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Full text of "Histoire générale et particulière des anomalies de l'organisation chez l'homme et les animaux, ou, Traité de tératologie : ouvrage comprenant des recherches sur les caractères, la classification, l'influence physiologique et pathologique, les rapports généraux, les lois et les causes des monstruosités, des variétés et vices de conformation"

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HISTOIRE 


GÉNÉRALE  ET  PARTICULIERE 


DES  ANOMALIES 


DE  L'ORGANISATION. 


r 


HISTOIRE 


GÉNÉRALE  ET  PARTICULIERE 


DES  ANOMALIES 


DE  L'ORGANISATION. 


PARIS. ^-IMPRIMKRIK  DE  GOSâON, 
ru«  Sjint'Geinuin-dea-Frc»,  n®  9* 


HISTOIRE 

GÉNÉRALE  ET  PARTICULIÈRE. 

DES  ANOMALIES 

DE  L'ORGANISATION 

CHEZ  L'HOMU£  ET  LES  ANIMAUX, 

OUVRAGE  COM PRENANT  DES  RECHERCHES  SUR  LES  CARACTERES  , 

LA  CLASSIFICATION,  l'iNFLUBKCE  PHYSIOLOGIQUE  ET  PATHOLOGIQUE, 

LES  RAPPORTS  ciNBRAUX,  LES  LOIS  ET  LES   CAUSES 

V 

DES  MONSTRUOSITÉS, 

DES  VARIÉTÉS  ET  DES  VICES  DE  CONFORMATION , 

OU 

TRAITÉ  DE  TÉRATOLOGIE, 

Pab  h.  Isidobb  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE . 

Membre  de  rinstimt  (Académie  des  Sciences)  et  de  la  Légioii'd'Honneory 
docteor  en  médecine,  aido-natnraliste  et  professent  suppléant  de  zoologie 
an  Mnsénm  royal  d'histoire  naturelle ,  membre  de  la  Société  des  Sciences 
naturelles  et  de  la  Société  géologique  de  Paris,  des  Sociétés  royales  des 
sciences  de  Lille  et  d'Arras,  du  Mnséum  d'histoire  naturelle  de  Douai,  de 
la  Société  des  Naturalistes  de  Halle,  etc. 

TOME  SECOND. 

AVEC  ATLAS. 

PARIS, 

J.-B.  BAILLIÈRE, 

LIBRAIRE  DE  L'AGADàMIE  ROYALE  DE  MÉDECINE  » 

RUS  DB  l'ÉCOLX  D£  MiDICIlIB,  H**  l3  his^ 

LONDRES,   MÊME  MAISON,   219,  REGENT-STREET. 

BRUZIUilS,  AU  oiPÔT  DS  LA  UBRAIEU  lÛDICALI  FRAVÇAISl. 

1856. 


HISTOIRE 


GÉNÉRALE  ET  PÂRTIGUUÈRE 


DES  ANOMALIES 


DE  L'ORGANISATION. 


■  ■  .        ..    :■.  ■  I       ••     ■ 

■  •    ■      I  I .  «  > 

TROISIÈME  PARTIE.  '        -» 

FAITS  PARTICULIERS.     ,   ,. 

«      •»4      ■  ■  -  V        . 

I  »        /        V 

!..  '        '.ti\       ,}} 

f  .  »  •       ^ 

■»    fl'J 

HISTOIRE  DES  ANOMALIES  COMPLEXES. 


Ealrc  les  anomalies  simples  ou  Tlémltmes,  à  l'étude  des^ 
quelles  nous  avons  consacré  la  seconde  partie  de  cet  ou- 
vrage »  et  les  anomalies  les  plus  complexes  do  toutes ,  les 
Monstruosités ,  qui  feront  le  sujet  principal  de  la  troisième 
partie  y  se  placent  naturellement  les  deux  embranchemens 
que  nous  avons  distingués  sous  les  noms  SHètérotaxies  et 
S Hermaphrodismes  (i).  De  ces  deux  groupes  d'anomalies, 
le  premier  est  plus  rapproché  des  hémitéries»  et  diiTère 

(i)  yoyet  le  chapitre  premier  des  Prolégomènes  ^  l,  I,  p.  ag  et  suîr. 
II.  I 


même  à  peine  des  siiî)]plés  variétéâ  ^Ôtis  le  point  de  vtie  phy- 
siologique. Le  second  est,  an  contraire»  plus  voisin  des 
monstrnosi£éd  :  ilrà  Cbtti|)dsè  d'anolnatiés' exerçant  déjà^ 
mais  seulement  à  partir  de  l'époque  de  la  puberté ,  une  in- 
fluonpctiès'fnar^éo  sur  TeBsemble  de  Tor^nisationé 

^âprel  libs  pèincipet  àe  cltfsdftcalion,  leé  bétérotaxies 
doivent  donc  constituer  le  second ,  et  les  bermapbrodismes 
le  troisième  embfancb^nent  des  loiomalies.  Telest>  en  effet, 
le  rang  que  liôii^  ayons  assigné  aux  uns  el  aux  autres  dans 
notre  tableau  des  quatre  embrancbemens  (  i  )  ;  et  tel  est 
TSpS^  ({lié  nbiis  alloiis  suivre  dans  cette  f roisiëme  partie, 
divisée  en  trois  sections ,  dont  la  première  comprendra  les 
hétérotaxiejs\  la  seèôndô  les  herpli^rodisméd ,  et  la  troi- 
sième les  véritables  monstruosités  (2)* 


j  * 


(i)  Voyez  \.  I^p.'^S; 

(a)  Les  deux  dernières  de  ces  sections ,  traitant  d'embranchemens 
très-étendus  et  partagés  chacun^en  deux  classes  ^  sont  divisées  chacune 
en  deux  livres,  selon  le  plan  déjà  suivi  dans  cet  ouvrage  pour  This- 
Ipire  des  hémitéries. 


r 


i 


p»»»Mt»<»t1l###>^t>^ ■■■■■■■■ w ,w 

DES  HÉTÉROTAXIES.  -: 

-  *  ■   •  ■■»»"•••-  Il  1  il,  »  k«ftf 

f .  L«»  héiérotaxi^  composéat  tm  giroilp«;  lràt4Mni«Bi|iiaUB 
é'aootâdiesj  CârftCtérîiiteiâmiiB  km  eQBMdiie.j|>arrésiCMMa- 
tion  de  dteàt  «arâiàtères  que  l'oîi  eût  ^d^îrpbcçiicîliaUm: 
elles  affinitefat  è  ia  foii  us  jpaod  hbmbmii'«rgainipMiaèlal»- 
tlM  iertuei  elles  aont  compléaLéè^ctioepeiJdâiifc  beiélÉillent 
^lislacle  k  raeco|DpliB8M[ieBl  d'aCUiiitaauji!N|ciM||»i;  6h{K 
rhomtt»  ttème^  au  iaobié  AaoatbusinjoMlcmin»!^^ 
frésetot^itucoii  chaDgeineiilappi4oiaUttdiaMibft>iriiei^bB^ 
irélt  ne  fiéni  imdaEi^  au  dehors  la  pk^éance  JtfspeJsiéiér^^ 
eî4'6tre.ifui  en  est  affecté  ^  se  tlràixré  idnii  èzeiapl^e  9m^ 
diffbrmité  externe  auslt  bien  que  dé  toute  aUétiiÛeii  ynia^ant 
iriiiteQée  de  l'organilàtton  int^rDe^  bèsf  abeifaUieinfeiani^- 
OiMDd  ^embranchement  se  distingofot^  cxliisëq[mqt«deitM« 
tes  ksa  dâ?iations  dontmobs  antne  Jliraâiéijasi{ttltt  ftéimàt, 
parleàr  cmnpUnatioà^ekde'ÇelleB  dchtii'fabtomi  wëàtàwn^ 
p$t  Imt elonplèke inMcoké»  . /  '.o.iii  o-uiv.  -tuMMu»*.  > 
Oé  fois  ^rMitërea  doniiées^^uelipivi  vagileeifufeUeviàièail, 
ponrraiwi  défliMse  d^ino'{i4iMieiibsj<dea7fBft»  gi^^ 
rhisteim)  dea  hëtérlitaties»  Ainsi*  >^  diftpràslem-défiilitieti 
imêtaÉëV'M9MMûàUednë  pçovent  rdmlkei^^ne  decondiliods 
parftiWiMicjyt  ih«émmnq«lM  jet  i  îi  bi/ctibniîdter  )en  «ellea- 
métiMi  «lèé^«igiiliè(ek  y  bien  itMl4r<Np4îflMistes^  deiodHta 
qui  constituent  l'état  normal  :  premier  et  important  c^l- 
raclôre'aSiiVlè  !hôt  MâêrhtàxfèXl)  reiflfeM éft  W?, 'n' 
près  sa  xompQ&ition  étymologiqi;ie  >  rin^^çajtion  abrégée. 

.-■    ; '-"Jil*.     i  /   i  .L  «i-l*. .  1    Cit.   i'.,  :  .       ■•     rJi.li  irai   "iUs  -  ..jp'.    .«T'I 

(i)  Cest-à-diie  arraDgemeatjr^guyer»  maîs.dfAiÉrfi»!  daÀKiitt  «or- 


4  PARTIE  IIK 

'   *Dë  même,  de  celte  doable  donnée  que  les  liëtérotaxies 
affectent  à  la  fois  un  grand  nombre  d'organes»  et  cependant 
permettent  le  libre  accomplissement  de  toutes  les  fonc- 
tions ,  on  peut  conclure  qu'elles  ne   doivent  affecter  les 
organes  que  daps.Ji(g^rs  conditions  d'existence  les  moins  im- 
portantes do  toutes  (i).  G 'est  y  en  effet  »  ce  qui  a  lieu  :  dans 
.'ions  tes  easicohDus  l'héftérotaxie  résulte  de.simples  bhatige- 
-Biens  dans  la  situation  ^es  or^nes ,  et  même  ces  change- 
:Biâii8  ont.  presque  ioisJDUi^s  lien  sans  que  la  position  relative 
«il« connexions  tient  subi  aucune  altération  réelle. 
Ji/tEafinil  est  également  facile  de  prévoir»  dès  à  présent» 
qu»'  le.grôap6  des  hétérotaxies  ne  comprendra  qu'un  trèsr- 
ptttilriip6nibrcndeugea»B6  d'anomalies.  L'accomplissement  ré- 
-giili^r;âa(ftnltaa..les' 'fonction^  par  des  organes  frappés  d'à- 
«BÎMBDâiièl^aaiBi.pe^  avoir  lieu  que  dans  des  cas  d'un  ordre 
JMmit  spédalv^t  dont  l'existence  semble  même  au  premier 
imjféût  si:  difficile  à  expliquer  et  tellement  contradictoire 
-afee  l^idnseiDbledes.laits»  qu'on  serait  presque  tenté  d'en 
-nier  la  possibilité»  Pour,  que  de  semblables  cas  puissent  être 
.  véalisés^  lés^érse».  déviations  élémentaires  dont  l'ensembla 
,constitiie  nhe.aDiormalie  complexe»  doivent  être  tellement 
combinées  entre  elles  qu'elles  se.compensent  mntuellemwt^ 
.^'ëUea  ànnolent  péciproquement  leurs  effets  fâcheux ,  et 
jfinissetttainri'pàr  reprodniee  ^.quelque  sorte»  sons  une  au- 
iireibrite  et  danstin^  autre  sens,  toutes  les  conditions  de 
la  vie  normale  s.résoltet  très-^singulier»  nécessairement  très- 
•rane»  à  cavÉBi»  de  toutes  les  conditiôDs  dont  il  suppose  la 
crtnnioo ,  etrdolik  la-pH>dAction  'd'esl  peqt-être  Boême  con- 

■  i.j       ■  •  'J  *îi   ''*  "'''■    ■■'!*.•■ 
ImI.  Ge  mot  vient  •oefletde'r?^'^!  ordre  ^  arrangement  régulier .  et  de 

htfiQi.ifutre^  différait^  ^ 

'    (i}>(^tfz'diiâs  ri'^pftré  m  dêls  première  ptirUé  (t.i;p.dx)lès 

remarques  sur  les  diverses  conditions  d'existence  des  organes  »  corn* 

parées  daarleiir'Mibportaace  relative.  •  -       • 


.•    I  •  *#  <■  • 


h£t£rotaxie8.  s 

Gevable  que  dans  un  seul  groupe  de  c^  tératologiques ,  les 
transpositions  ou  mieux  les  inversions  des  organes* 

On  ne  sera  donc  surpris  ni  de  ne  trouver  dans  l'embran- 
chement des  bétérotaxies  qa'nn  très-petit  nombre  de  genres» 
ni  de  voir  ces  genres  unis  entre  eux  par  les  liens  d'une  évi- 
dente analogie*  La  nature  même  des  données  comprises  dans 
la  définition  générale ,  veut  qu'il  en  soit  ainsi;  et  le  contraire 
seul  pourrait  être  un  sujet  de  juste  étonnement  Ainsi»  en 
considérant  dans  les  chapitres  suivans  comme  deux  ordres 
distincts  les  deux  divisions  principales  des  hétérotaxies,  ai-je 
en  pour  but  d'exprimer  nettement  la  valeur  qui  doit  leur 
être  assignée  dans  l'ensemble  de  la  classification  »  et  non  de 
faciliter  des  déterminations  qui  sont,  par  elles-mêmes  et 
dans  tous  les  cas ,  d'une  extrême  simplicité. 

Les  deux  ordres  que  j'établis  peuvent  être  caractérisés 
d'une  manière  générale ,  le  premier  par  la  conservation  de 
la  forme  extérieure  normale;  le  second  par  la  substitution  h 
la  forme  normale  d'une  autre  forme  inversement  semblable, 
et  par  suite  complètement  équivalente  à  celle-ci.  On  peut 
dire  aussi ,  et  c'est  t^produire  en  termes  plus  spéciaux  les 
mêmes  définitions,  qu'il  y  a  dans  le  premier  ordre  une  in- 
version bornée  à  tout  ou  partie  des  organes  contenus  dans 
les  deux  grandes  cavités  splanchniques  ;  dans  le  second ,  in- 
version des  organes  externes  aussi  bien  que  des  internes.  De 
là  les  noms  ^inversion  splanc/inique  et  A^ inversion  générale , 
sous  lesquels  l'un  et  Tautre  vont  être  désignés. 

Il  convient  de  remarquer  dès  à  présent  que  l'inversion 
splanchnique,  bien  qu'également  possible  chez  toutes  les 
espèces  extérieurement  symétriques,  n'a  encore  été  consta- 
tée que  chez  l'homme.  L'inversion  générale  e»L^  au  ron- 
traire,  connue  à  la  fois  chez  quelques  animaux  vertébrés  et 
dans  un  grand  nombre  d'invertébrés. 


6  9àMvt^  m* 


}t 


çummvmnim^ 

•  « 

id^  générale  de  rintersfon   splaoehnique.  —  Viabilité  dea  inàU 

'  'Tidua  aff^tèi  d^une  iovcralqii  conplàle*  ^  PcmibiUté  d*ex|»lH 

qqcNT  ripver«i«o  sans  recourir  a  Tbypotliè^e  dea  germes  origipaire- 

fiieqt  anomaux^  -r  De  Tioversion  apUncbnique  ipcomplàte.  —  De 

rinversion  splanchnique  complîauée. 

. .  ]^')aversion  46  tons  les  organe^  splanchniqaes  non  syipé- 
tj^cjne^t  principal  et  presque  aniqne  genre  de  ce  premier 
9rdre,  est  Tune  des  déviations  qqi  affectent  è  la  fois  le  plof 
gff^pd  PP^l^r®  d'aDparells»  et  cependant  il  n*est  point  de 
genres^tératologiques,  sans  excepter  même  les  variétés  les  plus 
limbles  I  dont  les  conditions  poissent  être  exprimées  en  peu 

(i)  Une  fonle  de  dénominations  ont  déjà  été  appliquées  à  cette  ano- 
iualle.  Tedies  sont,  en  français»  celles  de  êraaspositiomp  dlinversUm^ét 
néP9nttn$ntf  de  houUversêmênî  (mot  très-impropre)  des  wscèresp  et,  eu 
latin  y  de  tKatuposido ,  invcrtWf  iranslocatio  ^i^iscerum ,  de  translocatîo  late- 
rails ,  d*anaserophef  d* inversa  corporis  stnu^^ura  et  de  sUus  inversusm  Quelque 
vague  qu*il  soit,  ce  dernier  mot  est  le  plus  usité  de  tous  dans  les  ou- 
vrages allemands.  — •  Il  est  à  remarquer  que  tous  ceux  de  ces  noms 
èù  Tciki  emploie  le  mot  viscères^  sont  inexacts,  les  vaisseaux,  les  nerfs,  les 
ganglions  du  thorax  et  de  Tabdomen  étant  renversés  aussi  bien  que 
les  viscères  :  concordance  dont  la  nécessité  pourrait  être  facilement 
démontrée  àprion,  et  qui  est  d'ailleurs  établie  positivement  par  Tob- 
servation/— Le  mot  transposUion  ^  qui  indique  un  échange  de  position 
entré  deux  ou  plusieurs  parties ,  implique  aussi  une  idée  fausse  :  car 
dansTinversion  splanchnique^  plusieurs  organes,  par  exemple  le  cœur» 
l'estomac,  changent  bien  plutôt  de  forme  que  de  place. 


INTEB8I0N  SPLiNGHMIQUB.  2 

tle  Q^ots  d'une  manière  p]us  complète.  Tou^  ïp$  orgai\e%, 
spit  tjiioraciqaes »  soft  abdominaux,  soit  psiirs»  sôit  impairs,' 
ont,  en  effet,  exactement  la  disposition  inverse  de  celle  qdf 
constitue  l'état  régulier,  tou5[  ceux  qui  sçnt  prdihaireiiieii.t 
à  droite  étant  du  côté  gauche ,  et  tous  ceux  qui  doivent 
être  du  c&té  droit  se  trouyaqt  à  gauchp ,  de  telle  sortf»  qqe 
leur  ensemble  est  précisément  ce  que  serait  di^nsunç  glaç4 
l'image  de  tous  les  organes  thoraciqiies  et  alidomm^px  à*xnk 
individu  normal.  Réciproquement  l'image  de  Tensemble  des' 
organes  transposés  représenterait  fidèlemei^t  l'état  normU 
du  thorax  et  de  l'abdomen. 

Ces  remarques  très- simples  donnent  sur  toutes  le^  con- 
ditions anatoîniques  de  l'anomalie  des  potiops  tellement 
complètes,  qu'une  longue  et  minutieu^  dfiscrip^oni  ne  pourr 
rait  rien  nous  ajpprendre  de  plus.  Elles  suffisent  ipême  ^  noùl 
expliquer,  au  moins  d'une  manière  générale,  comment  ji 
est  possible  qu'une  déviation  aussi  complexe  p'p^Qrce  ^xSr' 
cune  influence  fâcheuse  sur  les  fonction;.  Comment,  en'efr 
fet,  le  renversement  du  cœur  pourrait-il  être  une  cause  dk 
trouble  pour  la  circulation,  quand  tous  les  srôs  vaisseâpi^» 
également  renversés,  l'ont  en  quelque  sorte  suivi 'dans  sott 
inversion ,  et  ont  conservé  toutes  leurs  relations  normaïêi 
avec  ses  diverses  cavités?  Comment  la  situation  de  la  rati 
au  côté  droit  et  celle  du  foie  au  côté  gauche  seraient-ellei 
des  obstacles  fa  la  digestion ,  quand  l'estomac ,  également 
retourné,  continue  à  se  trouver  en  rapport  ^vec  celui-ci  pit 
sa  petite  extrémité,  avec  celle-là  par  le  gr^nd  çul-dp-sàd, 
et  quand  l'artère  céliaqne  et  toutes  ses  branches  put  éga)^ 
ment  conservé  leur  distribution  régulière?  '* 

C'est  cette  conservation  de  tontes  les  connexions  oonfia- 
les  par  le  renversement  simultané  de  tous  les  organes  de# 
deux  grandes  cavités  splanchniques;  c'est  la  compensatmi 
qui  résulte  pour  le  déplacement  de  chacun  des  viscères  d'mi 


8  ,  PiRTiE  m. 

côté»  da  déplacement  corrélatif  de  son  congénère;  c'est» 
en  nn.mot,  cet  échange  complet  des  conditions  anatomiqnes 
et  physiologiques  entre  les  deux  moitiés  du  corps»  qui  main- 
tient Tharmonie  générale  au  milieu  de  tant  de  déviations  por- 
tant sur  presque  tous  les  organes  les  plus  essentiels  de  la 
yie.  Supposez»  en  effet»  que,  plusieurs  parties  d'un  appareil 
étant  déplacées»  d'autres  aient  conservé  leur  situation  nor- 
male :  l'anomalie  semble  moins  considérable  sons  le  point 
de  vue  anatomique;  mais  il  existe  dès-lors  des  rapports  inso- 
lites entre  un  plus  ou  moins  grand  nombre  de  parties  »  d'oii 
la  perturbation  plus  ou  moins  manifeste  de  leurs  fonctions. 
Pour  le  jeu  de  nos  organes  »  comme  pour  celui  des  pièces 
d'une  machine»  l'importance  de  leur  position  absolue  est 
faible  ou  nulle»  celle  de  leur  position  relative  est  immense; 
celle-ci  seule  détermine  leurs  relations  diverses  »  leur  in- 
fluence réciproque  et  par  conséquent  leur  action. 

La  viabilité  des  individus  affeclés  d'une  inversion  de  tous 
les  organes  splanchniques  est  une  conséquence  si  évidente 
de  ces  considérations»  qu'à  peine  est- il  besoin  d'ajouter 
qu'elle  est  confirmée  par  des  observations  multipliées  et  au- 
thentiques. Non  seulement  cette  anomalie  a  été  rencontrée 
nombre  de  fois  chez  des  enfans  de  tout  fige;  mais  plusieurs 
observateurs  »  parmi  lesquels  je  puis  moi-même  me  citer» 
en  ont  constaté  l'existence  sur  des  adultes  et  principalement 
sur  des  hommes.  Il  me  suffira  d'indiquer  comme  exemple 
le  cas  devenu  si  célèbre  que  Morand  observa  vers  1660  sur 
tm  soldat  invalide  »  et  dont  Méry  entretint  à  celte  époque 
l'Académie  des  Sciences  (1).  Ce  soldat  était  figé  de  soixante- 

(i)  Presque  tous  les  auteurs  attribaeiît  la  première  observation  de 
te  cas»  non  à  Morand ,  auquel  elle  appartient  réellement,  mais  à  Mér3r» 
•ntenr  d'un  rapport  fait  à  TÂcadémie  des  Sciences  sur  la  communia 
cation  da  Morand.  Cette  légère  erreur  a  été  pommise  même  par  la  plu* 
part  des  contemporains.—  Les  observations  de  Morand  et  de  Méry  ont 


IHYEBSION  SPLAlfCHNlQTlE.  9 

doaze  ans  à  Tépoqae  de  sa  mort ,  et  la  décoaverte  très -im- 
prévue qae  Morand  fit  d'nne  telle  anomalie  chez  un  homme 
aussi  avancé  en  âge,  est  un  des  cas  tératologiques  qui  ont 
jamab  prodoit  la  plas  vive  sensation  dans  le  public  (1)  et 
causé  le  plas  d'étounement  parmi  les  savans  (a). 

été  reprises  ou  du  moins  indiquées  dans  presque  tous  les  ouTrages 
tératologiques  publiés  jusqu*à  ce  jour;  et  tel  est  l'intérêt  qu'elles 
inspiraient»  qu'on  les  trouve  reproduites  jusqu'à  trois  fois  dans  les 
Mémoires  de  l'académie  des  sciences;  savoir,  dans  la  Collection  desmém» 
de  z666  à  1699,  MI,  p.  44;  ibid,,  t.  X,  p.  781  (avec  plus  de  détail^  ; 
enfin  (par  Wivsix>w)  dans  les  Mém^pour  1^33  \  p.  374* 

(x)  Suivant  l'esprit  du  temps ,  l'histoire  de  l'Invalide  de  Morand 
devint  le  texte  d'un  grand  nombre  de  plaisanteries  en  prose  et  même 
en  vers.  Le  quatrain  suivant  a  eu  fhonneur  «assurément  peu  mérité, 
de  survivre  aux  autres  : 

La  nature,  peu  sage  et  sans  doute  en  débauche, 
Plaça  le  foie  au  coté  gauche» 
£t  de  même  ,  vice  versa  ^ 
Le  cœur  à  la  droite  plaça. 

La  célèbre  observation  de  Morand  est  aussi ,  assurc-t-on ,  ce  qui 
inspira  à  Molière  l'idée  de  faire  placer,  par  le  Médecin  malgré  lui,  le 
cœur  à  droite  et  le  foie  à  gauche.  Je  ne  sais  sur  quelles  preuves  repose 
cette  assertion:  mais  il  est  certain  qu'elle  s'accorde  parfaitement  avec 
les  dates,  le  Médecin  malgré  lui  ayant  été  composé  et  représenté  pour 
la  première  fois  en  i666. 

(a)  Quelques  années  auparavant,  des  circonstances  particulières 
avaient  cependant  déjà  fixé  sur  un  cas  semblable  l'attention,  non  seule* 
ment  des  médecins,  mais  même  du  public.  Des  voleurs  ayant  attaqué  là 
voiture  du  duc  de  Beaufort ,  et  tué  une  des  personnes  qui  accompa- 
gnaient le  prince,  l'un  d'eux  »  reconnu  pour  l'assassin,  fut  roué  à  Paris 
en  i65o,  et  son  cadavre,  livré  auxanatomistes,  fut  disséqué  devant  Rio- 
lan.On  reconnutque  tousies  viscères  étaient  transposés.  Ce  cas,  qui  alors 
même  n'était  pas  entièrement  nouveau  pour  la  science»fut  jugé  d'un 
haut  intérêt  et  publié  par  Riolait  dans  une  dissertation  qui  fait  partie 
de  ses  Opuscula  anat,  varia  et  ii0('a,Paris,  i65a. —  On  trouve  aussi  ce  cas 
rapporté,  soit  d'après  Riolan ,  soit  d'après  d'autres  observateurs,  dans 
plusieurs  ouvrages  publiés  vers  la  même  époqi^e  ou  plus  tard.  Voyez 


10  PABTIEIII. 

"*     •       i  •■ 

pai^5  les  autres  cas  rapportés  par  les  auteurs ,  rinversioQ 
des  organes  était  restée  de  même  îgnprée  jusqu'à  Tautop- 
sie,  ^i,  h  une  ou  deux  exceptions  près,. n'avait  pas  niême 
été  soupçonnée  pendant  la  vie.  Ce  n'est  pas  au'il  soit  abso- 
lument impossible ,  ce  n'est  pas  même  qu'il  soit  très>difficilô 
de  la  prévoir,  au  moins  avec  un  grand  degré  de  probabilité, 
par  le  set(l  exao^ep  di;  cœi^r ,  dopt^  le?  pulsçition^ ,  aos$i  rér 
gulières  qu'à  l'ordinaire ,  ^e  font  s^ptir  du  côté  droi); ,  pré- 
cisément au  point  correspondant  à  celui  où  on  les  perçoit 
normalement  du  côté  gauche  (i).  Mais  ces  notions,  qu'il 
faudrait  ensuite  compléter  par  l'examen  de  l'abdomen ,  ne 
peuvept  être  acquises  quç  par  l'exploration  es^ac^e  de  la 
cavité  tboracique,  et  surtout  de  la  région  précordialQj 
exploration  à  laquelle  on  ne  penserait  à  recourir  quo 
dans  les  cas  rares  où  elle  serait  indiquée  comme  utile 
par  les  symptômes  d'une  maladie  du  cœur  coïncidant  for- 
tuitement avec  rhétérolaxie,  ou  bien  dans  les  cas  plus  rares 
encore  où  le  sujet ,  apercevant  en  lui  quelques  phénomènes 
insolites ,  les  ferait  connaître  à  un  médecin  instruit.  On  peut 
donc  affirmer  que,  si  un  grand  nombre  de  cas  ont  été  signa- 
lés par  des  observateurs  qui  presque  topjour^  i^'cu  opt  dA 

par  exemple  Bahtholiv,  Hist,anat.  rar.^centîlf  hise,  29.  — Boitet» 
Sepulcretutn f  lib.lV,  sect,!,  oSs,  7.  r— Saiival,  Histoire  des  antiquités 
de  Paris ,  t.  II,  p.  56a.  —  WiîfSLOW ,  loc.  cit,^  p.  876  (  avec  riDdicatlon 
de  plusieurs  cas  dn  même  ^enre  ). 

(i)  La  seule  perception  des  battemens  du  cœur  au  côté  droit  de  U 
poitrine  ne  saurait ,  au  contraire,  autoriser  un  tel  diagnostic  :  car  le 
simple  déplacement  du  cai\xr{voyez  1. 1,  p.  353)  suffit  pour  la  rendre  pos- 
sible. Mais  dans  tes  cas  de  ce  dernier  genre,  cas  d'ailleurs  très-rares,  la 
pointe  du  cœur  ne  vient  pas  prendre  à  droite  exactement  la  même  po* 
sition  qu'elle  eût  dû  prendre  à  gauche,  et  ne  se  manifeste  pas  non 
plus  en  général  par  des  battemens  complètement  réguliers  ;  son  dépla- 
cement, n*étant  pas  compensé  par  le  déplacement  correspondant 
de  tous  les  gros  vaisseaux ,  exerce  nécessairement  une  influence  plus 
ou  moins  marquée  sur  la  circulation. 


INVERStON  S^J(.4NG9NIQUE.  1 1 

ta  ÇQBflî^s^^We  qu  ?U  lîasard,  ui^  poqabrç  infMiim.çnt  ]^\us 
grapd  $qptF^tcsi  ignojré^  çt  pier^lqs  popr  la  sçjepçe  :  en  sorte 
q^ç  l'inY^sian  dps  prgape*  4ps  ^Qa\  grande»  ÇAvJt^g  splan-r 
cliqîque»  doltétr^  placée,  malgré  sa  çooiplipation»  914  noi^ 
hfç  des  apoi^silb^  1^  V^o\q^  rares  de  ^pules.,  çt  p.ar  cçnsé- 
qa^nj^  fi^  i^oppibre  de  celles  doflt  J'expjiçî^tîpn ,  quçlje  qu'elle 
pujfi^  $trfj  ^  doil  reppser  §ur  le?  faits  }es  piqs  f  jijjplçs. 

L'explleation  dHine  tell^  anomalie  suppose  éYidemmpnt 
dei  notions  approfondies  sur  la  formation  et  dévolution  deé 
mcères.  £st->il,  en  effet,  possible  de  concevoir  cooimeiit 
un  Qi^ne  thoracique  ou  abdominal  vient  à  prendre  »  paf 
anopialiey  une  situation  insolite,  si  Ton  ne  sait  çom^nenl , 
dans  Tét^t  normal ,  s'opère  son  transport  vers  lei  point  qu'U 
dpit  oceepéry  et  comment  se  fait  ^  si  Ton  me  p^met  cctf^ 
expression  y  le  raniment  dans  les  deux  grandes  cavités 
splanchniqnes  de  toutes  les  parties  qui  doivent  y  (rqu^of 
place?  En  d^antr^  termes ,  et  d'9ne  manière  plus  généralq* 
i-explicaticm  de  l'état  normal  ne  doit- elle  pxis  précéder  cell9 
de  l'anomalieS  La  règle  ne  doit-elle  pas  être  posée  VfWl 
l'exception  ? 

€es  principes ,  d'une  évidente  vérité ,  paraissent  avoir 
complétemeni  échappé  aux  anatomistes  des  dix-septième  e( 
dix-huitième  siècles.  Winslow»  par  exemple ,  chercha  Te^i- 
plication  de  l'inversion  des  viscères  »  et,  ne  la  trouvant  pas  v 
croit  pouvoir  conclure  de  l'inutilité  de  ses  efforts»  noa 
que  la  découverte  en  est  réservée  à  une  époque  plus  avaar 
céé  de  la  science ,  mais  bien  que  cette  explication  ne  sau^ 
rait  exister,  et  qu'il  n'est  d'autre  hypothèse  admissible tiue 
celle  de  germes  originairement  frappés  d'anomalie  (i).  Cette 

(i)  Voyez  Jtej^arques  sur  lies  monstres ,  première  partie ,  daps  les  Mé/if. 
de  Vacad,  des  sciences  pour  1733,  p.  874  et  suiv. 


19  PIRTIBUI. 

assertion ,  établie  d*ime  manière  assez  spécletkse  »  a  été  de* 
pois  répétée  par  an  grand  nombre  d'aatenrs  (i)  ;  et  la  pré- 
tendue impossibilité  signalée  par  Winslow,  est  devenue  Tane 
des  bases  les  plos  solides  de  la  théorie  des  germes  primitive- 
ment monstmenx.  Par  suite ,  elle  a  été  considérée ,  et  Test 
encore  »  comme  l'un  des  argumens  les  plus  démonstratif 
que  Ton  puisse  invoquer  en  faveur  de  la  doctrine  générale 
de  la  préexistence  des  germes. 

Les  progrès  récens  de  l'embryogénie  tendent  cependant 
\  rendre  de  plus  en  plus  sensible  toute  la  faiblesse  et  l'erreur 
de  tels  ralsonnemens.  Non  seulement  on  sait  aujourd'hui 
que  les  oi^anes  subissent  dans  le  cours  de  leur  développe- 
ment plusieurs  changemens  de  situation  aussi  bien  que  plu- 
rieurs  métamorphoses  :  mais  de  nouvelles  et  ingénieuses 
théories  nous  ont  révélé»  entre  les  diverses  parties  d'un  ap- 
pareil et  entre  les  divers  appareils  eux-mêmes,  un  enchaîne- 
ment et  des  liens  de  subordination  mutuelle»  tels  que  chacun 
d'eux  est  influencé  et  en  quelque  sorte  commandé  dans  son 
évolution  par  l'évolution  de  ceux  qui  l'ont  précédé.  Dès 
lors  9  loin  qu'il  soit  nécessaire  «  comme  on  l'avait  pensé ,  de 
donner  une  explication  spéciale  pour  le  déplacement  de  cha- 
que organe  en  particulier  ;  loin  que  toute  inversion  suppose 
l'influence  de  causes  et  la  réunion  de  conditions  tellement 
multipliées  que  leur  nombre  équivaudrait  à  une  impossibi- 
lité absolue,  il  devient  facile  de  concevoir  que  toutes  ces 
causes  »  toutes  ces  conditions  peuvent  en  définitive  se  ra- 
mener à  une  seule  :  la  perturbation  du  développement  d'un 
organe  dominateur  de  tous  les  autres,  et  les  entraînant  après 
et  avec  lui  hors  des  voies  normales.  L'ensemble  des  organes 

(i)  Par  exemple,  parmi  les  auteurs  contemporains,  parBécLARD, 
dans  UD  travail  qui  sera  cité  plus  bas ,  et  plus  récemment  encore  par 
MscKSx..  Voyez  drchivfur  Anaton^  und  Physiologie^  année  xSs/i  t.  |I, 
p,335  et  fuiy. 


INVJBBSION  Sl^LiNGHNIQUE.  l3 

thoraclqnes  et  abdominaux  nou$  apparaît»  suivant  ce  sys- 
tème, comme  une  chaîne  dont  on  peut  déterminer  et  expli* 
quer  le  mouvement  par  celui  de  son  premier  anneau ,  et  non 
plus  comme  un  amas  de  chaînons  isolés  dont  chacun  doit 
être  mû  par  des  forces  spéciales  et  distinctes. 

Celte  explication  n'est  pas ,  comme  on  pom'rait  le  pen- 
ser »  une  pure  hypothèse.  Les  observations  embryogéniques 
de  M.  Serres  (i)  tendent  à  faire  considérer  le  foie  comme 
étant  normalement  Torgane  dominateur ,  premier  anneau 
de  la  chaîne  (2).  Véritable  centre  autour  duquel  toutes  les 
autres  parties  viennent  se  ranger  suivant  un  ordre  rigourea- 
semént  déterminé,  c'est»  d'après  M.  Serres,  ce  viscère  si 
volumineux,  si  Important  pendant  la  vie  embryonaire,  qui» 
par  le  développement  inégal  de  ses  deux  lobes  d'abord  égaux 
et  symétriques ,  exerce  une  influence  soit  immédiate,  soit 
médiate  sur  tous  les  autres  organes  contenus  dans  le  thorax 
et  dans  Tabdomen ,  et  en  détermine  la  situation  définitive  à 
rintérienr  de  ces  deiix  caVités.  Or  il  est  évident  que ,  si  teDe 
est  l'explication  delà  disposition  normale  des  organes  tho- 
raclques  et  abdominatix;  telle  peut  être  aussi  celle  de  leur 
inversion.  Pour  se  rendre  compte  de  toutes  les  conditions 
de  cette  anomalie  sMông-temps  jujgée  inexplicable ,  il  suflit» 
selon  une  reiùaîrqué  déjà  faite  par  Ml' Serres,  de  k*eproduire, 
avec  iin  simple  rëiiverséincnt  ûe  termes ,  toutes  les  consi- 
déràtîôns^àpphcàbles  à  Tordre  normal.  Ordinairement  c'est 

(i)  Âeeherehes  d'aïuuomiâ  tramcendante  et^ pathologique ^  Paris,  10-4, 
283i3  ^p.  Xp9  ti  &uiv*,  ou  Mém,  de  Vac^d,  dej  sciences,  t.  XI,  p.. 690, 
i83a.  ■■'"  ■  '      '     ■ 

(a}  Cet  organe  dominateur  ou  régulateur  des  autres,  d'autres  au- 
teurs'ont'^ÎWi'e  trouver  dans  le  cœur.  Cette  idée  découlait  naturelle* 
ment  de  l^àoôfennê  théorie  qui  disait  de  ce  vfscère  le  point  de  départ 
de  tous  lès  développemens  ;  punctam  saUens,  ptimum  mvens.  Voyez ,  par 
exemple,  le  inémoire,  intéressant  à  plusieurs  égards,  que  M.  Dbsruxllss 
a'bubU^ daiis  le  JBuKeein  lU  la  soc,  méd,  d^émulàtiori ^  annéexSai^  p«  41» 


lA  PARTIE  III. 

Je  lobQ  gauche  du  foie  qai  s' atrophie  au  moment  db  ce  vis- 
jÇi^e  cesse  d'être  symétrique  -:  le  cœur  aortîque  (i) ,  l*aorte, 
1^  poumon  bilohé  ,  la  rate,  ïe  colon  iliaque ,  la  grosse  extré- 
mité de  l'estomac»  6ont  ^lors  à  srauche,  et  le  cœur  puuno'- 
JHI^îre,  les  veines  caves,  la  veine  azygos,  le ppum^on  trilobé, 
la  vésicule  biliaire  et  le  cœcum,  à  droite.  Dans  les  cas  rares 
.oùîly  a  inversion  splanchnique,  c^est  au  contraire  la, portion 
.inverse  du  Ibie^  le  lobe  droit,  qui  est  atrophiée,  et  de  là  suit 
)a  position  inverse  du  cœur  aortîque,. de  l'aorte,  d!u  pou- 
mon bilohé ,  de  la  grosse  extrémité  de  l^esïbmac  i  de  la  ràtc 
:  et  du  çolop  iliaque»  qui  occuperont  le  côté  droit,,  tal^dis  quo 
le  cœur  pulmonaire,  les  veines  cavçs,  la  veine  az^^jos,,  le 
poumon  trilobé,  la  vésicule  biliair-e  et  \é  cœcum,  seront  re- 
portés à  gauche.  ' 
.,  .  Ainsi  l'inversion  de  tous  les  viscères .  de  tous  les  isisrtà , 
de  tous  les  vaisseaux  contenus  dans  les  deux  grandes  cavités 
.H^nchniques.i  s'expliquerait  pp^Tinversion  du  fôie^  en 
.  ^Vutres  termes  par  le  développement  de  ses  deux  lobés  eh 
..f^sipver^e  de  l'ordre  norm^  :  résultat;  que  Ton  ne  peut  nier 


.Hialie  se  déduit  ici  d'une  mahièjre  nécessaire  de  1  explicati 
de  l'état  normal  :  elle  en  est  la  conséquence  évidente  :  elle 
ne  peut  être  fausse  si  celle-ci  est  vraie ,  pas  pltïs  qu^ellê  ne 
•  ^tirait  être  vraie  si  èellé-çi  étàtt  ftiti^é.  '■''  *    •  * 

'  "  Ybflh  donc  la  reclierclie  des  càusèi  en  kpp^veiitie  tt  fetto- 


.  i 


■t'i.  ; 


-.0  i*.  ) 


• -g* 

•  ;  (i)  L9S  4)llserviftioD|^:nj0iD]^reusea  qpe  possède, |a,  9ji|igoi^c^  sont >,  ^n 

i§ri|tidei  '^n\\e  rendues  pcesqu«  inintelligibles  par  re/œ^loi  des^^^ots 

:Tenlricules  drQJt  q(  gauche,  oreillette!^  droitç  et  gaache,  soi^^e  n^cfs- 

.  faire  de  grpiv^^  coofuâjoos  daos  Tbistoire  dei  të^es  anomalies,  l^ai 

oh^çbé  à  éviter  ici^  cet  écueil ,  etj^ai  cru  pouvoir  l«  faire^r  1  emploi 

de  termes  qui  sont  d'un  usage  très* fréquent  en  analomie  comparée. 


plexes  derinversion  splanchniqûe^  rédaiteà  ceUêdela  cau99 
da  développement  insolite  d'un  seul  prgane;  en  dVatres 
fermée»  d'une  déviation,  très-simple  pour  laquelle  il  est  évi- 
demment possible  de  forméi'  un  grand  nombre  d'hypotb^s 
diverses  »  prises  aussi  bien  dans  la  théorie  des  anomalies  a^r 
cidentelles  que  dans  le  Système  des  germes  primitlveqï^t 
•nomAul.  La  solution  de  l'importante  question  quje-WiOi^- 
low  Croyait  4i  bien  décidée  dans  le  sens  de  ses  opinions ,  est 
ainsi  poui*lê  moind  douteuse»  etOaous  voici  ramenés ,  pour 
ridrersioil  sj^lanchnique»  {jfrédsément .  au  même  point  qqc 
pour  toutes  les  autres  anomaliel  :  c'est-à-dire  que^  le  sglo^ 
de  production  de  l'anomalie  étant  tonnu,  il  reste  àrecher- 
eher  ses  causée  déterminantes;  problème  d'un  ordre  ençQr.6 
beaucoup  plus  élevé»  et  doioit  la  discussion»  exigeant  des 
connaiÀsancos  sur  l'^senible  des  anomalies,  ne  peut  trou- 
rer  place  ici. 

Les  6onsidâ*alions  qui  précèdent  notis  montrent  poi^^ 
quoi /fersqn'il  y  a  inversion  des  organes  non  symétrique» 
cette  inversion  tend  à  être  générale  et  complète  ;  pourquoi» 
par  eiemple»  la  rate»  lorsqu'elle  abandonne  sa  position  or- 
di&àire  »  est  transportée  au  fond  de  l'bypocondre  droite  au 
lieu  de  s'arrêter  dans  une  position  intermédiaire  entre  cet 
état  d'extrême  anomalie  et  l'état  normal;  pourquoi  le  cœur, 
s'il  change  de  situation»  a  de  même  ordinairement  sa 
portion  aortique  placée  tout-à- fait  à  droite»  et  non  pas 
seulement  au  milieii;  pourquoi  enfin»  lorsqu'un  orga^ 
est  renversé,  tous  les  autres  le  sont  aussi  ^  de  manière  «à 
r^roduire  ^  mais  en  sens  opposé  »  toutes  les  conditions .  de 
l'ordre  noriii|[aI,  Cependant  en  est-il  constamment  ainsi  ?  Ne 
peui-il  exister  des  inversions  incomplètes?  Et  s'il  en  exift^  » 
quelle  explication  peut  en  être  donnée?  Toutes  ces  questions 
vont  maintenant  nous  offrir  peu  de  difficulté  »  et  leur  solu^ 


l6  PARTIE  III. 

tion  peat  même  être  ramenée  à  celle  de  questions  déjà  trai* 
tées  et  beaucoup  plus  simples. 

Dans  le  chapitre  très-étendu  (i)  que  j'ai  consacré, 
dans  la  seconde  partie  de  cet  ouvrage ,  à  l'histoire  des 
anomalies  par  déplacement >  j'ai  établi  que  ces  anoma^ 
lies  résultent  essentiellement  de  causes  spéciales  »  Tenant 
agir  9  au  milieu  du  mouvement  général  des  organes ,  sur  un 
on  plusieurs  d'entre  eux  dont  elles  troublent  l'évolution ,  et 
qu'elles  arrêtent  ou  entraînent  dans  des  positions  différen- 
tes de  celles  qu'ils  devaient  occuper.  C'est  ainsi  que  nous 
avons  vu ,  dans  un  ensemble  d'organisation  d'ailleurs  régu- 
lier, des  parties  frappées  isolément  d'anomalie,  et  occu- 
pant des  positions  insolites,  parmi  lesquelles  j'ai  signalé 
entre  autres  la  situation  renversée ,  l'inversion.  Supposons 
maintenant  que  ces  causes  spéciales  de  déviation  viennent  à 
exercer  leur  influence  sur  un  sujet  chez  lequel  le  foie  et  par 
suite  l'ensemble  des  organes  tendent  en  même  temps  à  un 
renversement  complet ,  sous  l'influence  des  causes  ordinai- 
res de  cette  dernière  anomalie.  Que  devra-^t-il  arriver  dans 
cette  hypothèse  ?  Il  est  de  toute  évidence  que  tous  les  or- 
ganes se  transposeront  de  manière  h  reproduire  en  sens  in- 
verse les  conditions  de  l'ordre  normal,  k  l'exception  de  ceux 
sur  lesquels  auront  agi  les  causes  spéciales ,  quelles  qu'elles 
soient,  dont  je  viens  de  parler.  Suivant  la  nature  de 
Ces  causes ,  ces  derniers  pourront ,  ainsi  qu'il  résulte  de  ce 
qui  précède  ,  conserver  une  situation  qu'ils  ne  devaient  oc- 
cuper que  transiloirement ,  ou  bien  prendre  une  disposition 
qu'ils  ne  devaient  présenter  à  aucune  époque  de  leur  déve- 
loppement :  mais ,  de  plus ,  ib  pourront  aussi  et  devront 
dans  certaines  circonstances ,  au  milieu  de  toutes  les  autres 

(i)  yojrez  1. 1 ,  p.  346 — 433.  On  peut  aussi  consulter  à  ce  sujet,  dans 
le  chapitre  suivant,  l'histoire  des  embouchures  anomales  des  vaisseaux 
dàDS  le  cœur. 


INTBRSIOH  SPLANC&RIQUE.  I7 

parties  traBsposées ,  ne  s'écarter  qne  Irès-pea  ou  même  ne 
point  s'écarter  da  tout  de  leur  position  normale  ;  et  cela , 
cluMe  remarquable ,  précisément  sons  l'influence  de  causes 
qui ,  agissant  seules ,  eussent  déterminé  l'inversion  de  ces 
mêmes  organes. 

Cette  dernière  proposition  peut  sembler  au  premier  as- 
pect un  véritable  paradoxe  :  elle  est  cependant  .la  consé- 
quence nécessaire  des  faits  et  des  considérations  qui  précè- 
dent ,  et  sans  doute  la  citation  d'un  exemple  snflira  pour  en 
rendre  la  vérité  mànircsle.  On  sait  (1)  que  le  cœur,  sous 
rinflnence  de  causes  dont  nous  chercherons  ailleurs  à  dé- 
terminer la  nature ,  mais  dont  l'effet  est  de  lui  imprimer  uo 
mouvement  d'évolution  spécial  et  inverse  de  celui  de  l'en- 
semble des  viscères  »  se  transpose  quelquefois»  les  autres  or- 
ganes conservant  leur  position  normale  :  sa  pointe  est  alors 
dirigée  du  côté  du  poumon  trilobé  et  du  foie  :  rapports  dont 
diverses  causes ,  des  adhérences  par  exemple ,  peuvent ,  con- 
trairement  h  l'ordre  normal»  lui  avoir  imposé  la  nécessité. 
Maintenant  quel  effet  devra  résulter  de  l'action  de  ces  mê- 
mes causes  sur  un  sujet  dont  tous  les  viscères  se  transposent? 
Si  ces  causes  commandent  les  rapports  que  je  viens  d'indi- 
quer» il  est  de  toute  évidence  que  le  cœur  devra»  comme 
dans  notre  première  supposition»  subir  ses  évolutions  en  sens 
contraire  de  celles  des  autres  viscères ,  et  être  transposé  pac 
rapport  à  ceux-ci  »  plus  spécialement  qu'il  devra  avoir  sa 
pointe  du  côté  du  poumon  trilobé  et  du  foie.  Or  ce  côté  » 
en  raison  du  renversement  des  viscères  »  est  précisément  le 
côté  gauche»  comme  dans  l'état  ordinaire.  Nous  arrivons 
donc  à  cette  conséquence  très-curieuse  que  le  cœur  (et  lo 
même  raisonnement  serait  applicable  à  tous  les  autres  orga- 
nes non  symétriques  ) ,  devant ,  dans  ces  cas  remarquables» 

(i)  yojrez  le  chapitre  déjà  ci  lé. 

II.  2 


i8  PARTIE  m* 

être  placé  en  sens  inverse  d'organes  dont  les  coa^îtioiiâ  s^iil 
eïîçs- mêmes  inverses  de  Tordre  normal  >  présenlOEa  ^  sî  Toa 
neat  s'exprfmer  ainsi»  une  contre-txansposkioa  ;  ce^lé^WH 
Tant  précisément  au  maintien  de  la  situation  ordinaire. 
'  Ainsi  9  de  même  qu'en  algèbre  deux  quantités  aégatiisea 
donnent  pour  produit  une  quantité  positive.  „  voici  dos.  i:as 
ô&  là  conservation  de  la  position  d'ua  organe.  réanlitQ  da 
Faction,  simultanée  de  deux  causes  d'anomalie^,  dont  ehan 
ctine  tendait  à  en  amener  la  transposition. 
'*  Il  est  vrai  que  cette  condition  normale  »  subsistant  jhi  mir 
fPeu  d^un  ensemble  anomal ,  a  précisément  tous  les  mêmes 
effets  que  la  pjrésence  de  l'anomalie  inverse  aurait,  aix  iBÇÛliea 
fl\in  ensen^ble  normal  ;  et  il  est  facile  de  voir  qu'elle  peut 
ôdêioie  deveivir  une  cause,  de  trouble  pour  une  ou  j^lusieuffs 
fonctions.  S'il  est  vrai ,  comme  nous  L'avons  dit  »  que  ïh»* 
iitioiiiie fonctionnelle  des  organes.soit  le  résultai^  non  dc^  tdSb 
on  telle  situatioa ,  mais  bien  de  leurs  relations  muiueUes  ; 
siVpai' conséquent  >  l'inversion  splanchnique  complète  éqm^ 
vaut  phisyologiquement  à.  l'état  coQiplétement  normal»  on 
conçoit  très-bien  que  la  position  normale  de  Tensemble  des 
organes  avec  inversion  de  l'un  d'entre  eux ,  et  la  position 
norinale  de  ce  dernier  avec  inversion  du  reste  des  organes , 
seront  de  même  deux  ébats  parfaitement  équivalent  sous  b 
point  de  vue  physiologique ,  quoique  directement  inverses 
Fun  de  Fautre  »  ou  plutôt  par  cela  même  qu'Us  sont  directe- 
ment  inverses. 

Ces  considérations ,  dont  la  vérité  est  trop,  évidente  et 
Fàpplication  trop  facile  pour  que  j'insiste  sur  elles»  com* 
prennent  véritablement  tout  ce  que  je  pourrais  ajouter  sur 
les  cas  beaucoup  plus  rares  que  les  autres  ;  mais  bien  remar- 
quables 9  où  Finversion  n'est  pas  absolument  complète* 
L'histoire  de  ces  cas  se  trouve  véritablement  faite  à  Favance 
dans  notre  chapitre  sur  les  anomalies  do  position ,  et  s'ils 


INVERSION  ^PIiiJi^RNIQIIE.  1^ 

mi^Ue;it  çoiçççe,  ^rè&  UuX  ce  qni  a'  éi,é  dit  de«  cais^  aq^tç- 
g;^^  4ç.%içr  ici  aotrc  «ièeulioa^  c'est  aculement  comme 
esÊ^sxfsfm^ie  démbioj^s  coiQBlexea»  réellement  ii^lermédiai-. 
resi  iHiti^  Tordce^  normal  et  l'Iaversion  complète ,  resoipl^- 
8fi^-,]U^  9Q^sé/Ii^I;a  uï^  (1^^  do»  yastei  kteryalle  qu^. 
s^jj^fije  cfiji  de»;^  éiats  exlxâmes^»  et  Dormaut  les  ty()iea  d«. 
gfiftfçft  i^Duçla^  .Çijsf  g^nrç^^^^         d'ailleurs  si  fw  digpçiS^. 
d'îajbipçt^  aa  fU(H^  d^r^  Tétat  présent  de  la,  scieaoe  ,^  ({pe  . 
}•.  çroi^  d§T#ii;  ^le  borner  b  en  men donner  up  ^ei^^tj^le.-, 
i^Ûçaxa<qf9ft,..l'mw^i9B^S^^  san^  ^ver^m^^i. 

p^nm^pqs^;^  anomalie,  oh^eir^ée  (^.  1821 ,  par  M.  jpesrçiélla^:^., 
sivri^.n#UÛQcuiri9Vib^^  0}^ 


•  '  .}  ■       '  ■  ■■       ■     ■ 


(j^  JtdB.  a4.-r:  Mt  *iî*oi7iur;çsa,  4an3  soq  savant  article  Casrqres'in.- 
Dmi;  d«  $e.^médiea(es ,  t..lA,  ||v  i5o»  mentionna  un  cas  beaucoup  pl.ua 
remarquable  encôre'qaë  c%1\)fi'cle  iKT.  f)esrUe!tes;  m^cîs  if  ne  dbilîie  sufif 
Idf  quiordiik  iiidlcafrona'  y»gtt«s  et  évideniitient'  inexacte.  '«'£n^Mi^ 
•^va^Itt^ctcbM-^^ deuil,  BOUS  ixnpnnÙBiea  quo.  b  awup  enonipâittki,' 

•  fMrtû»  4rtHp  ditil#r  |ai4Rinc^;  ^/'qcuAhv  r.^«(A4  «/i  wf.  sh^ Ip^ç  4^t  %gf)9f  . 

•  chafçl'eilo^inaxïiet  lus  iptjes(îps  ocçupaiient  leur  place  ordiEvaire:  le  (bie. 

•  seul  étfiit  à  gauche;  ses  tqbes  étaient  distincts  a  la  vue,  maïs  s^dBéreps 
»  enHe  eùï  pai^  une  ccKÎ'rtgoîri^  parftMe  :  te  rcsle  dfes  viiicèrcis  étWît  sîfutf 
»<filnârôttlri!Jiii^iÂ^..''*Ëë9«ifet  d«  dèttê<ttfeBei»¥at<onétalS«u^niiiikai|ke' 
êigi'ê^  ttùtm4m  àtéiittn«-ttUwQ  »a:lrlypteir4(»»i«re|t  due  iQ9^)jnès»f  9^ 
qui  l'a  ffii^  copi^ûit^q-i^^fw  ui>a.bi'ocluii:afH^bUée  à  âaio^Ç^r^llpur^f^ .. 
in-4s  1829 ,  en  langue  russe.  Elle  a  aus^f  pour  sujet  un  homme  adulte  : 
le  cœur  ,  tputes  Içs  artères ,  maiii  seulement  quelques  viscères  étaient 
renveiisâ  ;  la  raie  manquait.  —  Ce»rfeux  dierriiers^  ca»,  malgré  ce  que* 
leur  Blstoirb  j^eûl' Fajs'âer  a  d'éeîrer,  stonf  aufhciftiqu^.  Les  deux 
snivanSy  au  cdiiirairc,  ne  miérîteur  aucune  confiance-,  et  je  ne 
les  cite  que  pour  mémoire.— Çtrelques  aut«uwont  mentionné  d'après: 
HioLAir.  Xàrœ  oÔserpationes  anat.,  et  présenté',  mai»  très-^probablement  à 
tort ,  cpnune  un  autre  exempfë  d'inversion  incomplète,  une  obsef* 
valfon  faîtç  par  Bedeau  sur  uw  sujet  dont  le  cœur  aurait  été 
trouvé'  dirigé  à  d'roite,  et  la  rate  placée  de  ce  même  côté ,  le  foie  étant 
à  gauche.  —  Un  autre  cas  se  trouve  rapporté  dans  le  Journal  de$ 
mmu»  février  1668,  et  dans  la  Collection  académique  ^  t«  I;  p.  a6t  :  la 


«     2è  PABTIE  III. 

Par  les  mêmes  motifs  »  je  ne  m'arrêterai  pas  snr  lès  di- 
verses anomalies  qui,  chez  les  individus  affectés  d*inversion 
splanchnique»  viennent.qaelquefois  compliquer  la  prinèip^le 
anomalie.  Presque  tous  lés  casquenons  avons  rencontrés  bhez' 
^és individus  d'une  conformation  d'ailleurs  normale,  peuvent 
de  m'êùie  coïncider  avec  Tin  version  splanchhique ,  iàtià'' 
toujours  en  conservant,  avec  leut*  înffuètice  ordinaire  kur 
les  fbnctions ,  les  mêmes  caractères  et  les  mêmes  conditions 
d'existence.  Les  détails  que  j'aurais  à  exposer  à  leur  égard 
ne  juraient  donc  qu'un  résumé  fort  inutile  de  considérations 
déjà  présentées  ailleurs.  Aussi,  sans  m'engager  dans  ce  long 
et  stérile  travail ,  me  suffira*t-il  de  signaler ,  comme  la  plus 
fréquente  des  complications  déjà  observées ,  la  persistance 

dès,  ouvertures  primitives  de  communication  entrô  les  ca- 

^ ^       .    *  •»      ■  •  ^ 

vîtes'  droites  et  gauches  du  cœur,  dont  la  cyanose  est  lé  ré-' 
sultat  On  verra  d'ailleurs,  dans  la  suite  de  cet  ouvrage,,; 
que  l'inversion  des  viscères  est  elle-même  une.  compli-. 
cation  constante  et  nécessaire    de  plusieurs  genres   de 
monstruosités  ,  résultant   de  la  réunion  de  detix  fœtus  ; 
et  les  faits  que  j'aurai  alors  occasion  d'exposer ,  confirme- 
ront d'une  manière  frappante  les  remarques  ,que  je  viens 
de  présenter ,  et  surtout  l'explication  qui  a  été  donnée  fins 
haut  de  Finversion  des  organes  non  symétriques  (i)« 

rate  et  le  cœur  étaient  de  même  déplacés  ;  mais  il  existait  des  altéra- 
tions pathologiques  bien  suffisantes  pour  expliquer  une  partie  des 
anomalies,  et  l'observation  est  d'ailleurs  entachée  d'erreurs  si  graves 
qu'on  doit  la  regarder  comme  non  avenue.  —  Après  ces  cas,  les  uns 
authentiques,  mais  mal  connus,  les  autres  au  moins  douteux,  on  ne 
trouve  plus  guère  à  citer  que  des  inversions  splanchnîques  rendues  in- 
complètes seulement  par  quelques  modifications  légères,  soit  dans  la 
direction  de  la  pointe  du  cœur,  soit  dans  la  situation  de  la  rate,  du 
pancréas  ou  d'une  anse  intestinale. 

(i)  Le  nombre  des  auteurs  qui  ont  décrit  ou  mentionné  des  cas 
d*tnversion  splanchnique,  est  fort  considérable.  Mais  il  faut  remarquer 


CHAPITRE  II. 

DE  l'inversion  GÉNÉRALE. 
(Second  ordre). 

Différences  et  analogies  de  rinversion  splaochnique  et  de  l'inversioa 
générale.  —  De  rinversion  générale  chez  les  pleuronectes  et  chez 
divers  mol luiques. 

Dans  an  être  entièrement  symétrique»  rinTersiôh  dèîj 
organes  splanchniques  borne  nécessairement  son  infiaencei 

que  les  conditions  très-curieuses   de  cette  déviation  ayant  de  tout 

temps  frappé   et  vivement  intéressé  les  observateurs,  les  mêmes  cas 

ont  été  quelquefois  publiés  dans  plusieurs  ouvrages;  ce  que  j*ai  montré 

plus  haut  par  divers  exemples. — Les  principaux  auteurs  que  Ton  peut 

consulter  à  ce  sujet  sont,  avec  ceux  que  j'ai  déjà  cités  :  Bârt^oliit» 

/oc;cîir.y. autre  cas.  —  Sampsoit,  dans  les  Philos,  transactions^'  année  i674> 

t.  1X9  n®  107,  p.  146;  chez  un  homme.  —  Holt,  ibid.,  t.  XXLl,  bo  22$, 

P-  99^»  —  CiLBOJXf  dans  le  Temple  d'Esculape  par  Blégny,  Paris,  i68o.  — 

Sauvai*  ,  loc,  cit.,  autre  cas,  d'après  Bejjsi.  —  Gautesoit ,  Mém,  de  la 

Soc,  des  sciences  de  Montpellier,  1. 1,  hist.,  p.  iio,  n*  8.  —  Stojj:.,  Âatio 

medendi,  1. 1,  p.  290.  —  Movreitheim  ,  Wiener  BeyUd^e  y  t.  II,  p.  3o5. 

—  RoBMER ,- ^//o^e  opuscul»,  fascicule  I.  —  Mbtzger,/)^  transloeatione 

weerum,  Regiom,  1779.  —  Bailue,  dans  le  Medic.  Journal  de  Londres^ 

1789,  r;X,  p.  3,  elles Plùlos.  transact.,  t.  LXVIII;  traduit  dans  l'ancien 

Journal  de  méd,  chir.  pkarm.f  lygo,  t.  LXXXIL  —  Sakdifqrt,  Observ. 

onaLpâlh.,  liv.  I,  p.  89,  et  IV,  ji.  54  et  60. — Aurerlik,  dans  le  Journal 

de  médecine^  t.  LXV^  p.  408.  —  Sibbold^  Sammlung  chir.  Beobachtungea , 

t.  U,  p.  S3r. — HuFELAVD,  dans  son /our/iûr/,  t.XXIIi  p.  xzo. — Bighat^ 

Sur  la  'été  et  la  mort  y  édit  de  Tan  YIII^  p.  17. — Jacob,  dans  le  Journal 

de  méd^  i8tx,  t.  XXII,  p»ii4;  chez  un  hommc—LARRET^  it/^m.  dé  chi^ 

rurgie  militaire^  t.  I,  p.  7;  chez  un  homme.— Stbgbr,  De  inversa  corporis 

humaai  structurd,Tah\DQike  i8i6.-^Bicx.ARD,  dans  le  BuUetin  de  la  société 

d'émuladont  «Si 6,   p.  3a 8  »  et  le  Bulletin  de  la  société  pkilomadjue. 


^2  Fj^ms  m. 

àrifllérieur  des  caTÎtés  qa'ils  occupent.  Que  TcBSOpliage  soit 
inclioé  à  droite  oa  à  gauche  ;  que  la  portion  terminale  de 
rinteslio  ait  sa  direction  normale  on  one  direction  inverse» 
que  Taorte  soit  à  gauche  et  les  Teines  ca?es  à  droite  ,  on  le 
contraire ,  les  deux  orifices  du  canal  alimentaire  n'en  oc- 
cnpent  pas  moins  exactement  la  ligne  médiane,  et  la  distri- 
bution des  systèmes  artériel  et  veineux ,  aus^i  bien  que  des 
nerfs ,  n'en  reste  pas  moins  la  même  dans  tous  les  organes 
ëx^eûrs. 


Il  en  doit  être  et  il  en  est  tout  autrement  chei  les  ^Ml^es 
iàffxtif^'iormc  générale  n'est  pas  symétrique.  Dans  une  es* 
pèice  ^  far  exemple  ^  chez  laquelle  an  ou  plusieurs  appareils 

s'écartent  de  la  symétrie  par  la  disposition  de  leurs  parties 

t  i 

ï%iy,p.  'x3;  avec  des  remarques  înléressantes ,  mats  cTuve  luMeMe 
très«cotite!Stà!Ae,  sor  la  courbure  do  rachis.  *—  Rjims^t,  dans  le  âfedi' 
iiÛ  rêpositorjr  de  New-Yorck,  nouv.  série,  I.  lY,  1817.  — W<ïkuni« 
daofc  16S  ^erG/ier  Jfaekriàkun  von  Staaês  rnid  Getek,  Saektn ,  i8<7,  •*  %m 
^Ro8lri.ir,'dHns  le  l^aup,  jonmcdAe  méâtc,  par  Béclard,  etc.,  t.  il,  p.  i^t 
tBtIB.-'  NACQUAliT*cftPiORBT, dauslc  Joum.  gén.  de  médedite,l. LxJlU, 
p.  4^,  ëdez  unenfaoc  de  "six  ans  rllnvenûon  avait  été  soupçonnée  pto»- 
ààdVhk  tie.  —  UtxKBSPBRGEB ,  Path,  anae,  Besckreibumg  «iwmr  tKisgé» 
hurténf  VTfirzbourg,  x8ài,  p.  44*  —  BBTàV,  dans  les  Trtmmaewns  tf 
the  aa%e>  oflrish  pkjth,  t.  IV,  p^  f  <{•  —  Dusiad,  dans  les  Arckwesgém^ 
àe  méàecîne  ,'t.  Vi,  i^aiS,  p.  57.?  j -bonne  observatiom  chez  ane  femme 
adatle.  — "^ASGELis.  dons  les  KUn,  Jinnakn  de  Herdekberg»  part  Vf  % 
)).  $^67.-^lIsBHOX.t>T,  jénatomitkéetkrweiêe  <MHT  metênetki  Misfosietà^  petit 
iH•'4^  Cèpéttbi,  TS49;  publié  aussi  dans  Dét  kong.  JDansie  FUmuktkm^ 
ne$  téUkabs  AfiumdUngér^  K.  VI,  i8Sa,p»  z  et  soiv.;  traduit  en  allamaMl 
•oiiisletHre  de  Bteickt^iàung  -6  AUnsch'Missggàurtem^  GopeDb. ,  «830 4 
tleirx  t»8 ,-rtiii  <ii9er¥é  eh  r8i8,  propre  à  Berboidt;  J'aotre  comma*^ 
Mfltté^  l^atftenr  par  1Itchaiuli(8  ;  tous  deux  «bei  des  etifans  affeclés>dft 
tysTubse.  •>-- MAWi^*S4<inr^irG« ,  dam  le  BêdUu  ât  là  Soc.  akatanA* 
qUèf'n'»  3;  tB«^.  —  Bà«acB«T,  4aoB  4e  Mépert,  ^'tténd  d^ummtamû^ 
l.n,  p.  9.— Ces  detrx  •déraJèreé  €«<fttîoii»  soia^relaiivesaovièBiaitat^ 
'té'c^iÛrr  tit  se  c^Mi^i^iiît  ifcie  dNiue  oreiilélla  et?d*iMiifeDtrî«ife. 


exMTttes  «ernme  fnr  celle  de  letnrs  p^ies  Intéraee  »  il  ert 
clair  que  l'inversion  de  celles-ci  doit  entrafoer  ÏÏnversîoil 
des  premières^  en  raison  des  rapports  de  connexion  et  d'har- 
monie pliysiologique  qui  les  enchaînent  mutuellement  leg 
rtnes  aux  autres.  De  là  un  autre  genre  dln version ,  à  la  fois 
intérieure  et  extérieure,  appartenant  en  propre  aux  ani« 
maux  dont  la  forme  générale  est  imparfaitement  symétri- 
que »  comme  le  premier  genre  aux  espèces  symétrique3  et 
régmB%res. 

Uinrersion  générale  est  une  anomalie  plus  complexe  en- 
core et  plus  remarquable,  mais  tout  aussi  peu  grave  que 
Finversloift  splanchnique.  Sa  complète  innocuité  résulte  de 
même  de  la  conservation  parfaite  de  l'harmonie  des  par- 
ties, qui,  renversées  toutes  ensemble,  changent  de  situa- 
tion absolue ,  mais  point  de  situation  relative.  Aussi  les  ani- 
maux affectés  d'inversion  générale  sont-ils,  à  tous  égards  (i), 
dans  les  mêmes  conditions  physiologiques  que  les  individus 
normaux  de  leur  espèce,  et  peuvent-Us ,  comme  eux ,  par- 
venir 'h  l'état  adulte. 

Tandis  que  les  exemples  d^inversion  splanchnique  nous 
manquent  encore  entièrement  parmi  les  animaux  ,  l'inver- 
sion  générale  est  depuis  long-temps  connue  des  zoologistes» 
et  Test  même  dans  plusieurs  classes.  Il  était  impossible,  en 
effet,  qu'aune  anomalie  aussi  remarquable  par  ses  caractères 
extérieurs,  échappât  à  Tattentlon  des  observateurs ,  à  moins 
qu^'elle  ne  fut  d'une  extrême  rareté,  4et  nous  savons  au  con- 
traire qu'elle  est  très-conunune  dans  quelques  espèces. 

Les  groupes  zoologiques  dans  lesquels  l'inversion  géné- 
rale est  connue  sont ,  parmi  les  vertébrés ,  la  classe  des 
poissons,  et  parmi  les  invertébrés ,  celle  des  mollusques 

(f)  Si  ce  n*^  chez  drrers  mollusques  pour  les  ÊHictions  sexfielles; 
L*inversion  des  orifices  générateurs  modifie ,  en  effet,  et  rend  plu3  dif» 
ficile  l'accouplement  a^tec  les  ■mdfvrdtn  normauz. 


S4  PARTI£  III. 

gastéropodes ,  et  »  mais  avec  beaucoup  de  doute  >  celle  des 
mollusques  acéphales. 

Parmi  leâ  poissons  »  il  n'est  qu'une  seule  famille  dont 
Textérieur  ne  soit  pas  parfaitement  symétrique  >  et  par  con- 
séquent aussi ,  une  seule  dans  laquelle  l'inversion  générale 
soit  possible.  C'est  celle  des  pleuronectes.  L'inversion  est 
assez  peu  rare  parmi  eux  pour  que  les  individus  affectés  de 
celte  anomalie  aient  reçu  depuis  long-temps  un  nom  par- 
ticulier: les  ichthyologistes  les  appellent  très -impropre- 
ment contournés  et  quelquefois  bistournés.  Leflet  oupicaud» 
pUuronectes  passer  ou  flesus  des  auteurs  >  est  l'espèce  dans 
laquelle  l'inversion  paraît  être  la  plus  commune  ;  M.  Guvier 
en  fait  la  remarque  expresse  (i) ,  et  le  seul  pleuronecte  re- 
tourné que  j'aie  trouvé  dans  la  collection  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle  >  est  en  effet  un  jeune  ilet  venu  des  mers 
de  Nonvége.  Cet  individu ,  long  d'un  demi-pied ,  est  exac- 
tement semblable  à  ce  que  serait  l'image ,  réfléchie  par  un 
miroir  »  d'un  flet  normalement  conformé.  Il  a  les  deux  yeux 
placés  l'un  au  dessus  de  l'autre  du  côté  gauche  >  tonte  la  tête 
contournée  et  comme  tordue  en  sens  contraire  de  l'état  or- 
dinaire» le  côté  droit  plat  et  entièrement  blanc  >  et  tout  le 
côté  gauche  légèrement  convexe  et  d'un  brun  olivâtre. 

L'Inversion  générale  est  de  même  parfaitement  constatée 
chez  le  turbot.  Je  dois  à  M.  le  professeur  Valenciennes  la 
communication  d'un  cas  authentique  dans  cette  espèce  »  et  il 
offre  d'autant  plus  d'intérêt  que  le  pleuronectes  maximus 
ayant  normalement  les  yeux  h  gauche ,  son  inversion  re- 
présente précisément  l'état  normal  du  flet ,  et  réciproque- 
ment. 

La  plie  et  plusieurs  autres  espèces  paraîtraient  aussi  pré- 
senter de  fréquens  exemples  d'inversion ,  si  l'on  s'en  rappor- 

(i)  Bè^ne  animal^  deuxième  édiU;  t.  Uf  p.  339. 


INVERSION  GÉNÉRALE.  sS 

tait  aux  fignres  données  par  plusieurs  antears»  principale- 
ment par  Rondelet  et  les  antres  anciens  ichthyologistes  ; 
mais  une  partie  au  moins  de  ces  figures  se  rapporte  à  des 
individus  normaux,  retournés  seulement  parce  qu'on  a  né- 
gligé de  les  graver  au  miroir. 

Au  reste V  les  exemples  cités  plus  haut ,  et  même  »  à  leur 
défaut /le raisonnement  seulsuf&rait  pour  nous  donner  une 
idée  exacte  de  l'inversion  générale  chez  les  pleuronectes. 
Dans  ces  poissons ,  la  tête  s'éloigne  beaucoup  plus  de  la 
symétrie  que  le  tronc  :  aussi  l'inversion  imprime-t-elle  une 
modification  beaucoup  plus  remarquable  à  la  tête  »  et  plus 
spécialement  encore  aux  organes  sensitifs  qu'aux  antres 
parties  de  l'être.  C'est ,  comme  on  le  voit  ^  précisément  le 
contraire  de  ce  qui  a  lieu  chez  l'homme,  où,  des  trois  seg- 
mens principaux  du  corps,  la  tête  ,  le  thorax,  l'abdomen  , 
la  première  seule  est  complètement  symétrique  à  l'intérieur 
aussi  bien  qu'à  l'extérieur ,  et  par  conséquent  seule  exempte 
de  toute  inversion. 

^  Chez  les  mollusques  gastéropodes  ,  c'est  encore  avec  des 
conditions  et  sous  une  forme  différentes  que  l'anomalie  se 
présente  à  l'observation.  Dans  cette  classe,  l'imperfectic/n 
de  la  symétrie,  loin  d'être  une  particularité  remarquable 
d'une  ou  de  quelques  familles  exceptionnelles,  devient  un 
caractère  presque  général ,  et  elle  se  manifeste  mêihe  le  plus 
souvent  par  des  différences  de  deux  ordres  entre  l'un  et 
l'autre  côté.  La  plupart  des  viscères,  et  spécialement  les 
organes  digestifs ,  générateurs ,  respiratoires ,  ne  se  répètent 
exactement  à  droite  et  à  gauche  ni  par  leur  arrangement  h 
l'intérieur ,  ni  par  la  situation  de  leurs  orifices  et  de  leurs 
parties  externes  :  en  même  temps  ,  la  coquille  spirée 
dont  sont  ordinairement  pourvus  les  gastéropodes  ,  s'en- 
roole  sur  elle-même  d'un  côté  à  l'autre ,  presque  toujours 


«6  i^Ai&TiB  tn« 

d9:gâlN)he  à  àtoiie,  etioujAurs  (kxis  iHiflens<;€9)earââ&t  «VM 
k^UopmtÎMi  générale  des  râcères.  De  là  duie  Tin^er^ioU^^ 
telfe^v'tsHe^efpésQQiechezjfesgastéropodBSyâeiix  gearesdki 
iii0d«(ic«tiQB«,  dont  Im  coïéciâeiice  »  ^uoîqœ  icaperçne  da 
la  plupart  des  conchyliologistes  (i),  est  ane  méoeseité  pày* 
lÂeJtegp'que:  le  renversettieRt  desTi&oères^  le  retoumemeDt 

Viof^wtion  ^oérale  paraît  moins  nve  eacer« ,  «ittoa 
okezles  «aolki^âes  gasbérop^dos  en  général»  au  mokisfiirnû 
ks  e«pèceë  èomestpes  ^  cp'eHetie  Test  chez  les  plearonectes. 
Heat  vrai  que  le  nombre  ttès-  grand  desperaenBes  ^ui  se  li- 
w«ft4  à  Téttide  ou  à  la  recherche  des  coqniHes ,  et  le  prix 
f  ae  iea  coflecteura  attachent  à  la  possession  des  variétés  ra-^ 
rea,  me  permettent  guère  qu  une  coqnille  remarquaUe  par 
s,on  kivttrf  ion  aoit  né^igée  comme  qh  objet  sans  intérêt 
scidBiiitqtie  et  «ans  valennr  cominerciale«  Sur  on  nombre 
égal  de  cas  dtn^reraiftn,,  on  doit  donc  en  oonnaltre  beafi* 
coup  plus  parmi  les  mollusques  à  coquilles  que  dans  tocit 
autre  groupe  zoologique.  Mais ,  en  faisant  la  part  de  cette 
camse  d'erreurs  «  la  fréquence  de  Tinvorsion  générale  «chez 
les  gastéro^podes  terrestres  n'en  reste  pitô  moins  un  fait  ia- 
C6Atestable. 

Alnai  f  MIT  les  onze  genres  que  M.  de  Lamarck  comprend 
sousle  jnom  de  Colimacés,  il  en  est  quatre,  les  hélices»  les 
l^uUmes ,  Ua  agathines  et  les  cydostomes ,  dans  lesquels  j'ai 
pu  oûBstaier  par  moi-même  Fin  version;  encore  pour  le  pre- 
mier «  est-ce  dans  irois  espèces ,  et  pour  le  second»  dans 
deux*  Je  citerai  entre  anires ,  c(Hnme  les  exemples  les  pins 
neviar^ablesp  parmi  les  espèces  exotiques  »  le  ^«^mics  a« 

(i)  M.  DE  Blaintille  ,aa  contraire,  l'a  très-bien,  quoique  auccînc- 
tlnnent,  indiquée.  Voyez  des  Considérations  générales  sur  les  Mollusques , 
p.  v^ ,  ou  't'artide  yiollusqucs  du  Dictionnaire  des  sciences  naturelles. 


IlfVEBSfèH  CilléflALE.  ^f 

îrhtàs  9  Sent  la  ttrtélé  tètoimiée  est  de^nVm  tMt-Myi 
bdlimrtnib^anS»  le  tomm&rce,  et  parmi  les  etn>èee9  éô  m^ 
Wë  pàyts  »  fMim  ^erm  f!(B»  fou  |>eiit  teéme  «le  prodon» 
yffeâ^w^  Télomft  à  fétét  A'iiivermii  >  prindpaletMBt-toiê 
cCArfluDCfe  locaHvfw  vieil  ceuMics  des  ceueevevHrs  Ae  ^v^ 
qmlles  (t).        - 

A|»^  lès  CeïitaMtés ,  la  fatnilte  essentielIeoMit  nrarfoè 
flesCniaRIla'^  <nlt  ceRe  idaiis  latpieUePiflyersNm  se  fttSineMè 
te  -plos  frét|uemiBient>  L'examen  'qae  j*ai  fait  de  plasietm 
des  grandes  collections  de  Paris  »  et  les  citations  des 
auteurs,  principalement  de  Martini  et  Ghemnitz  (2),  m'ont 
fait  connaître  des  exemples  dans  cinq  des  dix  genres  ^oe 
M.  Lamarck  réunit  dans  ce  groupe ,  savoir,  chez  les  turbi- 
nelles»  les  pyrules,  les  fuseaux,  les  pleurotomes  et  les  ro- 
chers, nais  dans  toutes  £es  coquilles ,  les  exemples  sont  oa 
trèsrpetit  nomhre,  et  peut-être  même  sont-ils  uniques  pour 
chacun  des  deux  derniers  genres. 

Dans  toutes  les  autres  familles,  la  rareté  deTinTerslon  de- 
vient l)eaucoap  plus  grande  encore.  Après  deux  cas  pré- 
sentés par  la  marginella  gtabelîa ,  un  ou  denx  par  la 
voUUa  mitis  et  par  la  lymnœa  sta^natilis ,  je  ne  trouve 
plus  un  «eul  exemple  à  citer  pour  les  gastéropodes  ;  pat 
marne  parmi  ces  belles  coquilles  enroulées ,  les  cônes ,  les 
olives,  les  porcelaines,  que  leur  éclat  fait  recueillir  en  nom- 
bre immense  par  ïe»  voyageurs^  et  passer  chaque  antiée 
presque  par  milliers  sous  le  regard  des  observateurs. 

Quant  aux  mollusques  acéphales,  ce  p*est  pas  seulement 

(«)  Les  acrtres  espèces  dans  tes^Tiénes  j*ai  va  des  e&emples  d^rrer- 
€Hm ,  amit4  VMéiix  pomadm^ûëOB  plutienrs  cdMeetions^  te  SmUmÊU  4|« 
versus  et  le  Cyclostoma  muUicarinaium  dans  la  collection  du  Muséum 
ii^iMûse  DJMoreèlesrifiR^  nemormàs  mVMmiim  meviiltm,  àtm  c^Me  de 
âf .  Qé  iMMoe  fl*£i0iiM|;. 

q[a1  V«ye*  ter Mmm.sfomm.  CvmMim  JSa'iM« i.  U,^l MÉ^àaA 


ft8  pabtÏe  III. 

dans  qaelqnes  familles,  mais  dans  tontes,  que  l'inversion 
est  d'une  extrême  rareté,  si  même  elle  7  existe.  Jfai 
reçu  de  M.  Yalenciennes  quelques  repsfsignemens  quj 
tendraient  à  établir  l'existence  de  cette  anomalie  chez  igie 
huître  commune ,  et  ce  cas  douteux  est  le  seul  que  je  puisse 
mentionner.  La  valve  droite  aurait  présenté  tous  les  ca- 
ractères qui  distinguent  normalement  la  valve  gauche»  et 
réciproquement  ;  disposition  de  la  coquille  avec  laquelle 
devait  nécessairement  coïncider  un  semblable  renv^se? 
ment  de  l'animal  lui-même. 

Ainsi,  dans  chaque  classe  zoologique,  l'inversion  se  pré- 
sente avec  un  degré  spécial  de  fréquence ,  comme  avec  des 
caractères  propres;  mais  çnmême  temps  elle  reste  partout 
identique  avec  elle-même  dans  ses  conditions  essentielles. 
Qu'elle  soit  générale  ou  splanchnique ,  elle  no  détruit  et 
même,  è moins  d'une  complication,  ne  diminue  ni  la  viabi- 
lité ni  la  régularité.  La  seule  différence  entre  la  disposition 
normale  et  l'inversion ,  c'est  que  l'une  se  présente  chez  Tîm- 
mense  majorité  des  individus  d'une  espèce,  l'autre  chez  im 
très-petit  nombre.  Et  même,  comme  il  n'y  a  aucune  raison 
pour  que,  de  deux  états  équivalons  de  l'organisation,  l'un 
soit  constamment,  et  chez  tous  les  auimaux ,  le  plus  com- 
mun ,  et  l'autre  le  plus  rare ,  il  se  trouve  des  espèces  chez 
lesquelles  Ja  disposition  inverse  do  celle  qui  est  la  plus  ordi- 
naire, se  présente  généralement,  et  devient  l'état  normal. 

L'observation  n'a  point  encore  fait  connaître  de  telles  es- 
pèces parmi  les  animaux  que  leur  organisation  rapproche  de 
l'homme  (1);  mais  les  exemples  ne  nous  manquent  pas 
parmi  les  invertébrés,  principalement  dans  les  groupes  où 

(ff)  Tooi  les  mammifères  ont ,  par  exemple ,  le  foie  on  également 
étendu  dans  les  deuzbypocondres,  ou  plus  développé  à  droite.  Dans 
les  poissons  au  contraire  le  foie  est  tantôt  plus  à  droite  quà  gauche, 


INTERSIOJfV  GÉNÉRALB.  20 

rinversion  individaelle  et  anomale  se  présente  le  plas  fré- 
quemment*  Aiasi^  parmi  les  pleuronectes  »  plusieurs  es*  • 
pèces  du  genre  plie^  auquel  appartient  le  flet^  et  des  gen« 
res  Toisios,  ont  normalement  les  yeux  placés  »  et  le  corps 
vivement  coloré  du  côté  gauche.  De  même»  il  existe  parmi 
les  mollusques  gastéropodes  des  espèces  où  la  disposition 
appelée  par  les  conchyliologis^es  sinistrale on  sénestre  (i)  » 
caractérise,  non  plus  des  variétés  anomales ,  mais  l'état 
normal  lui-même.  Tels  sont  quelques  canalifères  et  quel- 
ques lymnéens,  la  pyrula  perversa ,lsi  fymnœa,columnaris et 
le  genre  tout  entier  des  physes,  mais  surtout  un  très-grand 
nombre  d'espèces  de  cette  famille  des  CoUmacés  qui  pré-, 
sente  plus  fréquemment  qu'aucune^  autre  de$  exemples  de 
l'inversion  individuelle  et  anormale*.  J!e^  citerai  ji'Ae/i'ar  sene^ 
gatensis,  les  pupa  tridentata,  qiiadr^4ens  e%  fra^lis;  un 
grand  nombre  do  clausilies,  Vachatitia  bicarinata,  enfin  leS; 
bulimus  inversas ,  citrinas,sultanus  et  interruptus:  toutes  es- 
pèce^ dans  lesquelles  la  coquille  est  constamment  sinistrale» 
à  imoins  qu'une  invéi*sioïi  anomale  et  individuelle ,  inodi^' 
fiant  et  pour  ainsi  dire  neutralisant  l'inversion  spécifique  et 

normale ,  ne  vienne  accidentellement  ramener  l'animal  aU 

,     '  . .     • . .         ...  .     •.        ... 

type  le  plus  ordinaire  parmi  les  n^ollusques  gastéropodes  (a). 

.•'.-•.  '  - 

tantôt  pkifi.à  gauchetqir'à  droite  :  cette  dernière  disposition  est  méine^ 

la  plus  commuDe. 

il)  K%  enlsLiiUfpeiversa.f  inversa f  sînistrorsaf  siniscrfiUs, 

(a.)  Ce  cas  remarquable  s'est  déjà  présenté  pour  les  bulimus  iwersus^ 

citrinus  et  suhanus»  : 


■  I- 


^  VAMi»  01. 


DES  HERMAPHRODlSltfES  (►>. 


*'^ 


r  .  j 


1  '  * 


tTiï hérmaphrodhe  (s),  dansrie  sens^Be  phis  spécial  dîrce 
môt.V  eit  an  être  possédfant  les  deax!  nexetf,  et  pottrant  soit 
ge  féconder  Ini-méme ,  soie  afternatnremeire  ^conàèf  et 
être  iScoùdé  r  decnt  mode^  de  reprodnctroir  dont  la  natove^ 
mêim'smii  ftinchîrles  limites  du  régne  anîmâf,  iions^'df-' 
fié'  iniè-itttdtîtodfe  ^«emples^.  .         ." 

(Test  âtls^?' dans" fe  même  sensr  qaeJt 'mût  hetm^phnf'-^ 
dite  a  dWô^df  été  itA^\ojk  en  tératoTogie  /  et  appifqtlé  k 
llioibttié.  Les  ancieiis  réservafbnt  cenom  ponr  les  nidiT?dia:r 

tt>  CSiélÉ  bi«ta4»e  dts  lktntfaplivodlsaMi»«  élî  ptéMitér  â  TiusÉdéMi»  [ 
dcs.siMf|icet  le  4  fêvrMsr  id33'SDii9  ee  tilre':  Jik«4«rci4f  in9«io<pffi^r<r' 
fi^shlo^^^fiéa  sur  rbermaphrtiûmfi  anormal  che^  Vh^mma  et  chez  Usf  ttai-f* 
mftux,  Tof  ez  les  divers  recueils  et  lournaiiz  rendant  compte  des  séances 
dêFAcadémie,  et  princTpalèinent  ta  Gazette  médicale,  qui  renferme,  dans 
aornàmnétù  àvt  ^  février,  vtn  extrait  étendu  d\&  mon*  travàH^y. et* d^aiife^ 
son  numéro  du  g  mars,  le  savant  rapport  fait  par  M.  Dutrochet  au  nom 
d^khitf  commissiott  ^lout  larsafenf  aussfp^hr^  MM.  TJhnittéti f'ét 9étffktm  " 

(i)  Tou(  le  monde  connaît  la  fable  mylhologiquedto»hqtieffe*éè> 
trouve  Torigiite  dit  mwl  Bermaphroi£te\  cjférfté  drl /s/dfr,  Itfercare,  et 
érkffic^ri  9  Peints.  —  Ce.mot ,  usité a«8«4  etr  aitglaîfr,  »  pwBtt  s^fidony- 
mes  en  français  Jndrogyne^ei  quelquefois  Aphrodite  ^  ef  pour  équfrar--' 
Icns,  en  grec,  "ÈpfjLtcfppoUzaç^  jL^fprjYj\)iii^  et  plus  rarement  rûvxvdyooç;  en 
]sii\n  f  Bermaphroditus ,  Jndrogynus;  en  italien,  Ennafrodito  ;  enfin  en 
allemand,  Zwitter, —  Quelques  auteurs,  au  lieu  à^ Hermaphrodisme ^ 
Bermaphodismus p  emploient  les  mois  Bermaphroditisme  ^  Hermaphrodi» 
fffimiifqui,  formés  plus  régulièrement,  défraient  être  préférés  sans 
lear  excessive  longueur.  —  Le  mot  Hermaphrodisia  ou  Hennophrodtsia 
a  auiii  été  quelquefois  usité. 


au^pfils^  9»  atteBwiafortt  kt-meiTcâHsiiM  finsoteé  ifa  MMjjpfir 
IjOfir.  ^  iou9  le»  fomriWiis  déYoIoc»  à  Tvi»  el  à  ITattUrci  aoae 
daM-l'^cie  «fela  veprodocticMi ,  en  da.nMMi»cbei  k^foeli 
U»  admoUMeafc  rewtence  simikMétt  d'ergaim  nêles  et 
d'ergaAe»  fesMilasiUeB  dé^ekpfiés.  Hais  le  scswyvfrtiriQgi- 
fipe  imv^tlmmafihrQdîten  pcis-pénàpeapk»  d*eirim§iaR» 
et|e  n'aii  vérHi^Ueiiieiil  £ûl  ^n^  cliquer  uMnexprcsaioi»  fàa» 
pistte.  peolr^ir^fel  ptoa  eaacÎAe  d^na  ai^tème  è^ièées  et  dt 
QAfDQpcI^tiira.  déjàt  eoAsaeré  par  Fosage  »  kcsqm  )'ifr  pvé- 
f^Bté  ,  daaa  k^  pcolégomèoea  de  mon  oinrrsge  (b)»^  de»  d^ 
filûtiaiis.  fui  peaven^t  éire  résanaiées  da  1»  naiûèreiMiiYavIe; 
.  V/mmapkrodisme  et t  k  réuniofl  chez  b<  même  iodcfida 
dM  dwx  sexes  oii  de  qneJlGeuKS  «as  de  k»e»  caiçadèretsw 

H^hermofhrodite  eel  Vêi^re  affecfcé  d'hernaphrodîsaiie. 

Ainsi  y  tandis  qne,  pour  les  ancieBii^ît  «'existait  et  qe 
pouvait  exister  qu'un  seul  genre  d'hermaphrodisme ,  l'her- 
lÎDtôpfaredîsiDe  Aêoiu,  résultant  de  ht  réunion  complète 
d^  drax  sexe9>  ne»  définitions  nonyeHe9  nom  font  eod- 
eeroîv  fo  poosibîltté  et  prévoir  Te^dstence^  d'une  nraltrtade 
é^  genre»  d'heriDaplitod{sm?e.  Entre  ks  deux  tetmers  ex- 
U>émeft  de»  âéviûiîens  qui  rentrent  dans  ce  groupe;  entre 
k  réumon»  de  toute»  les  condition»  normaFes  d'un  sexe 
apfec  UB  setti  de»  eavactère»  àd  l'autre ,  premier  degré  po»- 

Cd)  FaytM  le-obafritre^  pnemter  et  k  chapitre' zrile  kpreniiàra-  pof^ 
tîc*  —  Oa  a  vu  dans  ces  cbapîlres  que  Blomenbaeh  et  &ui*t&«il[  Aferkel 
ont  déjà  considéré  rbermaphrodisme  sous  le  même  point  de  vue,,  yoyem 
Bi^uMsirBACH y  Handh,  der  Naturgeschîchte ^  5e  éd.,  p.  ao,  et  Misckel« 
^nsles  onyrages  suivans  :  De dnptîcît,  ntonst,  comment.,  p.  s;  Manuel 
douai,  généfi.f  §  39>p»  89  à%  \»  tredb  ftran^.  ;  Uèèer  éHe  ZmtterhUdangen 
dans  Anâdv^fur  éU  /*Afsto/.  de  Reil y  t^  XI  r  p.  263  ;;  Umiàbneh  der  patk. 
Anat,  »  tw  Uy  V^  partie,  p*  L96  —  aai  y  et  Traité  ttanau  eomp*^ $; i34 et 
suiv.y  1. 1,  p.  57a  et  suiv.  de  la  trad.  franc.  Ces  trois  dernier» ouvrages 
renferment  là  meilleure  histoire  des  hermaphrodisnies  quepossèdela 
science* 


Ss  PA&TIE  ni. 

siblede  Thermaphrodisme,  et  la  duplicité  complète  des  sexes» 
qai  en  fermerait  le  dernier  »  il  peut  en  effet  se  trouver ,  et  il 
se  trouve  une  longue  série  de  cas  remarquables  et  variés. 

C'est  par  cette  extension  considérable  donnée  au  mot 
Hermaphrodisme^  que  ce  terme  est  devenu  le  nom  de  Tune 
des  divisions  primaires  des  anomalies  ou ,  selon  notre  sys- 
tème de  nomenclature  »  d'un  embranchement  tout  entier^ 
distinct  par  l'ensemble  de  ses  cendRions  d'existence ,  et 
devant  être  classé  immédiatement  avant  les  ihonstruosités. 
Sans  reproduire  ici  les  considérations  par  lesquelles  nous 
avons  établi  ces  rapports  dans  les  prolégomènes  de  cet  ou- 
Trage,  nous  nous  bornerons  à  rappeler  quelques  uns  des 
caractères  généraux  des  hermaphrodismes;  caractères  dont 
les  chapitres  qui  vont  suivre  ne  seront  en  quelque  sorte 
que  le  développement. 

Les  hermaphrodismes  résultent  de  l'existence  de  Gondi* 
tiens  anomales  d'un  ordre  tout  spécial.  Au  contraire  de  ce 
qui  a  lieu  dans  les  autres  déviations  >  ces  condition^  ne  sont 
étrangères  ni  à  l'espèce  à  laquelle  appartient  l'individu  qui 
les  présente ,  ni  même  à  l'époque  de  développement  dans 
laquelle  il  se  trouve  :  elles  ne  sont  anomales  que  relative- 
ment à  son  sexe.  D'où  il  suit  que  pour  apprécier  d'une 
manière  exacte  les  modifications  plus  ou  moins  marquées 
qu'ont  subies  les  organes  génitaux  chez  un  hermaphrodite, 
et  l'influence  physiologique  que  doivent  exercer  ces  modi- 
ficatioDS»  il  suffit  de  les  comparer  aux  caractères  normaux 
des  deux  sexes  dans  la  même  espèce  :  la  nécessité  de 
s'éclairer  des  lumières  de  l'anatomie  comparée  et  de  l'em- 
bryogénie, se  fait  sentir  seulement  quand»  de  la  simple  ap*- 
préciation  des  faits ,  on  veut  s'élever  à  leur  explication. 

Les  déviations  qui  appartiennent  au  troisième  embran- 
chement» ont  encore  ce  caractère  particulier  quo^  peu 


HERMAPnBODISMES.  $5 

remarquables  lors  de  la  naissance  et  paraissant  n'aroir  aa- 
cane  importance  réelle  sons  le  rapport  physiologique  ,  ell^s 
deviennent  au  contraii^e ,  à  partir  de  Pépoqne  de  la  puberté» 
la  cause  de  modifications  (rès-notablcs  dans  Tensemble  de 
l'organisation.  Ainsi,  dans  une  première  époque/l'influence 
de  rhermaphrodisme  est  nulle  ou  purement  locale  ;  dans 
une  secondé  elle  devient  Irès-généiale.  En  d'antres  termes^ 
et  d'après  les  définilionâr  que  j'ai  posées ,  un  hermaphro- 
disme» depuis  la  naissance  jusqu'à  la  puberté»  n'est  guère 
qu'une  hémiléric  ;  après  la  puberté,  il  devient  presque  une 
monstruosité  :  rapports  qui ,  même  en  faisant  abstraction 
de  tonte  autre  considération»  suffiraient  pour  justifier  le 
rang  intermédiaire  assigné  aux  hermaphrodismes. 

Ces  considérations  également  applicables  à  tous  les  cas 
que  je  réunis  dans  le  troisième  embranchement»  en  font  à 
la  fois  l'un  des  groupes  les  mieux  tranchés  et  les  plus  natu- 
rels dont  la  tératologie  ail  à  faire  l'hisloire.  Quant  aux  subdi- 
visions à  établir  parmi  les  nombreuses  anomalies  qu'il  com- 
prend »  elles  se  trouvent  indiquées  à  l'avance  et  comme 
tracées  par  les  définitions  elles-mêmes  que  j'ai  rappelées  au 
commencement  de  ce  livre. 

Tantôt,  en  effet,  l'hermaphrodisme  résulte  de  la  réunion» 
toujours  »  ^omme  on  le  verra  ,  plus  ou  moins  incomplète  » 
des  organes  de  l'un  et  de  l'autre  sexe  chez  le  même  indi- 
vidu ;  c'est-à-dire  qu'à  l'appareil  reproducteur  d'un  sexe  se 
trouvent  surajoutées  quelques  unes  des  parties  de  l'appareil 
reproducteur  de  l'autre  sexe. 

Tantôt  au  contraire  l'hermaphrodisme  consiste  dans  la 
présence  simultanée  non  plus  des  deux  sexes  »  mais  seule- 
ment de  quelques  uns  des  caractères  des  deux  sexes  ;  c'est- 
à-dire  que  l'appareil  sexuel  reste  essentiellement  unique  » 
mais  présente  dans  quelques  nues  de  ses  parties  les  carac- 


34  PABTIB  m. 

tèresd'an  appareil  mâle»  dans  quelques  aatres^eox  d*Qii 
a{^areU  femelle. 

.  Daos  le  premier  cas,  Thermaphrodisme  est  donc  avee 
e»cè&;  dans  le  second»  sans  excès  dans  le  nombre  ^s  paf^ 
lies  (i). 

(i)  Cette  division  primaire,  et  il  en  sera  de  même  des  subdivisîona 
secondaires  et  tertiaires,  est,  comme  on  le  voit,  basée  sur  des  àîffé* 
rences  relatives  à  ]a  composition,  et  non  aux  fonctions  de  Tappareil 
sexuel  chez  les  hermaphrodites.  Les  anciens  auteurs  ont  au  contraire 
adopté  des  classifications  fondées  sur  la  considération  toute  physiolo- 
gique des  fonctions  génératrices,  tantôt  nulles,  tantôt  masculines  oa 
féminines,  tantôt,  suivant  eux,  doubles.  —  Ainsi  Ambroisb  Pars, 
suivi  en  cela  comme  à  tant  d'autres  égards  par  plusieurs  tératologucs 
du  dix-septième  siècle ,  partage,  dans  ses  OEuvres,  liv.  XXV  (  p.  761 
dans  l'édition  de  i633),  les  hermaphrodites  en  quatre  sections,  suivant 
qu'ils  sont  physiologiqucment  mâles ,  ou  femelles,  ou  impuissans,  ou 
bien  au  contraire  doués  d'une  double  aptitude  génératrice.— Ce  modo 
de  division  a  même  trouvé  quelques  partisans  parmi  les  modernes* 
Dans  un  mémoire  intitulé  Réflexions  sur  un    cas  d'hermaphrodisme  ei 
d'hjrpospadias ,  Montpellier,  in-8*,  i8a3 ,  p.  3a,  le  docteur  Pibrquih  a 
proposé  une  classification  beaucoup  pins  complexe  que  celle  de  Paré» 
mais  fondée  sur  de  semblables  principes.  Ainsi  il  partage  les  beriiia<* 
phrodites  en  trois  groupes,  les  digames,  les  monogames  et  les  agamas^ 
caractérisés  par  une  aptitude  sexuelle  double  dans  le  premier  cas  , 
unique  dans  le  second ,  nulle  dans  le  troisième.  Les  monogames  sont 
ensuite  subdivisés ,  d'après  des  considérations  secondaires ,  en  quatre 
sections,  les  androgynes  et  les  grnanthropes ,  qui  ont  U[^seul  appareil 
sexuel  mâle  ou  femelle,  les  dipénides  et  les  didelphides^  qui  auraient  deax 
appareils ,  tous  deux  mâles  ou  femelles.  —  Outre  que  plusieurs  da 
ces  divisions  sont  purement  nominales,  la  classification  de  M.  Picr- 
quin,  comme  celle  de  Paré  ou  toute  autre  dont  la  base  serait  de 
même  physiologique  et  non  anatomique,  est  complètement  inadmissi- 
ble dans  Fétat  présent  de  la  science.  Par  son  adoption ,  il  deviendrait 
impossible  de  classer  un  hermaphrodite  avant  d'avoir  déterminé  le 
genre  et  le  degré  de  son  aptitude  génératrice,  c'est-à-dire  avant  d'avoir 
approfondi  la  partie  la  plus  difficile  de  son  histoire.  Cest  ainsi  que 
M.  Pierquin  lui-même,  après  un  examen  très-détaillé  des  conditions 
aoatomiques,  physiologiques  et  même  psychologiques  de  rhermaphro- 


nBRMAPHBODI&HES.  55 

Pe  ]à^  deux  classes  très-dUlioctes,  siiscepUblcs  oUe&  mêrr 
mes  de  plusieurs  subdivisioos  imporiantes  (i).  que  je  vais 

()îi«  qui  fuît  le  sujet  principal  tlp  son  mémoire,  reconnaît  avec  une 
kiuabte  franchise  T impossibilité  où  il  se  trouve  encore  de  ciftsserVfèt 
élre  aoormai.  «  Nous  pensons,  dil-il  (pag.  68),  que  Marie  est  uc| 
»  véritable  hermaphrodite  androgj-ne  ;  mais  noua  ne  pouvons  détermi« 
»  ner  encore  s'il  esXdigaine^  monogome  ouagame;  nous  savons  seule* 
»  ment  que  jusquMci  il  a  été  infécoud;  mais  nous  ne  pouvons  assuier 
m  qu'il  soit  impuissant.  « 

(<}  jF^dojs  cit«r  ici  comme  les  auteurs  qui  ont  !•  plus  contribtré 
au  pvqgrèsde  la  classi^catiqu  deshermapbrodismes:  M.  Marc  dans  le 
Bulletin  des  sciences  médicales  ^  publié  par  la  Soc.  trémuUli,on  ,  t.  VIII» 
iSii|  p.  179  et  145,  et  dans  son  savant  article   Hermaphrodites  du 
grand  Drct,  des  sciences  médicahs ,  t.  XXI ,  p.  8fi  (article  repris  presque 
en  entier  dans  le  Dictionnaire  de  médecine ,  t.  XI ,  p.  71)  ;  —  M.  Dugès 
dans  un  Mémoire  sur  l'hermaphrodisme  publié  dans  les  Ephém.  médic,  dé 
JfiU}aifefii^9  wai  1S27;  --«Aifais  surtout  Meckki.  (  ^'.  loc,  cit»  ),  principal 
auteur  de  la  division  des  hcrmaphrodismcs  en  deux  grandes  danses 
caraclérisées  par  la  conservation   ou  par  l'augmentation  du  nombre 
oormal  des  parties.  —  Ces  deux  classes,  ou  des  divisions  analogues, 
ont  été  adoptées  par  presque  tous  les  auteurs  modernes  souit  les  noms, 
ÏS{  prpVfiive  f  d'hermaphrodisme  simple,  apparent ,  faux ,  de  pseudokerma* 
p^rçj^ifiH^  t  \t^  seconib;,  tfhern^apiifodis  me  composé  ou  double^  réel,  vroÂ. 
—  GuRLT ,  dans  son  Lehrbnch  der  paîhoL  j4na.'omie  der  Hf^s-Sàttgethi^n 
t.  II,  p*  i83  et  siîiv.,  vient  toutefois  de  publier  une  division  des  herma- 
phrocKsmes  (qu'il  appelle  hermnphrodisia:) ,  en  iroU  groupes  priiici* 
paax   :   heamaph roditus ,  pseudohermapkroditMs  ,    androgr"us.  Mais  les 
ark4fogynti,s  de  Grjurh  ne  sopt  autre  chose  que  lot»  hennafibrodiies  avec 
e:|pèf  9  et  ses  liermaphtodiius  vX  pseudçhermaphraditus  réunh  corrospoD*) 
deQtiiux  hermaphrodites  sans  excès;  en  sorte  que  cette  classjf^catipA 
diffère   beaucoup  plus  des   autres  par    la   forme  que  par  Je  fondai, 
Elle  devait  toutefois  être  citée  ici,  non  seulerfient  pour  mémoire, 
qp^ia  ai^si  pai'çe  qu*à  côté  de  celle  innovation  peu  heureuse,  se tre»* 
yeQl  qyelques  aperçus  justes  et  iuléressans.   --  Eu  mettant  à  profit 
1^1^  (r^yai^f  impo^tans  de  IVXcckel,  de  M.  Marc,  de  M.  Dugèset  de  plu* 
i^e^lfi  aulre^  »  i*al  dû  compléter  la  classiûcatiou  des  harmaphrodiseDee 
^OS^e^CÇ?  p^r  rétablissement  de  quelques  groupes  nouveaux,  en  créer» 
4*9pal9|||}es> parmi  les  bermapbrodismes  avec  excès,  et,  en  outre,  re<«| 
prendre,  pour  en  déterminer  exactement  les  limites,  toutes  les  dt«î«' 


S6  PABTIB  ni. 

indH|uer  saccinctement,  et  dont  la  âistribntion  méthodiqae 
est  présentée  par  le  tableao  synoptique  ci-joint. 

L'hermaphrodisme  sans  excès  ,  qui ,  par  ses  coodi- 
|4Qns  nécessairement  moins  anomales»  doit  former  la 
première  classe  »  pent  exister  à  des  degrés  très-divers  et 
résulter  de  plusieurs  déviations  qu'il  importe  beaoconp 
de  ne  pas  confondre  entre  elles.  D'une  part»  en  effet» 
l'appareil  reproducteur  peut  être  dans  son  ensemble  essen- 
tiellement mâle  ou  femelle ,  un  petit  nombre  de  parties  seu- 
lement présentant  les  conditions  sexuelles  inverses.  De  là 
deux  ordres  bien  distincts  d'hermaphrodisme»  admis  déjk» 
d'après  Ambroise  Paré»  par  presque  tous  les  auteurs»  Ther* 
maphrodisme  essentiellement  masculin  et  V hermaphrodisme 
essentiellemeot  féminin. 

L'appareil  reproducteur  peut  au  contraire  offrir  une  telle 
association  des  caractères  des  deux  sexes»  et  ces  caractères 
peuvent  être  tellement  combinés»  que  la  détermination  da 
véritable  sexe  soit  difficile  ou  même  entièrement  impos- 
sible. Ce  cas  peut  lui  même  résulter  de  deux  sortes  de 
modifications  presque  toujours  confondues  jusqu'à  présent, 
mais  très-différentes. 

Ainsi  les  caractères  des  deux  sexes  peuvent  être»  si 
l'on  peut  employer  cette  expression  »  intimement  combi- 
nés entre  eux  et  également  répartis  sur  l'ensemble  de  Tap- 
pareii  reproducteur;  de  telle  sorte  que  cet  appareil»  dans 
presque  toutes  ses  parties»  ne  soit  réellement  ni  mfile  ni  fe- 
melle. Ce  sera  pour  nous  V hermaphrodisme  neutre» 

ftions  déjà  établies  ou  indiquées  par  les  auteurs.  Parmi  celles-ci  »  il  ne 
faut  pas  même  excepter  les  deux  classes  principales.  En  effet  »  Meckel 
et  les  autres  auteurs  qui  l*ont  suivi,  avaient  cru  devoir  rapporter  ans 
heraiaphrodismes  avec  excès  des  anomalies  très-remarquables»  llier* 
maphrodisme  latéral  par  exemple,  dans  lesquelles  une  appréciation 
plus  exacte  m*a  fait  reconnaître  de  simples  hermaphrodiimes  sans 
excès. 


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HEnHAPHBODISHES.  87 

Ilestaa  contraire  des  sajets  où  nof\  trouverons  les  ca- 
ractères des  deux  sexes  partagés  de  ^^!Ie  sorte  entre  les  or^ 
ganes  génitaux,  qu'une  portion  do  Tajjpareil  reproduçteqr 
soit  véritablement  mâle,  et  Fautre  femelle  :  conditions  qui 
caractérisent  un  ordre  qu'on  peut  nommer  hermapkrO'r 
disnie  mixte.  Cet  ordre  comprend  plusieurs  modifications 
qui ,  liées  entre  elles  par  des  rapports  intimes ,  peuvent 
cependant  résulter  de  combinaisons  assez  différentes  pour 
motiver  l'établissement  de  plusieurs  sous-ordres  divisibles  k 
leur  tour  en  plusieurs  genres.  D'où  la  distinction  de  l'herr 
mapfarodisme  miaule  en  hermaphrodisme  superposé ,  hermor 
phrodisme  semi  -  latéral ,  hermaphrodisme  lathal  (  groupe 
déjà  établi  par  Meckel  et' par  Rudolphi)  (1),  et  hermaphro- 
disme croisé  (jj)  ;  subdivisions  dont  nous  nous  réservons 
d'indiquer  ailleurs  avec  tout  le  soin  nécessaire  les  earac^ 
tères  généraux. 

Ces  dernieFS^  groupes ,  et  surtout  Thermaphrodisme  la*- 
iéral»  terminent  d'une  manière  très-naturelle  la  série  de^ 
hermaphrodismes  sans  excès.  Ils  font  le  passage  de  ceux-ci 
à  J4  secoade  classe ,  les  bermaphrodismes  avec  excès» 
parmi  lesquels  ils  avaient  même  été  placés ,  mais  à  tort^ 
par  tous  les  auteurs  ^^t  par  Meckel  lui-même. 
'  Cette  seconde  classe  »  beaucoup  moins  étendue  et  beau- 
coup moins  variée  i  est  d'ailleurs  de  même  divisible  en  plu- 
sieurs ordres  qui  tous  présentent  une  analogie  très-marquée 
avec  les  ordres  de  la  première  classe.  J'ai  cherché  à  rap- 
peler cette  analogie  par  la  nomenclature. 

(x)  Voyez  MeckbXii  Anat.  comp,,  loc,  cic^  et  Rudolphi,  dans  les  Ab» 
handl,  der  kônigl,  jikarlemlc  der  JV'usenschaften  zu  Berlin  *    ann.  iSaS» 

p.  4^- 

(a)  J'indique  ici,  afin  de  compléter  le  cadre  de  la  classificaiion gé« 
néraledes  hermaphrodiâmesi  ce  quatrième  sous-ordre^  quoique  son 
existence  soit  encore  très- douteuse. 


58  PÀHTic  iiï. 

Aittsi  j*aî  nommé  hermaphrodisme  màsealln  cofnplèxe  le 
ptemîcf  ordre  caractérisé  pat»  racWîtîon  à  on  appareil 
icitàel  mâle,  de  quelques  parties  femelles  seulement;  her^ 
hUèpkrbdisthè  féminin  complexe ,  le  second  ordre  que  dîsltn- 
gùëht  des  Conditions  précisément  iorcrse^.  L'un  et  l^âutW 
Cbifèspoôdent  presque  sous  tous  les  rapports  au  prenilèi^ 
et  aW  second  ordre  de  la  pretnifere  classe. 

G'esl  ail  contraire  à  l'hermaphrodisme  nditte  que  Tôii 
)pé(tl  côtoparer  le  troisième  ordre ,  caractérisé  par  la  tèn^ 
nloli  *chez  le  même  sujet  de  deux  appareils  sexuels,  Ttitt 
m^lè,  l'autre  femelle  :  d'où  le  nom  d' hermaphrodite 
bisexuel ,  sous  lequel  je  l'ai  design^.  C'est  évideiiii)àenl 
à  ce  dct'nîer  brdre  que  se  rapporterait  comme  subdivision; 
si  là  natiire  le  présentait  réellement ,  V hermaphrodisme  par- 
/tttf  ;  Vést-h-dire  la  réunibn  d'un  appareil  mâle  et  d'un  ap-- 
pareil  femelle  entièrement  complets.  Mais  nous  verrons  qu^, 
maigre  les  nombreux  témoignages  consigtiés  dans  l6i9  ou* 
vrage^  des  anciens  auteurs ,  l'observation  et  la  théorie  s'àt*- 
cordent  pour  démentir  rexislence  de  ce  dernier  group6i 

Lés  cas  d'hermaphrodisme  que  nous  allons  avoir  à  pjliiiser 
en  revue  pour  en  faire  connaître  les  caractères ,  les  coodi* 
tiens  anatomiques  et  Tinfluence  physiologique,  peuvent 
donc  se  rapporter  à  sept  ordres ,  dont  quatre  appartiennent 
à  la  première  classe  et  trois  h  la  seconde  (i). 

(z)  Les  principaux  auteurs  généraux  que  l'on  peut  consulter  tnr 
rhermapht'odismei  sont ,  outre  ceux  qui  ont  été  cités  précédemment  : 
Gaspard  Baubiit  9  De  hermaphroditorum  monstroiorumque  partuum  nt^ 
tard,  Oppenheim,  i6i4>  in-ia.  —  Parschs,  A  mechanical  critic.  inqttUy 
into  the  nac,  of  hermaphrodites ,  Londres,  1741»  iQ-8''|  et  Lettre  dans  les 
Philos,  trans.^  t. XLI,part.  Il,  p.  65o.  —  Aritaud  deRoksil,  TrenHtè 
on  hermaphrod,,  honô.f  lySOf  in-80;  dissert. traduite  à  Paris  en  176S9 
et  reprise  dans  les  lUém.  de  Chirurgie  de  l'auteur,  1. 1,  Lond.,  1768.  — 
Haller  ,  Nnm  dentur  hermaphrodiù  commentarius,  dans  les  Commefnu 
Soc,  reg,  Couitigensis f  t.  I,  p.  i  -  a6,  et  dans  les  Opéra  minora,  t  H. 


HBEIIAFIIR0SI8II£S.  3§  ' 

Je  terminerai  ces  considérations  préliminaires  en  faisant 
connaître  par  un  tableau  synoptique  la  distribution  Ae$  cas 
d'hermaphrodisme  dans  les  dlfférens  groupes  du  règne 
animal.  Il  deviendra  ainsi  facile  de  saisir  au  premier  coup 
d*œil  dans  quelles  classes  et  dans  quelles  familles  soologi"- 
qucs  s'observent  avec  le  plus  de  fréquence  sbit  l'herma- 
phrodisme considéré  en  général ,  soit  en  particulier  ebacune 
de  ses  modifications  principales  (i). 

—  Seiler  ,  Oh,  nonnùUœ  de  testicul,  deseensu  et  part,  gfenimi»  anoma» 
His^  Leîpz.^  1787*  —  ACKiLRMJiJXH f  Infantis  androgyni  k'ûtoria  f  Jeitoy 
t8o5,  in -fol.  —  O8IA.NDB&,  ^eue  DenkwurdigkeiUn  fur  Geburtskàlfe  ^ 
t,  !• —  Schubert,  Fom  Unterschied  der  beiden  Gesehleohter  ^  Leîpz.y 
t8o6,  în-fol..  part.  I,  p.  i35.  —  Schitbidee,  Der  HenàapkYo((îtUmus  ^ 
dans  Jahrbûcher  der  Staatsarzeneikunde  de  Kopp,  1S09,  p.  iSg.  -« 
Feiler  y  Ueber  angeborne  menschîiche  Missbildungen  im  Àilgemeinen  und 
Bermaphrod.  ins  Besondere^  Landâhut,  i8ao.  —  Mater  ,  Dècas  her» 
muphwtiCùruin  ,  t!hliis  Jcàti.  selçcti  prœpàrat.  mus\  anat,  universit.  Bonnœ  , 
fioDB.,  i83i,  iii-fol;,avec  planch.  (Une  partie  de  ce  travail  avait  déjà 
été  publiée  daoâ  le  Journ,  der  Chirurgie  und  Augenheilkunde ,  t.  VU ,  ctii* 
m,  et  t.  Vin ,  cah.  U.) 

(x)  Dans  ce  tableau  de  la  distribution  des  cas  d^hermaphredisiiie, 
la  lettre  K  signifie  cas  coonu  par  de  nombreuses  observations; 
P      -—    cas  connu  par /'/iiJiVuW  observations  ; 
E      —    cas  très-roAtf  ou  même  unique  ; 
D       —     cas  douteux, 

La  bécessilé  de  simplifier  autant  que  possible  ce  tableau  déjà  fort 
compliqué  y  m*y  a  fait  supprimer  les  indications,  au  surplus  bien  peu 
importantes ,  qui  se  rapportaient  à  rbermapbrodisme  semi-latéral  et  à 
rhermapbrodismê  croisé.  Le  premier  n*cst  connu  que  chez  Thomme , 
et  il  ne  Test  que  par  un  seul  cas  dont  Taulhenticité  n*est  même  paà  à 
Tabri  de  tonte  contestation.  Quant  à  Thermaphrodisme  croisé,  S6n 
existence  est  beaucoup  moins  certaine  encore.  Il  est  jusqu'à  présent 
nus  exemple  soit  chez  Thomme,  soit  chez  les  animaux  supérieurs ,  et 
ce  d'«m  qu'^vee  beaucoup  de  doute,  et  seulement  par  induction,  que 
BOUS  aurons  par  la  suite  à  le  mentionner,  parmi  les  insectes^  dans 
Pordre  des  lépidoptères. 


r. 


H-rm.ph 


iHl.5-1 


â       3 
t      ^ 

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°     s     y 


HEBUiPHHODISIlES  SANS  EXCÈS.  4^ 

LIVRE  PREMIER. 

DES  H£RMAPHRODISM£S  SANS  EXCÈS  DANS  LE  NOMBRE 

DES  PARTIES. 

(p&XMliRK    CLASSE.) 

Aacan  genre  d'anomalies  complexes  ne  s'observe  plus 
fréquemment ,  aucun  n'a  excité  à  toutes  les  époques  de  la 
scrence  un  intérêt  plus  général  et  donné  lieu  à  plus  de  re- 
cherches et  de  travaux  que  les  hermaphrodismes  de  ce 
premier  groupe.  Les  physiologistes ,  les  chirurgiens ,  les 
médecins  légistes,  ont  également  contribué  à  les  faire  con«* 
naître;  et  il  me  serait  facile  de  citer  ici  jusqu'à  deux  cent 
cinquante  et  peut-être  jusqu'à  trois  cents  cas,  pour  la  plu- 
part passablement  décrits  ou  connus  par  des  figures  plus 
ou  moins  satisfaisantes.  A  juger  des  effets  obtenus  par  les 
efforts  dont  ils  sont  le  résultat  »  on  pourrait  donc  penser 
que  les  hermaphrodismes  sans  excès  (i)  sont  au  nombre  des 
anomalies  les  mieux  connues ,  et  que  la  science  possède 

(i)  Ce  nom  a  pour  synonymes,  dans  les  ouvrages  de  Meckel  et  de 
plusieurs  autres  anatomistes  allemands,  celui  à* hermaphrodisme simptè^ 
par  opposition  à  hermaphrodisme  composé  ou  double  ^  et  dans  le  savant 
Mémoire  déjà  cité  de  M.  Dugès,  celui  d'hermaphrodisme  apparent ^  par 
opposition  à  hermaphrodisme  réel,  La  dénomination  &  hermaphrodisme 
sans  excès  m'a  paru  préférable  •  soit  au  premier  de  ces  synonymes  ,  à 
cause  de  l'extrême  complication  d*un  grand  nombre  de  ces  hermapbro* 
dismes  que  Meckel  appelle  simples,  soit  surtout  au  second,  l'herma- 
phrodirae  pouvant  être  très-réel  sans  qu'il  y  ait  production  de  par^» 
tics  vérilableuieot  surnuméraires. 


4t  i»ABtiB  m. 

depuis  long- temps  la  solution  de  toutes  les  questions  si  im- 
portaates  pour  la  physidiogie  et  la  médecine  légale  >  qaÎM 
rattachent  à  l'histoire  de  ces  déviations.  Malheureuse- 
ment ,  si  l'on  vient  à  étudier  avec  soin  cette  multitude  de 
mémoires  et  de  notices  sur  Thermaphrodisme  sans  excès 
qui  remplissent  tous  les  recueils  médicaux  ,  on  reconnatt 
bientôt  que  >  sauf  de  rares  excéplrdhs ,  ces  articles  rie  ^ 
composent  guère,  à  part  les  descriptions,  que  d'aperçus  va- 
gues et  de  conjectures  purement  hypothétiques  qui  ne  sau- 
raient offrir  pour  la  science  qu'un  bien  faible  degré  d'in- 
térêt. Le  défaut  de  distinctions  précises  entre  les  divers 
gétltes  d'hermaphrodisme»  et  dé  notions  exactes  sur  là  ùa- 
tiiiris  de'À  déviations  dont  ils  résultent ,  se  fait  sentir  ju8({ùé 
défis  uta  grand  nombre  de  tiotices  publiées  tout  i'ècèili* 
iaieill;  Aussi ,  apt^ès  toutes  les  dissertations  »  tous  les  mé- 
moires, tons  les  ouvrages  même  qui  ont  été  publiés  sûf 
les  hermaphrodismes  sans  excès  ,  une  bonne  monographie 
dé  te  groupe  d'anomalies  serait  encore  l'un  des  tratràûi 
tératôlogtques  les  plus  dignes  d'intérêt  et  les  plus  riches  en 
résHitats  nouveaux. 

Au  reste,  il  faut  le  dire,  une  explication  satisfaisante  dd 
mode  de  production  des  hermaphrodismes  sans  excès ,  et 
ptv  conséquent  aussi ,  une  appréciation  exacte  de  letûfs 
tonditioris  d'existence,  étaient  encore  il  y  a  pôu  d'annéeé 
presque  impossibles.  La  même  difficulté  que  j'ai  signalée 
déj^  pour  tant  d'autres  anomalies ,  se  reproduisait  encoro 
ici  :  on  ne  pouvait  expliquer  l'anomalie ,  parce  que  l'état 
normal  lui-même  restait  inexpliqué.  La  détermination 
des  rapports  généraux  qui  existent  entre  les  organes  des 
deux  sexes,  avait  été  donnée  physiologiquement ,  mais  non 
anatomiquement;  et  dans  cette  question  difficile  et  eem- 
plexe,  la  seconde  partie  de  la  solution  était  d'autant  plos 
désirable  qu'il  était  impossible  de  la  préjuger  par  la  prebiière. 


HBAMAPHRODtSMBS  SANS  BXCkS.  4' 

P(m^lephy^li>gi8le,  leê  organes  génitaux  wâïm  et  hii^r^ 
gàMd  femèiles  sotit  essentiellêtiient  en  relation  entre  éll)C^ 
iMfe  aUS!»  ^séHliellement  différens  :  car  tes  «m^  et  lés  ûtt^ 
%f^  tëac^àwtetkl  h  Vaéctltfiplisstement  d'un  bnt  ê6âitQutt> 
ttiàii  M  agissait  d'ime  manière  <)ui  ien!^  est  pfOpk^e.  Il  y  à 
âëM  ieïktfê  ^ix  l»ik^ai(mie,  et  nen  analiigie;  et  V\^iï  peut  té*^ 
rffâMetnebt  les  ^otisidéref*»  aiissf  bieîi  lorsqu'ils  sent  répl^ 
Its  S^r  Asot  individus  que  lorsqu'ils  sent  réunis  isu^  ië  mêâie 
individu,  comme  deux  portions  éèsentiellettient  di^èl^iM 

L«i  tbéoriè  dé  l'unité  de  èotnpôsitiotl  iâdiqué  qlÉill  dlrft 
^  4lré  tout  btiftreinent  9o\is  le  rapp(>trt  anattmm|ne.  Si  leà 
ni^M^  gé^kaâx  ne  se  ïtmnl^m  pM  établis  aiiatêiliiqiié*- 
Msiil  étiole  métné  îyfe  dans  l'cm  et  dai» l'àtitré  (e^^  si  le» 
^meto  organique^  dent  feâséolMè  eoiistitâe  l'appareil 
l^rodnctettr  mâle,  n'étaient  pas  aïiali>gu««  à  €e«ix  d^l'iàp^ 
^réA  femelle,  bft  arriverait  à  èe  résultat  paradoxal,  que  l'or- 
làiiîsatidii  des  «nimanic  les  plds  disseifeblableé  eu  appàrèni^e 
fie  ràieneneratt  h  vA  pkn  eoûiiHun ,  sans  qu'on  pât  j  ¥ètie- 
Mf  te  ttiilê  et  là  femelle  de  la  même  espère  La  série  ^^ 
)Maie  itérait  une»  l'espèce  serait  double. 

6'«5t  &  fàÈâlettitè  comparée  et  à  l'embryogénie  qu'H  àp^ 
]^iiiéiiait  de  dëlïrûire  telte  îafppartMe  cotitràdictieti.  La  jl)re- 
tfâère  4  dëmototi^i  tû  eiet»  ^'il  éat  des  ati!fiiià«r£  t>(i  l'ap*- 
pilMil  jgéHitlA  ilaâle  >  stfit  daâs  qiiel^aes  nhes  de  dés  pair^a  ^ 
soit  même  dans  son  ensemble ,  diffère  tellement  peu  de  l'ap^ 
pareil  femelle,  qu'il  lui  est ,  non  pas  sin^lement  analogue  » 
sais  presque  semblable.  C'est  au  point  que  la  distinctieii 
dés  sékes  devient  tinêlne  quelquefois  difficile  (  i  )  :  *câs  temat* 

(i)  ^ox»z  sortent  les  mémoires  que  tùoû  père  a  publiés  sur  ]és  or- 
ganes génitaux  des  oiseaux  dans  les  J/e/n.  du  Mus.,  t.  IX  et  X ,  él  les 
détaîlsr  entièrement  nouveaux  pour  la  science,  qu'il  a  donnés  sufTap^- 
pareil  sexuel  de  la  taupe  dans  son  Cours  de  Vkistoht  mauréUê  é§s  màht» 


44  PABTIE  III. 

qaables  où  Tunité  de  composition  des  organes  sexuels  se 
trouve  établie  par  des  preuves  évidentes  à  la  fois  pour  Tes* 
prit  et  pour  les  yeux.  D'un  autre  côté»  Tembryogénie  a  mon- 
tré que  la  ressemblance  est  d'autant  plus  grande  entre  les 
organes  génitaux  mâles  et  femelles,  qu'on  les  compi^re 
chez  des  embryons  plus  jeunes.  Il  estmême  une  époque  ofa 
tous  les  embryons  paraissent  femelles,  une  autre  oit  tous, 
au  contraire ,  semblent  mâles  ;  tant  la  similitude  est  alcu^ 
complète  entre  lès  deux  sexes. 

Cette  analogie  anatomique  entre  les  organes  mr^as  et 
femelles ,  déjà  soupçonnée  par  Aristote  et  par  Galien ,  indi- 
quée par  BuiTon  et  beaucoup  d'autres  auteurs  (i),  est  ^Oiaior 
tenant  rigoureusement  établie  tant  par  les  recherches  xwft: 
tomiques  de  mon  père  et  de  M.  de  Blain ville  que  par.  lef 
observations  embryologiques  de  Ferrein ,  d'Autenrieth ,  do 
Home,  d'AckermanUyde  Meckel ,  de  Burdach,  deTiedemann 
et  de  M.  Serres.  En  elle  se  trouve  véritablement  la  clef  de 
presque  tous.ces  états  anomaux,  inexplicables  dans  toute  autee 
hypothèse,  que  comprend  l'hermaphrodisme  sans  excè^.jEn 
effet ,  si  chaque  partie  de  l'appareil  mâle  est  essentiellement 
analogue  par  sa  composition  élémentaire  à  une  partie  d^ 
l'appareil  femelle ,  si  leur  diversité  apparente  résulte  seule- 
ment de  quelques  différences  dans  le  mode  ou  dans  le  degré  d# 
Jeur  développement,  rien  de  plus  facile  à  concevoir  que  l'exis- 
tence d'états  intermédiaires  entre  ces  deux  états  extrêmes , 

mi/ères  ^\eq,  xvii.  —  On  peut  aussi  consulter  mes  Considérations  gé' 
Hernies  tnr  les  mammifires^  p.  iSq  et  suiv.,  on  Tart.  Mainmijerts  du  Dîet^ 
classique  d*hist,  naturelle,  t.  X  ,  p.  xo3  ,  où  j*ai  déjà  eu  occasion  de  trat* 
ter  de  la  composition  analogique"  des  organes  génitaux  de  Tun  et  de 
Tau  tre  sexe. 

(l)  Les  noms  de  testes  muUebres  et  tXtvasa  deferfntia  mu'Àehiia^  si 
long-temps  donnes  par  les  analomistes  aux  ovaires  et  aux  trompes, 
attestent  que  cette  analogie  a  été  vaguement  mais  généralement  admis* 
dans  les  siècles  précédens. 


BBRMAPHRObîSMES  SANS  BXcks.  4^ 

entre  ces  deux  formes  opposées  qui  constituent  l'état  nor- 
mal de  l'un  et  de  l'autre  sexe.  Si ,  par  exemple ,  le  clitoris 
doit  être  considéré  (et  Ton  ne  peut  raisonnablement  élever 
le  moindre  doute  à  cet  égard)  comme  un  pénis  arrêté  dans 
sa  formation ,  et  réciproquement ,  le  pénis  comme  un  clito- 
ris hypertrophié  (i)  ;  si ,  en  un  mot ,  l'un  est  le  premier  et 
l'autre  le  dernier  degré  d'évolution  d'un  ensemble  parfaite- 
ment analogue  d'élémens  organiques ,  qui  ne  voit  que  tout 
excès  de  développement  de  l'un ,  que  tout  défaut  de  déve- 
loppement de  l'autre  tendra  à  les  faire  tomber  dans  des  con- 
ditions intermédiaires  entre  l'état  normal  de  l'un  et  de  l'au- 
tre ?  Qui  ne  voit  même  que,  si  cet  excès  ou  ce  défaut  de  dé- 
veloppement sont  portés  très-loin ,  le  clitoris  pourra  se  chan- 
ger en  un  véritable  pénis ,  ou  le  pénis  se  réduire  à  la  com- 
position »  à  la  forme  et  au  volume  d'un  simple  clitoris  ?  Ainsi, 
au  milieu  d'un  ensemble  de  parties  essentiellement  mâles , 
pourra  se  trouver  une  partie  femelle ,  et  réciproquement  : 
ainsi  s'opérera  ce  mélange  des  deux  sexes ,  véritable  pro^ 
dige  pour  les  anciens ,  et  pour  nous  résultat  simple  et  na- 
turel d'un  excès  ou  d'un  défaut  dans  l'évolution  de  quelques 
organes  (2). 

(i)  Ce  que  je  dis  ici  du  clitoris  et  du  pénis  n'est  pas  applicable  à 
toutes  les  partieâ  de  l'appareil  génital;  et  ce  serait  tomber  dans  une 
grave  erreur  que  de  reproduire  cette  assertion  beaucoup  trop  générale 
de  plusieurs  auteurs,  que  les  conditions  du  sexe  féminin  résultent 
d'un  arrêt  de  développement.  Dans  la  réalité»  l'appareil  reproducteur 
femelle  se  compose  d'un  certain  nombre  d  organes  ayant  leurs  analo- 
gues dans  l'autre  sexe,  les  uns  dans  un  plus  haut  degré  d'évo- 
hitioD,  comme  on  l'a  répété  si  souvent,  les  autres,  au  contraire ,  dans 
UD  état  Irès-inférieur  d*évolution  ;  ce  qui  est  une  conséquence  néces- 
faire  de  la  loi  du  balancement  des  organes.  Ainsi ,  autant  le  pénis 
l'emporte  en  complication  sur  le  clitoris,  autant  la  matrice  remporte 
sur  ses  représentans  dans  l'autre  sexe  ,  la  prostc^te  et  les  vésicules  sé- 
minales ;  et  ainsi  de  quelques  autres  organes  intérieurs. 

(a)  Celte  explication  est  tellement  en  harmonie  avec  l'ensemble  des 


46  PARTIE  m. 

Il  en  est  donc  des  bermaphrodismes  comme  de  tai(tçis  ^s 
m\V^  aji^omalies  :  {i  p[iesq|*e  que  Ton  se  rapprocha  d'eli^Qi^  ^^ 
le  mprveiUçux  disparaît;  mais  leur  intérêt scieatifiquos'^jÇT 
çroH»  P^  tous  les  fait^  spéciaux,  liés  par  la  théorie ,  çj^pli^r 
q^ét  par  deç  çpi^sidérations  simples ,  se  montrent  k  l'oi^^f? 
vateiiir  co^QfiQie  des  conséquences  diverses ,  mais  po9çor4^7 
ie^,  d'un  petit  nombre  de  principes  qui  régissent  Teq^çg^^q 
fout  ^tier  de  la  tératologie* 

Après  le  principe  de  la  composition  analogique  des  appa? 
jreils  sexuels  mâle  et  femelle ,  base  de  toute  explication  i(s^- 
tlonnçUe  4^  l'hermaphrodisme  sans  excès ,  il  faut  placer , 

faits  que  quelques  auteurs  Tavaienl  en  quoique  sorte  cUvinée^  ▲« 
iDoins  avaîeot-iU  imagiDé  une  explivatioQ  asse;  anaiPiue,  tA'^nl  ^||0||| 
('uiitlé  de  cqpposition  des  orgaues  géqitaux  <\(i  deux  se^es  fû^é^l^ 
da|is  U  sçiep.re.  Seuîemcnt ,  à  la  notion  qui  leur  manquait,  i|s  sub- 
stituaient cette  idée,  alors  purement  hypothétique,  qua  l'œuf  avant 
la  fécondation  n*a  pas  de  sexe  déterminé  ;  d'où  il  suit  qu'il  peut  égaler 
nient  donner  naissance,  Suivant  les  influences  qu*ii  subit,  à  un  iiil4e^ 
à  une  fen)eJlé,ou  à  un  individu  iutcrna^duUe  par  sies  condiliçiif 
j^eyij^ljç^  à  Tup  et  à  Tautre.  C(;tte  explication,  irèb-vague  et  iuexaç^ef 
mérite  cependant  d'être  citée  comme  offrant  en  quelque  sorte  le  germe 
de  celle  que  j*ai  développée  pins  haut.  On  la  doit  principalement  à 
Tiituslre  ËvERABD  Home ,  d^ns  le  mémoire  important  qu'il  a  publié 
daps  les /^^Voi.  transactions ^  année  17994  p*  157-178,  sous  le  tît^n 
de  •  «^^  account  pfth*:  dissection  cf  an  hermaphrodite  dog^  Ce  méoioii^e  t 
été  reproduit  par  Home  avep  quelques  changemens  el  d*importanl^ 
additions  dans  ses  Lectures  oj  comparative  anqiomy^  t.  III,  lecl,  x^.  — 
Je  mentiçiuierai  «lussi  Pa|isoi;s  comme  aj'ant  dès  1741  signalé  d*mu| 
manière  très-pi'éci^  \,locis  oit.)  Tanalngie  sexuelle  des  berma^diroduei 
et  des  fœtus  femelles.  —  Quant  aux  ayleurs  qui  ontcontribi^é  à  étabif^ 
la  véritable  explication  de  Thcrmaphrodisipe .  je  citerai  stu*tout  : 
Mrgkbx.,  loc,  cit,  et  l^^annel d'un,  génér,  ,§35io  et  aSii.  —  BuaoACH| 
Dit  Mtiamçrpk*  àer  Çcschiechter $  dans  ses  Anatom,  Uatersuck^ttffPi^ 
cah.ly  181 4.  —  SsRBSS,  Rech,  d*anau  transcendante  ^t  pafholo^qm 
dans  les  Mém,  de  tAc,  des  se,  t.  XI,  i83a|  p.  614»  et  dans  TéditipA  i^ 
purtt  FmtMi  ip*4S  i839iP*  3a. 


nEftMAPfiRODlSMpg  SANS  EXcks.  i^f 

eomme  son  complément  nécessaire!,  et  pour  aimi  dire  fiômleao 
le  régulateur  do  ses  applications  à  la  tératologie ,  un  autre 
principe  ^ur  lequel  sa  nouveauté  scientifique  me  commande 
d'insister  un  pou  davantage.  Tel  est  celui  de  la  division  de 
Tappareil  générateur  en  six  segmens  principaux ,  porresponr 
dant  à  autant  de  centrer  distincts  de  formation»  et,  par 
suite  y  pouvant  se  montrer,  dans  certaines  circonstances» 
indépendaas  les  uns  des  autres. 

Ce  priacipe^  très  propre  à  simplifier  ]a  théorie  des  anomalies 
d^  Tappareil  générateur ,  est  ici  présenté  pour  la  première 
foi»  (i)  :  mais  la  science  possédait  déjà  des  notions  qui  ne 
pouvaient  manquer  de  conduire  à  sa  connaissance  corn- 
pfôto ,  dès  quVne  étude  générale  et  comparative  des  her- 
mapbypdismes  mixtes  ferait  sentir  Tinsuffisance  de  toutes 
lea  wpUcations  proposées  jusqu'à  ce  jour. 

Ainsi  plusieurs  auteurs,  négligeant,  il  est  vrai,  toutes  les 
emisidérations  relatives   au  développement  des  organes, 
avaient  déjà  regardé  l'appareil  générateur  de  l'un  et  de 
l'autre  sexe  comme  divisible  en  deux  ou  plusieurs  parties , 
ou  mieux,  suivant  l'expression  plus  précise  employée  par 
qndiques  uns,  en  deux  ou  plusieurs  sous-appareils.  M.  Cu- 
wiett  par  exemple,  distingue  des  organes  essentiels  pr^/^ara- 
teurs  et  conservateurs ,  d'autres  accessoires  et  seulement  co- 
pulateurs;  Meckel,  des  organes  génitaux  proprement  dits  oh 
farmateurs  et  des  organes  copulateurs;  Garus  ,  des  organes 
à^&sgemdrement^  et  d'autres  de  dérivation  et  de  développe- 
ment: M*  Âdelon,  chez  les  mâles,  des  organes  de  fécondar 
tion ,  çhd^  les  femelles  des  organes  de  germification  et  à0 
gestation ,  et,  en  outre  dans  les  deux  sexes,  des  organes  de 
copulation  (a).  lime  serait  facile  de  multiplier  presque  à  l'in- 

(i)  Sauf  l'analyse  de  mon  travail,  insérée  dans  la  Gaz.  médic»  he,  cit. 

(s)  F0)rez  Cuvna,  Leçons  d'anale  comparée ,  t.  V,  p.  9  ;  —  Mbckbi.  , 

U0UÊ0  émanai»  génémhy  iraduct.  de  MM.  Joardan  et  Brescfaet,  t.  III| 


48  P4BTIE  m. 

fiiii  ces  exemples  :  car  il  est  à  peine  quelques  traités  soit 
d'anatomie»  soit  de  physiologie,  dans  lesquels  ne  soient  in- 
diquées ces  mêmes  divisions  ou  d'autres  très-analogues; 
mais  toujours  d'après  des  considérations  purement  physio- 
logiques »  et  dans  le  seul  but  de  rendre  plus  méthodique  et 
plus  facile  l'étude  des  fonctions  propres  à  chacune  des  par- 
ties de  l'appareil  sexuel. 

Mon  père ,  à  qui  il  a  été  donné  si  souvent  d'ouvrir  des 
voies  nouvelles  aux  spéculations  des  zootomistes,  est  le  pre- 
mier qui  9  en  reproduisant  ces  divisions ,  les  ait  fondées  sur 
des  bases  anatomiques  en  même  temps  que  physiologiques. 
Dans  sa  Philosophie  anatomi(iue  (i  )»  il  distingue  parmi  les  or- 
ganes générateurs»  comme  tant  d'autres  avant  et  après  lui; 
un  apparei^  interne  ou  de  reproduction  ,  et  un  appareil  ex- 
terne ou  de  copulation  ;  mais  il  ne  se  borne  pas  là ,  et ,  ajou- 
tant que- ces  deux  sous-appareib  proviennent  d'élémens  dif- 
férons 9  il  les  montre  conime  originairement  indépendans 
l'un  de  l'autre.  Or,  de  l'indépendance  de  leur  formation 
résulte  nécessairement  l'indépendance  possible  de  leurs  ano- 
malies ;  en  d'autres  termes ,  la  possibilité  qu'un  des  sous-ap- 
pareils soit  affecté  d'hermaphrodisme,  l'autre  restant  nor« 
mal,  ou  même  que  l'un  et  l'outre  s'établissent  sur  des  type» 
sexuels  inverses.  Cette  conséquence  n'a  point  échappé  à 
mon  père.  Livré,  en  i83o,  à  des  recherches  sur  une  chèvre 
hermaphrodite ,  mâle  par  ses  parties  reproductrices ,  femelle 
par  ses  parties  copulatrices ,  il  explique  (2)  la  dissemblance 

p.  597.  —  Ca.ru8  ,  Anatomie  comparée,  traduct.  de  M.  Jourdan,  t.  II, 
p. 4x0  ;  —  Adblov  ,  Physiologie  de  l'homme^  t.  IV,  p.  8  et  suiv* 

(i)  t.  II,p.  36i. 

(a)  Sur  une  chèvre  des  deux  sexes,  femelle  quant  à  ses  parties  externes  ou 
de  copulation ,  et  mâle  dans  ses  organes  profonds  ou  de  reproduction.  Ce 
mémoire,  très-court,  mais  important,  seul  travail  que  mon  père  ait 
jamais  publié  sur  Phermaphrodisrae ,  a  été  communiqué  à  l'Académie 
des  sciences  le  9  août  i83o  {voyez  les  divers  recueils  ou  journaux  qui 


fiBBIIAPEBODISMBS   SiNS  EXCks.  49 

sexuelle  des  unes  et  des  autres  par  l'origiiie  ^istineie.des 
premièires»  élémens  d'ûQ  appareil  véritablement  interne^  et 
des  secondés ,  simpl^es  dépendances  de  la  peau  (i).  ;    , 

La  notion  de  l'indépendance  originelle  des  organes  citer- 
nes et  des  parties  extérieures  de  la  génération ,-  ayant  ain^i 
été  introduite  dans  la  science  par  mon  père  p.  û  entrait  dans 
le  plan  de  mes  recherches»  non  seulement  de  confirmer,  par 
une  étude  nouvelle  et  approfondie  de  tous  les  élémens. de  la 
({uestion ,  mais  de  compléter  et  d'étendre  soit  cette  nation 
elle-même,  soit  ses  applications  à  la  tératologie.  S'il  était 
possible  d'expliquer  la  dissemblance  sexuelle  des  parties  ex- 
ternes et  des  organes  internes  par  leur  origine  indépendante» 
il  devenait  présumable  par  analogie  que  la  dissemblance  des 
parties  droites  et  gauches ,  peut-êtrç  dans  d'autres  cas  celle 
des  parties  internes  profondes  et  des  parties  internes  plus  su- 
perficielles, pourrait  aussi  recevoir  pour  explication  Forigine 
indépendante  des  unes  et  des  autres.  D'où  la  nécessité  de 
rechercher  avant  tout  si  l'on  ne  doit  admettre  pour  tout  l'ap- 
pareil sexuel  que  deux  centres  de  formation,  l'un  .interne» 
l'autre  externe,  ou  bien  s'il  en  existe  un  plus  grand  nombre. 

La  question,  ainsi  nettement  posée,  est  déjà  presque  réso- 
lue.  Soit  que  Ton  considère  le  système  artériel  comme  for 
mateur  des  autres  systèmes,  soit,  au  cqntrairç^^  que  l'on 
fasse  dériver,  suivant  les  récentes  idées  de  M.  Serres,  les  ar- 
tères ,  aussi  bien  que  les  veines  et  les  neri^ ,  îles  oipgaqies  aux- 

rendent  compte  des  séances  de  cette  société  savante).  Il  n'a  été  im- 
primé que  trois  années  après  dans  les  Nii^9eli9i.€mnaies  idu  Muséum 
d'hist,  naturelle,  t.  II ,  p.  x  4 1  • 

(i)  Voici  les  expressions  mêmes  de  mon  père  (p.  146)  :  «La  peau  est  la 
»  source  des  organes  de  la  copulation;  quelques  unes  de  ses  parties  by« 
»  pertrophiées  les  composent ,  arec  excès  de  Tolumê ,  chez  les  mâles. 
»Les  organes  de  reproduction  ont  une  autre  origine  :  de  là  suit  la 
•posubilité  de  l'arrangement  observé  dans  le.  cas  d'hermaphrodisine 
»  ici  consigné.  • 

II.  '       4  ^ 


Se  i^iBtiÉ  iti. 

qneli  fH  ilè  di^ttftttëhi ,  fl  n'en  en  pdj^  moiti»  trâi  ({u'à  ètià- 
qtie  lt*obë  àrtêHd  cèitè^ènd  on  centre  particulier  éê 
formation  ou  litl  itioins  de  dëveloppémetii  La  cbtisidèràtli^à 
da  iystèine  tasttdaire  fenrilit  donc  nn  preinier  et  til^s-fecile 
ihoyen  èè  diTÎàër  Tappareil  générateur  ^  tant  interne  qu*^- 
temèrên  un  certâHi  nombre  dé  ^^metis  principaux,  pÛiê 
ou  moins  indépendatlà  Yim  de  l^autrè  à  letir  origine ,  et  <{U6 
Ton  dêVra  s'attendre  à  voir  présenter  dans  ceHains  cas  des 
dissemblanclBS  Sexuelles  plus  bu  moins  manifestes. 

Le  nombre  de  ces  ^egtnënà  »  chez  Thomme  et  les  aniniatii 
snpérietirèy  s'élève  à  six,  sa^^oir,  de  ùhacpie  côté.  Un  seg- 
ment prop>nd ,  un  moyen,  un  externe.  Les  deux  segmens 
profonds  sbnt  formés  par  tes  ovaires  ou  les  festicides,  et  leurs 
dépendances;  les  moyens,  psur  la  maitrice  ou  par  la  prostattt 
et  \eh  vésicules  sémihdes,  el  leUrs  dépendances;  les  externes 
pai*  le  clitoris  et  là  viilvè,  ou  par  le  pénis  et  le  scrôtçifl.  Il 
n'échappera  à  per^ohnb  que  ces  six  segmens  correspondent, 
en  effist ,  à  sit  ordres  différent  de  vaisseaux ,  les  deux  pro- 
fonds étant  nourris  par  les  deux  artères  spèrmatrques  ;  léê 
moyens  par  des  branchés  dès  deux  hypogastriques  ;  les  ex- 
ternes, outre  quelques  rameaux  de  ces  mêmes  hypogastri- 
ques ,  par  des  branches  des  deux  iliaques  externes  ou  cru- 
t'aies ,  les  hofateùSés  externes. 

'  LtndépetiiÂance  dé  ces  six  sfsjgmens  dé  l'appareil  sexùèl  ^ 
ifiSbien  indiii^uéë  pair  l'itidépendance  de  létirs  troncs  artériels» 
est  cenfirmée  à  la  fois  par  les  résultats  directs  de  l'observa- 
tien  embryogéfiiqée ,  et  par  tous  les  faits  de  la  zootomie  et 
de  la  tératologie  ;  faits  qui  nous  montrent  chaque  s^gmi^t 
tromme  susceptible  isolément  soit  de  variations  notables  dans 
sa  forme,  son  volume,  sa  structure,  soit  même  de  dupUca- 
iSen  oo  de  suppression  totale.  Les  preuves  que  je  pourrais 
puiser  dans  ces  dei»  sources,  sont  trop  nombreuses  et  fwxp 
la  plupart  trop  étrangères  au  sujet  particulier  de  te  Hvt^ , 


\ 


HBïqiAPHBêWsiiftI  Mns  sxcits.  fi 

pêM  (fttll  «6H|r0Mfclë  jTëii  fritoéër  ifti  ftsqiéiMw  on  ibéme 
le  i^stlIDêf  iiilhf,  Mâéfiml  ée  celte»  ^i  ddifcitl  ét^  ré^i^ 
tée^  péw  M  ihèaiiAttf  êpêciàl  i  }m  thvfkim  mU^Èë  tout 
nMê  eh  (mfmr  qtri)  plus  Mâi^ëcië»  p^i^m ,  ne  90m  {»» 
ttdhfé  tdMlfiMte^.  Ofi  /  ¥ëh^af,  élf  éf!H ,  ebà^  p&tiUm 
Af  r«pr|^}|  ^éti^Mmf  n^tétri'  t  éon  knir  dei»  étnitïièfes 
9ttmU  ih^êtêes  3e  tetÈx  éesMAfé§êêgmfi9,  eirtvéîér  ^IM 

Mft  htdéfcrttdttliéé  pbyM6l0^iqw  pcth  dé»  (faite  éf iâënt^. 

reîl  générateor  est  primitivement  sans  sexe  déterminé,  il 
faut  désormais  àjoiilet  8»  division  en  six  segmeiis  princi- 
paux qui  ne  sot^t  poirîf  nécessairement  lié^' dans  letit  évolu- 
tion ,  et  entre  ksqoels  Tun  et  Tautre  caractère  sexuel  peu- 
vent «e  répartir  très-diversement.  On  verra  bientôt  que  la 
Boinm  de  ce  second  fait  géfiéra)  #  utile  âéjà  pour  rintelli- 
|eiice  ie$  hennaphrodttfiies  les  plo»  râffptes»  devient  d'une 
fti Aspèitifabtë  tiéeeâstfé  ptmr  I&  fédtiCtitm  k  tm  (faédfîe  tch 
tionnelle  des  hermaphrodismes  très  •  compliqués  qui  édlfi- 
pbseirt  le  qtiâtt»ième  ordre  (  i  ) . 

(i)  La  considération  des  six  s^gmens  de  Pappareil  générateur  Ê>or- 
nit  le  moyen  d*expriiner  d*une  manière  très  simple  et  très^abrégée, 
MM  lél  cAHtètMH»  dés  drVM»)i  ^oapt»  dUct^rimphrodisnie,  seif  feurs  re- 
fiHMIt  ébite  étit  M  «rte^  Téfftt  Mtmûil.  Bfdprésefftoni  |^  tf*è  fettrto 
diAcim  détr  »hr  segHfeiM  épp^mp«té7itmp}t9^\€^theniplfHf6iA 
éttmtêiéiMh  AoyM^E  ftntléfmi  «f  t^SM',  ES  Itfs  froii  sejpsieik 
tS&ttmpMiAûiÊif  èë  rAttiHt  «ôttf.  t)és9|^«Hi» ,  d'une  amré  p«rt ,  pat  m, 
ffltlk^  fes  îMtrtfeÉ  t{t/?  Ont  tffi  ciarhctèt  e  ^xTr«f  rirais ,  feMeile  et  îhlér* 
McHÂfrt  Mih-tf  fêft  deux  sfîtto»  c^M-à*ifrr«  herrtrtplkfbdftiqaè'.  Nditt 
pftttl  I  Mf tf  dès  'Rli%  rtVM^éf  Ml*  c)!ieitftfê9f  rettrcùft,  et  s6iltf  iilie  foime  qfkii 
]MHé  ftfft  Jttrtt  éû  wèiot  ftmp9  qtt*i  l'ëspHr,  tôtrife»  fes  eôfhbîinr^M 
dMKMBlet  âè  TkppnttW  générafeaK  Arait  ions  lei«  ta^  jasqd*à  pr^eut 
CiaiiMi  rtitttffeiii  dam  Tune  dM  fontiafes  suivantes. 

PP'MM'ËE'^ ÉTAT  NOBVAX,  MAtCVUir. 

fP^Mi^Èt^t iTAT  ifonMAt  Fiaiinv. 


St  PABTIB  III. 

'lime  reslerait,  pour  compléteries  remarques  générales 
que  je  yieiis  de  présenter»  à  déterminer  comment  et  soos 
rinfinencede  quelles  causes  se  produisent  ces  arrêts  ou  ces 
excès  de  développement  »  et  ces  mélanges  de  caractères 
sexuels  auxquels  on  peut  ramener  en  dernière  analyse  tout 
bermaphrodispaie  sans  excès.  La  possibilité  de  la  production 
de  Tanomalie  par  des  combinaisons  nombreuses  et  variées^ 
et  même  la  connaissance  très^précise  de  ses  principales  con- 
ditions d'existence,  peuvent  être  déduites  des  considérations 

PP'MM'f+EE'h •  •  .  .  .  ^  Hermaphrodisme  féminin. 

PP'MM'EE'h k  •  •  •  •  Hermaphrodisme  neutre^     . 

pp/ju^Mlft'f-f*E£'h. Bermaphrodisme  mixte  superposé, 

pm-{-P'MM'f-)-EE'h Hermaphrodisme  mixte  Semi-latéral, 

PAta+P'M'f+EE'li. Hermaphrodisme  mixu  latéral. 

Dans  tous  les  cas  précédéns  les  six  segmens  normaux  existent  seuls 
avec  différentes  combinaisons  sexuelles.  Dans  les  suivans,  c'est-^^ 
dire  dans  les  hermaphrodismes  avec  excès  «  deux  ou^méme  quatre 
segmens  sitarnuméraires,  et  de  8e:i^e  contraire,  s'ajoutent  aux  six  nor^ 
maux. 

PP'MM'B^MM^F+EE'li Hermaphrodisme  masculin  complexf, 

PP'MM'f+MM'm  +  EE'h 1 

PP'MM'fH-PP'«»  +  EE'li J  ^^''^P'^''^'^"*^ féminin  complexe. 

PP'MBâ'f-f  PP'^^W'm  +  EE'h.  .  .  .       Hermaphrodisme  hisexuel. 

Un  des  faits  généraux  les  plus  remarquables  quiressortentde  la  com- 
paraison de  toutes  les  formules  de  Thermaphrodisme,  est  la  constanœ 
des  modifications  subies  par  les  segmens  externes.  Quand  on  voit  P  eC 
P^  M  et  MS  changer  d'une  formule  à  l'autre,  non  seulementde  signe» 
mais  même  de  nombre,  il  n'en  est  aucune  qui  ne  se  termine  par 
EE'h,  De  là  la  grande  difficulté  de  la  distinction  du  sexe  des  herma- 
phrodites par  les  seuls  caractères  extérieurs.  —  II  faut  d'ailleurs  re- 
marquer qu'E  et  £',  toujours  intermédiaires  entre  Tétat  normal  mâle 
et  l'état  normal  femelle,  peuvent  être  beauéoup  plus  rapprochés  de  Ton 
que  de  l'autre.  Il  y  a  à  cet  égard  une  foule  de  nuances  que  je  n'ai  pa 
exprimer  ni  dans  les  formules ,  ni  dans  le  tableau  figuratif  que  j'ai 
donné  des  diverses  modifications  do  Thermaphrodisme  (voyez  AtUu^ 
pi.  IV  ).  Ce  tableau  correspond  exactement  aux  formules ,  ou  plutôt 
n'en  est  que  la  y-eprésentation  par  des  signes  d'un  autre  genre. 


HEMIAPBllOt>f6liEd   SAKS  EXCkS.  SS 

qni  précèdent/  et  noas  aurons  à  en  faire  par  la  sdlteutle 
.mtiltitnâe  d'applications  qai  nous  rendront  prè^e  '  tofa- 
jonrs  simple  et  facile  l'intelligence  dès  caractères  desdirèrs 
genres  d'hermàphtodismes.  Mais  ces  résultats  enx-méoies» 
quelque  importans  qu'ils  puissent  être  pt^ur  rhisloird  phy- 
siologique des  hermaphrodismes  /  ne  nous  sidBbent  pas ,  et 
sont  loin  id'embrasser  la  question  dans  toute  son  étendue. 
Par  quelle  influence  arrive-t-fl  que  les  organes  sextdb,  au 
lieu  de  se  coordonner  entre  eux'^et  de  revêtir  tous  à  la  fois 
le  caractère  mâle  ou  femelle,  dépassent  ou  n'atteignent  pas 
les  limites  normales,  et  présentent  qn  n^élange  descondi* 
lions  de  l'un  et  de  l'autre  sexe?  EUi  d'wtrës  termes,  quelle 
est  la  cause  déterminante  de  l'hermaphrodisme  ? 

Quelques  auteurs  ont  cherché  à  résoudre  cette  question 
difficile  ;  mais  aucun,  on  peut  le  dire ,.  n*a  même  approché 
de  sa  solution.  Il  y  a  plus ,  cette  solutiop  est  à  peu  près 
impossible  dans  l'état  présent  de  la  science ,  et  elle  le,  sera 
tant  que  les  causes  qui  déterminent  le  sexe  dans  l'état  nor- 
mal, n'auront  point  été  découvertes.  Or  îious  ne  possédons 
encore  sur  cette  question  d'un  si  ïiaut .  intérêt  que,  des 
théories  ingénieuses,  mais  hypothétiques ,  et  des  observa- 
lions  très-curieuses,  mais  encore  -  incomplètes.  De  Ik  le 
caractère  tout  hypothétique  aussi  dés  idées  émises  sur  la 
cause  de  l'hermaphrodisnie ,  que  lès  uAs.,'  par  exemîjiief 
croient  trouver  dans  la  soudure  intime .4e< deqx  individus, 
runmfile,  l'autre  femelle  (i)  ;  que  di'autres  cherdieiilidfliis 
l'égalité  de  l'énergie  génératrice  des  deux  paréna  (s)  i^mait 


T  •     ■•     *'^       '.     '.U 


-  (i)  tl  est  curieux  de  remarquer  que  si  cette  hypeMièser  était  èsieiei 
la  fiible  dé  Salmiacis  et  d'HenAaphrodUe  serait  remblème  par€iit  de  la 
production  physiologique  ^*on  cas  d'hermaphrodisme. 

(a)  DBMAiroEOir,  jénthrojfàgénèsep  iD-8«,  Paris,  1839,  p.  287.  L*antenr 
donne,  sans  la  développer,  cefle  idée  que  ton  retroutë  d'ail* 
leurs  indiquée  déjà  dans  quelques  anciens  auteurs.  -—  Quant  aux 


afiM  VMiqm  epuiotîtaid^.  (i'^%  qiie  ji'axpUpatiop  pb]r«ia|4hT 
gif  W  ^  anopaïUiM  4'ui|  prgaDe  oi|  4' w  appareil  ^(  Jk 
TpaiyMcatioa  <jle  »oa  éf  ai  i^orUMil  ce  qu'ose  cposéqiaeiiM  «#( 
à  an*  p«iinif#9s  :  âojilfta*^!  gpçQiw ,  U  pr^ooij^/^  ««|t  A^j^iJ^^ 
pep(  iéMêi  mmÏÏ  ^  raf#  qm  Vm  fwm  r^moçlor  40 

Àa9#Pf4^M4f^  4^c  II  k  4^âterinÎpaUQfi  lB;ia|4f^  d⧠ jcnom 

le  ii'liprp«pbrQ4î#i9«  #  J9  m  ïmMf^^l  k  rf pport^r  m  4^ 

cayses  aaxauelles  Iç^  anatomisles  (iu$eizrème  et  ()ii  dix-seplièpiesièclç 
attribuaient  fherroaphrodisinei  je  mentionnerai  en  quelques  mors,  et 
seokiqtnlpMir^bmplélétPcetArlicleaeiia  lepaîntde  v  ue  historique,  imm 
conception  pcodaat  to  ncpilrwitioii;  fiaineoce  4es  conijèiMj  ic«i«4t 
la  jÇQPjoMfitij^ii  4/i;  jjeuy^  jpj^tfbs,  fit  p^lmtfkef^tûftYéfiJis  ay^  Mercipr« 
<Hi  Saturne  ;  le  mélanoe  des  diuix  semences  sans  prédominance  4t  IViaa 
on  de  Tautre;  la  tendance  de  la  pâture  vers  la  production  des  femelles: 
liypotiièse  que  Ton  cotiârmait-par  ce  fait  erroné,  que  les  hermaphrodiiM 
spui  pivaqua  tous  des  ÙKlivadus  Mâles  d'une  organisalÎMi  im|^t 
b4f^  H  ^u|  iMi^F  #9«ii»ra  If  ^uf^|||Uè«ip  bypothè^  Aç  ï'^wleactÈ^  ilauf 
U  J^vjlté  v^éfioef.^f.  jitpt  j;)pr^j.0/i9  difljn/ptes,  sfvojr,  troi^  UtécalAi 
droites,  exdi^siyenvent  consacrées  à  la  formation  des  individus  mâles  » 
trofs  latérales  juches,  &  celle  des  femelles^  une  centrale  à  celle  des 
hfluaapiwodlfes.  VoyesHp^v.  di  (vii&av,  De  mniiemm  9rganis  genmm^ 
tiknk m*0meiMu  0f9nmtHM  nomUf  dans  sas  OpfPft^mmiflf  éèU^dm  Ley4«t 

Enftp,  .ç^tre  l'influeqipç  4t  rimaçin^liou  matef^eUç,  ci^  pféiep^^p 
caus^  pomniuDe  djB  toptes  las  apomalies,  on  a  aussi  cherché  à  expliquer 
Fhermaplirbdlsme  daasfes|>èce  humaine,  par  la  réunion  des  deux  siexet 
cIm*  Bèiro  pramiar  fièlr#:  «^nloy  foruieNamaot  énoncée  dana  «e  vénal 
dla  Jt.Q^i^a^fliiam  i,  9.a7)4  4^fpp«fsr  Itaw  k^nmtm  ind  im^gimmmtfmi 

tui  imaginem  Dti  creavit  ilium ,  masculum  et  feminam  crtavit  eos,  —  On 

|WPnnnCa#a*ilo^^oi»v«r  daa«  œ  varaat.à  piiwîaiirs  é^^itàt.mmve* 
^p9l^ M  emWma  M  i*MH  |inaMAif«paDt  iodéoîs,  •«,  ai  4*jaa  vanl« 
hcrmaphroditiq«a«  ida  fap|i|irpil  saanal»  coBuna  m»  a  tnmvé  dlaaf 
Vçp/fi^rf  4e4êia:Jpiirtuii9i  ô^  déyaloppamaot  fungresftif  4a  U  vie  vi- 
tale ^  WffHd%  c^  4»  i'a|)pvi(ion  U<4ive  4a  flMuim^  àiaaur^49 
alnba. 


HEAMAPHBQ|)^8liJK9   8fNS   EXCkS.  £6 

ffdU  >  et  è  préseiite^  do^  aperi^i^  qui  p/mTept  Ar  fWMQS  )^ 
quelque!  jpor  sur  cette  grave  question.  Qa  verr?  fpj&9^  ftfCih 
W  $OBt  p99  8^n3  mtérêt  po^fr  la  recherche  j^s^  c^i^^n  du 
96^6  daos  l'état  Aprmal. 

Hwtef  (i)  41  publié  U  y  a  plu»  4e  €i,aqir9Dte  aoi^  im  (ait 
iieqa^rqqal^^e  »  attribué  à  tori^  par  gue^({up^  ai^eura  h  Ss^orpa 
qui  n'a  fait  qu^  le  vérifier^  et  k  Hoi^e  »  qui  ne  te  cil^  qu/e 
d'après  IJuQter.  Lorsqu'iuie  vache  met  baa  à  la  fois  di^u^ 
yeajoji  f  l'un  mple,  l'autre  paraissait  toeUe  »  çt^lui-q  Ji^'est 
ordinairement  qu'un  hermaphrodite»  împuiss^t  ^reipplir 
F^ne  et  l'aubre  fonction  Sjeiuielle.  Noa  seiilement  il  est,  sté- 
rile ,  mail  il  n 'éprpuire  aacjon  peach^int  sexuc^  ^  et  oe  s^ 
laisi^  P4S  même  approcher  par  le  taureau.  Amn  >  qQsmd 
deiMX  iîg^tas  contenus  ensemble  dana  l'utérus  présentent  l'un 
jbp  $cfi^  mâle»  l'ac^re  le  sexe  jEemelle,  nu  heu  d'être,  comme 
il  anrîye  le  pli^  souvent ,  tous  deux  mâles  ou  toui  depx 
femelles,  la  tendance  à  la  produ^tiop  ^u  même  sexe  est 
enc;oi^  attestée  dans  certains  c^s  par  l'étajt  mixité,  de  l'on 
dos  inAividns  (s)  ;  fait  qo'U  sera  utile  de  oons  rappeler  iws 
la  4aite  de  ce  livre ,  lorsque  nou8  traiterons  des  %iuif^  des 
l^niktres  doubles. 

D'jsintres  considérations  dont  l'applic^Ofi  à  l'hi^b^e  ^ 
JlMurj^aphrodisme  est»  dan$  l'état  présfiyot  d^  h  fK^C^# 

(i)  Account  oftheFree  Martin  f  dans  les  Philos,  transact,  pour  1779» 
t.  liXIX,  parL  ly  p.  a85. — Les  Anglais  doDoenl  le  nom  4e  Frco  Hàrti^ 
aux  raminaos  hermaphrodites,  principalement  à  ceux  du  genre  bœuf. 
Scarpa  a  repris  ce  même  mot  dans  un  de  ses  mémoires.  Vojez  Mem, 
dêUa  tocùtà  itatiana,  t.  II ,  p.  846.  —  Outre  son  mémoire  sur  les  F>ve 
MartÎMf  Hunter  s*est  aussi  occupé  de  l'hermaphrodisme  dans  ses  Observ» 
m  cfrUdns  pmrts  ofthe  animal  àeconomy,  Lond.»  X793* 

(a)  n  y  a  ausisi  des  exemples  de  deux  hermaphrodites  nés  jumeaux. 
I^àgrcz  9  entre  autres  faits ,  TobserTation  de  Nâx&iu.s  ,  Beschrcihm  eincs 
toiles  Zwitterhildung  hey  einem  ZsvUUngspaar ,  dans  le  Deutsches  Archiy 
fir Physiol^U  V,  1819, p.  i36. 


56  VkMÏÉ  ÏÎU 

fins  évidétite  encore,  sont  Finflaetice  très* générale 
qn'^rceht  snr  Torgahisation  et  même  sur  les  Conditions 
'moraléâ/  et  intéllectàelles ,  soit  la  castration  dans  le  sexe 
mâle  9  soit,  chez  les  femelles^  certaines  modifications  de  To- 
raire  produites  par  la  vieillesse  (i)  ou  par  les  maladieV. 

Les  effets  de  la  castration  chez  l'homme  et  chez  les  ani- 

•      •        • 

maox,  sont  trop  connus  pour  qu'il  soit  besoin  d'insister  sn^ 
eux«  Je  rappellerai  seulement  qu'ils  sont  exactement  les 
mêmes  chez  l'homme  et  dans  les  diverses  classes  d'animaux 
où  la  castration  à  été  pratiquée. 

Lés  phénomènes  que  produisent,  soit  l'atrophie  sénile,  soit 
certains  états  piàtholbgiques  des  ovaires  chez  les  femelles,  sont 
moins  connus ,  mais  né  sont  ni  moins  généraux  ni  moins  re- 
marquables. Tout  le  monde  sait  que  le  développement  d*nne 
barbe  plus  ou  moins  prononcée,  une  modification  virite  de 
la  voix  et  la  production  de  quelques  autres  caractères 
masculins  s'observent  assez  fréquemment  chez  les  femmes 
h  l'époque  ob  cesse  la  menstruation.  Les  femelles  des  espèces 
de  ruminans  dans  lesquelles  les  mâles  seuls  présentent  nor- 
malement des  prolongemens  frontaux ,  en  prcfunent  quel- 
quefois dans  leur  vieillesse  (2).  Hais  c'est  surtout  chez  les 
femelles  des  oiseaux ,  et  notamment  dans  quelques  genres 
de  gallinacés ,  que  ces  développemens  anomaux  qui  tendent 
èrendreles  femelles  plus  semblables  aux  mâles,  se  présentent 
portés  au  plus  haut  degré  (3).  Lorsque  l'âge  amène  la  ces- 

(i)  Fojretf  sur  les  chaogemens  que  subissent  les  OTaîres  dans  la  vîeil- 
leSBCf  Matbb  ,  Fon  den  Ferdnderungen  weîche  die  weiMiche  GentL  im 
boh»  AUer  erleiden^  Bonn,,  183 5. 

(a)  Otto,  Lehrbuch  der path,  Anat,^  t.  I,  §  133,  notes,  cite  jusqu'à 
cinq  exemples  de  ce  phénomène  pour  une  seule  espèce,  le  chevreuil. 

(3)  Il  arrive  quelquefois  aussi  que  des  oiseaux  mâles  perdent,  dans 
certaines  circonstances,1es  couleurs  de  leur  sexe  pour  redevenir,  comme 
dans  leur  premier  Age,  semblables  à  des  femelles.  M.  MivsTEiis  vient 
de  citer  ao  exemple  de  ce  changement  chez  an  bouvreoili  dans  le  Cmttd, 


HËBMAPHUOBISMES   SANS   EXCts.  5j 

sation  des  pontes ,  ou  lorsqu'âne  maladie  de  Fôrgane  sexnel 
et  spécialemeDt  de  l'ovaire  rend  nne  femelle  stérile  avaùt 
le  temps  (i),  il  arrive  fréquemment  chez  les  poules  et  les 
femelles  de  faisans  »  que  le  -plumage  revête  peu  à  peu  les 
couleurs  et  prenne  le  développement  carajctéristiquedu  sexe 
mâle.  En  même  temps  il  n'estpâs  rare  que  des  ergots  se  pro- 
duisent ;  les  crêtes  ou  les  membranes  circum-orbitaires  se 
développent.  Il  y  a  plus  :  la  voix  change,  et  les  habitudes 
deviennent  plus  ou  moins  semblables  à  celles  dès  mâles  (s), 
absolument  comme  nous  le  verrons  bientôt  dans  Thermal 
phrodisme.  Des  observations  que  )*ai  faites  à  ce  sujet  sur 
plusieurs  poules  faisanes  (5) ,  et  que  j'ai  continuées  à  Tégard 
de  Fune  d'elles  pendant  plusieurs  années,  démontrent  que  la 
métamorphose  peut  même  devenir  parfaite  après  un  certain 
nombre  de  mues  ;  d'où  il  suit  que  la  distinction  extérieure 
du  sexe  finit  par  se  trouver  impossible  dans  celui  de  tous  les 

nisonné  des  objets  recueillis  dans  son  "vojrage  au  Caucase ,  in-4^  »  Pétera* 
bourg,  iSSa,  p.  43. 

(i)  Des  observations  d*YABBELL, que  1*00  trouve  rapportées  avec  détail 
dans  les  jérin.  des  se  nai, ,  t.  XIII,  p.  7T,  ne  laissent  aucun  doute  à  cet 
éfard. 

(3)  Rooss,  Beylvàge  zur  offentl,  und  gericht,  Arzeaeikunde,  L  ^f  p.  aSo, 
cite  une  vieille  femelle  de  canard  (  depuis  disséquée  pai^  Hanter  ),  qui 
poursuivait  les  autres  femelles ,  et  que  Ton  vit  méojie  cocher  une  de 
celles-ci ,  en  simulant  à  son  égard  tous  les  actes  d'iîn  véritable  mâlé.  — 
Voyiez  aussi  Buffof,  Histoire  naturelle ,  t.  II,  p.  67. 

(3)  Voyez  Observations  sur  des  femelles  de  faisans  à  plumage  de  maie, 
dans  les  Mém,  du  Mus.  tPhist,  naturelle ,  t.  XII,  p.  aao,  et  danS'  k$  JUm» 
des  se,  nai,^  t  VU,  p.  336.— J'ai  aussi  présenté  quelques  considérations 
sur  ces  phénomènes  dans  l'article  Mue  du  Dict.  class»  d*hist,  naturelle^  t. 
Xlf  p.  aSa,  On  peut  consulter  aussi  sur  le  même  sujet  :  Màudiiit,  En^ 
tjelop,  méthodique ,  Ornithologie,  t.  II,  p.  3.  —  Huhteb,  Account ,  of  an 
txtraord,  Pheasanty  dans  les  Philos,  trans.^  t.  LXX,  année  1780,  p.  5a  7. — 
Eybbâ&d  Homb,  Lectures  ofcomp,  anaiomjr,  loc,  eit.  —  Geoffroy  Sâiitt- 
Hdjlibb,  Philos,  anatomique^  t.  II,  p.  360. — Pâtbauobau,  Bulletin  des  se. 
mutirdUsf  U  XIll,  p.  a43y  ann.  i8a8  (chez  le  coucou). 


$8  9A&ri9  Uh 

georciiS  <^oitbpl0giqqe8  où  les  deux  sexes  pr4&eatcii|^  r^r, 

SQa{eiucixl  le  plus  de  différoace». 

Sn  démontrant  tout  ce  qi^'il  y  a  de  puissance  #t  ^0  g^Mr 
ralitédaos  ^inllMenceqtt'ex^rc.eat  les  testicules  etlesi(»|raifts 
sur  l'organisation  et  même  si^^les  conditions  moraips  4t^\f$ 
instincts  »  ces  faits  nons  conduisent  à  uoe  conséquence  ^|^ 
portante  :  c'est  la  possil^Uité  d'expliquer  en  derrière  ^u^jpljfip 
rberm^phrodisme»  9u  moins  pour  certains  pas,  par  UMÎfir 
floence  exercée»  k  upe  époque  plus  ou  moins  voisine  4e  b 
iÇi)f)jc/çptj(U),,  sur  l'ovaire  ouïe  testicule,  ouplojLôtsurrûrgans» 
de  sexe  eneore  indéterminé ,  qui  plus  tard  doit  prendnQ  lt9f 
iDaradères  deTup  09  de  l'autre.  Suivant  la  nature^  l'étaQi^ 
^  l'époque  de  cette  influence  exercée  directement  smr  let^ 
tîçule  ou  l'ovaire  »  €|t  indirectement  par  son  intermédiaira  ipp 
Je  reste  d^  l'appareil  sexuel,  il  doit  se  produire  des  mo^ilk 
catiopstrès-diversesy  etparçonséq][;ient  diirérens{$em^d*li^ 
maphrodisme  :  absolument  comme  oO  voit»  même  après  la 
naissance  et  jusque  dans  l'âge  adulte ,  certaines  modifica.'* 
ijons  soit  des  testicules,  soit  des  ovaires ,  produites  j^ar 
des  ftansea  bien  connues  (i),  entraîner  se^ondaireiQMiut 
diverses  altérations  du  reste  de  l'appareil  sexuel ,  et  eiifti 
de  l'ensemble  de  l'organisation. 

Suivant  les  idées  que  j'expose  ici,  et  que  copfirment  de 
la  manière  la  plus  positive  les  conditions  particulières  4*01^ 
assez  grand  nombre  de  cas ,  les  modifications  qui  constitnml 
f  hermaphrodisme  seraient ,  à  cela  près  de  leur  époqna.de 
production ,  parfaitement  comparables  aux  modifications 
qi|i  se  réalisent  sous  nos  yeux ,  soit  chez  les  eunuques  (s)  et 

(x)  Par  exemple,  la  compression  des  testicules  par  laquelle  8*opère^ 
dans  ))eaucoup  de  pay^«  la  castration  des  animaux;  diverse»  maladiai 
soit  de  ces  mêmes  organes,  soit  des  ovaires ,  etc. 

(i)  Dès  1696,  un  auteur  a)lemaad,HaLWiGH,  indiquait  d^à  de  la  m^ 
nière  la  plus  explicite  les  rapports  q^^  existent  entre  |oi  l^praiapbro- 


lai  mîIDJiiii;  châtia  »  soit  i^3$ê  certains  étati  p^tbplfgîijpif^ 
4fis  testiçyl^  ot  ^  ovaires ,  soii  ^d&i  c}ie;K  }Qf  yiejllieijs  f^ 

1^  ftafrçs  pr^^^teut  ealre  #Ues  une  aniilogie  jh  pârfi^j^e  (i) 
qm  ^>éPli^si4>n  3^  causées  anajogiies  sembla  %  Jeiii*  ^^4 
«M  iMnaéqnancf  ifîieoBtartable,  Qr,  s'il  eo  est  4Si^|  f4 
rj|ioiWia{»brQ4i^ns^e  ^é|»i|}ie  in9a)L<yist&a)wt,  C0QU)a#  t^Wt^. 
Im^  m^ài^çêUm^^  w%m»^^s  je  viens  de  )e  i^mfff^fef,  4V<3» 
iJ)ft9aapei^»sreli^  4irQçteiiiept  et  primiUir^iXUMit  |»ar  le«  jbpistir 
c^pIç»  4H1  le#  oralras ,  et  agissait  seçond^iireoie^l  êj^  1§  |(;fl^ 
d#  i'appiar^il  Siçxti^l,  >i}  devi^iit  po|siji»le  4a  boapuco^i 
simplifier  le  problème  de  la  recherche  des  canses  d^l^'l^HN 
maphrodisme.  En  efiet,  faisant  momentanément  abslrac- 
tJMt  de  tootes  les  jeoioplicstiws  ji^conduiinss  >  oa  pomra 
s'ultaeher  spécialement  à  déterminer  la  Daliir«  et  la  cans^ 
delà  modification  subie  par  les  ovaires  on  les  testicules i 
Q|0^pcation  h  laquelle  sont  subordonnées  toutes  les  eopmli- 
çMimmt  ^  qpi*  vpe  fois  expliquée  »  qpus  ri^dra  D^Pippt^  lî 
soa  tBW  de  «ellesrei. 

Diaprés  ces  considérations,  à  la  recherche  des  causes  de 
liiennaphroâlsme»  se  trouverait  substituée  la  recherche  des 
cffiifes  ^e  Tatf opbie ,  d^  l'hypertrophie  pq,  4*1^^  W^iii^^fl 
^ip^ale  »  des  variatioDs  de  depi:  organes  «  parti^aUrt  ; 
pMMèaie  «ifiaknent  plus  simple  et  qui,  pdurant  évidem-» 
gaeirt  recevoir  pour  première  soiutioii  t'h^odièse  d^nue 
simple  io^^lité  de  nutrition  ^^  nous  conduit  nrécisénoieiit^ 
9MirrWmifphr6di$i»9>  aupgiAtoii  w^  pomtmtfVfmm 
pMir  ftmix»»  feMtef  les  autres  auemalies.  llaÎBleiiaafc  ams 

iBus  al  les  auouqiies.  Uaa  observation  publiée  par  Iqi  daAslas  J^ai. 
imL  cur.j  4éa»  IH ,  aee.  4»  p*  ^»  a  pouv  titre  :  !>•  Mnuvoft^  mmrén^'  . 
(i^  Maouit  Jii4$.  comff.Jof,  £rf,,n'a  méane.pasèésitéàQOQsîdéiïarJes 
virfilM  teiellM  deat  ja  viens  ifindi^aer  les  iWBaiilaffai  .laasanlias» 
fswHia  d>  yérimbles  bîrpsphrirtil^*         . 


60  PABTIE  ïîh 

sera-t-jl  possible  d'aller  au-delà  de  ceierlneaaqnelaboaUs- 
sent  si  souvent  no&recherches  sur  les  causes  ?  Nous  sera-tHl 
possible  de  découvrir  sous  Tinfluence  de  quels  phénomènes» 
sans  doute  moléculaires ,  la  nutrition  des  parties  est  dans 
certains  cas  hâtée  ou  retardée  »  augmentée  ou  diminuée , 
et  peut-être  aussi  diversifiée  dans  sa  qualité  (i)?  C'est  une 
question  qu'il  n'est  possible  d'aborder  qu'après  avoir  passé 
en  revue  l'ensemble  des  faits  particuliers  relatifs  à  chaque 
groupe  tératologique ,  et  je  la  dois  réserver  pour  la  qua- 
trième partie  de  cet  ouvrage,  consacrée  à  la  recher- 
che des  lois  et  des  causes  les  plus  générales  des  ano- 
malies (2). 

(t)  Dans  le  premier  volume'de  cet  ouvrage,  pages  188  et  saîvanteiy 
l'ai  présenté  sur  rtccroissement  précoce  de  la  taille  et  sur  le  dévelop- 
pement prématuré  de  l'appareil  sexuel,  des  coasidérations  immédiate- 
ment applicables  à  notre  sujet.  Mais  des  preuves  bien  plus  positives 
encore  de  l'influence  de  la  nutrition  sur  la  production  de  Thermaphro- 
disme. nous  sont  fournies  par  plusieurs  espèces  d'insectes hyménoptèresi 
«imposées,  outre  les  mâles  et  les  femelles,  d'une  troisième  sorte  d'indi- 
vidus. Jet  neutres*  Geux-ci,  que  l'on  peut  assimiler  à  des  hermaphro- 
dites du  second  ordre,  sont  véritablement  des  femelles,  mais  .dei 
femelles  Imparfaitement  développées,  en  raison  des  circonstances  pea 
favorables  à  leur  nutrition ,  dans  lesquelles  elles  ont  vécu  à  Pétat 
de  larves.  En  effet,  si  on  place. dans  des  conditions  meilleures  dd 
larves  destinées  à  devenir  des  neutres  et,  par  exemple,  des  abdU 
les  ouvrières  9  leur  appareil  sexuel  atteint,son  état  complet  de  dévelop* 
pement,  et  elles  deviennent  fécondes.  On  peut  même  obtenir  ce  réaiUlat 
en  agissant  delà  même  manière  à  l'égard  de  l'insecle  parfait  lui-méçae, 
pendant  les  premiers  jours  de  sa  métamorphose.  Ces  expériences  trèi- 
corieuset  établissent  -directement  l'influence  puissante  qu'une  mo- 
dification dans  la  nutrition  peut  exercer  sur  le  développement  de 
l'appareil  sexuel ,  soit  pour  le  retarder  ou  l'arrêter,  soit  aa  contniife» 
pour  le  hâter  ou  l'entraîner  au-delà  de  ses  limites  ordinaires. 

(9)  Je  n'ai  nullement  la  prétention  de  vouloir  trouver  une  expUci* 
tion  générale  des  hermaphrodismes  dans  ces  aperçus  sur  la  prododioa 
de  ces  anomalies,  considérées   comme  résultant  de 


HSRMAPHaOmaMfiS  lfA8GVLIN9«  6l 


MWMAAM^tfMi%MM«p«Mw  vs^yy^mtvKmMkvv\n0tvyy*n%nni^vyy\m0mnni%^vwi%tnMi,%nniWytÊti\ 


CHAPITRE  PREMIER. 


DES  HERMAPHR0DISME8  MASGVLIN». 


Fréquence  des  hermaphrodîsmes  maàctilïns.  -—  Analyse  de  leurs  ca- 
ractères. —  Harmonie  de  leurs  conditions  physiques  et  morales.  — 
Division  en  quatre  genres.  —  Histoire  spéciale  du  premier  genre. 
— Histoire  du  second  :  Observations  diverses.— Exemples  d'herma- 
phrodites mâles  qui  ont  été  crus  et  se  sont  eux-mêmes  crus  femmes 
pendant  toute  leur  vie.  —  Règles  de  la  détermination  dq  sexe  chez 
les  hermaphrodites  du  second  genre,  soit  après,  soit  avant  la  des- 
cente des  testicules.  —Extension  de  ces  règles  aux  hermaphrodites 
mâles  des  troisième  et  quatrième  genres.  —  Histoire  des  hermaphror 
dismes  masculins  chez  les  animaux ,  spécialement  chez  les  rumi- 
minans  et  les  solipèdes. 

Ce  premier  groupe  d'herm^phrodismes  est  un  de  ceax 
qaî  ont  été  distingués  le  plus  anciennement ,  et.il  devait  en 
être  ainsi;  car  il  comprend  à  lui  seul  la  moitié  et  peut-être 
plus  de  tons  les  cas  conniis.  L'extrême  fréquence  de  Thekv 
misphrodisme  masculin  a  été  parfaitement  établie  ^  pour  ne 
pas  remonter  jusqu'à  Gaspard  Bauhin  (i)  et  mên^e  jusqu'à 

eiereées  en  premier  lieu  sur  les  ovaires  o^  les  testicules.  Outre  lés 
hennaphrodismes  par  excès  dans  le  nombre  des  parties ,  il  est  évident 
qne  plusieurs  genres  d*herm^phrodismes  sans  excès ,  et  notamment 
l'hermaphrodisme  superposé,  ne  peuvent  être  entièrâment  expliquée 
(Murde  telles  considérations.  Au  reste,  pourquoi  n'en  serait-il  pasdef  cas 
si  variés  et  si  nombreux  que  l'on  comprend  sous  le  nom  d*herma- 
phrodismes  comme  'des  monstruosités  ?  Pourquoi  ne  pourralenJt-ils 
aussi  résulter  de  plusieurs  ordres  de  causes? 
(i)  Xfiç»cif^ 


6!^  fAfttU  iih 

Albacasis  (i),  par  Arnaud ,  par  Daverney,  par  Haltères)  et 
par  un  grind  nombre  d'autenrs  côntetnporsrins  (m  -dSiM 
époque  postérieure.  Aussi  n'e^t-ce  pas  sans  étonnemenl 
que  je  vois  reproduite  dan»  plti^ieti^s  ouvrages  modernes 
cette  ancienne  et  inexacte  assertion  de  BuiFon,  de  Par- 
^sqns(3)et  de  quelque^»  autres  ajaatomiste»»  que  la  plupart  des 
Lermaphrodiles  ne  sont  que  des  femmes  mal  conformées, 
et  dont  le  clitoris  a  acquis  un  développement  insolite.  Cette 
èrreui"  qu^nné  Commission  de  TAcadémie  dé  dtédisdtaè 
présentait  même  récemment  comme  uue  vérité  étâbtîè  ^ns 
la  iriêlice,  e»!  démentie  àla  fojs  parla  théorie  et  par  lea  iaStf. 
CPé#t  tm  qM  rendent  in  content able  les  eon»idéraiidfi»  ft«i- 
Vantes  sur  le^  earactère^  de  rheirmapbrodi^me  tnaMitUft  en 
générai,  et  en  particulier  sur  ceux  dé  êeff  diflnSreû^  geftfts. 

%  \^é  C^fkiidéfûtims  générale$  sur  ki  Beîmaphrodiêmu 

mosculins., 

Lea  ddfîatiohs  aknplea  des  organe»  lexâels  dan»  les* 
^Mh  ffaérbiapbr»âiime  mascuiia  peixi  se  détompdMr 
tcû^ame  en  «etanH  d'ètémea^^  sont  de  ptasiéurs  gènr«t> 
el,  en  oûfi%,  peoreiyt  se  combiner  entre  elles  «seês  ^^ 
VèrtfèneBti  Mais  f ooles ,  si  différentes  qu'elles  puiéseiil  étM 
p9t  four  nature  »  ont  cela  de  coramun  qu'elles  résdieiil 
d'arrêts  dans  le  développement ,  et  que  leur  existence  tend 
h  éimtiaer  l'intervalle  qui  existe  norâialenient  entre  kf 
t^ak'htîtèi^s  de  l'appareil  peprodtH^teur  de  l'ud  et  de  ïmàté 
sexe.  TeUes  sont  la  fissure  du  périnée  et  àm  serotiMii  k 

(l)  fcjr^  son  célèbre  ouvrage  iiititiilé  :  Aï  faenf{  c*eiit-&-dillfr  ftM^ 
tkod^  iU  pratique) ^  et,  dans  la  traduction  latine,  De  chimtgid, 

(i)  Aevaùd  de  KoirsiL,  loc,  cii,  -^  DitterseTi  Œuvres  oHat'otiûifléâf 

iD«4'«  t.  n,  p.  3^9.  —  H  ALLER,  lœ,  cit, 

(3)  hvwwùMf  att0natur9aêfU  llf  p«  346«-"PAEiO]r5,  hie,  tlt» 


ttàHohs  a«i  (rétifs  »  et  là  {^oriltôii  Mi^MnÉle  €ë^  tdstieiiles. 

kiM  bh:A  Va  ilah»  lé  preibié^  télaffie  ^é  éët  btlfhige  (ij 
que  tOQie  fissure  iil^diatiè  i^sult^  essenlièflëitiiËitit  dé  la  àoii- 
fëfîHiiéii  dé»  ttéiit  mblttës  priBâitiVéïhént  distiiictés  ûtmï  se 
£tfbi{Hi>âë  lotit  in^âtie  iihp«it«t  illédiaii.  il'«si  ili  tm  tésdlttft 
trè§-jgéri&fiil,  et  qui  tié  idnffré  p^j^his  è'éxteplicm  àf  i^t*€t 
dén  fis^ï^és  scf otalé^  y  ^Ihéales  él  «itétrateik  que  éé  miité 
àtitrë  diviÂdD  médiane.  L'explieiitted  par  «&6  ëvohrtion  hl« 
complète  dé  tèus  lés  cas  éù  ies  testicules  smit  restes  tntr- 
WIêM  dan»  r«bdomén  «rti  M^pesdtis  près  iéé  àtihéaùx  fn- 
gttinsM)  nén  ^ouleméât  n'est  pas  pîiis  ééntést^blé ,  niaîH 
petsi  éire  tegât'déô  èoniime  éWdotlIè  par  éOe-iHiâliie,  H  en  é#t 
de  ttkémé  «neere  {f but^  lé^  aoëtetfdtes  du  pénH ,  testés  le»  tcAê 
(fasb  eet  orgaoe»  plus  lëmirt  qiié  dé  céutume^  se  ierttifné 
seulement  par  un  gla&d  ÎÉq^i^»  et  selit>ë.yé  phts  tiu  luéiâé 
dépmimi  de  prépuce;  La  théorie  <bs  arrêts  dé  âé^b{»^e* 
ttient  tmm  rend  doue  ua  compte  exaot  dé  toéftés  lés  ^tk^ 
BiaKéft  Msiple^  qui  enlreat  dans  fa  ^^mposittoii  dé  f  kierfliii* 
fritradt^me  maseulki ,  «t  pur  coa^éqiiéDt  de  cet  bermaphro* 
dîsme  lui-même  ;  car  œ  qui  est  vrafî  éé  |>artiéulicr  de  VmH 
km  ttiémem  composao»  d'une  dérti^n  évmfdéxe»  t'eM 
nécessairement  de  leur  ensemble ,  c'ost44îré  i%  li  dél^ 
tion  elle-même. 

9fom  prarriond  ^fén^^st  établir,  m  intèttuast ,  ^It  les 
'Ctti^6lj[déiim  dé^Ms  déjà  éxpoèés,  ^bit  dés  cénsidératidïlé 
â*tto  iatilre  àrdré,  que  diaenhe  dos  anomalies  élémenlaireà 
dont  les  .di^enes.  combinaisons  constituent  les.  facriaapbro- 
dJMMnoMttciiliM^iOBdè  produire  cheîs  Tliomm  l'une  tlet 
conditions  aéxttéltes  ép^Éyf enaM;  normafettiéilt  à  )a  felnfliéé 
llrift  «é  pHûite  dé  pïétités  ne  l^àtMt  néiis  fcmml^  qu'ùbe 

(i)  rof««  p,  5^5  et  luivanlesi  l'histoire  des  diflsions  fliidiaiief « 


64  PA^RTUB   Ikl. 

âémoosUration  tràs-incomplète  »  en  ce  sens  que  TobserTa- 
tion  va  nous  montrer  ^la  re3semblan€e  d'uni  sexe  avec  l'autre 
dans  rhermaphrodismet  poussée  beaucoup  au-dçlà  àe  tout 
ce  qqe.  lea  théories  peuvent  fair^  prévoir. 

Ainsi  nous,  pourrions,  signaler  à  priori  la  fissure  du- aero-- 
tum  comme  offrant  nécessaireineni  Tapparenco  d'un  orifice 
yulvaire  :  mais  l'observation  seule  permet  d'établir  que  la 
similitude  est  ordinairement  très-marquée»  et  qu'il  se  pro- 
duit même  quelquefois  divers  replis  qui  simulent .  plus  ou 
moins  complètement  les  petites  lèvres  vulvaires.  .    . 

De  même ,  si  l'on  conçoit  facilement  qu^  l'existence  d'une, 
fissure  urétrale  et  l'imparfait  développement  du  pénis  dûi- 
vent  rendre  ce  dernier  organe  moins  différent  du  clitorii» 
l'observation  §eule  peut  montrer  que  la  disposition  du  piènjf 
et  de.  L'urètre  de  Tbomme  peut  devenir  très-seifnblablQ  k 
celle  du  clitoris  et  de  l'urètre  de  la  femme  (i). 

Enfin,  l'analogie  peut  faire  concevoir  que  le  dévelop* 
pement  imparfait  des  organes  sexuels  mâles  doit  réagir  sur 
l'ensemble  de  l'organisation  (2)»  et  même  sui:  les  conditions 
morales  :  mais  c'est  encore  lobservation  seule  qui  montre 
jusqu'pù  s'étend  l'influence  de  l'anomalie»  et  révèle. des 
phénomènes  physiologiques  sur  lesquels  nous  ne  saurioni 
trop  appeler  l'attention.  .  t 

(i)  Ces  cas ,  dans  lesquels,  les  parjlies  internes  étant  tontea  mâlei»  les 
externes  se  rapprochent  du  type  féminin ,  trouvent  en  parlie  leur  es« 
plication ,  comme  j*ai  dit  plus  haut,  d*après  mon  père  (^voyez  p.  49  )• 
dans  rindépendance  originelle  des  organes  de  copulation  et  des  or- 
gaoes  générateurs  proprement  dits.  Il  en  est  de  même  des  cas  dû 
genre  contraire,  c'est-à-dire  de  ceux  où  les  parties  internes  étaot  tootM 
femelles  y  les  externes  se  rappjrochent  du  type  masculin* 

(a)  f^oyez^  dans  la  première  parlie ,  les  considérations  phyaiologi* 
ques  que  j'ai  présentées  au  sujet  de  Taccroissemenl  précoce  de  la  taille^ 
p.  188  et  snivanles. 


<•  l 


nBBMAPDBbDISMBS  MÀSCtUNS.  65 

■ 

En  généra) ,  chez  les  hermaphrodites  mâles  »  eh  même 
temps  que  les  organes  sexuels  prennent  nnè  ressemblance 
plus  ou  moins  marquée  avec  ceux  de  la  fenmie ,  Torganisa- 
tion  tout  entière  se  modifie  dans  le  même  sens^  et,  si  Ton 
peat  s'exprimer  ainsi,  s'empreint  véritablement  d'un  carac-* 
tère  féminin  (  i  )  •  Ainsi  le  larynx  est  peu  saillant,  et  là  voix  j^u 
graye.  La  barbe  est  rare  et  quelquefois  manque  presqné  en- 
ti^envent.  Une  peau  douce,  délicate ,  portant  à  peine  quel- 
ques poils,  et  soutenue  par  mi  tissu  adipeux  bien  déve- 
loppé ,  recouvre  des  mnscles  peu  saillans.  La  poitrine  étroite, 
le  bassin  élargi,  les  membres  petits  rappellent  parlem^  pro* 
portions  ceux  de  la  femlne.  Enfin  des  mamelles  arron^es^ 
plus  ou  moins  volumineuses,  ponrynes  de  mamelons  bien 
prononcés,  viennent  compléter  nne  ressemblance  qui  son- 
TeDt  s'étend  jusqu'au  moral;  Toutefois,  lors  même  qu'il  en  est 
ainsi»  comme  l'étude  précise  des  caractèires  organiques  dé 
l'hermaphrodite  mfile  démontre  son  véritable  sexe  que  dé 
trompeuses  apparences  voilent,  mais  ne  c^ehëhi  pas  en- 
tièrement ;  de  même  aussi  l'analyse  exacte  de  ses  penchans» 
de  sesgoàis,  de  ses  instincts,  révèle  toujours  à  l'observateur 
attentif,  après  la  puberté  surtout ,  un  caractère  moral  plus 
ou  moins  manifestement  viril.  En  vain,  dans  plusieurs  cas 
de  déplorable  erreur,  la  loi  a  inscrit  parmi  les  femmes  des 
hommes  affectés  d'hermiaphrodisme.  En  vain  on. a  voulu» 
par  Féidncationét  par  là  puissance  de  rhabitade,  développer 
en  eux  les  penchans  féminins;  leur  caractère,  moral,  çon^nç 
leurs  conditions  physiques ,  tout  en  présentant  quelques 
rapports  avec  delûi  de  la  femme,  est  resté  essentiellement 
masculin.  L'influence  du  sexe  n'a  pu  être  vaincue ,  et  quel- 
qaefois  même,  comme  dansim  cas  que  je  rapporte(rai  plus 


(i)  Cest  câ  qui  a  fait  désigner  par  Meckel,  sons  le  nom  de  Maires 
tffeminati^  une  partie  des  hermaphrodites  de  ce  preiqiiér  groupe. 

i       II.  5 


■ 

t 


66  PABTIB  IIL 

l^p  çiyec  détail  ^  les  habitudes ,  le  port,  les  goûts  masouTins 
oat  pu  dévoiler I  ^vant  toate  observation  directe,  une  er^ 
rçur  encore  cachée  sous  des  noms  et  des  vélemens  fémininB4 
.  4^^^'  ^9^^  V^^  1'^^  examine  l'appareil  reproducteur 
c^ez  un  hermaphrodite  mâle ,  soit  que  Ton  considjteè  Tea-^ 
^e{](|ible  de  sa  constitution  physique ,  soit  qu'on  étudio 
$RR  Oi^rj^Qtère  moral,  on  ar^ve  exactement  auniême résn); 
t^  »  siEfvoir ,  une  analogie  apparente  plus  ou  moins  pronoti^ 
çije  avec  les  conditions  féminin^is»  mais  un  fonds  essentiel- 
lement mascpUn  d'organisation  aussi  bien  que  de  goûts  et 
j[o  p§4)ç)fans»  (\fi$t  CQ  qui  ya  résulter  avec  évidence  doé 
é&\f^\f  dap;  l^quels  }e,  vais  entrer  sur  chacun  des  génref 
^'ïierpaphrpjiisige  xns^^iilin.  Commençant  par  ceux  donf 
les  caractères  ré^^^nl  n^okisi  çojQoiplétement  le  type  organiT 
gue  4^  V-^^ïMif^iÊf^  J^  t^miner^i  par  ceux  que  idasiènomai^ 
lies,  plu^  ^natçgUQS  aui:  conditions  norxaales  de  lafomma 
Uçnt  4^u;qq  manière  plps,  intime  avec  les  groupes  snivani 

i'fcermapbrpiiiMn^,       « 

■■■■.•....'  1 

|§  l\.  Histoire  spéciale  des^  divers  genres  d  k^srirnsf^KodUi^ 

r.  masculin. 

JSelôn  Tordre. que  je  viens  d'ind.iquer ,  le  premier  geUfjç 
se  composé  de  quelques  cas  dans  lesquels  on  n'aperçojil 
encore  rien  qui  représente  une  yi;^ye  on  ^^n  vagip,  vV^err 
maphrodisme  résulte  seulement  du  développement  impfi:- 
jàît  éxL  pénis  et  des  testicules ,  ceux-ci  étant  d'ailleurs  pla^ 
Fei;>  comme  à  dâi^s  un  àc^jijtçm  çqnÇijwéep 

bourse.  :  . 

Le  cas  suivant,  observé  par  Iloçije  (i),  peut  être.donp^ 

(x)  f^oyez  son  Mémoire  déjà  cité,  pages  i65  et  i66.  —  La  descrîp* 
t^Q  que  doQQe  £verard  Honae  est  malheureusemeoi  tropcciUi^le,  et 
iai8se.M^^ii!^*Wi^/Pbisicui^s.  poiotf.  iatérçfttfaiM;. 


nBBtf APHBémSlIlttf  ItASGtJlINS.  H^ 

èimiine  le  ly^e  de  ce  genre.  Un  éoldàl  âé  ÛMinii  Égé  êi 
vingt 4t*o{§  ans;  ei  admis  h  Thâpital  navàl  dé  Plymdtitk; 
dails  lé  É^vitb  de  Home,  présentait  dtie coR^tkmiMi  pli^^ 
i\^\àè  qiii  fixa  èùr  Ihl  Tattetitibn  de  ses  ébm^jàgnôns^  et 
âôbtia  lien  à  ijùelques  dddteg  snr  son  yMlable^xè.'Hbitië 
tfeMid  ébtllbif  h  \iû  èxàmeb  qui  rérélà  plùsiëtirè  ifiëdifi^^ 
mièûÉ  ^ëtBàrqëàbles  dès  érgànès  èexûelé  6t  de  Tendettibtë 
de  l'organisation.  Le  pénis  était  ttiôëi  cdbH^  .iHtafilfbld 
d'érection ,  et  les  testicules  ne  surpassaient  pas  en  volame 
eehx  d'tm  iœtns  (i).  Le  pénil  était  saiUiiil,  ^  leé  ma- 
melles ét«ieDl  tout  aussi  déreloppées  qlie  celles  d'mif  jetitië 
ftéanle.  Lapeta  était  très-douce,  et  la  baAe  niiaiiqtiaitr'lt 
est  évident,  dit  Home,  que  l'état  deé  testicules^  avait^  ÛM 
cet  koflmn^  réagi  sur  Téiisemble  de  Torganuiatiofii  Uéoik 
aioiral  était  aussi  medifié  :  tit  il  n'éprouvait  àtituii  jjMtfi 
âhant  pjDié  lc6  femmes;  " 

Cn  autre  sujets  dont  le  docteur  Renàiridia  ntfds  i  lraili< 
mis  IfbhtoirB  (s) ,  avait  presque  tontes  les  habitudes  ^  Mè 
goûts  di'ni»  homme  :  seulement  les  tnamellès  dé#  (bltlbiè# 
htà  ii»{HVaient  une  tt^gnance  marquées  (%t  hoiÊftme,  em^ 
ployé  dans  les  charrois  mititaiires  ^  avait  ICféo^gaHeti  ^éûU 
kmx  ieofoemés  cboMise  dans  Fétat  normal  v  hU^  ttdilfl^ 
près  :  son  pénis  n'avait  dans  l'érection  qu'un  pouce  et  demi 
de  long ,  et  ses  testicules  n'étaient  pas  plus  groftqiiG  dés  iloi- 
ééttés.  n  était  d'àineàt:s  rémafqua&le ,  atiséî  biéû  àue  le  su- 
{et  de  1  observation  précédente,  par  ses  çpiameUes  sembl^Ùes^ 
depni».  î'âgia  de  dîiL-huit  ans ,  à  C9Ue«  d'une  feomie. 

Dans  deoxr  autres  chs  recueillis' «  «omme  le  preitd(Br»  {nv 

(i)  Hbibétiè  dit  pas  d'une  msiilire  poalfivé  qtite  fès  tésKcnfei  ffiijî 
Sièàtcôntefa\iite  dans  fo  scrotutd;  mais  ii  est  impossible  d'en  dtonter  éilî 
Bsàii^iiliâeitirîptidA.  '  '"^ 

fi>  lllbmvyshritrà  êàhfbhkàdon  pàyilèunèn,  dàKs^téè  M^,%fiit^ 
méd^  d^émuhthn  pour  l'an  V,  a«  6dtt./'p.'  t^^:         '         '.     :       .4 


Ç8  P4RTIB  III. 

Qoine(i)y  et  dont  les  sujets  sont  le  premier  et  le  troisième 
épfunt  d-vipe  fenuQQ  du  Scvonshire»  le  pénis  était  encore 
plqs  impari^it  ».  etilQ^scrotam»  renfermant  les  deux  testi- 
e9le$^;^a^x  çn  Tolume  h  ceux  d'un  fœtus,  ne  présentait 
^^ç^e.içace^e  raphé  sur  la  ligne  médiane.  Les  deux  ff  ^res 
étaient  eixcessiyement  gras  et  idiots  :  le  plus  jeune  était  en 
qatre  remarquable  par  la  présence  d'un  doigt  surnqméraire 
à  cbfique  pied  et  à  chaque  main» 

* 

'•  ■  ■    • 

::iTek,soiit  Jes  seuls  cas  bien  authentiques  que  je  croie  de*» 
l^oirrappiorter'au  premier  genre  d'hermaphrodisme  maaciH 
|)n.  :Ceu4^q.ue  vft  comprendre  le  second,  sont  au  contraire 
eUt^ombre  presque  infini. 

.<:  Pli«s  ce  groiipe ,  non  seulement  le  pénis  est  plus  oa  noèoins 
og^fié  d{Uis..sa  forme ,  et  d'un  .volume  inférieur  à  celai  de 
l'état  normal  ;  mais  le  gland  est  imperforé  (2)  ,  le  prépuce 
mal  conformé,  et  l'urètre  changé  dans  une  partie  de  son 
étendue  en  un  simple  sillon,  souvent  même  peu  ou  point 
distinct.  En  oçtre,  et  tel  est  le  caractère  essentiel  de  ce  se- 
cond ^nre>  ilexisjte  dans  la  région  périnéale ,  et  plus  sp^ 
cialement  au  lieu  que  devait  occuper  le  scrotum,  une  fente 
plus  ou  moins  profonde,  simulant  une  vulve,  avec  les  lènea 

f  •  ■ 

■'■»».. 

(i^  Loc,  eiLf  p.  x66* 

(2)  Oq  trouve  dans  les  auteurs  deux  ou  trois*  cas  généraleoieot 
ahalogues  à  tous  ceux  dont  se  compose  le  second  genre,  mais  où, 
si  Yùù  en  croit  les  descriptions  assez  vagues  que  donnent  ces  an* 
leurs ,  le  pénis  n*était  pas  imper  foré.  Peut-être,  quand  de  tels  cas  se* 
ropt  complètement  connus,  devra-t-on  établir  pour  eux  un  genre  à 
part.  Voyez ,  par  exemple  pour  Thomme ,  Rieoliitus  ,  Ephem,  nat  car. 
deç.  IV,  cent^  I  et  II ,  obs.  99.  —  Hilitnjeus  ,  dans  les  Ace,  d»  Cqpenkag.^ 
lU^n.  1676,  obs.  73,  et  ColUct,  acad.  étrang,^  t.  VII,  p.  3a4.  — ^.ATé^ 
gard  des  animaux,  on  peut  consulter  une  note  de  M.  Virey,  relatite  à 
Qn  cheval  hermaphrodite,  et  dont  je  dooneraîi  à  la  Un  ^iBÇ^  fmr 
griqphe(p.  89,  note\  un  court  eji^trait** 


HBHIIAPHBO0ISMES  MASCULINS.  69 

de  laqueUe  le  pénis  est  plas  ou  moins  adhérent  par  sa  face 
inférieure  »  et  où  se  tronvè  ordinairement  dans  la  partie  la 
plus  voisine  de  Tanns,  Torifice  externe  deTurètre.  Lorsque 
cette  fente  est  profonde»  elle  forme  une  cavité  aveugle  qui  a 
été  souvent  prise  pour  un  vagin ,  comme  la  fissure  pour  une 
véritable  vulre.  ; 

Dans  ce  genre»  les  testicules  conservent  en  généi^al»  au 
moins  beaucoup  mieux  que  dans  le  précédent ,  leur  struc«* 
ture  9  leur  forme  et  leur  volume  ordinaires  (i)»  mais  non  leài^ 
position  normale.  Ils  ne  sortent  de  la  cavité  abdominale  qua 
très-tardivement  (2)  »  souvent  même  qu'à  l'époque  de  la  pi:^«> 
berté ,  et  alors  même  ils  restent  contenus  dans  les  deux 

(i)  Il  y  a  cependant  des  exceptions,  M.  RuUier  a  fait  coDtiaitre  à 
Facadémiede  médecine,  le  9  janvier  1827,  un  cas  d'hermaphrodisme 
masculin  de  ce  genre  où  les  testicules»  situés  comme  dans  les  exemples 
que  je  rapporterai  plus  bas ,  étaient  mous,  allongés,  aplatis,  man- 
quaient ,  dit  l'auteur,  de  tunique  vaginale ,  et  paraissaient  videsi» 
(Voyez  les  jirch,  de  méd.<,  t.  XUI,  p.  a85,  et  les  autres  jourÉaux  ren* 
dant  compte  des  séances  de  Tacadémie.  )  L'individu  sur  le  cadavi^e 
duquel  M.  Rullier  a  fait  ces  observations,  avait  les  mamelles  assez  dér 
Teloppées  pour  un  homme ,  était  remarquable  par  son  embonpoint , 
manquait  de  barbe,  passait  pour  impuissant,  et  n'avait  jamais  eu  de 
désirs  vénériens. 

(9)  n  n'y  a  personne  qui  n'ait  entendu  parler  de  filles  devenues,  si^* 
bilement  garçons  au  moment  où  elles  franchissaient  un  fossé  ou.fui- 
•ajôent  quelque  autre  effort  violent.  Il  est  facile  de  voir  qu'une  expli- 
cation toute  naturelle  de  la  plupart  de  ces  prétendues  métamorphosée 
se  trouve  dans  la  descente  rapide  de  l'un  des  testicules  ou  de  tous 
dieux,  obligés  pmr  une  violente  contraction  des  muscles  de  l'abdomeu 
defranchîr  les  anneaux  inguinaux  derrièr<e  lesquels  ils  se  trouvaieaJt 
iiiacérà  Favance.  On  trouve  de  tels  cas  recueillis,  outre  les  ouvrages 
desanci^a  tératologues,  dans  les  Vojrages  de  Dumokt,  1. 1,  p.  a 46  et 
suivantes  :  l'auteur  croit  pouvoir  les  expliquer  par  la  tendance  que  là 
nature  aovri  la  perfection  de  ses  ouvrages,  — Voyez  aussi,  au  sujet  de 
lECs  prétebdas  cbaogemens  de  femmes  en  hommes,  le  chapitre  suivant 
(p.  io8}y  oà  se  tr<^ye{^  indiqué  un  second  genre  d'er^reui's. 


f%  P4&?iB  911. 

ti^ft^^  «le  la  fauftse  vulve ,  au  nîveaa  des  anaeaui:  ipg^inaivi 
pp  un  peu  au  dessous,.  Us  se  montrent  par  conaéqaeiit» 
HUE  côtés  da  péais,sous  la  forme  de  tumeurs  arrondif^.qo'U 
9st  arrif é  à  plusieurs  chirurgiens  ignorans  de  prpa4rf)  ppur 
ite  petites  b^rpîes  ipguinales ,  et  de  trajfer  çonime  ^}^ 
par  des  bandages  et  des  brayers. 

Lee  testicules  étant  généralem^t  bien  conforpé^  djHlf  ce 
gonre  d'hermaphrodisme  »  la  sécrétion  du  sperme  e#tpQS^' 
hfe  et  se  fait  comme  à  l'ordinjiire.  Son  émission  peut;  éga|^ 
ment  aTeir  Ika,  puisque  les  i^onduits  déférens  cpqioiiDEH- 
qu^nt  ayée  un  urètre  ouvert  è  Textérieur.  iHw  Yéif^ 
{aoMDpiet  de  ce  dernier  cattal  rend  imparfaite  l'éjaculadaff 
de  la  liqueur  séminale,  aussi  bien  que  rémission  des  uri- 
nes (i);  et  la  déformation  du  pénis»  son  adhérence  9Vipc 
les  lèvres  de  la  fissure  scrotale  apportent  encore  d'aatoM 
obstacles  à  la  £écondation ,  qui  cependant  n'est  pas  entière- 
paent  imposaible. 

*  Le  8êKe  des  hermaphrodites  qui  présentent  une  telle  «M- 
formation»  ne  saurait  être  douteux.  Il  est  incontestable  qot 
l'on  trouve  en  eux»  maispour  la  plupart  déformées,  toutesh» 
parties  de  l'appareil  reproducteur  mâle^  et  aucune  de  celr 
les  de  l'appareil  femelle.  La  vulve  et  le  vagin  apparens»  a)oin; 
tùême  qu'il  existe  des  replis  plus  ou  moins  semblables  à  des 
ûymphes»  ne  sont  évidemment  autre  chose  queiesièvreaetié 
fondd'unefissurerésultant  delà  non-réunion  des  deuxmoftIM 
dont  se  compose  essentiellement  le  scrotum.  Toutefois  ,W 
conçoit  qu'il  peutetddt  êtne  diificile»  avai^t  l'apparitipg 
des  testicules ,  de  reconnaître  »  sous  d'aussi  trompeuses  ap-^ 
parences ,  le  véritable  sexe  d'un  enfant  afSâ^cté  d'aa  itH 
herjcnaphrodisme.  Du  anatomiste  est  alors  exposé  loi-mélM 


(c}Les  êujets  affeolés  de  ce  genre d'bermaphrodisms  mciMfff^'^tt^jilfif^ 
nière  des  femmes»  <       - 


SEEMAPH&ÔDISItÊS  MASÇtILINS.  ^  ï 

ii  se  troïhpèr ,  si  da  examen  attentif  et  min'utîénx  n^a  pial 
servi  àe  base  àisa  détermination.  A  plus  forte  raison  en  eat* 
fl  ainsi  des  personnes  peu  instruites  qui»  da'pé.  là  plupart 
des  cas  y  sont  chargées  de  la  déteriiiinàtioh'dù  sexe  âes 
encans  noureau-nés ,  et  règlent ,  par  leur  décfsiiôi ,  àbuvènC 
irréfléchie ,  les  conditions  de  f inscription  sur  lès  regié- 
tfes  de  Tétat  civil.  De  là  dés  erteufè  aussi  fâcheuses  qÛQ 
singulières  I  dont  lèS  annales  de  la  science  rèmerment  plu- 
sieurs exemples.  Je  citerai,  parmi  eux,  quelques  uhs'âS^ 
ceux  qui  ni*dnt  paru  les  plus  remarquàilës.   . 

Une  femme  de  Saint-Domingue ,  Adétaîde  Piaille  j^  ietaf^ 
riée  depuis  long^temps  et  vivant  en  honiie  inte]l%êneë  sliec 
soa  époux»  entra  à  rHôtel-Dien  de  ParË^,  en  fiât  F?,  et 
mourut  l'année  suivante ,  à  l'âge  de  quarante  aAs  ,  Sës'sM^ 
tes  d'une  affection  àb  poitrine.  Son  cou  âait  gros  eïéèiM^ 
son  menton  et  ses  lèvres  portaient  une  barbe  bien  pronol^ 
eée,.et  ses  mamelles,  entourées  êe  poils ,  étaient  {Au  ^e- 
kppâes.  Elle  avait  d'ailleurs  le  bassin  large  ^  les  e«tM?9 
écartées ,  les  membres  délicats  d'une  fèmme,  et  offi^aft  aiiflil 
dans  soa  organisation  un  mélange  singulier  dès  caraètèi^ 
des  deux  seies,  parfaitement  en  rapport  flhreèf*ïa  éônfe^ifitf^ 
tîott  de  ses  organes  génitaux;  Elle  avait  en  eflfel ,  éTafpi^^  lèg 
obserfations  de  Giraud  (i),  un  pénis  Itnperfiëré V p^ti^ 

tll;  ei'^Mxtraie  ie  la  ipême.  observatirm  par  J.^.  JUcp^v^p»  k\^ 
snited^ùbe  fiote  de  Cihilud  ,  intitulée:  Constdér.  sur.  rheanaphrodim^ 
ààbfi  lés  Meni,  de  ta  Soc,  iriéi!,  d*ÈmuT.  pour  Tan.  V,  2*,  éd.,  p.  Stg^J*^ 
ik  m^itésèntation  en  ciré  des  parties  ^exueHes  de  l*héniïin6lirocRt^  c(é 
Gtnnid  existe  dans  I«s  ooUectioni  anaioniqaes  de  Péobte  de  nkiidlMiiBè| 
9^  suppl^  ^  (;e  qpe  If[  despriptipin  de  Fàûteiir  a  de  v^gli^ei  d'âictariBl 
plet.  —  Qqaqt  à  rexîsteQce  de  la  meo8tr|iaMfin  dont  Gif  aud  f^i^iiefl^ 
tSon  sur  des  rénseignemens  va^i^es,  J*aî  à  peine  besoip  d!aJQtiitç{^ 
q^rai^^estdAtoeirtrep^f  lésr&iltiuîrf?M^^  "       " ''' 


7»  PARTIE  ni. 

d'an  prépuce  imparfait  et  d'un  gland  aplati;  deux  testien- 
les  contenus  dans  des  replis  cutanés  naissant  de  la  base  du 
pénis  ;  au  dessous ,  une  fente  longitudinale  communiquant 
dans  un  cul-de-sac  »  qui  fut  considéré  comme  le  vagin,  et  à 
l'entrée  duquel  on  crut  trouver  des  débris  d'bymen.  L'urètre 
était,  dit  l'auteur ,  comme  dans  la  femme;  mais  il  existait 
une  prostate >  des  canaux  déférons  et  des  vésicules  sémina- 
les. On  ne  trouva  au  contraire  ni  ovaires,  ni  trompes,  ni  ma^ 
trice;  en  sorte  qu'Adélaïde  Pré  ville ,  qui  avait  été  cru 
femme  pendant  toute  sa  vie ,  et  qui  lui-même  s'était  toa* 
jours  cru  telle,  n'avait  rien  de  féminin  que  l'apparence 
d'une  vulve  et  d'un  vagin  imparfait. 

Il  est  à  regretter  qu'aucun  détail  n'ait  pu  être  recneiDi 
sur  les  penchans  et  le  caractère  moral  de  cet  individu.  Heu- 
reusement d'autres  observations  plus  complètes  vont  nous 
fournir  les  faits  que  nous  cherchons  en  vain  dans  l'artida 
de  Giraud. 

Un  emSàikt  dont  la  conformation  sexuelle  reproduisait 
presque  à  tous  égards  celle  d'Adélaïde  Préville ,  naquit  près 
de  Dreux  en  i'j55,  et  fut,  comme  celui-ci,  pris  pour  une 
fille.  Malheureusement ,  en  lui  donnant  les  noms  et  les  ré- 
temens ,  en  lui  imposant  les  devoirs  d'un  sexe  qui  n'était 
pas  le  sien,  on  ne  put  lui  en  inspirer  les  goûts  et  les  pcoi- 
chans,  et  dès  l'époque  de  la  puberté,  une  étrange  contra-^ 
diction  se  manifesta  entre  ce  qu'il  était  et  ce  qu  il  semblait 
devoir  être.  Appelé ,  par  l'erreur  de  sesparens ,  aux  occupa- 
lions  paisibles  ,  aux  plaisirs  calmes,  à  la  vie  tranquille  de  la 
femme,  mais  entraîné  par  l'influence  de  son  sexe  réel  vers  les 
travaux  pénibles,  vers  les  exercices  bruyans,  vers  les  habi- 
todes  viriles;  vêtu  comme  une  jeune  villageoise,  mais  por^ 
tant  la  pipe  à  la  bouche,  Marie- Jeanne  (ainsi  qu'on  nommait 
la  prétendue  jeune  fille)  se  plaisait  au  soin  des  chevaux» 
conduisait  la  charrue ,  aimait  la  chasse ,  fréquentait  les.  et- 


HEEMilPHllODISBIES  HilSCULINS.  ^3 

barets ,  et  n'en  sortait  qu'enivré  de  vin  et  de  tabac.  A  cette 
seule  circonstance  près  qu  il  recherchait  peu  la  compa- 
gnie des  femmes»  ses  goûts,  ses  plaisirs  étaient  tellement 
ceux  d'un  homme ,  son  caractère  viril  se  trahissait  en  lui 
par  des  traits  si  évidens,  qu'il  n'échappa  pas  à  la  simplicité 
et  à  l'ignorance  des  villageois  eux-mêmes.  Avant  qu'on  eût 
reconnu  ce  qu'était  réellement  Marie-Jeanne ,  les  femmes 
de  son  hameau  l'avaient  presque  deviné,  et  excluant  en  quel- 
que sorte  de  leur  sexe  une  compagne  dont  les  habitudes  mas- 
culines et  grossières  leur  semblaient  un  sujet  de  scandale, 
elles  lui  avaient  imposé  à  l'avance  le  nom  d'un  homme.  Tel 
était  en  effet  son  véritable  sexe.  Arrêté  pour  vol»  Marie- 
Jeanne  fut  examiné  dans  sa  prison  par  M.  Worbe,  et  aus- 
sitôt, sur  la  déclaration  de  ce  savant  médecin,  transporté 
dans  le  quartier  des  hommes.  D'après  les  observations  de 
M*  Worbe,  auquel  nous  avons  également  emprunté  les  dé- 
tails qui  précèdent  (i) ,  Marie-Jeanne  avait  en  effet  deux 
testicules  bien  organisés/pourvus  de  leurs  cordons,  et,  selon 
les  caractères  de  notre  second  genre  d'hermaphrodisme,  con- 
tenus dans  les  deux  lèvres  de  la  fissure  scrotale ,  ou , 
comme  le  dit  M.  Worbe,  dans  les  deux  lobes  du  scrotum. 
Le  pénis  était  recourbé  en  bas,  et  terminé  par  un  gland  non 
recouvert  ;  enfin  il  y  avait  hypospadias  :  vices  malgré  les- 
quels on  crut  pouvoir  par  la  suite  attribuer  à  Marie-Jeanne 
la  grossesse  d'une  femme  avec  laquelle  il  avait  vécu ,  et 
dont  il  avait  voulu  devenir  l'époux  (s). 

(x)  Voyez  06s.  sur  un  hypospadias  qui  a  rendu  l'existence  civile  d'un  indim 
pîâufort  ambiguë^  dans  le  BuU.  de  la  Soc,  de^^nédecincm  i8i5,  noV,  p.  364; 

(s)  CSeite  relation,  au  dénouement  près,  rappelle  Thistoire  judiciai- 
rement célèbre  de  la  malheureuse  ou  bien  du  malheureux  Anne  Grand- 
jean,qni,  baptisé  comme  fille,  se  maria  ensuite  comme  homme,  et 
fut  en  1766  condamné  pour  avoir  abusé  du  mariage,  La  conformation 
de  cet  hermaphrodite  est  mal  connue  ;  on  sait  cependant  qu*il  avait. 


y4  PABTIB  ïll. 

C'est  encore  aux  environs  de  Drenx  que  naquît  en  i'7$«» 
un  autre  hermaphrodite,  dont  l'histoire ,  également  rçcuéU- 
iîe  par  M.  Worbe  (i),  renferme  de  nombreux  détails  aussi 
j)i»éçîeux  pour  la  médecine  légale  que  pour  la  physiolp^è, 
et  <ju*il  Importe  de  recueillir  avec  soin  dans  cet  ouvrage.  3t 
ïàisserai  parler  M.  Worbé  hiî-même ,  en  me  bornant  à  aîitS- 
^r  soii  iritéressaiitë  relation.  «Le  19  Japvier  1792,  dft 
M.  Worbe ,  M.  le  curé  de  la  paroisse  de  Bu  constata  là  naïf 
sance  d'une  fille ,  et  lui  imposa  les  noms  de  Marîe-Margoé^ 
rite,  Cèï  enfant  parvînt  à  l'âge  de  treize  à  quatorze  ans,  sans 
qire  rien  de  particulier  eût  à  son  égard  fixé  l'attention  de  étÀ 
parens.  A  l'époque  de  la  puberté ,  Marie  se  plaignit  d^unç 
doulet/r  h  Tâine  droite  :  une  tumeur  se  manifesta  dans  celte 
région.  Quelques  mois  écoulés,  le  côté  gauche  ofirif  lés 
mêmes  phénomènes.  A  seize  ans,  Marie,  blonde,  fraîche  1 
bonne  ménagère ,  inspira  de  l'amour  au  fils  d'un  fénqlér 
voisin.  Des  raisons  d'intérêt  firent  manquer  le  mariages  Un 
autre  établissement  se  présenta  trois  ans  après  :  tout  fut  en- 
core rompu  à  la  signature  du  mariage.  Cependant  à  mesure 
que  Marie  avançait  en  âge  (elle  avait  alors  dix-ne^f  ans) , 
^es  grâces  disparaissaient ,  lès  robes  de  femme  ne  lui  allaient 
^lùs  ;  sa  démarche  avait  quelque  chose  d*étrange  :  Ae  Jour 
en  jour  ses  go&ts  changeaient  ;  ils  devenaient  dé  plus  en 
plus  masculins.  Ces  dispositions  viriles  n'empêchèrent  pâ^ 

I  "  • 

* 

avec  une  vulve  mal  faite.,  un  pénis  imparfait,  mais  suscefMlble  d*éMOJ  ' 
tion,  et  deux  tumeurs  inguinales  dans  lesquelles  on  ne  peut  guère  mé- 
connaître les  testicules.  —  C01.1.É,  dans  \e  Journal  historique^  jaBYÎer 
1765;  ~  et  Larmet  ,  Réflexions  sur  les  prétendus  herm,,  dans  lè  Bt^ll.  ^êj^ 
sa.  médic.^  publié  par  h  Soc.  médic,  d'émulation,  t.  VIII  »  1811 ,  p.  49f 
d'après  Collé,  ont  r^p]3orté  Thistoire  et  donné  la  description  4*4Qne 
Grandjean,  qui  est  en  outre  le  «ujet  spécial  d'une  brochure  anon;|^jai« 
(Fauteur  est  un  avocat  nommé  Vehaeeil),  publiée  à  Lyon  en  1765 .< 
Ré^xions  sur  les  hermaphrodites  relativemcHt  à  Jnnt^.Qrajiffhan, 
*  (x)  Ibidif  viéme  année  »  no  X,  p.  48o« 


^vt'un  iroUième  amant  p*aspirât  à  sa  tnaln.  Ce  mariage  étai^ 
également  désiré  par  les  deux  familles  :  toatefois  les  pàlrené 
Ab  Marie  réfléchirent  et  se  rappelèrent  qu'elle  n^étaH  pasf 
faite  comme  une  autre  :  ils  savaient  qu'elle  n'était  pa*  ré-* 
^ée,  et  pour  n'avoir  pas  de  reproches  à  se  faire  dtahs  la  suite, 
pooi:  ne  pas  abuser  le  fils  d'un  vieil  ami,  ih  se  décidèrent  à  faire 
exaBÛner  leur  fille.  • .  Je  fos  chargé  de  ce  soin,  ajoute  M.  Wer- 
be.  Votat^i-je  peindrie  la  sùi^rise  des  personnel  Idtëre^éeset 
ppéseslés^  ài  cette  visite ,  quand  j'annonçai  à^  Marie  qii'etk  hè 
pouvait  se  marier  eiomme  femme ,  pursqu'tY  étai^homiAe... 
Il  lui  &lhit  phisieurs  mois  pour  Faccoutumek*  h  Tidéé  qtMSé 
n'était  pas  femme.  Enfin ,  prenant  un  jom*  une  bonne  réscH 
Ixlttoa,  elle  voulut  se  faire  proclamer  homme.  A  cet  eftbt  éHe 
piésenta  une  requête  au  tribunal  de  Dreux.  itSe  passe  sous 
iflenee  le  te^te  de  celte  requête  et  cekrtdu  jug<ement  qul> 
eft  1 81 3^,  rendit  légalement  Marie  au  sexe  mascftiUn^  èî  rèe-^ 
tifiar  aoiEi  acte  de  naissance;  ihals  je  citerai  Htm  partie  dtt 
rapport  médico-légal  qui  fut  luit  ad  tribunal,  et  ôti  k6 
timi^  une  description  succincte ,  mais  assez  claire  et  pi^é- 
ebe^dea  organes  sexuels  :  «  Examen  faît,  nous  avons  réemmù  ; 
disent  ks  auteurs  de  ce  rapport ,  que  )e  sorotùntif  étAil  di^ii^ 
dtaé  toute  son  étendue;  danschaeiiâe  de  ces  divisidiia,  utaf 
aorps  qoft  nous  reconnaissons  être  un  véritable' testiecde/ 
ioBt  le  droit  est  plus  volumineux  et  pltis  desi^Budti  que  te' 
gftocha^  et  entre  ce» deux  corps,  une  prolosTgafién  eharhuè' 
ayant  une  fente  à  son  extrémité  et  iiuperforée',  reëô'êfv'èrfè' 
j^itr  i^prcikttgemeQt  de  la peaii qnin'eat  autre  obesë  qiie*le 
pii^p^.  H  aai  prolongation  ';  la  verg^,  trèis^-peà  AèfAopfè^i 
et  m^d^HMsoutf  h  un- pouce  ek  demi  enviroiy  en  ff^adi^dehi 
]Qai|^  db  Ifanufl ,  une  tmveitiire  qui  est  k  véritable 'puvai^ 
tinto  dBlL'iîrètfe.  9  Ce  r^p^ort*  m  oTous  appveild  d'aiHên^ 
rien  ni  sur  le  caractère  moral  de  Marie ,  ni  sur  l'ensemble 


^.  PARTIE  III. 

dont  je  continue  h  employer  les  expressions  »  remplit  nne 
partie  de  ces  importantes  lacunes,  t  A  vingt-trois  ans»  Maria 
a  les  cheveux  et  les  sourcils  châtain-clair  ;  une  barbe  blonde 
commence  à  cotonner  sur  sa  lèvre  supérieure  et  à  son  men- 
ton; le  timbre  de  sa  voix  est  mâle  ;  sa  taille  est  de  quatre 
pieds  onze  pouces  ;  sa  peau  est  très-blanche  et  sa  ccmstitn* 
tion  robuste;  ses  membres  sont  arrondis»  mais  bi^i  mus- 
clés; la  conformation  du  bassin  ne  présente  aucune  diffiS- 
rence  de  celui  d'un  homme  ;  ses  genoux  ne  sont  pas  inclinéi 
l'un  vers  Fautre  ;  ses  mains  sont  larges  et  fortes  ;  ses  pied» 
ont  des  proportions  analogues.  Si  Ton  considère  les  seins  y 
on  les  prendrait  à  leur  volume  pour  ceux  d'une  jeune  filk> 
mab  ils  sont  pyriii}rmes.  Leur  mamelon  est  peq  saïUtnt» 
Est*il  érectile?  Je  n'ai  pu  me  faire  comprendre. ••Il  n'eii 
pas  également  en  mon  pouvoir  de  rendre  compte  de  L*étal 
moral  de  Marie.  II  conserve  encore  beaucoup  de  cette  pu- 
deur virginale  qui  sans  doute  a  été  cause  qu'il  s'est  1<»^ 
temps  ignoré  lui-même.  > 

On  voit  que ,  chez  les  deux  sujets  dont  je  viens  de  préseft^^ 
ter  l'histoire  d'après  M.  Worbe ,  un  caractère  et  des  peii« 
chans  masculins  bien  prononcés  indiquaient  très-nettemest 
à  l'avance  l'erreur  commise  sur  leur  sexe;  et  c'est ,  en  effet» 
ce  qui  a  lieu  ordinairement.  Toutefois  il  est  aussi  des  casoà 
les  fausses  apparences  du  sexe  sont  confirmées  par  diverses- 
circonstances  »  causes  d'erreur  contre  lesquelles  il  importe 
de  se  prémunir  à  l'avance. 

Je  citerai  comme  exemple  le  cas  d'un  jeune  Italien» 
nommé  Foroni»  qui  fut  pris  aussi»  lors  de  sa  naissance»  pour 
une  fille  »  et  élevé  comme  telle  jusqu'à  l'âge  de  vingt-troii 
ans»  époque  où  il  fut  examiné  par  une  commission  de  TAci* 
demie  virgilienne  de  Mantoue  (i).  Il  parut  résulter  des 

(i)  Im  réittkats  des  observations  des  eômmissairés  se  trimteBi 


HEBUilPHnODISMBS  MASCULINS.  77 

questions  adressées  par  les  commissaires  au  jenne  Foroni 
et  aux  personnes  qui  rentouraient  »  qu'il  éprouvait  un  pen- 
chant prononcé  pour  les  hommes ,  et  que  ses  habitudes  et 
ses  goûts  étaient  généralement  ceux  d'une  femme.  En  Dutre, 
à  Fâge  de  dix-huit  ans»  deux  légères  hémorrhagtes  s'étaient» 
prélendit-on ,  manifestées  dans  les  organes  sexuels.  Voici  ce- 
pendant quels  furent  les  résultats  de  l'examen  auquel  on  le  sou- 
mit. Au  dessous  d'unpénll  semblable  à  celui  d'un  homme ,  on 
remarqua  deux  bourses  pyriformes ,  parsemées  de  quelques 
poils,  et  contenant  deux  corps  ovalaires ,  offrant  au  toucher 
tous  les  caractères  de  deux  testicules  :  les  cordons  sperma-» 
tiques  furent  également  sentis  et  suivis  jusqu'aux  anneaux 
iogoinaux.  Entre  les  deux  bourses  se  trouvait  un  pénis  égal 
en  Tolume  an  doigt  indicateur»  terminé  par  un  gland  pointa 
tsses  bien  conformé  et  pourvu  de  son  prépuce.  En  soûle  • 
Tant  le  pénis ,  on  remarquait  au  dessous^  lui  une  ouver- 
ture lisse ,  rougcf  »  sans  poils  ni  rides ,  assez  large  pour  per- 
mettre l'introduction  de  deux  doigts ,  et  conduisant  dans  on 
eol-^-sac  où  se  trouvait  l'orifice  de  l'urètre.  Il  n'existait 
d'ailleurs ,  ainsi  qu'on  s'en  assura  à  l'aide  du  toucher  »  isi 
véritable  vagin  ni  utérus.  La  virilité  du  jeune  Foroni  ne  peut 
donc  être  révoquée  en  doute;  et  l'anomalie  que  présentaient 
ses  organes  sexuels»  est  très-certainement  un  cas  d'herma- 
phrodisme essentiellement  masculin. 

La  comparaison  des  quatre]  observations  que  je  viens  dé 
présenter  (1) ,  et  les  considérations  qui  {N^cèdènt*  me 

çoosigBés  dans  une  brochure  publiée  en  i8oa  à  Mljan  sous  k  titre 
taivi|lit;  Jacqueline  Foroni  rendue  à  ton  véritable,  sexe» 

(i)  Le  nombre  de  celles  que  je  pourrais  ajouter ,  est.tres^considé* 
lable  :  je  çîleraiy  à  cause  de  l'authenticité  de  leurs  observations,  ou  de 
rintérét  spécial  qu*elles  présentent  à  quelques  égards:  Coluhcbus^ 
ih  r«  «iMioiiuc4|in-foI*i  iSSq»  pt  z69.**SouxiXxT|  Epfu  mUfVur»^  dea  Z| 


\ 


^0  p/lmiè  m. 

parussent  stiflire  ponr  donner  une  idée  exacte  des  Mltffi^ 
tiens  ordinaires  dh  second  genre  d'hertnaphrodismii  ftiflle; 
et  dès  modifications  spéciales  jqni  penyent  se  présèiitéiP 
dans  divers  cas  particuliers.  On  voit  que  la  détemiinhliiMi 
an  tête  d'un  hermaphrodite  mâle  ne  peut  jamais  dl&ié 
attcurie  difficulté  réelle,  lorsque  les  déiix  lestlisùiM HtHN 
devenus  «âpparens;  Ge  serait  toutefois  une  ^ttviûf  qtii  ',  ^6M 

mnu.  i  f  obs.  s 53.  —  MtVTzmx ,  ibid,,  dec.  I ,  anii.  8,  obs;  8;  -^  mii 
9*AquaP«vd«]IXB^  Oper.  ckirurg. ,  Psiâ^  p.  9a;  -~  T>n<wniiHfMtf>ii 
jénatom.,  IJY.  I,  chap.  %6, —  CuBSBLDBir ,  ^/la/o/n.  o/the  hum.  4p4^»7^ 
KAUW-BoERHiLAVE,  Qaqs  les  1^09,  comment,  Acad.  scientiar»  Petrof(At 
farta  f  t.  i,  p.  3s o.  -^  CokiGLiàiri,  De  ApuUai  androgyno  ,  dans  Aâj 
k^ka  ifcp»sc.  Uientifiei  in  renèzia,  tXLyi,p;i6S,  et,  ^'ëMNlfll 
dans  les  ûia^fi^.  de  rehus  in  se  nnlur,  gûstit  ^  t;ilii  p.  64ei  ^LlMI 
CHijr,  îAû^i  U  XVI  (avec  plaocbe) ;  chez  pnjeape  hoipoMi JlfaAt  l| 
face  imberbe,  Is^  voix  féminine  et  les  mamelle?  développées  »  makijQR 
cherchant  tes  femmes  avec  assez  aardeor  :  deux  ifrères  de  cet  kmniiîé 
SHiiëbt  é^lemeiit  affôctés  dlierbiaphrodismé.  ~  Mâsars,  dàiié  tes Ht^ 
mmreékiB  l'Aàad.  de  rau^Dlfitf ,  ÎM°>  1. 11^  %ut,^  p.  3^.  Oh  plrétéflflf^ 
yfaemaplirodite  40  Masars  recherchait  avee  ardeur  la  comaienie  Ikt 
^mmea,  et  D*éprouvait  pour  Iça  (eQmes  qu'une  compléta  inflMfiMie4l||d| 
De  tels  penchaos,  s'il  est  vrai  qu'ils  se  présenteo.t  dans  cçrCiiioa  m 
d  nérmapiirodisme  masculin,  sont  de  graves  causes  d'erreur ^  contre 
fé^ùeUei'  oà  ne  peut  trop  se  prémunir  dans  les  délerniittlllibdy  (Éîl 
Sëté.  ^  TÀBiBiiiirt>  dans  les  Aui  détf  Jcad.  de^  feiéHheOièèMi 
t. III;  append.,  p.  77,  avec  planche.— rPiHBi.,  Air  les »taM  ai^intlH 
conf.  des  parties  génitales  de  Vhomme^  dans  les  Mém,,  delà  soc.  médie.  éP/- 
m^lation  pour  Van  YIII|  p.  3:|4i  et  dans  le  Journal  depkjrm^^  fTfd* 
a«  partie ,'p/a 97. lie  fond  du  faux  vagin  présentait  une  sorte  de  opçh 
tttre  du  thi  riJphéC -^  LabMet ,  tôc.  cit.\  cas  recueilli  par  briroc. '•-' 
Ahsiaux  et  FouBVBL,  dans  le  mémoire  déjà  cité  deM.  DvGis,  ches 
tiii  Iniéii^dtf  qUf  aVaft  été  pris  ^  codime  tant  d'autres ,  potir  une  ftilUMK 
—  M.  Hertez  de  Cntoota  a  préïetité  à  F  Académie  de  médécftlë; 
s^àt^cé  dti  3 1  janvier  x8i8j  tm  cas  qui  se  trouve  rapporté  dtos  l^Jtktm. 
Mih,  de  nï^d.,  t  Cn.-^On  rappelle  à  cette  occasion,  dans  ce  méliie  jbàlr 
nat,  un  cas  qui  avait  déjà'  été^  ffnhïié  en  ptsu  4e  mots  danS  le  jb)ûtgfaà^ 


<  « 


HBBMAPHKÛDISUBS  UASGULIMS.  79 

avoir  été  comixiise  par  presque  tous  les  auteurs  »  n'en  se- 
rait pas  moins  t;rès-graTe»  que  de  considérer  Texiste^CQ 
d^  CQS  organei»  comme  étal^lissanl  d'une  manière  suffît 
^ante  le  caractère  essentiellement  viril  d'un  hermaphrq- 
disme  :  elle  en  est ,  il  est  vrai ,  l'indice  »  mais  non  la  preuve» 
Ppor  qoe  celle-ci  soi):  donnée  »  p9ur.que  la  4éterminatiç)a  jdui 
«qce  dL'ua  bermapbrodite  mâle  soit  assise  sur  des.fiasescprir 
laines  i  U  faut  qu'après  avoir  constaté  la  présence  des  testir 
çnles»  on  s'assure >  partons  les  moyens  possibles  d'qcplp^ 
ratiqn»  de  l'absence  de  l'qtérus  :  car  cet  organe  principçil  de 
]|['{ippareil  femelle  peut  coexister  avec  des. testicules  bien 
çopformés  p  comme  nous  le  verrons  par  l'étude  des  hernis^« 
phrodis^es  des  ordres  suiyans.  . 

^  l'égard  des  testiçi^les  eux-piêmesy  quoique  .la  coastarr 
^tioa  de  Iqut  existence  soit  vé^i^ablomeut  trèç- facile ,  qi| 
ppprraif  açs^  se  tromoQV  très^graveçaent))  4  ^^^  ^xamiça 
n'était  fait  avec  soiu.  Ainsi  l'inspection  pçvtl^ko  des^pçç^ 
gui  le^  renferment,  G^:mêipç  leur  toucl^er  superficiel ^i ne 
|ieav«i)it  £i^^nir :que  4^a  ^mçns très-iç^ç9i](q;)lets  de.jfbéterr 
mjuaajim*  P^a  vu  »  en  ^l ,  ^an»  la  seconde  partie  4o  f^ 
ouvrage  (i)»  qiioles  ovaires  descendent  et  sortent  qiielqi|e|c^ 
par  leig,  anneaux  JBgninfiuj:  dans  la  direction  que  ^uiy^  ojpr 
^kia^eipent  les  testiç^es  :  leur  présence  peut  donc  ve^i^r 
simuler  celle  de  ces*^  derniers  organes.  De  plus»  des  tu4û^eiiirf 
giedùsq^ases^  4i'?<T?.^iî9^  plus  oja  moins  semblable  à.cdle  Aes 
tfistiççles^  se  développient  qvDBlquelbi^  dans  la  région  îogaif 
.pa)e  ;  e^^is  ont  même  déjà  été  qbsfiscvé^»  comme  çtalevi^rm 
bientôt,  dans  un,ç§S:dî'.hernmp)|rodis^|e:esflenU^I^eI^.iS^ 
«illi^.  Yx^ilàd^pc,»' pour  le. mé^ecia  appelé  à  sok ptot^figper 
ftW  Içr^exè  di'i^u  her^aphro4it€^  g  une  idouble  ctsa$e  4\<^ftfits^ 
e^lre  laq)i;bBJllje  il  doit  ^  mettra  es^  garde»  en  (pq|ilf>|}|p3k>vf^ 

.  .  .  1     .  ■-  •  1  ' 


'8o  PARTIE  ni. 

le  plus  grand  soiu  les  organes  qui  lui  paraîtront  être  des  tas- 
ticules.  S'il  en  est  réellement  ainsi,  leurs  caractères  parti- 
culiers» et  surtout  la  présence  des  épididymes  et  des  cordons 
spermatiques»  fourniront  constamment  les  élémens  d'un  dia- 
gnostic certain. 

Quant  à  la  détermination  du  sexe  d'un  hermaphrodite  es* 
sratiellement  mâle  p  mais  dont  un  testicule  et  surtout  dcmt 
les  deux  testicules  n'auraient  point  encore  franchi  les  an- 
neaux inguinaux ,  elle  offre  nécessairement  des  difficul^ 
bien  plus  grandes.  Cependant,  alors  même  que  la  puberté 
n'aurait  point  encore  imprimé  à  l'ensemble  de  l'organisation 
les  caractères  manifestes  de  l'un  ou  de  l'autre  sexe ,  il  est 
presque  toujours  possible  de  donner  une  solution ,  sinon 
entièrement  certaine,  au  moins  très-probable,  en  ayant 
égard  aux  caractères  suivans ,  dont  la  valeur  sera  bientôt 
démontrée  pair  les  détails  que  nous  présenterons  sur  l'hei^ 
maphrodisme  féminin. 

Le  pénis  d'un  homme  se  distinguera  presque  toujours  dû 
clitoris  d'une  {emme,  sidévdoppé  que' puisse  être  celui-ci» 
soit  par  son  gland  distinct,  plus  large  que  le  reste  del'oi^antB, 
et  à  couronne  saillante,  soit  par  la  position  plus  élevée  qu'il 
occupe  au  devant  du  pubis  :  sa  base  ne  se  trouvera  pas  coii^ 
prise  aussi  complètement  entre  les  deux  replis  simulant  lés 
grandes  lèvres. 

Le  pénil ,  s'il  n'est  pas  entièrement  semblable  h  cerui  d'iâi 
homme  normal,  en  est  ordinairement  peu  différent,  et  'siip- 
tout  il  n'a  presque  jamais  cette  saillie  qui  lui  a  fait  dontaer 
chez  la  femme  le  nom  de  Mont-de*Yénus. 

La  fissure  du  scrotum  et  du  périnée  sera  encore  niiéiûc 
distinguée  d'une  véritable  vulve  et  d*un  Vrai  vagin,  d'abord 
|mr  la  forme  des  replis  qui  simulent  les  grandes  et  les  petites 
lèvres ,  si  toutefois  celles-ci  existent  ;  mais  surtout  par  les 

caractères  que  présente  le  faux  vagin  »  dont  la  membrane 


HERMAPRBODISMBS  MASCULINS.  Ç| 

interne  n'a,  au  moins  dans  la  plus  grande  pi^iiie  de  son  ^ep-. 
due  y  ni  rides  ni  plis,  dont  le  fond  est  irréguliery  et  i^iViem-r 
trée  dùcpiel  on  ne  voit  rien  qui  représeifte  avec  qqel^e 
exactitude  ni  Thymen  ni  les  caroncules  .myrtifon]»e$,  ]^ 
situation  de  Torifice  urétral  doit  aussi  fixer  l'attention*  ;  , 
Enfin,  en  explorant  à  Faide  du.  doigt  et  d'une  sonde  suc« 
çessivetoent  introduits  par  Tanus  et  par  le  faux  vagin,  on 
pourra  constater  Tabsence  de  la  matrice;  preuvç  qui ,  toute 
négativequ*elle  est,  a  nécessairement  une  très-grande  valeur* 

Ces  considérations  sur  les  hermaphrodites  de  notre  se-^ 
cond  genre  considérés  avant  Fépoque  dç  l'apparition  des  tes* 
ticules ,  sont  évidemment  applicables  à  deux  genres  «dont 
il  nous  reste  à  faire  l'histoire  ,  et  dont  le  caractère  essentiel 
consiste  dans  la  position  intra-abdominale,  soit  de  l'un  4^ 
testicules ,  soit  de  tous  deux ,  non  seulen^ent  pendant  l'ep» 
fance ,  mais  pendant  toute  la  durée  de  la  vie.  Ce$  orgsuaea 
conservent  donc ,  dans  nos  deux  derniers  genres ,  des  con- 
ditions qui  constituent  xm  degré  encore  moins  avancé  de 
leur  évolution.  Néanmoins,  comme  l'arrêt  de  développe- 
ment ne  porte  que  sur  leur  situation,  et  non  sur  leur  struç« 
tore  ;  comme  ils  n'ont  perdu  aucune  de  leurs'  relations  nor^ 
maies  avec  les  autres  parties  de  l'appareil  sexuel,  dont 
la  disposition  est  d'ailleurs  la  même  que  dans  le  genre  pré-^^ 
cèdent,  la  sécrétion  et  l'émission  du  sperme  ont  lieu  dç, 
même  que  dans  celui-ci.  De  même  encore.,  l'orgaaisatioii 
tpnt  entière,  aussi  bien  que  les  habitudes  et  les  pendkans; 
moraux,  prennent,  après  la  puberté,  un  caractère  viril  pl^ 
on  moins  prononcé ,  qui,  ajouté  aux  indtcalions  tournis 
par  les*  organes  génitaux,  permet  de  déterminer  le  sexe 
d'une  manière  facile  et  à  peu  près  certaine,  malgré  l'absence 
apparente  de  l'un  des  testicules  ou  même  de  tous  deux. 
L'émission  de  la  liqueur  séminale,  si  elle  est  bien  constatée, 

!!•  6 


si  '  '    pift*îii Vïî;  •'• 


9m  U  ^lù^art  dès  ùki  le'  testé  i'ib'éertittfâô  t^iië  ^ou^lK 
I^sëï-r^àiifêiï  dèâ  àirli-édâhdiceg,  etîèsëke  se irtthVlb 'àKÎjK 
déteriïïîné  d'aÀe i&M^^ép^sti^e  \imf6m>^è^h Mi0 
ttth  à^ti^'genrb  dlicrmâjpUi^odis'iilCie.  Êëè  bas  aÀi^iféik  ^lip- 
{yHqaèÛ  ces  côûsldëràtiéhS Veï  b[iiréoini^6sëtlt  WÂ^Î^ot^Jra 
a  toh  quatrième  géiirè ,  sont  àtt  fe^ë  bèàttcôti]^  jiïu^  W^ 
qié  iès  précédées';  d  Cette  àâsëMibn ,  's<6mennô  e'ÀtëfëfèiAl 
récemment  par  un  auteur  d'ailleurs  recommandable  »  ^que 
presque  fous  les  hérû^phrodhes  sont  dés  tnâïés  ^ônt  lé^  ies- 
ticules  existent  d^an^  l'àMonien  ,  be  prouve  vérltabfeffîèlâ 
rien  ',  si  ce  n'est  là  fëgèréië  a?êc  laquelle  on  hâiaèdë  <^ikiifr 
^uefois  des  généralités. 

'  n  fadt  toutefois  établir,  s^us  ïë  rapport  dé  là  tté^^SSi^, 
tsiie  diffSreùcë  entre  lés  câk  6ù  l'un  des  testicutes  est  appl? 
fëtit,  et  tënx  où  tés  orgaûës  sont  restés  tous  deux  Sans  Tafth 
flÀiÛen. 

Les  premiers ,  dont  se  compose  le  troisième  ^enre ,  sont 
féSéiïiérit  rares  que  je  ne  sais  même  si  aucun  exemple  Eîen 
ânthèfntiqûe  a  jainaiâ  été  observé.  Ceux  que  citent  les  aâ^ 
féurfe  ont  été*presque  tous  présentés  par  des  enfans  (i) ,  â 
il  y  a  tout  llëu  de  penser  que  si  ces  sujets  eussent  été  éxSh 
ihinés  plus  tàtd ,  les  deux  testicules  eussent,  été  trbuVek  aané 
les  Ifevres'aé  là  fa'usse  vulve.  Quant  àju  sujet  dont  Sctiwcuh 
kalrd  nousà  ttailstnîsrbistoir  è  dans  lè  Journ  àl  de  Hufelânâi  (î^, 
itb^éh  est  cèrbiheîiiëht  pas  ainsi  :  car  ce  dernier,  dëjàairifnéé 
éaSgé  iôrs^'it  fbt  examiné,  s'était  marié  comnie  hbnlâ'é^, 
dprëS  "avoir  été  ëlëVé  co±me  fiUe;  et  était  devenu  p^re  Èi 

(i)  F'orez  prïtïcijpaAement  KéMw  '  Boerhaat^  f  mémoire  déjà  cité;  À 
Pur^^pvA.Ti  y  Observation  sur  quelques  prétendus  hermaphrodifêJ^ 
lès  Àiénê.  de  VAeaiéne  de  Turin,  t.  X,  p.  l8. 

(0  t.  tvn,  i8b3. 


nBRUAPItRODISMBS  MÀSGUUNS.  të 

plosiéûrs  éntîiâs/naWla  cfescrij^liÀn  quo  iSnteur^daone 
def  brgaheij  setuëls  cïe  cet  boïnihé;  si  elle  éiy>liî  posit?- 
yement  la  prësèbce.  apparente  A^un  seul  tèsticâlé;  né  "tait 
pas  connaitre  ainec  tous  les  aétaiU  nécessaires  la  oisposiltôB 
de  quelques  autres  parties  de  1  appareil  sexuel ,  et  notào^- 
meTit  celle  du  scroUiOi  ;  et  il  ne  serait  pas  impossible  que  ca 
cas  très-curieux  a  tous  égards. appartint;  non  a  notre  troi- 
sièÂi)^  genre^  inais  h  un  genre  particulier  pour  la  dëtéi-niSia*^ 
Uon  duquel  les  élémens  manqueraient  encore  d&na  TéUt  uiri-' 
sent  de  la  science  (il 

.  j,  .  f ^  '        •        '     '  '-  •  •      -ï  ■«  •       •  i     ^'        •    ■       :  '  —      .î.  ..i  * 

Le»  cas  qui  composent  le  quatrième  et  4crpier|;QD[ré^  !i^\r 
à-dirê.ceux  daiis  lesquels  lés  deux  teaijcuies  sont  intra-abdo- 
raioaux  1%)^  sontaussi  b^apcoup  plus  rares»  du  moins  o&es 
rhomgne»Qne]es  cas  du  second  ^eure  :  mais  du  moins  l»science 
en  oifire  plusiears  jsur  Tauthenticité  desquels  on  ne  Beut  éle- 
Ter  le  moindre  doute.  Tel  est  surtout  celui  que  MM.  Dugèi 
el  Toussaint  ont  fait  connaître  dans  les  Ephémét'ides.  médU 

■'  '(i^  tlVt  ilbtK-cksiJS  irapiA^rtari^  à  céiii)iéicitfégèMl-ê,àia1^^tr4(r.' 
HMÂlIlttJMMé  BiMsi  quelque  cfaosèi  désïror,  est  FapttorCépaf-OAMKi 
]{A^«M'^^ôff.ciV.,|».346  et  34^.  —  Eofin  c'est  sans  doute  |Mnr  k  pr^âseBÔo 
d'un  .seul  le^tiqule  que  Tou  •doit  expliquer  plusieurs  du  œs  bûtoires^ 
rapporlées  par  les  anciens  auteurs,  où  il  est  question  d'individus  mâles 
aùii  c5('é,'  fétnefTes  ()ë  Faufre.Ën  effet,  la  descente  d*un  seul  testicule 
éfi(tf  iMiïîiaivr&idfredé'^igsstrré  kctbUXé,  fn*oduft  nécèss^nfêrii 
eèCf«  'l|^|Mmic»e  senoilluf;*^  Vo^e^ ,  «Are  autres  etialtoplel  >  BàailirèA 
^kx^Mf^  nfuu.  rar,  ctnt,  il,  Am#.  '5.^. 

Çr)^Ékî4é:jMI  >dèba«iBè,  «tec  ii»««cr«iiibTable  conforiMiloii  «cléi 
f iewwft îje.  ^f 4p>gr^l  se^uel^»  doîncide  u^e  absentée  réelle  des  testir 
fultû-^Mififio  prétend  a\oir  observé  un  cas  de  ce  genre,  dans  lequel 
le^'canaai  déférera  auraient  dbnimencéen  cul-de-sac  derrière  lavessie^ 
ê^cfé'là  seraient  àîtés  s'ouvrir  dansPuretre.ltfais  Tobservation  éé  cet  au* 
tenr  est  très-imparfaite ,  et  pe  peut  que  servir  d'indication  pour  les  re* 
cherolîes  Futures.  Voyez  les  Mém,  de  VJcad»  des  sciences  Ûe  Turtn,  t.  XVI| 
année  1809,  partie  bistorique,  p.  io3» 


SA  PARTIE  III. 

cales  ^e  Montpellier  (i) ,  par  une  figure. et  par  une  excet- 
I^e  description. à  laquelle  j^^prunterai  qnelcjues  détaib* 
'.  XeiÂijet  de  leurs  observations  est  un  homme  inscrit  sur  les 
re^strës  de  Tétat-civu  sous  le  nom  de  Joséphine  Badré'rét 
qui,  jusqu'à  vingt  ans,  avait  porté  des  vêtemëns  de  femme^ 
idb'nsant  fréquemment»  disent  les  auteurs»  des  facilités  qœ 
lui  donnait  cette  espèce  de  déguisement.  Examiné  à  Tâge  de 
vingt-quatre  ans ,  il  offrait ,  à  cela  près  de  Tâbsence  appa- 
renté des  testicules,  une  conformation  très-semblable  I 
celle  '  des  hermaphrodites  du  second  genre.  Le  péùià  était 
court,  gros ,  terminé  par  un  gland  de  forme  ordinaire,  mâb 
pén  recouvert ,  lé  prépuce  étant  presque  nul.  En  soulevant 
le  piSnis ,  on  voyait  quMI  était  adhérent  au  périnée  par  dèmc 
bridés  cutanées  »  sétiâirées  par  un  sillon  longitudinal  qui  s'é- 
largissait considé^abIement  en  arrière ,  de  manière  &  toraÈ&r 
une  fente  tapissée  d'une  membrane  muqueuse»  rouge  ^ri- 
dée et  extrêmement  sensible.  Cette  fente  avait  environ 'deux 
pouces  et  demi  d'avatit  en  arrière,  et  se  terminait  du  c6ti 
du  rectum  par  un  canal  d'où  les  urines  s'échappaient  en  jet 
rapide  et  volumineux.  Les  bords  de  la  fente  étaient  enton^ 
vés  d'une  peau  brune,  flasque,  ridée,  velue,  qui  simulait 
parfaitement  les  grandes  lèvres  vulvaires  de  la  femme»  cl 
sous  laquelle  on  ne  sentait  rien  qui  ressemblât  aux  tesiièiir 
les.  La  constitntion  physique  était  d'ailleurs  généraleiiieqt 
celle  d'un  homme.^  La  taille  était  moyenne  »  la  voix  grave» 
la  peau  brune;  les  membres  étaient  secs  et  musculMS^k 
bassin  et  le  thorax  conformés  comme  chez  rhomme»les  ma- 
melles non  développées.  Les  seuls  caractères  qui  ne  faiient 
pas  entièrement  virils  »  étaient  le  petit  nombre  de  pôib  ^i 
couvraient  le  corps ,  et  surtout  le  peu  d'abondance  dQ  la 

(x)  Voyez.  DuGÈs ,  mémoire  sur  VhermmphroMsme ,  dans  le  cahier  da 
mai  1837.  '  ' 


HBRUÀPHBOBISBÎeS  IfASGtJLINS.  8& 

^  barbe  qn^îl  Sttf&sait  àJPadré  de  se  coàper  une  fois  Dar  Sf^;- 
maiae.  Cet  homme  avait  d'ailleurs  tpos  les  soûts  de  son 

•-    ■  -  ■  .        ■.■'■*'■■*.         ■  j    ■      ■  •  ■  \      •  #     p    '    ■  .  .  1      .    '■  .O  *    '  "  %4  !  >  4 1  f  I 

sexe  :  il  aimait  les  boissons  alcooliques  et  le  tabac.  «  A  1  ap- 
proche  des  fetoimeâ,  ajoutent  MM.  Pages  et  Toussainjtjc  b 
pénis  entre  en  érection»  et  deviçnt  susceptible  d'intromi§- 
8ion  9  quoique  toujours  recourbé  quelque  peu  vers  le  Piéri- 
née^  retenu  comme  il  Tes^  par  les  brides  ci-dessus  décrites* 
Lors  delà  copulatio;}  le  sperme  coule  d^ns  la  fente  du péû- 
Dée«  et  s'échappe  ^insj  sans  pénétrer  dans  les  parties  sékpéi- 
les  delà  femme.  Cette  circonstance  n'a  pas  peu  contribu^^ 
favoriser  le  goût  de  cet  bpmme  pour  lej(ib€U*tinag&en.  le  fa}* 


•},i 


pensait  quje  Ë^^rf^  fPQyP^  ^  ^9..^PP?>^5lil  J^'^^I^Y^ 
on  pourrait  suppléer  à  cette  imperfectidn  ;  mais  jusqu'Ici  de 
t^Ues:  mcpurêi ^)à  4<lnt  poîni  d'abôord*  avec  les  ÎDtditîoBSjdhi 
■Étojet  1n«rèss*.-V-- •'•■  •;■';■    ■  '  '»•.  ■    .-      '  ■"    "- '•^■/'^f-  .! 

Çetjre  observ^Uon.^^,teUe^ 
preaqueTien  ii, désirer, sur: les  caract^re^^P  <ipiatrième.gepi|e 
d'iiermiiphrodisiiié'  tnascbliiip.  ToalcHEMs  fftîfant  reraai^^ 


herm(phi9dit;e  JtrèsTiaQalogi»e  al|,pcé«i^e^(>d<|^ijla  don^q^ 

tiqiLa  été  piibliétf  par  V^dHsirari^sh et:qoi/apto  &  toiilf s ks 

'itoétitthff  Thriles,  devm^^^^      {it^'aèâihs'f  éut-ittôot  lieii"Ae 

leTOÂ^érl',  nïàlgré  fàWpce'appare^e'âfiS tesStfici^  Itjit.' 

(i) Vqyw  JSph.  nae.^cur.^cene;fX et  X.  r>&/.  7,^{|.  0^^j%  ?^W,fe|?^ 
(a)  Outre  1^  aaleursdéj[à  citçs,  qd  pçpt  ^^^fp:fffU^P^^,^ 
maplirodisme  masculin  chef  ^rJY)mipç:  ^AV^f'gfÊ^.p.^ffkenj^nfU^^ 
dec.  ni,  ann.  7  et  8,  obs.  a6.  —  R101.A.H ,  £nâir»  anaL  Dtuhol.,  p^  i65. 
—  Wktgâvg,  dans   la  Breslau.  SammiuM  f  Jànn.  z^aè,  —  Objctili, 
Reïazione  if  un  indiv,  creduto  femina  ,  in-8<> ,  Florence  «  178a.  — Dii»GB« 


^  PARTIE  III. 

Tels  SQAjt  les  quatre  genrei^  cyii  mp  parais^nt  px)avoii;  ét^e 

~<i&1up^8ient  établie  dans  I^  prëoiier  ordre  dçs  ti^mabhirû" 

ai5m&  sans  çxcèé,  et  les  ^euls  que  Viit\  doivç  4îi^!^^nU^Uë« 

~m6nt  piasculins.  Sans  parler  ici  de  q.uèlqdesca^  doçf  j'aurai  à 

Iniirè  f  histoire  dans  les groppes  suivans^'^el  qui  du  mofii^  spttt 

çncôté  de  véritables  permaphrodismes,  plusieurs  aùteon  se 

sOai  gùaVéïiieQi  jtrompé^  en  associait  .aux  déviations  pré^çé- 

*$Bntes  dés  anonjialies  qui  n*ont  avec  elles  que  des  rapports  très- 

elôifcriéSy  et  que  je  mip  bornerai  ici  a  çiëntionner.  Telle  esMa 

jSIsiveurétr  aie  supérieure,  générâjemenj;  confondiue.»  Sipusie 

bouid  ép1spadfasu)».i^^ec  un  viée  dé  conformation  (r&s-dîf- 

QrèÂf:Tdlç  est  éiicore  rextroYersion  d.e  la  yesuslèïs).  Sans 

ooulfe'cès  anpQialiçs  peaVonl  exister  dans  un  jèas  dli'e;*niâ- 

pnroai4ihe\  mals'doinme    coin||Iications ,  et  non  çojinîlDe 

çdpâîtiona  essënfièlTes.  KTést-ce  pas  "fk  l^fsser  prendre  à  ae 


rM^dbm  rsEncâui  A>4Pta^.4r  rméduem^  t.:LXJCCYIiI,  fw  Ai;  st^i  i 
hermaphrodite  mâle,  baptisé,  élevé  comme  fille  jusqa'g  ïàgfif^^  f^SW* 
à  celle  époqiia  l'apparition  des  testicules  le  fit  reconnaître  poar  homme* 
VktAûtit  ne  dit  pàï  s  11  eiislaît ,  on  troif ,  utiè  fissure  scrotâle:  de  là 
'IWIjiiiD^ilvnît^ #9 'débiter f^eè  iéiNi  doit  être  raj^poné  an  preiiyér,  opf 
iQt(fv;cift|Juâ:miAlni!Uil»liij  «u  sAuiid'feinre  d^enaaplittiëiimeèiM- 


.'W'IH'^Pff-VW^ÏriS'Vtrt^ijHfVft..  «^tiypm«nt  à .  rjw^ja^rtff^îW^ 

mènrau  quatrième  genre  dliermapbrodisme,  qu  il  est  presque  toujoars 
.impofsible  de  lui  rapjporter  avçç  certitude  les  observations  de^  imcieot 
ainéHrk' qdi  ^piaraissébflAl  appartenir*  car./ ii^itaoînai  de  détiiila  trèi- 

'  (iucâf'et  'ti^^tHçdiiiJ^ktè  /réxaimen  anatpmiqùe  du  cadavre  '  ftm^  mqI 

*  triSiè^er  1^  qaé^ra'diihs  ces  cas  difficiles. 

'  '  '  f  aV  î*.  1,  É«8«»  386  -  588. 


HERMAPHROSISMES  MASCULINS*  8a 

vainea  etgcossîères  s^oparMces.  n'estnce.pas  faire  rélroffra^ 
er  la  science  jusqa  an^  essais.du  quinzième  siècle;  que  de 
reconnaître  une  ruive  dans  (a  tumeur  d  upe  extrovecsion.  ou 
dans  pnè  fente  .de  I^  partie  supérieure  du  sland?  Eyidfen^-s 
ment  dé  tels  rapprochemens  ne  sont  pas.ctes  analôcies  scien« 
tifiqùes»  et  leur  absurdité  est  si  manifesté  qii  elle  suffit  a  leur 
rjSfptAtion.  .    '  'J*^ 

..■•1  '^r   '""■•*|r";    *■  "t     ••  '•.:.  :  '.     .  '  ••"*{. 

*  •  '•-..■         * 

n  mè  reste»  pour  terminer  Tbistoire  des  lï6nnapKéod|iâ- 
inès  masdulins^à  les  considérer  chez  les  amâfainc  fi)  o&  fis 
ojit  été»  comme^chez  l'homme,  observés  piùsieurà  foïsVgi'fn- 
cipaiémënt  parmi  lés'ruminàns  et  les  sotfpédiesk  ILes'êklf  qui 
se  présentent  chez  ces  animaux  spnt-ilis  analogues  'i  çetnl*  3fA 
^é  Viens  ie  faire  connaître  dans  notre  espèce  ?  £^ivëfir-ilg 
^tre  rapportés  aux  mêmei  genres ,  ou  serà-t-il  ijë(5^fêtre 
d^étabfir'  pour  eux  des  genres  particuliers  dont  llidmfl% 
pourra  peut-être  par  la  suite  présenter  dêà  exétàL^is, 
doat'VMÎsleiicé  «st'impossiMe  diei'kii? 


*  .  •    1 1  j 


se%  nombreux  pour  que  l'on  puisse  affirmer  que  le  secoad^Ét 
•le mimtrième geèlreBOA  aeulement'^isxiftMity-maii'm'ihlsdnt 


ra 


'lequel  iea  autcea  belkrs  se  portMont  conuBerfiutrjcufiiîbfQlMi. 
L0  êeMtvim  était;  iivisé  m  d«raic  lobes ,  dont-ehacan  renfelK- 
nuAr  nh  testicule  de  gràddèôr  ordinaire..  Le  bénis»  pourra 

-  '  (i)  Voyez  sar  ce  éuîet,  Guhlt,  Lekrh,  def  path»  'JHd/:  i<ùtS'Sttuge* 
thiere,  t.  Il,  p.  iS8  et  suivantes.'      '   '  '  *'  '         '*  '    "  ' 

(a)  O^er.  min^  hccit.,  p.  9  et  xo.  Voyez  auBsi  Çommnf,  socé  reg^  Gctt* 
(û»^c9Ùf#/tiip«x  (planche).'  ''  "' 


.     .        .-     .  J   ■  .'      ■  •      ■  .  .  •      • .  ■ 

2|/b' ion  prépuce  »  était  court,  et  Tarètre»  représenté  sons 
Im  corps  caverneox  par  nn  simple  sillon  »  s*oavrait  dans  nne 
Minie  existant  au  périnée. .  Cette  fente ,  entourée  d'une  mem- 
brané  molle,  rouge  et  comme  ensanglantée,  simulait  une 
Tulyé/  et  conduisait  dans  un  cul-de-sac  comparable  à  on 

Parmi  les  cas  qui  se  rapportent  au  quatrième  genre,  je|ci- 
terai  ceux  que  Wepfer  et  Starke  ont  rapportés  dans  lesEphé* 
méjtides  des  curieux  de  la  nature  (i).  Dans  Ton  et  dans 
Tautre,  le  pénis  était  très-imparfait ,  et  il  n'y  avait  point  de 
ioftiqules  apparens.  L'apparence  féminine  était  complétée 
par  des  m^mellçs  très-développées  (2}. 
.  Parmi  les  autres  genres  de  ruminans,  des  cas  analogues 
%  Ciom^  ^ue  je  viens  d'indiquer  chez  le  bélier ,  ont  été  ob-* 
Mrvés  aussi  chez  le  taureau  (Z),  chez  le  bouc  (4)>  et  h^ 
.0^  Tordre  des  ruminans ,  chez  l'âne  (5)  et  le  cheval  (6), 

(i)  WxpvsH,  dec  I,  «DO.  3,  obf.  167.;  mémoire. trèa«éteiicln'«*» 
:ST^i^|t,  dec.  III,  ann.  5  ejL  6;  obs.  297. 

,  Csô  Descas  analogues ,  soit  à  celui  de  Haller,  soit  à  ceux  de  Wep% 

et  âe  Starke,  sont  encore  rapportés  par  Vbrdribs,  îM,,  dec.,in«  aoii/9 

'èfi^  (ibê:  aSs. — Ronrsov,  duatimits.  ntr.^  p.  i45.'^KÂUW-BoBàBniiîAî, 

j-  :f(3)  HiJBTii^M,  dans  les  Mphmn^  naU  our^  deo.  Q/  ann.  YII,  obf.  sy. 
— •RoMXELi  i^û/.,  obs.  jaio;  cas  [trèsf^outeuz. —  Si  fin  îndiYÎdu  dflla 
^pème  espèce ,  décrit  |Mir  M.  Lbçoq  ,  Joum,  pnu.  de  médee.  vitirimmrt^ 
feriiér  i8a7,p/xoà;  ^tait  iDâle,.'c,omDle  le  pense  l'auteur/ ce  serait  im 
'en  de- plus  1i  ajobter  au  quatrième  genre  d'hermaphrodisme  mneii* 
•H»,  jraîsqa'oUne  foytit  aucune  trace  de  testicules  à  reztérieur.  Ittls 
■  f observation  est  trop  incomplète  pour  que  l'on  puisse  adopter  »aflc 
une  entière  confiance,, .la  détermination  donnée  par  M.  Lecoq  ,et  ^ 
puis  reproduite  par  plusieurs  auteurs. 

(4)  Wagxsb,  de  hœdp  island,  hermaphrodite ^  dans  les  Ephem*  ruUm  cur. 
Dec.  IV,  cent,  i  et  a,  obs.  zi3;  cas  du  second  genre. 
, .    (5)  Zâggbiâs,  QtuKst»  medico'ieff.t  lîb.  VIL 

(6)  J'ai  recueilli  dans  cette  espèce  deux  cas  d*hermaplirodism«  mas* 
culin,  l'un  du  second  genre,  absolument  semblable  à  ceux qu'ooofaienre 


•i^» 


HEBllAPHftODISBfËS  MASCULINS.  8g 

*    ■  ■     *      '    ■  '    fi 

Qaant  an  premier  genre  d'hermaphrodisme  ^  il  ne  paraît 
pas  s'être  encore  présenté  chez  les  animaux  ;  an  moins  en 
cherche-t-on. inutilement  dans  les  annales  de  la  science  des 
exemples  quelque  peu  autheiitiqnes.  Je  doisen'dirè  presque 
autant  du  troisième  genre  :  malgré  ses  condftions  €|Xtérieu- 
rement  si  remarquables,  il  n'a  encore  été  constaté  par  au- 
cune observation  exacte.  Seulement  on  peut  lui  rapporter 
avec  assez  de  vraisemblance  deux  cas  mal  connus,'  rùh  rela- 
tif  à  nn  cheval  pourvu  d'une  vulve  et  de  mamelles  bien  dé- 
veloppées,  en  même  temps  que  d'un  pénis  et  de  rnû  dès 
testicules  ;  l'autre  à  un  âne  qui  parait  avoir  ôiTert  là  înêoqie 
conformation  (i).  *    '  \'   . 

di«a  rbomine,  l'autre  paralsfiaut  aussi 4u  second  genre,  inw  où^sa/ps 
doute  en  raison  de  l'âge  encore  très-peu  avancé  du  sujet,  les  testicules 
n'avaient  point  encore  franchi  les  anneaux  Inguinaus.  —  P'ajatre§  çp 
d'b^npaphrpdisme   masculin  cbez.le.jcbeval,  ont  ét^,  ^^à  publiés. 
.J^ûr9z.i  HuiTTBA,  loccit, —  Vk-Uuk&iNachr,  Don  einem  PUrd^,  dans  les 
.MfiickafL  der  Berlin.  Ge^Usehaft  natur/brsçh,  Freundc,  %,  llî^  p»  j^^.  Cas 
.  ij|Q||ar&iten]|e^î  connu  que  l'on  doit  rapporter ,  mais  aye^  çjuelque 
dpi4(Bv.<9P  quatrième  genre  d'hermaphrodisme  masculin^  -7^  PjprGqiE* 
.M^i^ijt  loc»  c/r.  ;  testicii^les.Dpn  apparens.  —  "Virhy  ,  Note  sur  uu  çhëyal 
tidgfUé  ■  hemtl^hrodite ,.  dans  le  Journal  complém,  des  sc^  médHe^^X,  ^JÇV, 
|pu  %4o»  Le  cheval  .dont  M.  Vire^  a  fait,  rhigtoire,  n'offrait  de  mèmp^à 
i^Ê^lil^lear,  auçu^ç. trf^oe  de  testicules ,  m9Js  recherchait  avec  .f|:4c|ir 
.Papp^pchA  «tes  jumens.  Il  présentait  unefissiire  périnéale  assez  .çeip- 
.bûblft  h  Uf)^  vul.ve;,.j^|,.ses  Q^amelles  ^ient  très-dévelpppées*  Son 
P^i  toèsipc^iu  était*  .dit  M,  .Virey,  perforé  ,et.reinairqjljv^le,,en 
^  .quç.  le  ffcin  .4u(pf:^puice  se.jtrqpxçU  pljif:,é  npip  a  jft  ftjSÇ^pÇgfffflf  « 
de  rorgane,  mais  au  contraire  à  sa  face  supérienre ,  entre  lui  et  le  pu- 
bis: anomalie  dont  aucun  autre  cas  d'hermaphrodisme  ne  nous  a 
offert  d'exemple,  et  dont  il  est  au  moins  Irès-diffîcile  de  concevoir 
Vexistence. 

(i)  Fojez  pour  le  cheval,  Gardav,  De  rerumvarietate;  liv.VII,  p.  343; 
— pour  râne,  Carrèhb,  dans  YHise.  de  l'Âcad^  des  se,  pour  1778»  p.  34f  et 
Journal  de  physique,  1. 111»  année  1774»  part.  I,  p.  44$  9  observation  très- 
încomplète,  puisque  la  dissection  n'a  pas  été  faite»  et  en  outre  remplie 


^  PARTjp  in. 

l^  ifoi&ihfc^fi  genre  d^hermaphrodisine ,  si  r^re  ç^ez 
rhomine.  Test  donc  tout  autant  cbf3z  les  animanx .  si  même 
il  s*y  est  présenté  jusqu'à  présent  (  i )• 

On  Toît  que  les  mêmes  genres  d'hermaphrodisoao  peuvent 
se  produire,  et  souvent  avec  les  mêmes  circonstances, 
parmi  des  mammifères  de  divers  irroupes  aussi  Lien  que  chex 
rbomme.  C'est  au  reste  un  réspltat  que  j'aurais  pu  donner 
a^ant  toute  recherche  :  car  chez  les  ruminansetles  soKpèaèi, 
comme  chez  1  homme,  ce  sont  toujours  esseptiellement  lei 
gijuêmâ|  oi^g^nesj  comme  les  mêmes  causes  de  déviation;  et 
l^j^imijUude  de^  conditions  normales  de  deux  ou  pftisiifDri 
êtres  a  pour  conséquence  presque  nécess^irp  la  simiUtnJo 
de  leurs  anomalies. 

'  id%'itexactitudés  manifestes;  relativement  aux  organes  externes. L'aàlcnr 
'  dit  le  pénis  bien  conformé,  mais  Turètre  oavert  dans  la  volve,  tf  pré- 
'  tend  auss)  ()u*il  existait  un  clitoris  en  mî^jne  temps  que  le  pénis.  '  ' 

'  (i)  Ë'est'très'probablement  un  cas  d'hermaphrodisme  masculiD,ilrBé 

'  de  circonstances  merveilleuses  suivant  respritdirtemps,qn*il  faqCvoIr 

'  daps  U  jArétendue  observation  de  mamelles  volumineuses»  «t  intei 

cdiiiieSD^nt  du  lait  »  chez  un  lièvre  que  la  dissection  montra  rie  pdMMr 

que  des  organes  générateurs  mâles. Voyez  Schahff,!)^  lepàreJkhnâi^m 

daps  lés  Ephèni,  mu,  cur,  Dec.  III,  an n.  Y.  et  VI,  obs.  89.  — L'adtèÉr 

conclût 'de^sôn 'unique  observation  que  l'hermaphrodisme  est  fréqHKat 

chez  les  lièvres:  erreur  qtii'est  réfutée  dans  le  même  volume  deaJ^. 

mérites,  obsJ  aa5,'par  Sghelhahmer.  aussi  d'après  une  seule  ohOtn^ 

'  tton.  —  Lbatilius,  Hircus  kvfpâ.woç,  ibid.  Dec.  II,  ann.  YIII,  obs.  n^ 

'  parte  auMi  de  lait  trouvé  chez  un  bouc  hermaphrodite  ((to  l*oii  fïMl 

'  suppi>jî«r  neutre,  d'après  ce  que  l'auteur  rapporte  des  habitudes  tÉih- 

Dil&l:  .inats  ici  le  véritable  sexe  n'a  point  été  étibli  par  la  disseetioBi 


'  I 


I 


HBRMAPHRODISBIES  FÉMININS.  Ql 

.  -     «  -   •   . 

•                                                                                 •'                                             "                                                           .•  !«•                                          r 

•-                .■■•                      ••                          -■•  .-.  .  „t\t  ./     .    s   ■  \i 

CHAPITRE  il.  :"  "  - 

D^  HÈBHAPHl^ODISYSS  ^UININS: 


JÉJuilrse  4^  leurs  caractères.  —  Parij^IèTè  avec  !es  hermaphrodisnyBS 

^'^ai^nffni!,  ~  tnfft'cnlté  de  fa  iMtermibation  du  sexe.'-^'Bkflkn^fes 

'^bemap^odltesfemeties,  élevées  coinmd  homineS.  -^^IKtMbif  «n 

cbez  les  animaux. 


i*». 


^SioiMfiioBâ  ordre  dé»  lié^timpbroéisiiies  s«i]^  Mfet1 1^  ^lé, 
éMiiBé  le  premi^ ,  ^t  même  )ivànt  lui  ^  Ai^tt^xxéfwmim'' 
ki#  gPAiidiKHnbr^  dWfietirs»  à  la  tét6  ^^quels-4•U^iélre 
|Ié^  ÀinbrQidé^PsJfd  MlBiift  ««  4i«litt^iott>st  toii|oar»H0lK4e 
Mtt'ôricrse»  el  9  ne  ppavait  en  être  aatreBMÔii^lMti'^e 

iïilfa6'44giiear  n^MfifèuMséi^liâfm^  Oui  verra:;  en  dbt^  que 
'l^l'vir Are  des  bermephrûdisiâêsiémiiififtSTeiife 
fiêiiAïH  prédèmitftotè  cfo  éexô-  Ciiâfan»  «si  «e'IaoliirM- 
^ntillèé^i>  il  en  esi^8ÉttVike»oâ^r^tudi8^^^1aplûB'U^ 
jÉifii«iytife  ïBllèiMf  tfe  téb/m  les  eôiièîtknt  da  i^Mieaitti , 
«Mi4ttdiii|^€teelMè  É'{àHlé¥erérf^^  s«xe;;i:r':;p 

'"^'£m  conâliioiis  d'existence  des  '  hérnùpikrodlinàes  ImilS- 


XiïGrnandrië'iè  quelques  âuteors/par  exeiùplç»  de  MxckMs;  miNl 


»•••»;      .        -1.'  .  ■    •  f.:v 


92  PARTIE  hï. 

5ont  précisément  inverses  de  Tinfluence  p  des  caractèrai  çt 
des  conditions  d'existence  des  hermaphrodismes  masculins. 
Les  remarques  étendues  que  nous  avons  présentées  sur  ceux- 
ci  deviennent,  par  un  simple  renversement  de  termes»  ap- 
plicables au  groupe  que  nous  devons  maintenant  étudier. 
Ainsi  le  caractère  le  plus  général  des  hermaphrodismes 
masculins  était  la  petitesse  et  la  conformation  iiDpar&dte 
dtujg^Sis  :  le.caractère  le  plus  général  deft*|^ermap!bjrojU{ipies 
iëmkiiiiS'Sera  le  volume  considérable  et  la  couqirositioii  ]>las 
éompleie  du  clitoris.  Le  développement  de  cet  orgam  peut 
'être  t^' qu'il  ressemble  presque  à  tous  égards  à  tin'  {Mbit,  et 
qu'il  présente  même  à  sa  partie  inférieure yiihvëriti^Ië*'*ca- 
nal  de  l'urètre,  à  la  vérité  un  peu  incomplet. 
,  >''0e  Qlt^giie,  à  la  fissure  .du  scrotum',  à.la  noiir^;(ipM^|tiim 
ààïunêôs  testicules. dont  les  hermaphrodismeys  hm^^AH^ 
.mhôuS'  cAit  auSM  offert  de  Dombrqux  exexnples ,  s'opp^çer^, 
M|HffflQii:las  hermaphrodîsites  féipinins ,  d'une 'part  Ip,  âifyÊ- 
c  BMtîoDi,  Fétroitesse  ou  même  l'imperforaftio^  de  U-^^nlm» 
'  dé  l'autrp,  la  sortie  des  ovaires  par  les  aDiieaqx  iugUiMjH* 
>.  ('Toutes  ces. déviations  simples  qui  SQ^^ombineu^t  eiMireeHis 
;  de^&ivpnes  mAuières  poiir  former  les  diyers  genr^  Al^fh 
•^iBiteplliiodisme'.'féBiiniii;*  tendent  évidemment  à  rei^^Tf  If* 
rdDqdditions  seKueIles;de  La  femme  moki4:différeni;es  4o»^ï|lbi 
«  de  l'imaine  ;  commet  les  anoqiaU^s  él^np^^tair^  ^Wifi.lM- 
quelleêiinpéutdécoiiiposer  «a  bermiiphr»dismei  .inaty/ctifat 
avaient  pour  caractère  de  rendre  les  conditions  sexuelles  de 
''lîiômiiie  'tnoiÂs''9iÉférèntés  de  celles  de  la  fenune.'  Il  à'dt 
pas  mioiif)É 'évident V^Hiiié  excepti<m  près  (i);  qué^llM^ie* 
.^Q^QS  résultent  géuéralemeQl^  d'un  excès  daqs^l'évQlof ion 

^^  '(i)  'Cétîë^ekébptfota  eèt' relative  à  Fétroitesseôa  à  riAi))«r^iiRtMÉiie 
,ia  vulve  :  encore  cette  aDomalie  pourrait-elle  être  considérée  dant  cet 
cas  non  comme  une  imperforatiôn  ordinaire,  mais  comme  linQ  réàikipo 
médiane  («vorcz  l'histoire  que  j'ai  donnée  des  réunions  médianes  daiii 


HEBHAPHBODISUES  FÉUININS.  gS 

de  diveraespartie^ ,  comme  toules  les  secondes  d'arrêts  cUns 
le  développement. 

Eniïn,  dans  tous  les  hermaphrodismes  féminins,  comme 
dans  tous  les  hermaphrodismes  masculins,  les  anomalies  dés 
organes  sexuels  réagissent  plus  ou  moins  sur  Fens^ble  de. 
l'organisation,  et  même,  à  quelques  égards  ,<  sur  les  pçn- 
cbans  moraux.  Mais  le  résultat  de  leur  influence  est  toujours, 
pour  le  premier  groupe ,  d'introduire ,  si  je  puis  m'expri-* 
mer  ainsi,  au  milieu  d'un  fonds  essentiellement  féminin, 
quelques  modifications  masculines  (i),et  pour  le  second» 
au  milieu  d'un  fonds  essentiellement  masculin,  quelques 
modifications  féminines. 

La  très-grande  difilculté  que  l'on  éprouve  quelquefois  à 
distinguer,  sans  le  secQurs  de  la  dissection,  un  hermaphro- 
dite, véritablement  femelle  d'un  hermaphrodite  mâle,  est  la 
conséquence  nécessaire  dé  cette  sorte  d'antagonisme  entre 
toutes  les  conditions  des  anomalies  que  présentent  l'un  et 
l'antre.  En  effet ,  chez  l'un,  des  organes  essentiellement  fé- 
minins tendent  à  revêtir  des  formes  masculines  ;  chez  l'autre, 
dès  organes  essentiellement  masculins,  à  revêtir  des  formes 
féminines;  et  il  est  facile  de  concevoir  comment  les  deux 
sézès,  s'empruntant  ainsi  mutuellement  leurs  conditions 

Sropres,  et  s' avançant  en  quelque  sorte  l'un  vers  l'autre, 
oivént  finir  par  se  rencoutrer  au  milieu  de  l'intervalle  qui» 

dans  l'état  nprmjal ,  sépare  l'homme  de  la  femnie. 

•  *»i ..,  ' 

Toutefois  ',  dans  les  cas  d'hermaphrodisme  essentiellement, 
niascnlin  on  féminin ,  la  similitude  d'un  individu  mâle  avec 
im  individu  femelle,  et  réciproquement,  résulte  seulement 
3e  fapparence  extérieure  des  organes  sexuels,  et  non  des 

le  1. 1,  p.  53.5  et  suivantes),  et  par  conséqueDt  être  expliquée  aussi  par 
un  excès  de  dévelop]}ement. 

.   (i)  lyoù  le  nom  de  Firagines ,  appliqué  assez  souvent  aux  individus 
affectés  d'hcImiaphrodisHie  fiéininin. 


conoîtions  èsschlîèîlies  iè  I*âpparèîl  rcpr<^ductéâr  fij  ;  en 

effet,  l'existence  des  ovaires,  des  trompes  et  dérùieriûy 

sins  tes  tb'slicuiës ,  les  canaux  défërensét  lès  vésiciatils  sémi- 

nàiës  9  ou  oe  cèux-c!  sans  tes  premiers ,  caractèrisénl  todt- 

jours  essentiellement  iiii  hermaphrodite  vëritabiemént  mflë 

oiiillBUeile.  iS'il  y  à  doute  sur  son  sexe  (el  ce  èas  ne  se  jftIS-' 

8i!n(e  èriie  trop  souyënt) ,  ce  ne  sera  donc  jamais  qhé  parla 

dilËcùit'é  dé  constater  siib  le  vivant  là  présence  oii  l^îiBsenc» 

db  parlés  intérieures  et  prorondéihent  cachées.  Lé  meîanB&' 

dél»  oï^ànes  intérieurs  de  Tun  et  de  rautrè  sexe,  par  jgkëin^ 

ptiilà  présence  simultanée  chez  un  individu  d'un  utërus  et 

de  deux  testicules,  n'est  d'ailleurs  nullement  impossiUe, 

comme  iious  le  verrons  :  mais  par  cela  même  qù^il  préiiib- 

têràit  un  tel  mélange  de  parties  sexuelles»  un  hermaptri^dSw 

nie  serait  plus  ni  essefnliëllementmâle^ni  essentienèmënttê^' 

melie  :  il  serait  mixte  ou  bisexué. 

La  difficulté  de  la  distinction  est  quelquefois  assez  graûoe 
c^ez  radullè,  pour  que  des  médecins  appelés  à  constater  te 
iéxèicl'ùhhèrmaphrbdîle  essentiellement  femelle,  aient  li^site 
et  émis  des  opinions  doiitraires.  A  plus  forle  raisoiâ  ta  'd&er- 
minàtibn  dû  sexe  de  petites  filles  nouvellement  nées  et  allée* 
téés  d'hermaphrodisme,  est -elle  quelquefois  liri  probÛiÀe 
presque  insoluble, surtout  pbnr  Jespersontiespeu  instruilèiîji 
sodventmême  entièrement  étrangères  Ik  ranat6miê,.qiM  soiil 
appelées^!  prononcer.  Aussi  des  êrreurâ  ont-elles  été  coînïiuïés 
en  jplus  d'une  occasion;  et,  de  méme.que  dans  le  paragraphe 

Si'écédent  nous  avons  fait  l'histoire  d'hommes  qui,  sur  la  foi 
ë  lëuris  parens  et  de  leur  acte  de,  naissance  «  se  sont  crdf 
femmes  pendant  une  partie  ou  même  la  totalité  de  lëûr  vie, 

(i)  Cest  ce  'qu^indlque  très-neltement  là  comparaison  des  Ibrmdlès 
p^us  haut  (ionoées,  savoir  : 

t  s.  .  " 

PP'MM'»  +  EE'*»   pour  rhermaphrodisme masculin. 
PP'MM'f  4-  ^^  ^  P^^^  rhermaphrodisme  féminin. 


HBRMAPHHO&IâMES  FEMININS.  9} 

et  se  sont  mariés  comme  lelles ,  fle  mémo  il  nxst  pas  sans 
exemple  que  des  femmes»  élevées  comme  hommes  »  se  soient' 


firoi  sous  le  règne  de  Louis  Ai ,  et  qui ,  parfaitement  soigné 
jasqa an  terme  4e  sa  grossesse ,  mit  le  comble  a  letonne* 
ment  an  puMc  par  un  accouchement  régulier  \2).' 


1 1 


^  U*  nistotfè  spéciale  des  divers  gehf es  d' Hèf%'ap^àâtsM 

fénïtmn. 

VUeè.  'qdë  le  gt^ooiyë  déï  heffflàj^-rttdt^éil  fêi!ifflïlâ^€il  jf^ 
^^lb>'Jë  m'él^e^tië  tè  précëS^/éfti  plbsIèàniiAif^iléUi 
(Mi'géitt4!i  qd  ïéi'iht  croinme  an^t  àé  dîs^ji  dlUePiËf^^^Url^ 

Àlàiî  •m  préMhr  ^ë  cbibi^fl^  «èli  èks  ofi  f  a^^if^ 
iéfidir^  pi^je^të  ë'tlcorc  aVèc  évàëàté  àiAVtàxiiéï  ii^pm^ 
tt»  'ëkrkdëteâ  dtt  type  féÀiiniti.  le  cliloHs  'd'est  éAic^Hè  J4P 
miti>([okbîe  tii  phi*  sa  composition  plYis  ctioïpïëjtk;  'là  j>iF^ 
VèttitàÀ  plus  cdnkictéi^àblë  ;  mais  là  '^^e  oit  l'brift^  fH^l&A 
sont  plas  ou  moins  complètement  imperforés ,  et  les  ma- 
joelTes  ne  sont  point  déreloppées.  Tel  étxit  lé  ckk  ti'àiie 
femme  obserTëe  par  M.  Rcnauldio  (3) ,  et  qui ,  remarqaa1)I«i 
pàrrétroitessedesa  vulreet  ses  mamelles  non  développées 
{"«MH  également  par  rabsétice  des  men^rues.  Cette  ibmilnfà 

■  .  *  > 

(i)  GispXiib  ËÀuatir,  dans  àbn  ouvrage  d^jli  éltë,  p.'SiStt/t'f^dHtf 
te  Vén  ébivâbt ,  i^ûl  fut  fait  étir  ee  riidlnë  : 

3/âj  mùîier^  inohacUus^  muridi  'rniràhîtâ  hlânstt'àrà* 

(3  Voyez  aU8si  G&ass,  Andna^sivt  herm.  siletiaeus ,  primb  manias^ 
tandem  verb puerpera^  claoi  les  Ephem.  nat*  cur,  Dec*  II^  ano.  X^  p.  10I« 

(3)  dbs»  sur  une  f^ouf,  vicieuse  des  prg,  génttaux  de  iafimnièf  atfns 
les  Métn,  de  la  soc»  d'émulation  pour  l'an  Vif  p«  474* 


96  PARTIE  III. 

n'avait  ni  l'ensemble  d'organisation  ni  même  les  penchans 
de  son  sexe. 

Dansnn  second  genre ,  la  valve  et  le. vagin  ne  présentent 
rien  d'extraordinaire  ;  mais  le  clitoris  est  d'an  volnme  coH' 
sidérable  »  et  simnle  le  pénis  d'an  homme.  Assez  coinimano 
chez  les  peaples  de  la  race  nègre ,  pea  rare  chez  les  Orien- 
taux (1)»  cette  conformation  vicîcase  s'est  présentée  ausâ 
un  assez  grand  nombre  de  fois  chez  des  femmes  de  notre 
race  etdaas  nosi^liiociats.  Elle  gêne  plus  ou  moins  l'émission 
des  nrines ,  Torifice  de  l'urètre  étant  bouché  par  le  clitoris 
hypertrophié. Les  obstacles  qu'elle  oppose  è  la  copulation,  ont 
été  également  signalés  dès  long-temps.On  sait  aussi,etronD6 
sait  que  trop  la  compensation  contre  nature  que  ces  femmes 
ont  cherchée  quelquefois  dans  d'infâmes  plaisirs.  Je  ne  sali- 
rai pas  cette  page  par  le  tableau  de  cette  dépravation  ds 
mœurs,  assez  commune  dans  l'antiquité,  pour  avoir  motifé 
la  création  d'un  mot  spécial,  dont  quelques  contemporains 
ont  même  voulu  souiller  notre  langue.  Mais  je  devais  au 
moins  rappeler  ici  des  faits  qui,  attestés  par  tous  les  lû»- 
toriens  (2)1  sont  des  preuves  malheureusement  trop  authoi- 

(i)  L'excision  du  clitoris  est  une  opération  connue  et  pratiquée 
presque  de  temps  immémorial  dans  TOrient,  et  particulièrement  en 
Egypte.  ~  Peut-être  doit- on  çxpliquer  par  la  fréquence  du  développe* 
menl  excessif  du  clitoris  chez  les  femmes  despays  chauds ,  un  paoïfe 
d'ailleurs  trè&- vague  ,  des  voyages  de  Thetevot  (yojr,  t.  V,  iiv.  I,  findl 
chapitre  XII),  où  ce  voyageur  affirme  avoir  vu  dans  l'Inde  ud  grand 
Dombre  d'hermaphrodites  que  Ton  obligeait  de  porter,  avec  des  robei 
de  femme,  des  turbans  d'homme.  Singulier  mélange  de  Têtemeof 
qui  traduisait  en  quelque  sorte,  à  l'extérieur,  ce  mélange  des  cane* 
tères  de  l'un  et  de  l'autre  sexe,  qui  constitue  l'hermaphrodisme  sans 
excès. 

(a)  Et  même  par  les  apôtres  chrétiens  :  «  C'est  pour  cela ,  dit  saivs 
Paul  dans  son  Épure  aux  Rçmams^  que  Dieu  les  a  livrés  à  des  passions 


HERMAPHBODISMBS  FÉMININS.  ^J, 

tîqnes  de  rinfluence  exercée  par  Theroiaphrodisme  %m  les/ 
pencbans  aussi  bien  que  sur  l'organisation  physique  (i)« 

Je  n'insisterai  pas  davantage  sur  ces  exemples  de  ditorit 
d'un  volume  vraiment  prodigieux,  et  quelquefob  même 
égalant  en  longueur  le  col  d'une  oie,  si  l'on  en  croyait  plu- 
sieurs écrivains  amis  du  merveilleux  plus  que  de  la  vérité*  Co 
sont  là  des  fables  qui  pouvaient  tout  au  plus  être  de  mbe  avi 
temps  des  Bauhin  et  des  Schenckius,  et  je  les  laisserai 
tout-à-fait  de  côté  pour  choisir  un  exemple  dans  le  cercle 
des  faits  authentiques. 

Tel  est,  entre  autres,  celui  qu'a  rapporté  Everard  HoiQfli 
dans  son  Mémoire  déjà  cité  (2),  et  qui  est  relatif  à  unauér; 
gresse  Mandingo ,  âgée  de  vingt-quatre  ans  à  l'époque  oi| 
elle  fut  examinée.  Cette  femme,  dont  les  organes  sexuela 
étaient  d'ailleurs  normaux,  avait  un  clitoris  long  de  deuji; 
pouces,  d'une  grosseur  considérable,  et  très-susceptible. d'é^^ 

honteuses.  Car  les  femmes»  parmi  eux,  ont  changé  Tusage  qui  est  selon 
la  nature,  en  uu  autre  qui  est  contre  la  nature  »  f^o/^xchap.  I,  vers.aG, 
—  Les  poètes  latins  ont  également  fait  de  fréquentes  allusions  à  ceA 
honteuses  passions,  comme  les  appelle  saint  Paul.  On  ne  peut  com« 
prendre  autrement  ce  vers  de  Mknrixia  (  li?.  I,  épigr.  91  ) ,  Mtntiktrqm^ 
nDirum  prodigiosa  Venus  ^  et  même  cet  autre  d'Hoa^CB  •  liv.  I^  épit.  19^ 
Tempérât  Archilochi  musam  pede  mascuîa  Sappho^  malgré  rioterpr^tatio^ 
plus  favorable  à  Sapho,  qu*ont  donnée  plusieurs  commentateurs,  ea 
voulant  établir  que  i'épithète  mascula  se  rapporte  au  génie  et  non  aiuc 
■ueors  de  Sapho. 

(i)  Quelques  anciens  auteurs  nous  ont  transmis  l'histoire  singalière 
d*nn  hermaphrodite  qui,  disent-ils,  après  avoir  été  mère  de  plusieurs 
enfans,  vivait  maritalement  avec  ses  servantes,  et  les  rendait  enceintes. 
Les  faits  que  je  viens  de  rappeler,  et  qui  ne  sont  que  trop  positifs^ 
montrent  que  la  fécondation  de  ces  femmes  par  Thermaphrodite,  peut 
bien  être  la  seule  circonstance  fabuleuse  de  cette  histoire. 

(a)  Loc,  cit,f  p.  x63.  —  Ce  cas. avait  été  communiqué  à  Home  par 
le  docteur  Clarke.  Suivant  ce  dernier,  de  telles  conformations  sont 
assez  communes  chez  les  négresses  Mandingos  et  Ibbos. 

II.  7 


gl  f  A«fIB  «t. 

Mbtfani.  Son  «Ktrémité  était  arroadie  et  tùwgb ,  ttiis  ]plM 
poiatue^fM  celle  d'uo  pénis,  moins  apktie,  nnperforéBH 
MM  forépuce.  L'orifice  de  Tarètre  était  situé  cofluneè  P^r- 
#BÉiie;siaît  TéiBissien  des  urines  était  géaée,  h  mdias  ^ 
le  Mî^s  1»  ^k  soulevé.  Le  sujet  de  cette  oba^valktt  » 
cobmie  il  «rive  géBéralement  dans  les  cas  ée  lîe  gentil  ^ 
amit  la^oixraucpie  «et  ie  port  masculin  :  ses  mameUeséliiaHI 
développées  {i). 


Les  deux  anomalies  dont  je  viens  de  signaler  TèiâintBfM 
HëHè*  ^if6à  qtfBkpes  indrvidcis ,  le  développement  ëkbetaif 
dfttiMe^ié/eit  Timperforation  plus  ou  moins  complète  'Al 
tlrtiàlatenàel,  peuvent  aussi  se  tronver  réunies  cliex  le  même 
Ét^p  el  de  là  un  degré  de  plus  de  ressemblance  avec  les  wglh 
iaëi  sexttèb  mfih».  Je  citerai  comme  exemples  de  ce  troisiëlliè' 
gtÀ#é  d'hermaphrodisme  féminin,  d'après  Clander  ^i), 
mie  femme  chez  laquelle  le  canal  sexuel  était  très-étroit , 
lé  col  de  Tutérus  dur  et  comme  cartilagineux  ;  et,  d'après 
Sçlineider  ($) ,  un  enfant  ou  la  vulve  était  presque  com- 
plétement  imp^forée»  et  dont  le  clitoris,  long  d'un  pouce  et 
éstûif  et  assex^emblabieà  un  pénis,  se  terminait  par  on  gland 
ttuni  de  son  prépuce,  mais  sans  ouverture.  La  vessie  coHmiih 
tf tquait  par  un  petit  conduit,  évidemment  l'urètre ,  avec  un 
Gfmal  assez  étroit,  vide  à  l'intérieur,  qui  s'ouvrait  par 
l'une  de  ses  extrémités  au  dehors,  et  aboutissait  par  TauM 
aa  Cfll  de  l'utérus*  Ce  canal,  quoiqu'on  ait  hésité  sur  aa  M- 

(t)  ÎTq  nombre  Immense  de  cas  du  second  genre  se  trouve  consigné 
dans  les  annales  de  la  science.  Parsoits,  loe,  cit.»  a  pris  le  soin  dere* 
èneillîr  presque  tons  ceni  qui  étaient  connus  de  son  temps,  je  ne  pub 
mieux  faire  que  de  renvoyer  à  son  ouvrage  pour  tous  ces  cas  aussi  bita 
qua  pour  plusieurs  de  ceux  du  genre  suivant. 

(«;  Epkem,  naf,  curios.,  dec,  II,  ann»  III;  obs.  75, 

^3;  Loc.  ci:. 


HBfiMAPfiàitoftiiÈâ  Hminins.  ^ 

lértnibÀtrôb  9  ^t  Irèè-certainiement  te  Vagîti.  Les  iôrganes 
i;6ii{tîàtâ  nderûes  étàiéât  d'àilteUris  fégùlièk'ëiâeDt  côbtbrîn'â, 
k&Mi  que  le  déniMifra  riailtopsfè  (i). 

(t)  tryk  hbssf  i  bé  géàrie  ^uè  iié  nii>))brtd^  te  it]ikd6\ït  Stt  in>(A'. 
miMM.  a  donné  llintoîré  dans  le  Biet,  des  ne,  tkéd,,  ati,  Càytturè^,^,  IM^ 
s'il  était  bien  certain  que  te  si^bi,  nommé  Mari«  Walkiera»  a|yttttirt 
anaexe  féminin.  Mais  M.  Fotirnier  dit  n'avoir  pn  constater  la  ptét/t/fk^ 
Èe  ta  inatrrcé,el  quelques  circonstances  de  son  observation  ont  porté, 
au  ^bè  motifcv  m-  ^^^^  {iàà.  ^i^  )  ^  cônàldé'rér  càmmé  simurée  1^ 
flMtotraatiÀn  ^lli«e  déelâra  chez  Marie  Wàlldél;  ^ïA  ui  kètttttisù 
il  lui  importait  beaucoup  de  se  faire  passer  pont*  ftlnMdft;  tl  tiftt  è  ^ 
^retter  que  M.  Fournier  ne  se  soit  pas  asstiré ,  par  «lia  axplnnilton 
exacte  dès  parties  sexuelles,  si  Ton  cherchait  ou  non  à  lui  en  imposer 
pkir ttn  'de  i;ek  thbjrehs  dépuis  si  long-temps  signalés  à  rattention  dés  mé<v 
dHèlb^  —  Oh  doit  ausU  dvot^  quelque  dôule  àu  âufét  d^un  âîiiré  Bëc- 
kMphtbdiW  Uèlidettiii$  pldS  tétèbre  q\ië  le  t^féëéd^t;  tttïh^-dlLntfit 
prouarty  déclaré  homme  par  Moraiid  le  père,  fenune  ^ar  Btli%btH  el 
Ferrein,  neutre  par  le  chirurgien  danois  Krûger,  de  sexe  douteux  par 
Mertrnd,  et  dont  plusieurs  autres  anatomisies  disting^ués  se  sont  égaie- 
ttiftttb'cciipés.  Vojre'z  Moravd,  Deicr,  d'unhermaphrodite^  dans  leBficmtii 
iAYjÊè,  lies  sh.  |ioui*  xySo,  Mém.,  p.  109 (avec  planches ).  -7-  Fsaasnr» 
SÊàrte  iHarîlabtè  sexe  des  hermaphrodites^  ibid.^  and.  1767,  Mém.|p.  33o« 
•^iQàtr^tiây  t^fdf.,  Hist.  pour  lySô,  p.  45.  — JkLJ*kj^zKT,ibid.  — Bum 
Sftilï,  Urùnaifcke  Nàchr.  von  ein,  neuerlich  geseh^  Hernjimphrodifen^  Bresr 
lf#ylB-i,  ^7^3,  (dissertation  qu'il  nefaut  pas  confqndro avec  une  aoUre 
Ad  ihénië  àiitédr,  publiée  presque  sous  le  même  titre. vinft  ans  aiipar»* 
^ani  :  Cr^ndl,  ^ackr,  w>n  ein,  Ëerm,^  Breslaw,  in-4''9  '74.^}*  —Aruàub^ 
aaprèi  LscATy/o^.  cit,  —  MsaxauDy  Mère,  de  France ^uny.  i^'^^o»  fK  iBj^l 
^UÂxDAVi»  dans  les  jltiem,  della^SQc»ital„U  VUip*  i3i««^Hôtir|  Vesen 
ÉJak  keirmâphr,^  dabs  tes  Hfénu  de  facad,  de  Dijon^  t.  Il,  hist.  ;  p*  56.  — ^ 
Wîuss  y  Èèschr,  eines  Hermaphr, ,  dans  Altdorf,  Bibliotitek  dtr  fTissemd 
ïekafiêttf  il,  p.  &2. — £n  comparant  entre  elles  les  diverses  descriptioni 
adbnéès  pair  ces  anatomistes,  on  trouve  qu'au  dessous  d'un  diloria 
kyaiil  presque  te  volume  et  la  forme  d'un  pénis  normab  mais  sans  oo« 
verture,  il  existait  une  vulve  assez  bien  conformée^conduiaaiftdans 
^n  caiial  analogue  au  vagin,  mais  imperforé  à  son  fond  ,  à  (Sela  pvèl 
Q  on  petit  orifice  par  lequel  là  sonde  pénétrait  dans  l'^rètve*  On  n'# 
pu  apercevoir  aucune  trace  de  matrice;  mais  ;d 'après  Ferreîn  etJaU 


100  PARTIE  III. 

Les  cas  que  je  viens  de  rapporter  nous  conduisent^  par 
une  transition  presque  insensible^  à  ceux  qui  composent  le 
Quatrième  genre  d'hermaphrodisme  féminin.  Ce  dernier 
simule  aussi  complètement  les  carac  tères  sexuels  de  l'hom- 
me,  que  le  quatrième  et  dernier  genre  d'hermaphrodisme 
masculin  simule  ceux  do  la  femme.  Aussi  sommes-nous 
parvenus  à  des  cas  dans  lesquels  la  détermination  du  sexe 
offre  de  très-grandes  difficultés»  et  ne  peut  être  établie 
avec  certitude»  au  défaut  de  Texamen  anatomique  »  que  par 
remploi  de  tous  les  moyens  d'exploration  dont  il  est  pos- 
sible de  faire  usage. 

Le  caractère  essentiel  de  ce  quatrième  genre ,  le  plus  re* 
marquable  de  tous»  est  l'existence  d'un  clitoris»  non  seu- 
lement très-volumineux  »  mais  de  plus  présentant  à  sa  .par- 
tie inférieure  un  canal  plus  ou  moins  complet  par  lequel 
s'échappent  les  urines  (i).  En  d'autres  termes»  ce  ne  sont 


labert,  son  existence  était  attestée  par  un  écoulement  menstrael 
irrégulier.  Les  mamelles  n'étaient  point  développées.  Quant  aux  testi- 
cnttfi-  rien  n*en  annonçait  la  présence,  ni  à  l'extérieur/ni  même  à  Tinté* 
rieur.  A  Tépoque  où  ce  remarquable  hermaphrodite  fut  examiné  pir 
Morand,  il  avait  à  peine  des  traces  de  barbe,  et  disait  ressentir  qudqvM 
penchant  pour  le  sexe  féminin.  Mais  plus  tard ,  ses  penchans  chai^ 
ttmt,  et  sa  barbe  poussa.  Sa  conformation  générale  participait  pl«s 
de  celle  de  l'homnie  que  de  la  femme.  Parmi  les  détails  que  donnent  à 
cesujet  les  auteurs,  je  citerai  seulement  ceUe  circonstance  rapportée 
par  Morand,  qu'une  des  cuisses  était  d*un  homme,  l'autre  d'une  femme; 
ce  qoi  a  fait  dire  à  Mbckel  (JnaLcomp,,  loc.  cit»  )  qu'il  y  avait  cbes 
Dronart,  hermaphrodisme  dans  le  sens  latéral  et  dans  le  sens  vertical 
tout  à  la  fois.  Du  reste  »  cet  illustre  anatomiste  {Handb.  der  path*  Att^% 
io0,ct!r.)arangé  Drouait  parmi  les  hermaphrodites  femelles;  ce  qoî 
aemble  en  effet  résulter  d'une  manière  positive  des  observations  faites 
sur  cet  individu  dans  fâge  adulte. 

(x)  Suivant  les  définitions  que  j*ai  ailleurs  données  {VojezXX^  p.  188), 
â  j  a  ici  un  véritable  excès  de  développement  en  même  temps  qu'au 
fxcis  d'accroissement  du  clitoris. 


H£BMAPtfBODISM£S  FEMININS.  lOl 

plus  senlementlevolamectlaforme  dn  pénis  qui  se  trouvent 
simulés  chez  la  femme  :  l'urètre  virile  soit  presque  complet 
et  tel  qu'ilexiste  normalement,  soit  incomplet  et  affecté  d'hy- 
pospadias ,  se  trouve  également  reproduit.  Cette  existence 
d'un  véritable  pénis  chez  la  femme ,  dont  quelques  auteurs 
ont  rendu  compte  d'une  manière  ingénieuse,  mais  non  fon- 
dée, par  la  soudure  des  nymphes  (i),  que  d'autres  ont 
para  regarder  comme  impossible  »  trouve  une  explicatioa 
très-simple  dans  l'unité  de  composition  du  clitoris  et  du 
pénis.  En  effet ,  si  tous  deux  sont  essentiellement  formés 
des  mêmes  élémens  anatomiques,  s'ils  ne  sont  que  deux 
degrés  d'évolution  d'un  même  fonds  d'organisation ,  il  n'est 
guère  plus  étonnant  de  voir  le  premier  s'élever,  dans  quel* 
ques  cas,  aux  conditions  très-complexes  du  second,  que  de 
voir  le  second  descendre ,  dans  des  cas  beaucoup  plus  fré- 
quens ,  à  l'état  vraiment  rudimentaire  qui  est  normal  pour 
le  premier. 

Les  sujets  chez  lesquels  le  clitoris  présente  ces  dévelop- 
pemens ,  offrent  généralement  d'autres  anomalies  de  l'ap- 
pareil génital.  Leur  canal  sexuel  est  constamment  ou  imper- 
foré, ou  rétréci.  J'ai  à  peine  besoin  d'ajouter  que  l'influence 
d'an  tel  hermaphrodisme  réagit  sur  l'ensemble  de  la  consti- 
totionphysique,et  même,  d'une  manière  plus  ou  moins  mar- 
quée, sur  lespenchans  moraux.  Il  n'en  peut  être  autrement, 
puisque  dans  ce  genre  se  retrouvent,  augmentées  d'une 
importante  modification ,  toutes  les  conditions  viriles  que 
nous  avons  déjà  signalées  à  l'égard  des  groupes  précédons. 

Enfin,  à  tous  ces  caractères  masculins,  aussi  bien  qu'à 
ceux  des  genres  précédons,  pourrait  s'ajouter  une  autre 
anomalie  dont  l'existence  tend  également  à  en  imposer 
sur  le  véritable  sexe  ^e$  sujets  qui  la  présentent  :  c'est  la 

(l)  D06È8,^.ClV. 


^9»  ÇW%W^ 

loQpepienJ^  d$;  pelites  pelotes  graisseusçs  dan^  ]f^  ^A^op^  Ufr 

riinale  où  l'oii^  c^oit.  alors  ^eotir  les  testiçujb^.^  ^m^^9Pt 
^  est  alors  n^ême  possible  de  ne  pas^  se.  l^s^Çir  ^ihUB?^»  m 
i'aasurant,  par  un  toiicher  attentif^  ^  ÇafekçÇft4fi&^ii- 
didyme.s  et  des  canaux  déjérens. 

I 

Parmi:  lei^  caa  très-peu  nombreux  qiji  se  rajaporteal^  \ 
ce  quatrième  ^enre»  celui  qu^'a  présenté  une,  feoupe 
nommée  Marie  Lefort  est  à  la  fois  Tun  4^s  plpp  iojb^; 
resf  ans  et  le  ipieux  connu.  Cette  feoupe ,  qui  s'est  inp%- 
Irée  pendant  plusieurs  années  et  sans  doute  se  montre  en* 
cpre  an  public,  a  ^té  soumise»  à  l'âge  de  ^eize  ans,  à  TexauieB 
4e  M.  Béclard ,  et  revue  depuis  par  upgrandlnpmbre  4^0(^6- 
decin^.  J'ai  pu  aussi,  il  y  a  quelques  annjées»  exaipiçer  a?ec 
beaucoup  de  soin  Marie  Lefort,  alors  âgée  de  trente  ani^ 
et  Y^érifier  par  moi-même  tous  les  détail^  publiés  au  s^j^ 
de  çett^  féspme  par  M.  Kéclard.  Çe^  détails  Qi'ont  para 
dVine  telle  exactitude  et  sont  exposés  d'une  m^njère  v  In* 
cide  d^3  la  notice  de.  cet  illustre  anatouiiste;  on  y  troafj} 
^68  détails  si  précis  sur  tous  Ips  points  dpnt  la  constata- 
tion est  difficile  Qu  importante ,  que  je  ne  puis.miçnxfi|iie 
que  de  citer  textuellement  les  parties  les  plus  iipportai{tef 
annp  description  digne  de  servir  de  modèle. 

«LeA  (>rganQs.génitau3(,  dit  M.  Béclard  (2)  ,exaaiin^) 
l'intérieur ,  présentent  i^ne  ^ijiinençQ  sus-piibjenne  arroor 
die,  couverte  de  poils  nombreux.  La  symphyse  des  pubis  qui 

(3)  Description  d'un  individu  dont  le  sexe  a  quelque  chose  d'équiiwqÉtt 
daDS  le  BuU.de  la  Faculté^  ann.  z8i5 ,  n<*  a,  p«  373. 


HB  Ali  APHtramOf  rt  MININ8«  $tA 

k  aiq^jH^rMil  ^  eat  allongée  comm»  dam»  ThÊmem.  A»  èm*. 
{ton»,  est  aa  eorpB  ovoide ,  long  de  riiigt-sepl  viffliflièlreft^it)l 
dtDfl  l'éial  de  flaceidké ,  sasceplible  de  sVUeagor  ovfMÎ 
dansTéiat  d'éracUon.  Ce  eorps  est  suvmenté  d'oa  gbnediÉi^ 
perforé  »  recouvert  dans  les  trois  quarte  de  sa  oircOTiftgflayéÉ 
d'un  prépuce  mi^ile^  il  esè  kJÉvienreiiiefit  eveosé:  dîsÉi 
caaal  déprimé ,  et  ne  préseatana  point  le  reUef  db  h  paUidi 
péaienne  dé  Fuvètte  viril;  ce  eanal  esl  percé  ioftriefmeMMM 
de  oiiif  petits  tarons  placés  réguliSpemefit  sur  la  llg>ie^  Mé^ 
diane^  Aa  dessons  et  en  arrière  de  ce  eorps  esV  ntte  hmÊtf 
en  Toke  bordée  de  deux  lèvres  étroites  et  couples^  fj/àtÊàêà 
de  poib  à  Textérienr  »  étendnes  depuis  le  clitoris  péuMbi'iliiii 
joaqv'à  neuf  on  dix  lignes  au-delà  de  Fanas.  A  1»  ftkiéê^ 
aatérienre  de  l'intervalle  des  lèvres-,  ouàk  racki#d»elitliM 
ris,  eatruneouirertnre  arrondie  qni  reçoit  {!ieilemeill^aae<s4Éito^ 
dfan»  calibre  moyenw  Les  anneauis  sus^^ubien»  sont  Irtin 
élcoite  :  rien  danssoet  orifice,  nïdans  le  trajet  dia  eanal^tf^ 
tepmine ,  ne  ftitsoupçonner  Texistence  de  testicule»  eag«)|!Ér 
a»  paès  de  s'engager  dans  le  oanat  inguinal  SnîvaMViStf»  Al^ 
elairatioQr,  Marie  Eefort  est  r^Iée  depuis  r%e^de  huil  RUt;^ 
l^émoaion  de  Farine  a  Keu  par  Fouvertnre  prinetpals  plMib*' 
à-kr  racine  du  clitoris  »  et  par  lies  trous  dont  Furètre  estf  cr^ 
blé  dans  sa  portion. clitoridieime.....  Je  h  refis  ayattt  éêê 
règles  ;  son  lefat  était  pâlé  ;  le  Itege  dent  elle  étaiV  enteRM^ 
pée  était  abondamment  impréjgné  de  sang  :  ce  Kqùidb' im^ 
tate  il  diami  coagulé'par  Foav<erture  principal^.  Le^  tvotirdlf^ 
Farèlve  étaient  rou^s  et  humeetés'par  le  sang-;  mais  il^étttlt' 
dUBcilé*  der  j^iger  sHt  sortait?  en  partie  pat  cet  Cfriffee  ;  9t 

^)  Je  nectifia.  ici.  une  faute  Isfpographiqiia  très<^i^«e4D«iif;||tiilf|r 
criptioo  àt  Si.  Béclard ,  la  longueur  du  clitorîa  e^  ditede  xj  ofn^f. 
mètres  (ou  dix  pouces),  c*est-à-dire  qu*eile  est  décuplée.  Je  ne.reftve 
ici  cette  erreur ,  trop  grossière  pour  échapper  à  un  fectieur  littéotify 
qae  pire»yMtë^a  éUr^copiéaierveprodiiiilr  par  qeel^éSHrt^        ' 


l64  .  PABTIE  in. 

sonde  introduite  fnt  retirée  pleine  de  sang.  Qaelqdes  jonr» 
après  je  fis  de  noayelles  observations  dont  voici  le  résultat  : 
la  sonde  introduite  par  l'ouverture  principale  avec  tout  lé 
soin  convenable»  ne  peut  être  portée  dans  la  vessie;  on  la 
dirige  facilement  du  côté  de  l'anus ,  parallèlement  au  pé- 
rinée :  dirigée  de  cette  manière  »  on  peut  soulever  ou  tendre 
le  fond  de  la  vulve ,  et  reconnaître  que  la  membrane  qui  en 
réunit  les  deux  lèvres»  est  épaisse  à  peu  près  deux  fois  comme 
la  peau  et  dense  comme  elle.  Après  avoir  porté  la  sonde  un 
peaen  arrière  >  on  la  dirige  facilement  en  haut»  à  la  profon* 
denr  de  huit  à  dix  centimètres  :  là  on  rencontre  un  obsta* 
cle  sensible  à  son  contact.  Dans  ces  explorations  plusieurs 
fois  répétées  »  la  sonde  n'amène  point  d'urine  ;  elle  ne  pa- 
raît pas  être  dans  l'urètre»  mais  bien  plutôt  dans  le  rec- 
tam;  on  sent  la  sonde  à  travers  une  cloison  .tout-à-fait  sem- 
blable à  la  cloison  recto-vaginale.  A  l'endroit  où  la  sonde 
s^arrête»  on  reconnaît  avec  le  doigt ,  à  travers  les  parob  dn 
rectum,  un  corps  qui  paraît  être  le  col  de  l'utérus.  Les  ten« 
tatives  pour  sonder  l'urètre  sont  vaines.  Un  stylet  assez  fin 
pour  j  pénétrer»  occasione  beaucoup  de  douleur.  Marie 
Lefort»  persuadée»  il  est  vrai»  qu'elle  est  femme»  éprouve 
du  penchant  pour  le  sexe  masculin  »  et  ne  parait  pas  éloi- 
gpée  de  l'idée  de  se  soumettre  à  une  légère  opération  né- 
cessaire pour  ouvrir  le  vagin. ••  Le  larynx  et  la  voix,  dit 
ailleurs  M.  Béclard»  sont  comme  ceux  d'un  homme  adoles- 
cent Les  mamelles  sont  développées  »  d'un  volume  moyen,  ' 
surmontées  d'un  mamelon  érectile  dont  l'aréole»  d'une  cou* 
leur  brune»  est  garnie  de  poils.  La  lèvre  supérieure»  le 
menton  et  la  région  parotidienne  sont  couverts  d'une  barbe 
naissante;  les  membres  inférieurs  sont  couverts  de  poils 
longs»  nombreux»  bruns  et  rudes.»  A  ces  détails»  j'ajoute- 
rai, d'après  la  déclaration  de  Marie  Lefort»  que  les  règles 
ont  continué  à  couler  régulièrement  jusqu'à  l'époque  où  je 


HERUAPHBODISMES  FÉMININS.  Io5 

la  VIS  *  et  d'dprès  l'examen  qae  j'en  ai  fait ,  que  tous  les  ca- 
ractères masculins  que  M.  Béclard  avait  indiqués  chez 
elle  »  non  seulement  ont  subsisté,  mais  même  sont  devenus 
pins  prononcés  par  les  progrès  de  l'âge.  Ainsi,  les  poils 
naissans  que  M.  Béclard  avait  remarqués  sur  la  lèvre  supé- 
rieure et  le  menton ,  s'étaient  changés  en  une  barbe  épaisse 
que  cette  femme  laissait  croître  afin  d'exciter  davantage  la 
curiosité  publique  par  un  mélange  plus  frappant  des  carac* 
tères  des  deux  sexes. 

D'après  les  détails  qui  viennent  d'être  rapportés  ,  Marie 
Lefort  doit  être  regardée  comme  une  femme  (i)  ;  car  l'ex- 
ploration faite  avec  tant  de  soin  par  M.  Béclard  démontre 
l'existence  d'un  vagin  et  d'un  utérus.  La  menstruation,  con- 
statée d'une  manière  très-positive,  est  aussi  une  preuve im* 
portante  du  sexe  essentiellement  féminin  de  Marie  Lefort. 
D'un  autre  côté,  sa  constitution  physique  offre  des  rapports 
multipliés  avec  celle  de  l'homme  :  le  canal  sexuel  s'écarte 
beaucoup  du  type  normal  :  enfin  l'urètre  est  complet,  à  cela 
près  de  quelques  trous  résultant  du  développement  anomal 
de  sa  paroi  inférieure.  Le  cas  de  Marie  Lefort  est  donc  évidem- 
ment l'un  de  ceux  dans  lesquels  le  sexe  ne  peut  être  constaté 
avec  certitude  ,  que  par  l'exploration  la  plus  détaillée  de 
tous  les  organes  sexuels  ou  par  l'autopsie  ;  et  si  les  auteurs 
nous  ont  transmis  des  détails  peu  précis  et  incomplets  sur 
l'organisation  extérieure  de  femmes  affectées  d'un  semblable 
hermaphrodisme,  il  sera  absolument  impossible  d'endéter* 
miner  le  sexe  par  le  secours  de  ces  seuls  élémens. 

(i)  Telle  n*e8t  cepeDdant  pas  Topinion  de  M.  le  docteur  Pierquix 
qui ,  dans  un  mémoire  très-étendu  sur  cet  hermaphrodite  {voyez  la 
hrochare  plus  haut  citée) ,  le  considère  comme  plus  rapproché  de 
^'homme  que  de  la  femme.  —  G*est  encore  au  même  individu  que  se 
rapporte  une  notice  insérée  dans  le  Journ,  génén  de  médec^  {,  LII» 
p.  3 7 a. y  par  le  docteur  Jacquxmiv* 


|0&  piETlft  m^ 

Celle,  reja^ar^ue  est  »  par  exemple  »  eDtbkreneol  appttci^ 
ble  à  une  observation  cousignée  parVeay  dans  les  Tnwwi 
tioQS  philosophiques  (i).  Elle  a  pour  sujet»  dit  raoteor,, 
une  femme  h  visage  féminin,  à  gorge  bieafaite,  mcis  f^tiêesH 
tant»  au  milieu  d'une  fente  vulvaire  très-peu  piiofoQdeft|Nip4* 
nis  ou  clitoris  considérable,  bien  conformé» dépourvu  to9lft- 
fois  de  prépuce ,  et  par  lequel  sortaient  également  Furfaier  fà 
le  sang  menstruel.  Sans  doute  il  a'y  a  qn' un  pas  delà  tsaiiifiMh 
mation  de  Marie  Lefort  à  celle  que  Yeay  prête  aa  rajel  dft 
son  otiservatioa  :  car  chez  la  première»  le  sang  des  meofAmes 
sortait  par  les  trous  du  clitoris  »  que  le  sang  venait  aossi  t^gÊr 
gir.  Matô»  chez  La  seconde  »  Veay  n'a  point  constaté  Vfsriiih  • 
tence  de  l'utérus;  il  ue  donne  aucun  détail  exact  mr  litdii- 
posiUoa  d&Vurètre  »  et»  ce  qui  achève  d'ôter  toqta  valiKur^ 
sea  observations-»  il  prétend  a^^oin  vu  la  Ufyeiir  sémiilth 
sortir  aussi  par  ee  même  canal  qui  donnait  iaaae  ^WfeVMMt 
et  w  82^g  9Msn3tp;ueL: 

Que  dire  maintenant  d!u  prétendu  genre  dfhwnuqpfan^ 
disme  que  constituerait  le  pr&kpsus  de  l'utérus?  Un  Hï  «a» 
pafthologiqpie  n'offre  avec  un  véritable  hermaphi»edilMB8' 
qu'une  ressemblance  grossière.  Quel  rapport  réel  eaistii-it 
entre  lat  forme  et  la  position  d'utt.  utérus  ainsi  déjplMé^  el 
celle  d'un  véritable  urètre?  Gomment  confondre»  ap«è»iift 
examen  tant  soit  peu  exact»  lemuseaa  de  tanche  avec  INvii* 
fiee  urétral?  Il  est  vrai:  que  la  surface  de  la  metvilM^ 
lorsque  l'organe  est  depuis  long-temps  déplacé  et  exponéa» 
contact  de  l'air  »  prend  une  couleur  assez  semblable  à  celle 
du  pénis  »  et  c'est  sans  dbute  ce  qui  explique  les  erceurs 
cqmmises»  dans  plusieurs  cas»  par  des  observateurs  iggo- 

Ci)  AnuAà  lÊ^f.uXVht na  z86 ,  p.  283.  Sanote  (publîée>ea- 
^ais)  est  intitulée  Lettt:^  sur  un  hermapfuwliUk. 


rms  Ç^  vi^mifi^  Je  ÇAQ  ^pçneçat  ici  h  c!ti9CI  /^^eim^ 
le  plus  célj^re  de  ce  fapx  hermajphrQJjsaxe  «  on.  Ç9i^{^«< 
laDt  rhifiloire  d'i^ie  fei^me  >  Marguçrit^  10  allure  ^  i/^nt  Ifi) 
yérita^Ie  sexe,  aprèâ  si^oijç  beaucoup  oççupéi  te$  wé» 
4ecÎQs  et  même  li^  public,  fut  eniiQ  ot^t^çrmiQé  par  $4- 
viard  (i).  Cette  fempi^e  vint  à  P^upU.  revêtu^  d'h^J^Uii 
d'homme  que  les  magistrats  d^^  Xpuloiise  ]mi  ^yAÎeiïJt  Ql^ 
donné  de  prendre.  Elle  se  croyait ,  ou  àfi  VfKQÏM  SQ^  4U^ 
vraimept  hermaphrodite ,  et  apte  h  se  servir  des  parties  gé- 
iM*?le^  4©  Km  «^  de  l'aulne,  sexe,  Rewjcotfç  de.  i||é4e«^aA.de 
'îlçulouse  ç^  ^  Ç4n:is  çpcirçiilt  1^  s^  ajssertiqçy?,  çt,  s^ilM&iliÂr 
rent  avoir  en  effet  trouvé  en  elles  les  paçtîpç^es^qt^eVfiiJl  djMk 
^u;k.  lej^^  ;  4>'*«!trçs  djoujèçenl;,  ^  el.  Qe  fut  i^ul;  :.  g^i^qv^ne 
n/o^t  pj^  ce  q]me  Ui?^  d'aafcres  affirmaient,,  ftfeil  Swwî4, 
invité  ^^si  k  voîj;  ^belî^^^^)bî:Q4jit^^  4éçlew^,  ^p^s^w.  çpiH* 
ei^a;;}^  et  îi,k  gr^njjjç  sjvgrmdQ  tqnslçs  a^^Ul^^,  iff^% 

^^y,Vk  4fiy:a^  le^yew  <Çi!we  fei»m§  ^fecl;^  4.'w^4pj»«wW« 

4'ul#qfr,.  e^bîeiijôti  i^ès  ilp^wi;a,sw  aiiseiitÎA»  op^^j^teU 

Wfcli4sgfi«fit.e.W.v 

Ce  sont  très- certainement  de  semblables  c^  fe^fcfafJtejgfr 

(i)  Foyez son  recueil  d' O^i^/i^.  chirurg.^  p.  i5o, 

(?)  ^.  «r»:«W  de  ce  g^ore  ii9spn^pj|s,jK<e^qLftm  d|abwiÇ9W» 
^^  ^^S^.  qpj  «'«"jt  fait  sMppj?9|ar.  ri^rma{|bro4MP^ç  «M  ^  Mm 
qui  n'en  çtésentent,  aupuofi  lr.açç.  ;%i  qarmMIWt.  Iç^iW^ei^c)^  Ùk 


n?r.  ^S^  à  ui^e  semblable  ^w-eujr^^BJfw^B^m^i.  oile  néanmfljfti,  iu»a 
Iclle  méprijM?  dans  le  Gi^rii^^^^,  <fe-^ijfia,  ^c^  de  B<^  t,  IJh, 

»^/.9»^pA'7-  —  Cc^çaç^  opJ^.vfifTH  4fttsJa.s*iM»  de  ce|,oH?ra£|p^ Jf* 
sujefs  femelles  afÇeclésdl^^r^ftÇiç^brfiç^^  Q^•*«l^ift^^l^A^W^IWM?^P»^fe 
««•Iffl^e,  ont  ai^^i  ^  cpjA^éj^sty^^^  kmff- 

Gonp  aanciens  auteur!. 


io8  PARTIE  III. 

qaes  qui  ont  donné  lieu  à  quelques  unes  de  Ces  prodi- 
gieuses histoires  de  femmes  changées  en  hommes  (i)  que 
tous  les  anciens  auteurs  se  plaisaient  tant  à  recueillir  :  er- 
i*eurs  excusables  h  une  époque  où  il  fallait  un  Saviard  pour 
ramener  aux  conditions  féminines  le  sexe  métamorphosé 
de  ces  femmes ,  mais  que  personne  ne  saurait  plus  com* 
mettre  aujourd'hui ,  sans  encourir  le  reproche  d'une  gros* 
êiërc  ignorance  (2). 

Je  terminerai  ce  chapitre  »  comme  le  précédent,  par  quel- 
ques mots  sur  les  cas  d'hermaphrodisme  féminin  que  pré» 
sentent  les  animaux. 

Si  Ton  excepte  le  degré  d'anomalie  qui  consiste  dans  le 
simple  développement  du  clitoris ,  l'hermaphrodisme  féinoii- 
nin  parait  plus  rare  chez  les  mammifères  que  l'hermaphro- 
disme masculin.  On  n'en  trouve  même  dans  lés  annales  de 
la  science  presque  aucun  exemple  à  la  fois  authentique  et 
rapporté  arec  assez  de  détail  pour  qu'il  soit  possible  de  le 
classer  avec  certitude  dans  l'un  de  nos  genres  d'hermaphro- 
disme féminin. 

Ainsi  9  à  en  juger  par  le  peu  de  détails  que  donne  l'his- 

(x)  JTaî  dît  ailleurs  (p.  69  )  que  la  plupart  s'expliquent  au  con* 
traire  par  )a  descente  tardive  des  testicules  dans  les  lobes  divisés  du 
scrotum,  chez  des  sujets  affectés  d'hermaphrodisme  masculin. 

(a)  Outre  les  auteurs  déjà  cités ,  voyez  encore  sur  l'hermaphrodisme 
féminin:  Riolâxt,  Anthropograpida ^  p.  197.  —  Rbgk.  de  GRiULF,  2oc, 
-eii,,  p.  388  9  et  dans  la  Bibliotheca  anaeomicaj  t.  I,  p.  63a.  Voyez  aussi 
ses  Obs.  anaLf  liv.  I,  p.  $89.  —  Dieuerbroeck  ,  loc,  cit,  —  Yak  Moehs» 
Mierotechn.,  p.  464;  long  clitoris  pénioïde.  —  BLÂircAâRD  ,  CoUeetan, 
med.  phys,^  cent.  III ,  obs.  80  ;  exemple  de  grossesse.  —  Kâuw  Bosa- 
BAAYBy  ioc,  de,  —  Réflex,sur  Us  hermaphr.,  Paris,  in-8o»  1765;  bro- 
chure anonyme  y  dont  l'auteur  est  Dubouchbr.  —  Ghevreul,  dans 
rancien  Journal  de méd»  chirurg, pharm.^  t. XI,  p,  447>  '779>  bono^ 
obsenratioD. 


HERMAPURODISMES  FÉMININS.  IO9 

torien  de  rancicone  Académie  desscîenccs  sur  un  singe  her- 
maphrodite dont  Méry  entretint,  vers  1680,  ce  corps  sa- 
vant (i),  il  est  très-vraisemblable  que  ce  prétendu  her- 
maphrodite n'était  autre  qu'une  femelle  d'atèle  réguliè- 
rement conformée.  La  courte  description  que  l'on  donne 
du  clitoris  très-allongé,  et  offrant  înférieurement  une  gout- 
tière ,  se  rapporte  du  moins  parfaitement  aux  caractères 
normaux  d'un  clitoris  d'atèle. 

Un  rongeur ,  mentionné  par  Dœbel  (2) ,  ne  doit  de  même 
être  noté  que  pour  mémoire ,  à  cause  des  circonstances 
évidemment  fausses  que  rapporte  cet  auteur.  Suivant  lui , 
il  existait  avec  des  ovaires  et  un  véritable  utérus  ,  qui  même 
renfermait  des  fœtus ,  un  pénis  avec  un  urètre  complet  ^ 
par  lequel  le  sperme  était  excrété ,  quoiqu'il  n'y  eût  pas  de 
testicules* 

Au  contraire ,  je  puis  citerlîvec  confiance  une  brebis  men< 
tionnée  par  Ruysch  (3),  dont  le  clitoris  était  volumineux  » 
et  qui  était  surtout  remarquable  par  l'existence  dans  les  lé-r 
Très  Tulvaires  de  deux  pelotes  graisseuses  ,  simulant  assez 
exactement  les  testicules  d'un  sujet  affecté  d'hermaphro-f 
dbme  masculin* 

Quant  aux  autres  classes  du  règne  animal ,  l'une  d'elles  f 
celle  des  oiseaux,  présente  fréquemment  des  cas  d'herma- 
phrodisme  féminin,  mais  seulement  des  cas  se' rapportant  \ 
l'un  des  premiers  degrés  de  l'anomalie.  On  trouve,  en  dlTel, 
assez  souvent  parmi  les  poules  des  individus  stériles  »  épe- 
ronnés  comme  les  coqs ,  et  en  ayant  quelquefois  même  I^ 

(i)  Voyez  Histoire  de  1 666  à  1 699 , 1. 1 ,  p.  43o. 

(a)  Voyez  les  Act,  maris  Baîthicif  1688  ,  p.  a38. 

(3)  thésaurus  anat,  octavus,  n"  53 ,  avec  iîg.  ^~  L'existence  de  brebis^ 
à  clitoris  développé  est  aussi  indiquée  par  plusieurs  anciens  auteurs  f 
mais  d'une  manière  extrêmement  vague. 


\ 


PARTIB  III* 

fbtt  :  MbYùÀïes  ioîlA  les  rapports  avec  Vliermaphroàisnoie 
féttihiià  éoiit  de  toute  évidence ,  mais  d* ailleurs  telîeintot 
pèU  rèûiârquables  qu'il  me  suffît  de  les  mentioimer  id  d^uhe 
siÂûîèli'é  générale  (i). 


êMt0Mm0^*M*ntw¥%  ■W|»^t«m<iim<miVw<lr%w>mmM>MWWwvmi  */ii»<i>I<wwv^v»v»»b»»iimih»||%m><kii 


CHAPITRE  m. 

M8  HBBtf AlHrâi(H)l9lljBS  ff^UtilBSi 

€}Ôitll}làniitoh  ^éhérat'e  avec  îés  Jbérmaplirodismes  masc'nlms  et  fliii- 
taîlft  t  différence^  et  amttogte».  -^  Rareté  des  liiertfiat>tiHdlBiilli 
neutres  chez  rbomme  et  les  animaux. 

,  Lo»  e«s  dont  il  mo  irëste  k  Iraitét*  sbus  lâs  ttèibé  d'Hëtâl^ 
pkiroiisittlftè  nmfttiB  et  d'het^ttiftphrodisihëé  âiiitei  »  ànï  4t§ 
MBsidéfé^  pai'  pltt$ié«»^  m,eiAH  comi&ë  trè§-dffférëhs  ftl 
tMi  Tùm%'  dent  je  biè  sflil  dccbpé  jusqd'à  pré^dnfe;  It 
semble  en  effet»  au  premier  abord»  qu'une  li^é  dé  déUtf^ 
catîdB  trèft-tranchée  doive  être  tracée  entre  lés  tins  et  les 
avtresi  et  qu'une  analyse  anàtotniqùe  ^  si  eiàbté  ^*l^ 
fimase  être ,  ne  saurait  t*évélet  que  dés  f àpporis  (StttèÊté^ 
ïO^Êk  éloignés  eni^e  dés  hermaphrodites  qui^  en  déâdkitll^ 

(i)  Le  docteur  Gaspâbo  a  décrit,  dans  le  Journal  de p/^sioldgiê àm 
tt.  Magendie ,  t.  ÎX ,  p.  ii 5,  année  18x9,  des  carpes  femelles,  à  orga- 
nes sexuels,  principalement  à  ovaires  imparfaitement  développés.  Ces 
carpes,  ou  comme  il  lesnomine»  ces  carpeaux,  comparables  à  ce  qiie 
sont  les  neutres  parmi  les  hyménoptères,  né  sont  pas  de  vénCilbles 
]Maiiq>lir(ftfH€fs  femelles,  mais  ont  avec 'eux  trop  d'analogie  fùwt 
q«è  je  fte  lël  elle  jnré  au  moins  petit  itiémbire  dans  rhistoirè  dé  ci 
groupe. 


HBRMiPffUtDtSftÈi  Neutres.  i  i  i 

el  ttialgré  qttéi(|ire^  apparences  trofnpèuseis,  appartiennent 
èsseniiellement  à  Vun  oa  h  Tautrè  sexe,  et  des  hermaphro- 
éStes  qni ,  au  contraire ,  ne  sont  véritablement  ni  mfiles 
ni  femelles  :  êtres  singuliers  qai,  avec  des  organes  généra- 
teurs anssi  compliqués  que  ceux  de  tout  autre  individu ,  ûé 
sont  cependant  d'aucun  sexe ,  précisément  patce  qu'ils  |>àN 
tîdpent  an  mêïne  degré  des  conditions  de  Tun  et  de  Tautre. 

Ce  premier  aperçu  des  conditions  générales  des  hermà- 
phrodismes  neutres  et  mixtes  semble  indiquer  la  nécessité 
de  les  isbler  en  une  classe  distincte  et  bien  branchée.  Mais 
6ette  nécessité  va' promptements^évanouir  à  nos  yetkx,  û 
nous  esisayons  de  pénétrer  plus  ptofondéïnent  dans  là  coù'* 
naissance  des  caractère^  essentiels  de  ces  deux  groupe^  de 
déviations. 

Ap^  téuted  led  considérations  et  tous  les  détails  déjà 
présentée  sur  tes  hermaphlrodisnies  masculine  et  fêminins , 
^elle  idée  deVons-nous  avoir  de  leur  nature  ?  Pour  résudlëP 
en  peu  de  mots  tout  ce  qui  précède ,  un  hermaphrodisme 
ûiasculin  est  produit  lorsqu'un  appareil  sexuel ,  ayant  le 
plus  grand  nombre  de  ses  parties  el  notamment  les  plus  im- 
portantes établies  sur  le  type  masculin ,  en  a  aussi  quelques 
unes  moins  importantes  et  en  moindre  nombre  établies  sur 
ïe  type  féminin.  Si  au  Contraire  l'inverse  a  liêu^  Thermaphro- 
disUie  est  féminin.  On  peut  ajouter  que  les  parties  intérieur 
res  étant  celles  qui  caractérisent  essentiellement  le  sexe» 
ce  dont  elles  principalenùient  qui»  dans  l'hermaphrodisme 
masculin  ,  retiennent  les  conditions  du  sexe  masculin»  les 
organes  extérieurs  prenant  au  contraire  les  caractères  fé- 
minins. L'inverse  a  lieu  par  la  même  raison  dans  l'herma- 
pbrodisme  féminin  :  en  sorte  que  »  dans  l'un  comme  dans 
l'autre  »  ce  sont  les  caractères  qui  tendent  &  en  imposer  sur 
le  véritable  sexe,  ce  «obt,  comme  on  peut  les  appeler,  les 
conditions  exceptionnelles;  qui  frappent  seules,  au  pre£nie]f 


1  1  8  PARTIE  ni. 

abord»  les  ycnx  de  Tobservaleur.  De  plus ,  nous  avons  dis- 
tingué dans  l'un  ell'aulrc  des  groupes  précédens  quatre  gen- 
res^ ou»  si  l'on  veut,  quatre  degrés  d'hermaphrodisme,  dans 
lesquels  les  conditions  d'un  sexe  se  rapprochent  déplus  en 
plus  du  scxe>  opposé  ;  et  c'est  ainsi  qu'arrivés  au  quatrième 
et  dernier,  nous  avons  reconnu  l'impossibilité  de  détermi* 
ner  le  sexe,  à  moins  de  recourir,  soit  à  un  examen  anato^ 
mique,  soit  à  une  exploration  assez  précise  et  complète 
pour  lui  être  équivalente. 

Faisons  maintenant  un  pas  de  plus;  éloignons-nous  en- 
core d'un  degré  des  conditions  normales,  et  supposons 
qu'à  ces  modifications  des  organes  extérieurs,  déjà  assez 
graves  et  assez  multipliées  pour  jeter  des  doutes  sur  le  vé^ 
ritable  sexe,  viennent  s'ajouter  de  semblables  modifications 
des  organes  intérieurs.  Evidemment  nous  voici  parvenus  à 
des  cas  où  la  détermination  du  sexe  sera  impossible  :  l'her- 
maphrodisme ne  sera  plus  ni  essentiellement  masculin  nî 
essentiellement  féminin  ;  il  sera  neutre  ou  mixte.  Or,  si 
telles  sont  les  conditions  réelles  des  hermaphrodismes. 
neutres  et  mixtes  ,  on  doit  sans  nul  doute  les  considérer 
comme  différant  des  hermaphrodismes  masculins  et  fémÎDins»' 
non  par  leur  nature  propre  et  leur  caractère  essentiel ,  mais 
par  l'importance  et  le  nombre  des  déviations  simples,  des 
anomalies  élémentaires  dont  ils  se  composent.  Ils  ne  se- 
ront en  quelque  sorte  que  ces  mêmes  hermaphrodismes 
avec  un  degré  de  plus ,  et  par  conséquent  devront  être 
placés  immédiatement  à  leur  suite  dans  l'échelle  des  ano- 
malies. 

Ces  considérations  sont  également  applicables  à  Therma- 
phrodisme  neutre  et  à  l'hermaphrodisme  mixte,  quoique 
les  conditions  de  l'un  et  de  l'autre  soient  d'ailleurs  très- 
différentes  ,  et  puissent  même  à  quelques  égards  être  con-* 
sidérées  comme  inverses. 


HBRll i»0RODIflMBfl  NBUTBBf  •  .  I  il 

L'hermaphrodisme  neutre  »  dont  nous  deronâ  nous  oo-» 
cnper  fipécialemeni  dans  ce  chapitre  »  est  caractérisé  par 
des  modifications  de  l'appareil  sexuel»  telles  tfo»  la^phi- 
part  de  ses  parties  ne  sont  exactement  établies  ni  sur 
le  type  masculin  ni  sur  le  féminin,  mais  tiennent  à  la  foh 
de  l'un  et  de  l'autre.  En  d'antres  termes ,  ce  ne  seront  flm 
seulement  le  clitoris  ou  le  pénis,  la  Tul?e  ou  le  seroiuia» 
qui  passeront  l'un  aux  conditions  de  l'antre  :  unepartieidcfs 
organes  in  ternes  seront  modifiés  dans  le  même  sens,  et'tietl- 
dront  à  la  fois  du  mâle  et  de  la  femelle. 

L'hermaphrodisme  neutre  pourrait  lui-même  présetaler 
plusieurs  degrés.  Le  plqs  anomal  et  le  plus  remarquable 
de  tous  serait  celui  oii  toutes  les  ps^rties  inlérieures^el  rox- 
térienres. offriraient  un  degré  de  dév/eloppenient  exactennelit 
intermédiaire  entre  les  conditions  du  type  mâle  et  celles  du 
type  fsipelle.  Mais  jamais  de  semblables  cas  ne  se  sontpiipé- 
.  sentes  à  9ucun  observateur  ni  chez  l'homme  ni  che^^  les 
animaux;  et  les  exemples  beaucoup  moins  remarquaibles 
que  l'on  peut  citer,  sont  eux-mêmes  si  rares,  que  les  jt^is 
cas  soiVans  observés  sur  des  animaux  par  Everard  HpiQe , 
llaller  et  Hunter  (i),  sont  peut-être  les  seuls  authenti* 
ques  (s}. 

.  (i)  HoMB,  loç,  du,  p.  z68,  pi,  IV.— ^HXi'iiB^»  locU  et/.,  avec  planches. 
—r  HuiTTEB ,  Mémoire  déjà  cité  sur  les  Pree  Martin ,  seconde  observa- 
tîon.  p.  ago. 

(i)  Je  me^bprneà  citer  en  noie  deux  cas  décrits  par  M.  SAUvii  dans  le 
BulL  de  la  Foc,  ^e  médec,  de  Paris ^  ann.  1 8  x  o»  no  IV,  et  ann.  1 8  x  s,  ilo  Vl* 
,  Ces  cas  nepeuveotélrerapi  ortés  qu'avec  beaucoup  de  doute  à  l'berBia- 
phrodisme  neutre,  tant  les  clélails  que  ce  médecin  a  donnés  sur  eux 
sont  vagues  et  incomplets.  —  Dans  la  moins  imparfaite  de  ces  deux 
observations,  on  voit  qu'il  existait  entre  la  vessie  et  le  rectum  un  corps 
de  forme  pyramidale  »  rouge-clair,  très-dense  et  sans  aucune  cavité» 
très-vraisemblablement  une  matrice  rudimentaire»  Des  parties  latéra* 
les  de  ce  corps  sortaient  deux  iilets  rpuges  et  charnus  qui  allaient  Sj^ 
IL  8 


lis  PARTIE  ni. 

abord»  les  ycnx  de  l'observateur.  De  pins»  nous  avons  dis- 
tingué dans  l'un  ell'aulrc  des  groupes  précédens  quatre  gen- 
res^ ou»  si  l'on  veut,  quatre  degrés  d'hermaphrodisme»  dans 
lesquels  les  conditions  d'un  sexe  se  rapprochent  deplu9  eo 
plus  du  scxe>  opposé  ;  et  c'est  ainsi  qu'arrivés  au  quatrième 
et  dernier»  nous  avons  reconnu  l'impossibilité  do  détcrmi- 
ner  le  sexe»  à  moins  de  recourir»  soit  à  un  examen  anator* 
mique»  soit  à  une  exploration  assez  précise  et  complète 
pour  lui  être  équivalente. 

Faisons  maintenant  un  pas  de  plus;  éloignons-nous  oq- 
core  d'un  degré  des  conditions  normales»  et  supposons 
qu'à  ces  modifications  des  organes  extérieurs,  déjà  asseï 
graves  et  assez  multipliées  pour  jeter  des  doutes  sur  le  vé- 
ritable sexe  »  viennent  s'ajouter  de  semblables  modifications 
des  organes  intérieurs.  Evidemment  nous  voici  parvenus  k 
des  cas  où  la  détermination  du  sexe  sera  impossible  :  llier- 
maphrodisme  ne  sera  plus  ni  essentiellement  masculin  ni 
essentiellement  féminin  ;  il  sera  neutre  ou  mixte»  Or»  si 
telles  sont  les  conditions  réelles  des  hermaphrodismes. 
neutres  et  mixtes  »  on  doit  sans  nul  doute  les  considérer 
comme  différant  des  hermaphrodismes  masculins  et  féminins» 
non  par  leur  nature  propre  et  leur  caractère  essentiel  »  mais 
par  l'importance  et  le  nombre  des  déviations  simples»  des 
anomalies  élémentaires  dont  ils  se  composent.  Ils  ne  se- 
ront en  quelque  sorte  que  ces  mêmes  hermaphrodismes 
avec  un  degré  de  plus»  et  par  conséquent  devront  être 
placés  immédiatement  à  leur  suite  dans  l'échelle  des  ano^ 
malies. 

Ces  considérations  sont  également  applicables  à  Therma^ 
phrodisme  neutre  et  à  l'hermaphrodisme  mixte»  quoique 
les  conditions  de  l'un  et  de  l'autre  soient  d'ailleurs  très* 
différentes  »  et  puissent  même  à  quelques  égards  être  con* 
sidérées  comme  inverses. 


HBRlli»0RODIflMBfl  NBUTBfif  •  .  I  ll 

L'hermaphrodkma  neutre  »  dont  nous  deroni  nom  oo 
coper  fipécialemeni  dftns  ce  chapitre  »  est  caractérisé  par 
des  modifications  de  l'appareil  sexuel»  telles  que  la|ilii- 
part  de  ses  parties  ne  sont  exactement  établies  ni  sur 
k  type  masculin  ni  sur  le  féminin ,  mais  tiennent  à  la  foie 
de  l'on  et  de  Tautre*  En  d'antres  termes ,  ce  ne  seront  pliis 
seulement  le  clitoris  ou  le  pénis»  la  Tul?e  ou  le  serotapi, 
qui  passeront  l'un  aux  conditions  de  l'antre:  unepartieidtfs 
organes  internes  seront  modifiés  dans  le  même  sens,  ôt'ttetl- 
dront  à  la  fois  du  mâle  et  de  la  femelle. 

L'hermaphrodisme  neutre  pourrait  lui-même  présetaler 
plusieurs  degrés.  Le  plqs  anomal  et  le  plus  rcMBarquable 
de  tous  serait  celui,  oii  toutes  les  parties  intérieures^  M  rex« 
térienres. offriraient  un  degré  de  dév/eloppentent  exactemeiit 
intermédiaire  entre  les  conditions  du  type  mfile  et  ceUes  dm 
type  feipelle.  Mais  jamais  de  semblables  cas  ne  sesont|^|é- 
sentés^  à  aucun  observateur  ni  chez  l'homme  ni  cbe^^Jes 
animaux;  et  les  exemples  beaucoup  moins  remarquaibles 
que  l'on  peut  citer,  sont  eux-mêmes  si  rares,  que  les  trois 
cas  soiVans  observés  sur  des  animaux  par  Everard  Houjie , 
Haller  et  Hunter  (i)»  sont  peut-être  les  seuls  authenti* 
ques  (s}. 

.  (i)  HoMB,  loç,  ciu,  p.  z68y  pi.  IV.---H4if;iB9>  locîs  cit,f  avec  planches. 
—  HuiTTEB ,  Mémoire  déjà  cité  sur  les  Frpe  Martin ,  seconde  observa* 
tion.  p.  aoo.  , 

(i)  Je  me^borneà  citer  en  noie  deux  cas  décrits  par  M.  SAUvii  dans  le 
BulL  de  la  Fac,  niff  médec,  de  Paris ^  ann.  1 8  x  o,  no  IV,  et  ann.  1 8 1  s,  ilo  Vl* 
,  Ces  cas  oepeuveotélrerapi  ortés  qu'avec  beaucoup  de  doute  à  rberaïa- 
phrodisme  neutre  y  tant  les  détails  que  ce  médecin  a  donnés  sur  eux 
sont  vagues  et  incomplets.  —  Dans  la  moins  imparfaite  de  ces  deux 
observations,  on  voit  qu'il  existaitentre  la  vessie  et  le  rectum  un  corps 
de  forme  pyramidale,  rouge-clair,  très-dense  et  sans  aucune  cavité» 
très-vraisemblablement  une  matrice  rudimentaire»  Des  parties  latéra* 
les  de  ce  corps  sortaient  deux  iilets  rpuges  et  charnus  qui  allaient  Sj^ 
IL  8 


if  i4  pwnn  m. 

-  'h^  %t]im  de  ruèèertiitwQ  de  Hume  est  nti  cMen  :  àom 
4#ift  )^»  lâë  àers  ici  pour  déligner  Yeêphte  et  non  le  sexe  q»! 
ililli»  iréelteaidtit  iodéterminârUa  Les  parties  seûellet  exté- 
iriéiiMs  étftîèiit  use  rnlre  $êêet  bien  conformée  et  un  cUtotU 
4^iimi(ieidt  ott  pén!»  imperforé,  ml  dessous  duquel  dtait 
ttie  i>tl«P<M(fr4B  eondnisant  k  Tmhir^  Celte  disposhioD,  toôt 
^W^fièt^iâinit  WÈ  hermaphrodJsitie ,  semblait  itidiquer  n 
"iààkiàù  appàiitenànt  esaentieUecttent  m  sexe  féminin»  Ami 
Vttiiiits^  Ait 41  eonridéi^  comme  femeliê  iosqti'à  ce  qœ 
Texamen  de  ses  organes  interne»  eât  mèntui  qn'if  Dt'étéit 
fMtilAinient  tA  mêle  ni  fdmrilei.  En  effet,  Tapparai  gdné* 
àmm  im  «diâpolait  àénlemént  d'nn  orgéttté  de  forme  «^ 
iongée^t  d'mé  substance  Hgamentonso  qnè  l'on  peut  toiK 
Mérei^  aVèe  Homo  eômméf  -dti  tagin  imperferé,  de  Anti 
lÊtrêotiÉ  tt^-^êles ,  égalémétrt  impérforés  »  êo  continaant 
«flfe  t»  yi%at  rtkKmeiftaifé>  et  yraim^Éit  imermédiairea  pik 
fbùt'àkfésjtàtm  entre  des  câhanx  déférons  et  des  troùSf^ 
fftilrinèsr  lenfin  de  deux  oraires  on  feslicAle^  également 
|[^sne  natnre  trës-éqnivoqne  »  et  anxqueb  se  portaient  tés 
■cordons  dont  jevrens  déparier.  Ces  ovaires,  on  ces  tesfictAés 
iiâfkùXh  détérminatiofi  qu'en  a  donnée  Home  (i),  éttfiMt 

perdre  dans  les  régions  iliaques.  Au  milieu  de  Tare  que  formait  cha- 
que filet ,  00  r^itiai'quaiC  nu  petit  groupe  glanduleux  composé  dé  trois 
Iprains  semblables  par  leur  volume  à  des  grains  de  chenevts.  Exférîeii- 
rement  on  apercevait  deu]i(  replis  vulvaires  et  un  clitoris  volonaiàéttx 
0U  pénis  fropérforé  à  son  extrémité;  Turèlre  s'ouvrait  sur  lé  gfdnd. 
'  Ûa  peut  conclure  avec  certitude  de  ces  détails  ^ûé  cet  bermapbrb* 
idisme  h'ëlait  point  masculin ,  comme  le  pense  Tauteur ,  mais  netitfe 
ou.  féminin.  —  Quant  à  Tautre  observation ,  on  n*^  trouve  absoTuillëat 
rTeu  qui  roérfle  aétre  cité. 

(j)  Home  a  adopte  celle  délermlnalion  à  cause  de  fa  disposition  des 
artères  spermatiqueslrès-flexueuses;  mais  il  remarque  lifi-mêitiè  qtHe 
les  singuliéi^  organes  qu'il  décrit,  n'avaient  ni  la  structure,  ni  le  v6« 
tumV;  ui fa posiiîun de  vé'rhal)!es (eslicules ,  «lié  caractère  c)u*ii  tire 


HBBUAPHMèift&IrÉi  {neutres.  \h% 

k^U-i)6(ft§p^r  aes  tëèiiciilëè,  iitiéAiA^àTmé:titëiA  fôi^uflA  à 
ffnnt  iitûtlute  trèdHldtftéasë  t  ïis  6c6û|itiiéiQt  d^^aOiëdl^i  fii 
l^lioti  déè  oràirM^  é&  «^  tititlv^hl  \smii  f^àr^  rëMêimMè 
ië  Itoré  cAnicièfëë,  tebtr  k  "péiJi  prèé  égèAeâièiit  de  18  Himh 
4è»té9tiëùliei^  et  de  êèllè  iéi  oirftireè.    cèé  délànsVfJ^Ao^ 
ëfIMMé  dètix  èlr^èn^tftîhfces  femàfqâàblës'^Hi  tent  mMIKë^t^ 
iHràim  rft}5{)6H  tf^c  l6é  étHiditikis  Irèïi^iiH^iriffiitAi  âb 
rappareil  sexuel  :  c'est  qiie  èè  Otm  it'àVaif  ^«fâ  dSÀS« 
M«tfiS  sigûe  de  ri$f  »  et  âè  pté^tdil  iii  9  r'»l6rAi6f  iil'li  ¥ex- 
Mrirài* iitldtiti  Tè^tij^  dé  tbàttëlléél  ''- 

fies  deux  ai!iti*éè  âtilihaâx  ^tii  ôât  toffëft  dèi  %ieiSfim 
ihA^màphrëdisiné  6èa«^^  âbôt  dé»  ruÙffiiUs:  Gë  1»djë^liA 
l'd^rtfCiëti  de  Hàllèip  èj^àrtiëlit  ti  IVsphëé  ié  Umm^, 
miâhldë  de  Hiiiitéi* ,  l  ééSe  Ae  ik  n%h&.  '    ' 

CifëH  I^  e&ëvfe  dé  Hàller»  cèttiiâé  fclie£  Ië  mm  llélM; 
1^  Hbfiîe,  ilëxiè^àtibI^ëïitériè  ôa  p£hi^;  pltW  ftiMc^^ 
qéli  tbHiàait»»  si  6b  Hé  ëorisidëré  cèÉdmé  titi  dttÛrbvfflSft 

iiftM>é»  étèft  j^ârrii  d'#ti  p^ràpùcë»  ël  niëinë  tëBéa^nt  éB'- 
Teloppé  que  Ton  apercevait  sëtdëmëàt  éoÏÏ'ëxtt'ëmitë,  ëti 
Mf  glàflrd>  fUtl^  d^WtâUxié.  Il  aàJÏ  ainsi  ixtëfleài'ëilbent 
pliift  kii^lè^ë  àtiii  clitëks  éfi^h  tin  véritable  piïîHâ;  méii 
ItMcpi'iAi  tiM  K  ëifiàiifie^  dà  strttctdreià$^are/i{  ]^rdt 
«Um  êtSùiblâhlé  S  IM  bédié'^  H  était  «iëtit^i^M'lné  M^Uëfiië 
presque  en  spirale ,  et  pourva  de  deux  câff^  ^jrfëtlféfiix 
MM'dUtipê»  k  «ë  ^và  f^àfi^é^  de  itihâëft^;  Dèi^rièi^  cet 
mjbi&ié  trétf^éSt Wfe  iënië  sëmU«ftfe  rmi^ràlrë  trëi^ 
éMStéi  él  j^air  làqdellëiin  stylet  pouvait  eîtt  ihtrodoUt, 
Mil  tâns  la  vessie ,  soit  dans  tin?  canal  coihparffMè  &  nn 
^djfiùi  pUtè  entre  lé  rectum  et  là  vé^  ^  ét)itffffftQi<{èànt 

de  la  disposition  des  artères  spermatiques  n*â  rien  de  concluant.  — 
OBUt  obKrvation  a  été  citée  par  erreur  datis  pluskùrs  bii vfagès  ^oiiMne 
Qo  axemplé  da  la  léanioo  dé  tesiteviléa  et  d'btafirti»  àtm-h  Mthé  aàfèi 


Il6  ^ABTIB  m. 

avec  l'urètre  par  une  large  onvertare»  et  se  bifurquant 
après  un  trajet  assez  long.  Les  deux  condaits  résultant  de 
sa' bifurcation,  beaficoup  plus  semblables  à  des  trompes 
.01^  même  à  des  cornes;  utérines  qu'à  des  conduits  déféreiis» 
.^«ent  se  portera  des  testicules  paraissant  peu  développés, 
et  occupant  le  lieu  où  se  trouvent  normalement  les  oTairei. 
JÇnfin  autour  du  canal  principal  on  remarquait  des  vési' 
çulçsjsémînales  rudimentaires  (i). 

.Telle  était  aussi  à  peu  près  la  conformation  de  ranimd 
hermapbrodite  observé  par  Hunter.  Cette  vache  ou  ce  tau- 
reau^ aipsi  qu'on  voudra  le  nommer,  avait,  avec  des  par- 
ifes^.HT^tern^s  plutôt  féminines  que  masculines,  un  vagia 
Jtrès-impijLrfait  et  un.  rudiment  d'utérus  sans  aucune  cavité, 
des  organes  plus  semblables  à  des  testicules  qu'à  des  ovairei 
piuriear  yolume,  npalogues  au  contraire  à  des  ovaires  par 
leur.,si|;oation ,  et,  dans  la  réalité,  d'une  nature  fiut  éqiû- 
XPqne  rainai, que  le  montrent  les  détaiU  mêmes  que  Hunier 
dpnnç^uy:.eux  pour,  établir  leur  caractère  essentiellement 
ijoâle*  Gomme  dans  le  cas  précédent ,  il  existait  des  rudi- 
mens  de  yésiçules  séminales* 

.  Ainsi  une  partie  des:organes  sexuels  présentaient,  vfak 
incompl|6tement,  les  conditions  du  sexe  féminin  :  d*autm 
semj^laient  tendre  davantage  vers  le.  sexe  mascnUn,  mail 
n'en préaeoAaient demêmeles caractères que^d'une  maniàie 
très-imparfaite. 

.  ,11  est  à.  regretter  qu'à  ces  détails  anatomiques ,  Haller  et 
Jlunter n'aient  pas  ajouté  quelques  remarques  sur  la.con- 
formatioi)  généralç  et  sur  les  habitudes  des  animaux  qn'ib 
ont  décrits,  et  qui,  un  peu  plus  rapprochés,  l'un  du  aeie 
mâle,  l'autre  du  sexe  femelle,  ne  présentaient  réellement  les 
conditions  essentielles  ni  de  Tun  ni  de  l'autre. 

(i)  Haller  les  décrit  de  la  maoière  suivante  :  £i  canaU  jmjcm  fui 
kuUoam  f  mt^tm  fimUitudinc ,  fii^um  ei  solidum  àrcùnuuuMhatur. . 


.  HE&MAPHBODISUBS  N£UTn£S.  II7 

En  est-il  de  même»  comme  l'ont  pensé  plnsieurs  atitenrs, 
de  rhermaphrodite  Marie -Dorothée  Derrière  devenu  si 
célèbre  par  les  observations  qu'ont  faites  sur  lui  un  grand 
nombre  d'anatomistes  allemands ,  et  surtout  Ilufeland  et 
Mursinna»  qui  l'ont  cru  femme ,  Stark  et  Martens  qui  l'ont 
déclaré  homme,  et  Metzger  qui  l'a  considéré  comme  un 
sujet  sans  sexe  déterminé  (i)?  Au  défaut  de  l'examen  ana- 
tomique  qui  eût  pu  seul  décider  la  question  d'une  manière 
positive  »  les  auteurs  nous  ont  donné  des  détails  assez  pré- 
cis^ mais  très-peu  complets  sur  la  conformation  extérieure 
de  Marie-Dorothée;  et  nous  pouvons  à  peine  nous  faire  une 
idée  exacte  de  l'état  de  quelques  uns  des  organes  sexuels 
de  cet  être  équivoque*  Il  existait  un  pénis  ou  clitoris  très- 
Tolomineux  »  ayant  la  forme  et  la  disposition  générale  d'un 
pénis»  mais  imperforé  comme  un  clitoris  :  de  sa  face  infé- 
rieure naissait 9  près  de  sa  racine,  un  firein  qui  se  conti- 
nuait avec  deux  replis  formés  par  une  peau  flasque  et  ridée, 
et  ressemblant  aux  deux  grandes  lèvres  vulvaires.  Quant 
aux  petites  lèvres  9  elles  manquaient  complètement  suivant 
les  uns  ;  elles  existaient  »  mais  très-peu  apparentes ,  suivant 
les  autres.  L'urètre  avait  son  orifice  extérieur  au  dessous  du 
pénis  ou  clitoris,  en  un  point  qui  n'a  pas  été  déterminé  avec 
la  pr^ision  nécessaire.  Nous  ignorons  donc  quels  pouvaient 
être  les  rapports  des  voies  urinaires  avec  un  canal  égal  en 
diamètre  à  un  tuyau  de  plume ,  que  Hufeland  a  considéré 

(r)  HuFBLAiTD ,  dans  le  Journal  der  prahdschen  Heiïkunde ,  l.  XII  » 
Do  m,  p.  170.  —  MURSIHHA ,  dans  le  Journal  de  chirurgie^  t.  I,  il»  3v 
p.  i55.  ^  Stark,  dans  NeuesArchiv ,  t.  Il,  p.  538.  —  Martehs,  Bt' 
tehréib,  und  AbbUd,  einer  sonderb.  Misstàltung  d0r  mannîich,  GeschîeehtS" 
theile  ,  in-40,  Leipsîg,  i8oa.  —  Mbtzgbr  ,  Ger^fifu*  Med,  Abhandl,,  1. 1 , 
p.  177,  Kœnigsberg,  i8o3.  —Voyez aus^î,  sur  le  même  hermaphro- 
dite, MojfORCHis ,  Fon  dem  Uçrmaphr.  fn  4cr  Ç^^rUe  ««  Berlin  gekomm*, 
iuB^t  BerlÎDj  xSoi. 


c^sagic  lia  y^pf^j  Qt  que  d'autres  opt  pri^,  ayoc  (Jia|,  de 
R^isjpp  piout-être ,  pour  Turètre  lui-même,  lU^r^-JUorothéB 
éuit  réglée»  et  sembj^ait  également  femme  par  ia  çojoXornia* 
tjon  de  son  h^i&sm  ;  mais  sa  poilrioe  avait  le^  proportion»  de 
ççJled'uD  hom^»  et  «es  mamelles  a'étajeut  goiipt  ^Y^lif^t 
péest.  Soa  TÎsag^  av^it  un  peu  de^  b^çVe;  £a  yjpix  ^it  faQi^ 
ça  taille  petite^  sa  eoi^Utiittpp  ^éÛca,^*  Eoiib .  SIM<Û^ 
^gée  de  viugfc  et' quelques  apnées  à  Troque  oii  elle  £ut  co^? 
minée,  ll^^iVPioçpibéç  n'éprouvait  wpom^  f^^!^.  J^' 
cbant  sexuel,  et  Miftput  mçatrait  m  toi^te  çç(;j||E^Qa  k  M- 
deor  propre  an  sexe  féminin. 

S'il  fallait  dédijiire  de  ces  renseignement  tri^s-iipicajEOpliPti 
la  détermination  du  sexe  de  Alarie-Dprotbée ,  IppinÎACt  ^ 
Ilvifeland  et  de  l^ursinna  serait  sans  nul  doute  çeUie  ^ 
Ip  croirais  devoir  adopter  cpmme  lu  pliis  vjraisen;J>lj^  \ 
maia  il  me  semble  beaucoup  plus  raj^ipnnel  eneero  de  ÇQuAt 
dérar  cette  pbfervatiou  cpmme  ne  fournissait  paa  ^  i^- 
lOfuis  d'une  ^lutlpn  rigoureuse,  tant  h  çaui|ç  dfi  U  i||i|- 
l^ulté  jgn^me;  da  ^ujet  que  parcei  que  l'exploratip^  d^  |^ 
lies  texueU^  de  ]Uarie-I)onUb/&p  n'a  pasi  été  ppu^^ée  tpi^ 
loin  ^a'il  était  po&sible  de  le  iaire»  4^^i»^^  PA^^'<^  *^ 
quoique  détail  de  ce  cas  resté  dputçux  maigre  le9  etbjdf 
de  tant  d'anatomistes  dUtipgués,  ai^je  voulu  siortout  apg^ 
J'aHention  anr  l'absolue  nécessité  où  l'po  se  t^oo^e  si  iMf 
TeDt».pattrieésomdneIes  questions  relatives  au  sexe  ^9  hf^9V^ 
phrodites,  de  ne  négliger  aucune  des  données  du  problème, 
de  les  soumettre  toutes  sans  exception  à  l'analyse  1»  jj^m 
exacte ,  et  de  ks  constater  par  tous  les  nmyens  d'explfPf- 
iion  dont  la  science  et  l'art  chirurgical  nxMia  6nsei(;80Q| 
remploi. 


HERMAPHBODU^eS  MIXTES.  1  àfj^ 


MW»iAi«t>iivv^««w«  j%^-hvwx*nnniv%nn%M^\MVV%nnt  .■\.'v*  yw^^v»  ^>wiwwwwiiw<v>w#ti»  ^m** 


»  • 


CHAPITRE  IV. 


P^  fliBBMAPHMpiaWI  ¥aTfi3. 


^  ni/ermaphrodisme  semilatécai  et  de  rèuecmajpbrûdi^inQ  cma^TT;. 
Hîsu>ire  spéciale  de  Thermaphrodite  superposé  c(iez  rhomme  el  fçi 
BDimaax.  —  Histoire  de  1* hermaphrodisme  latéral  chez  rbomm^  Mr' 
tiesanîmanxy  en  particalier  chez  tes  insectes. 


t .  •  .     ! 


Cç  quatrièoie  et  dornier  ordre  des  hermaphrodismes  reii*. 
&i;.inp  des  cas^  pon  sealement  très-nombreuxL,  mais  très-vâ- 
ries  dans  lear  nature  et  phis  encore  dan9  lear  infliieiv^é' 
pliJAiologicjap.  Aassi  est>Il  l'un  des  groupes  dont  rhistçice 
est  le  plus  difficile  et  laisse  le  plus  à  désirer  dans  Tétat.  pipé'*- 
seût  de  la  tératolo<;ie.  Non  seulement  il  n'avait  encorçi  été  ' 
établi  par  aucun  tératologae ,  maiç  il  ne  pouvait  Tétre  »  I  lijt* 
suflpbance  et  Timperfection  de  leurs  théories  organogéni/jnès 
ayaût  cood^uit  les  anatombtes  les  plus,  dbtingués ,  et  MeckeF 
Ipi-même»  à  confondre  une  partie  des  hermap^rôdismèé  ' 
nûxles  avec  les  hermaphrodismes  masculins  et  fé^iiA|p^  (1% 


(i)  Ilsuflit  de  jeter  les  yenx  sur  les  formules  pour  reconhâitre^ce 
qu'il  y  avait  d'erroné  dans  cette  réunion.  Les  hermaphrodismes  mîx« 
tes  ont  cela  de  commun  avec  tous  les  hermaphrodismes  précédèns,  qjàe 
les  segmens  E  B'  sont  dans  un  état  intermédiaire  entre  té  sexe  rA9ié' 
et  le  sexe  femelle.  Mais  dans  les  hermaphrodismes  masculinfl*etfl§tri^»'' 
nins,  les  quatre  segmens  P  P'  MM'  sont  toujours  de  même  sexe;  dans  ' 
les  hermaphrodismes  mixtes  au  contraire ,  ils  se  partagent  toujoàr^m 
deux  portions ,  Tune  mâle,  l'autre  femelle,  par  exemple  :  FB|;  lAàMiet 
p/M' femelle»  PP' mâle  et  M  M' femelle. 


19ê^  PARTIE  III. 

&  comprendre  une  autre  partie,  au  contraire^  parmi  les  her- 
maplirodismes  avec  excès  (  i  )  • 

$1.  Considérations  généraks  sur  les  hermaphrodismes  mixtes^ 

Les  considérations  que  j'ai  présentées  au  commencement 
de  ce  livre  (a),  sur  l'analogie  des  appareils  mâles  et  femel- 
les de  la  génération  9  peuvent  être  invoquées  très-atilem«nt 
pour  Texplication  théorique  des  hermaphrodismes  mixtes 
aussi  bien  que  pour  celle  des  trois  ordres  précédens  ;  mais 
elles  ne  sufQsent  plus  pour  rendre  compte  de  toutes  leurs 
conditions  essentielles.  En  effet»  si  elles  démontrent  sons  un 
point  de  vue  général  et  philosophique  la  possibilité  de  l'her- 
maphrodisme sans  excès»  quelles  que  soient  les  modifica- 
tions que  peut  présenter  celte  classe  d'anomalies ,  elles  ne 
sauraient  nous  faire  comprendre  cette  disposition  toute  spé- 
ciale qui  caractérise  essentiellement  l'hermaphrodisme 
mixte,  c'est-à-dire  le  partage  régulier  des  conditions  de  Fun 
et  de  l'autre  sexe  entre  deux  portions  d'un  seul  et  même  ap- 
pareil. J'ai  donc  dû  rechercher  si  des  considérations  d'un 
autre  ordre  ne  pourraient  jeter  quelque  lumière  sur  une 
question  que  la  théorie  de  l'analogie  des  sexes  n'éclaire  pas 
complètement;  et  c'est  ainsi  que  j'ai  élé  conduit  à  recon- 
naître l'indépendance  des  six  segmens  composant  l'appareil 
sexuel  (SJ. 

On  va  voir  comment ,  à  l'aide  de  cette  seule  notion  ,  il 

(i)  Les  formules  expriment  aussi,  et  même  d'une  manière  pins 
évidente  encore,  l'erreur  de  cet  autre  rapprochement.  En  effet  dans  la 
formule  de  tout  hermaphrodisme  par  excès,  on  trouve  toujours  lyoo* 
tés  à  PP'  M  M'  tous  quatre  de  mêmesexe,  d  autres  termes  PP'  ou  bien 
HM'  ou  bien  tout  à  la  fois  PP'  M  M'»  de  sexe  contraire. 

(a)  Voyez  plus  haut,  p.  43  et  suiv. 

(3)  Ibi(i,f  p.  46  et  suiv. 


devient  possible  de  substituer ,  pour  tons  les  hermaphro-^ 
dismes  mixtes ,  une  explication  théorique  très-simple  à  Tan- 
cienne  et  bizarre  h3^othèse^  encore  tout  récemment  re- 
nouvelée, de  deuxgermesy  Fun  mâloi  Tautre  femelle,  soudés 
et  confondus  entre  eux  dès  l'origine  de  l'évolution. 

Et  d'abord,  pour  poser  une  distinction  sans  laquelle  la 
question  resterait  nécessairement  enveloppée  de  quelque 
obscurité ,  il  est  évident  que  les  hermaphrodismes  mixtes 
peuvent  être  rapportés  à  deux  groupes  principaux  (i). 

Ainsi  chacun  des  organes  sexuels  étant ,  chez  l'homme  et 
la  plupart  des  animaux  supérieurs ,  essentiellement  pair , 
l'appareil  générateur  se  trouve  partagé  par  l'axe  longitudi- 
nal du  corps  en  deux  moitiés  normalement  semblables  l'une 
à  Tautre.  La  dissemblance  sexuelle  de  ces  deux  moitiés  laté* 
raies  constituera  un  premier  groupe  d'hermaphrodisme 
mixte,  très-remarquable  en  ce  que  l'un  des  côtés  du  corps 
étant  mâle  et  l'autre  femelle,  la  symétrie  est  complètement 
détruite  pour  l'un  des  appareils  qui,  dans  l'état  régulier,  la 
présenté  de  la  manière  la  plus  parfaite.  Ce  premier  groupe 
peut  être  désigné  sous  le  nom  à^ hermaphrodisme  mixte  par 
juxta- position  latérale,  ou  d'une  manière  abrégée,  et  à 
l'exemple  des  anatomistes  allemands  (2) ,  sous  celui  d'Aer- 
maphrôdisme  latéral. 

(z)  Je  laisse  de  côté,  dans  ces  considérations  générales,  Vherma* 
phrodisme  semilatéixdf  qui,  observé  une  seule  fois,  est  encore  îm« 
parfaitement  connu,  et  Y  hermaphrodisme  croisé^  qui  est  encore  sans 
exemple,  si  ce  n'est  peut-être  chez  un  lépidoptère  dont  il  sera  parlé 
plus  bas.— Fb^tfz,  à  leur  sujet,  Texposé  général  de  la  classification  des 
liermaplirodismes  (p.  33  et  suïy.),  et  les  notes  des  paragraphes  II  et  III 
de  ce  chapitre. 

(s)  Mbckbz.,  dans  les  plus  récens  de  ses  ouvrages  cités.  —  Rudol- 
PHi ,  dans  les  Abhandl,  des  'kœn*  Ahademie  des  WUsensehaften  zu  Berlin^ 
t.  IX ,  année  i8a5,  p.  45  et  suiv.  —  Gu&lt,  i>Ar5. der  paihoL  Jnatom. 
éierMaus'SaugeihierCf  t.  II,  p.  184.  —  Les  mots  employés  par  ces  au* 


Supposoop  maiatcnaiU  un  autre  axe  porpepcUeiitwa  m 
premier ,  et  divisant  traa^versalement  les  parties  mtCTMlâo 
l'appareil  sexuel  cd  deux  portions  telles  que  la  première  cw^ 
prenne  les  organes  préparateurs  du  g^rpie  ou  de  la  liqMor 
séminale  et  les  conduits  qui  se  continuent  immédiakewwt 
avec  eu3(  ;  et  la  seconde»  les  cavités  qui  servent  do  r^rroir 
au  sperme  ou  dans  lesquelles  s'achève  Télaboratioa  du^wANb 
ainsi  que  les  canaux  qui  doivent  conduire  Tune  ou  l'talni  m 
dehors  :  avec  d'autres  et  dç  plus  simples  termes^e^  deux  fOiH 
tions  composées  l'une  des  deux  segmens  pirofonda ,  l'aiiftro 
des  deuiç  segmens  moyens  de  l'appareil  génératew*  CljBl 
axe ,  qui  peut  être  réellement  tracé  chez  la  fi^mnu»  à  tw|^ 
les  époques  de  la  vie ,  mais  qui  chez  Thomas  est  tftMlnwnut 
un  axe  fictif  quand  les  testicules  ont  quitté  leur  position  pihfr 
mi^e,  partage  évidemment  l'appareil  générate^iç  ifU^rn^  1SI 
deux  portions  h  peu  près  égales  en  importances,  dont  ]a  çm^ 
formation  bariponiqua  est  une  condition  essentieljlp  h  VlMh 
compli^semenl;  des  fonctions  de  l'appareil  géqérateur»  Jb^W 
dîssem^la^6  sexuelle  caractéri^  donc  un  autre  grppjj^ 
d'hermaphrodisme  mixte  dans  lequel  la  symétrie  s^9i  nfaif^ 
ou  moins  coo^rvée,  et  tout  au  contraire»  rbarmoojo  osM^. 
plétemeat  détruite.  Les  conditions  spéciales  de  ce  groii^^ 
présentement  encore  indéterminé  et  saqa  d^^igûilMM-yMA 
pre  (i),  peuvent  être  exprimées  par  le  nom  dUhermaphnh 

teurs  sont  Seitîîeher  HermçphrcdltismusoM  Zwitferzustand ,  SeitUehe  ZHlfi^ 
terbildung^  etc. 

(0  Guax.^,  loG.  eu»,  p.  1 85,  indique,  sous  le  nom  à^ Hera^hrofitmf 
transfcrtalis  f  un  groupe  qui  correspond  ,  il  est  vrai,  en  partie,  à  i9pf 
hermaphrodites  par  superposition.  Il  n*a  manqué  à  cet  apteur^  pfilf 
arriver  i  séparer  exactement  ses  hermaphrodismes  transverAaux  4^ 
hermaphrodisi^ae^  ma^sulins  et  féaiinin^j  quç  d'avoir  di^ÎQ^né  te. 
segiii£iis  «pyeos  des  8C|^ens  externes*  ^t  d'avoir  sattsay&Q^pt  f|f* 
pnMé  l'itat  U^vi9Wf§  mixta.dfP.  Qeux-e> 


HBBMAPHMMMIi^  mixtes/  }j|$ 

élsme  miwtfi  par  nj^po^ition ,  o|] ,  «a  4!f égQl^at ,  ^^^nf^^ 

|a  pr^pier  leuKt  jusqu'à  pré;»^it  1«  ^eux  conMH  »  e(  }Va.p«i^ 
dîre  prévue  le  $^l  mv  hn^l  W  Mrai^olojgu^  mxit  fii(^  tew 

li9  plDfs  reo^rquabie^Ie  fnoîas  i?fi:§  ^  ]^  ^m^f^^H^W  âft>M 

^f)ifr9l^  théorique ,  qnpiqu'aii^lii^  9^m^  9(^  i'^l  W- 

phrôdûine  superposé.  Elle  me  p^ratt  rftiçpfljir  <|fM  éfi" 
llçjDee  4^  1^  théoi^  da  44F4»M>i^4^i4  ee^t?^^  #ii)i  si 
Bçnrwi  ioroqa^  cUi^^  $ej^  oui^^ge.  Si ,  en  efgpn ,  ]^  4«M 
V9fiitàé»  ]sAér^^  4^  iVpp^eil  %9fii^m\  sont  }^^»  ea  r#pp#ft  # 
par  leorfi  ydisseiuoi;  e|;  IfWfi  n^ft,  air^  ékf  c^^êsy/^^mUm^ 
Q(  f«nfc^3i^  prÔpitiv^foM  s^4ri4s|  «ic^ai^up^  4'^&«  cm»1B9 
Qli  n'«D  piçal^  dpoter ,  ^t  piro4^^  ^  9^P^  ^  V9lW^  #(  »  ftt 

fumoir  ^a'4L9  p^is#(^  «'^t^b^k  ««»*  tm.  H9^  if  ^^  Aiffi^turt  i 

pfj^-41^  f^^  y  ^4-U  Um  de  »'étj»§Aer  <p)e  rberi»Aphflfi^ 

ait  i^RKItJm  4^  4M^e^P9(9^  paitj^»  d»  rdppwâii  «esoel,  mid 
explication  rationnelle  de  rhermaphrodismemixtepar  saper- 
position  ?  flo  d'««itr«s  tarwa^  »  et  paur  pré^cjjr  davantage 
la  question,  la  portion  profonde  et  la  portion  plus  snperfi* 
eMIt  4»  1i4ff9iTM  ifiiePOA  de  b  gteératîou,  ont^eifes  des 
«FaÎHMHiï^  d#«  9mrb  •buaitiiinit  à  des  ce«trei  dittn^S 


spéciale  de  rhermaphrodisme  latéral. 


1 14  P  ABTIE  nu 

mer  bdépendammeot  l'ane  de  l'aotre  ?  La  qoestion  ainsi 
posée  se  résout  facilement  par  des  considérations  déjà  pré- 
sentées. On  a  Yu  pins  hant  que,  comme  la  moitié  droite  des  or- 
ganes sexuels  par  rapport  à  la  gauche,  les  segmens  profonds 
pemrent  être  conços  par  rapport  anx  segmens  pins  super- 
ficiels comme  formant  un  ensemble  de  parties  ^stinctes, 
originairement  indépendantes  et  par  suite  susceptibles  .d^ 
variations  propres*  Résultat  dont  se  déduit  pour  l'herma* 
phrodisme  mixte  superposé  une  explication  que  confirme  sa 
parfaite  analogie  ayec  celle  que  je  viens  d'indiquer  ponr 
l'hermaphrodisme  latéral. 

Ainsi  on  peut  dire  d'une  manière  générale  que  tout  her- 
maphrodisme mixte ,  c'est-à-dire  toute  anomalie  dans  la- 
quelle une  portion  de  l'appareil  générateur  est  essentielle- 
ment mâle  y  une  autre  essentiellement  femelle ,  résulte  d'un 
défaut  de  concordance  entre  les  conditions  sexuelles  d'or- 
ganes qai ,  destinés  à  se  coordonner  entre  eux  et  à  devenir, 
par  les  progrès  de  l'éFolution,  des  parties  d'un  seul  et  même 
appareil,  sont  cependant  primitivement  distincts,  et  ont 
une  origine  et  une  formation  indépendantes.  De  là  une  ana- 
logie évidente  entre  les  deux  groupes  principaux  dlierma- 
phrodismes  mixtes,  quoique  leurs  caractères  soient  à  bean- 
conp  d'égards  opposés,  et  malgré  leur  Influence  très-inégale 
et  de  nature  très-différente  sur  la  fonction  reproductrice. 

$  II.  De  C hermaphrodisme  superposé. 

• 

Je  ferai  d'abord  connaître  d'une  manière  spéciale  l'he^ 
maphrodisme  mixte  par  superposition  qui  se  lie  d'une  ma^ 
nière  intime  avec  les  groupes  précédons ,  tandis  que  l'her^ 
maphrodisme  latéral  nous  conduira  par  une  transition  très- 
naturelle  aux  hermaphrodismes  avec  excès  dans  le  nomb^ 
des  parties. 


HEBHAPHBODISHBS  ftnXTES.  1  tS 

L'hermaphrodisme  superposé  peut  résulter  do  deux  com* 
binaisoDS  préciséAient  inverses  Tane  de  l'antre.  Ainsi  les 
deux  segmens  profonds  peuvent  être  masculins»  les  deux 
segmens  moyens  étant  féminins  »  et  de  même  ceux-ci  peu- 
vent être  masculins»  les  profonds  étant  féminins  :  deux  ano- 
malies qui  ne  sont  pas  sans  quelque  analogie»  Tune  avec 
l'hermaphrodisme  essentiellement  masculin ,  l'autre  avec 
l'hermaphrodisme  féminin.  Le  premier  cas  résulterait  de 
l'association .  des  testicules  »  des  épididymes  et  des  canaux 
déférons  avec  une  matrice  et  un  vagin  ;  le  second»  de  l'exis- 
tence de  véritables  ovaires  et  de  trompes  chez  un  sujet 
d'ailleurs  pourvu  d'une  prostate  »  de  vésicules  séminales  et 
d'un  urètre  viril  »  au  moins  quant  à  sa  portion  intra-pel- 
yienné.  Du  reste  »  dans  l'un  et  l'autre  cas»  on  doit  s'atten- 
dre à  ce  que  les  drganes  génitaux  externes»  aussi  bien  que 
l'ensemble  de  la  constitution»  ne  soient  exactement  établk 
ni  sur  le  type  masculin  ni  sur  le  type  féminin  »  mais  parti- 
cipent dés  conditions  de  l'un  et  l'autre  »  d'où  il  résultera  que 
l'appareil  générateur  pourra  être  divisé  en  trois  portions  oa 
tiers»  l'un»  profond»  essentiellement  mâle  ou  femelle;  l'au- 
tre» plus  superficiel  ou  moyen»  de  sexe  contraire;  enfin  te 
troisième  »  comprenant  les  parties  exterçes»  participant. des 
conditions,  des^deux  sexes»  comme  dainsles  hermaphrodismes 
masculins  et  les  hermaphrodismes  féminins. 

Ces  deux  derniers  groupes  se  distingueront  donc  des  her- 
maphrodismes  véritablement  mixtes  par  des  caractères  qui» 
souvent  difficiles  à  déterminer  par  le  seul  examen  extérieur» 
sont  néanmoins  d'une  haute  importance.  Dans  les  uni  les 
parties  intérieures  sont  toutes  h  la  fois  ou  mâles»  ôU  femelles» 
et  l'examen  anatomique  ne  peut  manquer»  dans  les  cas 
même  les  plus  obscurs  »  de  révéler  le  sexe  avec  certitude. 
Dans  les  hermaphrodismes  mixtes  par  superposition»  une 
moitié  des  parties  intérieures  est  mâloi  l'autre  femelle  i  et 


1»8  PABTIBIII. 

fissure  scrotale.  Ce  cas  est  d^aillears  remarquable  par  une 
double  complication  :  la  vessie  »  affectée  d'extrovcrsion  ;  re- 
cevait dans  son  fond  rorifice  du  vagin ,  qui  s'ouvrait  ainsi 
àrextérieur^cômmehrordinaire^mais  au  dessus  du  p^nis. 

Parmi  les  animaux,  une  chèvre,  que  M.  Martin  Saipt- 
Ange  et  moi  avons  disséquée  en  i832,  nous  a  pr^nté 
un  cas  de  même  genre.  Sa  conformation  générale  était  in- 
termédiaire entre  celle  du  bouc  et  de  la  chèvre,  cft.i][  en 
était  de  même  de  ses  organes  sexuels  externes ,  composés 
d'une  vulve  et  d'un  corps  cylindrique,  occupant  la  placedn 
clitoris,  imperforé  comme  lui  et  présentant  inférieurement 
an  sillon  très-marqué.  Cet  organe,  assez  volumineux,  se  ter- 
minait par  un  gland  distinct ,  quoique  très-petit,  et ,  était 
garni  d'un  prépuce  trèsdéveloppé.  La  dissection  nous^pn- 
tra  qu'une  grande  partie  de  l'appareil  était  féminin,  mais  que 
les  ovaires  étaient  remplacés  par  des  testicules  parfaits,  pla- 
cés immédiatement  au  dessous  des  anneaux  inguinaux,  et 
munis  d'épididymes.  Ces  derniers  se  continuaient  avéïc  j^ 
canaux  assez  allongés ,  semblables  aux  conduits  déférons 
par  leur  extrémité  épididymique,  mais  par  l'autre  aux. 
cornes  de  l'utérus ,  et  aboutissant  en  effet  aux  angles  de  la 
matrice. 

C'est  un  cas  du  même  genre,  et  non,  comme  l'ont  pensé 
quelques  auteurs,  un  cas  d'hermaphrodisme  latéral,  que 
Valmont  de  Bomare  et  Brilioët  ont  observé  sur  on  daiuk 
Quelque  incomplète  que  soit  la  description  de  ces  au? 
teurs  (i) ,  elle  montre  d'une  manière  positive  qu'il 
existait ,  avec  deux  véritables  testicules  placés  immédia- 
tement au  dessous  des  anneaux  inguinaux,  une  matrice, 
ses  ligamens  larges  et  un  vagin  imparfait.  A  l'extérieur 
l'hermaphrodisme  était  indiqué  par  le  développement  du 

(i)  Voyez  Vàlmoht  db  Bomàbb,  sur  une  espèce  d'hermaphr.  dam  m 
individu  de  l'espèce  du  daim^  dans  le  Journ,  de  php,  '77^  >  t*  VI  >  p^  ^<« 


HERMAPHRODISUBS  MIXTES.  1^^ 

clitoris  »  la  petitesse  de  la  valre  et  surtout  l'existence. d'un 
seul  bois,  placé  da  côté  gauche* 

.  EnfiD  je  ferai  connaitre  eu  dernier  lieu  un  cas  qae.iaoïi 
père'  a  décrit  dans  son  mémoire  déjà  cité  »  eiqui,  ainsi  qiÇoA 
Ya  le  voir,  peut  servir  à  quelques  égards  de  transition 
Vers  l'hermaphrodisme  latéral  dont  l'histoire  va.  jsoivre. 
Aussi  rapporterai -je  cette  observation  avec  quelque  dé- 
tail. 

Une  chèvre  (et  je  n'entends  désignerpar  ce  nom,,  dans  ce 
cas  comme  dans  l'un  des  précédons,  que  l'espèce  et  non 
le  sexe  de  l'animal)  fut  donnée  en  août  1829  à  la 
ménagerie  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  et  y.  vécut  une 
année  entière.  Elle  avait  été  signalée  par  le  donateur  comme 
hermaphrodite,  et  présentait,  en  effet,  extérieurement  un 
mélange  remarquable  des  conditions  de  l'un  et  de  l'autre 
sexb.  La  forme  de  sa  tête,  sa  physionomie  et  l'ensemble  de 
sa  conformation  n'étaient  exactement  ni* ceux  d'une  chèvre, 
.ni  ceux  d'un  bouc,  mais  participaient  de  tous  deux  ;  et  il 
en  était  de  même  des  organes  génitaux  externes.^  Au  dessous 
d'tin  clitoris  considérable  ou  pénis  imperforé ,  très-saillant 
et  mun)[  d'un  prépuce  très-développé ,  existait  une  fente 
Tulvaire  avec  des  replis  latéraux  en  forme  de  lèvres.  Au  fond 
de  celte  fente,  on  apercevait  deux  larges  orifices  placés 
l'an  au  dessus  de  l'autre  :  le  supérieur  était  celui  de  Turè- 
tre;  l'inférieur  conduisait  dans  un  vagin  au-delà  duquel 
était,  selon  l'état  normal  des  rnminans,  un  utérus  bicorne. 
Cette  conformation  est  jusqu'à  présent  exactement  celle 
que  noua  avons  décrite,  comme  caractérisant  notre  second 
genre  d'hermaphrodisme  féminin;  mab  les  trompes  on 
tubes  de  Fallope  manquaient  presque  complètement.  Elles 
n'étaient  représentées  que  par  de  petits  canaux  très-courts 
et  aveugles  auxquels  venaient  se  joindre  et  se  souder  d'autres 
caaaox  également  aveugles ,  [suivis  eux-mêmes  des  épi- 
II.  9 


tib  PkWitiÈïiU 

d'ailleurs  très-difFërens  enlte  ëâM  d'titi  éôté  I  Tanlildi  Lt 

le^Btë  bt  répidiÀjrtiië  Atoh^^  eiitiët*ém<Bm  tfovîbàttx» 

Ijklàttt  s  teW  ilt'titlûi'ë,  âtaiéât  fràdcfai  ratiiieati  itigtiiiid» 
et  éi-iikàfenl  à  FMMë  tfilë  pëlHe  tyniëiiir^  «ëimlfë  dfltts  fc 
cd j '^cédetit;  Lëé  ^aUtiliBSj  àà  cdtltt*ëii*ë  y  AMteiii  rMrfl 
l^iMtêJïiii  dfths  r&bdëlfiéiii  et  fed^  nructafë  éiaitMii  è'Mk 
normale.  L'épididyme  s'élait  allongé»  et  se  composait  d'illè 
série  ib  rèhfleUéti^  i^I^ëgti}iers }  ée  6âiVaot  oéi&tlke  tëâ  grains 
d'ab'étià|»ëlët.  Le  testièùlë  ëffrait  aii^i  nttë  st^tiei»e  tt 
][^ir'é4tiiV6qdë,  et  f  6n  â^i*cëvallt  sili*  titl  de  6es  éôté»  fiHl- 
qàé^  j^âfmlel  spltéH^Uës  tëâijpflràbléB  tl  dèfs  Vdslëftlii  M» 

c 

Xi)Clb  ¥dît  l|a'il!^te6iUaiidcf>èta^dniseëca9ti'ès<'r«Bar4aable^q!Abfai 
«IrgaàM  profofidsgailcbe^  ne  fussent  femelles  aussi  bien  que  Fetisçmbla 
Uesorianes  internes  plus  superficiels;  ce  qui  eût  réalisé  la  comt>iîiatsoB 
suivante  :  sfgroens  moyens  et  rûh  seulement  des  profonds,  tèHoUltii; 
taulrè  pTôforid ,  màfejf  h*é  dëiix  wtllSrftèS  fnterfti^dKalfés.  U  feHbMb 
d*iihe  telle  èoililMhâiSOll  èèi^lt  Pn-f-P'MM'f-f  EE'  lU  U  |MiëabIiiié 
d'ëdè  t«f te  «riomalie  4  déjà  indiquée  par  la  thé6i*ié  «  se  trdavo  doue  fMh 
•firméepar  robsetvation  que  je  viens  de  rapporter.  Or  i!  suffit  d'ad- 
mettre -c<^tte  combinaison  pour  avoir  une  explication  simple  et  com- 
plète d'un  cas  qui   a   toujours  embarrassé  au  pliis  haut  d^^é  tts 
tératologues,  et  qui  n*est  autre  chose  qûé  là  réftllsatibn  de  lé  tbtwM» 
P'^+  ^^ MM ' f 4- te £' ^*  lé  v^tit  pUfler dé rhermftfybrddisine  qneMb 
a  observé  en  t^46  stir  ufl  enfent  de  x4  âns^  cfl  que  MoravIi  a  fiiit  co«» 
.naître  dans  née  thèse  soutenue  en  1749  à  la  faculté  de  raédeciae  de 
Paris.  Les  organes  génitaux  externes,  le  vagin ,  la  matrice  étaient  tomoe 
dans  les  cas  d* Ackermann  et  de  mon  père  ;  mais  il  existait ,  k  ^AtîiMf 
îin  testicufe  éf  un  épididyNTe  intrà-tbdotiifîbtcrx ,  ê(M  IK  M^dMe 
était ,  il  est  tf  ai ,  tin  ptiï  éqiïiVotttiè;  à  âtàiiéi  ntié  IfoMpè  èi  un  orAVi 
Ainsi  détfil  segMcM^  iDo^ens  femelles  côînoideteat  atetf  des  fe§ifta^ 
profmMisi  Tan  droit,  également  femelle,  Tautre  gauche  »  màleé  Yofti 
sur  ce  cas  très-curieux,  mais  qui  malheureusement  if  est  pas  coona 
d'une  manière  suffisamment  complète,  ^anciéh  rdciieiT  ififCftttfé  :  CÊtm 
snr  l'histoire  natureUe ,  ta phj  siqne,  U ptik  ttrè,  Parh  iyHf  èft  séfJNMfNil 


HERMAPâftObtSKtÉd  MIXTES.  iSl 

Quant  aux  cas  inverses  (i),  c'est-à-dire  où  les  segmens 
profonds  seraient  femelles  et  les  moyens  mâles»  je  ne 
puis  même  en  citer  ici  un  seul  exemple  ^  soit  que  les 
desdripftons  trop  souvent  incomplètes  des  auteurs  n'aient 
jpas  fait  connaître  avec  la  précision  nécessaire  lies  cas 
qui  ont  pu  se  présenter,  soit  qu'en  effet  aucijin  n'ait  é(é 
otsêrvé  jusqu^à  ce  jour.  La  possibilité  de  leur  existence, 

reproduites  par  GikirriiEt  M  ^It^lfHtBh  et  \i  ISgtn^  données  par  Mo- 
rand. —  La  thèse  originale  de  Moband  est  intitulée  :  De  hermaphroditis ^ 
î^4«|Pfttia,  1749.  — '  f'ttyet  ttkCOc^YBntDfea ,  Àim  VhvAt^  défa  cité 
d'Arnaud,  r^  Ces  diverses  notices^  ((uofqttt  SQ  coblrediaftnt  8«r  plu- 
sieurs points  importaos,  sont  très -certainement  relfUives  au  nêmq 
IteriHâpnrociîië ,  ainsi  que  le  montre  Jàcobt,  De  meunmal,  hermaphro» 
§ltls  A#èHlb  tiàt^e  în  iêàiiirn  hhrt&è/^iftk  vergentîbiu,  in-ià  ,  Béirliii,  i8iâ; 
llubk  idid^lttalé^  dllilK  (lk{4Mflë  riMtëèhf  a  ràss'efhbfê  bî  cbMthétité  judt- 
cteuseaioflH  unefiirlie  des  oi»9el*TankMls  d'htrnliaphrod^étlié  HiiiAe  i<e- 
caeîihesi  soît  chez  Thomme ,  soit  çbez  les  inammifèresi  soit  ttossi  chefis 
lés  animaux  inieriedrs.  -  Dans  ce  «as  remarguablQ^pMi^^^uB  |éDéerfda- 
tUèfet.  difiâ  rn^rmâplirodisme  semilatérï^l,  il  n'y  a,  comme  on  peut 
16  fWf  iÙHlèdiÂiëifiéHt  jpaT  fo  tbriiialë,  destruction  complété  ai  de 
•é'InirBoaie,  et  4|iii  e^t  ?t  «arUéfèrètle  f^Uerrriaf^ilt'dfcfisthé  sà^tehjibsé» 
aI  de  kl  «mpétri^  ce  qui  est. le  c«iîabtère4iB  l'^el'AiaiHii^tfdii^fBë  'MtéHi]  ; 
«naît  l'une  et  l'autre  n'existent  plus  :qU'à  demi.  Le  sevl  bermaphro- 
diliîâë   qu!   pourrait   les  détruire  complètement^  cljnt  VhermtiphfO' 
itiMi  'tMîë,  ékiï'li-àiTé  résuharit  <le  la  préseoce  simultanée  d'un 
t^mêlàir  ^Mmé  àmï  et  d'tln  sé^niënt  moyen  fauche  d'un  sexe» 
é'ué  fegneilt.  firofoiiA  ptUtht  et  H'dil  se^^bt   iiflo;yén  drôU  de 
Plâtre  : coMbÔBtiBoo^'expriuierdiit  ïà  foraittlePâ^^  -f*P'  W-^  BE^ 
On  a  déjà  vu  que  ce  genre  remarquable,  à  la  fois  anti*harmonique  et 
lmti>ayMi6wi({mii,  et  \é  [yhié  SmcMiA  de  leus  Ceux  que  l'on  peut  concevoir 
|Éirafi-lMliferMapftN>ciîsihe>i  li^rt^'ëii^ili^ ,  est  encofètrès  douteux;,  mais 
la  paèfiMM  ^  N>n  ekisrteHbë'ëst  d^iihihirèe  t)àr  ta  tliéorie,  et  confir- 
mêe  dt'ém  iàiittèrëlTès-|iosfttv<e^ar  l*bbé^f  vatibn  de  I1ierniapiirodisQ)e 
açilhtotUtytife  di6|â  siVdiiPin  db  mëi^lnâphrodisme  croisé,  qu'il  suf- 
Ati  |Mi«r  |-alM»èr  Ht  (bvibiile  dn  t^i-ebiér  à  celle  du  second ,  d'y  chan- 
.  fièée  signS  do  vëifMiefit  ill^ 

(f)  €•»  àlf  «lr«îefit  pbdtr  forthUlë  PP'f-[-MM''"-|-£Ë'Hy  c'est- 
à-dire  précisément  l'inverse  de  PP' «»  +  MM'  f-f*  EE' K 


l$Sl  .    PARTIE  III. 

alors  même  qu'aucun  fait  ne  la  démontrerait ,  ne  pent  d'ail- 
Teurd  être  révoquée  en  doute:  la  théorie  et  l'analogie  l'attes- 
tant également;  et  c'est  pourquoi  j'ai  cru  devoir  indiquer, 
dès  à  présent ,  un  genre  sur  lequel  il  importait ,  à  cause  de  ses 
conditions  très -complexes,  d'appeler  à  Tavance  Tat^â)!! 
des  observateurs  qui  pourraient  en  rencontrer  des  exemples. 

$  IIL  De  C hermaphrodisme  latéral. 

Les  deux  combinaisons  sexuelles  qui  peuvent  comtitaer 
un  hermaphrodisme  latéral  se  sont,  au  conti^aire,  tootei 
deux  présentées  à  l'observation ,  et  sont  même  l'iiiie  et 
l'autre  connues  dès  h  présent  par  plusieurs  exemples.  Ces 
deux  combinaisons  sont  directement  inverses  l'mie  de  l'an- 
tre, comme  celles  d'où  résulte  l'hermaphrodisme  superposé; 
mais  elles  présentent  ,  à  cause  de  la  symétrie  des  deux 
moitiés  latérales  de  l'appareil  sexuel,  des  conditions  si  ana- 
logues ,  et  surtout  elles  sont  si  parfaitement  éqmyaleniei 
l'une  à  l'autre  sous  le  point  de  vue  physiologique ,  que  kar 
distinction  en  deux  groupes  différons  est  absolument  inutile. 
L'une  est,  en  effet,  l'existence  d'organes  sexuels  mfiles  à 
droite,  femelles  à  gauche;  l'autre,  d'organes  femelles  à  drdte, 
mâles  àgauche(i):  dispositions  qui  peuvent  êtreévidemmeiit 
considérées  comme  identiques  entre  elles,  tout  ce  qui  est 
vrai  de  l'une  d'elles  étant  également  applicable  à  l'autre  (f  )• 

(i)  Les  formules  données  plus  haut  expriment  parfaitemttt  le 
nombre  et  l'état  inverse  des  combinaisons  qui  peuvent  produiredis 
cas  d'hermaphrodisme,  soit  superposé,  soit  latéral.  Ainsi,  pou» la pft- 
mier,  deux  combinaisons  étaient  possibles;  savoir  :PPf  mâles 
WH'  femelles.et  PP  '  femelles  avec  MM'  mâles.  Deux  aussi»  at 
reillement  inverses,  peuvent  produire  rherpMphrodisms  latéra!,  tt* 
voir  :  PM  mâles  avec  P'  iM  '  femelles,  et  PM  femelles  avec  P'M'  mâkfc 

(a)  Aussi  Tune  et  l'autre  sont-elles  également  exprimées  pir  la  f(»^ 
mule  PM«+P'M'f +  ££'«>.  . 


HEBMAPHAOBISMBS  MIXTES.  l3S 

Dans  les  deux  cas,  en  effet,  la  symétrie  normale  est  dé- 
traite  aussi  complètement  que  Tétait  Tharmonie  dans  les 
deux  genres  d'hermaphrodisme  superposé.  Au  contraire  ; 
de  même  qu'il  n'y  avait  rien  de  constant  dans  ces  derniers 
pour  la  symétrie  que  nous  avons  Tue  tantôt  subsister  tout 
entière ,  et  tantôt  disparaître  en  partie  ;  de  même,  dans  Ther- 
maphrodisme  latéral  ,  l'harmonie  est  souvent  troublée , 
mais  quelquefois  aussi  conservée,  et  dans  [certains  cas 
assez  complètement  même  pour  que  la  fonction  génératrice 
puisse  être  accomplie.  Sous  ce  rapport»  il  y  a  une  opposi- 
tion  complète  entre  les  deux  groupes  principaux  d'herma- 
phrodisme mixte  :  l'un  exclut  l'harmonie  et  permet  la  con- 
servation de  la  symétrie  ;  l'autre  exclut  la  symétrie  et 
permet  la  conservation  de  l'harmonie.  L'un  est  par  consé- 
quent une  anomalie  beaucoup  plus  grave  sous  le  rapport 
physiologique  :  l'autre  forme  une  exception  plus  remarqua- 
ble aux  lois  anatomiques. 

.  L'hermaphrodisme  latéral  parait  aussi  rare  chez  l'homme 
cpie  l'hermaphrodisme  superposé;  mais  il  est  infiniment 
plus  commun  chez  les  animaux,  et  principalement  dans  les 
classes  inférieures ,  comme  l'attestent  de  nombreux  exem- 
ples fournis  surtout  par  les  poissons  et  par  les  articulés.  Ce 
résultat,  fourni  par  l'observation,  est  par  lui-même  assez 
intéressant ,  si  l'on  en  rapproche  ce  fait  zoologiqne ,  que 
rhermaphrodisme  constitue  l'état  normal  de  la  plupart  des 
animaux  inférieurs,  tandis  que  la  séparation  des  sexes  «st 
na  caractère  constant  dans  les  classes  les  plus  élevées  en 
oi^anisation.  Mais  il  ne  faut  pas  s'en  tenir ,  comme  Tont 
fait  tous  les  auteurs ,  à  cet  aperçu  vague  et  tout-à-fait  in- 
anffisant.  D'après  l'explication  générale  que  j^ai  donnée  de 
l'hermaphrodisme  latéral ,  la  rareté  de  cette  anomalie  chez 
rhomime  et  les  êtres  les  plus  rapprochés  de  lui,  et  sa  fré- 
'qaencie  très-grande  chez  les  aniniaui  inférieurs,  se  dédui- 


|$4  fkWM  nu 

8eat  f^  ^t  QomQio  CQpséqaeQces  nécessaires  àoê  MAdi- 
^Iqds  fiqatqmiqpemeni;  ^i^érentes  que  préseotQ  l*ap|iaml 
^We\  ç,\ke^  1^  uns  efc  les  antres. 

$'Ue&t  vrai 9  cpnupe  je  l'ai  établi»  et  comme  U  «ésult^ 
népessai/reiQ^t  4e  la  loi  du  développement  oentstpèta  i^ 
qiie  l-h^maphrodisoie  latéral  puisse  être  expliqué  {lav  Va? 
rigiae  distincte  e|  la  formation  indépendante  des  deux,  moîi 
tiés  latérales  de  Vapparell  sei^uel ,  il  est  évident  que  la  pMb 
dqçtiop  de  cette  apoin^lie  devra  être  d'autant  plua  facile»  tl 
par  cooséq^e^t  d'autant  plus  fréquente,  que  ces  deux  mûiq 
liés  seront  plus  complètement  indépendantes  Tune  do  rau» 
tif^  dans  leur  formation  »  et  que  leur  fusion  sur  la  ligne  vrfe 
diane  sera  plus  tardive  et  moins  parfaite.  Qr ,  ches  1- hàmoM 
et  les  #tfes  Uè$*rapprochés  de  lui»  les  deux  demi-appxrail^ 
^xuels  se  cojujoignent  très-promptement  sur  la  ligna  mér 
diane  »  ^  leur  fusion  est  si  complète  que,  chez  les  fegunHas^ 
les  ovaires  seuls  et  les  trompes  utérines  restent  pam  4| 
doiibles*  Chez  les  mammifères  inférieurs,  la  réunioa  est  déjà 
m<4nscpmpl^te;  caries  deux  matrices  primitives  et  qaelqm)» 
ioîs  m^ocne  les  deux  vagins  restent  séparés.  Enfin»  en  deseettf 
d^nt  plus  bas  encore  dans  la  série  animale»  Tappareil  aexnd 
dnpjt  et  l'appareil  gauche  restent  disjoints  dans  leur  t«talité| 
f  ersent  séparément  leurs  produits  à  l'anus  ou  dans  le  cloafjpe, 
et;  sont  amsi»  jusque  dans  l'âge  adulte,  parfaitement  indépeAv 
4a9S  rua  de  l'autre* De  Ià»une  explication  très-simple  de  lafiA' 
q^e^code  Vberiaapbr^disme  latéral  dans  les  classes  inS&mor 
r-es  où  tout  concourt  à  rendre  facile  la  production  de  cette  anO" 
m^\ie ,  et  au  contraire  de  sa  rareté  chez  lliomme  et  les  ap^ 
mauK  supérieurs.  Chez  ceux-ci  en  effet»  d^  ne  peut  exialer 
fans  que  toutes  les  parties  de  l'appareligénér^teur,  u<Minial»i 
ment  «niques  à  cause  de  leur  réunion  médiane  très-précooe, 
aient  subi  on  arrêt  dans  leur  évolution,  et  sans  qu'il  existe  en 
quelque  sente  une  double  dinatioii»  savoir  «  la  dj  visiondbqpifk- 


lies  ardttfttofimMH  ntapioa ,  at  U  fliftfftmblfflfW  mwik  4'«N 

On  TOÎt  fuw  ces  oonsidératiw»  îPèf  nsi«ipïç#  qm  h  dMipdn 
sition  orgaoique  qui  e^alUiu»  r]b#i?gii9|^^r^4i(tiQf  ]§l4nk 

0fti  fa6taceflfi  plus  QpiHM^Q  m^  ççijB^ikm  4»  tyf^  r^snliff  i^ 

teuf  pins  gf ave  eh^«  Im  mmêM  S9péria<ir4  qi4^  fA^  Ml 
iaiSirieoM.  GeUe  cQQftéq«ie^iB#  ^ofiçiii^^  p9^foi(§a)j9D(  f^^p^ 

mi  antM  fek  gètéral ,  que  rhuFmaphri^^o^  i^f^l  4éH^ 
preaqcM  Uujoura  ehea  le«  premiarf  l%$Jrmmi^  fhf^^Ufi^ffh 
^ae  néeeMaiffe  à  raeeoœplisaèiDi^at  â^s  ffmçtjlp^  géf^^M 
irJCM  9  lan^s  qu'il  la  laissa  souf^ol.  ia!^sî#)aji^  isi^jf,  Iq$  ^i^ 
Msda,  Ci^est  ce  que  4^mûqtM  h  eempardJ^OQ  4f^  JM^i^^fW 
•bMirvalbn^  neeu^iliiespaplaa  aitfmr^  »  ^Sii^êh^l^Yl^miimê 
•^  «Imi  ka  antfiaHiL  »  abserfatÎMf  4«il  j^^MVM  M  k^di* 
qiMMi  iei  qudquea  luiçs  «Ofiame  ei«i9{i}ei  prepr^^  k  (^m 
deanative  14ierfaaphire4isme  latéral  daa^  ifit  i§fl4i6c^j#||a 
apéi^aleaqaHiao^il  d'ua  tadivtduli  l-aiifarQf 

i%  wpporiepai  ^aliiard  un  eaa  paUîé  daaa  1^  M^H^bMI 
âsl^AaadéiBia  de  Dijon  (i)  par  llar^t^  £|4p^9  di  Miphi^^W 
délalla  trl^nécienz  par  leur  aKaoliluda  9m4mJt  f»f(^\l^, 
maat  aniheati^pi^.  li  arait  été  pràieaképaf  an¥ldi¥i4m9HMr4 
m  i767,èFâgede  dis-sept  ana^ etqni jiJâifa'aiars  af4H|l#a^ 
pao9  lirâima.  Cet  faeraiapIvradUa  élatt  aa  atffii  aon^Mabl^  Mi 
kdiffdua  du  sexe  aifile  pap  la  oonfifwyfnatiim  §MHiê  êÊ  Ia 
maitfé  ialérieare  du  cejpps»  des  aiafiakaa  abéPiaiftiiib  4tik  4ê 

(l^  Voyez  Description  d'un  hermaphrodite ,  dans  te  tome  fi,  p«  1^7  ci 
sniy.  — Plusieurs  auteurs  ont  déjà  reproduit'  en  eiilf^r  6U  «R'p«MPl« 
cette  kaportante  observation.  Vo^èb,  par  frswfile,  llAMftir«;^iiN^ 

m  a  «ai  "^  W^v  »  .4a«s  le  Piç;.  rf<&f  iSç.  «?«fl^a  ^^<?>  f ''v  Pî  ^.^%—  Q^f.Wf 

l^f/^ia  miàf,lé^t,  éd.  de  i8a3, 1. 1,  p.«.  ;S6.-  Dùg^s,  /oç.  c<V.— Béclabç. 
loc.  <ri/.,  a  aussi  repris  l*ol>servation  d^  Maret|  àais  f extrait  qt^ifea 
4onae iiîiteztréiiieoicim inexact.-        '  ^  ^  i  ;;    * 


l36  PARTIE  III. 

qnelqne»  parties  deamembres  thoraciques;  maislelarjmxéuk 
moins  saillant,  la  peaa  était  plus  fine  et  les  traits  davbago 
étaient  plus  délicats  que  ne  lesont  ordinairement  ceux  d*iin 
homme;  la  barbe  ne  commençait  pas  même  à  paraître,  et  il 
existait  deux  mamelles  bien  développées,  arrondies,  fermes, 
pourvues  depetits  mamelons  avec  leurs  aréoles  fort  larges  et 
rougéâtres.  Les  organes  génitaux  extérieurs  ressemblaient 
Il  ceux  de  la  plupart  des  hermaphrodites  ,  soit  maies,  '  soit 
mixtes,  que  j'ai  déjà  décrits.  Il  existait  un  clitoris. cour 
sidérable  ou  pénis  imperforé ,  ayant  un  gland  distinct  af ee 
son  prépuce ,  et,  comme  le  montra  la  dissection^   deux 
corps   caverneux  composés  comme   ceux  de  rhomme..Si 
l'on  relevait  ce  clitoris  ou  pénis,  on  apercevait  une  grande 
fente  formée  par  deux  replis  de  la  peau  qui  représentaieot 
assez  bien  les  grandes  lèvres  delà  vulve,  et  qui  comprenaiwt 
entre  elles ,  à  leur  partie  supérieure ,  la  racine  du  clitoris  on 
pénis.  En  écartant  ces  replis,  on  voyait  naître  de  la  racine 
du  frein  du  gland  deux  petites  crêtes  spongieuses,  rouget, 
saillantes ,  imitant  parfaitement  les  nymphes ,  et  séparées 
supérieurement  par  le  méat  de  l'urètre ,  inférieurement  par 
un  orifice  étroit  qui  paraissait  l'ouverture  d'un  vagin  rétréci 
par  un  hymen.  Par  tous  ces  détails  de  son  organisation,riier- 
maphrodite  de  Maret  se  rapprochait  beaucoup  du  sexe  f&- 
minin;  les  lèvres  de  la  vulve ,  ou,  si  Ton  veut ,  les  lèvres  de 
la  fissure  scrotale  étaient  un  peu  renflées,  et  l'on  sentait 
distinctement  un  testicule  dans  la  gauche.  La  lèvre  droito 
ne  contenait  point  au  contraire  de  testicule  ;  mais ,  en  pres- 
sant sur  le  ventre,  on  y  poussait  à  travers  l'anneau  ingoi- 
irai,  un  corps  Ovoïde  que  l'on  repoussait  aussi  très-aisément 
dans  b  cavité  abdominale.  Ces  derniers  caractères  aem- 
blaient  indiquer  la  prédominance  du  sexe  masculin,  et 
l'examen  anatomique  n'offrit  rien ,  quant  au  côté  ganche , 
qui  ne  confirmât  ce  premier  aperçu.  Le  corps  conteiou  dans 


HEMAPH&ODISMBS  MIXTES.  X^f 

la  lèvre  yalvaire  gauche  était  bien  un  vrai  testicnle  pourvu 
de  ses  vaisseaux  et  d'un  canal  déférent  :  ce  conduit,  traversant 
Tanneau  inguinal,  allait  gagner  la  vésicule  séminale  gauche» 
placée  à  Tendroit  ordinaire ,.  et  rènfermaDt  de  véritable 
sperme  :  enfin,  dansune  sorte  de  sac,  comparableau  vagin,  qui 
se  trouvait  placé  entre  la  vessie  et  le  rectum,  et  dont  le  fond 
était  imperforé  ,  on  remarquait  inférieurement  le  véru- 
montanum  ,  et  c'est  là  que  la  vésicule  séminale  gauche 
versait  le  sperme*  Ainsi  le  côté  gauche  présentait  si  com-* 
plétement  les  conditions  du  sei^  mâle ,  que,  si  l'éjaculation 
était  impossible ,  du  moins  la  sécrétion  de  la  liqueur  sémi- 
nale avait  lieu.  Mais  il  en  était  tout  autrement  du  côté  droit. 
A  l'exception  de  quelques  rudimens  de  vésicule  séminale  et 
de  canal  déférent ,  on  ne  trouva  rien  qui  n'appartint  au  sexe 
féminin.  Le  petit  corps  ovoïde  placé  près  de  l'anneau  in- 
guinal droit,  et  que  l'on  avait  d'abord  pu  prendre  pour  un 
testicule ,  fut  reconnu  pour  être  une  petite  matrice ,  coa*^ 
t^iue  dans  un  kyste ,  et  dont  le  plus  grand  diamètre  était 
d-environ  un  pouce  et  demi;  son  tissu  était  très-ferme;  sa 
couleur  et  sa  forme  étaient  celles  d'un  marron  un  peu  ar^ 
rondi ,  et  on  vérifia ,  en  la  fendant ,  qu'elle  contenait  une 
cavité  de  quatre  à  cinq  lignes  de  long  sur  deux  à  trois  de 
large.  De  la  partie  supérieure  de  cette  matrice,  naissait. 
Il  droite ,  une  véritable  trompe  utérine  qui  allait  embrasser, 
par  son  pavillon ,  un  ovaire  ayant  la  consistance ,  la  cou- 
leur, la  forme  et  le  volume  normaux,  et  dont  l'existence 
est  par  conséquent  aussi  authentique  que  ceUe  du  testicule 
gauche. 

L'individu  observé  par  Maret  était  donc  incontestablement 
mâle  du  côté  gauche  où  existaient  un  testicule ,  un  oanal 
déférent,  une  vésicule  séminale  bien  conformés;  femelle, 
au  contraire,  du  côté  droit,  où  se  trouvaient  un  ovi^ire, 
une  trompe  bien  conformée  avec  son  pavillon ,  et  une  ma- 


i98  pkniB  m. 

trioe  (i)«  Voici  maiaUnant  nn  exemple  de  la  dis|mki4l 
HiveMe»  c'est-à^ire  de  TexisteaGe  du  Mxe  Bua^nlia  k 
dpoile ,  dtt  sexe  fémiain  à  gaache* 

Da  des  aides-ma  jops  de  l'Hôtel-Dieii,  Varûeler,  6XAii|iiiMI| 
eix  i  7^  le  cadavrç  d'un  sujet  de  dix-huit  ana  »  Itipnt^ 
homme  jusqu'à  sa  mort  y  remarqua  que  les  mamelle#étei0ll 
tellement  développées  qu'elles  égalaient  en  volupae  celhn 
d'une  jeune  fille.  Cette  anomalie  le  porta  à  sonpçcuMar  M|i 
conformation  inso|ite  de  i^appareil,  et  àentrepre^dp^  dBAVif 
ohevohes  anatomiques  qui ,  en  effet ,  firent  eoastate»  T-eifahi 
teiice  d^un  hermaphrodisme  latéral.  L'urètre ,  on^efA  i|  m 
demi-poueedel^extrémitédupénis»  n'était  unifuixeofpacifv 
TerneuK  que  par  l'intermédiaire  d'un  tiasu  lâchée^  de  quohpiQi 
fibres  charnues,  Ce  p^îs  très^anomal  se  tnftuvait  d'aîUemiu 
comme  dans  le  cas  précédant ,  plaoé  dans  la  pertioQ  Mipdk 
rieure  4'one  fen^e  longitudinale  dont  les  ^ux  l^rea  iMIie 
bUient  les  deux  motli^s  du  scrotum.  On  sentait  en  ^fiitf  dmM 
k^  droite  un  testieole  avec  son  cordon  spermatique,  Eb  ûolfQ 
da  canal  déféiieni ,  la  dissection  montra  du  iqêaie  oMé  «90 
Téaioule  séminale  qui  communiquait  d'une  pari  aiFe^l'wkt 


(i)  C'est  très-probablement  d*un  cas  analogue  qu'il  s*agît  dani^ 
brochi^re,  publiée  en  1777  à  Paris,  sous  ce  titre  :  Fille  et  garçon  hermm* 
phrodites.  Un  cordonnier,  Louis  Hainault,  avait,  dit  Fauteur,  les 
aexet  :  il  était  femiiie  à  droite,  homme  à  gauche.  Sa  taille  était 
etiaço#^tUi|ltfî«^vobuat^.  ^s  ix^a^melUsn'ataiept  pi^  clévc^ppées^^^ 
«a barhç  ^^sît  pei|  fib^ndante.  Pu  reste,  90  manqqe  à  son  sujet  de  dér 
i9f\s  f  patçmiques  suffisammeni  exacts.  —  C'est  aussi  le  lieu  de  citer  no 
autre  hermaphrodite  indiqué,  malheureusement  d'une  manière  très* 
vague,  par  Gibài.d  Barrt  (  Glraldus  Cambrensis)  dans  sa  Topog^^m^ÊKk^ 
BiktNiim  y  part.  Il ,  ciiapu  XX  p*  7  a4*  Cet  incM  vida  «  dont  l'a  daHrriitîeii 
IMMUismique  fpMiiQ^e  çof^i^l^aç^^^i ,  au^^t  ça  le  vidage  bar^i^  à  drpjilf 
CQi9UiB9lf jçflpi  fl*^p.  ^oçnçiç^  et  nu  à  gaMche  comme  celui  d'upe  feo^mie. 
Çefaltreraarc|uabie,  mais  trop  peuaulUenlique,  manque  entièrement 
ïTanalogaes  daus  l'espèce  humaine;  mais  ii  en  a  de  très-nombreni t 
comme  on  le  verra  biantôl,  parmi  les  iasectts. 


H£nUÂPHIODI8«B8  lOXTES.  iQg 

tre  f  et  de  l'aulre  avec  une  petite  matrice  ovale ,  un  pea 
aplatie  et  dépourvue  de  col.  De  celle-ci  naissait  une  trompe; 
à  l'extrémité  de  laquelle  se  trouvait  un  ovaire.  Cette  petits 
matrice  était  pussi  pourvue  d'un  ligament  large  et  d-ua 
ligaxqent  rond  qui  allait  se  perdre  dans  la  le? re  vulvaiMi' 
gauche,  on,  si  l'on  veut ,  dans  le  scrotum  gauche.  Ceti« 
dernière  circonstance  de  l'observation  supplée  aux  détatb 
qui  nous  manquent  sur  la  disposition  des  organes  sexuelt 
féminins ,  et  montre  qu'ils  appartenaient  aussi  OBSientieUe*^ 
ment  au  côté  gauche  que  les  organes  masculins  au  eM 
droit  (i)* 

On  voit  que  le  cas  de  Maret  et  celui  de  Yaroder,  h  c^a 
près  de  là  position  inverse  des  organes  de  Tun  et 
l'autre  sexe,  offrent  entre  eux  une  très-grande  analogie. 
Dans  tous  deux  l'appareil  féminin  était  plus  imparfait  que 

(i)  Les  observations  de  Varocler  ont  été  conr\munîquées  fivec  de 
nombrenx  dessins  et  avec  la  préparation  'eHe-méme  à  rÀcadémie  de 
ehîrwBgie,  mais  n*onl  pas  été  publiées  par  les  auteurs.  Les  détarlt  que 
je  vicAS  4^  (IfQD^r  sont  extri^its  d'an§  description  faîle  i^ulfiaeiil 
^ffiprès  1^  des^DS  préaen^çs  à  TAcadémie,  e^  inco^lète  ^  pli^ai^iuif 
égards,  que  l*op  trouve  dans  la  Collection  académique ^  t,  IX i  ^PP^'*^» 
p.  71.  —  Celte  description  a  été  rapportée  presque  textuellement  pa|^ 
BBGI.4BD,  hc»  ctV.;  et  dTautres  auteurs  en  ont  donné  des  extraits,  pour 
h  piopart  peu  exacts  et  faits  seulement  d'-après  la  citation  de  Béciaii^. 
-^  fiçuV>éMrft  esJt-oe  dit  même  individu  qu'il  s'agit  dans  un*  fdn^ervatioo 
au  fnoîns  très-analogue  ^'A&vaud,  loç,  cù»  rapporte  4*M09  m^^cuàrf 
très-saccînçte  d'après  Bovoou,  et  qui  a  plé  recueillie  égaleipçnt  à  THo- 
tel-Dieu  de  Paris. -—Voyez  encore  sur  l'hermaphrodisme  latéral  chez 
PhoBiqie  :  Rudolphi  ,  éaps  son  important  mémoire  déjà  cité  ;  — ^ 
J4Gosi^  io€m  mu — etM AYXR,  laceiL,  dopt  l'okservatioB  Jaisse  touteÉlii 
heaucoup  à  désirer,  et  ne  peat  même  étr«  cç^sld^rée  pofpnç  offrir 
un  exemple  authentique  d'hermaphrodisme  latéral.  Mayer  s'est  trouvé 
en  effet  dans  l'impossibilité  de  faire  connaître  avec  exactitude  l'appa- 
reil «exuel ,  mutilé  par  des  mains  maladroites  avant  d'éUrt  soumis  à 
TexamMi  et  ce  célèbre  tmatomiste. 


l40  PARTIE  III. 

le  masculin;  et  sartout  la  matrice,  privée  de  commtmica» 
lion  avec  l'extérieur,  était  très-petite  et  présentait  une  fonoe 
insolite.  Cet  état  imparfait  de  développement  s'accorde 
très-bien  avec  les  remarques  générales  que  j'ai  présentées 
plus  haut ,  et  d'après  lesquelles  la  matrice  d'un  heraiaphro- 
dite  par  juxta-position  latérale  des  sexes  doit,  être  consi- 
dérée comme  analogue ,  non  à  l'utérus  normal  toot  entier, 
mais  seulement  à  l'une  de  ses  moitiés.  Ainsi  chez  l'individu 
observé  par  Maret ,  la  matrice ,  comme  l'indique  très-net* 
tement,  outre  ses  connexions,  sa  position  latérale^  repré- 
sente la  moitié  droite  de  l'utérus  normal  :  chez  le.  sujet  do 
Varocler,  c'est  au  contraire  la  moitié  gauche  qui  est  restée 
isolée,  et  qui  constitue  un  organe  à  part ,  conservant  ainsi 
d'une  manière  permanente  l'une  de  ses  formes  primitives 
d'existence  (i).  En  d'autres  termes  ,  et  d'une  manièrei gé- 
nérale, les  élémens  que  l'un  et  l'autre  côté  du  corps  fournis- 
sent pour  la  formation  d'un  utérus  normal,  et  qui  normale- 
ment doivent  venir  se  réijinir  sur  laligae  médiane,  restent  sépa- 
rés dans  l'hermaphrodisme  latéral  de  même  que  dans  un  cas 
de  duplicité  de  la  matrice.  Mais  il  y  a  cette  différence  que, 
dans  cette  dernière  anomalie,  les  élémens  fournis  par  Ton  et 
l'autre  côté  revêtent  également  dans  la  suite  de  leur  évolution 
les  caractères  du  sexe  féminin ,  et  constituent  les  deux  moi- 
tiés de  la  matrice;  moitiés  dont  chacune  donne  naissance  à  une 
des  trompes,  et  se  met  en  rapport  avec  l'un  des  ovaires.  Dans 
l'hermaphrodisme  latéral ,  au  contraire ,  ces  élémens  de- 
viennent femelles  d'un  côté  seulement,  et  mâles  de  Tautre; 
d'où  il  suit  qu'il  n'existe  qu'une  seule  matrice ,  ou  plutôt 
une  semi-matrice  latérale,  non  symétrique,  et  donnant  nais- 
sance à  une  seule  trompe. 

(  I  )  Fojrtz  dans  le  1. 1 ,  p.  596 ,  la  théorie  que  j*ai  donnée  de  la  da« 
plicité,  par  scission  médiane,  des  organes  normalement  uniquea* 


HERMAPaROmSIIES  MIXTES.  l4l 

Telle  est  aussi  exactement  rexplication  que'  l'on  doit 
donner  de  l'hermaphrodisme  latéral  dans  un  assez  grand 
nombre  d'animaux  de  divers  groupes  qui  ont  présenté  des 
exemples  de  cette  anomalie. .  Seulement ,  comjxie  chez  eux 
la  duplicilé ,  soit  de  la  matrice  »  soit  même  de  toutes  les 
parties  de  l'appareil  sexuel,  constitue  presque  toujours 
l'état  normal ,  le  remplacement  des  organes  femelles  d'un 
côté. par  des  organes  mfiles  est  pour  ainsi  dire  évident  par 
lal-méme.  Aussi,  tandis  que  l'hermaphrodisme  latéral  a  été 
toaîonrs  considéré»  chez  l'homme  et  chez  les  animaux  les 
plus  voisins  de  lui  comme  résultant  de  la  production  de 
parties  surnuméraires,  plusieurs  auteurs  n'ont  admis  chez 
d'autres  animaux  pour  le  reste  de  la  série  zoologique 
d'autres  anomalies  que  l'établissement  des  deux  moitiés  de 
l'appareil  générateur  sur  des  types  sexuels  inv^ses  :  d'où  il 
suivait  que  la  même  anomalie,  selon  qu'on  l'observait 
dans  un  être  ou  dans  l'autre,  recevait  une  explication  op- 
posée, et  semblait  le  produit  d'un  ordre  tout  différent  de 
déviations.. Cette  contradiction  choquante  était  l'indice cer- 
tam  de  la  nécessité  d'une  explication  nouvelle  de  Therma- 
][>hrodi$me  latéral  chez  l'homme  ;  explication  dans  laquelle 
Meckeletles  autres  tératologues  qui  ont  traité  avec  tant  de 
soin  de  l'histoire  de  cette  anomalie,m'eussent  sans  doute  pré- 
cédé, s'ils  eussent  apprécié  à  sa  juste  yaleur  la  belle  loi  du 
développement  centripète  et  cherché  à  féconder  par  elle  le 
'  principe  de  l'analogie  élémentaire  des  organes  des  deux 
sexes. 

Ayant  ainsi  en  quelque  sofrte  ramené  à  l'unité  générique 
l'hermaphrodisme  latéral  chez  l'homme  et  les  animaux,  et 
montré  quela  même  théorie  peut  lui  être  appliquée  dans  tous 
lèd  êtres ,  il  me  reste  à  indiquer  les  principaux  cas  observés 
chez  les  animaux. 


iêfi  PARTIS  m. 

Parmi  le«  rertébréis  supérieurs ,  et  spécialeÈcienl  jpifrmi 
ie$  mâtmnïtères ,  Texistence  de  rhermaphrbflistee  lirtétîll 
Jlànitt  extrêmement  rare.  Je  n'en  connais  môme  qtrè  dtMtt 
Ktito  ëftes^Iefif  authentiques.  L'un  a  été  obéervépftr  Htfekil 
étir  tiâd  chèvre  (i),  Tautre  par  Scblumpf  sur  nn  réatt  {àj. 

théi  \éi  bhtûuX ,  deux  cas>  très  rèthartilislblèfi  S  èlKM 
flë  !a  ràit^M  éeS  dégî^è  supérietl^^  dé  l'hérmâph^oiilMfiééfafe 
fiéttë  ëk^ï  ont  été  ôbserTéâ,  l'un  trëé-àhbieMièfi^éhf  |^ 
flteWë  (à)  i  Fàutre  plus  récelriiflent  pat»  Bechstéîn  (4).^  TWfc 
flëdï  éUt  été  pi^ëiëhlés  par  la  })6ti1ë  domestiqué.  DlMlb 
éias  aë  Bëtihéteiil,  TaniteàU  Mâle  h  droite,  âiiisi  i^ë  VtUté»- 
ttit  la  ptHSsetice  d'un  testicule,  était  féinëlié  du  èôté  ^tiâk 
ea  se  lirôutàit  un  oVàirO;  il  est  Trài,  i&ipàffàileiÉieiil  dl- 
ffetepipéi 

ié  ne  èimtiMs  àuéhb  eitëihple  â'hérttàphrOBUiliHS  HMHâ, 
VU  ëhë2  les  Reptiles ,  bi  chet  les  amphibies. 

Ail  ^bàthiire*  chëi  lès  poissons,  claèse  Sàni^  ië<j[tlbB8  Al 


{ï)  f'byét  le  MéikibSi^déjl  titédé  MfebKiijdanè  MÂréhî¥èk^ 
fioiTatit  bet  ilidâtre  anatomistei  deux  autreé  exemples  d'lieniia|riîr#« 
dfsBie  latéral  auraient  été  observés  che£  les  maimnifères,  saroir,  Mr 
Vax^moitt  dx  Bomabe,  chez  un  daim ,  et  par  Fabbb,  chez  un  rat.  Jai 
monirë  plus  haut  que  le  cas  de  Valmont  de  Ëomare  est  ùb  cascTher» 
MJipbtôdUmë  àûperjiosê ;  et,  quatit  àU  câs  ile  Pabef  (t^dpjiortiS  dtMti 
'if or.  plmtt.  nnim,  Meso,  Hiit  de  H^jfkutintf  p;  547),  c'est  uèicàsil^Ht- 
Inafiirodisme  bisexxtêl:  Il  n'est  pis  taénte  dit  clairement  dana  l«  lêÉle 
qut  les  parties  mâles  fussent  d*un  càté  et  les  femelles  de  ranfre; 
seulement,  après  avoir  énuméré  les  organes d*un  sexe,  Tautëur  énè- 
mère  d'autre  part  {ex  altéra  parte)  les  organes  de  l'autre  sexe. 

(a)  Archivfur  die  Thierheilkunde ,  t.  II ,  p.  ao4. 

(3)  Jtttmmit  Jtijrtaii^  aved  Centària  ohttr?.,  obs.  §91  Amsienlaill , 
s684*— Gè  cas  ne  peut  être  regardé  comme  un  exemple  suffisamodéiit 
authentique  de  l'hermaphrodisme  latéral  parmi  les  oiseaux. 

(4)  Natur^ekhièhte  der  Fôgel  Deùtschlands ,  t.  II.  —  Ce  cas  est  pli» 
aùtlienirqtië  <]ue  celui  de  tièiâe;  encore  ÂuboLPiit,  làc,  cH.,  i-i'il 
pensé  que  le  prétendu  ovaire  n'était  qu'un  teslicdlè  mirhide; 


HBRM  APafiODISnSS  .Itf  IXTÉâ.  1 4? 

trouvent  peut-être  clés  espèces  normalement  (xonrynes  des 
AMj^  sexes  (1)^  celle  même  disposilion  se  retrouvé  aussi 
comme  anomalie,  et  peut  être  même  n'y  est-elle  pas  très- 
tarei  Les  observations  eilislenti  en  effet,  en  assez  grand 
nèmbre  dans  la  seielice»  mulheureusement  toutes  ificoQbr 
pièles^et  suilisftdfc  seulement  k  constater  l'existence  de  l'her-' 
«aa^hrodi^K^  Htfhft  en  faire  connaître  les  caractères.  Les  ai^* 
ietip^seborBenlàûousapprendreqn'ilsontlrouvédansrabdd- 
■léh  I  d'un  0oté  un  amus  d'œufs^  et  de  l'autre  de  la  taitanee, 
4apa  différentes  espèces»  telles  que  le  grand  esturgeon  (3),  lit 
ctrpè  (3)  i  le  brochet  (4) ,  le  saumon  (  5) ,  et  plusieHrà  ga- 

•  #  •  * 

(i)  Par  exemple,  si  l'on  deVAitiff  éMifëléà  aâMfititdll  d«(|tt<f^ililÉli» 
iMTi,  lés  lamproies.  La  réunion  dé  dèua  stilet  p«rail  ifft  peu 
moins  douteuse  chez  les  serrans»  d'api  es  des  observations  dues  à  Ca- 
.TOI.1HI1  Memoria  sulla  generaxione  dti  pesci^  în-4s  Naples,  .15^87, 
p.  97,  et  confirmées  pér  MM.  Cîtvier  éi  VALBvcisîrifEs  âafi'rf  leur 

Èistithmfifêik  été pitisséhs ,  ï.  î^p,  hii,  ^î  l  â,  p.  au  ^n  Md'àri- 

M^h  «"«Hiaf^flèi^  HiBté,  dàné  le  éaé  knêMe  où  i'ftèttna^hitidifflfè  nùk" 
mal.  straît  bien  eohstaté  chez  le  6erran,  la  rédtrion  des  d%ux  Be%e$  ife 
présenterait  chfz  ce  poisson  aucune  des  dispositions  qui  caractérisent 
en  propre  l'hermaphrodisme  latéral,  et  rappellerait  bien  plutôt  rher- 
iDfphrodisme  féminin  complexe. C'est  ce  qui  résulte  clairement  du  pas- 
sade dans  lequel  M  Guvier  décrit  (t.ii)  la  p'artie  regardée  coriimè  màle 
j^ar  Cavolini.  «  Ju  las  de  chaque  ovaire '^diX  toujours  vù,ait*il,  une  oande 
Ûanche  qui,  si  je  l'avais  observée  «euleet  sans  les  œufs  q^(  adhéraient 
■00  peu  an  dessus,  m'aurait  certainement  paru  une  véritable  laitance.» 
(ft)  jêtiptnser  kaso.  ^-  Voyez  Pallas,  f^ojofes^  traduction  française» 
».  Uli  p.  448. 

(3)  S0BWA£«tf«  d«Bs  les  Cotnm.  liti,  Norîmh,  ann.  17349  p«  3o5. — B4o- 
ttàmti§Hist,  dé  VAeaâi  deiie.  pintt  1787  ,  p.  5r.  —  C'est  sans  doute  en- 
core un  tel  cas  que  Schehck  indique  dans  sa  Monstr,  historia  memof., 
p.  1^8 1  d'après  Covs.  Gesheb  ,  Wstoriœ  animi^  liv.  IV  #  p.  3l$« 

(4)  &inttém4  Bphems  àat,  car,,  dée.UI*  etin.^et  8joèls.  io9<^  Rs&ll- 
tfBf  BîUi  de  VAcadides  se,,  }btd. 

(5)yoyez  Comment.  Utt,  Norimb,,  ann.  i^^4t  AeM3^ 


f 46  PARTIB  ïUf 

^udolphi,  K.lng>et  M.  Lefebvre,  en  ont  observé  on  recpeilli 
q^emuUilude  d'autres  qaipermeUent  de  porter  àhê  ^  ffétw^ 
h  plas  de  trente  le  nptnbre  dei  espèces  d'insectes  che9  lesqoil' 
)es  rWmapbrodisin^  latéral  s'est  présenté.  Malbeareoie- 
ment,  daw»  presque  tous  ces  cas,  l'état  dans  lequel  m  Iroo^ 
vaient  les  in^Pti^s  b^rjinapbrodîtes  lors  de«  observatiops  faitaa 
sur  eux,  pu  le  dé^ir  qu'avaient  leurs  propriétaire^  i»  les  cMh 
server  intacts  poiu*  leurs  collections  i  n'ont  pas  permis  Texa» 
noen  des  organes  générateurs  eux-n^émes  ;  et  l'on  n'a  CAO* 
PU  le  double  caractère  sexuel  que  par  les  diffSérenetf 
PKistant  entro  l^  antennes  et  les  ailes  de  l'un  et  de  Ftolrf 

/>«c,  Erlang,  1^78.^.  Capseitx  ,  dans  le  ffaturfonoher^  part.  XQ,  pl.ft 

—  HuBKna ,  Sanuml^  efiro^isch,  Schmetterli/f^e,  pi.  igou-^^EsaHAlilIXI^ 
Insectes  d'Europe  ^  suppl. ,  pK  I.  —  Ocbsenheimeh  ,  SehnieU9iU^ 
*von  Europa,  t.  IV,  p.  18 3.  —  Fischer  de  Waluheim,  Oryc^p^aptik 
de  Mfoscottj  pi.  X-II.  —  Gerhae,  ioc.  cit.  —  Macleay,  Trans.  soc,  Zitin', 
dé  l^QDdrés ,  t*  XIV,  p.  584-  «— '  Godaet ,  Lépidoptères ,  dans  VEnejreh* 
pédie  métko4*%  t.  IX,  p,  41.  —  RupoLrm,  Ioc,  eit,,  p.  5o  et  aniv.  Ri* 
dolpbi  cite  à  lui  seul  toutes  les  espèces  suivantes  :  Parmi  les  lépîdoptè* 
res  nocturnes,  Bombyx  dispar;  D.  pini;  B,  cratœgi;  B.  quercâs  ;  B,pn9<n^ 
minor  ;  Saturnia  pjrri ^  S,  carpini  ;  Endromis  versicolor;  Harpyia  Dinult^lÀ* 
paris  dispar;  Gastropacha  quercûs;  G,  medicaginis  ;  G,  casireasiss  G» 
quercifolia.  Parmi  les  lépidoptères  erépusculaires:  Sphinx  conyolvuU s  9^ 
eUphorhiœ;  S,  galii.  Enfin,  parmi  les  lépidoplères  diurnes:  ysmem 
atalanta;  V,  antiopa;  drgynnis  paphia  ;  Lycœna  alexis  ;  Pontia  cardamiMH 
Mclitœa  phœèe;  M.  didymus, — Meckel,  Anat.  comp.^  Ioc.  cit,  —  KluÇi 
Ioc.  cit. — Schreiner,  dans  la  Revue  entomoîogique  de  Silbermannt  l833if 
Il  Vf.  I  ,  p.  5o.  —  BoiSDUYAJL,  Annales  de  la  Société  entomologiam^ 
t.  Illy  bull.  du  ler  trimestre,  p.  5.  — >  Duponghei.,  ibid.,  t.  IV,  p.  i43. 

—  Ai.. Lseebyrb,  ibid,^  p.  145. —  Romand,  i^/<f.,  p.  191.  —  Plasteors 
de  ces  cas,  par  exemple  ceux  de  Macleay ,  de  Hûbner ,  de  M.  Bofada* 
val,  ont  offert  un  double  intérêt  en  servant  à  démontrer,  par  Ta  réu- 
nion sur  le  même  individu,  de  caractères  mâles  et  de  caractères  femèlks 
attribués  à  deux  espèces  dilTéren tes,  la  nécessité  de  les  réduire  à 
seule. 


HBBMAPHEODISlffiS  MIXTES.  t^? 

côté  (i).  On  doit  cependant  à Klug  (9)  d'avoir  constaté  qu6 
chez  un  Melitœa  didymus  màle  à  droite  et  femelle  à  gauche» 
il  existait  un  appareil  mâle  placé  à  droite  et  de  plus  ua 
oviiire;  et  une  autre  observation  faite  par  Schultz(3)  sur  11a 
Castropacha  qmrcifoUa  {Bombyx  quercifoUa),  a  donné  des 
résultats  tr^s-analogues,  et  même  plus  remarquables  encore 
en  ce  que  l'appareil  femelle  qui  existî^it  avec  l'appareil  mfile» 
était  moins  incomplet.  Je  ne  connais  d'ailleurs  aucun  cas 
i^ns  lequel  l'examen  des  organes  internes  ait  démenti  \% 
duplicité  sexuelle  indiquée  par  l§s  organes  externes  (4)» 

Il  n'y  a  donc  aucun  motif  de  douter  que  l'hermaphro- 
disme latéral  résulte ,  chez  les  insectes ,  des  mêmes  modi* 
fications  qui  produisent  celte  anomalie  chez  l'homme  et  les 
animaux  supérieurs  ;  et  la  théorie  générale  que  j'ai  exposée 
pl^s  haut,  explique  aussi  bien  l'anomalie  chez  lespremierf 
que  chez  les  seconds. 

Aussi  est-ce  seulement  pour  compléter  cet  article  sons  le 
point  de  vue  historique,  que  je  citerai,  en  terminant  ce  cha- 
pitre ,  une  hypothèse  émise  ou  plutôt  reproduite  tout  récem* 
ment  par  un  savant  médecin  à  l'occasion  de  ces  insecte* 

(i)  Il  n*est  pas  sans  intérêt  de  remarquer  que  dans  les  deux  tiers  ^^ 
viroo  des  cas  observés,  le  coté  droit  était  mâlet  et  le  gauche  femelle^ 
Od  ne  volt  d'ailleurs  ui  que  ce  résultat  puisse  être  éteadu ,  qonune  Ta 
indiqué  Meckel,  Jnat,  comp.^  loç,  cU,,  à  Tensembie  du  règne  animal^ 
ni  surtout  qu*il  prouve  d*uae  manière  générale  que  le  sexe  «àascoiin 
se  trouve  principalement  dévolu  au  côté  droit. 

(a)  Voyez  Rudolpui,  loc,  cù,,  p.  54* 

(3}  X»iV2.,  p.  55. 

(4)  On  trouve  indiqués  dans  plusieurs  des  ouvrages  que  je  viens  de 
jCHfMT,  et  iMlanment  dans  ceux  de  Meokcd  et  d*Oohseabeimer,  des  cas, 
tnèsHPMMri|uables  aussi,  dans  lesquels  les  parties  extérieures  préseu- 
laieot  des  caradères  de  sexe  opposés  d'avant  en  arrière,  ou  irrégulière- 
0ieiat^  et  non  plus  de  droite  à  gauche.  Il  est  à  regretter  qu'aucun  ren- 
seignement sur  Tétat  des  organes  génitaux  eux-mêmes  n'ait  été  ajouté 


l48  PABTIE  III. 

hermaphrodiles,  et  dans  laquelle  on  a  même  cru  trouver  une 
explication  générale  de  Thermaphrodisme  latéral.  Snivant 
celte  hypothèse  y  tout  individu  mâle  d^un  côté  et  femelle  A) 
l'autre  serait  le  produit  de  la  soudure  intime  et  de  la  fu- 
sion de  deux  individus ,  l'un  mâle  et  Taùtre  femelle  :  une  des 
moitiés  du  corps  de  chacun  aurait  été  atrophiéie  par  tnito 
de  la  fusion ,  et  la  duplicité  des  sexes  serait  ainsi  demeurée 
comme  unique  vestige  de  la  duplicité  totale  primitive.  Gei 
idées  peuvent  être  ingénieuses  ;  mais  assurément  elles  lo&t 
peu  d'accord  avec  les  résultats  de  l'observation»  et  nptam- 

par  lei  observateurs  à  riodication  des  caractàres  extérieurs^  et  que 
\iiou8  ne  paissions  par  conséquent  savoir  jusqu'à  quel  point  oei 
modifications  très-curieuses  se  rapportent  à  rhermaphrodismcu  — 
J'éprouve  surtout  ce  regret  à  Tégard  d*un  Bomfyx  eastr^ntù  cité  par 
KxvG,  loc.  cit.,  p.  368.  Chez  ce  bombice  l'antenne  droite  el  lesaOsi 
gauches  offraient  les  caractères  masculins  ;  l'antenne  gauche  elles  iSks 
droites  les  caractères  féminins.  Une  telle  anomalie ,  .participant  à  11 
fois  des  conditions  de  l'hermaphrodisme  latéral  et  de  l'hermapliio- 
disme  superposé,  présentait  manifestement  à  l'extérieur  toutes  les  con* 
ditions  que  l'on  doit  s'attendre  à  trouver  dans  un  cas  d'hermaphro- 
disme croisé;  mais  l'examen  anatomique,  qui  malheureusemeol  n*a  pu 
été  fait  9  pouvait  seul  décider  si  cette  rare  et  remarquable  déYiatioa 
était  complètement  réalisée  chez  le  bombice  de  Klug.  —  En  Yoyaat 
ainsi  perdus  pour  la  science  ce  fait  et  tant  d'autres  qui  pouvaient  four- 
nir des  conséquences  si  curieuses  et  peut-être  si  importantes ,  on  ne 
peut  s'empêcher  de  déplorer  cette  étroîtesse  de  vues  qui ,  dans  une 
multitude  de  circonstances,  a  fait  préférer  la  stérile  conservation  des 
parties  extérieures  ou  de  l'ensemble  intact  d'un  être  anomal ,  aux  lu* 
luières  que  la  tératologie  eût  pu  puiser  dans  l'examen  anatomique 
des  organes  internes.  Espérons  que  le  moment  ne  tardera  pas  à  Tenir 
où  Ton  saura  placer  les  intérêts  de  la  science ,  qui  sont  les  intérêts  de 
tous,  au  dessus  des  intérêts  particuliers  de  telle  ou  telle  collection.  Il 
est  temps  que  tous  les  bons  esprits  comprennent  que  le  plaisir  de  dé- 
couvrir une  vérité  nouvelle  vaut  bien  l'égoïste  et  futile  satisfaction  de 
posséder  un  objet  rare  et  précieux  dans  un  tiroir  ou  dans  un  bocal  où 
il  reste  inutile  à  tous .  même  à  ceux  qui  l'y  conservent. 


HERMAPHRODISUES  MIXTES.  ^49 

ment  avec  ce  fait  fondamental,  méconnu»  il  est  vrai,  par 
tous  les  auteurs»  que  Thermaphrodisme  latéral  ne  ré- 
sulte point/de  la  co-existence  de  deux  appareils  sexuels,  Tun 
normal ,  l'antre  surnuméraire,  mais  bien  de  la  division  d'un 
appareil  essentiellement  unique  en  deux  moitiés  latérales, 
analogues  entre  elles,  quant  aux  élémens  dont  elles  se  com- 
posent, mais  établies  sur  des  types  sexuels  inverses. 

Il  y  a  donc ,  dans  l'hermaphrodisme  latéral,  non  pas  du- 
plication, mais  seulement  scission  de  l'appareil  sexuel; 
et  cette  scission  s'explique  de  la  manière  la  plus  simple  par 
la  séparation  primitive  de  tout  organe  sexuel  en  deux  moi- 
tiés développées' indépendamment  l'une  de  l'autre.  Néan- 
moins ,  l'hermaphrodisme  latéral  peut  être  considéré  sous 
plusieurs  rapports,  et  surtout  physiologiqnement,  comme 
faisant  le  passage  des  hermaphrodismes  sans  excès  aux  her- 
maphrodismes  avec  excès  dans  le  nombre  des  parties  :  son 
lûstoire  va  par  conséquent  établir  une  liaison  intime  et  na- 
turelle entre  les  considérations  que  je  viens  de  présenter 
snr  les  premiers  dans  ce  livre,  et  celles  qui  vont  faire  le 
sujet  du  livre  suivant. 


1^  PARTIE  III. 

LIVRE  DEUXIÈME. 

DES  HERMAPHRODISUES  AVEC  EXCÈS  DANS  LÉ  lifÔltiBKK 

DES  PARTIES. 

(SBGOHDI    CL488E.  } 

En  parcourant  la  longue  série  des  combinaisons  si  rariM 
qui  peuvent  produire  l'association  chez  le  même  être  do  ék- 
ractères  masculins  et  féminins ,  nous  avons  vu  d'aboi^d  des 
individus  qui ,  dans  la  réalité  et  en  soumettant  leutv  dMh 
ditions  ë  une  analyse  exacte ,  étaient  véritablement  mâ0l 
on  femelles ,  et  pouvaient  même  dans  certains  cas  reni|ill^ 
les  fonctions  dévolues  au  sexe  qui  prédominait  en  eut.  Qurf- 
qnes  degrés  d'anomalie  de  plus  nous  ont  Conduits  def  Mfr 
hermaphrodites  essentiellement  mâles  on  femelles ,  à  des 
individus  qui»  intermédiaires  entre  les  uns  et  les  autres, 
n'ont  réellement  aucun  sexe  ;  et  ces  neutres  à  leur  tour  nous 
ont  fait  passer  par  une  transition  naturelle  aux  hermaphro- 
dites mixtes,  qui,  par  une  combinaison  des  plus  remarqua- 
bles, présentent  presque,  quoique  pourvus  d'un  seul  appareil 
sexuel,  les  deux  sexes  à  la  fois.  Par  ce  dernier  groupe  d'her- 
maphrodismes  sans  excès,  nous  touchons  à  l'hermaphro- 
disme avec  excès ,  que  caractérise ,  en  effet ,  la  réunion  des 
deux  sexes ,  mais  avec  deux  appareils  sexuels. 

Ces  deux  appareils  pouvant  être  d'ailleurs  plus  ou  moins 
complets,  l'hermaphrodisme  avec  excès  doit  présenter  lui- 
même  plusieurs  degrés.  A  un  appareil  masculin,  par  exrai- 


H£RMiPHROBiéBf£d  iVÈG  £XGIs.  \  iSl 

/  pie  ^  t>eavéttt  Venir  s'ajouter  un  petit  lioti^bM  dd  paMtëi^  fé-' 
minines,  oa,  au  contraire  »nn  appareil  fémiûin  pt*eS(j[i(!ië 
complet^  et  de  même  uii  appareil  fémitiifi  pëtte  'Atè  tôiH-^ 
pliqité  de  qttelqwes  orgaued  seulemeût  ou  d'cid  appareil  jrft»^ 
qtie  entier  de  Taotre  sexè.  Enfin ,  le  dernier  degré  pdëàlblér 
de  l'anomalie  serarii  la  eoexlstencé  de  deut  appàrdb  parfaite, 
Vtm mâle,  l'antre  femelle.  i 

Qnelque  difficile  que  paisse  paraître  cette  tfatiritioîi  y  W 
peut  donc  être  insensiblenient  conduit ,  en  ëuttailt  la  lôttj^è' 
sétie  des  états  intermédiaires ,  depuis  l'ttnité  normafe  flë 
l'appareil  sexuel  jusqu'aux  combinaisons  leé  plu^  àtï&iÉàMi 
et  presque  jusqu'à  la  duplicité  pMaJte  t  èiàl  iékéttiSSt 
contraire  à  Tordre  régulier  qu'il  n'est  paé  mêniè  jn^'à 
présent  connu  par  un  seid  exemple^  '■-     ""■  »''* 

Cette  déviation  est-elle  d'ailleurs  entièf ëinéht  iinpdéèibht? 
Et  pedt-ôn  affirmer  que  là  nature  ne  réalisei-â  j^nâi^fliêl^f^ 
ihapht^èéléniB  parfait  chez  les  aret  o(t  la  !répai%tiod^  Siil^ 
sexes  constitue  l'état  normal?  Pletsch  (i)  et,  ffàprè#lftf  ; 
pltièléfirs  autres  physiologistes  l'dnt  ^énié,  éh  se  fottdkiit^ur 
ftfnifitûe  diffletilté  de  cenceroir  U  coexistenéë  dans  en  tetrl 
badèii»^  et  d6?^t  line  seule  Symphyse  pubiêixné,  dë't^lM 
loi  pÉftiéë  è6  l'un  ^  dé  l'tatrë  Sexe  :  ârgtiment  ({ni  ii^st^ 
tifpileMë  qu'à  rhommô  et  aux  ànimâUx  stl^éribtirsf;:eeij[«^ 
irmein^  qu'en  né  le  modifie  par  une  ittqioHltetë  i^eî}fl^9<i 
tfon,  ne  saurait  même  aVoir  à  leur  égard  tiiiè  tt8è^gràfia% 
tiftettr  (2).  €e  n'est  pas,  comme  Tobt  dit  lés  hutmirs vMtj^é 

(iJ'P'àjet\effamBurg.  magasin,  U  IV,  p.  538.  -    '! 

(9)  Où  Hé  Saurait  regarder  comme  plus  conclttatiies  les  rdsôtis 
tXHlVei  filëttfpbyéicfties  qu'uta  sarant  médecin,  M.'CkélfAfi  ^  ér  Mt-yalàlt 
céBtr«  la  petsibilité  de  rfaerraapbrodisme  parfait  cli^  Vh»mm 
«t  •  le»  animaux  supérieurs,  daps  ua  mémoire  lu  à  r,Académie 
de  médecine  le  3o  juillet  i833.  fo^^z  les  journaux  de  médecine  de 
cette   époque  I  et  notamment   la  Meifue  médUaief  •epfenkbfa  1933 , 

PH[*47» 


l52  l»ABTIE  m« 

l'espace  manque  dans  la  région  pehienne  ponr  on  aussi 
grand  nombre  d'organes;  car  la  difficulté  disparaîtrait  de* 
Tant  rbypothèse  très-simple  d'un  bassin  plus  large ,  et  no- 
tamment d'uue  symphyse  pubienne  plus  étendue  qu'à  l'or- 
dinaire. Le  véritable  et  essentiel  obstacle  à  la  production  de 
l'hermaphrodisme  parfait  consiste  dans  l'impossibilité  que 
deux  appareils  sexuels  complets  s'associent  chez  le  même 
individu  sans  une  grave  perturbation  de  toutes  les  con- 
nexions. Or  on  a  pu  voir  par  tout  ce  qui  précède  avec  quelle 
constance  les  connexions  »  et  spécialement  celles  des  orga- 
nes génitaux  avec  les  os  pelviens,  subsistent  au  milieu  de 
tontes  les  modifications  de  l'hermaphrodisme. 
.  Laissons  au  reste  les  faits  parler  eux-mêmes  et  nous  éclai- 
rer sur  la  question  de  l'hermaphrodisme  parfait.  C'est  à  l'é- 
Uide  des  anomalies  dès  à  présent  produites  par  la  nature, 
que  nous  devons  surtout  demander  des  lumières  sur  la  pos- 
sibilité de  celles  qui  ne  se  sont  point  encore  présentées  à 
l'pbsQrvation. 

Les  cas  d'hermaphrodisme  avec  excès ,  dont  l'existence 
peut  être  conçue  à  priori ,  sont  très-nombreux.  Il  résulte 
des  considérations  présentées  dans  le  livre  précédent  que 
l'appareil  générateur  se  compose  normalement  de  six  seg- 
mens  .principaux  >  qui  peuvent  présenter  des  caractères 
sexuels  fort  différens»  savoir:  pour  chacun  des  côtés  du 
corps»  un  externe»  un  interne  superficiel  ou  moyen ,  un  pro- 
fond«  La  seule  supposition  de  Taddition  aux  six  segmqDS 
normaux»  d'un»  de  deux»  de  plusieurs  segmens  surnu- 
méraires »  offrant  les  caractères  sexuels  inverses ,  suflBt 
déjà  pour  indiquer  un  grand  nombre  de  combinaisons  prÛH 
cipales»  et  faire  concevoir  un  grand  nombre  de  groupes  (i)» 
eux-mêmes  sub divisibles  en  plusieurs  autres»  d'après  des 

,  ;(i)  Rien  ne  serait  plus  facile  que  d'en  indiquer  exactement  è  l*a* 
vance  et  le  nombre  et  (es  caractères ,  par  Temploi  de  formiilM 


HBBUAPHRODISBfES  MASCULINS  COMPLEXES.  |53 

modifications  d'un  ordre  secondaire.  Mais  il  s'en  faut  de 
beaucoup  qae  tontes  les  combinaisons  qne  l'esprit  peut  ima- 
giner se  soient  présentées  à  l'observation,  et  il  suffira 
d'admettre  dans  cette  classe ,  comme  dans  la  précédente , 
un  petit  nombre  de  groupes  correspondant ,  ainsi  que  l'in- 
diquent leurs  déndtaM^ationSy  à  ceux  que  j'ai  établis  parmi 
les  hermaphrodismes  sans  excès. 


CHAPITRE  PREMIER. 


DES  HERMAPHRODISMES  MASCULINS  COMPLEXES. 

Analogie  des  hermaphrodismes  masculins  complexe  avec  lés  herma* 
pbrodismes  masculins  |>roprement  dits.  —  Exemples  divers  che^ 
l'homme.  -.-  Autres  exemples  chez  les  auimaux. 

Les  détails  étendus  que  j'ai  donnés  sur  l'hermaphro-^ 
disme  masculin  proprement  dit  vont  nous  rendre  facile 
l'intelligence  des  conditions  spéciales  de  l'hermaphrodisme 
mascuUn  complexe.  On  peut  en  effet  se  faire  à  priori  une 
idée  exacte  de  cette  dernière  anomalie ,  en  supposant  la 
coexistence  de  quelques  parties  femelles  avec  un  appareil 
sexuel  établi  comme  dans  l'hermaphrodisme  masculin , 
c'est-à-dire  mfile  par  ses  conditions  essentielles  d'existence» 
mais  présentant  aussi,  surtout  dans  les  deux  segmens  exter* 
nés»  quelques  caractères  féminins.  L'hermaphrodisme  mas- 
culin complexe»  bu»  si  l'on  veut»  l'hermaphrodisme  mas-* 
cnlin  compliqué  par  la  présence  de  quelques  parties  fémi- 
nines  surnuméraires,  offrira  donc  nécessairement  avec 

blables  l  celles  que  j'ai  données  plus  haut  pour  les  types  déjà  réalisés, 
Fbjrez  p,  5a. 


iS4  PâATlE  Ilf. 

niermaphrodisme  tnascnlin  ordinaire  dén  rapports  ifii* 
marqdés  que  j'ai  cherché  h  indiquer  par  Temploi  cTime 
dénomination  analogne.  On  peut  même  très-bien  concéféHt 
la  pdssibilité  qu'un  hermaphrodite  mâle  complexe  rènl^faiè 
les  fonctions  du  sexe  qui  prédomine  en  lui  i  ce  ^ae  eotifif- 
meroiît  bientôt  des  faits  qui,  pour  aroir  été  présentés  pif 
des  hermaphrodites  d'un  autre  ordre,  ne  sont  pâsmriflS 
propres  à  éclairer  l'histoire  physiologique  de  ce  premier 
groupe. 

Toutefois,  le  principe  si  fécond  en  applications  qne  mon 
père  a  établi  sous  le  nom  de  Loi  du  balancement  des  or- 
ganes ,  indique  qu'un  appareil  mâle  auquel  seront  yennes 
se  surajouter  des  parties  féminines  surnuméraires,  devra 
être  dans  certains  cas  arrêté  d'uue  manière  plus  oa  moins 
manifeste  dan^  son  développement.  Cette  inductio|i  jèst 
justifiée  dès  à  présent  par  l'observation  d^ns  le  petit  mm- 
bre  de  cas  d'hermaphrodisme  masculin  complexe  que  l'on 
peut  citer  comme  authentiques. 

Parmi  eux  p  un  des  plus  remarquables  est  celui  que  com- 
muniqua en  1720,  à  l'Académie  des  sciences  «  Petilt,  mé- 
decin à  Namur,  et  qui  se  trouve  rapporté  dans  l'histoire  ofi 
cette  illustre  société  (1),  aveq  des  détails  assez  éteodnSi 
mais  cependant  insuflisans  à  plusieurs  égards.  C'est  à- cette 
source  qu'ont  puisé  les  nombriBux  auteurs  qui  postérieure 
ment  ont  repris  dans  leurs  ouvrages  l'observation  de  Petit, 
long-tçmps  unique  exemple  de  l'une  des  plus  curieuses  mo* 
diiications  de  l'hermaphrodisme. 

Le  sujet  de  cette  observation  est  un  soldat  âgé  de  vingt- 
deux  ans,  et  mort  des  suites  d'une  blessure.  Les  parties 
externes  offraient  des  caractères  masculins  bien  prononcés 

(i)  Voyez  V Histoire  pour  1710,  p.  29. 


HERMAPHRODISMES  MASGtJLiNS  GOMPLEIKES.  l55 

dans  la  conformation  entièrement  normale  du  pénis;  mais 
le  scrotnm,  d'ailleurs  non  divisé,  était  vide.  Les  testicules» 
petits  9  mous  et  occupant  la  position  des  ovaires ,  étaient 
munis  d'épididytnes  et  de  canaux  déférons  qui  ne  per- 
miettaient  pas  de  les  méconnaître.  La  prostate  et  les  vé- 
sicules séminales  existaient  également.  Celles-ci  allaient 
s^ouvrir»  comme  à  l'ordinaire,  dans  l'urètre,  qui  recevait 
en  outre  dans  sa  portion  prostatique  l'orifice  d'une  matrice 
attachée  au  col  de  la  vessie.  De  cette  matrice  naissaient  à 
droite  et  à  gauche  deux  trompes  qui  se  portaient  aux  épi' 
dtdymes ,  et  n'avaient  point  de  pavillons. 

Les  parties  surnuméraires  étaient  donc  une  matrice  et 
deux  trompes  imparfaitement  conformées  ;  et  l'hermaphro- 
disme n'était  annoncé  à  l'extérieur  que  par  l'absence  des 
testicules  dans  le  scrotum.  Il  était  donc  absolument  impôs^ 
sible  dans  ce  cas  de  distinguer  par  le  seul  examen  extérieur 
des  organes  génitaux  Thermaphrodisme  masculin  comjilex^ê 
de  l'hermaphrodisme  masculin  simple;  ce  qui  est  d'ailleurs 
peu  important  sous  le  point  de  vue  médico-légal ,  le  sexe 
masculin  prédominant  d'une  manière  aussi  incontesta^ld 
dans  le  premier  que  dans  le  second. 

La  même  remarque  est  applicable  à  un  cas  observé  sur 
un  fœtus  de  six  mois  par  Mayer  (i),  et  chez  lequel  la  vi- 
duité  du  scrotum ,  état  normal  à  cet  âge ,  ne  pouvait  méma 
être  considérée  comme  indiquant  rherniaphrodisme.  L'ap^ 
pBWAl  mâle  était  complet,  et  il  existait  en  outre  une  matri66 
et  un  vagin  qui  allait  s'ouvrir  dans  l'urètre  près  du  col  3è 
la  vessie  par  un  très-petit  orifice. 

Ces  deux  cas  et  un  autre  également  i&  à  Mayer  (2J  sont 

(1)  Voyez  sa  Decashermaphroditorumy  toc,  cit,,  ol>s.  II. 

(2)  Uid,,  obs.  III.  —  L'appareil  sexuel  mâle  étaildan»  celui-ci  im- 
parfait à  plusieurs  égards.  —  Ce  cas  se  trouve  rapporté  par  extrait 


l56  PABTIE  UU 

les  seuls  aaihentîqnes  qui  me  soient  connus  chez  rhomme: 
mais,  parmi  les  animaax,  plusieurs  exemples  ont  étédiser- 
Tés  par  Stellati  (i),  parMayer  (s)  etparGorlt  (3)  chez  des 
boncs,  et  encore  par  May er  (4)  chez  un  chœn.  Je  rappor- 
terai comme  dernier  exemple  le  cas  présenté  par  ce  caunuii- 
sîer. 

Les  testicules,  plus  petits  qu'à  l'ordinaire,  et  d'une 
structure  un  peu  imparfaite ,  étaient  encore  contenos  dans 
l'abdomen,  quoique  Fanimal  fut  adulte;  mais  ils  étaient 
parfaitement  reconnaissables  par  leurs  épididymes  dont  la 
conformation  et  le  volume  étaient  normaux*  Les  condnili 
déférons ,  développés  aussi  à  peu  près  comme  dans  Télat 
normal,  allaknt  s'ouvrir  dans  rorètre,  et  il  était  facile  en 

dans  Tkê  Laneet  Satardafp  oct.  xSaS,  et  dans  les  AreMpes  g&u  de  méd^ 
t.  Xv  p.*  loi,  janvier,  1826. 

(i)  Desenztone  di  una  capra  ereduta  ermafrodita ,  dans  les  Atti  dd  rttd 
Uât,  d^ineoragg,  aile  se.  naturaU ,  Naples.  t.  III,  p.  38o.  Les  parties 
féminines  surajoutées  étaient  an  vagio ,  une  matrice  imparfaitement 
développée  et  deux  trompes  utérines ,  se  portant  vers  les  anneaux  io- 
guinaux,  et  allant  avec  les  canaux  déférens  s'insérer  sur  les  épidîdjmes. 
L'appareil  masculin  était  aussi  incomplet  à  quelques  égards.  - 

(9)  Loc  cii, — Parmi  les  boucs  hermaphrodites  décrits  par  Mayer,  aa 
individu  chez  lequel  un  vagin,  une  matrice,  et  des  tubes  de  Fallope 
étaient  surajoutés  à  un  appareil  mâlecomplet,  donna  lieu  à  une  obser- 
vation assez  remarquablcOn  trouva  dans  le  vagin  une  matière  liquide^ 
blanchâtre  et  fortement  odorante,  qui,  analysée  chimiquement,  parât 
contenir  du  sperme.  Mayer  a  constaté,  à  Faide  du  microscope,  qnTfl 
n'y  avait  d'ailleurs  point  d'animalcules  spermatiques,  mais  seoleaMat 
des  monades. 

(3)  Lehrb,  der  paih,  Anatomie  der  Eaus'Sœugetlùere ,  part.  II,  p.  19!. 
—  Gurlt  réunit,  sous  le  nom  diAndrogynus  masculinus,  ce  cas  dlier- 
maphrodismeà  trois  autres.  L'un  d'eux,  dû  à  Thomas,  Med^oMdpkydu 

journal f  t  H,  et  observé  chez  un  bélier,  parait  en  effet  lai  être  aaa- 
logae;  mais  les  deux  antres,  dus  à  Mascagni  et  à  Scriba,  sont  des  bar* 
maphrodismes  bisexuels. 

(4)  Icc,  du 

qqt 


HERMAPHRODISUES  FEMININS  COMPLEXES.  167 

pressant  successivement  les  épididymes  et  les  cananx ,  de 
faire  sortir  la  liqueur  séminale  par  les  orifices  spermatiqaes. 
En  outre ,  il  existait  un  vagin  allant  s'ouvrir  dans  l'urètre , 
une  petite  matrice  se  divisant  en  deux  cornes  le  long  des- 
quelles les  canaux  déférens  rampaient  dans  une  partie  de 
leur  trajet ,  et  un  vagin  qui  allait  s'aboucher  avec  l'urètre. 
Le  pénis  était  petit ,  mal  conformé  et  imperforé  :  Turètre 
était  affecté  de  fissure  dans  toute  sa  portion  péniale. 

Il  est  à  ajouter  que ,  chez  ce  chien ,  l'une  des  trompes 
existait  assez  développée  pour  se  porter  jusqu'au  testicule  de 
son  côté.  Ce  cas  est  donc  plus  compliqué  que  les  exemples 
que  j'ai  rapportés  précédemment^  et  il  nous  conduit  pres- 
que par  transition  insensible  aux  cas  les  plus  simples  de 
l'hermaphrodisme  bisexuel. 


CHAPITRE  II. 

DES  HERMAPHRODISMES  FÉMININS  COMPLEXES. 

Analogie  des  hermaphrodismes  fémiuins  complexes  avec  les  herma« 
phrodismes  fémiDins  proprement  dits.  —  Exemples  divers  chez 
rhomme  et  les  animaux. 

Les  hermaphrodismes  féminins  complexes  sont  exacte- 
ment aux  hermaphrodismes  féminins  proprement  dits  ce 
que  le  groupe  précédent  était  au  premier  groupe  des  her- 
maphrodismes sans  excès.  Leur  caractère  essentiel  consiste 
dans  l'addition  à  un  appareil  sexuel  essentiellement  féminin 
de  quelques  organes  mâles  surnuméraires. 

Il  est  du  reste  absolument  impossible  dans  l'état  présent 
de  la  science  d'établir  quelques  généralités  sur  ce  groupe 
è  peine  connu  d'anomalies ,  et  ma  tâche  doit  se  réduire  à  la 


l58  PAETIE  III. 

citation  du  très-petit  nombre  d'observatioDS  qui  lai  aoot  re- 
latives. 

J'indiquerai  d'abord,  comme  le  plas  simple  de  ton»,  m 
cas  rapporté  par  Golumbus  (i) ,  et  qui  a  été  présenta  par  on 
sujet  ayant  la  conformation  générale  d'une  femme.  Il  nais- 
sait des  ovaires»  remarquables  par  lenr  volume,  qaatro  eot- 
duits  dont  deux,  véritables  trompes  utérines  ,  se  portakot 
comme  à  l'ordinaire  à  la  matrice,  et  deux»  représeotjMk 
des  canaux  déférons ,  h  un  clitoris  considérable  ou  péoit  im- 
perforé.  Ces  deux  derniers  canaux  étaient  donc  les  seubs 
parties  masculines  qui  fussent  venues  dans  ce  cas  •*ajoiitof 
à  Tappareil  féminin. 

Il  y  avait  de  plus  deux  testicules  dans  un  cas  qbserfépv 
Laumonier,  et  décrit  par  Béclard  (s)  d'après  unepié^ 
paration  desséchée  et  un  modèle  en  cire  déposés  dans  le  ca« 
bioet  de  l'école  de  médecine  où  j'ai  pu  aussi  les  extnû* 
ner.  Au  premier  aspect  on  aurait  pu  prendre  ce  cas 
pour  un  hermaphrodisme  masculin  du  second  genre  : 
car  à  l'extérieur  on  apercevait  au  dessous  d'un  clitoris 
considérable  ou  pénis  imperforé  et  sans  gland  distinct» 
une  vulve  ou  fissure  scrotale»  et  sur  les  côtés»  deux  tu- 
meurs globuleuses  ,  résultant  de  la  saillie  des  testicnki. 
Mais  l'examen  des  organes  internes  montra  qa*il  en 
était  tout  autrement  :  deux  conduits  déférons  qui  allaient 
aboutir  à  l'utérus ,  aux  points  où  s'insèrent  normalement 
les  lig  mens  ronds,  et  qui  remplaçaient  ceux-ci,  étsieol 
avec  les  testicules  les  seules  parties  masculines  queprésentlt 
l'hermaphrodite  de  Laumonier.  Au  contraire,  on  tronva  h 
vagin,  l'utérus  avec  ses  trompes,  et  les  deux  ovaires,  qui» 
avec  la  vulve  et  le  clitoris  hypertrophié ,  complétaieni  on 

(i)  De rû aruUomicu^Ws,  XY.  Cas  imparfitiieménl  conna. 


HERMAPHR0DISM6S  pâUIffiNS  COMPLEXES.  iSq 

appareil  féminin^  auomal,  il  es^  vrai,  à pIiMienrs égards,  et 
DOtammeai  par  le  volume  du  clitoris. 

Telle  était  «ans  doute  aussi  la  conformation  d'un  snjet 
que  le  docteur  Handy  (i)  a  observe  à  Lisbonne  en  1807. 
Ce  sujet  avait  en  effet ,  comme  le  précédent ,  des  testicules 
descendus  danô  h  région  inguinale  (2) ,  une  vulve  dont  les 
lèvres  étaient  plus  petites  qu'àrordinaire ,  et  un  clitoris  con*. 
|i}i)4<*âbl6  ou  pénis  imparfait  dont  le  gland  était  entièrement 
recouvert  par  le  prépuce,  et  qui  n'était  perforé  que  dans 
Une  partie  de  sa  longueur.  Ces  observations  sont  les  seules 
qpî  aient  été  faites  sur  l'appareil  sexuel,  et  elles  ne  niériler 
raient  certainement  pas  d'être  citées  sans  les  détails  suivans 
qui  intéressent  à  un  haut  degré  la  physiologie  et  la  méde- 
cioe  légale.  Ce  même  individu  ,  avec  un  bassin  assez  étroit, 
ttn  teint  brun,  des  traits  mâles  et  un  peu  de  barbe,  avait 
non  seulement  le  larynx,  la  voix,  les  habitudes  et  las  peu* 
phans  d'une  femme,  mais  il  était  réglé,  et  avait  eu  deux 
gpros^esses  terminées  par  des  avortemens ,  l'une  au  trol- 
•ième ,  Tautre  au  cinquième  mois.  Le  pénis  entrait  en  érec* 
tion  pendant  le  coït  et  devenait  le  siège  d'une  sensatioo 
vive  que  cet  hermaphrodite  n'a  jamais  cherché  h  se  pro^ 
curer»  assure  l'auteur  de  l'observation, par  son  union  avec 
une  feoune  (3). 

(i)  Voyez  le  Médical  repository  Dq  XLV.  • —  Cette  observation  a  été 
reprise  dans  plusieurs  ouvrages  français,  notamment  dam  les  princî- 
paoK  journaux  de  médecine  et  dans  \e  ^%tkà  Dictionnaire  <fes  Sciences 
ifi^Jiçaies  où  on  la  trouve  même  rapportée  en  deux  endroits,  savoir , 
t  KV,  p.  x64,  et  t.  XXI,  p.  1 10. 

(t)  Û'6xistenee  des  testicules  n*ayant  été  constatée  que  par  le  toucher, 
fllieiquesauteursonlcru  devoir  la  révoquer  en  doute.  It  u*y  a  cepen« 
daot  aucun  m<Aif  pour  la  nier,  la  présence  simultanée  d'ovaires  et  de 
testicules  ayant  été  aussi  observée  dans  le  cas  précédent  et,  comme  nous 
le  verrons  bientôt,  dans  plusieurs  autres  encore  plus  authentiques. 

(3)  Depuis  la  réilacUoo  de  cette  paitiedemonouvrageetsacomma- 


\ 


l6o  PABTIB  III. 

L'hermaphrodisme  féminin  complexe  parait  très-rare  diei 
les  animaux  aussi  bien  que  chez  l'homme.  On  doit  cepen- 
dant à  Hunier  deux  observations  relatives  à  ce  genre» 


nicatioD  à  1' A.cadéniîe  des  sdeoces^un  quatrième  cas  d*] 
féminin  complexe  dans  Tespèce  humaine,  a  été  publié  par  MIL  Bouil- 
Z.ÂUD  et  Mavbc  dans  le  Jour.wih.et  h0bd,deméiLft,Xfp,l^6y  et  siiiT.DaiMoe 
cas,  extrêmement  remarquable»  les  circonstances  suivantes  doivent  nr- 
tout  être  notées  avec  soin.  i«  Le  sujet  de  Tobseryation,  ouvrier  chapelier 
mort  du  choléra  à  soixante-deux  ans,  avait  vécu  et  s'était  mèmenurrié 
comme  homme:  l'erreur  de  sexe  avait  été  causée  ici,  comme  dans kf 
exemples  analogues  plus  haut  cités  pour  des  cas  d*hermaplurodlsiDe 
féminin  proprement  dit,  par  la  conformation  virile  du  clitoriti  on  phh 
t6t  ici  du  pénil  :  car  il  n'existait  entre  lui  et  le  pénis  normal  d*aaCre 
différence  que  la  situation  de  l'orifice  urétral ,  percé  au  bas  du  ghnd 
au  lieu  d'en  occuper  le  centre;  disposition  dans  laquelle  HC  Masse  t 
reconnu  avec  raison  un  premier  degré  d'hypospadias.  So  U  existiît 
d'ailleurs  dans  ce  cas»  comme  dans  tout  autre,  des  caractères  tendant  à 
indiquer  extérieurement  l'hermaphrodisme.  Le  péni  1  offrait  une fome 
intermédiaire  entre  celle  qui  est  propre  à  l'homme  et  celle  qui  est  Mr" 
maie  chez  la  femnae.  U  n'existait  point  de  vulve  :  le  lieu  où  devait  élit 
cet  orifice  présentait  au  contraire  un  raphé  très  épais.  GonuM  je 
l'ai  vérifié  par  moi-même ,  il  n'y  avait  pas  non  plus  de  véritable  scro- 
tum; la  peau  présentait  seulement  dans  la  région  scrotale  un  pee  et 
laxité.  On  n'apercevait  à  l'extérieur  ni  testicules  ni  rien  qui  pût  lestt* 
muler.  Enfin  la  conformation  générale  du  corps  était  manifestencst 
hermaphrodi tique,  les  mamelles  étant  médiocrement  développéeSy  kl 
formes  du  tronc  plutôt  féminines  que  masculines»  et  néanmoins  le  vi* 
sage  barbu.  3'  A  l'ouverture  du  corps  on  trouva  néanmoins  font  no 
appareil  féminin  avec  une  seule  partie  masculine  surajoutée;  et  eslti 
partie,  fait  encore  sans  exemple,  était  la  prostate  qui  offrait,  relatffS' 
ment  à  l'urètre,  la  disposition  normale  chez  l'homme.  40  Elnfin  vs 
autre  circonstance  plus  remarquable  encore,  c'est  que  le  vagin,  îAh 
rétréci  à  son  extrémité,  venait  s'ouvrir  dans  la  portion  membriUMOM 
de  l'urètre;  disposition  qui  confirme  avec  évidence  ce  que  j'ai  dit  phi 
haut  de  la  possibilité  d'unurètre  servant  à  la  fois,  chez  les  hermaphro* 
dîtes  femelles,à  l'émission  de  leurs  urines  et  à  celle  de  leurs  menstroefc 
—  Les  opinions  des  auteurs  et  même  celles  des  deux  premiers  obser* 
vateurs  de  ce  cas  remarquable  d'hermaphrodisme,  se  sont  divisées  sor 


HERMAPHRODISMES  FÉMININS  COMPLEXES.  1 6 1 

L'une  (i)  a  pour  sujet  une  vache  pourvue ,  avec  un  ap- 
pareil généraleur  femelle ,  il  est  vrai  assez  imparfaitement 
développé*  de  vaisseaux  déférens  et  de  vésicules  séminales, 
mais  point  de  testicules. 

L'autre  cas  (2),  plus  remarquable»  et  quioiFreà  quelques 
égards  des  conditions  inverses  de  celles  du  précédent ,  a  été 
présenté  par  une  jeune  ânesse  dont  la  conformation  géné- 
rale participait  de  celle  du  mâle  et  de  celle  de  la  femelle. 
Cet  animal  avait,  avec  des  parties  externes  peu  différentes 
de  celles  d'une  femelle  normale,  un  appareil  féminin  in- 

sa  détermi nation.  M.  Manec  le  considère  comme  un  cas  d'hermaphro- 
disme féminin  (voyez  les  notes  du  mémoire).  M.Bouillaud  au  contraire 
(voyez  la  conclusion ,  p.  467  ),  comme  un  cas  d'un  ordre  particulier 
qu'il  propose  de  nommer  inter^hermaphrodisme  ou,  du  nom  du  sujet  de 
Tobservation  y  hermaphrodisme  'vaîmontien.  Ces  deux  déterminations 
sont  sans  nul  doute  rationnelles,  mais  incomplètes.  Le  cas  d'herma« 
pbrodisme  recueilli  par  MM.  Manec  et  Bouillaud  est  incontestable- 
ment, selon  l'opinion  de  M.  Manec,  féminin  par  Tensemble  des  condi- 
tions sexuelles  :  mais  Texistence  d'un  organe  surnuméraire,  la  prostate» 
n'est  pas  une  circonstance  indifférente  :  elle  entraine  la  nécessité  de 
séparer  ce  cas  des  hermaphrodismes  féminins  ordinaires  et  de  le 
placer  parmi  les  hermaphrodismes  féminins  avec  excès  dans  le  nombre 
des  parties;  c'est  donc  un  hermaphrodisme  féminin  complexe.  T/embou« 
cfaore  du  vagin  dans  l'urètre  peut,  d*un  autre  côté,  justifier  jusqu'à  un 
certain  point Popinion  de  M.  Bouillaud:  c'est  une  disposition  tout-à- 
fait  spéciale;  mais  on  ne  doit  voir  en  elle  qu'une  comph'cation  et  non 
une  donnée  essentielle  de  Thermaphrodisme,  puisqu'une  telle  disposi- 
tion ne  réalise  point  dans  un  sexe  une  condition  del'autre,  et  puisqu'elle 
peut  exister  sans  hermaphrodisme,  comme  i'hermapbi  odisme  sans  elle. 
On  connaissait  déjà  un  exemple  d'hermaphrodisme  sans  excès,  com- 
pliqué d'une  embouchure  anomale  du  vagin  dans  les  voies  urinaires 
(voyee  p.  ia8)  :  je  crois  apprécier  toutes  les  conditions  de  l'observation 
de  MM.  Bouillaud  et  Manec  en  y  voyant  un  cas  d'hermaphrodisme 
féminin  avec  excès ,  affecté  d'une  semblable  complication. 

(i)  (Test  le  troisième  des  Free  Martin  de  Hunter.  Voyez  son  mémoire 
déjà  cité,  p.  ags. 

(a)  &id.t  p.  a83. 

II.  11 


i6s  P4fiTiB  ni. 

terne  Incomplet  6Q  même  temps  qoe  très-imp9ri^itaininit 
développé  dans  son  ensemble.  Ainsi ,  non  ^eqlQiQfiQ^  Xu^ 
ras  et  le  vagin  étaient  mal  conformé»  «  mdis  )e«  tfQfOpM 
utérines  manquaient  totalement.  A  partir  des  lig^o^eaf  împu 
an  bord  desquels  les  corqes  de  Tutérus  étaîçat  S|((9ç}ié^» 
Dû  voyait  se  porter  de  chaque  côté  vers  la  vé^OA  îl|gili|)ilq 
un  cordon  semblable  au  ligament  rond|  maiis  ^cP9wpiip^ 
d'un  proloogemeqt  du  péritoine  analogue  à  |g  t uniqufi TAgUMll^ 
commune,  et  renfermant  en  e|{et  un  testicule.  Du  rest^,  Q^  j^ 
trouva  de  c^n^l  déférent  ni  à  Tun  ni  à  l'autre  4^  cas  tes|i(;iilqf| 
par  conséquent  totalement  incapables  de  remplir  leurs  fppe- 
tiens. 

Les  testicules  étaient ,  comme  on  le  voit ,  les  seules  p«r|iif 
mâles  surnuméraires  qui  existassent  dans  ce  cas  2  eocort 
leur  présence  était-elle  en  quelque  sorte  compensée  an'ato^ 
miquement  par  l'absence  des  trompes  (|). 

En  rapprochant  ces  diverses  observations»  on  voit,  aon 
tant  qu'il  est  pei^mis  de  déduire  d'un  aussi  petit  nombre  de 
faits  cette  conséquence  d'ailleurs  confirmée  par  l'analogie , 
que  l'ensemble  de  l'organisation  conserve  les  caractères 
féminins  quand ,  à  un  appareil  femelle ,  s'ajoutent  seiilih 
ment  des  canaux  déférens;  qu'il  s'empreint  au  contraire  iB 
partie  de  caractères  masculins,  et  devient  véritablemeot 
mixte,  quand  les  testicules  se  trouvent  au  nombre  des  par* 
ties  mâles  surnuméraires. 

Enfin  on  voit  d'une  manière  positive  que ,  dans  rhemi» 
phrodisme  féminin  complexe  comme  dans  l'hermapfai^ 
disme  féminin  simple ,  la  fécondation  est  possible ,  mais  004 

(1)  Il  résulte  du  rapprochement  de  ce  cas  avec  les  exemples  qai  piéoiv 
dent  et  avec  ceux  qui  vont  suivre,  que  de  toutes  les  parties  de  j'np  uml 
générateur,  les  trompes,  et  de  même  chez  les  mâles,  les  canaux  défèrt^ 
sont  les  plus  sujets  à  manquer  ou  à  tomber  dans  les  çondîtioas  M^ 
dimentaires,  lorsqu*il  existe  des  parties  surnuméraires  d«  l'i 


H£RMAPHIVPpiS!|l|i||    JflSEXUfiLS,  |6$ 

h  gro^iç^^e  se  termina  fréqq^t^mfinl  par  4ea  ^lYortep^ens. 
Qv^ml  h  U  fo^nhiW^i  da  U  féçQDdatipQ  cl'iine  fcMnii^ci  par 
ua  b§rwftpbroditç  femelle  complcj^e,  elk  »'exi*t$iit  cort^n 
Q^meat  oî  dftPs  Iç  ca?  de  Lauwoqier  oii  l^i|  cpaduiu  défô^ 
re»«  §6  perdaient  dans  ^wtér^ç ,  ni  ^  pl»8  fort©  raison  dan» 
}(i  cft*  dp  Coliiinbu§.pù  il  n'ei^isuîï;  f^^  dP  tesUçqles.  L'an^^ 
Ipg^e  et  l'an^  4ea  remarque^  faites  §ur  1^  p^Dcban^  de  rj^er* 
jH^hrodite  dfi  U«bo»nei  sefnl)lemt  a^Uoriaer  la  même  con- 
çlysipo  ^  ^w  égardt  II  ^t  d'^Uknrii  évident  qoe  si  celte  çon- 

glTOQfl  était  Alussç,  il  iaMdraitadweUreqqecetbeirnapliro- 

44lÇ  étPit  pourvu  de  deu^  appareils  »e*uel#  presqu^iiempletsi. 
or ,  s'il  en  était  ainsi ,  il  app^rtiendr^^it  mn  p^l  ^«  groupes 

df)B*i  je  mm  d^  f«ir§  rhisioipe,  mais  bieo  Jt  çelwi  de^  lierma- 
P^(y»4He«  bùii^i^ué^t  io^i,  il  »)§  reste  m^inten^Qt  ^tp^iter. 

CHAPITRE  III. 


DBS  HERHAPHRODISMES  BISfiXUEtS. 

Anralogîe  et  différences  des  hermaphrodrsmes  bisexueîs  et  des  hérraa« 
phroflissMS  mivies.  — •Bienipteft  divers  ohes  rhorame  et  les  rnamini-* 
ler^s^TT-  Eut  de^  fQR^tîanssexy elfes,  ^r- Linitea  4e  l'hepnapliro- 


Ii|K;94itef      .         ,      ,  , 

dente  ^  les  hermaphrodites  mixtes.  L'analogie  qui  existe  en- 
tre les  uïv#  ^  les  ^utrei ,  e#t  a8#e?  gr^pde  pour  avoir  porté 


l6il  PAITIB  m. 

les  antenrs  à  les  confondre;  erreor  très-grave  »  mm  eontre 
hqneDe  il  est  facile  de  se  prémmiir.  Il  snflSra  de  se  raj^e^ 
1er  qae ,  dans  rhermaphrodisme  mixte  »  il  y  a  ioajonrs  paN 
lage  des  caractères  de  l'un  et  de  l'antre  sexe  entre  des  se^- 
mens  divers  d'nn  senl  et  même  appareil.  Dans  lliamiaplira=- 
disme  bUexnel,  la  réunion  des  deux  sexes  est  ao  contranre  le 
résultat  d'une  véritable  duplicité  de  l'appareil  sexueL  S^il 
y  a  augmentation  apparente  du  nombre  des  parties  dans  k 
premier  cas ,  c'est  par  suite  d'une  scission  qu'explique  un 
arrêt  de  développement;  dans  le  second,  il  y  a  au  coiitrabe 
augmentation  rtelle,  résultant  de  la  production  de  parties 
essentieUement  surnuméraires. 

L'hermaphrodisme  bisexuel  ne  pourra  non  plus  être  CM* 
fondu  avec  aucun  des  deux  groupes  précédons ,  da  moins 
toutes  les  fois  qu'une  dissection  exacte  aura  révélé  l'ensemble 
de  sesconditions  :  car  il  sera  toujours  facile  alors  de  voir  si  lei 
parties  surnuméraires  forment  ou  non  un  appareil  presque 
complet.  Du  reste ,  l'hermaphrodisme  bisexuel  pourra  le 
rapprocher  davantage  dans  certains  cas  de  Thermaphro- 
disme  masculin  complexe  ou  de  l'anomalie  inverse  »  le  degré 
de  développement  auquel  sont  parvenus  les  deux  appareib 
sexuels  pouvant  être  et  étant  même  presque  toujours  iné- 
gal, (j'est  ce  qui  va  résulter  du  rapprochement  des  princi- 
paux faits  que  renferment  les  annales  de  la  science  »  et  ce 
que  montrent  surtout  quelques  cas  où  Tun  des  deux  appa- 
reils sexuels  9  presque  complet  quant  au  nombre  de  ses  pa^ 
tics ,  était  cependant  très-peu  développé  dans  son  ensemble. 

On  peut  citer  comme  l'exemple  le  plus  remarquable  de 
cette  première  modification  de  Thermaphrodisme  compleief 
un  sujet  décrit  parunanatomistc  allemand»  Schrell  (i).  Aa 
dessous  d'un  véritable  pénis ,  et  indépendamment  des  testi* 

(i)  Voyez  Med,  ehir,  Archiv,  de  Schenk,  1. 1.,  Vienne ,  t8o4. 


HERMAPHROBISKES  BISEXUELS.  l65 

cales  qui  étaient  normaux  »  ainsi  que  les  conduits  déférens» 
on  apercevait  une  petite  vulve,  ayant  ses  grandes,  lèvres  et 
ses  nymphes ,  et  conduisant ,  par  Tintermédiaire  d'un  vér 
ritable  vagin  »  à  une  matrice  rudimen  taire  pourvue  de  trom-r 
pes  utérines  et  d'ovaires  imparfaitement  développés.  Ainsi 
les  deux  appareils  sexuels  existaient  presque  complets.  Mai< 
les  parties  masculines  avaient  leur  volume  normal ,  tandis 
que  les  parties  féminines  étaient  pour  la  plupart  ou  peu  dé* 
yeloppées  ou  même  tout-à-fait  rudimentaires. 

Ce  cas  remarquable  par  lui-même  se  recommande  dou** 
blement  à  notre  attention  par  sa  grande  rareté.  C'est  en^ffet 
le  .seul  qui  soit  connu  chez  l'homme»  ou  du  moins  le  seul  dont 
la  relation  .mérite  quelque  confiance.  Il  va  d'ailleurs  être 
confirmé  par  plusieurs  observations  analogues  faites  cbesi^ 
divers,  mammifères,  et  principalement  par  jie  cas  sui- 
vant ,  d'autant  plus  digne  d'intérêt  qu'il  a  été  présenté  par 
Tua  des.finimaux  les  plus  rapprochés  de  l'homme  par  leur 
organisation. 

Un  jeune  gibbon»  pris  à  Bornéo»  fut  ççndpit  en  ijS-sâ.i 
N|ew-Ypr]&»  .où  il  ne  tarda  pas  à  périr.  Spn  appareil  sexuel» 
examiné  par  Harlan  (i),  présenta  les  anomalies  suivante^*^ 
•  Le  pénis  ^yaif  environ  un  pouce  de  lopg  «  et  était  suscepti- 
ble d'érectipp:  il  se  terniinait  comme  à  ('ordiiiaire  gar  un 
gland»  mais  était  imperforé  ;  une  profonde  r,ainp^  oceij]^ 
sa  surface' inférieure,  et  tenait  lien  d'urètre  en  s'étendant 
jusqu'au^  deux  tiers  de' la  loiigtieur  du  pénis;  la  pbirtibn  qui 
restait  était  rect>a>me  d'une  metrïBrabe'inince',  diatihane» 

'  ■  '  •■•'*,.  ,        ' . 

(i)  Ùescrîpt,  of  arf  hèrmaphrotiffte  orang-outang^  âniis  le  Joufn,  of  tke 

jicàd.  hfu',  se,  Phiiadefjfhia ,  t.V,  avec  ph  Article  reproduit  tout  récem* 

ment  par  son'  {lutéur^aiis  ses  Médical  and  p%p.  '  researches ,  {^hilWa.y 

iD-8*9  xS35y  pf  i^J —  Ia  tracluctlop  d'une  partie  cle  fa  iaotice  deHariaa 

à  'été  donnée  par  M.  Lkssoit  ,  dans  son  Ôomplémeni  dt  Buffon^  t  Ilïf 

p.  404i  at  c'est  èlîe  que  remploie  ici  à  quelqtfes  mots  près. 


p 


i66  pkMîË  m. 

épidértttoï<)[a« ,  fenûAhl  ati»»i  rorifiCé  etïetûé  étt  ttt^  m 
i*étendânt  àiii*  la  vulve.  Lé  vagin  était  asdet  large  ,dt  êélhrtl^ 
tait  sillonné  pa^  des  raies  transversales  ;  des  nyttipheë  if&h 
pArfâltés  et  les  lètreS  étaient  visible»  à  re^ilérient^ }  lé  ttM 
tirihAire  s'ouvrait  sbus  le  pubis  dâtis  le  vagin  i  rtiriUé  déftU 
être  dirigée  le  long  du  sillon  du  pénis  par  là  tuettlbrAfi^  tfâ 
fèirttiait  Torlfice  du  vagin.  Le  museau  de  tànahe  était  étiih» 
rouné  ^ât*de  petites  glandes  arrondies  ;  sdU  driflce  adûietblit 
une  large  sonde  dànd  la  cavité  dé  Ttltérus ,  orgâhe  qtll  pa-^ 
rut  parfait  et  avait  tous  seâ  appendice!» ,  lés  ligametts  rèiids 
et  larges,  et  des  ovaires  bien  prononcés ,  et  ddUft  teul^s  ra^ 
porté  habituels.  Le  serotnm  se  trouvait  divisé  éh  UUO  ^- 
cihe  de  chaque  côté  des  grandes  lèvres ,  h  la  bli&e  du  péhfo» 
et  revêtu  de  poilé.  Les  testicules  étaient  pkeés  ubliqttettiëttt 
iôûi»  la  pean  de  l'aine ,  h  deux  pouces  de  la  ^yiUjfiliygÀ  iéê 
pvihh,  et  paraissaient  trës-complétemént  formée' i&t  mèttld 
lUUni^  de  leurs  épididythe^.  Malgré  un  examen  mlnbtieat, 

on  ne  put  découvrir  de  vésicules  séminales  ;  Wdi.^  OU  Mt 
toèdUkialtre  Tôrifice  dés  Vaisseaux  déféreus  dans  utië  ^^te 
ouverture  héAUte  dans  lévagfui  au  des]^us  du  litiiikt  tM- 
nàîré.  »         ' 

Pluâieurâ  autres  ôà^  ont  été  présentés  par 'dés  tteà^mi- 
fibre»  des  ordres  Inférieurs  (t),  et  Surtout  pat'  desf  rtiittt- 
tfàiié  li  cornet  (i)  :  famille  dans  laquelle  i'héruiaptirodtfttt« 


.  (i}D*api;è6  FABBh»-daDS  la  Novw  plsiit»  animal,  M^M^MitB.dé 
xrAKDBs^^  p.  ^47,  uacas  s^jiralt.  été  obaeryéj  p^rmi  les  ron^^ievr»^  oha 
ù'a  rat  pourvu  à  la  fois»  ditl^auteur,  de  tout  rapparell  mascoiiDet 
de  tout  Tappareil  féiii[Dio.  Cette  observation  ^  ^rej^rise  depuis  dans 
un  grand  nombre  d^ouvrages ,  est  rapportée^  d*unè  pànièrjf  t^ 
siiçciacte  pour  qu'il  soit  permis  de.li^  regarder  comme  aalnentiqna. 
'  (aV  Xes  cas  qui  voAt  être  rapportés  comme  ^exemptes  soni  ôttiprU 
par.des  individus  de  lespecéde  la  chèvre  et  de  la  vacbe.  Deaxaatrn 
ont  èih  observés  cbez.Iewputon;  la  description  de  i  uh  et  aeraiitre 
laissent  malheuretiscmcut  (fucl({ue  cKo&e  a  désiVéi*.'  P^oj.  Boekhaûibi» 


H£RMAPHBMlSil£!l  l^SEXllEtS.  I67 

le  Montft»  {nlaë  fréqtiéitimônt  et  som  des  fortnes  plus  ^ftriëeâ 
^tië  dans  ancdn  slntré  grotit>é  zooldgique  (i). 

Àiii^i  HKUtef  (2)  et  M ààcagni  (3)  ôtit  dbserté ,  sùir  dés 
tàtireàtijc  bti  raches  hërifiât)hrodites ,  deti^  éàs  qiii  peuteilt 
ié  ieMt  Tuii  8  Vtititté  de  cdtftflétheiit.  Dâùé  le  éaS  dé  ^ùû- 
fer .  \t  sexe  f&ihtûih  prédothltlait.  lî  BXhttài  ttne  tùtVe ,  aÀ 
f  àgitl,  ùit  métai  hkotaë,  des  ovaiVes  privés ,  il  est  tr^},  clé 
lëtits  tuby  de  Fàlldpe ,  des  testicules  placés  comûlé  îés 
of  àih9ir  à  Fexti'éitiité  dés  ddfnes  dé  rtttéfùs,  des  (!atiâût  dié- 
férens  et  des  vésiealës  éémifiales.  Geliés-cl  He  ë*66àirr^téïit 
de  l'état  âôrtUàl  qte  pai^  îeut*  moindre  Toltiihe  ;  iUÉtis  lèfd  ca- 
nàm  dérél'etis  étâièM  tlfès-ifiit)arratts ,'  te  gauche  6'âllait 
même  phB  jusqu'au  testkale  de  sou  tôié,  et  l'épididyàiè 

iÉrà&qilait  du  côté  dl*oit< 

Dàâé  lêtAé  de  Mâsdagui ,  c'est  an  eMtfMlfe  lë  ïélë  ittàs^^ 
enKil  ^tri  ptêiémiûûit ,  et  telleffoeut  qtfe  Tàtlltiiâl  hèfi^à- 
phPOdlté  unitf  été  éibpldyé  tbmiaè  faùrèàti.  Outre  ïé^tnf;^ 
piïitii  mâles  ëJi^térieUM ,  leà  testiéùles  desdeUdûs  dAiis  lié 
èUMulÛ,  les  éai^àUJc  défS^Us  et  les  vésicolës  iétïklÛiWi 
ofi  tfdtlta  uU  ra^n  tèf^ittiu^  dàUa^Turk^ô  p^^  ittiéfêilé 
énminté  plâ£éè  etiti^ë  les  of ifices  sfietmàf i^èi ,  Uue  m^ 


.( 


dlinë  le  AA^in.  Magazin^  I793,p.6i5;  —  él  SiQUiBA  dâUs  le»  iSebrtfït^ 
der  Gisellicht  Naturforsch,  Freunde  de  Berlini  t.  X ,  p.  367. 

(i)  AaiSTOTEy  De  gêner»  animaiwm,  liv.  lY,  ch.  4»  avait  déjà,rei}[^f«f 
qaé  que  l'hermaphrodisme  é'observe  fréquemment  chez  te;i  chèvres. 

(3}  /léoW^t  </f  Uhermafroditù  délia  speeiit'bovina ,  dànS  les  JMdèlF  ÀcèàX 
êm.  4Mle  seiénzèdiSienà,  ii  YIll,  i8oo,  p.  ib^i.  —  UU  etlraitrétettiltt 
Ée  œUe  obseryatioËi  a  été  doDué  dans  le  BuUk  de  la  P^ct  de  Méinemà  êi 
Pétris f  année  i8ii,  p.  76.  —  L*au(eur  résume  lui-même  son  observii* 
tien  dans  les  termes  suivans:  «  «ft'  riunivano  le  parti  maschili  délia  gênera^ 
»  zione  in  tueto  e  per  tutto  perfette ,  e  corne  maschio  dove  avergenertUo  :  vi  si 
*  tat/Ut^àkà  quelle  Mtà  JhrrtiHà,  adèoàetione  délie  parti  esteme  che  ïhaàèa' 
»  vano  ia  tçtalità.  •  ■  ^  ^      '  '         , 


l68  I^ARTIfi  III. 

trice^  enfin  un  ovaire  placé  près  du  testicule  gauche  »  mais 
uni  seulement  à  cet  organe  par  rintermédiaire  du  péritoine 
et  des  vaisseaux.  Ce  cas ,  s'il  était  vrai  que  la  conforma- 
tion  des  organes  sexuels  externes  eût  été  complètement 
normale  »  formerait ,  à  l'un  des  caractères  les  plus  géné- 
raux des  hermaphrodismes ,  une  exception  jusqu'à  présent 
unique.  Aussi  importe-t-il  de  remarquer  que  les  organes 
sexuels  de  ce  taureau  avalent  été  séparés  du  corps  de  l'a- 
nimal et  divisés  en  plusieurs  portions  par  des  boachert» 
avaint  4'étre  soumis  à  l'examen  de  Mascagni. 

Un  autre  anatomiste  italien»  Délie  Ghiaie  (i)  a  dé- 
crit plus  récemment  un  ruminant  hermaphrodite ,  apparte- 
nant à  l'espèce  de  la  chèvre ,  et  dont  l'observation  complète 
à  quelques  égards  les  faits  précédens ,  en  ce  qu'il  n'y  avait 
véritablement  prédominance  d'aucun  sexe.  Dans  ce  cas , 
l'hermaphrodisme  était  évident»  d'après  le  seul  exaoaen  49i 
parties  extérieures  :  car  il  existait  à  la  fois  ,  comme  noaf 
l'avons  déjà  vu  dans  un  grand  nombre  de  cas  »  un  vagin  et 
un  clitoris  considérable  ou  pénis  imperforé ,  mais  muni 
d^un  prépuce  assez  développé  :  l'animal,  dit  Délie  Ghiaie»  in- 
troduisait quelquefois  ce  pénis  recourbé  dans  sa  propre  vulve, 
pour  satisfaire  à  des  désirs  très-  ardens  de  coït.  La  vulve  était 
l'ouverture  d'un  véritable  canal  urétro-sexuel,  résultant  delà 
réunion  de  l'urètre  et  duvagin  après  lequel  venait  la  matrice. 
Celle-ci  était  de  volume  ordinaire,  mais  les  deux  cornes  se 
terminaient  en  cul- de-sac ,  sans  qu'il  existât  la  moindre 
trace  de  trompes.  Les  ovaires  existaient  cependant»  et 
étaient  unis  par  un  repli  du  péritoine  h  la  fois  aux  cornas 
utérines  et  h  deux  testicules  placés  h  peu  de  distance  d'eux 
et  de  leurs  canaux  déférons ,  qui  se  terminaient  près  da 

(i)  Breyi  Ofnni  tu  di  un  Ncutro-Capra,  dans  ses  Opuscoli  foieo^mêdieig 
p.  6i  et  suîv.»  avec  pi. 


HERMAPHRODISMES  BISEXUELS.  169 

Tagin  dans  les  vésicules  sémÎDales.  Les  appareils  sexaeb 
étaient  donc  tous  deux  imparfaits  à  quelques  égards ,  et 
aucun  d'eux  ne  l'emportait  réellement  sur  l'autre  par  l'état 
plus  complet  de  son  développement  (i). 

Tels  sont  les  principaux  exemples  d'hermaphrodisme  bi- 
sexael  qui  soient  dans  l'état  présent  de  la  science  connus 
par  des  observations  à  la  fois  détaillées  et  authentiques. 
Faites  en  des  temps  et  en  des  lieux  dilTérens  par  des  hommes 
dont  le  nom  suffirait  d'ailleurs  pour  en  garantir  l'exacti^ 
tude  »  et  pouvant  se  servir  mutuellement  de  garanties»  ces 
observations  démontrent  de  la  manière  la  plus  certain^  la 
possibilité  de  la  réunion  de  deux  appareils  sexuels  chez  le 
même  individu  :  réunion  si  souvent  niée  par  les  physiolo- 
gistes (2) ,  et  placée  encore  par  plusieurs  d'entre  eux  aa 
nombre  des  fables ,  alors  que  les  preuves  les  plus  posi- 

(i)Paulla  Bedikelli,  dans  sa  dissertation  inihuléeliruperaperfectœ 
tmdrogyneœ  structurœ  observation  Pesauri,  10-8°,  lySS,  a  publié,  mais  avec 
plasîeurs  détails  manifestement  erronés,  une  observation  très-ana- 
logue à  celle  de  Délie  Ghiaie ,  et  ayant  de  même  pour  sujet  un  che- 
vreau. Suivant  Tauteur,  il  aurait  existé  à  la  fois  un  pénis  et  un  clitoris, 
et  deux  urètres,  Fun  ouvert  dans  le  vagin,  l'autre  se  prolongeant  sont 
le  pénis. 

(a)  Et  encore  tout  récemment  par  le  célèbre  Jacobsoit^  dans  u|^  Mé- 
moire communiqué  à  la  Société  d*hist.  naturelle  et  de  mathém.  de  D&« 
nemarck.  Foyez  l'extrait  donné  par  le  journal  Vinstitut,  année  iS34f 
n*  55. — Jacobson  pense  que  Hun  ter,  Mascagni  et  les  autres  aôatomistes^ 
qoi  ont  crû  rencontrer  des  cas  d'hermaphrodisme  avec  excès,  se  sont 
trompés  en  prenant  pour  des  organes  sexuels  surajoutés  fi  l'appareil 
principal,  les  corps  de  Wolf  ou  d*Oken,  ou,  comme  il  les  appelle, 
les  reins  primordiaux^  avec  leurs  conduits  excréteurs  ;  conservés  ou  dé- 
veloppés par  anomalie.  Mais  les  organes  surajoutés  offrent  daùs  beau- 
coup de  cas  des  caractères  tellement  tranchés»  tellement  évidens,  que 
U  supposition  d'une  erreur  de  détermination  ne  peut  étra  soutenue  » 
•a  moins  d'une  manière  générale. 


ijô  Pkhnnnu 

lifël  de  liôti  èxiitenoe  êe  trônvaient  rttégembléM  ûêjfiâl 
l&ùg'ïétàpè  daiis  les  annàled  de  la  sclenèeé 

Maiâtobatlt  ësédiëf  otis-tloas  â6  dotnplétéf  6ô  rééliltal  itlMlM 
testable  d'obseryati<)i)^  Aatbëtltiqtieè  et  pféeisëii  pif  ^mt 
ques  inductions  basées  sur  l'analogie?  Kechercherons-noiià 
quel  en  l'élftl  lepltis  complet  d«ns  lequel  pmrehi  se  tftiitVer 
iréodii  les  appareils  ^  les  foncticrâs  des  deux  texée  clMOt  h 
itidflie  i&Altidu  I  efi  â'ddtf  es  termes  ^  si  fions  detatis  orbii^fe 
f'bimflphr'ôdistilé  pâMikit,  soit  sous  I0  point  de  Tdè  f&y« 
sibloglqiié  f  i^it  lods  le  rapport  anatomique  ? 

Setis  le  p^itit  dé  vue  phyéiologiqde ,  nous  satolia  déjli, 
pà^  plttêiéiirs  eitemplesi  que,  même  chez  rhommeëthNittiF 
âlaâ)i  SdpArietif  s ,  \m  appai^eil  seMel  pedt  remplir  éêê  Sm^ 
tiCHië  i  malgrâ  la  présence  de  parties  surtiuméralrti  il 
f^âuire  sëxé }  mais  est-  il  possible  que  celles^éi  derieddeftl  « 
mMie  IMips  assei  eemplètes  pour  pouvoir  aussi  «Mrrc«f  litfi 
fonctions  :  double  aptitude  qui  constituerait  l'hermaphro- 
âtsm^bhjrsiologf que  parfait,  âlofs  même  quêl^t^h  des  ièat 
appareils  serait  privé  de  quelques  unes  des  parties  qui  cottcen- 
rent  Dorinalement  à  le  eomposer?  En  rapprochant  les  cas 
de  MâsoagBÎ  et  de  Délie  Ghiaie  de  ceux  de  Scbrril  el'êa 
Huntéf,  on  ne  peut  guère  se  refuser  d'nue  manière  àbsOlW 
à  admettre  cette  possibilité  :  car  il  suffit ,  à  la  rigueur ,  piOoT 
qoMte  existe,  qu^un  appareil  copulateur  mâle  se  trouve 
réoniavec  l'un  des  testicules  et  des  canaux  déférena»  chei 
nsaujet  dont  l'appareil  femelle  s'ouvre  non  à  l'intérieur  dlBl 
l'urètre,  mais  à  l'extérieur  par  tme  vulve;  dispôsiliana qiri 
toutes  6nt  été  observées  une  ou  plusieurs  fois.  MaU,  d*lifl 
autre  côté ,  tous  les  faits  rapportés  plus  haut  s'accordent  11 
démontrer  ^  conformément  à  la  loi  du  balancement  des  or* 
ganeev  que  le  développement  des  parties  d'un  sexe  ne  do» 
vteut^èi*6  (iumplet ,  sâUs  entraver  celui  des  partiei  drt 
l'autre  sexe.  Et  comme  d'aiUeurs  une  anomalie  e&l  d^XolàlU 


pllli  HH  qu'elle  ëtk]5po8e  la  i^tabn  de  (^èttditioild  p\ûê 
Mttibrèttlêë  et  plus  aùdmalcé  •  il  y  à  tout  lièû  de  tttAté  qtté 
nMnHaphrddiétûe  physiologique  parfait^  s'il  ll*ëdt  ][iaé,  I 
pfOplPdtÉiéttt  paHef,  Impossible  ,  doit  être  du  tHoiaii  beâtt- 
AMp  plus  rtf  ^e  encore  que  là  eo^existénée  d*uti  appareil  sexûël 
flàrfiill  aVeô  Ull  attire  Appareil  sexuel  imparfait,'  anomalie 
ri  Mrè  elle-'ttiékilé  que  ûôxii  en  cottuàlséôti^  à  peiiié  dèiîjt  éU 
Mié  éiléttiples.  Il  y  a  plnd  :  alord  même  que ,  pâf  la  càntot-^ 
ttàtléki  du  doublé  appareil  sèxuél»  il  serait  maiériellemèfîl 
pd6éibl6  qti*6ù  hermaphrodite  féeotidât  tottr  il  tout*  et  tti 
fiMoiidé,  H  est  fort  dbtitettx  qué  ëéë  péhcbati^  lô  portàsdéÀi! 
h  la  fois  vers  les  dettx  éeJtes ,  et  quMI  pût  remplit*  i'iiné  ^t 
Flnilt^  fonction.  Bien  plutôti  comme  il  résalte  de  rettSemi>le 
te  faite  que  non»  a? ona  rapportés  dans  oe  ehàpitre  et  dah»  lé 
frécédetii»  tift  td  être» malgré  êotï  detible  appahèd  sèî^uél; 
«e  jouirait  réellement  d'âneun  sê&e ,  et  lie  éërait  [)fayéiblU<< 
ghlMmeni  qn^ûn  véritable  neutre  (  i  ). 

L^herniaphrodisme  parfiiit  éàni  le  |>oint  de  f  tië  hnàlt^ 
Baiq^e^  e'i|si;-4i-dtrë  l'ëilisteneé  simultanée  de  tentée  léé 
^ièa  mâles  et  de  tontèé  les  parties  foméllet»,  est  émi6ri 
pIM  difficile  à  eoncetoir  ^ne  rhermaphrodi^me  physfolo^^ 
giqc^i^  pëbt^étrè  mette  est^îl  absolument  impossible.  Ce 

nlMrpëè  qne  là  poi^^lbilité  dé  l'èxt^rence  d'nn  donblé  spp)&i 

reil  sexuel  ne  puisse  être  théoriquement  àdtnide  i  mài6  elM 

tr:."'-'  •    ■  ■    '^:-    ■•  .        •    .         •  .     ;-    •  '..-']'' 

(i)  Oo  a  va  au  contraire  qaechez  les  animaux  inférieurs ,  et  spécîa. 
lement  chez  les  poi^ons^  U  simplici.lé  extrême  4es  foncions  généra- 
iiciceft  risolement  coniplçtdes  deux  moitiés- de  J'appareijI  sexuel,  e| 
soridiitlescoodîtiops  remarquables  de  Thermaphrodisnie  latéral  •  rea- 
deiit Texistence  de  l'hermaphrodisme  physiologique  parfait. beau- 
l^p  plus  probable  y  inqépetidamment  méiQe  de  tout,  excès  rétl 
4ao8  te  nombre  des  parties.  Je^  me  borne,  ici  à  rappeler  ce  que  j*a|  ^il 

Ïtas  l&ant ,  aucun  cas  d'hermaphrodisme  avec  excès  n'ayant  encore  été 
constate,  du  moins  a  ma  Éonnai^saoce,  m  chez  les  vertébrés ^ioiéirieiirs; 
ni  chez  les  invertébrés. 


1^2  PARTIB  III. 

suppose  la  réunion  de  plusieurs  modifications  dont  chacune 
en  particulier  est  déjà  une  anomalie  des  plus  rares.  Ainsi 
elle  ne  pourrait  avoir  lieu  sans  qu'il  y  eut  à  la  fois  dopU-^ 
cité  des  six  segmens  principaux  dont  se  compose  nu 
appareil  sexuel  normal  :  il  faudrait ,  de  plus  »  que  les 
parties  surnuméraires  eussent  revêtu  toutes  à  la  Ibis  le 
caractère  sexuel  inverse  de  celui  des  parties  normales:  sop- 
positlons  qu'on  no  doit  guère  s'attendre  à  voir  réaVséeSr 
pour  peu  que  Ton  se  rappelle  combien  les  six  segmens  dq 
Tapparell  sexuel ,  et  notamment  les  organes  internes  et  les 
organes  externes ,  se  montrent  indépendans  les  uns  dev 
autres  dans  leurs  combinaisons  diverses. 

Un  autre  motif  non  moins  puissant  de  révoquer  en  doBie 
l'hermaphrodisme  parfait ,  c'est  l'Impossibilité  qu'on  cas 
de  ce  genre  soit  produit  sans  une  grave  perturbation  des 
connexions  normales.  Cette  raison  est  de  peu  de  yaleoc 
pour  les  organes  génitaux  internes,  qui  n'ont  guère  ayeO'kl 
parties  environnantes  que  de  simples  rapports ,.  et  noù  des 
connexions  (i)  :  elle  est  au  contraire  d'un  tel  poids  àré* 
gard  de  celles  des  parties  externes  qui  se  trouvent  U9Îes 
par  de  véritables  connexions  avec  les  os  pelviens  »  que  hwt 
duplicité  »  sauf  le  cas  de  scission ,  et  surtout  l'exlstencerfii* 
multanée  d'un  clitoris  et  d'un  pénis ,  doit  sembler  entière^ 
mept  inadmissible  (2).  .  ,  -  '         .li: 

Cette  conséquence  ,  si  conforme  aux  principes  philoso- 

■■■'•■%■ 

(i)  VofeZfâvcm  les  généralités  de  V Histoire  ties  anomalies  des  connexîôiu^ 
liv.  I,  pdg.  4a46t  saiv. ,  lès  différences  qui  existent  entre  les  rapport! 
et  les  connexions,  soit  dans  Tétat  normal ,  soit  dans  rétat  anomatJ' 

(a)  Je  n'hésiterais  même  pas  à  m* exprimer  d'une  manière  absdliie^ 
s'il  n'existait  dans  les  annales  de  la  science  quelques  cas,  à  la  vérïlé 
douteux ,  dans  lesquels  il  aurait  existé  deux  pénis.  Ces  cas,  s'ils  étaîcnl 
vrais  »  seraient  peut-être  explicables  par  une  simple  scission*  ^ayn 
t.  ly  p.  73i* 


.\ '. 


BERIfiPHRODISIfBd  BI8EXUEL8.  I7S 

phiques  établis  par  mon  père  (1) ,  et  aax  résultats  de  mes 
propres  recherches  sur  les  anomalies  de  connexions, 
est  pleinement  justifiée  par  les  laits.  Tandis  qu'il  n'est 
aucun  des  organes  internes  que  nous  n'ayons  vu,  dans  plu- 
sieurs cas,  se  surajouter,  soit  seul,  soit  en  même  temps 
que  d'autres  parties ,  à  un  appareil  générateur  de  l'autre 
sexe;  il  n'existe  pas  dans  les  annales  de  la  sience  un  seul 
exemple  (a)  de  la  réunion  d'un  pénis  et  d'un  clitoris  chez 
le  même  sujet ,  pas  même  un  seul  fait  qui  puisse  être  con- 
sidéré comme  en  indiquant ,  de  quelque  manière  que  ce 
soit ,  ou  l'existence ,  ou  la  simple.possibilité. 

C'est  là,  comme  on  le  voit,  un  de  ces  cas»  bien  rares 
encore  dans  les  sciences  physiologiques,  où  la  théorie  et 
l'observation  conduisent  par  des  voies  diverses ,  mais  avec 
une  égale  certitude  »  à  la  même  conséquence ,  et  se  four- 
nissent mutuellement  de  précieux  moyens  de  vérification* 
Aussi,  appuyé  à  la  fois  sur  l'un  et  sur  l'autre ,  je  crois  pou- 
voir poser  avec  confiance  cette  conclusion  :  l'hermaphro- 
disme parfait,  au  moins  très-rare  sous  le  rapport  physiologi- 
que, est  presque  totalement  inadmissible  sous  le  rapport  ana- 
tomique ,  tous  les  organes  internes  de  Tun  et  de  l'autre 
sexe  pouvant  coexister,  mais  la  présence  du  pénis  parais- 
sant exclure  celle  du  clitoris,  et  réciproquement  (3). 

(r)  Voyez  le  t.  II  de  la  Philosophie  Jnatomique, 

(a)  On  ne  peut  en  effet  compter  pour  rien  ni  les  assertions  mani- 
festement erronées  de  Bbdiicblli  et  surtout  de  Garbèrb  ,  hcis  cit. ,  au 
sujet  de  deux  animaux  hermaphrodites,  ni  le  vague  témoignage  de 
LiscHWiTZ,  Satyr»  siUs,,  sp,  III,  t.II,  qui  dit  avoir  trouvé  chez  le  même 
sujet  une  vulve,  un  clitoris  et  un  yrai  pénis  à  la  face  supérieure  du- 
quel s'ouvrait  Turètre. 

(3)  Après  toutes  les  citations  précédentes  je  puis  encore  indiquer 
plusieurs  sources  où  l'on  trouverait  soit  des  remarques  sui;  l'herma- 
phrodisme, soit  la  réunion  de  diverses  observations  empruntées  à  des 
ouvrages  déjà  mentionnés,  soit  même  des  exemples  nouveaaX|  mais 


)74  PAUTlIi  III. 


-— --  — — ■— -^■— ■—  — .^^^  ».^^^  ft^k^^A^^*.^MZ  Oa  O^  AA  â 


DES  MONSTRUOSITÉS. 


(QUfTElilfE  ET  DERHIEE  EMBI^^lfCBEBfEnT  DES  ^VQ;M\Lt^^,\ 

En  marchant ,  suivant  Tordre  logique ,  do  simple  an 
composé  et  du  connu  h  l'inconnu,  nous  nous  sommes  élQfés 
suecessiveuient  de  ces  légères  modifications  de  volume  et 
de  forme  à  peine  différentes  du  type  normal,  point  êçi 
dépari  de  toute  recherche  tératologique,  jusqn*&  ces  états 
dWtrême  anomalie  >  et,  en  apparence,  de  grave  irrégoli- 
Flté  qui ,  sous  le  nom  de  Monstruosités ,  ont  depuis  si  lant* 
temps  fixé  Tattention  des  observateurs.  Sans  doute  ttes^k 
regretter  que  l'on  ne  puisse,  à  l'aide  d'une  comparaison  di- 
recte entre  l'être  monstrueux  et  l'être  normal ,  expliquerlin* 
médiatem^nt  les  conditions  d'existence  et  la  productiop  ^ 


qup  Top  ne  peut,  faulfi  d'une  description  snifisamnoenl  détaUMf , i 
porter  9  |eur  véritable  genre.  Voyez,  outre  ceux  des  sncî^s  tépatolt* 
gués  que  je  n'ai  point  encore  cités  spécialement:  Allbh,  Leeurèàm 
les  Philos,  transactions,  Sinné^  (663 1  n**  3a  ,  p.  0a4;  pas  qui  pavattrait 
un  exenople  remarqqable  d^bçrn^aphrpdisnie  avec  excès,  mais  dqot 
Tt^uteur  ne  donqe  qu'uneidée  très-imparfaite,  -r-  ^k^vsTYjLMM^mtiUâ 
le  Journal  des  Savant ^  i6p3 ,  et  la  Collecta  Acadéaùqi^^  t,  YII 9  PUS*  't' 
cas  très-ctiriei|x,  s*il  est  vrai  qi(e  les  règles  coulassent  par  r^riftoÉ  dB 
clitoris  ou  pénis,  qi^is  doqt  la  description  est  à  peine  él>^ucbée.  r-r  Qi 
Jaucouht  ,  art.  Hermaphrodites  de  la  grande  Encydopé^ic,  -rr  fiJ^iqfS* 
PBTTB,  descript,  d'un  enfant  difforme^  dans  le  Jour,  de  PhjP**t  ^i^f  si7^t 
pairt.  If  P*  ^9;  très-mauvaise  observation. — VENBTXB^Df  lu  GMtât 
iion  de  V homme,  4®  partie,  ch.  lY.  —  CnAussisa,  Discours  Im  à  l'ipf* 
^çe  ^e  lu  lUaterniféf  le  i8juiQ  i8|a)|  in-4  > 


l'an  par  rorganisaiion  d^TaiUra,  e(  que  la  ?6ie  la  plus  eourte 
ne  soit  pas  anssi  la  plus  ratiûnpdie,  MaU  p  en  iératolpgîie 
isomme  dans  tonte  oiUrq  science ,  une  question  çQippIexe 
m  peut  être  résolue  qu'après  et  par  une  analyse  exacta  dé 
iBS  divers  éléroeps.  Lei  auteurs  trop  neinbrem  qui»  dér 
pourvus  do  notions  précises  mv  les  bémitéries ,  véritables 
prloeipes  io^médiats  des  naonstruûsjlés ,  ont  eru  pouvoir 
«border  directement  Tétude  de  celles  ci ,  et ,  pour  premier 
MSAÎ ,  iu^prnviser  la  plus  diiCcila  des  brancbes  de  la  térator 
Ipgie  »  ont  commis  qoe  faute  des  plus  graves  contre  les  pré- 
ceptes de  la  logique.  Autant  vaudrait,  en  physiologie,  tea** 
ter  U  détermination  des  roouvemens  généraui^  d'un  éip%, 
MBa  avoir  étudié  d'abord  la  myologie  de  ses  diverses  rér 
fjimM,  ou  voulpir  se  rendre  compte  de  l'ensemble  de  la 
«ii«i|latiQ|i  9  sans  connaître  les  principales  branqhea  vasr 
linUires  et  sans  avoir  disting^é  les  diverses  oavités  da 

La  méthode  que  nous  avons  suivie,  est  infiniment  plui 
IwtQ ,  mai9  aussi  infiniment  plus  sûre.  En  passant  des  hémit 
lArje^  au«  monstruosités  ,  loin  que  nous  nous  trouviqns 
IfMisportés  lout  à  coup  et  sans  préparation  sur  un  terraijn 
Mpf»  ce  sont  les  mêmes  faits,  les  mêmes  phénomènes  qui 
Mit  été  le  sujet  de  nos  études  antérieures ,  ce  sont  les  mêmea 
lois,  qui  vont  Têtre  encore  de  nos  recherches  futures. 

Pav  ^analyse,  par  la  décomposition  d'une  monstrppsité 
en  set  élémens  tératologiques,  il  nous  sera  presque  toujours, 
limui  aisé,  du  moins  rigoureusement  possible,  de  réduire 
le  aakttioB  d'un  problème  difficile  et  compliqué  k  •ollo  de 
plofiears  questions  simples  et  déjà  résolues  h  l*avanoe« 
Aipai,  lors  méjsie  qu'une  monstruosité  sera  trop  eompleie 
pe»  que  ses  eondilions  d'existence  puissent  jltpe  rattachées 
immédiatement  à  l'état  normal,  nous  parviendrons  par  une 
voie  indirecte  au  même  réaultat',-  en  les  ramenant  &  celles 


176  FAIT»  UI. 

de  deux  oa  de  plusieurs  htSmitéries ,  ramenées  eUesHOoêiiies 
anlérieureoient  à  Tétat  normal. 

C'est  parce  que  Ton  a  méconnu  trop  souTent  les  liens 
intimes  qui  unissent  Tétude  des  monstraosilés  à  cdie  des 
bémitéries ,  et  qui  font  yéritablement  de  Tune  un  cond- 
laire  de  l'autre  ;  c'est  parce  qu'on  a  touIu  attaquer  de  front 
les  difficultés  les  plusgraves ,  sans  s'y  être  préparé  par  Fé- 
tide des  faits  les  plus  simples ,  que  tant  d'auteurs  ont  con- 
sumé en  pure  perle  des  efforts  qui ,  mieux  dirigés ,  eussent 
fait  faire  à  la  science  d'immeuses  progrès.  Bien  loin  qn'H 
en  soit  ainsi ,  les  nombreux  anatomîstes  qui  depuis  trois 
siècles  ont  cberché  à  éclairer»  par  leurs  recbercbesy  Tbis- 
toire  des  monstruosités,  n'ont  fait  presque  tous ,  si  Ton  ex* 
cepte  les  contemporains»  qu'entasser  des  explications  pure- 
ment bypothétiques  sur  des  faits  mal  décrits  ;  et  aujour* 
d'bui  encore ,  après  les  importans  travaux  exécutés  depuis 
vingt  années  en  France  et  en  Allemagne ,  plusieurs  parties 
de  la  tératologie  sont  si  peu  avancées  qu'elles  restent  en* 
core  presque  oitièrement  h  créer.  Aussi ,  sans  nul  doute» 
si ,  en  étudiant  avec  soin  les  bémitéries  »  on  trouve  à  glaner 
quelques  faits  iotéressans  sur  les  pas  des  anciens  auteurs» 
c^est,  dans  les  recbercbes  sur  les  monstruosités,  une  ample 
et  ricbe  moisson  qui  doit  récompenser  les  efforts  des  obser- 
vateurs. 

Appuyé  sur  les  résultats  établis  précédemment ,  et  sur  les 
considérations  exposées  dans  les  prolégomènes  de  cet  ou- 
vrage ,  je  vais  donc  aborder  Tbistoire  des  monstruosités  » 
avec  Tespoir  non  seulement  d'enricbir  cette  partie  encore 
si  imparfaite  de  la  science,  de  quelques  idées ,  de  quelques 
faits  nouveaux ,  mais  de  contribuer  »  en  la  reprenant  jusque 
dans  ses  fondemens ,  à  l'élever  au  niveau  des  autres  bran- 
ches de  la  tératologie. 


MONSTBUOSITÉS.  1^7 

PinsiON  DES  UON8TEU08ITÉ8  BN  CLAISBSBT  £19  ORDRBfr      i 

En  établissant ,  dans  la  première  partie  de  cet  ouvrage:» 
les  qaatre  groupes  de  premier  ordre  on  emhranchemens 
auxquels  se  rapportent  toutes  les  anomalies ,  )'ai  donné 
des  moDSiruosités  la  définition  suivante  »  renfermant  ei^ 
elle  Fesipression  abrégée  de  tou^  les  caractères  de  ce  groupe 
tératologiqne»  et  le  circooscrivs^ttdansdesliaâtesqne|ecroi8 
pouvoir  dire  très-précises  et  rigonreusemept  déterminées: 

Les  monstruosités  sont  des  déviations  du  type  spécifique, 
complexes  »  très-graves  »  vicieuses ,  apparentes  à  l'extérieur 
et  congéniales  (i). 

De  cette  définition  résulte  la  nécessité  d'une  classificif- 
tion  nouvelle  des  monstruosités:  car,  par  elle»  ce  groupe 
tératologique  se  trouve  nettement  caractérisé ,  soi^  à  l'é* 
gard  des  bémitéries  ,  soit  à  l'égard  des  hétérotaxies  et  des 
bermaphrodismes.  Au  contraire,  dans  tous  les  systènu^$ 
t^gtologiques  proposés  jusqu'à  ce  jour»  notre  qnatrièiae 
enibrtiiichement  se  trouve  toujours  réuni  avec  une  ou  plan 
aienrs  des  trois  premières  grandes  divisions  des  anomalies  , 
et  le  plus  souvent  même  avec  toutes  les  trois  h  la  fois;  ce  qui 
fait  du  mot  monstruosité  un  synonyme  à!anamaUe,  et  d'ciii 
résulte ,  comme  je  l'ai  démontré  (s)  »  une  fâcheuse  coxifa- 
sion  entre  des  choses  essentiellement  distinctes. 

Ainsi  9  aucun,  des  auteurs  qui  m'ont  précédé,  n'a  attaché 
au  mot  monstruosité  le  sens  que  je  crois  devoir  lui  don* 

(i]  Foyez  t.  I,p.  79.  —  Cette  définition  est  établie  et  déyefoppé» 
avec  soin  dans  les  quatre  premiers  chapitres  des  Prolégomène8.yoye2 
particulièrement  le  second  chapitre  (p.  47  et  suiv.) ,  dans  lequel  i'é^ 
tablis  1^  corrélation  mutuelle  et  la  subordination  des  divers  carac* 
tères  des  monstruosités. 

(2)  yoyez  les  chapitres  V  et  VI  de  la  ire  partie ,  1. 1;  p.  80  et  97, 

II,  12 


tjS  ''  mmv  itR 

ner  ;  aucun  n'a  circonscrit  le  groupe  dans  les  limites  que 
me»  iM&e^âfae^  ti^l'Cikiddit  à  tracer^  et ,  piif  eoUsëqiient 
aussi  p  aucun  u'a  exposé  une  classification  qu'il  me  soit  pos- 
tSXié  d*à^tf^ter'dahs  son  ensemble. 

•'6!i  èi  rd  dimè  lâ  preiriîère  partie  (i),  que  lès  élassîfica- 
fibti^  téMilolôgitjues'  établies  jusqu'à  prêèôiit  sont  des  corn- 
ifihafféôiië^ ^Ibsf  oii' moins  ingénieuse^,  maïs  toiites  pore- 
ttiifftt  ttrtf ficdèilèè;  I>e  là  réédite  également  la  nécessité  d'cme 
iiâtf6Véttbti:  Eë'ttfôi^^  où,  éh  tératologie,  comme 

aàhtfttii;*  ^' ztkimgiér  et  en  botbniqae  ,  lés  classifîcationt 
artlfiiéiëlfiîd ,  ipA  ',  |)ài:^'feùt*  natnre  même,  ne  petivent  être 
i)trè'{fhMsoirë'év  doivent  tombe]/  devantrémploi  de  la  mé- 
thode naturelle.  Déjà  même  un  grand  nombre  dé  genres  ont 
éfê'tàitïàllA,  ct^nforûiémènt  aux  principe^  des  Naturalistes, 
i^tt^'UMir  J>èré$;eâgbigé  te'pirèmier  daris  dette  voie  nouvelle, 
eÂl  à  Mi'tJbiLeùplè,  par  plusieurs  autres  tér^tologues ;  et  il 
éiitt^âdiiro^sé&llé'  aujoùi'd'litit  de  ne  [la?  considérefr  ces  non** 
i^Bffitfâitisidnâ^ccmthe  aussi  lïatùrelles  et  comme  établie^ 
Mit'  Sei  bases  aiàssi  solides  que  les  meilleurs  genres  zdolo' 
gH[tié^'bu  'bfotànfques. 

BtefiÉt  rinirodùttion  des  principes  Linnéens  dans  la  té* 
îBtblogîe  m'oblige  surtout  de  sortir  encore  une  fois  des 
VWi^sVtrafcêès  par  lès  auteurs,  et  dé  proposer  pour  les 
IrièttÂttdôsités  une  classification  comme  une  définition  noo- 
Telle.  En  effet,  les  anciens  systèmes  sont  tous  basés  sor 
dlés'dôtisidératloné  non  conformes  à  Tordre  naturel:  ilde* 
tiMt  d)is6hnais  iiûàpbssible  de  les  conserver.  D'un  antr® 
côté  ^  les  travaux  faits  depuis  quelques  années ,  dans  U 
dkeetion  nouvelle  et  progressive  que  la  science  a  reçue  ^ 
moto  père ,  sont  encore  très4oin  d'avoir  conduit  à  l'établis^ 
sèment  d'une  classification  naturelle,  applicable  à  fe^* 

(f)  Loc,  cit* 


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semble  iei'  monsthièsités.  Trente  genres  environ  ont  été 
fondés;  mais  un  nombre  pins  qae  double  est  eneore  à 
établir,  et  surtout  il  reste  à  grouper  entre  eux,  [suivant 
leurs  affinités  naturelles ,  tous  ces  genres  créés  ou  à  créer , 
pour  en  former,  selon  la  méthode  des  zoologistes ,  des  fa-< 
milles ,  des  ordres  ,  des  classes.  Ainsi ,  au  moment  présent, 
on  peut  dire  que  les  progrès  de  la  science  ont  reùversé  les 
anciennes  classifications ,  sans  en  avoir  édifié  une  nouvelle 
sur  leurs  ruines  :  la  tératologie  n'admet  jilns  de  systëmèif 
artificiels ,  et  elle  n'a  pas  encore  de  méthode  naturelle. 

On  verra,  dans  la  suite  de  cet  ouvrage,  comment  )'ài 
cru  devoir  essayer  de  combler  cette  immense  lacune.  Je 
n'entrerai  point  ici  dans  de  loiïgs  détails  sur  la  classification 
que  )'ai  adoptée,  renvoyant  atix  deux  livres  suivahs,  qui 
n'ea  sont  pour.ain3i  dire  qu'qnlong  développement.  Mais 
j'inâifipecai  à  l'avance,:  comme  je  l'ai  fait  peur  les  autres 
es4waiichemens  tératologiques ,  les  cïirâfctëres  et  les  déno^ 
liDinatîons  des  divisibns  principales.  Les  rapports  naturels 
dé  ces" divisions  et  leurs  subdivisions,  sont  en  outre  pré-^* 
sentes  synoptiquement  dans  le  tableaa  ci-joint. 


.  ^    ..:  ■       .     f.  ). 


'Iblgpé  le  nombre  immenâe  des  ml&trstrnosîtés  dé|&  cob- 
Biiés,  et  les  différences  presque  loiiDlés  de  Jçiir  organisa- 
tîoni.  Imputes  se  partagent  très^naturellepient  çp  j^fijc  grou- 
pes principaux,  d'après  des  caractères  dont  la  netteté  et  la 
ri^eur  ne  sont  pas  plus  contestables  que  la  haute  vatour 
l^yftielogique. 

Ainsi ,  dé  même  que  les  zoologistes  ont  depuis  long-tëmps' 
distingué  dans  la  série  acimale  des  ôtrçs  qu'ils  disent  5/m/>/ej, 
et  d'autres,  formés  de  l'agglomération  dedeox  ou  plusieurs^ 
des  premiers,  qu'ils  appellent  composés  ;  de  même  il  existe, 
parmi  les  monstres,  des  êtres  dmns  lesquels  on  ne  trouve  que 
fej  étémeni  complets  ou  incomplets  <Cun  seul  individu ,  et 


]8o  PABTIB   III. 

d'autres  qui  réunissent  en  eux  les  élémens  complets  ou  in- 
complets de  plus  d*  un  individu.  De  là  deux  groupes  primaiiei 
ou  classes,  dont  j'exprimerai  les  caractères  géoéraaxpar 
les  noms  de  Monstres  ukitaiiues  (i)  et  de  Moiistbbs  com- 
posés (2). 

L'ordre  naturel ,  et  Tordre  logique  qui ,  quoi  qu'on  en 
ait  dit,  concorde  toujours  avec  Tordre  naturel «veoleot 
également  quedetres  deux  classes,  les  monstres  unitaires  for* 
ment  la  première,  les  monstres  composés ,  la  seconde.  Non 

(1)  Ta!  déjà  exposé  cette  division  générale  des  monstres  en  deux 
classes  dans  mes  Propositions  sur  la  monstr.  eonsid,  chez  l'homme  et  Usam» 
maux,  p.  ^4»  Thèse  inaug,,  août  idag.  Seulement  dans  ce  premier 
essai  (où  i*oo  trouvera  aussi ,  p.  Sx  et  suîv.,  rindicalion  de  la  plupart 
des  ordres  établis  dans  cet  ouvrage),  j'avais  employé ,  pour  désigner 
Tes  deux  classes ,  les  noms  de  monstres  simples  et  de  monstres  eampesis,  \ 
J*ai  dû  reconnaître  depuis  que  le  désir  de  me  rapprocher  le  plus  poi- 
flible.de  la  nomenclature  zoologique,  m*&vait  entraîné  à  FadoptiM, 
p^ur  la  première  classe,  d'une  dénomination  vicieuse.  Le  mot  lôiyiiri 
qui  signifie  à  la  fois  non  complexe  tt  non  composé,  a  déjà  étéempkigfé 
par  moi ,  dans  le  premier  sens,  pour  caractériser,  d*une  manièregé* 
nérale,les  hémitéries,  par  opposition  aux  anomalies  complexes,Si}ift» 
nais  maintenant»  prenant  ce  mot  simple  dans  sa  seconde  acceptioD» 
l'appliquer  à  une  division  des  monstruosités  qui  elles-mêmes  foot 
partie  des  anomalies  complexes ,  je  tomberais  dans  une  contradiàkMi 
qui, seulement  apparente,  il  est  vrai,  et  n'existant  que  dans  les  tenues, 
présenieraft  de  graves  i'ncohvéniens. — Une  semblable  remarque  estap* 
plicable  à  la  zoologie,  où  l'on  entend,  tour  à  tour , par  animal siinfkf 
uu  ànimèl  non  complexe ,  par  exemple  une  hydre  ou  un  volvoce ,  et  un 
animal  très- complexe,  mais  non  composé,  tel  que  l'est  l'homme  hû- 
même.  Cest  un  vice  de  nomenclature,  qu*il  sera  facile  de  iailt 
cesser,  en  continuant  à  dire ,  dans  le  premier  sens ,  animal  simple,  et 
en  disant,  dans  leeecond,  animal  unitaire  » 

(1)  GuBLT,  dans  son  Lehrh,  der  pathol.  Anat,^  part.  II  >  a ,  depuis  h 
publication  de  ma  thèse,  adopté  ces  mêmes  divisions,  Tune  également 
sous  le  nom  de  monstra  simplida ,  et  Tautre  sous  les  noms  de  monsÊm 
trigcin-iia  et  bigemir.a.  Il  faut  d'ailleurs  remarquer  que  Gurlt  cootinue 
à  ne  pas  distinguer  les  véritables  uionstruosités  des  autres  anomalies. 


MOKSTRtJOSITÈS.  181 

seulement  l'organisation  de  ces  derniers  est  plds  complexe 
encore;  maïs  il  y  a,  pour  placer  en  second  lieu  l'histoire 
des  monstres  composés,  cette  raison  péremptoire,  que  ces 
êtres  anomaux  peuvent  être  généralement  considérés 
comme  résultant  de  la  réunion  de  deux  ou  de  plusieurs 
monstres  unitaires. 

PREMIÈRE  CLASSE. 

HONSTBES  UNITAIRES  (l). 

Dans  cette  première  classe  se  placent ,  comme  on  vient 
de  le  voir,  tous  les  monstres  chez  lesquels  on  ne  trouve  les 

(i)  Dans  rhistoire  des  trois  premiers  embranchemens  tératoIogU 
queâj'ai  désigné  généralement  les  groupeS;8oit  classiques  et  ordinaux, 
soit  génériques,  non  par  les  dénominations  des  êtres  anomaux  eux-mê« 
mes,  mais  par  celles  des  anomalies  qui  les  caractérisent.  Ce  système 
de  nomenclature  est  suffisant  pour  toutes  les  anomalies  simples  ou  peu 
complexes  ;  et  son  emploi  m'était  d*ailleurs  imposé  par  l*état  présent 
de  la  science.  En  effet ,  si  Ton  excepte  les  nains,  les  géans ,  les  albinos 
et  deux  ou  trois  autres  genres,  les  êtres  affectés  d'anomalies  simples 
n'ont  jamais  reçu  de  noms  spéciaux,  et  je  n'eusse  pu  les  distinguer 
que  par  des  périphrases  ,  ou  par  des  mots  nouveaux  dont  le  grand 
nombre  eût  compliqué  à  l'excès,  et  sans  nulle  utilité,  la  nomencla- 
ture tératologique.  Les  principes  de  la  méthode  naturelle,  dont  je 
dois  faire  Fapplication  complète  aux  monstruosités,  me  commandent 
de  suivre,  à  Tavcnir,  une  marche  un  peu  différente.  Tous  les  groupes 
seront  désignés  par  les  noms  des  êtres  eux-mêmes  qu'ils  compren- 
nent ;  et  lorsque  ces  noms  n^exîsfent  pas  déjà  dans  la  science ,  je  n'hé- 
siterai pas  à  les  créer.  Les  conditions  d*une  monstruosité  sont  en  gé- 
néral trop  complexes ,  comme  on  l'a  va  dans  les  Prolégomènes  (cha- 
pitre YI),  pour  qu'il  soit  possible  de  les  résumer  dans  de  courtes  et 
simples  périphrases  :  la  création  d'un  nom  générique  Linnéen  (iioyez 
1. 1,  p.  100),  qui  n'exprime  pas  ces  conditions,  mais  qui  les  indique, et 
quelquefois  même  ne  les  rappelle  que  d'une  manière  éloignée,  est 
seule  possible  9  et  devient  tout-à-faltindispençahle.  Aussi  cette  partie 


i8a  pàbtis  nu 

élémens»  soit  complets»  soit  incomplets»  que  d'an  senliodi- 
TidtL  Une  monstruosité  unitaire  résulte  donc  »  soU  de  T^b^ 
sence  d'une  partie  de  ces  élémens ,  soit  seulement ,  leur 
nombre  normal  étant  conservé ,  de  graves  modîfiçationi 
dans  leurs  connexions  et  leur  disposition. 

Ce  groupe  n'a  été  jusqu'à  présent  ni  établi  ni  m$me 
nettement  indiqué  par  aucun  auteur ,  tous  les  tératologaes 
ayant  réuni  dans  les  mêmes  groupes  les  monstruosités  aYec 
les  anomalies  simples»  et  presque  tous  ayant  voulu  au  con- 
traire séparer  en  deux  classes  distinctes  les  déviations  dans 
lesquelles  le  nombre  des  parties  est  diminué»  et  celles  où 
les  parties ,  conservant  leur  nombre  normal  »  ne  sont  mo- 
idifiées  que  d^nsleur  disposition*  Or» j'ai  déjà  fait  voir  (i)»  4 
je  démontrerai  bientôt  par  de  nouvelles  preuves  »  qu'une 
telle  division  est  absolument  inadmissible  »  un  très-^grand 
nombre  de  monstruosités  résultant  de  modifications  ^ 
ïportent  à  la  fois  sur  le  nombre  et  la  disposition  des  organes. 

Ainsi  la  classe  des  Monstres  unitaires  comprendra  tout 
à  la  fois  (  sauf  les  sujets  affectés  de  simples  hémitéries  que 
les  auteurs  ont»  dans  leurs  classifications»  réunis  aux  véri- 
tables monstres)  les  deux  classes  qae  Buffon  appelait 
Monstres  par  défaut  et  Monstres  par  renversement  ou  fausse 
position  des  parties;  les  trois  groupes  que  Blumenbach  t 

de  mon  ouvrage  contiendra-t-elie  un  assez  grand  nombre  de  mots  noa* 
veaax ,  analogues  aux  noms  ordinaux  et  surtout  génériques  des  nata* 
ralistes»  et  formés  d*après  les  mêmes  règles.  £n  général»  les  noms  de 
genres  seront  tels  que»  par  la  simple  addition  de  la  terminaison  iVàla 
dénomination  propre  d'un  monstre»  la  monstruosité  se  trouve  elle* 
même  dénommée.  Ainsi  les  monstruosités  qui  caractérisent  les 
genres  Symèlej  Héléropage,  Jttotfyme,  Opocéphale^  etc.»  seront  appelées 
Syméliep  Hétéropagie^  Atlodymie^  Opocéphalie  y  etc. 

(z)  Voyez  le  chapitre  Y  des  Prolégomènes  »  dans  lequel  j*ai  présenté 
le  résumé  et  fait  Texamen  des  diverses  classifications  tératologiquet 
des  auteurs.  Voyez  aussi  le  chap.  VJ,  p.  ixi. 


àiéiffxés  jiftf  Uê  n^3  4e  Fabrica  alimê^  i/Sià0t  miiMM^  i0à 
M^9Utra  per  defrc^^n^;ies  A  genèses  Mi  flmifi^tê  des  Hétéro- 
genèses  d^  M*  Sres^f^hot;  eu£a  Jes  ordres  ^pji^  M*  Gharvet  a 
nommés  Monstres  par  défiu^  el  Monstre  pd^r  irrégularité. 

Les  coiisidéraUiQ|i3  awr  lei^iielieç  i;qpi^si9fit  Ifs  divisions 
proposées  d'abord  par  BuiTon  et  admises  .4^^iJP  »  avec  quel- 
que modifications,  {Mirpjre$qaeiibpii#  l^a^Mtt^o^s^  sont  si  peu 
c^  rapport  ayesci'enseiiij^le  d/es  faits» 'qu'iipi^.  Jos  avoir  reje- 
tées comiae  bases  priaclpcdes  dekela^^iiîc^l^o^  des  mons- 
truosités» je  n'ai  pa  encore  ei»  tirer  paf|;i»#i  pour  l'éla- 
blisfiement  des  groupes  ^eiçoi^daires  pu  w^^ie^ ,  ni  même 
p4>ur  la  subdivjisloa  4e  c^enic-çi  .ep  tri})Hs  i^t  ^^  genres.  On 
verra  ea  ej9^  que»  f^omi  les  trçis  ordres  que  j'aj  cru  devoir 
a4ii^ttre»  il  n'en  est  qu'un  seul  dens  lequel  ne  se  tronvent 
pas  réunis  (  pour  employer  la  uomenciiatijirQ  4e  Bufibn  ) 
des  monstres  par  défaujt ,  et  des  moastres  p^r  fausse  posi- 
tim  des  parties. 

L'exposition  et  le  développement  4^i  cara<c|^res  ordinaux 
des  monstres  unitaires  ne  seront  donnée»  elaepeuventrétre, 
qiop  dans  Thistoire  piaiticuliàre  4#  chapu^  d^  troip  or4f*#9 
qniB^'adlpe^  parmi  ees  monstF§9.(i).  TimU^fQl»  >  "i^e  indi- 
C9âi(m  ^Qfsm^ipQ  ppwra  DOi^^tf^r  ,  dès  {|  pré&^^,  qu'ils  re- 
po^OQt  sw  4^9  c^ir^^r^^  à  }a  fois  impprtfii^^  |^(  faciles  h  sai- 
sir :  deux  conditions'  sans  lesqueUes  j^ï^  çl^iffication  ne 
eiiuralt  êtrp  ii^éthpdiqi^  §t  r^tfpnnislle* 

^z)  J*aî  déjà  fait  connaître  soit  ces  divisiops  ,  soit  les  divisions  cor- 
respondantes que  j*adinet8  parmi  les  monstres  composée ,  par  une  com- 
monication  faite  à  la  Société  des  sciences  natureiiet  dAiis  sa  séance  du 
Yo  octobre  i834  (voy^  le  MuUetin  de  ccUa  tnoiétét  part.  I ,  p.  aa  ) ,  et 
par  un  cours  tératologique  professé  à  Técele  pratique.  P'oyez  les  ana- 
lyses de  ce  cours,  publiées  en  i835  par  M.  V.  Mxv]^xb&  dans  YÉcià  du 
monde  tiwanu 


OnDftB  !•  MùMtrei  unitaires  autosites,  c'est-à-dire  capableft 
de  vivre  et  de  se  nourrir  (i)  par  le  jeu  de  tears 
propres  organes.  Tons  peuvent  subsister  plus  oa 
moins  long-temps  hors  du  sein  de  leur  mère. 
Les  premiers  genres  sont  même  complètement 
viables. 

Dans  les  autosites ,  la  monstruosité  n'affecte 
encore  qu'une  ou  plusieurs  région»  du  corps , 
et  les  autres  régions  qui  forment  la  plus  grande 
partie  de  Tétre^ne  s'écartent  que  très-peu  ou  point 
du  type  normal.  Il  existe  toujours  un  appareil 
plus  ou  moins  parfait  de  circulation ,  et  spécia- 
lement un  cœur.  Les  poumons ,  presque  tous  les 
viscères  digestifs  ^  et  pour  le  moins  une  partie 
de  la  tête  »  sont  constamment  conservés. 

Tons  les  caractères  physiologiques  et  anato- 
miques  sont  traduits  extérieurement  par  la  forme 
générale  qui ,  dans  la  plus  grande  partie  da 
corps ,  reste  symétrique  et  presque  normale. 
Obdbb  il  Monstres  unitaires  omphalosites,  ou  vivant  seule- 
ment d'une  vie  imparfaite  et  pour  ainsi  dire  pas- 
sive ,  qui  n'est  entretenue  que  par  la  conmnnni- 
cation  avec  la  mère  ('2)  »  et  cesse  dès  que  le  cor- 
don est  rompu. 

Les  omphalosites  manquent  d'un  très-grand 
nombre  d'organes  ^  et  tous  ceux  qui  existent 
sont  très*imparfaits  ou  même  seulement  ébau- 
chés. 

Extérieurement  y  toutes  les  régions  du  corps 

(x)  D*AuroWo$y  c'est-à-dire  qui  se  procure  lui-même  sa  nourriture^ 
(3)  Mot  formé,  sur  le  modèle  du  précédent,  de  àft-^vî/ii,  ofnhiUc,  et 

de  «roSy  nourrf/ii/v;c*est-à-dire,  qui  reçoit  sa  nourriture  parTom- 

bilic. 


MOICSTHUOSITÉS.  l85 

sont  de  forme  très -anomale*  La  symétrie  des 
deux  moitiés  de  l'être  est  notamment  très* im- 
parfaite ,  et  quelquefois  même  presque  entier 
ment  effacée. 
Ordre  IIL  Monstres  unitaires  parasites. 

Ceux-ci,  les  plus  imparfaits  de  tous»  sont  des 
masses  inertes ,  irrégulières  »  composées  prin* 
cipalementd'os»  de  dents,  de  poils  et  dégraisse , 
manquant  même  ,  et  c'est  leur  caractère  le 
plus  essentiel ,  de  cordon  ombilical.  Aussi  sont- 
ils  implantés  directement  sur  les  organes  gé- 
nérateurs de  la  mère,  aux  dépens  de  laquelle 
ils  vivent  d'une  vie  obscure ,  végétative  et  toute 
parasitique. 

On  verra  plus  bas  comment  ces  trois  ordres  correspon- 
dent à  la  fois  aux  trois  grandes  divisions  du  règne  animal 
et  aux  trois  époques  principales  de  la  vie  du  fœlus.  Il  suiBt, 
pour  le  présent ,  de  remarquer  que  les  parasites  nous  offrent 
le  dernier  terme  des  déform  ations  possibles  :  les  monstres 
composés  eux-mêmes ,  dont  l'histoire  va  suivre ,  ne  pré- 
sentent point  d'exemples  d'une  organisation  plus  anomale. 

SECONDE  CLASSE. 

MONSTRES   COMPOSÉS. 

Cette  seconde  classe,  non  moins  étendue  que  la  première, 
comprend  tous  les  monstres  chez  lesquels  on  trouve  réunis 
les  élémens ,  soit  complets  ,  soit  incomplets ,  de  deux  ou 
plusieurs  sujets.  Ses  caractères  sont  tellement  remarquables 
et  tellement  tranchés ,  que  tous  les  auteurs  de  classifica- 
tion l'ont  admise  ou  indiquée  sous  les  noms  de  Monstres 


par  excès  (  dénominalion  dont  j'ai  ailleurs  montré  Tineue- 
iitade) ,  de  Monstres  par  greffe,  de  Maastres  doubles ,  de 
diplogénèses,  etc.  Nul  doate  même  que  cette  classe  n*eAt 
été  depuis  long-lemps  bien  établie  et  bien  caractérisée ,  li 
les  auteurs  9  par  la  confusion  toujours  faite  entre  koa  héow. 
téries  et  les  monstruosités  proprement  dites ,  ne  se  fussent 
mis  dans  l'impossibilité  absolue  de  tracer  des  limites  pré- 
cises entre  les  monstres  composés  et  les  unitaires. 

C'est  donc  dans  celte  classe  que  se  rangent  ces  associa- 
tions singulières  de  deux  organisations»  soa?eiit  même  de 
deux  vies ,  dont  l'étude  offre  un  sujet  inépuisable  de  re- 
cherches ,  non  seulement  aux  anatomistes  et  aux  physiolo- 
gbtes»  mais  aussi  aux  psychologistes  eux-mêmes.  On  Terra 
comment  les  complications  en  apparence  presque  inextri- 
cables de  la  structure  des  êtres  doubles  et  plus  que  doubles, 
se  ramènent  par  l'analyse  à  des  modifications  simples» 
qu'expriment  des  lois  très-  précises  et  presque  géométriqoei} 
et  auxquelles  peuvent  être  appliquées  une  classification  et 
une  nomenclature  éminemment  méthodiques. 

La  définition  même  que  je  viens  de  donner  des  monstref 
composés  »  indique  la  nécessité  d'un  premier  mode  de  sub- 
division »  d'après  le  nombre  des  ï^ujets  réunis.  De  là  »  danf 
l'état  présent  de  la  science ,  deux  sous-classes»  les  Monstra 
doubles  et  les  Monstres  triples,  dont  la  première  comprend 
à  elle  seule  presque  tous  les  cas  connus. 

I.  MOXSTXES  DOrBLES. 

Leur  classification  peut  être  ramenée»  par  des  considéra- 
tions fort  simples»  à  celle  des  unitaires.  Tout  monstre 
double  peut  être  considéré  comme  composé  d*un  sojet 
autosite»  uni»  soit  à  un  autre  autosite  »  soit  à  un  omphalcH 
siie,  soit  k  un  parasite.  D'où  la  possibilité  de  diTiser  les 


monstres  daubiez  eja  .trois  x^rdres ,  demi  chacun  représente- 
rait ua  ordre  de  la  classe  prccédenle.  Ma^is  l'observation 
montre  que  l'union  (^'un  autosite  avec  un  omphalosite ,  et 
l'union  d'un  autosite  avec  un  parasite ,  donnent  pour  ré- 
sultat des  êtres  très-sem^laLIes  physiologiquement ,  et  ne 
peuvent  être  consid<^rées  comme  constituant  deux  degrés 
distincts  d'organisation.  J'ai  donc  dû  rejeter  une  division 
qui  n'ofirait  que  le  futile  avantage  d'une  symétrie  pili;s  cpm- 
plète  dans  le  cadre  de  ^a  çlassiiics^tion  »  et  adopter  seule- 
ment les  deux  ordres  suivans. 

QfiDRE  I.  l^onstres  4oubles  autositaires  ou  composés  de 
deoK  indivi(JLus  offrant  je  même  degr^  de  dé- 
veloppement i  contribuant  l'un  et  l'autre  à  la  vi^ 
commune,  et  dont  chacun  est  analogue  à  un 
autosite. 

Cet  ordre  comprend  un  très-grand  nombre 
de  genres ,  les  uns  formés  de  monstres  complè- 
tement doubles ,  les  autres  de  monstres  seule- 
ment semi-doubles»  ou  même  unitaires  dans  la 
plus  grande  partie  de  leur  être.  De  là  plusieurs 
subdivisions  importantes /qui  seront  par  la  suite 
établies  avec  soin. 

Obdre  II.  Monstres  doubles  parasitaires  ou  composés  de  deux 
individus  très-inégaux  et  très -dissemblables, 
l'un  complet  ou  presque  complet ,  analogue  à 
un  autosite;  l'auj^re  non  seulement  beaucoup 
plus  petit,  mais  très-imparfait,  analogue  à  un 
omphalosite  ou  même  à  un  parasite ,  par  censé-* 
quent  incapable  de  vivre  par  lui-même ,  et  se 
nourrissant  aux  dépens  du  premier  dont  II  n'est 
physiologiquement  qu'un  simple  appendice. 
J'aurai  aussi  à  établir,  parmi  les  monstres  de  ce 


i88  ^AiTiB  m. 

second  ordre,  plusieurs  snbdirisioiis ,  Ami  la 
dernière  et  la  pins  remarquable  compreadra  les 
monstres  doubles  par  inclusion. 

II.  MOHSTBES  niPLES. 

Cette  seconde  sons-classe  renfermant  seulement  quel- 
ques genres  à  peine  connus ,  sa  division  en  groij^es  secon- 
daires serait  présentement  sans  utilité.  Il  importe  seule- 
ment de  remarquer  que  les  mêmes  considérations  sur 
lesquelles  repose  la  classification  des  monstres  doubles, 
peuvent  aussi  servir  de  base  à  une  distribution  méthodîqaB 
des  monstres  triples;  d'où  la  division  de  ces  derniers  ea  deux 
ordres  analogues  à  ceux  des  monstres  doubles ,  les  Momsim 
triples  autositaires  et  les  parasitaires.  Il  en  serait  exactement 
de  même  des  monstres  quadruples  ou  plus  complexes  en- 
core 9  s'il  y  avait  jamais  lieu  de  s'en  occuper  utilement 

Telle  est  la  classification  générale  des  monstruosités  que 

j'ai  cm  devoir  adopter ,  et  dont  le  développement  Ta  élie 

présenté  dans  les  deux  livres  suivans,  consacré  le  premier 

aux  monstres  unitairer»  le  second  aux  monstres  composés. 


\ 


M0X8TBBS  VNITAIRfiS.  189 

LIVRE  PREMIER. 

DES  MONSTRES  UNITAIRES. 

(VRIMii&S  CLASSt.  ) 

Une  classification ,  quel  que  soit  Tordre  des  faits  qu'elle 
embrasse,  peut  être  créée  par  deux  méthodes  qui ,  inverses 
l'une  de  l'autre ,  conduisent  nécessairement  à  des  résultat» 
très-différens. 

Ainsi»  sans  avoir  fait  une  étude  spéciale  et  approfondie 
des  faits  de  détail ,  de  leurs  différences  et  de  leurs  rap- 
ports»  il  est  possible  d'établir  à  /onm  quelques  divisions  gé- 
nérales, que  l'on  cherche  ensuite  à  partager  en  groupes  se- 
condaires et  tertiaires.  Telle  est  la  marche  que  l'on  a  d'a- 
bord suivie  dans  toutes  les  sciences  naturelles,  parce  qu'elle 
est  la  plus  simple,  et  peut-être  la  seule  possible,  tant  que 
l'on  ne  connaît  encore  qu'un  petit  nombre  de  faits  :  telle 
est  aussi  la  xnéthode  qae  l'on  a  employée  en  tératologie* 
Ainsi  BufTon,  quand  il  veut  classer  les  monstruosités,  re- 
marque que  le  nombre  des  parties  est  variable  de  trois  ma- 
nières; qu'il  peut,  en  effet,  ou  s'accroître,  ou  subir  une 
diminution ,  ou  bien  encore  rester  normal  ;  et  de  cette  seule 
considération  très-simple  et  déduite  de  notions  très-géné- 
rales ,  naît  celte  célèbre  division  des  êtres  monstrueux  en 
monstres  par  excès, par  défaut,  et  par  fausse  position  rfcj/^ar- 
/îe5;divbion  que  tant  d'auteurs  ont  depuis  reproduite  avec  de 
légères  modifications ,  et  que  nous  voyons  encore  aujour-* 
d'hui  presque  universellement  admise  dans  la  science. 


Au  contraire  9  étudier  d'abord  avec  soin  les  faits  de  détail^ 
lescomparer  entre  eux,  les  coordonner  saivant  lenrsafl^ilés/ 
et  former  successivement  des  groupes  de  plus  en  plus  éten- 
dus ^  toujours  basés  sur  une  appréciation  exacte  des  rap- 
ports naturels  :  en  un  mot  remonter ,  par  une  marche  lente 
et  difficile,  mais  assurée»  de  genres  fondés  surTobserFation, 
aux  ordres  et  aux  classes  »  au  lieu  de  descendre  de  classes 
établies  à  priori  aux  ordres  et  aux  genres  :  telle  est  une  se- 
conde méthode  qui,  entièrement  inapplicable  dans  Ten- 
fance  des  sciences  naturelles,  est  au  contraire  la  seule  dont 
leurs  progrès  permettent  aujourd'hui  Templôi.  C'est' eîb 
qnî,  me  servant  de  guide ,  ma  souvent  fait  aperc^yqu/l^ai^ 
fïnité  de  monstres  qui,  selon  la  classification  de  Bij^n, 
se  rapporteraient  à  des  classes  différentes,  et  par  siutâmV 
conduit  à  réunir  les  monstres  par  défaut,et  par  faussé  fHmr 
tton  en  un  seul  et*  même  groupe ,  les  monstres  unifairéà. 

Je  ne  douté  pas,  au  reste»  que  si  l'illustre  auteur  de 
toire  naturelle,  au  lieu  de  poser  seulement  lés  prèou^rél' 
biiscs  de  sa  classification,  eût  eu  le  temps  et  la' volonté  oe 
la  suivre  jusque  dans  les  détails  de  l'application ,  il  eût  re- 
nàhcé  lui-même ,  du  moins  pour  les  véritables  monstruo- 
sités ,  à  dès  distinctions  qui ,  à  priori,  peuvent  paraître  trîis- 
^atisfaisantes,  mais  que,  dans  la  réalité ,  la  nature  ne  priS- 
sente  pas.  Il  n*est  pas  besoin  de  ce  gentiment  exquis  dès 
rapports  naturels  dont  BuiTon  a  fait  preuve  tant  de  fois,  dans' 
^s  derniers  travaux  surtout ,  pour  reconnaître  que  ,  dans 
un  grand  nombre  de  cas,  dés  monstres  chez  lesquels  le 
nombre  dès  parties  est  considérablement  diminué ,  oiTreiit 
une  grande  analogie  avec  des  monstres  principalement  ca- 
ractérisés parla  disposition  anomale  de  leurs  organes; pair 
exemple,  comme  nous  le  montrerons  bientôt,  les  anen^ 
céphales  qui  n'ont  ni  cerveau  ni  moelle  épinière,  avec  les 
byperencéphales  qui  ont,  avec  une  inoeUe  épinière  normale. 


M ONSTBtS  WrritlBES.  r0i 

tih  cerVeartt  phicé  hdrs  de  la  cavité  crânialne;  le^  triocé*» 
phales.  cUez  lësqnelff  la  face  manque  dans  sa  presque  ter- 
tailîtéy  avec  les  édûcéphales,  chez  lesquels  elle  existe  presque 
entière  9  mais  singulièrement  modifiée  ;  enfin»  les  agéncH- 
somes  demi  les  organes  géuito-urihaires  sonttrès-incoinplets» 
are^«  les  aspalasomes  chez  lesquels  ib  existent  assez  cotn*^ 
plets,  et  oii  ils  semblent  mênie  à  quelt[ttes  égards  plus  par-^ 
ïaftff  dans  l'état  normal. 

La  natiH^  et  les  caractères  essentiels  des  anomalies  qui 
i^astituènt  de  véritables  monstruosités/  c'est-à-dire  leur 
complication  y  leur  haut  degré  de  gravité ,  leur  influeiicié 
Irès-g&iérale  sur  Torganisation  (i)  »  peuvent  d'ailleurs  faire 
|irévoîr  à  l'avance  un  fait  généra) ,  que  l'observation  con-* 
firme  de  la  manière  la  plus  positive  :  c'est  qu'il  existe  à' 
peine  quelques  genres  ,  chez  lesquels  la  disposition  et  le 
nombre  des  parties  n'éprouvent  pas  à  ta  fois  quelques  mo- 
difications. Seulement ,  dans  certains  cas  >  le  monstre  est 
prifé  d'organes  nombreux  etimpcirtans,  et  les  dispositions 
insdliles  que  présenteiit  I^  organes  conservés ,  sont  peil 
remarquables:  c'est  alors»  pour  les  auteurs,  un  monstre  par 
défaut.  Tel  autre> au  contraire»  présente  de  nombreuses  et 
graves  anomalies  dans  la  disposition ,  les  connexions  et  la 
structure  de  ses  organes,  dont  le  nombre  n*èst  que  très-^pea 
incomplet:  c'est  alors  un  monstre  />ar  fausse  position  ou/iait 
conformation  irrégulière ,  selon  l'expression  de  plusieurs  an^ 
t$€fs  français;  pef  fabricam  alienam,  suivant  celle  de  Blu^ 
meûbach^  Enfin ,  et  ce  cas  est  même  celui  qui  se  présenta 
le  phis  fréquemment ,.  il  y  a  aussi  des  monstres  qui ,  s^éloi- 
gnànt  à  la  fois  du  type  normal  par  de  graves  déviations  nu<« 
mériques  et  par  des  modifications  importantes  dans  la  dis** 
position  de  plusieurs  organes ,  participent  à  la  fois  ,  et  au 

(i)  ropz  p  dans  te  !•  I ,  le  chap.  Itl  dès  Prolégomènes. 


19s  PABTIB   III. 

même  degré,  des  conditions  des  monstres  par  défanl ,  éi  de 
celles  des  monstres  par  conformation  irrégolière  des  parties. 
On  voit  donc  que  la  circonscription  des  anomalies  par 
diminution  dans  le  nombre  des  organes ,  et  leur  aépanh 
tion  en  un  groupe  particulier ,  difficiles  déjà  parmi  les  hé- 
mitéries  (i)»  deviennent ,  à  Tégard  des  monstruosités , 
entièrement  impossibles.  J'ai  donc  Ad  abandonner  une 
classification  et  une  nomenclature  en  désaccord  «yec  les 
faits  f  et  réunir  les  monstres  par  conformation  irrégulière  oa 
par  fausse  position ,  et  les  monstres  par  défaut,  si  intimement 
liés  entre  eux,  en  un  seul  et  même  groupe.  Ce  groupe, 
c'est  la  classe  des  monstres  unitaires,  que  jecrois  pouvoir  pré- 
senter à  la  fois  comme  très-naturelle  et  comme  parfailement 
limitée  à  l'égard  de  la  classe  suivante,  les  monstres  composa, 

m 

Les  monstres  unitaires  sont  tous  ceux  chez  lesqpaels  mi 
ne  trouve  les  élémens ,  soit  complets  ,  soit  incomplets  »  que 
d'un  seul  individu.  Ces  élémens ,  quelles  que  soient  les  buh 
difications  qu'ils  ont  pu  subir  dans  leurs  connexions ,  hor 
volume ,  leur  structure ^  ou,  d'une  manière  plus  générale, 
dans  leurs  conditions  d'existence,  sont  ordinairement  comme 
chez  la  plupart  des  êtres  normaux ,  disposés  pour  la  plupart 
des  deux  côtés  d'un  plan  médian  ou  axo  central,  qui  divise 
l'être  en  deux  moitiés  ou,  d'une  manière  plus  générale,  en 
deux  parties  homologues  entre  elles. 

Dans  un  grand  nombre  de  monstres  unitaires,  la  symétrie 
qui  résulte  de  cette  disposition  est  aussi  complète  que  dam 
l'état  régulier.  Chez  d'autres,  la  symétrie,  très  -  ma0ifcfet8 
encore  pour  Tensemblé  de  l'organisation ,  est  plus  ou  moins 
incomplète  dans  quelques  parties  du  corps  ;  et  nous  vernHis» 

(i)  Fojez  dans  le  tome  I,  p.  630  et  sulv.,  les  considérations  généra- 
les 411e  j*ai  présentées  sur  les  anomalies  de  nombre. 


MONSTRES  UNITAIRES.  igS 

dès  les  premiers  genres  de  la  série ,  des  exemples  de  cette 
modiflcalioD.  Enfin  il  est  aussi  quelques  monstres  de  eette 
première  classe ,  chez  lesquels  la  forme  générale  devient 
tellement  irrégulière ,  qu'une  analyse  exacte  de  leur  orga- 
nisation suffit  à  peine  pour  découvrir  en  eux  des  traces 
de  disposition  binaire  et  dû  symétrie.  Mais  ces  exceptions 
apparentes  sont  extrêmement  rares  »  et  ne  s'observent  ja- 
mais que  dans  les  derniers  genres ,  c'est-à-dire  dans  ceux 
dont  l'organisation  est  la  plus  incomplète  ou,  suivant  le 
langage  des  naturalistes ,  la  pins  dégradée. 

Il  en  est  donc  exactement ,  quant  aux  caractères  de  sy- 
métrie ,  de  la  série  des  monstres  unitaires  comme  de  celle 
des  êtres  normaux,  parmi  lesquels  on  trouve,  dès  la  pre- 
mière classe  du  règne  animal  »  quelques  légères  infractions 
à  la  loi  générale  de  parité,  et,  dans  les  groupes  les  plus  in- 
férieurs, des  exemples  de  grande  irrégularité.  Du  reste, 
comme  on  pouvait  le  prévoir  h  l'avance ,  les  exceptions 
sont  pins  fréquiDntcs  et  souvent  plus  graves  parmi  les 
monstres  unitaires  que  dans  la  série  normale  des  animaux 
binaires ,  et  surtout  aucun  de  ceux-ci  n'est  comparable  sous 
ce  rapport  h  ces  êtres  très-irréguliers  et  très-simples  qui 
terminent  la  série  des  monstres  unitaires. 

Sauf  ces  derniers  ,  qui  nous  offrent  véritablement  les  li- 
mites extrêmes  des  déyiations  possibles ,  et  quelques  antres 
genres  placés  près  d'eux  vers  la  fin  de  la  série ,  les  monstres 
unitaires  conservent  le  plus  souvent ,  dans  plusieurs  de 
leurs  appareils,  avec  une  forme  symétrique,  une  disposition, 
une  structure  et  généralement  des  conditions  qui  ne  s'é- 
loignent que  peu  ou  point  du  type  régulier  de  leur  espèce* 
Dans  une  grande  partie,  le  nombre  des  organes  restés  nor- 
maux l'emporte  même  de  beaucoup  sur  le  nombre  de  ceux 
qui  ont  été  frappés  d'anomalie.  Les  genres  où  il  en  est 
ainsi  doivent  nécessairement ,  dans  une  classification  mé" 
"•  i3 


t^  t»AiTfB  m. 

ftbodiqoe  ^  se  placer  au  commençemeDt  de  la  série ,  DM 
seulement  à  cause  de  la  moindre  gravité  des  déyiations  qni 
ks  caractérisent  »  mais  aussi  à  cause  des  rapports  asseï  ia« 
Urnes  qui  unissent  les  moins  anomaux  d'entre  eux  avecplo- 
aieurs  des  hémitéries  des  derniers  ordres. 

G^est  par  ces  considérations ,  c'est  par  une  étude  trèa-atten- 
iife  de  la  Taleur  des  caractères  des  monstres  unitaires ,  et 
surtout  par  l'analyse  spéciale  et  approfondie  de  cha^e  cas 
particulier^  que  j'ai  été  conduit  à  établir  dans  cette  classe 
trois  ordres  déjà  indiqués  plus  haut ,  les  nutosites,  ha  iM- 
pkalosites,  le$  parasites  ;  ordres  qui  correspondent  éndem- 
filent  à  trois  degrés  I  fès- marqués  d'anomalie»  en  itiême 
temps  qu'à  trois  types  très-distincts  d'organisation. 

On  a  vu  que  chacun  de  ces  ordres  est  caractérisé  tout  I 
la  fois,  extérieurement»  par  une  différence  remarquable  de 
forme,  intérieurement,  par  une  organisation  très-difRirente 
aussi.  Comme  dans  les  méthodes  naturelles  des  zoologistes 
et  des  botanistes»  les  conditions  extérieures  des  étree  que 
renferme  chaque  groupe»  et  leurs  modifications  internes» 
Mm%  donc  parfaitement  corrélatives;  d'où  la  possibilité  que 
les  unes  »  apparentes  et  faciles  h  observer  »  deviennent  lei 
indices  certains  des  autres  »  et  les  révèlent  sans  le  secourt 
de  l'analyse  anatomique. 

Cette  analogie  entre  la  méthode  des  naturalistes  et  h 
classification  que  je  propose  dans  cet  ouvrage  pour  l'étude 
ébê  monstres  unitaires ,  n'est  ni  la  seule  ni  même  pent-étre 
}a  plus  importante  à  signaler.  La  division  ternaire ,  que  je 
viens  de  rappeler»  n'est  point  une  de  ces  combinaisons  sys- 
tématiques que  l'on  conçoit  d'après  des  considérations 
très^^simples  et  presque  à  priori  »  et  auxquelles  les  faits  pa^ 
(ievliers  sont  après  coup  ramenés  avec  plus  ou  moins  de 
)>onheur.  Celte  marche  très-facile,  et  l'on  peut  ajouter 
très-utile  au  début  d'un  travail  très-  complexe  de  dassifi- 


IfONSTR^^  UNITAIRES.  ÎqS 

cation,  est ,  il  est  vrai  ^  pelle  que  j'ai  d*a))Ord  $pivie,  et  je 
devais  le  faire  pour  établir  au  moins  provisoirement,  par 
un  premier  classement  des  fai^s ,  quelque  ordre  au  milieu 
du  chaos  des  monstres  unitaires  s}  nombreui:  ou  si  variés. 
En  m*appuyant  principalement  sur  des  caractères  déduits 
de  la  présence  ou  de  Tabsenciç  de  la  tête,  j'avais  même 
obtenu  des   divisions  très-nettes  et  pept-être,  au  juge- 
ment d'un  observateur  superficiel ,  plu9  satisfaisantes  que 
celles  que  j'ai  cru  devoir  définitivement  admettre;  mais 
elles  n'exprimaient  qu'incompIétemjen{t,et  quelquefois  rom- 
paient les  rapports  naturels;  et  chaque  ^as ,  fait  dans  t'^- 
tude  <Jes  faits  spécjau^ ,  dénotait  iipe  imperfection  dQ  plus, 
La  classification  nouvelle  que  je  présente  aujourd'hui  est, 
au  contraire,  à  l'abri  de  jldsreprpch.es  :  car,  déduite  de  la 
comparaison  et  de  l'analyse  approfondie  de  tous  les  faits  de 
détail,  de  tous  ceux  du  moins  qui  me  sont  connus,  elle 
cadre  nécessairement  avec  tous,  et  embrasse  leur  ensemble 
d;'one  manière  naturelle. 

Au  surplus ,  si  le  soin  que  j'ai  mb  à  ne  pas  m'écarter  un 
seal  instant  de  la  voie  de  l'observation  ;  si  la  rigueur  avec 
laquelle  je  me  suis  astreint  à  toutes  les  règles  consacrées 
par  l'expérience  des  naturalistes,  avaient  pu  me  laisser  quel- 
ques 4outes  sur  1^  solidité  des  bases  de  ma  classification,  ils 
se  fussent  bientôt  çiTacé^  devant  le  résultat  bien  inattendu 
auquel  m'pnt  finaleme:|;it  conduit  mes  recherches.  C'est  que 
ces  mêmes  divisions  générales,  auxquelles  je  me  suis  pas  à 

pas  et  péniblement  élevépar  le  groupementsuccessif  des  indi- 
vidus en  genres ,  en  familles,  en  ordres ,  je  pouvais  immé- 
diatement y  parvenir,  et  même  par  deux  routes  très- diffé- 
rentes ,  en  les  déduisant ,  soit  (  mais  non  sans  quelque  len- 
teur et  sans  quelque  difficulté)  de  l'embryogénie,  par  la 
théorie  des  arrêts  de  développement ,  soit  surtout ,  et  avec 
une  certitude  complètOi  de  la  zoologie ,  par  Tapplicatioa 


\ 


)g6  PABTIB  IIL 

d'un  principe  nouvellement  introdait  dans  la  science  par 
M.  de  BlainTÎlle. 

Les  progrès  récens  de  l'embryogénie  permettent  de  dis- 
tinguer dans  la  vie  intra-utérine  ou  mieux  intrà-matemelle» 
trois  états  successifs  ou  phases^  de   durée  très-inégale  : 
l'une  très-courte ,  dans  laquelle  l'embryon ,  on  pour  dis- 
tinguer cette  phase  par  un  nom  spécial,  Yembryule,  en- 
core à  peine  ébauché ,  est  implanté  directement  sur  la  paroi 
utérine  ;  la  seconde  ,  dans  laquelle ,  devenu  véritable  em- 
bryon, il  s'est  développé,  et  a  un  cordon  ombilical;  la  der- 
nière enfin  dans  laquelle  devenu  fœtus,  il  commence  à  vivre 
d'une  vie  active  et  par  le  jeu  de  ses  propres  organes  (i).  Ces 
trois  phases  doivent  évidemment  avoir  leurs  représentais 
dans  la  série  des  monstruosités  unitaires,  s'il  est  vrai,  comme 
on  n'en  peut  plus  douter ,  que  ces  monstruosités  résultent 
pour  la  plupart  d'arrêts  plus   ou  moins  généraux  et  plos 
ou  moins  prématurés  dans  le  développement.  Or  c'est  ce 
qui  est  en  effet,  et  la  prévision  que  Ton  peut  déduire  de  ce» 
notions  théoriques  est  justifiée  par  Tobservatlon,  avec  on 
degré  d'exactitude  et  de  précision  bien  rare  dans  les  sciences 
physiologiques.  Non  seulement  les  trois  phases  principales 
de  la  vie  intrà- maternelle  ont  des  représentans  dans  la  sé- 
rie des  monstruosités   unitaires ,  mais  ces  représentans» 
comme  on  pouvait  s'y  attendre ,  sont  précisément  lés  trois 
divisions  principales  ou  ordres.  L'analogie  est  si  complète 

(f)  Les  auteurs,  et  principalement  ceux  qui  se  livrent  aux  rechef' 
ches  d*anatoinie  philosophique,  ont  déjà,  depuis  long-temps ,  distiO' 
gué  le  yrai  fœtus  de  Tembryon:  mais  ils  ont  négligé  jusqu^à  présent d^ 
distinguer  celui-ci  de  Vembryule,  —  Voyez ,  pour  l'analogie  qui  existe 
entre  les  trois  phases  de  la  vie  intrà-maternelle,  les  trois  ordres  de$ 
monstruosités  unitaires,  et  les  trois  embranchemens  principaux  dil 
règne  animal ,  Texlrait  déjà  indiqué  de  mon  travail ,  dans  le  BnUem  de 
la  Société  des  sciences  natitrellet,  part.  I,  p.  a  3. 


MONSTRfS  UNITAIRES.  I97 

que  les  noms  d^ autosites ,  à'omphalosiles,  do  parasites ,  résu- 
meraient les  caractères  des  unes  presque  avec  lamCmo  exac- 
titude que  ceux  des  autres;  et  la  suite  de  cet  ouvrage  fera 
voir  qu  il  existe  même  une  relation  entre  la  durée  plus  ou 
moins  longue  de  chaque  phase ,  et  le  nombre  plus  ou  moioi 
grand  des  monstruosités  appartenant  au  type  tératologiqoe 
correspondant. 

L'extension  à  la  tératologie  des  idées  émises  en  zoologie 
par  H.  deBlainville>  était  une  voie  moins  directe  peut-être, 
mais  dans  Tétat  présent  de  la  science  beaucoup  plus  facile  à 
suivre  :  l'application  se  présentait  ici  simple  et  presque  évi- 
dente. 

On  sait  que  IL  de  Blainville  (i),  après  une  étude  appro  • 
fondie  des  caractères  zoologiques  et  de  leur  valeur,  est  arrivé 
()e die  ici  ses  propres  expressions)  à  mettre  en  première 
ligne  la  disposition  des  différentes  parties  ou  la  forme  géné^ 
Tait  des  animaux;  forme  qui  se  trouve  concorder  avec  cette 
in  système  nerveux,  quand  0  existe.  Ainsi,  abandonnant 
la  fivision  ordinaire  des  animaux  en  quatre  embrancbemens , 
illes  rapporte  à  trois  types  principaux  :  les  animaux  binairef , 
les  animaux  rayonnes  et  les  animaux  amorphes  ou  saoe 
finie  déterminée;  types  subdivisés  ensuite  en  groupes 
iecoDdaires,  dont  les  principaux  correspondent  à  irois  des 
quatre  embranchemens  de  Corier.  Cette  dif  bioo  lemaire 
e'a  eskoore  été  adoptée  que  par  mi  très-fetit  nombre  d^aii- 
mais,  sans  doute,  elle  recevra  an  jour,  an  moins  dam 

principe,  rafisenUmait  jnmenA,  tt  son  adoption  eoo* 
im  progrès  important  pour  la  méthode  niolosMiMU 
Or^^m^Tim  oni^are  notre  division  tératolo^foe  à  celle 
LXodi^^q[ne,eirenrecomialneDti;e  dkemiesiois- 


siiC  p*  sA 


I 

IgS  PARTIE  ni. 

tnde  complète.  C'est  an  point  que,  si  j'avais  essayé  d'ap- 
pliquer aux  monstres,  dans  toute  lear  extëiisiôn»  leépHû- 
cipçs  de  M.  de  Blainville,  et  de  suivre  pas  i  ]pàs  là  màrcliè 
que  lui-même  a  suivie;  si,  en  un  màï ,  j'àvàié  calqdë, 
quant  aux  divisions  primaires ,  ioia  classification  téraldto* 
giqtie  sur  sa  classificaiibn  zôôlogique ,  le  résultât  lin^biBl  jb 
serais  arrivé  par  cette  route  courte  et  directe ,  ne  iiiffélryrâit 
en  rien  de  celui  que  j'ai  atteint»  après  deibbguesjrebfréirches, 
par  l'analyse  comparative  et  approfondie  de  tous  les  éàs. 

Ainsi  mes  trois  divisions  primaires  sont  carà'ciérîîées  jpir 
d'importantes  modifications  dans  la  formé  générale ,  btti- 
quelles  correspondent  des  différences  importanteè  èiadàs 
l'organisation  interne  :  elles  sont  donc  pàrfàit'è'mettt  tbn- 
formës  aux  principe^  de  M.  de  BlainviIIe« 

L'ordre  des  monstres  autosites  ne  correspond  ^a^  ioiohs 
manifestement  à  Tembrancheinent  des  animaux  bib'à^rôi  iié 
M.  de  Blauiville  :  car  tous  deux  sont  caractérisés  de  àïëSké 
par  la.  forme  paire  et  symétrique»  au  tnoîns  en  très-grààlfe 
partie.  De  même ,  tous  deux  ont  une  organisation  ttèi  • 
complexe»  et  la  série  de  dégradations  que  présentent»  'c&éz 
les  monstres  autosites  »  soit  les  divers  systèmes  organi- 
ques» soit  les  diverses  régions  et  la  tête  surtout  »  offre  tiû 
parallélisme  très -marqué  avec  la  série  des  modifications 
des  animaux  binaires.  Enfin  il  y  a  même  encore  ce  rapport 
commun»que  l'ordre  des  monstres  autosites»  comniie  rem- 
branchement  zoologique  auquel  il  correspond  »  'formé  \t 
division  la  ^lus  nombreuse  »  et  celle  qui  offre  le  plus  de 
modifications  importantes. 

Les  monstres  omphalosites  ont  aussi  des  rappoi^ts  incon- 
testables avec  les  animaux  rayonnes.  Outre  que  l'organisa- 
tion des  uns  et  des  autres  offre  la  même  simplicité  et  des 
conditions  &  beaucoup  d'égards  semblables»  ils  ^oht  ca- 
ractérisés par  une  forme  encore  détermmée  »  mais  non  sy- 


iiléiriqne  et  qn^iiefoii  pr^ae  (OK^^UBMPLt  itâwfe*  <Saii 
deux  dÎFÛioD»  60Dt  aD6ëi  relutivemeiit  d'one  j^y^rtM^ 
égale  :  elles  comprenoent  des  êtres  90A0P(9  iiUNQlK'eM.  f$ 
varlé3  ^  quoique  beaucoup  luoius  que  ceux  d^  piRe9U^ir# 
divisions. 

Eofin  l'analogie  des  monstres  parasites  et  des  animaux 
amorphes  est  de  toute  évidence  :  les  uns  et  les  autres ,  très-peu 
Dombreux>n'oiIrent  pour  ainsi  dire  qu'ujgtç  éjbaj^c^e  d'oiyga- 
nisation  ,  et  ne  jouissent  que  d\un^  yie  trè9*p}>sç.W9  (|L 

J'ai  dû  insister  sur  cette  sin;iijitu(3e  çutre  le;  r^iiltfii)# 
obtenus  par  M.  de  Blainville  en  zoologie,  et  çfU|L  aq^^els 
je  suis  moi-même  parvenu  en  tératologie  jp.fr  une  ypi§ 
différente  et  sur  des  faits  d'un  ^^ulre  pr^re.  jjne  tçjile  CQQ- 
cordance  offire,  e^  effet,  un  double  intérêt.  En  mêj^e  ^in|i^ 
qu'elle  fournit  un  argument  important  en  faveur  de  U  .clas- 
sification dont  je  viens  d'indiquer  les  premières  basç^s^  il 
est  impossible  de  se  refuser  à  .admettre  qu'elle  tend  ^Aussi 
à  confirn^er  la  méthode  zoologîque  die  M.  de  BlainyiJile^  <^t 
par  Syuite  l'idée  in^énien^  qui  «n  a  été  le  principe* 


mrssioifs  «OB-eu)!*  aijBs. 


Après  avoir  fait  connaître,  par  tes  l^nsfâératibiM  ^i 
jiréicèdent»  les  bases  adoptées  dfinscQtou,vragepourla  cias- 
iificftiicMl  de#  BiiNistres  «oilaîres  ^dlisafi  reste  à  indiquer  iês 
^npes^id)- ordinaux  que  le  noaàfre  déjà  considéruble 
8és  ^etak*el$  oonbus  nï'a,  obligé  d'élrablïr,  du  moins  daùéfei 


■;.t 


(i)  6d  voit  qu'il  serait  même  possible ,  tan^est  giianderl*ani^]og|^,0e 
divisions  ;u>ologiques  et  tératolo|;iqiies ,  de  comprendre  les  uqes  et 
les  autres  dans  les  mêmes  définitions  générales,,  et  de  leur  appJti||9|er 
les  mêmes  dénominatipns^.par  exemple  cefles  àfizjrgomorphes^  h^érç" 
morphêt  ei.amçrphêt. 


SOO  PABTIB  III. 

deux  premiers  ordres.  Ces  groupes  sub^ordioaax  reposent 
tOQS ,  comme  les  groupes  primaires ,  sur  l'analyse  appro- 
foDdie|et  comparative  des  faits  de  détail;  et  je  crois  pouvoir, 
par  conséquent  »  les  présenter  aussi  comme  conformes  à 
l'ordre  naturel. 

Premier  ordre,  autosites. 

Cet  ordre  se  partage  très-naturellement  en  quatre  grou- 
pes principaux  ou  tribus ,  liés  entre  eux  par  des  relations 
manifestes»mais,commeon  va  le  voir»  parfaitement  distincts. 

Tribu  I.  Dans  quelques  genres,  un  ou  plusieurs  des  mem- 
bres sont  modifiés  d'une  manière  grave ,  et  le  tronc  ne  s^é- 
carte  de  Tordre  régulier  que  par  des  déviations  légères  et 
manifestement  subordonnées  aux  anomalies  des  membres. 

Tel  sera  le  caractère  général  d'une  première  tribu ,  sub- 
divisée elle-même  comme  il  suit  : 

!•  Tantôt  la  monstruosité  résulte  spécialement  de  l'avor- 
tement  plus  ou  moins  complet  des  membres^  Ces  condi- 
tions se  présentent  h  nous  dans  plusieurs  genres  distincts» 
mais  liés  entre  eux  d'une  manière  intime ,  et  composant  une 
première  famille  évidemment  très-naturelle ,  que  je  dési- 
gnerai sous  le  nom  de  monstres  ectroméubns  (i) ,  ou  par 
avartement  des  membres. 

(i)  De  Itr/fJyjif  Je  fais  àporter,  et  deyuc^o;,  membre.  —  Obligé  Irop  soi» 
vent  dans  cet  ouvrage,  par  la  nocnreaaté  même  du  siget,  de  créer  des 
Bots  nouveaux  ou  d^empîoyer  des  termes  déjà  introduits-  dans  la 
seience)  mais  peu  en  n^age»  j*ai:  dû  chercher  les  moyens  de  rendre» 
autant  qu'il  est  possible,  ma  nomenclature  simple,  claire,  régulfère,  et 
d'un  usage  facile.  Pour  arriver  à  ce  but,  je  me  suis  toujours  conformé 
aux  deux  règles  suivantes: 

10  N'employer  que  des  radicaux  généralement  connus  et  déjà  usités 
'  dfâDS  lalangue  scientifique. 

3ÔEn  réduire  ie  nombre  autant  qu*ii  eA' possible. 

11  est  presque  toujours  facile  d*obéir  à  la  première  de  ces  règles;  et 


U0N&TBB8  tNITAIRBS.  301 

2*  Une  seconde  famille ,  également  très-naiarelle ,  ren- 
fermera quelques  antres  genres,  caractérisés  d'nne  manière 
générale,  non  plos  par  l'absence»  mais  par  la  fusion  Se 
leurs  membres .  Je  les  comprendrai  sous  le  nom  de  mons- 
tres STMÉLiENS  (i)  9  on  par  fusion  des  membres. 

Tribu  IL  Dans  cette  seconde  grande  division  des  mons- 
tres autosites ,  se  placeront  des  genres  où  le  tronc  est  lui-- 
même affecté  de  déviations  graves  et  complexes ,  lès  mem- 
bres pouvant  au  contraire  présenter  des  conditions  peu  éloi- 
gnées du  type  normal. 

Il  est,  pour  remplir  les  conditions  imposées  par  la  seconde,  un  moyen 
dont  remploi  est  d'ailleurs  éminemment  propre  à  secourir  la  mémoire 
et  à  régulariser  la  nomenclature  :  c'est  de  donner  aux  divers  genres  d'un 
même  groupe  des  noms  composés  de  deux  mots  courts,  Tun  initial, 
propre  à  chaque  genre,  et  exprimant  son  caractère  spécial  ;  l'autre  ter- 
iBÎnal,  commun  à  tous  les  genres,  et  indiquant  par  conséquent  leurs 
rapports  d'affinités.  Pe  plus,  ce  mot  terminal  fournira  très-naturelle- 
ment la  dénomination  du  groupe  tout  entier  :  il  sera  seulement  néces- 
saire de  lui  faire  subir  une  légère  modification  pour  qu'on  ne  soit  pas 
exposé  a'prendre  la  dénomination  générale  pour  un  nom  générique. 
Le  plus  souvent  même  le  nom  du  genre  principal  d'un  groupe  pourra, 
légèrement  modifié  dans  eta  terminaison ,  devenir  le  nom  du  groupe 
tout  entier.  Ainsi,  pour  citer  un  exemple,  le  groupe  que  nous  allons  étu- 
dier en  premier  li^u  va :S.e  trouver  composé  des  genres  Phocomèle^Hé' 
mimèle  et  Ectromèle ,  qui  tous  ensemble  forment  la  famille  des  mons- 
tres EctroméUens,  Les  monstruosités  qui  caractérisent  ces  genres,  la  Pho. 
tûmélie ,  VHémimélie ,  VEctroméUe ,  pourront  de  même  être  désignées 
'  d'une  manière  générale  sous  le  nom  de  32onstruosités  ectroméliques  ;  et 
il  en  sera  ainsi  de  tous  le^  groupes  que  nous  aurons  à  examiner  par 
la  suite. 

(i)  De  ffùv,  avec,  préposition  exprimant  dans  les  mots  composés  la 
réunion^  Xamas,  la  collection^  etc.;  et  de  fùloi.  —  L'analogie  des  mots 
Metrométiens  et  Symélicns  avec  les  mots  Ecirodactrles  et  Sjmdactyles  déjà 
employés  (t.  I,  p.  (^y^  et  546)  indique  entre  les  êtres  anomaux  que  dé« 
signent  les  uns  et  les  autres,  des  rapports  très-réels,  et  qu'il  n'était 
pas  inutile  de  rappeler  par  leurs  dénomioatioDS.  . 


toa  »AiTiB  m*. 

A  eé  groupe  ta  rapportent  plosielin  genres  reiiieil|mkks 

par  l'ensemble  de  leurs  conditions  anatoniN|iiei  et  physio- 
logiques, et  qui  tous  se  trouvent  liés  entre  eiu  par  daa  rap- 
ports très-intimes.  lis  doivent  donc  tons  être  cbmpris  daai 
une  seule  famille  »  que  baractérise  une  éventratioa  ùo.  har- 
IMO  congéniaie  d'un  très-grand  nombre  de  Tiscèref  »  oam- 
^liquée  d'anomalies  variables  suivant  les  genrea.  Cette  br 
mille  pourra  être  désignée  sous  le  nom  de  WÊam$im$  par 
èvmtration  ou  uonstus  <;ÉLOso«a£H8  (i). 

Dans  les  groupes  précédcms ,  les  modifications  caraeté- 
lîstiques»  comme  on  l'a  vu,  portent  spéciaieiMBt  eur  ta  IMÉe 
et  les  membres  »  la  tête  resitant  an  contraire  HoHiiali, 
ou  ne  présentant  que  des  anomalies  d'une  împortailoe  ia- 
Gondaire.  Les  deux  dernières  tribus  sont  an  centrpin 
caractérisées  par  la  conformation  viciense  de  leur  tête;  Jas 
anomalies  dn  tronc  et  des  membres  devionnewi  ksi  fc  Imt 
tour  accessoires. 

Tribu  IIL  Dans  un  grand  nombre  de  genres  ^  la  iacè  est 
normale  ou  affectée  seulement  d'anomalies  simples  »  tandb 
qne  les  parties  postérieures  de  la  têle,  c*est-à«'dîr»  le  «bIér 
et  le  cerveau,  sont  très-gravement  modifiées.  Cette *lriM  46 
divise  très-nalurellement  en  trois  familles  : 

1^  Dans  la  première ,  le  cerveau  existe  encore,  maïs  dé* 
formé,  pins  on  moins  incomplet,  et  placé,,  au  ttoîns 
partie,  hors  de  la  cavité  crAnienne,  elle-ménae  plasxM 
imparfaite.  Cette  famille,  que  je  dësigncnii  sot»  le  nom  fle 
MONSTRES  EXBNGÉPHALiENs  (2)  ,  doît  être  placée  la  première, 
non  seulement  parce  qu'elle  est  caractérisée  par  des  ano- 
malies moins  graves,  mais  aussi  parce  qu'elle  est  liée  aiaet 

(i)  De  x^>)|,  A^rtifv,  et  oîafix,  corpi, 

(2}  De  ix  ou  il^  de  y  hors  ée^  et  èptkftàfKy  •ncéphmtt. 


mtîmenieht^  par  ses  premiers  genres^  ^  la  clérniëî'è  fâlbàle  de 
Tordre  précédent. 

2^  Dans  là  secondé  famille»  à  laquelle  je  donnerai  le  nom 
de  Mois'STRiss  psëudengèphaliens  (i) ,  il  n'exige  plus  à  pro^ 
prement  parler  d'encéphale ,  maïs  seulement  une  tumeur , 
d'un  rouge  \i(,  composée  d'une  multitude  de  petits  vais- 
seaux. Celte  thmeur  repose  surîa  1)ase  du  crâne  dont  la  vo&le 
manqûeen  très-grande  partie.  Elle btcupe.par  conséquent  li 
^lace  du  cerveau ,  pour  Ie4uel  elle  à  été  souvent  prisé. 

3^  Enfin  la  troisième  tribu  des  autosites  se  terminera 
très-naturéllement  par  une  autre  famille,  earaetérisée 
par  Tàbsence  complète  de  l'encéphale  et  par  le  défaut  pres- 
que total  de  ïa  voûte  du  crâne.  Le  nom  d^iiNiîNcÉPHA- 
LisNS  (2)9  que  je  donnerai  à  ces  monstres ,  me  paraît  en 
exprimer  avec  précision  le  caractère ,  et  rappelle  en  même 
temps  que  ce  groupe  a  pour  type  fe  genre  anencéphale,  le 
plus  remarquable  et  l^un  des  phis  généralement  connus  de 
cette  famille. 

Tribu  lY.  Elle  comprend  les  genres  dans  lesquels  la  fac^ 
est  beaucoup  plus  gravement  modifiée  que  4e  crâne.  Ces 
genres ,  presque  aussi  nombreux  que  ceux  de  la  ïaniiHe 
précédente,  peuvent  être  tous  caractérisés,  d'une  mânièi^ 
générale,  par  l'atrûphie  de  quelques  unes  des  parties  ceii- 
traies  delà  face,  et  par  la  fusion  médiane  ou  du  moins  l'ex- 
trême rapprochèti!èM<&Çai'tîês^i*êft?tf^^  de 
côté  et  à  grande  distance. 

Malgré  ces  traits  communs  de  ressemblance ,  Us  formeat 
deux  familles  très-distinctes  que  je  désignerai  d{ms^  }e«if 
ensemble,  sous  les  noms  de  monstres  gyglogéphaliens  et 
de  ifo^s^B^s  oVbcÉrtfALiÈ)^. 

(i)  De  if€vi%ç,/aux,  ét^xifxïoç, 

(a)  Du  même  mot  h^foàoi,  et  de  l'«  privatif  ^imb^  ^ M{AitJlfifi|tié|S  ' 


S04  PAHTIE  III. 

La  première  famille  est  priacipalement  caractérisée  par 
Tatrophie  de  Tappareil  nasal ,  et  par  suite  par  le  rappro- 
chement ou  même ,  ce  qui  est  bien  plus  fréquent ,  par  la 
fusion  médiane  des  deux  globes  oculaires.  La  partie  infé- 
rieure de  la  face  est  toujours  aussi  plus  ou  moins  anomale; 
mais  les  oreilles  conservent  leur  disposition  ordinaire.  Le 
nom  àe monstres  cyclocéphaUens  (i),  que  j'adopte  pour  cette 
première  famille ,  se  rapporte  aux  anomalies  remarquables 
et  vraiment  caractéristiques  qae  présentent,  dans  ce  groupe, 
les  globes  oculaires.  Ce  nom  m'a  paru  rappeler  aussi  assez 
heureusement 9  par  son  analogie  avec  le  mot  ^ctope^mi» 
dénomination  souvent  donnée  par  les  auteurs  à  une  grande 
partie  des  genres  que  comprend  la  famiUe  des  cyclocépha- 
liens. 

Dans  la  seconde  famille  »  à  laquelle  je  donne  le  nom  de 
monstres  otocéphaliens  (2) ,  Tatrophie  de  la  région  centrak 
de  la  face  est  portée  encore  beaucoup  plus  loin^et  tellement 
que  les  oreilles  elles-mêmes  ^  normalement  séparées  par  la 
tête  tout  entière,  viennent  se  conjoindre  sur  la  ligne  mé- 
diane. Cette  famille,  la  dernière  de  Tordre  tout  entier  des 
autosites,  offre  évidemment  des  modifications  beaucoiq^ 
plus  graves  encore  que  la  précédente,  et  nous  verrons  même 
que  ses  derniers  genres  conduisent  par  une  transition  très- 
naturelle  à  l'ordre  suivant ,  celui  des  omphalosites. 

Deuxième  ordre,  omphilositbs. 

Cet  ordre ,  beaucoup  moins  étendu  que  le  précédent,  et 
ne  comprenant  même  qu'un  petit  nombre  de  genres ,  se 
divise  très-naturellement  en  deux  tribus. 

(z)  De  xùAoç,  ghbe  de  l'œilf  et  de  xc^a^^t  tête;  c'est-à-dire»  tête  re- 
marquable par  les  globes  oculaires. 

(2)  De  oZç,  ùrhi^  oreUle,  et  de  xefocAi},  tête;  c'est-à-dire 9  tête  re- 
marquable par  les  oreilles. 


MONfiTItES  tNITlIRES.  9o5 

1®  Tantôt  le  corps ,  gravement  anomal  dans  tontes  ses 
régions  ,  et  de  forme  très-îrrégulière  ,  montre  cependant 
encore  au  moins  une  tendance  manifeste  vers  la  symé- 
Irîe,  et  renferme  intérieurement  des  viscères.  Telle  est  l'or- 
ganisation de  plusieurs  genres  que  je  partagerai  en  deux  fa- 
milles »  les  monstres  paragéphaliens  etleSACÊPHàLlËNS  (i). 

Dans  les  premiers ,  l'atrophie  de  la  tête  est  loin  d'êlre 
complète;  la  face  et  surtout  le  crâne  sont  encore  repré* 
sentes  par  des  parties  plus  ou  moins  nombreuses.  Les 
genres  qui  appartiennent  à  cette  famille  se  placeraient 
même  naturellement  à  la  suite  et  très-près  des  genres  qui 
terminent  la  famille  précédente,  si,  avec  l'atrophie  incom- 
plète mais  générale  de  leur  tête,  ne  coïncidaient  une  multi- 
tude d'imperfections  ajDfectant  h  la  fois  toutes  les  parties  de 
l'être.  Il  est  surtout  à  remarquer  qu'il  n'existe  point  de  cir- 
culation cardiaque,  le  cœur  étant  absent  ou  trop  imparfait 
pour  donner  au  sang  son  impulsion. 

Les  acéphaliens  ojDfrent  une  organisation  analogue  à  celle 
des  paracéphaliens ,  mais  plus  imparfaite  encore:  ils  man< 
quent  complètement  de  tête,  ou  n'ont  du  moins  que  des  rn^ 
dimens  presque  nuls  et  non  apparens  de  cette  partie.  Sou- 
vent même  ils  n'ont  ni  col  ni  thorax ,  et  lorsque  le  thorax 
existe»  les  organes  thoraciques  manquent  plus  ou  moins 
complètement ,  et  même,  avec  eux»  une  grande  partie  des 
viscères  abdominaux. 

2^  Dans  la  seconde  tribu,  composée  d'une  seule  famille, 
les  ANiBiENS  (2),  le  corps,  beaucoup  plus  imparfait  encore 
et  ne  contenant  même  plus  de  viscères,  se  trouve  presque 

(i)  jécéphaîiensy  d'cfxi^aXo;,  manquant  de  tête*  —  Paracépkaliens ^  da 
même  mot,  et  de  «rx/oà,  presque^  à  c6té  de^ 

(2)  Dcgld^oç,  etèVse,  bTw^  forme  ^  espèce^ forme  spécifique^  et  de  l'«  prîvalif, 
c'est-à-dire ,  5a'i^/orm0  spécifique.  Ce  nom  rappelle,  comme  on  le  ferra, 
Tun  des  traits  les  plus  remarquables  de  Torganisation  des  anidiens* 


jféjiiit  à  une  simple  })ourse  cutanée.  G^cst  un  groupe  jiis- 
au'à  présent  irès-pca  connu»  et  auquel  les  auteurs,  kune 
çxjL  çlçux  exceptions  près,  n'ont  jamais  dQUué  atteption, 
Qiais  qui  n'en  forme  pas  moins  Tune  des  familles  nop  sevi^ 
ineQt  les  plus  tranchées,  mais  aussi  les  plus  remar^ables 
de  te  série  tératologique  tout  entière. 

Troisième  ordre,  parasites. 

Bien  moins  nombreux  encore  que  les  Olnph^]olitfSf» 
et  plus  imparfaitement  connus  que  les  anidiens  eus- 
mêmes»  les  parasites  paraissent  cependant  devoir  se  di- 
viser par  la  suite  en  plusieurs  familles.  Mais  l'état  de  b 
science  ne  permet  encore  que  d'entrevoir  ce  résultat;  et  c'eit 
même  h  peine  si ,  dans  l'étude  approfondie  que  noua  ferow 
des  monstres  parasites  »  nous  pourrons  arriver  à  éUàSt 
parmi  eux  des  distinctions  génériques  qudique  peu  pié« 
cises.' 

CHAPITRE  PREMIER. 

D£S  MONSTRES  EGTBOMÉUENS. 

Division  en  trois  genres.  —  Phocomèles.  —  Hémimèîes.  —  Ectronà» 
les.  —  Absence  d*uD,  de  deux,  de  trois,  des  quatre  membres.— 
Observations  diverses  chez  Tbomine  et  les  animaux.  — Viabilité  dei 
monstres ectroméliens. — Modifications  diverses  dans  les  fonctions  et 
dans  le  développement  des  membres,  quand  iln*en  existe  que  deaz. 
—  Etat  imparfait  de  l'appareil  générateur ,  quand  la  monstruosité 
affecte  les  membres  abdominaux.  —  Transmission  héréditaire  des 
monstruosités  ectroméliques. 

Le  rang  que  je  donne  à  cette  famille  lui  est  nécessaire- 
ment assigné  par  rensemble  de  ses  rapports  naturels.  JLes 


MONSTRBi  HaTB^iLIBNS.  %0J 

monstres  ectroméliens  »  remarquables  par  l'avoplemenl 
phis  ou  moins  complet  d'un  ou  de  plusieurs  membres,  mais 
normaux  ou  s'écartant  à  peine  de  l'ordre  régulier  par  la 
conformation  de  leur  tête  et  de  leur  tronc ,  sont  évidem- 
ment ceux  dont  les  déyiations  offrent  le  plus  d'analogio 
avec  les  anomalies  dont  j'ai  traité  jusqu'à  présent»  etspé^ 
çialement  avec  les  hémitéries.  On  verra  même  que  les 
caractères  généraux  assignés  dans  les  Prolégomènes  de  cet 
ouvrage  an  quatrième  embranchement  tératologique,  ne  sont 
encore  que  très-faiblement  empreints  dans  l'organisation 
des  monstres  ectroméliens,  et  que  l'on  pourrait  considérer» 
âOfM  plusieurs  points  de  vue,  les  anomalies  qui  les  caracté- 
risent ,  comme  intermédiaires  entre  les  véritables  mons- 
trBOsités  et  les  vices  simples  de  conformation. 

Suivant  le  plan  qui  sera  généralement  suivi  dans  cet  ou- 
Trage,  l'histoire  des  monstres  ectroméliens  sera  présentée 
dans  deux  paragraphes,  consacrés,  l'un  à  l'examen  des  carac- 
tères spéciaux  dechacun  des  genres,  l'autre  àTexposition  des 
considérations  qui  leur  sont  communes.  Le  premier  de  ces 
paragraphes  sera  précédé  d'un  tableau  méthodique  présen- 
tant les  noms  et  les  caractères  indicateurs  des  genres,  et  leur 
ordre  de  classification.  Les  anatomistes  qui  voudront  em- 
ployer cet  ouvrage  pour  la  dét(H*mination  des  monstres , 
pourrcmt  ainsi  les  rapporter  immédiatement  à  leurs  genres» 
sans  être  obligés  de  parcourir  ou  même  de  lire  en  entier  les 
détails,  souvent  fort  étendus ,  que  renferment  les  paragra- 
phes consacrés  h  l'histoire  des  divers  groupes  génériques. 

§  I.  Hiêtoire  spéciale  et  description  des  genr^. 

Les  genres  de  cette  première  famille  sont  au  nombre 
de  trois,  tous  connus  déjà,  et  par  plusieurs  observations ^ 
chez  l'homme  et  les  animaux. 


â08  PARTIB  m. 

I*  Mains  oa  pîeds  paraissant  exister  seuls  et 
s*insérer  immédiatement  sur  le  tronc  .  .  •  .Gtnreh     PaocOMàu. 

a**  Membres,  soit  thoraciques,  soit  abdominaux, 
très- incomplets,  terminés  en  forme  de  moi- 
gnons: doigts  nu!s  ou  très-imparfaits IL   H^ixiLi. 

3°  Membres,  soit  thoraciques,  soit  abdominaux, 
nuls  ou  presque  nuls IIL  EcTBoxiu. 

Je  passe  immédiatement  à  la  description  da  premier  de 

ces  genres. 

Genre  L  PnocoMkLB,  Phocameles  (i). 

On  sait  que  les  membres,  soit  thoraciques,  soit  abdo- 
minaux, se  partagent,  chez  l'homme  et  la  plapart  des 
animaux  supérieurs ,  en  quatre  segmens  principaux ,  cooi- 
posés  de  parties  réciproquement  analogues  (2),  savoir: 
un  segment  par  lequel  se  fait  Tinsertion  du  membre  sur  le 
tronc,  lYpaule  ou  le  bassin;  deux  segmens  intermédiaires, 
le  bras  ou  la  cuisse,  Tavaut-bras  ou  la  jambe;  enfia  no 
segment  terminal,  la  main  ou  le  pied.  Chez  les  animatix 
nageurs,  et  surtout  dans  les  familles  les  plus  essentiellement 
aquatiques,  on  voit  les  deux  segmens  intermédiaires  devenir 
de  plus  en  plus  courts  et  peu  utiles,  tomber  même  dans  les 
conditions  rudimentaires ,  et  quelquefois  manquer  en  par- 
tie. Le  segment  terminal  se  rapproche  ainsi  pou  h  peu  du 
tronc,  et  souvent  semble  s'y  insérer  directement,  soit  que 
les  segmens  intermédiaires  manquent  réellement  en  grande 
partie,  comme  chez  les  poissons,  soit  qu'ils  existent  réduits 
h  un  très-pelit  volume  et  cachés  sous  les  tégumens  com- 
muns ,  comme  chez  les  cétacés  et  les  phoques. 

(i)  De  9'i»x-4j,  Phoque,  et  /««^oî,  membre, 

(2)  Voyez  mes  Considér»  sur  les  mammijères^  p.  8î  et  suiv.,  oU  lllon 
article  général  sur  les  mammIfireSfdaas  le  Vict.  class,  dliîst,  nat.f  t.  X, 
p.  83. 


y 


M0NSTRB9  MXf^MiiUEm.  .AO9 

Ce  sont  ces  condilioiK  appartenant  en  propre  daa«  Téiat 
normal  aux  animaux  aquatiques  et  à  quelques  fouisseurs 
très-anomaux  y  tels  que  la  taupe;  ce  sont  surtout  cellesides 
phoques 9  qui,  rdalisées  quelquefois  par  anoiXKilie  chez 
rhomme  et  chez  les  animaux  essentiellement  terrestreff, 
caractérisent  la  monstruosité  que  je  nomme  pour  cette. rai- 
son môme  phocomélie. 

En  effet ,  le  nom  A^ empêtrés ,  par  lequel  les  zoologistes  » 
d'après  DauhenLon ,  désignent  encore  qjuelquefois  dans  son 
ensemble  le  groupe  des  mammifères  amphibies,  n'est  pas 
applicable  avec  moins  d'exactitude  aux  pbocomèLes.  Des 
mains  ou  des  pieds ,  de  grandeur  prdinaîf^e»  et  I0  plus  sou- 
vent même  complètement  normaux ,  qui»  supportés  par  des 
membres  excessivement  courts,  semblent,  dans  la  plupart 
des  cas ,  sortir  immédidlement  des  épaules  ou  des  hanches  : 
tel  est  le  caractère  commun  de  ce  genre,  auquel  se  rappor- 
tent déjà  dans  l'état  présent  de  la  science  plusieurs,  &U)^ 
d'ailleurs  différons  à  plusieurs  égards. 

Ainsi  les  deux  membres  abdomiuaux  seuls,  ou  bien  les 
deux  thoraciques ,  ou  même  les  quatre  membres,  peuvent 
être  affectés  à  la  fois  de  phocoméUe.  On  conçoit .  aussi  Ja 
possibilité  que  la  monstruosité  n'affecte  qu'un  seul  mem- 
bre ihoracique  ou  abdominal  :  mais  .celte, modificfition  ifi 
la  phocomélie  ne  m'est  encore  connue  par  aucune  observa- 
lion  authentique. 

Des  différences  non  moins  importantes  résultent  dçs 
conditions  très-diverses  que  peuvent  prisepiter^les  partiçs 
intermédiaires  entre  l'épaule  et  la  msûn  ou  bien  entre  ta 
hanche  et  le  pied.  Ces  parties  peuTont  être  plus  eu  nmns 
réduites  dans  leur  volume ,  plu^  ou  moin^  mppmplètei^, 
ehiin  modiflées  d'une  manière  plus  ou  moins  grave  dans 
leur  forme ,  leur  disposition  et  leurs  usages ,  comme  le  n^pn- 
trera  la  comparaison  des  deux  ca9  «oîvansy  <)ue  je  efaoîsis 
II.  14 


s  10  Ptvn'E  m. 

^têmîBè  exeiiiples  des  variations  les  plus  remar^Mbles  de 
iaphecoméHe. 

Je  citerai  d'abord  une  observation  dont  rhistoire  est  due 
Il  H.  Dnméril  (\),ei  qni  est ,  sans  nal  doute ,  la  meillénre  et 
lu  plus  complète  de  tontes  celles  que  possède  la  science. 
Elle  a  pour  sujet  un  homme  de  soixante-deux  ans»  qui  avait 
les  quatre  membres  affectés  de  phocomélie ,  et,  qui  mou- 
rtil  i  Paris  vers  1 800  (  en  Tan  IX  ) ,  après  avoir  employé 
^a  vie  II  se  inontrer  dans  les  principales  villes  de  FEih 
TOpe.   La   dissection  de  son  corps  fut  faite    avec  bean- 
'coup  de  soin  par  M.  Duméril»  aidé  de  M.  GeofTrjron»  et 
|n*OCtira  la  connaissante  de  plusieurs  faits  curieux.  La  da- 
vicdle  était  !i  Tun  et  à  l'autre  membre  thoracique,  presque 
'droite   et  extrêmement  épaisse  à  son  extrémité  sternak; 
les  apopihyses  acromion  et  coracoîde  étaient  allongées;  l*htt- 
méras  et  les  os  de  Tâvant-bras  n'existaient  pas ,  et  la  main , 
Adnt  les  phalanges  n'étaient  pas  susceptibles  d'une  exten- 
sion complète ,  s'articulait  avec  l'omoplate  par  ani  des  os 
Sh  Carpe.  Lés  muscles  qui  normalement  entourent  la  tête 
de  l'humérus ,  se  réunissaient  inférieurement  par  leurs  ten- 
dons en  une  sorte  de  bourse.  Les  autres  muscles ,  tels  que 
le  grand  pectoral ,  le  grand  dorsal ,  le  grand  rond  et  le  del- 
toïde^  se  réunissaient  sur  un  tendon  commun  placé  entre  le 
scapulum  et  la  main.  Les  muscles  de  Tavant-bras  étaient  très- 
rudimentaires.  Enfin  les  extenseurs  et  fléchisseurs  des  doigts 
sMnsSrâient  supérieurement  sur  les  tendons  de  la  région  sca- 
pnlo-buméralc.  Atit  membres  abdominaux^  on  trouva  de 
chaque  c8té  la  tête  du  fémur  avec  les  deux  trochanters  ,  et  un 
tibia  qh1n*avaitducâne  connexion  avec  le  fémur ,  mais  s*ard« 
Êulait  àvèb  le  pied,  dont  lés  doigts  étaient  crochus.  Presque 

"•(i^  ifuli,  de  la  Soc.  Phtlômâtiqite ,  't.  Il  F  (nn  xt),  p.   laa ,  avec  pi*  fie 
sojvlile  eetto  observation  est  un  Vénitien  appelé  Marc  Catoute. 


H0NSTRB8  EGTUfdlfÉLIENS.  ^1<l 

tous  les  muscles  existàfeiktï^diMeMaii^^ëlr^félfeJ^iteiar^ 
dans  leur  ïùoûe  d'insertion^  des  aôomali^  nimllogueè  à  cêÊtl^ 
des  mnsdes  des  membres  thoraciques.  Quafll  an  trottent 
à  la  tête ,  ils  ne  présentaient  que  de  légères  anomalies,  ftop 
peu  remarquables ,  si  ce  n'est  l'absence  des  muscles  mas- 
séters ,  pour  être  ici  rapportées. 

Le  sujet  de  celte  obijervatîon  pouTait,màîgfé*Pexlri6mfe 
brièveté  de  ses  membres  abdon^inaux,  ^sè  tenir  dëliôùt  'À 
-même  marcher  :  il  avait  fait  qnelqnefoiîs  prfes  d'un  ^daH 
de  liene.  Lorsqu'il  était  fatigué,  il  lui  suffisait  d^éëafter 
un  ^en  ses  pieds,  pont*  se  trirtiv'et*  assîs^  ou  d'u'teôîfls 
posé.sur  ses  tnbéroçités  tscbiatiqucs.  La  prébeosîoa  ne  lui 
étant  pas  moins  difficile  que  la  progression ,  tl  était  par»* 
▼enn  à  suppléer  à  là  brièveté  de  ses  bras,  par  l'emploi 'd*tià 
instrument  inventé  par' lui-même.  Cet  homme  éfàit,  en 
eSÈst,  remarquable  par  son  a4resse»  par  la  vivacité  4e.  4011 
ç#prit,  et  l'on  peut  ajouter  même  par  son  instruction;  oar 
il  parlait  et  écrivait  quatre  langues. 

Je  rapprocherai  de  cette  observation ,  qui  nous  montra 
là  phocomélie  dans  ses  conditions  les  plus  ordinaires,  un  cas 
dû  à  Dumas,  et  dans  jiequel  les  deui;  meiobres  abdominal^: 
étaient  seuls  affectés  de  pbocomélîe,  et  s'écartaient  beaucoup 
moins  de  l'état  normal.  Entre  le  bassin  et  le  pied  existait  de 
chaque  côté  un  os  plus  long  d*un  quart  que  le  dernier  segment 
du  membre ,  et  paraissant  représenter  h  la  fois  les  deux  os 
de  la  jambe  soudés  entre  eux  et  soudés  aussi  supérieure- 
ment avec  un  rudiment  de  fémur.  Les  muscles  n'ont  point 
été  décrits  par  Dumas,  Mais ,  ce  qui  rend  très-curieuse 
cette  observation ,  elle  a  pour  sujet  un  hommequi  avait 
exercé,  malgré  l'extrême  brièveté  de  ses  jambes,  la  pro« 
fession  de  sauteur,  et  montré  constamment  beaucoap  de 
souplesse  et  d'agilité.  Dumas  a  cru  trouver  dans  ce  fak  une 
grave  objection  contre  la  théorie  mécanique  du  saut  :  HA 


4clft  »iBTIE  IIL 

serait-il  pas  sioopleiiient  un  exemple  de  Tinflaence  tonte- 
poifsante  d'un  long  exercice  »  et  une  application  de  cette 
Térité  devenue  populaire ,  que  Thabitude  est  une  seconds 
nature  (i)? 

La  phocomélle  n'a  pas  été  seulement  observée  chez 
rhomme.  J'ai  sous  les  yeux  un  veau  nouveaa-né  ou  fœtus 
qui  réalise  9  aussi  complètement  qu'elles  peuvent  Tôtre  dans 
son  espèce,  toutes  les  conditions  des  phocomèles  humaku. 
Cet  animal,  remarquable  d'ailleurs  par  la  brièveté  et  h 
largeur  de  sa  tête  évidemment  affectée  d'hydrocéphalie,  el 

(i)  Foj^âz  DuMkSf  dans  ses  Princ»  de  Physiologie^  t  III ,  p.  i6$  ^  et  dm 
le  Recueil périotL  de  la  Sœ,  de  Méd,  de  Paris ,  t.  X,  p.  3o.  —   Gonaaikl 
encore  sur  la  phocomélie  chez  l'homme:  Bouchard ,  dans  les  ffjJwa 
Nat.  Cur.ydec*!,  an  m,  obs.  z3.  Dans  ce  cas,  les  pieds  semblaient  ài* 
médiatement  attachés  au  bassîo.  Les  membres  supérieurs  étaiejDt  oowli 
éi  incomplets  quant  au  nombre  des  doigts.  —  Feuillàb  ,  Jourmaàè» 
observations  physiques  ^eiCi  t.  I,  p.  4^^»  cas  douteux  de  phocomélie  tî- 
thoracique;  doigts  incomplets*  —  Shbldrakb,  Leuereonc»  a  wumttrms 
Child,  dans  les  Philos,  transact,,  t.  XLI,  part.  I,  p.  34i;  phocomélie  bii* 
abdominale.  —  Rsgnaujlt,  Ecarts  de  la  nature;  Paris,  1775,  pi.  3i;  CM 
très-analogue  à  celui  de  M.  Duméril.— ;  Flaghslakd,  OBserp^  anat,ffak, 
p.  44,  Kastadt,  1800.  —  Meckel,  Handb,  der  path.  Anat,^  t.  I,  p.  74! 
— FouRNiSR,  art^  Cas  rares  du  Dict,  des  Se,  méd.,  t.  IV ,  p.  x68;  c*eilb 
cas  de  M.  Duméril.  —  Breschet,  dans  le  Bull,  de  la  Facul,  doMid., 
t.  y II  y  p.  33.   Membres  inférieurs  affectés  de  phocomélie  et  incoii* 
plets  quant  au  nombre  des  doigts;  membres  supérieurs  maoqoaot 
presque  entièrement.  —   Otto,  Lehrb.  der  path,  Anat,^  t-  I  >  S  '4** 
—  On  doit  placer  hors  de  ligne  un  cas  de  phocomélie  quadruple  dé* 
crît  par  Mater  ,  Uber  Verdoppelung  des  Utérus^  dans  le  Joum»  dorOà. 
und  Augen-Heilkunde  ^  t.  XIII,  p.  5aa.  Dans  ce  cas  la  phocomélie  ëliit 
compliquée,  non  seulement  de  quelques  modifications  particulièrtf 
dans  la  composition  des  mains  et  des  pieds ,  mais,  en  outre,  d'hydro- 
céphalie. La  tête  était  tellement  grosse  qu'elle  formait  presque  la  moitié 
du  volume  du  sujet.  On  va  voir  bieniôt  combien  il  est  fréquent  chef 
lesaoimaux  que  la  phocoméliesoit  compliquée  d'hydrocéphalie,  cornait 
elle  j*était  dans  ce  cas  unique  chez  l'homme. 


MONSTRES  EGTROMÉLIJBNS.  M& 

en  outre  par  sa  taille  très-petite ,  en  raîsoh  du  degré  de 
développement  auquel  il  est  parvenu ,  a  les  quatre  membres 
d'une  brièveté  excessive.  Les  sabots,  de  forme  et  de  gcap-- 
deur  normales,  si  même  ils  ne  sont  pas  plus  volumineux  if  u'à, 
Fordinaire,  semblent  sortir  immédiatement  du  ironc.  Ëq. 
effet,  si  Ton  mesure  la  longueur  totale  des  membres  depuis 
le  point  où  ils  commencent  à  se  détaeher  du  dorps  jùsqu^ÏÉ' 
Textrémité  des  sabots ,  on  trouve  que  ceux-ci  forment  à  eox' 
seuls  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  totale.  '  '  \ 

La  peau  bourrée  de  ce  monstre  a  été  trouvée /il  y  a 
quelques  années,  dans  une  vente  publique,  par  le  célèbre^ 
voyageur  Delalande,  et  donnée  par  liû  au  Muséum  d'HIstoiIré 
naturelle.  Elle  se  trouve  aujourd'hui  placée  dahs  les  gale- 
ries de  l'établissement  (i). 

Deux  autres  veaux,  cheâs  lesquels  J'ai,  observé  la  phôccH' 
mélie ,  ressemblaient  à  l'individu  de  M*.  Delalahidë  jusque' 
par  la  petitesse  de  leur  taille  et  la  détbrmâition  hydrôcëphaf 
lique  de  leur  tête  (2).  Chez  un  poulain,  au  côùtràirè,  j  ai  v,a 
la  même  monstruosité  coïncider  avec  r^xTstehce  âTuné  t^Q 
normale;  et  c'est  l'unique  cas  que  je  puisse  citer,  parmi  lé^ 
animaux,  comme  exemple  de  phocomélie  sails  coînplica;- 

lion  d'une  autre  anomalie.  .  / 

■  I  .    '  .  '  •  i_ 

'(i)  Pèat-ètre  ^t-ce  ce  même  indîirida  qui  fut  le  sujet  dTuDe  oomtMA 
Dication  faite  à  TAcadémie  des  Sciences  par  BuffoiTi  en  i74i>  et  dop;! 
il  est  fait  mention  dans  V Histoire  de  cette  année ,  p.  12.  Ce  veau ,  mort- 
né,  était  hydrocéphale:  son  corps  était  trèsodifforme  ,,et  .son  mus^u 
court  ressemblait  à  cçlui  d*un  doguin.  Morand  et  Winslow,  qni'Ie  dîs« 
séqaèrent,  trouvèrent  lies  viscères  normaux,  maïs  les  os-singnlièremeat 
déformés. 

(3)  Des  observations  analioguep  à  beaucoup  d'égards  avateot  d^à  élé 
fiiites  sur  deux  autres  veaux  »  par  G.  Jasgbr  ,  Besehnib,  zweier  Zwerg» 
kaiber^  dsaa  Jrchiy.fdr  Jnat,  undr.fhpwiog,,  par  Mc^l,  année  i^^y» 
p.  586. 


>.  1 1 


9l4  PABTIB  lU. 


■*•* . 


GearelL  EinmhLB,  HemimeUs  (i). 


.Xliémiinéliç  est  une  moQstraosîté  moins  remarquable  que 
la  pnocomèliie  »  et  résultant  de  conditigns  à  quelques  égards 
inverses.  Les  parties  dû  membre  qui  »  dans  co.  derpier 
glêpife^  mànquaijent  ou  n'existaient  que  rudlméntairei» 
pW  spécialement  le  bras  ou  la  cuisse,  sont  ici  déVeïdpDés, 
et  peuvent  naême  avoir  acquis  leur  volume  normaL  Àù  con- 
traire, l'avant-bras  ou  la  janibe,  mais  surtout  la  main  où  le 
pied^ qui»  chez  les  phocomèles,  existaient  bien  développés, 
manquent  chez  les  bémlmèles  ou  n'y  sont  représentés  que 
par  quelques  parties  rudimentalres.  Il  suit  de  là  qu^uO;  meib- 
bre  ajQTecté  a  bémimélie  se  présente  sous  la  forme  d'un  moi- 
gnon plus  pu  moins  court,  soit  pfivé  de  tout  vestige  dé  main 
ou  de  picfl*  so|t,,etIe  plus  souvent,  terminé  par  iin  od  par 
quelques  ^pigts  imparfa'its  et  jrudimentaires. 

Les.exenlples  de  semblables  monstruosités  ne  sont  ptf 
très-rares.  L^béinimélié  affecte  tantôt  tous  les  membres  kja 
ibis  9  tantôt  trois ,  deux  ou  même  un  seul  :  les  autres  mein- 
bres. peuvent  alors  être  normaux,  mais  se  trouvent  le  plus 
souvent  atteints  d'autres  anomalies. 

Albrecht  (2)  a  figuré  et  décrit  avec  soin  un  eh&Dt 
nràle.de  quinze  mois»  dont  les  qua^tre  membres  étaient  af- 
fectée d'hémiméiie.  Les  bras  et  les  cuisses  existaient  seob, 
et  se  présedtaient  soû^  la  {brme  de  moighons.  Toatefbis  \ 
l'extrémité  de  chacun  d'eux  existaient,  selon  réxpression 
d'AIbreçht ,  upe  ou  deux  petites  excroissfinces ,  qui«  pour- 
vues de  muscles  et  mobiles  à  volonté,  représentaient  des 
doigts  rudimentaires.  La  conformation  dti  corps  était  d'ail- 


11  » 


(i)  De  \)d»  démî,  et  dd  fi&Uçf  membre, 

(a)  De  infante  trutico  sine  artubus,  dans  les  Act.  natur^  citrmt  t.  Vy 
obs*  XXII I  1740- 


lenrs  normale  dans  son  ensemble;  seulement  les  testicules 
n^étaient  poînf;  deaf^eodos  daa&le  sprotorok  ^ami^e^attribuait 
la  singulière  conformation  de  son  enfant  à  des  statues  muti- 
lées» dont  la.YUâiW-ait  frappép  pendfiat  «a  groç^%^^  .  ■.% 

^'oiFRP^rai  &çq.. sujet  afibct4 . dfbéjjiÛQpk^lj^t  id^^.llfyi^ 
qffAità  membres,  uûe  jeune iiU^  qv«  j'ai  exi^Wl^^  Ulïl^r 
qi^rfque^  aûnéos.  f^  qa\ ,  priré^  RTWW^  ^5affl*teBMa*4fîl|.. 
meml^es  inférieurs.^  pliait  lo,i^x^br/9.>sfip^^ieuf  .drc^^  bJiM^ 
coofoffl^é.at  le  gAUclv^  >afieQt4  i^^Mmo^W^f.  it^/Vas  ïp  ç^ 
c^è  pistait. seul: rsçnvobme  étai^  a0i^aU:Qtr:<^R,f^^i^( 
di^tinc^t^me^t  s/9UsU  peau  unhumiérufl^'teriAiaépajr  4<^ip(;^H^' 
dyto.  tçi^bi^.foiJipéis,  qupiqp^  u'4lairt.ArUptt|fi*^v«ft  W-^ 
c;PQft.,^M*^::paniei: ossousev  Le^ n^m]^«.«^.|é|ri9¥»^Mi? W. 
m4ng»pft\.héiisptiéfiqae  ,,port^  ii^féi)^^]^  jHli 

très-petit  lobule,  de  forme  arrondie,  qui  paraissait  êtfi^iHi^; 
doigt.piï^rotwe  (j-J,        :      /        :    >  .1 

chpf  ri^fl|»Wf;I>a,ub|$»tW:(a)  CÎtB  u4,^wmpWl'hàpÛ4ané|ifti 
chez  le  chien;  Sandifprt  (g.)  u»,a»tre4>b^lecbAti,  c^».piîiqinîv 

its*  o«Q^uj(,  f>f$^#:Yji  m^h-m^^m^  Wi^s^m^çha^hmÏP' 

(i)  J'ai  attsiFt^étib^on  â\i^ Jc^^^^  êk' 

clëMtaii»dfttr40bflisî^bit  était  i^épi^Millét^m  lin' moignon 't<i«ft|U- 

du  coude.  Le  bras  gauche  et  Tun  des  membi'es  inférieurs  étaient  aussi 
aifiMlé*(<^ti4mii|ipliPjiin»i&  ayec-d^  9Qo4i4iaiM  Ul^  pett..9(ii^i|g|s«.t^ 

Mtm^  A^f^fWJ^TUm  .9(r>l  aAH^ri^ratolog^es  aiu^^^t,  ^-^i.  i^Rrft 
pMUof  d«4.#x«mf^a,;.^9'pr4)fi^.)|^Dfl9  If^v^g^ai^ei^  de  raqi^lrv^sflél i 

-jrJ^Vriam  ie.^iml^&fn^  4^4»  f.  XX;VII,  p.  367.  ^  Du^i^tt^WR, 
d4M4A«;)M^4V«  ^  3pc,  Mf^ai#riim»^i«m^  y»>«a6,  a»  X:   .q9a!;trèft<« 

aaakig«#  à.eelt)ique  j'alMppertéf^l^abaut.d'après  w^e^.^pfo^m^hft^v?' 
(3)  Musm  jânatomicunif  1. 1 ,  p.  3o5. 


1  •«> 


ti6  PâiTu  m. 

Genre  III.  EcTROuèLE,  Ectrometès  (i).  ' 

Ce  genre,  caractérisé  par  l'absence  complète  oa  presque 
complète  d*on  on  de  plnsienrs  membres ,  nous  montra  réa- 
nies  les  dériations  qui  constituent  la  phocomélie  et  celles  qoi 
appartiennent  à  rhémimélie.  Pins  complexe  par  conséquent» 
pins  grtre ,  pins  opposée  aux  conditions  de  l'ordre  normal 
qne  les  denx  groopes  précédens  »  l'ectromélie  est  en  même 
ten^s  beaucoup  moins  rare.  11  suffit ,  en  effet ,  de  parcou- 
rir qnelqnes  recueils  de  faits  tératologiqnes  pour  reconnais 
tre  que,  parmi  les  menstres^comme  parmi  les  êtres  normatEX, 
l'absence  des  membres  se  présente  plus  fréquemment  I 
robserrsttion  que  Texislence  d'une  de  lenrs  moitiëè^  seule- 
ment.  '•• 

L'ectromélie,  comme  la  phocomélie  et  riiéinimélie, 
présente  dés  différences  assez  remarquables,  suivaiH  le  nom- 
bre des  membres  qn'èUe  affecte  à  la  fois ,  et  suivant^^elV 
viMMient  a  été  pkf»^M  moinis  complet.* 

Les  diffiiredëes  tehliv^^  ai^Membt^es'affeetéb 
nombjreuses,  c.td(Myc^(.,d'abord,ibfer  noire  attention. 

•Les  cas  dans  lesqwds  lesideux  merabnes  iiboraci<|aesL  sont 
affectés  il  la  fois  d'eetromélie ,  ou,  d'àfief^inamëre' abrégée, 


I  .  ■      ..  .T      ,      ,        », 


méiiè  aVèo  le  mot  eceroéOctyiié'âéjk  éiiipkiyé  (t.'l,  fil  676) ,  iotti^pèaa- 
treilcB  âemx  genres  d*aDQini<He  qiiMIs  désignent,  éés  raipporls  Ifès- 
récfh  et  qu*il  n*était  pïis  inutilederaf>peler.  La  vnéine- remarqua  éit 
applicable  anx  mois  symélie  et  sjfidactyNe.  -  Le  désir  decoosorvei'MIe 
coficordancc  entre  les  diverses  parties  de  ta  aownenclatiire;  aal  JPknr 
des  motifs  qai  m'ont  pocté  à  rejeter' les tiotfm,  d'ailleurs  exi 
ment  complexes,  de /M;rom#/n/ <7pf/5,  mchitus^  monochims^  etc.,  at. 
melus  brevtpes f  brachychirus ^  etc.,  noms  que  Gurlt  a  proposés: 
divers  monstres  ectroméliens  dans  60\\  Jjêhrb,  ékrpmh,  Atuêt*  dèt^Umn 
Sœngeihiere  ,iijii'\,  ILf  iS'i2,  ^.    ,,    •.      .u  ,....■■     f 


IfONSTBES  £CTHOIf£LI£N8.  Si;^: 

les  cas  'd^edroméHe  bl-thoracique ,  sont  les  plas  cofldimifns' 
de  tous,  comme  je  l'ai  constaté  soit  par  mes  propres  obser- 
vations ,  soit  surtout  par  le  relevé  des  faits  très-nombreux 
que  l'on  thmre  consignés  dans  les  annales  dé  la  science. 
Ainsi  je  connais  un  très-grand  nombre  d'exemples  de  cette 
monstruosité  chez  l'iiomme  (i)  et  presque  autant  chez  le 
chien  (9)  »  espèce  dans  laquelle  je  l'ai  moi-même  observée 

Xi)  Outré  Pahé ,  Liëbtus ,  ScHBNCKius  et  Aldrovahdb,  voyez:  Be« 
iTKDiGT,  Anatom.^  p. '8.  -^  ZAticH'rÀs,  QMéffst;  m^d*  îeg,^  p.  602. -1-  Jxs* 
SBKius,  oix^tp  ttbsque  scapuîis^  dans  Tract*  de  ossib»,  p.  a 4*  —  Ba^tho*  • 
uir,  MoHstrum  sine  bracMis  ,  dans  Hlst,  anau  rar.^  cent.  YI,  hîst.  89; 
voyez  aussi  cent.  II,  hist.  44-  ~-^  Bi.asgabo»  Jakrregisterf  cent  IV.  •— 
LoTiGH ,  Theaer,£urop»f  I.  IV.  — ^MUn^De/viro  brach,  aç  manibns  desti»  ■ 
uaojtàvàsltsjiet.  nai.  car,,  !•  V,  obs.  ,47>  .Je  bras  g^ueha  manquait 
eotièremQOt,  mais  il  existait  quelques  rudîineps  dvi  droil*  —  WasTsir» 
Partus  natur*difficUHmus,ààï^%  tes  Nov*  ûot,,anat.  çur.^X,  lil,  p»  aSo  :  Ta- 
nus  était  imp^rforé,  ^r^  Sa^xï^aw  ,  Obt.  via^  dans  les  Comment»  Ac, 
scient*  petropolùamef  t.  UI»  p,  280;  chez  le  prçmier-né  de  deux  ju« 
meaux  :  voyez  aussi,  sur  le  même  sujet,  un  long  et  diffus  mémoire 9 
ibid,f  t.  VI,  p.  a 49*  -~  Lettre  sur  un  nain  monstrueux ,  etc.,  dans  le  Journ» 
dcphys.t  oct.  I77i>  P*  .i84;  chez  un  nain  mentionné  dans  le  t.  Ijde  cet 
ouvrage ,  p.  z55.  —  Dprta  ,  Descripcao  de  htim,  monstro,  dans  les  Mp* 
mor.  d<f.  /écad,  dus  scie,neias  de  lÀsboa^  t.ïll,  p.  187, 1799:  fille  de  14  ans» 
8up|lféant  s^k  matns  iabsëntès  p^r  les  mo^vemens  infiniment' variés  de 
ses  pièces. ^âbtj il JOT ,  dansée  SiuUiin  dé  la  Soc.  des  sciences  nàtureîUs^ 
pârt.1^,  p^  4^;  cbez.iin  fetùs  affecté  en  même  temps  d'une  fissure 
oçale. 

(^y  ^^«2  ALDaoVAHX>B/l/b/i5rr.  hist.fip,  027  et  suiv.;  deux  cas  qui 
paraisséut'âùthefitîcpiçs.  —  PsYER,  Canis  bipeshumano  more  ambu» 
ians,  dànsl^ Èphiem.  nat,  cur^j  dec.  II,  ann.  3,  p.  3x3.  —^  Blakgahd» 
/oc.  riV.,' cent.  Vl.  r-*  MAbicHAL,  dans  l'ancien  Journal  de  médecine  ^ 
t.  "Vl,  p.  a3)î  ;  faicé  et  organes  ùrinaires  mal  conformés.  —  Avcaitts  ^ 
ibid,^  t.  XXXn ,  p.  i3  ;  note  curieuse  sur  un  grand  nombre  de  sujets 
eitlrdiÉt^lei^'^és  de  la  même  mère  en  quatre  poftées.  —  PibivT ,  dans 
Xé'Jéurlkut  de  phriiçué ,  t.  XXXVtl ,  p.  1 1 5  ;  individu  femeHe  qui  de- 
vint mère  de  six  individus  bleu  colnformés.  —  PintsTsay  Comm.gè»' 
nàNSt.  mdmet.^  p.-  3oj  '-^  'RvjiOi.TlÊi  ^"Bemerkungen  ans  dem  Ceàiete ,  1. 1  » 
p.  1 79  y  et  t.  II ,  p.  5o  ;  deux  cas.  —  Buchxullbb  9  dwnv  9Ê$diein»  /nAr^ 


flmtvniè  foi8«'I>^Aatres  cas  «e  scmt  prdseiitét  rbesle  ebst, 
chez  le  cbie^al^  cbçz  le  bouc ^  chez  le  veaà  (r)>  et  même, 
ci'apràçM.  Serres  (a) ,  chez  un  lé;sard.  .  :'>.,■ 

.  L'eciromélie  DDÛ-lhoracique- est  pUis  roreqoeTèatroiB^ 
lîebi-thoracique,  surtaot  chez  t'beDinid  oh  môme  ôâ  m 
connaît  à  peine  «pelqnes*  cas  (5).  Parmi^Ies  anhbauttV  aa 
contraire,  la  plupart  dea  espèces  domestiques  de.  maaimi^ 
fèrcs  Ç4)j.et,  en  putréfie  sanglier  (5),  ea^gnt  d^éj^.  pr^seaté 
des  ex.empies ,  et  je  puis  mècae  en,  citer.  uo>  p^MAT  l»  cJUsse 
des  oiseaux  /  chez  le  serin  (G). 


.V 


huoher  des  ôstûtT,  Staatei ^  suite.,  t.  XI,  p.  47^1.  ^^  SiikKA% i'^  Ammt^  comp, 
dû  cerveau^  ^*  '  9  P»  ^^7»  —  Gv&LTi-idè.  citt\  p.  ^7,'  pi.  IL 

(t)  AlDAOTAJVDB,  hc,  clé,,  p.-5'i6^  bltéz  \e  temi',  et^p.  S^g^  clwxie 
ohat.  -^  YALLiinrBRi y'daDs  là  GalUria  ai  Minerya^i,  V,  pi  3^9,  riiei  le 
boéc.  —  PtoT,  ^attilfxiîhist^of  Oxfoi^sMre  and^ïiffériiih.yi^.%S%,  énn 
le  cheval.  —  Sbrrbs  ,  /oc;,  cit.,  chez  le'reaii;  —  Guélt,  UhH  eiè,^  p»  9^} 
plusieurs  cas  chez  fe cheval,  d'après  divers  reffseigneraens  recuriltii 
pffi*  cet  autenr*  ' 

(a)  Loc,  cit,f  chez  un  lézard  vert.  '     .  -. 

p)  Vofez  les  ancieh's  ouvrages  tératologiques  déjà  chés  et  la  seconde 
Cénttirie  de  B^iRTHOLik  fiiisi.  ^4' 

.(^  Aldro 
Lycosthèite^ 

cle  la  Soc,  des  sciences  de  Montpellier,  L  I,  his(.,  p.  log,  n^  5  :  chez  uo 
agneau  affecté,  en  outre,  d'une  exomphale  et  d'une  torsiôû  du  râ- 
chis.  —  J,  Df  MbyeRi,  VorsieHung  von  Thieren  ^  p,  48,  Nurahere.  174S, 
chez  le  cochon.  —  Gurlï,  loc.  cit.,  p.  100  ei  loi .  d*apnèssea  propi^ 
observations  et  divers,  renseigncmens,  chez  ie.cbeValetdan^  |>ju»ieiin 
autres  espèces.  —  Il  existe  en  ce  moment,  à  la  .ménagerie  (lu  l^ôséov 
cf  histoire  naturjell.e,  un  houe  également  privé  d'un  inên;^>re*  anl^ 

(^  WisxLER,  De, sçropha  tripedç  y  ii9ins  les  f^phein^n'iU^Çuj^j^^lf 
a.OD.  6  et7io)}s.  ^i^;  individu  adulte:qu4,.ducôlédrQUAiitt  ji^q^f^ 
tait  aucune  tr^ce  do  membre  tbo'raçique. 

(6)  ^<>r#s  lUTHut,  daiM  Dtutsçkc*  ^^rcàivjur  Phytipl.^  U  VQ*^  40!^ 
bonne  dotcriplîoDw 


3yÂHDB,  loc,  cit.,  p.  52Q  et  suiv.ichez  le  chien  /et.  d*après 

\  i  '  ■■•'1     '  'i      '  '      *  ■'         ''i-^'       •       <''^\'J 

,  chez  i  âne  et  chez  le  mulet.  —  Ichbr  ,  dans  les  Jjfémok. 


MONSTBÇft  £6TOG|iÉLIENS,  S^g^ 

U  3tO»;ible  cfpriç^i  (pt  les  membres. ahdQO^la^^.^oi^,}^, 
formatiQn  est.  chez  l'jBmbryon  plus  tardive,  et  djQAt  Iç^^fj 
teijçiç.est  beaucoup  moia5xowlrante4a»&ia,;çj^ri!ç..^iîp^ 
doftvçn,t;  maQC|[uer  de  .même/  daus  le3,.Ci9^j4'a^Qf9ali^>..pIVi^ 
fti^cjaegj^enl^  q^e  fes.merohrfs  thoi|^QÎf|uç^;.iq*çi^!^  ^SW-^T, 

d^nt  le  cgntPiiiçe  fjili,  a  lieu.  ,L'çAtrQwé%tfc^^*f^'^S^ 
nVét^  o^eijvé^  q^'im  petit  ppifjb^p  dS;  foj^^^^^jij^  Ç;^^^ 


est  eo^ore  èf  peine  ëOfistdtée  (5),  siée  n'ost  chei  d^s 
ûîoiKtres  affectés  èii  ùiétne  temps  d'éi^ërffVàtiédV^^t'^tft^ 
n'appartiennent  point  au  genre  ectromèje.  '■' 

Lçs  c^s.,Q,u  1  a^^ipnice  d  up,  fl|çmbf e jiioipa^jnue/ çôjnpidjjj^ 
avec  celle  de  L'riia  des  membres  abdomkiaKifr  oa  da.  U^c^i 

■I  •>    .  ...         >       il'.-    .    ,  ,  ; :      .      .  ^    . 

L  IV^p.  3x5  ;  av|3c  une  extréinité  supérieitirç  loal  CQnCpfjncç^-rSB^B^t^ 
loc.  ciiUi  .]^'^o8^  ch.ezdeti]^  êin binons.  —  Jarmpî-m4i9^^pbâ(^ryé,  i^  ^4, 
quelqi^QS  aop^^s,  i^xaâ..  f(*eçXroméUe^i$rAbdpinio.alQjQli^  Hf^f  je^p& 

chpn  que  po3^e  IçrJ^i^éum^d'lv^tûiirevaiurel!/?  ^V§i;i9r  t]  ^J^^ 
hc.  çU.f  che^deux  chtà^pt  df^ez  ua  cbjen.  "rrr  Qj^m^T*,  /c¥Qvif;<{'t.Pf.»9^.'% 
pi  m ,  cbez  UQ  agfieaM  quç  l'aut^urv d^rit,  i^yec,  d^tff |f  ^  et .  |^.  f^3»À 
qhez  up;  .^eaa,  -^  Je  doi<  à  4^  Pi)wq^^vBp jçbef  4h  ll^Qf!^^^^^  de  z^r^ 

^^K  ua  çhi^.qai  /afSeqté  de  la  as^m  mof^'m^féfi  W^M4^^1^f^'^ 
dan t  et. pouvait  mém^  mout^r.  )e#  e»cal\ei:i,f.  supjdlé^t  àiJ<^ipP^f|^ 
iveml^e^  dfl  derrièrf  p»^'4A^i)»9^vAii^^çj^^^-i^ii9il^^ 

de  la  tête  et  de  la  partie  postér>eûi^4M  :^0PPt  -n*.  ÇÇ!^9lM  ^:Hfi4^ 
ex^mp^s  d'^ciromélie .  bif^t^^i^do^in^le  f^  jç .qQni^s^c)^f f^;Ir3^|]^i* 
un^ns^,  Pip^or^  avVre^  qv,  ^W^  Toq  qi:Qir*i^,,^>^|  pri9PÂ<^'{  *WÇ** 
devoir.r^porter  à.  c#igrçwpfl,;ajj(par^ijBri«^pl,Mft|^^ 

.  .PJ  ,^^?cq?find«flt^5^f?J^ftKP^»4a^fcfil^J#<8/j^ 

Gopenho  aun.  i8o3,part.  I^p.  3i4*  .i^ij:  ^« 


S20  PARTIE  III. 

■ 

àenx,  et  surtout  ceux  où  l'abseuce  cTun  membre  abdominal 
coïncide  avec  celle  des  deux  membres  thoraciqaes,  ne  s'ob- 
serrent  que  très-rarement;  leur  existence  est  même  à  peine 
constatée  chez  Thomme  (i).  Au  contraire,  l'absence  des 
quatre  membres  n'est  pas  très-rare.  L'homme  (t)  et  le 
chien  (S)  ont  offert  un  assez  grand  nombre  d'exemples  de 
cette  monstruosité ,  et  on  l'a  observée  aussi  chez  le  co- 
chon (4)* 
Ainsi»  de  même  que  Tectromélie  double  »  soit  thoraciqne, 

(z)  Fofez  les  anciens  auteurs ,  chez  lesquels  on  ne  trouve  même 
aucun  exemple  que  l'on  [puisse  regarder  comme  suffisamment  authen- 
tique. 

(s)  Fcjrez  Rbisbl,  Infans  truncus  sine  artubus,  dans  les  Ephem*  nat* 
atr.,  dec  IX,  ans.  8»  obs.  54>  —  Blaaw,  dans  les  Ace,  nae,  cur,^  t.  Y» 
p.  x8o.  —  Sur  un  nfice  de  conformation  »  note  anonyme  intérée  dans  le 
Journal  gén,  de  médecine^  t.  XXIX,  p.  194;  chez  une  petite  fille  âgée 
de  trois  mois ,  bien  portante  et  d'une  constitution  robuste. -«  Isbv* 
VI.ÂVM,  Beitr,  furdie  ZergUederung ^  t.  I,  p.  a68.  —  HASTiK&ty  Descr, 
ofa  monster  ^  dans  les  Transact,  ofthe  medîco»chir,  5ociV(^  d'Edimbourg , 
t.  n,  ann*  i8a6y  p.  Sg;  cas  que  Ton  peut  regarder  comme  Fan  des 
types  les  mieux  caractérisés  de  l'ectromélie  quadruple.  —  BAazBi.LOT« 
Ti,dan8  les  Annali  univers,  di  medic,  mars  1828,  et  dans  les  Arck,de 
méde&net  t.  AVill,  p.  56o.  —  TiSDEKAVir,  dans  Zeitschr.  fur  PfysioUy 
gicf  t  in  y  ann.  1829,  p.  i,  pi*  I;  il  existait  encore  des  rudimens^  princi- 
palement eutanés,  des  membres. — On  peut  citer,  à  la  suite  de  ces  cas, 
celui  de  Lbutilitts  ,  dans  les  iP/^A^m.  nat.  car.,  dec,  III,  ann.  5  et  6, 
app.,  p.  98  ;  les  deux  membres  supérieurs  et  le  membre  inférieur 
gauche  manquaient  entièrement  ;  mais  un  doigt  rudimentaire  repré» 
sentait  encore  le  membre  inférieur  droit  :  —  et  celui  de  Gbokmbuv» 
dans  le  Jeumal  de  Phys,^  ann.  17179  part.  I,  p.  iSg  ;  cas  dans  lequel  les 
deux  membres  inférieurs  étaienrreprésentés  par  des  appendices  gréies, 
terminés  par  des  doigts  bien  distincts. 

(S)  Plusieurs  cas  d*ectromé]ie  quadruple  chez  le  chien  me  sont 
connus  par  mes  propres  obsenratioos  et  par  des  renseignemens  îad- 
dits  y  nais  authentiques ,  que  j'ai  recueillis  de  diverses  sources. 

(4)  VAUisinoif»  OpcrêfUicommod,^  in-folioy  YeoisCy  1733^  t.  II# 
p.  aïo. 


MONSTRES  £GTROM£lI£NS.  fiftl 

soit  abdominale ,  s'observe  plus  fréquemment  qne  l'absence 
d'un  seul  des  membres  thoraciques  ou  abdominaux,  de 
même  aussi  l'ectromélie  quadruple  est  moins  rare  que  l'ab- 
sence de  trois  membres.  En  d'autres  termes  »  et  d'une  ma- 
nière générale ,  parmi  les  diverses  modifications  de  l'ectro- 
mélie ,  celles  qui  laissent  subsister  la  symétrie  générale , 
quoique  les  plus  complexes  et,  en  apparence ,  les  plus  gra- 
ves f  sont  celles  qui  se  présentent  le  plus  ordinairement  à 
l'observation. 

L'ectromélie  offre  aussi,  suivant  les  sujets ,  des  différen- 
ces d'un  autre  ordre ,  mais  également  importantes,  suivant 
que  l'avortement  des  membres  est  plus  ou  moine  complet* 
Squs  ce  point  de  vue,  les  diverses  modifications  de  l'ectro- 
mélie se  rapportent  à  trois  types  principaux,  le  membre  pon- 
yant  se  trouver  terminé  par  un  on  plusieurs  doigts  impar- 
faits, ou  exister  sous  la  forme  d'un  moignon  sans  yestiges 
de  doigts ,  ou  bien  enfin  manquer  complètement. 

Le  premier  de  ces  trois  types  est  évidemment  le  moins  ano- 
mal et  celui  qui  se  rapproche  le  plus  du  genre  précédent  : 
il  est  aussi  le  plus  commun.  Le  plus  souvent,  il  est  vrai, 
les  rudimens  des  doigts  ne  consistent  que  dans  un  simple  ta- 
hercule  ou  appendice  de  la  peau,  très-court,  sans  os  inté- 
rieur et  sans  ongle ,  mais  pourvu  toutefois  de  muscles ,  et 
jouissant  d'une  mobilité  plus  ou  moins  grande.  C'est  ce  que 
j'ai  vu  en  i83o,  sur  une  jeune  femme  qui  disait  avoir  les 
membres  inférieurs  remplacés  par  des  seins,  et  qui  s'est 
successivement  montrée  au  public  dans  plusieurs  villes.  Les 
membres  intérieurs  étaient  représentés  par  des  moignons 
très-courts,  hémisphériques,  et  d'autant  plus  semblables 
aux  seins  d'une  femme ,  qu'au  cenltre  de  chacun  d'eux  oxis» 
tait  un  petit  tubercule  charnu  et  cutané,  de  forme  arrondie. 


9ft«  PABtlÈ  Ht* 

et  Mttipaf  riblè  ^  an  mamelon  ,  mais  mobile  h  volonté.  Les 
deux  moignons  étaient  parfaitement  éganx  et  symétricpieii. 
L^9  tiiembres  supérieurs ,  aussi  développés  que  dans  l'état 
régulier,  présentaient,  quant  à  ]a  conformation  de  leurs 
doigts ,  de  légères  anomalies  qui  ne  se  répétaient  pas  ekacte- 
ment  d'on  cdté  h  l'aulre. 

Dans  d'autres  cas ,  les  rndimens  des  doigts  ne  sont  pas 
senlement  charnus  :  des  phalanges  existent  à  l'intérîeiir, 
et  la  présence  d'ongles  plus  ou  moins  bien  conformés, 
achève  de  faire  reconnaître  de  véritables  doigts  dans  les  ap- 
pendices des  nniignons.  Je  citerai,  comme  exemple  de  cette 
dernière  disposition  plus  rare  et  plus  remarquable  »  nb 
homme  de  trente-quatre  ans ,  décrit  par  M.  Breschet  (i) , 
et  qui  était  aussi  affecté  d'ectromélie  bis-abdominale.  £e 
moignon  droit  se  trouvait  terminé  par  un  appendice  allongé, 
tkn  peu  tordu  sur  lui-même,  en  forme  de  doigt,  8Qrmoïil6 
d'un  ongle,  et  dans  lequel  existaient  plusieurs  articulations 
mobiles  kpA  loi  permettaient  d'exécuter  des  mouTeilnens 
d'adduction,  d'abduction,  d'élévation,  d'abaissement» 
et  même  de  circumduction.  Le  moignon  gauche  était,  aa 
•contraire ,  semblable  à  celui  du  sujet  précédent;  son  appen- 
<dtce  digital  était  beaucoup  plus  court  et  privé  tout  à  la  fob 
d'ongles  et  de  phalanges,  mais  également  mobile  à  yolonté. 
L*nn  des  membres  supérieurs  présentait,  comme  dans  le 
cas  précédent,  quelques  anomalies;  mais  l'autre  était  nor- 
mal 

Les  cas  d'ectromélie  dans  lesquels  les  membres  existent 
«eus  la  forme  de  moignons  très-courts ,  mais  non  dlgités, 
sont  beaucoup  plus  rares  que  les  précédens.  Je  puis  citer  ce- 
pendanfc ,  d'après  mes  observations ,  deux  exemples  de  cette 
disposition.        .  . 

•^t)  loe.  cit.  t.  rV,  p.  3aS. 


Deux  cUennss  ^  TiHie  adhiifte ,  i'^ioalrô  â^^tenkanètit  de 
quelques  jours  et  née  de  Sa  première  »  m'ont  présenté  deax 
cas  très-analogues  entne  eox.  Les  deux  nieàibiies  postérieurs 
étalent  normaux,  les  «intérieurs  manquaient  au  ctotraire 
presquecomplétement  :  ikn'étatent  représentés  li  rréxtérievrtr 
que  {^ar  deux  moignons  extrêmement  oourts  et  de  forkie  co- 
aiique ,  dans  cbacun  desquels  on  sentait,  à  travers -la  peau^, 
1  extrémité  inférieure  de  Tomoplate  et  un  petit  os  de  forme 
^afiongée^  articulé  supérienreraent  avec  elle. 

J'ai  reconnu  en  efiet,  par  la  dissection  du  moignon ,  qu'a^ 
près  uoe  omoplato,  de  forme  et  de  dimenrfons  normales:» 
venait  nn  humérn^f  rudimentaire  •  articulé  a?ee  k  «avité 
glénotde»  par  une  surface  légèrement  convexe  et  revêtue 
d'une  synoviede.  Cette  surface ,  représ^Ettant  évidemmeift 
la  tête  de  Tos,  et  deux  tubérosités  entre  ksquelles  elle  se 
trouvait  placée:,  com{M>$aiént  à  cfies  seules  la  plus  grande 
qpartie  de  Fos ,  qui  »  immédiatement  après  «Hes»  se  rétrécis^ 
sait  et  se  terminait '«i  un  prolongement^d'abord  triangulaire, 
puis  arrondi  ei  très-gréle,  feulement  deut  fois  attsidi  long 
•que  la  surface  articulaire.  Sur  cette  pièce  osseuse ,  se  por- 
taient le  grand  pectoral ,  le  grand  dorsal  et  les  muscles  de 
l'épaule,  tous  confondus  entre  eux  à  leur  extrémité.  Il 
n'existait  du  reste  aucune  trace  de  l' avant-bras  :  et  cepen- 
dant ,  dans  ce  cas  même  y  on  apercevait  à  l'extrémité  des 
moignons ,  du  côté  gauche  surtout ,  cinq  petites  plaques 
arrondies.,  un  peu  saillantes,  résultant  d'un  épaississement 
très-marqué  du  derme,  revêtues  d'autant  de  petites  lames 
épidermiques  ».  H  indiquant  la  place  qu'eussent  occupée 
les  doigts  p  s'ils  s'étaient  développés. 

.    ..:  ^        ,:        .i 

Après  ces  oas  dans  lesquels  les  membres  ti'éxietent  pbM 
que  sous  la  forme  de  moignons ,  extrêmement  courts  et  non 
digitésyse  placent  naturellement  ceux  dans  lesquels  les 


fts4  pkwm  lUé 

membres  manquent  entièrement.  Ces  cas  ne  sottt  patf  noins 
rares  que  les  précédens.  On  peat  même  affirmer  que  Fec- 
tromélie  complète  ,  si  Ton  entend  par  ce  moi  rentière  ab- 
sence de  tontes  les  parties  du  membre,  depuis  les  os, les 
muscles ,  les  vaisseaux  et  les  nerfs  de  l'épaule  ou  dn  bassin» 
n'a  jamais  été  observée  et  ne  peut  guère  l'être  que  dans  des 
cas  de  très-grave  monstruosité ,  où  le  tronc  lui*Hiéme  est 
aussi  très-imparfait^  et  dont  nous  n'avons  point  à  noos  oc- 
cuper ici.  Au  contraire,  quelques  auteurs  nous  ont  déjà  (ait 
connaître  par  leurs  observations  Tectfomélie  complète,  et 
j'ai  pu  moi-même  l'examiner  chez  deux  sujets  ;  du  moins  si 
l'on  doit  rapporter  h  cette  monstruosité  les  cas  où  le  membre, 
représenté  seulement  par  quelques  parties  cacbées  tous  h 
peau,  n'est  pas  même  apparent  au  dehors,  end' autres  termes, 
ceux  où  il  paraît  nul  et  où  il  est  tel  en  effet  pour  la  fonctioii. 

Telles  étaient  les  conditions  des  quatre  membres  et  snr^ 
tout  des  inférieurs ,  chez  un  enfant  décrit  par  Reisel  (  i) ,  et 
qui  mourut  âgé  de  dix-sept  jours.  L'auteur  dit  qa*U  n'exis- 
tait aucun  vestige  de  membres,  mais  lui-même  indTqne 
quelques  rudimens  des  inférieurs,  et  il  suilit  de  jeter  les 
yeux  sur  ]a  figure  jointe  à  sa  note  pour  reconnaître  que  kf 
supérieurs  étaient  représentés  au  moins  par  les  os  et  les 
muscles  scapulaires. 

C'est  aussi  ce  que  j'ai  moi-même  observé  chez  an  bouc 
adulte,  privé  de  l'un  des  membres  antérieurs,  et  cbex 
un  chien  de  deux  ou  trois  jours,  affecté  d'eclromélie qua- 
druple. 

Le  premier  de  ces  animaux,  encore  vivant  en  ce  mo- 
ment à  la  ménagerie  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  sem- 
ble manquer  entièrement  de  l'extrémité  antérieure  gauche: 
mais  il  est  facile  de  reconnaître ,  en  explorant  par  le  toucher 


MONSTBES  EGTBOITÉUBRS.  t'#S 

la  région  de  l'épaule  »  que  Tomoplate  gaiTl^hé  exSale  biétf 
développée.  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'elle  est  vmxw 
d'un  rudiment  d*humérus ,  donnant  insertion  aux'  musèlèt 
grand  dorsal  et  grand  pectoral,  et  aux  muscAes  de  Tépaiilé  r 
Texislence,  au  moins  partielle  »  de  ces  iiiuse!«$  .petit  mêm# 
être  regardée  comme  certaine ,  h  en  jnger.  per  le  VolUMé'  àé 
la  région  scapulaire  gauche ,  presque  égale  à  la  droite. 
Toutes  ces  parties  sont  d'ailleurs  sans  aucua  usage  r  l'aiii«« 
mal  marche  seulement»  on  plutôt  saute,  b  Taide  deJar 
paire  postérieure  de  membres  et  du  membre  antérieur-droit, 
plus  rapproché  delà  ligne  médiane  que  dansTétat  aormlil, 
ti*ès*développé  dans  son  ensemble  ,*  et  surtout  remarquable 
par  l'élargbsement  considérable  de  son  sabdt^  .  ^ 

Le  jeune  chien  monstrueux  que  je  viens  d'indiquer^*  êl( 
dont  je  dois  la  .communication  à  M.  S^ti^z,  l'un  des  aïM 
mlnistraleurs  du' Musée  d'àitstoire  naturelle  de  DMii'^ 
présente  des  cooditionss) beaueeùpt  pbs;' curieuses»  et  éa^^ 
pelle,  par  sa  :  cooformatioa  géoéraièi  l'enfant  figuré. ipap 
BeiseL  Chez  cet  animal,  d'ailleurs  remarquable  par  Ik 
conformatifm  à  plusieuH  égards  vicieuse  des  organes  ^4 
nkaux,  les  quatre  membres»  et  surtout  les  post^jeurs, 
paraissent  .à  l'extérieur  manquer  complètement;  niais 'fe 
toucher  suffît  pour  indiquer  l'existence  des  épaules  <A  de 
quelques  os  pelvij^s.  Toutes  ces  parties  sont  d'ailleurs  im*^ 
parfaites.  Vomjofikl^ ,  formée  par  une  lame  osseuse  d'une 
épaisseur  considérable  »  est  beaucoup  plus  <^ourte  que  c&nii 
l'état  normal;  son  an^e  glénoïdien ,  en  parliculieri  est  prcèf 
que  entièrement  avorté ,  et  ne  présente  ailcune  trace  de 
cavité,  mais  seulement  une  très- petite  facette  ovale,  l^;ère>« 
ment  convexe,  qui  ne  s'articule  avec  aucun  os.  L'épine  est 
très-peu  saillante  ;  mais  l'acromion  est  bien  développé  et  se 
prolonge  beaucoup  au  -  delà  de  Taugle  glénoidien  :  on  sen^ 
tait  très-bien  l'extrémité  [de  cette  apophyse  au  travers  de  la 
II.  lâ 


|i^a;  nuM  cHa m  faiiail  pas  aaillie.  et u*ià9ik iaikiaéiïVei* 
%éviw^V^  par  une  disposition  particulière  deapoilt^  ](j*aiao^ 
fUU^  étant  trèariçourte  |et  l'épine  tràft-peu  saillante,  les  nuuoks 
4e  l'épanle,  et  aqrtout  la  sas^épineox  et  le  soQs-é|iiiMiiz,  sml 
paa  développés  :  tous  se  confondent  h  lear  extriauàé  entie 
ewet  avec  lesimnscles  qui,  dans  l'état  normal  »  s^porteot 
do  tronc  vers  l'humérus.  TelWs  sont  les  seules parlict  qui, 
dfi^haqoec&té,  représentent  le  membre  supérieur,  jpédnit, 
comme  eh  le  voit ,  è  un  seul  os  et  k  quelipws  moscles  îm- 
pMisits. 

L'état  des  membres  infiiriears  est  très^analogof  k  celoî 
dus  supérieurs^  mais  plas  anomal  encore.  Le  Immmçl  n'est 
représenté,  oiltro  les  vertèbres  sacrées,  toutes  libiaea  et  nUH 
baies,  les  unes  sur  les  autres ,  que  par  deux  petite  epaekts 
iHangttlaires  qui  pasaissent  correspondre  aux  iléoû,  et  qoif 
înèriiealés  enbre  eux ,  sobi  oanime  perdus  an  OMiieft  das 
cbaira.  Aussi  la  régies  pelvienne  est*  elle  entièrement  di- 
Sonnée  :  le  corps  se  rétrécit  peu  h  peu  en  arrière  el  |e  eue*? 
linue,  presque  sans  ligne  de  démarcation,  avec  la  •qnéea 
très-^rgie  à  sa  bese.-  Ces  modifications  de  la  Ibffne  de 
tronc ,  qui  coincident{généralement,  soit  dans  l'état  OOTmal» 
sait  chez  les  monslves ,  avec  l'absence  ou  l'état  trës-împar« 
fait  du  bassin,  vont  se  présenter  de  nouveau  à  notre  obaer* 
▼ation,  mais  beaucoup  plus  prononcées  encore,  et  dé- 
tenir même  des  conditions  constantes  ftbds  un  des  genres 
de  la  famille  suivante,  celle  des  monstres  syméliens  :  famille 
dont  la  liaison  naturelle  avec  les  monstres  ectroméliens, 
ne  frappe  pas  l'esprit  ou  premier  abord,  et  peut,  àpriêrit 
sembler  douteuse ,  mais  est  établie  d'une  manière  certaine 
par  ea  lait  et  par  plusieurs  autres  (i). 

(i)  Voyez  encore  pour  rectromélie  :  —  Chez  l'homme  :  JAG.GiSSrtSt 
JStwasfiirEhdeuie  ûberEntsi.  und  Ferhiitung  deh  JMgyg^.,in-8o,  Hadamsi^ 

s8is  »  p.  340^  mauvaise  indication  d*UD  cas  obierfé  chei  nut 


M0N5TBBI  llÇTIk^fi^UENS.  ^^ 

ter  l>ctrQ90^6 ,  suiva«yt  Iq  aoiabre  de»  ]XMHabre#  qpA  igf^^^g^^ 
quent»  et  fuivioit  t^m  ravortemwt  a  été  fim  9^  moin^^ 
complet.  Manife^temeat  liée  avec  le  geore  préçé^i^  par 
lea  ca#  qui  PQua  montreiM;  cette  mPQ^truo«îl;é  k  ira  pi^ 
mer  degré;  eflrant  ai;i  cûotraire  par  lea  âwriper»  oai  â## 
rapporta  plu»  élQigaés>xaai«réek«  avec  la  &mUe  âmt  rbi«-* 
toire  y  a  auiTrei9rectromé}iepréaciate»coauwo6  i*a  vu*  4ef 
conditions  asaex  aaidtipliéea  et  aaief  diveraea^  maia  gm 
toutes  sont  renfermées  dana  vm  oercle  notiettent  cÂreM^ 
%^ ,  ^  qqj  n'e»q>êQl^nt  l^aa  que  toua  lei  eotrcmièfaa  ne 
aomit  Hvà%  w^re  m%  par  4ei  raji^cyrta  intiOM  (i). 

$i  Iqi  mouatrea  ectrfunélienii  lie  noua  ont  offert  qu'un  i^À^ 

i>Ie  intérêt  par  les  modifications  anatomiquai  qui  lea  ca- 
ractérisent »  Ua  aont  aans  nui  doute  plua  rewarquable«  sims 
)ei  r$q[^ort  pliyçiolagiqu^  A4foctéa  de  mon^ruoaitéa  qui 

adtilte. — âhezies  animaux:  Gsoffrot,  dansTanc. /<wr/i.«/0fae</.,t.III| 
|i»  371;  dcut  cas  d'ectromélie  obfiervés  chez  des  chiens  nés  dans  la 
wéaif  péttàt.  ««N  Chai  rfeemme  at  las  aaimaiiz  :  Sb&lo,  titmstr,  fxirem 
^^ilfiê^s\^mm^.  0^n^  Iim;  chaa  un  ffiatua  hamain ,  un  Jeûna  bouo  at 
qh  jeune  dbion  ;  dias.  3*  publiée  à  ^Hu  '8a6. 

(i}^La8  membres  des  iqsectes  soûl  des  parties  aualQiiii<|Ues  trop  dif- 
ftrentes  des  membres  des  vertébrés,  pour  ijue  leur  absence  puifte  être 
eonaîdéréo  comme  une  monstmosilé  analogue  à  l'ectromélie  telle  qua 
iiena  vanona  da  Tétudier  ehaa  Tbomma  et  lea  animaux  tupérieuM. 
lV»a|«fuia  i\  na  sara  pa*  ^^  ^  propos  de  iio^r  que  les  pallaa  H 
même  les  ailes  des  insectes  manquent  quelquefois,  soit  en  £;rande 
pi(rtia,80tt  même  comiMlemanlfSwAWHia  a  pttUSé  quelques  détaila  )n- 
téreasaua  sur  cesi^et,  dans  r.4/w^'f»de  MuUar,  année  1836,  cali.  Uh 
p.  3o7f  —  Tout  réoemmani  Wf  Garvaîa  vient  de  me  communiquer  ua 
myrlapode  du  gapre  P^fydwmitêp  ehta  lequel  manquent  lea  deux  prc« 
nièrat  pairat»  da  paUaa« 


3)8  rAUTlB  ni. 

portent  spécialement  snr  des  organes  importàns ,  nnus  non 
essentiels  à  la  vie ,  ils  peuvent  vivre  et  parvenir  à  l'étal 
adulte  (1)9  mais  avec  des  conditions  spéciales  d'existence. 
Au  défaut  de  leurs  membres  ,  qui  manquent  en  entier  on 
n'existent  qu'incomplets  et  mal  conformés,  il  leur  faut  cher- 
cher en  eux-mêmes  d'autres  ressources ,  modifier  quelques 
uns  de  leurs  organes  »  les  accoutumer  par  un  long  exercice 
et  pour  ainsi  dire  les  dresser  à  de  nouvelles  fcmctions»  et 
réparer,  à  force  d'adresse  et  de  persévérance,  les  imper- 
fections et  les  vices  de  leur  nature. 

C'est  ainsi  qu'on  voit  constamment  les  sujets  affectés 
d'hémimélie  ou  d'ectromélie  bi-thoracique  ,  convertir  leurs 
membres  inférieurs  en  ipstrumens  de  préhension ,  d'abord 
inhabiles  à  leur  nouvelle  fonction ,  mais  bientôt  acijuérant, 
par  le  pouvoir  de  l'habitude ,  toute  la  dextérité  d'une  main , 
et  exécutant  les  actes  les  plus  complexes  ou  les  plus  déli- 
cats de  la  préhension. 

Il  faut  parcourir  les  observations  que  nous  ont  transmises 
les  auteurs  et,  s'il  est  possible,  être  soi-même  témoin  de 
faits  analogues  ,  pour  savoir  comment  les  orteils  qui ,  em- 
prisonnés dans  nos  chaussures ,  se  réduisent  à  n'être  plus 
que  des  appendices  peu  mobiles,  déformés,  inutiles,  peu- 
vent ,  par  un  long  exercice ,  acquérir  toute  l'adresse ,  toute 
la  mobilité ,  toute  la  puissance  d'action  des  doigts  de  la 
main ,  en  même  temps  qu'ils  prennent  avec  eux  une  incon- 
testable analogie  de  forme.  Quelque  idée  que  l'on  se  fasse 
de  l'influence  modificatrice  de  l'habitude  et  de  son  pouvoir 
presque  sans  limites ,  on  ne  peut  lire  sans  étonnement  les 

(i)  A  moins  toutefois  de  complications.  —  On  a  pu  remarquer^  par 
la  comparaison  des  cas  précédemment  cités,  que  les  complicatîoits  les 
moins  rares  dçs  monstruosités  ectroméliques,  sont  diverses  déforma* 
lions  de  la  face.  Voyez^pour  un  autre  exemple  remarquable,  Ghbvalixk 
dans  le  Journal  de  médecine^  année  x8a8,QOvembrey  p.  369.} 


flfONSTEES  ECTROMÉUENS.  229 

récits  consignés  dans  divers  recueils  tératologiques  ;  par 
exemple,  l'histoire  de  Thomas  Schweicker,  dont  Fadresse 
a  été  plusieurs  fois  célébrée  par  les  poêles  latins  et  alle- 
mands du  dix- septième  siècle  (1).  Né  sans  bras ,  cet  homme 
suppléait  très-bien  ses  mains  absentes  par  ses  pieds  :  il  cou- 
pait lui-même  son  pain  et  sa  viande ,  saisissait  son  verre  et 
portait  ses  alimens  à  sa  bouche  :  il  s'était  appris  à  sculpter» 
à  dessiner,  et  il  écrivait  avec  une  rare  perfection  en  carac- 
tères latins  et  gothiques^  à  l'aide  de  plumes  taillées  par  lui- 
même.  D'autres  sujets ,  affectés  de  même]  d'hémimélie  ou 
d'ectromélie  bi-thoracique ,  se  servaient  avec  une  égale 
adresse  de  leurs  pieds  pour  manier  le  sabre ,  bander  l'arc  » 
battre  le  tambour ,  jouer  aux  cartes  ou  aux  dés ,  compter 
de  l'argent»  coudre,' et  même  enfiler  des  aiguilles.  Enfin 
un  fait  plus  merveilleux  encore  et  vraiment  incroyable,  s'il 
n'avait  eu  tout  récemment  Paris  entier  pour  témoin ,  c'est 
une  vaste  composition  de  peinture ,  exécutée  avec  un  vrai 
et  remarquable  talent  par  un  homme  né  sans  bras ,  et  sup- 
pléant à  leur  absence  par'  l'emploi  de  membres  inférieurs 
eux-mêmes  mal  conformés.  Exemple  frappant  de  la  force 
de  ces  dispositions  innées  qui  déterminent  nos  penchans  , 
et  nous  entraînent  indépendamment  de  toutes  les  données 
de  notre  organisation  générale,  et  quelquefois  malgré  elles» 
Nous  venons  de  voir  les  membres  inférieurs  convertis  en 
organes  de  préhension  chez  les  sujets  affectés  d'hémimélie 
ou  d'ectromélie  bi-thoracique*  Chez  les  individus  qui ,  au 
contraire,  sont  affectés  de  phocomélie,  d'hémimélie  ou 
d'ectromélie  bis- abdominale,  l'inverse  a  lieu:  ce  sont  les 
membres  supérieurs  qui ,  à  leur  tour ,  deviennent  des  or- 
ganes de  locomotion.  C'est  ce  qu'on   voit  joarnellement 

(i)  ScnnKCKivSyMonstr.  AMMîiemorflW^,Fraiicfort,i6o9,p.  3oet»uiVé  > 
a  réuni  la  plupart  des  pièces  relatives  à  Schweicker  dont  il  donne  deux 
portraits.  , 


$3o  PlftTlE  lit. 

chez  les  etUs-dê-jatte ,  et  il  est  inntile  d'inibter  saf  ce  mo& 
si  bien  conna  de  progression. 

Les  animaox  eux-mêmes^  lorsqu'ils  sont  affectés  fttne 
monstruosité  ectromélique ,  savent  aussi  suppléer  pIuA  6a 
moins  parfaitement  aux  membres  qui  leur  manquent,  Oïlè 
chienne,  dont  j*ai parlé  plus  haut  aree  quelque  détail,  «t 
qui  n'avait  que  les  deux  membres  abdominaux ,  était  pâh- 
venue  à  s'habîtuef  à  la  station  verticale,  et  marchait  debimt 
sur  ses  deux  pieds  postérieurs.  Les  individus  mentiomiés 
par  Aldrovande,  par  Peyer  et  par  Péret  (i)  avaient  aussi  c^ 
même  mode  progression.  Quant  aux  quadrupèdes  privés 
seidement  d'un  de  leurs  membres,  il  est  à  peine  utile  de  dire 
qu'ils  marchent  très-bien  à  l'aide  des  trois  autres  »  et  pea- 
veot  même  sauter  ou  courir.  Mais  il  est  très-dign^  de  dé- 
marque que ,  si  un  membre  vient  à  manquer  chez  un  qua- 
drupède ,  son  congénère ,  développé  sous  Tinfluence  d^iii 
exercice  continuel ,  devient  pks  robuste ,  s'élargit  k  UA 
extrémité ,  finit  même  pat*  se  rapprocher  de  la  ligne  mé^ 
diane ,  et  prend  ainsi  une  disposition  éminemment  propHi  I 
faciliter  la  progression.  C'est  ce  que  j'ai  constaté  paf  11 
comparaison  de  tous  les  faits  consignés  dans  les  annales  de 
la  science,  et  par  des  observations  directes  faites  sur  unboiUi 
encore  vivant  aujourd'hui  à  la  ménagerie  du  Muséum  d%&* 
toire  naturelle.  Non  seulement  ce  bouc  ectromèle  marche» 
court  et  même  saute  lorsqu'il  vent;  mais  il  ne  craint  pas  àt 
combattue  les  autres  mâles ,  et  il  réussit ,  quoique  avec  itt 
peu  de  peine,  h  s'accoupler.  Dans  ce  dernier  acte,  ils'appniê 
sur  sou  membre  antérieur  droit.  Seul  existant,  mais  tellemeBl 
rapproché  de  la  ligne  médiane  et  tellement  développé  qo^^ 
le  croirait,  au  premier  aspect,  composé  des  deux  membfsi 
antérieurs  réunis  et  sondés  entre  eux  sur  la  ligne  méditfie* 

(i)  Voyez  ÀLDiovÀimB,  Pbtbji,  PiasT,  loc,  dmis* 


MONSTftïtâ  fiCTftOMiUBNS.  iAî 

Les  inétostires  eidroméjiitas  troar etit  atisri  qndifèe  éààH^ 
pensation  à  Vétat  ineomplet  de  leurs  membriès  »  idM  1k 
dételop^emént  plus  parfait  des  autres  régioii^e  lear  ct/rpé. 
G*est^  en  effet»  uae  application  remarqaable  de  là  loi  dn 
bajaticenieiit  des  drgâiies,  que  les  Sujets  afl^ctiés  d'ectronïè- 
lie^  oa  d'tine  antre  metistrnosité  de  là  même  fàmitlè^  éroié^ 
sent  presque  tonjonrs  très-rapidement^  et  jotiissent  >  à  Tétàefc 
adulte,  dSme  force  de  vie  et  de  santé  vraiment  hypertiér- 
male.  Ceux  que  )'ai  eu  occasion  d'observer  étateot  tetis 
robustes ,  et  surtout  présentaient  beatUtoup  d'embonpoint; 
et  les  faits  rapportés  par  les  auteurs  eonfirmemtpour  lapin- 
part  ceux  que  j'ai  pu  recueillir  par  moi-même. 

Par  une  exception  qu'il  importe  beaucoup  de  signaler, 
il  est  toutefois  un  appareil  qui ,  chez  les  sujets  privés  de 
membres  abdominami  où  n'ayant  qde  des  membres  abdo- 
minaiTx  tf^s-incompleté»  est  retalrdé  et  le  plus  sonvent  Hïètm 
arrêté  dans  sen  développement  :  c'est  l'appareil  générateur. 
Je  ne  possède ,  il  est  vrai,  que  très-peu  d'observations  rela- 
tives h  la  fetnme,  et  je  puis  senlemeot  affirmer  que  là  mens- 
trtiation  est  souvent  retardée  chez  les  femmes  manquant 
de  membres  abdominaux.  Mais ,  pour  le  sexe  masculin,  les 
faits  abondent»  et  je  ctrois  pouvoir  présenter  le  dévelopj^e- 
ment  imparfait  des  organes  sexuels,  comme  intimement  Ué 
Il  Texisteiice  de  telles  monstruosités.  Ainsii  pour  citer  qoel^ 
^iies  exemples ,  le  scrotum  n'était  indiqué  que  par  quel- 
^uesrides,  chez  unenfent  de  dix-sept  jours^  décrit  parReisdl» 
et  qui  manquait  des  quatre  membres.  Un  enfant  hémtmèle^ 
a|^  de  quinze  mois ,  décrit  par  Albrecht ,  n'avait  pas  nett 
plus  les  testicules  descendus.  Chez  un  enfant  de  sept  ans  af^ 
fecté  de  phocomélie  quant  aux  membres  inférieurs,  et  ayant 
les  membres  supérieurs  plus  incomplets  encore,  M.  Breschet 
trouva  de  même  les  organes  de  la  génération  arrêtés  dan^ 
leur  évolution  :  les  testicules ,  âû  lieu  cl'être  contenus  dan^ 


Je  ficrolum^  se  trouvaient  au  devant  des  anneaux  inguiaaia. 
H  jdh  était  de  même  encore  chez  un  autre  sujet  affecté  d'ec- 
tromélie  bis-abdominale ,  et  qui»  h  Tâge  do  treate-quatre 
ans»  fut  aussi  examiné  par  M.  Breschet.  «  Les  oi^anes  gér 
nitaux  »  dit  ce  célèbre  anatomiste  »  ont  peu  de  développe- 
ment ;  le  pénis  offre  la  même  disposition  que  chez  un  aatie 
individu,  mais  il  est  incapable  de  cet  orgasme  nécessaire  k 
l'acte  générateur  :  l'émission  de  Thumeur  prolifique  n'a 
jamais  lieu.  Cependant  il  existe  deux  testicules  placés  au 
devant  »  et  un  peu  au  dessous  des  anneaux  sus-pubiens*  Cc)S 
organes  ont  un  volume  inférieur  à  celui  qu'ils  présentent 
chez  l'homme  adulte  :  ils  sont  mobiles  et  sensibles  au  tou- 
cher; le  scrotum  no  parait  pas  exister;  seulement  la  peau» 
vers  cette  région ,  est  un  peu  rugueuse.  Le  jot  de  l'urine  est 
peu  fort.  Cet  état  des  organes  de  la  génération  contraste 
singulièrement  avec  la  voix  qui  est  mâle  etétendue»  et  avec 
le  développement  remarquable  des  systèmes  pileux  et  mot- 
culaire...     Cet   homme  déclare    n'avoir  aucune   passioa 
vive ,  et  n'éprouver  aucun  désir  pour  les  femmes  ;  ce  qui 
s'accorde  avec  l'inertie  constante  des  organes  de  la  générar 
tien  chez  cet  individu  (i).  » 

Les  rapports  do  disposition  et  de  situation»  les  connexions 
vasculaires ,  qui  lient  l'appareil  générateur  avec  les  mem- 
bres abdominaux,  suffisent  bien  pour  expliquer  les  imper- 
fections qu'il  présente  ordinairement  dans  les  cas  d'absence 
complète  ou  d'extrême  atrophie  de  ceux-ci.  Il  y  a  toutefois 
encore  une  autre  donnée  dont  il  importe  détenir  compte: 
c'est  l'état  de  la  moelle  épinière  »  toujours  sans  renfle- 

(x)  P'ojrez  Rbisbl  I  i!c7c.  <;«r.  —  Albrbcht  , /oc.  cîe, —  Brbschbt,  loe, 
cil,,  I.  VU,  p.  37 ,  pour  le  premier  cas ,  et  t.  lY ,  p.  33o  et  33 x  pour  le 
second.  — Ces  rapports  D'existent  pas  seulement  chez  Thomme;  je 
possède  plusieurs  obseryations  analogues  chez  le  chien. 


ment  (i),  et.soayent  même  grêle  (2)  yerssa  tenamaison^ 
si  les  membres  abdominaux  manquent ,  comme  elle  resjt 
aussi  toujours  dans  sa  région  cervicale^  si  c'est  sur  les  tho- 
raciqucs  que  porte  Fatrophie.  I^es  notions  le$  plus  élé*- 
mentaires  sur  la  physiologie  du  système  nerveux  suffisent 
pourjfaire  comprendre  rinfluence que peutexercer  sur  Tap^ 
pareil  générateur  l'absence  du  renflement  spinal  inférieur; 
renflement  dont  le  développement  graduel  est ,  d'après  les 
recherches  de  M.  Serres^  dans  |in  rapport  si  intime  avec 
la  disposition  de  la  fin  de  la  moelle  épinière ,  de  la  queues* 
de-cheval ,  et  par  suite  de  tous  les  nerfs  pelviens, 

La  théorie  s'accorde  donc  avec  Tobservation  pour  faire 
considérer  l'absence  ou  l'état  rudimentaire  dçs  membre^ 
iiMominaux,  comme  coïncidant  ordinairement  Avec  un  dé*- 
veloppement  imparfait  des  organes  générateurs  et  quel- 
quefois même  avec  ji'impuissançe.  Quant  aux  sujets  chez 
lesquels  la  monstruosité  ne  porte  que  jsur  les  membres 
thpraciques»  leurs  organes  sexuels  sont  généralement  nor*- 
inaux ,  et  peuvent  évidemment  remplir  leurs  fonctions.  Il 
y  a  donc  lieu  de  chercher»  pour  ce&  cas ,  si  1^  monstruosité 
est  transmissible  par  voie  de  génération. 

Je  possède  dès  à  présent  un  cas  authentique  de  ce  genre 
chez  le  chien ,  ayant  eu  à  ma  disposition  une  femelle  et  ^on 
petit  (Z),  tous  deux  affectés  d'ectromélie  bi-thor(icique  ^ 
et  entièrement  semblables  l'un  ^  l'autre.  Celte  femelle  avait 

(i  Serres  •  loe,  cit, 

(a)  TiBDSMAKK  et  GURLT,  locis  CÎt, 

(3)  Voyez  p.  2a3.  —  La  chienne  ectromèle  de  Péret  avait  au  cofr> 
traire  donné  naissance  à  des 'petits  bien  conformés;  Dojrez  p.  217  , 
note  a.  —  Enfin ,  on  m*a  assuré  que  le  bouc  à  trois  pieds  dont  j'ai 
parlé  pluâ  haut  (p.  ia4)  avait  aus^î  donné  de^  produits  çoo^pléteqient 
norinauj^, 


«S4  PkMiÈ  iifc 

ail  ploiiétm  autres  petits  dont  quelques  iflls  êa  BBéitSi  li 
te  n'est  tons»  étaient  anssi  ectrombles* 

Je  connais  anssi  des  cas  dans  lesquels  plusienfa  cbieds  €^ 
tromèles  sont  nés  ensemble  d'atte  mère  bormalA  t  il  en  éllilt 
ainsi,  par  exemple»  d'un  jeune  chien  priré  des  qtialte  AMMÉ- 
brës»  dont  j'ai  donné  plus  haut  la  description  (l).  LtttbA 
de  cet  ectromèle,  très-tieille  et  ayant  déjhmisbas  nti  jgtM 
nombre  de  fois,  fit  successivement  deux  portées  »  rom  ai 
l85o  9  composée  de  quatre  individns  normaux  et  d'ntl  chi- 
quième monstrueux;  l'autre,  en  i83i  ,  de  trois  fndiTÎdMi 
tous  monstrueux  et  semblables  k  Celui  de  la  pfécédiaiita 
portée. 

Un  antre  cas,  analogue  h  plusieurs  égards ,  mais  plus  re« 
mafquablo  encore ,  a  été  recueilli  beaucoup  pins  Alicièftiie* 
fnent  par  Ancante  (i).  Une  chienne  fit  successivenieilt  eft 
qn  atre  années  quatre  portées  Composées  en  partie  d'intlitidMi  1 
normaux,en  partie  d'individus  privés  de  membres  antériedN» 
et  affectés  de  bec-de-lièvre.  Ainsi,  dans  la  première  poftéeis 
trouvaient  quatre  individus  normaux ,  et  deux  monstmeitt; 
dans  la  seconde  un  normal,  et  quatre  inon^rtruetix;  dam  h 
troisième,  encore  un  normal,  et  quatre  monstmeut; diA 
la  quatrième  enfin ,  un  normal,  et  trois  monstruetix. 

Ces  cas,  dans  lesquels  on  voit  des  monstres  ectromélians 
parfaitement  semblables  entre  eux ,  naître  dans  direraespiM^ 
tées  successives,  sont  d'autant  plus  remarquables  qoe,daos 
cette  famille  tératologique,  on  trouve  quelquefois  cbes  b 
même  sujet  des  conditions  très-différentes  d'un  côtéjà  Failtn 
du  corps.  Ainsi,  an  membre  manquant»  il  pent  arriver  qneaoa 

(i)  Fofeg  p.  9s$. 

(9)  Locm  cit.  —  Gboffaot,  he,  «iV.,  a  aussi  fait  connaître  «s  SU 
analogue  y  mais  beaucoup  moins  remarquable. 


MONSTRES  BCTAOMâUENS.  ^hi 

congénère  soit  normal,  on  bien  affeeté  d*Mtniffléiki  <m  de 
phocomélie. 

A  plus  forte  raison  rolt-on  trës^fréqnetntnent  les  demt 
pah*es  de  noembres  établies  stir  des  typeé  trëS-^diTérs,  par 
exemple  là  paire  thoraciqne  normale  et  h  paire  pehieniie 
àflbttée  d'hémimélie  on  d'ectromélie ,  et  réeipfoqaetneillè 
Dâûs  d'autres  cas  »  nn  simple  vice  de  cod  formation  eorrei^ 
pond  à  la  motistrao^ité  ectromélfqae.  Dans  d'autres»  h» 
deojt  paires  démembres  sont  h  la  fois  aUbetés  de monstrcMM 
shés  eetroméliqaes ,  mais  de  monstruosités  de  geûre  diA8«- 
rent.  Enfin  nous  avons  aussi  Vd  dés  Cas  où  les  quatre  ex«- 
trémités  sont  monstrueuses  de  la  même  manière  et  au  même 
degré. 

Ëft  d'autres  termes ,  toutes  les  condhions  possibles  d'el!»- 
tetkee,  toutes  les  combinaisons  qui  périrent  se  présenter, 
fious  tes  trouvons  réalisées  dans  cette  famille  de  monitmo^ 
sites ,  la  plus  irrégulière  de  toutes ,  là  plus  dilBcfle  à  eIftSMr 
et  à  diviser  en  genres  bien  définis ,  parce  que  dé  toutes ,  ètlè 
est  celle  qui  ae  rapproche  le  plus  des  Simples  tiees  de  cm- 
formation.  A  mesure  que  nous  nous  élèverons  dans  Téchelte 
des  monstruosités,  nous  verrons  de  plus  en  plus  Tinfluefieia 
d'tine  modification  première,  fondamentale,  s'exercer  sur 
rensemble  de  Tétre  monstruemc ,  et  lui  imposer  des  eoti^i^ 
lioùs  qui  en  dérivent  nécessairement  :  toutes  les  fois  qw 
la  modification  essentielle  sera  la  même,  des  condhiotie 
jseeondaires,  toujours  identiques,  raceompâgneront.  Il  suk 
delh  que  nous  irouyerous  dans  chaque  genre  éès  êtres  tpà^ 
iettiblâbles  entre  eux  dans  l'essentiel  ^  lèttr  orgâmkaik«i» 
se  ressembleront  encore  par  leurs  caractères  aeeessoirêS« 
If  Mb  les  monstres  ectromêliens ,  au  eontrirtre ,  fanoiiiillé 
principale ,  portant  sur  les  membres ,  ne  saurvlt  éftSf  txoê 
faifitience  aussi  générale  sur  f  organistflkm,  erl  seMber donner 
aussi  régnllèreméflt  totttetlesfflojKieidtoirt  Séc<witiiws:  â^oA 


^36  PABTIE  m. 

la  possibilité  que  celles-ci  se  présentent  très-dIfFérentes  sd« 
vantles  sujets.  L'activité  Irès-grande  de  la  nutrition  dans  la 
^plupart  des  organes;  une  diminution  dans  le  volume  d'uneon 
deux  régions  de  la  moelle  épinière;  un  changement  phi 
ou  moins  sensible  dans  la  forme  du  thorax»  si  les  membm 
thoraciques  sont  le  siège  de  l'anomalie;  la  déformation  de  b 
région  pelvienne  et  l'évolution  lente  ou  incomplète  des  <x>- 
ganes  générateurs ,  quand  la  monstruosité  porte  sur  les 
membres  abdominaux  :  telles  sont  en  effet  les  seules  modifi- 
cations importantes  par  lesquelles  l'anomalie  principale  réa- 
gisse  ici  sur  l'ensemble  de  l'être. 

Les  modifications  qui  constituent  essentiellement  les  di- 
vers genres  de  monstruosités  ectroméliques ,  n'entraioaift 
point  constamment  avec  elles  et  ne  se  subordonnant  pai 
les  conditions  d'existence  de  tous  les  autres  systèmes  organi- 
ques;  en  d'autres  termes ,  le  caractère  fondamental  des 
monstruosités  n'étant  encore  que  faiblement  marqpédanslBi 
genres  de  ce  premier  groupe ,  il  en  résulte  que  ces  geimi 
^ne  sont  point  aussi  bien  déterminés ,  aussi  rigoureusemeot 
.limités'que  le  seront  ceux  de  presque  tous  les  autres  groupes 
Sans  nul  doute,  les  définitions  que  j'ai  données  de  la  pho- 
coméb'e»  deThémimélie»  de  Tectromélie»  expriment  dsi 
^tats  très-différens  de  l'organisation  ;  elles  caractérisent  dei 
genres  dont  chacun  a  ses  conditions  spéciales  d'existence  t 
et  dont  la  dbtinction  ne  doit  pas  être  négligée  :  mais  des 
conditions  intermédiaires  pourront  se  présenter ,  et  venv 
comblerjen  partie  l'intervalle  qui  sépare  les  genres»  de  même 
que  le  groupe  tout  entier  est  un  intermédiaire  entre  les  mon- 
slrnosilés  qui  vont  suivre»  et  les  anomalies  dont  nous  avons 
exposé  précédemment  l'histoire.  Le  tératologue  pourra  donc 
rencontrer  des  sujets  tenant  à  la  fois  de  deux  de  nos  genres» 
et  que  ne  saurait  comprendre  notre  méthode  tératologiqne 

lelle  que  nous  l'exposone  ici»  De  Ik  une  difficulté  de  ciaiii- 


0- 

UON8TRM8  rrifàirËNs.  SS7  - 

fication  que  Ton  pourra  résoadre,  comme  le  fait  en  pareils 
cas  le  zoologiste»  en  se  déterminant,  d'après  l'ensemble  des 
rapports  natnrels  ^soit  à  modifier  la  distinction  de  Tan  dés'- 
groupes  déjà  établis  pour  y  introduire  la  monslrnosité  non*  ' 
relie ^  soit  à  fonder  pour  elle  un  genre  de  plus. 

CHAPITRE  IL 

s 

DES  MONSTRES  SYMÉUENS. 

Division  en  Iroîs  genres.  •—  Symèles.  —  Uromèles.  —  Sirénomèles* 
—  Analogie  des  monslruosités  syinéliques  avec  lei  héinîièries  par 
'  réunion  médiane.  —  Remarques  anatomiques. 

Cette  seconde  famille  »  quoique  parfaitement  distincte  »t 
esl  liée  par  des  rapports  intimes  arec  le  groupe  des  monsire»< 
ectroméliens.  Essentiellement  caractérisée  par  la  réunion^ 
ou  la  fusion  médiane  des  deux  membres  d'une  même  paire, 
les  monstruosités  syméliques  n'ont  toutefois  jamais  lieu» 
sans  qu'il  y  ait  absence  d'une  portion  plus  ou  moins  consi-^ 
dérable  de  l'un  et  de  l'autre  des  membres  réunis.  Souvent; 
même>  ainsi  que  nous  le  verrons»  le  membre  unique  résul- 
tant de  la  fusion  médiane,  loin  de  contenir  en  Ini  les  élémens 
de  deux  membres  »  n'est  pas  même  équivalent  à  un  seul 
membre  normal.  .     ^ 

Les  auteurs  ont ,  pour  la  plupart,  désigné  les  monstres  sy- 
méliens  sous  le  nom  de  monopodes  ou  manopèdes;  noms  donnés 
souvent  aussi  à  des  monstres  privés  d'un  de  leurs  membres 
inférieurs  et  n'ayant  plus  par  conséquent  qu'un  seul  pièd^l 
Très-exact  à  l'égard  de  ces  derniers ,  ce  nom  de  moiwpodu 
ne  saurait  au  contraire  convenir  ii  des  êtres  qui  sontearadé*' 


S$|  PlUT»  III. 

rîtes.  lion  par  Texisteace  d'un  seul  membre  iofi^JMrimiiii 
ce  foi  est  tout  dlfféreot  ^  par  la  réunion  4e  leurs  d^QX  msipr 
bp^  f  et  qui  ont  le  plus  souT^at  deux  pieds  ou  n'en  mit  ^a^ 
cnn.  Le  nom  de  ùrènes,  par  lequel  on  a  aussi  4^igPD4  d'iWB 
manière  générale  les  monstres  syméliens,  n'est  pas  non  phi 
admissible  pour  l'ensemble  de  cette  famille ,  et  doit  ètn 
réservé  pour  le  dernier  de  ses  genres»  le  seul  qiii  rdi^fA 
l'organisation  mixte  et  singulière  que  l'imagination  dei 
poètes  a  prêtée  aux  sirènes  de  la  lablo  (i). 

§  I.  Histoire  spéciale  et  description  des  genres* 

Parmi  les  genres^  au  nombre  detrois»  qui  composent  pié- 
sentement  (2)  la  famille  des  monstres  syméliens^  aacap  n*i 


(i)  MxcxxLiqui  a  donné  de  ces  monstres  Tblstoire  U  plascoMpUlMi 
]a  science  possède,  a  également  employé  les  noms  deldfomcpqdk  tldi 
SirmêêmMdung^,  Fojr,  son  mémoire  Uàer  diê  FersckmelzamgMi 
l4wAnr>|  fnr  Anat*  mmd  flyrtioL,  «do.  iSa6,  p.  s^S  •*  liow  ••*- 
tisml  récent  intitmlé:  tU  Srmfodid  sêm  HtomUrasUa^  sv 
inçiggur.f  Eauniœ,  xS33»  le  docteur  Lsvt,  déteroriaé  sans  éagà^  pr 
les  mêmes  motifs  que  je  viens  d'indiquer,  a  employé,  a  a  lieo  dea^ 
nopode ,  le  nom  de  sympode  qui  est  plus  exact ,  sans  l'être  eneora 
plélement*  J*ai  cru  ne  pas  devoir  renoncer  pour  ce  dernier  tm 
■Mis  sjrmèU  et  monstres  spnéliens,  non  seulement  parce  qii*ila  tfi 
dcpit  mieux  avec  les  mots  ectromèU  et  momtret  eotrgméiiems  ^  maîS 
et  surtout  parce  que  le  mot  sympodie ,  c'est-à-dire  réunion  ^eapilAb 
9e  pourrait  être  étendu  à  la  réunion  des  membres  thoraciqaes;  diip^ 
sition  qui  est ,  il  est  vrai ,  sans  exemple  chez  les  monstres  unilaiiiii 
comme  je  rétablirai  plus  bas,  mais  qui  se  présente  asses 
comme  oesiplication  de  la  monstruosité  double. 

(ft)  Un  quatrième  geave  paraît  devoir  s'ajouter  par  la  iimte  avi 
croupes  que  je  désigne  sous  les  noms  de  s/mèie,  uromèie  et 
pcutnêtre  même  pourrait-on  rétablir  dès  à  présent  d'après  des  0I 
fions  faites  et  publiées  récemment  par  M  aise,  dans  sa  DiaserlitiiMi 
inangorale  de  Fœtm  MonopodiOf^TubiD^Qe,  1827.  Chez  le  momtrtif 
inéUta  4écrii  par  cet  aotew,  les  membm  paraissent  «'avoir  M 


encore  été  distingaé  avec  précision  ,  ni  dénommé.  Ils  sont 
tous  caractérisés  par  I9  réonion  des  membres  abdomi- 
naux» seale  observée  jusqu'à  ce  jour  parmi  les  monstres 
unitaires. 

-^  J^di^Hx  nombres  «l^ç^imiux  réunis^  près* 

que  complets^  terminés  par  un  pied  double 

^oot  ]a  p^nte  est  tournée  en  avant Gtnre  I.    Stmàl«« 

<•  Les  deux  membres  abdominaux  réunis,  très* 

iaeonpleta»  terminés  par  ua  piad  tiaple» 

presque  toujoors  infuie  imparlaîl ,  et  dQikt  la 

pl^[»tfi  est  teurnée  ^4l▼a9^.  .•••.,,,  ^  l{,  UAaB|Ài>i&.<i 

3*  Les  deux  membres   abdpmlnaux  réipis  , 

extrêmement  incomplets,  terminés  ep  moi- 
gnon ou  en  pointé  I  sans  pied  distinct  ;  •  •  ^  HI.SkaiiHnKicLi* 

<XftTioit  ^pe  le  preiiiic»  de  eeitMia  genres  eafckaoïddiai 
lequel  la  éÊpAdàh  «kipied  indifw,  «i^  pMHÛer  «fl^i^^  9fdlfl 
lin  meflakie  lent  eiiti(Mr;  mm  il  «'en  est^tteon  dAWt  1^  4éter^ 
don  pume  dmeair  un  mysH,  de  difficulté rMkit  1«  p^ 
kKan^  do  neacilvw  eomposi  «igMliMit  m^  |ii?flM|iw 
.lipièt  loBtes  ka  menalnioâité»  syioèUqqes. 

çfrplçndns  que  jusqu'au  genou,  tandis  qu*ils  le  sont  totijoursi  dans  les 
vireis  ^pnèles,  jusqu*au  pied.  Le  nouveau  genre  à  établir  olArirail  évi* 
MèiMment  des  conditions  moins  anomaYès  que  tous  les  autres  symé^ 
liensto  et  se  placerait  en  tête  de  ta  fsmiUc.  --«  Â.  la  suite  de  ^observ «tieai 
A»  Xaitr»  )'en  indiquerai,  mais  seulemo^t  pour  mémoii«.,  i^ne autre 
cçya^îgo^e  par  le  4octemr  lCA.ymx  daua  le  Jounugénir,  de  médecine  » 
^ISiVi.  p*  34a,  Celle* ci  a  pour  siget  un  f<eUis  dont  le  corps  était  terminé 
inférieurement  par  une  tumeur  d'où  semblaient  sortir  les  membres 
abdominaux  très-imparfaitement  déreloppés.  €e  featuspeut;  au  pia» 
wim  aspect  9  aembler  un  second  exempile  de  la  manstrijtosUé  déqrite 
|i^l|aief;.ma^  Ue^ti  ai  iw^rfsUeaaAi^  connu  qu'il  est  réel.lemeait 
jjfiyyiiible  de  dé^rmiJA^r  axc^  c^tituda  i  quafle  Emilie  il  doit  élrf 
fifÇortéi^ 


«4^'  PARTIE  ÛU 

Genre  I.  SYwkLE,  Symeles. 

Les  symèles  sont^  de  tous  les  monstres  de  celte  fdmlllc» 
ceux  qui  s'éloignent  le  moins  du  type  normal  :  c*est  cher  eut 
surtout  que  la  réunion  médiane  des  deux  membres  est  le 
plus  manifeste  9  et  se  montre  sous  la  forme  la  plus  simple. 
Le  tronc  »  plus  étroit  dans  la  région  pelvienne  que  dan^  la 
région  thoracique,  se  prolonge  en  un  appendice- considën* 
ble,  symétrique,  dirigé  suivant  l'axe  ^héral  du  corps v et 
dans  lequel  il  est  facile  dé  reconnaître  un  membre  compbU, 
résultant  de  l'union  médiane  des  deux  membres  abdomi- 
naux. Cet  appendice  présente  en  effet  trois  portions  ou  se<'- 
mens  distincts,  évidemment  analogues  aux  trois  segmens 
d'un  membre  normal ,  la  cui^se ,  la  jambe  et  le  piedJ  i 

Le  segment  fémoral  a  ordinairement  la  loagueur  d^one 
ctxisse  normale >' et  l'on  peut  aussi  se  faire  une  idée  asiti 
e^^acte-de  sa  largeur  et  de  sa  forme^  en  les  comparant  k  ^'■JltM 
de  deux  cuisses,  normales  rapprochées  l'une  de  Tanin, 
et  réunies  par  leur  bord  interne.  11  est,  en  haut,  presqae 
aussi  large  jque  la  portion  inférieure  de  l'abdomen ,  mais 
plus  étroit  en  bas ,  ses  deux  bords  se  rapprochant  peu  à  pea 
l'un  de  l'autre.  Il  est  beaucoup  moins  épais  que  le  corps  « 
et  aplati  sur  ses  deux  faces;  différence  qui  établit  surtout 
une  ligne  de  démarcation  bien  tranchée  entre  sa  portion 
supérieure  et  la  région  abdominale  qui,  aplatie  aussi  en  ar- 
rière ,  est  au  contraire  très-convexe  en  aviint.^ 

Le  segment  qui  représente  les  deux  jambes  réunicfs,  tan- 
tôt égal  en  longueur  au  segment  crural ,  tantôt  plus  cmirt, 
est  constamment  beaucoup  plus  étroit,  principalement  A^ 
sa  portion  moyenne.  Aplati  en  avant  comme  le  segment 
crural ,  il  est  au  contraire  légèrement  renflé  et  convexe  en 


MONSTBfiS  STMàLIENS.  1^1 

arrière.  Rien  n'indique  non  plus  à  l'extérieur  la  dop.licijté 
essentielle  de  ce  segment. 

Il  en  est  tout  autrement  4n  pied ,  segment  que  80.  compor 
sition  et  sa  disposition  rendent  également  remarquable. 
Beaucoup  plus  large  que  la  partie  inférieure  de  la  jan^be» 
il  se  montre,  lors  même  qu'on  l'examine  seulement  à  l'ex^ 
térieur,  évidemment  double  et  formé  par  la  réunion. de 
deux  pieds.  Le  nombre  des  doigts  qui  le  terminent  est  en 
effet  de  dix  ou  environ ,  par  exemple  de  neuf ,  de  huit ,  de 
sept,  et  quelquefois  au  contraire  d^rojaze.  Sa  duplicité  es^ 
aussi  ordinairement,  indiquée  par  un  sillon  médian  et  longi* 
.  tudinal,  s'étendant  sur  la  face  plantaire ,  depuis  le  métatarse 
jusqu'à  l'extrémité  du  pied,  où  il  se  change  quelquefois 
même  en  échancrure. 

La  disposition  du  pied  est  plus  rppoarquable  encore  que 

SA  composition.  Loin  d.e  former,  comme  dans  l'état  normal, 

un  angle  droit  avec  la  jambe ,  il  se  prolonge  avec  elle  éous 

un  ande  très-obtus  ou  même  tout^à-fait  en  ligne  dfbite. 

En  outre,  et  ce  caractère  se  reproduit  d  une  manière  plus  ou 

moins  manifeste  chez  tous  les  monstres  syméliens,LBs  deux 

pieds  dont  la  réunion  forme  le  pied  composé  que  nions  flécri- 

'  yons,  sont  entièrement  renversés.  Comme  s'ils  avaient  ïàit 

une  révolution  complète  autour  dç  leur  axe,  ils  sont  venus  se 

souder  entre  eux  sur  la  ligqe  mé^wtnei  par  la  tptAMt4«i.^f'^' 

rarement  par  une  partie  semlementv^-i).  des  bordsr  quiv^dans 

■-'rétat  normal ,  devaient  être  tîxttjrttfeô. -Ainsi ,  dans'te'pîèd 

'  composé ,  les  petits  orteils  sont*  au  milieu,  les  ^oif  ortéHs 


.'..U        .     -w    '    !»■ 


(i)  Tal  constaté  une  fois  cette  disposition  par  mes  propres  obëérva- 


enire  eues  un   aUgIC  UIUIL,    ci   a^    ««monniiviib  wi.nwMi*^  ^^cn    \.iti\|    uuigui, 

"Du  reste  il  y  avait  înversîoti  coroplùle  'dU   pied  cbéz'ieet  iiiidîiKUay 
'  co^meèheziousJeiaÛtrVssymèl^s:'*^  .      "'''r  •  /'.^ 

II.  lo 


^%  HftttB  m. 

%h  iSéfiorà.  TàYà  ce  qui  didy ait  être  «mérienir  m  de  iMHfe 
devenu  postérieur,  et  récîproquem^t :  h  {>Ièfntb  *d*  Jfei 
iBÎst  leû  ayant ,  et  la  face  dorsale  en  arrièi^. 
•    Deè  oLfervatîons  dèj*  faîtes  sur  IViTgàinftàfflDà  fnt^rM  d^ 
Ijythëlés 'par  plusieurs  àuleat»^,  et  rirtamttoeiA  paVSacbii^, 
IMèckèrhôff ,  Meckel ,  Behn,  Koehlèr  et  M.  Cfruvfeîftîér  0), 
oAt  co^ùfirmé  et  complété  Ié§  inductions  'qtfe  '|)0fiàVaft  fôèlK 
Mr  rèxânién  dei  parties  èiïërléureS  ;  let  Wm  "peik  'ffire  ipù 
cîè   geùVe ,    ^bîqùe  raté ,   est  îaujo^rdliuî  x Wéti    coiiinti , 
^è'e  iii  savoir  et  à  HràbUetè  'fléè  ifàiftonnUtés  qui  se  ^(Ait 
'bi:^tiq>és  de  son  histoire.  Tbàtefoi^  ^cfspl^i^  ^ikhofrUM' 
telBirieVetuplir  quelques  fecunès ,  ayâiîl  idiii  tes  jretik,  xiàftfe 
%*âèfssm  fn'édit  et  ftrt^eiact  fe  squefelfe'd'un^'yiifèlè  ;tti 
monstre  du  même  genre,  né  en  i83â  à  AvîgWoïi  (^). 

le  ibàssin  est  tb^fiïùrs  c)iez  tcfs  syd/èlès  jfîlàs  ù)ùl  Hfom 
imparfait  él  déformé,  tl  'est  coùstamûient  l'rè?s-étî^6'h  etïl- 
Ibnçé  >  iè's  pûbîs  étant  îbcoiïiplèts  et  dirigés  de  haut'  ëh  Bki , 


et' quelquefois  se  toucliânt  en  arriéré  ,  pr^s  3e  leur  àrtîcub- 
tîon  avec  les  néons,  en  mëirié  'temps  qu'à  leur'sympliysé,* 
jce  qui  donne  h  rouveriure  supérieure  du  Ifàssin  la  'fenaie 


tion  avec 

jce  qui  3c  

4  un  huit  de  cliiiTre.  Ces  modifications  au  nassln  tendait 


(l^  SaCIISSS,  ï>iss,  sïstens  in  fonds  nionstr,  âcser,,\* ,  Leipzig,  iSoi.'^ 
TynLGtxàiàtiffde  Monèpodîà/liiss.  //ioH^«r.,ÎB*,  HaRe,i8*^.  — ItftcMci» 
•  <w.iïirji*- BfcHîr ,  de  Bfonfpàdilms ,  diu.  inMgur.^  4'»,  Berlin ,  j^^y,  r- 
QLVTiUMjÉWit  '^NfiU  sur.}in  cas 4e  m^nogodiey  dans  le  Jtmrn. des^fft' 
'grès  et  institut,  médic^^  t»  VIII^  p.  a54i  dans  le  Journ,  anal/ tique  de  aM, 
nov.  i8a7 ,  et  dans  quelques  autres  recueils  médïcsiux  delà  iné'Âîe  épo- 
que.—Kobhlkb,  Diss.  sist,descr,monstr.  hum. monopodiSf  ^o,  lena.  iS3f. 
•  (a)  Cesymèleii  été-recueilli  pârM.  le,docteuiï  Chauffard, elachrcné 
.amsitôt  à  mon  père  a?eç  dçs.notés  dont  je  donnerai  prâs'Ëas^pi 
extrait.  —  Quant  au  symèle  à  pied  bifurqué  que  je  viens  d^iddiqiwr, 
fi  iwilè  coonais  que  par  Tc^i^roen  de  ses  parties  extérieures.  —  Aoei 
deux  cas  inédits ,  je  puis  en  ajouter  un  troisième  dont  TolMérfacioa 
m'a  été  récemment  communiquée  par  le  docfeur  BAKTBii^itvT* 


MDNSTBI^S  SϻU;I.IliNS.  a/(5 

iouies  &  raojÊner  vcra  !a  ligne  niÉdiaDc  les  deux  caviléï  co- 
lyloïdes,  et  par  suite  les  deux  Cémnrg,  ijnien  clïet  sont>très- 
rapprochés  l'un  de  l'autre,  et  quelquefois  conligtis  ou  même 
réunis  entre  eux  dans  leur  porlion  inférieure.  Ces  os  s'éloi- 
gaeiit  l'igalemeat  de  l'état  uoriDal  par  leur  fornie  et  leur  dis- 
position :  la  face  qui  Dormalement  est  aulérJeiue,  denent 
exter[ie,  surtout  înléiieuremeiil ,  et  la  postérieure ,  înlRrne : 
aussi  les  deux  rotules ,  au  lieu  d'être  rapprochées  l'une  de 
l'autrf  sur  la  ligne  médiane,  sont  trës-écartées  et  placées 
LDul>ii-fQit  en  debors.  La  jambe  contient  tantôt  quatre,e( 
taulût  trois  os  distincts,  parce  que  les  deux  péronés,  devenus 
internes  par  suite  dureuversement  du  menîbrc,  se  Irouïcnl 
qoelqucfois  rapprochés  l'un  de  l'autre,  mais  distincts,  et  sont 
dans  d'aulree  cas,  au  contraire,  soudés  sur  toute  leur  lon- 
gueur. Lorsque  cette  dernière  disposition  a  lieu ,  et  c'est 
celle  qui  ae  présente  le  plus  fréquemment ,  In  piùce  qui  ré- 
sulte de  la  réunion  des  deux  péronés  est  un  os  médian  sy- 
métrique, à  peu  près  égal  en  volume  b,  l'un  des  tihias ,  outre 
lesquels  il  se  trouve  placé.  Ceux  des  os  tarsiens  qui  dans 
l'état  normal  sont  placés  en  dehors,  se  trouvent  de  même 
ramenés  en  dedans,  et  ordinairement  soudés  avec  Ionts  con~ 
génèi-es.  Quant  aux  métatarsiens  et  aux  orteils,  on  voii 
quelquefois  ceux  du  pied  droit  eldu  pied  gauche  s'écarter 
peu  h  peu,  et  laisser  entre  eux  vers  leur  extrémité  un  petit 
ioiervalle  auquel  correspondent  h  l'extérieur  !e  sillon  et  l'é- 
chancrure  déjà  mentionnés  ;  mais  dans  d'autres  cas  les  in^- 
latarsiens  et  les  phalanges  des  pi-lits  orteils  droit  et  gauche 
sont  soudés  entre  eux,  et  concourent  ainsi  à  former  uu 
doigt  médian,  dont  la  composition  est  indiquée  h  l'exté- 
rieur par  son  plus  gr^tnd  volume. 

Les  muscles  dont  les  modiricalious  sont  ni^ccssaîrcment 
■  à  celles  du  système  osseux,  sont,  comme  les  os,  les 
réunis  h  leurs  congénères  sur  la  lipe  médiane ,  les 


^ 


S44  PABTIE  III. 

autres  séparés ,  mais  toas  modifiés  danâ  leur  position,  ceux 
de  la  cubse  ayant  fait  une  demi -révolution»  ceux  de 'la 
jambe  et  du  pied  une  révolution  complète  autour  do  Taxe 
commun. 

Les  grands  nerfs  sciatiques>  peu  éloignés  Tan  de  rautre 
à  leur  sortie  du  bassin  et  dans  toute  leur  portion  crurale, 
se  réunissent  sur  un  point  de  leur  trajet ,  du  moins  cbez 
le  sujet  que  fai  sous  les  yeux»  et  se  séparent  ensuite.  Par- 
venus  au  niveau  du  genou ,  ils  se  divisent  en  branches 
postérieures,  continuant  à  descendre  le  long  de  la  face  pos- 
térieure, derrière  les  tibias,  et  en  branches  antérieures  i  la 
principale  de  celles-ci,  résultant  de  Tunion  de  deux  brancbes 
fournies,  l'une  parle  tronc  droit^Tautre  par  le  tronc  gauche, 
descend,  située  sur  la  ligne  médiane,  jusqu'à  Torigine  da 
pied ,  cil  elle  se  divise  en  deux  rameaux ,  un  pour  chaque 
demi-pied.  Ces  rameaux  se  subdivisent  à  leur  tour  en  ra 
meaux  plus  petits,  qui  vont  se  porter  aux  doigts. 

La  principale  des  branches  sciatiques  antérieures  est  ac- 
compagnée dans  son  trajet  par  deux  des  principaux  vais- 
seaux, une  veine  et  une  artère.  Celle-ci  résulte  de  Fonloo 
médiane  des  deux  crurales  qui  sortant  comme  à  l'ordmàire 
du  bassin  ,  au  dessous  des  arcades  de  même  nom ,  se  por- 
tent peu  à  peu  en  dedans ,  traversent  de  dehors  eh  dedans 
le  muscle  triceps,  et  viennent,  un  peu  au  dessous  du  genoa, 
s'unir  sur  la  ligne  médiane.  Les  artères  crurales  fournisseot 
aussi  plusieurs  autres  branches  dont  la  disposition  est  moins 
remarquable. 

Les  anomalies  de  Forganisation  des  symèles  que  nous 
venons  de  décrire ,  sont  celles  qui  caractérisent  spéciale- 
ment ces  monstres  ;  mais  elles  ne  sont  pas  les  seules  qn'ib 
présentent.  La.  réunion  médiane  des  deux  membres  ah^ 
minaux  ne  saurait  atoûr  lieu  saA$  que  le  bassin  aoit  riïtéà 


MONSTRES  STTMitlENS.  ^^5 

et  imparfaitement  âévcloppé;  et  la  défomiatian  Aa  bassin, 
b  son  tour,  entraîne  nécessairement  diverses  modifications 
des  organes  normalement  placés  dans  la  cavité  pelvienne,  ou 
liés  par  leurs  connexions  avec  les  os  pelviens.  Tels  sont  les 
organes  urinaires ,  l'appareil  générateur  et  la  iln  du  canal 
intestinal. 

Les  organes  urinaires  sont  toujours  incomplets ,  la  vessie 
manquant  ou  étant  mal  conformée,  et  les  uretères ,  lors- 
qu'ils existent,  s' ouvrant  ordioairemeQt  dans  la  dernière 
portion  de  l'intestin.  Dans  tous  les  cas  connus ,  l'anomatio 
s'étendait  même,  an  moins  pour  l'un  des  côtés  du  corps , 
jusqu'au  rein;  et  il  n'est  pas  sans  exemple  (i)  que  l'appareil 
urinaïre  ait  manqué  tout  entier.  Au  contraire,  les  capsules 
surrénales  existent  des  deux  côtés,  et  sont  même  quelque- 
fois plus  volumineuses  que  dans  l'état  normal. 

L'appareil  générateur  présente  des  modifications  analo- 
gues à  celles  do  l'appareil  urinaire.  Les  organes  pro- 
fonds (â),  c'est-à-dire  les  testicules,  placés  dans  l'abdomen 
ou  au  devant  des  anneaux  inguinaux, ou  bien  lesovaîres,  exis- 
tent cependant  avec  les  conduits  qui  en  naissent  immédiate- 
ment,et  l'on  trouvemême  quelquefois  une  matrice  imparfaite 
chez  les  individus  femelles.  Mais  les  canaux  sexuels ,  c'est- 
à-dire,  chez  les  mâles  ,  les  conduits  déférons  ,  et  chez  les 
femelles,  les  tubes  de  Fallope,  se  portent,  soit  directe- 
ment, soit  médiatement , dans  l'intestin,  en  se  réunissant 
quelquefois  avec  les  uretères.  Les  organes  externes  sont  par 
conséquent  imparfaits ,  et  le  plus  souvent  même  manquent 
entièrement.  En  général,  les  sujets  chez  lesquels  le  double 
pied  est  le  plus  imparfait  quant  au  nombre  de  ses  doigts, 

{l)S^CB,,^,  U.  cit.  _ 

(i]  fcryez,  p.  46  et  SULV.,  les  remarques  que  j'ai  présentées,  en  faisant 
rliisloire  des  hermaphrodisme, sur  l'appareil  sexuel,  considéré  comme 
forinêdeBis»egint.'nE:  deux  prufoads,  deux  moyens  et  deux  superficiels. 


I 


i46  vàvtm  uu 

$ott  a{i9ti  nedft  qui  8bnl  to  pies  dosipIélmaMi  |rHt||  || 

Le  eahël  iiÉl^stinal  est  géoé^tl6Ine^f  ré{|^iier  tfçni  n 
p^tioB  ahll-ccBcalo»  mais  àial  conformé  dans  aa  pMliM 
^ort^co^eaië ,  et  sartoât  rers  la  lermiilaisenà  Le  §r<Ni  iëlm* 
iin«  après  une  dilatalion  plus  ou  moins  marquée^  defhltti 
trèa-4trdit  ^  el  ae  change  en  aii  cordon  lana  9nmn«re  1er- 
minéle  i  cèUformatien  iâterne  qui  œï&dâe  h  reaiériitf 
arec  riinpèrforàtion  de  l'annst 

.  Les  atibmklIiBB  qbe  présenient  tes  lymèlés  iont  ^  éouUM 
bn  le  ypiK  irèa^nènibrenêea»  et  affeclenk  d'une  fiiM^HI  V^ 
grhre  toits  les  ijrstënies  brganlqeës  pifecés  ou  deateni  éi 
diap&rafme;  Aosfei  eeë  mististres  i  rares  daâs  reapfeoe  hl" 
maine,  et  non  encore  dliliëtyés  parmi  les  animaiK^  toenMkl* 
ils^  Inrsqe'tls  sôht  nés  Tirans»  pen  de  temps  «près  Iter 
.^acissaiiee^  L'individu  qiie  }'at  sens  tes  yeax ,  a  téea  sevli* 
ment  l{de1kineB  minâtes. 

La  enfesanee  de  ées  monsires  est  ordinairement  prémi" 
tiifée«  GeUK  snr  lesquels  je  possède  desrenseignemenseKâlM 
étaient  des  fostus  de  quatre  i  de  sept  >  de  hoit  mtA%.  Otw 
moitié  ehviron  était  mâles  ^  les  autres  femelles  :  mais  iH 
eas  cohntu  sonteâëbre  en  si  petit  hombre  que  Tou  ne  pUni 
déduire  'diè  itur  comparaisoU  ato<gUn  résultat  générai  éwlk 
fréquence  relalfte  des  lé^es.  Le  sujet  que  j'ai  sous  les  yMi 
était  né  d'un  invalrde  déjlk  père  de  trois  enfans  bien  Mi^ 
formés^  et  qui  h'avatt  qu'uâ  seul  membre  inférieur^  sa  eisiM 
gaUçhc  ayant  été  amputée  tk  LutÈen.  Je  rapporte  cette  èlr» 
constance ,  parce  que  quelques  médecins  araient  étabfi  M 
rapprocheinent  entre  la  conformation  du  fœtus  monstroeox 
et  de  son  père>  également  pourvu ,  disaient*ils ,  d'un  seol 
membre  inférieur.  De  cette  prétendue  similitude  »  ob  aTiit 
même  cherchée  4^iiire  des  conséquences  qui  naie  ^aiàwwt 


MONSTmiS  SYUiLIENS*  ^^ 

porter  entièsemeot  à  &az.  On  ne  peul ,  Ha  eâ#t^  é^%blir  f^j; 
ciine  analogie  réelle  entre  un  homme  priFé>  p9J^  mi9  ^iftPlhl 
tation,  deTun  de  ses  membres  infénears,  et  an  fœtqffypfi^Çj, 
pourvanon  pas  d'iin  seul  membre  ipférieur»  cpmw$  T^  i|it 
croire  peut- êtce  le  nom  de  monopade  n  gé^ér^lemept  9^919 
dans  la  science ,  mais  bien  de  d^fix  membres  mféri$«i|r^ 
presque  entièrement  Gomplfit99  quoique  conjointe  9^:^' 
Ugufi  aai^diane  (i). 

Geure  II.  {Iftouk^e ,  IJrQmks  (9)* 

Hmê  M  genre ,  yoîsîn  mais  biw  Airtiact  du  pré^iiif)^  » 
I0  membre  compo^  qui  résulfQ  Ad  li»  réunion  i^  49W( 
membres  abdomiuaus  est,  poomx^o  cbe;^  les  ^y^o^l^^t 
fi>rmé  d^  trois  segmem  dîi»tîucts ,  U  mi?^^  »  qui  ?  frà  iPK9 
demir^ToIution ^^1^ ie m^sm* U  i#mbe, e^ le pip4 flffî 
e»t  complètement  renyerséf  Um  /cfaappu  àçs  segmeu^  pri^t 
sente  des  caraetères  distincts ,  /^i  tpu^  penrent  ^  r/iiumf 

(i)  Oatre  les  cas  déjà  cités,  Foyez  :  Scultbt,  Jrmamentarium  chirur» 
giemntyè^^  Amsterdam.  1:74 1,' 4. 1»  p.  i38;  cas  très-analogue  à  plusieurs 
des  précédens."  —  Un  autre  infinîm^Qt  plus  remarquable  ççt  pelai 
dont  SwiTZER  a  consigné  la  relation  dans  les  JnaL  BescriveUe  overfi^fn* 
ai#ffis.  Mis/ottere,  àe  Herboldt,  4^  Gopenii.»  x8a^;  et  traduction  àUe* 
mande,  40»  Copenh.  i83o.  3*  observ.  (ouvrage  inséré  dans  Det  iongf* 
danskt  nxdtnsk,  seLk.  a/kanMnger ,  l.  VI  ).  Chez  le  monstre  ^e 
Swilzer ,  l'iixi  des  étre^  les  plus  anomaux  qui  aieni  jamais  existé  ,<la 
8|FmÂlie  se  présentait  cçmme  compUcaiiop'd'une!atttre  monstrootlté.. 
beaucoup  plus  grave  encore,  al  appartenant  jaèroe  à  Tune  des  dar- 
nîèréa  iamiUcs,celle  des  mofiatcuosUés  pai:acépbidjque8  Je  reviendrai» 
gi  treitaotde  célIes-ci,  sur  leparacéphalièn  eymàlêiâé  Switzer* 

(a)<De  où/0àt  qneuê^  et  de  /««>o<>  -*  Ge  nbm^sa  fappçirte  à  Ja  dispos 
akion  et  a  la  forme  du  membre  composé,  epiî^  pk|cé  sur  la  ligne  mé*  • 
diaoe,  se  continuant  en  ligne  droite  avec  le  teorpa»  et  deTeilaoa  ptus 
onjneifis  grêle,  simule  un  proloogemeibt  caudal  »  snttoot  kvsqu'il  estf 
tenttiBépar  «nieni  doi^t. 


qoeot  «rec  les  nrélère».  Lorsqa'na  rm  mple  t  U  Mt  t|^ 
mal  conformé.  Les  organes  sexaels  manquent  pareiUegnnl 
d'on  côté  ou  même  de  deux  côtés ,  el  »  Ipnfp'îjlii  ç^ffttfnt 
d'un  côté,  ils  sont  très-impar&îts  et  preeque  Pi|iii|i|iHMifaM« 

Ce  genre,  comme  le  précédent,  n'a  été  9|>Mrv4  qu'tn 
tràs-petit  nombre  de  fois ,  et  seulement  cbe^  Tbpmpi^  S%t 
gnault  affirme  que  Tindividu  figqré  d^ns  son  reop^ajl  ^i^ 
à  terme  :  Levy  assigne  aussi,  mais  seulement  pap  C^BJec{|ini 
k  même  époque  de  naissance  h  celui  qu'il  a  di&çrit»  |1  mt 
plus  certain  que  les  uromèles  ne  sont  pas  viable^ ,  mai^pfgr 
vent  prolonger  pendant  quelque  temps  leur  débile  ififîfty^Mfp^ 
L'uromèle  de  Hartmann ,  par  exemple ,  fit  en4aii4'li  int 
cria ,  arala  même  un  peu  de  booUie ,  et  vécut  ouwf  htoffu 

Genre  III.  SiaiNeM^LB,  Siremm$l(f§^ 

Quoique  les  diverses  monstruosités  syiaélvipes  B^ajent  j|r 
mais  été  distinguées  Oi^re  elliBS  ,  et  que  le  poçi  4^  #fn[|f 
n'ait  pu  par  conséquent  être  attribué  pu  pri^ipr^  Att  ||Qif9 
dont  il  me  reste  à  parler  »  on  peut  dîfe  qu'il  lui  apparti(9|)( 
d'une  manière  spéciale,  et  qu'il  a  reçu  déjà  à  son  égarfl M 
sanction  de  l'usage.  Les  monstres  de  ce  groupe  sont  ^n  dpBt 
ceux  que  les  anciens  au^urs  ont  presque  tous  appelé»  4* 
rênes ,  par  une  co^^pa^ltison  dopt  om  n^  peut  ii;iier  la  JMfr 
tesse  :  car  nous  allons  rcir.OkUFjer  p^esq.ue  exa^enieut  jçfeijGff 
eux. les  formes  mixtes  et  l^izarnes  qu'Homère  et  Oyifle^ 
prêtées  à  leurs  sirènes ,  et  qu'^or£^:e  rappelait  ^ju^s  ^  f^fEl 
si  souvent  cité  : 

Desinlt  îo  piscem  muller  formosa  supernè. 

Je  crois  donc  dîwoir  conserver  à  ce  dernier  genre  des 
monstres  syméliens,  un  fiojQ  aous  lequqlilest  ^^  IsAlpélf- 


MONSTRES  fTMÀUBNS.  3^1 

kmcnt  ootina ,  et  qtii  rappelle  très-bien  ses  principanx  ca« 
rsctères.  Seulement  une  légère  modiflcation  de  ce  mot  m'a 
para  nécessaire  #  moins  encore  pour  le  coordonner  avec 
lensMUlile  de  k  noUienclatare ,  que  pour  préyénir  la  confu-* 
sioa  et  les  erreurs  auxquelles  on  s'exposerait  en  employant 
comtiie  dénomination  générique  un  terme  auquel  plusieurt 
auteurs  ont  déjà  atiribaé  un  sens  beaucoup  plus  étendu. 

0aiië  les  sirénomèles,  le  bassin,  tous  ceux  des  viscères  qui 
sMt  liés  flvee  lui  par  des  connexions  intimes,  et  le  segment 
fôoiorâl  dû  membre  composé^sont  comme  chez  les  uromèles 
les  plus  idipArfaits.  Mais  Ià  jambe ,  beaucoup  plus  incom- 
plète encore ,  et  devenue  presque  entièrement  méconnais* 
sibtoi  se  termine  en  pointe ,  et  le  pied  manque  ou  n^est  re- 
présenté que  par  quelques  rûdimem  non  apparens.  Ainsi, 
IMdis  que  là  moitié  Sus'^embilioale  du  corps  offre  une  con- 
ibrmÀtion  régulière ,  la  moitié  sous-ombilicaie  s'atténue  de 
plue  en  plus  vers  son  extrémité  >  et  semble  n'être  qu'un  pro^ 
Il»ngetiient  càudiforme  du  tronc  :  prolongement  dont  la  ien- 
gueur  est  ordinairemenft  égale  ou  tiers  ou  auk  deux  cin-' 
qûtèméi  de  (n  longueur  létale. 

Cette  confet*fnation  anomale ,  constante  chez  les  siréno- 
ftàkes  ;  et  tarattëristique  pour  eux ,  a  déj%  été  observée 
èiiez  un  asse«  grand  nombre  èe  sujets  (i).  Tous  sont  «cm- 

(i)  ^Pjr0t^  oiiire  Iacstim  et  qiiek|u«s  M»tM8  atfciev»  4érMologues  ; 
Dcr  Gaurot  ,  Lettre  dans  lo  Joutb.  des  S(w^  26|^,  et  GolL  acad^  t.  ¥((« 
p.  27.  — HoTTiirGER,  De  rnonstrt  humctno  absque  sexu^pedibus^  etc.»  dans 
tos^lirem.  nàt,  ûur.,  âèc.  îïï,  ann.  9  el  10,  obs.  aTS.— Sttpbrville,  Som9 
reflections  on  génération  and  on  monsters, dans  les  Philos,  transact^  d**  4^^» 
p.  3o3v — Bastïk,  ihsct,/eBins  mmutr.  simmUé  stieés  égn^^ibiâ,^  uKlJYïf 
tf  49^,  pb  479.  ^~  ^dvB,  4afM  ["Bktoire  de  FAc/hL  ^hs  tc^  fmut  1746, 
p.  4t.  ^  Bxwe.K't^ir^'êmti  Vni^.  nat,  ée  #tirftbe,  t.  Ifl^  p.  ao^  c'est  te 
sii^vil^à  4écrft  par  Ikie.  —  K^a^  W^&mmitksWL,  Bist.amat,  infàmiM^U" 
jus  pars  corp.inf,  /iio/z5rr.,in-4o,Petersb.,  1754  et  1 7 STjdettK^isrr histoire 


s5d  PAETIB  m. 

blables  entre  eux  par  les  conditions  essentielles  et  vraim^it 
génériques  de  lear  organisation.  Ils  différent  au  contraire 
les  ons  des  autres  par  quelques  modifications  d'an  ordre  in- 
férieur ,  dont  la  considération  pourrait  par  la  suite  feomir 
d'excellens  caractères  spécifiques  >sHl  pouvait  être  utile  de 
descendre  en  tératologie  jusqu'à  la  distinction  des  espèces. 

Ainsi  les  deux  segmens  du  membre  composé  forment 
quelquefois  entre  eux  un  angle  très -marqué»  comme,  chei 
le  sujet  dont  Kaaw  Boerhaave  a  donné  une  histoire  si  éten- 
due :  mais  le  plus  souvent  la  cuisse  et  la  jambe  »  dans  la 
situation  qui  leur  est  ordinaire»  se  continnent  en  ligne 
droite ,  et  sont  tout  d'une  venue. 

Dans  un  cas  décrit  par  Hofer»  derrière  le  prolongement 
caudiforme  qui  résultait  de  la  réunion  des  deux  membres, 
se  trouvait  un  appendice  également  caudiforme ,  pne  ibis 
moins  long  que  le  membre  composé»  mou,  vascolaire» 
spongieux»  sans  fibres  musculaires»  obtus  à  son  extrémité» 
et  inséré  »  comme  la  queue  d'un  animal  »  immédiatement 
au  dessus  de  la  région  anale.  Superville  indique  aussi  cbes 
un  sirénomèle  qu'il  a  décrit  ou  plutôt  imparfaitement  men- 
tionné »  une  petite  queue  semblable  à  celle  d'un  cochon, 
mais  qui  s'insérait  au  dessous  de  l'anus»  placé»  dit-il»  sur 
le  milieu  du  sacrum.  Chez  un  autre  sirénomèle»  dont  j*ai 
le  moule  sous  les  yeux»  et  qui  était  en  outre  remarquable 
par  l'existence  de  deux  pouces  à  la  main  gauche  (i)»  il 
existait  aussi»  vers  le  point  où  devait  être  l'anus  »  une  émi- 
nence  san^  doute  de  même  nature»  mais  très-petite»  arron- 

humani  dans  les  jéeia  Atf/i>er.»t.III»p.366. — Otto,  Monstrorum  ktim,Mt 
anat.  et  path,  disqmii^  Francfort,  1811,  p.  33»  et  lehrà.  des paUL  JmU, 
1. 1,  S  74a,  —  Blvmbitbàch»  De  anom,  et  vitios,  nisûs  format,  mbenr^ 
GœttÎDg.  i8i3»  p.  7.  —  DiEGKEAHOFF»  loc,  cU,  deux  cas.  —  M»«»«i 
loc.  cit.  —  Bbbit»  loc»  eit, 

(t)  Le  sirénomèle  de  Sue  avait  aussi  deux  pouces  à  k  asio  f^tad» 


MONSTBBS  STMâLIBNS.  s53 

« 

die^  et  se  présentant  plutôt  sous  Ik  forme  d'une  simple  ta- 
bérosité  que  sous  celle  d'une  queue. 

Le  segment  terminal  du  membre  composé  »  ou  la  jambe, 
est  généralement  conique,  et  représente  même  quelquefois 
un  cône  parfaitement  régulier ,  ayant  pour  sommet  une 
pointe  très-aiguë.  Dans  d'autres  cas  il  est  obtus  à  son  extré- 
mité. La  rotule»  ordinairement  unique  (i) ,  mais  présentant 
des  traces  plus  ou  moins  manifestes  de  duplicité ,  est  placée 
en  arrière  ;  ce  qui  montre  que  le  membre  composé  est  re- 
tourné comme  dans  les  genres  précédons. 

Un  os  unique ,  paraissant  analogue  an  tibia ,  court,  de 
forme  conique,  et  donnant  attache  à  quelques  faisceaux 
musculaires  insérés  supérieurement  sur  le  fémur,  se  pro- 
longe jusqu'à  l'extrémité  de  la  jambe  qu'il  compose  presque 
entièrement  h  lui  seul.  Cet  os  est  ordinairement  médian  : 
cependant,  dans  quelques  cas ,  on  le  trouve  placé  latérale- 
ment. 

Quant  au  bassin  et  au  fémur,  leur  disposition  est  la  même 
que  chez  les  uromèles  les  plus  imparfaits.  Il  est  toutefois  à 
remarquer  que  la  composition  du  fémur  est  indiquée,  au 
moins  dans  certains  cas,  outre  sa  situation  médiane»  par  ses 
formes  et  son  volume  beaucoup  plus  considérable  qu'à  l'or- 
dinaire. 

Les  orifices  de  l'intestin  et  des  voies  urinaires ,  aussi  bien 
que  les  organes  sexuels  externes ,  manquent  d'une  manière 
complète ,  ou  ne  sont  représentés  -que  par  quelques  rides , 
par  de  légers  enfoncemens  ou  par  de  petites  saillies  men- 
tionnées par  quelques  auteurs  sous  le  nom  de  caroncules. 
Hofer  cl  Superville  indiquent ,  il  est  vrai ,  un  anus  chez  les 
sirénomèles  qu'ils  ont  observés  ;  mais  ils  en  parlent  d'une 

(i)Les  sirénomèles  de  Sue  el  de  HoUinger  avaient  toutefois  deux 
rotules  distinctes. Le  sujet  d'Oito  oVii  avaitsu  ooiitraira  «ucuneM    , 


Aâ4  I^AàTI£  m. 

manière  si  ragne  et  si  peu  explicite»  qn'iis  n'&oi.  érUefliiimt 

attaché  aucune  importeoce  à  U  disposition  delà  fin  Jn  CMal 
ioteatinal ,  et  sans  doute  jiie  l'ont  point  €oa«t^iée|Mir  Aipob- 
seryations  exactes,  A  plus  forte  raison  ne  doitHMi  p a»  creiBB 
i  Texistcnce  des  organes  sexuels  externes  qoa  Licetiv  le- 
présente  chez  un  de  ses  siréaomèles,  d«fiie  wie  Mffm 
faite  d'imagination^  et  qui  doit  être  regardéd  eovKSMwm 
aTonoe. 

Quant  anx  organes  urinaireset  sex«els  i»tanMNs«  ib 
manquent  toujours ,  an  moins  en  grande  partie  »  cowve 
dans  le  genre  précédent ,  et  sont  ordinairement  pl«s  in- 
complets encore  :  toutefois  la  vessie  elle  -  ménae  a  élé 
quelquefois  trouvée.  Le  canal  intestinal  est  générafeaMit 
mal  conformé  dans  sa  portion  post^œcale  :  présume  tw- 
jonrs  même  la  fin  du  colon  et  le  rectum  manqmutf  en 
jont  très-imparfaits  ;  anomalie  qui  se  lie  évidemnaent  k  fat- 
sence ,  constatée  dans  plusieurs  cas,  de  Tartère  mésçat^ 
qne  inférieure. 

Ce  genre ,  quoique  évidemment  plus  anomal  que  lespré- 
cédens ,  est  moins  rare  :  le  nombre  des  sirénomèloa  connus 
surpasse  peut-être  le  nombre  des  symèles  et  des  uramèli» 
réunis.  Toutefois  on  n'a  pas  plus  observé  chez  les  anîmamc 
la  sirénomélie  que  les  autres  monstruosités  syméliqaes: 
c'est  encore  un  genre  propre  jusqu'à  présent  à  l'espèce  ha- 
maine. 

Les  sirénomèles  étant  moins  rares  que  les  genres  préoé* 
dens  »  les  circonstances  de  la  naissance  et  de  la  mort  de  cas 
monstres  sont  mieux  connues.  Ainsi  plusieurs  auteurs  s'ac- 
cordent  à  attester  que  les  sujets  de  leurs  observations  étaient 
nés  à  la  fin  du  neuvième  mois  de  la  geslaiion  :  la  naissance 
è  terme^  encore  plus  ou  moins  douteuse  pour  les  genres  pré- 
cédraa  9  est  donc  constatée  poor  les  sirénomèles. 


ÏA  tmikî  ^  cè^  Aftrnièt^  otit  ie  ^we  pendi^t  mt  cet- 
MkfÊt  ^^m^s ,  is^  ëgÀté^Dt^bfc  incontestable»  Quelques  uns  » 
lilèHèéb  jpMt-iêt^e  pendant  le  tràyail  de  raccouckement ,  sont 
4MI  fléjè  piA^  AeVié  itù  èht  et^té  hii&tk  pM  d'inàtans  après 
ÎMt  toéi^È^Èiàé  :  mais  d'autnes  Mt  vécu  pkisienrs  faeuros  t 
ié  nifétMMiièliâ  êè  Sue ,  par  ^)[6tnp4é^  a  pîoticnsgé  sa  yie  pen«- 
dttdl^i  llMV)té5>  'é,  h  pt^filter  èei  ê«feti  de  Kaaw.BoéièaaTe» 
^^tfaM  T{ib<^H)«telf^.  Ce  d^^nier  a?^îl  «ijtécaté  des  moR- 
^««)tiMMi^èè^aA^»>  p^Wsié  iék  dria  et  avâté^ftielqiïes  lipides. 

La  comparaison  des  diverses  obserVàtidos  ^oe  tiotis  eofc 
ttimiliiBes  les  actteorsyne  me  palpait  pas  justifier  d'aï»  ina- 
frfMN»  aussi  pesilive  eettie  assertion  dé  Mcokel  (1) ,  que  les 
lÉimstres  de  ce  gtvmpe  vent  le  pies  sourient  femettes*  Eti 
<#ft>  Mr  dbtt^eicas  ^Hiyfirto  ii|m  sont  maiiikemnt  connus, 
tMAs  IséREilèiôeM  peuvent  étsre  regardés  avec  quelque  certitude 
IBÎÉKttiè  ayant 'eflibrt  4e  sexe  féminin  ^  un  autre  siréàoliièle 
était  iûSt&',  Hft  F'apipaml  fëwérateui^  de  tous  les  aulTOs  indî^ 
^fMdJS^ah  tl'ép  iuiqparAift  eitpeip  ruAnentaire  pelV;^ti'on 
îfMbM  haèai^der  une  détermiilatbii  tle  kér  sexe. 

^  fi.  kêmiatqms  ^gi»érêU$  iur  tes  numntres  symétiein». 

OÙ  «ait  que  ebez  Dxoqœlmè  et  la  piapArt  ées  dmaïaux  les 
>jliteiV'  Oi^anea  ou  lappareiis  sont  presque  tous  dans  Tétat 
èduiite/ou  impairs  et  médians ;,  ou. paîrr^et  latéraux;  qu'ils 
aoDtiaa  c'oatraire,géuéi:*alement,  ji  J'époc[ue  de  leur  premier 
développement ,  pairs  et  latéraux,  parce  que  ceux  même  qui 
jffar  Ta  sul^e  doivent  àeVéfiir  ithipalis  et  itièdils^ils  ,  àè  trou-* 
vent  alors  divisés  eh  deux  moitiés  semblables,  plàcëës 
llqraiékriqii^QEiaat  fà  &t>ite  et  k  (gaac]ie^  Pourquc»  les  or* 
^gUÊês^^'fvékeiiMà.îom  friniltvetfWBit'k  mênie'dispositÎDn, 


i 


\i)LoçtCif,i  p.  S90«' 


256  PàBTIB  lU. 

viennent- ils  à  différer  par  la  suite,  et  pourquoi  leur  évolu- 
tion >  si  analogue  à  son  début  «  ne  suit-elle  pas  eo^suitelf 
même  marche?  S'il  est  vrai»  comme  je  l'ai  établi  précér 
demment  (i) ,  que  les  organes  les pluç  semblable  entre  euK 
présentent  la  tendance  la  plus  marquée  à  la  réunion  ,.pourr 
quoi  chaque  organe  pair  et  latéral  ne  se  réunit-il  pas  à  son 
congénère >  si  parfaitement  semblable  à  lui-même?  La  ré- 
ponse à  cette  question  est  donnée  par  les  considérations  sui- 
vantes ,  très-propres  à  éclairer  la  théorie  des  ^lpp£^rQosités 
par  réunion  médiane.  ,  ;,  * 

Les  organes  pairs  et  latéraux ,  comparés  à  leurâ  coQgér- 
nères ,  peuvent»  se  trouver  dans  trois  coaditioùs  divei^seUi 
Tantôt  aucun  obstacle  ne  les  sépare  Tun  de  rautre»  et  np 
les  empêche  de  venir  se  chercher  sur  la  ligne  médiaiie. 
La  réunion  est  alors  Constante;  elle  constitue  llétpt nor- 
mal. Tel  est  le  cas  des  organes  qui,  primitivement  doui^dos 
et  latéraux,  deviennent  ensuite  uniques  et  médiaps.       ', 

Tantôt,  au  contraire,  les  organes  pairs  et  latératti^ lisant 
placés  à  grande  distance  de  leurs  congénères  (2)«..ouJbjiep 
des  parties,  dont  le  déplacement  ou  l'absence  n'ont  pas 
une  très-grande  importance  anatomique,  sont  interposées 
entre  les  organes  homologues.  Ceux-ci  se  trouvent  donc 
dans  ce  cas  séparés  par  des  obstacles  réels,  mai$<'  qui^peu- 
vent  être  vaincus  sans  que  l'être  tout  entier  soit  modifié 
d'une  manière  grave.  Lorsqu'il  en  est  ainsi ,  la  réunion  ^mé- 
diane peut  avoir  lieu,  mais  elle  est  rare,  anormale  ,* et Jooa- 


••.» 


(i)  Forez  rhistoire  que  j'ai  donnée,  dans  le  premier  voIuiiie.de  cet 
ouvrage,  p.  535  et  suiv.,  des  anomalies  simples  par  jonction  ^t  par  fu- 
sion médianes.  î  •;*.    .      . 

(a)  J'ai  déjà  fait  remarquer  (/5iW.,p.  BSy)  quedaKxiéljgiitoéi^^ilitî- 
laires  se  trouvent  toujours  séparé^pvr  divers  dl^a<;l|4|.i^iP'<l€t4'>a.u>M» 
et  que  cette  disposition  est  une  conséquence  nécessaire  ae  la  ten- 
dance qu'ont  à  se  réunir  les  parties  semblables  entre  elles*      .  ,  , 


sUtue  me  liémit^rie.;Cest,çe  qui  a  lieu  »  par  exeçmpl^  jfié» 
la  réunioQ  de&  reÎDs,  ]#  moins,  tare. dé  tpu^â.>  pour,  çç^/^ 
des  testicules  eLde  pliusièujrs:  (autres  organ^^v  '  \  - .    , '.  . 

Eafiu  il  peut  arriver  que  leà  deOx  organes,  Utérsi^x.Jbp? 
mologues  se  trouveat  séparés  par  des  parties  doûtraln 
sence  ou  le  déplacement  ne,  sauraient  atoir  lîÔ4  >aas.im^ 
modificaticKi  grave  de  Vo^g^ttisatioa.  La  i^éuniOQ  Aiéri 
diane  peut  néanmoins  encore  avoir  heu  ;  mats  elle  ^t-|4P^ 
rare.»  he^ucofup  plus  anomale»  et  constHi^e »  i^onji^l^s^ime 
sioi^le  hémitérie»  niais  b^en  une  vénjtablè'mopstruosi^é^^ 
A  ce  groupe  se  rapporte  la/réuniciD  dos.  yeux-  ^àt  et$l^  d^ 
orei)les, ,  dont  j'aurai  plus  tard  à  traîter»  et  Ta  rétnoâiuitd^t 
membres,  qui  fait  ie  sujet  de  ce  chapitre»  et  que  je  piMsttâtii} 
spécialement  pour  exemple...  .  •  ,  »./..,  .  -j,  *», 
^  On.  conçoit  très-bien  à  priori,  t%  robservatipii  jnoqi'/ir 
montré  à  posteriori^  comment»  le  baséin  étant  i^furposéentrii 
les  deux  membres  abdpminaux»^  la  réuniononédiape  d^-zcenx- 
ci  ne  peut  avoir  lieu  sans^quil  y  ait  ajusçi  réuniou  partielle 
oupourle  moins  rapprochement  des  deux  moitiés  diiba^sipj;. 
par  suite»  sans  que  de  graves  anç|imaUes  modifient  la  mf^iii^, 
ftous-ombilicale  du  corps.etles  trois  appareils  qui  se  trouvéht 
contenus  dans  le  bassin  ou  liés  par  des  cpntafexions  intimés 
avec  ses  diverses  parties,  savpir»l'appareîi  générateur,  Ta^- 
pareil  urinaire  et  la  fin  de  l'appareil  de  fa  nufrîtipt^.  Diî  Ih 
rextréme  importance»  la  hautegrai^iléet  l'é^àt  trés;ç<>mplexe 
des  anomalies  par  réunion  dès  membres  ;abdQtoiaiaax»  et  lé 
rang  que  je  leur  assigne  dans  'ma  classification  t'ératàlei^^^ 
que»  non  parmi  les  jsiiinpleshémitéries»  mais  T>ien  parinilléSi^ 
véritables  monstruosités. 

Les  mêmes  considérations  seraient ,  à  plus  forte. raison*» 
applicables  à  la  réunion  des  membres  thoraciquès-»  si  elle  ' 
se  j)résentait.  à  l'observation  :  car  entre  ces  membres  se' 
trouve  interposé  le  thorax  toujt  ôplier  et  les  oi;gahef  si  îm^ 
II.  17 


|M  PkvnjL  m. 

I^rlaiiâ  qui  remplissent  sa  ea?ité>  comme,  «nire  les  mem- 
bres abdominaux  »  le  bassin  el  lès  organes  pelrieos.  Là  dis- 
position des  detut  paires  de  membi'es  est  doxic  analogoe; 
mais  la  pnissance  à^s  obstacles  qoi  tendent  à  empêcher 
la  rëunioB  médiano,  est  loin  d'être  la  même  peur  Fime  et 
poor  Fautre*  Les  membres  tfaoraciques  sont  eiribéme  temps 
beancodp  plus  écartés  et  séparés  par  des  organes  cPano  im- 
portance telle  qne  leur  absence  entraînerait  néeessaire- 
xnent  les  modifications  les  plas  graves ,  et  povr  ainsi  dire  la 
perturbation  de  tonte  l'organisation.  On  peut  donc,  àprhri, 
placer  la  réunion  dès  membres  thoraciqaes  an  nombre  de» 
ândmalieB  dont  la  production  est  le  pins  dtflieile ,  et  dont 
résistance»  si  même  elle  est  possible ,  doit*ôtre  le  plus  rare; 
£0  que  confirme  parfaitement  Thistoire  de  la  science,  qui 
B'<^fre  pas  même  encore,  parmi  les  monstres  unitairea»  ud 
aeid  exemple  de  celte  grave  déviation  (i). 

Lft  réunion  des  membres  abdominaux  est ,  an  contraire, 
ntm  seuIèmMt  constatée  par  un  assez  grand  nombre  d*ob- 
aervatioBS  (s),  mais  môme  se  présente  sons  troiir  formes 
dislmctes ,  là  symélie ,  T^hmiélie  et  la  siréûomélie  ($)• 

'  (i)  Le  doctàti*  GEfkGBift^ror^z  sa  tlièso  intitulée  AnaLomiêcheB^sehm' 
hungdnes  merki/vurdigen  Acephajiu ,  Gicàsen,  i83o;  thèse  dont  je  doone* 
rai  par  la  suite  un  extrait  dans  Thlâtoire  de  la  furnille  des  acé|*ba« 
Ifens)  a  décrit  un  monstre  chez  lequel  il  y  avait  réunion  médianedèi 
omoplates,  lia  colontic  vertébrale  nkanquant  avec  le  thorax  presifae  se- 
tÎM*  et  tous  les  viscères  Ihoraciques;  mais  ie^Bste  des  membres  étvt 
£oaipléieneiU  séparé.  —  Cbes  les  monstres  doubles,  nous  .'verrons  w 
epolraire,  et  même  Aii^ez  souveoides  membres  thoraciques  compoiéi 
résultant  de  la  fusion  de  deux  bras,  Tun  appartenant  à  i*indîvid« 
droite  l'antre  au  gauche. 

(lO-A  celles  qoi  précèdent,  et  dont  le  nombre  est  de  près  de  qu- 
raoU^  on  peut  eiicor«.'\]oujte«  rindi«atioo  d'uo  autre  ces  dTaprèe  Rcsm 
SomfduMg  dnoL.  Frœparate^  I3erliQ|  1 8 1 9, 

(3)  Et  probablement  même  sons  une  quatiî'în;e;  comme  je  à'âi  \iiu 
qâé  prosBâ'it,  fojft  p.  «35. 


MONsxBiBtsvyKiliiErïs.  «8<i 

Cet  trobj^rçs,  qai  ÉomposAnl  uiie  'fistiiile  ^lAeni^ 
ment  très-itttnréile ,  ofireot  ea  Meommm  »  nm  à  d«8  degré* 
inégaux,  un  grand  iKmibre  de  modificaliocft»  qm  peuveol 
être  résumées  dans  tes  tara«lèrQs  généraux  qui  suîferit: 
rénnioD,  étal  incomptet,  Uivérsioo  des  membraB;  cûnfoFÎna  • 
tîon  ficiensedes  èppareiis  digisstif,  sexuel  ^  urioam^ 

La  réunion  des  membres  ^.considérée  e&«Ue^iBémè»igt 
abstraJetion  faite  46  toutes  ses  complîeatM»^»  eét  ané  «no- 
malie  trèsHiiirrioglie  aux  ^mitéries  par  fonoiioii  et  fiisioa 
médiane  9  et  ce  qt^'f  ai  dit  ailieorsdè  cdloà^ci ,  Im«sl  «om^ 
pléleiBtmt  Bp)»Kcabfe.  Ainsi  dans. le  measitoe  coflUp^sé» 
eomme  dans  un  rein  od  nu  teélicùle  eoffifioa^,  i9baq)to:|«^ 
se  perte  yJttda  partie  simHaire  de  l'autre  iiiet|ibl*e^#l  rum 
et  Tantre omissent  eiAre  élie«  parldtfrs  faces'Koâitflojguet» 
L^otgàQe<k>li)pc^qotiréaultedecett«ré«iim  <MitiMM{b*ii^ 
0iMt  médian  et  fie  forme  aymétriqne.  Mais  »  ^enitaiè'qiMi 
Hôns  façons  rupocnrle  r^in/celtô  disposUionn'-esl^is^lfttè* 
rement  constante.  Ainsi  âans  pliisienrsc:a»/  pftr.^MR(nple  abfi 
rarooièfe  defiegnauU^lajaiBlie  MiM|K^  os  inégaux 

^  ndn  dtfpoaéa  symétriquement.  La  M)Cute ,  loisqu'il  ii*e0 
codste  qu'une  »  est  fréqoeftiiiieiitiiorsdeià  Kgne  médiane 
lit»  deux  iMitiés  du  pi^d  sont  fouveat  4iffércatos  pnir  k 
monibre  9  ie  y^îne  od  rarrângemest  Ae  le«ra>  doigta»  Bîeii 
pins,,  <âi^'le  p^:*emier  des  strénfmièM  ièéioritft)par  K«a;if 
Boerbaave  et  chez  Turomèie^  Hartniam/fe  membre  ae 
déjetait  to^it  entier  ^  odié,  et  se  trowait  a«tisi  ;^âft^trèa- 
grande  partie,  ^en^  dehors  de  k  Ugoè  médiam. 

La  réunion  des  membres  s'opère  presque  toujours  sur 
toote  leur  longueur  à  la  fois»  Oii  ne  rett  jânràis  d'in^yidus 
dont  les  deux  cuisses ,  d'abord  séparées,  se  toôfoiidènt  en 
lUlfe  jambe  et  ua  pied  uniques  ;  et  il  est  presque  sans  /eiem- 
ple  d'en  yoir  qui  aient  un  membre  oI^miiémI  naignot 


9«C  PAETIB  m.' 

terminé  j>ar  deux  piôcU.  A  deuxexceplioiQs  près  (i)  »  la  da- 
plicHé  eésentidle  da  membre  û'est  indiquée  chez'lMsymé- 
li^ns  f  même  les  plos  voisins  de  l'état  normal ,  que  par  on 
sillon  et  par  une  légère  écbancrure  terminale.   , 

On  conçoit  très-bien  comment  ràbsënce  pu  l'état  rudî- 
mentaire  d'un  plus,  on  moins  grand  nombre  de  parties  des 
membres»  accompagne  nécessairement  leur  réunioii.  îlest 
évident»  par  exemple»,  que  les  deux  fémurs  ne  .peuvent  t'a- 
nir  ou  même  se  rapprocher ,  sans  qu'une  partie  des  muscles 
qui  les  séparent  normalement»  manquent  ou  n'ewtent 
qu'impi^r&itément  développés;  et  il  en  est  de  même  dfi;la 
jambe  et  du  pied.  Mais  l'atrophie  des  membres  est  poussée» 
dans  le  plus^  grand  nombre  des  cas  »  beaucoi||fa|a-delà  da 
degré  J[iécessaire  à  leur  réunion. C'est  ce  qcd  e^mrtoat  érir 
dent  pour  la  sirénomélie »  où  le  membre  composé»  reofer- 
mstnt  en  lui  1^  élémois  de  deux  membres»  est  si  kia 
d'être  équivaleÉt^à  un-  seql»  et  »  par  exemple  »  ne  se  pro- 
longe même  pas  au-delà  de  la  jambe  (2). 

La  même  remarque  est  applicable  aux  anomalies  que 
présentent»  chez  tous  les  syméliens»  les  organes  génîto- 
urinaires  et  la  un  du  canal  intestinal.  L'existence  de  ces 
anomalies  est  »  comme  on  l'a  v^»  facile  à  concevoir  àpriarif 
comme  constante  et  nécessaire;  mais  leur  importance  sur- 
passe de  beaucoup  celle  qu'on  serait  porté  à  leur  attribuer» 
selon  les  données  de  la  théorie.  Ainsi  l'absence  si  fré- 
quente des  reins  ou  de  l'un  d'eux»  d'une  grande  partie  des 
organes  sexuels  même  profonds»  de  la  fin  du  colonel 

(i)  Le  nCionstre  décrit  par  Màisb»  iocScit,,  et  le  symèle  à  pied  bifur- 
qué que  j'ai  moi-même  observé.  Foyez  p.  241. 

(a)  L'atrophie  porte  quelquefois  plus  sur  un  côté  que  sur  Taiitre: 
de  là  TexplicatioD,  pour  plusieurs  cas  »  d*un  défaut  de  symétrio  Sas 
ie  membre  composé. 


M0NST&B3  SYllâtI£NS,  »6i 

da  rectum»  et  de  l'artère  mésentériqae  infëneate^.  Bont^ 
des  déviations  qui  n'ont  avec  la  réunion  des  mea^re^  tpe 
des  rapports  assez  indirects  et  dif&ciles  à  déterminer* 
Il  est  même  à  remarquer t^ue»  dans  beauc<yap'de  cas» 
et  peut-être  dans  tous  (i),  1  anomalie  s'étend  jdsqu'at» 
cordon  ombilical  qui  ne  contient  qu'jine  sôcde  artèHâ^  om- 
bilicale ^  ou  plutôt  dans  lequel^  les  ileux  artères  ombilicaloi 
sont  venues  ^e  confondre  en  une  seule  (2)  »  présent^ 
ainçi  une  disposition  analoj^ue  à  colle  des  membres  eux"- 
mémesr  :     * 

Mais  ce  qui  échappe  surtout  complètement  à  notre  inves^ 
tigation»  dans  l'état  présent  dé  la  science  ^  ce  sont  les 
causes  et  l'explication  de  l'inversion  des  membres*  Mani- 
feste chez  les  symèles  ey  les  uromèles,^ cette  inversion, 
comme  on  l'a  vu,  existe  de  même»  quoique  moins  évidente» 
chez  les  symèles.  Elle  doit  donc  être  placée,  aussi  au  nom- 
bre des  complications  constantes  de  la  réunion  dès  i!nem-^ 
bres  inférieurs»  ou,  si  l'on  veut»  au  nombre  des  élémens  de 
oute  monAiosité  symélique.  Teut.au  contraire,  l'inyer- 
sion  des  membres  peut  avoir  lieu  sans  leur  réunion,  comme 
le  montrent  plusieurs  cas  de  monstruosité  dont  nous  aurons 
à  parler  dans  le  chapitre  suivant ,  et  commet  on  pourrait  Je 
prévoir,  à  ne  consulter  que  les  faits  de  l'prdre  normal,  pub^ 
que  plusieurs  animaux,  et  principalement  lesehauvjB-souris, 
ont  les  deux  membres  postéirieurs  renversés  absolument 

».  •    »•       • 

(x)  Le  petit  nombre  des  sujets  chet  lesquels  les  vaisseaut  ombilicaux 
ont  été  décrits  >  ne  permet  pas  ei^core  de  décider  si  rciQité  de  l'artère 
ombilicale ,  signalée  par  Mbcubi.»  ioe^  cie,,  pour  plusieurs  cas ,  est  nu 
fait  général  pour  la  famille»  .1^ 

(3)Snr  l'explication  générale  de  l'unité  de  l'artère  ombifiealepar  une 
fusion  médiane ,  "vo^ez  l'important  mémoire  que  M.  Sbbkbs  a  publié 
êarîaLoi  de  symétrie  et  de  conjugaison  du  sfstimeHmgt^f  dAisles^iiii» 
des  ScktÊces naturelles fUXflf^.^^Ti^*  ^'O 


S|0ft[  VkMTlt  UL 

MiDiQû  elles  les  symèiei  et  nromèleft»  ttiai»  éeaviés  fm  èi 
yMU^eeiiaiiie  à  Vordinâire. 

Celle  toipo^sibUUé  où  doua  t^nmeâ  d^apUqiier»  dan 

Vêlai  pfési^l  de  la  scîeBoe».  Vîntemoft  èm  nembrae  et  foel- 

fHe»  ABt'rea  faits  ciqiosé»  précédetnmeDl ,  a  p^rté  Mediel  k 

£e^  revÎ¥Jrepeurleftipo0streaft70iélieos,  TanGieABie  hfjg^^ 

ihèae  de  la  moostrooaîjté  origÎBeUe  ;  kypothèie  qu'il  regarde 

même  comme  inconlestidikmenk  yraîe  h  leor^^aad  (i). 

J'avoue  ae  pe«voi?  ici  partager  VopiDion  de  l'illustre  anale- 

*tï)isle  allemand.  J*ai  cherché  dans  son  important  mimoiM 

des   preuves  k  rappoi  ctes  idées  qu'il  seiitieiit»  et  je  a'ai 

trouvé  qu'un  seul  argument  qui  me  parait  d'une  liien  fiaUa 

raieur  ;  rimpossibiKté  de  puiser  une  explication   salis&b 

santé  dans  la   théorie  de  la  rormation  aceidentèlle  dss 

miNastruosités.  Celle  napossibibté  est  très-réelle»  jeravom^ 

mais  seulement  relative  à  l'état  [uréseut  de  la  scienoe  :  risa 

ne  prouve  qu'elle  no  puisse  un  jour  cesser.  Il  en  aéra  de  es 

cas  particulier  comme  de  tant  d'autres  faits  tératohigiqaof 

qui»  long-temp.%  inexpliqués»  et  dis-lors  crus  i(f||FplicaUai# 

étaient  cités-  aussi  comme  des  preuves  certaines  de  la  pio- 

dnction  originelle  des  monstruosités ,  mais  que  les  progrès 

ultérieurs  de  la  science  ont  ramenés  par  des  considéraliani 

très-simples  à  la  théorie  inverse. 

Quoi  qu'il  en  f oit ,  on  voit  combien ,  chez  les  monstrsi 
syméliens»  tonte  la  moitié  sous-ombilicale  du  corps  s'éloigna 
du  type  régulier.  Lamoltiô  sns  ombilicale ,  si  ce  n'est  dans 
un  cas  sIjQgulii^r  et  exceptionnel ,  recueilli  par  Swilzer  (a)  > 
eèt  au  coxitrairo  généralement  normale»  ou  remarquable 
senlemcnt  par  de  légères  déviations ,  qui  n'ont  guère  M 
observées  que  sur  un  très-petit  nombre  de  sujets  il  la  fois, 

(i)  Loe*  cit.,  p.  ^o4  st  3oS* 
(a)  f^oyez  p.  247» 


MONdTi8«  ayyiûBNs.  94S 

el  ne  sont  liées  pur  conséquent  que  par  des  rapports  Irts- 
indirects  avec  la  réunion  des  membres.  Telles  sont,  par 
exemple,  la  duplicité  di;i  poude  à  Fnne  des  maids/tooamo 
dans  le  cas  de  Sue ,  et  chez  lin  autre  sirénomèle  qui  n'a 
point  été  décrit;  l'absence  on  l'état  rndimentaire  du  mftnè 
doigt;  la  torsion  de  la  main  ;  quelquefois  la  réunipn  de  cea 
deux  derniers  vices  de  confopmalion,  comme  dans  les  eas  da 
Maier  et  de  Levy  *,  la  soudure ,  Tétat  imparfait  ou  même  kl 
manque  de  quelques  côtes ,  ou  bien»  au  contraire,  la  pré*» 
sence  décotes  surnuméraires;  et  quelques autreabén^itériei* 
dont  la  moins  rare  et  la  plus  intéressante ,  obien^  pê$ 
Sachsse»  par  Diéckerhoff,  par  Maier,  par  Levy,  est  l'ange 
menlatioH  du  nombre  des  vertèbres  (i).  On  sait  que  âip 
même ,  dans  l'ét^  normal ,  les  verièbres  sont  généralemènl 
Bombreoses  chez  les  animaux  qui  sont  privés  de  meitibroi 
on  n'ont  que  des  membres  imparfait»  ;  rapport  depuis  long* 
temps  signalé  par  mon  père  et  par  plusieurs  autres  anatO"* 
mistes ,  comme  l'une  des  applications  les  plus  remarqaabj0a 
do  la  Loi  du  balancement  des  organes. 

Quant  aux  circonstances  de  la  vie  et  de  hi  mort  des 
monstres  syméliens,  elles  sont,  comme  on  l'a  vu,  peu  diffé- 
rentes ponr  Lousetpeu'dignes  d'intérêt.  La  remarque  la  plus 
importante  que  Ton  ait  à  faire  sur  ces  monstres,  est  celle  de 
leur  non- viabilité,  facilement  explicable  par  les  anomalies 
multipliées  de  leur  organisation.  Une  circonstance  établie  pav 
la  comparaison  des  observations  relatives  h  chaque  genre , 
et  qui  n'iisl  pas  sans  quelque  intérêt ,  c'est  qoe  le»  symètes 
et  les  uromèles ,  quoique  moins  anomaux  que  les  ftiréno- 
mèles ,  meurent  tout  aussi  promptement  que  ces  derniers* 

(i)SwfTZBii,  Ue,  ciUf  paraît  étrje  le  seal  qui  ail  VQ  le  nombre  «les 
verlèbres  UiiuioMé  da&é  lu»  syiikîiien ,  el  ce  cas  est  l<ml-à<-fiiîl  hors  df 
ligne,  puisqu'ici  la  monstruosité  sy  mélique  était  réunie  el  comme  SU* 
bordoonée  à  une  autre  mQOstruosité  plus  grave  encoret 


'  Uàe  «ntre  tremanqàe  ioCéi'esstnte  penl  Mté'  SéAittè  dei 
fiiito  qài  précèd)Bot  :  les  momtraosités  syméUqoes/  U  .eBei 
n'appartiennent  pas  exclâsi?ement  à  Téapèce  HamaiM, 
comme  te  '  pemo  Meckel ,  sont  dû  inoina  d'ime  àtrêflM 
rareté  parmi  les  animaux.  De  tons  les  aotéon  qiu  miftaô- 
té  de  ces  monstraosités»  Boerhaa?e  (i)  est  le  séol  aiûnÉni- 
tienne  leur' existence»  soit  chez  tes  ôiseanir»  âoit  mèlM 
chêx  Jes  mammiftres;  et  son  témoignagey/^noiqÏM  trfes- 
expKcite,  est  présenté  de  manière  à  n'inspirer  ii|a*diie  Usa 
laible confiance.  Aiicnnfait  noaveaa  n'est  d'ailIedrs'TMia 
démebtir  Vassertion  dé  Meckél,  depuis  dix  ans  ^'ellis  a 
été  émise.  J'avais ,  il  est  yrâi ,  ironyé  dans  une  toÙedÙoa 
tératologiqne»  nn  fœtu^  de  lapin  que  l'on  conservait  d^|||bii 
quelques  années  côlnmeqii  exemple  de  n^nstraèaité  si]fÂé- 
lique,  et  qni  au  premier  aspect,  semblait  devoir  êlre^'Ifli  t^ 

d!nn' genre  particulier  :  mais  un  examen  attentif  m'a  dî- 
Toilé  en  lui  le  produit  artistement  combiné  d'une  sopieiv 
chérie  mercantile. 


*  I 


CHAPITRE  III. 

<  DES  U0NSTBE8  CÉSOLOIOENS. 

Division  en  six  genres.  —  Aspalasomes.  —  Âgénosomes  oo-agènei.-' 
Gyllosomes.  —  Schistosomes.  —  Pleurosotaes.  —  Gélosomes.  —  Be* 
marqaes  générales  sur  les  monstruosités  célosomiques  chei  Vh/omm^ 
—  Leur  rareté  chez  les  animaux.  \j 

Cette  famille  se  distingue  par  l'existence  d'une  éTontra- 
tien  plus  ou  moins  étendue ,  et  toujours  compliquée  de  di- 
verses anomalies  4^s  membres ,  des  organes  génito-nrinaj- 

(t)  iKHt,  €itp 


HONSTfiSS  CitOSOHIBRS*  666 

Tes  ou  même  da  tronc  dans  son  .ensemble.  Les  monstres 
célosômiens  surpassent  donc  déjà  »  par  la  gravité  de  leors 
anomalies ,  les  syméliens  et  surtout  les  ectroméliens  »  et 
il  est  évident  qu'on  doit  les  plaqer.  après  çeuxi-ci  dans,  la 
série  tératologique»  si  l'on  veut  se  confo^rmer  à  Tordre  na- 
turel. 1 

Les  rapports  d'af&nité  qui  lient  les  célpspmieps  ayec  1|^ 
familles  précédentes ,  ne  sont  ni  tr^s-multipliés  ui ,  pour  la 
plupart,  très-intimes 9  et  une  étude  t[nelque  peu  approfon* 
die  peut  seule  les  faire  saisir  complètement.  Cependant  je 
décrirai  p^rmi  les  célosômiens  nn  genre,  les  cyIlosbmes« 
qui  tient  évidemment  de  près  amt  ectroméliens  ,  et  d'autres 
monstres  qui,  tout  en  s'écartant  darantage  des  syméliens, 
offrent  cependantencore  avec  eux  assez  d'analogie  pour  que 
Meçkel  les  en  ait  à  peine  distingués. 

Les  monstres  célosômiens  étant  généralement  caractéri-^ 
ses  par. la  combinaison  d'une  éventrationV  anomalie  déjà 
étudiée  isolément  dans  le  premier  Tolume  , do  cet  ouvrage, 
avec  d'autres  anomalies  dont  la  plupart  ont  aussi  été  l'ob- 
jet  d'un  examen  antérieur ,  il  va  m'étre  possible  de  présen- 
ter d'une  manière  succincte  l'histoire  des  monstruosités  de 
cette  troisième  famille  >  dont  j'ai  à  l'avance  analysé  les  di- 
vers élémens.  Mon  travail  8$Tà  aussi  facilité  par  leÀ  utiles 
recherches  déjà  faites  sur  les  célosômiens  pai;  Jilusieurs  au- 
teurs, et  principalement  par  mon  père,  auquel  esi  due  la 
fondation  de  deux  genres  très-naturels  nommés  par  lui  vi^- 
palaseme  et  Agène.  Il  k*este  toutefois  à  remplir  de  nom^ 
breuses  lacunes  dans  l'histoire  des  groupes  déjà  étudiés, 
et  à  compléter  la  classification  des  célosômiens  par  Téta^ 
blissement  de  plusieurs  autres  genres  devenus  nécessaires 
dans  l'état  présent  de  la  science* 


■^^ 


§  I.  Histoire  spéciale  et  descriptimi  des  gêftutst. 

jLes  genres  qu'il  m'apam  nécessaire  d'ajoatei:  dansTétat 
présent  de  la  science  aux  deux  déjà  créés  fmt  mOB  père, 
sont  au  nombre  de  quatre.  Les  caractères  dislinclifs  des  uns 
et  des  autres  sont  indiqués  dans  le  tableau  suivant* 

A.  Monstruosité  me  s' étendant  point  jusqu'à  la  régiom,  i^unwei^me, 

j**  Eventratîon  latérale  ou  Siédiane  occupant 

principalement  la  portion  inférieure  do  Tab*  ' 

dolnen:  appareil  urinaîre,  appareil  génital  et 

rectum  a^outrant  au  dehors  par  trois  orificts    ' 

distiocis  .M ; ^'K*  h    Asp4X*âsoxs. 

so  Eventration  latérale  ou  méuiànjB,  occupaoi  (0 

principalement  la  portion  ipférieure  de  Tab- 

domen;  organes  génitaux  et  urinaires  nuls 

ou  très^udimentaires .••'*••.  H.   A«iirosovi. 

30  Evéntratiop  latérale,  occupant  principale* 

ment  la  région  inférieure  de  Tabdomen;  abr 

scnce  ou  développement  très- imparfait  du 

membre  pelvien  du  côté  occupé  par  Téven- 

tration • III.    Cti^umosi. 

4o  Eventration  latérale  ou  médiane  sur  toute 

la  longueur  de  Tabdomen;  corgs  tronqué 

après  Tabdoipen  ;  membces  pelviens  nuls  ou 

très -imparfaits ly.  Schistosovi. 

(f)  Mon  pèie,  en  établissant  ce  premier  genre,  a  prévn  Vexîsteoce 
de  plusieurs  autres  groupes  voisins,  et  a  eu  dès  loré  Tidée  (fadèpur 
pour  tous  la  même  terminaison.  «  J*ai  consacré,  dit«il,  one  tarai- 
oaisou  uniforme  pour  iesmoostruosttésde  la  tête,  xt^tJ:!.  J'emploie  nie 
terminaison  équivalente  rt  également  uniforme  pour  les  monslmosîKs 
du  caractère  des  éventrations,  «&//«;  et  c*est  conformément  à  ces  idées 
que  j'ai  pensé  à  nommer  la  nouvelle  monstruosité  Jspaliuome.  »  Foye» 
les  Jnn,  des  se,  nac,  t.  IV,  p.  4^3,  avril  i8a5. 


8.  Monstruosité  atteignant  aussi  la  région  thora<ique, 

5o  Ëvcntration  latérale  occupant  principale- 

BiAot  la  portion  su^/ieure  de  Tatxloioei^  at         '^ 

s'éiepdanl  même  au  devant  de  la  poitrine;^ 

atrophie  ou.  développement  très*imparféît 

du  membre  thoraciqne  du  côté  occupé  par 

réveotration  ......  ^  ;.•...« \. .  .  Gërtr^V.  FunmùaDMK^; 

6»  KvBntl'altoo  latérale  ou  roedi^M»  avjec  %t  . 

aure.  «aroplùe  ou  «xéa.e  >.«uj«  :^tal  4.  -,  . 

Sternum  et  déplacement  herniaire  du  coeiur.  VI.  Gjblosomb* 

Ces  six  genres  font  dès  à  présent  de  k  fàmlHe  des  mon* 
sirnosités  célosomiqnes  fnne  des  plus  étendues  de  Isu  série 
tératologîqne ,  et  îl  B*est  pas  donteux  qu'eHe'  doive  jiar  là 
suitjB  s'augmenter  encore  de  quelques  noureaiix  tyycs^géné^ 
rtques  (i). 

(i)  H  eu  est  mém^l^iir  rétablLsaeçiuuQt  ^ef^ne^  ^  ^^P^f^  PiPfr 
sède  déjà  des  matériaux  de  quelque  valeur.  Ainsi  deux  cévî  ob- 
servés par  GiiSTELisR  et  par  Mulot,  nie  p^aissént  dèvdlr'^ée  rap- 
porter à  un  genre  voisin,  mats  dfstîmet  dea  tf^&bsomes;  génré  #auUiilt 
plus  remarquable  qn'irl  établira  on  Ken  entre  dtox-oi  et  U^  monatrôl 
s^méUena.  y  oyez  QASTEduisa»  Obs,  «^  u/tfatt^  n^^tj^ux,  d^ns  l*a|Kteifi 

maiiqtte,  n»  68  (brumaire  an  xi,  p.  176).  Dans  ces  dbu^  cas,  \,e  corpjl 
était  comme  tordu  sur  luîjinêmedansf  fa  rî%ton  lombaff e,  et  lès  p!«% 
étaient  renversés  comme  chez  les  monstres syméliens.  L*anus  n'existait 
pas,  de  même  que  Tappareil  générateur  presque  tout  enH^*  -^  Baos 
VUist.  de  VAcad,  des  se,  pour  iffM^  pt  4^»  On  TOft  que  MiaY  avail  éi^k 
donné  beaucoup  plds  Ancien neramit  un  cas  anatogne  aex  précédeoÉ 
soBs  plusieurs  rapports,  et  notamment  par  la  torsiem  dealombes  et  kl 
renversement  des  pieds.  Mais  le  thorax  et  ia  tête  elliHPéiBe  élakftt  on* 
verla^ep  même  temps  qqe  rabdomen,  plies  le  lioetua  4écrit.par  Môi^  » 
œ  qui  établit  entrece  dernier  et  les  deux'  précédeos. une  diiféretacs 
fe^daroeotaie.— GuALT,  dans  la  >«  panle  de  aon  Xskrhi  deg  path.  -AmÊ^ 
d«r  Havs-SœugfitKf^  p.  là i  et  sulT.,  décrit  ou  ibdiqiiti  aiMfi»  9Pit4^J|prii| 
d-Autr^auteiin»  aofi4l'apràftMiprefV(teUM«mM<<tf^ 


268  pknvi  m. 


Genre  L  Aspilisoiié,  Aspalasomas  {Gnov^é  S.:-R). 

Ce  geore»  établi  par  mon  père  (i) ,  réalise  chez  rhômme 
des  conditions  organiques  qui  ;dans  Tétat  normal,  distin- 
guent de  tous  les  autres  mammifères  la  taupe  p%  q1lè^pes  an- 
tres insectivore  remarquables  comme  elle  par  une  multi- 
tude d'exceptions  au  plan  général  de  leur  classe  (s).  L'ap- 
pareil urinaire  et  l'appareil  sexuel ,  au  lieu  de  se  confondre, 
comme  à  l'ordinaire ,  à  leur  terminaison ,  et  de  s'oaVrir  aa 
debojTS  par  un  orifice  commun ,  restent  partout  séparés,  et 
se  terminent  à  Textérieur  par  des  ouvertures  distinctes, 
près  desquelles  se  voit  l'anus,  très-éloigné  du  lien  où  il  est 
normalement  situé. 

La  position  de  ces  divers  orifices  varie  d'aillenrs.  ches  les 
aspalasomes  suivant  les  modifications  spéciales  de  l'éventra- 
tion ,  plus  pu  moins  ète^dne  suivant  leOTijets ,  et  qui  tantftt 
s'est  faite  sur  toute  la  largeur  de  l'abdomi^ ,  tantôt  sur  on 
côté  seulement.  Lorsque  l'éventration  est  médiane ,  les  m- 
fices  des  voies  intestinales,  génitales  et  urinatres  sont  aussi 
médians,  et  se  voient  dans  la  région  pubienne.  An  contraire, 
quand  l'éventration  est  latérale,  la  masse  des  viscères,  pen- 
dante bors  de  l'abdomen,  et  adhérente  au  placenta  par  l'in- 

tres  céloiomiens  qui  ne  rentrent  dans  aucun  des  six  genres  que  je  Tiens 
d'indiquer.  La  briè?eté  des  descriptions  de  Gurlt  et  l'imperfectioa 
des  figures  qui  sont  jointes  à  quelques  unes  d*entre  elles  ,  ne  fimit 
malheureusement  pas  connaître  ces  monstres  a?ec  la  précision  néees- 
saire  à  leur  détermination  générique. 

(i)  Son  mémoire  intitulé:  Consid.  gêner,  sur  la  monstruodtê^  et  dtttr, 
d'un  genre  nouveau  observé  dans  l'espèce  humaine  et  nommé  jdspaUuome^tL 
paru  presque  en  même  temps  dans  les  Jnn,  des  se,  nat,,  loe,  cit.,  atec 
planche ,  et  dans  le  Jpmm,  eompl,  du  Dict,  des  se.  méd.^  t.  XXI,  p.  s3d. 

(a)  D'où  k  nom  d'«f/«^ofiM,  formé  d'««irâX«S,  taupe^  etdef6/«ie,  torpu 


BIÔdSTBBS  CâLOSOIOBNS.  S69 

iermédiaire  des  membranes  tégomentaires  de  l'abdomeo  et 
des  membranes  derœnf»  entraîne  de  son  côté  ces  mêmes  ori- 
fices» et  ils  s'éloignent  d'autant  plus  de  la  ligne  médiane  que 
le  paquet  intestinal  est  loi-même  plus  déjeié  de  côté.'Âînsi» 
chez  l'individu  décrit  et  figuré  par  mon  père,  iodividti  chez 
lequel  la  masse  des  viscères  déplacés,  et  le  placenla^  étaient 
entièrement  à  droite»  les  orifices  étaient  situés  à  Ifi  partie 
externe  de  Yàîne  droite ,  entre  la  cuisse  et  la  base  de  l'é- 
norme^ tumeur  berm.aire.  Toutefois,  »  dans  ces  cas  euiit-' mê- 
mes ,  on  remarque  ordinairement  au  devant  ou  un  peu  an 
dessus  des  pubis  quelques  vestiges  d'organes  sexuels  repré- 
»antant  un  clitoris  ou  pénis  très-^rudimentaire.    , 

La  disposition  del'éventration  exerce  aussi  .une,  inQuence 
analogue  sur  les  membres  pelviens,  lis  sont  généralement 
mal  faits  et  cagneux  »  quelquefois  très-courts  ou  même  in* 
complets  quant  au  nombre  de  leurs  doigts.  Quand  Téven- 
iration  se  fait  vers  la  ligne  médiane  »  elle  imprime  aux  deux 
membres  des  modifications  qpi  alors  |néme  pehvent  être 
plus  marquées  d'un  côté  que  de  Vautre*  Mai^fis  deux  mem- 
bres sont  surtout  inégalement. modiliésquafflri*éventralion 
est  latérale.  Le  tirage  inégal  que  le  placenta  et  la  masse  des 
TÎscères  déplacés  exercent  sur  la  portion  infj&rtenre  dû  corps» 
a  nécessairement  un&  influence  plu^s  directe  sur  le  piem^re 
placé  de  leur  côté  :  aussi  ce  dernier  est-il  be^ucoiqpkpliis  im* 
parfait  et  plus  court  que  l'autre. 

L'examen  extérieur  d'un  aspalaseme  montre  aussi  que  le 
tronc ,  outre  la  déformation  trèsr-marquée  de  toute  la  région 
pelvienne  9  est  beaucoup  plus  court  qu'il  l'ordi^airQ»-  L'ab- 
domen ,  qui  n'a  plus^  à  contenir  qu'une  faible  partie  des  vis- 
cères qu'il  renferme  normalement»  est  réduit  k  une  très- 
petite  étendue.  Quant  à  la  tête  et  aux  membres  thoriiciqtiés» 
ils  sont  en  général  normaux,  on  présentent  seulement  de 
légers  vices  i»  conformMion  dont  la  prodoçtioii  p'a  que 


9jo  .iPAriiÉ  in. 

des  rapports  très-éloignés  avec  celle  des  déiiationfl  essen- 
tielles et  earacléristiqnes  de  Taspaksomie. 

Les  caractères  extérienrs  que  je  Tiens  d^indiqvier ,  et  éHjjk 
soffisaDS  poar  la  détermination  do  genre  aapalasome»  €OÎQ- 
cident  arec  plusieurs  modifications  remarquables  des  orga- 
nes intemer'y  et  spécialement  de  Tappareil  digeetîf*  L'intes- 
tin grêle ,  dont  une  portion  pins  ou  m^ins  considérable  çst 
placée  hors  de  Tabdomen  ,  est  complet ,  et  suivi  d*nn  seg- 
ment de  grds  intestin  »  correspondant  h  cette  pertioD  que 
Boorrit  Tartère  mésentérique  snpérienre  :  la  pnortion  termi- 
nale manque  au  contraire,  et  avec  elle,  d*àpi^èé  les  obser- 
vations de  mon  père  ,  la  mésenlérique  inférienre.  L*oiiver- 
ture  intestinale,  placée  à  la  face  antérieore  dti  eorps^près 
des  orifices  des  voies  génitales  et  urinaires ,  n'est  doncpeffli 
le  véritable  anus,  ce  qu'indiquaient  à  T^ance  les  connenons^ 
mais  bien  une  sorte  d'anus  accidentel,  correspondant  k  sa 
segment  intestinal  très-différent  du  rectum.  Dans  un  tt 
anciennement  publié  par  Petit  (i),  Forifice  intestinal, 
placé  au  derifes  du  pubis,  laissait  pénétrer  également  (bni 

(il  Dêicn/fL  d'un/œtui  difforme^  dans  les  Mémoires  de  l'tuad^  det  JC 
pour  1716,  p.  89.  —  C*est  très  probablement  encore  un  cas  d'aspak- 
somie  que  Mi&t  rapporte  dans  le  même  ouvrage  et  dans  le  même  vo- 
lume. Voyez  Descr,  de  deux  exomphaîes  monstrueuses^  9«  observ.,  p.  tii* 
La  desorifptkin   <)Qe  donne  Méry  dik   monstre   cétosomlen  '  obssrfé 
par  lui,  est  par  malbeur  trop  incomplète,  et  surtout,  dans  bfltuçMp 
de  passages,  trop  vague  et  trop  obscure,  pour  qu*il  soit  possible  deli 
consulter  avec  fruit.  —  M.  Brescbet  a  publié  en  anglais  dans  les  Ji^ 
dieo-chirurg/transactions  de  Londres,  I.IX,  x8i8,  p.  4^3,  et  souscetître^ 
An  aeeôunt  of  a  congénital  monstrosxty ^  un  monstre  célosomîen  trèi- 
renftar^abfie  dont  l'indicâtîon  doit  être  aussi  placée  dans  ce  paragrt" 
pbe«  La  description  très-exacte  qu'en  a  donnée  M.  Brescbet,  nontrecD 
ef&tque  ce  monsîre  peut  êti^  considéré  comme  un  aspalasome chei 
lequel  une  complication  importante,  l'extroversion  de  la  vessie,  était 
surajoutée  à  Taspalasomie,  et  en  modifiait  à  plusieurs  égards  les  csnc» 
tWM  ||éoérlqtics* 


la  portion  termifiale  de.  l'urteslin  grêle  et  datts.  un  segment 
aveugle  etconrk^  analogue  bq  eœcun^  par  sa  fornïe»  mais 
poorvn  d'un  double  appeadiee  Térmiculaire.  Dans  le  cas^^dé* 
crii  par  mon  père ,  Tanus ,  placé  dans  Itame  droite  du  des-!^ 
MHS  de  l'orifice  générateur,  inférieur  Im-méfiÉe  à  rorifièé 
wexaél,  avait  one  situation  très-différente;  maislft  diâpesition 
âe  Vintestin  offrait  nae  analc^  frappante^  Après  Ftûitealio 
gt&e,  venait  on  reofleoient  aoalo^e  am^cœcum^  et  pourvu 
Âeson  appendice  vermicnlatre  ;  puâ^nn. segment aveugle^èl 
coart ,  représentai^  le  reste  du  gros  ialesrîm  L'anus  eondnn 
sait  directement  dans  le  cœcnm ,  par  lequel  on  pouvait  faire 
pteétrér  à  vo]|e>nté  ub  stylel,  soit  dans*  le  grovinleëtiQ  riidi^ 
Kientaire  »  soil  dana  Tintestin  grêle.  Mon  p^^e ,  danason  Met* 
Bioire ,  et  Bioî-même  dams  un  autre  tratail-  {%),  avooa  déjà 
^ïalé  l'analogie  de  celte  déposition  cnrieôse  de  l^'iotealiii 
dei  aspalasome»  avee  cette  deriniefitin  des  oiseaux  »jet  noe^ 
tamment  des.  gallinacés,  pourvu  aassi>  pvèa  de  sa  teriuî- 
Baifioait,  de  denx  appendices  avqugle»,  l'un 'représentant 
en  mdmienila  pbia  grande  partie  èiieolon  et  le  rectum^ 
Fantre  l'appendice  vermicnlaire  ;  aaalegb.  qui  a  fourni 
une  très-Iiearea«e  confirmation  dos  idées  qnè  mon  père 
avait  émises  pli»  anciennement  sur  la  déterminatioa  des 
diverses  parties  de  l'appareil  digestif  des  oiseaux. 

Parmi  les  annexes  dn  canal  alimentaire  ^  le  feie  ne  pré*^ 
sente  âa^^s  Taspalasoniie ,  au  moins  d'une  manière  cens- 
tantç»  aucune  anomalie  remarquable.  Seulement  il  est  placé- 
pins  bas ,  comme  s'il  eût  été  entraîné  par  la  masse  des  vis^ 
eèrea  déplacé» >  et  il  sort  même  en  partie  de  YeiSi(fmmé^ 
qnand  Téventration  est  tr ès-étendne^  et  surtouf;  cpiand  ellip 
a  lieu  du  côté  droit.  Des  remarques  analogues  sont  appli^ 
cables  à  la  rate ,  au  pancréas  et  à  Testomac. 

(1)  Article  intt9^m  da  £>{Wi  class\  d^hUt.  naturtUe^  !#  YIU^  p.  601^ 


Les  appareils  générateur  et  arinaire  sont  en  général  très* 
imparfaits,  et  même  incomplets  à  plosieors-^ards.  Chez 
Taspalasome  de  Petit,  la  plupart  des  organes  génitaux  inter- 
nes et  la  vessie  manquaient ,  et  les  nrétères  très^largis  s'on- 
Traient  directement  an  dehors,  par  de  petits  orifices  phcés 
anx  denx  côtés  de  Jl'anns.  Dans  le  cas  décrit  par  mon  père, 
il  existait ,  an  contraire,  un  appareil  femelle  assez  complet, 
et  quant  aux  organes  uHnaires ,  nn  mrètre  et  une  petite  ves- 
sie, sans  communication  avec  un  large  uretère  aveoglo  et  un 
fèia  mal  conformé  qui  existaient  dfi  cô^  droit  > 

» 

I 

yaspalasomie  n'est  encore  connue  que  dans  l'espèce  hu- 
maine, et  elle  n'y  est  môme  constatée  qoe  par  un  très-petit 
nombre'  de  faits  :  je  n'oserais  toutefois  affirmer  que  celte 
-monstruosité  soit  t^ès-rare.  Cette  exploration. exacte  et  com- 
plète de  la  région  pelvienne ,  sur  laquelle  seule  on  peut  as- 
seoir avec  certitude  la  détermination  d'un  aspalasome^  pa-* 
ratt  n'avoir  pbint  été  faite  ou  n'avoir  été  qu'ébauchée  dans 
la  plnpart  de  ées  cas  d'éventration  que  rapporJtent  en  si  grand 
nombre^ les  anciens  auteurs,  et  dont  il  est  vrai  de  dire 
qu'incoibplétement  jconnus  comme  ils  le  sont,,  ils  embar^ 
rassent  bien  plutôt  Qu'ils  n'euricfaissent  la  tératologie. 

Cet  état  si  imparfait  de  la  science  permet  à  peine ,  et 
il  en  sera  malheureusement  de  même  des  genres  suivans,  de 
présenter  quelques  généralités  sur  les  aspalasome^  Le  petit 
nombre  de  faits  qui  me  sont  connus  indiquent  seulement 
que  ces  monstres,  ordinairement  femelles >  naissent  pour  la 
plupart  vivans ,  maïs  ne  prolongent  guère  leur  débile  vie 
au  delà  de  quelques  heures»  ' 


M0N8TB£S  càLOSOMIElfS.  fiy3 

Genre  IL  âgênosome  ,  Agenosamus. 

(  Agène,  Giorf.  S.-H.) 

Ce  genre,  dont  la  fondation  est  également  due  à  mon 
père  (i),  est  très-voisin  du  précédent.  On  a  va  qne  dans 
Taspadasomie  »  les  organes  génito-urinaires  sont  modifiés 
d'une  manière  remarquable  et  déjà  même  incomplets  à 
quelques  égards.  Telles  sont  aussi  les  conditions  de  l'ap- 
pareil urinaire  dans  Tagénosomie;  mais  l'atrophie  est  portée 
beaucoup  plus  loin  encore  pour  l'appareil  générateur ,  qui 
manque  complètement  ou  n'est  tout  an  j^lus  représenté  que 
par  quelques  légers  rudimens.  Tont  an  contraire ,  le  canal 
intestinal  est  beaucoup  moins  anomal  que  chez  les  aspalar- 
somes  :  le  gros  intestin  existe ,  et  a  même  à  peu  près  soli 
étendue  normale.  Sa  disposition  est  d'ailleurs  nécessaire- 
ment modifiée  par  réventration  et  par  l'absence  de  l'appa- 
reil sexuel:  l'anus  est  placé  très  enàvant,  àpenprèsaupoint 
qu'occupent  ordinairement   les  organes  sexuels  externes. 

Par  les  autres  parties  de  leur  organisation ,  et  notamment 

(i)  Sous  le  nom  à*agène  (de  V»  privatif,  et  dev^weccu,  /engendre,  c*est- 
a«dire,  sans  génération ,  sans  organes  générateurs)  \Foyez  une  notice  corn* 
muniquée  à  l'Académie  de  Médecine  le  z4  novembre  i8a6 ,  notice 
restée  inédite,  mais  dont  plusieurs  journaux,  et  notamment  les  Ar€k, 
gén,  de  méd.,  t.  XII,  p.  63a,  ont  donné  des  extraits  étendus. — M.£.Pi* 
jrsL  a  donné,  en  x8iS,dans  la  Nouvelle  Bibliothèque  médicale,  t.  JI^ 
p.  339,  la  description  et  l'histoire  d'un  autre  agénospme  que  j*ai  pu 
examiner  aussi  bien  que  le  précédent  —  Un  autre  encore  est  figuré 
par  MxcKKL,  Descr,  Monstr,  nonnuUomm,  pi.  IV,  et  succinctement  in- 
diqué, ihid.f  p.  40.  —  Parmi  les  auteurs  anciens,  Oi.  jrÂCOBjEUs,dan8 
les  Jet»  de  Copenhague,  ann.  1674  et  167$ ,  obs.  LIXi  a  aussi  décrit  un 
agénosome ,  autant  du  moins  qu'il  est  possible  de  fonder  une  déter- 
mination sur  la  description  imparfaite  quecet  auteur  donne  du  monstre 
observé  par  lui.—  C'est  aussi  avec  quelque  doute  que  je  cite  un  autre 
•géoosome  meotionné  par  Fa,  HoFFicAirNi  Optra  omnia,  t.  VI,  p,  i36, 

II.  18 


i^  HMit  ni. 

par  la  disposition  de  learéventration,  par  la  fornfe  raccourcie 
de  leur  tronc»  enfin  par  la  conforniâtion  vicfease  et  la  tor- 
sion de  leurs  membre  abdominaux^  les  agénosomes  se  lient 
intijnemeQt  avec  les  aspalasoines.  Us  Ictur  ressemUeot 
aussi ,  autant  qu'on  peut  le  conclure  du  petit  noinbre  de 
îbÀ%9  connus  «  par  les  circonstances  de  leur  naissance  et  par 
la  promptitude  de  leur  mort. 

G^re  IIL  Ctuosoue»  Cyllosamus  (i)« 

.    Dans  raspalasomie  ^t  Fagénosomie^  le  dépIacerneBl  dsi 
TJisçères  abdominaux  «  et  le  tirage  exercé  par  eux  ht  par  k 
l^ncenta  sur  la  portion  inférieure  du  corps,  tout  ea  faisaat 
pressentir  prinçipalexnent  Içur  influence  sur  It»  organes  gé- 
nito-urinaires  et  sur  le  rectum  >  réagissaient  d'une  manièie 
très-marquée  sur  les  membres  pelviens  »  toujoiù*^  mal  eos- 
Ibrmés ,  souvent  très-raccourcis  ^  et  quelquefois  même  in- 
complets quant  au  nombre  de  leurs  doigts.  Les  cas  de  ces 
deux  genres  où ,  Tévèntration  étant  latérale  »  l'un  clea  deux 
membres  est  resté  presque  normal,  et  l'autre  a  été ,  an  con- 
traire >  très-gravement  modifié»  nous  conduisent  j>âriine 
transition  très-naturelle  aux  cyllosomes.  Ces  monstres  se 
distinguent  en  efl*et  essentiellement  de  tous  les  autres  cé- 
losomiens  en  ce  que  l'é  vent  rat  ion ,  toujours  latérale  cbei 
eux»  n'agit  que  faiblement  sur  l'un  dés  mfembres,  riah 
exerce  sur  l'autre  une  influence  si  puissante  qu'elle  éù  dé- 
termine*  non  seulement  la  conformation  vicieuse»  mais 
même  l'atrophie  complète  ou  presque  complète.  Un  cyUè- 
sôme  »  par  soh  co^ps  qde  termine  inférieurémeàt  ua  séd 
'membre  »  oflrè  donc  une  analogie  manifesté  aVec  un  ectro- 
mèle  affecté  seulement  d'ectromélie  uni-abdominale  ;  analo* 

(î)  De  'A\>X}bh  boiteux^  manchot,  et  de  7wu;<. 


MONSTRES  G£L0SÛHI£R8* 


BS  GBL0SÛHI£R8*  2^5 

gie  que  je  dois  signaler  ici  comûie  é^blissant  un  lien  assez 
inlime  entré  }e  groupe  deS  monstres  célosomiens  et  la  famille 
des  cctroméliens. 

Dans  la  cyllosomie^Ie  ineml^re  pel^vien  du  côté  opposé  li 
réventraiion ,  le  seul  qui  exUteJi),  n^est  pas  lui-môme 
exempt  de  toute  anomalie.  Il  est  pour  Je,  moîni  uq[..|^ea 
cagneux ,  et  il  s'est  trouvé  dans  un  cas  (2)  très-mal  con- 
Ibftfié,  et  telleineiit  retourné  que  lë  fAeél)4'ânteQf9i^ltt^rsé 
èxA  loi-même ,  dtle!|[miit  pivsqne  Véptnhi 

Ëël  Orgâfiël  §éftlf«uM  et  Ifllmifrës  tNMR  ti^tof^InHr^ 

ttfsme  «fafl^  l6s  g^bi^  pté^^Sk^i  ,tm^  [ftM  ml  iSmi 

«Il  àV»fit  i  H  qtftjqtiê^ie  ^hfhm  té  Mé  {isf  {ùriami  im 

Tiscères  déplacés. 

En  résumé  on  voit  que  la  cyllosomie  se  lie  par  des  rap« 


aè^J[fig6fés  âéiït  là  tJfërfîlFè  (èAft  «-«ffë  ^1 „ 

est  da  înéme  c5lë  que  Vérèmnitfai)  (nsSi  hrsinS)ibete  fsiecAiffe  dè\h  Pii 
reiif  apparente.  .......     ,     i 

acad,  nai,  cur,.  t.VI,  oBs.  A,  1 74^*  Le  pied  présentait  à  son  bord  externe. 
et  fln  peu  en  arrière,  un  fuDercuTe  cutané  que  1  auteur  a  indinué 

êiè  érfan.physik,  t.  If,^.  ôôS,  f\.  VH  et  VIH;  ^Irè.  WlWf  «fcMt  Vt  ff- 
^ré  un.iiiônçtre  c^e  Top  |>eut  r^rdçreomiiie«ofrr&ftt4e|}fremief  ilJL 
cré  de  la  cTllosoroîe.  L'abdomen  avait  du  côté  gauch&'M&léeudieffs 
normaux,  mais  à  droite  n*était  recouvert  dans  nue  nartie  de  aon 
étendue  que  pir  des  membranes  tres-minces  et  transparentes  qui  iais« 
saient  voiraude.ssous  d'elles  ie^  organes  dfge$tirs,et3e  prolongeaient  en 
uq  repli  considérable  continu  lui-même  iavec.  Tamnios.  C'était,  comafi 
a  Tordinaire,  le  membre  droit  qui  manquait:  le  gauche,  cagneux  et 
incapable  de  s'étendre  complètement ,  était  terminé  par  lia  pieU-boff 
feulement  tétradactyle. 


51^6  PARTIS  m* 

porto  très-intimes  avec  Faspâlasomie  et  ragénosoime»  et  ré- 
sulte de  modifications  très-analogues  :  mais  il  y  a  cette  dif- 
férence 9  que  l'influence  exercée  par  ré?entration  se  fait 
ressentir,  dans  la  cyllosomie,  plus  sur  les  memibires  et 
moins  sur  les  organes  génito-urinaires,  et  dans  les  deux 
autres  genres,  moins  sur  les  membres,  et  plus  sur  les  or- 
ganes génito-urinaires* 

Les  circonstances  de  la  naksance ,  et  le  degré  de  viabi^ 
lité  des  uns  et  des  autres ,  paraissent  d'ailleurs  ne  pas  àât- 
férer.  La  plus  grande  fréquence  du  sexe  féminin  est  mise 
hors  de  doute  par  les  diverses  observations  que  possède  h 
science,  aussi  bien  pour  les  cyllosomes  que  pour  les  genres 
précédons.  Enfin  je  ne  connab  non  plus  aucun  exemple  de 
cyllosomie  parmi  les  animaux. 

Genre  IV.  Sghistosome,  SchUtosotnas  (i)«  "^ 

Voici  encore  xta  genre  que  des  rapports  évidens  lient  avec 
les  groupes  dont  je  viens  d'exposer  les  caractères  ,  avec  la 
cyllosomie  surtout,  mais  qui  s'écarte  encore  beaucoup  plus 
qu'elle  des  conditions  de  l'ordre  régulier  Bien  loin  que 
l'éventration  soit  seulement  latérale,  et  que  l'une  des  moitiés 
de  l'abdomen  soit  plus  ou  moins  complètement  pourvue 
de  ses  tégumens  et  de  ses  muscles  normaux,  toute  la  por- 
tion antérieure  des  parois  abdominales  est  formée  de  mem- 
Iranes  minces,  transparentes,  offrant  l'aspect  de  séreuses. 
Les  viscères  abdominaux ,  quelquefois  à  peine  saillans  hors 
de  la  cavité ,  se  voient  au  travers  de  ces  membranes  ,  oa 
même ,  si  ces  membranes  viennent  à  être  rompues,  se  troa- 

(i)  De  •xcffTàs,  fendu ,  coupé,  et  du  radical  commun  •«/*«,  corps.  — 
GuBLT,  loc,  de,,  a  déjà  employé  ce  mot  dans  une  acception  beaocoap 
plus  étendue  qu'il  est  tout-à-fait  impossible  de  lui  conserver  dans  ud^ 
nomenclature  conforme  aux  principes  linnéens. 


MONSTRES  c£lOS0MI£N5.  277 

Tent  compIétciQeDt  i>  nu.  Lcï  deux  côtés  de  l'abdomea 
étant  l'un  ot  l'autre  mal  conTormés  dans  la  schistosomie, 
les  membres  pelviens  sont  aussi  tons  deux  frappés  d'atro- 
phie. Le  corps  est  donc  inféricurement  comme  tronqué ,  et 
l'on  conçoit  qu'il  doit  en  être  ainsi ,  soit  que  les  deux  mem- 
bres pelviens  manquent  complètement,  soit  qu'ils  se  trou- 
vent encore  représentés  par  quelques  rudimens. 

Dans  cette  monstruosité,  plus  grave  et  beaucoup  plus 
remarquable  que  tous  les  genres  précédens ,  la  fin  du  canal 
intestinal  et  les  appareils  générateur  et  urinaire  sont  néces- 
sairement très- m  al  conformés.  Les  organes  sexuels  et  uri- 
nairessont  plus  ou  moins  atrophiés,  et  le  canal  alîmentaira 
est  aussi  incomplet. 

Je  suis  obligé  de  laisser  un  peu  vagoe  et  incomplète 
cette  description  générale  de  la  schistosomie,  et  surtout  je 
dois  m'abstenir  entièrement  de  déterminer  les  limitQS  içt 
variations  qu'elle  peut  présenter  d'un  sujet  h  l'autre  :  car, 
jusqu'à  présent,  ce  genre  ne  m'est  connu  que  par  uu  seul 
exemple ,  au  moins  si  je  laisse  de  côté  les  vagues  indications 
des  anciens  tératologues  (1).  Le  cas  sur  lequel  j'établis  le 
genre  schistosome  est  donblement  intéressant,  par  la  rareté 
du  type  tératologique  auqnel  il  se  rapporte,  et  par  cette 
circonstance  qu'il  a  été  observé  >  non  plus  chez  l'homme , 
comme  tous  les  exemples  précédens  de  monstruosités  célo- 
somiquGs,  mais  parmi  les  animaux.  C'est  h  Fingerhuth 
qu'on  en  doit  l'observation  et  l'histoire  (2). 

(i)  Parmi  les  auteurs  modernes,  Klsih  b  décrit  un  fcclus  hiimain 
affecté  d'uue  monslruoiîlé  céloBomique  qui ,  d'après  la  description  et 
la  figure.a  quelques  rapports  avec  la  jchistosomie.maisendifïêre  aussi 
par  d'importani  caractères  qui  tendent  au  conlraîre  à  ta  rapprocher 
des  genres  suiïaos,  Voyei  Beschreib.  eines  lell,  mîsgcit.  Kindu,  dtiia 
DauUchts  Archirfiir  PhyiioL,  t.  UI,  ann-  1817,  p.  Sg. 

(a)  Beickrtibung  tinei  icti.  mhgebild,  Kalisfaivs  mit  mangtMen  Baiich- 


278  PARTIE  m. 

Le  snSet  de  robservalion  de  cet  auatpmiste  •  est  on  veaa. 
ne .  deuiiL  ippis  ayant  |e  tfrcne  de  la  gestatioD,  d  unç  Tache 
bien  pprUnlc,  çini  av^it  déj^  mis  bas  plusic^nrs  fois.  Ce  vcan, 

-'•i'   *'     V  .  I    '  ■        .  ■•    1  %*    ^.'     '"  *\"'-"V»'-î;r   ■»'■•  ■*«•    •--  -.T 

3U1  ^e  donna  aucun  signe  de  yiç  après  ^a  naissance,  ay^it 
la  tête  9  le  tborox  el  les  mejm])res  ancene.urs  normaux  ;  mais, 
a  partir  du  borfj.  iniérieur  mi  thorax,  et  sur  toute  la  lar- 
geur  de  1  abdomqp ,  les  tégumens  abdominaux  manquaient, 
et  les  viscères,  a  peine  sànlans  hors  de  1  abdomen,  n  étaiept 


IdûiléuJênt  des  vêrfëSrës  cerncldès,  dorsales"  et' lômliSuMi 
eîi  nômTircf  normal.  Les  vfscèrlès  IflSoracîques  s^Jcartaienti 
peine  âe'rordrë  lioriâal :  ihàSslcs  abdominaux,  et  snrtoiit 


èïaît  dm  pie,  et  lîè  prèèëtitaît^  rîen  de  Jette  compHéatioh  qd 
Caractérise  essentiedément  les  mmitians.  Le  Caûal  întesH- 


la  âernière  vertèbre  lombaire ,  par  un  retiflement  avenslet 

deckent  Becken  tmdhini,  Extremhcgten ,  dans  Archîvfur  'Anat.  undPhy 
f<o/.  uç  MecKel,  1. 1,  p.  loo  (avec  pi.),  1826. 

/     \  Tl         »  •  •   '         '     '     !•        ■•'  J*  •  /  J         •  •  ^_»«B 


laciles  a  déchirer  recouvraient  les  visççres, .  mais  ont  ete  enlevées  avec 


.  \  î  .  'ïir.i'ja 


■  •  •  •  »  \      •    r  'i  •  *  1j  *    .  'fN 

'• 

Genre  V^  Pu&vr0£OMs»  ii^ttroMintui«.^  t:k  I  <>]• 

Les  àenx  geiiffes  pâp  lësc[nGli;w^Éani8éa  sémi^eii  oéioî^ 
soœiens ,  se  drsiînglifntr  âe»tQUs  ier  ^pécAJ^Mitr,îen)c»iyie  k» 
région  tboracique y' ^^inte  fOMfiilm  AiïModifuktiaîb'léi 
gère^  et«s6ulem6nt  aocessoims'/deviëiitH^rjoa'.toHriç  mè^e 
de  grar^  déforaisilioiis  qiri  f 'sjeâlelilÀ^eltes  dePabdopMDi' 
'Péi  est  eo  eflbt  défà  le-iuiraâtèMrwseftUriide  lai]^ 
tiDiM  sieul^oie^ pour  Vxm  d»s  cftt^s  doiGafps  ^i)«  :    , 

Ici,  en  ^fei,  Téi^tralion^  très-ileiid«er  ians^ie'jBeii» 
T«rtioal,  pmsqir'^Ue  s'étend  d^ffais  iiPfpégiett'^Bikilbato 
jusqu'au  devant  de  la  poitrine,  et  queIq«SoîS'|nAiao'db'l# 
télto';  est  restreinte  danfïle  seas^lrdbstwsal;  |I/f»ae'4es 
moitiés  de  l'abdomen  est  en  |^ande  pafvtie  /  6t>la  mpMi^ 
éerréfspotidante  èù,  thoraxv  cm'tétaKté^  e^nverle^iji^iigttf 
iDéns^  nermany,  éi  l'ttne'^l  l^aut^  pi9H:en|;  fcs^ imeitfproé 
qmëlqnefow  imparfeits^^  pa^'estemplevéoiîtounièi  et^niirl^^M(| 
përtionnés ,  mais  d'un  iNliuiÀé  Ir  ^^  pvhsi  nomal.  ^^'l^^A^li^ 
ëftié,  au  eontfàire;lës  paf^  iâ>domiillAeis  tté^mv^fêM 
fermées ,  et  une  pli^ièmênie  dtt  ^âkH^^,  éonlBE^'lit  itttiiiA 
anëmale  de  ^abdomen,  n'^t  revétM  qiie^  -dèMIMbraMS 
mîtices ,  transparenités  ;  eonlinfues  avec  la  base  ^ioiUkf» 
Bu  même  côté,  ét'bVsst  le  phis^ or£n«irement  à  gafstcM^vM 
niéà&të  tliërâdqtfe  est  lrèé4mpaHni;'ér  smmm^ 
inéitiele  piàlé  J^Mirènt  jd[siia4'*àfie  absence  pt^èii"«ott^ 

*'•  •  •  ••  *  t  f*    *       f     à     »      I       •  »•'■»»        11''^  »'..•• 

Xi)  C^^ce  qaêVapiiiiillëli  lidM  dtf  genre,  fonfeié  ;  MMèkààî  m^pà 
de  fcXcuy9à>  câtéy  d'où  ^'^>i$iêmiMiê i^—iifii ^^iiy  u  •**'|  n  •  !«<•{  ;if.i«(ij:f* 


s8b  PkMijL  m. 

Atnsij  dans  la  plenrosoime,  dont  \eé  conditions  sont  \  cet 
égû'd  exactement  inverses  de  l'aspalosomie  et  de  Tagéno- 
somie^  revenir ation  est,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi,  sas- 
ombilicale  et  ascendante ,  et  c'est  sur  la  moitié  supérieare 
de  l'être  que  son  influence  s'étend  principalement.  Celte 
influence  ne  va  pas  encore  toutefois  »  comme  nous  le  Terrons 
datas  le  genre  suivaint^  jusqu^à  entraîner  le  eœur  hors  de 
la  ea^ité  thoraciçae,  et  à  en  faire  en  quelque  aorte  on  ap- 
pebdkevdei  la  oaasae  déplacée  des  organes  de  la  natrition. 

CSe  genre  remarquable  de  monstruosités  célosomiques, 
qniHque  très-rare,  m'est  dès  à  présent  connu  par  mes  pro- 
pres observations,  non  seulement  chez  l'homme,  msûs  aussi 
parmi  les  aïiimaux*. Presque  dans  la  même  semaine ,  j'ai  pa 
me  pMcurer  uo  veau  et  un  fœtus  humain ,  tous  deux  af- 
fectés de  plearqsomie  »  et  en  outre  de  plusieurs  compliea- 
liôns  remarquables. 

Ches  le'premier  »  le  côté  gaucho  était  le  siège  d'une  évM- 
traliou  considérable,  composée  d'un  énorme  estomac, 
quadruple  comme  chez  les  rummans  normaux ,  du  foie,  de 
la  rate,  de  ta  presque  totalité  de  rinteslin  grêle  et  d'une 
portion  du  gros  intesUn.  Cette  masse  énorme  de  viscères 
déplacés  f>endait  au  devant  du  tronc  >  singalièrement  con- 
tourné sur  l»i-même,  et  tellement  court  qu'il  n'était  pas 
même  double  en  longueur  de  la  tête  :  celle-ci  était,  il  sut 
vrai»  énormément  accrue  par  Thydrocéphalie.  Inférieure- 
ment ,  l'ouverture  anale ,  et  au  dessus  d'elle,  la  queue,  exil- 
taient.  comme  dans  l'état  normal:  mais  il  n'y  avait  d'autres 
traoef  extérieures  de  l'appareil  générateur  que  deux  tétines. 
Il  n'existait  que  trois  membres,  les  deux  abdominaux,  et  le 
thoracique  droit ,  tous  trois  mal  proportionnés  et  comme 
tordus  sur  eux-mêmes.  On  n'apercevait,  au  premier  aspect, 
iiucune  trace  du  membre  thoracique  gauche;  mais  il  en 
existait  sous  la  peau  quelques  rudimens. 


MONSTRES  CÉtOSOMlBirsr  sSl 

Chez  le  plenrosome  humain ,  réveDtration  très-volami- 
neuseaassiyetrésaltant  du  déplacement  herniaire  des  mêmes 
parties  «  occupait  également  le  côté  gauche  (i).  Aussi  le 
bras  gauche  avait-il  disparu  comme  dans  le  cas  précédent , 
mais  d*une  manière  moins  complète  :  il  était  représenté 
extérieurement  par  un  petit  appendice  cutané ,  évidemment 
analogue  h  un  doigt ,  comme  l'attestaient  sa  forme  générale, 
il  est  vrai  assez  irrégulière ,  son  volume  et  surtout  la  pré- 
sence d*^un  ongle  à  Textrémité  de  sa  face  supérieure.  L'anus 
et  les  organes  sexuels  externes ,  qui  étaient  femelles,  of- 
fraient la  disposition  normale.  Dans  ce  sujet ,  le  cordon  om- 
bilical, excessivement  court,  avait  contracté  des  adhé- 
rences fort  étendues  avec  le  crâne,  et  il  en  était  résulté  une 
grave  déformation  de  toute  la  région  céphalique  (a).  . 

J*ai  le  regret  de  n'avoir  pu  me  procurer  aucun  rensei- 
gnement sur  les  circonstances  de  la  naissance  de  ces  deux 
monstres.  Je  n'ai  pu  que  conjecturer,  d'après  leur  volume, 
que  l'un  et  l'autre  étaient  nés  avant  terme  ;  et  le  très-petit 
nombre  d'observations  de  pleurosomie  qu'ont  recueillies  les 
auteurs  (3) ,  sont  trop  incomplètes  pour  qu'il  soit  possible 
d'en  déduire  des  résultats  plus  précis. 

(i)  Depuis  IVxamen  qae  j*aî  fait  de  ce  pleurosome ,  j*ai  eu  occasion 
de  Toir  deux  autres  fœtus  humaios  afifectés  de  la  môme  monstruosité. 
Dans  tons  deux  Téventration  était  pareillement  à  gauche,  et  il  y  avait 
atrophie  presque  complète  du  bras  de  ce  côté.  L'un  et  Tautre  avaient 
la  tète  régulièrement  conformée* 

(s)  L'examen  attentif  que  j'ai  fait  de  la  tête ,  malheureusement  mu- 
tilée quand  le  fœtus  m'a  été  remis,  m'a  permis  de  reconnaître  dans  cette 
déformation  la  monstruosité  remarquable  que  mon  père  a  fait  con- 
naître et  qui  sera  décrite  plus  bas  sous  le  nom  d'hypérencéphalie. 

(3)  Foyes  Bârtholiit  •  Hist»  jinaL  rar,^  cent.  III,  obs.  3).  Les  kites- 
lins  étaient  flottans  hors  de  l'abdomen  ;  le  cœur  était  situé  très-bas.  Les 
effets  de  l'éventration  s'étaient  étendus  principalement  sur  Je  côté  gau. 
che.  Les  deux  membres  de  ccc6tééuieiitmal  conformés,  maïs  le  thoraci- 


Genre  VI.  Gélosom£«  Celc(^0fn^^. 

Je  donne  à  ce  genre  le  npm  4^  célosome  (i) ,  MXÇs^  ^ij*il 
çst ,  plus  qu'aucun  autre  >  remarquable  par  le  dépl^ceiQeilt 
herniaire  d*un  grand  ponpi^.re  de  sp$  orgapejS.  Ge  oe  ^ 
plu$  seulement  les  yUcèrçs  ab^poQ^l^au^  qijli  fynt  pjqçi  Qp 
nipins  ^a^li6  au  ^ev^nt  du  tronc;  mai^  le  sternum  c^^vUAspr 
la  ligne  i^édiai^e ,  pu  piême  V^.I>$enc6  partielle;  fii)  (P|?}e  i}& 
sternu^m  «  ouvre  un  libre  passage  ^\\x  prgai^e^  tl)97AÇÎW^* 
et  principalement  au  çpeur.  Lj|l  ç^lo&omJiç  F^ÇS^^^  4^^^^  ^ 
r^s^o.ciatipn  dç  di3^^  anojtçalies  4e  niêi^e  Qr^re ,,  Vi^¥eQ(|i|r 
iipi^  ou  déplacement  herniaire  ^ntériçur  ^ef  Y^ç,èf0f  cjJb^ 
tifs,  et  le  d^placemei^t  berp.iaire  ,^jfité|^ieur  .^ii  çi^^jp.  (s):e||p. 
représente ,  mais  avec  diverses  modiiiçatioqs  ^  ce  |poni^ 
de  la  vie  embryonaîre  où  la  paroi  antérieure  du  corps  eft 
encore  très- incomplète ,  et  oîi  presque  tous  Ips  yUcèns 
^qpi  logés  dans  la  b^se  du  cordon  ombiliça}. 

Dans  ce  (renre ,  comme  dans  le  précédent ,  ei  d'une  ma* 
nière  plus  marquée  ençpr^^  on  voit  réyentratipu  exercer 
principalement  son  influence  sur  la  pprtion  sus-on^bUiçab 
de  Tabdomen  et  sur  les  organes  thoraciqucs.  Les  membres 
pelviens  et  les  viscères  de  la  portion  inférieurjp  d^  i's^>4P' 
men  ,  c'est-à-dire  le  rectum ,  l'appareil  générateur  et  T^p 

que  beaucoup  plus  que  rabdoœîn^l— r-Çomm.e  dans  tous  les  casprM* 
dens,c*est  le  côté  gauche  qui  se  trou  va  itlç  siège  de  la  monstruosité  jcl^ 
un  autre  pj.eurpsome  très-imparfaiteiDeut  décrit  et  ^uré  par  Ei.s«i.oiU 
dans  les  Ephcm,  nat,  cur.t  deç.  I,  anp.  iv  et  v,  p.  Ç7.-T£jQfio,  jç  çifenii 
mais  avec  dopte,  ua  cas  qui  fut  cpmmuuiqué  ep  i8io  à  la  $.op|j^lé  ^ 
dicale  de  Venise,  et  dont  ii  existe  une  très-courte  rçlaUpn  d^oftlj 
Journ.  génér,  de  méâ,^  L  XLIV,  p.  3iq, 
(i)  De  >ts^>],  hernie^  et  de  aw/ta»  cor^s^ 

(a)  Foj'e^rbistoire  spéciale  des  déplaçemçps  antérieurs  jMi  I 
ques  clu  ç(£arj^dans  U  ^1^^  p.  355,  et  p.  364  et  suiy.  | 


pareil  nrinalrc ,  sopt  normaux  0(i  ne  s'éloipnient  de  l'état 

*    ^  ■■■-■>■     -        ••  ■»  ■  •  •   •  r        ■  ■  •  ■     t'  .       ;•     •       ■  Q  ■■•.■■■  I      /•        \      .  .-.t. 

ordinaire  que  par  de  lé^^ères  modifications.  Au  contraire,  les. 
viscères  ihpraciques  &e  trouvent  atteints  de  gravps  ano- 
malies. Tel  Oit  surtout  le  cœur»  remarquable,  outre  son 
déplacement ,  par  Tétat  très-imparfait  du  péricarde ,  et  or- 
diâçiremenl;  ai[}ssi  par  une  structure  plu3  simple  que  dan^ 
l^etat  normal*  Tantôt  y  en  effet  y  les  cloisons  înter-auri- 
culàire  ou  inter-ventrîculairc.  ^e  trouvjent  incomnlètes  ; 
tantôt ,  comme  dans  un  cas  recueilli  par  Stenon  (i) ,  Taor^fe 
s'ouvre  ^  la  fois  dans  les  deux  ventricules.  En  pi}trç«  le  cœurl 
'^goique  conservant  eocprç  par  sa  pp$ilion  postérieure  quel- 
ques cbjanej^îon^  avjîc  Ips  poi^m.pns,  s'^'oîgpe  dp  type  ré- 
J^^oller,  en  çontraclaut.  des  rapports  s^nogiaux  avec  là  massç 
es  Viscères  digestifs  dont  |1  cesse  d'être  séparé  par  ledia- 
pnrâgnoie.  Quant  j^  ce  muscle.»  malgré  Içs  mgdifîcations  que 
rA  impriment  l'ouycrture  de  1^  partie  antérieure  du  poros 
et  le  déplacement  du  cœur  et  des  viscères  digestifs  (2),  il 
re8(e  néceissairement  maintenu  dans  sa  position  normale 
pi^.^Q^  i^Ûaches  s^uqi:  yçr^^)^re§  e4  s^px  cotes. 
•  hsk  JtrODC  9  déjà  sensiblement  raccourci  dans  les  gçm^efli 
ppécédens  ,  Test  aussi  et  li  plus  forte  raison  dans  U  cétoso- 
jote.  Eti  effet»  P^^^P  déplacement  herniaire  du  cœt|r  ef 
i%.  )iUs$M^  4es  yî^cères  .d;.sej5fifs ,  (^  çavil^  i)iQr4.CÎ(pÀÇ 
reste  dévolue  prcsq;^^  la^t  ei^i^re  à  j'^ppi»!^  i!^pJFA(/HMi» 
c^  4f}  mêi^«  I9  cavil^  abdcoBinale»  k  raf>p^c«dl^éAératcur  et 
à  rapparetl-fH^nairei^Heat  vraiîqDece  dernier  àpt>ar6fl,  met-* 
tAnt  a  prbijt  Téspaçe  plue  grand  gui  est  accord^  ^  sd^^  librô 


S84  PABTIB  m. 

déyeloppement,  prend  qnelqnefob  un  excès  d'accroissemflDt, 
les  reins  devenant  très-yolumineux ,  et  pouvant  même  at- 
teindre le  diaphragme  par  leur  extrémité  sapérieure. 

Les  célosomes ,  se  distinguant  surtout  des  genres  piéei- 
dens  par  les  anomalies  graves  de  leur  appareil  circolatoice, 
meurent»  comme  ceux-ci  «  et  à  plus  forte  "raison,  bies* 
tôt  après  leur  naissance  (i) ,  lorsqu'ils  ne  sont  pas  morli- 
nés. 

La  possibilité  de  l'existence  de  cette  monstroosité  chei 
les  animaux,  a  été  positivement  établie  par  mon  père,  qoii 
en  faisant  incuber  des  œufs  de  poule  dans,  la  situation  v»- 
ticale ,  a  eu  pour  résultat  de  Tune  de  ses  expériences  h 
production  d'un  célosome  (s).  En  outre»  quelques  cas  soit 
aussi  connus  chez  les  mammifères  »  et  plus  spécialemoii 
chez  les  ruminans ,  par  les  observations  de  Gurlt  (5), 

(z)  Xa  vie  a  duré  une  heure  environ  dans  un  cas  recueilli  par  Guc 
BZLABD,  et  rapporté  par  extrait  dans  XHi$U  de  Vmcad.  des  se,  pour  xiK^ 
p.  47  ;  — une  heure  et  demie  dans  un  autre  publié  par  Coun  d*Ai- 
GEATXzxx;  voyez  Ohs,  d'un  enfant  nouveau-né,  dan8|le  J/e/wr»  de  Flnma^ 
juin  Z768,  p.  167;  —  enfin,  plus  de  trois  heures  dans  un  troisième  doit 
la  relation»  due  à  Hammbb,  se  trouve  dans  le  Commer,  Uti,  J^orimBerf^, 
ann.  1787 ,  sem.  X,  p.  yf.  —  Dans  plusieurs  autres  cas  la  vie  a  été  pin 
eourte;  dans  d'autres  sa  durée  n'est  pas  indiquée. 

(s)  Tore^f  dans  les  Mém*  du  Mus,  d'hUt.  nai„  t.  AIU,  p.  2899  et  dan  le 
JaunucompL  du  diet,  des  se.  méd.^  tJUUV»  p. a  56,  mai  z8a6,  son  ménoin 
Sur  des  déviations  organiques  provoquées  et  observées  dans  un  AaMiw 
ment  d'incubation  artifideUe,  — Dans  ce  poulet  célosome,  PéTentratioa 
ayait  entraîné  avec  elle  le  cœur  qui  était  devenu  visible  à  rextérîtar» 
quoique  encore  en  grande  partie  enfoncé  dans  le  thorax.  Le  stenm 
ne  se  prolongeait  pas  inférieurement  aussi  loin  qu'à  l'ordinaire. 

(3)  Gurlt  y  /oc.  cit.  Cet  auteur  décrit  ou  mentionne  plusieun 
monstres  célosomiensdontje  n'ose  hasarder  la  détermination  géoéri- 
que  d'après  ses  courtes  descriptions.  Mais  je  puis  au  moins  citer  avec 
toute  assurance  comme  un  vériuble  célosome  le  chevreaa  qu^il  décrit 


ifONSTBBS  c£losomiens«  s85 

EqIiq  ,  sans  pouvoir  déterminer  qnel  est  le  sexe  le  plus 
fréquent  parmi  les  monstres  de  ce  genre ,  je  puis  du  moins 
affirmer  que  le  sexe  masculin  n'est  pas  rare  chez  les  célo- 
^mes  »  comme  il  Test  chez  les  aspalasomes  et  les  cyllo- 
somes  (i). 

§  IL  Remarques  générales  sur  les  monstres  célosamiens. 

Les  monstres  célosomiens  constituent  une  famille  ^  sans 
nul  doute,  très-naturelle.  Les  aspalasomes  et  les  célosomes , 
fermes  extrêmes  de  la  série ,  sont  unis  encore  par  les  liens 

p,  i33,  et  qu*ll  figure,  pi.  VII,  sous  le  oom  démesurément  long;  et 
inadmissible  de  schistocormus  schistepigastricO'Sternalis, 

(i)  Outre  les  cas  déjà  cités  de  céIosomie,d'autres  ont  été  publiés  par 
les  auteurs  suivaoà:  HuirsawoLF,  De  femellis  duabus  monstr,,  dans  les 
Éphem,  nat,  eur»,  dec.  Il,  ann.  ix  et  x,  obs.  g8,  deuxième  cas,  p.  171; 
célosomie  compliquée  d*une  monstruosité  exencéphalique  ou  pseuden- 
<séphalique.  —  Piitelli,  Due  curiose  istorie  fisico^meti,  dans  le  GiornaU 
éWIeueraei,  t.  XXXVI, p.  z38,  avecfig.;  Venise  1734 •  assez  bonne  ob- 
servation. —  FhâCASSIiti,  Tractatus  theor,  practicus  defebribus^  p.  21. 
— -  V^ÂHLBOHM,  Beschreib,  einer  Misgeburt  dans  les  AbhandL  der  Aœn» 
sehwedîschenJkad,  des  WUs.  auf  das  Jahr   1764,  art.  XVI,  p.  8  s. -^ 
.Sajtdiïobt,  de  fœtu  monstroso^  dans  les  Acta  Helveeica,  t.  VII,  p.  56, 
pi.  IV;  cas  remarquable  par  la  torsion  très-marquée  du  tronc.  —  Ma* 
XACA&irs,  dans  les  Mem,  délia  SOC0  italiana,  t.  IX,  avec  fig.  pi.  III  à  V. 
'^  Ybâtmak  ,  A  remark,   instance  of  fœtal  malformmion  dans  le  Jâedm 
end  physical  Journal  de  Londres,  t.   LU,   p.  867,  i8a4;  célosomie 
avec  état  très-imparfait  de  Tun  des  membres  abdominaux.  —  Tous 
ces  cas  ont  été  présentés  par  des  enfans  nouveau-nés  ou  des  fœtus  hu- 
mains.— Peut-être  faut-il  ajouter  aux  exemples  de  célosomie  cités  plus 
haut  chez  les  animaux ,  une  observation  faite  par  Rouchoit  ,  et  con- 
'  signée  dans  les  Ann»  de  t agriculture ,  t.  LXIV,  p.  3a,  181 5;  mais  cette 
observation  n*est  qu'indiquée  en  quelques  mots.  —  Dans  Thistoire  des 
monstruosités  exencépbaliques ,  et  spécialement  de  Thypérencépha- 
]ie  {yoyez  le  chapitre  suivant),  je  citerai  en  outre  quelques  cas  dans 
lesquels  la  célosomie  se  trouvait  associée  à  d'autres  anomalies  non  moins 
graves  qu'elle-même. 


988  PkMTtE  m. 

sar  les  membres  des  deux  côtés.  Cette  iaflaence  deTient 
aa  contraire  faible  et  même  nulle,  si  réyentration  est  très* 
peo  étendue ,  et  surtout  si  FouTerture  abdominale ,  très* 
prolongée  en  haut ,  ne  s'étend  pas  en  bas  jusqu'à  la  région 
sus-pubienne.  Quand  Féventration  est  latérale»  elle  exerce 
nécessairement  une  action  plus  directe  et  plus  puissante 
sur  les  organes  génito*urinaires  et  sur  le  membre  du  côté  af- 
fecté :  aussi  ceux-ci  sont-ils  généralement  atteints  de  dé- 
viations beaucoup  plus  graves ,  et  quelquefois  même,  comme 
dans  certams  cas  de  cyllosomie  et  de  pleurosomie ,  ceux  de 
Tautre  côté  sont  à  peine  modifiés. 

Il  est  à  remarquer  que  quand  TéTentration  est  latérale, 
elle  est  presque  toujours  à  droite  (i);  diqM>sition  qu'ex- 
pliquent assez  bien  les  rapports  existant  entre  le  foie  et 
le  placenta ,  par  l'intermédiaire  de  la  veine  ombilicale. 

Quant  aux  combinaisons  très-variées  que  présentent, 
suivant  les  sujets ,  les  organes  déplacés  ;  en  d'autres  termes, 
quant  aux  dispositions  très-diverses  de  Féventration  chez 
les  monstres  célosomiens,  on  peut  les  considérer  toutes 
comme  réalisant ,  mais  non  sans  des  modifications  plus  ou 
moins  importantes ,  des  conditions  organiques  exbtant  nor- 
malement dans  Fune  des  premières  époques  de  la  vie  intra- 
utérine.  Il  n'est  en  effet  aucune  de  ces  dispositions  ano- 
males qui  ne  soit  intermédiaire  entre  Fétat  primitif  de 
Fembryon,  où  tous  les  viscères  flottent  contenus  dans  la 
gaine  du  cordon  ombilical  au  devant  de  la  cavité  non  en- 
core close  de  Fabdomen ,  et  Fétat  définitif  du  fœtus ,  dans 
lequel  tous  les  viscères ,  après  être  rentrés  successivement , 
ont  été  recouverts  par  la  peau  sur  toute  Fétendue  de  Fab- 

(i)  Toutefois,  la  pleurosomie,  genre  dans  lequel  réventratioD  est 
an  contraire  plus  souvent  du  côté  gauche,  fait  à  cet  égard  une  excep- 
tion remarquable. 


'HiJ'-' 


IIONST!lEB  CÊLOSOUIENS»  Wg 

dûmen ,  l'oiivertnre  ombilicale  exceptée  »  qai  elle-même  ^'^o- 
blitère  presque  aussitôt  après  la  naissance.  Ainsi  les  cas 
dans  lesquels  la  paroi  antérieure  de  T abdomen  est  presque 
tout  entière  imparfaitement  formée ,  et  ceux  dans  lesquels 
presque  tous  les  viscères  font  à  la  fois  hernie  hors  de  la  ca- 
vité ,  représentent  des  états  embryonnaires  très-rapprochéfs 
an  commencement  de  la  gestation ,  en  même  temps  qu'ils 
constituent  de  hauts  degrés  d'une  anomalie  dont  le  terme 
extrême  réaliserait  complètement  la  disposition  primitive 
des  viscères. 

Le  cordon  ombilical  offre  en  général ,  chez  les  monstres 
célosomiens  y  d'autres  caractères  appartenant  aussi  normale- 
ment aux  premières  périodes  de  la  vie  intra-utérine.  En 
même  temps  que  sa  gaine ,  qui  contient  une  grande  partie 
de  viscères ,  forme  une  poche  considérable ,  le  cordon  s'é- 
loigne de  l'état  régulier  par  une  brièveté  quelquefois  poussée 
à  l'extrême.  Le  placenta  se  trouve  ainsi  très-rapproché  ^des 
viscères  digestifs,  auxquels  il  adhère  d'ailleurs,  comme  on  l'a 
vu,  par  l'intermédiaire  des  membranes,  et  il  ne  forme  véri- 
tablement avec  eux,  dans  la  plupart  des  cas,  qu'une  seule 
et  même  masse. 

La  conséquence  de  cette  disposition  est  facile  à  concevoir  : 
le  fœtus,  fixé  presque  immédiatement  au  placenta  qui  lui- 
même  adhère  à  la  matrice,  ne  doit  jouir  que  demouvemeiis 
très-peu  étendus  et  très-peu  libres  ;  et  c'est ,  en  effet;^  ce 
que  confirme  une  circonstance  remarquable  de  l'une  des 
cAservations  les  plus  complètes  que  possède  là  science.  On 
lit,  dans  le  mémoire  publié  par  mon  père  (i)  sur  un  aspala- 
some,  quelamère  de  ce  monstre  n'avait  jamais  senti  remuer 
son  fœtus  :  seulement,  quand  elle  était  couchée  sur  le  dos«  elle 

(x)  yoyez ,  dans  son  mémoire  déjà  cité,  une  note  communiquée. p^r 
M.  le  docteur  HAvasGA&D. 

II.  19 


5LQp  PABTUP  III. 

{lercevait  quelquefois  le  xuouTement  d'un  CQfj^  Oicilbrt 
aiblement  sur  sa  base. 

C'est  très-probablement  h  ce  défaut  de  mobilité  du  (mUm 
qu'il  faut  attribuer  »  au  moins  en  partie,  la  lorsioa  des  jiil- 
bes  et  des  pieds ,  si  fréquemment  observée  chez  Im  BMNMtiii 
célosomiens  :  les  considérations  par  lesqueUet  mon  père  a 
estpUqué  le  pied-bot  (i) ,  donnent  très-bien  la  daf  des  faili 
de  ce  genre. 

Les  monstres  célosomiens  prés^itent  auim  pKsqoa  tMh 
jours  d'autres  vices  de  conformation ,  dont  il  est  |i1bs  diS- 
cile  peut-être  »  mais  encore  possible ,  à  l'aide  d'une  analyse 
exacte,  d'apercevoir  la  relation  avec  les  donnéea  prineipalei 
de  l'anomalie. 

Ainsi  p  on  trouve ,  et  c'est  un  résultat  facile,  k  préroir  pv 
les  lumières  seules  de  la  théorie,  que,  dans  tous  ces  casoiiPeÉ- 
semble  de  la  région  abdominale  a  été  si  fortement  eotrivé 
dans  son  évolution,  les  complications  accessoires»  lorsqftH 
en  existe,  sont  généralement  des  anomalies  par  arrèl  de  dé- 
veloppement. Je  puis  citer  également  comme  exemples  de 
cette  conformité  remarquable,  la  diminution  da  nombie 
des  orteils  conslalce  par  Petit  chez  son  aspalasome  »  lasifls- 
plicité  de  Testomac  chez  le  veau  célosome  de  Fingerhotb, 
enfin  l'existence  d'une  fissure  lombo-'spinale;  complication 
que  mon  père  et  moi  avons  observée  dans  plusieurs  cas  de 
monstruosités  célosomiques  et  surtout  d'agénosomie  (a)« 

Il  me  reste  maintenant  à  présenter  quelques  remarqnss 
sur  les  circonstances  de  la  naissance  et  sur  la  noo-Yiabilité 

(i)  Fojez  l'histoire  du  pied-bot,  tome  I,  p.  4oa  k^oô» 
(a)  J'ai  déjà  fait  remarquer  ailleurs  (t.I,  p.  6x6)  que  la  fissure  lom* 
bo-spinale   coïncide  assez  fréquemment  avec  les  déplacemens  tno* 
maux  des  organes  placés  antérieurement  au  niveau  des  lombes. 


encore  qu'aa  très^pMit  poœbre  4'^bsery^ljo()^  ^^^ç^xw^jin 
ylètes  et;  as«a7  9iithan(iqi^s  pour  s^rrir  de  b.afif}  ^  da$  géqé^ 
l^alitdf,  ou  peut  4^s  ii  pr^siem  aai$ir  plusi§qf4  apçrçps»  dont 
quelques  uos  pe  $od^  pAs  $zn^  mfÂpêL 

Telle  est  la  plus  grande  fréquçQce  du  isf)?ce  t&txmfiu  M[ae 

j'ai  déjh  indiquée  pour  quelques  genres ^  mi^ii^  f^r  Uqui^UB 

j^  doi^  ieî  aJDulep  une  refqarque,  J^a  plus  graa4a  fréquence 

4v  s^xe  féminin  est  ))iea  constatée  chez  lef  f^sp^Iasomes  et 

.  kf  çylIoson^e$ ,  <ç'e*|; -à-djr»  çhe*  i^u«  ceux  des  iQpu^tres  cé- 

.lo^oinipui»  à  thorax  normal  dçqt  le  #exe  est  déterminé»  Tout 

au  contraire ,  le  se^o  féminin  ae  parait  paséire  plus  fréquent 

ebe:^  les  çélosomest  II  suit  de  là  que  qu^nd  Té^entration 

.  6i:erce  prinçipi^lemignt  sou  itetloa  s^  les  appareils  placés  ia- 

ii^ieareiuQnt ,  et  entrave  leur  développement  #  l'appareil 

Igénérateur,  s'il  n'^t  pa#  atrophié,  est  ordJoairement  fe- 

ipolle.  Au  ciootraire,  ijupiid  ia  monstruosité  s'étend  davan- 

liagfe  rer^  les  parties  pupéri^nrea ,  et  réagir  moins  sur  les 

or^aoe»  pelviçuf,  le^  deux  sexes  paraissent  se  présenter  à 

peu  près  avec  une  égale  fréquence. 

Les  monstres  célosomiens  sent  quelquefois  nés  jumeaux, 
plus  souvent  ils  sont  nés  seuls.  L'époque  ordinaire  dfi  lei^r 
naissance  est  aussi  ajssez  variable  :  toutefois  la  plupart  sont 
.  nés  à  terme  qm  dans  le  neuvième  mois  de  Idigrossesse.  lis  êêtit 
«n  général  lors  de  leur  naissance  très-gras  »  et  ont  déjà  la 
tête  garnie  de  cheveux  assez  longs  et  abondans.  Diaprés  une 
remarque  intéressante  Je  Kleîn  (i),  ils  se  présentent  ordin^i- 
remopt,  non  par  latpte,  mai$  par  l'ahdomen,  U  maise  dra 
visc<'Tes  déplacé^  étant  en  avant. 

Leur  mort,  lorsqu'ils  naissent  vivans,  suit  presque  toujours 
de  très-près  leur  naissance.  Toutefois  Méry  cite  un  individu 

(i)  Loc.  cU, 


^g^  PABTIB  m. 

qui  a  vécu  quatorze  heures;  Gockel,  on  aatre  qni  n*e8t  mœrt 
que  le  second  jour  ;  et  un  troisième  sujet  aurait  même  véca 
jusqu'au  onzième»  si  Ton  devait  en  croire  Mercklein.  L'état 
imparfait  des  muscles  de  l'abdomen  est  sans  doate  une  des 
causes  de  mort  chez  ces  monstres»  dont  la  respiration ,  faate 
d'une  portion  si  importante  de  son  appareil  musculaire ,  est 
nécessairement,  et  pour  le  moins ,  très-imparfaite. 

Enfin  la  rareté  de  la  production  de  monstres  célosomiem 
parmi  les  animaux  est  encore  un  fait  qui  mérite  d'être  re- 
marqué. Le  poulet  célosome  décrit  par  mon  père  »  et  quel* 
ques  ruminans  affectés  de  pleurosomie  ou  de  schistosomie, 
sont  les  seuls  exemples  que  je  puisse  citer.  Chez  l'homme, 
au  contraire ,  on  a  observé  un  assez  grand  nombre  de  cas 
pour  que  ces  monstruosités  célosomiques  ne  puissent  être 
chez  lui  considérées  comme  rares  ;  et  si  les  faits  manquent 
encore  dans  la  science ,  c'est  parce  que  les  anatomistes  qui 
les  ont  recueillis ,  ont  négligé  leur  publication  »  ou  se  sont 
bornés  à  indiquer  succinctement  des  anomalies  dont  h 
complication  exigeait  une  description  exacte  et  étendue  (i). 

(i)  Tels  sont  par  exemple  :  Mbrckleiit  ,  dans  les  Ephenu  nat,  atr^ 
dec.  I,  ann.  viii,  p.  73.  —  Gockel,  ibid.^  dec.  Il,  ann.  ti,  p.  a63.— 
Mery,  Descript,  de  deux  exomphaîes  motuirueuses ,  daDS  les  Mém,  de 
VÀead,  des  jc,  1716 ,  I"  obs.,  p.  i36.  —  Schulze  ,  Obsen^»  anai, ,  daoi 
les  jdd,  mat,  cur,^  1 1,  obs.  aa6,  p.  5oa.  —  Tâvarbs,  dans  les  Mmu  dâ 
^cad,  das  sciencias  de  Lisbonne,  t.  II,  p»  296,  avec  pL-— Gbjcmxx.,  dam 

les  Medic,  essays  and  observ,  d'Edimbourg,  UY,  part.I,  p.  359. EtpliH 

sieurs  autres  que  Ton  trouvera  cités  dans  la  thèse  très-érudîte  que 
Fribd  a  publiée  sur  un  cas  d*éventration.  Wo/ez  Diss,  inaug,  qudfœnm 
iniestinU  pi,  nudis  extra  abdom,  propendentibus  nat»  exam,  êubm,^  ArgetU»' 
tad,  1760»  et  dans  le  Thesaur,  dissert.  d«  SandiforC,  t.  J^  p.  3ii. 


CHAPITRE  IV. 


•  '  •:) 

'tari 
DB«  UONSTBES  EXENGÉPHALIBNS.  /  '  i 

Division  en  six  genres.  —  Notencépfafiles.  —  Proencéphalef^  t'  Fi^ 
dencéphales.  —  Hypérencéphales.  —  Iniencéphales.  —    £xencé« 
phales.  —  Remarques  sur  Tensemble  de  la  famille.  —  Ses  rapports 
avec  les  groupes  voisins. 

La  famille  des  monstres  exencèphaliens  est  caràttérljée 
par  nn  cerveau  àial  conformé ',  plus  ou  moins  incomplet,  ét^ 
placé  9  au  moins  en  partie ,  hors  de  la  cavité  crâniehiEie,  elle^ 
même  très-imparfaite.  C'est  le  premier  anneatr  de  cette  toU-^ 
gue  série  de  genres  qui ,  des  monstres  précédons  pourvus 
encore  d'une  tête  complète  et  en  général  bien  conformée,  va 
nous  conduire ,  par  une  transition  presque  iosensiUe»  k  cei^ 
acéphaliens,  chez  lesquels  nous  verrons  disparaître  d'aberdla 
tête  tout  entière  et  bientôt  après  la  plus  grande  partie  du 
corps  lui-même.  Telest^  en  effets  le  nombre  des  monstruosité^ 
dont  l'organisation  de  Thomme  e.t  des  animaux^nous  o0fe 
le  triste  spectacle;  telle  en  est  l'immense  variété,  queJk.sérÎ9. 
tératologique,  aussi  complète  et  plus  complète  pieat-étre 
^e  la  série  zootogique  elle-même ,  laisse  à  peine  a|^erceTllir 
de  loin  en  loin  quelques  lacunes  dans  sa  vaste  éteudcie^ 

Le  groupe  dont  nous  venons  de  terminer  l'histoire ,  <^it 
caractérisé  d'uûe  manière  générale  par  desévenlratioiu  di- 
versement compliquées  :  dans  celui  dont  nous  avons  main- 
tenant à  traiter ,  tous  les  genres  vont  nous  présenter  dés  eki- 
céphalocèles  plus  ou  moins  remarquables.  Ainsi  ce  soiit 
des  anomalies  de  même  ordre,  des  déplacemens  hemiatres^ 


qui  foarnissenl  l'ordonnée  principale  de  la  monstruosité, 
atmiMim  chez  les  exencéphaliens  qae  chez  les  célosomiens. 
Des  rapports  analogiques  existent  donc  manifestement  entre 
ces  deux  familles  »  liées  en  otllre  entre  elles  sous  un  autre 
point  de  vue ,  comme  on  va  le  voir ,  par  rassociation 
fréquente  de  la  célosomie  ,  dernier  genre  de»  monstruosités 
célosomiques,  avec  Thypérencéphalie»  Tun  des  genres  prin- 
cipaux dés  monstruosités  exencéphaliques. 

■  * 

§  I.  Histoire  spéciale  et  descripUwi  des  genre$* 

Jt^  genres  assez  nombreux  que  renferme  cette  fanUlte»  se 
divisent  très-naturellement  en  deux  sectioiis.,  sqiyant  que 
Iq#  ainomglies  du  crâne  sont  ou  non  compliqua  d'une  fii- 
9^fF^  de  U  coU>nne  yertébrale  (i). 

A.  Point  de  fissure  spitude. 

f*Ëilcé))kÀI«  situé  éb  trèi- grands  partk 
.'.  IÎ0r»  de  la  boite  cérébrale,  et  dervièr»;  1^ 

f^4i)9»<^UV6rtdi(Qs  I4  région^occipitale.  •  •.  Genre},,  |(oTJUici«BAU. 
a?  {{OC^pIvâle  situé  en  très-grande  partie  hors 

4ç  la  boite  cérébrale,  et  en  avant  du  crâne, 

tlùvert  dànk  la  région  frontale It.  VtLommtépnàMA 

S^  fiKfcét»lMl(f  Situé  en  très«>graftde  partie  bors 

dé  U  boUe  oéréhrale^  et  aju  dessus  du  erâney. 
^  1)9^1  la  parqi  supérieure  est  incomplète.  .  m.  PoDB2rGipmi.i. 

40  Encéphale  situé  en  très-grande  partie  hors 

de  la  botfe  cérébrale,  et  au  dessus  du  crâne,  ■ 
'  '  "iPUùi  H  paroi  supérieure  manque  presque' '  '■  -  < 

boMptéttWiot.  .  ;  'é ï  .','    IViïli'nfiiiiiiiiin^aiM 


l(f)Ileslàj^iileutjled*insister  ici  sur  la  nécessité  de  1^  paa 
im^e  la  fissure  de  ta  oo.lqpne  vertébrale  ou  fissure  spinale  avec  1^  fis- 
sure partielle  ou  sp'na  bifida  d'une  ou  de  quelques  vertèbres,  anooMlit 
bjixi  éxiàté  quelquefois  cbez  !esesencé|^haHei1sde  la  pfeilifère  Seetib*. 


HONSTBBfl'l^tiréjlPflALIENS.  âgS 

Ç.  Fissurû  spiaaU. 

5*  Encéphale  sîtaé  en  grande  partie  dans  ta 
.    b^le  cérébrale ,  et  en  partie  hors  d'elle, 

en  arrière  e|  on  peu  au  dcasouadn  crâne, 
.    oi|veri  dfii^s.  U  portion  ocQipîule  •  ,  «  .  .  Qftwû  V*  I]ii4iicg|«i«#i^»4 
6°  Encéphale  flUuéen  très-grande  partie  hors 

de  la  boite  cérébrale,  et  derrière  le  crâne^ 

dont  la  pâiroi  supérfeure manque  en  grande 

partie* ;         YI,  ExBircrAFBiLE. 


«  ' . 


Paripoi  ces  genres ,  ceux  çle  la  première  aectioç  $e  itiWr 
y^n(  presque  tous  déjà  établis  ^^alasçiemcei.pariQoif.pifçcrt 
Ç^ejStBi^me.d^s  le  prenuer  4e  ses  loémpires  ^ératp]f|gigf|^^ 
c^iIl'U,^^..  jéiiQiujgAé  et  indiqué  qyec  pi^écisipii  le^  pqdwiG^l 
j^bales  et  6iirtO!;4  les  uotoucéphale^tf 

*  JLes  notencéphales  formant  un  groupe  tr^-n^tqjrel  et  |rèf^ 
l^îc^n  ^^terminé  par  les  caractères  qup  mon  père  leur  a  ^r 
signés,  et  que  rajipelle  leur  déiioi|Qàni^tiop  géo^^rjgup  (|), 
tièur  encéphale ,  de  yolqmç^^rdinaire,  est  placée  presque 
tout  entier  ^  ppn.  dans  la  boite  Çj^rél;irfi(p  >  ^^ais  en  debprs  et 
en l'afrA^re  d'elle^  et  .se  présente  au. dehors  apqs  \^  fprm^ 
4*une  tumeqr  considérable  placée  d^rHèf^e  l'pççîput^  jip  çi^ 


(i).De  vwroft,  dçs^  et  de  ^f9(>c«,  encéphale, — yo^.:t(^wonf,oy^^AVKX 
ntLÀiM,  Mém,' sur  plusieurs  déformations  du  crape  de  l'homme^  àkOA  les 
^JbM.  du  Xtus.  étHisf,  nat.^  ù  VH,  p.  85',  àTec^gurèstéptékeDtaDt  le  êWHfc 
dV»  d^Mii«gfA«l^  {4.  IV^  figw^  3  i  9.  ^  Ce  Méi^jotinv4^  j^ttMû 
^  Ir^qnewitea  oecasîons  de  tlHUt.  dans  ce  dUpiOrA  01  ;d<iMt  kv^;  nîhf  •(  » 
3  été  réiifïprimé  dans  la  rhilas,  j^omi^^.f^  ^fi  P-.î!(tf  WH10  WP 


9g6  PkMïz  m. 

et  la  portion  supérieure  du  dos,  qu'elle  couv&e  sans  y  adhé- 
rer. Cette  tumeur  est  d'autant  plus  Yolumineuse  qpa'elie  ren- 
ferme ,  outre  l'encéphale ,  une  quantité ,  quelquefois  con- 
sidérable» de  sérosité.  Elle  est  comprise  dans  une  expansion, 
en  forme  de  bourse,  des  tégumens  communs  qui  conserrent» 
surtout  dans  le  voisinage  de  l'occiput ,  la  plupart  de  leurs 
caractères  normaux ,  mais  qui  s'amincissent  en  raison  do 
leur  extension ,  et  peuvent  même  devenir  transparens. 

La  composition  et  la  forme  du  crâne  sont  nécessairement 
modifiées  avec  le  cerveau  dans  la  notencéphalie,  de  même 
que  nous  aVons  vu  dans  la  famille  précédente  la  cavitéi  ab- 
dominale varier  avec  la  disposition  des  viscères  digest^.  lia 
boîte  cérébrale,  n'ayant  plus  à  contenir  qu'une  faible  par- 
tie de  Tencéphale,  oSre  une  capacité  beaucoup  moîndie, 
et  le  crâne,  au  lieu  d'être  globuleux,  est  considérablénïàDt 
déprimé.  Les  frontaux  et  les  pariétaux,  bien  loin  d'âtre 
bombés  comme  dans  l'état  normal,  sont  aplatie  •  le  ftiM 
ne  fait  pas  plus  de  saillie  que  chez  les  inammifères  inférieurs, 
'et  le  sommet  de  la  tête  ne  s'élève  que  de  très-peu  aui'diQi- 
sus  dés  Borâs  'supérieurs  des  orbites.  Mais  c'est  'surtout  la 
jrégidn  occipitale  qui  s'éloigne,  par  de  graves  modiJBcations^ 
du  type  normal.  Les  occipitaux  latéraux  sont  un  peu  moins 
étendus  qu'à  Tordinaire  :  en  outre,  dans  leur.  j>oriion pos- 
térieure surtout,  ils  s'écartent  davantage  Tua  de  Tautce. 
Xes  occipitaux  supéHeurs  présentent  des  anomalies  analo- 
gues, mais  portées  au  plus  haut  degré  :  déjà'  très-^cartés 
et  très-peu  larges  inférieurement ,  ils  ne  sont  plus  supérmo- 
rement  que  de  petites  et  minées  languettes  qui  s'articulrat 
.avec  le  bordpoiilérieur  des  pariétaux.  Par  cette  atrophiede 
.  la  pkis  grande  partie  des  sur-occipitaux ,  la  paroi  pestérieuito 
du*  crâne  manque  presque  entièrement ,  et  se  trouve  rem* 
placée  par  une  large  ouverture  qui ,  limitée  par  les  divers 
os  élémentaires  dont  la  réunion  constitue  chey  l'adulte 


MOÎfSTIlEÎ  EXERCiPBiLIENS.  397 

l'occipital  nuiqae ,  est  comparable  au  trou  occipital ,  coDst- 
âérablemenL  agrandi. 

Cette  délormation  très- remarquai) le ,  cotte  atrophie  par- 
tielle du  crâne ,  que  j'ai  dû  décrire  avec  soin  comme  un 
type  auquel  pourront  être  rapportées  par  la  suite  les  ano- 
malies analogues  de  plusieurs  autres  genres ,  n'est  pas  sans 
influence  sur  la  face  elle-même,  qui ,  à  rexaniioer  attentive- 
ment ,  est  sensiblement  plus  oblique  que  dans  l'ëtDt  normal. 
Cette  déviation  est  surtout  bien  manifeste  pour  la  région 
oculaire  :  les  bords  supérÎQurs  des  orbÎLes  sont  beaucoup 
plus  reculés  que  les  bords  inférieurs ,  et  l'on  conçoit  en 
eflet  trës-biea  comment  le  défaut  de  saillie  du  front  doit 
réag;ir  sur  la  disposition  des  yeux,  la  région  sus-orbitaire 
faisant  aussi  partie  de  l'os  corooal. 

Quant  au  corps  et  aux  membres,  ils  peuvent  être  exempts 
de  toute  déformation  ;  et  c'est  même  ce  qui  a  lien  le  plus 
souvent.  Mais  il  est  aussi  des  cas  dans  lesquels  on  a  vu  la 
notencéphalie  compliquée  de  diverses  anomalies ,  parmi  les- 
quelles il  faut  citer  comme  les  plus  fréquentes  l'exomphale 
et  la  torsion  des  membres  abdominanx; 

Sans  être  auâsî  rare  qiio  la  plupart  des  genres  de  la  même 
Jîmiille ,  la  notencéphalîe  l'est  encore  assez  poor  que  les  an- 
.-jiales  de  la  science  en  fassent  connaUrc  b  peine  quelques 
(■jneaples  sufiîsamment  aulbenliqnes  (1),  et  Surtout  qnel- 

fi)  Après  qualrc  nolencêphalei  que  j'ai  pu  examiner  par  moi-même 

étnn  cinquième  dont  le  crâne,  aulrefoia»IÉcriU-l  figuré  par  mon  père > 
•ftetvi  ansai  de  sujel  à  nieaobserialiona,  jene  trau*c^àciter  que  trois 

iDdividua;  encore  les  caractères  léralologiques  du  premier  ne  sont-ils 
-pat  délerminëB  avec  la  précision  nécesiaire.  F'ùftt  Mxum ,  t>i  paeUd 
I  wonifrojif,  Ih.  avec  une  figure  imparfaite,  iti-iC,  Leipiif;,  1717. — Sairoi- 

tO\t,  iliu.  anaiom.,  texte,  p.  3oa  ,  D<>  IX,  et  lllas-pl.  Ii6,flg.  iet3; 
.vctteocéphalie  compliquée   d'une  exoraphile  atseï   volumineuse.  — 

RiTHSE,  BeicUr.  eûiigcr  StUiiid.Jet  HenK/Kn-und-ThiirAdr/'ari,    dans 


I 


i^  pknttL  ni. 

qaes  obtfeff àtimM  détailiéea  61  précises»  Aiiisi  6xist»-l-ii 
dans  rhistoire  de  cette  monstruosité  d'importantes  laeàM 
^lelôs  recherches  ultérieures  des  tératologne»  poulreiit  séa- 
lês  remplir.  La  fréifnence  relative  des  cas  ùii  la  nalsaAnce  a  Kea, 
si  €e#e8itôut-ti-faitàiermey  au  moins  dans  le  cours  dnneii- 
^me  mois,  et  la  possibilité  que  la  rw  se  prolonge  à^  mèlin 
pendant  plosienn  heureii  (  i  )  :  tela  sont,  dans  Fêtât  aélod 
delà  science»  les  seuls  résultats  qfie  f6  croie  pèdToîr pré- 
senter avec  quelque  i^értitude  sur  les  circenstftnees  de  h 

fMrisaaâc»  èl  de  la  débile  existence  des  notencéphalës* 

■  f 

1    ■■■;.:•';     .  ■  •        ■    • 

La  monstruosité  que  je  dé^gne  sous  ce  noi||,.(si)i^.si 
.bsi^ncpvip  plm  rar^e^pre  qne  {a  nolencëjihalii^ ,  ot.je wli 
ç^naif.ip(|69i€t;^coFe  que  pai^  dcAix  cas^  l'imi  q«ie  )'ai  fSl- 
##é  P9P  «)CMr:n^ân)e  t  T^utirQ  dont  la  publication  fmouàb 
-in  paqtfaire.k  plus  à'wn  siètcle  etdismL    : 
;  J^  ,v^ffOT\»  d'analogie  qui  li^nt  Tuas,  rv^  Taolfs  k 
proencéphalie  et  la  i^^tencéphaUe  »  sont  tri^9àaQi(i^t^:et 
très-faciles  à  saisir.  La  première  est  caractérisée  par  le  dé- 
placement bemMÛi^ 'antérieur  darincépHalcr^  et)^  Véày 
.toAC0  A'uae  oqy0rtnre;daB8  târégiaQ  frentale  duchtan» 
;M4n0i6  la  neteneép^Milio  Vest.  par  le  déplaoément  lieruaiiB 
poster Î61IC .  du  '  mâkne  viaeàra  eb  •  par  remisteode  d'aaif  laijp 
ouverture  occipitale. 

l)ans  Tune  comme  dans  Vautre,  rouverture  n^est  point»  k 
pcppiT^qi/^t  panier,  un  trp^  pu  une  perforatipi^  d*m  oi , 


■»■  ,.r 


Dmitsthes.jàfMfiifé^Ph'^^'t  U  VII,  p.  ^t  ;  MteDaépbalie  ooaiipliqsée 
dWomplial^idji'pièfi^bcit  du  côté  clrûfti^«t  d-un  élat  tiè»»kiiparfailéB 
;  loeiabre  suf)érifi|r.sauche.  - 

il)  ^W4»%  anr  Ha  pr élandfi  ao«€oc^baIa  adolta»  la  nota  a  >  p^  3iS. 

(o)Diav^d^rsaf^4a#iNMM|»el4elîi»éf«Xo9.  ,  . 


mais  seulement  aa  interralle  vide  existant  entre  des  os 
écartés  l'un  deFantre  et  incomplètement  déTeiojypés.  Poàt- 
la  proencéphalie  même,  la  formation  de  cette  onvertnre  est 
plus  Facile  encore  h  conceroir  qae  ponr  ta  notencéphalie , 
les  deax  Troataux  oa  demi-coronanx,  prhnUiremeat  séparas, 
lle«esOudarrï  eaiM'seal  os  que  bien  long-temps  apfèsl'în-' 
kîmï  réunion  des 'diverses  pièces  ossenses  occipitales,  '  ' 
Ija  proencéphalie  est  trës-analogue  à  la  Dcrtcnc^1i'iflî& 
<ouS  â' antres  rapports^  Le  crâne ,  qai  n'a  phiï'  li  contenir 
qa'one  faible  partie  de  Tencéphnle ,  est  déprimé  et  consi- 
dérabletnent  diminoé.  La  tumeur  aflomalè  renfSrine,  srec 
le  t«véa.a ,  vae  plus  ou  moins  grande  qaanthë  ^e  sérstité ,' 
M  ses  tégnmeils-  a'amincissAnt  en  général  eD  ï^soa'de  leaB 
extension,  en  d'antres  t«rm«6  ^  eii  raîs<ni  de  l'abondailee'dif 
Ugoide  qn^ls  ont  i  enveloppetL  Enfin  la  fïice  ett  non  sea- 
fement  modifiée  eotame  dans  la  hdtenèéphalie  ;  mair  pré- 
lente  deplm  graves  dénatïoDS.àoaUseda'lBdisitmltién  pat*-' 
licoBbrt  de  la  tumoar  hydro^iépliifBque.  Les'yetl*  (ont 
petHi  et  lAal  eonlbrmés ,  et  le  nez  dîs^n^t  priisi^e  antibre- 

aetit.  ■ 

"'  'Malgré toatesèes^notbaKes'très-^i'avei.titiétiflmt'prbéft' 
eiSpfaaIie  idAnt  llilstdre  a  été  diJntJèii'itaf  le  ddC'teài^JtAri. 
dfr'^ittdstir;  et  ^at-  Olivier  JaccbEeti^  {r),  V^ctlt  ^i/Vté 
JoûrB;fetl*on'p*a«i''taènie  i(aë  Sï  riibrt  ilvaîl  été  aWhe\M 
pi»- tes  fc0brt8  faits  ponr  repoiwsei^leritirtéati  daîMflâ'efcVWI 
eucépbaliqae.  ^       , 

(l)  ^Oytt  Ui  Jéla  ihed.it pKiioi.  Bà/fiueRii'd,cy,'^.à^,kiia.  iVjT^ 
«bi.  iôi,  M  I4  eoU^'^icaâ.,  t  VU,  p.  iyj.t^ïat'ix  sujel,  le  cervelel'; 
disent  tes  3a lËut^,  avait  anaervisà  ^itioii  porteale.  —Dans  un  Tœ- 
ta»  pn>encépha1«,que  j*i1'rnài-itiËrne''6t)iei'véilaiia  le  Afuséc  d'histoire 
naturelle  de  Bruxelles,  mais  que  j'ai,  eu  le  r^ret  de  ne  pouvoir  eii- 
minfefatiaTomlquetnenl,  une  partie  de  l'encSpliate  paraissait  être  de 
Vttme  cdliKDue  daus  la  câvlK  cr&ïiIt-Diitr. 


300  PAITLE  III. 

Genre  III.  Pobencêphalb  ,  Podencephalus  (Gbof.S.*E). 

Voici  encore  une  monstraosité  très-analogne  à  la  noteo- 
céphalie ,  quoique  très-distincte.  La  paroi  supérieure  da 
crâne,  résultant,  aussi  bien  que  ses  parois  postérieureet  an- 
térieure, de  la  réunion  de  plusieurs  os,  peut  évidemment 
se  trouver  frappée  de  semblables  arrêts  de  développement. 
Il  peut  donc,  et  même  il  doit  arriver  que  le  déplace- 
ment herniaire  supérieur  de  Tencéphale  ,  par  une  perfora- 
tion de  la  voûte  du  crâne  (i),  ait  lieu  avec  des  modificationi 
analogues  )^  celles  que  nous  venons  de  voir  dans  le  genre 
précédent.  C'est  précisément  ce  déplacement  herniaiire  de 
Tencéphale,  avec  ouverture ,  et  non  absence^  de  la  voûte 
du  crâne ,  qui  caractérise  la  podencéphalie;  genre  distingué 
et  dénommé,  par  mon  père ,  dès  le  commencement  de  lai 
travaux  tér^tologiques  (2). 

Les  os  dont  le  développement ,  chez  les  podenc^hries, 
est  resté  incomplet,  sont  les  frontaux,  dans  leur  portion 
postérieure ,  et  surtout  les  pariétaux ,  dont  il  ne  reste  plus 
guère  que  la  moitié  la  plus  rapprochée  de  l'angle  externe 
et  postérieur.  L'ouverture  anomale ,  de  forme  à  peu  près 
circulaire ,  et  médiane  comme  dans  les  genres  précédons, 
est  donc  assez  étendue ,  mais  cependant^hors  de  toute  pro- 
portion avec  le  volume  de  l'encéphale.  De  là  l'existence 

(i)  Et  non  par  Fabsence  de  la  Yoùte»  qui  est ,  da  moins  selon  In 
idées  auxquelles  m*ont  conduit  mes  observations^  le  caractère  propre 
du  §;enre  suivant.  Foyez  ci -dessous,  dans  le  paragraphe  consacré  • 
l'histoire  des  hypérencéphales  (p.3o4>note  s),  Texposé  des  difTéreocM 
qui  existent  en.tre  la  définition  donnée  par  mon  père  et  celle  que  jt 
crois  devoir  adopter. 

(2)  Mém.  sur  plusieurs  *dé/orm,  du  crâne  de  l'homme ,  loc»  eit.^  p.  x55  et 
pi.  IV,  fig.  I  et  a.  Vojez  aussi  Phil,  Jnat,^  t.  II,  p.  90 ,  et  dans  VAikSf 
pi.  II,  fig.  I  et  a,  et  pi.  YII,  fig.  7. 


M0NSTBE3  EXENCÉfHJLll£NS. 
d'une  sorte  de  pédîcale  qui  traverse  cette  onverture,  se 
continue  avec  la  masse  cérébrale  superposée  au  crâne, 
et  la  met  en  communication  avec  la  portiou  da  système 
ner?eux  conteuiie  dans  la  cavité  cérébro-spinale.  C'est  à 
ce  pédicule  ou  segment  intermédiaire  de  l'encéphale,  que 
se  rapporte  la  dénomination  générique  que  mon  père  a 
créée ,  et  qui  est  icî  adoptée  (i). 

Les  caractères  secondaires  de  la  podencéphalie  sont  en 
général ,  anssi  bien  que  ses  caractères  essentiels,  analogues 
à  ceux  de  la  noteucéphalie  et  de  la  proencéphalie.  La  tu- 
meur encéphalique  est  de  même  enveloppée  par  un  pro- 
longement des  légumens  généraux  de  la  têle;  prolonge- 
ment qui  est  en  partie  revêtu  de  cheveux ,  et  qui ,  près  du 
crâne,  conserve  tous  les  caractères  normaux  de  la  peau. 
Au  contraire ,  à  la  partie  supérieure  de  la  tumeur,  la  peau 
s'écarte,  par  diverses  modifications,  du  type  normal  et  peut 
même  manquer  en  quelques  points.  Je  ne  connais  d'ailleurs 
aucun  cas  où  la  tumeur  anomale  ait  été  rendue,  par  un 
amas  de  sérosité,  assez  volumineuse  pour  que  ses  tégumens 
amincis  devinssent  transparens. 

La  face  est,  comme  dans  la  uolcncéphalie,  manifestement 
obliqne,pnncipalemcntdans  la  région  oculaîre.Paretllement 
encore,  la  cavité  encéphalique  est  réduite,  et  mêmed'une 
manière  bien  plus  marquée,  à  de  très-petites  dimensions, 
et  la  voûte  du  crâne  se  trouve  considérablement  aplatie  et 
même  dans  quelques  parties  nu  peu  concave.  C'est  même  au 
point  que ,  dans  la  région  moyenne  du  crâue ,  les  pariétaux 
sont  presque  conligus  avec  les  rochers,  qui  en  arrière ,  lais- 
sent au  contraire  entre  eux  et  les  occipitaux  un  intervalle 
assez  étendu.  La  tète ,  ainsi  déprimée  et  sans  hauteur,  est 


I 
I 


I 


(i)  Celte  dénominat'iou  signifie  en  elTet  encéphale  pédimiéi  elle  ■ 
pour  radicaux  ^'M  i  toJs,-,  pied,  pédicule,  et  it'i-if)ii. 


Soi  ViftTif  III. 

ta  eanlPiûft  trMùngoe  d^araDt  en  arriéra ,  H 
aoaii  p  ao  moini  dam  les  caa  qui  me  font  le 
par  répainsenr  conndérable  el  Téiai  trèa-conpect»  el 
qao  ébumé  de  plu»ieara  de  ie«  of ,  nolamaieni 
Le  eorp»  de0  podencéphalei  ait  en  général 
conformé;  maU ,  dans  un  cas»  les  membrea  cmt  ofhrt 
modificalions  trop  graves  pour  que  je  pniaae  ici  !•« 
sous  silence.  Chea  un  podencépliale  dont  Thialoire ,  Iles- 
complète»  est  due  an  docteur  Pézérat»  mééecia  k  Gha* 
rolles  (i) ,  les  membres  étaient  presque  toua  impar&ila» il 
même  rudimeotaires.  A  gauche ,  le  membn»  theriçirpr 
manquait  de  pouce ,  et  deux  des  orteils  étaient  raccooreii# 
mal  conformés.  A  droite»  le  membre  thoraciqne  0iaiM|Mit 
complètement ,  et  le  pied  n^avait  qu^un  seul  cloigt ,  le 
quièmc ,  régulièrement  confornoé  :  les  troi»  doigta  aui 
étaient  imparfaits  •  et  le  gros  orteil  n'était  re|>réaenlé  qas 
p^  quelques  rudimens.  Les  deux  côtés  étaient  dooc  aflEecléf» 
mais  inéplementJlest  à  remarquer  que  cbea  le  méoie  pt- 
dencépbûle»  les  deux  moitiés  du  cerveau  étaient  ausei  indp 
les,  rhéniisphère  gaucho  étant  sensiblement  plua  petit  qaek 
droit. 


(l)  royez  son  Observation  sur  unfœtui  monstrueux^  dant  le  Jourm, 
plém,  du  dict,  des  se.  média,,  t.  XXX,  p.  aSs  à  aGa,  février  la^S.  — 
père  a  présenté  quelques  remarques  sur  le  monstre  déciît  par  M.  K* 
zérat  «  dans  U  m^me  recueil ,  ib.d,,  p.  SOs.  —  Je  note  ici  teulMMBt 
pour  mémoire  un  enfaoi  nouveau-iié  qui  a  été  décril  et  Itguré  pt 
CuaitT.  Khaue  ,  dans  les  Phii,  trans,,  aon.  1684 ,  xsf>  160,  «t  q«î  ailé 
cité  comme  un  exemple  de  |joJencéphalie.  La  description  el  Js  ijoit 
•<mt  lelleiiient  imparfaites,  et  les  anomalies  qu'on  s*est  plu  à  ajouter â 
la  déviation  principale,  si  nombreuses  et  si  bizarres,  qu'on  ne  peatvé" 
rUabiciD^nt  tenir  aucun  coasptc  de  TolMervation  de  Kralie;  —  Kloi. 
Descr.  quorumdam  monstr.^  art.  I,  a  donné  une  description  beaucoep 
iDeiileure  ,  quoique  encore  trèa-incomplète,  d'un  |MMlescépbale  di 
sexe  féminin,  dont  la  vie  s'était  prolongée  vingt  ({ualie  bettrca. 


MONSTRES  RXWiiiPPÀLISNS.  JM 

€<3  sujet  •  ailecté  &  la  fois  do  iK>d0oci^pbft)i«^i  d'eetroméltt 
et  d'ectrodactylie  «était  né  d'une  femm#  anç#inl9  poar  h 
Itreiuière  fois,  et  depuis  long^temps  malade.  Il  étftit  niftle# 
et  déjà  mort  lorsqu'il  naquit  (i)«  L'auteur  ne  dit  point  #  et 
saus  doute  n'a  pu  savoir,  si  la  naissance  avait  eu  Hieo  prè^ 
maturément.  Cette  lacune  est  d'autant  plua  regpotti^le^  que 
robservation  due  à  M.  Pésérat  est  la  plui  ooœplète  que  pes- 
sède  la  science,  mon  père  liii^mên^a^  da<^  sa  PhHQ$ophie 
àn^tomiifue ,  n'ayant  pu  donner  sur  0e  genre  que  trèsf^eu 
de  détails  (2). 

> 

Le  genre  qui  précède  uoiis  conduit  tf^-naturellèment 
è  riiypérencéphalte,  dent  les  caraetëres  ne  dill^rent  guèrla 
fpei&t  de  ceux  de  la  pedencépbalie  que  par  un  plus  hattt 
ôefgré  de  gravité.  Ainsi,  tandis  que  la  noteneéphalie ,  la 
proe^céphalie ,  la  podencéphalie ,  monstruosités  parfa{te<- 
aietit  analogues  l'une  à  l'autre  ,  sent  exactement  de  métM 

fi)It  avaîtpéri  dans  letravailde  Vaccoucbernent,  qui  avait  été  (rèf- 
laborîeux. 

(a)  J'ai  constaté  en  effet  que  le  monstre  dont  mon  père  a  présenté 
une  histoire  si  détaillée  et  si  complète  dans  la  PkUosopkia /ânaiomi^ne, 
t.  il,  p.  2^3  etsuiv.,  et  auquel  il  a  donné  spécialement,  p.  4$4tl*eorti 
de  podencephalus  iilustratus ,  n'est  point  un  véritable  pod«neéphsl«f 
mais  doit  être  rapporté  au  genre  posencéphale;  je  donnerai  les  preuvfa 
de  cette  assertion  lorsque  j'aurai  à  faire  dans  le  chapitre  suivant  This» 
toire  des  nosencpphales. — Les  individus  que  mon  pèie  a  désignés soiss 
les  homs  de  podencephalus  ehurneus  et  podpncephalut  Itmffiç^pi  {'V(^0JB 
p.  4^'  et45Qt),  sont  au  contraire  de  vraiâ  podencéph^le»  préseittiflit 
tous  les  caractères  assignés  à  ce  genre  par  mon  père,  -^  Qosnt  au 
quatrième  sujet  indiqué  (p^  4^*'^)  ^^u^  ^^  nom  de  podencephalut  kij^o>» 
ralis,  je  me  borne  à  le  mentionner  ici,  n'ayant  pu  examiner  sou  orâD«t 
et  n'ayant  |iar  conséquent  rien  à  ajoutera  ce  que  mon  père  tn  adii» 


3o4  PkWiE  nu 

valeur ,  Bt  si  l'on  pent  parler  ainsi,  de  même  rang  dans  la  séria 
lératologiqae,  nous  nous  éloignons  de  quelques  pas  de  plos  du 
type  normal ,  en  arrivant  à  l'hypérencéphalie ,  genre  étaU 
pour  la  première  fois  par  mon  père ,  dans  sa  Phih»phk 
anatomlifue  (  i).  Telle  est  du  moins  l'idée  que  je  crois  deroir 
me  faire  de  cette  monstruosité  »  après  une  analyse  èade 
et  approfondie  de  tous  les  faits  qui  me  sont  connus  par  In 
relations  des  auteurs ,  ou  par  mes  propres  obserrations  (i). 
Dans  la  podencéphalie ,  aussi  bien  que  dans  les  dfloi 
premiers  genres  de  monstruosités  exencéphaliqnes,  DM 
avons  vu  l'ouverture  anomale  de  la  boite  encéphali^ 
résulter  seulement  de  l'atrophie  d'une  portion  de  la  vofHs 
du  crâne  :  aussi  l'ouverture  se  présentait-elle  sous  la  fonae 
d'une  simple  perforation  de  cette  voûte.  Dans  rhypërsa- 
céphalie,  ily  a  au  contraire  atrophie  presque. complète  db 
la  portion  supérieure  du  crâne;  la  boite  encéphalique  «t 
ouverte  dans  la  presque  totalité  de  son  étendue  :  les  os  de 
la  partie  supérieure  du  crâne  sont  considérablement  rédoili 
dans  leur  volume ,  et  ne  forment  qu'une  série  de  petit» 

(i)  Tome  U,  p.  i56  à  aai ,  et  atlas ^  pi.  V.  —  Le  nom  d'hfpéraiei' 
phale  indique  bien  un  monstre  caractérisé  par  son  encéphale  placéiB 
dessus  du  crâne:  ses  radicaux  sont  la  proposition  vicè^>  sur^  au  detm, 
et  yxi^ot^oç, 

(a)  Il  importe  à  Tintelligence  de  ce  chapitre  de  prévenir  dci 
à  présent  que  je  m'éloigne  ici  à  quelques  égards  des  idées  émiiei 
par  mon  père.  Le  sujet  hypérencéphale  dont  il  a  donné  dans  son  ou- 
vrage la  description  et  l*histoire  complètes ,  et  qui  est  ainsi  deveoa  k 
type  du  genre ,  avait  en  même  temps  le  cerveau  placé  hors  da  criMi 
lui-même  très-imparfait,' les  viscères  abdominaux  et  thoraciques  pn^ 
que  tous  sortis  de  leur  cavité,  un  double  bec-de-lièvre  et  une  ÛÊtatt 
de  la  voûte  palatine.  Mon  père  a  considéré  toutes  ces  anomalies  rtriwr 
des  élémens  divers  d'une  seule  et  même  monstruosité.  It  compreod» 
par  conséquent,  sous  le  nom  d'hypérencéphalie,  aussi  bien  le  dépb" 
cément  du  cœur  et  des  viscères  abdominaux  que  rencéphalocèle  eBo* 
même.  Un  sujet  qui  I  avec  un  corps  normalement  oonforméy  nnil 


MON8TRB8  EXENGÊPHALISNS.  So5 

pièces  rejelées  sur  les  côtés^  et  entourant  latéralement  la 
base  de  Tencéphale,  au  lieu  de  le  recouvrir  et  de  Tenver' 
lopper  supérieurement.  Ainsi  les  frontaux ,  privés  de  pres- 
que toute  leur  portion  cérébrale ,  deviennent  des  pièces 
allongées ,  étroites ,  recourbées  sur  elles-mêmes,  et  presque 
de  même  forme  que  les  jugaux  »  qu'ils  semblent  représenter 
dans  la  région  supérieure  de  l'orbite.  Les  pariétaux  sont  de 
petites  languettes  étendues  horizontalement  le  long  des 
bords  supérieurs  des  temporaux.  Enfin  toute  la  portion  su- 
périeure de  l'occipital  est  aussi  rudimentaire ,  les  ex-ocçi- 
pitatix  et  la  portion  b  asilaire  étant  au  contraire  norn^ale^ 
ment  développés. 

Cette  atrophie  de  la  voûte  du  crâne ,  par  diminution  » 
mais  non  absence,  des  os  de  la  voûte,  est  d'autant  plus  remar^ 
^uable  qu'elle  reproduit  presque  exactement  plusieurs  çondir 
tiens  caractéristiques  pour  la  famille  dont  l'histoire  va  suivre, 
c'est-à-direpour  lesmonstres  anencéphalIens.Les  hypérencé- 
phales  difTèrent  d'ailleurs  essentiellement  de  ces  derjp^iers , 
et  sont  de  vrais  exencéphaliens,  par  leur  encéphale  en- 
core existant ,  le  phis  souvent  même  présentant  le  vpïunoo 

seulement  un  déplacement  herniaire  supérieur  du  cerveau»  ne  sérail 
donc  pas,  suivant  lui,  un  hypérencéphale ,  mais  un  podepcépbale: 
genre  qui,  par  conséquent,  ne  se  trouve  pas  non  plus  caraclérisé  dans 
la  Philosophie  A natomique  Loxnme  dans  cet  ouvrage. 
.  L*étude  que  j'ai  faite  d'un  irès-grand  nombre  de  faits  m*a  conduit 
à  des  idées  assez  différentes,  que  résument  les  définitions  suivantes  :  la 
ppdencéphalie  est  caractérisée  par  la  position  du  cerveau  à  Textérieur 
et  au  dessus  du  crâne,  avec  simple  perforation  de  la  voûte;  Thypéren* 
céphalie*  par  la  même  disposition  de  l'encéphale  avec  absence  presque 
complète  (et  non  plus  simple  perforation) de  la  voûte  du  crâne.  Quant 
au  bec-de-Iièvre  et  au  déplacement  des  viscères  thoraciques  et  abdomi- 
naux ,  je  crois  devoir  les  considérer  comme  des  anomalies  dtstinctea 
de  l'bypérencéphalie  qui  tantôt  existe  sans  elles,  et  tantôt  au  contraire 
se  trouve  compliquée  par  la  présence  soit  de  celles-ci ,  soit  d'autres 
déviations. 

II,  '  30 


3o8  PARTIE  III. 

lie;  déviation  qoe  Ton  doit  sans  nal  donte  attribua  i  des 
causes  plus  poissantes»  plus  directes  et  surtout  agissant  à  une 
époqueplusrapprocbée  de  l'origine  de  la  gestation,  quels  que 
soient  d'ailleurs  la  nature  et  le  genre  d'influence  de  ces  causes. 

Les  hypérencéphales  naissent ,  si  ce  n'est  toujours ,  au 
moins  le  plus  ordinairement,  ayant  terme.  Ils  peurent  naî- 
tre vivans  et  donner  pendant  quelque  temps  les  signes 
d'une  vie  plus  ou  moins  complète  »  mais  ne  sont  pas  viables. 

Ces  aperçus  auraient  pu  être  donnés  par  analogie,  oa 
déduits  des  données  fournies  par  leur  organisation  :  mabim 
fait  qu'il  était  impossible  de  prévoir  à  l'avance ,  et  que  je 
crois  pouvoir  donner  comme  positif,  c'est  que  le  sexe  des 
hypérencéphales,  contrairement  aux  idées  émises  pa^Me^ 
kel  (i)  sur  le  sexe  des  monstres  par  arrêt  de  développemfflDt, 
est  presque  toujours  masculin  (2). 

Genre  lY.  Inibngéphàle  ,  Iniencephalus  (3). 

Dans  tous  les  genres  précédens,  soit  que  la  voûte  do 
crâne  fût  ouverte  seulement  sur  un  point ,  soit  qu'elle  man- 

(i)  L'exposition  et  la  discussion  de  ces  idées  trouveront  place  dans 
la  suite  de  cet  ouvrage.  F^oyez  la  quatrième  partie. 

(a)  Outre  les  auteurs  cités  plus  haut,  Fojrez  sur  rhypérencéphalie: 
Lôw,  dans  les  Ephem,  nat,  cur.^  dec.  H,  ann.  9 ,  obs.  117  ;  hypérenoé* 
pbalie  compliquée  de  fissure  labiale  et  palatine.  —  Zwingbr,  Pueibt 
sine  cerebro  natus,  ibid,^  ann.  x,  obs.  aoi  ;  cas  très-douteux,  connu sea- 
lement  par  une  figure  très-imparfaite  et  une  description  moins  précise 
encore.  —  ZniirGBB,  Uydrocepkalus  cum  defectu  calvariœ ,  dans  les  Atm 
Helpedca,  1. 1,  p.  i. — Baitg,  Abkandl,  ûber  eine  Misgeburc,  in-So,  CopenL 
et  Leipzig,  xSoi;  cas  vaguement  indiqué  plutôt  que  décrit ,  avecdft 
très-mauvaises  figures  qui  ne  suppléent  pas  aux  imperfections  de  la 
description.  —  Malagabite,  Osservazioni  anat,,  dans  les  Metn.  dtUa  sou 
italiana,  t.  XII,  iSoS,  p.  i65,  sous  ce  non\\  Mostro  di  Spilimbergo. 

(3)  D'ivtov^  occiput  y  et  d'^xé^w^oj. 


quât  presque  entièrement ,  le  canal  rachidiefi  consetValt  en- 
core la  disposition  normale»  au  moins  dans  la  pTu^granflé 
partie  de  son  étendue  :  quelques  yertèbres»  par  exemple,  les 
premières  cenricales^  pouvaient  bien  être  affectées  èé  splnà 
hifida;  mais  il  n'y  avait  point  de  fissure  spinale  étendue. 
liOs  deux  genres  de  monstres  exencéphaliens  dont  il  me 
iieste  à  traiter  »  les  iniencéphales  et  les  exencéphales»  sbnt^ 
8tn  contraire  »  caractérisés  par  l'état  très-dnomal  de  leur 
canal  rachidien  ouvert  soit  dans  la  plus  grand($|>ai'tîe  »  soit 
même  dans  la  totalité  de  soïi  ététutue.  Les  inîencépha-^ 
les  et  les  exencéphales  ont  d'ailleurë  d^excèUeiK^  caractères 
distinctifs  dans  la  conformation  de  leur  crâne»  les  ptémiers 
se  rapprochant  sous  ce  rapp'ôrt  des  notencéphrales»  et  les' se- 
conds des  hypérencéphalesr  •  ^  .'•■<»...;[ 

L'iniencéphalie  est  une  monstruosité  très-^?àré;^ef  qui 
même  ne  m'est  connue  que  par  trois  obéervaâohs,  dotit'M 
plus  complète  et  la  meilleure  est  du'fe  à  M.  I)ugès'(ij.  '^'"- 
•'  Le  sujet  de  cette  observation  e^t  un  fœtus 'né  à.  la  fin  dti 
hfaitiètné  mois  de  gestation  »  et  qâi  ixè  ^bnna  que  quelques 
dignes  de  tre.  Ce  fœtus ,  dft  M.  î/ugèî,  sémï)lait  avoir  la 
tête  confondue  avec  le  thorax,  et 'renversée  de  telle  ^èhe 
qtie  l'occipiït  paraissait '|)erdu  entre  les  épaules,  téf^paiftfe 
antérieure  du  col  était  de  niveau  avec  lé  ihènton  et  lé  ster- 
Bum.  Sur  le  dos ,  qui  semblait  fort  court ,  se  voyait'  une'tu- 
mear  fongueuse  de  là  grosseur  d'une  petite  noix  ^  et  der- 
rière elle ,  la  membrane  mince  et  rouge  d^t  éllè  était 


>n 


(i)  Mémoire  sur- les  tûtéi'atiéns  iritrà^érines'  de  Feneé^iaUet  tie  ées  eh» 
ifeloppes^  suite,  dans  les  Ephém.  médic.  de  Montpellier  t.  Il,  p.  U09 
(iw^e^aussiAtff'^e  mMt  t.X)^ayec  un^  %4^^  ^^  squel^ttç  qui  fp^it 
partie  delà  collection  de  M.  Ghaussîer.  —  Les  deux  antres  cas  connus 
cflniencéphalie  6ntété  publiés  l'un  par  Hull,  ^ans  les  Menu  efthe  socwty 
of  Manchester^ t.  V,'part.  II,  p.  ig^.—  etl'aùtA  iMtr^triiXAkT^  De  monMr€i 
htimtmoHots^ilifDùs,inifin»S<*fFtihùWi%^iB%5.  .  a>  j. 


^10  ^AR,Ti£  ni. 

popvei^le»  /se  coûlioi^al^  jpsqii'à  la  régioa  sacrée.  L'exameii 
j^Q  squelette  montfa  qpe  le  çrâoe  é^aît  déprimé  etproloBgi 
j^  arrière  du  trou  occjpUal;  la  face  était  oblique  et  àsm 
ffj^ijUiaate.  PJiu&ieurs  os  étaient  «pqdé^  outre  eox ;  d- autres, 
yellf  que  les  temporaia  et  les  pariétaux ,  offraîeoi  des  int^- 
^ajles  çf^CP^e  çarMl^gûaçux.  Les  occipitaux  supérienn, 
agjatis  et  (l>rigâf  parallè»l§a)eftt  à  la  b4^  du  ccâne,  étaient 
4^baaçré$  pirpfeud^pi^t  derjji^re  k  (rPU  occipital,  agrandi 
f^.outre,:.fPlpme  dait»  Ig  n^encéphaiîp »  p^ur  récarteoiBBk 
cp»si^^)e  df}3  pQcipîtaDx  btér^ux*  Le  rapbis,  outeri  dam 
tûi;ite)Sap$iftÎQppHïéripDrii|u9qu*ausacrj)mf  Mmi  en  outre 
rwar<|iji^bl^  p^ir  m^  tori^ion  tioUo  qi:ie  #i  portion  cerficak 
ét^it  i|pplié.Q:fK^t^.ie  it9»yi9ii!P  y-eA  sa  portion  dorsale»  é^endoe 
horizontalement  sous  la  base  da  crao§. 
:  .J-o.^jsJîijnifi^  fior^çuç  QÎplïf«}t  p^  çbe?  pp  9imstn9  *• 

»9MP?^S»6fl^WP»  rQwar«»*ï>l8ft  W  te  «IS^lqtte,  l^  ké- 

mbphèrçs.  céf.4l»rf  U3^  é^^ipuil;  rg^^é^  ççiaten^a  ^a^  1^  praoCi 
ji^a  npioellç  ^|lpngép  Pj^^s^jt  par  rpuT^rtyu^e  occipitale  :  k 
resje  de  l'çpçépbalp»  4'ap4?  V-  V^j^H'  ^'qjfP^rdu  da^l» 
^assç  foo^,çp3ç  qy^i»5  ,y?y?it  derrière  la  tête ,  et  d'oùpv- 
taiciut  pref  que  tous  lep  pei^s  de  la  tê|;e.  ]La  ippeUe  épinièrei 
ajihé^pç^tf  svipéf  ieqreipçuf  h  ccjt^p  va^m,  n^is  non  çontione 
sx^fiç  oUq  ,  était  complète. 

^es  viscères  ^horacique§  et  abdominaux  ofiraieut  aofM 
çbqi^,  c.e  fc^wf  ap^lqupf  i^iQoialiQs.  La  plu4  rpmarquaUe 
él^Jit  re^tfj^^ftç  4'\^ftP  1^6^  ouvertufe Ji^bragmatique ,  et 
le  déplacement  de  l'estomac  et  du  lobe  gauche  du  foie,  qui 
remplissaient  presque  le  coté  gauche  du  thorax. 

f 

Quoique'  ce  genre  ,  très-curieux  et  très-rpré  »  ne  me  feit 
point  connu  ^ar  me^  prpj^res  opseryationçk^  je  n  ^^  paf  dA 
hésiter  i  Iç  qpi^f eçure  dèf  h  présent  dains  }a  çlass^cs^tîoD, 
et  à  lui  imposer  une  déaogaiuation  méthodiquo*  Les  troîi 


UON8TRE8  gXBITficMALIfiNS.  tf  1 

•bierVAiton»  i^'w^^i^pb^^)^  V^  possède  la  ictenee  suffi-* 
wmt  w  ethi  pour  ihurair  les  élémoiis  Suu^  caraGt6t4sli-<^ 
que  exacte  ;  et  ce  genre  mérite  même  de  ûner  l'Htofilioa, 
par  Tmiérél  irèsrpéel  qu  offre  renëeinblii  de  ses  toÊHi" 
iîofis  orgaaiqoes.  cmnparées  à  catles  des  genres  précfin 
d^ns»  Dans  poox-ei  nous  avons  vn  la  portion  crânienne  du 
canal  eocépbalo-raebidion  ouTerie  et  graTomeot  modifU^f 
sa  portion  ¥ertéLrale  »  au  coutr»iiiei'pkis:oo«eifis  complé'* 
tapieni  normale.  L'inrorse  a  préèiaémeot  lieu  dans  rinieli!^ 
^épbalio  :  le  criue  présente  siispleoietti ,  de  même  qcie  dails 
la  Dptencéphalûs  »  une  ouFerlujcb  eMijpflale  qui  peut :4éhî« 
fAnsidéréid  comme  représeiitaiil  :ki  troo'  ooefî^rtiil  agrandi^ 
l^fUM^éphsil^jrestoqnêflaeealrès-ipandejmvlk^ri^  dMl# 
U  c#fit^  oramenne ,  eL^-ost,  t<^ot  aweoatraélNI,  la  porlieil 
YfirMU)rale  da  cafiaLencéphala^aobidien  quî^  Ouverte  deà» 
H^ote  aa  longueur  «esl  ici  graTement  modifiée.  >  "  >  •  *'  •  (^ 
Ea  comparant  ces  deux  diapqsiliona  précisément  iu^rsea  jl 
OU  eeiSkçoîi  anasîldl  la  possibilité  d^vne  ippisième  modifloa^- 
tiw»^  vésuHant  de  lakioeaLislénçe>d^uii>orâQè  sans  paroi  sw^ 
périoure  oomme  dans  Fbypéreneép&alîcf^  ol  d^in  rs^dri?  ou*» 
menteur  pres€[ue  toute  sa1biK^Mr'/i€0i»me^dans  Pitiilsn*' 
eépkaUe.  Cette  troisième  dfs^â^twncost  non  setik»ient. 
possible,  mais  diijà  même^aofv  ojListendlee^^CMstMéêf'pa^ 
FaiMerriitiep ;  et  c Welle  qoicai^tértfi^ to'^BrWlë^ini^- 
P.h<fh,  Àm  Qç,p5  ^yPA?  m5ii^Çfl8fl^,^,qQfl?:«eçç^peF-,  v      , 


,  ."U) 


r 


çei^tep /oo.iYs  airn!VQi9  w.-;dffnîef  tjsrme  dc^li  a^  ^deir 
Biodstraosités  exenieéphaliqùf S;  C^t^cXèmée  par  l^rb^eAce 
t&et^t  comnlèle*  dé^Ibtoûtë'dùtrShe  avec  fissure .kpfààlé» 

(t)  Beir, de,  ht&sde;^ettf^J)ixA, 


•     »  I      i  i    I  ••  *  •« 


\ 


Si&  pknuL  iiu  ' 

Fexencéphalie  réunit  en  effet  en  elle  presque  tontes  ks 
anomalies  qai ,  considérées  isolément ,  distinguaient  les 
genres  précédons. 

M.  Dogès,  auquel  on  doit  la  connaissance  de  l'iniencé- 
phale  décrit  plus  haut»  a  fait  connaître  aussi  (i),  d'après 
des  observations  faites  en  commun  avec  MM.  Dùbmeil 
et  Lallemand,  un  fœtus  exencéphale ,  que  Tua  de  sessa- 
vlms  collaborateurs  avait  reçu  sous  le  nom  bizarre  de  dke- 
vel  marivL  La  voûte  du  crâne  manquait  ;  la  tête  était  forte- 
ment renversée  en  arrière  et  très-engoncée;  la  face  était 
oblique  y  et  l'encéphale  était  visible  à  l'extérieur  sous  h 
forme  d'une  tumeur  volumineuse ,  placée  au  dessus  et  en 
arrière  du  crâne ,  divisée  en  deux  lobes  par  un  sillon  lon- 
gitudinal ,  enfin  recouverte  par  une  membrane  rougefitre  qui 
se  Continuait  avec  le  cuir  chevelu ,  autour  de  la  base  du 
crâne.  Le  canal  rachidien  était  représenté  par  une  gouttière 
largement  ouverte ,  presque  plate ,  faisant  suite  à  la  base  do 
crâne,  et  dans  laquelle  on  voyait  seulement  une  coudhe  fi« 
lamenteuse ,  reste  probable ,  dit  M.  Dugès ,  d'une  portioD 
de  la  moelle  épinière.  Tous  les  nerfs  rachidtens  existaient 
néanmoins ,  et  venaient  se  perdre  dans  une  pellicule  roa- 
gçâtre»  recouvrant  la  gouttière  vertébrale,  et  continue  avec 
U  membrane  externe  de  la  tumeur  encéphalique. 

j^armiles  rares  exemples  (s)  d'exencéphalie  que  possède 

(i)  Loc,  ctt,f  p.  398;  avec  plusieurs  figures  malheureusemexit  très-îoH 
parfaites.  —  Le  fqetus,  sujet  de  l'observation  de  M*  Dugès,  étaîl  en 
outre  remarquable  par  fètat  très-peu  av'ancé  de  rossifîcalîon  de  soo 
squelette ,  encore  eo  grande  partie  cartilagineux. 

far^SANDiFORT  eu  a fâh  connaître  deux,  Tun  dans  son  S^cimem  rme» 
dicum  inoag;,  Leyde,  in-4<*»  iSoa  ^  p,  7,obs.nr,  Vautre  dans  90tk  Mms, 
Anat^t  texte,  p.  3oa ,  n»  X^^et  atlas ,  pL  9i3.  Ce  dernier  cas  n'est  d'ail- 
leurs <i*ie  très-incomplétement  connu«et  ne  peu(  être  considéré  coniiBS 
un  exemple  suffisammeot  authentique  d^exencéphalie.  L'auteur  o'a 
pas  décrit  la  colonne  vertébrale  tout  entière»  et  n'a  constaté  U  fissure 


U0K6TRBS  EXEVCÉPBiLIEHS.  3iS 

la  science,  je  dois  aussi  signaler  spécialement ,  en  raison 
des  circoDstances  particulières  qui  io  recommandent  à  l'in- 
t(?rÉt  des  tératologues ,  un  cas  tout  récemment  observé  et 
publié  par  le  docteur  Hîldreth  (i).  Dans  celui-ci,  la  confor- 
mation générale  de  la  tële  était  la  même  que  chez  l'exen- 
céphale  de  M.  Dugès  et  chez  tous  les  autres  ;  mais  la  masse 
encéphalique  nlfruit  une  position  encore  beaucoup  pins  ano- 
male. Elle  se  trouvait  en  effet  non  seulement  placée  hors  da 
crâne,  mais  séparée  de  lui  par  un  intervalle,  il  est  vrai,  de 
pen  d'étendue;  et  on  la  voyait  pendante  derrière  le  tronc 
qu'elle  couvrait  même  sur  une  grande  partie  de  sa  face 
dorsale  (2). 

§  II.  Bemarqacs  générales  sur  Ut  monstres  exencèphaliens. 

L'examen  spécial  que  nous  renoua  de  faire  des  divers 
genres  de  monstres cxencéphaliens,  nous  a  montré  que  leur 
ensemble  compose  une  famille  très-naturelle,  caractérisée 
principalement  par  deux  dispositions  anomales  ;  savoir ,  la 

qae  pour  les  premières  ci;rvicalea.  —  Ua  aulre  cas  d'exencéphalie  a  été 
communiqué  par  mOD  père  à  l'Acailéniie  des  Sciences  en  octobre  i3ii),' 
et  aélé  le  sujet  tt'uae  note  que  l'oo  trouve  analj'BÉe,  mais  d'uneœaaière 
très-imparfaite,  dans  la  plupart  des  journaux  qui  rendent  hahitUelte- 
ment  compte  des  séances  de  l'Académie,  —  Depuis  la  rédaction  de  ce 
chapitre,  j'ai  vu  mol-même  en  Belgique,  mais  sans  pouvoir  les  lou- 
mettre  à  la  disseclioo  ,  trois  autres  ex  encéphales, 

{i)  Caieo/norenccpkale,  in-4%  Boston,  i834. 

(1)  Les  cas  de  monstruosités  eiencéphaliques  que  je  viens  de  citer 
ne  sont  pas  les  seuls  connus.  Quelques  autres,  mais  trop  vaguement 
indiqués  on  trop  mat  Ggurés  pour  que  leur  détermination  aoil  possible, 
ont  été  donnés  par  les  anciens  auteurs  généraux  sur  la  tératologie,  et 
par  quelques  autres,  tels  que:  TïsoS,  ^n  obiarii.  ofaaiafant,  dans  les 
Fhilas.  Trnnsacl.,  l.XIX,  n"  n8,  p.  533.  —  ThibiUlt,  Obstrv.  mr  un 
citfanc  monttrueux ,  dans  le  Joarn.de  méd.  chir.  phar.,  publié  par  Van- 
dermonde,  i.  XV,  p.  435.         ..,.,,  .    ,  _«.     ,  i...,    v>  •- 


pr^pç.  JPq  ce«  4eM)L  iJispp^itjpDç  qqpmales  »  on  a  déjà  p9  fftr 
li)arc((ipr  qup  la  preiuièr^  li«  ll;^6-n^tur9U0O)e|>t  1^  wonrtfe» 
fifer^p^ajieo»  ay^p  la  famiilp  préçé4A»(«  *  al  Tm  WKfa 
I>)efit6t  qpe  la  secoade  »  ^  aoq  toMr  »  établit  nu  lÎM  teèl«- 
^nip  çDtrQ  e|ix  i^  la  familiû  doqt  i'hiatpiii)  fp  fni^ise. 

P' we  part ,  (9|ï  #ct ,  ]^&  moqaUas  ei^^aoâp.hdli^M  oD^^, 
m^h  ^  \^  4i3pi»§Hfpa  de»  l»Bp  wcéfk^if^  f  d^#  lupdiftpnUflu 
e:iLaçteipqfit  j)na)Qgues  ^  celles  qqe  nops  eut  préaeol^  fei 
GélpspixliQpa  ppttr  Ipfira  viacères  abdomipaaK,  La  pqailMI 
ext.^rif)urp  fi^^glt  i(p  çaractprp  e4sea^«,ieonitA«ft  Âwft  W 
cas  comme  dans  Taulre,  mais  qui,  du  rest^^  li^oiA  fn 
prononcé  au  mémo  degré  chez  lous  les  sujets ,  et  sartoot 
n'oat  pas  ensoipt  de  vartalîons  dans  igf  eo^dilicMM  aoc#- 
soires. 

Aifisi,  la  lacoeur  on^éph'aKqne  ehez  les  oacâfa^res  exan- 
céphaliens,  comme  la  tumeuF  abdèminale  chez  les  céloio- 
miens  9  est  quelquefois  très-yoluminease  cfl  feit  une  Ibrte 
saillie  au  dehors  ;  dans  d'autres  cM ,  au  contraire  ,  la  tu- 
meur est  presque  nulle ,  et  la  situation  extérieure  de  Tencé- 
phale  résulte  principalement  de  l'état  iuiparfaît  des  t^- 
ipeps  çommup^. 

L'ouveurture  crÂnieDoe  dans  \m  moaistruja^iiéa  caencé- 
phaliques  >  comme  l'ouverture  abdominale  daas  les  évea* 
trationsy  comprend  chez  quelques  exéncéphales  toute  re- 
tendue de  la  cavité,  privée  pre&qu§  enti^renaent  de  rupe  ie 
§e§;p^rois.  Ctez  d'autres,  a^iç^^'r^re,  il  ft'pjçistçi  qj^'uMpa- 
Yartttce  assez  étroite  et  hors  de  fjrofwà^u  avec  le-  «olnaas 
delà  tumeur.  '. 

Les  viscères  déplacés,  aussi  bien  chez  les  mo&stres  exeh- 
çéphaliens  que  chez  les  çélospnjens,,  cqq^r.vQii.t  trU-sp{^ 
ven^la  plupart  del^urs  car^pt^e^  régulle^^^^io^  U^itoAcMra 
el  le  volume  de  l'encéphale ,  dans  la  plyipf  (i  des  oaa»  sîé* 


MONSTRES  EXEMGÈPHALIENS.  8l5 

J^ppnt  pj^li  4o  l'état  régulier  ;  les  circoavoltttioqs  inélM 
sont  bien  formées^  oe  tpH  indique  iin  degré  très-éipvë  de 
j#i^e}Qpi>pmept,  etlamoeile  éptotère  existe  normale*  Mais 
il  p^  aii^^i  des  cas  ,  et  l'on  en  ypit  de  tels  même  dtos  )es 
pj:€^2>î(^$  ge^r0s,  oti  les  deux  ipoitiés  de  Tencépliale  sonl 
im'/igi^i&r^.QQ  Folam0  et  diffi^reates  de:  fo^tne^  où  lès  €ir<« 
iU^^Qlf>^îdÇ^$  ^Pnt  irèi^-pea  noiaDquéesVoù  apparaissent  dif- 
%fipil^^  aiUKm^lie:^  ptùa  9a  moins  gca^tré».  Bans  te'  dinniiiev 
Sf^f^l^  Bipelle  épiulière  eUe-wone  ^isparatt»,  oun'eauste 
qup  t|?ès'ru4im6nt«uire ,  'ÂÎnftJquQ,  nioas  ài^cos  vuibenqîttr, 
^^ns  sife)qiji/^^  |jpQP9t€Uo$ifcâs  célosomi'qaei,  plusieurs  vifr* 

^ .  ILfi^  rapport»  q^lei^tstsut  enfoe  ks  monstces  ekenc^plM* 
l9f^f  $yt'|ç^  <élQëQaiie)3^-rae  0iontrôb|  encoreplii&tqaûtfeste^ 
ffiIWit  .4f  Q^  les:  atttodificationE^  4e  la  da^rité:  encépkaiiqàftt^ 
{||odji^p%tlc|i^§  (rè^prpnottcées  surtout  ^aag  les  cfs  Cffi  la 
^^jDf^Qpr  Wpioîrè  est  tiré»-* iK)I(tmiQeu6|é;;  el  fait  «ne 'fotite' 
saillie  au  dehors.  Ete  même  que  la:  <>apaôilé  de^l^abdootfM 
jjl^i%j^,  ccioayiérdblâm^t  ,'iorsipie.qeitei cavité!  n^a  ^s 
)i*  çpfî^>^l^f  -Qu'l^ft  p«tit  «iombrér  d'io^gaBes^idecmônie  oussc) 
1q  f4j^^Ti§ r}ofBfii^  hfi^  '^ande  pactieduiicotyesa'Bskeirfï 

tPf^qu'fllte  i^'^st  pds^aUèceipent  .èéU»nîtffv:'ûaht  pvesquei 

:  Ç$  pauaU^  entisû  les  ^K)dîfic:àt^wls>âe^t0'léte(ldbàl(fe8! 
I$^,p^rç3,e$en6épbsijtfins,iet  cellpdidatoii^diiiiQféiâefiw^iiî 
tronc  chez  les  célosoo^pa,  }tiaaoKaifc'élralstRfr|  eiicqre«lHi{MuJ 

saient  pour  démontrer  l'analogie  des  unes.^t(  dâa.  a«ti^.'r 
^''ajouberai  8emeiiiç<itique'.l^  perfomVfOiPdïl'ôtânb  tHiTâl^ 
sence  presque  dôbiplète  de  s^  Toûte/'^iifa't^d'és  àîi&tïikifej^' 


5i6  PARTIE  nu 

déTeloppement ,  dont  la  théorie  si  féconde  de  la  fomatioii 
centripète  donne  manifestement  la  clef  (i  )• 

Quant  aux  rapports  qui  existent  entre  les  monstres  exen* 
céphaliens  et  les  anencéphaliens  dont  lliistoîre  ya  snirre, 
c'est  sealem^t  dans  le  chapitre  snirant  qo'il  me  sera  pos- 
sible de  les  établir  :  car  leur  démonstration  repose  néces- 
sairement sur  des  faits  qne  je  n'ai  point  encore  exposés. 
Je  pois  toutefois  dire,  par  anticipation  »  qne  les  modifica- 
tions da  crâne  qne  je  viens  de  décrire  dans  Thypérencé- 
phalie  et  l'exencéphalie ,  vont  de  nouveau  se  présenter 
dans  les  deux  familles  suivantes  »  non  seulement  pour  im  j 
ou  quelques  genres  »  mais  même  pour  tous  ;  et  Texamen 
que  je  vais  faire  de  ceux-ci  montrera  même  qne  les  genres 
d'exencéphaliens,  les  plus  anomaux  de  tous,  doivent  pré- 
cisément leur  plus  haut  degré  d'anomalie  à  la  présence 
de  quelques  uns  des  caractères  des  pseudencéphalÎMis  et 
surtout  des  anencéphaliens,  combinés  chez  eox  avecks 
^conditions  essentielles  propres  à  leur  famille. 

Je  ne  m'étendrai  pas  ici  sur  les  circonstances  très^pen 
connues  de  la  naissance  et  de  la  vie  des  exencéphaliens.  D 
me  suffira  y  comme  résultats  des  observations  *  peu  nom- 
breuses que  m'ont  fournies  les  annales  de  la  science  on  que 
j'ai:  recueillies  par  moi-même,  de  rappeler  ici  la  fréquence 
presque  égale  des  deux  sexes  dans  la  plupart  des  genres  «  et 
la  prédominance  marquée  du  sexe  mâle  dans  Fnn  d'eux; 
la  naissance  ordinairement  prématurée ,  et  la  mort  presque 
toujours  prompte  de  ces  monstres  (s). 

(i)  WûyeZfûvùB  le  1. 1,  Hiistoire  des  anomalies  par  division  médiane, 
p.  595  et  suivantes. 

(1)  Dans  un  voyage  qu'il  a  fait  il  y  a  quelques  années  en  Italie, 
M.  Edwards  aîné  a  cependant  eu  occasion  de  recueillir  quelques  reo- 
seignemens  relatifs  à  un  notencéphale  qui ,  né  en  Russie  vers  le  com- 
mencement de  ce  siècle  i  serait  parvenu  à  Fétat  adulte ,  et  même  au- 
rait joûi'ée  tontes  ses  facnliéf  intellectuelles.  Mais  ces  renseigoemens 


MONSTRES  PSEUDBNGÉPHALIENS.  3 1 7 

CHAPITRE  V. 

DES  MONSTRES  PSEUDENGÉPHALIENS. 

r 

Division  en  trois  genres.  —  Noscncéphales.  —  Thlipseocéphales.  — 

I  Pseudencéphales.  —  Remarques  générales.  —  Nature  de  la  tumeur 

i  qui  simule  l'encéphale.  —  Circonstances  de  la  naissance.  —  Phéno- 

I         mènes  observés  chez  des  individus  qui  ont  vécu  plusieurs  heures 

ou  même  plusieurs  jours. 

î 

f 

i 
i 

r 

« 


Cette  famille  lie  très-naturellement  les  monstres  exencé- 
pbaliens ,  dont  je  viens  de  traiter ,  arec  les  anencéphaliens 
dont  rhistoire  va  suivre.  Entre  les  exencéphaliens  carac- 
térisés par  la  position  extérieure  et  la  déformation  de  leur 
encéphale ,  et  les  anencéphaliens  chez  lesquels  l'encéphale 
a  tout-à-fait  disparu ,  un  degré  intermédiaire  peut  encore 
être  conçu  :  l'existence  de  quelques  vestiges  d'encéphale. 
Tel  est  précisément  le. cas  des  pseudencéphaliens »  dont  les 
conditions  organiques  éminemment  remarquables  ne  sau- 
raient d'ailleurs  être  complètement  prévues  avant  l'obser- 
vation. 

Cette  famille  tératologique  se  compose  en  effet  de  mons- 

ont  toujours  été  considérés  par  M.  Edwards  lui-même  comme  extrê- 
mement douteux,  et  ils  ne  peuvent,  surtout  aujourd'hui,  inspirer  au- 
cune conâance.  Il  serait  en  effet  bien  extraordinaire  qu*un  être ,  vé- 
ritablement affecté  de  notencéphalie ,  eût  vécu  âge  d'homme,  sans 
qu'une  aussi  remarquable  organisation  eût  fixé  l'attention  des  méde- 
cins russes,  et  sans  que  les  personnes  livrées  à  l'étude  de  la  térato- 
logie eussent  pu  réussir  à  se  procurer  sur  elle  des  documens  positifs. 
—  rpxez  sur  ce  prétendu  notencéphale  la  Revue  médicale j^m  a  publié 
sur  lui,  année  1829,  t.  II,  p.  4^4 •  .quelques renseigneroens extraits 
d^un  mémoire  lu  par  mou  père  à  l'Académiedes  Scijences.^  .  ;, 


3t8  i^iMniB  nf. 

très  qui  n'ont  plus,  à  proprement  parler^  d'encéphale;  car 
la  matière  nerveuse,  essentiellement  caractéristique  de  Ten- 
céphale ,  a  plus  ou  moins  disparu  ;  mais  chez  lesquels  Ten- 
céphale  se  trouve  cependant  représenté  par  une  partie  dont 
la  nature  a  long-temps  échappé  aux  observateurs.  La  base 
du  crâne  porte  et  montre  à  Tcxtérieur ,  au  défaut  de  la 
voûte  qui  manque  presque  tout  entière ,  une  tumeur  d'an 
roiige   foncé,  quelquefois  plus   volumineuse    qu'un  cer- 
veau normal ,  plus  souvent  beaucoup  moindre  »  recouverte 
seulement  par  une  membrane  transparctfte  »  comparabk  à 
l'arachnoïde.  Cette  tumeur  se  compose  ordinaireDorent  de 
plusieurs  lobes ,  dans  lesquels  on  trouve  quelquefois  de  pe- 
tits alfnias  de  sérosité,  et  qui,  par  letiv  position  et  ledi^fbirîtte, 
8Î<âuIent  sotfvent  tes  hémisphères  cérébraux.  La  sCrdéMire 
i»'  la  tiiftfèùr  anomale  est  d'ailleurs  essentieSement  difl^ 
tetHe  de  celle  du  certeau.  Elle  est  coiùpos^ée  d'an  lacU  A' 
petits taièseaux  goi^gésde  sang , et c*e^  tout  an phis si foiif 
pié^t ,  danâ  quelques  cas ,  décoûfrrr  par  nâ  éHathén  iiièiùit 
^ëlqiies  j^arcèHes  de  substance  nei^véusé,  dispersées^  pins 
od  moiibs  irrégulièrement  dans  la  masse  vasculaire. 

Cette  tumeur ,  par  conséquent  essentiellement  saùgulde, 
se  cètttmue  en  arrière  et  en  bas  sr^cc  l'cxtrémïté  ^upértetûre 
de  la  portion  spinale  de  la  pie-mère ,  et  semble  résulter 
d'une  hypertrophie  dé  cette  membrane  et  dés  petits  vais- 
seaux de  Tencéphale.  Lorsque  la  moelle  épinière  existe,  la 
pie -mère  spinale  ,  d'abord  considérablement  épaissie  et 
beaucoup  plus  rouge  que  dans  l'état  régtilier,  reprend 
bientôt  ses  caractères  normaux,  en  même  temps  que  l'état 
de  la  moelle  épinière ,  dont  l'extrémité  supérieure  est  plus 
ou  moins  atrophiée ,  se  rapproche  de  la  structure  et  du  vo- 
lume ordinaires. 

Caractérisée  d'une  manière  très*précise  par  cette  soM 
d'encéphale  vasculaire  que  je  viens  de  décrire ,  la  famille 


1I0N8TBBS  Piitmni##PHALIENS«  9t^ 

des  limites  très^précises^  ^^  €t  sa  détermination  ne  {^ent  don- 
ner liea  à  aucoiie  diSRcfAté.  Sa  division  en  genres  reposera 
d'one  manière  nem  mcàm  nattiretle  sur  diverses  modifieà^ 
ttons  da  erâne ,  delamèeHeépimère  et  du  canal  vertébrai; 
qai  peavent  coïncider  atec  tes  caractères  esseârliels  de  Itf 
famille. 

§  I.  Histoire  spéciale  et  description  des  genres* 

Les  genres  de  cette  £mrifle ,  é&aam'6  ceux  de  la  précé-- 
dente  et  aussi  comme  ceux  de  la  suivante ,  se  partagent 
en  dëiîx  ééétîohs ,  stfîyaiït  tfii'îl  y  â  où'  àon  ifissure  spinale. 
Eap^étûtéi'es^ctiotl  èôto|)rëii^à  c^ëâ'x  groupes  âîé]&  établis 
pit  tiîotr  père;  là  seconde,  un  nouveau  et  tr^s-ré'marquable 
genre ,  que  ]&  nénrâ:ie  pàèiiâenfeéph'alë.  lé  tal)lëau  suivant 
fésume  èlr  exposé  synbp(iqûëÈîienC  Tés  caractères  dé  ces  trbis 
gfeùres. 

K»  Point  ae  Jtssure  spinale, 

1  ^  Ëbcépliale  remplacé  par  une  tumeur 

vaâculaire  :  crâiie  largemeht  ouvert 

éh  desisuâ ,  mais  sectievtient  daus  ^es 

régions  frontale  et  parîétàléî  (r6U  od^ 

cîpitai  dislÎDct •  .  .  ii  »  .  Genre  L     Nonurcipvmi;^ 

ao  Encéphale  remplacé  par  une  tumeur 

vasculaire  :  crâne  ouvert  en  dessus 

dans  les  régions  frontale,  pariétaie 

et  occipitale;  pas  de  trou  occipital 

distinct ;  •  .  « H.    Tai.ipsfi^cépu'ArX 

B.  Fissure  spinale,, 

3*  Encéphale  remplacé  par  une  (à- 
meur  vasculairej  crâne  et  canal  ver- 
tébral largement  ouverts  :  point  de 
moelle  épinière III.  PssuoriirQiPHAtté 

On  voit  que  ces  trois  genres  »  OOnfbMcrénieht  aux  pt'Ibr 


3S0  PABTIB III* 

cipes  partout  suivis  dans  notre  classificatioD  »  «ont  ici  rangés 
dans  an  ordre  qui  exprime  leurs  degrés  divers  d'anomalie. 
Il  est  facile  aussi  de  reconnaître  qu  ik  forment  une  séria 
exactement  parallèle  à  celle  des  genres  précédemment  éta- 
blis  parmi  les  monstres  exencépbaliens  :  remarques  que  ce 
chapitre  et  le  suivant  ne  tarderont  pas  à  mettre  en  lumière, 
et  à  étendre  h  la  famille  des  anencéphaliens. 

Genre  h  NosENcâPHALs  »  Nosencéphatus  (i). 

(  Nosocéphale,  Gioff.  S.-H.) 

Les  caractères  distinctiis  de  ce  genre  se  trouvent  spécia- 
lement dans  la  conformation  de  la  partie  postérieure  de  la 
tête.  Les  nosencéphales  sont  en  effet  les  seuls  monstrei 
pseudencéphaliens  chez  lesquels  la  tumeur  vasculaire»  oc- 
cupant seulement  la  partie  supérieure  de  la  tête ,  n'ait  pas 
envahi  la  région  occipitale.  Lors  même  que  la  tumeur  eit 
très-volumineuse,  il  existe  toujours  entre  son  bord  inférieur 
et  le  haut  da  col ,  un  intervalle  très-étendu ,  correspondant 
par  sa  situation  aux  occipitaux  supérieurs.  Si  Ton  examine 
le  crâne  y  on  le  irouve  en  effet  très-déprimé  et  sans  paroi 
supérieure,  mais  fermé  en  arrière:  le  trou  occipital,  en 
particulier ,  est  resté  circonscrit  par  les  pièces  osseuses  qai 

(i)  Ce  genre  a  été  établi  par  mon  père  dans  un  mémoire  lu  a  l'Aca- 
démie des  Sciences,  le  a5  mai  1839  >  ^^  V^U  non  encore  imprimé  dans 
son  entier,  est  seulement  connu  par  des  extraits  insérés  dans  diiera 
recueils.  Fo/-ez  les  divers  journaux  qui  rendent  comptedesséaoceade 
TAcadémie,  et  surtout  la  Het^ue  médicaie ^  aon.  1829,  t.  II,  p.  533  eC 
suivantes.  —  Dans  ce  mémoire,  et  dans  mes  Proposit.  sur  lu  monstruosité, 
thèse,  août  1829 ,  le  genre  que  je  donne  aujourd*hui  sous  le  nom  de 
Nosencéphale  (de  vôftoi^  maladie ,  et  d'^/xc^se^cs,  encéphale)^  était  appelé 
Ifosocéphale{ài&  vdaoç,  et  de  xs^sc^^ ,  (été).  J'ai  dû  faire  ce  léger  chaDgemeiiC 
qui,  sans  altérer  en  rien  Texactitude  du  norai  le  met  en  harmonie  avec 
rensemble  de  la  nomenclature. 


renfoorenï  ôrdmatreméBt ,  tfeiUi^àïtè/  par  lé  Jbàâiïa^'  èa 
soilft-oodpttal  V  les  dèuï  bccipilank  latérâa:^  ,étlb%'Aèux  qc- 
eipîlaax  supérieurs»  Uét&t  soiidé^  ea  uhè.  large  j^ièçeétalo^r 
due  Hvoà  rocher  h  l'aïitre  ;  tantôt  non  soudés ,  maiè  coBtt* 
gu»  et  articulés  entre  eux  sûr  lî  l!gù6  médiane/ 

Cette  indication  snceÎDtte  des  céiiditîens  du  ciNSné  s.^f 
pour  caractériser  a^c  précision  la  nosencépliàlie  j  ïikais 
quelques  détails  de  plus  sont  nécessaires  pôixr' en  donner 
une  idée  complète.  Les  oc<|pitàax  supériei^t's  remontent 
rerticalement  9  à  partir  de  l'eitrémité  postérieure  du  troii 
occipital  9  en  :isorte  gae  ce  trou  terïniné  en  arrière  la  base 
du  crfinë;  disposition  qui  réalisé  lesxoiiditioa;S  normales 
à^nn  grand  nombre  de  singes.  Les  catkctèrès  suivans  n'exis- 
tent au  contraire  régulièrement  dans  àuçiU)  animal»  Les 
sos^ccipttaux.  sont  i^ron^és  supérieuretnent,  et  les  fronr. 
taux  ne  sont  plus  ,en  arrière  des  yeux  »  que  deux  étroitès^ 
lames  plates ,  dirigées  horizontalement  ^  et  dont*  la  face  iil-^ 
fériéure  est  presque  apjiiliquée  sur  la  face  supérieure  de 
Tethmoïde.  Les  temporaux:  sont  aussi  beaucoup  plus  petite 
qi^e  dans  l'état  ordinaire.  Enfin  des  pariétaux ,  tout^i-fâit 
rudimentaires 9  ne  sont  plus ;^ue. deux  petites  bandelettes 
osseuses»  rejetées  tout-à-fait/snr  les  c&lés»  et  dont  Texis-^ 
tence  sans  utilité  n'offre  plus  d'ilitérêt  ^e  sous  le  rapport 
philosophique.'. 

^fie  cette  atrophie  de  toutes  les  pièces  qui  dans  l'état  nor- 
mal ferment  supérieurement,  la  ça?ité  crfinienne,  il  résulte 
une  vaste  ouverture  d<int  la  fct^ine/  tantôt*  priesqùe.éirçulaiifë» 
tantôt  triangulaire  9  est  gépéraleùieot  symétrique»  tta  base 
du  crâne,  devenue  ainsi  extérieure  »  ce  divise  en  deux  ppt^ 
tlohs  très-différentes  par  leur  direction.  L0  plandler  des 
fosses  antérieures  presque  complètement  effacées,  et  des  fos- 
ses moyennes  h  peine  plus  profondes ,  est  horizontal  ;  maîs^ 
à  partir  du  bord  supérieur  i^d  l'ochèrs  et  de  Farticulation 

lit  21 


da  batjlairek  avec  le  çprps  du  sphénoïde,  le  pKmoliir  de  U 
base  du  crâne  change  complélement  dp  directfM^  el  do* 
vient  presque  vertical»  et  par.contéqueiit  paràUèle  iiw.e6* 
cipitaux  supérieurs.  Les  fosses  posiérteureit  «oat  «iii^pt* 
vement  modifiées  d^ns  leur  forme  et  leur  di^pasilÎM  ^ mil 
conservent  une  a^sez  grande  étendue.  ; 

frès-rapprochés  des  podencépbales  par  celte  cm^raii* 
tion  dé  leur  crâne  «  les  nosencéphales  leurresaeiiiibliettiAwi 
par  les  parties  antérieures  d%leur  tête  (1).  La  faw«  tfè^ 
étendue,  principalemeDt  dans  la  région orbitabe» £tr«y|ftH» 
quable  par  sa  direction  très-oblique^  Çst^plac^^  Dm  pu 
au  dessous  de  la  partie  antérieur^  du  crâne-»  mais  loiitJh 
fait  en'avant  d'elle.  Cette  disposition»  iointe'li  ia  fiMEma 


(x)  Les  nosencépliates,  frès-distîncjts  despodéncéphates  pmr  FabaeiMi 
d«  €érvMu  e>  du  cet* velet  que  neih'phict  chez  eux  la  ttfmettr  Taif» 
l»itCvtB>9ntdrfliUears  teliemeal  toiains  à  plwleartféguni»,  ttnàiÊtt' 
iixenipar  la  côqi position  deieur  crànt,  qoeflWB  pàrer*'avaifpa»M 
devoir  séparer  ces  deux  gearea  dans  aea  premifira  travau^r^JM 
ayant  établi  W  genre  podencépbale  dans  son  Mémoire  déjà  ckédtarto 
DéforfiUitions  Ai  crâ/tê  de  l'homme^  il  îui  a  rapporté,  '  par  la  suUe,'  M 
moiislrv  homain  né  à  raôfeWiett  de  Paris ,  qQ*il  avait  ejtamiiû  «I 
disséc^ié  avec  sohi  ea  i8ai  :e*est  celai  dont  it  a  dbnné  PhfsCoh^eoa- 
plète  dans  sa  Philosophie  Anatomique  t.  II»  p^  aa^et  aariv.,  aotti  If 
nom  de  Podencepfialus  illustrtuus.  Ce  monstre»  devenu  d[*uu  trèa-gnié 
intérêt  pour  la  science  par  les  recherches  dont  il  a  été  robîef»doit  étn 
présentement  séparé  des  podencéphales,  et  reporté  parmf  lea  fioMàcé* 
pbaiss:  \%  moule  en  cire  de  sa  téte^  exécuté  arecnn^and  soin,  etttee 
partia  de  s0n  squelette  qaej^ai  aussi  sou»  les  yeux,  mie  pemnelMtftdTîl^ 
firnier  ce  fait  que  mon  père  s*est  plu  à  rèeeoaeltrer  lai'iDéma.  IaIIh 
de  ce  monstre  était  surmontée  en  effet,  à  la  place  de  r^y>^r4phato, 
tnmear  vascalaîre  absolument  semblable,  par  sa  structure  et  sa 
tion,  anx  furmears  dies  autres  nosencéphales  (ce  dont  on  peut  jnserpar 
les-planeheatl^la  PhilosophU  anatom.  ^  pi.  XVr);  et  les'  cîrconsitfiHXf 
de  la  naissance  ^ont  aussi  exactement  celles q«i,  d'après  d«s  rnclioiiJoî 
plu6  réceatcs  de  mon  père,  accompagnent  généralement  la  n 
des  mopstiies  pseudencéphatlens. 


mtrqtiftbles ,  Bïfeovuiï.  Gb^  mMÉé^  Hjiftjnr  cfcïimf^  an»  idée 
M*ei^  des  légèrei  dîfférelicea  ipécifiqtlof  ^  {MNrrotti  offi^V 
kl9  fimentieBs  relative»  des  pfarltétf  cll^  iù  Àferâ  i4f«#«| 


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ùrik^ené  ié  fa  té  Me  osseUse  prise,  sur  la  figne 
\-.î  lMdhiAeii>  «  ^  /  .-  •  i  \'  .%  .  .'^'v  i  •  .r  '  • 

Pislafnce  da  borit  poftè^ieigur  des  oïlytes  i^ 

lô'rd  postérieur  du  créne  *.  *<!  .  t  .  .  .  .  . 

I  miÙlcil  4n  lM»rd  (oM^te«^  «^M-ti^  &  t'étt- 

b    .  tpomiti.de  la  inâ{^ir«so^ri^UNf  .f  ^.  •  . 
^  ILargear  de  la  tâJfe,  prise  ifan^  la  xégioQ  orbi* 
I.    iiÀn,,/i  /..>-.'  t'.".'.'  .V.  s_,  /■/;?' 
;&*rgeiiV  cU  la  the;,  pris*  à  la^fkftvtU'^té- 
Tieare  dn  crâne .   <^ .  .  .  •  ;  .  •  .'  •  •  •  ,• 
IfMiteèfr  dé  fa  f  été,  piHse  êà^i»  tëglon  €fthi* . 
.'taire.  »  «  ,  «^  ^  •  «  «.«  ^;f  «•««.#  •  •  < - •■ 
Ha^tear  le  la  tête,  priie  k  la  parité  posté-* 
•  -  cîéa^e  dil  crâpèV  ^  •  ;  •  »  ^'  •  '•  .  •  •  l  • 


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;  fOéiéh  par  eo  lableàn  èomkie»  W  ^tnt  itesctte^^hil^ 
(^  fU»f  rk  poui^  exeteptéé  (^et  iIréB  «erlllt  de  ihèfù^  îti^iiî 
Msi  afiircit)  dMKÈfk^nt  pM  p^  îe»  {rr6}^tib^Bi4«  ^«rlieii^i^ 
]ear  crâne.  Ces'  monslfres^^  se  ressèmlblent  -^«éraleiBeDl 
aussi ,  outre  les  caractères  essentiels  que  j'ai  déjà  indiqués» 
pWr;  féMîthi  at aire*  et  sonréint  rir^rûiP  |)rt*^  éïhirbfé  dô 
t^'/Hsification  de  leur  crâne»  par  leur  cofps  et  ieora  «Miip' 
hnt  bien-coiiforméa  I  eiafiDirar  tous  les-détatlé  de  leur  W'î^ 


ginbiliÔD»  tin  'tenlfomt  excepté  »  la  comSaannlûùû  de  k 

tamëar  t  asetUemu  Alitant  «0111»  partie,  dont  readstence  tot^ 

mé  fe  principal  caractère  dès  mônstreè  paenduicéphali^Di, 

et^^dM  nQjBenciphaIea:en  paHicnlier  »  est  constâote  ^  quant 

hêà  iîtqation»  àsa  slractnre»  et  à  sa  coolelir  môme,  sa- 

tant  elle  Yarîe  danis  son  volanke  et  sa  foritie.  Dans  eertsins 

lofets^  la  portion  qiii  fait  saiUie  hors  de.  Focivertâre  de  h 

voûte  du  crâne  n'a  pas  même  nn  pouce  et  demi  dediamè- 

tre ,  et  n'a  qa  nn  demi-ponce  en  hantenr  :  dana  d'autres , 

|in  contraire ,  son  élévation  est  de  plus  d'ttn  ponce ,  et  s<m 

j^iamëtre  transversal»  atteignait  .presque  quatre  .ponces, 

^9     excède  dé  beanboop^là  largenr  du  crâne  lui-même.  Lcni- 

fan*ellé  est  très-petite;  la:  tnméor  est  ordinairement  circth 

|aire ,  on*  se  rapproèhe  de  la  foriùe  carrée  :  lor^a'elle  ot 


Irès-volomineuse ,  elle  représente  le  plqs  souvent  un 
pe  très-irrégulier.  l^nfin ,  dans  eertluns  cas,  sa  anrfiioeeit 
pisse  et  uniformément  convexe;  dans  d'antres  elle  eat  divaée 
en  deux  ou  trois  lobes  ;  dans  d'autres  enfin;  on  la  eroirtit 
formée  de  Tagglomération  irrëgulière  d'un  grand  nomin 
de  lobules,  foutes  ces  différences  sont  évidemment  ph» 
JDarieuses  qu'importantes  :  Car  elles  sont  souvent  très- 
jprdnoncées  entre  des  sujets  d'ailleurs  parfaitement  sembli- 
bleçy  et  par  conséquent  n'exercent  aucune  iniflpence  sur 
Teusemble  de  l'organisation.  Il  y  a  plus  ;  contrairement  i 
ce  qu'on  aurait  pu  penser  à  priori,  il  n'existe  pas  de  rap- 
port constant  entre  le  volume  de  la  tumeur  vascalaire  et 
l'étendue  de  l'ouv^lure  de  la  voûte  du  crâne ,  la^  première 
étant  quelquefois  plus  petite  cbez  des  sujets  où  la  aeconde 
è&t  plus  grande,  et  réciproquement. 

.  Ce  genre  de  monstruosités  n^est  pas  rare  chez  Thomme  (j\ 

(i)  Voyez  LiCBTUS ,  Traiié  des  monstres  (éd.  de  1708),  p.33i. Ik 

Babthoxov»  Uiti,  oMat,  rar^  ceot.  yi|  obs.  90,  l'^rcaa.  ^m  Vasioai 


inàifl  il  est  encore  êdsis  exemple  parmi  let  ailimMiiè^'^ 
ferai  connaître  les  circonstances  de  la  naissé^œ  des  oodwii 
céphales  et  leurs  condition»  d'exjstence  en^nisôaK^iieiiiipsiqiip 

Oii^  et<epist,  m^d,  4  BàrphoUno  edit,,  ep,,  XLiy.;-r-'y|SX.tCHina^4P^jr) 
tnedic.  epîsagm,^   IX,  p.  lO.  —  Iîoffmann,  X//7ar«  partùs  cerebro  eurent.^ 
dans  les  Ephtm,  nat.  cur,^  dec.  I,  ann.  ii ,  obs.  36 ,  ay^c  pi.  r«-.  Ce^  trois 
deiHîèreé  observations  ont  pour  sujet  le  liiême  in^î^idu.  —  ^spiejBai , 
De  pnèïlâsine  c^r,  *nacd,  ibid.fâec,  I,  ann.  iir,  obs.  isrg..— ScHÀirH'A^^f^ 
De  pueUo  thonstr,  sineverebro,  ibid.j  dec.  II,  ann.  nt',  obs.  i58. -T-Xiittii 
JiGOBJEUS  9  dans  lès  .4cA  me ^:   et  philos,  ffn^miensi^,  f^Jl,  1 6^3*4  |i:>lt^ 
très  ipauvaise  observaUon'^accompagnée.d'une  figura  plus  iÉii«rfaité 
encore.  -^  Saviajld,  5ur  un  enfant  saris,  cerveau^  dans  leJàwn,  <^i/f(i« 
wans^  ann.  1691,  et  dans  la  Cofl^  aeacK,  t.  Vn,  p.  la  ;  observation  très- 
<iurreose  ayant  pour  sujet  un  mionstre  qui  aurait  vécu  qqatre  jour&en- 
tierSé  ^  yAir  dkr  Wiztt  Irifiins  àbsque  cerebroi,,  dan^ÔJ^.  r«r.,' cent  I ,  . 
obs.  IL  — -  llhj.ias.KfPefœtucerehro  destilutOf'GQjiUf  174^»  e^-Ve  monitHs^ 
dansjes  Opéra  minora,  t.  III  y  p.  i3.  -*-  MAiGKOiStSaruu' défaut  de  0OiNj^« 
dans  V9inc\en  J,otjrn,  de  méd,  chir.  pkaruu,  I,  XV,,arin.  1761 ,  p.  14»^  * 
observation  très-inconoplète  »  mfaîs  intéressante  piirKuae  des  cik*cof^ 
stâi^ees  que  rapporte  raoteur.  La  mère  du  monstre  avait  été  vib1èfn« 
Inent  frappée  dans  le' commenceQient  de  sa  .grossesse.  —  NosiiSSdir» 
Okserv,  stkrunfcauf  monstrueux,  ibid*«  |*  XXIX ) p.  5^4.  —  Plirsbv»  dans 
XUUtpire  de  VAead,  dps  se,  pOur  1773  »  part.  1,  p.  iz.   —  Tii^H.  «|( 
PoHTAL,  ttapport  siir'le  mémpire  de  PinsoD^dans  \eJoum,dépl^4^ 
afito.  1798 ,  a«  part.»  p.  68.  -— Rsgkault,  EàaHs  delà  nat»,  177S,  pi.  tS^ 
filgfire  du  sàjet observé  par  Pinson.  -^  PEFcsisiriTi,  5iir  mt/oèms'wkf^ 
fnsun  monstrueux,  dans  les  J/«/n;  de  TMad^desSe^deXorUh  UJXiékè 
née^X7^  -  i7$9,p.  x.i.8;  cas  remarqpiib^ par  4ivcrff*t  oompli^fk!^^ 
hfi  svjet  a.vécu  quelqoç  temps*  *^  ^A^*  DM.'pajT^Betrièii  va^f1fl  mut» 
schàpen  Kin4,  dans  les  FerhdndeL  uitgeg,  dor  ht%  Zeeuwsche  gehootl  aèr 
fFetgnscti.  9  u  Xiy ,  p»  47Z .  Avec  %arcs  (  Apjiée  1^90)  «  Ceat  jnpe ,  daa 
■MiUeures  observations  >que  la  science  poasfed^.  -^  D&vxwmjm.x  ^ffffié 
obt, ociuilf  ehap. XI»  e.t Saitimfoat ,  M^s^Jifat,, tjDXie y-p.  âpo^n'^Sj îç 
atlM ,  pi.  199  9  fig.  a  ;  cas  trèsfremalcqnabl^?  par  .plnaieufs  pf^p^i|(îioK 
Jions»  et  sur  lequel  je  reviendrai  plusW^.  ^-^jtfiusKBt^  ifesef^  jli|iwi|i^ 
nsm  nonnultorum^  4%  Lçijp^ig,  x8a6;  if  ofaservalitoj^  ^  p.  3^  ayec  4t 
bonnes  figuretf* (pi.  i)  du  crâite.>*--G>QF>i^org 3Aaajrg-Hf  j«a«k^  h^eité^ 
TiSDBXÂiriFy  dlans  le  Zdisekr.'/Ur  Ptymlogi^l^lfJ^  p»  36^  pj;  VJP^^U^' 


8t8  .   nnotiiit 

eéltet  4m  gmrm  swniif ,  L'analogîo  trte-grtade  tpi  lie  tioi 
ki  nMBftres  iMeadBQcéphalieai  peuBieltanl  àm  loiir  appii* 
îfja^  Ip$  ttêmêê  coof idérations.  - 

Gtore  II.  ImsPêmcimkui,  Thtipsencepkalus  (Geoff.S.-H.). 

Ce  genre  »  étjibU  par  mon  père  dans  un  mémoire  spé- 
cial (i  Jt  compreflil  des  êtres  intimemeot  liés  avec  Ips  noMsn- 
ç^^k^  ^  ^t  pré^^taot  toutes  lei  môwes  anamaliea  am 
Qaeiqaet  autres  de  plus.  Le  corps ,  les  membres  ,  la  faeai 
les  piM^ons  antérieure  et  sapérieure  du  crâne  et  de  la  ta- 
mear  vascolaîre ,  sont  comme  daos  le  genre  précédent: 
niais  11  y  a  celte  différence  importante  et  carQC|éristi()qec{9e 
][V^H?fir|.i^0  criaij^i^  et  la  tunpièur  sont  beaucoup  pins  pra- 
longéet  en  arrière  »  et  occupent  la  région  occipitale  ttot 
entière  en  même  temps  «jne  les  régions  frontale  et  parié- 
tale. A  Teidéf^ieur,  aucafa  intervalle  n'existe  pins  entre  ]e 
^1^^  4»  Çol  çt  U  pojPlîon  postéweqr^  4^1»  tuuaear,  ^oiqiKiI- 
{|lM(Gqif  mêma  descend  un  pçu  au-delà  d«  U  o^qo^. 

Cette  conformation  do  k  tumeur  traduit  au  dehors  ki 
modifications  de  la  portion  occipitale  du  crfine,  nécessii- 
tem^ent  beaucoup  plus  graves  que  celles  des  nosencé- 
pJl^^V  ÇJbea^  qeuii^-ci  nous  avipns  yulesXoâftçs  «Atérieures 
et  faoyenoea  presquû  effacées,  mais  les  postérieurcii  sea- 
iement  modifiée»  dans  leur  forme.  '  Ici  les  postérieures 
lUspàrai^ent  h  leur  tour ,  et  les  occipitaux  supérieurs  et 

'  {i)'^of^^  Gboffbot  Bktst'Kihkj^JL  t  Sur  un  fœtHs  né  àurme^  àksté 
•  uùis  k'troisièmâ  mois  de  son  âse^  et  devenu  monstrueux^  dans  les  Mim^  dt 
fti  f^.  inid.  d'émttiatiortf  t.  IX  (i8a6).  —  Mon  père  a  dçpuis  ajouté  plo- 
Slenr^  fiiHs  noaveâox  à  l'histoire  des  thlipsencéphales  dans  l'artiGle 
Monstréi  au  Dict,  cbtss,  d'hist,  nac,  t.  XI,  p.  ia6  et  i^S.  —  Oo  Terra 
lifeBl6t  ce  qui  a  vais  à  ces' monstres  le  noiû  de  thlipsencSphalCy  c*est- 
i-dire  cerveau  éèrasé,  nom  dérivé  de  d\i€s^t  j'écrase,  ou  de.  9>4ipes  f  ^enut- 
n^.éi'dtfyiiiVitXoç^vwéphùle. 


MONSTRES  MEîmBNClPHALIBNS.  3d^ 

Ifltéi^atut  ne  soiit  plas,  atbsftién  tfiié  hspnAéunx,  îspxé  de 
petites  pièces  nidiinehtatfes ,  re jetées  ^ar  ie^  eÔtés.  Les 
M*occipitaox  sont  réduits  k'Ieup  moitié  Inférieure,  quî 
d'ailleurs  conserve  ses  connexion!  normales  avec  lé  bastr 
laire,  dirigé  verticalement  comme  dans  le  genre  ptétëfllént. 
Les  sur-occipitaux  sont  encore  beaucoup  plus  réduits  dans 
leor  volume ,  mais  conservent  de  même  tenrs  cobd'exibfis  : 
ce  sont  deux  petits  osselets  de  "femie'  allodgée  »  placée 
«nx  angles  postérieurs  du  crâne,  en  dehors  des  h>clieps  et 
des  ex-oGcipitaax ,  et  derrière  lêê'  pariétaux.  Ainsi  lés  pièces 
qni  dans  l'état  nortnal  vienpeiit  se  placée  en  arrièi^  déS 
liasilaires  pour  enceludre  le  trou  occipital ,  n^iiidstenl  plus 
qu'en  rudiment,  et  le  crâne  se  trouve  ternçiiné  postérieure- 
-ttent ,  sur  la  ligne  médiane ,  par  le  basBairé ,  en  Jehdrs  d,e 
lui  et  en  haut,  par  les  rochers ,  en  bas,  par  ce  q[ûi  reste  jbs 
ex>occipjitaux«  enfia  plus  en  dehors  encore  ^  parlessai:^ 
iOCGipitaux  atrophiés» 

De  telles  anomalies  de  la  région  postériènre  àa  orftfle 
sse  peuvent  exister  sans  qne  les  premières"  cervicales  s^écar- 
tént  aussi  du  type  normal.  L  observation  démontre,  en  ejQTet^ 
que  non  seulement  leur  forme  n'est  pas  complétemeDi^ 
véguUère ,  mais  que,  de  plus,  elles  sont  ordinatremeill  aéh 
certes  en  arrière ,  présentant  ainsi  des  mod^eattons  ïmIm 
reinaranablei  que  celles  du  crtne,  tùfoê  évtdemmeiiC  4é 
'  même  ordre. 

L'extrémité  supérieure  de  là  moelle  épinière  «  fiOAlinne 
avec  la  portion  postérienre  de  la  inméorvascnlaire,  parti- 
eipe  plus  on  naoins  manifesteméni  ànt  earàctèfes  dé  célh(« 
éL  If  snffit  d'exàmfaier  avec  quelque  soin  tin  thlipsentéphale 
pour  voir  que  la  moelle  existe  presque  ûmnâdtatement  an 
de^sons  de  U  tiuneor*  mais  atrophiée»  comme è  deou  d^ 
.  4Milep  t% «ïvéloppée  d'ilne  piermère  éfiwflîe,  mi|{e  t  alté- 
rée dtt»SiK  stroclote,  el€<mlinM;«Tette  înÉMxt.  Oa  peu 


$s8  .     tAnm  m*  ■■>  ■  ■ 

ping  bas»  lamoelle  épioière  reprend  son  aspect  ordinaire , 
el  il  en  est  leplos  souvent,  de  même  de  la  pie-mère  :  tonte- 
Ibis»  dans  qndqnes  cas»  cette  membrane  reste»  dians  une 
grande  partie  de  son  étendœ»  beaucoup  plus  rouge  qu'à 
rordinaire. 

La  tbL'psencéphalie,  bien  dutincte  de  la  noaencéphalie 
par  les  caractère» qne  je  viens  d'indiquer  (i)  »  est  encore» 
aussi  bien  que  ce  dernier  genre  »  inconnue  parmi  les  ani- 
maux (s).  C'est  un  fait  d'autant  pins  remarquable  qu'Ole 
est»  conunela  nosencéphalie »  au  nombre  des  anomalies 
les  plus  communes  chez  l'homme  (5)»  sans  excepter  même 

(i)  Dans  son  Mémoire  Sur  Us  défornuuUmsdu  ctmc  de  l'homme  {^Mém» 
'duMus.^hUe,  nat,t  t.  Vil,  et  PhU,  Anat^  t*  II,  [xer  mém.}»  mon  père 
avait  mentionné»  sons  le  nom  de  cjstencéphale  (c'est-à-dire  tête  wtec 
cerceau  vésicaleux)  on  genre  ainsi  caractérisé  :  cervean  restreint  dana 
ses  déreloppemens;  hémisphères  sons  forme  d'nne  vessie  mamelôonée 
aapériearement;  les  organes  des  sens  et  leurs  chambres»  comme  dans 
le  gelure  précédent  (aneocéphale)  ;  le  crâne  également  onveçt,  mais  les 
ailes  occipitales  moins  étendues  et  plus  rapprochées»  les  vertèbres 
cervicales  étant  à  Fordinaire  tubuleuses.^Ce  genre  est  celui  que  mon 
îpère  a  fait  depuis  connaître  d'une  manière  plus  complète  sous  le  nom 
de  thlipsdncéphale.  Ce  dernier  nom  ayant  prévalu,  quoique  pins  ré- 
cent »  j'ai  dâ.  Tadopter.  à  l'exemple  de  mon  père,  t-  Je  necroia  pas  non 
plus  devoir  distinguer  des  ihlipsencéphales  le  grottpequa  mon  père» 
dans  le  même  Mémoire,  avait  appelé  dértncéphaU ,  et  dont  le  non  « 
comme  je  le  ferai  voir  dans  le  chapitre  suivant,  a  été  depuis  transporté 
à  un  autre  genre. 

(a)  On  ne  peut -en  effet  compter  pour  rien  une  observation  faite 
chez  le  veau,  par  WAX.DfeHinDT ,  et  consignée  par  loi  dans  les  Bphtm» 
fuu,  eur.f  dtc,  HLf  ann.  v  et  vi,  obs.  a3o»p.  544»  '.^97  *  <^^r  ?lafiears 
des  détails  que  i^apporte  cet  auteur  semblent  indiquer  un  tblipsencé- 
p1iale;mais  d'autres  contredisent  cette  détermination»  et k  relation  eat 
en  sonfme  assez  imparfaite  )>our  qu'en  ne  puisse  affirmer  qu*il  a'y 
•gîise  plutôt  d'un  monstre  pseudencéphalien  que  d'un  exencéphaliea. 

(3)  Outce  plusieurs  cas  conous  seulement  par  des  indipationa  trop 


M0NSTBE8  >$EtnmiVC£PHiIlBN8.  Sftg 

un  grand  nombre  de  yariétés  et  dc^  ykes  simples  de  con- 
formation. 

•  4  '         •  . 

*  I 

vagues  pour  être  ntiles^et  les  travaux  déjà  cités  de  mon  père,  vo^^zi 
ALDkoYANBB»  Monstr,  Bistpriat  p.  461 ,  et  les  planches  des  p.  4^3,  4^4 
et  4^5.  —  Ratgsj^»  Pe  eapite  monstrqtù  f  dans  les  Epkem,  nàt.  etcr.,  ap- 
née III,  bbs.  aSo.  Diaprés  i'auteùr,  la  moelle épjntère  était  ^ràs-alté|;écy 

—  Deitts,  ^s^ns  les  Philos,  trans,,  ann.  1673,  n<^9^»  art.  II.  —  Lixtrb» 
dans  Tffise.  dcTacad^  des  se, ,  ann.  1700,  p.  4^*  *^  Maabigues  ,  Obs,  sur 
un'  enfant  monstrueux  ,  daifiaie  Jourm  de,  méd,  ehir,  phami.,  t.  XXXTV  f 
"p:  53.' —  DoiiiGirozr ,  Obs,  sur  tm  enfant  monstrueux,  ibid^p  t»  LXVÏ» 
!>•  91.  —  Bossi,  Hisurr,  mpnstri  anatçmica  ,,^'a09  les  Mém^deVaead,  des 
se,  de  Turin,  t.  ^I,  179a  à  iSoo,  p.  z8.  — *  Rossi  et'BAXBXS^  Rapport 
sur  un  fœtus  envoyé  par  le  docteur  GRAimi,  ibid,,  t.  XVI,  iSii-iSia, 
Mist,^  p.  66;  mauvaise' description.  —  Sàvdïfoht,  Ioc,  cit.,  texte» 
p.  3oi,  na  6,  et  atla«,  pi.  laa,  fig.  3.  —  MÀLACABlirx,  Osservasioni 
tsnatom,,  dans  les  Mèmorie  délia  Sec.^àUana,  t.  Xtl»  anow  i8()t5,  p.  v;3» 

—  Bàtta  P&ATOLOirao ,  /)«fc^.  anatonUca  di  due  aeèpha(i,  dausi  les  Méf 
wnorie  deWacad,  deHe  scienze  di  Genova^  t.  I^t  XB09,  p.*  27»  x^  obs«-» 
liOBSTEiir ,  De  nervi  sympath.fabr,  usu  et  morbis^ft,  53.  — 1  M^ftCBEX.,  2oc. 
~c£r.;  deux.cas.  Ton  p.  8,  pi.  Il  et  %.  5  à  8  de  lai  pi.  I;  1  autre  p.  a3,  pt  IIL 

—  GBOFFROT'SAiKT-nfk.A.iBB,  âtitisi  le  ÉuH,  des  se,  médicf  t.  XYUI» 
p.  168,  note  sur  les  circonstabees  très-rennirqualiles  dir  là  naissance 
d'un  thlipsencépbale  recueilli  par  le  docteur,  RBiov.  —  Blabout  t 
JDèser,  d'un  aneneéphale,  dans  hs  Joum,  hebdom.  dé  Médecine  ^  1,  I,  iSa^» 
p.  X07.  —  Spbssa  ,  Sur  un  ènfanz  complètement  privé  de  cerceau^  d*  eerpelei 
at  tle  moelle  allongée  ;  mém.  lu  à  rAihénéê  de  Trévise  en  x83a:.voy«k 
CAS,  médicale,  no  du  x  5  janvier  x833.  —  Sbilbb,  Beobachtur^rOngLBii»' 
duBgsfehîer  ûnd ganzL  Mangels  d^r-dugen^  in-folio,  Dresde,  x8o3;  3"*" 
obs.,  p.  6.  —  GkLVkùnfSopra  trefed.mn,  mostrosifâunn  les  ^tti deftaes^ 
dem,  Gioetiia  di  Çatania,  t.  VIT,  x833y.p.'79,  on»  obserVé,  p.  8|4«><- On 
doit  très-vraisemblablement  joindre  à  ces  ces  c^i  quç  Pbtiiâbi>xb« 
(^Bist,  partàs  monttr.)^  son  fils  et  Axjiav  Çdnat&m,  Besehreib..dèF gehùrmlqt^ 
JUisgebUrt\  ont  fait  connaître  dans  les  N99.  ûct^.nat^  cwr,,t.  X»  péri.  II, 
p.  703.  Le  monstre  décrit  par  ces  trois  auteurs  a  tous.lfs  ci(jrao(ères^ 
nosencéphalesy  maift  11  s'en  éoarteraitt  suivant  Pslhacding  fiU  et  Al- 
ban,  par  le  défaut  total  de  la  moelle  épinière;  défaut  qneœs  auteurs 
n*ont  constaté  qu'en  introduisant  une  sonde  dans  le  clluaal  vertébralp  ce 
qui  étah  loin  de  suffire.  •—  Dans  nneaa  a]ial9ftie^HoiDA,vT#  eipployanC 


Uà  »âSTiB  nu 

Genre  III.  Pseudbncèphalb  »  P$eudencephatu$. 

Ia  inpnstruosité  9  laquelle  je  donne  le  aom  da  i^i«idai- 
^phalie  {%),  dernier  terme  poMible  des  défonn«ti<Mi§  dam 
celte  famille ,  résiïlte  de  tontes  les  anomaffes  qoe  fe  rienf  de 
décrire  dans  la  ihlipsencéphalie  »  combinées  avec  Une  fil- 
sure  spinale.  Le  crâne  est  ouvert  dans  toute  ust  largeur  co 
baQt  et  eo  ^rièFO ,  et  sa  base  supporte  une  iuQdeqr  MMia^ 
Mire,  Le  canal  rachidien  est,  c<Hnme  le  crâne  «  largemaat 
bnvert ,  et  la  fissnre  se  prolonge  ]usqu*h  la  partie  infôriean 
da  dos,  on  même»  et  le  pins  souvent,  jusque  dani  la  rég^m 
liombaire.  Les  lames  des  vertèbres  sont  disjointes ,  Uè^-écat- 
tée&»  renversées  latéralement  et  étalées  horiMontàlemont  : 
leBr  ensemble  se  présente  sous  ta  forme  d'une  fable  Allongée, , 
creusée  dans  son  miKeu  d*une  gouttière  loogitadinale  pèa 
l^ofpnde,  seul  vestige .  du  canal  verté))raL  Lm  moéDe  ^- 
nîfre  21^  diaparu  comme  rencéphale,  et  k  plw  souvent  n'eit 
même  pas  remplacée  comme  Inipàr  unertnmeiir  Tft«caiatr6i 
La  peau  non  senlement  ne  couvre  pas  la   région  verf^- 
brale,  mais  elle  disparaît  à  quelque  distance  des  vertèbres* 
Le  dos  se  trouvé  ainsi,  dans  une  étendue  considéraUe, 
4ft'avoir  d'autrea  téguinens  qoe  les  méninges»  dispeMlion  que 

Is  méne^ooédé  d*e«plDnitk>fi  pour  tm  monstre  pseaTdencéphaKep , 
avait  crtt  aussi  avoir  consulté  i'àbseac»  de  ia  moelle  ^infère,  qol^e- 
pendant,  à  îovferlare  du  canal  vertébral ,  fat  Iroitvée ,  mata  avec  on 
Yohtme  moindre  que  dans  l*état  normal.  VoyfszVSisemre  de  Tùead,  in 
se,  pour  t7iSy  p.  xo.  — >  €eKe  dernière  oli8ervaHon.estcFailiei;iraai  lai- 

'  parfeîte  qaTeo  Ae  peat  savoir  ai  elle  est  relative  à  no  Doseocéphalé  ooà 
«D  tldîpscéêéplMile,  ka  caractères  de  iamiHe  étant  teoli  Bettenaat 

'  etprknés  par  la  deaériptioii.  H  en  est  de  même  de  plosieura  antres 

'  elwMfiattefta  ^t  aereM  citées  pkn  bas. 


^  MONSTBES  MBTOBVCÉPHAUBNS.  SSî 

BOUS  aireni  déjà  tus  cfaee  les  exeiicéphalM»  ^t  qtio  bôim 
allons  retrouver^  dans  le  chapitre  suivant,  chôz  1^  ^Liaeaçi^. 
phales. 

Ce  genre  e^  beanconp  plos  rare  que  les  précédens.  Pla- 
zànet,  en  1772»  Busch,  en  i8o4>  Meckel,  récèioment , 
ont  décrit  des  pseuc|eacëpbale3  (1);  aa  autre  (e^co^6lad^ 
ierminaiion  de  celui-ci  est- elle  douteuse)  avakété  indiqué 
dès  1678  par  Khon  (a)  ;  et  ce  sont,  a?ec  trois  autres  que  j'ai 
moi-même  obâeryés  dans  diverses  collections  tératologiques, 
\Ei&  seuls  que  }e  puisse  citer. 

Tous ,  h  en  ÎMger  par  leur  volume ,  étaient  aés  av$^ut  \^m&, 
les  um  vers  Ifi  fin  du  huitième  mois  »  les  autres  un  peu-phi^ 
tard /un  autre ,  au  contraire ,  celui  de  Busch ,  dès  là  fin  du 
septième  mois;  L^  plupart  étaient  femelles.  Quapt  aux  cir- 
çpQst«aces  de  la  naissance  Qt  ^  la  courtes  vie  àp  çe^  laoasr 
très»  les  renseigneoneo^  Qui^queat  encore  presque cum"* 
l^étemeni  (5)  ;  et  je  ne  puis  que  tigonler  ici  une  lacune 
des  plus  regrettables.  On  peftt  toutefois  remarquer  tpxe  fa» 
calpgie  de  la  pseudencéphsQUe  aj^ec  les  deux  oionstruosités 
pipécideotça,  4<mt  l'i^stoire  est  beureuseo^ent  plus  complète, 
p^wel  de  «apposer  p^qr  toutes  trois  de»  circonstance»  ses^- 
MableSi  et -c'est  une  présomption  qui  TaétM^  conflffiiéeet 
xqise  à  peu  près  hors  dé  doute  par  les  remarques  cpi*il  me 

ix)  yojfz  Px*j^zjLifET ,  Descript,!^  un  fœtus  mpnstrfueuJfi^  49in$  r^ncleu 
^o^n^4^méd^  chir.phai^  t.  XXXVII;  de^çriptîoii  ÎDoompl^tç  H.^VÎ 
p,çi|t-etre même  i^  rei\ferme  pas  içs  élémeo^^d'uae  dét^r^iimlip^  en- 
fyy^fCpieniçer^|iiilQ.T<-  Çusch,  Beschreib,  zw,  merkfntm  mernsçhli^hf»  Jl^sfe» 
iiW«A¥3^4%  W^r-lïPurÇ»  i8o3»  p.  i5  ç^  wv.  ^vç.c  pli>si^uifip^m#(W- 
-r  îllVî*^^*  foc' <?«>., -a»  observ.,  p,  i3  et  s.uîv, 

4^)Q9aiWft/9«.  ^(^  «^  le  #ettl  a^\  ^9^%  pwiguMivMqi^m  Wéh^ 


S5ii  pintEin. 

reste  &  présenter  sur  reosemble  âes  monstraosités  psead^- 
céphdkjaes  (i)f 

(i)  Outre  les  ouvrages  ou  mémoires  déjà  -ci\és,  ma  peut  consulter 

encore  sur  les  monstres  pseudencéphaliens  un  grand  nombre  d*aatm 

articles  qui  ùe  fournissent  pas  les  moyens,  de  détermioer  générîqiM- 

ment  les  monstres  auxquels  ils  sont  relatifs.    Voyez  ^'  par  exemple , 

Bamteoliit  ,  loc,  ch.f  cent.  I,  obs.  8  et  83,  et  cent*  VI,*  obs..90y  a«  cil 

— ^  Note  anon.  dana  les  philos,  transaa,,  ann.  1667 ,  ii«  ^6,  p.  479  »tt 

dans  la  ColUat,  jftad.yi,  II  p.  ^8.  >^  Eombbbg,  Depuèntlo  ahs^tm.enam 

et  cerebro  nato^  dans  les  Ephem,  nat.cur.fàec,  lïîf  ann.  ix  et^x,  obs.  106^ 

p.  197.  —  GocKBL,  Consiliorumet  observ,  medicinalîutn  d^eas^  in-xa»  16^ 

p.''38a>  avec  une  figure  des  plus  manyaises.  — MabcOx.  Méin^tur'imm' 

foÀt  moAi/r.V  dans  les  Mém,  de  l'açad'.  des  se,  pour  1 716,  p.  3a^  Mémoilt 

étendu  et  intéressant  sous  plusieurs  rapports,  mais  où  Y  ou  cherciM  aa 

vain  une  description  exacte  de  la  tête.  —  Moxtoh,  dan»  le  Jkwnt.  in 

sa»ansi  août  1721.  —  PROCHASXAy  ânnoU  aead.,  fasc.  ïlLt — JÉcta  aiMfic. 

de  Berlin,  dec.  I,^.  YIII,  p.  7.  —  ^BirAaDy  JJfesen  d^  un  fœtus  mmutnAgf 

dans'  l'ancien  Joum,  de  méd,  chir»pharm,yt,  XXIII,  p.  tx8.  — ^  KauBi 

^e,  inaag,  êisU  hist,  quonimdark  monstr,,  p.  xa,  Stuttg.  X795«,— r  Gaib* 

DAXiy  9em,  iruomo  ad  unfeto  singoUt^mente  ittoitroso,  dans  les  Memmk^ 

p.  87,  Padoue>  1804.  —  Hbtsham,  dans  le  Medie.  comment  de  Dob- 

can^dec.  H,  t.  III,  p,  4^0.  —  Hûix,  dans  les  l^em,  of  the  Soc,  of  Mm/h 

chestèr^  t.  Y,  part.  Il,  p«  %g^*  —  Ces  deux  derniers  articles  renfermeit 

plusieurs  détails  intéressans  sur  tin  sujet  qui  yécut  jusqu'à  six  jonn, 

et  dont  je  parlerai  plus  bas.  -7  B&tta  PBAXOLqirGo ,  loc,  eit,^  a"»*  obit 

—  Je  citerai  encore,  mais  seulement  pour  mémoire,  une  observatk» 

très-imparfaite  de  PBTTMAirir,  De  fœtu  sine  crànio  et  cerebro ,  dans  les 

NOV0  acta  nat,  cur,^  t.  III,  obs.  94*  La  description  donnée  par  cet  auteur 

est  tellement  vague  qu  on  ne  peut  même  rapporter  avec  une  enlièrt 

certitude  le  monstre  observé  par  lui  à  la  famille  des  pseudeocéphalieM. 

—  Enfin,  Zagobskt  (sons  ce  titre:  MonstrosUatis singu/aris  spéeùmem) 

a  publié  dans  les  Mémoire  de  racadém,  des  se»  de  Pétersbonr^»  sîxièae 

èérie;  t.  III,  p.  3,  une  description,  malheureusement  imparfaite»  d'à 

monstre  qui  parait  appartenir  à  cette  même  famille,  et  chez  lequel'  ks 

membres  abdominaux  se  trouvaient  modifiés  de  la  manière  laplw 

extraordinaire.' L'un  d*eux  portait  un  pied  à  demi  séparé  de  la  jaabe, 

et  comme  suspendu  à  son  extrémité.  L*atftrepied,  encore  i^ua 

quable,  était  d'une  petitesse  excessive  p  et  se  trouvait  stupendn 


II0N8T1SS  988tmfilf4iPBlLI]SN8.  3S3 

■  •       .    .  .     ^     .  ..  ^        .  ,     .    ,.      ... 

S  II.  Btmarques  générales  sur  Us  monstres  pseudençiphaUens. 

On  vient  de  yoir  qoe  la  famille  des  monstres  pseudencé- 
phaUenseomprend  un  moins  grand  nombre  de  genres  qne 
la  pkipari.des  familles  .qui  précèdent.  Si>  par  exemple^  6n 
la  compare  avec  le  groupe  des  exencéphalieite  ;  on  troave 
que  la  nosencéphalie  correi^pond  très-bien  par  rensemble.de 
seè  caractères  à  la  podencéphalie»  la  tblipsencéphalie  à  Thy- 
pérencéphalie,  enfin  là  pseudencéphalie ,  d*àne  naanière 
pliis  frappante  encore,  àTexencéphalie;  mais  troiii> antres 
geni'es  de  monstruosités  exeneéphaUqnes,  lanotpncépfa^dîe» 
la  proencéphalie  el,  riniencéplialie,  sont  absoloment  sans 
analogoes  parmi  les  monstruosités  psendencéphaCques. 
^  Cette  différence  peut  se  résumer  d%ns  cette  proposition  que 
la  dégénérescence  des  organes  encéphaliques  qui  caracté* 
rise  essentiellement  ces  dernières  monstruosités ,  n^offre 
point  des  conditions  aussi  variées  que  le  simple  déplace- 
ment de  Fencéphale. 

Si  maintenant  Von  compte»  non  plus  les  genres  qui  com« 
posent  ces  deux  familles  tératologiqqes ,  mais  les  cas  qui 
appartiennent  à  chacune  d*elles,  on  trouve  un  tout  autre  ^ 
iésultat»  Les  genres  de  la  famille  précédente  sontnom-^ 
breux,  mais  tous  rares.  Les  nosencépbàles  et  les  fblipsencé- 
phalessont,  au  contraire  /  chez  l'homme,  excessiyei|Mnt 
communs.  Il  n'existe  pas  une  collection  tératolpgique,  s!  peu 
importante  qu'etlè  soit,  où  Ton  ne  trouve  uii  bu  plusieurt 

lés  deux  jambes  par  un  cordon  membraneux  étendu  de  l'une  à  Feutre^ 
et  tellemeat  mince  qu'on  ne  peut  mieux  le  conàfpari^  qu^  une  ficelle. 
XI  est  à  regretter  qu'on  ne  connaisse  pas  d^unemanlère  plus  complète 
ce  caa  extrêmement  curieux  par  l'alliance  de  la  tblipsettcéphalîe  a?ee 
des  déformations  dont  on  ne  peut  guère  méGonaattrela  earaetère 
plllt&t  pathok^tque  quo  tél^tologiqUe. 


exemples  denosencéphalie  ou  de  thlips^icépbalie.  iMËpU- 
vtérién  4ï  kè  Ati^i  de»  cinriàux  de  la  màturw  »  im  i^kéSk 
académiques»  les  journaux  scientifiqaes «  en  renfermeot 
aam  taa  SBultilBfih»  ^  (t  )'ea  ai  tu  mcMHiiïéiHe  flrte  jfar  fiÉgt, 
tms  eevtplef  cent  ifoe  rournisscfiii  les.cotleoftÎQafli  ^■ht^Ki 
àeV9itl%é  Peni^trà  ii'fist^cd  pat  ^saer  dif-^^e  Jalliitiiif 
»ox  deHB  genres  ndseneépbale  ei  ibUpsèïQcépbafo  us  fiert 
de  iéû^  ks  inknislrat  itotosite».opoDas  dbsos  rhoinaw  j  liui 
les  âéforlAMtién»  de  >Gé  grOo)»é  »  non  encore  oîserf  ^  |nrai 
le»  aoii»aM:(i)  »  sont  commimet  d^^ JHitre  eâpèt^A  •  <" 

Lft  frécpteiite  des  iiîeitstnràsités  psetideDciépiraii(|h«  i 
fétwis  d^f^récier  iMâucchi)»  ostetix  pol»  ce  y  uiâpti  ipl 
piMR*  le  prdoédent  ^  Idndtiïre»  le  jtt^de  dèpMhietmid 
mené  pÈtipi-it  ^ta  certain  peiiH  les  causés  dm  MOiliiitilhti 
cat«fl{<ti8<ti|nss  de  l'erisanîsalimi.  Les  eircofiBtmtié»  de  II 
Bèissaniôei  j  de  k  vk  et  deJ»  m<»rt  des  lâopstrorKpiettdaiiri^ 
pliàlfens  0ûB^  arossf  connciès  par  de  boBaenrf  e^flarTatÎM 
d«câ:à  {Huriauf»  aEâtenrs  .dé  diverse»  épofoeài  cibsnhralkM 
avec  lesquelles  je  mettrai  à  profit  plusieopà  iaitd  loéditovs* 
GMâlk  paffffion  pire  et  par  mcS« 

Les  mopstres^  paeudencépbalrens ,  à  q^l^ae  ^i»è  «1% 
appartienpeni  9 .  soot  pemafrqmibles  au  premier,  aspeci  m 
Içijp  tête  lan»  (ront  et  saas.vertex»  t^ngoncée  cnti^  ks  épao- 
lesyetgiormojEitée  de  la  tumeur  sauguinoie^e  qui  ceraetdriia 
cettefamiUe»  Leur  faceirès-^développée,  dirigée  olli^nemeil^ 
prêsqne  toiijours  livide  (d)  ;  leurs  cheveux  assez  rarMy  mm 
longs  et  disposés  en  cercle  autour  de  la  base  de  la  tumeur; 

i 

.    (i)  Sauf  i^ett^^éire  le  cas^  plus  haut  cité,  de  WaMscfamîdt. 

(^}.  ^  livrclilé  de  la  faoe  et  l'ouvertur^  de  la  bouche  sont  des  ioèkH 
de  rimpetfecfiop  et  de  la  difâculté  de  k  fonction  respiratoire  chncci 
jmon&trea,  qAii^  verd  la  fin  de  leur  courte  vie  et  aprèa  teor  nôA,  prit 
sealeutorditiaii'cment  des  symptômes  très  marqués  dTasplMie 


MONSTRES  MJsnSKfàpHAtlBffS.  SU 

l^ur  Ml  iHge  f>t  épft^éi  leur  b^iûili^MlftulBtaMMji^ 
vertda  leurs  ytw  iMminemn ,  smliMiB^  dirî^  eo  hMÉ 
e4  w  avant ^  et  <|uh  W  défaat  da  froott,  aé  l^cnivenl  o^al^piNr 
!•  commet  ck  là  téiè  ^  lèups  «reJUea  iéicffoflms  t  «t  ddhi  iè 
coogoe  est  Couchée  bcri^ootali^tiooliifeflJÉaéfiiè  loiolieitôeHSoè 
che»tia  aniipal  doio^atic}^^»  Aâhèviapl  dedl>DR^  6  jDfbatBioiia!» 
1res  une  physionomie  hîdej^ae  et  vil4m#ftt^Q  j^ekn^^âïL  ïjf% 
btMOoaia  (  ))<  L^  aiiteqrs  crut  chérie  ârtofatre  aiilWr  Fi^iràige 
«aracièrot  eD  cesliparant  kt^Âet  ^seiidefteéffbiAeM^ .  ki 
iioi»  à  celle  du  aittge^d'autredi  1  ila»9^  da  défaut  ji^rj^ftical 
de  col  et  de  1^  fop^e'd^Nrimée  do*  crtee,  i  écilte  iu  màpmaài 
^aotvea  eaila'  h  sa  crâne  b'noiaitf  doftloor'ràmt  éèlatéki 
]r0ute  paup  tite  echape  bérîxoBtaie  («)«  liea*  eenpaf  aÎMB^y 
^Btés  filita  oa  aa^sr  mexactet#  atmtkHr»  d'eiptiaDfertépbyHr 
Ifo^piiiie  de  ces  maMre^  lrès-Ûe«  irtodue  ao  éaatiaère^iw 
U^  Çipitm  <j«e  flcmdtfortr  Bom^^  liee)ieàr  ^  i«H^fil  mm 
p^i  ^  Jointes  k  leurs  deaariptiMs  (&)w  ^ 

Eri  consultant  ces  mêmes  figures  et  plusieurs  aoiMJt 
èËtthoi^  fm  j|>f era  awleora^  où  peofc  aicim  ffenàrt^^mtÈfliée 
j^écisi»  dès  prtBcjpoias  variatiails  eoblériefirea  qfanofitrdia  lci« 
mém  yaaeuiaîfe.  Ce»  Tariataosasoïkl  dé  doM  Wf^ét^hÊâvÊUBÊf 

i    niMioTs  nème  W  r«if  Mra.tîoa  pe  se=  finit  ^  du  l^n^da^  wi^  ii^ada 

É    fs^rtîe  .des  poumons. 

g  '  (x")  Led  anencépbaliens  et  quatre  genres  d'exencéphaliens,  Tes  hfjpé' 
rêtiàSpiàïes,  lés  no(enc^p6«ifés,  les  poifeDcépIî4fes,  ét'surfbçit  Tes  eiéen- 
lÂ^nbleB'f  (ynt'  àthraf .  cfiette  mertrcT  expi'edâTbtf  w  fAtftîùtifoth^f  éuéx 

^    ém\Êh\9î  ii\»  ralHpM«a:ittliS>  ai»  aiélif»  éfiMpl^<iajfÉ%llèle^<lffiU^^ 

H    til  àflatoul  en  défaut. talai^  dé  fi^oali:  mf^  Jn.tQinlîvf  veSaaMtre  dei 

I     Ijseiid€njeipha4îensdistîng|ieccax-tiau.pi*einier  aspkect. 

(a)  P0RTAA  et-TEHoa,  ^c.  ciV.,  ont  aussi  compara  ïîf  tête  d'un  no« 
8enr^|[^hale  à  celle  d*cm  veau  dfoiit  oii  âuf  ait'  enlevé  té  érfo'e. 

(  '  (3)  toUscù.  -^  I.es  ffgiirei  dmittAïS  paM^gWmli,  fMl^  Ttef^pàH 
Tîedemann ,  sont  moins  bien ,  mais  peuvent  encore  être  consultées 
a^èHlinia.  Toutes  Iwaiilre»  Beméritent  paa^mémQ  d'4i(t  awnUoaoées* 


336  METiB  m. 

fontrektifesàlâMliullon  delà  imniMir,  qui  cecope  Im- 
tôl  la  partie  nipérienre  da  crâne ,  et  tantôt  s'étend  en 
arrière  vers  le  haut  dn  col,  Talteignailt'  même  .qoelqoe- 
fob  :  '  dispositions  dont  la  première  appartient  aox  no- 
ieDcépfaales  et  Taatre  aux  thlipsencéphates^et  qui  sont  néces- 
sairement liées  atec  les  modifications  essentûslles  dn  crine 
dans  Ton  et  l'autre  de  ces  genres. 

Les  Tartations  relatires  2i  la  forme  et  au  volume  de  la  tn- 
meup.vasxnolaire  sont  loin  d'aroir  la  même  importance^  Cette 
remarque ,  que  la  base  de  la  tmném*  est  plus  étendue  cliei 
tes  ihlipsencéphales  que  chez  les  nosenc^pbales»  renferine 
Téritablement  tout  ce  qu'on  peut  dire  sur  elle  de  généni 
Toutes  les  autres  différences  qui  viennent  modifier  presque 
à  llnfidrla  tameur  vasçtdaire  chez  les  pseudencé^nalieiu» 
sept  des  variations  seulement  individoeUes^,  qui,  ne  seJitDt 
point  avec  Tensemble  des  anomalies  caractéristiques  à^  cha- 
que genre»  ne  peuvent  être  ici  que  l'objet  d'une  simpl^  men. 
tion. 

L'étude  dé  la  structure  de  la  tumeur  vasculaire  offre  éri^ 
demment  beaucoup  plus  d'intérêt  »  mais  aussi  beaucoup 
plus  de  difficulté.  On  s'en  convainc  facilement  en  voyant  les 
auteurs  des  nombreux  mémoires  publiés  sur  les  monstrei 
pseudencéphàliens,  décrire  tous  d'une  manière  extrêmement 
imparfaite  la  structure  interne  et  le  tissu  d^e  la  tumeur,  et 
employer  en  vain  le  secours  de  comparaisons  variées  pour 
suppléer  à  l'insuffisance  de  leurs  descriptions.  Rayger  et 
quelques  autres  comparent  le  tissu  de  la  tumeur  au  tissu  du 
foie ,  Bartholin  }k  celui  du  rein  dé  l'homme,  Rouaut  à  celui 
du  même  organe  chez  le  veau,  Denys  à  du  sang  coagulé, 
Ilaller  à  un  amas  de  ganglions  lymphatiques ,  Sandifort  et 
plusieurs  autres  à  une  tumeur  fongueuse  (i).  Ce  dernier 

•  (i)SAifDi7QaT  9  loct  c<V.>  p*  3oiy  dprè^  avoir  donné  à  la  lomeiir  Té- 


•'^î." 


MONSTBES  ^S£UDBNCÊPHALIfiK8.  Éth 

•        •  •  'w 

•  '■'••  .'•■*» 

rapprochement»  tn  l'appliquant  au  fongus  hématode,  et  ta 
comparaison  non  encore  faite  du  tissu  de  la  tumeur  avec 
celui  des  corps  caverneux ,  sont  les  seuls  peut-être  qui  aient 
quelque  justesse;  encore  ne  donneraient-ils^  comme  on  va 
le  voir  »  qu'une  idée  vague  ^et  même  à  plusieurs  égards 
iuexacle  de  l'organe  anomal  que  nous  avons  \  étudier. 

Ea  examinant  avec  soin  la  tumeur  vasculaire  d'un  monij- 
tre  nosencéphalien  »  on  y  distingue  trois  sortes  de  parties , 
des  vaisseau^L  qui  forment  la  portion  constante  et  principale 
de  la  tumeur»  des  amas  de  sérosité  dont  l'existence  est  as- 
sez  ordinaire»  et  quelques  vestiges  de  matière  encéphalique^ 
ce  qui  est  plus  rare. 

Les  y^issçaux  qui  composent  la  plus  grande  partie  et 
quelquefois  la  totalité  de  la  tumeur»  sont  surtout  reniarqua- 
ibJes  par  l'abondance  du  sang  dont  ils  sont  gorgés,  L'enseiù- 
lile  de  la  tumeur  est  toujours»  \  sa  surïace  comme. dans 
l'intérieur  de  son  tissu»  d'un  rouge  foncé  semblable  à'celui 
.d'un  caillot  récemment  formé»  et  la  moindre  déchirure  de  la 
membrane  mince  et  Iransparente  qui  la  recouvre»  laissé 
échapper  du  sang.  A  Tintérieur  »  outre  un  lacis  de  vaisseaux 
très-tcniis  et  peu  distincts  qui  se  présentent  »  quand  on  les 
incise  »  sous  la  forme  d'un  tissu  spongieux  criblé  de  petits 
trous»  on  aperçoit  quelques  branches  vasculaîres  assez  gros- 
ses pour  que  leur  injection  soit  facile  :  ces  branches  sont»  les 
unes,  des  artères  qui  s'ouvrent  dans  les  carotides  et  les  ver- 
iébrales»  les  autres»  des  veines  communiquant  avec  lessinus» 
et  tous  les  petits  vaisseaux  sont  évidemment  des  ramuscules 
artériels  et  veineux  de  ces  branches  principales.  Au  centre 

pîlhète  ôiQ  quasi  fungosa  ^  ajoute:  Omnis  iUa  massa  deformiSf  sangutiuh 
tenta  apparet  indigesta,  irregularis^  hic  tuberosa^  aUbi  sinuaia,  quemadmO" 
tfhm  seseofferre  soient  ejccresccntiat  fungosœ,  —  Je  cite  celte  phrase  en 
particulier  comme  exprimant  d'tine  manière  assez  précise  les  carac- 
tères que  présente  le  plus  ordinairement  Taspect  de  la  tumeur. 
II.  22 


3S9  PAfiTI£  III. 

^e  la  tumeur  existe  ordinairement  une  pctîlo  cayité  dans 
laquelle  on  trouve  du  sang  épanché,  et  Se  fitû',  dbex 
i^elc^ues  sujets  et  surtout  chez  ceux  dont  là  tuùieur  est 
volumineuse /âes  amaé  de  sérosité,  tantôt  limbiâlé,  tantôt 
colorée  par  son  mélange  avec  un  peu  de  sang. 

Ces  petits  amas  d'eati  sont  renfermés  dans  des  vésicules^ 
quelauefois  privées  de  communication  les  dnes  avec  les  an- 
tres,  et  que  Ton  à  comparées  à  des  kystes  faydiatîcjines.  On 
ijosencéphafe  que  j*ai  disséqué  en  iSâo  at'ec  BL  Martm 
Saii^t-Ange^  ma  surtout  jprésenté  un  assez  grand  nombre 
de  vésicnles ,  irè$-remarquables  par  leur  âls^oâliioii  :  c'é- 
tait, en  eiTei;,  autant  de  petites  bonrses  sans  oùrer tore, in- 
cluses pour  la  plupart  les  unes  dans  les  autres.  ' 

D'ans  tous  les  cas,  l'écouIeiaQient  de  la  séro'sîÇâ  pt  dn  sang 
épanché  a  nécessairement  lien  quand  on  buyre  les  vésicubi, 


M 


Ml ,  

ûùn  ou  inéme  un  long  séjour  dans  ralcoél  eh  diminuent 
aussi  d'ime  manière  notable  le  volume»  en  même  temps 
.q[u*ils  en  altèrent  la  structure  et  la  couleur  (i  ) . 

L'existence  de  quelques  parties  médullaires  dans  la  tu- 
meur, est  plus  rare  que  là  présence  d^un  peu  de  sérosité.  Ces 
riadimens  ou  vestiges  de  l'encéphale  sont  ordinairement  dis- 
persés irrégulièrement  dans  la  masse  vasculaire.  Lorsqull 
existe  en  même  temps  des  amas  de  sérosité ,  les  parties  mé- 
duljiaires  sont  quelquefois  contenues  dans  les  mêmes  cella- 
jes  que  ceux-ci.  Quant  à  la  détermination  précise  de  cesro- 

(i)On  a  même  vu  la  tupiear  subir  une  altération  notable  pendatt 
U  vie  chez  quelques  monstres  pseudencéphaliens.  Tel  est  entre  autres 
le  sujet  décrri  par  Hetsham  et  par  Hull,  hcis  cU,  L'écoulement  if  oœ 
i;rjmde  quaoiUé  de  séi^osité  sanguinolente  réduisit  peu  à  peu  sa  tu- 
meur a  la  motu'é  de  son  yplume  primiu'f. 


MONSTRES  PS£Vl>SNGât»HALIBN9.  SSq 

ditnens  de  l'encéphale  »  eHéestpresque  entièrement  imSëi^ 
fitOe,  tant  ils  sont  infenÉïôs  et  ftn  Uyéh]^  lebpéiÀim 
«um  père  et  M.  Serras;  guidés  pa^  le  |à*}n^{{)e  déë  cén* 
nl^xiobs,  onl  pu  reih)av6r^Ia  glaniié  ^îtt^itaîre  dan^  tih  èTi« 
dWibJipsencébhalle  {ï)',fet  l'on  ne  pèiit  dotitef  qii*tirfVen-t 
fleoleiit  qui  exkté  quél'qiiefols  au  sommet  de  îâ  moétle  épi-4 
mlère»  ne  oorre^ohde  à  la  moelle  allongée  (2). 
^'*  L'exis^ience  deces  veslîges  de  l'ene^plialè ,  ta^lgf  é  Jcar  état 
siimparfait,etqa(H<fa'tk  ftt$  scient  pas  MSme  constats»  est  iin 
fait  ti*ès*imporl<ant  pour  l'&îslo|ré  des  n^ém^iraoî^itéspsenden- 
ç^pH^l^uè^.  Ëile^éfflôntfeë'néfletcpië là  tumeur  crânienne 
est,  nôn^n  organe  àîioiiialsùWUué  ^-reficêpî^alé  et  auxmé^ 
fiiDges,  maislrion  ees paHîeselte An^es  dont  kfs  caràctère'is 
bfil'âisparu  par  uué  trâus£ormaiion  presque  'Complète.  Ci^ié 
germination  de  la^itimèâtTâscôlâire  é^t  confirmée  i^rki 
«ifioaitmoL/par  ses  connexions  avec  les  os  dii  €70^16^,^  ce  q^ 
€iil  éffd«nf  avant  tout  examen  »  et  déplus  {i^arsê^  rapporta 
arec'  les  troncs  vascnlajrés  êncéphali<|ués  ^  sa  corrtindité 
imec  là  moelle  épiaière'etïea  méninge^  spin aies. 

Si  l'on  dissèque  ayec  quelque  sdfu  la 'tumeur  vascuhire 
d'isn  monstre  psendoncépEalien ,  on  voit  en  effet  les  caro'- 
iktsv  plus  petites  qo'iifordinaire^  arriver* dans  fa  portion 
afiiérJ€|ure  de  }a  tumeur;  l'artère  basilaire,  plus  petite  en-- 

core»  si  même  eUe  ékiste  (5) ,  dans  la  poslé^ieàré!  'Tons  les 

•  ■-•■•■         .  *  » 

11)  FoYcz  Geoffroy  SkinT-UiLUBiEf  dam  les  Méms  de  ia  Soc»  médicm 
a  émulation  ,  toc,  cit, 

^*  X'a)(îhéz  ïe  nosencéphaîe  disséqué  par  mon  ami  M.  Mari  in  Saint- 
Ange  et  par  moî,  ce renfleméiil éiisl^aft.  Il  était  divfié  f^'deux'' lotiiès 
peu  distincts,  composés  uniquement  de  matière  grise,  et  étroitement 
anis  au  tissu  rouge  qui  les  enveloppait  et  les  cachait  au  dehors.  ^  Chez 
on  autre  thiipseocéphale»  j'ai  vu  la  moelle  allongée,  non  seulement 
représentée  par  un  reuQcment ,  mais  presque  dans  l'étattiormat.       ^ 

(3)  Dans  le  cas  de  Rossi,  les  carotides  étaient  très-petites,  et  II  n'y 
avait,  suivant  cet  auteur,  ni  artères  ni  Tcinos  Ycrtébraks, 


S4q    :  vLvriE  m. 

neria  cérébraux  se  portent  pareillement  sur  la  tomear 
comme  sur  un  ?éritable  encéphale  (i).  De  même  eocore, 
dans  les  deux  premiers  genres,  les  seuls  où  elle  existe,  la 
moelle  épinîère  recevant ,  comme  dans  Tétat  normal,  ks 
nerfs  cervicaux  et  le  spinal,  vient  avec  son  arachnoïde  et  sa 
pic-mère,  s'insérer  sous  la  tumeur,  et  se  continue  avec 
elle;  disposition  qui  est  surtout  d'un  grand  intérêt ,  et  qû'i 
importe  de  l'aire  connaître  avec  précision. 

La  moelle  épinière  n'ofire  pas  des  conditions  exactement 
semblables,  dans  tous  les  cas  de  nosencéphalie  et  de  tUip* 
sencépbalie.  Elle  est  quelquefois  modifiée  dans  tonte  soa 
étendue.  Dans  le  cas  de  Rouaut,'elle  était  comme  dessé- 
chée, et  si  grêle  que  le  canal  vertébral,  exploré  d'aborl 
par  une  sonde,  parut  entièrement  vide  (s).  Le  thlipsenei- 
pbale  de  Rayger  offrait  un  autregenre  d'altération  bien  plm 
remarquable  :  la  moelle,  dit  l'auteur,  semblait  n'être  que  di 
sang  concrète;  expressions  qui  désignent  sans  doute  on  état 
de  la  moelle,  analogue  à  celui  de  l'encéphale.  J'ai  tromé 
moi-même,  dans  un  cas,  la  moelle  épinière  changée  dans 
sa  portion  cervicale  presque  entière,  en  un  tissu  vasculaire 
semblable  à  celui  de  la  tumeur  crânienne;  et  la  même  allé- 
ration  de  la  moelle  avait  déjà  été  signalée  depuis  long-tenns 
par  un  autre  auteur  (3).  Mais  ce  sont  là  des  cas  rares  et  ex- 
ceptionnels. Le  plus  souvent  la  moelle  épinière  offre  les  coo- 
ditioDs  normales ,  ou  ne  s'en  écarte  que  par  nne  f^ikk 
diminution  de  volume,  quelquefois  par  une  légère  injection 
de  ses  enveloppes;  et  c'est  seulement  au  niveau  des  vertëbits 

(i)  D*après  les  observations  que  M.  Martin  et  moi  avons  faites  en  iStf 
(a)  yojrez  page  339  (  fin  de  la  note  ),  pour  ce  cas,  et  pour  celoi  ie 

Detbarding,  qui  lui  était  sans  doute  analogue. 
(3;  Dans  une  note  anonyme  insérée  dans  les  Philos,  trans,^  ann.  166:, 

no  a6 ,  il  est  dit  que  le  tiss^u  de  la  moelle  épinière  était  semblable 

à  celui  de  la  tumeur  crânienne. 


MONSTRES  PSEVDEMCÊPHiLIENS»  54 1 

cervicales  moyennes,  ou  plus  haut  encore,  qu'elle  com- 
mence à  être  modifiée  par  de  graves  anomalies.  Là  elle  pré- 
sente deux  sortes  de  changemens  qui,  à  mesure  qu'on  se 
rapproche  davantage  du  cerveau ,  se  montrent  de  pins  en 
plus  marqués ,  et  la  rendent  de  plus  en  plas  semblable  à  la 
tumeur  encéphalique  avec  laquelle  elle  va  se  continuer.  La 
pie-mère  s'épaissit ,  s'injecte  fortement ,  passe  de  plus  en 
plas  aux  conditions  caractéristiques  de  la  tumeur  encépha- 
lique. En  même  temps,  la  moelle  elle-même  devient  déplus 
en  plus  grêle  et  frappée  d'atrophie,  jusqu'à  ce  qu'enfin,  la 
matière  nerveuse  ayant  complètement  disparu ,  il  ne  reste 
plus  que  les  enveloppes.  Celles-ci  se  présentent  alors  à  l'ob- 
servation sous  la  forme  d'un  tube  dont  les  parois ,  extrê- 
mement épaisses,  vasculaires,  d'un  rouge  vif,  et  entourant 
une  cavité  presque 'linéaire,  se  continuent  avec  la  tumeur 
crânienne;  tumeur  qui,  en  dernière  analyse,  forme  elle- 
même  une  poche  à  parois  extrêmement  épaisses  et  à  cavité 
Irès-petite  ^  et  n'est  évidemment  qu'un  épanouissement  de 
la  moelle  épinière  ainsi  transformée. 

C'est  seulement  en  suivant  peu  à  peu  cette  métamor- 
phose de  la  moelle  épinière  en  une  masse  vasculaire ,  que 
l'on  peut  se  faire  une  idée  exacte  de  la  tumeur  crânienne 
des  monstres  pseudencéphaliens.  Cette  tumeur  est  en  effet 
évidemment  à  l'encéphale  normal,  ce  qu'est  le  sommet 
transformé  de  la  moelle  épinière  à  la  portion  restée  nor- 
male. En  d'autres  termes,  elle  résulte  de  l'atrophie  de  la 
matière  nerveuse,  et  de  l'hypertrophie  excessive  de  la  pie- 
mère  et  des  vaisseaux  intra-crâniens ,  agglomérés  en  une 
masse  considérable,  sorte  d'encéphale  uniquement  vascu- 
laire ,  au  lieu  de  se  trouver  dispersés  à  la  surface  et  dans 
l'intérieur  des  divers  organes  cérébraux  et  cérébelleux  (i). 

(i)  Les  conditions  de  cet  encéphale  uniquement  vasculaire  sont- 


34s  PiinxiB  uu 

De  même ,  eu  suivant  avec  soin  la  ffieml^ajie  tpkê-Sm 
e%  transpareule  quirecoavDe  l|i  turneur»  oa  la  yoitfe.ji^ 
iiouer  avec  la  porlion  spinale  de  Fars^chnciide»  On  recoiiiu|tt 
ainsi  avec  cerlitude  quelle  n'o^t  f^utrp.^bose^qoe  raràd»- 
neïde  encéphalique ,  comme  Tindiquent  ses  rapports  avec 
la  tumeur. 

Ainsi  s'expliquent»  non  seulement  le$  ^epliiiexions^delâ 
(umeur  crânienne,  si  parfaitement,  semUabl^s.  |i  .Celles  i 
r.encéphale,  mais  aussi  sa  coo%firatioii  extérieuipe  ff,  u 
division  ,  il  est  vrai  très-snperfîcielle ,  en  lohes  qpi  offrat 
souvent  des  rapports,  marqués  de  foraie  avecles  hkÉt 
«pbères  cérébraux  et  le  cèrvdet,  surtout  lôrsqt^ils  lie  s^ 
pas  modifiés  par  la  présence  intérieure  d'amas  de  sérosité. 


.* 


Les  anomalies  (j[ne  je  viens  dé  décrire  ebè^  lé$  moiislns 
pseudéncé{>hai)ehs ,  sont  sans  iiul  doute  les  f^lds  graves  «m 
nous  ait  encore  présentées  l'étude  de  la  série  tévatologiqàa 
Leur  crâne  aplati,  déprimé^  et  dont  la  moitié  sujkérieiire 
manque  plus  ou  moins  compJélenf)ent ,  leiir  encéphile 
remplacé  par  uri  or^ne  d'une  structure  toute  nouvèlleyknv 
face  élargie  et  oblique ,  eh  un  mot  leur  tête  presque  entière, 
lés  placent  à  une  distance  immense  du  type  régulier  (i).  Si 

elles  expîâcablçs  par  une,défprmatjpo  ou  par.ua  siin|^]e  défaut  défor- 
mation? Le  cerveau  et.  le  cervelet  ont-ils  été  détruits  ou  n*ont-iIsi>- 
maïs  existé  ?  Cette  c|ucstion  se  présente  nàlurellemênt  à  Tesprît  :  mais 
nous  sommes  loin  cl*àvoir  exposé  tous  les  faits  qui  doivent  eu  éclainr 
la  iolution,et  je  dois  la  réserver  pour  les  chapitres  consacrés  à  i*espo- 
sition  des  causes  des  monstruosités.  Foyesi  la  quatrième  pa^-tie.  ^        . 

(i)  Des  complirations  diverses  viennent  même  quelquefois  modiSir 
djiyantage  entore  la  téjte  chez  les  monstres  pseudencéphalleDS.  ~Cb 
monstre  indiqué  plutôtquè  décrit  par  ISÏath.  jAcoBiEUs  {loc.  ciF/.)^  arait* 
outre  deux  doigts  réunis  à  chaquepied,  les  yeux  sortis  desorbites. — Tai 
Vu  moi-même  cette  disposition,  mais  sur  un  seul  des  c6tés  de  la  lace, 
chez  un  autre  lhlipscncé|)halc.  — Le  thiipsencéphale  de  Kayger  était 


maînténaût,  de  rétade  de  celte  rcâîon  si  arionialc,  ùoos 
passons  à  1  étude  du  corps  et  des  membres  ,  pour  chercHer 
çn  eux  des  déformations  en  haraionie  avec  celles  ne  la  tele, 
nous  serons  étonné»  de  n'en  trouver  d'autres  ,  du  tnoms 
dans  la  nosenccphajie  et  la  ihlip^encéphalie ,  que  qu^t^ues 
altérations  déjà  indiquées  de  la  moelle  épinière,  et  là  fis- 
6ure  postérieure  des  premières  vertèbres  cervicales  ;  msure 
qui  coïncide  ordinairement  avec  la  tïiirpsencéphalle  (i)  >  et 
n'est  pas  très  rare  dans  la  nosencéphalie  (2).  .^.^ 

A  ces  modifications  près,  le  tronc  (3)  est  en  général  régh 


alTecté  d'une  fissure  labiale  inférieure.  Cliez.îe  nrtsericépjiàle  cTe  Pten* 
cbiehati,  la  lèvre  supérieure  se  trouvait  délformêe  jikr  îlrieseiîMHflW 
anomalie,  et  îi  ^  âiàit  de  plus  fissure  jidlatiné.  Les  hleirtbr«S  biTHriràf 
aussi  une  couformdtiôh  vicieuse. —Enfio,  le  ndéehcéphale  de  Dœvec^l) 
el'deSaudiforta  pi-ésenté  une  tompliialion  beauco-pp  plus  rem^rqu^bl^ 
que  toutes  les  anomalies  précédentes. Le  nezétait  divisé  sur  la  ligne  mé- 
diane, et  ses  deux  moitiés,  comprenant  chacune  unis  aile  et  une  hàViné, 
laissaient  nî^me  entre  elles  nn  intervalle  r.s'seis  large,  àkni  léqbëloH 
trëyait  en  haut  un  prolongement  de  la  tumeur  vasculaîre.  Les  yeux 
étaient  très-écartés  Tub  de  Tautre,  et  la  cavité  buccale  comlliuniir 
quaitavec  les  fosses  nasales,  la  voûte  et  le  voile  du  parais  ét^QtJarge« 
ment  fendus.  Ln  nôsencéphalie  était  donc  compliquée  à  la  fois  ches 
cet  individu,  outre  plusieurs  auires  anomalies  a  une  moirtdre  inApôî'* 
tsnce,  d*une  fissure  buce-a'e  et  d*uhe  fissure  considérable  du  ii^i, 

(i)  Lé  moelle  épinière  est  ordîuairemenl  plus  împiEii*fAilé  èbeH  tel 
sujets  qui  ont  un  plus  grand  hoihbré  dé  vertèbres  jcervîcales  afTectëei 
d)e  fissure.  .  ^     . 

(2)  D'après  Haller,  les  deux  premières  cervicales  manquaient  même 
totalement  dans  le  cas  de  nosencéphalie  dont  il  a  donné  l'histoire,  et 
la  cinquième  était  largement  ouverte  en  arrière. 

(3j  On  ne  connait  guère  qu'une  exception ,  présoniée  par  un  des 
nosencé|)bales  observes  par  mon  pèr^  (celui  qji;*il  a  décrit  avec  tant  de 
soin  dans  la  Philo-ophle  analomiqM  sous  le  noift  de  PodeneepAtiius  illns* 
tratus  ;  voyez  la  note  de  la  page  3a a  ).  Dans  ce  sujet,  le  rectum  s'ou- 
vrait dans  le  col  de  la  vessie,  et  le  pénis  oitrait  aussi  iinç  conformation 
à  quelques  égards  anomale 


S44  PARTIE  m. 

librement  conformé  :  les  membres  sont  bien  faits  (i)f  ^ 
le  plas  sonvent  même  les  monstres  pseodencéphaliens  sar- 
passent  par  leur  taille,  et  surtout  par  leur  embonpoint,  les 
fœtus  normaux  du  même  âge.  La  théorie  da  balancement 
des  organes  rend  un  compte  trës-satisfaisanl  de  ce  dernier 
falt(s)  :  maisia  régularité  constante  du  tronc  et  desnoiembres 
échappe  entièrement  h  ce  genre  d'explications  »  et  tient, 
comme  on  le  verra  par  la  suite  ,  h  la  nature  tonte  spéciale 
de^  causes  qui  produisent  les  monstruosités  pseadencépba- 
liques. 

Tous  ces  faits ,  qui  nous  paraissent  aujourd'hui  si  remar- 
quables. Tétaient  bien  plus  encore  aux  yeux  des  anciens 
tératologues.  Avant  que  Tanatoniic  comparée  eût  fixé  Tatten- 
tion  sur  cette  multitude  d'animaux  qui,  privés  d'axe  céré- 
bro-spinal ,  vivent ,  se  meuvent ,  exécutent  des  actes  très- 
complexes  ,  raccomplissement  de  la  vie  et  surtout  la  possi- 
bilité de  se  mouvoir,  étaient  regardés  par  tous  comme 
impossibles  sansTexistence  d'un  centre  nerveux.  Aussi  voit- 
on  plusieurs  auteurs  donner  successivement  comme  une 
découverte  toute  nouvelle ,  et  suivant  eux  presque  incroya- 
ble, la  possibilité  démontrée  par  leur  observation  ,  non  pas 
même  que  les  monstres  pseudencéphalicns  naissent  vivaos, 
mais  simplement  qu'ils  exécutent  des  mouvemens  dans  le 
sein  de  leur  mère  (3).  Telle  était  la  réserve  avec  laquelle 
on  s'exprimait  encore  à  la  fin  du  dix- septième  siècle  sur  la 

(j)  jACOBiEUS  et  Peitchibrati, /oc//  c/>.,  ODt  cependant  fait  connaître 
deux  exceptions. 

(a)  Il  en  est  de  même  de  Tétat  très-avancé  de  l'ossification  de  la 
base  du  crâne ,  de  la  longueur  plus  qu'ordinaire  des  cheveux  qui  en- 
tourent la  tête,  et  du  développement  de  la  face  tout  entière. 

(3)  Voyez ,  par  exemple»  les  observations  de  Pkttmawît  ,  de  Raygib 
et  de  Dbk  Y4 ,  locis  dt. 


MONSTRES  PSEVDBNGÊPHALIBNS.  345 

possibilité  de  la  vie  chez  les  pseudencéphaliens  ;  et  cepen- 
daDt.dès  cette  époque,  la  science  possédait  plusieurs  exem- 
ples authentiques  de  thlipsencéphales  et  même,  fait  plus  re- 
marquable encore,  d'anencéphales  nés  vivans,  et  morts 
seulement  plusieurs  heures  après  leur  naissance.  Ainsi  trop 
souvent  des  faits  certains ,  sous  l'influence  des  systèmes 
qu'ils  contredisent ,  sont  rejetés  comme  faux  ou  douteux , 
et  la  confiance  qui  leur  était  due,  est  accordée  h  des  faits 
sans  authenticité  ,  mais  conformes  aux  idées  reçues. 

Heureusement  l'état  de  la  science  permet  aujourd'hui 
d'être  moins  timide ,  et  je  pourrai,  appuyé  sur  les  observa- 
tions nombreuses  qu'elle  possède,  et  sur  celles  que  j'ai  moi- 
même  recueillies ,  compléter  l'histoire  des  monstres  pseu- 
dencéphaliens par  l'étude  des  circonstances  de  leur  nais- 
sance ,  de  leur  vie  et  de  leur  mort. 

Ainsi  on  peut  affirmer  aujourd'hui ,  non  seulement  que 
ces  monstres ,  ce  qui  est  de  toute  évidence,  peuvent  remuer 
dans  le  sein  de  leur  mère ,  mais  même  qu'ils  s'y  meuvent 
^out  autant  que  les  fœtus  normaux.  Le  nosencéphale  de 
Wçpfer,  dont  la  mère  avait  eu  déjà  des  enfans ,  fut  même , 
au  rapport  de  cette  femme ,  celui  de  tous  qu'elle  sentit  re- 
muer le  plus  fortement. 

Les  grossesses  qui  ont  donné  naissance  h  des  monstres 
pseudencéphaliens ,  ont  généralement  présenté  des  circon- 
stances remarquables,  h  en  juger  parles  meilleures  obser- 
vations que  possède  la  science.  Presque  toujours  un  accident 
grave,  une  terreur  subite,  une  maladie,  mais  surtout  une 
chute,  un  coup  de  pied  reçu  dans  le  ventre,  est  venu  la 
troubler  dans  la  première  moitié  de  son  cours.  Quelque- 
fois l'accident  survenu  n'a  para  avoir  aucune  suitd  :  dans 
quelques  cas  la  mère  ne  s'est  pas  complètement  remise,  et 
est  restée  souffrante  jusqu'à  ses  couches.  Ce  sont  là  des 
faits  dont  la  connaissance  exacte  importe  évidemment  à  la 


346  PAHTI£  III. 

recherche  de^  causes  ie  ces  monsirnosilés  :  aiissi  remii- 
drai-jc  plas  lard  ^uv  eux,  el  les  son  mettrai- je  b  un  exâmea 
approfondi ,  en  n:ellanl  ù  profit,  pour  leur  examen,  les  la- 
mières  que  nous  fournira  par  !a  suite  Tétude  de  plasiéors 
antres  familles  i(  ratolo^iqucs  (i). 

Une  circonstance  qui ,  au  preuiler  aspect ,  parait  n^ôurir 
aucun  intérêt ,  mais  qui  se  présentera  très-rarement  tk  noas 
dans  l'histoire  des  monsirnosilés ,  c^est  qoê  ta  ndsèncépha- 
lie  el  ia  thlipsencéphalie  airf3Ctefil  anssi  rrécjncmméiit  tés 
produits  d^Ufic  première  grossesse,  qiic  les  ëntans  ne»  sea- 
lemenl  après  im  ou  plusieurs  frères. 

L'époque  de  la  naissance  présente  dei  Tàriailôns  rbiiiàr- 
qnables.  Piu>ici:rs  monstres  pseuiSencéphàtiefis  sont  liëi 
prématurément,  par  exeinpie,  à  hnît  et  sdrtoiit  2i  sept  môti  : 
mais  le  nombre  de  ceux  qui  ont  atteint  le  ierme  ordinriiWs 
de  la  grossesse,  eu  sont  nés  seuîement  qbèlqiies  jours  trop 
tôt  y  est  beaucoup  plus  considcrable.  Il  j  a  plus  :  6h  m 
peut  guère  dculer  que  plu>iours  individus  n'afenl  dépassé 
le  terme  ordinaire ,  et  ne  soient  nés  dans  le  cours  ou  mêàae 
il  la  fin  du  dixième  mois.  J'ai  recueilli  plusieurs  ohsërri- 
tlons  analogues  ;  et  si  la  nalure  des  faiis  auxquels  elles  iè 
rapportent  ne  permet  pas  une  vérification  directe  et  posi- 
tive ,  je  les  vois  du  moins  conGrmées  par  Tétat  des  pseaden- 
céphaliens  à  leur  naissance.  Leur  force  et  leur  embôhpôuit 
sont  en  elTet,  comme  on  Ta  vu,  presque  tonjoars  plas 
qu'ordinaires,  et  leur  taille  souvent  an  dessus  de  là  oàoyéniie, 
les  fœtus  de  vingt  pouces  de  long  n^étant  méihé  jpas  rârâ 
parmi  eux. 

Le  volume  considérable  de  In  plupart  des  fœtus  pseadd- 

(i)  Fajresydûos  la  quatrième  partie,  les  chapitres  consacrés  à  Fe^a** 
men  des  causes  de  la  luonstruosiié.  Ty  apporterai  avec  détail  pin- 
sieurs  observations ,  et  je  les  comparerai  entre  elles  et  avec  lés  faits 
analogues  présentés  par  d'autres  familles. 


MONSTRES  Pâi^VDENGàPHALlENS.  ^7 

céphaliens  »  rend  néccssaireoiQni  très  -  laborieux,  Pacçqu- 
cbement  de  leurs  mères.  La  plupart  des  observations  bieo 
faites  que  la  science  possède  sur  ces  monstres  ^  mention- 
nent la  longueur  et  la  difficulté  du  travail ,  et  ceux  sur  les- 
quels  j.'ai  pu  moi-même  recueillir  des  rcnseignemens  précis, 
étalent  de  même  nés  presque  tous  long-temps  après  Fmva- 
sion  des  premières  douleurs. 

Quant  à  la  position  dans  \aqu^lle  seprésent^nt  Içs  pseu- 
dencéphalieps,  il  est  impossible  dç  saisir  h  cet  égard  aucune 
généralité.  Le  ihlipsençéphale  de  Spessa  a  présenté,  un 
Iras  ,  le  nosençéphale  de  De  Puvt ,  la  tête ,  le  sujet  de  Fett- 
inann,  les  pieds;  enfin  un  nosençéphale  né  à  ipàris,  ebi  iSsd, 
les  fesses ,  au  rapport  du  docteur  Bréon  qui  ta  reçu.  On 
doit  à  M.  Chaussier  (i)  cette  remarque  intéressante  orne 
lorsque  la  tumeur  s'engage  la  première  dans  raccoùcné- 
nxent»  et  se  présente  à  Torifiçe  de  Tutérus^  on  sent,  en  la 
touchant  y  des  pulsations  très- sensibles»  qui  sans  doute 
continuent  chez  les  monstres  pseuaencéphaliens  pendâht 
leur  vie,  quoiqu'aucun  aiiteur  n'en  ait  fait  mention. 

Ces  monstres»^  aussi  souvent  et  peut-être  plus  souvent 
xnâles  que  femelles  (2) ,  naissent  ordinairement  vivàris  , 
lorsqu'ils  ne  sont  pas  étouffés  dans  le  travail  de  l'accbucfiâ- 
ment.  Chez  plusieurs  la  mort  a  suivi  presque  inimédiaie- 
ment  la  naissance  ;  un  grand  nombre  a  vécu  de  six  a  sept 
heures  (5)  ;  deux  ont  trainé  leur  existence  jusqu'au  se- 
cond  jour  (4);  quelques  uns  inéme  n'ont  péri  qu'au  troi- 

(r)  Discours  prononcé  à  la  distribution  des.  prii^aux  étèyes;.sage9* 
femmes  de  la  Maternité,  1812,  p.  86,  et  article  MonstiruosUés  du  Dict, 
des  se.  méd.y  t.  XXXIV,  p.  aool 

(3]  J'ai  vu  aussi,  dans  deux  cas,  le  sexe  douteux. 

(3)  Foyez,  locis  ciV.,  Rouaxjt  (6  heures), PiNsoir  (8),  Spbssa  (ix),  De 
Putt(i2),  Wbpfbr  (i6). 

(4)  Vait  dbr  Wibl,  loc»  cit.  —  Le  nosençéphale  de  Scps^Hàsiui» 
loç,  cit.,  a  même  vécu  deux  jours  entiers. 


34S  pàhtie  in. 

sième  jour  (i)  on  an  quatrième  (s)  »  d*apr&s  les  observa- 
tions, ii  est  vrai,  moins  anthentîqnesqae  celles  qni  attestent 
les  faits  précédens.  Enfin  le  snjet  de  He jsham  et  de  Hall 
yécnt  jasqn*à  six  jonrs, 
.  Dans  tons  les  cas  bien  constatés ,  les  monvemens  de  ces 
monstres  étaient  lents,  et  leurs  cris  faibles  :  plasiears  mémfi 
ne  pouvaient  pas  avaler  les  liquides  intredaits  dans  lenr 
boache ,  et  Sa  viard ,  dont  les  assertions  à  ce  snjet  n'ont  au- 
cune antbenlicité  (3) ,  nous  représente  seul  nn  nosencé* 
phale  conune  en  état  de  manger  de  la  bouillie. 

La  vie  de  ces  monstres,  quoique  aussi  imparfaite  qoe 
courte,  serait  sans  nul  doute  le  sujet  d*étades  d'un  grand 
intérêt  pour  la  physiologie ,  s'il  était  possible  d'en  soim 
avec  exactitude  tous  les  phénomènes.  Malheareusement  h 
fin  de  cette  vie  éphémère  devance  presque  toujours  l'arrivée 
des  observateurs  instruits,  et  jusqu'à  présent  très-peu  d'ao- 
teurs  ont  pu  nous  transmettre  des  faits  établis  par  des  ex- 
périences ou  même  par  des  observations  précises  faites  sur 
des  monstres  pseudencéphaliens  pendant  leur  vie. 

Toutefois ,  chez  le  sujet  décrit  par  eux ,  Heysham  et  Hall 
ont  constaté  qu'il  suiEsait  de  soulever  légèrement  la  tnmeor 
pour  produire  des  convulsions.  La  déglutition  était  possi- 
ble, mais  amenait  fréquemment  aussi  des  mouvemens  con- 
vulsifs.  Enfin  Hull  ajoute  que  les  yeux  avaient  de  Féclat,  et 
que  l'action  de  la  lumière  déterminait  des  contractions  ma- 
nifestes de  Tiris.  II  est  remarquable  que  ce  sujet ,  mort  seu- 
lement à  la  fin  du  sixième  jour,  et  paraissant  jouir  d'une 
vie  plus  parfaite  que  la  plupart  de  ses  analogues ,  n'avait  ce- 

(x)  Voyez  Bartholcn,  loc»  cit.,  cent.  I,  obs.  8.  —  J'AGOB;Bns,  loc,  ek, 
(a)  Saviard  ,  loc.  cit.  —  Foyez  aussi  les  Philos,  transact.y  ann.  1667, 

loc.  cit. 
(3)  Il  ne  connaissait  les  faits  qa*il  a  avancés ,  que  par  le  récit  d'une 

sage-femme, 


MONSTBES  PSfiUDENCàPHALIBNS.  tJI^Q 

pendant 9  dans  la  tumeur»  aucune  partie  médullaire  »  et  que 
la  moelle  épinièré  était  elle-même  imparfaitement  confor- 
mée. 

Un  chirurgien  italien  9  déjà  cité,  Spessa»  a  fait  sur  un 
ihlipsencéphale ,  né  près  de  Trévise  en  i852 ,  et  mort  à  la 
fin  de  la  onzième  heure  »  des  observations  beaucoup  plus 
complètes ,  dont  les  résultats  ne  s'accordent  pas  à  tous  égards 
avec  les  faits  recueillis  par  Heysham  et  Uull.  D'après  Spessa, 
les  batlemens  du  cœur  et  du  pouls  de  son  thlipsencépbale 
étaient  très-sensibles  (i),  et  la  température  du  corps  ne 
présentait  rien  de  particulier.  La  peau  percevait  très-bien 
les  actions  exercées  sur  elle;  mais  on  chercha  en  vain  à  pro- 
cluire  quelque  sensation  en  chatouillant  avec  une  plumç 
l'entrée  des  narines.  Les  organes  de  la  vue ,  de  l'ouïe  et  du 
fgoùt  étaient»  comme  ceux  de  l'odorat»  dans  une  inertie  com- 
plète :  les  yeux  privés  de  tout  éclat»  les  paupières  et  la 
langue  étaient  même  complètement  immobiles.  Il  existait» 
au  contraire»  un  point  de  la  tête  où  la  sensibilité  paraissait 
excessive  :  une  pression,  même  légère»  exercée  sur  un  ma- 
melon qui  correspondait  au  sommet  de  la  moelle  épinière , 
suffisait  pour  accélérer  les  mouvemens  de  la  respiration»  les 
rendre  même  presque  convulsifs  »  et  provoquer  des  cris 
moins  semblables  aux  vagissemens  ordinaires  d'un  enfant 
nouveau  né  qu'à  des  sanglots  (2). 

(i)  Chez  un  noseDcéphale  »  né  à  Paris  eo  iSag»  et  sur  lequel  j'^m  pu 
^obtenir  quelques  reoseignemens  exacts,  le  pouls  n'était  pas  même 
jseosible.  Ce  sujet  vécut  cependant  seize  heures}  ses  actes  vitaux  se  bor- 
nèrent à  exécuter  quelques  mouvemeni^  à  pousser  de  petits  cris»  et  à 
remuer  les  lèvres ,  sans  même  chercher  à  téter  »  et  sans  pouvoir  avaler. 
Il  était  né  avec  des  symptômes  d'asphyxie»  qui  avaient  déterminé  une 
sage-femme  à  pratiquer  l'insufllation. 

(2)  Il  est  à  regretter  que  Spessa  ne  nous  ait  point  fait  Con- 
naître exactement  la  disposition  des  nerfs  pneumogastriques  ;  la  por« 
lion  de  U  moelle  allongée,  sur  laquelle  ils  s'insèrent»  était-elle  con- 


35q  partib  III. 

'lie  docteur  Spessa»  après  avoir  exposé  et  commenté  ks 
ex^érièhces  que  je  viens  de  résumer,  termine  son  mémoire 
eà  examinant  la  question  de  la  viabilité  àês  monstres  pseu- 
dencéphaliens.  Cette  question ,  suivant  lui  ,  se  complique 
d'immenses  difficultés  qu'il  a  cru  ne  pouvoir  résoudre ,  et 
dont  il  renvoie  l'examen  aux  médecins  légistes.  Trop  hardi 
peut-être»  lorsque,  dans  la  première  partie  de  son  mémoire, 
h  explique  la  vie  momentanée  des  pseudencéphaliens  par 
la  conservation  d'un  centre  commun  des  sensations,  des 
idées  et  des  mouvemens,  la  moelle  épinière ,  l'auteur  nous 
seloible  ici  beaucoup  trop  timide.  Certes  l'état  de  la  science 
îie'perniet  pas  de  déterminer  exactement  le  nombre  d'heo- 
reset  même  de  jours  pendant  lesquels  là  débile  existence 
à^  ces  monstres  peut /h  la  rigueur  »  se  prolonger  danslei 
circonstances  les  plus  favorables  :  mais  leur  ncm-viabilfté, 
c'est-h-dire  l'impossibilité  qu'ils  vivent  au-délk  d'un  tenns 
extrêmement  rapproché  dé  leur  naissance  »  est  aussi  oe^ 
taine  qiie  possible ,  et  la  nier ,  ce  serait  véritablement  réa- 
verser  toutes  les  règles  du  raisonnemient  et  de  la  critiqoe 
scientifiques.  '^ 

Ce  résultat ,  que  l'analogie  et  les  principes  mêmes  de  h 

servée?  L'auteur  ne  s'explique  pas  sur  ce  point.  —  Le  docteur  Spessi 
est  loin  d'avoir  compris  la  véritable  structure  de  la  tête  chez  le  mooi* 
tre  qu'il  a  obserxé,  comme  le  prouve  une  erreur  corn iniae  par  lui,  et 
trop  grave  pour  que  je  puisse  omettre  de  la  signaler  dans  un  travail 
df ailleurs  si  intéressant  à  d'autres  égards.  Indiquant  les  causes  de  h 
monstruosité  telles  qu'il  les  conçoit,  il  émet  l'idée  que  les  parois  da 
crâne  se  sont  rapprochées  par  suite  de  la  suppuration  et  de  rabsorptisB 
dd  cerveau.  Ainsi,  pour  lui,  labase  du  crâne  est  l'ensemble  de  ses  parois 
confondues  par  suite  de  la  viduité  de  la  cavité  encéphalique.  Lado- 
èription  quej'ai  donnée  plus  haut  du  crâne,  démontre  complélennt 
le  peu  de  fondement  de  cette  opinion ,  et  prouve  surabondamment  qM 
ïa  Voûte  est  ouverte,  atrophiée,  mais  non  appliquée  sur  la  baseda 
crâne  et  confondue  avec  elle. 


MONSTRES  AKEKG^Ptt ALIÉNA.  35 1 

pD3*siQlocriQ  S  accordent  à  mettre  hors  de  doute ,  est  du  reste 
le  sçul  que  je  veuille  préséhlcinèrit  déduire  dés  faîts  exposés 
dans  ce  chapitre.  Sans  nnl  ^ôule  ils  pourront  nous  fournir 
de  précieux  élémens  pour  la  solution  de  plusieurs  questions 
iaiportante$  de  physiologie  générale ,  et  surtout  nous  éclai- 
rer sur  lés  fonctions  des  centres  nerveux  :  mais  le  moment 
h  est  point  encore  venu  où  nous  pourrons  tirer  des  consé-*- 
quéncës  certaines  et  rigoureuses  de  fait*  qui ,  quoique  étu- 
diés dans  tons  Wiirs  détails ,  ne  sont  cependant  encore  qu'in* 
complétemetit  connus.  L'étude  de  plusieurs  autres  grou- 
pes tératologiques  ,  notamment  de  l^a  famille  des  monstres 
anencéphalîens  ,  et  de  l'ordre  tout  entier  des  omphalosites , 
est,  en  effet,  le  complément  nécessaire  de  Phistoire  des 
pseudencéphaliens,  comme  elle-même  est  complétée  par 
teuc-cî.  SéparéesTùnêfléiûiiti^eVé^saiviersès parties  delà 
tératologie  deviennent*  06*80131*08  ^  ctrobsérvatîintferépand 
sur  elles  qu'un  jour  douteux  :  coordonnées  ensemble ,  elles 
se  fécondent  et  s'éclairent  mutjaeU<^w^  d'une  vive  lumière. 


•'  •■  «..  >..v,.,  ...  .. 

■  .  .      •  .  ■ 

t 

CHAPITRE  VI. 

DES  MONSTBÉS  ANENCÉPHALÎENS. 

-•■  •  '  '  ,    •     .    i 

Division  en  deux  genres.  —  •^Dérêncéphalôs.  -^  AneDcéphales.  •*-<  M<v- 
'•  tnie  .d*anencéphale  trouvée  récejiuçeQt  à  jgermopo^js.  -y  Remar^jac^ 
^éDérftlçs  sur  les  çûCfjc^j^hîiliefls.  .,         • 

La  série  tératologique  nous  a  offert ,  dans  lès  deiqc  f^mil^ 
les  précédentes ,  des  exemples ,  d'abord  du  déplacement  de 
l'encéphale,  puis  de  son  atrophie  presque  complète.  Les 
monstres  anencéphaliens  vont  nous  présenter  un  état  plus 


358  »AETi£  m. 

anomal  encore  de  la  lète,  Fabsence  complète  de  Tencéphale. 
Tel  est ,  en  effet ,  le  caractère  général  de  la  famille  à  la 
quelle  je  vais  consacrer  cq  chapitre;  et  c*cst  ce  qae  rappelle 
le  nom  X anencéphaliens  sons  lequel  je  Tal    désigna. 

L'histoire  de  ces  monstres,  peu  rares,  et  sujets  déjà  de 
plusieurs  hons  mémoires  ,  est  loin  d'être  dénuée  d'intérêt  : 
néanmoins  les  rapports  intimes  qui  lient  les  anencéphaliens 
avec  la  famille  précédente,  me  permettront  de  faire  con- 
naître en  un  petit  nombre  de  pages  les  faits  principaux  de 
r  histoire  de  ces  monstres. 

§  h  Histoire  spéciale  et  description  des  genres. 

m 

Celle  famille  ne  comprend  que  les  deux  genres  Stoivans, 
déjà  fondés  depuis  plusieurs  années  : 

1»  Poîiit  d'encéphale;  moelle  épinière  man- 
quant dans  la  région  cervicale;  crâne  et 
partie  supérieure  du  canal  rachidien  lar« 
gement  ouverts Genre  I,    DéasHCEPHALS. 

ao  Point  d'encéphale  ni  de  moelle  épinière; 
crâne  et  canal  rachidien  largement  ou- 
verts    II.  AjfKjrcÉPHiii. 

On  peut  déjà  voir,  par  ce  résumé  succinct  des  caractères 
des  dérencéphales  et  des  anencéphales ,  que  ces  deux  gen- 
res  correspondenl  assez  Lien ,  par  l'ensemble  de  leurs  con- 
ditions organiques ,  aux  deux  derniers  groupes  de  la  famille 
précédente,  les  thlipsencéphales  et  les  pseudencéphales.  Les 
détails  que  je  vais  exposer  confirmeront  pleinement  ces 
rapports. 


MOKSTRES  AN£NGj[iPHAil£N<^.  5Ô$ 

Genre  I.  DiRBNCÉPHiLE ,  Derenceplialus  (Vinc,  Pobtal).  ' 

Quoique  mon  père,  dès  son  premier  mémoire  tératologie  " 
que  (i),  eût  compris ,  dans  sa  classification  des  monstres  à 
tête  imparfaite ,  un  groupe  qu*il  appelait  dérencéphale ,  c'est 
seulement  à  Tanilée  1827  que  doit  être  reportée  la  fonda- 
tion du  genre  que  j*ai  présentement  à  faire  connaître.  Il  est 
facile ,  en  effet,  de  s'assurer  que  les  caractères  qui  lui  ont  été 
assignés  à  cette  époque  dans  un  mémoire  important  dû  à 
M.  le  docteur  Vincent  Portai  (2) ,  diffèrent  essentiellement 
de  ceux  qui  avaient  été  indiqués  primiliyement ,  et  que  le 
nom  dérencéphale  a  été  transporté  d'un  genre  distingué  par 
Fexislence  d'un  cerveau  imparfait  placé  sur  le  col  (3) ,  à 
an  genre  voisin  du  précédent,  mais  caractérisé  par  l'absence 
totale  de  l'encéphale.  Mon  père  ayant  adopté  dans  ses  tra- 
vaux ultérieurs  (4)  la  nomenclature  de  M.  Vincent  Portai, 

(r)  Mém,  sur  quelques  déformations  au  crâne  de  l'homme ,  dans  les  Sfém» 
du  Âius,^  t.  VU,  p.  i55,  et  dans  la  Philos.  Anàté,  t.  II,  p.  90. 

(a)  Le  travail  de  cet  auteur,  héritier  du  nom  de  l'un  de  nos  plus  ce* 
Icbres  .médecins ,  a  été  présenté,  au  commencement  de  1827,  à  l'Ajca* 
demie  des  Sciences  sous  le  titre  suivant  :  description  de  plusieurs  monstrm 
hum.  anencéphales ,  classées  et  déterminées  sons  le  nom  de  dereneéphales.  Il 
est  publié  en  entier  dans  les  Jnn.  des  se.  nat.,  t.  XIO,  p.  a 33  et  stttv« 
avec  une  planche  malheureusement  irès-împarlaite.  —  M.  Portai» 
adoptant  les  vues  nouvelles  de  mon  père  sur  la  nomenclature  térato^ 
logique  (voyez  liv.  I,  chap.  VI),  a  donné  aux  trois  sujets  décrits  par 
lui ,  les  noms  linnéens  suivans,  relatifs  ^quelques  différences  dans  la 
forme  de  la  tête:  Derencephalus  longiceps ,  D.  hamatus  et  D,  glohicept, 

(3)  C'est  même  à  ce  caractère  que  se  rapportait  le  nom  du  genre  ; 
nom  formé  de  â'etpr,  ou  ^««,1,  col^  et  e/xéouXoç,  encéphale^  et  sîghifiani 
cerveau  sur  le  col.  Lé  mot  dércncéphalie  devra  maintenant  ôtre  pris 
comme  une  contraction  de  déranencéphalie  ou  anencéphalie  cervicale. 

(4)  Rapport  sur  plusieurs  momtruosiiés ,  dans  la  Revue  MéJictdcp  fôv, 
18^7.  —  Remarques  au  sujet  du  mémoire  de  M.  Portai,  dans  les  Ànn,  des 

U.  2  0 


9&4  ^àBTlB  UU 

doDt  le  mémoire  méritait  en  effet  de  faire  autorité ,  j'adop- 
terai aussi  ce  chaDgement  qui,  une  foi^  aigQ^l^^n'^flltQ  fpe 
de  faibles  inconvéûiens  (i). 

Ainsi  déterminée ,  la  dérencéphalie  est  u^  iMnstmoitté 
très-voisine ,  mais  bien  distincte  de  la  thlipsençépi^afjo^  i^t 
elle  est  en  quelque  sorte  tin  degré  plas  anoimi  epcpre.  Le 
crfine  est  largement  ouvert ,  et  tous  les  os  de  la  voûte  ne 
soot  plus  que  de  petites  pièces  rudimentaires  rejetées  laté* 
raleoient  :  les  occipitaux  externes  et  supériçors  sont  çox^ 
]piéme$  dans  ce  cas ,  et  par  suite  le  trou  occipital  disparaît, 
perdu  dans  la  vaste  ouverture  céphalique.  Le  cr&ne  a  par 
conséquent  subi  toutes  les  mêmes  déformatiopi  ^u'i^  nous 
avait  offertes  dans  la  thlipsencéphalie  :  mais  sabase^  devenue 
ainsi  extérieure ,  ne  porto  ni  un  véritable,  cerveaa ,  ni  môme 
cette  tumeiM*  vasculaire  dans  laquelle  nous  retrouvions  en- 
core ^  chez  les  monstres  pseudençéphaliens»  quel^pea  ves' 
iiges  de  Fencéphale. 

Ia  tête  ne  peut  être  modifiée  d'une  manière  Ri^ssl grave» 
sans  que  le  col  s'écarte  aussi  de  l'état  régulier.  La  disposi- 
ftion  anomale  des  premières  vertèbres  qae  j'ai  euéè  signaler 
i^omme  une  complication  ordinaire  do  la  thlipsençéplialie , 
doit  être  constante  et  plus  marquée  encore  dans  la  dérencé* 
pbalie.  C'est  en  effet  ce  qui  a  lieu.  Plusieurs,  des^  vertèbres 
cervicales ,  et  le  plus  souvent  même  toutes  ou  presque  tou* 
les ,  sont  affectées  d'une  large  fissure.  Les  lames  postérien- 

Se.t  L  Xni»  p.  a4^«  —  Mémoire  (encore  inédit] /irr/?j  nqiêno^phàh* s 
iroyez  la  Rtvue  Uéd,,  ann.  1839  , 1. 11^  p.  533. 

(x)  £0  effet ,  le  genre  Indiqué  d'abord  sous  le  nom  àtdif^mcighatê , 
çst  très-probablemenl  fondé  sur  un  monstre  qui  »  dans  l'état  présent 
de  la  science,  appartiendrait  an  genre  ihlipsencéphale.  Ainsi  Tancien 
geiire  dérencéphate  ne  doit  jamais  être  rétabli,  et  ce  nom  ne  S|arait  à 
IVivenjr  $fre  utilement  employé  avec  sa  première  accepfijçiQ. 


MONSTBJU  ilBIlCif HALIBlf 8.  ItS 

fm  droite  el  gaudM ,  oon  senlraient  soot  ^éfvtées,  mais 
s^écartent  considérahlemant  Ynne  de  Fantre  >  et  ae  déjeU 
lest  de  côté»  Il  tait  de  là  qae  les  Tertèbres  frappéea  d'a-^ 
nemalie  préaentent^en  arrière»  an  Ken  d'une  apophyse 
épinease  »  une  snrfaœ  qui  n'est  antre  chose  qne  riùtérieoP 
àa  canal  rachidien  largemenl  odveri  et  étalé  en  lame.  I^t 
nacelle  épiniëre  manque  cemplétMièlif  dans  tonte  la  pôr-*' 
tien  ouverte  du  can^I. 

Ainsi ,  dans  la  région  cervicale ,  le  canlrl  yertébral  ^t 
largement  oovert  eôflarÉoe  la'  cavité  Cf ânienne ,  k  laquéfle  if. 
est  analogue  anatoffiiqoement ,  et  lattoelle  épfnlère,  èàtit 
l'encéphale  est  l'épanouissement,  manque  comme  lui.  M^ii,* 
em  qui  distingue  essenlifilleaient  la  dérencéphaHe  de  l^anen^ 
eéphalie  ^  la  colonne  vertébrale  et  la  ntoeUe  épiniëre  $ùiifjf 
immales  dans^tenr  portion  i niérienre,  on  dti  moins  né  s^éC((f ^' 
lani  du  type  régulier  que  par  de  libères  anomnlles. 

Les  modifioaiions  de  l'axe  cérékrc^spinal  et  celles  du  ra? 
eUi ,  en  même  tempa  q«'eUes  effilent  entre  eHe^  des  reti'- 
tînn«  constantes ,  amit  attasi  dans  un  rapport  intitfié  atrétt 
l'état  des  tégument  g^rat».  La  peau  couvre  les  régiptia 
4eaRaale  et  l^nubaire  de  la  colonntf  vertAralé  aussi  bien  tfîie 
l»pini|imtotriiité  do  eorpa  :  mais  il  n*en  est  psts  de  mënia . 
4|ieaiâBe  el  de  la  région  eervraale.  Les  téguttréns  cemqilins»  ' 
IMS  aeukaient  ne  oeuvrant  pas  les  vertèbres'  affectée^  da^' 
^aaotc ,  mais  s'arrêtent  même  de  chaque  cAté  i  quelque 
diatance  des  parties  latérales  de  ces  tertèh^ëâ.  Ils  lais^t  ' 
pav  conséquent  %  découvert ,  derrière  le  col  affdsf  bien  que 
eur  le  crâne  »  un  vaste  intervalle  dont  raspeçl;  est|  ^'sûij^ijurf 
lofn  d'être  le  même  chez  tous  les  &iU)eU  pu^  |diia.esattftai»'> 
S|^nt ,  dans  taus les  ^es.  D'abord,  et  jusqu'au moiiaefit''Ab'' 
l|k  «aisjMmce ,  cet  inlervaUe  est  occupé  par  nné  poché  toftW 
minense  ,  remplie  de  sérosité ,  et  formée  par  dçs  ]n9f()fk.u 
iMMa  transparentes  qui ,  d'après  M.  Vincent  Portai ,  naii« 


..il 


SSjS  FÀiTUs  III. 

sent  des  méniaget  spinales,  et  paraissent  en  eflEet  n'être 
qu'nne  expansion  de  ces  membranes,  et  spécialement  de 
l'arachnoïde  (i).  Cette  poche  se  déchire  ordinairement 
dans  le  travail  de  l'accouchement,  et^il  n'en  reste  pins , 
après  l'écoulement  du  liquide  qu'elle  renfermait  »  que  quel- 
ques lambeaux  très-irréguliers.  C'est  dans  cet  état  que  les 
dérencéphales  se  présentent  ordinairement  à  l'observation  :  ■ 
ils  offrent  alors  derrière  le  col  une  lai^  surface  dénudée , 
un  peu  concave,  continue  avec  la  base  du  crâne  ,  et  qui 
est  fermée  au  milieu  par  la  face  postérieure  des  corps  ver- 
tébraux ;  latéralement ,  par  les  lames  vertébrales  dé  jetées 
décote. 

Dans  toute  la  portion  du  rachis  qui  a  subi  ces  déforma- 
tions «  de  même  que  dans  la  région  crânienne ,  l'absence  de 
Taxe  central  du  système  nerveux  n'a  nullement  entraîné, 
celle  des  nerfs.  Ils  existent  tous ,  tantôt  avec  un  calibre  un 
peu  inférieur  à  celui  de  l'état  normal ,  tantôt  aussi  gros  qu'à 
l'fwdiuaire.  Leur  disposition  est  parfaitement  régulière  jus- 
qu'aux trous  inler-vertébraux,  après  lesqueb  on  les  voit  se 
porter  et  se  terminer  dans  le   méninges. 

Quant  à  leurs  formes  générales  et  à  leur  physionomie  ,• 
les  dérencéphales  ressemblent  aux  monstres  pseudencéphar- 
liens ,  et  spécialement  aux  thlipsencéphales.  Leurs  yeux  sont 
volumineux ,  très-saillans ,  et  placés  au  point  le  plus  élevé 
de  la  tête,  le  front  manquant  entièrement.  Le  nex,  la  bou- 
che ,  les  cheveux  sont  aussi  absolument  comme  chex  les 
thlipsencéphales ,  et  la  tête  est  de  même  engoncée  entre  les 

fs)  Macxu.  Dtser.  Momsirormm  mommttormm ,  p.  87  et  pi.  V,  a  fiât 
'-*-  fcttat  dont  les  anomalies  représentent  i  quelques  égards 

alie  dans  son  premier  état.  Une  tumeur  volumineuse,  et 
•:.-;  ..  »V"*"*«"*«»tde  la  sérosité ,  occu|>ait  la  nuque,  et  descendait 
MMsnr  lasépanlcs :  mais  Meckel  affirme  que  l'organisation  eUe^néaa. 
■      las  voisiasde  cette  tumeur,  ne  préaenUit riead'aMM^ 


MONSTB£S  AMENGÉPBàLIBNS.  Hy 

épaules  9  an  point  que  les  oreilles  '  reposent  sur  celTes-ci  et 
le  menton  sur  la  poitrine.  Enfin ,  si  Fon  examine  ayec  clétaS 
les  divers  os  crâniens  des  dérencéphales ,  leur  épaissetO' 
plnk  qu'ordinaire  et  les  modifications  spéciales  dé  leor 
forme  établissent  encore  de  nouvelles  analogies  entre  cw 
monstres  et  les  pseudencéphaliens  ,  les  thlipsenc^hakt 
surtout* 

La  dérencéphalie ,  si  analogue  à  la  thlipsencéphalrâ  par 
ses  conditions  générales  d'organisation ,  en  diffère  cepen* 
dant  beaucoup  par  son  degré  de  rareté.  Trois  cas  dé^sritt 
par  M.  Vincent  Portai  (i)»  et  qui»  par  une  rencontre  sia* 
gulière,  avaient  été  successivement  recueillis»  le  presHar 
par  l'aïeul  de  ce  médecin  >  le  second  par  son  père  y  le  troi*^ 
sième  par  lui-même  ;  un  autre  exemple  publié  par  moa 
père  (2) ,  et  qu*une  complication  très-remarquable,  sur  la- 
quelle j'aurai  plus  tard  à  revenir ,  place  tout-à-fait  hors  da 
ligne,  sont  presque  (3)  les  seuls  vraiment  authentiques  qns 
possède  la  science. 

(i)  Loc,  cit.  •  i?» 

("a)  Toyez  ses  Remarques  sur  le  mémoire  de  M.  Portai»  dans  Its^liMU 
(il0i  Se.  nat.,  loe,  cit. 

(3)  Dans  la  séance  du  3o  noyembre  x8a4  {^voyez  les  journaux  seiea* 
tifiqnes  e(  médicaux  de  cette  époque),M.  le  professeur  Moaxav  a  pré» 
#enté  à  l'Académie  de  médecine  un  véritable  dérencéplMla,remiai^ 
cfmble  par  de  graves  complications  dont  je  parlerai  plus  loin.  —  lé 
connais  aassi  par  mes  propres  observations  deux  dérencépliales  qok 
n'ont  point  été  décrits.  --Après  ces  exemples»  je  ne  trouve  pins  à  «itar 
qua  des  cas  trop  imparfaitement  connus  pour  qu*il  soit  possible  de  las 
rapporter  avec  certitude  au  genre  dérencépbale.  —  Ainsi  VHisimr^  th 
tAtmd,  des-  5c.  pour  1704»  fait  mention,  p«  a4f  d*an  fesius k  teraitt 
présenté  par  M^ht,  qui  ofTrait  dans  la  conformation  de  la  tête  to«a 
iea  caractères  des  dérencéphales;  mais  Tétai  du  canal  rachidien  n'ayant 
point  été  décrit  avec  exactitude,  la  détarminatf on  rigovijeiise  dft  c» 
menttre  est  impossible^  *^I1  en  est  de  mêmB  dTm'ioetus  diahaiiaMib 


iSi  PIBTIB  III. 

Ces  faiu»  quelque  peu  nombreux  qn'ilfc  soient  »  peiMOt- 
Mol  eependadt  d'aflirmer  qoe  les  déreneéphalea  pooftiM 
Battre  à  terme  et  vivahs.  Le  snjet  obserré  par  FaieHl  èê 
Mé  Vineent  Perlai  vécut  un  quart  d'heure  »  et  ibt  aiêMi« 
imadant  sa  courte  vîc>  atteint  «le  meoremens  ctetulaib  al 
^Ms  t  qu'une  femnje  qui  s'apjirêtait  à  k  T4ti^ ,  le  laiiiâ 
échapper  de  ses  mains  et  tomber  à  terre. 

.   Goorell.  Aneacsphalc»  AnmeephaltLi  (Geoff.  &^)4 

Ce  genre,  créé  par  mon  Jière  (i)  qui  a  pulili^  sqr  loi 


Mâétrlitn  tyyi  par  DirÉùtstn  vùftz  ÉÈém.  eoHè.  mt  fœtàs  Mi 
mtmm  dailt  raeèîaii  /èwnaide  wM.  cAcr.  fàmnk^  t.  XXXV^  p.  ftfl.-^ 
IUBiéaii^  rraubrqiie  a8t«ocore  applicidbla  à  «a«  aulra  ebtèrYalMB  «oaiâ- 
«née  précisémaot  dan^  le  rnémç  volume,  p.  336,  par  Avsbuv.— QvMlt 
av  iSoBlos  décrit,  ibîd,,  t.  XXXII ,  p.  1 5i ,  par  Robiv  de  KiiATAuj;, 
c^  n'est  pas  sedlemént  la  descriptîob  du  ta'ba!  rà^biatedy  iDaU  àtiàai 
Mie  cNr  crâtie  ia^néme,  qde  Taiitèn^  a  laissée  exeeilBitaMDt  îiâpÊt^ 

(i)  Mémoire  déjà  cité  Sur  Us  déformations  du  cràna  4è  rkommëm  Toyag 
anssî»  dSDS  la  Philosophie  anatomique,  t.  II,  p.  12$*  un  mémoire  spécial 
Air  les  faits    aaai,  et  phvsioL  de  Vaneneéphalie  ^  et  Fatlas,  plv  XI  et 

pk  Xnr.  -*^  Tooteftâs,  avant  ces  travaux»  le  aMt  «JicJMiijpWt»  forené 
d'^MÇ'jx^of.  et  de  r«  privatif,  existait  déjà  dans  la.  aclance.  losialaiSl 
wmt  \m  fléoeasilé  de  ne  pas  confondre»  eom»e  on  Tavait  preaqaa  idH- 
jehirs  fait  jusqu'à  eui  «  les  monstre»  privés  eatièrèmeot  éû  léte  o«i  vriili 
éitdpkties.  et  Im  anoastres  privés  seitleoMitit  de  oervea^i  Malac^arae^  «• 
laiiie,  ai  M .Chaosaiêr^  en  France ,  avaient  d^à  donné  à  eeuK-ci»  paif 
dÉDs  leur  aBseasblo^e'est-^-direà  ions  nos  antneépbalîans  et  psaii- 
éaneé^baKaas.  k  nom.  d'aeencijgén/ty.  Voyez  Msiisoàaiigf  flUpipani. 
i«  dang  les  Mem. Mtm Soc.  italitmm ,  t.  XH,  180&.  ai  GilAva^ 
i^  artide  Momtoto^két  Ho  iM.  dm  $e.  méà^  u  XXXFV;  p.  lort;!!»- 
Ipola  ^î  lui  mk  coilMnta  aaec  M.  kamtJom.  —  M«  BajMCBav,  dans  l'ar* 
lUa  ^JteRMsJ^/ic  do  iMiUï:  deméd^^L  I»p.  a43,  donopao  mot  awenarf 
jUMtfsteaiiéBMMasqueGbansaier,  maia  iodiqoe  ki  «ot  himiiépàmlm 
oa— Éaiol  paraisiant  pfféiiaayai>^  Ajê  nasta^  pioiîauraaplÉa 


MONSTRES  AN£NCÉPHALI£KS.  SS^ 

de  nombreux  et  importans  travaux  (i) ,  est  dans  çoa  clas- 
sification le  dernier ,  non  seulement  do  la  petitis  famille  d^ 
monstres  ancncépkaliens,  mais  aussi  de  toute  la  Iribu  doat 
celte  famille  fait  partie.  Ce  rang  exprime  avec  exaclitude  «es 
rapports  a vecTensemble  de  la  série  téraiôlogîque.  Lesané^- 
céphales  nous  offrent,  en  eJOTet^le  dernier  terme  des  àéviar. 


to:_. 


père»  la  néoe^^ité  de  distinguer  TacépUalie  coippJètçdes  ipoiistraoéitéé' 
dans  lesquelles  la  têle  ne  manque  que  pai'tieliefnent.  De  1^  les  uf^n 
de  microcephalia,  acephaîia  spùria^  aencephaliafOcrania^  proposés  succea^ 
sfvement  par  divers  auteurs,  et  qui  sont  autant  de  synonymes  aiA  liiot 
anencepludia^  daM  le  aefis  que  lui  donnait  M.  Chàdssier.  Vbyez  sui*  tlMW  ■ 
ces  mots  MBOXBLf  qui ,  dans  ton  Hanhd»  dtrpèth,  Antu^  1. 1,  p.'V^èk  - 
suiv.,  a  donné,  en  même  temps  qu'un  grand  nombre  d*obsertatfM|9i 
nouvelles,  un  excellent  résumé  de  tout  ce  qui  avait  été  publié  avar)t 
lui  sur  les  diverses  monstruosités  que  les  auteurs  ont  comprises  sous 
léfl  noms  ^acèphà^a  spuria,  â^acrania,  etc.,  monstruosités  dont  l'en* 
semble  correspond  assez  exactement  aux  tttUi  fâinilles  que  j'a^ipéf A^ 
€xencéphaUens  f  pseudencéphaluns  et  aneneéphaliem,  ^ 

(z)  Outre  la  Philosophie  Anatomique,  voyez  :  Dict.  dass,  d'hisiMoi,,  art 
ticle  Anenc/pieUes,  1. 1,  et  article  Monstres,  t.JXI»  p.  ii8  et  suiv.  —  Journ. . 
univers,  àes  tc^  mëâic,  t.  XXXVI,  p.  129.  -~  Sur  de  nonv»  anenceph,  /iU"' 
ftuUsUf  daâs  les  Mém,du  Mas^  d'hise,  nat,,  I;  XII,  p.  a 33,  et  suite,  p.  àS^;  ' 
aVieo  Une  plancbe  représentant  comparativement  plusieurs  anenoé^-' 
phales  et  ieiurs  crânes.  —  Sur  des  numstruosiits  hiunain.  tiammécê  àn$neép 
phaleSf  dans  les  Archiv,  gén,  de  médec,^  t.  IX,  p.  4'  •  extrait  éteiK|u  dOt 
mémoire  précédent.  —  Note  insérée  dans  le  CaiaL  raisonné  des  and' . 
quités  de  M.  Passalacqita ,  Paris  ,  in-80,  1816,  p.  3i.  —  Description  ituk 
mamtr%  hmmaim  né  avmntVèr^  ehnUienne.éwt%\e%  Ahn»  des  se.  nttt..  t.  VII, 
p*:367  f  evec  plaothe*  —  Ces  deux  derniers  articles  aàot  reiélifii  àttA^. 
aniepcéphale  momifié,  trouvé  dans. les  catacombes  d'Qermopoltt^pnK 
M.  (assalacqqa ,  et  dont  ie  parlerai  plus  bas  avec  détail.  —  i>at)s  Çj^  - 
divers  înéniolteà,  mon  père  a  déterminé  s'pécitiqûement  neiif^tfêncé'- 
pbiM,  et  les  a  dénoiUméé  ainsi  qu'il  soit:  Jhtemeephalus  drocéHdSf  A,  ' 
sequanentisy  A,  ichthyoides^A,  sannensis,  A.mosensiSf  A.  oeàpitalis.  A,  pei*^ 
foraita^  A  eviseeratus  et  A.  mumia.  On  voit  que  ces  diverses  dénomina- 
l^His  ^  rapportent  les  uoea  aux  carBctèi*es  distinetifst  les  autres  aux. 
circoDstaoces  particulières  de  la  naissance  on  de  k  déoèliferte  dm 
aDencépbales  qu'elles  désignent. 


56p  PATiiiË  m. 

•  *  '  " 
lions  possibles  dans  la  tribu  à  laquelle   ils  appartiennent; 

car  ils  réunissent  en  enx  toutes  les  déviations  graves  dont 

Texistcn ce  isolée  caractérisait  les  plus  anomaux  des  genres 

■ 

p'récédens. 

Ainsi  la  cavité  crânienne  est  largement  onvorte  dans  toatc 
l^t^ndoe  de  ses  parois  $upérieure  et  postérieure ,  et  Tencé- 
phale  manque  complètement ,  comme  dans  la  dérencëpha- 
lie.  En  même  temps,  comme  dans  l'exencéphalic  et  la  psea- 
dencéphalicy  le  canal  vertébral  est  tout  entier  ouvert»  et 
changé  en  une  gouttière  très-large,  mais  sans  profondeur; 
gouttière  qui  n'est  évidemment  que  Tintérieur  du  canal  ra- 
chidien  aplati  et  étalé  en  une  surface  très-faiblemenl  con- 
cave. En  même  temps  aussi ,  ce  qui  a  également  lieu  dans 
Texencéphalie  et  la  pseudencépbalie ,  la  moelle  épiniëre 
mapque  aussi  bien  dans  les  régions  dorsale  et  lombaire  que 
dans  la  région  cervicale. 

Les  modifications  des  légumens  communs  sont ,  chez  ks 
anencéphales  comme  chez  les  dérencéphales ,  dans  un  rap- 
port parfait  avec  celles  du  rachis  et  de  Taxe  cérébro-spinal 
La  région  postérieure  et  médiane  du  tronc  est  privée  josqiw 
dans  la  région  lombaire  des  tégumens  communs  ,  remplacés 
avant  la  naissance  par  une  vaste  tumeur  hydrorachiqne  • 
mais  dont  il  ne  reste  plus  ensuite,  si  ce  n'est  dans  des  cas 
très-rares ,  que  quelques  débris  irréguliers. 

La  disposition  des  nerfs  rachidiens  est  aussi  chez  les 
anencéphales  la  même  que  chez  les  dérencéphales  (i)  ;  sen- 
lement ,  comme  toutes  les  modifications  de  Taxe  céré- 
bro*spioal  et  du  rachis,  elle  ne  se  borne  pas  à  la  région 
cervicale  y  et  comprend  aussi  les  régions  dorsale  et  lom- 
baire* 

(i)Ou  peut  prendre  une  idée  tiès-exscte  de  cette  dîspoiilion,  M 
coDsulUtit  U  Phiio.",  Jftae.,  atlas,  pt.  XCV,  fig.  i. 


MONSTRES  AN£I!fCÉPJIALI£NS.  36 1 

Ainsi  Tanencéphalie  est  une  monstraoslté  très- voisine  de 
la  déreDcéphalie^mais  dans  laquelle  le  genre  spécial  de  dé- 
forpiatlonqui  caractérise  les  monstruosités  anencéphaliques» 
affecte  toute  l'étendue  de  Taxe  cérébro-spinal  et  du  rachis, 
et  non  pas  seulement  leurs  régions  cépbalique  et  cervicale. 
Oh  peut  donc  dire  que  la  dérencéphalie  est  une  anencépha-* 
lie  partielle ,  et  Fanencéphalie  le  degré  extrême  et  le  plus 
anomal  de  la  dérencéphalie. 

Ces  rapports  pourraient  faire  admettre  à  priori  que  l'a* 
nebcéphalie  doit  être  plus  rare  que  la  dérppcépbalie  ,  de 
même  que  Texeneéphalieet  surtout  la  pseudencépbàlie  sont 
les  monstruosités  les  plus  rares  aussi  bien  que  les  plus  graves 
des  familles  qui  les  comprennent.  Il  semble»  eneffet»  naturel 
de  penser  que  deux  monstruosités  aussi  voisines  que  le  sont 
la  dérencéphalie  et  Tanencéphalie»  doivent  résulter  des  mê-- 
ibes  causes ,  la  première  étant  produite  dans  les  cas  ordi-^ 
naires,  la  seconde»  au  contraire,  lorsque  ces  causes  agissent 
avec  le  dernier  degré  d'intensité^  ou  lorsque  d'autres  causes, 
venant  seconder  celles-ci,  ajoutent  h  leur  puissance.  lien  est 
c^iendant  tout  autrement.  Lorsqu'on  vient  à  compulser  les 
annales  de  la  science,  on  reconnaît  que  Tanencéphalie  est 
moins  rare  que  la  dérencéphalie,  et  qu'il  y  a  même  une 
différence  très-marquée  entre  le  degré  de  fréquence  de 
Tune  et  de  l'autre.  Ainsi,  outre  un  grand  nombre  d'autres 
anencéphales  dont  les  descriptions  sont  disséminées  dans 
divers  ouvrages  (i) ,  quatre  exemples  ont  été  présentés  à 

(i)  Foyez  Nie.  FoiTTAirus,  Rêsponsionum  et  curât,  medicin,  /i^.  I,  Am- 
sterdam, 1639.  —  Bromelitts,  dans  jieL  Utt^Sueeiœ^  ano.  17a 5,  p.  98. 
»—  Blahchot,  De  monstro  singulari,  dans  les  jicta  hat,  curios,,  t.  IX, 
obs.  84,  i^3a;  très-mauvaise  description,  toul-àfait  lointelligible  sans 
la  figure,  elle-même  très-mauvaise^  qui  raccompagne.  — KsRKaiirGf 


36l  I^ABTtB  m. 

l'Académie  dès  sciences  dé  1701  à  1746  ^ar  àniàot  cï'ia- 
tears  différens  (i).  Mon  père  (2)  a  rasseinblë  &  îdi  seol,  cb 
un  petit  nombre  d'années,  jasqîi'àscpl  aneiicéphalèSj  parmi 
lesquels  Iroiis  étaient  nés  dans  les  hôpitaux  3e  Paris  de  1816 
à   1824*  J'en  connais  aussi  quelques  autres  nés,  dans  le 

Spicileg,  anat,,  obs.  XLVI,  p.  ()•  —  MoRGik&irr,  De  sed,  ei  cmus.  iMrk, 

epist.  XLYIII,  nos  48  et  49 ,  diaprés  Yalsalva  ;  no  Aecçtfid  cÉM^  Mi 

Ho  5o.  Ces  deux  observations  sont  au  nombre  des  meilleures  qaeli 

science  possède.  —  Pbochaska,  Annot,  acad, ,  fasc.  III  ^  p.  166  et  174 

—  Sasdifobt  •  Muf.  jinat^  texte,  p.  3bi ,  n«  8  »  courte  iadtcatien ikM 

figure.  — KsACXSTAEDT,  Anat,  Beichreibnng  einer  Misgeburt^  Pétipi' 

bourg,  1^91.  —  DicqueicAre,  CcUeetion  dt  jonches  d'histoire  natuA 

(ÔQTragè  sans  litre  et  sans  daté  dont  il  existe  seulement  quelques  em 

plaires).  —  GbOotbitdo&sv  ,  Êesehrjrîng  van  eene  làngt»  *v6ortg.  ûOdi^ 

îu-SS  Utrecht,  i8oo,aYe€pl.— Malacabve,  Mosero  in  tfppktenxm  «rit* 

eefaio^  ioc,  cit,^  p.  1^5;  apencépbale  femelle  qui  Yécut  environ  dons 

heures.  —  J.-J.  Sue  ,  Rech,  physiol,  et  expériences  sur  la  'iHialité ,  dani  h 

Magasin  encyclopédique^  t. XVI,  p.  i58y  avec  planches. —  Wa£TBV| 

Jftaseum  anatorn.^  p.  ii7etsuiv.,  indication  vague  et  très-insbffisàiil 

de  plusieurs  cas;  —  AnDaé,  Ohserv,  d'un  acéphale,  dans  VjînnttaifÉ  iâÈ 

Soc.  de  méd,  du  département  de  TËure,  ann.  1810,  no  de  jaillet,  p.  %h> 

-«-Otto,  Monstr,  ses.  human.anat.  etphysioU  disquisitio^  in»4'*9  Fraorf» 

18 II  (deux observations).  —  Lali^em AND,  Observations  paiholcgifmt 

thèse  inaug.,  Paris,  18 18,  p.   ^.  —  Ablaud,  dans  le  Journal  ar 

Seo*chir»  du  Vàr,  n®  IX,  p.  11.  —  J.-N.  Roux,  Mém,  sur  tanead' 

phaliêy  dans  V Observateur  des  se,  médic.  de  Marseille,  t.  IX,  x8i5  ;  tAr 

bon  mémoire,  avec  planche»  sur  le  sujet  déjà  indiqué  par  M.  i^rlaud.- 

MsCKEXi,  Descript,  monstrorum  nonnuiiorum  f  5«  obserT.y  p.  aS,  pi*  IV» 

fig.  I  à  3 ,  chez  un  embryon  né  dans  le  quatrième  mois.  —  M.  AvDSAfc 

à  fait  à  l'Académie  de  médecine  ,  le  29  mars  i8a6,  un  rapport  sur  ow 

observation  d'anencéphalie  présentée  par  Kf.  Allouke au.    ^oyes  Ui 

analyses  desséancesde  l'Académie,  dans  les  Archiv,gén.  demédee.fKvrA 

x8a6,  p.  636  »  et  dans  les  autres  recueils  médicaux  de  cette  époqnau 

(i)  Fûj-ez  LiTTBE ,  Observ.  sur  un  fœtus  humain  monstrueux  ,  dans  U 
recueil  de  VAcad,  des  sciences  pour  170 1 ,  Histoire^  p.  aa;  et  Mém»^  pu  $!■ 
—  Txvs^L9ibid.f  Hist, pour  171 1,  p.  a6.  —  MsBY»i^id., Hist^  pour  17IS1 
p.  46.  —  SuEFaocien,  ibid,^  Bist^povuc  iji^,  p*  4i» 

(a)  Fofcs  les  diyers  mémoires  cités  plus  haut. 


même  hps  de  tempg ,  6iir  d'atitres  ]>ôihtft  de  la  trhiitië  i  tid« 
Umment  dan6  les  départemèns  de  ia  Meuse!  et  dii  y^^  {i); 
et  |e  crois  rester  ënci[^t*ë  au  dessous  de  la  vérité  èti  affirchàtfl 
<fiie  l'anencéphalie  est  qtiAtre  fois  pldé  c^militinè  ({uè  M  dfi-^ 
rencéphalie. 

Celle  diiFérence  exceplëe^d^s  à^ut  ^nf  ëè  dêttieii^rdosMiéir 
iê  ressemblent  presque  templSteméfit  ^^t  lëft  cireéiiitàfieiit 
éé  loar  production  r«t  \i  tie  mè  rêstëràft  plus  gdèi^  ft  prénéiitëk^ 
que  des  considérations  communes  ftTttli  et  à  f'atitf^^  ai  ^ 
a'tfvâis  ft  mentionner  aV6ê  défoU  titt  ëtf§flcï{>1tate  cfdé^  les 
eirtolMlânces  d^  su  déédkrtéf^te  ^  ^ltlté^ét  Irislori^  ^ 
«t  riMche  Ir  loi ,  féttdtffit  rèfàeafquèUè  éUtre  lotl^. 

Une  tnomie,  noirrellemènï  àpj(>6irtéé  d^ËgyjJtè  ^kè  iJf.  Ws- 
s'a8àcqua>et  appartenant  â  la  belle  collection  <irdiëol6gîqué^ 
cesavantYoyaj^eiir,  fut,  en  1 826,  soumise  à  rexamendôÉiilii 
j^rë.  Elle  venait  desl  éaiacdmbes  d'Ifermdpôft^^  sépultdre 
^dftfàire  des  singes  et  dès  ibis  sacrés.  Unér^oAilàTéltè  dé  téM 
^ttiHe,  représentation  grossièfô  tûû^  a^séis  fïdèlè  d'dtl  ûii^, 
m  cynocéphale  des  anciens,  airait  été  irouvéë  pi^s  dfè^; 
ék  la  pose  de  cette  figurine  était  êhicactement  ebllb  dëli^iUtf- 
nlîe  elle-même.  On  conclût  dé  totis  ces  ittdices  qtié  fis9  iâSf-' 
délettes  cachaient  vta  sfnge;  et  comine  if  dilBrdlt;  j^ai^  Hl-- 
laille  et  par  ses  formes  des  autres  singes  ensevelis  aveé  lui, 
Ofb  espéra  utté  découverte  iûtéreSSSidte  j^'Odf '  la  iciënlîë  ;  et 
itné  détermination  pi^écisè  fttt  dëihditd^é  &'  iiibti  jièt^.  A  \i 
^ticie  surprise  dés  àssi^anr;  et  avëè  ntL  dtbhdëdiéiik  4%Û 
ità  leur ,  mon  pët^ ,  àû  ttibUiétit  liiAfae  0«r  Tdh  oùVrii  là  ilird^' 
ifite  stitis  ^s  yeuif ,  t^ëbdîdtit  tdtts  lë^  ciH*atJiëi<éli^  à'M  tàm 
fitiâiàih  nionslniëui.  Là  Vbfile  et' M  tégdiilëtiir  Oti  é^AttcT , 


364  PABTUS  UI. 

le  cerveau,  la  moelle  épioière  manqaaieni»  el  le  rachUpri* 
seniditen  arrière ,  dans  les  régions  cervicale  el  dorsale»  um 
▼asle  surface  concave,  dénudée,  creusée  de  aillons traas- 
▼ersaux  correspondans  aux  espaces  inter-vertébrauxt  la 
face  était  étendue  et  oblique,  la  bouche  béante  ^  ToDildiûk 
ouvert ,  le  gauche  fermé  :  quelques  cheveux  s'étaient  cofi- 
servés  autour  de  la  base  du  crâne.  Le  reste  da  sujet  ofink 
tous  les  caractères  d'un  fœtus  humain  normal,  né  dam  k 
huitième  mois  de  la  gestation. 

Ainsi  cet  être  embaumé ,  enseveli  dans  la  nécropole  in 
animaux ,  c'était  un  anencéphale  humain,  parfaitement  ca- 
ractérisé, et  ne  différant  de  tous  les  anencéphales  déeritf 
par  les  auteurs  modernes  que  par  sa  hante  antiquité. 

Cette  détermination,  qui,  pour  la  tératologie  ,  n*estqiie 
curieuse,  est  d'un  haut  intérêt  sous  le  point  de  vnehiila- 
rique. 

Nous  voyons  en  effet  cet  anencéphale  humain  exclu  dei 
sépultures  humaines.  Né  d'une  femme,  on  l'aTait  assimili 
à  un  animal,  mais  à  un  animal  sacré  ,  et  dont  la  religioi 
commandait  de  conserver  pieusement  les  restes.  On  l'avai 
embaumé  dans  la  position  ordinaire  des  cynocéphales, d 
une  figurine  de  smge ,  placée  près  de  lui ,  attestait  par  ooe 
preuve  de  plus  la  ressemblance  que  l'on  avait  cru  troav9 
en  lui. 

Pourquoi  tous  ces  soins  en  apparence  contradictoires? 
Pourquoi  ces  honneurs  de  Tembanmement  accordés  à  ni 
être  que  Ton  excluait  des  tombeaux  humains  ?  Sans  doata 
parce  que  ce  monstre ,  singe  né  d'une  femme,  aux  yeux  du 
Egyptiens,  fut  un  de  ces  prodiges  cités  si  souvent  par  hi 
auteurs  anciens,  et  dont  l'apparition ,  présage  des  vengean* 
ces  célestes,  jetait  dans  l'effroi  des  populations  entières. 

Une  autre  circonstance ,  dans  les  soins  qui  furent  pris  de 
cet  anencéphale,  mérite  encore  de  fixer  l'altentioD.  Use 


MONSTRES  ANÏâîfCà^HALIRNS.  365 

large  ouverture  avait  été  faite  à  la  partie  supérieure  du  nez, 
suivant  la  pratique  ordinaire  des  embanmemenSy  et  dans  le 
but  évident  d'extraire  Tencéphale*  Ainsi  Ton  avait  compltë* 
tement  méconnu  la  disposition  anomale  de  la  lêle  et  l'ab^ 
sence  dn  cerveau ,  et  l'on  avait  cherché  à  pénétrer  inférieu- 
reniant  dans  la  cavité  crânienne ,  sans  s'apercevoir  qu'elle 
était  supérieurement  ouverte  dans  toute  son  étendue  (i). 

S  IL  Remarques  générales  sar  les  monstres  anencéphaliens* 

Je  n'ai  que  peu  de  remarques  à  ajouter  sur  les  conditions 
générales  de  l'organisation  chez  les  monstres  anencépha-^. 
fieùs  y  si  semblables  aux  pseudencéphaliens  >  et  caractérisés, 
non  par  la  présence  d'organes  d'une  structure  nouvelle  et 
d'une  étude  difficile,  mais  par  l'absence  de  l'axe  cérébro- 
spinal  et  la  déformation  de  son  canal  osseux.  Ces  caractères 
ont  déjà  été  indiqués  avec  exactitude ,  et  je  n'ai  pas  à  re^ 
venir  sur  leur  description,  mais  seulement  sur  les  modifica- 
tions qu'ils  peuvent  présenter  suivant  les  individus.  En  ef- 
fet, quelque  naturels  que  soient  les  deux  genres  qui  çompo- 
ient  cette  famille,  et  quoique  toua  les  dérencéphales  et  tous 
tes  anencéphales  offrent  des  rapports  tellement  intimes  que 
leur  identité  générique  est  de  toute  évidence ,  on  peut  si- 
gnaler parmi  eux  quelques  différences  individuelles ,  dont 
l'étude  n'est  pas  entièrement  dénuée  d'intérêt. 

(i)  Consultez  sur  ce  monstre  le  Catalogue  déjà  cité  de  la  coUecUon  de 
M.  Passa lacqua ,  et  le  mémoire  de  mon  père»  inséré  dans  les  Jnn.  d9s 
se,  mai,^  loc.  cit.  Ce  mémoire  est  accompagné  d'une  planche  représen*' 
tant  sous  plusieurs  aspects  i*aoeocéphalemomie.  —  yofes  aussi  ie 
Moniteur  à\x  i3  janvier  x8a6.  —  La  belle  collection  de  M.  Pasaalacquà». 
visitée  aveu  tant  d'intérêt ,  en  i8a6,  par  les  archéologues  et  les  natu- 
raliste» de  Paris»  a  été  acquise  depuis  par  le  roi  de  Prusse  et  traos* 
portée  à  Berlin.  L'anencéphalemoraie  eniait  Coujovra  partie» 


3^  »4»tt  UL 

Ainù ,  le  nombre  des  Tertëbres  afectéei  de  fimM  ii*fit 
pas  le  même  duis  tous  les  individos  •  fait  da  fvira  dérenoé- 
phale ,  soifc  sorioat  da  geore  anencéphale  :  medificalioiu 
qa'aanoDçaieDi  à  ravance  les  principes  établis  an  cohumb- 
cemeot  de  cet  ouvrage  sur  la  Tariabilité  des  organes  phoés 
en  série  avec  plusieurs  homologues  (i).  Dans  la  dérenoé- 
pbalie ,  la  fissure  s'arrêle,  dans  la  plupart  des  cas»  précisé* 
ment  5  la  dernière  des  verlëbres  cervicales;  mais  il  n*est  pas 
sans  exemple  que  les  premières  soient  seules  afiectées  »  et  il 
peut  aussi  arriver  que  la  fissnrc  se  prolonge  dans  le  com- 
mencement de  la  région  dorsale.  De  môme,  dansFanencé- 
phalie ,  la  limite  inférieure  de  la  fissure  varie  depms  le  coo^ 
mencement  de  la  région  lombaire  jusqu'au  sacrum,  et  mèn)a 
jusqu'à  la  fin  de  cet  os  composé ,  comme  je  l'ai  vu  dans  on 
cas. 

La  largenr  de  la  gouttière  qni  remplace  le  canal  rachidiea 
varie  beaucoup  moins  que  sa  longueur,  et  sa  profondeur  est 
aussi  à  peu  près  la  même  dans  tous  les  sujets,  c'est-b-dim 
très-iaible.  Dans  un  cas  inédit  d'anencéphalie ,  j'ai  n( 
cçtte  gouttière  interrompue  vers  le  milieu  de  la  tég^aa  dovr 
sale  par  un  arc  osseux  étendu  transversalement  entre  ki 
deux  extrémités  latérales  d'une  vertèbre ,  et  k  quelque  dis- 
tance de  son  corps  :  cette  verlnbre  formait  ainsi  un 
très-allongé ,  par  lequel  le  canal  rachidien  se  trouvait 
produit  en  un  point.  Au  contraire,  dans  d'autres  cas  d'un 
haut  intérêt  pour  la  théorie  de  la  formation  des  vertèbres , 
et,  par  suite,  pour  la  théorie  générale  du  développement 
ceutripète,  on  a  vu  la  fissure  atteindre,  dans  une  portion  plus 
ou  moins  grande  du  rachis  ,  non  seulement  les  apophyses 
épineuses,  mais  aussi  les  corps  eux-mêmes  des  vertèbres* 
C^Hes-ci  étaient  en  effet  divisées  en  deux  moitiés  cooi'* 

(i)  Fpjm  1. 1,  §.  S7  tl  laîvaolcv. 


plét^eint  isolées  ^uno  de  Taotre»  çt  U  ex^Jt  »  4tM  une 
^bçipcl^ie  plus  ou  moins  çpnsidér^le,  à^pw^  ^mÎTracUs, 
énlre  lesquels  se  trouvait  même  logée  une  p#i?tid  49^  Tœso-* 

Cette  disposition.  Tune  des  pk^  remar({iul>Us  camplica- 
tl^^s.  que  puissent  présenter  les  monstruosité^  a^encéphalî- 
mes  9  est  dès  à  présent  connue  dains  les  i^ws,  genres  do 
optte  famille.  L'anencéphale  de  1^  ][ia\leQp^nd  la  présentait 
(Icps  ses  treize  premières  yerièbros»  et  mçjQi  pèï^  Ta  re(rou-< 
?ép  9  poor  les  sept  cervicales»  c^ez  un  dérençéphale  né  ré-* 
Of^ment  à  Paris  (i). 

ie  crâne  a  égalemcint  o(Ççrt  dim  plmbqr^  içipnatres  aneo^ 
Uens  des  dîsppsllions^  anomajbs,»  dopt  quelques  unes 
oJAt  dé)à  été  employées  ou  peijiyei^t  l'^re  pio^r  éebirer  des 
estions  importantes  d'ostéogénie.  Je  ne  i^vi^ndrai  pas  sur 
os  de  la  voûte ,  très-analogues  par  leur  di^po^îUon  à  ceux 
tJbjyipsencéphales  ;  maijs  il  importe  de  nçler  la  séparation 
B  bflisilaire  ou  sons-oçcipi^l  en  ^iix  pi^^s,  pJLacéc^  bout  à 
fiolut,  pièces  qui  elles-i^ej^es  »  comme  t^us  Iqs.  ou  laédîans  ^ 
amjt  nécessairement  formée^  de  doux  m^^éS:  latérales  pri- 
mitivement distinctes.  Cette  séparation  du  baailaire,  tpk\ 
tend  à  faire  considérer  cet  os ,  simple  portion  de.  Toccipital 
chez  l'adulte  y  comme  une  pièce  composée  elle-même  de 
^piilre  élémens  osseux  »  a  èéjh  été  observée  par  mon  père 
çIImI^  ^rpis  anencéphales. 

La  fissure  du  palatin  >  anomalie  qui  fait  intervenir,  comme 
chez  les  poissons ,  le  vomer  dans  la  composition  de  la  voûte 
palatine  y  a  aussi  été  consAatÀe  plusieurs  fois  chez  des  anen^ 
céphales  {t.), 

(j)  Foyez  les  jénn,  des  se,  naU^  t.  XlII'y  p,  ^/^'^^  «^  Mon  père  »  YU 

^iiMÎvbe?s  un  anencépb9l.ftl%petibratipiid«quiiqpusf«rtèlNMdbrS^ 
milmneiit. 

(i)  /*iv.,  t.  VII ,  p.  373. 


568  PABTIB  III. 

Enfio  je  terminerai  ce  tableau  des  principales  modifica- 
tioDS  qoi  Tiennent  dans  certains  cas  s'ajouter  aux  anomalies 
essentieitement  caractéristiques ,  en  indiquant  Tocclosion 
par  une  membrane  des  condails  auditifs  internes  chez  un 
fœtus  du  sexe  féminin ,  né  après  deux  filles  sourdes  et  deux 
garçons  bien  conformés  (i)  ;  de  très-fortes  iocurTations  du 
racbis ,  et  Ton  peut  dire  même  de  Téritables  gibbosilés  dans 
les  r^ons  dorsale  et  cenncale;  la  soudure  de  plusieurs  cô- 
tes (s)  ;  la  soudure  ou  même  Tabsence  de  plusieurs  Tert&- 
bres  (3)  ;  l'absence  des  phalanges  ungnéales  et  même  des 
secondes  phalanges  (4);  l'imperforalion  de  l'anus  (5) .  et  sur- 
tont  rérentration.  Cette  dernière  anomalie  »  la  plus  grave 
de  toutes  les  complications  des  monstruosités  aneucéphafi- 
ques ,  est  en  même  temps  Tune  des  moins  rares  (6).  Moi^- 
gni  »  Procbaska  et  d'autres  auteurs  en  rapportent  des  cas 
chez  des  anencéphales ,  et  H.  le  professeur  Horean  en  a  fait 
connaître  un  exemple  chez  un  dérencéphale  présenté  par 
lui,  en  i8s4f  à  FAcadémie  de  médecine.  Quelques  uns  de 
ces  monstres»  et  notamment  le  dérencéphale  de  M.  Horean, 
étaient  en  outre  remarquables  par  une  perforation  du  dia* 
phragme  à  travers  laquelle  le  cœur  s'était  échappé  dans 
l'abdomen. 

On  conçoit  facilement  que  des  complications  aussi  variées 
et  aussi  diverses  par  leur  degré  de  gravité ,  doivent  modifier 

(i)  Fo)'ez  MoEGAGHi»  loc.cU,^  première  observât ioo. 
(s)  Sus  Tandea ,  loe.  cit. 

(3)  MoBOAGVi  y  Âftii/.,  deuxième  obserration. 

(4)  Pbochâska  p  ioc,  du 

(5)  AjiDmx ,  loe»  eU,  —  Geoffbot  SiiKT'HiLMRBy  Anm,  des  se,  nat^ 
t.  VU,  et  itéM.du  Mms^iociteU. 

(6)  Il  D*etl  pM  ioatile  de  rappeler  que  réveotralion  est  anssi  une 
complicatioD  peu  rare  des  mooslroosi tés  exencépbaliques ,  et  notam- 
■leot  de  rhypéreocéphalie. 


^versement ,  dans  les  cas  où  elles  existent  ^  les  circonstan- 
ces ordinaires  et  sortoot  la  darée  de  l'existence  des  monstres 
anencéphaliens*  Sans  doute»  lorsqu'elles  auront  été  étudiée^ 
chez  un  plusgrandnombre  desujets,  elles  pourront  rendre 
coinpte  des  différences  que  nous  aurons  quelcpiefois  à  re- 
marquer entre  des  monstres  anencépbaliens,  en  comparant 
les  circonstances  de  leur  naissance,  de  leur  vie  et  de  leur 
•  siort. 

Un  premier  fait  à  remarquer  »  c'est  la  production  exclu- 
sive ou  presque  exclusi?e  des  monstruosités  anencéjphali- 
ques  dans  l'espèce  humaine*  Je  n'en  connais  encore  aucun 
,  exemple  authentique  parmi  les  animaux,  même  dans  les 
(  familles  les  plus  rapprochées  de  l'homme.  11  en  est  de 
xnême,  comme  on  l'a  vu,  des  pseudencéphaliens,  et  c-est 
«me  conformité  qu'il  importe  de  constater,  en  attendant 
lyi'il  soit  possible  de  l'expliquer. 

'     Comparées  dans  leurs  circonstances  'ordinaires  de  pro'- 

jSuction,  les  monstruosités  psendencéphaliqnes  et  anencé-* 

-phaliques  présentent,  au  contraire,  quelque  différence.  On 

.   m  vu  que  les  grossesses  qui  se  sont  terminées  par  la  naissance 

de  monstres  pseudencéphalîens,  avaient  presque  toujours 

^té  troublées  par  des  accidens  subits,  surtout  par  des  chutes 

.  -on  par  des  violences  extérieures,  et  qu'elles  s'étaient  le  plut» 

souvent  prolongées  jusqu'au  terme  ordinaire.  Les  anencé- 

.    'phaliens  naissent,   au  contraire,  le  plus  souvent  dans  fe 

-cours  du  huitième  mois  (i),  et  si  les  grossesses  qui  leur  ont 

donné  naissance  avaient  été  troublées,  c'est  presque  too^ 

jours  par  de  vi?es  impressions  morales.  Ainsi  l'anencéphalê 

•de  MM.  Arlaud  et  Roux  est  né  d'une  jeune  femme  à  laquelle 

son  beau-père  avait  causé  plusieurs  fois  de  vives  frayeurs 

(i)  Foyez  GsovraoY  SAurT-HuÀiax ,  dans  les  Mtém,  du  Mus.^  fio  du 
mémoire  cité. 

II.  '  «4 


iui  jJWÇ^P^  ^^  ^U^  <Mi  surdon  Ik  à*éaùrmo^jctsKpÊni$i  «û» 
maux  4oDt  respect  lai  avait  loujoars  camé  oa  effroi  «i  oi 
dfé^ût  iD?ÎDcible8.  La  mère  de  raiieiicéphale;ëe  Vabab««k 
4e  llorgi^DÎ  ayait  en  pendant  sa  grosactse  des  chagrins  dot 
la  cause  ii'est  pas  todi<|ttée»  et  Tersaitfré^poeiiiiBent  desb»^ 
ff^  abondantes.  CeUe  d'un  anencéphale  né  en  i8s4  k  Ji 
liaternité  avait  été  eiTrayée  par  deux  de  ses  «ompagnes»  fa 
s'étaient  précipitées  sur  elle  brusquement  et  avec  bruit  »« 
moment  où  elle  passait  sans  lainière  d'vliHB  ohambie  da» 
une  autre  (i).  £niin  je  citerai  pour  dernier  exemple  il 
quatrième  aneocépha^  (s)  dont  la  mère,  dépense  eacàâ» 
par  suite  de  relations  secrètes  avec  an  luâf  »  'était  sans  cm 
absédée  de  terreurs  religieuses  :  des  £iatôinc0  ,  des  ^ 
fS^ns,  des  êtres  fantastiques  et  bideox  a'4igitai0iit  xdiafB 
j^iqilt  devi»nt  ^Ile»  et  la  privaient  de  tont  «epoi. 

L'époque  à  laquelle  se  fait  racconcbemèiit,  le  rend  si 
g/b^éral  facile.  La  poche  bydroHrachiqiie  «e  Rompl  jer^niir»- 
meot  d'elle-même  4  sous  Tiniluence  des  ixu^tractions  dsk 
jpi^trice  »  et  raccouchement  ne  présente  alors  qn'juie  lodi 
;Circonstance  remarquable ,  récoulement  successif  d*otf 
très-grande  quantité  de  liquide,  savoir  en  preaiier  lieu^bf 
eaux  de  Tamnios,  et  un  peu  plus  tard  la  sérosité  hydroHCl' 
chique.  Dans  quelques  cas ,  au  contraire  «  la  poche  9» 
inale  ne  s'étant  pas  rompue ,  et  mettant  obstacle  k  la  soft 
du  fœtus,  Vaçcoucheur  a  dû  Tonvrir  et  donner  écoula 
puent  au  liquide.  Enfin ,  il  y  a  aussi  exemple  d'^aceonck^ 
qoent  terminé  sans  rupture  de  la  tumeur  cervicak  fi 
docsale  (3). 

A  knr  naissance,  les  monstres  anencéphaHens  ,  plna si» 

(i)  Geoffroy  SAivr-HiLAxaB,  Joum,  unw»  des  se»  médie.^  loe,  eii, 
(a)  C'est  celui  dont  mon  père  a  donné  l'histoire  sous  le  non  i^jMf 
0épkàie  de  Comiénlle ,  d'après  le  lieu  de  sa  ntissaoce. 
(3)  Voyez  FovTAiïtfS  I  loç,  ciu 


M0MSTBB3  ANjÇMC£P|IJLUBMS.  S^| 

vent  fiBinqJle?  que  mâles  (i^  ,  prési^nt^nit  ^^éf^Jeipp^  ^ 
état  d^embonpoint  plus  qu'ordinaire ,  et  il  est  de^oatp^?> 
dence  que»  coflimo  lespseudencéphàlîen^,  il$  çnt  joqi  :4^iine 
M^nXé  parfaite  jusqu'il  leur  sortie  de  Tutérus.  jCep(QQ4<9|9t  1* 

{ilupart  d'entre  eux  naissent  ^éjà  saçis  ?je  Ap  nç  €Qjryiyent|i 
^'accouchement  que  de  quelques  minutées  pff  jtpiit  au  plus  ci^ 
ooelques  heures.  La  promptitude  de  leur  IDort  doj^t  être  ^ 
irîbuée,  non  h  raccouçhement  liil-mêmj^^  p|i^i^sqi^'il.e$t  leplic^ 
souvent  prompt  et  facile,  majjs  .à  la  J^YSfijfl'j^Pf^  ft^lÇPW^W* 
sent  dans  l'organisai  ion  de  ce^s  monstrc^^  If  rjnpture  Sjob^ 
pi  l'évacuation  rapide  de  Ja  poche  hydrçr^achiq^Uje. 

f)fï  a  long-lcmps  coqte^é  Ja  pos^Ibijyj^  ^e  la  via  icjb^z  (^ 
jl^ll^tres,  privés  d'unie  grfinde  partie jOji^  faèa^Q  (de  la  tQtalIt4 
j^r^^e  cérébro-spinal ,  ^  jilo^t  le  /sy^lèi^e  ^içrveu;^  devie^^ 
jlj^si  (Cpmparab],e  à  celf^  .d'un  insjecte  ou  d'ju^e  apnélide  ; 
jggis  tous  les  doulçs  pAt;ëté  depuis  long-teimps  lev^s  par  4l9f 
^^  pulhenliques.  Le  premier  dérencéphalp  iell.  Yincen| 
jj^rl^l  vécut  un  qu^r^t  d'hjeiire ,  et  eujt  dp  vio^lenites  conval- 
f^t/^s  :  ,sa  vie  se  fij\t  sans  ^outeprojop^e  davantage»  si  uûe 
^opxp  9  qui^p  tçnait ,  ne  Teût  laissé  tQiubçr  à  t^ri*e.  L'aoeor 
IS^ijiale^^  JFauvç^  vécut  deux  heures,  c^  donna,  m  rpcevmt 
jg  .hi^ptên^e»  d^e^  signe/  ,^e  fjensibilité.  JL'apçjQçéphale  ^ 
J.  J.  Sue  exécuta  quelques  mouvemens  et  ne  mourut  qu'aa 
jbtft^.â^  sej^^eure^;  celui  de  Malacarpe»  au  hoiti  de  doute; 
celui  de  Méry,  au  bout  de  vingt  et  une  heures,  et  après 
-«voir  pris  de  la  nourriture.  Enfui  ce  n'est  pas  même  là  l|i 
plus  longue  durée  possible  de  la  vie  chez  ces  monstres  t  uii' 
jijgtlre  an.encéphale ,  né  en  1812  à  rHôlel-Piçu  iie  Pairis»  fit 
•qui  fut  reçu  par  M.  Serres ,  alors  médeeinniçspecteur  de 
cet  hôpital ,  vécut  trois  jours ,  et  fut  nourri  avec  du  lait  et 

^(i)  jloaGAGiri  a  le  pr^oiie;'  fait  la  recnarque  de  ce  rapport,  YQy^ 


ZjSt  PAKTIR  III. 

de  l'eau  sacrée  »  aucime  noarrice  n'ayant  voola  loi  donner 
le  sein  (i). 

Tel  est,  pour  nous  renfermer  dans  le  cercle  des  faits  au- 
thentiques (2)  »  le  plus  long  terme  qu'ait  atteint  la  firéle 
existence  des  aneocéphales.  Quelque  courte  qu'elle  soitj 
n'est  pas  moins  important  de  constater  la  possibilité  de  celte 
vie ,  de  ces  mouvemens ,  de  ces  actes  divers  qu'on  ne  peut 
expliquer  ici  »  comnie  on  l'a  fait  quelquefois  pour  les  mons- 
tres pseudencéphaliens,  par  la  conservation  delà  moelle  épi- 
nière  ou  même  de  quelques  parties  de  l'encéphale  lui-même. 

En  résumant  ces  considérations ,  on  voit  qu'il  en  est 
exactement  des  monstres  de  cette  famille,  et  des  anencéplu- 
les  eux-mêmes,  malgré  l'absence  de  l'axe  cérébro-spdul 
tout  entier ,  comme  des  thlipsencéphales  et  des  nosencépb- 
les,  chez  lesquels  la  moelle  épinière  subsiste ,  et  qui  oot 
même  encore  quelques  vestiges  d'encéphale.  Pendant  lout 
le  cours  de  la  vie  intrà-utérine,  la  monstruosité  n'eierce 
aucune  influence  fficheuse  sur  leur  développement,  eti 
vivent  robustes  et  pleins  de  santé  :  mais  à  leur  naissaoce, 
transportés  tout  à  coup  dans  un  monde  extérieur  qui  n'eft 
pas  en  harmonie  avec  les  données  de  leur  organisation,  obE- 
gés  de  respirer  l'air  atmosphérique  par  des  poumons  fK 

(x)  Foyez  Lâllbmaitd,  /oc. cic,  p.  zS,  et  Gbopfrox  Sairt-Hilaiii» 
JUém,  du  Mus, 9  t.  XII ,  p.  a 5 3. 

(2)  Deux  autres  anencéphales  out  été  indiqués  comme  ayant  pn* 
longé  leur  vie  bien  plus  loin  encore,  savoir:  l'a n encéphale  de  Sm 
Tancien,  et  un  autre  qui  aurait  été  décrit  par  Boitbt  dans  son  SefJ^ 
ckretum»  —  L^expression  employée  par  Sue  au  sujet  du  premier,  qi*!! 
dit  être  un  enfant  de  six  mots,  a  seule  fait  supposer  six  mois  de  vt» 
il  faut  lire  sans  doute  un  fœtus  de  six  mois,  et  entendre  six  Boii 
de  gestation.  C'est  un  exemple  de  plus  de  la  nécessité  d'éviter  dans  k 
langage  scientifique  toute  ambiguïté  dans  les  termes.^ — Quant  tMSefd' 
■chretum^  il  ne  s*y  agit  pas  même  d'une  monstruosité  anencéphaiiqo^ 
mais  seulement  de  diverses  déformations  bydrocéphalii^ues  de  la  téc& 


i 

MONSTRES  ANENCÉPHALIBlfS.  675 

n'anime  pas  raction  des  centres  nerveux ,  ils  languissent  et 
ne  tardent  pas  à  périr.  Semblable  à  un  poisson  vigoureux 
qui»  enlevé  du  sein  des  eaux ,  périt  asphyxié  an  milieu  d'un 
air  vivifiant  pour  nous,  funeste  pour  lui;  comparable  aussi» 
et  avec  plus  de  justesse  encore»  à  un  embryon  né  longr 
temps  avant  terme,  un  anencéphale  est  nécessairement  con- 
damné à  une  mort  plus  ou  moins  prompte»  non  pas  que 
son  organisation  soit  par  elle-même  vicieuse ,  impropre  à 
raccompllssement  des  fonctions  vitales  (  i)»  mais  parce  que^ 
coordonnée  avec  les  conditions  de  la  vie  intrà-utérine  » 
elle  ne  l'est  plus  avec  celles  de  dette  seconde  vie  libre  et 
indépendante ,  à  laquelle  d'autres  êtres  sont  appelés  par  les 
combinaisons  plus  favorables  et  par  la  complication  plus 
grande  de  leurs  appareils  organiques  (s). 

(i)  Ces  idées ,  que  j*aurai  plus  tard  à  développer»  ont  déjà  été  indî* 
quées  par  mon  père  dans  quelques  passages»  dont  Tu n  est  cité  plu« 
haut.  Voyez  la  première  partie  de  cet  ouvrage,  1. 1»  p.  118»  note. 

(a)  Outre  tous  les  auteurs  déjà  cités,  on  doit  encore  consulter  sur  les 
monstres  anencéphaiiens.  et  même  aussi  sur  les  deux  familles  précé- 
dentes :SoBMMCRRiiïG,w^5^<V<^i'/?^tfi  mensehL  Misgeburten^  Francf.,  179  !• 
^*  TiEDEMÀiTN,  Anatomie  der  kopflosen  Misgeburten^  Landshut,  181 3. 
—Dans  ces  deux  ouvrages  se  trouvent  traitées  ou  au  moins  soulevées 
plusieurs  questions  générales  d^anatomieetde  physiologie,  relatives  à 
l'histoire  des  monstres  sans  cerveau. — Schlegel,  Dissert,  de  Aencepkah» 
Tum  historiâ  et  origine j  Berlin,  x8ia  ;  dissertation  consacrée  principale» 
ment  à  la  recherche  des  causes  des  monstruosités  par  absence  ou  état 
imparfait  de Tencéphale. L'auteur  croit  trouver  ces  causes  dans  la  lan- 
gueur de  la  nutrition.  —  Himly  »  Darstell,  des  DuaUsmus  am  norm,  und 
abn.  menschl,  Kôrper^  dans  ses  Beitrœge  zur  Anai,  und  Physiol,^  livrais,  I»' 
1839.  p.  i3o  et  s.;  travail  fort  remarquable  et  dans  lequel  Fauteur,  sans 
présenter  dans  son  ensemble  l'histoire  des  monstres  anencéphaljençy 
pseudencéphaliens  et  exencéphaliens ,  traite  avec  tous  les  développe-, 
mens  nécessaires  plusieurs  des  importantes  questions  qui  s'y.  ratta- 
chent. 

On  trouve  dans  divers  ouvrages  des  descriptions  trop  succinctes  ou 
trop  mal  faites  pour  qu'il  soit  possible  de  déterminer  même  si  les  mens* 


5^4  PARTIE  m. 

Ainsi,  dans  rimpuissance  elle-même  où  les  ànenééphaliens 
sont  de  survivre  aux  premiers  jours  dé  leur  naissance,  il  n*est 
rien  qui  accusé  en  eux  un  défaut  réel  d'Karmonie  él  de  régii 
larlté;  rien  qui  échappe  aux  lois  ordinaires  de  la  vie  et  ^  là 
ibort  des  êtres  organisés.  Si  ces  doctrines  anciennes  qui , 
pour  expliquer  la  non-viabilité  de  ces  monstres  et  de  taiit' 
d'aiilres ,  tendaient  à  représenter  la  natare  comme  une  m^re 
altènlive  &  reponsser  de  son  sein  des  êtres  nés  contré  soii 
vœu  ;  si  ces  vieilles  idées ,  si  long-lepfips  seule  philosopbîe 
de  la  science,  mérilent  d*être  conservées  dans  nos  sou\e- 

m 

mes,  c'est  seulement  parce  qu'elles  appartiennent  à  jamw 
à  la  longue  histoire  des  erreurs  de  Tesprit  humain. 

tre«  qui  en  sont  les  sujets ,  appartiennent  véritabletriént  a^i  Unen^ 
phaliens  ou  à  l'une  des  deux  familles  précédentes.  Parmi  ces  descrip- 
tions, j*en  citerai  un  petit  nombre  qui»  incomplètes  comme  les  autres, 
offrent  cependant  à  divers  égards  quelque  intérêt  Fojrez  Baylb,  Destr. 
éC un  faim  venu  'vivant  au  monde  ^  dans  l*ancîen  Journ,  de  médee,,  ehîr.f 
pharm,,  t.  XXV,  ann.  1766,  p.  5 18.  Le  sujet  de  cette  observation,  ayant, 
dit  l'auteur,  un  cervelet,  mais  point  de  cerveau,  a  été  cité,  double- 
ment à  tort,  comme  exemple  d'un  mon>treanencé|)haIemort  seulemeof 
tfii  bout  d*nne  semaine.  D'une  part,  ce  n'est  pas  un  Vrai  anencéphale» 
et  de  l'autre,  d'après  les  paroles  expresses  de  Bayle,  il  n'a  vécu  qtie  deux 
liiinutes. — Th.  Croxall  Cam,  ^  caseo/monstr,,  dans  le  Med.  andphjstM 
Journal  de  Londres,  t.  YII,  n»  Sg ,  p.  385  ;  avec  une  mauvaise  figuré* 
Cest  encore  un  exempté,  malheureusement  très-mal.  connu ,  dé  là 
ébexisteuce  «Tiiiie  éveht'ration  avec  une  monsti  uosité  anencéphalîqné 
ou  exencéphali(]uc.  — Pbitada  ,  Saggio  primo  ^osservaz.  e  memoriê  soprâ 
à&,  casi  memor.,  obs.  4,  p*  $7.  —  Lawrbitcê,  jiccount  of  a  ehîld  boifâ 
vîMthoùt  a  Brdin  wAich  liyèd/ottr  days^  dans  les  iléeSeo'èhir.  Trànsâèf, 
oe  Londres,  I.  V,  1814*  p*  i<î5;  description  tellement  succincte  ^b^otf 
f  trouve  a  peine  quelque  cbose  dé  plus  que  dans  le  titre  dé  l'observà- 
tiod.  —  Ollivrt,  Obs,  de  fietùs  acéphale  ^  dans  la  Nouv,  ÉihUàth,  mi» 
dkaUf  i.  IL  ann.  i8a3,p«  434;  cas  indéterminable,  iuais  retnarquiblè 
en  ce  que  les  tégumens  de  la  tête  étaient  presque  complets ,  autaift  qa)S' 
Va  oovirlè  et  vagtie  d'escriptîoD  de  l^auteur  permet  d'en  jûgier. 


HONSTBES  CTCCOCÈPH^LIENS.  J^ 


CHAPITRÉ  Vir. 


DBS  MONSTRES  GYGLÔCÈPHALlèiSrs. 


I  »Mt%^ 


f^f isloB  en  cinq  genre8*^£thmocépha|es.^Gébocép|p)es,7r«Rhî]|Océ« 
^  pha1es.^Modjfîcatîoni  diverses  des  yeux,  de  la  trompe,  du  cerymi  et 
ducrAne  dans  la  rbindcéphalîe.— *Cyclo6éphales. — Stomoc^Âales.— ' 
^  Keiiiiirques  générale8.~Etal  dé  f  encéphale  chéx  Het  cydôbèphaliiijéiïj' 
^Fréquence  de  la  potydactyjie  diez  les  cycloeépItaliiHis  huinMi*t.oI 
Fréquence  des  monstruosités  çjrçlocéphaliqaes  cbbz  les  9iammîibtï« 
-r  Leur  existence  chez  les  oiseaux  et  même  cbee  un  insec^  — ^  ^^ffit' 
port  avec  la  conformation  normale  de  plusienr&  animabx.  ;— Cir* 
éônstances  de  la  nàîssaneé  de^  cjc(océ'phalîen8V--'Pr(Àiî|>1î(q^^^ 
liiiMr  i^prtlojr8q^*i!»8ôiitÀéévf^m.  ^  ' 


>  ■  «; 


■     r 
"  *  *    •  _  '  .   " 

Cette  famille  »  éminemment  natnrelle ,  est  Tan  des  groa- 

?es  tératologîques  dont  les  caraclères  sont  le  plus  pr écts«  Ei| 
absence  de  Tappareil  nasal  ptas  on  moins  complél$imeQ^ 
atrophié,  les  appareils  i^e  la  vision  de  Tun  et  de  l'autre 
cAté  (i)  ,  imparfailémènt  conformés ,  quelquefois  tout-* 
è-fait  rudimentairesy  se  portent  rers  la  ligne  médiane ,  et 
presque  toujours  même  vi^nent  se  confondre  intimement 
Ton  avec  Taotre,  en  verlu  de  cette  tendance  à  l'union  que 
y§k  signaléi3  tàïtbûn  d*tiM  màtitèrB  générale  entré  teè  éi*||a- 
Ém  similàireir  :(«).  Cessâtes  déroi4s«tioiis  àé  là  tê^m 
fettlô^nasalé  âë  la  éioë,  tt'm  }dma1tf  Heû  tfan^  qaé  M  ^gii^ 

tv)  J'évite  de  dire  les  ytnt  :  eirV^iMn  plnsTenn  en^  il  ifekiMe  pas 
4^felR  proprement  dits. 
(a)  Fqyez,  dans  le  1. 1,  p.  535  et  suiv.,  le  piifagruphe  intitulé  :  Des 


376  PàBTIE  III. 

maxillaire  présente  aussi  des  anomalies  plos  on  moins  im- 
portantes. Mai»  la  monstrnosilé  ne  s'étend  pas  jnsqn'è  la 
région  auriculaire  »  ou  du  moins  l'afFecte  seulement  de  très- 
légères  modifications  :  les  deux  oreilles ,  placées  latérsrte- 
mentet  à  très-grande  distance  Tune  de  l'autre  »  conservent 
leiir  disposition  régulière*  C'est  ce  dernier  caractère  qui  dis* 
tingue  spécialement  les  monstres  cyclocéphaliens  des  otocé- 
phaliens  qui  composent  la  famille  suivante* 

Les  monstres  cyclocéphaliens  ont  de  tout  temps  fixé,  au 
^Tu's  haut  degré  l'attention  des  auteurs,  par  l'extrême  res- 
semblance qa'of&ent  la  plupart  d'entre  eux  avec  les  Cyclc^pes 
de  la  fable  »  devenus  si  célèbres  par  les  récits  d'Homère»  de 
Virgile  et  d'Ovide.  Leur  aspect  hideux  »  leur  œil  ordinaire- 
ment unique  et  placé  au  centre  de  la  face^  semblent  avoir 
inspiré  au  poète  de  Mantoue  le  vers,  si  souvent  cité  et  au- 
jourd'hui presque  trivial ,  par  lequel  l'image  de  Polyphème 
et  de  ses  compagnons  est  à  jamais  gravée  dans  nos  souve- 
nirs. S'il  était  possible  de  remonter  à  Torigine  de  ces  mons- 
tres mythologiques ,  on  trouverait  sans  doute  que  Tima- 
gination  poétique  des  Grecs  ne  les  a  point  créés  »  mais 
seulement  a  vivifié  en  eux  quelques  uns  de  ces  monstres 
cyclocéphaliens  qui ,  dans  la  réalité ,  ne  sont  jamais  que  des 
fœtus  morts  presque  aussitôt  que  nés. 

%  L  Histoire  spéciale  et  description  dès  genres* 

Presque  tous  les  anciens  auteurs  et  quelques  modeftiës,r 
par  une  comparaison  toute  naturelle,  ont  donné  à  la  plupart 
des  monstres  cyclocéphaliens  le  nom  de  cyclopesp  atufoék 
d'autres»  cherchant  une  dénomination  plus  scientifique,  ont 
ensuite  substitué  les  mots  monopsesp  monocles  9  monophthat" 
mes  (1) ,  c'est-à-dire  monstres  à  un  seul  ml.  Tous  ces  mots 

(i)  De  ces  divers  termes,  on  a  fait  ^yMt  cyêlo^He^  mùfiépm^ 


MONSTftBS  C1fC10GɻHALlBll8.  5jJ 

sont  beaucoup  plus  précis  et  ont  un  sens  beaucoup  mieut 
déterminé  que  Tancien  nom;  mais  ils  ne  sont  réellement  nî 
plus  exacts ,  ni  surtout  plus  admissibles  comme  dénomina- 
tions de  famille.  En  effet,  sans  insister  même  sur  qudques 
cas  où  les  appareils  de  la  vision  se  réduisent  presque  aux 
paupières ,  et  où  il  n'y  a  plus  d'yeux  proprement  dits ,  cette 
conformation ,  que  Ton  a  désignée  sous  les  noms  de  cyclopie, 
ou  de  monopsie  (  i  ) ,  existe  aussi  chez  quelques  monstres  otocé- 
phaliens.  D'un  autre  côté»  dile  n*est  pas  constante  chez 
les  cyclocéphaliens ,  plusieurs  de  ces  derniers  ayant  réelle- 
ment deux  yeux  placés  »  soit  dans  une  seule  fosse  orbitaire , 

thalmte.  — Ce  dernier  mot,  le 'plus  récent  de  tous»  a  été  proposé  par 
Mbckel  ,  dans  soii  savant  mémoire  Veèer  die  Versehmeîzungtbildungen^ 
dans  Jrchiv  fur  Anae,  und  PhysioL^  t.  I,  p.  aSS»  i8a6;  mémoire  que 
Ton  doit  considérer  comme  Pun  des  meilleurs  et  comme  le  pins  com- 
plet des  travaux  que  possède  la  science  sur  les  monstres  cyclocépha* 
liens  et  otocépha liens. 

(i)  Le  mot  monopsie  f  ayant  un  sens  rigqureuseraent  déterminé  par 
son  étymologie,  et  signifiant  existence  d'un  seul  œil,  ne  peut  convenir 
qu'à  la  seule  anomalie  dont  il  exprime  les  conditions,  c'est-à-dire  à 
Tabsence  de  l'un  des  yeux ,  de  même  que  le  mot  anopsie  a  désigné 
quelquefois  Tabsence  des  deux  yeux.  La  fusion  des  yeux  devrait  au 
contraire  être  appelée  synopsie ,  s'il  pouvait  être  utile  de  créer  un  nom 
spécial  pour  une  anomalie  que  Ton  n'observe  jamais  simple  et  isolée» 
l'atrophie  de  l'appareil  nasal  étant  une  condition  nécessaire  de  sa  pro- 
duction. —  Ces  remarques  sur  la  nomenclature  me  donnent  occasion 
de  confirmer  par  un  exempte  de  plus  les  considérations  que  j'ai  ailleurs 
présentées  sur  la  nécessité  d'étendre  à  l'étude  des  monstres  les  principes 
de  |a  classification  et  de  la  nomenclature  linnéennes.$*iMallait  expri- 
nier,suivant  le  système  ancien  de  nomenclature,  les  caractères  généraux 
d'un  monstre  cyclocépbalien,  je  serais  obligé  de  le  direafTecté  d'arhinie, 
dé  sjrnopsie,  de  synenoéphalie  el  à^atélognathie,  et  si  je  voulais  descendre  k 
la  dénomination  des  genres  en  particulier,  deux  ou  trois  autres  termes 
viendraient  encore  s'ajouter  à  cette  série  de  noms  qui,  outre  leur  obs- 
cnrfté,  ont  encore  l'inconvénient  de  représenter  seulenenC quatre  ano- 
malies isolées,  et  non  la  monstruosité  qui  rééulte.de^lenr 


i^i  fittiÉ  m. 

Suit  lûéihé  dâM  àévs.  orbite»  disttnctétf.  C'est  w  q(iie 
ttdrrôiis bientôt  avec  détail,  et  c6  (fûthkdixfa6hïmmnwh 
tableatt  saiVàât  des  genres  qui  ebnipototil  la  fàiâBSb  àè$ 
Ibônstrés  tytlùcéjhsXiènê. 

A.  DttM  fosses  orhititirês  trks'4'âifrùdiéu,, 

ià  I^eax  yeux  très-rapproctiés,  mais  d is- 
tmcts  ;  appârefl  nasal  ali^opbié  »  et  éééP 
mdimens  apparens  à  Teitérîetir  sons 
la  forme  d'une Irompe  au  dessus  àef  .y',     i  ..... 

orbites Gwe  L     EvnkùcirÙAJA 

ao  Deux  yeux  très-rapprochés,  mais  dis- 
tincts; appareil  nasal  atrophié,  point 


de  trompé fi.    C£Bboi»B4i«« 

i.  Une  seule  fosse  orbitairêm 

?^  Ikux  yeux  cdntigus  ou  un  œîl  dou» 
ble  occupant  la  ligne  médiane  ;  appa- 
reil nasal  atrophié  et  formant  une 
ti'ompe m.  RniîkaWàxdll 

4o  Deux  yeux  contigus  ou  un  oeil  dou- 
ble  occupant  la  ligne  médiane;  appa- 
reil nasal  atrophié  ;  point  de  trompe.  IV.  CiHotiniktiL 

Éo  Deux  yeux  contigus  ou  un  cêîI  dou* 
ble,  occupant  la  ligne  médiane  ;  appa- 
reil nasal  atrophié  et  formant  une 
trompe  ;  mâchoires  rudîmentaires  ; 
l)Ouche  très-imparfafte  ou  nulle.  ...  Y.  St6'ÊéàiTni^'i(if, 

Dé  ces  ciuq  genres»  trois,  savoir,  les  déox  premiers  et  16 
dernier ,  ne  sont  connus  qae  par  un  petit  nombre  d*é'  Câi. 
1^60  deux  autres ,  et  surtout  les  rhinocépbàles,  groupe  qui  a 
face  depuis  long-temps  Tattention  des  tératologoEes  9-#oiit  au' 

*  (r)  Cm  â  mon  père  qu'est  dû  fétabriaseaMiit  desfeiiresrfaîiioeé- 
pUlde  ec^tbiiioeépMe.  re^e»  ton  mémokm  é^à  fkmimf»  Mnànê  Stt 


MONSTBBS  CtCLOCiiPHALIfiNS.  3^ 

tféntràîre  irèi-pett  rare» ,  et  f  àûraî  surtout  à  cîtw  éhé^  W 
animaux  de  nombreux  cas  de  ces  deux  genres. 

Genre  L  Ethbioc£ph/llb  ,  Etkmocephalus. 

Le  genre  auquel  je  donne  ce  nom  (i)  est  le  moins  ano- 
mal de  tous  les  groupes  de  cette  famille  :  car  »  avec  deux 
yeux  complètement  distincts  et  même  un  peu  écartés  ïusi  de 
Tautre»  il  offre  encore  k  Tobservation  un  appareil  nasal  seu- 
lement à  demi  atrophié.  La  racine  du  nez  existe  encore  « 
quoique  très- déformée ,  et  une  éminence  cylindrique  Oa 
trompe»  presque  entièrement  cutanée  et  se  terminant  par 
des  narines  imparfaites  ou  même  confondues  en  une  seule 
ouverture ,  représente  le  reste  de  l'appareil  de  Tolfactioa» 

Je  ne  connais  point  encore  ce  ^enre  par  mes  propres 
observations  ;  mais  Meckel  a  consigné ,  dans  son  savant  mé- 
moire sur  les  monstruosités  par  fusion  »  une  excellente  des- 
cription d'un  veau  ethmocéphale  examiné  par  lui  il  y  a  quel« 
ques  années ,  et  c'est  une  source  à  laquelle  on  peut  puisep* 
avec  toute  confiance.  Chez  ce  veau ,  les  organes  de  la  vision 

iu  Dèjorm.  au  crâne  de  Pkomme^  dans  les  Mm,  du  Mtts,^  t.VIÎ,  p.  tiy^éi 
^ans  la  Philos,  Ânat,^  t.  It,  p.  98  et  suiv.  —  Dans  cet  ôQTragt»,  ces  dea^l! 
^éhres  sont  appelés  rhinencéphah  et  stomeneéphalé.  Le  U^r  ehanj^ 
flAent  que  je  leur  ai  fait  subir  a  pour  bat,  en  premier  ltëu,cl*aUrîbueir 
mà%  genres  de  la  dernière  tribu  des  monstres  autosiles  une  tec* 
minaison  un  peu  différente  de  celle  qui  appartient  aux  genres  de  la 
précédente,  ce  qui  n'est  pas  sans  quelque  importance;  en  second  lieui 
et  sdriout/de  mettre  la  st^iflcatioii  littéï'àle  deà  noitts  t>1as  en  rappbil 
#»èè  la  Yaleàr  8ciéhtS6«fUë  qui  léUf  est  mtl^SlMléii.  KMktX  léé  rtioféri&aègd 
jféâh  et  stomocéphaié  indiquent  bièh  que,  dans-lea  deux  genres  «oti  oont 
IpDiéi,  la  tète  est  singulièrement  remarquable,  pour  le  premier ,  par  Icf 
conditions  de  Tappareil  nasa);  pour  le  second,  par  celles  de  la  bon* 
che ,  ce  qui  a  lieu  en  effet. 

(i)  De  ^B/Uçf  racine  du  neZf  portion  eribleuse  ou  ethmoidale  du  nez  f  et 
4m'  JdfiAxf t  fMV« 


3gof  PARTIE  nu 

étaient  séparés  seulement  par  un  Intervalle  d*iin  pen  plus 
d'un  pouce  »  tandis  que  l'espace  inter-oculaire  eût  été  de 
trois  II  quatre  pouces  dans  Fétat  normal.  Au  dessus  des  or« 
bites  p  et  sur  la  ligne  médiane ,  on  voyait  une  trompe  longue 
de  deux  pouces»  très-épaisse ,  revêtue  d'une  membrane  flas- 
que,  et  terminée  par  deux  narines.  Celles-ci  éts^ient  sépa- 
rées par  une  paroi  perpendiculaire  qui  s'étendait  sur  toute' 
la  longueur  de  la  trompe.  La  mâchoire  supérieure  était 
beaucoup  plus  courte  que  Tinfërieure  •  en  sorte  qu  on  apei^ 
cevait  à  l'extérieur  une  partie  de  la  langue  et  cinq  incisives 
existant  à  la  mâchoire  d*en  bas. 

Cette  description  résume  très -bien  les  caractères  du 
genre»  et  suffit  pour  donner  une  idée  exacte  de  Forga-' 
nisatîon  extérieure  des  ethmocéphales.  Malheureusement 
Meckel  n'a  pu  disséquer  ce  veau  très-curieux,  et  il  se  borne 
à  ajouter  que  la  monstruosité  principale  était  compliquée 
dans  ce  cas  d'un  état  très* imparfait  des  organes  de  la  vi- 
sion ,  représentés  presque  uniquement ,  dit  l'illustre  ana- 
tomiste  allemand,  par  de  très-petites  paupières. 

Meckel  a  rapproché  avec  juste  raison  de  ce  veau  éthmo^ 
céphale  un  fœtus  humain  à  terme,  dont  la  description,  inté- 
ressante à  quelques  égards ,  quoique  très  imparfaite ,  a  été 
donnée  par  noucquet  (i)  d'après  Isenflamm.  11  existait 
deux  sourcils  distincts ,  deux  orbites ,  deux  yeux  avec  leurs 
paupières  étroitement  closes.  De  l'intervalle  des  sourcils' 
pendait  une  trompe  qui ,  dit  Tauteur,  simulait  exactement, 
par  sa  grandeur  et  sa  forme ,  le  pénis  d'un  enfant ,  et  se 
terminait  par  un  pr^uce  un  peu  ouvert.  La  région  maxil- 
laire supérieure  était  un  peu  difforme.  Le  tronc  était  géné- 
ralement normal,  mais  les  pieds  et  les  mains  avaient  six  doigts 
bien  distincts. 

(t)  Ohertf,  medicammpenfaSfdBns  les  Nbif,  Jet,  nai,  enr.y  t.  VW^rp*  a0. 


MONSTB£S  CYCLÛCà^H/iLl£NS.  58l 

Genre  II.  GÉBociPH/iLB  »  Cebocephalus. 

Les  yeux  sont  dans  ce  genre  comme  dans  le  précédent  ; 
mais  1  appareil  nasal  ne  fait  plus  aucune  saillie,  et  la  région 
inter-oculaire ,  très-étroite ,  est  plane.  Ces  modifications 
donnent,  presque  exactement ,  aux  êtres  qui  les  présentent» 
la  physionomie  des  singes ,  et  surtout  des  singes  américains, 
^si  remarquables  par  l'aplatissement  de  leur  nez  et  le  rappro- 
chement de  leurs  yeux.  C'est  cette  ressemblance,  vraiment 
frappante,  et  déjà  indiquée  par  quelques  auteurs»  que  j'ai 
cherché  à  rappeler  parle  nom  de  cébocèphaUs  (i). 

Ce  genre  est  aussi  très-rare.  Cependant  Sœmmerring  (2) 
en  a  déjà  constaté  Texistence  chez  Thomme ,  et  parmi  les 
animaux»  un  fœtus  de  cochon  m'en  a  aussi  présenté  un 
exemple. 

Chez  ce  dernier ,  l'espace  inter-oculaire  est  extrêmement 
étroit,  et  je  ne  doute  pas  que  la  dissection,  s'il  m'eût  été 
.  possible  de  la  faire  »  ne  m'eût  montré ,  comme  chez  quel- 
-ques  singes  américains ,  une  communication  établie  entre 
les  deux  orbites  par  la  perforation  de  la  paroi  interne  de 
chacune  d'elles.  A  l'extérieur ,  au  contraire ,  existe  entre 
elles  un  interralle  dont  la  largeur  surpasse  le  tiers  du  dia- 
mètre d'un  œil ,  et  au  dessous  duquel  on  Toit  inférieure- 
ment  une  ouyerture  transversale ,  parfaitement  symétrique, 
et  représentant  manifestement  les  deux  narines  confondues 
«atre  elles.  La  mâchoire  supérieure  est  plus  courte  que  l'in- 
férieure ,  mais  porte ,  comme  elle ,  de  fortes  dents.  Le  crâne 

(x)  De  x^^of ,  «%e,  et  de  xs^xXi^.  —  Cthus  est  le  nom  que  les  loolo- 
gistes  modernes  appliquent  génériquement  au  groupe  principal  des 
singes  américains. 

(a)   JbbUd.undB€$chr€ib,tinig0r  Uiu$9kurten^  p.  96,  pltlX,  1791. 


3S2  PARTIS  III* 

.  T -  

est  Tolumîneux  »  et  sa  partie  antérieure  est  trës-bombée.  Les 
doigts  sont  en  nombre  régulier. 

Le  cas  de  Sœmmerring ,  analogue  au  précédent  par  la  pe- 
titesse du  nez  et  par  l'existence  d'une  seule  narine ,  est  d'ail- 
leurs beaucoup  plus  Intéressant  9  non  seulement  parce  qu'il 
a  été  présenté  par  Tcspèce  humaine ,  mais  aussi  parce  que 
Tétat  de  quelques  parties  intérieures  a  pu  être  constaté  par 
la  dissection.  Les  fosses  nasales  étaient  extrêmement  étroî* 
tes.  Les  os  propres  du  nez  n'étaient  représentés  que  par  unt 
petite  pièce  lenticulaire.  L'ethmoïde  était  très- petit,  i^ 
presque  sans  lame  criblée.  Les  lobes  antérieurs  du  cerveaa 
étaient  très-mal  conformés ,  et  Ton  chercha  en  vain  les  nerfs 
olfactifs. 

On  peut  rapprocher  de  ces  exemples ,  sans  pouvoir  cepcn" 
dant  affirmer  avec  certitude  (0  qu'il  appartienne  à  ce  genre 
plutôt  qu'an  précédent,  un  cas  rapporté  par  M.  Laroche 
dans  son  excellente  thèse  sur  les  monslruositésdela  face  (a), 
jnais  qui  malheurensemo nt  n'est  connu  que  par  Texamen  de 
la  téteosseuse.  La  fuce  était  encore  beaucoup  plus  anomale 
dans  ce  cas  qiie  chez  les  monstres  précédent,  la  monslrnosité 
principale  se  trouvant  compliquée  d'une  large  fissure  pala- 
tine. Les  orbites  9  très-allongées  transversalement»  étaient, 
comme  dans  les  cas  précéJens,  très-rapprpchées ,  ifiais  sé- 
parées par  une  surface  plane,  résultant  de  l'articulation  dès 
apophyses  montantes  des  maxillaires  supérieure  avec  TépinB 
nasale  du  coronal.  Les  unguls»  lethmoîde,  les  palatins, 
étaient  imparfaitement  développés ,  et  il  n*y  avait  ni  os  pro- 
pres du  nez,  ni  vomer,  ni  intermaxillaires  :  les  rûdimens  des 

(i)  Les  détails  qui  suivent,  rendent  en  effet  probable  ,  mais 
ne  pémieUent  pas  d'afûxiner  qu*il  n'existait  point  de  irompe  na« 

(a)  Essai  d*anatomie  pathologique  sur  les  monstruosité  oa  if.ioûs  4ê  ^9^ 


jpprpets  $e  voyaient  ^  rijitérieiir  d^  }a  Truste  cavité  corres- 
pondant à  la  fois  aux  fosses  naj»alp$  ot  à  jia  cç^yité  bucc^stleu 
Enfin»  et  c'est  Y  un  des  faits  les  plus  curieux  de  Tobserva- 
tion  de  M.  Laroche,  le  coronal,  très-saillant»  trèMtendu, 
et  remarquable  par  Tétat  très- compacte  de  son  tissu,  ne  pré- 
sentait» quoique  appartenant  à  un  fœtus  ou  à  un  enfant 
i|<myeau-né  »  aucune  tracé  de  suture  médiane.  Cette  réu- 
nion intime  des  deux  frontaux  »  intéressante  par  elle-même^ 
;*£st  ^surtout  en  ce  qu'elle  indique  et  rend  triès-probable 
s  ce  cas  une  semblable  union  des  lobes  antérieurs  du 
Çf»rveau  ;  anomalie  dont  la  coexistence  avec  la  fusion  des 
J^^  se  présentera  généraleineut  h  nous  d^a^  les  genres 
sqiyans. 

Ge^çrelIL  Riiin(h:&ph4L|;>  Rhlnoctphali^M* 

(  Hthlnengéphak,  OaovF*  B,  JU* } 

Ce  genre,  évidemment  plus  anomal  eçcpre  que  les  groupe^ 
l^édena ,  est  caractérisé  par  ratropbîe  ply s  complète 
és>  Tappareil  nasal  qu'une  trompe ,  insérée  au  bas  du  front , 
f^résente  cependant  encore  à  rexlérieiir»  et  par  la  réunion 
jjl^ape  des  deux  yeax>  ou,  plus  exactement,  des  deux  or- 
j^ii^s.  Pans  quelques  cas,  en  efCet»  les  globes  oculaires 
l^'éxi^tent  qu'à  Tétat  rudlmeulaire  ou  même  çpaoquent  ein- 
tUu^ment,  et  il  est  aussi  des  cas  où ,  dans  Torbite  unique  q^î 
l^pprésente  les  ^eux  fosses  oculaires  réunies ,  se  trouvent 
contenus  deux  yeux  cbmplélement  distincts. 

J(tl)  Pe  M^*  /^(yô$«  nez,  et  de  }«efot%^,  téif.  —  J'ai  dit  plu^  haut  par 
flpgA/i  motîfi  j*ai  préféré  ceUe  dénominatiop  à  Tancien  nom  rhinenci* 
fMfi.  On  a  vu  q^*e(le  .e^rîfp^  mieux  le  c^i^c^ère  principal  4*1^11 
^pr^  qui  est  surtout  remarquable,  compara liire^ent  aux  gronpcf 
}9fJ?}v^  wiftîn».  pv  i;e4sinwçe  4-op  ««i  r.n(UjiiQ»t«i<^  eia  form«  de 
trompe. 


584  -PAHTIffllI. 

Là  rhmocéphalie ,  pour  résumer  ses  it^aractères  extérieurs 
dans  une  déânition  rigoureuse  et  générale,  est  donc  la  réu- 
nion des  denx  orbites  avec  existence  d^une  trompe  représen- 
tant l'appareil  nasal. 

On  Yoit  que»  malgré  Tanalogie  générale  qui  unit  intime- 
ment tous  les  rhinocéphales ,  et  qui  les  fait  reconnaître  tous 
au  premier  a'^pect  comme  des  êtres  parfaitement  congénères» 
ces  monstres  peuvent  présenter  une  multitude  de  différen- 
ces de  détail,  dont  la  considération  ne  doit  pas  être  négligée^" 
Ce  sont»  en  effet»  autant  de  degrés  qui  conduisent,  par 
nuances  presque  insensibles  »  depuis  l'existence  de  deux  yeux 
distincts  »  contenus  dans  la  même  orbite  »  jusqu'à  celle  d'un 
seul  œil  presque  aussi  simple  qu'un  œil  normal»  et  m^ne, 
si  Ton  tient  compte  des  cas  exceptionnels  où  la  monstruo- 
sité principale  est  compliquée  de  Tatrophie  des  globes  ocu- 
laires »  jusqu'à  cet  élat  d'extrême  anomalie  dans  lequel  les 
deux  appareils  de  la  vision  ne  sont  plus  représentés  que  par 
une  petite  cavité  médiane  sans  yeux. 

Le  degré  le  plus  rapproché  du  type  normal  et  des  genres 
précédens»  est  évidemment  celui  où»  dans  une  orbite  uni- 
que »  mais  très-étendue  dans  le  sens  transversal»  se  trouvent 
contenus  deux  yeux  distincts»  et  n'ayant  tout  au*plus  qu'une 
seule  partie  commune  »  la  conjonctive.  Outre  deux  cas  que 
j'ai  vus  moi-même  »  l'un  chez  le  chien  »  l'autre  chez  le  co- 
chon» Morgagni  (i)  a  observé  une  telle  disposition  chez 
l'homme;  Tiedemann  et  Hacqoet  (2)  l'ont  constatée  chez  le 

(i)  Desedm  et  eaus,  morborum,  Epist,  XLVIJI»  S  53. 

(2)  TiBDBiHAHir»  dans  le  Zeitsehrift  fur  Phjrùol,^  1. 1»  p.  88»  et  dans 
le  Joum.  eomplém,desSc,  Midic.^  t.  XX,  p.  319.  Ce  mémoire»  très-étendtt 
et  très-important,  a  pour  titre:  Beobaehe.  ûber  MUhildungen des  Oehims 
und  seiner  Nerveru  J*aarai  de  nombreuses  occasions  de  le  citer  dans  ce 
chapitre  et  dans  le  suivant.  —  Hagqust»  dans  le  JKt^amdeVoigf» 
t.VIII,  p.  107. 


)IONST&£$  GTCLOC&rai.LI£2«S.  585 

cochon»  et  M^kel  (i)  en  a  retrouvé  »  chez  le  mouton, 

un  ca^  auquel  des  niodificatioQft  particulières  donueut  un 

jdegré  tout  spécial  d'intârôt.  Les  yeux,  placés  symétri- 

cernent  dans  uoe  orbite  peu  profonde»  et  entourés  de 

^pialre  paupières»  étaient  encore  séparés  extérieurement 

:|par  un  ruban  cutané  et  revêtu  de  quelques  poils ,  mais  à 

]»eine  large  d'une  ligue»  que  l'on  voyait  descendre»  de  Tan^ 

supérieur  de  Forbite  commune  »  à  l'angle  inférieur.  Ainsi , 

^Éans  ce  cas  plus  rapproché  qu'aucun  autre  de  la  monstruo- 

;    aité  que  j'ai  décrite  sous  le  nom  d*elhmocéphalie»  il  exu- 

I  .lait  encore  à  Textérieur  quelques  rudimens  de  la  cloison 

^  ..tnter-oculaire.   Intérieurement  »  au  contraire  »  les  deux 

:   ^obes  oculaires  étaient  immédiatement  en  contact ,  et  il 

y  avait  fusion  des  deux  trous  optiques»  des  deux  ner&  du 

.  néme  nom  dans  la  plus  grande  partie  de  leur  étendue» 

et  de  la  portion  postérieure  des  deux  muscles  obliques  in*- 

iernes  (2). 

(t)  Loc,  cit,f  p.  s47  et  s53,  —  Supibtillb»  Some  refiection*  on  gêne* 

rmtîon  and  on  monsters,  dans  les  Phii^  Trans,  »  t.  XLI  »  n*  4^^  t  p*  3os  » 

indique  aussi  un  mouton  rhinocéphale  chez  lequel  les  deux  yeux 

Calent»  dît-il»  placés  l'un  à  côté  de  l'autre»  et  surmontés  d*UDa 

.  tsxmipe  à  deux  narines. 

(a)  Dans  un  mémoire  très* remarquable,  publié  récemment  (sous  le 
titre  suivant:  Uehordio  erste  Enn^ickelung  des  Augês  und  die  damit  zu* 
.  Munmenhœng»  Cyelopie  )  dans  Archivjiir  Jnau  und  i'hysiol,^  de  Meckel  » 
t.  VI»  p.  I»  i83a,  HuscBXB  cite  comme  analogues  au  cas  remar« 
pliable  que  je  viens  de  rapporter  d'après  Meckel,  des  foits  parmi  les« 
quels  quelques  Uns  s'en  éloignent  par  des  différences  importantes*  Il 
■aentionne»  par  exemple»  un  enfant  indiqué  plutôt  que  décrit  dans 
TBist.do  VAcad.  des  Se,  pour  1761,  p.  58»  et  chez  lequel  Mbzbbây  ati- 
vait  trouvé»  au  dessous  d'une  trompe,  deux  yeux  très-inémittX  su* 
parposés  l'un  à  Fautre  :  disposition  unique  jusqu'à  présent  dans  les 
(annales  de  la  science»  et  qui  serait  très-remarquable»  si  les  vagues  in- 
dlieations  consignées  dans  ^Hittoire  d€  tAcêdémk  suflbaient  pour  an 
rendre  l'existence  authentique. 

u.  «5 


386  PkWUL  \iu 

Un  seccmd  Aegtè  de  l'anomalie ,  céaêtttté  /  comme  le 
précédent»  chet  l'homme  (i)  et  les  ànimanx  (t)  ^eal  ceint 
oti  la  fasion  ne  se  borne  pins  aux  cavités  ^rbitaires  et  à 
quelques  parties  accessioires  de  l'œil,  mais  ^h  les  decft 
yeux  eux-mêmes  sont  unis,  ^  né  fonaâent  )^tus  ^'eli 
seul  globe ,  renfermant  en  lui  les  éléiiiètfl  plus  ou  moiii^ 
complets  de  deux  globes  oculaires  noirâiâuk;  Ctet  CBil  conir 
poM ,  ordiuainemênt  plus  volumineux  qu'o  ^l  ordimi^  v 
est  plus  étendu  transversalement  que  v^licàlemènt ,  et  ifè- 
présehte  jpar  conséquent  plut 6 1 un  ellipsoïde  qii'nne  sphèrOi 
Il  éxi^e  deux  cornées ,  tantôt  réunies  en  uÂe  seule  comSè 
lrès-Iak*ge  et  de  fot*me  ov^lè,  ou  teprèseAtant  un  huH  de 
cbiffre  (S)  ;  tantôt ,  ce  qui  est  plus  ttn^ ,  eMvèi^emeul  èé^ 

(t)  ypT^z  Licnrvs y  Traité  des  monstres  (éd.  de  Z708)»  p.  x44. -« 
_Pj^ucqubt»  loc.cic,,p,  25  y  pi.  I;  bonne  figure.  —  Dblarub,  Oàs,  uw 
un  monstre  cjrclope ,  dans  Tancien  Joiirn,  de  méd,  cfu'r,  pharm,,  t.  VIIi 
ann.  1757,  p.  178.  —  Ulrich  et  Heymahn,  Ueber  einige'infer,  lUisge» 
hurten,  dans  Detitsch',  Jrchivjiir  die  PhyrsioLfUYl,  anb.  i8ao,  p.  Sa?.— 
DuGÀs  y  Observ,  de  monopsie  et  d'aprosopie,  dans  la  Revne  Médicale  ^  UlV» 

S*.  4079  1827 ,  ire  observât.;  cas  remarquabfe  par  l'excessive  petitesse 
e  ta  trompe.  —  Duaite  ,  dans  The  north  Amerie.  med»  and  surg^  Jourk, 
183Ô,  t.  V}  p.  3^77^  et  dans  la  Revue  Médic,,  mai  i83o,  p.  296. 

(a)  Voyez  les  Philos,  Trans,,  ann.  i665,  no  3,  et  la  Coll.  Jcad.  étrang,^ 
t. liy  p.  II,  chez  un  poulain,  —  Peyeb»  Jgneîlus  ç/clops^  dans  les 
Éphem,  niât,  cur.^  dec.  II,  ann.  m,  obs.  z63,  1684»  cnes  le  mouton.  — 
fiiuBENTOH'/qai,  dans  V Histoire  naturelle  de  Bnffdn ,  t.  XiV,  p.  $91  et 
3^5  y  indique  succinctement  plusieurs  exemples  de  rhinocéphaliechét 
lé  cocfa'ëb  et  }e  chien ,  cite  entre  autres,  p.  39a ,  un  fœtus  de  cochoii 
dont  les  yeux,  dit-il,  se  toucbaieiit  et  étaient  en  partie  réunis.  Anùtit 
que  lé  peu  de  détails  donnés  par  Daul)enton  permet  de  prononcer 
isui^lui ,  ce  cas  parait  faire  le  passage  du  premier  an  second  degré  de 
la  réunion  dès  yeux  dans  la  rhinocéphalie.  —  Enfin ,  Guelt,  t«hrh,  ètr 
path,  Anàt.derUaus'^œttgeth.y  cite  aussi  un  chien  rhinocéphale,  à  dçift 
yeux  en  partie  réunis. 

X%)  irai  observé  cette  disposition  chez  l'homme  /  cbà  le  lapin  et  c¥és 
le  cochon. 


MONSTRES  mreiaciraALiBNs.  9§f 

ptréet  et  eemplètes^  :  dans  ce  ea« ,  eUës^se  présentent  à  Téx^ 
térieur  sous  l'aspect  de  éenx  cel^cîes  ttn^iie  «a  même  e^ 
|uuré6  par  un  ioteriraUe  Uoéâipe(i).  Au  trayeridéeiB»  oeciiées 
«a  de  cette  double  ceraée^  on  aperçoit  «n  donbb  kh,  dn 
fome  eyale^  coou»e  l'eat  anssi  la  ccHmée  dans  la  plupart 
des  cas ,  deu  pupilles  tant^  réunies  en  nae  sealo  d«¥er* 
Inre  »  tant&t  compléteHient  disiî&ctes*  et  «â  «touble  erislallin 
•«  Biême  deux  cristallins  »  dont  ckacnn  correspond  ii  i'nne 
des  pupilles»  Le  corps  Titré,  la  cfaoroide  «t  là  rétine^  ausei 
Uen  que  la  ecléroliqi»e  »  sont  en  génértl  plus  intîfhement 
rénms,  si  ce  n'est  qnelqnefois  dans  ienr  |k»rtion  poM- 
ri^iire ,  et  leur  étendne  plns  eonsidéf^ble  atteste  preeq^iée 
sétiie  leur  état  conapleiôB. 

Baiis  un  troîstème  de^ ,  «ii  la  stltectora  de  Fœil  «e  rap^ 
proche  beaucoup  plus  de  celle  d'un  œil  simple»  il  n'existé^ 
pins  ^'nae  seule  pupÂlle  et  un  iseul  ^staUin,  qne  l'on 
aperçoit  à  travers  une  cornée  également  unique.  Toutefois 
ki  duplicité  est  encore  nettement  indiquée  par  le  Tolume' 
èfttfsidéràble  de  l'œîl  (2),  pai*  la  forme  ovale  et  non  circu- 
laire  de  la  cornée  «  de  Firis ,  de  son  ouverture  pupillaire  et  du 
crâtallin.  Cette  disposition,  dé^à  observée  chez  l'iicmime  (3) 

.  (ji  Vayez^  par  exemple»  le  cas  figuré  par  P&anGQUBVy  hc  ctr.  — » 
THfi  «bservé  «hez  le  chat  110  eas  semblable. 

'^)  l'at^va  le  yolanie  de  F«»l  «nique  porté  I  mh^àb^é  wwÊoimà 
eKtraordînaire  chez  àetk  oeoboi»,  L*ita  d'ettx  8iirioift>  <doin  la  tllè 
n'était  longue  que  de  trois  pouces  et  demi ,  avait ,  fm  pteM  iprtskfUté 
éM'^  la  face  couverte  psriin  «bîl  et  seize  ligfAes  de  diamètre /lai^ 
a«Bt  au  devant  d^elie  ixne  saiiiie  de  près  d'un  demi-pouce. 

(8)  Voyez  ll^xïKBM'kwm ^' Vtrmiiekêe  Betnerk,  tmi  Vntei^wek.  àer  '«tè^ 
§Êb.  Jrzneymssenschafi,  1. 1»  p.  tt3,  Ck>peDli.»  r'j^By  eCiMNrSoftit  TknMi* 
iti^^nr,  loc,  eit,f  i^^  observation.  ^Oii  peut  rapprocher 4e  «te  cas  dei^ 
êè  RtviKRA,  Storia  diun  Monecolo,  Bologne,  r7ô3î  —  etti^Ex^sa  et  lte~ 
xOFFy  Descript,  d'un  monstre  eyclope^  dEiis  riTûf.  4t  i*Mèé»  de»  Se,  dé 

Berlin  f  •ponir  <i  764  ^'p*  f^  "^  €tàtif  ^tfee  ftosiettrs  y^aiMlNi;  ufs  1  Mbàr ^ 


.  PABTIB  m. 

et  la  cocHkhi  (i),  eondnil  par  une  transition  pvea^ie  iiiMa* 
mUe  fu  deniier  degré  é»  la  fosion. 

Dana  eeloi-ci ,  non  senlement  les  ienx  coméea ,  ka  deux 
iria  »  lea  deux  criatallina  sont  confondna  en  une  aede  iDQ^ 
née»  QD  seule  iris»  an  seul  cristallin;  maia  leur  contoor, 
malgré  leur  doplicité  essentielle,  est  aenaiblement  droH 
laire ,  et  des  diSS&rences  minulienses  dans  leur  forme  oa 
leur  étendoe  plus  considérable,  peareot  aeolea  indifier 
lear  compositiMii,  si  Voq  fait  abstraction  de  la  duplicité  pis 
on  moioa  manifeste  des  parties  accessoires  au  globe  A 
l'œiL  Ce  dernier  degré  de  la  fnsion  n'a  qae  rareomit  M 
observé  parmi  les  animaux  (t^;  maia  Tiedemann  (5)i_ 
et  toat  récemment  en  France ,  M.  le  docteur  Joardin  (^ 
nous  l'ont  (ait  connaître  cbex  Tbomme  par  d'cxceUsatei 
obsenrationa. 

..  Ainsi ,  en  suivant  la  série  naturdUe  des  anomalies  fi 

/" 

ipuble  par  la  cooienralion  de  la  memlMwie  pupillaire.  —  Cas  ém 
derniers  cas  font  le  passage  aaz  suivans,  dans  lesquels  Tceil  est  preMp 
entièremeot  simple. 

(i)  Je  possède  une  bonne  observation  d^une  telle  disposition  cbab 
cochon.  Elle  a  été  recueillie  par  M.  Darden ne ,  professeur  de  BMtbé* 
matiques  dans  le  département  de  la  Haule-Marne. 

(s)  MxQmBi.f  Jrehiv  f  ioc,  cit.f  en  rapporte  un  exemple  cbes  b  » 
cbon.  —  Cest  le  seul  que  je  trouve  mentionné  par  les  auteurs ,  àaoÎBi 
dîsfD  voir  un  .second  dans  un  cas  présenté  par  un  agneau  »  et  ▼sfoeaMit 
i^odiqué  par  Faimxix,  dans  son  Journal  d'o^servadoms ,  t,  I»  p,  a4sp 
afeo  une  laauvaise  figure. 

.  (3)  Lœ*  cU,9  a*  observation.  —  Chez  le  sujet  de  cette  oliserAtioi 
l'œil  était  placé ,  non  pas  exactement  sur  la  ligne  médiane  ,  nuM  « 
peu  à  gancbO:  — .  Ce  cas  n'est  pas  le  seul  dans  lequel  l'appareil  deb 
vision  ait  présenté  un  défaut  plus  ou  moins  marqué  de  symétrie.  Un 
étaitainsi  par  exemple  du  mouton  rhinocéphale  de  Peyer,  Je  poissaw 
inentîonner  le  rhinocé]  haie  d'£ller  et  de  Roloff,  chez  lequel  la 
étfitplus  rapprof^hée  de  l'angle  droit  que  du  gauche. 
.  (4)  Dwshjfiwn^mnat'd'im  cms  é$  ^chfie,  thèse^  4S  Paris»  i833. 


y 


MONdTAEd  GYGIOGÉPHALIENS.  SSg 

n'ons  offrent  les  rhinocéphales,  nous  voyonî»  les  deux  yeun 
86  confondre  de  plus  en  plus  intimement  »  et  par  consé<juent 
s'éloigner  de  plus  en  plus  du  type  normal.  Après  deux  yeux 
conligus,  nous  avons  trouvé  un  œil  unique,  mais  double; 
puis  un  œil  semi-double^puis  enfin  un  œil  simple, à  peine 
différent  d'un  œil  normal. 

Ce  dernier  degré  de  fusion  n'est  cependant  point  encore 
la  dernière  modification  des  organes  de  la  vision  que  puis- 
sent offrir  les  rhinooéphales.  M*  le  docteur  Edouard  La- 
croix  vient  de  décrire  (i)  un  rhinocéphale  humain  chez  le* 
quel  le  globe  oculaire  était  réduit  à  une  sclérotique  tapissée, 
dit- il,  d'un  détritus  noirâtre,  évidemment  la  choroïde.  Ua 
autre  rhinocéphale  humain,  décrit  par  M.  Billard,  n'avait 
de  même  qu'un  œil  très- imparfait  (2).  Plus  anciennement» 
Osiander  avait  publié  (5)  la  description  d'un  enfant  chex 
lequel  existaient  presque  tous  les  caractères  de  là  rhinocé- 
pfaalie,  mais  011  l'on  ne  trouva  point  le  globe  oculaire  dans 
l'orbite  commune,  très -petite,  placée  comme  à  Tordi- 
oaire  sur  la  ligne  médiane,  au  dessous  de  la  trompe.  Te« 
non  (4)  et  Raddatz  (5)  ont  aussi  indiqué  des  cas  sembla- 
bles ,  et  Meckel  (6)  a  vu  la  même  disposition  chez  un 

(1)  Observ,  de  cyclopie ,  dans  les  Transactions  médic, ,  ao&t  i833 ,  elle 
Jimrn,d«s  connaissances  médico'ehirur.y  septembre  et  octobre  i833.^-^ 
Sqivant  M.  Lacroix,  le  nerf  optique  manquait. 

(a)  y  oyez  son  l'récis  de  tAnat,  pathoL  de  l'ail,  p.  4^9»  à  la  suite  de  la 
traduction  du  Traité  des  maladies  des  yeux ^  par  Lâwabztcb,  in-So,  Pa« 
ris,  i83o. 

(3)  Handb,  der  Entbindungskunst ^  1. 1,  part.  U,  p.  5ao.  ^-  Dans  ce 
cas  l'absence  au  moins  partielle  des  nerfs  optiques  a  été  constatée^  de 
même  que  Tétat  très-imparfait  des  bémisplières  qui  étaient  confondus  ea 
une  seule  masse  creusée  d'un  ventricule  commun  de  forme  spbéroîdale. 

(4)  Mémoires  et  obs,  sur  i'anatf  la  patkoL  wt  la  chirurgie  ^U  I,  iSo6, 
p.  X 17 ,  avec  figures. 

(5)  Cité  par  Huschk^*  ^.  «iV«»  p*  s>8. 

(fi)  Monstr.  nonnuU.  iMUÎÊpth^  p.  -83 ,  pi.  V^  %  a. 


Sge  P4BTIB 111. 

embryon  bydroeépbale,  âgé  âe  fa  MSiMii«i.  Kofibi  ft 
l'ai  observée  moi-même  chez  den^  ftatnt  de  ebi^a.  AiM 
l'abseDce  des  yeux ,  que  doqs  avions  déjà  ^qe  eoiBp)ii{tier 
relhmocépbalje,  coïncide  anssi,  et  flm  fréqoemmeni,  avac 
la  rfainooépbalie  :  cas  remarquables  dans  lesquels  les  yem^ 
participent  tout  autant  que  Tappareil  nasal  k  Tatrephiedi»  k 
fégien  fiûiédiane  de  la  face  (  i  )• 

Dans  toutes  les  variétés  de  structQre  que  produit  ehesks 
rbinooéphales  l'appareil  de  la  vision ,  les  modifiealions  des 
organes  accessoires  sont  en  rapport  avec  celles  du  globe 
lui-même.  Dans  les  cas  où  les  deux  globes  sont  complète- 
ment séparés,  les  paupières»  les  appareils  lacrymaux  f  ks 
vaisseaux ,  les  nerfs ,  les  muscles  de  chacun  d^eox  sont  dis- 
tincts :  seulement 9  comme  on  Ta  vu»  il  y  |i  dans  quelques 
cas  9  réunion  d'une  portion  des  nerfs  optiques  et  des  mjis* 
clés  obliques  internes.  Quand  l'œil  est  unique  ,  maif 
presque  complètement  double  »  les  parties  accessoires  sont 
aussi  doubles  pour  la  plupart;  quand  l'œil  devint  sinaplOf 
les  parties  acoessoires  se  simplifient  dd  même»  et  Ton  M 

(i)  Ces  cas,  en  soumettant  à  une  analyse  exacte  leurs  conditions 
d*exulen€e,  ne  sont  remarquables  qne  par  des  compHcalions  à^  la 
rhinocéphalie,  très-facHes  à  comprendre,  et  ils  ne  détruisent  nuHé» 
ment  la  généralité  des  caractères  assises  à  cette  monstruosité»  Maïs 
ils  ont  été  et  deYsienl  être  un  sujet  de  graves  difficultés  pour  la  plupart 
des  auteurs.  Plusieurs  d'entre  eux  »  et  Meckel  lui-même,  les  ont  con* 
pris  parmi  les  cas  de  monopsieou  de  monophthaîmie,  se  mettant  ainsi  se 
pleine  contradiction  avec  |a  définition  exjJicite  et  rigouroose  que 
venfÎBrmeBl  en  aux  ess  noms.  B'autres  auteurs  ont  ofaerché  à  résoudra 
eu  plut6t  à  éluder  la  difficulté,  en  créant,  pour  les  cas  eu  les  noas» 
tmosités'Gyclocéphaliqees  sont  compliquées  de  rsbsence  du  fifdbe  dt 
rsBîl  f  un  groupe  partioulier  et  une  dénomination  nouvelle.  Husoaxx , 
par  exemple  (  loc.  cit.^  p.  37  ),  les  désigné  sous  le  nom  é^iUfopkitk^dmim 
cyclopica  :  nom  qui  en  effet  résume  assei:l||l|i  las  oaraclèras  prioci- 
panx  des  anomalies  aouquellss  il  a  été  app|ll|ill; . 


MONSTIES  GTCLOCiMALIENS.  S^l 

trouve  phû Subies  qae  lés  parties  placées  aa  e6té  externe 
de  l'œiL  Ainû  les  caroncules  lacrymales  se  confondent  en 
une  seule  dans  la  plupart  des  cas  ,  tandis  que  les  glandsf 
de  même  nom  restent  doubles. 

Les  paupières  sont  ordinairement  au  nombre  de  quatre^ 
deux  supérieures  >  unies  entre  elles  sons  un  angle  yariable» 
deux  inférieures  offrant  une  semblable  disposition.  Il  existe 
ainsi  quatre  angles  palpébraux,  les  deux  externes,  nor- 
maux» formés  par  la  rencontre  des  deux  paupières  du 
même  côté;  les  deux  internes  »  anomaux  >  résultant  de  la 
rencontre  des  paupières  supérieure  et  inférieure  d*un  cAté, 
aveeles  analogues  de  TautrecAté.  Ces  paupières,  très-incom^ 
plètes  lorsque  Tœil  est  simple  »  presque  complètes  lorsqu^tl 
est  double ,  sont  dans  tous  les  cas  trop  petites  pour  recoa* 
Trir  entièrement  TcbU  (  i  ) . 

Les  sourcik  présentent,  suivant  les  cas,  des  différences 
très-marquées,  qui  correspondent  aussi  plus  ou  moins  mani- 
festement à  celles  des  yeux.  Tantôt  ils  sont  distincts ,  tantôt 
et  plus  souvent,  ils  ne  forment  qu'un  seul  arc,  placé  sur  la 
ligne  médiane  au  dessus  de  l'œil  unique.  Ils  paraissent  aussi 
manquer  dans  quelques  cas. 

Les  variations  de  l'orbite  sont  renfermées  dans  des  li- 
mites un  peu  plus  restreintes,  puisqu'elle  n'est  jamais  don* 
^le  comme  le  sont  quelquefois  les  globes  oculaires  et  lea 
eoorcils.  Mais  les  dipoensioas  de  cette  cavité,  sa  forme  et 
même  sa  composition,  sont  loin  d'être  siemblables  chez  toua 
les  sujets. 

LorsquMl  existe  deux  yeux  ou  un  œil  complètement  dou- 
yi^ ,  elle  est  de  forme  ovale ,  et  beaucoup  plus  large  qu'à. 

(i)  Il  y  a  même  des  cas  dans  lesquels  elles  «ont  mal  conformées,  par 
exanpl«  privées  de  cils,  et  d*aatres  dans  lesquels  elles  manquent  plus 
0B  VMNnsbompléteinent.  ^o/vzHxmuaiAirir  et  Plouoqubt,  iœ.  di. 


39t  VAITIB   Ilf« 

FordiDJÛre  (i  )•  Si  circonférence  est  formée  tapérieureiimil 
par  les  fronlaux  €H*diBaireiiient  réunis  en  un  frontal  uni- 
^ne  (9)  9  latéralement  par  les  joganx,  dont  la  disposition» 
comme  celle  de  toutes  les  parties  externes ,  s'écarte  pen  de 
Tétat  normal,  infôrieoremeot  par  les  apophyses  orbitaires 
des  os  maxillaires  supérieurs.  Os  apophyses ,  aussi  larges 
qu'à  Tordinaire,  viennent  non  seulement  se  rencontrer  sur 
la  ligne  médiane,  mais  même  se  soudent  intimement ,  au 
moins  en  ayant,  tandis  que  les  portions  palatines  des  mêmes 
os  sont  distinctes  et  seulement  articulées  entre  elles  comme 
dans  Tétat  normal.  Le  sphénoïde  interrient  aussi ,  comme 
à  Tordinaire,  dans  la  composition  de  l'orbite;  mais  sa  por- 
tion orbilaire  est  plus  ou  moins  modifiée  dans  sa  forme ,  et 
soudéej^au  moins  dans  les  crânes  que  j*ai  sous  les  yeux) 
avec  la  portion  orbitaire  du  frontal.  Quant  aux  os  de  la 
paroi  interne  de  l'orbite,  les  unguis  etTethmoide,  ils  man« 
quent  on  ne  sont  représentés  que  par  des  rudimens  :  la  place 
qu  ils  auraient  dû  occuper,  est  marquée  par  un  espace  son- 
lement  membraneux ,  et  non  osseux ,  que  l'on  remarque 
généralement  sur  la  ligne  médiane ,  un  peu  au  dessons  du 
trou  optique  ordinairement  unique»  lorsqu'il  est  distinct  (5)« 

(i)  Tai  à  p«ine  besotn  de  dire  que  ces  remarques  ne  sont  appli- 
cables qtt*à  Thororoe  et  aux  animaux  qui  ont  comme  lui  Torbile  en« 
tonrée  d'an  cercle  osseux  complet.  La  disposition  des  orbites,  dans  les 
espèces  où  elles  manquent  de  parois  externes,  est  d'ailleurs  très-facile  à 
déduire  de  notre  description  elle-même. 

(ij  Les  deux  frontaux,  d*abord  séparés,  se  soudent  sans  doute  de 
trbs-bonne  heure.  Je  ne  les  trouve  en  effet  en  totalité  ou  même  en  par> 
tie  distincts  que  sur  des  fœtus  très-jeunes  ou  ches  des  animaux  qai  nais* 
sent  dans  ini  état  très- peu  avancé  de  développement.  -  Rajouterai 
que  très-souvent  les  fontanelles,  et  surtout  Fantérieure,  n'existent  déjà 
plus  lors  de  la  naissance. 

.1  (3)  Il  ne  Tesl  pas  toujours  en  effet.  Ainsi ,  chez  le  rhiooeéplule  qui 
fait  le  sujet  de  la  seoofide  Ahianraiiioo  4«  Tîede maon ,  la  nerf  optiqua 


ilONSTEBS  CTdUDCiP&àUBNS.  SgS 

Lés  denx  fentes  sphéno-maxillaires  se  confondent  de  même , 
un  pea  plus  bas  qne  ce  trou ,  en  une  seule  fente  toujours 
très-élargie  dans  sa  portion  médiane.    \ 

Chez  les  sujets  où  les  deux  yeux  sont  entièrement  con-- 
fondus ,  la  disposition  de  Torbite  présente  de  remarquables 
diffSêrencei .  Ain»i  son  contour  est  circulaire  et  non  ovale  :  lé 
frontal  unique  est  beaucotip  plus  rétréci  en  avant,  et  le  bord 
inférieur  de  Torbite  est  modifié  de  même ,  niais  d'une  ma- 
nière plus  remarquable  encore.  En  efilll  les  apophyses  orbi-. 
tair^  du  maxillaire ,  ou  plutAl,  à  cause  de  leur  soudure». 
Tapophyse  orbitaire  unique  est  excessivement  petite,  et 
n'intervient  plus  dans  la  composition  de  l'orbite  que  par 
inie  petite  languette  osseuse ,  sans  laquelle  les  jugaux  se  ren- 
contreraient sur  la  ligne  médiane. 

On  voit  que  les  modifications  du  système  osseux  sont  par- 
faitement en  rapport  avec  celles  du  globe  oculaire.  Il  y  a 
fosion  des  os  de  Torbite»  comîne  du  globe  oculaire  lui- 
ioQiëmey  de  ses  muscles ,  de  ses  nerfs,  des  organes  lacry- 
maux, en  un  mot  de  toutes  ses  parties  accessoires;  et  ce 
fi*est  point  tout  encore.  Ainsi  que  Ta  surtout  démontré  Tiède- 
idann  (i),  des  modifications  du  même  ordre  atteignent  gé- 
néralement aussi  le  système  nerveux  lui-même.  St*lon  les  ob- 
servations d'Eller,  de  Roloff,  de  Meckel  et  surtout  de  mon 
père  (2) ,  les  deux  hémisphères  cérébraux  sont,  au  moins  dans 
leur  portion  antérieure,  soudés  et  réunis  en  un  seul,  comme 


et  les  nerfs  accessoires  de  l*œit  péoétraient  dans  t*orbite  per  aoe 
Terture  commane  existant  an  point  de  rencontre  des  deux  fentes 
•phéao*maxiltaires. 

(i)  Loc,  cii,  —  Ce  célèbre  anatomiste  s*est  appuyé,  pour  établir  cette 
généralité ,  sur  plusieurs  observations  qui  lui  sont  propres,  et  sur  di- 
vers faits  relatifs  soit  à  la  rhinocé|)h&lie,  soit  a  d*autres  genres ,  qu'a- 
YAÎent  déjà  fait  connaître  plusieurs  auteurs. 

(9}  Phihf,  jénae,,  t.  II ,  p.  94  et  ^5. 


téraui  se  confondent  alors  en  ua  «eut  ve^teicule  ipédiaiiiCi- 
dinairement  non  distinct  du  qualrlèoievea^ienle.  Cette  rto; 
nîon  des  hémisphères  cérébraux  est  toujours  compliquée  de 
divers  vices  de  ooi^ffurxnatian  de  l'encéphale  «  et  surtoi^t  àç{ 
Cerveau  9  qui  est  beaucoup  pUis  petit  qu'à  l'on^aiipe,  et  doQ^ 
les  cîrcopyolatiw«  etleogurpsoalUtuxmauq^èpton  p'erâteii^ 
que  tvès-^iQipf4*f^its.  Le  plus  soiiyeat  l'encéphale  est  trop  pptît 
pour  reoçiplir  I^  oayité  crânîeime;  il  existe  ^dors  presque  tau? 
jours  xxofi  quantité  plus  ou  moins  grande  de  sérosité.  Qn  4wl 
çepepdaut  à  mou  père  (i)^une  oh^ryation  r^^rq^^l^lo  Slfk^. 
sur  un  cochon  «  dans  lequel  la  cavité  crânienne  n^  <Hhk^t 
naît  que  l'encéphale  seul»  ^ans  liquide  hydroçéphajiqiiif, 
quoique  sa  capacité  fût  trqia  foisplus  graQdo  qu#  la  volf^p) 
de  cet  encéphale  imparfait*  ,    « 

Qqant  aux  nerfs,  leurs  modifications  $ont  exaçtcaiQ^ 
celles  qu'annopçe  l'état  des  organes  auxquels  i]$  apparïjfugb» 
nent  dans  l'état  uormaL  Sauf  les  cas  ei^ceptipiinels  qU  loi 
yeux  manquent^  lef  nerfs  q)tiq^es  existent  coofo^^u^,  ^ 
moins  dan#  unc^^partie  de  leur  trajet  ($)«  Les  c^r^  oiiact^ 
manquent,  au  contraire»  de  même  quf^  la  lama  cribl^dt 
l'ethmoïde  »  et  c'est  de  la  ciAquième  paire  que  vîennept  |fi| 
iiierfs  qui  se  distribuent  ^  la  trompe ,  prganç  qui  représentiB, 
en  effet»  comn^e  Je  vais  le  moi)trer  par  &9  description»  defi 
partie^  animées  dans  \éiSLt  normal  par  diverses  branchies  du 
trijumeau.  Quant  aux  nerfs  moteurs ,  leur  disposition  est 
toujours  en  rapport  avec  celle  des  muscles  auxquels  ils  se 
distribuent. 

L'artère  ophthalmique  est  ordinairement  unique  :  cepen- 

(i)  /SiV.»  p.  95. 

(s)  Le  êkUuma  des  nerfs  optiques  manque  dans  quelques  oae 
(  voyez  »  par  exemple  »  TiBDBiiAJiir ,  he.  mi,^  ir«  et  4*  observ.)  :  U  «siale 
an  contraire  dans  d'autres  »  comme  je  Pai  epQftalé^ 


MONSTRES  CYCLOCirHALlENS.  S^ 

dam  an  Ta  vue  quelquefois  double,  même  efa^x  des  êmjêUi 
^Dt  Fœil  était  presque  simple  (  i  )• 

La  trompe»  doi>t  le  volume  égale  quelquefois  celui  d^m 
liez  normal  »  et  qui  dans  d'autres  cas  est  extrêmement  fiÊ^ 
tite»  peut  être  considérée  commerappapeilna8al(s)  déft»* 
mépar  des  modifications  de  deux  sortes,  savoir  :  une  atrophie 
portée  très-loin,  et  quelquefois  même  jusqu'à  l'akswie^ 
presque  complète;  et  une  fusion  qui,  moins  manireste  et 
moins  constante ,  n'a  point  été  reconnue  on  du  moins  u'a 
|K>int  été  signalée  par  les  auteurs. 

L'atrophie  porte  à  la  fois,  mais  inégalement,  sur  toulef 
les  parties  de  Tapparoil,  La  portion  interne  est  toa}oiiri 
beaucoup  plus  rudimentaire  que  la  portion  externe  on  cuta«- 
née,  qui  souvent  même  semble  au  premier  aspect  composer 
à  elle  seule  la  trompe  tout  entière.  Cependant  un  examen 
attentif  fait  presque  toujours  découvrir  dans  sa  base  quel- 
ques os  ou  cartilages  informes ,  représentant  manifestement 
las  os  el  les  cartilages  nasaui;;  et  il  est  même  quelques  caa 
oii  les  os  du  nez ,  quoique  beaucoup  plus  petits  que  dans  l'A^ 
tat  normal ,  existent  encore  trop  développés  pour  qu'on 
.  puisse  les  dire  rudimentaires.  J'ai  sous  les  yeux  plusieurs 
exemples  de  cette  disposition  chez  des  fœtus  49  cachons; 
dont  l'un  est  trop  remarquable  pour  que  je  ne  l'indique  gai 
ici  spécialement.  Chaque  frontal,  distinct  de  son  con« 
génère,  se  termine  en  avant  par  une  apophyse  qui,  avee 
son  analogue,  forme  un  prolongement  cylindrique  «  court  ^ 

(i)  Fqyez  JouijLDAir ,  loe.  ctt,^  p.  29. 

(2)  Les  rapports  analogiques  de  la  trompe  avec  le  nez  sont  sfirtont 
ëvidens  chez  les  cochons.  Elle  est  en  effet,  dans  cette  espèce,  terainét 
le  plus  souvent  par  une  surface  circulaire  qu'entoure  un  bourrelet,  et 
qui  rappelle  très-bien  l'extrémité  du  groin  d*un  cochon  normal.  La 
direction  de  la  trompe  est  d'ailleurs  très-variable  c^ez  ces  animanik 
aussi  bien  que  dans  toutes  les  autres  espèces  ;  elle  se  porte  qi^ieique* 
fois  de  c^té  ^  quelquefois  en  haut^  et  plus  souvent ea  ba^* 


3^  PABTIE  lU. 

mais  servant  de  base  à  la  trompe.  Ce  prolongement  se  eon« 
tinne  avec  nn  seul  os  nsrsal  >  presque  aussi  long  que  les  fron- 
taux eux-mêmes»  un  peu  recourbé  en  bas,  médian»  évi- 
demment analogue  aux  deux  os  propres  du  nez ,  et  ayant 
la  forme  d'un  demi-cyliudre  ouvert  inférieurement. 

La  cavité  intérieure  du  nez  et  la  muqueuse  nasale  ne  dis» 
paraissent  pas  non  plus  complètement  dans  la  rhinocépha- 
lie.  La  trompe  est  creusée  d'une  cavité  prolongée  plus  on 
moins  profondément ,  et  tapissée  par  une  membranp  mu- 
queuse. Cette  cavité ,  qui  est  ordinairement  et  peut-être  tou^ 
jours  (i)  unique,  se  termine  postérieurement  en  cul-de-sac, 
mais  offre  en  avant ,  dans  la  plupart  des  cas  (2) ,  une  ou- 
verture sur  les  bords  de  laquelle  la  peau  se  continue  avec  la 
muqueu>e« 

Enfin  EUer  et  Roloff  ont  trouvé  dans  la  trompe  du  rfaî- 

(i)  Dâubshtov  , /oc.  c/V. ,  p.  394»  ibdique  un  cbien  rhinocéphafe 
^donl  la  trompe  était,  dit-il,  terminée  à  rextrémité  par  deux  orifices 
ronda  et  séparéi  par  une  cloison  comme  des  narines.  C*est ,  comme  on 
!•  voit ,  a  tort  que  quelques  auteurs  ont  cité  ce  cas  comme  1  emar* 
quable  pai'  l'existence  d'une  cloison  médiane  dans  l'intérieur  de  la 
trompe.  Si  cette  disposition  existait,  du  moins  elle  n'est  pas  signalée 
par  DauUenton. 

(a)  SuPBRviLLB,  loe.  ek.f  parait  avoir  observé  deux  narines  distinctes 
cbez  un  mouton  rbinocéphale.  —  On  vient  de  voir  que  le  chien  dé« 
erit  par  DÂUBBiiTOir,  îi^iW.,  offrait  aussi  cette  disposition.  —  Je  n'en 
connais  d'ailleurs  par  moi-même  aucun  exemple.  Un  fœlus  humain 
m*avait  paru  d'abord  la  présenter,  mais  un  examen  attentif  m'a  montré 
qu'il  n'existait  qu'une  seule  ouTcrture  en  forme  de  huit  de  chiffre, 
c^eat-à-dire  très-peu  marquée  sur  la  ligne  médiane,  et  renflée  de  cha- 
que côté.  <—  Au  contraire,  j'ai  vu ,  et  même  dans  trois  cas,  la  trompe 
privée  de  toute  ouverture.  Deux  d'entre  eux  m'ont  été  offerts  par  des 
ibetus  decocbop  :  dans  l'un, la  trompe,  longue  d'un  pouce  environ,  se 
terminait  par  uo  petit  tubercule,  dans  l'auireja  trompe  était  beaucoup 
plus  petite  encore,  et  vraiment  rudimenlaire.  Enfin  nn  chien,  dont  j'ai 
d^à  parlé ,  et  qui  était  remarquable  par  l'absence  des  yeux ,  avait 
aussi  la  trompe  tmperforéa,  quoique  très^volumineuse.  —  Coubàrb, 


M0N9T»£S  CYGLOCéPHALIENS.  S97 

nocéphale  qu'ils  ont  disséqué ,  quelques  faisceaut  inuscu- 
laii*es  se  conlinnant  postérieurement  avec  le  fronts^  (i). 

La  tendance  2i  la  fusion ,  quoique  moins  tnanifeste  que 
l'atrophie  »  se  manifeste  aussi  dans  la  trompe  par  des  carac-^ 
tères  importans.  Telle  e&t»  dans  la  plupart, des  cas,  outre 
l'existence  déjà  signalée  d'une  seule  cavité  dans  la  trompe» 
ceHe  d'un  seul  os  du  nez,  ordinairement  articulé  par  Ttine 
de  ses  extrémités  avec  le  frontal ,  et  par  l'autre  avec  un  Gar*- 
tilage  médian.  Je  trouve  cet  os  nasal  unique  et  médian  chez 
tous  les  sujets  que  j'ai  sous  les  yeux  »  aussi  bien  chez  ceux  qui 
ont  la  trompe  petite,  que  chez  ceux  qui  l'ont  très-grande  (s). 

Voici  donc  encore  un  autre  appareil  qui ,  comme  l'encé- 
phale» le  crâne  et  les  yeux,  ihontre une  tendance  marquée 
h  la  fusion  médiane  ;  et  les  modifications  de  la  région  supé- 
rieure et  de  la  région  moyenne  de  la  tête  sont  exactendent 
du  même  genre.  En  est-il  de  même  de  la  région  inférieure 
on  maxillaire?  Tous  les  auteurs  qui  ont  décrit  avec  soin  des 
monstruosités  cyclocéphaliqoes ,  ont  remarqué  que  les  mâ- 
choires supérieure  et  inférieure  sont  plus  ou  moins  impar- 
faites; elles  sont  souvent  plus  courtes,  relevées  en  haut»  et 
se  trouvent  quelquefois  même  aiFi'Ctées  de  vices  beaucoup 
plus  graves  de  conformation  (S).  Quant  à  la  tendance  à  la 

JBist.  de  V  Jcad,  des  iSc.  »  p.  1 1 ,  cife  un  cas  analogue*  également  observé 
chez  le  chien. 

(i)  Chez  le  rhinocéphale  décrit  par  M.  Jouadâv  »  il  ezislaît  sons  U 
base  de  la  trompe ,  d'après  les  observations  de  cet  aateur ,  an  petit 
corps,  allongé  transversalement,  d*un  tisso  comparable  à  celui  de  cer- 
tains polypes  vaseulaires,  et  qu'il  regarde  comme  analogue  à  la  mem* 
brane  pituitaire,  repliée  sur  elle-même,  f^oyet  sa  thèse  déjà  citée,  p.3oy 
et  planche  II,  fig.4>  n»  5. 

(a)  On  trouve  cepeadant  quelquefois  deux  os.  —  Coudârs,  /oe.  c«r., 
dit  même  en  avoir  trouvé  trois  dans  la  trempe  du  chien  rhinocéphale 
qu'il  a  disséqué. 

(3)  A  la  mâchoire  supérieure,  les  téguneos  excèdent 


$i|S  FAftTIB  IH. 

fu^OD  »  personne  ne  Ta  encore  signalée  pour  cette  partie  de 
la  face,  et  cependant  cette  tendance  y  existe  réellement  aussi. 
£Ue  n'est  indiquée  »  il  est  vrai ,  dans  la  plupart  des  cas  >  et 
surtout  chez  Thommeet  les  mammifères  supérieurs»  que  par 
un  rétrécissement  souvent  peu  marqué  des  mâchoires; 
mais  elle  devient  beaucoup  plus  manifeste  dans  les  espèces 
inférieures,  chez  lesquelles  les  mâchoires  ont  une  très- 
grande  longueur.  Ici  le  rétrécissement  est  ordinairement 
porté  beaucoup  plus  loin ,  et  les  deux  rangées  dentaires  ne 
sont  plus  séparées  l'une  de  L'autre  queparunintervalle  égal  à 
la  moitié,  au  tiers,  quelquefois  au  quart  de  l'espace  qui  existe 
normalement.  Le  plus  souvent  même ,  les  intermaxillaires 
disparaissant ,  les  maxillaires  supérieurs  se  rencontrent  sur 
la  Ugne  médiane  dans  toute  leur  portion  palatine,  et  se  sou* 
dent  intimement.  Enfin  j'ai  sous  les  yeux  sept  fœtus  de  co« 
chons  et  trois  crânes  de  la  même  espèce,  dans  lesquels  la 
mâchoire  supérieure ,  ainsi  rélrécie ,  porte  en  avant  trois 
dents,  comparables  pour  leur  forme  à  des  incisives,  et  dont 
l'intermédiaire,  non  implantée  dans  un  alvéole,  est  exacte- 
ment médiane ,  et  représente ,  par  sa  forme  aussi  bien  qut 
ipar  sa  position ,  deux  dents  confondues. 

Les  détails  qui  précèdent ,  et  dans  lesquels  Fintérêt  et 
la  fréquence  des  monstruosités  de  ce  genre  me  comman* 
daient  également  d'entrer,  montrent  que  la  rhinoeé- 
'^halié  est  un  des  groupes  dont  les  conâitions  organiques 
dût  étële  plus  étudiées,  et  dont  les  exemples  sont  le  plut 
nombreux  chez  l'homme  et  chez  les  animaux.  cPen  connab» 
&k  eiEdt,  dès  il  présent  des  cas,  soit  par  mes  propres  obser- 
vations ,  soit  par  les  faits  dus  à  divers  autein'S  déjà  cités , 
chèz'fo  chien  et  te  chat  parmi  lés  cai*nassiers ,  chez  le  la- 

ment  de  beaucoup  les  os  maxillaires,  chez  les  cochons  rfiinocéphaléi 
MHtfar.  Ilslbmreot  sonvmitaassi  des  replis  ptôs  ou  moitt^  ételidàsi 


MONSTRES  éTClJÛ«â»HAJLIEN8.  3l^ 

pin  parmi  les  rongears ,  chez  le  mouton  et  lebœnf  parmi  les 
rumÎDanà,  enfin,  parmi  les  pachydermes  »  thét  fe  cheyal  et 
surtout  chez  le  cochon  (i)  ;  espèce  qui  a  offert  à  elle  seule 
ta  inoitié  et  peut-être  plus  de  tous  ks  exenïples  èfonnus  (2), 

(«)  Us'ea  faut  de  beaucoup  qoe  j*iie  cit^  tous  les  cb«  de  rhinocé- 
pbd  je  connus  chez  le  cochon.  Parmi  ceux  qui  sont  trop  imparfaitement 
décrits  pour  être  rapportés  spécialement  à  tel  ou  tel  degré  de  la  mons- 
t^mosité»  je  citerai  encore  :  un  cochon  figuré  dans  les  Histoires  prodigieux 
jè5y  t.  ly,  et  îndiqaé  auissi  par  Sautai.  ,  dans  son  Bistàire  des  nntiquieés 
^  Paris,  t.  II,  p.  5^1.  —  Un  second  décrit  dans  1«8  iict,  «Ar  Copenhague^ 
mmées  1 671  et  1671 ,  obs.  44,  et  dans  la  CoU.  4càd.étr^  t,  IV,  pi.  190, 
airec  planche.  —  Un  auhre  mentionné  et  grossièrement  représenté  par 
CuiYER,  dans  les  Ephem,  nat,  ciir.,dec.  ÏI,  ann.  viii,  obs.  2a,  ann.  1689 
t  celui-ci  fut  jugé,  dît  l'auteur.  Un  pur  ouvrage  d'u  démon  ,  merum. 
"bpns  dûBtnonis).  ^—  Enfin ,  ua  autre  èncoi^ ,  l^sâez  bièH  igoré  par  Rb« 
tÉÉrAtoLTy /oc.  ciV.ypl.  35. 

(3)  Je  donne  pour  toutes  les  eapèœflip  dans  le  tableau  oou^paratif  sui- 
vant,  le  relevé  numérique  des  cas  que  je  connais  par  mes  propres  ob« 
aervations.  Ce  tableau  indique  à  la  fois  la  fréquence  àes  divers  degrés 
cfe  là  irbînocéphalie  dans  là  même  espèce,  et  là  fréquiencë  de  la  rbino- 
i&t?e  en  général  dans  tdtités  lès  espèees; 


«BMiita 


Irolis 

*■■•■  I       I 


D0irX  TEOS- 
dans 


floBnme*  • 

Chien. . 
Châl.  . 
Lapin  . 
Cochon. 
Boeuf.  • 


'    ToTiiifx.  . 


«■IL 


» 
X 
» 
» 

I 


I 
xo 

I 


CÉfL 

8B1II-D01IBLB 


z 
a 
I 
t 
5 

» 

-  f  - t 


18 


UUJ, 


IV 


TOTAUX. 


'         t. 


4 
5 

4 

» 
16 

2 


a3 


La  plupart  des  cas  indiqués  ne  m*étànt  connus  que  p'àr  t*exainen 
extérieur,  je  n'ai  pu  distinguer  dans  ce  tableau  te  ti'ôrsiàme  degré  dans 
leqiiëlrœil  présente  encore  à  l^fntëi'i^iir  dès  frâcÀffianifestesdeda^ 
plicité»  et  le  quatrième  degré  ^  où  il  est  presque  tout-à*flit  sîApT^, 


400  »A»TIE   IIL 

Genre  lY.  CTCLociPHAi.B^  Cydce^^habu. 

Oq  nenl  de  voir  que  la  trompe»  dont  Texistence  esl  Tan 
des  caractères  priocipaax  des  rhiaocéphalea  »  présente  dans 
ee  genre  direrses  f  ariétés  do  composition  9  de  forme  et  de 
Tolame  »  et  qn*elle  est  dans  quelques  cas  très-petite  et  im- 
perforée. Ces  cas  forment  le  passage  des  rbinocéphales  à  on 
autre  genre  que  )e  nomme  CyclociphaU  (i)  »  et  que  l'ab- 
aence  totale  de  la  trompe  caractérise  seule  à  Fégard  des 
premiers.  Les  modifications  des  autres  parties  de  la  tète  wçfsA 
ailleurs  les  mêmes»  et  tout  ce  qui  vient  d'être  dit  des  mitidi- 
jfications  des  yeux ,  des  orbites  «  du  crâne,. du  cerFMÙ  et 
des  mâchoires  dans  le  genre  précédent  «  e>t  applicable  à 
la  çyclocépbalie»  do.  y  quelques  comtes  remarques  aofi- 
ront  par  conséquent  pour  compléter  Tbistoire. 

L'absence  de  la  trompe  «  c'est-à-dire  Tétat  plus  rudioden- 
taire  encore  de  l'appareil  nasal ,  suffit  pour  donner  aux  cy- 
clocépbales  une  physionomie  très-différente  de  celle  dea  rbi- 
nocéphales. L'orbite  commune»  dans  laquelle  se  trouvent 
deux  yeux  contigus  (a)  ou  un  œil  pins  ou  moms  manifeste- 
ment double  t  occupe  le  centre  d'une  vaste  surface  à  peo 
près  plane  que  limitent»  chez  l'homme»  en  haut  l'insertion 
des  cheveux»  en  bas  la  bouche.  Sa  disposition  chea  lea  ani- 
maux est  aussi  la  même,  et  elle  semble  pareillement  occu- 
per le  centre  de  la  face. 

Dans  le  squelette»  l'absence  de  la  trompe  est  indiquée  par 
la  disposition  du  bord  supérieur  de  l'orbite  ou  de  la  partie 
antérieure  du  frontal,  qui  ne  présente  aucune  diapositioft 

(i)  De  xvx>o<,  gk^e  4lê  l'œil  f  et  de  niful^^téte,  Voyez  larles  radi« 
caini  de  ce  moi  la  page  204. 

(s)  Je  ne  connais  encore  aucun  exemple  de  çeUe  disposition  ches  ks 
cyaloGépliales. 


MONSTRES  CYCLOC£l»HAUKN.<;.  4fci 

piirticiilière  »  c'est-à-dirci  où  l'on  ne  voit  ni  une  apophyse 
destinée  à  porter  Tos  nasal  et  à  servir  de  base  à  la  trompe  > 
ni  même  nne  échancrore  destinée  à  recevoir  cette  base.  Dtl 
rMe  9  la  composition  de  l'orbite  est  exactement  comme  dans 
là  rhinocéphalie ,  et  sa  forme  présente  de  semblables  varia- 
Ikms  qui  correspondent  à  l'état  de  l'œiU  tantôt  plus  on  moins 
COmpU&tement  double ,  tantôt  pea  différent  d^nn  œil  normal; 

La  cyclocéphalTe  est ,  comme  on  le  voit ,  caractérisée  par 
no  degré  de  plus  de  monstruosité»  la  disparition  complète 
oiu>resque  complète  dès  vestiges  de  l'appareil  nasal  qui  sub- 
•iiiaient  encore  dans  la  rhinocéphalie.  Cette  remarque  ex- 
plique en  partie,  mais  en  partie  seulement,  la  production 
beaucoup  moins  fréquente  delà  cyclocéphalie,  que  l'on  ne 
peut  cependant  considérer  tont-à-fait  comme  une  monstruo- 
sité rare.  J'en  ai,  en  effet,  sous  les  yeux  plusieurs  exemples,' 
•avoir,  deux  chez  l'homme  et  un  chezie  cochon,  dans  lesquels 
yœil  était  presque  complètement  double  et  pourvu  de  quatre 
paupières;  deux  chez  d'autres  mammifères,  le  chien  etlé  chat, 
dans  lesquels  l'œil  étaitcirculaire  et  presque  entièrement  sim- 
ple; enfin  un  cinquième,  beaucoup  plus  rare,  chez  un  poulet, 
dont  l'œil  parait  avoir  été  de  même  circulaire  et  simple  (i)« 

Les  annales  de  la  science  nous  offrent  plusieurs  autres 
exemples  de  cyclocéphalie.  Littre  a  décrit  et  figuré  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  (2)  un  fœtus  humain 

(x)  Je  n*en  ai  pu  jager  que  par  la  forme  de  l'orbite,  l'œil  ayant  été 
enlevé  avant  que  Toiseau  fût  en  ma  possession.  De  même  qoelesmam- 
nifères  cyclocépbaliensycejeane  poulet  avait  la  portion  inférieure  de  la 
fiice  mal  conformée:  la  mandibule  supérieure  était  de  forme  à  peu  près 
normale ,  mais  très-courte ,  et  la  supérieure ,  beaucoup  plus  longue  et 
difforme ,  était  déjetée  à  gauche. 

(9)  Année  1717, p.  aSS  (avec planche).  Suivant  la  figure  de  Littre, 

les  sourcils  auraient  dans  ce  casconservé  leur  situation  ordinaire.  —Un 

quatrième  cas  parait  avoir  été  observé  chez  l'homme  par  Oi-  Borei- 

cRiiTs;  voyez  les  Aet.  de  Càpenhagri^,  ann*  1671  et  167a ,  ob^.  ^3,  et 

II,  26 


4otl  PAtTlB  Uf. 

né  à  sept  mob,  et  ayaoi  on  œU  double  plaeé  an  aûlioB  dn  I9 
partie  ioférieiire  du  frent.  Parmi  les  ammau  ,  des  esemplei 
eemlegiiefr  oat  été  recueillis  par  on  asseï  grand  nombre  d'a»^ 
leorSf  parmi  lesquels  je  citerai  smlont  Jklbrecht,  Tabar^ani 
eiRnben  (1)»  qui  ont  publié  de  bonnes  obsenrationa^  IHiÉ 
cbei  le  monlon»  le  second  ehes  le  yeao^  le  trmsitaie  cfaes  lé 
eheral;  et  Regnanlt».qai  a  figoré,  mais  d'one  manière  aaaei 
imparfaite  9  deox  cas  de  cyclocéphalie»  L'nn  de  ees  derniers 
loi  avait  été  offert  par  na  cbat  :  il  a?ait  recoeiili  l'antre  ehli 
nn  plonlain ,  remarquable  par  la  brièveté  de  sa  mâekaJMI 
snpirienre»  et  qœ  Ton  prétendait ,  mais  très-certainemèÉt 
à  tort»  avoir  vécu  jusqu'à  quatre  mois  (s). 


la  CtJL  ticad..éir^  L  Vil,  p,  174  (note  où  se  trpuve  indi^ié aaasi  ne 
aatre  monstre  cyclocéphalieD»  dontle  genre  ne  peat  élre  détermioQ^-r 
tJn  antre  est  indiqué  d'après  M.  LikUTH  par  M.  Iubochx,  toc,  cU,^  p.  6$. 
•^—  Enfin  c*est  sans  doute  un  antre  encore  que  Schwabz  a  décrit  daM 
le  Gèmmnu  Zeitsékriftffirdié  Geburtshûi/r,  t.  IV^  ann.  1819,  p.  x8a;  Clé 
mal  décrit,  et  dans  lequel  il  n'est  même  pas  certain  que  Tmi  dnitif 
reoennaitre  uo  exemple  de  cyclocépbalie)  mais  qui  offrait  d«s  mpdillr 
cations  remarquables,  le  globe  de  l'œil  se  troavant  réduit  à  qoelqoas 
radimens  de  sclérotique. 

(t)  Wùfez  Albrscht  ,  De  agno  cyclope^  dans  léS  Aèta  nat.  ènr.,  t.  Vlïl 

oIm.  363,  a?ec  pi.  —  TABAa&ikVi,  dans  les  jâeti  deU'  Jead,  dèBe  SèJàmw 

di  Sin^a^  t.  XH ,  p.  1 14  et  snir.»  avec  pi.  —  Rusn ,  Darcr.  anmu  ^ê/llA 

fœtus  eqmrd  çrclopici,  Disu  ûtaug,,  4*,  fierlill»  1824,  bonot  dasCriplÎM 

avec  d'excellentes  figures. 

(2)  Voyez  loc»  ctV.,  pi.  i3 ,  pour  le  chat  cyclpcéphale ,  et  pU  3,  pour 
le  poolaîn.  r~  f^oyez  encore ,  pour  des  exemples  de  cyclocéphalie  ehas 
les  apimanxfi  Eow.  Ttsoh,  A.  reUu.  oftwo  mof^jbt.  Pigs,  dans  les  PM^ 
Trans.,  U  XXI,  p.  43i,  ann.  1699;  chez  un  cochoD.«-BovTX,  Oès^  awini 
i^gneau  eyclope^  dans  le  Jouriu  de  méd,  ehir,  phan  de  Yaiideriiioiidet 
t.  Xin ,  1760,  p.  a5i  ;  chez  le  mouton.  >—  fii.u]nuni4CK ,  jibbUdmmgfH 
Naturhittor,  Gegendêtœnde^  obs.  et  pi.  61  ;  chea  le  cochon.  —  Pxhasa  , 
iopraun  agneilino  monoculo^  dans  Jui  delC  accadem.  italiam^  Livonrac^ 
t.  Impart.  I,  p»  977.  —  jABG£a,  dans  ArcH^fir  J/imt,  und  PhyM»^  I*  IV^ 
s8s9  f  pt  aoa;  chez  la  chèvre^  le  mouton  et  (a  cfajeiv^-'Gvi^^,  foç^  fkf^ 


Yoici  encore  un  genre  quif  lié  intimen^nt  pyçclesrhinocé» 
phales ,  s'en  distingue  par  quelques  anomalies  de  pins.  Les 
jpxks  f  h  trompe»  le^  parties  snpériepres  du  craoe  et  l'encé» 
pbdle»  sont  comme  dai^  la  rbinocépbalie;  mais  la  région  in» 
jgijrioQre  de  la  face  présente  une  conformation  bien  plus  ri- 
jp^o^»  Dan»  les  genres  précédons,  les  mâchoires  ou  au  rnoin^ 
1%  supérieure  y  sont  presque  toujours  plas  courtes  que  dams 
l'état  normal  ;  elles  deviennent  ici  rudim^taires  ^  et  l'ouv 
¥frtureet  la  cavité  buccale  disparaissent  plus  ou  moins  corn? 
plétement.  Lestégumens,  moins  atrophiés  que  les  partief 
Hanses 9  excèdent  celles-^çi  (2),  et  forment,  à  la  place  que 
jfivait  occuper  la  bouche,  pne  sorte  de  tubérosité  ou  de  car 
iv^ncnle  •  quelquefois  asseaç  prolongée  pour  mérita  le  noi9 
^  trompe ,  et  qui  représente  les  lèvres  et  lef  tégamms  des 
jplichoires  atrophiés  et  ramassés  sur  eux-^mémf  4« 

Mon  père  »  en  établissant  ce  genre  dans  sa  PhiUnophi^ 
çutfUmUqufi  (3) ,  en  a  fait  connaître  deux  exepiplesi  Y^a  obe^ 
lluimnip,  l'autre  chez  le  mooton*  Un  autre  avait  été  indiqué 

p,  loa;  chez  le  cochon.  -7  GrassiTs  dans  Y£cho  de  la  Niè^r9y  ai|« 
née  i834f  n"*  ^7  ;  chez  le  cochon.  —  Après  ces  divers  exemples,  je pu|s 
encore  citer,  d*après  des  renseîgnemens  authentiques,  an  chien  cydo- 
«épliale,  né  avec)  plnsieors  autre  s«J€t|  bien  oonfonné»,  et  qH4  était 
beaucoup  plus  grand  que  tous  ses  frères. 

(i)  De  axôfiot. ,  bouche ,  et  de  M<fcàk  1  téite  <téte  remarqn^Jble  par  la  con^ 
fennatioB  de  la  bouche). 

{%)  CeUe  disposition  existe  déjà,  mais  moins  mariée  »  dans  bean^* 
Ooitp  de  rhioocéphales  et  de  cyclocéphales^ 

<3}  Tome  II,  p.  96.  Dans  cet  ouvrage,  ce  genre  est  appdé  ito* 
m^ncéphaU  et  non  stomocéphak^  Foyvz  la  note  de  ia  p.  iytê 


4o4  »AHTIE  iir. 

chez  le  chien  plus  anciennemeni  par  Oanbenion  (i).  Enfin 
j*en  ai  obsenré  moi-même  on  antre  chex  le  chai ,  im  antre 
encore  chez  le  cochon ,  et  cinq  chez  des  lapins  »  parmi  les- 
quels deux  étaient  nés  dans  la  même  portée  (a). 

g  II.  Remarques  générales  sur  les  numstres  cydocéphatUns. 

Les  remarques  étendnes  qne  j*ai  présentées  snr  les  riiino- 
céphales ,  et  les  rapports  intimes  qui  les  lient  aux  antres 
monstres  cyclocéphaliens,  me  dispensent  d'entrer  dans  de 
longs  déreloppemeDs  sar  Forganisation  générale  de  cette  fih 
mille  éminemment  naturelle  :  c*est  presque  nn  simple  ré- 
sumé des  modifications  principales  de  la  tête  »  qne  je  rais 
présenter  ici  comme  complément  des  détails  exposés  dans 
le  paragraphe  précédent* 

Les  organes ,  dont  les  anomalies  diversement  combinées 
caractérisent  les  divers  genres  de  monstres  cyclocéphaliens» 
s'écartent  presque  tous  du  type  normal  par  deux  genres  de 
modifications  à  la  fois  :  ils  sont  imparfaitement  développés» 
et  tendent  à  se  confondre.  Tantôt  lepremiergenre  de  modifi- 
cation, Tatrophie,  prédomine  :  c'est  le  cas  des  organes  mé- 
dians ou  très-rapprochés  de  la  ligne  médiane ,  organes  que 
Ton  voit  même  parfois  manquer  entièrement.  Pour  d'autreii 
au  contraire ,  la  tendance  à  la  fusion  est  surtout  manifeste , 
et  tels  sont  ceux  qui  »  dans  l'état  r^ulier  »  sont  éloignés  de 
la  ligne  médiane. 

Ainsi  »  atrophie  de  la  région  moyenne,  rapprochemenl  on 

(x)  Loe.eii,^  p.  39S,  no  iSgS. 

(a)  A  ces  cas  od  peut  en  ajouter  un  autre  mentionné  réeemment 
par  JASGsm,  à  la  fin  (p.  117)  d'un  mémoire  principalement  consacré  à 
la  description  de  deux  animaux  rhinocéphales.  Voyez  MisMdumg  dtt 
Kopfei  e'met  Kalbct  und  tinet  Lammm  dans  Jnkiçfur  Aimi,  mnd ^kfM^ 
f.V,  ann.  jS3o, 


MOiNSTR£$  GYGLOGÉPUALlEIfS.  4^0 

même  fusion  des  parties  latérales  :  tel  est  le  double  ea* 
ractère  que  nous  allons  voir  empreint  »  mais  à  des  degrés 
inégaux»  sur  toutes  les  parties  de  la  tête»  depuis  le  crfine 
et  Tencéphale  jusqu'aux  mâchoires  et  à  la  bouche.    . 

Il  en  est  évidemment  ainsi  ducerveau,  beaucoup  plus  pe- 
tit qu'à  l'ordinaire  »  sans  circonvcdutions  distinctes ,  à  corps 
calleux  rudîmentaire ,  et  dont  les  lobes  et  les  ventricules.la- 
iéraux  viennent  se  confondre  en  lobes  et  ventricule  médians* 

Les  modifications  du  crâne ,  si  elles  sont  moins  remsgr- 
.quables  et  surtout  portées  moins  loin ,  sont  du  moins  analo- 
gues à  celles  du  cerveau.  Ainsi  on  a  vu  que  les  de^x  fix>n- 
taux  sont  presque  toujours  confondus  en  une  pièce  unique 
et  médiane  »  dont  la  largeur  est ,  surtout  en  avant ,  beaucoup 
moindre  que  celle  d'un  coronal  normaL  II  y  a  donc  à  la  f^is 
réunion  médiane  et  atrophie  (i). 

/  La  tendance  à  la  fusion  et  à  l'atrophie  est  plus  manifeste 
encore  pour  les  deux  appareils  de  la  vision.  Lès  cas  oh  il 
ii'eiûste  qu'un  œil  médian  presque  entièrement  semblable  à 
im  œil  normal ,  et  plus  encore  ceux  où  dans  une  orbite 
unique  on  cherche  en  vain  l'œil  lui-même»  sont  des. exem- 
ples frappans  aussi  bien  d'atrophie  que  de  fusion.  Tous  les 
autres  cas»  sans  excepter  même  l'elhmocéphalieet  la  cébo- 
céphalie ,  où  il  existe  encore  deux  yeux  complets  et  deux  pr* 
bites  distinctes»  forment  évidemment  autant  de  degrés  inter- 
médiaires entre  le  type  normal  et  ces  états  d'extrême  ano- 
malie :  tous  offrent  par  conséquent  une  tendance  plus  ou 
moins  marquée  vers  la  fusion  et  l'atrophie.  Les  détaik  que 
j^ai  donnés  plus  haut  sur  la  structure  de  l'œil  et  la  compo* 
sition  de  l'orbite»  le  démontrent  suffisamment;  et  il  est  près- 
que  superflu  de  remarquer  que  la  persistance  de  la  mem- 

(i)  Outre  plusieurs  des  auteurs  précédemment  cités,  le  cerveau  des 
cycipcéphaliens  a  élé  décrit  par  Lobsteik  »  De  nervi  sympathetici  hum» 
/abricd  t  usuci  tnorbhf  \u  S^, 


||è6  PARTIS  uu 

bf^në  t»ti)i{lllire  ^  ràbsencé  des  cils  et  quelqneA  MXteê  i\téA 
éb  lËblifiit'iDfttion  obéervés  dans  àirerê  cm  particuliers ,  èont 
l^ttcêHhe  autant  de  preuves  da  déTeloppement  ioiparrait  des 
globes  ocrolaires  chez  les  monstres  cyeldcépbaliens* 

jSi  i  pour  les  deux  appareils  de  la  vision ,  la  tendance  à  la 
ftéiéki  est  mAnifeste»  et  si  la  tendance  à  l'atropbie  a  seule 
-kèéoifi  d*6tfe  établie  par  quelques  preuves^  è'est  précisémenl 
fo  eéntràire  peur  l'appareil  nasal,  dont  Tatrbplblè  est  de  todle 
iSvidelkcei  màis^dans  lequel  k  telndance  à  la  fbsion  est  Beau- 
tf^  tàtAns  nàarquée^  et  tellement  qu'elle  a  làèttkè  été  gédd^ 
rliléitièât  mééoûnue.  Cette  différence  est|  ail  reste  «une 
tMMqiiënee  Mtufelle  de  la  position  médiane  du  nés  et  dé 
Il  ritttatién  latérale  des  yeux»  dont  la  réunidn  ne  peut  êtihé 
eOA^è  Aans  ràttephié  du  nez* 

Les  degrés  d'atrophie  que  peut  présentef  l'appareil  tltkt»^ 
f  If,  èdtit  d'ailleurs  très-divers.  On  le  voit  disparaître  de  plus 
4Sd  plu^  depuis  l'ethmocéphàlie  où  l'ethmoldè  existe  êtt'* 
%éNi  9  et  où  les  autres  parties  du  nez  se  rëtroutent  pi^nt 
H  Jdupttn  en  nidifiîens  dans-la  trouipe,  juiqu'àuit  tM» 
Uëêépkales  et  aux  stomocéphales  qui  n'oUI  phs  qUé  là 
Ifi^rapè  (i)^  et  de  eetu-ci  aux  cyclocéphales  qui  B*imi  tùêlM 
plus  la  trompe*  La  partie  tégumentaire  de  l'àpparéil  est  IMh 
f  èUré  cdle  qbi  se  conserve  le  plus  MmplétemeUt  et  le  jplm 


<x)  -Gène  troinpcii  représeotant  le  aez  et  surtout  st  partie 
fn^D^aire,  est  totijours  située  au  dessus  et  non  au  dessous  de  l'âfipa* 
reil  oculaire.  Hubbb,  dans  sa  dissertation  iotitulée  Observ,  atqaemigiL 
nohmitiœ  de  idhnstris^  in-4^>  Cassel,  1748,  décrit  et  figure,  il  est  Trai»  àà 
*S6iehoh  cyèlbpé  qui  avait  au  dessous  de  l'dsl!  (m  proloogemeut  eà 
tf1»itape  !  Mais  ce  prolonlfettaeDt  était  sans  doute fbtmé  ^«f  les  MdiliirM 
djftfomées  et  non  par  lesTudûneus  du  nea.  —  11  en  est  de  néaie  d*mi 
mouton  monstrueux  décrit  par  Otto  ,  dans  ses  Seltene  Beobacht,  fur 
JiHià,^  Phf9,  ttnd  Path, ,  Bresla^,  i8c6,  isah;  t.  -^  ^o/et  à  ce  sujet  les 
HMàmrqtrtt  dé  lltrâcHiE ,  I09,  ei'r.j  p.  38  et  èuiv.,  et  Texposé  que  j*ai  Hit 
plus  haut  des  caractères  de  la  stemocéphalie. 


MONSTliES  CYdLOGÉPttALlENS*  ^07 

lMg4enlp0.  Ainsi  on  la  voit  à  peine  diminnîSè  dé  Volume 
ddns  certains  cas  de  rhinocéphalie,  principalement  thet  les 
eedions ,  où  la  trempe  conserve  m^e  le  plàs  êoûtent  k 
•on  extrémité  la  forme  d'un  groin  ;  et  torsqu*on  passé  aux 
ei#  de  rhiiaocépfaaiie  les  pins  opposés,  À  eeiix  ott  là  trdmpe 
êm  k  plus  petite  et  la  plus  imparfaite  »  en  la  voit  rédtdtè 
I  M  petit  prolongement  cutané,  lès  t^metts  da  litMK 
«yâlil  peipsisté  nptèa  k  disparition  etaiplèle  de  tOûteA  lés 
ittlrêa  parties  de  TapparoU  basai. 

Qtiànt  à  la  tendance  à  la  JTasion,  dans  presque  tous  les  càë 
Hù  Fàppareil  olfactif  est  réduit  à  Tétat  rudiment  aire  d^ûti 
tpp^ndicé  probôscidiforme  plus  ou  moins  étendu ,  elle  6$ 
ttaiitfeste  parla  fusion  des  os  nasaux  en  une  pièéé  médiane, 
lirg^  et  TOÛtée,  ou  même  en  un  osselet  grêle  et  allongé, 
par  une  semblable  réunion  des  cartilages  latéràujt ,  et  pà^ 
fetf stence  d'une  seule  cdrité  dans  la  trompe  et  d'nliè  âeulô 
tynyerture  &  ton  extrémité.  La  conséqnence  que  je  déduis  dé 
iisifti  liàits,  etprtusieursde  ces  fai ts eux-mêmes,  avaient  écjbappé 
lÊÛt  auteurs;  mais  l'unité  de  l'ouverture  terminale  a  été  signa- 
lée presque  par  tous.  C'est  même  autant  f  observatioù  de  té 
Mractëre,  que  la  forme  ordinairement  allongée  et  c^^lin^i^l^dè 
«dé-la  trompe ,  qui  a  induit  si  souvent  les  anciens  téj*atôlô^èl 
liàns  Tuse  des  plus  singnlièi'es  erreurs  ^ui  aient  été  jàtnâ^è 
"itommises  en  anatomie.  La  trompe  était  à  leurs  yévàL  Un  pé- 
iiid,  inséré,  par  un  bizarre  caprice  de  là  nàtufe,  aà  tîEiilie^ 
"èB  la  face;  son  ouverture  était  l'orifice  de  i^urëttè  ;  qùêïqoJBkl 
Yeptis  existant  dans  certains  cas  vei^s  la  basé  de  la  iron^pe^ 
^étaient  le  prépuce  (i);  et  il  s'est  mêoie  trôqvé  dé^  àu- 
^nrs  (s)  qui,  prenant  le  menton  mal  (conformé- pbiir  des 

.    (i)  Ellba,  loe,  cil,;  chez  un  rhinocépbale.  — PtoucQiJBv,  d*après 
JftRifFLÀXM,  ioe,  cit.^  p.  29;  chez  u^  ethmocéphale. 

(3)  Fojrez  LiGETUS,  loc,  cii.y  p.  144*  ■—  ALDaoyurDB ,  Mwtttrêhuk 
Jiist.,  p.  4^4  et  4^7* 


4o8  PAHTIË  liX. 

testicules ,  ont  fini  par  découvrir  daos  la  face  un  appareil  gé^ 
nital  complet  (i). 

Ces  remarques  sur  l'appareil  nasal  sont  exactement  appU* 
cables  aux  mâchoires,  mais  surtout  à  la  supérieure»  située 
immédiatement  au  dessous  de  lui  et  occupant  de  même  la. li- 
gne médiane.  Son  atrophie  est  manifeste ,  non  seulemont 
dansla  stomocéphalie,  mais  aussi,  quoique  portée  beaucoup 
moins  loin,  dans  les  quatre  premiers  genres,  de  la  famille. 
Elle  est,  en  effet ,  mal  conformée  et  plus  courtes ,  et ,  de  même 
que  pour  l'appareil  nasal ,  c'esf  le  système  tégumenlaire 
dont  l'atrophie  est  le  moins  marquée.  Ces  modifications  bV 
perçoivent  surtout  très-bien  sur  les  ruminans  et  les  pachy- 
dermes; espèces  où  les  anomalies ,  à  cause  de  l'étendue  des 
mâchoires,  se  présentent  nécessairement,  si  l'on  peut  s'ex- 
primer ainsi ,  sur  une  plus  grande  échelle.  Par  la  mêikie  rai- 
son ,  c'est  aussi  dans  les  animaux  de  ces  deux  ordres  quelfi 
tendance  à  la  fusion,  indiquée  déjà,  chez  l'honmie  et  les 
carnassiers,  par  le  rétrécissement  et  la  soudure  des  deux 
maxillaires ,  devient  le  plus  manifeste  :  mais  elle  ne  l'est  dans 
aucune  espèce  autant  que  chez  le  cochon ,  animal  où  Vfm 
trouve  presque  toujours  une  dent  médiane  à  l'extrémité  du 
maxillaire  supérieur.  Ajoutons  enfin  que  les  modificatioiis 
spéciales  qui  caractérisent  la  stomocéphalie ,  sont  égalenieiit 
dues,  en  partie  et  surtout,  à  l'atrophie  des  parties  médianes 
ou  rapprochées  de  la  ligne  médiane,  mais  en  partie  aussi  k 
la  venue  sur  le  centre  et  à  la  fusion  des  parties  latérales  » 
c*est-à-dire  des  os  et  des  tégumens  de  la  région  no^alaire* 
L'observation  le  démontre ,  et  on  eût  pu  le  prévoir  à  priori, 
une  atrophie  partielle  de  la  fiice,  quelle  qu'elle  soit  i  .ne 

.  (f  )  Plusieurs  des  prétendus  hermaphrodites  décrits  par  les  anciens 
auteurs  ne  sont  autre  chose  que  des  individus  femelles  offrant  cette 
u>nfQruia(iuu. 


MONSTRES  CYCLOGBPHiU£NS.  4P9 

pouvant  seule  rendre  raison  de  rhuperforation  de  la 
bouche. 

Les  anomalies  dont  je  viens  de  parler  foraient  les 
caractères  essentiels ,  soit  des  monstruosités  cyclocéphalî* 
cpes  en  général  »  soit  d'un  ou  de  plusieurs  genres  en  parti- 
culiers. Il  me  reste  maintenant  è  mentionner  quelques  autres 
déviations  qui  viennent  plus  ou  moins  fréquemment  s'ajoti* 
ter  aux  précédentes,  et  les  compliquer  (i). 

Ces  dernières  peuvent  être  rapportées  h  deux  sections. 
Les.  unes  sont  des  anomalies  analogues  aux  déviations  prin- 
cipales et  caractéristiques  de  la  monstruosité,  par  exemple 
des  anomalies  par  fusion  médiane  de  parties  latérales ,  telles 
que  les  reins  (2)  :  les  autres ,  des  anomalies  qui  n*ont  au- 
cun rapport  appréciable  avec  les  déviations  principaleSi  par 
exemple  la  polydaclylie ,  le  pied-bot ,  le  déplacement  tho- 
racique  de  quelques  viscères  abdominaux  (3) ,  T'éventra- 
tion  (4) ,  ou  même  l'inversion  splanchnique  (5). 

On  pourrait  penser  avec  quelque  fondement  que  les  pre- 
mières de  ces  anomalies,  étant  analogues  aux  déviations 
essentielles  de  la  monstruosité,  doivent  en  être  les  compli- 
cations les  plus  fréquentes  :  mais  il  en  est  de  ce  rapport 
comme  de  beaucoup  d'idées,  rationnelles  en  apparence,  que 
Fobservation  dément  complètement.  Il  n'est  qu'une  seule 

'  (1)  Les  monstruosités  cyclocéphaliques,  sujettes  à  diverses  complica* 
tioos ,  yiennent  elles-mêmes  compliquer  quelquefois  divers  genres  de 
monstruosités  doubles.  Nous  verrons  même,  dans  la  polyopsîe,  la 
centre  de  la  face  occupé  par  un  œil  double»  appartetiaat  pour  ckaque 
moitié  à  un  individu  différent. 

(â)  f^ojrez  Dvlsv,  ,  loc.  cif.  —  Il  y  avait  aussi  chez  le  sujet  de  Duane 
réunion  de  quelques  côtes. 
-  .  (3)  Lacroix,  loc.  cit. 

(4)  MoRGAGivi ,  loc,  cit, 

{j)  HEUEHNAffffi  ioc,  cie. 


4 10  »AftTIB  in; 

èomplicalièfi  des  monstroosités  cydoc%ihaKqaes  que  Vén 
puisse  regarder  comme  fréquente ,  et  c'est  précisément  celle 
qui  paraît  avoir  avec  elles  le  moins  d'analogie ,  la  polydac- 
tylion  Souvent  i  ches  FhomiDiB ,  il  existe  six  doigts,  soit  h  tin» 
dMx  ou  trois  des  membres ,  doit  à  tous  à  la  fois ,  et  eettè 
complication  est  relativement  si  fréquente»  que  Ton  pènt dire 
tfèe  toute  assurance  les  monstres  cyeloeéphatiens  set-^di^ 
tàires#  moins  rares  que  ceux  dont  fea  doigta  sont  eti  nombre 
normal.  An  contraire  i  et  la  fréquence  de  eelte  eempliôà- 
tien  ehec  rhomme  en  devient  plus  remarquable»  je  il*ai 
peint  encore  m  k  pdydactylie  coïncider  ches  les  enimaitoi 
i¥ee  nae  monstruosité  eyclocéphalique  ;  pas  même  théi 
les  cbata  el  les  ehSens  que  la  composition  de  leura  |iièdi 
poètMeurs  dispose  si  bien  à  la  predaction  sumuméraifd 
d*iln  cinquième  doigt  (i). 

Il  y  a  donc  h  cet  égard  une  différence  digtte  d'être  i^a« 
lée  eetre  les  monstres  humains  de  cette  famille  et  ceiut  qui  ap^ 
partiennent  aux  animaux  <  mais  cette  différence  est  À  peu  près 
lA«Bttlei  et  il  âe  reste  guère  k  signaler  après  elle  que  Fibé- 
l^le  firéqttetice  de  la  production  des  monatruosités  tydoeé- 
pkalf ques  cbec  l'homme  et  dans  quelques  espèces  Mf  males. 

C*.est  tm  fait  très-remarquable  que  dans  les  trois  fkmlllei 
ytéeédentea  de  monstres  unitaires»  famille  dont  fenaettihlè 
«empesé  tme  tribn  spécialement  remarquable  par  len  ano- 
malies du  crfine  et  de  l'encéphale,  les  cas  que  noua  eirens 
eus  à  étudier  noua  ont  été  généralement  offerts  par  IW 
pèeè  bomaine.  Noua  avons  dft  auvtout  noue  étonner  de  todr 
«tttièrettent  inconnus  parmi  les  abimaux  qoelquea  genitt 
qui  »  chez  rhomoœ ,  se  placent  au  nombre  des  anomafies 
les  plus  communes  de  toutes. 

Nous  entrons  maintenant  »  par  les  monatraoaitéa  oydecé- 

(x)  Voyez  dans  le  1. 1»  Tbistoire  de  la  polydabtylte. 


M0NSTRB8  CTCLOCÉPHALIBNS*  4^  ^ 

pbuliqtie»»  dansune  autre  tribu  priucipalemènt  caratlériêée 
par  les  anomalies  de  la  face  et  des  organes  des  sens ,  et  tout 
aussitôt  ces  rapports  se  renversent.  Parmi  tes  monstres  cytlo* 
céphaliens,  et  il  en  sera  de  même  de  la  famille  suiTante,  nous 
trouvons  bien  quelques  cas  chez  Thomipe,  jmais  un  beaucoii|^ 
|ilQS  grand  nombre  chex  les  animaux.  Ainsi  »  dès  h  présent, 
parmi  les  maminifères^  le  chien ,  le  cfaat^  le  lapin  »  le  éo- 
bbon  f  le  cheval  >  le  bOBuf^  la  chèvre  et  le  mouton  o&t  offert 
éés  exemples  d*un  ou  même  de  plusieurs  genres  de  mon- 
struosités cyclocëpbaliques.  Quelques  espèces  sont  spéciale* 
ment  remarquables  sous  ce  rapport  t  tels  éont,  par  exemple, 
le  lapin  qui  nous  a  présenté  surtout  des  exemples  de  stomo» 
céphalie ,  et  bien  plus  encore  le  cochon  ,  chez  lequel  lâ 
rhinocéphalie  est  si  commune  (i}^ 

La  classe  des  mammifères  n'est  même  pas  là  lente  dai^s 
léqu^e  Tobservation  ait  démontré  Texistence  de  monstruo- 
sités cyclocéphaliques.  J'ai  indiqué  plus  haut ,  d'après  mes 
propi^s  observations ,  un  jeune  poulet  cyelocéphale ,  et  ee 
cfts  n'est  pas  l6  seul  connue  SandiforI  (9)  mentioiine,  mâlheu* 
f^nsement  sans  te  décrire ,  un  jeune  dindon  à  un  ieiil  csil , 
dl  Sans  mâchoire  ftupérienre.  Otto  (3)  cite,  sans  beaucoup 
plue  de  détails ,  un  pigeon  qui  avait  ail  dessus  d'un  ftll  imi-' 
que  à  deux  cornées,  une  grande  trompe  surmontée  elle-même 

(i)  Outre  tous  les  cas  précédemment  cités  soit  de  rhinocépbalie,  soit 
d^autres  monstruosités  cyclocéphaliques  chez  le  6ocboD ,  d*antre8  sont 
^kieore  indiqués  par  DELAFA-n,  Sùf,  de  VAmtd,  des  8c  pottr  I75S,  p.  49. 
-à^Vf  ACTXR»  Màs,  euMt.^  p.  x63y  n«  1089.— CERtnm ,  ÉemkrêB»  d&rpâm 
*0tiâ.  Pftepanrte  dès  jdnat.  Theaters  zu  Leipzig,  p.  a76.-^Ax.BtA]mxt,  dans 
"iêïfew  PhHos.  Journal  d*£dimbourg ,  juin  1838»  p.  100.  —  Lottstsiv, 
Compte  rendu  à  la  Fae,  de  Stragbourg  sur  son  mus»  anat.,  Strasbourg,  iSao, 
pi  t4T.  —  Enfin  GimLT,  loc.  cit.,  p.  56 ,  cite  à  loi  seul  Once  eoebons 
'iC^locépbaliens ,  vos  par  lui  dans  divers  musées  de  P AHemagiiè. 

(l)  Xms.  étnat,,  texte  ,  p.  3o5. 


4is  Fâmiis  uu 

d'une  petite  :  cet  oîseaa  éuit,  commt  k  ptéeédorit»  priié 
de  nundibnle  sapérieure.  Enfin  HoscUke,  dans  le  travaS  ro- 
masquable  qu'il  a  poblié  récemment  sor  la  ionnatioD  de  la 
lace»  cite  deox  cas  plos  on  moins  analogoes»  Fan  dm  un 
poolet,  déjài  indiqué  par  Heosner  (i)»rantre  dies  ime  jeniie 
nie.  11  fait  connaître  cette  dernière  par  deox  figues  qa'ilaYnt 
reçues  de  Blumenbach,  et  ajoute  (2) ,  mais  senlemeni  d*a* 
près  dles»  une  courte  description*  U  n'enstait  qu*un  aeld 
œil,  sim^»  du  moins  à  reztérieur,  surmonté  d'une  très- 
petite  trompe  »  et  qui  semblait  placé  dans  la  iKNidie;  peut- 
être,  dit  Huschke,  parce  que  les  deux  maxillaires  et  inter- 
maxillaires ,  imparfaitement  développés,  n'étaient  poini  en- 
core réunis. 

Ces  divers  cas,  observés  chez  les  oiseaux,  ne  sont  tous 
connus  que  d'une  manière  très  -  impar&ite;  et  c'est  pour- 
quoi, sans  avoir  cherché  à  les  déterminer'génériquement  (5), 
je  me  borne  à  les  dter  ici  comme  preuves  de  l'existence 
de  monstruosités  cyclocéphaliques  dans  la  seconde  classe 
du  r^ne  animaL  Quant  aux  reptiles  et  aux  groupes  in- 
fihieurs ,  les  insectes  exceptés ,  parmi  lesqueb  Stannius  a 
tout  récemment  signalé  un  exemple  de  la  réunion  des 
yeux  (4) ,  on  ne  connaît  encore  chez  eux  aucune  monstruo- 


(i)  Deser,  mumstrorum  avUtm ,  ampkibitmfm  y  puamm,  qmm  txuuu  im  JAtt. 
BtroLt  Dûs»  iaamg,^  ia*8*,  Berlio,  x8a4* 
(a)  Loe»  cit,,  p.  47. 

(3j  On  peut  toutefois  regarder  comme  très-probable  que  les  BÛeux 
OOQDUS  de  ces  cas  y  étant  remarquables  par  l'atrophie  presque  oom- 
plète  de  la  mâchoire  supérieure^  ne  rentrent  naturellement  dans  aucoa 
des  genres  établis  précédemment.  Ils  indiquent  l'existence  d'un  groupa 
particulier^  voisin,  mais  distinct  des  rhinocéphales. 

(4)  Chez  une  abeille.  —  Voyez  Ue^  emîgc  MiMdmmgtn  hty  tkm  imti^ 
ttn,  dans  Arddvjwr  Anat,^  Phys»  und  wiss,  BÊedidn^  aon«  l835,  n9  3,  p.  197,' 
—  Les  deux  yeux  étaient  complètement  réunis,  sans  qu'il  exiaiàtaur 
U  ligne  luédiaue  de  tiaces  de  séparation.  Laùi  commttu  était  syoïé- 


MONSTRES  GTCLOC{tPIIiUEN'S«  4l3 

site  qae  l'on  puisse  comparer  ni  à  la  rhinocéphalie  ni  à  an* 
con  antre  genre  de  la  même  famille. 
,  On  pent  se  demander  pourquoi  les  monstruosités  cjcUh 
Qéphaliques  sont  si  fréquentes  dans  certaines  espèces  »  pour- 
quoi »  au  contraire  «  dans  d'autres»  elles  ne  se  présentent 
que  rarement  ou  même  ne  s'offrent  jamais  à  notre  obser- 
ration.  C'est  une  question  »  il  faut  Tavouer ,  dont  la  solution 
nous  échappe  entièrement.  Il  y  a  plus  :  les  espèces  que  nous 
pourrions  croire  le  plus  prédisposées,  par  les  conditions 
normales  de  leur  organisation ,  à  l'atrophie  de  leur  appareil 
nasal  et  h  la  fusion  de  leurs  yeux»  c^e8t*k-dire  celles  qui  ont 
l'appareil  nasal  très-peu  développé  et  les  yeux  très-rappro* 
chés,  sont,  à  en  juger  par  l'observation»  celles  qui  parais- 
sent le  moins  exposées  aux  monstruosités  Cyclocéphaliques. 
Réciproquement  les  deux  animaux  qui  nous  en  offrent  le 
plus  grand  nombre  de  cas  »  le  lapin  et  surtout  le  cochon , 
sont  remarquables  par  l'écartement  de  leurs  yeux  et  le  déve- 
loppement considérable  de  leurs  organes  olfactifs. 

Il  est  toutefois  une  circonstance  de  l'organisation  des  mons- 
tres cyclocéphaliens  qui  me  parait  très-bien  en  rapport  avec 
les  données  du  type  normal  :  c'est  l'absence  ou  la  présence, 
la  petitesse  ou  le  volume  considérable  de  la  trompe.  La  cy- 
clocéphalie  et  la  cébocéphalie  sont  proportionnellement  plus 
fréquentes  que  les  monstruosités  caractérisées  par  l'exis- 
tence de  la  trompe»  dans  les  espèces  qui  ont  normalement 
le  nez»  et  surtout  sa  partie  tégumentaire  »  peu  développé. 
De  même»  parmi  les  ethmocéphales»  les  rhinocéphales  et  les 
stomocéphales  »  le  volume  de  la  trompe  est  en  rapport»  dans 

trique  et  saillant.  L'animal  était  normalement  développé»  aux  ano« 
maïies  près  de  la  région  oculaire  »  et  il  avait  vécu.  Ce  cas  très-remar- 
quable s*écarie  beaucoup  de  tous  les  autres»  et  ne  rentre  dans  aucau 
des  genres  plus  haut  déterminés  parmi  les  monstruosités  cyclocépha* 
Itqacs. 


4i4  iPAnriB  III. 

U  ptoi^aH  iéê  eaa  »  «vee  le  déyeloppemenl;  âi|  naa  et  t ût - 
tout  de  sa  partie  tégamentaire.  8i  »  par  exemple  »  en  eoHi* 
ptipe  |ie«  rhiuecéphalea  humabs  avec  les  rlûnoe^^kaks 
de  l'espèce  du  çochoa  «  on  trouye  dans  )a  presque  ioUSki 
dea  cas  t  chez  les  fecopda  ,  une  trompe  quatre  foia  plne 
gi^aade  proportionaellement  »  et  dont  la  reasemblaiiee  a?ep 
çaUe  de  l'éléphant  a  frappé  tous  les  observateurs»  Cette  teiir 
sembUace ,  remarquable  dans  une  espèce  qui  «ppertient  « 
comme  Téléphaat ,  à  Tordre  des  pachydermes»  si  riche  ei| 
animaux  à  trompe ,  n'existe  guère  d'ailleurs  qu'en  epp»t 
reo<î0  :  car  I  malgré  une  ancienne  assertion ,  rç^;urodiiite 
eiàcore  tout  récemment  par  un  illustre  anatomiste  »  il  espûatê 
âae«  la  réalité  beaucoup  plus  de  difiérenees  que  d'anaïf 
logies  entre  la  trompe  du  cochon  rhinocéphale  et  edle  de 
Téléph^t  ;  l'une  placée  au  dessus,  d'un  oeil  unique»  reprAr 
§€^t|int  seulement  un  appareil  nasal  rndimentaire»  el  créât 
sée  d^une  cavité  è  une  seule  ouverture;  l'autre,  insérée •&« 
tre  doux  yew  que  sépare  un  immense  intervalle  »  fermaolit 
partie  principale  de  l'appareil  nasal  le  plus  développé  el  l^ 
plus  riche  qui  soit  connu  dans  la  série  animale  teut  sçlièn^ 
reofarmant  deux  vastes  canaux»  et  terminée  k  chacue  dlf 
ses  e?Ltrémités  par  une  double  ouverture. 

Si  nous  voulons  trouver  parmi  les  êtres  de  la  série  ^ooJbp 
gique  normale  des  types  d'organisation  vraiment  compAffihp 
blos  aux  monstruosités  cyclocéphaliques»  qe  n'est  donc  peut 
parmi  les  pachydermes  qu'il  faut  les  chercher  »  ni  mêm»« 
d'une  manière  plus  générale»  dans  la  classe  d&$  mammtfhr 
rea.  Nous  les  trouverons  bien  plutôt  parmi  des  animaax  pla- 
cés bien  loin  de  ceux-ci  dans  l'échelle  animale»  les  crus-* 
lacés,  et  plus  spécialement»  parmi  eux»  les  entomoslrtf- 
cés.  Je  ne  rechercherai  pas  jusqu'à  quel  point  les  antennes 
intermédiaires  des  crustacés  »  analogqes ,  suivant  plaaieoci 
2ootomi6tes  modernes  »  à  l'appareil  nasal  des  animaux 


M0NSTBE9  GY<|L0CifflAtIBNâ.  ^ll 

l^f^i»  peuvent  éir%  CQmf9xtw  h  lu  iroinif^  d-ai(  rbîM* 
liéphiite  (i)  :  rnaU  ja  rappellerai  qiie  ebes  plwi^iirt  f»M0«- 
liM(f9péft»^)e9  yeux  vienBeol  ae  porter»  irèa-ptia  Tua  àê 
]i*i|t|tré »  tera  la  ligne  médiane»  eomme  dans  ks  deiMI  pm^ 
HMWPt  genre»  des  moQftkraoaiiéa  qyeloodphaliqiiea ,  el  ^iMÎ^ 
4wa  d'i^utrea  espàoet  »  iU  te  réuniaien^  mênàjp  en  «ù  leid 
4iît  voéjdian ,  al^aolumeAl  cemme  daaa  U  rktnooépbalio  el  Ita 
jfi^ax  g^i^rea  voisîDf  t  d'Où  lea  nomi  Hiyclfips ,  fiiiNtcni/(i«« 
cephaloculus  9  polyphemus  donnés  à  plusieurs  de  ces  articulés 
par  Linné  «  Lamarckt  MuUer  et  d'atitres  aqteura. 

Les  rapports  qai  exiatent  entre  ces  crustacés  cyclopea^  e| 
|ioa  cyelopes  monstrueux  lont  trop  évideas  pour  qu'il  a^ik 
iiéceasaire  d'iniister  sur  eux;  mais  je  dois  noter  ici  aveo  aojig 
iiae  observation  faite  par  M.  de  Jurine  (a)  sur  un  de  cof 
l^nres  d^entomostracés  »  les  daphnies ,  et  qui  sana  doute  atrf 
par  la  suite  étendue  à  d'autrea.  L'oçil  des  daphnies^  «niqiit 
dans  Télat  adulte,  est  primitivement  composé  de  deia  jfufr 
ticus  très-rapprochées,  mais  distinctes  ;  en  d'autres  termes» 
de  dçux  yeox,  d'abord  séparés ,  puis  bientôt  réunis  et  cofip 
fendus  sur  la  ligne  médiane. 

Ainsi  la  théorie  du  développement  centripète  nous  reA4 
raison  de  la  fusion  des  yeux  chez  ces  crustacés,  oji  elle  eiûst)| 
pèn^amment,  et  pour  lesquels  elle  conalitue  im  état  norma} 
vraiment  exceptionnel.  Nul  doute  que  cette  même  théornii 
que  l'ai  ailleurs  (3)  appliquée  d'une  manière  i^érate  a«i( 
anomalies  par  réunion  médiane,  ne  convienne  aussi  bien  à 
la  réunion  des  yeux  qu'à  celle  des  reins  ou  doa  teaticulçs. 
L'existence  d'un  aeul  œil  médian  a  été  certaiaement  préoé- 

(i)  Fqy^Zf  à  ce  sujet,  Gjkofpaot  SAiir*-Hu.iJAS,  PlUias,  jimatom,^ 
iûc,  cic, 

(a)  Histoin  des  monocjes^  4^>  sS><>-  —  Voyez  aussi  Dssmaaist  ,  Con* 
sidér,  gêner,  sur  Ut  erwtaçés^  80,  Paris,  ii%$ ,  p.  4^  ^t  p*  Spo» 

(3)  Voj  €z  le  1. 1,  p.  535  et  suivantes. 


4l6  PARTIE  III.     ' 

dée  p  chez  les  monstres  cyclocéphaliens  »  comme  ohtô  les 
daphnies»  par  celle  de  deax  yeux  promptement  réanis  (»i 
lîn  seaU  comme  l'existence  d'an  rein,  d'nn  testicule  mitqnes 
et  médians  y  par  celle  de  deux  reins  »  de  deax  testicules;  etr 
quoi  qa'on  ait  dit,  les  importantes  obseryations  récemment 
publiées  par  Huschke  sur  le  développement  de  la  face»  ne  mo^ 
difient  en  rien  cette  importante  conséquence  de  la  loi  de 
la  formation  excentrique  et  de  FaiBnité  de  soi  pour  soi  (i)« 

J'ai  en  vain  comparé  toutes  les  observations  publiées  par 
les  auteurs  on  recueillies  par  moi-même  sur  des  rhinocé- 
phaies  ou  d'autres  monstres  de  cette  famille,  afin  de  saisir 
quelque  généralité  relative  aux  circonstances  de  la  grossesse 
chez  leurs  mères.  J'ai  à  la  vérité  constaté  que  quelques  fem- 
mes 9  enceintes  de  monstres  cyclocéphaliens ,  après  l'avoir 
été  d'un  ou  de  plusieurs  enfans  normaux ,  ont  eu  des  gros- 
sesses plus  pénibles  que  les  précédentes;  que  la  grossesse 
de  quelques  autres  avait  été  troublée  par  de  vives  émotions» 
des  accidens  ou  des  blessures  (a).  Je  trouve  même  que 
des  circonstances  particulières ,  ayant  une  relation  plus  di- 
recte avec  les  anomalies  caractéristiques  des  cyclocépha- 
liens ,  ont  quelquefois  même  précédé  et  signalé  la  naissance 
de  l'un  de  ces  monstres.  Ainsi  la  mère  du  rhinocéphale  do 
M.  Jourdan  (3)  avait  entendu  parler  pour  la  pf^mièrefois, 
dans  le  premier  mois  de  sa  grossesse  »  du  cyclope  Poly- 

(i)  Fûfez  le  t.  x*»,  p.  91  et  p.  537.- 

(9)  La  mère  du  rhinocéphale  décrit  par  Dnane  avait  reçu  de  son 
mari ,  pendant  sa  grossesse,  un  coup  de  pied  dans  le  ventre.  —  La 
mère  de  l'un  des  rhinocéphales  décrits  par  Tiedemann  avait  va,  ïort* 
qu'elle  était  enceinte  de  deux  mois,  son  amant  frappé  sous  ses  yeux 
d'un  coup  de  couteau  par  une  rivale  jalouse  ^  et  elle  avait  donné  pen- 
dant quinze  jours  au  blessé  des  soins  assidus  et  pénibles. 

(3)  Fqyez  sa  thèse  déjà  citée,  p.  7  et  8. 


MONSTRES  CYCLOCÉPUALIENS.  I^X'J 

phëme»  et  la  description  du  monstre  horrible,  hideu^  yW- 
,  tnense,  avait  vivement  frappé  l'iniaginatlon  de  celte  feiiaçae. 
Hais  ces  faits  et  quelques  autres  sont  trop  isolés  pour, offrir 
un  intérêt  réel ,  et  les  cas  où  la  grossesse  n'a  présenté  au- 
cune circonstance  particulière  sont  de  beaucoup  les  plus 
nombreux. 

Les  monstres  humains  de  celte  famille ,  très-rarement  ju- 
meaux ,  naissent  ordinairemeent  de  femmes  déjà  mères 
une  ou  plusieurs  fois,  et  devancent  souvent  de  quelques 
semaines  le  terme  ordinaire  de  la  gestation  (i).  A  leur  nais- 
sance» ils  paraissent  bien  développés  »  sans  offrir  toutefois 
cet  extrême  embonpoint  et  celte  santé  si  robuste. en  ap-- 
parence»  qui  rerident  remarquables  les  monstres  des  fa- 
milles précédentes. 

Parmi  les  animaux  multipares  ,  la  gestation  se  prolonge 
ordinairement  jusqu'à  son  terme.  J'ai  constaté»  par  plusieurs 
observations  chez  le  cochon  et  chez  le  lapin ,  que  deux  ou 
plusieurs  monstres  cyclocéphaliens  naissent  fréquemment 
dans  la  même  portée.  Dans  tous  les  cas  que  j'ai  recueillis , 
il  existait  d'ailleurs  entre  les  jumeaux  monstrueux  des  diffé- 
rences notables,  l'un  élanf,  par  exemple,  comme  je  l'ai  vu 
chez  le  cochon ,  un  rhinocéphale  à  trompe  presque  rudi- 
mentaire  et  œil  simple  en  apparence ,  un  autre  ayante  au 
contraire ,  la  trompe  énorme  et  un  œil  presque  complète- 
ment double.  Quelquefois  même  des  animaux  cyclocépha- 
liens naissent  avec  des  sujets  affectés  d'une  autre  monstruo- 

(i)  Ol.  BoERicHtus,  ioc,  cie,9  parle  d'un  monstre  cycIbc^baUen 
né  au  dixième  mois  ;  mais  s«n  assertion  est  tellement  vagaequ^elleest 
privée  de  toute  valeur.  —  J'ai  à  peine  besoin  de  dire  que  des  fœtus 
cyclocéphaliens ,  sous  l'influence  des  causes  qui  déterminent  d'ordi- 
naire Tavortement,  peuvent  aussi  naître  dès  les  premiers  mois  de  la 
gestation.  Tel  est  le  cas  d'un  rhinocéphale  humain  figuré  clans  notre 
atlas,  à  moitié  de  grandeur  naturelle. 

II.  27 


4i€  ^kMn  m. 

êhé  ée  là  Atce ,  oo  même  d'un  simple  Tîce  de  Côûformatitm; 
pat'e>[emple,  comme  je  l'ai  vu  aussi  chez  le  cochon ,  d^noe 
atrophie  irès-marqnée  de  la  mâchoire  snpérlenre,  sans  atfo« 
phîe  defappareil  nasal  ci  sans  rapprochement  ded  yenx. 

On  doit  surtout  à  Tiédemann  (i)  d^aToîr  démontré  la  pré- 
dominaoce  du  sexe  féminin  parmi  les  monstres  cjrclocéphâ- 
Iiens.  Le  petit  nombre  de  faUs  que  j'ai  vus  chez  rhomme» 
et  ceux  qui  ont  été  publiés  postérieurement  au  travail  de 
Tiedemann,  confirment  pleinement  celte  remarque»  qni  doit 
être  étendue  aux  animaux  cyclocéphallens.  La  prédomi- 
nance du  sexe  féminin  est  même  encore  plus  marquée  pour 
ces  derniers  que  pour  les  cyclocéphaliens  humains.  Je  crois 
pouvoir  affirmer»  surtout  pour  les  cochons  rhinocéphateâ, 
que  les  trois  quarts  des  sujets  sont  femelles;  encore  Se 
tronve4-il  dans  le  dernier  quart  quelques  individus  âans  Sexe 
apparent. 

Les  monstres  cyclocéphaliens  naissent  ordinairement  vi- 
rans;  mais  leur  vie  est  très-incomplèle»  et  leur  mort  ir^« 
prompte.  Le  rhinocéphale  de  M.  Jourdan  ,  entre  autres 
ne  donna  de  signes  de  vie  qu*au  bout  de  deux  minutes,  et 
ces  signes  furent  seulement  des  mouvemens  convulsifs  des 
membres  et  une  respiration  bruyante  et  spasmodique  :  la 
mort  survint  au  bout  de  deux  heures,  tin  autre  rliinocë- 
phale  9  décrit  par  Tiederaann  ,  mourut  au  bout  d^nne  heure 
et  demie  dans  les  convulsions.  Le  rhinocéphale  de  Ploucqaet 
ne  vécut  même  qu'une  demi-heure.  Enfin  celui  de  Duane 
expira  au  bout  de  vingt  minutes»  sans  avoir  jeté  un  seul  cri» 
et  fana  avoir  donné  d'autres  signes  de  vie  que  de  faibles 
mwïvûwBns  reapiratoires  et  quelques  contractions  épcam^ 
dlqued  des  mnscles  de  la  face  ;  et  parliculîèremaal  dtB  pau- 
pières. 

(i)  Loc.  a't. 


îi  èbèst  9e  même  des  atiithàux  cyèlocépnàlièns.  t^*aj^eaa 
C]^Ibëë^hale  décrit  par  Albrecht  mourut  au  i)oùt  de  pea 
l3*netirës;  ub  chien  rhinocéphale  décrit  par  Coudèrd^i), 
Kà  bout  dé  trois  ;  un  autre  non  encore  décrit ,  que  j'ai  men- 
tionné plas  haut,  au  bout  de  quatre»  et  tous  les  autres  su- 
jets que  j'ai  vuâ  bu  que  les  auteurs  ont  publiés ,  avaient  de 
îhêmé  à  peiné  durvécu  à  leur  naissance.  En  laissant  de  côté» 
cotnmë  un  casi  tout-àfait  hors  de  ligne»  celui  que  Stan- 
%Iué  (â)  a  observé  chez  Tabeille,  une  seule  exception  pour- 
rait être  citée ,  le  poulain  cyclocéphale  que  Regnâult  a  fi- 
guré dans  son  Iconographie  des  écarts  de  la  nature  »  et  qu'il 
prétend  avoir  vécu  environ  quatre  mois  :  mais  les  renseigne- 
mens  que  donne  cet  artiste  manquent  entièrement  d'au- 
thenticité» et  doivent  être  comptés  pour  rien. 

Nous  devons  nous  demander >  en  terminant  cet  article» 
comment  peut  s'expliquer  la  mort  constamment  si  prompte 
des  monstres  cyclocéphaliens.  Certes ,  ni  la  fusion  des  yètix» 
ni  l'àtrophië  de  l'appareil  ââ^al»  ni  même»  en  exceptant  la 
stomocéjihalie  et  quelques  cas  compliqués  de  ihinocéphalie» 
la  conformation  imparfaite  des  mâchoires»  ni  aucune  autre 
îles  mb^âitiôations  extérieures  qui  caractérisent  les  mous- 
tfëé  cyclocéphaliens»  ne  sont  par  ellesiuêmes  des  causes 
iiéèessatrès  ae  mort,  et  surtout  d'une  mort  aussi  prompte, 
pirons-nons  »  à  l'exemple  d'Albrecht  (3)  »  que  ces  monstres 
jpérissent  parce  que  Tétat  imparfait  de  leurs  mâchoires  leîir 
rendetif»  au  moins  dans  beaucoup  de  cas»  la  succion  ini- 
pôssiMeP  Gë  serait  évidemment  élehdre  à  tous  une  explicâ- 
iioh  qui  ne  saurait  convenir  qu^à  quelques  uns  »  et  qui»  dans 
aucun  cas  même  »  ne  rendrait  raison  ni  de  la  vie  si  impar- 
faite de  tes  monstres  »  ni  de  la  promptitude  de  leur  mort. 

(i)  Loc,  cît, 
(a)  toc.  ci$» 
(3)  Loc,  Gtt.f  p.  364* 


420  PART1£  III. 

Ces  phénomènes  étant  constans,  leur  cause  se  trouve 
évidemment  dans  les  modifications  constantes  elles-mêmes 
d'un  organe  important.  Cet  organe ,  c'est  le  cerveau.  Ar« 
rêté  dans  Tune  des  premières  phases  de  son  évolution  »  im- 
parfait au  moment  de  la  naissance  comme  aux  premiers  mois 
de  la  gestation ,  il  ne  suffît  plus  à  la  vie  nouvelle  à  laquelle 
le  fœtus  se  trouve  tout  à  coup  appelé  ;  et  le  monstre  cyclo- 
céphalien»  pourvu  d'un  cerveau  incomplet  et  presque  radi- 
mentaire ,_  périt  comme  Tanencéphalien ,  et  par  les  mêmes 
causes  (i). 

'    CHAPITRE  VIIL 

DES  MOMSTBES  OTOCiPHALIENS. 

Division  en  cinq  genres.  —  Sphénocépbales.  — >  Otocéphales.  — -  Edo* 
céphales.  —  Opocéphales.  —  Triocéphales.  —  Analogie  des  olocé- 
phaliens  avec  les  cyclocéphaliens. 

Cette  famille  est  caractérisée  par  des  modifications  très- 
analogues  à  celles  que  nous  a  présentées  la  famille  précédente» 
mais  plus  graves  :  elle  doit ,  par  conséquent»  se  placer  im- 

(i)  Outre  tons  les  auteurs  précédens  p  et  les  auteurs  généraux  sur  la 
tératologie  »  "vo/ez  encore  pour  les  monstres  cyclocéphaliens  :  Bobbit, 
Hitt.  et  obs,  med,  phys.,  cent.  III,  obs.  3.  —  Hoopbr,  dans  les  Humours  cf 
the  med.  Society  of  London^  t.  II,  ann.  1778 ,  p.  33  a  ;  cyclocéphalien  io- 
détemiinai)Ie  génériquement,  chez  lequel  le  sexe  était  douteux.  — 
FnrrsGH,  âAm  Seitsame  ffandel ,  t.  III,  p.  196.  —  Maybr,  Besehreik 
eines  monacuUu  ^  dans  le  Magazin  de  Rnst,  t  XVII,  p.  329.  —  Spxxe  » 
De  cyc/opidshe  uni,  partinm  capitis  in  st,  norm,  disjimctanun^  Halle,  1819; 
Diss.  înattg,  composée  sous  la  direction  de  Meckel.  —  Ullerspergsr  , 
Path.anat,  Beschreibung  zw.  iT/</^«5ar/tfn,WurÎ7bourg,  1829,  avec  pi.;  c*est 
encore  une  monstruosité  cyclocéphalique  compliquée  de polydactylie» 


MONSTRES  OTOCÉPHALllSfiS.  ^21 

médiatement  après  elle.  Les  monstres  cyclocéphaliéDS 
étaient  »  en  effet ,  caractérisés  par  le  rapprochement  ou  la 
réunion  médiane  des  deux  yeux ,  avec  absence  ou  état  rudi» 
mentaire  de  l'appareil  nasal  normalement  interposé  entre 
eux;  les  otocéphaliens  le  sont  par  de  semblables  modi- 
fications de  deux  autres  appareils  sensitifs^  les  oreilles» 
c'est-à-diro  par  leur  rapprochemeht  ou  leur  réunion  mé- 
diane» que  complique  constamment  une  atrophie  plus  ou 
moins  marquée  do  la  région  inférieure  du  crâne ,  et  le  plus 
souvent  même  l'absence  des  mâchoires  et  d'une  graûde  par- 
tie de  la  face.  On  va  voir  que  la  fusion  et  Tatroph^e,  tout  ei| 
affectant  surtout  la  portion  inférieure  de  la  tête  ,  s'étendent 
aussi  dans  beaucoup  de  cas  jusqu'à  la  région  supérieure  : 
c'est  ainsi  que  nous  retrouverons»  parmi  les  otocéphaliens» 
quelques  groupes  caractérisés  par  l'existence  d'un  seul  œil 
médian»  et  par  conséquent  intimement  liés  h  la  famille  pré- 
cédénte  »  et  même  un  genre  privé  aussi  bien  des  yeux  que 
de  l'appareil  nasal. 

Cette  famille  »  quoique  l'une  des  plus  isemarquables  de  la 
série  tératologique  »  a  moiûs  excité  que  la  précédente  l'in- 
térêt des  anatomistes.  La  plupart  des  auteurs  se  sont  même 
bornés  à  décrire  les  genres  dans  lesquels  il  n'existe  qu'un  seul 
oeil,  comme  des  cas  de  cyclopie  plus  compliqués  qu'à  Tordi* 
Daire;  et  c'est  seulement  dans  lès  ouvrages  de  mon  père  que 
j'ai  trouvé  quelques  groupes  génériques  établis  ou  iudiqaés 
à  l'avance.  .  , 

§  L  Histoire  spéciale  et  description  des  genres» . 

Les  genres  de  cette  famille  se  divisent  très-naturellement 
en  trois  sections»,  suivant  que  les  deux  yeux  existent  bien  té*- 
parés»  ou  se  trouvent  réunis  sur  la  ligne  médiane»  ou  biea 
encore  n'existent  pas.  Ces  trois  sections  correspondent  à 


4^2  PABTIE  nu 

troîç  JQ^és  d'anomalie  »  dont  le  premier  est  évidext^ment  le 
plus  rapproché  da  type  régnlier,  et  dont  le  troUième,  coini^ 
in  le  verra ,  offre  le  dernier  terme  des  modifications  possi* 
I^Ies  barmi  les  monstres  unitaires  antosites. 

■ 

A.  Deux  yeux  bien  séparés» 

10  Les  deux  ojrejilljes  rapprciché/es  ou  réu- 
mes  sous  la  tête;  mâchoire  et  boncbe 
distinctes Genre  I.   SpBiîirocIpBÀUt. 

B*  i/p  s^tiî  œil  ou  deux  yeus  réunis  dans  Ut  même  orbite, 

le  Les  deux  oreilles  rapprorhées  ou  réu- 
'  H^essons  ki'téte;  mâchoires  et  bouche 
disfioetes;  point  de  trompe  qasale  •  .  •  II*    OTOcipBAi.B* 

3^,  Les  d^ui^  oreilles  rapprochées  ou  réa- 

,  nies  s.ous  la  téie;  mâchoires  alropbiée^^ 
poinl.de  bouche;  une  trompe  au  dessus 
de  I*œi1 ' HL  EDocipBAx.y. 

4^  Les  deux  oreilles  rapprochées  ou  réu- 
nies sous  la  tête;  mâchoires  atrophiées; 
:  y^mk,  4ê,  l^^pHie  ',  poUfii  de.  tfpmpe.  .  -  IV*  OfittcieajLUL 

■      * 

C.  Point  d'yeux» 

fit  Lai  déox  oreilles  rapprochées  ou  réa« 
njes  spc|s  la. t4te^ mâchoires  airopbiées; 
JfP\^^  bppcbej  ppinJt  de.  trpmpçi.  .  .  V.  Ifufïti^s^if^^ 

Sur  ces  cinq  genres  »  deux  avaient  déjà  été  établis  ptf 
mon  père  dans  la  Philosophie  anatomique  (i).  Tels  éoht 
le  genre  sphénocéphale,  dont  j'ai  d'abord  à  foire  FJIjijstoire» 
et  le  genre  triocéphale  (s). 

(i)  Temell,  p.  97  et  98.  —  Et  aussi  dans  son  mémoire  déjà  pln« 
«{•urs  fois  cité  Sur  les  Déformations  du  eràue-dê  l'homme^ 
40  1^^°'  te  travail  de  iqon  pèjre«  cçts.genrQ^  ^aiffut.  appela  *pfià9«^ 


M0N5TBBS  OTOCÉPHALlBNi*  4tS 

Genre  I.  SPH&HOGÉPHiLB,  Sphenocephalus. 

Je  ne  connais  point  ce  premier  genre  par  mes  propre^ 
observations  y  mais  seulement  par  une  flg^upe  très-exacte  de 
Fextérieur  de  la  têle  d*un  agneau  $phénoc<^phaIe«  par  la  dei« 
criplion  succincte  que  mon  père  a  donnée  de  ce  même  indi* 
Tidu  ,  et  par  la  relation  d'un  second  cas  plus  récent^  due  ii 
Barkow(i). 

La  description  donni^e  par  mon  père  est  ainsi  conçue  : 
c  Le  crâne  ployé  à  la  région  palatine,  de  façon  que  les  dents 
de  chaque  côté  se  rene<»nM*eDl;  el  se  louthenl  swr  U  Vgne  mé- 
diane :  les  oreilles  contiguës  et  soudées  sur  le  centre;  un 
seul  trou  auriculaire  et  une  seule  caisse;  le  sphénoïde  pos- 
térieur ayant  ses  deux  ptérygoîdaux  (apophyses  ptérygoïdes 
externes  )  soudées  dans  les  neuf  dixièmes  de  leur  tongnenr.» 
c  J*établis  ce  genre ,  ajoute  mon  père ,  d'après  le  crâne  d'na 
mouton  ;  je  ne  Ta!  point  encore  rencontré  dans  Pespëce  hu- 
maine. Le  grand  intérêt  de  cette  monstruosité  est  dans  sou 
sphénoïde  postérieur  (2)  ,  présentant  dans  Tétai  palhoIogiL 
que  les  conditions  normales  chez  ^es  oiseaux.  » 

A  cette  courte  description  ,  Texamen  de  la  figure  qne  jV? 
sons  les  yeux  y  me  permet  seulement  d^ajouter  les  détaiHr, 

modification  que  je  propose  ici.  —  Parmi  le»  trois  f^ntren- oeoêépAmlà  ^ 
èitocéphaUétoifooéphakB^  que  j*ftl  cm  devonr  i^mei^  let  d«i|ib  demers 
HMt  déjà  coDousi souft  cm.  noiiMi,  la  plaAcbe  VII. claii3. laquelle  j^  lef^.ai 
ffMt  représenter,  ayant  paru  avec  le  premier  volume  de  cet  ouvragA« 

(i)  Ueher  angeb,  Mangel  der  Unterkîefert  bty  SœugetKf  dans  Itos  lCo9a 
Jetaphys,  mediea^  t.  XV,  part.  II  y  p.  aSp,  p(.  74*  G»  second  OM^cttlft^* 
9llftlog|ie  à  celui  de  rogn  père  ;  seulement  les  mâchoires  «ont  encore 
plus  imparfaites  et  plus  disproportionnées. 

(3)  De  là  le  nom  que  mon  père  a  donné  à  ce  genr^,  et  qui  indique 
eo  effet  un  genre  dont  la  Ipteest  principalement  remarquable  par  Ifi 
CRuibrjoi^tio.o  du  sphénoïde» 


424  PARTIE  III. 

suivans.  Le  trou  auditif  commun  se  présente  à  Textérienr 
sous  la  forme  d'une  fente  transversale ,  bornée  h  chacune 
de  ses  extrémités  par  les  conques  auriculaires»  plus  allon- 
gées que  dans  l'état  normal  »  et  dirigées  verticalement  de 
haut  en  bas  »  au  lieu  de  Têtre  de  bas  en  haut.  La  mâchoire 
inférieure  est  plus  courte  que  la  supérieure ,  la  bouche  pe- 
tite, et  le  museau  presque  conique  ;  mais  les  yeux  et  Tappa- 
reil  nasal ,  à  en  juger  par  les  narines»  sont  normaux. 

La  figure»  due  à  l'habile  pinceau  de  M.  Huet»  indique  oh 
agneaa  nouveau-né. 

Genre  IL  Otocéphalk»  Otocephalus  (i). 

L'otocéphalie  est  caractérisée  par  la  réunion  des  mêmes 
anomalies  que  nous  venons  d'étudier  séparément  chez  les 
sphénocéphales  et  chez  les  cyclocéphales.  Comme  chez  les 
premiers  »  les  deux  trous  auditifs  »  réunis  sous  la  tête ,  se  pré- 
sentent à  l'exlérieur  sous  la  forme  d'une  fente  transversale 
bornée  à  ses  deux  extrémités  par  les  conques  auriculaires 
allongées  et  pendantes.  En  même  temps ,  comme  dans  les 
seconds  »  il  y  a  atrophie  de  l'appareil  nasal,  réunion  ou  même 
fusion  complète  des  yeux ,  et  développement  imparfait  des 
mâchoires.  La  bouche ,  au  dessus  de  laquelle  on  n'aperçoit 
aucune  trace  de  narines ,  n'est  qu'une  petite  fente  située  k 
l'extrémité  du  museau. 

Je  n'ai  encore  observé  cette  monstruosité  que  chez  im 
agneau  nouveau-né.  A  part  sa  position  médiane ,  l'œil  ne 
différait  d'un  œil  normal  que  par  son  volume  plus  considÂ* 
rable  qu'à  l'ordinaire  (2). 

(x)J*ai  aitisi  nommé  ce  genre,  parce  qu'il  offre»  si  t*on  peut  s'ex- 
primer ainsi ,  la  moyenne  de«  modifications  qui  se  préseolenl  dans  la 
famille  des  otocéphalîens ,  et  qu'il  peut  par  conséquent  en  être  conti* 
déré  comme  le  type. 

(9)  Dans  la  planche  VII  de  l'atlas  »  fig.  5 ,  j'ai  fait  représenter, 


MONSTABS  OTOGÉPHÀLIENS.  4^^ 

Genre  III.  Edocéphale  ,  jEdocephalus* 

Une  trompe»  semblable  à  celle  que  j'ai  décrite  dans  pla- 
siears  genres  de  cyclocéphaliens;  au  dessous  d'elle»  an  œil 
médian;  plus  bas  encore  une  ouverture  transversale  qae 
l'on  pourrait  prendre  et  même  que  l'on  a  quelquefois  prise 
pour  la  bouche»  mais  qui  représente  les  deux  trous  an^-' 
tifs  réunis  sur  la  ligne  médiane  ;  enfin  les  conques  auditives 
placées  de  chaque  côté  en  dehors  du  trou  auditif  commun  : 
telles  sont  les  seules  parties  que  présente  la  face  dans  le  genre 
édocéphale  (i)»  privé  par  conséquent  débouche»  et  n'ayant 
que  des  mâchoires  rndimentaires» 

le  oom  de  strophocéphale  9  UD  agneau  moDstroeux  dont  les  aDomalies 
très-remarquables  caractérisent  un  genre  voisin  à  quelques  égards» 
mais  distinct,  de  Totocéphalie.  Au  défaut  d*une  description  ^anato- 
mique  de  cet  agneau,  que  je  ne  connieiisque  par  une  télé  préparée»  il 
m'a  paru  utile  d'appeler  sur  lui  l'attention  des  tératologues  par  une 
figure  des  parties  extérieures  de  la  tété»  La  figure  que  j'ai  donnée 
représente  la  tête  vue  par  sa  face  inférieure.  (Test  là»  et  Don,commedans 
Tétat  normal,  à  la  face  supérieure»  que  se  trouvent  en  arrière  les  oreilles 
disposées  comme  chez  les  ôtocéphales ,  et  au  milieu  les  yeux  beaucoup 
plus  rapprochés  Tun  de  Tautre  que  dans  l'état  normal.  La  bouche 
manque.  Les  narines  sont  au  contraire  très*grandes  »  et  aussi  appa« 
rentes inférieurement  que  supérieurement.  Il  suit  de  toutes  ces  modifi*, 
cations  remarquables  que  la  tête  est,  au  premier  aspect,  comme  retour- 
née, les  yeux  et  les  oreilles,  qui  normalement  sont  eb  haut»  étant  ici 
au  dessous  d'elle.  C'est  cette  apparence  singulière  que  rappelle  le  nom 
de  strophocéphale ^  dérivé  de  ar^ofii  tour^  retournement^  révolution t  et 
de  x.8?«>i|,  tête,  —  Serait-ce  un  cas  analogue  que  Rutsgb  mentionne» 
par  malheur  en  deux  lignes  seulement,  dans  son  Thésaurus  anatomi» 
çus,  IV^no  LV,  et  qu'il  représente, i5fV/.  (pi.  I)»  dans  une  figure  dont 
l'extrême  inexactitude  est  manifeste.  Le  sujet  de  cette  figure  est  aussi 
un  agneau  nouveau-né. 

(z)  Ce  nom,  formé  de  otlfo^ov^  parties  sexuelles,  et  de  xr^oUiit  tétêf 
rappelle  l'ancienne  erreur  si  souvent  commise  à  l'égard  des  cyelopes  à 


4«(  ?A^ni  lu. 

Ce  genre  est  mieax  conna  et  beaaconp  moins  rare  que  le 
précédent.  L'indii^Ua  qai  a  senri  de  lypeà  la  figare  qne  j*ai 
donnée  dans  TAtlas  de  cet  onfrage,  est  on  fœtus  de  cochon. 
Idii  îH  ^usi  la  laème  monstruosité  une  seconde  (ois  cbes  le 
cy^bon.  Parmi  les  mammifferes  onguiculés ,  elle  m^osl  «nssi 
QQiWUC)  p^  m^  propres  observations,  chez  le  lapin  «  çki^% 
1^  ^t  »  pafiQ  chea  le  chien ,  espèce  dans  Uqueik»  eUo  9Wj9Ît 
él4i  déj^  ^  depuis  loiij^4^mps  sigillée  par  Littre  (i). 

L'édMépludie  est  plus  rare  chei  Thomme  que  dn»  lot 
aPMMOS*  Uéry  et  Xiedemann  paraissent  Taviiir  seuls  ohaiigi 
léo  dluBS  notre  espico%  La  sujet  obserri  par  Uérj,  ei  qnMl 
nfu  fisit  oonnattro  qœ  pat  une  deacriptioa  beaucoup  Inop 
succincte  (a)  ,  est  un  enfant  mort  presque  aussitôt  quot  m^ 
Il  a?ait  à  la  partie  snpérietire  de  la  face  une  protubérance 
charnue,  grosse,  dit  Tauteor ,  comme  une  plume  de  ej« 
^e,  et  creusée  d^une  cavité  très-ténue ,  d'ob  Ton  fit  s<Mr- 
1^  paiç  la  CQmpression  quelques  gouttes  de  liquide*  An  des- 
sous était  ua  œil  dont  la  structure  était  normale,  mai&qm^ 
Fmteor  dit  privé  de  nerf  optique.  La  bonche  manquait»  # 
les  oreilles  occupaient  la  place  du  menton.  L*anteur  ajoute 
qu*il  existait  au  dessous  déciles  deux  trous  paraissant  péuâr 
tgaç  jnsqu'à  Tc^sophage  et  à  la  tracbéfo-artère. 

ttompétcbez  lesquels  oo  croyait  retroaver  on  péoîset  qoelquelbiv 
4es  testîcoles  au  visage.  Foyez  la  page  407.  —  La  fîgu/edu  genre  édb* 
<jéphalç,  q^Qe  donne  la  planche  VU,  montre  en  effet  une  resseroblanca 
^ossfète^  mais  Incontestable,  entre  la  forme  de  la  trompe  et  celle  d*aQ 
péojls. 

(ij  Ycjtz  VHi^  de  tJcoftémU  des.  Sciences  pour  1703,  p*  ^3;  avac 
nn% figure, que  Gublt  a  reprodojte  dan!k son  IphrB,  der.pafli  -^90$*  dè^ 
Bmu'Saeugetk,  p\,  VIII,  fig.  3.  Q  ex^istait  dans  c^ cas  un  doig^tsurour 
inéraire  à  Tune  des  pattes  de  derrière. 

(?)  ^Pyp^  Bf marques  sur  un  fœtus  monstrafux^dtOifi.  les  JUcm,  dçUjéç^. 
^^^P9|ir«7q^^^i6. 


MONSTRES  OTOGifiH  àLI£N8«  4^n 

L'édocéphale  de  Tied^mann  (i)  diffôraU  princ!palfgi(^|^ 
dç  celui  de  Méry  par  la  duplicilépresi^ue  eopiplàle  du  glp^HI 
oculaire,  présenlant  deux  cornées  uon  sei^itei^^nt  disUnçtef^ 
^piiii  sépuréiçs  Fune  de  l'autre  par  un  iutervaUe  p^^i^qnçt  égalaiji 
4{^^re  de  Tune  4'el|j^.  La  desçripUpa  4^  ïiedemi^uj^^  ^ 
TexcelliSQte  figure  qu'il  y  a  ajoutée ,  ^ttes^^t  égal^peot  Ifl 
régularité  de  la  forme  des  deu^  conque»  Mri^ul^ii^Q^^  qi^j, 

(i)  Voyez  Beobacht.  ûber  IkfissbUdttngen  des  Gehims,  und  spiner^  Nervtiij. 
dans  le  Zettschr.fhr  PhysioL^  i,  I;  voyez  p.  84  et  pt.  VI,  fig.  8.  — «  La  du^ 
plîcUé  de  l'œil,  manireslée  extérienremenl  par  l'existence  àt  détné 
cornées.  Tétait  ài'intériear  par  celle  de  deux  iris,  de  deux  pnpUltset 
4^  d^ux  cofps  ciliaicesi.  La  trompe,  longue  de  oja^  ligQM»  4lMl 
crciusé^  d'une  ciivit^  teriqinçç.^^jQ  foacl  en  cul-dersac,  s'ouvjnuçi  ^q^ 
térieurement  au  dehors,  et  tapissée  d'une  membrane  muqueuse.  Aq 
dessous  de  rœil  exUtaît  une  autre  protubérance  cutanée  beaucoup 
plus  petite.  La  face  presque  tout  entière,  les  deux  mâchoires,  tet 
lèvres  et  la  bouche  manquaient:  à  leur  place  se  trouvait  de  chaque 
côté  une  oreillç  étendue  obli/meo^ent  de  haut  fn  b^^tt  d'arrière 
en  avant,  mais  d'ailleurs  assez  régulièrement  conformée.  Le  pavillon, 
en. forme  dentonnoîr,  conduisait  dans  la  partie  cartilagineuse  du  con- 
duît  auditif  externe  qui  finissait  en  cul-de-sac.  Près  de  Pendroiit  où  Icf 
«ieui^  lobules  se  confcmdaîent  ensemble,  on  voyait  uneouverture  con» 
dnisant  aa  pharynx  et  à  l'œsophage.  A  la  partie  supérieure  da  laryok 
•p  trouvait  Th^oîde  avec  uo  pçlit  rudiment  de  langue.  Les.cfyil^;  vdt 
8^le.s  et  les  os  de  \^  face  n)a^quaient  tolalemeiit,  de  o^ême  qiiyç  le»/f  i^- 
cles.  d^.cette  région  et  les  parotides.  Le  sphénoïde  él^it  une  pièce  os- 
seuse offrant  une  forte  apophyse  médiane,  et  contribuant  en  avant  à  ht 
'formation  de  l'orbite;  ses  ailes  n'existaient  pas.  Les  temporaux  n'étaient 
mpréteatéa  qm  par  kars  portions  pétrenseï^  soudées  ea  avant  et  e» 
dedans  avec  le  sphénoïde:  les  canaux  demi-circulaire||e|  lelieMV9# 
^f fi^iipt.  On  trouyi^  aus^;  les  |)ariétaiix  et  le^  (f 91^1^  ^9^  l^bf  rds 
orbjtaire^  se  touchaient  en  avant  et  en  haut.  Le  cervçau  était  tfès-moii 
el  très-imparfait:  les  hémisphères  n*étaîent  qu'une  rousse,  sphérique » 
«ans  scissure  et  sans  circonvolutions.  Il  n'y  avait  ni  glande  pilurtaîre 
ni  éminences  mamillaires.  Enfin  on  ne  trouva  non  plus  ni  les  nerfs 
Qjj^clifsjiy,  les^ branches  maxjllaires  supérieure e)  inférieure.de  la,cin« 
qajf^e.  paire,  ni  les  façjaux ,  ni  les  h^pog^oss^^, 


4s8  PARTIE  III. 

deyennes  presque  horizontales ,  étaient  contigaës  et  en  par-~ 
tie  réunies  par  leur  extrémité  interne.  Outre  la  trompe  na- 
sale» située ,  comme  dans  tous  les  cas ,  au  dessus  de  l'œil» 
il  existait  au  dessous»  entre  lui  et  le  point  de  réunion  des 
oreilles»  un  autre  petit  appendice  cutané»  percé»  consme 
la  trompe  nasale»  d'un  orifice.  Les  deux  mâchoires  man- 
quai^Dt  »  de  même  que  les  lèvres  et  la  bonche. 

Ce  sont  ces  derniers  caractères  de  l'édocéphalie  qui  éta- 
blissent entre  elle  et  le  genre  précédent  des  différences  très- 
importantes»  malgré  les  modifications  toutes  s^nblables  de 
l'appareil  de  la  vision.  Il  est  évident  qu'en  passant  des  olo"* 
céj^ales  aux  édocéphales»  nous  avons  franchi  un  degré 
important  de  l'échelle  tératologique.  Les  deux  genres  sni« 
vans  vont  cependant  nous  offrir  des  anomalies  beaucoup 
plus  graves  encore. 

Genre  IV.  Opogéphale»  Opocephalus  (i). 

Aux  anomalies  qui  caractérisent  le  genre  précédent  »  s'a- 
joute dans  celui-ci  l'absence  complète  ou  presque  complète 
du  nez»  qui  n'est  même  plus  représenté  par  une  trompe.  La 
face  se  trouve  par  conséquent  réduite  à  deux  des  appareils 
qui  la  composent  ordinairement  ;  savoir  un  appareil  oculaire 
unique  et  n'offrant  même  presque  toujours  que  de  légères 
traces  desa  duplicité  essentielle»  et  un  appareil  auditif  mé- 
dian »  mais  presque  complètement  double»  comme  dans  les 
genres  précédons. 

Le  crâne  et  le  cerveau  sont  chez  les  opocéphales  réduits 

&  un  très-petit  volume.  A  l'extérieur»  on  pourrait, mépie 

"jcroire  qu'ils  manquent  totalement  »  et  ne  voir  dans  leurs  m- 


(i)  De  e^^ ,  ùxrji ,  œil ,  et  de  xi^x/î) ,  tête ,  parce  qae  l'œil  et  ses  dépea< 
dances  semblent  coDstiluer  à  eux  seuls  la  presque  totalité  de  la  téleb 


IIONSTBBS  OTOCÉPHALIENS.  4^9 

dimens  que  l'orbite  modifiée  et  ses  dépendances.  Nons  mar« 
chons  ainsi  à  grands  pas  vers  les  monstruosités  acéphaU- 
qaes ,  dont  le  genre  suivant  va  nous  offrir,  en  effet»  Tun  des 
degrés  les  plus  voisins. 

L*opocéphalie  est  une  monstruosité  rare  comme  la  plu- 
part des  genres  de  cette  famille.  Daubenton  (i),  Re- 
gnault  (2)  et  M.  Magendie  (5)  en  rapportent  cependant  des 
exemples  chez  le  chien  ;  Haller ,  Garlisle ,  M.  Dugès  et  Gurlt 
en  font  connaître  d'autres  chez  le  mouton  (4)  »  et  j'en  ai  vu 
moi-même  deux  chez  le  chat  et  un  chez  le  chien.  Enfin  plu- 
aienrs  cas  en  attestent  l'existence  chez  Thomme  (5). 

(i)  Dans  V Histoire  naturelle  de  Buffon ,  t.  XIV,  p.  3g5,  no  1899.  — • 
D'après  la  description  de  Daubenton ,  ce  chien  opocéphale  n'avait 
qa*un  oeil»  placé  en  haut  de  la  face,  et  dans  le  milieu»  une  lèvre  infé* 
rîenre  bifide,  dont  les  deux  moitiés  s'écartaient  à  droite  et  à  gauche,  sans 
aucune  apparence  d^oreilles.  II  est  certes  très-difBcileau  premier  abord 
de  retrouver  dans  ces  caractères  ceux  du  genre  opocéphale.  Dauben* 
ton,  en  effet,  prend  le  trou  auditif  comïnun  pour  la  bouche,  et  les 
oreilles  pour  les  lèvres  :  erreur  qui  a  été  commise  par  tous  les  anciens 
auteurs  et  reproduite  dans  plusieurs  travaux  modernes  et  même  con- 
temporains. 

(a)  Ecarts  de  la  nature,  pi.  a 8. 

(3)  Voyez  Jnat»  d'un  chien  cyclopeetastome^  dans  le  Journ,  de  PhysioL 
expérimentale  f  1. 1 ,  p.  874  »  pl-  V;  les  oreilles  étaient  imperforées. 

(4)  Hallbb,  De  monstnSf  dans  les  Opéra  min,^  U  III,  p.  38.  —  Cak- 
Z.ISLE,  jéccount  of  a  monstrous  Lamh^  dans  les  Philos,  transact,^  t.  XCI 
(1801),  p.  iSg,  avec  pi. — Dugès  ,  Observations  de  monopsie  etétaprosopiêf 
dans  la  Revue  médicale,  ann.  1817,  UlV,  p.  4<9*  C'est  le  cas  le  plus  com- 
plètement conuu  que  la  science  possède.  —  Gurlt  ,  loc,  ait,,  part  II, 
p.  x68  et  pL  XXV,  fig.  x.  Gomme  dans  Fédocéphale  de  Tiedemano ,  il 
existait  au  dessous  de  l'œil  un  petit  prolongement  cutané  queTauteor 
a  très-bien  signalé  comme  différent  d'une  trompe  nasale. 

(5)  Proghaska,  dans  un  mémoire  intitulé  :  ZergUederung  eines  men* 
schlichen  Çyclopen  (  voyez  les  Jbhandl.der  Boehmischen  Gesellsch»  der  Wis^ 
senschaftenf  diiïVk  1788,  p.  a3o),  décrit  un  monstre  humain  qui  parait 
(quoique  l'auteur,  sans  doute  par  cette  même  erreur  tant  de  fois 


4té  Hiitfk  m. 

Genro  Y.  TuocftpHiLE ,  TrÙKtphaliu, 

On  a  va  que  les  édocéphales  se  dislio^eoi  prinfcipÉlé^ 
ment  des  olecéphales,  qui  les  précèdeni  »  par  Tabsence  de 
la  l>ooche  ei  Talrophie  des  mâchoires ,  et  les  opocéphAtet 
des  édocéphales  par  l'absence  de  Tappareil  nasal.  Lés  Iri^ 
céphales  »  dernier  genre  de  la  famille  des  otoeépbalieiil  8t 
du  groupe  tout  entier  des  monstres  antosiles ,  nous  préseti^ 
lent  encore ,  outre  toutes  ces  déviations ,  nne  autre  aàoaiif- 
lie  de  même  ordre  et  non  moins  çrarê  •  Tabsence  de  Ttifl. 
Ain<i  trois  des  principaux  appareils  ccphaliques  (i)  se  trou- 

coumîse  STânt  loî,  menlionoe  Tabsence  des  oreilles)  appartenir  mi 
'genre  opocéphale.  Ce  cas  est  d*aulant  plus  remarqaable  qo^il  ofGre 
^afiii!  léi  olocépbâliens  un  exemple  d*une  modification  que  j'ai 
(jTùsîedr^  fois  signalée  chez  les  cyclocépha liens  ,  l'état  mdÎBMft- 
tiîré  éès  Vëdk,  que  représentait  seulement  une  membrane  adipewa 
poortiié  âk  quelques  muscles  et  placée  dans  une  cavité  orbitaife 
co6rïAiinè.  —  Un  autre  opocéphale  humain  parait  avoir  été  diaaéqné 
par  C0L1.OHB,  qiii  aurait  trouvé  chez  ce  sujet  deux  cœurs  fnoyws  ses 
OEuvrcs  méd,-chir,^  publiées  à  Lyon):  mais  cetledernière  ciroonstaooe 
tend  à  jeter  du  doute  sur  Tob^er^ation.  On  peut  consulter  à  €:eaojet 
les  rèfriarqaèiiquej*ai  présentées  sur  la  prétendue  duplicité  da  cONir, 
dansée  t.  If  p>  735.  —  Enfin ,  Kstapb,  Monstn  humant  jimx.  motmi,  Âf- 
eriptio  anet.^  Berlin ,  i8a3,  décrit  aussi  un  monstre  huiàaîn  tfès-^blsia 
Ûts  précédens,  mars  chez  lequel  la  bouche  parai^ait  encore  représeiitft 
à  reaiérîeor  par  une  fissure.  La  mâchoire  inférieure  raanqnail.  La 
deux  membnoes  du  tympan  étalent  réunies  en  une  seule  9  a  laquelle 
iTattacfaaieat  deux  marteaux.  Enfin  Toeil ,  plus  complet  qu*!!  ne  VA 
èrdioaireàmnK  cirez  les  monstres  cyclocéphalienâ,  avait  deux  Fris,  deak 
cristaiflof  et  tfetfx  corps  vitrés  :  le  nerf  optique  était  au  contraire 
unique  depuis  Tceil  jusqu'au  point  d'entrecroisement.  Celte  observa- 
tion eat  du  nombre  de»  bons  travaux  que  la  térato!o[$ie  possède  snr  les 
monstres  otocéphaliens. 

(i)  G^est  à  cette  considération  que  se  rapporte  le  nom  dé  Ïtâmc^ 
fMé  donné  à  ce  genre  par  mon  père.  Fojrtz  son  mémoire  d4^à  tîté  Bé 


irisai  ^kntpét  &  la  fofo  théi  eut,  rî!j>pàréîl  Biiééàl,  VhppL" 
tun  Hasal ,  Tappareil  oculaire ,  et  la  tête  tout  éâtfèfe  â^t 
pkia  qi/nn  {)êtit  renflemt;tit  spliëroîdâl ,  -^e  la  ^àà  rèVft 
paHtïtIt  presqirè  nnifofmérirent.  Seuîëthèht  h  la  pàrllé  îrife- 
rîeure  de  ce  reullement ,  et  vert  le  point  tih  ]|  se  tHnMMi 
avec  le  cou ,  se  trouve  une  fente  auriculaire  terminée  à 
droite  et  à  gauche  par  les  conques  »  absolument  cornue 
dâtis  les  genres  précédons.  Toulefots  éans  quelque  'eas, 
ttiî^  feulé  lie  comtnunique  pas,  comiiie  h  rdrdinairè ,  à\tt 
lé  pharynx ,  mais  se  termine  en  cul-de-sac,  et  quelquefois 
même  elle  est  remplacée  à  Textérieur  par  une  simple  pltcà- 
lure  de  la  peau»  dont  la  détermination  ësrt  d'ailleurs  leu* 
ffkirs  facile  à  déduire  de  ses  rapports  ayée  les  cot)(}û6i  fitlH- 
culaires. 

\\  esi  tcmarqual)le  que  la  triocé^halle  9  le  dernier  et  le 
jplus  anomal  de  tous  les  genres  de  lif  famille  des  otocépha- 
V^nêp  soit  prérisémènt  aussi  le  moine  rare  de  tons  ébeiK 
les  aniâaatix.  J'en  ai  sons  le»  yeux  jusqit'à  cinq  cas  ehèk 
té  èhieû  (1)  et  autant  chez  le  chat,  et  les  auteurs  éh  rap- 
portent d'autres  exemples  soit  dans  les  mêmes  espèces  (2) , 

Us  déformations  du  crâne,  dans  les  Mém,  du  Muséum  ^  et  dans  là  Phuà, 
âHàt.,  t.  it,  p.  97.  —  Des  remarques  que  j*ai  présentées  p,  ^79  (liôte^» 
6Û  dé'dutra  facilement  les  motifs  qui  ni*ônt  porté  à  substituer  Jé  imiéc 
triioéiphàle  à  tfiencêphale  ;  nom  qtii  avait  d'aiileiirsrincohvéhiënid'iil* 
dîqùèr,  àelon  une  remarque  déjà  faîte  par  M.  Duges,  un  caractère  ^i 
i)*ftfkpartîeht  nultèment  à  ce  genre,  Texislenrce  de  trôîs  éncépiîales. 
iTaVoué  que  le  nom  que  je  pfopoàp,  n'est  f)as  ëhtîèrerhènt  à  ra^r!  d  ua 
kiftibiabie  rèproèhé;  mais  j*ai  cru  devoir  me  soiiihèltré  à  bjèt  încbn* 
véoient,  et  me  borner  à  modiâer,  sans  le  rejeter  entièrement ,  i)(a 
^èrfilé  qui,  tfssèl  ahcîënhctaent  introduit  dans  là  àcîencè,  se  trouve 
^éjâ  ënriployé  dans  plusieurs  ouvragés. 

(fj  Un  rf'eiîx  à  été  dëftrlt  par  liiort  père  sôus  le  titre  snÎTaht  :  Ttoie 
/Hr  h  tfiencêphale  ;  vdyéz  féS  ArcKiv.  gén.  dé  niéd.,  tAt,  p,  tàt  y  1 8a3. 

(ij  Forez,  RBGltAULt ,  tôc,  cil,,  ][>!.  il  ;  chez  le  cFii^'.  —  ii<:àtBXK±à ^ 
ÙémaxWié  îr^er.  mànstrùsd ^fafvièaté et de/écïti ,  Pràticf.,  i8l9^râi(«ur 


453  PABTIB  UI. 

so!t  dans  d'autres»  telles  que  le  cochon  (i)  et  le  mouton  (a). 
Chez  rhomme ,  aa  contraire ,  non  seulement  je  n*ai  jamais 
observé  par  moi-même  la  triocéphalie»  mais  j'en  ai  en  vain 
chwché  dans  les  annales  de  la  science  (5)  des  exemples  suf- 
fisamment authentiques  (4). 

décrit  chez  an  chien  la  pièce  médiane  qui  résulte  dé  la  sondure  dei 
deux  caisses  auditives  comme  une  mftchoire  inférieure  déformée.  — 
Labochx,  Essai  d'Anat,  pathoU  sur  Us  monstniosiiés  de  la  facm^  Paris,  i8a3, 
p.  35,  et  pi.  II»  fig.  a  »  3  et  4  >  chez  le  chat.  —  C'est  un  Véritable  cas 
de  triocéphalîe  qo'£i.i.ui  a  6garé  chez  le  chien  dans  ses  Recherches  jar 
la  force  de  ViwuiginaUon^  Voyez  Mém*  de  VJcaâ.  de  Berlin,  t.  XII, 
p.  3,  avec  a  pi.,  et  ColU  acad.  éer,,  t.  IX,  p.  176.  —  Enfin  »  ce  sont  aussi 
très'probablement  des  exemples  de  triocéphalie  que  Wibsx,  d'apris 
RuDOi^Hi,  cite  chez  le  chien  et  le  chat  dans  sa  Dûs.  inaug,  de  numstris 
animalmm,  Berl.,  x8xa  ,  p.  6. 

(i)  RxGKAULT,  loc.cit,,  pi.  a  a.  —  Becla-bd  ,  Mém.  sur  les  acéphales^ 
dans  le  Bull,  de  la  Soc,  de  méd.,  année  i8i5 ,  no  lo ,  p.  Soy.  —  La&ochb» 
lœ,  eii.;  c*est  le  même  cas  que  le  précédent,  —  Le  cochon  k  une  seule 
oreille  que  mentionne  Ruysch  ,  dans  ses  Adversaria  anat.9  \tm  décade» 
S  89  De  monstris ,  no  14 ^  est  probablement  aussi  un  triocépbale. 

(a)  Du  Put,  dans  XUist,  de  tAcadem,  des  se.  pour  1715,  p.  i3. 
I/agneaUy  sujet  de  celte  observation ,  était  venu  à  terme.  —  Cai.D4Xi, 
jtfem.  sopra  un  agnello  mostr,^  dans  les  Jlemor,  délia  Soc,  itaHana^t»  XDC, 
p.  i38. 

(3)  Walter  est  cité  par  plusieurs  auteurs  comme  ayant  fait  con- 
naître, dans  son  Mus,  anat. ,  un  exemple  de  cette  monstruosité  chez 
rhomme;  mais  aucun  cas  de  ce  genre  n*existe  dans  son  ouTrage.^ 
Quant  au  fœtus  humain  qui  fut  présenté  par  Vicq  d*Aztr  à  la  Société 
de  Médecine^la  description ,  consignée  dans  VBisioirede  cette  société 
savante  pour  1776,  p.  3i5 ,  est  trop  imparfaite  pour  qu*on  paisse  af- 
firmer qu'elle  se  rapporte  à  un  véritable  triocépbale;  ce  qui  cependant 
est  probable. 

(4)  ^oyez  encore,  sur  les  monstres  otocéphaliens  :  KxmKanre»  Operm 
omn.  anat,,  1717,  p.Taa.  — THEMXLros,  Comment,  ostemd.  ex  monstre 
oviU  mutritionem/cotâs  fieri  per  sola  vasa  umbilic.^  Leipzig,  17$ z.  •—  Sfsxx» 
loc.  cit.  —  Ui'LEESPBBGER ,  loc.  Cit.  —  Otto  ,  I^euc  stli,  BeohaekUtngem 
xurAnut.,  Physiol,,  uttd  Pathol,  p.  x68,  4*«  Berlin  ,  i8a4»  et  FereeidM. 
der  Anat.  Prœparatensammlungj  p.  66,  8°,  1826.  — WBsmm^    Uekr 


MONSTBES  OTOC^BALIENS.  ^33 

§  II.  Remarffues  générales  sur  les  motislres  otocépltattmt. 

Quelque  succiacts  que  soient  les  détails  que  )e  viens  de 
présenter  snr  les  monstres  otocéphalîens ,  ils  guûîsent  ponr 
dénionlrep  l'anaiogie  intime  qui  lie  celle  l'amille  à  la  précé- 
dente ,  et  pour  établir  qu'elle  peut  ôlre ,  comme  celle-cî , 
caractérisée  d'une  manière  générale  par  une  tendance  à 
l'atrophie  et  k  la  fusion  médiane  des  diverses  parties  de  la 
face.  Seulement  cette  double  tendance,  et  surtout  la  ten- 
dance à  l'atrophie,  s'étend  ici  presque  toujours  &  im  plo» 
grand  nombre  d'organes,  et  est  ordinairement  plus  mar- 
quée ;  deux  différences  dont  la  seconde ,  quoique  très-im- 
portante, n'a  point  encore  fixé  l'altentioD,  et  sur  lesquelles 
je  dois  insister  au  moins  par  quelques  remarques. 

Lorsque  les  yeux  se  réunissent  chez  un  monstre  oto- 
céphalien,  ils  se  confondent  presque  toujours  d'une  ma- 
nière très-intime.  L'existence  d'un  globe  double  ou  même 
semi-double  est  aussi  rare  parmi  les  monstres  otocéphalieug 
que  commune  parmi  les  cyclocéphaliens;  et  l'œil  unique  des 
premiers  diflfere  ordinairement  très-peu,  par  sa  composition 
et  même  par  son  volume ,  d'un  œil  normal.  La  fusion  est 
donc  très -intime,  et  se  trouve  accompagnée  d'une  atrophie 
très-manifeste.  Quant  aux  cas  qui  composent  le  genre  trio- 
céphale ,  cas  dans  lesquels  on  ne  trouve  môme  plus  un  seul 
œil ,  l'atrophie  est  complète  et  évidente  par  elle-même  ;  et 
si  la  fusion  n'y  est  pas  aussi  manîleste,  ello  est  cependant 
très-réelle,  les  deux  frontaux,  par  exemple,  étant  confondai 
en  une  pièce  rudimeutaire ,  unique  et  médiane. 

IL  en  est  exactement  de  l'appareil  nasal  comme  des  yeox. 

KcrsckiMUang  dtr  Gtkar-Orgiuû ,    dans  te  Ze'sUeh.  fur  Phjàol.    t.  II 
p,  3o5  ;  remarques  générales,  et  ciUlion  de  deux  cas  chez  les  aaîuaux. 
—  Ddgès  ,  dans  la  Kevuc  médk.,  anii,  ï835  ,  I.  I,  p,  137, 
>I.  98 


I 


Si  Ton  excepte  les  deux  premiers  genres ,  il  est  beancoup 
pins  commun  de  le  voir  manquer  que  de  le  trouver  conserVé 
.^^iieUenient  sons  la  forme  d'one  trompe.  Les  cas  les  plus 
anomaux  sont  donc  encore ,  à  l'égard  dn  nez  »  les  moins  ra- 
4^  y  tandis  que  le  contraire  a  lieu  pour  la  famille  précé- 
4^lê»  dans  laquelle  les  monstres  totalement  privés  de  nez 
j$cm%  beaucoup  plus  rares  que  ceox  où  Ton  trouve  encore 
,^ne  trompe  (i). 

.  ,j  Ji^  modifications  que  subissent  les  mâchoires  dans  la  pla- 
^p^4es  ptoçéj^haliens  •  sont  aussi  analogues  à  celles  que  l'on 
^b^er?e  dans  la.  famille  précédente^  mais  beaucoup  plus 
Kir4ives>  puist{ue  les  mâchoires  sont  ici  le  plos  souvent  atro- 
^lliées.»  et  non  pas  seulement  f>lus  courtes  et  mal  coDibr- 
mées.  Les  conditions  dont  le  dernier  et  le  -plus  anomal  des 
.l^enres  de  la  famîUe  précédente»  la  stomocéphalie,  flous 
avait  déjà  fourni  un  exemple  en  qii^lquie  sorte  .anticipé  et 
•exceptionnel 9  deviennent  ici  les  plus.-ordiiïaii^^.pt  sont 
^éme  portées  encore  un  peu  plus  loiHr  dans  les  triocépha- 
)^surtout;oii  la  face  manque  presque  entièren^n^.  .  .  , 
»  ./.Cet  afortemept  ,dei  mâç^ioires »  ttifûs  6ttrtoiiiti'atrçiphî&, 
ifBOQLse^femeixt.dç  r.etbmoîde»  çiais  d'une  portion  pliia  pu 
rftoins.  grande  dç.  la  face ,  sont  les  modifications  qui  rendent 
.jrdi£|OQ>  ponr^  li^  plupart  des  cas ^  de.  la  réoniçn  médiane  des 
'i}eux.>I^reilsauditâis»  Ces  appareils»  par  l'absence  ouVatro- 
jphie  despaXtiep^.BQrifialement  interposées  entre  ea^^  tcaoDh 
jbent  évidemment  ^ans.les  mêmes  conditions  oùl-^vof^te- 
yaBQt  de  l'appareil  nasal  place  les  yeux..  En  nous  appuyant 


i«tf 


.  Ji)  Lcja!{feQn|,(  n^RyaDtdAnDé  qu^une  faible  atleniîoa  am  mons- 
tres otocéphaliens,  disent  en  général  qae,  dans  le  cas  de  fusion  des 
Teux,  |e  nez  existe  le  plus  ordinstirement  sous  la  forme  d'une  trompe* 
des  rémarques  précédentes  montrent  la  nécessite  de  taire  ici  une..ais- 
tti^ctlon  :  celte^proppsUîon.est'parlâUeinçnt  vraie i  régard"â!eé'çyclô« 
cépbaliens  ^'màis'  é\tè  est  inexiclfe'  pour  lès  oiocéphaliens. 


MONSTRES  OerûCàPffALIENS.  4SS^. 

flW  ]m  v^mWf9M  ^t.  1^.  ùAtA  que  nojos  a  déjà  fournis-  l'his- 
toire des  r^wioDS  médiaiiesy  nous  coaœtons  donc  coxor^. 
ment  les  deux  ^tneijk  aaditiik^  oliéissant  à  Y  affinité  de- 
soi  pour  soi  {i),  se  rapprochent  snv  la  ligne  médiane  «t> 
s'y  conjoigDiBn\^  soit  ffooj^  aux  tro]i&  auditifs  seulement  p«> 
aux  cais8fi&,  soit  même  <piant  à  la  kise  des^  conques  ellc^' 
mêmes.  La  cavité  auriculaire  communa,^  qui  résulte  èo.  êdl^^ 
modificatioBs  y  conmuzniqne  quelqudbis  à  son  fond  avec 
If  entrée  de  l'œsophage  et  celle  du;  larynx  :  dispsositfon  qtiiv^ 
î^te  à  la  situation  mférijeure  de  l'ouverture^  a  porté  la  plu»*'^ 
part  dés  auteurs  à;::la'  considérer,  comme  un^  bouche.  Dàw 
dfautres  cas ,  au  eontiPane:>  la  cfivilé^  auditive  se  termine  d^ 
son  fondes  eut- de- sac,  et  ce  a'êsl  que  par  la  di^sectioiâ^ 
que  l'on  peut  pénétrer  d«(is  ce  qui  re^te  de  )a  cavité  IrW^ 
eale,  on  plut&t  daas^le  pharynx,  situé  en  arrière  et  au  des^ 
stts'de  ta  cavité  auditive  commune.  Ghez^qoetques  sujets,- et 
surtout  dan»  le  dernier  genre,  il  n^e!»ste  même  enti*é  U» 
deox  conques  qu'une  gouttière  transversale  sans  profond 
dêur,  on  même  ie^  simple  pHde  la  peau  :  cas  remarqua*^ 
ble  dan^lequdi  la  tête ,  à  la  fois  sans  bèuche  et  sans  narines^ 
et  ft'ayant  qu'une  oreiHe  commune  kn^i^rforée ,  se  thmv^l 
privée  de  toute  ouverture  externe^  ' 

Ces  considérations  ne  sont  point  complètement  appli.ca-^ 
bles  au  genre  otocéphale  et  surtout  au  genre  sphénodéphàle. 
Tous  deux,  'pourvue  de  mâchoires ,  'offrent,  cef eûdànt  nné 
semblable  réunion  deâ  oreilles ,  résuîf ààt  d^é  semblables  mo- 
difications du  sphénoïde  et  de  la  ^të^ién  inférieure  ^t 
moyenne  du  eràie.  Ces  deux  genres ,  malheureusement 
très-peu  connus ,  offrent  un  haut  de^r'é  d'intérêt  comixië 
exemples  de  déviâtioàs  qui  ont  leur  sî^^  principal  dan^ 
ta  portion  mbyélme  du  crâné ,  et  né  inodïfient  que  faible^ 

(i}  foienit^  If  p.  ^fn  Consultez  aussi  VlntroduçfiQnj  p«  ait 


45G  PABTIB  III. 

ment  Tune  et  Tantre  de  ses  extrémités.  Sons  ce  rapport  et 
sous  quelques  antres  points  de  vue ,  ils  forment  »  dans  la  fa- 
mille des  otocépbaliens ,  un  groupe  particulier ,  et  il  ne  se- 
rait Inéme  pas  impossible  que  Fun  d'eux ,  le  genre  sphéno- 
cépbale,  dût  en  être  séparé  complètement,  et  deTenir  le 
type  d'une  famille  distincte,  lorsque  son  organisation  sera 
complètement  connue. 

Quant  aux  conditions  de  l'encéphale ,  les  otocéphaliens , 
si  ce  n'est  peut-être  le  genre  sphénocéphale,  présentent 
tous  des  caractères  communs,  et  ces  caractères  sont, 
mais  plus  marqués  encore,  ceux  de  la  famille  précédente. 
Les  hémisphères ,  confondus  en  une  masse  commune ,  sont 
irès-petits ,  très-imparfaits ,  et  entourés  ordinairement  d'un 
liquide  hydrocéphalique  qui  remplit  la  plus  grande  partie  de 
la  cavité  crânienne.  Le  cervelet  est  toujours  moins  irrégulier^ 
et  quelquefois  même  a  presque  conservé  les  conditions  ordi- 
naires. Enfin  les  nerfs  offrent  toujours  des  anomalies  plus  ou 
ipoins  nombreuses,  et  qui  sont  constamment  dans  une  rela- 
tion parfaite  ayec  celles  des  organes  auxquek  ils  se  distri- 
buent :  ils  manquent  en  effet  avec  ceux-ci ,  et  subsistent  au 
contraire,  soit  séparés,  soit  réunis  sur  la  ligne  médiane, 
quand  les  organes  sont  conservés. 

Je  n'insisterai  point  en  terminant  ce  chapitre  sur  les  cir'- 
constances  relatives  à  la  naissance  et  à  la  mort  des  monstres 
otocéphaliens.  Les  faits  manquent  encore  presque  entière- 
ment à  ce  sujet;  et  le  petit  nombre  de  ceux  que  la  sciçncQ 
possède,  offrent ,  avec  ceux  que  j'ai  exposés  pour  la  famille 
précédente,  une  analogie  parfaite  qui  est  la  conséquence 
nécessaire  des  nombreuses  conformités  d'organisation  exis- 
tant entre  les  otocéphaliens  et  les  cyclocéphaliens.  Ainsi  les 
premiers,  comme  les  seconds,  sont  beaucoup  plus  communs 
parmi  les  animaux  que  chez  Thommet  etleuirAaissaace  est 


/ 


MONSTRES  PARA.GàPHAUENS.  4^7 

presqae  anssitôt  saivle  d'une  mort  dont  Texplication  se 
trouve  de  même  pour  tous  dans  l'état  très-imparfait  et  pres- 
que rudimentaire  de  l'encéphale,  et  de  plus,  pour  quelques 
uns ,  dans  l'absence  de  toute  Toie  de  communication  entre 
l'extérieur  et  les  poumons. 

En  résumé ,  les  monstres  otocéphaliens  forment  une  far- 
mille  encore  très-peu  connue ,  mais  très-remarquable.  Des- 
tinée à  oiOfrir  dans  la  suite  un  haut  degré  d'intérêt  par 
les  modifications  curieuses  et  variées  de  son  organbatiou , 
elle  mérite  dès  à  présent  toute  l'attention  des  tératelogoes 
par  le  passage  très-naturel  et  très-bien  gradué  que  ses  dif- 
férens  genres  établissent  depuis  les  cyclocéphaliens  jusqu'& 
l'ordre  dont  l'histoire  va  suivre ,  celui  des  monstres  om^ 
phalosites. 


\nniwy^M^M^ivvwM»*v%/y*iv¥^*i»iwémHÊt0»tiniwm^  •twv^yy^^mtm 


CHAPITRE  IX: 


DES  MONSTRES  PARAGÉPHAUBNS. 

Caractères  et  rapports  des  monstres  paracéphaliens.  —  Leur  division 
en  trois  genres.  —  Paracéphales. — Omacéphales.  —  Hémiacéphales. 
—  Remarques  sur  l'organisation  des  paracéphaliens— Circonstances 
de  leur  naissance. 

Avant  de  passer  à  l'histoire  spéciale  du  petit  nombre  do 
genres  qui  composent  la  famille  des  monstres  paracéphaliens^ 
il  est  nécessaire  d'insister  sur  les  caractères  que  je  leur  assi- 
gne ,  et  surtout  sur  les  rapports  naturels  de  ce  groupe ,  le 
moins  connu  peut-être ,  mais  non  le  moins  remarquable  de 
Tordre  des  monstres  unitaires  omphalosites. 

Les  caractères  des  paracéphaliens  consistent  dans  la  forme 
de  leur  corps  qpi»  dans  presque  toutes  les  régions, ^^  s'(^c^te 


4S6  "PhiriE  in. 

frës-éiMiîfefitemeiit  de  la  symétrie  normale  ;  dans  lenrs 
-inembres  toujours  imparfaits  soit  seolement  qtiaKit  à  Icfdr 
«âi^qfiae<m  leurs  f^i'oportions ,  soit  même  qnaiit  au  nonfbfe 
'idés  doigts  qui  les  terminent;  dans  l'absence  d'cme  ti^B- 
grande  partie  des  viscères  thoraciqdes  et  abdomiûsinx  ;  '€M>- 
-ixk  dons  l'existence  d'mie  têtetrès-împafr&itey  mafe  i^pa- 
nnte  à  l'extériear. 

Sm*  ces  quatre  caractères,  trois  sont  coflmiTins  à  firesqùe 
,  tons  les  monstres  du  second  ordre ,  qti%  nnisiséDl;  etrtre  ènk 
par  les  liens  les  plus  intimes.  Le  quatrième,  au  coâirafire , 
est  propre  attx  pâracéphaliens,  et  forme  leur  irtàt  disfink^f 
îi  l'égard  de  la  fs^mille  suivante.  Cl'è^  âoticlûi  que  je  dcÂs 
examiner  ici  spécialement. 

On  a  vu  que  des  deux  tribus  qtii  terminent  IVri^dre  8è6 
monstres  unitaires  autosites ,  l'une  se  distingue  essentielle- 
ment  par  l'état  imparfait  du  crâne  et  de  l'encéphale  »  l'au- 
tre par  l'atrophie  de  la  face  et  des  organes  des  sens.  En  sui- 
vant les  deux  séries  de  déforniatlôns,  ou,  si  l'on  veut,  de  dé- 
gradations de  la  tête  que  nous  offrent  ces  deux  tribus,  nous 
sommes  donc  conduits  par  une  double  voie ,  du  type  nor- 
mal, vers  cet  état  d'extrême  anomalie  où  ce  n'est  plos  seule- 
ment la  face  ou  le  crâne ,  mais  4;out  à  la  fois  le  crâne  et  la 
face  qui  sont  frappés  d'atrophie  et  disparaissent  ;  en  d'autres 
termes,  à  ces  graves  monstruosités  que  caractérise  Talsénce 
de  la  tête,  et  qui  nous  montrent  presque  le  dernier  terme 
des  déviations  possibles.  Déjà  même  les  opocéphalës  et  sur* 
tout  les  triocéphales ,  citez  lesquels  le  crâne  et  le  cerveàft 
Sont  si  peu  développés,  la  ikce  et  les  organes  des  sens  â  îq- 
Cpmplets ,  nous  ont  présenté  une  tête  atrophiée  dans  sa'pltfs 
grande  partie;  et  l'intervalle  qui  les  sépare  des  monstres 
complètement  privés  de  tête  eat  si  étroit  (i),  que  Ton  poai*- 

'  (x)  H  a  même  paru  nul  à  beaucoop  <i*àimtomÎ8te8.1léclàrd  lui-m^me  p 


raît  s'attendre  à  passer  des  uns  aux  autres  sans  trouver  dan» 
la  série  ^ératplogique  ^ucun  anpeao  mlemédiaire. 

Cet  anneau  intermédiaire  existe  cependant;  et  il  se  trouve 
précisément  4aps  la  famille  dont  j'ai  présentement  à  ùkire 
Fbisfoim»  (lapa  le$  paracéphaliens.  Epjcore  popryua  d'upo 
tête»  très-imparfaite  dans  les  cas  même  où.eUe.e^t  Jb.ploA 
développée ,  mais  plus  ou  moins  apparente^  ils  sont  évi- 
demment supérieurs  en  djévelpppemènt  aux  senrès  dans  les- 
quels  il  y  a  absence  réelle  delai,ête  :  iUdoivenJ;  do|\c  1/E|f,pJC^ 
céder,  ^n  mêmi9  temps  il  n'esf  fu  ffiioma  évident  qu  jb  dai- 
vent  suivre  les  derniers  monstres  aatosites  :  car  ils  sont 
placés  au  dessous  d'eux ,  et  même  à  une  grande  distance, 
par  les  nom^repses  imperfections  de  leurs  formes^  par  l'jor- 
ganisation  tout  entière  de  leur  corp^  ^i  Jf^^  faite^t  $i  ^IC^- 
plet ,  et  l'on  peut  même  ajouter  par  Vt^t^  de  ^e^r  région 
céphalique  :  car  si  la  tête  existe  chez  tous  les  paraGépba- 
liens ,  si  même  elle  est  encore  volumineuse  chez  quelques 
pfls,île9|;  jkp^oj^r^/acijp  ^e  xqip  q,tt'eljie  ^ç  çp^y^ose  sei^e- 

mpnt  ^^  p^rjijiç^  JWpWh^ ^^fH^^^^  ^^Sf^^  ^ff^^m ^WF. 
plétement  rudimentaires  ;  qu'elle  n'pilrejp,^  u^^ïfipyffj^j^^^ 
iippareil sensitif normalement  développé»  et  véritablement» 
si  l'on  «xcepte  qoelq^ea  ^as  (i) ,  qu'elle  semble  jofà^fir 
qu'une  demi-existence. 

dans  un  inipoKtant  mémoire  Sur  les  aeéphàleê  que  j'aurai  de  nom* 
brenseà  occasions  de  citer  dans  le  chapitre  suivant ,  classe  pàrmt  ses 
acéphales  ou  monstres  privés  de  tête,  plusieurs  tnocépfaales.  Gtitte 
confusion  est  même  devenue  pour  lui  le  sujet  de  graves  et  insolublei 
difficultés. 

(i)  Ces  cas  font  même  une  exception  plutôt  apparente  quê^réille* 
Lorsque  la  tête  n'est  pas  considérablement  réduite  dans  ses  diBieà<* 
sions,  la  conservation  de  son  volume  ne  tient  en  efibt  qii^à  faecn^ 
mutation  d'une  grande  quantité  de  sérosité,  et  tous  leï  appareils seiH 
sitifs  ne  sont  qu'indiqués  par  de  simples  vestiges. 


440  PABTIB  lin 

s  I.  Histoire  spéciale  et  description  des  genres» 

Je  ne  connais  encore  dans  cette  famille  que  les  trois  gen- 
res suiyans»  et  chacun  d'eux  ne  comprend  qu'un  petit 
nombre  de  cas. 

xo  Tête  mal  conformée,  mais  encore  volu- 
mineuse; face  distincte  avec  une  bouche 
et  des  organes  sensitifs  rndimentaires; 
membres  tboraciques  existant  (i).  .  .  .  Genre  L  PA&AcipHAUU 

â*  Tête  mal  conformée*  mais  encore  volu- 
mineuse ;  face  distincte  ;  organes  sensi- 
tifs rudimentaires;  point  de  membres 
tboraciques. IL     Ounçàpn^iM, 

3o  Tête  représentée  par  une  tumeur  in- 
forme, avec  quelques  appendices  ou 
replis  cutanés  en  avant  ;  membres  tbo- 
raciques existant m.  HéMiAcipuALS. 

De  ces  trois  genres  le  dernier  seul  ayait  déjà  été  établi 
dans  la  science.  Il  est ,  en  effet,  sinon  le  plos  anciennement» 
du  moins  le  mienx  connu. 

(x)  Parmi  les  monstres  des  familles  que  je  viens  d*étudier  »  j'ai  tou* 
jours  considéré  Tabsence  des  membres  tboraciques  ou  de  Ton  d'eux 
comme  une  simple  complication ,  et  non  comme  une  modification  assez 
importante  pour  caractériser  des  genres  distincts.  En  agissant  ici  dififé* 
remment ,  je  dois  indiquer  [les  motifs  d'une  conduite  en  apparence 
contradictoire.  Uabsence  d'un  membre  ou  de  tous  deux  n'est  chez  les 
monstres  des  familles  précédentes  qu*une  complication  accessoire,  rare, 
vraiment  accidentelle ,  et  n'indiquant  à  l'extérieur  aucune  des  condi« 
tions  importantes  de  l'organisation  interne.  Chez  les  monstres  paracé* 
phaliens  et  acéphaliens,  comme  je  l'ai  constaté  surtout  à  l'égard  de 
ces  derniers,  l'absence  des  membres  tboraciques  traduit,  au  contraire, 
d'importantes  modifications,  par  exemple  l'atrophie  plus  ou  moins 
complète  du  thorax. 


M0NSTBE8  PABAG£PBALIB|f8.  44  & 

Genre  I.  Paragéphale  ,  Paracephalus. 

Le  genre  auquel  je  donne  ce  nom  (i)  est  caractérisé 
par  une  tête  très-imparfaite ,  plus  ou  moins  atrophiée  dans 
toutes  ses  parties»  mais  offrant  encore  des  rudimens  très- 
manifestes  du  crâne  et  des  organes  des  sens»  et  ayant 
même  une  bouche  et  une  cavité  buccale.  A  ne  le  juger  que 
pas  la  conformation  de  sa  tête ,  il  pourrait  paraître  au 
premier  aspect  supérieur  au  genre  qui  termine  Tordre  pré- 
cédent :  car  si  d'une  part  l'appareil  auditif  est  rudimen- 
taire  chez  les  paracéphales  »  et  par  conséquent  beaucoup 
plus  imparfait  que  chez  les  triocéphales ,  d'un  autre  côté  » 
ceux-ci  manquent  des  appareils  oculaire  et  nasal  encore 
représentés  chez  les  premiers  par  quelques  restiges.  Mais 
un  examen  même  superficiel  du  corps  suffit  pour  démon- 
trer l'infériorité  très-grande  de  l'organisation  des  paracé- 
phales ,  dont  le  corps  est  difforme  au  plus  haut  degré  ,  et 
dont  les  membres ,  très-imparfaits  et  diversement  contour- 
nés ,  n'ont  presque  jamais  les  doigts  en  nombre  normal  : 
anomalies  extérieures  auxquelles  correspondent  intérieure- 
ment, comme  on  le  Terra  bientôt,  des  déviations  plus  mul- 
tipliées et  plus  graves  encore.  Ces  monstres ,  malgré  leur 
|ête  seulement  demi-atrophiée ,  malgré  la  conservation  de 
jrudimens  plus  ou  moins  marqués  des  divers  appareils  cépha- 
liques ,  présentent  donc  déjà  à  un  très-haut  degré  les  im- 
perfections extérieures  que  j'ai  dit  caractériser  l'ordre  des 
omphalosites ,  et  ils  lui  appartiennent  essentiellement  par 
l'ensemble  de  leurs  rapports. 

La  p  ar acéphalie  offre,  comme  on  le  voit,  des  conditions  or- 

(i)  Il  est  formé,  comme  le  nom  même  de  la  famille,  de  Kn/tà»  près» 
que^  à  côté  de^  et  d'cUff  ie>0;,  adpMe.  :  , 


44i  pj^'9ïEnu 

ganîqaes  trèscarieuses»  et  forme  dans  la  série  tératologiqne 
un  anneaa  intennédiaire ,  dont  Fomiss ion  ne  saurait  être 
suppléée  par  aucun  autre.  Peut-être,  sans  ce  haut  degré  d'in- 
térêt,  me  serais-je  borné  »  sans  la  faire  connaître  ayec  dé- 
tail ,  à  Tindiquer  succinctement  dans  une  note.  Je  dois  dire» 
en  effet»  que  je  n'ai  jamais  eu  occasion  d^examiner  par 
moi-même  cette  monstruosité ,  et  que  les'  auteurs ,  dont  le 
nom  fait  autorité  dans  la  science ,  ne  donnent  aucun  fait 
qui  ait  pu  suppléer  pour  moi  au  défaut  d'obserrations  per- 
sonneUes.  Les  seuls  élémens  que  je  possède  pour  la  déter^ 
mination  exacte  du  genre»  je  le.s  dois  à  nn  auteur  »  Christo- 
jphe  Gœller  »  qui  écrivait  il  y  a  plus  d'un  siècle  et  demi,  et 
dont  le  travail  (i)  »  à  peine  cité  dans  quelques  ouvrages  mo« 
dernes  »  est  tombé»  faute  de  Tappui  d'un  nom  illustre»  dans 
un  oubli  immérité.  En  effet  »  s*il  renferme  »  comme  tons  ks 
écrits  de  cette  époque  »  des  erreurs  graves  et  des  opinions 
fausses  »  on  y  trouve  aussi  des  faits  décrits  avec  une  rare 
lucidité  ;  faits  dont  Tanthenticité  est  garantie  par  de  nom- 
breux et  intéressans  détails  »  et  dont  Tauteur  déduit  même 
des  conséquences  physiologiques  »  alors  toutes  noaveiles  et 
d'une  haute  importance. 

Le  sujet  de  Tobservalion  de  Gœller  était  nn  fœtus  femelle^ 
né  h  la  fin  du  septièçie  mois  de  1a  gestation» «avec  deux  as- 
tres individus  »  tous  deux  bien  conformés  »  femelles  coimne 
lui ,  dont  Tun  précéda  et  l'autre  suivit  le  monstre.  La  mhtii 
de  ces  .trois  jumeaux  se  rappela  que  pendant  la  grossesse  qd 
leur  donna  naissance  »  la  vae  d'un  embryon  de  veau  laî  javait 
causé  de  l'effroi  »  et  l'on  attribua  à  cette  impressioji  reçqp 
la  monstruosité  de  l'un  des  fœtus. 

Geji|ii*ci  présœtait  à  l'extérifinr  les  .caractères  siii^^« 

(i)  Ahortâs  humani  monstrosi  hist,  anatom,^  dans  les  Mphcm,  nat.  ear^ 
dec*  n  I  ann*  ii ,  obs.  i43  »  ann.  i&S3  ;  avec  pUuadie. 


MONSTRES  P4R1CɻH ALIENS.  44' 

La  tête  était  conique ,  les  tégûmens  da  rerfiex  ^èfmi  èist^i;- 
^06  par  une  grande  quantité  de  liquide  hy^rèAc^hâliqaiev 
et  s'élevant  en  ftnrme  de  mitre ,  suivant  une  coi^parerfson  4e 
Tauteur  lui-même.  Les  yenx»  te  nez,  l'es loreilles  eidnsrieiÀ 
ilear  place  ordinaire  »  mais  rndimentaires  (i).  La  bouche 
était  beaucoup  moins  unparfaite ,  et  les  mâchoires  poitaietil 
ttéme  déjà  quelques  deuts  :  fait  qui  powraiit  seisdbier  |yai^' 
•&>xal ,  si  nous  ne  connaissions  plusieurs  ôx^ples  aniAogmB 
4ans  les  famiUes  précédentes ,  et  «i  les  ^fats  n'étaient  p^s 
aussi  au  nombre  des  parties  que  nous  trouverons  té  plus  fi^é- 
«gemment  dans  Tun  dés  groupes  suivans.  Le  col  n-étant 
point  distinct  y  la  tête  se  trouvait  intimement  eonfondue  avec 
le  thorax,  et  la  face  semblait  ainsi  placée  sur  la  poitmie. 
lies  deux  bras»  très-mal  conformés  »  6t  inégalement  longs , 
se  terminafient  l'un  et  Tantre  par  un  setd  doigt  ponrva  de 
«on  OQgle ,  et  dans  lequel  on  crut  reconnallf  e  le  pouce.  Les 
membres  inférieurs  présentaient  des  modifications  ^nakK 
^goes  et  plus  marquées  eneore  :  runiqUe  doigt  de  chaque 
^pîed^tait  à  peine  distinct.  Les  organes  sexuds  étaient  assez 
développés ,  mais  il  n'y  avait  point  d'anus. 

Toutes  ces  anomalies  des  parties  extérieures  en  annon- 
çaient de  non  moins  graves  dans  l'organisation  int^rôe. 
{i'abdomen  ouvert.  On  le  trouva  presque  entièrement  occu- 
pé par  une  poche  remplie  de  liquide,  dans  laquelle  l'auteur 
crut  retrouver  le  péritoine.  L'intestin  était  très-incomplet  ^ 
mais  pourvu  de  son  mésentère.  Quant  au  foie  ,.à  la  rate ,  on 
jpi'en  trouva  pas  même  de  vestiges ,  et  iln'y  ^avâit  de  même 
ai  estomac  ni  œsophage.  Les  reins,  un  utérus  bicorne,  une 
Tessie  occupaient  la, partie  inférieure  de  l'abdomen ,  séparé 

(i)  Il  importe  ici  de  citer  textuenement  là  description  de  l'antetlr-: 
«t  Oadorum  tantîim  aderant  veseiffîa ,  naresque  Uneolis  modo  distîrïguèhtùth 
iur,„*  Aurium  rudimenta  ad  latera  deprehensa.  »  (Voyez  2oc.  citt^  p.  3lT)il 

La  figure  est  parfoiteflàeot  d'aocord  avec  cette  description . 


44S  PABTIB  UI. 

devait  évidemment  nne  grande  partie  de  son  Tolume  à 
Texisience»  dans  la  région  postérieore,  d'un  amas  de  séro- 
sité. Dans  la  région  faciale,  dont  les  deux  moitiés  oflQraient 
de  nombreuses  différences,  on  apercevait  supérieurement 
deux  sillons  transversaux»  sans  ouverture,  correspondant 
manifestement  aux  deux  fentes  orbitaires  ;  entre  eux  et  on 
peu  plus  bas,  quelques  vestiges  de  nez; et  plus  bas  encore, 
une  bouche  fort  mal  conformée.  L'oreille  droite  existait 
imparfaite;  la  gauche  manquait.  Enfin,  la  joue  gauche 
présentait  une  petite  fente.  11  n'existait  point  de  cou  :  un 
léger  rétrécissement  indiquait  seulles.limite^de  la  tête- et 
du  corps*  Celpii-^ci.ne  paraissait  pas  divisé  en  abdomen 
et  en  thorax,  quoiqu'on  pût  reconnaître  par  le  loucher 
la  présence  de  quelques  côtes,  et  il  était  .plus  court  que 
la  tête.  On  remarquait  à  sa  surface,  outre  rinsertîon  du 
cordon  ombilical  et  les  organes  sexuels  qui  étaient  fe- 
melles, de  nombreux  sillons,  disposés  trèsrirrégulièrement 
et  sans  aucune  symétrie.  Les  membres  abdominaux ,  seuls 
existans,  étaient  de  même  asymétriques;  le^droit,  seulenient 
un  peu  contourné ,  était  plus  long  que  le  gauche ,  et  ter- 
miné par  quatre  orteils;  le  gauche,  très* fortement  contourné 
et  comme  luxé,  avait  cinq  orteils,  les  trois  premiers  libres, 
les  deux  derniers  soudés  entre  eux.  Les  ongles  étsiient  k 
peine  développés. 

La  dissection  de  ce.  monstre  n'a  point  été  faitq.  complè- 
tement :  cependant,  quelques  faits  intéressans  ont  été  con- 
statés. 11  n'existait  ni  yeux,  ni  cœur,  ni  trachée-artère,  ni 
poumons,  ni  diaphragme,  ni  foie,  ni  rein  gauche  :  on 
trouva^u  contraire  le  rein  droit,  l'estomac  et  le  canal  in- 
testinal, qui  était  imperforé  inférieurement.  v. 

Les  circonstances  de  la  naissance  de  ce  monstre  ne>onl 
pas  connues.  On  sait  seulenient  que ,  fruit  d'un  accoache- 
ment  clandestin»  il  devint  lo  sujet  ^uqi  exspçDi  Jd^CQ* 


MONSTRES  PARACieHALIENS.  4^9 

légal,  et  ce  sont  les  résultats  Irès-iiicomplets  de. cet  exameo 
que  je  viens  d'exposer  (i). 

Genre  UI*  H£miac£phal£  ,  HemiacephaUs  (2). 

(  Uémlflncépbalfl,  Gbovp.  S.-U.) 

Ce  genre ,  établi  il  y  a  quelques  années  par  ifion  pètte  ^ 
Dé  compte  encore  qu'un  très-petit  nombre  de  cas ,  et  est 
cependant  Tun  des  types  les  mieux  connns  de  toute  la  série 
tératologique.  Il  est  caractérisé  par  Texistence  d'une  tête» 
beaucoup  plus  imparfaite  encore  que  dans  le  genre  précé- 
dent y  mais  apparente  à  l'extérieur.  Il  n'y  a  plus  de  bou- 
che véritable;  les  organes  des  seps  ne  sont  plus  distincts; 
seulement  le  corps  se  termine  supérieurement  par  une  émi- 
nence  médiane ,  arrondie ,  plus  ou  moins  étendue  »  plus  ou 
moins  saillante ,  suivant  les  sujets»  et  présent^ant  k  sa  face 
extérieure  quelques  appendices  cutanés  ou  même  simple- 
ment quelques  replis  ou  rides.  Ces  appendices»  ces  replis» 
ces  rides  »  sont  les  seuls  vestiges  qui  subsiftent  des  organes 
sensitifs  »  de  même  que  l'éminence  médiane  supérieure  est 
la  seule  trace  extérieure  du  crâne. 

A  l'intérieur»  on  distingue  au  contraire  très-bien  les  os 
crâniens  »  tous  plus  ou  moins  imparfaits  »  mais  dont  quel- 
ques uns  sont  encore  déterminables  par  leurs  caractères 
de  forme  et  surtout  par  leurs  connexions.  Ces  os  for- 
ment dans  leur  ensemble  une  masse  globuleuse  »  articu* 

^^ 

(i)  Peschisr,  daus  Litt,  Annal,  derges.  Beilkunde,  août  iS%6,p,  4o6» 
•  décrit  oo  paracéphalien  qui  offrait,  dans  rensembla  de  son  organi* 
aatioo  »  les  caractères  du  genre  omacépbaie.  Il  était  toutefois  un  peu 
plus  imparfait  encore  que  le  monstre  de  Seîler»  etsurtont  sa  tête»  qui 
n'était  pas  distendue  par  on  amas  de  liquide  bydrocéphaliqiie»  était 
beaucoup  plus  petite. 

(a)  C*es^à•dire  »  dimi-acéphalê. 

II.  89 


45o  PAETiiB  m. 

lée  tntérîenrement  avec  la  première  tertèbré  cenricftle»  et 
qui  y  plus  ou  moins  excavée  à  sou  intérieur^  est  une  rétir 
table  boite  cérébrale.  Elle  renferme  même  quelques  parties 
encéphaliques ,  en  général  mêlées  de  sérosité. 

Dans  ce  genre ,  comme  dans  le  précédent ,  le  corps  tout 
entier  et  les  membres  sont  affectés ,  aussi  bien  que  la  tête, 
d'anomalies  graves  et  multipliées.  Le  corps  est  toujours 
difforme  »  et  les  membres  sont  plus  ou  moins  contournés 
et  incomplets  quant  au  nombre  des  doigts.  L'organisation 
interne  est  aussi  la  même  que  dans  le  genre  préi^édent  :  lé 
cœur,  les  poumons ,  plusieurs  viscères  abdominaux  man- 
quent oi;i  n'existent  qu'en  vestiges  »  et  ceux  qui  subsistent 
présentent  de  jiombreuses  imperfections. 

Je  compléterai  ces  remarques  eu  rapportant  avec  quel^ 
ques  détails  une  observation  que  son  intérêt  particulier  et 
même  sa  célébrité  me  font  une  loi  de  mentionner  ici  spé- 
cialement. La  difsertation  dans  laquelle  son  auteur»  Wernep 
Curtius»  l'a  consignée  (i),  a  été  en  effet  souvent  citée,  et 
avec  justice,  comme  l'un  des  meilleurs  travaux  tératologi- 
ques  que  nous  ait  légués  le  dix-huitième  siècle ,  et  elle  a 
même  eu  l'honneur  d'être  considérée  comme  marquant  par 
sa  publication  une  époque  mémorable  dans  la  science  (a). 

Le  sujet  des  recherches  de  Gurtius  est  un  fœtus  mâle» 
né  sans  vie»  à  Strasbourg»  vers  le  commencement  du  hui- 
tième mois  de  gestation»  après  un  enfant  bien  conformé» 

(t)  Cette  difsertation  est  une  thèse  soutenue  et  publiée  d*abord  à 
Lejde  en  1761 ,  sous  lé  tilre  toivant  :  Spec,  ina»g,  med»  de  monstre^  ho^ 
mmno  cwn  m/mue  ftmeiiof  in-4%  avec  pL  —  On  la  trouve  reprodoite 
dans  l^' Thésaurus  dissertationum  de  Sandifort. 

(a)  Voyez  Geoffroy  SÀiirT-Hiz.ÀiaE ,  Note  sur  Vacéphûîie^  dam  la 
Revue  Médicale ^  juillet  iSiaG^  et  Dieu  dass»  d'hisc,  nacureliê  (article 
Monstres  )  »  t*  XI  ^  p.  z  10.  j  ^ 


MONSTRES  PÂftAGÉPBALIENS.  /fil 

mais  faible ,  et  qui  ne  vécut  que  peu  de  temps.  "La  mère  de 
ces  jumeaux  avait  été  itnpi'essionDée  par  la  vtie  d'un  ours 
dont  la  tête  se  trouvait  renversée  et  cachée  entré  les  pieds  ; 
et  l'on  crut  pouvoir  puiser  dans  ce  souVenir  une  explication 
de  la  monstruosité  du  second  jumeau. 

La  description  très-précise  que  Gurtius  donne  de  ce  der- 
nier ,  nous  apprend  les  faits  suivans.  Il  n'y  avait  point ,  dit 
l'auteur i  de  véritable  tête;  mais  on  voyait,  placé  oblique- 
ment au  dessus  du  corps,  et  comme  enfoncé  dans  la  poi- 
trine, un  hémisphère ,  représentant  la  tête ,  sans  en  avoir  iit 
la  forme  ni  le  volume.  De  la  portion  antérieure  de  cet  hé- 
misphère  naissaient   deux    appendices  ;   l'un  ,  sans   ca- 
vité, n'était  qu'une  petite  masse  céllulo-spongieuse;  l'au- 
tre plus  grand ,  membraneux  ^  percé  vers  son  extrémité  de 
trois  petits  trous ,  formait  une  poche  que  l'auteur  dit  très- 
semblable  au  scrotum  d'un  enfant.  La  peau,  qui  sur  la  plus 
grande  partie  de  l'hémisphère  n'offrait  rien  de  particulier , 
%tait  très-mince  »  et  présentait  des  inégalités  sur  la  surface 
et  à  la  base  des  deux  appendices,  formés,  suivant  tout6 
apparence ,  par  les  rudimens  de  la  face.  Ceux  du  cerveau 
et  du   crâne  se  retrouvaient  plus  manifestement  encore 
dans  l'hémisphère.  Les  premiers  consistaient  dans  une  petite 
masse  nerveuse,  irrégulière,  informe  même,  sous  laquelle 
on  distinguait  la  moelle  allongée  se  continuant-,  à  travers  le 
trou  occipital ,  avec  la  moelle  épinière.  Cet  encéphale  rudî- 
mentaire  était  logé  dans  une  petite  cavité  crânienne,  sphé- 
roïdale ,  formée  par  la  i'éunion  de  plusieurs  os  imparfaite , 
entre  autres  de  deux  frontaux ,  de  deux  pariétaux ,  d'un 
occipital  et  de  deux  rochers.  L'hémisphère,  pour  continuer 
à  me  servir  du  nom  adopté  par  Curtius,  était  donc  évi- 
demment une  tête  imparfaite ,  mais  contenant  en  elle  les 
radimens  plus  ou  moins  manifestes  de  ses  trois  parties  essen^ 
tielles ,  la  face ,  l'encéphale ,  le  crâne. 


453  PàRTiB  m. 

Les  membres  offraient  »  chez  rhémiacëphale  de  Carlins, 
des  anomalies  analogues  à  celles  que  j*ai  décrites  chez  le 
paracéphale  de  Gœller  »  mais  portées  beaacoap  mmos  Ioîd, 
i.es  deax  membres  da  côté  gauche  étaient  plus  courts  et  aussi 
plus  imparfaits  que  les  droits  (i).  La  main  gauche,  for- 
tement contournée  et  très-difforme ,  n'arait  que  quatre 
doigts  mal  conformés ,  le  cinquième  étant  représenté  seule- 
ment par  un  tubercule  cutané.  La  main  droite  avait ,  aa 
contraire ,  cinq  doigts  bien  distincts ,  mais  tous  très-courts 
et  mal  faits.  Le  pied  droit  avait  quatre  orteils ,  dont  Ton 
hors  rang;  le  gauche ,  seulement  deux  orteils  et  les  rndi- 
mens  de  deux  autres.  Une  partie  seulement  de  ces  doigts 
et  de  ces  orteib  avaient  des  ongles. 

Parmi  les  anomalies  intérieures,  je  signalerai  en  premier 
lieu  Tabsence  du  diaphragme  et  la  confusion  du  thorax  et 
de  l'abdomen  en  une  seule  et  même  cavité.  Au  sommet  de 
cette  cavité ,  on  remarquait  un  canal  cylindrique,  médian, 
descendant  de  la  tête ,  et  se  terminant  dans  une  poche  qui 
paraissait  être  un  estomac  imparfait.  A  droite  et  on  peu 
plus  bas ,  était  une  petite  masse  d'un  brun  rougeâtre ,  fi- 
breuse, sans  cavité,  sans  vaisseaux,  mais  ayant  quelques 
rapports  de  conformation  avec  le  cœur.  Au  dessous ,  ^ 
sans  communication  avec  la  poche  comparée  par  Curtius  à 
l'estomac,  on  voyait  les  intestins,  ramassés  eu  masse, 
adhérens  même  en  quelques  parties  par  leurs  parois ,  et  se 
continuant  jusqu'à  l'anus  :  mais  leur  cavité  était  interrom- 
pue sur  un  point  par  un  obstacle  que  Curtius  ne  fait  pas 
connaître  exactement.  Le  mésentère  était  très-imparfait. 
Les  capsules  surrénales,  les  reins,  les  uretères,  la  vessie  , 

(i)  C'est,  comme  on  le  voit,  à  tort  que  Béclard,  dans  son  sayant 
mémoire  Sur  la  acéphales  (voyez  Bull,  de  la  Foc,  de  Méd„  année  i8i5, 
n**  lo,  p.  5o6)y  reproche  à  Curtius  de  n'avoir  point  parlé  de  la  moelle 
allongée. 


MONSTRES  PARÂGÉPHAUENS.  453 

l'ouraque  furent  trouvés ,  maïs  avec  quelques  anomalies. 
La  veine  ombilicale  et  les  deux  artères  du  même  nom  exis- 
taient. L'aorte ,  sans  cœur  >  fournissait  diverses  branches , 
savoir  :  en  haut  plusieurs  artères  diversement  anastomosées, 
et  parmi  lesquelles  la  carotide  et  la  sous-clavière  gauches 
naissant  par  un  tronc  commun ,  et  la  sous-clavière  droite  ; 
plus  bas  9  les  intercostales ,  les  capsulaires ,  les  rénales;  en- 
fin 9  tout  en  bas ,  les  iliaques.  L'auteur ,  qui  ne  parle  point 
des  mésentériques ,  mentionne  encore  une  arlère  sperma- 
tique  naissant  d'une  rénale  dans  l'intérieur  même  de  l'un 
des  reins.  Quant  au  système  veineux,  il  se  borne  à  ajou- 
ter qu'il  manquait  presque  en  entier. 

Le  squelette  présentait  aussi  diverses  imperfections.  Je 
noterai,  outre  celles  que  j'ai  déjà  signalées,  Tabsence  de 
plusieurs  os  importans  dans  le  bras  gauche.  L'auteur  dit 
que  l'humérus  et  le  radius  manquaient.  Si  cette  assertion 
peut  être  révoquée  en  doute,  toujours  est-il  qu'un  seul  os 
bien  développé  séparait  la  main  de  l'épaule.  La  colonne  ver- 
tébrale et  les  côtes  étaient  beaucoup  moins  imparfaites  que 
les  membres  :  les  sept  cervicales,  en  particulier,  exis- 
taient distinctes ,  malgré  l'absence  apparente  du  cou  à  l'ex- 
térieur. 

L'observation  de  Curtîus,  dont  je  viens  de  présenter 
l'analyse ,  est  tellement  complète,  qu'elle  suffirait  seule  à 
l'établissement  du  genre  hémiacéphale.  Il  est  d'ailleurs 
déjà  possible,  dans  l'état  présent  de  la  science,  de  confirmer 
les  assertions  de  l'auteur  par  la  citation  de  plusieurs  cas 
analogues. 

L'hémiacéphale  le  plus  anciennement  connu  est  un  sujet 
né  à  Strasbourg,  comme  le  précédent,  et  dont  un  profes- 
seur de  cette  ville,  Sulsman,  pubUa  l'histoire  en  1726, 


454  PA&TI&  uu 

dans  le  Journal  des  Savons  (i).  C'était  on  embryon  femeUe 
de  SIX  moii  (2) ,  ajant  à  la  partie  sapérieore  et  antérieure 
de  la  poitrine  une  pelite  éminence  molle ,  spongîeose ,  com* 
parée  par  Faoteor  à  une  mûre ,  et]  dans  laquelle  se  termi- 
nait Tépine  du  dos*  A  la  surface  de  Téminence ,  on  remar- 
qua une  petite  fente  transversale  qui  parut  comparable  à  la 
bouche»  et  l'on  crut  aussi  retrouver  quelques  vestiges  d'un 
œil*  Les  membres  supérieurs  étaient  fort  courts  et  terminés, 
Tun  par  quatre  doigts ,  l'autre  par  trois.  Les  pieds  ,  fortj^ 
ment  renversés  en  dedans,  avaient  l'un  trois  orteils»  l'aa- 
tre  deux  seulement.  Le  diaphragme  existait;  mais  il  n'y 
avait  ni  foie»  ni  raie  »  ni  pancréas»  ni  estomac»  ni  ponmoB» 
ni  thymus»  ni  cœur»  à  moins»  dit  Sulsman  »  qu'on  ne 
voulût  appeler  cœur  un  petit  corps  sans  forme  qui  ressem- 
blait à  une  glandule  de  sang.  «  Pour  savoir  la  cause  de  cette 
»  difformité  si  extraordinaire  »  on  demanda  à  la  mère»  ajoute 
»  Sulsman  »  si  elle  n'avait  pas  vu  couper  la  tête  à  quelque 
»  criminel»  ou  pendre  quelqu'un  à  qui  le  bourreau  eût 
n rompu  la  nuque  du  cou»  et  lui  eût  penché  la  tête  en  de- 
»vant.  Elle  répondit  qu'elle  n'avait  rien  vu  de  de  tout  cela; 
»mais  que  sur  la  fin  du  premier  mois  de  la  grossesse»  elle 

savait  reçu  des  coups  sur  la  nuque  du  cou ,  et  qu'elle 

savait  toujours  eu»  pendant  le  reste  de  sa  grossesse»  l'ima- 
9  gination  occupée  de  ce  traitement.  Elle  a  assuré  qu'elle 
»  n'avait  senti  aucun  mouvement  de  son  enfant  (3).  » 

(i)  Histoire  efun  enfant  sans  tête,  décembre  1726,  p.  756.  —  Une 
autre  relation  du  même  fait  a  été  publiée  par  Wiivslow  .  dans  les  Mém» 
(U  l'aead,  des  se.  pour  1740,  p.  594* 

(a)  L*auteur  ne  dit  point  cet  embryon  jumeau ,  quoiqiMl  donne 
quelques  détails  sur  les  circonstances  de  l'accouchement. 

(3)  Cette  dernière  circonstance  indiquerait  bien  une  grossesse  unl- 
oue,  mais  Tobservation  de  Sulsman  ,  telle  qu'elle  est  rapportée  dans 
le  Journal  des  savans,  n'a  pas  toute  Tauthenticité  désirable.  Salsman 


Un  autre  hétniacéphale,  figuré  et  bien  décrit  par  M.  La- 
roche dans  son  excellente  thèse  sur  les  monstruosités  de  la 
face  (i),  était  un  embryon  femelle,  né  avec  un  autre  du 
même  sexe ,  et  dont  Ie^  longueur  était  seulement  de  trois 
pouces  neuf  lignes  j  son  jumeau  ayant  au  contraire  dix 
pouces.  Le  corps  se  prolongeait  au  dessus  des  épaules  en 
une  éminence  à  peu  près  conique ,  présentant  au  dehors 
4eux  petits  orifices  circulaires  >  et  contenant  à  rintérieur 
un  crâne  presque  entièrement  membraneux.  On  put  ce- 
pendant distinguer  l'occipital ,  les  portions  écaillenses  des 
temporaux,  un  maxillaire  supérieur,  des  molaires ,  utie 
mâchoire  inférieure  très-imparfaite  et  l'ébauche  de  deux 
orbites.  La  cavité  crânienne  rudimentaire  ne  contenait  qu'un 
fluide  semblable  à  de  la  sérosité,  qui  était ,  dit  Fauteur,  le 
cerveau  liquéfié.  Le  diaphragme  manquait ,  de  même  que 
le  foie,  la  rate,  le  cœur,  les  poumons.  Les  intestins  offraient 
des  diverticules  et  une  interruption.  L'aorte  et  la  veine 
cave ,  placées  l'une  auprès  de  l'autre  au  devant  de  la  co- 
lonne vertébrale,  donnaient  seulement  les  rénales  et  les  mé^ 
sentériques,  et  se  terminaient  supérieurement  et  inférieure- 
ment  par  les  branches  ordinaires.  La  main  et  le  pied  droit 
avaient  quatre  doigts ,  la  main  et  le  pied  gauche  trois  seu- 
lement. 

Enfin ,  c'est  encore  au  genre  hémiatéphale  que  parais- 
sent appartenir  deuxmorislres  humains  (2),  récemment  pré- 
sentés à  l'académie  de  médecine»  l'un  par  M.  le  professeur 

paraît  avoir  disséqué,  mais  n*avoir  pas  reçu  lui-même  l'hémiacéphale, 
et  les  détails  qu'il  donne  sur  les  circonstances  de  la  grossesse  et  de  Tac- 
CQUcbemenI ,  lui  avaient  sans  doute  été  fournis  par  une  sage-femme. 

(i)  Paris,  iSa3.  Foyezp,  65,  a«  observ.  et  pi.  III. 

(2)  Il  est  à  regretter  que  la  description  détaillée  de  ces  monstres 
n'ait  pas  été  publiée  i  ce  qui  ne  permet  pas  de  dooner  leur  détermi^ 
Bation  générique  avec  une  entière  certitude. 


456  PARTIE  III. 

Horean  (i) ,  Tautrc  par  H.  Tonnelé  (s).  Tons  deux  étaient 
des  sujets  femelles  nés  avant  terme ,  et  Tenus  après  des 
snjets  jumeaux  bien  conformés  et  de  même  sexe  (5). 

(i)  En  juin  1826.  Voxez  lesjoornaoz  qui  rendent  eomple  des  aéaooes 
de  Facsdémie.  —  Consultez  aussi  sur  rhémiacépbale  de  M.  Moreaa 
Geoffroy  Sâist-HilaOUE,  Note  sur  VœépIuUie^îoe.  àt, 

(n)  En  janvier  1839.  Voyez  le  Journal  des  progrès  et  ùuâtmt,  mêtfie»^ 
ann.  1829,  t.  II,  p.  a55.  —  Peut-être  doit-on  aussi  rapporter  ao  genre 
hémiacéphale  un  monstre  humain  communiqué  à  Tacadémie  des 
sciences  en  1694*  par  Mért,  et  indiqué  d'une  manière  Irès-Tagne  daas 
VJSst,  de  VJead,  de  1686  à  1699,  L II,  p.  aïs;  — Enfin  le  monstre  dont 
BaoDiB  a  donné  la  description  dans  les  Phil*  Tnuuactions,  U  IC,  p.  161, 
année  1809  (sous  le  titre  de  Account  of  the  dissection  of  a  kstmsmfœ» 
tus,  etc.)»  est  encore  très-analogue  aux  hémiacéphales  de  Curtins  et 
de  Suisman.  Comme  le  monstre  de  Curtius,  celui-ci  était  né  jumeany 
avait  les  doigts  incomplets,  et  manquait  de  la  plupart  des  viscères  de 
la  région  supérieure  de  l'abdomen  et  du  thorax,  spécialement  de  ooeor. 
Les  poumons  existaient  toutefois  ,  même  avec  la  trachée-artère,  mus 
ils  étaient  très-petits  et  très- imparfaits  ;  Tcesophage  existait  aussL  Le 
diaphragme  était  seulement  membraneux.  Enfin  il  existait  im  crâne 
très-imparfait,  et  ses  tégumens  étaient  distendus  par  une  grande  quan- 
tité de  sérosité. 

(3)  Il  y  a  tout  lieu  de  croire  qu*un  quatrième  genre»  caractérisé 
par  Tabsence  des  membres  thoraciques  ,  viendra  par  la  suite  se 
placer  auprès  des  hémiacéphales ,  et  sera  à  leur  égard  ce  que  les 
omacéphales  sont  aux  paracéphales ,  et  ce  qu'est  dans  la  famille  sui- 
vante le  second  genre  par  rapport  au  premier.  Geai  à  ce  nouveau 
groupe  que  devra  se  rapporter  très-probablement  le  monstre  que 
Lbgât  a  publié  sous  le  titre  de  A  monstrous  human  fœtus,  dans  les  Pkilos, 
Trans»,  t.  LYII»  p*  i  »pl-  I  et  II,  année  1767,  et  chez  lequel  plusieurs  os 
et  quelques  autres  parties  de  la  télé  existaient  encore  distincts.  Il  est 
h  regretter  que  leur  disposition  n'ait  point  été  exprimée  par  de  bonnes 
figures  de  détail.  S'il  en  eût  été  ainsi,  le  monstre  de  Lecat  eût  pu  servir 
dès  à  présent  de  type  au  nouveau  genre.  —  Le  cas  de  Burma  (voya 
Anatomische  Wahrnehmungen  ^  Kœnigsb.,  1768,  p.  188)  parait  avoir 
beaucoup  d'analogie  avec  celui  de  Lecat,  et  devra  sans  doute  être 
placé  avec  lui.  —  Enfin  c'est  aussi  au  nouveau  genre  dont  j'indique 
ici  la  formation,  qu'appartiendra  un  monstre  très-curieux  décrit  et  fi* 


IfONSTBES  PARiCÉPSAUSNS.  457 

§  IL  Remarques  générales  sur  les  monstres  paracéphaliens. 

SaDs  reyenir  ici  avec  détail  sur  toutes  les  circonstances 
de  Foi^anisation  des  paracéphaliens,  je  dois  résumer  en 
peu  de  mots  les  faits  qui  résultent  des  observations  précé- 
demment citées. 

Les  paracéphaliens  présentent  entré  eux  dés  différences 
remarquables  dans  les  conditions  spéciales  de  leur  confor- 
mation ;  mais  tous  se  ressemblent  par  Tensemble  de  leur 
organisation,  toujours  si  imparfaite  et  si  simple.  Chez  tous, 
en  même  temps  que  la  tête  est  très-imparfaite,  toutes  les 
parties  du  corps  sont  affectées  de  nombreuses  anomalies. 

Le  cou,  quoique  les  vertèbres  cervicales  existent,  paraît 
manquer  à  Textérienr.  La  tête ,  à  moins  qu'elle  ne  doive  à 
la  présence  d'un  amas  de  sérosité  un  volume  plus  considé- 

garé  récemment  par  Switzer  dans  l'ouvrage  deHBRHOLDT  intitulé  : 
jânatom,  Bescrivelse  ûver/em  mennesh,  misfostere,  în-4"»  Copenh.,  xSag, 
Z*  observ.  (trad.  en  i83o  en  allemand,  aussi  à  Copenhague),  et  publié 
en  outre  dans  Det  Kong,  Danske  Fiàenskahemes  seUhabs  Jfliandlinger ^ 
U  VI,  ann.  i83s.  Des  traces  assez  distinctes  d*jeuz  et  même  quelques 
vestiges  de  nez  étaient  placés  à  peu  près  au  milieu  de  la  portion  sns-om- 
bilicale  du  monstre ,  mais  il  n*y  avait  aucune  trace  ni  de  bouche  ni 
d*oreilles.  Le  monstre  de  Switzer  présentait  donc  manifestement  une 
monstruosité  paracépbalique;  mais  cette  monstruosité  était  compli- 
quée d'une  antre  monstruosité  très-remarquable ,  la  symélie.  — Il  est  à 
noter  que  les  trois  monstres  que  je  viens  d'indiquer  d*après  I^cat  f 
Bûttner  et  Switzer,  étaient  tous  jumeaux.  Les  deux  derniers  étaient 
aussi  analogues  par  Tabsencedes  organes  sexuels  externes,  et  il  y  avait 
de  plus  entre  eux  cette  ressemblance  apparente  que  tous  deux  parais- 
saient monopodes,  le  monstre  de  Bûttner  ayant  l'un  des  membres  in- 
férieurs presque  nul.  —  Outre  ces  divers  paracéphaliens,  on  en 
trouve  encore  un  autre  indiqué  par  Lawrekcb  à  la  suite  de  l'histoire 
d'un  autre  monstre ,  et  en  termes  si  vagues  que  le  sujet  de  cette  obser- 
vation est  indéterminable.  Voyez  Acemmt  of  a  Càild ,  etc.,  dans  les 
Weet.  chir,  (ransacu  de  Londres,  t  V,  ann.  i8i4* 


rable  »  est  une  simple  éminence  de  la  partie  supérieure  et 
antérieure  du  thorax,  et  les  organes  des  sens»  lorsqu'ils 
existent  encore  en  rudimens,  semblent  placés  sur  la  poitrine, 
à  peu  près  comme  chez  ces  Blemmyes  qui,  au  rapport  de 
Pline  (i) ,  manquaient  de  tête,  mais  avaient  la  bouche  et  les 
yeux  sur  la  poitrine ,  et  aussi  comme  chez  ces  Ethiopiens 
vus,  dit-on,  par  saint  Augustin  (â),  et  chez  lesqoek  la  poi- 
trine portait  de  grands  yeux. 

(i)  Blemmya  traduntur^  dit  Plizib  (Hist,  nat,,  liv.  V,  chap.  8),  aipUm 
abâsse,  ore  et  oculis pectori  affixis»  Ces  Blemmyes  étaient  une  nation  afrl* 
caioe ,  habitant  près  ^es  sources  du  Niger.  —  Plusieurs  auteurs  an- 
ciens s'expriment  à  ce  sujet  comme  Pline;  mais  la  plupart  paraissent 
ne  parler  que  d'après  lui  de  ces  merveilleux  Blemmyes.  Il  n^eo  est  pas 
ainsi  de  Vopisgus.  qui,  dans  VHist.  Jugusu^  mentionne  les  Blemmyes 
parmi  les  captifs  qui  faisaient  partie  du  cortège  triomphal  d*Aurélieo« 
mais  cet  auteur  ne  les  décrit  point  comme  Pline,  et  surtout  ne  signal^ 
pas  l'absence  de  la  tête  chez  les  Blemmyes,  lorsqu'il  dit  Tétonnement 
que  leur  vue  causa  aux  Romains. 

(a)  Le  prétendu  passage  de  saint  Augustin  est  ainsi  conçu  :  mEceeego 
jàm  Episcopus  Hipponensiseram,  est-il  dit  dans  le  Sermo  XXXVII,  intitulé 
^4  ff titres  in  eremo;et  cum  quibusdam  Christi  servis  ad  JEthiopicun  perrexif 
uteis  sanctum  Christi  evangelium  prœdicarem^et  vidimus  ibi  multos  bominei 
et  mulieres  capita  non  habentes ,  sed  oculos  in  pectore  adfixos ,  cœtera  mtm' 
bra  nobis  œqualia  habentes ,  inter  quos  saeerdotes  eorum  vidimtu  uxuratos^  etc.» 
Ce  passage,  qui  me  parait  une  amolification  de  la  phrase  plus  haut  citée 
de  Pline,  a  beaucoup  exercé  la  sagacité  des  commentateursXes  uns  ont 
admis  sans  hésiter  le  fait  sur  la  parole  de  saint  Augustin  ;  d'autres  ont 
douté;  d'autres  enfin  ne  se  sont  point  fait  scrupule  d'accuser  le  saint  évé- 
qne  de  mensonge.  L'état  présent  de  la  science  permet  d'allkmer  qu'il  y 
a  en  effet  mensonge  dans  ce  passage  ;  mais  ce  n'est  point  à  saint  Au* 
gustin  que  Ton  doit  reprocher  cette  erreur  volontaire,  le  trente-sep- 
tième sermon  étant  apocryphe ,  selon  l'opinion  des  juges  les  plus  corn- 
pétens.  Il  est  vrai  que  saint  Augustin, dans  un  autre  ouvrage  (  De  chiu 
Dei,  liv.  XVI,  chap.  8),  dit  avoir  vu  à  Carthage  la  %ure  d'hommes 
semblables  aux  Blemmyes  de  Pline  :  mais  c*est  là  une  asser- 
tion vague  qui  ne  prouve  pas  plus  l'existence  de  tels  hommes 
que  le  manque  de  véracité  de  Vun  des  plus  illustres  pères  de  l'Eglise*— 


MONSTRES  PAB4CÉP9AUENS.  45^ 

Les  membres  sont  toujours  imparfaits.  Us  sont  pJus  ou 
moins  contournés,  et  les  pieds  et  les  mains  sont  presque 
toujours  incomplets  quant  au  nombre  des  doigts.  En  outre, 
ni  la  conformation  des  membres»  ni  le  nombre  des  doigts  » 
pe  sont  les  mêmes  d'un  côté  à  l'autre.  La  symétrie  esfi  ainsi 
altérée;  ce  qui  a  lieu  aussi ,  mais  d'une  manière  moins  mar- 
quée, pour  la  tête  et  pour  le  tronc. 

Parmi  les  viscères  abdominaux,  le  foie,  la  rate,  le  pan* 
créas ,  l'estomac  manquent  généralement  >  ou  si  quelqu'un 
de  ces  organes,  tel  que  le  foie  ou  l'estomac,  paraît  n'avoir 
pas  entièrement  disparu,  il  n'est  représenté  que  par  des 
rudimens  presque  méconnaissables.  L'intestin  existe  s^^ 
contraire  constamment ,  mais  incomplet ,  fermé  à  son  ex- 
trémité supérieure,  souvent  aussi  à  l'inférieure,  l'anus  étant 
imperforé.  En  outre,  sa  cavité  est  ordinairement  interrom- 
pue sur  un  point.  L'appareil  urinaire  et  les  organes  géné- 
rateurs existent ,  affectés  seulement  de  légères  anomalies  ; 
ces  derniers  surpassent  même  quelquefois  l'état  normal  par 
leur  degré  de  développement  (i). 

C'est  un  fait  très-remarquable  que  le  diaphragme  tantôt 
manque  et  tantôt  existe ,  même  à  ne  comparer  entre  eux 
que  les  monstres  les  plus  complètement  analogues  par  l'en* 
semble  de  leur  organisation.  Ainsi,  sans  sortir  du  genre 

Quant  à  l'origine  de  cette  croyance  à  une  race  d'hommes  sans  tête  et  à 
face  placée  sur  la  poitrine,  on  Ta  cherchée,  soit  dans  rexîstence  d'une 
nation  à  tête  très-engoncée  entre  les  épaules,  soit  dansTusage,  attribué 
à  divers  peuples,  de  cacher  leur  tête  dans  leurs  vétemens.  On  pour- 
rait encore  expliquer  cette  vieille  croyance  par  la  vue  de  monstres  ana- 
logues au  sujet  de  Gœller,  qui  ressemblait  en  eif^t  as^ez  bien  aux 
Biemmyes  de  Pline.  Mais  toutes  les  suppositions  que  Ton  peqt  faire  à 
ce  sujet  sont  sans  importance  comme  sans  preuyes,  et  je  ne  discuterai 
pas  ici  des  idées  dont  l'explication  conviendrait  seulement  à  une  his- 
toire des  erreurs  et  des  absurdités  de  l'esprit  hutnain. 

(l)  SuLSMASt^^*^^*!  P*  7^9* 


46o  PARTIE  m. 

hémiacéphale  9  noas  Tavons  va  manquer  dans  les  cas  de 
Cnrtias  et  de  M.  Laroche;  nous  Tayons  trouvé ,  au  con- 
traire f  chez  rhémiacéphale  de  Suisman* 

Au  reste,  soit  qu'il  existe  ou  qu'il  manque ,  les  viscères 
thoraciques  sont  également  absens  ou  imparfaits.  Les  pou- 
mons sont  absolument  nuls  ou  représentés  tout  au  pins  par 
des  vésicules,  si  n^ême  les  vésicules  qu'on  a  quelquefois  trou- 
vées vers  le  haut  du  thorax ,  peuvent  leur  être  comparées. 

11  en  est  de  même  du  cœur ,  dont  quelques  auteurs  signa- 
lent l'absence  complète,  et  dont  Gurtius  et  Sulsman  (i) ont 
cru  avoir  trouvé  quelques  rndimens.  Parmi  lesparacéphaliens 
chez  lesquels  le  cœur  manquait,  je  dois  citer,  en  particulier,  le 
paracéphale  de  Gœller ,  chez  lequel  la  tête  était  encore  si 
distincte,  et  présentait  même  encore  unebouche  et  des  rudi- 
mens  imparfaits  de  tons  les  organes  des  sens.  Les  faits  de  ce 
genre,  et  surtout  le  cas  remarquable  de  Gœller,  nous  démon- 
trent, contrairement  h  l'opinion  des  auteurs  les  plus  moder- 
nes et  les  plus  justement  célèbres,  que  la  tête  peut  exister 
sans  le  cœur  :  seulement ,  sans  la  présence  de  ce  dernier 
organe ,  eUe  reste  très-incomplète. 

L'appareil  circulatoire  est  toujours  imparfait  au  plus 
haut  degré.  La  veine  cave  et  Taorte ,  placées  au  devant  de 
la  colonne  vertébrale ,  s'étendent ,  en  général ,  sans  pré- 
senter aucune  interruption  ni  aucun  renflemeut  remar- 
quable dans  la  région  cardiaque  ou  ailleurs,  depuis  les 
vaisseaux  sous-claviers  jusqu'aux  Iliaques,  et  ne  fournissent 
dans  leur  trajet  qu'un  petit  nombre  de  branches,  ordinai- 
rement flexueuses  et  diversement  anastomosées  entre  elles. 

Les  auteurs  ne  nous  ont  donné  que  peu  de  détails  sur  le 
système  nerveux.  On  a  vu  que,  dans  plusieurs  cas,  le 
crâne  rudimentaire ,  quelquefois  membraneux,  qui  sur- 

(  i)  foyez  Svhsukv ,  iM» ,  et  WiVBLOvr  i  hc,  cif.,  p.  SgS. 


MONSTRES  P AEACàPH ALIElf 8»  46 1 

monte  la  colonne  vertébrale,  renferme  sealement  de  la 
sérosité ,  mais  qu'on  y  retrouye  aussi  quelquefois  un  peu 
de  matière  cérébrale.  La  moelle  allongée  et  la  moelle^ épi- 
nière ,  d'après  Curtius>  sont  beaucoup  moii^s  imparfaites. 
Quant  aux  nerfs ,  les  auteurs  ne  nous  apprennent  pour 
ainsi  dire  que  l'état  très-imparfait  de  ces  organes ,  et  noiis^ 
n'en  savons  guère  plus  sur  le  système  musculaire  tout  en- 
tier (i). 

Jetons  maintenant  un  rapide  coup  d'œil  sur  les  circon- 
stances de  la  naissance  des  paracéphaliens  ;  circonstances 
que  leur  fixité  rend  dignes  de  toute  l'attention  des  physiolo- 
gistes. 

Les  paracéphaliens ,  encore  presque  inconnus  parmi  les 
animaux  (2),  sont,  dans  l'espèce  humaine,  presque  toujours 
jumeaux  :  Sulsman,  Clesiuset  Seller,  sont  les  seuls  qui, 
décrivant  des  monstres  de  cette  famille,  ne  les  désignent 
point  comme  les  fruits  d'accouchemens  doubles  ou  même 
triples  ;i  et  la  brièveté  ouïe  vague  des  relations  de  ces  auteurs, 

(i)  CuBTius,  ioc,  ciV., décrit  cependant  un  assez  grand  nombre  de 
muscles,  et  toujours  avec  son  exactitude  accoutumée. 

(a)  VAtLisifERi ,  Descrizîone  di  un  viteUo  mostroso  {'voyez  ses  Nuove 
Osservaz,  fisiche  et  med,,  p.  146) est  le  seul  auteur  qui  paraisse  avoir  ob- 
servé un  animal  paracéphalien.Ij  est  à  regretter  qu'il  ne  Taitpas  décrit 
avec  la  clarté  et  le  détail  nécessaires ,  et  qu*il  n*ait  donné  du  sujet 
de  son  observation  qu'une  figure  grossière  dont  il  n*est  possible  de 
tirer  aucun  parti.— Quant  à  un  autre  veau  monstrueux  décrit  plû$  ré- 
cemment par  Hbrzbebg,  Monstri  vitulini  descript,  anat,,  Dûs,  inaugl, 
in-4S  Berlin ,  i8a5 ,  l'état  imparfait  de  sa  tête  semble  au  premier  as- 
pect le  rapprocher  du  veau  de  Vallisneri  ;  mais  son  corps  était  de  forme 
à  peu  près  régulière ,  et  son  organisation  intérieure  assez  complexe;  et 
si  le  peu  de  notions  que  l'on  possède  sur  lui  ne  permettent  pas  de  le 
déterminer  exactement,  on  peut  du  moins  afHrmer  que  ce  monstre 
très-curieux ,  type  peut-être  d'une  famille  nouvelle  |  n'a  que  des  rap* 
ports  éloignés  avec  les  paracéphaliens. 


46s  PAKTTE  m. 

8tent  nécessainement  h  leur  témoignage  beaucoup  de  sa 
Talear.  Notii  voyons  aussi ,  par  la  comparaison  de  tontes 
les  observations  bien  faites ,  que  les  détix  jumeaux  étaient 
attachés  à  un  placenta  commun;  mais  chacun  d'eux  se 
trouvait  contenu  dans  une  poche  distincte. 

Dans  tous  les  cas  »  l'accouchement  s*est  terminé  avant 
lerme ,  savoir  ,  de  sept  mois  h  sept  mois  et  demi ,  ou ,  ce 
qui  est  plus  rare ,  à  six  mois  et  même  plus  tôt. 

Le  frère  jumeau  du paracéphalien  est,  en  général,  bien 
conformé  et  beaucoup  plus  grand  :  il  naît  toujours  le  pre- 
mier. L'inégalité  du  volume  des  deux  jumeaux  a  été  attri- 
buée hypothétiqnement  à  une  superfétation  (i)  ;  mais  cette 
opinion  n'est  nullement  fondée >  le  premier  né  des  jupieaux 
offrant  aussi  bien  que  le  monstre  lui-même  les  caractères 
d'un  fœtus  né  long-temps  avant  terme ,  et  étant  extrême- 
ment faible  et  à  peine  viable. 

Dans  tous  les  cas  connus  y  les  deux  jumeaux  sont  do 
même  sexe  :  dans  le  plus  grand  nombre  ^  ils  sont  fe- 
melles. 

Enfin  les  paracéphaliens ,  non  seulement  ne  sont  pas 
viables  »  mais  même  n'ont ,  dans  tous  les  cas  connus,  donné 
à  leur  naissance  aucun  signe  de  vie. 

Quant  aux  circonstances  auxquelles  a  pu  être  rapportée 
la  production  des  monstruosités  paracéphaliques ,  nous  les 
ignorons  presque  complètement.  Toutefois  on  sait  que 
dans  quelques  cas  ,  de  vives  impressions  morales  avaient 
été  ressenties  par  la  mère,  ou  même  des  violences  physiques 
exercées  sur  elle  vers  le  commencement  de  sa  grossesse; 
et,  si  l'on  ne  peut  apprécier  exactement  et  expliquer  Faction 
de  telles  causes ,  on  doit  du  moins  noter  avec  soin  des  faits 

(i)  Voyez  y  dans  la  thèse  de  Gurtius,  une  loDg.ue  discussion  sur  la 
probabilité  de  cette  explication. 


U0NSTHB8  i»A1&AièitàALIBNS.  '0$ 

auxquels  il  est  possible  que  les  progrès  ultérieurs  delà  science 
ttofinent  un  Jour  un  haut  degré  d'intérêt. 

Il  me  resterait  maintenant  >  pour  compléter  l'histoire  des 
monstres  paracéphalîens ,  à  me  livrer  à  quelques  recher- 
ches sur  les  conséquences  qui  peuvent  être  déduites  des  faits 
précédemment  exposés  ;  mais  je  me  garderai  bien  d'entre-- 
prendre  ici  un  tel  travail.  La  famille  suivante ,  celle  des 
acéphalienSy  va  présenter  des  caractères ,  une  organisation 
et  des  circonstances  de  naissance  qai  se  rattacheront  aux 
faits  que  je  viens  d'exposer ,  par  les  liens  de  l'analogie  la 
Mus  intime.  Ce  groupe  renferme ,  d'ailleurs,  des  cas  beau- 
coup plus  nombreux  »  et  par  conséquent  il  pourra  offrit*  à 
mes  inductions  une  base  beaucoup  large  etplus  Wide.  J'ai 
donc  un  double  motif  pour  ne  pas  séparer  dans  un  examen 
général  les  paracéphaliens  des  acéphaliens ,  et  pour  consi- 
dérer l'étude  de  ces  derniers  comme  le  complément  naturel 
et  nécessaire  de  l'étude  des  premiers  (i). 

(x)  Outre  tous  les  ouvrages  précédemment  cités ,'  consnîtez  encohe 
'Sor  les  monstres  paracéphalièïiSy  et  )^Iàs  spécialement  sur  le  genre  hé- 
«uàcéphale»  le  travail,  déjà  plusieurs  fois  cité,  que  mon  père  a  public 
dans  le  t.  VU,  p.  85  et  suivantes,  des  Mém.  du  Mus,  dhist,  naturelle, 
80US  ce  titre  :  Mémoire  sur  plusieurs  déformations  du  crâne  de  l'homme. 
Voyez  aussi  Philosophie  anatomique  ^  t.  II,  p.  ga.  C'est  dans  ce  travafl 

I  *  '  *  "  . 

que  le  genre  hémiacéphale  a  été  établi  sous  le  nom  d^ hémiencéphale,  • 


464  PABTIB  III. 


»w»w<MH<»»  *^nr.  t<in(»iwww>wm>  %Mm  in^^Kiw  ^>m%»<<»*<tiw<i(mmiw»M— i»mkhm'1'mww>mwwh)ih(ihiwib» 


CHAPITRE  X. 


D£S  MONSTBBS  AGÉPHAUBHS. 

Caractères  et  rapports  des  monstres  acéphaliens.  —  Lear  divisioo  th 
trois  genres.  —  Acéphales.  —  Péracéphales.  —  Mylaeéphales. — Re- 
marques générales.  —  Solution  de  quelques  difficultés  théoriques. 
—  Rareté  des  monstres  acéphaliens  parmi  les  anîmtuz.  —  G>nfor- 
mation  extérieure.  —  Symétrie  imparfaite  du  corps. — Organisation 
interne. — Existence  du  cœur  chez  quelques  acéphaliens. — ^Parallèle 
des  dégradations  des  diverses  régions  organiques  chez  les  acépha- 
liens et  dans  lasérîe  animale. — Uniformité  constante  des  circonslan- 
ces  de  la  naissance.  —  Non-viabiiité. 


^  Les  acéphaliens  se  lient  intimement  à  la  famille  précé* 
dente  par  la  conformation  toujours  vicieuse  de  lears  mem- 
bres et  do  leur  tronc ,  et  par  leurs  viscères  thoraciques 
et  slis-abdominaux ,  presque  tous  ioiparfaits ,  mdimen- 
taires  ou  même  complètement  nuls.  Mais ,  comme  l'in- 
dique leur  nom  ,  ils  se  distinguent  des  paracéphaliens  par 
Fatrophie  complète  de  la  tête  qui  chez  eux  manque  en- 
tièrement ,  ou  dont  il  existe  tout  au  plus  de  simples  Tesli- 
ges  appréciables  seulement  par  l'analyse  anatomique.  Les 
rndimens  de  tête  qui  subsistent  encore  dans  quelques  acé- 
phaliens ,  sont  en  effet  tellement  faibles  qu'ils  ne  suffisent 
pas  pour  produire  une  saillie  sensible  à  l'extrémité  supé- 
rieure du  tronc ,  et  les  organes  des  sens  ne  sont  pas  même 
ébauchés.  L'extrémité  supérieure  du  tronc  est  rècourerte 
d'une  peau  lisse  et  semblable  à  celle  du  reste  du  corps  »  si 
l'on  excepte  un  petit  nombre  d'individus  où  elle  présente 


M0KflTB£8  ACiPHALIBllS.  4^5 

quelques  rides  ou  replis  informes»  et  d'autres  moins  nom- 
breux encore  où  elle  porte  quelques  cheyeux. 

Les  acéphaliens  sont  donc  plus  imparfaits  encore  que  les 
paracéphaliens.  Us  se  trouvent  réduits,  soit  à  la  région  cer- 
vicale ,  toujours  non  distincte ,  à  la  région  thoracique  et  & 
Tabdominale ,  soit  aux  deux  dernières  seulement ,  soil 
même  à  Tabdomen  ;  en  d'autres  termes ,  et  comme  on  Fa 
dit  9  aux  deux  tiers,  à  la  moitié  ou  seulement  au  tiers  d*un 
individu  normal. 

De  toutes  les  familles  tératologiqnes ,  celle  des  acépha* 
liens  est  peut-être  le  groupe  qui  a  le  plus  occupé  les  ana^ 
iomistes  de  toutes  les  époques,  et  dont  l'histoire  est  la  plus 
riche  en  observations  bien  faites.  Toutes  les  collections  aca« 
démiques,  tous  les  journaux  scientifiques  ou  médicaux, 
un  grand  nombre  d'ouvrages  particuliers  (i)  renferment 
des  exemples  authentiques  et  plus  ou  moins  bien  décrits 
de  monstruosités  acéphaliques  ;  exemples  dont  plusieurs 
remontent  à  un  siècle  et  demi  et  même  cent  soixante-dix 
ans  (2),  et  dont  le  nombre  est  aujourd'hui  de  cent  environ* 

(i)  Les  historiens  anciens  mentionnent  eux-mêmes  des  acéphaliemf 
Ctbsias,  par  exemple,  rapporte,  dans  son  Histoire  de  Perse,  que  Roxane| 
femme  de  Gambyse ,  accoucha  d'un  enfant  sans  télé.  Des  mages,  coa* 
suites  sur  ce  prodige,  prédirent  que  Gambyse  n'aurait  point  de  suc  j 
cesseur  né  de  lui. 

(aj  Des  auteurs  très-anciens  paraissent  avoir  connu  et  indiqué 
des  cas  de  monstruosité  acéphiliqne;  mais  la  première  observation 
que  Ton  puisse  citer  comme  authentique,  et  la  première  surtout  que 
Ton  puisse  consulter  avec  intérêt,  est  celle  d'AvToiirB  Eysahard^ 
dans  une  dissertation  intitulée  :  Lux  è  tenebris  effuXsa  ex  viscerum  tnonstr^ 
partûs  enucîeatione ^  Middelb.,  i663*  Gette  observation  a  aussi  été  pu* 
bliée,d  après  Everhard,  par  Blasius,  dans  le  traité  De  Moiutris  de 
Licetus»  Jppendicef  éd.  latine  d*Amsterd.,  i665,  p.  zoo,  et  éd.  frane^ 
de  Leyde,  1708,  p.  3a5,  et  par  Mafpus,  Miit»  medic  de  acepJuUif^ 
Strasb.,  1687  ^  p.  aa. 


•  •• 


46)6  PA&TUS  UI. 

La  comparaison  de  ces  faits  si  multipliés  ^  l'examen  anato^ 
mlque  de  l'organisation  des  acéphaliens»  si  cnrieaseet  si 
iohg-temps  regardée  comme  paradoxale  ;  Tétade  des  circon- 
stances de  leur  naissance»  circonstances  tellement  uniformes 
et  isi  constamment  identiques  que  les  observateurs  semblent 
lieprodaire  tous  la  même  relation  ;  enfin  la  recherche  des 
«riuses  et  Texplication  des  monstruosités  acéphaliques , 
sont  aussi  devenus  les  sujets  de  travaux  généraux  nombreux 
et  importans ,  parmi  lesquels  se  placent  au  premier  rang 
«ebK  de  Meckel,  de  Tiedemann,  de  Béclard»  d'Eiben  et 
de  mon  père  (i). 

'■'  On  Iva  voir  y  par  la  suite  de  ce  chapitre ,  combien  les  ou* 
Trages  de  ces  sa  vans  m'ont  été  utiles  ,  et  combien  ils  peu- 
iunt  l'être  encore  à  tous  ceux  qui  traiterbnt  après  m6i  les 
ftitômes  questions. 

(j)  ^<UV2.M«QK]U.  »  Abhandlung  aut  der  menschl.und  verg^,  jâna,tomie , 
in-80y  Halle»  1806;  Bejrtrœge  zur  vergL  Ana^om,^  Ul,  cah*  si  ,  in-8% 
Leipzig,  1808  ,  et  surtout  Handbuch  der  path,  Anatomie ,  Leipzig,  i8ia, 
\VI,*p.  14Ô  el  suiv. — TiEDEMANK,  Atiatomîe  der  kopflosen  Misgeburtén, 
Landshut ,  i8i3. — Beclaru,  Mémoire  sur  les  acéphales,  première  partie, 
aUoB  IfS  Ballet,  de  lafac,  de  méd,  de  Paris ,  année  18 15,  no  IX,  p.  447 
^l  sqiv.;,  et  no  X,  p.  49^»  et  deuxième  partie ,  ibid»  ,ann.  1817,  n»  IX, 
{^•^48.8  et  suiv.  —  ËLBBir ,  De  acepkalis  sive  monstris  corde  carentibus^ 
JQ»4°  9  Berlin ,  i8ai;  ouvrage  dans  lequel  fauteur  a  fait  précéder 
l'exposition  de  ses  propres  idées  d'un  résumé  très-étendu  des  faits 
connus  avant  lui.  —  Geoffroy  Saiiît-Hxla.ib£  ,  Mém,  sur  plusieurs  dé^ 
formations  du  crâne  de  V homme ,  dans  les  Uém,  du  Mus,  d*hist,  naturelle  4 
t.yil,  p*  85  et  sui  Vo  et  dans  la  PfiHos,  anat, ,  t.  II ,  p.  3,  et  Note  sur  queU 
q^ès  conditions  générales  de  Facéphalie  complète,  dans  la  Resf,  méd^  aoo. 
i8a6,  t.  III,  p.  36,  —  Je  dois  citer  aussi  comme  pouvant  être  consoité 
^vec  beaucoup  d'intérêt  un  travail  de  M.  Yeritièbe,  intitulé  Mém, 
^  les  fœtus  acépludes ,  et  inséré  dans  le  Répert,  général  danat.  et  de  phr^ 
ffo/.  pathologiques,  t..  III y  première  partie,  p.  i  et  suivantes. 


I 


MOKStBBS  AGÉPHAUBNS.  467 

§  1.  Histoire  spéciale  et  description  des  genres. 

I  .  Tai  long-temps  cherché  ,  sans  pouvoir  y  parvenir,  à  di- 
,  yiser  la  famille  des  acéphaliens  en  genres  naturels.  J'es- 
^  sayai  d'abord  de  prendre  pour  base  do  mes  déterminations 
Tétat  plus  ou  moins  complet  de  l'être,  pourvu  dans  certains 
cas  d'un  thorax  et  même  d'un  cou  imparfait,  et  dans  d'autres, 
réduit  à  l'abdomen.  Les  genres  établis  sur  ces  différences 
devaient  correspondre  plus  ou  moins  exactement  aux  divers 
noms  d^acéphalie  cemcale  ,  acéphalie  dorsale  ,  acéphalie 
lombaire  (  1  )  »  et  j'aurais  eu  ainsi  l'avantage ,  tout  en  établis- 
sant de  véritables  genres,  de  m'écarter  très-peu  des  idées 
*déjà  inlroduiles  dans  la  science.  Mal^ieureusement ,  j'ai  dût 
reconnaître,  dès  les  premiers  essais,  que  l'admission  de 
ces  genres  est  tout-à-lait  impossible  :  car,  tel  acéphale  qqe 
l'on  croirait,  aie  voir  extérieurement,  réduit  au  segment  ab7 

(i)  Foyez^  par  exemple,  le  mémoire  de  M.  VehnièAb,  ioc,  cic^ 
p.  ao.  Cet  habile  anatomiste  subdivise  chaque  groupe  en  autant  d*es» 
•j7^««  qu'il  existe  de  vertèbres;  l'absence  de  la  première  vertèbk'e»  de 
.  la  seconde,  de  la  troisième,  etc.,  caractérisant  une  première  espèccr^ 
V.  une  seconde,  une  troisième,  etc.  Ainsi  y  il  jurait  sept  espèces  d'acépha- 
lie  cervicale,  douze  d^acéphalie  dorsale,  etc.  On  conçoit  qu'avec  de 
telles  distinctions,  un  acéphalLen  ne  pourrait  être  rapportéà  son  espèce 
'D{  même  à  son  genre  qu'a(>rès  sa  dissection.  Plusieurs  autres  objections 
'  se  présenteraient  aussi  contre  cette  classification  bdaut»ttp  trop  systé- 
matique, si  l'auteur  ne  la  déclarait  lui*même  paremtnt  arbitmire.  -^ 
Des  divisions  analogues,  mais  plus  multipliées,  ont  aqssi été  établies 
par  M.  Breschbt  dans  son  excellent  article  'Aeépkalie  dtt  Dietiônnaïf^ 
de  médecine ,  1. 1,  p.  255  et  suiv.,  1831.  Ainsi,  Ce  célèbre'  Anatomiste 
nomme  tantôt  acéphalie  et  taniôt  etcéphalostomre  Tabsenèe  de  la'  tête 
seule  ;  acéphalothorie ,  Tabsence  de  la  tête  et  db  thorax  ;  acéphalogas» 
trie  f  l'absence  de  la  tête,  du  thorax  et  d'une  partie  de  l'abdomen;  en- 
fin, etcéphaloitiie ,  ttcêphalobrachie ,  acépkaiénie  et  aûB^hahckirie,  Tacé- 

phalie  compliquée  de  divers  états  iinpaf^aiCï  des  llkiettbriss. 


463  PARTIE. ni. 

dominai  du  corps ,  a  dans  la  réalité  une  colonne  vertébrale 
presque  complète ,  et  quelquefois  même  un  on  plnsienrs  os* 
sclets  ^éphaliques.  Les  conditions  extérieures  ne  tradaUent 
donc  pas  exactement  l'état  de  la  colonne  vertébrale  ;  et 
c'est  (ie  qu'une  rollexioa  attentive  eût  pu  faire  prévoir  à 
priori  Ces  caractères  fournis  par  l'existence  ou  Tabsence 
du  thorax  9  ne  peuvent  en  effet  avoir  ici  qu'une  faible  im- 
portance, puisque,  lors  même  que  les  vertèbres  dorsales 
et  les  côtes  sont  conservées  en  tout  on  en  partie ,  la  cavité 
thoracique  est,  comme  on  va  le  voir,  ordinairement  con- 
fondue avec  l'abdomen  9  et  ne  renferme  ni  cœur  ni  pou* 
mons. 

Réunir  tous  les  acéphaliens  en  un  seul  et  même  genre, 
est  nne  autre  solution  que  la  difficulté  de  subdiviser  ces 
monstres ,  fait  aussi  naturellement  naître  dans  l'esprit.  Mais 
le  plus  léger  examen  suffit  pour  démontrer  l'existence  dans 
cette  famille  très-nombreuse  et  très-variée  de  plusieurs  types 
vraiment  génériques ,  et  la  difficulté  de  leur  détermination 
ne  peut  être  qu'un  motif  de  se  livrer  à  ce  travail  aVec  plus 
de  soin.  Ne  pouvant  former  immédiatement  les  genres  dont 
je  voyais  l'établissement  nécessaire ,  j'ai  donc  dû  recou- 
rir à  l'analyse  comparative  des  cas  spéciaux  qui  me  sont  le 
plus  complètement  connus ,  les  rapprocber  les  uns  des  au- 
tres suivant  leurs  affinités  naturelles ,  et  les  grouper  en  nn 
certain  nombre  de  petites  sections  qui,  associées  à  leur 
tour  entre  elles ,  m'ont  conduit  aux  trois  genres  suivans. 

.1^  Corps  mal  symétrique,  irrégulier, 
mais  ayant  ses  diverses  régions  bien 
distinctes  ;  thorax  eipistant  complète- 
ment ou  presque  complètement,  et 
portant  les  membres  thoraciques  ou 
au  moins  Tun  d*eux Genre  L    Agsphaia« 

^^  Corps  mal  symétrique,  irrégulier, 
ayant  ses  diverses  régions  bien  idis- 


IfONSTBfiS  AGÊPHALIEN8.  4^0 

.  llnctes;  point  de  membres  thoraci-  *  ^ 

ques. .  •  .  • IL    Peracàphalb. 

3^  Corps  non  symétrique ,  très-irré- 

gulier,  informe,  ayant  ses  diverses 

régions  peu  ou  point  distinctes  : 

membres  très-imparfaits ,  rudimen- 

taires  ou  mêmes  nuls. '  .  in.  Mtlacephalb  (t). 

■      .t 

Dans  l'histoire  que  je  yais  donner  de  ces  divers  genres, 
je  ne  m'étendrai  point  sar  eux,  du  moins  proportion  gardée 
âTQC  le  nombre  total  des  cas ,  autant  que  je  l'ai  fait  sur  les 
genres  de  la  famille  précédente.  En  passant  des  derniers 
monstres  autosites  aux  paracéphaliens ,  premier  groupe  des 
acéphaliensy  nous  nous  trouvions  tout  d'un  coup  trans- 
portés sur  des  êtres  très-différens  de  ceux  que  nous  avloi^s 
étudiés  jusque-là  y  et  il  était  indispensable  de  faire  connaître 
pajr  des  détails  étendus,  et  même  par  l'analyse  de  quelques 
observations,  une  organisation  singulière  et  alors  toute  nou- 
Telle  pour  nous.  Ce  travail»  fait  pour  la  famille  précédente, 
éclaire  à  l'avance  l'histoire  des  acéphalîens ,  si  analogues 
aux  paracéphaliens  ,  et  nous  permet  de  passer  plus  rapi- 
dement sur  l'histoire  spéciale  des  genres  dont  nous  avons 
maintenant  à  nous  occuper. 

Genre  I.  Acéphale  ,  Acephalus. 

Les  acéphaliens,  pour  lesquels  je  réserve  en  propre  le 
nom  à*  acéphale  s  sont,  de  tous,  ceux  qui  se  rapprochent  le 
plus  de  la  famille  précédente ,  et  par  conséquent  aussi ,  du 
type  normaL  Ils  sont  privés  seulement  de  la  tête  et  des  or- 
ganes qui  manquent  généralement  avec  elle,  et  par  consé* 
quent  sont  encore  atissi  complets ,  aussi  entiers  que  peu-» 

(i)  Ces  trois  genres  correépondent  exactement  aux  trois  groupes 
que  j*aTais  admis  provisoirement  dans  ma  thèse  inaugurale  ,  Proposi" 
tions  sur  la  monstruosité ,  Paris ,  août  1829  9  p*  4'* 


47^  PAETIB  m. 

vent  Têtre  des  acéphalîens.  Non  seulement,  les  mem])i;es 
supérieurs,  ou  au  moins  l'un  d'eux,  sont  conservés ,  mais 
le  thorax  existe  aussi  :  il  est  même  presque  toujours  sur- 
monté de  plusieurs  vertèbres  cervicales,  et  souvent  de  quel- 
ques rudimens  céphaliques  cachés  sous  la  pea^q.  La  forme 
générale  du  corps  s'écarte  toujours  d'une  manière  plus  ou 
moins  marquée  delà  symétrie  et  des  proportions  normales; 
mais  elle  n'est  jamais  complètement  irr^uUère,  comme  nous 
la  verrons  dans  les  derniers  acéphaliens.  Tous  les  caraetè^ 
res  des  acéphales  s'accordent  donc  pour  leur  assigner  le 
premier  rang  dans  cette  famille. 

Je  n'exposerai  point  ici  avec  détail  tous  les  cas  qui  ap- 
partiennent à  ce  genre ,  et  dont  le  nombre  s'élève  h  plus  de 
vingt  dans  l'état  présent  de  la  science  ;  mais  je  ne  puis  omet- 
tre les  modifications  principales  de  forme  et  d'organisation 
que  l'on  observe  parmi  les  acéphales. 

Chez  les  plus  parfaits  de  tons ,  le  tronc ,  de  forme  peu 
anomale,  et  par  conséquent  plus  allongé  que  large,  dé- 
passe en  haut  l'insertion  des  membres  thoraciques;  ce 
qui  indique 9  par  des  caractères  lion  équivoques,  l'exis- 
tence sous  la  peau  de  vertèbres  cervicales  plus  ou  méfns 
nombreuses ,  et  quelquefois  aussi ,  mais  très*» rarement ,  de 
quelques  vestiges  de  crâne  (i)«  En  même  temps  les  quatre 
membres  existent,  mal  conformés ,  il  est  vrai,  etpki«:On 
moins  contournés ,  mais  assez  dé?eloppés  et  terminés  par 

(x)I>an8  le  mémoire  de  mon  père  Sur  les déformadonsditcTétte  (irvM^ 
Philos,  anat,^  t.  II,  et  Mém^  du  Hîus,,  loo,cit^^  ceux  dea  acéphale^  <;hfis  )«#* 
queJs  OQ  retrouve  ces  Tesliges,  ont  été  séparé^  pn  un  genre  partipyj!^^^ 
nommé  cryptocéphale.  Ce  genre,  que  je  ne  crois  pas  devoir  adopter  dans 
Tétat  présent  de  la  science,  serait  ainsi  caractérisé  £  tronc  avec  e^Uré- 
mités  antérieures;  tête  réduite  à  un  assemblage  départies  osiseases, 
portée  sur  une  colonne  cervicale  droite,  tr«»-pelitei|  et  noo  «ippareati 
aif  dehors. 


MONSTRES  ACÉPHALIEN^.  4^1 

des  doigts  distincts  en  nombre  variable ,  quelquefois  mêmQ 
au  nombre  de  cînqà  un  ou  plusieurs  membres.  Katzky,Ma- 
lacarne,  Béclard  ont  donné  des  exemples  de  ces  modifica- 
tions qui  constituent  le  do^ré  supérieur  de  Facéphalie  (i)* 
D^autres  acéphales  ressemtilent  aux  préoédens  par  k 
forme  peu  imparfaite  de  leur  corps;  mais  leurs  membrd^ 
s'éloignent  beaucoup  en  tout  ou  en  partie  du  type  normah 
Un  exemple  remarquable  de  cette  modification  nous  est 
fourni  par  Elben  (â).  Un  des  acéphales  décrits  par  cet  au^ 
teur  ayait  en  effet  les  membres  supérieurs  tellement  courts 
que  les  mains  paraissaient^  comme  chez  les  phocomèles  ^ 
s'insérer  directement  sur  le  tronc.  La  dissection  montt^ 
que  les  os  du  bras  étaient  réellement  rudimentaires ,  et  qu< 
quelques  uns  manquaient  même  entièremefit.  Dans  d'autres 
cas  9  par  exemple  chez  un  acéphale  décrit  il  y  a  quelques 
années  par  Salvatore  Portai  (3)^  les  bras  court!»  et  pn  moi* 

(l)  Voyez  Katzky,  Monstri  hermaphroditici  historia^  dans  les  Jet, 
med,  BenoLy  déc.  I,  t.  IX,  f».  63,  et  d'^après  lui  Elbeit^/oc.  cU,,  p^çi, 
pi.  I.  Chez  le  sujet' de  cette  obserralioriy  les  m^ios  avaient,  l*une 
trois  doigts,  et  l'autre  deux,  les  pieds  cinq.  Cet  acéphale  était  Iç 
second  de  deux  jumeaux,  affectés  Tun  et  l'autre  d'hermaphrodisme 
féminin.  —  MALiiCABirB,  Oggeiti  pià  inter,  di  ostetrica  e  di  sior,  nat.f 
Padoue ,  1807 ,  p.  18 ,  pi.  3 ,  et  d'après  lui ,  Elbeit  ,  pi.  14»  fig.  3*  La 
nain  droite  avait  cinq  doigts,  la  main  gauche  et  le  pied  droit,  quatre, 
le  pied  gauche,  trois.  Les  planches  de  Malacarpe  et  d*£lbeii  moptrç^ 
à  tort  l'état  inverse.  —  Bbclabd ,  /oc.  ci/.,  pi.  IV.  C)ie^  ce  sujet,. d(C}q^ 
-la  dissection  a  été  faite  par  H.  Jui.es  Cloqubt,  tous  les  membres,  un  ex- 
cepté, étaient  terminés  par  cinq  doigts.  Une  circonstance  plus  curieuse 
est  que  la  eoloqne  vertébrale,  privée,  seulement  des  premièreis  ceryjir 
cales,  se  recourbait  supérieurement  en  avant,  et  venait  se  (ermii^ief 
entre  les  épaules,  derrière  une  papille  et  un  petit  enfoncement  garnis 
de  quelques  poils. 

(9)  Loc,  vit,,  no  LXIII,  p.  71 ,  d'après  Rbuss  et  Kliiv,  pi.  30. 

(3)  Voyez  Cenno  sopra  unfeto  umano ,  dans  les  ^^  dtW  accad,  Gioenim 
di  Ouaniap  1. 1,  p.  807,  ann.  iS^iS.     *  .     '•> 


47^'  *  PAETIB  III. 

gnons,  rappelaient  au  contraire  an  autre  genre  de  monstruo- 
sités ectromélîques  y  rhémimélie. 

Il  est  moins  rare  de  voir  le  corps  très-déformé  en  même 
temps  que  les  membres.  Dans  un  cas  recueilli  fort  ancien- 
nement par  Schelhammer  (i),  le  corps»  ajossi  large  que 
long  9  portait  deux  bras  très-courts  et  presque  méconnais- 
sables. Dans  un  autre  dont  le  docteur  Crergens  a  donné  ré- 
cemment rhistoire  (a),  le  corps»  très-rétréci  dans  la  région 
lombaire  »  semblait  composé  de  deux  portions  ou ,  si  Ton 
veut^  de  deux  lobes  »  l'un  inférieur  formé  de  la  partie  in- 
férieure  de  l'abdomen  »  des  organes  sexuels  et  des  deux 
membres  inférieurs  complètement  développés;  l'autre,  su- 
périeur» plus  volumineux»  formant  extérieurement  une 
masse  beaucoup  plus  large  quelojigue»  et  portant  à  ses 
extrémités  les  mains»  seules  parties  des  membres  supé- 
rieurs qui  fussent  visibles  à  l'extérieur  (3). 

(i)  Voyez  MoTutrum  acephaîum^  dans  Xe&Ephem,  naU  cur,,  dec.  II»  ann; 
XX»  Z690,  obs.  149;  et  d'après  Schelhammer,  Elbbv»  pi.  i  »  fig.  3. 

(3)  Anatom»  Beschreibung  eines  merkmu-digen  jicephahts,  thèse  tn«4* 
avec  pi. ,  Giessen,  i83o. 

(3)  rajouterai  ici  quelques  détails  sur  ce  cas  aussi  remarquable  que 
peu  connu.  Les  deux  lobes  dont  je  viens  de  parler  étaient  composés» 
pour  la  plus  grande  partie»  de  tissu  cellulaire,  le  système  musculaire 
n'existant  pas  distinctement.  Ce  tissu  cellulaire,  ne  contenant  que  peu 
ou  point  de  graisse ,  était  traversé  par  un  grand  nombre  de  conduiit 
*vaseutif ormes  ^  sans  enveloppes  propres  (^gejœssartige  Gœnge  welcke  keim 
eîgene  innere  BeMeidung  hahen),  La  cavité  thoracique  n'existait  réelle- 
ment pas,  mais  était  indiquée  par  la  densité  beaucoup  moindre  da 
tissu  cellulaire  dans  la  région  oh  elle  devait  exister.  Il  n*y  aTatt  ni 
cœur»  ni  poumons,  ni  thymus,  mais  seulement  un  tronc  artériel  et 
un  autre  veineux,  fournissant  tes  branches  brachiales.  L'abdomen 
manquait  presque  aussi  complètement  que  la  cavité  thoracique  :  il 
existait  cependant  un  canal  intestinal  imparfait  en  haut  •ouvert  en  bas 
dans  le  col  de  la  vessie,  et  divisé  par  une  oblitération  complète  en 
deux  portions  considérées  par  l'auteur  comme  analpgqyes  à  l'intestin 


MONSTBES  AGÉPHALIENS.  47^ 

Enfin  la  série  des  acéphales  se  termine  naturellement 
par  ceux  qui  manquent  de  l'im  des  membres  thoraciques. 
Cette  modification,  très-rare»  mais  bien  constatée  par  une 
observation  de  Malacarne  (i)  et  une  autre  d'EIben  (s),  fait 
évidemment  le  passage  aux  péracéphales,  et  pourrait  même 
paraître,  au  premier  aspect,  caractéristique  d'un  genre  in- 
termédiaire entre  ceux-ci  et  les  vrais  acéphales.  Je  n'ai  pas 
cru  cependant  devoir  adopter  cette  manière  de  voir.  Si  les 
caractères  que  je  déduis  de  la  présence  des  bras  ont  quel- 
que râleur,  c'est  principalement  parce  qu'intimement  liés 
à  l'existence  du  thorax,  ils  traduisent  au  dehors  une  partie, 
des  modifications  plus  importantes  de  l'organisation  inté- 
grale et  au  gros  intestin;  des  organes  génitaux  bien  développés,  le 
scrotum  étant  même  très-volumineux,  quoique  les  testicules  fussent 
restés  dans  Tabdomcn  ;  des  canaux  déférens  ;  des  vésicules  séminales^ 
un  rein  placé  entre  les  testicules,  deux  uretères,  une  vessie,  enfin 
une  capsule  surrénale.  Il  est  à  ajouter  qu'une  portion  de  Tintestin  était 
logée  dans  la  base  du  cordon,  et  que  Tanus  était  imperforé.  La  moelle 
épinière  et  la  colonne  vertébrale ,  y  coqipris  le  sacrum,  manquaient 
entièrement,  et,  loin  que  Ton  trouvât  quelques  vestiges  de  tête,  le 
cou  était  supérieurement  excavé  et  comme  échancré  sur  la  ligne 
médiane.  Le  squelette  se  trouvait  ainsi  réduit  au  sternum  et  aux  mem- 
bres. Ceux-ci  étaient  incomplets  à  quelques  égards  ;  mais  les  membres 
supérieurs  étaient  surtout  anomaux  par  leur  situation  intérieure, 
les  mains  étant  les  seules  parties  visibles  au  dehors ,  et  plus  encore  par 
la  fusion  médiane  des  deux  omoplates.  —  L*acéphalien  qui  a  présenté 
au  docteur  Gergens  cette  organisation  remarquable  au  plus  haut  de- 
gré, était  né  peu  d'instans  après  un  autre  enfant  mâle  bien  conformé: 
L'auteur  nous  apprend  qu'il  naquit  par  les  pieds,  qu'il  n'existait 
qu'un  placenta  commun  aux  deux  enfans ,  et  que  la  mère ,  âgée  de 
45  ans,  avait  déjà  eu  cinq  grossesses,  qui  toutes  s'étaient  terminées 
heureusement  par  la  naissance  d'enfans  bien  conformés. 

(i)  Loc.  cit.,  p.  90,  pi.  4«  f^oyez  aussi,  d*après  lui,  Elbeit,  pi.  14» 
fig.i. 

(ï)  Loc.  ciCy  n<^  LXX,  p.  79,  pi.  aa ,  fig.  a.  L'extrémité  unique 
eat  même  Irès-iniparfaite. 


474  ^AftTis  ni. 

rieure.  Or  l'existence  d'an  seul  bras  équipant  manifeste- 
ment,  sous  ce  rapport,  à  Fexistence  de  la  paire  thoracîque 
tout  entière ,  l'une  supposant  aussi  bien  que  l'autre  une 
conformalion  assez  complète  du  corps ,  et  son  prolonge- 
ment supérieur  jusqu'à  la  région  scapulaire  (i). 

(i)  Outre  les  cas  d*acéphalie  que  je  viens  de  citer,  ifoyez  encore: 
LiTTBE,  OBs.  sur  un  fœtus  humain  monstrueux  dans  les  Mém,  de  Cacad, 
des  sciences  pour  1701 ,  p.  91.  Dans  ce  mémoire,  Littre,  voulant  éta- 
blir que  les  eaux  de  Tamnios  ne  servent  pas  seules  à  la  nutritioa  da 
fœtus,  indique  deux  acéphaliens,  nés,  l'un  à  sept  mois  et  l'autre  i 
buit,  et  paraissant  Tun  et  Tautre  appartenir  à  cej^enre. — SupBBViLUiy 
Some  reflecùons  on  génération  and  on  monsCers,  dans  les  Philos»  irons, , 
t.  XLI,  part.  T ,  no  4^6  »  P-  3o3.  Cet  acéphalien ,  né  trijumeau ,  parait 
être  un  acéphale  ,  d'après  les  indications  ,  malheureusement  très- 
vagues,  que  donne  l'auteur.  —  Mobaxtd,  d'après  Vacher,  dans  XBlst. 
de  Vacad,  des  se.  pour  1746,  p.  4o,  et  DAUBBHTOir ,  dans  VHlst*  natu» 
relie  de  Buffony  t.  III,  p.  aoa,  indiquent  un  acéphale  disséqué  depuis 
et  décrit  par  Meckel,  Jbhandl.  aus  der  menschL  und  vergleich»  jânatomie^ 
p.  i65;  Dojrez  aussi , d'après  ces  auteurs,  Elbeit,  p.  5o,  Cet  acéphale 
avait  le  bras  droit  rudimcntaire.  Meckel  a  constaté  que  le  grand  nerf 
sympathique  manquait  dans'le  thorax,  mais  existait  dans  l'abdomen. 
• —  Henckel,  Pœtus-  monstrosuSf  dans  les  Nov,  act,  nat,  cur,^  t.  V,  p.  169; 
^o/ez  aussi  Vliise,  de  Vacad,  des  se.  de  Paris  pour  177a  ,  part*  i ,  p.  ai. 
Dans  ce  cas,  les  membres  thoraciques  n'étaient  représentés  que  par 
des  rudimens.  —  Doneaud  ,  Observ,  diverses  dans  le  Joum,  de  midec, 
de  Roux,  t.  XXXVII,  p.  127,  ann.  177a;  observation  très-incom- 
plète, et  dans  laquelle  sont  indiquées  quelques  circonstances  de  l'ac- 
couchement, qui  parait  avoir  été.simple.  Il  n'est  du  moins  rien  dit  de 
l'existence  d'un  jumeau.  —  Isjl-nvlxkjhi  ,  Beycrœge  fiir  die  Zergliede» 
TungS'Kur^se f  Leipz.,  f8o3,  t.  II,  p.  26g,  Cet  acéphale  naquit  plu- 
sieurs heures  après  un  autre  sujet,  femelle  comme  lui.  L'auteur  en 
donne  une  excellente  description. — Tiedbm anh,  loc,  cit,,  d'après  Soex- 
MEBBiHG. Cet  acéphale,  chez  lequel  un  des  bras  était  très-rudimentaire, 
est  L'un  des  plus  remarquables  par  les  circonstances  de  sa  naissance.  Il 
était  femelle  et  naquit  avec  trois  autres  femelles,  vers  la  fin  du  sixième 
mois;  il  n'existait  qu'un  seul  placenta  pour  les  quatre  jumelles,  et  les 
membranes  leur  étaient  aussi  communes.  —  Sebbes  ,  Essai  sur  une 
théorie  anatom»  des  monstruosités  animales^  dans  les  BuU»  dé  la  Soe^  méd» 


MONSTBES  AGÊPHALIEN6.  ^y& 

Genre  IL  Péricépiule  ,  Peracephalus. 

Ce  genre,  comprenant  environ  cinquante  cas,  et  par  con- 
séquent l'un  des  groupes  génériques  les  plus  étendus  de 
toute  la  sérîe  tératologîque,  est  caractérisé  par  la  forme  en- 
core assez  régulière  du  corps ,  par  l'absence  des  membres 
thoraciques  ,  et  par  le  thorax  plus  imparfait  encore  que 
chez  les  acéphales,  ou  même  complètement  nul.  Ainsi  à 
toutes  les  complications  ordinaires  des  monstruosités  acé- 
phaliques,  de  nouvelles  imperfections  viennent  encore 
s* ajouter  chez  les  péracéphales,  qui  par  conséquent  dépas- 
sent par  leur  degré  d'anomalie  les  conditions  essentielles, 
et  pour  ainsi  dire  le  type  vrai  des  acéphaliens  (i). 

Les  péracéphales  peuvent  être ,  comme  les  acéphales , 
divisés  en  plusieurs  petites  sections  correspondant  à  au- 
tant de  modifications  secondaires  de  leur  organisation. 
Ainsi  nous  voyons  encore  dans  quelques  monstres  de  ce 

d'émulation^  sept,  i^af,  p.  SSg.  Deux  cas.  Dans  l'un ,  à  la  place  du  cœur, 
existait  un  organe  de  forme  à  peu  près  cylindrique,  se  contiouant 
ioférieurement  avec  l'aorte  descendante,  fournissant  supérieurement 
quatre  vaisseaux»  les  deux  artères  et  les  deux  veines  sous-clavières,  et 
oohaparable ,  suivant  une  remarque  ingénieuse  de  l'auteur,  au  vaisseau 
dorsal  des  insectes^  Il  n'existait  qu'une  seule  vertèbre  cervicale. — IjC  se- 
cond cas  de  M.  Serres,  quoique  seulement  indiqué,  est  aussi  d'un  grand 
intérêt  par  l'existence  bien  constatée  d'un  cœur  recevantles  deux  artè- 
res sous-clavières-  —  Enfin  je  dois  encore  citer  Elbbh,  qui ,  outre  les 
extraits  de  la  plupart  des  observations  précédentes  et  deux  cas  nou- 
veaux indiqués  plus  haut,  en  donne  un  troisième  également  inédit, 
loc.  cit.  y  p.  8a,  pi',  aa,  présenté  par  un  embryon  de  sept  semaines 
seulement,  et  un  quatrième  n»  LXXVIII,  p.  76. 

(i)  C'est  ce  rapport  qu'exprime  le  nom  de  ce  genre»  J*ai  ,•  en  effets 
formé  ce  nom  d'âxsf  a>o$,  acéphaiep  et  de  «i^ ,  au-delà ,  outrt  mesure  , 
(  trans  des  Latins);  radical  déjà  employé  avec  le  même  sens  dasaplu- 
fieurs  mots  scientifiques,  notamment  dans  le  moi  péroxUU. 


476  PABTIB  IIU 

genre  le  corps,  plas  long  que  large,  s'écarter  peu  de  la  forme 
et  des  proportions  ordinaires ,  à  peu  près  comnoteilse  pré- 
senterait chez  un  être  normal  auquel  on  aurait  enlevé  la 
tête  j  le  col  et  les  bras ,  et  qui  se  trouverait  ainsi  tronqué 
plus  ou  moins  carrément  dans  la  région  thoracique. 

L'exemple  le  plus  anciennement  connu  de  cette  disposition, 
et  en  même  temps  Tun  des^  plus  remarquables  de  tous ,  est 
un  acéphalien  décrit  en  1 720  par  Yogli ,  et  dont  la  curieuse 
organisation ,  contestée  il  y  a  un  siècle  par  l'incrédulité  de 
Yallisneri)  fixa  quelque  temps  l'attention  des  anatomistes  (1  )• 
Le  corps,  quoique  aussi  incomplet  extérieurement  que  chez 
tous  les  autres  acéphaliens ,  ofFrait  au  dehors  une  confor- 
mation assez  régulière,  et  paraissait  tronqué  immédiate- 
ment au  dessous  des  épaules.  Les  membres  abdominaux, 
seuls  existans,  offraient  les  dimensions  normales  ;  l'iin  d'eux 
était  même  h  peine  contourné  ,  et  tous  deux  se  terminaient 
par  trois  doigts  assez  régulièrement  conformés  (2). 

Chez  plusieurs  autres  péracéphales,  par  exemple  chef 

(1)  Sur  le  péracéphale  de  Vogli,  vo/^z  :  Yogli,  Fluidi  nervei  histona, 
Bologne,  1720,  p*  38*  —  VALLisnsai,  Opère  diverse ^  t.  III ,  p.  466.  — 
BiurcHi,  De  naturaU^  vitiosâ  morbosdque  generattonty  174I9  p«  a45*<— 
Beclaed,  loc.  eiUt  i8i5,  p.  4^9.  —  Elbbh  ,  loc*  cU.^  p.  10,  pi.  3, 
fîg.  z»  — Dans  les  considérations  générales  sur  Thisloire  de  la  térato- 
logie, qui  forment  l'introduction  de  cet  ouvrage,  j* ai  d^'à  Indiqué 
(  p.'xa)  la  discussion  qui  s'éleva,  au  sujet  de  cet  acéphalien ,  entre  Yal« 
lisneri  et  quelques  autres  anatomistes.  On  peut  consulter  sur  elle 
WnrBLOw ,  dans  les  Mém,  de  Vacad,  des  se,  pour  1740,  p.  Sqs, 

(1)  Heubbmakit,  Physiologie,  in-8<>,  Copenhague  et  Leipz»,  1795» 
1. 1  {n>oyez  aussi ,  d'après  lui,  Tonvrage  d'ËLBBir,  p.  16,  pJ.  3  ,  fig.  x), 
décrit  un  autre  péracéphale  très -analogue  à  celui  de  Voglî  par  sa 
conformation  extérieure,  mais  ayant  dé  plus  que  celui-ci  un  dia- 
phragme, et  aussi  (  s'il  est  permis  de  prononcer  d'après  la  deaçription 
incomplète  de  l'auteur  )  quelques  autres  parties ,  telles  que  dos  rudi- 
meos  de  poumons. 


IfONSTRKS  AGÉPHALIBNS.  4? 7 

deux  stijets  décrits ,  Tan  par  Gilibert  (i)  et  l'antre  par 
Tîedemann  (2^,  d*après  Sœmmerring»  le  corps,  assez  al- 
longé ,  se  rapproche  encore ,  par  sa  forme  générale  et  ses 
proportions,  du  type  normal  ;  mai»-,  an  lieu  d'élre  tronqué 
carrément ,  il  est  arrondi  h  son  extrémité  supérieure.  C'est 
là  une  disposition  très-peu  différente  de  la  pr^édente  cl 
peu  remarquable  par  elle-même;  mais  elle  n'est  pas  sans 
intérêt  comme  faisant  la  transition  du  premier  groupe 
aux  cas  beaucoup  plus  nombreux  où  le  corps  se  trouve 
considérablement  raccourci  »  et  dont  la  forme  extérieut'e 
indique  déjà  à  l'avance  l'organisation  simple  et  imparfaite. 
Ce  dernier  groupe  offre  lui-même  quelques  différences^ 

(i)  Adversaria  medico'practîca  prima ^  Lyon,  179 1 9  p*  133.  Obser- 
vation très-remarquable,  si  une  partie  des  faits  qu'elle  renferme  n'é- 
taient douteux  ou  même  manifestement  erronés.  L'auteur  croit  re- 
trouver le  cœur,  avec  ses  oreillettes,  dans  un  tubercule  placé  au  devant 
de  la  poitrine ,  à  l'extérieur;  ce  qui ,  à  la  rigueur,  pourrait  être  vrai  : 
mais  il  ajoute  que  les  poumons  existaient  bien  conformés ,  quoique 
sans  trachée-artère,  et  sans  aucune  partie  qui  la  représentât;  ce  qui 
implique  contradiction.  Il  ne  décrit  d'ailleurs  nullement  les  vaisseaux 
aboutissant  à  ce  cœur  ou  à  ces  poumons,  qu'il  indique  sans  les  dé- 
crire ;  et  Ton  peut  reprocher  à  son  observation  une  foule  d^antres 
omissions  ou  contradictions  aussi  graves.  Je  rapporterai,  toutefois» 
d après  Gilibert,  comme  une  circonstance  intéressante  et  que  l'on 
n'a  aucune  raison  de  contester,  la  naissance,  un  peu  avant  le  péra- 
céphale,  d'un  autre  fœtus,  femelle  aussi  bien  que  celui-ci,  et  assez 
Imparfaitement  conformé.  Ses  bras  étaient  contournés,  son  sternum 
mal  fait ,  et  sa  tête  plus  volumineuse  que  son  corps ,  à  cause  de  l'accu- 
mulation d'une  grande  quantité  de  sérosité  hydrocéphalique. —  Foyez 
aussi ,  sur  le  péracéphale  de  Gilibert  »  et  d'après  oet  auteur,  Elbbit, 
p.  27,  pi.  6,fig.  a. 

(a)  Loc,  cit, ,  p.  5.  —  Pk>rez  aussi,  d*après  Tiedemann,  Ejlbbit,  p.  67, 
pi.  II. — Dans  ce  cas ,  la  moelle  épinière  se  terminait  supérieurement 
par  un  petit  renflement  pyriforme.  Une  autre  circonstance  remarqua- 
ble de  l'observation ,  était  l'existence,  au  dessus  du  cordon,  d'une 
fente  longitudinale  de  la  peau,  au  travers  de  laquelle  le  péritoine  se 
prolongeait  au  dehors. 


47S  PABTIE  m. 

soit  extérieures,  soit  intérieures  »  trop  importcmtes  pour  être 
ici  omises.  Outre  que  le  corps  peut  porter  à  son  extrémité 
supérieure  quelques  poils ,  on  si  l'on  veut  quelques  che* 
yeux  (1)  »  il  est  remarquable  dans  un  grand  nombre  de 
cas  (2)  par  Texistence  d'une  multitude  de  rides ,  d'enfon- 

(i)  f^^^^^^  tels  cas  dans  :  Busch,  Beschreib,  ztveier  merkwiird,  men» 
schL  Mhgeburten,  in -4**»  Marbourg  ,  i8o3.  BoD ne  observation, 
accompagnée  d*excel lentes  planches.  Le  même  cas  est  rapporté  aussi 
par  Procuaska  ,  Disquis,  anat.  pkjrsiol,  organUmi  corporis  immmm^ 
Vienne ,  i8ia ,  p«  t53 ,  et  par  £lbe5  ,  loc,  cic»^  p.  4a»  pi.  lo.  —  Tib« 

DEMANir,    loc,    cie,   y    p.    4»    d*après   SOEMMERRZJEfG^  —  BÉCLAHD ,    loo» 

cit.,  i8i5,  p.  5oo,  pi.  8,  d*après  Guignard.  La  description  et  la 
figure  de  ce  monstre,  né  à  Paris  en  1777,  avaient  été  communi- 
quées par  Guignard  à  l'ancienne  académie  de  chirurgie  ^  et  Bé« 
dard  a  retrouvé  ces  documeos ,  ainsi  que  la  description  ou  la  %are 
de  plusieurs  autres  cas,  dans  les  archives  de  cette  illustre  société.  La 
dissection  du  péracéphale  de  Guignard  avait  été  faite  par  Desault  , 
qui  trouva  à  la  partie  supérieure  du  tronc  une  sorte  de  cicatrice,  coa- 
vrant  un  os  isolé  et  grêle.  La  colonne  vertébrale  commençait  à  la 
douzième  dorsale;  encore  les  corps  des  vertèbres  et  les  apophyses  ar« 
ticulaires  existaient-ils  seuls.  Fq/ez  aussi,  sur  ce  cas,  Ëlbeut,  pi.  6,  fig.  i. 
(a)  Je  citerai  comme  exemples  les  cas  suivans,  dont  les  derniers 
sont  surtout  très-remarquables  :  Kvjkumhw,  Seltenheiten  der  Natur 
und  Kunstf  Bresl.,  1737,  p.  810;  'voyez  aussi  Breslau.  Sammlung  von 
Natur  und  Kunst  IVititerquartal  ^  1733  ,  p.  6a6.  •—  Baldingsr  et  Gttl.» 
Vorlœuf.  Jt^achricht  einei  Beschreibung  von  zw,  MonsCris ,  dans  le  Nems 
Magttzin  Jûr  Aerzte  de  Baldinger ,  t.  XX,  p.  44^  >  vo/ez  aussi  sorte 
même  péracéphale,  Buscu,  loc,  cit, —  Malacarne,  Oggecti  di OéU^ 
trîca ,  etc. ,  deux  cas,J*un  p.  16 ,  p).  a ,  Tautre  p.  la ,  pi.  i.  Ce  dernier 
est  moins  remarquable  que  l'autre  par  les  inégalités  de  sa  peau  (un  peu 
exagérées  dans  la  pi.  i3  d*£i.BEir,  copiée  cependant  de  la  figure  de  llà- 
lacarne)  ;  mais  il  est  beaucoup  plus  intéressant  sous  d'autres  rapports; 
Tautcur  le  compare  à  une  bourse  cutanée  «  rugueuse  (  una  bona  rê» 
gosa  di  pelle  umana).  — Prochaska,  loc,  cit,,  p.  148  et  p.  z5o;  deux 
observations.  Dans  la  première,  l'auteur  décrit  bien  le  tissu  cella* 
laire  sous-jacent  à  la  peau ,  épais  d'un  pouce  dans  plusieurs  endroitSi 
dense,  coriace,  non  adipeux,  dont  les  amas,  très-irréguliers ,  formaî6nt 
à  la  surikce  du  corps  et  des  membres  un  très-grand  nombre  de 


MONSTRBS  AGÉPHALIENS.  479 

cemeos ,  de  sillons  cutanés ,  et  réciproquement  d*ane  mul- 
jtitude  de  saillies ,  d'éminences ,  de  lobules  dont  la  dis- 
positiop  est  toujours  très -irrégulière,  et  dont  la  présence 
rend  l'aspect  général  du  corps  anomal  au  plus  haut  de- 
gré. Ces  émincnces  «  et  les  enfoncemens  ou  sillons  è[ui  les 
séparent  9  sont  dus  à  l'accumulation  sur  certains  points 
d'une  grande  quantité  de  tissu  cellulaire  »  quelquefois  in- 
iUtré  de  sérosité  »  et  à  son  absence  plus  ou  moins  complète 
sur  4' entres.  Ils  existent  surtout  en  grand  nombre  et  très- 
prononcés  dans  la  région  inférieure  de  l'abdomen ,  et  plus 
encore  dans  les  membres  abdominaux  (i),  qui  sont  quelque- 
fois aussi  volumineux  et  aussi  difformes  que  dans  les  cas  les 
fins  graves  d'éléphantiasis  (2). 

D'autres  différences  non  moins  importantes  sont  relatives 

petites  éminences  et  de  sillons.  —  TiEDEMAinr,  loc  cit.,  p.  i.  Dans 
be  cas,  peut-être  le  plus  remarquable  du  genre  ,  une  quantité  con- 
sidérable de  sérosité  répandue  sous  la  peau  par  amas  irréguliers ,  don- 
nait an  corps  et  aux  membres  une  forme  extrêmement  anomale.  Elle 
fbrmait,  par  exemple,  sur  chaque  côté  de  l'abdomen  une  énorme 
tbikiiAUr,  et  les  pieds,  pourvus  l'un  de  quatre  doigts,  l'antre  de  cinq, 
lurent  tellement  tuméfiés  dans  la  région  plantaire,  qu'ils  semblaient 
reposer  sur  des  coussins  volumineux.  Ce  péracépbale  était  aussi  re- 
matrqnable  par  l'existence,  au  dessus  de  l'ombilic,  d'un  petit  tuber- 
^\e  ttouvert  de  poils.  —  Brera  ,  Singoîare  mostruosUà  d'unfeto  umano, 
âans  \es  Mem,  délia  soc.  itaîiana  ,  t.  XVII,  i8i5,  p.  354,  —  Ces  péra- 
't^balès  sont  tous  décrits  et  représentés  dans  l'ouvrage  d'ËLBEir;  plu- 
sîenrs  sont  aussi  indiqués  dans  1^  mémoire  de  Béclard  ,  loc,  cie,  -^ 
P^ù^êz,  en  outre,  Kalck  ,  Monstri  acephali  hum»  expos,  anatomica^  Diss. 
îmmç.,  in-4°,  Berlin,  182$,  avec  pi.;  cas  très-intéressant  par  Vab« 
'sence  constatée  des  valvules  des  veines. 

(i)  La  disposition  inverse  est  rare,  mais  non  sans  exemple.  Beclard, 
loe,  eît,,  i8i5,  p.  499>  indique,  d'après  une  note  de  Dampsiartiit , 
"commiioiquée  en  1778  à  l'académie  de  chirurgie,  et  restée  inédite  y 
xsh  péracépbale,  dont  la  partie  supérieure  était  infiltrée,  le  reste  da 
"èorps'y  dit  l'auteur  y  étant  au  contraire  bien  conformé* 

(^  '^rScéniplei  daùs  hs  cas  cités  de  Proohaska  et  de  Tiedemaniii» 


48o  PAETiB  m* 

h  la  brièveté  du  corps,  tantôt  seulement  nn  pea  pfas  court 
que  chez  les  péracéphales  des  premiers  groupes ,  tantôt  an 
contraire  d'une  longueur  beaucoup  moindre.  Il  est  même 
quelques  cas  o£i  la  brièreté  du  corps  s'est  trouvée  telle,  que 
Tctre  tout  entier  ne  semblait  plus  composé  que  de  la  région 
pelvienne  et  des  deux  membres  abdominaux.  Bnsch ,  Bé- 
clard,  d'après  Guignard,  Gall  et  Spurzheim,  et  surtout  Ever- 
hard ,  Bonn  et  Rolfe  (  i  ),  ont  observé  des  exemples  de  cettesin- 
gulière  conformation.  Le  péracéphale  d'Everhard  avait  le 
canal  intestinal  très-incomplet,  l'anus  imperforé,  la  colonne 
vertébrale  presque  nulle  (2),  et  semblait  rédm't  à  une  portion 
delà  région  sous-ombilicale.  Dans  le  cas  de  Bonn,  les  os  des 
îles  existaient  seuls;  le  sacrum  manquait  avec  un  grand  nom- 
bre de  vertèbres ,  et  le  canal  intestinal  se  trouvait  réduit  à 
quelques  circonvolutions  :  en  outre  ^  les  organes  génitaux 
étaient  assez  Imparfaits  pour  que  le  sexe  fût  douteux  (3]« 

(i)  J'ai  déjà  cité  précédemment  le  cas  de  finscH,  p.  478»  noteiy 
celui  de  Guignard,  ibid,,  et  celui  d*£vERHAaD,  p.  4^5,  au  commeoco- 
menl  de  ce  chapitre.  —  Pour  le  péracéphale  de  Bonir ,  voyez  Ojiiieet» 
hundige  Beschriv.  en  Aanmerk,  oyen  het  Mtiaksel  en  de  Vœding  eener  zeld» 
zaame  en  wanstaU»  Mensch,  Frucht^  et  d'après  Bono»  Ëlbbjt,  p.  3o, 
pi.  7,  Gg.  I.  Ce  péracéphale  est  aussi  figuré  dans  l'Atlas  de  cet  ou- 
vrage, pi.  Xll ,  fig.  3.  —  Pour  les  autres,  voyez  :  Gall  et  Spuazbbuc» 
Rech.  sur  le  syst,  nerveux ,  Paris ,  in-4''«  1809 ,  p.  27.  —  R01.PS  ,  Cote  of 
lusus  naturœ,  dans  le  Med,  andphys,  Journ,  de  Londres,  t.  LVIII,  p.  So, 
1837.  —  Ces  deux  derniers  cas  ne  sont  qu'indiqués  succinctement. 

(1)  Les  expressions  dont  se  sert  l'auteur  sont  un  peu  obscures;  il 
parait  cependant  que  la  dernière  lombaire  existait  seule.  —  £verhard 
dit  avoir  trouvé  le  foie  chez  ce  péracéphale  si  incomplet;  mais  le  vis- 
cère qu'il  a  pris  pour  le  foie,  était  probablement  un  rein. 

(3)  Il  est  à  remarquer  que,  dans  les  cas  même  où  le  corps  semble 
réduit  à  la  région  pelvienne,  le  cordon  ombilical  ne  8*insère  jamais  à 
l'extrémité  supérieure  du  tronçon:  il  existe  même  toujours  ua  inter- 
valle relativement  assez  étendu  entre  cette  extrémité  et  riasertion 
du  cordoD.  Les  péracéphales  d'£verhard  et  de  Bonn  eux-mêmes  ne 


MON8TIUSS  AG^PflALIBNS.  éfil 

Ces  péracéphales ,  rédaits  au  tronçon  pelvien  du  corps, 
n'offrent  point  encore ,  quelque  incomplets  qu'ils  soient ,  le 
dernier  terme  des  modifications  possibles  dans  ce  genre* 
En  effet  9  si  le  corps  ne  pent  être  plus  imparfait ,  ses 
anomalies  peuvent  être  compliquées  d'un  état  très-in- 
complet ou  même  de  l'absence  de  l'un  des  membres  abdo- 
minaux ,  peut-être  de  tous  deux.  Nous  devons  à  Sue  le 
jeune  (  i  )  un  cas  de  ce  genre ,  que  Fauteur  n'a  malhen- 
reusement  fait  connaître  que  d'une  manière  imparfaite.  Le 
sujet  de  son  observation  est  un  fœtus  de  cinq  mois ,  sans 
tête»  sans  poitrine  »  sans  estomac»  sans  intestin  grêle»  et 
n'ayant  que  la  moitié  inférieure  de  l'abdomen  »  une  por- 
tion des  muscles  droits  »  obliques  et  transverses  de  l'abr 
domen»  le  péritoine,  le  cœcum,  le  colon»  le  rectum»  la  ves- 
sie» les  organes  sexuels»  qui  étaient  mâles»  les  cinq  vertèbres 
lombaires >  le  bassin  très-régulier  d^n  côté»  et  l'extrémité 
inférieure  gauche  qui  se  terminait  par  deux  doigts  et  les 
rudimens  d'un  troisième  (2). 

*  font  pas  exception:  le  cordon  sMnsérait  chez  ces  monstres  immédiate^ 
ment  au  dessus  des  organes  génitaux.  t 

(i)  Voyez  Recherches  physioL  et  expér.  sur  la  vitalité  ^  dans  le  Mag^atj 
encyclop,,  troisième  année,  t.  lY »  p.  iSq,  1797;  avec  une  figure  du 
squelette  et  une  autre  de  Textérieur.  Dans  celle-ci»  l'auteur  a  repré- 
sente  la  terminaison  supérieure  du  corps  cachée  sous  une  seryiette»et 
rendu  ainsi  sa  figure  très-incomplète. 

(a)  L'état  imparfait  des  membres,  ou  de  Tun  d'eux»  peut  aussi 
exister  comme  complication  dans  des  cas  de  péracéphalie  où  le  corps 
est  moins  imparfait.  Ainsi  Odhblius  ,dans  les  Nouv.  mém,  de  Vjtcad, 
des  Sciences  de  Suède  ^  t.  VII,  p.  17a»  1785»  décrit  el  figure  an 
péracéphale  dont  les  deux  membres  abdominaux  étaient  très^mal 
conformés  et  seulement  didactyles  :  l'un  d'eux  se  terminait  même  à 
peu  près  en  pointe,  sans  pied  distinct,  et  ses  deux  doigts  n'existaient 
qu'en  vestiges.  —  Ei^bek,  îoc.  cît, ,  p.  78,  pi.  aa ,  fîg.  i,  décrit  aussi  un 
açéphalien  au  moins  très-voisin  des  péracéphales ,  et  chez  lequel  Tua 
des  membres  abdominaux  ne  se  ooropusait  que  d'un  pied  didactyie 
II.  3l 


4lè  i^kvm  tu. 

<  Oift  ^nak  fcw  )(M  CBê  obsenriifo  dMfe  Itiolil^ 

tt«lt  ftombreux  (i)  et  si  divers  ^nfb  Y&n  tiroiirté  dès  è  pté- 

t»èfe-ifA|wrfiiit  et  d'an  petit  tàbercole  interntédMire  «ntk«  le  f/M  et  lé 

xoirpi.  MallieiIreiieeiDent  la  dissection  de  ce  in(MMtrefi*a  p«  être  £iîte^ 

et  ce  cas,  très-curieux  par  Texistence  de  quelques  vestiges  de  tête,  est 

même  trop  peu  connu  pour  que  l'on  puisse  en  donner  avec  certi- 

itkdè  la  dëterinî'nàlion  générique. 

'(t)Oortt'eles  nôièliiTax  cas  de  péràvépfaalie  cités  dans  lecoonde  ce  pt- 

Hircpllie,1beiMdoiip  d'mnl^eis  sotfl  encore  ootomn  clÉéfe  l'iMimitte.  Vpyèt  « 

fNkfWiacs,  Glayèàmrdiger  Ahms  undBetckrmA.  tierwumhrÊBktamen^.rarem 
uni  kaum  erhSrten  Missgeburt,  ^  10-4**,  Zittau,  1680 ,  avec  pi.  Cas  dans 

léqàélla  région  tboracique  manquait  pifesque  entièrement.  —  Poirjoi. , 
Tlàtti  Ic^  mémoires  de  Jà  société  des  Sciences  de  Montpellier ,  1. 1 ,  p.  106  ; 
«M0frs  aMni   Mémoire  pour  i'hhtoire  des  Sciences  ^  Trévemt,  1706*  Li 
iMMli^  Inférieure  de  Tétre  paraissait  exister  sealef  nmia,  toin  qa*j|flB 
fût  ainsi  »  il  y  a  lien  de  croire  à  la  présence  de  quelques  rudinens  de 
crâne. — MixiX,  Sur  un  fœtus  humain  monstrueux  dans  VMisu  de  VAcad,  dee 
ac,  pour  1730,  p.  i3.  Le  nibrax  existait,  et  Tun  des  pieds  avait  cinq 
îftdi^.— Wrirerow,  fbid.^  tnn.  -1740 ,  p,  586  ;  rabdomcfn  paraissait  exis- 
ter seul  avec  les  membres  inférieurs,  ^oyez  sur -cemSAie  moÉfisti^M- 
aiEEY,  i6i</.y  p.  607,  et  WiirsLowyi^iV/.,  ann.  174^,  p.  109.  Ce  dernier 
i^rtiole  est  une  réponse  à  quelques  oJbgections  fiaites  au  iwensier  né- 
moire  de  Winslow  par  Lémery,  dans  letravail  oité  plus^iaoL— «Gova- 
BjkicvB,  ibid,,  ann.  1741  p.  497*  «vecpl.  Leecrotnmemtmt,  mais 
les  testicules  n'y  étaient  pas  contenus,  et  ne  fuTent>pas  hcnq  pHis  trov* 
-vés  dans  l'abdomen. — SupxavnxB ,  loc»  dt, ,  pi.  i>,  fig.  1^  L*auletir  i» 
«liqae  plutôt  qu*il  ne  décrit  cet  acéphalien  j  mais  ia  figure  qo'il-^n  domt, 
le  fait  assez  bien  connaître. — VjJUOSCRLVfObs.jurum  accouchement  car* 
traordinaire,  dans  le  Journ.  de  médec,^  t.  XXVIII,  p.  5a5,  ann.  176s.  Il  y 
,mxk\  dans  ce  cas  cette  circonstance  remarquable  que  la  mèredu  moottrc^ 
cinq  jours  après  loi  avoir  donné  naissance,  ressentit  de  ooavelles 
,dpuJeur8,  qui  furent  suivies  de  l'expulsion  d*un  fœtos  normcl -et  d*one 
noie  vésicillaire.  —  Coopaa,  An  account  of  an  extraord,  acepkedom 
iSiVrÂy^ansiesPA/^.  Trans.^x,  LXV,  p.  3ri ,  Mm.  1775.  ^c^^aom 
\o  Journal  de  physique^  waïu  1777,  part.  ^V*  3o6.Dans  ce  cas,  lamoeile 
épinière  manquait ,  si  Ton  en  croit  l'auteur.  —  Mohao,  Deecr,  o/én 
buman  m,  monster^  dans  les  Trans,  of  the  IL  Society  cf  Bâmburgh  t.  IH 
^  aiS^  1794.  jT  "l^^  ^uaai  Medieal  fms  and  oàMmifiomj,  ^u  'Wl 


UONSTBB»  ACiTOALlENS.  4^ 

Mai  parmi  ëax  àes  exemples  de  tonte»  les  vnriétés  ie  Ir 
péracéphalie.  .Ce  genre  est  aassi^  de  toutes  les  mont-' 

p.  170, 1797*  €as  remarquable  et  bien  décrit,  dans  lequel ,  outre  les 
partîea  ord^aairemeiit  abacntea  clîea  leaaeéphalienai  manquaient  les 
glandes  surrénales,  un  (esticjile  et  une  partie  des  uretères,  qui  étaient 
Imperforés  inférieurement  et  n'atteigpaieqtpas  la  vessie.  Le  rectum*, 
dans  lequel  on  ne  trouva  point  de  véritable  méconium,  Ée  portait  vers  le 
fond  de  la  vessie.  Au  dessus  de  Tombilic  était  une  petite  ouverture 
que  l'on  compàrti  à  fa  bouche  ;  mais  on  ne  f  roiiva  hi  cerveau  ni  os  dà 
crâne,  et  la  colobne  veftébrafe  ne  se  composait  même  que  de  ge\tê 
vertèbres.  —  Axidlrsoir ,  daiià  Ife  Phys,  and  medlc.  jôufrtaï  de  Brâdley, 
n^  65  ,  1804.  Dans  ce  cas,  rem^fquable  encore  à  «fauWs  égafds,  il 
existait,  dit  l'âUteUr,  uh  Jfbie  bilobé  très-distinct  ;  tUïis  Futérus,  là 
trompe  et  la  vessie  manquaient,  et  le  vagrn  paraissait  imperforé.  — 
BIscABL»  Beitrœgt  zur  mr^î.  Ànat. ,  1. 1,  p.  i3Ô  et  î45.  Xhxbi  cas.  Dànè 
ran,  l'auteur  trouva  Quatre  vertèbres  lombaires,  et  bfiît  dbrsérfés,  s^ï 
cfttes  à  droite  et  huit  à  gauche;  point  de  sternum  o^àeux,  ttCafs  trît 
étirtilage  formant  la  paroi  antérieure  du  thorax;  les  relnà  réunis  eif 
un  seul ,  et  deux  testicules  du  côté  droit.  Le  second  péracéphale  de 
fteckel  n'avait  que  les  rudimens des  dernières  côtes,  et  sa  colonne  verté- 
brale se  composait  seulement  des  cinq  lombaires  et  de  deux  autres  ver- 
tèbres surmontées  de  deux  osselets. —  Prochaska,  Sfedizin.  Jahrhûcker 
4es  Oestreich,  Staates^  t.  Y»  part  à,  p.  64»  avec  pf.  —  BécLARD,  181 5, 
loc.  cit»,  p.  498 ,  d'après  Marchais,  c'est  une  simple  mention;  un  autre 
cas ,  tbid,f  p.  49g,  d'après  Dupsrrisr;  un  troisième,  ibid.,  p.  5oa,  pi.  j^, 
d'après  Deleurye;  un  quatrième,  ibid,,  p.  5o4,  d'après  Brâcq  (ces  trois 
dernières  observations  sont  extraites  des  archives  de  l'académie  de 
chirurgie  )  ;  un  cinquième  enfin ,  p.  49S ,  pi.  i ,  d'après  le  docteur  Chb* 
VSEUL.  f^oyez  aussi,  sur  ce  dernier  cas,  Grofproy  âÀiirx  Hilaîre  (Note 
déjà  citée  sur  Yacêphaiie),  qui  fait  connaître  les  circonstances  de  la  nais- 
sance du  monstre  et  de  la  grossesse  de  la  mère ,  d'après  d^intéressantes 
communications  de  M.  Chevreul.— Le  cas  que  Béclard  rapporte,^d'après 
l)e]eurye,  est  le  même  que  Regnault  a  figuré  dans  son  Iconographie 
des  écarts  de  la  nature^  p.  a4.— D'autres  péracéphalés  sont  encore  figurés 
par  Elben,  loc, cit.  Cet  auteur,  après  avoir  cité,  et  le  plus  sou  vent  même 
donné  par  extrait»  tous  les  cas  connus  avant  lui,  en  fait  connaître,  d'après 
ses  propres  observations  ou  d'après  diverses  communications  inédites, 
ti^s  autres,  vc^z  a*»»  UCV  et  LXVI ,  p.  74  j et  n*»  LXXI,  p.  %u  Dsd» 


484  PARTIS  in. 

truofkés  acéphaliqaes ,  celui  qa*on  obsertre  le  plus  fré- 
quemment chez  les  animaux,  ou,  pour  mieux  dire,  qui 
est  le  moins  rare  chez  eux  :  car  on  n'en  connaît  encore 
d'exemples  que  dans  deux  espèces  de  ruminans»  ordi- 
nairement unipares  comme  Thomme»  le  mouton  et  le 
cerf.  La  péracéphalie  a  été  observée  chez  le  premier  de 
ces  animaux  par  Antoine  (i),  par  Moreau  (a)  et  par  Ma- 

ce  dernier  cas ,  qui  a  été  recueilli  par  le  docteur  Coheit  ,  on  avait  cra 
d'abord  trouver  le  cœur  dans  un  organe  qui,  mieux  examiné,  fut  reconnu 
n*étre  qu'un  rein  mal  conformé.  —  Hbbholdt  ,  Jnatondsk  BeskrivtUe 
overfem  mennesk,  misfostere,  avec  pi.,  in-4^,  Copenhague,  1829  ;  disser- 
tation insérée  dans  Det  kong,  danske  Fidenskabemes  selsk,  Apiandlinger  , 
t.  YI,  et  traduite  en  allemand  avec  deux  autres  dti  même  auteur,  sous 
le  titre  de  Beschr^ib.  sechs  menschU  Missgehurten^  Copenh»,  i83o.  On 
trouve  dans  ce  travail  une  description  et  une  figure  du  péracéphale  an* 
térieurement  publié  par  Elben  d'après  Cohen,  et  l'histoire  (  outre  celle 
de  quelques  autres  monstres  dont  le  plus  remarquable  a  été  cité  dans  le 
chapitre  précédent)  d*un  cas  nouveau  (le  premier  de  ceux  donnés  par 
Tauteur),  dans  lequel  il  existait  six  vertèbres  dorsales,  quatre  Iom« 
baires,  le  sacrum  et  le  coccyx.  La  moelle  se  terminait  inférieurement, 
comme  à  Fordinaire,  par  la  queue  de  cheval.  —  Gius.  Aztt.  Galva« 
6VI,  Sopra  trefeii  umani  mostntosi,  dans  les  jécti  deW  Joead,  Gioenia  di 
Caiania,l,  VU,  p.  79,  ano.  i833.  Il  y  avait,  dans  ce  cas,  manque  total 
de  la  tète ,  du  cou ,  de  la  plupart  des  vertèbres  (il  n'en  restait  que 
sept),  du  thorax,  du  diaphragme,  de  Testomac  ,  du  foie,  de  la  rate, 
du  pancréas,  d*une  partie  du  canal  intestinal,  de  l'anus  et  de  Futérus; 
mais,  dit  l'auteur,  on  trouva  la  vessie  et  le  vagin  qui  communiquaient 
entre  eux  y  et  un  cœur  très-mal  conformé  et  très-incomplet ,  consis- 
tant en  une  petite  bourse,  d'où  partaient  deux  vaisseaux,  F  un -artériel, 
l'autre  veineux.  Ce  cœur  incomplet  était  placé  dans  la  même  cavité  que 
rintestin.  •—  Astuit  Coopbr,.  The  htstory  of  an  unus,  placenta  and  im» 
perfect  fœtus  f  avec  une  lettre  du  docteur  Hodgkia-,  in-8°,  Londres, 
i836 ,  avec  planches. 

(i)  Sur  un  agneau  fœtus  monstrueux  ^  dans  VHîst»  de  l'Ac.  des  Se,  poor 
1708,  p.  a8. 

(3)  FqyeM  la  thèse  que  cet  auteur  a  publiée  à  Nancy ,  en  1784  ,  sous 
la  titre  suivant  :  Disserfodo  anatomico»phjrsiolagiea ,  pra:s{fic  N.  Jadelot, 


U0NSTIB8  ACtPUkUUVS.  ^^i 

lacarne  (i)  :  Rodolphi  (â)  seul  Ta  fait  connjattro  chez  le 
second. 

Parmi  les  quatre  cas  que  rapportent  ces  auteurs ,  deux 
seulement  otit  été  décrits  avec  quelques  détails  ;  ceux  d'An- 
toine et  de  Moreau. 

L'agneau  observé  par  Antoine  est  un  des  péraeéphi^ 
les  plus  imparfaits  qui  soient  connus.  Si  l'on  en  crpit  l'ao- 
teiir,  il  manquait  non  seulement  de  tête,  de  cou,  de  thorax, 
de  membres  thoraciques ,  de  cœur  »  de  poumons ,  de  foie > 
de  rate»  mais  encore  de  queue  »  d'organe^  sexuris,  de 
reins ,  de  vessie  et  même  de  vertèbres.  Les  vaisseaux  om^ 
bilicaux  étaient,  dit  Antoine,  Torigine  et  la  (in  de  tous  les 
autres.  La  charpente  osseuse  ne  consistait  qu'en  une  pièce 
située  h  la  partie  supérieure,  deux  09  des  âes  et  lés  os  des 
extrémités  inférieures.  Enfin  les  nerfs»  continue  l'auteur» 
partaient  tous  d'un  corps  pyramydal  et  gros  comme  une 
noisette  »  qui  adhérait  k  la  pièce  osseuse  supérieure. 

Le  cas  de  Horeau  »  mieux  décrit  que  le  précédent  »  lui 
est  très-analogue  à  plusieurs  égards.  La  tête  »  les  membres 
thoraciques ,   les  vertèbres  cervicales  »  le  cœur»  les  pou* 

(1)  Loccit»,  pi.  5»  p.  78,  —  L'agneau  péracéphale  de  Malacarne  a 
été  seulement  indiqué  par  cet  auteur ,  et  la  figure  qu'il  en  donne  est 
extrêmement  imparfaite.  On  sait  seulement  qu'outre  les  organes  ordi- 
nairement absens  chez  les  aoépbaliens»  cet  agneau  manquait  de  vessie 
urinaire  et  de  queue:  les  ouvertures  abdominales  n'existaient  pas.  Les 
nerfs  partaient  d'un  renflement  oetveiix  qui  se  trouvait  contenu  dans 
l'abdomen;  anomalies  qa* Antoine. avait  déjà  observées  un  siècle  aupa- 
ravant chez  un  autre  agneau. 

(a)  Bemerk,  aus  dem  GeB,  der  Naturgeschiehte ,  part.  I  »  p.  l8a»  in-  8^» 
Berlin,  1804.-  Dans  cet  ouvrage,  Rudolphi  cite  un  faon  monstrueux 
de  cerf,  vu  par  lui  à  Paris,  et  chez  lequel  on  n'apercevait  aucune 
trace  de  la  tête  et  des  membres  antérieurs  :  l'insertion  du  cordon  om- 
bilical ne  put  elle-même  être  distinguée*  Les  organes  sexuels  existaient» 
et  étaient  mâles.  Les  organes  intérieurs  ns  sont  pas  connus,  la  dis* 
ssctioD  D*syaiit  pu  être  fiiite. 


^élê6  »âUIB  VDL 

moDS ,  la  rate  »  le  pancréas  •  les  reins,  la  Tislsie ,  tosêtgaws 
gémtanx  manquaient.  Le  foie  était  toat  an  pins  représenté 
ipar  une  petite  masse  noirâtre  à  laquelle  abontissait  la  vèine 
4fllibilioal0.  Les  cotes  étaient  irrégnlières ,  et  le  sternum 
existait  seulement  en  Testige.  Le  canal  aUfâentaire  était 
^coof t  et  droit,  sans  anus.  Il  existait  à  la  paMie  avpérieure 
-èa  èorpsime  petite  cavité  eta  J'oa  troora  un  pm  4e  sérosité, 
M  que  Fon  supposa  pouvoir  représenter  fi«  nidinieiil  h 
masse  eneéphalique. 

*  •  A  cet  détails  anatomiqnes ,  il  importe  d'ajouter i^  cit 
agneau  acéphaHed  et  ediui  d'Aiktoine  étaient  l'-an  et  r«vtre 
les  Ireits  de  doubles  getstations  c  cireonstaxioe  ititérossatHiB 
on  ce  ^'dUa  complète  Tanalogia  entre  ces  obserratians 
faites  chez  le  mouton ,  et  les  aombrens  cas  du  même  genre 
ooimus  chei  rhomme. 

Il  me  reste  maintenant ,  avant  de  ^^mè  à  liiisléfw  Ai 
genre  suivant ,  à  présenter  non  remarque  sir  lia  valeur  des 
groupes  secondaires  établis  plus  bant  parmi  ios  péraoépba!^ 
les ,  et  qui  tons  se  distinguent  OHtté  eux  par  des  modifica- 
tions de  la  forme  extérieure.  Plusieurs  de  ces  groupes  peu- 
vent paraître  caractérisés  d'une  manière  asse?  précise  et 
séparés  par  des  différences  d'organisation  assez  importj^iAe«, 
pour  qu*ons'étemie  peut-être  de  les  voir  indiqués  ici  comme 
de  simples  sections  d'un  seul  et  même  genre»  et  non  comme 
âes  divisions  vraiment  ^liériqties.  Ce  dernier  mode  4e 
classification  eût  sans  doute  été  pr^éférable  s'il  eî^t  été  posr 
sible;  mais  je  n'ai  pas  tardé  ^  recoji;uaaltre  qu'il  est  com- 
plètement inadmissible..  h^$.  diiE&rens  groupes  qu«  j'ai 
indiqués  plus  haut  se  fondant  les  uns  dans  les  aut#ea  pér 
nuances  insensibles,  et  des  rapporti»  intinies  existent  àûû^ 
yent  entre  des  péracéphales  c|[ue  leur  formcf  et  leurs  propor- 
tions extérieures  placeraient  à  grand^dii4WÇ(9  ^VPi^W^lIr 


MONSTIUBS  iCimALIENS.  49^ 

très.  Il  me  suffira,  pour  le  prouver»  de  dire  que  Ton  retrouve 
encore  sou^  la  peau  un  thorax  plus  ou  moins  complet  et 
même  quelques  vestiges  de  têlenon  seulement  chez  lespé- 
racéphales  du  premier  groupe,  mais  même  chez  des  indi- 
Tidus  que  Ton  pourrait  croire,  h  en  juger  par  la  brièveté  de 
leur  corps ,  réduits  h  l'abdomea  seul  et  aiissi  incomplets  que 
possible.  Je  citerai  comi^ie  exemple  un  individu  dont  Bé- 
clard  (i)  a  figuré»  d'aprè#  le  4pcteur  Çf^rnier,  la  forme  ex- 
térieure et  lesquejelte.  Le  corps  de  ce  pérapénhale  n*es^  pas 
Îlus  long;  qu^  large ,  et  spi^  contour  est  presque  çirculai|re; 
)s  çaembres  sont  trè^çpntournés  et  présentent  de^  émv- 
fi^ces  et  des  sillons  non^breux  ;  toutes  les  conditions  exté- 
rieures ,  si  ce  n'egt  l'existence  dé  quatre  orteils  à  un  nie^  ^^ 
de  cinq  à,  l'autre ,  indiquent  qn  péracéphale  appartenant  k 
l'pn  des  derniers  groupes.  La  figi^re  du  squelette,  au  contraire, 
m^ontref  des  i^e^res  abdominaux  presque  complets  ,  x^i^ 
coccyx,  un  saçi^um ,  des  vertèbres  lombaires,  onze  dors^leç, 
çpzjs  paires  de  cotes ,  un  sternuoi ,  et  au  sommet  da  raphia 
plusieurs  petites  pièces  rudimentaires ,  véritablement  crâ- 
{liennefi  |  ^uiv^ut  Texamen  qu'en  a  fait  mon  père  (2), 

(i)  ffiii,  çi^ ,  ^.  n  e\  ^. 

M  Fojez  la  fi|;ure  qu'il  en  donne  dans  V Atlas  de  la  Philos,  anatoni, , 
pi.  i3 ,  fig.  f  4  et  i5.  —  Ce  sujet  a  servi  de  type  à  un  genre  indiqué 
par  mon  père  sons  le  nom  de  Caccjreéphale  (  voyez  sop  Mêm»  sur  lés  M* 
formations  du  crâne  de  l'homme  »  loeb  de. ,  el  caractérisé  de  la  VMAÎ^rf 
attÎTanle  :  troço  sans  té^  el  nips  extrémités  aot^rie^i^es^  les  9y|4^^"^ 
0  dM  coi;^  dans  une  contraction  et  d'une  petite^iç  ç^tr^pies  :  les  p^p^^i' 
rieurs  appuyés  sur  les  vertèbres  dor^les  y  ceux  de  la  ao(i^ni(é  sous  if 
foripe  d*un  bec  ou  d*uq  coccyx.  —  I/impossibitilë  où  je  stfis  cl^àssl- 
gner  anx  coccycépfaales  des  caractères  extérieurs  disllnctift,  wfo* 
blige  de  ne  point  adopter  ce  genre  dans  cet  ouvrage.  Lorsque  de 
flou  veaux  cas  se  présenteroni  à  Tobservation ,  et  poun^pl  é^re  ^«ydiéf 
d'une  manière  complète,  on  découvrira  peut-être  des  mqdt&^tMW 
extérieures  qui ,  liées  à  l'exiatasiaf  de  ,4V«kpi«i  JWtfmfm  amncjjtà»» 


488  PARTIE   1(1. 

Genre  III.  Mylacêphale,  Mylacephalus. 

Ce  genre,  le  dernier  de  la  famille  des  acéphaliens  ,  est 
caractérisé  par  une  organisation  tellement  anomale  qa*on 
pourrait  en  croire  l'existence  impossible ,  je  veux  dire,  par 
une  organisation ,  sinon  plus  simple ,  du  moins  plus  impar- 
faite encore  que  celle  des  péracéphales.  Ceux-ci,  lors  même 
qu'ils  semblaient  réduits  au  segment  sous-ombilical  du 
corps  y  présentaient  dans  la  portion  conservée  du  tronc  et 
dans  les  membres,  une  conformation  qui ,  sans  être  nor- 
male ,  n'était  pas  du  moins  complètement  irrégulière  ,  et  il 
sufBsait  d'un  coup  d'œil  pour  reconnaître  en  eux  des  em- 
bryons monstrueux ,  et  pour  les  rapporter  même  à  l'espèce 
zoologique  de  laquelle  ils  avaient  tiré  leur  origine.  Cette 
détermination  devient  au  contraire  très-difficile  chez  les  acé- 
phaliens  que  je  comprends  dans  le  dernier  genre  ;  elle  est 
quelquefois  même  impossible  sans  le  secours  de  l'analyse 
anatomique  ;  car,  chez  ces  monstres ,  et  tel  est  leur  carac- 
tère distinctif,  le  corps  est  non  seulement  déformé,  mais 
entièrement  irrégulier,  et  la  forme  spécifique,  conservée  au 
moins  d'une  manière  imparfaite  chez  les  acéphaliens  des 
genres  précédons,  disparait  chez  les  acéphaliens  du  der- 
nier groupe  que  l'on  pourrait,  à  les  juger  sur  l'extérieur, 
prendre  pour  de  simples  môles* 

Ce  sont  ces  caractères,  c'est  cette  ressemblance  qu'ex- 
prime le  nom  de  mylacéphaks  (i)  ou  acephates-môtes ,  soos 
lequel  je  désigne  les  acéphaliens  du  dei^nier  groupe.  Les  dé- 
tails suivans  vont  justifier  cette  dénomination,  qui  exprime 

nés  du  crâne,  permettront  de  caractériser  et  d*admettre  le  genre  coc« 
cycéphale. 
(i)  De  fivH  mih  ^  et  é/tif9Û»çimséfàale, 


\ 


MONSTRES  &CÊPËALIENS.  489 

desîdpports  incontestables ,  les  mylacéphales  liant  néeUement 
les  monstres  acéphaliens  dont  ils  terminent  la  série ,  avec  les 
monstres  qui  vont  suivre ,  et  dont  la  plupart  ont  été  si  long- 
temps confondus  areC  les  môles. 

L'irrégularité  des  mylacéphales  étant  précisément  ce  qui 
les  caractérise ,  on  conçoit  qu'il  est  impossible  de  décrire 
leurs  formes  d'une  manière  générale ,  et  je  ne  chercherai 
pas  à  le  faire.  Il  me  suffira  de  faire  connaître,  par  la  citation 
de  quatre  exemples  empruntés  à  Klein ,  à  Clarke ,  à  Elben 
et  à  Hayn ,  jusqu'à  quel  point  ces  formes  s'écartent  du  type 
normal»  et  aussi  jusqu'à  quel  point  on  les  Voit  varier  d'un 
individu  à  l'antre. 

De  ces  quatre  exemples  »  trois  (1)  ont  été,  observés  dans 
l'espèce  hmnaine ,  l'autre  chez  la  chèvre.  Ce  dernier  (2) 
est  encore  presque  le  seul  connu  parmi  les  animaux  (5). 

(z)  Voyez  Klein,  Spec,  inaug,  amat.  sistens  monstr,  quorumdam  de" 
seriptionem,  p.  26,  in-4'',  Stuttgardt,  1793.  —  J.  Claeke,  Descr,  of  an 
extraardinary  production  of  human  génération ,  dans  les  Philos,  Trans, , 
t.  LXXXIII,  p.  i54  I  année  1798;  nfoyez  aussi  Médical facts  and  obser» 
votions f  t,  VU,  p.  109,  1797*  —  Elbsn  ,  loc,  cit,^  p.  75, pi.  ai,  d'à* 
près  SiEBOirD.  ^  . 

(a).vFiytfj3  Hayn,  Monstri  unicum  pedemreferentis  descr.  anaiomica^ 
Diss.  Inaug.,  in-40,  Berlin,  i8a4>  avec  pi.  Voyez  aussi,  d'après 
Hayn,  Ôllitier,  Descr,  d^un  acéphale  monopède ,  dans  les  Archiv,  gén» 
de  méd, ,  t.  VII ,  p.  14  >  i8a5. 

(3)  Parmi  les  animaux,  je  ne  trouve  en  effet  à  citer,  après  le  roy- 
lacéphale  de  Hayn ,  qu'an  fœtus  de  ipouton  décrit  et  figuré  par  Ex- 
»ERT ,  dans  le  Deutsch,  Archivfiir  Physiol,,  t.  YI,  p.  i^  ann.  i8ao,  sous 
ce  titre  :  Uebereinen  die  hintere  GUedmaasse  eines  tamms  vorstell,  Acepha» 
lus,  —  Diaprés  le  berger  qui  reniit  à  Emmert  ce  mouton  très-curieux, 
il  naquit  dans  un  sac  plein  d'eau,  vraisemblablement  l'œuf  ordinaire* 
U  parut  au  premier  coup  d'œil  n'être  rien  autre  chose  que  le  membre 
gauche  d'un  nouveau  né,  avec  quelques  rudimens  du  membre  droit 
et  de  la  queue.  Mais  on  trouva  par  I9.  dissection  le  bassin ,  la  portion 
inférieure  de  la  colonne  vertébrale ,  quelques  viscères  imparfaits ,  et 
notamment  xm  segment  intestinal»  qui  malheureusement  n*a.  pas  été 


49*  pà^TiH  m, 

Gbe^E  le  mylacéphale  de  Klein ,  le  €orp»  06  prédefiUôt 
çeu^la  forme  d'une  masse  très-irréguliàremeat  quadrilatère, 
terminée»  supérieurement,  par  une  éminei|cerQgi;)eu«e«  119V 
lement  symétrique,  et  même  sans  ferme  déteriainable  ;  infi&r 
rieuremeni ,  par  deux  prolpiigemena  inégaux  ep  ¥e4|uiie, 
fl'abord  dirigea  en  ba$ ,  puis  (e^t^meç^t  contournés  f ijur  euxt 
mêoies  de  dehors  en  dedans  ^  de  bas  en  havit.»  prése^i» 
Imt  quelques  yestiges  de  doigta  »  et  û'âtant  p^ir  eouséqtiml 
autre  chose  que  les  deui  meiidbi^  ^bdomc^MV  tràa-d^fof^ 
Boésà  Entre  ces  deux  prolongemems  oq  remarquait  i|i|4rie^ 
iiement  we  Ourerture  loti^U^diaalei  k  vulye  ;  au  dessin 
d'eux ,  et  à  peu  de  distance ,  le  cordon  ombilical  au  milie^i 
•I  »  au  côté  droit ,  un  tubercule  arrondi,  ternûsé  pair  deux 
papiUés ,  et  dans  lequel  on  reconnut  un  bvas  rttdiDQbeiilair0 
au  plus  haut  degré.  Le^  fesses  étaient  très-grandea  et  sais 
sillon  intermédiaire;  Tanus  existait  cependant.  En  dissé- 
<}uant  cet  être  singulier,  né  jumeau  connue  les  autres  acé- 
phaliens,  on  trouva  une  cavité  abdominale  très-irr^ulière^ 
dépassant  à  peine  en  haut  Tombilic ,  renfermant ,  d'aptes 
Klein ,  un  petit  estomac  avec  un  commenoeoient  d'osse^ 
phage,  un  canal  intestinal  très -imparfait,  des  uretères  cy* 
lindriques  surpassant  en  diamètre  le  gros  intestin  lui-même  ; 
une  vessie  urinaire  ample  avec  l'urètre,  un  petit  utéruf 
avec  le  vagin  et  quelques  vestiges  de  trompes ,  mai&  poûfit 
dWaires ,  un  rein  anomal ,  enfin  des  veines  et  des  artères 
très-amples,  quoique  le  cœur  manqufit  avec  le  diap)iragme 
et  les  poumons*  I^es  nerf$  i^ianquaiept  presque  partout,  I4 
isolonoe  vertébralo  se  couipoisait  dc^dix-neiif  vertèbres;  te 
canal  contenait  une  matière  rouge  fibreuse,  et,  ajoute 
l'autear,  deux  osselets  allongés ,  l'un  en  haut ,  l'antre  en 


Miivié  L'auteur  mealioiiiia  awsi  l'eaiètSMe  de  quelques  radi: 
dsOte. 


MON9TBB9  ACiMAIlENS.  401 

I  Jnis.  On  trouva  aussi  d'nn  coté  onze,  «t  de  racUre  iomû 
I  jûotes  »  un  sternum  imparfait ,  deux  omoplates  trds-mal  coq*» 
I  formées ,  des  clavicules ,  les  rudimens  de  quelques  autjpes  ^ 
I  49S  membre^  thoraçlques ,  les  os  du  bassin  et  ceul  de# 
membres  abdominaux. 

Dans  le  cas  de  Clarkd,  le  Corps»  de  forme  ovoïde,  pré-v 
MB  tait  quatre  éminences,  savoir  :  un  appendice  reppésen«? 
liant  un  pied  tétradactyle ,  un  autre  pied  tr^impar&it 
placé  presque  à  l'autre  extrémité  de  la  màsae  i  jmaia  du 
jmême  côté;  entre  eux,  uneéminence  arrondie  aveo  un  pelil 
canal;  enfin  «  près  d'elle.  «  mais  de  l'autre  coté  du  cordoB 
ombilical,  une  autre  petite  éminence,  3e  forme  allongée» 
et  que  Fauteur  regarda  comme  analogue  à  un  doigt  im- 
parfait. A  Tintérieur  en  trouva  un  os  des  îlea  et  un  fémui^ 
très-développés,  une  rotule»  un  tibia  incomplet  qui  per- 
lait le  pied  principal»  et  plusieurs  aulrea  os  très^iufiM^^ 
qies»  mais  aucun  vestige  de  tête  ni  de  cou»  point  de  câtea* 
point  de  vertèbres  »  point  de  moelle  épinière,  point  de  rate» 
point  de  cœur»  point  de  poumons»  des  organes  digestib 
très-imparfaits»  et  peint  d'organes  génitaux.  En  sorte ^  dit 
l'autçur»  que  cette  niasse»  née  après  un  sujet  bien  con^ 
fof  mé  »  ne  ressemblait  guère  à  un  fœtus  humain  que  par  WÊê 
tégumens  et  Tébauche  de  deux  pieds  et  d'un  doigt, 
.  Quant  au  mylacéphale  de  Sieboldet  d*£lbén  »  trèa-^diffi^ 
rent  des  précédons»  mais  non  moins  irrégulier»  il  avait  asiec 
exactement  la  forme  d'un  rein.  En  efiEet^  le  dontoUr  d|i 
i^orps»  convçxe  $ur  la  plus  grande  partie  de  son  étendue» 
était  légèrement  concave  dans  Une  autre»  et  c'est  dans  eeH»' 
ci  que  se  faisait  l'insertion  du  cordon  ombilical.  On  y  rar- 
marquait  aussi  dans  la  portion  concave  dee  poik  placés  à 
l'une  des  ecM^rémitéa^  et  à  l'autre  une  émiaetue  Ae.  forme 
très -irrégulière»  i^ais  tef0linée  par  lea  vestiges  de  Croil 
doigts  et  dans  lesquels  on  reconnut  aussi  un  pied  imparfait. 


49d  PiBTIB  1II« 

Entre  ces  rnâimens  Ae  l'an  des  membres  infériears  et  les 
poils  ou  cheveux  de  Tantre  extrémité ,  se  tronvaient  trois 
antres  éminences  ou  tubercules  dont  le  moindre ,  placé  à 
peu  de  distance  du  pied ,  parut  être  un  pénis  pourra  de  son 
prépuce.  Cette  masse  réniforme ,  disséquée  avec  soin  par 
Siebold ,  présenta  l'organisation  d'un  acéphalien  des  plus 
simples  :  malheureusement  la  description  qui  fut  faite  des 
organes  internes  a  été  perdue ,  et  la  science  manque  ainsi 
de  détails  suffisans  sur  l'un  des  monstres  les  plus  carieux 
qui  soient  connus.  Il  est  à  ajouter  que  ce  mylacépbale, 
mâle ,  d'après  Siebold ,  naquit  peu  d'instans  après  un  enhnX 
bien  conformé ,  et ,  si  l'on  en  croit  lauteur»  de  sexe  con- 
traire. 

Le  chevreau  mylacéphale  de  Hayn  n'était  pas  moins^  im- 
parfait que  les  monstres  précédons.  Son  corps ,  de  forme 
ovoïde  9  se  terminait  postérieurement  par  un  prolongement 
grêle,  qui  se  trouva  n'être  autre  chose  que  le  membre 
abdominal  gauche ,  seul  existant  chez  l'animal.  Le  membre 
uniqu^ ,  assez  bien  conformé  dans  plusieurs  de  ses  parties , 
manquait  de  rotule,  et  n'avait,  après  le  canon,  composé 
d'un  08  unique ,  qu'une  phalange  bifurquée.  Le  bassin ,  ré- 
duit à  l'un  des  os  des  ties ,  était  surmonté  d'un  os  que  Ton 
considéra  comme  une  vertèbre ,  et  dans  lequel  on  trouva  en 
effet  des  rudimens  de  moelle  épinière.  L'auteur  ne  fait  pas 
mention  du  canal  intestinal ,  et  il  parait  même  résulter  im- 
plicitement des  détails  de  son  observation ,  que  cet  organe, 
le  plus  constant  de  tous  chez  les  acéphaliens ,  existait  seu- 
lement rudimentaire ,  aussi  bien  que  les  organes  sexuels  et 
presque  tous  les  autres  viscères.  Ce  chevreau  unipède  était 
hé,  avec  un  jumeau  bien  conformé ,  d'une  chèvre  qui,  par 
mie  circonstance  digne  de  remarque ,  avait  donné  iiaissance 
trois  années  auparavant  à  un  chevreau  tripède. 


MONSTHES  ACÉPHALIBirS.  49^ 

La  comparaison  de  ces  quatre  observations  (i)  suffit  pour 
montrer  qùelesmylacéphales,  bien  distincts  génériquement 
des  péracépbales  et  des  acéphales  par  la  déformation  de 
leur  corps  tout  entier  et  l'état  très-imparfait  de  leurs  mem- 
bres, offrent  en  même  temps  toutes  les  conditions  es- 
sentielles que  j*ai  signalées   chez  ceux-ci»   et  leur  res- 

* 

(z)  Quoique  les  mylacépbales  soient  beaucoup  plus  rares  que  les 
deux  autres  genres  d*acéphalie,  plusieurs  autres  exemples  sont  connus 
dès  à  présent*  Voyez  :  Vallisitb&i  ,  dans  Marc»  JUalpigki philos,  ei  medici 
Bonon.  op,  posthuma  f^,  87  ,  Lond.,  1697.  Le  mylacépbale  de  Vallisnerî 
paraissait  réduit  à  un  tronc  informe,  privé  même  de  membres  abdo- 
minaux ;  mais,  si  Ton  en  croit  Tauteur,  il  avait,  avec  l'aorte  et  la  veine 
eave,  un  cœur  très-développé ,  placé  entre  deux  utricules  que  l'on 
prit  pour  les  poumons.  On  crut  aussi  retrouver  dans  Tabdomen  un 
foie,  une  rate  et  un  pancréas  très-imparfaits.  Les  détails  anatomiques 
de  cette  observation,  très-curieux ,  s'ils  étaient  vrais,  manquent  d'au- 
thenticité. Quant  aux  circonstances  très-remarquables  aussi  que  pré- 
senta la  naissance,  elles  sont  rapportées  d'une  manière  plus  précise. 
Le  monstre  était  né,  avec  une  môle  vésiculaire  très-considérable,  d'une 
femme  hystérique  alors  enceinte  de  sept  mois.  —  G.  Yoigtel  ,  Frag» 
menta  semiologiœ  obstetridœ ,  p«  78 ,  Halle,  1790,  décrit  un  mylacé- 
pbale peu  différent  par  la  forme  de  celui  de  Klein,  mais  un  peu 
moins  imparfait  extérieurement  :  ce  monstre  avait,  en  effet,  outre 
deux  membres  inférieurs,  dont  l'un  était  même  terminé  par  des 
doigts  assez  distincts,  un  bras,  il  est  vrai  très-informe,  et  ne  con- 
tenant intérieurement  aucun  os.  A  l'intérieur,  on  ne  trouva  guère 
qu'un  rein,  une  capsule  surrénale  et  une  petite  partie  du  canal 
intestinal.  L'anus  existait,  ainsi  qu'une  autre  ouverture,  analogue  à 
la  vulve,  d'après  Yoigtel.  Voyez  aussi ,  sur  le  même  mylacépbale  , 
Mbckel  ,  Beyirœge ,  etc. ,  loc,  eit,  —  Zagoesky  ,  Comment,  anat,  abortûs 
hum^inl  monstr,  rariss,  descript,  ac  deUn,  sisten.% ,  dans  les  N09,  act,  Acttd» 
scient,  petropoUtanœ  ^  t.  XV,  p.  478,  1806.  Ce  monstre  est  surtout  re- 
marquable |.ar  l'existence  du  foie,  du  pancréas  et  d'un  organe  rudi- 
nientaire  paraissant  représenter  le  cœur.  — Enfin,  Vbolik,  Mém.  sur 
quelques  sujets  danat,  et  de  physiol, ,  in-4°»  Amsterd. ,  iSia,  p.  97.  Le 
membre  abdominal  droit  existait  seul  dans  ce  cas;  le  rachis  se  com« 
posait  des  vertèbres  lombaires  et  du  sacrum. 


49^  fLntu  III. 

Mmblelit  jusque  par  les  circonstauces  de  leur  naissance.  Ce 
sont  donc  de  véritables  acéphaliens ,  liés  avec  les  précédens 
par  les  rapports  les  plus  intimes.  Seulement ,  dernier  genre 
de  cette  famille  »  ils  nous  en  présentent  les  caractères  déjk 
associés  à  qudqnes  uns  de  ceux  de  l'ordre  des  parasites  qui  va 
suivre;  et  pur  k  ils  deviennent  pour  nous  un  anneau  pré- 
cieux d'union  entre  deux  groupes  dont  les  rapports»  assez 
éloignés ,  ihais  réels ,  ont  été  généralement  méconnus  (i)é 

(i)  Outre  tous  hi  Viicéphûiens  précédemment  cités»  on  en  connaît 
etlcore  beaucoup  d'antres  ,  décrits  trop  succinctement  pour  que  leur 
détermination  ^nérique  puisse  être  donnée  avec  certitude,  ^o/ez,  par 
exemple  :  HimsKir ,  Lettre ,  dans  lé  Journal  des  savons  ^  17  février  168 1  ; 
simple  mention.  —  DuGaurot,  ibid^  s)  janv.  1696  p.  57»  et  Cciï, 
Acûdém, ,  t.  VII,  p.  27;  simple  mention  ;  probablement,  un  acéphale  on 
un  péracéphale.  —  BALniFGER,  léc.  cit.  ;  indication  d'un  cas  différent 
de  celui  deGiel ,  qui  a  été  cité  plus  haut. —  Bûrtoit  ,  Syst.of  midmfkry^ 
S  ia6.— £.  SaUdifort»  Opûsc, pathoîog, ,  liv.  II»  chap.IY,  p.  toi;  sans 
douté  un  péracéphale  des  plus  imparfaits.— Walter,  itft».  anatomiettm; 
indication  succincte  de  deux  cas  sous  les  no'  811  et8ii.— BKCi.ARD,d'à^ 
près  un  anonyme,  hc,  cit,^  t S 1 5,  p. 5o i ,  pi.  IX  et  X,  Ce  eas  est  beauconpr 
mieux  décrit  que  lés  précédens;  mais  Tautenr  ne  nous  apprend  pas  si 
un  petit  prolongement,  simulant  un  bras  à  l'extérieur,  fut,  en  efPet^ 
reconnu  son  analogue  par  la  dissection ,  et  si  »  comme  il  est  probable, 
cet  acéphalien  était,  en  effet,  un  acéphale.  —  Ëlben»  loc,  c/^;  simple 
mention. 

En  terminant  ici  Ténumération  des  principaux  cas  qui  me  sont 
connus,  je  crois  utile  de  résumer  les  citations  que  j'ai  faites  des  dix 
cas  d*E1ben  ,  et  des  cas  non  moins  nombreux  de  Béclard,  afin  qu'on 
ne  soit  pas  obligé,  pour  trouver  leur  indication ,  de  parcourir  tontes 
les  notes.  Les  cas  d'Elben  doivent  être  classés  et  déterkiiinés  comme  fl 
suit:  n®'  LXIII,  acéphale;  LXIV,  acéphalien  indéterminable  gédérl* 
quement  ;LXy  et  LXVI,  péracéphales  ;  LXVII,  mylacéphale;  LXVIU, 
acéphale;  LXIX,  péracéphale?  LXX,  acéphale;  LXXI .  péracé- 
phale; LXXII ,  acéphale.  —  Voici  maintenant  pour  ceux  de  Béclard; 
«û*  XXXIX  et  XL ,  péracéphales;  XLI,  acéphale;  XLÏI  à  XLV,  péra- 
c;éph9les  ;  XLVI;  acéphale;  XLYII  et  XLVIII,  péracéphales. 


II0N8TBM  MtonUBUS.  HfS 

« 

L'histoire  générale  écè  aeëphalletts ,  de  lewni  rapfMrts  et 
im  kvr  otigàiiiefttiwn  >  est  Fun  des  sujett  ies  plus  dignes  d'iil« 
térét  y  mais  enssî  l'iiki  dies  (iSus  difficiles  de  la  tératologie* 
Tetts  les  faits  se  présentent  dans  cette  famille  avec  on  carac- 
tère teHemefit  insolite  »  avec  des  conditions  tellem^it  wa«» 
veBes,  fw,  sass  le  secours  de  i|aèlquea  idées  nonvelteê 
«Bisi ,  ils  resterai^it  «écessaiNWBiit  pe«r  cens  dans  tuie 
ffrofonfde  obsoorité. 

Siv  en  effetv  nons  TonloDS>  è  TeKemple  de  tant  d'a«tenrs  » 
tpfliquer  à  l'inteUigence  des  mmistraotfités  aeépfaaliques  » 
le»  idées  «pae  l'iofaservatiea  dellM»Bie  et  des  élres  normaux 
emmemanx  les  plus  seniblaUes  à  kâ,  ent  établies  k  Tavance 
«t  «depuis  hog-toaipl  dans  notre  espÉrit,  i'iiistoire  des  eeépha- 
BiBiis  Bons  paraîtra  m  résumer  toiift  entière  dans  ces  deoi; 
iéaeitals  |;éniéi«ax  t  fariété  pres<}i^  nfinie  dens  Toi^anisa* 
tiètt  9  €t  prifteâpalement  Àm»  la  «i^nfornlatien  des  orgal^es  le^ 
jplns  iœportans  et  les  pks  essentiels  klayie  ;  tiniforiaaité  dasia 
les  CHPoea^anees  de  la  naissance  et  de  la  mort. 

L'admission  simaltanée  de  ces  deux  résakats,  bien  ^fne 
les  anteon  les  aient  placés  sens  hésitation  Tun  à  o6té  de 
feutre  »  serait  Ttine  des  cooftradictions  les  pins  marquées  » 
tftp  si  Ton  me  permet  cette  expression  >  l'one  des  anomalies 
eeientifiques  les  plus^aves  qne  Ton  poisse  concevoir.  L'or* 
f^anisation  d'mi  élire  dans  ce  qu'elle  a  de  réellement  im- 
|>oiftant ,  et  les  ^circonstances  4e  sa  iiaissance ,  ceSes  de  sa 
wort -sm^toat ,  sont  manifestement  liées  entré  elles  par  des 
Mpports  de  cansalité ,  <itdoivent  être  ensemble  ou  constant 
46S  on  variables  :  le  contraire  est  impossible  ;  et  si  «ne  telle 
anomalie  semble  présentement  établie  par  l'<^eryatton  , 
^e  dtaperatttra  asaur^oieat  «n  ymsut^  «oamne  di^andssent 


toates  les  anomalies,  toutes  les  irrégularités  que  nous  aper- 
cevons dans  la  nature ,  dès  que  Tanalyse  sciaoïtifique  porte 
sur  elles  ses  lumières. 

Déjà  même  on  peut  faire  quelque  chose  de  plus 
que  d'annoncer  pour  TaYenir  une  autre  interprétation  plus 
rationnelle  et  plus  vraie.  L'état  de  la  science  |>ermet  de 
signaler  dès  à  présent  comme  cause  de  la  contradiction 
apparente  que  je  viens  de  s^aler,  une  seule  maia  grare 
erreur»  non  dans  l'obseryalion ,  mais  dans  l'appréciation 
des  faits.  Il  est  bien  vrai  que  »  les  circonstances  de  la  naisr 
sance  étant  constantes  »  les  organes  ordinairement  les  plas 
importans  chez  l'homme ,  sont  extrêmement  ¥ariables  : 
mais  il  est  faux  que  ces  organes ,  qui  conservent  toute  leçt 
importance  chez  les  êtres  soituormanx,  soit  anomaux  des  de- 
grés supérieurs»  la  conservent  aussi  dans  les  êtres  normaux  et 
anomaux  des  degrés  inférieurs  »  et  spécialement  chez  les 
acéphaliens.  Cessons  de  vouloir  trouver  le  type  humain 
dans  les  fœtus  acéphaliens  »  vraiment  étrangers  à  l'espèce 
humaine  »  si  ce  n'est  par  leur  naissance  ;  soumettons  leur 
étude  aux  mêmes  principes  qui  régissent  celle  des  animaux 
inférieurs»  et  dès  lors  toute  difCcuité  disparait.  Qui  ne  sait 
qu'en  parcourant  la  série  animale»  on  voit  le  même  organe 
tour  à  tour  de  la  plus  haute  importance  et  d'une  valeur 
presque  nulle»  tour  à  tour  dominateur  et  dominé?  Qui. ne 
sait  que  les  lois  de  la  subordination  des  caractères  em* 
brassent  la  série  animale  tout  entière»  mais  que  chaque 
classe  a  ses  rapports  divers  de  subordination  aussi  bien  que 
ses  conditions  spéciales  d'Barmonie  avec  les  circonstances 
extérieures?  Ce  sont  ces  notions»  aujourd'hui  vulgarisées 
en  zoologie  »  qu'il  s'agit  d'étendre  aux  acéphaliens  ;  et 
toute  contradiction»  toute  anomalie  apparente  disparait  à 
l'instant  même. 

Si  »  en  effet»  l'acéphalien  »  ainsi  que  le  veulent  toutes  les 


MONSTRES  ACiPH/LLIBlfS.  497 

données  de  son  organisation ,  est  considéré  comme  un  être 
très-éloigné  du  type  humain  ;  si  la  subordination  de  ses 
organes  se  fait  suivant  des  rapports  nouveaux  et  trës-diffé- 
rens.,  nous  n'aurons  plus  à  nous  élonner  de  voir  deax  îndî- 
vidasy   évidemment  très-voisins  par  l'ensemble   de  leur 
conformation ,  différer  par  l'absence  chez  l'un  d'un  esto< 
mac  ou  même  d'un  cœur,  qui  existe  au  contraire  chez  l'au- 
tre. D'une  telle  différence ,  il  n'y  a  rien  h  conclure  ,  si  ce 
n'est  l'importance  très-faible  de  l'estomac  et  même  du  cœur 
chez  les  acéphaliens.  Et  si  une  foule  d'exemples  analogues 
que  fournissent  les  classes  inférieures  du  règne  animal  » 
n'ôlaient  à  cette  conséquence  ce  qu'elle  a  peut-être  au 
premier  aspect  d'étonnant  et  d'imprévu,  l'examen  des  acé- 
phaliens eux-mêmes  sufCrait  pour  la  justifier;  car  ,  chez 
eux  y  il  montre  dans  ces  viscères  ailleurs  si  importans  » 
des  parties  imparfaites  »  plus  ou  moins  rudimentaires ,  et 
réduites  à  des  fonctions  nulles  ou  presque  nulles.  Il  y  a  plus  ; 
ce  même  fait  que  je  viens  de  donner  à  posteriori,  pouvait 
être  déduit  à  priori  des  lois  mêmes  de  la  subordination 
des  caractères  9  telles  que  nous  pouvons  les  étudier  chez 
l'homme  normal.  Un  acéphalien  pourvu  d'un  cœur  bien 
développé  et  propre  à  remplir  ses  fonctions  »  est  une  vérita- 
ble impossibilité  physiologique  :  car»  si  le  cœur  eût  conservé 
plus  ou  moins  complètement  son  importance  normale,  il 
resterait  un  des  organes  dominateurs  de  l'organisation  :  dès 
lors  les  autres  appareils  se  seraient  subordonnés  à  lui ,  au 
moins  en  grande  partie,  et  l'être,  différent  seulement  en  une 
ou  plusieurs  régions  du  type  régulier,  serait  tout  au  plus 
affecté  d'une  monstr  Asité  de  l'ordre  précédent. 

Tel  est  donc  le  principe  par  lequel  on  peut  expliquer  les 
variétés  nombreuses  que  présente  l'organisation  interne  des 
acéphaliens  :  très-différens  du  type  humain ,  on  ne  doit  pas 
vouloir  retrouver  en  eux  les  rapports  spéciaux  de  For- 

32 


^ûj^  PARTIS  IIL 

^açisation  humaine ,  pas  plus  qu'on  ne  les  cherche  en  ^oolo- 
jgie  chez  les  articulés  ouïes  mollusques,  ^utretype  :  autres 
coiçabiu^isoDs  ;  autre  ordre  de  subordination  :  et  c'est  ainsi 
cpi^en  présentant  quelques  considérations  générales  sur  les 
acéphaliens,  nous  pourrons  retrouyer  chez  eux,  malgré  les 
variations  nombreuses  des  viscères  »  une  unité ,  une  con- 
cordance d'organisation  qui  se  conciliera  avec  Tuniformité 
âes  circonstances  de  leur  naissance  et  de  leur  mort ,  et  qui 
jnous  permettra  de  concevoir  celles-ci  sauts  a  jboûiettre  une  né- 
fj^iie  scientifique. 

'  Dans  les  remarques  qui  vont  suivre,  ]e m'appuierai prin- 
ùtpàlement ,  et  il  importe  do  le  dire  à  l'avance ,  sur  des  faits 
Tournis  par  les  acéphaUens  humains.  En  effet»  l'étude  gé- 
nérale de  ces  derniers ,  non  seulement  nous  intéresse  pins 
directement  »  mats  elle  est  pour  ainsi  dire  seule  possible , 
tant  sont  encore  rares  les  monstruosités  acéphaliques 
chez  les  animaux.  Sur  une  centaine  de  cas  qui  me 
sont  présentement  connus ,  je  n'en  trouve  en  effet  que  six 
Seulement  parmi  les  animaux;  encore  appartiennent -ils 
tous  &  un  seul  et  même  ordre ,  celui  des  ruminans ,  et 
tot;is  aussi  à  des  espèces  qui,  comme  Thomme,  produi- 
sent ordinairement  un  petit»  plus  rarement  deux  (t). 
parmi  ces  ruminans ,  la  chèvre  a  fourni  un  exemple  (9) , 

(i)  Quelques  auteurs  foof ,  il  est  vrai ,  mention  de  chiens  9  de  chats» 
.4p  cochons  et  d'autres  animaux  nés  sans  tête.  Fo/ez^  par  exemple» 
^ jiour  le  chien ,  RsGir.  db  GnAAr»  dans  les  Mém.  de  Vacad.  des  Se,  pour 
17x6,  p.  345.  Mais  il  ne  faut  pas  perdre  ^de  vue  que  tous  les  auteurs 
aneiens  et  la  plupart  même  des  modernes  ont  regardé  oomne 
acéphales  tous  les  êtres  thet  lesquels  la  té9  était  »  soit  oompléteflMOt 
abusa tf»,  soit  seulement  très«>imparfaite. 

(a)  Fqy^tUkYw^ioe,  eit.  Cet  ecéphalien  est  iin  mylacéphi^U.  9-  A 
JVxc^tlon  de  Tagipeau  d*{lmmert ,  qui  est  aussi  v^  mylacéphatei  tou9 
^s  autres  dont  1  an  coiUr^ire  ^  des  péraçéphaies. 


MONSTRES  AGÊPHALl^NS.  499 

lé  cerf  un  antre  (i)  ,  et  le^mouton  les  quatre  derniers  (s). 
Cette  inégalité  très-grande^  dans  la  fréquence  relative  des 
monstrnosités  acéphallques  chez  l'homme  et  les  animaux , 
est  au  reste  à  peu  près  la  seule  différence  importante  (3)  que 
j^aie  à  signaler»  quant  aux  conditions  de  ces  monstruosités» 
entre  Thomme  et  les  animaux.  On  pourra  ainsi  presque  tou- 
jours étendre  à  ces  derniers  les  considérations  générales  qui 
Vont  se  déduire  soit,  de  rélude;  comparative  ^o  l'organisa- 
tion des  acéphaliens  humains ,  soitménie  des  circonstances 
de  leur  naissance. 

Je  dois  d'abord  dire  quelques  mots  de  la  conformatioa 
extérieure  du  corps  et  des  membres ,  et  des  caractères  qui 
permettent  de  reconnaître  au  premier  aspect  un  acépha- 
lien.  Ces  caractères  sont ,  outre  l'absence  de  la  téta ,  la 
formel) inaire ,  mais  mal  symétrique  du  corps ,  et  l'état  upr 
narfait  des  membres.  ' 

La  forme  binaire  du  corps  est  constante  :  seulement  eljl^ 
n'est  pas  manifeste  au  même  degré  chez  tous.  II  y  a  loin  à 
cet  égard  des  premiers  acéphales  aux  mylacéphales  dont  le 
corps  est  si  irrégulier.  Cependant,  même  chez  les  plusim- 
pariaits  de  ces  derniers»  il  est  toujours  possible»  au  moins 
par  l'analyse  an  atomique  »  de  distinguer  les  deux  fnoitiés 
du  corps»  ou  plus  exactement  »  les  deux  parties  homologues» 
mais  dissemblables»  dans  lesquelles. il  se  divise. 

L'imperfection  delà  symétrie  est  constante.  Les. régions 
droite  et  gauche  du  corps  présentent  constaipjfoi^ej^t  des  ano- 

(i)  Foyez  Rudolphi»  loc,  cit, 

(1)  Voyez  AiTTOUTB ,  Morbait,  MALACARirB  et  Emmbrt  ,  îocis  cit. 

(3)  Il  fauC  ajouter  toutefois ,  comme  on  le  'ytttài  [i;  5i3,  tiné  diffé- 
rence relative  aux  organes  génitaux,  beaucoup  plus  fréquemment  et 
plus  gravement  imparfaits  chez  les  animaux  at^épbalieiîs  que  chez  les 
monstres  humains  du  même  groupe. 


SOO  PARTIE  III. 

malirs  plus  on  moins  nombrenses  de  forme  et  de  propor- 
tion; anomalies  qnl  ne  se  répètent  pas  on  se  répètent 
mal  d'un  cplé  à  Faulre.  Les  éminences  qui  proviennent 
do  Taccumnlation  locale  du  tissu  cellulaire,  les  enfon- 
ceniens  et  les  plis  que  Ton  observe  fréquemment  aussi  à  la 
surface  de  la  peau  ,  sont  aussi  disposés  d*nne  manière 
mal  symétrique,  et  le  plus  souvent  même  tont-à-fait  asymétri- 
ques. Dans  plusieurs  cas  ,  il  est  vrai^  les  auteurs  disent  la 
forme  du  corps  généralement  normale  ^  mais  ils  donnent 
en  même  temps  des  figures  qui  attestent  le  contraire»  ou  bien 
ils  se  contredisentpar  les  détails  mêmes  de  leurs  descriptions* 

Un  autre  auteur  3^g°3<ili^>  %°^ai^^  ^^  péracéphale ,  luiat* 
tribue  des  formes  parfaitement  régulières  ;  mais  il  suffit  de 
voir  le  dessin  (j)  de  cet  artiste  pour  reconnaître  qu'il  a  dft 
être  fait  de  souvenir  ou  sur  des  notes ,  et  non  tracé  d'après 
nature  ;  ce  que  confirment  les  nombreuses  dissemblances 
qui  existent  entre  lui  et  la  description  queBéclard  a  donnée 
du  même  acépbalien  (2). 

L'extrémité  supérieure  du  corps  est  en  général  arrondie 
et  recouverte  de  tégumens ,  et  ne  présente  point ,  au  moins 
pour  le  plus  grand  nombre  des  cas ,  ces  traces  de  destruc- 
tion, ces  cicatrices  que  quelques  auteurs,  voulant  expli- 
quer les  monstruosités  acéphaliques  par  les  effets  d'une 
hydropisie ,  mentionnent  à  l'appui  de  leur  système.  Au  con- 
traire f  il  n'est  pas  rare ,  même  chez  des  acéphaliens  que 
la  brièveté  extrême  de  leur  corps  ferait  croire  au  premier 
aspect  réduits  à  la  région  sous  -  ombilicale ,  d'apercevoir 
à  la  face  antérieure  du  tronc  quelques  poils  ou  cheveux , 
placés  le  plus  souvent  vers  l'extrémité  supérieure  du  corps , 
mais  dans  d'autres  cas  presque  aussi  rapprochés  de  l'ombi- 

(1)  Voyez  I  loc.  cit.  -*  Une  semblable  remarque  est  applicable  à  la 
ligure  que  Katzxt  ^  loc.  cie, ,  donoe  de  son  acéphale, 
(a)  D*aprè8  D£i.euiit]!.  Voyez  ho.  ait. 


MONSTRES  AGÉPHAUBNS.  ^         5oi 

lie  que  de  celte  extréipité.  Lors  mêuie  qa  Us  ont  celle  dernière 
position,  ces  poils  doivent  être  considérés  comme  de  yérlta- 
bles  cheveux ,  et  par  conséquent  comme  des  parties  vrai- 
ment céphaliquos.  En  effet  »  outre  que  ces  poils  correspon- 
dent souvent  à  quelques  osselets  rndimentaires  sous-cutanés, 
yestiges  informes ,  mais  évidens  du  crâne ,  ils  sont  dans  les 
autres  cas  en  rapport  avec  l'extrémité  du  rachis ,  presque 
toujours  recourbée  chez  les  acéphaliens  d'arrière  en  avant» 
et  se  terminant  ainsi  dans  un  point  qui  correspond,  non 
à  la  sommité  du  corps ,  mais  à  un  point  plus  ou  moins 
haut  pUcé  de  sa  face  antérieure  (i). 

Les  membres  thoraciques,  ou  au  moins  l'un  d'eux,  existent 
dans  un  tiers  environ  des  cas  connus  de  monstruosité  acé- 
phalique.  Quelquefois  complètement  rudimentaires  ,  iln 
sont  dans  d'autres  cas  assez  développés ,  en  partie  con- 
tournés et  difformes,  ou  même  cachés  jusqu'aux  maint 
ïous  les  tégumens  communs,  comme  chez  l'acéphale  très- 
curieux  de  (Gergens,  ^ 

Les  membres  abdominaux,  dont  un  au  moins  existe  très- 
constamment  (s) ,  présentent,  comme  les  thoraciques,  des 
imperfections  diverses.  Rarement  rudimentaires,  ils  sont 
le  plus  souvent  mal  proportionnés ,  inégaux  ,  contournés , 
et  surtout  terminés  par  dés  pieds-bots.  Le  renversement  dû 
pied  en  dedans  est /chez  les  acéphaliens,  comme  chez  les 

(i)  ^o^.la  p.  478,  noie  f  ,où  j*aicité  plusieurs  exemplesde  rexislence 
des  cheveux  chez  des  péracéphales. — Ces  cheveux  s'observent  même 
quelquefois  chez  des  mylacéphales.  Voyez  £i.BBir ,  fi°  LXVH,  /oc.  cic. 

(a)  Malpighi,  d'après  Vallzsitbbi,  loc,  cie.,  indique,  il  est  vra^, 
un  acéphalien  du  genre  mylacéphale  privé  de  memt^res  abdominaux 
\pediBs  et  entra  deeraht  )  :  mais  cette  assertion ,  n'étant  confirmée  par 
aucun  détail  anatomique,  est  douteuse,  et  il  est  permis  de  croire 
que ,  dans  ce  cas  comme'  dans  quelques  autres ,  les  membres  ab« 
dominaux  étaient  déforméa  et  mcliouHitaires»  mais  npq  absens*. 


502  »A&TIB  lU. 

êtres  non  monstmeux  »  le  cas  le  plos  commun  i  mais  les  an- 
tres genres  de  pied-bot  (i)^  et  surtont  le  renversement  en 
dehors ,  s'observent  aussi  chez  ces  monstres*  Il  n'est  pas 
rare  même  que  les  deux  pieds  soient  renversés  en  sens  con- 
traire. 

Les  doigts  des  membres  soit  thoraciques ,  soit  abdomi- 
naux »  sont  presque  toujours  mal  conformés  et  courts ,  quel- 
quefois même  privés  d'ongles  »  ou,  comme  dans  les  cas  de 
Kundmann  et  de  Bracq  (2)4  réunis  deux  ou  plusieurs  en- 
semble. Leur  nombre  est  variable  et  ordinairement  diilé- 
rent  d'une  paire  de  membres  à  l'autre ,  et  même  du  côté 
droit  au  côté  gauche.  On  en  trouve  le  plus  ordinairement 
trois  ou  quatre»  plus  rarement  deux  ou  cinq ,  plus  rarement 
encore  un.  Lorsqu'il  en  existe  cinq  9  c'est  à  lin  seul  mem- 
bre,  à  deux,  ou  tout  au  plus,  con^me  dans  deux  cas  dus  l'un 
à  3éçlard  (3)  et  l'autre  à  Gergens^  à  trois  membres  à  la  fois. 

Les  organes  externes  de  la  génération,  existent  presque 
toujours,  mais  souvent  avec  une  coQforinatioa.plus  on 
moins  vicieuse,  et  même  d^ns plusieurs  cas,  assez  imparfaite 
pour  que  le  sexe  ne  puisse  êtjre  détermina.  Ainsi ,.  chez  Icis  ip^ 
les,  le  scrptumexbte ,  quelquefois  jop^ême  avec  ni^yolunjeplQS 
considérable  que  dans  l'état  normal ,  sans  contenir  ai^çup 
des  testicules  :  quelquefois  aussi  ie  nénis  e^t  affecté  d'hy- 
pospadias.  Il  est  plus  rare  que,  chez  les  femelles,  le  vagin 
soit  imperforé.  Quant  aux  mamelfes ,  elles  ^manquent  ordi- 
nairement ou  ne  sont  représentée»  que  par  de  simpjiss 
renflemens ,  presque  entièrement  celluleux  ^  des  parties  la*- 
^érales  du  thorax. 

L'anus  est  lé  plôs  souvent  penéré.  Elnén  dans  soq  éxeet 


•I.  1 


'(t)yojr$z  dans  le  1. 1,  p.  396'et  aniv.^  l'histoire  du  pied-bot^ 
(3)  Loe.  cit.,  no  XU,  pi.  IV  et  Y. 


(. 


M0198TABS  ACÊPHALIENS.  SoS 

lent  ouvrage  déjà  plusieurs  fois  cité  (i)  et  d'autres  auteurs 
disent  positivement ,  mais  à  tort ,  le  contraire.  Parmi  les  au- 
teurs qni  décrivent  exactement  la  terminaison  du  canal  in- 
testinal chez  les  sujets  de  leurs  observations ,  les  deux  tiers 
font  une  mention  expresse  de  Texistence  de  Tanns ,  un  tiéri 
seulement  de  son  imperforation  ;  et  il  y  a  tout  lieu  de  crôjre 
que  Tahus  ne  présentait  rien  d'anomal  dans  là  plupart  àe$ 
cas  où  sa  disposition  est  passée  sous  silence. 

L'émbilic  se  voit  toujours  séparé  par  un  inlervàltè  asséi^ 
Éràhd  du  bord  supérieur  du  corps  »  même  chez  lés  sùjéti 
dont  lé  tronc  est  lé  plus  court  et  le  plus  incomplet.  Le  corpâ 
est  donc  encore  »  dans  la  réalité ,  divisible  en  régions  sus-* 
ooibiliçàle  et  sots-ombilicale.  Enfin  il  est  à  remarquer  que, 
âàns  tin  assez  grand  nombre  de  cas ,  Tintestin ,  arrêté  ; 
cominé  tots  lèâ  autres  orgahed ,  danà  âon  évolution ,  ék 
logé  en  partie  dans  la  base  du  cordon  ombilical.  Atkin- 
•on,  Béctard  d*après  Guignard,  et  Gei^ens,  entre  autres  àn^ 
Uuff ,  donnent  des  exemples  de  cette  disposition. 

Examinons  maintenant  les  modifications  principales  dé 
l'organisation  interne  »  et  d'abord ,  pour  traiter  en  préthiér 
lieu  la  question  la  plus  importante ,  l'état  des  viscères  tho- 
raciques  et  abdominaux. 

On  sait  que,  parmi  les  animaux^  la  séparation  do  ihorox 
et  de  l'abdonlieli  par  une  eleison  musculaire ,  ne  s'obsett'Ve 
que  parmi  leÈ  mammifères  :  tout  an  pliis  ëxisté-t-il  ditns  le^ 
autres  classes  une  cloison  membraneuse.  Il  en  est  exacte- 
ment de  même  des  acépbaliens  :  plus  de  séparation  ou  une 
cloison  seulement  membraneuse  on  celluleuse  ;  mais  point 
ée  véritable  diaphragmeé  Deux  auteurs  très-anciens ,  Sthàr 
hammer  et  Katzky,  sont  les  seuls  qui,  mentionnant  rexistence 

(j)  Page  104. 


So4  PAUTIB  m. 

d'uQ  diaphragme ,  ne  le  disent  point  simplement  membra- 
neux on  celluletix  (i),  ou  ne  donnent  pas  da  moins  des  dé- 
tails équivalent  à  une  telle  description  (2).  Leurs  témoi- 
gnages isolés,  que  ne  confirme  point  la  description  ana- 
tomique  du  diaphragme,  sont  nécessairement  de  pea  de  Ta- 
leor  (5)  et  doivent  être  considérés  comme  douteux. 

La  cavité  thoracique  ,  si  Ton  peut  employer  ce  terme  à 
regard  des  acéphaliens ,  n'est  souvent  remplie ,  outre  quel- 
ques vaisseaux  et  nerfs ,  que  par  du  tissu  cellulaire ,  sans 
plèvre  distincte;  et  lorsqu'elle  renferme  encore  quelques 
viscères  ,  ils  sont  ou  très-imparfaits  ou  même  représentés 
par  de  simples  vestiges. 

L'absence  des  poumons ,  ou  du  moins  leur  état  complè- 
tement rudlmentalre ,  est  constant  ;  encore  l'existence  de 
quelques  rudimens  de  poumons  est-elle  très-rai^ ,  et  peut- 

(i)  IsEHFLAMM ,  loc.  cit ,  est  celuî  des  auteurs  qui  a  le  mieux  décrit 
le  diaphragme  chez  l'acéphalien  observé  par  lui.  Ce  diaphragme  était 
une  simple  cloison  membraneuse,  dans  laquelle,  toutefois,  des  fibres 
musculaires  se  voyaient  en  arrière.  —  Proghaska,  loc,  cie,,  p.  148 » 
fait  aussi  très-bien  connaître  le  diaphragme  membraneux. — Buttiteb, 
ioc,  eie,f  qui  parait  avoir  observé  une  semblable  disposition,  se  borne 
à  mentionner  l'existence  de  quelque  chose  d'analogue  au  diaphragme. 
—  Enfin  Herholdt  ,  loc.  cit, ,  et  plusieurs  autres  s'expriment  à  peu 
près  comme  Isenflamm  et  Prochaska. 

(3)  BécLARD ,  loc.  cit.  y  mentionne  aussi ,  il  est  vrai  9  ches  un  de  ses 
acéphaliens  (  n»  XLI  )  Texisteuce  d'un  diaphragme,  mais  d'après  un 
dessin  indiquant  seulement  la  disposition  et  non  la  texture  du  dit* 
phragme.  Le  témoignage  de  cet  illustre  anatomiste  n'est  donc  ici  d'au* 
cune  valeur. 

(3)  Cela  est  de  toute  évidence  pour  celui  de  Schelhammbr,  loe.  eiV., 
qui  indique  seulement  l'existence  d'un  diaphragme.  Katzkt,  /oc.  eiV., 
jyoute,  au  contraire,  que  ce  diaphragme  était  parfait  {perfectus)'^  mais 
il  y  a  Heu  de  croire  que  ce  mot  est  pris  ici  pour  complet^  et  indique  seu- 
lement une  cloison  séparant  entièrement  le  thorax  de  l'abdomeo  :  tous 
les  détails  de  l'observation  confirment  cette  interprétation.  Au  sur* 


IfONSTBES  ACÉPHALIENS.  5o5 

être  même  douteuse.  Un  cas  recueilli  par  Vallisneri  , 
dans  lequel  il  existait  uq  cœur  placé  entre  deux  utricn- 
les  analogues,  suivant  l'auteur  »  aux  poun^ions ,  mais  privés, 
comme  chez  tous  les  acéphaliens,  de  trachée-artère;  un 
autre  dû  à  Heuermann ,  sont  peut-être  les  seuls  exemples 
qui  puissent  inspirer  quelque  confiance.  Quelle  valeur  peut- 
on  attacher,  en  effet,  au  témoignage  de  Deleurye  (i),  lors- 
qu'il indique  comme  représentant  les  poumons  une  masse 
vasculaire  qui  remplissait  la  poitrine  ?  Et  comment  croire 
Gilibert ,  qui  assure  avoir  trouvé  chez  le  péracéphale  dé- 
crit par  lui ,  des  poumons  normalement  conformés  (2) , 
mais  ne  mentionne  point  les  vaisseaux  pulmonaires,  et 
ajoute  qu'il  n'existait  point  de  trachée-artère  (5)? 

Les  auteurs  ont  presque  tous  négligé  de  signaler  Texis* 
tence  (4)  ou  l'absence  du  thymus  :  mais  son  absence  ou  son 
état  rudimeutaire,  au  moins  dans  la  plupart  des  cas,  résaltent 
du  silence  même  que  l'on  a  presque  toujours  gardé  sur  cet  or- 
gane. Quelques  témoignages  positifs  confirment  d'ailleurs 
cette  conséquence,  très-digne  d'atten  tion,  selon  une  remarque 
déjà  faite  par  M.  Serres  (5),  h  cause  des  fonctions  importan- 
tes souvent  attribuées  au  thymus  pendant  la  vie  intrà-utérine. 

La  question  de  l'existence  du  cœur  chez  les  acéphaliens 

plus,  quant  au  cas  de  Katzky ,  comme  il  fait  exception  par  Texistence 
d*un  cœur,  il  est  possible  qu'il  diffère  aussi  des  autres  par  Texistence 
d'un  diaphragme. 

(7)  Fqy,  BicLARD,  ioc,  eit,,  n»  XLVII.  «  La  poitrine,  dît  Béclard,  était 
remplie  d'une  masse  vasculaire  que  l'auteur  compare  aux  poumons.  » 

(a)  Les  poumons  étaient ,  dit-il ,  bien  conformés ,  et  semblables  à 
ceux  du  fœtus  né  avec  l'acéphalien. 

(3)  PnocHASKA,  Disc,  anai, ,  loc.  cie,^  p.  x48 ,  parle  aussi,  mais  avec 
beaucoup  de  doute ,  de  l'existence  des  poumons  chez  un  péracéphale. 

(4)  CooPER,  loe,  cit,y  et  MalacArjtb,  /oc  oîf.,  p.  19,  mentionnent 
seuls  l'existence  du  thymus.  Cet  organe  n'était  normal  dans  aucun  de 
ces  deux  cas. 

(5)  Lœ.  dt, ,  p.  349* 


5o6  PARTIE  III. 

est  beanconp  plos  mtéressante^  et  a  souvent  occupé  lei 
physiologistes.  Premier  organe  formé ,  suivant  d^anciennes 
idées  d'Aristole»  dont  le  règne  a  duré  dans  la  science  jus 
qu'à  nos  jours ,  le  cœar  devait  être  retrouvé  chez  les  ac^- 
phaliens  :  son  absence  apparente  ne  pouvait  être  attribua 
qu'à  l'inattention  des  observateurs  ou  à  la  difficulté  dé  dé- 
couvrir cet  organe  déplacé  sans  doute  ou  même  cachet 
mais  sans  nul  doute  présent  (i)«  Cependant ,  les  faits  s'é- 
tant  multipliés,  il  fallut  en  reconnaître  l'exactitadè»  et  ce 
fut  l'ancienne  théorie  d'Âristote  qui  devint  à  son  tour  »  mal- 
gré l'autorité  de  Halleretde  tant  d'antres  physiologistes, 
un  sujet  de  doute  et  de  graves  objections.  Aussi  au- 
jourd'hui n'ai-je  plus  à  prouver  la  possibilité  de  ^absence 
du  cœur  chez  les  acépbaliens»  mais  bien  plutôt  à  établir 
aussi  la  possibilité  de  son  existence. 

La  plupart  des  auteurs  modernes  ne  se  bornent  pas  en 
effet  à  dire  que  le  cœur  peut  manquer ,  et  manque  ordi- 
nairement ,  ce  qui  est  vrai  et  incontestable  ;  mais  ils  don- 
nent même  son  absence  comme  constante.  Béclard  »  plu* 
exemple  y  dont  l'autorité  doit  d'autant  plus  être  combattue 
«qu'elle  a  plus  d'importance ,  émet  cette  assertion  en  termes 
positifs.  Elben ,  auquel  cette  partie  de  la  tératologie  est  tant 
redevable»  admet  si  bien  la  même  opinion  que  èés  xùolk 
monstres  sans  cœur  et  acéphales  sont  dans  sa  pensée  de  par- 
faits synonymes  (9) ,  malgré  les  faits  contraires  que  possède 
la  science,  et  dont  lui-même,  circonstance  remat*qaa)il0  ^ 
rapporte  tiiiè  pàrtib  dahà  son  excellent  ouvrage  (3).  Il  est 

(x)  Tai  indiqué  aîllenrt  la  diéeussfon  qui  s*ett  élevée  à  qet  égard 
abtte  VaNiaDeri  et  Vogli  dont  les  ôbserYatiotis  fareat  ai  viTanaot 
«enteetées  par  le  premier.  Fo/eM^  1 1,  p.  ta. 

(a)  Son  OQyrage  a  même  pour  {itre,  eomme  dn  Ta  yu  :  JDe  mHfhmHi 
swe  monstris  corde  carentibus, 

(3)  'i&ncEXLf  Handb.  der  paih.  Anàt,^  loc.  ciV.^dit  au  009  tram  Ires^ 
bien  que  rabience  du  cœur  est  ordinaire  (js$wôhilkh). 


M0K8T&BS  ACÈPHALIBNS.  $07 

Trai  que  ces  faits  sont  peu  nombreux,  et  manquent  poulr  la 
plupart  d'authenticité.  Ainsi ,  lorsque  Gilibert  dit  avoir 
trouvé  chez  son  péracéphale ,  après  de  longues  recherches, 
un  cœur  assez  bien  développé ,  mais  placé  hors  de  la  poi* 
trine,  son  témoignage  ne  saurait  avoir  qu'une  très-fâiblè 
valeur;  non  pas  que  son  assertion  ne  puisse  être  vraie,  mais 
parce  qu'une  description  exacte  n'en  établit  pas  la  vérité* 
Béclardne  prouve  guère  plus ,  en  mentionnant  chez  un  acé- 
phalien  (1)  dont  il  ne  connaissait  guère  l'organisation  in* 
terne  que  par  un  dessin ,  un  petit  corps  graniforme ,  pa- 
raissant analogue  au  cœur,  quoique  sans  rapport  avec  les 
vaisseaux.  Mais  ces  faits ,  et  quelques  autres  dont  la  valeur 
est  encore  moindre  (2) ,  ne  sont  pas  les  seuls  que  possède 
la  science.  Zagorsky  décrit  chez  un  mylacéphale  un  corps 
allongé  Qccupantla  place  du  cœur,  çt  d'où  sortaient  des  vais- 
seaux. Prochaska  et  Galvagni  mentionnent  des  dispositions 
très-analogues  chez  deux  péracéphales.  Vallisneri  vit  chez 
un  autre  acéphalien  du  genre  mylacéphale ,  un  cœur  bien 
développé,  existant,  avec  une  aorte  et  une  veine  cave^  entre 
4eux  vésicules  paraissant  analogues  aux  poumons,  Cheas 
un  acéphale  dont  l'histoire  est  due  à  Katzky ,  il  existaitt  à 

« 

(3)  J'en  citerai  ici  un,  pour  faire  voir  par  un  exemple,  à  quellet  «r^ 
reurs  oft  t'expose  en  déterminant  comme  ahalogue  au  coQur  »  cheis  un 
aoéphaiien,  un  organe  dont  Tanatomie  D*a  pas  été  faite  avecaoin,  et 
en  admettant  lee  indicaiiona  données  sans  preuves  suffisantes  par  \m 
«uteùrs  même  les  plus  dignes  de  confiance.  £i.bbh«  d'après  Gohkit» 
loe,  eH. ,  n*  LXXI ,  et  HaanoLDT ,  toc,  eiu  »  décrivent  un  açéphalitO 
danr  Iwquel  une  première  dissection  avait  r€ût  OMinafire  lïn  orgaM 
trës^emblabte  à  un  cceur,  et  que  ron-  cooaerrkit  préciflusemeat  en 
Dànemarck,  avec  une  étiquette  indiquabt  cf^tte  otroonatano0  remar^ 
quable  de  son  organisation.  Qf',  examiné  avec  plus  de  soin ,  le.prér 
tendu  «seur  Se  trouva  n^ré  attiré  èbbsa  que  k  reié  dadi^  ééSonté 
par  plusieurs  anomalies* 


5o8  PAHTIB  111. 

la  place  du  cœur ,  un  petit  corps  pyramidal  dans  leqoel  la 
dissection  fit  reconnaître  deux  ventricules,  non  pas  latéraux» 
mais  superposés  Tun  à  Taulre.  Enfin  voici  deux  faits  obser- 
vés chez  d'autres  acéphales  par  M.  Serres ,  dont  le  témoi- 
gnage seul  serait  une  preuve  suffisante.  Chez  un  acéphale,  ce 
célèbre  anatomiste  trouva»  à  la  place  du  cœur,  un  vaisseau 
cylindrique,  auquelse  rendaient  les  principales  branches  vas- 
culaires,  et  comparable ,  suivant  la  remarque  de  M.  Serres , 
au  vaisseau  dorsal  des  insectes  (i).  Enfin ,  chez  Tautre  acé- 
phale du  même  auteur»  il  existait  même  un  cœur  avec  des 
ventricules  distincts»  mais  sans  crosse  aortique;  les  deux 
sous-clavières  seules  s'inséraient  sur  le  cœur  »  après  s'être 
réunies  en  un  tronc  commun  très-court»  communiquant 
avec  Taorte  ascendante. 

Ces  faits  »  auxquels  plusieurs  autres  viendront  sans  doute 
s'ajouter  parla  suite»  suffisent  manifestement  pour  prou- 
ver Texistence  d'un  cœur  imparfait  chez  quelques  acé- 
phaliens.  Ainsi  »  Tabsence  de  cet  organe  est  le  cas  le  plus 
ordinaire  »  mais  non  le  seul  possible  »  et  il  n'existe  aucune 
corrélation  constante  entre  l'existence  du  cœur  et  celle  de 
la  tête  »  mais  seulement  entre  le  développement  parfait  de 
l'un  et  de  l'autre  (a), 

(i)  Voyez ^  plus  haut»  p.  47$,  note»  rindicatioD  des  faits  princi- 
paux de  cette  obaerTation. 

(a)  Ou  a  vu  dans  le  chapitre  précédent  »  que  la  têle  peut  exister 
fans  le  cœur,  aussi  bien  que  le  cœur  sans  la  tête.— Ces  faits  ei  ce  ré- 
sultat» aujourd'hui  bien  constatés  »  doivent  nous  rendre  plus  prudent 
que  ne  l*ont  été  quelques  auteurs  modernes  »  lorsqu'ils  ont  rejeté  sans 
•xamen»  au  nombre  des  fables»  la  production  d'une  télé  sans  tronc» 
eoosidérés  non  seulenitiit 'comme  possible»  mais  attestée  par  qael« 
qnes  anciens  tératolog«es(  ('vc^m»  par  exemple»  Lzgbtus»  Monar» 
kistor.  »  éd.  laUét  z665  »  p.  d3  )»  et  confirmée  par  des  observations  pins 
récentes  et  d'une  valeur  plus  scientifique.  —  Djuj^marab  ,  dans  l'anc 
iffsum.  é9  mid,f  chir.f  pkarm.,  t.  XXJUII»  p«  1 74  »  MO.  1770 ,  décrit  ««# 


MONfiTBBft  ÀCfiPBALIfiNi:.  Sog 

IlenestychezlesacéphalIenSy  du  foie, delà  rateetdupan- 
çréas  comme  du  cœur  lui-même.  Pour  eux  aussi  »  Tabsence 
est  le  cas  ordinaire ,  et  Texisteace ,  le  cas  exceptionnel. 
Ainsi,  pour  ce  qui  concerne  le  foie  (i),  Atkinson  assure  Ta- 
Yoir  vu  chez  un  péracéphale,  chez  lequel  il  se  trouvait  com- 
posé de  deux  grands  lobes ,  mais  privé  de  vésicule  biliaire  (a). 

espèce  Je  tête  qui  se  trouvait  attachée  au  placenta  d*un  enfant  aflecté  de 
diverses  anomalies.  —  La  Medicinische  Zeitung  de  Berlin,  numéro  du 
97  novembre  i833 ,  fait  mention,  dans  un  article  dû  à  Jbav  Mni.LitB9 
d'un  fœtus  humain ,  qui  consistait  presque  uniquement  en  une  tête, 
et  qui  était  uni  par  des  vaisseaux  au  cordon  ombilical  d'un  enfant  bien 
conformé.  Celle  tête  se  trouvait  surmontée  d*une  tumeur  vasculaire 
semblable  à  celle  que  j*ai  décrite  plus  haut  chez  les  monstres  pseuden* 
céphàliens.  —  Enfin, "un  autre  cas,  auquel  Rudolphi  adonné  l'auto- 
rite  de  son  nom ,  se  trouve  encore  consigné  dans  les  AbhandL  der 
phfsik,  Klasse  dér  JkatL  der  Wissensch,  de  Berlin ,  a  on.  181 6- 1817» 
p.  99.  Dans  ce  cas ,  c'est  une  tête  olTrant  tous  les  caractères  de  la 
thlipsencéphaliei  mais  suivie  seulement  de  quelques  lambeaux,  qui  se 
trouva  expulsée  de  Tutérus  après  deux  enfans.  —  Ces  cas  s'éloignent 
trop  des  faits  que  je  connais  par  mes  propres  observations ,  ils  sont 
aussi  trop  imparfaitement  décrits,  pour  que  je  puisse  faire  autre 
chose  à  leur  égard ,  que  de  les  signaler  comme  dignes,  au  plus  haut 
degré»  de  l'attenlion  des  physiologistes  et  des  téralologues.  Soit  que 
ces  têtes  sans  tronc  doivent  être  reconnues  par  la  suite  pour  de  véri- 
tables monstres,  soit  que  leur  production  isolée  doive  être  attri- 
buée  à  des  causes  accidentelles  qui  auraient  divisé  en  fragraens  un 
fœtus  d'abord  plus  ou  moins  complet;  en  d'autres  termes,  qu'il 
s'agisse  ici  d'un  phénomène  vraiment  tératologique  ou  pathologique, 
toutes  les  notions  que  l'on  pourra  recueillir  sur  lui,  seront  d'un  haut 
intérêt.  Il  faut  espérer  que  les  médecins  auxquels  se  présenteront 
des  occasions  favoral^es  de  contribuer  à  éclairer  Fobscurilé  profonde 
qui  enveloppe  encore  ces  faits  ,  ne  négligeront  rien  pour  rendre  ce 
service  à  la  science. 

(i)  Pour  la  rate,  pourîe  pancréas  ou  pour  ces  deux  organes  à  la 
fo  is  ,  Doyez  Schelhammbh  ,  Vallissbri,  Kleiit ,  Gilibebt,  Zagobsxt» 
locis  cit, 

(1)  Cette  vésicule  paraît  manquer  constammeut*  Je  oe  ?oiS|  en  effet. 


5 10  PABTIBIII. 

Ëverhard,  Schelhammer,  Zagorsky,  Rolfe»  |[eckel»  dans  an 
des  cas  qu'il  a  décrits  (i),  mentionnent  de  même  l'existence 
de  ce  viscère  ;  etVallisneri,Katzky  et  Klein  paraissent  anssi 
l'avoir  trouvé  chez  leurs  acéphaliens ,  mais  très-imparfait. 
Dans  plusieurs  de  ces  cas  »  le  foie  était  remarquable  par  sa 
division  en  un  grand  nombre  de  lobules  :  il  s'était  par  con- 
séquent arrêté  dans  l'une  des  premières  phases  de  son  dé-- 
yeloppement» 

Le  canal  alimentaire  existe  au  contraire  constampieiit  (s)» 
mais  incomplet  et  offrant ,  même  dans  les  parties  qui  exis- 
tent,  des  traces  évidentes  d'un  développement  imparfait. 
Le  gros  intestin  est  la  portion  du  canal  alimentaire  que  Ton 
trouve  dans  tous  les  cas  :  c'est  »  avec  la  fin  de  l'iléum  »  la 
seule  qui  existe  chez  les  acéphaliens  dont  le  corps  est  pres- 
que réduit  au  segment  sous-ombilical  (3).  Chez  ceux  qui 
sont  moins  incomplets ,  on  trouve  souveut ,  mais  non  ton- 
jours ,  une  portion  plus  considérable  de  l'intestin  grêle, 
quelquefois  aussi  un  petit  estomac  (4)»  et  mêoie  après  Fes- 
tomacy  dans  un  cas  àù.  à  Klein,  lextrémité  inférieore  d6 
l'œsophage. 

La  disposition  du  canal  intestinal  présente  toujours  des 

son  existence  mentionnée  dans  aucun  cas ,  pas  même  dans  celai  de 
Schelhammer,  qu'Elben  signale  comme  faisant  exception  sous  ce 
rapport. 

(i)  Abhandlung,  etc.,  /oc.  cit,y  p.  i65. 

(a)  Il  est  vrai  que  Hatit,  loc,  du,  ne  mentionne  pas  Texistenceda 
canal  intestinal  chez  le  chevreau  mylacépfaale  qu*il  a  fait  connaître  : 
mais  les  observations  de  cet  auteur  sont  incomplètes  à  tous  égards. 

(3)  Le  péracéphale  d'Everhard,  Tun  des  acéphaliens  les  plus  in- 
complets qui  soient  connus,  ferait  exception,  s*il  était  vrai  que 
Testomac  eût  existé  chez  lui ,  comme  Tindique  Tauteur. 

(4)  ^oyet ,  pour  Tacéphalie,  Scbelhammea  et  Katzkt;  pour  la 
péhicéphalie ,  YoGLz  ;  pour  la  myiacéphalie,  Vallisnehi  et  Kitsar, 
hcis  citf 


MONSTRES  AGÉPHAUBNS.  5 1 1 

anomiilles  dopt  qi^elijaes  unçs  sont  trop  rem^r^asibles  poup 
être  omises  ici.  L'intestia ,  ordinaireqieDi  pourra  de  son 
appendice  cœcal»  est  quelquefois  élendu  eu  ligne  droite 
vers  Fanas»  tantôt  perforé»  comme  nous  l'avons  vu»  et 
tantôt  imperforé.  Dans  d'autres  cas  il  existe  des  circonvolu- 
tions intestinales ,  mais  toujours  en  petit  nombre  :  aussi  le 
mésentère  est-il  imparfait,  et  Fépiploon  presque  nul. 

Sans  revenir  ici  sur  l'existence  peu  rare  de  l'exompl^ale 
chez  les  acéphaliens  (  i  ) ,  rimperfection  du  développement  de 
leur  intestin  se  montre  aussi  par  sa  division,  plusieurs  fois 
jobservée,  en  deux  segmens;  par  l'oblitération  de  son  extré- 
mité supérieure  ;  par  l'imperforation  fréquente  on  même 
l'absence  de  la  fin  du  rectum,  qui ,  dans  quelques  cas  aussi» 
s'ouvre  dans  le  col  (2)  ou  le  fond  (3)  de  la  vessie,  ou  en- 
cpre  dans  un  véritable  cloaque  (4);  enfin ,  par  l'existence , 
chez  plusieurs  acéphaliens»  de  ces  dîverlicuks  iliaux  que 
Meckel  (5)  et  plusieurs  autres  anatomistes  considèrent 
comme  les  vestiges  des  connexions  primitives  du  canal  ali- 
mentaire avec  la  vésicule  ombilicale.  L'intestin  se  termine 
quelquefois  au  niveau  du  diverticule  ;  il  est  alors  comn^ie 
bifurqué  supérieurement  :  dans  d'autres  cas  ,  le  diverticule 
semble  un  second  appendice  vermiculaire  du  cœcum  (6). 

Gn  fait  très-digne  encore  de  remarque ,  c'est  l'existence 
ordinaire,  et  peut-être  même  constante  dans  l'intestin ,  non 
d'un  véritable  méconium ,  mais  d'une  matière  muqueuse. 

(t)  Foyêz  plus  haut,  p.  5o3, 
(a)  Gbrgsvs,  loc,  cii. 

(3)  MovAo ,  loc.  cit. 

(4)  TiEDSMAVir,  loc,  cte,f  p.  t. 

(5)  Voye2  Manuel  et anat,  gén. ,  trad.  franc.,  C.  III,  p.  43t. 

(6)  Une  anomalie  très-remarquable,  si  elle  était  constatée,  serait 
celle  qu'indique  Bracq  (  vojez  Béclard,  loc,  cie,^  n^  XLVIII).  «  Il 
D*y  avait,  est*il  dit  dans  son  observation ,  qtt*fio  intestin  loog  de  seize 
pouces,  mince  et  dur  comme  une  plume  et  sans  cavité.  » 


Sli  PARTIS  m. 

KiindmaDn  et  Gilibert  »  les  seuls  auteurs  dont  le  témolguage 
tende  h  détruire  la  généralité  de  ce  fait»  se  bornent  à  dire 
qu'ils  ont  tu  les  intestins  remplis  de  méconium  ;  et  il  est 
très-possible  quMIs  aient  ^  comme  on  le  faU  trop  souvent , 
appliqué  ce  nom  à  la  matière  contenu^  dans  l'intestin  » 
sans  lui  attribuer  le  sens  rigoureusement  déterminé  qui  lui 
appartient  dans  la  nomenclature  scientifique. 

Les  organes  urinaires  sont  ,  après  le  canal  intestinal , 
les  parties  abdominales  les  plu«  constantes  chez  les  acéplia- 
liens.  Les  reins  surtout»  au  moins  Tun  d'eux  (i)»  ne  man- 
quent presque  jamais  (2)  ;  et  souvent  leur  volume  est  plus 
considérable  que  dans  l'état  normal  (3).  Ils  présentent  d'ail- 
leurs dans  ces  derniers  cas  eux-mêmes  une  structure  impar- 
faite» et  il  est  manifeste  qu'ils  ont  aussi  participé  à  l'arrêt 
général  de  développement  qui  a  frappé  l'organisation.  La 
vessie  et  les  uretères  »  en  tout  ou  en  partie  (4)  t  manquent 

(i)  yoxGT£L,/oc.  cit^  a  trouvé  seulement  le  rein  gauche»  et  Gubl» 

'  seulement  le  droit  ;  Guignard  (  voyez  Béglard  »  loe,  cU.^n^  XLV  )  o'a 

va  qu'un  rein  volumineux.  Dans  quelques  cas  {voytzy  par  exemple, 

Mecxel»  Beitrcege^  etc.,  îoc,  cit,,  p.  i36  ),  il  n*existait de  même  qu*cm 

rein  ;  mais  ce  rein  était  double. 

(a)   EVBRHARD  ,     GiLIBBRT  ,    BrACQ  ,    locù     cU*     (  VOyez     BSCLARD  • 

Qo  XLVIII),  trois  auteurs  dont  le  témoignage  mérite  peu  de  confiance» 
HEUBRMAirir»  BxjTTVBR ,  locis  cit»,  Dblburye  {yoyez  Bécjlard,  qo  XLVII), 
et  d*après  ce  dernier  ,  Rbonault  îoc.  cic,  sont  les  seuls  auteurs  qui 
disent  positivement  n'avoir  point  trouvé  de  reins  chez  des  acéphaliens 
humains.  Quelques  auteurs  modernes  ont  cité  aussi,  comme  exemples 
de  l'absence  des  reins,  les  acéphaliens  d*Odhelius,  de  Cooper,  de  Clarke 
et  de  Prochaska  (  Dlsq.  anat,,  etc. ,  ioc.  cit, ,  p.  148  }.  Mais  Odhdius  et 
Clarke  ne  disent  rien  des  reins;  Prochaska  décrit  comme  pQuœons 
des  organes  qui  paraissent  n*être  autre  chose  que  les  reins,  supposi- 
tion qu*il  fait  lui-même;  enfin  Cooper  mentionne  positivement  i*exis- 
tence  de  ces  derniers  organes. 

(3)  rb/ez,  comme  exemples,  les  observations  de  Vogli,  de  Katsxy;  , 
de  Brera  ,  locis  cit, 

(4)  MowRo^  Ioc,  cit^ 


MONSTBBS  ACÉFHÀUBNS.  9 1 5 

quelquefois  >  de  même  que  Turèli^*.  L'absence  des  capsules 
surrénales»  plus  rarement  celle  de  Tune  d'elles  v  a  été  aussi 
constatée  par  des  observations  authentiques. 

L'appareil  générateur  me  paraît  presque  aussi  constant, 
du  moins  chez  les  acéphaliens  humains,  que  râp(>areiltiri<- 
naire;  mais  il  est  souvent  très-imparfait,  ou  même  rudi- 
■mentaire  (i).  Plusieurs  auteurs  font  mention  de  l'atrophie 
où  même  del'absence  complète»  soit,  pour  les  sujets  femelles , 
des  ovaires»  de  l'utérus  »  presque  toujours  bicorne  quand 
il  existe»  ou  de  plusieurs  organes  à  la  fois»  soit»  pour  les  mâles» 
des  testicules  (a)  ou  d'autres  parties  internes.  I^es  anomalies 
des  organes  externes  sont  plus  fréquentes  encore.  Ainsi  » 
divers  genres  d'hermaphrodisme  ont  été  observés  chez  les 
acéphaliens  ^  de  même  que  l'impçrforation  du  vagin  »  Tah- 
«eoce  ou  la  viduité  du  scrotum»  diverses  fissures  etplusieuro 
autres  vices  de  conformation»  tous  explicables  par  des 
arrêts  de  développement. 

r  Quant  aux  animaux  acéphaliens»  les  organes  génitaux  et 
même  les  organes  urinaires  sont  beaucoup  plus  sujets  chez 
:eux  que  chez  rhom.me  à  être  arrêtés  dans  leur  développe- 
ment »  et  réduits  à  un  état  très-imparfait  :  c'est  même  en 
>vain  qu'on  les  a  cherchés  dans  la  moitié  du  nombre  des  cas 
connus  (3).  Il  existe  sous  ce  rapport  entre  les  monstruosités 
-acéphaliques  chez  l'homme  et  leurs  analogues  chez  les  ani- 
maux une  différence  très-marquée  et  très-digne  d'attentiotau 

,:.t 

t 

(i)  Il  en  était  ainsi ,  d'après  les  descriptions  données  paij  lesameiifs 
eux-mêmes,  dans  plusieurs  cas  indiqués  comme  remarc[nables  par 
Vabsencje  de  sexe.  D'autres  cas  sont  décrits  d'une  manière  si  incôm* 
plète,  que  Tonne  peut  prononcer  sur  eux  que  par  analogie.  ' 

(2)  Il  est»  au  contraire,  un  cas  dans  lequel  existaient  deux  testi- 
cules droits.  Foyez  Mbckel»  Behrage,  etc. ,  loc.  cit. ,  p.  i36* 

(3)  Voyfz  les  observations  d'AKToiirE»  de  Moreau  et  de  Hayv, 
îoçis  cit^  .  . 

II.  '        .^ 


fi|4  PARTIS  III. 

Si  Biaiiitenaiit  ncnag  passons  à  Texamen  des  autres  sjrsiè- 
Oies  orgamques  »  nons  ne  troavons  pas  l'orgaaisation  des 
acéphaliens  moins  imparfaite  et  moins  différente  éb  ec^ 
lies  monstres  da  premier  ordre. 

Le  sqnelette  est  tonjoars  très«-incompIet«  Dans  les  cas 
mine  qui  s'éloignent  le  moins  da  type  normal ,  enino  Yàh^ 
^aebce  de  la  tête  représentée  tout  au  plus  par  quelques  ro- 
dimens  informes ,  on  Toit  en  général  manquer  quelques  os 
des  qiembres ,  et  U  colonne  vertébrale ,  dont  l'caLtrémité 
aupérieure  est  (urdinairement  recourbée  «a  arant;  se  oom«« 
peae  d^un  nombre  moindre  d^  vertèbres,  soit  dans  les  ré- 
,gions  dorsale  et  lombaire ,  soit  surtout  dans  la  régira  eer- 
▼icale.  En  général ,  les  côtes  sont  mal  conformées ,  surtout 
quand  1q  sternum  manque  ou  n^eziste  que  trèa-imparAut  » 
et  leur  pombre ,  variable  d'un  côté  à  Tautre  du  tkorax  >  n^est 
presque  jamais  normal ,  alors  même  que  les  douce  fertè<- 
bres  dorsales  sont  conservées. 

▲près  i;es  cas, de  moindre  anomalie,  vfenueii  cctes  ejt  les 
meuibres  tboracjques  n^existent  que  rudimentaires  eu  man- 
quent ,  le  thorax  étant  cependant  conservé  en  partie;  ceux 
où  l'on  ne  retrouvepas  plus  le  thorax  que  les  membres  tho- 
radiques  ;  puis  ceux  où  l'on  voit  même  manquer  une  ou  pkn 
sieurs  des  vertèbres  lombaires,  et  quelquefois  av^c  elles  une 
partie  plus  ou  moins  considérable  du  bassin  et  des  meotibres 
•iMominaux.  Ce  degré  de  la  monstruosité,  qnelque  anomal 
qu'il.soit ,  n'en  est  point  encore  le  dernier  terme.  Si  l'on  en 
croit  Bracq  (i) ,  le  pér  acéphale  que  cet  auteur  a  décrit  n'était 
qiçi')^^  masse  charnue ,  dans  laquelle  on  trouva  seulement 
un  cercle  osseux  vers  le  haut  de  l'abdomen ,  et  les  os  des 
hanches*  Clarke  dit  n'avoir  trouvé  chez  un  myUcé^ale  ni 
vertèbres  ni  côtes.  Bonn  afiirme  d'un  péraeéphale,  et  Clec^ 

T 

(i)  r<jyftîBÉCLARD,  n°  XLVin. 


MONSTlUBd  AG&^HAUENS.  '5l5 

gens,  de  Facéphale  déjii  cité  chez  lequel  il  a  observé  tant  de 
faits  remarquables ,  que  la  colonne  vertébrale  et  même  \e 
sacrum  n'existaient  pas.  Dans  le  cas  de  Gergens,  l'absence 
de  la  colonne  vertébrale  avait  permis  le  rapprochement 
des  deux  membres  supérieurs»  et  les  deux  omoplates 
étaient  venues  se  conjoindre  sur  la  ligne  médiane  (i).  Enfin 
Antoine  signale  aussi  l'absence  des  vertèbres  chez  l'agneau 
péracéphale  qu'il  a  disséqué.  Tous  ces  témoignages,  ^'il  jo^e 
paraissent  pas  encore  suiSisans  (2)  pour  établir  un  fait  aussi 
anomal  que  l'absence  totale  du  rachis ,  montrent  au  moins 
qu'il  peut  n'être  représenté  que  par  des  vestiges  imparfaits 
an  plus  haut  degré  ;  et  cela  même  dans  (les  cas  où  les  me^a^ 
bres  existent  presque  avec  leW  développement  normal. 

H  parait  en  être  exactement  de  même  de  la  moelle  épi- . 
nière.  Béclard  (3)  affirme  qu'il  existe  toujours  une  partie 
de  la  moelle;  et  Cooper  (4)  et  Clarté  sont  les  ^euïs  au- 
teurs (5)  dont  le  témoignage  contredise  celte  assertion. 
Hais  elle  est  souvent  très-imparfaite  »  soit  qu'elle  se  trouve 
réduite  à  un  segmept  très-court ,  soit  qu'elle  oiEre  une  struc- 
ture très-anomale  (6).  Dans  d'autres  cas ,  au  contraire»  elle 

(i)  Voyez  ^  page  47a»  note  3,  Fextrait  dé  robaervatîon  trèy-ciirieute 
de  Gergens. 

(a)  Au  reste,  Thistoire  des  monstres  doubles  parasitaires  nous  four- 
nira plus  loin  des  faits  qui  confirmeront  d*une  manière  frappante  ta 
réalité  de  ce  fait  très-important.  Voyez  le  t.  III. 

(3)  Loc,  cf>.,  1817,  p.  497- 

(4)  Voici  les  propres  paroles  de  Cooper  :  ■  Vpon  n  care/ui  insj^etian 
n  internalljr^  there  is  evidentljr  no  hrain  rior  spinff  marrotv,  A  fw»  nerveê^ 
B  howewer^  are  scattered  àbout  the  nbdomen ;  but  tkeir  angm  is n9t traeêd^% 
J'ai  à  peine  besoin  défaire  remarquer  que  ces  dernieriS  motsètentan 
témoignage  de  Cooper  beaucoup  de  son  autorité. 

(5)  Il  est  faux  qu'Isenflamm  mentionne ,  comm^  00  la  prétendu  i| 
dans  son  observation  l'absence  de  la  moelle  épinière  :  il  la  dit  sealv^ 
ment  incomplète.  .      .    « 

(6)  La  moelle  épinière  y  dans  un  des  cas  d'Herfaoldt»  était  comme  ma* 


5i6  PUMiR  uu 

occupe  toate  Tétendoe  du  canal  rachldien  »  et  se  termine 
même  par  un  renflement  bien  marqué ,  dans  leqael  les  au- 
teurs ont  cru  retrouver  les  rudimens  de  l'encéphale ,  et 
quelquefois  la  moelle  allongée  ;  partie  dpnt  l'absence  est  don- 
née au  contraire  par  Béclard  (i)  comme  caractéristique 
pour  les  acéphaliens.  Les  nerfs  sont  ordinairement  très- 
imparfaits  ,  mais  distincts ,  au  moins  dans  quelques  parties 
du  corps  (2).  Il  en  est  ainsi  en  particulier  du  grand  sympa- 
thique »  dont  l'absence  n'est  même  indiquée,  peut-être  à 
tort  9  que  par  deux  auteurs^  Isenflamm  (3)  etProchaska  (4^ 

Le  système  musculaire,  dont  les  conditions  sont  liées  in- 
timement à  celles  du  système  nerveux,  est  toujours ,  comme 
lui ,  très-imparfait.  La  structure  des  muscles  est  toujours 
très-anomale ,  et  souvent  même  ils  sont  tout-à-fait  indis- 
tincts ,  absolument  comme  chez  les  jeunes  embryons. 

Enfin  le  système  vasculaire  ne  présente  pas  de  moindres 
imperfections.  Le  plus  souvent ,  les  branches  artérielles  et 
Teineuses,  dont  le  nombre  est  considérablement  diminué 

Kérée(maeerin).  Dans  le  cas  de  Klein,  une  masse  rouge  fibreuse 

■  remplissait  le  canal  vertébral ,  qui  contenait  aussi  dans  les  régions 

lombaire  et  scapulaire  deux  osselets  cylindriques,  interrompant  la 

moelle,  si  toutefois  celle-ci  pouvait  être  considérée  comme  existabt 

(i)  Voyez,  loc.citf  181 7,  p.  493. 

(9)  AvTOiiTB  et  Malaca&kb  ,  locis  cit.,  ont  indiqué  chez  des  agneaux 
péracéphales  une  disposition  très-remarquable,  si  elle  était  suffisam- 
ment constatée.  Tous  les  nerfs,  suivant  ces  auteurs ,  partaient  d'an 
renflement  nerveux  contenu  dans  l'abdomen.  Un  tel  renflement  offri- 
rait une  curieuse  analogie  avec  le  ganglion  central,  décrit  cbpz  cer- 
.tains  crustacés  décapodes,  les  mata  par  exemple ,  par  MM.  Anoouur 
jtl  MilksEdwahds.  yorez  leurs  Recherches  sur  le  s/st,  nerv.  des  crustacés 
jéans  les  Jnnules  des  se,  naturelles ,  t.  xiy. 
.    (3)  Loc,  cie, 

,  :i(4)  Disq.  anat, ,  elc;,  loe,  cit, ,  p.  148.  —  Procbaska  ne  dit  même  pas 
4Roir  constaté  l'absence  du  grand  sympathique ,  mais  seulement  D*a- 
Yoir  pu  trouver  ce  nerf* 

r  . 


/ 


MONSTEES  ACtPflALlBNS.  5 1  7 

eû  raison  de  l'absenco  de  la  plupart  des  viscères  »  vonl  s'in- 
sérer médiatement  ou  immédiatement  sur  une  aorte  et  une 
veine  cave,  étendues  parallèlement  au  devant  de  la  colonne 
vertébrale.  Ces  troncs  centraux ,  communiquant  entre  eux  à 
leurs  deux  e^^trémités ,  se  partagent  supérieurement  en  deux 
ou  plusieurs  rameaux»  ou,  lorsque  les  membres  thoraciques 
existent,  en  deux  vaisseaux  considérables ,  les  sous-claviers. 
Inférieurement ,  ils  se  continuent  avec  les  artères  ombilicales» 
ou  l'artère  ombilicale  unique»  car  il  n'en  existe  souvent  qu'une 
seule»  et  avec  la  veine  de  même  nom»  le  système  de  la 
veine  porte  n'existant  pas.  Dans  les  cas  oii  le  corps  est  ré- 
duit à  la  portion'  inférieure  »  la  veine  cave  est  représentée 
seulement  par  un  tronc  très-court»  qui»  se  continuant 
avec  la  veine  ombilicale»  n'existe  qu'entre  celle-ci  et  les  veines 
iliaques  :  ce  tronc  est  même  quelquefois  tellement  court» 
que  la  veine  ombilicale  paraît  se  diviser  immédiatement  en 
deux  ou  plusieurs  branches  »  et  qu'il  n'existe  véritablement 
plus  pour  le  système  veineux  de  tronc  central  ou  de  veine  cave. 
Une  semblable  disposflion  s'observe  aussi»  et  même  plus  fré- 
quemment» pour  le  système  artérid»  lorsqu'il  existe  deux  artè  - 
res  ombilicales  :  on  voit  alors' quelquefois  celles-ci  se  conti- 
nuer en  deux  artères  iliaques»  ^ui  se  portent  comme  à 
Fordinaire  dans  les  membres  abdominaux»  mais. qui  e|:i^ 
même  temps  tiennent  lieu  de  l'aorte  par  leur  partie  supé- 
rieure »  sur  laquelle  toutes  les  artères  du  corps  viennent  en 
effet  s'insérer  médiatement  ou  immédiatement.  C'est  par 
de  tels  arrangemens  du  système  vàsculaire  qu'il  faut  expli- 
quer les  cas  d'absence  soit  de  la  veine  cave  »  soit  surtout^ 
de  Taorte»  que  plusieurs  observateurs  ont  rapportés  »  et  qui» 
mal  compris  par  les  auteurs  modernes»  sont  quelquefois  de- . 

venus  le  sujet  de  discussions  oiseuses  et  sans  fondement  (i)« 

« 
*    .  *        ■ 

(i)  Les  auteurs  ne  nous  apprennent  malheur  eusement  rien  sur  1« 


/ 


5l8  PABTIBIIK 

Qaantf  aux  cas  dans  lesquels  il  existe  un  cour,  ils  soiil 
encore  trop  peu  nombreux  pour  que  je  puisse  présenter  Ici 
sur  eux  aucune  généralité  ;  et ,  renvoyant  aux  détails  spé- 
ciaux que  j'ai  aillenrs  donnés  à  leur  sujet  (  i  )  >  je  passe  immé- 
diatement à  quelques  corollaires  sur  l'organbation  des  acé- 
phaliens  »  considérée  dans  son  ensemble, 

l 

Le  premier  résultat  des  faits  dont  l'exposition  précède» 
c'est  la  liaison  intime  qui  existe  chez  les  acéphaliens  entre 
les  modifications  extérieures  de  Tétre  et  les  anomalies,  de 
ses  organes  intérieurs.  La  comparaison  de  tous  les  ca|i  con- 
nus de  mon$truo;$ités  acéphaliqnes ,  autorise  à  donner 
comme  une  conséquence  absolun^ent  générale  »  la  propo- 

strocttlfé  deà  v^ss^àtki,  et  l'ob  né  péât  que  cofijéètttté'r  i^ttlh  dAM 
auftsi  dlmpdrUîâtèf  anonraiieSé  Gombieil  de  rikèmbrànéi  et  qlMAléy 
n^einbraoes  composent  lears  parois  ?  Les  valviales  des  Teîfiea-miifieiit* 
elles  comme  dans  Tétat  normal  ?  Aucun  observateur  ne  fou^fkijtpoor  cm 
deux  questions  importantes  les  élémens  d'une  solution  comp^èfe^Rappe» 
Ions,  toutefois,  que  Gergens  a  vu  cbe^  un  acépbale  {imyez  ^  4^3,  néle  3) 
dès  vaisseaux  bii,  comme  il  les  a[jpéné,'di»  côudtiits  vasctrfiformà 
sans  parois  distînote»;  fuît  d*autat»f  j^uè^  curieux  >  s'il  Mit  Méfî  éèla* 
statéy  que  cette  i|)[ême  structure ^  si  siibplê  et  n.impoHaité  mèmei. 
constitue  précisément  Tétat  UQrmald.*ttn  grand  nombre  dHnvectébcéa 
et  des  crustacés  eux-mêmes*  —  Quant  à  la  question  de  Texislenoe  ou 
de  l'absence  dès  valvules  veineuses  y  je  ne  connais  de  même  qù^nn 
seul  fait.  EALct,  /oc.  cit.,  p.  i3 ,  a  constaté  rabseuce  ttitsXé  deé  tïfhu- 
les  des  veines-  cliez  le  péraoéphale  qu'il  a  déerh.  Je  eitelextuellèiÉetit 
le  passage  daqs  lequel  W  énonce  cette  disposition  très^reiiiarqûable  i 
«  Venarum  jtrucfura  normaUs  eit;.§â  tantandlffei^entiâ  tf^mutfiiun  vesi^ium 
•  deprehendatur  *valvularum  quœ  in  fœiubus  ejusdem  igtatii  tamen  jùm  ht' 
»  culeneer  in  conspectum  prodire  consuescunt»  *»  Relativement  ail  système 

IjmpbàHque,  les  auteurs  but  presque  totis  bégfîgé  c^e  le  rechercher;  èc 
l'on  peut  à  peine  affirmer  qu'il  etitflè»  eu  gi^iiéral^  ptiHrlielléitMtit  cIm 
les  acépbalieua.  ;   •    -.  •;    . 

(i)  Voyez  pages  47^ ,  47 7>  A^^^  493»  etc.,  notes,  et  surtout  pages  5oS 
à  5o8i> 


UOKSTRE0  ACiPHÂLlENS.  Sig 

sitian  suivante  :  tout  monstre  vraiment  acéphalien^  en  même 
temps  qu'il  est  à  l'extérieur  irrégulièrement  conformé  et 
mal  symétrique ,  présente  k  l'intérieur  une  organisation 
très-simple  et  très- imparfaite ,  les  viscères  thoraciqueS 
manquant  plus  ou  moins  complètement,  et  les  viscères  ab- 
dominaux étant  9  les  uns  absens ,  les  autres  imparfaits.  Ce 
résultat  est  aussi  général ,  aussi  rigoureusement  établi  qo» 
Test ,  en  zoologie ,  la  possibilité  de  ramener  un  animal  à  son 
type  sur  le  seul  examen  de  ses  caractères  extérieurs  ,  et  de 
déterminer  immédiatement^  avant  tout  examen  anatomique« 
les  principales  modifications  de  son  organisation  interDe« 
Il  y  a  parité  complète ,  sous  ce  rapport  du  moins ,  entre  la 
méthode  des  zoologistes  et  notre  méthoôle  tératologique»  et 
il  en  doit  être  ainsi»  pubque  l'une  et  l'autre  reposent  sur  de» 
bases  communes. 

Si  maintenant  nous  comparons  sous  un  autre  point  de 

vue  la  s^ie  de  nos  acépbaliens  à  la  série  zoologique  »  nou0 

apercevrons  entre  elles  des  relations  d'un  antre  genre»  maki 

non  d'un  moindre  intérêt.  Quels  sont  les  organes  dont 

l'absence  est  ordinaire  chez  les  acépbaliens?  Quels  sonir 

ceux  dont  l'existence  est  la  plus  constante?  Pour  ramener 

la  solution  de  cette  question  aux  termes  les  plus  simples  » 

divisons  les  organes  du  tronc  en  quatre  groupes  »  suitsmi 

qu'ils  appartiennent  à  ia  région  thoracique»  à  l'épigastriqner 

à  l'ombilicale»  ou  bien  à  l'hypogastrique.  Cette  division 

faite  p  si  nous  comparons  ces  divers  groupes  d'organes  entre 

eux  »  nous  arrivons  au  résultat  général  suivant  :  les  organes 

thoraciques  sont  ceux  dont  l'absence  est  la  plus  complète 

et  la  plus  ordinaire  ;  viennent  ensuite  ceux  de  la  région  la 

plus  voisine ,  les  épigaàtriques.  Les  organes  hypogastriques» 

tnais  surtout  Ceux  de  la  région  ombilicale»  sont»  au  con^ 

traire  »  beaucoup  plus  constans.  Ainsi  les  parties  que  Ton 

retrouve  généralement  sont  les  branches  vaseolaires  immé- 


Iv 


§20  PAUTIB  Ilh 

diateuieîit  en  rapport  avec  les  vaisseaux  ombilicaux  9  la  ré« 
gion  inférieure  de  la  colonne  vertébrale  et  de  la  moelle 
épinière;  les  organes  génito-urinaires  et  surtout  l'intestin. 
En  outre»  il  est  à  remarquer,  à  l'égard  de  ces  derniers»  que 
si  la  vessie,  le  pénis  ou  la  vulve»  et  le  rectum»  qui  appartiens 
nent  à  la  zone  hypogastrlquc  du  tronc,  existent  dans  le 
plus  grand  nombre  des  cas»  on  retrouve  encore  beaucoup 
plus  constamment  les  parties  des  mêmes  appareils  qui  »  leur 
étant  immédiatement  superposées»  sont  vraiment  comprises 
dans  la  zone  ombilicale»  c'est-li-dlre  les  reins  et  la  portion 
supérieure  des  uretères»  les  testicules  (1)  ou  les  ovaires»  et 
surtout  le  colon. 

Or  il  est  facile  do  voir  que  l'ordre  suivant  lequel  disparais- 
sent les  divers  organes  des  acéphaliens  est»  sauf  quelques 
différences»  relatives  principalement  aux  voies  urinaires  » 
presque  exactement  Tordre  selon  lequel  on  voit»  dans 
la  série  des  êtres  normaux»  l'organisation  se  simplifier  et  se 
dégrader  successivement.  Ainsi»  parmi  les  animaux»  le 
cœur  et  les  poumons  disparaissent  de  même  avant  Testo^ 
mac  et  les  vaisseaux  biliaires  ;  ceux-ci  à  leur  tour  avant  les 
organes  génitaux  et  surtout  l'intestin  »  celui  de  tous  les  or-  , 
ganes  qui  est  le  plus  constant»  non  seulement  parce  qu'il 
est  le  plus  essentiel  à  b  vie»  mais  sans  doute  aussi  à  cause 
du  mode  et  de  l'époque  de  sa  formation  (2). 

Cette  coïncidence  entre  la  dégradation  de  l'organisation 
dans  la  sérié  animale  et  la  disparition  de  tant  d'organes 

(i)  Ces  organes  sont  vraiment  profonds  par  tous  leurs  rapports  es- 
sentiels de  connexion»  et  appartiennent  à  la  région  cœcale.,  ^^^T^  Tbi»* 
loire  dft  Thermaphrodisme»  p.  46,  et  Pviio  et  suivantes, 

(a)  L'intestin  est  évidemment  celui  de  tous  les  orgapes  qui 
appartient  le  plus  essentiellement  à  la  région  ombilicale,  et  qui  a  les 
connexions  les  plus  intimes  avec  les  organes  provisoires  de  lV>fganîsa« 
lion  evibr^^nnaire.  ::■•      .-.  "' 


II0N6TBBS  kCtPUktlE^S»  Sai 

che2  les  acéphalieos,  est-elle  seulement  fortuite  ou 
bien  dépend-elle  de  causes  nécessaires?  Cette  question' se 
tfrouTe  résolue  à  l'aTance  par  tout  ce  qui  précède.  Presque 
toutes  les  anomalies  qui  caractérisent  les  acéphaliens ,  soit 
celles  qui  résultent  de  l'absence  d'un  grand  nombre  de 
parties  »  soit  celles  qui  consistent  dans  leur  état  imparfait» 
sont  manifestement  explicables  par  des  arrêts  de  formation 
ou  de  développement;  car  elles  réalisent  des  conditions 
normales  pour  les  premiers  âges  de  la  vie  de  l'embryon. 
Or»  comme  je  l'ai  déjà  indiqué  plusieurs  fois,  et  comme  je, 
le  montrerai  d'une  manière  générale  dans  la  suite  de  cet 
ouvrage,  les  conditions  primitives  de  l'organisation  ches 
l'embryon  sont  aussi  les  conditions  de  l'organisation  des 
êtres  des  degrés  inférieurs  de  l'échelle  aQimale;  et  de  là  l'ex- 
plication  très-naturelle  de  cette  similitude  remarquable  qui 
existe  entre  le»- modifications  des  acéphaliens  et  celles  des 
classes  inférieures. 

On  peut  donc  dire  des  acéphaliens»  comme  delà  plupart 
des  monstres  précédens»  que  leurs  anomalies»  résultant 
d'arrêts  de  développement,  réalisent  accidentellement  chez 
rhomme  les  conditions  normales  d'être  placés  au  dessons 
de  lui. dans  la  série.  Il  y  a  sous  ce  rapport  analogie  évi- 
dente entre  les  acéphaliens ,  les  cyclocéphaiiens ,  les  anen- 
céphaliens  et  tant  d'autres  familles  étudiées  jusqu'à  présent» 
mais  avec  cette  différence  que  les  acéphaliens  ». arrêtés  dans 
leur  développement  beaucoup  plus  tôt ,  correspondent 
dans  la  série  animale  à  des  êtres  placés  beaucoup  plus  bas 
dans  l'échelle,  les  premiers  molhisques  et  les  premiers  arti- 
culés leur  étant  encore  incontestablement  supérieurs* 

L'exposition  que  je  viens  défaire  des  anomalies  simulti^ 
pliées  et  si  graves  des  acéphaliens ,  et  les  remarques  par 
lesquelles  je  les  ai  assimilés  à  de  jeunes  embr^pons ,  vont 


édairer  el  aéme  expliquer  ^pielques  onei  Aêê  ticeeMtaMii 
ordiaaires  de  la  naissance  de  ces  mensires;  mais  il  en  m| 
d'autres,  el  le  plus  grand  nombre  même ,  que  Ton  ne  peiil 
eùcore  comprendre  dans  leurs  relalions  el  anrteul 
dans^  leurs  causes ,  quoique  Tobsenration  démontre  l'éli-' 
trême  fréquence  de  leur  retour»  et  ^  pour  quelques  unea , 
leur  constance  presque  absoloe  ^  non  seulement  chex 
rhonùne»  où  nous  allons  spéoiaiement  les  étudier,  mais 
aussi  cbes  les  animaux. 

Parmi  ces  circonstances ,  j'indiquerai  d'abord  celles  qut 
ae  rapportent  à  la  mère ,  et  d'abord  les  plus  remarqpiablea 
p^r  leur  généralité. 

Les  acéphaliens  naissent  presque  constamment  de  fem- 
mes non  primipares.  Les  obserrationa  bien  faites  mentîoB- 
nent  presque  tontes  une  ou  deux ,  plus  firéquemtrieiil  plil« 
sieurs  grossesses  antérieures,  soit  simples >  soit  mteiedon* 
blés,  terminées  heureusement  par  la  naissance  d'enfiolt 
bien  conformés.  L'âge  et  l'état  de  santé  de  la  mtee  tt'ef- 
firant  au  contraire  rien  de  général*  Plusieurs  dès  fismoMt 
qui  ont  donné  naissance  à  des  acéphaliens ,  étaient  TieilleSf 
d'autres  affectées  de  malacBes  chroniques  et  graves  ;  mttâ 
un  plus  grand  nombre  étaient  jeunes  et  d'une  santé  re- 
buste(i). 

La  grossesse  n'a  ,  dans  la  plupart  des  cas  ^  offert 
aucune  circonstance  qui  pût  faire  préVoir  k  Pavanée 
on  même  expliquer  après  coup  la  naissance  d'un  mon-^ 
stre.  Dans  les  nombreuses  obs^rations  que  possède  la 
acienee ,  il  n'est  presque  jamais  mention ,  soit  de  choies 
ou  de  violences  extérienreé ,  soit  de  vives  impressions  me<^ 

.  (i)  E1.BEV,  loe,  cii»f  p»9o,  dit  les  acéphaliens  pln&rares  dans  les 
pays  méridionaux.  Ce  serait  utie  circonstance  à  ajouter  aux  remarques 
firéûédeDtéi;  mats  il  mé  parait  «u  Sfliohis  douteux  que  \\ 
fidis  justifiacettè  assertîond'ElbeD, 


tfONSTRBS  ACénUAIBNS.  5%ê^ 

ra^   a«ix<lQeHe8  ptSisse  être   rapporté»  T^ri^iiO   dé  bi '^ 
moDstraoBÎtë  ;  et  les  cas  très-rares  où  il  en  est  aMitrement^ 
ne  sont  que  des  exceptions  sans  importance  ou  même  swaié' 
authenticité  (i)*       . 

Presque  toutes  les  obserrations  s'acoordem  an  eoâti^âifê* 
à  limiter  la  durée  de  la  grossesse  à  nue  époque  antérieure 
à  son  terme  ordinaire.  Il  est  rare  que  les  acéphali)ens  nm«*-' 
sent  avant  six  mois  ou  après  huit  :  cependant  on^  cit»  dot  * 
exemples  de  naissance  depuis  sept  semaines  ja^qd^k  iiéil0) 
m<HS.  Si  la  naissance  a  précédé  six  moi^  »  on  trouve  toujours 
dans  rpbservatbn,  si  elle  est  complète ,  Findication  d^vM* 
cause  accidentelle  qui  a  avancé  raccouch^ooeni.  Qnsni' 
aux  exemples  de  naissance  à  tei!me ,  ils  ^ont  presque  tous  # 
peut-être  même  tous^  sans  exception  »  plus  ou  moins  do»* 
teux(a)« 

Les  acéphaliens  naissent  ordinak^ement  jumeaux ,  et  d& 
pltfs ,  comme  on  le  verra  ,  dans  des  rapports  constans  Àé  ' 
disposition  et  de  temps  avec  leur  frère  jumçau.  Quelque- 
fois mêïne  ils  sont  plus  que  bijumeaux.  Kundmann  »  Sit*\ 
perville»  Elben  (3)  les  ont  vus  naître  trijumeaux»  et  Sossi- 

(x)  Dans  le  petit  nombre  de  faîls  rapportés  par  les  aiiteurs  f  je 
citerai ,  comme  le  senl  digne  de  quelque  intérêt ,  te  cas  de  Katzky.  La 
mère  de  Tacéphale  décrit  par  cet  autear  avait  souvent  assisté  à  dfii- 
exécutions  judiciaires  par  décollation  :  mais»  comme  le  remarqua: 
Fauteur  lui-même,  on  ne  peut  trouver  qu'une  explication  bîeninipar- 
faite  de  la  monstruosité  dans  les  impressions  que  cet  horrible  spécttidé' 
a  pu  faire  éprouver  à  la  mère  de  l'acéphale. 

(i)  Lé  plus  souvent  même  la  naissance  à  terme  a  été  seulement  id- ' 
diqtiée  diaprés  le  volume  et  l'état  de  développement  d'un  jumeau  ni 
aVec  l'acéphalien. 

($)  KtiKOMANif, /oc.  etV.  Dans  ce  cas,  l'acéphalien ,  qui  était  mâle,' 
naquit  après  un  enfant  mâle,  et  avant  une  petite  fille.  —  SupEa<p. 
vix.i.By  ibc.  ciV.  — •  EhBJLVf  loc.  cit.^\  n»  LXYI,  p*  74>  t/ac^pW^tpn 


/ 


$94  PAtTIfi  IlL 

jnerring  (i)  même  quadrijomeaat.  Dans  qaelqnes  Cas 
la  naissance  de  l'acéphalien  est  accompagnée ,  oairé  celle 
d'on  jumeau  (a),  de  l'expulsion  d'une  môle  (3).  Le  seul  cas 
digne  d'être  cité  (4)  dans  lequel  un  acéphalien  paraisse  ne 
pas  être  né  jumeau ,  est  celui  de  Yallisneri  ;  encore  tend-il 
loi-même  à  confirmer  celte  généralité,  que  les  acéphaliens 
ne  sont  jamais  le  fruit  d'une  grosse^e  véritablement  simple  ; 
car  la  naissance  du  mylacéphale  de  Yallisneri  fut  suivie 
de  l'expulsion  d'une  grande  môle  vésicnlaire. 

Le  placenta  est  en  général  comnum  au  monstre  et  à  son 
jumeau  :  lorsqu'il  y  a  plusieurs  jumeaux  »  le  placenta  est 
commun  à  tous  ou  seulement  au  monstre  et  à  un  antre.  Le 
cordon  ombilical  de  l'acéphalien  est  ordinairement  très* 
court  9  et  ne  contient  souvent  qu'une  seule  artère  ombilicale. 

Le  jumeau  d'un  acéphalien  est  ordinairement  bien  con* 

était  du  sexe  féminioi  et  naquit  34  heures  après  deux  autres  petites 
filles. 

(i)  yojrezTtEHEMkJfVf  hc,  ct>.,p.  6.  Dans  ce  cas,  les  jumeaux 
éraient  tout  quatre  4a  sexe  féminin. 

(9)  DvMoiTGBAu  t  ^>  cit,  La  mère  de  cet  acéphalien  avait  d^à  eu 
plusieurs  enfans. 

(3)  Un  cas  qui  mérite  une  mention  spéciale ,  pour  les  circonstan- 
ces très-remarquables  de  la  nabsance,e8t  celui  de  Poujoz.,  loc,  eiu 
Le  monstre  acéphalien  fut  ici  précédé,  non  par  un  autre  fœtus,  mais 
pai?  divers  débris  »  et  notamment  par  un  pied  bien  reconnaissable. 

(4)  Quelques  auteurs  ont  citéaussi  un  autre  cas  dû  à  Doneaud  ;  mais  il 
manqued'authenticité  àcet  égard. — Quant  aux  autres  observations  où  il 
n'est  point  dit  expressément  que  l'accouchement  ait  été  double  ou 
multiple 9  elles  sont  évidemment  très-incomplètes,  et  pour  la  plupart 
ménie  publiées  par  des  auteurs  qui  n'avaient  point  reçu  eux-mêmes 
les  acéphaliens  qu'ils  décrivent ,  mais  les  tenaient  de  seconde  ou  d^ 
troisième  main ,  ou  les  avaient  trouvés  dans  des  collections  auatomî- 
ques.  —  Foyez  à  ce  sujet  Geopprot  SAiirT-HiLAïas  qui  •  dans  son  ar- 
ticle sur  l'acéphalie  (  loc.  cit,  ) ,  discute  spécialement  cette  question  • 
et  cherche  a  démontrer  que  les  acéphaliens»  déjà  considérés  par  les 


formé  (i)  et  beaucoup  plus  volumineux  que  son  frère. 
Souvent  il  surpasse  en  développement  un  fœtus  nor- 
mal du  même  âge,  né  d'une  grossesse  ordinaire:  de  là 
cette  opinion  de  quelques  auteurs  que  la  grossesse  double  a 
lieu  ici  par  superfétation ,  et  qu'au  moment  de  leur  com- 
mune naissance ,  le  fœtus  bien^cpnformé  est  à  terme ,  Tau- 
Ire  n'étant  parvenu  au  contraire  qu'aux  deux  tiers  ou  aux  trois 
quarts  de  la  durée  de  la  vie  intra-utérine.  Cette  opinion , 
dépientie  par  tous  les  faits»  n'a  d'autre  fondement  que 
l'extrême  inégalité  des  deux  fœtus  ,  dont  l'un ,  arrêté  dans 
son  évolution ,  subit  une  atrophie  qui  devient  profitable  à 
son  frère. 

Dans  les  cas  où  le  sexe  des  deux  jumeaux  est  indiqué 
par  les  auteurs ,  il  est  en  général  le  même  chez  l'un  et  chez 
l'autre  (s): tous  deux  sont  extérieurement,  oumfiles,  ou  fe- 
melles (cas  un  peu  plusfréquent  que  le  précédent),  ou  herma^ 
phrodites,  comme  l'a  constaté  Katzky.  Et  même ,  si  un  acé- 
phalien  sans  sexe  naît  avec  un  jumeau ,  soit  mfile,  soit  femelle , 

auteurs  aDtérieurs  comme  ordinairement  jameanx ,  sont  plus  gêné* 
ralement  encore  qu'on  ne  le  croyait,  et  peut-être  même  conitamment, 
les  fruits  de  grossesses  doubles  ou  multiples.  —  Consultez  aussi  sur  la 
même  question ,  aussi  bien  que  sur  les  autres  circonstances  de  la  nais* 
sance  des  acéphaliens ,  les  auteurs  généraux  cités  plus  haut ,  p.  46S. 

(i)  Dans  les  cas  où  sa  conformation  n'est  pas  parfaitement  régu« 
lière,  ce  qui  est  rare,  elle  n*est  du  moins  modifiée  que  par  des  ano- 
malies peu  graves,  et  non  par  de  véritables  monstruosités.  Ainsi, 
le  jumeau  de  Tacéphalien  était,  dans  le  cas  de  Katzky,  affecté  d'her* 
mapbrodisme  féminin,  et  dans  le  cas  de  Gilibert,  il  présentait  quel- 
ques vices  de  conformation. 

(a)  Elbvk,  he»  ciV.,  n*'  LXVII,  p.  7S  ,  mentionne ,  il  est  Trsi ,  à^à^' 
près  Siebold,  un  acépiialien  mâle  qui  serait  né  après  une  femelles 
mais  tui*méme  nous  apprend  que  la  description  de  cet  acépbalien 
avait  été  perdue  dans  un  voyage ,  et  le  peu  de  détails  qu'il  dopne  pa-^ 
raît  empniQté  seulement  anx  souvenirs  de  Siebold* 


SuG  PAftTlB  III. 

en  peut  être  presque  asMiré  »  en  scametiant  Tacéphalien  à 
une  dissection  exacte  »  de  trouver  au  moins  quelques  parties 
â*un  appareil  générateur  interne ,  mêle  dans  le  premier  cas» 
femelle  dans  le  second.  Quand  un  acéphalien  naît  avec  deux 
ou  trois  frères ,  il  ressemble  pareillement  par  son  sexe ,  Hk\ 
à  Tun  d'eux  y  soit  même  à  tous  à  la  fois. 

L'acéphallen  ne  naît  presque  jamais  le  premier.  Quand 
il  y  a  plusieurs  jumeaux ,  il  naît  entre  deux  autres  on  le 
dernier  de  tous  !  quand  il  est  seulement  bijumean  »  il  vient 
an  monde  le  second.  Sa  naissai^ce  suit  quelquefois  immé- 
diatement celle  de  son  frère;  mais  dans  d'autres  cas  il 
s'écoule  entre  Tun  et  l'autre  un  long  espace  de  temps»  par 
«ftemple  »  six  »  douze  ou  même  vingt-quatre  heures.  Toute- 
Ibis  p  Domonceau  rapporte  un  cas  très-exceptionnd»  et»  s'il 
était  plus  «tttheotique  »  très-remarquable  »  dans  lequel  l'acé- 
phalien  non  seulement  serait  né  le  premier»  mais  même  au- 
rait précédé  de  cinq  jours  un  autre  enfant  et  une  môle  qui 
flsisUient  an^ec  lui  dans  l'utérus. 

Dans  la  plupart  des  cas  »  la  petitesse  des  acéphaliens  rend 
-Faccouchement  facile.  Nous  voyons  cependant  que  qudlques 
accoucheurs  (  i  )  ont  cru  devoir  chercher  à  le  faciliter  en  tirant 
sur  les  pieds  au  moyen  de  lacs  ;  mais»  loin  d'arriver  ainsi  au 
but  qu'ils  se  proposaient»  ils  n'ont  fait  qu'arracher  successi- 
vement les  deux  membres  »  sans  doute  à  cause  de  l'imper- 
fection des  ligamens  articulaires  et  des  muscles  qui  les  at- 
tachaient au  corps. 

Le  jumçau  bien  conformé»  comme  tous  les  fœtua  nés 
prématurément  »  succombe  quelquefois  au  bout  de  peu  de 
temps;  mais»  si  ce  n'est  dans  quelques  cas  exceptionnels»  il 
natt  du  moins  plein  de  vie  et  souvent  même  est  complète* 

(i)  Fcfxez  Bragq»  dans  le  mémoire  deBéclard^  loç*eiU,  i^^f 
no  XLYUI  ^  et  Dvpbbribr  ^  ibid.  ^  n»  XLIII. 


MONSTABS  àeiMALIENS.  9%J 

ment  viable;  L'aeéphalien,  au  contraire,  dont  Torganisatibn 
i^alise  k  tant  d'égards  les  conditions  d'un  jeune  embryon, 
est  entièrement  incapable  de  prolonger  aa-delà  de  sa  naû- 
sance  une  vie  qui,  dans  l'utérus  même,  ne  peut  être  que 
très-imparCaite  et ,  si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi ,  tout  em- 
bryonnaire (i).  Une  fois  hors  des  eaux  de  l'amnios,  il 
meurt  avec  une  extrême  promptitude ,  et  son  apparition 
dans  le  monde  extérieur  n'est  marquée  par  aucun  signe  de 
vie.  Deux  auteurs  dont  le  témoignage  ne  saurait  ici  inspi- 
rer une  entière  confiance  (a) ,  Yogli  et  Brera  parlent  seuls 
de  quelques  mouvemens  obscurs  qu'aurait  exécutés  un 
9céphalien  en  naissant;  et  le  contraire  est  formellement 
p)f;primé  dans  toutes  les  relations  bien  fûtes  que  possède 
la  science. 

Ainsi,  nous  voyons  chez  les  acéphaliens  l'organisation 
descendue  à  ce  point  de  simplicité,  à  ce  degré  d'imperfection 
oii  elle  ne  peut  même  se  suffire  à  eUe  seule  pendant  queir 
ques  instans.  Au  moment  même  où  la  vie  d'un  tel  mous- 
^  cesse  d'être  entretenue  par  la  mère,  elle  s'éteint  sans  re^ 
tour  9  conuoe  s'éteint  ceUe  d'un  embryon  normal  expulsé 

(i)  Vahs&ïee  de  ▼éritable  iDéconîum  daos  l'ioteatib  te  prouve  poar 
la  aatritioB,  l'exti^éme  simplicité  da  lyslème  Tascutaire  et  t*ai>aeocci 
du  cœur  pour  la  circulation ,  enfin  t*état  très^imparfait  du  systàma 
musculaire  pour  les  mouvemens. 

(a)  En  effet,  ni  Vogli ,  ni  Brera  n'avaient  assisté  à  la  naissance  des 
acéplialiens  qu'ils  ont  décrits,  et  l'on  ne  peut  admettre  que  dans  le 
trouble  causé  par  la  naissance  imprévue  d'un  monstre ,  des  témoins 
étrangers  à  la  science  aient  eu  assez  de  sang-froid  pour  bien  con- 
stater si  les  mouvemens  du  fœtus  étaient  des  mouvemens  spontanés 
ou  seulement  des  mouvemens  communiqués.  Voici,  au  reste,  les 
propres  paroles  de  Brera  :  «  Apptna  usâto  daW  utero  mmierno  yjece  quaU 
cKc  tpoyimfiuo  coUc  dUenUià  infcrigrif  il  che  lo  dinolè  tli  vUa  npn  affaUg 
deiMuto»  »  ^. 


5)8  PARTiB  m« 

de  Totérus  rers  le  milieu  de  la  vie  intra-ntérine ,  et  lancé 
tout  è  coup  au  milieu  des  conditions»  pour  lui  inharmoni- 
qàts,  du  monde  extérieur  (i). 


VV¥Uy¥tl^^¥VW^W¥^*'*f*l*'*^*»>  <MW*  VWMl  A^ft^/^  WWWV»»WWA«'*i<1i»W%»^>V>WW»¥»»KlW» 


'CHAPITRE  XI. 


DES  i:0NSTR£9  ANIBIEN8. 


Exiréme  simplicité  de  Forganisation  des  monstres  an idieDS.—>AndIogie 
de  leur  forme  avec  celle  de  divers  animaux  radiaires. — Description 
du  genre  anide. 

Avec  les  derniers  acéphaliens  que  j'ai  décrits  sons 
le  nom  de  mylacéphales  »  ^e  termine  la  longue  série  des 
monstres  non  composés ,  telle  que  les  tératologues  l'ont 
presque  généralement  admise  dans  leur  classification  »  mais 
non  telle  que  la  déterminent  et  la  limitent  les  définitions  et 
les  principes  posés  au  commencement  de  cet  ouvrage  (a) .  Ces 
monstres  si  imparfaits ,  chez  lesquels  nons  avons  vu  le  sque- 
iette  réduit  h  quelques  os  informes ,  l'appareil  circulatoire  à 
quelques  branches  vasculaires ,  les  viscères  à  une  portion  da 
canal  alimentaire  ,  sont  certainement  très-simples  par  rap- 
port au  type  humain  ou  même  au  type  général  des  verte- 

(i)  Outre  les  nombreux  ouvrages  déj&  ci\és,'vojrez  sur  les  acéphriliens 
les  divers  Dictionnaires  de  Médecine  ou  de$  Sciences  médicales ^  articles  jécé» 
phales  ti  Monstruosité»  ^  le  Dictionnaire  classique  d'Histoire  natm elle  ^  AtU 
Acéphales  (  par  Prisle*Duple88is  ) ,  et  les  Traités  d' ^natomie  paiMùgi» 
que  ou  Recueils  de  cas  rares ,  publiés  en  France ,  en  Allemagne  p  etc« 

{%)  Fo^fz  les  chapitre»  leVlVde  la  première  parlt^» 


\ 


UONSTABS  AN10IRNS.  S»9 

Brés  ,  et  Foii  né  peut  s^étooner  que  la  plapart  des  anato- 
mistes  aient  cm  trouver  en  eux  le  dernier  terme  des  mo- 
difications possibles  chez  Thomme  et  les  animaux  rap- 
prochés de  lui  par  leur  conformatioii  générale*  Cependant, 
si  nous  reportons  notre  pensée  sur  les  classes  inftrièurea 
du  règne  animal ,  nous  reconnattrons  aussitôt  que  l'organisa- 
tion elle-même  de  ces  monstres,  ébauche  si  imparfaite  du 
type  humain ,  est  encore  dans  la  réalité  très-complexe,  et 
séparée  par  un  vaste  intervalle  des  derniers  degrés  de  Vé-^ 
chelie  zoologique ,  aussi  bien  que  des  formations  embryon- 
naires des  premières  époques  de  la  vie  intra-utérine. 

Les  nombreuses  analogies  que  la  série  des  monstrno«ités 
nous  a  déjà  présentées  avec  les  divers  types  de  la  série  ani^ 
maie  comme  avec  la  série  des  âges  de  Tembryon  et  du  fœ- 
tus ;  cette  concordance ,  et  je  dirai  presque  ce  parallélisme 
que  nous  avons  aperçu  si  généralement  entre  ces  trois  sé- 
ries ,  indiquent  donc  la  possibilité ,  parmi  les  monstres  uni- 
taireSy  de  types  tératologiques  inférieurs  eneore  à  tous  les 
précédens.  C'est  d'ailleurs  un  fait  încontiestable  qu'un  pro- 
duit nouveau  de  conception  se  trouve  dès  son  origine  ex- 
posé à  l'influence  de  causes  perturbatrices,  autant  et  sans 
doute  plus  puissantes  que  dans  les  époques  ultérieures  do 
la  vie  intrà-utérine  ;  et  de  ce  seul  fait  résultent  directement 
la  possibilité  et  même  l'existence  probable ,  non  seulement 
d'anomalies  fœtales  on  embryonnaires ,  comme  celles  que 
nous  avons  étudiées  jusqu'à  présent,  mais  ausst  de  mons* 
truosités  vraiment  pré-embryonnaires,  caractérisées  par  une 
organisation  plus  simple  encore  et  à  peine  ébauchée. 

De  telles  monstruosités  existent  en  e£fet ,  et  nous  allons  en 
trouver  des  exemples  remarquables  dans  le  dernier  ordre  des 
monstres  unitaires,  les  parasites,  et  presque  déjà ,  avant  de 
descendre  à  ces  cas  extrêmes  d'anomalie ,  dans  la  seconde 
tribu  des  omphalosites»  caractérisée ,  comme  on  Ta  vu, 
II.  34 


53o  PAftTTIjB  IU« 

par  la, forme  da  corps ,  non^ealement  mal  symétriqoe  et 
imparfaite*  mais  même  sans  régions  distinctes. 

Cette  tribu  n'est  encore  composée  que  d'une  seule  famille, 
lés  monstres  anidiens,età^nahevl  genre»  le&anides;  mais  les 
progrès  ultérieurs  delà  science  lui  donneront  sans  nul  doute 
une  grande  extension.  La  production  des  anomalie^  qui  dis- 
tinguent les  monstres  de  ce  groupe»  ne  peut  être  en  effet  très- 
rare.  S'ils  sont  encore  à  peine  connus ,  c'est  parce  que  les 
observateurs  n'ont  point  encore  porté  sur  eux  leur  attention 
et  leurs,  recherches  ;  c'est  aussi  parce  que»  très-anomaux> 
ils  sont  nécessairement  d'une  étude  très-difficile  :  car  plus 
le  physiologiste ,  ayançaot  dans  la  série  tératologique  »  s'é- 
loigne des  conditions  si  complexes»  mais  si  bien  étudiées»  de 
l'état  normal;  plus  il  se  rapproche  des  conditions  plus  sim- 
ples» mais^i  obscures»  des  premiers  âges  de  formation»  et 
plus  sa  marche  se  trouve  arrêtée  par  des  obstacles  nom- 
breux et  puissans. 

Toutefois  les  monstres  anidiens  sont  dès  à  présent  assez 
connus  pour  qu'il  soit  possible»  non  seulement  de  les  ca- 
ractériser avec  précision»  mais  même  de  saisir  assez  nette- 
ment leurs  rapports»  qu'exprime  exactement  le  rang  que 
je  leur  assigne  dans  la  classification.  Placés  à  la  fin  des 
omphalosites y  et  précédant  immédiatement  les  parasites» 
ils  sont  plus  anomaux  que  les  premiers»  moins  que  les 
seconds»  et  se  lient  avec  les  uns  et  les  autres»  mais  non 
par  des.  rapports  également  intimes.  Leur  forme  est  aussi 
anomale  qu'elle  peut  l'être  sans  cesser  d'être  déternû- 
née.  Elle  n'est  pas  seulement  mal  symétrique»  mais  oyoïdis» 
pyriforme  »  globuleuse  »  et  bien  plutôt  comparable  à  celle 
d'uu  animal  radiaire  que  d'un  être  binaire.  Le  type  norm^ 
de  la  forme  est  donc  ici  plus  qu'altéré  ;  il  a  véritablement 
disparu,;,  çt^.  Ji'on  chercherait  en  vain  à  déterminer,  par  la 
forme  d'un  ^monstre-  anidieo ,  l'espèce  ou  mémo  lu  famille 


zoologîqiie  dans  laquelle  il  est  né.  C'est  ce  caractère  très- 
remarquable  que  rappelle  la  dénomination  adoptée  dans 
cet  ouvrage  pour  ce  groupe  tératologique  (i) ,  où  l'être 
çntier  est  attemt  des  déformations  les  plus  graves^  mw  non 
encore  am/orphe  (2)  :  car  la  forme  qui  le^^stingûe»  plus 
anomale ,  par  rapport  au  type  spécifique,  que  6elle  à'tin 
acéphalien»  n'est  réellement  en  elle-même  ni  plus  indéter-^ 
minée  ni  plus  irrégulière ,  et  elle  surpasse  même  de  beau-^ 
coup  en  régularité  celle  d'un  mylacéphale. 

L'organisation  intérieure  du  corps  est  parfaitement  ea 
rapport  avec  sa  forme  externe  :  elle  s'éloigne  aussi  au  plus 
haut  degré  du  type  normal ,  et  c'est  de  même  parmi  les  aai^ 
maux  des  classes  les  plus  inférieures^  parmi  les  radiaires^^ 
qu'il  faut  lui  chercher  des  analogues*  Plus  de  viscères  thcH 
raciques  ni  abdominaux,  plus  même  de  canal  intestinal; 
mais  seulement,  à  l'intérieur,  unç  cavité  contenant  du  tissd 
cellulaire,  de  la  graisse,  de  la  sérosité,  et  quelques  bran- 
ches vasculaires.  Le  corps  n'est  ainsj  qu'une  bourse  cutanée, 
dont  on  aurait  peine  à  déterminer  la  nature ,  sans  le  cordon 
ombilical  à  l'extrémité  duquel  on  la  trouve  suspendue. 

Les  cas,  très-peu  nombreux,  que  comprend  cette  fa- 
mille dans  l'état  présent  de  la  science ,  offrent  entre  epx^ 
sous  tous  les  rapports,  une  grande  analogie,  et  doivenî^  être 
réunis  en  im  sei^l  gepre  ,  que  je  vais  décrire  sous  le  nooi 
4*anide. 

(i)  On  a  vu  plus  haut  (  p.  abS)  que  ce  nom  indique,  pat*  sa-  côm* 
position  étymologique, un  groupe  caractérisé  par  ledéfaui;de  forme 
spécifique. 

(3)  Le  seul  auteur  qui  ait  traité  jusqn*à  présent  des  mônStres'ani* 
diens,  GtJRLT,  leur  donne  précisément  le  nom  ^amorphus.  f^ofez  soh 
Lehrbuch  der  path,  Anat.  der  Haus  •  Sceugethiere  ,  Berlin  ,  iSSà  *»  '  \xi-%^  » 
deuxième  partie,  p.  |3  et  p.  59,  Voyez  aussi  l'Atlas,  deuxième  partîèVi 
pi, I,fig.  X,  etpi.Xyi,fig.  I,3y3et4.  *  * 


532  PAntiB  III. 

Genre  unique.  Anide  ,  Aiiideus. 

Quoiqu'un  anide ,  né  d'une  vache  »  eût  été  indiqué  et 
même  figuré  il  y  a  environ  un  siècle  par  Ruysch  dans  Tun 
de  ses  Trésors  anatomiques  (i);  quoiqu'un  antre  anide  hu- 
main eût  été  depuis  plus  de  cinquante  ans  figuré  et  décrit 
dans  un  mémoire  publié  en  Angleterre  par  Bland  (2),  le 
type  organique  qui  caractérise  ce  genre  est  resté  jusqu'à 
nos  jours  dans  un  oubli  complet.  C'est  seulement  en  i852 
qu'un  savant  tératologue  allemand  »  Gurlt ,  ayant  eu  occa- 
sion d'observer  deux  anides,  a  fixé  l'attention  des  anato- 
mistes  sqr  ces  êtres  paradoxaux ,  donné  d'intéressans  détails 
sur  leur  organisation  »  et  réuni  le  petit  nombre  de  cas  con- 
nus chez  les  animaux  eu  un  groupe  bien  limité  et  caracté- 
risé avec  précision.  C'est  aussi  à  Gurlt  que  la  science  doit 
d'avoir  reconnu  dans  les  anides  de  véritables  monstres , 
iinon  aussi  voisins  des  acéphaliens  que  l'indique  cet  auteur, 
du  moins  liés  avec  eux  par  des  rapports  incontestables* 
Ruysch ,  au  contraire ,  qui  n'avait  connu  le  sujet  décrit  dans 
•es  Trésors  anatomiques ,  que  par  une  pièce  conservée  dans 
là  liqueur  et  imparfaite ,  n'en  avait  pas  même  essayé  la  dé- 
termination ,  et  l'avait  indiqué  seulement  sous  le  nom  très- 
yaguede  corps  extraordinaire  (3),  Au  reste,  Ruysch,  mal- 
gré son  immense  savoir ,  ne  pouvait  réellement  faire  plus 
à  l'époque  où  il  écrivait,  tant  étaient  insuffisans  les  maté- 

(i)  F(.jez  le  Thésaurus  Anat,  sextus ,  texte ,  n»  XXV  ei  pi.  VI. 
.  (s)  Dans  les  PAiVo/.  Transaet.,  t.  LXXI,  ann.  1781 ,  p.  363.  Il  est  ▼rai 
,que  la  description  de  cet  anidien .  placée  dans  la  note  d'un  mémoire 
statistique,  a  pu  échapper  très- facilement  aux  recherches  des  térato- 
logues.  ^-  Le  mémoire  est  intitulé  :  Some  calcul,  of  the  numbtr  of  accUf, 
Qt  dêaths  which  happen  in  coiiscq.  of  parturition, 

(3)  Corpus  profUrnatm al f. 


MONSTRES  ANLDlfiNS.  533 

l'Ianx  dont  il  pouvait  disposer.  L'examen  anatotniqœ  de  son 
anide  lui  avait  appris»  et  ce  fut  tout,  que  ce  corps,  très- 
volumineux,  et  couvert  de  poils  courts»  noirs  et  blancs, 
ne  contenait  aucun  viscère ,  mais  seulement  de  la  sérosité , 
et  qu'il  était  pourvu  d'un  long  pédoncule  (i),  dans  lequel 
on  ne  put  même  reconnaître  avec  certitude  le  cordon  om- 
bilical (2). 

Gurlt,  ayant  eu,  an  contraire,  deux  anides  nouveUemeni 
nés  et  entiers ,  a  pu  nous  donner  sur  ce  genre  des  obser- 
vations beaucoup  plus  complètes  et  surtout  plus  précises. 
C'est  principalement  à  son  ouvrage  que  j'emprunte  les  faits 
suivans. 

Le  corps  »  vraiment  comparable  par  sa  forme  à  un  acé- 
phalocyste ,  et  offrant  surtout  une  singulière  et  frappante 
ressemblance  avec  le  corps  de  divers  ascidiens,  est  une 
masse  irrégulièrement  globuleuse  ou  ovoïde,  quelquefois 

(()  «  PêdttneuluSf  dit  Ruysch  ^funteuîum  umhiUeaîem  egregiè  mmtUar; 
an  ab  eo  depentUrit  in  uteri  cavo  »  dicere  nequeo ,  ^verotimiU  iamen  est,  • 

(a)  L'auteur  anglais  auquel  00  doit  l'observation  de  Tanide  hu« 
main,  •  beaucoup  mieux  comprit  que  Ruysch  la  nature  de  Tétre sin- 
gulier qu*il  avait  sous  les  yeux.  Mais ,  plus  occupé  de  recherches  stati- 
stiques que  d*an«tomie  et  surtout  de  tératologie,  il  s*e8t  borné  à  consi- 
gner dans  une  note  de  son  mémoire,  une  description  succincte  et  im- 
parfaite à  pi  iisieuri  égards.  On  y  Toit  toutefois  avec  certitude  que  Taoîda 
humain  différait  des  autres  anides  observés  chez  las  animaux  par  V^ 
nodité  de  sa  surface,  velue  seulement  à  i*une  des  extrémités  qui 
représentait  évidemment  la  tête ,  et  par  Texistence,  précisément  sous  la 
partie  velue,  de  quelques  vestiges  de  Taxe  cérébro^pinal ,  reconverti, 
selon  la  vague  expression  de  l'autenr ,  par  une  thsea  oaseose.  It  est  trfti- 
regrettabte  que  ni  ces  vestiges  encéphaliques  ni  cette  thûtia  os^nse 
n'aient  été  décrits  avec  exactitude.  Du  reste,  l'anida  humain  avait  tona 
les  caractères  essentiels  du  genre  dans  lequel  je  le  range;  sa  (kurme 
était  sphérlque,  et  la  cayilé  inférieure  de  son  corps  ne  renfermait  qiie 
quelques  vaisseaux,  de  la  graisse  et  sans  doute  aussi  de  la  séhisîté^ 
sans  aacane  trace  de  viscères  thoraciques  ou  abdoomaux. 


S34  »AEti£  ni. 

t>yriforme.  Gtirit  ne  dit  pas^  mais  ses  figares  aussi  bien 
qàe  la  planché  de  Ruysch  montrefit  que  la  forme  de  cette 
niasse  s'écarte  plus  ou  moins  de  la  symétrie» 
;  La  peàù,  très-épaisse,  est  uniformément  couverte  de  poils» 
b!  ce  n'est  vers  les  deux  extrémités  du  corps.  A  Tune  d'el- 
les 9  en  effet  9  se  trouve  l'insertion  du  cordon  ombilical  »  tan- 
tôt presque  médiane ,  tantôt  rejetée  latéralement.  A  l'autre 
^jttrémité  où  aperçoit  une  place  mie ,  entourée  d'une  petite 
gouttière. 

A  cette,  dernière  nudité  correspondent  intérieurenient 
lin  cartilage  et  un  ou  quelques  Os  »  dont  la  forme  très-irré- 
gulière  ne  permet  pas  de  déterminer  les  analogues  r  ce  sont 
îçs  seuls  vestiges  du  squelette,  et  l'on  ne  trouve  avec  eux  au 
jiedans  du  corps  que  du  tissU  cellulaire ,  dé  la  sérosité ,  de  la 
ffraisse ,  et  deux  troncs  vasculaîres ,  l'un  artériel ,  l'autre 
veineux.  Ces  troncs ,  prolongëinéns  de  l'artère  ombilicale , 
.«mique  chez  cçs  monstres ,  et  de  la  veine  de  même  nom , 
se  dirigent  à  peu  près  en  ligne  droite  de  Tombilic  à  l'extré- 
tbité  opposée  du  corps ,  et  s'y  terminait»  après  avoir  fourni 
latéralement  quelques  rameaux. 

,  TeUes  sont  encore  les  seules  notions  que  la  s^cience  pos- 
^iède  sur  l'organisation  des  anides.  Cette  organisation  est, 
'totmne  on  le  Toit-,  beaucoup  plus  simple  encore  que  celle 
dés  aàéphalielQS ,  et  si  lés  ànidiens  doivent  se  placer,  sans 
ilitermédiaires,  k  la  suite  de  cette  dernière  famille,  ils  en 
pont  de  moins  séparés  par  un  vaste  intervalle. 

il  est  curiaoKy  après  avoir  constaté  les  importantes  dif- 

'^flil^ncé^  d'ol^ginrisittiott  qui  existent  entre  les  acéphelieiM 

îji  les  anîdiens,  à'avoir  à  signaler  une  analogie  '  rétntfr- 

^^|bd)Ie  entre  les  çircoQstances  de  la  nalssaiice  dès  uns  et 

des  autres*  Sw  les  quatre  anides  coanus  »  trois  étaient  nés 

jumeaux ,  ce  sont  ceux  de  Gurlt  et  de  Bland  ;  et  le  qua- 


MÔNStEES  ANIDIENS.  StlS 

trième ,  celai  de  Ruysch ,  n'a  aucune  valeur  sous  ce  point 
âe  vue:  car  les  circonstances  de  sa  naissance  sont  totale^ 
ment  inconnues. 

tJn  autre  fait  remarquable»  c'est  que»  sur  les  quatre 
cas  d'anidie  connus  jusqu'à  ce  {our,  trois  ont  été  ob- 
servés dans  la  même  espèce,  chez  le  bœuf»  un  seul  chez 
l'homme.  Sans  doute  une  comparmaon  établie  sur  un  aussi 
petit  nombre  de  cas  »  est  loin  de  suffire  pour  que  l'on  puisse 
déterminer  avec  précision  la  fréquence  re}ative  de  Tanidi^ 
chez  l'homme  et  les  animaux  :  mais  elle  mpntrç  dif  moifis 
que ,  si  les  monstruosités  acéf^baliques  sont  beaiucoup  pins 
rares  chez  les  ruminans  que  chez  l'homme  »  les  monstruo- 
sités anidiquès  offrent  le  rapport  inverse ,  et  çont  plus  rdlrbs 
chez  l'homme  que  chez  le^  rominans  (i)* 

* 

(x)  Daii^  J)0  mémoire  récemment  publié  (Recherches  <fanat.  et  de 
physioU  sur  un  embrjon  monsfnfçfut  4e  la  poule  domestique ,  circonscrit  ^Iffns 
l'existence  solitaire  d'un  coeur,  Paris,  id-8%  i834»avecpl.)«  un  zootomîste 
distingué  ,  M.  Gh.  Leblovd  ,  a  décrit  un  corps  rougeâtre  »  irréguliè- 
renwol  arrondi ,  à  double  cavité,  qu'il  rapporte  avoir  été  trouva  dans 
ito  eeq£  4e  poule ,  f  t  qu'il  a  considéré  comme  un  poeyr  impar&iU  Çf{ 
qui  fa  conduit  à  établir  pour  ce  cas  parf dosai  un  genre  particulier 
80U8  le  nom  d*angiotérie  monoifardiague»  — -  Ce  corps  rougeâtre  et 
cordîfbrme  est-il  en  effet  un  véritable  cœur,  ou  bien  ne  représente^ 
rait-it  pas  le  corps  tour  entier,  très*imparfe{t.et  déformé  comme  <;hes 
Im  anidiéoa?  Cette  dernière  hypothèse  s'accorderait  asaorémeolibeaiir 
coup  mieux  avec  l'enaettibie  4ll  ûdti  et  av^  la  nouvelk  MwfÎP  Wii^ 
bryogénique.  J^  ne  pub  duTeste,  comme  Vi,  Di^Kiau.  dans  un  flapt 
vqH  lu  à  l'académie  des  Sciences  (ifojres  la  brochure  de  M.  tiebldnd  > 
pag.  îij),  émettre  ici  que' des  doYites.  lAmé  part,  je  liai  vd  lé 
prétendu  coBur  que  défoi^mé  par  planeurs'  ditseoHiStts  ImfAHeinrèiîf 
•t,  de  ravtre,  M.  LfUoiMt  lui^méiiif  n'avait  pu  nupioer  >toyCi|if 
déjà  brisé,  vidé,  et  par  conséquent  gravement  altéré  dans  toutes  ses 
parties  par  Vl^iBpiûainii^e. 


».  ^  • 


m 


PA.BTIE  UU 


iwwM  tmmm^M>iit^^0y»Mmf''tMkmtmiWinri^tttnt^^  w«««f»«yv«v 


ML  CHAPITRE  XII  (i). 

DM  MONSTRftS  PAR1«ITB8. 

Opinions  contradictoires  des  auteurs  sur  les  môles.  —  Nécessité  d'é- 
tablir parmi  ett^s  des  dislîuctiohs  nou? elles  et  de  reconnaître  d» 
'  «iB  d^and  nombre  de  véritables  monstres.  —  Indication  de  la  faailk 
deai  zoomy liens  et  du  genre  zoomyli^r*  Tumeurs  abdominales  o?» 
riennes,  contenant  des  poils ,  des  os,  des  dents.  — -  Variétés  de  lear  or* 
ganisation.  —  Existence  dans  quelques  unes  des  dents  dé  la  seconde 
dentition.  —  Phénohièiles  généraux  qui  accompagnent  et  suiventli 
production  de  ces  masses  amorphes.~Durée  indéfinie  de  la  gestalioo. 
— ^Accrolssementcontinu.— Réfutation  des  explications  proposéespar 
diversauleurs.— PliàsesdiverseàderéVoIutiondes  monstresparasiles. 

Les  anatomisies  savent  depuis  long-temps  que  Ton  trcave 
qnèlqaefois ,  soit  dans  Tutéras  ,  soit  dans  les  ovaires,  soit 
même  snr  quelques  aulr^es  points  du  corps,  diverses  pa^ 
lies  organiques ,  telles  que  des  dents  ou  même  des  os  pins 
oa  moins  nombreux»  réunis  en  une  masse  très* irrégulière 
et  souvent  même  tout-à-fait  informe.  L'histoire  de  ces  pro- 
ductions singnlières  est  restée  très -obscure;  et  pent-être 
leur  explication  complète  échappera  long- temps  encore 
aux  recherches  des  physiologistes.  Cependant  il  est  possible 
de  démontrer  dès  à  présent  »  comme  on  le  verra,  qtie,  dans 
quelques  cas  au  moins ,  ces  parties  organiques,  développées 

(i)  Ce  chapitre  a  clé  lu  à  la  Société  des  science^  naturelles  le  ii 
avril  1834»  et  se  trouve  analysé  dans  ia  première  partie  du  Bulletin  de 
celte  Société,  p  la. 


MONSTftfiS  Pabasites.  Spy 

dans  l'utérus  ou  les  ovdires ,  ne  sont  autre  chose  que  (les 
produits  de  conception  restés  singulièrement  ixnpartails  « 
des  êtres  nouveaux  dont  la  formation,  commencée  ou  pla-* 
cée  de  très-bonne  heure  sous  l'influence  de  circonstances 
très-anomales  »  a  été  fortement  entravée  ou  entraînée  dans 
une  direction  très^vicieuse*  Or,  de  tels  êtres ,  si  Ton  adopte 
les  idées  qui  servent  de  base  à  ma  classification  des  ano^ 
malies,  et  je  dirai  même,  si  Ton  ne  veut  rompre  tous  les 
rapports  naturels ,  doivent  être  nécessairement  considérés 
comme  des  êtres  anomaux  au  plus  haut  degrés  comme  de 
véritables  monstres,  sinon  plus  simples  ,  au  moins  plus  ioor 
parfaits  encore  que  tous  les  précédens ,  et  devant  se  placer 
après  eux  comme  un  dernier  terme  de  la  longue  série  que 
je  viens  d'étudier* 

Je  n'ai  point  hésité  à  admettre  cette  conséquence  de 
mes  définitions  ;  et  ce  sont  ces  êtres  indiqués  en  général 
par  les  auteurs  comme  de  simples  vestiges  ou  débris  em- 
bryonnaires, et  non  comme  des  individus  distincts,  bien 
qu'imparfaits;  ce  sont  ces  monstres ,  méconnus  jusqu'à  pré- 
sent par  tous  les  téralologues ,  qui,  sous  le  nom  de  mons^ 
très  parasites  f  (ormeut  dans  ma  classification  le  troisième 
ordre  des  monstres  unitaires. 

Ce  groupe  isurpasse  autant,  en  anomalie  les  omphalosites 
que  ceux-ci  les  monstres  du  premier  ordre.  Non  seulement 
leur  forme  s'écarte  beaucoup  du  type  commun ,  mais  elle 
est  absohiment  indéterminable.  Ltor  en^mble ,  car  le 
nom  de  corps  est  à  peine  applicable  à  ces  masses  cohfuses , 
se  compose  seulement  de  quelques  élémens  organiques ,  le 
plus  ordinairement  de  quelques  os  ou  dents  diversçmjent 
groupés,  souvent >«ccompagnés  de  graisse  et  de  poils,  et 
adhérant,  sans  l'intermédiaire  d'un  cordon  ombilical,  aux 
organes  de  la  mère,  ou  peut-être  dàqs  quelques  cas  à  qn 
pbcenta  très-inipj^rf^it  ^  plcia  ou  moins  çomplétemeol,  i^f 


538  PARTIE  m. 

eonnai'ssable»  C'est ,  en  un  mot ,  une  organisation  tellement 
paradoxale  qu'elle  étonne  encore  après  celle  des  mylacé- 
phaleset  des  anides,  les  seuls  monstres  unitaires  qui  offrent 
des  rapports  marqués  avec  les  parasites  (i) ,  et  que^  pour 
trouver  dans  la  série  animale  des  êtres  aussi  problématiques, 
il  faut  descendre  jusqu'aux  spongiaires ,  imparfaits  et  amor- 
phes comme  eux. 

Je  ne  doute  pas  qu'on  ne  parvienne  par  la  suite  à  établir 
parmi  les  monstres  du  troisième  ordre  des  familles  et  des 
genres  naturels  et  bien  définis  ,  comme  parmi  les  précé- 
dons (2).  Je  doute  encore  moins  que  les  physiologistes  ne 
poursuivent  un  jour  l'étude  des  monstre»  amorphes  avec 
ime  ardeur  égale  à  Tindifférence  que  presque  tous  ont  jus- 
qu'à présent  témoignée  pour  elle,  et  que  la  science  n'y  puise 
des  lumières  ,  inespérées  peut  -  être  ,  sur  les  mystères 
des  premières  formations  animales.  Mais  ces  progrès  sont 
encore  loin  de  nous  :  des  recherches  laborieuses ,  favorisées 

(r)  Nous  retrouverons  parmi  les  monstres  composés  4'aùtr«8  typ« 
-analogues  d'organisation. 

(a)  Dans  le  tableau  synoptique  des  monstres  unitaireaj*^  même  dès 
à  présent  indiqué  parmi  les  monstres  parasites,  afin  de  compléta  le 
cadre  de  la  classification ,  une  famille  que  j'ai  nommée  ZoomyUenst  et 
Un  genre  appelé  Zoomjrle}  mots  formés  de  ÇcLov,  animai  féiro  want^  et 
de  /AÛ>^>  fnole.  Ce  genre  zoomjrle ,  en  le  formant  de  la  rénniou  des 
cas  les  mieux  connus  »  c'est-à-dire  des  monstres  parasites  composés 
S  la  fois  de  dents  et  d*pSy  pei^t  même  paraître  ikf  à  présent  suffisavunent 
déterminé  dans  ses  caractères  génériques.  Mais  il  ^t  aussi  quelques 
cas  dans  lesquels  la  masse  amorphe  utérine  ou  ovarienne  contenait  des 
dents  sans  os  ou  des  ôs  sans  dents ,  et  ceux-ci  sont  encore  en  trop 
petit  nombre  et  trop  imparfaitement  décrits  pour  que  Tea  pitiase  ap- 
précier ia  valeur  des  différences  qui  Jes  dtstingueftk.  €fUK-cj  devront* 
}k  ^tre  réuoîft  diM^s  I0  n^^e  gei^re  que  les  prec^epf^  014  forn;!^,  sous 
jd^s  non^s  analogues,  tels  qvÇodontpnprle  et  ostéomxle,  deux  ffroup^  géné- 
riques distinct?  dans  la  famille  des  pseudomyliens?  Cjestuué  qdes- 
Mad  qtfi  ne  pourra  être  résohiie  que  piur  Hés  t>b^emUotii^  oftériéum. 


MONSTRES  PARASITES.  339 

par  d'heureuses  circonstances  (i) ,  sont  nécessaires  pour  les 
réaliser.  Dans  l'état  présent  de  la  science ,  c'est  h  peine  si 
l'on  possède  quelques  descriptions  précises  ,  quelques  figu- 
res exactes  de  monstres  parasites,  et  leur  intérêt  scientifique 
a  même  été  si  peu  senti,  que  les  observateurs  ont  presque 
toujours  négligé  de  conserver  ceux  que  le  hasard  leur  avait 
offerts  (2). 

Aussi  suîs-je  loin  de  prétendre  m'élever  ici  à  une  histoire 
complète  des  monstres  parasites.  Arrêté  à  la4bls  par  Tlm- 
mense  difficulté  du  sujet  et  par  le  défaut  presque  absold 
de  matériaux ,  je  ne  puis  me  proposer  présentement  qu'un 
seul  but ,  celui  de  justifier ,  par  quelques  remarques  sur 
les  môles  utérines  et  les  tumeurs  ovariennes»  les  assertlooi^ 
que  je  viens  d'émettre ,  et  de  démontrer ,  dans  plusieurs  i^ 
ces  productions  douteuses,  des  exemples  incontestables  dé 
véritables  monstruosités. 

Je  dois  d'abord  m'occuper  des  môles  utérines  :  car  celles- 
ci,  quelque  obscure  que  soit  leur  histoire ,  ofîrènt  au  moins, 
quant  au  lieu  où  on  les  trouve ,  une  difiicjôltéde  moins  que 
l'étude  des  productions  amorphes  de$  ovaires  çt  de  quelques 
autres  organes.  '. 

i  .  ;      ,     ,'  ■ 

(i)  tJa  médecin  attaché  à  une  maison  publique  d'acboticliëniéik 
dans  ntae  grande  ville,  pourrait  seul  tenter  présénteièfent^flTeo  iVftfpôfî' 
«f  iiB  eiitier  sudcès,  «es  reolmcbes  pour  lesqùeMiei  1^  trèa-^riefaes  nir 
tériaux  sont  nécessaires. 

(a)  Pour  arriver  à  ^el^ues  notons  «xacles  sur  :cea  nionafre^t,  il 
jbudrail  se  procui:er  na  grand  opmbrç  fk  moles  et  dejIfLjate^  utérins , 
oe  qui  est  £ort  difficile,  et  de  profluction3  organiques  dévelop^é^ 
dans  l'ovaire,  ce  f  ui  Test  plus  eiacore.  Il  est  donc  «f^^îrei;  que  touis 
les  cas  qui  viendraient  à  se  pfésenter,  fussent  recueilli^.i^yec  soin,  et  que 
les  pièces,  bien  préparées,  fussent  déposées  d^ns-  Ùiine  des  grandes 
cplIecUoDs  anatomiques  ouvec^ès  à  ïfipade  c^t.  aux  /MBcberçbes  du 
public. 


/ 
r 


J'ai  déjà  signalé  plasieurs  fois  dans  le  cours  de  cet  on- 
▼rage  FalBigeaDte  disproportioa  qni  existe  trop  saareiil  eo- 
ire  le  nombre  immense  des  traranx  tentés  on  esécolés  sor 
on  sujet  scientifique,  et  la  paoTretë  des  résoltats  qui  en  sont 
le  froit  L'étude  des  mâles  nous  offre  encore  on  tel  exem* 
pie.  Depuis  Aristote  et  Hippocrate  jusqu'aux  paiIiok^;istes 
contemporains,  que  d'ouTrag^  ou  de  mémoires  ont  traité 
de  ces  prodoits  douteux  de  la  conception  (i)  !  El  cependant 
au jourdliui  mâne ,  que  de  Tague ,  que  d'obscorité  p  que 
de  contradictions  dans  les  deux  ou  trois  systèmes  auxquels 
se  rallient  les  opinions  très-dirCTses  des  auteurs  !  Certes,  nous 
sommes  loin  de  Tépoque  où  Ton  attribuait  aux  moks  la  fa* 
culte  merveilleuse  de  marcher ,  quoique  prirées  démembres; 
de  Toler ,  quoique  dépourvues  d^ailes  ;  de  se  cacher  sous 
les  yêtemens  des  fenmies ,  et  même,  presque  comparabfes  à 
des  didelphes  nouTelI^nent  sortis  de  la  bourse  maternelle , 
de  rentrer  à  volonté  dans  la  cavité  où  s'était  opéré  leur  dé- 
veloppemenL  Mais ,  en  rejetant  tous  ces  contes  de  sages- 
femmes  ,  en  purgeant  la  science  de  ces  absurdités ,  que  leur 
a-t-on  substitué? 

Si  Ton  ouvre  les  ouvrages  modernes  sur  les  acconche- 
mens  ou  sur  l'ensemble  des  sciences  médicales,  on  voit  que 
dans  presque  tous  Thistoire  des  môles  se  trouve  résumée 
bien  plutôt  que  traitée  dans  quelques  pages ,  empruntées 
le  plus  souvent  à  des  auteurs  du  dix-huitième  ou  même  du 
dix-septième  siècle  (s).  Les  définitions  les  plus  fausses  «  les 

(i)  Il  est  vrai  qàe  presqae  toas  les  antean  oe  les  ont  éladiéi  qae 
sons  le  rapport  pratique;  et  c'est  ce  qui  explique  comment,  «près 
t«Dt  de  travaux  sor  les  n)6les ,  on  possède  encore  si  peu  de  notions 
exactes  sur  les  monstres  amorphes  qu'elles  renferment  quelquefois. 

(3)  Par  exemple,  aux  auteurs  de  divers  traités  anciens  sor  les  ae- 
couchemens  ;  —  à  LAKSwasaoBy  I9ataralis  molarum  uteri  kistoria ,  1686  ; 
•—  il  Vatxb  f  Dûs,  de  moVt^  Wittemberg ,  1701  ;  —  à  Rimcv,  jidverMmrU 


^' 


MONSTHES  PARASITES.  54  ^ 

explications  les  plus  contraires  aux  principes  de  la  physio- 
logie »  se  trouvent  encore  admises  par  des  accoucheurs  dis- 
tingués»  et  d'autres,  plus  prndens  peut-être,  laissent  la  ques- 
tion dans  un  oubli  complet.  Si  Ton  excepte  un  petit  nombre 
de  distinctions  utiles  »  on  doit  convenir  que  la  science  en  est 
encore  sur  les  môles  presque  au  même  point  qu'il  y  a  un 
siècle,  c'est-à-dire  tout-à-fait  dans  l'enfance. 

Les  contradictions  nombreuses  des  auteurs  de  toutes  les 
époques  (i) ,  et  le  vague  ou  la  fausseté  de  leurs  déflnilioné^' 
et  de  leurs  systèmes ,  tiennent  évidemment  en  partie  à  ce 
qu'on  a  confondu  sous  le  nom  de  môles  des  états  très-dif- 
férens  d'organisation.  En  séparant  des  môles  véritables 
ces  polypes  de  l'utérus ,  ces  caillots  sanguins  que  quelques 
anciens  pathologistes  ont  aussi  appelés  môles  (2),  il  s'en 

anat.^W.,  p.  3 a,  et  Thésaurus anat,  II,  pi.  IV  ;  Thés,  III,  n^  7,  el  Thés,  irnuà^ 
muSf  n"  9  ; —  à  Morgagni,  De  sed.  et  caus.  morbotum,  lettre  XLVIII, 
chap.  10  et  suiv.  —  Fojrez  aussi,  parmi  les  auteurs  anciens  qui  ont 
écrit  sur  les  môles,  Harder,  De  molœ  generatione  et  differentiis ^  dans 
les  Epkem,  nat,  cur,^  dec.  II,  ano.  11 ,  obs.  i85 ,  p.  897. 

(i)  Je  ne  citerai  qu*un  exemple.  Pour  plusieurs  auteurs  contem- 
porains, les  môles  sont  des  produits  morbides  de  la  conception; 
pour  d*autres,  des  placentas  restés  et  modifiés  dans  T utérus  après 
l'expulsion  ou  bien  après  la  mort  de  l'embryon  ;  pour  d'autres  en- 
core, des  corps  organisés  d'une  forme  indéterminée  qui  prennent 
naissance  et  se  développent  dans  l'utérus  à  la  place  du  fœtus.  Voyez, 
par  exemple,  pour  cette  dernière  définition  (  qui  est  empruntée  à 
Yogel),  l'article  Mâles  du  Dict,  des  Se.  média. ,  t.  XXXIY ,  p.  4  >  où  elle 
est  présentée  par  l'auteur,  M.  Murât,  comme  Texpression  des  idées 
généralement  admises  dans  la  science. 

(3)  Des  auteurs  anciens,  et  spécialement  quelques  médecins  arabes, 
ont  même  compris  sous  le  nom  de  môles  toutes  les  tumeurs  patholo- 
giques développées  soit  dans  la  cavité  de  l'utérus ,  soit  dans  l'épaisseur 
de  ses  parois.  11  n'est  pas  jusqu'à  l'hydropisie  et  la  lympanite  de 
la  matrice  que  l'on  n'ait  appelées  môles  (  A/ûia  aquosa  et  Mola  ven» 

tosa  ;, 


54â  pàbtie  m. 

faot  de  beaucoup  qae  Ton  ait  opéré  tontes  les  distinctions 
nécessaires,  et  ramené  ce  terme  à  un  sens  rigoureux.  Cette 
tâche,  au  moins  fort  difficile  (i),  je  n'essaierai  pas  de  la 
remplir  ici ,  et,  laissant  de  côté  les  môles  hydatiqaeset  qod- 
ques  autres  genres  dont  Thistoire  ne  se  lie  point  au  sujet  spé- 
cial de  cet  ouvrage,  je  m'occuperai  seulement  des  môles  con- 
tenant en  elles  quelques  élémens  ou  vestiges  embryonnaires. 
Les  auteurs  modernes  s'accordent  beaucoup  mieux  sur 
Kiles  môles  de  ce  dernier  genre  que  sur  toutes  les  antres. 
Suivant  eux ,  ou  plutôt  suivant  Ruysch  ,  auquel  cette 
explication  appartient  principalement ,  la  formation  de 
ces  môles  est  due  à  la  mort  prématurée  de  l'embryon, 
non  suivie  de  Texpnlsion  de  l'œuf.  L'embryon  étant 
privé  de  vie,  toute  la  nourriture  qui  lui  était  destinée 
profite  au  placenta ,  qui  acquiert ,  sous  l'Influence  de 
cet  excès  d'alimentation,  un  volume  considérable,  et  se 
modifie  en  même  temps  dans  sa  forme  et  sa  structure.  Ljb 
placenta  se  change  ainsi  peu  à  peu  en  une  masse  organi- 
sée amorphe,  dans  laquelle  on  retrouve  les  débris  de  l'em- 
bryon, à  moins  toutefois  qu'il  ne  se  soit  échappé  avec  les 
eaux  par  quelque  crevasse  (2) ,  ou  n'ait  été  cooiplétement 
dissous  dans  les  eaux  qui  l'entourent ,  ce  qui  arrive  dans 
les  cas  où  la  mort  a  eu  lieu  dès  le  commencement  de  la 
grossesse  (3).  Ainsi  se  forme  une  môle ,  composée  de  deoK 
élémens    distincts,  l'un  essentiel  et   constant,    c'est  le 

(i)  M.  DÉsoBMEAUx  a  plusieurs  fois  insisté  sur  rindéterroînatioD  du 
sens  du  mot  mâles.  Dans  un  de  ses  articles  du  Dict,  de  médeeme 
(t.  XIV,  p.  4>^5y ^article  MoUs)  il  s'exprime  même  ainsi  :  «  11  me 
»  semble  que,  par  le  vague  de  sa  signification ,  il  n'est  propre  qu'à 
»  entretenir  la  confusion  et  à  couvrir  Tignorance  d'on  vernis  de  u- 
»  voir,  et  qu'il  doit  être  banni  du  langage  médical.  * 

(a)  DuGÀs  et  madame  BoiTiir ,  Traité  pratique  des  màladws  de  d'itSi* 
ras  et  de  ses  annexes ,  Paris,  i833 , 1. 1 ,  p.  279. 

(3)  MuRATy  hc,  cit, ,  p.  X I. 


MONSTRES  IPARASITES.  543 

placenta  déformé  ^  l'autre  accessoire  et  même  boa  coa^ 
.gtant ,  ce  sont  les  débris  yraimeat  cadavériques  de  l'em- 
bryon. 

Sauf  la  disparition  de  Tembryon»  cette  explication, 
gi  confonne  à  la  loi  du  balancement  des  organes,  n'of- 
fre rien  de  coniraire  aux  principes  de  la  physiologie ,  et 
elle  est  d'ailleurs  confirmée  par  des  faits  (i).  Je  la  croîs 
donc  applicable  à  un  grand  nombre  de  cas ,  et  peut-être 
même  à  la  plupart  :  mais  elle  ne  l'est  pas  à  tous.  Mor- 
gagai  a  dé}à  signalé  quelques  exceptions  relatives  à  des 
faits  pathologiques  (â)  :  mais  il  en  est  d'autres  ,  tt 
d'un  genr^  très-différent  :  car  elles  se  rapportent ,  comme 
<m  va  le  voir>  à  des  cas  vraiment  tératologiqués  et  non  pa- 
thologiques» c'est-à-dire  explicables  par  la  non^formatfon 
tm  la  formation  anomale  de  certaines  parties ,  et  bon  par 
leur  destruction  maladive ,  encore  mt>ins  par  une  déforma* 
taon  survenue  après  la  mort. 

Cette  dissolution  de  l'embryon  mort»  qu'on  admet  sans 
toutefois  l'avoir  démontrée,  et  surtout  sans  avoir  constaté 
}usqu'oii  elle  peut  étendre  ses  effets  ;  la  compression  qui  » 
suivant  quelques  auteurs ,  est  exercée  sur  le  cadavre  de 
l'embryon  par  le  placenta  et  les  organes  de  la  mère  ;  enfin 
d^autres  causes  analogues ,  mais  moins  puissantes,  peuvent 
à  la  rigueur  fournir  une  explication  plus  ou  moins  satisfai- 
sante de  toutes  les  môles  qui  contiennent  seulement  des 
parties  organiques  antérieures  par  leur  formation  et  par  leur 
degré  de  développement  à  l'époque  présumée  de  la  mort 

(i)  La  transformation  du  placenta  ou  d'une  portion  delà  maàse 
placentaire  en  une  mole  plus  ou  moins  volumineuse,  parait  même 
possible  après  un  accouchement  ordinaire,  lorsque  des  adhérences 
anomales  ont  retenu  dans  Tutérus  la  totalité  ou  une  partie  du  pèa- 
fienta.  >       . 

,     (a)  Loc,  cit. 


644  '     PARTIE    IIÎ. 

de  l'embryon.  Mais  il  est  aussi  des  cas  où  ces  hypothèses  , 
et  toutes  celles  qui  supposent  comme  elles  la  mort  et  la 
destruction  de  l'embryon ,  sont  absolument  inapplicables. 

Si  en  effet  les  vestiges  embryonnaires  contenus  dans  uoe 
môle  étaient  toujours  les  débrb  d'un  embryon ,  il  est  de 
toute  évidence  qu'ils  se  composeraient  toujours  uniquement 
de  parties  existant  normalement  chez  l'embryon  ,  et 
même  chez  le  jeune  embryon  :  car  qui  pourrait  supposer  la 
dissolution  d'un  fœtus  déjà  volumineux  et  avancé  dans  son 
développement  (i)  ?  Or  il  existe  des  cas  où  l'on  trouve 
parmi  les  vestiges  embryonnaires  des  môles,  des  parties  déjà 
parvenues  à  un  degré  très-avancé  de  développement,  et 
même ,  ce  qui  est  bien  plus  concluant  encore ,  des  parties 
étrangères  à  toutes  les  époques  de  la  vie  intra-utérine  (2), 
et  dont  la  formation  suppose  de  toute  nécessité  l'activité 
vitale  exercée  dans  une  direction  anomale.  Voici  donc  des 
cas  qui  rentrent  essentiellement  dans  le  cercle  des  faits  téra- 
tologiques  par  leur  nature ,  et  je  puis  ajouter,  par  leurs  ca- 
ractères :  car  les  mylacéphales  et  les  anides  nous  ont  déjà 
préparés  au  spectacle,  les  uns  ,  des  formes  les  plus  irré- 
gulières, les  autres,  do  Torganisation  la  plus  simple  et  la 
plus  imparfaite. 

De  tels  embryons  amorphes  composent  même  quelquefois 

(i)  Ledesséchemert,  rinduration  du  fœtns,  ou,  comme  disent  les 
auteurs»  sa  pétrification  est,  au  contraire,  un  phénomène  constaté  par 
des  observations  authentiques,  soit  chez  Thomme,  soit  même  chez  les 
animaux. 

(2)  Parmi  les  vestiges  embryonnaires  des  môles,  il  existe  donc  trois 
genres  de  cas  très^ifférens ,  et  qu'il  importe  de  distinguer  avec  soin. 
Tantôt  on  ne  trouve  que  des  parties  déjà  formées  chez  le  jeune  em- 
bryon ;  tanrôt  ce  sont  encore  des  parties  qui  existent  chez  l'embryon , 
mais  seulement  chez  l'embryon  déjà  avancé  dans  son  développement 
ou  même  chez  le  foetus  ;  tantôt,  enfin ,  il  existe  quelques  parties  com« 
plétement  étrangères  à  la  vie  intra-utérine. 


UONSTRIiS  PAEASITES.  6/^i 

h  eux  seuls  des  môles  presque  tout  eutièros,  sans  qu'il  existe 
rieu  en  elles  d'analogue  au  placenta*  L'ancienne  explication 
devient  alors  doublement  inadmissible.  Dans  d'autres,  cas  » 
au  contraire,  la  masse  amorphe  paraît  $ivoir  été  contenue 
dans  une  véritable  môle  cbarnoe ,  autant  du  moins  qu'il  est 
permis  d'en  juger  par  les  observations  Irès-vagiies  »  impar-* 
faites  et  en  très-petit  nombre ,  que  possède  la  science.  Au 
surplus ,  une  telle  disposition  ,  alors  même  qu'elle  serait 
parfaitement  constatée ,  ne  saurait  donner  lieu  à  une  objec- 
tion quelque  peu  fondée,  et  elle  s'expliquerait  mêmetrès^ 
simplement.  Rien  n'empêcherait  d'admettre  pour  elle,  avec 
une  légère  modification,  la  théorie  de  Rnysch  et  de  presque 
tous  les  auteurs  modernes ,  et  de  voir  dans  la  masse  char- 
nue qui  accompagnerait  un  monstre  amorphe ,  comme  dans 
celle  qui  contient  les  débris  d'un  embryon  mort  très-préma- 
turément, un  placenta  hypertrophié  et  gravement  modifié 
dans  sa  forme  et  dans  sa  structure.  Il  y  aurait  seulement 
cette  différence  que  dans  un  cas  l'hypertrophie ,  Texcès  de 
nourriture  aurait  eu  lieu  aux  dépens  d*uo  embryon  frappé 
d'un  arrêt  presque  général  de  formation ,  et  dont  quelques 
parties  seulement  se  seraient  produites. 

Je  n'insisterai  pas  sur  ces  considérations  hypothétiques  , 
mais  très-simples  et  vraisemblables,  et  surtout  sur  l'expli- 
cation générale  des  môles  contenant  des  parties  embryon- 
naires ,  soit  très-avancées  dans  leur  développement ,  sojt 
surtout  étrangères  à  toutes  les  époques  de  la  vie  embryon- 
naire. Ces  parties  embryonnaires  sont  si  évidemment  les 
effets  d'une  formation  anomale,  et  non  les  débris  d'one 
formation  normale ,  que  toute  la  question  se  réduit  yérjta- 
blement  h  démontrer  l'existence  de  telles  parties.  Or  rien 
n'est  plus  facile ,  même  dans  l'état  présent  de  la  science.  On 
sait  généralement  que  les  môles  contiennent  quelquefois  def 
os  très-avancés  dans  leur  os^^ification  »  ou  d'autres  parties 
u.  55 


146  i^AtTiï  m. 

èoM  Télal  faidiqne  de  même  un  degré  assez  éleTé  de  déve- 
loppement. Hais  les  faits  de  ce  genre ,  tons  sn jets  à  quelques 
objections ,  ne  seraient  qne  des  preoTes  imparfaites ,  et 
je  les  laisse  de  c6té  ponr  arriver  à  la  citation  de  trois 
éas  oè  ^existence  de  parties  tout-à-fiiit  étrangères  à  la 
tfe  fakira-ntérine  a  été  constatée  soit  dans  des  môles,  soit 
dans  des  kystes  ntérins  assez  diffSirens  des  môles  ordi- 
naires. 

le  citerai  en  premier  lien,  comme  l'exemple  le  plas  aïK 
ëiennement  conna.^  on  fait  dont  la  relation  est  due  à  Bar- 
tholio  (i).  Une  femme,  dit  cet  auteur,  accoucha  après  trois 
jours  de  douleurs  d'une  môle  singulière ,  et  dont  là  vue 
causa  un  yif  étonnement  à  toutes  les  personnes  présentes. 
Sa  forme  et  sa  grandeur  la  rendaient  comparable  à  une  tête 
de  mouton ,  et  Ton  y  remarquait  un  grand  nombre  de  poils 
et  tfne  mâchoire  saillante  portant  plusieurs  dents. 

Oh  ta  voir  que  ces  derniers  faits  se  retrouvent  aussi  dans 
}!b»  deux  observations  suivantes ,  toutes  deux  pins  remar- 
^ïbles  par  elles-mêmes  et  surtout  plus  intéressantes  par 
lébr  authencité  mieux  constatée. 

Osiander  (2)  a  décrit  une  masse  amorphe  née  après  un 
enfant,  et  qui  consistait  dans  un  sac  membraneux  conte- 
nant, avec  beaucoup  de  graisse,  un  os  informe  paraissant 
représenter  le  maxillaire  inférieur ,  et  portant  cinq  dents  et 
de  longs  poils.  C'était ,  comme  on  le  voit ,  une  masse  très- 
analogue  par  son  organisation  et  même  par  les  circonstances 
de  sa  naissance  aux  monstres  de  la  famille  précédente,  aux 
anîdes  ;  et  elle  est  très-digne  d'intérêt  sous  ce  rapport. 

Yoici  un  autre  cas  beaucoup  plus  remarquable  encore  » 

(i)  Voyez  Mola  singularis,  dans  la  quatrième  centarie  dos  Histor.  amat, 
Hr. ,  obs.  LXXXIV. 

(a)  Vo Jez  Epigr.  in  e&tnpfem.  Hîus^  anaiom, ,  n*  XX.      , 


V 


MONSTMS  PllASITES.  $4^ 

el  9nHofilr  pMt  conchmné  (i)  :  c'est  en^omtitt  «xëmple  46 
la  gestatioif  wmaltanée  d'un  fcetus  normal  et  i^voïttûkfêyàâ 
amorphe.  Une  femme  du  Stafibrâshire  acconeha,  cmq  ott 
six  jours  après  avoir  ressenti  les  premières  douleurs  ;  d^tt 
enrantmort  :  la  sage-femme  qui  lereçut»  ayant  tiré  FarrièM^ 
feix,  s'aperçut  qu'il  restait  encore  quelque  chose  dans* la 
matrice.  C'était  uii  corps  organisé  fortement  adhérent  aux 
parois  utérines  »  et  qu'on  ne  put  en  séparer  qu'avec  beaul>' 
coup  de  peine ,  et  non  sans  causer  une  perte  trè»-considé-« 
jrahle.  Ce  corps ,  vraiment  amorphe ,  contenait  sr^érieuré^ 
ment ,  au  rapport  de  Tyson  et  de  Sampson  Birch  (2),  uii  Hé 
volumineux ,  arrondi  et  saillant ,  couvert  de  peau  et  depoili 
«courts  y  portant  huit  dents  molaires  très^biea  lbrméed>et 
disposées  en  cercle  autour  d'un  tron;  un  peu  plus  has  enr» 
C0Fe>  un  autre  os,  portant  cinq  dents  molaires  paftni  le«M 
quelles  quatre  se  trouvaient  rangées  presque  en  ligne  dtreite^ 
Le  reste  de  cette  masse  aiàorphe  était  «me  poche,  comidé-' 
rahle ,  lisse  et  rougeâtre  à  l'extérieur ,  *h  peu,  près  aussi 
épaisse  que  le  scrotum,  et  remplie  d'une  matière' liquidé'^ 
visqueuse,  mais  non  fétide.  De  très-longs  poils  bruns  nais« 
saient  de  la  partie  supérieure  de  la  masse  »  ettàmbaientjus'- 
qu'à  sa  partie  inférieure ,  où  leurs  extrémités  se  perdàieurC 
au  milieu  d'autres  poils  jaunâtres ,  beaucoup  plus  cottit^J 
et  dispo^  très-îiHréguKèretncnt.  •  '  '  *'•  •'' 

De  tels  faits  sont  trop  conclôans ,  et  leurs  conséquén<^ 
trop  évidentes  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'insister  sur  leurs 
rapports  et  sur  leurs  causes.  Des  masses  amorphes  cod^e- 

(i)  On  pourrait  penser,  en  effet,  que  le  cas  précêïho't  n'est  qu^un 
cas  d'anidie  imparfaitement  décrit. 

(a)  Voyez  Letters  from  Skuvson  Birch,  with  rèflections  iheYe  b«  *5j* 
Edw.  Tysoit,  dans  les  Philos,  Tràns, ,  n°  x5o,  p.  aSi;  avec  Uffè  b6fini^ 
figure.  —  Un  extrait  étendu  de  cette  curieuse  observation  a  été  IflsèHÎ^ 
dans  la  CoUect,  acad*  étrang» ,  t.  II ,  p.  5oa  et  5o3.  '    ' 


fi4S  P4|IT1£  III* 

niait  un  grand  nombre  de  molaires  in»ërëe«  sur  des  o»  aoo- 
inaax.  sont  maDJfestement  des  formations  anomales»  moo- 
•(rueusesy  et  les  anciennes  h^olbèses  n*ont  pas  même  avec 
ces  cas  le  moindre  rapport  de  causalité ,  puisque  des  parties 
^  p'exîstent  point  chez  un  embryon,  ne  saoratent  de  tonle 
évidence  se  retroaver  dans  Içs  débris  de  cet  embryon. 
yAure&te»  s'il  pouvait  encore  rester  le  moii(idre  doute ,  si 
quelques  preuves  de  plus  paraissaient  utiles ,  nous  les  tron- 
ILeriuiis  dans  l'étude  d'un  autre  ordre  de  laits ,  liés  aux  pré- 
çédens»  comme  on  va  le  voir ,  par  les  rapports  les  plus  in- 
times et  les  plus  manifestes. 

En  effet  ',  l'utérus  n'est  pas  le  seul  organe  où  l'on  ait 
trouvé  des  masses  amorphes  plus  ou  moins  analogues  à  celles 
que  fe  viens  de  décrire.  Sans  parler  ici  d'un  grand  nombre 
de  cas  qvi  n'ont  avec  notre  sujet  que  des  rapports  plos 
éloignés  (i),  des  masses  amorphes  peuvent  se  développer 
lur  tous  les  points  où  Ton  observe  qii^elquefois  le  développe- 
ment aicoidentel  d'un  fœtus  i^çrmal ,  en  d'autres^  termes , 
sur  tous  les  points  où  Ton  a  constaté  des  grossesses  extra- 
utérines.  Ainsi  Gorvinus  (2)  a  décrit  un  os  portant  deux 
4ent9  molaires ,  et  qu'il  avait  trouvé  dans  une  dilatation  de 
la  trompe  utérine.  Scbiilzcr  et  Scortigagna  (3)  ont  trouvé 
des  productions  organiques  analogues ,  mais  beaucoup  plus 
complexes  dans  la  cavité  abdominale.  Dans  le  cas  de  Scor- 

(i)  Foyez  pour  ces  cas  Thistoire  de  la  monstruosité  par  ioclusion, 
dans  le  tome  III. 

(a)  De  Concept,  tubar,,  Strasbourg,  1780. 

(3j  f^ojtfz  ScoRTiGAGH A ,  (laDs  les  Mem,  délia  Soc»  italUtna^  t.  XIV, 
pari.  I>  p*  3o5.  —  Sghutzeb  ,  dans  les  Abhandl,  der  Schwed,  Akadem,^ 
t.  XX*  p»  i7^>*  --  ^e  n'indique  ici  qu'avec  doute  ce  dernier  cas.  Peui- 
élre  doit41  être  considéré  comme  un  exemple  de  monstruosité  par  in- 
clusion. 


MONSTHES  PiftASiTBS.  $4^ 

ligagna ,  la  masse  amorphe  était  contenue  dans  an  kyste 
adhérent  à  la  fois  h  plusiears  viscères  »  et  sa  présence  arail 
déterminé  des  accidens  graves  et  même  la  mort  cinq  ans 
après  l'apparition  des  premiers  accidens.  Chez  le  sujet  ob« 
serve  par  Schiitzer,  et  qui  était  une  jeune  fille  de  quinze  ans, 
la  tumeur,  appuyée  sur  les  dernières  dorsales  et  les  premièreê 
lombaires ,  était  en  rapport  avec  le  mésentère. 

Les  ovaires  contiennent  aussi  quelquefois  de  telles  masses 
amorphes ,  et  les  exemples  de  ce  dernier  genre  sont  même 
en  beaucoup  plus  grand  nombre  que  tous  lés  autres  dans 
les  annales  de  la  science.  Doit-on  présumer  que  les  produc^ 
tiens  organiques  amorphes  des  ovaires  sont  en  effet  moins 
rares  que  celles  de  l'utérus?  Ou  bien  serait-ce  seulement 
que  leur  situation ,  en  ne  permettant  pas  de  les  confon- 
dre avec  les  môles ,  et  de  se  payer  pour  leur  explicatièri 
d'un  mot  vague  et  mal  compris ,  a  fixé  davantage  sur  elles 
l'attention  et  l'intérêt  des  anatomistes  ?  Toujours  est-il  que 
près  de  cinquante  auteurs  décrivent  ou  citent  des  cas  plus 
ou  moins  authentiques  de  ce  genre. 

Dans  presque  tous,  comme  chez  les  monstres  amorphes 
utérins  d'Osiander  et  de  Sampson  Bircb ,  la  tumeur  ovi<* 
rienne  se  composait  de  dents  plus  ou  moins  bien  foritiéèsi 
et  d'un  ou  quelques  os  (i) ,  accompagnés  souveqt  d*nn^ 
certame  quantité  de  graisse  ,  et  presque  loajai|rs  de 
poils  (s). 

(i)  U  est  rare  que  les  denU  trouvées  dans  les  iumeiirs  oyarieiiBeB 
ne  soient  accompagnées  d'aucun  os.  —  Bai&ub  cite  seul  o«  pres- 
que seul  des  faits  de  œ  genre  dans  sa  M9fhid  Mm^umr^  p.  s66  et'sèîf. 
. —  Le  cas  inverse,  rexisteaoe  d'os  sans  dents  «  asC  aassî  très*rf . 
Lamzweeadb  ,  loe^  eit, ,  et  SxàJLBkMX  Vajt  dbe  Wnub ,  dans  Oif#rr.  r», 
cent,  posierior^  obs.  XXXVU^  Font  toutefois  observé. 

(9)THimouDB,  chirorgien  à  Paris,  a  fait  connattre  k  rAeadéiiie  des 
Sciences  en  1690  (  voyex  Mki^  df  1666  à  1699,  t  II»  p.  91  )»  «n  eas 


^iil  FAJinE  UI. 

..JLoB  0è  troayéi  dans  les  ovaires  sont  ordmiremenl  in« 
ftrmes  et  toul-à-iait  indéiermiDables.  Dans  quelques  cas , 
e^eodanl  #  ils  sont  mieux  distincts ,  présentent  des  alvéoles 
ptos  on  moins  nombreux»  et  peuvent  être  comparés  aux  os 
inaxillaires  supérieurs  oainférienrs.  Quelquefois  aussi  divers 
détails  déforme  permettent  de  reconnaître  en  eaxdes  ro- 
chers imparfaits  ou  d'autres  portions  des  temporaux. 

Jftà  disposition  des  dents»  leurs  caractères  de  fbmoie  et 
leur  ncMnbre  présentent  de  nombreuses  modifications  dont 
quelques  unes  sont  d'un  haut  intérêt.  Leur  étude  est 
mêoie  propre  à  jeter  un  grand  joor,  non  soulMnent  sor 
kfl  tumétars  ovariennes ,  mais  même  sur  laoïafcnre  et  lei 
oaraetères  des  monstres  parasites  en  généraL 

Les  dents  que  Foo  rencontre  dans  les  ovaires  (i)  sont 
tantôt  implantées  .dans  des  alvéoles  plus  ou  mcâns  parfaits» 
tantôt  seule^^nt  adhérentes  aux  parois  du  kyste  qoî  len- 
Ifprme  la  tumeur  ovarienne.  £Ues  sont  très^ouvctfit  dépow« 
FîUes  de  racines  {si)«  «lais  ordinairement  bien  fonoiées  dans 

dans  lequel  on  avait  trouvé,  diez  une  fille  de  dîx-hait  ans,  une  masse 
ovarienne  iieaaooop  plus  oompiexe.  Celte  masse  paint  même  une  espèce 
d#  A4ted*^f|liM[it.'OuUe  des  «heveuz  «t  lies  dents  ponrwes  de  leiiii 

epiQiyiSf  •  opy  dIfitiQguait  dc^ux  fentes  ouvertes  ^e  l'on  regarda  comiAi 
\  paupières*  Je  citeseulementpbur  n^moire  ce  cas  dénué  d'aulheo- 
ucité,  et  trop  mal  décrit  pour  qu'il  soit  possible  de  le  déterminer. 
'  '(ij^iièjfliksctèètèni  eu  c6lë  droite  'd*après  Mbckbl,  auquel  on  doft 
un  important  travail  sur  les  dents  ovariennes.  F'oyez  son  mémc^ 
Ueber  regelwidrige  Uaar^und'Zahnbildungen ,  dans  le  Deutsch.  Archivfur 
:MiQfmi^.U  lyjpb  .&.if9^.et  (e*  irsuçais)  dans  le  Jours.  campi&Ku  dm^ 
■médé  f  S>  JY«  f»«  «>«  >  «t:  suitls,  p.  2fci  7* 

.,.ifÈ)iAM  moîÈ  toi^anri«:«o«iimeFa«astcni  BatDie.  L^eMlatsncc  éss 
.l)Mifi«8t96t^«nieffiil,  iBMHk>nn4e  d'une-flHmîàro  positive  dans ipluMeurs 
.tas.  .^jmjm^ ,  '|Mires0inflle ,  <2DmjiÉfja^,iaci  vt,.  >*-.  B&uKBmÂon ,  j<Cb  mA 
formativo  et  genentiitmis^pegotiay.àkÈB'ïés/làntmeniiUitmos  Soc-mgr^sdiem. 
lS»>fa>yw<f«^»<.  VJU,{|i>i»j^.etîilibr,,iaf^<plfmfll»8.-^.GiaMOBlr ,  ibns 


UONSTfiBS  PM46ITES.  &(t 

leur  partie  ^oronade  (i).  Ansâ  peut-*on  »  litiis  la  plopast 
dos  cas  9  les  déterminer  et  les  rapporter  à  leur  genre.  Ce 
sont  tantôt  des  Incisives  (a)  ,  tantôt  des  canines  (&)»  tantâfc 
des  molaires  seulement  (4)  9  tantôt  et  plus  fréquemmeiik 
des  dents  de  denx  ou  même  de  trois  genres  à  la  fois.  Daii« 
ce  dernier  cas ,  les  dents  du  même  genre  se  trouvent  ordt** 
nairement  rapprochées  les  unes  des  autres ,  et  leur  mode  ds 
groupement  rappelle  ainsi  »  mais  d'une  manière  très-iiDpar>* 
^ite,  la  disposition  normale. 

Une  disposition  beaucoup  plus  remarquable,  mais  très- 
bien  constatée  dans  plusieurs  cas  où  la  tumeur  OTarienne 
existait  depuis  plusieurs  années ,  c'est  l'existence  d'une  00 
de  plusieurs  dents  de  la  seconde  dentition  y  tantôt  contenvèil 
encore  dans  leurs  alvéoles  \  on  même  imparfaitement  ossi- 

(i)  Cette  diapo&itîon  s'explique  parla  formation  plusvprécocede'k 
partie  corquale^-qui  jtféexiat&à  la  parMe  radîculaire ,  aussi  bien  dans 
ces  cas  anomaux  que  d^as  Télfit  régulier.  —  Une  antre  çqnsidériG^^î^ 
intéressante  sur  le  développement  des  dents  oyariçnnes ,  o'  îst  pa  ra- 
pidité beaucoup  plus  grande  que  dans  Tétat  normal.  M;|[ckei„  loc»  cU,^ 
s'appuyant  prin.ci parlement  sHT une  observation  de  \àLnizt.{h}oytz\f 
j0um; de  médeeiàe  de  fiaiîber ,  n»  de  juillet  1792,  p.  Sot),  «tdéjà  rfgilàll 
cette  difG^ence,  explicable  pftr  les  circonstances  parliculières  il0)la 
nutrition  dans  ces  cas,  et  qui  se  rattache  très-bien  au  principe .4u  ï^ 
lancement  des  organes.  Il  n'est  pas  inutile  de  rappeler  qiie  j*ai  constaté 
et  signalé  plus  haut  l'éruption  très-précoce  des  dents  chez  dijêers 
monstres  à  tète  imparfaite ,  et  iiotamment  chez  des  cocfadmrdtfBCtÀ  de 
jaiMlnstruosit^  cyclocéphaliqi^es.  L#  m^e  phénomène  a  auisrélé 
obaieryé  cbez.quelq\ieis.jpfu:ac^baUeiMU  ■  ^  t: 

(a)  Voyez  TARGiovif  Prim»  r^cc,  diJifyd,^  p.  66 ,  Florence i.^g^. 
L'observation  est  due  à  Cocghz.  i 

-  '       '   Mil 

(3)  P^ojrez  OiÎTBècui,  ÔMna^  le  Giomale  di  médicinal  t.  X,  p.  8a.?— 
BALLJkSDy  dam  le  Jovnttl  de  Médec.^  chir,^  phartri^tt,  XII,  x^o6, p.  i3 z.— 
Chbston  B&owvb  y  Pathologie,  inquines,  p.  47* 

(4)  TarteVydaQS  ImMUùs»  Tramaet.^  n*  a,  p.  49*  —  ICbckbi. 9 /oc, 
cit^ ,  indique  même  im  cas  ou  il  s'existait  qa'a»e  aïolain. 


35»  PkMW.  m. 

fiée^s»  tantôt  complètement  développées.  Le  pins  sonveDt  les 
dents  des  deux  dentitions  subsistent  à  la  fois;  mais  il  peut 
aussi  arriver  que  l'éruption  des   dents   permanentes  ait 
déterminé»  comme  dans  Tétat  normal,  la  chute  des  pre- 
mières dents.  Coley  (i)  a  trouvé,  chez  une  femme  portait 
depuis  cinq  ans  une  tumeur  ovarienne ,  une  molaire  qui  pa- 
raissait avoir  déjà  été  déplacée  en  partie  par  une  autre  dent, 
et  qui  sans  donte  serait  tombée ,  si  le  développement  de 
Tembryon  amorphe  n*eût  été  interrompu  par  la  mort  de  sa 
mère.  Mais  une  observation  bien  plus  concluante  est  due  h 
Anderson  (a)  :  dans  une  tumeur  ovarienne  dont  la  forma- 
tion remontait  à  dix  années ,  ce  médecin  trouva  trois  dents, 
dont  l'une,  adhérente  à  la  tumeur,  offrait  les  caractères 
d'une  dent  de  la  seconde  deatilion  :  les  deux  autres  ,   au 
contraire,  appartenant  manifestement  h  la  première  denti- 
tion, à  en  juger  par  leurs  formes ,  étaient  libres  dans  la  ca- 
irilé  du  kyste  qui  contenait  la  tumeur.  Sans  nul  doute ,  ces 
deux  dents  avaient  aussi  adhéré  primitivement  à  la  tumeur, 
et  elles  étaient  tombées  sous  l'influence  des  progrès  de  Tâge 
et  de  l'éruption  de  la  dent  permanente  :  explication  déjà 
indiquée  par  Mockel,  et  dont  la  justesse,  heureusement 
confirmée  par  l'observation  de  Goley ,  est  démontrée  par 
rimpossibilité  de  la  formation  et  du  développement  d'une 
dent  non  adhérente. 

Le  nombre  des  dents  développées  dans  l'ovaire  présente, 
suivant  les  cas,  de  grandes  variations.  Plusieurs  auteurs 
n'en  ont  rencontré  qu'un  très-petit  nombre  ou  même  qu'une 
•seule;  d'autres* en  ont  trouvé  dix«  treize,  quatorze,  dix^ 
huit ,  vingt*quatre  et  même  plus  de  quarante  :  niais  dans  ces 
derniers  cas ,  une  partie  ou  même  la  plupart  des  dents  of- 

(i)  Fojrez  le  Med,  and  wrgical  journal  d'Eà\mhow%  y  t  VI,  n^  Sh 
(3)  f^<7^t« k  raéint joarnai,  t.  II ,  a""  8. 


^  UONSTRES  PAttAStTES.  555 

fraient  Ie«  Caractèfes  de  dents  permanentes ,  et  Taugmenta- 
tiôn  numérique  était  ainsi  le  résultat  de  la  coexistence  des 
dents  de  Tune  et  de  l'autre  dentition  (i). 

Tous  ces  faits  y  les  derniers  surtout,  sont  évidemment  très- 
propres  à  éclairer  d'une  vive  lumière  l'histoire  des  monstres 
parasites;  et  l'on  petit  déjà  pressentir  les  conséquences  , 
éminemment  favorables  à  mes  idées ,  que  j'aurai  à  déduire 
du  rapprochement  et  de  la  comparaison  de  ces  précieux 
matériaux.  Mais,  avant  tout,  je  dois  compléter  rétu4e  des 
faits  précédemment  exposés  par  celles  des  circonstances  qui 
précèdent^  accompagnent  ou  suivent  la  production  des  mons- 
tres parasites,  autant  du  moins  que  l'état  présent  de  la 
science  permet  de  saisir  quelques  aperçus  sur  celte  difficile 
partie  de  la  question. 

Parmi  ces  circonstances ,  il  en  est  une  vraiment  fonda* 
mentale,  que  j'ai  eu  déjà  occasion  d'indiquer,  c'est  la  durée 
généralement  très-longue  de  la  gestation.  On  possède  plu- 
sieurs cas  authentiques  où  les  premiers  symptômes  de  la 
formation  de  la  tumeur  remontaient  à  cinq ,  huit ,  dix  ans  ; 
et  deux  auteurs,  Gleghorn  et  surtout  Ballard ,  ont  démontré 
par  des  exemples  la  possibilité  que  la  gestation  durât  jus- 
qu'au-delà de  vingt  ans.  Au  surplus,  on  a  vu  la  grossesse 
extra- utérine  (2),  dans  les  cas  même  où  le  produit  était 

(i)  f^ojrez  Cleghorv,  loc,  cit,  —  Ploucqubt  et  Autewrieth  ont 
même  mentionné  ub  cas  dans  lequel  on  aurait  trouvé  chez  une  jeune 
femme  une  multitude  d'os  informes,  et  avec  eux  plus  de  trois  cents 
dents  (voyez  yércfih fur  die  Physiol  de  Reil,  t.  VII,  p.  ^S5),  Je  me 
borne  à  citer  ce  cas  extraordinaire,  jusqu'à  présent  sans  analogue 
dans  la  science ,  et  que  je  connais  d*une  manière  beaucoup  trop  im- 
parfaite pour  pourvoir  en  hasarder  Texplication. 

(3)  Et  même  la  grossesse  itotra* utérine,  si  Ton  en  croit  quelques 
auteurs.  Voyez,  par  exemple,  Albosius,  Uthopœdium  portentosum  sen 
embryon  petrefactum  urbis  Senonénsîs,  etc.,  t58a.  La  grossesse  avait 
duré  98  ans. — Vorez  aussi  un  autre  exemple  dans  les  Ace,  aèad,  Josf 


554  i»Aa.Ti£  iiL 

normal  >  se  pnolonger  4id  même  pendant ^iBlwèfr-graBd  nois^ 
bre  d'années,  par  exemple,  peadant  dix-huit,  vipgt-cioq, 
trente  et  quarante  (i)  ;  et  il  s'est  même  présenté  un  cas» 
devenu  célèbre  par  les  citations  multipliées  qui  en  ont  été 
faites ,  oii  la  durée  d'une  grossesse  extra-utérine  fut  d'un 
demi-siècle  (2).  Ce  qui  est  propre  aux  embryons  amorphes, 
ce  n'est  donc  pas  la  possibilité  d'une  gestation  très-prolon- 
gée,  mais  bien  celte  circonstance  que  laT jongne  durée  delà 
gestation  paraît  pour  eux  le  cas  ordinaire. 

Pendant  le  long  espace  de  temps  que  l'embryon  amorphe 
passe  dans  le  kyste  ovarien  ,  Vy  conserve-t-tl  sans  modi- 
fications ?  Ou  bien ,  comme  il  arrive  aux  fœtus  extra-utérins 
normalement  conformés,  est-il  exposé  à  divers  genres  d'al- 
térations, et,  par  exemple,  à  cette  induration  générale  qui 
a  fait  donner  à  quelques  uns  de  ces  derniers  le  nom  de  fœtus 
pétrifiés  ?  Loin  de  là ,  tout  s'accorde  à  prouver  qu'il  subit 
au  sein  de  sa  mère  une  sorte  d'incubation ,  qu'il  y  vit,  s'ac- 
croît et  se  développe.  Son  accroissement  est  établi  par  Tac* 

phinoff  1. 1,  p.  aoi.  La  grossesse  avait  duré  x5  aos.  —  Mais  ces  cas  ne 
;soot  nullement  authentiques,  comme  l'a  fait  voir  tout  récemment 
M.  Gruyei^hiee  dans  sa  QraLude  udnatomie  paeholoffique ,  in-foL ,  dix- 
huitième  livraison. 

(i)  On  connaît  chez  la  femme  dix  ou  douze  cas  de  ce  genre ,  sur  les* 
quels  on  peut  consulter  les  auteurs<le8  principaux  traités  d'accouche- 
ment, des  dictionnaires  des  cas  rares,  etc.,  et  surtout  J^flciiLurp  ,  dfins 
VHist,  de  VAcad.  des  Se,  pour  1748,  et  GauTEiLHiE^^  (oc,  cit.  Le  pre- 
mier de  ces  auteurs  a  rassemblé  la  plupart  des  faits  connus  de  son 
temps,  et  le  second  a  donné  des  déjtails  très-précjs  sur  iin  fœtus 
encroûté  de  phosphate  calcaire,  et  comme  momifié^  qui  fut  tzo^ié 
récemment  chez  une  femme  de  77  ans,  grosse  depuis  47. — f^oy^  aii^ 
BLUMBirBAx:H ,  loc.  cit. ,  p.  5^  et  suîv. 

(2;  Ce  cas  a  été  observé  en  Souabe.  yorez  Nbbbz.»  Bœtus  assetu^r 
54  annos_  extra  utemm  in  i^dodiinjp  ^egen^us ,  d^ns  les  Jtcf,  açad^  ThcQ» 

,4oro'PalaL^  t,  U,  p.  40?.— Deux  fificoucjieaieDs  ftYfûjMit.^u  lî^  (jniy 
l'ii^teryi^Ue. 


.  -  '■'•;■  ; 


rv 


MONSTBJBS  PARASITES.  Mi 

croîssement  graduel  de  la  tumeur,  qui  devient  de  plus  eu 
plus  perceptible  à  travers  les  parois  de  Tabdômen.  i^on  ié-^ 
yeloppement  n'est  pas  moias  manifeste,  quoique  borné  à 
un  très-pelit  nombre  de  systèmes  organiques  :  il^st  attesté 
par  l'allongement  coDsidi6rable  des  poils,  par  l' ossification 
snccessive  de  quelques  parties ,  et  surtout  par  l'éruption  dfi^ 
dents  de  la  seconde  dentition;  car  on  avn  que  cell^SrO 
survienneoit  plus  ou  moins  long-temps  après  celles  de  la  pre- 
mière,  et  qu'elles  en  déterminent  mêmequcflquefoisla  chutç 
4:=omme  dans  l'état  normaL  Ainsi  l'état  dans  lequel  l63 
monstres  parasites,  se  ^présentent  ordinairement  à  nofx^ 
étude»  si  imparfait  et  si  simple  qu'il  soii,  est  en  réalihé 
im  état  de  développement  très-avancé  par  rapp^ort  au  typ^ 
primitif  de  ces  monstres  ;  type  encore  inconnu  et  qui  le  sera 
sans  doute  long-iemps»  parce  que  sa  simplicité  n^ême  Jle 
soustrait  presque  inévitablement  à  l'observation.. 

Les  tumeurs  ovariennes  prenant  ainsi  avec  le  temps  un 
accroissement  et  un  4éveloppement  graduels ,  on  pourrait 
penser  qu'elles  exercent  nécessairement  sur  la  ^anté  de  la 
femmeiqui  les  porte  une  influence  de  plus^n  plus^nar^uée. 
U  en  est  ainsi  en  effet  dsgcis  fjuelques  cas.  |0n  a  vu  ie»  Xn^ 
meurs  ovariennea^  devenues  volumineuses,  refouler  infé* 
rieurement  l'iitérus,  occ^asionçr  ;9iême  la  tdesiceEKte  deiC«( 
organe  >  produire  de  vives  douleurs  dans  le  côMé  .alEecté# 
^n£n  causer. des  abcès  (j)  qm  s'ouvrent  quelquefois, à  l'iur 
térieur  «u  dans  le  jre^um.»  et  dont  la  guérison  pei]|t 
létve  «menée  par  ^expulsion  spontanée  an  l'^lrac^ioa  (^ 
rurgicale  de  quelques  parties  (2).  Mais  il  est  aussi  des  cas, 
et  même  en  beaucoup  plus  grand  nom)»re ,  où  une  tumedr 

(i)  ffoyez  Laflizs.,  ioc»  oit,  —  Cf».ST ,  loc,  cit. 

(a)  Meckel,  loc-âi. ,  UÀlique  -deux  ou  trois  ^cas  dans  lesquels  les 
facuUéâ  intellectuelles  étaient  troublées,  en  néme  "temps  que  les 
ovaires  contcnMcntdiyerfas  prodoctioDs:  organiques»  et^ii  ovoU  pou- 


556  PARTIE  III« 

ovarienne  exerce  seulement  une  faible  inflnence  sar  la 
santé  de  la  femme  qui  la  porte  ;  où ,  par  exemple ,  elle 
produit  seulement  quelques  légères  douleurs ,  la  tuméfac- 
tion de  Tun  des  côtés  de  Tabdomeu,  la  suppression  du  flux 
menstruel ,  ou  d'autres  modifications  qui  sont  aussi  des 
symptômes  de  grossesse.  Tantôt  ces  symptômes  sont  plus 
ou  moins  constans  ;  tantôt  au  contraire  ils  n'ont  lieu  qu'au 
moment  de  la  formation  de  l'embryon  aiHorphe,  et  la 
santé  se  rétablit  ensuite  assez  bien  pour  qu'une  ou  plu- 
sieurs gestations  normales  puissent  avoir  lieu  et  même  se 
terminer  heureusement  à  l'époque  ordinaire*  Mosti  (i), 
Andersen ,  Coley  (a) ,  ont  déjà  observé  des  exemples 
plus  ou  nioins  authentiques  de  cette  singulière  co-exis- 
tence  de  deux  gestations  »  l'une  intra-utérine  et  nor- 
male, l'autre  extra-utérine  et  anomale  aussi  bien  par  sa 
durée  presque  illimitée ,  que  par  l'imperfection  de  son  pro- 
duit :  superfétation  véritable ,  mais  d'un  genre  singulier  et 
entièrement  imprévu  de  tous  les  auteurs. 
'  La  conservation  intra-maternelle  d'embryons  amorphes 
pendant  Un  très-grand  nombre  d'années ,  rend  parfaitement 
raison  d'une  circonstance  que  plusieurs  auteurs  ont  regardée 
comme  très-difficilement  explicable  :  c'est  l'existence  plu- 
sieurs fois  constatée  de  tumeurs  ovariennes  chez  des  fem- 
mes d'un  âge  avancé*  Il  est  évident  que ,  dans  de  tel  cas  >  la 
conception  a  pu  précéder  l'inactivité  de  l'appareil  généra- 
teur ;  elle  est  donc  explicable  par  une  fécondation  anté- 
rieure (S).  Ces  cas  sont  d'ailleurs  assez  rares^  et  c'est  chez 

voir  admettre  uo  rapport  entre  Tétatda  cerveau  et  les  développemens 
anomaux  des  ovaires.  Cet  aperçu  est  une  simple  hypothèse ,  que  Ton 
pourrait  combattre  facilement  par  des  faits  de  plus  d'un  genre* 
'      (  I  )  Voyez  Tâboxovi  ,  Opusc,  prati. ,  t.  Vil  y  p*  x  9* 

(9)  Voyez  AiTDBESoH  et  GoLBT ,  tocU  di, 
.    (3)  U  exiate  auasi  dans  la  science  quelques  cas  inverses  par  leurs 


MON6TR£S  PABÀSITES.  557 

des  femmes  jeunes  ou  d'un  âge  moyen ,  les  unes  mariées , 
d'autres  livrées  à  la  prostitution  «  que  l'on  a  rencontré  la 
plupart  des  exemples  connus  de  tnmeurs  ovariennes. 

Enfin  je  dois  encore  noter  une  circonstance  sur  laquelle 
Meckei  a  surtout  appelé  l'attention  :  c'est  la  production 
beaucoup  plus  fréquente  de  tumeurs  ovariennes  du  côté 
droit  que  du  côte  gauche.  L'existence  simultanée  de  tu- 
meurs dans  les  deux  ovaires  n'est  pas  entièrement  sans 
exemple  (i)»  mais  doit  être  considérée  comme  très-rare. 

Ces  faits ,  relatifs  (2)  soit  aux  monstres  parasites  eux- 

circonstances ,  et  qui  ont  encore  été  pour  les  auteurs  un  sujet  de 
difficultés  bien  plus  graves.  Je  veux  parler  de  ceux  où  Ton  a  trouvé 
des  tumeurs  ovariennes  contenant  des  os»  des  dents  et  des  poils 
dans  les  ovaires  de  femmes  vierges  ou  roêcne  encore  impubères. 
Mais  ces  cas  •  très-différens  de  tous  ceux  qui  précèdent,  appartien- 
nent évidemment  à  la  monstruosité  par  inclusion.  Leur  histoire  trou- 
vera sa  place  dans  un  autre  chapitre,  et  Ton  verra  alors  qu*il  n*y  a 
aucun  motif  pour  supposer  avec  Mxckbi.,  hc,  cit.,  que  de  telles 
tumeurs  peuvent  se  former  sous  la  seule  influence  d*une  excitatiou 
codtre  nature  des  organes  génitaux;  hypothèse  qui  n'a  absolument 
d'autre  base  qu'un  cas  recueilli  par  Ntstev  {voyez  le  Joum,  de  méde» 
eine  ^  chir, ,  pharm,,  brumaire  an  xi,  p.  i44)>  et  dans  lequel  quelques 
dents  el  quelques  parties  osseuses  furent  trouvées  chez  une  jeune  fille 
de  treize  ans  ,  adonnée  à  la  masturbation.  —  Foyez  pour  Thistoire  de 
la  monstruosité  par  inclusion  »  le  t.  III  de  cet  ouvrage. 

(i)  Foyez  Lb  Richb,  Hist,  de  Vac.  des  Se.  pour  1743 ,  p.  8$. 

(«)  Outre  les  auteurs  précédemment  cités,  voyez  sur  les  tumeurs 
ovariennes  contenant  des  dents  et  des  os  :  Mért,  dans  VWst,  de  l'Ac, 
es  Se,  de  1666  à  161^9, 1.II,  p.  a44.— Nicholls,  dans  les  Philos,  Trans., 
n°IL  —  Baillib,  iWrf.,  n°  V. — Ruysch,  Advers,  anatom,,  dec.  I'^  p.  0, 
et  dec.  III,  p.  a.  —  Gra-MBS,  Anat,  Beschreibung  eines  monscrœsen 
Gewœchses^  Francf.,  1730. -— Voigtel,  Pathol.  anat,^  t.  III,  p.  545. 
—  MuBBAY  ,  dans  la  Medicin.  bibUothek  de  Blumenbach  ,  t.  I , 
p.  i5i.  — BrcKEH,  dans  Archh  fur  die  Geburtshii/fe ^  t.  VI,  p.  874. 
—.  YouBG,  il/rrf.  and  physic»  essajs   0/  JEdinburgh,  t.  U,   no   18.  -e. 


as  PABTIli  m. 

Aiêmes,  soit  aux  circonstances  de  leur  prodnctioD,  me  pa- 
raissent dans  leur  ensemble  très-favorables  à  Texplication 
que  j'ai  présentée  /  et  même  propres  à  lui  donner  une  ex- 
tension que  je  n'osais  d'abord  espérer  pour  elle. 

Et  d'abord  je  crois  pouvoir  affirmer  que  Thypothèse  de 
la  destruction  partielle  de  fœtus  normaux  ne  peut  pas  plus 
fournir  une  explication  générale  des  productions  amorphes 
des  ovaires ,  qu'elle  ne  le  peut  de  celles  de  l'utérus.  Appli- 
quée aux  masses  amorphes  des  ovaires ,  cette  hypothèse 
est  même  combattue  par  des  faits  beaucoup  plus  conclaans, 
parce  qu'ils  sont  plus  nombreux  et  mieux  connus ,  et  c'est 
même  à  s'étonner  qu'elle  ait  pu  trouver  quelques  partisans. 
Tous  ces  mêmes  argumens,  qui  établissent  pour  certains  cas 
l'impossibilité  de  considérer  les  masses  amorphes  de  l'utérus 
comme  les  débris  d'un  fœtus  normal ,  démontrent  aussi 
et  plus  manifestement  encore  l'impossibilité  que  le  produit 
d'abord  normal  d'une  grossesse  ovarienne  s'atrophie  et  se 
déforme  au  point  de  se  métamorphoser  en  une  masse  amor- 
phe contenant  des  dents  nombreuses ,  et  quelquefois  ntéms 
êes  dents  des  deux  dentitions.  Supposons  en  effet  qu'un 
embryon  extra-utérin  vienne  à  périr  dans  les  premiers 
temps  de  la  gestation  :  dans  ce  cas ,  le  seul  oii  sa  dissolution 
plus  ou  moins  complète  puisse  être  admise  sans  renverser 
toutes  les  lois  de  la  physiologie ,  ses  débris  ne  sauraient  évi- 
demment contenir  de  longs  poils  et  surtout  des  dents.  Si 
nous  faisons  au  contraire  la  supposition  d'une  mort  plus  tar- 
dive ,  les  mêmes  difficultés  subsistent,  du  moins  pour  lés  cas 
où  il  existe  des  dents  delà  seconde  dentition.  De  plus,  à  cette 
époque,  la  destruction  et  la  disparition  presque  cpmplète  du 

Mbbbtmait,  dans  les  Meà,  chir»  Transactions ,  t.  III,  p.  53.  — Matée, 
Veber Baar'Und'Zahnbildung im  Ovariitm  undan  and,  ungewohn,  StelUn 
des  Kcerpers,  dans  le  Journal  der  Chirurgie ,  t.  XYII  p  p.  348  ;  sept  oou* 
veaux  cas. 


MONSTRES  PAKASITES.  {IS9 

ûbfp9,  alots  f rès-déyelcrppé,  très-craipléx^  et  eontenatft  des 
osfttonibreTfty  ^odt  devenoes  absolament  impossibles,  sans 
l'expoisioii  à  rintériettr  de  débris  ntultipliés  et  Tolumiaetrsf. 
Dans  rnn  et  Tantre  cà<s ,  l'hypothèse  de  la  dissolution  on  db 
Ijir  desttaction  partielle  dn  corps  tombe  donc  devant  des  dif- 
ftenltés  insolables ,  et  »  si  elle  ne  doit  pas  être  entièrement 
bannie  de  la  science ,  on  pet^t  du  moins  conclure  rigoiirea- 
sement  <pi'elle  est  inapplicable  à  un  grand  tiotnbrre  de  faits. 

Aussi ,  â'il  fallait  choisir  entre  les  diverses  explications 
que  possède  déjà  la  science  »  n'hésiterais-)e  pas  à  préférer 
tine  antre  hypothèse  primitivement  émise  par  Buffon  (i), 
puis  renouvelée ,  sauf  quelques  modifications,  par  Coléy, 
enfin  adoptée  par  Meckél;  hypothèse  que  je  considère 
coûnne  beaucoup  plus  voisine  de  la  vérité,  et,  je  pourrais 
dire,  comme  la  vérité  elle-même,  mais  encore  incomplète- 
nt&ït  comprise  et  imparfaitement  exprimée.  Suivant  ces 
auteurs,  et  surtout  suivant  Meckel,  les  masses  organiques 
amorphes  des  ovaires ,  comme  aussi  celles  de  Tutérus  et 
des  autres  organes  où  de  semblables  masses  ont  été  obser- 
vées,* sont  des  parties  anomales  produites  par  uiie  tendance 
avortée  à  la  production  d'un  fœtus  *,  en  d'autres  termes, /7ar 
une  génération  plus  incomplète ,  résultant  soit  d'une  union 
lexuelle,  soit  même  d'une  excitation  isolée  et  contre  nature 
de  l'appareil  générateur  (2). 

L'idée  éminemment  vraie  d'une  formation  anomale  est, 
comme  on  le  voit,  la  base  de  cette  explication;  mais  elle 
n'y  est  présentée  qu'avec  des  restrictions.  Ce  n'est  point  un 
être  distinct,  bien  qu'imparfait  ;  ce  n'est  point  véritable- 
ment un  embryon  9  mais  seulement  quelques  parties  accî- 

(i)  Voyez H;st»  natureUe,t, II,  p.  3 60. 

(a)  Cet(e  dernière  opinion  appartient  en  propre  à  Meckel.  On  a  ya 
jplus  haut  (p.  557])  quel  fait  lui  a  donné  naisèance. 


56o  PABT1£  III. 

dentelles ,  anomales»  qae  l'on  suppose  résulter  de  cette  for- 
mation anomale.  Cette  ^différence  semble  au  premier  aspect 
de  peu  d'importance.  On  pourrait  croire  même  qu'indiquer 
la  formation  de  quelques  parties  anomales  ou  celle  d'an 
embryon  frappé  d'un  arrêt  presque  général  d'évolution,  c'est 
réellement  donner  deux  expressions  différentes  d'une  seule 
tt  même  idée.  Mais  il  n'en  est  point  ainsi;  car  l'une  de  ces 
hypothèsesnous  fait  voir,  dans  la  masse  amorphe  de  l'oyaire, 
un  être  nouveau,  un  individu  distinct,  bien  qu'imparfSsôt,  et 
c'est  ce  que  tous  les  faits  tendent  à  démontrer.  Dans 
l'autre  hypothèse  au  contraire ,  ce  seraient  seulement  quel- 
ques parties  accidentelles,  surajoutées  à  l'ovaire  de  la  mère, 
et  s'y  développant  à  peu  près  comme  dans  tout  autre  organe. 
Si  Ton  doutait  que  telle  eût  été  en  effet  l'opinion  de  Heckel, 
il  suffirait  de  rappeler  l'analogie  intime  qu'il  établit ,  dans 
son  important  mémoire  déjà  cité ,  entre  la  production  des  tu- 
meurs amorphes  ovariennes  et  utérines  contenant  des  dents, 
et  des  cas  d'un  tout  autre  genre,  tels  que  le  développement 
de  dents  vraiment  accidentelles  et  surnuméraires ,  soit  dans 
la  bouche,  mais  hors  des  mâchoires ,  soit  même  à  l'exté- 
rieur, mais  dans  le  voisinage  de  la  cavité  buccale,  par 
exemple,  dans  l'orbite.  C'est  aussi  évidemment  cette  opi- 
nion qui ,  diminuant  dans  la  pensée  de  Meckel  l'importance 
des  productions  amorphes  ovariennes,  a  porté  cet  illustre 
anatomiste  à  considérer  leur  production  comme  l'effet  pos- 
sible et  même  probable  pour  la  plupart  des  cas ,  non  d'une 
véritable  génération,  mais  de  la  simple  excitation  isolée 
des  organes  sexuels  ;  et  cela  sans  qu'il  eût  d'autre  élément 
pour  soutenir  une  hypothèse  aussi  neuve,  qu'un  seul  exem- 
ple ,  imparfaitement  connu ,  de  tumeur  ovarienne  trouvée 
chez  une  jeune  fille  adonnée  à  la  masturbation  (i). 

(i)  Foycz  plus  baul ,  p.  557,  noie  1.  -  Il  est  remarqual>le  que  celle 


MONSTRES  PARASITES.  56l 

L'explication  des  tamenrs  amorphes  soit  des  ovaires,  soit 
des  autres  organes ,  a  été  présentée  très-diiTéremment  par 
quelques  autres  auteurs.  Gheston  Browne,  ayant  trouvé 
chez  une  femme  une  tumeur  ovarienne  contenant  une  dent 
et  quelques  poik»  émit  l'idée  singulière  que  les  poils  s'étaient 
formés  dans  la  tumeur,  mais  que  la  dent  »  d'abord  avalée , 
était  parvenue  peu  à  peu  dans  l'ovaire.  C'est  une  de  ces 
hypothèses  bizarres  qu'il  n'est  pas  même  besoin  de  réfuter. 

lin  auteur  italien ,  Tumiati,  pense  que  les  tumeurs  amor- 
phes de  l'utérus,  et  de  même  celles  des  ovaires ,  ne  se  for- 
ment pas  p  mais  existent  dès  Torigine  et  sont  produites  par 
le  même  acte  de  fécondation  qui  a  produit  l'individu  prin- 
cipal. Cette  idée»  suivant  laquelle  ces  faits  rentreraient  dans 
on  genre  particulier  de  monstruosité»  la  duplicité  par  in- 
clusion ,  est  plus  rationnelle ,  et  sans  nul  doute  vraie  pour 
un  grand  nombre  de  cas;  mais  elle  ne  peut  être  admise  d'une 
manière  générale.  On  a  vu  que  les  symptômes  d'un  com- 
mencement de  grossesse  avaient  signalé  d'une  manière  très- 
précise  c|;iez  plusieurs  femmes  l'époque  de  la  formation  des 
tumeurs  ovariennes»  et  ce  seul  fait  est  par  lui-même  assez 
concluant  pour  me  dispenser  de  soumettre  l'opinion  de 
Tumiati  à  une  discussion  étendue. 

Examinons  maintenant  si  l'explication  que  j'ai  moi-même 
proposée»  satisfait  mieux  à  toutes  les  conditions  du  pro- 
blème» que  les  hypothèses  auxquelles  je  cherche  à  la  substi- 
tuer» et  si  elle  peut  résister  aux  objections  devant  lesquel- 
les tombent  celles-ci.  Cette  explication ,  que  je  n'ai  point  la 

hypothèse  de  la  formation  des  masses  amorphes  de  Putérus  et  des 
ovaires  sans  union  sexuelle,  se  trouve  n'être  qu'une  extension  des 
idées  des  anciens  sur  les  môles  :  «  Moias  gigni putant ^  dit  Pline  (  Hist, 
nae, ,  liv.  X»  chap.  LXXXIV ) ,  nui  muiier  non  tx  tnare,verum  ex  stmet" 
ipsd  tantîun  conctptrii;  itfto  ticc  animari,  ^uia  non  tii  è  duobus,  » 

lu  36 


562  PABTIB  III. 

prétenlioQ  de  présenter  comme  générale ,  mais  que  je  con- 
sidère comme  applicable  à  un  grand  nombre  de  faits ,  a 
pour  base  fondamentale  une  idée  déduite  de  la  définition 
générale  de  la  monstruosité,  et  qui  peut  être  ainsi  exprimée  : 
lés  masses  amorphes  des  ovaires ,  aussi  bien  que  celles  de 
Tutérus ,  des  trompes  et  même  quelquefois  de  !a  cavité  ab- 
dominale, sont,  pour  beaucoup  de  cas,  non  les  débris  de 
fœtus  normaux,  non  de  simples  parties  surnuméraires  exis- 
tant dès  l'origine  ou  développées  consécutivement ,  mais 
bien  de  véritables  embryons  distincts ,  bien  qu'incomplets 
au  plus  haut  degré  ]  des  êtres  ayant  leur  existence  propre 
et  individuelle ,  bien  que  réduits ,  par  un  arrêt  presque  gé- 
néral-de  formation,  2i  quelques  parties  seulement;  en  un 
mot,  des  monstres  offrant  en  eqx  le  dernier  degré  de  la 
monstruosité  par  défaut.  La  production  d'une  de  ces  mas- 
ses dans  l'utérus ,  dans  une  trompe,  dans  un  ovaire  ou  dans 
Tabdomen,  est  donc  une  véritable  grossesse  utérine,  tu* 
baire,  ovarienne  ou  abdominale,  anomale  par  ses  circon- 
stances insolites,  comme  par  son  produit  (i). 

(.es  preuves  de  plusieurs  genres  qui  viennent  à  Fappui  ci^ 
ces  idées,  ont  été  développées  à  l'avance;  mais  il  n'est  pas 
inutile  de  les  résumer  ici.  En  premier  lieu ,  les  monstres 
parasites  ne  diffèrent  des  autres  monstres  unitaires,  que 
parce  qu'ils  en  exagèrent  encore  les  conditions  anomales , 


(i)  Celte  explication  est  applicable  aussi  à  une  partie  des  cas  oà 
l'oB  a  trouvé  seulement  des  poils  sans  os  et  sans  dents.  Mais  il  y  a  sans 
doute  un  bien  plus  grand  nombre  de  cas  que  Ton  doit  expliquer 
par  des  considérations  d*un  autre  genre,  des  pbils  pouvant  croître 
accidentellement  dans  presque  tous  les  organes,  sur  presque  toutes  les 
membranes ,  et  même ,  d'après  Bichat  Jusque  sur  les  calculs  vésicaux. 
Fqjrez  sur  ce  dernier  cas  et  sur  les  développemens  accidentels  de  poils 
en  général,  le  mémoire  de  Bichat,  dans  le  Jonm»  de  méd,  de  SédiUot, 
t,  JCLVIII.  Voyez  aussi  le  mémoire  plusieurs  fois  cité  de  Mbcxbl. 


MONSTRES  PàIlASIT£S.  565 

ot  ils  se  lient  même  d'une  manière  assez  intime  avec  le^ 
acéphaliens  les  plus  simples  »  comme  l'a  reconnu  Meckel 
lui-même.  Leurs  rapports  avec  les  mylacéphales  ou  acépha- 
les-môles sont  surtout  éridens ,  et  ils  s'étendent ,  commis 
on  l'a  TU  y  jusqu'aux  circonstances  de  lanaissance,  au  moins 
pour  les  monstres  amorphes  del'utérus,  qui,  dans  les  cas  Ita 
plus  authentiques ,  sont  nés  jumeaux ,  comme  presque  tous 
les  acéphaliens  et  anidiens  connus. 

En  second  lieu  »  il  suffit  de  se  livrer  à  une  étude  quelque 
peu  approfondie  d'un  certain  nombre  de  cas  ^  pour  recon- 
naître que  ces  masses  amoiphes  sont  composées  de  partie»» 
non  seulement  juxtà-posées  les  unes  à  câté  des  autres  ,  mais 
bien  intimement  unies  comme  le  senties  membres  divers 
d'un  seul  et  même  être.  L'unité  ^  l'individualité  fœtale  dl» 
masses  amorphes  utérines  et  ovariennes  est  ainsi  indiquée 
par  leur  organisation  même;  mais  elle  est  démontrée  bien 
mieux  encore  par  les  symptômes  de  grossesse  qui  accompê«^ 
gne&t  leur  première  formation  ^  et  par  les  divers  phéno^ 
mènes  physiologiques  de  leur  vie  obscure ,  latente ,  mais 
incontestable  »  surtout  par  leurs  développemens  successiib 
que  l'on  ne  peut  comparer  qu'à  ceux  des  sujets  normaui. 
Or  i  si  ces  masses  sont  »  non  des  amas  de  parties  surnumé- 
raires ,  mais  des  êtres  distincts ,  ayant  leur  unité ,  leur  in- 
dividualité »  quoique  incomplets  et  imparfaite  au  plus  haut 
degré  y  on  ne  peut  méconnaître  en  elles  des  monstres  u&K 
taires;  des  monstres^  puisque  de  tels  êtres  s^écartent  du 
type  de  leur  espèce  par  les  modifications  les  plus  graves^; 
des  monstres  unitaires ,  puisqu'ils  ne  renferment  en  eio; 
que  les  élémens  très-imparfaits  d'un  seul  individu» 

En  partant  de  ces  données  dont  l'exactitude  eirt  établie 
par  les  faits  précédemment  exposés ,  on  va  voir  comment  il 
est  possible  de  se  faire  une  idée  satisfaisante  de  ces  masses 

amorphes»  au  premier  aspect  si  inexplicables  par  leur  c<m^ 


56/|      ^  PARTIE  III. 

fuse  et  bizarre  organisation,  et  par  les  circonstances  para- 
doxales de  leur  production  et  de  leur  développement. 

£n  premier  lieu ,  pourquoi  un  monstre  parasite ,  par  un 
privilège  que  nul  autre  ne  partage,  peut-il  prolonger  presque 
indéfiniment  sa  yie  dans  le  sein  de  sa  mère?  Précisément 
à  cause  de  Timperfcction  et  de  la  simplicité  de  son  organi- 
salion.  Comparés  aux  fœtus  normaux,  le  volume  des  mons- 
tres parasites  est  si  petit,  leur  accroissement  si  restreint, 
leur  vie  si  obscure ,  que  leur  présence ,  au  neuvième  mois 
comme  au  premier,  et  même  beaucoup  plus  lard,  n'exerce 
qu*une  faible  influence  sur  la  mère;  ce  que  prouverait  an 
besoin  la  possibilité  d'une  conception  nouvelle,  constatée 
par  plusieurs  exemples.  Ils  restent  donc  toujours  à  Tégard 
de  la  mère  ce  que  sont  de  jeunes  embryons  ;  et  cette  vie  la- 
tente et  toute  embryonnaire  étant  d'ailleurs  suffisante  pour 
dc^  êtres  aussi  simples ,  il  ne  leur  arrive  ni  d'être  expulsés 
de  l'utérus,  s'ils  se  sont  développés  dans  cet  organe,  ni, 
s'ils  se  sont  formés  dans  les  ovaires,  les  trompes  ou  Tabdo- 
men,  de  périr  h  la  suite  d'efforts  inutiles  de  parturition, 
comme  ceux  des  fœtus  normaux  extra -utérius  qui  ne  suc- 
combent point  dès  les  premiers  mois. 

Les  monstres  parasites  sont  donc  des  embryons  perma- 
nens  pour  lesquels  le  terme  de  la  gestation  n'arrive  jamais. 
Or ,  de  ce  seul  fait  découlent  d'importantes  conséquences. 
Du  moment  où  il  en  est  ainsi ,  et  où  ils  continuent  à  être  en 
rapport  par  leurs  vaisseaux  avec  le  système  vasculaire  de 
la  mère ,  rien  n'empêche  qu'ils  ne  subissent  peu  à  peu  quel- 
ques développemens.  L'observation  montre,  en  effet ,  qu'il 
en  est  ainsi  :  des  poils  se  forment  ou  s'allongent  davantage; 
l'ossification  a  lieu  sur  quelques  points ,  et  une  on  plusieurs 
dentsparaissent;  phénomène  que  l'on  a  quelquefois  constaté 
de  même  chez  des  fœlns  d'ailleurs  normaux,  retenus  dans 
le  seio  ipaternel  au-delà  du  terme  ordinaire  de  la  groçsessf^. 


MONSTRES  PARIlS1TE8«  565 

Lh  s'arrêle  souvent  le  développement  du  monstre  amor- 
phe, soit  que  sa  mère  vienne  h  succomber,  soit  que  lui- 
même  périsse  sous  rinfluence  d'une  cause  pathologique  quel- 
conque. Dans  ce  dernier  cas ,  ses  débris  sont  quelquefois  ex- 
pulsés au  dehors  par  un  abcès ,  ou  bien  sont  rejelés  par 
l'intermédiaire  du  rectum.  Peut-être  aussi  arrive-t-il  quel- 
quefois au  monstre  de  rester,  quoique  privé  de  vie,  dans  le 
lieu  de  son  développement ,  comme  ces  fœtus  extra-utérins 
encroûtés ,  ou ,  comme  disent  les  auteurs ,  pétrifiés ,  dont 
les  singulières  transformations  ont  causé  à  plusieurs  obser- 
vateurs un  si  vif  et  si  juste  étonnement. 

Dans  d'autres  cas,  au  contraire,  le  monstre  parasite 
continue  à  vivre ,  et  dès  lors  il  continue  aussi  à  s'accroître 
et  à  se  développer.  Un  phénomène  des  plus  remarquables  a 
lieu,  après  un  espace  de  temps,  dont  la  durée ,  assez  varia- 
ble ,  est  quelquefois  beaucoup  plus  courte  que  dans  l'état 
normal.  Ce  phénomène ,  c'est  l'éruption  de  quelques  dents 
de  la  seconde  dentition,  attestée ,  comme  on  l'a  vu  ,  par  des 
fuits  irrécusables.  Le  plus  souvent,  ces  dents  s'ajoutent  à 
celles  de  la  première  dentition,  mais  elles  peuvent  aussi  en 
déterminer  la  chute,  absolument  comme  dans  l'état  normal. 

Ainsi  nous  voyons  les  fœtus  amorphes  se  rapprocher 
même  à  quelques  égards  des  êtres  réguliers  par  les  phases 
de  leur  singulière  évolution.  Leur  vie,  si  longue  qu'elle  soit^ 
est ,  il  est  vrai ,  tout  entière  intra-matemelle ,  et  bornée  à 
deux  ou  trois  phénomènes  ;  mais  ces  phénomènes  sont  ré- 
guliers par  leur  nature  et  l'ordre  de  leur  production.  Même 
à  ces  limites  extrêmes  de  la  monstruosité  unitaire ,  le  fil  des 
analogies  n'est  donc  point  encore  entièrement  rompu  entre 
l'anomalie  et  l'état  normal ,  et  nous  voyons  encore  l'une  et 
l'autre  se  ramener  sous  quelques  points  de  vue  à  des  princi- 
pes communs. 

Maintenant  quelle  est  la  terminaison  de  la  vie  si  singulière 


566  PABTIB  III.  MONSTRES  FAIASITES. 

des  monstres  parasites ,  quand  aucune  cause  étrangère  ne 
yiênt  en  abréger  la  durée?  Quels  nouveaux  développemens 
peuvent  succéder  à  ceux  que  je  viens  de  mentionner  ?  Ce 
sont  là  de  caricuses  et  intéressantes  questions  qui  restent 
encore  dans  une  obscarité  profonde ,  et  pour  la  solution  des- 
quelles le  hasard  de  circonstances  heurenses  fera  plus  sans 
donte  que  toute  la  sagacité  des  physiologistes. 


PIN  nu  TOIIB  a£C0ND« 


»»»V¥»WWW»»l»l»tai»»<»%l<IM*»l^»<l<»MAMtM<IM«WWI«»«>»»%»M<¥l»»ia^ 


TABLE  DES  MATIERES 


CONTENUES 


DANS  CE  VOLUME. 


TROISIÈME  PARTIE.  FAITS  PARTICULIERS. 

HISTOIRE  DES  ANOMALIES  COMPLEXES. 
L  DES  HÉTÉROTAXIES. 

DÉFINITION,  ET  DIVISION  EN  ORDRES.  3 

CHAPITRE  I.  De  l'utysasios  splahcuitiqus.  4 

Idée  générale  de  l'inverâion  spUncbDique.— YîabiUtë  des  indi- 
vidus affectés  d*ane  inversion  complète.  —  Possibilité  d'ex- 
pliquer rinversion  sans  recourir  à  Tbypotbèse  des  germes 
originairement  anomaux.  —  De  Tinversion  splancbnique 
incomplète.  —  De  rinversioD  splaochniqa*  compliquée. 

CHAPITRE  n.  De  l'inveasioit  géhérai^.  at 

Différences  et  analogies  de  Tinversion  splancboiqne  et  dfi  Tin* 
version  générale.  —  De  Tin  version  générale  cbes  1^  pieu- 
ronectes  et  dbez  divers  mollusques. 

II.  DES  HERMAPHRODISMES. 

DÉnNITIOIf ,  ET  DIYISION  EN  CLASSES  ST  EN  OlDIlS.  3^ 

LIVRE  PREMIER.  DES  HERMAPHRODISMES  SANS 
EXCÈS  DANS  LE  NOMBRE  DES  PARTIES.  4^ 

CHAPITRE  I.  Des  hebmaphrodismes  masculivs.  6t 

Fréquence  des  hermaphrodismes  masculins.  — -  Analyse  de 
leurs  caractères» — Harmonie  de  leurs  conditions  physiques 


568  TABLE  DES  MiTl^RES. 

e.i  morales.—-  Division  en  quatre  genres. —  Histoire  spéciale 
du  premier  genre.  —Histoire  du  second  :  Observations  di- 
verses. —  Exemples  d'hermaphrodites  mâles  qui  ont  été 
crus  et  se  sont  eux-mêmes  crus  femmes  pendant  toute  leur 
vie.  —  Règles  de  la  détermination  du  sexe  chez  les  herma- 
phrodites du  second  genre,  soit  après,  soit  avant  la  des- 
cente des  testicules.  —Extension  de  ces  règles  aux  herma- 
phrodites mâles  des  troisième  et  quatrième  genres.  —  His- 
toire des  hermaphrodismes  masculins  chez  les  animaux, 
spécialement  chez  les  ruminans  et  les  solipèdes. 

CHAPITRE  II.  Des  hehmaphrodismes  pÉMiiriirs.  91 

Analyse  de  leurs  caractères.  —  Parallèle  avec  ies  hermaphro- 
dismes masculins. —  Difficulté  de  la  détermination  du  sexe. 
—  Exemples  d'hermaphrodites  femelles ,  élevés  comme 
hommes.  —  Division  en  quatre  genres.  —  Développement 

excessif  du  clitoris Histoire  des  troisième  et  quatrième 

genres. —  De  quelques  anomalies  prises  pour  des  herma- 
phrodismes féminins.  —  Des  hermaphrodismes  féminins 
chez  les  animaux. 

CHAPITRE  III.   Des  HERMAPHRODISMES  NEUTRES.  '  IIO 

Comparaison  générale  avec  les  hermaphrodismes  masculins  et 
féminins  :  différences  et  analogies.  —  Rareté  des  herma- 
phrodismes neutres  chez  l'homme  et  les  animaux. 

CHAPITRE  IV.  Des  hermaphrodismes  mixtes.  119 

Considérations  générales  sur  les  hermaphrodismes  mixtes.— 
Indication  de  l'hermaphrodisme  semilatéral  et  de  l'herma- 
phrodisme croisé.  —  Histoire  spéciale  de  l'hermaphrodisme 
superposé  chez  Thomme  et  les  animaux.  —  Histoire  de 
l'hermaphrodisme  latéral  chez  l'homme  et  les  animaux,  eu 
particulier  chez  les  insectes. 

LIVRE  DEUXIÈME.    HERMAPHRODISMES   AVEC 
EXCÈS  DANS  LE  NOMBRE  DES  PARTIES.  i5o 

CHAPITRE  I.  Des  hermaphrodismes  masculiits  gompx.bxbs.      x53 
Analogie  des  hermaphrodismes  masculins  complexes  avec  les 
hermaphrodismes  masculins  proprement  dits.  -^  Exemples 
divers  chez  l'homme.*  Autres  exemples  chez  les  animaux. 


TABL£  DES  MATIÈRES.  569 

CHAPITRE  II.   DbS  HERMAPHRbDISMBS  PÉBflVIlTS  COXPLEXRS.  iSj 

Analogie  des  hermaphrodismes  fémiiiios  complexes  avec  les 
hermaphrodismes  fémiains  proprement  dits.  —  Exemples 
divers  chez  Tbommeet  les  animaux. 

CHAPITRE  III.    Des  HERMAPHRODISMBS  BISBXUELS.  i63 

Analogie  et  différences  des  hermaphrodismes  bisexuels  et  des 
hermaphrodismes  mixtes.  —  Exemples  divers  chez  Thomme 
et  les  mammifères, -Etat  des  fonctions  sexuelles. —  Limites 
de  l'hermaphrodisme.  —  Non-existence  de  l'hermaphro- 
disme parfait,  au  moins  sous  le  point  de  vue  anatomique. 

III.  MONSTRUOSITÉS. 

Définitions,  et  division  en  classes  et  en  ordrks.  l'j^ 

LIVRE  PREMIER.  DES  MONSTRES  UNITAIRES.  1 89 

CHAPITRE  I.  Des  monstres  ectromélieics.  ao6 

Division  en  trois  genres.  —  Phocomèles. —  Hem i mêles.  —  Ec- 
tromèles.  —  Absence  d'un,  de  deux,  de  trois»  des  quatre 
membres.  —  Observations  diverses  chez  Thomm^et  les  ani* 
maux.  — Viabilité  des  monstres  ectromcliens.  —  Modifica- 
tions diverses  dans  les  fonctions  et  dans  le  développement 
des  membres,  quand  il  n*en  existe  que  deux.  —  Etat  im- 
parfait de  l'appareil  générateur,  quand  la  monstruosité  af- 
fecte les  membres  abdominaux. —  Transmission  héréditaire 
des  monstruosités  ectroméliques. 

CHAPITRE  IL  Des  mohstres  symélibhs.  a  37 

Division  en  trois  genres.  —  Symèles.  »  Uromèles.  —  Siréno- 
mèles. —  Analogie  des  monstruosités  byméliques  avec  les 
hémitéries  par  réunion  médiane.  —  Remarques  anatoiui- 
ques. 

CHAPITRE  III.  Des  monstres  celosomieits.  394 

Division  en  six  genres.  —  Aspalasomes.  —  Agénosomes  ou 

agènes.  —  Cyllosomes.  —  Schistosomes.  —  Pieuroaomes.  — 

Célosomes.  —  Remarques  générales  sur  les  monstruosités 

ce losomi ques  chez  l'homme. — Leur  rareté  chez  les  animaux. 

CHAPITRE  IV.  Des  monstres  exekcépualiems.  39I 

Division  en  six  genres.  —  Notencéphales.  — -  Proencéphales. 


5^0  TABLE  DBS  MàTlÈ&Bft. 

—  Podencéphales.  •—  Hypérencéphales.  —  loienoéplHiles. 
— £xencéphales.—  Remarques  sur  l^ensemble  de  la  famille. 

—  Ses  rapports  atec  les  groupes  voisins. 

CHAPITRE  V.  Des  monstres  psBUDBircipHAi.iBirs.  817 

Division  en  trois  genres. —  Noscncéphalèi.  —  Thlipsencépba- 
les.  —  Pseudencéphales.  —  Remarques  générales. —  Nature 
de  la  tumeur  qui  simule  l'encéphale.  —  Circonstances  de  la 
naissance.  —  Phénomènes  observés  chez  des  individus  qui 
ont  vécu  plusieurs  heures  ou  même  plusieurs  jours. 

CHAPITRE  VI.  Des  monstres  AKENcÉPHAUEirs.  35x 

Division  en  deux  genres.  —  Dérencéphales.  —  Anencéphales. 

—  Momie  d'anencéphale  trouvée  récemment  à  Hermopolis. 

—  Remarques  générales  sur  les  anencéphaliens. 

CHAPITRE  VII.  Des  monstres  ctclocéphaliens.  873 

Division  en  cinq  genres. — Etbmocéphales.— Cébocéphales. — 
Rhinocéphales.  —  Modifications  diverses  des  yeux ,  de  la 
trompe,  du  cerveau  et  du  crâne  dans  la  rhinocéphalie. — 
Cyclocéphales.  —  Stomocéphales.  —  Remarques  générales. 
— Etat  de  Teucéphale  chez  les  cyclocéphaliens.  —  Fréquence 
de  lapolydactylie  chez  les  cyclocéphaliens  humains.—  Fré- 
quence des  monstruosités  cyclocéphaliques  chez  les  mam« 
inifères.—  Leur  existence  chez  les  oiseaux  et  même  chez  un 
insecte.  — '  Rapport  avec  la  conformation  normale  de  plu- 
sieurs animaux.  —  Circonstances  de  la  naissance  des  cyclo- 
céphaliens. —  Promptitude  de  leur  mort  lorsqu'ils  sont 
nés  vivans. 

CHAPITRE  VIII.  Des  monstres  otogbphaliens.  ^iq 

Division  en  cinq  genres.  —  Sphénocéphales.  —  Otocéphales. 
—  Edocéphales.  —  Opocéphales.  —  Triocéphaies.  —  Ana- 
logie des  olocéphaliens  avec  les  cyclocéphaliens. 

CHAPTRE  IX.  Des  monstres  paracéphaliens.  4^7 

Caractères  et  rapports  des  monstres  paracéphaliens.  —  Leur 
division  en  trois  genres. —  Paracéphales. —  Omacéphales.  — 
Hémiacéphales.  —  Remarques  sur  l'organisation  des  para- 
céphaliens.—  Circonstances  de  leur  naissance. 

CHA.PITRE  X.  Des  monstres  acsphaliens*  464 

Caractères  et  rapports  des  monstrea  acépbaliens.  •—  Leur  dî« 


TABLE  DBS  M ATIÈBBS.  67 1 

vision  en  trois  genres.  —  Acéphales.  —  Péracéphales.  — 
Mylacéphales.  —  Remarques  générales.— Solution  de  quel- 
ques difficultés  théoriques.  —  Rareté  iki  monstres  acépha- 
liens  parmi  les  animaux.  —  Conformation  extérieure.  — 
Symétrie  imparfailB.da  corps.  —  Organiaation  interne.  — 
Existence  du  cœar  chez  quelques  acéphaliens. —  Parallèle 
des  dégradations  des  divenes  régions  organiques  chez  les 
acéphaliens  et  dans  la  série  animale. — Uniformité  constante 
des  circonstances  de  la  naissance.  —  Non-?iabilité. 

CHAPITRE  XI.  Des  mohstrbs  avidibhs.  Sa  8 

Extrême  simplicité  de  l'organisation  des  monstres  anidiens. 
— Analogie  de  leur  forme  avec  celle  de  divers  animaux  ra« 
diaires.  —  Description  du  genre  anide. 

CHAPITRE  XII.  Dss  moitstrbs  parasitbs.  536 

Opinions  contradictoires  des  auteurs  sur  les  môles.  —  Néces- 
sité d'établir  parmi  elles  des  distinctions  nouvelles  et  de 
reconnaître  dans  un  grand  nombre  de  véritables  monstres. — 
Indication  de  la  famille  des  zoomylîens  et  du  genre  zoomyle. 

—  Tumeurs  abdominales  ovariennes,  contenant  des  poils, 
des  os,  des  dents.  —  Variétés  de  leur  organisation.  —  Exis- 
tence dans  quelques  unes  des  dents  de  la  seconde  dentition. 

—  Phénomènes  généraux  qui  accompagnent  et  suivent  la 
production  de  ces  masses  amorphes.  —  Durée  indéfinie  de 
la  gestation.  *-*  Accroissement  continu.  —  Réfutation  des 
explications  proposées  par  divers  auteurs.— Phases  diverses 
de  révolution  des  monstres  parasites. 


FIN  BB  LA  TABLB  DBS  MATll^BBS 


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