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HISTOIRE
GÉNÉRALE ET PARTICULIERE
DES ANOMALIES
DE L'ORGANISATION.
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HISTOIRE
GÉNÉRALE ET PARTICULIERE
DES ANOMALIES
DE L'ORGANISATION.
PARIS. ^-IMPRIMKRIK DE GOSâON,
ru« Sjint'Geinuin-dea-Frc», n® 9*
HISTOIRE
GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE.
DES ANOMALIES
DE L'ORGANISATION
CHEZ L'HOMU£ ET LES ANIMAUX,
OUVRAGE COM PRENANT DES RECHERCHES SUR LES CARACTERES ,
LA CLASSIFICATION, l'iNFLUBKCE PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE,
LES RAPPORTS ciNBRAUX, LES LOIS ET LES CAUSES
V
DES MONSTRUOSITÉS,
DES VARIÉTÉS ET DES VICES DE CONFORMATION ,
OU
TRAITÉ DE TÉRATOLOGIE,
Pab h. Isidobb GEOFFROY SAINT-HILAIRE .
Membre de rinstimt (Académie des Sciences) et de la Légioii'd'Honneory
docteor en médecine, aido-natnraliste et professent suppléant de zoologie
an Mnsénm royal d'histoire naturelle , membre de la Société des Sciences
naturelles et de la Société géologique de Paris, des Sociétés royales des
sciences de Lille et d'Arras, du Mnséum d'histoire naturelle de Douai, de
la Société des Naturalistes de Halle, etc.
TOME SECOND.
AVEC ATLAS.
PARIS,
J.-B. BAILLIÈRE,
LIBRAIRE DE L'AGADàMIE ROYALE DE MÉDECINE »
RUS DB l'ÉCOLX D£ MiDICIlIB, H** l3 his^
LONDRES, MÊME MAISON, 219, REGENT-STREET.
BRUZIUilS, AU oiPÔT DS LA UBRAIEU lÛDICALI FRAVÇAISl.
1856.
HISTOIRE
GÉNÉRALE ET PÂRTIGUUÈRE
DES ANOMALIES
DE L'ORGANISATION.
■ ■ . .. :■. ■ I •• ■
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TROISIÈME PARTIE. ' -»
FAITS PARTICULIERS. , ,.
« •»4 ■ ■ - V .
I » / V
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f . » • ^
■» fl'J
HISTOIRE DES ANOMALIES COMPLEXES.
Ealrc les anomalies simples ou Tlémltmes, à l'étude des^
quelles nous avons consacré la seconde partie de cet ou-
vrage » et les anomalies les plus complexes do toutes , les
Monstruosités , qui feront le sujet principal de la troisième
partie y se placent naturellement les deux embranchemens
que nous avons distingués sous les noms SHètérotaxies et
S Hermaphrodismes (i). De ces deux groupes d'anomalies,
le premier est plus rapproché des hémitéries» et diiTère
(i) yoyet le chapitre premier des Prolégomènes ^ l, I, p. ag et suîr.
II. I
même à peine des siiî)]plés variétéâ ^Ôtis le point de vtie phy-
siologique. Le second est, an contraire» plus voisin des
monstrnosi£éd : ilrà Cbtti|)dsè d'anolnatiés' exerçant déjà^
mais seulement à partir de l'époque de la puberté , une in-
fluonpctiès'fnar^éo sur TeBsemble de Tor^nisationé
^âprel libs pèincipet àe cltfsdftcalion, leé bétérotaxies
doivent donc constituer le second , et les bermapbrodismes
le troisième embfancb^nent des loiomalies. Telest> en effet,
le rang que liôii^ ayons assigné aux uns el aux autres dans
notre tableau des quatre embrancbemens ( i ) ; et tel est
TSpS^ ({lié nbiis alloiis suivre dans cette f roisiëme partie,
divisée en trois sections , dont la première comprendra les
hétérotaxiejs\ la seèôndô les herpli^rodisméd , et la troi-
sième les véritables monstruosités (2)*
j *
(i) Voyez \. I^p.'^S;
(a) Les deux dernières de ces sections , traitant d'embranchemens
très-étendus et partagés chacun^en deux classes ^ sont divisées chacune
en deux livres, selon le plan déjà suivi dans cet ouvrage pour This-
Ipire des hémitéries.
r
i
p»»»Mt»<»t1l###>^t>^ ■■■■■■■■ w ,w
DES HÉTÉROTAXIES. -:
- * ■ • ■■»»"•••- Il 1 il, » k«ftf
f . L«» héiérotaxi^ composéat tm giroilp«; lràt4Mni«Bi|iiaUB
é'aootâdiesj CârftCtérîiiteiâmiiB km eQBMdiie.j|>arrésiCMMa-
tion de dteàt «arâiàtères que l'oîi eût ^d^îrpbcçiicîliaUm:
elles affinitefat è ia foii us jpaod hbmbmii'«rgainipMiaèlal»-
tlM iertuei elles aont compléaLéè^ctioepeiJdâiifc beiélÉillent
^lislacle k raeco|DpliB8M[ieBl d'aCUiiitaauji!N|ciM||»i; 6h{K
rhomtt» ttème^ au iaobié AaoatbusinjoMlcmin»!^^
frésetot^itucoii chaDgeineiilappi4oiaUttdiaMibft>iriiei^bB^
irélt ne fiéni imdaEi^ au dehors la pk^éance JtfspeJsiéiér^^
eî4'6tre.ifui en est affecté ^ se tlràixré idnii èzeiapl^e 9m^
diffbrmité externe auslt bien que dé toute aUétiiÛeii ynia^ant
iriiiteQée de l'organilàtton int^rDe^ bèsf abeifaUieinfeiani^-
OiMDd ^embranchement se distingofot^ cxliisëq[mqt«deitM«
tes ksa dâ?iations dontmobs antne Jliraâiéijasi{ttltt ftéimàt,
parleàr cmnpUnatioà^ekde'ÇelleB dchtii'fabtomi wëàtàwn^
p$t Imt elonplèke inMcoké» . / '.o.iii o-uiv. -tuMMu»*. >
Oé fois ^rMitërea doniiées^^uelipivi vagileeifufeUeviàièail,
ponrraiwi défliMse d^ino'{i4iMieiibsj<dea7fBft» gi^^
rhisteim) dea hëtérlitaties» Ainsi* >^ diftpràslem-défiilitieti
imêtaÉëV'M9MMûàUednë pçovent rdmlkei^^ne decondiliods
parftiWiMicjyt ih«émmnq«lM jet i îi bi/ctibniîdter )en «ellea-
métiMi «lèé^«igiiliè(ek y bien itMl4r<Np4îflMistes^ deiodHta
qui constituent l'état normal : premier et important c^l-
raclôre'aSiiVlè !hôt MâêrhtàxfèXl) reiflfeM éft W?, 'n'
près sa xompQ&ition étymologiqi;ie > rin^^çajtion abrégée.
.-■ ; '-"Jil*. i / i .L «i-l*. . 1 Cit. i'., : . ■• rJi.li irai "iUs - ..jp'. .«T'I
(i) Cest-à-diie arraDgemeatjr^guyer» maîs.dfAiÉrfi»! daÀKiitt «or-
4 PARTIE IIK
' *Dë même, de celte doable donnée que les liëtérotaxies
affectent à la fois un grand nombre d'organes» et cependant
permettent le libre accomplissement de toutes les fonc-
tions , on peut conclure qu'elles ne doivent affecter les
organes que daps.Ji(g^rs conditions d'existence les moins im-
portantes do toutes (i). G 'est y en effet » ce qui a lieu : dans
.'ions tes easicohDus l'héftérotaxie résulte de.simples bhatige-
-Biens dans la situation ^es or^nes , et même ces change-
:Biâii8 ont. presque ioisJDUi^s lien sans que la position relative
«il« connexions tient subi aucune altération réelle.
Ji/tEafinil est également facile de prévoir» dès à présent»
qu»' le.grôap6 des hétérotaxies ne comprendra qu'un trèsr-
ptttilriip6nibrcndeugea»B6 d'anomalies. L'accomplissement ré-
-giili^r;âa(ftnltaa..les' 'fonction^ par des organes frappés d'à-
«BÎMBDâiièl^aaiBi.pe^ avoir lieu que dans des cas d'un ordre
JMmit spédalv^t dont l'existence semble même au premier
imjféût si: difficile à expliquer et tellement contradictoire
-afee l^idnseiDbledes.laits» qu'on serait presque tenté d'en
-nier la possibilité» Pour, que de semblables cas puissent être
. véalisés^ lés^érse». déviations élémentaires dont l'ensembla
,constitiie nhe.aDiormalie complexe» doivent être tellement
combinées entre elles qu'elles se.compensent mntuellemwt^
.^'ëUea ànnolent péciproquement leurs effets fâcheux , et
jfinissetttainri'pàr reprodniee ^.quelque sorte» sons une au-
iireibrite et danstin^ autre sens, toutes les conditions de
la vie normale s.résoltet très-^singulier» nécessairement très-
•rane» à cavÉBi» de toutes les conditiôDs dont il suppose la
crtnnioo , etrdolik la-pH>dAction 'd'esl peqt-être Boême con-
■ i.j ■ • 'J *îi ''* "'''■ ■■'!*.•■
ImI. Ge mot vient •oefletde'r?^'^! ordre ^ arrangement régulier . et de
htfiQi.ifutre^ différait^ ^
' (i}>(^tfz'diiâs ri'^pftré m dêls première ptirUé (t.i;p.dx)lès
remarques sur les diverses conditions d'existence des organes » corn*
parées daarleiir'Mibportaace relative. • - •
.• I • *# <■ •
h£t£rotaxie8. s
Gevable que dans un seul groupe de c^ tératologiques , les
transpositions ou mieux les inversions des organes*
On ne sera donc surpris ni de ne trouver dans l'embran-
chement des bétérotaxies qa'nn très-petit nombre de genres»
ni de voir ces genres unis entre eux par les liens d'une évi-
dente analogie* La nature même des données comprises dans
la définition générale , veut qu'il en soit ainsi; et le contraire
seul pourrait être un sujet de juste étonnement Ainsi» en
considérant dans les chapitres suivans comme deux ordres
distincts les deux divisions principales des hétérotaxies, ai-je
en pour but d'exprimer nettement la valeur qui doit leur
être assignée dans l'ensemble de la classification » et non de
faciliter des déterminations qui sont, par elles-mêmes et
dans tous les cas , d'une extrême simplicité.
Les deux ordres que j'établis peuvent être caractérisés
d'une manière générale , le premier par la conservation de
la forme extérieure normale; le second par la substitution h
la forme normale d'une autre forme inversement semblable,
et par suite complètement équivalente à celle-ci. On peut
dire aussi , et c'est t^produire en termes plus spéciaux les
mêmes définitions, qu'il y a dans le premier ordre une in-
version bornée à tout ou partie des organes contenus dans
les deux grandes cavités splanchniques ; dans le second , in-
version des organes externes aussi bien que des internes. De
là les noms ^inversion splanc/inique et A^ inversion générale ,
sous lesquels l'un et Tautre vont être désignés.
Il convient de remarquer dès à présent que l'inversion
splanchnique, bien qu'également possible chez toutes les
espèces extérieurement symétriques, n'a encore été consta-
tée que chez l'homme. L'inversion générale e»L^ au ron-
traire, connue à la fois chez quelques animaux vertébrés et
dans un grand nombre d'invertébrés.
6 9àMvt^ m*
}t
çummvmnim^
• «
id^ générale de rintersfon splaoehnique. — Viabilité dea inàU
' 'Tidua aff^tèi d^une iovcralqii conplàle* ^ PcmibiUté d*ex|»lH
qqcNT ripver«i«o sans recourir a Tbypotliè^e dea germes origipaire-
fiieqt anomaux^ -r De Tioversion apUncbnique ipcomplàte. — De
rinversion splanchnique complîauée.
. . ]^')aversion 46 tons les organe^ splanchniqaes non syipé-
tj^cjne^t principal et presque aniqne genre de ce premier
9rdre, est Tune des déviations qqi affectent è la fois le plof
gff^pd PP^l^r® d'aDparells» et cependant il n*est point de
genres^tératologiques, sans excepter même les variétés les plus
limbles I dont les conditions poissent être exprimées en peu
(i) Une fonle de dénominations ont déjà été appliquées à cette ano-
iualle. Tedies sont, en français» celles de êraaspositiomp dlinversUm^ét
néP9nttn$ntf de houUversêmênî (mot très-impropre) des wscèresp et, eu
latin y de tKatuposido , invcrtWf iranslocatio ^i^iscerum , de translocatîo late-
rails , d*anaserophef d* inversa corporis stnu^^ura et de sUus inversusm Quelque
vague qu*il soit, ce dernier mot est le plus usité de tous dans les ou-
vrages allemands. — • Il est à remarquer que tous ceux de ces noms
èù Tciki emploie le mot viscères^ sont inexacts, les vaisseaux, les nerfs, les
ganglions du thorax et de Tabdomen étant renversés aussi bien que
les viscères : concordance dont la nécessité pourrait être facilement
démontrée àprion, et qui est d'ailleurs établie positivement par Tob-
servation/— Le mot transposUion ^ qui indique un échange de position
entré deux ou plusieurs parties , implique aussi une idée fausse : car
dansTinversion splanchnique^ plusieurs organes, par exemple le cœur»
l'estomac, changent bien plutôt de forme que de place.
INTEB8I0N SPLiNGHMIQUB. 2
tle Q^ots d'une manière p]us complète. Tou^ ïp$ orgai\e%,
spit tjiioraciqaes » soft abdominaux, soit psiirs» sôit impairs,'
ont, en effet, exactement la disposition inverse de celle qdf
constitue l'état régulier, tou5[ ceux qui sçnt prdihaireiiieii.t
à droite étant du côté gauche , et tous ceux qui doivent
être du c&té droit se trouyaqt à gauchp , de telle sortf» qqe
leur ensemble est précisément ce que serait di^nsunç glaç4
l'image de tous les organes thoraciqiies et alidomm^px à*xnk
individu normal. Réciproquement l'image de Tensemble des'
organes transposés représenterait fidèlemei^t l'état normU
du thorax et de l'abdomen.
Ces remarques très- simples donnent sur toutes le^ con-
ditions anatoîniques de l'anomalie des potiops tellement
complètes, qu'une longue et minutieu^ dfiscrip^oni ne pourr
rait rien nous ajpprendre de plus. Elles suffisent ipême ^ noùl
expliquer, au moins d'une manière générale, comment ji
est possible qu'une déviation aussi complexe p'p^Qrce ^xSr'
cune influence fâcheuse sur les fonction;. Comment, en'efr
fet, le renversement du cœur pourrait-il être une cause dk
trouble pour la circulation, quand tous les srôs vaisseâpi^»
également renversés, l'ont en quelque sorte suivi 'dans sott
inversion , et ont conservé toutes leurs relations normaïêi
avec ses diverses cavités? Comment la situation de la rati
au côté droit et celle du foie au côté gauche seraient-ellei
des obstacles fa la digestion , quand l'estomac , également
retourné, continue à se trouver en rapport ^vec celui-ci pit
sa petite extrémité, avec celle-là par le gr^nd çul-dp-sàd,
et quand l'artère céliaqne et toutes ses branches put éga)^
ment conservé leur distribution régulière? '*
C'est cette conservation de tontes les connexions oonfia-
les par le renversement simultané de tous les organes de#
deux grandes cavités splanchniques; c'est la compensatmi
qui résulte pour le déplacement de chacun des viscères d'mi
8 , PiRTiE m.
côté» da déplacement corrélatif de son congénère; c'est»
en nn.mot, cet échange complet des conditions anatomiqnes
et physiologiques entre les deux moitiés du corps» qui main-
tient Tharmonie générale au milieu de tant de déviations por-
tant sur presque tous les organes les plus essentiels de la
yie. Supposez» en effet» que, plusieurs parties d'un appareil
étant déplacées» d'autres aient conservé leur situation nor-
male : l'anomalie semble moins considérable sons le point
de vue anatomique; mais il existe dès-lors des rapports inso-
lites entre un plus ou moins grand nombre de parties » d'oii
la perturbation plus ou moins manifeste de leurs fonctions.
Pour le jeu de nos organes » comme pour celui des pièces
d'une machine» l'importance de leur position absolue est
faible ou nulle» celle de leur position relative est immense;
celle-ci seule détermine leurs relations diverses » leur in-
fluence réciproque et par conséquent leur action.
La viabilité des individus affeclés d'une inversion de tous
les organes splanchniques est une conséquence si évidente
de ces considérations» qu'à peine est- il besoin d'ajouter
qu'elle est confirmée par des observations multipliées et au-
thentiques. Non seulement cette anomalie a été rencontrée
nombre de fois chez des enfans de tout fige; mais plusieurs
observateurs » parmi lesquels je puis moi-même me citer»
en ont constaté l'existence sur des adultes et principalement
sur des hommes. Il me suffira d'indiquer comme exemple
le cas devenu si célèbre que Morand observa vers 1660 sur
tm soldat invalide » et dont Méry entretint à celte époque
l'Académie des Sciences (1). Ce soldat était figé de soixante-
(i) Presque tous les auteurs attribaeiît la première observation de
te cas» non à Morand , auquel elle appartient réellement, mais à Mér3r»
•ntenr d'un rapport fait à TÂcadémie des Sciences sur la communia
cation da Morand. Cette légère erreur a été pommise même par la plu*
part des contemporains.— Les observations de Morand et de Méry ont
IHYEBSION SPLAlfCHNlQTlE. 9
doaze ans à Tépoqae de sa mort , et la décoaverte très -im-
prévue qae Morand fit d'nne telle anomalie chez un homme
aussi avancé en âge, est un des cas tératologiques qui ont
jamab prodoit la plas vive sensation dans le public (1) et
causé le plas d'étounement parmi les savans (a).
été reprises ou du moins indiquées dans presque tous les ouTrages
tératologiques publiés jusqu*à ce jour; et tel est l'intérêt qu'elles
inspiraient» qu'on les trouve reproduites jusqu'à trois fois dans les
Mémoires de l'académie des sciences; savoir, dans la Collection desmém»
de z666 à 1699, MI, p. 44; ibid,, t. X, p. 781 (avec plus de détail^ ;
enfin (par Wivsix>w) dans les Mém^pour 1^33 \ p. 374*
(x) Suivant l'esprit du temps , l'histoire de l'Invalide de Morand
devint le texte d'un grand nombre de plaisanteries en prose et même
en vers. Le quatrain suivant a eu fhonneur «assurément peu mérité,
de survivre aux autres :
La nature, peu sage et sans doute en débauche,
Plaça le foie au coté gauche»
£t de même , vice versa ^
Le cœur à la droite plaça.
La célèbre observation de Morand est aussi , assurc-t-on , ce qui
inspira à Molière l'idée de faire placer, par le Médecin malgré lui, le
cœur à droite et le foie à gauche. Je ne sais sur quelles preuves repose
cette assertion: mais il est certain qu'elle s'accorde parfaitement avec
les dates, le Médecin malgré lui ayant été composé et représenté pour
la première fois en i666.
(a) Quelques années auparavant, des circonstances particulières
avaient cependant déjà fixé sur un cas semblable l'attention, non seule*
ment des médecins, mais même du public. Des voleurs ayant attaqué là
voiture du duc de Beaufort , et tué une des personnes qui accompa-
gnaient le prince, l'un d'eux » reconnu pour l'assassin, fut roué à Paris
en i65o, et son cadavre, livré auxanatomistes, fut disséqué devant Rio-
lan.On reconnutque tousies viscères étaient transposés. Ce cas, qui alors
même n'était pas entièrement nouveau pour la science»fut jugé d'un
haut intérêt et publié par Riolait dans une dissertation qui fait partie
de ses Opuscula anat, varia et ii0('a,Paris, i65a. — On trouve aussi ce cas
rapporté, soit d'après Riolan , soit d'après d'autres observateurs, dans
plusieurs ouvrages publiés vers la même époqi^e ou plus tard. Voyez
10 PABTIEIII.
"* • i •■
pai^5 les autres cas rapportés par les auteurs , rinversioQ
des organes était restée de même îgnprée jusqu'à Tautop-
sie, ^i, h une ou deux exceptions près,. n'avait pas niême
été soupçonnée pendant la vie. Ce n'est pas au'il soit abso-
lument impossible , ce n'est pas même qu'il soit très>difficilô
de la prévoir, au moins avec un grand degré de probabilité,
par le set(l exao^ep di; cœi^r , dopt^ le? pulsçition^ , aos$i rér
gulières qu'à l'ordinaire , ^e font s^ptir du côté droi); , pré-
cisément au point correspondant à celui où on les perçoit
normalement du côté gauche (i). Mais ces notions, qu'il
faudrait ensuite compléter par l'examen de l'abdomen , ne
peuvept être acquises quç par l'exploration es^ac^e de la
cavité tboracique, et surtout de la région précordialQj
exploration à laquelle on ne penserait à recourir quo
dans les cas rares où elle serait indiquée comme utile
par les symptômes d'une maladie du cœur coïncidant for-
tuitement avec rhétérolaxie, ou bien dans les cas plus rares
encore où le sujet , apercevant en lui quelques phénomènes
insolites , les ferait connaître à un médecin instruit. On peut
donc affirmer que, si un grand nombre de cas ont été signa-
lés par des observateurs qui presque topjour^ i^'cu opt dA
par exemple Bahtholiv, Hist,anat. rar.^centîlf hise, 29. — Boitet»
Sepulcretutn f lib.lV, sect,!, oSs, 7. r— Saiival, Histoire des antiquités
de Paris , t. II, p. 56a. — WiîfSLOW , loc. cit,^ p. 876 ( avec riDdicatlon
de plusieurs cas dn même ^enre ).
(i) La seule perception des battemens du cœur au côté droit de U
poitrine ne saurait , au contraire, autoriser un tel diagnostic : car le
simple déplacement du cai\xr{voyez 1. 1, p. 353) suffit pour la rendre pos-
sible. Mais dans tes cas de ce dernier genre, cas d'ailleurs très-rares, la
pointe du cœur ne vient pas prendre à droite exactement la même po*
sition qu'elle eût dû prendre à gauche, et ne se manifeste pas non
plus en général par des battemens complètement réguliers ; son dépla-
cement, n*étant pas compensé par le déplacement correspondant
de tous les gros vaisseaux , exerce nécessairement une influence plus
ou moins marquée sur la circulation.
INVERStON S^J(.4NG9NIQUE. 1 1
ta ÇQBflî^s^^We qu ?U lîasard, ui^ poqabrç infMiim.çnt ]^\us
grapd $qptF^tcsi ignojré^ çt pier^lqs popr la sçjepçe : en sorte
q^ç l'inY^sian dps prgape* 4ps ^Qa\ grande» ÇAvJt^g splan-r
cliqîque» doltétr^ placée, malgré sa çooiplipation» 914 noi^
hfç des apoi^silb^ 1^ V^o\q^ rares de ^pules., çt p.ar cçnsé-
qa^nj^ fi^ i^oppibre de celles doflt J'expjiçî^tîpn , quçlje qu'elle
pujfi^ $trfj ^ doil reppser §ur le? faits }es piqs f jijjplçs.
L'explleation dHine tell^ anomalie suppose éYidemmpnt
dei notions approfondies sur la formation et dévolution deé
mcères. £st->il, en effet, possible de concevoir cooimeiit
un Qi^ne thoracique ou abdominal vient à prendre » paf
anopialiey une situation insolite, si Ton ne sait çom^nenl ,
dans Tét^t normal , s'opère son transport vers lei point qu'U
dpit oceepéry et comment se fait ^ si Ton me p^met cctf^
expression y le raniment dans les deux grandes cavités
splanchniqnes de toutes les parties qui doivent y (rqu^of
place? En d^antr^ termes , et d'9ne manière plus généralq*
i-explicaticm de l'état normal ne doit- elle pxis précéder cell9
de l'anomalieS La règle ne doit-elle pas être posée VfWl
l'exception ?
€es principes , d'une évidente vérité , paraissent avoir
complétemeni échappé aux anatomistes des dix-septième e(
dix-huitième siècles. Winslow» par exemple , chercha Te^i-
plication de l'inversion des viscères » et, ne la trouvant pas v
croit pouvoir conclure de l'inutilité de ses efforts» noa
que la découverte en est réservée à une époque plus avaar
céé de la science , mais bien que cette explication ne sau^
rait exister, et qu'il n'est d'autre hypothèse admissible tiue
celle de germes originairement frappés d'anomalie (i). Cette
(i) Voyez Jtej^arques sur lies monstres , première partie , daps les Mé/if.
de Vacad, des sciences pour 1733, p. 874 et suiv.
19 PIRTIBUI.
assertion , établie d*ime manière assez spécletkse » a été de*
pois répétée par an grand nombre d'aatenrs (i) ; et la pré-
tendue impossibilité signalée par Winslow, est devenue Tane
des bases les plos solides de la théorie des germes primitive-
ment monstmenx. Par suite , elle a été considérée , et Test
encore » comme l'un des argumens les plus démonstratif
que Ton puisse invoquer en faveur de la doctrine générale
de la préexistence des germes.
Les progrès récens de l'embryogénie tendent cependant
\ rendre de plus en plus sensible toute la faiblesse et l'erreur
de tels ralsonnemens. Non seulement on sait aujourd'hui
que les oi^anes subissent dans le cours de leur développe-
ment plusieurs changemens de situation aussi bien que plu-
rieurs métamorphoses : mais de nouvelles et ingénieuses
théories nous ont révélé» entre les diverses parties d'un ap-
pareil et entre les divers appareils eux-mêmes, un enchaîne-
ment et des liens de subordination mutuelle» tels que chacun
d'eux est influencé et en quelque sorte commandé dans son
évolution par l'évolution de ceux qui l'ont précédé. Dès
lors 9 loin qu'il soit nécessaire « comme on l'avait pensé , de
donner une explication spéciale pour le déplacement de cha-
que organe en particulier ; loin que toute inversion suppose
l'influence de causes et la réunion de conditions tellement
multipliées que leur nombre équivaudrait à une impossibi-
lité absolue, il devient facile de concevoir que toutes ces
causes » toutes ces conditions peuvent en définitive se ra-
mener à une seule : la perturbation du développement d'un
organe dominateur de tous les autres, et les entraînant après
et avec lui hors des voies normales. L'ensemble des organes
(i) Par exemple, parmi les auteurs contemporains, parBécLARD,
dans UD travail qui sera cité plus bas , et plus récemment encore par
MscKSx.. Voyez drchivfur Anaton^ und Physiologie^ année xSs/i t. |I,
p,335 et fuiy.
INVJBBSION Sl^LiNGHNIQUE. l3
thoraclqnes et abdominaux nou$ apparaît» suivant ce sys-
tème, comme une chaîne dont on peut déterminer et expli*
quer le mouvement par celui de son premier anneau , et non
plus comme un amas de chaînons isolés dont chacun doit
être mû par des forces spéciales et distinctes.
Celte explication n'est pas , comme on pom'rait le pen-
ser » une pure hypothèse. Les observations embryogéniques
de M. Serres (i) tendent à faire considérer le foie comme
étant normalement Torgane dominateur , premier anneau
de la chaîne (2). Véritable centre autour duquel toutes les
autres parties viennent se ranger suivant un ordre rigourea-
semént déterminé, c'est» d'après M. Serres, ce viscère si
volumineux, si Important pendant la vie embryonaire, qui»
par le développement inégal de ses deux lobes d'abord égaux
et symétriques , exerce une influence soit immédiate, soit
médiate sur tous les autres organes contenus dans le thorax
et dans Tabdomen , et en détermine la situation définitive à
rintérienr de ces deiix caVités. Or il est évident que , si teDe
est l'explication delà disposition normale des organes tho-
raclques et abdominatix; telle peut être aussi celle de leur
inversion. Pour se rendre compte de toutes les conditions
de cette anomalie sMông-temps jujgée inexplicable , il suflit»
selon une reiùaîrqué déjà faite par Ml' Serres, de k*eproduire,
avec iin simple rëiiverséincnt ûe termes , toutes les consi-
déràtîôns^àpphcàbles à Tordre normal. Ordinairement c'est
(i) Âeeherehes d'aïuuomiâ tramcendante et^ pathologique ^ Paris, 10-4,
283i3 ^p. Xp9 ti &uiv*, ou Mém, de Vac^d, dej sciences, t. XI, p.. 690,
i83a. ■■'" ■ ' ' ■
(a} Cet organe dominateur ou régulateur des autres, d'autres au-
teurs'ont'^ÎWi'e trouver dans le cœur. Cette idée découlait naturelle*
ment de l^àoôfennê théorie qui disait de ce vfscère le point de départ
de tous lès développemens ; punctam saUens, ptimum mvens. Voyez , par
exemple, le inémoire, intéressant à plusieurs égards, que M. Dbsruxllss
a'bubU^ daiis le JBuKeein lU la soc, méd, d^émulàtiori ^ annéexSai^ p« 41»
lA PARTIE III.
Je lobQ gauche du foie qai s' atrophie au moment db ce vis-
jÇi^e cesse d'être symétrique -: le cœur aortîque (i) , l*aorte,
1^ poumon bilohé , la rate, ïe colon iliaque , la grosse extré-
mité de l'estomac» 6ont ^lors à srauche, et le cœur puuno'-
JHI^îre, les veines caves, la veine azygos, le ppum^on trilobé,
la vésicule biliaire et le cœcum, à droite. Dans les cas rares
.oùîly a inversion splanchnique, c^est au contraire la, portion
.inverse du Ibie^ le lobe droit, qui est atrophiée, et de là suit
)a position inverse du cœur aortîque,. de l'aorte, d!u pou-
mon bilohé , de la grosse extrémité de l^esïbmac i de la ràtc
: et du çolop iliaque» qui occuperont le côté droit,, tal^dis quo
le cœur pulmonaire, les veines cavçs, la veine az^^jos,, le
poumon trilobé, la vésicule biliair-e et \é cœcum, seront re-
portés à gauche. '
., . Ainsi l'inversion de tous les viscères . de tous les isisrtà ,
de tous les vaisseaux contenus dans les deux grandes cavités
.H^nchniques.i s'expliquerait pp^Tinversion du fôie^ en
. ^Vutres termes par le développement de ses deux lobés eh
..f^sipver^e de l'ordre norm^ : résultat; que Ton ne peut nier
.Hialie se déduit ici d'une mahièjre nécessaire de 1 explicati
de l'état normal : elle en est la conséquence évidente : elle
ne peut être fausse si celle-ci est vraie , pas pltïs qu^ellê ne
• ^tirait être vraie si èellé-çi étàtt ftiti^é. '■'' * • *
' " Ybflh donc la reclierclie des càusèi en kpp^veiitie tt fetto-
. i
■t'i. ;
-.0 i*. )
• -g*
• ; (i) L9S 4)llserviftioD|^:nj0iD]^reusea qpe possède, |a, 9ji|igoi^c^ sont >, ^n
i§ri|tidei '^n\\e rendues pcesqu« inintelligibles par re/œ^loi des^^^ots
:Tenlricules drQJt q( gauche, oreillette!^ droitç et gaache, soi^^e n^cfs-
. faire de grpiv^^ coofuâjoos daos Tbistoire dei të^es anomalies, l^ai
oh^çbé à éviter ici^ cet écueil , etj^ai cru pouvoir l« faire^r 1 emploi
de termes qui sont d'un usage très* fréquent en analomie comparée.
plexes derinversion splanchniqûe^ rédaiteà ceUêdela cau99
da développement insolite d'un seul prgane; en dVatres
fermée» d'une déviation, très-simple pour laquelle il est évi-
demment possible de forméi' un grand nombre d'hypotb^s
diverses » prises aussi bien dans la théorie des anomalies a^r
cidentelles que dans le Système des germes primitlveqï^t
•nomAul. La solution de l'importante question quje-WiOi^-
low Croyait 4i bien décidée dans le sens de ses opinions , est
ainsi poui*lê moind douteuse» etOaous voici ramenés , pour
ridrersioil sj^lanchnique» {jfrédsément . au même point qqc
pour toutes les autres anomaliel : c'est-à-dire que^ le sglo^
de production de l'anomalie étant tonnu, il reste àrecher-
eher ses causée déterminantes; problème d'un ordre ençQr.6
beaucoup plus élevé» et doioit la discussion» exigeant des
connaiÀsancos sur l'^senible des anomalies, ne peut trou-
rer place ici.
Les 6onsidâ*alions qui précèdent notis montrent poi^^
quoi /fersqn'il y a inversion des organes non symétrique»
cette inversion tend à être générale et complète ; pourquoi»
par eiemple» la rate» lorsqu'elle abandonne sa position or-
di&àire » est transportée au fond de l'bypocondre droite au
lieu de s'arrêter dans une position intermédiaire entre cet
état d'extrême anomalie et l'état normal; pourquoi le cœur,
s'il change de situation» a de même ordinairement sa
portion aortique placée tout-à- fait à droite» et non pas
seulement au milieii; pourquoi enfin» lorsqu'un orga^
est renversé, tous les autres le sont aussi ^ de manière «à
r^roduire ^ mais en sens opposé » toutes les conditions . de
l'ordre noriii|[aI, Cependant en est-il constamment ainsi ? Ne
peui-il exister des inversions incomplètes? Et s'il en exift^ »
quelle explication peut en être donnée? Toutes ces questions
vont maintenant nous offrir peu de difficulté » et leur solu^
l6 PARTIE III.
tion peat même être ramenée à celle de questions déjà trai*
tées et beaucoup plus simples.
Dans le chapitre très-étendu (i) que j'ai consacré,
dans la seconde partie de cet ouvrage , à l'histoire des
anomalies par déplacement > j'ai établi que ces anoma^
lies résultent essentiellement de causes spéciales » Tenant
agir 9 au milieu du mouvement général des organes , sur un
on plusieurs d'entre eux dont elles troublent l'évolution , et
qu'elles arrêtent ou entraînent dans des positions différen-
tes de celles qu'ils devaient occuper. C'est ainsi que nous
avons vu , dans un ensemble d'organisation d'ailleurs régu-
lier, des parties frappées isolément d'anomalie, et occu-
pant des positions insolites, parmi lesquelles j'ai signalé
entre autres la situation renversée , l'inversion. Supposons
maintenant que ces causes spéciales de déviation viennent à
exercer leur influence sur un sujet chez lequel le foie et par
suite l'ensemble des organes tendent en même temps à un
renversement complet , sous l'influence des causes ordinai-
res de cette dernière anomalie. Que devra-^t-il arriver dans
cette hypothèse ? Il est de toute évidence que tous les or-
ganes se transposeront de manière h reproduire en sens in-
verse les conditions de l'ordre normal, k l'exception de ceux
sur lesquels auront agi les causes spéciales , quelles qu'elles
soient, dont je viens de parler. Suivant la nature de
Ces causes , ces derniers pourront , ainsi qu'il résulte de ce
qui précède , conserver une situation qu'ils ne devaient oc-
cuper que transiloirement , ou bien prendre une disposition
qu'ils ne devaient présenter à aucune époque de leur déve-
loppement : mais , de plus , ib pourront aussi et devront
dans certaines circonstances , au milieu de toutes les autres
(i) yojrez 1. 1 , p. 346 — 433. On peut aussi consulter à ce sujet, dans
le chapitre suivant, l'histoire des embouchures anomales des vaisseaux
dàDS le cœur.
INTBRSIOH SPLANC&RIQUE. I7
parties traBsposées , ne s'écarter qne Irès-pea ou même ne
point s'écarter da tout de leur position normale ; et cela ,
cluMe remarquable , précisément sons l'influence de causes
qui , agissant seules , eussent déterminé l'inversion de ces
mêmes organes.
Cette dernière proposition peut sembler au premier as-
pect un véritable paradoxe : elle est cependant .la consé-
quence nécessaire des faits et des considérations qui précè-
dent , et sans doute la citation d'un exemple snflira pour en
rendre la vérité mànircsle. On sait (1) que le cœur, sous
rinflnence de causes dont nous chercherons ailleurs à dé-
terminer la nature , mais dont l'effet est de lui imprimer uo
mouvement d'évolution spécial et inverse de celui de l'en-
semble des viscères » se transpose quelquefois» les autres or-
ganes conservant leur position normale : sa pointe est alors
dirigée du côté du poumon trilobé et du foie : rapports dont
diverses causes , des adhérences par exemple , peuvent , con-
trairement h l'ordre normal» lui avoir imposé la nécessité.
Maintenant quel effet devra résulter de l'action de ces mê-
mes causes sur un sujet dont tous les viscères se transposent?
Si ces causes commandent les rapports que je viens d'indi-
quer» il est de toute évidence que le cœur devra» comme
dans notre première supposition» subir ses évolutions en sens
contraire de celles des autres viscères , et être transposé pac
rapport à ceux-ci » plus spécialement qu'il devra avoir sa
pointe du côté du poumon trilobé et du foie. Or ce côté »
en raison du renversement des viscères » est précisément le
côté gauche» comme dans l'état ordinaire. Nous arrivons
donc à cette conséquence très-curieuse que le cœur (et lo
même raisonnement serait applicable à tous les autres orga-
nes non symétriques ) , devant , dans ces cas remarquables»
(i) yojrez le chapitre déjà ci lé.
II. 2
i8 PARTIE m*
être placé en sens inverse d'organes dont les coa^îtioiiâ s^iil
eïîçs- mêmes inverses de Tordre normal > présenlOEa ^ sî Toa
neat s'exprfmer ainsi» une contre-txansposkioa ; ce^lé^WH
Tant précisément au maintien de la situation ordinaire.
' Ainsi 9 de même qu'en algèbre deux quantités aégatiisea
donnent pour produit une quantité positive. „ voici dos. i:as
ô& là conservation de la position d'ua organe. réanlitQ da
Faction, simultanée de deux causes d'anomalie^, dont ehan
ctine tendait à en amener la transposition.
'* Il est vrai que cette condition normale » subsistant jhi mir
fPeu d^un ensemble anomal , a précisément tous les mêmes
effets que la pjrésence de l'anomalie inverse aurait, aix iBÇÛliea
fl\in ensen^ble normal ; et il est facile de voir qu'elle peut
ôdêioie deveivir une cause, de trouble pour une ou j^lusieuffs
fonctions. S'il est vrai , comme nous L'avons dit » que ïh»*
iitioiiiie fonctionnelle des organes.soit le résultai^ non dc^ tdSb
on telle situatioa , mais bien de leurs relations muiueUes ;
siVpai' conséquent > l'inversion splanchnique complète éqm^
vaut phisyologiquement à. l'état coQiplétement normal» on
conçoit très-bien que la position normale de Tensemble des
organes avec inversion de l'un d'entre eux , et la position
norinale de ce dernier avec inversion du reste des organes ,
seront de même deux ébats parfaitement équivalent sous b
point de vue physiologique , quoique directement inverses
Fun de Fautre » ou plutôt par cela même qu'Us sont directe-
ment inverses.
Ces considérations , dont la vérité est trop, évidente et
Fàpplication trop facile pour que j'insiste sur elles» com*
prennent véritablement tout ce que je pourrais ajouter sur
les cas beaucoup plus rares que les autres ; mais bien remar-
quables 9 où Finversion n'est pas absolument complète*
L'histoire de ces cas se trouve véritablement faite à Favance
dans notre chapitre sur les anomalies do position , et s'ils
INVERSION ^PIiiJi^RNIQIIE. 1^
mi^Ue;it çoiçççe, ^rè& UuX ce qni a' éi,é dit de« cais^ aq^tç-
g;^^ 4ç.%içr ici aotrc «ièeulioa^ c'est aculement comme
esÊ^sxfsfm^ie démbioj^s coiQBlexea» réellement ii^lermédiai-.
resi iHiti^ Tordce^ normal et l'Iaversion complète , resoipl^-
8fi^-,]U^ 9Q^sé/Ii^I;a uï^ (1^^ do» yastei kteryalle qu^.
s^jj^fije cfiji de»;^ éiats exlxâmes^» et Dormaut les ty()iea d«.
gfiftfçft i^Duçla^ .Çijsf g^nrç^^^^ d'ailleurs si fw digpçiS^.
d'îajbipçt^ aa fU(H^ d^r^ Tétat présent de la, scieaoe ,^ ({pe .
}•. çroi^ d§T#ii; ^le borner b en men donner up ^ei^^tj^le.-,
i^Ûçaxa<qf9ft,..l'mw^i9B^S^^ san^ ^ver^m^^i.
p^nm^pqs^;^ anomalie, oh^eir^ée (^. 1821 , par M. jpesrçiélla^:^.,
sivri^.n#UÛQcuiri9Vib^^ 0}^
• ' .} ■ ' ■ ■■ ■ ■
(j^ JtdB. a4.-r: Mt *iî*oi7iur;çsa, 4an3 soq savant article Casrqres'in.-
Dmi; d« $e.^médiea(es , t..lA, ||v i5o» mentionna un cas beaucoup pl.ua
remarquable encôre'qaë c%1\)fi'cle iKT. f)esrUe!tes; m^cîs if ne dbilîie sufif
Idf quiordiik iiidlcafrona' y»gtt«s et évideniitient' inexacte. '«'£n^Mi^
•^va^Itt^ctcbM-^^ deuil, BOUS ixnpnnÙBiea quo. b awup enonipâittki,'
• fMrtû» 4rtHp ditil#r |ai4Rinc^; ^/'qcuAhv r.^«(A4 «/i wf. sh^ Ip^ç 4^t %gf)9f .
• chafçl'eilo^inaxïiet lus iptjes(îps ocçupaiient leur place ordiEvaire: le (bie.
• seul étfiit à gauche; ses tqbes étaient distincts a la vue, maïs s^dBéreps
» enHe eùï pai^ une ccKÎ'rtgoîri^ parftMe : te rcsle dfes viiicèrcis étWît sîfutf
»<filnârôttlri!Jiii^iÂ^..''*Ëë9«ifet d« dèttê<ttfeBei»¥at<onétalS«u^niiiikai|ke'
êigi'ê^ ttùtm4m àtéiittn«-ttUwQ »a:lrlypteir4(»»i«re|t due iQ9^)jnès»f 9^
qui l'a ffii^ copi^ûit^q-i^^fw ui>a.bi'ocluii:afH^bUée à âaio^Ç^r^llpur^f^ ..
in-4s 1829 , en langue russe. Elle a aus^f pour sujet un homme adulte :
le cœur , tputes Içs artères , maiii seulement quelques viscères étaient
renveiisâ ; la raie manquait. — Ce»rfeux dierriiers^ ca», malgré ce que*
leur Blstoirb j^eûl' Fajs'âer a d'éeîrer, stonf aufhciftiqu^. Les deux
snivanSy au cdiiirairc, ne miérîteur aucune confiance-, et je ne
les cite que pour mémoire.— Çtrelques aut«uwont mentionné d'après:
HioLAir. Xàrœ oÔserpationes anat., et présenté', mai» très-^probablement à
tort , cpnune un autre exempfë d'inversion incomplète, une obsef*
valfon faîtç par Bedeau sur uw sujet dont le cœur aurait été
trouvé' dirigé à d'roite, et la rate placée de ce même côté , le foie étant
à gauche. — Un autre cas se trouve rapporté dans le Journal de$
mmu» février 1668, et dans la Collection académique ^ t« I; p. a6t : la
« 2è PABTIE III.
Par les mêmes motifs » je ne m'arrêterai pas snr lès di-
verses anomalies qui, chez les individus affectés d*inversion
splanchnique» viennent.qaelquefois compliquer la prinèip^le
anomalie. Presque tous lés casquenons avons rencontrés bhez'
^és individus d'une conformation d'ailleurs normale, peuvent
de m'êùie coïncider avec Tin version splanchhique , iàtià''
toujours en conservant, avec leut* înffuètice ordinaire kur
les fbnctions , les mêmes caractères et les mêmes conditions
d'existence. Les détails que j'aurais à exposer à leur égard
ne juraient donc qu'un résumé fort inutile de considérations
déjà présentées ailleurs. Aussi, sans m'engager dans ce long
et stérile travail , me suffira*t-il de signaler , comme la plus
fréquente des complications déjà observées , la persistance
dès, ouvertures primitives de communication entrô les ca-
^ ^ . * •» ■ • ^
vîtes' droites et gauches du cœur, dont la cyanose est lé ré-'
sultat On verra d'ailleurs, dans la suite de cet ouvrage,,;
que l'inversion des viscères est elle-même une. compli-.
cation constante et nécessaire de plusieurs genres de
monstruosités , résultant de la réunion de detix fœtus ;
et les faits que j'aurai alors occasion d'exposer , confirme-
ront d'une manière frappante les remarques ,que je viens
de présenter , et surtout l'explication qui a été donnée fins
haut de Finversion des organes non symétriques (i)«
rate et le cœur étaient de même déplacés ; mais il existait des altéra-
tions pathologiques bien suffisantes pour expliquer une partie des
anomalies, et l'observation est d'ailleurs entachée d'erreurs si graves
qu'on doit la regarder comme non avenue. — Après ces cas, les uns
authentiques, mais mal connus, les autres au moins douteux, on ne
trouve plus guère à citer que des inversions splanchnîques rendues in-
complètes seulement par quelques modifications légères, soit dans la
direction de la pointe du cœur, soit dans la situation de la rate, du
pancréas ou d'une anse intestinale.
(i) Le nombre des auteurs qui ont décrit ou mentionné des cas
d*tnversion splanchnique, est fort considérable. Mais il faut remarquer
CHAPITRE II.
DE l'inversion GÉNÉRALE.
(Second ordre).
Différences et analogies de rinversion splaochnique et de l'inversioa
générale. — De rinversion générale chez les pleuronectes et chez
divers mol luiques.
Dans an être entièrement symétrique» rinTersiôh dèîj
organes splanchniques borne nécessairement son infiaencei
que les conditions très-curieuses de cette déviation ayant de tout
temps frappé et vivement intéressé les observateurs, les mêmes cas
ont été quelquefois publiés dans plusieurs ouvrages; ce que j*ai montré
plus haut par divers exemples. — Les principaux auteurs que Ton peut
consulter à ce sujet sont, avec ceux que j'ai déjà cités : Bârt^oliit»
/oc;cîir.y. autre cas. — Sampsoit, dans les Philos, transactions^' année i674>
t. 1X9 n® 107, p. 146; chez un homme. — Holt, ibid., t. XXLl, bo 22$,
P- 99^» — CiLBOJXf dans le Temple d'Esculape par Blégny, Paris, i68o. —
Sauvai* , loc, cit., autre cas, d'après Bejjsi. — Gautesoit , Mém, de la
Soc, des sciences de Montpellier, 1. 1, hist., p. iio, n* 8. — Stojj:., Âatio
medendi, 1. 1, p. 290. — Movreitheim , Wiener BeyUd^e y t. II, p. 3o5.
— RoBMER ,- ^//o^e opuscul», fascicule I. — Mbtzger,/)^ transloeatione
weerum, Regiom, 1779. — Bailue, dans le Medic. Journal de Londres^
1789, r;X, p. 3, elles Plùlos. transact., t. LXVIII; traduit dans l'ancien
Journal de méd, chir. pkarm.f lygo, t. LXXXIL — Sakdifqrt, Observ.
onaLpâlh., liv. I, p. 89, et IV, ji. 54 et 60. — Aurerlik, dans le Journal
de médecine^ t. LXV^ p. 408. — Sibbold^ Sammlung chir. Beobachtungea ,
t. U, p. S3r. — HuFELAVD, dans son /our/iûr/, t.XXIIi p. xzo. — Bighat^
Sur la 'été et la mort y édit de Tan YIII^ p. 17. — Jacob, dans le Journal
de méd^ i8tx, t. XXII, p»ii4; chez un hommc—LARRET^ it/^m. dé chi^
rurgie militaire^ t. I, p. 7; chez un homme.— Stbgbr, De inversa corporis
humaai structurd,Tah\DQike i8i6.-^Bicx.ARD, dans le BuUetin de la société
d'émuladont «Si 6, p. 3a 8 » et le Bulletin de la société pkilomadjue.
^2 Fj^ms m.
àrifllérieur des caTÎtés qa'ils occupent. Que TcBSOpliage soit
inclioé à droite oa à gauche ; que la portion terminale de
rinteslio ait sa direction normale on one direction inverse»
que Taorte soit à gauche et les Teines ca?es à droite , on le
contraire , les deux orifices du canal alimentaire n'en oc-
cnpent pas moins exactement la ligne médiane, et la distri-
bution des systèmes artériel et veineux , aus^i bien que des
nerfs , n'en reste pas moins la même dans tous les organes
ëx^eûrs.
Il en doit être et il en est tout autrement chei les ^Ml^es
iàffxtif^'iormc générale n'est pas symétrique. Dans une es*
pèice ^ far exemple ^ chez laquelle an ou plusieurs appareils
s'écartent de la symétrie par la disposition de leurs parties
t i
ï%iy,p. 'x3; avec des remarques înléressantes , mats cTuve luMeMe
très«cotite!Stà!Ae, sor la courbure do rachis. *— Rjims^t, dans le âfedi'
iiÛ rêpositorjr de New-Yorck, nouv. série, I. lY, 1817. — W<ïkuni«
daofc 16S ^erG/ier Jfaekriàkun von Staaês rnid Getek, Saektn , i8<7, •* %m
^Ro8lri.ir,'dHns le l^aup, jonmcdAe méâtc, par Béclard, etc., t. il, p. i^t
tBtIB.-' NACQUAliT*cftPiORBT, dauslc Joum. gén. de médedite,l. LxJlU,
p. 4^, ëdez unenfaoc de "six ans rllnvenûon avait été soupçonnée pto»-
ààdVhk tie. — UtxKBSPBRGEB , Path, anae, Besckreibumg «iwmr tKisgé»
hurténf VTfirzbourg, x8ài, p. 44* — BBTàV, dans les Trtmmaewns tf
the aa%e> oflrish pkjth, t. IV, p^ f <{• — Dusiad, dans les Arckwesgém^
àe méàecîne ,'t. Vi, i^aiS, p. 57.? j -bonne observatiom chez ane femme
adatle. — "^ASGELis. dons les KUn, Jinnakn de Herdekberg» part Vf %
)). $^67.-^lIsBHOX.t>T, jénatomitkéetkrweiêe <MHT metênetki Misfosietà^ petit
iH•'4^ Cèpéttbi, TS49; publié aussi dans Dét kong. JDansie FUmuktkm^
ne$ téUkabs AfiumdUngér^ K. VI, i8Sa,p» z et soiv.; traduit en allamaMl
•oiiisletHre de Bteickt^iàung -6 AUnsch'Missggàurtem^ GopeDb. , «830 4
tleirx t»8 ,-rtiii <ii9er¥é eh r8i8, propre à Berboidt; J'aotre comma*^
Mfltté^ l^atftenr par 1Itchaiuli(8 ; tous deux «bei des etifans affeclés>dft
tysTubse. •>-- MAWi^*S4<inr^irG« , dam le BêdUu ât là Soc. akatanA*
qUèf'n'» 3; tB«^. — Bà«acB«T, 4aoB 4e Mépert, ^'tténd d^ummtamû^
l.n, p. 9.— Ces detrx •déraJèreé €«<fttîoii» soia^relaiivesaovièBiaitat^
'té'c^iÛrr tit se c^Mi^i^iiît ifcie dNiue oreiilélla et?d*iMiifeDtrî«ife.
exMTttes «ernme fnr celle de letnrs p^ies Intéraee » il ert
clair que l'inversion de celles-ci doit entrafoer ÏÏnversîoil
des premières^ en raison des rapports de connexion et d'har-
monie pliysiologique qui les enchaînent mutuellement leg
rtnes aux autres. De là un autre genre dln version , à la fois
intérieure et extérieure, appartenant en propre aux ani«
maux dont la forme générale est imparfaitement symétri-
que » comme le premier genre aux espèces symétrique3 et
régmB%res.
Uinrersion générale est une anomalie plus complexe en-
core et plus remarquable, mais tout aussi peu grave que
Finversloift splanchnique. Sa complète innocuité résulte de
même de la conservation parfaite de l'harmonie des par-
ties, qui, renversées toutes ensemble, changent de situa-
tion absolue , mais point de situation relative. Aussi les ani-
maux affectés d'inversion générale sont-ils, à tous égards (i),
dans les mêmes conditions physiologiques que les individus
normaux de leur espèce, et peuvent-Us , comme eux , par-
venir 'h l'état adulte.
Tandis que les exemples d^inversion splanchnique nous
manquent encore entièrement parmi les animaux , l'inver-
sion générale est depuis long-temps connue des zoologistes»
et Test même dans plusieurs classes. Il était impossible, en
effet, qu'aune anomalie aussi remarquable par ses caractères
extérieurs, échappât à Tattentlon des observateurs , à moins
qu^'elle ne fut d'une extrême rareté, 4et nous savons au con-
traire qu'elle est très-conunune dans quelques espèces.
Les groupes zoologiques dans lesquels l'inversion géné-
rale est connue sont , parmi les vertébrés , la classe des
poissons, et parmi les invertébrés , celle des mollusques
(f) Si ce n*^ chez drrers mollusques pour les ÊHictions sexfielles;
L*inversion des orifices générateurs modifie , en effet, et rend plu3 dif»
ficile l'accouplement a^tec les ■mdfvrdtn normauz.
S4 PARTI£ III.
gastéropodes , et » mais avec beaucoup de doute > celle des
mollusques acéphales.
Parmi leâ poissons » il n'est qu'une seule famille dont
Textérieur ne soit pas parfaitement symétrique > et par con-
séquent aussi , une seule dans laquelle l'inversion générale
soit possible. C'est celle des pleuronectes. L'inversion est
assez peu rare parmi eux pour que les individus affectés de
celte anomalie aient reçu depuis long-temps un nom par-
ticulier: les ichthyologistes les appellent très -impropre-
ment contournés et quelquefois bistournés. Leflet oupicaud»
pUuronectes passer ou flesus des auteurs > est l'espèce dans
laquelle l'inversion paraît être la plus commune ; M. Guvier
en fait la remarque expresse (i) , et le seul pleuronecte re-
tourné que j'aie trouvé dans la collection du Muséum d'His-
toire naturelle > est en effet un jeune ilet venu des mers
de Nonvége. Cet individu , long d'un demi-pied , est exac-
tement semblable à ce que serait l'image , réfléchie par un
miroir » d'un flet normalement conformé. Il a les deux yeux
placés l'un au dessus de l'autre du côté gauche > tonte la tête
contournée et comme tordue en sens contraire de l'état or-
dinaire» le côté droit plat et entièrement blanc > et tout le
côté gauche légèrement convexe et d'un brun olivâtre.
L'Inversion générale est de même parfaitement constatée
chez le turbot. Je dois à M. le professeur Valenciennes la
communication d'un cas authentique dans cette espèce » et il
offre d'autant plus d'intérêt que le pleuronectes maximus
ayant normalement les yeux h gauche , son inversion re-
présente précisément l'état normal du flet , et réciproque-
ment.
La plie et plusieurs autres espèces paraîtraient aussi pré-
senter de fréquens exemples d'inversion , si l'on s'en rappor-
(i) Bè^ne animal^ deuxième édiU; t. Uf p. 339.
INVERSION GÉNÉRALE. sS
tait aux fignres données par plusieurs antears» principale-
ment par Rondelet et les antres anciens ichthyologistes ;
mais une partie au moins de ces figures se rapporte à des
individus normaux, retournés seulement parce qu'on a né-
gligé de les graver au miroir.
Au reste V les exemples cités plus haut , et même » à leur
défaut /le raisonnement seulsuf&rait pour nous donner une
idée exacte de l'inversion générale chez les pleuronectes.
Dans ces poissons , la tête s'éloigne beaucoup plus de la
symétrie que le tronc : aussi l'inversion imprime-t-elle une
modification beaucoup plus remarquable à la tête » et plus
spécialement encore aux organes sensitifs qu'aux antres
parties de l'être. C'est , comme on le voit ^ précisément le
contraire de ce qui a lieu chez l'homme, où, des trois seg-
mens principaux du corps, la tête , le thorax, l'abdomen ,
la première seule est complètement symétrique à l'intérieur
aussi bien qu'à l'extérieur , et par conséquent seule exempte
de toute inversion.
^ Chez les mollusques gastéropodes , c'est encore avec des
conditions et sous une forme différentes que l'anomalie se
présente à l'observation. Dans cette classe, l'imperfectic/n
de la symétrie, loin d'être une particularité remarquable
d'une ou de quelques familles exceptionnelles, devient un
caractère presque général , et elle se manifeste mêihe le plus
souvent par des différences de deux ordres entre l'un et
l'autre côté. La plupart des viscères, et spécialement les
organes digestifs , générateurs , respiratoires , ne se répètent
exactement à droite et à gauche ni par leur arrangement h
l'intérieur , ni par la situation de leurs orifices et de leurs
parties externes : en même temps , la coquille spirée
dont sont ordinairement pourvus les gastéropodes , s'en-
roole sur elle-même d'un côté à l'autre , presque toujours
«6 i^Ai&TiB tn«
d9:gâlN)he à àtoiie, etioujAurs (kxis iHiflens<;€9)earââ&t «VM
k^UopmtÎMi générale des râcères. De là duie Tin^er^ioU^^
telfe^v'tsHe^efpésQQiechezjfesgastéropodBSyâeiix gearesdki
iii0d«(ic«tiQB«, dont Im coïéciâeiice » ^uoîqœ icaperçne da
la plupart des conchyliologistes (i), est ane méoeseité pày*
lÂeJtegp'que: le renversettieRt desTi&oères^ le retoumemeDt
Viof^wtion ^oérale paraît moins nve eacer« , «ittoa
okezles «aolki^âes gasbérop^dos en général» au mokisfiirnû
ks e«pèceë èomestpes ^ cp'eHetie Test chez les plearonectes.
Heat vrai que le nombre ttès- grand desperaenBes ^ui se li-
w«ft4 à Téttide ou à la recherche des coqniHes , et le prix
f ae iea coflecteura attachent à la possession des variétés ra-^
rea, me permettent guère qu une coqnille remarquaUe par
s,on kivttrf ion aoit né^igée comme qh objet sans intérêt
scidBiiitqtie et «ans valennr cominerciale« Sur on nombre
égal de cas dtn^reraiftn,, on doit donc en oonnaltre beafi*
coup plus parmi les mollusques à coquilles que dans tocit
autre groupe zoologique. Mais , en faisant la part de cette
camse d'erreurs « la fréquence de Tinvorsion générale «chez
les gastéro^podes terrestres n'en reste pitô moins un fait ia-
C6Atestable.
Alnai f MIT les onze genres que M. de Lamarck comprend
sousle jnom de Colimacés, il en est quatre, les hélices» les
l^uUmes , Ua agathines et les cydostomes , dans lesquels j'ai
pu oûBstaier par moi-même Fin version; encore pour le pre-
mier « est-ce dans irois espèces , et pour le second» dans
deux* Je citerai entre anires , c(Hnme les exemples les pins
neviar^ablesp parmi les espèces exotiques » le ^«^mics a«
(i) M. DE Blaintille ,aa contraire, l'a très-bien, quoique auccînc-
tlnnent, indiquée. Voyez des Considérations générales sur les Mollusques ,
p. v^ , ou 't'artide yiollusqucs du Dictionnaire des sciences naturelles.
IlfVEBSfèH CilléflALE. ^f
îrhtàs 9 Sent la ttrtélé tètoimiée est de^nVm tMt-Myi
bdlimrtnib^anS» le tomm&rce, et parmi les etn>èee9 éô m^
Wë pàyts » fMim ^erm f!(B» fou |>eiit teéme «le prodon»
yffeâ^w^ Télomft à fétét A'iiivermii > prindpaletMBt-toiê
cCArfluDCfe locaHvfw vieil ceuMics des ceueevevHrs Ae ^v^
qmlles (t). -
A|»^ lès CeïitaMtés , la fatnilte essentielIeoMit nrarfoè
flesCniaRIla'^ <nlt ceRe idaiis latpieUePiflyersNm se fttSineMè
te -plos frét|uemiBient> L'examen 'qae j*ai fait de plasietm
des grandes collections de Paris » et les citations des
auteurs, principalement de Martini et Ghemnitz (2), m'ont
fait connaître des exemples dans cinq des dix genres ^oe
M. Lamarck réunit dans ce groupe , savoir, chez les turbi-
nelles» les pyrules, les fuseaux, les pleurotomes et les ro-
chers, nais dans toutes £es coquilles , les exemples sont oa
trèsrpetit nomhre, et peut-être même sont-ils uniques pour
chacun des deux derniers genres.
Dans toutes les autres familles, la rareté deTinTerslon de-
vient l)eaucoap plus grande encore. Après deux cas pré-
sentés par la marginella gtabelîa , un ou denx par la
voUUa mitis et par la lymnœa sta^natilis , je ne trouve
plus un «eul exemple à citer pour les gastéropodes ; pat
marne parmi ces belles coquilles enroulées , les cônes , les
olives, les porcelaines, que leur éclat fait recueillir en nom-
bre immense par ïe» voyageurs^ et passer chaque antiée
presque par milliers sous le regard des observateurs.
Quant aux mollusques acéphales, ce p*est pas seulement
(«) Les acrtres espèces dans tes^Tiénes j*ai va des e&emples d^rrer-
€Hm , amit4 VMéiix pomadm^ûëOB plutienrs cdMeetions^ te SmUmÊU 4|«
versus et le Cyclostoma muUicarinaium dans la collection du Muséum
ii^iMûse DJMoreèlesrifiR^ nemormàs mVMmiim meviiltm, àtm c^Me de
âf . Qé iMMoe fl*£i0iiM|;.
q[a1 V«ye* ter Mmm.sfomm. CvmMim JSa'iM« i. U,^l MÉ^àaA
ft8 pabtÏe III.
dans qaelqnes familles, mais dans tontes, que l'inversion
est d'une extrême rareté, si même elle 7 existe. Jfai
reçu de M. Yalenciennes quelques repsfsignemens quj
tendraient à établir l'existence de cette anomalie chez igie
huître commune , et ce cas douteux est le seul que je puisse
mentionner. La valve droite aurait présenté tous les ca-
ractères qui distinguent normalement la valve gauche» et
réciproquement ; disposition de la coquille avec laquelle
devait nécessairement coïncider un semblable renv^se?
ment de l'animal lui-même.
Ainsi, dans chaque classe zoologique, l'inversion se pré-
sente avec un degré spécial de fréquence , comme avec des
caractères propres; mais çnmême temps elle reste partout
identique avec elle-même dans ses conditions essentielles.
Qu'elle soit générale ou splanchnique , elle no détruit et
même, è moins d'une complication, ne diminue ni la viabi-
lité ni la régularité. La seule différence entre la disposition
normale et l'inversion , c'est que l'une se présente chez Tîm-
mense majorité des individus d'une espèce, l'autre chez im
très-petit nombre. Et même, comme il n'y a aucune raison
pour que, de deux états équivalons de l'organisation, l'un
soit constamment, et chez tous les auimaux , le plus com-
mun , et l'autre le plus rare , il se trouve des espèces chez
lesquelles Ja disposition inverse do celle qui est la plus ordi-
naire, se présente généralement, et devient l'état normal.
L'observation n'a point encore fait connaître de telles es-
pèces parmi les animaux que leur organisation rapproche de
l'homme (1); mais les exemples ne nous manquent pas
parmi les invertébrés, principalement dans les groupes où
(ff) Tooi les mammifères ont , par exemple , le foie on également
étendu dans les deuzbypocondres, ou plus développé à droite. Dans
les poissons au contraire le foie est tantôt plus à droite quà gauche,
INTERSIOJfV GÉNÉRALB. 20
rinversion individaelle et anomale se présente le plas fré-
quemment* Aiasi^ parmi les pleuronectes » plusieurs es* •
pèces du genre plie^ auquel appartient le flet^ et des gen«
res Toisios, ont normalement les yeux placés » et le corps
vivement coloré du côté gauche. De même» il existe parmi
les mollusques gastéropodes des espèces où la disposition
appelée par les conchyliologis^es sinistrale on sénestre (i) »
caractérise, non plus des variétés anomales , mais l'état
normal lui-même. Tels sont quelques canalifères et quel-
ques lymnéens, la pyrula perversa ,lsi fymnœa,columnaris et
le genre tout entier des physes, mais surtout un très-grand
nombre d'espèces de cette famille des CoUmacés qui pré-,
sente plus fréquemment qu'aucune^ autre de$ exemples de
l'inversion individuelle et anormale*. J!e^ citerai ji'Ae/i'ar sene^
gatensis, les pupa tridentata, qiiadr^4ens e% fra^lis; un
grand nombre do clausilies, Vachatitia bicarinata, enfin leS;
bulimus inversas , citrinas,sultanus et interruptus: toutes es-
pèce^ dans lesquelles la coquille est constamment sinistrale»
à imoins qu'une invéi*sioïi anomale et individuelle , inodi^'
fiant et pour ainsi dire neutralisant l'inversion spécifique et
normale , ne vienne accidentellement ramener l'animal aU
, ' . . • . . ... . •. ...
type le plus ordinaire parmi les n^ollusques gastéropodes (a).
.•'.-•. ' -
tantôt pkifi.à gauchetqir'à droite : cette dernière disposition est méine^
la plus commuDe.
il) K% enlsLiiUfpeiversa.f inversa f sînistrorsaf siniscrfiUs,
(a.) Ce cas remarquable s'est déjà présenté pour les bulimus iwersus^
citrinus et suhanus» :
■ I-
^ VAMi» 01.
DES HERMAPHRODlSltfES (►>.
*'^
r . j
1 ' *
tTiï hérmaphrodhe (s), dansrie sens^Be phis spécial dîrce
môt.V eit an être possédfant les deax! nexetf, et pottrant soit
ge féconder Ini-méme , soie afternatnremeire ^conàèf et
être iScoùdé r decnt mode^ de reprodnctroir dont la natove^
mêim'smii ftinchîrles limites du régne anîmâf, iions^'df-'
fié' iniè-itttdtîtodfe ^«emples^. . ."
(Test âtls^?' dans" fe même sensr qaeJt 'mût hetm^phnf'-^
dite a dWô^df été itA^\ojk en tératoTogie / et appifqtlé k
llioibttié. Les ancieiis réservafbnt cenom ponr les nidiT?dia:r
tt> CSiélÉ bi«ta4»e dts lktntfaplivodlsaMi»« élî ptéMitér â TiusÉdéMi» [
dcs.siMf|icet le 4 fêvrMsr id33'SDii9 ee tilre': Jik«4«rci4f in9«io<pffi^r<r'
fi^shlo^^^fiéa sur rbermaphrtiûmfi anormal che^ Vh^mma et chez Usf ttai-f*
mftux, Tof ez les divers recueils et lournaiiz rendant compte des séances
dêFAcadémie, et princTpalèinent ta Gazette médicale, qui renferme, dans
aornàmnétù àvt ^ février, vtn extrait étendu d\& mon* travàH^y. et* d^aiife^
son numéro du g mars, le savant rapport fait par M. Dutrochet au nom
d^khitf commissiott ^lout larsafenf aussfp^hr^ MM. TJhnittéti f'ét 9étffktm "
(i) Tou( le monde connaît la fable mylhologiquedto»hqtieffe*éè>
trouve Torigiite dit mwl Bermaphroi£te\ cjférfté drl /s/dfr, Itfercare, et
érkffic^ri 9 Peints. — Ce.mot , usité a«8«4 etr aitglaîfr, » pwBtt s^fidony-
mes en français Jndrogyne^ei quelquefois Aphrodite ^ ef pour équfrar--'
Icns, en grec, "ÈpfjLtcfppoUzaç^ jL^fprjYj\)iii^ et plus rarement rûvxvdyooç; en
]sii\n f Bermaphroditus , Jndrogynus; en italien, Ennafrodito ; enfin en
allemand, Zwitter, — Quelques auteurs, au lieu à^ Hermaphrodisme ^
Bermaphodismus p emploient les mois Bermaphroditisme ^ Hermaphrodi»
fffimiifqui, formés plus régulièrement, défraient être préférés sans
lear excessive longueur. — Le mot Hermaphrodisia ou Hennophrodtsia
a auiii été quelquefois usité.
au^pfils^ 9» atteBwiafortt kt-meiTcâHsiiM finsoteé ifa MMjjpfir
IjOfir. ^ iou9 le» fomriWiis déYoIoc» à Tvi» el à ITattUrci aoae
daM-l'^cie «fela veprodocticMi , en da.nMMi»cbei k^foeli
U» admoUMeafc rewtence simikMétt d'ergaim nêles et
d'ergaAe» fesMilasiUeB dé^ekpfiés. Hais le scswyvfrtiriQgi-
fipe imv^tlmmafihrQdîten pcis-pénàpeapk» d*eirim§iaR»
et|e n'aii vérHi^Ueiiieiil £ûl ^n^ cliquer uMnexprcsaioi» fàa»
pistte. peolr^ir^fel ptoa eaacÎAe d^na ai^tème è^ièées et dt
QAfDQpcI^tiira. déjàt eoAsaeré par Fosage » kcsqm )'ifr pvé-
f^Bté , daaa k^ pcolégomèoea de mon oinrrsge (b)»^ de» d^
filûtiaiis. fui peaven^t éire résanaiées da 1» naiûèreiMiiYavIe;
. V/mmapkrodisme et t k réuniofl chez b< même iodcfida
dM dwx sexes oii de qneJlGeuKS «as de k»e» caiçadèretsw
H^hermofhrodite eel Vêi^re affecfcé d'hernaphrodîsaiie.
Ainsi y tandis qne, pour les ancieBii^ît «'existait et qe
pouvait exister qu'un seul genre d'hermaphrodisme , l'her-
lÎDtôpfaredîsiDe Aêoiu, résultant de ht réunion complète
d^ drax sexe9> ne» définitions nonyeHe9 nom font eod-
eeroîv fo poosibîltté et prévoir Te^dstence^ d'une nraltrtade
é^ genre» d'heriDaplitod{sm?e. Entre ks deux tetmers ex-
U>émeft de» âéviûiîens qui rentrent dans ce groupe; entre
k réumon» de toute» les condition» normaFes d'un sexe
apfec UB setti de» eavactère» àd l'autre , premier degré po»-
Cd) FaytM le-obafritre^ pnemter et k chapitre' zrile kpreniiàra- pof^
tîc* — Oa a vu dans ces cbapîlres que Blomenbaeh et &ui*t&«il[ Aferkel
ont déjà considéré rbermaphrodisme sous le même point de vue,, yoyem
Bi^uMsirBACH y Handh, der Naturgeschîchte ^ 5e éd., p. ao, et Misckel«
^nsles onyrages suivans : De dnptîcît, ntonst, comment., p. s; Manuel
douai, généfi.f § 39>p» 89 à% \» tredb ftran^. ; Uèèer éHe ZmtterhUdangen
dans Anâdv^fur éU /*Afsto/. de Reil y t^ XI r p. 263 ;; Umiàbneh der patk.
Anat, » tw Uy V^ partie, p* L96 — aai y et Traité ttanau eomp*^ $; i34 et
suiv.y 1. 1, p. 57a et suiv. de la trad. franc. Ces trois dernier» ouvrages
renferment là meilleure histoire des hermaphrodisnies quepossèdela
science*
Ss PA&TIE ni.
siblede Thermaphrodisme, et la duplicité complète des sexes»
qai en fermerait le dernier » il peut en effet se trouver , et il
se trouve une longue série de cas remarquables et variés.
C'est par cette extension considérable donnée au mot
Hermaphrodisme^ que ce terme est devenu le nom de Tune
des divisions primaires des anomalies ou , selon notre sys-
tème de nomenclature » d'un embranchement tout entier^
distinct par l'ensemble de ses cendRions d'existence , et
devant être classé immédiatement avant les ihonstruosités.
Sans reproduire ici les considérations par lesquelles nous
avons établi ces rapports dans les prolégomènes de cet ou-
Trage, nous nous bornerons à rappeler quelques uns des
caractères généraux des hermaphrodismes; caractères dont
les chapitres qui vont suivre ne seront en quelque sorte
que le développement.
Les hermaphrodismes résultent de l'existence de Gondi*
tiens anomales d'un ordre tout spécial. Au contraire de ce
qui a lieu dans les autres déviations > ces condition^ ne sont
étrangères ni à l'espèce à laquelle appartient l'individu qui
les présente , ni même à l'époque de développement dans
laquelle il se trouve : elles ne sont anomales que relative-
ment à son sexe. D'où il suit que pour apprécier d'une
manière exacte les modifications plus ou moins marquées
qu'ont subies les organes génitaux chez un hermaphrodite,
et l'influence physiologique que doivent exercer ces modi-
ficatioDS» il suffit de les comparer aux caractères normaux
des deux sexes dans la même espèce : la nécessité de
s'éclairer des lumières de l'anatomie comparée et de l'em-
bryogénie, se fait sentir seulement quand» de la simple ap*-
préciation des faits , on veut s'élever à leur explication.
Les déviations qui appartiennent au troisième embran-
chement» ont encore ce caractère particulier quo^ peu
HERMAPnBODISMES. $5
remarquables lors de la naissance et paraissant n'aroir aa-
cane importance réelle sons le rapport physiologique , ell^s
deviennent au contraii^e , à partir de Pépoqne de la puberté»
la cause de modifications (rès-notablcs dans Tensemble de
l'organisation. Ainsi, dans une première époque/l'influence
de rhermaphrodisme est nulle ou purement locale ; dans
une secondé elle devient Irès-généiale. En d'antres termes^
et d'après les définilionâr que j'ai posées , un hermaphro-
disme» depuis la naissance jusqu'à la puberté» n'est guère
qu'une hémiléric ; après la puberté, il devient presque une
monstruosité : rapports qui , même en faisant abstraction
de tonte autre considération» suffiraient pour justifier le
rang intermédiaire assigné aux hermaphrodismes.
Ces considérations également applicables à tous les cas
que je réunis dans le troisième embranchement» en font à
la fois l'un des groupes les mieux tranchés et les plus natu-
rels dont la tératologie ail à faire l'hisloire. Quant aux subdi-
visions à établir parmi les nombreuses anomalies qu'il com-
prend » elles se trouvent indiquées à l'avance et comme
tracées par les définitions elles-mêmes que j'ai rappelées au
commencement de ce livre.
Tantôt, en effet, l'hermaphrodisme résulte de la réunion»
toujours » ^omme on le verra , plus ou moins incomplète »
des organes de l'un et de l'autre sexe chez le même indi-
vidu ; c'est-à-dire qu'à l'appareil reproducteur d'un sexe se
trouvent surajoutées quelques unes des parties de l'appareil
reproducteur de l'autre sexe.
Tantôt au contraire l'hermaphrodisme consiste dans la
présence simultanée non plus des deux sexes » mais seule-
ment de quelques uns des caractères des deux sexes ; c'est-
à-dire que l'appareil sexuel reste essentiellement unique »
mais présente dans quelques nues de ses parties les carac-
34 PABTIB m.
tèresd'an appareil mâle» dans quelques aatres^eox d*Qii
a{^areU femelle.
. Daos le premier cas, Thermaphrodisme est donc avee
e»cè&; dans le second» sans excès dans le nombre ^s paf^
lies (i).
(i) Cette division primaire, et il en sera de même des subdivisîona
secondaires et tertiaires, est, comme on le voit, basée sur des àîffé*
rences relatives à ]a composition, et non aux fonctions de Tappareil
sexuel chez les hermaphrodites. Les anciens auteurs ont au contraire
adopté des classifications fondées sur la considération toute physiolo-
gique des fonctions génératrices, tantôt nulles, tantôt masculines oa
féminines, tantôt, suivant eux, doubles. — Ainsi Ambroisb Pars,
suivi en cela comme à tant d'autres égards par plusieurs tératologucs
du dix-septième siècle , partage, dans ses OEuvres, liv. XXV ( p. 761
dans l'édition de i633), les hermaphrodites en quatre sections, suivant
qu'ils sont physiologiqucment mâles , ou femelles, ou impuissans, ou
bien au contraire doués d'une double aptitude génératrice.— Ce modo
de division a même trouvé quelques partisans parmi les modernes*
Dans un mémoire intitulé Réflexions sur un cas d'hermaphrodisme ei
d'hjrpospadias , Montpellier, in-8*, i8a3 , p. 3a, le docteur Pibrquih a
proposé une classification beaucoup pins complexe que celle de Paré»
mais fondée sur de semblables principes. Ainsi il partage les beriiia<*
phrodites en trois groupes, les digames, les monogames et les agamas^
caractérisés par une aptitude sexuelle double dans le premier cas ,
unique dans le second , nulle dans le troisième. Les monogames sont
ensuite subdivisés , d'après des considérations secondaires , en quatre
sections, les androgynes et les grnanthropes , qui ont U[^seul appareil
sexuel mâle ou femelle, les dipénides et les didelphides^ qui auraient deax
appareils , tous deux mâles ou femelles. — Outre que plusieurs da
ces divisions sont purement nominales, la classification de M. Picr-
quin, comme celle de Paré ou toute autre dont la base serait de
même physiologique et non anatomique, est complètement inadmissi-
ble dans Fétat présent de la science. Par son adoption , il deviendrait
impossible de classer un hermaphrodite avant d'avoir déterminé le
genre et le degré de son aptitude génératrice, c'est-à-dire avant d'avoir
approfondi la partie la plus difficile de son histoire. Cest ainsi que
M. Pierquin lui-même, après un examen très-détaillé des conditions
aoatomiques, physiologiques et même psychologiques de rhermaphro-
nBRMAPHBODI&HES. 55
Pe ]à^ deux classes très-dUlioctes, siiscepUblcs oUe& mêrr
mes de plusieurs subdivisioos imporiantes (i). que je vais
()îi« qui fuît le sujet principal tlp son mémoire, reconnaît avec une
kiuabte franchise T impossibilité où il se trouve encore de ciftsserVfèt
élre aoormai. « Nous pensons, dil-il (pag. 68), que Marie est uc|
» véritable hermaphrodite androgj-ne ; mais noua ne pouvons détermi«
» ner encore s'il esXdigaine^ monogome ouagame; nous savons seule*
» ment que jusquMci il a été infécoud; mais nous ne pouvons assuier
m qu'il soit impuissant. «
(<} jF^dojs cit«r ici comme les auteurs qui ont !• plus contribtré
au pvqgrèsde la classi^catiqu deshermapbrodismes: M. Marc dans le
Bulletin des sciences médicales ^ publié par la Soc. trémuUli,on , t. VIII»
iSii| p. 179 et 145, et dans son savant article Hermaphrodites du
grand Drct, des sciences médicahs , t. XXI , p. 8fi (article repris presque
en entier dans le Dictionnaire de médecine , t. XI , p. 71) ; — M. Dugès
dans un Mémoire sur l'hermaphrodisme publié dans les Ephém. médic, dé
JfiU}aifefii^9 wai 1S27; --«Aifais surtout Meckki. ( ^'. loc, cit» ), principal
auteur de la division des hcrmaphrodismcs en deux grandes danses
caraclérisées par la conservation ou par l'augmentation du nombre
oormal des parties. — Ces deux classes, ou des divisions analogues,
ont été adoptées par presque tous les auteurs modernes souit les noms,
ÏS{ prpVfiive f d'hermaphrodisme simple, apparent , faux , de pseudokerma*
p^rçj^ifiH^ t \t^ seconib;, tfhern^apiifodis me composé ou double^ réel, vroÂ.
— GuRLT , dans son Lehrbnch der paîhoL j4na.'omie der Hf^s-Sàttgethi^n
t. II, p* i83 et siîiv., vient toutefois de publier une division des herma-
phrocKsmes (qu'il appelle hermnphrodisia:) , en iroU groupes priiici*
paax : heamaph roditus , pseudohermapkroditMs , androgr"us. Mais les
ark4fogynti,s de Grjurh ne sopt autre chose que lot» hennafibrodiies avec
e:|pèf 9 et ses liermaphtodiius vX pseudçhermaphraditus réunh corrospoD*)
deQtiiux hermaphrodites sans excès; en sorte que cette classjf^catipA
diffère beaucoup plus des autres par la forme que par Je fondai,
Elle devait toutefois être citée ici, non seulerfient pour mémoire,
qp^ia ai^si pai'çe qu*à côté de celle innovation peu heureuse, se tre»*
yeQl qyelques aperçus justes et iuléressans. -- Eu mettant à profit
1^1^ (r^yai^f impo^tans de IVXcckel, de M. Marc, de M. Dugèset de plu*
i^e^lfi aulre^ » i*al dû compléter la classiûcatiou des harmaphrodiseDee
^OS^e^CÇ? p^r rétablissement de quelques groupes nouveaux, en créer»
4*9pal9|||}es> parmi les bermapbrodismes avec excès, et, en outre, re<«|
prendre, pour en déterminer exactement les limites, toutes les dt«î«'
S6 PABTIB ni.
indH|uer saccinctement, et dont la âistribntion méthodiqae
est présentée par le tableao synoptique ci-joint.
L'hermaphrodisme sans excès , qui , par ses coodi-
|4Qns nécessairement moins anomales» doit former la
première classe » pent exister à des degrés très-divers et
résulter de plusieurs déviations qu'il importe beaoconp
de ne pas confondre entre elles. D'une part» en effet»
l'appareil reproducteur peut être dans son ensemble essen-
tiellement mâle ou femelle , un petit nombre de parties seu-
lement présentant les conditions sexuelles inverses. De là
deux ordres bien distincts d'hermaphrodisme» admis déjk»
d'après Ambroise Paré» par presque tous les auteurs» Ther*
maphrodisme essentiellement masculin et V hermaphrodisme
essentiellemeot féminin.
L'appareil reproducteur peut au contraire offrir une telle
association des caractères des deux sexes» et ces caractères
peuvent être tellement combinés» que la détermination da
véritable sexe soit difficile ou même entièrement impos-
sible. Ce cas peut lui même résulter de deux sortes de
modifications presque toujours confondues jusqu'à présent,
mais très-différentes.
Ainsi les caractères des deux sexes peuvent être» si
l'on peut employer cette expression » intimement combi-
nés entre eux et également répartis sur l'ensemble de Tap-
pareii reproducteur; de telle sorte que cet appareil» dans
presque toutes ses parties» ne soit réellement ni mfile ni fe-
melle. Ce sera pour nous V hermaphrodisme neutre»
ftions déjà établies ou indiquées par les auteurs. Parmi celles-ci » il ne
faut pas même excepter les deux classes principales. En effet » Meckel
et les autres auteurs qui l*ont suivi, avaient cru devoir rapporter ans
heraiaphrodismes avec excès des anomalies très-remarquables» llier*
maphrodisme latéral par exemple, dans lesquelles une appréciation
plus exacte m*a fait reconnaître de simples hermaphrodiimes sans
excès.
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HEnHAPHBODISHES. 87
Ilestaa contraire des sajets où nof\ trouverons les ca-
ractères des deux sexes partagés de ^^!Ie sorte entre les or^
ganes génitaux, qu'une portion do Tajjpareil reproduçteqr
soit véritablement mâle, et Fautre femelle : conditions qui
caractérisent un ordre qu'on peut nommer hermapkrO'r
disnie mixte. Cet ordre comprend plusieurs modifications
qui , liées entre elles par des rapports intimes , peuvent
cependant résulter de combinaisons assez différentes pour
motiver l'établissement de plusieurs sous-ordres divisibles k
leur tour en plusieurs genres. D'où la distinction de l'herr
mapfarodisme miaule en hermaphrodisme superposé , hermor
phrodisme semi - latéral , hermaphrodisme lathal ( groupe
déjà établi par Meckel et' par Rudolphi) (1), et hermaphro-
disme croisé (jj) ; subdivisions dont nous nous réservons
d'indiquer ailleurs avec tout le soin nécessaire les earac^
tères généraux.
Ces dernieFS^ groupes , et surtout Thermaphrodisme la*-
iéral» terminent d'une manière très-naturelle la série de^
hermaphrodismes sans excès. Ils font le passage de ceux-ci
à J4 secoade classe , les bermaphrodismes avec excès»
parmi lesquels ils avaient même été placés , mais à tort^
par tous les auteurs ^^t par Meckel lui-même.
' Cette seconde classe » beaucoup moins étendue et beau-
coup moins variée i est d'ailleurs de même divisible en plu-
sieurs ordres qui tous présentent une analogie très-marquée
avec les ordres de la première classe. J'ai cherché à rap-
peler cette analogie par la nomenclature.
(x) Voyez MeckbXii Anat. comp,, loc, cic^ et Rudolphi, dans les Ab»
handl, der kônigl, jikarlemlc der JV'usenschaften zu Berlin * ann. iSaS»
p. 4^-
(a) J'indique ici, afin de compléter le cadre de la classificaiion gé«
néraledes hermaphrodiâmesi ce quatrième sous-ordre^ quoique son
existence soit encore très- douteuse.
58 PÀHTic iiï.
Aittsi j*aî nommé hermaphrodisme màsealln cofnplèxe le
ptemîcf ordre caractérisé pat» racWîtîon à on appareil
icitàel mâle, de quelques parties femelles seulement; her^
hUèpkrbdisthè féminin complexe , le second ordre que dîsltn-
gùëht des Conditions précisément iorcrse^. L'un et l^âutW
Cbifèspoôdent presque sous tous les rapports au prenilèi^
et aW second ordre de la pretnifere classe.
G'esl ail contraire à l'hermaphrodisme nditte que Tôii
)pé(tl côtoparer le troisième ordre , caractérisé par la tèn^
nloli *chez le même sujet de deux appareils sexuels, Ttitt
m^lè, l'autre femelle : d'où le nom d' hermaphrodite
bisexuel , sous lequel je l'ai design^. C'est évideiiii)àenl
à ce dct'nîer brdre que se rapporterait comme subdivision;
si là natiire le présentait réellement , V hermaphrodisme par-
/tttf ; Vést-h-dire la réunibn d'un appareil mâle et d'un ap--
pareil femelle entièrement complets. Mais nous verrons qu^,
maigre les nombreux témoignages consigtiés dans l6i9 ou*
vrage^ des anciens auteurs , l'observation et la théorie s'àt*-
cordent pour démentir rexislence de ce dernier group6i
Lés cas d'hermaphrodisme que nous allons avoir à pjliiiser
en revue pour en faire connaître les caractères , les coodi*
tiens anatomiques et Tinfluence physiologique, peuvent
donc se rapporter à sept ordres , dont quatre appartiennent
à la première classe et trois h la seconde (i).
(z) Les principaux auteurs généraux que l'on peut consulter tnr
rhermapht'odismei sont , outre ceux qui ont été cités précédemment :
Gaspard Baubiit 9 De hermaphroditorum monstroiorumque partuum nt^
tard, Oppenheim, i6i4> in-ia. — Parschs, A mechanical critic. inqttUy
into the nac, of hermaphrodites , Londres, 1741» iQ-8''| et Lettre dans les
Philos, trans.^ t. XLI,part. Il, p. 65o. — Aritaud deRoksil, TrenHtè
on hermaphrod,, honô.f lySOf in-80; dissert. traduite à Paris en 176S9
et reprise dans les lUém. de Chirurgie de l'auteur, 1. 1, Lond., 1768. —
Haller , Nnm dentur hermaphrodiù commentarius, dans les Commefnu
Soc, reg, Couitigensis f t. I, p. i - a6, et dans les Opéra minora, t H.
HBEIIAFIIR0SI8II£S. 3§ '
Je terminerai ces considérations préliminaires en faisant
connaître par un tableau synoptique la distribution Ae$ cas
d'hermaphrodisme dans les dlfférens groupes du règne
animal. Il deviendra ainsi facile de saisir au premier coup
d*œil dans quelles classes et dans quelles familles soologi"-
qucs s'observent avec le plus de fréquence sbit l'herma-
phrodisme considéré en général , soit en particulier ebacune
de ses modifications principales (i).
— Seiler , Oh, nonnùUœ de testicul, deseensu et part, gfenimi» anoma»
His^ Leîpz.^ 1787* — ACKiLRMJiJXH f Infantis androgyni k'ûtoria f Jeitoy
t8o5, in -fol. — O8IA.NDB&, ^eue DenkwurdigkeiUn fur Geburtskàlfe ^
t, !• — Schubert, Fom Unterschied der beiden Gesehleohter ^ Leîpz.y
t8o6, în-fol.. part. I, p. i35. — Schitbidee, Der HenàapkYo((îtUmus ^
dans Jahrbûcher der Staatsarzeneikunde de Kopp, 1S09, p. iSg. -«
Feiler y Ueber angeborne menschîiche Missbildungen im Àilgemeinen und
Bermaphrod. ins Besondere^ Landâhut, i8ao. — Mater , Dècas her»
muphwtiCùruin , t!hliis Jcàti. selçcti prœpàrat. mus\ anat, universit. Bonnœ ,
fioDB., i83i, iii-fol;,avec planch. (Une partie de ce travail avait déjà
été publiée daoâ le Journ, der Chirurgie und Augenheilkunde , t. VU , ctii*
m, et t. Vin , cah. U.)
(x) Dans ce tableau de la distribution des cas d^hermaphredisiiie,
la lettre K signifie cas coonu par de nombreuses observations;
P -— cas connu par /'/iiJiVuW observations ;
E — cas très-roAtf ou même unique ;
D — cas douteux,
La bécessilé de simplifier autant que possible ce tableau déjà fort
compliqué y m*y a fait supprimer les indications, au surplus bien peu
importantes , qui se rapportaient à rbermapbrodisme semi-latéral et à
rhermapbrodismê croisé. Le premier n*cst connu que chez Thomme ,
et il ne Test que par un seul cas dont Taulhenticité n*est même paà à
Tabri de tonte contestation. Quant à Thermaphrodisme croisé, S6n
existence est beaucoup moins certaine encore. Il est jusqu'à présent
nus exemple soit chez Thomme, soit chez les animaux supérieurs , et
ce d'«m qu'^vee beaucoup de doute, et seulement par induction, que
BOUS aurons par la suite à le mentionner, parmi les insectes^ dans
Pordre des lépidoptères.
r.
H-rm.ph
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HEBUiPHHODISIlES SANS EXCÈS. 4^
LIVRE PREMIER.
DES H£RMAPHRODISM£S SANS EXCÈS DANS LE NOMBRE
DES PARTIES.
(p&XMliRK CLASSE.)
Aacan genre d'anomalies complexes ne s'observe plus
fréquemment , aucun n'a excité à toutes les époques de la
scrence un intérêt plus général et donné lieu à plus de re-
cherches et de travaux que les hermaphrodismes de ce
premier groupe. Les physiologistes , les chirurgiens , les
médecins légistes, ont également contribué à les faire con«*
naître; et il me serait facile de citer ici jusqu'à deux cent
cinquante et peut-être jusqu'à trois cents cas, pour la plu-
part passablement décrits ou connus par des figures plus
ou moins satisfaisantes. A juger des effets obtenus par les
efforts dont ils sont le résultat » on pourrait donc penser
que les hermaphrodismes sans excès (i) sont au nombre des
anomalies les mieux connues , et que la science possède
(i) Ce nom a pour synonymes, dans les ouvrages de Meckel et de
plusieurs autres anatomistes allemands, celui à* hermaphrodisme simptè^
par opposition à hermaphrodisme composé ou double ^ et dans le savant
Mémoire déjà cité de M. Dugès, celui d'hermaphrodisme apparent ^ par
opposition à hermaphrodisme réel, La dénomination & hermaphrodisme
sans excès m'a paru préférable • soit au premier de ces synonymes , à
cause de l'extrême complication d*un grand nombre de ces hermapbro*
dismes que Meckel appelle simples, soit surtout au second, l'herma-
phrodirae pouvant être très-réel sans qu'il y ait production de par^»
tics vérilableuieot surnuméraires.
4t i»ABtiB m.
depuis long- temps la solution de toutes les questions si im-
portaates pour la physidiogie et la médecine légale > qaÎM
rattachent à l'histoire de ces déviations. Malheureuse-
ment , si l'on vient à étudier avec soin cette multitude de
mémoires et de notices sur Thermaphrodisme sans excès
qui remplissent tous les recueils médicaux , on reconnatt
bientôt que > sauf de rares excéplrdhs , ces articles rie ^
composent guère, à part les descriptions, que d'aperçus va-
gues et de conjectures purement hypothétiques qui ne sau-
raient offrir pour la science qu'un bien faible degré d'in-
térêt. Le défaut de distinctions précises entre les divers
gétltes d'hermaphrodisme» et dé notions exactes sur là ùa-
tiiiris de'À déviations dont ils résultent , se fait sentir ju8({ùé
défis uta grand nombre de tiotices publiées tout i'ècèili*
iaieill; Aussi , apt^ès toutes les dissertations » tous les mé-
moires, tons les ouvrages même qui ont été publiés sûf
les hermaphrodismes sans excès , une bonne monographie
dé te groupe d'anomalies serait encore l'un des tratràûi
tératôlogtques les plus dignes d'intérêt et les plus riches en
résHitats nouveaux.
Au reste, il faut le dire, une explication satisfaisante dd
mode de production des hermaphrodismes sans excès , et
ptv conséquent aussi , une appréciation exacte de letûfs
tonditioris d'existence, étaient encore il y a pôu d'annéeé
presque impossibles. La même difficulté que j'ai signalée
déj^ pour tant d'autres anomalies , se reproduisait encoro
ici : on ne pouvait expliquer l'anomalie , parce que l'état
normal lui-même restait inexpliqué. La détermination
des rapports généraux qui existent entre les organes des
deux sexes, avait été donnée physiologiquement , mais non
anatomiquement; et dans cette question difficile et eem-
plexe, la seconde partie de la solution était d'autant plos
désirable qu'il était impossible de la préjuger par la prebiière.
HBAMAPHRODtSMBS SANS BXCkS. 4'
P(m^lephy^li>gi8le, leê organes génitaux wâïm et hii^r^
gàMd femèiles sotit essentiellêtiient en relation entre éll)C^
iMfe aUS!» ^séHliellement différens : car tes «m^ et lés ûtt^
%f^ tëac^àwtetkl h Vaéctltfiplisstement d'un bnt ê6âitQutt>
ttiàii M agissait d'ime manière <)ui ien!^ est pfOpk^e. Il y à
âëM ieïktfê ^ix l»ik^ai(mie, et nen analiigie; et V\^iï peut té*^
rffâMetnebt les ^otisidéref*» aiissf bieîi lorsqu'ils sent répl^
Its S^r Asot individus que lorsqu'ils sent réunis isu^ ië mêâie
individu, comme deux portions éèsentiellettient di^èl^iM
L«i tbéoriè dé l'unité de èotnpôsitiotl iâdiqué qlÉill dlrft
^ 4lré tout btiftreinent 9o\is le rapp(>trt anattmm|ne. Si leà
ni^M^ gé^kaâx ne se ïtmnl^m pM établis aiiatêiliiqiié*-
Msiil étiole métné îyfe dans l'cm et dai» l'àtitré (e^^ si le»
^meto organique^ dent feâséolMè eoiistitâe l'appareil
l^rodnctettr mâle, n'étaient pas aïiali>gu«« à €e«ix d^l'iàp^
^réA femelle, bft arriverait à èe résultat paradoxal, que l'or-
làiiîsatidii des «nimanic les plds disseifeblableé eu appàrèni^e
fie ràieneneratt h vA pkn eoûiiHun , sans qu'on pât j ¥ètie-
Mf te ttiilê et là femelle de la même espère La série ^^
)Maie itérait une» l'espèce serait double.
6'«5t & fàÈâlettitè comparée et à l'embryogénie qu'H àp^
]^iiiéiiait de dëlïrûire telte îafppartMe cotitràdictieti. La jl)re-
tfâère 4 dëmototi^i tû eiet» ^'il éat des ati!fiiià«r£ t>(i l'ap*-
pilMil jgéHitlA ilaâle > stfit daâs qiiel^aes nhes de dés pair^a ^
soit même dans son ensemble , diffère tellement peu de l'ap^
pareil femelle, qu'il lui est , non pas sin^lement analogue »
sais presque semblable. C'est au point que la distinctieii
dés sékes devient tinêlne quelquefois difficile ( i ) : *câs temat*
(i) ^ox»z sortent les mémoires que tùoû père a publiés sur ]és or-
ganes génitaux des oiseaux dans les J/e/n. du Mus., t. IX et X , él les
détaîlsr entièrement nouveaux pour la science, qu'il a donnés sufTap^-
pareil sexuel de la taupe dans son Cours de Vkistoht mauréUê é§s màht»
44 PABTIE III.
qaables où Tunité de composition des organes sexuels se
trouve établie par des preuves évidentes à la fois pour Tes*
prit et pour les yeux. D'un autre côté» Tembryogénie a mon-
tré que la ressemblance est d'autant plus grande entre les
organes génitaux mâles et femelles, qu'on les compi^re
chez des embryons plus jeunes. Il estmême une époque ofa
tous les embryons paraissent femelles, une autre oit tous,
au contraire , semblent mâles ; tant la similitude est alcu^
complète entre lès deux sexes.
Cette analogie anatomique entre les organes mr^as et
femelles , déjà soupçonnée par Aristote et par Galien , indi-
quée par BuiTon et beaucoup d'autres auteurs (i), est ^Oiaior
tenant rigoureusement établie tant par les recherches xwft:
tomiques de mon père et de M. de Blain ville que par. lef
observations embryologiques de Ferrein , d'Autenrieth , do
Home, d'AckermanUyde Meckel , de Burdach, deTiedemann
et de M. Serres. En elle se trouve véritablement la clef de
presque tous.ces états anomaux, inexplicables dans toute autee
hypothèse, que comprend l'hermaphrodisme sans excè^.jEn
effet , si chaque partie de l'appareil mâle est essentiellement
analogue par sa composition élémentaire à une partie d^
l'appareil femelle , si leur diversité apparente résulte seule-
ment de quelques différences dans le mode ou dans le degré d#
Jeur développement, rien de plus facile à concevoir que l'exis-
tence d'états intermédiaires entre ces deux états extrêmes ,
mi/ères ^\eq, xvii. — On peut aussi consulter mes Considérations gé'
Hernies tnr les mammifires^ p. iSq et suiv., on Tart. Mainmijerts du Dîet^
classique d*hist, naturelle, t. X , p. xo3 , où j*ai déjà eu occasion de trat*
ter de la composition analogique" des organes génitaux de Tun et de
Tau tre sexe.
(l) Les noms de testes muUebres et tXtvasa deferfntia mu'Àehiia^ si
long-temps donnes par les analomistes aux ovaires et aux trompes,
attestent que cette analogie a été vaguement mais généralement admis*
dans les siècles précédens.
BBRMAPHRObîSMES SANS BXcks. 4^
entre ces deux formes opposées qui constituent l'état nor-
mal de l'un et de l'autre sexe. Si , par exemple , le clitoris
doit être considéré (et Ton ne peut raisonnablement élever
le moindre doute à cet égard) comme un pénis arrêté dans
sa formation , et réciproquement , le pénis comme un clito-
ris hypertrophié (i) ; si , en un mot , l'un est le premier et
l'autre le dernier degré d'évolution d'un ensemble parfaite-
ment analogue d'élémens organiques , qui ne voit que tout
excès de développement de l'un , que tout défaut de déve-
loppement de l'autre tendra à les faire tomber dans des con-
ditions intermédiaires entre l'état normal de l'un et de l'au-
tre ? Qui ne voit même que, si cet excès ou ce défaut de dé-
veloppement sont portés très-loin , le clitoris pourra se chan-
ger en un véritable pénis , ou le pénis se réduire à la com-
position » à la forme et au volume d'un simple clitoris ? Ainsi,
au milieu d'un ensemble de parties essentiellement mâles ,
pourra se trouver une partie femelle , et réciproquement :
ainsi s'opérera ce mélange des deux sexes , véritable pro^
dige pour les anciens , et pour nous résultat simple et na-
turel d'un excès ou d'un défaut dans l'évolution de quelques
organes (2).
(i) Ce que je dis ici du clitoris et du pénis n'est pas applicable à
toutes les partieâ de l'appareil génital; et ce serait tomber dans une
grave erreur que de reproduire cette assertion beaucoup trop générale
de plusieurs auteurs, que les conditions du sexe féminin résultent
d'un arrêt de développement. Dans la réalité» l'appareil reproducteur
femelle se compose d'un certain nombre d organes ayant leurs analo-
gues dans l'autre sexe, les uns dans un plus haut degré d'évo-
hitioD, comme on l'a répété si souvent, les autres, au contraire , dans
UD état Irès-inférieur d*évolution ; ce qui est une conséquence néces-
faire de la loi du balancement des organes. Ainsi , autant le pénis
l'emporte en complication sur le clitoris, autant la matrice remporte
sur ses représentans dans l'autre sexe , la prostc^te et les vésicules sé-
minales ; et ainsi de quelques autres organes intérieurs.
(a) Celte explication est tellement en harmonie avec l'ensemble des
46 PARTIE m.
Il en est donc des bermaphrodismes comme de tai(tçis ^s
m\V^ aji^omalies : {i p[iesq|*e que Ton se rapprocha d'eli^Qi^ ^^
le mprveiUçux disparaît; mais leur intérêt scieatifiquos'^jÇT
çroH» P^ tous les fait^ spéciaux, liés par la théorie , çj^pli^r
q^ét par deç çpi^sidérations simples , se montrent k l'oi^^f?
vateiiir co^QfiQie des conséquences diverses , mais po9çor4^7
ie^, d'un petit nombre de principes qui régissent Teq^çg^^q
fout ^tier de la tératologie*
Après le principe de la composition analogique des appa?
jreils sexuels mâle et femelle , base de toute explication i(s^-
tlonnçUe 4^ l'hermaphrodisme sans excès , il faut placer ,
faits que quelques auteurs Tavaienl en quoique sorte cUvinée^ ▲«
iDoins avaîeot-iU imagiDé une explivatioQ asse; anaiPiue, tA'^nl ^||0|||
('uiitlé de cqpposition des orgaues géqitaux <\(i deux se^es fû^é^l^
da|is U sçiep.re. Seuîemcnt , à la notion qui leur manquait, i|s sub-
stituaient cette idée, alors purement hypothétique, qua l'œuf avant
la fécondation n*a pas de sexe déterminé ; d'où il suit qu'il peut égaler
nient donner naissance, Suivant les influences qu*ii subit, à un iiil4e^
à une fen)eJlé,ou à un individu iutcrna^duUe par sies condiliçiif
j^eyij^ljç^ à Tup et à Tautre. C(;tte explication, irèb-vague et iuexaç^ef
mérite cependant d'être citée comme offrant en quelque sorte le germe
de celle que j*ai développée pins haut. On la doit principalement à
Tiituslre ËvERABD Home , d^ns le mémoire important qu'il a publié
daps les /^^Voi. transactions ^ année 17994 p* 157-178, sous le tît^n
de • «^^ account pfth*: dissection cf an hermaphrodite dog^ Ce méoioii^e t
été reproduit par Home avep quelques changemens el d*importanl^
additions dans ses Lectures oj comparative anqiomy^ t. III, lecl, x^. —
Je mentiçiuierai «lussi Pa|isoi;s comme aj'ant dès 1741 signalé d*mu|
manière très-pi'éci^ \,locis oit.) Tanalngie sexuelle des berma^diroduei
et des fœtus femelles. — Quant aux ayleurs qui ontcontribi^é à étabif^
la véritable explication de Thcrmaphrodisipe . je citerai stu*tout :
Mrgkbx., loc, cit, et l^^annel d'un, génér, ,§35io et aSii. — BuaoACH|
Dit Mtiamçrpk* àer Çcschiechter $ dans ses Anatom, Uatersuck^ttffPi^
cah.ly 181 4. — SsRBSS, Rech, d*anau transcendante ^t pafholo^qm
dans les Mém, de tAc, des se, t. XI, i83a| p. 614» et dans TéditipA i^
purtt FmtMi ip*4S i839iP* 3a.
nEftMAPfiRODlSMpg SANS EXcks. i^f
eomme son complément nécessaire!, et pour aimi dire fiômleao
le régulateur do ses applications à la tératologie , un autre
principe ^ur lequel sa nouveauté scientifique me commande
d'insister un pou davantage. Tel est celui de la division de
Tappareil générateur en six segmens principaux , porresponr
dant à autant de centrer distincts de formation» et, par
suite y pouvant se montrer, dans certaines circonstances»
indépendaas les uns des autres.
Ce priacipe^ très propre à simplifier ]a théorie des anomalies
d^ Tappareil générateur , est ici présenté pour la première
foi» (i) : mais la science possédait déjà des notions qui ne
pouvaient manquer de conduire à sa connaissance corn-
pfôto , dès quVne étude générale et comparative des her-
mapbypdismes mixtes ferait sentir Tinsuffisance de toutes
lea wpUcations proposées jusqu'à ce jour.
Ainsi plusieurs auteurs, négligeant, il est vrai, toutes les
emisidérations relatives au développement des organes,
avaient déjà regardé l'appareil générateur de l'un et de
l'autre sexe comme divisible en deux ou plusieurs parties ,
ou mieux, suivant l'expression plus précise employée par
qndiques uns, en deux ou plusieurs sous-appareils. M. Cu-
wiett par exemple, distingue des organes essentiels pr^/^ara-
teurs et conservateurs , d'autres accessoires et seulement co-
pulateurs; Meckel, des organes génitaux proprement dits oh
farmateurs et des organes copulateurs; Garus , des organes
à^&sgemdrement^ et d'autres de dérivation et de développe-
ment: M* Âdelon, chez les mâles, des organes de fécondar
tion , çhd^ les femelles des organes de germification et à0
gestation , et, en outre dans les deux sexes, des organes de
copulation (a). lime serait facile de multiplier presque à l'in-
(i) Sauf l'analyse de mon travail, insérée dans la Gaz. médic» he, cit.
(s) F0)rez Cuvna, Leçons d'anale comparée , t. V, p. 9 ; — Mbckbi. ,
U0UÊ0 émanai» génémhy iraduct. de MM. Joardan et Brescfaet, t. III|
48 P4BTIE m.
fiiii ces exemples : car il est à peine quelques traités soit
d'anatomie» soit de physiologie, dans lesquels ne soient in-
diquées ces mêmes divisions ou d'autres très-analogues;
mais toujours d'après des considérations purement physio-
logiques » et dans le seul but de rendre plus méthodique et
plus facile l'étude des fonctions propres à chacune des par-
ties de l'appareil sexuel.
Mon père , à qui il a été donné si souvent d'ouvrir des
voies nouvelles aux spéculations des zootomistes, est le pre-
mier qui 9 en reproduisant ces divisions , les ait fondées sur
des bases anatomiques en même temps que physiologiques.
Dans sa Philosophie anatomi(iue (i )» il distingue parmi les or-
ganes générateurs» comme tant d'autres avant et après lui;
un apparei^ interne ou de reproduction , et un appareil ex-
terne ou de copulation ; mais il ne se borne pas là , et , ajou-
tant que- ces deux sous-appareib proviennent d'élémens dif-
férons 9 il les montre conime originairement indépendans
l'un de l'autre. Or, de l'indépendance de leur formation
résulte nécessairement l'indépendance possible de leurs ano-
malies ; en d'autres termes , la possibilité qu'un des sous-ap-
pareils soit affecté d'hermaphrodisme, l'autre restant nor«
mal, ou même que l'un et l'outre s'établissent sur des type»
sexuels inverses. Cette conséquence n'a point échappé à
mon père. Livré, en i83o, à des recherches sur une chèvre
hermaphrodite , mâle par ses parties reproductrices , femelle
par ses parties copulatrices , il explique (2) la dissemblance
p. 597. — Ca.ru8 , Anatomie comparée, traduct. de M. Jourdan, t. II,
p. 4x0 ; — Adblov , Physiologie de l'homme^ t. IV, p. 8 et suiv*
(i) t. II,p. 36i.
(a) Sur une chèvre des deux sexes, femelle quant à ses parties externes ou
de copulation , et mâle dans ses organes profonds ou de reproduction. Ce
mémoire, très-court, mais important, seul travail que mon père ait
jamais publié sur Phermaphrodisrae , a été communiqué à l'Académie
des sciences le 9 août i83o {voyez les divers recueils ou journaux qui
fiBBIIAPEBODISMBS SiNS EXCks. 49
sexuelle des unes et des autres par l'origiiie ^istineie.des
premièires» élémens d'ûQ appareil véritablement interne^ et
des secondés , simpl^es dépendances de la peau (i). ; ,
La notion de l'indépendance originelle des organes citer-
nes et des parties extérieures de la génération ,- ayant ain^i
été introduite dans la science par mon père p. û entrait dans
le plan de mes recherches» non seulement de confirmer, par
une étude nouvelle et approfondie de tous les élémens. de la
({uestion , mais de compléter et d'étendre soit cette nation
elle-même, soit ses applications à la tératologie. S'il était
possible d'expliquer la dissemblance sexuelle des parties ex-
ternes et des organes internes par leur origine indépendante»
il devenait présumable par analogie que la dissemblance des
parties droites et gauches , peut-êtrç dans d'autres cas celle
des parties internes profondes et des parties internes plus su-
perficielles, pourrait aussi recevoir pour explication Forigine
indépendante des unes et des autres. D'où la nécessité de
rechercher avant tout si l'on ne doit admettre pour tout l'ap-
pareil sexuel que deux centres de formation, l'un .interne»
l'autre externe, ou bien s'il en existe un plus grand nombre.
La question, ainsi nettement posée, est déjà presque réso-
lue. Soit que Ton considère le système artériel comme for
mateur des autres systèmes, soit, au cqntrairç^^ que l'on
fasse dériver, suivant les récentes idées de M. Serres, les ar-
tères , aussi bien que les veines et les neri^ , îles oipgaqies aux-
rendent compte des séances de cette société savante). Il n'a été im-
primé que trois années après dans les Nii^9eli9i.€mnaies idu Muséum
d'hist, naturelle, t. II , p. x 4 1 •
(i) Voici les expressions mêmes de mon père (p. 146) : «La peau est la
» source des organes de la copulation; quelques unes de ses parties by«
» pertrophiées les composent , arec excès de Tolumê , chez les mâles.
»Les organes de reproduction ont une autre origine : de là suit la
•posubilité de l'arrangement observé dans le. cas d'hermaphrodisine
» ici consigné. •
II. ' 4 ^
Se i^iBtiÉ iti.
qneli fH ilè di^ttftttëhi , fl n'en en pdj^ moiti» trâi ({u'à ètià-
qtie lt*obë àrtêHd cèitè^ènd on centre particulier éê
formation ou litl itioins de dëveloppémetii La cbtisidèràtli^à
da iystèine tasttdaire fenrilit donc nn preinier et til^s-fecile
ihoyen èè diTÎàër Tappareil générateur ^ tant interne qu*^-
temèrên un certâHi nombre dé ^^metis principaux, pÛiê
ou moins indépendatlà Yim de l^autrè à letir origine , et <{U6
Ton dêVra s'attendre à voir présenter dans ceHains cas des
dissemblanclBS Sexuelles plus bu moins manifestes.
Le nombre de ces ^egtnënà » chez Thomme et les aniniatii
snpérietirèy s'élève à six, sa^^oir, de ùhacpie côté. Un seg-
ment prop>nd , un moyen, un externe. Les deux segmens
profonds sbnt formés par tes ovaires ou les festicides, et leurs
dépendances; les moyens, psur la maitrice ou par la prostattt
et \eh vésicules sémihdes, el leUrs dépendances; les externes
pai* le clitoris et là viilvè, ou par le pénis et le scrôtçifl. Il
n'échappera à per^ohnb que ces six segmens correspondent,
en effist , à sit ordres différent de vaisseaux , les deux pro-
fonds étant nourris par les deux artères spèrmatrques ; léê
moyens par des branchés dès deux hypogastriques ; les ex-
ternes, outre quelques rameaux de ces mêmes hypogastri-
ques , par des branches des deux iliaques externes ou cru-
t'aies , les hofateùSés externes.
' LtndépetiiÂance dé ces six sfsjgmens dé l'appareil sexùèl ^
ifiSbien indiii^uéë pair l'itidépendance de létirs troncs artériels»
est cenfirmée à la fois par les résultats directs de l'observa-
tien embryogéfiiqée , et par tous les faits de la zootomie et
de la tératologie ; faits qui nous montrent chaque s^gmi^t
tromme susceptible isolément soit de variations notables dans
sa forme, son volume, sa structure, soit même de dupUca-
iSen oo de suppression totale. Les preuves que je pourrais
puiser dans ces dei» sources, sont trop nombreuses et fwxp
la plupart trop étrangères au sujet particulier de te Hvt^ ,
\
HBïqiAPHBêWsiiftI Mns sxcits. fi
pêM (fttll «6H|r0Mfclë jTëii fritoéër ifti ftsqiéiMw on ibéme
le i^stlIDêf iiilhf, Mâéfiml ée celte» ^i ddifcitl ét^ ré^i^
tée^ péw M ihèaiiAttf êpêciàl i }m thvfkim mU^Èë tout
nMê eh (mfmr qtri) plus Mâi^ëcië» p^i^m , ne 90m {»»
ttdhfé tdMlfiMte^. Ofi / ¥ëh^af, élf éf!H , ebà^ p&tiUm
Af r«pr|^}| ^éti^Mmf n^tétri' t éon knir dei» étnitïièfes
9ttmU ih^êtêes 3e tetÈx éesMAfé§êêgmfi9, eirtvéîér ^IM
Mft htdéfcrttdttliéé pbyM6l0^iqw pcth dé» (faite éf iâënt^.
reîl générateor est primitivement sans sexe déterminé, il
faut désormais àjoiilet 8» division en six segmeiis princi-
paux qui ne sot^t poirîf nécessairement lié^' dans letit évolu-
tion , et entre ksqoels Tun et Tautre caractère sexuel peu-
vent «e répartir très-diversement. On verra bientôt que la
Boinm de ce second fait géfiéra) # utile âéjà pour rintelli-
|eiice ie$ hennaphrodttfiies les plo» râffptes» devient d'une
fti Aspèitifabtë tiéeeâstfé ptmr I& fédtiCtitm k tm (faédfîe tch
tionnelle des hermaphrodismes très • compliqués qui édlfi-
pbseirt le qtiâtt»ième ordre ( i ) .
(i) La considération des six s^gmens de Pappareil générateur Ê>or-
nit le moyen d*expriiner d*une manière très simple et très^abrégée,
MM lél cAHtètMH» dés drVM»)i ^oapt» dUct^rimphrodisnie, seif feurs re-
fiHMIt ébite étit M «rte^ Téfftt Mtmûil. Bfdprésefftoni |^ tf*è fettrto
diAcim détr »hr segHfeiM épp^mp«té7itmp}t9^\€^theniplfHf6iA
éttmtêiéiMh AoyM^E ftntléfmi «f t^SM', ES Itfs froii sejpsieik
tS&ttmpMiAûiÊif èë rAttiHt «ôttf. t)és9|^«Hi» , d'une amré p«rt , pat m,
ffltlk^ fes îMtrtfeÉ t{t/? Ont tffi ciarhctèt e ^xTr«f rirais , feMeile et îhlér*
McHÂfrt Mih-tf fêft deux sfîtto» c^M-à*ifrr« herrtrtplkfbdftiqaè'. Nditt
pftttl I Mf tf dès 'Rli% rtVM^éf Ml* c)!ieitftfê9f rettrcùft, et s6iltf iilie foime qfkii
]MHé ftfft Jttrtt éû wèiot ftmp9 qtt*i l'ëspHr, tôtrife» fes eôfhbîinr^M
dMKMBlet âè TkppnttW générafeaK Arait ions lei« ta^ jasqd*à pr^eut
CiaiiMi rtitttffeiii dam Tune dM fontiafes suivantes.
PP'MM'ËE'^ ÉTAT NOBVAX, MAtCVUir.
fP^Mi^Èt^t iTAT ifonMAt Fiaiinv.
St PABTIB III.
'lime reslerait, pour compléteries remarques générales
que je yieiis de présenter» à déterminer comment et soos
rinfinencede quelles causes se produisent ces arrêts ou ces
excès de développement » et ces mélanges de caractères
sexuels auxquels on peut ramener en dernière analyse tout
bermaphrodispaie sans excès. La possibilité de la production
de Tanomalie par des combinaisons nombreuses et variées^
et même la connaissance très^précise de ses principales con-
ditions d'existence, peuvent être déduites des considérations
PP'MM'f+EE'h • • . . . ^ Hermaphrodisme féminin.
PP'MM'EE'h k • • • • Hermaphrodisme neutre^ .
pp/ju^Mlft'f-f*E£'h. Bermaphrodisme mixte superposé,
pm-{-P'MM'f-)-EE'h Hermaphrodisme mixte Semi-latéral,
PAta+P'M'f+EE'li. Hermaphrodisme mixu latéral.
Dans tous les cas précédéns les six segmens normaux existent seuls
avec différentes combinaisons sexuelles. Dans les suivans, c'est-^^
dire dans les hermaphrodismes avec excès « deux ou^méme quatre
segmens sitarnuméraires, et de 8e:i^e contraire, s'ajoutent aux six nor^
maux.
PP'MM'B^MM^F+EE'li Hermaphrodisme masculin complexf,
PP'MM'f+MM'm + EE'h 1
PP'MM'fH-PP'«» + EE'li J ^^''^P'^''^'^"*^ féminin complexe.
PP'MBâ'f-f PP'^^W'm + EE'h. . . . Hermaphrodisme hisexuel.
Un des faits généraux les plus remarquables quiressortentde la com-
paraison de toutes les formules de Thermaphrodisme, est la constanœ
des modifications subies par les segmens externes. Quand on voit P eC
P^ M et MS changer d'une formule à l'autre, non seulementde signe»
mais même de nombre, il n'en est aucune qui ne se termine par
EE'h, De là la grande difficulté de la distinction du sexe des herma-
phrodites par les seuls caractères extérieurs. — II faut d'ailleurs re-
marquer qu'E et £', toujours intermédiaires entre Tétat normal mâle
et l'état normal femelle, peuvent être beauéoup plus rapprochés de Ton
que de l'autre. Il y a à cet égard une foule de nuances que je n'ai pa
exprimer ni dans les formules , ni dans le tableau figuratif que j'ai
donné des diverses modifications do Thermaphrodisme (voyez AtUu^
pi. IV ). Ce tableau correspond exactement aux formules , ou plutôt
n'en est que la y-eprésentation par des signes d'un autre genre.
HEMIAPBllOt>f6liEd SAKS EXCkS. SS
qni précèdent/ et noas aurons à en faire par la sdlteutle
.mtiltitnâe d'applications qai nous rendront prè^e ' tofa-
jonrs simple et facile l'intelligence dès caractères desdirèrs
genres d'hermàphtodismes. Mais ces résultats enx-méoies»
quelque importans qu'ils puissent être pt^ur rhisloird phy-
siologique des hermaphrodismes / ne nous sidBbent pas , et
sont loin id'embrasser la question dans toute son étendue.
Par quelle influence arrive-t-fl que les organes sextdb, au
lieu de se coordonner entre eux'^et de revêtir tous à la fois
le caractère mâle ou femelle, dépassent ou n'atteignent pas
les limites normales, et présentent qn n^élange descondi*
lions de l'un et de l'autre sexe? EUi d'wtrës termes, quelle
est la cause déterminante de l'hermaphrodisme ?
Quelques auteurs ont cherché à résoudre cette question
difficile ; mais aucun, on peut le dire ,. n*a même approché
de sa solution. Il y a plus , cette solutiop est à peu près
impossible dans l'état présent de la science , et elle le, sera
tant que les causes qui déterminent le sexe dans l'état nor-
mal, n'auront point été découvertes. Or îious ne possédons
encore sur cette question d'un si ïiaut . intérêt que, des
théories ingénieuses, mais hypothétiques , et des observa-
lions très-curieuses, mais encore - incomplètes. De Ik le
caractère tout hypothétique aussi dés idées émises sur la
cause de l'hermaphrodisnie , que lès uAs.,' par exemîjiief
croient trouver dans la soudure intime .4e< deqx individus,
runmfile, l'autre femelle (i) ; que di'autres cherdieiilidfliis
l'égalité de l'énergie génératrice des deux paréna (s) i^mait
T • ■• *'^ '. '.U
- (i) tl est curieux de remarquer que si cette hypeMièser était èsieiei
la fiible dé Salmiacis et d'HenAaphrodUe serait remblème par€iit de la
production physiologique ^*on cas d'hermaphrodisme.
(a) DBMAiroEOir, jénthrojfàgénèsep iD-8«, Paris, 1839, p. 287. L*antenr
donne, sans la développer, cefle idée que ton retroutë d'ail*
leurs indiquée déjà dans quelques anciens auteurs. -— Quant aux
afiM VMiqm epuiotîtaid^. (i'^% qiie ji'axpUpatiop pb]r«ia|4hT
gif W ^ anopaïUiM 4'ui| prgaDe oi| 4' w appareil ^( Jk
TpaiyMcatioa <jle »oa éf ai i^orUMil ce qu'ose cposéqiaeiiM «#(
à an* p«iinif#9s : âojilfta*^! gpçQiw , U pr^ooij^/^ ««|t A^j^iJ^^
pep( iéMêi mmÏÏ ^ raf# qm Vm fwm r^moçlor 40
Àa9#Pf4^M4f^ 4^c II k 4^âterinÎpaUQfi lB;ia|4f^ d⧠jcnom
le ii'liprp«pbrQ4î#i9« # J9 m ïmMf^^l k rf pport^r m 4^
cayses aaxauelles Iç^ anatomisles (iu$eizrème et ()ii dix-seplièpiesièclç
attribuaient fherroaphrodisinei je mentionnerai en quelques mors, et
seokiqtnlpMir^bmplélétPcetArlicleaeiia lepaîntde v ue historique, imm
conception pcodaat to ncpilrwitioii; fiaineoce 4es conijèiMj ic«i«4t
la jÇQPjoMfitij^ii 4/i; jjeuy^ jpj^tfbs, fit p^lmtfkef^tûftYéfiJis ay^ Mercipr«
<Hi Saturne ; le mélanoe des diuix semences sans prédominance 4t IViaa
on de Tautre; la tendance de la pâture vers la production des femelles:
liypotiièse que Ton cotiârmait-par ce fait erroné, que les hermaphrodiiM
spui pivaqua tous des ÙKlivadus Mâles d'une organisalÎMi im|^t
b4f^ H ^u| iMi^F #9«ii»ra If ^uf^|||Uè«ip bypothè^ Aç ï'^wleactÈ^ ilauf
U J^vjlté v^éfioef.^f. jitpt j;)pr^j.0/i9 difljn/ptes, sfvojr, troi^ UtécalAi
droites, exdi^siyenvent consacrées à la formation des individus mâles »
trofs latérales juches, & celle des femelles^ une centrale à celle des
hfluaapiwodlfes. VoyesHp^v. di (vii&av, De mniiemm 9rganis genmm^
tiknk m*0meiMu 0f9nmtHM nomUf dans sas OpfPft^mmiflf éèU^dm Ley4«t
Enftp, .ç^tre l'influeqipç 4t rimaçin^liou matef^eUç, ci^ pféiep^^p
caus^ pomniuDe djB toptes las apomalies, on a aussi cherché à expliquer
Fhermaplirbdlsme daasfes|>èce humaine, par la réunion des deux siexet
cIm* Bèiro pramiar fièlr#: «^nloy foruieNamaot énoncée dana «e vénal
dla Jt.Q^i^a^fliiam i, 9.a7)4 4^fpp«fsr Itaw k^nmtm ind im^gimmmtfmi
tui imaginem Dti creavit ilium , masculum et feminam crtavit eos, — On
|WPnnnCa#a*ilo^^oi»v«r daa« œ varaat.à piiwîaiirs é^^itàt.mmve*
^p9l^ M emWma M i*MH |inaMAif«paDt iodéoîs, •«, ai 4*jaa vanl«
hcrmaphroditiq«a« ida fap|i|irpil saanal» coBuna m» a tnmvé dlaaf
Vçp/fi^rf 4e4êia:Jpiirtuii9i ô^ déyaloppamaot fungresftif 4a U vie vi-
tale ^ WffHd% c^ 4» i'a|)pvi(ion U<4ive 4a flMuim^ àiaaur^49
alnba.
HEAMAPHBQ|)^8liJK9 8fNS EXCkS. £6
ffdU > et è préseiite^ do^ aperi^i^ qui p/mTept Ar fWMQS )^
quelque! jpor sur cette grave question. Qa verr? fpj&9^ ftfCih
W $OBt p99 8^n3 mtérêt po^fr la recherche j^s^ c^i^^n du
96^6 daos l'état Aprmal.
Hwtef (i) 41 publié U y a plu» 4e €i,aqir9Dte aoi^ im (ait
iieqa^rqqal^^e » attribué à tori^ par gue^({up^ ai^eura h Ss^orpa
qui n'a fait qu^ le vérifier^ et k Hoi^e » qui ne te cil^ qu/e
d'après IJuQter. Lorsqu'iuie vache met baa à la fois di^u^
yeajoji f l'un mple, l'autre paraissait toeUe » çt^lui-q Ji^'est
ordinairement qu'un hermaphrodite» împuiss^t ^reipplir
F^ne et l'aubre fonction Sjeiuielle. Noa seiilement il est, sté-
rile , mail il n 'éprpuire aacjon peach^int sexuc^ ^ et oe s^
laisi^ P4S même approcher par le taureau. Amn > qQsmd
deiMX iîg^tas contenus ensemble dana l'utérus présentent l'un
jbp $cfi^ mâle» l'ac^re le sexe jEemelle, nu heu d'être, comme
il anrîye le pli^ souvent , tous deux mâles ou toui depx
femelles, la tendance à la produ^tiop ^u même sexe est
enc;oi^ attestée dans certains c^s par l'étajt mixité, de l'on
dos inAividns (s) ; fait qo'U sera utile de oons rappeler iws
la 4aite de ce livre , lorsque nou8 traiterons des %iuif^ des
l^niktres doubles.
D'jsintres considérations dont l'applic^Ofi à l'hi^b^e ^
JlMurj^aphrodisme est» dan$ l'état présfiyot d^ h fK^C^#
(i) Account oftheFree Martin f dans les Philos, transact, pour 1779»
t. liXIX, parL ly p. a85. — Les Anglais doDoenl le nom 4e Frco Hàrti^
aux raminaos hermaphrodites, principalement à ceux du genre bœuf.
Scarpa a repris ce même mot dans un de ses mémoires. Vojez Mem,
dêUa tocùtà itatiana, t. II , p. 846. — Outre son mémoire sur les F>ve
MartÎMf Hunter s*est aussi occupé de l'hermaphrodisme dans ses Observ»
m cfrUdns pmrts ofthe animal àeconomy, Lond.» X793*
(a) n y a ausisi des exemples de deux hermaphrodites nés jumeaux.
I^àgrcz 9 entre autres faits , TobserTation de Nâx&iu.s , Beschrcihm eincs
toiles Zwitterhildung hey einem ZsvUUngspaar , dans le Deutsches Archiy
fir Physiol^U V, 1819, p. i36.
56 VkMÏÉ ÏÎU
fins évidétite encore, sont Finflaetice très* générale
qn'^rceht snr Torgahisation et même sur les Conditions
'moraléâ/ et intéllectàelles , soit la castration dans le sexe
mâle 9 soit, chez les femelles^ certaines modifications de To-
raire produites par la vieillesse (i) ou par les maladieV.
Les effets de la castration chez l'homme et chez les ani-
• • •
maox, sont trop connus pour qu'il soit besoin d'insister sn^
eux« Je rappellerai seulement qu'ils sont exactement les
mêmes chez l'homme et dans les diverses classes d'animaux
où la castration à été pratiquée.
Lés phénomènes que produisent, soit l'atrophie sénile, soit
certains états piàtholbgiques des ovaires chez les femelles, sont
moins connus , mais né sont ni moins généraux ni moins re-
marquables. Tout le monde sait que le développement d*nne
barbe plus ou moins prononcée, une modification virite de
la voix et la production de quelques autres caractères
masculins s'observent assez fréquemment chez les femmes
h l'époque ob cesse la menstruation. Les femelles des espèces
de ruminans dans lesquelles les mâles seuls présentent nor-
malement des prolongemens frontaux , en prcfunent quel-
quefois dans leur vieillesse (2). Hais c'est surtout chez les
femelles des oiseaux , et notamment dans quelques genres
de gallinacés , que ces développemens anomaux qui tendent
èrendreles femelles plus semblables aux mâles, se présentent
portés au plus haut degré (3). Lorsque l'âge amène la ces-
(i) Fojretf sur les chaogemens que subissent les OTaîres dans la vîeil-
leSBCf Matbb , Fon den Ferdnderungen weîche die weiMiche GentL im
boh» AUer erleiden^ Bonn,, 183 5.
(a) Otto, Lehrbuch der path, Anat,^ t. I, § 133, notes, cite jusqu'à
cinq exemples de ce phénomène pour une seule espèce, le chevreuil.
(3) Il arrive quelquefois aussi que des oiseaux mâles perdent, dans
certaines circonstances,1es couleurs de leur sexe pour redevenir, comme
dans leur premier Age, semblables à des femelles. M. MivsTEiis vient
de citer ao exemple de ce changement chez an bouvreoili dans le Cmttd,
HËBMAPHUOBISMES SANS EXCts. 5j
sation des pontes , ou lorsqu'âne maladie de Fôrgane sexnel
et spécialemeDt de l'ovaire rend nne femelle stérile avaùt
le temps (i), il arrive fréquemment chez les poules et les
femelles de faisans » que le -plumage revête peu à peu les
couleurs et prenne le développement carajctéristiquedu sexe
mâle. En même temps il n'estpâs rare que des ergots se pro-
duisent ; les crêtes ou les membranes circum-orbitaires se
développent. Il y a plus : la voix change, et les habitudes
deviennent plus ou moins semblables à celles dès mâles (s),
absolument comme nous le verrons bientôt dans Thermal
phrodisme. Des observations que )*ai faites à ce sujet sur
plusieurs poules faisanes (5) , et que j'ai continuées à Tégard
de Fune d'elles pendant plusieurs années, démontrent que la
métamorphose peut même devenir parfaite après un certain
nombre de mues ; d'où il suit que la distinction extérieure
du sexe finit par se trouver impossible dans celui de tous les
nisonné des objets recueillis dans son "vojrage au Caucase , in-4^ » Pétera*
bourg, iSSa, p. 43.
(i) Des observations d*YABBELL, que 1*00 trouve rapportées avec détail
dans les jérin. des se nai, , t. XIII, p. 7T, ne laissent aucun doute à cet
éfard.
(3) Rooss, Beylvàge zur offentl, und gericht, Arzeaeikunde, L ^f p. aSo,
cite une vieille femelle de canard ( depuis disséquée pai^ Hanter ), qui
poursuivait les autres femelles , et que Ton vit méojie cocher une de
celles-ci , en simulant à son égard tous les actes d'iîn véritable mâlé. —
Voyiez aussi Buffof, Histoire naturelle , t. II, p. 67.
(3) Voyez Observations sur des femelles de faisans à plumage de maie,
dans les Mém, du Mus. tPhist, naturelle , t. XII, p. aao, et danS' k$ JUm»
des se, nai,^ t VU, p. 336.— J'ai aussi présenté quelques considérations
sur ces phénomènes dans l'article Mue du Dict. class» d*hist, naturelle^ t.
Xlf p. aSa, On peut consulter aussi sur le même sujet : Màudiiit, En^
tjelop, méthodique , Ornithologie, t. II, p. 3. — Huhteb, Account , of an
txtraord, Pheasanty dans les Philos, trans.^ t. LXX, année 1780, p. 5a 7. —
Eybbâ&d Homb, Lectures ofcomp, anaiomjr, loc, eit. — Geoffroy Sâiitt-
Hdjlibb, Philos, anatomique^ t. II, p. 360. — Pâtbauobau, Bulletin des se.
mutirdUsf U XIll, p. a43y ann. i8a8 (chez le coucou).
$8 9A&ri9 Uh
georciiS <^oitbpl0giqqe8 où les deux sexes pr4&eatcii|^ r^r,
SQa{eiucixl le plus de différoace».
Sn démontrant tout ce qi^'il y a de puissance #t ^0 g^Mr
ralitédaos ^inllMenceqtt'ex^rc.eat les testicules etlesi(»|raifts
sur l'organisation et même si^^les conditions moraips 4t^\f$
instincts » ces faits nons conduisent à uoe conséquence ^|^
portante : c'est la possil^Uité d'expliquer en derrière ^u^jpljfip
rberm^phrodisme» 9u moins pour certains pas, par UMÎfir
floence exercée» k upe époque plus ou moins voisine 4e b
iÇi)f)jc/çptj(U),, sur l'ovaire ouïe testicule, ouplojLôtsurrûrgans»
de sexe eneore indéterminé , qui plus tard doit prendnQ lt9f
iDaradères deTup 09 de l'autre. Suivant la nature^ l'étaQi^
^ l'époque de cette influence exercée directement smr let^
tîçule ou l'ovaire » €|t indirectement par son intermédiaira ipp
Je reste d^ l'appareil sexuel, il doit se produire des mo^ilk
catiopstrès-diversesy etparçonséq][;ient diirérens{$em^d*li^
maphrodisme : absolument comme oO voit» même après la
naissance et jusque dans l'âge adulte , certaines modifica.'*
ijons soit des testicules, soit des ovaires , produites j^ar
des ftansea bien connues (i), entraîner se^ondaireiQMiut
diverses altérations du reste de l'appareil sexuel , et eiifti
de l'ensemble de l'organisation.
Suivant les idées que j'expose ici, et que copfirment de
la manière la plus positive les conditions particulières 4*01^
assez grand nombre de cas , les modifications qui constitnml
f hermaphrodisme seraient , à cela près de leur époqna.de
production , parfaitement comparables aux modifications
qi|i se réalisent sous nos yeux , soit chez les eunuques (s) et
(x) Par exemple, la compression des testicules par laquelle 8*opère^
dans ))eaucoup de pay^« la castration des animaux; diverse» maladiai
soit de ces mêmes organes, soit des ovaires , etc.
(i) Dès 1696, un auteur a)lemaad,HaLWiGH, indiquait d^à de la m^
nière la plus explicite les rapports q^^ existent entre |oi l^praiapbro-
lai mîIDJiiii; châtia » soit i^3$ê certains étati p^tbplfgîijpif^
4fis testiçyl^ ot ^ ovaires , soii ^d&i c}ie;K }Qf yiejllieijs f^
1^ ftafrçs pr^^^teut ealre #Ues une aniilogie jh pârfi^j^e (i)
qm ^>éPli^si4>n 3^ causées anajogiies sembla % Jeiii* ^^4
«M iMnaéqnancf ifîieoBtartable, Qr, s'il eo est 4Si^| f4
rj|ioiWia{»brQ4i^ns^e ^é|»i|}ie in9a)L<yist&a)wt, C0QU)a# t^Wt^.
Im^ m^ài^çêUm^^ w%m»^^s je viens de )e i^mfff^fef, 4V<3»
iJ)ft9aapei^»sreli^ 4irQçteiiiept et primiUir^iXUMit |»ar le« jbpistir
c^pIç» 4H1 le# oralras , et agissait seçond^iireoie^l êj^ 1§ |(;fl^
d# i'appiar^il Siçxti^l, >i} devi^iit po|siji»le 4a boapuco^i
simplifier le problème de la recherche des canses d^l^'l^HN
maphrodisme. En efiet, faisant momentanément abslrac-
tJMt de tootes les jeoioplicstiws ji^conduiinss > oa pomra
s'ultaeher spécialement à déterminer la Daliir« et la cans^
delà modification subie par les ovaires on les testicules i
Q|0^pcation h laquelle sont subordonnées toutes les eopmli-
çMimmt ^ qpi* vpe fois expliquée » qpus ri^dra D^Pippt^ lî
soa tBW de «ellesrei.
Diaprés ces considérations, à la recherche des causes de
liiennaphroâlsme» se trouverait substituée la recherche des
cffiifes ^e Tatf opbie , d^ l'hypertrophie pq, 4*1^^ W^iii^^fl
^ip^ale » des variatioDs de depi: organes « parti^aUrt ;
pMMèaie «ifiaknent plus simple et qui, pdurant évidem-»
gaeirt recevoir pour première soiutioii t'h^odièse d^nue
simple io^^lité de nutrition ^^ nous conduit nrécisénoieiit^
9MirrWmifphr6di$i»9> aupgiAtoii w^ pomtmtfVfmm
pMir ftmix»» feMtef les autres auemalies. llaÎBleiiaafc ams
iBus al les auouqiies. Uaa observation publiée par Iqi daAslas J^ai.
imL cur.j 4éa» IH , aee. 4» p* ^» a pouv titre : !>• Mnuvoft^ mmrén^' .
(i^ Maouit Jii4$. comff.Jof, £rf,,n'a méane.pasèésitéàQOQsîdéiïarJes
virfilM teiellM deat ja viens ifindi^aer les iWBaiilaffai .laasanlias»
fswHia d> yérimbles bîrpsphrirtil^* .
60 PABTIE ïîh
sera-t-jl possible d'aller au-delà de ceierlneaaqnelaboaUs-
sent si souvent no&recherches sur les causes ? Nous sera-tHl
possible de découvrir sous Tinfluence de quels phénomènes»
sans doute moléculaires , la nutrition des parties est dans
certains cas hâtée ou retardée » augmentée ou diminuée ,
et peut-être aussi diversifiée dans sa qualité (i)? C'est une
question qu'il n'est possible d'aborder qu'après avoir passé
en revue l'ensemble des faits particuliers relatifs à chaque
groupe tératologique , et je la dois réserver pour la qua-
trième partie de cet ouvrage, consacrée à la recher-
che des lois et des causes les plus générales des ano-
malies (2).
(t) Dans le premier volume'de cet ouvrage, pages 188 et saîvanteiy
l'ai présenté sur rtccroissement précoce de la taille et sur le dévelop-
pement prématuré de l'appareil sexuel, des coasidérations immédiate-
ment applicables à notre sujet. Mais des preuves bien plus positives
encore de l'influence de la nutrition sur la production de Thermaphro-
disme. nous sont fournies par plusieurs espèces d'insectes hyménoptèresi
«imposées, outre les mâles et les femelles, d'une troisième sorte d'indi-
vidus. Jet neutres* Geux-ci, que l'on peut assimiler à des hermaphro-
dites du second ordre, sont véritablement des femelles, mais .dei
femelles Imparfaitement développées, en raison des circonstances pea
favorables à leur nutrition , dans lesquelles elles ont vécu à Pétat
de larves. En effet, si on place. dans des conditions meilleures dd
larves destinées à devenir des neutres et, par exemple, des abdU
les ouvrières 9 leur appareil sexuel atteint,son état complet de dévelop*
pement, et elles deviennent fécondes. On peut même obtenir ce réaiUlat
en agissant delà même manière à l'égard de l'insecle parfait lui-méçae,
pendant les premiers jours de sa métamorphose. Ces expériences trèi-
corieuset établissent -directement l'influence puissante qu'une mo-
dification dans la nutrition peut exercer sur le développement de
l'appareil sexuel , soit pour le retarder ou l'arrêter, soit aa contniife»
pour le hâter ou l'entraîner au-delà de ses limites ordinaires.
(9) Je n'ai nullement la prétention de vouloir trouver une expUci*
tion générale des hermaphrodismes dans ces aperçus sur la prododioa
de ces anomalies, considérées comme résultant de
HSRMAPHaOmaMfiS lfA8GVLIN9« 6l
MWMAAM^tfMi%MM«p«Mw vs^yy^mtvKmMkvv\n0tvyy*n%nni^vyy\m0mnni%^vwi%tnMi,%nniWytÊti\
CHAPITRE PREMIER.
DES HERMAPHR0DISME8 MASGVLIN».
Fréquence des hermaphrodîsmes maàctilïns. -— Analyse de leurs ca-
ractères. — Harmonie de leurs conditions physiques et morales. —
Division en quatre genres. — Histoire spéciale du premier genre.
— Histoire du second : Observations diverses.— Exemples d'herma-
phrodites mâles qui ont été crus et se sont eux-mêmes crus femmes
pendant toute leur vie. — Règles de la détermination dq sexe chez
les hermaphrodites du second genre, soit après, soit avant la des-
cente des testicules. —Extension de ces règles aux hermaphrodites
mâles des troisième et quatrième genres. — Histoire des hermaphror
dismes masculins chez les animaux , spécialement chez les rumi-
minans et les solipèdes.
Ce premier groupe d'herm^phrodismes est un de ceax
qaî ont été distingués le plus anciennement , et.il devait en
être ainsi; car il comprend à lui seul la moitié et peut-être
plus de tons les cas conniis. L'extrême fréquence de Thekv
misphrodisme masculin a été parfaitement établie ^ pour ne
pas remonter jusqu'à Gaspard Bauhin (i) et mên^e jusqu'à
eiereées en premier lieu sur les ovaires o^ les testicules. Outre lés
hennaphrodismes par excès dans le nombre des parties , il est évident
qne plusieurs genres d*herm^phrodismes sans excès , et notamment
l'hermaphrodisme superposé, ne peuvent être entièrâment expliquée
(Murde telles considérations. Au reste, pourquoi n'en serait-il pasdef cas
si variés et si nombreux que l'on comprend sous le nom d*herma-
phrodismes comme 'des monstruosités ? Pourquoi ne pourralenJt-ils
aussi résulter de plusieurs ordres de causes?
(i) Xfiç»cif^
6!^ fAfttU iih
Albacasis (i), par Arnaud , par Daverney, par Haltères) et
par un grind nombre d'autenrs côntetnporsrins (m -dSiM
époque postérieure. Aussi n'e^t-ce pas sans étonnemenl
que je vois reproduite dan» plti^ieti^s ouvrages modernes
cette ancienne et inexacte assertion de BuiFon, de Par-
^sqns(3)et de quelque^» autres ajaatomiste»» que la plupart des
Lermaphrodiles ne sont que des femmes mal conformées,
et dont le clitoris a acquis un développement insolite. Cette
èrreui" qu^nné Commission de TAcadémie dé dtédisdtaè
présentait même récemment comme uue vérité étâbtîè ^ns
la iriêlice, e»! démentie àla fojs parla théorie et par lea iaStf.
CPé#t tm qM rendent in content able les eon»idéraiidfi» ft«i-
Vantes sur le^ earactère^ de rheirmapbrodi^me tnaMitUft en
générai, et en particulier sur ceux dé êeff diflnSreû^ geftfts.
% \^é C^fkiidéfûtims générale$ sur ki Beîmaphrodiêmu
mosculins.,
Lea ddfîatiohs aknplea des organe» lexâels dan» les*
^Mh ffaérbiapbr»âiime mascuiia peixi se détompdMr
tcû^ame en «etanH d'ètémea^^ sont de ptasiéurs gènr«t>
el, en oûfi%, peoreiyt se combiner entre elles «seês ^^
VèrtfèneBti Mais f ooles , si différentes qu'elles puiéseiil étM
p9t four nature » ont cela de coramun qu'elles résdieiil
d'arrêts dans le développement , et que leur existence tend
h éimtiaer l'intervalle qui existe norâialenient entre kf
t^ak'htîtèi^s de l'appareil peprodtH^teur de l'ud et de ïmàté
sexe. TeUes sont la fissure du périnée et àm serotiMii k
(l) fcjr^ son célèbre ouvrage iiititiilé : Aï faenf{ c*eiit-&-dillfr ftM^
tkod^ iU pratique) ^ et, dans la traduction latine, De chimtgid,
(i) Aevaùd de KoirsiL, loc, cii, -^ DitterseTi Œuvres oHat'otiûifléâf
iD«4'« t. n, p. 3^9. — H ALLER, lœ, cit,
(3) hvwwùMf att0natur9aêfU llf p« 346«-"PAEiO]r5, hie, tlt»
ttàHohs a«i (rétifs » et là {^oriltôii Mi^MnÉle €ë^ tdstieiiles.
kiM bh:A Va ilah» lé preibié^ télaffie ^é éët btlfhige (ij
que tOQie fissure iil^diatiè i^sult^ essenlièflëitiiËitit dé la àoii-
fëfîHiiéii dé» ttéiit mblttës priBâitiVéïhént distiiictés ûtmï se
£tfbi{Hi>âë lotit in^âtie iihp«it«t illédiaii. il'«si ili tm tésdlttft
trè§-jgéri&fiil, et qui tié idnffré p^j^his è'éxteplicm àf i^t*€t
dén fis^ï^és scf otalé^ y ^Ihéales él «itétrateik que éé miité
àtitrë diviÂdD médiane. L'explieiitted par «&6 ëvohrtion hl«
complète dé tèus lés cas éù ies testicules smit restes tntr-
WIêM dan» r«bdomén «rti M^pesdtis près iéé àtihéaùx fn-
gttinsM) nén ^ouleméât n'est pas pîiis ééntést^blé , niaîH
petsi éire tegât'déô èoniime éWdotlIè par éOe-iHiâliie, H en é#t
de ttkémé «neere {f but^ lé^ aoëtetfdtes du pénH , testés le» tcAê
(fasb eet orgaoe» plus lëmirt qiié dé céutume^ se ierttifné
seulement par un gla&d ÎÉq^i^» et selit>ë.yé phts tiu luéiâé
dépmimi de prépuce; La théorie <bs arrêts dé âé^b{»^e*
ttient tmm rend doue ua compte exaot dé toéftés lés ^tk^
BiaKéft Msiple^ qui enlreat dans fa ^^mposittoii dé f kierfliii*
fritradt^me maseulki , «t pur coa^éqiiéDt de cet bermaphro*
dîsme lui-même ; car œ qui est vrafî éé |>artiéulicr de VmH
km ttiémem composao» d'une dérti^n évmfdéxe» t'eM
nécessairement de leur ensemble , c'ost44îré i% li dél^
tion elle-même.
9fom prarriond ^fén^^st établir, m intèttuast , ^It les
'Ctti^6lj[déiim dé^Ms déjà éxpoèés, ^bit dés cénsidératidïlé
â*tto iatilre àrdré, que diaenhe dos anomalies élémenlaireà
dont les .di^enes. combinaisons constituent les. facriaapbro-
dJMMnoMttciiliM^iOBdè produire cheîs Tliomm l'une tlet
conditions aéxttéltes ép^Éyf enaM; normafettiéilt à )a felnfliéé
llrift «é pHûite dé pïétités ne l^àtMt néiis fcmml^ qu'ùbe
(i) rof«« p, 5^5 et luivanlesi l'histoire des diflsions fliidiaiief «
64 PA^RTUB Ikl.
âémoosUration tràs-incomplète » en ce sens que TobserTa-
tion va nous montrer ^la re3semblan€e d'uni sexe avec l'autre
dans rhermaphrodismet poussée beaucoup au-dçlà àe tout
ce qqe. lea théories peuvent fair^ prévoir.
Ainsi nous, pourrions, signaler à priori la fissure du- aero--
tum comme offrant nécessaireineni Tapparenco d'un orifice
yulvaire : mais l'observation seule permet d'établir que la
similitude est ordinairement très-marquée» et qu'il se pro-
duit même quelquefois divers replis qui simulent . plus ou
moins complètement les petites lèvres vulvaires. . .
De même , si l'on conçoit facilement qu^ l'existence d'une,
fissure urétrale et l'imparfait développement du pénis dûi-
vent rendre ce dernier organe moins différent du clitorii»
l'observation §eule peut montrer que la disposition du piènjf
et de. L'urètre de Tbomme peut devenir très-seifnblablQ k
celle du clitoris et de l'urètre de la femme (i).
Enfin, l'analogie peut faire concevoir que le dévelop*
pement imparfait des organes sexuels mâles doit réagir sur
l'ensemble de l'organisation (2)» et même sui: les conditions
morales : mais c'est encore lobservation seule qui montre
jusqu'pù s'étend l'influence de l'anomalie» et révèle. des
phénomènes physiologiques sur lesquels nous ne saurioni
trop appeler l'attention. . t
(i) Ces cas , dans lesquels, les parjlies internes étant tontea mâlei» les
externes se rapprochent du type féminin , trouvent en parlie leur es«
plication , comme j*ai dit plus haut, d*après mon père (^voyez p. 49 )•
dans rindépendance originelle des organes de copulation et des or-
gaoes générateurs proprement dits. Il en est de même des cas dû
genre contraire, c'est-à-dire de ceux où les parties internes étaot tootM
femelles y les externes se rappjrochent du type masculin*
(a) f^oyez^ dans la première parlie , les considérations phyaiologi*
ques que j'ai présentées au sujet de Taccroissemenl précoce de la taille^
p. 188 et snivanles.
<• l
nBBMAPDBbDISMBS MÀSCtUNS. 65
■
En généra) , chez les hermaphrodites mâles » eh même
temps que les organes sexuels prennent nnè ressemblance
plus ou moins marquée avec ceux de la fenmie , Torganisa-
tion tout entière se modifie dans le même sens^ et, si Ton
peat s'exprimer ainsi, s'empreint véritablement d'un carac-*
tère féminin ( i ) • Ainsi le larynx est peu saillant, et là voix j^u
graye. La barbe est rare et quelquefois manque presqné en-
ti^envent. Une peau douce, délicate , portant à peine quel-
ques poils, et soutenue par mi tissu adipeux bien déve-
loppé , recouvre des mnscles peu saillans. La poitrine étroite,
le bassin élargi, les membres petits rappellent parlem^ pro*
portions ceux de la femlne. Enfin des mamelles arron^es^
plus ou moins volumineuses, ponrynes de mamelons bien
prononcés, viennent compléter nne ressemblance qui son-
TeDt s'étend jusqu'au moral; Toutefois, lors même qu'il en est
ainsi» comme l'étude précise des caractèires organiques dé
l'hermaphrodite mfile démontre son véritable sexe que dé
trompeuses apparences voilent, mais ne c^ehëhi pas en-
tièrement ; de même aussi l'analyse exacte de ses penchans»
de sesgoàis, de ses instincts, révèle toujours à l'observateur
attentif, après la puberté surtout , un caractère moral plus
ou moins manifestement viril. En vain, dans plusieurs cas
de déplorable erreur, la loi a inscrit parmi les femmes des
hommes affectés d'hermiaphrodisme. En vain on. a voulu»
par Féidncationét par là puissance de rhabitade, développer
en eux les penchans féminins; leur caractère, moral, çon^nç
leurs conditions physiques , tout en présentant quelques
rapports avec delûi de la femme, est resté essentiellement
masculin. L'influence du sexe n'a pu être vaincue , et quel-
qaefois même, comme dansim cas que je rapporte(rai plus
(i) Cest câ qui a fait désigner par Meckel, sons le nom de Maires
tffeminati^ une partie des hermaphrodites de ce preiqiiér groupe.
i II. 5
■
t
66 PABTIB IIL
l^p çiyec détail ^ les habitudes , le port, les goûts masouTins
oat pu dévoiler I ^vant toate observation directe, une er^
rçur encore cachée sous des noms et des vélemens fémininB4
. 4^^^' ^9^^ V^^ 1'^^ examine l'appareil reproducteur
c^ez un hermaphrodite mâle , soit que Ton considjteè Tea-^
^e{](|ible de sa constitution physique , soit qu'on étudio
$RR Oi^rj^Qtère moral, on ar^ve exactement auniême résn);
t^ » siEfvoir , une analogie apparente plus ou moins pronoti^
çije avec les conditions féminin^is» mais un fonds essentiel-
lement mascpUn d'organisation aussi bien que de goûts et
j[o p§4)ç)fans» (\fi$t CQ qui ya résulter avec évidence doé
é&\f^\f dap; l^quels }e, vais entrer sur chacun des génref
^'ïierpaphrpjiisige xns^^iilin. Commençant par ceux donf
les caractères ré^^^nl n^okisi çojQoiplétement le type organiT
gue 4^ V-^^ïMif^iÊf^ J^ t^miner^i par ceux que idasiènomai^
lies, plu^ ^natçgUQS aui: conditions norxaales de lafomma
Uçnt 4^u;qq manière plps, intime avec les groupes snivani
i'fcermapbrpiiiMn^, «
■■■■.•....' 1
|§ l\. Histoire spéciale des^ divers genres d k^srirnsf^KodUi^
r. masculin.
JSelôn Tordre. que je viens d'ind.iquer , le premier geUfjç
se composé de quelques cas dans lesquels on n'aperçojil
encore rien qui représente une yi;^ye on ^^n vagip, vV^err
maphrodisme résulte seulement du développement impfi:-
jàît éxL pénis et des testicules , ceux-ci étant d'ailleurs pla^
Fei;> comme à dâi^s un àc^jijtçm çqnÇijwéep
bourse. : .
Le cas suivant, observé par Iloçije (i), peut être.donp^
(x) f^oyez son Mémoire déjà cité, pages i65 et i66. — La descrîp*
t^Q que doQQe £verard Honae est malheureusemeoi tropcciUi^le, et
iai8se.M^^ii!^*Wi^/Pbisicui^s. poiotf. iatérçfttfaiM;.
nBBtf APHBémSlIlttf ItASGtJlINS. H^
èimiine le ly^e de ce genre. Un éoldàl âé ÛMinii Égé êi
vingt 4t*o{§ ans; ei admis h Thâpital navàl dé Plymdtitk;
dails lé É^vitb de Home, présentait dtie coR^tkmiMi pli^^
i\^\àè qiii fixa èùr Ihl Tattetitibn de ses ébm^jàgnôns^ et
âôbtia lien à ijùelques dddteg snr son yMlable^xè.'Hbitië
tfeMid ébtllbif h \iû èxàmeb qui rérélà plùsiëtirè ifiëdifi^^
mièûÉ ^ëtBàrqëàbles dès érgànès èexûelé 6t de Tendettibtë
de l'organisation. Le pénis était ttiôëi cdbH^ .iHtafilfbld
d'érection , et les testicules ne surpassaient pas en volame
eehx d'tm iœtns (i). Le pénil était saiUiiil, ^ leé ma-
melles ét«ieDl tout aussi déreloppées qlie celles d'mif jetitië
ftéanle. Lapeta était très-douce, et la baAe niiaiiqtiaitr'lt
est évident, dit Home, que l'état deé testicules^ avait^ ÛM
cet koflmn^ réagi sur Téiisemble de Torganuiatiofii Uéoik
aioiral était aussi medifié : tit il n'éprouvait àtituii jjMtfi
âhant pjDié lc6 femmes; "
Cn autre sujets dont le docteur Renàiridia ntfds i lraili<
mis IfbhtoirB (s) , avait presque tontes les habitudes ^ Mè
goûts di'ni» homme : seulement les tnamellès dé# (bltlbiè#
htà ii»{HVaient une tt^gnance marquées (%t hoiÊftme, em^
ployé dans les charrois mititaiires ^ avait ICféo^gaHeti ^éûU
kmx ieofoemés cboMise dans Fétat normal v hU^ ttdilfl^
près : son pénis n'avait dans l'érection qu'un pouce et demi
de long , et ses testicules n'étaient pas plus groftqiiG dés iloi-
ééttés. n était d'àineàt:s rémafqua&le , atiséî biéû àue le su-
{et de 1 observation précédente, par ses çpiameUes sembl^Ùes^
depni». î'âgia de dîiL-huit ans , à C9Ue« d'une feomie.
Dans deoxr autres chs recueillis' « «omme le preitd(Br» {nv
(i) Hbibétiè dit pas d'une msiilire poalfivé qtite fès tésKcnfei ffiijî
Sièàtcôntefa\iite dans fo scrotutd; mais ii est impossible d'en dtonter éilî
Bsàii^iiliâeitirîptidA. ' '"^
fi> lllbmvyshritrà êàhfbhkàdon pàyilèunèn, dàKs^téè M^,%fiit^
méd^ d^émuhthn pour l'an V, a« 6dtt./'p.' t^^: ' '. : .4
Ç8 P4RTIB III.
Qoine(i)y et dont les sujets sont le premier et le troisième
épfunt d-vipe fenuQQ du Scvonshire» le pénis était encore
plqs impari^it ». etilQ^scrotam» renfermant les deux testi-
e9le$^;^a^x çn Tolume h ceux d'un fœtus, ne présentait
^^ç^e.içace^e raphé sur la ligne médiane. Les deux ff ^res
étaient eixcessiyement gras et idiots : le plus jeune était en
qatre remarquable par la présence d'un doigt surnqméraire
à cbfique pied et à chaque main»
*
'• ■ ■ •
::iTek,soiit Jes seuls cas bien authentiques que je croie de*»
l^oirrappiorter'au premier genre d'hermaphrodisme maaciH
|)n. :Ceu4^q.ue vft comprendre le second, sont au contraire
eUt^ombre presque infini.
.<: Pli«s ce groiipe , non seulement le pénis est plus oa noèoins
og^fié d{Uis..sa forme , et d'un .volume inférieur à celai de
l'état normal ; mais le gland est imperforé (2) , le prépuce
mal conformé, et l'urètre changé dans une partie de son
étendue en un simple sillon, souvent même peu ou point
distinct. En oçtre, et tel est le caractère essentiel de ce se-
cond ^nre> ilexisjte dans la région périnéale , et plus sp^
cialement au lieu que devait occuper le scrotum, une fente
plus ou moins profonde, simulant une vulve, avec les lènea
f • ■
■'■»»..
(i^ Loc, eiLf p. x66*
(2) Oq trouve dans les auteurs deux ou trois* cas généraleoieot
ahalogues à tous ceux dont se compose le second genre, mais où,
si Yùù en croit les descriptions assez vagues que donnent ces an*
leurs , le pénis n*était pas imper foré. Peut-être, quand de tels cas se*
ropt complètement connus, devra-t-on établir pour eux un genre à
part. Voyez , par exemple pour Thomme , Rieoliitus , Ephem, nat car.
deç. IV, cent^ I et II , obs. 99. — Hilitnjeus , dans les Ace, d» Cqpenkag.^
lU^n. 1676, obs. 73, et ColUct, acad. étrang,^ t. VII, p. 3a4. — ^.ATé^
gard des animaux, on peut consulter une note de M. Virey, relatite à
Qn cheval hermaphrodite, et dont je dooneraîi à la Un ^iBÇ^ fmr
griqphe(p. 89, note\ un court eji^trait**
HBHIIAPHBO0ISMES MASCULINS. 69
de laqueUe le pénis est plas ou moins adhérent par sa face
inférieure » et où se tronvè ordinairement dans la partie la
plus voisine de Tanns, Torifice externe deTurètre. Lorsque
cette fente est profonde» elle forme une cavité aveugle qui a
été souvent prise pour un vagin , comme la fissure pour une
véritable vulre. ;
Dans ce genre» les testicules conservent en généi^al» au
moins beaucoup mieux que dans le précédent , leur struc«*
ture 9 leur forme et leur volume ordinaires (i)» mais non leài^
position normale. Ils ne sortent de la cavité abdominale qua
très-tardivement (2) » souvent même qu'à l'époque de la pi:^«>
berté , et alors même ils restent contenus dans les deux
(i) Il y a cependant des exceptions, M. RuUier a fait coDtiaitre à
Facadémiede médecine, le 9 janvier 1827, un cas d'hermaphrodisme
masculin de ce genre où les testicules» situés comme dans les exemples
que je rapporterai plus bas , étaient mous, allongés, aplatis, man-
quaient , dit l'auteur, de tunique vaginale , et paraissaient videsi»
(Voyez les jirch, de méd.<, t. XUI, p. a85, et les autres jourÉaux ren*
dant compte des séances de Tacadémie. ) L'individu sur le cadavi^e
duquel M. Rullier a fait ces observations, avait les mamelles assez dér
Teloppées pour un homme , était remarquable par son embonpoint ,
manquait de barbe, passait pour impuissant, et n'avait jamais eu de
désirs vénériens.
(9) n n'y a personne qui n'ait entendu parler de filles devenues, si^*
bilement garçons au moment où elles franchissaient un fossé ou.fui-
•ajôent quelque autre effort violent. Il est facile de voir qu'une expli-
cation toute naturelle de la plupart de ces prétendues métamorphosée
se trouve dans la descente rapide de l'un des testicules ou de tous
dieux, obligés pmr une violente contraction des muscles de l'abdomeu
defranchîr les anneaux inguinaux derrièr<e lesquels ils se trouvaieaJt
iiiacérà Favance. On trouve de tels cas recueillis, outre les ouvrages
desanci^a tératologues, dans les Vojrages de Dumokt, 1. 1, p. a 46 et
suivantes : l'auteur croit pouvoir les expliquer par la tendance que là
nature aovri la perfection de ses ouvrages, — Voyez aussi, au sujet de
lECs prétebdas cbaogemens de femmes en hommes, le chapitre suivant
(p. io8}y oà se tr<^ye{^ indiqué un second genre d'er^reui's.
f% P4&?iB 911.
ti^ft^^ «le la fauftse vulve , au nîveaa des anaeaui: ipg^inaivi
pp un peu au dessous,. Us se montrent par conaéqaeiit»
HUE côtés da péais,sous la forme de tumeurs arrondif^.qo'U
9st arrif é à plusieurs chirurgiens ignorans de prpa4rf) ppur
ite petites b^rpîes ipguinales , et de trajfer çonime ^}^
par des bandages et des brayers.
Lee testicules étant généralem^t bien conforpé^ djHlf ce
gonre d'hermaphrodisme » la sécrétion du sperme e#tpQS^'
hfe et se fait comme à l'ordinjiire. Son émission peut; éga|^
ment aTeir Ika, puisque les i^onduits déférens cpqioiiDEH-
qu^nt ayée un urètre ouvert è Textérieur. iHw Yéif^
{aoMDpiet de ce dernier cattal rend imparfaite l'éjaculadaff
de la liqueur séminale, aussi bien que rémission des uri-
nes (i); et la déformation du pénis» son adhérence 9Vipc
les lèvres de la fissure scrotale apportent encore d'aatoM
obstacles à la £écondation , qui cependant n'est pas entière-
paent imposaible.
* Le 8êKe des hermaphrodites qui présentent une telle «M-
formation» ne saurait être douteux. Il est incontestable qot
l'on trouve en eux» maispour la plupart déformées, toutesh»
parties de l'appareil reproducteur mâle^ et aucune de celr
les de l'appareil femelle. La vulve et le vagin apparens» a)oin;
tùême qu'il existe des replis plus ou moins semblables à des
ûymphes» ne sont évidemment autre chose queiesièvreaetié
fondd'unefissurerésultant delà non-réunion des deuxmoftIM
dont se compose essentiellement le scrotum. Toutefois ,W
conçoit qu'il peutetddt êtne diificile» avai^t l'apparitipg
des testicules , de reconnaître » sous d'aussi trompeuses ap-^
parences , le véritable sexe d'un enfant afSâ^cté d'aa itH
herjcnaphrodisme. Du anatomiste est alors exposé loi-mélM
(c}Les êujets affeolés de ce genre d'bermaphrodisms mciMfff^'^tt^jilfif^
nière des femmes» < -
SEEMAPH&ÔDISItÊS MASÇtILINS. ^ ï
ii se troïhpèr , si da examen attentif et min'utîénx n^a pial
servi àe base àisa détermination. A plus forte raison en eat*
fl ainsi des personnes peu instruites qui» da'pé. là plupart
des cas y sont chargées de la déteriiiinàtioh'dù sexe âes
encans noureau-nés , et règlent , par leur décfsiiôi , àbuvènC
irréfléchie , les conditions de f inscription sur lès regié-
tfes de Tétat civil. De là dés erteufè aussi fâcheuses qÛQ
singulières I dont lèS annales de la science rèmerment plu-
sieurs exemples. Je citerai, parmi eux, quelques uhs'âS^
ceux qui ni*dnt paru les plus remarquàilës. .
Une femme de Saint-Domingue , Adétaîde Piaille j^ ietaf^
riée depuis long^temps et vivant en honiie inte]l%êneë sliec
soa époux» entra à rHôtel-Dien de ParË^, en fiât F?, et
mourut l'année suivante , à l'âge de quarante aAs , Sës'sM^
tes d'une affection àb poitrine. Son cou âait gros eïéèiM^
son menton et ses lèvres portaient une barbe bien pronol^
eée,.et ses mamelles, entourées êe poils , étaient {Au ^e-
kppâes. Elle avait d'ailleurs le bassin large ^ les e«tM?9
écartées , les membres délicats d'une fèmme, et offi^aft aiiflil
dans soa organisation un mélange singulier dès caraètèi^
des deux seies, parfaitement en rapport flhreèf*ïa éônfe^ifitf^
tîott de ses organes génitaux; Elle avait en eflfel , éTafpi^^ lèg
obserfations de Giraud (i), un pénis Itnperfiëré V p^ti^
tll; ei'^Mxtraie ie la ipême. observatirm par J.^. JUcp^v^p» k\^
snited^ùbe fiote de Cihilud , intitulée: Constdér. sur. rheanaphrodim^
ààbfi lés Meni, de ta Soc, iriéi!, d*ÈmuT. pour Tan. V, 2*, éd., p. Stg^J*^
ik m^itésèntation en ciré des parties ^exueHes de l*héniïin6lirocRt^ c(é
Gtnnid existe dans I«s ooUectioni anaioniqaes de Péobte de nkiidlMiiBè|
9^ suppl^ ^ (;e qpe If[ despriptipin de Fàûteiir a de v^gli^ei d'âictariBl
plet. — Qqaqt à rexîsteQce de la meo8tr|iaMfin dont Gif aud f^i^iiefl^
tSon sur des rénseignemens va^i^es, J*aî à peine besoip d!aJQtiitç{^
q^rai^^estdAtoeirtrep^f lésr&iltiuîrf?M^^ " " '''
7» PARTIE ni.
d'an prépuce imparfait et d'un gland aplati; deux testien-
les contenus dans des replis cutanés naissant de la base du
pénis ; au dessous , une fente longitudinale communiquant
dans un cul-de-sac » qui fut considéré comme le vagin, et à
l'entrée duquel on crut trouver des débris d'bymen. L'urètre
était, dit l'auteur , comme dans la femme; mais il existait
une prostate > des canaux déférons et des vésicules sémina-
les. On ne trouva au contraire ni ovaires, ni trompes, ni ma^
trice; en sorte qu'Adélaïde Pré ville , qui avait été cru
femme pendant toute sa vie , et qui lui-même s'était toa*
jours cru telle, n'avait rien de féminin que l'apparence
d'une vulve et d'un vagin imparfait.
Il est à regretter qu'aucun détail n'ait pu être recneiDi
sur les penchans et le caractère moral de cet individu. Heu-
reusement d'autres observations plus complètes vont nous
fournir les faits que nous cherchons en vain dans l'artida
de Giraud.
Un emSàikt dont la conformation sexuelle reproduisait
presque à tous égards celle d'Adélaïde Préville , naquit près
de Dreux en i'j55, et fut, comme celui-ci, pris pour une
fille. Malheureusement , en lui donnant les noms et les ré-
temens , en lui imposant les devoirs d'un sexe qui n'était
pas le sien, on ne put lui en inspirer les goûts et les pcoi-
chans, et dès l'époque de la puberté, une étrange contra-^
diction se manifesta entre ce qu'il était et ce qu il semblait
devoir être. Appelé , par l'erreur de sesparens , aux occupa-
lions paisibles , aux plaisirs calmes, à la vie tranquille de la
femme, mais entraîné par l'influence de son sexe réel vers les
travaux pénibles, vers les exercices bruyans, vers les habi-
todes viriles; vêtu comme une jeune villageoise, mais por^
tant la pipe à la bouche, Marie- Jeanne (ainsi qu'on nommait
la prétendue jeune fille) se plaisait au soin des chevaux»
conduisait la charrue , aimait la chasse , fréquentait les. et-
HEEMilPHllODISBIES HilSCULINS. ^3
barets , et n'en sortait qu'enivré de vin et de tabac. A cette
seule circonstance près qu il recherchait peu la compa-
gnie des femmes» ses goûts, ses plaisirs étaient tellement
ceux d'un homme , son caractère viril se trahissait en lui
par des traits si évidens, qu'il n'échappa pas à la simplicité
et à l'ignorance des villageois eux-mêmes. Avant qu'on eût
reconnu ce qu'était réellement Marie-Jeanne , les femmes
de son hameau l'avaient presque deviné, et excluant en quel-
que sorte de leur sexe une compagne dont les habitudes mas-
culines et grossières leur semblaient un sujet de scandale,
elles lui avaient imposé à l'avance le nom d'un homme. Tel
était en effet son véritable sexe. Arrêté pour vol» Marie-
Jeanne fut examiné dans sa prison par M. Worbe, et aus-
sitôt, sur la déclaration de ce savant médecin, transporté
dans le quartier des hommes. D'après les observations de
M* Worbe, auquel nous avons également emprunté les dé-
tails qui précèdent (i) , Marie-Jeanne avait en effet deux
testicules bien organisés/pourvus de leurs cordons, et, selon
les caractères de notre second genre d'hermaphrodisme, con-
tenus dans les deux lèvres de la fissure scrotale , ou ,
comme le dit M. Worbe, dans les deux lobes du scrotum.
Le pénis était recourbé en bas, et terminé par un gland non
recouvert ; enfin il y avait hypospadias : vices malgré les-
quels on crut pouvoir par la suite attribuer à Marie-Jeanne
la grossesse d'une femme avec laquelle il avait vécu , et
dont il avait voulu devenir l'époux (s).
(x) Voyez 06s. sur un hypospadias qui a rendu l'existence civile d'un indim
pîâufort ambiguë^ dans le BuU. de la Soc, de^^nédecincm i8i5, noV, p. 364;
(s) CSeite relation, au dénouement près, rappelle Thistoire judiciai-
rement célèbre de la malheureuse ou bien du malheureux Anne Grand-
jean,qni, baptisé comme fille, se maria ensuite comme homme, et
fut en 1766 condamné pour avoir abusé du mariage, La conformation
de cet hermaphrodite est mal connue ; on sait cependant qu*il avait.
y4 PABTIB ïll.
C'est encore aux environs de Drenx que naquît en i'7$«»
un autre hermaphrodite, dont l'histoire , également rçcuéU-
iîe par M. Worbe (i), renferme de nombreux détails aussi
j)i»éçîeux pour la médecine légale que pour la physiolp^è,
et <ju*il Importe de recueillir avec soin dans cet ouvrage. 3t
ïàisserai parler M. Worbé hiî-même , en me bornant à aîitS-
^r soii iritéressaiitë relation. «Le 19 Japvier 1792, dft
M. Worbe , M. le curé de la paroisse de Bu constata là naïf
sance d'une fille , et lui imposa les noms de Marîe-Margoé^
rite, Cèï enfant parvînt à l'âge de treize à quatorze ans, sans
qire rien de particulier eût à son égard fixé l'attention de étÀ
parens. A l'époque de la puberté , Marie se plaignit d^unç
doulet/r h Tâine droite : une tumeur se manifesta dans celte
région. Quelques mois écoulés, le côté gauche ofirif lés
mêmes phénomènes. A seize ans, Marie, blonde, fraîche 1
bonne ménagère , inspira de l'amour au fils d'un fénqlér
voisin. Des raisons d'intérêt firent manquer le mariages Un
autre établissement se présenta trois ans après : tout fut en-
core rompu à la signature du mariage. Cependant à mesure
que Marie avançait en âge (elle avait alors dix-ne^f ans) ,
^es grâces disparaissaient , lès robes de femme ne lui allaient
^lùs ; sa démarche avait quelque chose d*étrange : Ae Jour
en jour ses go&ts changeaient ; ils devenaient dé plus en
plus masculins. Ces dispositions viriles n'empêchèrent pâ^
I " •
*
avec une vulve mal faite., un pénis imparfait, mais suscefMlble d*éMOJ '
tion, et deux tumeurs inguinales dans lesquelles on ne peut guère mé-
connaître les testicules. — C01.1.É, dans \e Journal historique^ jaBYÎer
1765; ~ et Larmet , Réflexions sur les prétendus herm,, dans lè Bt^ll. ^êj^
sa. médic.^ publié par h Soc. médic, d'émulation, t. VIII » 1811 , p. 49f
d'après Collé, ont r^p]3orté Thistoire et donné la description 4*4Qne
Grandjean, qui est en outre le «ujet spécial d'une brochure anon;|^jai«
(Fauteur est un avocat nommé Vehaeeil), publiée à Lyon en 1765 .<
Ré^xions sur les hermaphrodites relativemcHt à Jnnt^.Qrajiffhan,
* (x) Ibidif viéme année » no X, p. 48o«
^vt'un iroUième amant p*aspirât à sa tnaln. Ce mariage étai^
également désiré par les deux familles : toatefois les pàlrené
Ab Marie réfléchirent et se rappelèrent qu'elle n^étaH pasf
faite comme une autre : ils savaient qu'elle n'était pa* ré-*
^ée, et pour n'avoir pas de reproches à se faire dtahs la suite,
pooi: ne pas abuser le fils d'un vieil ami, ih se décidèrent à faire
exaBÛner leur fille. • . Je fos chargé de ce soin, ajoute M. Wer-
be. Votat^i-je peindrie la sùi^rise des personnel Idtëre^éeset
ppéseslés^ ài cette visite , quand j'annonçai à^ Marie qii'etk hè
pouvait se marier eiomme femme , pursqu'tY étai^homiAe...
Il lui &lhit phisieurs mois pour Faccoutumek* h Tidéé qtMSé
n'était pas femme. Enfin , prenant un jom* une bonne réscH
Ixlttoa, elle voulut se faire proclamer homme. A cet eftbt éHe
piésenta une requête au tribunal de Dreux. itSe passe sous
iflenee le te^te de celte requête et cekrtdu jug<ement qul>
eft 1 81 3^, rendit légalement Marie au sexe mascftiUn^ èî rèe-^
tifiar aoiEi acte de naissance; ihals je citerai Htm partie dtt
rapport médico-légal qui fut luit ad tribunal, et ôti k6
timi^ une description succincte , mais assez claire et pi^é-
ebe^dea organes sexuels : « Examen faît, nous avons réemmù ;
disent ks auteurs de ce rapport , que )e sorotùntif étAil di^ii^
dtaé toute son étendue; danschaeiiâe de ces divisidiia, utaf
aorps qoft nous reconnaissons être un véritable' testiecde/
ioBt le droit est plus volumineux et pltis desi^Budti que te'
gftocha^ et entre ce» deux corps, une prolosTgafién eharhuè'
ayant une fente à son extrémité et iiuperforée', reëô'êfv'èrfè'
j^itr i^prcikttgemeQt de la peaii qnin'eat autre obesë qiie*le
pii^p^. H aai prolongation '; la verg^, trèis^-peà AèfAopfè^i
et m^d^HMsoutf h un- pouce ek demi enviroiy en ff^adi^dehi
]Qai|^ db Ifanufl , une tmveitiire qui est k véritable 'puvai^
tinto dBlL'iîrètfe. 9 Ce r^p^ort* m oTous appveild d'aiHên^
rien ni sur le caractère moral de Marie , ni sur l'ensemble
^. PARTIE III.
dont je continue h employer les expressions » remplit nne
partie de ces importantes lacunes, t A vingt-trois ans» Maria
a les cheveux et les sourcils châtain-clair ; une barbe blonde
commence à cotonner sur sa lèvre supérieure et à son men-
ton; le timbre de sa voix est mâle ; sa taille est de quatre
pieds onze pouces ; sa peau est très-blanche et sa ccmstitn*
tion robuste; ses membres sont arrondis» mais bi^i mus-
clés; la conformation du bassin ne présente aucune diffiS-
rence de celui d'un homme ; ses genoux ne sont pas inclinéi
l'un vers Fautre ; ses mains sont larges et fortes ; ses pied»
ont des proportions analogues. Si Ton considère les seins y
on les prendrait à leur volume pour ceux d'une jeune filk>
mab ils sont pyriii}rmes. Leur mamelon est peq saïUtnt»
Est*il érectile? Je n'ai pu me faire comprendre. ••Il n'eii
pas également en mon pouvoir de rendre compte de L*étal
moral de Marie. II conserve encore beaucoup de cette pu-
deur virginale qui sans doute a été cause qu'il s'est 1<»^
temps ignoré lui-même. >
On voit que , chez les deux sujets dont je viens de préseft^^
ter l'histoire d'après M. Worbe , un caractère et des peii«
chans masculins bien prononcés indiquaient très-nettemest
à l'avance l'erreur commise sur leur sexe; et c'est , en effet»
ce qui a lieu ordinairement. Toutefois il est aussi des casoà
les fausses apparences du sexe sont confirmées par diverses-
circonstances » causes d'erreur contre lesquelles il importe
de se prémunir à l'avance.
Je citerai comme exemple le cas d'un jeune Italien»
nommé Foroni» qui fut pris aussi» lors de sa naissance» pour
une fille » et élevé comme telle jusqu'à l'âge de vingt-troii
ans» époque où il fut examiné par une commission de TAci*
demie virgilienne de Mantoue (i). Il parut résulter des
(i) Im réittkats des observations des eômmissairés se trimteBi
HEBUilPHnODISMBS MASCULINS. 77
questions adressées par les commissaires au jenne Foroni
et aux personnes qui rentouraient » qu'il éprouvait un pen-
chant prononcé pour les hommes , et que ses habitudes et
ses goûts étaient généralement ceux d'une femme. En Dutre,
à Fâge de dix-huit ans» deux légères hémorrhagtes s'étaient»
prélendit-on , manifestées dans les organes sexuels. Voici ce-
pendant quels furent les résultats de l'examen auquel on le sou-
mit. Au dessous d'unpénll semblable à celui d'un homme , on
remarqua deux bourses pyriformes , parsemées de quelques
poils, et contenant deux corps ovalaires , offrant au toucher
tous les caractères de deux testicules : les cordons sperma-»
tiques furent également sentis et suivis jusqu'aux anneaux
iogoinaux. Entre les deux bourses se trouvait un pénis égal
en Tolume an doigt indicateur» terminé par un gland pointa
tsses bien conformé et pourvu de son prépuce. En soûle •
Tant le pénis , on remarquait au dessous^ lui une ouver-
ture lisse , rougcf » sans poils ni rides , assez large pour per-
mettre l'introduction de deux doigts , et conduisant dans on
eol-^-sac où se trouvait l'orifice de l'urètre. Il n'existait
d'ailleurs , ainsi qu'on s'en assura à l'aide du toucher » isi
véritable vagin ni utérus. La virilité du jeune Foroni ne peut
donc être révoquée en doute; et l'anomalie que présentaient
ses organes sexuels» est très-certainement un cas d'herma-
phrodisme essentiellement masculin.
La comparaison des quatre] observations que je viens dé
présenter (1) , et les considérations qui {N^cèdènt* me
çoosigBés dans une brochure publiée en i8oa à Mljan sous k titre
taivi|lit; Jacqueline Foroni rendue à ton véritable, sexe»
(i) Le nombre de celles que je pourrais ajouter , est.tres^considé*
lable : je çîleraiy à cause de l'authenticité de leurs observations, ou de
rintérét spécial qu*elles présentent à quelques égards: Coluhcbus^
ih r« «iMioiiuc4|in-foI*i iSSq» pt z69.**SouxiXxT| Epfu mUfVur»^ dea Z|
\
^0 p/lmiè m.
parussent stiflire ponr donner une idée exacte des Mltffi^
tiens ordinaires dh second genre d'hertnaphrodismii ftiflle;
et dès modifications spéciales jqni penyent se présèiitéiP
dans divers cas particuliers. On voit que la détemiinhliiMi
an tête d'un hermaphrodite mâle ne peut jamais dl&ié
attcurie difficulté réelle, lorsque les déiix lestlisùiM HtHN
devenus «âpparens; Ge serait toutefois une ^ttviûf qtii ', ^6M
mnu. i f obs. s 53. — MtVTzmx , ibid,, dec. I , anii. 8, obs; 8; -^ mii
9*AquaP«vd«]IXB^ Oper. ckirurg. , Psiâ^ p. 9a; -~ T>n<wniiHfMtf>ii
jénatom., IJY. I, chap. %6, — CuBSBLDBir , ^/la/o/n. o/the hum. 4p4^»7^
KAUW-BoERHiLAVE, Qaqs les 1^09, comment, Acad. scientiar» Petrof(At
farta f t. i, p. 3s o. -^ CokiGLiàiri, De ApuUai androgyno , dans Aâj
k^ka ifcp»sc. Uientifiei in renèzia, tXLyi,p;i6S, et, ^'ëMNlfll
dans les ûia^fi^. de rehus in se nnlur, gûstit ^ t;ilii p. 64ei ^LlMI
CHijr, îAû^i U XVI (avec plaocbe) ; chez pnjeape hoipoMi JlfaAt l|
face imberbe, Is^ voix féminine et les mamelle? développées » makijQR
cherchant tes femmes avec assez aardeor : deux ifrères de cet kmniiîé
SHiiëbt é^lemeiit affôctés dlierbiaphrodismé. ~ Mâsars, dàiié tes Ht^
mmreékiB l'Aàad. de rau^Dlfitf , ÎM°> 1. 11^ %ut,^ p. 3^. Oh plrétéflflf^
yfaemaplirodite 40 Masars recherchait avee ardeur la comaienie Ikt
^mmea, et D*éprouvait pour Iça (eQmes qu'une compléta inflMfiMie4l||d|
De tels penchaos, s'il est vrai qu'ils se présenteo.t dans cçrCiiioa m
d nérmapiirodisme masculin, sont de graves causes d'erreur ^ contre
fé^ùeUei' oà ne peut trop se prémunir dans les délerniittlllibdy (Éîl
Sëté. ^ TÀBiBiiiirt> dans les Aui détf Jcad. de^ feiéHheOièèMi
t. III; append., p. 77, avec planche.— rPiHBi., Air les »taM ai^intlH
conf. des parties génitales de Vhomme^ dans les Mém,, delà soc. médie. éP/-
m^lation pour Van YIII| p. 3:|4i et dans le Journal depkjrm^^ fTfd*
a« partie ,'p/a 97. lie fond du faux vagin présentait une sorte de opçh
tttre du thi riJphéC -^ LabMet , tôc. cit.\ cas recueilli par briroc. '•-'
Ahsiaux et FouBVBL, dans le mémoire déjà cité deM. DvGis, ches
tiii Iniéii^dtf qUf aVaft été pris ^ codime tant d'autres , potir une ftilUMK
— M. Hertez de Cntoota a préïetité à F Académie de médécftlë;
s^àt^cé dti 3 1 janvier x8i8j tm cas qui se trouve rapporté dtos l^Jtktm.
Mih, de nï^d., t Cn.-^On rappelle à cette occasion, dans ce méliie jbàlrÂ
nat, un cas qui avait déjà' été^ ffnhïié en ptsu 4e mots danS le jb)ûtgfaà^
< «
HBBMAPHKÛDISUBS UASGULIMS. 79
avoir été comixiise par presque tous les auteurs » n'en se-
rait pas moins t;rès-graTe» que de considérer Texiste^CQ
d^ CQS organei» comme étal^lissanl d'une manière suffît
^ante le caractère essentiellement viril d'un hermaphrq-
disme : elle en est , il est vrai , l'indice » mais non la preuve»
Ppor qoe celle-ci soi): donnée » p9ur.que la 4éterminatiç)a jdui
«qce dL'ua bermapbrodite mâle soit assise sur des.fiasescprir
laines i U faut qu'après avoir constaté la présence des testir
çnles» on s'assure > partons les moyens possibles d'qcplp^
ratiqn» de l'absence de l'qtérus : car cet organe principçil de
]|['{ippareil femelle peut coexister avec des. testicules bien
çopformés p comme nous le verrons par l'étude des hernis^«
phrodis^es des ordres suiyans. .
^ l'égard des testiçi^les eux-piêmesy quoique .la coastarr
^tioa de Iqut existence soit vé^i^ablomeut trèç- facile , qi|
ppprraif açs^ se tromoQV très^graveçaent)) 4 ^^^ ^xamiça
n'était fait avec soiu. Ainsi l'inspection pçvtl^ko des^pçç^
gui le^ renferment, G^:mêipç leur toucl^er superficiel ^i ne
|ieav«i)it £i^^nir :que 4^a ^mçns très-iç^ç9i](q;)lets de.jfbéterr
mjuaajim* P^a vu » en ^l , ^an» la seconde partie 4o f^
ouvrage (i)» qiioles ovaires descendent et sortent qiielqi|e|c^
par leig, anneaux JBgninfiuj: dans la direction que ^uiy^ ojpr
^kia^eipent les testiç^es : leur présence peut donc ve^i^r
simuler celle de ces*^ derniers organes. De plus» des tu4û^eiiirf
giedùsq^ases^ 4i'?<T?.^iî9^ plus oja moins semblable à.cdle Aes
tfistiççles^ se développient qvDBlquelbi^ dans la région îogaif
.pa)e ; e^^is ont même déjà été qbsfiscvé^» comme çtalevi^rm
bientôt, dans un,ç§S:dî'.hernmp)|rodis^|e:esflenU^I^eI^.iS^
«illi^. Yx^ilàd^pc,»' pour le. mé^ecia appelé à sok ptot^figper
ftW Içr^exè di'i^u her^aphro4it€^ g une idouble ctsa$e 4\<^ftfits^
e^lre laq)i;bBJllje il doit ^ mettra es^ garde» en (pq|ilf>|}|p3k>vf^
. . . 1 . ■- • 1 '
'8o PARTIE ni.
le plus grand soiu les organes qui lui paraîtront être des tas-
ticules. S'il en est réellement ainsi, leurs caractères parti-
culiers» et surtout la présence des épididymes et des cordons
spermatiques» fourniront constamment les élémens d'un dia-
gnostic certain.
Quant à la détermination du sexe d'un hermaphrodite es*
sratiellement mâle p mais dont un testicule et surtout dcmt
les deux testicules n'auraient point encore franchi les an-
neaux inguinaux , elle offre nécessairement des difficul^
bien plus grandes. Cependant, alors même que la puberté
n'aurait point encore imprimé à l'ensemble de l'organisation
les caractères manifestes de l'un ou de l'autre sexe , il est
presque toujours possible de donner une solution , sinon
entièrement certaine, au moins très-probable, en ayant
égard aux caractères suivans , dont la valeur sera bientôt
démontrée pair les détails que nous présenterons sur l'hei^
maphrodisme féminin.
Le pénis d'un homme se distinguera presque toujours dû
clitoris d'une {emme, sidévdoppé que' puisse être celui-ci»
soit par son gland distinct, plus large que le reste del'oi^antB,
et à couronne saillante, soit par la position plus élevée qu'il
occupe au devant du pubis : sa base ne se trouvera pas coii^
prise aussi complètement entre les deux replis simulant lés
grandes lèvres.
Le pénil , s'il n'est pas entièrement semblable h cerui d'iâi
homme normal, en est ordinairement peu différent, et 'siip-
tout il n'a presque jamais cette saillie qui lui a fait dontaer
chez la femme le nom de Mont-de*Yénus.
La fissure du scrotum et du périnée sera encore niiéiûc
distinguée d'une véritable vulve et d*un Vrai vagin, d'abord
|mr la forme des replis qui simulent les grandes et les petites
lèvres , si toutefois celles-ci existent ; mais surtout par les
caractères que présente le faux vagin » dont la membrane
HERMAPRBODISMBS MASCULINS. Ç|
interne n'a, au moins dans la plus grande pi^iiie de son ^ep-.
due y ni rides ni plis, dont le fond est irréguliery et i^iViem-r
trée dùcpiel on ne voit rien qui représeifte avec qqel^e
exactitude ni Thymen ni les caroncules .myrtifon]»e$, ]^
situation de Torifice urétral doit aussi fixer l'attention* ; ,
Enfin, en explorant à Faide du. doigt et d'une sonde suc«
çessivetoent introduits par Tanus et par le faux vagin, on
pourra constater Tabsence de la matrice; preuvç qui , toute
négativequ*elle est, a nécessairement une très-grande valeur*
Ces considérations sur les hermaphrodites de notre se-^
cond genre considérés avant Fépoque dç l'apparition des tes*
ticules , sont évidemment applicables à deux genres «dont
il nous reste à faire l'histoire , et dont le caractère essentiel
consiste dans la position intra-abdominale, soit de l'un 4^
testicules , soit de tous deux , non seulen^ent pendant l'ep»
fance , mais pendant toute la durée de la vie. Ce$ orgsuaea
conservent donc , dans nos deux derniers genres , des con-
ditions qui constituent xm degré encore moins avancé de
leur évolution. Néanmoins, comme l'arrêt de développe-
ment ne porte que sur leur situation, et non sur leur struç«
tore ; comme ils n'ont perdu aucune de leurs' relations nor^
maies avec les autres parties de l'appareil sexuel, dont
la disposition est d'ailleurs la même que dans le genre pré-^^
cèdent, la sécrétion et l'émission du sperme ont lieu dç,
même que dans celui-ci. De même encore., l'orgaaisatioii
tpnt entière, aussi bien que les habitudes et les pendkans;
moraux, prennent, après la puberté, un caractère viril pl^
on moins prononcé , qui, ajouté aux indtcalions tournis
par les* organes génitaux, permet de déterminer le sexe
d'une manière facile et à peu près certaine, malgré l'absence
apparente de l'un des testicules ou même de tous deux.
L'émission de la liqueur séminale, si elle est bien constatée,
!!• 6
si ' ' pift*îii Vïî; •'•
9m U ^lù^art dès ùki le' testé i'ib'éertittfâô t^iië ^ou^lK
I^sëï-r^àiifêiï dèâ àirli-édâhdiceg, etîèsëke se irtthVlb 'àKÎjK
déteriïïîné d'aÀe i&M^^ép^sti^e \imf6m>^è^h Mi0
ttth à^ti^'genrb dlicrmâjpUi^odis'iilCie. Êëè bas aÀi^iféik ^lip-
{yHqaèÛ ces côûsldëràtiéhS Veï b[iiréoini^6sëtlt WÂ^Î^ot^Jra
a toh quatrième géiirè , sont àtt fe^ë bèàttcôti]^ jiïu^ W^
qié iès précédées'; d Cette àâsëMibn , 's<6mennô e'ÀtëfëfèiAl
récemment par un auteur d'ailleurs recommandable » ^que
presque fous les hérû^phrodhes sont dés tnâïés ^ônt lé^ ies-
ticules existent d^an^ l'àMonien , be prouve vérltabfeffîèlâ
rien ', si ce n'est là fëgèréië a?êc laquelle on hâiaèdë <^ikiifr
^uefois des généralités.
' n fadt toutefois établir, s^us ïë rapport dé là tté^^SSi^,
tsiie diffSreùcë entre lés câk 6ù l'un des testicutes est appl?
fëtit, et tënx où tés orgaûës sont restés tous deux Sans Tafth
flÀiÛen.
Les premiers , dont se compose le troisième ^enre , sont
féSéiïiérit rares que je ne sais même si aucun exemple Eîen
ânthèfntiqûe a jainaiâ été observé. Ceux que citent les aâ^
féurfe ont été*presque tous présentés par des enfans (i) , â
il y a tout llëu de penser que si ces sujets eussent été éxSh
ihinés plus tàtd , les deux testicules eussent, été trbuVek aané
les Ifevres'aé là fa'usse vulve. Quant àju sujet dont Sctiwcuh
kalrd nousà ttailstnîsrbistoir è dans lè Journ àl de Hufelânâi (î^,
itb^éh est cèrbiheîiiëht pas ainsi : car ce dernier, dëjàairifnéé
éaSgé iôrs^'it fbt examiné, s'était marié comnie hbnlâ'é^,
dprëS "avoir été ëlëVé co±me fiUe; et était devenu p^re Èi
(i) F'orez prïtïcijpaAement KéMw ' Boerhaat^ f mémoire déjà cité; À
Pur^^pvA.Ti y Observation sur quelques prétendus hermaphrodifêJ^
lès Àiénê. de VAeaiéne de Turin, t. X, p. l8.
(0 t. tvn, i8b3.
nBRUAPItRODISMBS MÀSGUUNS. të
plosiéûrs éntîiâs/naWla cfescrij^liÀn quo iSnteur^daone
def brgaheij setuëls cïe cet boïnihé; si elle éiy>liî posit?-
yement la prësèbce. apparente A^un seul tèsticâlé; né "tait
pas connaitre ainec tous les aétaiU nécessaires la oisposiltôB
de quelques autres parties de 1 appareil sexuel , et notào^-
meTit celle du scroUiOi ; et il ne serait pas impossible que ca
cas très-curieux a tous égards. appartint; non a notre troi-
sièÂi)^ genre^ inais h un genre particulier pour la dëtéi-niSia*^
Uon duquel les élémens manqueraient encore d&na TéUt uiri-'
sent de la science (il
. j, . f ^ ' • ' ' '- • • -ï ■« • • i ^' • ■ : ' — .î. ..i *
Le» cas qui composent le quatrième et 4crpier|;QD[ré^ !i^\r
à-dirê.ceux daiis lesquels lés deux teaijcuies sont intra-abdo-
raioaux 1%)^ sontaussi b^apcoup plus rares» du moins o&es
rhomgne»Qne]es cas du second ^eure : mais du moins l»science
en oifire plusiears jsur Tauthenticité desquels on ne Beut éle-
Ter le moindre doute. Tel est surtout celui que MM. Dugèi
el Toussaint ont fait connaître dans les Ephémét'ides. médU
■' '(i^ tlVt ilbtK-cksiJS irapiA^rtari^ à céiii)iéicitfégèMl-ê,àia1^^tr4(r.'
HMÂlIlttJMMé BiMsi quelque cfaosèi désïror, est FapttorCépaf-OAMKi
]{A^«M'^^ôff.ciV.,|».346 et 34^. — Eofin c'est sans doute |Mnr k pr^âseBÔo
d'un .seul le^tiqule que Tou •doit expliquer plusieurs du œs bûtoires^
rapporlées par les anciens auteurs, où il est question d'individus mâles
aùii c5('é,' fétnefTes ()ë Faufre.Ën effet, la descente d*un seul testicule
éfi(tf iMiïîiaivr&idfredé'^igsstrré kctbUXé, fn*oduft nécèss^nfêrii
eèCf« 'l|^|Mmic»e senoilluf;*^ Vo^e^ , «Are autres etialtoplel > BàailirèA
^kx^Mf^ nfuu. rar, ctnt, il, Am#. '5.^.
Çr)^Ékî4é:jMI >dèba«iBè, «tec ii»««cr«iiibTable conforiMiloii «cléi
f iewwft îje. ^f 4p>gr^l se^uel^» doîncide u^e absentée réelle des testir
fultû-^Mififio prétend a\oir observé un cas de ce genre, dans lequel
le^'canaai déférera auraient dbnimencéen cul-de-sac derrière lavessie^
ê^cfé'là seraient àîtés s'ouvrir dansPuretre.ltfais Tobservation éé cet au*
tenr est très-imparfaite , et pe peut que servir d'indication pour les re*
cherolîes Futures. Voyez les Mém, de VJcad» des sciences Ûe Turtn, t. XVI|
année 1809, partie bistorique, p. io3»
SA PARTIE III.
cales ^e Montpellier (i) , par une figure. et par une excet-
I^e description. à laquelle j^^prunterai qnelcjues détaib*
'. XeiÂijet de leurs observations est un homme inscrit sur les
re^strës de Tétat-civu sous le nom de Joséphine Badré'rét
qui, jusqu'à vingt ans, avait porté des vêtemëns de femme^
idb'nsant fréquemment» disent les auteurs» des facilités qœ
lui donnait cette espèce de déguisement. Examiné à Tâge de
vingt-quatre ans , il offrait , à cela près de Tâbsence appa-
renté des testicules, une conformation très-semblable I
celle ' des hermaphrodites du second genre. Le péùià était
court, gros , terminé par un gland de forme ordinaire, mâb
pén recouvert , lé prépuce étant presque nul. En soulevant
le piSnis , on voyait quMI était adhérent au périnée par dèmc
bridés cutanées » sétiâirées par un sillon longitudinal qui s'é-
largissait considé^abIement en arrière , de manière & toraÈ&r
une fente tapissée d'une membrane muqueuse» rouge ^ri-
dée et extrêmement sensible. Cette fente avait environ 'deux
pouces et demi d'avatit en arrière, et se terminait du c6ti
du rectum par un canal d'où les urines s'échappaient en jet
rapide et volumineux. Les bords de la fente étaient enton^
vés d'une peau brune, flasque, ridée, velue, qui simulait
parfaitement les grandes lèvres vulvaires de la femme» cl
sous laquelle on ne sentait rien qui ressemblât aux tesiièiir
les. La constitntion physique était d'ailleurs généraleiiieqt
celle d'un homme.^ La taille était moyenne » la voix grave»
la peau brune; les membres étaient secs et musculMS^k
bassin et le thorax conformés comme chez rhomme»les ma-
melles non développées. Les seuls caractères qui ne faiient
pas entièrement virils » étaient le petit nombre de pôib ^i
couvraient le corps , et surtout le peu d'abondance dQ la
(x) Voyez. DuGÈs , mémoire sur VhermmphroMsme , dans le cahier da
mai 1837. ' '
HBRUÀPHBOBISBÎeS IfASGtJLINS. 8&
^ barbe qn^îl Sttf&sait àJPadré de se coàper une fois Dar Sf^;-
maiae. Cet homme avait d'ailleurs tpos les soûts de son
•- ■ - ■ . ■.■'■*'■■*. ■ j ■ ■ • ■ \ • # p ' ■ . . 1 . '■ .O * ' " %4 ! > 4 1 f I
sexe : il aimait les boissons alcooliques et le tabac. « A 1 ap-
proche des fetoimeâ, ajoutent MM. Pages et Toussainjtjc b
pénis entre en érection» et deviçnt susceptible d'intromi§-
8ion 9 quoique toujours recourbé quelque peu vers le Piéri-
née^ retenu comme il Tes^ par les brides ci-dessus décrites*
Lors delà copulatio;} le sperme coule d^ns la fente du péû-
Dée« et s'échappe ^insj sans pénétrer dans les parties sékpéi-
les delà femme. Cette circonstance n'a pas peu contribu^^
favoriser le goût de cet bpmme pour lej(ib€U*tinag&en. le fa}*
•},i
pensait quje Ë^^rf^ fPQyP^ ^ ^9..^PP?>^5lil J^'^^I^Y^
on pourrait suppléer à cette imperfectidn ; mais jusqu'Ici de
t^Ues: mcpurêi ^)à 4<lnt poîni d'abôord* avec les ÎDtditîoBSjdhi
■Étojet 1n«rèss*.-V-- •'•■ •;■';■ ■ ' '»•. ■ .- ' ■" "- '•^■/'^f- .!
Çetjre observ^Uon.^^,teUe^
preaqueTien ii, désirer, sur: les caract^re^^P <ipiatrième.gepi|e
d'iiermiiphrodisiiié' tnascbliiip. ToalcHEMs fftîfant reraai^^
herm(phi9dit;e JtrèsTiaQalogi»e al|,pcé«i^e^(>d<|^ijla don^q^
tiqiLa été piibliétf par V^dHsirari^sh et:qoi/apto & toiilf s ks
'itoétitthff Thriles, devm^^^^ {it^'aèâihs'f éut-ittôot lieii"Ae
leTOÂ^érl', nïàlgré fàWpce'appare^e'âfiS tesStfici^ Itjit.'
(i) Vqyw JSph. nae.^cur.^cene;fX et X. r>&/. 7,^{|. 0^^j% ?^W,fe|?^
(a) Outre 1^ aaleursdéj[à citçs, qd pçpt ^^^fp:fffU^P^^,^
maplirodisme masculin chef ^rJY)mipç: ^AV^f'gfÊ^.p.^ffkenj^nfU^^
dec. ni, ann. 7 et 8, obs. a6. — R101.A.H , £nâir» anaL Dtuhol., p^ i65.
— Wktgâvg, dans la Breslau. SammiuM f Jànn. z^aè, — Objctili,
Reïazione if un indiv, creduto femina , in-8<> , Florence « 178a. — Dii»GB«
^ PARTIE III.
Tels SQAjt les quatre genrei^ cyii mp parais^nt px)avoii; ét^e
~<i&1up^8ient établie dans I^ prëoiier ordre dçs ti^mabhirû"
ai5m& sans çxcèé, et les ^euls que Viit\ doivç 4îi^!^^nU^Uë«
~m6nt piasculins. Sans parler ici de q.uèlqdesca^ doçf j'aurai à
Iniirè f histoire dans les groppes suivans^'^el qui du mofii^ spttt
çncôté de véritables permaphrodismes, plusieurs aùteon se
sOai gùaVéïiieQi jtrompé^ en associait .aux déviations pré^çé-
*$Bntes dés anonjialies qui n*ont avec elles que des rapports très-
elôifcriéSy et que je mip bornerai ici a çiëntionner. Telle esMa
jSIsiveurétr aie supérieure, générâjemenj; confondiue.» Sipusie
bouid ép1spadfasu)».i^^ec un viée dé conformation (r&s-dîf-
QrèÂf:Tdlç est éiicore rextroYersion d.e la yesuslèïs). Sans
ooulfe'cès anpQialiçs peaVonl exister dans un jèas dli'e;*niâ-
pnroai4ihe\ mals'doinme coin||Iications , et non çojinîlDe
çdpâîtiona essënfièlTes. KTést-ce pas "fk l^fsser prendre à ae
rM^dbm rsEncâui A>4Pta^.4r rméduem^ t.:LXJCCYIiI, fw Ai; st^i i
hermaphrodite mâle, baptisé, élevé comme fille jusqa'g ïàgfif^^ f^SW*
à celle époqiia l'apparition des testicules le fit reconnaître poar homme*
VktAûtit ne dit pàï s 11 eiislaît , on troif , utiè fissure scrotâle: de là
'IWIjiiiD^ilvnît^ #9 'débiter f^eè iéiNi doit être raj^poné an preiiyér, opf
iQt(fv;cift|Juâ:miAlni!Uil»liij «u sAuiid'feinre d^enaaplittiëiimeèiM-
.'W'IH'^Pff-VW^ÏriS'Vtrt^ijHfVft.. «^tiypm«nt à . rjw^ja^rtff^îW^
mènrau quatrième genre dliermapbrodisme, qu il est presque toujoars
.impofsible de lui rapjporter avçç certitude les observations de^ imcieot
ainéHrk' qdi ^piaraissébflAl appartenir* car./ ii^itaoînai de détiiila trèi-
' (iucâf'et 'ti^^tHçdiiiJ^ktè /réxaimen anatpmiqùe du cadavre ' ftm^ mqI
* triSiè^er 1^ qaé^ra'diihs ces cas difficiles.
' ' ' f aV î*. 1, É«8«» 386 - 588.
HERMAPHROSISMES MASCULINS* 8a
vainea etgcossîères s^oparMces. n'estnce.pas faire rélroffra^
er la science jusqa an^ essais.du quinzième siècle; que de
reconnaître une ruive dans (a tumeur d upe extrovecsion. ou
dans pnè fente .de I^ partie supérieure du sland? Eyidfen^-s
ment dé tels rapprochemens ne sont pas.ctes analôcies scien«
tifiqùes» et leur absurdité est si manifesté qii elle suffit a leur
rjSfptAtion. . ' 'J*^
..■•1 '^r '""■•*|r"; *■ "t •• '•.:. : '. . ' ••"*{.
* • '•-..■ *
n mè reste» pour terminer Tbistoire des lï6nnapKéod|iâ-
inès masdulins^à les considérer chez les amâfainc fi) o& fis
ojit été» comme^chez l'homme, observés piùsieurà foïsVgi'fn-
cipaiémënt parmi lés'ruminàns et les sotfpédiesk ILes'êklf qui
se présentent chez ces animaux spnt-ilis analogues 'i çetnl* 3fA
^é Viens ie faire connaître dans notre espèce ? £^ivëfir-ilg
^tre rapportés aux mêmei genres , ou serà-t-il ijë(5^fêtre
d^étabfir' pour eux des genres particuliers dont llidmfl%
pourra peut-être par la suite présenter dêà exétàL^is,
doat'VMÎsleiicé «st'impossiMe diei'kii?
* . • 1 1 j
se% nombreux pour que l'on puisse affirmer que le secoad^Ét
•le mimtrième geèlreBOA aeulement'^isxiftMity-maii'm'ihlsdnt
ra
'lequel iea autcea belkrs se portMont conuBerfiutrjcufiiîbfQlMi.
L0 êeMtvim était; iivisé m d«raic lobes , dont-ehacan renfelK-
nuAr nh testicule de gràddèôr ordinaire.. Le bénis» pourra
- ' (i) Voyez sar ce éuîet, Guhlt, Lekrh, def path» 'JHd/: i<ùtS'Sttuge*
thiere, t. Il, p. iS8 et suivantes.' ' ' ' *' ' '* ' " '
(a) O^er. min^ hccit., p. 9 et xo. Voyez auBsi Çommnf, socé reg^ Gctt*
(û»^c9Ùf#/tiip«x (planche).' '' "'
. . .- . J ■ .' ■ • ■ . . • • . ■
2|/b' ion prépuce » était court, et Tarètre» représenté sons
Im corps caverneox par nn simple sillon » s*oavrait dans nne
Minie existant au périnée. . Cette fente , entourée d'une mem-
brané molle, rouge et comme ensanglantée, simulait une
Tulyé/ et conduisait dans un cul-de-sac comparable à on
Parmi les cas qui se rapportent au quatrième genre, je|ci-
terai ceux que Wepfer et Starke ont rapportés dans lesEphé*
méjtides des curieux de la nature (i). Dans Ton et dans
Tautre, le pénis était très-imparfait , et il n'y avait point de
ioftiqules apparens. L'apparence féminine était complétée
par des m^mellçs très-développées (2}.
. Parmi les autres genres de ruminans, des cas analogues
% Ciom^ ^ue je viens d'indiquer chez le bélier , ont été ob-*
Mrvés aussi chez le taureau (Z), chez le bouc (4)> et h^
.0^ Tordre des ruminans , chez l'âne (5) et le cheval (6),
(i) WxpvsH, dec I, «DO. 3, obf. 167.; mémoire. trèa«éteiicln'«*»
:ST^i^|t, dec. III, ann. 5 ejL 6; obs. 297.
, Csô Descas analogues , soit à celui de Haller, soit à ceux de Wep%
et âe Starke, sont encore rapportés par Vbrdribs, îM,, dec.,in« aoii/9
'èfi^ (ibê: aSs. — Ronrsov, duatimits. ntr.^ p. i45.'^KÂUW-BoBàBniiîAî,
j- :f(3) HiJBTii^M, dans les Mphmn^ naU our^ deo. Q/ ann. YII, obf. sy.
— •RoMXELi i^û/., obs. jaio; cas [trèsf^outeuz. — Si fin îndiYÎdu dflla
^pème espèce , décrit |Mir M. Lbçoq , Joum, pnu. de médee. vitirimmrt^
feriiér i8a7,p/xoà; ^tait iDâle,.'c,omDle le pense l'auteur/ ce serait im
'en de- plus 1i ajobter au quatrième genre d'hermaphrodisme mneii*
•H», jraîsqa'oUne foytit aucune trace de testicules à reztérieur. Ittls
■ f observation est trop incomplète pour que l'on puisse adopter »aflc
une entière confiance,, .la détermination donnée par M. Lecoq ,et ^
puis reproduite par plusieurs auteurs.
(4) Wagxsb, de hœdp island, hermaphrodite ^ dans les Ephem* ruUm cur.
Dec. IV, cent, i et a, obs. zi3; cas du second genre.
, . (5) Zâggbiâs, QtuKst» medico'ieff.t lîb. VIL
(6) J'ai recueilli dans cette espèce deux cas d*hermaplirodism« mas*
culin, l'un du second genre, absolument semblable à ceux qu'ooofaienre
•i^»
HEBllAPHftODISBfËS MASCULINS. 8g
* ■ ■ * ' ■ ' fi
Qaant an premier genre d'hermaphrodisme ^ il ne paraît
pas s'être encore présenté chez les animaux ; an moins en
cherche-t-on. inutilement dans les annales de la science des
exemples quelque peu autheiitiqnes. Je doisen'dirè presque
autant du troisième genre : malgré ses condftions €|Xtérieu-
rement si remarquables, il n'a encore été constaté par au-
cune observation exacte. Seulement on peut lui rapporter
avec assez de vraisemblance deux cas mal connus,' rùh rela-
tif à nn cheval pourvu d'une vulve et de mamelles bien dé-
veloppées, en même temps que d'un pénis et de rnû dès
testicules ; l'autre à un âne qui parait avoir ôiTert là înêoqie
conformation (i). * ' \' .
di«a rbomine, l'autre paralsfiaut aussi 4u second genre, inw où^sa/ps
doute en raison de l'âge encore très-peu avancé du sujet, les testicules
n'avaient point encore franchi les anneaux Inguinaus. — P'ajatre§ çp
d'b^npaphrpdisme masculin cbez.le.jcbeval, ont ét^, ^^à publiés.
.J^ûr9z.i HuiTTBA, loccit, — Vk-Uuk&iNachr, Don einem PUrd^, dans les
.MfiickafL der Berlin. Ge^Usehaft natur/brsçh, Freundc, %, llî^ p» j^^. Cas
. ij|Q||ar&iten]|e^î connu que l'on doit rapporter , mais aye^ çjuelque
dpi4(Bv.<9P quatrième genre d'hermaphrodisme masculin^ -7^ PjprGqiE*
.M^i^ijt loc» c/r. ; testicii^les.Dpn apparens. — "Virhy , Note sur uu çhëyal
tidgfUé ■ hemtl^hrodite ,. dans le Journal complém, des sc^ médHe^^X, ^JÇV,
|pu %4o» Le cheval .dont M. Vire^ a fait, rhigtoire, n'offrait de mèmp^à
i^Ê^lil^lear, auçu^ç. trf^oe de testicules , m9Js recherchait avec .f|:4c|ir
.Papp^pchA «tes jumens. Il présentait unefissiire périnéale assez .çeip-
.bûblft h Uf)^ vul.ve;,.j^|,.ses Q^amelles ^ient très-dévelpppées* Son
P^i toèsipc^iu était* .dit M, .Virey, perforé ,et.reinairqjljv^le,,en
^ .quç. le ffcin .4u(pf:^puice se.jtrqpxçU pljif:,é npip a jft ftjSÇ^pÇgfffflf «
de rorgane, mais au contraire à sa face supérienre , entre lui et le pu-
bis: anomalie dont aucun autre cas d'hermaphrodisme ne nous a
offert d'exemple, et dont il est au moins Irès-diffîcile de concevoir
Vexistence.
(i) Fojez pour le cheval, Gardav, De rerumvarietate; liv.VII, p. 343;
— pour râne, Carrèhb, dans YHise. de l'Âcad^ des se, pour 1778» p. 34f et
Journal de physique, 1. 111» année 1774» part. I, p. 44$ 9 observation très-
încomplète, puisque la dissection n'a pas été faite» et en outre remplie
^ PARTjp in.
l^ ifoi&ihfc^fi genre d^hermaphrodisine , si r^re ç^ez
rhomine. Test donc tout autant cbf3z les animanx . si même
il s*y est présenté jusqu'à présent ( i )•
On Toît que les mêmes genres d'hermaphrodisoao peuvent
se produire, et souvent avec les mêmes circonstances,
parmi des mammifères de divers irroupes aussi Lien que chex
rbomme. C'est au reste un réspltat que j'aurais pu donner
a^ant toute recherche : car chez les ruminansetles soKpèaèi,
comme chez 1 homme, ce sont toujours esseptiellement lei
gijuêmâ| oi^g^nesj comme les mêmes causes de déviation; et
l^j^imijUude de^ conditions normales de deux ou pftisiifDri
êtres a pour conséquence presque nécess^irp la simiUtnJo
de leurs anomalies.
' id%'itexactitudés manifestes; relativement aux organes externes. L'aàlcnr
' dit le pénis bien conformé, mais Turètre oavert dans la volve, tf pré-
' tend auss) ()u*il existait un clitoris en mî^jne temps que le pénis. ' '
' (i) Ë'est'très'probablement un cas d'hermaphrodisme masculiD,ilrBé
' de circonstances merveilleuses suivant respritdirtemps,qn*il faqCvoIr
' daps U jArétendue observation de mamelles volumineuses» «t intei
cdiiiieSD^nt du lait » chez un lièvre que la dissection montra rie pdMMr
que des organes générateurs mâles. Voyez Schahff,!)^ lepàreJkhnâi^m
daps lés Ephèni, mu, cur, Dec. III, an n. Y. et VI, obs. 89. — L'adtèÉr
conclût 'de^sôn 'unique observation que l'hermaphrodisme est fréqHKat
chez les lièvres: erreur qtii'est réfutée dans le même volume deaJ^.
mérites, obsJ aa5,'par Sghelhahmer. aussi d'après une seule ohOtn^
' tton. — Lbatilius, Hircus kvfpâ.woç, ibid. Dec. II, ann. YIII, obs. n^
' parte auMi de lait trouvé chez un bouc hermaphrodite ((to l*oii fïMl
' suppi>jî«r neutre, d'après ce que l'auteur rapporte des habitudes tÉih-
Dil&l: .inats ici le véritable sexe n'a point été étibli par la disseetioBi
' I
I
HBRMAPHRODISBIES FÉMININS. Ql
. - « - • .
• •' " .• !«• r
•- .■■• •• -■• .-. . „t\t ./ . s ■ \i
CHAPITRE il. :" " -
D^ HÈBHAPHl^ODISYSS ^UININS:
JÉJuilrse 4^ leurs caractères. — Parij^IèTè avec !es hermaphrodisnyBS
^'^ai^nffni!, ~ tnfft'cnlté de fa iMtermibation du sexe.'-^'Bkflkn^fes
'^bemap^odltesfemeties, élevées coinmd homineS. -^^IKtMbif «n
cbez les animaux.
i*».
^SioiMfiioBâ ordre dé» lié^timpbroéisiiies s«i]^ Mfet1 1^ ^lé,
éMiiBé le premi^ , ^t même )ivànt lui ^ Ai^tt^xxéfwmim''
ki# gPAiidiKHnbr^ dWfietirs» à la tét6 ^^quels-4•U^iélre
|Ié^ ÀinbrQidé^PsJfd MlBiift «« 4i«litt^iott>st toii|oar»H0lK4e
Mtt'ôricrse» el 9 ne ppavait en être aatreBMÔii^lMti'^e
iïilfa6'44giiear n^MfifèuMséi^liâfm^ Oui verra:; en dbt^ que
'l^l'vir Are des bermephrûdisiâêsiémiiififtSTeiife
fiêiiAïH prédèmitftotè cfo éexô- Ciiâfan» «si «e'IaoliirM-
^ntillèé^i> il en esi^8ÉttVike»oâ^r^tudi8^^^1aplûB'U^
jÉifii«iytife ïBllèiMf tfe téb/m les eôiièîtknt da i^Mieaitti ,
«Mi4ttdiii|^€teelMè É'{àHlé¥erérf^^ s«xe;;i:r':;p
'"^'£m conâliioiis d'existence des ' hérnùpikrodlinàes ImilS-
XiïGrnandrië'iè quelques âuteors/par exeiùplç» de MxckMs; miNl
»•••»; . -1.' . ■ • f.:v
92 PARTIE hï.
5ont précisément inverses de Tinfluence p des caractèrai çt
des conditions d'existence des hermaphrodismes masculins.
Les remarques étendues que nous avons présentées sur ceux-
ci deviennent, par un simple renversement de termes» ap-
plicables au groupe que nous devons maintenant étudier.
Ainsi le caractère le plus général des hermaphrodismes
masculins était la petitesse et la conformation iiDpar&dte
dtujg^Sis : le.caractère le plus général deft*|^ermap!bjrojU{ipies
iëmkiiiiS'Sera le volume considérable et la couqirositioii ]>las
éompleie du clitoris. Le développement de cet orgam peut
'être t^' qu'il ressemble presque à tous égards à tin' {Mbit, et
qu'il présente même à sa partie inférieure yiihvëriti^Ië*'*ca-
nal de l'urètre, à la vérité un peu incomplet.
, >''0e Qlt^giie, à la fissure .du scrotum', à.la noiir^;(ipM^|tiim
ààïunêôs testicules. dont les hermaphrodismeys hm^^AH^
.mhôuS' cAit auSM offert de Dombrqux exexnples , s'opp^çer^,
M|HffflQii:las hermaphrodîsites féipinins , d'une 'part Ip, âifyÊ-
c BMtîoDi, Fétroitesse ou même l'imperforaftio^ de U-^^nlm»
' dé l'autrp, la sortie des ovaires par les aDiieaqx iugUiMjH*
>. ('Toutes ces. déviations simples qui SQ^^ombineu^t eiMireeHis
; de^&ivpnes mAuières poiir former les diyers genr^ Al^fh
•^iBiteplliiodisme'.'féBiiniii;* tendent évidemment à rei^^Tf If*
rdDqdditions seKueIles;de La femme moki4:différeni;es 4o»^ï|lbi
« de l'imaine ; commet les anoqiaU^s él^np^^tair^ ^Wifi.lM-
quelleêiinpéutdécoiiiposer «a bermiiphr»dismei .inaty/ctifat
avaient pour caractère de rendre les conditions sexuelles de
''lîiômiiie 'tnoiÂs''9iÉférèntés de celles de la fenune.' Il à'dt
pas mioiif)É 'évident V^Hiiié excepti<m près (i); qué^llM^ie*
.^Q^QS résultent géuéralemeQl^ d'un excès daqs^l'évQlof ion
^^ '(i) 'Cétîë^ekébptfota eèt' relative à Fétroitesseôa à riAi))«r^iiRtMÉiie
,ia vulve : encore cette aDomalie pourrait-elle être considérée dant cet
cas non comme une imperforatiôn ordinaire, mais comme linQ réàikipo
médiane («vorcz l'histoire que j'ai donnée des réunions médianes daiii
HEBHAPHBODISUES FÉUININS. gS
de diveraespartie^ , comme toules les secondes d'arrêts cUns
le développement.
Eniïn, dans tous les hermaphrodismes féminins, comme
dans tous les hermaphrodismes masculins, les anomalies dés
organes sexuels réagissent plus ou moins sur Fens^ble de.
l'organisation, et même, à quelques égards ,< sur les pçn-
cbans moraux. Mais le résultat de leur influence est toujours,
pour le premier groupe , d'introduire , si je puis m'expri-*
mer ainsi, au milieu d'un fonds essentiellement féminin,
quelques modifications masculines (i),et pour le second»
au milieu d'un fonds essentiellement masculin, quelques
modifications féminines.
La très-grande difilculté que l'on éprouve quelquefois à
distinguer, sans le secQurs de la dissection, un hermaphro-
dite, véritablement femelle d'un hermaphrodite mâle, est la
conséquence nécessaire dé cette sorte d'antagonisme entre
toutes les conditions des anomalies que présentent l'un et
l'antre. En effet , chez l'un, des organes essentiellement fé-
minins tendent à revêtir des formes masculines ; chez l'autre,
dès organes essentiellement masculins, à revêtir des formes
féminines; et il est facile de concevoir comment les deux
sézès, s'empruntant ainsi mutuellement leurs conditions
Sropres, et s' avançant en quelque sorte l'un vers l'autre,
oivént finir par se rencoutrer au milieu de l'intervalle qui»
dans l'état nprmjal , sépare l'homme de la femnie.
• *»i .., '
Toutefois ', dans les cas d'hermaphrodisme essentiellement,
niascnlin on féminin , la similitude d'un individu mâle avec
im individu femelle, et réciproquement, résulte seulement
3e fapparence extérieure des organes sexuels, et non des
le 1. 1, p. 53.5 et suivantes), et par conséqueDt être expliquée aussi par
un excès de dévelop]}ement.
. (i) lyoù le nom de Firagines , appliqué assez souvent aux individus
affectés d'hcImiaphrodisHie fiéininin.
conoîtions èsschlîèîlies iè I*âpparèîl rcpr<^ductéâr fij ; en
effet, l'existence des ovaires, des trompes et dérùieriûy
sins tes tb'slicuiës , les canaux défërensét lès vésiciatils sémi-
nàiës 9 ou oe cèux-c! sans tes premiers , caractèrisénl todt-
jours essentiellement iiii hermaphrodite vëritabiemént mflë
oiiillBUeile. iS'il y à doute sur son sexe (el ce èas ne se jftIS-'
8i!n(e èriie trop souyënt) , ce ne sera donc jamais qhé parla
dilËcùit'é dé constater siib le vivant là présence oii l^îiBsenc»
db parlés intérieures et prorondéihent cachées. Lé meîanB&'
dél» oï^ànes intérieurs de Tun et de rautrè sexe, par jgkëin^
ptiilà présence simultanée chez un individu d'un utërus et
de deux testicules, n'est d'ailleurs nullement impossiUe,
comme iious le verrons : mais par cela même qù^il préiiib-
têràit un tel mélange de parties sexuelles» un hermaptri^dSw
nie serait plus ni essefnliëllementmâle^ni essentienèmënttê^'
melie : il serait mixte ou bisexué.
La difficulté de la distinction est quelquefois assez graûoe
c^ez radullè, pour que des médecins appelés à constater te
iéxèicl'ùhhèrmaphrbdîle essentiellement femelle, aient li^site
et émis des opinions doiitraires. A plus forle raisoiâ ta 'd&er-
minàtibn dû sexe de petites filles nouvellement nées et allée*
téés d'hermaphrodisme, est -elle quelquefois liri probÛiÀe
presque insoluble, surtout pbnr Jespersontiespeu instruilèiîji
sodventmême entièrement étrangères Ik ranat6miê,.qiM soiil
appelées^! prononcer. Aussi des êrreurâ ont-elles été coînïiuïés
en jplus d'une occasion; et, de méme.que dans le paragraphe
Si'écédent nous avons fait l'histoire d'hommes qui, sur la foi
ë lëuris parens et de leur acte de, naissance « se sont crdf
femmes pendant une partie ou même la totalité de lëûr vie,
(i) Cest ce 'qu^indlque très-neltement là comparaison des Ibrmdlès
p^us haut (ionoées, savoir :
t s. . "
PP'MM'» + EE'*» pour rhermaphrodisme masculin.
PP'MM'f 4- ^^ ^ P^^^ rhermaphrodisme féminin.
HBRMAPHHO&IâMES FEMININS. 9}
et se sont mariés comme lelles , fle mémo il nxst pas sans
exemple que des femmes» élevées comme hommes » se soient'
firoi sous le règne de Louis Ai , et qui , parfaitement soigné
jasqa an terme 4e sa grossesse , mit le comble a letonne*
ment an puMc par un accouchement régulier \2).'
1 1
^ U* nistotfè spéciale des divers gehf es d' Hèf%'ap^àâtsM
fénïtmn.
VUeè. 'qdë le gt^ooiyë déï heffflàj^-rttdt^éil fêi!ifflïlâ^€il jf^
^^lb>'Jë m'él^e^tië tè précëS^/éfti plbsIèàniiAif^iléUi
(Mi'géitt4!i qd ïéi'iht croinme an^t àé dîs^ji dlUePiËf^^^Url^
Àlàiî •m préMhr ^ë cbibi^fl^ «èli èks ofi f a^^if^
iéfidir^ pi^je^të ë'tlcorc aVèc évàëàté àiAVtàxiiéï ii^pm^
tt» 'ëkrkdëteâ dtt type féÀiiniti. le cliloHs 'd'est éAic^Hè J4P
miti>([okbîe tii phi* sa composition plYis ctioïpïëjtk; 'là j>iF^
VèttitàÀ plus cdnkictéi^àblë ; mais là '^^e oit l'brift^ fH^l&A
sont plas ou moins complètement imperforés , et les ma-
joelTes ne sont point déreloppées. Tel étxit lé ckk ti'àiie
femme obserTëe par M. Rcnauldio (3) , et qui , remarqaa1)I«i
pàrrétroitessedesa vulreet ses mamelles non développées
{"«MH également par rabsétice des men^rues. Cette ibmilnfà
■ . * >
(i) GispXiib ËÀuatir, dans àbn ouvrage d^jli éltë, p.'SiStt/t'f^dHtf
te Vén ébivâbt , i^ûl fut fait étir ee riidlnë :
3/âj mùîier^ inohacUus^ muridi 'rniràhîtâ hlânstt'àrà*
(3 Voyez aU8si G&ass, Andna^sivt herm. siletiaeus , primb manias^
tandem verb puerpera^ claoi les Ephem. nat* cur, Dec* II^ ano. X^ p. 10I«
(3) dbs» sur une f^ouf, vicieuse des prg, génttaux de iafimnièf atfns
les Métn, de la soc» d'émulation pour l'an Vif p« 474*
96 PARTIE III.
n'avait ni l'ensemble d'organisation ni même les penchans
de son sexe.
Dansnn second genre , la valve et le. vagin ne présentent
rien d'extraordinaire ; mais le clitoris est d'an volnme coH'
sidérable » et simnle le pénis d'an homme. Assez coinimano
chez les peaples de la race nègre , pea rare chez les Orien-
taux (1)» cette conformation vicîcase s'est présentée ausâ
un assez grand nombre de fois chez des femmes de notre
race etdaas nosi^liiociats. Elle gêne plus ou moins l'émission
des nrines , Torifice de l'urètre étant bouché par le clitoris
hypertrophié. Les obstacles qu'elle oppose è la copulation, ont
été également signalés dès long-temps.On sait aussi,etronD6
sait que trop la compensation contre nature que ces femmes
ont cherchée quelquefois dans d'infâmes plaisirs. Je ne sali-
rai pas cette page par le tableau de cette dépravation ds
mœurs, assez commune dans l'antiquité, pour avoir motifé
la création d'un mot spécial, dont quelques contemporains
ont même voulu souiller notre langue. Mais je devais au
moins rappeler ici des faits qui, attestés par tous les lû»-
toriens (2)1 sont des preuves malheureusement trop authoi-
(i) L'excision du clitoris est une opération connue et pratiquée
presque de temps immémorial dans TOrient, et particulièrement en
Egypte. ~ Peut-être doit- on çxpliquer par la fréquence du développe*
menl excessif du clitoris chez les femmes despays chauds , un paoïfe
d'ailleurs trè&- vague , des voyages de Thetevot (yojr, t. V, iiv. I, findl
chapitre XII), où ce voyageur affirme avoir vu dans l'Inde ud grand
Dombre d'hermaphrodites que Ton obligeait de porter, avec des robei
de femme, des turbans d'homme. Singulier mélange de Têtemeof
qui traduisait en quelque sorte, à l'extérieur, ce mélange des cane*
tères de l'un et de l'autre sexe, qui constitue l'hermaphrodisme sans
excès.
(a) Et même par les apôtres chrétiens : « C'est pour cela , dit saivs
Paul dans son Épure aux Rçmams^ que Dieu les a livrés à des passions
HERMAPHBODISMBS FÉMININS. ^J,
tîqnes de rinfluence exercée par Theroiaphrodisme %m les/
pencbans aussi bien que sur l'organisation physique (i)«
Je n'insisterai pas davantage sur ces exemples de ditorit
d'un volume vraiment prodigieux, et quelquefob même
égalant en longueur le col d'une oie, si l'on en croyait plu-
sieurs écrivains amis du merveilleux plus que de la vérité* Co
sont là des fables qui pouvaient tout au plus être de mbe avi
temps des Bauhin et des Schenckius, et je les laisserai
tout-à-fait de côté pour choisir un exemple dans le cercle
des faits authentiques.
Tel est, entre autres, celui qu'a rapporté Everard HoiQfli
dans son Mémoire déjà cité (2), et qui est relatif à unauér;
gresse Mandingo , âgée de vingt-quatre ans à l'époque oi|
elle fut examinée. Cette femme, dont les organes sexuela
étaient d'ailleurs normaux, avait un clitoris long de deuji;
pouces, d'une grosseur considérable, et très-susceptible. d'é^^
honteuses. Car les femmes» parmi eux, ont changé Tusage qui est selon
la nature, en uu autre qui est contre la nature » f^o/^xchap. I, vers.aG,
— Les poètes latins ont également fait de fréquentes allusions à ceA
honteuses passions, comme les appelle saint Paul. On ne peut com«
prendre autrement ce vers de Mknrixia ( li?. I, épigr. 91 ) , Mtntiktrqm^
nDirum prodigiosa Venus ^ et même cet autre d'Hoa^CB • liv. I^ épit. 19^
Tempérât Archilochi musam pede mascuîa Sappho^ malgré rioterpr^tatio^
plus favorable à Sapho, qu*ont donnée plusieurs commentateurs, ea
voulant établir que i'épithète mascula se rapporte au génie et non aiuc
■ueors de Sapho.
(i) Quelques anciens auteurs nous ont transmis l'histoire singalière
d*nn hermaphrodite qui, disent-ils, après avoir été mère de plusieurs
enfans, vivait maritalement avec ses servantes, et les rendait enceintes.
Les faits que je viens de rappeler, et qui ne sont que trop positifs^
montrent que la fécondation de ces femmes par Thermaphrodite, peut
bien être la seule circonstance fabuleuse de cette histoire.
(a) Loc, cit,f p. x63. — Ce cas. avait été communiqué à Home par
le docteur Clarke. Suivant ce dernier, de telles conformations sont
assez communes chez les négresses Mandingos et Ibbos.
II. 7
gl f A«fIB «t.
Mbtfani. Son «Ktrémité était arroadie et tùwgb , ttiis ]plM
poiatue^fM celle d'uo pénis, moins apktie, nnperforéBH
MM forépuce. L'orifice de Tarètre était situé cofluneè P^r-
#BÉiie;siaît TéiBissien des urines était géaée, h mdias ^
le Mî^s 1» ^k soulevé. Le sujet de cette oba^valktt »
cobmie il «rive géBéralement dans les cas ée lîe gentil ^
amit la^oixraucpie «et ie port masculin : ses mameUeséliiaHI
développées {i).
Les deux anomalies dont je viens de signaler TèiâintBfM
HëHè* ^if6à qtfBkpes indrvidcis , le développement ëkbetaif
dfttiMe^ié/eit Timperforation plus ou moins complète 'Al
tlrtiàlatenàel, peuvent aussi se tronver réunies cliex le même
Ét^p el de là un degré de plus de ressemblance avec les wglh
iaëi sexttèb mfih». Je citerai comme exemples de ce troisiëlliè'
gtÀ#é d'hermaphrodisme féminin, d'après Clander ^i),
mie femme chez laquelle le canal sexuel était très-étroit ,
lé col de Tutérus dur et comme cartilagineux ; et, d'après
Sçlineider ($) , un enfant ou la vulve était presque com-
plétement imp^forée» et dont le clitoris, long d'un pouce et
éstûif et assex^emblabieà un pénis, se terminait par on gland
ttuni de son prépuce, mais sans ouverture. La vessie coHmiih
tf tquait par un petit conduit, évidemment l'urètre , avec un
Gfmal assez étroit, vide à l'intérieur, qui s'ouvrait par
l'une de ses extrémités au dehors, et aboutissait par TauM
aa Cfll de l'utérus* Ce canal, quoiqu'on ait hésité sur aa M-
(t) ÎTq nombre Immense de cas du second genre se trouve consigné
dans les annales de la science. Parsoits, loe, cit.» a pris le soin dere*
èneillîr presque tons ceni qui étaient connus de son temps, je ne pub
mieux faire que de renvoyer à son ouvrage pour tous ces cas aussi bita
qua pour plusieurs de ceux du genre suivant.
(«; Epkem, naf, curios., dec, II, ann» III; obs. 75,
^3; Loc. ci:.
HBfiMAPfiàitoftiiÈâ Hminins. ^
lértnibÀtrôb 9 ^t Irèè-certainiement te Vagîti. Les iôrganes
i;6ii{tîàtâ nderûes étàiéât d'àilteUris fégùlièk'ëiâeDt côbtbrîn'â,
k&Mi que le déniMifra riailtopsfè (i).
(t) tryk hbssf i bé géàrie ^uè iié nii>))brtd^ te it]ikd6\ït Stt in>(A'.
miMM. a donné llintoîré dans le Biet, des ne, tkéd,, ati, Càytturè^,^, IM^
s'il était bien certain que te si^bi, nommé Mari« Walkiera» a|yttttirt
anaexe féminin. Mais M. Fotirnier dit n'avoir pn constater la ptét/t/fk^
Èe ta inatrrcé,el quelques circonstances de son observation ont porté,
au ^bè motifcv m- ^^^^ {iàà. ^i^ ) ^ cônàldé'rér càmmé simurée 1^
flMtotraatiÀn ^lli«e déelâra chez Marie Wàlldél; ^ïA ui kètttttisù
il lui importait beaucoup de se faire passer pont* ftlnMdft; tl tiftt è ^
^retter que M. Fournier ne se soit pas asstiré , par «lia axplnnilton
exacte dès parties sexuelles, si Ton cherchait ou non à lui en imposer
pkir ttn 'de i;ek thbjrehs dépuis si long-temps signalés à rattention dés mé<v
dHèlb^ — Oh doit ausU dvot^ quelque dôule àu âufét d^un âîiiré Bëc-
kMphtbdiW Uèlidettiii$ pldS tétèbre q\ië le t^féëéd^t; tttïh^-dlLntfit
prouarty déclaré homme par Moraiid le père, fenune ^ar Btli%btH el
Ferrein, neutre par le chirurgien danois Krûger, de sexe douteux par
Mertrnd, et dont plusieurs autres anatomisies disting^ués se sont égaie-
ttiftttb'cciipés. Vojre'z Moravd, Deicr, d'unhermaphrodite^ dans leBficmtii
iAYjÊè, lies sh. |ioui* xySo, Mém., p. 109 (avec planches ). -7- Fsaasnr»
SÊàrte iHarîlabtè sexe des hermaphrodites^ ibid.^ and. 1767, Mém.|p. 33o«
•^iQàtr^tiây t^fdf., Hist. pour lySô, p. 45. — JkLJ*kj^zKT,ibid. — Bum
Sftilï, Urùnaifcke Nàchr. von ein, neuerlich geseh^ Hernjimphrodifen^ Bresr
lf#ylB-i, ^7^3, (dissertation qu'il nefaut pas confqndro avec une aoUre
Ad ihénië àiitédr, publiée presque sous le même titre. vinft ans aiipar»*
^ani : Cr^ndl, ^ackr, w>n ein, Ëerm,^ Breslaw, in-4''9 '74.^}* —Aruàub^
aaprèi LscATy/o^. cit, — MsaxauDy Mère, de France ^uny. i^'^^o» fK iBj^l
^UÂxDAVi» dans les jltiem, della^SQc»ital„U VUip* i3i««^Hôtir| Vesen
ÉJak keirmâphr,^ dabs tes Hfénu de facad, de Dijon^ t. Il, hist. ; p* 56. — ^
Wîuss y Èèschr, eines Hermaphr, , dans Altdorf, Bibliotitek dtr fTissemd
ïekafiêttf il, p. &2. — £n comparant entre elles les diverses descriptioni
adbnéès pair ces anatomistes, on trouve qu'au dessous d'un diloria
kyaiil presque te volume et la forme d'un pénis normab mais sans oo«
verture, il existait une vulve assez bien conformée^conduiaaiftdans
^n caiial analogue au vagin, mais imperforé à son fond , à (Sela pvèl
Q on petit orifice par lequel là sonde pénétrait dans l'^rètve* On n'#
pu apercevoir aucune trace de matrice; mais ;d 'après Ferreîn etJaU
100 PARTIE III.
Les cas que je viens de rapporter nous conduisent^ par
une transition presque insensible^ à ceux qui composent le
Quatrième genre d'hermaphrodisme féminin. Ce dernier
simule aussi complètement les carac tères sexuels de l'hom-
me, que le quatrième et dernier genre d'hermaphrodisme
masculin simule ceux do la femme. Aussi sommes-nous
parvenus à des cas dans lesquels la détermination du sexe
offre de très-grandes difficultés» et ne peut être établie
avec certitude» au défaut de Texamen anatomique » que par
remploi de tous les moyens d'exploration dont il est pos-
sible de faire usage.
Le caractère essentiel de ce quatrième genre , le plus re*
marquable de tous» est l'existence d'un clitoris» non seu-
lement très-volumineux » mais de plus présentant à sa .par-
tie inférieure un canal plus ou moins complet par lequel
s'échappent les urines (i). En d'autres termes» ce ne sont
labert, son existence était attestée par un écoulement menstrael
irrégulier. Les mamelles n'étaient point développées. Quant aux testi-
cnttfi- rien n*en annonçait la présence, ni à l'extérieur/ni même à Tinté*
rieur. A Tépoque où ce remarquable hermaphrodite fut examiné pir
Morand, il avait à peine des traces de barbe, et disait ressentir qudqvM
penchant pour le sexe féminin. Mais plus tard , ses penchans chai^
ttmt, et sa barbe poussa. Sa conformation générale participait pl«s
de celle de l'homnie que de la femme. Parmi les détails que donnent à
cesujet les auteurs, je citerai seulement ceUe circonstance rapportée
par Morand, qu'une des cuisses était d*un homme, l'autre d'une femme;
ce qoi a fait dire à Mbckel (JnaLcomp,, loc. cit» ) qu'il y avait cbes
Dronart, hermaphrodisme dans le sens latéral et dans le sens vertical
tout à la fois. Du reste » cet illustre anatomiste {Handb. der path* Att^%
io0,ct!r.)arangé Drouait parmi les hermaphrodites femelles; ce qoî
aemble en effet résulter d'une manière positive des observations faites
sur cet individu dans fâge adulte.
(x) Suivant les définitions que j*ai ailleurs données {VojezXX^ p. 188),
â j a ici un véritable excès de développement en même temps qu'au
fxcis d'accroissement du clitoris.
H£BMAPtfBODISM£S FEMININS. lOl
plus senlementlevolamectlaforme dn pénis qui se trouvent
simulés chez la femme : l'urètre virile soit presque complet
et tel qu'ilexiste normalement, soit incomplet et affecté d'hy-
pospadias , se trouve également reproduit. Cette existence
d'un véritable pénis chez la femme , dont quelques auteurs
ont rendu compte d'une manière ingénieuse, mais non fon-
dée, par la soudure des nymphes (i), que d'autres ont
para regarder comme impossible » trouve une explicatioa
très-simple dans l'unité de composition du clitoris et du
pénis. En effet , si tous deux sont essentiellement formés
des mêmes élémens anatomiques, s'ils ne sont que deux
degrés d'évolution d'un même fonds d'organisation , il n'est
guère plus étonnant de voir le premier s'élever, dans quel*
ques cas, aux conditions très-complexes du second, que de
voir le second descendre , dans des cas beaucoup plus fré-
quens , à l'état vraiment rudimentaire qui est normal pour
le premier.
Les sujets chez lesquels le clitoris présente ces dévelop-
pemens , offrent généralement d'autres anomalies de l'ap-
pareil génital. Leur canal sexuel est constamment ou imper-
foré, ou rétréci. J'ai à peine besoin d'ajouter que l'influence
d'an tel hermaphrodisme réagit sur l'ensemble de la consti-
totionphysique,et même, d'une manière plus ou moins mar-
quée, sur lespenchans moraux. Il n'en peut être autrement,
puisque dans ce genre se retrouvent, augmentées d'une
importante modification , toutes les conditions viriles que
nous avons déjà signalées à l'égard des groupes précédons.
Enfin, à tous ces caractères masculins, aussi bien qu'à
ceux des genres précédons, pourrait s'ajouter une autre
anomalie dont l'existence tend également à en imposer
sur le véritable sexe ^e$ sujets qui la présentent : c'est la
(l) D06È8,^.ClV.
^9» ÇW%W^
loQpepienJ^ d$; pelites pelotes graisseusçs dan^ ]f^ ^A^op^ Ufr
riinale où l'oii^ c^oit. alors ^eotir les testiçujb^.^ ^m^^9Pt
^ est alors n^ême possible de ne pas^ se. l^s^Çir ^ihUB?^» m
i'aasurant, par un toiicher attentif^ ^ ÇafekçÇft4fi&^ii-
didyme.s et des canaux déjérens.
I
Parmi: lei^ caa très-peu nombreux qiji se rajaporteal^ \
ce quatrième ^enre» celui qu^'a présenté une, feoupe
nommée Marie Lefort est à la fois Tun 4^s plpp iojb^;
resf ans et le ipieux connu. Cette feoupe , qui s'est inp%-
Irée pendant plusieurs années et sans doute se montre en*
cpre an public, a ^té soumise» à l'âge de ^eize ans, à TexauieB
4e M. Béclard , et revue depuis par upgrandlnpmbre 4^0(^6-
decin^. J'ai pu aussi, il y a quelques annjées» exaipiçer a?ec
beaucoup de soin Marie Lefort, alors âgée de trente ani^
et Y^érifier par moi-même tous les détail^ publiés au s^j^
de çett^ féspme par M. Kéclard. Çe^ détails Qi'ont para
dVine telle exactitude et sont exposés d'une m^njère v In*
cide d^3 la notice de. cet illustre anatouiiste; on y troafj}
^68 détails si précis sur tous Ips points dpnt la constata-
tion est difficile Qu importante , que je ne puis.miçnxfi|iie
que de citer textuellement les parties les plus iipportai{tef
annp description digne de servir de modèle.
«LeA (>rganQs.génitau3(, dit M. Béclard (2) ,exaaiin^)
l'intérieur , présentent i^ne ^ijiinençQ sus-piibjenne arroor
die, couverte de poils nombreux. La symphyse des pubis qui
(3) Description d'un individu dont le sexe a quelque chose d'équiiwqÉtt
daDS le BuU.de la Faculté^ ann. z8i5 , n<* a, p« 373.
HB Ali APHtramOf rt MININ8« $tA
k aiq^jH^rMil ^ eat allongée comm» dam» ThÊmem. A» èm*.
{ton», est aa eorpB ovoide , long de riiigt-sepl viffliflièlreft^it)l
dtDfl l'éial de flaceidké , sasceplible de sVUeagor ovfMÎ
dansTéiat d'éracUon. Ce eorps est suvmenté d'oa gbnediÉi^
perforé » recouvert dans les trois quarte de sa oircOTiftgflayéÉ
d'un prépuce mi^ile^ il esè kJÉvienreiiiefit eveosé: dîsÉi
caaal déprimé , et ne préseatana point le reUef db h paUidi
péaienne dé Fuvètte viril; ce eanal esl percé ioftriefmeMMM
de oiiif petits tarons placés réguliSpemefit sur la llg>ie^ Mé^
diane^ Aa dessons et en arrière de ce eorps esV ntte hmÊtf
en Toke bordée de deux lèvres étroites et couples^ fj/àtÊàêà
de poib à Textérienr » étendnes depuis le clitoris péuMbi'iliiii
joaqv'à neuf on dix lignes au-delà de Fanas. A 1» ftkiéê^
aatérienre de l'intervalle des lèvres-, ouàk racki#d»elitliM
ris, eatruneouirertnre arrondie qni reçoit {!ieilemeill^aae<s4Éito^
dfan» calibre moyenw Les anneauis sus^^ubien» sont Irtin
élcoite : rien danssoet orifice, nïdans le trajet dia eanal^tf^
tepmine , ne ftitsoupçonner Texistence de testicule» eag«)|!Ér
a» paès de s'engager dans le oanat inguinal SnîvaMViStf» Al^
elairatioQr, Marie Eefort est r^Iée depuis r%e^de huil RUt;^
l^émoaion de Farine a Keu par Fouvertnre prinetpals plMib*'
à-kr racine du clitoris » et par lies trous dont Furètre estf cr^
blé dans sa portion. clitoridieime..... Je h refis ayattt éêê
règles ; son lefat était pâlé ; le Itege dent elle étaiV enteRM^
pée était abondamment impréjgné de sang : ce Kqùidb' im^
tate il diami coagulé'par Foav<erture principal^. Le^ tvotirdlf^
Farèlve étaient rou^s et humeetés'par le sang-; mais il^étttlt'
dUBcilé* der j^iger sHt sortait? en partie pat cet Cfriffee ; 9t
^) Je nectifia. ici. une faute Isfpographiqiia très<^i^«e4D«iif;||tiilf|r
criptioo àt Si. Béclard , la longueur du clitorîa e^ ditede xj ofn^f.
mètres (ou dix pouces), c*est-à-dire qu*eile est décuplée. Je ne.reftve
ici cette erreur , trop grossière pour échapper à un fectieur littéotify
qae pire»yMtë^a éUr^copiéaierveprodiiiilr par qeel^éSHrt^ '
l64 . PABTIE in.
sonde introduite fnt retirée pleine de sang. Qaelqdes jonr»
après je fis de noayelles observations dont voici le résultat :
la sonde introduite par l'ouverture principale avec tout lé
soin convenable» ne peut être portée dans la vessie; on la
dirige facilement du côté de l'anus , parallèlement au pé-
rinée : dirigée de cette manière » on peut soulever ou tendre
le fond de la vulve , et reconnaître que la membrane qui en
réunit les deux lèvres» est épaisse à peu près deux fois comme
la peau et dense comme elle. Après avoir porté la sonde un
peaen arrière > on la dirige facilement en haut» à la profon*
denr de huit à dix centimètres : là on rencontre un obsta*
cle sensible à son contact. Dans ces explorations plusieurs
fois répétées » la sonde n'amène point d'urine ; elle ne pa-
raît pas être dans l'urètre» mais bien plutôt dans le rec-
tam; on sent la sonde à travers une cloison .tout-à-fait sem-
blable à la cloison recto-vaginale. A l'endroit où la sonde
s^arrête» on reconnaît avec le doigt , à travers les parob dn
rectum, un corps qui paraît être le col de l'utérus. Les ten«
tatives pour sonder l'urètre sont vaines. Un stylet assez fin
pour j pénétrer» occasione beaucoup de douleur. Marie
Lefort» persuadée» il est vrai» qu'elle est femme» éprouve
du penchant pour le sexe masculin » et ne parait pas éloi-
gpée de l'idée de se soumettre à une légère opération né-
cessaire pour ouvrir le vagin. •• Le larynx et la voix, dit
ailleurs M. Béclard» sont comme ceux d'un homme adoles-
cent Les mamelles sont développées » d'un volume moyen, '
surmontées d'un mamelon érectile dont l'aréole» d'une cou*
leur brune» est garnie de poils. La lèvre supérieure» le
menton et la région parotidienne sont couverts d'une barbe
naissante; les membres inférieurs sont couverts de poils
longs» nombreux» bruns et rudes.» A ces détails» j'ajoute-
rai, d'après la déclaration de Marie Lefort» que les règles
ont continué à couler régulièrement jusqu'à l'époque où je
HERUAPHBODISMES FÉMININS. Io5
la VIS * et d'dprès l'examen qae j'en ai fait , que tous les ca-
ractères masculins que M. Béclard avait indiqués chez
elle » non seulement ont subsisté, mais même sont devenus
pins prononcés par les progrès de l'âge. Ainsi, les poils
naissans que M. Béclard avait remarqués sur la lèvre supé-
rieure et le menton , s'étaient changés en une barbe épaisse
que cette femme laissait croître afin d'exciter davantage la
curiosité publique par un mélange plus frappant des carac*
tères des deux sexes.
D'après les détails qui viennent d'être rapportés , Marie
Lefort doit être regardée comme une femme (i) ; car l'ex-
ploration faite avec tant de soin par M. Béclard démontre
l'existence d'un vagin et d'un utérus. La menstruation, con-
statée d'une manière très-positive, est aussi une preuve im*
portante du sexe essentiellement féminin de Marie Lefort.
D'un autre côté, sa constitution physique offre des rapports
multipliés avec celle de l'homme : le canal sexuel s'écarte
beaucoup du type normal : enfin l'urètre est complet, à cela
près de quelques trous résultant du développement anomal
de sa paroi inférieure. Le cas de Marie Lefort est donc évidem-
ment l'un de ceux dans lesquels le sexe ne peut être constaté
avec certitude , que par l'exploration la plus détaillée de
tous les organes sexuels ou par l'autopsie ; et si les auteurs
nous ont transmis des détails peu précis et incomplets sur
l'organisation extérieure de femmes affectées d'un semblable
hermaphrodisme, il sera absolument impossible d'endéter*
miner le sexe par le secours de ces seuls élémens.
(i) Telle n*e8t cepeDdant pas Topinion de M. le docteur Pierquix
qui , dans un mémoire très-étendu sur cet hermaphrodite {voyez la
hrochare plus haut citée) , le considère comme plus rapproché de
^'homme que de la femme. — G*est encore au même individu que se
rapporte une notice insérée dans le Journ, génén de médec^ {, LII»
p. 3 7 a. y par le docteur Jacquxmiv*
|0& piETlft m^
Celle, reja^ar^ue est » par exemple » eDtbkreneol appttci^
ble à une observation cousignée parVeay dans les Tnwwi
tioQS philosophiques (i). Elle a pour sujet» dit raoteor,,
une femme h visage féminin, à gorge bieafaite, mcis f^tiêesH
tant» au milieu d'une fente vulvaire très-peu piiofoQdeft|Nip4*
nis ou clitoris considérable, bien conformé» dépourvu to9lft-
fois de prépuce , et par lequel sortaient également Furfaier fà
le sang menstruel. Sans doute il a'y a qn' un pas delà tsaiiifiMh
mation de Marie Lefort à celle que Yeay prête aa rajel dft
son otiservatioa : car chez la première» le sang des meofAmes
sortait par les trous du clitoris » que le sang venait aossi t^gÊr
gir. Matô» chez La seconde » Veay n'a point constaté Vfsriiih •
tence de l'utérus; il ue donne aucun détail exact mr litdii-
posiUoa d&Vurètre » et» ce qui achève d'ôter toqta valiKur^
sea observations-» il prétend a^^oin vu la Ufyeiir sémiilth
sortir aussi par ee même canal qui donnait iaaae ^WfeVMMt
et w 82^g 9Msn3tp;ueL:
Que dire maintenant d!u prétendu genre dfhwnuqpfan^
disme que constituerait le pr&kpsus de l'utérus? Un Hï «a»
pafthologiqpie n'offre avec un véritable hermaphi»edilMB8'
qu'une ressemblance grossière. Quel rapport réel eaistii-it
entre lat forme et la position d'utt. utérus ainsi déjplMé^ el
celle d'un véritable urètre? Gomment confondre» ap«è»iift
examen tant soit peu exact» lemuseaa de tanche avec INvii*
fiee urétral? Il est vrai: que la surface de la metvilM^
lorsque l'organe est depuis long-temps déplacé et exponéa»
contact de l'air » prend une couleur assez semblable à celle
du pénis » et c'est sans dbute ce qui explique les erceurs
cqmmises» dans plusieurs cas» par des observateurs iggo-
Ci) AnuAà lÊ^f.uXVht na z86 , p. 283. Sanote (publîée>ea-
^ais) est intitulée Lettt:^ sur un hermapfuwliUk.
rms Ç^ vi^mifi^ Je ÇAQ ^pçneçat ici h c!ti9CI /^^eim^
le plus célj^re de ce fapx hermajphrQJjsaxe « on. Ç9i^{^«<
laDt rhifiloire d'i^ie fei^me > Marguçrit^ 10 allure ^ i/^nt Ifi)
yérita^Ie sexe, aprèâ si^oijç beaucoup oççupéi te$ wé»
4ecÎQs et même li^ public, fut eniiQ ot^t^çrmiQé par $4-
viard (i). Cette fempi^e vint à P^upU. revêtu^ d'h^J^Uii
d'homme que les magistrats d^^ Xpuloiise ]mi ^yAÎeiïJt Ql^
donné de prendre. Elle se croyait , ou àfi VfKQÏM SQ^ 4U^
vraimept hermaphrodite , et apte h se servir des parties gé-
iM*?le^ 4© Km «^ de l'aulne, sexe, Rewjcotfç de. i||é4e«^aA.de
'îlçulouse ç^ ^ Ç4n:is çpcirçiilt 1^ s^ ajssertiqçy?, çt, s^ilM&iliÂr
rent avoir en effet trouvé en elles les paçtîpç^es^qt^eVfiiJl djMk
^u;k. lej^^ ; 4>'*«!trçs djoujèçenl;, ^ el. Qe fut i^ul; :. g^i^qv^ne
n/o^t pj^ ce q]me Ui?^ d'aafcres affirmaient,, ftfeil Swwî4,
invité ^^si k voîj; ^belî^^^^)bî:Q4jit^^ 4éçlew^, ^p^s^w. çpiH*
ei^a;;}^ et îi,k gr^njjjç sjvgrmdQ tqnslçs a^^Ul^^, iff^%
^^y,Vk 4fiy:a^ le^yew <Çi!we fei»m§ ^fecl;^ 4.'w^4pj»«wW«
4'ul#qfr,. e^bîeiijôti i^ès ilp^wi;a,sw aiiseiitÎA» op^^j^teU
Wfcli4sgfi«fit.e.W.v
Ce sont très- certainement de semblables c^ fe^fcfafJtejgfr
(i) Foyez son recueil d' O^i^/i^. chirurg.^ p. i5o,
(?) ^. «r»:«W de ce g^ore ii9spn^pj|s,jK<e^qLftm d|abwiÇ9W»
^^ ^^S^. qpj «'«"jt fait sMppj?9|ar. ri^rma{|bro4MP^ç «M ^ Mm
qui n'en çtésentent, aupuofi lr.açç. ;%i qarmMIWt. Iç^iW^ei^c)^ Ùk
n?r. ^S^ à ui^e semblable ^w-eujr^^BJfw^B^m^i. oile néanmfljfti, iu»a
Iclle méprijM? dans le Gi^rii^^^^, <fe-^ijfia, ^c^ de B<^ t, IJh,
»^/.9»^pA'7- — Cc^çaç^ opJ^.vfifTH 4fttsJa.s*iM» de ce|,oH?ra£|p^ Jf*
sujefs femelles afÇeclésdl^^r^ftÇiç^brfiç^^ Q^•*«l^ift^^l^A^W^IWM?^P»^fe
««•Iffl^e, ont ai^^i ^ cpjA^éj^sty^^^ kmff-
Gonp aanciens auteur!.
io8 PARTIE III.
qaes qui ont donné lieu à quelques unes de Ces prodi-
gieuses histoires de femmes changées en hommes (i) que
tous les anciens auteurs se plaisaient tant à recueillir : er-
i*eurs excusables h une époque où il fallait un Saviard pour
ramener aux conditions féminines le sexe métamorphosé
de ces femmes , mais que personne ne saurait plus com*
mettre aujourd'hui , sans encourir le reproche d'une gros*
êiërc ignorance (2).
Je terminerai ce chapitre » comme le précédent, par quel-
ques mots sur les cas d'hermaphrodisme féminin que pré»
sentent les animaux.
Si Ton excepte le degré d'anomalie qui consiste dans le
simple développement du clitoris , l'hermaphrodisme féinoii-
nin parait plus rare chez les mammifères que l'hermaphro-
disme masculin. On n'en trouve même dans lés annales de
la science presque aucun exemple à la fois authentique et
rapporté arec assez de détail pour qu'il soit possible de le
classer avec certitude dans l'un de nos genres d'hermaphro-
disme féminin.
Ainsi 9 à en juger par le peu de détails que donne l'his-
(x) JTaî dît ailleurs (p. 69 ) que la plupart s'expliquent au con*
traire par )a descente tardive des testicules dans les lobes divisés du
scrotum, chez des sujets affectés d'hermaphrodisme masculin.
(a) Outre les auteurs déjà cités , voyez encore sur l'hermaphrodisme
féminin: Riolâxt, Anthropograpida ^ p. 197. — Rbgk. de GRiULF, 2oc,
-eii,, p. 388 9 et dans la Bibliotheca anaeomicaj t. I, p. 63a. Voyez aussi
ses Obs. anaLf liv. I, p. $89. — Dieuerbroeck , loc, cit, — Yak Moehs»
Mierotechn., p. 464; long clitoris pénioïde. — BLÂircAâRD , CoUeetan,
med. phys,^ cent. III , obs. 80 ; exemple de grossesse. — Kâuw Bosa-
BAAYBy ioc, de, — Réflex,sur Us hermaphr., Paris, in-8o» 1765; bro-
chure anonyme y dont l'auteur est Dubouchbr. — Ghevreul, dans
rancien Journal de méd» chirurg, pharm.^ t. XI, p, 447> '779> bono^
obsenratioD.
HERMAPURODISMES FÉMININS. IO9
torien de rancicone Académie desscîenccs sur un singe her-
maphrodite dont Méry entretint, vers 1680, ce corps sa-
vant (i), il est très-vraisemblable que ce prétendu her-
maphrodite n'était autre qu'une femelle d'atèle réguliè-
rement conformée. La courte description que l'on donne
du clitoris très-allongé, et offrant înférieurement une gout-
tière , se rapporte du moins parfaitement aux caractères
normaux d'un clitoris d'atèle.
Un rongeur , mentionné par Dœbel (2) , ne doit de même
être noté que pour mémoire , à cause des circonstances
évidemment fausses que rapporte cet auteur. Suivant lui ,
il existait avec des ovaires et un véritable utérus , qui même
renfermait des fœtus , un pénis avec un urètre complet ^
par lequel le sperme était excrété , quoiqu'il n'y eût pas de
testicules*
Au contraire , je puis citerlîvec confiance une brebis men<
tionnée par Ruysch (3), dont le clitoris était volumineux »
et qui était surtout remarquable par l'existence dans les lé-r
Très Tulvaires de deux pelotes graisseuses , simulant assez
exactement les testicules d'un sujet affecté d'hermaphro-f
dbme masculin*
Quant aux autres classes du règne animal , l'une d'elles f
celle des oiseaux, présente fréquemment des cas d'herma-
phrodisme féminin, mais seulement des cas se' rapportant \
l'un des premiers degrés de l'anomalie. On trouve, en dlTel,
assez souvent parmi les poules des individus stériles » épe-
ronnés comme les coqs , et en ayant quelquefois même I^
(i) Voyez Histoire de 1 666 à 1 699 , 1. 1 , p. 43o.
(a) Voyez les Act, maris Baîthicif 1688 , p. a38.
(3) thésaurus anat, octavus, n" 53 , avec iîg. ^~ L'existence de brebis^
à clitoris développé est aussi indiquée par plusieurs anciens auteurs f
mais d'une manière extrêmement vague.
\
PARTIB III*
fbtt : MbYùÀïes ioîlA les rapports avec Vliermaphroàisnoie
féttihiià éoiit de toute évidence , mais d* ailleurs telîeintot
pèU rèûiârquables qu'il me suffît de les mentioimer id d^uhe
siÂûîèli'é générale (i).
êMt0Mm0^*M*ntw¥% ■W|»^t«m<iim<miVw<lr%w>mmM>MWWwvmi */ii»<i>I<wwv^v»v»»b»»iimih»||%m><kii
CHAPITRE m.
M8 HBBtf AlHrâi(H)l9lljBS ff^UtilBSi
€}Ôitll}làniitoh ^éhérat'e avec îés Jbérmaplirodismes masc'nlms et fliii-
taîlft t différence^ et amttogte». -^ Rareté des liiertfiat>tiHdlBiilli
neutres chez rbomme et les animaux.
, Lo» e«s dont il mo irëste k Iraitét* sbus lâs ttèibé d'Hëtâl^
pkiroiisittlftè nmfttiB et d'het^ttiftphrodisihëé âiiitei » ànï 4t§
MBsidéfé^ pai' pltt$ié«»^ m,eiAH comi&ë trè§-dffférëhs ftl
tMi Tùm%' dent je biè sflil dccbpé jusqd'à pré^dnfe; It
semble en effet» au premier abord» qu'une li^é dé déUtf^
catîdB trèft-tranchée doive être tracée entre lés tins et les
avtresi et qu'une analyse anàtotniqùe ^ si eiàbté ^*l^
fimase être , ne saurait t*évélet que dés f àpporis (StttèÊté^
ïO^Êk éloignés eni^e dés hermaphrodites qui^ en déâdkitll^
(i) Le docteur Gaspâbo a décrit, dans le Journal de p/^sioldgiê àm
tt. Magendie , t. ÎX , p. ii 5, année 18x9, des carpes femelles, à orga-
nes sexuels, principalement à ovaires imparfaitement développés. Ces
carpes, ou comme il lesnomine» ces carpeaux, comparables à ce qiie
sont les neutres parmi les hyménoptères, né sont pas de vénCilbles
]Maiiq>lir(ftfH€fs femelles, mais ont avec 'eux trop d'analogie fùwt
q«è je fte lël elle jnré au moins petit itiémbire dans rhistoirè dé ci
groupe.
HBRMiPffUtDtSftÈi Neutres. i i i
el ttialgré qttéi(|ire^ apparences trofnpèuseis, appartiennent
èsseniiellement à Vun oa h Tautrè sexe, et des hermaphro-
éStes qni , au contraire , ne sont véritablement ni mfiles
ni femelles : êtres singuliers qai, avec des organes généra-
teurs anssi compliqués que ceux de tout autre individu , ûé
sont cependant d'aucun sexe , précisément patce qu'ils |>àN
tîdpent an mêïne degré des conditions de Tun et de Tautre.
Ce premier aperçu des conditions générales des hermà-
phrodismes neutres et mixtes semble indiquer la nécessité
de les isbler en une classe distincte et bien branchée. Mais
6ette nécessité va' promptements^évanouir à nos yetkx, û
nous esisayons de pénétrer plus ptofondéïnent dans là coù'*
naissance des caractère^ essentiels de ces deux groupe^ de
déviations.
Ap^ téuted led considérations et tous les détails déjà
présentée sur tes hermaphlrodisnies masculine et fêminins ,
^elle idée deVons-nous avoir de leur nature ? Pour résudlëP
en peu de mots tout ce qui précède , un hermaphrodisme
ûiasculin est produit lorsqu'un appareil sexuel , ayant le
plus grand nombre de ses parties el notamment les plus im-
portantes établies sur le type masculin , en a aussi quelques
unes moins importantes et en moindre nombre établies sur
ïe type féminin. Si au Contraire l'inverse a liêu^ Thermaphro-
disUie est féminin. On peut ajouter que les parties intérieur
res étant celles qui caractérisent essentiellement le sexe»
ce dont elles principalenùient qui» dans l'hermaphrodisme
masculin , retiennent les conditions du sexe masculin» les
organes extérieurs prenant au contraire les caractères fé-
minins. L'inverse a lieu par la même raison dans l'herma-
pbrodisme féminin : en sorte que » dans l'un comme dans
l'autre » ce sont les caractères qui tendent & en imposer sur
le véritable sexe, ce «obt, comme on peut les appeler, les
conditions exceptionnelles; qui frappent seules, au pre£nie]f
1 1 8 PARTIE ni.
abord» les ycnx de Tobservaleur. De plus , nous avons dis-
tingué dans l'un ell'aulrc des groupes précédens quatre gen-
res^ ou» si l'on veut, quatre degrés d'hermaphrodisme, dans
lesquels les conditions d'un sexe se rapprochent déplus en
plus du scxe> opposé ; et c'est ainsi qu'arrivés au quatrième
et dernier, nous avons reconnu l'impossibilité de détermi*
ner le sexe, à moins de recourir, soit à un examen anato^
mique, soit à une exploration assez précise et complète
pour lui être équivalente.
Faisons maintenant un pas de plus; éloignons-nous en-
core d'un degré des conditions normales, et supposons
qu'à ces modifications des organes extérieurs, déjà assez
graves et assez multipliées pour jeter des doutes sur le vé^
ritable sexe, viennent s'ajouter de semblables modifications
des organes intérieurs. Evidemment nous voici parvenus à
des cas où la détermination du sexe sera impossible : l'her-
maphrodisme ne sera plus ni essentiellement masculin nî
essentiellement féminin ; il sera neutre ou mixte. Or, si
telles sont les conditions réelles des hermaphrodismes.
neutres et mixtes , on doit sans nul doute les considérer
comme différant des hermaphrodismes masculins et fémÎDins»'
non par leur nature propre et leur caractère essentiel , mais
par l'importance et le nombre des déviations simples, des
anomalies élémentaires dont ils se composent. Ils ne se-
ront en quelque sorte que ces mêmes hermaphrodismes
avec un degré de plus , et par conséquent devront être
placés immédiatement à leur suite dans l'échelle des ano-
malies.
Ces considérations sont également applicables à Therma-
phrodisme neutre et à l'hermaphrodisme mixte, quoique
les conditions de l'un et de l'autre soient d'ailleurs très-
différentes , et puissent même à quelques égards être con-*
sidérées comme inverses.
HBRll i»0RODIflMBfl NBUTBBf • . I il
L'hermaphrodisme neutre » dont nous deronâ nous oo-»
cnper fipécialemeni dans ce chapitre » est caractérisé par
des modifications de l'appareil sexuel» telles tfo» la^phi-
part de ses parties ne sont exactement établies ni sur
le type masculin ni sur le féminin, mais tiennent à la foh
de l'un et de l'autre. En d'antres termes , ce ne seront flm
seulement le clitoris ou le pénis, la Tul?e ou le seroiuia»
qui passeront l'un aux conditions de l'antre : unepartieidcfs
organes in ternes seront modifiés dans le même sens, et'tietl-
dront à la fois du mâle et de la femelle.
L'hermaphrodisme neutre pourrait lui-même présetaler
plusieurs degrés. Le plqs anomal et le plus remarquable
de tous serait celui oii toutes les ps^rties inlérieures^el rox-
térienres. offriraient un degré de dév/eloppenient exactennelit
intermédiaire entre les conditions du type mâle et celles du
type fsipelle. Mais jamais de semblables cas ne se sontpiipé-
. sentes à 9ucun observateur ni chez l'homme ni che^^ les
animaux; et les exemples beaucoup moins remarquaibles
que l'on peut citer, sont eux-mêmes si rares, que les jt^is
cas soiVans observés sur des animaux par Everard HpiQe ,
llaller et Hunter (i), sont peut-être les seuls authenti*
ques (s}.
. (i) HoMB, loç, du, p. z68, pi, IV.— ^HXi'iiB^» locU et/., avec planches.
—r HuiTTEB , Mémoire déjà cité sur les Pree Martin , seconde observa-
tîon. p. ago.
(i) Je me^bprneà citer en noie deux cas décrits par M. SAUvii dans le
BulL de la Foc, ^e médec, de Paris ^ ann. 1 8 x o» no IV, et ann. 1 8 x s, ilo Vl*
, Ces cas nepeuveotélrerapi ortés qu'avec beaucoup de doute à l'berBia-
phrodisme neutre, tant les clélails que ce médecin a donnés sur eux
sont vagues et incomplets. — Dans la moins imparfaite de ces deux
observations, on voit qu'il existait entre la vessie et le rectum un corps
de forme pyramidale » rouge-clair, très-dense et sans aucune cavité»
très-vraisemblablement une matrice rudimentaire» Des parties latéra*
les de ce corps sortaient deux iilets rpuges et charnus qui allaient Sj^
IL 8
lis PARTIE ni.
abord» les ycnx de l'observateur. De pins» nous avons dis-
tingué dans l'un ell'aulrc des groupes précédens quatre gen-
res^ ou» si l'on veut, quatre degrés d'hermaphrodisme» dans
lesquels les conditions d'un sexe se rapprochent deplu9 eo
plus du scxe> opposé ; et c'est ainsi qu'arrivés au quatrième
et dernier» nous avons reconnu l'impossibilité do détcrmi-
ner le sexe» à moins de recourir» soit à un examen anator*
mique» soit à une exploration assez précise et complète
pour lui être équivalente.
Faisons maintenant un pas de plus; éloignons-nous oq-
core d'un degré des conditions normales» et supposons
qu'à ces modifications des organes extérieurs, déjà asseï
graves et assez multipliées pour jeter des doutes sur le vé-
ritable sexe » viennent s'ajouter de semblables modifications
des organes intérieurs. Evidemment nous voici parvenus k
des cas où la détermination du sexe sera impossible : llier-
maphrodisme ne sera plus ni essentiellement masculin ni
essentiellement féminin ; il sera neutre ou mixte» Or» si
telles sont les conditions réelles des hermaphrodismes.
neutres et mixtes » on doit sans nul doute les considérer
comme différant des hermaphrodismes masculins et féminins»
non par leur nature propre et leur caractère essentiel » mais
par l'importance et le nombre des déviations simples» des
anomalies élémentaires dont ils se composent. Ils ne se-
ront en quelque sorte que ces mêmes hermaphrodismes
avec un degré de plus» et par conséquent devront être
placés immédiatement à leur suite dans l'échelle des ano^
malies.
Ces considérations sont également applicables à Therma^
phrodisme neutre et à l'hermaphrodisme mixte» quoique
les conditions de l'un et de l'autre soient d'ailleurs très*
différentes » et puissent même à quelques égards être con*
sidérées comme inverses.
HBRlli»0RODIflMBfl NBUTBfif • . I ll
L'hermaphrodkma neutre » dont nous deroni nom oo
coper fipécialemeni dftns ce chapitre » est caractérisé par
des modifications de l'appareil sexuel» telles que la|ilii-
part de ses parties ne sont exactement établies ni sur
k type masculin ni sur le féminin , mais tiennent à la foie
de l'on et de Tautre* En d'antres termes , ce ne seront pliis
seulement le clitoris ou le pénis» la Tul?e ou le serotapi,
qui passeront l'un aux conditions de l'antre: unepartieidtfs
organes internes seront modifiés dans le même sens, ôt'ttetl-
dront à la fois du mâle et de la femelle.
L'hermaphrodisme neutre pourrait lui-même présetaler
plusieurs degrés. Le plqs anomal et le plus rcMBarquable
de tous serait celui, oii toutes les parties intérieures^ M rex«
térienres. offriraient un degré de dév/eloppentent exactemeiit
intermédiaire entre les conditions du type mfile et ceUes dm
type feipelle. Mais jamais de semblables cas ne sesont|^|é-
sentés^ à aucun observateur ni chez l'homme ni cbe^^Jes
animaux; et les exemples beaucoup moins remarquaibles
que l'on peut citer, sont eux-mêmes si rares, que les trois
cas soiVans observés sur des animaux par Everard Houjie ,
Haller et Hunter (i)» sont peut-être les seuls authenti*
ques (s}.
. (i) HoMB, loç, ciu, p. z68y pi. IV.---H4if;iB9> locîs cit,f avec planches.
— HuiTTEB , Mémoire déjà cité sur les Frpe Martin , seconde observa*
tion. p. aoo. ,
(i) Je me^borneà citer en noie deux cas décrits par M. SAUvii dans le
BulL de la Fac, niff médec, de Paris ^ ann. 1 8 x o, no IV, et ann. 1 8 1 s, ilo Vl*
, Ces cas oepeuveotélrerapi ortés qu'avec beaucoup de doute à rberaïa-
phrodisme neutre y tant les détails que ce médecin a donnés sur eux
sont vagues et incomplets. — Dans la moins imparfaite de ces deux
observations, on voit qu'il existaitentre la vessie et le rectum un corps
de forme pyramidale, rouge-clair, très-dense et sans aucune cavité»
très-vraisemblablement une matrice rudimentaire» Des parties latéra*
les de ce corps sortaient deux iilets rpuges et charnus qui allaient Sj^
IL 8
if i4 pwnn m.
- 'h^ %t]im de ruèèertiitwQ de Hume est nti cMen : àom
4#ift )^» lâë àers ici pour déligner Yeêphte et non le sexe q»!
ililli» iréelteaidtit iodéterminârUa Les parties seûellet exté-
iriéiiMs étftîèiit use rnlre $êêet bien conformée et un cUtotU
4^iimi(ieidt ott pén!» imperforé, ml dessous duquel dtait
ttie i>tl«P<M(fr4B eondnisant k Tmhir^ Celte disposhioD, toôt
^W^fièt^iâinit WÈ hermaphrodJsitie , semblait itidiquer n
"iààkiàù appàiitenànt esaentieUecttent m sexe féminin» Ami
Vttiiiits^ Ait 41 eonridéi^ comme femeliê iosqti'à ce qœ
Texamen de ses organes interne» eât mèntui qn'if Dt'étéit
fMtilAinient tA mêle ni fdmrilei. En effet, Tapparai gdné*
àmm im «diâpolait àénlemént d'nn orgéttté de forme «^
iongée^t d'mé substance Hgamentonso qnè l'on peut toiK
Mérei^ aVèe Homo eômméf -dti tagin imperferé, de Anti
lÊtrêotiÉ tt^-^êles , égalémétrt impérforés » êo continaant
«flfe t» yi%at rtkKmeiftaifé> et yraim^Éit imermédiairea pik
fbùt'àkfésjtàtm entre des câhanx déférons et des troùSf^
fftilrinèsr lenfin de deux oraires on feslicAle^ également
|[^sne natnre trës-éqnivoqne » et anxqueb se portaient tés
■cordons dont jevrens déparier. Ces ovaires, on ces tesfictAés
iiâfkùXh détérminatiofi qu'en a donnée Home (i), éttfiMt
perdre dans les régions iliaques. Au milieu de Tare que formait cha-
que filet , 00 r^itiai'quaiC nu petit groupe glanduleux composé dé trois
Iprains semblables par leur volume à des grains de chenevts. Exférîeii-
rement on apercevait deu]i( replis vulvaires et un clitoris volonaiàéttx
0U pénis fropérforé à son extrémité; Turèlre s'ouvrait sur lé gfdnd.
' Ûa peut conclure avec certitude de ces détails ^ûé cet bermapbrb*
idisme h'ëlait point masculin , comme le pense Tauteur , mais netitfe
ou. féminin. — Quant à Tautre observation , on n*^ trouve absoTuillëat
rTeu qui roérfle aétre cité.
(j) Home a adopte celle délermlnalion à cause de fa disposition des
artères spermatiqueslrès-flexueuses; mais il remarque lifi-mêitiè qtHe
les singuliéi^ organes qu'il décrit, n'avaient ni la structure, ni le v6«
tumV; ui fa posiiîun de vé'rhal)!es (eslicules , «lié caractère c)u*ii tire
HBBUAPHMèift&IrÉi {neutres. \h%
k^U-i)6(ft§p^r aes tëèiiciilëè, iitiéAiA^àTmé:titëiA fôi^uflA à
ffnnt iitûtlute trèdHldtftéasë t ïis 6c6û|itiiéiQt d^^aOiëdl^i fii
l^lioti déè oràirM^ é& «^ tititlv^hl \smii f^àr^ rëMêimMè
ië Itoré cAnicièfëë, tebtr k "péiJi prèé égèAeâièiit de 18 Himh
4è»té9tiëùliei^ et de êèllè iéi oirftireè.  cèé délànsVfJ^Ao^
ëfIMMé dètix èlr^èn^tftîhfces femàfqâàblës'^Hi tent mMIKë^t^
iHràim rft}5{)6H tf^c l6é étHiditikis Irèïi^iiH^iriffiitAi âb
rappareil sexuel : c'est qiie èè Otm it'àVaif ^«fâ dSÀS«
M«tfiS sigûe de ri$f » et âè pté^tdil iii 9 r'»l6rAi6f iil'li ¥ex-
Mrirài* iitldtiti Tè^tij^ dé tbàttëlléél ''-
fies deux ai!iti*éè âtilihaâx ^tii ôât toffëft dèi %ieiSfim
ihA^màphrëdisiné 6èa«^^ âbôt dé» ruÙffiiUs: Gë 1»djë^liA
l'd^rtfCiëti de Hàllèip èj^àrtiëlit ti IVsphëé ié Umm^,
miâhldë de Hiiiitéi* , l ééSe Ae ik n%h&. ' '
CifëH I^ e&ëvfe dé Hàller» cèttiiâé fclie£ Ië mm llélM;
1^ Hbfiîe, ilëxiè^àtibI^ëïitériè ôa p£hi^; pltW ftiMc^^
qéli tbHiàait»» si 6b Hé ëorisidëré cèÉdmé titi dttÛrbvfflSft
iiftM>é» étèft j^ârrii d'#ti p^ràpùcë» ël niëinë tëBéa^nt éB'-
Teloppé que Ton apercevait sëtdëmëàt éoÏÏ'ëxtt'ëmitë, ëti
Mf glàflrd> fUtl^ d^WtâUxié. Il aàJÏ ainsi ixtëfleài'ëilbent
pliift kii^lè^ë àtiii clitëks éfi^h tin véritable piïîHâ; méii
ItMcpi'iAi tiM K ëifiàiifie^ dà strttctdreià$^are/i{ ]^rdt
«Um êtSùiblâhlé S IM bédié'^ H était «iëtit^i^M'lné M^Uëfiië
presque en spirale , et pourva de deux câff^ ^jrfëtlféfiix
MM'dUtipê» k «ë ^và f^àfi^é^ de itihâëft^; Dèi^rièi^ cet
mjbi&ié trétf^éSt Wfe iënië sëmU«ftfe rmi^ràlrë trëi^
éMStéi él j^air làqdellëiin stylet pouvait eîtt ihtrodoUt,
Mil tâns la vessie , soit dans tin? canal coihparffMè & nn
^djfiùi pUtè entre lé rectum et là vé^ ^ ét)itffffftQi<{èànt
de la disposition des artères spermatiques n*â rien de concluant. —
OBUt obKrvation a été citée par erreur datis pluskùrs bii vfagès ^oiiMne
Qo axemplé da la léanioo dé tesiteviléa et d'btafirti» àtm-h Mthé aàfèi
Il6 ^ABTIB m.
avec l'urètre par une large onvertare» et se bifurquant
après un trajet assez long. Les deux condaits résultant de
sa' bifurcation, beaficoup plus semblables à des trompes
.01^ même à des cornes; utérines qu'à des conduits déféreiis»
.^«ent se portera des testicules paraissant peu développés,
et occupant le lieu où se trouvent normalement les oTairei.
JÇnfin autour du canal principal on remarquait des vési'
çulçsjsémînales rudimentaires (i).
.Telle était aussi à peu près la conformation de ranimd
hermapbrodite observé par Hunter. Cette vache ou ce tau-
reau^ aipsi qu'on voudra le nommer, avait, avec des par-
ifes^.HT^tern^s plutôt féminines que masculines, un vagia
Jtrès-impijLrfait et un. rudiment d'utérus sans aucune cavité,
des organes plus semblables à des testicules qu'à des ovairei
piuriear yolume, npalogues au contraire à des ovaires par
leur.,si|;oation , et, dans la réalité, d'une nature fiut éqiû-
XPqne rainai, que le montrent les détaiU mêmes que Hunier
dpnnç^uy:.eux pour, établir leur caractère essentiellement
ijoâle* Gomme dans le cas précédent , il existait des rudi-
mens de yésiçules séminales*
. Ainsi une partie des:organes sexuels présentaient, vfak
incompl|6tement, les conditions du sexe féminin : d*autm
semj^laient tendre davantage vers le. sexe mascnUn, mail
n'en préaeoAaient demêmeles caractères que^d'une maniàie
très-imparfaite.
. ,11 est à. regretter qu'à ces détails anatomiques , Haller et
Jlunter n'aient pas ajouté quelques remarques sur la.con-
formatioi) généralç et sur les habitudes des animaux qn'ib
ont décrits, et qui, un peu plus rapprochés, l'un du aeie
mâle, l'autre du sexe femelle, ne présentaient réellement les
conditions essentielles ni de Tun ni de l'autre.
(i) Haller les décrit de la maoière suivante : £i canaU jmjcm fui
kuUoam f mt^tm fimUitudinc , fii^um ei solidum àrcùnuuuMhatur. .
. HE&MAPHBODISUBS N£UTn£S. II7
En est-il de même» comme l'ont pensé plnsieurs atitenrs,
de rhermaphrodite Marie -Dorothée Derrière devenu si
célèbre par les observations qu'ont faites sur lui un grand
nombre d'anatomistes allemands , et surtout Ilufeland et
Mursinna» qui l'ont cru femme , Stark et Martens qui l'ont
déclaré homme, et Metzger qui l'a considéré comme un
sujet sans sexe déterminé (i)? Au défaut de l'examen ana-
tomique qui eût pu seul décider la question d'une manière
positive » les auteurs nous ont donné des détails assez pré-
cis^ mais très-peu complets sur la conformation extérieure
de Marie-Dorothée; et nous pouvons à peine nous faire une
idée exacte de l'état de quelques uns des organes sexuels
de cet être équivoque* Il existait un pénis ou clitoris très-
Tolomineux » ayant la forme et la disposition générale d'un
pénis» mais imperforé comme un clitoris : de sa face infé-
rieure naissait 9 près de sa racine, un firein qui se conti-
nuait avec deux replis formés par une peau flasque et ridée,
et ressemblant aux deux grandes lèvres vulvaires. Quant
aux petites lèvres 9 elles manquaient complètement suivant
les uns ; elles existaient » mais très-peu apparentes , suivant
les autres. L'urètre avait son orifice extérieur au dessous du
pénis ou clitoris, en un point qui n'a pas été déterminé avec
la pr^ision nécessaire. Nous ignorons donc quels pouvaient
être les rapports des voies urinaires avec un canal égal en
diamètre à un tuyau de plume , que Hufeland a considéré
(r) HuFBLAiTD , dans le Journal der prahdschen Heiïkunde , l. XII »
Do m, p. 170. — MURSIHHA , dans le Journal de chirurgie^ t. I, il» 3v
p. i55. ^ Stark, dans NeuesArchiv , t. Il, p. 538. — Martehs, Bt'
tehréib, und AbbUd, einer sonderb. Misstàltung d0r mannîich, GeschîeehtS"
theile , in-40, Leipsîg, i8oa. — Mbtzgbr , Ger^fifu* Med, Abhandl,, 1. 1 ,
p. 177, Kœnigsberg, i8o3. —Voyez aus^î, sur le même hermaphro-
dite, MojfORCHis , Fon dem Uçrmaphr. fn 4cr Ç^^rUe «« Berlin gekomm*,
iuB^t BerlÎDj xSoi.
c^sagic lia y^pf^j Qt que d'autres opt pri^, ayoc (Jia|, de
R^isjpp piout-être , pour Turètre lui-même, lU^r^-JUorothéB
éuit réglée» et sembj^ait également femme par ia çojoXornia*
tjon de son h^i&sm ; mais sa poilrioe avait le^ proportion» de
ççJled'uD hom^» et «es mamelles a'étajeut goiipt ^Y^lif^t
péest. Soa TÎsag^ av^it un peu de^ b^çVe; £a yjpix ^it faQi^
ça taille petite^ sa eoi^Utiittpp ^éÛca,^* Eoiib . SIM<Û^
^gée de viugfc et' quelques apnées à Troque oii elle £ut co^?
minée, ll^^iVPioçpibéç n'éprouvait wpom^ f^^!^. J^'
cbant sexuel, et Miftput mçatrait m toi^te çç(;j||E^Qa k M-
deor propre an sexe féminin.
S'il fallait dédijiire de ces renseignement tri^s-iipicajEOpliPti
la détermination du sexe de Alarie-Dprotbée , IppinÎACt ^
Ilvifeland et de l^ursinna serait sans nul doute çeUie ^
Ip croirais devoir adopter cpmme lu pliis vjraisen;J>lj^ \
maia il me semble beaucoup plus raj^ipnnel eneero de ÇQuAt
dérar cette pbfervatiou cpmme ne fournissait paa ^ i^-
lOfuis d'une ^lutlpn rigoureuse, tant h çaui|ç dfi U i||i|-
l^ulté jgn^me; da ^ujet que parcei que l'exploratip^ d^ |^
lies texueU^ de ]Uarie-I)onUb/&p n'a pasi été ppu^^ée tpi^
loin ^a'il était po&sible de le iaire» 4^^i»^^ PA^^'<^ *^
quoique détail de ce cas resté dputçux maigre le9 etbjdf
de tant d'anatomistes dUtipgués, ai^je voulu siortout apg^
J'aHention anr l'absolue nécessité où l'po se t^oo^e si iMf
TeDt».pattrieésomdneIes questions relatives au sexe ^9 hf^9V^
phrodites, de ne négliger aucune des données du problème,
de les soumettre toutes sans exception à l'analyse 1» jj^m
exacte , et de ks constater par tous les nmyens d'explfPf-
iion dont la science et l'art chirurgical nxMia 6nsei(;80Q|
remploi.
HERMAPHBODU^eS MIXTES. 1 àfj^
MW»iAi«t>iivv^««w« j%^-hvwx*nnniv%nn%M^\MVV%nnt .■\.'v* yw^^v» ^>wiwwwwiiw<v>w#ti» ^m**
» •
CHAPITRE IV.
P^ fliBBMAPHMpiaWI ¥aTfi3.
^ ni/ermaphrodisme semilatécai et de rèuecmajpbrûdi^inQ cma^TT;.
Hîsu>ire spéciale de Thermaphrodite superposé c(iez rhomme el fçi
BDimaax. — Histoire de 1* hermaphrodisme latéral chez rbomm^ Mr'
tiesanîmanxy en particalier chez tes insectes.
t . • . !
Cç quatrièoie et dornier ordre des hermaphrodismes reii*.
&i;.inp des cas^ pon sealement très-nombreuxL, mais très-vâ-
ries dans lear nature et phis encore dan9 lear infliieiv^é'
pliJAiologicjap. Aassi est>Il l'un des groupes dont rhistçice
est le plus difficile et laisse le plus à désirer dans Tétat. pipé'*-
seût de la tératolo<;ie. Non seulement il n'avait encorçi été '
établi par aucun tératologae , maiç il ne pouvait Tétre » I lijt*
suflpbance et Timperfection de leurs théories organogéni/jnès
ayaût cood^uit les anatombtes les plus, dbtingués , et MeckeF
Ipi-même» à confondre une partie des hermap^rôdismèé '
nûxles avec les hermaphrodismes masculins et fé^iiA|p^ (1%
(i) Ilsuflit de jeter les yenx sur les formules pour reconhâitre^ce
qu'il y avait d'erroné dans cette réunion. Les hermaphrodismes mîx«
tes ont cela de commun avec tous les hermaphrodismes précédèns, qjàe
les segmens E B' sont dans un état intermédiaire entre té sexe rA9ié'
et le sexe femelle. Mais dans les hermaphrodismes masculinfl*etfl§tri^»''
nins, les quatre segmens P P' MM' sont toujours de même sexe; dans '
les hermaphrodismes mixtes au contraire , ils se partagent toujoàr^m
deux portions , Tune mâle, l'autre femelle, par exemple : FB|; lAàMiet
p/M' femelle» PP' mâle et M M' femelle.
19ê^ PARTIE III.
& comprendre une autre partie, au contraire^ parmi les her-
maplirodismes avec excès ( i ) •
$1. Considérations généraks sur les hermaphrodismes mixtes^
Les considérations que j'ai présentées au commencement
de ce livre (a), sur l'analogie des appareils mâles et femel-
les de la génération 9 peuvent être invoquées très-atilem«nt
pour Texplication théorique des hermaphrodismes mixtes
aussi bien que pour celle des trois ordres précédens ; mais
elles ne sufQsent plus pour rendre compte de toutes leurs
conditions essentielles. En effet» si elles démontrent sons un
point de vue général et philosophique la possibilité de l'her-
maphrodisme sans excès» quelles que soient les modifica-
tions que peut présenter celte classe d'anomalies , elles ne
sauraient nous faire comprendre cette disposition toute spé-
ciale qui caractérise essentiellement l'hermaphrodisme
mixte, c'est-à-dire le partage régulier des conditions de Fun
et de l'autre sexe entre deux portions d'un seul et même ap-
pareil. J'ai donc dû rechercher si des considérations d'un
autre ordre ne pourraient jeter quelque lumière sur une
question que la théorie de l'analogie des sexes n'éclaire pas
complètement; et c'est ainsi que j'ai élé conduit à recon-
naître l'indépendance des six segmens composant l'appareil
sexuel (SJ.
On va voir comment , à l'aide de cette seule notion , il
(i) Les formules expriment aussi, et même d'une manière pins
évidente encore, l'erreur de cet autre rapprochement. En effet dans la
formule de tout hermaphrodisme par excès, on trouve toujours lyoo*
tés à PP' M M' tous quatre de mêmesexe, d autres termes PP' ou bien
HM' ou bien tout à la fois PP' M M'» de sexe contraire.
(a) Voyez plus haut, p. 43 et suiv.
(3) Ibi(i,f p. 46 et suiv.
devient possible de substituer , pour tons les hermaphro-^
dismes mixtes , une explication théorique très-simple à Tan-
cienne et bizarre h3^othèse^ encore tout récemment re-
nouvelée, de deuxgermesy Fun mâloi Tautre femelle, soudés
et confondus entre eux dès l'origine de l'évolution.
Et d'abord, pour poser une distinction sans laquelle la
question resterait nécessairement enveloppée de quelque
obscurité , il est évident que les hermaphrodismes mixtes
peuvent être rapportés à deux groupes principaux (i).
Ainsi chacun des organes sexuels étant , chez l'homme et
la plupart des animaux supérieurs , essentiellement pair ,
l'appareil générateur se trouve partagé par l'axe longitudi-
nal du corps en deux moitiés normalement semblables l'une
à Tautre. La dissemblance sexuelle de ces deux moitiés laté*
raies constituera un premier groupe d'hermaphrodisme
mixte, très-remarquable en ce que l'un des côtés du corps
étant mâle et l'autre femelle, la symétrie est complètement
détruite pour l'un des appareils qui, dans l'état régulier, la
présenté de la manière la plus parfaite. Ce premier groupe
peut être désigné sous le nom à^ hermaphrodisme mixte par
juxta- position latérale, ou d'une manière abrégée, et à
l'exemple des anatomistes allemands (2) , sous celui d'Aer-
maphrôdisme latéral.
(z) Je laisse de côté, dans ces considérations générales, Vherma*
phrodisme semilatéixdf qui, observé une seule fois, est encore îm«
parfaitement connu, et Y hermaphrodisme croisé^ qui est encore sans
exemple, si ce n'est peut-être chez un lépidoptère dont il sera parlé
plus bas.— Fb^tfz, à leur sujet, Texposé général de la classification des
liermaplirodismes (p. 33 et suïy.), et les notes des paragraphes II et III
de ce chapitre.
(s) Mbckbz., dans les plus récens de ses ouvrages cités. — Rudol-
PHi , dans les Abhandl, des 'kœn* Ahademie des WUsensehaften zu Berlin^
t. IX , année i8a5, p. 45 et suiv. — Gu<, i>Ar5. der paihoL Jnatom.
éierMaus'SaugeihierCf t. II, p. 184. — Les mots employés par ces au*
Supposoop maiatcnaiU un autre axe porpepcUeiitwa m
premier , et divisant traa^versalement les parties mtCTMlâo
l'appareil sexuel cd deux portions telles que la première cw^
prenne les organes préparateurs du g^rpie ou de la liqMor
séminale et les conduits qui se continuent immédiakewwt
avec eu3( ; et la seconde» les cavités qui servent do r^rroir
au sperme ou dans lesquelles s'achève Télaboratioa du^wANb
ainsi que les canaux qui doivent conduire Tune ou l'talni m
dehors : avec d'autres et dç plus simples termes^e^ deux fOiH
tions composées l'une des deux segmens pirofonda , l'aiiftro
des deuiç segmens moyens de l'appareil génératew* CljBl
axe , qui peut être réellement tracé chez la fi^mnu» à tw|^
les époques de la vie , mais qui chez Thomas est tftMlnwnut
un axe fictif quand les testicules ont quitté leur position pihfr
mi^e, partage évidemment l'appareil générate^iç ifU^rn^ 1SI
deux portions h peu près égales en importances, dont ]a çm^
formation bariponiqua est une condition essentieljlp h VlMh
compli^semenl; des fonctions de l'appareil géqérateur» Jb^W
dîssem^la^6 sexuelle caractéri^ donc un autre grppjj^
d'hermaphrodisme mixte dans lequel la symétrie s^9i nfaif^
ou moins coo^rvée, et tout au contraire» rbarmoojo osM^.
plétemeat détruite. Les conditions spéciales de ce groii^^
présentement encore indéterminé et saqa d^^igûilMM-yMA
pre (i), peuvent être exprimées par le nom dUhermaphnh
teurs sont Seitîîeher HermçphrcdltismusoM Zwitferzustand , SeitUehe ZHlfi^
terbildung^ etc.
(0 Guax.^, loG. eu», p. 1 85, indique, sous le nom à^ Hera^hrofitmf
transfcrtalis f un groupe qui correspond , il est vrai, en partie, à i9pf
hermaphrodites par superposition. Il n*a manqué à cet apteur^ pfilf
arriver i séparer exactement ses hermaphrodismes transverAaux 4^
hermaphrodisi^ae^ ma^sulins et féaiinin^j quç d'avoir di^ÎQ^né te.
segiii£iis «pyeos des 8C|^ens externes* ^t d'avoir sattsay&Q^pt f|f*
pnMé l'itat U^vi9Wf§ mixta.dfP. Qeux-e>
HBBMAPHMMMIi^ mixtes/ }j|$
élsme miwtfi par nj^po^ition , o|] , «a 4!f égQl^at , ^^^nf^^
|a pr^pier leuKt jusqu'à pré;»^it 1« ^eux conMH » e( }Va.p«i^
dîre prévue le $^l mv hn^l W Mrai^olojgu^ mxit fii(^ tew
li9 plDfs reo^rquabie^Ie fnoîas i?fi:§ ^ ]^ ^m^f^^H^W âft>M
^f)ifr9l^ théorique , qnpiqu'aii^lii^ 9^m^ 9(^ i'^l W-
phrôdûine superposé. Elle me p^ratt rftiçpfljir <|fM éfi"
llçjDee 4^ 1^ théoi^ da 44F4»M>i^4^i4 ee^t?^^ #ii)i si
Bçnrwi ioroqa^ cUi^^ $ej^ oui^^ge. Si , en efgpn , ]^ 4«M
V9fiitàé» ]sAér^^ 4^ iVpp^eil %9fii^m\ sont }^^» ea r#pp#ft #
par leorfi ydisseiuoi; e|; IfWfi n^ft, air^ ékf c^^êsy/^^mUm^
Q( f«nfc^3i^ prÔpitiv^foM s^4ri4s| «ic^ai^up^ 4'^&« cm»1B9
Qli n'«D piçal^ dpoter , ^t piro4^^ ^ 9^P^ ^ V9lW^ #( » ftt
fumoir ^a'4L9 p^is#(^ «'^t^b^k ««»* tm. H9^ if ^^ Aiffi^turt i
pfj^-41^ f^^ y ^4-U Um de »'étj»§Aer <p)e rberi»Aphflfi^
ait i^RKItJm 4^ 4M^e^P9(9^ paitj^» d» rdppwâii «esoel, mid
explication rationnelle de rhermaphrodismemixtepar saper-
position ? flo d'««itr«s tarwa^ » et paur pré^cjjr davantage
la question, la portion profonde et la portion plus snperfi*
eMIt 4» 1i4ff9iTM ifiiePOA de b gteératîou, ont^eifes des
«FaÎHMHiï^ d#« 9mrb •buaitiiinit à des ce«trei dittn^S
spéciale de rhermaphrodisme latéral.
1 14 P ABTIE nu
mer bdépendammeot l'ane de l'aotre ? La qoestion ainsi
posée se résout facilement par des considérations déjà pré-
sentées. On a Yu pins hant que, comme la moitié droite des or-
ganes sexuels par rapport à la gauche, les segmens profonds
pemrent être conços par rapport anx segmens pins super-
ficiels comme formant un ensemble de parties ^stinctes,
originairement indépendantes et par suite susceptibles .d^
variations propres* Résultat dont se déduit pour l'herma*
phrodisme mixte superposé une explication que confirme sa
parfaite analogie ayec celle que je viens d'indiquer ponr
l'hermaphrodisme latéral.
Ainsi on peut dire d'une manière générale que tout her-
maphrodisme mixte , c'est-à-dire toute anomalie dans la-
quelle une portion de l'appareil générateur est essentielle-
ment mâle y une autre essentiellement femelle , résulte d'un
défaut de concordance entre les conditions sexuelles d'or-
ganes qai , destinés à se coordonner entre eux et à devenir,
par les progrès de l'éFolution, des parties d'un seul et même
appareil, sont cependant primitivement distincts, et ont
une origine et une formation indépendantes. De là une ana-
logie évidente entre les deux groupes principaux dlierma-
phrodismes mixtes, quoique leurs caractères soient à bean-
conp d'égards opposés, et malgré leur Influence très-inégale
et de nature très-différente sur la fonction reproductrice.
$ II. De C hermaphrodisme superposé.
•
Je ferai d'abord connaître d'une manière spéciale l'he^
maphrodisme mixte par superposition qui se lie d'une ma^
nière intime avec les groupes précédons , tandis que l'her^
maphrodisme latéral nous conduira par une transition très-
naturelle aux hermaphrodismes avec excès dans le nomb^
des parties.
HEBHAPHBODISHBS ftnXTES. 1 tS
L'hermaphrodisme superposé peut résulter do deux com*
binaisoDS préciséAient inverses Tane de l'antre. Ainsi les
deux segmens profonds peuvent être masculins» les deux
segmens moyens étant féminins » et de même ceux-ci peu-
vent être masculins» les profonds étant féminins : deux ano-
malies qui ne sont pas sans quelque analogie» Tune avec
l'hermaphrodisme essentiellement masculin , l'autre avec
l'hermaphrodisme féminin. Le premier cas résulterait de
l'association . des testicules » des épididymes et des canaux
déférons avec une matrice et un vagin ; le second» de l'exis-
tence de véritables ovaires et de trompes chez un sujet
d'ailleurs pourvu d'une prostate » de vésicules séminales et
d'un urètre viril » au moins quant à sa portion intra-pel-
yienné. Du reste » dans l'un et l'autre cas» on doit s'atten-
dre à ce que les drganes génitaux externes» aussi bien que
l'ensemble de la constitution» ne soient exactement établk
ni sur le type masculin ni sur le type féminin » mais parti-
cipent dés conditions de l'un et l'autre » d'où il résultera que
l'appareil générateur pourra être divisé en trois portions oa
tiers» l'un» profond» essentiellement mâle ou femelle; l'au-
tre» plus superficiel ou moyen» de sexe contraire; enfin te
troisième » comprenant les parties exterçes» participant. des
conditions, des^deux sexes» comme dainsles hermaphrodismes
masculins et les hermaphrodismes féminins.
Ces deux derniers groupes se distingueront donc des her-
maphrodismes véritablement mixtes par des caractères qui»
souvent difficiles à déterminer par le seul examen extérieur»
sont néanmoins d'une haute importance. Dans les uni les
parties intérieures sont toutes h la fois ou mâles» ôU femelles»
et l'examen anatomique ne peut manquer» dans les cas
même les plus obscurs » de révéler le sexe avec certitude.
Dans les hermaphrodismes mixtes par superposition» une
moitié des parties intérieures est mâloi l'autre femelle i et
1»8 PABTIBIII.
fissure scrotale. Ce cas est d^aillears remarquable par une
double complication : la vessie » affectée d'extrovcrsion ; re-
cevait dans son fond rorifice du vagin , qui s'ouvrait ainsi
àrextérieur^cômmehrordinaire^mais au dessus du p^nis.
Parmi les animaux, une chèvre, que M. Martin Saipt-
Ange et moi avons disséquée en i832, nous a pr^nté
un cas de même genre. Sa conformation générale était in-
termédiaire entre celle du bouc et de la chèvre, cft.i][ en
était de même de ses organes sexuels externes , composés
d'une vulve et d'un corps cylindrique, occupant la placedn
clitoris, imperforé comme lui et présentant inférieurement
an sillon très-marqué. Cet organe, assez volumineux, se ter-
minait par un gland distinct , quoique très-petit, et , était
garni d'un prépuce trèsdéveloppé. La dissection nous^pn-
tra qu'une grande partie de l'appareil était féminin, mais que
les ovaires étaient remplacés par des testicules parfaits, pla-
cés immédiatement au dessous des anneaux inguinaux, et
munis d'épididymes. Ces derniers se continuaient avéïc j^
canaux assez allongés , semblables aux conduits déférons
par leur extrémité épididymique, mais par l'autre aux.
cornes de l'utérus , et aboutissant en effet aux angles de la
matrice.
C'est un cas du même genre, et non, comme l'ont pensé
quelques auteurs, un cas d'hermaphrodisme latéral, que
Valmont de Bomare et Brilioët ont observé sur on daiuk
Quelque incomplète que soit la description de ces au?
teurs (i) , elle montre d'une manière positive qu'il
existait , avec deux véritables testicules placés immédia-
tement au dessous des anneaux inguinaux, une matrice,
ses ligamens larges et un vagin imparfait. A l'extérieur
l'hermaphrodisme était indiqué par le développement du
(i) Voyez Vàlmoht db Bomàbb, sur une espèce d'hermaphr. dam m
individu de l'espèce du daim^ dans le Journ, de php, '77^ > t* VI > p^ ^<«
HERMAPHRODISUBS MIXTES. 1^^
clitoris » la petitesse de la valre et surtout l'existence. d'un
seul bois, placé da côté gauche*
. EnfiD je ferai connaitre eu dernier lieu un cas qae.iaoïi
père' a décrit dans son mémoire déjà cité » eiqui, ainsi qiÇoA
Ya le voir, peut servir à quelques égards de transition
Vers l'hermaphrodisme latéral dont l'histoire va. jsoivre.
Aussi rapporterai -je cette observation avec quelque dé-
tail.
Une chèvre (et je n'entends désignerpar ce nom,, dans ce
cas comme dans l'un des précédons, que l'espèce et non
le sexe de l'animal) fut donnée en août 1829 à la
ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, et y. vécut une
année entière. Elle avait été signalée par le donateur comme
hermaphrodite, et présentait, en effet, extérieurement un
mélange remarquable des conditions de l'un et de l'autre
sexb. La forme de sa tête, sa physionomie et l'ensemble de
sa conformation n'étaient exactement ni* ceux d'une chèvre,
.ni ceux d'un bouc, mais participaient de tous deux ; et il
en était de même des organes génitaux externes.^ Au dessous
d'tin clitoris considérable ou pénis imperforé , très-saillant
et mun)[ d'un prépuce très-développé , existait une fente
Tulvaire avec des replis latéraux en forme de lèvres. Au fond
de celte fente, on apercevait deux larges orifices placés
l'an au dessus de l'autre : le supérieur était celui de Turè-
tre; l'inférieur conduisait dans un vagin au-delà duquel
était, selon l'état normal des rnminans, un utérus bicorne.
Cette conformation est jusqu'à présent exactement celle
que noua avons décrite, comme caractérisant notre second
genre d'hermaphrodisme féminin; mab les trompes on
tubes de Fallope manquaient presque complètement. Elles
n'étaient représentées que par de petits canaux très-courts
et aveugles auxquels venaient se joindre et se souder d'autres
caaaox également aveugles , [suivis eux-mêmes des épi-
II. 9
tib PkWitiÈïiU
d'ailleurs très-difFërens enlte ëâM d'titi éôté I Tanlildi Lt
le^Btë bt répidiÀjrtiië Atoh^^ eiitiët*ém<Bm tfovîbàttx»
Ijklàttt s teW ilt'titlûi'ë, âtaiéât fràdcfai ratiiieati itigtiiiid»
et éi-iikàfenl à FMMë tfilë pëlHe tyniëiiir^ «ëimlfë dfltts fc
cd j '^cédetit; Lëé ^aUtiliBSj àà cdtltt*ëii*ë y AMteiii rMrfl
l^iMtêJïiii dfths r&bdëlfiéiii et fed^ nructafë éiaitMii è'Mk
normale. L'épididyme s'élait allongé» et se composait d'illè
série ib rèhfleUéti^ i^I^ëgti}iers } ée 6âiVaot oéi&tlke tëâ grains
d'ab'étià|»ëlët. Le testièùlë ëffrait aii^i nttë st^tiei»e tt
][^ir'é4tiiV6qdë, et f 6n â^i*cëvallt sili* titl de 6es éôté» fiHl-
qàé^ j^âfmlel spltéH^Uës tëâijpflràbléB tl dèfs Vdslëftlii M»
c
Xi)Clb ¥dît l|a'il!^te6iUaiidcf>èta^dniseëca9ti'ès<'r«Bar4aable^q!Abfai
«IrgaàM profofidsgailcbe^ ne fussent femelles aussi bien que Fetisçmbla
Uesorianes internes plus superficiels; ce qui eût réalisé la comt>iîiatsoB
suivante : sfgroens moyens et rûh seulement des profonds, tèHoUltii;
taulrè pTôforid , màfejf h*é dëiix wtllSrftèS fnterfti^dKalfés. U feHbMb
d*iihe telle èoililMhâiSOll èèi^lt Pn-f-P'MM'f-f EE' lU U |MiëabIiiié
d'ëdè t«f te «riomalie 4 déjà indiquée par la thé6i*ié « se trdavo doue fMh
•firméepar robsetvation que je viens de rapporter. Or i! suffit d'ad-
mettre -c<^tte combinaison pour avoir une explication simple et com-
plète d'un cas qui a toujours embarrassé au pliis haut d^^é tts
tératologues, et qui n*est autre chose qûé là réftllsatibn de lé tbtwM»
P'^+ ^^ MM ' f 4- te £' ^* lé v^tit pUfler dé rhermftfybrddisine qneMb
a observé en t^46 stir ufl enfent de x4 âns^ cfl que MoravIi a fiiit co«»
.naître dans née thèse soutenue en 1749 à la faculté de raédeciae de
Paris. Les organes génitaux externes, le vagin , la matrice étaient tomoe
dans les cas d* Ackermann et de mon père ; mais il existait , k ^AtîiMf
îin testicufe éf un épididyNTe intrà-tbdotiifîbtcrx , ê(M IK M^dMe
était , il est tf ai , tin ptiï éqiïiVotttiè; à âtàiiéi ntié IfoMpè èi un orAVi
Ainsi détfil segMcM^ iDo^ens femelles côînoideteat atetf des fe§ifta^
profmMisi Tan droit, également femelle, Tautre gauche » màleé Yofti
sur ce cas très-curieux, mais qui malheureusement if est pas coona
d'une manière suffisamment complète, ^anciéh rdciieiT ififCftttfé : CÊtm
snr l'histoire natureUe , ta phj siqne, U ptik ttrè, Parh iyHf èft séfJNMfNil
HERMAPâftObtSKtÉd MIXTES. iSl
Quant aux cas inverses (i), c'est-à-dire où les segmens
profonds seraient femelles et les moyens mâles» je ne
puis même en citer ici un seul exemple ^ soit que les
desdripftons trop souvent incomplètes des auteurs n'aient
jpas fait connaître avec la précision nécessaire lies cas
qui ont pu se présenter, soit qu'en effet aucijin n'ait é(é
otsêrvé jusqu^à ce jour. La possibilité de leur existence,
reproduites par GikirriiEt M ^It^lfHtBh et \i ISgtn^ données par Mo-
rand. — La thèse originale de Moband est intitulée : De hermaphroditis ^
î^4«|Pfttia, 1749. — ' f'ttyet ttkCOc^YBntDfea , Àim VhvAt^ défa cité
d'Arnaud, r^ Ces diverses notices^ ((uofqttt SQ coblrediaftnt 8«r plu-
sieurs points importaos, sont très -certainement relfUives au nêmq
IteriHâpnrociîië , ainsi que le montre Jàcobt, De meunmal, hermaphro»
§ltls A#èHlb tiàt^e în iêàiiirn hhrt&è/^iftk vergentîbiu, in-ià , Béirliii, i8iâ;
llubk idid^lttalé^ dllilK (lk{4Mflë riMtëèhf a ràss'efhbfê bî cbMthétité judt-
cteuseaioflH unefiirlie des oi»9el*TankMls d'htrnliaphrod^étlié HiiiAe i<e-
caeîihesi soît chez Thomme , soit çbez les inammifèresi soit ttossi chefis
lés animaux inieriedrs. - Dans ce «as remarguablQ^pMi^^^uB |éDéerfda-
tUèfet. difiâ rn^rmâplirodisme semilatérï^l, il n'y a, comme on peut
16 fWf iÙHlèdiÂiëifiéHt jpaT fo tbriiialë, destruction complété ai de
•é'InirBoaie, et 4|iii e^t ?t «arUéfèrètle f^Uerrriaf^ilt'dfcfisthé sà^tehjibsé»
aI de kl «mpétri^ ce qui est. le c«iîabtère4iB l'^el'AiaiHii^tfdii^fBë 'MtéHi] ;
«naît l'une et l'autre n'existent plus :qU'à demi. Le sevl bermaphro-
diliîâë qu! pourrait les détruire complètement^ cljnt VhermtiphfO'
itiMi 'tMîë, ékiï'li-àiTé résuharit <le la préseoce simultanée d'un
t^mêlàir ^Mmé àmï et d'tln sé^niënt moyen fauche d'un sexe»
é'ué fegneilt. firofoiiA ptUtht et H'dil se^^bt iiflo;yén drôU de
Plâtre : coMbÔBtiBoo^'expriuierdiit ïà foraittlePâ^^ -f*P' W-^ BE^
On a déjà vu que ce genre remarquable, à la fois anti*harmonique et
lmti>ayMi6wi({mii, et \é [yhié SmcMiA de leus Ceux que l'on peut concevoir
|Éirafi-lMliferMapftN>ciîsihe>i li^rt^'ëii^ili^ , est encofètrès douteux;, mais
la paèfiMM ^ N>n ekisrteHbë'ëst d^iihihirèe t)àr ta tliéorie, et confir-
mêe dt'ém iàiittèrëlTès-|iosfttv<e^ar l*bbé^f vatibn de I1ierniapiirodisQ)e
açilhtotUtytife di6|â siVdiiPin db mëi^lnâphrodisme croisé, qu'il suf-
Ati |Mi«r |-alM»èr Ht (bvibiile dn t^i-ebiér à celle du second , d'y chan-
. fièée signS do vëifMiefit ill^
(f) €•» àlf «lr«îefit pbdtr forthUlë PP'f-[-MM''"-|-£Ë'Hy c'est-
à-dire précisément l'inverse de PP' «» + MM' f-f* EE' K
l$Sl . PARTIE III.
alors même qu'aucun fait ne la démontrerait , ne pent d'ail-
Teurd être révoquée en doute: la théorie et l'analogie l'attes-
tant également; et c'est pourquoi j'ai cru devoir indiquer,
dès à présent , un genre sur lequel il importait , à cause de ses
conditions très -complexes, d'appeler à Tavance Tat^â)!!
des observateurs qui pourraient en rencontrer des exemples.
$ IIL De C hermaphrodisme latéral.
Les deux combinaisons sexuelles qui peuvent comtitaer
un hermaphrodisme latéral se sont, au conti^aire, tootei
deux présentées à l'observation , et sont même l'iiiie et
l'autre connues dès h présent par plusieurs exemples. Ces
deux combinaisons sont directement inverses l'mie de l'an-
tre, comme celles d'où résulte l'hermaphrodisme superposé;
mais elles présentent , à cause de la symétrie des deux
moitiés latérales de l'appareil sexuel, des conditions si ana-
logues , et surtout elles sont si parfaitement éqmyaleniei
l'une à l'autre sous le point de vue physiologique , que kar
distinction en deux groupes différons est absolument inutile.
L'une est, en effet, l'existence d'organes sexuels mfiles à
droite, femelles à gauche; l'autre, d'organes femelles à drdte,
mâles àgauche(i): dispositions qui peuvent êtreévidemmeiit
considérées comme identiques entre elles, tout ce qui est
vrai de l'une d'elles étant également applicable à l'autre (f )•
(i) Les formules données plus haut expriment parfaitemttt le
nombre et l'état inverse des combinaisons qui peuvent produiredis
cas d'hermaphrodisme, soit superposé, soit latéral. Ainsi, pou» la pft-
mier, deux combinaisons étaient possibles; savoir :PPf mâles
WH' femelles.et PP ' femelles avec MM' mâles. Deux aussi» at
reillement inverses, peuvent produire rherpMphrodisms latéra!, tt*
voir : PM mâles avec P' iM ' femelles, et PM femelles avec P'M' mâkfc
(a) Aussi Tune et l'autre sont-elles également exprimées pir la f(»^
mule PM«+P'M'f + ££'«>. .
HEBMAPHAOBISMBS MIXTES. l3S
Dans les deux cas, en effet, la symétrie normale est dé-
traite aussi complètement que Tétait Tharmonie dans les
deux genres d'hermaphrodisme superposé. Au contraire ;
de même qu'il n'y avait rien de constant dans ces derniers
pour la symétrie que nous avons Tue tantôt subsister tout
entière , et tantôt disparaître en partie ; de même, dans Ther-
maphrodisme latéral , l'harmonie est souvent troublée ,
mais quelquefois aussi conservée, et dans [certains cas
assez complètement même pour que la fonction génératrice
puisse être accomplie. Sous ce rapport» il y a une opposi-
tion complète entre les deux groupes principaux d'herma-
phrodisme mixte : l'un exclut l'harmonie et permet la con-
servation de la symétrie ; l'autre exclut la symétrie et
permet la conservation de l'harmonie. L'un est par consé-
quent une anomalie beaucoup plus grave sous le rapport
physiologique : l'autre forme une exception plus remarqua-
ble aux lois anatomiques.
. L'hermaphrodisme latéral parait aussi rare chez l'homme
cpie l'hermaphrodisme superposé; mais il est infiniment
plus commun chez les animaux, et principalement dans les
classes inférieures , comme l'attestent de nombreux exem-
ples fournis surtout par les poissons et par les articulés. Ce
résultat, fourni par l'observation, est par lui-même assez
intéressant , si l'on en rapproche ce fait zoologiqne , que
rhermaphrodisme constitue l'état normal de la plupart des
animaux inférieurs, tandis que la séparation des sexes «st
na caractère constant dans les classes les plus élevées en
oi^anisation. Mais il ne faut pas s'en tenir , comme Tont
fait tous les auteurs , à cet aperçu vague et tout-à-fait in-
anffisant. D'après l'explication générale que j^ai donnée de
l'hermaphrodisme latéral , la rareté de cette anomalie chez
rhomime et les êtres les plus rapprochés de lui, et sa fré-
'qaencie très-grande chez les aniniaui inférieurs, se dédui-
|$4 fkWM nu
8eat f^ ^t QomQio CQpséqaeQces nécessaires àoê MAdi-
^Iqds fiqatqmiqpemeni; ^i^érentes que préseotQ l*ap|iaml
^We\ ç,\ke^ 1^ uns efc les antres.
$'Ue&t vrai 9 cpnupe je l'ai établi» et comme U «ésult^
népessai/reiQ^t 4e la loi du développement oentstpèta i^
qiie l-h^maphrodisoie latéral puisse être expliqué {lav Va?
rigiae distincte e| la formation indépendante des deux, moîi
tiés latérales de Vapparell sei^uel , il est évident que la pMb
dqçtiop de cette apoin^lie devra être d'autant plua facile» tl
par cooséq^e^t d'autant plus fréquente, que ces deux mûiq
liés seront plus complètement indépendantes Tune do rau»
tif^ dans leur formation » et que leur fusion sur la ligne vrfe
diane sera plus tardive et moins parfaite. Qr , ches 1- hàmoM
et les #tfes Uè$*rapprochés de lui» les deux demi-appxrail^
^xuels se cojujoignent très-promptement sur la ligna mér
diane » ^ leur fusion est si complète que, chez les fegunHas^
les ovaires seuls et les trompes utérines restent pam 4|
doiibles* Chez les mammifères inférieurs, la réunioa est déjà
m<4nscpmpl^te; caries deux matrices primitives et qaelqm)»
ioîs m^ocne les deux vagins restent séparés. Enfin» en deseettf
d^nt plus bas encore dans la série animale» Tappareil aexnd
dnpjt et l'appareil gauche restent disjoints dans leur t«talité|
f ersent séparément leurs produits à l'anus ou dans le cloafjpe,
et; sont amsi» jusque dans l'âge adulte, parfaitement indépeAv
4a9S rua de l'autre* De Ià»une explication très-simple de lafiA'
q^e^code Vberiaapbr^disme latéral dans les classes inS&mor
r-es où tout concourt à rendre facile la production de cette anO"
m^\ie , et au contraire de sa rareté chez lliomme et les ap^
mauK supérieurs. Chez ceux-ci en effet» d^ ne peut exialer
fans que toutes les parties de l'appareligénér^teur, u<Minial»i
ment «niques à cause de leur réunion médiane très-précooe,
aient subi on arrêt dans leur évolution, et sans qu'il existe en
quelque sente une double dinatioii» savoir « la dj visiondbqpifk-
lies ardttfttofimMH ntapioa , at U fliftfftmblfflfW mwik 4'«N
On TOÎt fuw ces oonsidératiw» îPèf nsi«ipïç# qm h dMipdn
sition orgaoique qui e^alUiu» r]b#i?gii9|^^r^4i(tiQf ]§l4nk
0fti fa6taceflfi plus QpiHM^Q m^ ççijB^ikm 4» tyf^ r^snliff i^
teuf pins gf ave eh^« Im mmêM S9péria<ir4 qi4^ fA^ Ml
iaiSirieoM. GeUe cQQftéq«ie^iB# ^ofiçiii^^ p9^foi(§a)j9D( f^^p^
mi antM fek gètéral , que rhuFmaphri^^o^ i^f^l 4éH^
preaqcM Uujoura ehea le« premiarf l%$Jrmmi^ fhf^^Ufi^ffh
^ae néeeMaiffe à raeeoœplisaèiDi^at â^s ffmçtjlp^ géf^^M
irJCM 9 lan^s qu'il la laissa souf^ol. ia!^sî#)aji^ isi^jf, Iq$ ^i^
Msda, Ci^est ce que 4^mûqtM h eempardJ^OQ 4f^ JM^i^^fW
•bMirvalbn^ neeu^iliiespaplaa aitfmr^ » ^Sii^êh^l^Yl^miimê
•^ «Imi ka antfiaHiL » abserfatÎMf 4«il j^^MVM M k^di*
qiMMi iei qudquea luiçs «Ofiame ei«i9{i}ei prepr^^ k (^m
deanative 14ierfaaphire4isme latéral daa^ ifit i§fl4i6c^j#||a
apéi^aleaqaHiao^il d'ua tadivtduli l-aiifarQf
i% wpporiepai ^aliiard un eaa paUîé daaa 1^ M^H^bMI
âsl^AaadéiBia de Dijon (i) par llar^t^ £|4p^9 di Miphi^^W
délalla trl^nécienz par leur aKaoliluda 9m4mJt f»f(^\l^,
maat aniheati^pi^. li arait été pràieaképaf an¥ldi¥i4m9HMr4
m i767,èFâgede dis-sept ana^ etqni jiJâifa'aiars af4H|l#a^
pao9 lirâima. Cet faeraiapIvradUa élatt aa atffii aon^Mabl^ Mi
kdiffdua du sexe aifile pap la oonfifwyfnatiim §MHiê êÊ Ia
maitfé ialérieare du cejpps» des aiafiakaa abéPiaiftiiib 4tik 4ê
(l^ Voyez Description d'un hermaphrodite , dans te tome fi, p« 1^7 ci
sniy. — Plusieurs auteurs ont déjà reproduit' en eiilf^r 6U «R'p«MPl«
cette kaportante observation. Vo^èb, par frswfile, llAMftir«;^iiN^
m a «ai "^ W^v » .4a«s le Piç;. rf<&f iSç. «?«fl^a ^^<?> f ''v Pî ^.^%— Q^f.Wf
l^f/^ia miàf,lé^t, éd. de i8a3, 1. 1, p.«. ;S6.- Dùg^s, /oç. c<V.— Béclabç.
loc. <ri/., a aussi repris l*ol>servation d^ Maret| àais f extrait qt^ifea
4onae iiîiteztréiiieoicim inexact.- ' ^ ^ i ;; *
l36 PARTIE III.
qnelqne» parties deamembres thoraciques; maislelarjmxéuk
moins saillant, la peaa était plus fine et les traits davbago
étaient plus délicats que ne lesont ordinairement ceux d*iin
homme; la barbe ne commençait pas même à paraître, et il
existait deux mamelles bien développées, arrondies, fermes,
pourvues depetits mamelons avec leurs aréoles fort larges et
rougéâtres. Les organes génitaux extérieurs ressemblaient
Il ceux de la plupart des hermaphrodites , soit maies, ' soit
mixtes, que j'ai déjà décrits. Il existait un clitoris. cour
sidérable ou pénis imperforé , ayant un gland distinct af ee
son prépuce , et, comme le montra la dissection^ deux
corps caverneux composés comme ceux de rhomme..Si
l'on relevait ce clitoris ou pénis, on apercevait une grande
fente formée par deux replis de la peau qui représentaieot
assez bien les grandes lèvres delà vulve, et qui comprenaiwt
entre elles , à leur partie supérieure , la racine du clitoris on
pénis. En écartant ces replis, on voyait naître de la racine
du frein du gland deux petites crêtes spongieuses, rouget,
saillantes , imitant parfaitement les nymphes , et séparées
supérieurement par le méat de l'urètre , inférieurement par
un orifice étroit qui paraissait l'ouverture d'un vagin rétréci
par un hymen. Par tous ces détails de son organisation,riier-
maphrodite de Maret se rapprochait beaucoup du sexe f&-
minin; les lèvres de la vulve , ou, si Ton veut , les lèvres de
la fissure scrotale étaient un peu renflées, et l'on sentait
distinctement un testicule dans la gauche. La lèvre droito
ne contenait point au contraire de testicule ; mais , en pres-
sant sur le ventre, on y poussait à travers l'anneau ingoi-
irai, un corps Ovoïde que l'on repoussait aussi très-aisément
dans b cavité abdominale. Ces derniers caractères aem-
blaient indiquer la prédominance du sexe masculin, et
l'examen anatomique n'offrit rien , quant au côté ganche ,
qui ne confirmât ce premier aperçu. Le corps conteiou dans
HEMAPH&ODISMBS MIXTES. X^f
la lèvre yalvaire gauche était bien un vrai testicnle pourvu
de ses vaisseaux et d'un canal déférent : ce conduit, traversant
Tanneau inguinal, allait gagner la vésicule séminale gauche»
placée à Tendroit ordinaire ,. et rènfermaDt de véritable
sperme : enfin, dansune sorte de sac, comparableau vagin, qui
se trouvait placé entre la vessie et le rectum, et dont le fond
était imperforé , on remarquait inférieurement le véru-
montanum , et c'est là que la vésicule séminale gauche
versait le sperme* Ainsi le côté gauche présentait si com-*
plétement les conditions du sei^ mâle , que, si l'éjaculation
était impossible , du moins la sécrétion de la liqueur sémi-
nale avait lieu. Mais il en était tout autrement du côté droit.
A l'exception de quelques rudimens de vésicule séminale et
de canal déférent , on ne trouva rien qui n'appartint au sexe
féminin. Le petit corps ovoïde placé près de l'anneau in-
guinal droit, et que l'on avait d'abord pu prendre pour un
testicule , fut reconnu pour être une petite matrice , coa*^
t^iue dans un kyste , et dont le plus grand diamètre était
d-environ un pouce et demi; son tissu était très-ferme; sa
couleur et sa forme étaient celles d'un marron un peu ar^
rondi , et on vérifia , en la fendant , qu'elle contenait une
cavité de quatre à cinq lignes de long sur deux à trois de
large. De la partie supérieure de cette matrice, naissait.
Il droite , une véritable trompe utérine qui allait embrasser,
par son pavillon , un ovaire ayant la consistance , la cou-
leur, la forme et le volume normaux, et dont l'existence
est par conséquent aussi authentique que ceUe du testicule
gauche.
L'individu observé par Maret était donc incontestablement
mâle du côté gauche où existaient un testicule , un oanal
déférent, une vésicule séminale bien conformés; femelle,
au contraire, du côté droit, où se trouvaient un ovi^ire,
une trompe bien conformée avec son pavillon , et une ma-
i98 pkniB m.
trioe (i)« Voici maiaUnant nn exemple de la dis|mki4l
HiveMe» c'est-à^ire de TexisteaGe du Mxe Bua^nlia k
dpoile , dtt sexe fémiain à gaache*
Da des aides-ma jops de l'Hôtel-Dieii, Varûeler, 6XAii|iiiMI|
eix i 7^ le cadavrç d'un sujet de dix-huit ana » Itipnt^
homme jusqu'à sa mort y remarqua que les mamelle#étei0ll
tellement développées qu'elles égalaient en volupae celhn
d'une jeune fille. Cette anomalie le porta à sonpçcuMar M|i
conformation inso|ite de i^appareil, et àentrepre^dp^ dBAVif
ohevohes anatomiques qui , en effet , firent eoastate» T-eifahi
teiice d^un hermaphrodisme latéral. L'urètre , on^efA i| m
demi-poueedel^extrémitédupénis» n'était unifuixeofpacifv
TerneuK que par l'intermédiaire d'un tiasu lâchée^ de quohpiQi
fibres charnues, Ce p^îs très^anomal se tnftuvait d'aîUemiu
comme dans le cas précédant , plaoé dans la pertioQ Mipdk
rieure 4'one fen^e longitudinale dont les ^ux l^rea iMIie
bUient les deux motli^s du scrotum. On sentait en ^fiitf dmM
k^ droite un testieole avec son cordon spermatique, Eb ûolfQ
da canal déféiieni , la dissection montra du iqêaie oMé «90
Téaioule séminale qui communiquait d'une pari aiFe^l'wkt
(i) C'est très-probablement d*un cas analogue qu'il s*agît dani^
brochi^re, publiée en 1777 à Paris, sous ce titre : Fille et garçon hermm*
phrodites. Un cordonnier, Louis Hainault, avait, dit Fauteur, les
aexet : il était femiiie à droite, homme à gauche. Sa taille était
etiaço#^tUi|ltfî«^vobuat^. ^s ix^a^melUsn'ataiept pi^ clévc^ppées^^^
«a barhç ^^sît pei| fib^ndante. Pu reste, 90 manqqe à son sujet de dér
i9f\s f patçmiques suffisammeni exacts. — C'est aussi le lieu de citer no
autre hermaphrodite indiqué, malheureusement d'une manière très*
vague, par Gibài.d Barrt ( Glraldus Cambrensis) dans sa Topog^^m^ÊKk^
BiktNiim y part. Il , ciiapu XX p* 7 a4* Cet incM vida « dont l'a daHrriitîeii
IMMUismique fpMiiQ^e çof^i^l^aç^^^i , au^^t ça le vidage bar^i^ à drpjilf
CQi9UiB9lf jçflpi fl*^p. ^oçnçiç^ et nu à gaMche comme celui d'upe feo^mie.
Çefaltreraarc|uabie, mais trop peuaulUenlique, manque entièrement
ïTanalogaes daus l'espèce humaine; mais ii en a de très-nombreni t
comme on le verra biantôl, parmi les iasectts.
H£nUÂPHIODI8«B8 lOXTES. iQg
tre f et de l'aulre avec une petite matrice ovale , un pea
aplatie et dépourvue de col. De celle-ci naissait une trompe;
à l'extrémité de laquelle se trouvait un ovaire. Cette petits
matrice était pussi pourvue d'un ligament large et d-ua
ligaxqent rond qui allait se perdre dans la le? re vulvaiMi'
gauche, on, si l'on veut , dans le scrotum gauche. Ceti«
dernière circonstance de l'observation supplée aux détatb
qui nous manquent sur la disposition des organes sexuelt
féminins , et montre qu'ils appartenaient aussi OBSientieUe*^
ment au côté gauche que les organes masculins au eM
droit (i)*
On voit que le cas de Maret et celui de Yaroder, h c^a
près de là position inverse des organes de Tun et
l'autre sexe, offrent entre eux une très-grande analogie.
Dans tous deux l'appareil féminin était plus imparfait que
(i) Les observations de Varocler ont été conr\munîquées fivec de
nombrenx dessins et avec la préparation 'eHe-méme à rÀcadémie de
ehîrwBgie, mais n*onl pas été publiées par les auteurs. Les détarlt que
je vicAS 4^ (IfQD^r sont extri^its d'an§ description faîle i^ulfiaeiil
^ffiprès 1^ des^DS préaen^çs à TAcadémie, e^ inco^lète ^ pli^ai^iuif
égards, que l*op trouve dans la Collection académique ^ t, IX i ^PP^'*^»
p. 71. — Celte description a été rapportée presque textuellement pa|^
BBGI.4BD, hc» ctV.; et dTautres auteurs en ont donné des extraits, pour
h piopart peu exacts et faits seulement d'-après la citation de Béciaii^.
-^ fiçuV>éMrft esJt-oe dit même individu qu'il s'agit dans un* fdn^ervatioo
au fnoîns très-analogue ^'A&vaud, loç, cù» rapporte 4*M09 m^^cuàrf
très-saccînçte d'après Bovoou, et qui a plé recueillie égaleipçnt à THo-
tel-Dieu de Paris. -—Voyez encore sur l'hermaphrodisme latéral chez
PhoBiqie : Rudolphi , éaps son important mémoire déjà cité ; — ^
J4Gosi^ io€m mu — etM AYXR, laceiL, dopt l'okservatioB Jaisse touteÉlii
heaucoup à désirer, et ne peat même étr« cç^sld^rée pofpnç offrir
un exemple authentique d'hermaphrodisme latéral. Mayer s'est trouvé
en effet dans l'impossibilité de faire connaître avec exactitude l'appa-
reil «exuel , mutilé par des mains maladroites avant d'éUrt soumis à
TexamMi et ce célèbre tmatomiste.
l40 PARTIE III.
le masculin; et sartout la matrice, privée de commtmica»
lion avec l'extérieur, était très-petite et présentait une fonoe
insolite. Cet état imparfait de développement s'accorde
très-bien avec les remarques générales que j'ai présentées
plus haut , et d'après lesquelles la matrice d'un heraiaphro-
dite par juxta-position latérale des sexes doit, être consi-
dérée comme analogue , non à l'utérus normal toot entier,
mais seulement à l'une de ses moitiés. Ainsi chez l'individu
observé par Maret , la matrice , comme l'indique très-net*
tement, outre ses connexions, sa position latérale^ repré-
sente la moitié droite de l'utérus normal : chez le. sujet do
Varocler, c'est au contraire la moitié gauche qui est restée
isolée, et qui constitue un organe à part , conservant ainsi
d'une manière permanente l'une de ses formes primitives
d'existence (i). En d'autres termes , et d'une manièrei gé-
nérale, les élémens que l'un et l'autre côté du corps fournis-
sent pour la formation d'un utérus normal, et qui normale-
ment doivent venir se réijinir sur laligae médiane, restent sépa-
rés dans l'hermaphrodisme latéral de même que dans un cas
de duplicité de la matrice. Mais il y a cette différence que,
dans cette dernière anomalie, les élémens fournis par Ton et
l'autre côté revêtent également dans la suite de leur évolution
les caractères du sexe féminin , et constituent les deux moi-
tiés de la matrice; moitiés dont chacune donne naissance à une
des trompes, et se met en rapport avec l'un des ovaires. Dans
l'hermaphrodisme latéral , au contraire , ces élémens de-
viennent femelles d'un côté seulement, et mâles de Tautre;
d'où il suit qu'il n'existe qu'une seule matrice , ou plutôt
une semi-matrice latérale, non symétrique, et donnant nais-
sance à une seule trompe.
( I ) Fojrtz dans le 1. 1 , p. 596 , la théorie que j*ai donnée de la da«
plicité, par scission médiane, des organes normalement uniquea*
HERMAPaROmSIIES MIXTES. l4l
Telle est aussi exactement rexplication que' l'on doit
donner de l'hermaphrodisme latéral dans un assez grand
nombre d'animaux de divers groupes qui ont présenté des
exemples de cette anomalie. . Seulement , comjxie chez eux
la duplicilé , soit de la matrice » soit même de toutes les
parties de l'appareil sexuel, constitue presque toujours
l'état normal , le remplacement des organes femelles d'un
côté. par des organes mfiles est pour ainsi dire évident par
lal-méme. Aussi, tandis que l'hermaphrodisme latéral a été
toaîonrs considéré» chez l'homme et chez les animaux les
plus voisins de lui comme résultant de la production de
parties surnuméraires, plusieurs auteurs n'ont admis chez
d'autres animaux pour le reste de la série zoologique
d'autres anomalies que l'établissement des deux moitiés de
l'appareil générateur sur des types sexuels inv^ses : d'où il
suivait que la même anomalie, selon qu'on l'observait
dans un être ou dans l'autre, recevait une explication op-
posée, et semblait le produit d'un ordre tout différent de
déviations.. Cette contradiction choquante était l'indice cer-
tam de la nécessité d'une explication nouvelle de Therma-
][>hrodi$me latéral chez l'homme ; explication dans laquelle
Meckeletles autres tératologues qui ont traité avec tant de
soin de l'histoire de cette anomalie,m'eussent sans doute pré-
cédé, s'ils eussent apprécié à sa juste yaleur la belle loi du
développement centripète et cherché à féconder par elle le
' principe de l'analogie élémentaire des organes des deux
sexes.
Ayant ainsi en quelque sofrte ramené à l'unité générique
l'hermaphrodisme latéral chez l'homme et les animaux, et
montré quela même théorie peut lui être appliquée dans tous
lèd êtres , il me reste à indiquer les principaux cas observés
chez les animaux.
iêfi PARTIS m.
Parmi le« rertébréis supérieurs , et spécialeÈcienl jpifrmi
ie$ mâtmnïtères , Texistence de rhermaphrbflistee lirtétîll
Jlànitt extrêmement rare. Je n'en connais môme qtrè dtMtt
Ktito ëftes^Iefif authentiques. L'un a été obéervépftr Htfekil
étir tiâd chèvre (i), Tautre par Scblumpf sur nn réatt {àj.
théi \éi bhtûuX , deux cas> très rèthartilislblèfi S èlKM
flë !a ràit^M éeS dégî^è supérietl^^ dé l'hérmâph^oiilMfiééfafe
fiéttë ëk^ï ont été ôbserTéâ, l'un trëé-àhbieMièfi^éhf |^
flteWë (à) i Fàutre plus récelriiflent pat» Bechstéîn (4).^ TWfc
flëdï éUt été pi^ëiëhlés par la })6ti1ë domestiqué. DlMlb
éias aë Bëtihéteiil, TaniteàU Mâle h droite, âiiisi i^ë VtUté»-
ttit la ptHSsetice d'un testicule, était féinëlié du èôté ^tiâk
ea se lirôutàit un oVàirO; il est Trài, i&ipàffàileiÉieiil dl-
ffetepipéi
ié ne èimtiMs àuéhb eitëihple â'hérttàphrOBUiliHS HMHâ,
VU ëhë2 les Reptiles , bi chet les amphibies.
Ail ^bàthiire* chëi lès poissons, claèse Sàni^ ië<j[tlbB8 Al
{ï) f'byét le MéikibSi^déjl titédé MfebKiijdanè MÂréhî¥èk^
fioiTatit bet ilidâtre anatomistei deux autreé exemples d'lieniia|riîr#«
dfsBie latéral auraient été observés che£ les maimnifères, saroir, Mr
Vax^moitt dx Bomabe, chez un daim , et par Fabbb, chez un rat. Jai
monirë plus haut que le cas de Valmont de Ëomare est ùb cascTher»
MJipbtôdUmë àûperjiosê ; et, quatit àU câs ile Pabef (t^dpjiortiS dtMti
'if or. plmtt. nnim, Meso, Hiit de H^jfkutintf p; 547), c'est uèicàsil^Ht-
Inafiirodisme bisexxtêl: Il n'est pis taénte dit clairement dana l« lêÉle
qut les parties mâles fussent d*un càté et les femelles de ranfre;
seulement, après avoir énuméré les organes d*un sexe, Tautëur énè-
mère d'autre part {ex altéra parte) les organes de l'autre sexe.
(a) Archivfur die Thierheilkunde , t. II , p. ao4.
(3) Jtttmmit Jtijrtaii^ aved Centària ohttr?., obs. §91 Amsienlaill ,
s684*— Gè cas ne peut être regardé comme un exemple suffisamodéiit
authentique de l'hermaphrodisme latéral parmi les oiseaux.
(4) Natur^ekhièhte der Fôgel Deùtschlands , t. II. — Ce cas est pli»
aùtlienirqtië <]ue celui de tièiâe; encore ÂuboLPiit, làc, cH., i-i'il
pensé que le prétendu ovaire n'était qu'un teslicdlè mirhide;
HBRM APafiODISnSS .Itf IXTÉâ. 1 4?
trouvent peut-être clés espèces normalement (xonrynes des
AMj^ sexes (1)^ celle même disposilion se retrouvé aussi
comme anomalie, et peut être même n'y est-elle pas très-
tarei Les observations eilislenti en effet, en assez grand
nèmbre dans la seielice» mulheureusement toutes ificoQbr
pièles^et suilisftdfc seulement k constater l'existence de l'her-'
«aa^hrodi^K^ Htfhft en faire connaître les caractères. Les ai^*
ietip^seborBenlàûousapprendreqn'ilsontlrouvédansrabdd-
■léh I d'un 0oté un amus d'œufs^ et de l'autre de la taitanee,
4apa différentes espèces» telles que le grand esturgeon (3), lit
ctrpè (3) i le brochet (4) , le saumon ( 5) , et plusieHrà ga-
• # • *
(i) Par exemple, si l'on deVAitiff éMifëléà aâMfititdll d«(|tt<f^ililÉli»
iMTi, lés lamproies. La réunion dé dèua stilet p«rail ifft peu
moins douteuse chez les serrans» d'api es des observations dues à Ca-
.TOI.1HI1 Memoria sulla generaxione dti pesci^ în-4s Naples, .15^87,
p. 97, et confirmées pér MM. Cîtvier éi VALBvcisîrifEs âafi'rf leur
Èistithmfifêik été pitisséhs , ï. î^p, hii, ^î l â, p. au ^n Md'àri-
M^h «"«Hiaf^flèi^ HiBté, dàné le éaé knêMe où i'ftèttna^hitidifflfè nùk"
mal. straît bien eohstaté chez le 6erran, la rédtrion des d%ux Be%e$ ife
présenterait chfz ce poisson aucune des dispositions qui caractérisent
en propre l'hermaphrodisme latéral, et rappellerait bien plutôt rher-
iDfphrodisme féminin complexe. C'est ce qui résulte clairement du pas-
sade dans lequel M Guvier décrit (t.ii) la p'artie regardée coriimè màle
j^ar Cavolini. « Ju las de chaque ovaire '^diX toujours vù,ait*il, une oande
Ûanche qui, si je l'avais observée «euleet sans les œufs q^( adhéraient
■00 peu an dessus, m'aurait certainement paru une véritable laitance.»
(ft) jêtiptnser kaso. ^- Voyez Pallas, f^ojofes^ traduction française»
». Uli p. 448.
(3) S0BWA£«tf« d«Bs les Cotnm. liti, Norîmh, ann. 17349 p« 3o5. — B4o-
ttàmti§Hist, dé VAeaâi deiie. pintt 1787 , p. 5r. — C'est sans doute en-
core un tel cas que Schehck indique dans sa Monstr, historia memof.,
p. 1^8 1 d'après Covs. Gesheb , Wstoriœ animi^ liv. IV # p. 3l$«
(4) &inttém4 Bphems àat, car,, dée.UI* etin.^et 8joèls. io9<^ Rs&ll-
tfBf BîUi de VAcadides se,, }btd.
(5)yoyez Comment. Utt, Norimb,, ann. i^^4t AeM3^
f 46 PARTIB ïUf
^udolphi, K.lng>et M. Lefebvre, en ont observé on recpeilli
q^emuUilude d'autres qaipermeUent de porter àhê ^ ffétw^
h plas de trente le nptnbre dei espèces d'insectes che9 lesqoil'
)es rWmapbrodisin^ latéral s'est présenté. Malbeareoie-
ment, daw» presque tous ces cas, l'état dans lequel m Iroo^
vaient les in^Pti^s b^rjinapbrodîtes lors de« observatiops faitaa
sur eux, pu le dé^ir qu'avaient leurs propriétaire^ i» les cMh
server intacts poiu* leurs collections i n'ont pas permis Texa»
noen des organes générateurs eux-n^émes ; et l'on n'a CAO*
PU le double caractère sexuel que par les diffSérenetf
PKistant entro l^ antennes et les ailes de l'un et de Ftolrf
/>«c, Erlang, 1^78.^. Capseitx , dans le ffaturfonoher^ part. XQ, pl.ft
— HuBKna , Sanuml^ efiro^isch, Schmetterli/f^e, pi. igou-^^EsaHAlilIXI^
Insectes d'Europe ^ suppl. , pK I. — Ocbsenheimeh , SehnieU9iU^
*von Europa, t. IV, p. 18 3. — Fischer de Waluheim, Oryc^p^aptik
de Mfoscottj pi. X-II. — Gerhae, ioc. cit. — Macleay, Trans. soc, Zitin',
dé l^QDdrés , t* XIV, p. 584- «— ' Godaet , Lépidoptères , dans VEnejreh*
pédie métko4*% t. IX, p, 41. — RupoLrm, Ioc, eit,, p. 5o et aniv. Ri*
dolpbi cite à lui seul toutes les espèces suivantes : Parmi les lépîdoptè*
res nocturnes, Bombyx dispar; D. pini; B, cratœgi; B. quercâs ; B,pn9<n^
minor ; Saturnia pjrri ^ S, carpini ; Endromis versicolor; Harpyia Dinult^lÀ*
paris dispar; Gastropacha quercûs; G, medicaginis ; G, casireasiss G»
quercifolia. Parmi les lépidoptères erépusculaires: Sphinx conyolvuU s 9^
eUphorhiœ; S, galii. Enfin, parmi les lépidoplères diurnes: ysmem
atalanta; V, antiopa; drgynnis paphia ; Lycœna alexis ; Pontia cardamiMH
Mclitœa phœèe; M. didymus, — Meckel, Anat. comp.^ Ioc. cit, — KluÇi
Ioc. cit. — Schreiner, dans la Revue entomoîogique de Silbermannt l833if
Il Vf. I , p. 5o. — BoiSDUYAJL, Annales de la Société entomologiam^
t. Illy bull. du ler trimestre, p. 5. — > Duponghei., ibid., t. IV, p. i43.
— Ai.. Lseebyrb, ibid,^ p. 145. — Romand, i^/<f., p. 191. — Plasteors
de ces cas, par exemple ceux de Macleay , de Hûbner , de M. Bofada*
val, ont offert un double intérêt en servant à démontrer, par Ta réu-
nion sur le même individu, de caractères mâles et de caractères femèlks
attribués à deux espèces dilTéren tes, la nécessité de les réduire à
seule.
HBBMAPHEODISlffiS MIXTES. t^?
côté (i). On doit cependant à Klug (9) d'avoir constaté qu6
chez un Melitœa didymus màle à droite et femelle à gauche»
il existait un appareil mâle placé à droite et de plus ua
oviiire; et une autre observation faite par Schultz(3) sur 11a
Castropacha qmrcifoUa {Bombyx quercifoUa), a donné des
résultats tr^s-analogues, et même plus remarquables encore
en ce que l'appareil femelle qui existî^it avec l'appareil mfile»
était moins incomplet. Je ne connais d'ailleurs aucun cas
i^ns lequel l'examen des organes internes ait démenti \%
duplicité sexuelle indiquée par l§s organes externes (4)»
Il n'y a donc aucun motif de douter que l'hermaphro-
disme latéral résulte , chez les insectes , des mêmes modi*
fications qui produisent celte anomalie chez l'homme et les
animaux supérieurs ; et la théorie générale que j'ai exposée
pl^s haut, explique aussi bien l'anomalie chez lespremierf
que chez les seconds.
Aussi est-ce seulement pour compléter cet article sons le
point de vue historique, que je citerai, en terminant ce cha-
pitre , une hypothèse émise ou plutôt reproduite tout récem*
ment par un savant médecin à l'occasion de ces insecte*
(i) Il n*est pas sans intérêt de remarquer que dans les deux tiers ^^
viroo des cas observés, le coté droit était mâlet et le gauche femelle^
Od ne volt d'ailleurs ui que ce résultat puisse être éteadu , qonune Ta
indiqué Meckel, Jnat, comp.^ loç, cU,, à Tensembie du règne animal^
ni surtout qu*il prouve d*uae manière générale que le sexe «àascoiin
se trouve principalement dévolu au côté droit.
(a) Voyez Rudolpui, loc, cù,, p. 54*
(3} X»iV2., p. 55.
(4) On trouve indiqués dans plusieurs des ouvrages que je viens de
jCHfMT, et iMlanment dans ceux de Meokcd et d*Oohseabeimer, des cas,
tnèsHPMMri|uables aussi, dans lesquels les parties extérieures préseu-
laieot des caradères de sexe opposés d'avant en arrière, ou irrégulière-
0ieiat^ et non plus de droite à gauche. Il est à regretter qu'aucun ren-
seignement sur Tétat des organes génitaux eux-mêmes n'ait été ajouté
l48 PABTIE III.
hermaphrodiles, et dans laquelle on a même cru trouver une
explication générale de Thermaphrodisme latéral. Snivant
celte hypothèse y tout individu mâle d^un côté et femelle A)
l'autre serait le produit de la soudure intime et de la fu-
sion de deux individus , l'un mâle et Taùtre femelle : une des
moitiés du corps de chacun aurait été atrophiéie par tnito
de la fusion , et la duplicité des sexes serait ainsi demeurée
comme unique vestige de la duplicité totale primitive. Gei
idées peuvent être ingénieuses ; mais assurément elles lo&t
peu d'accord avec les résultats de l'observation» et nptam-
par lei observateurs à riodication des caractàres extérieurs^ et que
\iiou8 ne paissions par conséquent savoir jusqu'à quel point oei
modifications très-curieuses se rapportent à rhermaphrodismcu —
J'éprouve surtout ce regret à Tégard d*un Bomfyx eastr^ntù cité par
KxvG, loc. cit., p. 368. Chez ce bombice l'antenne droite el lesaOsi
gauches offraient les caractères masculins ; l'antenne gauche elles iSks
droites les caractères féminins. Une telle anomalie , .participant à 11
fois des conditions de l'hermaphrodisme latéral et de l'hermapliio-
disme superposé, présentait manifestement à l'extérieur toutes les con*
ditions que l'on doit s'attendre à trouver dans un cas d'hermaphro-
disme croisé; mais l'examen anatomique, qui malheureusemeol n*a pu
été fait 9 pouvait seul décider si cette rare et remarquable déYiatioa
était complètement réalisée chez le bombice de Klug. — En Yoyaat
ainsi perdus pour la science ce fait et tant d'autres qui pouvaient four-
nir des conséquences si curieuses et peut-être si importantes , on ne
peut s'empêcher de déplorer cette étroîtesse de vues qui , dans une
multitude de circonstances, a fait préférer la stérile conservation des
parties extérieures ou de l'ensemble intact d'un être anomal , aux lu*
luières que la tératologie eût pu puiser dans l'examen anatomique
des organes internes. Espérons que le moment ne tardera pas à Tenir
où Ton saura placer les intérêts de la science , qui sont les intérêts de
tous, au dessus des intérêts particuliers de telle ou telle collection. Il
est temps que tous les bons esprits comprennent que le plaisir de dé-
couvrir une vérité nouvelle vaut bien l'égoïste et futile satisfaction de
posséder un objet rare et précieux dans un tiroir ou dans un bocal où
il reste inutile à tous . même à ceux qui l'y conservent.
HERMAPHRODISUES MIXTES. ^49
ment avec ce fait fondamental, méconnu» il est vrai, par
tous les auteurs» que Thermaphrodisme latéral ne ré-
sulte point/de la co-existence de deux appareils sexuels, Tun
normal , l'antre surnuméraire, mais bien de la division d'un
appareil essentiellement unique en deux moitiés latérales,
analogues entre elles, quant aux élémens dont elles se com-
posent, mais établies sur des types sexuels inverses.
Il y a donc , dans l'hermaphrodisme latéral, non pas du-
plication, mais seulement scission de l'appareil sexuel;
et cette scission s'explique de la manière la plus simple par
la séparation primitive de tout organe sexuel en deux moi-
tiés développées' indépendamment l'une de l'autre. Néan-
moins , l'hermaphrodisme latéral peut être considéré sous
plusieurs rapports, et surtout physiologiqnement, comme
faisant le passage des hermaphrodismes sans excès aux her-
maphrodismes avec excès dans le nombre des parties : son
lûstoire va par conséquent établir une liaison intime et na-
turelle entre les considérations que je viens de présenter
snr les premiers dans ce livre, et celles qui vont faire le
sujet du livre suivant.
1^ PARTIE III.
LIVRE DEUXIÈME.
DES HERMAPHRODISUES AVEC EXCÈS DANS LÉ lifÔltiBKK
DES PARTIES.
(SBGOHDI CL488E. }
En parcourant la longue série des combinaisons si rariM
qui peuvent produire l'association chez le même être do ék-
ractères masculins et féminins , nous avons vu d'aboi^d des
individus qui , dans la réalité et en soumettant leutv dMh
ditions ë une analyse exacte , étaient véritablement mâ0l
on femelles , et pouvaient même dans certains cas reni|ill^
les fonctions dévolues au sexe qui prédominait en eut. Qurf-
qnes degrés d'anomalie de plus nous ont Conduits def Mfr
hermaphrodites essentiellement mâles on femelles , à des
individus qui» intermédiaires entre les uns et les autres,
n'ont réellement aucun sexe ; et ces neutres à leur tour nous
ont fait passer par une transition naturelle aux hermaphro-
dites mixtes, qui, par une combinaison des plus remarqua-
bles, présentent presque, quoique pourvus d'un seul appareil
sexuel, les deux sexes à la fois. Par ce dernier groupe d'her-
maphrodismes sans excès, nous touchons à l'hermaphro-
disme avec excès , que caractérise , en effet , la réunion des
deux sexes , mais avec deux appareils sexuels.
Ces deux appareils pouvant être d'ailleurs plus ou moins
complets, l'hermaphrodisme avec excès doit présenter lui-
même plusieurs degrés. A un appareil masculin, par exrai-
H£RMiPHROBiéBf£d iVÈG £XGIs. \ iSl
/ pie ^ t>eavéttt Venir s'ajouter un petit lioti^bM dd paMtëi^ fé-'
minines, oa, au contraire »nn appareil fémiûin pt*eS(j[i(!ië
complet^ et de même uii appareil fémitiifi pëtte 'Atè tôiH-^
pliqité de qttelqwes orgaued seulemeût ou d'cid appareil jrft»^
qtie entier de Taotre sexè. Enfin , le dernier degré pdëàlblér
de l'anomalie serarii la eoexlstencé de deut appàrdb parfaite,
Vtm mâle, l'antre femelle. i
Qnelque difficile que paisse paraître cette tfatiritioîi y W
peut donc être insensiblenient conduit , en ëuttailt la lôttj^è'
sétie des états intermédiaires , depuis l'ttnité normafe flë
l'appareil sexuel jusqu'aux combinaisons leé plu^ àtï&iÉàMi
et presque jusqu'à la duplicité pMaJte t èiàl iékéttiSSt
contraire à Tordre régulier qu'il n'est paé mêniè jn^'à
présent connu par un seid exemple^ '■- ""■ »''*
Cette déviation est-elle d'ailleurs entièf ëinéht iinpdéèibht?
Et pedt-ôn affirmer que là nature ne réalisei-â j^nâi^fliêl^f^
ihapht^èéléniB parfait chez les aret o(t la !répai%tiod^ Siil^
sexes constitue l'état normal? Pletsch (i) et, ffàprè#lftf ;
pltièléfirs autres physiologistes l'dnt ^énié, éh se fottdkiit^ur
ftfnifitûe diffletilté de cenceroir U coexistenéë dans en tetrl
badèii»^ et d6?^t line seule Symphyse pubiêixné, dë't^lM
loi pÉftiéë è6 l'un ^ dé l'tatrë Sexe : ârgtiment ({ni ii^st^
tifpileMë qu'à rhommô et aux ànimâUx stl^éribtirsf;:eeij[«^
irmein^ qu'en né le modifie par une ittqioHltetë i^eî}fl^9<i
tfon, ne saurait même aVoir à leur égard tiiiè tt8è^gràfia%
tiftettr (2). €e n'est pas, comme Tobt dit lés hutmirs vMtj^é
(iJ'P'àjet\effamBurg. magasin, U IV, p. 538. - '!
(9) Où Hé Saurait regarder comme plus conclttatiies les rdsôtis
tXHlVei filëttfpbyéicfties qu'uta sarant médecin, M.'CkélfAfi ^ ér Mt-yalàlt
céBtr« la petsibilité de rfaerraapbrodisme parfait cli^ Vh»mm
«t • le» animaux supérieurs, daps ua mémoire lu à r,Académie
de médecine le 3o juillet i833. fo^^z les journaux de médecine de
cette époque I et notamment la Meifue médUaief •epfenkbfa 1933 ,
PH[*47»
l52 l»ABTIE m«
l'espace manque dans la région pehienne ponr on aussi
grand nombre d'organes; car la difficulté disparaîtrait de*
Tant rbypothèse très-simple d'un bassin plus large , et no-
tamment d'uue symphyse pubienne plus étendue qu'à l'or-
dinaire. Le véritable et essentiel obstacle à la production de
l'hermaphrodisme parfait consiste dans l'impossibilité que
deux appareils sexuels complets s'associent chez le même
individu sans une grave perturbation de toutes les con-
nexions. Or on a pu voir par tout ce qui précède avec quelle
constance les connexions » et spécialement celles des orga-
nes génitaux avec les os pelviens, subsistent au milieu de
tontes les modifications de l'hermaphrodisme.
. Laissons au reste les faits parler eux-mêmes et nous éclai-
rer sur la question de l'hermaphrodisme parfait. C'est à l'é-
Uide des anomalies dès à présent produites par la nature,
que nous devons surtout demander des lumières sur la pos-
sibilité de celles qui ne se sont point encore présentées à
l'pbsQrvation.
Les cas d'hermaphrodisme avec excès , dont l'existence
peut être conçue à priori , sont très-nombreux. Il résulte
des considérations présentées dans le livre précédent que
l'appareil générateur se compose normalement de six seg-
mens .principaux > qui peuvent présenter des caractères
sexuels fort différens» savoir: pour chacun des côtés du
corps» un externe» un interne superficiel ou moyen , un pro-
fond« La seule supposition de Taddition aux six segmqDS
normaux» d'un» de deux» de plusieurs segmens surnu-
méraires » offrant les caractères sexuels inverses , suflBt
déjà pour indiquer un grand nombre de combinaisons prÛH
cipales» et faire concevoir un grand nombre de groupes (i)»
eux-mêmes sub divisibles en plusieurs autres» d'après des
, ;(i) Rien ne serait plus facile que d'en indiquer exactement è l*a*
vance et le nombre et (es caractères , par Temploi de formiilM
HBBUAPHRODISBfES MASCULINS COMPLEXES. |53
modifications d'un ordre secondaire. Mais il s'en faut de
beaucoup qae tontes les combinaisons qne l'esprit peut ima-
giner se soient présentées à l'observation, et il suffira
d'admettre dans cette classe , comme dans la précédente ,
un petit nombre de groupes correspondant , ainsi que l'in-
diquent leurs déndtaM^ationSy à ceux que j'ai établis parmi
les hermaphrodismes sans excès.
CHAPITRE PREMIER.
DES HERMAPHRODISMES MASCULINS COMPLEXES.
Analogie des hermaphrodismes masculins complexe avec lés herma*
pbrodismes masculins |>roprement dits. — Exemples divers che^
l'homme. -.- Autres exemples chez les auimaux.
Les détails étendus que j'ai donnés sur l'hermaphro-^
disme masculin proprement dit vont nous rendre facile
l'intelligence des conditions spéciales de l'hermaphrodisme
mascuUn complexe. On peut en effet se faire à priori une
idée exacte de cette dernière anomalie , en supposant la
coexistence de quelques parties femelles avec un appareil
sexuel établi comme dans l'hermaphrodisme masculin ,
c'est-à-dire mfile par ses conditions essentielles d'existence»
mais présentant aussi, surtout dans les deux segmens exter*
nés» quelques caractères féminins. L'hermaphrodisme mas-
culin complexe» bu» si l'on veut» l'hermaphrodisme mas-*
cnlin compliqué par la présence de quelques parties fémi-
nines surnuméraires, offrira donc nécessairement avec
blables l celles que j'ai données plus haut pour les types déjà réalisés,
Fbjrez p, 5a.
iS4 PâATlE Ilf.
niermaphrodisme tnascnlin ordinaire dén rapports ifii*
marqdés que j'ai cherché h indiquer par Temploi cTime
dénomination analogne. On peut même très-bien concéféHt
la pdssibilité qu'un hermaphrodite mâle complexe rènl^faiè
les fonctions du sexe qui prédomine en lui i ce ^ae eotifif-
meroiît bientôt des faits qui, pour aroir été présentés pif
des hermaphrodites d'un autre ordre, ne sont pâsmriflS
propres à éclairer l'histoire physiologique de ce premier
groupe.
Toutefois, le principe si fécond en applications qne mon
père a établi sous le nom de Loi du balancement des or-
ganes , indique qu'un appareil mâle auquel seront yennes
se surajouter des parties féminines surnuméraires, devra
être dans certains cas arrêté d'uue manière plus oa moins
manifeste dan^ son développement. Cette inductio|i jèst
justifiée dès à présent par l'observation d^ns le petit mm-
bre de cas d'hermaphrodisme masculin complexe que l'on
peut citer comme authentiques.
Parmi eux p un des plus remarquables est celui que com-
muniqua en 1720, à l'Académie des sciences « Petilt, mé-
decin à Namur, et qui se trouve rapporté dans l'histoire ofi
cette illustre société (1), aveq des détails assez éteodnSi
mais cependant insuflisans à plusieurs égards. C'est à- cette
source qu'ont puisé les nombriBux auteurs qui postérieure
ment ont repris dans leurs ouvrages l'observation de Petit,
long-tçmps unique exemple de l'une des plus curieuses mo*
diiications de l'hermaphrodisme.
Le sujet de cette observation est un soldat âgé de vingt-
deux ans, et mort des suites d'une blessure. Les parties
externes offraient des caractères masculins bien prononcés
(i) Voyez V Histoire pour 1710, p. 29.
HERMAPHRODISMES MASGtJLiNS GOMPLEIKES. l55
dans la conformation entièrement normale du pénis; mais
le scrotnm, d'ailleurs non divisé, était vide. Les testicules»
petits 9 mous et occupant la position des ovaires , étaient
munis d'épididytnes et de canaux déférons qui ne per-
miettaient pas de les méconnaître. La prostate et les vé-
sicules séminales existaient également. Celles-ci allaient
s^ouvrir» comme à l'ordinaire, dans l'urètre, qui recevait
en outre dans sa portion prostatique l'orifice d'une matrice
attachée au col de la vessie. De cette matrice naissaient à
droite et à gauche deux trompes qui se portaient aux épi'
dtdymes , et n'avaient point de pavillons.
Les parties surnuméraires étaient donc une matrice et
deux trompes imparfaitement conformées ; et l'hermaphro-
disme n'était annoncé à l'extérieur que par l'absence des
testicules dans le scrotum. Il était donc absolument impôs^
sible dans ce cas de distinguer par le seul examen extérieur
des organes génitaux Thermaphrodisme masculin comjilex^ê
de l'hermaphrodisme masculin simple; ce qui est d'ailleurs
peu important sous le point de vue médico-légal , le sexe
masculin prédominant d'une manière aussi incontesta^ld
dans le premier que dans le second.
La même remarque est applicable à un cas observé sur
un fœtus de six mois par Mayer (i), et chez lequel la vi-
duité du scrotum , état normal à cet âge , ne pouvait méma
être considérée comme indiquant rherniaphrodisme. L'ap^
pBWAl mâle était complet, et il existait en outre une matri66
et un vagin qui allait s'ouvrir dans l'urètre près du col 3è
la vessie par un très-petit orifice.
Ces deux cas et un autre également i& à Mayer (2J sont
(1) Voyez sa Decashermaphroditorumy toc, cit,, ol>s. II.
(2) Uid,, obs. III. — L'appareil sexuel mâle étaildan» celui-ci im-
parfait à plusieurs égards. — Ce cas se trouve rapporté par extrait
l56 PABTIE UU
les seuls aaihentîqnes qui me soient connus chez rhomme:
mais, parmi les animaax, plusieurs exemples ont étédiser-
Tés par Stellati (i), parMayer (s) etparGorlt (3) chez des
boncs, et encore par May er (4) chez un chœn. Je rappor-
terai comme dernier exemple le cas présenté par ce caunuii-
sîer.
Les testicules, plus petits qu'à l'ordinaire, et d'une
structure un peu imparfaite , étaient encore contenos dans
l'abdomen, quoique Fanimal fut adulte; mais ils étaient
parfaitement reconnaissables par leurs épididymes dont la
conformation et le volume étaient normaux* Les condnili
déférons , développés aussi à peu près comme dans Télat
normal, allaknt s'ouvrir dans rorètre, et il était facile en
dans Tkê Laneet Satardafp oct. xSaS, et dans les AreMpes g&u de méd^
t. Xv p.* loi, janvier, 1826.
(i) Desenztone di una capra ereduta ermafrodita , dans les Atti dd rttd
Uât, d^ineoragg, aile se. naturaU , Naples. t. III, p. 38o. Les parties
féminines surajoutées étaient an vagio , une matrice imparfaitement
développée et deux trompes utérines , se portant vers les anneaux io-
guinaux, et allant avec les canaux déférens s'insérer sur les épidîdjmes.
L'appareil masculin était aussi incomplet à quelques égards. -
(9) Loc cii, — Parmi les boucs hermaphrodites décrits par Mayer, aa
individu chez lequel un vagin, une matrice, et des tubes de Fallope
étaient surajoutés à un appareil mâlecomplet, donna lieu à une obser-
vation assez remarquablcOn trouva dans le vagin une matière liquide^
blanchâtre et fortement odorante, qui, analysée chimiquement, parât
contenir du sperme. Mayer a constaté, à Faide du microscope, qnTfl
n'y avait d'ailleurs point d'animalcules spermatiques, mais seoleaMat
des monades.
(3) Lehrb, der paih, Anatomie der Eaus'Sœugetlùere , part. II, p. 19!.
— Gurlt réunit, sous le nom diAndrogynus masculinus, ce cas dlier-
maphrodismeà trois autres. L'un d'eux, dû à Thomas, Med^oMdpkydu
journal f t H, et observé chez un bélier, parait en effet lai être aaa-
logae; mais les deux antres, dus à Mascagni et à Scriba, sont des bar*
maphrodismes bisexuels.
(4) Icc, du
qqt
HERMAPHRODISUES FEMININS COMPLEXES. 167
pressant successivement les épididymes et les cananx , de
faire sortir la liqueur séminale par les orifices spermatiqaes.
En outre , il existait un vagin allant s'ouvrir dans l'urètre ,
une petite matrice se divisant en deux cornes le long des-
quelles les canaux déférens rampaient dans une partie de
leur trajet , et un vagin qui allait s'aboucher avec l'urètre.
Le pénis était petit , mal conformé et imperforé : Turètre
était affecté de fissure dans toute sa portion péniale.
Il est à ajouter que , chez ce chien , l'une des trompes
existait assez développée pour se porter jusqu'au testicule de
son côté. Ce cas est donc plus compliqué que les exemples
que j'ai rapportés précédemment^ et il nous conduit pres-
que par transition insensible aux cas les plus simples de
l'hermaphrodisme bisexuel.
CHAPITRE II.
DES HERMAPHRODISMES FÉMININS COMPLEXES.
Analogie des hermaphrodismes fémiuins complexes avec les herma«
phrodismes fémiDins proprement dits. — Exemples divers chez
rhomme et les animaux.
Les hermaphrodismes féminins complexes sont exacte-
ment aux hermaphrodismes féminins proprement dits ce
que le groupe précédent était au premier groupe des her-
maphrodismes sans excès. Leur caractère essentiel consiste
dans l'addition à un appareil sexuel essentiellement féminin
de quelques organes mâles surnuméraires.
Il est du reste absolument impossible dans l'état présent
de la science d'établir quelques généralités sur ce groupe
è peine connu d'anomalies , et ma tâche doit se réduire à la
l58 PAETIE III.
citation du très-petit nombre d'observatioDS qui lai aoot re-
latives.
J'indiquerai d'abord, comme le plas simple de ton», m
cas rapporté par Golumbus (i) , et qui a été présenta par on
sujet ayant la conformation générale d'une femme. Il nais-
sait des ovaires» remarquables par lenr volume, qaatro eot-
duits dont deux, véritables trompes utérines , se portakot
comme à l'ordinaire à la matrice, et deux» représeotjMk
des canaux déférons , h un clitoris considérable ou péoit im-
perforé. Ces deux derniers canaux étaient donc les seubs
parties masculines qui fussent venues dans ce cas •*ajoiitof
à Tappareil féminin.
Il y avait de plus deux testicules dans un cas qbserfépv
Laumonier, et décrit par Béclard (s) d'après unepié^
paration desséchée et un modèle en cire déposés dans le ca«
bioet de l'école de médecine où j'ai pu aussi les extnû*
ner. Au premier aspect on aurait pu prendre ce cas
pour un hermaphrodisme masculin du second genre :
car à l'extérieur on apercevait au dessous d'un clitoris
considérable ou pénis imperforé et sans gland distinct»
une vulve ou fissure scrotale» et sur les côtés» deux tu-
meurs globuleuses , résultant de la saillie des testicnki.
Mais l'examen des organes internes montra qa*il en
était tout autrement : deux conduits déférons qui allaient
aboutir à l'utérus , aux points où s'insèrent normalement
les lig mens ronds, et qui remplaçaient ceux-ci, étsieol
avec les testicules les seules parties masculines queprésentlt
l'hermaphrodite de Laumonier. Au contraire, on tronva h
vagin, l'utérus avec ses trompes, et les deux ovaires, qui»
avec la vulve et le clitoris hypertrophié , complétaieni on
(i) De rû aruUomicu^Ws, XY. Cas imparfitiieménl conna.
HERMAPHR0DISM6S pâUIffiNS COMPLEXES. iSq
appareil féminin^ auomal, il es^ vrai, à pIiMienrs égards, et
DOtammeai par le volume du clitoris.
Telle était «ans doute aussi la conformation d'un snjet
que le docteur Handy (i) a observe à Lisbonne en 1807.
Ce sujet avait en effet , comme le précédent , des testicules
descendus danô h région inguinale (2) , une vulve dont les
lèvres étaient plus petites qu'àrordinaire , et un clitoris con*.
|i}i)4<*âbl6 ou pénis imparfait dont le gland était entièrement
recouvert par le prépuce, et qui n'était perforé que dans
Une partie de sa longueur. Ces observations sont les seules
qpî aient été faites sur l'appareil sexuel, et elles ne niériler
raient certainement pas d'être citées sans les détails suivans
qui intéressent à un haut degré la physiologie et la méde-
cioe légale. Ce même individu , avec un bassin assez étroit,
ttn teint brun, des traits mâles et un peu de barbe, avait
non seulement le larynx, la voix, les habitudes et las peu*
phans d'une femme, mais il était réglé, et avait eu deux
gpros^esses terminées par des avortemens , l'une au trol-
•ième , Tautre au cinquième mois. Le pénis entrait en érec*
tion pendant le coït et devenait le siège d'une sensatioo
vive que cet hermaphrodite n'a jamais cherché h se pro^
curer» assure l'auteur de l'observation, par son union avec
une feoune (3).
(i) Voyez le Médical repository Dq XLV. • — Cette observation a été
reprise dans plusieurs ouvrages français, notamment dam les princî-
paoK journaux de médecine et dans \e ^%tkà Dictionnaire <fes Sciences
ifi^Jiçaies où on la trouve même rapportée en deux endroits, savoir ,
t KV, p. x64, et t. XXI, p. 1 10.
(t) Û'6xistenee des testicules n*ayant été constatée que par le toucher,
fllieiquesauteursonlcru devoir la révoquer en doute. It u*y a cepen«
daot aucun m<Aif pour la nier, la présence simultanée d'ovaires et de
testicules ayant été aussi observée dans le cas précédent et, comme nous
le verrons bientôt, dans plusieurs autres encore plus authentiques.
(3) Depuis la réilacUoo de cette paitiedemonouvrageetsacomma-
\
l6o PABTIB III.
L'hermaphrodisme féminin complexe parait très-rare diei
les animaux aussi bien que chez l'homme. On doit cepen-
dant à Hunier deux observations relatives à ce genre»
nicatioD à 1' A.cadéniîe des sdeoces^un quatrième cas d*]
féminin complexe dans Tespèce humaine, a été publié par MIL Bouil-
Z.ÂUD et Mavbc dans le Jour.wih.et h0bd,deméiLft,Xfp,l^6y et siiiT.DaiMoe
cas, extrêmement remarquable» les circonstances suivantes doivent nr-
tout être notées avec soin. i« Le sujet de Tobseryation, ouvrier chapelier
mort du choléra à soixante-deux ans, avait vécu et s'était mèmenurrié
comme homme: l'erreur de sexe avait été causée ici, comme dans kf
exemples analogues plus haut cités pour des cas d*hermaplurodlsiDe
féminin proprement dit, par la conformation virile du clitoriti on phh
t6t ici du pénil : car il n'existait entre lui et le pénis normal d*aaCre
différence que la situation de l'orifice urétral , percé au bas du ghnd
au lieu d'en occuper le centre; disposition dans laquelle HC Masse t
reconnu avec raison un premier degré d'hypospadias. So U existiît
d'ailleurs dans ce cas» comme dans tout autre, des caractères tendant à
indiquer extérieurement l'hermaphrodisme. Le péni 1 offrait une fome
intermédiaire entre celle qui est propre à l'homme et celle qui est Mr"
maie chez la femnae. U n'existait point de vulve : le lieu où devait élit
cet orifice présentait au contraire un raphé très épais. GonuM je
l'ai vérifié par moi-même , il n'y avait pas non plus de véritable scro-
tum; la peau présentait seulement dans la région scrotale un pee et
laxité. On n'apercevait à l'extérieur ni testicules ni rien qui pût lestt*
muler. Enfin la conformation générale du corps était manifestencst
hermaphrodi tique, les mamelles étant médiocrement développéeSy kl
formes du tronc plutôt féminines que masculines» et néanmoins le vi*
sage barbu. 3' A l'ouverture du corps on trouva néanmoins font no
appareil féminin avec une seule partie masculine surajoutée; et eslti
partie, fait encore sans exemple, était la prostate qui offrait, relatffS'
ment à l'urètre, la disposition normale chez l'homme. 40 Elnfin vs
autre circonstance plus remarquable encore, c'est que le vagin, îAh
rétréci à son extrémité, venait s'ouvrir dans la portion membriUMOM
de l'urètre; disposition qui confirme avec évidence ce que j'ai dit phi
haut de la possibilité d'unurètre servant à la fois, chez les hermaphro*
dîtes femelles,à l'émission de leurs urines et à celle de leurs menstroefc
— Les opinions des auteurs et même celles des deux premiers obser*
vateurs de ce cas remarquable d'hermaphrodisme, se sont divisées sor
HERMAPHRODISMES FÉMININS COMPLEXES. 1 6 1
L'une (i) a pour sujet une vache pourvue , avec un ap-
pareil généraleur femelle , il est vrai assez imparfaitement
développé* de vaisseaux déférens et de vésicules séminales,
mais point de testicules.
L'autre cas (2), plus remarquable» et quioiFreà quelques
égards des conditions inverses de celles du précédent , a été
présenté par une jeune ânesse dont la conformation géné-
rale participait de celle du mâle et de celle de la femelle.
Cet animal avait, avec des parties externes peu différentes
de celles d'une femelle normale, un appareil féminin in-
sa détermi nation. M. Manec le considère comme un cas d'hermaphro-
disme féminin (voyez les notes du mémoire). M.Bouillaud au contraire
(voyez la conclusion , p. 467 ), comme un cas d'un ordre particulier
qu'il propose de nommer inter^hermaphrodisme ou, du nom du sujet de
Tobservation y hermaphrodisme 'vaîmontien. Ces deux déterminations
sont sans nul doute rationnelles, mais incomplètes. Le cas d'herma«
pbrodisme recueilli par MM. Manec et Bouillaud est incontestable-
ment, selon l'opinion de M. Manec, féminin par Tensemble des condi-
tions sexuelles : mais Texistence d'un organe surnuméraire, la prostate»
n'est pas une circonstance indifférente : elle entraine la nécessité de
séparer ce cas des hermaphrodismes féminins ordinaires et de le
placer parmi les hermaphrodismes féminins avec excès dans le nombre
des parties; c'est donc un hermaphrodisme féminin complexe. T/embou«
cfaore du vagin dans l'urètre peut, d*un autre côté, justifier jusqu'à un
certain point Popinion de M. Bouillaud: c'est une disposition tout-à-
fait spéciale; mais on ne doit voir en elle qu'une comph'cation et non
une donnée essentielle de Thermaphrodisme, puisqu'une telle disposi-
tion ne réalise point dans un sexe une condition del'autre, et puisqu'elle
peut exister sans hermaphrodisme, comme i'hermapbi odisme sans elle.
On connaissait déjà un exemple d'hermaphrodisme sans excès, com-
pliqué d'une embouchure anomale du vagin dans les voies urinaires
(voyee p. ia8) : je crois apprécier toutes les conditions de l'observation
de MM. Bouillaud et Manec en y voyant un cas d'hermaphrodisme
féminin avec excès , affecté d'une semblable complication.
(i) (Test le troisième des Free Martin de Hunter. Voyez son mémoire
déjà cité, p. ags.
(a) &id.t p. a83.
II. 11
i6s P4fiTiB ni.
terne Incomplet 6Q même temps qoe très-imp9ri^itaininit
développé dans son ensemble. Ainsi , non ^eqlQiQfiQ^ Xu^
ras et le vagin étaient mal conformé» « mdis )e« tfQfOpM
utérines manquaient totalement. A partir des lig^o^eaf împu
an bord desquels les corqes de Tutérus étaîçat S|((9ç}ié^»
Dû voyait se porter de chaque côté vers la vé^OA îl|gili|)ilq
un cordon semblable au ligament rond| maiis ^cP9wpiip^
d'un proloogemeqt du péritoine analogue à |g t uniqufi TAgUMll^
commune, et renfermant en e|{et un testicule. Du rest^, Q^ j^
trouva de c^n^l déférent ni à Tun ni à l'autre 4^ cas tes|i(;iilqf|
par conséquent totalement incapables de remplir leurs fppe-
tiens.
Les testicules étaient , comme on le voit , les seules p«r|iif
mâles surnuméraires qui existassent dans ce cas 2 eocort
leur présence était-elle en quelque sorte compensée an'ato^
miquement par l'absence des trompes (|).
En rapprochant ces diverses observations» on voit, aon
tant qu'il est pei^mis de déduire d'un aussi petit nombre de
faits cette conséquence d'ailleurs confirmée par l'analogie ,
que l'ensemble de l'organisation conserve les caractères
féminins quand , à un appareil femelle , s'ajoutent seiilih
ment des canaux déférens; qu'il s'empreint au contraire iB
partie de caractères masculins, et devient véritablemeot
mixte, quand les testicules se trouvent au nombre des par*
ties mâles surnuméraires.
Enfin on voit d'une manière positive que , dans rhemi»
phrodisme féminin complexe comme dans l'hermapfai^
disme féminin simple , la fécondation est possible , mais 004
(1) Il résulte du rapprochement de ce cas avec les exemples qai piéoiv
dent et avec ceux qui vont suivre, que de toutes les parties de j'np uml
générateur, les trompes, et de même chez les mâles, les canaux défèrt^
sont les plus sujets à manquer ou à tomber dans les çondîtioas M^
dimentaires, lorsqu*il existe des parties surnuméraires d« l'i
H£RMAPHIVPpiS!|l|i|| JflSEXUfiLS, |6$
h gro^iç^^e se termina fréqq^t^mfinl par 4ea ^lYortep^ens.
Qv^ml h U fo^nhiW^i da U féçQDdatipQ cl'iine fcMnii^ci par
ua b§rwftpbroditç femelle complcj^e, elk »'exi*t$iit cort^n
Q^meat oî dftPs Iç ca? de Lauwoqier oii l^i| cpaduiu défô^
re»« §6 perdaient dans ^wtér^ç , ni ^ pl»8 fort© raison dan»
}(i cft* dp Coliiinbu§.pù il n'ei^isuîï; f^^ dP tesUçqles. L'an^^
Ipg^e et l'an^ 4ea remarque^ faites §ur 1^ p^Dcban^ de rj^er*
jH^hrodite dfi U«bo»nei sefnl)lemt a^Uoriaer la même con-
çlysipo ^ ^w égardt II ^t d'^Uknrii évident qoe si celte çon-
glTOQfl était Alussç, il iaMdraitadweUreqqecetbeirnapliro-
44lÇ étPit pourvu de deu^ appareils »e*uel# presqu^iiempletsi.
or , s'il en était ainsi , il app^rtiendr^^it mn p^l ^« groupes
df)B*i je mm d^ f«ir§ rhisioipe, mais bieo Jt çelwi de^ lierma-
P^(y»4He« bùii^i^ué^t io^i, il »)§ reste m^inten^Qt ^tp^iter.
CHAPITRE III.
DBS HERHAPHRODISMES BISfiXUEtS.
Anralogîe et différences des hermaphrodrsmes bisexueîs et des hérraa«
phroflissMS mivies. — •Bienipteft divers ohes rhorame et les rnamini-*
ler^s^TT- Eut de^ fQR^tîanssexy elfes, ^r- Linitea 4e l'hepnapliro-
Ii|K;94itef . , , ,
dente ^ les hermaphrodites mixtes. L'analogie qui existe en-
tre les uïv# ^ les ^utrei , e#t a8#e? gr^pde pour avoir porté
l6il PAITIB m.
les antenrs à les confondre; erreor très-grave » mm eontre
hqneDe il est facile de se prémmiir. Il snflSra de se raj^e^
1er qae , dans rhermaphrodisme mixte » il y a ioajonrs paN
lage des caractères de l'un et de l'antre sexe entre des se^-
mens divers d'nn senl et même appareil. Dans lliamiaplira=-
disme bUexnel, la réunion des deux sexes est ao contranre le
résultat d'une véritable duplicité de l'appareil sexueL S^il
y a augmentation apparente du nombre des parties dans k
premier cas , c'est par suite d'une scission qu'explique un
arrêt de développement; dans le second, il y a au coiitrabe
augmentation rtelle, résultant de la production de parties
essentieUement surnuméraires.
L'hermaphrodisme bisexuel ne pourra non plus être CM*
fondu avec aucun des deux groupes précédons , da moins
toutes les fois qu'une dissection exacte aura révélé l'ensemble
de sesconditions : car il sera toujours facile alors de voir si lei
parties surnuméraires forment ou non un appareil presque
complet. Du reste , l'hermaphrodisme bisexuel pourra le
rapprocher davantage dans certains cas de Thermaphro-
disme masculin complexe ou de l'anomalie inverse » le degré
de développement auquel sont parvenus les deux appareib
sexuels pouvant être et étant même presque toujours iné-
gal, (j'est ce qui va résulter du rapprochement des princi-
paux faits que renferment les annales de la science » et ce
que montrent surtout quelques cas où Tun des deux appa-
reils sexuels 9 presque complet quant au nombre de ses pa^
tics , était cependant très-peu développé dans son ensemble.
On peut citer comme l'exemple le plus remarquable de
cette première modification de Thermaphrodisme compleief
un sujet décrit parunanatomistc allemand» Schrell (i). Aa
dessous d'un véritable pénis , et indépendamment des testi*
(i) Voyez Med, ehir, Archiv, de Schenk, 1. 1., Vienne , t8o4.
HERMAPHROBISKES BISEXUELS. l65
cales qui étaient normaux » ainsi que les conduits déférens»
on apercevait une petite vulve, ayant ses grandes, lèvres et
ses nymphes , et conduisant , par Tintermédiaire d'un vér
ritable vagin » à une matrice rudimen taire pourvue de trom-r
pes utérines et d'ovaires imparfaitement développés. Ainsi
les deux appareils sexuels existaient presque complets. Mai<
les parties masculines avaient leur volume normal , tandis
que les parties féminines étaient pour la plupart ou peu dé*
yeloppées ou même tout-à-fait rudimentaires.
Ce cas remarquable par lui-même se recommande dou**
blement à notre attention par sa grande rareté. C'est en^ffet
le .seul qui soit connu chez l'homme» ou du moins le seul dont
la relation .mérite quelque confiance. Il va d'ailleurs être
confirmé par plusieurs observations analogues faites cbesi^
divers, mammifères, et principalement par jie cas sui-
vant , d'autant plus digne d'intérêt qu'il a été présenté par
Tua des.finimaux les plus rapprochés de l'homme par leur
organisation.
Un jeune gibbon» pris à Bornéo» fut ççndpit en ijS-sâ.i
N|ew-Ypr]&» .où il ne tarda pas à périr. Spn appareil sexuel»
examiné par Harlan (i), présenta les anomalies suivante^*^
• Le pénis ^yaif environ un pouce de lopg « et était suscepti-
ble d'érectipp: il se terniinait comme à ('ordiiiaire gar un
gland» mais était imperforé ; une profonde r,ainp^ oceij]^
sa surface' inférieure, et tenait lien d'urètre en s'étendant
jusqu'au^ deux tiers de' la loiigtieur du pénis; la pbirtibn qui
restait était rect>a>me d'une metrïBrabe'inince', diatihane»
' ■ ' •■•'*,. , ' .
(i) Ùescrîpt, of arf hèrmaphrotiffte orang-outang^ âniis le Joufn, of tke
jicàd. hfu', se, Phiiadefjfhia , t.V, avec ph Article reproduit tout récem*
ment par son' {lutéur^aiis ses Médical and p%p. ' researches , {^hilWa.y
iD-8*9 xS35y pf i^J — Ia tracluctlop d'une partie cle fa iaotice deHariaa
à 'été donnée par M. Lkssoit , dans son Ôomplémeni dt Buffon^ t Ilïf
p. 404i at c'est èlîe que remploie ici à quelqtfes mots près.
p
i66 pkMîË m.
épidértttoï<)[a« , fenûAhl ati»»i rorifiCé etïetûé étt ttt^ m
i*étendânt àiii* la vulve. Lé vagin était asdet large ,dt êélhrtl^
tait sillonné pa^ des raies transversales ; des nyttipheë if&h
pArfâltés et les lètreS étaient visible» à re^ilérient^ } lé ttM
tirihAire s'ouvrait sbus le pubis dâtis le vagin i rtiriUé déftU
être dirigée le long du sillon du pénis par là tuettlbrAfi^ tfâ
fèirttiait Torlfice du vagin. Le museau de tànahe était étiih»
rouné ^ât*de petites glandes arrondies ; sdU driflce adûietblit
une large sonde dànd la cavité dé Ttltérus , orgâhe qtll pa-^
rut parfait et avait tous seâ appendice!» , lés ligametts rèiids
et larges, et des ovaires bien prononcés , et ddUft teul^s ra^
porté habituels. Le serotnm se trouvait divisé éh UUO ^-
cihe de chaque côté des grandes lèvres , h la bli&e du péhfo»
et revêtu de poilé. Les testicules étaient pkeés ubliqttettiëttt
iôûi» la pean de l'aine , h deux pouces de la ^yiUjfiliygÀ iéê
pvihh, et paraissaient trës-complétemént formée' i&t mèttld
lUUni^ de leurs épididythe^. Malgré un examen mlnbtieat,
on ne put découvrir de vésicules séminales ; Wdi.^ OU Mt
toèdUkialtre Tôrifice dés Vaisseaux déféreus dans utië ^^te
ouverture héAUte dans lévagfui au des]^us du litiiikt tM-
nàîré. » '
Pluâieurâ autres ôà^ ont été présentés par 'dés tteà^mi-
fibre» des ordres Inférieurs (t), et Surtout pat' desf rtiittt-
tfàiié li cornet (i) : famille dans laquelle i'héruiaptirodtfttt«
. (i}D*api;è6 FABBh»-daDS la Novw plsiit» animal, M^M^MitB.dé
xrAKDBs^^ p. ^47, uacas s^jiralt. été obaeryéj p^rmi les ron^^ievr»^ oha
ù'a rat pourvu à la fois» ditl^auteur, de tout rapparell mascoiiDet
de tout Tappareil féiii[Dio. Cette observation ^ ^rej^rise depuis dans
un grand nombre d^ouvrages , est rapportée^ d*unè pànièrjf t^
siiçciacte pour qu'il soit permis de.li^ regarder comme aalnentiqna.
' (aV Xes cas qui voAt être rapportés comme ^exemptes soni ôttiprU
par.des individus de lespecéde la chèvre et de la vacbe. Deaxaatrn
ont èih observés cbez.Iewputon; la description de i uh et aeraiitre
laissent malheuretiscmcut (fucl({ue cKo&e a désiVéi*.' P^oj. Boekhaûibi»
H£RMAPHBMlSil£!l l^SEXllEtS. I67
le Montft» {nlaë fréqtiéitimônt et som des fortnes plus ^ftriëeâ
^tië dans ancdn slntré grotit>é zooldgique (i).
Àiii^i HKUtef (2) et M ààcagni (3) ôtit dbserté , sùir dés
tàtireàtijc bti raches hërifiât)hrodites , deti^ éàs qiii peuteilt
ié ieMt Tuii 8 Vtititté de cdtftflétheiit. Dâùé le éaS dé ^ùû-
fer . \t sexe f&ihtûih prédothltlait. lî BXhttài ttne tùtVe , aÀ
f àgitl, ùit métai hkotaë, des ovaiVes privés , il est tr^}, clé
lëtits tuby de Fàlldpe , des testicules placés comûlé îés
of àih9ir à Fexti'éitiité dés ddfnes dé rtttéfùs, des (!atiâût dié-
férens et des vésiealës éémifiales. Geliés-cl He ë*66àirr^téïit
de l'état âôrtUàl qte pai^ îeut* moindre Toltiihe ; iUÉtis lèfd ca-
nàm dérél'etis étâièM tlfès-ifiit)arratts ,' te gauche 6'âllait
même phB jusqu'au testkale de sou tôié, et l'épididyàiè
iÉrà&qilait du côté dl*oit<
Dàâé lêtAé de Mâsdagui , c'est an eMtfMlfe lë ïélë ittàs^^
enKil ^tri ptêiémiûûit , et telleffoeut qtfe Tàtlltiiâl hèfi^à-
phPOdlté unitf été éibpldyé tbmiaè faùrèàti. Outre ïé^tnf;^
piïitii mâles ëJi^térieUM , leà testiéùles desdeUdûs dAiis lié
èUMulÛ, les éai^àUJc défS^Us et les vésicolës iétïklÛiWi
ofi tfdtlta uU ra^n tèf^ittiu^ dàUa^Turk^ô p^^ ittiéfêilé
énminté plâ£éè etiti^ë les of ifices sfietmàf i^èi , Uue m^
.(
dlinë le AA^in. Magazin^ I793,p.6i5; — él SiQUiBA dâUs le» iSebrtfït^
der Gisellicht Naturforsch, Freunde de Berlini t. X , p. 367.
(i) AaiSTOTEy De gêner» animaiwm, liv. lY, ch. 4» avait déjà,rei}[^f«f
qaé que l'hermaphrodisme é'observe fréquemment chez te;i chèvres.
(3} /léoW^t </f Uhermafroditù délia speeiit'bovina , dànS les JMdèlF ÀcèàX
êm. 4Mle seiénzèdiSienà, ii YIll, i8oo, p. ib^i. — UU etlraitrétettiltt
Ée œUe obseryatioËi a été doDué dans le BuUk de la P^ct de Méinemà êi
Pétris f année i8ii, p. 76. — L*au(eur résume lui-même son observii*
tien dans les termes suivans: « «ft' riunivano le parti maschili délia gênera^
» zione in tueto e per tutto perfette , e corne maschio dove avergenertUo : vi si
* tat/Ut^àkà quelle Mtà JhrrtiHà, adèoàetione délie parti esteme che ïhaàèa'
» vano ia tçtalità. • ■ ^ ^ ' ' ,
l68 I^ARTIfi III.
trice^ enfin un ovaire placé près du testicule gauche » mais
uni seulement à cet organe par rintermédiaire du péritoine
et des vaisseaux. Ce cas , s'il était vrai que la conforma-
tion des organes sexuels externes eût été complètement
normale » formerait , à l'un des caractères les plus géné-
raux des hermaphrodismes , une exception jusqu'à présent
unique. Aussi importe-t-il de remarquer que les organes
sexuels de ce taureau avalent été séparés du corps de l'a-
nimal et divisés en plusieurs portions par des boachert»
avaint 4'étre soumis à l'examen de Mascagni.
Un autre anatomiste italien» Délie Ghiaie (i) a dé-
crit plus récemment un ruminant hermaphrodite , apparte-
nant à l'espèce de la chèvre , et dont l'observation complète
à quelques égards les faits précédens , en ce qu'il n'y avait
véritablement prédominance d'aucun sexe. Dans ce cas ,
l'hermaphrodisme était évident» d'après le seul exaoaen 49i
parties extérieures : car il existait à la fois , comme noaf
l'avons déjà vu dans un grand nombre de cas » un vagin et
un clitoris considérable ou pénis imperforé , mais muni
d^un prépuce assez développé : l'animal, dit Délie Ghiaie» in-
troduisait quelquefois ce pénis recourbé dans sa propre vulve,
pour satisfaire à des désirs très- ardens de coït. La vulve était
l'ouverture d'un véritable canal urétro-sexuel, résultant delà
réunion de l'urètre et duvagin après lequel venait la matrice.
Celle-ci était de volume ordinaire, mais les deux cornes se
terminaient en cul- de-sac , sans qu'il existât la moindre
trace de trompes. Les ovaires existaient cependant» et
étaient unis par un repli du péritoine h la fois aux cornas
utérines et h deux testicules placés h peu de distance d'eux
et de leurs canaux déférons , qui se terminaient près da
(i) Breyi Ofnni tu di un Ncutro-Capra, dans ses Opuscoli foieo^mêdieig
p. 6i et suîv.» avec pi.
HERMAPHRODISMES BISEXUELS. 169
Tagin dans les vésicules sémÎDales. Les appareils sexaeb
étaient donc tous deux imparfaits à quelques égards , et
aucun d'eux ne l'emportait réellement sur l'autre par l'état
plus complet de son développement (i).
Tels sont les principaux exemples d'hermaphrodisme bi-
sexael qui soient dans l'état présent de la science connus
par des observations à la fois détaillées et authentiques.
Faites en des temps et en des lieux dilTérens par des hommes
dont le nom suffirait d'ailleurs pour en garantir l'exacti^
tude » et pouvant se servir mutuellement de garanties» ces
observations démontrent de la manière la plus certain^ la
possibilité de la réunion de deux appareils sexuels chez le
même individu : réunion si souvent niée par les physiolo-
gistes (2) , et placée encore par plusieurs d'entre eux aa
nombre des fables , alors que les preuves les plus posi-
(i)Paulla Bedikelli, dans sa dissertation inihuléeliruperaperfectœ
tmdrogyneœ structurœ observation Pesauri, 10-8°, lySS, a publié, mais avec
plasîeurs détails manifestement erronés, une observation très-ana-
logue à celle de Délie Ghiaie , et ayant de même pour sujet un che-
vreau. Suivant Tauteur, il aurait existé à la fois un pénis et un clitoris,
et deux urètres, Fun ouvert dans le vagin, l'autre se prolongeant sont
le pénis.
(a) Et encore tout récemment par le célèbre Jacobsoit^ dans u|^ Mé-
moire communiqué à la Société d*hist. naturelle et de mathém. de D&«
nemarck. Foyez l'extrait donné par le journal Vinstitut, année iS34f
n* 55. — Jacobson pense que Hun ter, Mascagni et les autres aôatomistes^
qoi ont crû rencontrer des cas d'hermaphrodisme avec excès, se sont
trompés en prenant pour des organes sexuels surajoutés fi l'appareil
principal, les corps de Wolf ou d*Oken, ou, comme il les appelle,
les reins primordiaux^ avec leurs conduits excréteurs ; conservés ou dé-
veloppés par anomalie. Mais les organes surajoutés offrent daùs beau-
coup de cas des caractères tellement tranchés» tellement évidens, que
U supposition d'une erreur de détermination ne peut étra soutenue »
•a moins d'une manière générale.
ijô Pkhnnnu
lifël de liôti èxiitenoe êe trônvaient rttégembléM ûêjfiâl
l&ùg'ïétàpè daiis les annàled de la sclenèeé
Maiâtobatlt ësédiëf otis-tloas â6 dotnplétéf 6ô rééliltal itlMlM
testable d'obseryati<)i)^ Aatbëtltiqtieè et pféeisëii pif ^mt
ques inductions basées sur l'analogie? Kechercherons-noiià
quel en l'élftl lepltis complet d«ns lequel pmrehi se tftiitVer
iréodii les appareils ^ les foncticrâs des deux texée clMOt h
itidflie i&Altidu I efi â'ddtf es termes ^ si fions detatis orbii^fe
f'bimflphr'ôdistilé pâMikit, soit sous I0 point de Tdè f&y«
sibloglqiié f i^it lods le rapport anatomique ?
Setis le p^itit dé vue phyéiologiqde , nous satolia déjli,
pà^ plttêiéiirs eitemplesi que, même chez rhommeëthNittiF
âlaâ)i SdpArietif s , \m appai^eil seMel pedt remplir éêê Sm^
tiCHië i malgrâ la présence de parties surtiuméralrti il
f^âuire sëxé } mais est- il possible que celles^éi derieddeftl «
mMie IMips assei eemplètes pour pouvoir aussi «Mrrc«f litfi
fonctions : double aptitude qui constituerait l'hermaphro-
âtsm^bhjrsiologf que parfait, âlofs même quêl^t^h des ièat
appareils serait privé de quelques unes des parties qui cottcen-
rent Dorinalement à le eomposer? En rapprochant les cas
de MâsoagBÎ et de Délie Ghiaie de ceux de Scbrril el'êa
Huntéf, on ne peut guère se refuser d'nue manière àbsOlW
à admettre cette possibilité : car il suffit , à la rigueur , piOoT
qoMte existe, qu^un appareil copulateur mâle se trouve
réoniavec l'un des testicules et des canaux déférena» chei
nsaujet dont l'appareil femelle s'ouvre non à l'intérieur dlBl
l'urètre, mais à l'extérieur par tme vulve; dispôsiliana qiri
toutes 6nt été observées une ou plusieurs fois. MaU, d*lifl
autre côté , tous les faits rapportés plus haut s'accordent 11
démontrer ^ conformément à la loi du balancement des or*
ganeev que le développement des parties d'un sexe ne do»
vteut^èi*6 (iumplet , sâUs entraver celui des partiei drt
l'autre sexe. Et comme d'aiUeurs une anomalie e&l d^XolàlU
pllli HH qu'elle ëtk]5po8e la i^tabn de (^èttditioild p\ûê
Mttibrèttlêë et plus aùdmalcé • il y à tout lièû de tttAté qtté
nMnHaphrddiétûe physiologique parfait^ s'il ll*ëdt ][iaé, I
pfOplPdtÉiéttt paHef, Impossible , doit être du tHoiaii beâtt-
AMp plus rtf ^e encore que là eo^existénée d*uti appareil sexûël
flàrfiill aVeô Ull attire Appareil sexuel imparfait,' anomalie
ri Mrè elle-'ttiékilé que ûôxii en cottuàlséôti^ à peiiié dèiîjt éU
Mié éiléttiples. Il y a plnd : alord même que , pâf la càntot-^
ttàtléki du doublé appareil sèxuél» il serait maiériellemèfîl
pd6éibl6 qti*6ù hermaphrodite féeotidât tottr il tout* et tti
fiMoiidé, H est fort dbtitettx qué ëéë péhcbati^ lô portàsdéÀi!
h la fois vers les dettx éeJtes , et quMI pût remplit* i'iiné ^t
Flnilt^ fonction. Bien plutôti comme il résalte de rettSemi>le
te faite que non» a? ona rapportés dans oe ehàpitre et dah» lé
frécédetii» tift td être» malgré êotï detible appahèd sèî^uél;
«e jouirait réellement d'âneun sê&e , et lie éërait [)fayéiblU<<
ghlMmeni qn^ûn véritable neutre ( i ).
L^herniaphrodisme parfiiit éàni le |>oint de f tië hnàlt^
Baiq^e^ e'i|si;-4i-dtrë l'ëilisteneé simultanée de tentée léé
^ièa mâles et de tontèé les parties foméllet», est émi6ri
pIM difficile à eoncetoir ^ne rhermaphrodi^me physfolo^^
giqc^i^ pëbt^étrè mette est^îl absolument impossible. Ce
nlMrpëè qne là poi^^lbilité dé l'èxt^rence d'nn donblé spp)&i
reil sexuel ne puisse être théoriquement àdtnide i mài6 elM
tr:."'-' • ■ ■ '^:- ■• . • . • . ;- • '..-']''
(i) Oo a va au contraire qaechez les animaux inférieurs , et spécîa.
lement chez les poi^ons^ U simplici.lé extrême 4es foncions généra-
iiciceft risolement coniplçtdes deux moitiés- de J'appareijI sexuel, e|
soridiitlescoodîtiops remarquables de Thermaphrodisnie latéral • rea-
deiit Texistence de l'hermaphrodisme physiologique parfait. beau-
l^p plus probable y inqépetidamment méiQe de tout, excès rétl
4ao8 te nombre des parties. Je^ me borne, ici à rappeler ce que j*a| ^il
Ïtas l&ant , aucun cas d'hermaphrodisme avec excès n'ayant encore été
constate, du moins a ma Éonnai^saoce, m chez les vertébrés ^ioiéirieiirs;
ni chez les invertébrés.
1^2 PARTIB III.
suppose la réunion de plusieurs modifications dont chacune
en particulier est déjà une anomalie des plus rares. Ainsi
elle ne pourrait avoir lieu sans qu'il y eut à la fois dopU-^
cité des six segmens principaux dont se compose nu
appareil sexuel normal : il faudrait , de plus » que les
parties surnuméraires eussent revêtu toutes à la Ibis le
caractère sexuel inverse de celui des parties normales: sop-
positlons qu'on no doit guère s'attendre à voir réaVséeSr
pour peu que Ton se rappelle combien les six segmens dq
Tapparell sexuel , et notamment les organes internes et les
organes externes , se montrent indépendans les uns dev
autres dans leurs combinaisons diverses.
Un autre motif non moins puissant de révoquer en doBie
l'hermaphrodisme parfait , c'est l'Impossibilité qu'on cas
de ce genre soit produit sans une grave perturbation des
connexions normales. Cette raison est de peu de yaleoc
pour les organes génitaux internes, qui n'ont guère ayeO'kl
parties environnantes que de simples rapports ,. et noù des
connexions (i) : elle est au contraire d'un tel poids àré*
gard de celles des parties externes qui se trouvent U9Îes
par de véritables connexions avec les os pelviens » que hwt
duplicité » sauf le cas de scission , et surtout l'exlstencerfii*
multanée d'un clitoris et d'un pénis , doit sembler entière^
mept inadmissible (2). . , - ' .li:
Cette conséquence , si conforme aux principes philoso-
■■■'•■%■
(i) VofeZfâvcm les généralités de V Histoire ties anomalies des connexîôiu^
liv. I, pdg. 4a46t saiv. , lès différences qui existent entre les rapport!
et les connexions, soit dans Tétat normal , soit dans rétat anomatJ'
(a) Je n'hésiterais même pas à m* exprimer d'une manière absdliie^
s'il n'existait dans les annales de la science quelques cas, à la vérïlé
douteux , dans lesquels il aurait existé deux pénis. Ces cas, s'ils étaîcnl
vrais » seraient peut-être explicables par une simple scission* ^ayn
t. ly p. 73i*
.\ '.
BERIfiPHRODISIfBd BI8EXUEL8. I7S
phiques établis par mon père (1) , et aax résultats de mes
propres recherches sur les anomalies de connexions,
est pleinement justifiée par les laits. Tandis qu'il n'est
aucun des organes internes que nous n'ayons vu, dans plu-
sieurs cas, se surajouter, soit seul, soit en même temps
que d'autres parties , à un appareil générateur de l'autre
sexe; il n'existe pas dans les annales de la sience un seul
exemple (a) de la réunion d'un pénis et d'un clitoris chez
le même sujet , pas même un seul fait qui puisse être con-
sidéré comme en indiquant , de quelque manière que ce
soit , ou l'existence , ou la simple.possibilité.
C'est là, comme on le voit, un de ces cas» bien rares
encore dans les sciences physiologiques, où la théorie et
l'observation conduisent par des voies diverses , mais avec
une égale certitude » à la même conséquence , et se four-
nissent mutuellement de précieux moyens de vérification*
Aussi, appuyé à la fois sur l'un et sur l'autre , je crois pou-
voir poser avec confiance cette conclusion : l'hermaphro-
disme parfait, au moins très-rare sous le rapport physiologi-
que, est presque totalement inadmissible sous le rapport ana-
tomique , tous les organes internes de Tun et de l'autre
sexe pouvant coexister, mais la présence du pénis parais-
sant exclure celle du clitoris, et réciproquement (3).
(r) Voyez le t. II de la Philosophie Jnatomique,
(a) On ne peut en effet compter pour rien ni les assertions mani-
festement erronées de Bbdiicblli et surtout de Garbèrb , hcis cit. , au
sujet de deux animaux hermaphrodites, ni le vague témoignage de
LiscHWiTZ, Satyr» siUs,, sp, III, t.II, qui dit avoir trouvé chez le même
sujet une vulve, un clitoris et un yrai pénis à la face supérieure du-
quel s'ouvrait Turètre.
(3) Après toutes les citations précédentes je puis encore indiquer
plusieurs sources où l'on trouverait soit des remarques sui; l'herma-
phrodisme, soit la réunion de diverses observations empruntées à des
ouvrages déjà mentionnés, soit même des exemples nouveaaX| mais
)74 PAUTlIi III.
-— -- — — ■— -^■— ■— — .^^^ ».^^^ ft^k^^A^^*.^MZ Oa O^ AA â
DES MONSTRUOSITÉS.
(QUfTElilfE ET DERHIEE EMBI^^lfCBEBfEnT DES ^VQ;M\Lt^^,\
En marchant , suivant Tordre logique , do simple an
composé et du connu h l'inconnu, nous nous sommes élQfés
suecessiveuient de ces légères modifications de volume et
de forme à peine différentes du type normal, point êçi
dépari de toute recherche tératologique, jusqn*& ces états
dWtrême anomalie > et, en apparence, de grave irrégoli-
Flté qui , sous le nom de Monstruosités , ont depuis si lant*
temps fixé Tattention des observateurs. Sans doute ttes^k
regretter que l'on ne puisse, à l'aide d'une comparaison di-
recte entre l'être monstrueux et l'être normal , expliquerlin*
médiatem^nt les conditions d'existence et la productiop ^
qup Top ne peut, faulfi d'une description snifisamnoenl détaUMf , i
porter 9 |eur véritable genre. Voyez, outre ceux des sncî^s tépatolt*
gués que je n'ai point encore cités spécialement: Allbh, Leeurèàm
les Philos, transactions, Sinné^ (663 1 n** 3a , p. 0a4; pas qui pavattrait
un exenople remarqqable d^bçrn^aphrpdisnie avec excès, mais dqot
Tt^uteur ne donqe qu'uneidée très-imparfaite, -r- ^k^vsTYjLMM^mtiUâ
le Journal des Savant ^ i6p3 , et la Collecta Acadéaùqi^^ t, YII 9 PUS* 't'
cas très-ctiriei|x, s*il est vrai qi(e les règles coulassent par r^riftoÉ dB
clitoris ou pénis, qi^is doqt la description est à peine él>^ucbée. r-r Qi
Jaucouht , art. Hermaphrodites de la grande Encydopé^ic, -rr fiJ^iqfS*
PBTTB, descript, d'un enfant difforme^ dans le Jour, de PhjP**t ^i^f si7^t
pairt. If P* ^9; très-mauvaise observation. — VENBTXB^Df lu GMtât
iion de V homme, 4® partie, ch. lY. — CnAussisa, Discours Im à l'ipf*
^çe ^e lu lUaterniféf le i8juiQ i8|a)| in-4 >
l'an par rorganisaiion d^TaiUra, e( que la ?6ie la plus eourte
ne soit pas anssi la plus ratiûnpdie, MaU p en iératolpgîie
isomme dans tonte oiUrq science , une question çQippIexe
m peut être résolue qu'après et par une analyse exacta dé
iBS divers éléroeps. Lei auteurs trop neinbrem qui» dér
pourvus do notions précises mv les bémitéries , véritables
prloeipes io^médiats des naonstruûsjlés , ont eru pouvoir
«border directement Tétude de celles ci , et , pour premier
MSAÎ , iu^prnviser la plus diiCcila des brancbes de la térator
Ipgie » ont commis qoe faute des plus graves contre les pré-
ceptes de la logique. Autant vaudrait, en physiologie, tea**
ter U détermination des roouvemens généraui^ d'un éip%,
MBa avoir étudié d'abord la myologie de ses diverses rér
fjimM, ou voulpir se rendre compte de l'ensemble de la
«ii«i|latiQ|i 9 sans connaître les principales branqhea vasr
linUires et sans avoir disting^é les diverses oavités da
La méthode que nous avons suivie, est infiniment plui
IwtQ , mai9 aussi infiniment plus sûre. En passant des hémit
lArje^ au« monstruosités , loin que nous nous trouviqns
IfMisportés lout à coup et sans préparation sur un terraijn
Mpf» ce sont les mêmes faits, les mêmes phénomènes qui
Mit été le sujet de nos études antérieures , ce sont les mêmea
lois, qui vont Têtre encore de nos recherches futures.
Pav ^analyse, par la décomposition d'une monstrppsité
en set élémens tératologiques, il nous sera presque toujours,
limui aisé, du moins rigoureusement possible, de réduire
le aakttioB d'un problème difficile et compliqué k •ollo de
plofiears questions simples et déjà résolues h l*avanoe«
Aipai, lors méjsie qu'une monstruosité sera trop eompleie
pe» que ses eondilions d'existence puissent jltpe rattachées
immédiatement à l'état normal, nous parviendrons par une
voie indirecte au même réaultat',- en les ramenant & celles
176 FAIT» UI.
de deux oa de plusieurs htSmitéries , ramenées eUesHOoêiiies
anlérieureoient à Tétat normal.
C'est parce que Ton a méconnu trop souTent les liens
intimes qui unissent Tétude des monstraosilés à cdie des
bémitéries , et qui font yéritablement de Tune un cond-
laire de l'autre ; c'est parce qu'on a touIu attaquer de front
les difficultés les plusgraves , sans s'y être préparé par Fé-
tide des faits les plus simples , que tant d'auteurs ont con-
sumé en pure perle des efforts qui , mieux dirigés , eussent
fait faire à la science d'immeuses progrès. Bien loin qn'H
en soit ainsi , les nombreux anatomîstes qui depuis trois
siècles ont cberché à éclairer» par leurs recbercbesy Tbis-
toire des monstruosités, n'ont fait presque tous , si Ton ex*
cepte les contemporains» qu'entasser des explications pure-
ment bypothétiques sur des faits mal décrits ; et aujour*
d'bui encore , après les importans travaux exécutés depuis
vingt années en France et en Allemagne , plusieurs parties
de la tératologie sont si peu avancées qu'elles restent en*
core presque oitièrement h créer. Aussi , sans nul doute»
si , en étudiant avec soin les bémitéries » on trouve à glaner
quelques faits iotéressans sur les pas des anciens auteurs»
c^est, dans les recbercbes sur les monstruosités, une ample
et ricbe moisson qui doit récompenser les efforts des obser-
vateurs.
Appuyé sur les résultats établis précédemment , et sur les
considérations exposées dans les prolégomènes de cet ou-
vrage , je vais donc aborder Tbistoire des monstruosités »
avec Tespoir non seulement d'enricbir cette partie encore
si imparfaite de la science, de quelques idées , de quelques
faits nouveaux , mais de contribuer » en la reprenant jusque
dans ses fondemens , à l'élever au niveau des autres bran-
ches de la tératologie.
MONSTBUOSITÉS. 1^7
PinsiON DES UON8TEU08ITÉ8 BN CLAISBSBT £19 ORDRBfr i
En établissant , dans la première partie de cet ouvrage:»
les qaatre groupes de premier ordre on emhranchemens
auxquels se rapportent toutes les anomalies , )'ai donné
des moDSiruosités la définition suivante » renfermant ei^
elle Fesipression abrégée de tou^ les caractères de ce groupe
tératologiqne» et le circooscrivs^ttdansdesliaâtesqne|ecroi8
pouvoir dire très-précises et rigonreusemept déterminées:
Les monstruosités sont des déviations du type spécifique,
complexes » très-graves » vicieuses , apparentes à l'extérieur
et congéniales (i).
De cette définition résulte la nécessité d'une classificif-
tion nouvelle des monstruosités: car, par elle» ce groupe
tératologique se trouve nettement caractérisé , soi^ à l'é*
gard des bémitéries , soit à l'égard des hétérotaxies et des
bermaphrodismes. Au contraire, dans tous les systènu^$
t^gtologiques proposés jusqu'à ce jour» notre qnatrièiae
enibrtiiichement se trouve toujours réuni avec une ou plan
aienrs des trois premières grandes divisions des anomalies ,
et le plus souvent même avec toutes les trois h la fois; ce qui
fait du mot monstruosité un synonyme à!anamaUe, et d'ciii
résulte , comme je l'ai démontré (s) » une fâcheuse coxifa-
sion entre des choses essentiellement distinctes.
Ainsi 9 aucun, des auteurs qui m'ont précédé, n'a attaché
au mot monstruosité le sens que je crois devoir lui don*
(i] Foyez t. I,p. 79. — Cette définition est établie et déyefoppé»
avec soin dans les quatre premiers chapitres des Prolégomène8.yoye2
particulièrement le second chapitre (p. 47 et suiv.) , dans lequel i'é^
tablis 1^ corrélation mutuelle et la subordination des divers carac*
tères des monstruosités.
(2) yoyez les chapitres V et VI de la ire partie , 1. 1; p. 80 et 97,
II, 12
tjS '' mmv itR
ner ; aucun n'a circonscrit le groupe dans les limites que
me» iM&e^âfae^ ti^l'Cikiddit à tracer^ et , piif eoUsëqiient
aussi p aucun u'a exposé une classification qu'il me soit pos-
tSXié d*à^tf^ter'dahs son ensemble.
•'6!i èi rd dimè lâ preiriîère partie (i), que lès élassîfica-
fibti^ téMilolôgitjues' établies jusqu'à prêèôiit sont des corn-
ifihafféôiië^ ^Ibsf oii' moins ingénieuse^, maïs toiites pore-
ttiifftt ttrtf ficdèilèè; I>e là réédite également la nécessité d'cme
iiâtf6Véttbti: Eë'ttfôi^^ où, éh tératologie, comme
aàhtfttii;* ^' ztkimgiér et en botbniqae , lés classifîcationt
artlfiiéiëlfiîd , ipA ', |)ài:^'feùt* natnre même, ne petivent être
i)trè'{fhMsoirë'év doivent tombe]/ devantrémploi de la mé-
thode naturelle. Déjà même un grand nombre dé genres ont
éfê'tàitïàllA, ct^nforûiémènt aux principe^ des Naturalistes,
i^tt^'UMir J>èré$;eâgbigé te'pirèmier daris dette voie nouvelle,
eÂl à Mi'tJbiLeùplè, par plusieurs autres tér^tologues ; et il
éiitt^âdiiro^sé&llé' aujoùi'd'litit de ne [la? considérefr ces non**
i^Bffitfâitisidnâ^ccmthe aussi lïatùrelles et comme établie^
Mit' Sei bases aiàssi solides que les meilleurs genres zdolo'
gH[tié^'bu 'bfotànfques.
BtefiÉt rinirodùttion des principes Linnéens dans la té*
îBtblogîe m'oblige surtout de sortir encore une fois des
VWi^sVtrafcêès par lès auteurs, et dé proposer pour les
IrièttÂttdôsités une classification comme une définition noo-
Telle. En effet, les anciens systèmes sont tous basés sor
dlés'dôtisidératloné non conformes à Tordre naturel: ilde*
tiMt d)is6hnais iiûàpbssible de les conserver. D'un antr®
côté ^ les travaux faits depuis quelques années , dans U
dkeetion nouvelle et progressive que la science a reçue ^
moto père , sont encore très4oin d'avoir conduit à l'établis^
sèment d'une classification naturelle, applicable à fe^*
(f) Loc, cit*
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semble iei' monsthièsités. Trente genres environ ont été
fondés; mais un nombre pins qae double est eneore à
établir, et surtout il reste à grouper entre eux, [suivant
leurs affinités naturelles , tous ces genres créés ou à créer ,
pour en former, selon la méthode des zoologistes , des fa-<
milles , des ordres , des classes. Ainsi , au moment présent,
on peut dire que les progrès de la science ont reùversé les
anciennes classifications , sans en avoir édifié une nouvelle
sur leurs ruines : la tératologie n'admet jilns de systëmèif
artificiels , et elle n'a pas encore de méthode naturelle.
On verra, dans la suite de cet ouvrage, comment )'ài
cru devoir essayer de combler cette immense lacune. Je
n'entrerai point ici dans de loiïgs détails sur la classification
que )'ai adoptée, renvoyant atix deux livres suivahs, qui
n'ea sont pour.ain3i dire qu'qnlong développement. Mais
j'inâifipecai à l'avance,: comme je l'ai fait peur les autres
es4waiichemens tératologiques , les cïirâfctëres et les déno^
liDinatîons des divisibns principales. Les rapports naturels
dé ces" divisions et leurs subdivisions, sont en outre pré-^*
sentes synoptiquement dans le tableaa ci-joint.
. ^ ..: ■ . f. ).
'Iblgpé le nombre immenâe des ml&trstrnosîtés dé|& cob-
Biiés, et les différences presque loiiDlés de Jçiir organisa-
tîoni. Imputes se partagent très^naturellepient çp j^fijc grou-
pes principaux, d'après des caractères dont la netteté et la
ri^eur ne sont pas plus contestables que la haute vatour
l^yftielogique.
Ainsi , dé même que les zoologistes ont depuis long-tëmps'
distingué dans la série acimale des ôtrçs qu'ils disent 5/m/>/ej,
et d'autres, formés de l'agglomération dedeox ou plusieurs^
des premiers, qu'ils appellent composés ; de même il existe,
parmi les monstres, des êtres dmns lesquels on ne trouve que
fej étémeni complets ou incomplets <Cun seul individu , et
]8o PABTIB III.
d'autres qui réunissent en eux les élémens complets ou in-
complets de plus d* un individu. De là deux groupes primaiiei
ou classes, dont j'exprimerai les caractères géoéraaxpar
les noms de Monstres ukitaiiues (i) et de Moiistbbs com-
posés (2).
L'ordre naturel , et Tordre logique qui , quoi qu'on en
ait dit, concorde toujours avec Tordre naturel «veoleot
également quedetres deux classes, les monstres unitaires for*
ment la première, les monstres composés , la seconde. Non
(1) Ta! déjà exposé cette division générale des monstres en deux
classes dans mes Propositions sur la monstr. eonsid, chez l'homme et Usam»
maux, p. ^4» Thèse inaug,, août idag. Seulement dans ce premier
essai (où i*oo trouvera aussi , p. Sx et suîv., rindicalion de la plupart
des ordres établis dans cet ouvrage), j'avais employé , pour désigner
Tes deux classes , les noms de monstres simples et de monstres eampesis, \
J*ai dû reconnaître depuis que le désir de me rapprocher le plus poi-
flible.de la nomenclature zoologique, m*&vait entraîné à FadoptiM,
p^ur la première classe, d'une dénomination vicieuse. Le mot lôiyiiri
qui signifie à la fois non complexe tt non composé, a déjà étéempkigfé
par moi , dans le premier sens, pour caractériser, d*une manièregé*
nérale,les hémitéries, par opposition aux anomalies complexes,Si}ift»
nais maintenant» prenant ce mot simple dans sa seconde acceptioD»
l'appliquer à une division des monstruosités qui elles-mêmes foot
partie des anomalies complexes , je tomberais dans une contradiàkMi
qui, seulement apparente, il est vrai, et n'existant que dans les tenues,
présenieraft de graves i'ncohvéniens. — Une semblable remarque estap*
plicable à la zoologie, où l'on entend, tour à tour , par animal siinfkf
uu ànimèl non complexe , par exemple une hydre ou un volvoce , et un
animal très- complexe, mais non composé, tel que l'est l'homme hû-
même. Cest un vice de nomenclature, qu*il sera facile de iailt
cesser, en continuant à dire , dans le premier sens , animal simple, et
en disant, dans leeecond, animal unitaire »
(1) GuBLT, dans son Lehrh, der pathol. Anat,^ part. II > a , depuis h
publication de ma thèse, adopté ces mêmes divisions, Tune également
sous le nom de monstra simplida , et Tautre sous les noms de monsÊm
trigcin-iia et bigemir.a. Il faut d'ailleurs remarquer que Gurlt cootinue
à ne pas distinguer les véritables uionstruosités des autres anomalies.
MOKSTRtJOSITÈS. 181
seulement l'organisation de ces derniers est plds complexe
encore; maïs il y a, pour placer en second lieu l'histoire
des monstres composés, cette raison péremptoire, que ces
êtres anomaux peuvent être généralement considérés
comme résultant de la réunion de deux ou de plusieurs
monstres unitaires.
PREMIÈRE CLASSE.
HONSTBES UNITAIRES (l).
Dans cette première classe se placent , comme on vient
de le voir, tous les monstres chez lesquels on ne trouve les
(i) Dans rhistoire des trois premiers embranchemens tératoIogU
queâj'ai désigné généralement les groupeS;8oit classiques et ordinaux,
soit génériques, non par les dénominations des êtres anomaux eux-mê«
mes, mais par celles des anomalies qui les caractérisent. Ce système
de nomenclature est suffisant pour toutes les anomalies simples ou peu
complexes ; et son emploi m'était d*ailleurs imposé par l*état présent
de la science. En effet , si Ton excepte les nains, les géans , les albinos
et deux ou trois autres genres, les êtres affectés d'anomalies simples
n'ont jamais reçu de noms spéciaux, et je n'eusse pu les distinguer
que par des périphrases , ou par des mots nouveaux dont le grand
nombre eût compliqué à l'excès, et sans nulle utilité, la nomencla-
ture tératologique. Les principes de la méthode naturelle, dont je
dois faire Fapplication complète aux monstruosités, me commandent
de suivre, à Tavcnir, une marche un peu différente. Tous les groupes
seront désignés par les noms des êtres eux-mêmes qu'ils compren-
nent ; et lorsque ces noms n^exîsfent pas déjà dans la science , je n'hé-
siterai pas à les créer. Les conditions d*une monstruosité sont en gé-
néral trop complexes , comme on l'a va dans les Prolégomènes (cha-
pitre YI), pour qu'il soit possible de les résumer dans de courtes et
simples périphrases : la création d'un nom générique Linnéen (iioyez
1. 1, p. 100), qui n'exprime pas ces conditions, mais qui les indique, et
quelquefois même ne les rappelle que d'une manière éloignée, est
seule possible 9 et devient tout-à-faltindispençahle. Aussi cette partie
i8a pàbtis nu
élémens» soit complets» soit incomplets» que d'an senliodi-
TidtL Une monstruosité unitaire résulte donc » soU de T^b^
sence d'une partie de ces élémens , soit seulement , leur
nombre normal étant conservé , de graves modîfiçationi
dans leurs connexions et leur disposition.
Ce groupe n'a été jusqu'à présent ni établi ni m$me
nettement indiqué par aucun auteur , tous les tératologaes
ayant réuni dans les mêmes groupes les monstruosités aYec
les anomalies simples» et presque tous ayant voulu au con-
traire séparer en deux classes distinctes les déviations dans
lesquelles le nombre des parties est diminué» et celles où
les parties , conservant leur nombre normal » ne sont mo-
idifiées que d^nsleur disposition* Or» j'ai déjà fait voir (i)» 4
je démontrerai bientôt par de nouvelles preuves » qu'une
telle division est absolument inadmissible » un très-^grand
nombre de monstruosités résultant de modifications ^
ïportent à la fois sur le nombre et la disposition des organes.
Ainsi la classe des Monstres unitaires comprendra tout
à la fois ( sauf les sujets affectés de simples hémitéries que
les auteurs ont» dans leurs classifications» réunis aux véri-
tables monstres) les deux classes qae Buffon appelait
Monstres par défaut et Monstres par renversement ou fausse
position des parties; les trois groupes que Blumenbach t
de mon ouvrage contiendra-t-elie un assez grand nombre de mots noa*
veaax , analogues aux noms ordinaux et surtout génériques des nata*
ralistes» et formés d*après les mêmes règles. £n général» les noms de
genres seront tels que» par la simple addition de la terminaison iVàla
dénomination propre d'un monstre» la monstruosité se trouve elle*
même dénommée. Ainsi les monstruosités qui caractérisent les
genres Symèlej Héléropage, Jttotfyme, Opocéphale^ etc.» seront appelées
Syméliep Hétéropagie^ Atlodymie^ Opocéphalie y etc.
(z) Voyez le chapitre Y des Prolégomènes » dans lequel j*ai présenté
le résumé et fait Texamen des diverses classifications tératologiquet
des auteurs. Voyez aussi le chap. VJ, p. ixi.
àiéiffxés jiftf Uê n^3 4e Fabrica alimê^ i/Sià0t miiMM^ i0à
M^9Utra per defrc^^n^;ies A genèses Mi flmifi^tê des Hétéro-
genèses d^ M* Sres^f^hot; eu£a Jes ordres ^pji^ M* Gharvet a
nommés Monstres par défiu^ el Monstre pd^r irrégularité.
Les coiisidéraUiQ|i3 awr lei^iielieç i;qpi^si9fit Ifs divisions
proposées d'abord par BuiTon et admises .4^^iJP » avec quel-
que modifications, {Mirpjre$qaeiibpii# l^a^Mtt^o^s^ sont si peu
c^ rapport ayesci'enseiiij^le d/es faits» 'qu'iipi^. Jos avoir reje-
tées comiae bases priaclpcdes dekela^^iiîc^l^o^ des mons-
truosités» je n'ai pa encore ei» tirer paf|;i»#i pour l'éla-
blisfiement des groupes ^eiçoi^daires pu w^^ie^ , ni même
p4>ur la subdivjisloa 4e c^enic-çi .ep tri})Hs i^t ^^ genres. On
verra ea ej9^ que» f^omi les trçis ordres que j'aj cru devoir
a4ii^ttre» il n'en est qu'un seul dens lequel ne se tronvent
pas réunis ( pour employer la uomenciiatijirQ 4e Bufibn )
des monstres par défaujt , et des moastres p^r fausse posi-
tim des parties.
L'exposition et le développement 4^i cara<c|^res ordinaux
des monstres unitaires ne seront donnée» elaepeuventrétre,
qiop dans Thistoire piaiticuliàre 4# chapu^ d^ troip or4f*#9
qniB^'adlpe^ parmi ees monstF§9.(i). TimU^fQl» > "i^e indi-
C9âi(m ^Qfsm^ipQ ppwra DOi^^tf^r , dès {| pré&^^, qu'ils re-
po^OQt sw 4^9 c^ir^^r^^ à }a fois impprtfii^^ |^( faciles h sai-
sir : deux conditions' sans lesqueUes j^ï^ çl^iffication ne
eiiuralt êtrp ii^éthpdiqi^ §t r^tfpnnislle*
^z) J*aî déjà fait connaître soit ces divisiops , soit les divisions cor-
respondantes que j*adinet8 parmi les monstres composée , par une com-
monication faite à la Société des sciences natureiiet dAiis sa séance du
Yo octobre i834 (voy^ le MuUetin de ccUa tnoiétét part. I , p. aa ) , et
par un cours tératologique professé à Técele pratique. P'oyez les ana-
lyses de ce cours, publiées en i835 par M. V. Mxv]^xb& dans YÉcià du
monde tiwanu
OnDftB !• MùMtrei unitaires autosites, c'est-à-dire capableft
de vivre et de se nourrir (i) par le jeu de tears
propres organes. Tons peuvent subsister plus oa
moins long-temps hors du sein de leur mère.
Les premiers genres sont même complètement
viables.
Dans les autosites , la monstruosité n'affecte
encore qu'une ou plusieurs région» du corps ,
et les autres régions qui forment la plus grande
partie de Tétre^ne s'écartent que très-peu ou point
du type normal. Il existe toujours un appareil
plus ou moins parfait de circulation , et spécia-
lement un cœur. Les poumons , presque tous les
viscères digestifs ^ et pour le moins une partie
de la tête » sont constamment conservés.
Tons les caractères physiologiques et anato-
miques sont traduits extérieurement par la forme
générale qui , dans la plus grande partie da
corps , reste symétrique et presque normale.
Obdbb il Monstres unitaires omphalosites, ou vivant seule-
ment d'une vie imparfaite et pour ainsi dire pas-
sive , qui n'est entretenue que par la conmnnni-
cation avec la mère ('2) » et cesse dès que le cor-
don est rompu.
Les omphalosites manquent d'un très-grand
nombre d'organes ^ et tous ceux qui existent
sont très*imparfaits ou même seulement ébau-
chés.
Extérieurement y toutes les régions du corps
(x) D*AuroWo$y c'est-à-dire qui se procure lui-même sa nourriture^
(3) Mot formé, sur le modèle du précédent, de àft-^vî/ii, ofnhiUc, et
de «roSy nourrf/ii/v;c*est-à-dire, qui reçoit sa nourriture parTom-
bilic.
MOICSTHUOSITÉS. l85
sont de forme très -anomale* La symétrie des
deux moitiés de l'être est notamment très* im-
parfaite , et quelquefois même presque entier
ment effacée.
Ordre IIL Monstres unitaires parasites.
Ceux-ci, les plus imparfaits de tous» sont des
masses inertes , irrégulières » composées prin*
cipalementd'os» de dents, de poils et dégraisse ,
manquant même , et c'est leur caractère le
plus essentiel , de cordon ombilical. Aussi sont-
ils implantés directement sur les organes gé-
nérateurs de la mère, aux dépens de laquelle
ils vivent d'une vie obscure , végétative et toute
parasitique.
On verra plus bas comment ces trois ordres correspon-
dent à la fois aux trois grandes divisions du règne animal
et aux trois époques principales de la vie du fœlus. Il suiBt,
pour le présent , de remarquer que les parasites nous offrent
le dernier terme des déform ations possibles : les monstres
composés eux-mêmes , dont l'histoire va suivre , ne pré-
sentent point d'exemples d'une organisation plus anomale.
SECONDE CLASSE.
MONSTRES COMPOSÉS.
Cette seconde classe, non moins étendue que la première,
comprend tous les monstres chez lesquels on trouve réunis
les élémens , soit complets , soit incomplets , de deux ou
plusieurs sujets. Ses caractères sont tellement remarquables
et tellement tranchés , que tous les auteurs de classifica-
tion l'ont admise ou indiquée sous les noms de Monstres
par excès ( dénominalion dont j'ai ailleurs montré Tineue-
iitade) , de Monstres par greffe, de Maastres doubles , de
diplogénèses, etc. Nul doate même que cette classe n*eAt
été depuis long-lemps bien établie et bien caractérisée , li
les auteurs 9 par la confusion toujours faite entre koa héow.
téries et les monstruosités proprement dites , ne se fussent
mis dans l'impossibilité absolue de tracer des limites pré-
cises entre les monstres composés et les unitaires.
C'est donc dans celte classe que se rangent ces associa-
tions singulières de deux organisations» soa?eiit même de
deux vies , dont l'étude offre un sujet inépuisable de re-
cherches , non seulement aux anatomistes et aux physiolo-
gbtes» mais aussi aux psychologistes eux-mêmes. On Terra
comment les complications en apparence presque inextri-
cables de la structure des êtres doubles et plus que doubles,
se ramènent par l'analyse à des modifications simples»
qu'expriment des lois très- précises et presque géométriqoei}
et auxquelles peuvent être appliquées une classification et
une nomenclature éminemment méthodiques.
La définition même que je viens de donner des monstref
composés » indique la nécessité d'un premier mode de sub-
division » d'après le nombre des ï^ujets réunis. De là » danf
l'état présent de la science , deux sous-classes» les Monstra
doubles et les Monstres triples, dont la première comprend
à elle seule presque tous les cas connus.
I. MOXSTXES DOrBLES.
Leur classification peut être ramenée» par des considéra-
tions fort simples» à celle des unitaires. Tout monstre
double peut être considéré comme composé d*un sojet
autosite» uni» soit à un autre autosite » soit à un omphalcH
siie, soit k un parasite. D'où la possibilité de diTiser les
monstres daubiez eja .trois x^rdres , demi chacun représente-
rait ua ordre de la classe prccédenle. Ma^is l'observation
montre que l'union (^'un autosite avec un omphalosite , et
l'union d'un autosite avec un parasite , donnent pour ré-
sultat des êtres très-sem^laLIes physiologiquement , et ne
peuvent être consid<^rées comme constituant deux degrés
distincts d'organisation. J'ai donc dû rejeter une division
qui n'ofirait que le futile avantage d'une symétrie pili;s cpm-
plète dans le cadre de ^a çlassiiics^tion » et adopter seule-
ment les deux ordres suivans.
QfiDRE I. l^onstres 4oubles autositaires ou composés de
deoK indivi(JLus offrant je même degr^ de dé-
veloppement i contribuant l'un et l'autre à la vi^
commune, et dont chacun est analogue à un
autosite.
Cet ordre comprend un très-grand nombre
de genres , les uns formés de monstres complè-
tement doubles , les autres de monstres seule-
ment semi-doubles» ou même unitaires dans la
plus grande partie de leur être. De là plusieurs
subdivisions importantes /qui seront par la suite
établies avec soin.
Obdre II. Monstres doubles parasitaires ou composés de deux
individus très-inégaux et très -dissemblables,
l'un complet ou presque complet , analogue à
un autosite; l'auj^re non seulement beaucoup
plus petit, mais très-imparfait, analogue à un
omphalosite ou même à un parasite , par censé-*
quent incapable de vivre par lui-même , et se
nourrissant aux dépens du premier dont II n'est
physiologiquement qu'un simple appendice.
J'aurai aussi à établir, parmi les monstres de ce
i88 ^AiTiB m.
second ordre, plusieurs snbdirisioiis , Ami la
dernière et la pins remarquable compreadra les
monstres doubles par inclusion.
II. MOHSTBES niPLES.
Cette seconde sons-classe renfermant seulement quel-
ques genres à peine connus , sa division en groij^es secon-
daires serait présentement sans utilité. Il importe seule-
ment de remarquer que les mêmes considérations sur
lesquelles repose la classification des monstres doubles,
peuvent aussi servir de base à une distribution méthodîqaB
des monstres triples; d'où la division de ces derniers ea deux
ordres analogues à ceux des monstres doubles , les Momsim
triples autositaires et les parasitaires. Il en serait exactement
de même des monstres quadruples ou plus complexes en-
core 9 s'il y avait jamais lieu de s'en occuper utilement
Telle est la classification générale des monstruosités que
j'ai cm devoir adopter , et dont le développement Ta élie
présenté dans les deux livres suivans, consacré le premier
aux monstres unitairer» le second aux monstres composés.
\
M0X8TBBS VNITAIRfiS. 189
LIVRE PREMIER.
DES MONSTRES UNITAIRES.
(VRIMii&S CLASSt. )
Une classification , quel que soit Tordre des faits qu'elle
embrasse, peut être créée par deux méthodes qui , inverses
l'une de l'autre , conduisent nécessairement à des résultat»
très-différens.
Ainsi» sans avoir fait une étude spéciale et approfondie
des faits de détail , de leurs différences et de leurs rap-
ports» il est possible d'établir à /onm quelques divisions gé-
nérales, que l'on cherche ensuite à partager en groupes se-
condaires et tertiaires. Telle est la marche que l'on a d'a-
bord suivie dans toutes les sciences naturelles, parce qu'elle
est la plus simple, et peut-être la seule possible, tant que
l'on ne connaît encore qu'un petit nombre de faits : telle
est aussi la xnéthode qae l'on a employée en tératologie*
Ainsi BufTon, quand il veut classer les monstruosités, re-
marque que le nombre des parties est variable de trois ma-
nières; qu'il peut, en effet, ou s'accroître, ou subir une
diminution , ou bien encore rester normal ; et de cette seule
considération très-simple et déduite de notions très-géné-
rales , naît celte célèbre division des êtres monstrueux en
monstres par excès, par défaut, et par fausse position rfcj/^ar-
/îe5;divbion que tant d'auteurs ont depuis reproduite avec de
légères modifications , et que nous voyons encore aujour-*
d'hui presque universellement admise dans la science.
Au contraire 9 étudier d'abord avec soin les faits de détail^
lescomparer entre eux, les coordonner saivant lenrsafl^ilés/
et former successivement des groupes de plus en plus éten-
dus ^ toujours basés sur une appréciation exacte des rap-
ports naturels : en un mot remonter , par une marche lente
et difficile, mais assurée» de genres fondés surTobserFation,
aux ordres et aux classes » au lieu de descendre de classes
établies à priori aux ordres et aux genres : telle est une se-
conde méthode qui, entièrement inapplicable dans Ten-
fance des sciences naturelles, est au contraire la seule dont
leurs progrès permettent aujourd'hui Templôi. C'est' eîb
qnî, me servant de guide , ma souvent fait aperc^yqu/l^ai^
fïnité de monstres qui, selon la classification de Bij^n,
se rapporteraient à des classes différentes, et par siutâmV
conduit à réunir les monstres par défaut,et par faussé fHmr
tton en un seul et* même groupe , les monstres unifairéà.
Je ne douté pas, au reste» que si l'illustre auteur de
toire naturelle, au lieu de poser seulement lés prèou^rél'
biiscs de sa classification, eût eu le temps et la' volonté oe
la suivre jusque dans les détails de l'application , il eût re-
nàhcé lui-même , du moins pour les véritables monstruo-
sités , à dès distinctions qui , à priori, peuvent paraître trîis-
^atisfaisantes, mais que, dans la réalité , la nature ne priS-
sente pas. Il n*est pas besoin de ce gentiment exquis dès
rapports naturels dont BuiTon a fait preuve tant de fois, dans'
^s derniers travaux surtout , pour reconnaître que , dans
un grand nombre de cas, dés monstres chez lesquels le
nombre dès parties est considérablement diminué , oiTreiit
une grande analogie avec des monstres principalement ca-
ractérisés parla disposition anomale de leurs organes; pair
exemple, comme nous le montrerons bientôt, les anen^
céphales qui n'ont ni cerveau ni moelle épinière, avec les
byperencéphales qui ont, avec une inoeUe épinière normale.
M ONSTBtS WrritlBES. r0i
tih cerVeartt phicé hdrs de la cavité crânialne; le^ triocé*»
phales. cUez lësqnelff la face manque dans sa presque ter-
tailîtéy avec les édûcéphales, chez lesquels elle existe presque
entière 9 mais singulièrement modifiée ; enfin» les agéncH-
somes demi les organes géuito-urihaires sonttrès-incoinplets»
are^« les aspalasomes chez lesquels ib existent assez cotn*^
plets, et oii ils semblent mênie à quelt[ttes égards plus par-^
ïaftff dans l'état normal.
La natiH^ et les caractères essentiels des anomalies qui
i^astituènt de véritables monstruosités/ c'est-à-dire leur
complication y leur haut degré de gravité , leur influeiicié
Irès-g&iérale sur Torganisation (i) » peuvent d'ailleurs faire
|irévoîr à l'avance un fait généra) , que l'observation con-*
firme de la manière la plus positive : c'est qu'il existe à'
peine quelques genres , chez lesquels la disposition et le
nombre des parties n'éprouvent pas à ta fois quelques mo-
difications. Seulement , dans certains cas > le monstre est
prifé d'organes nombreux etimpcirtans, et les dispositions
insdliles que présenteiit I^ organes conservés , sont peil
remarquables: c'est alors» pour les auteurs, un monstre par
défaut. Tel autre> au contraire» présente de nombreuses et
graves anomalies dans la disposition , les connexions et la
structure de ses organes, dont le nombre n*èst que très-^pea
incomplet: c'est alors un monstre />ar fausse position ou/iait
conformation irrégulière , selon l'expression de plusieurs an^
t$€fs français; pef fabricam alienam, suivant celle de Blu^
meûbach^ Enfin , et ce cas est même celui qui se présenta
le phis fréquemment ,. il y a aussi des monstres qui , s^éloi-
gnànt à la fois du type normal par de graves déviations nu<«
mériques et par des modifications importantes dans la dis**
position de plusieurs organes , participent à la fois , et au
(i) ropz p dans te !• I , le chap. Itl dès Prolégomènes.
19s PABTIB III.
même degré, des conditions des monstres par défanl , éi de
celles des monstres par conformation irrégolière des parties.
On voit donc que la circonscription des anomalies par
diminution dans le nombre des organes , et leur aépanh
tion en un groupe particulier , difficiles déjà parmi les hé-
mitéries (i)» deviennent , à Tégard des monstruosités ,
entièrement impossibles. J'ai donc Ad abandonner une
classification et une nomenclature en désaccord «yec les
faits f et réunir les monstres par conformation irrégulière oa
par fausse position , et les monstres par défaut, si intimement
liés entre eux, en un seul et même groupe. Ce groupe,
c'est la classe des monstres unitaires, que jecrois pouvoir pré-
senter à la fois comme très-naturelle et comme parfailement
limitée à l'égard de la classe suivante, les monstres composa,
m
Les monstres unitaires sont tous ceux chez lesqpaels mi
ne trouve les élémens , soit complets , soit incomplets » que
d'un seul individu. Ces élémens , quelles que soient les buh
difications qu'ils ont pu subir dans leurs connexions , hor
volume , leur structure ^ ou, d'une manière plus générale,
dans leurs conditions d'existence, sont ordinairement comme
chez la plupart des êtres normaux , disposés pour la plupart
des deux côtés d'un plan médian ou axo central, qui divise
l'être en deux moitiés ou, d'une manière plus générale, en
deux parties homologues entre elles.
Dans un grand nombre de monstres unitaires, la symétrie
qui résulte de cette disposition est aussi complète que dam
l'état régulier. Chez d'autres, la symétrie, très - ma0ifcfet8
encore pour Tensemblé de l'organisation , est plus ou moins
incomplète dans quelques parties du corps ; et nous vernHis»
(i) Fojez dans le tome I, p. 630 et sulv., les considérations généra-
les 411e j*ai présentées sur les anomalies de nombre.
MONSTRES UNITAIRES. igS
dès les premiers genres de la série , des exemples de cette
modiflcalioD. Enfin il est aussi quelques monstres de eette
première classe , chez lesquels la forme générale devient
tellement irrégulière , qu'une analyse exacte de leur orga-
nisation suffit à peine pour découvrir en eux des traces
de disposition binaire et dû symétrie. Mais ces exceptions
apparentes sont extrêmement rares » et ne s'observent ja-
mais que dans les derniers genres , c'est-à-dire dans ceux
dont l'organisation est la plus incomplète ou, suivant le
langage des naturalistes , la pins dégradée.
Il en est donc exactement , quant aux caractères de sy-
métrie , de la série des monstres unitaires comme de celle
des êtres normaux, parmi lesquels on trouve, dès la pre-
mière classe du règne animal » quelques légères infractions
à la loi générale de parité, et, dans les groupes les plus in-
férieurs, des exemples de grande irrégularité. Du reste,
comme on pouvait le prévoir h l'avance , les exceptions
sont pins fréquiDntcs et souvent plus graves parmi les
monstres unitaires que dans la série normale des animaux
binaires , et surtout aucun de ceux-ci n'est comparable sous
ce rapport h ces êtres très-irréguliers et très-simples qui
terminent la série des monstres unitaires.
Sauf ces derniers , qui nous offrent véritablement les li-
mites extrêmes des déyiations possibles , et quelques antres
genres placés près d'eux vers la fin de la série , les monstres
unitaires conservent le plus souvent , dans plusieurs de
leurs appareils, avec une forme symétrique, une disposition,
une structure et généralement des conditions qui ne s'é-
loignent que peu ou point du type régulier de leur espèce*
Dans une grande partie, le nombre des organes restés nor-
maux l'emporte même de beaucoup sur le nombre de ceux
qui ont été frappés d'anomalie. Les genres où il en est
ainsi doivent nécessairement , dans une classification mé"
"• i3
t^ t»AiTfB m.
ftbodiqoe ^ se placer au commençemeDt de la série , DM
seulement à cause de la moindre gravité des déyiations qni
ks caractérisent » mais aussi à cause des rapports asseï ia«
Urnes qui unissent les moins anomaux d'entre eux avecplo-
aieurs des hémitéries des derniers ordres.
G^est par ces considérations , c'est par une étude trèa-atten-
iife de la Taleur des caractères des monstres unitaires , et
surtout par l'analyse spéciale et approfondie de cha^e cas
particulier^ que j'ai été conduit à établir dans cette classe
trois ordres déjà indiqués plus haut , les nutosites, ha iM-
pkalosites, le$ parasites ; ordres qui correspondent éndem-
filent à trois degrés I fès- marqués d'anomalie» en itiême
temps qu'à trois types très-distincts d'organisation.
On a vu que chacun de ces ordres est caractérisé tout I
la fois, extérieurement» par une différence remarquable de
forme, intérieurement, par une organisation très-difRirente
aussi. Comme dans les méthodes naturelles des zoologistes
et des botanistes» les conditions extérieures des étree que
renferme chaque groupe» et leurs modifications internes»
Mm% donc parfaitement corrélatives; d'où la possibilité que
les unes » apparentes et faciles h observer » deviennent lei
indices certains des autres » et les révèlent sans le secourt
de l'analyse anatomique.
Cette analogie entre la méthode des naturalistes et h
classification que je propose dans cet ouvrage pour l'étude
ébê monstres unitaires , n'est ni la seule ni même pent-étre
}a plus importante à signaler. La division ternaire , que je
viens de rappeler» n'est point une de ces combinaisons sys-
tématiques que l'on conçoit d'après des considérations
très^^simples et presque à priori » et auxquelles les faits pa^
(ievliers sont après coup ramenés avec plus ou moins de
)>onheur. Celte marche très-facile, et l'on peut ajouter
très-utile au début d'un travail très- complexe de dassifi-
IfONSTR^^ UNITAIRES. ÎqS
cation, est , il est vrai ^ pelle que j'ai d*a))Ord $pivie, et je
devais le faire pour établir au moins provisoirement, par
un premier classement des fai^s , quelque ordre au milieu
du chaos des monstres unitaires s} nombreui: ou si variés.
En m*appuyant principalement sur des caractères déduits
de la présence ou de Tabsenciç de la tête, j'avais même
obtenu des divisions très-nettes et pept-être, au juge-
ment d'un observateur superficiel , plu9 satisfaisantes que
celles que j'ai cru devoir définitivement admettre; mais
elles n'exprimaient qu'incompIétemjen{t,et quelquefois rom-
paient les rapports naturels; et chaque ^as , fait dans t'^-
tude <Jes faits spécjau^ , dénotait iipe imperfection dQ plus,
La classification nouvelle que je présente aujourd'hui est,
au contraire, à l'abri de jldsreprpch.es : car, déduite de la
comparaison et de l'analyse approfondie de tous les faits de
détail, de tous ceux du moins qui me sont connus, elle
cadre nécessairement avec tous, et embrasse leur ensemble
d;'one manière naturelle.
Au surplus , si le soin que j'ai mb à ne pas m'écarter un
seal instant de la voie de l'observation ; si la rigueur avec
laquelle je me suis astreint à toutes les règles consacrées
par l'expérience des naturalistes, avaient pu me laisser quel-
ques 4outes sur 1^ solidité des bases de ma classification, ils
se fussent bientôt çiTacé^ devant le résultat bien inattendu
auquel m'pnt finaleme:|;it conduit mes recherches. C'est que
ces mêmes divisions générales, auxquelles je me suis pas à
pas et péniblement élevépar le groupementsuccessif des indi-
vidus en genres , en familles, en ordres , je pouvais immé-
diatement y parvenir, et même par deux routes très- diffé-
rentes , en les déduisant , soit ( mais non sans quelque len-
teur et sans quelque difficulté) de l'embryogénie, par la
théorie des arrêts de développement , soit surtout , et avec
une certitude complètOi de la zoologie , par Tapplicatioa
\
)g6 PABTIB IIL
d'un principe nouvellement introdait dans la science par
M. de BlainTÎlle.
Les progrès récens de l'embryogénie permettent de dis-
tinguer dans la vie intra-utérine ou mieux intrà-matemelle»
trois états successifs ou phases^ de durée très-inégale :
l'une très-courte , dans laquelle l'embryon , on pour dis-
tinguer cette phase par un nom spécial, Yembryule, en-
core à peine ébauché , est implanté directement sur la paroi
utérine ; la seconde , dans laquelle , devenu véritable em-
bryon, il s'est développé, et a un cordon ombilical; la der-
nière enfin dans laquelle devenu fœtus, il commence à vivre
d'une vie active et par le jeu de ses propres organes (i). Ces
trois phases doivent évidemment avoir leurs représentais
dans la série des monstruosités unitaires, s'il est vrai, comme
on n'en peut plus douter , que ces monstruosités résultent
pour la plupart d'arrêts plus ou moins généraux et plos
ou moins prématurés dans le développement. Or c'est ce
qui est en effet, et la prévision que Ton peut déduire de ce»
notions théoriques est justifiée par Tobservatlon, avec on
degré d'exactitude et de précision bien rare dans les sciences
physiologiques. Non seulement les trois phases principales
de la vie intrà- maternelle ont des représentans dans la sé-
rie des monstruosités unitaires , mais ces représentans»
comme on pouvait s'y attendre , sont précisément lés trois
divisions principales ou ordres. L'analogie est si complète
(f) Les auteurs, et principalement ceux qui se livrent aux rechef'
ches d*anatoinie philosophique, ont déjà, depuis long-temps , distiO'
gué le yrai fœtus de Tembryon: mais ils ont négligé jusqu^à présent d^
distinguer celui-ci de Vembryule, — Voyez , pour l'analogie qui existe
entre les trois phases de la vie intrà-maternelle, les trois ordres de$
monstruosités unitaires, et les trois embranchemens principaux dil
règne animal , Texlrait déjà indiqué de mon travail , dans le BnUem de
la Société des sciences natitrellet, part. I, p. a 3.
MONSTRfS UNITAIRES. I97
que les noms d^ autosites , à'omphalosiles, do parasites , résu-
meraient les caractères des unes presque avec lamCmo exac-
titude que ceux des autres; et la suite de cet ouvrage fera
voir qu il existe même une relation entre la durée plus ou
moins longue de chaque phase , et le nombre plus ou moioi
grand des monstruosités appartenant au type tératologiqoe
correspondant.
L'extension à la tératologie des idées émises en zoologie
par H. deBlainville> était une voie moins directe peut-être,
mais dans Tétat présent de la science beaucoup plus facile à
suivre : l'application se présentait ici simple et presque évi-
dente.
On sait que IL de Blainville (i), après une étude appro •
fondie des caractères zoologiques et de leur valeur, est arrivé
()e die ici ses propres expressions) à mettre en première
ligne la disposition des différentes parties ou la forme géné^
Tait des animaux; forme qui se trouve concorder avec cette
in système nerveux, quand 0 existe. Ainsi, abandonnant
la fivision ordinaire des animaux en quatre embrancbemens ,
illes rapporte à trois types principaux : les animaux binairef ,
les animaux rayonnes et les animaux amorphes ou saoe
finie déterminée; types subdivisés ensuite en groupes
iecoDdaires, dont les principaux correspondent à irois des
quatre embranchemens de Corier. Cette dif bioo lemaire
e'a eskoore été adoptée que par mi très-fetit nombre d^aii-
mais, sans doute, elle recevra an jour, an moins dam
principe, rafisenUmait jnmenA, tt son adoption eoo*
im progrès important pour la méthode niolosMiMU
Or^^m^Tim oni^are notre division tératolo^foe à celle
LXodi^^q[ne,eirenrecomialneDti;e dkemiesiois-
siiC p* sA
I
IgS PARTIE ni.
tnde complète. C'est an point que, si j'avais essayé d'ap-
pliquer aux monstres, dans toute lear extëiisiôn» leépHû-
cipçs de M. de Blainville, et de suivre pas i ]pàs là màrcliè
que lui-même a suivie; si, en un màï , j'àvàié calqdë,
quant aux divisions primaires , ioia classification téraldto*
giqtie sur sa classificaiibn zôôlogique , le résultât lin^biBl jb
serais arrivé par cette route courte et directe , ne iiiffélryrâit
en rien de celui que j'ai atteint» après deibbguesjrebfréirches,
par l'analyse comparative et approfondie de tous les éàs.
Ainsi mes trois divisions primaires sont carà'ciérîîées jpir
d'importantes modifications dans la formé générale , btti-
quelles correspondent des différences importanteè èiadàs
l'organisation interne : elles sont donc pàrfàit'è'mettt tbn-
formës aux principe^ de M. de BlainviIIe«
L'ordre des monstres autosites ne correspond ^a^ ioiohs
manifestement à Tembrancheinent des animaux bib'à^rôi iié
M. de Blauiville : car tous deux sont caractérisés de àïëSké
par la. forme paire et symétrique» au tnoîns en très-grààlfe
partie. De même , tous deux ont une organisation ttèi •
complexe» et la série de dégradations que présentent» 'c&éz
les monstres autosites » soit les divers systèmes organi-
ques» soit les diverses régions et la tête surtout » offre tiû
parallélisme très -marqué avec la série des modifications
des animaux binaires. Enfin il y a même encore ce rapport
commun»que l'ordre des monstres autosites» comniie rem-
branchement zoologique auquel il correspond » 'formé \t
division la ^lus nombreuse » et celle qui offre le plus de
modifications importantes.
Les monstres omphalosites ont aussi des rappoi^ts incon-
testables avec les animaux rayonnes. Outre que l'organisa-
tion des uns et des autres offre la même simplicité et des
conditions & beaucoup d'égards semblables» ils ^oht ca-
ractérisés par une forme encore détermmée » mais non sy-
iiléiriqne et qn^iiefoii pr^ae (OK^^UBMPLt itâwfe* <Saii
deux dÎFÛioD» 60Dt aD6ëi relutivemeiit d'one j^y^rtM^
égale : elles comprenoent des êtres 90A0P(9 iiUNQlK'eM. f$
varlé3 ^ quoique beaucoup luoius que ceux d^ piRe9U^ir#
divisions.
Eofin l'analogie des monstres parasites et des animaux
amorphes est de toute évidence : les uns et les autres , très-peu
Dombreux>n'oiIrent pour ainsi dire qu'ujgtç éjbaj^c^e d'oiyga-
nisation , et ne jouissent que d\un^ yie trè9*p}>sç.W9 (|L
J'ai dû insister sur cette sin;iijitu(3e çutre le; r^iiltfii)#
obtenus par M. de Blainville en zoologie, et çfU|L aq^^els
je suis moi-même parvenu en tératologie jp.fr une ypi§
différente et sur des faits d'un ^^ulre pr^re. jjne tçjile CQQ-
cordance offire, e^ effet, un double intérêt. En mêj^e ^in|i^
qu'elle fournit un argument important en faveur de U .clas-
sification dont je viens d'indiquer les premières basç^s^ il
est impossible de se refuser à .admettre qu'elle tend ^Aussi
à confirn^er la méthode zoologîque die M. de BlainyiJile^ <^t
par Syuite l'idée in^énien^ qui «n a été le principe*
mrssioifs «OB-eu)!* aijBs.
Après avoir fait connaître, par tes l^nsfâératibiM ^i
jiréicèdent» les bases adoptées dfinscQtou,vragepourla cias-
iificftiicMl de# BiiNistres «oilaîres ^dlisafi reste à indiquer iês
^npes^id)- ordinaux que le noaàfre déjà considéruble
8és ^etak*el$ oonbus nï'a, obligé d'élrablïr, du moins daùéfei
■;.t
(i) 6d voit qu'il serait même possible , tan^est giianderl*ani^]og|^,0e
divisions ;u>ologiques et tératolo|;iqiies , de comprendre les uqes et
les autres dans les mêmes définitions générales,, et de leur appJti||9|er
les mêmes dénominatipns^.par exemple cefles àfizjrgomorphes^ h^érç"
morphêt ei.amçrphêt.
SOO PABTIB III.
deux premiers ordres. Ces groupes sub^ordioaax reposent
tOQS , comme les groupes primaires , sur l'analyse appro-
foDdie|et comparative des faits de détail; et je crois pouvoir,
par conséquent » les présenter aussi comme conformes à
l'ordre naturel.
Premier ordre, autosites.
Cet ordre se partage très-naturellement en quatre grou-
pes principaux ou tribus , liés entre eux par des relations
manifestes»mais,commeon va le voir» parfaitement distincts.
Tribu I. Dans quelques genres, un ou plusieurs des mem-
bres sont modifiés d'une manière grave , et le tronc ne s^é-
carte de Tordre régulier que par des déviations légères et
manifestement subordonnées aux anomalies des membres.
Tel sera le caractère général d'une première tribu , sub-
divisée elle-même comme il suit :
!• Tantôt la monstruosité résulte spécialement de l'avor-
tement plus ou moins complet des membres^ Ces condi-
tions se présentent h nous dans plusieurs genres distincts»
mais liés entre eux d'une manière intime , et composant une
première famille évidemment très-naturelle , que je dési-
gnerai sous le nom de monstres ectroméubns (i) , ou par
avartement des membres.
(i) De Itr/fJyjif Je fais àporter, et deyuc^o;, membre. — Obligé Irop soi»
vent dans cet ouvrage, par la nocnreaaté même du siget, de créer des
Bots nouveaux ou d^empîoyer des termes déjà introduits- dans la
seience) mais peu en n^age» j*ai: dû chercher les moyens de rendre»
autant qu'il est possible, ma nomenclature simple, claire, régulfère, et
d'un usage facile. Pour arriver à ce but, je me suis toujours conformé
aux deux règles suivantes:
10 N'employer que des radicaux généralement connus et déjà usités
' dfâDS lalangue scientifique.
3ÔEn réduire ie nombre autant qu*ii eA' possible.
11 est presque toujours facile d*obéir à la première de ces règles; et
U0N&TBB8 tNITAIRBS. 301
2* Une seconde famille , également très-naiarelle , ren-
fermera quelques antres genres, caractérisés d'nne manière
générale, non plos par l'absence» mais par la fusion Se
leurs membres . Je les comprendrai sous le nom de mons-
tres STMÉLiENS (i) 9 on par fusion des membres.
Tribu IL Dans cette seconde grande division des mons-
tres autosites , se placeront des genres où le tronc est lui--
même affecté de déviations graves et complexes , lès mem-
bres pouvant au contraire présenter des conditions peu éloi-
gnées du type normal.
Il est, pour remplir les conditions imposées par la seconde, un moyen
dont remploi est d'ailleurs éminemment propre à secourir la mémoire
et à régulariser la nomenclature : c'est de donner aux divers genres d'un
même groupe des noms composés de deux mots courts, Tun initial,
propre à chaque genre, et exprimant son caractère spécial ; l'autre ter-
iBÎnal, commun à tous les genres, et indiquant par conséquent leurs
rapports d'affinités. Pe plus, ce mot terminal fournira très-naturelle-
ment la dénomination du groupe tout entier : il sera seulement néces-
saire de lui faire subir une légère modification pour qu'on ne soit pas
exposé a'prendre la dénomination générale pour un nom générique.
Le plus souvent même le nom du genre principal d'un groupe pourra,
légèrement modifié dans eta terminaison , devenir le nom du groupe
tout entier. Ainsi, pour citer un exemple, le groupe que nous allons étu-
dier en premier li^u va :S.e trouver composé des genres Phocomèle^Hé'
mimèle et Ectromèle , qui tous ensemble forment la famille des mons-
tres EctroméUens, Les monstruosités qui caractérisent ces genres, la Pho.
tûmélie , VHémimélie , VEctroméUe , pourront de même être désignées
' d'une manière générale sous le nom de 32onstruosités ectroméliques ; et
il en sera ainsi de tous le^ groupes que nous aurons à examiner par
la suite.
(i) De ffùv, avec, préposition exprimant dans les mots composés la
réunion^ Xamas, la collection^ etc.; et de fùloi. — L'analogie des mots
Metrométiens et Symélicns avec les mots Ecirodactrles et Sjmdactyles déjà
employés (t. I, p. (^y^ et 546) indique entre les êtres anomaux que dé«
signent les uns et les autres, des rapports très-réels, et qu'il n'était
pas inutile de rappeler par leurs dénomioatioDS. .
toa »AiTiB m*.
A eé groupe ta rapportent plosielin genres reiiieil|mkks
par l'ensemble de leurs conditions anatoniN|iiei et physio-
logiques, et qui tous se trouvent liés entre eiu par daa rap-
ports très-intimes. lis doivent donc tons être cbmpris daai
une seule famille » que baractérise une éventratioa ùo. har-
IMO congéniaie d'un très-grand nombre de Tiscèref » oam-
^liquée d'anomalies variables suivant les genrea. Cette br
mille pourra être désignée sous le nom de WÊam$im$ par
èvmtration ou uonstus <;ÉLOso«a£H8 (i).
Dans les groupes précédcms , les modifications caraeté-
lîstiques» comme on l'a vu, portent spéciaieiMBt eur ta IMÉe
et les membres » la tête resitant an contraire HoHiiali,
ou ne présentant que des anomalies d'une împortailoe ia-
Gondaire. Les deux dernières tribus sont an centrpin
caractérisées par la conformation viciense de leur tête; Jas
anomalies dn tronc et des membres devionnewi ksi fc Imt
tour accessoires.
Tribu IIL Dans un grand nombre de genres ^ la iacè est
normale ou affectée seulement d'anomalies simples » tandb
qne les parties postérieures de la têle, c*est-à«'dîr» le «bIér
et le cerveau, sont très-gravement modifiées. Cette *lriM 46
divise très-nalurellement en trois familles :
1^ Dans la première , le cerveau existe encore, maïs dé*
formé, pins on moins incomplet, et placé,, au ttoîns
partie, hors de la cavité crAnienne, elle-ménae plasxM
imparfaite. Cette famille, que je dësigncnii sot» le nom fle
MONSTRES EXBNGÉPHALiENs (2) , doît être placée la première,
non seulement parce qu'elle est caractérisée par des ano-
malies moins graves, mais aussi parce qu'elle est liée aiaet
(i) De x^>)|, A^rtifv, et oîafix, corpi,
(2} De ix ou il^ de y hors ée^ et èptkftàfKy •ncéphmtt.
mtîmenieht^ par ses premiers genres^ ^ la clérniëî'è fâlbàle de
Tordre précédent.
2^ Dans là secondé famille» à laquelle je donnerai le nom
de Mois'STRiss psëudengèphaliens (i) , il n'exige plus à pro^
prement parler d'encéphale , maïs seulement une tumeur ,
d'un rouge \i(, composée d'une multitude de petits vais-
seaux. Celte thmeur repose surîa 1)ase du crâne dont la vo&le
manqûeen très-grande partie. Elle btcupe.par conséquent li
^lace du cerveau , pour Ie4uel elle à été souvent prisé.
3^ Enfin la troisième tribu des autosites se terminera
très-naturéllement par une autre famille, earaetérisée
par Tàbsence complète de l'encéphale et par le défaut pres-
que total de ïa voûte du crâne. Le nom d^iiNiîNcÉPHA-
LisNS (2)9 que je donnerai à ces monstres , me paraît en
exprimer avec précision le caractère , et rappelle en même
temps que ce groupe a pour type fe genre anencéphale, le
plus remarquable et l^un des phis généralement connus de
cette famille.
Tribu lY. Elle comprend les genres dans lesquels la fac^
est beaucoup plus gravement modifiée que 4e crâne. Ces
genres , presque aussi nombreux que ceux de la ïaniiHe
précédente, peuvent être tous caractérisés, d'une mânièi^
générale, par l'atrûphie de quelques unes des parties ceii-
traies delà face, et par la fusion médiane ou du moins l'ex-
trême rapprochèti!èM<&Çai'tîês^i*êft?tf^^ de
côté et à grande distance.
Malgré ces traits communs de ressemblance , Us formeat
deux familles très-distinctes que je désignerai d{ms^ }e«if
ensemble, sous les noms de monstres gyglogéphaliens et
de ifo^s^B^s oVbcÉrtfALiÈ)^.
(i) De if€vi%ç,/aux, ét^xifxïoç,
(a) Du même mot h^foàoi, et de l'« privatif ^imb^ ^ M{AitJlfifi|tié|S '
S04 PAHTIE III.
La première famille est priacipalement caractérisée par
Tatrophie de Tappareil nasal , et par suite par le rappro-
chement ou même , ce qui est bien plus fréquent , par la
fusion médiane des deux globes oculaires. La partie infé-
rieure de la face est toujours aussi plus ou moins anomale;
mais les oreilles conservent leur disposition ordinaire. Le
nom àe monstres cyclocéphaUens (i), que j'adopte pour cette
première famille , se rapporte aux anomalies remarquables
et vraiment caractéristiques qae présentent, dans ce groupe,
les globes oculaires. Ce nom m'a paru rappeler aussi assez
heureusement 9 par son analogie avec le mot ^ctope^mi»
dénomination souvent donnée par les auteurs à une grande
partie des genres que comprend la famiUe des cyclocépha-
liens.
Dans la seconde famille » à laquelle je donne le nom de
monstres otocéphaliens (2) , Tatrophie de la région centrak
de la face est portée encore beaucoup plus loin^et tellement
que les oreilles elles-mêmes ^ normalement séparées par la
tête tout entière, viennent se conjoindre sur la ligne mé-
diane. Cette famille, la dernière de Tordre tout entier des
autosites, offre évidemment des modifications beaucoiq^
plus graves encore que la précédente, et nous verrons même
que ses derniers genres conduisent par une transition très-
naturelle à l'ordre suivant , celui des omphalosites.
Deuxième ordre, omphilositbs.
Cet ordre , beaucoup moins étendu que le précédent, et
ne comprenant même qu'un petit nombre de genres , se
divise très-naturellement en deux tribus.
(z) De xùAoç, ghbe de l'œilf et de xc^a^^t tête; c'est-à-dire» tête re-
marquable par les globes oculaires.
(2) De oZç, ùrhi^ oreUle, et de xefocAi}, tête; c'est-à-dire 9 tête re-
marquable par les oreilles.
MONfiTItES tNITlIRES. 9o5
1® Tantôt le corps , gravement anomal dans tontes ses
régions , et de forme très-îrrégulière , montre cependant
encore au moins une tendance manifeste vers la symé-
Irîe, et renferme intérieurement des viscères. Telle est l'or-
ganisation de plusieurs genres que je partagerai en deux fa-
milles » les monstres paragéphaliens etleSACÊPHàLlËNS (i).
Dans les premiers , l'atrophie de la tête est loin d'êlre
complète; la face et surtout le crâne sont encore repré*
sentes par des parties plus ou moins nombreuses. Les
genres qui appartiennent à cette famille se placeraient
même naturellement à la suite et très-près des genres qui
terminent la famille précédente, si, avec l'atrophie incom-
plète mais générale de leur tête, ne coïncidaient une multi-
tude d'imperfections ajDfectant h la fois toutes les parties de
l'être. Il est surtout à remarquer qu'il n'existe point de cir-
culation cardiaque, le cœur étant absent ou trop imparfait
pour donner au sang son impulsion.
Les acéphaliens ojDfrent une organisation analogue à celle
des paracéphaliens , mais plus imparfaite encore: ils man<
quent complètement de tête, ou n'ont du moins que des rn^
dimens presque nuls et non apparens de cette partie. Sou-
vent même ils n'ont ni col ni thorax , et lorsque le thorax
existe» les organes thoraciques manquent plus ou moins
complètement , et même, avec eux» une grande partie des
viscères abdominaux.
2^ Dans la seconde tribu, composée d'une seule famille,
les ANiBiENS (2), le corps, beaucoup plus imparfait encore
et ne contenant même plus de viscères, se trouve presque
(i) jécéphaîiensy d'cfxi^aXo;, manquant de tête* — Paracépkaliens ^ da
même mot, et de «rx/oà, presque^ à c6té de^
(2) Dcgld^oç, etèVse, bTw^ forme ^ espèce^ forme spécifique^ et de l'« prîvalif,
c'est-à-dire , 5a'i^/orm0 spécifique. Ce nom rappelle, comme on le ferra,
Tun des traits les plus remarquables de Torganisation des anidiens*
jféjiiit à une simple })ourse cutanée. G^cst un groupe jiis-
au'à présent irès-pca connu» et auquel les auteurs, kune
çxjL çlçux exceptions près, n'ont jamais dQUué atteption,
Qiais qui n'en forme pas moins Tune des familles nop sevi^
ineQt les plus tranchées, mais aussi les plus remar^ables
de te série tératologique tout entière.
Troisième ordre, parasites.
Bien moins nombreux encore que les Olnph^]olitfSf»
et plus imparfaitement connus que les anidiens eus-
mêmes» les parasites paraissent cependant devoir se di-
viser par la suite en plusieurs familles. Mais l'état de b
science ne permet encore que d'entrevoir ce résultat; et c'eit
même h peine si , dans l'étude approfondie que noua ferow
des monstres parasites » nous pourrons arriver à éUàSt
parmi eux des distinctions génériques qudique peu pié«
cises.'
CHAPITRE PREMIER.
D£S MONSTRES EGTBOMÉUENS.
Division en trois genres. — Phocomèles. — Hémimèîes. — Ectronà»
les. — Absence d*uD, de deux, de trois, des quatre membres.—
Observations diverses chez Tbomine et les animaux. — Viabilité dei
monstres ectroméliens. — Modifications diverses dans les fonctions et
dans le développement des membres, quand iln*en existe que deaz.
— Etat imparfait de l'appareil générateur , quand la monstruosité
affecte les membres abdominaux. — Transmission héréditaire des
monstruosités ectroméliques.
Le rang que je donne à cette famille lui est nécessaire-
ment assigné par rensemble de ses rapports naturels. JLes
MONSTRBi HaTB^iLIBNS. %0J
monstres ectroméliens » remarquables par l'avoplemenl
phis ou moins complet d'un ou de plusieurs membres, mais
normaux ou s'écartant à peine de l'ordre régulier par la
conformation de leur tête et de leur tronc , sont évidem-
ment ceux dont les déyiations offrent le plus d'analogio
avec les anomalies dont j'ai traité jusqu'à présent» etspé^
çialement avec les hémitéries. On verra même que les
caractères généraux assignés dans les Prolégomènes de cet
ouvrage an quatrième embranchement tératologique, ne sont
encore que très-faiblement empreints dans l'organisation
des monstres ectroméliens, et que l'on pourrait considérer»
âOfM plusieurs points de vue, les anomalies qui les caracté-
risent , comme intermédiaires entre les véritables mons-
trBOsités et les vices simples de conformation.
Suivant le plan qui sera généralement suivi dans cet ou-
Trage, l'histoire des monstres ectroméliens sera présentée
dans deux paragraphes, consacrés, l'un à l'examen des carac-
tères spéciaux dechacun des genres, l'autre àTexposition des
considérations qui leur sont communes. Le premier de ces
paragraphes sera précédé d'un tableau méthodique présen-
tant les noms et les caractères indicateurs des genres, et leur
ordre de classification. Les anatomistes qui voudront em-
ployer cet ouvrage pour la dét(H*mination des monstres ,
pourrcmt ainsi les rapporter immédiatement à leurs genres»
sans être obligés de parcourir ou même de lire en entier les
détails, souvent fort étendus , que renferment les paragra-
phes consacrés h l'histoire des divers groupes génériques.
§ I. Hiêtoire spéciale et description des genr^.
Les genres de cette première famille sont au nombre
de trois, tous connus déjà, et par plusieurs observations ^
chez l'homme et les animaux.
â08 PARTIB m.
I* Mains oa pîeds paraissant exister seuls et
s*insérer immédiatement sur le tronc . . • .Gtnreh PaocOMàu.
a** Membres, soit thoraciques, soit abdominaux,
très- incomplets, terminés en forme de moi-
gnons: doigts nu!s ou très-imparfaits IL H^ixiLi.
3° Membres, soit thoraciques, soit abdominaux,
nuls ou presque nuls IIL EcTBoxiu.
Je passe immédiatement à la description da premier de
ces genres.
Genre L PnocoMkLB, Phocameles (i).
On sait que les membres, soit thoraciques, soit abdo-
minaux, se partagent, chez l'homme et la plapart des
animaux supérieurs , en quatre segmens principaux , cooi-
posés de parties réciproquement analogues (2), savoir:
un segment par lequel se fait Tinsertion du membre sur le
tronc, lYpaule ou le bassin; deux segmens intermédiaires,
le bras ou la cuisse, Tavaut-bras ou la jambe; enfia no
segment terminal, la main ou le pied. Chez les animatix
nageurs, et surtout dans les familles les plus essentiellement
aquatiques, on voit les deux segmens intermédiaires devenir
de plus en plus courts et peu utiles, tomber même dans les
conditions rudimentaires , et quelquefois manquer en par-
tie. Le segment terminal se rapproche ainsi pou h peu du
tronc, et souvent semble s'y insérer directement, soit que
les segmens intermédiaires manquent réellement en grande
partie, comme chez les poissons, soit qu'ils existent réduits
h un très-pelit volume et cachés sous les tégumens com-
muns , comme chez les cétacés et les phoques.
(i) De 9'i»x-4j, Phoque, et /««^oî, membre,
(2) Voyez mes Considér» sur les mammijères^ p. 8î et suiv., oU lllon
article général sur les mammIfireSfdaas le Vict. class, dliîst, nat.f t. X,
p. 83.
y
M0NSTRB9 MXf^MiiUEm. .AO9
Ce sont ces condilioiK appartenant en propre daa« Téiat
normal aux animaux aquatiques et à quelques fouisseurs
très-anomaux y tels que la taupe; ce sont surtout cellesides
phoques 9 qui, rdalisées quelquefois par anoiXKilie chez
rhomme et chez les animaux essentiellement terrestreff,
caractérisent la monstruosité que je nomme pour cette. rai-
son môme phocomélie.
En effet , le nom A^ empêtrés , par lequel les zoologistes »
d'après DauhenLon , désignent encore qjuelquefois dans son
ensemble le groupe des mammifères amphibies, n'est pas
applicable avec moins d'exactitude aux pbocomèLes. Des
mains ou des pieds , de grandeur prdinaîf^e» et I0 plus sou-
vent même complètement normaux , qui» supportés par des
membres excessivement courts, semblent, dans la plupart
des cas , sortir immédidlement des épaules ou des hanches :
tel est le caractère commun de ce genre, auquel se rappor-
tent déjà dans l'état présent de la science plusieurs, &U)^
d'ailleurs différons à plusieurs égards.
Ainsi les deux membres abdomiuaux seuls, ou bien les
deux thoraciques , ou même les quatre membres, peuvent
être affectés à la fois de phocoméUe. On conçoit . aussi Ja
possibilité que la monstruosité n'affecte qu'un seul mem-
bre ihoracique ou abdominal : mais .celte, modificfition ifi
la phocomélie ne m'est encore connue par aucune observa-
lion authentique.
Des différences non moins importantes résultent dçs
conditions très-diverses que peuvent prisepiter^les partiçs
intermédiaires entre l'épaule et la msûn ou bien entre ta
hanche et le pied. Ces parties peuTont être plus eu nmns
réduites dans leur volume , plu^ ou moin^ mppmplètei^,
ehiin modiflées d'une manière plus ou moins grave dans
leur forme , leur disposition et leurs usages , comme le n^pn-
trera la comparaison des deux ca9 «oîvansy <)ue je efaoîsis
II. 14
s 10 Ptvn'E m.
^têmîBè exeiiiples des variations les plus remar^Mbles de
iaphecoméHe.
Je citerai d'abord une observation dont rhistoire est due
Il H. Dnméril (\),ei qni est , sans nal doute , la meillénre et
lu plus complète de tontes celles que possède la science.
Elle a pour sujet un homme de soixante-deux ans» qui avait
les quatre membres affectés de phocomélie , et, qui mou-
rtil i Paris vers 1 800 ( en Tan IX ) , après avoir employé
^a vie II se inontrer dans les principales villes de FEih
TOpe. La dissection de son corps fut faite avec bean-
'coup de soin par M. Duméril» aidé de M. GeofTrjron» et
|n*OCtira la connaissante de plusieurs faits curieux. La da-
vicdle était !i Tun et à l'autre membre thoracique, presque
'droite et extrêmement épaisse à son extrémité sternak;
les apopihyses acromion et coracoîde étaient allongées; l*htt-
méras et les os de Tâvant-bras n'existaient pas , et la main ,
Adnt les phalanges n'étaient pas susceptibles d'une exten-
sion complète , s'articulait avec l'omoplate par ani des os
Sh Carpe. Lés muscles qui normalement entourent la tête
de l'humérus , se réunissaient inférieurement par leurs ten-
dons en une sorte de bourse. Les autres muscles , tels que
le grand pectoral , le grand dorsal , le grand rond et le del-
toïde^ se réunissaient sur un tendon commun placé entre le
scapulum et la main. Les muscles de Tavant-bras étaient très-
rudimentaires. Enfin les extenseurs et fléchisseurs des doigts
sMnsSrâient supérieurement sur les tendons de la région sca-
pnlo-buméralc. Atit membres abdominaux^ on trouva de
chaque c8té la tête du fémur avec les deux trochanters , et un
tibia qh1n*avaitducâne connexion avec le fémur , mais s*ard«
Êulait àvèb le pied, dont lés doigts étaient crochus. Presque
"•(i^ ifuli, de la Soc. Phtlômâtiqite , 't. Il F (nn xt), p. laa , avec pi* fie
sojvlile eetto observation est un Vénitien appelé Marc Catoute.
H0NSTRB8 EGTUfdlfÉLIENS. ^1<l
tous les muscles existàfeiktï^diMeMaii^^ëlr^félfeJ^iteiar^
dans leur ïùoûe d'insertion^ des aôomali^ nimllogueè à cêÊtl^
des mnsdes des membres thoraciques. Quafll an trottent
à la tête , ils ne présentaient que de légères anomalies, ftop
peu remarquables , si ce n'est l'absence des muscles mas-
séters , pour être ici rapportées.
Le sujet de celte obijervatîon pouTait,màîgfé*Pexlri6mfe
brièveté de ses membres abdon^inaux, ^sè tenir dëliôùt 'À
-même marcher : il avait fait qnelqnefoiîs prfes d'un ^daH
de liene. Lorsqu'il était fatigué, il lui suffisait d^éëafter
un ^en ses pieds, pont* se trirtiv'et* assîs^ ou d'u'teôîfls
posé.sur ses tnbéroçités tscbiatiqucs. La prébeosîoa ne lui
étant pas moins difficile que la progression , tl était par»*
▼enn à suppléer à là brièveté de ses bras, par l'emploi 'd*tià
instrument inventé par' lui-même. Cet homme éfàit, en
eSÈst, remarquable par son a4resse» par la vivacité 4e. 4011
ç#prit, et l'on peut ajouter même par son instruction; oar
il parlait et écrivait quatre langues.
Je rapprocherai de cette observation , qui nous montra
là phocomélie dans ses conditions les plus ordinaires, un cas
dû à Dumas, et dans jiequel les deui; meiobres abdominal^:
étaient seuls affectés de pbocomélîe, et s'écartaient beaucoup
moins de l'état normal. Entre le bassin et le pied existait de
chaque côté un os plus long d*un quart que le dernier segment
du membre , et paraissant représenter h la fois les deux os
de la jambe soudés entre eux et soudés aussi supérieure-
ment avec un rudiment de fémur. Les muscles n'ont point
été décrits par Dumas, Mais , ce qui rend très-curieuse
cette observation , elle a pour sujet un hommequi avait
exercé, malgré l'extrême brièveté de ses jambes, la pro«
fession de sauteur, et montré constamment beaucoap de
souplesse et d'agilité. Dumas a cru trouver dans ce fak une
grave objection contre la théorie mécanique du saut : HA
4clft »iBTIE IIL
serait-il pas sioopleiiient un exemple de Tinflaence tonte-
poifsante d'un long exercice » et une application de cette
Térité devenue populaire , que Thabitude est une seconds
nature (i)?
La phocomélle n'a pas été seulement observée chez
rhomme. J'ai sous les yeux un veau nouveaa-né ou fœtus
qui réalise 9 aussi complètement qu'elles peuvent Tôtre dans
son espèce, toutes les conditions des phocomèles humaku.
Cet animal, remarquable d'ailleurs par la brièveté et h
largeur de sa tête évidemment affectée d'hydrocéphalie, el
(i) Foj^âz DuMkSf dans ses Princ» de Physiologie^ t III , p. i6$ ^ et dm
le Recueil périotL de la Sœ, de Méd, de Paris , t. X, p. 3o. — Gonaaikl
encore sur la phocomélie chez l'homme: Bouchard , dans les ffjJwa
Nat. Cur.ydec*!, an m, obs. z3. Dans ce cas, les pieds semblaient ài*
médiatement attachés au bassîo. Les membres supérieurs étaiejDt oowli
éi incomplets quant au nombre des doigts. — Feuillàb , Jourmaàè»
observations physiques ^eiCi t. I, p. 4^^» cas douteux de phocomélie tî-
thoracique; doigts incomplets* — Shbldrakb, Leuereonc» a wumttrms
Child, dans les Philos, transact,, t. XLI, part. I, p. 34i; phocomélie bii*
abdominale. — Rsgnaujlt, Ecarts de la nature; Paris, 1775, pi. 3i; CM
très-analogue à celui de M. Duméril.— ; Flaghslakd, OBserp^ anat,ffak,
p. 44, Kastadt, 1800. — Meckel, Handb, der path. Anat,^ t. I, p. 74!
— FouRNiSR, art^ Cas rares du Dict, des Se, méd., t. IV , p. x68; c*eilb
cas de M. Duméril. — Breschet, dans le Bull, de la Facul, doMid.,
t. y II y p. 33. Membres inférieurs affectés de phocomélie et incoii*
plets quant au nombre des doigts; membres supérieurs maoqoaot
presque entièrement. — Otto, Lehrb. der path, Anat,^ t- I > S '4**
— On doit placer hors de ligne un cas de phocomélie quadruple dé*
crît par Mater , Uber Verdoppelung des Utérus^ dans le Joum» dorOà.
und Augen-Heilkunde ^ t. XIII, p. 5aa. Dans ce cas la phocomélie ëliit
compliquée, non seulement de quelques modifications particulièrtf
dans la composition des mains et des pieds , mais, en outre, d'hydro-
céphalie. La tête était tellement grosse qu'elle formait presque la moitié
du volume du sujet. On va voir bieniôt combien il est fréquent chef
lesaoimaux que la phocoméliesoit compliquée d'hydrocéphalie, cornait
elle j*était dans ce cas unique chez l'homme.
MONSTRES EGTROMÉLIJBNS. M&
en outre par sa taille très-petite , en raîsoh du degré de
développement auquel il est parvenu , a les quatre membres
d'une brièveté excessive. Les sabots, de forme et de gcap--
deur normales, si même ils ne sont pas plus volumineux if u'à,
Fordinaire, semblent sortir immédiatement du ironc. Ëq.
effet, si Ton mesure la longueur totale des membres depuis
le point où ils commencent à se détaeher du dorps jùsqu^ÏÉ'
Textrémité des sabots , on trouve que ceux-ci forment à eox'
seuls plus de la moitié de la longueur totale. ' ' \
La peau bourrée de ce monstre a été trouvée /il y a
quelques années, dans une vente publique, par le célèbre^
voyageur Delalande, et donnée par liû au Muséum d'HIstoiIré
naturelle. Elle se trouve aujourd'hui placée dahs les gale-
ries de l'établissement (i).
Deux autres veaux, cheâs lesquels J'ai, observé la phôccH'
mélie , ressemblaient à l'individu de M*. Delalahidë jusque'
par la petitesse de leur taille et la détbrmâition hydrôcëphaf
lique de leur tête (2). Chez un poulain, au côùtràirè, j ai v,a
la même monstruosité coïncider avec r^xTstehce âTuné t^Q
normale; et c'est l'unique cas que je puisse citer, parmi lé^
animaux, comme exemple de phocomélie sails coînplica;-
lion d'une autre anomalie. . /
■ I . ' . ' • i_
'(i) Pèat-ètre ^t-ce ce même indîirida qui fut le sujet dTuDe oomtMA
Dication faite à TAcadémie des Sciences par BuffoiTi en i74i> et dop;!
il est fait mention dans V Histoire de cette année , p. 12. Ce veau , mort-
né, était hydrocéphale: son corps était trèsodifforme ,,et .son mus^u
court ressemblait à cçlui d*un doguin. Morand et Winslow, qni'Ie dîs«
séqaèrent, trouvèrent lies viscères normaux, maïs les os-singnlièremeat
déformés.
(3) Des observations analioguep à beaucoup d'égards avateot d^à élé
fiiites sur deux autres veaux » par G. Jasgbr , Besehnib, zweier Zwerg»
kaiber^ dsaa Jrchiy.fdr Jnat, undr.fhpwiog,, par Mc^l, année i^^y»
p. 586.
>. 1 1
9l4 PABTIB lU.
■*•* .
GearelL EinmhLB, HemimeUs (i).
.Xliémiinéliç est une moQstraosîté moins remarquable que
la pnocomèliie » et résultant de conditigns à quelques égards
inverses. Les parties dû membre qui » dans co. derpier
glêpife^ mànquaijent ou n'existaient que rudlméntairei»
pW spécialement le bras ou la cuisse, sont ici déVeïdpDés,
et peuvent naême avoir acquis leur volume normaL Àù con-
traire, l'avant-bras ou la janibe, mais surtout la main où le
pied^ qui» chez les phocomèles, existaient bien développés,
manquent chez les bémlmèles ou n'y sont représentés que
par quelques parties rudimentalres. Il suit de là qu^uO; meib-
bre ajQTecté a bémimélie se présente sous la forme d'un moi-
gnon plus pu moins court, soit pfivé de tout vestige dé main
ou de picfl* so|t,,etIe plus souvent, terminé par iin od par
quelques ^pigts imparfa'its et jrudimentaires.
Les.exenlples de semblables monstruosités ne sont ptf
très-rares. L^béinimélié affecte tantôt tous les membres kja
ibis 9 tantôt trois , deux ou même un seul : les autres mein-
bres. peuvent alors être normaux, mais se trouvent le plus
souvent atteints d'autres anomalies.
Albrecht (2) a figuré et décrit avec soin un eh&Dt
nràle.de quinze mois» dont les qua^tre membres étaient af-
fectée d'hémiméiie. Les bras et les cuisses existaient seob,
et se présedtaient soû^ la {brme de moighons. Toatefbis \
l'extrémité de chacun d'eux existaient, selon réxpression
d'AIbreçht , upe ou deux petites excroissfinces , qui« pour-
vues de muscles et mobiles à volonté, représentaient des
doigts rudimentaires. La conformation dti corps était d'ail-
11 »
(i) De \)d» démî, et dd fi&Uçf membre,
(a) De infante trutico sine artubus, dans les Act. natur^ citrmt t. Vy
obs* XXII I 1740-
lenrs normale dans son ensemble; seulement les testicules
n^étaient poînf; deaf^eodos daa&le sprotorok ^ami^e^attribuait
la singulière conformation de son enfant à des statues muti-
lées» dont la.YUâiW-ait frappép pendfiat «a groç^%^^ . ■.%
^'oiFRP^rai &çq.. sujet afibct4 . dfbéjjiÛQpk^lj^t id^^.llfyi^
qffAità membres, uûe jeune iiU^ qv« j'ai exi^Wl^^ Ulïl^r
qi^rfque^ aûnéos. f^ qa\ , priré^ RTWW^ ^5affl*teBMa*4fîl|..
meml^es inférieurs.^ pliait lo,i^x^br/9.>sfip^^ieuf .drc^^ bJiM^
coofoffl^é.at le gAUclv^ >afieQt4 i^^Mmo^W^f. it^/Vas ïp ç^
c^è pistait. seul: rsçnvobme étai^ a0i^aU:Qtr:<^R,f^^i^(
di^tinc^t^me^t s/9UsU peau unhumiérufl^'teriAiaépajr 4<^ip(;^H^'
dyto. tçi^bi^.foiJipéis, qupiqp^ u'4lairt.ArUptt|fi*^v«ft W-^
c;PQft.,^M*^::paniei: ossousev Le^ n^m]^«.«^.|é|ri9¥»^Mi? W.
m4ng»pft\.héiisptiéfiqae ,,port^ ii^féi)^^]^ jHli
très-petit lobule, de forme arrondie, qui paraissait êtfi^iHi^;
doigt.piï^rotwe (j-J, : / : > .1
chpf ri^fl|»Wf;I>a,ub|$»tW:(a) CÎtB u4,^wmpWl'hàpÛ4ané|ifti
chez le chien; Sandifprt (g.) u»,a»tre4>b^lecbAti, c^».piîiqinîv
its* o«Q^uj(, f>f$^#:Yji m^h-m^^m^ Wi^s^m^çha^hmÏP'
(i) J'ai attsiFt^étib^on â\i^ Jc^^^^ êk'
clëMtaii»dfttr40bflisî^bit était i^épi^Millét^m lin' moignon 't<i«ft|U-
du coude. Le bras gauche et Tun des membi'es inférieurs étaient aussi
aifiMlé*(<^ti4mii|ipliPjiin»i& ayec-d^ 9Qo4i4iaiM Ul^ pett..9(ii^i|g|s«.t^
Mtm^ A^f^fWJ^TUm .9(r>l aAH^ri^ratolog^es aiu^^^t, ^-^i. i^Rrft
pMUof d«4.#x«mf^a,;.^9'pr4)fi^.)|^Dfl9 If^v^g^ai^ei^ de raqi^lrv^sflél i
-jrJ^Vriam ie.^iml^&fn^ 4^4» f. XX;VII, p. 367. ^ Du^i^tt^WR,
d4M4A«;)M^4V« ^ 3pc, Mf^ai#riim»^i«m^ y»>«a6, a» X: .q9a!;trèft<«
aaakig«# à.eelt)ique j'alMppertéf^l^abaut.d'après w^e^.^pfo^m^hft^v?'
(3) Musm jânatomicunif 1. 1 , p. 3o5.
1 •«>
ti6 PâiTu m.
Genre III. EcTROuèLE, Ectrometès (i). '
Ce genre, caractérisé par l'absence complète oa presque
complète d*on on de plnsienrs membres , nous montra réa-
nies les dériations qui constituent la phocomélie et celles qoi
appartiennent à rhémimélie. Pins complexe par conséquent»
pins grtre , pins opposée aux conditions de l'ordre normal
qne les denx groopes précédens » l'ectromélie est en même
ten^s beaucoup moins rare. 11 suffit , en effet , de parcou-
rir qnelqnes recueils de faits tératologiqnes pour reconnais
tre que, parmi les menstres^comme parmi les êtres normatEX,
l'absence des membres se présente plus fréquemment I
robserrsttion que Texislence d'une de lenrs moitiëè^ seule-
ment. '••
L'ectromélie, comme la phocomélie et riiéinimélie,
présente dés différences assez remarquables, suivaiH le nom-
bre des membres qn'èUe affecte à la fois , et suivant^^elV
viMMient a été pkf»^M moinis complet.*
Les diffiiredëes tehliv^^ ai^Membt^es'affeetéb
nombjreuses, c.td(Myc^(.,d'abord,ibfer noire attention.
•Les cas dans lesqwds lesideux merabnes iiboraci<|aesL sont
affectés il la fois d'eetromélie , ou, d'àfief^inamëre' abrégée,
I . ■ .. .T , , »,
méiiè aVèo le mot eceroéOctyiié'âéjk éiiipkiyé (t.'l, fil 676) , iotti^pèaa-
treilcB âemx genres d*aDQini<He qiiMIs désignent, éés raipporls Ifès-
récfh et qu*il n*était pïis inutilederaf>peler. La vnéine- remarqua éit
applicable anx mois symélie et sjfidactyNe. - Le désir decoosorvei'MIe
coficordancc entre les diverses parties de ta aownenclatiire; aal JPknr
des motifs qai m'ont pocté à rejeter' les tiotfm, d'ailleurs exi
ment complexes, de /M;rom#/n/ <7pf/5, mchitus^ monochims^ etc., at.
melus brevtpes f brachychirus ^ etc., noms que Gurlt a proposés:
divers monstres ectroméliens dans 60\\ Jjêhrb, ékrpmh, Atuêt* dèt^Umn
Sœngeihiere ,iijii'\, ILf iS'i2, ^. ,, •. .u ,....■■ f
IfONSTBES £CTHOIf£LI£N8. Si;^:
les cas 'd^edroméHe bl-thoracique , sont les plas cofldimifns'
de tous, comme je l'ai constaté soit par mes propres obser-
vations , soit surtout par le relevé des faits très-nombreux
que l'on thmre consignés dans les annales dé la science.
Ainsi je connais un très-grand nombre d'exemples de cette
monstruosité chez l'iiomme (i) et presque autant chez le
chien (9) » espèce dans laquelle je l'ai moi-même observée
Xi) Outré Pahé , Liëbtus , ScHBNCKius et Aldrovahdb, voyez: Be«
iTKDiGT, Anatom.^ p. '8. -^ ZAticH'rÀs, QMéffst; m^d* îeg,^ p. 602. -1- Jxs*
SBKius, oix^tp ttbsque scapuîis^ dans Tract* de ossib», p. a 4* — Ba^tho* •
uir, MoHstrum sine bracMis , dans Hlst, anau rar.^ cent. YI, hîst. 89;
voyez aussi cent. II, hist. 44- ~-^ Bi.asgabo» Jakrregisterf cent IV. •—
LoTiGH , Theaer,£urop»f I. IV. — ^MUn^De/viro brach, aç manibns desti» ■
uaojtàvàsltsjiet. nai. car,, !• V, obs. ,47> .Je bras g^ueha manquait
eotièremQOt, mais il existait quelques rudîineps dvi droil* — WasTsir»
Partus natur*difficUHmus,ààï^% tes Nov* ûot,,anat. çur.^X, lil, p» aSo : Ta-
nus était imp^rforé, ^r^ Sa^xï^aw , Obt. via^ dans les Comment» Ac,
scient* petropolùamef t. UI» p, 280; chez le prçmier-né de deux ju«
meaux : voyez aussi, sur le même sujet, un long et diffus mémoire 9
ibid,f t. VI, p. a 49* -~ Lettre sur un nain monstrueux , etc., dans le Journ»
dcphys.t oct. I77i> P* .i84; chez un nain mentionné dans le t. Ijde cet
ouvrage , p. z55. — Dprta , Descripcao de htim, monstro, dans les Mp*
mor. d<f. /écad, dus scie,neias de lÀsboa^ t.ïll, p. 187, 1799: fille de 14 ans»
8up|lféant s^k matns iabsëntès p^r les mo^vemens infiniment' variés de
ses pièces. ^âbtj il JOT , dansée SiuUiin dé la Soc. des sciences nàtureîUs^
pârt.1^, p^ 4^; cbez.iin fetùs affecté en même temps d'une fissure
oçale.
(^y ^^«2 ALDaoVAHX>B/l/b/i5rr. hist.fip, 027 et suiv.; deux cas qui
paraisséut'âùthefitîcpiçs. — PsYER, Canis bipeshumano more ambu»
ians, dànsl^ Èphiem. nat, cur^j dec. II, ann. 3, p. 3x3. —^ Blakgahd»
/oc. riV.,' cent. Vl. r-* MAbicHAL, dans l'ancien Journal de médecine ^
t. "Vl, p. a3)î ; faicé et organes ùrinaires mal conformés. — Avcaitts ^
ibid,^ t. XXXn , p. i3 ; note curieuse sur un grand nombre de sujets
eitlrdiÉt^lei^'^és de la même mère en quatre poftées. — PibivT , dans
Xé'Jéurlkut de phriiçué , t. XXXVtl , p. 1 1 5 ; individu femeHe qui de-
vint mère de six individus bleu colnformés. — PintsTsay Comm.gè»'
nàNSt. mdmet.^ p.- 3oj '-^ 'RvjiOi.TlÊi ^"Bemerkungen ans dem Ceàiete , 1. 1 »
p. 1 79 y et t. II , p. 5o ; deux cas. — Buchxullbb 9 dwnv 9Ê$diein» /nAr^
flmtvniè foi8«'I>^Aatres cas «e scmt prdseiitét rbesle ebst,
chez le cbie^al^ cbçz le bouc ^ chez le veaà (r)> et même,
ci'apràçM. Serres (a) , chez un lé;sard. . :'>.,■
. L'eciromélie DDÛ-lhoracique- est pUis roreqoeTèatroiB^
lîebi-thoracique, surtaot chez t'beDinid oh môme ôâ m
connaît à peine «pelqnes* cas (5). Parmi^Ies anhbauttV aa
contraire, la plupart dea espèces domestiques de. maaimi^
fèrcs Ç4)j.et, en putréfie sanglier (5), ea^gnt d^éj^. pr^seaté
des ex.empies , et je puis mècae en, citer. uo> p^MAT l» cJUsse
des oiseaux / chez le serin (G).
.V
huoher des ôstûtT, Staatei ^ suite., t. XI, p. 47^1. ^^ SiikKA% i'^ Ammt^ comp,
dû cerveau^ ^* ' 9 P» ^^7» — Gv<i-idè. citt\ p. ^7,' pi. IL
(t) AlDAOTAJVDB, hc, clé,, p.-5'i6^ bltéz \e temi', et^p. S^g^ clwxie
ohat. -^ YALLiinrBRi y'daDs là GalUria ai Minerya^i, V, pi 3^9, riiei le
boéc. — PtoT, ^attilfxiîhist^of Oxfoi^sMre and^ïiffériiih.yi^.%S%, énn
le cheval. — Sbrrbs , /oc;, cit., chez le'reaii; — Guélt, UhH eiè,^ p» 9^}
plusieurs cas chez fe cheval, d'après divers reffseigneraens recuriltii
pffi* cet autenr* '
(a) Loc, cit,f chez un lézard vert. ' . -.
p) Vofez les ancieh's ouvrages tératologiques déjà chés et la seconde
Cénttirie de B^iRTHOLik fiiisi. ^4'
.(^ Aldro
Lycosthèite^
cle la Soc, des sciences de Montpellier, L I, his(., p. log, n^ 5 : chez uo
agneau affecté, en outre, d'une exomphale et d'une torsiôû du râ-
chis. — J, Df MbyeRi, VorsieHung von Thieren ^ p, 48, Nurahere. 174S,
chez le cochon. — Gurlï, loc. cit., p. 100 ei loi . d*apnèssea propi^
observations et divers, renseigncmens, chez ie.cbeValetdan^ |>ju»ieiin
autres espèces. — Il existe en ce moment, à la .ménagerie (lu l^ôséov
cf histoire naturjell.e, un houe également privé d'un inên;^>re* anl^
(^ WisxLER, De, sçropha tripedç y ii9ins les f^phein^n'iU^Çuj^j^^lf
a.OD. 6 et7io)}s. ^i^; individu adulte:qu4,.ducôlédrQUAiitt ji^q^f^
tait aucune tr^ce do membre tbo'raçique.
(6) ^<>r#s lUTHut, daiM Dtutsçkc* ^^rcàivjur Phytipl.^ U VQ*^ 40!^
bonne dotcriplîoDw
3yÂHDB, loc, cit., p. 52Q et suiv.ichez le chien /et. d*après
\ i ' ■■•'1 ' 'i ' ' * ■' ''i-^' • <''^\'J
, chez i âne et chez le mulet. — Ichbr , dans les Jjfémok.
MONSTBÇft £6TOG|iÉLIENS, S^g^
U 3tO»;ible cfpriç^i (pt les membres. ahdQO^la^^.^oi^,}^,
formatiQn est. chez l'jBmbryon plus tardive, et djQAt Iç^^fj
teijçiç.est beaucoup moia5xowlrante4a»&ia,;çj^ri!ç..^iîp^
doftvçn,t; maQC|[uer de .même/ daus le3,.Ci9^j4'a^Qf9ali^>..pIVi^
fti^cjaegj^enl^ q^e fes.merohrfs thoi|^QÎf|uç^;.iq*çi^!^ ^SW-^T,
d^nt le cgntPiiiçe fjili, a lieu. ,L'çAtrQwé%tfc^^*f^'^S^
nVét^ o^eijvé^ q^'im petit ppifjb^p dS; foj^^^^^jij^ Ç;^^^
est eo^ore èf peine ëOfistdtée (5), siée n'ost chei d^s
ûîoiKtres affectés èii ùiétne temps d'éi^ërffVàtiédV^^t'^tft^
n'appartiennent point au genre ectromèje. '■'
Lçs c^s.,Q,u 1 a^^ipnice d up, fl|çmbf e jiioipa^jnue/ çôjnpidjjj^
avec celle de L'riia des membres abdomkiaKifr oa da. U^c^i
■I •> . ... > il'.- . , , ; : . . ^ .
L IV^p. 3x5 ; av|3c une extréinité supérieitirç loal CQnCpfjncç^-rSB^B^t^
loc. ciiUi .]^'^o8^ ch.ezdeti]^ êin binons. — Jarmpî-m4i9^^pbâ(^ryé, i^ ^4,
quelqi^QS aop^^s, i^xaâ.. f(*eçXroméUe^i$rAbdpinio.alQjQli^ Hf^f je^p&
chpn que po3^e IçrJ^i^éum^d'lv^tûiirevaiurel!/? ^V§i;i9r t] ^J^^
hc. çU.f che^deux chtà^pt df^ez ua cbjen. "rrr Qj^m^T*, /c¥Qvif;<{'t.Pf.»9^.'%
pi m , cbez UQ agfieaM quç l'aut^urv d^rit, i^yec, d^tff |f ^ et . |^. f^3»À
qhez up; .^eaa, -^ Je doi< à 4^ Pi)wq^^vBp jçbef 4h ll^Qf!^^^^^ de z^r^
^^K ua çhi^.qai /afSeqté de la as^m mof^'m^féfi W^M4^^1^f^'^
dan t et. pouvait mém^ mout^r. )e# e»cal\ei:i,f. supjdlé^t àiJ<^ipP^f|^
iveml^e^ dfl derrièrf p»^'4A^i)»9^vAii^^çj^^^-i^ii9il^^
de la tête et de la partie postér>eûi^4M :^0PPt -n*. ÇÇ!^9lM ^:Hfi4^
ex^mp^s d'^ciromélie . bif^t^^i^do^in^le f^ jç .qQni^s^c)^f f^;Ir3^|]^i*
un^ns^, Pip^or^ avVre^ qv, ^W^ Toq qi:Qir*i^,,^>^| pri9PÂ<^'{ *WÇ**
devoir.r^porter à. c#igrçwpfl,;ajj(par^ijBri«^pl,Mft|^^
. .PJ ,^^?cq?find«flt^5^f?J^ftKP^»4a^fcfil^J#<8/j^
Gopenho aun. i8o3,part. I^p. 3i4* .i^ij: ^«
S20 PARTIE III.
■
àenx, et surtout ceux où l'abseuce cTun membre abdominal
coïncide avec celle des deux membres thoraciqaes, ne s'ob-
serrent que très-rarement; leur existence est même à peine
constatée chez Thomme (i). Au contraire, l'absence des
quatre membres n'est pas très-rare. L'homme (t) et le
chien (S) ont offert un assez grand nombre d'exemples de
cette monstruosité , et on l'a observée aussi chez le co-
chon (4)*
Ainsi» de même que Tectromélie double » soit thoraciqne,
(z) Fofez les anciens auteurs , chez lesquels on ne trouve même
aucun exemple que l'on [puisse regarder comme suffisamment authen-
tique.
(s) Fcjrez Rbisbl, Infans truncus sine artubus, dans les Ephem* nat*
atr., dec IX, ans. 8» obs. 54> — Blaaw, dans les Ace, nae, cur,^ t. Y»
p. x8o. — Sur un nfice de conformation » note anonyme intérée dans le
Journal gén, de médecine^ t. XXIX, p. 194; chez une petite fille âgée
de trois mois , bien portante et d'une constitution robuste. -« Isbv*
VI.ÂVM, Beitr, furdie ZergUederung ^ t. I, p. a68. — HASTiK&ty Descr,
ofa monster ^ dans les Transact, ofthe medîco»chir, 5ociV(^ d'Edimbourg ,
t. n, ann* i8a6y p. Sg; cas que Ton peut regarder comme Fan des
types les mieux caractérisés de l'ectromélie quadruple. — BAazBi.LOT«
Ti,dan8 les Annali univers, di medic, mars 1828, et dans les Arck,de
méde&net t. AVill, p. 56o. — TiSDEKAVir, dans Zeitschr. fur PfysioUy
gicf t in y ann. 1829, p. i, pi* I; il existait encore des rudimens^ princi-
palement eutanés, des membres. — On peut citer, à la suite de ces cas,
celui de Lbutilitts , dans les iP/^A^m. nat. car., dec, III, ann. 5 et 6,
app., p. 98 ; les deux membres supérieurs et le membre inférieur
gauche manquaient entièrement ; mais un doigt rudimentaire repré»
sentait encore le membre inférieur droit : — et celui de Gbokmbuv»
dans le Jeumal de Phys,^ ann. 17179 part. I, p. iSg ; cas dans lequel les
deux membres inférieurs étaienrreprésentés par des appendices gréies,
terminés par des doigts bien distincts.
(S) Plusieurs cas d*ectromé]ie quadruple chez le chien me sont
connus par mes propres obsenratioos et par des renseignemens îad-
dits y nais authentiques , que j'ai recueillis de diverses sources.
(4) VAUisinoif» OpcrêfUicommod,^ in-folioy YeoisCy 1733^ t. II#
p. aïo.
MONSTRES £GTROM£lI£NS. fiftl
soit abdominale , s'observe plus fréquemment qne l'absence
d'un seul des membres thoraciques ou abdominaux, de
même aussi l'ectromélie quadruple est moins rare que l'ab-
sence de trois membres. En d'autres termes » et d'une ma-
nière générale , parmi les diverses modifications de l'ectro-
mélie , celles qui laissent subsister la symétrie générale ,
quoique les plus complexes et, en apparence , les plus gra-
ves f sont celles qui se présentent le plus ordinairement à
l'observation.
L'ectromélie offre aussi, suivant les sujets , des différen-
ces d'un autre ordre , mais également importantes, suivant
que l'avortement des membres est plus ou moine complet*
Squs ce point de vue, les diverses modifications de l'ectro-
mélie se rapportent à trois types principaux, le membre pon-
yant se trouver terminé par un on plusieurs doigts impar-
faits, ou exister sous la forme d'un moignon sans yestiges
de doigts , ou bien enfin manquer complètement.
Le premier de ces trois types est évidemment le moins ano-
mal et celui qui se rapproche le plus du genre précédent :
il est aussi le plus commun. Le plus souvent, il est vrai,
les rudimens des doigts ne consistent que dans un simple ta-
hercule ou appendice de la peau, très-court, sans os inté-
rieur et sans ongle , mais pourvu toutefois de muscles , et
jouissant d'une mobilité plus ou moins grande. C'est ce que
j'ai vu en i83o, sur une jeune femme qui disait avoir les
membres inférieurs remplacés par des seins, et qui s'est
successivement montrée au public dans plusieurs villes. Les
membres intérieurs étaient représentés par des moignons
très-courts, hémisphériques, et d'autant plus semblables
aux seins d'une femme , qu'au cenltre de chacun d'eux oxis»
tait un petit tubercule charnu et cutané, de forme arrondie.
9ft« PABtlÈ Ht*
et Mttipaf riblè ^ an mamelon , mais mobile h volonté. Les
deux moignons étaient parfaitement éganx et symétricpieii.
L^9 tiiembres supérieurs , aussi développés que dans l'état
régulier, présentaient, quant à ]a conformation de leurs
doigts , de légères anomalies qui ne se répétaient pas ekacte-
ment d'on cdté h l'aulre.
Dans d'autres cas , les rndimens des doigts ne sont pas
senlement charnus : des phalanges existent à l'intérîeiir,
et la présence d'ongles plus ou moins bien conformés,
achève de faire reconnaître de véritables doigts dans les ap-
pendices des nniignons. Je citerai, comme exemple de cette
dernière disposition plus rare et plus remarquable » nb
homme de trente-quatre ans , décrit par M. Breschet (i) ,
et qui était aussi affecté d'ectromélie bis-abdominale. £e
moignon droit se trouvait terminé par un appendice allongé,
tkn peu tordu sur lui-même, en forme de doigt, 8Qrmoïil6
d'un ongle, et dans lequel existaient plusieurs articulations
mobiles kpA loi permettaient d'exécuter des mouTeilnens
d'adduction, d'abduction, d'élévation, d'abaissement»
et même de circumduction. Le moignon gauche était, aa
•contraire , semblable à celui du sujet précédent; son appen-
<dtce digital était beaucoup plus court et privé tout à la fob
d'ongles et de phalanges, mais également mobile à yolonté.
L*nn des membres supérieurs présentait, comme dans le
cas précédent, quelques anomalies; mais l'autre était nor-
mal
Les cas d'ectromélie dans lesquels les membres existent
«eus la forme de moignons très-courts , mais non dlgités,
sont beaucoup plus rares que les précédens. Je puis citer ce-
pendanfc , d'après mes observations , deux exemples de cette
disposition. . .
•^t) loe. cit. t. rV, p. 3aS.
Deux cUennss ^ TiHie adhiifte , i'^ioalrô â^^tenkanètit de
quelques jours et née de Sa première » m'ont présenté deax
cas très-analogues entne eox. Les deux nieàibiies postérieurs
étalent normaux, les «intérieurs manquaient au ctotraire
presquecomplétement : ikn'étatent représentés li rréxtérievrtr
que {^ar deux moignons extrêmement oourts et de forkie co-
aiique , dans cbacun desquels on sentait, à travers -la peau^,
1 extrémité inférieure de Tomoplate et un petit os de forme
^afiongée^ articulé supérienreraent avec elle.
J'ai reconnu en efiet, par la dissection du moignon , qu'a^
près uoe omoplato, de forme et de dimenrfons normales:»
venait nn humérn^f rudimentaire • articulé a?ee k «avité
glénotde» par une surface légèrement convexe et revêtue
d'une synoviede. Cette surface , représ^Ettant évidemmeift
la tête de Tos, et deux tubérosités entre ksquelles elle se
trouvait placée:, com{M>$aiént à cfies seules la plus grande
qpartie de Fos , qui » immédiatement après «Hes» se rétrécis^
sait et se terminait '«i un prolongement^d'abord triangulaire,
puis arrondi ei très-gréle, feulement deut fois attsidi long
•que la surface articulaire. Sur cette pièce osseuse , se por-
taient le grand pectoral , le grand dorsal et les muscles de
l'épaule, tous confondus entre eux à leur extrémité. Il
n'existait du reste aucune trace de l' avant-bras : et cepen-
dant , dans ce cas même y on apercevait à l'extrémité des
moignons , du côté gauche surtout , cinq petites plaques
arrondies., un peu saillantes, résultant d'un épaississement
très-marqué du derme, revêtues d'autant de petites lames
épidermiques ». H indiquant la place qu'eussent occupée
les doigts p s'ils s'étaient développés.
. ..: ^ ,: .i
Après ces oas dans lesquels les membres ti'éxietent pbM
que sous la forme de moignons , extrêmement courts et non
digitésyse placent naturellement ceux dans lesquels les
fts4 pkwm lUé
membres manquent entièrement. Ces cas ne sottt patf noins
rares que les précédens. On peat même affirmer que Fec-
tromélie complète , si Ton entend par ce moi rentière ab-
sence de tontes les parties du membre, depuis les os, les
muscles , les vaisseaux et les nerfs de l'épaule ou dn bassin»
n'a jamais été observée et ne peut guère l'être que dans des
cas de très-grave monstruosité , où le tronc lui*Hiéme est
aussi très-imparfait^ et dont nous n'avons point à noos oc-
cuper ici. Au contraire, quelques auteurs nous ont déjà (ait
connaître par leurs observations Tectfomélie complète, et
j'ai pu moi-même l'examiner chez deux sujets ; du moins si
l'on doit rapporter h cette monstruosité les cas où le membre,
représenté seulement par quelques parties cacbées tous h
peau, n'est pas même apparent au dehors, end' autres termes,
ceux où il paraît nul et où il est tel en effet pour la fonctioii.
Telles étaient les conditions des quatre membres et snr^
tout des inférieurs , chez un enfant décrit par Reisel ( i) , et
qui mourut âgé de dix-sept jours. L'auteur dit qa*U n'exis-
tait aucun vestige de membres, mais lui-même indTqne
quelques rudimens des inférieurs, et il suilit de jeter les
yeux sur ]a figure jointe à sa note pour reconnaître que kf
supérieurs étaient représentés au moins par les os et les
muscles scapulaires.
C'est aussi ce que j'ai moi-même observé chez an bouc
adulte, privé de l'un des membres antérieurs, et cbex
un chien de deux ou trois jours, affecté d'eclromélie qua-
druple.
Le premier de ces animaux, encore vivant en ce mo-
ment à la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle, sem-
ble manquer entièrement de l'extrémité antérieure gauche:
mais il est facile de reconnaître , en explorant par le toucher
MONSTBES EGTBOITÉUBRS. t'#S
la région de l'épaule » que Tomoplate gaiTl^hé exSale biétf
développée. Il y a tout lieu de croire qu'elle est vmxw
d'un rudiment d*humérus , donnant insertion aux' musèlèt
grand dorsal et grand pectoral, et aux muscAes de Tépaiilé r
Texislence, au moins partielle » de ces iiiuse!«$ .petit mêm#
être regardée comme certaine , h en jnger. per le VolUMé' àé
la région scapulaire gauche , presque égale à la droite.
Toutes ces parties sont d'ailleurs sans aucua usage r l'aiii««
mal marche seulement» on plutôt saute, b Taide deJar
paire postérieure de membres et du membre antérieur-droit,
plus rapproché delà ligne médiane que dansTétat aormlil,
ti*ès*développé dans son ensemble ,* et surtout remarquable
par l'élargbsement considérable de son sabdt^ . ^
Le jeune chien monstrueux que je viens d'indiquer^* êl(
dont je dois la .communication à M. S^ti^z, l'un des aïM
mlnistraleurs du' Musée d'àitstoire naturelle de DMii'^
présente des cooditionss) beaueeùpt pbs;' curieuses» et éa^^
pelle, par sa : cooformatioa géoéraièi l'enfant figuré. ipap
BeiseL Chez cet animal, d'ailleurs remarquable par Ik
conformatifm à plusieuH égards vicieuse des organes ^4
nkaux, les quatre membres» et surtout les post^jeurs,
paraissent .à l'extérieur manquer complètement; niais 'fe
toucher suffît pour indiquer l'existence des épaules <A de
quelques os pelvij^s. Toutes ces parties sont d'ailleurs im*^
parfaites. Vomjofikl^ , formée par une lame osseuse d'une
épaisseur considérable » est beaucoup plus <^ourte que c&nii
l'état normal; son an^e glénoïdien , en parliculieri est prcèf
que entièrement avorté , et ne présente ailcune trace de
cavité, mais seulement une très- petite facette ovale, l^;ère>«
ment convexe, qui ne s'articule avec aucun os. L'épine est
très-peu saillante ; mais l'acromion est bien développé et se
prolonge beaucoup au - delà de Taugle glénoidien : on sen^
tait très-bien l'extrémité [de cette apophyse au travers de la
II. lâ
|i^a; nuM cHa m faiiail pas aaillie. et u*ià9ik iaikiaéiïVei*
%éviw^V^ par une disposition particulière deapoilt^ ](j*aiao^
fUU^ étant trèariçourte |et l'épine tràft-peu saillante, les nuuoks
4e l'épanle, et aqrtout la sas^épineox et le soQs-é|iiiMiiz, sml
paa développés : tous se confondent h lear extriauàé entie
ewet avec lesimnscles qui, dans l'état normal » s^porteot
do tronc vers l'humérus. TelWs sont les seules parlict qui,
dfi^haqoec&té, représentent le membre supérieur, jpédnit,
comme eh le voit , è un seul os et k quelipws moscles îm-
pMisits.
L'état des membres infiiriears est très^analogof k celoî
dus supérieurs^ mais plas anomal encore. Le Immmçl n'est
représenté, oiltro les vertèbres sacrées, toutes libiaea et nUH
baies, les unes sur les autres , que par deux petite epaekts
iHangttlaires qui pasaissent correspondre aux iléoû, et qoif
înèriiealés enbre eux , sobi oanime perdus an OMiieft das
cbaira. Aussi la régies pelvienne est* elle entièrement di-
Sonnée : le corps se rétrécit peu h peu en arrière el |e eue*?
linue, presque sans ligne de démarcation, avec la •qnéea
très-^rgie à sa bese.- Ces modifications de la Ibffne de
tronc , qui coincident{généralement, soit dans l'état OOTmal»
sait chez les monslves , avec l'absence ou l'état trës-împar«
fait du bassin, vont se présenter de nouveau à notre obaer*
▼ation, mais beaucoup plus prononcées encore, et dé-
tenir même des conditions constantes ftbds un des genres
de la famille suivante, celle des monstres syméliens : famille
dont la liaison naturelle avec les monstres ectroméliens,
ne frappe pas l'esprit ou premier abord, et peut, àpriêrit
sembler douteuse , mais est établie d'une manière certaine
par ea lait et par plusieurs autres (i).
(i) Voyez encore pour rectromélie : — Chez l'homme : JAG.GiSSrtSt
JStwasfiirEhdeuie ûberEntsi. und Ferhiitung deh JMgyg^.,in-8o, Hadamsi^
s8is » p. 340^ mauvaise indication d*UD cas obierfé chei nut
M0N5TBBI llÇTIk^fi^UENS. ^^
ter l>ctrQ90^6 , suiva«yt Iq aoiabre de» ]XMHabre# qpA igf^^^g^^
quent» et fuivioit t^m ravortemwt a été fim 9^ moin^^
complet. Manife^temeat liée avec le geore préçé^i^ par
lea ca# qui PQua montreiM; cette mPQ^truo«îl;é k ira pi^
mer degré; eflrant ai;i cûotraire par lea âwriper» oai â##
rapporta plu» élQigaés>xaai«réek« avec la &mUe âmt rbi«-*
toire y a auiTrei9rectromé}iepréaciate»coauwo6 i*a vu* 4ef
conditions asaex aaidtipliéea et aaief diveraea^ maia gm
toutes sont renfermées dana vm oercle notiettent cÂreM^
%^ , ^ qqj n'e»q>êQl^nt l^aa que toua lei eotrcmièfaa ne
aomit Hvà% w^re m% par 4ei raji^cyrta intiOM (i).
$i Iqi mouatrea ectrfunélienii lie noua ont offert qu'un i^À^
i>Ie intérêt par les modifications anatomiquai qui lea ca-
ractérisent » Ua aont aans nui doute plua rewarquable« sims
)ei r$q[^ort pliyçiolagiqu^ A4foctéa de mon^ruoaitéa qui
adtilte. — âhezies animaux: Gsoffrot, dansTanc. /<wr/i.«/0fae</.,t.III|
|i» 371; dcut cas d'ectromélie obfiervés chez des chiens nés dans la
wéaif péttàt. ««N Chai rfeemme at las aaimaiiz : Sb&lo, titmstr, fxirem
^^ilfiê^s\^mm^. 0^n^ Iim; chaa un ffiatua hamain , un Jeûna bouo at
qh jeune dbion ; dias. 3* publiée à ^Hu '8a6.
(i}^La8 membres des iqsectes soûl des parties aualQiiii<|Ues trop dif-
ftrentes des membres des vertébrés, pour ijue leur absence puifte être
eonaîdéréo comme une monstmosilé analogue à l'ectromélie telle qua
iiena vanona da Tétudier ehaa Tbomma et lea animaux tupérieuM.
lV»a|«fuia i\ na sara pa* ^^ ^ propos de iio^r que les pallaa H
même les ailes des insectes manquent quelquefois, soit en £;rande
pi(rtia,80tt même comiMlemanlfSwAWHia a pttUSé quelques détaila )n-
téreasaua sur cesi^et, dans r.4/w^'f»de MuUar, année 1836, cali. Uh
p. 3o7f — Tout réoemmani Wf Garvaîa vient de me communiquer ua
myrlapode du gapre P^fydwmitêp ehta lequel manquent lea deux prc«
nièrat pairat» da paUaa«
3)8 rAUTlB ni.
portent spécialement snr des organes importàns , nnus non
essentiels à la vie , ils peuvent vivre et parvenir à l'étal
adulte (1)9 mais avec des conditions spéciales d'existence.
Au défaut de leurs membres , qui manquent en entier on
n'existent qu'incomplets et mal conformés, il leur faut cher-
cher en eux-mêmes d'autres ressources , modifier quelques
uns de leurs organes » les accoutumer par un long exercice
et pour ainsi dire les dresser à de nouvelles fcmctions» et
réparer, à force d'adresse et de persévérance, les imper-
fections et les vices de leur nature.
C'est ainsi qu'on voit constamment les sujets affectés
d'hémimélie ou d'ectromélie bi-thoracique , convertir leurs
membres inférieurs en ipstrumens de préhension , d'abord
inhabiles à leur nouvelle fonction , mais bientôt acijuérant,
par le pouvoir de l'habitude , toute la dextérité d'une main ,
et exécutant les actes les plus complexes ou les plus déli-
cats de la préhension.
Il faut parcourir les observations que nous ont transmises
les auteurs et, s'il est possible, être soi-même témoin de
faits analogues , pour savoir comment les orteils qui , em-
prisonnés dans nos chaussures , se réduisent à n'être plus
que des appendices peu mobiles, déformés, inutiles, peu-
vent , par un long exercice , acquérir toute l'adresse , toute
la mobilité , toute la puissance d'action des doigts de la
main , en même temps qu'ils prennent avec eux une incon-
testable analogie de forme. Quelque idée que l'on se fasse
de l'influence modificatrice de l'habitude et de son pouvoir
presque sans limites , on ne peut lire sans étonnement les
(i) A moins toutefois de complications. — On a pu remarquer^ par
la comparaison des cas précédemment cités, que les complicatîoits les
moins rares dçs monstruosités ectroméliques, sont diverses déforma*
lions de la face. Voyez^pour un autre exemple remarquable, Ghbvalixk
dans le Journal de médecine^ année x8a8,QOvembrey p. 369.}
flfONSTEES ECTROMÉUENS. 229
récits consignés dans divers recueils tératologiques ; par
exemple, l'histoire de Thomas Schweicker, dont Fadresse
a été plusieurs fois célébrée par les poêles latins et alle-
mands du dix- septième siècle (1). Né sans bras , cet homme
suppléait très-bien ses mains absentes par ses pieds : il cou-
pait lui-même son pain et sa viande , saisissait son verre et
portait ses alimens à sa bouche : il s'était appris à sculpter»
à dessiner, et il écrivait avec une rare perfection en carac-
tères latins et gothiques^ à l'aide de plumes taillées par lui-
même. D'autres sujets , affectés de même] d'hémimélie ou
d'ectromélie bi-thoracique , se servaient avec une égale
adresse de leurs pieds pour manier le sabre , bander l'arc »
battre le tambour , jouer aux cartes ou aux dés , compter
de l'argent» coudre,' et même enfiler des aiguilles. Enfin
un fait plus merveilleux encore et vraiment incroyable, s'il
n'avait eu tout récemment Paris entier pour témoin , c'est
une vaste composition de peinture , exécutée avec un vrai
et remarquable talent par un homme né sans bras , et sup-
pléant à leur absence par' l'emploi de membres inférieurs
eux-mêmes mal conformés. Exemple frappant de la force
de ces dispositions innées qui déterminent nos penchans ,
et nous entraînent indépendamment de toutes les données
de notre organisation générale, et quelquefois malgré elles»
Nous venons de voir les membres inférieurs convertis en
organes de préhension chez les sujets affectés d'hémimélie
ou d'ectromélie bi-thoracique* Chez les individus qui , au
contraire, sont affectés de phocomélie, d'hémimélie ou
d'ectromélie bis- abdominale, l'inverse a lieu: ce sont les
membres supérieurs qui , à leur tour , deviennent des or-
ganes de locomotion. C'est ce qu'on voit joarnellement
(i) ScnnKCKivSyMonstr. AMMîiemorflW^,Fraiicfort,i6o9,p. 3oet»uiVé >
a réuni la plupart des pièces relatives à Schweicker dont il donne deux
portraits. ,
$3o PlftTlE lit.
chez les etUs-dê-jatte , et il est inntile d'inibter saf ce mo&
si bien conna de progression.
Les animaox eux-mêmes^ lorsqu'ils sont affectés fttne
monstruosité ectromélique , savent aussi suppléer pIuA 6a
moins parfaitement aux membres qui leur manquent, Oïlè
chienne, dont j*ai parlé plus haut aree quelque détail, «t
qui n'avait que les deux membres abdominaux , était pâh-
venue à s'habîtuef à la station verticale, et marchait debimt
sur ses deux pieds postérieurs. Les individus mentiomiés
par Aldrovande, par Peyer et par Péret (i) avaient aussi c^
même mode progression. Quant aux quadrupèdes privés
seidement d'un de leurs membres, il est à peine utile de dire
qu'ils marchent très-bien à l'aide des trois autres » et pea-
veot même sauter ou courir. Mais il est très-dign^ de dé-
marque que , si un membre vient à manquer chez un qua-
drupède , son congénère , développé sous Tinfluence d^iii
exercice continuel , devient pks robuste , s'élargit k UA
extrémité , finit même pat* se rapprocher de la ligne mé^
diane , et prend ainsi une disposition éminemment propHi I
faciliter la progression. C'est ce que j'ai constaté paf 11
comparaison de tous les faits consignés dans les annales de
la science, et par des observations directes faites sur unboiUi
encore vivant aujourd'hui à la ménagerie du Muséum d%&*
toire naturelle. Non seulement ce bouc ectromèle marche»
court et même saute lorsqu'il vent; mais il ne craint pas àt
combattue les autres mâles , et il réussit , quoique avec itt
peu de peine, h s'accoupler. Dans ce dernier acte, ils'appniê
sur sou membre antérieur droit. Seul existant, mais tellemeBl
rapproché de la ligne médiane et tellement développé qo^^
le croirait, au premier aspect, composé des deux membfsi
antérieurs réunis et sondés entre eux sur la ligne méditfie*
(i) Voyez ÀLDiovÀimB, Pbtbji, PiasT, loc, dmis*
MONSTftïtâ fiCTftOMiUBNS. iAî
Les inétostires eidroméjiitas troar etit atisri qndifèe éààH^
pensation à Vétat ineomplet de leurs membriès » idM 1k
dételop^emént plus parfait des autres régioii^e lear ct/rpé.
G*est^ en effet» uae application remarqaable de là loi dn
bajaticenieiit des drgâiies, que les Sujets afl^ctiés d'ectronïè-
lie^ oa d'tine antre metistrnosité de là même fàmitlè^ éroié^
sent presque tonjonrs très-rapidement^ et jotiissent > à Tétàefc
adulte, dSme force de vie et de santé vraiment hypertiér-
male. Ceux que )'ai eu occasion d'observer étateot tetis
robustes , et surtout présentaient beatUtoup d'embonpoint;
et les faits rapportés par les auteurs eonfirmemtpour lapin-
part ceux que j'ai pu recueillir par moi-même.
Par une exception qu'il importe beaucoup de signaler,
il est toutefois un appareil qui , chez les sujets privés de
membres abdominami où n'ayant qde des membres abdo-
minaiTx tf^s-incompleté» est retalrdé et le plus sonvent Hïètm
arrêté dans sen développement : c'est l'appareil générateur.
Je ne possède , il est vrai, que très-peu d'observations rela-
tives h la fetnme, et je puis senlemeot affirmer que là mens-
trtiation est souvent retardée chez les femmes manquant
de membres abdominaux. Mais , pour le sexe masculin, les
faits abondent» et je ctrois pouvoir présenter le dévelopj^e-
ment imparfait des organes sexuels, comme intimement Ué
Il Texisteiice de telles monstruosités. Ainsii pour citer qoel^
^iies exemples , le scrotum n'était indiqué que par quel-
^uesrides, chez unenfent de dix-sept jours^ décrit parReisdl»
et qui manquait des quatre membres. Un enfant hémtmèle^
a|^ de quinze mois , décrit par Albrecht , n'avait pas nett
plus les testicules descendus. Chez un enfant de sept ans af^
fecté de phocomélie quant aux membres inférieurs, et ayant
les membres supérieurs plus incomplets encore, M. Breschet
trouva de même les organes de la génération arrêtés dan^
leur évolution : les testicules , âû lieu cl'être contenus dan^
Je ficrolum^ se trouvaient au devant des anneaux inguiaaia.
H jdh était de même encore chez un autre sujet affecté d'ec-
tromélie bis-abdominale , et qui» h Tâge do treate-quatre
ans» fut aussi examiné par M. Breschet. « Les oi^anes gér
nitaux » dit ce célèbre anatomiste » ont peu de développe-
ment ; le pénis offre la même disposition que chez un aatie
individu, mais il est incapable de cet orgasme nécessaire k
l'acte générateur : l'émission de Thumeur prolifique n'a
jamais lieu. Cependant il existe deux testicules placés au
devant » et un peu au dessous des anneaux sus-pubiens* Cc)S
organes ont un volume inférieur à celui qu'ils présentent
chez l'homme adulte : ils sont mobiles et sensibles au tou-
cher; le scrotum no parait pas exister; seulement la peau»
vers cette région , est un peu rugueuse. Le jot de l'urine est
peu fort. Cet état des organes de la génération contraste
singulièrement avec la voix qui est mâle etétendue» et avec
le développement remarquable des systèmes pileux et mot-
culaire... Cet homme déclare n'avoir aucune passioa
vive , et n'éprouver aucun désir pour les femmes ; ce qui
s'accorde avec l'inertie constante des organes de la générar
tien chez cet individu (i). »
Les rapports do disposition et de situation» les connexions
vasculaires , qui lient l'appareil générateur avec les mem-
bres abdominaux, suffisent bien pour expliquer les imper-
fections qu'il présente ordinairement dans les cas d'absence
complète ou d'extrême atrophie de ceux-ci. Il y a toutefois
encore une autre donnée dont il importe détenir compte:
c'est l'état de la moelle épinière » toujours sans renfle-
(x) P'ojrez Rbisbl I i!c7c. <;«r. — Albrbcht , /oc. cîe, — Brbschbt, loe,
cil,, I. VU, p. 37 , pour le premier cas , et t. lY , p. 33o et 33 x pour le
second. — Ces rapports D'existent pas seulement chez Thomme; je
possède plusieurs obseryations analogues chez le chien.
ment (i), et.soayent même grêle (2) yerssa tenamaison^
si les membres abdominaux manquent , comme elle resjt
aussi toujours dans sa région cervicale^ si c'est sur les tho-
raciqucs que porte Fatrophie. I^es notions le$ plus élé*-
mentaires sur la physiologie du système nerveux suffisent
pourjfaire comprendre rinfluence que peutexercer sur Tap^
pareil générateur l'absence du renflement spinal inférieur;
renflement dont le développement graduel est , d'après les
recherches de M. Serres^ dans |in rapport si intime avec
la disposition de la fin de la moelle épinière , de la queues*
de-cheval , et par suite de tous les nerfs pelviens,
La théorie s'accorde donc avec Tobservation pour faire
considérer l'absence ou l'état rudimentaire dçs membre^
iiMominaux, comme coïncidant ordinairement Avec un dé*-
veloppement imparfait des organes générateurs et quel-
quefois même avec ji'impuissançe. Quant aux sujets chez
lesquels la monstruosité ne porte que jsur les membres
thpraciques» leurs organes sexuels sont généralement nor*-
inaux , et peuvent évidemment remplir leurs fonctions. Il
y a donc lieu de chercher» pour ce& cas , si 1^ monstruosité
est transmissible par voie de génération.
Je possède dès à présent un cas authentique de ce genre
chez le chien , ayant eu à ma disposition une femelle et ^on
petit (Z), tous deux affectés d'ectromélie bi-thor(icique ^
et entièrement semblables l'un ^ l'autre. Celte femelle avait
(i Serres • loe, cit,
(a) TiBDSMAKK et GURLT, locis CÎt,
(3) Voyez p. 2a3. — La chienne ectromèle de Péret avait au cofr>
traire donné naissance à des 'petits bien conformés; Dojrez p. 217 ,
note a. — Enfin , on m*a assuré que le bouc à trois pieds dont j'ai
parlé pluâ haut (p. ia4) avait aus^î donné de^ produits çoo^pléteqient
norinauj^,
«S4 PkMiÈ iifc
ail ploiiétm autres petits dont quelques iflls êa BBéitSi li
te n'est tons» étaient anssi ectrombles*
Je connais anssi des cas dans lesquels plusienfa cbieds €^
tromèles sont nés ensemble d'atte mère bormalA t il en éllilt
ainsi, par exemple» d'un jeune chien priré des qtialte AMMÉ-
brës» dont j'ai donné plus haut la description (l). LtttbA
de cet ectromèle, très-tieille et ayant déjhmisbas nti jgtM
nombre de fois, fit successivement deux portées » rom ai
l85o 9 composée de quatre individns normaux et d'ntl chi-
quième monstrueux; l'autre, en i83i , de trois fndiTÎdMi
tous monstrueux et semblables k Celui de la pfécédiaiita
portée.
Un antre cas, analogue h plusieurs égards , mais plus re«
mafquablo encore , a été recueilli beaucoup pins Alicièftiie*
fnent par Ancante (i). Une chienne fit successivenieilt eft
qn atre années quatre portées Composées en partie d'intlitidMi 1
normaux,en partie d'individus privés de membres antériedN»
et affectés de bec-de-lièvre. Ainsi, dans la première poftéeis
trouvaient quatre individus normaux , et deux monstmeitt;
dans la seconde un normal, et quatre inon^rtruetix; dam h
troisième, encore un normal, et quatre monstmeut; diA
la quatrième enfin , un normal, et trois monstruetix.
Ces cas, dans lesquels on voit des monstres ectromélians
parfaitement semblables entre eux , naître dans direraespiM^
tées successives, sont d'autant plus remarquables qoe,daos
cette famille tératologique, on trouve quelquefois cbes b
même sujet des conditions très-différentes d'un côtéjà Failtn
du corps. Ainsi, an membre manquant» il pent arriver qneaoa
(i) Fofeg p. 9s$.
(9) Locm cit. — Gboffaot, he, «iV., a aussi fait connaître «s SU
analogue y mais beaucoup moins remarquable.
MONSTRES BCTAOMâUENS. ^hi
congénère soit normal, on bien affeeté d*Mtniffléiki <m de
phocomélie.
A plus forte raison rolt-on trës^fréqnetntnent les demt
pah*es de noembres établies stir des typeé trëS-^diTérs, par
exemple là paire thoraciqne normale et h paire pehieniie
àflbttée d'hémimélie on d'ectromélie , et réeipfoqaetneillè
Dâûs d'autres cas » nn simple vice de cod formation eorrei^
pond à la motistrao^ité ectromélfqae. Dans d'autres» h»
deojt paires démembres sont h la fois aUbetés de monstrcMM
shés eetroméliqaes , mais de monstruosités de geûre diA8«-
rent. Enfin nous avons aussi Vd dés Cas où les quatre ex«-
trémités sont monstrueuses de la même manière et au même
degré.
Ëft d'autres termes , toutes les condhions possibles d'el!»-
tetkee, toutes les combinaisons qui périrent se présenter,
fious tes trouvons réalisées dans cette famille de monitmo^
sites , la plus irrégulière de toutes , là plus dilBcfle à eIftSMr
et à diviser en genres bien définis , parce que dé toutes , ètlè
est celle qui ae rapproche le plus des Simples tiees de cm-
formation. A mesure que nous nous élèverons dans Téchelte
des monstruosités, nous verrons de plus en plus Tinfluefieia
d'tine modification première, fondamentale, s'exercer sur
rensemble de Tétre monstruemc , et lui imposer des eoti^i^
lioùs qui en dérivent nécessairement : toutes les fois qw
la modification essentielle sera la même, des condhiotie
jseeondaires, toujours identiques, raceompâgneront. Il suk
delh que nous irouyerous dans chaque genre éès êtres tpà^
iettiblâbles entre eux dans l'essentiel ^ lèttr orgâmkaik«i»
se ressembleront encore par leurs caractères aeeessoirêS«
If Mb les monstres ectromêliens , au eontrirtre , fanoiiiillé
principale , portant sur les membres , ne saurvlt éftSf txoê
faifitience aussi générale sur f organistflkm, erl seMber donner
aussi régnllèreméflt totttetlesfflojKieidtoirt Séc<witiiws: â^oA
^36 PABTIE m.
la possibilité que celles-ci se présentent très-dIfFérentes sd«
vantles sujets. L'activité Irès-grande de la nutrition dans la
^plupart des organes; une diminution dans le volume d'uneon
deux régions de la moelle épinière; un changement phi
ou moins sensible dans la forme du thorax» si les membm
thoraciques sont le siège de l'anomalie; la déformation de b
région pelvienne et l'évolution lente ou incomplète des <x>-
ganes générateurs , quand la monstruosité porte sur les
membres abdominaux : telles sont en effet les seules modifi-
cations importantes par lesquelles l'anomalie principale réa-
gisse ici sur l'ensemble de l'être.
Les modifications qui constituent essentiellement les di-
vers genres de monstruosités ectroméliques , n'entraioaift
point constamment avec elles et ne se subordonnant pai
les conditions d'existence de tous les autres systèmes organi-
ques; en d'autres termes , le caractère fondamental des
monstruosités n'étant encore que faiblement marqpédanslBi
genres de ce premier groupe , il en résulte que ces geimi
^ne sont point aussi bien déterminés , aussi rigoureusemeot
.limités'que le seront ceux de presque tous les autres groupes
Sans nul doute, les définitions que j'ai données de la pho-
coméb'e» deThémimélie» de Tectromélie» expriment dsi
^tats très-différens de l'organisation ; elles caractérisent dei
genres dont chacun a ses conditions spéciales d'existence t
et dont la dbtinction ne doit pas être négligée : mais des
conditions intermédiaires pourront se présenter , et venv
comblerjen partie l'intervalle qui sépare les genres» de même
que le groupe tout entier est un intermédiaire entre les mon-
slrnosilés qui vont suivre» et les anomalies dont nous avons
exposé précédemment l'histoire. Le tératologue pourra donc
rencontrer des sujets tenant à la fois de deux de nos genres»
et que ne saurait comprendre notre méthode tératologiqne
lelle que nous l'exposone ici» De Ik une difficulté de ciaiii-
0-
UON8TRM8 rrifàirËNs. SS7 -
fication que Ton pourra résoadre, comme le fait en pareils
cas le zoologiste» en se déterminant, d'après l'ensemble des
rapports natnrels ^soit à modifier la distinction de Tan dés'-
groupes déjà établis pour y introduire la monslrnosité non* '
relie ^ soit à fonder pour elle un genre de plus.
CHAPITRE IL
s
DES MONSTRES SYMÉUENS.
Division en Iroîs genres. •— Symèles. — Uromèles. — Sirénomèles*
— Analogie des monslruosités syinéliques avec lei héinîièries par
' réunion médiane. — Remarques anatomiques.
Cette seconde famille » quoique parfaitement distincte »t
esl liée par des rapports intimes arec le groupe des monsire»<
ectroméliens. Essentiellement caractérisée par la réunion^
ou la fusion médiane des deux membres d'une même paire,
les monstruosités syméliques n'ont toutefois jamais lieu»
sans qu'il y ait absence d'une portion plus ou moins consi-^
dérable de l'un et de l'autre des membres réunis. Souvent;
même> ainsi que nous le verrons» le membre unique résul-
tant de la fusion médiane, loin de contenir en Ini les élémens
de deux membres » n'est pas même équivalent à un seul
membre normal. . ^
Les auteurs ont , pour la plupart, désigné les monstres sy-
méliens sous le nom de monopodes ou manopèdes; noms donnés
souvent aussi à des monstres privés d'un de leurs membres
inférieurs et n'ayant plus par conséquent qu'un seul pièd^l
Très-exact à l'égard de ces derniers , ce nom de moiwpodu
ne saurait au contraire convenir ii des êtres qui sontearadé*'
S$| PlUT» III.
rîtes. lion par Texisteace d'un seul membre iofi^JMrimiiii
ce foi est tout dlfféreot ^ par la réunion 4e leurs d^QX msipr
bp^ f et qui ont le plus souT^at deux pieds ou n'en mit ^a^
cnn. Le nom de ùrènes, par lequel on a aussi 4^igPD4 d'iWB
manière générale les monstres syméliens, n'est pas non phi
admissible pour l'ensemble de cette famille , et doit ètn
réservé pour le dernier de ses genres» le seul qiii rdi^fA
l'organisation mixte et singulière que l'imagination dei
poètes a prêtée aux sirènes de la lablo (i).
§ I. Histoire spéciale et description des genres*
Parmi les genres^ au nombre detrois» qui composent pié-
sentement (2) la famille des monstres syméliens^ aacap n*i
(i) MxcxxLiqui a donné de ces monstres Tblstoire U plascoMpUlMi
]a science possède, a également employé les noms deldfomcpqdk tldi
SirmêêmMdung^, Fojr, son mémoire Uàer diê FersckmelzamgMi
l4wAnr>| fnr Anat* mmd flyrtioL, «do. iSa6, p. s^S •* liow ••*-
tisml récent intitmlé: tU Srmfodid sêm HtomUrasUa^ sv
inçiggur.f Eauniœ, xS33» le docteur Lsvt, déteroriaé sans éagà^ pr
les mêmes motifs que je viens d'indiquer, a employé, a a lieo dea^
nopode , le nom de sympode qui est plus exact , sans l'être eneora
plélement* J*ai cru ne pas devoir renoncer pour ce dernier tm
■Mis sjrmèU et monstres spnéliens, non seulement parce qii*ila tfi
dcpit mieux avec les mots ectromèU et momtret eotrgméiiems ^ maîS
et surtout parce que le mot sympodie , c'est-à-dire réunion ^eapilAb
9e pourrait être étendu à la réunion des membres thoraciqaes; diip^
sition qui est , il est vrai , sans exemple chez les monstres unilaiiiii
comme je rétablirai plus bas, mais qui se présente asses
comme oesiplication de la monstruosité double.
(ft) Un quatrième geave paraît devoir s'ajouter par la iimte avi
croupes que je désigne sous les noms de s/mèie, uromèie et
pcutnêtre même pourrait-on rétablir dès à présent d'après des 0I
fions faites et publiées récemment par M aise, dans sa DiaserlitiiMi
inangorale de Fœtm MonopodiOf^TubiD^Qe, 1827. Chez le momtrtif
inéUta 4écrii par cet aotew, les membm paraissent «'avoir M
encore été distingaé avec précision , ni dénommé. Ils sont
tous caractérisés par I9 réonion des membres abdomi-
naux» seale observée jusqu'à ce jour parmi les monstres
unitaires.
-^ J^di^Hx nombres «l^ç^imiux réunis^ près*
que complets^ terminés par un pied double
^oot ]a p^nte est tournée en avant Gtnre I. Stmàl««
<• Les deux membres abdominaux réunis, très*
iaeonpleta» terminés par ua piad tiaple»
presque toujoors infuie imparlaîl , et dQikt la
pl^[»tfi est teurnée ^4l▼a9^. .•••.,,, ^ l{, UAaB|Ài>i&.<i
3* Les deux membres abdpmlnaux réipis ,
extrêmement incomplets, terminés ep moi-
gnon ou en pointé I sans pied distinct ; • • ^ HI.SkaiiHnKicLi*
<XftTioit ^pe le preiiiic» de eeitMia genres eafckaoïddiai
lequel la éÊpAdàh «kipied indifw, «i^ pMHÛer «fl^i^^ 9fdlfl
lin meflakie lent eiiti(Mr; mm il «'en est^tteon dAWt 1^ 4éter^
don pume dmeair un mysH, de difficulté rMkit 1« p^
kKan^ do neacilvw eomposi «igMliMit m^ |ii?flM|iw
.lipièt loBtes ka menalnioâité» syioèUqqes.
çfrplçndns que jusqu'au genou, tandis qu*ils le sont totijoursi dans les
vireis ^pnèles, jusqu*au pied. Le nouveau genre à établir olArirail évi*
MèiMment des conditions moins anomaYès que tous les autres symé^
liensto et se placerait en tête de ta fsmiUc. --« Â. la suite de ^observ «tieai
A» Xaitr» )'en indiquerai, mais seulemo^t pour mémoii«., i^ne autre
cçya^îgo^e par le 4octemr lCA.ymx daua le Jounugénir, de médecine »
^ISiVi. p* 34a, Celle* ci a pour siget un f<eUis dont le corps était terminé
inférieurement par une tumeur d'où semblaient sortir les membres
abdominaux très-imparfaitement déreloppés. €e featuspeut; au pia»
wim aspect 9 aembler un second exempile de la manstrijtosUé déqrite
|i^l|aief;.ma^ Ue^ti ai iw^rfsUeaaAi^ connu qu'il est réel.lemeait
jjfiyyiiible de dé^rmiJA^r axc^ c^tituda i quafle Emilie il doit élrf
fifÇortéi^
«4^' PARTIE ÛU
Genre I. SYwkLE, Symeles.
Les symèles sont^ de tous les monstres de celte fdmlllc»
ceux qui s'éloignent le moins du type normal : c*est cher eut
surtout que la réunion médiane des deux membres est le
plus manifeste 9 et se montre sous la forme la plus simple.
Le tronc » plus étroit dans la région pelvienne que dan^ la
région thoracique, se prolonge en un appendice- considën*
ble, symétrique, dirigé suivant l'axe ^héral du corps v et
dans lequel il est facile dé reconnaître un membre compbU,
résultant de l'union médiane des deux membres abdomi-
naux. Cet appendice présente en effet trois portions ou se<'-
mens distincts, évidemment analogues aux trois segmens
d'un membre normal , la cui^se , la jambe et le piedJ i
Le segment fémoral a ordinairement la loagueur d^one
ctxisse normale >' et l'on peut aussi se faire une idée asiti
e^^acte-de sa largeur et de sa forme^ en les comparant k ^'■JltM
de deux cuisses, normales rapprochées l'une de Tanin,
et réunies par leur bord interne. 11 est, en haut, presqae
aussi large jque la portion inférieure de l'abdomen , mais
plus étroit en bas , ses deux bords se rapprochant peu à pea
l'un de l'autre. Il est beaucoup moins épais que le corps «
et aplati sur ses deux faces; différence qui établit surtout
une ligne de démarcation bien tranchée entre sa portion
supérieure et la région abdominale qui, aplatie aussi en ar-
rière , est au contraire très-convexe en aviint.^
Le segment qui représente les deux jambes réunicfs, tan-
tôt égal en longueur au segment crural , tantôt plus cmirt,
est constamment beaucoup plus étroit, principalement A^
sa portion moyenne. Aplati en avant comme le segment
crural , il est au contraire légèrement renflé et convexe en
MONSTBfiS STMàLIENS. 1^1
arrière. Rien n'indique non plus à l'extérieur la dop.licijté
essentielle de ce segment.
Il en est tout autrement 4n pied , segment que 80. compor
sition et sa disposition rendent également remarquable.
Beaucoup plus large que la partie inférieure de la jan^be»
il se montre, lors même qu'on l'examine seulement à l'ex^
térieur, évidemment double et formé par la réunion. de
deux pieds. Le nombre des doigts qui le terminent est en
effet de dix ou environ , par exemple de neuf , de huit , de
sept, et quelquefois au contraire d^rojaze. Sa duplicité es^
aussi ordinairement, indiquée par un sillon médian et longi*
. tudinal, s'étendant sur la face plantaire , depuis le métatarse
jusqu'à l'extrémité du pied, où il se change quelquefois
même en échancrure.
La disposition du pied est plus rppoarquable encore que
SA composition. Loin d.e former, comme dans l'état normal,
un angle droit avec la jambe , il se prolonge avec elle éous
un ande très-obtus ou même tout^à-fait en ligne dfbite.
En outre, et ce caractère se reproduit d une manière plus ou
moins manifeste chez tous les monstres syméliens,LBs deux
pieds dont la réunion forme le pied composé que nions flécri-
' yons, sont entièrement renversés. Comme s'ils avaient ïàit
une révolution complète autour dç leur axe, ils sont venus se
souder entre eux sur la ligqe mé^wtnei par la tptAMt4«i.^f'^'
rarement par une partie semlementv^-i). des bordsr quiv^dans
■-'rétat normal , devaient être tîxttjrttfeô. -Ainsi , dans'te'pîèd
' composé , les petits orteils sont* au milieu, les ^oif ortéHs
.'..U . -w ' !»■
(i) Tal constaté une fois cette disposition par mes propres obëérva-
enire eues un aUgIC UIUIL, ci a^ ««monniiviib wi.nwMi*^ ^^cn \.iti\| uuigui,
"Du reste il y avait înversîoti coroplùle 'dU pied cbéz'ieet iiiidîiKUay
' co^meèheziousJeiaÛtrVssymèl^s:'*^ . "'''r • /'.^
II. lo
^% HftttB m.
%h iSéfiorà. TàYà ce qui didy ait être «mérienir m de iMHfe
devenu postérieur, et récîproquem^t : h {>Ièfntb *d* Jfei
iBÎst leû ayant , et la face dorsale en arrièi^.
• Deè oLfervatîons dèj* faîtes sur IViTgàinftàfflDà fnt^rM d^
Ijythëlés 'par plusieurs àuleat»^, et rirtamttoeiA paVSacbii^,
IMèckèrhôff , Meckel , Behn, Koehlèr et M. Cfruvfeîftîér 0),
oAt co^ùfirmé et complété Ié§ inductions 'qtfe '|)0fiàVaft fôèlK
Mr rèxânién dei parties èiïërléureS ; let Wm "peik 'ffire ipù
cîè geùVe , ^bîqùe raté , est îaujo^rdliuî x Wéti coiiinti ,
^è'e iii savoir et à HràbUetè 'fléè ifàiftonnUtés qui se ^(Ait
'bi:^tiq>és de son histoire. Tbàtefoi^ ^cfspl^i^ ^ikhofrUM'
telBirieVetuplir quelques fecunès , ayâiîl idiii tes jretik, xiàftfe
%*âèfssm fn'édit et ftrt^eiact fe squefelfe'd'un^'yiifèlè ;tti
monstre du même genre, né en i83â à AvîgWoïi (^).
le ibàssin est tb^fiïùrs c)iez tcfs syd/èlès jfîlàs ù)ùl Hfom
imparfait él déformé, tl 'est coùstamûient l'rè?s-étî^6'h etïl-
Ibnçé > iè's pûbîs étant îbcoiïiplèts et dirigés de haut' ëh Bki ,
et' quelquefois se toucliânt en arriéré , pr^s 3e leur àrtîcub-
tîon avec les néons, en mëirié 'temps qu'à leur'sympliysé,*
jce qui donne h rouveriure supérieure du Ifàssin la 'fenaie
tion avec
jce qui 3c
4 un huit de cliiiTre. Ces modifications au nassln tendait
(l^ SaCIISSS, ï>iss, sïstens in fonds nionstr, âcser,,\* , Leipzig, iSoi.'^
TynLGtxàiàtiffde Monèpodîà/liiss. //ioH^«r.,ÎB*, HaRe,i8*^. — ItftcMci»
• <w.iïirji*- BfcHîr , de Bfonfpàdilms , diu. inMgur.^ 4'», Berlin , j^^y, r-
QLVTiUMjÉWit '^NfiU sur.}in cas 4e m^nogodiey dans le Jtmrn. des^fft'
'grès et institut, médic^^ t» VIII^ p. a54i dans le Journ, anal/ tique de aM,
nov. i8a7 , et dans quelques autres recueils médïcsiux delà iné'Âîe épo-
que.—Kobhlkb, Diss. sist,descr,monstr. hum. monopodiSf ^o, lena. iS3f.
• (a) Cesymèleii été-recueilli pârM. le,docteuiï Chauffard, elachrcné
.amsitôt à mon père a?eç dçs.notés dont je donnerai prâs'Ëas^pi
extrait. — Quant au symèle à pied bifurqué que je viens d^iddiqiwr,
fi iwilè coonais que par Tc^i^roen de ses parties extérieures. — Aoei
deux cas inédits , je puis en ajouter un troisième dont TolMérfacioa
m'a été récemment communiquée par le docfeur BAKTBii^itvT*
MDNSTBI^S SϻU;I.IliNS. a/(5
iouies & raojÊner vcra !a ligne niÉdiaDc les deux caviléï co-
lyloïdes, et par suite les deux Cémnrg, ijnien clïet sont>très-
rapprochés l'un de l'autre, et quelquefois conligtis ou même
réunis entre eux dans leur porlion inférieure. Ces os s'éloi-
gaeiit l'igalemeat de l'état uoriDal par leur fornie et leur dis-
position : la face qui Dormalement est aulérJeiue, denent
exter[ie, surtout înléiieuremeiil , et la postérieure , înlRrne :
aussi les deux rotules , au lieu d'être rapprochées l'une de
l'autrf sur la ligne médiane, sont trës-écartées et placées
LDul>ii-fQit en debors. La jambe contient tantôt quatre,e(
taulût trois os distincts, parce que les deux péronés, devenus
internes par suite dureuversement du menîbrc, se Irouïcnl
qoelqucfois rapprochés l'un de l'autre, mais distincts, et sont
dans d'aulree cas, au contraire, soudés sur toute leur lon-
gueur. Lorsque cette dernière disposition a lieu , et c'est
celle qui ae présente le plus fréquemment , In piùce qui ré-
sulte de la réunion des deux péronés est un os médian sy-
métrique, à peu près égal en volume b, l'un des tihias , outre
lesquels il se trouve placé. Ceux des os tarsiens qui dans
l'état normal sont placés en dehors, se trouvent de même
ramenés en dedans, et ordinairement soudés avec Ionts con~
génèi-es. Quant aux métatarsiens et aux orteils, on voii
quelquefois ceux du pied droit eldu pied gauche s'écarter
peu h peu, et laisser entre eux vers leur extrémité un petit
ioiervalle auquel correspondent h l'extérieur !e sillon et l'é-
chancrure déjà mentionnés ; mais dans d'autres cas les in^-
latarsiens et les phalanges des pi-lits orteils droit et gauche
sont soudés entre eux, et concourent ainsi à former uu
doigt médian, dont la composition est indiquée h l'exté-
rieur par son plus gr^tnd volume.
Les muscles dont les modiricalious sont ni^ccssaîrcment
■ à celles du système osseux, sont, comme les os, les
réunis h leurs congénères sur la lipe médiane , les
^
S44 PABTIE III.
autres séparés , mais toas modifiés danâ leur position, ceux
de la cubse ayant fait une demi -révolution» ceux de 'la
jambe et du pied une révolution complète autour do Taxe
commun.
Les grands nerfs sciatiques> peu éloignés Tan de rautre
à leur sortie du bassin et dans toute leur portion crurale,
se réunissent sur un point de leur trajet , du moins cbez
le sujet que fai sous les yeux» et se séparent ensuite. Par-
venus au niveau du genou , ils se divisent en branches
postérieures, continuant à descendre le long de la face pos-
térieure, derrière les tibias, et en branches antérieures i la
principale de celles-ci, résultant de Tunion de deux brancbes
fournies, l'une parle tronc droit^Tautre par le tronc gauche,
descend, située sur la ligne médiane, jusqu'à Torigine da
pied , cil elle se divise en deux rameaux , un pour chaque
demi-pied. Ces rameaux se subdivisent à leur tour en ra
meaux plus petits, qui vont se porter aux doigts.
La principale des branches sciatiques antérieures est ac-
compagnée dans son trajet par deux des principaux vais-
seaux, une veine et une artère. Celle-ci résulte de Fonloo
médiane des deux crurales qui sortant comme à l'ordmàire
du bassin , au dessous des arcades de même nom , se por-
tent peu à peu en dedans , traversent de dehors eh dedans
le muscle triceps, et viennent, un peu au dessous du genoa,
s'unir sur la ligne médiane. Les artères crurales fournisseot
aussi plusieurs autres branches dont la disposition est moins
remarquable.
Les anomalies de Forganisation des symèles que nous
venons de décrire , sont celles qui caractérisent spéciale-
ment ces monstres ; mais elles ne sont pas les seules qn'ib
présentent. La. réunion médiane des deux membres ah^
minaux ne saurait atoûr lieu saA$ que le bassin aoit riïtéà
MONSTRES STTMitlENS. ^^5
et imparfaitement âévcloppé; et la défomiatian Aa bassin,
b son tour, entraîne nécessairement diverses modifications
des organes normalement placés dans la cavité pelvienne, ou
liés par leurs connexions avec les os pelviens. Tels sont les
organes urinaires , l'appareil générateur et la iln du canal
intestinal.
Les organes urinaires sont toujours incomplets , la vessie
manquant ou étant mal conformée, et les uretères , lors-
qu'ils existent, s' ouvrant ordioairemeQt dans la dernière
portion de l'intestin. Dans tous les cas connus , l'anomatio
s'étendait même, an moins pour l'un des côtés du corps ,
jusqu'au rein; et il n'est pas sans exemple (i) que l'appareil
urinaïre ait manqué tout entier. Au contraire, les capsules
surrénales existent des deux côtés, et sont même quelque-
fois plus volumineuses que dans l'état normal.
L'appareil générateur présente des modifications analo-
gues à celles do l'appareil urinaire. Les organes pro-
fonds (â), c'est-à-dire les testicules, placés dans l'abdomen
ou au devant des anneaux inguinaux, ou bien lesovaîres, exis-
tent cependant avec les conduits qui en naissent immédiate-
ment,et l'on trouvemême quelquefois une matrice imparfaite
chez les individus femelles. Mais les canaux sexuels , c'est-
à-dire, chez les mâles , les conduits déférons , et chez les
femelles, les tubes de Fallope, se portent, soit directe-
ment, soit médiatement , dans l'intestin, en se réunissant
quelquefois avec les uretères. Les organes externes sont par
conséquent imparfaits , et le plus souvent même manquent
entièrement. En général, les sujets chez lesquels le double
pied est le plus imparfait quant au nombre de ses doigts,
{l)S^CB,,^, U. cit. _
(i] fcryez, p. 46 et SULV., les remarques que j'ai présentées, en faisant
rliisloire des hermaphrodisme, sur l'appareil sexuel, considéré comme
forinêdeBis»egint.'nE: deux prufoads, deux moyens et deux superficiels.
I
i46 vàvtm uu
$ott a{i9ti nedft qui 8bnl to pies dosipIélmaMi |rHt|| ||
Le eahël iiÉl^stinal est géoé^tl6Ine^f ré{|^iier tfçni n
p^tioB ahll-ccBcalo» mais àial conformé dans aa pMliM
^ort^co^eaië , et sartoât rers la lermiilaisenà Le §r<Ni iëlm*
iin« après une dilatalion plus ou moins marquée^ defhltti
trèa-4trdit ^ el ae change en aii cordon lana 9nmn«re 1er-
minéle i cèUformatien iâterne qui œï&dâe h reaiériitf
arec riinpèrforàtion de l'annst
. Les atibmklIiBB qbe présenient tes lymèlés iont ^ éouUM
bn le ypiK irèa^nènibrenêea» et affeclenk d'une fiiM^HI V^
grhre toits les ijrstënies brganlqeës pifecés ou deateni éi
diap&rafme; Aosfei eeë mististres i rares daâs reapfeoe hl"
maine, et non encore dliliëtyés parmi les animaiK^ toenMkl*
ils^ Inrsqe'tls sôht nés Tirans» pen de temps «près Iter
.^acissaiiee^ L'individu qiie }'at sens tes yeax , a téea sevli*
ment l{de1kineB minâtes.
La enfesanee de ées monsires est ordinairement prémi"
tiifée« GeUK snr lesquels je possède desrenseignemenseKâlM
étaient des fostus de quatre i de sept > de hoit mtA%. Otw
moitié ehviron était mâles ^ les autres femelles : mais iH
eas cohntu sonteâëbre en si petit hombre que Tou ne pUni
déduire 'diè itur comparaisoU ato<gUn résultat générai éwlk
fréquence relalfte des lé^es. Le sujet que j'ai sous les yMi
était né d'un invalrde déjlk père de trois enfans bien Mi^
formés^ et qui h'avatt qu'uâ seul membre inférieur^ sa eisiM
gaUçhc ayant été amputée tk LutÈen. Je rapporte cette èlr»
constance , parce que quelques médecins araient étabfi M
rapprocheinent entre la conformation du fœtus monstroeox
et de son père> également pourvu , disaient*ils , d'un seol
membre inférieur. De cette prétendue similitude » ob aTiit
même cherchée 4^iiire des conséquences qui naie ^aiàwwt
MONSTmiS SYUiLIENS* ^^
porter entièsemeot à &az. On ne peul , Ha eâ#t^ é^%blir f^j;
ciine analogie réelle entre un homme priFé> p9J^ mi9 ^iftPlhl
tation, deTun de ses membres infénears, et an fœtqffypfi^Çj,
pourvanon pas d'iin seul membre ipférieur» cpmw$ T^ i|it
croire peut- êtce le nom de monopade n gé^ér^lemept 9^919
dans la science , mais bien de d^fix membres mféri$«i|r^
presque entièrement Gomplfit99 quoique conjointe 9^:^'
Ugufi aai^diane (i).
Geure II. {Iftouk^e , IJrQmks (9)*
Hmê M genre , yoîsîn mais biw Airtiact du pré^iiif)^ »
I0 membre compo^ qui résulfQ Ad li» réunion i^ 49W(
membres abdomiuaus est, poomx^o cbe;^ les ^y^o^l^^t
fi>rmé d^ trois segmem dîi»tîucts , U mi?^^ » qui ? frà iPK9
demir^ToIution ^^1^ ie m^sm* U i#mbe, e^ le pip4 flffî
e»t complètement renyerséf Um /cfaappu àçs segmeu^ pri^t
sente des caraetères distincts , /^i tpu^ penrent ^ r/iiumf
(i) Oatre les cas déjà cités, Foyez : Scultbt, Jrmamentarium chirur»
giemntyè^^ Amsterdam. 1:74 1,' 4. 1» p. i38; cas très-analogue à plusieurs
des précédens." — Un autre infinîm^Qt plus remarquable ççt pelai
dont SwiTZER a consigné la relation dans les JnaL BescriveUe overfi^fn*
ai#ffis. Mis/ottere, àe Herboldt, 4^ Gopenii.» x8a^; et traduction àUe*
mande, 40» Copenh. i83o. 3* observ. (ouvrage inséré dans Det iongf*
danskt nxdtnsk, seLk. a/kanMnger , l. VI ). Chez le monstre ^e
Swilzer , l'iixi des étre^ les plus anomaux qui aieni jamais existé ,<la
8|FmÂlie se présentait cçmme compUcaiiop'd'une!atttre monstrootlté..
beaucoup plus grave encore, al appartenant jaèroe à Tune des dar-
nîèréa iamiUcs,celle des mofiatcuosUés pai:acépbidjque8 Je reviendrai»
gi treitaotde célIes-ci, sur leparacéphalièn eymàlêiâé Switzer*
(a)<De où/0àt qneuê^ et de /««>o<> -* Ge nbm^sa fappçirte à Ja dispos
akion et a la forme du membre composé, epiî^ pk|cé sur la ligne mé* •
diaoe, se continuant en ligne droite avec le teorpa» et deTeilaoa ptus
onjneifis grêle, simule un proloogemeibt caudal » snttoot kvsqu'il estf
tenttiBépar «nieni doi^t.
qoeot «rec les nrélère». Lorsqa'na rm mple t U Mt t|^
mal conformé. Les organes sexaels manquent pareiUegnnl
d'on côté ou même de deux côtés , el » Ipnfp'îjlii ç^ffttfnt
d'un côté, ils sont très-impar&îts et preeque Pi|iii|i|iHMifaM«
Ce genre, comme le précédent, n'a été 9|>Mrv4 qu'tn
tràs-petit nombre de fois , et seulement cbe^ Tbpmpi^ S%t
gnault affirme que Tindividu figqré d^ns son reop^ajl ^i^
à terme : Levy assigne aussi, mais seulement pap C^BJec{|ini
k même époque de naissance h celui qu'il a di&çrit» |1 mt
plus certain que les uromèles ne sont pas viable^ , mai^pfgr
vent prolonger pendant quelque temps leur débile ififîfty^Mfp^
L'uromèle de Hartmann , par exemple , fit en4aii4'li int
cria , arala même un peu de booUie , et vécut ouwf htoffu
Genre III. SiaiNeM^LB, Siremm$l(f§^
Quoique les diverses monstruosités syiaélvipes B^ajent j|r
mais été distinguées Oi^re elliBS , et que le poçi 4^ #fn[|f
n'ait pu par conséquent être attribué pu pri^ipr^ Att ||Qif9
dont il me reste à parler » on peut dîfe qu'il lui apparti(9|)(
d'une manière spéciale, et qu'il a reçu déjà à son égarfl M
sanction de l'usage. Les monstres de ce groupe sont ^n dpBt
ceux que les anciens au^urs ont presque tous appelé» 4*
rênes , par une co^^pa^ltison dopt om n^ peut ii;iier la JMfr
tesse : car nous allons rcir.OkUFjer p^esq.ue exa^enieut jçfeijGff
eux. les formes mixtes et l^izarnes qu'Homère et Oyifle^
prêtées à leurs sirènes , et qu'^or£^:e rappelait ^ju^s ^ f^fEl
si souvent cité :
Desinlt îo piscem muller formosa supernè.
Je crois donc dîwoir conserver à ce dernier genre des
monstres syméliens, un fiojQ aous lequqlilest ^^ IsAlpélf-
MONSTRES fTMÀUBNS. 3^1
kmcnt ootina , et qtii rappelle très-bien ses principanx ca«
rsctères. Seulement une légère modiflcation de ce mot m'a
para nécessaire # moins encore pour le coordonner avec
lensMUlile de k noUienclatare , que pour préyénir la confu-*
sioa et les erreurs auxquelles on s'exposerait en employant
comtiie dénomination générique un terme auquel plusieurt
auteurs ont déjà atiribaé un sens beaucoup plus étendu.
0aiië les sirénomèles, le bassin, tous ceux des viscères qui
sMt liés flvee lui par des connexions intimes, et le segment
fôoiorâl dû membre composé^sont comme chez les uromèles
les plus idipArfaits. Mais Ià jambe , beaucoup plus incom-
plète encore , et devenue presque entièrement méconnais*
sibtoi se termine en pointe , et le pied manque ou n^est re-
présenté que par quelques rûdimem non apparens. Ainsi,
IMdis que là moitié Sus'^embilioale du corps offre une con-
ibrmÀtion régulière , la moitié sous-ombilicaie s'atténue de
plue en plus vers son extrémité > et semble n'être qu'un pro^
Il»ngetiient càudiforme du tronc : prolongement dont la ien-
gueur est ordinairemenft égale ou tiers ou auk deux cin-'
qûtèméi de (n longueur létale.
Cette confet*fnation anomale , constante chez les siréno-
ftàkes ; et tarattëristique pour eux , a déj% été observée
èiiez un asse« grand nombre èe sujets (i). Tous sont «cm-
(i) ^Pjr0t^ oiiire Iacstim et qiiek|u«s M»tM8 atfciev» 4érMologues ;
Dcr Gaurot , Lettre dans lo Joutb. des S(w^ 26|^, et GolL acad^ t. ¥((«
p. 27. — HoTTiirGER, De rnonstrt humctno absque sexu^pedibus^ etc.» dans
tos^lirem. nàt, ûur., âèc. îïï, ann. 9 el 10, obs. aTS.— Sttpbrville, Som9
reflections on génération and on monsters, dans les Philos, transact^ d** 4^^»
p. 3o3v — Bastïk, ihsct,/eBins mmutr. simmUé stieés égn^^ibiâ,^ uKlJYïf
tf 49^, pb 479. ^~ ^dvB, 4afM ["Bktoire de FAc/hL ^hs tc^ fmut 1746,
p. 4t. ^ Bxwe.K't^ir^'êmti Vni^. nat, ée #tirftbe, t. Ifl^ p. ao^ c'est te
sii^vil^à 4écrft par Ikie. — K^a^ W^&mmitksWL, Bist.amat, infàmiM^U"
jus pars corp.inf, /iio/z5rr.,in-4o,Petersb., 1754 et 1 7 STjdettK^isrr histoire
s5d PAETIB m.
blables entre eux par les conditions essentielles et vraim^it
génériques de lear organisation. Ils différent au contraire
les ons des autres par quelques modifications d'an ordre in-
férieur , dont la considération pourrait par la suite feomir
d'excellens caractères spécifiques >sHl pouvait être utile de
descendre en tératologie jusqu'à la distinction des espèces.
Ainsi les deux segmens du membre composé forment
quelquefois entre eux un angle très -marqué» comme, chei
le sujet dont Kaaw Boerhaave a donné une histoire si éten-
due : mais le plus souvent la cuisse et la jambe » dans la
situation qui leur est ordinaire» se continnent en ligne
droite , et sont tout d'une venue.
Dans un cas décrit par Hofer» derrière le prolongement
caudiforme qui résultait de la réunion des deux membres,
se trouvait un appendice également caudiforme , pne ibis
moins long que le membre composé» mou, vascolaire»
spongieux» sans fibres musculaires» obtus à son extrémité»
et inséré » comme la queue d'un animal » immédiatement
au dessus de la région anale. Superville indique aussi cbes
un sirénomèle qu'il a décrit ou plutôt imparfaitement men-
tionné » une petite queue semblable à celle d'un cochon,
mais qui s'insérait au dessous de l'anus» placé» dit-il» sur
le milieu du sacrum. Chez un autre sirénomèle» dont j*ai
le moule sous les yeux» et qui était en outre remarquable
par l'existence de deux pouces à la main gauche (i)» il
existait aussi» vers le point où devait être l'anus » une émi-
nence san^ doute de même nature» mais très-petite» arron-
humani dans les jéeia Atf/i>er.»t.III»p.366. — Otto, Monstrorum ktim,Mt
anat. et path, disqmii^ Francfort, 1811, p. 33» et lehrà. des paUL JmU,
1. 1, S 74a, — Blvmbitbàch» De anom, et vitios, nisûs format, mbenr^
GœttÎDg. i8i3» p. 7. — DiEGKEAHOFF» loc, cU, deux cas. — M»«»«i
loc. cit. — Bbbit» loc» eit,
(t) Le sirénomèle de Sue avait aussi deux pouces à k asio f^tad»
MONSTBBS STMâLIBNS. s53
«
die^ et se présentant plutôt sous Ik forme d'une simple ta-
bérosité que sous celle d'une queue.
Le segment terminal du membre composé » ou la jambe,
est généralement conique, et représente même quelquefois
un cône parfaitement régulier , ayant pour sommet une
pointe très-aiguë. Dans d'autres cas il est obtus à son extré-
mité. La rotule» ordinairement unique (i) , mais présentant
des traces plus ou moins manifestes de duplicité , est placée
en arrière ; ce qui montre que le membre composé est re-
tourné comme dans les genres précédons.
Un os unique , paraissant analogue an tibia , court, de
forme conique, et donnant attache à quelques faisceaux
musculaires insérés supérieurement sur le fémur, se pro-
longe jusqu'à l'extrémité de la jambe qu'il compose presque
entièrement h lui seul. Cet os est ordinairement médian :
cependant, dans quelques cas , on le trouve placé latérale-
ment.
Quant au bassin et au fémur, leur disposition est la même
que chez les uromèles les plus imparfaits. Il est toutefois à
remarquer que la composition du fémur est indiquée, au
moins dans certains cas, outre sa situation médiane» par ses
formes et son volume beaucoup plus considérable qu'à l'or-
dinaire.
Les orifices de l'intestin et des voies urinaires , aussi bien
que les organes sexuels externes , manquent d'une manière
complète , ou ne sont représentés -que par quelques rides ,
par de légers enfoncemens ou par de petites saillies men-
tionnées par quelques auteurs sous le nom de caroncules.
Hofer cl Superville indiquent , il est vrai , un anus chez les
sirénomèles qu'ils ont observés ; mais ils en parlent d'une
(i)Les sirénomèles de Sue el de HoUinger avaient toutefois deux
rotules distinctes. Le sujet d'Oito oVii avaitsu ooiitraira «ucuneM ,
Aâ4 I^AàTI£ m.
manière si ragne et si peu explicite» qn'iis n'&oi. érUefliiimt
attaché aucune importeoce à U disposition delà fin Jn CMal
ioteatinal , et sans doute jiie l'ont point €oa«t^iée|Mir Aipob-
seryations exactes, A plus forte raison ne doitHMi p a» creiBB
i Texistcnce des organes sexuels externes qoa Licetiv le-
présente chez un de ses siréaomèles, d«fiie wie Mffm
faite d'imagination^ et qui doit être regardéd eovKSMwm
aTonoe.
Quant anx organes urinaireset sex«els i»tanMNs« ib
manquent toujours , an moins en grande partie » cowve
dans le genre précédent , et sont ordinairement pl«s in-
complets encore : toutefois la vessie elle - ménae a élé
quelquefois trouvée. Le canal intestinal est générafeaMit
mal conformé dans sa portion post^œcale : présume tw-
jonrs même la fin du colon et le rectum manqmutf en
jont très-imparfaits ; anomalie qui se lie évidemnaent k fat-
sence , constatée dans plusieurs cas, de Tartère mésçat^
qne inférieure.
Ce genre , quoique évidemment plus anomal que lespré-
cédens , est moins rare : le nombre des sirénomèloa connus
surpasse peut-être le nombre des symèles et des uramèli»
réunis. Toutefois on n'a pas plus observé chez les anîmamc
la sirénomélie que les autres monstruosités syméliqaes:
c'est encore un genre propre jusqu'à présent à l'espèce ha-
maine.
Les sirénomèles étant moins rares que les genres préoé*
dens » les circonstances de la naissance et de la mort de cas
monstres sont mieux connues. Ainsi plusieurs auteurs s'ac-
cordent à attester que les sujets de leurs observations étaient
nés à la fin du neuvième mois de la geslaiion : la naissance
è terme^ encore plus ou moins douteuse pour les genres pré-
cédraa 9 est donc constatée poor les sirénomèles.
ÏA tmikî ^ cè^ Aftrnièt^ otit ie ^we pendi^t mt cet-
MkfÊt ^^m^s , is^ ëgÀté^Dt^bfc incontestable» Quelques uns »
lilèHèéb jpMt-iêt^e pendant le tràyail de raccouckement , sont
4MI fléjè piA^ AeVié itù èht et^té hii&tk pM d'inàtans après
ÎMt toéi^È^Èiàé : mais d'autnes Mt vécu pkisienrs faeuros t
ié nifétMMiièliâ êè Sue , par ^)[6tnp4é^ a pîoticnsgé sa yie pen«-
dttdl^i llMV)té5> 'é, h pt^filter èei ê«feti de Kaaw.BoéièaaTe»
^^tfaM T{ib<^H)«telf^. Ce d^^nier a?^îl «ijtécaté des moR-
^««)tiMMi^èè^aA^»> p^Wsié iék dria et avâté^ftielqiïes lipides.
La comparaison des diverses obserVàtidos ^oe tiotis eofc
ttimiliiBes les actteorsyne me palpait pas justifier d'aï» ina-
frfMN» aussi pesilive eettie assertion dé Mcokel (1) , que les
lÉimstres de ce gtvmpe vent le pies sourient femettes* Eti
<#ft> Mr dbtt^eicas ^Hiyfirto ii|m sont maiiikemnt connus,
tMAs IséREilèiôeM peuvent étsre regardés avec quelque certitude
IBÎÉKttiè ayant 'eflibrt 4e sexe féminin ^ un autre siréàoliièle
était iûSt&', Hft F'apipaml fëwérateui^ de tous les aulTOs indî^
^fMdJS^ah tl'ép iuiqparAift eitpeip ruAnentaire pelV;^ti'on
îfMbM haèai^der une détermiilatbii tle kér sexe.
^ fi. kêmiatqms ^gi»érêU$ iur tes numntres symétiein».
OÙ «ait que ebez Dxoqœlmè et la piapArt ées dmaïaux les
>jliteiV' Oi^anea ou lappareiis sont presque tous dans Tétat
èduiite/ou impairs et médians ;, ou. paîrr^et latéraux; qu'ils
aoDtiaa c'oatraire,géuéi:*alement, ji J'époc[ue de leur premier
développement , pairs et latéraux, parce que ceux même qui
jffar Ta sul^e doivent àeVéfiir ithipalis et itièdils^ils , àè trou-*
vent alors divisés eh deux moitiés semblables, plàcëës
llqraiékriqii^QEiaat fà &t>ite et k (gaac]ie^ Pourquc» les or*
^gUÊês^^'fvékeiiMà.îom friniltvetfWBit'k mênie'dispositÎDn,
i
\i)LoçtCif,i p. S90«'
256 PàBTIB lU.
viennent- ils à différer par la suite, et pourquoi leur évolu-
tion > si analogue à son début « ne suit-elle pas eo^suitelf
même marche? S'il est vrai» comme je l'ai établi précér
demment (i) , que les organes les pluç semblable entre euK
présentent la tendance la plus marquée à la réunion ,.pourr
quoi chaque organe pair et latéral ne se réunit-il pas à son
congénère > si parfaitement semblable à lui-même? La ré-
ponse à cette question est donnée par les considérations sui-
vantes , très-propres à éclairer la théorie des ^lpp£^rQosités
par réunion médiane. , ;, *
Les organes pairs et latéraux , comparés à leurâ coQgér-
nères , peuvent» se trouver dans trois coaditioùs divei^seUi
Tantôt aucun obstacle ne les sépare Tun de rautre» et np
les empêche de venir se chercher sur la ligne médiaiie.
La réunion est alors Constante; elle constitue llétpt nor-
mal. Tel est le cas des organes qui, primitivement doui^dos
et latéraux, deviennent ensuite uniques et médiaps. ',
Tantôt, au contraire, les organes pairs et latératti^ lisant
placés à grande distance de leurs congénères (2)«..ouJbjiep
des parties, dont le déplacement ou l'absence n'ont pas
une très-grande importance anatomique, sont interposées
entre les organes homologues. Ceux-ci se trouvent donc
dans ce cas séparés par des obstacles réels, mai$<' qui^peu-
vent être vaincus sans que l'être tout entier soit modifié
d'une manière grave. Lorsqu'il en est ainsi , la réunion ^mé-
diane peut avoir lieu, mais elle est rare, anormale ,* et Jooa-
••.»
(i) Forez rhistoire que j'ai donnée, dans le premier voIuiiie.de cet
ouvrage, p. 535 et suiv., des anomalies simples par jonction ^t par fu-
sion médianes. î •;*. . .
(a) J'ai déjà fait remarquer (/5iW.,p. BSy) quedaKxiéljgiitoéi^^ilitî-
laires se trouvent toujours séparé^pvr divers dl^a<;l|4|.i^iP'<l€t4'>a.u>M»
et que cette disposition est une conséquence nécessaire ae la ten-
dance qu'ont à se réunir les parties semblables entre elles* . , ,
sUtue me liémit^rie.;Cest,çe qui a lieu » par exeçmpl^ jfié»
la réunioQ de& reÎDs, ]# moins, tare. dé tpu^â.> pour, çç^/^
des testicules eLde pliusièujrs: (autres organ^^v ' \ - . , '. .
Eafiu il peut arriver que leà deOx organes, Utérsi^x.Jbp?
mologues se trouveat séparés par des parties doûtraln
sence ou le déplacement ne, sauraient atoir lîÔ4 >aas.im^
modificaticKi grave de Vo^g^ttisatioa. La i^éuniOQ Aiéri
diane peut néanmoins encore avoir heu ; mats elle ^t-|4P^
rare.» he^ucofup plus anomale» et constHi^e » i^onji^l^s^ime
sioi^le hémitérie» niais b^en une vénjtablè'mopstruosi^é^^
A ce groupe se rapporte la/réuniciD dos. yeux- ^àt et$l^ d^
orei)les, , dont j'aurai plus tard à traîter» et Ta rétnoâiuitd^t
membres, qui fait ie sujet de ce chapitre» et que je piMsttâtii}
spécialement pour exemple... . • , »./.., . -j, *»,
^ On. conçoit très-bien à priori, t% robservatipii jnoqi'/ir
montré à posteriori^ comment» le baséin étant i^furposéentrii
les deux membres abdpminaux»^ la réuniononédiape d^-zcenx-
ci ne peut avoir lieu sans^quil y ait ajusçi réuniou partielle
oupourle moins rapprochement des deux moitiés diiba^sipj;.
par suite» sans que de graves anç|imaUes modifient la mf^iii^,
ftous-ombilicale du corps.etles trois appareils qui se trouvéht
contenus dans le bassin ou liés par des cpntafexions intimés
avec ses diverses parties, savpir»l'appareîi générateur, Ta^-
pareil urinaire et la fin de l'appareil de fa nufrîtipt^. Diî Ih
rextréme importance» la hautegrai^iléet l'é^àt trés;ç<>mplexe
des anomalies par réunion dès membres ;abdQtoiaiaax» et lé
rang que je leur assigne dans 'ma classification t'ératàlei^^^
que» non parmi les jsiiinpleshémitéries» mais T>ien parinilléSi^
véritables monstruosités.
Les mêmes considérations seraient , à plus forte. raison*»
applicables à la réunion des membres thoraciquès-» si elle '
se j)résentait. à l'observation : car entre ces membres se'
trouve interposé le thorax toujt ôplier et les oi;gahef si îm^
II. 17
|M PkvnjL m.
I^rlaiiâ qui remplissent sa ea?ité> comme, «nire les mem-
bres abdominaux » le bassin el lès organes pelrieos. Là dis-
position des detut paires de membi'es est doxic analogoe;
mais la pnissance à^s obstacles qoi tendent à empêcher
la rëunioB médiano, est loin d'être la même peur Fime et
poor Fautre* Les membres tfaoraciques sont eiribéme temps
beancodp plus écartés et séparés par des organes cPano im-
portance telle qne leur absence entraînerait néeessaire-
xnent les modifications les plas graves , et povr ainsi dire la
perturbation de tonte l'organisation. On peut donc, àprhri,
placer la réunion dès membres thoraciqaes an nombre de»
ândmalieB dont la production est le pins dtflieile , et dont
résistance» si même elle est possible , doit*ôtre le plus rare;
£0 que confirme parfaitement Thistoire de la science, qui
B'<^fre pas même encore, parmi les monstres unitairea» ud
aeid exemple de celte grave déviation (i).
Lft réunion des membres abdominaux est , an contraire,
ntm seuIèmMt constatée par un assez grand nombre d*ob-
aervatioBS (s), mais môme se présente sons troiir formes
dislmctes , là symélie , T^hmiélie et la siréûomélie ($)•
' (i) Le doctàti* GEfkGBift^ror^z sa tlièso intitulée AnaLomiêcheB^sehm'
hungdnes merki/vurdigen Acephajiu , Gicàsen, i83o; thèse dont je doone*
rai par la suite un extrait dans Thlâtoire de la furnille des acé|*ba«
Ifens) a décrit un monstre chez lequel il y avait réunion médianedèi
omoplates, lia colontic vertébrale nkanquant avec le thorax presifae se-
tÎM* et tous les viscères Ihoraciques; mais ie^Bste des membres étvt
£oaipléieneiU séparé. — Cbes les monstres doubles, nous .'verrons w
epolraire, et même Aii^ez souveoides membres thoraciques compoiéi
résultant de la fusion de deux bras, Tun appartenant à i*indîvid«
droite l'antre au gauche.
(lO-A celles qoi précèdent, et dont le nombre est de près de qu-
raoU^ on peut eiicor«.'\]oujte« rindi«atioo d'uo autre ces dTaprèe Rcsm
SomfduMg dnoL. Frœparate^ I3erliQ| 1 8 1 9,
(3) Et probablement même sons une quatiî'în;e; comme je à'âi \iiu
qâé prosBâ'it, fojft p. «35.
MONsxBiBtsvyKiliiErïs. «8<i
Cet trobj^rçs, qai ÉomposAnl uiie 'fistiiile ^lAeni^
ment très-itttnréile , ofireot ea Meommm » nm à d«8 degré*
inégaux, un grand iKmibre de modificaliocft» qm peuveol
être résumées dans tes tara«lèrQs généraux qui suîferit:
rénnioD, étal incomptet, Uivérsioo des membraB; cûnfoFÎna •
tîon ficiensedes èppareiis digisstif, sexuel ^ urioam^
La réunion des membres ^.considérée e&«Ue^iBémè»igt
abstraJetion faite 46 toutes ses complîeatM»^» eét ané «no-
malie trèsHiiirrioglie aux ^mitéries par fonoiioii et fiisioa
médiane 9 et ce qt^'f ai dit ailieorsdè cdloà^ci , Im«sl «om^
pléleiBtmt Bp)»Kcabfe. Ainsi dans. le measitoe coflUp^sé»
eomme dans un rein od nu teélicùle eoffifioa^, i9baq)to:|«^
se perte yJttda partie simHaire de l'autre iiiet|ibl*e^#l rum
et Tantre omissent eiAre élie« parldtfrs faces'Koâitflojguet»
L^otgàQe<k>li)pc^qotiréaultedecett«ré«iim <MitiMM{b*ii^
0iMt médian et fie forme aymétriqne. Mais » ^enitaiè'qiMi
Hôns façons rupocnrle r^in/celtô disposUionn'-esl^is^lfttè*
rement constante. Ainsi âans pliisienrsc:a»/ pftr.^MR(nple abfi
rarooièfe defiegnauU^lajaiBlie MiM|K^ os inégaux
^ ndn dtfpoaéa symétriquement. La M)Cute , loisqu'il ii*e0
codste qu'une » est fréqoeftiiiieiitiiorsdeià Kgne médiane
lit» deux iMitiés du pi^d sont fouveat 4iffércatos pnir k
monibre 9 ie y^îne od rarrângemest Ae le«ra> doigta» Bîeii
pins,, <âi^'le p^:*emier des strénfmièM ièéioritft)par K«a;if
Boerbaave et chez Turomèie^ Hartniam/fe membre ae
déjetait to^it entier ^ odié, et se trowait a«tisi ;^âft^trèa-
grande partie, ^en^ dehors de k Ugoè médiam.
La réunion des membres s'opère presque toujours sur
toote leur longueur à la fois» Oii ne rett jânràis d'in^yidus
dont les deux cuisses , d'abord séparées, se toôfoiidènt en
lUlfe jambe et ua pied uniques ; et il est presque sans /eiem-
ple d'en yoir qui aient un membre oI^miiémI naignot
9«C PAETIB m.'
terminé j>ar deux piôcU. A deuxexceplioiQs près (i) » la da-
plicHé eésentidle da membre û'est indiquée chez'lMsymé-
li^ns f même les plos voisins de l'état normal , que par on
sillon et par une légère écbancrure terminale. ,
On conçoit très-bien comment ràbsënce pu l'état rudî-
mentaire d'un plus, on moins grand nombre de parties des
membres» accompagne nécessairement leur réunioii. îlest
évident» par exemple», que les deux fémurs ne .peuvent t'a-
nir ou même se rapprocher , sans qu'une partie des muscles
qui les séparent normalement» manquent ou n'ewtent
qu'impi^r&itément développés; et il en est de même dfi;la
jambe et du pied. Mais l'atrophie des membres est poussée»
dans le plus^ grand nombre des cas » beaucoi||fa|a-delà da
degré J[iécessaire à leur réunion. C'est ce qcd e^mrtoat érir
dent pour la sirénomélie » où le membre composé» reofer-
mstnt en lui 1^ élémois de deux membres» est si kia
d'être équivaleÉt^à un- seql» et » par exemple » ne se pro-
longe même pas au-delà de la jambe (2).
La même remarque est applicable aux anomalies que
présentent» chez tous les syméliens» les organes génîto-
urinaires et la un du canal intestinal. L'existence de ces
anomalies est » comme on l'a v^» facile à concevoir àpriarif
comme constante et nécessaire; mais leur importance sur-
passe de beaucoup celle qu'on serait porté à leur attribuer»
selon les données de la théorie. Ainsi l'absence si fré-
quente des reins ou de l'un d'eux» d'une grande partie des
organes sexuels même profonds» de la fin du colonel
(i) Le nCionstre décrit par Màisb» iocScit,, et le symèle à pied bifur-
qué que j'ai moi-même observé. Foyez p. 241.
(a) L'atrophie porte quelquefois plus sur un côté que sur Taiitre:
de là TexplicatioD, pour plusieurs cas » d*un défaut de symétrio Sas
ie membre composé.
M0NST&B3 SYllâtI£NS, »6i
da rectum» et de l'artère mésentériqae infëneate^. Bont^
des déviations qui n'ont avec la réunion des mea^re^ tpe
des rapports assez indirects et dif&ciles à déterminer*
Il est même à remarquer t^ue» dans beauc<yap'de cas»
et peut-être dans tous (i), 1 anomalie s'étend jdsqu'at»
cordon ombilical qui ne contient qu'jine sôcde artèHâ^ om-
bilicale ^ ou plutôt dans lequel^ les ileux artères ombilicaloi
sont venues ^e confondre en une seule (2) » présent^
ainçi une disposition analoj^ue à colle des membres eux"-
mémesr : *
Mais ce qui échappe surtout complètement à notre inves^
tigation» dans l'état présent dé la science ^ ce sont les
causes et l'explication de l'inversion des membres* Mani-
feste chez les symèles ey les uromèles,^ cette inversion,
comme on l'a vu, existe de même» quoique moins évidente»
chez les symèles. Elle doit donc être placée, aussi au nom-
bre des complications constantes de la réunion dès i!nem-^
bres inférieurs» ou, si l'on veut» au nombre des élémens de
oute monAiosité symélique. Teut.au contraire, l'inyer-
sion des membres peut avoir lieu sans leur réunion, comme
le montrent plusieurs cas de monstruosité dont nous aurons
à parler dans le chapitre suivant , et commet on pourrait Je
prévoir, à ne consulter que les faits de l'prdre normal, pub^
que plusieurs animaux, et principalement lesehauvjB-souris,
ont les deux membres postéirieurs renversés absolument
». • »• •
(x) Le petit nombre des sujets chet lesquels les vaisseaut ombilicaux
ont été décrits > ne permet pas ei^core de décider si rciQité de l'artère
ombilicale , signalée par Mbcubi.» ioe^ cie,, pour plusieurs cas , est nu
fait général pour la famille» .1^
(3)Snr l'explication générale de l'unité de l'artère ombifiealepar une
fusion médiane , "vo^ez l'important mémoire que M. Sbbkbs a publié
êarîaLoi de symétrie et de conjugaison du sfstimeHmgt^f dAisles^iiii»
des ScktÊces naturelles fUXflf^.^^Ti^* ^'O
S|0ft[ VkMTlt UL
MiDiQû elles les symèiei et nromèleft» ttiai» éeaviés fm èi
yMU^eeiiaiiie à Vordinâire.
Celle toipo^sibUUé où doua t^nmeâ d^apUqiier» dan
Vêlai pfési^l de la scîeBoe». Vîntemoft èm nembrae et foel-
fHe» ABt'rea faits ciqiosé» précédetnmeDl , a p^rté Mediel k
£e^ revÎ¥Jrepeurleftipo0streaft70iélieos, TanGieABie hfjg^^
ihèae de la moostrooaîjté origÎBeUe ; kypothèie qu'il regarde
même comme inconlestidikmenk yraîe h leor^^aad (i).
J'avoue ae pe«voi? ici partager VopiDion de l'illustre anale-
*tï)isle allemand. J*ai cherché dans son important mimoiM
des preuves k rappoi ctes idées qu'il seiitieiit» et je a'ai
trouvé qu'un seul argument qui me parait d'une liien fiaUa
raieur ; rimpossibiKté de puiser une explication salis&b
santé dans la théorie de la rormation aceidentèlle dss
miNastruosités. Celle napossibibté est très-réelle» jeravom^
mais seulement relative à l'état [uréseut de la scienoe : risa
ne prouve qu'elle no puisse un jour cesser. Il en aéra de es
cas particulier comme de tant d'autres faits tératohigiqaof
qui» long-temp.% inexpliqués» et dis-lors crus i(f||FplicaUai#
étaient cités- aussi comme des preuves certaines de la pio-
dnction originelle des monstruosités , mais que les progrès
ultérieurs de la science ont ramenés par des considéraliani
très-simples à la théorie inverse.
Quoi qu'il en f oit , on voit combien , chez les monstrsi
syméliens» tonte la moitié sous-ombilicale du corps s'éloigna
du type régulier. Lamoltiô sns ombilicale , si ce n'est dans
un cas sIjQgulii^r et exceptionnel , recueilli par Swilzer (a) >
eèt au coxitrairo généralement normale» ou remarquable
senlemcnt par de légères déviations , qui n'ont guère M
observées que sur un très-petit nombre de sujets il la fois,
(i) Loe* cit., p. ^o4 st 3oS*
(a) f^oyez p. 247»
MONdTi8« ayyiûBNs. 94S
el ne sont liées pur conséquent que par des rapports Irts-
indirects avec la réunion des membres. Telles sont, par
exemple, la duplicité di;i poude à Fnne des maids/tooamo
dans le cas de Sue , et chez lin autre sirénomèle qui n'a
point été décrit; l'absence on l'état rndimentaire du mftnè
doigt; la torsion de la main ; quelquefois la réunipn de cea
deux derniers vices de confopmalion, comme dans les eas da
Maier et de Levy *, la soudure , Tétat imparfait ou même kl
manque de quelques côtes , ou bien» au contraire, la pré*»
sence décotes surnuméraires; et quelques autreabén^itériei*
dont la moins rare et la plus intéressante , obien^ pê$
Sachsse» par Diéckerhoff, par Maier, par Levy, est l'ange
menlatioH du nombre des vertèbres (i). On sait que âip
même , dans l'ét^ normal , les verièbres sont généralemènl
Bombreoses chez les animaux qui sont privés de meitibroi
on n'ont que des membres imparfait» ; rapport depuis long*
temps signalé par mon père et par plusieurs autres anatO"*
mistes , comme l'une des applications les plus remarqaabj0a
do la Loi du balancement des organes.
Quant aux circonstances de la vie et de hi mort des
monstres syméliens, elles sont, comme on l'a vu, peu diffé-
rentes ponr Lousetpeu'dignes d'intérêt. La remarque la plus
importante que Ton ait à faire sur ces monstres, est celle de
leur non- viabilité, facilement explicable par les anomalies
multipliées de leur organisation. Une circonstance établie pav
la comparaison des observations relatives h chaque genre ,
et qui n'iisl pas sans quelque intérêt , c'est qoe le» symètes
et les uromèles , quoique moins anomaux que les ftiréno-
mèles , meurent tout aussi promptement que ces derniers*
(i)SwfTZBii, Ue, ciUf paraît étrje le seal qui ail VQ le nombre «les
verlèbres UiiuioMé da&é lu» syiikîiien , el ce cas est l<ml-à<-fiiîl hors df
ligne, puisqu'ici la monstruosité sy mélique était réunie el comme SU*
bordoonée à une autre mQOstruosité plus grave encoret
' Uàe «ntre tremanqàe ioCéi'esstnte penl Mté' SéAittè dei
fiiito qài précèd)Bot : les momtraosités syméUqoes/ U .eBei
n'appartiennent pas exclâsi?ement à Téapèce HamaiM,
comme te ' pemo Meckel , sont dû inoina d'ime àtrêflM
rareté parmi les animaux. De tons les aotéon qiu miftaô-
té de ces monstraosités» Boerhaa?e (i) est le séol aiûnÉni-
tienne leur' existence» soit chez tes ôiseanir» âoit mèlM
chêx Jes mammiftres; et son témoignagey/^noiqÏM trfes-
expKcite, est présenté de manière à n'inspirer ii|a*diie Usa
laible confiance. Aiicnnfait noaveaa n'est d'ailIedrs'TMia
démebtir Vassertion dé Meckél, depuis dix ans ^'ellis a
été émise. J'avais , il est yrâi , ironyé dans une toÙedÙoa
tératologiqne» nn fœtu^ de lapin que l'on conservait d^|||bii
quelques années côlnmeqii exemple de n^nstraèaité si]fÂé-
lique, et qni au premier aspect, semblait devoir êlre^'Ifli t^
d!nn' genre particulier : mais un examen attentif m'a dî-
Toilé en lui le produit artistement combiné d'une sopieiv
chérie mercantile.
* I
CHAPITRE III.
< DES U0NSTBE8 CÉSOLOIOENS.
Division en six genres. — Aspalasomes. — Âgénosomes oo-agènei.-'
Gyllosomes. — Schistosomes. — Pleurosotaes. — Gélosomes. — Be*
marqaes générales sur les monstruosités célosomiques chei Vh/omm^
— Leur rareté chez les animaux. \j
Cette famille se distingue par l'existence d'une éTontra-
tien plus ou moins étendue , et toujours compliquée de di-
verses anomalies 4^s membres , des organes génito-nrinaj-
(t) iKHt, €itp
HONSTfiSS CitOSOHIBRS* 666
Tes ou même da tronc dans son .ensemble. Les monstres
célosômiens surpassent donc déjà » par la gravité de leors
anomalies , les syméliens et surtout les ectroméliens » et
il est évident qu'on doit les plaqer. après çeuxi-ci dans, la
série tératologique» si l'on veut se confo^rmer à Tordre na-
turel. 1
Les rapports d'af&nité qui lient les célpspmieps ayec 1|^
familles précédentes , ne sont ni tr^s-multipliés ui , pour la
plupart, très-intimes 9 et une étude t[nelque peu approfon*
die peut seule les faire saisir complètement. Cependant je
décrirai p^rmi les célosômiens nn genre, les cyIlosbmes«
qui tient évidemment de près amt ectroméliens , et d'autres
monstres qui, tout en s'écartant darantage des syméliens,
offrent cependantencore avec eux assez d'analogie pour que
Meçkel les en ait à peine distingués.
Les monstres célosômiens étant généralement caractéri-^
ses par. la combinaison d'une éventrationV anomalie déjà
étudiée isolément dans le premier Tolume , do cet ouvrage,
avec d'autres anomalies dont la plupart ont aussi été l'ob-
jet d'un examen antérieur , il va m'étre possible de présen-
ter d'une manière succincte l'histoire des monstruosités de
cette troisième famille > dont j'ai à l'avance analysé les di-
vers élémens. Mon travail 8$Tà aussi facilité par leÀ utiles
recherches déjà faites sur les célosômiens pai; Jilusieurs au-
teurs, et principalement par mon père, auquel esi due la
fondation de deux genres très-naturels nommés par lui vi^-
palaseme et Agène. Il k*este toutefois à remplir de nom^
breuses lacunes dans l'histoire des groupes déjà étudiés,
et à compléter la classification des célosômiens par Téta^
blissement de plusieurs autres genres devenus nécessaires
dans l'état présent de la science*
■^^
§ I. Histoire spéciale et descriptimi des gêftutst.
jLes genres qu'il m'apam nécessaire d'ajoatei: dansTétat
présent de la science aux deux déjà créés fmt mOB père,
sont au nombre de quatre. Les caractères dislinclifs des uns
et des autres sont indiqués dans le tableau suivant*
A. Monstruosité me s' étendant point jusqu'à la régiom, i^unwei^me,
j** Eventratîon latérale ou Siédiane occupant
principalement la portion inférieure do Tab* '
dolnen: appareil urinaîre, appareil génital et
rectum a^outrant au dehors par trois orificts '
distiocis .M ; ^'K* h Asp4X*âsoxs.
so Eventration latérale ou méuiànjB, occupaoi (0
principalement la portion ipférieure de Tab-
domen; organes génitaux et urinaires nuls
ou très^udimentaires .••'*••. H. A«iirosovi.
30 Evéntratiop latérale, occupant principale*
ment la région inférieure de Tabdomen; abr
scnce ou développement très- imparfait du
membre pelvien du côté occupé par Téven-
tration • III. Cti^umosi.
4o Eventration latérale ou médiane sur toute
la longueur de Tabdomen; corgs tronqué
après Tabdoipen ; membces pelviens nuls ou
très -imparfaits ly. Schistosovi.
(f) Mon pèie, en établissant ce premier genre, a prévn Vexîsteoce
de plusieurs autres groupes voisins, et a eu dès loré Tidée (fadèpur
pour tous la même terminaison. « J*ai consacré, dit«il, one tarai-
oaisou uniforme pour iesmoostruosttésde la tête, xt^tJ:!. J'emploie nie
terminaison équivalente rt également uniforme pour les monslmosîKs
du caractère des éventrations, «&//«; et c*est conformément à ces idées
que j'ai pensé à nommer la nouvelle monstruosité Jspaliuome. » Foye»
les Jnn, des se, nac, t. IV, p. 4^3, avril i8a5.
8. Monstruosité atteignant aussi la région thora<ique,
5o Ëvcntration latérale occupant principale-
BiAot la portion su^/ieure de Tatxloioei^ at '^
s'éiepdanl même au devant de la poitrine;^
atrophie ou. développement très*imparféît
du membre thoraciqne du côté occupé par
réveotration ...... ^ ;.•...« \. . . Gërtr^V. FunmùaDMK^;
6» KvBntl'altoo latérale ou roedi^M» avjec %t .
aure. «aroplùe ou «xéa.e >.«uj« :^tal 4. -, .
Sternum et déplacement herniaire du coeiur. VI. Gjblosomb*
Ces six genres font dès à présent de k fàmlHe des mon*
sirnosités célosomiqnes fnne des plus étendues de Isu série
tératologîqne , et îl B*est pas donteux qu'eHe' doive jiar là
suitjB s'augmenter encore de quelques noureaiix tyycs^géné^
rtques (i).
(i) H eu est mém^l^iir rétablLsaeçiuuQt ^ef^ne^ ^ ^^P^f^ PiPfr
sède déjà des matériaux de quelque valeur. Ainsi deux cévî ob-
servés par GiiSTELisR et par Mulot, nie p^aissént dèvdlr'^ée rap-
porter à un genre voisin, mats dfstîmet dea tf^&bsomes; génré #auUiilt
plus remarquable qn'irl établira on Ken entre dtox-oi et U^ monatrôl
s^méUena. y oyez QASTEduisa» Obs, «^ u/tfatt^ n^^tj^ux, d^ns l*a|Kteifi
maiiqtte, n» 68 (brumaire an xi, p. 176). Dans ces dbu^ cas, \,e corpjl
était comme tordu sur luîjinêmedansf fa rî%ton lombaff e, et lès p!«%
étaient renversés comme chez les monstres syméliens. L*anus n'existait
pas, de même que Tappareil générateur presque tout enH^* -^ Baos
VUist. de VAcad, des se, pour iffM^ pt 4^» On TOft que MiaY avail éi^k
donné beaucoup plds Ancien neramit un cas anatogne aex précédeoÉ
soBs plusieurs rapports, et notamment par la torsiem dealombes et kl
renversement des pieds. Mais le thorax et ia tête elliHPéiBe élakftt on*
verla^ep même temps qqe rabdomen, plies le lioetua 4écrit.par Môi^ »
œ qui établit entrece dernier et les deux' précédeos. une diiféretacs
fe^daroeotaie.— GuALT, dans la >« panle de aon Xskrhi deg path. -AmÊ^
d«r Havs-SœugfitKf^ p. là i et sulT., décrit ou ibdiqiiti aiMfi» 9Pit4^J|prii|
d-Autr^auteiin» aofi4l'apràftMiprefV(teUM«mM<<tf^
268 pknvi m.
Genre L Aspilisoiié, Aspalasomas {Gnov^é S.:-R).
Ce geore» établi par mon père (i) , réalise chez rhômme
des conditions organiques qui ;dans Tétat normal, distin-
guent de tous les autres mammifères la taupe p% q1lè^pes an-
tres insectivore remarquables comme elle par une multi-
tude d'exceptions au plan général de leur classe (s). L'ap-
pareil urinaire et l'appareil sexuel , au lieu de se confondre,
comme à l'ordinaire , à leur terminaison , et de s'oaVrir aa
debojTS par un orifice commun , restent partout séparés, et
se terminent à Textérieur par des ouvertures distinctes,
près desquelles se voit l'anus, très-éloigné du lien où il est
normalement situé.
La position de ces divers orifices varie d'aillenrs. ches les
aspalasomes suivant les modifications spéciales de l'éventra-
tion , plus pu moins ète^dne suivant leOTijets , et qui tantftt
s'est faite sur toute la largeur de l'abdomi^ , tantôt sur on
côté seulement. Lorsque l'éventration est médiane , les m-
fices des voies intestinales, génitales et urinatres sont aussi
médians, et se voient dans la région pubienne. An contraire,
quand l'éventration est latérale, la masse des viscères, pen-
dante bors de l'abdomen, et adhérente au placenta par l'in-
tres céloiomiens qui ne rentrent dans aucun des six genres que je Tiens
d'indiquer. La briè?eté des descriptions de Gurlt et l'imperfectioa
des figures qui sont jointes à quelques unes d*entre elles , ne fimit
malheureusement pas connaître ces monstres a?ec la précision néees-
saire à leur détermination générique.
(i) Son mémoire intitulé: Consid. gêner, sur la monstruodtê^ et dtttr,
d'un genre nouveau observé dans l'espèce humaine et nommé jdspaUuome^tL
paru presque en même temps dans les Jnn, des se, nat,, loe, cit., atec
planche , et dans le Jpmm, eompl, du Dict, des se. méd.^ t. XXI, p. s3d.
(a) D'où k nom d'«f/«^ofiM, formé d'««irâX«S, taupe^ etdef6/«ie, torpu
BIÔdSTBBS CâLOSOIOBNS. S69
iermédiaire des membranes tégomentaires de l'abdomeo et
des membranes derœnf» entraîne de son côté ces mêmes ori-
fices» et ils s'éloignent d'autant plus de la ligne médiane que
le paquet intestinal est loi-même plus déjeié de côté.'Âînsi»
chez l'individu décrit et figuré par mon père, iodividti chez
lequel la masse des viscères déplacés, et le placenla^ étaient
entièrement à droite» les orifices étaient situés à Ifi partie
externe de Yàîne droite , entre la cuisse et la base de l'é-
norme^ tumeur berm.aire. Toutefois, » dans ces cas euiit-' mê-
mes , on remarque ordinairement au devant ou un peu an
dessus des pubis quelques vestiges d'organes sexuels repré-
»antant un clitoris ou pénis très-^rudimentaire. ,
La disposition del'éventration exerce aussi .une, inQuence
analogue sur les membres pelviens, lis sont généralement
mal faits et cagneux » quelquefois très-courts ou même in*
complets quant au nombre de leurs doigts. Quand Téven-
iration se fait vers la ligne médiane » elle imprime aux deux
membres des modifications qpi alors |néme pehvent être
plus marquées d'un côté que de Vautre* Mai^fis deux mem-
bres sont surtout inégalement. modiliésquafflri*éventralion
est latérale. Le tirage inégal que le placenta et la masse des
TÎscères déplacés exercent sur la portion infj&rtenre dû corps»
a nécessairement un& influence plu^s directe sur le piem^re
placé de leur côté : aussi ce dernier est-il be^ucoiqpkpliis im*
parfait et plus court que l'autre.
L'examen extérieur d'un aspalaseme montre aussi que le
tronc , outre la déformation trèsr-marquée de toute la région
pelvienne 9 est beaucoup plus court qu'il l'ordi^airQ»- L'ab-
domen , qui n'a plus^ à contenir qu'une faible partie des vis-
cères qu'il renferme normalement» est réduit k une très-
petite étendue. Quant à la tête et aux membres thoriiciqtiés»
ils sont en général normaux, on présentent seulement de
légers vices i» conformMion dont la prodoçtioii p'a que
9jo .iPAriiÉ in.
des rapports très-éloignés avec celle des déiiationfl essen-
tielles et earacléristiqnes de Taspaksomie.
Les caractères extérienrs que je Tiens d^indiqvier , et éHjjk
soffisaDS poar la détermination do genre aapalasome» €OÎQ-
cident arec plusieurs modifications remarquables des orga-
nes intemer'y et spécialement de Tappareil digeetîf* L'intes-
tin grêle , dont une portion pins ou m^ins considérable çst
placée hors de Tabdomen , est complet , et suivi d*nn seg-
ment de grds intestin » correspondant h cette pertioD que
Boorrit Tartère mésentérique snpérienre : la pnortion termi-
nale manque au contraire, et avec elle, d*àpi^èé les obser-
vations de mon père , la mésenlérique inférienre. L*oiiver-
ture intestinale, placée à la face antérieore dti eorps^près
des orifices des voies génitales et urinaires , n'est doncpeffli
le véritable anus, ce qu'indiquaient à T^ance les connenons^
mais bien une sorte d'anus accidentel, correspondant k sa
segment intestinal très-différent du rectum. Dans un tt
anciennement publié par Petit (i), Forifice intestinal,
placé au derifes du pubis, laissait pénétrer également (bni
(il Dêicn/fL d'un/œtui difforme^ dans les Mémoires de l'tuad^ det JC
pour 1716, p. 89. — C*est très probablement encore un cas d'aspak-
somie que Mi&t rapporte dans le même ouvrage et dans le même vo-
lume. Voyez Descr, de deux exomphaîes monstrueuses^ 9« observ., p. tii*
La desorifptkin <)Qe donne Méry dik monstre cétosomlen ' obssrfé
par lui, est par malbeur trop incomplète, et surtout, dans bfltuçMp
de passages, trop vague et trop obscure, pour qu*il soit possible deli
consulter avec fruit. — M. Brescbet a publié en anglais dans les Ji^
dieo-chirurg/transactions de Londres, I.IX, x8i8, p. 4^3, et souscetître^
An aeeôunt of a congénital monstrosxty ^ un monstre célosomîen trèi-
renftar^abfie dont l'indicâtîon doit être aussi placée dans ce paragrt"
pbe« La description très-exacte qu'en a donnée M. Brescbet, nontrecD
ef&tque ce monsîre peut êti^ considéré comme un aspalasome chei
lequel une complication importante, l'extroversion de la vessie, était
surajoutée à Taspalasomie, et en modifiait à plusieurs égards les csnc»
tWM ||éoérlqtics*
la portion termifiale de. l'urteslin grêle et datts. un segment
aveugle etconrk^ analogue bq eœcun^ par sa fornïe» mais
poorvn d'un double appeadiee Térmiculaire. Dans le cas^^dé*
crii par mon père , Tanus , placé dans Itame droite du des-!^
MHS de l'orifice générateur, inférieur Im-méfiÉe à rorifièé
wexaél, avait one situation très-différente; maislft diâpesition
âe Vintestin offrait nae analc^ frappante^ Après Ftûitealio
gt&e, venait on reofleoient aoalo^e am^cœcum^ et pourvu
Âeson appendice vermicnlatre ; puâ^nn. segment aveugle^èl
coart , représentai^ le reste du gros ialesrîm L'anus eondnn
sait directement dans le cœcnm , par lequel on pouvait faire
pteétrér à vo]|e>nté ub stylel, soit dans* le grovinleëtiQ riidi^
Kientaire » soil dana Tintestin grêle. Mon p^^e , danason Met*
Bioire , et Bioî-même dams un autre tratail- {%), avooa déjà
^ïalé l'analogie de celte déposition cnrieôse de l^'iotealiii
dei aspalasome» avee cette deriniefitin des oiseaux »jet noe^
tamment des. gallinacés, pourvu aassi> pvèa de sa teriuî-
Baifioait, de denx appendices avqugle», l'un 'représentant
en mdmienila pbia grande partie èiieolon et le rectum^
Fantre l'appendice vermicnlaire ; aaalegb. qui a fourni
une très-Iiearea«e confirmation dos idées qnè mon père
avait émises pli» anciennement sur la déterminatioa des
diverses parties de l'appareil digestif des oiseaux.
Parmi les annexes dn canal alimentaire ^ le feie ne pré*^
sente âa^^s Taspalasoniie , au moins d'une manière cens-
tantç» aucune anomalie remarquable. Seulement il est placé-
pins bas , comme s'il eût été entraîné par la masse des vis^
eèrea déplacé» > et il sort même en partie de YeiSi(fmmé^
qnand Téventration est tr ès-étendne^ et surtouf; cpiand ellip
a lieu du côté droit. Des remarques analogues sont appli^
cables à la rate , au pancréas et à Testomac.
(1) Article intt9^m da £>{Wi class\ d^hUt. naturtUe^ !# YIU^ p. 601^
Les appareils générateur et arinaire sont en général très*
imparfaits, et même incomplets à plosieors-^ards. Chez
Taspalasome de Petit, la plupart des organes génitaux inter-
nes et la vessie manquaient , et les nrétères très^largis s'on-
Traient directement an dehors, par de petits orifices phcés
anx denx côtés de Jl'anns. Dans le cas décrit par mon père,
il existait , an contraire, un appareil femelle assez complet,
et quant aux organes uHnaires , nn mrètre et une petite ves-
sie, sans communication avec un large uretère aveoglo et un
fèia mal conformé qui existaient dfi cô^ droit >
»
I
yaspalasomie n'est encore connue que dans l'espèce hu-
maine, et elle n'y est môme constatée qoe par un très-petit
nombre' de faits : je n'oserais toutefois affirmer que celte
-monstruosité soit t^ès-rare. Cette exploration. exacte et com-
plète de la région pelvienne , sur laquelle seule on peut as-
seoir avec certitude la détermination d'un aspalasome^ pa-*
ratt n'avoir pbint été faite ou n'avoir été qu'ébauchée dans
la plnpart de ées cas d'éventration que rapporJtent en si grand
nombre^ les anciens auteurs, et dont il est vrai de dire
qu'incoibplétement jconnus comme ils le sont,, ils embar^
rassent bien plutôt Qu'ils n'euricfaissent la tératologie.
Cet état si imparfait de la science permet à peine , et
il en sera malheureusement de même des genres suivans, de
présenter quelques généralités sur les aspalasome^ Le petit
nombre de faits qui me sont connus indiquent seulement
que ces monstres, ordinairement femelles > naissent pour la
plupart vivans , maïs ne prolongent guère leur débile vie
au delà de quelques heures» '
M0N8TB£S càLOSOMIElfS. fiy3
Genre IL âgênosome , Agenosamus.
( Agène, Giorf. S.-H.)
Ce genre, dont la fondation est également due à mon
père (i), est très-voisin du précédent. On a va qne dans
Taspadasomie » les organes génito-urinaires sont modifiés
d'une manière remarquable et déjà même incomplets à
quelques égards. Telles sont aussi les conditions de l'ap-
pareil urinaire dans Tagénosomie; mais l'atrophie est portée
beaucoup plus loin encore pour l'appareil générateur , qui
manque complètement ou n'est tout an j^lus représenté que
par quelques légers rudimens. Tont an contraire , le canal
intestinal est beaucoup moins anomal que chez les aspalar-
somes : le gros intestin existe , et a même à peu près soli
étendue normale. Sa disposition est d'ailleurs nécessaire-
ment modifiée par réventration et par l'absence de l'appa-
reil sexuel: l'anus est placé très enàvant, àpenprèsaupoint
qu'occupent ordinairement les organes sexuels externes.
Par les autres parties de leur organisation , et notamment
(i) Sous le nom à*agène (de V» privatif, et dev^weccu, /engendre, c*est-
a«dire, sans génération , sans organes générateurs) \Foyez une notice corn*
muniquée à l'Académie de Médecine le z4 novembre i8a6 , notice
restée inédite, mais dont plusieurs journaux, et notamment les Ar€k,
gén, de méd., t. XII, p. 63a, ont donné des extraits étendus. — M.£.Pi*
jrsL a donné, en x8iS,dans la Nouvelle Bibliothèque médicale, t. JI^
p. 339, la description et l'histoire d'un autre agénospme que j*ai pu
examiner aussi bien que le précédent — Un autre encore est figuré
par MxcKKL, Descr, Monstr, nonnuUomm, pi. IV, et succinctement in-
diqué, ihid.f p. 40. — Parmi les auteurs anciens, Oi. jrÂCOBjEUs,dan8
les Jet» de Copenhague, ann. 1674 et 167$ , obs. LIXi a aussi décrit un
agénosome , autant du moins qu'il est possible de fonder une déter-
mination sur la description imparfaite quecet auteur donne du monstre
observé par lui.— C'est aussi avec quelque doute que je cite un autre
•géoosome meotionné par Fa, HoFFicAirNi Optra omnia, t. VI, p, i36,
II. 18
i^ HMit ni.
par la disposition de learéventration, par la fornfe raccourcie
de leur tronc» enfin par la conforniâtion vicfease et la tor-
sion de leurs membre abdominaux^ les agénosomes se lient
intijnemeQt avec les aspalasoines. Us Ictur ressemUeot
aussi , autant qu'on peut le conclure du petit noinbre de
îbÀ%9 connus « par les circonstances de leur naissance et par
la promptitude de leur mort.
G^re IIL Ctuosoue» Cyllosamus (i)«
. Dans raspalasomie ^t Fagénosomie^ le dépIacerneBl dsi
TJisçères abdominaux « et le tirage exercé par eux ht par k
l^ncenta sur la portion inférieure du corps, tout ea faisaat
pressentir prinçipalexnent Içur influence sur It» organes gé-
nito-urinaires et sur le rectum > réagissaient d'une manièie
très-marquée sur les membres pelviens » toujoiù*^ mal eos-
Ibrmés , souvent très-raccourcis ^ et quelquefois même in-
complets quant au nombre de leurs doigts. Les cas de ces
deux genres où , Tévèntration étant latérale » l'un clea deux
membres est resté presque normal, et l'autre a été , an con-
traire > très-gravement modifié» nous conduisent j>âriine
transition très-naturelle aux cyllosomes. Ces monstres se
distinguent en efl*et essentiellement de tous les autres cé-
losomiens en ce que l'é vent rat ion , toujours latérale cbei
eux» n'agit que faiblement sur l'un dés mfembres, riah
exerce sur l'autre une influence si puissante qu'elle éù dé-
termine* non seulement la conformation vicieuse» mais
même l'atrophie complète ou presque complète. Un cyUè-
sôme » par soh co^ps qde termine inférieurémeàt ua séd
'membre » oflrè donc une analogie manifesté aVec un ectro-
mèle affecté seulement d'ectromélie uni-abdominale ; analo*
(î) De 'A\>X}bh boiteux^ manchot, et de 7wu;<.
MONSTRES G£L0SÛHI£R8*
BS GBL0SÛHI£R8* 2^5
gie que je dois signaler ici comûie é^blissant un lien assez
inlime entré }e groupe deS monstres célosomiens et la famille
des cctroméliens.
Dans la cyllosomie^Ie ineml^re pel^vien du côté opposé li
réventraiion , le seul qui exUteJi), n^est pas lui-môme
exempt de toute anomalie. Il est pour Je, moîni uq[..|^ea
cagneux , et il s'est trouvé dans un cas (2) très-mal con-
Ibftfié, et telleineiit retourné que lë fAeél)4'ânteQf9i^ltt^rsé
èxA loi-même , dtle!|[miit pivsqne Véptnhi
Ëël Orgâfiël §éftlf«uM et Ifllmifrës tNMR ti^tof^InHr^
ttfsme «fafl^ l6s g^bi^ pté^^Sk^i ,tm^ [ftM ml iSmi
«Il àV»fit i H qtftjqtiê^ie ^hfhm té Mé {isf {ùriami im
Tiscères déplacés.
En résumé on voit que la cyllosomie se lie par des rap«
aè^J[fig6fés âéiït là tJfërfîlFè (èAft «-«ffë ^1 „
est da înéme c5lë que Vérèmnitfai) (nsSi hrsinS)ibete fsiecAiffe dè\h Pii
reiif apparente. ....... , i
acad, nai, cur,. t.VI, oBs. A, 1 74^* Le pied présentait à son bord externe.
et fln peu en arrière, un fuDercuTe cutané que 1 auteur a indinué
êiè érfan.physik, t. If,^. ôôS, f\. VH et VIH; ^Irè. WlWf «fcMt Vt ff-
^ré un.iiiônçtre c^e Top |>eut r^rdçreomiiie«ofrr&ftt4e|}fremief ilJL
cré de la cTllosoroîe. L'abdomen avait du côté gauch&'M&léeudieffs
normaux, mais à droite n*était recouvert dans nue nartie de aon
étendue que pir des membranes tres-minces et transparentes qui iais«
saient voiraude.ssous d'elles ie^ organes dfge$tirs,et3e prolongeaient en
uq repli considérable continu lui-même iavec. Tamnios. C'était, comafi
a Tordinaire, le membre droit qui manquait: le gauche, cagneux et
incapable de s'étendre complètement , était terminé par lia pieU-boff
feulement tétradactyle.
51^6 PARTIS m*
porto très-intimes avec Faspâlasomie et ragénosoime» et ré-
sulte de modifications très-analogues : mais il y a cette dif-
férence 9 que l'influence exercée par ré?entration se fait
ressentir, dans la cyllosomie, plus sur les memibires et
moins sur les organes génito-urinaires, et dans les deux
autres genres, moins sur les membres, et plus sur les or-
ganes génito-urinaires*
Les circonstances de la naksance , et le degré de viabi^
lité des uns et des autres , paraissent d'ailleurs ne pas àât-
férer. La plus grande fréquence du sexe féminin est mise
hors de doute par les diverses observations que possède h
science, aussi bien pour les cyllosomes que pour les genres
précédons. Enfin je ne connab non plus aucun exemple de
cyllosomie parmi les animaux.
Genre IV. Sghistosome, SchUtosotnas (i)« "^
Voici encore xta genre que des rapports évidens lient avec
les groupes dont je viens d'exposer les caractères , avec la
cyllosomie surtout, mais qui s'écarte encore beaucoup plus
qu'elle des conditions de l'ordre régulier Bien loin que
l'éventration soit seulement latérale, et que l'une des moitiés
de l'abdomen soit plus ou moins complètement pourvue
de ses tégumens et de ses muscles normaux, toute la por-
tion antérieure des parois abdominales est formée de mem-
Iranes minces, transparentes, offrant l'aspect de séreuses.
Les viscères abdominaux , quelquefois à peine saillans hors
de la cavité , se voient au travers de ces membranes , oa
même , si ces membranes viennent à être rompues, se troa-
(i) De •xcffTàs, fendu , coupé, et du radical commun •«/*«, corps. —
GuBLT, loc, de,, a déjà employé ce mot dans une acception beaocoap
plus étendue qu'il est tout-à-fait impossible de lui conserver dans ud^
nomenclature conforme aux principes linnéens.
MONSTRES c£lOS0MI£N5. 277
Tent compIétciQeDt i> nu. Lcï deux côtés de l'abdomea
étant l'un ot l'autre mal conTormés dans la schistosomie,
les membres pelviens sont aussi tons deux frappés d'atro-
phie. Le corps est donc inféricurement comme tronqué , et
l'on conçoit qu'il doit en être ainsi , soit que les deux mem-
bres pelviens manquent complètement, soit qu'ils se trou-
vent encore représentés par quelques rudimens.
Dans cette monstruosité, plus grave et beaucoup plus
remarquable que tous les genres précédens , la fin du canal
intestinal et les appareils générateur et urinaire sont néces-
sairement très- m al conformés. Les organes sexuels et uri-
nairessont plus ou moins atrophiés, et le canal alîmentaira
est aussi incomplet.
Je suis obligé de laisser un peu vagoe et incomplète
cette description générale de la schistosomie, et surtout je
dois m'abstenir entièrement de déterminer les limitQS içt
variations qu'elle peut présenter d'un sujet h l'autre : car,
jusqu'à présent, ce genre ne m'est connu que par uu seul
exemple , au moins si je laisse de côté les vagues indications
des anciens tératologues (1). Le cas sur lequel j'établis le
genre schistosome est donblement intéressant, par la rareté
du type tératologique auqnel il se rapporte, et par cette
circonstance qu'il a été observé > non plus chez l'homme ,
comme tous les exemples précédens de monstruosités célo-
somiquGs, mais parmi les animaux. C'est h Fingerhuth
qu'on en doit l'observation et l'histoire (2).
(i) Parmi les auteurs modernes, Klsih b décrit un fcclus hiimain
affecté d'uue monslruoiîlé céloBomique qui , d'après la description et
la figure.a quelques rapports avec la jchistosomie.maisendifïêre aussi
par d'importani caractères qui tendent au conlraîre à ta rapprocher
des genres suiïaos, Voyei Beschreib. eines lell, mîsgcit. Kindu, dtiia
DauUchts Archirfiir PhyiioL, t. UI, ann- 1817, p. Sg.
(a) Beickrtibung tinei icti. mhgebild, Kalisfaivs mit mangtMen Baiich-
278 PARTIE m.
Le snSet de robservalion de cet auatpmiste • est on veaa.
ne . deuiiL ippis ayant |e tfrcne de la gestatioD, d unç Tache
bien pprUnlc, çini av^it déj^ mis bas plusic^nrs fois. Ce vcan,
-'•i' *' V . I ' ■ . ■• 1 %* ^.' '" *\"'-"V»'-î;r ■»'■• ■*«• •-- -.T
3U1 ^e donna aucun signe de yiç après ^a naissance, ay^it
la tête 9 le tborox el les mejm])res ancene.urs normaux ; mais,
a partir du borfj. iniérieur mi thorax, et sur toute la lar-
geur de 1 abdomqp , les tégumens abdominaux manquaient,
et les viscères, a peine sànlans hors de 1 abdomen, n étaiept
IdûiléuJênt des vêrfëSrës cerncldès, dorsales" et' lômliSuMi
eîi nômTircf normal. Les vfscèrlès IflSoracîques s^Jcartaienti
peine âe'rordrë lioriâal : ihàSslcs abdominaux, et snrtoiit
èïaît dm pie, et lîè prèèëtitaît^ rîen de Jette compHéatioh qd
Caractérise essentiedément les mmitians. Le Caûal întesH-
la âernière vertèbre lombaire , par un retiflement avenslet
deckent Becken tmdhini, Extremhcgten , dans Archîvfur 'Anat. undPhy
f<o/. uç MecKel, 1. 1, p. loo (avec pi.), 1826.
/ \ Tl » • • ' ' ' !• ■•' J* • / J • • ^_»«B
laciles a déchirer recouvraient les visççres, . mais ont ete enlevées avec
. \ î . 'ïir.i'ja
■ • • • » \ • r 'i • * 1j * . 'fN
'•
Genre V^ Pu&vr0£OMs» ii^ttroMintui«.^ t:k I <>]•
Les àenx geiiffes pâp lësc[nGli;w^Éani8éa sémi^eii oéioî^
soœiens , se drsiînglifntr âe»tQUs ier ^pécAJ^Mitr,îen)c»iyie k»
région tboracique y' ^^inte fOMfiilm AiïModifuktiaîb'léi
gère^ et«s6ulem6nt aocessoims'/deviëiitH^rjoa'.toHriç mè^e
de grar^ déforaisilioiis qiri f 'sjeâlelilÀ^eltes dePabdopMDi'
'Péi est eo eflbt défà le-iuiraâtèMrwseftUriide lai]^
tiDiM sieul^oie^ pour Vxm d»s cftt^s doiGafps ^i)« : ,
Ici, en ^fei, Téi^tralion^ très-ileiid«er ians^ie'jBeii»
T«rtioal, pmsqir'^Ue s'étend d^ffais iiPfpégiett'^Bikilbato
jusqu'au devant de la poitrine, et queIq«SoîS'|nAiao'db'l#
télto'; est restreinte danfïle seas^lrdbstwsal; |I/f»ae'4es
moitiés de l'abdomen est en |^ande pafvtie / 6t>la mpMi^
éerréfspotidante èù, thoraxv cm'tétaKté^ e^nverle^iji^iigttf
iDéns^ nermany, éi l'ttne'^l l^aut^ pi9H:en|; fcs^ imeitfproé
qmëlqnefow imparfeits^^ pa^'estemplevéoiîtounièi et^niirl^^M(|
përtionnés , mais d'un iNliuiÀé Ir ^^ pvhsi nomal. ^^'l^^A^li^
ëftié, au eontfàire;lës paf^ iâ>domiillAeis tté^mv^fêM
fermées , et une pli^ièmênie dtt ^âkH^^, éonlBE^'lit itttiiiA
anëmale de ^abdomen, n'^t revétM qiie^ -dèMIMbraMS
mîtices , transparenités ; eonlinfues avec la base ^ioiUkf»
Bu même côté, ét'bVsst le phis^ or£n«irement à gafstcM^vM
niéà&të tliërâdqtfe est lrèé4mpaHni;'ér smmm^
inéitiele piàlé J^Mirènt jd[siia4'*àfie absence pt^èii"«ott^
*'• • • •• * t f* * f à » I • »•'■»» 11''^ »'..••
Xi) C^^ce qaêVapiiiiillëli lidM dtf genre, fonfeié ; MMèkààî m^pà
de fcXcuy9à> câtéy d'où ^'^>i$iêmiMiê i^—iifii ^^iiy u •**'| n • !«<•{ ;if.i«(ij:f*
s8b PkMijL m.
Atnsij dans la plenrosoime, dont \eé conditions sont \ cet
égû'd exactement inverses de l'aspalosomie et de Tagéno-
somie^ revenir ation est, si l'on peut s'exprimer ainsi, sas-
ombilicale et ascendante , et c'est sur la moitié supérieare
de l'être que son influence s'étend principalement. Celte
influence ne va pas encore toutefois » comme nous le Terrons
datas le genre suivaint^ jusqu^à entraîner le eœur hors de
la ea^ité thoraciçae, et à en faire en quelque aorte on ap-
pebdkevdei la oaasae déplacée des organes de la natrition.
CSe genre remarquable de monstruosités célosomiques,
qniHque très-rare, m'est dès à présent connu par mes pro-
pres observations, non seulement chez l'homme, msûs aussi
parmi les aïiimaux*. Presque dans la même semaine , j'ai pa
me pMcurer uo veau et un fœtus humain , tous deux af-
fectés de plearqsomie » et en outre de plusieurs compliea-
liôns remarquables.
Ches le'premier » le côté gaucho était le siège d'une évM-
traliou considérable, composée d'un énorme estomac,
quadruple comme chez les rummans normaux , du foie, de
la rate, de ta presque totalité de rinteslin grêle et d'une
portion du gros intesUn. Cette masse énorme de viscères
déplacés f>endait au devant du tronc > singalièrement con-
tourné sur l»i-même, et tellement court qu'il n'était pas
même double en longueur de la tête : celle-ci était, il sut
vrai» énormément accrue par Thydrocéphalie. Inférieure-
ment , l'ouverture anale , et au dessus d'elle, la queue, exil-
taient. comme dans l'état normal: mais il n'y avait d'autres
traoef extérieures de l'appareil générateur que deux tétines.
Il n'existait que trois membres, les deux abdominaux, et le
thoracique droit , tous trois mal proportionnés et comme
tordus sur eux-mêmes. On n'apercevait, au premier aspect,
iiucune trace du membre thoracique gauche; mais il en
existait sous la peau quelques rudimens.
MONSTRES CÉtOSOMlBirsr sSl
Chez le plenrosome humain , réveDtration très-volami-
neuseaassiyetrésaltant du déplacement herniaire des mêmes
parties « occupait également le côté gauche (i). Aussi le
bras gauche avait-il disparu comme dans le cas précédent ,
mais d*une manière moins complète : il était représenté
extérieurement par un petit appendice cutané , évidemment
analogue h un doigt , comme l'attestaient sa forme générale,
il est vrai assez irrégulière , son volume et surtout la pré-
sence d*^un ongle à Textrémité de sa face supérieure. L'anus
et les organes sexuels externes , qui étaient femelles, of-
fraient la disposition normale. Dans ce sujet , le cordon om-
bilical, excessivement court, avait contracté des adhé-
rences fort étendues avec le crâne, et il en était résulté une
grave déformation de toute la région céphalique (a). .
J*ai le regret de n'avoir pu me procurer aucun rensei-
gnement sur les circonstances de la naissance de ces deux
monstres. Je n'ai pu que conjecturer, d'après leur volume,
que l'un et l'autre étaient nés avant terme ; et le très-petit
nombre d'observations de pleurosomie qu'ont recueillies les
auteurs (3) , sont trop incomplètes pour qu'il soit possible
d'en déduire des résultats plus précis.
(i) Depuis IVxamen qae j*aî fait de ce pleurosome , j*ai eu occasion
de Toir deux autres fœtus humaios afifectés de la môme monstruosité.
Dans tons deux Téventration était pareillement à gauche, et il y avait
atrophie presque complète du bras de ce côté. L'un et Tautre avaient
la tète régulièrement conformée*
(s) L'examen attentif que j'ai fait de la tête , malheureusement mu-
tilée quand le fœtus m'a été remis, m'a permis de reconnaître dans cette
déformation la monstruosité remarquable que mon père a fait con-
naître et qui sera décrite plus bas sous le nom d'hypérencéphalie.
(3) Foyes Bârtholiit • Hist» jinaL rar,^ cent. III, obs. 3). Les kites-
lins étaient flottans hors de l'abdomen ; le cœur était situé très-bas. Les
effets de l'éventration s'étaient étendus principalement sur Je côté gau.
che. Les deux membres de ccc6tééuieiitmal conformés, maïs le thoraci-
Genre VI. Gélosom£« Celc(^0fn^^.
Je donne à ce genre le npm 4^ célosome (i) , MXÇs^ ^ij*il
çst , plus qu'aucun autre > remarquable par le dépl^ceiQeilt
herniaire d*un grand ponpi^.re de sp$ orgapejS. Ge oe ^
plu$ seulement les yUcèrçs ab^poQ^l^au^ qijli fynt pjqçi Qp
nipins ^a^li6 au ^ev^nt du tronc; mai^ le sternum c^^vUAspr
la ligne i^édiai^e , pu piême V^.I>$enc6 partielle; fii) (P|?}e i}&
sternu^m « ouvre un libre passage ^\\x prgai^e^ tl)97AÇÎW^*
et principalement au çpeur. Lj|l ç^lo&omJiç F^ÇS^^^ 4^^^^ ^
r^s^o.ciatipn dç di3^^ anojtçalies 4e niêi^e Qr^re ,, Vi^¥eQ(|i|r
iipi^ ou déplacement herniaire ^ntériçur ^ef Y^ç,èf0f cjJb^
tifs, et le d^placemei^t berp.iaire ,^jfité|^ieur .^ii çi^^jp. (s):e||p.
représente , mais avec diverses modiiiçatioqs ^ ce |poni^
de la vie embryonaîre où la paroi antérieure du corps eft
encore très- incomplète , et oîi presque tous Ips yUcèns
^qpi logés dans la b^se du cordon ombiliça}.
Dans ce (renre , comme dans le précédent , ei d'une ma*
nière plus marquée ençpr^^ on voit réyentratipu exercer
principalement son influence sur la pprtion sus-on^bUiçab
de Tabdomen et sur les organes thoraciqucs. Les membres
pelviens et les viscères de la portion inférieurjp d^ i's^>4P'
men , c'est-à-dire le rectum , l'appareil générateur et T^p
que beaucoup plus que rabdoœîn^l— r-Çomm.e dans tous les casprM*
dens,c*est le côté gauche qui se trou va itlç siège de la monstruosité jcl^
un autre pj.eurpsome très-imparfaiteiDeut décrit et ^uré par Ei.s«i.oiU
dans les Ephcm, nat, cur.t deç. I, anp. iv et v, p. Ç7.-T£jQfio, jç çifenii
mais avec dopte, ua cas qui fut cpmmuuiqué ep i8io à la $.op|j^lé ^
dicale de Venise, et dont ii existe une très-courte rçlaUpn d^oftlj
Journ. génér, de méâ,^ L XLIV, p. 3iq,
(i) De >ts^>], hernie^ et de aw/ta» cor^s^
(a) Foj'e^rbistoire spéciale des déplaçemçps antérieurs jMi I
ques clu ç(£arj^dans U ^1^^ p. 355, et p. 364 et suiy. |
pareil nrinalrc , sopt normaux 0(i ne s'éloipnient de l'état
* ^ ■■■-■>■ - •• ■» ■ • • • r ■ ■ • ■ t' . ;• • ■ Q ■■•.■■■ I /• \ . .-.t.
ordinaire que par de lé^^ères modifications. Au contraire, les.
viscères ihpraciques &e trouvent atteints de gravps ano-
malies. Tel Oit surtout le cœur» remarquable, outre son
déplacement , par Tétat très-imparfait du péricarde , et or-
diâçiremenl; ai[}ssi par une structure plu3 simple que dan^
l^etat normal* Tantôt y en effet y les cloisons înter-auri-
culàire ou inter-ventrîculairc. ^e trouvjent incomnlètes ;
tantôt , comme dans un cas recueilli par Stenon (i) , Taor^fe
s'ouvre ^ la fois dans les deux ventricules. En pi}trç« le cœurl
'^goique conservant eocprç par sa pp$ilion postérieure quel-
ques cbjanej^îon^ avjîc Ips poi^m.pns, s'^'oîgpe dp type ré-
J^^oller, en çontraclaut. des rapports s^nogiaux avec là massç
es Viscères digestifs dont |1 cesse d'être séparé par ledia-
pnrâgnoie. Quant j^ ce muscle.» malgré Içs mgdifîcations que
rA impriment l'ouycrture de 1^ partie antérieure du poros
et le déplacement du cœur et des viscères digestifs (2), il
re8(e néceissairement maintenu dans sa position normale
pi^.^Q^ i^Ûaches s^uqi: yçr^^)^re§ e4 s^px cotes.
• hsk JtrODC 9 déjà sensiblement raccourci dans les gçm^efli
ppécédens , Test aussi et li plus forte raison dans U cétoso-
jote. Eti effet» P^^^P déplacement herniaire du cœt|r ef
i%. )iUs$M^ 4es yî^cères .d;.sej5fifs , (^ çavil^ i)iQr4.CÎ(pÀÇ
reste dévolue prcsq;^^ la^t ei^i^re à j'^ppi»!^ i!^pJFA(/HMi»
c^ 4f} mêi^« I9 cavil^ abdcoBinale» k raf>p^c«dl^éAératcur et
à rapparetl-fH^nairei^Heat vraiîqDece dernier àpt>ar6fl, met-*
tAnt a prbijt Téspaçe plue grand gui est accord^ ^ sd^^ librô
S84 PABTIB m.
déyeloppement, prend qnelqnefob un excès d'accroissemflDt,
les reins devenant très-yolumineux , et pouvant même at-
teindre le diaphragme par leur extrémité sapérieure.
Les célosomes , se distinguant surtout des genres piéei-
dens par les anomalies graves de leur appareil circolatoice,
meurent» comme ceux-ci « et à plus forte "raison, bies*
tôt après leur naissance (i) , lorsqu'ils ne sont pas morli-
nés.
La possibilité de l'existence de cette monstroosité chei
les animaux, a été positivement établie par mon père, qoii
en faisant incuber des œufs de poule dans, la situation v»-
ticale , a eu pour résultat de Tune de ses expériences h
production d'un célosome (s). En outre» quelques cas soit
aussi connus chez les mammifères » et plus spécialemoii
chez les ruminans , par les observations de Gurlt (5),
(z) Xa vie a duré une heure environ dans un cas recueilli par Guc
BZLABD, et rapporté par extrait dans XHi$U de Vmcad. des se, pour xiK^
p. 47 ; — une heure et demie dans un autre publié par Coun d*Ai-
GEATXzxx; voyez Ohs, d'un enfant nouveau-né, dan8|le J/e/wr» de Flnma^
juin Z768, p. 167; — enfin, plus de trois heures dans un troisième doit
la relation» due à Hammbb, se trouve dans le Commer, Uti, J^orimBerf^,
ann. 1787 , sem. X, p. yf. — Dans plusieurs autres cas la vie a été pin
eourte; dans d'autres sa durée n'est pas indiquée.
(s) Tore^f dans les Mém* du Mus, d'hUt. nai„ t. AIU, p. 2899 et dan le
JaunucompL du diet, des se. méd.^ tJUUV» p. a 56, mai z8a6, son ménoin
Sur des déviations organiques provoquées et observées dans un AaMiw
ment d'incubation artifideUe, — Dans ce poulet célosome, PéTentratioa
ayait entraîné avec elle le cœur qui était devenu visible à rextérîtar»
quoique encore en grande partie enfoncé dans le thorax. Le stenm
ne se prolongeait pas inférieurement aussi loin qu'à l'ordinaire.
(3) Gurlt y /oc. cit. Cet auteur décrit ou mentionne plusieun
monstres célosomiensdontje n'ose hasarder la détermination géoéri-
que d'après ses courtes descriptions. Mais je puis au moins citer avec
toute assurance comme un vériuble célosome le chevreaa qu^il décrit
ifONSTBBS c£losomiens« s85
EqIiq , sans pouvoir déterminer qnel est le sexe le plus
fréquent parmi les monstres de ce genre , je puis du moins
affirmer que le sexe masculin n'est pas rare chez les célo-
^mes » comme il Test chez les aspalasomes et les cyllo-
somes (i).
§ IL Remarques générales sur les monstres célosamiens.
Les monstres célosomiens constituent une famille ^ sans
nul doute, très-naturelle. Les aspalasomes et les célosomes ,
fermes extrêmes de la série , sont unis encore par les liens
p, i33, et qu*ll figure, pi. VII, sous le oom démesurément long; et
inadmissible de schistocormus schistepigastricO'Sternalis,
(i) Outre les cas déjà cités de céIosomie,d'autres ont été publiés par
les auteurs suivaoà: HuirsawoLF, De femellis duabus monstr,, dans les
Éphem, nat, eur», dec. Il, ann. ix et x, obs. g8, deuxième cas, p. 171;
célosomie compliquée d*une monstruosité exencéphalique ou pseuden-
<séphalique. — Piitelli, Due curiose istorie fisico^meti, dans le GiornaU
éWIeueraei, t. XXXVI, p. z38, avecfig.; Venise 1734 • assez bonne ob-
servation. — FhâCASSIiti, Tractatus theor, practicus defebribus^ p. 21.
— - V^ÂHLBOHM, Beschreib, einer Misgeburt dans les AbhandL der Aœn»
sehwedîschenJkad, des WUs. auf das Jahr 1764, art. XVI, p. 8 s. -^
.Sajtdiïobt, de fœtu monstroso^ dans les Acta Helveeica, t. VII, p. 56,
pi. IV; cas remarquable par la torsion très-marquée du tronc. — Ma*
XACA&irs, dans les Mem, délia SOC0 italiana, t. IX, avec fig. pi. III à V.
'^ Ybâtmak , A remark, instance of fœtal malformmion dans le Jâedm
end physical Journal de Londres, t. LU, p. 867, i8a4; célosomie
avec état très-imparfait de Tun des membres abdominaux. — Tous
ces cas ont été présentés par des enfans nouveau-nés ou des fœtus hu-
mains.— Peut-être faut-il ajouter aux exemples de célosomie cités plus
haut chez les animaux , une observation faite par Rouchoit , et con-
' signée dans les Ann» de t agriculture , t. LXIV, p. 3a, 181 5; mais cette
observation n*est qu'indiquée en quelques mots. — Dans Thistoire des
monstruosités exencépbaliques , et spécialement de Thypérencépha-
]ie {yoyez le chapitre suivant), je citerai en outre quelques cas dans
lesquels la célosomie se trouvait associée à d'autres anomalies non moins
graves qu'elle-même.
988 PkMTtE m.
sar les membres des deux côtés. Cette iaflaence deTient
aa contraire faible et même nulle, si réyentration est très*
peo étendue , et surtout si FouTerture abdominale , très*
prolongée en haut , ne s'étend pas en bas jusqu'à la région
sus-pubienne. Quand Féventration est latérale» elle exerce
nécessairement une action plus directe et plus puissante
sur les organes génito*urinaires et sur le membre du côté af-
fecté : aussi ceux-ci sont-ils généralement atteints de dé-
viations beaucoup plus graves , et quelquefois même, comme
dans certams cas de cyllosomie et de pleurosomie , ceux de
Tautre côté sont à peine modifiés.
Il est à remarquer que quand TéTentration est latérale,
elle est presque toujours à droite (i); diqM>sition qu'ex-
pliquent assez bien les rapports existant entre le foie et
le placenta , par l'intermédiaire de la veine ombilicale.
Quant aux combinaisons très-variées que présentent,
suivant les sujets , les organes déplacés ; en d'autres termes,
quant aux dispositions très-diverses de Féventration chez
les monstres célosomiens, on peut les considérer toutes
comme réalisant , mais non sans des modifications plus ou
moins importantes , des conditions organiques exbtant nor-
malement dans Fune des premières époques de la vie intra-
utérine. Il n'est en effet aucune de ces dispositions ano-
males qui ne soit intermédiaire entre Fétat primitif de
Fembryon, où tous les viscères flottent contenus dans la
gaine du cordon ombilical au devant de la cavité non en-
core close de Fabdomen , et Fétat définitif du fœtus , dans
lequel tous les viscères , après être rentrés successivement ,
ont été recouverts par la peau sur toute Fétendue de Fab-
(i) Toutefois, la pleurosomie, genre dans lequel réventratioD est
an contraire plus souvent du côté gauche, fait à cet égard une excep-
tion remarquable.
'HiJ'-'
IIONST!lEB CÊLOSOUIENS» Wg
dûmen , l'oiivertnre ombilicale exceptée » qai elle-même ^'^o-
blitère presque aussitôt après la naissance. Ainsi les cas
dans lesquels la paroi antérieure de T abdomen est presque
tout entière imparfaitement formée , et ceux dans lesquels
presque tous les viscères font à la fois hernie hors de la ca-
vité , représentent des états embryonnaires très-rapprochéfs
an commencement de la gestation , en même temps qu'ils
constituent de hauts degrés d'une anomalie dont le terme
extrême réaliserait complètement la disposition primitive
des viscères.
Le cordon ombilical offre en général , chez les monstres
célosomiens y d'autres caractères appartenant aussi normale-
ment aux premières périodes de la vie intra-utérine. En
même temps que sa gaine , qui contient une grande partie
de viscères , forme une poche considérable , le cordon s'é-
loigne de l'état régulier par une brièveté quelquefois poussée
à l'extrême. Le placenta se trouve ainsi très-rapproché ^des
viscères digestifs, auxquels il adhère d'ailleurs, comme on l'a
vu, par l'intermédiaire des membranes, et il ne forme véri-
tablement avec eux, dans la plupart des cas, qu'une seule
et même masse.
La conséquence de cette disposition est facile à concevoir :
le fœtus, fixé presque immédiatement au placenta qui lui-
même adhère à la matrice, ne doit jouir que demouvemeiis
très-peu étendus et très-peu libres ; et c'est , en effet;^ ce
que confirme une circonstance remarquable de l'une des
cAservations les plus complètes que possède là science. On
lit, dans le mémoire publié par mon père (i) sur un aspala-
some, quelamère de ce monstre n'avait jamais senti remuer
son fœtus : seulement, quand elle était couchée sur le dos« elle
(x) yoyez , dans son mémoire déjà cité, une note communiquée. p^r
M. le docteur HAvasGA&D.
II. 19
5LQp PABTUP III.
{lercevait quelquefois le xuouTement d'un CQfj^ Oicilbrt
aiblement sur sa base.
C'est très-probablement h ce défaut de mobilité du (mUm
qu'il faut attribuer » au moins en partie, la lorsioa des jiil-
bes et des pieds , si fréquemment observée chez Im BMNMtiii
célosomiens : les considérations par lesqueUet mon père a
estpUqué le pied-bot (i) , donnent très-bien la daf des faili
de ce genre.
Les monstres célosomiens prés^itent auim pKsqoa tMh
jours d'autres vices de conformation , dont il est |i1bs diS-
cile peut-être » mais encore possible , à l'aide d'une analyse
exacte, d'apercevoir la relation avec les donnéea prineipalei
de l'anomalie.
Ainsi p on trouve , et c'est un résultat facile, k préroir pv
les lumières seules de la théorie, que, dans tous ces casoiiPeÉ-
semble de la région abdominale a été si fortement eotrivé
dans son évolution, les complications accessoires» lorsqftH
en existe, sont généralement des anomalies par arrèl de dé-
veloppement. Je puis citer également comme exemples de
cette conformité remarquable, la diminution da nombie
des orteils conslalce par Petit chez son aspalasome » lasifls-
plicité de Testomac chez le veau célosome de Fingerhotb,
enfin l'existence d'une fissure lombo-'spinale; complication
que mon père et moi avons observée dans plusieurs cas de
monstruosités célosomiques et surtout d'agénosomie (a)«
Il me reste maintenant à présenter quelques remarqnss
sur les circonstances de la naissance et sur la noo-Yiabilité
(i) Fojez l'histoire du pied-bot, tome I, p. 4oa k^oô»
(a) J'ai déjà fait remarquer ailleurs (t.I, p. 6x6) que la fissure lom*
bo-spinale coïncide assez fréquemment avec les déplacemens tno*
maux des organes placés antérieurement au niveau des lombes.
encore qu'aa très^pMit poœbre 4'^bsery^ljo()^ ^^^ç^xw^jin
ylètes et; as«a7 9iithan(iqi^s pour s^rrir de b.afif} ^ da$ géqé^
l^alitdf, ou peut 4^s ii pr^siem aai$ir plusi§qf4 apçrçps» dont
quelques uos pe $od^ pAs $zn^ mfÂpêL
Telle est la plus grande fréquçQce du isf)?ce t&txmfiu M[ae
j'ai déjh indiquée pour quelques genres ^ mi^ii^ f^r Uqui^UB
j^ doi^ ieî aJDulep une refqarque, J^a plus graa4a fréquence
4v s^xe féminin est ))iea constatée chez lef f^sp^Iasomes et
. kf çylIoson^e$ , <ç'e*|; -à-djr» çhe* i^u« ceux des iQpu^tres cé-
.lo^oinipui» à thorax normal dçqt le #exe est déterminé» Tout
au contraire , le se^o féminin ae parait paséire plus fréquent
ebe:^ les çélosomest II suit de là que qu^nd Té^entration
. 6i:erce prinçipi^lemignt sou itetloa s^ les appareils placés ia-
ii^ieareiuQnt , et entrave leur développement # l'appareil
Igénérateur, s'il n'^t pa# atrophié, est ordJoairement fe-
ipolle. Au ciootraire, ijupiid ia monstruosité s'étend davan-
liagfe rer^ les parties pupéri^nrea , et réagir moins sur les
or^aoe» pelviçuf, le^ deux sexes paraissent se présenter à
peu près avec une égale fréquence.
Les monstres célosomiens sent quelquefois nés jumeaux,
plus souvent ils sont nés seuls. L'époque ordinaire dfi lei^r
naissance est aussi ajssez variable : toutefois la plupart sont
. nés à terme qm dans le neuvième mois de Idigrossesse. lis êêtit
«n général lors de leur naissance très-gras » et ont déjà la
tête garnie de cheveux assez longs et abondans. Diaprés une
remarque intéressante Je Kleîn (i), ils se présentent ordin^i-
remopt, non par latpte, mai$ par l'ahdomen, U maise dra
visc<'Tes déplacé^ étant en avant.
Leur mort, lorsqu'ils naissent vivans, suit presque toujours
de très-près leur naissance. Toutefois Méry cite un individu
(i) Loc. cU,
^g^ PABTIB m.
qui a vécu quatorze heures; Gockel, on aatre qni n*e8t mœrt
que le second jour ; et un troisième sujet aurait même véca
jusqu'au onzième» si Ton devait en croire Mercklein. L'état
imparfait des muscles de l'abdomen est sans doate une des
causes de mort chez ces monstres» dont la respiration , faate
d'une portion si importante de son appareil musculaire , est
nécessairement, et pour le moins , très-imparfaite.
Enfin la rareté de la production de monstres célosomiem
parmi les animaux est encore un fait qui mérite d'être re-
marqué. Le poulet célosome décrit par mon père » et quel*
ques ruminans affectés de pleurosomie ou de schistosomie,
sont les seuls exemples que je puisse citer. Chez l'homme,
au contraire , on a observé un assez grand nombre de cas
pour que ces monstruosités célosomiques ne puissent être
chez lui considérées comme rares ; et si les faits manquent
encore dans la science , c'est parce que les anatomistes qui
les ont recueillis , ont négligé leur publication » ou se sont
bornés à indiquer succinctement des anomalies dont h
complication exigeait une description exacte et étendue (i).
(i) Tels sont par exemple : Mbrckleiit , dans les Ephenu nat, atr^
dec. I, ann. viii, p. 73. — Gockel, ibid.^ dec. Il, ann. ti, p. a63.—
Mery, Descript, de deux exomphaîes motuirueuses , daDS les Mém, de
VÀead, des jc, 1716 , I" obs., p. i36. — Schulze , Obsen^» anai, , daoi
les jdd, mat, cur,^ 1 1, obs. aa6, p. 5oa. — Tâvarbs, dans les Mmu dâ
^cad, das sciencias de Lisbonne, t. II, p» 296, avec pL-— Gbjcmxx., dam
les Medic, essays and observ, d'Edimbourg, UY, part.I, p. 359. EtpliH
sieurs autres que Ton trouvera cités dans la thèse très-érudîte que
Fribd a publiée sur un cas d*éventration. Wo/ez Diss, inaug, qudfœnm
iniestinU pi, nudis extra abdom, propendentibus nat» exam, êubm,^ ArgetU»'
tad, 1760» et dans le Thesaur, dissert. d« SandiforC, t. J^ p. 3ii.
CHAPITRE IV.
• ' •:)
'tari
DB« UONSTBES EXENGÉPHALIBNS. / ' i
Division en six genres. — Notencépfafiles. — Proencéphalef^ t' Fi^
dencéphales. — Hypérencéphales. — Iniencéphales. — £xencé«
phales. — Remarques sur Tensemble de la famille. — Ses rapports
avec les groupes voisins.
La famille des monstres exencèphaliens est caràttérljée
par nn cerveau àial conformé ', plus ou moins incomplet, ét^
placé 9 au moins en partie , hors de la cavité crâniehiEie, elle^
même très-imparfaite. C'est le premier anneatr de cette toU-^
gue série de genres qui , des monstres précédons pourvus
encore d'une tête complète et en général bien conformée, va
nous conduire , par une transition presque iosensiUe» k cei^
acéphaliens, chez lesquels nous verrons disparaître d'aberdla
tête tout entière et bientôt après la plus grande partie du
corps lui-même. Telest^ en effets le nombre des monstruosité^
dont l'organisation de Thomme e.t des animaux^nous o0fe
le triste spectacle; telle en est l'immense variété, queJk.sérÎ9.
tératologique, aussi complète et plus complète pieat-étre
^e la série zootogique elle-même , laisse à peine a|^erceTllir
de loin en loin quelques lacunes dans sa vaste éteudcie^
Le groupe dont nous venons de terminer l'histoire , <^it
caractérisé d'uûe manière générale par desévenlratioiu di-
versement compliquées : dans celui dont nous avons main-
tenant à traiter , tous les genres vont nous présenter dés eki-
céphalocèles plus ou moins remarquables. Ainsi ce soiit
des anomalies de même ordre, des déplacemens hemiatres^
qui foarnissenl l'ordonnée principale de la monstruosité,
atmiMim chez les exencéphaliens qae chez les célosomiens.
Des rapports analogiques existent donc manifestement entre
ces deux familles » liées en otllre entre elles sous un autre
point de vue , comme on va le voir , par rassociation
fréquente de la célosomie , dernier genre de» monstruosités
célosomiques, avec Thypérencéphalie» Tun des genres prin-
cipaux dés monstruosités exencéphaliques.
■ *
§ I. Histoire spéciale et descripUwi des genre$*
Jt^ genres assez nombreux que renferme cette fanUlte» se
divisent très-naturellement en deux sectioiis., sqiyant que
Iq# ainomglies du crâne sont ou non compliqua d'une fii-
9^fF^ de U coU>nne yertébrale (i).
A. Point de fissure spitude.
f*Ëilcé))kÀI« situé éb trèi- grands partk
.'. IÎ0r» de la boite cérébrale, et dervièr»; 1^
f^4i)9»<^UV6rtdi(Qs I4 région^occipitale. • •. Genre},, |(oTJUici«BAU.
a? {{OC^pIvâle situé en très-grande partie hors
4ç la boite cérébrale, et en avant du crâne,
tlùvert dànk la région frontale It. VtLommtépnàMA
S^ fiKfcét»lMl(f Situé en très«>graftde partie bors
dé U boUe oéréhrale^ et aju dessus du erâney.
^ 1)9^1 la parqi supérieure est incomplète. . m. PoDB2rGipmi.i.
40 Encéphale situé en très-grande partie hors
de la botfe cérébrale, et au dessus du crâne, ■
' ' "iPUùi H paroi supérieure manque presque' ' '■ - <
boMptéttWiot. . ; 'é ï .',' IViïli'nfiiiiiiiiin^aiM
l(f)Ileslàj^iileutjled*insister ici sur la nécessité de 1^ paa
im^e la fissure de ta oo.lqpne vertébrale ou fissure spinale avec 1^ fis-
sure partielle ou sp'na bifida d'une ou de quelques vertèbres, anooMlit
bjixi éxiàté quelquefois cbez !esesencé|^haHei1sde la pfeilifère Seetib*.
HONSTBBfl'l^tiréjlPflALIENS. âgS
Ç. Fissurû spiaaU.
5* Encéphale sîtaé en grande partie dans ta
. b^le cérébrale , et en partie hors d'elle,
en arrière e| on peu au dcasouadn crâne,
. oi|veri dfii^s. U portion ocQipîule • , « . . Qftwû V* I]ii4iicg|«i«#i^»4
6° Encéphale flUuéen très-grande partie hors
de la boite cérébrale, et derrière le crâne^
dont la pâiroi supérfeure manque en grande
partie* ; YI, ExBircrAFBiLE.
« ' .
Paripoi ces genres , ceux çle la première aectioç $e itiWr
y^n( presque tous déjà établis ^^alasçiemcei.pariQoif.pifçcrt
Ç^ejStBi^me.d^s le prenuer 4e ses loémpires ^ératp]f|gigf|^^
c^iIl'U,^^.. jéiiQiujgAé et indiqué qyec pi^écisipii le^ pqdwiG^l
j^bales et 6iirtO!;4 les uotoucéphale^tf
* JLes notencéphales formant un groupe tr^-n^tqjrel et |rèf^
l^îc^n ^^terminé par les caractères qup mon père leur a ^r
signés, et que rajipelle leur déiioi|Qàni^tiop géo^^rjgup (|),
tièur encéphale , de yolqmç^^rdinaire, est placée presque
tout entier ^ ppn. dans la boite Çj^rél;irfi(p > ^^ais en debprs et
en l'afrA^re d'elle^ et .se présente au. dehors apqs \^ fprm^
4*une tumeqr considérable placée d^rHèf^e l'pççîput^ jip çi^
(i).De vwroft, dçs^ et de ^f9(>c«, encéphale, — yo^.:t(^wonf,oy^^AVKX
ntLÀiM, Mém,' sur plusieurs déformations du crape de l'homme^ àkOA les
^JbM. du Xtus. étHisf, nat.^ ù VH, p. 85', àTec^gurèstéptékeDtaDt le êWHfc
dV» d^Mii«gfA«l^ {4. IV^ figw^ 3 i 9. ^ Ce Méi^jotinv4^ j^ttMû
^ Ir^qnewitea oecasîons de tlHUt. dans ce dUpiOrA 01 ;d<iMt kv^; nîhf •( »
3 été réiifïprimé dans la rhilas, j^omi^^.f^ ^fi P-.î!(tf WH10 WP
9g6 PkMïz m.
et la portion supérieure du dos, qu'elle couv&e sans y adhé-
rer. Cette tumeur est d'autant plus Yolumineuse qpa'elie ren-
ferme , outre l'encéphale , une quantité , quelquefois con-
sidérable» de sérosité. Elle est comprise dans une expansion,
en forme de bourse, des tégumens communs qui conserrent»
surtout dans le voisinage de l'occiput , la plupart de leurs
caractères normaux , mais qui s'amincissent en raison do
leur extension , et peuvent même devenir transparens.
La composition et la forme du crâne sont nécessairement
modifiées avec le cerveau dans la notencéphalie, de même
que nous aVons vu dans la famille précédente la cavitéi ab-
dominale varier avec la disposition des viscères digest^. lia
boîte cérébrale, n'ayant plus à contenir qu'une faible par-
tie de Tencéphale, oSre une capacité beaucoup moîndie,
et le crâne, au lieu d'être globuleux, est considérablénïàDt
déprimé. Les frontaux et les pariétaux, bien loin d'âtre
bombés comme dans l'état normal, sont aplatie • le ftiM
ne fait pas plus de saillie que chez les inammifères inférieurs,
'et le sommet de la tête ne s'élève que de très-peu aui'diQi-
sus dés Borâs 'supérieurs des orbites. Mais c'est 'surtout la
jrégidn occipitale qui s'éloigne, par de graves modiJBcations^
du type normal. Les occipitaux latéraux sont un peu moins
étendus qu'à Tordinaire : en outre, dans leur. j>oriion pos-
térieure surtout, ils s'écartent davantage Tua de Tautce.
Xes occipitaux supéHeurs présentent des anomalies analo-
gues, mais portées au plus haut degré : déjà' très-^cartés
et très-peu larges inférieurement , ils ne sont plus supérmo-
rement que de petites et minées languettes qui s'articulrat
.avec le bordpoiilérieur des pariétaux. Par cette atrophiede
. la pkis grande partie des sur-occipitaux , la paroi pestérieuito
du* crâne manque presque entièrement , et se trouve rem*
placée par une large ouverture qui , limitée par les divers
os élémentaires dont la réunion constitue chey l'adulte
MOÎfSTIlEÎ EXERCiPBiLIENS. 397
l'occipital nuiqae , est comparable au trou occipital , coDst-
âérablemenL agrandi.
Cette délormation très- remarquai) le , cotte atrophie par-
tielle du crâne , que j'ai dû décrire avec soin comme un
type auquel pourront être rapportées par la suite les ano-
malies analogues de plusieurs autres genres , n'est pas sans
influence sur la face elle-même, qui , à rexaniioer attentive-
ment , est sensiblement plus oblique que dans l'ëtDt normal.
Cette déviation est surtout bien manifeste pour la région
oculaire : les bords supérÎQurs des orbÎLes sont beaucoup
plus reculés que les bords inférieurs , et l'on conçoit en
eflet trës-biea comment le défaut de saillie du front doit
réag;ir sur la disposition des yeux, la région sus-orbitaire
faisant aussi partie de l'os corooal.
Quant au corps et aux membres, ils peuvent être exempts
de toute déformation ; et c'est même ce qui a lien le plus
souvent. Mais il est aussi des cas dans lesquels on a vu la
notencéphalie compliquée de diverses anomalies , parmi les-
quelles il faut citer comme les plus fréquentes l'exomphale
et la torsion des membres abdominanx;
Sans être auâsî rare qiio la plupart des genres de la même
Jîmiille , la notencéphalîe l'est encore assez poor que les an-
.-jiales de la science en fassent connaUrc b peine quelques
(■jneaples sufiîsamment aulbenliqnes (1), et Surtout qnel-
fi) Après qualrc nolencêphalei que j'ai pu examiner par moi-même
étnn cinquième dont le crâne, aulrefoia»IÉcriU-l figuré par mon père >
•ftetvi ansai de sujel à nieaobserialiona, jene trau*c^àciter que trois
iDdividua; encore les caractères léralologiques du premier ne sont-ils
-pat délerminëB avec la précision nécesiaire. F'ùftt Mxum , t>i paeUd
I wonifrojif, Ih. avec une figure imparfaite, iti-iC, Leipiif;, 1717. — Sairoi-
tO\t, iliu. anaiom., texte, p. 3oa , D<> IX, et lllas-pl. Ii6,flg. iet3;
.vctteocéphalie compliquée d'une exoraphile atseï volumineuse. —
RiTHSE, BeicUr. eûiigcr StUiiid.Jet HenK/Kn-und-ThiirAdr/'ari, dans
I
i^ pknttL ni.
qaes obtfeff àtimM détailiéea 61 précises» Aiiisi 6xist»-l-ii
dans rhistoire de cette monstruosité d'importantes laeàM
^lelôs recherches ultérieures des tératologne» poulreiit séa-
lês remplir. La fréifnence relative des cas ùii la nalsaAnce a Kea,
si €e#e8itôut-ti-faitàiermey au moins dans le cours dnneii-
^me mois, et la possibilité que la rw se prolonge à^ mèlin
pendant plosienn heureii ( i ) : tela sont, dans Fêtât aélod
delà science» les seuls résultats qfie f6 croie pèdToîr pré-
senter avec quelque i^értitude sur les circenstftnees de h
fMrisaaâc» èl de la débile existence des notencéphalës*
■ f
1 ■■■;.:•'; . ■ • ■ •
La monstruosité que je dé^gne sous ce noi||,.(si)i^.si
.bsi^ncpvip plm rar^e^pre qne {a nolencëjihalii^ , ot.je wli
ç^naif.ip(|69i€t;^coFe que pai^ dcAix cas^ l'imi q«ie )'ai fSl-
##é P9P «)CMr:n^ân)e t T^utirQ dont la publication fmouàb
-in paqtfaire.k plus à'wn siètcle etdismL :
; J^ ,v^ffOT\» d'analogie qui li^nt Tuas, rv^ Taolfs k
proencéphalie et la i^^tencéphaUe » sont tri^9àaQi(i^t^:et
très-faciles à saisir. La première est caractérisée par le dé-
placement bemMÛi^ 'antérieur darincépHalcr^ et)^ Véày
.toAC0 A'uae oqy0rtnre;daB8 târégiaQ frentale duchtan»
;M4n0i6 la neteneép^Milio Vest. par le déplaoément lieruaiiB
poster Î61IC . du ' mâkne viaeàra eb • par remisteode d'aaif laijp
ouverture occipitale.
l)ans Tune comme dans Vautre, rouverture n^est point» k
pcppiT^qi/^t panier, un trp^ pu une perforatipi^ d*m oi ,
■»■ ,.r
Dmitsthes.jàfMfiifé^Ph'^^'t U VII, p. ^t ; MteDaépbalie ooaiipliqsée
dWomplial^idji'pièfi^bcit du côté clrûfti^«t d-un élat tiè»»kiiparfailéB
; loeiabre suf)érifi|r.sauche. -
il) ^W4»% anr Ha pr élandfi ao«€oc^baIa adolta» la nota a > p^ 3iS.
(o)Diav^d^rsaf^4a#iNMM|»el4elîi»éf«Xo9. , .
mais seulement aa interralle vide existant entre des os
écartés l'un deFantre et incomplètement déTeiojypés. Poàt-
la proencéphalie même, la formation de cette onvertnre est
plus Facile encore h conceroir qae ponr ta notencéphalie ,
les deax Troataux oa demi-coronanx, prhnUiremeat séparas,
lle«esOudarrï eaiM'seal os que bien long-temps apfèsl'în-'
kîmï réunion des 'diverses pièces ossenses occipitales, ' '
Ija proencéphalie est trës-analogue à la Dcrtcnc^1i'iflî&
<ouS â' antres rapports^ Le crâne , qai n'a phiï' li contenir
qa'one faible partie de Tencéphnle , est déprimé et consi-
dérabletnent diminoé. La tumeur aflomalè renfSrine, srec
le t«véa.a , vae plus ou moins grande qaanthë ^e sérstité ,'
M ses tégnmeils- a'amincissAnt en général eD ï^soa'de leaB
extension, en d'antres t«rm«6 ^ eii raîs<ni de l'abondailee'dif
Ugoide qn^ls ont i enveloppetL Enfin la fïice ett non sea-
fement modifiée eotame dans la hdtenèéphalie ; mair pré-
lente deplm graves dénatïoDS.àoaUseda'lBdisitmltién pat*-'
licoBbrt de la tumoar hydro^iépliifBque. Les'yetl* (ont
petHi et lAal eonlbrmés , et le nez dîs^n^t priisi^e antibre-
aetit. ■
"' 'Malgré toatesèes^notbaKes'très-^i'avei.titiétiflmt'prbéft'
eiSpfaaIie idAnt llilstdre a été diJntJèii'itaf le ddC'teài^JtAri.
dfr'^ittdstir; et ^at- Olivier JaccbEeti^ {r), V^ctlt ^i/Vté
JoûrB;fetl*on'p*a«i''taènie i(aë Sï riibrt ilvaîl été aWhe\M
pi»- tes fc0brt8 faits ponr repoiwsei^leritirtéati daîMflâ'efcVWI
eucépbaliqae. ^ ,
(l) ^Oytt Ui Jéla ihed.it pKiioi. Bà/fiueRii'd,cy,'^.à^,kiia. iVjT^
«bi. iôi, M I4 eoU^'^icaâ., t VU, p. iyj.t^ïat'ix sujel, le cervelel';
disent tes 3a lËut^, avait anaervisà ^itioii porteale. —Dans un Tœ-
ta» pn>encépha1«,que j*i1'rnài-itiËrne''6t)iei'véilaiia le Afuséc d'histoire
naturelle de Bruxelles, mais que j'ai, eu le r^ret de ne pouvoir eii-
minfefatiaTomlquetnenl, une partie de l'encSpliate paraissait être de
Vttme cdliKDue daus la câvlK cr&ïiIt-Diitr.
300 PAITLE III.
Genre III. Pobencêphalb , Podencephalus (Gbof.S.*E).
Voici encore une monstraosité très-analogne à la noteo-
céphalie , quoique très-distincte. La paroi supérieure da
crâne, résultant, aussi bien que ses parois postérieureet an-
térieure, de la réunion de plusieurs os, peut évidemment
se trouver frappée de semblables arrêts de développement.
Il peut donc, et même il doit arriver que le déplace-
ment herniaire supérieur de Tencéphale , par une perfora-
tion de la voûte du crâne (i), ait lieu avec des modificationi
analogues )^ celles que nous venons de voir dans le genre
précédent. C'est précisément ce déplacement herniaiire de
Tencéphale, avec ouverture , et non absence^ de la voûte
du crâne , qui caractérise la podencéphalie; genre distingué
et dénommé, par mon père , dès le commencement de lai
travaux tér^tologiques (2).
Les os dont le développement , chez les podenc^hries,
est resté incomplet, sont les frontaux, dans leur portion
postérieure , et surtout les pariétaux , dont il ne reste plus
guère que la moitié la plus rapprochée de l'angle externe
et postérieur. L'ouverture anomale , de forme à peu près
circulaire , et médiane comme dans les genres précédons,
est donc assez étendue , mais cependant^hors de toute pro-
portion avec le volume de l'encéphale. De là l'existence
(i) Et non par Fabsence de la Yoùte» qui est , da moins selon In
idées auxquelles m*ont conduit mes observations^ le caractère propre
du §;enre suivant. Foyez ci -dessous, dans le paragraphe consacré •
l'histoire des hypérencéphales (p.3o4>note s), Texposé des difTéreocM
qui existent en.tre la définition donnée par mon père et celle que jt
crois devoir adopter.
(2) Mém. sur plusieurs *dé/orm, du crâne de l'homme , loc» eit.^ p. x55 et
pi. IV, fig. I et a. Vojez aussi Phil, Jnat,^ t. II, p. 90 , et dans VAikSf
pi. II, fig. I et a, et pi. YII, fig. 7.
M0NSTBE3 EXENCÉfHJLll£NS.
d'une sorte de pédîcale qui traverse cette onverture, se
continue avec la masse cérébrale superposée au crâne,
et la met en communication avec la portiou da système
ner?eux conteuiie dans la cavité cérébro-spinale. C'est à
ce pédicule ou segment intermédiaire de l'encéphale, que
se rapporte la dénomination générique que mon père a
créée , et qui est icî adoptée (i).
Les caractères secondaires de la podencéphalie sont en
général , anssi bien que ses caractères essentiels, analogues
à ceux de la noteucéphalie et de la proencéphalie. La tu-
meur encéphalique est de même enveloppée par un pro-
longement des légumens généraux de la têle; prolonge-
ment qui est en partie revêtu de cheveux , et qui , près du
crâne, conserve tous les caractères normaux de la peau.
Au contraire , à la partie supérieure de la tumeur, la peau
s'écarte, par diverses modifications, du type normal et peut
même manquer en quelques points. Je ne connais d'ailleurs
aucun cas où la tumeur anomale ait été rendue, par un
amas de sérosité, assez volumineuse pour que ses tégumens
amincis devinssent transparens.
La face est, comme dans la uolcncéphalie, manifestement
obliqne,pnncipalemcntdans la région oculaîre.Paretllement
encore, la cavité encéphalique est réduite, et mêmed'une
manière bien plus marquée, à de très-petites dimensions,
et la voûte du crâne se trouve considérablement aplatie et
même dans quelques parties nu peu concave. C'est même au
point que , dans la région moyenne du crâue , les pariétaux
sont presque conligus avec les rochers, qui en arrière , lais-
sent au contraire entre eux et les occipitaux un intervalle
assez étendu. La tète , ainsi déprimée et sans hauteur, est
I
I
I
(i) Celte dénominat'iou signifie en elTet encéphale pédimiéi elle ■
pour radicaux ^'M i toJs,-, pied, pédicule, et it'i-if)ii.
Soi ViftTif III.
ta eanlPiûft trMùngoe d^araDt en arriéra , H
aoaii p ao moini dam les caa qui me font le
par répainsenr conndérable el Téiai trèa-conpect» el
qao ébumé de plu»ieara de ie« of , nolamaieni
Le eorp» de0 podencéphalei ait en général
conformé; maU , dans un cas» les membrea cmt ofhrt
modificalions trop graves pour que je pniaae ici !•«
sous silence. Chea un podencépliale dont Thialoire , Iles-
complète» est due an docteur Pézérat» mééecia k Gha*
rolles (i) , les membres étaient presque toua impar&ila» il
même rudimeotaires. A gauche , le membn» theriçirpr
manquait de pouce , et deux des orteils étaient raccooreii#
mal conformés. A droite» le membre thoraciqne 0iaiM|Mit
complètement , et le pied n^avait qu^un seul cloigt , le
quièmc , régulièrement confornoé : les troi» doigta aui
étaient imparfaits • et le gros orteil n'était re|>réaenlé qas
p^ quelques rudimens. Les deux côtés étaient dooc aflEecléf»
mais inéplementJlest à remarquer que cbea le méoie pt-
dencépbûle» les deux moitiés du cerveau étaient ausei indp
les, rhéniisphère gaucho étant sensiblement plua petit qaek
droit.
(l) royez son Observation sur unfœtui monstrueux^ dant le Jourm,
plém, du dict, des se. média,, t. XXX, p. aSs à aGa, février la^S. —
père a présenté quelques remarques sur le monstre déciît par M. K*
zérat « dans U m^me recueil , ib.d,, p. SOs. — Je note ici teulMMBt
pour mémoire un enfaoi nouveau-iié qui a été décril et Itguré pt
CuaitT. Khaue , dans les Phii, trans,, aon. 1684 , xsf> 160, «t q«î ailé
cité comme un exemple de |joJencéphalie. La description el Js ijoit
•<mt lelleiiient imparfaites, et les anomalies qu'on s*est plu à ajouter â
la déviation principale, si nombreuses et si bizarres, qu'on ne peatvé"
rUabiciD^nt tenir aucun coasptc de TolMervation de Kralie; — Kloi.
Descr. quorumdam monstr.^ art. I, a donné une description beaucoep
iDeiileure , quoique encore trèa-incomplète, d'un |MMlescépbale di
sexe féminin, dont la vie s'était prolongée vingt ({ualie bettrca.
MONSTRES RXWiiiPPÀLISNS. JM
€<3 sujet • ailecté & la fois do iK>d0oci^pbft)i«^i d'eetroméltt
et d'ectrodactylie «était né d'une femm# anç#inl9 poar h
Itreiuière fois, et depuis long^temps malade. Il étftit niftle#
et déjà mort lorsqu'il naquit (i)« L'auteur ne dit point # et
saus doute n'a pu savoir, si la naissance avait eu Hieo prè^
maturément. Cette lacune est d'autant plua regpotti^le^ que
robservation due à M. Pésérat est la plui ooœplète que pes-
sède la science, mon père liii^mên^a^ da<^ sa PhHQ$ophie
àn^tomiifue , n'ayant pu donner sur 0e genre que trèsf^eu
de détails (2).
>
Le genre qui précède uoiis conduit tf^-naturellèment
è riiypérencéphalte, dent les caraetëres ne dill^rent guèrla
fpei&t de ceux de la pedencépbalie que par un plus hattt
ôefgré de gravité. Ainsi, tandis que la noteneéphalie , la
proe^céphalie , la podencéphalie , monstruosités parfa{te<-
aietit analogues l'une à l'autre , sent exactement de métM
fi)It avaîtpéri dans letravailde Vaccoucbernent, qui avait été (rèf-
laborîeux.
(a) J'ai constaté en effet que le monstre dont mon père a présenté
une histoire si détaillée et si complète dans la PkUosopkia /ânaiomi^ne,
t. il, p. 2^3 etsuiv., et auquel il a donné spécialement, p. 4$4tl*eorti
de podencephalus iilustratus , n'est point un véritable pod«neéphsl«f
mais doit être rapporté au genre posencéphale; je donnerai les preuvfa
de cette assertion lorsque j'aurai à faire dans le chapitre suivant This»
toire des nosencpphales. — Les individus que mon pèie a désignés soiss
les homs de podencephalus ehurneus et podpncephalut Itmffiç^pi {'V(^0JB
p. 4^' et45Qt), sont au contraire de vraiâ podencéph^le» préseittiflit
tous les caractères assignés à ce genre par mon père, -^ Qosnt au
quatrième sujet indiqué (p^ 4^*'^) ^^u^ ^^ nom de podencephalut kij^o>»
ralis, je me borne à le mentionner ici, n'ayant pu examiner sou orâD«t
et n'ayant |iar conséquent rien à ajoutera ce que mon père tn adii»
3o4 PkWiE nu
valeur , Bt si l'on pent parler ainsi, de même rang dans la séria
lératologiqae, nous nous éloignons de quelques pas de plos du
type normal , en arrivant à l'hypérencéphalie , genre étaU
pour la première fois par mon père , dans sa Phih»phk
anatomlifue ( i). Telle est du moins l'idée que je crois deroir
me faire de cette monstruosité » après une analyse èade
et approfondie de tous les faits qui me sont connus par In
relations des auteurs , ou par mes propres obserrations (i).
Dans la podencéphalie , aussi bien que dans les dfloi
premiers genres de monstruosités exencéphaliqnes, DM
avons vu l'ouverture anomale de la boite encéphali^
résulter seulement de l'atrophie d'une portion de la vofHs
du crâne : aussi l'ouverture se présentait-elle sous la fonae
d'une simple perforation de cette voûte. Dans rhypërsa-
céphalie, ily a au contraire atrophie presque. complète db
la portion supérieure du crâne; la boite encéphalique «t
ouverte dans la presque totalité de son étendue : les os de
la partie supérieure du crâne sont considérablement rédoili
dans leur volume , et ne forment qu'une série de petit»
(i) Tome U, p. i56 à aai , et atlas ^ pi. V. — Le nom d'hfpéraiei'
phale indique bien un monstre caractérisé par son encéphale placéiB
dessus du crâne: ses radicaux sont la proposition vicè^> sur^ au detm,
et yxi^ot^oç,
(a) Il importe à Tintelligence de ce chapitre de prévenir dci
à présent que je m'éloigne ici à quelques égards des idées émiiei
par mon père. Le sujet hypérencéphale dont il a donné dans son ou-
vrage la description et l*histoire complètes , et qui est ainsi deveoa k
type du genre , avait en même temps le cerveau placé hors da criMi
lui-même très-imparfait,' les viscères abdominaux et thoraciques pn^
que tous sortis de leur cavité, un double bec-de-lièvre et une ÛÊtatt
de la voûte palatine. Mon père a considéré toutes ces anomalies rtriwr
des élémens divers d'une seule et même monstruosité. It compreod»
par conséquent, sous le nom d'hypérencéphalie, aussi bien le dépb"
cément du cœur et des viscères abdominaux que rencéphalocèle eBo*
même. Un sujet qui I avec un corps normalement oonforméy nnil
MON8TRB8 EXENGÊPHALISNS. So5
pièces rejelées sur les côtés^ et entourant latéralement la
base de Tencéphale, au lieu de le recouvrir et de Tenver'
lopper supérieurement. Ainsi les frontaux , privés de pres-
que toute leur portion cérébrale , deviennent des pièces
allongées , étroites , recourbées sur elles-mêmes, et presque
de même forme que les jugaux » qu'ils semblent représenter
dans la région supérieure de l'orbite. Les pariétaux sont de
petites languettes étendues horizontalement le long des
bords supérieurs des temporaux. Enfin toute la portion su-
périeure de l'occipital est aussi rudimentaire , les ex-ocçi-
pitatix et la portion b asilaire étant au contraire norn^ale^
ment développés.
Cette atrophie de la voûte du crâne , par diminution »
mais non absence, des os de la voûte, est d'autant plus remar^
^uable qu'elle reproduit presque exactement plusieurs çondir
tiens caractéristiques pour la famille dont l'histoire va suivre,
c'est-à-direpour lesmonstres anencéphalIens.Les hypérencé-
phales difTèrent d'ailleurs essentiellement de ces derjp^iers ,
et sont de vrais exencéphaliens, par leur encéphale en-
core existant , le phis souvent même présentant le vpïunoo
seulement un déplacement herniaire supérieur du cerveau» ne sérail
donc pas, suivant lui, un hypérencéphale , mais un podepcépbale:
genre qui, par conséquent, ne se trouve pas non plus caraclérisé dans
la Philosophie A natomique Loxnme dans cet ouvrage.
. L*étude que j'ai faite d'un irès-grand nombre de faits m*a conduit
à des idées assez différentes, que résument les définitions suivantes : la
ppdencéphalie est caractérisée par la position du cerveau à Textérieur
et au dessus du crâne, avec simple perforation de la voûte; Thypéren*
céphalie* par la même disposition de l'encéphale avec absence presque
complète (et non plus simple perforation) de la voûte du crâne. Quant
au bec-de-Iièvre et au déplacement des viscères thoraciques et abdomi-
naux , je crois devoir les considérer comme des anomalies dtstinctea
de l'bypérencéphalie qui tantôt existe sans elles, et tantôt au contraire
se trouve compliquée par la présence soit de celles-ci , soit d'autres
déviations.
II, ' 30
3o8 PARTIE III.
lie; déviation qoe Ton doit sans nal donte attribua i des
causes plus poissantes» plus directes et surtout agissant à une
époqueplusrapprocbée de l'origine de la gestation, quels que
soient d'ailleurs la nature et le genre d'influence de ces causes.
Les hypérencéphales naissent , si ce n'est toujours , au
moins le plus ordinairement, ayant terme. Ils peurent naî-
tre vivans et donner pendant quelque temps les signes
d'une vie plus ou moins complète » mais ne sont pas viables.
Ces aperçus auraient pu être donnés par analogie, oa
déduits des données fournies par leur organisation : mabim
fait qu'il était impossible de prévoir à l'avance , et que je
crois pouvoir donner comme positif, c'est que le sexe des
hypérencéphales, contrairement aux idées émises pa^Me^
kel (i) sur le sexe des monstres par arrêt de développemfflDt,
est presque toujours masculin (2).
Genre lY. Inibngéphàle , Iniencephalus (3).
Dans tous les genres précédens, soit que la voûte do
crâne fût ouverte seulement sur un point , soit qu'elle man-
(i) L'exposition et la discussion de ces idées trouveront place dans
la suite de cet ouvrage. F^oyez la quatrième partie.
(a) Outre les auteurs cités plus haut, Fojrez sur rhypérencéphalie:
Lôw, dans les Ephem, nat, cur.^ dec. H, ann. 9 , obs. 117 ; hypérenoé*
pbalie compliquée de fissure labiale et palatine. — Zwingbr, Pueibt
sine cerebro natus, ibid,^ ann. x, obs. aoi ; cas très-douteux, connu sea-
lement par une figure très-imparfaite et une description moins précise
encore. — ZniirGBB, Uydrocepkalus cum defectu calvariœ , dans les Atm
Helpedca, 1. 1, p. i. — Baitg, Abkandl, ûber eine Misgeburc, in-So, CopenL
et Leipzig, xSoi; cas vaguement indiqué plutôt que décrit , avecdft
très-mauvaises figures qui ne suppléent pas aux imperfections de la
description. — Malagabite, Osservazioni anat,, dans les Metn. dtUa sou
italiana, t. XII, iSoS, p. i65, sous ce non\\ Mostro di Spilimbergo.
(3) D'ivtov^ occiput y et d'^xé^w^oj.
quât presque entièrement , le canal rachidiefi consetValt en-
core la disposition normale» au moins dans la pTu^granflé
partie de son étendue : quelques yertèbres» par exemple, les
premières cenricales^ pouvaient bien être affectées èé splnà
hifida; mais il n'y avait point de fissure spinale étendue.
liOs deux genres de monstres exencéphaliens dont il me
iieste à traiter » les iniencéphales et les exencéphales» sbnt^
8tn contraire » caractérisés par l'état très-dnomal de leur
canal rachidien ouvert soit dans la plus grand($|>ai'tîe » soit
même dans la totalité de soïi ététutue. Les inîencépha-^
les et les exencéphales ont d'ailleurë d^excèUeiK^ caractères
distinctifs dans la conformation de leur crâne» les ptémiers
se rapprochant sous ce rapp'ôrt des notencéphrales» et les' se-
conds des hypérencéphalesr • ^ .'•■<»...;[
L'iniencéphalie est une monstruosité très-^?àré;^ef qui
même ne m'est connue que par trois obéervaâohs, dotit'M
plus complète et la meilleure est du'fe à M. I)ugès'(ij. '^'"-
•' Le sujet de cette observation e^t un fœtus 'né à. la fin dti
hfaitiètné mois de gestation » et qâi ixè ^bnna que quelques
dignes de tre. Ce fœtus , dft M. î/ugèî, sémï)lait avoir la
tête confondue avec le thorax, et 'renversée de telle ^èhe
qtie l'occipiït paraissait '|)erdu entre les épaules, téf^paiftfe
antérieure du col était de niveau avec lé ihènton et lé ster-
Bum. Sur le dos , qui semblait fort court , se voyait' une'tu-
mear fongueuse de là grosseur d'une petite noix ^ et der-
rière elle , la membrane mince et rouge d^t éllè était
>n
(i) Mémoire sur- les tûtéi'atiéns iritrà^érines' de Feneé^iaUet tie ées eh»
ifeloppes^ suite, dans les Ephém. médic. de Montpellier t. Il, p. U09
(iw^e^aussiAtff'^e mMt t.X)^ayec un^ %4^^ ^^ squel^ttç qui fp^it
partie delà collection de M. Ghaussîer. — Les deux antres cas connus
cflniencéphalie 6ntété publiés l'un par Hull, ^ans les Menu efthe socwty
of Manchester^ t. V,'part. II, p. ig^.— etl'aùtA iMtr^triiXAkT^ De monMr€i
htimtmoHots^ilifDùs,inifin»S<*fFtihùWi%^iB%5. . a> j.
^10 ^AR,Ti£ ni.
popvei^le» /se coûlioi^al^ jpsqii'à la régioa sacrée. L'exameii
j^Q squelette montfa qpe le çrâoe é^aît déprimé etproloBgi
j^ arrière du trou occjpUal; la face était oblique et àsm
ffj^ijUiaate. PJiu&ieurs os étaient «pqdé^ outre eox ; d- autres,
yellf que les temporaia et les pariétaux , offraîeoi des int^-
^ajles çf^CP^e çarMl^gûaçux. Les occipitaux supérienn,
agjatis et (l>rigâf parallè»l§a)eftt à la b4^ du ccâne, étaient
4^baaçré$ pirpfeud^pi^t derjji^re k (rPU occipital, agrandi
f^.outre,:.fPlpme dait» Ig n^encéphaiîp » p^ur récarteoiBBk
cp»si^^)e df}3 pQcipîtaDx btér^ux* Le rapbis, outeri dam
tûi;ite)Sap$iftÎQppHïéripDrii|u9qu*ausacrj)mf Mmi en outre
rwar<|iji^bl^ p^ir m^ tori^ion tioUo qi:ie #i portion cerficak
ét^it i|pplié.Q:fK^t^.ie it9»yi9ii!P y-eA sa portion dorsale» é^endoe
horizontalement sous la base da crao§.
: .J-o.^jsJîijnifi^ fior^çuç QÎplïf«}t p^ çbe? pp 9imstn9 *•
»9MP?^S»6fl^WP» rQwar«»*ï>l8ft W te «IS^lqtte, l^ ké-
mbphèrçs. céf.4l»rf U3^ é^^ipuil; rg^^é^ ççiaten^a ^a^ 1^ praoCi
ji^a npioellç ^|lpngép Pj^^s^jt par rpuT^rtyu^e occipitale : k
resje de l'çpçépbalp» 4'ap4? V- V^j^H' ^'qjfP^rdu da^l»
^assç foo^,çp3ç qy^i»5 ,y?y?it derrière la tête , et d'oùpv-
taiciut pref que tous lep pei^s de la tê|;e. ]La ippeUe épinièrei
ajihé^pç^tf svipéf ieqreipçuf h ccjt^p va^m, n^is non çontione
sx^fiç oUq , était complète.
^es viscères ^horacique§ et abdominaux ofiraieut aofM
çbqi^, c.e fc^wf ap^lqupf i^iQoialiQs. La plu4 rpmarquaUe
él^Jit re^tfj^^ftç 4'\^ftP 1^6^ ouvertufe Ji^bragmatique , et
le déplacement de l'estomac et du lobe gauche du foie, qui
remplissaient presque le coté gauche du thorax.
f
Quoique' ce genre , très-curieux et très-rpré » ne me feit
point connu ^ar me^ prpj^res opseryationçk^ je n ^^ paf dA
hésiter i Iç qpi^f eçure dèf h présent dains }a çlass^cs^tîoD,
et à lui imposer une déaogaiuation méthodiquo* Les troîi
UON8TRE8 gXBITficMALIfiNS. tf 1
•bierVAiton» i^'w^^i^pb^^)^ V^ possède la ictenee suffi-*
wmt w ethi pour ihurair les élémoiis Suu^ caraGt6t4sli-<^
que exacte ; et ce genre mérite même de ûner l'Htofilioa,
par Tmiérél irèsrpéel qu offre renëeinblii de ses toÊHi"
iîofis orgaaiqoes. cmnparées à catles des genres précfin
d^ns» Dans poox-ei nous avons vn la portion crânienne du
canal eocépbalo-raebidion ouTerie et graTomeot modifU^f
sa portion ¥ertéLrale » au coutr»iiiei'pkis:oo«eifis complé'*
tapieni normale. L'inrorse a préèiaémeot lieu dans rinieli!^
^épbalio : le criue présente siispleoietti , de même qcie dails
la Dptencéphalûs » une ouFerlujcb eMijpflale qui peut :4éhî«
fAnsidéréid comme représeiitaiil :ki troo' ooefî^rtiil agrandi^
l^fUM^éphsil^jrestoqnêflaeealrès-ipandejmvlk^ri^ dMl#
U c#fit^ oramenne , eL^-ost, t<^ot aweoatraélNI, la porlieil
YfirMU)rale da cafiaLencéphala^aobidien quî^ Ouverte deà»
H^ote aa longueur «esl ici graTement modifiée. > " > • *' • (^
Ea comparant ces deux diapqsiliona précisément iu^rsea jl
OU eeiSkçoîi anasîldl la possibilité d^vne ippisième modifloa^-
tiw»^ vésuHant de lakioeaLislénçe>d^uii>orâQè sans paroi sw^
périoure oomme dans Fbypéreneép&alîcf^ ol d^in rs^dri? ou*»
menteur pres€[ue toute sa1biK^Mr'/i€0i»me^dans Pitiilsn*'
eépkaUe. Cette troisième dfs^â^twncost non setik»ient.
possible, mais diijà même^aofv ojListendlee^^CMstMéêf'pa^
FaiMerriitiep ; et c Welle qoicai^tértfi^ to'^BrWlë^ini^-
P.h<fh, Àm Qç,p5 ^yPA? m5ii^Çfl8fl^,^,qQfl?:«eçç^peF-, v ,
, ."U)
r
çei^tep /oo.iYs airn!VQi9 w.-;dffnîef tjsrme dc^li a^ ^deir
Biodstraosités exenieéphaliqùf S; C^t^cXèmée par l^rb^eAce
t&et^t comnlèle* dé^Ibtoûtë'dùtrShe avec fissure .kpfààlé»
(t) Beir, de, ht&sde;^ettf^J)ixA,
• » I i i I •• * •«
\
Si& pknuL iiu '
Fexencéphalie réunit en effet en elle presque tontes ks
anomalies qai , considérées isolément , distinguaient les
genres précédons.
M. Dogès, auquel on doit la connaissance de l'iniencé-
phale décrit plus haut» a fait connaître aussi (i), d'après
des observations faites en commun avec MM. Dùbmeil
et Lallemand, un fœtus exencéphale , que Tua de sessa-
vlms collaborateurs avait reçu sous le nom bizarre de dke-
vel marivL La voûte du crâne manquait ; la tête était forte-
ment renversée en arrière et très-engoncée; la face était
oblique y et l'encéphale était visible à l'extérieur sous h
forme d'une tumeur volumineuse , placée au dessus et en
arrière du crâne , divisée en deux lobes par un sillon lon-
gitudinal , enfin recouverte par une membrane rougefitre qui
se Continuait avec le cuir chevelu , autour de la base du
crâne. Le canal rachidien était représenté par une gouttière
largement ouverte , presque plate , faisant suite à la base do
crâne, et dans laquelle on voyait seulement une coudhe fi«
lamenteuse , reste probable , dit M. Dugès , d'une portioD
de la moelle épinière. Tous les nerfs rachidtens existaient
néanmoins , et venaient se perdre dans une pellicule roa-
gçâtre» recouvrant la gouttière vertébrale, et continue avec
U membrane externe de la tumeur encéphalique.
j^armiles rares exemples (s) d'exencéphalie que possède
(i) Loc, ctt,f p. 398; avec plusieurs figures malheureusemexit très-îoH
parfaites. — Le fqetus, sujet de l'observation de M* Dugès, étaîl en
outre remarquable par fètat très-peu av'ancé de rossifîcalîon de soo
squelette , encore eo grande partie cartilagineux.
far^SANDiFORT eu a fâh connaître deux, Tun dans son S^cimem rme»
dicum inoag;, Leyde, in-4<*» iSoa ^ p, 7,obs.nr, Vautre dans 90tk Mms,
Anat^t texte, p. 3oa , n» X^^et atlas , pL 9i3. Ce dernier cas n'est d'ail-
leurs <i*ie très-incomplétement connu«et ne peu( être considéré coniiBS
un exemple suffisammeot authentique d^exencéphalie. L'auteur o'a
pas décrit la colonne vertébrale tout entière» et n'a constaté U fissure
U0K6TRBS EXEVCÉPBiLIEHS. 3iS
la science, je dois aussi signaler spécialement , en raison
des circoDstances particulières qui io recommandent à l'in-
t(?rÉt des tératologues , un cas tout récemment observé et
publié par le docteur Hîldreth (i). Dans celui-ci, la confor-
mation générale de la tële était la même que chez l'exen-
céphale de M. Dugès et chez tous les autres ; mais la masse
encéphalique nlfruit une position encore beaucoup pins ano-
male. Elle se trouvait en effet non seulement placée hors da
crâne, mais séparée de lui par un intervalle, il est vrai, de
pen d'étendue; et on la voyait pendante derrière le tronc
qu'elle couvrait même sur une grande partie de sa face
dorsale (2).
§ II. Bemarqacs générales sur Ut monstres exencèphaliens.
L'examen spécial que nous renoua de faire des divers
genres de monstres cxencéphaliens, nous a montré que leur
ensemble compose une famille très-naturelle, caractérisée
principalement par deux dispositions anomales ; savoir , la
qae pour les premières ci;rvicalea. — Ua aulre cas d'exencéphalie a été
communiqué par mOD père à l'Acailéniie des Sciences en octobre i3ii),'
et aélé le sujet tt'uae note que l'oo trouve analj'BÉe, mais d'uneœaaière
très-imparfaite, dans la plupart des journaux qui rendent hahitUelte-
ment compte des séances de l'Académie, — Depuis la rédaction de ce
chapitre, j'ai vu mol-même en Belgique, mais sans pouvoir les lou-
mettre à la disseclioo , trois autres ex encéphales,
{i) Caieo/norenccpkale, in-4% Boston, i834.
(1) Les cas de monstruosités eiencéphaliques que je viens de citer
ne sont pas les seuls connus. Quelques autres, mais trop vaguement
indiqués on trop mat Ggurés pour que leur détermination aoil possible,
ont été donnés par les anciens auteurs généraux sur la tératologie, et
par quelques autres, tels que: TïsoS, ^n obiarii. ofaaiafant, dans les
Fhilas. Trnnsacl., l.XIX, n" n8, p. 533. — ThibiUlt, Obstrv. mr un
citfanc monttrueux , dans le Joarn.de méd. chir. phar., publié par Van-
dermonde, i. XV, p. 435. ..,.,, . , _«. , i..., v> •-
pr^pç. JPq ce« 4eM)L iJispp^itjpDç qqpmales » on a déjà p9 fftr
li)arc((ipr qup la preiuièr^ li« ll;^6-n^tur9U0O)e|>t 1^ wonrtfe»
fifer^p^ajieo» ay^p la famiilp préçé4A»(« * al Tm WKfa
I>)efit6t qpe la secoade » ^ aoq toMr » établit nu lÎM teèl«-
^nip çDtrQ e|ix i^ la familiû doqt i'hiatpiii) fp fni^ise.
P' we part , (9|ï #ct , ]^& moqaUas ei^^aoâp.hdli^M oD^^,
m^h ^ \^ 4i3pi»§Hfpa de» l»Bp wcéfk^if^ f d^# lupdiftpnUflu
e:iLaçteipqfit j)na)Qgues ^ celles qqe nops eut préaeol^ fei
GélpspixliQpa ppttr Ipfira viacères abdomipaaK, La pqailMI
ext.^rif)urp fi^^glt i(p çaractprp e4sea^«,ieonitA«ft Âwft W
cas comme dans Taulre, mais qui, du rest^^ li^oiA fn
prononcé au mémo degré chez lous les sujets , et sartoot
n'oat pas ensoipt de vartalîons dans igf eo^dilicMM aoc#-
soires.
Aifisi, la lacoeur on^éph'aKqne ehez les oacâfa^res exan-
céphaliens, comme la tumeuF abdèminale chez les céloio-
miens 9 est quelquefois très-yoluminease cfl feit une Ibrte
saillie au dehors ; dans d'autres cM , au contraire , la tu-
meur est presque nulle , et la situation extérieure de Tencé-
phale résulte principalement de l'état iuiparfaît des t^-
ipeps çommup^.
L'ouveurture crÂnieDoe dans \m moaistruja^iiéa caencé-
phaliques > comme l'ouverture abdominale daas les évea*
trationsy comprend chez quelques exéncéphales toute re-
tendue de la cavité, privée pre&qu§ enti^renaent de rupe ie
§e§;p^rois. Ctez d'autres, a^iç^^'r^re, il ft'pjçistçi qj^'uMpa-
Yartttce assez étroite et hors de fjrofwà^u avec le- «olnaas
delà tumeur. '.
Les viscères déplacés, aussi bien chez les mo&stres exeh-
çéphaliens que chez les çélospnjens,, cqq^r.vQii.t trU-sp{^
ven^la plupart del^urs car^pt^e^ régulle^^^^io^ U^itoAcMra
el le volume de l'encéphale , dans la plyipf (i des oaa» sîé*
MONSTRES EXEMGÈPHALIENS. 8l5
J^ppnt pj^li 4o l'état régulier ; les circoavoltttioqs inélM
sont bien formées^ oe tpH indique iin degré très-éipvë de
j#i^e}Qpi>pmept, etlamoeile éptotère existe normale* Mais
il p^ aii^^i des cas , et l'on en ypit de tels même dtos )es
pj:€^2>î(^$ ge^r0s, oti les deux ipoitiés de Tencépliale sonl
im'/igi^i&r^.QQ Folam0 et diffi^reates de: fo^tne^ où lès €ir<«
iU^^Qlf>^îdÇ^$ ^Pnt irèi^-pea noiaDquéesVoù apparaissent dif-
%fipil^^ aiUKm^lie:^ ptùa 9a moins gca^tré». Bans te' dinniiiev
Sf^f^l^ Bipelle épiulière eUe-wone ^isparatt», oun'eauste
qup t|?ès'ru4im6nt«uire , 'ÂÎnftJquQ, nioas ài^cos vuibenqîttr,
^^ns sife)qiji/^^ |jpQP9t€Uo$ifcâs célosomi'qaei, plusieurs vifr*
^ . ILfi^ rapport» q^lei^tstsut enfoe ks monstces ekenc^plM*
l9f^f $yt'|ç^ <élQëQaiie)3^-rae 0iontrôb| encoreplii&tqaûtfeste^
ffiIWit .4f Q^ les: atttodificationE^ 4e la da^rité: encépkaiiqàftt^
{||odji^p%tlc|i^§ (rè^prpnottcées surtout ^aag les cfs Cffi la
^^jDf^Qpr Wpioîrè est tiré»-* iK)I(tmiQeu6|é;; el fait «ne 'fotite'
saillie au dehors. Ete même que la: <>apaôilé de^l^abdootfM
jjl^i%j^, ccioayiérdblâm^t ,'iorsipie.qeitei cavité! n^a ^s
)i* çpfî^>^l^f -Qu'l^ft p«tit «iombrér d'io^gaBes^idecmônie oussc)
1q f4j^^Ti§ r}ofBfii^ hfi^ '^ande pactieduiicotyesa'Bskeirfï
tPf^qu'fllte i^'^st pds^aUèceipent .èéU»nîtffv:'ûaht pvesquei
: Ç$ pauaU^ entisû les ^K)dîfic:àt^wls>âe^t0'léte(ldbàl(fe8!
I$^,p^rç3,e$en6épbsijtfins,iet cellpdidatoii^diiiiQféiâefiw^iiî
tronc chez les célosoo^pa, }tiaaoKaifc'élralstRfr| eiicqre«lHi{MuJ
saient pour démontrer l'analogie des unes.^t( dâa. a«ti^.'r
^''ajouberai 8emeiiiç<itique'.l^ perfomVfOiPdïl'ôtânb tHiTâl^
sence presque dôbiplète de s^ Toûte/'^iifa't^d'és àîi&tïikifej^'
5i6 PARTIE nu
déTeloppement , dont la théorie si féconde de la fomatioii
centripète donne manifestement la clef (i )•
Quant aux rapports qui existent entre les monstres exen*
céphaliens et les anencéphaliens dont lliistoîre ya snirre,
c'est sealem^t dans le chapitre snirant qo'il me sera pos-
sible de les établir : car leur démonstration repose néces-
sairement sur des faits qne je n'ai point encore exposés.
Je pois toutefois dire, par anticipation » qne les modifica-
tions da crâne qne je viens de décrire dans Thypérencé-
phalie et l'exencéphalie , vont de nouveau se présenter
dans les deux familles suivantes » non seulement pour im j
ou quelques genres » mais même pour tous ; et Texamen
que je vais faire de ceux-ci montrera même qne les genres
d'exencéphaliens, les plus anomaux de tous, doivent pré-
cisément leur plus haut degré d'anomalie à la présence
de quelques uns des caractères des pseudencéphalÎMis et
surtout des anencéphaliens, combinés chez eox avecks
^conditions essentielles propres à leur famille.
Je ne m'étendrai pas ici sur les circonstances très^pen
connues de la naissance et de la vie des exencéphaliens. D
me suffira y comme résultats des observations * peu nom-
breuses que m'ont fournies les annales de la science on que
j'ai: recueillies par moi-même, de rappeler ici la fréquence
presque égale des deux sexes dans la plupart des genres « et
la prédominance marquée du sexe mâle dans Fnn d'eux;
la naissance ordinairement prématurée , et la mort presque
toujours prompte de ces monstres (s).
(i) WûyeZfûvùB le 1. 1, Hiistoire des anomalies par division médiane,
p. 595 et suivantes.
(1) Dans un voyage qu'il a fait il y a quelques années en Italie,
M. Edwards aîné a cependant eu occasion de recueillir quelques reo-
seignemens relatifs à un notencéphale qui , né en Russie vers le com-
mencement de ce siècle i serait parvenu à Fétat adulte , et même au-
rait joûi'ée tontes ses facnliéf intellectuelles. Mais ces renseigoemens
MONSTRES PSEUDBNGÉPHALIENS. 3 1 7
CHAPITRE V.
DES MONSTRES PSEUDENGÉPHALIENS.
r
Division en trois genres. — Noscncéphales. — Thlipseocéphales. —
I Pseudencéphales. — Remarques générales. — Nature de la tumeur
i qui simule l'encéphale. — Circonstances de la naissance. — Phéno-
I mènes observés chez des individus qui ont vécu plusieurs heures
ou même plusieurs jours.
î
f
i
i
r
«
Cette famille lie très-naturellement les monstres exencé-
pbaliens , dont je viens de traiter , arec les anencéphaliens
dont rhistoire va suivre. Entre les exencéphaliens carac-
térisés par la position extérieure et la déformation de leur
encéphale , et les anencéphaliens chez lesquels l'encéphale
a tout-à-fait disparu , un degré intermédiaire peut encore
être conçu : l'existence de quelques vestiges d'encéphale.
Tel est précisément le. cas des pseudencéphaliens » dont les
conditions organiques éminemment remarquables ne sau-
raient d'ailleurs être complètement prévues avant l'obser-
vation.
Cette famille tératologique se compose en effet de mons-
ont toujours été considérés par M. Edwards lui-même comme extrê-
mement douteux, et ils ne peuvent, surtout aujourd'hui, inspirer au-
cune conâance. Il serait en effet bien extraordinaire qu*un être , vé-
ritablement affecté de notencéphalie , eût vécu âge d'homme, sans
qu'une aussi remarquable organisation eût fixé l'attention des méde-
cins russes, et sans que les personnes livrées à l'étude de la térato-
logie eussent pu réussir à se procurer sur elle des documens positifs.
— rpxez sur ce prétendu notencéphale la Revue médicale j^m a publié
sur lui, année 1829, t. II, p. 4^4 • .quelques renseigneroens extraits
d^un mémoire lu par mou père à l'Académiedes Scijences.^ . ;,
3t8 i^iMniB nf.
très qui n'ont plus, à proprement parler^ d'encéphale; car
la matière nerveuse, essentiellement caractéristique de Ten-
céphale , a plus ou moins disparu ; mais chez lesquels Ten-
céphale se trouve cependant représenté par une partie dont
la nature a long-temps échappé aux observateurs. La base
du crâne porte et montre à Tcxtérieur , au défaut de la
voûte qui manque presque tout entière , une tumeur d'an
roiige foncé, quelquefois plus volumineuse qu'un cer-
veau normal , plus souvent beaucoup moindre » recouverte
seulement par une membrane transparctfte » comparabk à
l'arachnoïde. Cette tumeur se compose ordinaireDorent de
plusieurs lobes , dans lesquels on trouve quelquefois de pe-
tits alfnias de sérosité, et qui, par letiv position et ledi^fbirîtte,
8Î<âuIent sotfvent tes hémisphères cérébraux. La sCrdéMire
i»' la tiiftfèùr anomale est d'ailleurs essentieSement difl^
tetHe de celle du certeau. Elle est coiùpos^ée d'an lacU A'
petits taièseaux goi^gésde sang , et c*e^ tout an phis si foiif
pié^t , danâ quelques cas , décoûfrrr par nâ éHathén iiièiùit
^ëlqiies j^arcèHes de substance nei^véusé, dispersées^ pins
od moiibs irrégulièrement dans la masse vasculaire.
Cette tumeur , par conséquent essentiellement saùgulde,
se cètttmue en arrière et en bas sr^cc l'cxtrémïté ^upértetûre
de la portion spinale de la pie-mère , et semble résulter
d'une hypertrophie dé cette membrane et dés petits vais-
seaux de Tencéphale. Lorsque la moelle épinière existe, la
pie -mère spinale , d'abord considérablement épaissie et
beaucoup plus rouge que dans l'état régtilier, reprend
bientôt ses caractères normaux, en même temps que l'état
de la moelle épinière , dont l'extrémité supérieure est plus
ou moins atrophiée , se rapproche de la structure et du vo-
lume ordinaires.
Caractérisée d'une manière très*précise par cette soM
d'encéphale vasculaire que je viens de décrire , la famille
1I0N8TBBS Piitmni##PHALIENS« 9t^
des limites très^précises^ ^^ €t sa détermination ne {^ent don-
ner liea à aucoiie diSRcfAté. Sa division en genres reposera
d'one manière nem mcàm nattiretle sur diverses modifieà^
ttons da erâne , delamèeHeépimère et du canal vertébrai;
qai peavent coïncider atec tes caractères esseârliels de Itf
famille.
§ I. Histoire spéciale et description des genres*
Les genres de cette £mrifle , é&aam'6 ceux de la précé--
dente et aussi comme ceux de la suivante , se partagent
en dëiîx ééétîohs , stfîyaiït tfii'îl y â où' àon ifissure spinale.
Eap^étûtéi'es^ctiotl èôto|)rëii^à c^ëâ'x groupes âîé]& établis
pit tiîotr père; là seconde, un nouveau et tr^s-ré'marquable
genre , que ]& nénrâ:ie pàèiiâenfeéph'alë. lé tal)lëau suivant
fésume èlr exposé synbp(iqûëÈîienC Tés caractères dé ces trbis
gfeùres.
K» Point ae Jtssure spinale,
1 ^ Ëbcépliale remplacé par une tumeur
vaâculaire : crâiie largemeht ouvert
éh desisuâ , mais sectievtient daus ^es
régions frontale et parîétàléî (r6U od^
cîpitai dislÎDct • . . ii » . Genre L Nonurcipvmi;^
ao Encéphale remplacé par une tumeur
vasculaire : crâne ouvert en dessus
dans les régions frontale, pariétaie
et occipitale; pas de trou occipital
distinct ; • . « H. Tai.ipsfi^cépu'ArX
B. Fissure spinale,,
3* Encéphale remplacé par une (à-
meur vasculairej crâne et canal ver-
tébral largement ouverts : point de
moelle épinière III. PssuoriirQiPHAtté
On voit que ces trois genres » OOnfbMcrénieht aux pt'Ibr
3S0 PABTIB III*
cipes partout suivis dans notre classificatioD » «ont ici rangés
dans an ordre qui exprime leurs degrés divers d'anomalie.
Il est facile aussi de reconnaître qu ik forment une séria
exactement parallèle à celle des genres précédemment éta-
blis parmi les monstres exencépbaliens : remarques que ce
chapitre et le suivant ne tarderont pas à mettre en lumière,
et à étendre h la famille des anencéphaliens.
Genre h NosENcâPHALs » Nosencéphatus (i).
( Nosocéphale, Gioff. S.-H.)
Les caractères distinctiis de ce genre se trouvent spécia-
lement dans la conformation de la partie postérieure de la
tête. Les nosencéphales sont en effet les seuls monstrei
pseudencéphaliens chez lesquels la tumeur vasculaire» oc-
cupant seulement la partie supérieure de la tête , n'ait pas
envahi la région occipitale. Lors même que la tumeur eit
très-volumineuse, il existe toujours entre son bord inférieur
et le haut da col , un intervalle très-étendu , correspondant
par sa situation aux occipitaux supérieurs. Si Ton examine
le crâne y on le irouve en effet très-déprimé et sans paroi
supérieure, mais fermé en arrière: le trou occipital, en
particulier , est resté circonscrit par les pièces osseuses qai
(i) Ce genre a été établi par mon père dans un mémoire lu a l'Aca-
démie des Sciences, le a5 mai 1839 > ^^ V^U non encore imprimé dans
son entier, est seulement connu par des extraits insérés dans diiera
recueils. Fo/-ez les divers journaux qui rendent comptedesséaoceade
TAcadémie, et surtout la Het^ue médicaie ^ aon. 1829, t. II, p. 533 eC
suivantes. — Dans ce mémoire, et dans mes Proposit. sur lu monstruosité,
thèse, août 1829 , le genre que je donne aujourd*hui sous le nom de
Nosencéphale (de vôftoi^ maladie , et d'^/xc^se^cs, encéphale)^ était appelé
Ifosocéphale{ài& vdaoç, et de xs^sc^^ , (été). J'ai dû faire ce léger chaDgemeiiC
qui, sans altérer en rien Texactitude du norai le met en harmonie avec
rensemble de la nomenclature.
renfoorenï ôrdmatreméBt , tfeiUi^àïtè/ par lé Jbàâiïa^' èa
soilft-oodpttal V les dèuï bccipilank latérâa:^ ,étlb%'Aèux qc-
eipîlaax supérieurs» Uét&t soiidé^ ea uhè. large j^ièçeétalo^r
due Hvoà rocher h l'aïitre ; tantôt non soudés , maiè coBtt*
gu» et articulés entre eux sûr lî l!gù6 médiane/
Cette indication snceÎDtte des céiiditîens du ciNSné s.^f
pour caractériser a^c précision la nosencépliàlie j ïikais
quelques détails de plus sont nécessaires pôixr' en donner
une idée complète. Les oc<|pitàax supériei^t's remontent
rerticalement 9 à partir de l'eitrémité postérieure du troii
occipital 9 en :isorte gae ce trou terïniné en arrière la base
du crfinë; disposition qui réalisé lesxoiiditioa;S normales
à^nn grand nombre de singes. Les catkctèrès suivans n'exis-
tent au contraire régulièrement dans àuçiU) animal» Les
sos^ccipttaux. sont i^ron^és supérieuretnent, et les fronr.
taux ne sont plus ,en arrière des yeux » que deux étroitès^
lames plates , dirigées horizontalement ^ et dont* la face iil-^
fériéure est presque apjiiliquée sur la face supérieure de
Tethmoïde. Les temporaux: sont aussi beaucoup plus petite
qi^e dans l'état ordinaire. Enfin des pariétaux , tout^i-fâit
rudimentaires 9 ne sont plus ;^ue. deux petites bandelettes
osseuses» rejetées tout-à-fait/snr les c&lés» et dont Texis-^
tence sans utilité n'offre plus d'ilitérêt ^e sous le rapport
philosophique.'.
^fie cette atrophie de toutes les pièces qui dans l'état nor-
mal ferment supérieurement, la ça?ité crfinienne, il résulte
une vaste ouverture d<int la fct^ine/ tantôt* priesqùe.éirçulaiifë»
tantôt triangulaire 9 est gépéraleùieot symétrique» tta base
du crâne, devenue ainsi extérieure » ce divise en deux ppt^
tlohs très-différentes par leur direction. L0 plandler des
fosses antérieures presque complètement effacées, et des fos-
ses moyennes h peine plus profondes , est horizontal ; maîs^
à partir du bord supérieur i^d l'ochèrs et de Farticulation
lit 21
da batjlairek avec le çprps du sphénoïde, le pKmoliir de U
base du crâne change complélement dp directfM^ el do*
vient presque vertical» et par.contéqueiit paràUèle iiw.e6*
cipitaux supérieurs. Les fosses posiérteureit «oat «iii^pt*
vement modifiées d^ns leur forme et leur di^pasilÎM ^ mil
conservent une a^sez grande étendue. ;
frès-rapprochés des podencépbales par celte cm^raii*
tion dé leur crâne « les nosencéphales leurresaeiiiibliettiAwi
par les parties antérieures d%leur tête (1). La faw« tfè^
étendue, principalemeDt dans la région orbitabe» £tr«y|ftH»
quable par sa direction très-oblique^ Çst^plac^^ Dm pu
au dessous de la partie antérieur^ du crâne-» mais loiitJh
fait en'avant d'elle. Cette disposition» iointe'li ia fiMEma
(x) Les nosencépliates, frès-distîncjts despodéncéphates pmr FabaeiMi
d« €érvMu e> du cet* velet que neih'phict chez eux la ttfmettr Taif»
l»itCvtB>9ntdrfliUears teliemeal toiains à plwleartféguni», ttnàiÊtt'
iixenipar la côqi position deieur crànt, qoeflWB pàrer*'avaifpa»M
devoir séparer ces deux gearea dans aea premifira travau^r^JM
ayant établi W genre podencépbale dans son Mémoire déjà ckédtarto
DéforfiUitions Ai crâ/tê de l'homme^ il îui a rapporté, ' par la suUe,' M
moiislrv homain né à raôfeWiett de Paris , qQ*il avait ejtamiiû «I
disséc^ié avec sohi ea i8ai :e*est celai dont it a dbnné PhfsCoh^eoa-
plète dans sa Philosophie Anatomique t. II» p^ aa^et aariv., aotti If
nom de Podencepfialus illustrtuus. Ce monstre» devenu d[*uu trèa-gnié
intérêt pour la science par les recherches dont il a été robîef»doit étn
présentement séparé des podencéphales, et reporté parmf lea fioMàcé*
pbaiss: \% moule en cire de sa téte^ exécuté arecnn^and soin, etttee
partia de s0n squelette qaej^ai aussi sou» les yeux, mie pemnelMtftdTîl^
firnier ce fait que mon père s*est plu à rèeeoaeltrer lai'iDéma. IaIIh
de ce monstre était surmontée en effet, à la place de r^y>^r4phato,
tnmear vascalaîre absolument semblable, par sa structure et sa
tion, anx furmears dies autres nosencéphales (ce dont on peut jnserpar
les-planeheatl^la PhilosophU anatom. ^ pi. XVr); et les' cîrconsitfiHXf
de la naissance ^ont aussi exactement celles q«i, d'après d«s rnclioiiJoî
plu6 réceatcs de mon père, accompagnent généralement la n
des mopstiies pseudencéphatlens.
mtrqtiftbles , Bïfeovuiï. Gb^ mMÉé^ Hjiftjnr cfcïimf^ an» idée
M*ei^ des légèrei dîfférelicea ipécifiqtlof ^ {MNrrotti offi^V
kl9 fimentieBs relative» des pfarltétf cll^ iù Àferâ i4f«#«|
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V EXEMFI^. J^Bj|ttI>B^
m^mf^immfimttrmi'mff'i^
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ùrik^ené ié fa té Me osseUse prise, sur la figne
\-.î lMdhiAeii> « ^ / .- • i \' .% . .'^'v i • .r ' •
Pislafnce da borit poftè^ieigur des oïlytes i^
lô'rd postérieur du créne *. *<! . t . . . . .
I miÙlcil 4n lM»rd (oM^te«^ «^M-ti^ & t'étt-
b . tpomiti.de la inâ{^ir«so^ri^UNf .f ^. • .
^ ILargear de la tâJfe, prise ifan^ la xégioQ orbi*
I. iiÀn,,/i /..>-.' t'.".'.' .V. s_, /■/;?'
;&*rgeiiV cU la the;, pris* à la^fkftvtU'^té-
Tieare dn crâne . <^ . . . • ; . • .' • • • ,•
IfMiteèfr dé fa f été, piHse êà^i» tëglon €fthi* .
.'taire. » « , «^ ^ • « «.« ^;f «•««.# • • < - •■
Ha^tear le la tête, priie k la parité posté-*
• - cîéa^e dil crâpèV ^ • ; • » ^' • '• . • • l •
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; fOéiéh par eo lableàn èomkie» W ^tnt itesctte^^hil^
(^ fU»f rk poui^ exeteptéé (^et iIréB «erlllt de ihèfù^ îti^iiî
Msi afiircit) dMKÈfk^nt pM p^ îe» {rr6}^tib^Bi4« ^«rlieii^i^
]ear crâne. Ces' monslfres^^ se ressèmlblent -^«éraleiBeDl
aussi , outre les caractères essentiels que j'ai déjà indiqués»
pWr; féMîthi at aire* et sonréint rir^rûiP |)rt*^ éïhirbfé dô
t^'/Hsification de leur crâne» par leur cofps et ieora «Miip'
hnt bien-coiiforméa I eiafiDirar tous les-détatlé de leur W'î^
ginbiliÔD» tin 'tenlfomt excepté » la comSaannlûùû de k
tamëar t asetUemu Alitant «0111» partie, dont readstence tot^
mé fe principal caractère dès mônstreè paenduicéphali^Di,
et^^dM nQjBenciphaIea:en paHicnlier » est constâote ^ quant
hêà iîtqation» àsa slractnre» et à sa coolelir môme, sa-
tant elle Yarîe danis son volanke et sa foritie. Dans eertsins
lofets^ la portion qiii fait saiUie hors de. Focivertâre de h
voûte du crâne n'a pas même nn pouce et demi dediamè-
tre , et n'a qa nn demi-ponce en hantenr : dana d'autres ,
|in contraire , son élévation est de plus d'ttn ponce , et s<m
j^iamëtre transversal» atteignait .presque quatre .ponces,
^9 excède dé beanboop^là largenr du crâne lui-même. Lcni-
fan*ellé est très-petite; la: tnméor est ordinairement circth
|aire , on* se rapproèhe de la foriùe carrée : lor^a'elle ot
Irès-volomineuse , elle représente le plqs souvent un
pe très-irrégulier. l^nfin , dans eertluns cas, sa anrfiioeeit
pisse et uniformément convexe; dans d'antres elle eat divaée
en deux ou trois lobes ; dans d'autres enfin; on la eroirtit
formée de Tagglomération irrëgulière d'un grand nomin
de lobules, foutes ces différences sont évidemment ph»
JDarieuses qu'importantes : Car elles sont souvent très-
jprdnoncées entre des sujets d'ailleurs parfaitement sembli-
bleçy et par conséquent n'exercent aucune iniflpence sur
Teusemble de l'organisation. Il y a plus ; contrairement i
ce qu'on aurait pu penser à priori, il n'existe pas de rap-
port constant entre le volume de la tumeur vascalaire et
l'étendue de l'ouv^lure de la voûte du crâne , la^ première
étant quelquefois plus petite cbez des sujets où la aeconde
è&t plus grande, et réciproquement.
. Ce genre de monstruosités n^est pas rare chez Thomme (j\
(i) Voyez LiCBTUS , Traiié des monstres (éd. de 1708), p.33i. Ik
Babthoxov» Uiti, oMat, rar^ ceot. yi| obs. 90, l'^rcaa. ^m Vasioai
inàifl il est encore êdsis exemple parmi let ailimMiiè^'^
ferai connaître les circonstances de la naissé^œ des oodwii
céphales et leurs condition» d'exjstence en^nisôaK^iieiiiipsiqiip
Oii^ et<epist, m^d, 4 BàrphoUno edit,, ep,, XLiy.;-r-'y|SX.tCHina^4P^jr)
tnedic. epîsagm,^ IX, p. lO. — Iîoffmann, X//7ar« partùs cerebro eurent.^
dans les Ephtm, nat. cur,^ dec. I, ann. ii , obs. 36 , ay^c pi. r«-. Ce^ trois
deiHîèreé observations ont pour sujet le liiême in^î^idu. — ^spiejBai ,
De pnèïlâsine c^r, *nacd, ibid.fâec, I, ann. iir, obs. isrg..— ScHÀirH'A^^f^
De pueUo thonstr, sineverebro, ibid.j dec. II, ann. nt', obs. i58. -T-Xiittii
JiGOBJEUS 9 dans lès .4cA me ^: et philos, ffn^miensi^, f^Jl, 1 6^3*4 |i:>lt^
très ipauvaise observaUon'^accompagnée.d'une figura plus iÉii«rfaité
encore. -^ Saviajld, 5ur un enfant saris, cerveau^ dans leJàwn, <^i/f(i«
wans^ ann. 1691, et dans la Cofl^ aeacK, t. Vn, p. la ; observation très-
<iurreose ayant pour sujet un mionstre qui aurait vécu qqatre jour&en-
tierSé ^ yAir dkr Wiztt Irifiins àbsque cerebroi,, dan^ÔJ^. r«r.,' cent I , .
obs. IL — - llhj.ias.KfPefœtucerehro destilutOf'GQjiUf 174^» e^-Ve monitHs^
dansjes Opéra minora, t. III y p. i3. -*- MAiGKOiStSaruu' défaut de 0OiNj^«
dans V9inc\en J,otjrn, de méd, chir. pkaruu, I, XV,,arin. 1761 , p. 14»^ *
observation très-inconoplète » mfaîs intéressante piirKuae des cik*cof^
stâi^ees que rapporte raoteur. La mère du monstre avait été vib1èfn«
Inent frappée dans le' commenceQient de sa .grossesse. — NosiiSSdir»
Okserv, stkrunfcauf monstrueux, ibid*« |* XXIX ) p. 5^4. — Plirsbv» dans
XUUtpire de VAead, dps se, pOur 1773 » part. 1, p. iz. — Tii^H. «|(
PoHTAL, ttapport siir'le mémpire de PinsoD^dans \eJoum,dépl^4^
afito. 1798 , a« part.» p. 68. -— Rsgkault, EàaHs delà nat», 177S, pi. tS^
filgfire du sàjet observé par Pinson. -^ PEFcsisiriTi, 5iir mt/oèms'wkf^
fnsun monstrueux, dans les J/«/n; de TMad^desSe^deXorUh UJXiékè
née^X7^ - i7$9,p. x.i.8; cas remarqpiib^ par 4ivcrff*t oompli^fk!^^
hfi svjet a.vécu quelqoç temps* *^ ^A^* DM.'pajT^Betrièii va^f1fl mut»
schàpen Kin4, dans les FerhdndeL uitgeg, dor ht% Zeeuwsche gehootl aèr
fFetgnscti. 9 u Xiy , p» 47Z . Avec %arcs ( Apjiée 1^90) « Ceat jnpe , daa
■MiUeures observations >que la science poasfed^. -^ D&vxwmjm.x ^ffffié
obt, ociuilf ehap. XI» e.t Saitimfoat , M^s^Jifat,, tjDXie y-p. âpo^n'^Sj îç
atlM , pi. 199 9 fig. a ; cas trèsfremalcqnabl^? par .plnaieufs pf^p^i|(îioK
Jions» et sur lequel je reviendrai plusW^. ^-^jtfiusKBt^ ifesef^ jli|iwi|i^
nsm nonnultorum^ 4% Lçijp^ig, x8a6; if ofaservalitoj^ ^ p. 3^ ayec 4t
bonnes figuretf* (pi. i) du crâite.>*--G>QF>i^org 3Aaajrg-Hf j«a«k^ h^eité^
TiSDBXÂiriFy dlans le Zdisekr.'/Ur Ptymlogi^l^lfJ^ p» 36^ pj; VJP^^U^'
8t8 . nnotiiit
eéltet 4m gmrm swniif , L'analogîo trte-grtade tpi lie tioi
ki nMBftres iMeadBQcéphalieai peuBieltanl àm loiir appii*
îfja^ Ip$ ttêmêê coof idérations. -
Gtore II. ImsPêmcimkui, Thtipsencepkalus (Geoff.S.-H.).
Ce genre » étjibU par mon père dans un mémoire spé-
cial (i Jt compreflil des êtres intimemeot liés avec Ips noMsn-
ç^^k^ ^ ^t pré^^taot toutes lei môwes anamaliea am
Qaeiqaet autres de plus. Le corps , les membres , la faeai
les piM^ons antérieure et sapérieure du crâne et de la ta-
mear vascolaîre , sont comme daos le genre précédent:
niais 11 y a celte différence importante et carQC|éristi()qec{9e
][V^H?fir|.i^0 criaij^i^ et la tunpièur sont beaucoup pins pra-
longéet en arrière » et occupent la région occipitale ttot
entière en même temps «jne les régions frontale et parié-
tale. A Teidéf^ieur, aucafa intervalle n'existe pins entre ]e
^1^^ 4» Çol çt U pojPlîon postéweqr^ 4^1» tuuaear, ^oiqiKiI-
{|lM(Gqif mêma descend un pçu au-delà d« U o^qo^.
Cette conformation do k tumeur traduit au dehors ki
modifications de la portion occipitale du crfine, nécessii-
tem^ent beaucoup plus graves que celles des nosencé-
pJl^^V ÇJbea^ qeuii^-ci nous avipns yulesXoâftçs «Atérieures
et faoyenoea presquû effacées, mais les postérieurcii sea-
iement modifiée» dans leur forme. ' Ici les postérieures
lUspàrai^ent h leur tour , et les occipitaux supérieurs et
' {i)'^of^^ Gboffbot Bktst'Kihkj^JL t Sur un fœtHs né àurme^ àksté
• uùis k'troisièmâ mois de son âse^ et devenu monstrueux^ dans les Mim^ dt
fti f^. inid. d'émttiatiortf t. IX (i8a6). — Mon père a dçpuis ajouté plo-
Slenr^ fiiHs noaveâox à l'histoire des thlipsencéphales dans l'artiGle
Monstréi au Dict, cbtss, d'hist, nac, t. XI, p. ia6 et i^S. — Oo Terra
lifeBl6t ce qui a vais à ces' monstres le noiû de thlipsencSphalCy c*est-
i-dire cerveau éèrasé, nom dérivé de d\i€s^t j'écrase, ou de. 9>4ipes f ^enut-
n^.éi'dtfyiiiVitXoç^vwéphùle.
MONSTRES MEîmBNClPHALIBNS. 3d^
Ifltéi^atut ne soiit plas, atbsftién tfiié hspnAéunx, îspxé de
petites pièces nidiinehtatfes , re jetées ^ar ie^ eÔtés. Les
M*occipitaox sont réduits k'Ieup moitié Inférieure, quî
d'ailleurs conserve ses connexion! normales avec lé bastr
laire, dirigé verticalement comme dans le genre ptétëfllént.
Les sur-occipitaux sont encore beaucoup plus réduits dans
leor volume , mais conservent de même tenrs cobd'exibfis :
ce sont deux petits osselets de "femie' allodgée » placée
«nx angles postérieurs du crâne, en dehors des h>clieps et
des ex-oGcipitaax , et derrière lêê' pariétaux. Ainsi lés pièces
qni dans l'état nortnal vienpeiit se placée en arrièi^ déS
liasilaires pour enceludre le trou occipital , n^iiidstenl plus
qu'en rudiment, et le crâne se trouve ternçiiné postérieure-
-ttent , sur la ligne médiane , par le basBairé , en Jehdrs d,e
lui et en haut, par les rochers , en bas, par ce q[ûi reste jbs
ex>occipjitaux« enfia plus en dehors encore ^ parlessai:^
iOCGipitaux atrophiés»
De telles anomalies de la région postériènre àa orftfle
sse peuvent exister sans qne les premières" cervicales s^écar-
tént aussi du type normal. L observation démontre, en ejQTet^
que non seulement leur forme n'est pas complétemeDi^
véguUère , mais que, de plus, elles sont ordinatremeill aéh
certes en arrière , présentant ainsi des mod^eattons ïmIm
reinaranablei que celles du crtne, tùfoê évtdemmeiiC 4é
' même ordre.
L'extrémité supérieure de là moelle épinière « fiOAlinne
avec la portion postérienre de la inméorvascnlaire, parti-
eipe plus on naoins manifesteméni ànt earàctèfes dé célh(«
éL If snffit d'exàmfaier avec quelque soin tin thlipsentéphale
pour voir que la moelle existe presque ûmnâdtatement an
de^sons de U tiuneor* mais atrophiée» comme è deou d^
. 4Milep t% «ïvéloppée d'ilne piermère éfiwflîe, mi|{e t alté-
rée dtt»SiK stroclote, el€<mlinM;«Tette înÉMxt. Oa peu
$s8 . tAnm m* ■■> ■ ■
ping bas» lamoelle épioière reprend son aspect ordinaire ,
el il en est leplos souvent, de même de la pie-mère : tonte-
Ibis» dans qndqnes cas» cette membrane reste» dians une
grande partie de son étendœ» beaucoup plus rouge qu'à
rordinaire.
La tbL'psencéphalie, bien dutincte de la noaencéphalie
par les caractère» qne je viens d'indiquer (i) » est encore»
aussi bien que ce dernier genre » inconnue parmi les ani-
maux (s). C'est un fait d'autant pins remarquable qu'Ole
est» conunela nosencéphalie » au nombre des anomalies
les plus communes chez l'homme (5)» sans excepter même
(i) Dans son Mémoire Sur Us défornuuUmsdu ctmc de l'homme {^Mém»
'duMus.^hUe, nat,t t. Vil, et PhU, Anat^ t* II, [xer mém.}» mon père
avait mentionné» sons le nom de cjstencéphale (c'est-à-dire tête wtec
cerceau vésicaleux) on genre ainsi caractérisé : cervean restreint dana
ses déreloppemens; hémisphères sons forme d'nne vessie mamelôonée
aapériearement; les organes des sens et leurs chambres» comme dans
le gelure précédent (aneocéphale) ; le crâne également onveçt, mais les
ailes occipitales moins étendues et plus rapprochées» les vertèbres
cervicales étant à Fordinaire tubuleuses.^Ce genre est celui que mon
îpère a fait depuis connaître d'une manière plus complète sous le nom
de thlipsdncéphale. Ce dernier nom ayant prévalu, quoique pins ré-
cent » j'ai dâ. Tadopter. à l'exemple de mon père, t- Je necroia pas non
plus devoir distinguer des ihlipsencéphales le grottpequa mon père»
dans le même Mémoire, avait appelé dértncéphaU , et dont le non «
comme je le ferai voir dans le chapitre suivant, a été depuis transporté
à un autre genre.
(a) On ne peut -en effet compter pour rien une observation faite
chez le veau, par WAX.DfeHinDT , et consignée par loi dans les Bphtm»
fuu, eur.f dtc, HLf ann. v et vi, obs. a3o»p. 544» '.^97 * <^^r ?lafiears
des détails que i^apporte cet auteur semblent indiquer un tblipsencé-
p1iale;mais d'autres contredisent cette détermination» et k relation eat
en sonfme assez imparfaite )>our qu'en ne puisse affirmer qu*il a'y
•gîise plutôt d'un monstre pseudencéphalien que d'un exencéphaliea.
(3) Outce plusieurs cas conous seulement par des indipationa trop
M0NSTBE8 >$EtnmiVC£PHiIlBN8. Sftg
un grand nombre de yariétés et dc^ ykes simples de con-
formation.
• 4 ' • .
* I
vagues pour être ntiles^et les travaux déjà cités de mon père, vo^^zi
ALDkoYANBB» Monstr, Bistpriat p. 461 , et les planches des p. 4^3, 4^4
et 4^5. — Ratgsj^» Pe eapite monstrqtù f dans les Epkem, nàt. etcr., ap-
née III, bbs. aSo. Diaprés i'auteùr, la moelle épjntère était ^ràs-alté|;écy
— Deitts, ^s^ns les Philos, trans,, ann. 1673, n<^9^» art. II. — Lixtrb»
dans Tffise. dcTacad^ des se, , ann. 1700, p. 4^* *^ Maabigues , Obs, sur
un' enfant monstrueux , daifiaie Jourm de, méd, ehir, phami., t. XXXTV f
"p: 53.' — DoiiiGirozr , Obs, sur tm enfant monstrueux, ibid^p t» LXVÏ»
!>• 91. — Bossi, Hisurr, mpnstri anatçmica ,,^'a09 les Mém^deVaead, des
se, de Turin, t. ^I, 179a à iSoo, p. z8. — * Rossi et'BAXBXS^ Rapport
sur un fœtus envoyé par le docteur GRAimi, ibid,, t. XVI, iSii-iSia,
Mist,^ p. 66; mauvaise' description. — Sàvdïfoht, Ioc, cit., texte»
p. 3oi, na 6, et atla«, pi. laa, fig. 3. — MÀLACABlirx, Osservasioni
tsnatom,, dans les Mèmorie délia Sec.^àUana, t. Xtl» anow i8()t5, p. v;3»
— Bàtta P&ATOLOirao , /)«fc^. anatonUca di due aeèpha(i, dausi les Méf
wnorie deWacad, deHe scienze di Genova^ t. I^t XB09, p.* 27» x^ obs«-»
liOBSTEiir , De nervi sympath.fabr, usu et morbis^ft, 53. — 1 M^ftCBEX., 2oc.
~c£r.; deux.cas. Ton p. 8, pi. Il et %. 5 à 8 de lai pi. I; 1 autre p. a3, pt IIL
— GBOFFROT'SAiKT-nfk.A.iBB, âtitisi le ÉuH, des se, médicf t. XYUI»
p. 168, note sur les circonstabees très-rennirqualiles dir là naissance
d'un thlipsencépbale recueilli par le docteur, RBiov. — Blabout t
JDèser, d'un aneneéphale, dans hs Joum, hebdom. dé Médecine ^ 1, I, iSa^»
p. X07. — Spbssa , Sur un ènfanz complètement privé de cerceau^ d* eerpelei
at tle moelle allongée ; mém. lu à rAihénéê de Trévise en x83a:.voy«k
CAS, médicale, no du x 5 janvier x833. — Sbilbb, Beobachtur^rOngLBii»'
duBgsfehîer ûnd ganzL Mangels d^r-dugen^ in-folio, Dresde, x8o3; 3"*"
obs., p. 6. — GkLVkùnfSopra trefed.mn, mostrosifâunn les ^tti deftaes^
dem, Gioetiia di Çatania, t. VIT, x833y.p.'79, on» obserVé, p. 8|4«><- On
doit très-vraisemblablement joindre à ces ces c^i quç Pbtiiâbi>xb«
(^Bist, partàs monttr.)^ son fils et Axjiav Çdnat&m, Besehreib..dèF gehùrmlqt^
JUisgebUrt\ ont fait connaître dans les N99. ûct^.nat^ cwr,,t. X» péri. II,
p. 703. Le monstre décrit par ces trois auteurs a tous.lfs ci(jrao(ères^
nosencéphalesy maift 11 s'en éoarteraitt suivant Pslhacding fiU et Al-
ban, par le défaut total de la moelle épinière; défaut qneœs auteurs
n*ont constaté qu'en introduisant une sonde dans le clluaal vertébralp ce
qui étah loin de suffire. •— Dans nneaa a]ial9ftie^HoiDA,vT# eipployanC
Uà »âSTiB nu
Genre III. Pseudbncèphalb » P$eudencephatu$.
Ia inpnstruosité 9 laquelle je donne le aom da i^i«idai-
^phalie {%), dernier terme poMible des défonn«ti<Mi§ dam
celte famille , résiïlte de tontes les anomaffes qoe fe rienf de
décrire dans la ihlipsencéphalie » combinées avec Une fil-
sure spinale. Le crâne est ouvert dans toute ust largeur co
baQt et eo ^rièFO , et sa base supporte une iuQdeqr MMia^
Mire, Le canal rachidien est, c<Hnme le crâne « largemaat
bnvert , et la fissnre se prolonge ]usqu*h la partie infôriean
da dos, on même» et le pins souvent, jusque dani la rég^m
liombaire. Les lames des vertèbres sont disjointes , Uè^-écat-
tée&» renversées latéralement et étalées horiMontàlemont :
leBr ensemble se présente sous ta forme d'une fable Allongée, ,
creusée dans son miKeu d*une gouttière loogitadinale pèa
l^ofpnde, seul vestige . du canal verté))raL Lm moéDe ^-
nîfre 21^ diaparu comme rencéphale, et k plw souvent n'eit
même pas remplacée comme Inipàr unertnmeiir Tft«caiatr6i
La peau non senlement ne couvre pas la région verf^-
brale, mais elle disparaît à quelque distance des vertèbres*
Le dos se trouvé ainsi, dans une étendue considéraUe,
4ft'avoir d'autrea téguinens qoe les méninges» dispeMlion que
Is méne^ooédé d*e«plDnitk>fi pour tm monstre pseaTdencéphaKep ,
avait crtt aussi avoir consulté i'àbseac» de ia moelle ^infère, qol^e-
pendant, à îovferlare du canal vertébral , fat Iroitvée , mata avec on
Yohtme moindre que dans l*état normal. VoyfszVSisemre de Tùead, in
se, pour t7iSy p. xo. — > €eKe dernière oli8ervaHon.estcFailiei;iraai lai-
' parfeîte qaTeo Ae peat savoir ai elle est relative à no Doseocéphalé ooà
«D tldîpscéêéplMile, ka caractères de iamiHe étant teoli Bettenaat
' etprknés par la deaériptioii. H en est de même de plosieura antres
' elwMfiattefta ^t aereM citées pkn bas.
^ MONSTBES MBTOBVCÉPHAUBNS. SSî
BOUS aireni déjà tus cfaee les exeiicéphalM» ^t qtio bôim
allons retrouver^ dans le chapitre suivant, chôz 1^ ^Liaeaçi^.
phales.
Ce genre e^ beanconp plos rare que les précédens. Pla-
zànet, en 1772» Busch, en i8o4> Meckel, récèioment ,
ont décrit des pseuc|eacëpbale3 (1); aa autre (e^co^6lad^
ierminaiion de celui-ci est- elle douteuse) avakété indiqué
dès 1678 par Khon (a) ; et ce sont, a?ec trois autres que j'ai
moi-même obâeryés dans diverses collections tératologiques,
\Ei& seuls que }e puisse citer.
Tous , h en ÎMger par leur volume , étaient aés av$^ut \^m&,
les um vers Ifi fin du huitième mois » les autres un peu-phi^
tard /un autre , au contraire , celui de Busch , dès là fin du
septième mois; L^ plupart étaient femelles. Quapt aux cir-
çpQst«aces de la naissance Qt ^ la courtes vie àp çe^ laoasr
très» les renseigneoneo^ Qui^queat encore presque cum"*
l^étemeni (5) ; et je ne puis que tigonler ici une lacune
des plus regrettables. On peftt toutefois remarquer tpxe fa»
calpgie de la pseudencéphsQUe aj^ec les deux oionstruosités
pipécideotça, 4<mt l'i^stoire est beureuseo^ent plus complète,
p^wel de «apposer p^qr toutes trois de» circonstance» ses^-
MableSi et -c'est une présomption qui TaétM^ conflffiiéeet
xqise à peu près hors dé doute par les remarques cpi*il me
ix) yojfz Px*j^zjLifET , Descript,!^ un fœtus mpnstrfueuJfi^ 49in$ r^ncleu
^o^n^4^méd^ chir.phai^ t. XXXVII; de^çriptîoii ÎDoompl^tç H.^VÎ
p,çi|t-etre même i^ rei\ferme pas içs élémeo^^d'uae dét^r^iimlip^ en-
fyy^fCpieniçer^|iiilQ.T<- Çusch, Beschreib, zw, merkfntm mernsçhli^hf» Jl^sfe»
iiW«A¥3^4% W^r-lïPurÇ» i8o3» p. i5 ç^ wv. ^vç.c pli>si^uifip^m#(W-
-r îllVî*^^* foc' <?«>., -a» observ., p, i3 et s.uîv,
4^)Q9aiWft/9«. ^(^ «^ le #ettl a^\ ^9^% pwiguMivMqi^m Wéh^
S5ii pintEin.
reste & présenter sur reosemble âes monstraosités psead^-
céphdkjaes (i)f
(i) Outre les ouvrages ou mémoires déjà -ci\és, ma peut consulter
encore sur les monstres pseudencéphaliens un grand nombre d*aatm
articles qui ùe fournissent pas les moyens, de détermioer générîqiM-
ment les monstres auxquels ils sont relatifs. Voyez ^' par exemple ,
Bamteoliit , loc, ch.f cent. I, obs. 8 et 83, et cent* VI,* obs..90y a« cil
— ^ Note anon. dana les philos, transaa,, ann. 1667 , ii« ^6, p. 479 »tt
dans la ColUat, jftad.yi, II p. ^8. >^ Eombbbg, Depuèntlo ahs^tm.enam
et cerebro nato^ dans les Ephem, nat.cur.fàec, lïîf ann. ix et^x, obs. 106^
p. 197. — GocKBL, Consiliorumet observ, medicinalîutn d^eas^ in-xa» 16^
p.''38a> avec une figure des plus manyaises. — MabcOx. Méin^tur'imm'
foÀt moAi/r.V dans les Mém, de l'açad'. des se, pour 1 716, p. 3a^ Mémoilt
étendu et intéressant sous plusieurs rapports, mais où Y ou cherciM aa
vain une description exacte de la tête. — Moxtoh, dan» le Jkwnt. in
sa»ansi août 1721. — PROCHASXAy ânnoU aead., fasc. ïlLt — JÉcta aiMfic.
de Berlin, dec. I,^. YIII, p. 7. — ^BirAaDy JJfesen d^ un fœtus mmutnAgf
dans' l'ancien Joum, de méd, chir»pharm,yt, XXIII, p. tx8. — ^ KauBi
^e, inaag, êisU hist, quonimdark monstr,, p. xa, Stuttg. X795«,— r Gaib*
DAXiy 9em, iruomo ad unfeto singoUt^mente ittoitroso, dans les Memmk^
p. 87, Padoue> 1804. — Hbtsham, dans le Medie. comment de Dob-
can^dec. H, t. III, p, 4^0. — Hûix, dans les l^em, of the Soc, of Mm/h
chestèr^ t. Y, part. Il, p« %g^* — Ces deux derniers articles renfermeit
plusieurs détails intéressans sur tin sujet qui yécut jusqu'à six jonn,
et dont je parlerai plus bas. -7 B&tta PBAXOLqirGo , loc, eit,^ a"»* obit
— Je citerai encore, mais seulement pour mémoire, une observatk»
très-imparfaite de PBTTMAirir, De fœtu sine crànio et cerebro , dans les
NOV0 acta nat, cur,^ t. III, obs. 94* La description donnée par cet auteur
est tellement vague qu on ne peut même rapporter avec une enlièrt
certitude le monstre observé par lui à la famille des pseudeocéphalieM.
— Enfin, Zagobskt (sons ce titre: MonstrosUatis singu/aris spéeùmem)
a publié dans les Mémoire de racadém, des se» de Pétersbonr^» sîxièae
èérie; t. III, p. 3, une description, malheureusement imparfaite» d'à
monstre qui parait appartenir à cette même famille, et chez lequel' ks
membres abdominaux se trouvaient modifiés de la manière laplw
extraordinaire.' L'un d*eux portait un pied à demi séparé de la jaabe,
et comme suspendu à son extrémité. L*atftrepied, encore i^ua
quable, était d'une petitesse excessive p et se trouvait stupendn
II0N8T1SS 988tmfilf4iPBlLI]SN8. 3S3
■ • . . . ^ . .. ^ . , . ,. ...
S II. Btmarques générales sur Us monstres pseudençiphaUens.
On vient de yoir qoe la famille des monstres pseudencé-
phaUenseomprend un moins grand nombre de genres qne
la pkipari.des familles .qui précèdent. Si> par exemple^ 6n
la compare avec le groupe des exencéphalieite ; on troave
que la nosencéphalie correi^pond très-bien par rensemble.de
seè caractères à la podencéphalie» la tblipsencéphalie à Thy-
pérencéphalie, enfin là pseudencéphalie , d*àne naanière
pliis frappante encore, àTexencéphalie; mais troiii> antres
geni'es de monstruosités exeneéphaUqnes, lanotpncépfa^dîe»
la proencéphalie el, riniencéplialie, sont absoloment sans
analogoes parmi les monstruosités psendencéphaCques.
^ Cette différence peut se résumer d%ns cette proposition que
la dégénérescence des organes encéphaliques qui caracté*
rise essentiellement ces dernières monstruosités , n^offre
point des conditions aussi variées que le simple déplace-
ment de Fencéphale.
Si maintenant Von compte» non plus les genres qui com«
posent ces deux familles tératologiqqes , mais les cas qui
appartiennent à chacune d*elles, on trouve un tout autre ^
iésultat» Les genres de la famille précédente sontnom-^
breux, mais tous rares. Les nosencépbàles et les fblipsencé-
phalessont, au contraire / chez l'homme, excessiyei|Mnt
communs. Il n'existe pas une collection tératolpgique, s! peu
importante qu'etlè soit, où Ton ne trouve uii bu plusieurt
lés deux jambes par un cordon membraneux étendu de l'une à Feutre^
et tellemeat mince qu'on ne peut mieux le conàfpari^ qu^ une ficelle.
XI est à regretter qu'on ne connaisse pas d^unemanlère plus complète
ce caa extrêmement curieux par l'alliance de la tblipsettcéphalîe a?ee
des déformations dont on ne peut guère méGonaattrela earaetère
plllt&t pathok^tque quo tél^tologiqUe.
exemples denosencéphalie ou de thlips^icépbalie. iMËpU-
vtérién 4ï kè Ati^i de» cinriàux de la màturw » im i^kéSk
académiques» les journaux scientifiqaes « en renfermeot
aam taa SBultilBfih» ^ (t )'ea ai tu mcMHiiïéiHe flrte jfar fiÉgt,
tms eevtplef cent ifoe rournisscfiii les.cotleoftÎQafli ^■ht^Ki
àeV9itl%é Peni^trà ii'fist^cd pat ^saer dif-^^e Jalliitiiif
»ox deHB genres ndseneépbale ei ibUpsèïQcépbafo us fiert
de iéû^ ks inknislrat itotosite».opoDas dbsos rhoinaw j liui
les âéforlAMtién» de >Gé grOo)»é » non encore oîserf ^ |nrai
le» aoii»aM:(i) » sont commimet d^^ JHitre eâpèt^A • <"
Lft frécpteiite des iiîeitstnràsités psetideDciépiraii(|h« i
fétwis d^f^récier iMâucchi)» ostetix pol» ce y uiâpti ipl
piMR* le prdoédent ^ Idndtiïre» le jtt^de dèpMhietmid
mené pÈtipi-it ^ta certain peiiH les causés dm MOiliiitilhti
cat«fl{<ti8<ti|nss de l'erisanîsalimi. Les eircofiBtmtié» de II
Bèissaniôei j de k vk et deJ» m<»rt des lâopstrorKpiettdaiiri^
pliàlfens 0ûB^ arossf connciès par de boBaenrf e^flarTatÎM
d«câ:à {Huriauf» aEâtenrs .dé diverse» épofoeài cibsnhralkM
avec lesquelles je mettrai à profit plusieopà iaitd loéditovs*
GMâlk paffffion pire et par mcS«
Les mopstres^ paeudencépbalrens , à q^l^ae ^i»è «1%
appartienpeni 9 . soot pemafrqmibles au premier, aspeci m
Içijp tête lan» (ront et saas.vertex» t^ngoncée cnti^ ks épao-
lesyetgiormojEitée de la tumeur sauguinoie^e qui ceraetdriia
cettefamiUe» Leur faceirès-^développée, dirigée olli^nemeil^
prêsqne toiijours livide (d) ; leurs cheveux assez rarMy mm
longs et disposés en cercle autour de la base de la tumeur;
i
. (i) Sauf i^ett^^éire le cas^ plus haut cité, de WaMscfamîdt.
(^}. ^ livrclilé de la faoe et l'ouvertur^ de la bouche sont des ioèkH
de rimpetfecfiop et de la difâculté de k fonction respiratoire chncci
jmon&trea, qAii^ verd la fin de leur courte vie et aprèa teor nôA, prit
sealeutorditiaii'cment des symptômes très marqués dTasplMie
MONSTRES MJsnSKfàpHAtlBffS. SU
l^ur Ml iHge f>t épft^éi leur b^iûili^MlftulBtaMMji^
vertda leurs ytw iMminemn , smliMiB^ dirî^ eo hMÉ
e4 w avant ^ et <|uh W défaat da froott, aé l^cnivenl o^al^piNr
!• commet ck là téiè ^ lèups «reJUea iéicffoflms t «t ddhi iè
coogoe est Couchée bcri^ootali^tiooliifeflJÉaéfiiè loiolieitôeHSoè
che»tia aniipal doio^atic}^^» Aâhèviapl dedl>DR^ 6 jDfbatBioiia!»
1res une physionomie hîdej^ae et vil4m#ftt^Q j^ekn^^âïL ïjf%
btMOoaia ( ))< L^ aiiteqrs crut chérie ârtofatre aiilWr Fi^iràige
«aracièrot eD cesliparant kt^Âet ^seiidefteéffbiAeM^ . ki
iioi» à celle du aittge^d'autredi 1 ila»9^ da défaut ji^rj^ftical
de col et de 1^ fop^e'd^Nrimée do* crtee, i écilte iu màpmaài
^aotvea eaila' h sa crâne b'noiaitf doftloor'ràmt éèlatéki
]r0ute paup tite echape bérîxoBtaie («)« liea* eenpaf aÎMB^y
^Btés filita oa aa^sr mexactet# atmtkHr» d'eiptiaDfertépbyHr
Ifo^piiiie de ces maMre^ lrès-Ûe« irtodue ao éaatiaère^iw
U^ Çipitm <j«e flcmdtfortr Bom^^ liee)ieàr ^ i«H^fil mm
p^i ^ Jointes k leurs deaariptiMs (&)w ^
Eri consultant ces mêmes figures et plusieurs aoiMJt
èËtthoi^ fm j|>f era awleora^ où peofc aicim ffenàrt^^mtÈfliée
j^écisi» dès prtBcjpoias variatiails eoblériefirea qfanofitrdia lci«
mém yaaeuiaîfe. Ce» Tariataosasoïkl dé doM Wf^ét^hÊâvÊUBÊf
i niMioTs nème W r«if Mra.tîoa pe se= finit ^ du l^n^da^ wi^ ii^ada
É fs^rtîe .des poumons.
g ' (x") Led anencépbaliens et quatre genres d'exencéphaliens, Tes hfjpé'
rêtiàSpiàïes, lés no(enc^p6«ifés, les poifeDcépIî4fes, ét'surfbçit Tes eiéen-
lÂ^nbleB'f (ynt' àthraf . cfiette mertrcT expi'edâTbtf w fAtftîùtifoth^f éuéx
^ ém\Êh\9î ii\» ralHpM«a:ittliS> ai» aiélif» éfiMpl^<iajfÉ%llèle^<lffiU^^
H til àflatoul en défaut. talai^ dé fi^oali: mf^ Jn.tQinlîvf veSaaMtre dei
I Ijseiid€njeipha4îensdistîng|ieccax-tiau.pi*einier aspkect.
(a) P0RTAA et-TEHoa, ^c. ciV., ont aussi compara ïîf tête d'un no«
8enr^|[^hale à celle d*cm veau dfoiit oii âuf ait' enlevé té érfo'e.
( ' (3) toUscù. -^ I.es ffgiirei dmittAïS paM^gWmli, fMl^ Ttef^pàH
Tîedemann , sont moins bien , mais peuvent encore être consultées
a^èHlinia. Toutes Iwaiilre» Beméritent paa^mémQ d'4i(t awnUoaoées*
336 METiB m.
fontrektifesàlâMliullon delà imniMir, qui cecope Im-
tôl la partie nipérienre da crâne , et tantôt s'étend en
arrière vers le haut dn col, Talteignailt' même .qoelqoe-
fob : ' dispositions dont la première appartient aox no-
ieDcépfaales et Taatre aux thlipsencéphates^et qui sont néces-
sairement liées atec les modifications essentûslles dn crine
dans Ton et l'autre de ces genres.
Les Tartations relatires 2i la forme et au volume de la tn-
meup.vasxnolaire sont loin d'aroir la même importance^ Cette
remarque , que la base de la tmném* est plus étendue cliei
tes ihlipsencéphales que chez les nosenc^pbales» renferine
Téritablement tout ce qu'on peut dire sur elle de généni
Toutes les autres différences qui viennent modifier presque
à llnfidrla tameur vasçtdaire chez les pseudencé^nalieiu»
sept des variations seulement individoeUes^, qui, ne seJitDt
point avec Tensemble des anomalies caractéristiques à^ cha-
que genre» ne peuvent être ici que l'objet d'une simpl^ men.
tion.
L'étude dé la structure de la tumeur vasculaire offre éri^
demment beaucoup plus d'intérêt » mais aussi beaucoup
plus de difficulté. On s'en convainc facilement en voyant les
auteurs des nombreux mémoires publiés sur les monstrei
pseudencéphàliens, décrire tous d'une manière extrêmement
imparfaite la structure interne et le tissu d^e la tumeur, et
employer en vain le secours de comparaisons variées pour
suppléer à l'insuffisance de leurs descriptions. Rayger et
quelques autres comparent le tissu de la tumeur au tissu du
foie , Bartholin }k celui du rein dé l'homme, Rouaut à celui
du même organe chez le veau, Denys à du sang coagulé,
Ilaller à un amas de ganglions lymphatiques , Sandifort et
plusieurs autres à une tumeur fongueuse (i). Ce dernier
• (i)SAifDi7QaT 9 loct c<V.> p* 3oiy dprè^ avoir donné à la lomeiir Té-
•'^î."
MONSTBES ^S£UDBNCÊPHALIfiK8. Éth
• • • 'w
• '■'•• .'•■*»
rapprochement» tn l'appliquant au fongus hématode, et ta
comparaison non encore faite du tissu de la tumeur avec
celui des corps caverneux , sont les seuls peut-être qui aient
quelque justesse; encore ne donneraient-ils^ comme on va
le voir » qu'une idée vague ^et même à plusieurs égards
iuexacle de l'organe anomal que nous avons \ étudier.
Ea examinant avec soin la tumeur vasculaire d'un monij-
tre nosencéphalien » on y distingue trois sortes de parties ,
des vaisseau^L qui forment la portion constante et principale
de la tumeur» des amas de sérosité dont l'existence est as-
sez ordinaire» et quelques vestiges de matière encéphalique^
ce qui est plus rare.
Les y^issçaux qui composent la plus grande partie et
quelquefois la totalité de la tumeur» sont surtout reniarqua-
ibJes par l'abondance du sang dont ils sont gorgés, L'enseiù-
lile de la tumeur est toujours» \ sa surïace comme. dans
l'intérieur de son tissu» d'un rouge foncé semblable à'celui
.d'un caillot récemment formé» et la moindre déchirure de la
membrane mince et Iransparente qui la recouvre» laissé
échapper du sang. A Tintérieur » outre un lacis de vaisseaux
très-tcniis et peu distincts qui se présentent » quand on les
incise » sous la forme d'un tissu spongieux criblé de petits
trous» on aperçoit quelques branches vasculaîres assez gros-
ses pour que leur injection soit facile : ces branches sont» les
unes, des artères qui s'ouvrent dans les carotides et les ver-
iébrales» les autres» des veines communiquant avec lessinus»
et tous les petits vaisseaux sont évidemment des ramuscules
artériels et veineux de ces branches principales. Au centre
pîlhète ôiQ quasi fungosa ^ ajoute: Omnis iUa massa deformiSf sangutiuh
tenta apparet indigesta, irregularis^ hic tuberosa^ aUbi sinuaia, quemadmO"
tfhm seseofferre soient ejccresccntiat fungosœ, — Je cite celte phrase en
particulier comme exprimant d'tine manière assez précise les carac-
tères que présente le plus ordinairement Taspect de la tumeur.
II. 22
3S9 PAfiTI£ III.
^e la tumeur existe ordinairement une pctîlo cayité dans
laquelle on trouve du sang épanché, et Se fitû', dbex
i^elc^ues sujets et surtout chez ceux dont là tuùieur est
volumineuse /âes amaé de sérosité, tantôt limbiâlé, tantôt
colorée par son mélange avec un peu de sang.
Ces petits amas d'eati sont renfermés dans des vésicules^
quelauefois privées de communication les dnes avec les an-
tres, et que Ton à comparées à des kystes faydiatîcjines. On
ijosencéphafe que j*ai disséqué en iSâo at'ec BL Martm
Saii^t-Ange^ ma surtout jprésenté un assez grand nombre
de vésicnles , irè$-remarquables par leur âls^oâliioii : c'é-
tait, en eiTei;, autant de petites bonrses sans oùrer tore, in-
cluses pour la plupart les unes dans les autres. '
D'ans tous les cas, l'écouIeiaQient de la séro'sîÇâ pt dn sang
épanché a nécessairement lien quand on buyre les vésicubi,
M
Ml ,
ûùn ou inéme un long séjour dans ralcoél eh diminuent
aussi d'ime manière notable le volume» en même temps
.q[u*ils en altèrent la structure et la couleur (i ) .
L'existence de quelques parties médullaires dans la tu-
meur, est plus rare que là présence d^un peu de sérosité. Ces
riadimens ou vestiges de l'encéphale sont ordinairement dis-
persés irrégulièrement dans la masse vasculaire. Lorsqull
existe en même temps des amas de sérosité , les parties mé-
duljiaires sont quelquefois contenues dans les mêmes cella-
jes que ceux-ci. Quant à la détermination précise de cesro-
(i)On a même vu la tupiear subir une altération notable pendatt
U vie chez quelques monstres pseudencéphaliens. Tel est entre autres
le sujet décrri par Hetsham et par Hull, hcis cU, L'écoulement if oœ
i;rjmde quaoiUé de séi^osité sanguinolente réduisit peu à peu sa tu-
meur a la motu'é de son yplume primiu'f.
MONSTRES PS£Vl>SNGât»HALIBN9. SSq
ditnens de l'encéphale » eHéestpresque entièrement imSëi^
fitOe, tant ils sont infenÉïôs et ftn Uyéh]^ lebpéiÀim
«um père et M. Serras; guidés pa^ le |à*}n^{{)e déë cén*
nl^xiobs, onl pu reih)av6r^Ia glaniié ^îtt^itaîre dan^ tih èTi«
dWibJipsencébhalle {ï)',fet l'on ne pèiit dotitef qii*tirfVen-t
fleoleiit qui exkté quél'qiiefols au sommet de îâ moétle épi-4
mlère» ne oorre^ohde à la moelle allongée (2).
^'* L'exis^ience deces veslîges de l'ene^plialè , ta^lgf é Jcar état
siimparfait,etqa(H<fa'tk ftt$ scient pas MSme constats» est iin
fait ti*ès*imporl<ant pour l'&îslo|ré des n^ém^iraoî^itéspsenden-
ç^pH^l^uè^. Ëile^éfflôntfeë'néfletcpië là tumeur crânienne
est, nôn^n organe àîioiiialsùWUué ^-reficêpî^alé et auxmé^
fiiDges, maislrion ees paHîeselte An^es dont kfs caràctère'is
bfil'âisparu par uué trâus£ormaiion presque 'Complète. Ci^ié
germination de la^itimèâtTâscôlâire é^t confirmée i^rki
«ifioaitmoL/par ses connexions avec les os dii €70^16^,^ ce q^
€iil éffd«nf avant tout examen » et déplus {i^arsê^ rapporta
arec' les troncs vascnlajrés êncéphali<|ués ^ sa corrtindité
imec là moelle épiaière'etïea méninge^ spin aies.
Si l'on dissèque ayec quelque sdfu la 'tumeur vascuhire
d'isn monstre psendoncépEalien , on voit en effet les caro'-
iktsv plus petites qo'iifordinaire^ arriver* dans fa portion
afiiérJ€|ure de }a tumeur; l'artère basilaire, plus petite en--
core» si même eUe ékiste (5) , dans la poslé^ieàré! 'Tons les
• ■-•■•■ . * »
11) FoYcz Geoffroy SkinT-UiLUBiEf dam les Méms de ia Soc» médicm
a émulation , toc, cit,
^* X'a)(îhéz ïe nosencéphaîe disséqué par mon ami M. Mari in Saint-
Ange et par moî, ce renfleméiil éiisl^aft. Il était divfié f^'deux'' lotiiès
peu distincts, composés uniquement de matière grise, et étroitement
anis au tissu rouge qui les enveloppait et les cachait au dehors. ^ Chez
on autre thiipseocéphale» j'ai vu la moelle allongée, non seulement
représentée par un reuQcment , mais presque dans l'étattiormat. ^
(3) Dans le cas de Rossi, les carotides étaient très-petites, et II n'y
avait, suivant cet auteur, ni artères ni Tcinos Ycrtébraks,
S4q : vLvriE m.
neria cérébraux se portent pareillement sur la tomear
comme sur un ?éritable encéphale (i). De même eocore,
dans les deux premiers genres, les seuls où elle existe, la
moelle épinîère recevant , comme dans Tétat normal, ks
nerfs cervicaux et le spinal, vient avec son arachnoïde et sa
pic-mère, s'insérer sous la tumeur, et se continue avec
elle; disposition qui est surtout d'un grand intérêt , et qû'i
importe de l'aire connaître avec précision.
La moelle épinière n'ofire pas des conditions exactement
semblables, dans tous les cas de nosencéphalie et de tUip*
sencépbalie. Elle est quelquefois modifiée dans tonte soa
étendue. Dans le cas de Rouaut,'elle était comme dessé-
chée, et si grêle que le canal vertébral, exploré d'aborl
par une sonde, parut entièrement vide (s). Le thlipsenei-
pbale de Rayger offrait un autregenre d'altération bien plm
remarquable : la moelle, dit l'auteur, semblait n'être que di
sang concrète; expressions qui désignent sans doute on état
de la moelle, analogue à celui de l'encéphale. J'ai tromé
moi-même, dans un cas, la moelle épinière changée dans
sa portion cervicale presque entière, en un tissu vasculaire
semblable à celui de la tumeur crânienne; et la même allé-
ration de la moelle avait déjà été signalée depuis long-tenns
par un autre auteur (3). Mais ce sont là des cas rares et ex-
ceptionnels. Le plus souvent la moelle épinière offre les coo-
ditioDs normales , ou ne s'en écarte que par nne f^ikk
diminution de volume, quelquefois par une légère injection
de ses enveloppes; et c'est seulement au niveau des vertëbits
(i) D*après les observations que M. Martin et moi avons faites en iStf
(a) yojrez page 339 ( fin de la note ), pour ce cas, et pour celoi ie
Detbarding, qui lui était sans doute analogue.
(3; Dans une note anonyme insérée dans les Philos, trans,^ ann. 166:,
no a6 , il est dit que le tiss^u de la moelle épinière était semblable
à celui de la tumeur crânienne.
MONSTRES PSEVDEMCÊPHiLIENS» 54 1
cervicales moyennes, ou plus haut encore, qu'elle com-
mence à être modifiée par de graves anomalies. Là elle pré-
sente deux sortes de changemens qui, à mesure qu'on se
rapproche davantage du cerveau , se montrent de pins en
plus marqués , et la rendent de plus en plas semblable à la
tumeur encéphalique avec laquelle elle va se continuer. La
pie-mère s'épaissit , s'injecte fortement , passe de plus en
plas aux conditions caractéristiques de la tumeur encépha-
lique. En même temps, la moelle elle-même devient déplus
en plus grêle et frappée d'atrophie, jusqu'à ce qu'enfin, la
matière nerveuse ayant complètement disparu , il ne reste
plus que les enveloppes. Celles-ci se présentent alors à l'ob-
servation sous la forme d'un tube dont les parois , extrê-
mement épaisses, vasculaires, d'un rouge vif, et entourant
une cavité presque 'linéaire, se continuent avec la tumeur
crânienne; tumeur qui, en dernière analyse, forme elle-
même une poche à parois extrêmement épaisses et à cavité
Irès-petite ^ et n'est évidemment qu'un épanouissement de
la moelle épinière ainsi transformée.
C'est seulement en suivant peu à peu cette métamor-
phose de la moelle épinière en une masse vasculaire , que
l'on peut se faire une idée exacte de la tumeur crânienne
des monstres pseudencéphaliens. Cette tumeur est en effet
évidemment à l'encéphale normal, ce qu'est le sommet
transformé de la moelle épinière à la portion restée nor-
male. En d'autres termes, elle résulte de l'atrophie de la
matière nerveuse, et de l'hypertrophie excessive de la pie-
mère et des vaisseaux intra-crâniens , agglomérés en une
masse considérable, sorte d'encéphale uniquement vascu-
laire , au lieu de se trouver dispersés à la surface et dans
l'intérieur des divers organes cérébraux et cérébelleux (i).
(i) Les conditions de cet encéphale uniquement vasculaire sont-
34s PiinxiB uu
De même , eu suivant avec soin la ffieml^ajie tpkê-Sm
e% transpareule quirecoavDe l|i turneur» oa la yoitfe.ji^
iiouer avec la porlion spinale de Fars^chnciide» On recoiiiu|tt
ainsi avec cerlitude quelle n'o^t f^utrp.^bose^qoe raràd»-
neïde encéphalique , comme Tindiquent ses rapports avec
la tumeur.
Ainsi s'expliquent» non seulement le$ ^epliiiexions^delâ
(umeur crânienne, si parfaitement, semUabl^s. |i .Celles i
r.encéphale, mais aussi sa coo%firatioii extérieuipe ff, u
division , il est vrai très-snperfîcielle , en lohes qpi offrat
souvent des rapports, marqués de foraie avecles hkÉt
«pbères cérébraux et le cèrvdet, surtout lôrsqt^ils lie s^
pas modifiés par la présence intérieure d'amas de sérosité.
.*
Les anomalies (j[ne je viens dé décrire ebè^ lé$ moiislns
pseudéncé{>hai)ehs , sont sans iiul doute les f^lds graves «m
nous ait encore présentées l'étude de la série tévatologiqàa
Leur crâne aplati, déprimé^ et dont la moitié sujkérieiire
manque plus ou moins compJélenf)ent , leiir encéphile
remplacé par uri or^ne d'une structure toute nouvèlleyknv
face élargie et oblique , eh un mot leur tête presque entière,
lés placent à une distance immense du type régulier (i). Si
elles expîâcablçs par une,défprmatjpo ou par.ua siin|^]e défaut défor-
mation? Le cerveau et. le cervelet ont-ils été détruits ou n*ont-iIsi>-
maïs existé ? Cette c|ucstion se présente nàlurellemênt à Tesprît : mais
nous sommes loin cl*àvoir exposé tous les faits qui doivent eu éclainr
la iolution,et je dois la réserver pour les chapitres consacrés à i*espo-
sition des causes des monstruosités. Foyesi la quatrième pa^-tie. ^ .
(i) Des complirations diverses viennent même quelquefois modiSir
djiyantage entore la téjte chez les monstres pseudencéphalleDS. ~Cb
monstre indiqué plutôtquè décrit par ISÏath. jAcoBiEUs {loc. ciF/.)^ arait*
outre deux doigts réunis à chaquepied, les yeux sortis desorbites. — Tai
Vu moi-même cette disposition, mais sur un seul des c6tés de la lace,
chez un autre lhlipscncé|)halc. — Le thiipsencéphale de Kayger était
maînténaût, de rétade de celte rcâîon si arionialc, ùoos
passons à 1 étude du corps et des membres , pour chercHer
çn eux des déformations en haraionie avec celles ne la tele,
nous serons étonné» de n'en trouver d'autres , du tnoms
dans la nosenccphajie et la ihlip^encéphalie , que qu^t^ues
altérations déjà indiquées de la moelle épinière, et là fis-
6ure postérieure des premières vertèbres cervicales ; msure
qui coïncide ordinairement avec la tïiirpsencéphalle (i) > et
n'est pas très rare dans la nosencéphalie (2). .^.^
A ces modifications près, le tronc (3) est en général régh
alTecté d'une fissure labiale inférieure. Cliez.îe nrtsericépjiàle cTe Pten*
cbiehati, la lèvre supérieure se trouvait délformêe jikr îlrieseiîMHflW
anomalie, et îi ^ âiàit de plus fissure jidlatiné. Les hleirtbr«S biTHriràf
aussi une couformdtiôh vicieuse. —Enfio, le ndéehcéphale de Dœvec^l)
el'deSaudiforta pi-ésenté une tompliialion beauco-pp plus rem^rqu^bl^
que toutes les anomalies précédentes. Le nezétait divisé sur la ligne mé-
diane, et ses deux moitiés, comprenant chacune unis aile et une hàViné,
laissaient nî^me entre elles nn intervalle r.s'seis large, àkni léqbëloH
trëyait en haut un prolongement de la tumeur vasculaîre. Les yeux
étaient très-écartés Tub de Tautre, et la cavité buccale comlliuniir
quaitavec les fosses nasales, la voûte et le voile du parais ét^QtJarge«
ment fendus. Ln nôsencéphalie était donc compliquée à la fois ches
cet individu, outre plusieurs auires anomalies a une moirtdre inApôî'*
tsnce, d*une fissure buce-a'e et d*uhe fissure considérable du ii^i,
(i) Lé moelle épinière est ordîuairemenl plus împiEii*fAilé èbeH tel
sujets qui ont un plus grand hoihbré dé vertèbres jcervîcales afTectëei
d)e fissure. . ^ .
(2) D'après Haller, les deux premières cervicales manquaient même
totalement dans le cas de nosencéphalie dont il a donné l'histoire, et
la cinquième était largement ouverte en arrière.
(3j On ne connait guère qu'une exception , présoniée par un des
nosencé|)bales observes par mon pèr^ (celui qji;*il a décrit avec tant de
soin dans la Philo-ophle analomiqM sous le noift de PodeneepAtiius illns*
tratus ; voyez la note de la page 3a a ). Dans ce sujet, le rectum s'ou-
vrait dans le col de la vessie, et le pénis oitrait aussi iinç conformation
à quelques égards anomale
S44 PARTIE m.
librement conformé : les membres sont bien faits (i)f ^
le plas sonvent même les monstres pseodencéphaliens sar-
passent par leur taille, et surtout par leur embonpoint, les
fœtus normaux du même âge. La théorie da balancement
des organes rend un compte trës-satisfaisanl de ce dernier
falt(s) : maisia régularité constante du tronc et desnoiembres
échappe entièrement h ce genre d'explications » et tient,
comme on le verra par la suite , h la nature tonte spéciale
de^ causes qui produisent les monstruosités pseadencépba-
liques.
Tous ces faits , qui nous paraissent aujourd'hui si remar-
quables. Tétaient bien plus encore aux yeux des anciens
tératologues. Avant que Tanatoniic comparée eût fixé Tatten-
tion sur cette multitude d'animaux qui, privés d'axe céré-
bro-spinal , vivent , se meuvent , exécutent des actes très-
complexes , raccomplissement de la vie et surtout la possi-
bilité de se mouvoir, étaient regardés par tous comme
impossibles sansTexistence d'un centre nerveux. Aussi voit-
on plusieurs auteurs donner successivement comme une
découverte toute nouvelle , et suivant eux presque incroya-
ble, la possibilité démontrée par leur observation , non pas
même que les monstres pseudencéphalicns naissent vivaos,
mais simplement qu'ils exécutent des mouvemens dans le
sein de leur mère (3). Telle était la réserve avec laquelle
on s'exprimait encore à la fin du dix- septième siècle sur la
(j) jACOBiEUS et Peitchibrati, /oc// c/>., ODt cependant fait connaître
deux exceptions.
(a) Il en est de même de Tétat très-avancé de l'ossification de la
base du crâne , de la longueur plus qu'ordinaire des cheveux qui en-
tourent la tête, et du développement de la face tout entière.
(3) Voyez , par exemple» les observations de Pkttmawît , de Raygib
et de Dbk Y4 , locis dt.
MONSTRES PSEVDBNGÊPHALIBNS. 345
possibilité de la vie chez les pseudencéphaliens ; et cepen-
daDt.dès cette époque, la science possédait plusieurs exem-
ples authentiques de thlipsencéphales et même, fait plus re-
marquable encore, d'anencéphales nés vivans, et morts
seulement plusieurs heures après leur naissance. Ainsi trop
souvent des faits certains , sous l'influence des systèmes
qu'ils contredisent , sont rejetés comme faux ou douteux ,
et la confiance qui leur était due, est accordée h des faits
sans authenticité , mais conformes aux idées reçues.
Heureusement l'état de la science permet aujourd'hui
d'être moins timide , et je pourrai, appuyé sur les observa-
tions nombreuses qu'elle possède, et sur celles que j'ai moi-
même recueillies , compléter l'histoire des monstres pseu-
dencéphaliens par l'étude des circonstances de leur nais-
sance , de leur vie et de leur mort.
Ainsi on peut affirmer aujourd'hui , non seulement que
ces monstres , ce qui est de toute évidence, peuvent remuer
dans le sein de leur mère , mais même qu'ils s'y meuvent
^out autant que les fœtus normaux. Le nosencéphale de
Wçpfer, dont la mère avait eu déjà des enfans , fut même ,
au rapport de cette femme , celui de tous qu'elle sentit re-
muer le plus fortement.
Les grossesses qui ont donné naissance h des monstres
pseudencéphaliens , ont généralement présenté des circon-
stances remarquables, h en juger parles meilleures obser-
vations que possède la science. Presque toujours un accident
grave, une terreur subite, une maladie, mais surtout une
chute, un coup de pied reçu dans le ventre, est venu la
troubler dans la première moitié de son cours. Quelque-
fois l'accident survenu n'a para avoir aucune suitd : dans
quelques cas la mère ne s'est pas complètement remise, et
est restée souffrante jusqu'à ses couches. Ce sont là des
faits dont la connaissance exacte importe évidemment à la
346 PAHTI£ III.
recherche de^ causes ie ces monsirnosilés : aiissi remii-
drai-jc plas lard ^uv eux, el les son mettrai- je b un exâmea
approfondi , en n:ellanl ù profit, pour leur examen, les la-
mières que nous fournira par !a suite Tétude de plasiéors
antres familles i( ratolo^iqucs (i).
Une circonstance qui , au preuiler aspect , parait n^ôurir
aucun intérêt , mais qui se présentera très-rarement tk noas
dans l'histoire des monsirnosilés , c^est qoê ta ndsèncépha-
lie el ia thlipsencéphalie airf3Ctefil anssi rrécjncmméiit tés
produits d^Ufic première grossesse, qiic les ëntans ne» sea-
lemenl après im ou plusieurs frères.
L'époque de la naissance présente dei Tàriailôns rbiiiàr-
qnables. Piu>ici:rs monstres pseuiSencéphàtiefis sont liëi
prématurément, par exeinpie, à hnît et sdrtoiit 2i sept môti :
mais le nombre de ceux qui ont atteint le ierme ordinriiWs
de la grossesse, eu sont nés seuîement qbèlqiies jours trop
tôt y est beaucoup plus considcrable. Il j a plus : 6h m
peut guère dculer que plu>iours individus n'afenl dépassé
le terme ordinaire , et ne soient nés dans le cours ou mêàae
il la fin du dixième mois. J'ai recueilli plusieurs ohsërri-
tlons analogues ; et si la nalure des faiis auxquels elles iè
rapportent ne permet pas une vérification directe et posi-
tive , je les vois du moins conGrmées par Tétat des pseaden-
céphaliens à leur naissance. Leur force et leur embôhpôuit
sont en elTet, comme on Ta vu, presque tonjoars plas
qu'ordinaires, et leur taille souvent an dessus de là oàoyéniie,
les fœtus de vingt pouces de long n^étant méihé jpas rârâ
parmi eux.
Le volume considérable de In plupart des fœtus pseadd-
(i) Fajresydûos la quatrième partie, les chapitres consacrés à Fe^a**
men des causes de la luonstruosiié. Ty apporterai avec détail pin-
sieurs observations , et je les comparerai entre elles et avec lés faits
analogues présentés par d'autres familles.
MONSTRES Pâi^VDENGàPHALlENS. ^7
céphaliens » rend néccssaireoiQni très - laborieux, Pacçqu-
cbement de leurs mères. La plupart des observations bieo
faites que la science possède sur ces monstres ^ mention-
nent la longueur et la difficulté du travail , et ceux sur les-
quels j.'ai pu moi-même recueillir des rcnseignemens précis,
étalent de même nés presque tous long-temps après Fmva-
sion des premières douleurs.
Quant à la position dans \aqu^lle seprésent^nt Içs pseu-
dencéphalieps, il est impossible dç saisir h cet égard aucune
généralité. Le ihlipsençéphale de Spessa a présenté, un
Iras , le nosençéphale de De Puvt , la tête , le sujet de Fett-
inann, les pieds; enfin un nosençéphale né à ipàris, ebi iSsd,
les fesses , au rapport du docteur Bréon qui ta reçu. On
doit à M. Chaussier (i) cette remarque intéressante orne
lorsque la tumeur s'engage la première dans raccoùcné-
nxent» et se présente à Torifiçe de Tutérus^ on sent, en la
touchant y des pulsations très- sensibles» qui sans doute
continuent chez les monstres pseuaencéphaliens pendâht
leur vie, quoiqu'aucun aiiteur n'en ait fait mention.
Ces monstres»^ aussi souvent et peut-être plus souvent
xnâles que femelles (2) , naissent ordinairement vivàris ,
lorsqu'ils ne sont pas étouffés dans le travail de l'accbucfiâ-
ment. Chez plusieurs la mort a suivi presque inimédiaie-
ment la naissance ; un grand nombre a vécu de six a sept
heures (5) ; deux ont trainé leur existence jusqu'au se-
cond jour (4); quelques uns inéme n'ont péri qu'au troi-
(r) Discours prononcé à la distribution des. prii^aux étèyes;.sage9*
femmes de la Maternité, 1812, p. 86, et article MonstiruosUés du Dict,
des se. méd.y t. XXXIV, p. aool
(3] J'ai vu aussi, dans deux cas, le sexe douteux.
(3) Foyez, locis ciV., Rouaxjt (6 heures), PiNsoir (8), Spbssa (ix), De
Putt(i2), Wbpfbr (i6).
(4) Vait dbr Wibl, loc» cit. — Le nosençéphale de Scps^Hàsiui»
loç, cit., a même vécu deux jours entiers.
34S pàhtie in.
sième jour (i) on an quatrième (s) » d*apr&s les observa-
tions, ii est vrai, moins anthentîqnesqae celles qni attestent
les faits précédens. Enfin le snjet de He jsham et de Hall
yécnt jasqn*à six jonrs,
. Dans tons les cas bien constatés , les monvemens de ces
monstres étaient lents, et leurs cris faibles : plasiears mémfi
ne pouvaient pas avaler les liquides intredaits dans lenr
boache , et Sa viard , dont les assertions à ce snjet n'ont au-
cune antbenlicité (3) , nous représente seul nn nosencé*
phale conune en état de manger de la bouillie.
La vie de ces monstres, quoique aussi imparfaite qoe
courte, serait sans nul doute le sujet d*étades d'un grand
intérêt pour la physiologie , s'il était possible d'en soim
avec exactitude tous les phénomènes. Malheareusement h
fin de cette vie éphémère devance presque toujours l'arrivée
des observateurs instruits, et jusqu'à présent très-peu d'ao-
teurs ont pu nous transmettre des faits établis par des ex-
périences ou même par des observations précises faites sur
des monstres pseudencéphaliens pendant leur vie.
Toutefois , chez le sujet décrit par eux , Heysham et Hall
ont constaté qu'il suiEsait de soulever légèrement la tnmeor
pour produire des convulsions. La déglutition était possi-
ble, mais amenait fréquemment aussi des mouvemens con-
vulsifs. Enfin Hull ajoute que les yeux avaient de Féclat, et
que l'action de la lumière déterminait des contractions ma-
nifestes de Tiris. II est remarquable que ce sujet , mort seu-
lement à la fin du sixième jour, et paraissant jouir d'une
vie plus parfaite que la plupart de ses analogues , n'avait ce-
(x) Voyez Bartholcn, loc» cit., cent. I, obs. 8. — J'AGOB;Bns, loc, ek,
(a) Saviard , loc. cit. — Foyez aussi les Philos, transact.y ann. 1667,
loc. cit.
(3) Il ne connaissait les faits qa*il a avancés , que par le récit d'une
sage-femme,
MONSTBES PSfiUDENCàPHALIBNS. tJI^Q
pendant 9 dans la tumeur» aucune partie médullaire » et que
la moelle épinièré était elle-même imparfaitement confor-
mée.
Un chirurgien italien 9 déjà cité, Spessa» a fait sur un
ihlipsencéphale , né près de Trévise en i852 , et mort à la
fin de la onzième heure » des observations beaucoup plus
complètes , dont les résultats ne s'accordent pas à tous égards
avec les faits recueillis par Heysham et Uull. D'après Spessa,
les batlemens du cœur et du pouls de son thlipsencépbale
étaient très-sensibles (i), et la température du corps ne
présentait rien de particulier. La peau percevait très-bien
les actions exercées sur elle; mais on chercha en vain à pro-
cluire quelque sensation en chatouillant avec une plumç
l'entrée des narines. Les organes de la vue , de l'ouïe et du
fgoùt étaient» comme ceux de l'odorat» dans une inertie com-
plète : les yeux privés de tout éclat» les paupières et la
langue étaient même complètement immobiles. Il existait»
au contraire» un point de la tête où la sensibilité paraissait
excessive : une pression, même légère» exercée sur un ma-
melon qui correspondait au sommet de la moelle épinière ,
suffisait pour accélérer les mouvemens de la respiration» les
rendre même presque convulsifs » et provoquer des cris
moins semblables aux vagissemens ordinaires d'un enfant
nouveau né qu'à des sanglots (2).
(i) Chez un noseDcéphale » né à Paris eo iSag» et sur lequel j'^m pu
^obtenir quelques reoseignemens exacts, le pouls n'était pas même
jseosible. Ce sujet vécut cependant seize heures} ses actes vitaux se bor-
nèrent à exécuter quelques mouvemeni^ à pousser de petits cris» et à
remuer les lèvres , sans même chercher à téter » et sans pouvoir avaler.
Il était né avec des symptômes d'asphyxie» qui avaient déterminé une
sage-femme à pratiquer l'insufllation.
(2) Il est à regretter que Spessa ne nous ait point fait Con-
naître exactement la disposition des nerfs pneumogastriques ; la por«
lion de U moelle allongée, sur laquelle ils s'insèrent» était-elle con-
35q partib III.
'lie docteur Spessa» après avoir exposé et commenté ks
ex^érièhces que je viens de résumer, termine son mémoire
eà examinant la question de la viabilité àês monstres pseu-
dencéphaliens. Cette question , suivant lui , se complique
d'immenses difficultés qu'il a cru ne pouvoir résoudre , et
dont il renvoie l'examen aux médecins légistes. Trop hardi
peut-être» lorsque, dans la première partie de son mémoire,
h explique la vie momentanée des pseudencéphaliens par
la conservation d'un centre commun des sensations, des
idées et des mouvemens, la moelle épinière , l'auteur nous
seloible ici beaucoup trop timide. Certes l'état de la science
îie'perniet pas de déterminer exactement le nombre d'heo-
reset même de jours pendant lesquels là débile existence
à^ ces monstres peut /h la rigueur » se prolonger danslei
circonstances les plus favorables : mais leur ncm-viabilfté,
c'est-h-dire l'impossibilité qu'ils vivent au-délk d'un tenns
extrêmement rapproché dé leur naissance » est aussi oe^
taine qiie possible , et la nier , ce serait véritablement réa-
verser toutes les règles du raisonnemient et de la critiqoe
scientifiques. '^
Ce résultat , que l'analogie et les principes mêmes de h
servée? L'auteur ne s'explique pas sur ce point. — Le docteur Spessi
est loin d'avoir compris la véritable structure de la tête chez le mooi*
tre qu'il a obserxé, comme le prouve une erreur corn iniae par lui, et
trop grave pour que je puisse omettre de la signaler dans un travail
df ailleurs si intéressant à d'autres égards. Indiquant les causes de h
monstruosité telles qu'il les conçoit, il émet l'idée que les parois da
crâne se sont rapprochées par suite de la suppuration et de rabsorptisB
dd cerveau. Ainsi, pour lui, labase du crâne est l'ensemble de ses parois
confondues par suite de la viduité de la cavité encéphalique. Lado-
èription quej'ai donnée plus haut du crâne, démontre complélennt
le peu de fondement de cette opinion , et prouve surabondamment qM
ïa Voûte est ouverte, atrophiée, mais non appliquée sur la baseda
crâne et confondue avec elle.
MONSTRES AKEKG^Ptt ALIÉNA. 35 1
pD3*siQlocriQ S accordent à mettre hors de doute , est du reste
le sçul que je veuille préséhlcinèrit déduire dés faîts exposés
dans ce chapitre. Sans nnl ^ôule ils pourront nous fournir
de précieux élémens pour la solution de plusieurs questions
iaiportante$ de physiologie générale , et surtout nous éclai-
rer sur lés fonctions des centres nerveux : mais le moment
h est point encore venu où nous pourrons tirer des consé-*-
quéncës certaines et rigoureuses de fait* qui , quoique étu-
diés dans tons Wiirs détails , ne sont cependant encore qu'in*
complétemetit connus. L'étude de plusieurs autres grou-
pes tératologiques , notamment de l^a famille des monstres
anencéphalîens , et de l'ordre tout entier des omphalosites ,
est, en effet, le complément nécessaire de Phistoire des
pseudencéphaliens, comme elle-même est complétée par
teuc-cî. SéparéesTùnêfléiûiiti^eVé^saiviersès parties delà
tératologie deviennent* 06*80131*08 ^ ctrobsérvatîintferépand
sur elles qu'un jour douteux : coordonnées ensemble , elles
se fécondent et s'éclairent mutjaeU<^w^ d'une vive lumière.
•' •■ «.. >..v,., ... ..
■ . . • . ■
t
CHAPITRE VI.
DES MONSTBÉS ANENCÉPHALÎENS.
-•■ • ' ' , • . i
Division en deux genres. — •^Dérêncéphalôs. -^ AneDcéphales. •*-< M<v-
'• tnie .d*anencéphale trouvée récejiuçeQt à jgermopo^js. -y Remar^jac^
^éDérftlçs sur les çûCfjc^j^hîiliefls. ., •
La série tératologique nous a offert , dans lès deiqc f^mil^
les précédentes , des exemples , d'abord du déplacement de
l'encéphale, puis de son atrophie presque complète. Les
monstres anencéphaliens vont nous présenter un état plus
358 »AETi£ m.
anomal encore de la lète, Fabsence complète de Tencéphale.
Tel est , en effet , le caractère général de la famille à la
quelle je vais consacrer cq chapitre; et c*cst ce qae rappelle
le nom X anencéphaliens sons lequel je Tal désigna.
L'histoire de ces monstres, peu rares, et sujets déjà de
plusieurs hons mémoires , est loin d'être dénuée d'intérêt :
néanmoins les rapports intimes qui lient les anencéphaliens
avec la famille précédente, me permettront de faire con-
naître en un petit nombre de pages les faits principaux de
r histoire de ces monstres.
§ h Histoire spéciale et description des genres.
m
Celle famille ne comprend que les deux genres Stoivans,
déjà fondés depuis plusieurs années :
1» Poîiit d'encéphale; moelle épinière man-
quant dans la région cervicale; crâne et
partie supérieure du canal rachidien lar«
gement ouverts Genre I, DéasHCEPHALS.
ao Point d'encéphale ni de moelle épinière;
crâne et canal rachidien largement ou-
verts II. AjfKjrcÉPHiii.
On peut déjà voir, par ce résumé succinct des caractères
des dérencéphales et des anencéphales , que ces deux gen-
res correspondenl assez Lien , par l'ensemble de leurs con-
ditions organiques , aux deux derniers groupes de la famille
précédente, les thlipsencéphales et les pseudencéphales. Les
détails que je vais exposer confirmeront pleinement ces
rapports.
MOKSTRES AN£NGj[iPHAil£N<^. 5Ô$
Genre I. DiRBNCÉPHiLE , Derenceplialus (Vinc, Pobtal). '
Quoique mon père, dès son premier mémoire tératologie "
que (i), eût compris , dans sa classification des monstres à
tête imparfaite , un groupe qu*il appelait dérencéphale , c'est
seulement à Tanilée 1827 que doit être reportée la fonda-
tion du genre que j*ai présentement à faire connaître. Il est
facile , en effet, de s'assurer que les caractères qui lui ont été
assignés à cette époque dans un mémoire important dû à
M. le docteur Vincent Portai (2) , diffèrent essentiellement
de ceux qui avaient été indiqués primiliyement , et que le
nom dérencéphale a été transporté d'un genre distingué par
Fexislence d'un cerveau imparfait placé sur le col (3) , à
an genre voisin du précédent, mais caractérisé par l'absence
totale de l'encéphale. Mon père ayant adopté dans ses tra-
vaux ultérieurs (4) la nomenclature de M. Vincent Portai,
(r) Mém, sur quelques déformations au crâne de l'homme , dans les Sfém»
du Âius,^ t. VU, p. i55, et dans la Philos. Anàté, t. II, p. 90.
(a) Le travail de cet auteur, héritier du nom de l'un de nos plus ce*
Icbres .médecins , a été présenté, au commencement de 1827, à l'Ajca*
demie des Sciences sous le titre suivant : description de plusieurs monstrm
hum. anencéphales , classées et déterminées sons le nom de dereneéphales. Il
est publié en entier dans les Jnn. des se. nat., t. XIO, p. a 33 et stttv«
avec une planche malheureusement irès-împarlaite. — M. Portai»
adoptant les vues nouvelles de mon père sur la nomenclature térato^
logique (voyez liv. I, chap. VI), a donné aux trois sujets décrits par
lui , les noms linnéens suivans, relatifs ^quelques différences dans la
forme de la tête: Derencephalus longiceps , D. hamatus et D, glohicept,
(3) C'est même à ce caractère que se rapportait le nom du genre ;
nom formé de â'etpr, ou ^««,1, col^ et e/xéouXoç, encéphale^ et sîghifiani
cerveau sur le col. Lé mot dércncéphalie devra maintenant ôtre pris
comme une contraction de déranencéphalie ou anencéphalie cervicale.
(4) Rapport sur plusieurs momtruosiiés , dans la Revue MéJictdcp fôv,
18^7. — Remarques au sujet du mémoire de M. Portai, dans les Ànn, des
U. 2 0
9&4 ^àBTlB UU
doDt le mémoire méritait en effet de faire autorité , j'adop-
terai aussi ce chaDgement qui, une foi^ aigQ^l^^n'^flltQ fpe
de faibles inconvéûiens (i).
Ainsi déterminée , la dérencéphalie est u^ iMnstmoitté
très-voisine , mais bien distincte de la thlipsençépi^afjo^ i^t
elle est en quelque sorte tin degré plas anoimi epcpre. Le
crfine est largement ouvert , et tous les os de la voûte ne
soot plus que de petites pièces rudimentaires rejetées laté*
raleoient : les occipitaux externes et supériçors sont çox^
]piéme$ dans ce cas , et par suite le trou occipital disparaît,
perdu dans la vaste ouverture céphalique. Le cr&ne a par
conséquent subi toutes les mêmes déformatiopi ^u'i^ nous
avait offertes dans la thlipsencéphalie : mais sabase^ devenue
ainsi extérieure , ne porto ni un véritable, cerveaa , ni môme
cette tumeiM* vasculaire dans laquelle nous retrouvions en-
core ^ chez les monstres pseudençéphaliens» quel^pea ves'
iiges de Fencéphale.
Ia tête ne peut être modifiée d'une manière Ri^ssl grave»
sans que le col s'écarte aussi de l'état régulier. La disposi-
ftion anomale des premières vertèbres qae j'ai euéè signaler
i^omme une complication ordinaire do la thlipsençéplialie ,
doit être constante et plus marquée encore dans la dérencé*
pbalie. C'est en effet ce qui a lieu. Plusieurs, des^ vertèbres
cervicales , et le plus souvent même toutes ou presque tou*
les , sont affectées d'une large fissure. Les lames postérien-
Se.t L Xni» p. a4^« — Mémoire (encore inédit] /irr/?j nqiêno^phàh* s
iroyez la Rtvue Uéd,, ann. 1839 , 1. 11^ p. 533.
(x) £0 effet , le genre Indiqué d'abord sous le nom àtdif^mcighatê ,
çst très-probablemenl fondé sur un monstre qui » dans l'état présent
de la science, appartiendrait an genre ihlipsencéphale. Ainsi Tancien
geiire dérencéphate ne doit jamais être rétabli, et ce nom ne S|arait à
IVivenjr $fre utilement employé avec sa première accepfijçiQ.
MONSTBJU ilBIlCif HALIBlf 8. ItS
fm droite el gaudM , oon senlraient soot ^éfvtées, mais
s^écartent considérahlemant Ynne de Fantre > et ae déjeU
lest de côté» Il tait de là qae les Tertèbres frappéea d'a-^
nemalie préaentent^en arrière» an Ken d'une apophyse
épinease » une snrfaœ qui n'est antre chose qne riùtérieoP
àa canal rachidien largemenl odveri et étalé en lame. I^t
nacelle épiniëre manque cemplétMièlif dans tonte la pôr-*'
tien ouverte du can^I.
Ainsi , dans la région cervicale , le canlrl yertébral ^t
largement oovert eôflarÉoe la' cavité Cf ânienne , k laquéfle if.
est analogue anatoffiiqoement , et lattoelle épfnlère, èàtit
l'encéphale est l'épanouissement, manque comme lui. M^ii,*
em qui distingue essenlifilleaient la dérencéphaHe de l^anen^
eéphalie ^ la colonne vertébrale et la ntoeUe épiniëre $ùiifjf
immales dans^tenr portion i niérienre, on dti moins né s^éC((f ^'
lani du type régulier que par de libères anomnlles.
Les modifioaiions de l'axe cérékrc^spinal et celles du ra?
eUi , en même tempa q«'eUes effilent entre eHe^ des reti'-
tînn« constantes , amit attasi dans un rapport intitfié atrétt
l'état des tégument g^rat». La peau couvre les régiptia
4eaRaale et l^nubaire de la colonntf vertAralé aussi bien tfîie
l»pini|imtotriiité do eorpa : mais il n*en est psts de mënia .
4|ieaiâBe el de la région eervraale. Les téguttréns cemqilins» '
IMS aeukaient ne oeuvrant pas les vertèbres' affectée^ da^'
^aaotc , mais s'arrêtent même de chaque cAté i quelque
diatance des parties latérales de ces tertèh^ëâ. Ils lais^t '
pav conséquent % découvert , derrière le col affdsf bien que
eur le crâne » un vaste intervalle dont raspeçl; est| ^'sûij^ijurf
lofn d'être le même chez tous les &iU)eU pu^ |diia.esattftai»'>
S|^nt , dans taus les ^es. D'abord, et jusqu'au moiiaefit''Ab''
l|k «aisjMmce , cet inlervaUe est occupé par nné poché toftW
minense , remplie de sérosité , et formée par dçs ]n9f()fk.u
iMMa transparentes qui , d'après M. Vincent Portai , naii«
..il
SSjS FÀiTUs III.
sent des méniaget spinales, et paraissent en eflEet n'être
qu'nne expansion de ces membranes, et spécialement de
l'arachnoïde (i). Cette poche se déchire ordinairement
dans le travail de l'accouchement, et^il n'en reste pins ,
après l'écoulement du liquide qu'elle renfermait » que quel-
ques lambeaux très-irréguliers. C'est dans cet état que les
dérencéphales se présentent ordinairement à l'observation : ■
ils offrent alors derrière le col une lai^ surface dénudée ,
un peu concave, continue avec la base du crâne , et qui
est fermée au milieu par la face postérieure des corps ver-
tébraux ; latéralement , par les lames vertébrales dé jetées
décote.
Dans toute la portion du rachis qui a subi ces déforma-
tions « de même que dans la région crânienne , l'absence de
Taxe central du système nerveux n'a nullement entraîné,
celle des nerfs. Ils existent tous , tantôt avec un calibre un
peu inférieur à celui de l'état normal , tantôt aussi gros qu'à
l'fwdiuaire. Leur disposition est parfaitement régulière jus-
qu'aux trous inler-vertébraux, après lesqueb on les voit se
porter et se terminer dans le méninges.
Quant à leurs formes générales et à leur physionomie ,•
les dérencéphales ressemblent aux monstres pseudencéphar-
liens , et spécialement aux thlipsencéphales. Leurs yeux sont
volumineux , très-saillans , et placés au point le plus élevé
de la tête, le front manquant entièrement. Le nex, la bou-
che , les cheveux sont aussi absolument comme chex les
thlipsencéphales , et la tête est de même engoncée entre les
fs) Macxu. Dtser. Momsirormm mommttormm , p. 87 et pi. V, a fiât
'-*- fcttat dont les anomalies représentent i quelques égards
alie dans son premier état. Une tumeur volumineuse, et
•:.-; .. »V"*"*«"*«»tde la sérosité , occu|>ait la nuque, et descendait
MMsnr lasépanlcs : mais Meckel affirme que l'organisation eUe^néaa.
■ las voisiasde cette tumeur, ne préaenUit riead'aMM^
MONSTB£S AMENGÉPBàLIBNS. Hy
épaules 9 an point que les oreilles ' reposent sur celTes-ci et
le menton sur la poitrine. Enfin , si Fon examine ayec clétaS
les divers os crâniens des dérencéphales , leur épaissetO'
plnk qu'ordinaire et les modifications spéciales dé leor
forme établissent encore de nouvelles analogies entre cw
monstres et les pseudencéphaliens , les thlipsenc^hakt
surtout*
La dérencéphalie , si analogue à la thlipsencéphalrâ par
ses conditions générales d'organisation , en diffère cepen*
dant beaucoup par son degré de rareté. Trois cas dé^sritt
par M. Vincent Portai (i)» et qui» par une rencontre sia*
gulière, avaient été successivement recueillis» le presHar
par l'aïeul de ce médecin > le second par son père y le troi*^
sième par lui-même ; un autre exemple publié par moa
père (2) , et qu*une complication très-remarquable, sur la-
quelle j'aurai plus tard à revenir , place tout-à-fait hors da
ligne, sont presque (3) les seuls vraiment authentiques qns
possède la science.
(i) Loc, cit. • i?»
("a) Toyez ses Remarques sur le mémoire de M. Portai» dans Its^liMU
(il0i Se. nat., loe, cit.
(3) Dans la séance du 3o noyembre x8a4 {^voyez les journaux seiea*
tifiqnes e( médicaux de cette époque),M. le professeur Moaxav a pré»
#enté à l'Académie de médecine un véritable dérencéplMla,remiai^
cfmble par de graves complications dont je parlerai plus loin. — lé
connais aassi par mes propres observations deux dérencépliales qok
n'ont point été décrits. --Après ces exemples» je ne trouve pins à «itar
qua des cas trop imparfaitement connus pour qu*il soit possible de las
rapporter avec certitude au genre dérencépbale. — Ainsi VHisimr^ th
tAtmd, des- 5c. pour 1704» fait mention, p« a4f d*an fesius k teraitt
présenté par M^ht, qui ofTrait dans la conformation de la tête to«a
iea caractères des dérencéphales; mais Tétai du canal rachidien n'ayant
point été décrit avec exactitude, la détarminatf on rigovijeiise dft c»
menttre est impossible^ *^I1 en est de mêmB dTm'ioetus diahaiiaMib
iSi PIBTIB III.
Ces faiu» quelque peu nombreux qn'ilfc soient » peiMOt-
Mol eependadt d'aflirmer qoe les déreneéphalea pooftiM
Battre à terme et vivahs. Le snjet obserré par FaieHl èê
Mé Vineent Perlai vécut un quart d'heure » et ibt aiêMi«
imadant sa courte vîc> atteint «le meoremens ctetulaib al
^Ms t qu'une femnje qui s'apjirêtait à k T4ti^ , le laiiiâ
échapper de ses mains et tomber à terre.
. Goorell. Aneacsphalc» AnmeephaltLi (Geoff. &^)4
Ce genre, créé par mon Jière (i) qui a pulili^ sqr loi
Mâétrlitn tyyi par DirÉùtstn vùftz ÉÈém. eoHè. mt fœtàs Mi
mtmm dailt raeèîaii /èwnaide wM. cAcr. fàmnk^ t. XXXV^ p. ftfl.-^
IUBiéaii^ rraubrqiie a8t«ocore applicidbla à «a« aulra ebtèrYalMB «oaiâ-
«née précisémaot dan^ le rnémç volume, p. 336, par Avsbuv.— QvMlt
av iSoBlos décrit, ibîd,, t. XXXII , p. 1 5i , par Robiv de KiiATAuj;,
c^ n'est pas sedlemént la descriptîob du ta'ba! rà^biatedy iDaU àtiàai
Mie cNr crâtie ia^néme, qde Taiitèn^ a laissée exeeilBitaMDt îiâpÊt^
(i) Mémoire déjà cité Sur Us déformations du cràna 4è rkommëm Toyag
anssî» dSDS la Philosophie anatomique, t. II, p. 12$* un mémoire spécial
Air les faits aaai, et phvsioL de Vaneneéphalie ^ et Fatlas, plv XI et
pk Xnr. -*^ Tooteftâs, avant ces travaux» le aMt «JicJMiijpWt» forené
d'^MÇ'jx^of. et de r« privatif, existait déjà dans la. aclance. losialaiSl
wmt \m fléoeasilé de ne pas confondre» eom»e on Tavait preaqaa idH-
jehirs fait jusqu'à eui « les monstre» privés eatièrèmeot éû léte o«i vriili
éitdpkties. et Im anoastres privés seitleoMitit de oervea^i Malac^arae^ «•
laiiie, ai M .Chaosaiêr^ en France , avaient d^à donné à eeuK-ci» paif
dÉDs leur aBseasblo^e'est-^-direà ions nos antneépbalîans et psaii-
éaneé^baKaas. k nom. d'aeencijgén/ty. Voyez Msiisoàaiigf flUpipani.
i« dang les Mem. Mtm Soc. italitmm , t. XH, 180&. ai GilAva^
i^ artide Momtoto^két Ho iM. dm $e. méà^ u XXXFV; p. lort;!!»-
Ipola ^î lui mk coilMnta aaec M. kamtJom. — M« BajMCBav, dans l'ar*
lUa ^JteRMsJ^/ic do iMiUï: deméd^^L I»p. a43, donopao mot awenarf
jUMtfsteaiiéBMMasqueGbansaier, maia iodiqoe ki «ot himiiépàmlm
oa— Éaiol paraisiant pfféiiaayai>^ Ajê nasta^ pioiîauraaplÉa
MONSTRES AN£NCÉPHALI£KS. SS^
de nombreux et importans travaux (i) , est dans çoa clas-
sification le dernier , non seulement do la petitis famille d^
monstres ancncépkaliens, mais aussi de toute la Iribu doat
celte famille fait partie. Ce rang exprime avec exaclitude «es
rapports a vecTensemble de la série téraiôlogîque. Lesané^-
céphales nous offrent, en eJOTet^le dernier terme des àéviar.
to:_.
père» la néoe^^ité de distinguer TacépUalie coippJètçdes ipoiistraoéitéé'
dans lesquelles la têle ne manque que pai'tieliefnent. De 1^ les uf^n
de microcephalia, acephaîia spùria^ aencephaliafOcrania^ proposés succea^
sfvement par divers auteurs, et qui sont autant de synonymes aiA liiot
anencepludia^ daM le aefis que lui donnait M. Chàdssier. Vbyez sui* tlMW ■
ces mots MBOXBLf qui , dans ton Hanhd» dtrpèth, Antu^ 1. 1, p.'V^èk -
suiv., a donné, en même temps qu'un grand nombre d*obsertatfM|9i
nouvelles, un excellent résumé de tout ce qui avait été publié avar)t
lui sur les diverses monstruosités que les auteurs ont comprises sous
léfl noms ^acèphà^a spuria, â^acrania, etc., monstruosités dont l'en*
semble correspond assez exactement aux tttUi fâinilles que j'a^ipéf A^
€xencéphaUens f pseudencéphaluns et aneneéphaliem, ^
(z) Outre la Philosophie Anatomique, voyez : Dict. dass, d'hisiMoi,, art
ticle Anenc/pieUes, 1. 1, et article Monstres, t.JXI» p. ii8 et suiv. — Journ. .
univers, àes tc^ mëâic, t. XXXVI, p. 129. -~ Sur de nonv» anenceph, /iU"'
ftuUsUf daâs les Mém,du Mas^ d'hise, nat,, I; XII, p. a 33, et suite, p. àS^; '
aVieo Une plancbe représentant comparativement plusieurs anenoé^-'
phales et ieiurs crânes. — Sur des numstruosiits hiunain. tiammécê àn$neép
phaleSf dans les Archiv, gén, de médec,^ t. IX, p. 4' • extrait éteiK|u dOt
mémoire précédent. — Note insérée dans le CaiaL raisonné des and' .
quités de M. Passalacqita , Paris , in-80, 1816, p. 3i. — Description ituk
mamtr% hmmaim né avmntVèr^ ehnUienne.éwt%\e% Ahn» des se. nttt.. t. VII,
p*:367 f evec plaothe* — Ces deux derniers articles aàot reiélifii àttA^.
aniepcéphale momifié, trouvé dans. les catacombes d'Qermopoltt^pnK
M. (assalacqqa , et dont ie parlerai plus bas avec détail. — i>at)s Çj^ -
divers înéniolteà, mon père a déterminé s'pécitiqûement neiif^tfêncé'-
pbiM, et les a dénoiUméé ainsi qu'il soit: Jhtemeephalus drocéHdSf A, '
sequanentisy A, ichthyoides^A, sannensis, A.mosensiSf A. oeàpitalis. A, pei*^
foraita^ A eviseeratus et A. mumia. On voit que ces diverses dénomina-
l^His ^ rapportent les uoea aux carBctèi*es distinetifst les autres aux.
circoDstaoces particulières de la naissance on de k déoèliferte dm
aDencépbales qu'elles désignent.
56p PATiiiË m.
• * ' "
lions possibles dans la tribu à laquelle ils appartiennent;
car ils réunissent en enx toutes les déviations graves dont
Texistcn ce isolée caractérisait les plus anomaux des genres
■
p'récédens.
Ainsi la cavité crânienne est largement onvorte dans toatc
l^t^ndoe de ses parois $upérieure et postérieure , et Tencé-
phale manque complètement , comme dans la dérencëpha-
lie. En même temps, comme dans l'exencéphalic et la psea-
dencéphalicy le canal vertébral est tout entier ouvert» et
changé en une gouttière très-large, mais sans profondeur;
gouttière qui n'est évidemment que Tintérieur du canal ra-
chidien aplati et étalé en une surface très-faiblemenl con-
cave. En même temps aussi , ce qui a également lieu dans
Texencéphalie et la pseudencépbalie , la moelle épiniëre
mapque aussi bien dans les régions dorsale et lombaire que
dans la région cervicale.
Les modifications des légumens communs sont , chez ks
anencéphales comme chez les dérencéphales , dans un rap-
port parfait avec celles du rachis et de Taxe cérébro-spinal
La région postérieure et médiane du tronc est privée josqiw
dans la région lombaire des tégumens communs , remplacés
avant la naissance par une vaste tumeur hydrorachiqne •
mais dont il ne reste plus ensuite, si ce n'est dans des cas
très-rares , que quelques débris irréguliers.
La disposition des nerfs rachidiens est aussi chez les
anencéphales la même que chez les dérencéphales (i) ; sen-
lement , comme toutes les modifications de Taxe céré-
bro*spioal et du rachis, elle ne se borne pas à la région
cervicale y et comprend aussi les régions dorsale et lom-
baire*
(i)Ou peut prendre une idée tiès-exscte de cette dîspoiilion, M
coDsulUtit U Phiio.", Jftae., atlas, pt. XCV, fig. i.
MONSTRES AN£I!fCÉPJIALI£NS. 36 1
Ainsi Tanencéphalie est une monstraoslté très- voisine de
la déreDcéphalie^mais dans laquelle le genre spécial de dé-
forpiatlonqui caractérise les monstruosités anencéphaliques»
affecte toute l'étendue de Taxe cérébro-spinal et du rachis,
et non pas seulement leurs régions cépbalique et cervicale.
Oh peut donc dire que la dérencéphalie est une anencépha-*
lie partielle , et Fanencéphalie le degré extrême et le plus
anomal de la dérencéphalie.
Ces rapports pourraient faire admettre à priori que l'a*
nebcéphalie doit être plus rare que la dérppcépbalie , de
même que Texeneéphalieet surtout la pseudencépbàlie sont
les monstruosités les plus rares aussi bien que les plus graves
des familles qui les comprennent. Il semble» eneffet» naturel
de penser que deux monstruosités aussi voisines que le sont
la dérencéphalie et Tanencéphalie» doivent résulter des mê--
ibes causes , la première étant produite dans les cas ordi-^
naires, la seconde» au contraire, lorsque ces causes agissent
avec le dernier degré d'intensité^ ou lorsque d'autres causes,
venant seconder celles-ci, ajoutent h leur puissance. lien est
c^iendant tout autrement. Lorsqu'on vient à compulser les
annales de la science, on reconnaît que Tanencéphalie est
moins rare que la dérencéphalie, et qu'il y a même une
différence très-marquée entre le degré de fréquence de
Tune et de l'autre. Ainsi, outre un grand nombre d'autres
anencéphales dont les descriptions sont disséminées dans
divers ouvrages (i) , quatre exemples ont été présentés à
(i) Foyez Nie. FoiTTAirus, Rêsponsionum et curât, medicin, /i^. I, Am-
sterdam, 1639. — Bromelitts, dans jieL Utt^Sueeiœ^ ano. 17a 5, p. 98.
»— Blahchot, De monstro singulari, dans les jicta hat, curios,, t. IX,
obs. 84, i^3a; très-mauvaise description, toul-àfait lointelligible sans
la figure, elle-même très-mauvaise^ qui raccompagne. — KsRKaiirGf
36l I^ABTtB m.
l'Académie dès sciences dé 1701 à 1746 ^ar àniàot cï'ia-
tears différens (i). Mon père (2) a rasseinblë & îdi seol, cb
un petit nombre d'années, jasqîi'àscpl aneiicéphalèSj parmi
lesquels Iroiis étaient nés dans les hôpitaux 3e Paris de 1816
à 1824* J'en connais aussi quelques autres nés, dans le
Spicileg, anat,, obs. XLVI, p. ()• — MoRGik&irr, De sed, ei cmus. iMrk,
epist. XLYIII, nos 48 et 49 , diaprés Yalsalva ; no Aecçtfid cÉM^ Mi
Ho 5o. Ces deux observations sont au nombre des meilleures qaeli
science possède. — Pbochaska, Annot, acad, , fasc. III ^ p. 166 et 174
— Sasdifobt • Muf. jinat^ texte, p. 3bi , n« 8 » courte iadtcatien ikM
figure. — KsACXSTAEDT, Anat, Beichreibnng einer Misgeburt^ Pétipi'
bourg, 1^91. — DicqueicAre, CcUeetion dt jonches d'histoire natuA
(ÔQTragè sans litre et sans daté dont il existe seulement quelques em
plaires). — GbOotbitdo&sv , Êesehrjrîng van eene làngt» *v6ortg. ûOdi^
îu-SS Utrecht, i8oo,aYe€pl.— Malacabve, Mosero in tfppktenxm «rit*
eefaio^ ioc, cit,^ p. 1^5; apencépbale femelle qui Yécut environ dons
heures. — J.-J. Sue , Rech, physiol, et expériences sur la 'iHialité , dani h
Magasin encyclopédique^ t. XVI, p. i58y avec planches. — Wa£TBV|
Jftaseum anatorn.^ p. ii7etsuiv., indication vague et très-insbffisàiil
de plusieurs cas; — AnDaé, Ohserv, d'un acéphale, dans VjînnttaifÉ iâÈ
Soc. de méd, du département de TËure, ann. 1810, no de jaillet, p. %h>
-«-Otto, Monstr, ses. human.anat. etphysioU disquisitio^ in»4'*9 Fraorf»
18 II (deux observations). — Lali^em AND, Observations paiholcgifmt
thèse inaug., Paris, 18 18, p. ^. — Ablaud, dans le Journal ar
Seo*chir» du Vàr, n® IX, p. 11. — J.-N. Roux, Mém, sur tanead'
phaliêy dans V Observateur des se, médic. de Marseille, t. IX, x8i5 ; tAr
bon mémoire, avec planche» sur le sujet déjà indiqué par M. i^rlaud.-
MsCKEXi, Descript, monstrorum nonnuiiorum f 5« obserT.y p. aS, pi* IV»
fig. I à 3 , chez un embryon né dans le quatrième mois. — M. AvDSAfc
à fait à l'Académie de médecine , le 29 mars i8a6, un rapport sur ow
observation d'anencéphalie présentée par Kf. Allouke au. ^oyes Ui
analyses desséancesde l'Académie, dans les Archiv,gén. demédee.fKvrA
x8a6, p. 636 » et dans les autres recueils médicaux de cette époqnau
(i) Fûj-ez LiTTBE , Observ. sur un fœtus humain monstrueux , dans U
recueil de VAcad, des sciences pour 170 1 , Histoire^ p. aa; et Mém»^ pu $!■
— Txvs^L9ibid.f Hist, pour 171 1, p. a6. — MsBY»i^id., Hist^ pour 17IS1
p. 46. — SuEFaocien, ibid,^ Bist^povuc iji^, p* 4i»
(a) Fofcs les diyers mémoires cités plus haut.
même hps de tempg , 6iir d'atitres ]>ôihtft de la trhiitië i tid«
Umment dan6 les départemèns de ia Meuse! et dii y^^ {i);
et |e crois rester ënci[^t*ë au dessous de la vérité èti affirchàtfl
<fiie l'anencéphalie est qtiAtre fois pldé c^militinè ({uè M dfi-^
rencéphalie.
Celle diiFérence exceplëe^d^s à^ut ^nf ëè dêttieii^rdosMiéir
iê ressemblent presque templSteméfit ^^t lëft cireéiiitàfieiit
éé loar production r«t \i tie mè rêstëràft plus gdèi^ ft prénéiitëk^
que des considérations communes ftTttli et à f'atitf^^ ai ^
a'tfvâis ft mentionner aV6ê défoU titt ëtf§flcï{>1tate cfdé^ les
eirtolMlânces d^ su déédkrtéf^te ^ ^ltlté^ét Irislori^ ^
«t riMche Ir loi , féttdtffit rèfàeafquèUè éUtre lotl^.
Une tnomie, noirrellemènï àpj(>6irtéé d^ËgyjJtè ^kè iJf. Ws-
s'a8àcqua>et appartenant â la belle collection <irdiëol6gîqué^
cesavantYoyaj^eiir, fut, en 1 826, soumise à rexamendôÉiilii
j^rë. Elle venait desl éaiacdmbes d'Ifermdpôft^^ sépultdre
^dftfàire des singes et dès ibis sacrés. Unér^oAilàTéltè dé téM
^ttiHe, représentation grossièfô tûû^ a^séis fïdèlè d'dtl ûii^,
m cynocéphale des anciens, airait été irouvéë pi^s dfè^;
ék la pose de cette figurine était êhicactement ebllb dëli^iUtf-
nlîe elle-même. On conclût dé totis ces ittdices qtié fis9 iâSf-'
délettes cachaient vta sfnge; et comine if dilBrdlt; j^ai^ Hl--
laille et par ses formes des autres singes ensevelis aveé lui,
Ofb espéra utté découverte iûtéreSSSidte j^'Odf ' la iciënlîë ; et
itné détermination pi^écisè fttt dëihditd^é &' iiibti jièt^. A \i
^ticie surprise dés àssi^anr; et avëè ntL dtbhdëdiéiik 4%Û
ità leur , mon pët^ , àû ttibUiétit liiAfae 0«r Tdh oùVrii là ilird^'
ifite stitis ^s yeuif , t^ëbdîdtit tdtts lë^ ciH*atJiëi<éli^ à'M tàm
fitiâiàih nionslniëui. Là Vbfile et' M tégdiilëtiir Oti é^AttcT ,
364 PABTUS UI.
le cerveau, la moelle épioière manqaaieni» el le rachUpri*
seniditen arrière , dans les régions cervicale el dorsale» um
▼asle surface concave, dénudée, creusée de aillons traas-
▼ersaux correspondans aux espaces inter-vertébrauxt la
face était étendue et oblique, la bouche béante ^ ToDildiûk
ouvert , le gauche fermé : quelques cheveux s'étaient cofi-
servés autour de la base du crâne. Le reste da sujet ofink
tous les caractères d'un fœtus humain normal, né dam k
huitième mois de la gestation.
Ainsi cet être embaumé , enseveli dans la nécropole in
animaux , c'était un anencéphale humain, parfaitement ca-
ractérisé, et ne différant de tous les anencéphales déeritf
par les auteurs modernes que par sa hante antiquité.
Cette détermination, qui, pour la tératologie , n*estqiie
curieuse, est d'un haut intérêt sous le point de vnehiila-
rique.
Nous voyons en effet cet anencéphale humain exclu dei
sépultures humaines. Né d'une femme, on l'aTait assimili
à un animal, mais à un animal sacré , et dont la religioi
commandait de conserver pieusement les restes. On l'avai
embaumé dans la position ordinaire des cynocéphales, d
une figurine de smge , placée près de lui , attestait par ooe
preuve de plus la ressemblance que l'on avait cru troav9
en lui.
Pourquoi tous ces soins en apparence contradictoires?
Pourquoi ces honneurs de Tembanmement accordés à ni
être que Ton excluait des tombeaux humains ? Sans doata
parce que ce monstre , singe né d'une femme, aux yeux du
Egyptiens, fut un de ces prodiges cités si souvent par hi
auteurs anciens, et dont l'apparition , présage des vengean*
ces célestes, jetait dans l'effroi des populations entières.
Une autre circonstance , dans les soins qui furent pris de
cet anencéphale, mérite encore de fixer l'altentioD. Use
MONSTRES ANÏâîfCà^HALIRNS. 365
large ouverture avait été faite à la partie supérieure du nez,
suivant la pratique ordinaire des embanmemenSy et dans le
but évident d'extraire Tencéphale* Ainsi Ton avait compltë*
tement méconnu la disposition anomale de la lêle et l'ab^
sence dn cerveau , et l'on avait cherché à pénétrer inférieu-
reniant dans la cavité crânienne , sans s'apercevoir qu'elle
était supérieurement ouverte dans toute son étendue (i).
S IL Remarques générales sar les monstres anencéphaliens*
Je n'ai que peu de remarques à ajouter sur les conditions
générales de l'organisation chez les monstres anencépha-^.
fieùs y si semblables aux pseudencéphaliens > et caractérisés,
non par la présence d'organes d'une structure nouvelle et
d'une étude difficile, mais par l'absence de l'axe cérébro-
spinal et la déformation de son canal osseux. Ces caractères
ont déjà été indiqués avec exactitude , et je n'ai pas à re^
venir sur leur description, mais seulement sur les modifica-
tions qu'ils peuvent présenter suivant les individus. En ef-
fet, quelque naturels que soient les deux genres qui çompo-
ient cette famille, et quoique toua les dérencéphales et tous
tes anencéphales offrent des rapports tellement intimes que
leur identité générique est de toute évidence , on peut si-
gnaler parmi eux quelques différences individuelles , dont
l'étude n'est pas entièrement dénuée d'intérêt.
(i) Consultez sur ce monstre le Catalogue déjà cité de la coUecUon de
M. Passa lacqua , et le mémoire de mon père» inséré dans les Jnn. d9s
se, mai,^ loc. cit. Ce mémoire est accompagné d'une planche représen*'
tant sous plusieurs aspects i*aoeocéphalemomie. — yofes aussi ie
Moniteur à\x i3 janvier x8a6. — La belle collection de M. Pasaalacquà».
visitée aveu tant d'intérêt , en i8a6, par les archéologues et les natu-
raliste» de Paris» a été acquise depuis par le roi de Prusse et traos*
portée à Berlin. L'anencéphalemoraie eniait Coujovra partie»
3^ »4»tt UL
Ainù , le nombre des Tertëbres afectéei de fimM ii*fit
pas le même duis tous les individos • fait da fvira dérenoé-
phale , soifc sorioat da geore anencéphale : medificalioiu
qa'aanoDçaieDi à ravance les principes établis an cohumb-
cemeot de cet ouvrage sur la Tariabilité des organes phoés
en série avec plusieurs homologues (i). Dans la dérenoé-
pbalie , la fissure s'arrêle, dans la plupart des cas» précisé*
ment 5 la dernière des verlëbres cervicales; mais il n*est pas
sans exemple que les premières soient seules afiectées » et il
peut aussi arriver que la fissnrc se prolonge dans le com-
mencement de la région dorsale. De môme, dansFanencé-
phalie , la limite inférieure de la fissure varie depms le coo^
mencement de la région lombaire jusqu'au sacrum, et mèn)a
jusqu'à la fin de cet os composé , comme je l'ai vu dans on
cas.
La largenr de la gouttière qni remplace le canal rachidiea
varie beaucoup moins que sa longueur, et sa profondeur est
aussi à peu près la même dans tous les sujets, c'est-b-dim
très-iaible. Dans un cas inédit d'anencéphalie , j'ai n(
cçtte gouttière interrompue vers le milieu de la tég^aa dovr
sale par un arc osseux étendu transversalement entre ki
deux extrémités latérales d'une vertèbre , et k quelque dis-
tance de son corps : cette verlnbre formait ainsi un
très-allongé , par lequel le canal rachidien se trouvait
produit en un point. Au contraire, dans d'autres cas d'un
haut intérêt pour la théorie de la formation des vertèbres ,
et, par suite, pour la théorie générale du développement
ceutripète, on a vu la fissure atteindre, dans une portion plus
ou moins grande du rachis , non seulement les apophyses
épineuses, mais aussi les corps eux-mêmes des vertèbres*
C^Hes-ci étaient en effet divisées en deux moitiés cooi'*
(i) Fpjm 1. 1, §. S7 tl laîvaolcv.
plét^eint isolées ^uno de Taotre» çt U ex^Jt » 4tM une
^bçipcl^ie plus ou moins çpnsidér^le, à^pw^ ^mÎTracUs,
énlre lesquels se trouvait même logée une p#i?tid 49^ Tœso-*
Cette disposition. Tune des pk^ remar({iul>Us camplica-
tl^^s. que puissent présenter les monstruosité^ a^encéphalî-
mes 9 est dès à présent connue dains les i^ws, genres do
optte famille. L'anencéphale de 1^ ][ia\leQp^nd la présentait
(Icps ses treize premières yerièbros» et mçjQi pèï^ Ta re(rou-<
?ép 9 poor les sept cervicales» c^ez un dérençéphale né ré-*
Of^ment à Paris (i).
ie crâne a égalemcint o(Ççrt dim plmbqr^ içipnatres aneo^
Uens des dîsppsllions^ anomajbs,» dopt quelques unes
oJAt dé)à été employées ou peijiyei^t l'^re pio^r éebirer des
estions importantes d'ostéogénie. Je ne i^vi^ndrai pas sur
os de la voûte , très-analogues par leur di^po^îUon à ceux
tJbjyipsencéphales ; maijs il importe de nçler la séparation
B bflisilaire ou sons-oçcipi^l en ^iix pi^^s, pJLacéc^ bout à
fiolut, pièces qui elles-i^ej^es » comme t^us Iqs. ou laédîans ^
amjt nécessairement formée^ de doux m^^éS: latérales pri-
mitivement distinctes. Cette séparation du baailaire, tpk\
tend à faire considérer cet os , simple portion de. Toccipital
chez l'adulte y comme une pièce composée elle-même de
^piilre élémens osseux » a èéjh été observée par mon père
çIImI^ ^rpis anencéphales.
La fissure du palatin > anomalie qui fait intervenir, comme
chez les poissons , le vomer dans la composition de la voûte
palatine y a aussi été consAatÀe plusieurs fois chez des anen^
céphales {t.),
(j) Foyez les jénn, des se, naU^ t. XlII'y p, ^/^'^^ «^ Mon père » YU
^iiMÎvbe?s un anencépb9l.ftl%petibratipiid«quiiqpusf«rtèlNMdbrS^
milmneiit.
(i) /*iv., t. VII , p. 373.
568 PABTIB III.
Enfio je terminerai ce tableau des principales modifica-
tioDS qoi Tiennent dans certains cas s'ajouter aux anomalies
essentieitement caractéristiques , en indiquant Tocclosion
par une membrane des condails auditifs internes chez un
fœtus du sexe féminin , né après deux filles sourdes et deux
garçons bien conformés (i) ; de très-fortes iocurTations du
racbis , et Ton peut dire même de Téritables gibbosilés dans
les r^ons dorsale et cenncale; la soudure de plusieurs cô-
tes (s) ; la soudure ou même Tabsence de plusieurs Tert&-
bres (3) ; l'absence des phalanges ungnéales et même des
secondes phalanges (4); l'imperforalion de l'anus (5) . et sur-
tont rérentration. Cette dernière anomalie » la plus grave
de toutes les complications des monstruosités aneucéphafi-
ques , est en même temps Tune des moins rares (6). Moi^-
gni » Procbaska et d'autres auteurs en rapportent des cas
chez des anencéphales , et H. le professeur Horean en a fait
connaître un exemple chez un dérencéphale présenté par
lui, en i8s4f à FAcadémie de médecine. Quelques uns de
ces monstres» et notamment le dérencéphale de M. Horean,
étaient en outre remarquables par une perforation du dia*
phragme à travers laquelle le cœur s'était échappé dans
l'abdomen.
On conçoit facilement que des complications aussi variées
et aussi diverses par leur degré de gravité , doivent modifier
(i) Fo)'ez MoEGAGHi» loc.cU,^ première observât ioo.
(s) Sus Tandea , loe. cit.
(3) MoBOAGVi y Âftii/., deuxième obserration.
(4) Pbochâska p ioc, du
(5) AjiDmx , loe» eU, — Geoffbot SiiKT'HiLMRBy Anm, des se, nat^
t. VU, et itéM.du Mms^iociteU.
(6) Il D*etl pM ioatile de rappeler que réveotralion est anssi une
complicatioD peu rare des mooslroosi tés exencépbaliques , et notam-
■leot de rhypéreocéphalie.
^versement , dans les cas où elles existent ^ les circonstan-
ces ordinaires et sortoot la darée de l'existence des monstres
anencéphaliens* Sans doute» lorsqu'elles auront été étudiée^
chez un plusgrandnombre desujets, elles pourront rendre
coinpte des différences que nous aurons quelcpiefois à re-
marquer entre des monstres anencépbaliens, en comparant
les circonstances de leur naissance, de leur vie et de leur
• siort.
Un premier fait à remarquer » c'est la production exclu-
sive ou presque exclusi?e des monstruosités anencéjphali-
ques dans l'espèce humaine* Je n'en connais encore aucun
, exemple authentique parmi les animaux, même dans les
( familles les plus rapprochées de l'homme. 11 en est de
xnême, comme on l'a vu, des pseudencéphaliens, et c-est
«me conformité qu'il importe de constater, en attendant
lyi'il soit possible de l'expliquer.
' Comparées dans leurs circonstances 'ordinaires de pro'-
jSuction, les monstruosités psendencéphaliqnes et anencé-*
-phaliques présentent, au contraire, quelque différence. On
. m vu que les grossesses qui se sont terminées par la naissance
de monstres pseudencéphalîens, avaient presque toujours
^té troublées par des accidens subits, surtout par des chutes
. -on par des violences extérieures, et qu'elles s'étaient le plut»
souvent prolongées jusqu'au terme ordinaire. Les anencé-
. 'phaliens naissent, au contraire, le plus souvent dans fe
-cours du huitième mois (i), et si les grossesses qui leur ont
donné naissance avaient été troublées, c'est presque too^
jours par de vi?es impressions morales. Ainsi l'anencéphalê
•de MM. Arlaud et Roux est né d'une jeune femme à laquelle
son beau-père avait causé plusieurs fois de vives frayeurs
(i) Foyez GsovraoY SAurT-HuÀiax , dans les Mtém, du Mus.^ fio du
mémoire cité.
II. ' «4
iui jJWÇ^P^ ^^ ^U^ <Mi surdon Ik à*éaùrmo^jctsKpÊni$i «û»
maux 4oDt respect lai avait loujoars camé oa effroi «i oi
dfé^ût iD?ÎDcible8. La mère de raiieiicéphale;ëe Vabab««k
4e llorgi^DÎ ayait en pendant sa grosactse des chagrins dot
la cause ii'est pas todi<|ttée» et Tersaitfré^poeiiiiBent desb»^
ff^ abondantes. CeUe d'un anencéphale né en i8s4 k Ji
liaternité avait été eiTrayée par deux de ses «ompagnes» fa
s'étaient précipitées sur elle brusquement et avec bruit »«
moment où elle passait sans lainière d'vliHB ohambie da»
une autre (i). £niin je citerai pour dernier exemple il
quatrième aneocépha^ (s) dont la mère, dépense eacàâ»
par suite de relations secrètes avec an luâf » 'était sans cm
absédée de terreurs religieuses : des £iatôinc0 , des ^
fS^ns, des êtres fantastiques et bideox a'4igitai0iit xdiafB
j^iqilt devi»nt ^Ile» et la privaient de tont «epoi.
L'époque à laquelle se fait racconcbemèiit, le rend si
g/b^éral facile. La poche bydroHrachiqiie «e Rompl jer^niir»-
meot d'elle-même 4 sous Tiniluence des ixu^tractions dsk
jpi^trice » et raccouchement ne présente alors qn'juie lodi
;Circonstance remarquable , récoulement successif d*otf
très-grande quantité de liquide, savoir en preaiier lieu^bf
eaux de Tamnios, et un peu plus tard la sérosité hydroHCl'
chique. Dans quelques cas , au contraire « la poche 9»
inale ne s'étant pas rompue , et mettant obstacle k la soft
du fœtus, Vaçcoucheur a dû Tonvrir et donner écoula
puent au liquide. Enfin , il y a aussi exemple d'^aceonck^
qoent terminé sans rupture de la tumeur cervicak fi
docsale (3).
A knr naissance, les monstres anencéphaHens , plna si»
(i) Geoffroy SAivr-HiLAxaB, Joum, unw» des se» médie.^ loe, eii,
(a) C'est celui dont mon père a donné l'histoire sous le non i^jMf
0épkàie de Comiénlle , d'après le lieu de sa ntissaoce.
(3) Voyez FovTAiïtfS I loç, ciu
M0MSTBB3 ANjÇMC£P|IJLUBMS. S^|
vent fiBinqJle? que mâles (i^ , prési^nt^nit ^^éf^Jeipp^ ^
état d^embonpoint plus qu'ordinaire , et il est de^oatp^?>
dence que» coflimo lespseudencéphàlîen^, il$ çnt joqi :4^iine
M^nXé parfaite jusqu'il leur sortie de Tutérus. jCep(QQ4<9|9t 1*
{ilupart d'entre eux naissent ^éjà saçis ?je Ap nç €Qjryiyent|i
^'accouchement que de quelques minutées pff jtpiit au plus ci^
ooelques heures. La promptitude de leur IDort doj^t être ^
irîbuée, non h raccouçhement liil-mêmj^^ p|i^i^sqi^'il.e$t leplic^
souvent prompt et facile, majjs .à la J^YSfijfl'j^Pf^ ft^lÇPW^W*
sent dans l'organisai ion de ce^s monstrc^^ If rjnpture Sjob^
pi l'évacuation rapide de Ja poche hydrçr^achiq^Uje.
f)fï a long-lcmps coqte^é Ja pos^Ibijyj^ ^e la via icjb^z (^
jl^ll^tres, privés d'unie grfinde partie jOji^ faèa^Q (de la tQtalIt4
j^r^^e cérébro-spinal , ^ jilo^t le /sy^lèi^e ^içrveu;^ devie^^
jlj^si (Cpmparab],e à celf^ .d'un insjecte ou d'ju^e apnélide ;
jggis tous les doulçs pAt;ëté depuis long-teimps lev^s par 4l9f
^^ pulhenliques. Le premier dérencéphalp iell. Yincen|
jj^rl^l vécut un qu^r^t d'hjeiire , et eujt dp vio^lenites conval-
f^t/^s : ,sa vie se fij\t sans ^outeprojop^e davantage» si uûe
^opxp 9 qui^p tçnait , ne Teût laissé tQiubçr à t^ri*e. L'aoeor
IS^ijiale^^ JFauvç^ vécut deux heures, c^ donna, m rpcevmt
jg .hi^ptên^e» d^e^ signe/ ,^e fjensibilité. JL'apçjQçéphale ^
J. J. Sue exécuta quelques mouvemens et ne mourut qu'aa
jbtft^.â^ sej^^eure^; celui de Malacarpe» au hoiti de doute;
celui de Méry, au bout de vingt et une heures, et après
-«voir pris de la nourriture. Enfui ce n'est pas même là l|i
plus longue durée possible de la vie chez ces monstres t uii'
jijgtlre an.encéphale , né en 1812 à rHôlel-Piçu iie Pairis» fit
•qui fut reçu par M. Serres , alors médeeinniçspecteur de
cet hôpital , vécut trois jours , et fut nourri avec du lait et
^(i) jloaGAGiri a le pr^oiie;' fait la recnarque de ce rapport, YQy^
ZjSt PAKTIR III.
de l'eau sacrée » aucime noarrice n'ayant voola loi donner
le sein (i).
Tel est, pour nous renfermer dans le cercle des faits au-
thentiques (2) » le plus long terme qu'ait atteint la firéle
existence des aneocéphales. Quelque courte qu'elle soitj
n'est pas moins important de constater la possibilité de celte
vie , de ces mouvemens , de ces actes divers qu'on ne peut
expliquer ici » comnie on l'a fait quelquefois pour les mons-
tres pseudencéphaliens, par la conservation delà moelle épi-
nière ou même de quelques parties de l'encéphale lui-même.
En résumant ces considérations , on voit qu'il en est
exactement des monstres de cette famille, et des anencéplu-
les eux-mêmes, malgré l'absence de l'axe cérébro-spdul
tout entier , comme des thlipsencéphales et des nosencépb-
les, chez lesquels la moelle épinière subsiste , et qui oot
même encore quelques vestiges d'encéphale. Pendant lout
le cours de la vie intrà-utérine, la monstruosité n'eierce
aucune influence fficheuse sur leur développement, eti
vivent robustes et pleins de santé : mais à leur naissaoce,
transportés tout à coup dans un monde extérieur qui n'eft
pas en harmonie avec les données de leur organisation, obE-
gés de respirer l'air atmosphérique par des poumons fK
(x) Foyez Lâllbmaitd, /oc. cic, p. zS, et Gbopfrox Sairt-Hilaiii»
JUém, du Mus, 9 t. XII , p. a 5 3.
(2) Deux autres anencéphales out été indiqués comme ayant pn*
longé leur vie bien plus loin encore, savoir: l'a n encéphale de Sm
Tancien, et un autre qui aurait été décrit par Boitbt dans son SefJ^
ckretum» — L^expression employée par Sue au sujet du premier, qi*!!
dit être un enfant de six mots, a seule fait supposer six mois de vt»
il faut lire sans doute un fœtus de six mois, et entendre six Boii
de gestation. C'est un exemple de plus de la nécessité d'éviter dans k
langage scientifique toute ambiguïté dans les termes.^ — Quant tMSefd'
■chretum^ il ne s*y agit pas même d'une monstruosité anencéphaiiqo^
mais seulement de diverses déformations bydrocéphalii^ues de la téc&
i
MONSTRES ANENCÉPHALIBlfS. 675
n'anime pas raction des centres nerveux , ils languissent et
ne tardent pas à périr. Semblable à un poisson vigoureux
qui» enlevé du sein des eaux , périt asphyxié an milieu d'un
air vivifiant pour nous, funeste pour lui; comparable aussi»
et avec plus de justesse encore» à un embryon né longr
temps avant terme, un anencéphale est nécessairement con-
damné à une mort plus ou moins prompte» non pas que
son organisation soit par elle-même vicieuse , impropre à
raccompllssement des fonctions vitales ( i)» mais parce que^
coordonnée avec les conditions de la vie intrà-utérine »
elle ne l'est plus avec celles de dette seconde vie libre et
indépendante , à laquelle d'autres êtres sont appelés par les
combinaisons plus favorables et par la complication plus
grande de leurs appareils organiques (s).
(i) Ces idées , que j*aurai plus tard à développer» ont déjà été indî*
quées par mon père dans quelques passages» dont Tu n est cité plu«
haut. Voyez la première partie de cet ouvrage, 1. 1» p. 118» note.
(a) Outre tous les auteurs déjà cités, on doit encore consulter sur les
monstres anencéphaiiens. et même aussi sur les deux familles précé-
dentes :SoBMMCRRiiïG,w^5^<V<^i'/?^tfi mensehL Misgeburten^ Francf., 179 !•
^* TiEDEMÀiTN, Anatomie der kopflosen Misgeburten^ Landshut, 181 3.
—Dans ces deux ouvrages se trouvent traitées ou au moins soulevées
plusieurs questions générales d^anatomieetde physiologie, relatives à
l'histoire des monstres sans cerveau. — Schlegel, Dissert, de Aencepkah»
Tum historiâ et origine j Berlin, x8ia ; dissertation consacrée principale»
ment à la recherche des causes des monstruosités par absence ou état
imparfait de Tencéphale. L'auteur croit trouver ces causes dans la lan-
gueur de la nutrition. — Himly » Darstell, des DuaUsmus am norm, und
abn. menschl, Kôrper^ dans ses Beitrœge zur Anai, und Physiol,^ livrais, I»'
1839. p. i3o et s.; travail fort remarquable et dans lequel Fauteur, sans
présenter dans son ensemble l'histoire des monstres anencéphaljençy
pseudencéphaliens et exencéphaliens , traite avec tous les développe-,
mens nécessaires plusieurs des importantes questions qui s'y. ratta-
chent.
On trouve dans divers ouvrages des descriptions trop succinctes ou
trop mal faites pour qu'il soit possible de déterminer même si les mens*
5^4 PARTIE m.
Ainsi, dans rimpuissance elle-même où les ànenééphaliens
sont de survivre aux premiers jours dé leur naissance, il n*est
rien qui accusé en eux un défaut réel d'Karmonie él de régii
larlté; rien qui échappe aux lois ordinaires de la vie et ^ là
ibort des êtres organisés. Si ces doctrines anciennes qui ,
pour expliquer la non-viabilité de ces monstres et de taiit'
d'aiilres , tendaient à représenter la natare comme une m^re
altènlive & reponsser de son sein des êtres nés contré soii
vœu ; si ces vieilles idées , si long-lepfips seule philosopbîe
de la science, mérilent d*être conservées dans nos sou\e-
m
mes, c'est seulement parce qu'elles appartiennent à jamw
à la longue histoire des erreurs de Tesprit humain.
tre« qui en sont les sujets , appartiennent véritabletriént a^i Unen^
phaliens ou à l'une des deux familles précédentes. Parmi ces descrip-
tions, j*en citerai un petit nombre qui» incomplètes comme les autres,
offrent cependant à divers égards quelque intérêt Fojrez Baylb, Destr.
éC un faim venu 'vivant au monde ^ dans l*ancîen Journ, de médee,, ehîr.f
pharm,, t. XXV, ann. 1766, p. 5 18. Le sujet de cette observation, ayant,
dit l'auteur, un cervelet, mais point de cerveau, a été cité, double-
ment à tort, comme exemple d'un mon>treanencé|)haIemort seulemeof
tfii bout d*nne semaine. D'une part, ce n'est pas un Vrai anencéphale»
et de l'autre, d'après les paroles expresses de Bayle, il n'a vécu qtie deux
liiinutes. — Th. Croxall Cam, ^ caseo/monstr,, dans le Med. andphjstM
Journal de Londres, t. YII, n» Sg , p. 385 ; avec une mauvaise figuré*
Cest encore un exempté, malheureusement très-mal. connu , dé là
ébexisteuce «Tiiiie éveht'ration avec une monsti uosité anencéphalîqné
ou exencéphali(]uc. — Pbitada , Saggio primo ^osservaz. e memoriê soprâ
à&, casi memor., obs. 4, p* $7. — Lawrbitcê, jiccount of a ehîld boifâ
vîMthoùt a Brdin wAich liyèd/ottr days^ dans les iléeSeo'èhir. Trànsâèf,
oe Londres, I. V, 1814* p* i<î5; description tellement succincte ^b^otf
f trouve a peine quelque cbose dé plus que dans le titre dé l'observà-
tiod. — Ollivrt, Obs, de fietùs acéphale ^ dans la Nouv, ÉihUàth, mi»
dkaUf i. IL ann. i8a3,p« 434; cas indéterminable, iuais retnarquiblè
en ce que les tégumens de la tête étaient presque complets , autaift qa)S'
Va oovirlè et vagtie d'escriptîoD de l^auteur permet d'en jûgier.
HONSTBES CTCCOCÈPH^LIENS. J^
CHAPITRÉ Vir.
DBS MONSTRES GYGLÔCÈPHALlèiSrs.
I »Mt%^
f^f isloB en cinq genre8*^£thmocépha|es.^Gébocép|p)es,7r«Rhî]|Océ«
^ pha1es.^Modjfîcatîoni diverses des yeux, de la trompe, du cerymi et
ducrAne dans la rbindcéphalîe.— *Cyclo6éphales. — Stomoc^Âales.— '
^ Keiiiiirques générale8.~Etal dé f encéphale chéx Het cydôbèphaliiijéiïj'
^Fréquence de la potydactyjie diez les cycloeépItaliiHis huinMi*t.oI
Fréquence des monstruosités çjrçlocéphaliqaes cbbz les 9iammîibtï«
-r Leur existence chez les oiseaux et même cbee un insec^ — ^ ^^ffit'
port avec la conformation normale de plusienr& animabx. ;— Cir*
éônstances de la nàîssaneé de^ cjc(océ'phalîen8V--'Pr(Àiî|>1î(q^^^
liiiMr i^prtlojr8q^*i!»8ôiitÀéévf^m. ^ '
> ■ «;
■ r
" * * • _ ' . "
Cette famille » éminemment natnrelle , est Tan des groa-
?es tératologîques dont les caraclères sont le plus pr écts« Ei|
absence de Tappareil nasal ptas on moins complél$imeQ^
atrophié, les appareils i^e la vision de Tun et de l'autre
cAté (i) , imparfailémènt conformés , quelquefois tout-*
è-fait rudimentairesy se portent rers la ligne médiane , et
presque toujours même vi^nent se confondre intimement
Ton avec Taotre, en verlu de cette tendance à l'union que
y§k signaléi3 tàïtbûn d*tiM màtitèrB générale entré teè éi*||a-
Ém similàireir :(«). Cessâtes déroi4s«tioiis àé là tê^m
fettlô^nasalé âë la éioë, tt'm }dma1tf Heû tfan^ qaé M ^gii^
tv) J'évite de dire les ytnt : eirV^iMn plnsTenn en^ il ifekiMe pas
4^felR proprement dits.
(a) Fqyez, dans le 1. 1, p. 535 et suiv., le piifagruphe intitulé : Des
376 PàBTIE III.
maxillaire présente aussi des anomalies plos on moins im-
portantes. Mai» la monstrnosilé ne s'étend pas jnsqn'è la
région auriculaire » ou du moins l'afFecte seulement de très-
légères modifications : les deux oreilles , placées latérsrte-
mentet à très-grande distance Tune de l'autre » conservent
leiir disposition régulière* C'est ce dernier caractère qui dis*
tingue spécialement les monstres cyclocéphaliens des otocé-
phaliens qui composent la famille suivante*
Les monstres cyclocéphaliens ont de tout temps fixé, au
^Tu's haut degré l'attention des auteurs, par l'extrême res-
semblance qa'of&ent la plupart d'entre eux avec les Cyclc^pes
de la fable » devenus si célèbres par les récits d'Homère» de
Virgile et d'Ovide. Leur aspect hideux » leur œil ordinaire-
ment unique et placé au centre de la face^ semblent avoir
inspiré au poète de Mantoue le vers, si souvent cité et au-
jourd'hui presque trivial , par lequel l'image de Polyphème
et de ses compagnons est à jamais gravée dans nos souve-
nirs. S'il était possible de remonter à Torigine de ces mons-
tres mythologiques , on trouverait sans doute que Tima-
gination poétique des Grecs ne les a point créés » mais
seulement a vivifié en eux quelques uns de ces monstres
cyclocéphaliens qui , dans la réalité , ne sont jamais que des
fœtus morts presque aussitôt que nés.
% L Histoire spéciale et description dès genres*
Presque tous les anciens auteurs et quelques modeftiës,r
par une comparaison toute naturelle, ont donné à la plupart
des monstres cyclocéphaliens le nom de cyclopesp atufoék
d'autres» cherchant une dénomination plus scientifique, ont
ensuite substitué les mots monopsesp monocles 9 monophthat"
mes (1) , c'est-à-dire monstres à un seul ml. Tous ces mots
(i) De ces divers termes, on a fait ^yMt cyêlo^He^ mùfiépm^
MONSTftBS C1fC10GɻHALlBll8. 5jJ
sont beaucoup plus précis et ont un sens beaucoup mieut
déterminé que Tancien nom; mais ils ne sont réellement nî
plus exacts , ni surtout plus admissibles comme dénomina-
tions de famille. En effet, sans insister même sur qudques
cas où les appareils de la vision se réduisent presque aux
paupières , et où il n'y a plus d'yeux proprement dits , cette
conformation , que Ton a désignée sous les noms de cyclopie,
ou de monopsie ( i ) , existe aussi chez quelques monstres otocé-
phaliens. D'un autre côté» dile n*est pas constante chez
les cyclocéphaliens , plusieurs de ces derniers ayant réelle-
ment deux yeux placés » soit dans une seule fosse orbitaire ,
thalmte. — Ce dernier mot, le 'plus récent de tous» a été proposé par
Mbckel , dans soii savant mémoire Veèer die Versehmeîzungtbildungen^
dans Jrchiv fur Anae, und PhysioL^ t. I, p. aSS» i8a6; mémoire que
Ton doit considérer comme Pun des meilleurs et comme le pins com-
plet des travaux que possède la science sur les monstres cyclocépha*
liens et otocépha liens.
(i) Le mot monopsie f ayant un sens rigqureuseraent déterminé par
son étymologie, et signifiant existence d'un seul œil, ne peut convenir
qu'à la seule anomalie dont il exprime les conditions, c'est-à-dire à
Tabsence de l'un des yeux , de même que le mot anopsie a désigné
quelquefois Tabsence des deux yeux. La fusion des yeux devrait au
contraire être appelée synopsie , s'il pouvait être utile de créer un nom
spécial pour une anomalie que Ton n'observe jamais simple et isolée»
l'atrophie de l'appareil nasal étant une condition nécessaire de sa pro-
duction. — Ces remarques sur la nomenclature me donnent occasion
de confirmer par un exempte de plus les considérations que j'ai ailleurs
présentées sur la nécessité d'étendre à l'étude des monstres les principes
de |a classification et de la nomenclature linnéennes.$*iMallait expri-
nier,suivant le système ancien de nomenclature, les caractères généraux
d'un monstre cyclocépbalien, je serais obligé de le direafTecté d'arhinie,
dé sjrnopsie, de synenoéphalie el à^atélognathie, et si je voulais descendre k
la dénomination des genres en particulier, deux ou trois autres termes
viendraient encore s'ajouter à cette série de noms qui, outre leur obs-
cnrfté, ont encore l'inconvénient de représenter seulenenC quatre ano-
malies isolées, et non la monstruosité qui rééulte.de^lenr
i^i fittiÉ m.
Suit lûéihé dâM àévs. orbite» disttnctétf. C'est w q(iie
ttdrrôiis bientôt avec détail, et c6 (fûthkdixfa6hïmmnwh
tableatt saiVàât des genres qui ebnipototil la fàiâBSb àè$
Ibônstrés tytlùcéjhsXiènê.
A. DttM fosses orhititirês trks'4'âifrùdiéu,,
ià I^eax yeux très-rapproctiés, mais d is-
tmcts ; appârefl nasal ali^opbié » et éééP
mdimens apparens à Teitérîetir sons
la forme d'une Irompe au dessus àef .y', i .....
orbites Gwe L EvnkùcirÙAJA
ao Deux yeux très-rapprochés, mais dis-
tincts; appareil nasal atrophié, point
de trompé fi. C£Bboi»B4i««
i. Une seule fosse orbitairêm
?^ Ikux yeux cdntigus ou un œîl dou»
ble occupant la ligne médiane ; appa-
reil nasal atrophié et formant une
ti'ompe m. RniîkaWàxdll
4o Deux yeux contigus ou un oeil dou-
ble occupant la ligne médiane; appa-
reil nasal atrophié ; point de trompe. IV. CiHotiniktiL
Éo Deux yeux contigus ou un cêîI dou*
ble, occupant la ligne médiane ; appa-
reil nasal atrophié et formant une
trompe ; mâchoires rudîmentaires ;
l)Ouche très-imparfafte ou nulle. ... Y. St6'ÊéàiTni^'i(if,
Dé ces ciuq genres» trois, savoir, les déox premiers et 16
dernier , ne sont connus qae par un petit nombre d*é' Câi.
1^60 deux autres , et surtout les rhinocépbàles, groupe qui a
face depuis long-temps Tattention des tératologoEes 9-#oiit au'
* (r) Cm â mon père qu'est dû fétabriaseaMiit desfeiiresrfaîiioeé-
pUlde ec^tbiiioeépMe. re^e» ton mémokm é^à fkmimf» Mnànê Stt
MONSTBBS CtCLOCiiPHALIfiNS. 3^
tféntràîre irèi-pett rare» , et f àûraî surtout à cîtw éhé^ W
animaux de nombreux cas de ces deux genres.
Genre L Ethbioc£ph/llb , Etkmocephalus.
Le genre auquel je donne ce nom (i) est le moins ano-
mal de tous les groupes de cette famille : car » avec deux
yeux complètement distincts et même un peu écartés ïusi de
Tautre» il offre encore k Tobservation un appareil nasal seu-
lement à demi atrophié. La racine du nez existe encore «
quoique très- déformée , et une éminence cylindrique Oa
trompe» presque entièrement cutanée et se terminant par
des narines imparfaites ou même confondues en une seule
ouverture , représente le reste de l'appareil de Tolfactioa»
Je ne connais point encore ce ^enre par mes propres
observations ; mais Meckel a consigné , dans son savant mé-
moire sur les monstruosités par fusion » une excellente des-
cription d'un veau ethmocéphale examiné par lui il y a quel«
ques années , et c'est une source à laquelle on peut puisep*
avec toute confiance. Chez ce veau , les organes de la vision
iu Dèjorm. au crâne de Pkomme^ dans les Mm, du Mtts,^ t.VIÎ, p. tiy^éi
^ans la Philos, Ânat,^ t. It, p. 98 et suiv. — Dans cet ôQTragt», ces dea^l!
^éhres sont appelés rhinencéphah et stomeneéphalé. Le U^r ehanj^
flAent que je leur ai fait subir a pour bat, en premier ltëu,cl*aUrîbueir
mà% genres de la dernière tribu des monstres autosiles une tec*
minaison un peu différente de celle qui appartient aux genres de la
précédente, ce qui n'est pas sans quelque importance; en second lieui
et sdriout/de mettre la st^iflcatioii littéï'àle deà noitts t>1as en rappbil
#»èè la Yaleàr 8ciéhtS6«fUë qui léUf est mtl^SlMléii. KMktX léé rtioféri&aègd
jféâh et stomocéphaié indiquent bièh que, dans-lea deux genres «oti oont
IpDiéi, la tète est singulièrement remarquable, pour le premier , par Icf
conditions de Tappareil nasa); pour le second, par celles de la bon*
che , ce qui a lieu en effet.
(i) De ^B/Uçf racine du neZf portion eribleuse ou ethmoidale du nez f et
4m' JdfiAxf t fMV«
3gof PARTIE nu
étaient séparés seulement par un Intervalle d*iin pen plus
d'un pouce » tandis que l'espace inter-oculaire eût été de
trois II quatre pouces dans Fétat normal. Au dessus des or«
bites p et sur la ligne médiane , on voyait une trompe longue
de deux pouces» très-épaisse , revêtue d'une membrane flas-
que, et terminée par deux narines. Celles-ci éts^ient sépa-
rées par une paroi perpendiculaire qui s'étendait sur toute'
la longueur de la trompe. La mâchoire supérieure était
beaucoup plus courte que Tinfërieure • en sorte qu on apei^
cevait à l'extérieur une partie de la langue et cinq incisives
existant à la mâchoire d*en bas.
Cette description résume très -bien les caractères du
genre» et suffit pour donner une idée exacte de Forga-'
nisatîon extérieure des ethmocéphales. Malheureusement
Meckel n'a pu disséquer ce veau très-curieux, et il se borne
à ajouter que la monstruosité principale était compliquée
dans ce cas d'un état très* imparfait des organes de la vi-
sion , représentés presque uniquement , dit l'illustre ana-
tomiste allemand, par de très-petites paupières.
Meckel a rapproché avec juste raison de ce veau éthmo^
céphale un fœtus humain à terme, dont la description, inté-
ressante à quelques égards , quoique très imparfaite , a été
donnée par noucquet (i) d'après Isenflamm. 11 existait
deux sourcils distincts , deux orbites , deux yeux avec leurs
paupières étroitement closes. De l'intervalle des sourcils'
pendait une trompe qui , dit Tauteur, simulait exactement,
par sa grandeur et sa forme , le pénis d'un enfant , et se
terminait par un pr^uce un peu ouvert. La région maxil-
laire supérieure était un peu difforme. Le tronc était géné-
ralement normal, mais les pieds et les mains avaient six doigts
bien distincts.
(t) Ohertf, medicammpenfaSfdBns les Nbif, Jet, nai, enr.y t. VW^rp* a0.
MONSTB£S CYCLÛCà^H/iLl£NS. 58l
Genre II. GÉBociPH/iLB » Cebocephalus.
Les yeux sont dans ce genre comme dans le précédent ;
mais 1 appareil nasal ne fait plus aucune saillie, et la région
inter-oculaire , très-étroite , est plane. Ces modifications
donnent, presque exactement , aux êtres qui les présentent»
la physionomie des singes , et surtout des singes américains,
^si remarquables par l'aplatissement de leur nez et le rappro-
chement de leurs yeux. C'est cette ressemblance, vraiment
frappante, et déjà indiquée par quelques auteurs» que j'ai
cherché à rappeler parle nom de cébocèphaUs (i).
Ce genre est aussi très-rare. Cependant Sœmmerring (2)
en a déjà constaté Texistence chez Thomme , et parmi les
animaux» un fœtus de cochon m'en a aussi présenté un
exemple.
Chez ce dernier , l'espace inter-oculaire est extrêmement
étroit, et je ne doute pas que la dissection, s'il m'eût été
. possible de la faire » ne m'eût montré , comme chez quel-
-ques singes américains , une communication établie entre
les deux orbites par la perforation de la paroi interne de
chacune d'elles. A l'extérieur , au contraire , existe entre
elles un interralle dont la largeur surpasse le tiers du dia-
mètre d'un œil , et au dessous duquel on Toit inférieure-
ment une ouyerture transversale , parfaitement symétrique,
et représentant manifestement les deux narines confondues
«atre elles. La mâchoire supérieure est plus courte que l'in-
férieure , mais porte , comme elle , de fortes dents. Le crâne
(x) De x^^of , «%e, et de xs^xXi^. — Cthus est le nom que les loolo-
gistes modernes appliquent génériquement au groupe principal des
singes américains.
(a) JbbUd.undB€$chr€ib,tinig0r Uiu$9kurten^ p. 96, pltlX, 1791.
3S2 PARTIS III*
. T -
est Tolumîneux » et sa partie antérieure est trës-bombée. Les
doigts sont en nombre régulier.
Le cas de Sœmmerring , analogue au précédent par la pe-
titesse du nez et par l'existence d'une seule narine , est d'ail-
leurs beaucoup plus Intéressant 9 non seulement parce qu'il
a été présenté par Tcspèce humaine , mais aussi parce que
Tétat de quelques parties intérieures a pu être constaté par
la dissection. Les fosses nasales étaient extrêmement étroî*
tes. Les os propres du nez n'étaient représentés que par unt
petite pièce lenticulaire. L'ethmoïde était très- petit, i^
presque sans lame criblée. Les lobes antérieurs du cerveaa
étaient très-mal conformés , et Ton chercha en vain les nerfs
olfactifs.
On peut rapprocher de ces exemples , sans pouvoir cepcn"
dant affirmer avec certitude (0 qu'il appartienne à ce genre
plutôt qu'an précédent, un cas rapporté par M. Laroche
dans son excellente thèse sur les monslruositésdela face (a),
jnais qui malheurensemo nt n'est connu que par Texamen de
la téteosseuse. La fuce était encore beaucoup plus anomale
dans ce cas qiie chez les monstres précédent, la monslrnosité
principale se trouvant compliquée d'une large fissure pala-
tine. Les orbites 9 très-allongées transversalement» étaient,
comme dans les cas précéJens, très-rapprpchées , ifiais sé-
parées par une surface plane, résultant de l'articulation dès
apophyses montantes des maxillaires supérieure avec TépinB
nasale du coronal. Les unguls» lethmoîde, les palatins,
étaient imparfaitement développés , et il n*y avait ni os pro-
pres du nez, ni vomer, ni intermaxillaires : les rûdimens des
(i) Les détails qui suivent, rendent en effet probable , mais
ne pémieUent pas d'afûxiner qu*il n'existait point de irompe na«
(a) Essai d*anatomie pathologique sur les monstruosité oa if.ioûs 4ê ^9^
jpprpets $e voyaient ^ rijitérieiir d^ }a Truste cavité corres-
pondant à la fois aux fosses naj»alp$ ot à jia cç^yité bucc^stleu
Enfin» et c'est Y un des faits les plus curieux de Tobserva-
tion de M. Laroche, le coronal, très-saillant» trèMtendu,
et remarquable par Tétat très- compacte de son tissu, ne pré-
sentait» quoique appartenant à un fœtus ou à un enfant
i|<myeau-né » aucune tracé de suture médiane. Cette réu-
nion intime des deux frontaux » intéressante par elle-même^
;*£st ^surtout en ce qu'elle indique et rend triès-probable
s ce cas une semblable union des lobes antérieurs du
Çf»rveau ; anomalie dont la coexistence avec la fusion des
J^^ se présentera généraleineut h nous d^a^ les genres
sqiyans.
Ge^çrelIL Riiin(h:&ph4L|;> Rhlnoctphali^M*
( Hthlnengéphak, OaovF* B, JU* }
Ce genre, évidemment plus anomal eçcpre que les groupe^
l^édena , est caractérisé par ratropbîe ply s complète
és> Tappareil nasal qu'une trompe , insérée au bas du front ,
f^résente cependant encore à rexlérieiir» et par la réunion
jjl^ape des deux yeax> ou, plus exactement, des deux or-
j^ii^s. Pans quelques cas, en efCet» les globes oculaires
l^'éxi^tent qu'à Tétat rudlmeulaire ou même çpaoquent ein-
tUu^ment, et il est aussi des cas où , dans Torbite unique q^î
l^pprésente les ^eux fosses oculaires réunies , se trouvent
contenus deux yeux cbmplélement distincts.
J(tl) Pe M^* /^(yô$« nez, et de }«efot%^, téif. — J'ai dit plu^ haut par
flpgA/i motîfi j*ai préféré ceUe dénominatiop à Tancien nom rhinenci*
fMfi. On a vu q^*e(le .e^rîfp^ mieux le c^i^c^ère principal 4*1^11
^pr^ qui est surtout remarquable, compara liire^ent aux gronpcf
}9fJ?}v^ wiftîn». pv i;e4sinwçe 4-op ««i r.n(UjiiQ»t«i<^ eia form« de
trompe.
584 -PAHTIffllI.
Là rhmocéphalie , pour résumer ses it^aractères extérieurs
dans une déânition rigoureuse et générale, est donc la réu-
nion des denx orbites avec existence d^une trompe représen-
tant l'appareil nasal.
On Yoit que» malgré Tanalogie générale qui unit intime-
ment tous les rhinocéphales , et qui les fait reconnaître tous
au premier a'^pect comme des êtres parfaitement congénères»
ces monstres peuvent présenter une multitude de différen-
ces de détail, dont la considération ne doit pas être négligée^"
Ce sont» en effet» autant de degrés qui conduisent, par
nuances presque insensibles » depuis l'existence de deux yeux
distincts » contenus dans la même orbite » jusqu'à celle d'un
seul œil presque aussi simple qu'un œil normal» et m^ne,
si Ton tient compte des cas exceptionnels où la monstruo-
sité principale est compliquée de Tatrophie des globes ocu-
laires » jusqu'à cet élat d'extrême anomalie dans lequel les
deux appareils de la vision ne sont plus représentés que par
une petite cavité médiane sans yeux.
Le degré le plus rapproché du type normal et des genres
précédens» est évidemment celui où» dans une orbite uni-
que » mais très-étendue dans le sens transversal» se trouvent
contenus deux yeux distincts» et n'ayant tout au*plus qu'une
seule partie commune » la conjonctive. Outre deux cas que
j'ai vus moi-même » l'un chez le chien » l'autre chez le co-
chon» Morgagni (i) a observé une telle disposition chez
l'homme; Tiedemann et Hacqoet (2) l'ont constatée chez le
(i) Desedm et eaus, morborum, Epist, XLVIJI» S 53.
(2) TiBDBiHAHir» dans le Zeitsehrift fur Phjrùol,^ 1. 1» p. 88» et dans
le Joum. eomplém,desSc, Midic.^ t. XX, p. 319. Ce mémoire» très-étendtt
et très-important, a pour titre: Beobaehe. ûber MUhildungen des Oehims
und seiner Nerveru J*aarai de nombreuses occasions de le citer dans ce
chapitre et dans le suivant. — Hagqust» dans le JKt^amdeVoigf»
t.VIII, p. 107.
)IONST&£$ GTCLOC&rai.LI£2«S. 585
cochon» et M^kel (i) en a retrouvé » chez le mouton,
un ca^ auquel des niodificatioQft particulières donueut un
jdegré tout spécial d'intârôt. Les yeux, placés symétri-
cernent dans uoe orbite peu profonde» et entourés de
^pialre paupières» étaient encore séparés extérieurement
:|par un ruban cutané et revêtu de quelques poils , mais à
]»eine large d'une ligue» que l'on voyait descendre» de Tan^
supérieur de Forbite commune » à l'angle inférieur. Ainsi ,
^Éans ce cas plus rapproché qu'aucun autre de la monstruo-
; aité que j'ai décrite sous le nom d*elhmocéphalie» il exu-
I .lait encore à Textérieur quelques rudimens de la cloison
^ ..tnter-oculaire. Intérieurement » au contraire » les deux
: ^obes oculaires étaient immédiatement en contact , et il
y avait fusion des deux trous optiques» des deux ner& du
. néme nom dans la plus grande partie de leur étendue»
et de la portion postérieure des deux muscles obliques in*-
iernes (2).
(t) Loc, cit,f p. s47 et s53, — Supibtillb» Some refiection* on gêne*
rmtîon and on monsters, dans les Phii^ Trans, » t. XLI » n* 4^^ t p* 3os »
indique aussi un mouton rhinocéphale chez lequel les deux yeux
Calent» dît-il» placés l'un à côté de l'autre» et surmontés d*UDa
. tsxmipe à deux narines.
(a) Dans un mémoire très* remarquable, publié récemment (sous le
titre suivant: Uehordio erste Enn^ickelung des Augês und die damit zu*
. Munmenhœng» Cyelopie ) dans Archivjiir Jnau und i'hysiol,^ de Meckel »
t. VI» p. I» i83a, HuscBXB cite comme analogues au cas remar«
pliable que je viens de rapporter d'après Meckel, des foits parmi les«
quels quelques Uns s'en éloignent par des différences importantes* Il
■aentionne» par exemple» un enfant indiqué plutôt que décrit dans
TBist.do VAcad. des Se, pour 1761, p. 58» et chez lequel Mbzbbây ati-
vait trouvé» au dessous d'une trompe, deux yeux très-inémittX su*
parposés l'un à Fautre : disposition unique jusqu'à présent dans les
(annales de la science» et qui serait très-remarquable» si les vagues in-
dlieations consignées dans ^Hittoire d€ tAcêdémk suflbaient pour an
rendre l'existence authentique.
u. «5
386 PkWUL \iu
Un seccmd Aegtè de l'anomalie , céaêtttté / comme le
précédent» chet l'homme (i) et les ànimanx (t) ^eal ceint
oti la fasion ne se borne pins aux cavités ^rbitaires et à
quelques parties accessioires de l'œil, mais ^h les decft
yeux eux-mêmes sont unis, ^ né fonaâent )^tus ^'eli
seul globe , renfermant en lui les éléiiiètfl plus ou moiii^
complets de deux globes oculaires noirâiâuk; Ctet CBil conir
poM , ordiuainemênt plus volumineux qu'o ^l ordimi^ v
est plus étendu transversalement que v^licàlemènt , et ifè-
présehte jpar conséquent plut 6 1 un ellipsoïde qii'nne sphèrOi
Il éxi^e deux cornées , tantôt réunies en uÂe seule comSè
lrès-Iak*ge et de fot*me ov^lè, ou teprèseAtant un huH de
cbiffre (S) ; tantôt , ce qui est plus ttn^ , eMvèi^emeul èé^
(t) ypT^z Licnrvs y Traité des monstres (éd. de Z708)» p. x44. -«
_Pj^ucqubt» loc.cic,,p, 25 y pi. I; bonne figure. — Dblarub, Oàs, uw
un monstre cjrclope , dans Tancien Joiirn, de méd, cfu'r, pharm,, t. VIIi
ann. 1757, p. 178. — Ulrich et Heymahn, Ueber einige'infer, lUisge»
hurten, dans Detitsch', Jrchivjiir die PhyrsioLfUYl, anb. i8ao, p. Sa?.—
DuGÀs y Observ, de monopsie et d'aprosopie, dans la Revne Médicale ^ UlV»
S*. 4079 1827 , ire observât.; cas remarquabfe par l'excessive petitesse
e ta trompe. — Duaite , dans The north Amerie. med» and surg^ Jourk,
183Ô, t. V} p. 3^77^ et dans la Revue Médic,, mai i83o, p. 296.
(a) Voyez les Philos, Trans,, ann. i665, no 3, et la Coll. Jcad. étrang,^
t. liy p. II, chez un poulain, — Peyeb» Jgneîlus ç/clops^ dans les
Éphem, niât, cur.^ dec. II, ann. m, obs. z63, 1684» cnes le mouton. —
fiiuBENTOH'/qai, dans V Histoire naturelle de Bnffdn , t. XiV, p. $91 et
3^5 y indique succinctement plusieurs exemples de rhinocéphaliechét
lé cocfa'ëb et }e chien , cite entre autres, p. 39a , un fœtus de cochoii
dont les yeux, dit-il, se toucbaieiit et étaient en partie réunis. Anùtit
que lé peu de détails donnés par Daul)enton permet de prononcer
isui^lui , ce cas parait faire le passage du premier an second degré de
la réunion dès yeux dans la rhinocéphalie. — Enfin , Guelt, t«hrh, ètr
path, Anàt.derUaus'^œttgeth.y cite aussi un chien rhinocéphale, à dçift
yeux en partie réunis.
X%) irai observé cette disposition chez l'homme / cbà le lapin et c¥és
le cochon.
MONSTRES mreiaciraALiBNs. 9§f
ptréet et eemplètes^ : dans ce ea« , eUës^se présentent à Téx^
térieur sous l'aspect de éenx cel^cîes ttn^iie «a même e^
|uuré6 par un ioteriraUe Uoéâipe(i). Au trayeridéeiB» oeciiées
«a de cette double ceraée^ on aperçoit «n donbb kh, dn
fome eyale^ coou»e l'eat anssi la ccHmée dans la plupart
des cas , deu pupilles tant^ réunies en nae sealo d«¥er*
Inre » tant&t compléteHient disiî&ctes* et «â «touble erislallin
•« Biême deux cristallins » dont ckacnn correspond ii i'nne
des pupilles» Le corps Titré, la cfaoroide «t là rétine^ ausei
Uen que la ecléroliqi»e » sont en génértl plus intîfhement
rénms, si ce n'est qnelqnefois dans ienr |k»rtion poM-
ri^iire , et leur étendne plns eonsidéf^ble atteste preeq^iée
sétiie leur état conapleiôB.
Baiis un troîstème de^ , «ii la stltectora de Fœil «e rap^
proche beaucoup plus de celle d'un œil simple» il n'existé^
pins ^'nae seule pupÂlle et un iseul ^staUin, qne l'on
aperçoit à travers une cornée également unique. Toutefois
ki duplicité est encore nettement indiquée par le Tolume'
èfttfsidéràble de l'œîl (2), pai* la forme ovale et non circu-
laire de la cornée « de Firis , de son ouverture pupillaire et du
crâtallin. Cette disposition, dé^à observée chez l'iicmime (3)
. (ji Vayez^ par exemple» le cas figuré par P&anGQUBVy hc ctr. — »
THfi «bservé «hez le chat 110 eas semblable.
'^) l'at^va le yolanie de F«»l «nique porté I mh^àb^é wwÊoimà
eKtraordînaire chez àetk oeoboi», L*ita d'ettx 8iirioift> <doin la tllè
n'était longue que de trois pouces et demi , avait , fm pteM iprtskfUté
éM'^ la face couverte psriin «bîl et seize ligfAes de diamètre /lai^
a«Bt au devant d^elie ixne saiiiie de près d'un demi-pouce.
(8) Voyez ll^xïKBM'kwm ^' Vtrmiiekêe Betnerk, tmi Vntei^wek. àer '«tè^
§Êb. Jrzneymssenschafi, 1. 1» p. tt3, Ck>peDli.» r'j^By eCiMNrSoftit TknMi*
iti^^nr, loc, eit,f i^^ observation. ^Oii peut rapprocher 4e «te cas dei^
êè RtviKRA, Storia diun Monecolo, Bologne, r7ô3î — etti^Ex^sa et lte~
xOFFy Descript, d'un monstre eyclope^ dEiis riTûf. 4t i*Mèé» de» Se, dé
Berlin f •ponir <i 764 ^'p* f^ "^ €tàtif ^tfee ftosiettrs y^aiMlNi; ufs 1 Mbàr ^
. PABTIB m.
et la cocHkhi (i), eondnil par une transition pvea^ie iiiMa*
mUe fu deniier degré é» la fosion.
Dana eeloi-ci , non senlement les ienx coméea , ka deux
iria » lea deux criatallina sont confondna en une aede iDQ^
née» QD seule iris» an seul cristallin; maia leur contoor,
malgré leur doplicité essentielle, est aenaiblement droH
laire , et des diSS&rences minulienses dans leur forme oa
leur étendoe plus considérable, peareot aeolea indifier
lear compositiMii, si Voq fait abstraction de la duplicité pis
on moioa manifeste des parties accessoires au globe A
l'œiL Ce dernier degré de la fnsion n'a qae rareomit M
observé parmi les animaux (t^; maia Tiedemann (5)i_
et toat récemment en France , M. le docteur Joardin (^
nous l'ont (ait connaître cbex Tbomme par d'cxceUsatei
obsenrationa.
.. Ainsi , en suivant la série naturdUe des anomalies fi
/"
ipuble par la cooienralion de la memlMwie pupillaire. — Cas ém
derniers cas font le passage aaz suivans, dans lesquels Tceil est preMp
entièremeot simple.
(i) Je possède une bonne observation d^une telle disposition cbab
cochon. Elle a été recueillie par M. Darden ne , professeur de BMtbé*
matiques dans le département de la Haule-Marne.
(s) MxQmBi.f Jrehiv f ioc, cit.f en rapporte un exemple cbes b »
cbon. — Cest le seul que je trouve mentionné par les auteurs , àaoÎBi
dîsfD voir un .second dans un cas présenté par un agneau » et ▼sfoeaMit
i^odiqué par Faimxix, dans son Journal d'o^servadoms , t, I» p, a4sp
afeo une laauvaise figure.
. (3) Lœ* cU,9 a* observation. — Chez le sujet de cette oliserAtioi
l'œil était placé , non pas exactement sur la ligne médiane , nuM «
peu à gancbO: — . Ce cas n'est pas le seul dans lequel l'appareil deb
vision ait présenté un défaut plus ou moins marqué de symétrie. Un
étaitainsi par exemple du mouton rhinocéphale de Peyer, Je poissaw
inentîonner le rhinocé] haie d'£ller et de Roloff, chez lequel la
étfitplus rapprof^hée de l'angle droit que du gauche.
. (4) Dwshjfiwn^mnat'd'im cms é$ ^chfie, thèse^ 4S Paris» i833.
y
MONdTAEd GYGIOGÉPHALIENS. SSg
n'ons offrent les rhinocéphales, nous voyonî» les deux yeun
86 confondre de plus en plus intimement » et par consé<juent
s'éloigner de plus en plus du type normal. Après deux yeux
conligus, nous avons trouvé un œil unique, mais double;
puis un œil semi-double^puis enfin un œil simple, à peine
différent d'un œil normal.
Ce dernier degré de fusion n'est cependant point encore
la dernière modification des organes de la vision que puis-
sent offrir les rhinooéphales. M* le docteur Edouard La-
croix vient de décrire (i) un rhinocéphale humain chez le*
quel le globe oculaire était réduit à une sclérotique tapissée,
dit- il, d'un détritus noirâtre, évidemment la choroïde. Ua
autre rhinocéphale humain, décrit par M. Billard, n'avait
de même qu'un œil très- imparfait (2). Plus anciennement»
Osiander avait publié (5) la description d'un enfant chex
lequel existaient presque tous les caractères de là rhinocé-
pfaalie, mais 011 l'on ne trouva point le globe oculaire dans
l'orbite commune, très -petite, placée comme à Tordi-
oaire sur la ligne médiane, au dessous de la trompe. Te«
non (4) et Raddatz (5) ont aussi indiqué des cas sembla-
bles , et Meckel (6) a vu la même disposition chez un
(1) Observ, de cyclopie , dans les Transactions médic, , ao&t i833 , elle
Jimrn,d«s connaissances médico'ehirur.y septembre et octobre i833.^-^
Sqivant M. Lacroix, le nerf optique manquait.
(a) y oyez son l'récis de tAnat, pathoL de l'ail, p. 4^9» à la suite de la
traduction du Traité des maladies des yeux ^ par Lâwabztcb, in-So, Pa«
ris, i83o.
(3) Handb, der Entbindungskunst ^ 1. 1, part. U, p. 5ao. ^- Dans ce
cas l'absence au moins partielle des nerfs optiques a été constatée^ de
même que Tétat très-imparfait des bémisplières qui étaient confondus ea
une seule masse creusée d'un ventricule commun de forme spbéroîdale.
(4) Mémoires et obs, sur i'anatf la patkoL wt la chirurgie ^U I, iSo6,
p. X 17 , avec figures.
(5) Cité par Huschk^* ^. «iV«» p* s>8.
(fi) Monstr. nonnuU. iMUÎÊpth^ p. -83 , pi. V^ % a.
Sge P4BTIB 111.
embryon bydroeépbale, âgé âe fa MSiMii«i. Kofibi ft
l'ai observée moi-même chez den^ ftatnt de ebi^a. AiM
l'abseDce des yeux , que doqs avions déjà ^qe eoiBp)ii{tier
relhmocépbalje, coïncide anssi, et flm fréqoemmeni, avac
la rfainooépbalie : cas remarquables dans lesquels les yem^
participent tout autant que Tappareil nasal k Tatrephiedi» k
fégien fiûiédiane de la face ( i )•
Dans toutes les variétés de structQre que produit ehesks
rbinooéphales l'appareil de la vision , les modifiealions des
organes accessoires sont en rapport avec celles du globe
lui-même. Dans les cas où les deux globes sont complète-
ment séparés, les paupières» les appareils lacrymaux f ks
vaisseaux , les nerfs , les muscles de chacun d^eox sont dis-
tincts : seulement 9 comme on Ta vu» il y |i dans quelques
cas 9 réunion d'une portion des nerfs optiques et des mjis*
clés obliques internes. Quand l'œil est unique , maif
presque complètement double » les parties accessoires sont
aussi doubles pour la plupart; quand l'œil devint sinaplOf
les parties acoessoires se simplifient dd même» et Ton M
(i) Ces cas, en soumettant à une analyse exacte leurs conditions
d*exulen€e, ne sont remarquables qne par des compHcalions à^ la
rhinocéphalie, très-facHes à comprendre, et ils ne détruisent nuHé»
ment la généralité des caractères assises à cette monstruosité» Maïs
ils ont été et deYsienl être un sujet de graves difficultés pour la plupart
des auteurs. Plusieurs d'entre eux » et Meckel lui-même, les ont con*
pris parmi les cas de monopsieou de monophthaîmie, se mettant ainsi se
pleine contradiction avec |a définition exjJicite et rigouroose que
venfÎBrmeBl en aux ess noms. B'autres auteurs ont ofaerché à résoudra
eu plut6t à éluder la difficulté, en créant, pour les cas eu les noas»
tmosités'Gyclocéphaliqees sont compliquées de rsbsence du fifdbe dt
rsBîl f un groupe partioulier et une dénomination nouvelle. Husoaxx ,
par exemple ( loc. cit.^ p. 37 ), les désigné sous le nom é^iUfopkitk^dmim
cyclopica : nom qui en effet résume assei:l||l|i las oaraclèras prioci-
panx des anomalies aouquellss il a été app|ll|ill; .
MONSTIES GTCLOCiMALIENS. S^l
trouve phû Subies qae lés parties placées aa e6té externe
de l'œiL Ainû les caroncules lacrymales se confondent en
une seule dans la plupart des cas , tandis que les glandsf
de même nom restent doubles.
Les paupières sont ordinairement au nombre de quatre^
deux supérieures > unies entre elles sons un angle yariable»
deux inférieures offrant une semblable disposition. Il existe
ainsi quatre angles palpébraux, les deux externes, nor-
maux» formés par la rencontre des deux paupières du
même côté; les deux internes » anomaux > résultant de la
rencontre des paupières supérieure et inférieure d*un cAté,
aveeles analogues de TautrecAté. Ces paupières, très-incom^
plètes lorsque Tœil est simple » presque complètes lorsqu^tl
est double , sont dans tous les cas trop petites pour recoa*
Trir entièrement TcbU ( i ) .
Les sourcik présentent, suivant les cas, des différences
très-marquées, qui correspondent aussi plus ou moins mani-
festement à celles des yeux. Tantôt ils sont distincts , tantôt
et plus souvent, ils ne forment qu'un seul arc, placé sur la
ligne médiane au dessus de l'œil unique. Ils paraissent aussi
manquer dans quelques cas.
Les variations de l'orbite sont renfermées dans des li-
mites un peu plus restreintes, puisqu'elle n'est jamais don*
^le comme le sont quelquefois les globes oculaires et lea
eoorcils. Mais les dipoensioas de cette cavité, sa forme et
même sa composition, sont loin d'être siemblables chez toua
les sujets.
LorsquMl existe deux yeux ou un œil complètement dou-
yi^ , elle est de forme ovale , et beaucoup plus large qu'à.
(i) Il y a même des cas dans lesquels elles «ont mal conformées, par
exanpl« privées de cils, et d*aatres dans lesquels elles manquent plus
0B VMNnsbompléteinent. ^o/vzHxmuaiAirir et Plouoqubt, iœ. di.
39t VAITIB Ilf«
FordiDJÛre (i )• Si circonférence est formée tapérieureiimil
par les fronlaux €H*diBaireiiient réunis en un frontal uni-
^ne (9) 9 latéralement par les joganx, dont la disposition»
comme celle de toutes les parties externes , s'écarte pen de
Tétat normal, infôrieoremeot par les apophyses orbitaires
des os maxillaires supérieurs. Os apophyses , aussi larges
qu'à Tordinaire, viennent non seulement se rencontrer sur
la ligne médiane, mais même se soudent intimement , au
moins en ayant, tandis que les portions palatines des mêmes
os sont distinctes et seulement articulées entre elles comme
dans Tétat normal. Le sphénoïde interrient aussi , comme
à Tordinaire, dans la composition de l'orbite; mais sa por-
tion orbilaire est plus ou moins modifiée dans sa forme , et
soudéej^au moins dans les crânes que j*ai sous les yeux)
avec la portion orbitaire du frontal. Quant aux os de la
paroi interne de l'orbite, les unguis etTethmoide, ils man«
quent on ne sont représentés que par des rudimens : la place
qu ils auraient dû occuper, est marquée par un espace son-
lement membraneux , et non osseux , que l'on remarque
généralement sur la ligne médiane , un peu au dessons du
trou optique ordinairement unique» lorsqu'il est distinct (5)«
(i) Tai à p«ine besotn de dire que ces remarques ne sont appli-
cables qtt*à Thororoe et aux animaux qui ont comme lui Torbile en«
tonrée d'an cercle osseux complet. La disposition des orbites, dans les
espèces où elles manquent de parois externes, est d'ailleurs très-facile à
déduire de notre description elle-même.
(ij Les deux frontaux, d*abord séparés, se soudent sans doute de
trbs-bonne heure. Je ne les trouve en effet en totalité ou même en par>
tie distincts que sur des fœtus très-jeunes ou ches des animaux qai nais*
sent dans ini état très- peu avancé de développement. - Rajouterai
que très-souvent les fontanelles, et surtout Fantérieure, n'existent déjà
plus lors de la naissance.
.1 (3) Il ne Tesl pas toujours en effet. Ainsi , chez le rhiooeéplule qui
fait le sujet de la seoofide Ahianraiiioo 4« Tîede maon , la nerf optiqua
ilONSTEBS CTdUDCiP&àUBNS. SgS
Lés denx fentes sphéno-maxillaires se confondent de même ,
un pea plus bas qne ce trou , en une seule fente toujours
très-élargie dans sa portion médiane. \
Chez les sujets où les deux yeux sont entièrement con--
fondus , la disposition de Torbite présente de remarquables
diffSêrencei . Ain»i son contour est circulaire et non ovale : lé
frontal unique est beaucotip plus rétréci en avant, et le bord
inférieur de Torbite est modifié de même , niais d'une ma-
nière plus remarquable encore. En efilll les apophyses orbi-.
tair^ du maxillaire , ou plutAl, à cause de leur soudure».
Tapophyse orbitaire unique est excessivement petite, et
n'intervient plus dans la composition de l'orbite que par
inie petite languette osseuse , sans laquelle les jugaux se ren-
contreraient sur la ligne médiane.
On voit que les modifications du système osseux sont par-
faitement en rapport avec celles du globe oculaire. Il y a
fosion des os de Torbite» comîne du globe oculaire lui-
ioQiëmey de ses muscles , de ses nerfs, des organes lacry-
maux, en un mot de toutes ses parties accessoires; et ce
fi*est point tout encore. Ainsi que Ta surtout démontré Tiède-
idann (i), des modifications du même ordre atteignent gé-
néralement aussi le système nerveux lui-même. St*lon les ob-
servations d'Eller, de Roloff, de Meckel et surtout de mon
père (2) , les deux hémisphères cérébraux sont, au moins dans
leur portion antérieure, soudés et réunis en un seul, comme
et les nerfs accessoires de l*œit péoétraient dans t*orbite per aoe
Terture commane existant an point de rencontre des deux fentes
•phéao*maxiltaires.
(i) Loc, cii, — Ce célèbre anatomiste s*est appuyé, pour établir cette
généralité , sur plusieurs observations qui lui sont propres, et sur di-
vers faits relatifs soit à la rhinocé|)h&lie, soit a d*autres genres , qu'a-
YAÎent déjà fait connaître plusieurs auteurs.
(9} Phihf, jénae,, t. II , p. 94 et ^5.
téraui se confondent alors en ua «eut ve^teicule ipédiaiiiCi-
dinairement non distinct du qualrlèoievea^ienle. Cette rto;
nîon des hémisphères cérébraux est toujours compliquée de
divers vices de ooi^ffurxnatian de l'encéphale « et surtoi^t àç{
Cerveau 9 qui est beaucoup pUis petit qu'à l'on^aiipe, et doQ^
les cîrcopyolatiw« etleogurpsoalUtuxmauq^èpton p'erâteii^
que tvès-^iQipf4*f^its. Le plus soiiyeat l'encéphale est trop pptît
pour reoçiplir I^ oayité crânîeime; il existe ^dors presque tau?
jours xxofi quantité plus ou moins grande de sérosité. Qn 4wl
çepepdaut à mou père (i)^une oh^ryation r^^rq^^l^lo Slfk^.
sur un cochon « dans lequel la cavité crânienne n^ <Hhk^t
naît que l'encéphale seul» ^ans liquide hydroçéphajiqiiif,
quoique sa capacité fût trqia foisplus graQdo qu# la volf^p)
de cet encéphale imparfait* , «
Qqant aux nerfs, leurs modifications $ont exaçtcaiQ^
celles qu'annopçe l'état des organes auxquels i]$ apparïjfugb»
nent dans l'état uormaL Sauf les cas ei^ceptipiinels qU loi
yeux manquent^ lef nerfs q)tiq^es existent coofo^^u^, ^
moins dan# unc^^partie de leur trajet ($)« Les c^r^ oiiact^
manquent, au contraire» de même quf^ la lama cribl^dt
l'ethmoïde » et c'est de la ciAquième paire que vîennept |fi|
iiierfs qui se distribuent ^ la trompe , prganç qui représentiB,
en effet» comn^e Je vais le moi)trer par &9 description» defi
partie^ animées dans \éiSLt normal par diverses branchies du
trijumeau. Quant aux nerfs moteurs , leur disposition est
toujours en rapport avec celle des muscles auxquels ils se
distribuent.
L'artère ophthalmique est ordinairement unique : cepen-
(i) /SiV.» p. 95.
(s) Le êkUuma des nerfs optiques manque dans quelques oae
( voyez » par exemple » TiBDBiiAJiir , he. mi,^ ir« et 4* observ.) : U «siale
an contraire dans d'autres » comme je Pai epQftalé^
MONSTRES CYCLOCirHALlENS. S^
dam an Ta vue quelquefois double, même efa^x des êmjêUi
^Dt Fœil était presque simple ( i )•
La trompe» doi>t le volume égale quelquefois celui d^m
liez normal » et qui dans d'autres cas est extrêmement fiÊ^
tite» peut être considérée commerappapeilna8al(s) déft»*
mépar des modifications de deux sortes, savoir : une atrophie
portée très-loin, et quelquefois même jusqu'à l'akswie^
presque complète; et une fusion qui, moins manireste et
moins constante , n'a point été reconnue on du moins u'a
|K>int été signalée par les auteurs.
L'atrophie porte à la fois, mais inégalement, sur toulef
les parties de Tapparoil, La portion interne est toa}oiiri
beaucoup plus rudimentaire que la portion externe on cuta«-
née, qui souvent même semble au premier aspect composer
à elle seule la trompe tout entière. Cependant un examen
attentif fait presque toujours découvrir dans sa base quel-
ques os ou cartilages informes , représentant manifestement
las os el les cartilages nasaui;; et il est même quelques caa
oii les os du nez , quoique beaucoup plus petits que dans l'A^
tat normal , existent encore trop développés pour qu'on
. puisse les dire rudimentaires. J'ai sous les yeux plusieurs
exemples de cette disposition chez des fœtus 49 cachons;
dont l'un est trop remarquable pour que je ne l'indique gai
ici spécialement. Chaque frontal, distinct de son con«
génère, se termine en avant par une apophyse qui, avee
son analogue, forme un prolongement cylindrique « court ^
(i) Fqyez JouijLDAir , loe. ctt,^ p. 29.
(2) Les rapports analogiques de la trompe avec le nez sont sfirtont
ëvidens chez les cochons. Elle est en effet, dans cette espèce, terainét
le plus souvent par une surface circulaire qu'entoure un bourrelet, et
qui rappelle très-bien l'extrémité du groin d*un cochon normal. La
direction de la trompe est d'ailleurs très-variable c^ez ces animanik
aussi bien que dans toutes les autres espèces ; elle se porte qi^ieique*
fois de c^té ^ quelquefois en haut^ et plus souvent ea ba^*
3^ PABTIE lU.
mais servant de base à la trompe. Ce prolongement se eon«
tinne avec nn seul os nsrsal > presque aussi long que les fron-
taux eux-mêmes» un peu recourbé en bas, médian» évi-
demment analogue aux deux os propres du nez , et ayant
la forme d'un demi-cyliudre ouvert inférieurement.
La cavité intérieure du nez et la muqueuse nasale ne dis»
paraissent pas non plus complètement dans la rhinocépha-
lie. La trompe est creusée d'une cavité prolongée plus on
moins profondément , et tapissée par une membranp mu-
queuse. Cette cavité , qui est ordinairement et peut-être tou^
jours (i) unique, se termine postérieurement en cul-de-sac,
mais offre en avant , dans la plupart des cas (2) , une ou-
verture sur les bords de laquelle la peau se continue avec la
muqueu>e«
Enfin EUer et Roloff ont trouvé dans la trompe du rfaî-
(i) Dâubshtov , /oc. c/V. , p. 394» ibdique un cbien rhinocéphafe
^donl la trompe était, dit-il, terminée à rextrémité par deux orifices
ronda et séparéi par une cloison comme des narines. C*est , comme on
!• voit , a tort que quelques auteurs ont cité ce cas comme 1 emar*
quable pai' l'existence d'une cloison médiane dans l'intérieur de la
trompe. Si cette disposition existait, du moins elle n'est pas signalée
par DauUenton.
(a) SuPBRviLLB, loe. ek.f parait avoir observé deux narines distinctes
cbez un mouton rbinocéphale. — On vient de voir que le chien dé«
erit par DÂUBBiiTOir, îi^iW., offrait aussi cette disposition. — Je n'en
connais d'ailleurs par moi-même aucun exemple. Un fœlus humain
m*avait paru d'abord la présenter, mais un examen attentif m'a montré
qu'il n'existait qu'une seule ouTcrture en forme de huit de chiffre,
c^eat-à-dire très-peu marquée sur la ligne médiane, et renflée de cha-
que côté. <— Au contraire, j'ai vu , et même dans trois cas, la trompe
privée de toute ouverture. Deux d'entre eux m'ont été offerts par des
ibetus decocbop : dans l'un, la trompe, longue d'un pouce environ, se
terminait par uo petit tubercule, dans l'auireja trompe était beaucoup
plus petite encore, et vraiment rudimenlaire. Enfin nn chien, dont j'ai
d^à parlé , et qui était remarquable par l'absence des yeux , avait
aussi la trompe tmperforéa, quoique très^volumineuse. — Coubàrb,
M0N9T»£S CYGLOCéPHALIENS. S97
nocéphale qu'ils ont disséqué , quelques faisceaut inuscu-
laii*es se conlinnant postérieurement avec le fronts^ (i).
La tendance 2i la fusion , quoique moins tnanifeste que
l'atrophie » se manifeste aussi dans la trompe par des carac-^
tères importans. Telle e&t» dans la plupart, des cas, outre
l'existence déjà signalée d'une seule cavité dans la trompe»
ceHe d'un seul os du nez, ordinairement articulé par Ttine
de ses extrémités avec le frontal , et par l'autre avec un Gar*-
tilage médian. Je trouve cet os nasal unique et médian chez
tous les sujets que j'ai sous les yeux » aussi bien chez ceux qui
ont la trompe petite, que chez ceux qui l'ont très-grande (s).
Voici donc encore un autre appareil qui , comme l'encé-
phale» le crâne et les yeux, ihontre une tendance marquée
h la fusion médiane ; et les modifications de la région supé-
rieure et de la région moyenne de la tête sont exactendent
du même genre. En est-il de même de la région inférieure
on maxillaire? Tous les auteurs qui ont décrit avec soin des
monstruosités cyclocéphaliqoes , ont remarqué que les mâ-
choires supérieure et inférieure sont plus ou moins impar-
faites; elles sont souvent plus courtes, relevées en haut» et
se trouvent quelquefois même aiFi'Ctées de vices beaucoup
plus graves de conformation (S). Quant à la tendance à la
JBist. de V Jcad, des iSc. » p. 1 1 , cife un cas analogue* également observé
chez le chien.
(i) Chez le rhinocéphale décrit par M. Jouadâv » il ezislaît sons U
base de la trompe , d'après les observations de cet aateur , an petit
corps, allongé transversalement, d*un tisso comparable à celui de cer-
tains polypes vaseulaires, et qu'il regarde comme analogue à la mem*
brane pituitaire, repliée sur elle-même, f^oyet sa thèse déjà citée, p.3oy
et planche II, fig.4> n» 5.
(a) On trouve cepeadant quelquefois deux os. — Coudârs, /oe. c«r.,
dit même en avoir trouvé trois dans la trempe du chien rhinocéphale
qu'il a disséqué.
(3) A la mâchoire supérieure, les téguneos excèdent
$i|S FAftTIB IH.
fu^OD » personne ne Ta encore signalée pour cette partie de
la face, et cependant cette tendance y existe réellement aussi.
£Ue n'est indiquée » il est vrai , dans la plupart des cas > et
surtout chez Thommeet les mammifères supérieurs» que par
un rétrécissement souvent peu marqué des mâchoires;
mais elle devient beaucoup plus manifeste dans les espèces
inférieures, chez lesquelles les mâchoires ont une très-
grande longueur. Ici le rétrécissement est ordinairement
porté beaucoup plus loin , et les deux rangées dentaires ne
sont plus séparées l'une de L'autre queparunintervalle égal à
la moitié, au tiers, quelquefois au quart de l'espace qui existe
normalement. Le plus souvent même , les intermaxillaires
disparaissant , les maxillaires supérieurs se rencontrent sur
la Ugne médiane dans toute leur portion palatine, et se sou*
dent intimement. Enfin j'ai sous les yeux sept fœtus de co«
chons et trois crânes de la même espèce, dans lesquels la
mâchoire supérieure , ainsi rélrécie , porte en avant trois
dents, comparables pour leur forme à des incisives, et dont
l'intermédiaire, non implantée dans un alvéole, est exacte-
ment médiane , et représente , par sa forme aussi bien qut
ipar sa position , deux dents confondues.
Les détails qui précèdent , et dans lesquels Fintérêt et
la fréquence des monstruosités de ce genre me comman*
daient également d'entrer, montrent que la rhinoeé-
'^halié est un des groupes dont les conâitions organiques
dût étële plus étudiées, et dont les exemples sont le plut
nombreux chez l'homme et chez les animaux. cPen connab»
&k eiEdt, dès il présent des cas, soit par mes propres obser-
vations , soit par les faits dus à divers autein'S déjà cités ,
chèz'fo chien et te chat parmi lés cai*nassiers , chez le la-
ment de beaucoup les os maxillaires, chez les cochons rfiinocéphaléi
MHtfar. Ilslbmreot sonvmitaassi des replis ptôs ou moitt^ ételidàsi
MONSTRES éTClJÛ«â»HAJLIEN8. 3l^
pin parmi les rongears , chez le mouton et lebœnf parmi les
rumÎDanà, enfin, parmi les pachydermes » thét fe cheyal et
surtout chez le cochon (i) ; espèce qui a offert à elle seule
ta inoitié et peut-être plus de tous ks exenïples èfonnus (2),
(«) Us'ea faut de beaucoup qoe j*iie cit^ tous les cb« de rhinocé-
pbd je connus chez le cochon. Parmi ceux qui sont trop imparfaitement
décrits pour être rapportés spécialement à tel ou tel degré de la mons-
t^mosité» je citerai encore : un cochon figuré dans les Histoires prodigieux
jè5y t. ly, et îndiqaé auissi par Sautai. , dans son Bistàire des nntiquieés
^ Paris, t. II, p. 5^1. — Un second décrit dans 1«8 iict, «Ar Copenhague^
mmées 1 671 et 1671 , obs. 44, et dans la CoU. 4càd.étr^ t, IV, pi. 190,
airec planche. — Un auhre mentionné et grossièrement représenté par
CuiYER, dans les Ephem, nat, ciir.,dec. ÏI, ann. viii, obs. 2a, ann. 1689
t celui-ci fut jugé, dît l'auteur. Un pur ouvrage d'u démon , merum.
"bpns dûBtnonis). ^— Enfin , ua autre èncoi^ , l^sâez bièH igoré par Rb«
tÉÉrAtoLTy /oc. ciV.ypl. 35.
(3) Je donne pour toutes les eapèœflip dans le tableau oou^paratif sui-
vant, le relevé numérique des cas que je connais par mes propres ob«
aervations. Ce tableau indique à la fois la fréquence àes divers degrés
cfe là irbînocéphalie dans là même espèce, et là fréquiencë de la rbino-
i&t?e en général dans tdtités lès espèees;
«BMiita
Irolis
*■■•■ I I
D0irX TEOS-
dans
floBnme* •
Chien. .
Châl. .
Lapin .
Cochon.
Boeuf. •
' ToTiiifx. .
«■IL
»
X
»
»
I
I
xo
I
CÉfL
8B1II-D01IBLB
z
a
I
t
5
»
- f - t
18
UUJ,
IV
TOTAUX.
' t.
4
5
4
»
16
2
a3
La plupart des cas indiqués ne m*étànt connus que p'àr t*exainen
extérieur, je n'ai pu distinguer dans ce tableau te ti'ôrsiàme degré dans
leqiiëlrœil présente encore à l^fntëi'i^iir dès frâcÀffianifestesdeda^
plicité» et le quatrième degré ^ où il est presque tout-à*flit sîApT^,
400 »A»TIE IIL
Genre lY. CTCLociPHAi.B^ Cydce^^habu.
Oq nenl de voir que la trompe» dont Texistence esl Tan
des caractères priocipaax des rhiaocéphalea » présente dans
ee genre direrses f ariétés do composition 9 de forme et de
Tolame » et qn*elle est dans quelques cas très-petite et im-
perforée. Ces cas forment le passage des rbinocéphales à on
autre genre que )e nomme CyclociphaU (i) » et que l'ab-
aence totale de la trompe caractérise seule à Fégard des
premiers. Les modifications des autres parties de la tète wçfsA
ailleurs les mêmes» et tout ce qui vient d'être dit des mitidi-
jfications des yeux , des orbites « du crâne,. du cerFMÙ et
des mâchoires dans le genre précédent « e>t applicable à
la çyclocépbalie» do. y quelques comtes remarques aofi-
ront par conséquent pour compléter Tbistoire.
L'absence de la trompe « c'est-à-dire Tétat plus rudioden-
taire encore de l'appareil nasal , suffit pour donner aux cy-
clocépbales une physionomie très-différente de celle dea rbi-
nocéphales. L'orbite commune» dans laquelle se trouvent
deux yeux contigus (a) ou un œil pins ou moms manifeste-
ment double t occupe le centre d'une vaste surface à peo
près plane que limitent» chez l'homme» en haut l'insertion
des cheveux» en bas la bouche. Sa disposition chea lea ani-
maux est aussi la même, et elle semble pareillement occu-
per le centre de la face.
Dans le squelette» l'absence de la trompe est indiquée par
la disposition du bord supérieur de l'orbite ou de la partie
antérieure du frontal, qui ne présente aucune diapositioft
(i) De xvx>o<, gk^e 4lê l'œil f et de niful^^téte, Voyez larles radi«
caini de ce moi la page 204.
(s) Je ne connais encore aucun exemple de çeUe disposition ches ks
cyaloGépliales.
MONSTRES CYCLOC£l»HAUKN.<;. 4fci
piirticiilière » c'est-à-dirci où l'on ne voit ni une apophyse
destinée à porter Tos nasal et à servir de base à la trompe >
ni même nne échancrore destinée à recevoir cette base. Dtl
rMe 9 la composition de l'orbite est exactement comme dans
là rhinocéphalie , et sa forme présente de semblables varia-
Ikms qui correspondent à l'état de l'œiU tantôt plus on moins
COmpU&tement double , tantôt pea différent d^nn œil normal;
La cyclocéphalTe est , comme on le voit , caractérisée par
no degré de plus de monstruosité» la disparition complète
oiu>resque complète dès vestiges de l'appareil nasal qui sub-
•iiiaient encore dans la rhinocéphalie. Cette remarque ex-
plique en partie, mais en partie seulement, la production
beaucoup moins fréquente delà cyclocéphalie, que l'on ne
peut cependant considérer tont-à-fait comme une monstruo-
sité rare. J'en ai, en effet, sous les yeux plusieurs exemples,'
•avoir, deux chez l'homme et un chezie cochon, dans lesquels
yœil était presque complètement double et pourvu de quatre
paupières; deux chez d'autres mammifères, le chien etlé chat,
dans lesquels l'œil étaitcirculaire et presque entièrement sim-
ple; enfin un cinquième, beaucoup plus rare, chez un poulet,
dont l'œil parait avoir été de même circulaire et simple (i)«
Les annales de la science nous offrent plusieurs autres
exemples de cyclocéphalie. Littre a décrit et figuré dans les
Mémoires de l'Académie des sciences (2) un fœtus humain
(x) Je n*en ai pu jager que par la forme de l'orbite, l'œil ayant été
enlevé avant que Toiseau fût en ma possession. De même qoelesmam-
nifères cyclocépbaliensycejeane poulet avait la portion inférieure de la
fiice mal conformée: la mandibule supérieure était de forme à peu près
normale , mais très-courte , et la supérieure , beaucoup plus longue et
difforme , était déjetée à gauche.
(9) Année 1717, p. aSS (avec planche). Suivant la figure de Littre,
les sourcils auraient dans ce casconservé leur situation ordinaire. —Un
quatrième cas parait avoir été observé chez l'homme par Oi- Borei-
cRiiTs; voyez les Aet. de Càpenhagri^, ann* 1671 et 167a , ob^. ^3, et
II, 26
4otl PAtTlB Uf.
né à sept mob, et ayaoi on œU double plaeé an aûlioB dn I9
partie ioférieiire du frent. Parmi les ammau , des esemplei
eemlegiiefr oat été recueillis par on asseï grand nombre d'a»^
leorSf parmi lesquels je citerai smlont Jklbrecht, Tabar^ani
eiRnben (1)» qui ont publié de bonnes obsenrationa^ IHiÉ
cbei le monlon» le second ehes le yeao^ le trmsitaie cfaes lé
eheral; et Regnanlt».qai a figoré, mais d'one manière aaaei
imparfaite 9 deox cas de cyclocéphalie» L'nn de ees derniers
loi avait été offert par na cbat : il a?ait recoeiili l'antre ehli
nn plonlain , remarquable par la brièveté de sa mâekaJMI
snpirienre» et qœ Ton prétendait , mais très-certainemèÉt
à tort» avoir vécu jusqu'à quatre mois (s).
la CtJL ticad..éir^ L Vil, p, 174 (note où se trpuve indi^ié aaasi ne
aatre monstre cyclocéphalieD» dontle genre ne peat élre détermioQ^-r
tJn antre est indiqué d'après M. LikUTH par M. Iubochx, toc, cU,^ p. 6$.
•^— Enfin c*est sans doute un antre encore que Schwabz a décrit daM
le Gèmmnu Zeitsékriftffirdié Geburtshûi/r, t. IV^ ann. 1819, p. x8a; Clé
mal décrit, et dans lequel il n'est même pas certain que Tmi dnitif
reoennaitre uo exemple de cyclocépbalie) mais qui offrait d«s mpdillr
cations remarquables, le globe de l'œil se troavant réduit à qoelqoas
radimens de sclérotique.
(t) Wùfez Albrscht , De agno cyclope^ dans léS Aèta nat. ènr., t. Vlïl
oIm. 363, a?ec pi. — TABAa&ikVi, dans les jâeti deU' Jead, dèBe SèJàmw
di Sin^a^ t. XH , p. 1 14 et snir.» avec pi. — Rusn , Darcr. anmu ^ê/llA
fœtus eqmrd çrclopici, Disu ûtaug,, 4*, fierlill» 1824, bonot dasCriplÎM
avec d'excellentes figures.
(2) Voyez loc» ctV., pi. i3 , pour le chat cyclpcéphale , et pU 3, pour
le poolaîn. r~ f^oyez encore , pour des exemples de cyclocéphalie ehas
les apimanxfi Eow. Ttsoh, A. reUu. oftwo mof^jbt. Pigs, dans les PM^
Trans., U XXI, p. 43i, ann. 1699; chez un cochoD.«-BovTX, Oès^ awini
i^gneau eyclope^ dans le Jouriu de méd, ehir, phan de Yaiideriiioiidet
t. Xin , 1760, p. a5i ; chez le mouton. >— fii.u]nuni4CK , jibbUdmmgfH
Naturhittor, Gegendêtœnde^ obs. et pi. 61 ; chea le cochon. — Pxhasa ,
iopraun agneilino monoculo^ dans Jui delC accadem. italiam^ Livonrac^
t. Impart. I, p» 977. — jABG£a, dans ArcH^fir J/imt, und PhyM»^ I* IV^
s8s9 f pt aoa; chez la chèvre^ le mouton et (a cfajeiv^-'Gvi^^, foç^ fkf^
Yoici encore un genre quif lié intimen^nt pyçclesrhinocé»
phales , s'en distingue par quelques anomalies de pins. Les
jpxks f h trompe» le^ parties snpériepres du craoe et l'encé»
pbdle» sont comme dai^ la rbinocépbalie; mais la région in»
jgijrioQre de la face présente une conformation bien plus ri-
jp^o^» Dan» les genres précédons, les mâchoires ou au rnoin^
1% supérieure y sont presque toujours plas courtes que dams
l'état normal ; elles deviennent ici rudim^taires ^ et l'ouv
¥frtureet la cavité buccale disparaissent plus ou moins corn?
plétement. Lestégumens, moins atrophiés que les partief
Hanses 9 excèdent celles-^çi (2), et forment, à la place que
jfivait occuper la bouche, pne sorte de tubérosité ou de car
iv^ncnle • quelquefois asseaç prolongée pour mérita le noi9
^ trompe , et qui représente les lèvres et lef tégamms des
jplichoires atrophiés et ramassés sur eux-^mémf 4«
Mon père » en établissant ce genre dans sa PhiUnophi^
çutfUmUqufi (3) , en a fait connaître deux exepiplesi Y^a obe^
lluimnip, l'autre chez le mooton* Un autre avait été indiqué
p, loa; chez le cochon. -7 GrassiTs dans Y£cho de la Niè^r9y ai|«
née i834f n"* ^7 ; chez le cochon. — Après ces divers exemples, je pu|s
encore citer, d*après des renseîgnemens authentiques, an chien cydo-
«épliale, né avec) plnsieors autre s«J€t| bien oonfonné», et qH4 était
beaucoup plus grand que tous ses frères.
(i) De axôfiot. , bouche , et de M<fcàk 1 téite <téte remarqn^Jble par la con^
fennatioB de la bouche).
{%) CeUe disposition existe déjà, mais moins mariée » dans bean^*
Ooitp de rhioocéphales et de cyclocéphales^
<3} Tome II, p. 96. Dans cet ouvrage, ce genre est appdé ito*
m^ncéphaU et non stomocéphak^ Foyvz la note de ia p. iytê
4o4 »AHTIE iir.
chez le chien plus anciennemeni par Oanbenion (i). Enfin
j*en ai obsenré moi-même on antre chex le chai , im antre
encore chez le cochon , et cinq chez des lapins » parmi les-
quels deux étaient nés dans la même portée (a).
g II. Remarques générales sur les numstres cydocéphatUns.
Les remarques étendnes qne j*ai présentées snr les riiino-
céphales , et les rapports intimes qui les lient aux antres
monstres cyclocéphaliens, me dispensent d'entrer dans de
longs déreloppemeDs sar Forganisation générale de cette fih
mille éminemment naturelle : c*est presque nn simple ré-
sumé des modifications principales de la tête » qne je rais
présenter ici comme complément des détails exposés dans
le paragraphe précédent*
Les organes , dont les anomalies diversement combinées
caractérisent les divers genres de monstres cyclocéphaliens»
s'écartent presque tous du type normal par deux genres de
modifications à la fois : ils sont imparfaitement développés»
et tendent à se confondre. Tantôt lepremiergenre de modifi-
cation, Tatrophie, prédomine : c'est le cas des organes mé-
dians ou très-rapprochés de la ligne médiane , organes que
Ton voit même parfois manquer entièrement. Pour d'autreii
au contraire , la tendance à la fusion est surtout manifeste ,
et tels sont ceux qui » dans l'état r^ulier » sont éloignés de
la ligne médiane.
Ainsi » atrophie de la région moyenne, rapprochemenl on
(x) Loe.eii,^ p. 39S, no iSgS.
(a) A ces cas od peut en ajouter un autre mentionné réeemment
par JASGsm, à la fin (p. 117) d'un mémoire principalement consacré à
la description de deux animaux rhinocéphales. Voyez MisMdumg dtt
Kopfei e'met Kalbct und tinet Lammm dans Jnkiçfur Aimi, mnd ^kfM^
f.V, ann. jS3o,
MOiNSTR£$ GYGLOGÉPUALlEIfS. 4^0
même fusion des parties latérales : tel est le double ea*
ractère que nous allons voir empreint » mais à des degrés
inégaux» sur toutes les parties de la tête» depuis le crfine
et Tencéphale jusqu'aux mâchoires et à la bouche. .
Il en est évidemment ainsi ducerveau, beaucoup plus pe-
tit qu'à l'ordinaire » sans circonvcdutions distinctes , à corps
calleux rudîmentaire , et dont les lobes et les ventricules.la-
iéraux viennent se confondre en lobes et ventricule médians*
Les modifications du crâne , si elles sont moins remsgr-
.quables et surtout portées moins loin , sont du moins analo-
gues à celles du cerveau. Ainsi on a vu que les de^x fix>n-
taux sont presque toujours confondus en une pièce unique
et médiane » dont la largeur est , surtout en avant , beaucoup
moindre que celle d'un coronal normaL II y a donc à la f^is
réunion médiane et atrophie (i).
/ La tendance à la fusion et à l'atrophie est plus manifeste
encore pour les deux appareils de la vision. Lès cas oh il
ii'eiûste qu'un œil médian presque entièrement semblable à
im œil normal , et plus encore ceux où dans une orbite
unique on cherche en vain l'œil lui-même» sont des. exem-
ples frappans aussi bien d'atrophie que de fusion. Tous les
autres cas» sans excepter même l'elhmocéphalieet la cébo-
céphalie , où il existe encore deux yeux complets et deux pr*
bites distinctes» forment évidemment autant de degrés inter-
médiaires entre le type normal et ces états d'extrême ano-
malie : tous offrent par conséquent une tendance plus ou
moins marquée vers la fusion et l'atrophie. Les détaik que
j^ai donnés plus haut sur la structure de l'œil et la compo*
sition de l'orbite» le démontrent suffisamment; et il est près-
que superflu de remarquer que la persistance de la mem-
(i) Outre plusieurs des auteurs précédemment cités, le cerveau des
cycipcéphaliens a élé décrit par Lobsteik » De nervi sympathetici hum»
/abricd t usuci tnorbhf \u S^,
||è6 PARTIS uu
bf^në t»ti)i{lllire ^ ràbsencé des cils et quelqneA MXteê i\téA
éb lËblifiit'iDfttion obéervés dans àirerê cm particuliers , èont
l^ttcêHhe autant de preuves da déTeloppement ioiparrait des
globes ocrolaires chez les monstres cyeldcépbaliens*
jSi i pour les deux appareils de la vision , la tendance à la
ftéiéki est mAnifeste» et si la tendance à l'atropbie a seule
-kèéoifi d*6tfe établie par quelques preuves^ è'est précisémenl
fo eéntràire peur l'appareil nasal, dont Tatrbplblè est de todle
iSvidelkcei màis^dans lequel k telndance à la fbsion est Beau-
tf^ tàtAns nàarquée^ et tellement qu'elle a làèttkè été gédd^
rliléitièât mééoûnue. Cette différence est| ail reste «une
tMMqiiënee Mtufelle de la position médiane du nés et dé
Il ritttatién latérale des yeux» dont la réunidn ne peut êtihé
eOA^è Aans ràttephié du nez*
Les degrés d'atrophie que peut présentef l'appareil tltkt»^
f If, èdtit d'ailleurs très-divers. On le voit disparaître de plus
4Sd plu^ depuis l'ethmocéphàlie où l'ethmoldè existe êtt'*
%éNi 9 et où les autres parties du nez se rëtroutent pi^nt
H Jdupttn en nidifiîens dans-la trouipe, juiqu'àuit tM»
Uëêépkales et aux stomocéphales qui n'oUI phs qUé là
Ifi^rapè (i)^ et de eetu-ci aux cyclocéphales qui B*imi tùêlM
plus la trompe* La partie tégumentaire de l'àpparéil est IMh
f èUré cdle qbi se conserve le plus MmplétemeUt et le jplm
<x) -Gène troinpcii représeotant le aez et surtout st partie
fn^D^aire, est totijours située au dessus et non au dessous de l'âfipa*
reil oculaire. Hubbb, dans sa dissertation iotitulée Observ, atqaemigiL
nohmitiœ de idhnstris^ in-4^> Cassel, 1748, décrit et figure, il est Trai» àà
*S6iehoh cyèlbpé qui avait au dessous de l'dsl! (m proloogemeut eà
tf1»itape ! Mais ce prolonlfettaeDt était sans doute fbtmé ^«f les MdiliirM
djftfomées et non par lesTudûneus du nea. — 11 en est de néaie d*mi
mouton monstrueux décrit par Otto , dans ses Seltene Beobacht, fur
JiHià,^ Phf9, ttnd Path, , Bresla^, i8c6, isah; t. -^ ^o/et à ce sujet les
HMàmrqtrtt dé lltrâcHiE , I09, ei'r.j p. 38 et èuiv., et Texposé que j*ai Hit
plus haut des caractères de la stemocéphalie.
MONSTliES CYdLOGÉPttALlENS* ^07
lMg4enlp0. Ainsi on la voit à peine diminnîSè dé Volume
ddns certains cas de rhinocéphalie, principalement thet les
eedions , où la trempe conserve m^e le plàs êoûtent k
•on extrémité la forme d'un groin ; et torsqu*on passé aux
ei# de rhiiaocépfaaiie les pins opposés, À eeiix ott là trdmpe
êm k plus petite et la plus imparfaite » en la voit rédtdtè
I M petit prolongement cutané, lès t^metts da litMK
«yâlil peipsisté nptèa k disparition etaiplèle de tOûteA lés
ittlrêa parties de TapparoU basai.
Qtiànt à la tendance à la JTasion, dans presque tous les càë
Hù Fàppareil olfactif est réduit à Tétat rudiment aire d^ûti
tpp^ndicé probôscidiforme plus ou moins étendu , elle 6$
ttaiitfeste parla fusion des os nasaux en une pièéé médiane,
lirg^ et TOÛtée, ou même en un osselet grêle et allongé,
par une semblable réunion des cartilages latéràujt , et pà^
fetf stence d'une seule cdrité dans la trompe et d'nliè âeulô
tynyerture & ton extrémité. La conséqnence que je déduis dé
iisifti liàits, etprtusieursde ces fai ts eux-mêmes, avaient écjbappé
lÊÛt auteurs; mais l'unité de l'ouverture terminale a été signa-
lée presque par tous. C'est même autant f observatioù de té
Mractëre, que la forme ordinairement allongée et c^^lin^i^l^dè
«dé-la trompe , qui a induit si souvent les anciens téj*atôlô^èl
liàns Tuse des plus singnlièi'es erreurs ^ui aient été jàtnâ^è
"itommises en anatomie. La trompe était à leurs yévàL Un pé-
iiid, inséré, par un bizarre caprice de là nàtufe, aà tîEiilie^
"èB la face; son ouverture était l'orifice de i^urëttè ; qùêïqoJBkl
Yeptis existant dans certains cas vei^s la basé de la iron^pe^
^étaient le prépuce (i); et il s'est mêoie trôqvé dé^ àu-
^nrs (s) qui, prenant le menton mal (conformé- pbiir des
. (i) Ellba, loe, cil,; chez un rhinocépbale. — PtoucQiJBv, d*après
JftRifFLÀXM, ioe, cit.^ p. 29; chez u^ ethmocéphale.
(3) Fojrez LiGETUS, loc, cii.y p. 144* ■— ALDaoyurDB , Mwtttrêhuk
Jiist., p. 4^4 et 4^7*
4o8 PAHTIË liX.
testicules , ont fini par découvrir daos la face un appareil gé^
nital complet (i).
Ces remarques sur l'appareil nasal sont exactement appU*
cables aux mâchoires, mais surtout à la supérieure» située
immédiatement au dessous de lui et occupant de même la. li-
gne médiane. Son atrophie est manifeste , non seulemont
dansla stomocéphalie, mais aussi, quoique portée beaucoup
moins loin, dans les quatre premiers genres, de la famille.
Elle est, en effet , mal conformée et plus courtes , et , de même
que pour l'appareil nasal , c'esf le système tégumenlaire
dont l'atrophie est le moins marquée. Ces modifications bV
perçoivent surtout très-bien sur les ruminans et les pachy-
dermes; espèces où les anomalies , à cause de l'étendue des
mâchoires, se présentent nécessairement, si l'on peut s'ex-
primer ainsi , sur une plus grande échelle. Par la mêikie rai-
son , c'est aussi dans les animaux de ces deux ordres quelfi
tendance à la fusion, indiquée déjà, chez l'honmie et les
carnassiers, par le rétrécissement et la soudure des deux
maxillaires , devient le plus manifeste : mais elle ne l'est dans
aucune espèce autant que chez le cochon , animal où Vfm
trouve presque toujours une dent médiane à l'extrémité du
maxillaire supérieur. Ajoutons enfin que les modificatioiis
spéciales qui caractérisent la stomocéphalie , sont égalenieiit
dues, en partie et surtout, à l'atrophie des parties médianes
ou rapprochées de la ligne médiane, mais en partie aussi k
la venue sur le centre et à la fusion des parties latérales »
c*est-à-dire des os et des tégumens de la région no^alaire*
L'observation le démontre , et on eût pu le prévoir à priori,
une atrophie partielle de la fiice, quelle qu'elle soit i .ne
. (f ) Plusieurs des prétendus hermaphrodites décrits par les anciens
auteurs ne sont autre chose que des individus femelles offrant cette
u>nfQruia(iuu.
MONSTRES CYCLOGBPHiU£NS. 4P9
pouvant seule rendre raison de rhuperforation de la
bouche.
Les anomalies dont je viens de parler foraient les
caractères essentiels , soit des monstruosités cyclocéphalî*
cpes en général » soit d'un ou de plusieurs genres en parti-
culiers. Il me reste maintenant è mentionner quelques autres
déviations qui viennent plus ou moins fréquemment s'ajoti*
ter aux précédentes, et les compliquer (i).
Ces dernières peuvent être rapportées h deux sections.
Les. unes sont des anomalies analogues aux déviations prin-
cipales et caractéristiques de la monstruosité, par exemple
des anomalies par fusion médiane de parties latérales , telles
que les reins (2) : les autres , des anomalies qui n*ont au-
cun rapport appréciable avec les déviations principaleSi par
exemple la polydaclylie , le pied-bot , le déplacement tho-
racique de quelques viscères abdominaux (3) , T'éventra-
tion (4) , ou même l'inversion splanchnique (5).
On pourrait penser avec quelque fondement que les pre-
mières de ces anomalies, étant analogues aux déviations
essentielles de la monstruosité, doivent en être les compli-
cations les plus fréquentes : mais il en est de ce rapport
comme de beaucoup d'idées, rationnelles en apparence, que
Fobservation dément complètement. Il n'est qu'une seule
' (1) Les monstruosités cyclocéphaliques, sujettes à diverses complica*
tioos , yiennent elles-mêmes compliquer quelquefois divers genres de
monstruosités doubles. Nous verrons même, dans la polyopsîe, la
centre de la face occupé par un œil double» appartetiaat pour ckaque
moitié à un individu différent.
(â) f^ojrez Dvlsv, , loc. cif. — Il y avait aussi chez le sujet de Duane
réunion de quelques côtes.
- . (3) Lacroix, loc. cit.
(4) MoRGAGivi , loc, cit,
{j) HEUEHNAffffi ioc, cie.
4 10 »AftTIB in;
èomplicalièfi des monstroosités cydoc%ihaKqaes que Vén
puisse regarder comme fréquente , et c'est précisément celle
qui paraît avoir avec elles le moins d'analogie , la polydac-
tylion Souvent i ches FhomiDiB , il existe six doigts, soit h tin»
dMx ou trois des membres , doit à tous à la fois , et eettè
complication est relativement si fréquente» que Ton pènt dire
tfèe toute assurance les monstres cyeloeéphatiens set-^di^
tàires# moins rares que ceux dont fea doigta sont eti nombre
normal. An contraire i et la fréquence de eelte eempliôà-
tien ehec rhomme en devient plus remarquable» je il*ai
peint encore m k pdydactylie coïncider ches les enimaitoi
i¥ee nae monstruosité eyclocéphalique ; pas même théi
les cbata el les ehSens que la composition de leura |iièdi
poètMeurs dispose si bien à la predaction sumuméraifd
d*iln cinquième doigt (i).
Il y a donc h cet égard une différence digtte d'être i^a«
lée eetre les monstres humains de cette famille et ceiut qui ap^
partiennent aux animaux < mais cette différence est À peu près
lA«Bttlei et il âe reste guère k signaler après elle que Fibé-
l^le firéqttetice de la production des monatruosités tydoeé-
pkalf ques cbec l'homme et dans quelques espèces Mf males.
C*.est tm fait très-remarquable que dans les trois fkmlllei
ytéeédentea de monstres unitaires» famille dont fenaettihlè
«empesé tme tribn spécialement remarquable par len ano-
malies du crfine et de l'encéphale, les cas que noua eirens
eus à étudier noua ont été généralement offerts par IW
pèeè bomaine. Noua avons dft auvtout noue étonner de todr
«tttièrettent inconnus parmi les abimaux qoelquea genitt
qui » chez rhomoœ , se placent au nombre des anomafies
les plus communes de toutes.
Nous entrons maintenant » par les monatraoaitéa oydecé-
(x) Voyez dans le 1. 1» Tbistoire de la polydabtylte.
M0NSTRB8 CTCLOCÉPHALIBNS* 4^ ^
pbuliqtie»» dansune autre tribu priucipalemènt caratlériêée
par les anomalies de la face et des organes des sens , et tout
aussitôt ces rapports se renversent. Parmi tes monstres cytlo*
céphaliens, et il en sera de même de la famille suiTante, nous
trouvons bien quelques cas chez Thomipe, jmais un beaucoii|^
|ilQS grand nombre chex les animaux. Ainsi » dès h présent,
parmi les maminifères^ le chien , le cfaat^ le lapin » le éo-
bbon f le cheval > le bOBuf^ la chèvre et le mouton o&t offert
éés exemples d*un ou même de plusieurs genres de mon-
struosités cyclocëpbaliques. Quelques espèces sont spéciale*
ment remarquables sous ce rapport t tels éont, par exemple,
le lapin qui nous a présenté surtout des exemples de stomo»
céphalie , et bien plus encore le cochon , chez lequel lâ
rhinocéphalie est si commune (i}^
La classe des mammifères n'est même pas là lente dai^s
léqu^e Tobservation ait démontré Texistence de monstruo-
sités cyclocéphaliques. J'ai indiqué plus haut , d'après mes
propi^s observations , un jeune poulet cyelocéphale , et ee
cfts n'est pas l6 seul connue SandiforI (9) mentioiine, mâlheu*
f^nsement sans te décrire , un jeune dindon à un ieiil csil ,
dl Sans mâchoire ftupérienre. Otto (3) cite, sans beaucoup
plue de détails , un pigeon qui avait ail dessus d'un ftll imi-'
que à deux cornées, une grande trompe surmontée elle-même
(i) Outre tous les cas précédemment cités soit de rhinocépbalie, soit
d^autres monstruosités cyclocéphaliques chez le 6ocboD , d*antre8 sont
^kieore indiqués par DELAFA-n, Sùf, de VAmtd, des 8c pottr I75S, p. 49.
-à^Vf ACTXR» Màs, euMt.^ p. x63y n« 1089.— CERtnm , ÉemkrêB» d&rpâm
*0tiâ. Pftepanrte dès jdnat. Theaters zu Leipzig, p. a76.-^Ax.BtA]mxt, dans
"iêïfew PhHos. Journal d*£dimbourg , juin 1838» p. 100. — Lottstsiv,
Compte rendu à la Fae, de Stragbourg sur son mus» anat., Strasbourg, iSao,
pi t4T. — Enfin GimLT, loc. cit., p. 56 , cite à loi seul Once eoebons
'iC^locépbaliens , vos par lui dans divers musées de P AHemagiiè.
(l) Xms. étnat,, texte , p. 3o5.
4is Fâmiis uu
d'une petite : cet oîseaa éuit, commt k ptéeédorit» priié
de nundibnle sapérieure. Enfin HoscUke, dans le travaS ro-
masquable qu'il a poblié récemment sor la ionnatioD de la
lace» cite deox cas plos on moins analogoes» Fan dm un
poolet, déjài indiqué par Heosner (i)»rantre dies ime jeniie
nie. 11 fait connaître cette dernière par deox figues qa'ilaYnt
reçues de Blumenbach, et ajoute (2) , mais senlemeni d*a*
près dles» une courte description* U n'enstait qu*un aeld
œil, sim^» du moins à reztérieur, surmonté d'une très-
petite trompe » et qui semblait placé dans la iKNidie; peut-
être, dit Huschke, parce que les deux maxillaires et inter-
maxillaires , imparfaitement développés, n'étaient poini en-
core réunis.
Ces divers cas, observés chez les oiseaux, ne sont tous
connus que d'une manière très - impar&ite; et c'est pour-
quoi, sans avoir cherché à les déterminer'génériquement (5),
je me borne à les dter ici comme preuves de l'existence
de monstruosités cyclocéphaliques dans la seconde classe
du r^ne animaL Quant aux reptiles et aux groupes in-
fihieurs , les insectes exceptés , parmi lesqueb Stannius a
tout récemment signalé un exemple de la réunion des
yeux (4) , on ne connaît encore chez eux aucune monstruo-
(i) Deser, mumstrorum avUtm , ampkibitmfm y puamm, qmm txuuu im JAtt.
BtroLt Dûs» iaamg,^ ia*8*, Berlio, x8a4*
(a) Loe» cit,, p. 47.
(3j On peut toutefois regarder comme très-probable que les BÛeux
OOQDUS de ces cas y étant remarquables par l'atrophie presque oom-
plète de la mâchoire supérieure^ ne rentrent naturellement dans aucoa
des genres établis précédemment. Ils indiquent l'existence d'un groupa
particulier^ voisin, mais distinct des rhinocéphales.
(4) Chez une abeille. — Voyez Ue^ emîgc MiMdmmgtn hty tkm imti^
ttn, dans Arddvjwr Anat,^ Phys» und wiss, BÊedidn^ aon« l835, n9 3, p. 197,'
— Les deux yeux étaient complètement réunis, sans qu'il exiaiàtaur
U ligne luédiaue de tiaces de séparation. Laùi commttu était syoïé-
MONSTRES GTCLOC{tPIIiUEN'S« 4l3
site qae l'on puisse comparer ni à la rhinocéphalie ni à an*
con antre genre de la même famille.
, On pent se demander pourquoi les monstruosités cjcUh
Qéphaliques sont si fréquentes dans certaines espèces » pour-
quoi » au contraire « dans d'autres» elles ne se présentent
que rarement ou même ne s'offrent jamais à notre obser-
ration. C'est une question » il faut Tavouer , dont la solution
nous échappe entièrement. Il y a plus : les espèces que nous
pourrions croire le plus prédisposées, par les conditions
normales de leur organisation , à l'atrophie de leur appareil
nasal et h la fusion de leurs yeux» c^e8t*k-dire celles qui ont
l'appareil nasal très-peu développé et les yeux très-rappro*
chés, sont, à en juger par l'observation» celles qui parais-
sent le moins exposées aux monstruosités Cyclocéphaliques.
Réciproquement les deux animaux qui nous en offrent le
plus grand nombre de cas » le lapin et surtout le cochon ,
sont remarquables par l'écartement de leurs yeux et le déve-
loppement considérable de leurs organes olfactifs.
Il est toutefois une circonstance de l'organisation des mons-
tres cyclocéphaliens qui me parait très-bien en rapport avec
les données du type normal : c'est l'absence ou la présence,
la petitesse ou le volume considérable de la trompe. La cy-
clocéphalie et la cébocéphalie sont proportionnellement plus
fréquentes que les monstruosités caractérisées par l'exis-
tence de la trompe» dans les espèces qui ont normalement
le nez» et surtout sa partie tégumentaire » peu développé.
De même» parmi les ethmocéphales» les rhinocéphales et les
stomocéphales » le volume de la trompe est en rapport» dans
trique et saillant. L'animal était normalement développé» aux ano«
maïies près de la région oculaire » et il avait vécu. Ce cas très-remar-
quable s*écarie beaucoup de tous les autres» et ne rentre dans aucau
des genres plus haut déterminés parmi les monstruosités cyclocépha*
Itqacs.
4i4 iPAnriB III.
U ptoi^aH iéê eaa » «vee le déyeloppemenl; âi| naa et t ût -
tout de sa partie tégamentaire. 8i » par exemple » en eoHi*
ptipe |ie« rhiuecéphalea humabs avec les rlûnoe^^kaks
de l'espèce du çochoa « on trouye dans )a presque ioUSki
dea cas t chez les fecopda , une trompe quatre foia plne
gi^aade proportionaellement » et dont la reasemblaiiee a?ep
çaUe de l'éléphant a frappé tous les observateurs» Cette teiir
sembUace , remarquable dans une espèce qui «ppertient «
comme Téléphaat , à Tordre des pachydermes» si riche ei|
animaux à trompe , n'existe guère d'ailleurs qu'en epp»t
reo<î0 : car I malgré une ancienne assertion , rç^;urodiiite
eiàcore tout récemment par un illustre anatomiste » il espûatê
âae« la réalité beaucoup plus de difiérenees que d'anaïf
logies entre la trompe du cochon rhinocéphale et edle de
Téléph^t ; l'une placée au dessus, d'un oeil unique» reprAr
§€^t|int seulement un appareil nasal rndimentaire» el créât
sée d^une cavité è une seule ouverture; l'autre, insérée •&«
tre doux yew que sépare un immense intervalle » fermaolit
partie principale de l'appareil nasal le plus développé el l^
plus riche qui soit connu dans la série animale teut sçlièn^
reofarmant deux vastes canaux» et terminée k chacue dlf
ses e?Ltrémités par une double ouverture.
Si nous voulons trouver parmi les êtres de la série ^ooJbp
gique normale des types d'organisation vraiment compAffihp
blos aux monstruosités cyclocéphaliques» qe n'est donc peut
parmi les pachydermes qu'il faut les chercher » ni mêm»«
d'une manière plus générale» dans la classe d&$ mammtfhr
rea. Nous les trouverons bien plutôt parmi des animaax pla-
cés bien loin de ceux-ci dans l'échelle animale» les crus-*
lacés, et plus spécialement» parmi eux» les entomoslrtf-
cés. Je ne rechercherai pas jusqu'à quel point les antennes
intermédiaires des crustacés » analogqes , suivant plaaieoci
2ootomi6tes modernes » à l'appareil nasal des animaux
M0NSTBE9 GY<|L0CifflAtIBNâ. ^ll
l^f^i» peuvent éir% CQmf9xtw h lu iroinif^ d-ai( rbîM*
liéphiite (i) : rnaU ja rappellerai qiie ebes plwi^iirt f»M0«-
liM(f9péft»^)e9 yeux vienBeol ae porter» irèa-ptia Tua àê
]i*i|t|tré » tera la ligne médiane» eomme dans ks deiMI pm^
HMWPt genre» des moQftkraoaiiéa qyeloodphaliqiiea , el ^iMÎ^
4wa d'i^utrea espàoet » iU te réuniaien^ mênàjp en «ù leid
4iît voéjdian , al^aolumeAl cemme daaa U rktnooépbalio el Ita
jfi^ax g^i^rea voisîDf t d'Où lea nomi Hiyclfips , fiiiNtcni/(i««
cephaloculus 9 polyphemus donnés à plusieurs de ces articulés
par Linné « Lamarckt MuUer et d'atitres aqteura.
Les rapports qai exiatent entre ces crustacés cyclopea^ e|
|ioa cyelopes monstrueux lont trop évideas pour qu'il a^ik
iiéceasaire d'iniister sur eux; mais je dois noter ici aveo aojig
iiae observation faite par M. de Jurine (a) sur un de cof
l^nres d^entomostracés » les daphnies , et qui sana doute atrf
par la suite étendue à d'autrea. L'oçil des daphnies^ «niqiit
dans Télat adulte, est primitivement composé de deia jfufr
ticus très-rapprochées, mais distinctes ; en d'autres termes»
de dçux yeox, d'abord séparés , puis bientôt réunis et cofip
fendus sur la ligne médiane.
Ainsi la théorie du développement centripète nous reA4
raison de la fusion des yeux chez ces crustacés, oji elle eiûst)|
pèn^amment, et pour lesquels elle conalitue im état norma}
vraiment exceptionnel. Nul doute que cette même théornii
que l'ai ailleurs (3) appliquée d'une manière i^érate a«i(
anomalies par réunion médiane, ne convienne aussi bien à
la réunion des yeux qu'à celle des reins ou doa teaticulçs.
L'existence d'un aeul œil médian a été certaiaement préoé-
(i) Fqy^Zf à ce sujet, Gjkofpaot SAiir*-Hu.iJAS, PlUias, jimatom,^
iûc, cic,
(a) Histoin des monocjes^ 4^> sS><>- — Voyez aussi Dssmaaist , Con*
sidér, gêner, sur Ut erwtaçés^ 80, Paris, ii%$ , p. 4^ ^t p* Spo»
(3) Voj €z le 1. 1, p. 535 et suivantes.
4l6 PARTIE III. '
dée p chez les monstres cyclocéphaliens » comme ohtô les
daphnies» par celle de deax yeux promptement réanis (»i
lîn seaU comme l'existence d'an rein, d'nn testicule mitqnes
et médians y par celle de deux reins » de deax testicules; etr
quoi qa'on ait dit, les importantes obseryations récemment
publiées par Huschke sur le développement de la face» ne mo^
difient en rien cette importante conséquence de la loi de
la formation excentrique et de FaiBnité de soi pour soi (i)«
J'ai en vain comparé toutes les observations publiées par
les auteurs on recueillies par moi-même sur des rhinocé-
phaies ou d'autres monstres de cette famille, afin de saisir
quelque généralité relative aux circonstances de la grossesse
chez leurs mères. J'ai à la vérité constaté que quelques fem-
mes 9 enceintes de monstres cyclocéphaliens , après l'avoir
été d'un ou de plusieurs enfans normaux , ont eu des gros-
sesses plus pénibles que les précédentes; que la grossesse
de quelques autres avait été troublée par de vives émotions»
des accidens ou des blessures (a). Je trouve même que
des circonstances particulières , ayant une relation plus di-
recte avec les anomalies caractéristiques des cyclocépha-
liens , ont quelquefois même précédé et signalé la naissance
de l'un de ces monstres. Ainsi la mère du rhinocéphale do
M. Jourdan (3) avait entendu parler pour la pf^mièrefois,
dans le premier mois de sa grossesse » du cyclope Poly-
(i) Fûfez le t. x*», p. 91 et p. 537.-
(9) La mère du rhinocéphale décrit par Dnane avait reçu de son
mari , pendant sa grossesse, un coup de pied dans le ventre. — La
mère de l'un des rhinocéphales décrits par Tiedemann avait va, ïort*
qu'elle était enceinte de deux mois, son amant frappé sous ses yeux
d'un coup de couteau par une rivale jalouse ^ et elle avait donné pen-
dant quinze jours au blessé des soins assidus et pénibles.
(3) Fqyez sa thèse déjà citée, p. 7 et 8.
MONSTRES CYCLOCÉPUALIENS. I^X'J
phëme» et la description du monstre horrible, hideu^ yW-
, tnense, avait vivement frappé l'iniaginatlon de celte feiiaçae.
Hais ces faits et quelques autres sont trop isolés pour, offrir
un intérêt réel , et les cas où la grossesse n'a présenté au-
cune circonstance particulière sont de beaucoup les plus
nombreux.
Les monstres humains de celte famille , très-rarement ju-
meaux , naissent ordinairemeent de femmes déjà mères
une ou plusieurs fois, et devancent souvent de quelques
semaines le terme ordinaire de la gestation (i). A leur nais-
sance» ils paraissent bien développés » sans offrir toutefois
cet extrême embonpoint et celte santé si robuste. en ap--
parence» qui rerident remarquables les monstres des fa-
milles précédentes.
Parmi les animaux multipares , la gestation se prolonge
ordinairement jusqu'à son terme. J'ai constaté» par plusieurs
observations chez le cochon et chez le lapin , que deux ou
plusieurs monstres cyclocéphaliens naissent fréquemment
dans la même portée. Dans tous les cas que j'ai recueillis ,
il existait d'ailleurs entre les jumeaux monstrueux des diffé-
rences notables, l'un élanf, par exemple, comme je l'ai vu
chez le cochon , un rhinocéphale à trompe presque rudi-
mentaire et œil simple en apparence , un autre ayante au
contraire , la trompe énorme et un œil presque complète-
ment double. Quelquefois même des animaux cyclocépha-
liens naissent avec des sujets affectés d'une autre monstruo-
(i) Ol. BoERicHtus, ioc, cie,9 parle d'un monstre cycIbc^baUen
né au dixième mois ; mais s«n assertion est tellement vagaequ^elleest
privée de toute valeur. — J'ai à peine besoin de dire que des fœtus
cyclocéphaliens , sous l'influence des causes qui déterminent d'ordi-
naire Tavortement, peuvent aussi naître dès les premiers mois de la
gestation. Tel est le cas d'un rhinocéphale humain figuré clans notre
atlas, à moitié de grandeur naturelle.
II. 27
4i€ ^kMn m.
êhé ée là Atce , oo même d'un simple Tîce de Côûformatitm;
pat'e>[emple, comme je l'ai vu aussi chez le cochon , d^noe
atrophie irès-marqnée de la mâchoire snpérlenre, sans atfo«
phîe defappareil nasal ci sans rapprochement ded yenx.
On doit surtout à Tiédemann (i) d^aToîr démontré la pré-
dominaoce du sexe féminin parmi les monstres cjrclocéphâ-
Iiens. Le petit nombre de faUs que j'ai vus chez rhomme»
et ceux qui ont été publiés postérieurement au travail de
Tiedemann, confirment pleinement celte remarque» qni doit
être étendue aux animaux cyclocéphallens. La prédomi-
nance du sexe féminin est même encore plus marquée pour
ces derniers que pour les cyclocéphaliens humains. Je crois
pouvoir affirmer» surtout pour les cochons rhinocéphateâ,
que les trois quarts des sujets sont femelles; encore Se
tronve4-il dans le dernier quart quelques individus âans Sexe
apparent.
Les monstres cyclocéphaliens naissent ordinairement vi-
rans; mais leur vie est très-incomplèle» et leur mort ir^«
prompte. Le rhinocéphale de M. Jourdan , entre autres
ne donna de signes de vie qu*au bout de deux minutes, et
ces signes furent seulement des mouvemens convulsifs des
membres et une respiration bruyante et spasmodique : la
mort survint au bout de deux heures, tin autre rliinocë-
phale 9 décrit par Tiederaann , mourut au bout d^nne heure
et demie dans les convulsions. Le rhinocéphale de Ploucqaet
ne vécut même qu'une demi-heure. Enfin celui de Duane
expira au bout de vingt minutes» sans avoir jeté un seul cri»
et fana avoir donné d'autres signes de vie que de faibles
mwïvûwBns reapiratoires et quelques contractions épcam^
dlqued des mnscles de la face ; et parliculîèremaal dtB pau-
pières.
(i) Loc. a't.
îi èbèst 9e même des atiithàux cyèlocépnàlièns. t^*aj^eaa
C]^Ibëë^hale décrit par Albrecht mourut au i)oùt de pea
l3*netirës; ub chien rhinocéphale décrit par Coudèrd^i),
Kà bout dé trois ; un autre non encore décrit , que j'ai men-
tionné plas haut, au bout de quatre» et tous les autres su-
jets que j'ai vuâ bu que les auteurs ont publiés , avaient de
îhêmé à peiné durvécu à leur naissance. En laissant de côté»
cotnmë un casi tout-àfait hors de ligne» celui que Stan-
%Iué (â) a observé chez Tabeille, une seule exception pour-
rait être citée , le poulain cyclocéphale que Regnâult a fi-
guré dans son Iconographie des écarts de la nature » et qu'il
prétend avoir vécu environ quatre mois : mais les renseigne-
mens que donne cet artiste manquent entièrement d'au-
thenticité» et doivent être comptés pour rien.
Nous devons nous demander > en terminant cet article»
comment peut s'expliquer la mort constamment si prompte
des monstres cyclocéphaliens. Certes , ni la fusion des yètix»
ni l'àtrophië de l'appareil ââ^al» ni même» en exceptant la
stomocéjihalie et quelques cas compliqués de ihinocéphalie»
la conformation imparfaite des mâchoires» ni aucune autre
îles mb^âitiôations extérieures qui caractérisent les mous-
tfëé cyclocéphaliens» ne sont par ellesiuêmes des causes
iiéèessatrès ae mort, et surtout d'une mort aussi prompte,
pirons-nons » à l'exemple d'Albrecht (3) » que ces monstres
jpérissent parce que Tétat imparfait de leurs mâchoires leîir
rendetif» au moins dans beaucoup de cas» la succion ini-
pôssiMeP Gë serait évidemment élehdre à tous une explicâ-
iioh qui ne saurait convenir qu^à quelques uns » et qui» dans
aucun cas même » ne rendrait raison ni de la vie si impar-
faite de tes monstres » ni de la promptitude de leur mort.
(i) Loc, cît,
(a) toc. ci$»
(3) Loc, Gtt.f p. 364*
420 PART1£ III.
Ces phénomènes étant constans, leur cause se trouve
évidemment dans les modifications constantes elles-mêmes
d'un organe important. Cet organe , c'est le cerveau. Ar«
rêté dans Tune des premières phases de son évolution » im-
parfait au moment de la naissance comme aux premiers mois
de la gestation , il ne suffît plus à la vie nouvelle à laquelle
le fœtus se trouve tout à coup appelé ; et le monstre cyclo-
céphalien» pourvu d'un cerveau incomplet et presque radi-
mentaire ,_ périt comme Tanencéphalien , et par les mêmes
causes (i).
' CHAPITRE VIIL
DES MOMSTBES OTOCiPHALIENS.
Division en cinq genres. — Sphénocépbales. — > Otocéphales. — - Edo*
céphales. — Opocéphales. — Triocéphales. — Analogie des olocé-
phaliens avec les cyclocéphaliens.
Cette famille est caractérisée par des modifications très-
analogues à celles que nous a présentées la famille précédente»
mais plus graves : elle doit , par conséquent» se placer im-
(i) Outre tons les auteurs précédens p et les auteurs généraux sur la
tératologie » "vo/ez encore pour les monstres cyclocéphaliens : Bobbit,
Hitt. et obs, med, phys., cent. III, obs. 3. — Hoopbr, dans les Humours cf
the med. Society of London^ t. II, ann. 1778 , p. 33 a ; cyclocéphalien io-
détemiinai)Ie génériquement, chez lequel le sexe était douteux. —
FnrrsGH, âAm Seitsame ffandel , t. III, p. 196. — Maybr, Besehreik
eines monacuUu ^ dans le Magazin de Rnst, t XVII, p. 329. — Spxxe »
De cyc/opidshe uni, partinm capitis in st, norm, disjimctanun^ Halle, 1819;
Diss. înattg, composée sous la direction de Meckel. — Ullerspergsr ,
Path.anat, Beschreibung zw. iT/</^«5ar/tfn,WurÎ7bourg, 1829, avec pi.; c*est
encore une monstruosité cyclocéphalique compliquée de polydactylie»
MONSTRES OTOCÉPHALllSfiS. ^21
médiatement après elle. Les monstres cyclocéphaliéDS
étaient » en effet , caractérisés par le rapprochement ou la
réunion médiane des deux yeux , avec absence ou état rudi»
mentaire de l'appareil nasal normalement interposé entre
eux; les otocéphaliens le sont par de semblables modi-
fications de deux autres appareils sensitifs^ les oreilles»
c'est-à-diro par leur rapprochemeht ou leur réunion mé-
diane» que complique constamment une atrophie plus ou
moins marquée do la région inférieure du crâne , et le plus
souvent même l'absence des mâchoires et d'une graûde par-
tie de la face. On va voir que la fusion et Tatroph^e, tout ei|
affectant surtout la portion inférieure de la tête , s'étendent
aussi dans beaucoup de cas jusqu'à la région supérieure :
c'est ainsi que nous retrouverons» parmi les otocéphaliens»
quelques groupes caractérisés par l'existence d'un seul œil
médian» et par conséquent intimement liés h la famille pré-
cédénte » et même un genre privé aussi bien des yeux que
de l'appareil nasal.
Cette famille » quoique l'une des plus isemarquables de la
série tératologique » a moiûs excité que la précédente l'in-
térêt des anatomistes. La plupart des auteurs se sont même
bornés à décrire les genres dans lesquels il n'existe qu'un seul
oeil, comme des cas de cyclopie plus compliqués qu'à Tordi*
Daire; et c'est seulement dans lès ouvrages de mon père que
j'ai trouvé quelques groupes génériques établis ou iudiqaés
à l'avance. . ,
§ L Histoire spéciale et description des genres» .
Les genres de cette famille se divisent très-naturellement
en trois sections», suivant que les deux yeux existent bien té*-
parés» ou se trouvent réunis sur la ligne médiane» ou biea
encore n'existent pas. Ces trois sections correspondent à
4^2 PABTIE nu
troîç JQ^és d'anomalie » dont le premier est évidext^ment le
plus rapproché da type régnlier, et dont le troUième, coini^
in le verra , offre le dernier terme des modifications possi*
I^Ies barmi les monstres unitaires antosites.
■
A. Deux yeux bien séparés»
10 Les deux ojrejilljes rapprciché/es ou réu-
mes sous la tête; mâchoire et boncbe
distinctes Genre I. SpBiîirocIpBÀUt.
B* i/p s^tiî œil ou deux yeus réunis dans Ut même orbite,
le Les deux oreilles rapprorhées ou réu-
' H^essons ki'téte; mâchoires et bouche
disfioetes; point de trompe qasale • . • II* OTOcipBAi.B*
3^, Les d^ui^ oreilles rapprochées ou réa-
, nies s.ous la téie; mâchoires alropbiée^^
poinl.de bouche; une trompe au dessus
de I*œi1 ' HL EDocipBAx.y.
4^ Les deux oreilles rapprochées ou réu-
nies sous la tête; mâchoires atrophiées;
: y^mk, 4ê, l^^pHie ', poUfii de. tfpmpe. . - IV* OfittcieajLUL
■ *
C. Point d'yeux»
fit Lai déox oreilles rapprochées ou réa«
njes spc|s la. t4te^ mâchoires airopbiées;
JfP\^^ bppcbej ppinJt de. trpmpçi. . . V. Ifufïti^s^if^^
Sur ces cinq genres » deux avaient déjà été établis ptf
mon père dans la Philosophie anatomique (i). Tels éoht
le genre sphénocéphale, dont j'ai d'abord à foire FJIjijstoire»
et le genre triocéphale (s).
(i) Temell, p. 97 et 98. — Et aussi dans son mémoire déjà pln«
«{•urs fois cité Sur les Déformations du eràue-dê l'homme^
40 1^^°' te travail de iqon pèjre« cçts.genrQ^ ^aiffut. appela *pfià9«^
M0N5TBBS OTOCÉPHALlBNi* 4tS
Genre I. SPH&HOGÉPHiLB, Sphenocephalus.
Je ne connais point ce premier genre par mes propre^
observations y mais seulement par une flg^upe très-exacte de
Fextérieur de la têle d*un agneau $phénoc<^phaIe« par la dei«
criplion succincte que mon père a donnée de ce même indi*
Tidu , et par la relation d'un second cas plus récent^ due ii
Barkow(i).
La description donni^e par mon père est ainsi conçue :
c Le crâne ployé à la région palatine, de façon que les dents
de chaque côté se rene<»nM*eDl; el se louthenl swr U Vgne mé-
diane : les oreilles contiguës et soudées sur le centre; un
seul trou auriculaire et une seule caisse; le sphénoïde pos-
térieur ayant ses deux ptérygoîdaux (apophyses ptérygoïdes
externes ) soudées dans les neuf dixièmes de leur tongnenr.»
c J*établis ce genre , ajoute mon père , d'après le crâne d'na
mouton ; je ne Ta! point encore rencontré dans Pespëce hu-
maine. Le grand intérêt de cette monstruosité est dans sou
sphénoïde postérieur (2) , présentant dans Tétai palhoIogiL
que les conditions normales chez ^es oiseaux. »
A cette courte description , Texamen de la figure qne jV?
sons les yeux y me permet seulement d^ajouter les détaiHr,
modification que je propose ici. — Parmi le» trois f^ntren- oeoêépAmlà ^
èitocéphaUétoifooéphakB^ que j*ftl cm devonr i^mei^ let d«i|ib demers
HMt déjà coDousi souft cm. noiiMi, la plaAcbe VII. claii3. laquelle j^ lef^.ai
ffMt représenter, ayant paru avec le premier volume de cet ouvragA«
(i) Ueher angeb, Mangel der Unterkîefert bty SœugetKf dans Itos lCo9a
Jetaphys, mediea^ t. XV, part. II y p. aSp, p(. 74* G» second OM^cttlft^*
9llftlog|ie à celui de rogn père ; seulement les mâchoires «ont encore
plus imparfaites et plus disproportionnées.
(3) De là le nom que mon père a donné à ce genr^, et qui indique
eo effet un genre dont la Ipteest principalement remarquable par Ifi
CRuibrjoi^tio.o du sphénoïde»
424 PARTIE III.
suivans. Le trou auditif commun se présente à Textérienr
sous la forme d'une fente transversale , bornée h chacune
de ses extrémités par les conques auriculaires» plus allon-
gées que dans l'état normal » et dirigées verticalement de
haut en bas » au lieu de Têtre de bas en haut. La mâchoire
inférieure est plus courte que la supérieure , la bouche pe-
tite, et le museau presque conique ; mais les yeux et Tappa-
reil nasal , à en juger par les narines» sont normaux.
La figure» due à l'habile pinceau de M. Huet» indique oh
agneaa nouveau-né.
Genre IL Otocéphalk» Otocephalus (i).
L'otocéphalie est caractérisée par la réunion des mêmes
anomalies que nous venons d'étudier séparément chez les
sphénocéphales et chez les cyclocéphales. Comme chez les
premiers » les deux trous auditifs » réunis sous la tête , se pré-
sentent à l'exlérieur sous la forme d'une fente transversale
bornée à ses deux extrémités par les conques auriculaires
allongées et pendantes. En même temps , comme dans les
seconds » il y a atrophie de l'appareil nasal, réunion ou même
fusion complète des yeux , et développement imparfait des
mâchoires. La bouche , au dessus de laquelle on n'aperçoit
aucune trace de narines , n'est qu'une petite fente située k
l'extrémité du museau.
Je n'ai encore observé cette monstruosité que chez im
agneau nouveau-né. A part sa position médiane , l'œil ne
différait d'un œil normal que par son volume plus considÂ*
rable qu'à l'ordinaire (2).
(x)J*ai aitisi nommé ce genre, parce qu'il offre» si t*on peut s'ex-
primer ainsi , la moyenne de« modifications qui se préseolenl dans la
famille des otocéphalîens , et qu'il peut par conséquent en être conti*
déré comme le type.
(9) Dans la planche VII de l'atlas » fig. 5 , j'ai fait représenter,
MONSTABS OTOGÉPHÀLIENS. 4^^
Genre III. Edocéphale , jEdocephalus*
Une trompe» semblable à celle que j'ai décrite dans pla-
siears genres de cyclocéphaliens; au dessous d'elle» an œil
médian; plus bas encore une ouverture transversale qae
l'on pourrait prendre et même que l'on a quelquefois prise
pour la bouche» mais qui représente les deux trous an^-'
tifs réunis sur la ligne médiane ; enfin les conques auditives
placées de chaque côté en dehors du trou auditif commun :
telles sont les seules parties que présente la face dans le genre
édocéphale (i)» privé par conséquent débouche» et n'ayant
que des mâchoires rndimentaires»
le oom de strophocéphale 9 UD agneau moDstroeux dont les aDomalies
très-remarquables caractérisent un genre voisin à quelques égards»
mais distinct, de Totocéphalie. Au défaut d*une description ^anato-
mique de cet agneau, que je ne connieiisque par une télé préparée» il
m'a paru utile d'appeler sur lui l'attention des tératologues par une
figure des parties extérieures de la tété» La figure que j'ai donnée
représente la tête vue par sa face inférieure. (Test là» et Don,commedans
Tétat normal, à la face supérieure» que se trouvent en arrière les oreilles
disposées comme chez les ôtocéphales , et au milieu les yeux beaucoup
plus rapprochés Tun de Tautre que dans l'état normal. La bouche
manque. Les narines sont au contraire très*grandes » et aussi appa«
rentes inférieurement que supérieurement. Il suit de toutes ces modifi*,
cations remarquables que la tête est, au premier aspect, comme retour-
née, les yeux et les oreilles, qui normalement sont eb haut» étant ici
au dessous d'elle. C'est cette apparence singulière que rappelle le nom
de strophocéphale ^ dérivé de ar^ofii tour^ retournement^ révolution t et
de x.8?«>i|, tête, — Serait-ce un cas analogue que Rutsgb mentionne»
par malheur en deux lignes seulement, dans son Thésaurus anatomi»
çus, IV^no LV, et qu'il représente, i5fV/. (pi. I)» dans une figure dont
l'extrême inexactitude est manifeste. Le sujet de cette figure est aussi
un agneau nouveau-né.
(z) Ce nom, formé de otlfo^ov^ parties sexuelles, et de xr^oUiit tétêf
rappelle l'ancienne erreur si souvent commise à l'égard des cyelopes à
4«( ?A^ni lu.
Ce genre est mieax conna et beaaconp moins rare que le
précédent. L'indii^Ua qai a senri de lypeà la figare qne j*ai
donnée dans TAtlas de cet onfrage, est on fœtus de cochon.
Idii îH ^usi la laème monstruosité une seconde (ois cbes le
cy^bon. Parmi les mammifferes onguiculés , elle m^osl «nssi
QQiWUC) p^ m^ propres observations, chez le lapin « çki^%
1^ ^t » pafiQ chea le chien , espèce dans Uqueik» eUo 9Wj9Ît
él4i déj^ ^ depuis loiij^4^mps sigillée par Littre (i).
L'édMépludie est plus rare chei Thomme que dn» lot
aPMMOS* Uéry et Xiedemann paraissent Taviiir seuls ohaiigi
léo dluBS notre espico% La sujet obserri par Uérj, ei qnMl
nfu fisit oonnattro qœ pat une deacriptioa beaucoup Inop
succincte (a) , est un enfant mort presque aussitôt quot m^
Il a?ait à la partie snpérietire de la face une protubérance
charnue, grosse, dit Tauteor , comme une plume de ej«
^e, et creusée d^une cavité très-ténue , d'ob Ton fit s<Mr-
1^ paiç la CQmpression quelques gouttes de liquide* An des-
sous était ua œil dont la structure était normale, mai&qm^
Fmteor dit privé de nerf optique. La bonche manquait» #
les oreilles occupaient la place du menton. L*anteur ajoute
qu*il existait au dessous déciles deux trous paraissant péuâr
tgaç jnsqu'à Tc^sophage et à la tracbéfo-artère.
ttompétcbez lesquels oo croyait retroaver on péoîset qoelquelbiv
4es testîcoles au visage. Foyez la page 407. — La fîgu/edu genre édb*
<jéphalç, q^Qe donne la planche VU, montre en effet une resseroblanca
^ossfète^ mais Incontestable, entre la forme de la trompe et celle d*aQ
péojls.
(ij Ycjtz VHi^ de tJcoftémU des. Sciences pour 1703, p* ^3; avac
nn% figure, que Gublt a reprodojte dan!k son IphrB, der.pafli -^90$* dè^
Bmu'Saeugetk, p\, VIII, fig. 3. Q ex^istait dans c^ cas un doig^tsurour
inéraire à Tune des pattes de derrière.
(?) ^Pyp^ Bf marques sur un fœtus monstrafux^dtOifi. les JUcm, dçUjéç^.
^^^P9|ir«7q^^^i6.
MONSTRES OTOGifiH àLI£N8« 4^n
L'édocéphale de Tied^mann (i) diffôraU princ!palfgi(^|^
dç celui de Méry par la duplicilépresi^ue eopiplàle du glp^HI
oculaire, présenlant deux cornées uon sei^itei^^nt disUnçtef^
^piiii sépuréiçs Fune de l'autre par un iutervaUe p^^i^qnçt égalaiji
4{^^re de Tune 4'el|j^. La desçripUpa 4^ ïiedemi^uj^^ ^
TexcelliSQte figure qu'il y a ajoutée , ^ttes^^t égal^peot Ifl
régularité de la forme des deu^ conque» Mri^ul^ii^Q^^ qi^j,
(i) Voyez Beobacht. ûber IkfissbUdttngen des Gehims, und spiner^ Nervtiij.
dans le Zettschr.fhr PhysioL^ i, I; voyez p. 84 et pt. VI, fig. 8. — « La du^
plîcUé de l'œil, manireslée extérienremenl par l'existence àt détné
cornées. Tétait ài'intériear par celle de deux iris, de deux pnpUltset
4^ d^ux cofps ciliaicesi. La trompe, longue de oja^ ligQM» 4lMl
crciusé^ d'une ciivit^ teriqinçç.^^jQ foacl en cul-dersac, s'ouvjnuçi ^q^
térieurement au dehors, et tapissée d'une membrane muqueuse. Aq
dessous de rœil exUtaît une autre protubérance cutanée beaucoup
plus petite. La face presque tout entière, les deux mâchoires, tet
lèvres et la bouche manquaient: à leur place se trouvait de chaque
côté une oreillç étendue obli/meo^ent de haut fn b^^tt d'arrière
en avant, mais d'ailleurs assez régulièrement conformée. Le pavillon,
en. forme dentonnoîr, conduisait dans la partie cartilagineuse du con-
duît auditif externe qui finissait en cul-de-sac. Près de Pendroiit où Icf
«ieui^ lobules se confcmdaîent ensemble, on voyait uneouverture con»
dnisant aa pharynx et à l'œsophage. A la partie supérieure da laryok
•p trouvait Th^oîde avec uo pçlit rudiment de langue. Les.cfyil^; vdt
8^le.s et les os de \^ face n)a^quaient tolalemeiit, de o^ême qiiyç le»/f i^-
cles. d^.cette région et les parotides. Le sphénoïde él^it une pièce os-
seuse offrant une forte apophyse médiane, et contribuant en avant à ht
'formation de l'orbite; ses ailes n'existaient pas. Les temporaux n'étaient
mpréteatéa qm par kars portions pétrenseï^ soudées ea avant et e»
dedans avec le sphénoïde: les canaux demi-circulaire||e| lelieMV9#
^f fi^iipt. On trouyi^ aus^; les |)ariétaiix et le^ (f 91^1^ ^9^ l^bf rds
orbjtaire^ se touchaient en avant et en haut. Le cervçau était tfès-moii
el très-imparfait: les hémisphères n*étaîent qu'une rousse, sphérique »
«ans scissure et sans circonvolutions. Il n'y avait ni glande pilurtaîre
ni éminences mamillaires. Enfin on ne trouva non plus ni les nerfs
Qjj^clifsjiy, les^ branches maxjllaires supérieure e) inférieure.de la,cin«
qajf^e. paire, ni les façjaux , ni les h^pog^oss^^,
4s8 PARTIE III.
deyennes presque horizontales , étaient contigaës et en par-~
tie réunies par leur extrémité interne. Outre la trompe na-
sale» située , comme dans tous les cas , au dessus de l'œil»
il existait au dessous» entre lui et le point de réunion des
oreilles» un autre petit appendice cutané» percé» consme
la trompe nasale» d'un orifice. Les deux mâchoires man-
quai^Dt » de même que les lèvres et la bonche.
Ce sont ces derniers caractères de l'édocéphalie qui éta-
blissent entre elle et le genre précédent des différences très-
importantes» malgré les modifications toutes s^nblables de
l'appareil de la vision. Il est évident qu'en passant des olo"*
céj^ales aux édocéphales» nous avons franchi un degré
important de l'échelle tératologique. Les deux genres sni«
vans vont cependant nous offrir des anomalies beaucoup
plus graves encore.
Genre IV. Opogéphale» Opocephalus (i).
Aux anomalies qui caractérisent le genre précédent » s'a-
joute dans celui-ci l'absence complète ou presque complète
du nez» qui n'est même plus représenté par une trompe. La
face se trouve par conséquent réduite à deux des appareils
qui la composent ordinairement ; savoir un appareil oculaire
unique et n'offrant même presque toujours que de légères
traces desa duplicité essentielle» et un appareil auditif mé-
dian » mais presque complètement double» comme dans les
genres précédons.
Le crâne et le cerveau sont chez les opocéphales réduits
& un très-petit volume. A l'extérieur» on pourrait, mépie
"jcroire qu'ils manquent totalement » et ne voir dans leurs m-
(i) De e^^ , ùxrji , œil , et de xi^x/î) , tête , parce qae l'œil et ses dépea<
dances semblent coDstiluer à eux seuls la presque totalité de la téleb
IIONSTBBS OTOCÉPHALIENS. 4^9
dimens que l'orbite modifiée et ses dépendances. Nons mar«
chons ainsi à grands pas vers les monstruosités acéphaU-
qaes , dont le genre suivant va nous offrir, en effet» Tun des
degrés les plus voisins.
L*opocéphalie est une monstruosité rare comme la plu-
part des genres de cette famille. Daubenton (i), Re-
gnault (2) et M. Magendie (5) en rapportent cependant des
exemples chez le chien ; Haller , Garlisle , M. Dugès et Gurlt
en font connaître d'autres chez le mouton (4) » et j'en ai vu
moi-même deux chez le chat et un chez le chien. Enfin plu-
aienrs cas en attestent l'existence chez Thomme (5).
(i) Dans V Histoire naturelle de Buffon , t. XIV, p. 3g5, no 1899. — •
D'après la description de Daubenton , ce chien opocéphale n'avait
qa*un oeil» placé en haut de la face, et dans le milieu» une lèvre infé*
rîenre bifide, dont les deux moitiés s'écartaient à droite et à gauche, sans
aucune apparence d^oreilles. II est certes très-difBcileau premier abord
de retrouver dans ces caractères ceux du genre opocéphale. Dauben*
ton, en effet, prend le trou auditif comïnun pour la bouche, et les
oreilles pour les lèvres : erreur qui a été commise par tous les anciens
auteurs et reproduite dans plusieurs travaux modernes et même con-
temporains.
(a) Ecarts de la nature, pi. a 8.
(3) Voyez Jnat» d'un chien cyclopeetastome^ dans le Journ, de PhysioL
expérimentale f 1. 1 , p. 874 » pl- V; les oreilles étaient imperforées.
(4) Hallbb, De monstnSf dans les Opéra min,^ U III, p. 38. — Cak-
Z.ISLE, jéccount of a monstrous Lamh^ dans les Philos, transact,^ t. XCI
(1801), p. iSg, avec pi. — Dugès , Observations de monopsie etétaprosopiêf
dans la Revue médicale, ann. 1817, UlV, p. 4<9* C'est le cas le plus com-
plètement conuu que la science possède. — Gurlt , loc, ait,, part II,
p. x68 et pL XXV, fig. x. Gomme dans Fédocéphale de Tiedemano , il
existait au dessous de l'œil un petit prolongement cutané queTauteor
a très-bien signalé comme différent d'une trompe nasale.
(5) Proghaska, dans un mémoire intitulé : ZergUederung eines men*
schlichen Çyclopen ( voyez les Jbhandl.der Boehmischen Gesellsch» der Wis^
senschaftenf diiïVk 1788, p. a3o), décrit un monstre humain qui parait
(quoique l'auteur, sans doute par cette même erreur tant de fois
4té Hiitfk m.
Genro Y. TuocftpHiLE , TrÙKtphaliu,
On a va que les édocéphales se dislio^eoi prinfcipÉlé^
ment des olecéphales, qui les précèdeni » par Tabsence de
la l>ooche ei Talrophie des mâchoires , et les opocéphAtet
des édocéphales par l'absence de Tappareil nasal. Lés Iri^
céphales » dernier genre de la famille des otoeépbalieiil 8t
du groupe tout entier des monstres antosiles , nous préseti^
lent encore , outre toutes ces déviations , nne autre aàoaiif-
lie de même ordre et non moins çrarê • Tabsence de Ttifl.
Ain<i trois des principaux appareils ccphaliques (i) se trou-
coumîse STânt loî, menlionoe Tabsence des oreilles) appartenir mi
'genre opocéphale. Ce cas est d*aulant plus remarqaable qo^il ofGre
^afiii! léi olocépbâliens un exemple d*une modification que j'ai
(jTùsîedr^ fois signalée chez les cyclocépha liens , l'état mdÎBMft-
tiîré éès Vëdk, que représentait seulement une membrane adipewa
poortiié âk quelques muscles et placée dans une cavité orbitaife
co6rïAiinè. — Un autre opocéphale humain parait avoir été diaaéqné
par C0L1.OHB, qiii aurait trouvé chez ce sujet deux cœurs fnoyws ses
OEuvrcs méd,-chir,^ publiées à Lyon): mais cetledernière ciroonstaooe
tend à jeter du doute sur Tob^er^ation. On peut consulter à €:eaojet
les rèfriarqaèiiquej*ai présentées sur la prétendue duplicité da cONir,
dansée t. If p> 735. — Enfin , Kstapb, Monstn humant jimx. motmi, Âf-
eriptio anet.^ Berlin , i8a3, décrit aussi un monstre huiàaîn tfès-^blsia
Ûts précédens, mars chez lequel la bouche parai^ait encore représeiitft
à reaiérîeor par une fissure. La mâchoire inférieure raanqnail. La
deux membnoes du tympan étalent réunies en une seule 9 a laquelle
iTattacfaaieat deux marteaux. Enfin Toeil , plus complet qu*!! ne VA
èrdioaireàmnK cirez les monstres cyclocéphalienâ, avait deux Fris, deak
cristaiflof et tfetfx corps vitrés : le nerf optique était au contraire
unique depuis Tceil jusqu'au point d'entrecroisement. Celte observa-
tion eat du nombre de» bons travaux que la térato!o[$ie possède snr les
monstres otocéphaliens.
(i) G^est à cette considération que se rapporte le nom dé Ïtâmc^
fMé donné à ce genre par mon père. Fojrtz son mémoire d4^à tîté Bé
irisai ^kntpét & la fofo théi eut, rî!j>pàréîl Biiééàl, VhppL"
tun Hasal , Tappareil oculaire , et la tête tout éâtfèfe â^t
pkia qi/nn {)êtit renflemt;tit spliëroîdâl , -^e la ^àà rèVft
paHtïtIt presqirè nnifofmérirent. Seuîëthèht h la pàrllé îrife-
rîeure de ce reullement , et vert le point tih ]| se tHnMMi
avec le cou , se trouve une fente auriculaire terminée à
droite et à gauche par les conques » absolument cornue
dâtis les genres précédons. Toulefots éans quelque 'eas,
ttiî^ feulé lie comtnunique pas, comiiie h rdrdinairè , à\tt
lé pharynx , mais se termine en cul-de-sac, et quelquefois
même elle est remplacée à Textérieur par une simple pltcà-
lure de la peau» dont la détermination ësrt d'ailleurs leu*
ffkirs facile à déduire de ses rapports ayée les cot)(}û6i fitlH-
culaires.
\\ esi tcmarqual)le que la triocé^halle 9 le dernier et le
jplus anomal de tous les genres de lif famille des otocépha-
V^nêp soit prérisémènt aussi le moine rare de tons ébeiK
les aniâaatix. J'en ai sons le» yeux jusqit'à cinq cas ehèk
té èhieû (1) et autant chez le chat, et les auteurs éh rap-
portent d'autres exemples soit dans les mêmes espèces (2) ,
Us déformations du crâne, dans les Mém, du Muséum ^ et dans là Phuà,
âHàt., t. it, p. 97. — Des remarques que j*ai présentées p, ^79 (liôte^»
6Û dé'dutra facilement les motifs qui ni*ônt porté à substituer Jé imiéc
triioéiphàle à tfiencêphale ; nom qtii avait d'aiileiirsrincohvéhiënid'iil*
dîqùèr, àelon une remarque déjà faîte par M. Duges, un caractère ^i
i)*ftfkpartîeht nultèment à ce genre, Texislenrce de trôîs éncépiîales.
iTaVoué que le nom que je pfopoàp, n'est f)as ëhtîèrerhènt à ra^r! d ua
kiftibiabie rèproèhé; mais j*ai cru devoir me soiiihèltré à bjèt încbn*
véoient, et me borner à modiâer, sans le rejeter entièrement , i)(a
^èrfilé qui, tfssèl ahcîënhctaent introduit dans là àcîencè, se trouve
^éjâ ënriployé dans plusieurs ouvragés.
(fj Un rf'eiîx à été dëftrlt par liiort père sôus le titre snÎTaht : Ttoie
/Hr h tfiencêphale ; vdyéz féS ArcKiv. gén. dé niéd., tAt, p, tàt y 1 8a3.
(ij Forez, RBGltAULt , tôc, cil,, ][>!. il ; chez le cFii^'. — ii<:àtBXK±à ^
ÙémaxWié îr^er. mànstrùsd ^fafvièaté et de/écïti , Pràticf., i8l9^râi(«ur
453 PABTIB UI.
so!t dans d'autres» telles que le cochon (i) et le mouton (a).
Chez rhomme , aa contraire , non seulement je n*ai jamais
observé par moi-même la triocéphalie» mais j'en ai en vain
chwché dans les annales de la science (5) des exemples suf-
fisamment authentiques (4).
décrit chez an chien la pièce médiane qui résulte dé la sondure dei
deux caisses auditives comme une mftchoire inférieure déformée. —
Labochx, Essai d'Anat, pathoU sur Us monstniosiiés de la facm^ Paris, i8a3,
p. 35, et pi. II» fig. a » 3 et 4 > chez le chat. — C'est un Véritable cas
de triocéphalîe qo'£i.i.ui a 6garé chez le chien dans ses Recherches jar
la force de ViwuiginaUon^ Voyez Mém* de VJcaâ. de Berlin, t. XII,
p. 3, avec a pi., et ColU acad. éer,, t. IX, p. 176. — Enfin » ce sont aussi
très'probablement des exemples de triocéphalie que Wibsx, d'apris
RuDOi^Hi, cite chez le chien et le chat dans sa Dûs. inaug, de numstris
animalmm, Berl., x8xa , p. 6.
(i) RxGKAULT, loc.cit,, pi. a a. — Becla-bd , Mém. sur les acéphales^
dans le Bull, de la Soc, de méd., année i8i5 , no lo , p. Soy. — La&ochb»
lœ, eii.; c*est le même cas que le précédent, — Le cochon k une seule
oreille que mentionne Ruysch , dans ses Adversaria anat.9 \tm décade»
S 89 De monstris , no 14 ^ est probablement aussi un triocépbale.
(a) Du Put, dans XUist, de tAcadem, des se. pour 1715, p. i3.
I/agneaUy sujet de celte observation , était venu à terme. — Cai.D4Xi,
jtfem. sopra un agnello mostr,^ dans les Jlemor, délia Soc, itaHana^t» XDC,
p. i38.
(3) Walter est cité par plusieurs auteurs comme ayant fait con-
naître, dans son Mus, anat. , un exemple de cette monstruosité chez
rhomme; mais aucun cas de ce genre n*existe dans son ouTrage.^
Quant au fœtus humain qui fut présenté par Vicq d*Aztr à la Société
de Médecine^la description , consignée dans VBisioirede cette société
savante pour 1776, p. 3i5 , est trop imparfaite pour qu*on paisse af-
firmer qu'elle se rapporte à un véritable triocépbale; ce qui cependant
est probable.
(4) ^oyez encore, sur les monstres otocéphaliens : KxmKanre» Operm
omn. anat,, 1717, p.Taa. — THEMXLros, Comment, ostemd. ex monstre
oviU mutritionem/cotâs fieri per sola vasa umbilic.^ Leipzig, 17$ z. •— Sfsxx»
loc. cit. — Ui'LEESPBBGER , loc. Cit. — Otto , I^euc stli, BeohaekUtngem
xurAnut., Physiol,, uttd Pathol, p. x68, 4*« Berlin , i8a4» et FereeidM.
der Anat. Prœparatensammlungj p. 66, 8°, 1826. — WBsmm^ Uekr
MONSTBES OTOC^BALIENS. ^33
§ II. Remarffues générales sur les motislres otocépltattmt.
Quelque succiacts que soient les détails que )e viens de
présenter snr les monstres otocéphalîens , ils guûîsent ponr
dénionlrep l'anaiogie intime qui lie celle l'amille à la précé-
dente , et pour établir qu'elle peut ôlre , comme celle-cî ,
caractérisée d'une manière générale par une tendance à
l'atrophie et k la fusion médiane des diverses parties de la
face. Seulement cette double tendance, et surtout la ten-
dance à l'atrophie, s'étend ici presque toujours & im plo»
grand nombre d'organes, et est ordinairement plus mar-
quée ; deux différences dont la seconde , quoique très-im-
portante, n'a point encore fixé l'altentioD, et sur lesquelles
je dois insister au moins par quelques remarques.
Lorsque les yeux se réunissent chez un monstre oto-
céphalien, ils se confondent presque toujours d'une ma-
nière très-intime. L'existence d'un globe double ou même
semi-double est aussi rare parmi les monstres otocéphalieug
que commune parmi les cyclocéphaliens; et l'œil unique des
premiers diflfere ordinairement très-peu, par sa composition
et même par son volume , d'un œil normal. La fusion est
donc très -intime, et se trouve accompagnée d'une atrophie
très-manifeste. Quant aux cas qui composent le genre trio-
céphale , cas dans lesquels on ne trouve môme plus un seul
œil , l'atrophie est complète et évidente par elle-même ; et
si la fusion n'y est pas aussi manîleste, ello est cependant
très-réelle, les deux frontaux, par exemple, étant confondai
en une pièce rudimeutaire , unique et médiane.
IL en est exactement de l'appareil nasal comme des yeox.
KcrsckiMUang dtr Gtkar-Orgiuû , dans te Ze'sUeh. fur Phjàol. t. II
p, 3o5 ; remarques générales, et ciUlion de deux cas chez les aaîuaux.
— Ddgès , dans la Kevuc médk., anii, ï835 , I. I, p, 137,
>I. 98
I
Si Ton excepte les deux premiers genres , il est beancoup
pins commun de le voir manquer que de le trouver conserVé
.^^iieUenient sons la forme d'one trompe. Les cas les plus
anomaux sont donc encore , à l'égard dn nez » les moins ra-
4^ y tandis que le contraire a lieu pour la famille précé-
4^lê» dans laquelle les monstres totalement privés de nez
j$cm% beaucoup plus rares que ceox où Ton trouve encore
,^ne trompe (i).
. ,j Ji^ modifications que subissent les mâchoires dans la pla-
^p^4es ptoçéj^haliens • sont aussi analogues à celles que l'on
^b^er?e dans la. famille précédente^ mais beaucoup plus
Kir4ives> puist{ue les mâchoires sont ici le plos souvent atro-
^lliées.» et non pas seulement f>lus courtes et mal coDibr-
mées. Les conditions dont le dernier et le -plus anomal des
.l^enres de la famîUe précédente» la stomocéphalie, flous
avait déjà fourni un exemple en qii^lquie sorte .anticipé et
•exceptionnel 9 deviennent ici les plus.-ordiiïaii^^.pt sont
^éme portées encore un peu plus loiHr dans les triocépha-
)^surtout;oii la face manque presque entièren^n^. . . ,
» ./.Cet afortemept ,dei mâç^ioires » ttifûs 6ttrtoiiiti'atrçiphî&,
ifBOQLse^femeixt.dç r.etbmoîde» çiais d'une portion pliia pu
rftoins. grande dç. la face , sont les modifications qui rendent
.jrdi£|OQ> ponr^ li^ plupart des cas ^ de. la réoniçn médiane des
'i}eux.>I^reilsauditâis» Ces appareils» par l'absence ouVatro-
jphie despaXtiep^.BQrifialement interposées entre ea^^ tcaoDh
jbent évidemment ^ans.les mêmes conditions oùl-^vof^te-
yaBQt de l'appareil nasal place les yeux.. En nous appuyant
i«tf
. Ji) Lcja!{feQn|,( n^RyaDtdAnDé qu^une faible atleniîoa am mons-
tres otocéphaliens, disent en général qae, dans le cas de fusion des
Teux, |e nez existe le plus ordinstirement sous la forme d'une trompe*
des rémarques précédentes montrent la nécessite de taire ici une..ais-
tti^ctlon : celte^proppsUîon.est'parlâUeinçnt vraie i régard"â!eé'çyclô«
cépbaliens ^'màis' é\tè est inexiclfe' pour lès oiocéphaliens.
MONSTRES OerûCàPffALIENS. 4SS^.
flW ]m v^mWf9M ^t. 1^. ùAtA que nojos a déjà fournis- l'his-
toire des r^wioDS médiaiiesy nous coaœtons donc coxor^.
ment les deux ^tneijk aaditiik^ oliéissant à Y affinité de-
soi pour soi {i), se rapprochent snv la ligne médiane «t>
s'y conjoigDiBn\^ soit ffooj^ aux tro]i& auditifs seulement p«>
aux cais8fi&, soit même <piant à la kise des^ conques ellc^'
mêmes. La cavité auriculaire communa,^ qui résulte èo. êdl^^
modificatioBs y conmuzniqne quelqudbis à son fond avec
If entrée de l'œsophage et celle du; larynx : dispsositfon qtiiv^
î^te à la situation mférijeure de l'ouverture^ a porté la plu»*'^
part dés auteurs à;::la' considérer, comme un^ bouche. Dàw
dfautres cas , au eontiPane:> la cfivilé^ auditive se termine d^
son fondes eut- de- sac, et ce a'êsl que par la di^sectioiâ^
que l'on peut pénétrer d«(is ce qui re^te de )a cavité IrW^
eale, on plut&t daas^le pharynx, situé en arrière et au des^
stts'de ta cavité auditive commune. Ghez^qoetques sujets,- et
surtout dan» le dernier genre, il n^e!»ste même enti*é U»
deox conques qu'une gouttière transversale sans profond
dêur, on même ie^ simple pHde la peau : cas remarqua*^
ble dan^lequdi la tête , à la fois sans bèuche et sans narines^
et ft'ayant qu'une oreiHe commune kn^i^rforée , se thmv^l
privée de toute ouverture externe^ '
Ces considérations ne sont point complètement appli.ca-^
bles au genre otocéphale et surtout au genre sphénodéphàle.
Tous deux, 'pourvue de mâchoires , 'offrent, cef eûdànt nné
semblable réunion deâ oreilles , résuîf ààt d^é semblables mo-
difications du sphénoïde et de la ^të^ién inférieure ^t
moyenne du eràie. Ces deux genres , malheureusement
très-peu connus , offrent un haut de^r'é d'intérêt comixië
exemples de déviâtioàs qui ont leur sî^^ principal dan^
ta portion mbyélme du crâné , et né inodïfient que faible^
(i} foienit^ If p. ^fn Consultez aussi VlntroduçfiQnj p« ait
45G PABTIB III.
ment Tune et Tantre de ses extrémités. Sons ce rapport et
sous quelques antres points de vue , ils forment » dans la fa-
mille des otocépbaliens , un groupe particulier , et il ne se-
rait Inéme pas impossible que Fun d'eux , le genre sphéno-
cépbale, dût en être séparé complètement, et deTenir le
type d'une famille distincte, lorsque son organisation sera
complètement connue.
Quant aux conditions de l'encéphale , les otocéphaliens ,
si ce n'est peut-être le genre sphénocéphale, présentent
tous des caractères communs, et ces caractères sont,
mais plus marqués encore, ceux de la famille précédente.
Les hémisphères , confondus en une masse commune , sont
irès-petits , très-imparfaits , et entourés ordinairement d'un
liquide hydrocéphalique qui remplit la plus grande partie de
la cavité crânienne. Le cervelet est toujours moins irrégulier^
et quelquefois même a presque conservé les conditions ordi-
naires. Enfin les nerfs offrent toujours des anomalies plus ou
ipoins nombreuses, et qui sont constamment dans une rela-
tion parfaite ayec celles des organes auxquek ils se distri-
buent : ils manquent en effet avec ceux-ci , et subsistent au
contraire, soit séparés, soit réunis sur la ligne médiane,
quand les organes sont conservés.
Je n'insisterai point en terminant ce chapitre sur les cir'-
constances relatives à la naissance et à la mort des monstres
otocéphaliens. Les faits manquent encore presque entière-
ment à ce sujet; et le petit nombre de ceux que la sciçncQ
possède, offrent , avec ceux que j'ai exposés pour la famille
précédente, une analogie parfaite qui est la conséquence
nécessaire des nombreuses conformités d'organisation exis-
tant entre les otocéphaliens et les cyclocéphaliens. Ainsi les
premiers, comme les seconds, sont beaucoup plus communs
parmi les animaux que chez Thommet etleuirAaissaace est
/
MONSTRES PARA.GàPHAUENS. 4^7
presqae anssitôt saivle d'une mort dont Texplication se
trouve de même pour tous dans l'état très-imparfait et pres-
que rudimentaire de l'encéphale, et de plus, pour quelques
uns , dans l'absence de toute Toie de communication entre
l'extérieur et les poumons.
En résumé , les monstres otocéphaliens forment une far-
mille encore très-peu connue , mais très-remarquable. Des-
tinée à oiOfrir dans la suite un haut degré d'intérêt par
les modifications curieuses et variées de son organbatiou ,
elle mérite dès à présent toute l'attention des tératelogoes
par le passage très-naturel et très-bien gradué que ses dif-
férens genres établissent depuis les cyclocéphaliens jusqu'&
l'ordre dont l'histoire va suivre , celui des monstres om^
phalosites.
\nniwy^M^M^ivvwM»*v%/y*iv¥^*i»iwémHÊt0»tiniwm^ •twv^yy^^mtm
CHAPITRE IX:
DES MONSTRES PARAGÉPHAUBNS.
Caractères et rapports des monstres paracéphaliens. — Leur division
en trois genres. — Paracéphales. — Omacéphales. — Hémiacéphales.
— Remarques sur l'organisation des paracéphaliens— Circonstances
de leur naissance.
Avant de passer à l'histoire spéciale du petit nombre do
genres qui composent la famille des monstres paracéphaliens^
il est nécessaire d'insister sur les caractères que je leur assi-
gne , et surtout sur les rapports naturels de ce groupe , le
moins connu peut-être , mais non le moins remarquable de
Tordre des monstres unitaires omphalosites.
Les caractères des paracéphaliens consistent dans la forme
de leur corps qpi» dans presque toutes les régions, ^^ s'(^c^te
4S6 "PhiriE in.
frës-éiMiîfefitemeiit de la symétrie normale ; dans lenrs
-inembres toujours imparfaits soit seolement qtiaKit à Icfdr
«âi^qfiae<m leurs f^i'oportions , soit même qnaiit au nonfbfe
'idés doigts qui les terminent; dans l'absence d'cme ti^B-
grande partie des viscères thoraciqdes et abdomiûsinx ; '€M>-
-ixk dons l'existence d'mie têtetrès-împafr&itey mafe i^pa-
nnte à l'extériear.
Sm* ces quatre caractères, trois sont coflmiTins à firesqùe
, tons les monstres du second ordre , qti% nnisiséDl; etrtre ènk
par les liens les plus intimes. Le quatrième, au coâirafire ,
est propre attx pâracéphaliens, et forme leur irtàt disfink^f
îi l'égard de la fs^mille suivante. Cl'è^ âoticlûi que je dcÂs
examiner ici spécialement.
On a vu que des deux tribus qtii terminent IVri^dre 8è6
monstres unitaires autosites , l'une se distingue essentielle-
ment par l'état imparfait du crâne et de l'encéphale » l'au-
tre par l'atrophie de la face et des organes des sens. En sui-
vant les deux séries de déforniatlôns, ou, si l'on veut, de dé-
gradations de la tête que nous offrent ces deux tribus, nous
sommes donc conduits par une double voie , du type nor-
mal, vers cet état d'extrême anomalie où ce n'est plos seule-
ment la face ou le crâne , mais 4;out à la fois le crâne et la
face qui sont frappés d'atrophie et disparaissent ; en d'autres
termes, à ces graves monstruosités que caractérise Talsénce
de la tête, et qui nous montrent presque le dernier terme
des déviations possibles. Déjà même les opocéphalës et sur*
tout les triocéphales , citez lesquels le crâne et le cerveàft
Sont si peu développés, la ikce et les organes des sens â îq-
Cpmplets , nous ont présenté une tête atrophiée dans sa'pltfs
grande partie; et l'intervalle qui les sépare des monstres
complètement privés de tête eat si étroit (i), que Ton poai*-
' (x) H a même paru nul à beaucoop <i*àimtomÎ8te8.1léclàrd lui-m^me p
raît s'attendre à passer des uns aux autres sans trouver dan»
la série ^ératplogique ^ucun anpeao mlemédiaire.
Cet anneau intermédiaire existe cependant; et il se trouve
précisément 4aps la famille dont j'ai présentement à ùkire
Fbisfoim» (lapa le$ paracéphaliens. Epjcore popryua d'upo
tête» très-imparfaite dans les cas même où.eUe.e^t Jb.ploA
développée , mais plus ou moins apparente^ ils sont évi-
demment supérieurs en djévelpppemènt aux senrès dans les-
quels il y a absence réelle delai,ête : iUdoivenJ; do|\c 1/E|f,pJC^
céder, ^n mêmi9 temps il n'esf fu ffiioma évident qu jb dai-
vent suivre les derniers monstres aatosites : car ils sont
placés au dessous d'eux , et même à une grande distance,
par les nom^repses imperfections de leurs formes^ par l'jor-
ganisation tout entière de leur corp^ ^i Jf^^ faite^t $i ^IC^-
plet , et l'on peut même ajouter par Vt^t^ de ^e^r région
céphalique : car si la tête existe chez tous les paraGépba-
liens , si même elle est encore volumineuse chez quelques
pfls,île9|; jkp^oj^r^/acijp ^e xqip q,tt'eljie ^ç çp^y^ose sei^e-
mpnt ^^ p^rjijiç^ JWpWh^ ^^fH^^^^ ^^Sf^^ ^ff^^m ^WF.
plétement rudimentaires ; qu'elle n'pilrejp,^ u^^ïfipyffj^j^^^
iippareil sensitif normalement développé» et véritablement»
si l'on «xcepte qoelq^ea ^as (i) , qu'elle semble jofà^fir
qu'une demi-existence.
dans un inipoKtant mémoire Sur les aeéphàleê que j'aurai de nom*
brenseà occasions de citer dans le chapitre suivant , classe pàrmt ses
acéphales ou monstres privés de tête, plusieurs tnocépfaales. Gtitte
confusion est même devenue pour lui le sujet de graves et insolublei
difficultés.
(i) Ces cas font même une exception plutôt apparente quê^réille*
Lorsque la tête n'est pas considérablement réduite dans ses diBieà<*
sions, la conservation de son volume ne tient en efibt qii^à faecn^
mutation d'une grande quantité de sérosité, et tous leï appareils seiH
sitifs ne sont qu'indiqués par de simples vestiges.
440 PABTIB lin
s I. Histoire spéciale et description des genres»
Je ne connais encore dans cette famille que les trois gen-
res suiyans» et chacun d'eux ne comprend qu'un petit
nombre de cas.
xo Tête mal conformée, mais encore volu-
mineuse; face distincte avec une bouche
et des organes sensitifs rndimentaires;
membres tboraciques existant (i). . . . Genre L PA&AcipHAUU
â* Tête mal conformée* mais encore volu-
mineuse ; face distincte ; organes sensi-
tifs rudimentaires; point de membres
tboraciques. IL Ounçàpn^iM,
3o Tête représentée par une tumeur in-
forme, avec quelques appendices ou
replis cutanés en avant ; membres tbo-
raciques existant m. HéMiAcipuALS.
De ces trois genres le dernier seul ayait déjà été établi
dans la science. Il est , en effet, sinon le plos anciennement»
du moins le mienx connu.
(x) Parmi les monstres des familles que je viens d*étudier » j'ai tou*
jours considéré Tabsence des membres tboraciques ou de Ton d'eux
comme une simple complication , et non comme une modification assez
importante pour caractériser des genres distincts. En agissant ici dififé*
remment , je dois indiquer [les motifs d'une conduite en apparence
contradictoire. Uabsence d'un membre ou de tous deux n'est chez les
monstres des familles précédentes qu*une complication accessoire, rare,
vraiment accidentelle , et n'indiquant à l'extérieur aucune des condi«
tions importantes de l'organisation interne. Chez les monstres paracé*
phaliens et acéphaliens, comme je l'ai constaté surtout à l'égard de
ces derniers, l'absence des membres tboraciques traduit, au contraire,
d'importantes modifications, par exemple l'atrophie plus ou moins
complète du thorax.
M0NSTBE8 PABAG£PBALIB|f8. 44 &
Genre I. Paragéphale , Paracephalus.
Le genre auquel je donne ce nom (i) est caractérisé
par une tête très-imparfaite , plus ou moins atrophiée dans
toutes ses parties» mais offrant encore des rudimens très-
manifestes du crâne et des organes des sens» et ayant
même une bouche et une cavité buccale. A ne le juger que
pas la conformation de sa tête , il pourrait paraître au
premier aspect supérieur au genre qui termine Tordre pré-
cédent : car si d'une part l'appareil auditif est rudimen-
taire chez les paracéphales » et par conséquent beaucoup
plus imparfait que chez les triocéphales , d'un autre côté »
ceux-ci manquent des appareils oculaire et nasal encore
représentés chez les premiers par quelques restiges. Mais
un examen même superficiel du corps suffit pour démon-
trer l'infériorité très-grande de l'organisation des paracé-
phales , dont le corps est difforme au plus haut degré , et
dont les membres , très-imparfaits et diversement contour-
nés , n'ont presque jamais les doigts en nombre normal :
anomalies extérieures auxquelles correspondent intérieure-
ment, comme on le Terra bientôt, des déviations plus mul-
tipliées et plus graves encore. Ces monstres , malgré leur
|ête seulement demi-atrophiée , malgré la conservation de
jrudimens plus ou moins marqués des divers appareils cépha-
liques , présentent donc déjà à un très-haut degré les im-
perfections extérieures que j'ai dit caractériser l'ordre des
omphalosites , et ils lui appartiennent essentiellement par
l'ensemble de leurs rapports.
La p ar acéphalie offre, comme on le voit, des conditions or-
(i) Il est formé, comme le nom même de la famille, de Kn/tà» près»
que^ à côté de^ et d'cUff ie>0;, adpMe. : ,
44i pj^'9ïEnu
ganîqaes trèscarieuses» et forme dans la série tératologiqne
un anneaa intennédiaire , dont Fomiss ion ne saurait être
suppléée par aucun autre. Peut-être, sans ce haut degré d'in-
térêt, me serais-je borné » sans la faire connaître ayec dé-
tail , à Tindiquer succinctement dans une note. Je dois dire»
en effet» que je n'ai jamais eu occasion d^examiner par
moi-même cette monstruosité , et que les' auteurs , dont le
nom fait autorité dans la science , ne donnent aucun fait
qui ait pu suppléer pour moi au défaut d'obserrations per-
sonneUes. Les seuls élémens que je possède pour la déter^
mination exacte du genre» je le.s dois à nn auteur » Christo-
jphe Gœller » qui écrivait il y a plus d'un siècle et demi, et
dont le travail (i) » à peine cité dans quelques ouvrages mo«
dernes » est tombé» faute de Tappui d'un nom illustre» dans
un oubli immérité. En effet » s*il renferme » comme tons ks
écrits de cette époque » des erreurs graves et des opinions
fausses » on y trouve aussi des faits décrits avec une rare
lucidité ; faits dont Tanthenticité est garantie par de nom-
breux et intéressans détails » et dont Tauteur déduit même
des conséquences physiologiques » alors toutes noaveiles et
d'une haute importance.
Le sujet de Tobservalion de Gœller était nn fœtus femelle^
né h la fin du septièçie mois de 1a gestation» «avec deux as-
tres individus » tous deux bien conformés » femelles coimne
lui , dont Tun précéda et l'autre suivit le monstre. La mhtii
de ces .trois jumeaux se rappela que pendant la grossesse qd
leur donna naissance » la vae d'un embryon de veau laî javait
causé de l'effroi » et l'on attribua à cette impressioji reçqp
la monstruosité de l'un des fœtus.
Geji|ii*ci présœtait à l'extérifinr les .caractères siii^^«
(i) Ahortâs humani monstrosi hist, anatom,^ dans les Mphcm, nat. ear^
dec* n I ann* ii , obs. i43 » ann. i&S3 ; avec pUuadie.
MONSTRES P4R1CɻH ALIENS. 44'
La tête était conique , les tégûmens da rerfiex ^èfmi èist^i;-
^06 par une grande quantité de liquide hy^rèAc^hâliqaiev
et s'élevant en ftnrme de mitre , suivant une coi^parerfson 4e
Tauteur lui-même. Les yenx» te nez, l'es loreilles eidnsrieiÀ
ilear place ordinaire » mais rndimentaires (i). La bouche
était beaucoup moins unparfaite , et les mâchoires poitaietil
ttéme déjà quelques deuts : fait qui powraiit seisdbier |yai^'
•&>xal , si nous ne connaissions plusieurs ôx^ples aniAogmB
4ans les famiUes précédentes , et «i les ^fats n'étaient p^s
aussi au nombre des parties que nous trouverons té plus fi^é-
«gemment dans Tun dés groupes suivans. Le col n-étant
point distinct y la tête se trouvait intimement eonfondue avec
le thorax, et la face semblait ainsi placée sur la poitmie.
lies deux bras» très-mal conformés » 6t inégalement longs ,
se terminafient l'un et Tantre par un setd doigt ponrva de
«on OQgle , et dans lequel on crut reconnallf e le pouce. Les
membres inférieurs présentaient des modifications ^nakK
^goes et plus marquées eneore : runiqUe doigt de chaque
^pîed^tait à peine distinct. Les organes sexuds étaient assez
développés , mais il n'y avait point d'anus.
Toutes ces anomalies des parties extérieures en annon-
çaient de non moins graves dans l'organisation int^rôe.
{i'abdomen ouvert. On le trouva presque entièrement occu-
pé par une poche remplie de liquide, dans laquelle l'auteur
crut retrouver le péritoine. L'intestin était très-incomplet ^
mais pourvu de son mésentère. Quant au foie ,.à la rate , on
jpi'en trouva pas même de vestiges , et iln'y ^avâit de même
ai estomac ni œsophage. Les reins, un utérus bicorne, une
Tessie occupaient la, partie inférieure de l'abdomen , séparé
(i) Il importe ici de citer textuenement là description de l'antetlr-:
«t Oadorum tantîim aderant veseiffîa , naresque Uneolis modo distîrïguèhtùth
iur,„* Aurium rudimenta ad latera deprehensa. » (Voyez 2oc. citt^ p. 3lT)il
La figure est parfoiteflàeot d'aocord avec cette description .
44S PABTIB UI.
devait évidemment nne grande partie de son Tolume à
Texisience» dans la région postérieore, d'un amas de séro-
sité. Dans la région faciale, dont les deux moitiés oflQraient
de nombreuses différences, on apercevait supérieurement
deux sillons transversaux» sans ouverture, correspondant
manifestement aux deux fentes orbitaires ; entre eux et on
peu plus bas, quelques vestiges de nez; et plus bas encore,
une bouche fort mal conformée. L'oreille droite existait
imparfaite; la gauche manquait. Enfin, la joue gauche
présentait une petite fente. 11 n'existait point de cou : un
léger rétrécissement indiquait seulles.limite^de la tête- et
du corps* Celpii-^ci.ne paraissait pas divisé en abdomen
et en thorax, quoiqu'on pût reconnaître par le loucher
la présence de quelques côtes, et il était .plus court que
la tête. On remarquait à sa surface, outre rinsertîon du
cordon ombilical et les organes sexuels qui étaient fe-
melles, de nombreux sillons, disposés trèsrirrégulièrement
et sans aucune symétrie. Les membres abdominaux , seuls
existans, étaient de même asymétriques; le^droit, seulenient
un peu contourné , était plus long que le gauche , et ter-
miné par quatre orteils; le gauche, très* fortement contourné
et comme luxé, avait cinq orteils, les trois premiers libres,
les deux derniers soudés entre eux. Les ongles étsiient k
peine développés.
La dissection de ce. monstre n'a point été faitq. complè-
tement : cependant, quelques faits intéressans ont été con-
statés. 11 n'existait ni yeux, ni cœur, ni trachée-artère, ni
poumons, ni diaphragme, ni foie, ni rein gauche : on
trouva^u contraire le rein droit, l'estomac et le canal in-
testinal, qui était imperforé inférieurement. v.
Les circonstances de la naissance de ce monstre ne>onl
pas connues. On sait seulenient que , fruit d'un accoache-
ment clandestin» il devint lo sujet ^uqi exspçDi Jd^CQ*
MONSTRES PARACieHALIENS. 4^9
légal, et ce sont les résultats Irès-iiicomplets de. cet exameo
que je viens d'exposer (i).
Genre UI* H£miac£phal£ , HemiacephaUs (2).
( Uémlflncépbalfl, Gbovp. S.-U.)
Ce genre , établi il y a quelques années par ifion pètte ^
Dé compte encore qu'un très-petit nombre de cas , et est
cependant Tun des types les mieux connns de toute la série
tératologique. Il est caractérisé par Texistence d'une tête»
beaucoup plus imparfaite encore que dans le genre précé-
dent y mais apparente à l'extérieur. Il n'y a plus de bou-
che véritable; les organes des seps ne sont plus distincts;
seulement le corps se termine supérieurement par une émi-
nence médiane , arrondie , plus ou moins étendue » plus ou
moins saillante , suivant les sujets» et présent^ant k sa face
extérieure quelques appendices cutanés ou même simple-
ment quelques replis ou rides. Ces appendices» ces replis»
ces rides » sont les seuls vestiges qui subsiftent des organes
sensitifs » de même que l'éminence médiane supérieure est
la seule trace extérieure du crâne.
A l'intérieur» on distingue au contraire très-bien les os
crâniens » tous plus ou moins imparfaits » mais dont quel-
ques uns sont encore déterminables par leurs caractères
de forme et surtout par leurs connexions. Ces os for-
ment dans leur ensemble une masse globuleuse » articu*
^^
(i) Peschisr, daus Litt, Annal, derges. Beilkunde, août iS%6,p, 4o6»
• décrit oo paracéphalien qui offrait, dans rensembla de son organi*
aatioo » les caractères du genre omacépbaie. Il était toutefois un peu
plus imparfait encore que le monstre de Seîler» etsurtont sa tête» qui
n'était pas distendue par on amas de liquide bydrocéphaliqiie» était
beaucoup plus petite.
(a) C*es^à•dire » dimi-acéphalê.
II. 89
45o PAETiiB m.
lée tntérîenrement avec la première tertèbré cenricftle» et
qui y plus ou moins excavée à sou intérieur^ est une rétir
table boite cérébrale. Elle renferme même quelques parties
encéphaliques , en général mêlées de sérosité.
Dans ce genre , comme dans le précédent , le corps tout
entier et les membres sont affectés , aussi bien que la tête,
d'anomalies graves et multipliées. Le corps est toujours
difforme » et les membres sont plus ou moins contournés
et incomplets quant au nombre des doigts. L'organisation
interne est aussi la même que dans le genre préi^édent : lé
cœur, les poumons , plusieurs viscères abdominaux man-
quent oi;i n'existent qu'en vestiges » et ceux qui subsistent
présentent de jiombreuses imperfections.
Je compléterai ces remarques eu rapportant avec quel^
ques détails une observation que son intérêt particulier et
même sa célébrité me font une loi de mentionner ici spé-
cialement. La difsertation dans laquelle son auteur» Wernep
Curtius» l'a consignée (i), a été en effet souvent citée, et
avec justice, comme l'un des meilleurs travaux tératologi-
ques que nous ait légués le dix-huitième siècle , et elle a
même eu l'honneur d'être considérée comme marquant par
sa publication une époque mémorable dans la science (a).
Le sujet des recherches de Gurtius est un fœtus mâle»
né sans vie» à Strasbourg» vers le commencement du hui-
tième mois de gestation» après un enfant bien conformé»
(t) Cette difsertation est une thèse soutenue et publiée d*abord à
Lejde en 1761 , sous lé tilre toivant : Spec, ina»g, med» de monstre^ ho^
mmno cwn m/mue ftmeiiof in-4% avec pL — On la trouve reprodoite
dans l^' Thésaurus dissertationum de Sandifort.
(a) Voyez Geoffroy SÀiirT-Hiz.ÀiaE , Note sur Vacéphûîie^ dam la
Revue Médicale ^ juillet iSiaG^ et Dieu dass» d'hisc, nacureliê (article
Monstres ) » t* XI ^ p. z 10. j ^
MONSTRES PÂftAGÉPBALIENS. /fil
mais faible , et qui ne vécut que peu de temps. "La mère de
ces jumeaux avait été itnpi'essionDée par la vtie d'un ours
dont la tête se trouvait renversée et cachée entré les pieds ;
et l'on crut pouvoir puiser dans ce souVenir une explication
de la monstruosité du second jumeau.
La description très-précise que Gurtius donne de ce der-
nier , nous apprend les faits suivans. Il n'y avait point , dit
l'auteur i de véritable tête; mais on voyait, placé oblique-
ment au dessus du corps, et comme enfoncé dans la poi-
trine, un hémisphère , représentant la tête , sans en avoir iit
la forme ni le volume. De la portion antérieure de cet hé-
misphère naissaient deux appendices ; l'un , sans ca-
vité, n'était qu'une petite masse céllulo-spongieuse; l'au-
tre plus grand , membraneux ^ percé vers son extrémité de
trois petits trous , formait une poche que l'auteur dit très-
semblable au scrotum d'un enfant. La peau, qui sur la plus
grande partie de l'hémisphère n'offrait rien de particulier ,
%tait très-mince » et présentait des inégalités sur la surface
et à la base des deux appendices, formés, suivant tout6
apparence , par les rudimens de la face. Ceux du cerveau
et du crâne se retrouvaient plus manifestement encore
dans l'hémisphère. Les premiers consistaient dans une petite
masse nerveuse, irrégulière, informe même, sous laquelle
on distinguait la moelle allongée se continuant-, à travers le
trou occipital , avec la moelle épinière. Cet encéphale rudî-
mentaire était logé dans une petite cavité crânienne, sphé-
roïdale , formée par la i'éunion de plusieurs os imparfaite ,
entre autres de deux frontaux , de deux pariétaux , d'un
occipital et de deux rochers. L'hémisphère, pour continuer
à me servir du nom adopté par Curtius, était donc évi-
demment une tête imparfaite , mais contenant en elle les
radimens plus ou moins manifestes de ses trois parties essen^
tielles , la face , l'encéphale , le crâne.
453 PàRTiB m.
Les membres offraient » chez rhémiacëphale de Carlins,
des anomalies analogues à celles que j*ai décrites chez le
paracéphale de Gœller » mais portées beaacoap mmos Ioîd,
i.es deax membres da côté gauche étaient plus courts et aussi
plus imparfaits que les droits (i). La main gauche, for-
tement contournée et très-difforme , n'arait que quatre
doigts mal conformés , le cinquième étant représenté seule-
ment par un tubercule cutané. La main droite avait , aa
contraire , cinq doigts bien distincts , mais tous très-courts
et mal faits. Le pied droit avait quatre orteils , dont Ton
hors rang; le gauche , seulement deux orteils et les rndi-
mens de deux autres. Une partie seulement de ces doigts
et de ces orteib avaient des ongles.
Parmi les anomalies intérieures, je signalerai en premier
lieu Tabsence du diaphragme et la confusion du thorax et
de l'abdomen en une seule et même cavité. Au sommet de
cette cavité , on remarquait un canal cylindrique, médian,
descendant de la tête , et se terminant dans une poche qui
paraissait être un estomac imparfait. A droite et on peu
plus bas , était une petite masse d'un brun rougeâtre , fi-
breuse, sans cavité, sans vaisseaux, mais ayant quelques
rapports de conformation avec le cœur. Au dessous , ^
sans communication avec la poche comparée par Curtius à
l'estomac, on voyait les intestins, ramassés eu masse,
adhérens même en quelques parties par leurs parois , et se
continuant jusqu'à l'anus : mais leur cavité était interrom-
pue sur un point par un obstacle que Curtius ne fait pas
connaître exactement. Le mésentère était très-imparfait.
Les capsules surrénales, les reins, les uretères, la vessie ,
(i) C'est, comme on le voit, à tort que Béclard, dans son sayant
mémoire Sur la acéphales (voyez Bull, de la Foc, de Méd„ année i8i5,
n** lo, p. 5o6)y reproche à Curtius de n'avoir point parlé de la moelle
allongée.
MONSTRES PARÂGÉPHAUENS. 453
l'ouraque furent trouvés , maïs avec quelques anomalies.
La veine ombilicale et les deux artères du même nom exis-
taient. L'aorte , sans cœur > fournissait diverses branches ,
savoir : en haut plusieurs artères diversement anastomosées,
et parmi lesquelles la carotide et la sous-clavière gauches
naissant par un tronc commun , et la sous-clavière droite ;
plus bas 9 les intercostales , les capsulaires , les rénales; en-
fin 9 tout en bas , les iliaques. L'auteur , qui ne parle point
des mésentériques , mentionne encore une arlère sperma-
tique naissant d'une rénale dans l'intérieur même de l'un
des reins. Quant au système veineux, il se borne à ajou-
ter qu'il manquait presque en entier.
Le squelette présentait aussi diverses imperfections. Je
noterai, outre celles que j'ai déjà signalées, Tabsence de
plusieurs os importans dans le bras gauche. L'auteur dit
que l'humérus et le radius manquaient. Si cette assertion
peut être révoquée en doute, toujours est-il qu'un seul os
bien développé séparait la main de l'épaule. La colonne ver-
tébrale et les côtes étaient beaucoup moins imparfaites que
les membres : les sept cervicales, en particulier, exis-
taient distinctes , malgré l'absence apparente du cou à l'ex-
térieur.
L'observation de Curtîus, dont je viens de présenter
l'analyse , est tellement complète, qu'elle suffirait seule à
l'établissement du genre hémiacéphale. Il est d'ailleurs
déjà possible, dans l'état présent de la science, de confirmer
les assertions de l'auteur par la citation de plusieurs cas
analogues.
L'hémiacéphale le plus anciennement connu est un sujet
né à Strasbourg, comme le précédent, et dont un profes-
seur de cette ville, Sulsman, pubUa l'histoire en 1726,
454 PA&TI& uu
dans le Journal des Savons (i). C'était on embryon femeUe
de SIX moii (2) , ajant à la partie sapérieore et antérieure
de la poitrine une pelite éminence molle , spongîeose , com*
parée par Faoteor à une mûre , et] dans laquelle se termi-
nait Tépine du dos* A la surface de Téminence , on remar-
qua une petite fente transversale qui parut comparable à la
bouche» et l'on crut aussi retrouver quelques vestiges d'un
œil* Les membres supérieurs étaient fort courts et terminés,
Tun par quatre doigts , l'autre par trois. Les pieds , fortj^
ment renversés en dedans, avaient l'un trois orteils» l'aa-
tre deux seulement. Le diaphragme existait; mais il n'y
avait ni foie» ni raie » ni pancréas» ni estomac» ni ponmoB»
ni thymus» ni cœur» à moins» dit Sulsman » qu'on ne
voulût appeler cœur un petit corps sans forme qui ressem-
blait à une glandule de sang. « Pour savoir la cause de cette
» difformité si extraordinaire » on demanda à la mère» ajoute
» Sulsman » si elle n'avait pas vu couper la tête à quelque
» criminel» ou pendre quelqu'un à qui le bourreau eût
n rompu la nuque du cou» et lui eût penché la tête en de-
»vant. Elle répondit qu'elle n'avait rien vu de de tout cela;
»mais que sur la fin du premier mois de la grossesse» elle
savait reçu des coups sur la nuque du cou , et qu'elle
savait toujours eu» pendant le reste de sa grossesse» l'ima-
9 gination occupée de ce traitement. Elle a assuré qu'elle
» n'avait senti aucun mouvement de son enfant (3). »
(i) Histoire efun enfant sans tête, décembre 1726, p. 756. — Une
autre relation du même fait a été publiée par Wiivslow . dans les Mém»
(U l'aead, des se. pour 1740, p. 594*
(a) L*auteur ne dit point cet embryon jumeau , quoiqiMl donne
quelques détails sur les circonstances de l'accouchement.
(3) Cette dernière circonstance indiquerait bien une grossesse unl-
oue, mais Tobservation de Sulsman , telle qu'elle est rapportée dans
le Journal des savans, n'a pas toute Tauthenticité désirable. Salsman
Un autre hétniacéphale, figuré et bien décrit par M. La-
roche dans son excellente thèse sur les monstruosités de la
face (i), était un embryon femelle, né avec un autre du
même sexe , et dont Ie^ longueur était seulement de trois
pouces neuf lignes j son jumeau ayant au contraire dix
pouces. Le corps se prolongeait au dessus des épaules en
une éminence à peu près conique , présentant au dehors
4eux petits orifices circulaires > et contenant à rintérieur
un crâne presque entièrement membraneux. On put ce-
pendant distinguer l'occipital , les portions écaillenses des
temporaux, un maxillaire supérieur, des molaires , utie
mâchoire inférieure très-imparfaite et l'ébauche de deux
orbites. La cavité crânienne rudimentaire ne contenait qu'un
fluide semblable à de la sérosité, qui était , dit Fauteur, le
cerveau liquéfié. Le diaphragme manquait , de même que
le foie, la rate, le cœur, les poumons. Les intestins offraient
des diverticules et une interruption. L'aorte et la veine
cave , placées l'une auprès de l'autre au devant de la co-
lonne vertébrale, donnaient seulement les rénales et les mé^
sentériques, et se terminaient supérieurement et inférieure-
ment par les branches ordinaires. La main et le pied droit
avaient quatre doigts , la main et le pied gauche trois seu-
lement.
Enfin , c'est encore au genre hémiatéphale que parais-
sent appartenir deuxmorislres humains (2), récemment pré-
sentés à l'académie de médecine» l'un par M. le professeur
paraît avoir disséqué, mais n*avoir pas reçu lui-même l'hémiacéphale,
et les détails qu'il donne sur les circonstances de la grossesse et de Tac-
CQUcbemenI , lui avaient sans doute été fournis par une sage-femme.
(i) Paris, iSa3. Foyezp, 65, a« observ. et pi. III.
(2) Il est à regretter que la description détaillée de ces monstres
n'ait pas été publiée i ce qui ne permet pas de dooner leur détermi^
Bation générique avec une entière certitude.
456 PARTIE III.
Horean (i) , Tautrc par H. Tonnelé (s). Tons deux étaient
des sujets femelles nés avant terme , et Tenus après des
snjets jumeaux bien conformés et de même sexe (5).
(i) En juin 1826. Voxez lesjoornaoz qui rendent eomple des aéaooes
de Facsdémie. — Consultez aussi sur rhémiacépbale de M. Moreaa
Geoffroy Sâist-HilaOUE, Note sur VœépIuUie^îoe. àt,
(n) En janvier 1839. Voyez le Journal des progrès et ùuâtmt, mêtfie»^
ann. 1829, t. II, p. a55. — Peut-être doit-on aussi rapporter ao genre
hémiacéphale un monstre humain communiqué à Tacadémie des
sciences en 1694* par Mért, et indiqué d'une manière Irès-Tagne daas
VJSst, de VJead, de 1686 à 1699, L II, p. aïs; — Enfin le monstre dont
BaoDiB a donné la description dans les Phil* Tnuuactions, U IC, p. 161,
année 1809 (sous le titre de Account of the dissection of a kstmsmfœ»
tus, etc.)» est encore très-analogue aux hémiacéphales de Curtins et
de Suisman. Comme le monstre de Curtius, celui-ci était né jumeany
avait les doigts incomplets, et manquait de la plupart des viscères de
la région supérieure de l'abdomen et du thorax, spécialement de ooeor.
Les poumons existaient toutefois , même avec la trachée-artère, mus
ils étaient très-petits et très- imparfaits ; Tcesophage existait aussL Le
diaphragme était seulement membraneux. Enfin il existait im crâne
très-imparfait, et ses tégumens étaient distendus par une grande quan-
tité de sérosité.
(3) Il y a tout lieu de croire qu*un quatrième genre» caractérisé
par Tabsence des membres thoraciques , viendra par la suite se
placer auprès des hémiacéphales , et sera à leur égard ce que les
omacéphales sont aux paracéphales , et ce qu'est dans la famille sui-
vante le second genre par rapport au premier. Geai à ce nouveau
groupe que devra se rapporter très-probablement le monstre que
Lbgât a publié sous le titre de A monstrous human fœtus, dans les Pkilos,
Trans», t. LYII» p* i »pl- I et II, année 1767, et chez lequel plusieurs os
et quelques autres parties de la télé existaient encore distincts. Il est
h regretter que leur disposition n'ait point été exprimée par de bonnes
figures de détail. S'il en eût été ainsi, le monstre de Lecat eût pu servir
dès à présent de type au nouveau genre. — Le cas de Burma (voya
Anatomische Wahrnehmungen ^ Kœnigsb., 1768, p. 188) parait avoir
beaucoup d'analogie avec celui de Lecat, et devra sans doute être
placé avec lui. — Enfin c'est aussi au nouveau genre dont j'indique
ici la formation, qu'appartiendra un monstre très-curieux décrit et fi*
IfONSTBES PARiCÉPSAUSNS. 457
§ IL Remarques générales sur les monstres paracéphaliens.
SaDs reyenir ici avec détail sur toutes les circonstances
de Foi^anisation des paracéphaliens, je dois résumer en
peu de mots les faits qui résultent des observations précé-
demment citées.
Les paracéphaliens présentent entré eux dés différences
remarquables dans les conditions spéciales de leur confor-
mation ; mais tous se ressemblent par Tensemble de leur
organisation, toujours si imparfaite et si simple. Chez tous,
en même temps que la tête est très-imparfaite, toutes les
parties du corps sont affectées de nombreuses anomalies.
Le cou, quoique les vertèbres cervicales existent, paraît
manquer à Textérienr. La tête , à moins qu'elle ne doive à
la présence d'un amas de sérosité un volume plus considé-
garé récemment par Switzer dans l'ouvrage deHBRHOLDT intitulé :
jânatom, Bescrivelse ûver/em mennesh, misfostere, în-4"» Copenh., xSag,
Z* observ. (trad. en i83o en allemand, aussi à Copenhague), et publié
en outre dans Det Kong, Danske Fiàenskahemes seUhabs Jfliandlinger ^
U VI, ann. i83s. Des traces assez distinctes d*jeuz et même quelques
vestiges de nez étaient placés à peu près au milieu de la portion sns-om-
bilicale du monstre , mais il n*y avait aucune trace ni de bouche ni
d*oreilles. Le monstre de Switzer présentait donc manifestement une
monstruosité paracépbalique; mais cette monstruosité était compli-
quée d'une antre monstruosité très-remarquable , la symélie. — Il est à
noter que les trois monstres que je viens d'indiquer d*après I^cat f
Bûttner et Switzer, étaient tous jumeaux. Les deux derniers étaient
aussi analogues par Tabsencedes organes sexuels externes, et il y avait
de plus entre eux cette ressemblance apparente que tous deux parais-
saient monopodes, le monstre de Bûttner ayant l'un des membres in-
férieurs presque nul. — Outre ces divers paracéphaliens, on en
trouve encore un autre indiqué par Lawrekcb à la suite de l'histoire
d'un autre monstre , et en termes si vagues que le sujet de cette obser-
vation est indéterminable. Voyez Acemmt of a Càild , etc., dans les
Weet. chir, (ransacu de Londres, t V, ann. i8i4*
rable » est une simple éminence de la partie supérieure et
antérieure du thorax, et les organes des sens» lorsqu'ils
existent encore en rudimens, semblent placés sur la poitrine,
à peu près comme chez ces Blemmyes qui, au rapport de
Pline (i) , manquaient de tête, mais avaient la bouche et les
yeux sur la poitrine , et aussi comme chez ces Ethiopiens
vus, dit-on, par saint Augustin (â), et chez lesqoek la poi-
trine portait de grands yeux.
(i) Blemmya traduntur^ dit Plizib (Hist, nat,, liv. V, chap. 8), aipUm
abâsse, ore et oculis pectori affixis» Ces Blemmyes étaient une nation afrl*
caioe , habitant près ^es sources du Niger. — Plusieurs auteurs an-
ciens s'expriment à ce sujet comme Pline; mais la plupart paraissent
ne parler que d'après lui de ces merveilleux Blemmyes. Il n^eo est pas
ainsi de Vopisgus. qui, dans VHist. Jugusu^ mentionne les Blemmyes
parmi les captifs qui faisaient partie du cortège triomphal d*Aurélieo«
mais cet auteur ne les décrit point comme Pline, et surtout ne signal^
pas l'absence de la tête chez les Blemmyes, lorsqu'il dit Tétonnement
que leur vue causa aux Romains.
(a) Le prétendu passage de saint Augustin est ainsi conçu : mEceeego
jàm Episcopus Hipponensiseram, est-il dit dans le Sermo XXXVII, intitulé
^4 ff titres in eremo;et cum quibusdam Christi servis ad JEthiopicun perrexif
uteis sanctum Christi evangelium prœdicarem^et vidimus ibi multos bominei
et mulieres capita non habentes , sed oculos in pectore adfixos , cœtera mtm'
bra nobis œqualia habentes , inter quos saeerdotes eorum vidimtu uxuratos^ etc.»
Ce passage, qui me parait une amolification de la phrase plus haut citée
de Pline, a beaucoup exercé la sagacité des commentateursXes uns ont
admis sans hésiter le fait sur la parole de saint Augustin ; d'autres ont
douté; d'autres enfin ne se sont point fait scrupule d'accuser le saint évé-
qne de mensonge. L'état présent de la science permet d'allkmer qu'il y
a en effet mensonge dans ce passage ; mais ce n'est point à saint Au*
gustin que Ton doit reprocher cette erreur volontaire, le trente-sep-
tième sermon étant apocryphe , selon l'opinion des juges les plus corn-
pétens. Il est vrai que saint Augustin, dans un autre ouvrage ( De chiu
Dei, liv. XVI, chap. 8), dit avoir vu à Carthage la %ure d'hommes
semblables aux Blemmyes de Pline : mais c*est là une asser-
tion vague qui ne prouve pas plus l'existence de tels hommes
que le manque de véracité de Vun des plus illustres pères de l'Eglise*—
MONSTRES PAB4CÉP9AUENS. 45^
Les membres sont toujours imparfaits. Us sont pJus ou
moins contournés, et les pieds et les mains sont presque
toujours incomplets quant au nombre des doigts. En outre,
ni la conformation des membres» ni le nombre des doigts »
pe sont les mêmes d'un côté à l'autre. La symétrie esfi ainsi
altérée; ce qui a lieu aussi , mais d'une manière moins mar-
quée, pour la tête et pour le tronc.
Parmi les viscères abdominaux, le foie, la rate, le pan*
créas , l'estomac manquent généralement > ou si quelqu'un
de ces organes, tel que le foie ou l'estomac, paraît n'avoir
pas entièrement disparu, il n'est représenté que par des
rudimens presque méconnaissables. L'intestin existe s^^
contraire constamment , mais incomplet , fermé à son ex-
trémité supérieure, souvent aussi à l'inférieure, l'anus étant
imperforé. En outre, sa cavité est ordinairement interrom-
pue sur un point. L'appareil urinaire et les organes géné-
rateurs existent , affectés seulement de légères anomalies ;
ces derniers surpassent même quelquefois l'état normal par
leur degré de développement (i).
C'est un fait très-remarquable que le diaphragme tantôt
manque et tantôt existe , même à ne comparer entre eux
que les monstres les plus complètement analogues par l'en*
semble de leur organisation. Ainsi, sans sortir du genre
Quant à l'origine de cette croyance à une race d'hommes sans tête et à
face placée sur la poitrine, on Ta cherchée, soit dans rexîstence d'une
nation à tête très-engoncée entre les épaules, soit dansTusage, attribué
à divers peuples, de cacher leur tête dans leurs vétemens. On pour-
rait encore expliquer cette vieille croyance par la vue de monstres ana-
logues au sujet de Gœller, qui ressemblait en eif^t as^ez bien aux
Biemmyes de Pline. Mais toutes les suppositions que Ton peqt faire à
ce sujet sont sans importance comme sans preuyes, et je ne discuterai
pas ici des idées dont l'explication conviendrait seulement à une his-
toire des erreurs et des absurdités de l'esprit hutnain.
(l) SuLSMASt^^*^^*! P* 7^9*
46o PARTIE m.
hémiacéphale 9 noas Tavons va manquer dans les cas de
Cnrtias et de M. Laroche; nous Tayons trouvé , au con-
traire f chez rhémiacéphale de Suisman*
Au reste, soit qu'il existe ou qu'il manque , les viscères
thoraciques sont également absens ou imparfaits. Les pou-
mons sont absolument nuls ou représentés tout au pins par
des vésicules, si n^ême les vésicules qu'on a quelquefois trou-
vées vers le haut du thorax , peuvent leur être comparées.
11 en est de même du cœur , dont quelques auteurs signa-
lent l'absence complète, et dont Gurtius et Sulsman (i) ont
cru avoir trouvé quelques rndimens. Parmi lesparacéphaliens
chez lesquels le cœur manquait, je dois citer, en particulier, le
paracéphale de Gœller , chez lequel la tête était encore si
distincte, et présentait même encore unebouche et des rudi-
mens imparfaits de tons les organes des sens. Les faits de ce
genre, et surtout le cas remarquable de Gœller, nous démon-
trent, contrairement h l'opinion des auteurs les plus moder-
nes et les plus justement célèbres, que la tête peut exister
sans le cœur : seulement , sans la présence de ce dernier
organe , eUe reste très-incomplète.
L'appareil circulatoire est toujours imparfait au plus
haut degré. La veine cave et Taorte , placées au devant de
la colonne vertébrale , s'étendent , en général , sans pré-
senter aucune interruption ni aucun renflemeut remar-
quable dans la région cardiaque ou ailleurs, depuis les
vaisseaux sous-claviers jusqu'aux Iliaques, et ne fournissent
dans leur trajet qu'un petit nombre de branches, ordinai-
rement flexueuses et diversement anastomosées entre elles.
Les auteurs ne nous ont donné que peu de détails sur le
système nerveux. On a vu que, dans plusieurs cas, le
crâne rudimentaire , quelquefois membraneux, qui sur-
( i) foyez Svhsukv , iM» , et WiVBLOvr i hc, cif., p. SgS.
MONSTRES P AEACàPH ALIElf 8» 46 1
monte la colonne vertébrale, renferme sealement de la
sérosité , mais qu'on y retrouye aussi quelquefois un peu
de matière cérébrale. La moelle allongée et la moelle^ épi-
nière , d'après Curtius> sont beaucoup moii^s imparfaites.
Quant aux nerfs , les auteurs ne nous apprennent pour
ainsi dire que l'état très-imparfait de ces organes , et noiis^
n'en savons guère plus sur le système musculaire tout en-
tier (i).
Jetons maintenant un rapide coup d'œil sur les circon-
stances de la naissance des paracéphaliens ; circonstances
que leur fixité rend dignes de toute l'attention des physiolo-
gistes.
Les paracéphaliens , encore presque inconnus parmi les
animaux (2), sont, dans l'espèce humaine, presque toujours
jumeaux : Sulsman, Clesiuset Seller, sont les seuls qui,
décrivant des monstres de cette famille, ne les désignent
point comme les fruits d'accouchemens doubles ou même
triples ;i et la brièveté ouïe vague des relations de ces auteurs,
(i) CuBTius, ioc, ciV., décrit cependant un assez grand nombre de
muscles, et toujours avec son exactitude accoutumée.
(a) VAtLisifERi , Descrizîone di un viteUo mostroso {'voyez ses Nuove
Osservaz, fisiche et med,, p. 146) est le seul auteur qui paraisse avoir ob-
servé un animal paracéphalien.Ij est à regretter qu'il ne Taitpas décrit
avec la clarté et le détail nécessaires , et qu*il n*ait donné du sujet
de son observation qu'une figure grossière dont il n*est possible de
tirer aucun parti.— Quant à un autre veau monstrueux décrit plû$ ré-
cemment par Hbrzbebg, Monstri vitulini descript, anat,, Dûs, inaugl,
in-4S Berlin , i8a5 , l'état imparfait de sa tête semble au premier as-
pect le rapprocher du veau de Vallisneri ; mais son corps était de forme
à peu près régulière , et son organisation intérieure assez complexe; et
si le peu de notions que l'on possède sur lui ne permettent pas de le
déterminer exactement, on peut du moins afHrmer que ce monstre
très-curieux , type peut-être d'une famille nouvelle | n'a que des rap*
ports éloignés avec les paracéphaliens.
46s PAKTTE m.
8tent nécessainement h leur témoignage beaucoup de sa
Talear. Notii voyons aussi , par la comparaison de tontes
les observations bien faites , que les détix jumeaux étaient
attachés à un placenta commun; mais chacun d'eux se
trouvait contenu dans une poche distincte.
Dans tous les cas » l'accouchement s*est terminé avant
lerme , savoir , de sept mois h sept mois et demi , ou , ce
qui est plus rare , à six mois et même plus tôt.
Le frère jumeau du paracéphalien est, en général, bien
conformé et beaucoup plus grand : il naît toujours le pre-
mier. L'inégalité du volume des deux jumeaux a été attri-
buée hypothétiqnement à une superfétation (i) ; mais cette
opinion n'est nullement fondée > le premier né des jupieaux
offrant aussi bien que le monstre lui-même les caractères
d'un fœtus né long-temps avant terme , et étant extrême-
ment faible et à peine viable.
Dans tous les cas connus y les deux jumeaux sont do
même sexe : dans le plus grand nombre ^ ils sont fe-
melles.
Enfin les paracéphaliens , non seulement ne sont pas
viables » mais même n'ont , dans tous les cas connus, donné
à leur naissance aucun signe de vie.
Quant aux circonstances auxquelles a pu être rapportée
la production des monstruosités paracéphaliques , nous les
ignorons presque complètement. Toutefois on sait que
dans quelques cas , de vives impressions morales avaient
été ressenties par la mère, ou même des violences physiques
exercées sur elle vers le commencement de sa grossesse;
et, si l'on ne peut apprécier exactement et expliquer Faction
de telles causes , on doit du moins noter avec soin des faits
(i) Voyez y dans la thèse de Gurtius, une loDg.ue discussion sur la
probabilité de cette explication.
U0NSTHB8 i»A1&AièitàALIBNS. '0$
auxquels il est possible que les progrès ultérieurs delà science
ttofinent un Jour un haut degré d'intérêt.
Il me resterait maintenant > pour compléter l'histoire des
monstres paracéphalîens , à me livrer à quelques recher-
ches sur les conséquences qui peuvent être déduites des faits
précédemment exposés ; mais je me garderai bien d'entre--
prendre ici un tel travail. La famille suivante , celle des
acéphalienSy va présenter des caractères , une organisation
et des circonstances de naissance qai se rattacheront aux
faits que je viens d'exposer , par les liens de l'analogie la
Mus intime. Ce groupe renferme , d'ailleurs, des cas beau-
coup plus nombreux » et par conséquent il pourra offrit* à
mes inductions une base beaucoup large etplus Wide. J'ai
donc un double motif pour ne pas séparer dans un examen
général les paracéphaliens des acéphaliens , et pour consi-
dérer l'étude de ces derniers comme le complément naturel
et nécessaire de l'étude des premiers (i).
(x) Outre tous les ouvrages précédemment cités ,' consnîtez encohe
'Sor les monstres paracéphalièïiSy et )^Iàs spécialement sur le genre hé-
«uàcéphale» le travail, déjà plusieurs fois cité, que mon père a public
dans le t. VU, p. 85 et suivantes, des Mém. du Mus, dhist, naturelle,
80US ce titre : Mémoire sur plusieurs déformations du crâne de l'homme.
Voyez aussi Philosophie anatomique ^ t. II, p. ga. C'est dans ce travafl
I * ' * " .
que le genre hémiacéphale a été établi sous le nom d^ hémiencéphale, •
464 PABTIB III.
»w»w<MH<»» *^nr. t<in(»iwww>wm> %Mm in^^Kiw ^>m%»<<»*<tiw<i(mmiw»M— i»mkhm'1'mww>mwwh)ih(ihiwib»
CHAPITRE X.
D£S MONSTBBS AGÉPHAUBHS.
Caractères et rapports des monstres acéphaliens. — Lear divisioo th
trois genres. — Acéphales. — Péracéphales. — Mylaeéphales. — Re-
marques générales. — Solution de quelques difficultés théoriques.
— Rareté des monstres acéphaliens parmi les anîmtuz. — G>nfor-
mation extérieure. — Symétrie imparfaite du corps. — Organisation
interne. — Existence du cœur chez quelques acéphaliens. — ^Parallèle
des dégradations des diverses régions organiques chez les acépha-
liens et dans lasérîe animale. — Uniformité constante des circonslan-
ces de la naissance. — Non-viabiiité.
^ Les acéphaliens se lient intimement à la famille précé*
dente par la conformation toujours vicieuse de lears mem-
bres et do leur tronc , et par leurs viscères thoraciques
et slis-abdominaux , presque tous ioiparfaits , mdimen-
taires ou même complètement nuls. Mais , comme l'in-
dique leur nom , ils se distinguent des paracéphaliens par
Fatrophie complète de la tête qui chez eux manque en-
tièrement , ou dont il existe tout au plus de simples Tesli-
ges appréciables seulement par l'analyse anatomique. Les
rndimens de tête qui subsistent encore dans quelques acé-
phaliens , sont en effet tellement faibles qu'ils ne suffisent
pas pour produire une saillie sensible à l'extrémité supé-
rieure du tronc , et les organes des sens ne sont pas même
ébauchés. L'extrémité supérieure du tronc est rècourerte
d'une peau lisse et semblable à celle du reste du corps » si
l'on excepte un petit nombre d'individus où elle présente
M0KflTB£8 ACiPHALIBllS. 4^5
quelques rides ou replis informes» et d'autres moins nom-
breux encore où elle porte quelques cheyeux.
Les acéphaliens sont donc plus imparfaits encore que les
paracéphaliens. Us se trouvent réduits, soit à la région cer-
vicale , toujours non distincte , à la région thoracique et &
Tabdominale , soit aux deux dernières seulement , soil
même à Tabdomen ; en d'autres termes , et comme on Fa
dit 9 aux deux tiers, à la moitié ou seulement au tiers d*un
individu normal.
De toutes les familles tératologiqnes , celle des acépha*
liens est peut-être le groupe qui a le plus occupé les ana^
iomistes de toutes les époques, et dont l'histoire est la plus
riche en observations bien faites. Toutes les collections aca«
démiques, tous les journaux scientifiques ou médicaux,
un grand nombre d'ouvrages particuliers (i) renferment
des exemples authentiques et plus ou moins bien décrits
de monstruosités acéphaliques ; exemples dont plusieurs
remontent à un siècle et demi et même cent soixante-dix
ans (2), et dont le nombre est aujourd'hui de cent environ*
(i) Les historiens anciens mentionnent eux-mêmes des acéphaliemf
Ctbsias, par exemple, rapporte, dans son Histoire de Perse, que Roxane|
femme de Gambyse , accoucha d'un enfant sans télé. Des mages, coa*
suites sur ce prodige, prédirent que Gambyse n'aurait point de suc j
cesseur né de lui.
(aj Des auteurs très-anciens paraissent avoir connu et indiqué
des cas de monstruosité acéphiliqne; mais la première observation
que Ton puisse citer comme authentique, et la première surtout que
Ton puisse consulter avec intérêt, est celle d'AvToiirB Eysahard^
dans une dissertation intitulée : Lux è tenebris effuXsa ex viscerum tnonstr^
partûs enucîeatione ^ Middelb., i663* Gette observation a aussi été pu*
bliée,d après Everhard, par Blasius, dans le traité De Moiutris de
Licetus» Jppendicef éd. latine d*Amsterd., i665, p. zoo, et éd. frane^
de Leyde, 1708, p. 3a5, et par Mafpus, Miit» medic de acepJuUif^
Strasb., 1687 ^ p. aa.
• ••
46)6 PA&TUS UI.
La comparaison de ces faits si multipliés ^ l'examen anato^
mlque de l'organisation des acéphaliens» si cnrieaseet si
iohg-temps regardée comme paradoxale ; Tétade des circon-
stances de leur naissance» circonstances tellement uniformes
et isi constamment identiques que les observateurs semblent
lieprodaire tous la même relation ; enfin la recherche des
«riuses et Texplication des monstruosités acéphaliques ,
sont aussi devenus les sujets de travaux généraux nombreux
et importans , parmi lesquels se placent au premier rang
«ebK de Meckel, de Tiedemann, de Béclard» d'Eiben et
de mon père (i).
'■' On Iva voir y par la suite de ce chapitre , combien les ou*
Trages de ces sa vans m'ont été utiles , et combien ils peu-
iunt l'être encore à tous ceux qui traiterbnt après m6i les
ftitômes questions.
(j) ^<UV2.M«QK]U. » Abhandlung aut der menschl.und verg^, jâna,tomie ,
in-80y Halle» 1806; Bejrtrœge zur vergL Ana^om,^ Ul, cah* si , in-8%
Leipzig, 1808 , et surtout Handbuch der path, Anatomie , Leipzig, i8ia,
\VI,*p. 14Ô el suiv. — TiEDEMANK, Atiatomîe der kopflosen Misgeburtén,
Landshut , i8i3. — Beclaru, Mémoire sur les acéphales, première partie,
aUoB IfS Ballet, de lafac, de méd, de Paris , année 18 15, no IX, p. 447
^l sqiv.;, et no X, p. 49^» et deuxième partie , ibid» ,ann. 1817, n» IX,
{^•^48.8 et suiv. — ËLBBir , De acepkalis sive monstris corde carentibus^
JQ»4° 9 Berlin , i8ai; ouvrage dans lequel fauteur a fait précéder
l'exposition de ses propres idées d'un résumé très-étendu des faits
connus avant lui. — Geoffroy Saiiît-Hxla.ib£ , Mém, sur plusieurs dé^
formations du crâne de V homme , dans les Uém, du Mus, d*hist, naturelle 4
t.yil, p* 85 et sui Vo et dans la PfiHos, anat, , t. II , p. 3, et Note sur queU
q^ès conditions générales de Facéphalie complète, dans la Resf, méd^ aoo.
i8a6, t. III, p. 36, — Je dois citer aussi comme pouvant être consoité
^vec beaucoup d'intérêt un travail de M. Yeritièbe, intitulé Mém,
^ les fœtus acépludes , et inséré dans le Répert, général danat. et de phr^
ffo/. pathologiques, t.. III y première partie, p. i et suivantes.
I
MOKStBBS AGÉPHAUBNS. 467
§ 1. Histoire spéciale et description des genres.
I . Tai long-temps cherché , sans pouvoir y parvenir, à di-
, yiser la famille des acéphaliens en genres naturels. J'es-
^ sayai d'abord de prendre pour base do mes déterminations
Tétat plus ou moins complet de l'être, pourvu dans certains
cas d'un thorax et même d'un cou imparfait, et dans d'autres,
réduit à l'abdomen. Les genres établis sur ces différences
devaient correspondre plus ou moins exactement aux divers
noms d^acéphalie cemcale , acéphalie dorsale , acéphalie
lombaire ( 1 ) » et j'aurais eu ainsi l'avantage , tout en établis-
sant de véritables genres, de m'écarter très-peu des idées
*déjà inlroduiles dans la science. Mal^ieureusement , j'ai dût
reconnaître, dès les premiers essais, que l'admission de
ces genres est tout-à-lait impossible : car, tel acéphale qqe
l'on croirait, aie voir extérieurement, réduit au segment ab7
(i) Foyez^ par exemple, le mémoire de M. VehnièAb, ioc, cic^
p. ao. Cet habile anatomiste subdivise chaque groupe en autant d*es»
•j7^«« qu'il existe de vertèbres; l'absence de la première vertèbk'e» de
. la seconde, de la troisième, etc., caractérisant une première espèccr^
V. une seconde, une troisième, etc. Ainsi y il jurait sept espèces d'acépha-
lie cervicale, douze d^acéphalie dorsale, etc. On conçoit qu'avec de
telles distinctions, un acéphalLen ne pourrait être rapportéà son espèce
'D{ même à son genre qu'a(>rès sa dissection. Plusieurs autres objections
' se présenteraient aussi contre cette classification bdaut»ttp trop systé-
matique, si l'auteur ne la déclarait lui*même paremtnt arbitmire. -^
Des divisions analogues, mais plus multipliées, ont aqssi été établies
par M. Breschbt dans son excellent article 'Aeépkalie dtt Dietiônnaïf^
de médecine , 1. 1, p. 255 et suiv., 1831. Ainsi, Ce célèbre' Anatomiste
nomme tantôt acéphalie et taniôt etcéphalostomre Tabsenèe de la' tête
seule ; acéphalothorie , Tabsence de la tête et db thorax ; acéphalogas»
trie f l'absence de la tête, du thorax et d'une partie de l'abdomen; en-
fin, etcéphaloitiie , ttcêphalobrachie , acépkaiénie et aûB^hahckirie, Tacé-
phalie compliquée de divers états iinpaf^aiCï des llkiettbriss.
463 PARTIE. ni.
dominai du corps , a dans la réalité une colonne vertébrale
presque complète , et quelquefois même un on plnsienrs os*
sclets ^éphaliques. Les conditions extérieures ne tradaUent
donc pas exactement l'état de la colonne vertébrale ; et
c'est (ie qu'une rollexioa attentive eût pu faire prévoir à
priori Ces caractères fournis par l'existence ou Tabsence
du thorax 9 ne peuvent en effet avoir ici qu'une faible im-
portance, puisque, lors même que les vertèbres dorsales
et les côtes sont conservées en tout on en partie , la cavité
thoracique est, comme on va le voir, ordinairement con-
fondue avec l'abdomen 9 et ne renferme ni cœur ni pou*
mons.
Réunir tous les acéphaliens en un seul et même genre,
est nne autre solution que la difficulté de subdiviser ces
monstres , fait aussi naturellement naître dans l'esprit. Mais
le plus léger examen suffit pour démontrer l'existence dans
cette famille très-nombreuse et très-variée de plusieurs types
vraiment génériques , et la difficulté de leur détermination
ne peut être qu'un motif de se livrer à ce travail aVec plus
de soin. Ne pouvant former immédiatement les genres dont
je voyais l'établissement nécessaire , j'ai donc dû recou-
rir à l'analyse comparative des cas spéciaux qui me sont le
plus complètement connus , les rapprocber les uns des au-
tres suivant leurs affinités naturelles , et les grouper en nn
certain nombre de petites sections qui, associées à leur
tour entre elles , m'ont conduit aux trois genres suivans.
.1^ Corps mal symétrique, irrégulier,
mais ayant ses diverses régions bien
distinctes ; thorax eipistant complète-
ment ou presque complètement, et
portant les membres thoraciques ou
au moins Tun d*eux Genre L Agsphaia«
^^ Corps mal symétrique, irrégulier,
ayant ses diverses régions bien idis-
IfONSTBfiS AGÊPHALIEN8. 4^0
. llnctes; point de membres thoraci- * ^
ques. . • . • IL Peracàphalb.
3^ Corps non symétrique , très-irré-
gulier, informe, ayant ses diverses
régions peu ou point distinctes :
membres très-imparfaits , rudimen-
taires ou mêmes nuls. ' . in. Mtlacephalb (t).
■ .t
Dans l'histoire que je yais donner de ces divers genres,
je ne m'étendrai point sar eux, du moins proportion gardée
âTQC le nombre total des cas , autant que je l'ai fait sur les
genres de la famille précédente. En passant des derniers
monstres autosites aux paracéphaliens , premier groupe des
acéphaliensy nous nous trouvions tout d'un coup trans-
portés sur des êtres très-différens de ceux que nous avloi^s
étudiés jusque-là y et il était indispensable de faire connaître
pajr des détails étendus, et même par l'analyse de quelques
observations, une organisation singulière et alors toute nou-
Telle pour nous. Ce travail» fait pour la famille précédente,
éclaire à l'avance l'histoire des acéphalîens , si analogues
aux paracéphaliens , et nous permet de passer plus rapi-
dement sur l'histoire spéciale des genres dont nous avons
maintenant à nous occuper.
Genre I. Acéphale , Acephalus.
Les acéphaliens, pour lesquels je réserve en propre le
nom à* acéphale s sont, de tous, ceux qui se rapprochent le
plus de la famille précédente , et par conséquent aussi , du
type normaL Ils sont privés seulement de la tête et des or-
ganes qui manquent généralement avec elle, et par consé*
quent sont encore atissi complets , aussi entiers que peu-»
(i) Ces trois genres correépondent exactement aux trois groupes
que j*aTais admis provisoirement dans ma thèse inaugurale , Proposi"
tions sur la monstruosité , Paris , août 1829 9 p* 4'*
47^ PAETIB m.
vent Têtre des acéphalîens. Non seulement, les mem])i;es
supérieurs, ou au moins l'un d'eux, sont conservés , mais
le thorax existe aussi : il est même presque toujours sur-
monté de plusieurs vertèbres cervicales, et souvent de quel-
ques rudimens céphaliques cachés sous la pea^q. La forme
générale du corps s'écarte toujours d'une manière plus ou
moins marquée delà symétrie et des proportions normales;
mais elle n'est jamais complètement irr^uUère, comme nous
la verrons dans les derniers acéphaliens. Tous les caraetè^
res des acéphales s'accordent donc pour leur assigner le
premier rang dans cette famille.
Je n'exposerai point ici avec détail tous les cas qui ap-
partiennent à ce genre , et dont le nombre s'élève h plus de
vingt dans l'état présent de la science ; mais je ne puis omet-
tre les modifications principales de forme et d'organisation
que l'on observe parmi les acéphales.
Chez les plus parfaits de tons , le tronc , de forme peu
anomale, et par conséquent plus allongé que large, dé-
passe en haut l'insertion des membres thoraciques; ce
qui indique 9 par des caractères lion équivoques, l'exis-
tence sous la peau de vertèbres cervicales plus ou méfns
nombreuses , et quelquefois aussi , mais très*» rarement , de
quelques vestiges de crâne (i)« En même temps les quatre
membres existent, mal conformés , il est vrai, etpki«:On
moins contournés , mais assez dé?eloppés et terminés par
(x)I>an8 le mémoire de mon père Sur les déformadonsditcTétte (irvM^
Philos, anat,^ t. II, et Mém^ du Hîus,, loo,cit^^ ceux dea acéphale^ <;hfis )«#*
queJs OQ retrouve ces Tesliges, ont été séparé^ pn un genre partipyj!^^^
nommé cryptocéphale. Ce genre, que je ne crois pas devoir adopter dans
Tétat présent de la science, serait ainsi caractérisé £ tronc avec e^Uré-
mités antérieures; tête réduite à un assemblage départies osiseases,
portée sur une colonne cervicale droite, tr«»-pelitei| et noo «ippareati
aif dehors.
MONSTRES ACÉPHALIEN^. 4^1
des doigts distincts en nombre variable , quelquefois mêmQ
au nombre de cînqà un ou plusieurs membres. Katzky,Ma-
lacarne, Béclard ont donné des exemples de ces modifica-
tions qui constituent le do^ré supérieur de Facéphalie (i)*
D^autres acéphales ressemtilent aux préoédens par k
forme peu imparfaite de leur corps; mais leurs membrd^
s'éloignent beaucoup en tout ou en partie du type normah
Un exemple remarquable de cette modification nous est
fourni par Elben (â). Un des acéphales décrits par cet au^
teur ayait en effet les membres supérieurs tellement courts
que les mains paraissaient^ comme chez les phocomèles ^
s'insérer directement sur le tronc. La dissection montt^
que les os du bras étaient réellement rudimentaires , et qu<
quelques uns manquaient même entièremefit. Dans d'autres
cas 9 par exemple chez un acéphale décrit il y a quelques
années par Salvatore Portai (3)^ les bras court!» et pn moi*
(l) Voyez Katzky, Monstri hermaphroditici historia^ dans les Jet,
med, BenoLy déc. I, t. IX, f». 63, et d'^après lui Elbeit^/oc. cU,, p^çi,
pi. I. Chez le sujet' de cette obserralioriy les m^ios avaient, l*une
trois doigts, et l'autre deux, les pieds cinq. Cet acéphale était Iç
second de deux jumeaux, affectés Tun et l'autre d'hermaphrodisme
féminin. — MALiiCABirB, Oggeiti pià inter, di ostetrica e di sior, nat.f
Padoue , 1807 , p. 18 , pi. 3 , et d'après lui , Elbeit , pi. 14» fig. 3* La
nain droite avait cinq doigts, la main gauche et le pied droit, quatre,
le pied gauche, trois. Les planches de Malacarpe et d*£lbeii moptrç^
à tort l'état inverse. — Bbclabd , /oc. ci/., pi. IV. C)ie^ ce sujet,. d(C}q^
-la dissection a été faite par H. Jui.es Cloqubt, tous les membres, un ex-
cepté, étaient terminés par cinq doigts. Une circonstance plus curieuse
est que la eoloqne vertébrale, privée, seulement des premièreis ceryjir
cales, se recourbait supérieurement en avant, et venait se (ermii^ief
entre les épaules, derrière une papille et un petit enfoncement garnis
de quelques poils.
(9) Loc, vit,, no LXIII, p. 71 , d'après Rbuss et Kliiv, pi. 30.
(3) Voyez Cenno sopra unfeto umano , dans les ^^ dtW accad, Gioenim
di Ouaniap 1. 1, p. 807, ann. iS^iS. * . '•>
47^' * PAETIB III.
gnons, rappelaient au contraire an autre genre de monstruo-
sités ectromélîques y rhémimélie.
Il est moins rare de voir le corps très-déformé en même
temps que les membres. Dans un cas recueilli fort ancien-
nement par Schelhammer (i), le corps» ajossi large que
long 9 portait deux bras très-courts et presque méconnais-
sables. Dans un autre dont le docteur Crergens a donné ré-
cemment rhistoire (a), le corps» très-rétréci dans la région
lombaire » semblait composé de deux portions ou , si Ton
veut^ de deux lobes » l'un inférieur formé de la partie in-
férieure de l'abdomen » des organes sexuels et des deux
membres inférieurs complètement développés; l'autre, su-
périeur» plus volumineux» formant extérieurement une
masse beaucoup plus large quelojigue» et portant à ses
extrémités les mains» seules parties des membres supé-
rieurs qui fussent visibles à l'extérieur (3).
(i) Voyez MoTutrum acephaîum^ dans Xe&Ephem, naU cur,, dec. II» ann;
XX» Z690, obs. 149; et d'après Schelhammer, Elbbv» pi. i » fig. 3.
(3) Anatom» Beschreibung eines merkmu-digen jicephahts, thèse tn«4*
avec pi. , Giessen, i83o.
(3) rajouterai ici quelques détails sur ce cas aussi remarquable que
peu connu. Les deux lobes dont je viens de parler étaient composés»
pour la plus grande partie» de tissu cellulaire, le système musculaire
n'existant pas distinctement. Ce tissu cellulaire, ne contenant que peu
ou point de graisse , était traversé par un grand nombre de conduiit
*vaseutif ormes ^ sans enveloppes propres (^gejœssartige Gœnge welcke keim
eîgene innere BeMeidung hahen), La cavité thoracique n'existait réelle-
ment pas, mais était indiquée par la densité beaucoup moindre da
tissu cellulaire dans la région oh elle devait exister. Il n*y aTatt ni
cœur» ni poumons, ni thymus, mais seulement un tronc artériel et
un autre veineux, fournissant tes branches brachiales. L'abdomen
manquait presque aussi complètement que la cavité thoracique : il
existait cependant un canal intestinal imparfait en haut •ouvert en bas
dans le col de la vessie, et divisé par une oblitération complète en
deux portions considérées par l'auteur comme analpgqyes à l'intestin
MONSTBES AGÉPHALIENS. 47^
Enfin la série des acéphales se termine naturellement
par ceux qui manquent de l'im des membres thoraciques.
Cette modification, très-rare» mais bien constatée par une
observation de Malacarne (i) et une autre d'EIben (s), fait
évidemment le passage aux péracéphales, et pourrait même
paraître, au premier aspect, caractéristique d'un genre in-
termédiaire entre ceux-ci et les vrais acéphales. Je n'ai pas
cru cependant devoir adopter cette manière de voir. Si les
caractères que je déduis de la présence des bras ont quel-
que râleur, c'est principalement parce qu'intimement liés
à l'existence du thorax, ils traduisent au dehors une partie,
des modifications plus importantes de l'organisation inté-
grale et au gros intestin; des organes génitaux bien développés, le
scrotum étant même très-volumineux, quoique les testicules fussent
restés dans Tabdomcn ; des canaux déférens ; des vésicules séminales^
un rein placé entre les testicules, deux uretères, une vessie, enfin
une capsule surrénale. Il est à ajouter qu'une portion de Tintestin était
logée dans la base du cordon, et que Tanus était imperforé. La moelle
épinière et la colonne vertébrale , y coqipris le sacrum, manquaient
entièrement, et, loin que Ton trouvât quelques vestiges de tête, le
cou était supérieurement excavé et comme échancré sur la ligne
médiane. Le squelette se trouvait ainsi réduit au sternum et aux mem-
bres. Ceux-ci étaient incomplets à quelques égards ; mais les membres
supérieurs étaient surtout anomaux par leur situation intérieure,
les mains étant les seules parties visibles au dehors , et plus encore par
la fusion médiane des deux omoplates. — L*acéphalien qui a présenté
au docteur Gergens cette organisation remarquable au plus haut de-
gré, était né peu d'instans après un autre enfant mâle bien conformé:
L'auteur nous apprend qu'il naquit par les pieds, qu'il n'existait
qu'un placenta commun aux deux enfans , et que la mère , âgée de
45 ans, avait déjà eu cinq grossesses, qui toutes s'étaient terminées
heureusement par la naissance d'enfans bien conformés.
(i) Loc. cit., p. 90, pi. 4« f^oyez aussi, d*après lui, Elbeit, pi. 14»
fig.i.
(ï) Loc. ciCy n<^ LXX, p. 79, pi. aa , fig. a. L'extrémité unique
eat même Irès-iniparfaite.
474 ^AftTis ni.
rieure. Or l'existence d'an seul bras équipant manifeste-
ment, sous ce rapport, à Fexistence de la paire thoracîque
tout entière , l'une supposant aussi bien que l'autre une
conformalion assez complète du corps , et son prolonge-
ment supérieur jusqu'à la région scapulaire (i).
(i) Outre les cas d*acéphalie que je viens de citer, ifoyez encore:
LiTTBE, OBs. sur un fœtus humain monstrueux dans les Mém, de Cacad,
des sciences pour 1701 , p. 91. Dans ce mémoire, Littre, voulant éta-
blir que les eaux de Tamnios ne servent pas seules à la nutritioa da
fœtus, indique deux acéphaliens, nés, l'un à sept mois et l'autre i
buit, et paraissant Tun et Tautre appartenir à cej^enre. — SupBBViLUiy
Some reflecùons on génération and on monsCers, dans les Philos» irons, ,
t. XLI, part. T , no 4^6 » P- 3o3. Cet acéphalien , né trijumeau , parait
être un acéphale , d'après les indications , malheureusement très-
vagues, que donne l'auteur. — Mobaxtd, d'après Vacher, dans XBlst.
de Vacad, des se. pour 1746, p. 4o, et DAUBBHTOir , dans VHlst* natu»
relie de Buffony t. III, p. aoa, indiquent un acéphale disséqué depuis
et décrit par Meckel, Jbhandl. aus der menschL und vergleich» jânatomie^
p. i65; Dojrez aussi , d'après ces auteurs, Elbeit, p. 5o, Cet acéphale
avait le bras droit rudimcntaire. Meckel a constaté que le grand nerf
sympathique manquait dans'le thorax, mais existait dans l'abdomen.
• — Henckel, Pœtus- monstrosuSf dans les Nov, act, nat, cur,^ t. V, p. 169;
^o/ez aussi Vliise, de Vacad, des se. de Paris pour 177a , part* i , p. ai.
Dans ce cas, les membres thoraciques n'étaient représentés que par
des rudimens. — Doneaud , Observ, diverses dans le Joum, de midec,
de Roux, t. XXXVII, p. 127, ann. 177a; observation très-incom-
plète, et dans laquelle sont indiquées quelques circonstances de l'ac-
couchement, qui parait avoir été.simple. Il n'est du moins rien dit de
l'existence d'un jumeau. — Isjl-nvlxkjhi , Beycrœge fiir die Zergliede»
TungS'Kur^se f Leipz., f8o3, t. II, p. 26g, Cet acéphale naquit plu-
sieurs heures après un autre sujet, femelle comme lui. L'auteur en
donne une excellente description. — Tiedbm anh, loc, cit,, d'après Soex-
MEBBiHG. Cet acéphale, chez lequel un des bras était très-rudimentaire,
est L'un des plus remarquables par les circonstances de sa naissance. Il
était femelle et naquit avec trois autres femelles, vers la fin du sixième
mois; il n'existait qu'un seul placenta pour les quatre jumelles, et les
membranes leur étaient aussi communes. — Sebbes , Essai sur une
théorie anatom» des monstruosités animales^ dans les BuU» dé la Soe^ méd»
MONSTBES AGÊPHALIEN6. ^y&
Genre IL Péricépiule , Peracephalus.
Ce genre, comprenant environ cinquante cas, et par con-
séquent l'un des groupes génériques les plus étendus de
toute la sérîe tératologîque, est caractérisé par la forme en-
core assez régulière du corps , par l'absence des membres
thoraciques , et par le thorax plus imparfait encore que
chez les acéphales, ou même complètement nul. Ainsi à
toutes les complications ordinaires des monstruosités acé-
phaliques, de nouvelles imperfections viennent encore
s* ajouter chez les péracéphales, qui par conséquent dépas-
sent par leur degré d'anomalie les conditions essentielles,
et pour ainsi dire le type vrai des acéphaliens (i).
Les péracéphales peuvent être , comme les acéphales ,
divisés en plusieurs petites sections correspondant à au-
tant de modifications secondaires de leur organisation.
Ainsi nous voyons encore dans quelques monstres de ce
d'émulation^ sept, i^af, p. SSg. Deux cas. Dans l'un , à la place du cœur,
existait un organe de forme à peu près cylindrique, se contiouant
ioférieurement avec l'aorte descendante, fournissant supérieurement
quatre vaisseaux» les deux artères et les deux veines sous-clavières, et
oohaparable , suivant une remarque ingénieuse de l'auteur, au vaisseau
dorsal des insectes^ Il n'existait qu'une seule vertèbre cervicale. — IjC se-
cond cas de M. Serres, quoique seulement indiqué, est aussi d'un grand
intérêt par l'existence bien constatée d'un cœur recevantles deux artè-
res sous-clavières- — Enfin je dois encore citer Elbbh, qui , outre les
extraits de la plupart des observations précédentes et deux cas nou-
veaux indiqués plus haut, en donne un troisième également inédit,
loc. cit. y p. 8a, pi', aa, présenté par un embryon de sept semaines
seulement, et un quatrième n» LXXVIII, p. 76.
(i) C'est ce rapport qu'exprime le nom de ce genre» J*ai ,• en effets
formé ce nom d'âxsf a>o$, acéphaiep et de «i^ , au-delà , outrt mesure ,
( trans des Latins); radical déjà employé avec le même sens dasaplu-
fieurs mots scientifiques, notamment dans le moi péroxUU.
476 PABTIB IIU
genre le corps, plas long que large, s'écarter peu de la forme
et des proportions ordinaires , à peu près comnoteilse pré-
senterait chez un être normal auquel on aurait enlevé la
tête j le col et les bras , et qui se trouverait ainsi tronqué
plus ou moins carrément dans la région thoracique.
L'exemple le plus anciennement connu de cette disposition,
et en même temps Tun des^ plus remarquables de tous , est
un acéphalien décrit en 1 720 par Yogli , et dont la curieuse
organisation , contestée il y a un siècle par l'incrédulité de
Yallisneri) fixa quelque temps l'attention des anatomistes (1 )•
Le corps, quoique aussi incomplet extérieurement que chez
tous les autres acéphaliens , ofFrait au dehors une confor-
mation assez régulière, et paraissait tronqué immédiate-
ment au dessous des épaules. Les membres abdominaux,
seuls existans, offraient les dimensions normales ; l'iin d'eux
était même h peine contourné , et tous deux se terminaient
par trois doigts assez régulièrement conformés (2).
Chez plusieurs autres péracéphales, par exemple chef
(1) Sur le péracéphale de Vogli, vo/^z : Yogli, Fluidi nervei histona,
Bologne, 1720, p* 38* — VALLisnsai, Opère diverse ^ t. III , p. 466. —
BiurcHi, De naturaU^ vitiosâ morbosdque generattonty 174I9 p« a45*<—
Beclaed, loc. eiUt i8i5, p. 4^9. — Elbbh , loc* cU.^ p. 10, pi. 3,
fîg. z» — Dans les considérations générales sur Thisloire de la térato-
logie, qui forment l'introduction de cet ouvrage, j* ai d^'à Indiqué
( p.'xa) la discussion qui s'éleva, au sujet de cet acéphalien , entre Yal«
lisneri et quelques autres anatomistes. On peut consulter sur elle
WnrBLOw , dans les Mém, de Vacad, des se, pour 1740, p. Sqs,
(1) Heubbmakit, Physiologie, in-8<>, Copenhague et Leipz», 1795»
1. 1 {n>oyez aussi , d'après lui, Tonvrage d'ËLBBir, p. 16, pJ. 3 , fig. x),
décrit un autre péracéphale très -analogue à celui de Voglî par sa
conformation extérieure, mais ayant dé plus que celui-ci un dia-
phragme, et aussi ( s'il est permis de prononcer d'après la deaçription
incomplète de l'auteur ) quelques autres parties , telles que dos rudi-
meos de poumons.
IfONSTRKS AGÉPHALIBNS. 4? 7
deux stijets décrits , Tan par Gilibert (i) et l'antre par
Tîedemann (2^, d*après Sœmmerring» le corps, assez al-
longé , se rapproche encore , par sa forme générale et ses
proportions, du type normal ; mai»-, an lieu d'élre tronqué
carrément , il est arrondi h son extrémité supérieure. C'est
là une disposition très-peu différente de la pr^édente cl
peu remarquable par elle-même; mais elle n'est pas sans
intérêt comme faisant la transition du premier groupe
aux cas beaucoup plus nombreux où le corps se trouve
considérablement raccourci » et dont la forme extérieut'e
indique déjà à l'avance l'organisation simple et imparfaite.
Ce dernier groupe offre lui-même quelques différences^
(i) Adversaria medico'practîca prima ^ Lyon, 179 1 9 p* 133. Obser-
vation très-remarquable, si une partie des faits qu'elle renferme n'é-
taient douteux ou même manifestement erronés. L'auteur croit re-
trouver le cœur, avec ses oreillettes, dans un tubercule placé au devant
de la poitrine , à l'extérieur; ce qui , à la rigueur, pourrait être vrai :
mais il ajoute que les poumons existaient bien conformés , quoique
sans trachée-artère, et sans aucune partie qui la représentât; ce qui
implique contradiction. Il ne décrit d'ailleurs nullement les vaisseaux
aboutissant à ce cœur ou à ces poumons, qu'il indique sans les dé-
crire ; et Ton peut reprocher à son observation une foule d^antres
omissions ou contradictions aussi graves. Je rapporterai, toutefois»
d après Gilibert, comme une circonstance intéressante et que l'on
n'a aucune raison de contester, la naissance, un peu avant le péra-
céphale, d'un autre fœtus, femelle aussi bien que celui-ci, et assez
Imparfaitement conformé. Ses bras étaient contournés, son sternum
mal fait , et sa tête plus volumineuse que son corps , à cause de l'accu-
mulation d'une grande quantité de sérosité hydrocéphalique. — Foyez
aussi , sur le péracéphale de Gilibert » et d'après oet auteur, Elbbit,
p. 27, pi. 6,fig. a.
(a) Loc, cit, , p. 5. — Pk>rez aussi, d*après Tiedemann, Ejlbbit, p. 67,
pi. II. — Dans ce cas , la moelle épinière se terminait supérieurement
par un petit renflement pyriforme. Une autre circonstance remarqua-
ble de l'observation , était l'existence, au dessus du cordon, d'une
fente longitudinale de la peau, au travers de laquelle le péritoine se
prolongeait au dehors.
47S PABTIE m.
soit extérieures, soit intérieures » trop importcmtes pour être
ici omises. Outre que le corps peut porter à son extrémité
supérieure quelques poils , on si l'on veut quelques che*
yeux (1) » il est remarquable dans un grand nombre de
cas (2) par Texistence d'une multitude de rides , d'enfon-
(i) f^^^^^^ tels cas dans : Busch, Beschreib, ztveier merkwiird, men»
schL Mhgeburten, in -4**» Marbourg , i8o3. BoD ne observation,
accompagnée d*excel lentes planches. Le même cas est rapporté aussi
par Procuaska , Disquis, anat. pkjrsiol, organUmi corporis immmm^
Vienne , i8ia , p« t53 , et par £lbe5 , loc, cic»^ p. 4a» pi. lo. — Tib«
DEMANir, loc, cie, y p. 4» d*après SOEMMERRZJEfG^ — BÉCLAHD , loo»
cit., i8i5, p. 5oo, pi. 8, d*après Guignard. La description et la
figure de ce monstre, né à Paris en 1777, avaient été communi-
quées par Guignard à l'ancienne académie de chirurgie ^ et Bé«
dard a retrouvé ces documeos , ainsi que la description ou la %are
de plusieurs autres cas, dans les archives de cette illustre société. La
dissection du péracéphale de Guignard avait été faite par Desault ,
qui trouva à la partie supérieure du tronc une sorte de cicatrice, coa-
vrant un os isolé et grêle. La colonne vertébrale commençait à la
douzième dorsale; encore les corps des vertèbres et les apophyses ar«
ticulaires existaient-ils seuls. Fq/ez aussi, sur ce cas, Ëlbeut, pi. 6, fig. i.
(a) Je citerai comme exemples les cas suivans, dont les derniers
sont surtout très-remarquables : Kvjkumhw, Seltenheiten der Natur
und Kunstf Bresl., 1737, p. 810; 'voyez aussi Breslau. Sammlung von
Natur und Kunst IVititerquartal ^ 1733 , p. 6a6. •— Baldingsr et Gttl.»
Vorlœuf. Jt^achricht einei Beschreibung von zw, MonsCris , dans le Nems
Magttzin Jûr Aerzte de Baldinger , t. XX, p. 44^ > vo/ez aussi sorte
même péracéphale, Buscu, loc, cit, — Malacarne, Oggecti di OéU^
trîca , etc. , deux cas,J*un p. 16 , p). a , Tautre p. la , pi. i. Ce dernier
est moins remarquable que l'autre par les inégalités de sa peau (un peu
exagérées dans la pi. i3 d*£i.BEir, copiée cependant de la figure de llà-
lacarne) ; mais il est beaucoup plus intéressant sous d'autres rapports;
Tautcur le compare à une bourse cutanée « rugueuse ( una bona rê»
gosa di pelle umana). — Prochaska, loc, cit,, p. 148 et p. z5o; deux
observations. Dans la première, l'auteur décrit bien le tissu cella*
laire sous-jacent à la peau , épais d'un pouce dans plusieurs endroitSi
dense, coriace, non adipeux, dont les amas, très-irréguliers , formaî6nt
à la surikce du corps et des membres un très-grand nombre de
MONSTRBS AGÉPHALIENS. 479
cemeos , de sillons cutanés , et réciproquement d*ane mul-
jtitude de saillies , d'éminences , de lobules dont la dis-
positiop est toujours très -irrégulière, et dont la présence
rend l'aspect général du corps anomal au plus haut de-
gré. Ces émincnces « et les enfoncemens ou sillons è[ui les
séparent 9 sont dus à l'accumulation sur certains points
d'une grande quantité de tissu cellulaire » quelquefois in-
iUtré de sérosité » et à son absence plus ou moins complète
sur 4' entres. Ils existent surtout en grand nombre et très-
prononcés dans la région inférieure de l'abdomen , et plus
encore dans les membres abdominaux (i), qui sont quelque-
fois aussi volumineux et aussi difformes que dans les cas les
fins graves d'éléphantiasis (2).
D'autres différences non moins importantes sont relatives
petites éminences et de sillons. — TiEDEMAinr, loc cit., p. i. Dans
be cas, peut-être le plus remarquable du genre , une quantité con-
sidérable de sérosité répandue sous la peau par amas irréguliers , don-
nait an corps et aux membres une forme extrêmement anomale. Elle
fbrmait, par exemple, sur chaque côté de l'abdomen une énorme
tbikiiAUr, et les pieds, pourvus l'un de quatre doigts, l'antre de cinq,
lurent tellement tuméfiés dans la région plantaire, qu'ils semblaient
reposer sur des coussins volumineux. Ce péracépbale était aussi re-
matrqnable par l'existence, au dessus de l'ombilic, d'un petit tuber-
^\e ttouvert de poils. — Brera , Singoîare mostruosUà d'unfeto umano,
âans \es Mem, délia soc. itaîiana , t. XVII, i8i5, p. 354, — Ces péra-
't^balès sont tous décrits et représentés dans l'ouvrage d'ËLBEir; plu-
sîenrs sont aussi indiqués dans 1^ mémoire de Béclard , loc, cie, -^
P^ù^êz, en outre, Kalck , Monstri acephali hum» expos, anatomica^ Diss.
îmmç., in-4°, Berlin, 182$, avec pi.; cas très-intéressant par Vab«
'sence constatée des valvules des veines.
(i) La disposition inverse est rare, mais non sans exemple. Beclard,
loe, eît,, i8i5, p. 499> indique, d'après une note de Dampsiartiit ,
"commiioiquée en 1778 à l'académie de chirurgie, et restée inédite y
xsh péracépbale, dont la partie supérieure était infiltrée, le reste da
"èorps'y dit l'auteur y étant au contraire bien conformé*
(^ '^rScéniplei daùs hs cas cités de Proohaska et de Tiedemaniii»
48o PAETiB m*
h la brièveté du corps, tantôt seulement nn pea pfas court
que chez les péracéphales des premiers groupes , tantôt an
contraire d'une longueur beaucoup moindre. Il est même
quelques cas o£i la brièreté du corps s'est trouvée telle, que
Tctre tout entier ne semblait plus composé que de la région
pelvienne et des deux membres abdominaux. Bnsch , Bé-
clard, d'après Guignard, Gall et Spurzheim, et surtout Ever-
hard , Bonn et Rolfe ( i ), ont observé des exemples de cettesin-
gulière conformation. Le péracéphale d'Everhard avait le
canal intestinal très-incomplet, l'anus imperforé, la colonne
vertébrale presque nulle (2), et semblait rédm't à une portion
delà région sous-ombilicale. Dans le cas de Bonn, les os des
îles existaient seuls; le sacrum manquait avec un grand nom-
bre de vertèbres , et le canal intestinal se trouvait réduit à
quelques circonvolutions : en outre ^ les organes génitaux
étaient assez Imparfaits pour que le sexe fût douteux (3]«
(i) J'ai déjà cité précédemment le cas de finscH, p. 478» noteiy
celui de Guignard, ibid,, et celui d*£vERHAaD, p. 4^5, au commeoco-
menl de ce chapitre. — Pour le péracéphale de Bonir , voyez Ojiiieet»
hundige Beschriv. en Aanmerk, oyen het Mtiaksel en de Vœding eener zeld»
zaame en wanstaU» Mensch, Frucht^ et d'après Bono» Ëlbbjt, p. 3o,
pi. 7, Gg. I. Ce péracéphale est aussi figuré dans l'Atlas de cet ou-
vrage, pi. Xll , fig. 3. — Pour les autres, voyez : Gall et Spuazbbuc»
Rech. sur le syst, nerveux , Paris , in-4''« 1809 , p. 27. — R01.PS , Cote of
lusus naturœ, dans le Med, andphys, Journ, de Londres, t. LVIII, p. So,
1837. — Ces deux derniers cas ne sont qu'indiqués succinctement.
(1) Les expressions dont se sert l'auteur sont un peu obscures; il
parait cependant que la dernière lombaire existait seule. — £verhard
dit avoir trouvé le foie chez ce péracéphale si incomplet; mais le vis-
cère qu'il a pris pour le foie, était probablement un rein.
(3) Il est à remarquer que, dans les cas même où le corps semble
réduit à la région pelvienne, le cordon ombilical ne 8*insère jamais à
l'extrémité supérieure du tronçon: il existe même toujours ua inter-
valle relativement assez étendu entre cette extrémité et riasertion
du cordoD. Les péracéphales d'£verhard et de Bonn eux-mêmes ne
MON8TIUSS AG^PflALIBNS. éfil
Ces péracéphales , rédaits au tronçon pelvien du corps,
n'offrent point encore , quelque incomplets qu'ils soient , le
dernier terme des modifications possibles dans ce genre*
En effet 9 si le corps ne pent être plus imparfait , ses
anomalies peuvent être compliquées d'un état très-in-
complet ou même de l'absence de l'un des membres abdo-
minaux , peut-être de tous deux. Nous devons à Sue le
jeune ( i ) un cas de ce genre , que Fauteur n'a malhen-
reusement fait connaître que d'une manière imparfaite. Le
sujet de son observation est un fœtus de cinq mois , sans
tête» sans poitrine » sans estomac» sans intestin grêle» et
n'ayant que la moitié inférieure de l'abdomen » une por-
tion des muscles droits » obliques et transverses de l'abr
domen» le péritoine, le cœcum, le colon» le rectum» la ves-
sie» les organes sexuels» qui étaient mâles» les cinq vertèbres
lombaires > le bassin très-régulier d^n côté» et l'extrémité
inférieure gauche qui se terminait par deux doigts et les
rudimens d'un troisième (2).
* font pas exception: le cordon sMnsérait chez ces monstres immédiate^
ment au dessus des organes génitaux. t
(i) Voyez Recherches physioL et expér. sur la vitalité ^ dans le Mag^atj
encyclop,, troisième année, t. lY » p. iSq, 1797; avec une figure du
squelette et une autre de Textérieur. Dans celle-ci» l'auteur a repré-
sente la terminaison supérieure du corps cachée sous une seryiette»et
rendu ainsi sa figure très-incomplète.
(a) L'état imparfait des membres, ou de Tun d'eux» peut aussi
exister comme complication dans des cas de péracéphalie où le corps
est moins imparfait. Ainsi Odhblius ,dans les Nouv. mém, de Vjtcad,
des Sciences de Suède ^ t. VII, p. 17a» 1785» décrit el figure an
péracéphale dont les deux membres abdominaux étaient très^mal
conformés et seulement didactyles : l'un d'eux se terminait même à
peu près en pointe, sans pied distinct, et ses deux doigts n'existaient
qu'en vestiges. — Ei^bek, îoc. cît, , p. 78, pi. aa , fîg. i, décrit aussi un
açéphalien au moins très-voisin des péracéphales , et chez lequel Tua
des membres abdominaux ne se ooropusait que d'un pied didactyie
II. 3l
4lè i^kvm tu.
< Oift ^nak fcw )(M CBê obsenriifo dMfe Itiolil^
tt«lt ftombreux (i) et si divers ^nfb Y&n tiroiirté dès è pté-
t»èfe-ifA|wrfiiit et d'an petit tàbercole interntédMire «ntk« le f/M et lé
xoirpi. MallieiIreiieeiDent la dissection de ce in(MMtrefi*a p« être £iîte^
et ce cas, très-curieux par Texistence de quelques vestiges de tête, est
même trop peu connu pour que l'on puisse en donner avec certi-
itkdè la dëterinî'nàlion générique.
'(t)Oortt'eles nôièliiTax cas de péràvépfaalie cités dans lecoonde ce pt-
Hircpllie,1beiMdoiip d'mnl^eis sotfl encore ootomn clÉéfe l'iMimitte. Vpyèt «
fNkfWiacs, Glayèàmrdiger Ahms undBetckrmA. tierwumhrÊBktamen^.rarem
uni kaum erhSrten Missgeburt, ^ 10-4**, Zittau, 1680 , avec pi. Cas dans
léqàélla région tboracique manquait pifesque entièrement. — Poirjoi. ,
Tlàtti Ic^ mémoires de Jà société des Sciences de Montpellier , 1. 1 , p. 106 ;
«M0frs aMni Mémoire pour i'hhtoire des Sciences ^ Trévemt, 1706* Li
iMMli^ Inférieure de Tétre paraissait exister sealef nmia, toin qa*j|flB
fût ainsi » il y a lien de croire à la présence de quelques rudinens de
crâne. — MixiX, Sur un fœtus humain monstrueux dans VMisu de VAcad, dee
ac, pour 1730, p. i3. Le nibrax existait, et Tun des pieds avait cinq
îftdi^.— Wrirerow, fbid.^ tnn. -1740 , p, 586 ; rabdomcfn paraissait exis-
ter seul avec les membres inférieurs, ^oyez sur -cemSAie moÉfisti^M-
aiEEY, i6i</.y p. 607, et WiirsLowyi^iV/., ann. 174^, p. 109. Ce dernier
i^rtiole est une réponse à quelques oJbgections fiaites au iwensier né-
moire de Winslow par Lémery, dans letravail oité plus^iaoL— «Gova-
BjkicvB, ibid,, ann. 1741 p. 497* «vecpl. Leecrotnmemtmt, mais
les testicules n'y étaient pas contenus, et ne fuTent>pas hcnq pHis trov*
-vés dans l'abdomen. — SupxavnxB , loc» dt, , pi. i>, fig. 1^ L*auletir i»
«liqae plutôt qu*il ne décrit cet acéphalien j mais ia figure qo'il-^n domt,
le fait assez bien connaître. — VjJUOSCRLVfObs.jurum accouchement car*
traordinaire, dans le Journ. de médec,^ t. XXVIII, p. 5a5, ann. 176s. Il y
,mxk\ dans ce cas cette circonstance remarquable que la mèredu moottrc^
cinq jours après loi avoir donné naissance, ressentit de ooavelles
,dpuJeur8, qui furent suivies de l'expulsion d*un fœtos normcl -et d*one
noie vésicillaire. — Coopaa, An account of an extraord, acepkedom
iSiVrÂy^ansiesPA/^. Trans.^x, LXV, p. 3ri , Mm. 1775. ^c^^aom
\o Journal de physique^ waïu 1777, part. ^V* 3o6.Dans ce cas, lamoeile
épinière manquait , si Ton en croit l'auteur. — Mohao, Deecr, o/én
buman m, monster^ dans les Trans, of the IL Society cf Bâmburgh t. IH
^ aiS^ 1794. jT "l^^ ^uaai Medieal fms and oàMmifiomj, ^u 'Wl
UONSTBB» ACiTOALlENS. 4^
Mai parmi ëax àes exemples de tonte» les vnriétés ie Ir
péracéphalie. .Ce genre est aassi^ de toutes les mont-'
p. 170, 1797* €as remarquable et bien décrit, dans lequel , outre les
partîea ord^aairemeiit abacntea clîea leaaeéphalienai manquaient les
glandes surrénales, un (esticjile et une partie des uretères, qui étaient
Imperforés inférieurement et n'atteigpaieqtpas la vessie. Le rectum*,
dans lequel on ne trouva point de véritable méconium, Ée portait vers le
fond de la vessie. Au dessus de Tombilic était une petite ouverture
que l'on compàrti à fa bouche ; mais on ne f roiiva hi cerveau ni os dà
crâne, et la colobne veftébrafe ne se composait même que de ge\tê
vertèbres. — Axidlrsoir , daiià Ife Phys, and medlc. jôufrtaï de Brâdley,
n^ 65 , 1804. Dans ce cas, rem^fquable encore à «fauWs égafds, il
existait, dit l'âUteUr, uh Jfbie bilobé très-distinct ; tUïis Futérus, là
trompe et la vessie manquaient, et le vagrn paraissait imperforé. —
BIscABL» Beitrœgt zur mr^î. Ànat. , 1. 1, p. i3Ô et î45. Xhxbi cas. Dànè
ran, l'auteur trouva Quatre vertèbres lombaires, et bfiît dbrsérfés, s^ï
cfttes à droite et huit à gauche; point de sternum o^àeux, ttCafs trît
étirtilage formant la paroi antérieure du thorax; les relnà réunis eif
un seul , et deux testicules du côté droit. Le second péracéphale de
fteckel n'avait que les rudimens des dernières côtes, et sa colonne verté-
brale se composait seulement des cinq lombaires et de deux autres ver-
tèbres surmontées de deux osselets. — Prochaska, Sfedizin. Jahrhûcker
4es Oestreich, Staates^ t. Y» part à, p. 64» avec pf. — BécLARD, 181 5,
loc. cit», p. 498 , d'après Marchais, c'est une simple mention; un autre
cas , tbid,f p. 49g, d'après Dupsrrisr; un troisième, ibid., p. 5oa, pi. j^,
d'après Deleurye; un quatrième, ibid,, p. 5o4, d'après Brâcq (ces trois
dernières observations sont extraites des archives de l'académie de
chirurgie ) ; un cinquième enfin , p. 49S , pi. i , d'après le docteur Chb*
VSEUL. f^oyez aussi, sur ce dernier cas, Grofproy âÀiirx Hilaîre (Note
déjà citée sur Yacêphaiie), qui fait connaître les circonstances de la nais-
sance du monstre et de la grossesse de la mère , d'après d^intéressantes
communications de M. Chevreul.— Le cas que Béclard rapporte,^d'après
l)e]eurye, est le même que Regnault a figuré dans son Iconographie
des écarts de la nature^ p. a4.— D'autres péracéphalés sont encore figurés
par Elben, loc, cit. Cet auteur, après avoir cité, et le plus sou vent même
donné par extrait» tous les cas connus avant lui, en fait connaître, d'après
ses propres observations ou d'après diverses communications inédites,
ti^s autres, vc^z a*»» UCV et LXVI , p. 74 j et n*» LXXI, p. %u Dsd»
484 PARTIS in.
truofkés acéphaliqaes , celui qa*on obsertre le plus fré-
quemment chez les animaux, ou, pour mieux dire, qui
est le moins rare chez eux : car on n'en connaît encore
d'exemples que dans deux espèces de ruminans» ordi-
nairement unipares comme Thomme» le mouton et le
cerf. La péracéphalie a été observée chez le premier de
ces animaux par Antoine (i), par Moreau (a) et par Ma-
ce dernier cas , qui a été recueilli par le docteur Coheit , on avait cra
d'abord trouver le cœur dans un organe qui, mieux examiné, fut reconnu
n*étre qu'un rein mal conformé. — Hbbholdt , Jnatondsk BeskrivtUe
overfem mennesk, misfostere, avec pi., in-4^, Copenhague, 1829 ; disser-
tation insérée dans Det kong, danske Fidenskabemes selsk, Apiandlinger ,
t. YI, et traduite en allemand avec deux autres dti même auteur, sous
le titre de Beschr^ib. sechs menschU Missgehurten^ Copenh», i83o. On
trouve dans ce travail une description et une figure du péracéphale an*
térieurement publié par Elben d'après Cohen, et l'histoire ( outre celle
de quelques autres monstres dont le plus remarquable a été cité dans le
chapitre précédent) d*un cas nouveau (le premier de ceux donnés par
Tauteur), dans lequel il existait six vertèbres dorsales, quatre Iom«
baires, le sacrum et le coccyx. La moelle se terminait inférieurement,
comme à Fordinaire, par la queue de cheval. — Gius. Aztt. Galva«
6VI, Sopra trefeii umani mostntosi, dans les jécti deW Joead, Gioenia di
Caiania,l, VU, p. 79, ano. i833. Il y avait, dans ce cas, manque total
de la tète , du cou , de la plupart des vertèbres (il n'en restait que
sept), du thorax, du diaphragme, de Testomac , du foie, de la rate,
du pancréas, d*une partie du canal intestinal, de l'anus et de Futérus;
mais, dit l'auteur, on trouva la vessie et le vagin qui communiquaient
entre eux y et un cœur très-mal conformé et très-incomplet , consis-
tant en une petite bourse, d'où partaient deux vaisseaux, F un -artériel,
l'autre veineux. Ce cœur incomplet était placé dans la même cavité que
rintestin. •— Astuit Coopbr,. The htstory of an unus, placenta and im»
perfect fœtus f avec une lettre du docteur Hodgkia-, in-8°, Londres,
i836 , avec planches.
(i) Sur un agneau fœtus monstrueux ^ dans VHîst» de l'Ac. des Se, poor
1708, p. a8.
(3) FqyeM la thèse que cet auteur a publiée à Nancy , en 1784 , sous
la titre suivant : Disserfodo anatomico»phjrsiolagiea , pra:s{fic N. Jadelot,
U0NSTIB8 ACtPUkUUVS. ^^i
lacarne (i) : Rodolphi (â) seul Ta fait connjattro chez le
second.
Parmi les quatre cas que rapportent ces auteurs , deux
seulement otit été décrits avec quelques détails ; ceux d'An-
toine et de Moreau.
L'agneau observé par Antoine est un des péraeéphi^
les plus imparfaits qui soient connus. Si l'on en crpit l'ao-
teiir, il manquait non seulement de tête, de cou, de thorax,
de membres thoraciques , de cœur » de poumons , de foie >
de rate» mais encore de queue » d'organe^ sexuris, de
reins , de vessie et même de vertèbres. Les vaisseaux om^
bilicaux étaient, dit Antoine, Torigine et la (in de tous les
autres. La charpente osseuse ne consistait qu'en une pièce
située h la partie supérieure, deux 09 des âes et lés os des
extrémités inférieures. Enfin les nerfs» continue l'auteur»
partaient tous d'un corps pyramydal et gros comme une
noisette » qui adhérait k la pièce osseuse supérieure.
Le cas de Horeau » mieux décrit que le précédent » lui
est très-analogue à plusieurs égards. La tête » les membres
thoraciques , les vertèbres cervicales » le cœur» les pou*
(1) Loccit», pi. 5» p. 78, — L'agneau péracéphale de Malacarne a
été seulement indiqué par cet auteur , et la figure qu'il en donne est
extrêmement imparfaite. On sait seulement qu'outre les organes ordi-
nairement absens chez les aoépbaliens» cet agneau manquait de vessie
urinaire et de queue: les ouvertures abdominales n'existaient pas. Les
nerfs partaient d'un renflement oetveiix qui se trouvait contenu dans
l'abdomen; anomalies qa* Antoine. avait déjà observées un siècle aupa-
ravant chez un autre agneau.
(a) Bemerk, aus dem GeB, der Naturgeschiehte , part. I » p. l8a» in- 8^»
Berlin, 1804.- Dans cet ouvrage, Rudolphi cite un faon monstrueux
de cerf, vu par lui à Paris, et chez lequel on n'apercevait aucune
trace de la tête et des membres antérieurs : l'insertion du cordon om-
bilical ne put elle-même être distinguée* Les organes sexuels existaient»
et étaient mâles. Les organes intérieurs ns sont pas connus, la dis*
ssctioD D*syaiit pu être fiiite.
^élê6 »âUIB VDL
moDS , la rate » le pancréas • les reins, la Tislsie , tosêtgaws
gémtanx manquaient. Le foie était toat an pins représenté
ipar une petite masse noirâtre à laquelle abontissait la vèine
4fllibilioal0. Les cotes étaient irrégnlières , et le sternum
existait seulement en Testige. Le canal aUfâentaire était
^coof t et droit, sans anus. Il existait à la paMie avpérieure
-èa èorpsime petite cavité eta J'oa troora un pm 4e sérosité,
M que Fon supposa pouvoir représenter fi« nidinieiil h
masse eneéphalique.
* • A cet détails anatomiqnes , il importe d'ajouter i^ cit
agneau acéphaHed et ediui d'Aiktoine étaient l'-an et r«vtre
les Ireits de doubles getstations c cireonstaxioe ititérossatHiB
on ce ^'dUa complète Tanalogia entre ces obserratians
faites chez le mouton , et les aombrens cas du même genre
ooimus chei rhomme.
Il me reste maintenant , avant de ^^mè à liiisléfw Ai
genre suivant , à présenter non remarque sir lia valeur des
groupes secondaires établis plus bant parmi ios péraoépba!^
les , et qui tons se distinguent OHtté eux par des modifica-
tions de la forme extérieure. Plusieurs de ces groupes peu-
vent paraître caractérisés d'une manière asse? précise et
séparés par des différences d'organisation assez importj^iAe«,
pour qu*ons'étemie peut-être de les voir indiqués ici comme
de simples sections d'un seul et même genre» et non comme
âes divisions vraiment ^liériqties. Ce dernier mode 4e
classification eût sans doute été pr^éférable s'il eî^t été posr
sible; mais je n'ai pas tardé ^ recoji;uaaltre qu'il est com-
plètement inadmissible.. h^$. diiE&rens groupes qu« j'ai
indiqués plus haut se fondant les uns dans les aut#ea pér
nuances insensibles, et des rapporti» intinies existent àûû^
yent entre des péracéphales c|[ue leur formcf et leurs propor-
tions extérieures placeraient à grand^dii4WÇ(9 ^VPi^W^lIr
MONSTIUBS iCimALIENS. 49^
très. Il me suffira, pour le prouver» de dire que Ton retrouve
encore sou^ la peau un thorax plus ou moins complet et
même quelques vestiges de têlenon seulement chez lespé-
racéphales du premier groupe, mais même chez des indi-
Tidus que Ton pourrait croire, h en juger par la brièveté de
leur corps , réduits h l'abdomea seul et aiissi incomplets que
possible. Je citerai comi^ie exemple un individu dont Bé-
clard (i) a figuré» d'aprè# le 4pcteur Çf^rnier, la forme ex-
térieure et lesquejelte. Le corps de ce pérapénhale n*es^ pas
Îlus long; qu^ large , et spi^ contour est presque çirculai|re;
)s çaembres sont trè^çpntournés et présentent de^ émv-
fi^ces et des sillons non^breux ; toutes les conditions exté-
rieures , si ce n'egt l'existence dé quatre orteils à un nie^ ^^
de cinq à, l'autre , indiquent qn péracéphale appartenant k
l'pn des derniers groupes. La figi^re du squelette, au contraire,
m^ontref des i^e^res abdominaux presque complets , x^i^
coccyx, un saçi^um , des vertèbres lombaires, onze dors^leç,
çpzjs paires de cotes , un sternuoi , et au sommet da raphia
plusieurs petites pièces rudimentaires , véritablement crâ-
{liennefi | ^uiv^ut Texamen qu'en a fait mon père (2),
(i) ffiii, çi^ , ^. n e\ ^.
M Fojez la fi|;ure qu'il en donne dans V Atlas de la Philos, anatoni, ,
pi. i3 , fig. f 4 et i5. — Ce sujet a servi de type à un genre indiqué
par mon père sons le nom de Caccjreéphale ( voyez sop Mêm» sur lés M*
formations du crâne de l'homme » loeb de. , el caractérisé de la VMAÎ^rf
attÎTanle : troço sans té^ el nips extrémités aot^rie^i^es^ les 9y|4^^"^
0 dM coi;^ dans une contraction et d'une petite^iç ç^tr^pies : les p^p^^i'
rieurs appuyés sur les vertèbres dor^les y ceux de la ao(i^ni(é sous if
foripe d*un bec ou d*uq coccyx. — I/impossibitilë où je stfis cl^àssl-
gner anx coccycépfaales des caractères extérieurs disllnctift, wfo*
blige de ne point adopter ce genre dans cet ouvrage. Lorsque de
flou veaux cas se présenteroni à Tobservation , et poun^pl é^re ^«ydiéf
d'une manière complète, on découvrira peut-être des mqdt&^tMW
extérieures qui , liées à l'exiatasiaf de ,4V«kpi«i JWtfmfm amncjjtà»»
488 PARTIE 1(1.
Genre III. Mylacêphale, Mylacephalus.
Ce genre, le dernier de la famille des acéphaliens , est
caractérisé par une organisation tellement anomale qa*on
pourrait en croire l'existence impossible , je veux dire, par
une organisation , sinon plus simple , du moins plus impar-
faite encore que celle des péracéphales. Ceux-ci, lors même
qu'ils semblaient réduits au segment sous-ombilical du
corps y présentaient dans la portion conservée du tronc et
dans les membres, une conformation qui , sans être nor-
male , n'était pas du moins complètement irrégulière , et il
sufBsait d'un coup d'œil pour reconnaître en eux des em-
bryons monstrueux , et pour les rapporter même à l'espèce
zoologique de laquelle ils avaient tiré leur origine. Cette
détermination devient au contraire très-difficile chez les acé-
phaliens que je comprends dans le dernier genre ; elle est
quelquefois même impossible sans le secours de l'analyse
anatomique ; car, chez ces monstres , et tel est leur carac-
tère distinctif, le corps est non seulement déformé, mais
entièrement irrégulier, et la forme spécifique, conservée au
moins d'une manière imparfaite chez les acéphaliens des
genres précédons, disparait chez les acéphaliens du der-
nier groupe que l'on pourrait, à les juger sur l'extérieur,
prendre pour de simples môles*
Ce sont ces caractères, c'est cette ressemblance qu'ex-
prime le nom de mylacéphaks (i) ou acephates-môtes , soos
lequel je désigne les acéphaliens du dei^nier groupe. Les dé-
tails suivans vont justifier cette dénomination, qui exprime
nés du crâne, permettront de caractériser et d*admettre le genre coc«
cycéphale.
(i) De fivH mih ^ et é/tif9Û»çimséfàale,
\
MONSTRES &CÊPËALIENS. 489
desîdpports incontestables , les mylacéphales liant néeUement
les monstres acéphaliens dont ils terminent la série , avec les
monstres qui vont suivre , et dont la plupart ont été si long-
temps confondus areC les môles.
L'irrégularité des mylacéphales étant précisément ce qui
les caractérise , on conçoit qu'il est impossible de décrire
leurs formes d'une manière générale , et je ne chercherai
pas à le faire. Il me suffira de faire connaître, par la citation
de quatre exemples empruntés à Klein , à Clarke , à Elben
et à Hayn , jusqu'à quel point ces formes s'écartent du type
normal» et aussi jusqu'à quel point on les Voit varier d'un
individu à l'antre.
De ces quatre exemples » trois (1) ont été, observés dans
l'espèce hmnaine , l'autre chez la chèvre. Ce dernier (2)
est encore presque le seul connu parmi les animaux (5).
(z) Voyez Klein, Spec, inaug, amat. sistens monstr, quorumdam de"
seriptionem, p. 26, in-4'', Stuttgardt, 1793. — J. Claeke, Descr, of an
extraardinary production of human génération , dans les Philos, Trans, ,
t. LXXXIII, p. i54 I année 1798; nfoyez aussi Médical facts and obser»
votions f t, VU, p. 109, 1797* — Elbsn , loc, cit,^ p. 75, pi. ai, d'à*
près SiEBOirD. ^ .
(a).vFiytfj3 Hayn, Monstri unicum pedemreferentis descr. anaiomica^
Diss. Inaug., in-40, Berlin, i8a4> avec pi. Voyez aussi, d'après
Hayn, Ôllitier, Descr, d^un acéphale monopède , dans les Archiv, gén»
de méd, , t. VII , p. 14 > i8a5.
(3) Parmi les animaux, je ne trouve en effet à citer, après le roy-
lacéphale de Hayn , qu'an fœtus de ipouton décrit et figuré par Ex-
»ERT , dans le Deutsch, Archivfiir Physiol,, t. YI, p. i^ ann. i8ao, sous
ce titre : Uebereinen die hintere GUedmaasse eines tamms vorstell, Acepha»
lus, — Diaprés le berger qui reniit à Emmert ce mouton très-curieux,
il naquit dans un sac plein d'eau, vraisemblablement l'œuf ordinaire*
U parut au premier coup d'œil n'être rien autre chose que le membre
gauche d'un nouveau né, avec quelques rudimens du membre droit
et de la queue. Mais on trouva par I9. dissection le bassin , la portion
inférieure de la colonne vertébrale , quelques viscères imparfaits , et
notamment xm segment intestinal» qui malheureusement n*a. pas été
49* pà^TiH m,
Gbe^E le mylacéphale de Klein , le €orp» 06 prédefiUôt
çeu^la forme d'une masse très-irréguliàremeat quadrilatère,
terminée» supérieurement, par une éminei|cerQgi;)eu«e« 119V
lement symétrique, et même sans ferme déteriainable ; infi&r
rieuremeni , par deux prolpiigemena inégaux ep ¥e4|uiie,
fl'abord dirigea en ba$ , puis (e^t^meç^t contournés f ijur euxt
mêoies de dehors en dedans ^ de bas en havit.» prése^i»
Imt quelques yestiges de doigta » et û'âtant p^ir eouséqtiml
autre chose que les deui meiidbi^ ^bdomc^MV tràa-d^fof^
Boésà Entre ces deux prolongemems oq remarquait i|i|4rie^
iiement we Ourerture loti^U^diaalei k vulye ; au dessin
d'eux , et à peu de distance , le cordon ombilical au milie^i
•I » au côté droit , un tubercule arrondi, ternûsé pair deux
papiUés , et dans lequel on reconnut un bvas rttdiDQbeiilair0
au plus haut degré. Le^ fesses étaient très-grandea et sais
sillon intermédiaire; Tanus existait cependant. En dissé-
<}uant cet être singulier, né jumeau connue les autres acé-
phaliens, on trouva une cavité abdominale très-irr^ulière^
dépassant à peine en haut Tombilic , renfermant , d'aptes
Klein , un petit estomac avec un commenoeoient d'osse^
phage, un canal intestinal très -imparfait, des uretères cy*
lindriques surpassant en diamètre le gros intestin lui-même ;
une vessie urinaire ample avec l'urètre, un petit utéruf
avec le vagin et quelques vestiges de trompes , mai& poûfit
dWaires , un rein anomal , enfin des veines et des artères
très-amples, quoique le cœur manqufit avec le diap)iragme
et les poumons* I^es nerf$ i^ianquaiept presque partout, I4
isolonoe vertébralo se couipoisait dc^dix-neiif vertèbres; te
canal contenait une matière rouge fibreuse, et, ajoute
l'autear, deux osselets allongés , l'un en haut , l'antre en
Miivié L'auteur mealioiiiia awsi l'eaiètSMe de quelques radi:
dsOte.
MON9TBB9 ACiMAIlENS. 401
I Jnis. On trouva aussi d'nn coté onze, «t de racUre iomû
I jûotes » un sternum imparfait , deux omoplates trds-mal coq*»
I formées , des clavicules , les rudimens de quelques autjpes ^
I 49S membre^ thoraçlques , les os du bassin et ceul de#
membres abdominaux.
Dans le cas de Clarkd, le Corps» de forme ovoïde, pré-v
MB tait quatre éminences, savoir : un appendice reppésen«?
liant un pied tétradactyle , un autre pied tr^impar&it
placé presque à l'autre extrémité de la màsae i jmaia du
jmême côté; entre eux, uneéminence arrondie aveo un pelil
canal; enfin « près d'elle. « mais de l'autre coté du cordoB
ombilical, une autre petite éminence, 3e forme allongée»
et que Fauteur regarda comme analogue à un doigt im-
parfait. A Tintérieur en trouva un os des îlea et un fémui^
très-développés, une rotule» un tibia incomplet qui per-
lait le pied principal» et plusieurs aulrea os très^iufiM^^
qies» mais aucun vestige de tête ni de cou» point de câtea*
point de vertèbres » point de moelle épinière, point de rate»
point de cœur» point de poumons» des organes digestib
très-imparfaits» et peint d'organes génitaux. En sorte ^ dit
l'autçur» que cette niasse» née après un sujet bien con^
fof mé » ne ressemblait guère à un fœtus humain que par WÊê
tégumens et Tébauche de deux pieds et d'un doigt,
. Quant au mylacéphale de Sieboldet d*£lbén » trèa-^diffi^
rent des précédons» mais non moins irrégulier» il avait asiec
exactement la forme d'un rein. En efiEet^ le dontoUr d|i
i^orps» convçxe $ur la plus grande partie de son étendue»
était légèrement concave dans Une autre» et c'est dans eeH»'
ci que se faisait l'insertion du cordon ombilical. On y rar-
marquait aussi dans la portion concave dee poik placés à
l'une des ecM^rémitéa^ et à l'autre une émiaetue Ae. forme
très -irrégulière» i^ais tef0linée par lea vestiges de Croil
doigts et dans lesquels on reconnut aussi un pied imparfait.
49d PiBTIB 1II«
Entre ces rnâimens Ae l'an des membres infériears et les
poils ou cheveux de Tantre extrémité , se tronvaient trois
antres éminences ou tubercules dont le moindre , placé à
peu de distance du pied , parut être un pénis pourra de son
prépuce. Cette masse réniforme , disséquée avec soin par
Siebold , présenta l'organisation d'un acéphalien des plus
simples : malheureusement la description qui fut faite des
organes internes a été perdue , et la science manque ainsi
de détails suffisans sur l'un des monstres les plus carieux
qui soient connus. Il est à ajouter que ce mylacépbale,
mâle , d'après Siebold , naquit peu d'instans après un enhnX
bien conformé , et , si l'on en croit lauteur» de sexe con-
traire.
Le chevreau mylacéphale de Hayn n'était pas moins^ im-
parfait que les monstres précédons. Son corps , de forme
ovoïde 9 se terminait postérieurement par un prolongement
grêle, qui se trouva n'être autre chose que le membre
abdominal gauche , seul existant chez l'animal. Le membre
uniqu^ , assez bien conformé dans plusieurs de ses parties ,
manquait de rotule, et n'avait, après le canon, composé
d'un 08 unique , qu'une phalange bifurquée. Le bassin , ré-
duit à l'un des os des ties , était surmonté d'un os que Ton
considéra comme une vertèbre , et dans lequel on trouva en
effet des rudimens de moelle épinière. L'auteur ne fait pas
mention du canal intestinal , et il parait même résulter im-
plicitement des détails de son observation , que cet organe,
le plus constant de tous chez les acéphaliens , existait seu-
lement rudimentaire , aussi bien que les organes sexuels et
presque tous les autres viscères. Ce chevreau unipède était
hé, avec un jumeau bien conformé , d'une chèvre qui, par
mie circonstance digne de remarque , avait donné iiaissance
trois années auparavant à un chevreau tripède.
MONSTHES ACÉPHALIBirS. 49^
La comparaison de ces quatre observations (i) suffit pour
montrer qùelesmylacéphales, bien distincts génériquement
des péracépbales et des acéphales par la déformation de
leur corps tout entier et l'état très-imparfait de leurs mem-
bres, offrent en même temps toutes les conditions es-
sentielles que j*ai signalées chez ceux-ci» et leur res-
*
(z) Quoique les mylacépbales soient beaucoup plus rares que les
deux autres genres d*acéphalie, plusieurs autres exemples sont connus
dès à présent* Voyez : Vallisitb&i , dans Marc» JUalpigki philos, ei medici
Bonon. op, posthuma f^, 87 , Lond., 1697. Le mylacépbale de Vallisnerî
paraissait réduit à un tronc informe, privé même de membres abdo-
minaux ; mais, si Ton en croit Tauteur, il avait, avec l'aorte et la veine
eave, un cœur très-développé , placé entre deux utricules que l'on
prit pour les poumons. On crut aussi retrouver dans Tabdomen un
foie, une rate et un pancréas très-imparfaits. Les détails anatomiques
de cette observation, très-curieux , s'ils étaient vrais, manquent d'au-
thenticité. Quant aux circonstances très-remarquables aussi que pré-
senta la naissance, elles sont rapportées d'une manière plus précise.
Le monstre était né, avec une môle vésiculaire très-considérable, d'une
femme hystérique alors enceinte de sept mois. — G. Yoigtel , Frag»
menta semiologiœ obstetridœ , p« 78 , Halle, 1790, décrit un mylacé-
pbale peu différent par la forme de celui de Klein, mais un peu
moins imparfait extérieurement : ce monstre avait, en effet, outre
deux membres inférieurs, dont l'un était même terminé par des
doigts assez distincts, un bras, il est vrai très-informe, et ne con-
tenant intérieurement aucun os. A l'intérieur, on ne trouva guère
qu'un rein, une capsule surrénale et une petite partie du canal
intestinal. L'anus existait, ainsi qu'une autre ouverture, analogue à
la vulve, d'après Yoigtel. Voyez aussi , sur le même mylacépbale ,
Mbckel , Beyirœge , etc. , loc, eit, — Zagoesky , Comment, anat, abortûs
hum^inl monstr, rariss, descript, ac deUn, sisten.% , dans les N09, act, Acttd»
scient, petropoUtanœ ^ t. XV, p. 478, 1806. Ce monstre est surtout re-
marquable |.ar l'existence du foie, du pancréas et d'un organe rudi-
nientaire paraissant représenter le cœur. — Enfin, Vbolik, Mém. sur
quelques sujets danat, et de physiol, , in-4°» Amsterd. , iSia, p. 97. Le
membre abdominal droit existait seul dans ce cas; le rachis se com«
posait des vertèbres lombaires et du sacrum.
49^ fLntu III.
Mmblelit jusque par les circonstauces de leur naissance. Ce
sont donc de véritables acéphaliens , liés avec les précédens
par les rapports les plus intimes. Seulement , dernier genre
de cette famille » ils nous en présentent les caractères déjk
associés à qudqnes uns de ceux de l'ordre des parasites qui va
suivre; et pur k ils deviennent pour nous un anneau pré-
cieux d'union entre deux groupes dont les rapports» assez
éloignés , ihais réels , ont été généralement méconnus (i)é
(i) Outre tous hi Viicéphûiens précédemment cités» on en connaît
etlcore beaucoup d'antres , décrits trop succinctement pour que leur
détermination ^nérique puisse être donnée avec certitude, ^o/ez, par
exemple : HimsKir , Lettre , dans lé Journal des savons ^ 17 février 168 1 ;
simple mention. — DuGaurot, ibid^ s) janv. 1696 p. 57» et Cciï,
Acûdém, , t. VII, p. 27; simple mention ; probablement, un acéphale on
un péracéphale. — BALniFGER, léc. cit. ; indication d'un cas différent
de celui deGiel , qui a été cité plus haut. — Bûrtoit , Syst.of midmfkry^
S ia6.— £. SaUdifort» Opûsc, pathoîog, , liv. II» chap.IY, p. toi; sans
douté un péracéphale des plus imparfaits.— Walter, itft». anatomiettm;
indication succincte de deux cas sous les no' 811 et8ii.— BKCi.ARD,d'à^
près un anonyme, hc, cit,^ t S 1 5, p. 5o i , pi. IX et X, Ce eas est beauconpr
mieux décrit que lés précédens; mais Tautenr ne nous apprend pas si
un petit prolongement, simulant un bras à l'extérieur, fut, en efPet^
reconnu son analogue par la dissection , et si » comme il est probable,
cet acéphalien était, en effet, un acéphale. — Ëlben» loc, c/^; simple
mention.
En terminant ici Ténumération des principaux cas qui me sont
connus, je crois utile de résumer les citations que j'ai faites des dix
cas d*E1ben , et des cas non moins nombreux de Béclard, afin qu'on
ne soit pas obligé, pour trouver leur indication , de parcourir tontes
les notes. Les cas d'Elben doivent être classés et déterkiiinés comme fl
suit: n®' LXIII, acéphale; LXIV, acéphalien indéterminable gédérl*
quement ;LXy et LXVI, péracéphales ; LXVII, mylacéphale; LXVIU,
acéphale; LXIX, péracéphale? LXX, acéphale; LXXI . péracé-
phale; LXXII , acéphale. — Voici maintenant pour ceux de Béclard;
«û* XXXIX et XL , péracéphales; XLI, acéphale; XLÏI à XLV, péra-
c;éph9les ; XLVI; acéphale; XLYII et XLVIII, péracéphales.
II0N8TBM MtonUBUS. HfS
«
L'histoire générale écè aeëphalletts , de lewni rapfMrts et
im kvr otigàiiiefttiwn > est Fun des sujett ies plus dignes d'iil«
térét y mais enssî l'iiki dies (iSus difficiles de la tératologie*
Tetts les faits se présentent dans cette famille avec on carac-
tère teHemefit insolite » avec des conditions tellem^it wa«»
veBes, fw, sass le secours de i|aèlquea idées nonvelteê
«Bisi , ils resterai^it «écessaiNWBiit pe«r cens dans tuie
ffrofonfde obsoorité.
Siv en effetv nons TonloDS> è TeKemple de tant d'a«tenrs »
tpfliquer à l'inteUigence des mmistraotfités aeépfaaliques »
le» idées «pae l'iofaservatiea dellM»Bie et des élres normaux
emmemanx les plus seniblaUes à kâ, ent établies k Tavance
«t «depuis hog-toaipl dans notre espÉrit, i'iiistoire des eeépha-
BiBiis Bons paraîtra m résumer toiift entière dans ces deoi;
iéaeitals |;éniéi«ax t fariété pres<}i^ nfinie dens Toi^anisa*
tiètt 9 €t prifteâpalement Àm» la «i^nfornlatien des orgal^es le^
jplns iœportans et les pks essentiels klayie ; tiniforiaaité dasia
les CHPoea^anees de la naissance et de la mort.
L'admission simaltanée de ces deux résakats, bien ^fne
les anteon les aient placés sens hésitation Tun à o6té de
feutre » serait Ttine des cooftradictions les pins marquées »
tftp si Ton me permet cette expression > l'one des anomalies
eeientifiques les plus^aves qne Ton poisse concevoir. L'or*
f^anisation d'mi élire dans ce qu'elle a de réellement im-
|>oiftant , et les ^circonstances 4e sa iiaissance , ceSes de sa
wort -sm^toat , sont manifestement liées entré elles par des
Mpports de cansalité , <itdoivent être ensemble ou constant
46S on variables : le contraire est impossible ; et si «ne telle
anomalie semble présentement établie par l'<^eryatton ,
^e dtaperatttra asaur^oieat «n ymsut^ «oamne di^andssent
toates les anomalies, toutes les irrégularités que nous aper-
cevons dans la nature , dès que Tanalyse sciaoïtifique porte
sur elles ses lumières.
Déjà même on peut faire quelque chose de plus
que d'annoncer pour TaYenir une autre interprétation plus
rationnelle et plus vraie. L'état de la science |>ermet de
signaler dès à présent comme cause de la contradiction
apparente que je viens de s^aler, une seule maia grare
erreur» non dans l'obseryalion , mais dans l'appréciation
des faits. Il est bien vrai que » les circonstances de la naisr
sance étant constantes » les organes ordinairement les plas
importans chez l'homme , sont extrêmement ¥ariables :
mais il est faux que ces organes , qui conservent toute leçt
importance chez les êtres soituormanx, soit anomaux des de-
grés supérieurs» la conservent aussi dans les êtres normaux et
anomaux des degrés inférieurs » et spécialement chez les
acéphaliens. Cessons de vouloir trouver le type humain
dans les fœtus acéphaliens » vraiment étrangers à l'espèce
humaine » si ce n'est par leur naissance ; soumettons leur
étude aux mêmes principes qui régissent celle des animaux
inférieurs» et dès lors toute difCcuité disparait. Qui ne sait
qu'en parcourant la série animale» on voit le même organe
tour à tour de la plus haute importance et d'une valeur
presque nulle» tour à tour dominateur et dominé? Qui. ne
sait que les lois de la subordination des caractères em*
brassent la série animale tout entière» mais que chaque
classe a ses rapports divers de subordination aussi bien que
ses conditions spéciales d'Barmonie avec les circonstances
extérieures? Ce sont ces notions» aujourd'hui vulgarisées
en zoologie » qu'il s'agit d'étendre aux acéphaliens ; et
toute contradiction» toute anomalie apparente disparait à
l'instant même.
Si » en effet» l'acéphalien » ainsi que le veulent toutes les
MONSTRES ACiPH/LLIBlfS. 497
données de son organisation , est considéré comme un être
très-éloigné du type humain ; si la subordination de ses
organes se fait suivant des rapports nouveaux et trës-diffé-
rens., nous n'aurons plus à nous élonner de voir deax îndî-
vidasy évidemment très-voisins par l'ensemble de leur
conformation , différer par l'absence chez l'un d'un esto<
mac ou même d'un cœur, qui existe au contraire chez l'au-
tre. D'une telle différence , il n'y a rien h conclure , si ce
n'est l'importance très-faible de l'estomac et même du cœur
chez les acéphaliens. Et si une foule d'exemples analogues
que fournissent les classes inférieures du règne animal »
n'ôlaient à cette conséquence ce qu'elle a peut-être au
premier aspect d'étonnant et d'imprévu, l'examen des acé-
phaliens eux-mêmes sufCrait pour la justifier; car , chez
eux y il montre dans ces viscères ailleurs si importans »
des parties imparfaites » plus ou moins rudimentaires , et
réduites à des fonctions nulles ou presque nulles. Il y a plus ;
ce même fait que je viens de donner à posteriori, pouvait
être déduit à priori des lois mêmes de la subordination
des caractères 9 telles que nous pouvons les étudier chez
l'homme normal. Un acéphalien pourvu d'un cœur bien
développé et propre à remplir ses fonctions » est une vérita-
ble impossibilité physiologique : car» si le cœur eût conservé
plus ou moins complètement son importance normale, il
resterait un des organes dominateurs de l'organisation : dès
lors les autres appareils se seraient subordonnés à lui , au
moins en grande partie, et l'être, différent seulement en une
ou plusieurs régions du type régulier, serait tout au plus
affecté d'une monstr Asité de l'ordre précédent.
Tel est donc le principe par lequel on peut expliquer les
variétés nombreuses que présente l'organisation interne des
acéphaliens : très-différens du type humain , on ne doit pas
vouloir retrouver en eux les rapports spéciaux de For-
32
^ûj^ PARTIS IIL
^açisation humaine , pas plus qu'on ne les cherche en ^oolo-
jgie chez les articulés ouïes mollusques, ^utretype : autres
coiçabiu^isoDs ; autre ordre de subordination : et c'est ainsi
cpi^en présentant quelques considérations générales sur les
acéphaliens, nous pourrons retrouyer chez eux, malgré les
variations nombreuses des viscères » une unité , une con-
cordance d'organisation qui se conciliera avec Tuniformité
âes circonstances de leur naissance et de leur mort , et qui
jnous permettra de concevoir celles-ci sauts a jboûiettre une né-
fj^iie scientifique.
' Dans les remarques qui vont suivre, ]e m'appuierai prin-
ùtpàlement , et il importe do le dire à l'avance , sur des faits
Tournis par les acéphaUens humains. En effet» l'étude gé-
nérale de ces derniers , non seulement nous intéresse pins
directement » mats elle est pour ainsi dire seule possible ,
tant sont encore rares les monstruosités acéphaliques
chez les animaux. Sur une centaine de cas qui me
sont présentement connus , je n'en trouve en effet que six
Seulement parmi les animaux; encore appartiennent -ils
tous & un seul et même ordre , celui des ruminans , et
tot;is aussi à des espèces qui, comme Thomme, produi-
sent ordinairement un petit» plus rarement deux (t).
parmi ces ruminans , la chèvre a fourni un exemple (9) ,
(i) Quelques auteurs foof , il est vrai , mention de chiens 9 de chats»
.4p cochons et d'autres animaux nés sans tête. Fo/ez^ par exemple»
^ jiour le chien , RsGir. db GnAAr» dans les Mém. de Vacad. des Se, pour
17x6, p. 345. Mais il ne faut pas perdre ^de vue que tous les auteurs
aneiens et la plupart même des modernes ont regardé oomne
acéphales tous les êtres thet lesquels la té9 était » soit oompléteflMOt
abusa tf», soit seulement très«>imparfaite.
(a) Fqy^tUkYw^ioe, eit. Cet ecéphalien est iin mylacéphi^U. 9- A
JVxc^tlon de Tagipeau d*{lmmert , qui est aussi v^ mylacéphatei tou9
^s autres dont 1 an coiUr^ire ^ des péraçéphaies.
MONSTRES AGÊPHALl^NS. 499
lé cerf un antre (i) , et le^mouton les quatre derniers (s).
Cette inégalité très-grande^ dans la fréquence relative des
monstrnosités acéphallques chez l'homme et les animaux ,
est au reste à peu près la seule différence importante (3) que
j^aie à signaler» quant aux conditions de ces monstruosités»
entre Thomme et les animaux. On pourra ainsi presque tou-
jours étendre à ces derniers les considérations générales qui
Vont se déduire soit, de rélude; comparative ^o l'organisa-
tion des acéphaliens humains , soitménie des circonstances
de leur naissance.
Je dois d'abord dire quelques mots de la conformatioa
extérieure du corps et des membres , et des caractères qui
permettent de reconnaître au premier aspect un acépha-
lien. Ces caractères sont , outre l'absence de la téta , la
formel) inaire , mais mal symétrique du corps , et l'état upr
narfait des membres. '
La forme binaire du corps est constante : seulement eljl^
n'est pas manifeste au même degré chez tous. II y a loin à
cet égard des premiers acéphales aux mylacéphales dont le
corps est si irrégulier. Cependant, même chez les plusim-
pariaits de ces derniers» il est toujours possible» au moins
par l'analyse an atomique » de distinguer les deux fnoitiés
du corps» ou plus exactement » les deux parties homologues»
mais dissemblables» dans lesquelles. il se divise.
L'imperfection delà symétrie est constante. Les. régions
droite et gauche du corps présentent constaipjfoi^ej^t des ano-
(i) Foyez Rudolphi» loc, cit,
(1) Voyez AiTTOUTB , Morbait, MALACARirB et Emmbrt , îocis cit.
(3) Il fauC ajouter toutefois , comme on le 'ytttài [i; 5i3, tiné diffé-
rence relative aux organes génitaux, beaucoup plus fréquemment et
plus gravement imparfaits chez les animaux at^épbalieiîs que chez les
monstres humains du même groupe.
SOO PARTIE III.
malirs plus on moins nombrenses de forme et de propor-
tion; anomalies qnl ne se répètent pas on se répètent
mal d'un cplé à Faulre. Les éminences qui proviennent
do Taccumnlation locale du tissu cellulaire, les enfon-
ceniens et les plis que Ton observe fréquemment aussi à la
surface de la peau , sont aussi disposés d*nne manière
mal symétrique, et le plus souvent même tont-à-fait asymétri-
ques. Dans plusieurs cas , il est vrai^ les auteurs disent la
forme du corps généralement normale ^ mais ils donnent
en même temps des figures qui attestent le contraire» ou bien
ils se contredisentpar les détails mêmes de leurs descriptions*
Un autre auteur 3^g°3<ili^> %°^ai^^ ^^ péracéphale , luiat*
tribue des formes parfaitement régulières ; mais il suffit de
voir le dessin (j) de cet artiste pour reconnaître qu'il a dft
être fait de souvenir ou sur des notes , et non tracé d'après
nature ; ce que confirment les nombreuses dissemblances
qui existent entre lui et la description queBéclard a donnée
du même acépbalien (2).
L'extrémité supérieure du corps est en général arrondie
et recouverte de tégumens , et ne présente point , au moins
pour le plus grand nombre des cas , ces traces de destruc-
tion, ces cicatrices que quelques auteurs, voulant expli-
quer les monstruosités acéphaliques par les effets d'une
hydropisie , mentionnent à l'appui de leur système. Au con-
traire f il n'est pas rare , même chez des acéphaliens que
la brièveté extrême de leur corps ferait croire au premier
aspect réduits à la région sous - ombilicale , d'apercevoir
à la face antérieure du tronc quelques poils ou cheveux ,
placés le plus souvent vers l'extrémité supérieure du corps ,
mais dans d'autres cas presque aussi rapprochés de l'ombi-
(1) Voyez I loc. cit. -* Une semblable remarque est applicable à la
ligure que Katzxt ^ loc. cie, , donoe de son acéphale,
(a) D*aprè8 D£i.euiit]!. Voyez ho. ait.
MONSTRES AGÉPHAUBNS. ^ 5oi
lie que de celte extréipité. Lors mêuie qa Us ont celle dernière
position, ces poils doivent être considérés comme de yérlta-
bles cheveux , et par conséquent comme des parties vrai-
ment céphaliquos. En effet » outre que ces poils correspon-
dent souvent à quelques osselets rndimentaires sous-cutanés,
yestiges informes , mais évidens du crâne , ils sont dans les
autres cas en rapport avec l'extrémité du rachis , presque
toujours recourbée chez les acéphaliens d'arrière en avant»
et se terminant ainsi dans un point qui correspond, non
à la sommité du corps , mais à un point plus ou moins
haut pUcé de sa face antérieure (i).
Les membres thoraciques, ou au moins l'un d'eux, existent
dans un tiers environ des cas connus de monstruosité acé-
phalique. Quelquefois complètement rudimentaires , iln
sont dans d'autres cas assez développés , en partie con-
tournés et difformes, ou même cachés jusqu'aux maint
ïous les tégumens communs, comme chez l'acéphale très-
curieux de (Gergens, ^
Les membres abdominaux, dont un au moins existe très-
constamment (s) , présentent, comme les thoraciques, des
imperfections diverses. Rarement rudimentaires, ils sont
le plus souvent mal proportionnés , inégaux , contournés ,
et surtout terminés par dés pieds-bots. Le renversement dû
pied en dedans est /chez les acéphaliens, comme chez les
(i) ^o^.la p. 478, noie f ,où j*aicité plusieurs exemplesde rexislence
des cheveux chez des péracéphales. — Ces cheveux s'observent même
quelquefois chez des mylacéphales. Voyez £i.BBir , fi° LXVH, /oc. cic.
(a) Malpighi, d'après Vallzsitbbi, loc, cie., indique, il est vra^,
un acéphalien du genre mylacéphale privé de memt^res abdominaux
\pediBs et entra deeraht ) : mais cette assertion , n'étant confirmée par
aucun détail anatomique, est douteuse, et il est permis de croire
que , dans ce cas comme' dans quelques autres , les membres ab«
dominaux étaient déforméa et mcliouHitaires» mais npq absens*.
502 »A&TIB lU.
êtres non monstmeux » le cas le plos commun i mais les an-
tres genres de pied-bot (i)^ et surtont le renversement en
dehors , s'observent aussi chez ces monstres* Il n'est pas
rare même que les deux pieds soient renversés en sens con-
traire.
Les doigts des membres soit thoraciques , soit abdomi-
naux » sont presque toujours mal conformés et courts , quel-
quefois même privés d'ongles » ou, comme dans les cas de
Kundmann et de Bracq (2)4 réunis deux ou plusieurs en-
semble. Leur nombre est variable et ordinairement diilé-
rent d'une paire de membres à l'autre , et même du côté
droit au côté gauche. On en trouve le plus ordinairement
trois ou quatre» plus rarement deux ou cinq , plus rarement
encore un. Lorsqu'il en existe cinq 9 c'est à lin seul mem-
bre, à deux, ou tout au plus, con^me dans deux cas dus l'un
à 3éçlard (3) et l'autre à Gergens^ à trois membres à la fois.
Les organes externes de la génération, existent presque
toujours, mais souvent avec une coQforinatioa.plus on
moins vicieuse, et même d^ns plusieurs cas, assez imparfaite
pour que le sexe ne puisse êtjre détermina. Ainsi ,. chez Icis ip^
les, le scrptumexbte , quelquefois jop^ême avec ni^yolunjeplQS
considérable que dans l'état normal , sans contenir ai^çup
des testicules : quelquefois aussi ie nénis e^t affecté d'hy-
pospadias. Il est plus rare que, chez les femelles, le vagin
soit imperforé. Quant aux mamelfes , elles ^manquent ordi-
nairement ou ne sont représentée» que par de simpjiss
renflemens , presque entièrement celluleux ^ des parties la*-
^érales du thorax.
L'anus est lé plôs souvent penéré. Elnén dans soq éxeet
•I. 1
'(t)yojr$z dans le 1. 1, p. 396'et aniv.^ l'histoire du pied-bot^
(3) Loe. cit., no XU, pi. IV et Y.
(.
M0198TABS ACÊPHALIENS. SoS
lent ouvrage déjà plusieurs fois cité (i) et d'autres auteurs
disent positivement , mais à tort , le contraire. Parmi les au-
teurs qni décrivent exactement la terminaison du canal in-
testinal chez les sujets de leurs observations , les deux tiers
font une mention expresse de Texistence de Tanns , un tiéri
seulement de son imperforation ; et il y a tout lieu de crôjre
que Tahus ne présentait rien d'anomal dans là plupart àe$
cas où sa disposition est passée sous silence.
L'émbilic se voit toujours séparé par un inlervàltè asséi^
Éràhd du bord supérieur du corps » même chez lés sùjéti
dont lé tronc est lé plus court et le plus incomplet. Le corpâ
est donc encore » dans la réalité , divisible en régions sus-*
ooibiliçàle et sots-ombilicale. Enfin il est à remarquer que,
âàns tin assez grand nombre de cas , Tintestin , arrêté ;
cominé tots lèâ autres orgahed , danà âon évolution , ék
logé en partie dans la base du cordon ombilical. Atkin-
•on, Béctard d*après Guignard, et Gei^ens, entre autres àn^
Uuff , donnent des exemples de cette disposition.
Examinons maintenant les modifications principales dé
l'organisation interne » et d'abord , pour traiter en préthiér
lieu la question la plus importante , l'état des viscères tho-
raciques et abdominaux.
On sait que, parmi les animaux^ la séparation do ihorox
et de l'abdonlieli par une eleison musculaire , ne s'obsett'Ve
que parmi leÈ mammifères : tout an pliis ëxisté-t-il ditns le^
autres classes une cloison membraneuse. Il en est exacte-
ment de même des acépbaliens : plus de séparation ou une
cloison seulement membraneuse on celluleuse ; mais point
ée véritable diaphragmeé Deux auteurs très-anciens , Sthàr
hammer et Katzky, sont les seuls qui, mentionnant rexistence
(j) Page 104.
So4 PAUTIB m.
d'uQ diaphragme , ne le disent point simplement membra-
neux on celluletix (i), ou ne donnent pas da moins des dé-
tails équivalent à une telle description (2). Leurs témoi-
gnages isolés, que ne confirme point la description ana-
tomique du diaphragme, sont nécessairement de pea de Ta-
leor (5) et doivent être considérés comme douteux.
La cavité thoracique , si Ton peut employer ce terme à
regard des acéphaliens , n'est souvent remplie , outre quel-
ques vaisseaux et nerfs , que par du tissu cellulaire , sans
plèvre distincte; et lorsqu'elle renferme encore quelques
viscères , ils sont ou très-imparfaits ou même représentés
par de simples vestiges.
L'absence des poumons , ou du moins leur état complè-
tement rudlmentalre , est constant ; encore l'existence de
quelques rudimens de poumons est-elle très-rai^ , et peut-
(i) IsEHFLAMM , loc. cit , est celuî des auteurs qui a le mieux décrit
le diaphragme chez l'acéphalien observé par lui. Ce diaphragme était
une simple cloison membraneuse, dans laquelle, toutefois, des fibres
musculaires se voyaient en arrière. — Proghaska, loc, cie,, p. 148 »
fait aussi très-bien connaître le diaphragme membraneux. — Buttiteb,
ioc, eie,f qui parait avoir observé une semblable disposition, se borne
à mentionner l'existence de quelque chose d'analogue au diaphragme.
— Enfin Herholdt , loc. cit, , et plusieurs autres s'expriment à peu
près comme Isenflamm et Prochaska.
(3) BécLARD , loc. cit. y mentionne aussi , il est vrai 9 ches un de ses
acéphaliens ( n» XLI ) Texisteuce d'un diaphragme, mais d'après un
dessin indiquant seulement la disposition et non la texture du dit*
phragme. Le témoignage de cet illustre anatomiste n'est donc ici d'au*
cune valeur.
(3) Cela est de toute évidence pour celui de Schelhammbr, loe. eiV.,
qui indique seulement l'existence d'un diaphragme. Katzkt, /oc. eiV.,
jyoute, au contraire, que ce diaphragme était parfait {perfectus)'^ mais
il y a Heu de croire que ce mot est pris ici pour complet^ et indique seu-
lement une cloison séparant entièrement le thorax de l'abdomeo : tous
les détails de l'observation confirment cette interprétation. Au sur*
IfONSTBES ACÉPHALIENS. 5o5
être même douteuse. Un cas recueilli par Vallisneri ,
dans lequel il existait uq cœur placé entre deux utricn-
les analogues, suivant l'auteur » aux poun^ions , mais privés,
comme chez tous les acéphaliens, de trachée-artère; un
autre dû à Heuermann , sont peut-être les seuls exemples
qui puissent inspirer quelque confiance. Quelle valeur peut-
on attacher, en effet, au témoignage de Deleurye (i), lors-
qu'il indique comme représentant les poumons une masse
vasculaire qui remplissait la poitrine ? Et comment croire
Gilibert , qui assure avoir trouvé chez le péracéphale dé-
crit par lui , des poumons normalement conformés (2) ,
mais ne mentionne point les vaisseaux pulmonaires, et
ajoute qu'il n'existait point de trachée-artère (5)?
Les auteurs ont presque tous négligé de signaler Texis*
tence (4) ou l'absence du thymus : mais son absence ou son
état rudimeutaire, au moins dans la plupart des cas, résaltent
du silence même que l'on a presque toujours gardé sur cet or-
gane. Quelques témoignages positifs confirment d'ailleurs
cette conséquence, très-digne d'atten tion, selon une remarque
déjà faite par M. Serres (5), h cause des fonctions importan-
tes souvent attribuées au thymus pendant la vie intrà-utérine.
La question de l'existence du cœur chez les acéphaliens
plus, quant au cas de Katzky , comme il fait exception par Texistence
d*un cœur, il est possible qu'il diffère aussi des autres par Texistence
d'un diaphragme.
(7) Fqy, BicLARD, ioc, eit,, n» XLVII. « La poitrine, dît Béclard, était
remplie d'une masse vasculaire que l'auteur compare aux poumons. »
(a) Les poumons étaient , dit-il , bien conformés , et semblables à
ceux du fœtus né avec l'acéphalien.
(3) PnocHASKA, Disc, anai, , loc. cie,^ p. x48 , parle aussi, mais avec
beaucoup de doute , de l'existence des poumons chez un péracéphale.
(4) CooPER, loe, cit,y et MalacArjtb, /oc oîf., p. 19, mentionnent
seuls l'existence du thymus. Cet organe n'était normal dans aucun de
ces deux cas.
(5) Lœ. dt, , p. 349*
5o6 PARTIE III.
est beanconp plos mtéressante^ et a souvent occupé lei
physiologistes. Premier organe formé , suivant d^anciennes
idées d'Aristole» dont le règne a duré dans la science jus
qu'à nos jours , le cœar devait être retrouvé chez les ac^-
phaliens : son absence apparente ne pouvait être attribua
qu'à l'inattention des observateurs ou à la difficulté dé dé-
couvrir cet organe déplacé sans doute ou même cachet
mais sans nul doute présent (i)« Cependant , les faits s'é-
tant multipliés, il fallut en reconnaître l'exactitadè» et ce
fut l'ancienne théorie d'Âristote qui devint à son tour » mal-
gré l'autorité de Halleretde tant d'antres physiologistes,
un sujet de doute et de graves objections. Aussi au-
jourd'hui n'ai-je plus à prouver la possibilité de ^absence
du cœur chez les acépbaliens» mais bien plutôt à établir
aussi la possibilité de son existence.
La plupart des auteurs modernes ne se bornent pas en
effet à dire que le cœur peut manquer , et manque ordi-
nairement , ce qui est vrai et incontestable ; mais ils don-
nent même son absence comme constante. Béclard » plu*
exemple y dont l'autorité doit d'autant plus être combattue
«qu'elle a plus d'importance , émet cette assertion en termes
positifs. Elben , auquel cette partie de la tératologie est tant
redevable» admet si bien la même opinion que èés xùolk
monstres sans cœur et acéphales sont dans sa pensée de par-
faits synonymes (9) , malgré les faits contraires que possède
la science, et dont lui-même, circonstance remat*qaa)il0 ^
rapporte tiiiè pàrtib dahà son excellent ouvrage (3). Il est
(x) Tai indiqué aîllenrt la diéeussfon qui s*ett élevée à qet égard
abtte VaNiaDeri et Vogli dont les ôbserYatiotis fareat ai viTanaot
«enteetées par le premier. Fo/eM^ 1 1, p. ta.
(a) Son OQyrage a même pour {itre, eomme dn Ta yu : JDe mHfhmHi
swe monstris corde carentibus,
(3) 'i&ncEXLf Handb. der paih. Anàt,^ loc. ciV.^dit au 009 tram Ires^
bien que rabience du cœur est ordinaire (js$wôhilkh).
M0K8T&BS ACÈPHALIBNS. $07
Trai que ces faits sont peu nombreux, et manquent poulr la
plupart d'authenticité. Ainsi , lorsque Gilibert dit avoir
trouvé chez son péracéphale , après de longues recherches,
un cœur assez bien développé , mais placé hors de la poi*
trine, son témoignage ne saurait avoir qu'une très-fâiblè
valeur; non pas que son assertion ne puisse être vraie, mais
parce qu'une description exacte n'en établit pas la vérité*
Béclardne prouve guère plus , en mentionnant chez un acé-
phalien (1) dont il ne connaissait guère l'organisation in*
terne que par un dessin , un petit corps graniforme , pa-
raissant analogue au cœur, quoique sans rapport avec les
vaisseaux. Mais ces faits , et quelques autres dont la valeur
est encore moindre (2) , ne sont pas les seuls que possède
la science. Zagorsky décrit chez un mylacéphale un corps
allongé Qccupantla place du cœur, çt d'où sortaient des vais-
seaux. Prochaska et Galvagni mentionnent des dispositions
très-analogues chez deux péracéphales. Vallisneri vit chez
un autre acéphalien du genre mylacéphale , un cœur bien
développé, existant, avec une aorte et une veine cave^ entre
4eux vésicules paraissant analogues aux poumons, Cheas
un acéphale dont l'histoire est due à Katzky , il existaitt à
«
(3) J'en citerai ici un, pour faire voir par un exemple, à quellet «r^
reurs oft t'expose en déterminant comme ahalogue au coQur » cheis un
aoéphaiien, un organe dont Tanatomie D*a pas été faite avecaoin, et
en admettant lee indicaiiona données sans preuves suffisantes par \m
«uteùrs même les plus dignes de confiance. £i.bbh« d'après Gohkit»
loe, eH. , n* LXXI , et HaanoLDT , toc, eiu » décrivent un açéphalitO
danr Iwquel une première dissection avait r€ût OMinafire lïn orgaM
trës^emblabte à un cceur, et que ron- cooaerrkit préciflusemeat en
Dànemarck, avec une étiquette indiquabt cf^tte otroonatano0 remar^
quable de son organisation. Qf', examiné avec plus de soin , le.prér
tendu «seur Se trouva n^ré attiré èbbsa que k reié dadi^ ééSonté
par plusieurs anomalies*
5o8 PAHTIB 111.
la place du cœur , un petit corps pyramidal dans leqoel la
dissection fit reconnaître deux ventricules, non pas latéraux»
mais superposés Tun à Taulre. Enfin voici deux faits obser-
vés chez d'autres acéphales par M. Serres , dont le témoi-
gnage seul serait une preuve suffisante. Chez un acéphale, ce
célèbre anatomiste trouva» à la place du cœur, un vaisseau
cylindrique, auquelse rendaient les principales branches vas-
culaires, et comparable , suivant la remarque de M. Serres ,
au vaisseau dorsal des insectes (i). Enfin , chez Tautre acé-
phale du même auteur» il existait même un cœur avec des
ventricules distincts» mais sans crosse aortique; les deux
sous-clavières seules s'inséraient sur le cœur » après s'être
réunies en un tronc commun très-court» communiquant
avec Taorte ascendante.
Ces faits » auxquels plusieurs autres viendront sans doute
s'ajouter parla suite» suffisent manifestement pour prou-
ver Texistence d'un cœur imparfait chez quelques acé-
phaliens. Ainsi » Tabsence de cet organe est le cas le plus
ordinaire » mais non le seul possible » et il n'existe aucune
corrélation constante entre l'existence du cœur et celle de
la tête » mais seulement entre le développement parfait de
l'un et de l'autre (a),
(i) Voyez ^ plus haut» p. 47$, note» rindicatioD des faits princi-
paux de cette obaerTation.
(a) Ou a vu dans le chapitre précédent » que la têle peut exister
fans le cœur, aussi bien que le cœur sans la tête.— Ces faits ei ce ré-
sultat» aujourd'hui bien constatés » doivent nous rendre plus prudent
que ne l*ont été quelques auteurs modernes » lorsqu'ils ont rejeté sans
•xamen» au nombre des fables» la production d'une télé sans tronc»
eoosidérés non seulenitiit 'comme possible» mais attestée par qael«
qnes anciens tératolog«es( ('vc^m» par exemple» Lzgbtus» Monar»
kistor. » éd. laUét z665 » p. d3 )» et confirmée par des observations pins
récentes et d'une valeur plus scientifique. — Djuj^marab , dans l'anc
iffsum. é9 mid,f chir.f pkarm., t. XXJUII» p« 1 74 » MO. 1770 , décrit ««#
MONfiTBBft ÀCfiPBALIfiNi:. Sog
IlenestychezlesacéphalIenSy du foie, delà rateetdupan-
çréas comme du cœur lui-même. Pour eux aussi » Tabsence
est le cas ordinaire , et Texisteace , le cas exceptionnel.
Ainsi, pour ce qui concerne le foie (i), Atkinson assure Ta-
Yoir vu chez un péracéphale, chez lequel il se trouvait com-
posé de deux grands lobes , mais privé de vésicule biliaire (a).
espèce Je tête qui se trouvait attachée au placenta d*un enfant aflecté de
diverses anomalies. — La Medicinische Zeitung de Berlin, numéro du
97 novembre i833 , fait mention, dans un article dû à Jbav Mni.LitB9
d'un fœtus humain , qui consistait presque uniquement en une tête,
et qui était uni par des vaisseaux au cordon ombilical d'un enfant bien
conformé. Celle tête se trouvait surmontée d*une tumeur vasculaire
semblable à celle que j*ai décrite plus haut chez les monstres pseuden*
céphàliens. — Enfin, "un autre cas, auquel Rudolphi adonné l'auto-
rite de son nom , se trouve encore consigné dans les AbhandL der
phfsik, Klasse dér JkatL der Wissensch, de Berlin , a on. 181 6- 1817»
p. 99. Dans ce cas , c'est une tête olTrant tous les caractères de la
thlipsencéphaliei mais suivie seulement de quelques lambeaux, qui se
trouva expulsée de Tutérus après deux enfans. — Ces cas s'éloignent
trop des faits que je connais par mes propres observations , ils sont
aussi trop imparfaitement décrits, pour que je puisse faire autre
chose à leur égard , que de les signaler comme dignes, au plus haut
degré» de l'attenlion des physiologistes et des téralologues. Soit que
ces têtes sans tronc doivent être reconnues par la suite pour de véri-
tables monstres, soit que leur production isolée doive être attri-
buée à des causes accidentelles qui auraient divisé en fragraens un
fœtus d'abord plus ou moins complet; en d'autres termes, qu'il
s'agisse ici d'un phénomène vraiment tératologique ou pathologique,
toutes les notions que l'on pourra recueillir sur lui, seront d'un haut
intérêt. Il faut espérer que les médecins auxquels se présenteront
des occasions favoral^es de contribuer à éclairer Fobscurilé profonde
qui enveloppe encore ces faits , ne négligeront rien pour rendre ce
service à la science.
(i) Pour la rate, pourîe pancréas ou pour ces deux organes à la
fo is , Doyez Schelhammbh , Vallissbri, Kleiit , Gilibebt, Zagobsxt»
locis cit,
(1) Cette vésicule paraît manquer constammeut* Je oe ?oiS| en effet.
5 10 PABTIBIII.
Ëverhard, Schelhammer, Zagorsky, Rolfe» |[eckel» dans an
des cas qu'il a décrits (i), mentionnent de même l'existence
de ce viscère ; etVallisneri,Katzky et Klein paraissent anssi
l'avoir trouvé chez leurs acéphaliens , mais très-imparfait.
Dans plusieurs de ces cas » le foie était remarquable par sa
division en un grand nombre de lobules : il s'était par con-
séquent arrêté dans l'une des premières phases de son dé--
yeloppement»
Le canal alimentaire existe au contraire constampieiit (s)»
mais incomplet et offrant , même dans les parties qui exis-
tent, des traces évidentes d'un développement imparfait.
Le gros intestin est la portion du canal alimentaire que Ton
trouve dans tous les cas : c'est » avec la fin de l'iléum » la
seule qui existe chez les acéphaliens dont le corps est pres-
que réduit au segment sous-ombilical (3). Chez ceux qui
sont moins incomplets , on trouve souveut , mais non ton-
jours , une portion plus considérable de l'intestin grêle,
quelquefois aussi un petit estomac (4)» et mêoie après Fes-
tomacy dans un cas àù. à Klein, lextrémité inférieore d6
l'œsophage.
La disposition du canal intestinal présente toujours des
son existence mentionnée dans aucun cas , pas même dans celai de
Schelhammer, qu'Elben signale comme faisant exception sous ce
rapport.
(i) Abhandlung, etc., /oc. cit,y p. i65.
(a) Il est vrai que Hatit, loc, du, ne mentionne pas Texistenceda
canal intestinal chez le chevreau mylacépfaale qu*il a fait connaître :
mais les observations de cet auteur sont incomplètes à tous égards.
(3) Le péracéphale d'Everhard, Tun des acéphaliens les plus in-
complets qui soient connus, ferait exception, s*il était vrai que
Testomac eût existé chez lui , comme Tindique Tauteur.
(4) ^oyet , pour Tacéphalie, Scbelhammea et Katzkt; pour la
péhicéphalie , YoGLz ; pour la myiacéphalie, Vallisnehi et Kitsar,
hcis citf
MONSTRES AGÉPHAUBNS. 5 1 1
anomiilles dopt qi^elijaes unçs sont trop rem^r^asibles poup
être omises ici. L'intestia , ordinaireqieDi pourra de son
appendice cœcal» est quelquefois élendu eu ligne droite
vers Fanas» tantôt perforé» comme nous l'avons vu» et
tantôt imperforé. Dans d'autres cas il existe des circonvolu-
tions intestinales , mais toujours en petit nombre : aussi le
mésentère est-il imparfait, et Fépiploon presque nul.
Sans revenir ici sur l'existence peu rare de l'exompl^ale
chez les acéphaliens ( i ) , rimperfection du développement de
leur intestin se montre aussi par sa division, plusieurs fois
jobservée, en deux segmens; par l'oblitération de son extré-
mité supérieure ; par l'imperforation fréquente on même
l'absence de la fin du rectum, qui , dans quelques cas aussi»
s'ouvre dans le col (2) ou le fond (3) de la vessie, ou en-
cpre dans un véritable cloaque (4); enfin , par l'existence ,
chez plusieurs acéphaliens» de ces dîverlicuks iliaux que
Meckel (5) et plusieurs autres anatomistes considèrent
comme les vestiges des connexions primitives du canal ali-
mentaire avec la vésicule ombilicale. L'intestin se termine
quelquefois au niveau du diverticule ; il est alors comn^ie
bifurqué supérieurement : dans d'autres cas , le diverticule
semble un second appendice vermiculaire du cœcum (6).
Gn fait très-digne encore de remarque , c'est l'existence
ordinaire, et peut-être même constante dans l'intestin , non
d'un véritable méconium , mais d'une matière muqueuse.
(t) Foyêz plus haut, p. 5o3,
(a) Gbrgsvs, loc, cii.
(3) MovAo , loc. cit.
(4) TiEDSMAVir, loc, cte,f p. t.
(5) Voye2 Manuel et anat, gén. , trad. franc., C. III, p. 43t.
(6) Une anomalie très-remarquable, si elle était constatée, serait
celle qu'indique Bracq ( vojez Béclard, loc, cie,^ n^ XLVIII). « Il
D*y avait, est*il dit dans son observation , qtt*fio intestin loog de seize
pouces, mince et dur comme une plume et sans cavité. »
Sli PARTIS m.
KiindmaDn et Gilibert » les seuls auteurs dont le témolguage
tende h détruire la généralité de ce fait» se bornent à dire
qu'ils ont tu les intestins remplis de méconium ; et il est
très-possible quMIs aient ^ comme on le faU trop souvent ,
appliqué ce nom à la matière contenu^ dans l'intestin »
sans lui attribuer le sens rigoureusement déterminé qui lui
appartient dans la nomenclature scientifique.
Les organes urinaires sont , après le canal intestinal ,
les parties abdominales les plu« constantes chez les acéplia-
liens. Les reins surtout» au moins Tun d'eux (i)» ne man-
quent presque jamais (2) ; et souvent leur volume est plus
considérable que dans l'état normal (3). Ils présentent d'ail-
leurs dans ces derniers cas eux-mêmes une structure impar-
faite» et il est manifeste qu'ils ont aussi participé à l'arrêt
général de développement qui a frappé l'organisation. La
vessie et les uretères » en tout ou en partie (4) t manquent
(i) yoxGT£L,/oc. cit^ a trouvé seulement le rein gauche» et Gubl»
' seulement le droit ; Guignard ( voyez Béglard » loe, cU.^n^ XLV ) o'a
va qu'un rein volumineux. Dans quelques cas {voytzy par exemple,
Mecxel» Beitrcege^ etc., îoc, cit,, p. i36 ), il n*existait de même qu*cm
rein ; mais ce rein était double.
(a) EVBRHARD , GiLIBBRT , BrACQ , locù cU* ( VOyez BSCLARD •
Qo XLVIII), trois auteurs dont le témoignage mérite peu de confiance»
HEUBRMAirir» BxjTTVBR , locis cit», Dblburye {yoyez Bécjlard, qo XLVII),
et d*après ce dernier , Rbonault îoc. cic, sont les seuls auteurs qui
disent positivement n'avoir point trouvé de reins chez des acéphaliens
humains. Quelques auteurs modernes ont cité aussi, comme exemples
de l'absence des reins, les acéphaliens d*Odhelius, de Cooper, de Clarke
et de Prochaska ( Dlsq. anat,, etc. , ioc. cit, , p. 148 }. Mais Odhdius et
Clarke ne disent rien des reins; Prochaska décrit comme pQuœons
des organes qui paraissent n*être autre chose que les reins, supposi-
tion qu*il fait lui-même; enfin Cooper mentionne positivement i*exis-
tence de ces derniers organes.
(3) rb/ez, comme exemples, les observations de Vogli, de Katsxy; ,
de Brera , locis cit,
(4) MowRo^ Ioc, cit^
MONSTBBS ACÉFHÀUBNS. 9 1 5
quelquefois > de même que Turèli^*. L'absence des capsules
surrénales» plus rarement celle de Tune d'elles v a été aussi
constatée par des observations authentiques.
L'appareil générateur me paraît presque aussi constant,
du moins chez les acéphaliens humains, que râp(>areiltiri<-
naire; mais il est souvent très-imparfait, ou même rudi-
■mentaire (i). Plusieurs auteurs font mention de l'atrophie
où même del'absence complète» soit, pour les sujets femelles ,
des ovaires» de l'utérus » presque toujours bicorne quand
il existe» ou de plusieurs organes à la fois» soit» pour les mâles»
des testicules (a) ou d'autres parties internes. I^es anomalies
des organes externes sont plus fréquentes encore. Ainsi »
divers genres d'hermaphrodisme ont été observés chez les
acéphaliens ^ de même que l'impçrforation du vagin » Tah-
«eoce ou la viduité du scrotum» diverses fissures etplusieuro
autres vices de conformation» tous explicables par des
arrêts de développement.
r Quant aux animaux acéphaliens» les organes génitaux et
même les organes urinaires sont beaucoup plus sujets chez
:eux que chez rhom.me à être arrêtés dans leur développe-
ment » et réduits à un état très-imparfait : c'est même en
>vain qu'on les a cherchés dans la moitié du nombre des cas
connus (3). Il existe sous ce rapport entre les monstruosités
-acéphaliques chez l'homme et leurs analogues chez les ani-
maux une différence très-marquée et très-digne d'attentiotau
,:.t
t
(i) Il en était ainsi , d'après les descriptions données paij lesameiifs
eux-mêmes, dans plusieurs cas indiqués comme remarc[nables par
Vabsencje de sexe. D'autres cas sont décrits d'une manière si incôm*
plète, que Tonne peut prononcer sur eux que par analogie. '
(2) Il est» au contraire, un cas dans lequel existaient deux testi-
cules droits. Foyez Mbckel» Behrage, etc. , loc. cit. , p. i36*
(3) Voyfz les observations d'AKToiirE» de Moreau et de Hayv,
îoçis cit^ . .
II. ' .^
fi|4 PARTIS III.
Si Biaiiitenaiit ncnag passons à Texamen des autres sjrsiè-
Oies orgamques » nons ne troavons pas l'orgaaisation des
acéphaliens moins imparfaite et moins différente éb ec^
lies monstres da premier ordre.
Le sqnelette est tonjoars très«-incompIet« Dans les cas
mine qui s'éloignent le moins da type normal , enino Yàh^
^aebce de la tête représentée tout au plus par quelques ro-
dimens informes , on Toit en général manquer quelques os
des qiembres , et U colonne vertébrale , dont l'caLtrémité
aupérieure est (urdinairement recourbée «a arant; se oom««
peae d^un nombre moindre d^ vertèbres, soit dans les ré-
,gions dorsale et lombaire , soit surtout dans la régira eer-
▼icale. En général , les côtes sont mal conformées , surtout
quand 1q sternum manque ou n^eziste que trèa-imparAut »
et leur pombre , variable d'un côté à Tautre du tkorax > n^est
presque jamais normal , alors même que les douce fertè<-
bres dorsales sont conservées.
▲près i;es cas, de moindre anomalie, vfenueii cctes ejt les
meuibres tboracjques n^existent que rudimentaires eu man-
quent , le thorax étant cependant conservé en partie; ceux
où l'on ne retrouvepas plus le thorax que les membres tho-
radiques ; puis ceux où l'on voit même manquer une ou pkn
sieurs des vertèbres lombaires, et quelquefois av^c elles une
partie plus ou moins considérable du bassin et des meotibres
•iMominaux. Ce degré de la monstruosité, qnelque anomal
qu'il.soit , n'en est point encore le dernier terme. Si l'on en
croit Bracq (i) , le pér acéphale que cet auteur a décrit n'était
qiçi')^^ masse charnue , dans laquelle on trouva seulement
un cercle osseux vers le haut de l'abdomen , et les os des
hanches* Clarke dit n'avoir trouvé chez un myUcé^ale ni
vertèbres ni côtes. Bonn afiirme d'un péraeéphale, et Clec^
T
(i) r<jyftîBÉCLARD, n° XLVin.
MONSTlUBd AG&^HAUENS. '5l5
gens, de Facéphale déjii cité chez lequel il a observé tant de
faits remarquables , que la colonne vertébrale et même \e
sacrum n'existaient pas. Dans le cas de Gergens, l'absence
de la colonne vertébrale avait permis le rapprochement
des deux membres supérieurs» et les deux omoplates
étaient venues se conjoindre sur la ligne médiane (i). Enfin
Antoine signale aussi l'absence des vertèbres chez l'agneau
péracéphale qu'il a disséqué. Tous ces témoignages, ^'il jo^e
paraissent pas encore suiSisans (2) pour établir un fait aussi
anomal que l'absence totale du rachis , montrent au moins
qu'il peut n'être représenté que par des vestiges imparfaits
an plus haut degré ; et cela même dans (les cas où les me^a^
bres existent presque avec leW développement normal.
H parait en être exactement de même de la moelle épi- .
nière. Béclard (3) affirme qu'il existe toujours une partie
de la moelle; et Cooper (4) et Clarté sont les ^euïs au-
teurs (5) dont le témoignage contredise celte assertion.
Hais elle est souvent très-imparfaite » soit qu'elle se trouve
réduite à un segmept très-court , soit qu'elle oiEre une struc-
ture très-anomale (6). Dans d'autres cas , au contraire» elle
(i) Voyez ^ page 47a» note 3, Fextrait dé robaervatîon trèy-ciirieute
de Gergens.
(a) Au reste, Thistoire des monstres doubles parasitaires nous four-
nira plus loin des faits qui confirmeront d*une manière frappante ta
réalité de ce fait très-important. Voyez le t. III.
(3) Loc, cf>., 1817, p. 497-
(4) Voici les propres paroles de Cooper : ■ Vpon n care/ui insj^etian
n internalljr^ there is evidentljr no hrain rior spinff marrotv, A fw» nerveê^
B howewer^ are scattered àbout the nbdomen ; but tkeir angm is n9t traeêd^%
J'ai à peine besoin défaire remarquer que ces dernieriS motsètentan
témoignage de Cooper beaucoup de son autorité.
(5) Il est faux qu'Isenflamm mentionne , comm^ 00 la prétendu i|
dans son observation l'absence de la moelle épinière : il la dit sealv^
ment incomplète. . . «
(6) La moelle épinière y dans un des cas d'Herfaoldt» était comme ma*
5i6 PUMiR uu
occupe toate Tétendoe du canal rachldien » et se termine
même par un renflement bien marqué , dans leqael les au-
teurs ont cru retrouver les rudimens de l'encéphale , et
quelquefois la moelle allongée ; partie dpnt l'absence est don-
née au contraire par Béclard (i) comme caractéristique
pour les acéphaliens. Les nerfs sont ordinairement très-
imparfaits , mais distincts , au moins dans quelques parties
du corps (2). Il en est ainsi en particulier du grand sympa-
thique » dont l'absence n'est même indiquée, peut-être à
tort 9 que par deux auteurs^ Isenflamm (3) etProchaska (4^
Le système musculaire, dont les conditions sont liées in-
timement à celles du système nerveux, est toujours , comme
lui , très-imparfait. La structure des muscles est toujours
très-anomale , et souvent même ils sont tout-à-fait indis-
tincts , absolument comme chez les jeunes embryons.
Enfin le système vasculaire ne présente pas de moindres
imperfections. Le plus souvent , les branches artérielles et
Teineuses, dont le nombre est considérablement diminué
Kérée(maeerin). Dans le cas de Klein, une masse rouge fibreuse
■ remplissait le canal vertébral , qui contenait aussi dans les régions
lombaire et scapulaire deux osselets cylindriques, interrompant la
moelle, si toutefois celle-ci pouvait être considérée comme existabt
(i) Voyez, loc.citf 181 7, p. 493.
(9) AvTOiiTB et Malaca&kb , locis cit., ont indiqué chez des agneaux
péracéphales une disposition très-remarquable, si elle était suffisam-
ment constatée. Tous les nerfs, suivant ces auteurs , partaient d'an
renflement nerveux contenu dans l'abdomen. Un tel renflement offri-
rait une curieuse analogie avec le ganglion central, décrit cbpz cer-
.tains crustacés décapodes, les mata par exemple , par MM. Anoouur
jtl MilksEdwahds. yorez leurs Recherches sur le s/st, nerv. des crustacés
jéans les Jnnules des se, naturelles , t. xiy.
. (3) Loc, cie,
, :i(4) Disq. anat, , elc;, loe, cit, , p. 148. — Procbaska ne dit même pas
4Roir constaté l'absence du grand sympathique , mais seulement D*a-
Yoir pu trouver ce nerf*
r .
/
MONSTEES ACtPflALlBNS. 5 1 7
eû raison de l'absenco de la plupart des viscères » vonl s'in-
sérer médiatement ou immédiatement sur une aorte et une
veine cave, étendues parallèlement au devant de la colonne
vertébrale. Ces troncs centraux , communiquant entre eux à
leurs deux e^^trémités , se partagent supérieurement en deux
ou plusieurs rameaux» ou, lorsque les membres thoraciques
existent, en deux vaisseaux considérables , les sous-claviers.
Inférieurement , ils se continuent avec les artères ombilicales»
ou l'artère ombilicale unique» car il n'en existe souvent qu'une
seule» et avec la veine de même nom» le système de la
veine porte n'existant pas. Dans les cas oii le corps est ré-
duit à la portion' inférieure » la veine cave est représentée
seulement par un tronc très-court» qui» se continuant
avec la veine ombilicale» n'existe qu'entre celle-ci et les veines
iliaques : ce tronc est même quelquefois tellement court»
que la veine ombilicale paraît se diviser immédiatement en
deux ou plusieurs branches » et qu'il n'existe véritablement
plus pour le système veineux de tronc central ou de veine cave.
Une semblable disposflion s'observe aussi» et même plus fré-
quemment» pour le système artérid» lorsqu'il existe deux artè -
res ombilicales : on voit alors' quelquefois celles-ci se conti-
nuer en deux artères iliaques» ^ui se portent comme à
Fordinaire dans les membres abdominaux» mais. qui e|:i^
même temps tiennent lieu de l'aorte par leur partie supé-
rieure » sur laquelle toutes les artères du corps viennent en
effet s'insérer médiatement ou immédiatement. C'est par
de tels arrangemens du système vàsculaire qu'il faut expli-
quer les cas d'absence soit de la veine cave » soit surtout^
de Taorte» que plusieurs observateurs ont rapportés » et qui»
mal compris par les auteurs modernes» sont quelquefois de- .
venus le sujet de discussions oiseuses et sans fondement (i)«
«
* . * ■
(i) Les auteurs ne nous apprennent malheur eusement rien sur 1«
/
5l8 PABTIBIIK
Qaantf aux cas dans lesquels il existe un cour, ils soiil
encore trop peu nombreux pour que je puisse présenter Ici
sur eux aucune généralité ; et , renvoyant aux détails spé-
ciaux que j'ai aillenrs donnés à leur sujet ( i ) > je passe immé-
diatement à quelques corollaires sur l'organbation des acé-
phaliens » considérée dans son ensemble,
l
Le premier résultat des faits dont l'exposition précède»
c'est la liaison intime qui existe chez les acéphaliens entre
les modifications extérieures de Tétre et les anomalies, de
ses organes intérieurs. La comparaison de tous les ca|i con-
nus de mon$truo;$ités acéphaliqnes , autorise à donner
comme une conséquence absolun^ent générale » la propo-
strocttlfé deà v^ss^àtki, et l'ob né péât que cofijéètttté'r i^ttlh dAM
auftsi dlmpdrUîâtèf anonraiieSé Gombieil de rikèmbrànéi et qlMAléy
n^einbraoes composent lears parois ? Les valviales des Teîfiea-miifieiit*
elles comme dans Tétat normal ? Aucun observateur ne fou^fkijtpoor cm
deux questions importantes les élémens d'une solution comp^èfe^Rappe»
Ions, toutefois, que Gergens a vu cbe^ un acépbale {imyez ^ 4^3, néle 3)
dès vaisseaux bii, comme il les a[jpéné,'di» côudtiits vasctrfiformà
sans parois distînote»; fuît d*autat»f j^uè^ curieux > s'il Mit Méfî éèla*
statéy que cette i|)[ême structure ^ si siibplê et n.impoHaité mèmei.
constitue précisément Tétat UQrmald.*ttn grand nombre dHnvectébcéa
et des crustacés eux-mêmes* — Quant à la question de Texislenoe ou
de l'absence dès valvules veineuses y je ne connais de même qù^nn
seul fait. EALct, /oc. cit., p. i3 , a constaté rabseuce ttitsXé deé tïfhu-
les des veines- cliez le péraoéphale qu'il a déerh. Je eitelextuellèiÉetit
le passage daqs lequel W énonce cette disposition très^reiiiarqûable i
« Venarum jtrucfura normaUs eit;.§â tantandlffei^entiâ tf^mutfiiun vesi^ium
• deprehendatur *valvularum quœ in fœiubus ejusdem igtatii tamen jùm ht'
» culeneer in conspectum prodire consuescunt» *» Relativement ail système
IjmpbàHque, les auteurs but presque totis bégfîgé c^e le rechercher; èc
l'on peut à peine affirmer qu'il etitflè» eu gi^iiéral^ ptiHrlielléitMtit cIm
les acépbalieua. ; • -. •; .
(i) Voyez pages 47^ , 47 7> A^^^ 493» etc., notes, et surtout pages 5oS
à 5o8i>
UOKSTRE0 ACiPHÂLlENS. Sig
sitian suivante : tout monstre vraiment acéphalien^ en même
temps qu'il est à l'extérieur irrégulièrement conformé et
mal symétrique , présente k l'intérieur une organisation
très-simple et très- imparfaite , les viscères thoraciqueS
manquant plus ou moins complètement, et les viscères ab-
dominaux étant 9 les uns absens , les autres imparfaits. Ce
résultat est aussi général , aussi rigoureusement établi qo»
Test , en zoologie , la possibilité de ramener un animal à son
type sur le seul examen de ses caractères extérieurs , et de
déterminer immédiatement^ avant tout examen anatomique«
les principales modifications de son organisation interDe«
Il y a parité complète , sous ce rapport du moins , entre la
méthode des zoologistes et notre méthoôle tératologique» et
il en doit être ainsi» pubque l'une et l'autre reposent sur de»
bases communes.
Si maintenant nous comparons sous un autre point de
vue la s^ie de nos acépbaliens à la série zoologique » nou0
apercevrons entre elles des relations d'un antre genre» maki
non d'un moindre intérêt. Quels sont les organes dont
l'absence est ordinaire chez les acépbaliens? Quels sonir
ceux dont l'existence est la plus constante? Pour ramener
la solution de cette question aux termes les plus simples »
divisons les organes du tronc en quatre groupes » suitsmi
qu'ils appartiennent à ia région thoracique» à l'épigastriqner
à l'ombilicale» ou bien à l'hypogastrique. Cette division
faite p si nous comparons ces divers groupes d'organes entre
eux » nous arrivons au résultat général suivant : les organes
thoraciques sont ceux dont l'absence est la plus complète
et la plus ordinaire ; viennent ensuite ceux de la région la
plus voisine , les épigaàtriques. Les organes hypogastriques»
tnais surtout Ceux de la région ombilicale» sont» au con^
traire » beaucoup plus constans. Ainsi les parties que Ton
retrouve généralement sont les branches vaseolaires immé-
Iv
§20 PAUTIB Ilh
diateuieîit en rapport avec les vaisseaux ombilicaux 9 la ré«
gion inférieure de la colonne vertébrale et de la moelle
épinière; les organes génito-urinaires et surtout l'intestin.
En outre» il est à remarquer, à l'égard de ces derniers» que
si la vessie, le pénis ou la vulve» et le rectum» qui appartiens
nent à la zone hypogastrlquc du tronc, existent dans le
plus grand nombre des cas» on retrouve encore beaucoup
plus constamment les parties des mêmes appareils qui » leur
étant immédiatement superposées» sont vraiment comprises
dans la zone ombilicale» c'est-li-dlre les reins et la portion
supérieure des uretères» les testicules (1) ou les ovaires» et
surtout le colon.
Or il est facile do voir que l'ordre suivant lequel disparais-
sent les divers organes des acéphaliens est» sauf quelques
différences» relatives principalement aux voies urinaires »
presque exactement Tordre selon lequel on voit» dans
la série des êtres normaux» l'organisation se simplifier et se
dégrader successivement. Ainsi» parmi les animaux» le
cœur et les poumons disparaissent de même avant Testo^
mac et les vaisseaux biliaires ; ceux-ci à leur tour avant les
organes génitaux et surtout l'intestin » celui de tous les or- ,
ganes qui est le plus constant» non seulement parce qu'il
est le plus essentiel à b vie» mais sans doute aussi à cause
du mode et de l'époque de sa formation (2).
Cette coïncidence entre la dégradation de l'organisation
dans la sérié animale et la disparition de tant d'organes
(i) Ces organes sont vraiment profonds par tous leurs rapports es-
sentiels de connexion» et appartiennent à la région cœcale., ^^^T^ Tbi»*
loire dft Thermaphrodisme» p. 46, et Pviio et suivantes,
(a) L'intestin est évidemment celui de tous les orgapes qui
appartient le plus essentiellement à la région ombilicale, et qui a les
connexions les plus intimes avec les organes provisoires de lV>fganîsa«
lion evibr^^nnaire. ::■• .-. "'
II0N6TBBS kCtPUktlE^S» Sai
che2 les acéphalieos, est-elle seulement fortuite ou
bien dépend-elle de causes nécessaires? Cette question' se
tfrouTe résolue à l'aTance par tout ce qui précède. Presque
toutes les anomalies qui caractérisent les acéphaliens , soit
celles qui résultent de l'absence d'un grand nombre de
parties » soit celles qui consistent dans leur état imparfait»
sont manifestement explicables par des arrêts de formation
ou de développement; car elles réalisent des conditions
normales pour les premiers âges de la vie de l'embryon.
Or» comme je l'ai déjà indiqué plusieurs fois, et comme je,
le montrerai d'une manière générale dans la suite de cet
ouvrage, les conditions primitives de l'organisation ches
l'embryon sont aussi les conditions de l'organisation des
êtres des degrés inférieurs de l'échelle aQimale; et de là l'ex-
plication très-naturelle de cette similitude remarquable qui
existe entre le»- modifications des acéphaliens et celles des
classes inférieures.
On peut donc dire des acéphaliens» comme delà plupart
des monstres précédens» que leurs anomalies» résultant
d'arrêts de développement, réalisent accidentellement chez
rhomme les conditions normales d'être placés au dessons
de lui. dans la série. Il y a sous ce rapport analogie évi-
dente entre les acéphaliens , les cyclocéphaiiens , les anen-
céphaliens et tant d'autres familles étudiées jusqu'à présent»
mais avec cette différence que les acéphaliens ». arrêtés dans
leur développement beaucoup plus tôt , correspondent
dans la série animale à des êtres placés beaucoup plus bas
dans l'échelle, les premiers molhisques et les premiers arti-
culés leur étant encore incontestablement supérieurs*
L'exposition que je viens défaire des anomalies simulti^
pliées et si graves des acéphaliens , et les remarques par
lesquelles je les ai assimilés à de jeunes embr^pons , vont
édairer el aéme expliquer ^pielques onei Aêê ticeeMtaMii
ordiaaires de la naissance de ces mensires; mais il en m|
d'autres, el le plus grand nombre même , que Ton ne peiil
eùcore comprendre dans leurs relalions el anrteul
dans^ leurs causes , quoique Tobsenration démontre l'éli-'
trême fréquence de leur retour» et ^ pour quelques unea ,
leur constance presque absoloe ^ non seulement chex
rhonùne» où nous allons spéoiaiement les étudier, mais
aussi cbes les animaux.
Parmi ces circonstances , j'indiquerai d'abord celles qut
ae rapportent à la mère , et d'abord les plus remarqpiablea
p^r leur généralité.
Les acéphaliens naissent presque constamment de fem-
mes non primipares. Les obserrationa bien faites mentîoB-
nent presque tontes une ou deux , plus firéquemtrieiil plil«
sieurs grossesses antérieures, soit simples > soit mteiedon*
blés, terminées heureusement par la naissance d'enfiolt
bien conformés. L'âge et l'état de santé de la mtee tt'ef-
firant au contraire rien de général* Plusieurs dès fismoMt
qui ont donné naissance à des acéphaliens , étaient TieilleSf
d'autres affectées de malacBes chroniques et graves ; mttâ
un plus grand nombre étaient jeunes et d'une santé re-
buste(i).
La grossesse n'a , dans la plupart des cas ^ offert
aucune circonstance qui pût faire préVoir k Pavanée
on même expliquer après coup la naissance d'un mon-^
stre. Dans les nombreuses obs^rations que possède la
acienee , il n'est presque jamais mention , soit de choies
ou de violences extérienreé , soit de vives impressions me<^
. (i) E1.BEV, loe, cii»f p»9o, dit les acéphaliens pln&rares dans les
pays méridionaux. Ce serait utie circonstance à ajouter aux remarques
firéûédeDtéi; mats il mé parait «u Sfliohis douteux que \\
fidis justifiacettè assertîond'ElbeD,
tfONSTRBS ACénUAIBNS. 5%ê^
ra^ a«ix<lQeHe8 ptSisse être rapporté» T^ri^iiO dé bi '^
moDstraoBÎtë ; et les cas très-rares où il en est aMitrement^
ne sont que des exceptions sans importance ou même swaié'
authenticité (i)* .
Presque toutes les obserrations s'acoordem an eoâti^âifê*
à limiter la durée de la grossesse à nue époque antérieure
à son terme ordinaire. Il est rare que les acéphali)ens nm«*-'
sent avant six mois ou après huit : cependant on^ cit» dot *
exemples de naissance depuis sept semaines ja^qd^k iiéil0)
m<HS. Si la naissance a précédé six moi^ » on trouve toujours
dans rpbservatbn, si elle est complète , Findication d^vM*
cause accidentelle qui a avancé raccouch^ooeni. Qnsni'
aux exemples de naissance à tei!me , ils ^ont presque tous #
peut-être même tous^ sans exception » plus ou moins do»*
teux(a)«
Les acéphaliens naissent ordinak^ement jumeaux , et d&
pltfs , comme on le verra , dans des rapports constans Àé '
disposition et de temps avec leur frère jumçau. Quelque-
fois mêïne ils sont plus que bijumeaux. Kundmann » Sit*\
perville» Elben (3) les ont vus naître trijumeaux» et Sossi-
(x) Dans le petit nombre de faîls rapportés par les aiiteurs f je
citerai , comme le senl digne de quelque intérêt , te cas de Katzky. La
mère de Tacéphale décrit par cet autear avait souvent assisté à dfii-
exécutions judiciaires par décollation : mais» comme le remarqua:
Fauteur lui-même, on ne peut trouver qu'une explication bîeninipar-
faite de la monstruosité dans les impressions que cet horrible spécttidé'
a pu faire éprouver à la mère de l'acéphale.
(i) Lé plus souvent même la naissance à terme a été seulement id- '
diqtiée diaprés le volume et l'état de développement d'un jumeau ni
aVec l'acéphalien.
($) KtiKOMANif, /oc. etV. Dans ce cas, l'acéphalien , qui était mâle,'
naquit après un enfant mâle, et avant une petite fille. — SupEa<p.
vix.i.By ibc. ciV. — • EhBJLVf loc. cit.^\ n» LXYI, p* 74> t/ac^pW^tpn
/
$94 PAtTIfi IlL
jnerring (i) même quadrijomeaat. Dans qaelqnes Cas
la naissance de l'acéphalien est accompagnée , oairé celle
d'on jumeau (a), de l'expulsion d'une môle (3). Le seul cas
digne d'être cité (4) dans lequel un acéphalien paraisse ne
pas être né jumeau , est celui de Yallisneri ; encore tend-il
loi-même à confirmer celte généralité, que les acéphaliens
ne sont jamais le fruit d'une grosse^e véritablement simple ;
car la naissance du mylacéphale de Yallisneri fut suivie
de l'expulsion d'une grande môle vésicnlaire.
Le placenta est en général comnum au monstre et à son
jumeau : lorsqu'il y a plusieurs jumeaux » le placenta est
commun à tous ou seulement au monstre et à un antre. Le
cordon ombilical de l'acéphalien est ordinairement très*
court 9 et ne contient souvent qu'une seule artère ombilicale.
Le jumeau d'un acéphalien est ordinairement bien con*
était du sexe féminioi et naquit 34 heures après deux autres petites
filles.
(i) yojrezTtEHEMkJfVf hc, ct>.,p. 6. Dans ce cas, les jumeaux
éraient tout quatre 4a sexe féminin.
(9) DvMoiTGBAu t ^> cit, La mère de cet acéphalien avait d^à eu
plusieurs enfans.
(3) Un cas qui mérite une mention spéciale , pour les circonstan-
ces très-remarquables de la nabsance,e8t celui de Poujoz., loc, eiu
Le monstre acéphalien fut ici précédé, non par un autre fœtus, mais
pai? divers débris » et notamment par un pied bien reconnaissable.
(4) Quelques auteurs ont citéaussi un autre cas dû à Doneaud ; mais il
manqued'authenticité àcet égard. — Quant aux autres observations où il
n'est point dit expressément que l'accouchement ait été double ou
multiple 9 elles sont évidemment très-incomplètes, et pour la plupart
ménie publiées par des auteurs qui n'avaient point reçu eux-mêmes
les acéphaliens qu'ils décrivent , mais les tenaient de seconde ou d^
troisième main , ou les avaient trouvés dans des collections auatomî-
ques. — Foyez à ce sujet Geopprot SAiirT-HiLAïas qui • dans son ar-
ticle sur l'acéphalie ( loc. cit, ) , discute spécialement cette question •
et cherche a démontrer que les acéphaliens» déjà considérés par les
formé (i) et beaucoup plus volumineux que son frère.
Souvent il surpasse en développement un fœtus nor-
mal du même âge, né d'une grossesse ordinaire: de là
cette opinion de quelques auteurs que la grossesse double a
lieu ici par superfétation , et qu'au moment de leur com-
mune naissance , le fœtus bien^cpnformé est à terme , Tau-
Ire n'étant parvenu au contraire qu'aux deux tiers ou aux trois
quarts de la durée de la vie intra-utérine. Cette opinion ,
dépientie par tous les faits» n'a d'autre fondement que
l'extrême inégalité des deux fœtus , dont l'un , arrêté dans
son évolution , subit une atrophie qui devient profitable à
son frère.
Dans les cas où le sexe des deux jumeaux est indiqué
par les auteurs , il est en général le même chez l'un et chez
l'autre (s): tous deux sont extérieurement, oumfiles, ou fe-
melles (cas un peu plusfréquent que le précédent), ou herma^
phrodites, comme l'a constaté Katzky. Et même , si un acé-
phalien sans sexe naît avec un jumeau , soit mfile, soit femelle ,
auteurs aDtérieurs comme ordinairement jameanx , sont plus gêné*
ralement encore qu'on ne le croyait, et peut-être même conitamment,
les fruits de grossesses doubles ou multiples. — Consultez aussi sur la
même question , aussi bien que sur les autres circonstances de la nais*
sance des acéphaliens , les auteurs généraux cités plus haut , p. 46S.
(i) Dans les cas où sa conformation n'est pas parfaitement régu«
lière, ce qui est rare, elle n*est du moins modifiée que par des ano-
malies peu graves, et non par de véritables monstruosités. Ainsi,
le jumeau de Tacéphalien était, dans le cas de Katzky, affecté d'her*
mapbrodisme féminin, et dans le cas de Gilibert, il présentait quel-
ques vices de conformation.
(a) Elbvk, he» ciV., n*' LXVII, p. 7S , mentionne , il est Trsi , à^à^'
près Siebold, un acépiialien mâle qui serait né après une femelles
mais tui*méme nous apprend que la description de cet acépbalien
avait été perdue dans un voyage , et le peu de détails qu'il dopne pa-^
raît empniQté seulement anx souvenirs de Siebold*
SuG PAftTlB III.
en peut être presque asMiré » en scametiant Tacéphalien à
une dissection exacte » de trouver au moins quelques parties
â*un appareil générateur interne , mêle dans le premier cas»
femelle dans le second. Quand un acéphalien naît avec deux
ou trois frères , il ressemble pareillement par son sexe , Hk\
à Tun d'eux y soit même à tous à la fois.
L'acéphallen ne naît presque jamais le premier. Quand
il y a plusieurs jumeaux , il naît entre deux autres on le
dernier de tous ! quand il est seulement bijumean » il vient
an monde le second. Sa naissai^ce suit quelquefois immé-
diatement celle de son frère; mais dans d'autres cas il
s'écoule entre Tun et l'autre un long espace de temps» par
«ftemple » six » douze ou même vingt-quatre heures. Toute-
Ibis p Domonceau rapporte un cas très-exceptionnd» et» s'il
était plus «tttheotique » très-remarquable » dans lequel l'acé-
phalien non seulement serait né le premier» mais même au-
rait précédé de cinq jours un autre enfant et une môle qui
flsisUient an^ec lui dans l'utérus.
Dans la plupart des cas » la petitesse des acéphaliens rend
-Faccouchement facile. Nous voyons cependant que qudlques
accoucheurs ( i ) ont cru devoir chercher à le faciliter en tirant
sur les pieds au moyen de lacs ; mais» loin d'arriver ainsi au
but qu'ils se proposaient» ils n'ont fait qu'arracher successi-
vement les deux membres » sans doute à cause de l'imper-
fection des ligamens articulaires et des muscles qui les at-
tachaient au corps.
Le jumçau bien conformé» comme tous les fœtua nés
prématurément » succombe quelquefois au bout de peu de
temps; mais» si ce n'est dans quelques cas exceptionnels» il
natt du moins plein de vie et souvent même est complète*
(i) Fcfxez Bragq» dans le mémoire deBéclard^ loç*eiU, i^^f
no XLYUI ^ et Dvpbbribr ^ ibid. ^ n» XLIII.
MONSTABS àeiMALIENS. 9%J
ment viable; L'aeéphalien, au contraire, dont Torganisatibn
i^alise k tant d'égards les conditions d'un jeune embryon,
est entièrement incapable de prolonger aa-delà de sa naû-
sance une vie qui, dans l'utérus même, ne peut être que
très-imparCaite et , si l'on peut s'exprimer ainsi , tout em-
bryonnaire (i). Une fois hors des eaux de l'amnios, il
meurt avec une extrême promptitude , et son apparition
dans le monde extérieur n'est marquée par aucun signe de
vie. Deux auteurs dont le témoignage ne saurait ici inspi-
rer une entière confiance (a) , Yogli et Brera parlent seuls
de quelques mouvemens obscurs qu'aurait exécutés un
9céphalien en naissant; et le contraire est formellement
p)f;primé dans toutes les relations bien fûtes que possède
la science.
Ainsi, nous voyons chez les acéphaliens l'organisation
descendue à ce point de simplicité, à ce degré d'imperfection
oii elle ne peut même se suffire à eUe seule pendant queir
ques instans. Au moment même où la vie d'un tel mous-
^ cesse d'être entretenue par la mère, elle s'éteint sans re^
tour 9 conuoe s'éteint ceUe d'un embryon normal expulsé
(i) Vahs&ïee de ▼éritable iDéconîum daos l'ioteatib te prouve poar
la aatritioB, l'exti^éme simplicité da lyslème Tascutaire et t*ai>aeocci
du cœur pour la circulation , enfin t*état très^imparfait du systàma
musculaire pour les mouvemens.
(a) En effet, ni Vogli , ni Brera n'avaient assisté à la naissance des
acéplialiens qu'ils ont décrits, et l'on ne peut admettre que dans le
trouble causé par la naissance imprévue d'un monstre , des témoins
étrangers à la science aient eu assez de sang-froid pour bien con-
stater si les mouvemens du fœtus étaient des mouvemens spontanés
ou seulement des mouvemens communiqués. Voici, au reste, les
propres paroles de Brera : « Apptna usâto daW utero mmierno yjece quaU
cKc tpoyimfiuo coUc dUenUià infcrigrif il che lo dinolè tli vUa npn affaUg
deiMuto» » ^.
5)8 PARTiB m«
de Totérus rers le milieu de la vie intra-ntérine , et lancé
tout è coup au milieu des conditions» pour lui inharmoni-
qàts, du monde extérieur (i).
VV¥Uy¥tl^^¥VW^W¥^*'*f*l*'*^*»> <MW* VWMl A^ft^/^ WWWV»»WWA«'*i<1i»W%»^>V>WW»¥»»KlW»
'CHAPITRE XI.
DES i:0NSTR£9 ANIBIEN8.
Exiréme simplicité de Forganisation des monstres an idieDS.—>AndIogie
de leur forme avec celle de divers animaux radiaires. — Description
du genre anide.
Avec les derniers acéphaliens que j'ai décrits sons
le nom de mylacéphales » ^e termine la longue série des
monstres non composés , telle que les tératologues l'ont
presque généralement admise dans leur classification » mais
non telle que la déterminent et la limitent les définitions et
les principes posés au commencement de cet ouvrage (a) . Ces
monstres si imparfaits , chez lesquels nons avons vu le sque-
iette réduit h quelques os informes , l'appareil circulatoire à
quelques branches vasculaires , les viscères à une portion da
canal alimentaire , sont certainement très-simples par rap-
port au type humain ou même au type général des verte-
(i) Outre les nombreux ouvrages déj& ci\és,'vojrez sur les acéphriliens
les divers Dictionnaires de Médecine ou de$ Sciences médicales ^ articles jécé»
phales ti Monstruosité» ^ le Dictionnaire classique d'Histoire natm elle ^ AtU
Acéphales ( par Prisle*Duple88is ) , et les Traités d' ^natomie paiMùgi»
que ou Recueils de cas rares , publiés en France , en Allemagne p etc«
{%) Fo^fz les chapitre» leVlVde la première parlt^»
\
UONSTABS AN10IRNS. S»9
Brés , et Foii né peut s^étooner que la plapart des anato-
mistes aient cm trouver en eux le dernier terme des mo-
difications possibles chez Thomme et les animaux rap-
prochés de lui par leur conformatioii générale* Cependant,
si nous reportons notre pensée sur les classes inftrièurea
du règne animal , nous reconnattrons aussitôt que l'organisa-
tion elle-même de ces monstres, ébauche si imparfaite du
type humain , est encore dans la réalité très-complexe, et
séparée par un vaste intervalle des derniers degrés de Vé-^
chelie zoologique , aussi bien que des formations embryon-
naires des premières époques de la vie intra-utérine.
Les nombreuses analogies que la série des monstrno«ités
nous a déjà présentées avec les divers types de la série ani^
maie comme avec la série des âges de Tembryon et du fœ-
tus ; cette concordance , et je dirai presque ce parallélisme
que nous avons aperçu si généralement entre ces trois sé-
ries , indiquent donc la possibilité , parmi les monstres uni-
taireSy de types tératologiques inférieurs eneore à tous les
précédens. C'est d'ailleurs un fait încontiestable qu'un pro-
duit nouveau de conception se trouve dès son origine ex-
posé à l'influence de causes perturbatrices, autant et sans
doute plus puissantes que dans les époques ultérieures do
la vie intrà-utérine ; et de ce seul fait résultent directement
la possibilité et même l'existence probable , non seulement
d'anomalies fœtales on embryonnaires , comme celles que
nous avons étudiées jusqu'à présent, mais ausst de mons*
truosités vraiment pré-embryonnaires, caractérisées par une
organisation plus simple encore et à peine ébauchée.
De telles monstruosités existent en e£fet , et nous allons en
trouver des exemples remarquables dans le dernier ordre des
monstres unitaires, les parasites, et presque déjà , avant de
descendre à ces cas extrêmes d'anomalie , dans la seconde
tribu des omphalosites» caractérisée , comme on Ta vu,
II. 34
53o PAftTTIjB IU«
par la, forme da corps , non^ealement mal symétriqoe et
imparfaite* mais même sans régions distinctes.
Cette tribu n'est encore composée que d'une seule famille,
lés monstres anidiens,età^nahevl genre» le&anides; mais les
progrès ultérieurs delà science lui donneront sans nul doute
une grande extension. La production des anomalie^ qui dis-
tinguent les monstres de ce groupe» ne peut être en effet très-
rare. S'ils sont encore à peine connus , c'est parce que les
observateurs n'ont point encore porté sur eux leur attention
et leurs, recherches ; c'est aussi parce que» très-anomaux>
ils sont nécessairement d'une étude très-difficile : car plus
le physiologiste , ayançaot dans la série tératologique » s'é-
loigne des conditions si complexes» mais si bien étudiées» de
l'état normal; plus il se rapproche des conditions plus sim-
ples» mais^i obscures» des premiers âges de formation» et
plus sa marche se trouve arrêtée par des obstacles nom-
breux et puissans.
Toutefois les monstres anidiens sont dès à présent assez
connus pour qu'il soit possible» non seulement de les ca-
ractériser avec précision» mais même de saisir assez nette-
ment leurs rapports» qu'exprime exactement le rang que
je leur assigne dans la classification. Placés à la fin des
omphalosites y et précédant immédiatement les parasites»
ils sont plus anomaux que les premiers» moins que les
seconds» et se lient avec les uns et les autres» mais non
par des. rapports également intimes. Leur forme est aussi
anomale qu'elle peut l'être sans cesser d'être déternû-
née. Elle n'est pas seulement mal symétrique» mais oyoïdis»
pyriforme » globuleuse » et bien plutôt comparable à celle
d'uu animal radiaire que d'un être binaire. Le type norm^
de la forme est donc ici plus qu'altéré ; il a véritablement
disparu,;, çt^. Ji'on chercherait en vain à déterminer, par la
forme d'un ^monstre- anidieo , l'espèce ou mémo lu famille
zoologîqiie dans laquelle il est né. C'est ce caractère très-
remarquable que rappelle la dénomination adoptée dans
cet ouvrage pour ce groupe tératologique (i) , où l'être
çntier est attemt des déformations les plus graves^ mw non
encore am/orphe (2) : car la forme qui le^^stingûe» plus
anomale , par rapport au type spécifique, que 6elle à'tin
acéphalien» n'est réellement en elle-même ni plus indéter-^
minée ni plus irrégulière , et elle surpasse même de beau-^
coup en régularité celle d'un mylacéphale.
L'organisation intérieure du corps est parfaitement ea
rapport avec sa forme externe : elle s'éloigne aussi au plus
haut degré du type normal , et c'est de même parmi les aai^
maux des classes les plus inférieures^ parmi les radiaires^^
qu'il faut lui chercher des analogues* Plus de viscères thcH
raciques ni abdominaux, plus même de canal intestinal;
mais seulement, à l'intérieur, unç cavité contenant du tissd
cellulaire, de la graisse, de la sérosité, et quelques bran-
ches vasculaires. Le corps n'est ainsj qu'une bourse cutanée,
dont on aurait peine à déterminer la nature , sans le cordon
ombilical à l'extrémité duquel on la trouve suspendue.
Les cas, très-peu nombreux, que comprend cette fa-
mille dans l'état présent de la science , offrent entre epx^
sous tous les rapports, une grande analogie, et doivenî^ être
réunis en im sei^l gepre , que je vais décrire sous le nooi
4*anide.
(i) On a vu plus haut ( p. abS) que ce nom indique, pat* sa- côm*
position étymologique, un groupe caractérisé par ledéfaui;de forme
spécifique.
(3) Le seul auteur qui ait traité jusqn*à présent des mônStres'ani*
diens, GtJRLT, leur donne précisément le nom ^amorphus. f^ofez soh
Lehrbuch der path, Anat. der Haus • Sceugethiere , Berlin , iSSà *» ' \xi-%^ »
deuxième partie, p. |3 et p. 59, Voyez aussi l'Atlas, deuxième partîèVi
pi, I,fig. X, etpi.Xyi,fig. I,3y3et4. * *
532 PAntiB III.
Genre unique. Anide , Aiiideus.
Quoiqu'un anide , né d'une vache » eût été indiqué et
même figuré il y a environ un siècle par Ruysch dans Tun
de ses Trésors anatomiques (i); quoiqu'un antre anide hu-
main eût été depuis plus de cinquante ans figuré et décrit
dans un mémoire publié en Angleterre par Bland (2), le
type organique qui caractérise ce genre est resté jusqu'à
nos jours dans un oubli complet. C'est seulement en i852
qu'un savant tératologue allemand » Gurlt , ayant eu occa-
sion d'observer deux anides, a fixé l'attention des anato-
mistes sqr ces êtres paradoxaux , donné d'intéressans détails
sur leur organisation » et réuni le petit nombre de cas con-
nus chez les animaux eu un groupe bien limité et caracté-
risé avec précision. C'est aussi à Gurlt que la science doit
d'avoir reconnu dans les anides de véritables monstres ,
iinon aussi voisins des acéphaliens que l'indique cet auteur,
du moins liés avec eux par des rapports incontestables*
Ruysch , au contraire , qui n'avait connu le sujet décrit dans
•es Trésors anatomiques , que par une pièce conservée dans
là liqueur et imparfaite , n'en avait pas même essayé la dé-
termination , et l'avait indiqué seulement sous le nom très-
yaguede corps extraordinaire (3), Au reste, Ruysch, mal-
gré son immense savoir , ne pouvait réellement faire plus
à l'époque où il écrivait, tant étaient insuffisans les maté-
(i) F(.jez le Thésaurus Anat, sextus , texte , n» XXV ei pi. VI.
. (s) Dans les PAiVo/. Transaet., t. LXXI, ann. 1781 , p. 363. Il est ▼rai
,que la description de cet anidien . placée dans la note d'un mémoire
statistique, a pu échapper très- facilement aux recherches des térato-
logues. ^- Le mémoire est intitulé : Some calcul, of the numbtr of accUf,
Qt dêaths which happen in coiiscq. of parturition,
(3) Corpus profUrnatm al f.
MONSTRES ANLDlfiNS. 533
l'Ianx dont il pouvait disposer. L'examen anatotniqœ de son
anide lui avait appris» et ce fut tout, que ce corps, très-
volumineux, et couvert de poils courts» noirs et blancs,
ne contenait aucun viscère , mais seulement de la sérosité ,
et qu'il était pourvu d'un long pédoncule (i), dans lequel
on ne put même reconnaître avec certitude le cordon om-
bilical (2).
Gurlt, ayant eu, an contraire, deux anides nouveUemeni
nés et entiers , a pu nous donner sur ce genre des obser-
vations beaucoup plus complètes et surtout plus précises.
C'est principalement à son ouvrage que j'emprunte les faits
suivans.
Le corps » vraiment comparable par sa forme à un acé-
phalocyste , et offrant surtout une singulière et frappante
ressemblance avec le corps de divers ascidiens, est une
masse irrégulièrement globuleuse ou ovoïde, quelquefois
(() « PêdttneuluSf dit Ruysch ^funteuîum umhiUeaîem egregiè mmtUar;
an ab eo depentUrit in uteri cavo » dicere nequeo , ^verotimiU iamen est, •
(a) L'auteur anglais auquel 00 doit l'observation de Tanide hu«
main, • beaucoup mieux comprit que Ruysch la nature de Tétre sin-
gulier qu*il avait sous les yeux. Mais , plus occupé de recherches stati-
stiques que d*an«tomie et surtout de tératologie, il s*e8t borné à consi-
gner dans une note de son mémoire, une description succincte et im-
parfaite à pi iisieuri égards. On y Toit toutefois avec certitude que Taoîda
humain différait des autres anides observés chez las animaux par V^
nodité de sa surface, velue seulement à i*une des extrémités qui
représentait évidemment la tête , et par Texistence, précisément sous la
partie velue, de quelques vestiges de Taxe cérébro^pinal , reconverti,
selon la vague expression de l'autenr , par une thsea oaseose. It est trfti-
regrettabte que ni ces vestiges encéphaliques ni cette thûtia os^nse
n'aient été décrits avec exactitude. Du reste, l'anida humain avait tona
les caractères essentiels du genre dans lequel je le range; sa (kurme
était sphérlque, et la cayilé inférieure de son corps ne renfermait qiie
quelques vaisseaux, de la graisse et sans doute aussi de la séhisîté^
sans aacane trace de viscères thoraciques ou abdoomaux.
S34 »AEti£ ni.
t>yriforme. Gtirit ne dit pas^ mais ses figares aussi bien
qàe la planché de Ruysch montrefit que la forme de cette
niasse s'écarte plus ou moins de la symétrie»
; La peàù, très-épaisse, est uniformément couverte de poils»
b! ce n'est vers les deux extrémités du corps. A Tune d'el-
les 9 en effet 9 se trouve l'insertion du cordon ombilical » tan-
tôt presque médiane , tantôt rejetée latéralement. A l'autre
^jttrémité où aperçoit une place mie , entourée d'une petite
gouttière.
A cette, dernière nudité correspondent intérieurenient
lin cartilage et un ou quelques Os » dont la forme très-irré-
gulière ne permet pas de déterminer les analogues r ce sont
îçs seuls vestiges du squelette, et l'on ne trouve avec eux au
jiedans du corps que du tissU cellulaire , dé la sérosité , de la
ffraisse , et deux troncs vasculaîres , l'un artériel , l'autre
veineux. Ces troncs , prolongëinéns de l'artère ombilicale ,
.«mique chez cçs monstres , et de la veine de même nom ,
se dirigent à peu près en ligne droite de Tombilic à l'extré-
tbité opposée du corps , et s'y terminait» après avoir fourni
latéralement quelques rameaux.
, TeUes sont encore les seules notions que la s^cience pos-
^iède sur l'organisation des anides. Cette organisation est,
'totmne on le Toit-, beaucoup plus simple encore que celle
dés aàéphalielQS , et si lés ànidiens doivent se placer, sans
ilitermédiaires, k la suite de cette dernière famille, ils en
pont de moins séparés par un vaste intervalle.
il est curiaoKy après avoir constaté les importantes dif-
'^flil^ncé^ d'ol^ginrisittiott qui existent entre les acéphelieiM
îji les anîdiens, à'avoir à signaler une analogie ' rétntfr-
^^|bd)Ie entre les çircoQstances de la nalssaiice dès uns et
des autres* Sw les quatre anides coanus » trois étaient nés
jumeaux , ce sont ceux de Gurlt et de Bland ; et le qua-
MÔNStEES ANIDIENS. StlS
trième , celai de Ruysch , n'a aucune valeur sous ce point
âe vue: car les circonstances de sa naissance sont totale^
ment inconnues.
tJn autre fait remarquable» c'est que» sur les quatre
cas d'anidie connus jusqu'à ce {our, trois ont été ob-
servés dans la même espèce, chez le bœuf» un seul chez
l'homme. Sans doute une comparmaon établie sur un aussi
petit nombre de cas » est loin de suffire pour que l'on puisse
déterminer avec précision la fréquence re}ative de Tanidi^
chez l'homme et les animaux : mais elle mpntrç dif moifis
que , si les monstruosités acéf^baliques sont beaiucoup pins
rares chez les ruminans que chez l'homme » les monstruo-
sités anidiquès offrent le rapport inverse , et çont plus rdlrbs
chez l'homme que chez le^ rominans (i)*
*
(x) Daii^ J)0 mémoire récemment publié (Recherches <fanat. et de
physioU sur un embrjon monsfnfçfut 4e la poule domestique , circonscrit ^Iffns
l'existence solitaire d'un coeur, Paris, id-8% i834»avecpl.)« un zootomîste
distingué , M. Gh. Leblovd , a décrit un corps rougeâtre » irréguliè-
renwol arrondi , à double cavité, qu'il rapporte avoir été trouva dans
ito eeq£ 4e poule , f t qu'il a considéré comme un poeyr impar&iU Çf{
qui fa conduit à établir pour ce cas parf dosai un genre particulier
80U8 le nom d*angiotérie monoifardiague» — - Ce corps rougeâtre et
cordîfbrme est-il en effet un véritable cœur, ou bien ne représente^
rait-it pas le corps tour entier, très*imparfe{t.et déformé comme <;hes
Im anidiéoa? Cette dernière hypothèse s'accorderait asaorémeolibeaiir
coup mieux avec l'enaettibie 4ll ûdti et av^ la nouvelk MwfÎP Wii^
bryogénique. J^ ne pub duTeste, comme Vi, Di^Kiau. dans un flapt
vqH lu à l'académie des Sciences (ifojres la brochure de M. tiebldnd >
pag. îij), émettre ici que' des doYites. lAmé part, je liai vd lé
prétendu coBur que défoi^mé par planeurs' ditseoHiStts ImfAHeinrèiîf
•t, de ravtre, M. LfUoiMt lui^méiiif n'avait pu nupioer >toyCi|if
déjà brisé, vidé, et par conséquent gravement altéré dans toutes ses
parties par Vl^iBpiûainii^e.
». ^ •
m
PA.BTIE UU
iwwM tmmm^M>iit^^0y»Mmf''tMkmtmiWinri^tttnt^^ w«««f»«yv«v
ML CHAPITRE XII (i).
DM MONSTRftS PAR1«ITB8.
Opinions contradictoires des auteurs sur les môles. — Nécessité d'é-
tablir parmi ett^s des dislîuctiohs nou? elles et de reconnaître d»
' «iB d^and nombre de véritables monstres. — Indication de la faailk
deai zoomy liens et du genre zoomyli^r* Tumeurs abdominales o?»
riennes, contenant des poils , des os, des dents. — - Variétés de lear or*
ganisation. — Existence dans quelques unes des dents dé la seconde
dentition. — Phénohièiles généraux qui accompagnent et suiventli
production de ces masses amorphes.~Durée indéfinie de la gestalioo.
— ^Accrolssementcontinu.— Réfutation des explications proposéespar
diversauleurs.— PliàsesdiverseàderéVoIutiondes monstresparasiles.
Les anatomisies savent depuis long-temps que Ton trcave
qnèlqaefois , soit dans Tutéras , soit dans les ovaires, soit
même snr quelques aulr^es points du corps, diverses pa^
lies organiques , telles que des dents ou même des os pins
oa moins nombreux» réunis en une masse très* irrégulière
et souvent même tout-à-fait informe. L'histoire de ces pro-
ductions singnlières est restée très -obscure; et pent-être
leur explication complète échappera long- temps encore
aux recherches des physiologistes. Cependant il est possible
de démontrer dès à présent » comme on le verra, qtie, dans
quelques cas au moins , ces parties organiques, développées
(i) Ce chapitre a clé lu à la Société des science^ naturelles le ii
avril 1834» et se trouve analysé dans ia première partie du Bulletin de
celte Société, p la.
MONSTftfiS Pabasites. Spy
dans l'utérus ou les ovdires , ne sont autre chose que (les
produits de conception restés singulièrement ixnpartails «
des êtres nouveaux dont la formation, commencée ou pla-*
cée de très-bonne heure sous l'influence de circonstances
très-anomales » a été fortement entravée ou entraînée dans
une direction très^vicieuse* Or, de tels êtres , si Ton adopte
les idées qui servent de base à ma classification des ano^
malies, et je dirai même, si Ton ne veut rompre tous les
rapports naturels , doivent être nécessairement considérés
comme des êtres anomaux au plus haut degrés comme de
véritables monstres, sinon plus simples , au moins plus ioor
parfaits encore que tous les précédens , et devant se placer
après eux comme un dernier terme de la longue série que
je viens d'étudier*
Je n'ai point hésité à admettre cette conséquence de
mes définitions ; et ce sont ces êtres indiqués en général
par les auteurs comme de simples vestiges ou débris em-
bryonnaires, et non comme des individus distincts, bien
qu'imparfaits; ce sont ces monstres , méconnus jusqu'à pré-
sent par tous les téralologues , qui, sous le nom de mons^
très parasites f (ormeut dans ma classification le troisième
ordre des monstres unitaires.
Ce groupe isurpasse autant, en anomalie les omphalosites
que ceux-ci les monstres du premier ordre. Non seulement
leur forme s'écarte beaucoup du type commun , mais elle
est absohiment indéterminable. Ltor en^mble , car le
nom de corps est à peine applicable à ces masses cohfuses ,
se compose seulement de quelques élémens organiques , le
plus ordinairement de quelques os ou dents diversçmjent
groupés, souvent >«ccompagnés de graisse et de poils, et
adhérant, sans l'intermédiaire d'un cordon ombilical, aux
organes de la mère, ou peut-être dàqs quelques cas à qn
pbcenta très-inipj^rf^it ^ plcia ou moins çomplétemeol, i^f
538 PARTIE m.
eonnai'ssable» C'est , en un mot , une organisation tellement
paradoxale qu'elle étonne encore après celle des mylacé-
phaleset des anides, les seuls monstres unitaires qui offrent
des rapports marqués avec les parasites (i) , et que^ pour
trouver dans la série animale des êtres aussi problématiques,
il faut descendre jusqu'aux spongiaires , imparfaits et amor-
phes comme eux.
Je ne doute pas qu'on ne parvienne par la suite à établir
parmi les monstres du troisième ordre des familles et des
genres naturels et bien définis , comme parmi les précé-
dons (2). Je doute encore moins que les physiologistes ne
poursuivent un jour l'étude des monstre» amorphes avec
ime ardeur égale à Tindifférence que presque tous ont jus-
qu'à présent témoignée pour elle, et que la science n'y puise
des lumières , inespérées peut - être , sur les mystères
des premières formations animales. Mais ces progrès sont
encore loin de nous : des recherches laborieuses , favorisées
(r) Nous retrouverons parmi les monstres composés 4'aùtr«8 typ«
-analogues d'organisation.
(a) Dans le tableau synoptique des monstres unitaireaj*^ même dès
à présent indiqué parmi les monstres parasites, afin de compléta le
cadre de la classification , une famille que j'ai nommée ZoomyUenst et
Un genre appelé Zoomjrle} mots formés de ÇcLov, animai féiro want^ et
de /AÛ>^> fnole. Ce genre zoomjrle , en le formant de la rénniou des
cas les mieux connus » c'est-à-dire des monstres parasites composés
S la fois de dents et d*pSy pei^t même paraître ikf à présent suffisavunent
déterminé dans ses caractères génériques. Mais il ^t aussi quelques
cas dans lesquels la masse amorphe utérine ou ovarienne contenait des
dents sans os ou des ôs sans dents , et ceux-ci sont encore en trop
petit nombre et trop imparfaitement décrits pour que Tea pitiase ap-
précier ia valeur des différences qui Jes dtstingueftk. €fUK-cj devront*
}k ^tre réuoîft diM^s I0 n^^e gei^re que les prec^epf^ 014 forn;!^, sous
jd^s non^s analogues, tels qvÇodontpnprle et ostéomxle, deux ffroup^ géné-
riques distinct? dans la famille des pseudomyliens? Cjestuué qdes-
Mad qtfi ne pourra être résohiie que piur Hés t>b^emUotii^ oftériéum.
MONSTRES PARASITES. 339
par d'heureuses circonstances (i) , sont nécessaires pour les
réaliser. Dans l'état présent de la science , c'est h peine si
l'on possède quelques descriptions précises , quelques figu-
res exactes de monstres parasites, et leur intérêt scientifique
a même été si peu senti, que les observateurs ont presque
toujours négligé de conserver ceux que le hasard leur avait
offerts (2).
Aussi suîs-je loin de prétendre m'élever ici à une histoire
complète des monstres parasites. Arrêté à la4bls par Tlm-
mense difficulté du sujet et par le défaut presque absold
de matériaux , je ne puis me proposer présentement qu'un
seul but , celui de justifier , par quelques remarques sur
les môles utérines et les tumeurs ovariennes» les assertlooi^
que je viens d'émettre , et de démontrer , dans plusieurs i^
ces productions douteuses, des exemples incontestables dé
véritables monstruosités.
Je dois d'abord m'occuper des môles utérines : car celles-
ci, quelque obscure que soit leur histoire , ofîrènt au moins,
quant au lieu où on les trouve , une difiicjôltéde moins que
l'étude des productions amorphes de$ ovaires çt de quelques
autres organes. '.
i . ; , ,' ■
(i) tJa médecin attaché à une maison publique d'acboticliëniéik
dans ntae grande ville, pourrait seul tenter présénteièfent^flTeo iVftfpôfî'
«f iiB eiitier sudcès, «es reolmcbes pour lesqùeMiei 1^ trèa-^riefaes nir
tériaux sont nécessaires.
(a) Pour arriver à ^el^ues notons «xacles sur :cea nionafre^t, il
jbudrail se procui:er na grand opmbrç fk moles et dejIfLjate^ utérins ,
oe qui est £ort difficile, et de profluction3 organiques dévelop^é^
dans l'ovaire, ce f ui Test plus eiacore. Il est donc «f^^îrei; que touis
les cas qui viendraient à se pfésenter, fussent recueilli^.i^yec soin, et que
les pièces, bien préparées, fussent déposées d^ns- Ùiine des grandes
cplIecUoDs anatomiques ouvec^ès à ïfipade c^t. aux /MBcberçbes du
public.
/
r
J'ai déjà signalé plasieurs fois dans le cours de cet on-
▼rage FalBigeaDte disproportioa qni existe trop saareiil eo-
ire le nombre immense des traranx tentés on esécolés sor
on sujet scientifique, et la paoTretë des résoltats qui en sont
le froit L'étude des mâles nous offre encore on tel exem*
pie. Depuis Aristote et Hippocrate jusqu'aux paiIiok^;istes
contemporains, que d'ouTrag^ ou de mémoires ont traité
de ces prodoits douteux de la conception (i) ! El cependant
au jourdliui mâne , que de Tague , que d'obscorité p que
de contradictions dans les deux ou trois systèmes auxquels
se rallient les opinions très-dirCTses des auteurs ! Certes, nous
sommes loin de Tépoque où Ton attribuait aux moks la fa*
culte merveilleuse de marcher , quoique prirées démembres;
de Toler , quoique dépourvues d^ailes ; de se cacher sous
les yêtemens des fenmies , et même, presque comparabfes à
des didelphes nouTelI^nent sortis de la bourse maternelle ,
de rentrer à volonté dans la cavité où s'était opéré leur dé-
veloppemenL Mais , en rejetant tous ces contes de sages-
femmes , en purgeant la science de ces absurdités , que leur
a-t-on substitué?
Si Ton ouvre les ouvrages modernes sur les acconche-
mens ou sur l'ensemble des sciences médicales, on voit que
dans presque tous Thistoire des môles se trouve résumée
bien plutôt que traitée dans quelques pages , empruntées
le plus souvent à des auteurs du dix-huitième ou même du
dix-septième siècle (s). Les définitions les plus fausses « les
(i) Il est vrai qàe presqae toas les antean oe les ont éladiéi qae
sons le rapport pratique; et c'est ce qui explique comment, «près
t«Dt de travaux sor les n)6les , on possède encore si peu de notions
exactes sur les monstres amorphes qu'elles renferment quelquefois.
(3) Par exemple, aux auteurs de divers traités anciens sor les ae-
couchemens ; — à LAKSwasaoBy I9ataralis molarum uteri kistoria , 1686 ;
•— il Vatxb f Dûs, de moVt^ Wittemberg , 1701 ; — à Rimcv, jidverMmrU
^'
MONSTHES PARASITES. 54 ^
explications les plus contraires aux principes de la physio-
logie » se trouvent encore admises par des accoucheurs dis-
tingués» et d'autres, plus prndens peut-être, laissent la ques-
tion dans un oubli complet. Si Ton excepte un petit nombre
de distinctions utiles » on doit convenir que la science en est
encore sur les môles presque au même point qu'il y a un
siècle, c'est-à-dire tout-à-fait dans l'enfance.
Les contradictions nombreuses des auteurs de toutes les
époques (i) , et le vague ou la fausseté de leurs déflnilioné^'
et de leurs systèmes , tiennent évidemment en partie à ce
qu'on a confondu sous le nom de môles des états très-dif-
férens d'organisation. En séparant des môles véritables
ces polypes de l'utérus , ces caillots sanguins que quelques
anciens pathologistes ont aussi appelés môles (2), il s'en
anat.^W., p. 3 a, et Thésaurus anat, II, pi. IV ; Thés, III, n^ 7, el Thés, irnuà^
muSf n" 9 ; — à Morgagni, De sed. et caus. morbotum, lettre XLVIII,
chap. 10 et suiv. — Fojrez aussi, parmi les auteurs anciens qui ont
écrit sur les môles, Harder, De molœ generatione et differentiis ^ dans
les Epkem, nat, cur,^ dec. II, ano. 11 , obs. i85 , p. 897.
(i) Je ne citerai qu*un exemple. Pour plusieurs auteurs contem-
porains, les môles sont des produits morbides de la conception;
pour d*autres, des placentas restés et modifiés dans T utérus après
l'expulsion ou bien après la mort de l'embryon ; pour d'autres en-
core, des corps organisés d'une forme indéterminée qui prennent
naissance et se développent dans l'utérus à la place du fœtus. Voyez,
par exemple, pour cette dernière définition ( qui est empruntée à
Yogel), l'article Mâles du Dict, des Se. média. , t. XXXIY , p. 4 > où elle
est présentée par l'auteur, M. Murât, comme Texpression des idées
généralement admises dans la science.
(3) Des auteurs anciens, et spécialement quelques médecins arabes,
ont même compris sous le nom de môles toutes les tumeurs patholo-
giques développées soit dans la cavité de l'utérus , soit dans l'épaisseur
de ses parois. 11 n'est pas jusqu'à l'hydropisie et la lympanite de
la matrice que l'on n'ait appelées môles ( A/ûia aquosa et Mola ven»
tosa ;,
54â pàbtie m.
faot de beaucoup qae Ton ait opéré tontes les distinctions
nécessaires, et ramené ce terme à un sens rigoureux. Cette
tâche, au moins fort difficile (i), je n'essaierai pas de la
remplir ici , et, laissant de côté les môles hydatiqaeset qod-
ques autres genres dont Thistoire ne se lie point au sujet spé-
cial de cet ouvrage, je m'occuperai seulement des môles con-
tenant en elles quelques élémens ou vestiges embryonnaires.
Les auteurs modernes s'accordent beaucoup mieux sur
Kiles môles de ce dernier genre que sur toutes les antres.
Suivant eux , ou plutôt suivant Ruysch , auquel cette
explication appartient principalement , la formation de
ces môles est due à la mort prématurée de l'embryon,
non suivie de Texpnlsion de l'œuf. L'embryon étant
privé de vie, toute la nourriture qui lui était destinée
profite au placenta , qui acquiert , sous l'Influence de
cet excès d'alimentation, un volume considérable, et se
modifie en même temps dans sa forme et sa structure. Ljb
placenta se change ainsi peu à peu en une masse organi-
sée amorphe, dans laquelle on retrouve les débris de l'em-
bryon, à moins toutefois qu'il ne se soit échappé avec les
eaux par quelque crevasse (2) , ou n'ait été cooiplétement
dissous dans les eaux qui l'entourent , ce qui arrive dans
les cas où la mort a eu lieu dès le commencement de la
grossesse (3). Ainsi se forme une môle , composée de deoK
élémens distincts, l'un essentiel et constant, c'est le
(i) M. DÉsoBMEAUx a plusieurs fois insisté sur rindéterroînatioD du
sens du mot mâles. Dans un de ses articles du Dict, de médeeme
(t. XIV, p. 4>^5y ^article MoUs) il s'exprime même ainsi : « 11 me
» semble que, par le vague de sa signification , il n'est propre qu'à
» entretenir la confusion et à couvrir Tignorance d'on vernis de u-
» voir, et qu'il doit être banni du langage médical. *
(a) DuGÀs et madame BoiTiir , Traité pratique des màladws de d'itSi*
ras et de ses annexes , Paris, i833 , 1. 1 , p. 279.
(3) MuRATy hc, cit, , p. X I.
MONSTRES IPARASITES. 543
placenta déformé ^ l'autre accessoire et même boa coa^
.gtant , ce sont les débris yraimeat cadavériques de l'em-
bryon.
Sauf la disparition de Tembryon» cette explication,
gi confonne à la loi du balancement des organes, n'of-
fre rien de coniraire aux principes de la physiologie , et
elle est d'ailleurs confirmée par des faits (i). Je la croîs
donc applicable à un grand nombre de cas , et peut-être
même à la plupart : mais elle ne l'est pas à tous. Mor-
gagai a dé}à signalé quelques exceptions relatives à des
faits pathologiques (â) : mais il en est d'autres , tt
d'un genr^ très-différent : car elles se rapportent , comme
<m va le voir> à des cas vraiment tératologiqués et non pa-
thologiques» c'est-à-dire explicables par la non^formatfon
tm la formation anomale de certaines parties , et bon par
leur destruction maladive , encore mt>ins par une déforma*
taon survenue après la mort.
Cette dissolution de l'embryon mort» qu'on admet sans
toutefois l'avoir démontrée, et surtout sans avoir constaté
}usqu'oii elle peut étendre ses effets ; la compression qui »
suivant quelques auteurs , est exercée sur le cadavre de
l'embryon par le placenta et les organes de la mère ; enfin
d^autres causes analogues , mais moins puissantes, peuvent
à la rigueur fournir une explication plus ou moins satisfai-
sante de toutes les môles qui contiennent seulement des
parties organiques antérieures par leur formation et par leur
degré de développement à l'époque présumée de la mort
(i) La transformation du placenta ou d'une portion delà maàse
placentaire en une mole plus ou moins volumineuse, parait même
possible après un accouchement ordinaire, lorsque des adhérences
anomales ont retenu dans Tutérus la totalité ou une partie du pèa-
fienta. > .
, (a) Loc, cit.
644 ' PARTIE IIÎ.
de l'embryon. Mais il est aussi des cas où ces hypothèses ,
et toutes celles qui supposent comme elles la mort et la
destruction de l'embryon , sont absolument inapplicables.
Si en effet les vestiges embryonnaires contenus dans uoe
môle étaient toujours les débrb d'un embryon , il est de
toute évidence qu'ils se composeraient toujours uniquement
de parties existant normalement chez l'embryon , et
même chez le jeune embryon : car qui pourrait supposer la
dissolution d'un fœtus déjà volumineux et avancé dans son
développement (i) ? Or il existe des cas où l'on trouve
parmi les vestiges embryonnaires des môles, des parties déjà
parvenues à un degré très-avancé de développement, et
même , ce qui est bien plus concluant encore , des parties
étrangères à toutes les époques de la vie intra-utérine (2),
et dont la formation suppose de toute nécessité l'activité
vitale exercée dans une direction anomale. Voici donc des
cas qui rentrent essentiellement dans le cercle des faits téra-
tologiques par leur nature , et je puis ajouter, par leurs ca-
ractères : car les mylacéphales et les anides nous ont déjà
préparés au spectacle, les uns , des formes les plus irré-
gulières, les autres, do Torganisation la plus simple et la
plus imparfaite.
De tels embryons amorphes composent même quelquefois
(i) Ledesséchemert, rinduration du fœtns, ou, comme disent les
auteurs» sa pétrification est, au contraire, un phénomène constaté par
des observations authentiques, soit chez Thomme, soit même chez les
animaux.
(2) Parmi les vestiges embryonnaires des môles, il existe donc trois
genres de cas très^ifférens , et qu'il importe de distinguer avec soin.
Tantôt on ne trouve que des parties déjà formées chez le jeune em-
bryon ; tanrôt ce sont encore des parties qui existent chez l'embryon ,
mais seulement chez l'embryon déjà avancé dans son développement
ou même chez le foetus ; tantôt, enfin , il existe quelques parties com«
plétement étrangères à la vie intra-utérine.
UONSTRIiS PAEASITES. 6/^i
h eux seuls des môles presque tout eutièros, sans qu'il existe
rieu en elles d'analogue au placenta* L'ancienne explication
devient alors doublement inadmissible. Dans d'autres, cas »
au contraire, la masse amorphe paraît $ivoir été contenue
dans une véritable môle cbarnoe , autant du moins qu'il est
permis d'en juger par les observations Irès-vagiies » impar-*
faites et en très-petit nombre , que possède la science. Au
surplus , une telle disposition , alors même qu'elle serait
parfaitement constatée , ne saurait donner lieu à une objec-
tion quelque peu fondée, et elle s'expliquerait mêmetrès^
simplement. Rien n'empêcherait d'admettre pour elle, avec
une légère modification, la théorie de Rnysch et de presque
tous les auteurs modernes , et de voir dans la masse char-
nue qui accompagnerait un monstre amorphe , comme dans
celle qui contient les débris d'un embryon mort très-préma-
turément, un placenta hypertrophié et gravement modifié
dans sa forme et dans sa structure. Il y aurait seulement
cette différence que dans un cas l'hypertrophie , Texcès de
nourriture aurait eu lieu aux dépens d*uo embryon frappé
d'un arrêt presque général de formation , et dont quelques
parties seulement se seraient produites.
Je n'insisterai pas sur ces considérations hypothétiques ,
mais très-simples et vraisemblables, et surtout sur l'expli-
cation générale des môles contenant des parties embryon-
naires , soit très-avancées dans leur développement , sojt
surtout étrangères à toutes les époques de la vie embryon-
naire. Ces parties embryonnaires sont si évidemment les
effets d'une formation anomale, et non les débris d'one
formation normale , que toute la question se réduit yérjta-
blement h démontrer l'existence de telles parties. Or rien
n'est plus facile , même dans l'état présent de la science. On
sait généralement que les môles contiennent quelquefois def
os très-avancés dans leur os^^ification » ou d'autres parties
u. 55
146 i^AtTiï m.
èoM Télal faidiqne de même un degré assez éleTé de déve-
loppement. Hais les faits de ce genre , tons sn jets à quelques
objections , ne seraient qne des preoTes imparfaites , et
je les laisse de c6té ponr arriver à la citation de trois
éas oè ^existence de parties tout-à-fiiit étrangères à la
tfe fakira-ntérine a été constatée soit dans des môles, soit
dans des kystes ntérins assez diffSirens des môles ordi-
naires.
le citerai en premier lien, comme l'exemple le plas aïK
ëiennement conna.^ on fait dont la relation est due à Bar-
tholio (i). Une femme, dit cet auteur, accoucha après trois
jours de douleurs d'une môle singulière , et dont là vue
causa un yif étonnement à toutes les personnes présentes.
Sa forme et sa grandeur la rendaient comparable à une tête
de mouton , et Ton y remarquait un grand nombre de poils
et tfne mâchoire saillante portant plusieurs dents.
Oh ta voir que ces derniers faits se retrouvent aussi dans
}!b» deux observations suivantes , toutes deux pins remar-
^ïbles par elles-mêmes et surtout plus intéressantes par
lébr authencité mieux constatée.
Osiander (2) a décrit une masse amorphe née après un
enfant, et qui consistait dans un sac membraneux conte-
nant, avec beaucoup de graisse, un os informe paraissant
représenter le maxillaire inférieur , et portant cinq dents et
de longs poils. C'était , comme on le voit , une masse très-
analogue par son organisation et même par les circonstances
de sa naissance aux monstres de la famille précédente, aux
anîdes ; et elle est très-digne d'intérêt sous ce rapport.
Yoici un autre cas beaucoup plus remarquable encore »
(i) Voyez Mola singularis, dans la quatrième centarie dos Histor. amat,
Hr. , obs. LXXXIV.
(a) Vo Jez Epigr. in e&tnpfem. Hîus^ anaiom, , n* XX. ,
V
MONSTMS PllASITES. $4^
el 9nHofilr pMt conchmné (i) : c'est en^omtitt «xëmple 46
la gestatioif wmaltanée d'un fcetus normal et i^voïttûkfêyàâ
amorphe. Une femme du Stafibrâshire acconeha, cmq ott
six jours après avoir ressenti les premières douleurs ; d^tt
enrantmort : la sage-femme qui lereçut» ayant tiré FarrièM^
feix, s'aperçut qu'il restait encore quelque chose dans* la
matrice. C'était uii corps organisé fortement adhérent aux
parois utérines » et qu'on ne put en séparer qu'avec beaul>'
coup de peine , et non sans causer une perte trè»-considé-«
jrahle. Ce corps , vraiment amorphe , contenait sr^érieuré^
ment , au rapport de Tyson et de Sampson Birch (2), uii Hé
volumineux , arrondi et saillant , couvert de peau et depoili
«courts y portant huit dents molaires très^biea lbrméed>et
disposées en cercle autour d'un tron; un peu plus has enr»
C0Fe> un autre os, portant cinq dents molaires paftni le«M
quelles quatre se trouvaient rangées presque en ligne dtreite^
Le reste de cette masse aiàorphe était «me poche, comidé-'
rahle , lisse et rougeâtre à l'extérieur , *h peu, près aussi
épaisse que le scrotum, et remplie d'une matière' liquidé'^
visqueuse, mais non fétide. De très-longs poils bruns nais«
saient de la partie supérieure de la masse » ettàmbaientjus'-
qu'à sa partie inférieure , où leurs extrémités se perdàieurC
au milieu d'autres poils jaunâtres , beaucoup plus cottit^J
et dispo^ très-îiHréguKèretncnt. • ' ' *'• •''
De tels faits sont trop conclôans , et leurs conséquén<^
trop évidentes pour qu'il soit nécessaire d'insister sur leurs
rapports et sur leurs causes. Des masses amorphes cod^e-
(i) On pourrait penser, en effet, que le cas précêïho't n'est qu^un
cas d'anidie imparfaitement décrit.
(a) Voyez Letters from Skuvson Birch, with rèflections iheYe b« *5j*
Edw. Tysoit, dans les Philos, Tràns, , n° x5o, p. aSi; avec Uffè b6fini^
figure. — Un extrait étendu de cette curieuse observation a été IflsèHÎ^
dans la CoUect, acad* étrang» , t. II , p. 5oa et 5o3. ' '
fi4S P4|IT1£ III*
niait un grand nombre de molaires in»ërëe« sur des o» aoo-
inaax. sont maDJfestement des formations anomales» moo-
•(rueusesy et les anciennes h^olbèses n*ont pas même avec
ces cas le moindre rapport de causalité , puisque des parties
^ p'exîstent point chez un embryon, ne saoratent de tonle
évidence se retroaver dans Içs débris de cet embryon.
yAure&te» s'il pouvait encore rester le moii(idre doute , si
quelques preuves de plus paraissaient utiles , nous les tron-
ILeriuiis dans l'étude d'un autre ordre de laits , liés aux pré-
çédens» comme on va le voir , par les rapports les plus in-
times et les plus manifestes.
En effet ', l'utérus n'est pas le seul organe où l'on ait
trouvé des masses amorphes plus ou moins analogues à celles
que fe viens de décrire. Sans parler ici d'un grand nombre
de cas qvi n'ont avec notre sujet que des rapports plos
éloignés (i), des masses amorphes peuvent se développer
lur tous les points où Ton observe qii^elquefois le développe-
ment aicoidentel d'un fœtus i^çrmal , en d'autres^ termes ,
sur tous les points où Ton a constaté des grossesses extra-
utérines. Ainsi Gorvinus (2) a décrit un os portant deux
4ent9 molaires , et qu'il avait trouvé dans une dilatation de
la trompe utérine. Scbiilzcr et Scortigagna (3) ont trouvé
des productions organiques analogues , mais beaucoup plus
complexes dans la cavité abdominale. Dans le cas de Scor-
(i) Foyez pour ces cas Thistoire de la monstruosité par ioclusion,
dans le tome III.
(a) De Concept, tubar,, Strasbourg, 1780.
(3j f^ojtfz ScoRTiGAGH A , (laDs les Mem, délia Soc» italUtna^ t. XIV,
pari. I> p* 3o5. — Sghutzeb , dans les Abhandl, der Schwed, Akadem,^
t. XX* p» i7^>* -- ^e n'indique ici qu'avec doute ce dernier cas. Peui-
élre doit41 être considéré comme un exemple de monstruosité par in-
clusion.
MONSTHES PiftASiTBS. $4^
ligagna , la masse amorphe était contenue dans an kyste
adhérent à la fois h plusiears viscères » et sa présence arail
déterminé des accidens graves et même la mort cinq ans
après l'apparition des premiers accidens. Chez le sujet ob«
serve par Schiitzer, et qui était une jeune fille de quinze ans,
la tumeur, appuyée sur les dernières dorsales et les premièreê
lombaires , était en rapport avec le mésentère.
Les ovaires contiennent aussi quelquefois de telles masses
amorphes , et les exemples de ce dernier genre sont même
en beaucoup plus grand nombre que tous lés autres dans
les annales de la science. Doit-on présumer que les produc^
tiens organiques amorphes des ovaires sont en effet moins
rares que celles de l'utérus? Ou bien serait-ce seulement
que leur situation , en ne permettant pas de les confon-
dre avec les môles , et de se payer pour leur explicatièri
d'un mot vague et mal compris , a fixé davantage sur elles
l'attention et l'intérêt des anatomistes ? Toujours est-il que
près de cinquante auteurs décrivent ou citent des cas plus
ou moins authentiques de ce genre.
Dans presque tous, comme chez les monstres amorphes
utérins d'Osiander et de Sampson Bircb , la tumeur ovi<*
rienne se composait de dents plus ou moins bien foritiéèsi
et d'un ou quelques os (i) , accompagnés souveqt d*nn^
certame quantité de graisse , et presque loajai|rs de
poils (s).
(i) U est rare que les denU trouvées dans les iumeiirs oyarieiiBeB
ne soient accompagnées d'aucun os. — Bai&ub cite seul o« pres-
que seul des faits de œ genre dans sa M9fhid Mm^umr^ p. s66 et'sèîf.
. — Le cas inverse, rexisteaoe d'os sans dents « asC aassî très*rf .
Lamzweeadb , loe^ eit, , et SxàJLBkMX Vajt dbe Wnub , dans Oif#rr. r»,
cent, posierior^ obs. XXXVU^ Font toutefois observé.
(9)THimouDB, chirorgien à Paris, a fait connattre k rAeadéiiie des
Sciences en 1690 ( voyex Mki^ df 1666 à 1699, t II» p. 91 )» «n eas
^iil FAJinE UI.
..JLoB 0è troayéi dans les ovaires sont ordmiremenl in«
ftrmes et toul-à-iait indéiermiDables. Dans quelques cas ,
e^eodanl # ils sont mieux distincts , présentent des alvéoles
ptos on moins nombreux» et peuvent être comparés aux os
inaxillaires supérieurs oainférienrs. Quelquefois aussi divers
détails déforme permettent de reconnaître en eaxdes ro-
chers imparfaits ou d'autres portions des temporaux.
Jftà disposition des dents» leurs caractères de fbmoie et
leur ncMnbre présentent de nombreuses modifications dont
quelques unes sont d'un haut intérêt. Leur étude est
mêoie propre à jeter un grand joor, non soulMnent sor
kfl tumétars ovariennes , mais même sur laoïafcnre et lei
oaraetères des monstres parasites en généraL
Les dents que Foo rencontre dans les ovaires (i) sont
tantôt implantées .dans des alvéoles plus ou mcâns parfaits»
tantôt seule^^nt adhérentes aux parois du kyste qoî len-
Ifprme la tumeur ovarienne. £Ues sont très^ouvctfit dépow«
FîUes de racines {si)« «lais ordinairement bien fonoiées dans
dans lequel on avait trouvé, diez une fille de dîx-hait ans, une masse
ovarienne iieaaooop plus oompiexe. Celte masse paint même une espèce
d# A4ted*^f|liM[it.'OuUe des «heveuz «t lies dents ponrwes de leiiii
epiQiyiSf • opy dIfitiQguait dc^ux fentes ouvertes ^e l'on regarda comiAi
\ paupières* Je citeseulementpbur n^moire ce cas dénué d'aulheo-
ucité, et trop mal décrit pour qu'il soit possible de le déterminer.
' '(ij^iièjfliksctèètèni eu c6lë droite 'd*après Mbckbl, auquel on doft
un important travail sur les dents ovariennes. F'oyez son mémc^
Ueber regelwidrige Uaar^und'Zahnbildungen , dans le Deutsch. Archivfur
:MiQfmi^.U lyjpb .&.if9^.et (e* irsuçais) dans le Jours. campi&Ku dm^
■médé f S> JY« f»« «>« > «t: suitls, p. 2fci 7*
.,.ifÈ)iAM moîÈ toi^anri«:«o«iimeFa«astcni BatDie. L^eMlatsncc éss
.l)Mifi«8t96t^«nieffiil, iBMHk>nn4e d'une-flHmîàro positive dans ipluMeurs
.tas. .^jmjm^ , '|Mires0inflle , <2DmjiÉfja^,iaci vt,. >*-. B&uKBmÂon , j<Cb mA
formativo et genentiitmis^pegotiay.àkÈB'ïés/làntmeniiUitmos Soc-mgr^sdiem.
lS»>fa>yw<f«^»<. VJU,{|i>i»j^.etîilibr,,iaf^<plfmfll»8.-^.GiaMOBlr , ibns
UONSTfiBS PM46ITES. &(t
leur partie ^oronade (i). Ansâ peut-*on » litiis la plopast
dos cas 9 les déterminer et les rapporter à leur genre. Ce
sont tantôt des Incisives (a) , tantôt des canines (&)» tantâfc
des molaires seulement (4) 9 tantôt et plus fréquemmeiik
des dents de denx ou même de trois genres à la fois. Daii«
ce dernier cas , les dents du même genre se trouvent ordt**
nairement rapprochées les unes des autres , et leur mode ds
groupement rappelle ainsi » mais d'une manière très-iiDpar>*
^ite, la disposition normale.
Une disposition beaucoup plus remarquable, mais très-
bien constatée dans plusieurs cas où la tumeur OTarienne
existait depuis plusieurs années , c'est l'existence d'une 00
de plusieurs dents de la seconde dentition y tantôt contenvèil
encore dans leurs alvéoles \ on même imparfaitement ossi-
(i) Cette diapo&itîon s'explique parla formation plusvprécocede'k
partie corquale^-qui jtféexiat&à la parMe radîculaire , aussi bien dans
ces cas anomaux que d^as Télfit régulier. — Une antre çqnsidériG^^î^
intéressante sur le développement des dents oyariçnnes , o' îst pa ra-
pidité beaucoup plus grande que dans Tétat normal. M;|[ckei„ loc» cU,^
s'appuyant prin.ci parlement sHT une observation de \àLnizt.{h}oytz\f
j0um; de médeeiàe de fiaiîber , n» de juillet 1792, p. Sot), «tdéjà rfgilàll
cette difG^ence, explicable pftr les circonstances parliculières il0)la
nutrition dans ces cas, et qui se rattache très-bien au principe .4u ï^
lancement des organes. Il n'est pas inutile de rappeler qiie j*ai constaté
et signalé plus haut l'éruption très-précoce des dents chez dijêers
monstres à tète imparfaite , et iiotamment chez des cocfadmrdtfBCtÀ de
jaiMlnstruosit^ cyclocéphaliqi^es. L# m^e phénomène a auisrélé
obaieryé cbez.quelq\ieis.jpfu:ac^baUeiMU ■ ^ t:
(a) Voyez TARGiovif Prim» r^cc, diJifyd,^ p. 66 , Florence i.^g^.
L'observation est due à Cocghz. i
- ' ' Mil
(3) P^ojrez OiÎTBècui, ÔMna^ le Giomale di médicinal t. X, p. 8a.?—
BALLJkSDy dam le Jovnttl de Médec.^ chir,^ phartri^tt, XII, x^o6, p. i3 z.—
Chbston B&owvb y Pathologie, inquines, p. 47*
(4) TarteVydaQS ImMUùs» Tramaet.^ n* a, p. 49* — ICbckbi. 9 /oc,
cit^ , indique même im cas ou il s'existait qa'a»e aïolain.
35» PkMW. m.
fiée^s» tantôt complètement développées. Le pins sonveDt les
dents des deux dentitions subsistent à la fois; mais il peut
aussi arriver que l'éruption des dents permanentes ait
déterminé» comme dans Tétat normal, la chute des pre-
mières dents. Coley (i) a trouvé, chez une femme portait
depuis cinq ans une tumeur ovarienne , une molaire qui pa-
raissait avoir déjà été déplacée en partie par une autre dent,
et qui sans donte serait tombée , si le développement de
Tembryon amorphe n*eût été interrompu par la mort de sa
mère. Mais une observation bien plus concluante est due h
Anderson (a) : dans une tumeur ovarienne dont la forma-
tion remontait à dix années , ce médecin trouva trois dents,
dont l'une, adhérente à la tumeur, offrait les caractères
d'une dent de la seconde deatilion : les deux autres , au
contraire, appartenant manifestement h la première denti-
tion, à en juger par leurs formes , étaient libres dans la ca-
irilé du kyste qui contenait la tumeur. Sans nul doute , ces
deux dents avaient aussi adhéré primitivement à la tumeur,
et elles étaient tombées sous l'influence des progrès de Tâge
et de l'éruption de la dent permanente : explication déjà
indiquée par Mockel, et dont la justesse, heureusement
confirmée par l'observation de Goley , est démontrée par
rimpossibilité de la formation et du développement d'une
dent non adhérente.
Le nombre des dents développées dans l'ovaire présente,
suivant les cas, de grandes variations. Plusieurs auteurs
n'en ont rencontré qu'un très-petit nombre ou même qu'une
•seule; d'autres* en ont trouvé dix« treize, quatorze, dix^
huit , vingt*quatre et même plus de quarante : niais dans ces
derniers cas , une partie ou même la plupart des dents of-
(i) Fojrez le Med, and wrgical journal d'Eà\mhow% y t VI, n^ Sh
(3) f^<7^t« k raéint joarnai, t. II , a"" 8.
^ UONSTRES PAttAStTES. 555
fraient Ie« Caractèfes de dents permanentes , et Taugmenta-
tiôn numérique était ainsi le résultat de la coexistence des
dents de Tune et de l'autre dentition (i).
Tous ces faits y les derniers surtout, sont évidemment très-
propres à éclairer d'une vive lumière l'histoire des monstres
parasites; et l'on petit déjà pressentir les conséquences ,
éminemment favorables à mes idées , que j'aurai à déduire
du rapprochement et de la comparaison de ces précieux
matériaux. Mais, avant tout, je dois compléter rétu4e des
faits précédemment exposés par celles des circonstances qui
précèdent^ accompagnent ou suivent la production des mons-
tres parasites, autant du moins que l'état présent de la
science permet de saisir quelques aperçus sur celte difficile
partie de la question.
Parmi ces circonstances , il en est une vraiment fonda*
mentale, que j'ai eu déjà occasion d'indiquer, c'est la durée
généralement très-longue de la gestation. On possède plu-
sieurs cas authentiques où les premiers symptômes de la
formation de la tumeur remontaient à cinq , huit , dix ans ;
et deux auteurs, Gleghorn et surtout Ballard , ont démontré
par des exemples la possibilité que la gestation durât jus-
qu'au-delà de vingt ans. Au surplus, on a vu la grossesse
extra- utérine (2), dans les cas même où le produit était
(i) f^ojrez Cleghorv, loc, cit, — Ploucqubt et Autewrieth ont
même mentionné ub cas dans lequel on aurait trouvé chez une jeune
femme une multitude d'os informes, et avec eux plus de trois cents
dents (voyez yércfih fur die Physiol de Reil, t. VII, p. ^S5), Je me
borne à citer ce cas extraordinaire, jusqu'à présent sans analogue
dans la science , et que je connais d*une manière beaucoup trop im-
parfaite pour pourvoir en hasarder Texplication.
(3) Et même la grossesse itotra* utérine, si Ton en croit quelques
auteurs. Voyez, par exemple, Albosius, Uthopœdium portentosum sen
embryon petrefactum urbis Senonénsîs, etc., t58a. La grossesse avait
duré 98 ans. — Vorez aussi un autre exemple dans les Ace, aèad, Josf
554 i»Aa.Ti£ iiL
normal > se pnolonger 4id même pendant ^iBlwèfr-graBd nois^
bre d'années, par exemple, peadant dix-huit, vipgt-cioq,
trente et quarante (i) ; et il s'est même présenté un cas»
devenu célèbre par les citations multipliées qui en ont été
faites , oii la durée d'une grossesse extra-utérine fut d'un
demi-siècle (2). Ce qui est propre aux embryons amorphes,
ce n'est donc pas la possibilité d'une gestation très-prolon-
gée, mais bien celte circonstance que laT jongne durée delà
gestation paraît pour eux le cas ordinaire.
Pendant le long espace de temps que l'embryon amorphe
passe dans le kyste ovarien , Vy conserve-t-tl sans modi-
fications ? Ou bien , comme il arrive aux fœtus extra-utérins
normalement conformés, est-il exposé à divers genres d'al-
térations, et, par exemple, à cette induration générale qui
a fait donner à quelques uns de ces derniers le nom de fœtus
pétrifiés ? Loin de là , tout s'accorde à prouver qu'il subit
au sein de sa mère une sorte d'incubation , qu'il y vit, s'ac-
croît et se développe. Son accroissement est établi par Tac*
phinoff 1. 1, p. aoi. La grossesse avait duré x5 aos. — Mais ces cas ne
;soot nullement authentiques, comme l'a fait voir tout récemment
M. Gruyei^hiee dans sa QraLude udnatomie paeholoffique , in-foL , dix-
huitième livraison.
(i) On connaît chez la femme dix ou douze cas de ce genre , sur les*
quels on peut consulter les auteurs<le8 principaux traités d'accouche-
ment, des dictionnaires des cas rares, etc., et surtout J^flciiLurp , dfins
VHist, de VAcad. des Se, pour 1748, et GauTEiLHiE^^ (oc, cit. Le pre-
mier de ces auteurs a rassemblé la plupart des faits connus de son
temps, et le second a donné des déjtails très-précjs sur iin fœtus
encroûté de phosphate calcaire, et comme momifié^ qui fut tzo^ié
récemment chez une femme de 77 ans, grosse depuis 47. — f^oy^ aii^
BLUMBirBAx:H , loc. cit. , p. 5^ et suîv.
(2; Ce cas a été observé en Souabe. yorez Nbbbz.» Bœtus assetu^r
54 annos_ extra utemm in i^dodiinjp ^egen^us , d^ns les Jtcf, açad^ ThcQ»
,4oro'PalaL^ t, U, p. 40?.— Deux fificoucjieaieDs ftYfûjMit.^u lî^ (jniy
l'ii^teryi^Ue.
. - '■'•;■ ;
rv
MONSTBJBS PARASITES. Mi
croîssement graduel de la tumeur, qui devient de plus eu
plus perceptible à travers les parois de Tabdômen. i^on ié-^
yeloppement n'est pas moias manifeste, quoique borné à
un très-pelit nombre de systèmes organiques : il^st attesté
par l'allongement coDsidi6rable des poils, par l' ossification
snccessive de quelques parties , et surtout par l'éruption dfi^
dents de la seconde dentition; car on avn que cell^SrO
survienneoit plus ou moins long-temps après celles de la pre-
mière, et qu'elles en déterminent mêmequcflquefoisla chutç
4:=omme dans l'état normaL Ainsi l'état dans lequel l63
monstres parasites, se ^présentent ordinairement à nofx^
étude» si imparfait et si simple qu'il soii, est en réalihé
im état de développement très-avancé par rapp^ort au typ^
primitif de ces monstres ; type encore inconnu et qui le sera
sans doute long-iemps» parce que sa simplicité n^ême Jle
soustrait presque inévitablement à l'observation..
Les tumeurs ovariennes prenant ainsi avec le temps un
accroissement et un 4éveloppement graduels , on pourrait
penser qu'elles exercent nécessairement sur la ^anté de la
femmeiqui les porte une influence de plus^n plus^nar^uée.
U en est ainsi en effet dsgcis fjuelques cas. |0n a vu ie» Xn^
meurs ovariennea^ devenues volumineuses, refouler infé*
rieurement l'iitérus, occ^asionçr ;9iême la tdesiceEKte deiC«(
organe > produire de vives douleurs dans le côMé .alEecté#
^n£n causer. des abcès (j) qm s'ouvrent quelquefois, à l'iur
térieur «u dans le jre^um.» et dont la guérison pei]|t
létve «menée par ^expulsion spontanée an l'^lrac^ioa (^
rurgicale de quelques parties (2). Mais il est aussi des cas,
et même en beaucoup plus grand nom)»re , où une tumedr
(i) ffoyez Laflizs., ioc» oit, — Cf».ST , loc, cit.
(a) Meckel, loc-âi. , UÀlique -deux ou trois ^cas dans lesquels les
facuUéâ intellectuelles étaient troublées, en néme "temps que les
ovaires contcnMcntdiyerfas prodoctioDs: organiques» et^ii ovoU pou-
556 PARTIE III«
ovarienne exerce seulement une faible inflnence sar la
santé de la femme qui la porte ; où , par exemple , elle
produit seulement quelques légères douleurs , la tuméfac-
tion de Tun des côtés de Tabdomeu, la suppression du flux
menstruel , ou d'autres modifications qui sont aussi des
symptômes de grossesse. Tantôt ces symptômes sont plus
ou moins constans ; tantôt au contraire ils n'ont lieu qu'au
moment de la formation de l'embryon aiHorphe, et la
santé se rétablit ensuite assez bien pour qu'une ou plu-
sieurs gestations normales puissent avoir lieu et même se
terminer heureusement à l'époque ordinaire* Mosti (i),
Andersen , Coley (a) , ont déjà observé des exemples
plus ou nioins authentiques de cette singulière co-exis-
tence de deux gestations » l'une intra-utérine et nor-
male, l'autre extra-utérine et anomale aussi bien par sa
durée presque illimitée , que par l'imperfection de son pro-
duit : superfétation véritable , mais d'un genre singulier et
entièrement imprévu de tous les auteurs.
' La conservation intra-maternelle d'embryons amorphes
pendant Un très-grand nombre d'années , rend parfaitement
raison d'une circonstance que plusieurs auteurs ont regardée
comme très-difficilement explicable : c'est l'existence plu-
sieurs fois constatée de tumeurs ovariennes chez des fem-
mes d'un âge avancé* Il est évident que , dans de tel cas > la
conception a pu précéder l'inactivité de l'appareil généra-
teur ; elle est donc explicable par une fécondation anté-
rieure (S). Ces cas sont d'ailleurs assez rares^ et c'est chez
voir admettre uo rapport entre Tétatda cerveau et les développemens
anomaux des ovaires. Cet aperçu est une simple hypothèse , que Ton
pourrait combattre facilement par des faits de plus d'un genre*
' ( I ) Voyez Tâboxovi , Opusc, prati. , t. Vil y p* x 9*
(9) Voyez AiTDBESoH et GoLBT , tocU di,
. (3) U exiate auasi dans la science quelques cas inverses par leurs
MON6TR£S PABÀSITES. 557
des femmes jeunes ou d'un âge moyen , les unes mariées ,
d'autres livrées à la prostitution « que l'on a rencontré la
plupart des exemples connus de tnmeurs ovariennes.
Enfin je dois encore noter une circonstance sur laquelle
Meckei a surtout appelé l'attention : c'est la production
beaucoup plus fréquente de tumeurs ovariennes du côté
droit que du côte gauche. L'existence simultanée de tu-
meurs dans les deux ovaires n'est pas entièrement sans
exemple (i)» mais doit être considérée comme très-rare.
Ces faits , relatifs (2) soit aux monstres parasites eux-
circonstances , et qui ont encore été pour les auteurs un sujet de
difficultés bien plus graves. Je veux parler de ceux où Ton a trouvé
des tumeurs ovariennes contenant des os» des dents et des poils
dans les ovaires de femmes vierges ou roêcne encore impubères.
Mais ces cas • très-différens de tous ceux qui précèdent, appartien-
nent évidemment à la monstruosité par inclusion. Leur histoire trou-
vera sa place dans un autre chapitre, et Ton verra alors qu*il n*y a
aucun motif pour supposer avec Mxckbi., hc, cit., que de telles
tumeurs peuvent se former sous la seule influence d*une excitatiou
codtre nature des organes génitaux; hypothèse qui n'a absolument
d'autre base qu'un cas recueilli par Ntstev {voyez le Joum, de méde»
eine ^ chir, , pharm,, brumaire an xi, p. i44)> et dans lequel quelques
dents el quelques parties osseuses furent trouvées chez une jeune fille
de treize ans , adonnée à la masturbation. — Foyez pour Thistoire de
la monstruosité par inclusion » le t. III de cet ouvrage.
(i) Foyez Lb Richb, Hist, de Vac. des Se. pour 1743 , p. 8$.
(«) Outre les auteurs précédemment cités, voyez sur les tumeurs
ovariennes contenant des dents et des os : Mért, dans VWst, de l'Ac,
es Se, de 1666 à 161^9, 1.II, p. a44.— Nicholls, dans les Philos, Trans.,
n°IL — Baillib, iWrf., n° V. — Ruysch, Advers, anatom,, dec. I'^ p. 0,
et dec. III, p. a. — Gra-MBS, Anat, Beschreibung eines monscrœsen
Gewœchses^ Francf., 1730. -— Voigtel, Pathol. anat,^ t. III, p. 545.
— MuBBAY , dans la Medicin. bibUothek de Blumenbach , t. I ,
p. i5i. — BrcKEH, dans Archh fur die Geburtshii/fe ^ t. VI, p. 874.
—. YouBG, il/rrf. and physic» essajs 0/ JEdinburgh, t. U, no 18. -e.
as PABTIli m.
Aiêmes, soit aux circonstances de leur prodnctioD, me pa-
raissent dans leur ensemble très-favorables à Texplication
que j'ai présentée / et même propres à lui donner une ex-
tension que je n'osais d'abord espérer pour elle.
Et d'abord je crois pouvoir affirmer que Thypothèse de
la destruction partielle de fœtus normaux ne peut pas plus
fournir une explication générale des productions amorphes
des ovaires , qu'elle ne le peut de celles de l'utérus. Appli-
quée aux masses amorphes des ovaires , cette hypothèse
est même combattue par des faits beaucoup plus conclaans,
parce qu'ils sont plus nombreux et mieux connus , et c'est
même à s'étonner qu'elle ait pu trouver quelques partisans.
Tous ces mêmes argumens, qui établissent pour certains cas
l'impossibilité de considérer les masses amorphes de l'utérus
comme les débris d'un fœtus normal , démontrent aussi
et plus manifestement encore l'impossibilité que le produit
d'abord normal d'une grossesse ovarienne s'atrophie et se
déforme au point de se métamorphoser en une masse amor-
phe contenant des dents nombreuses , et quelquefois ntéms
êes dents des deux dentitions. Supposons en effet qu'un
embryon extra-utérin vienne à périr dans les premiers
temps de la gestation : dans ce cas , le seul oii sa dissolution
plus ou moins complète puisse être admise sans renverser
toutes les lois de la physiologie , ses débris ne sauraient évi-
demment contenir de longs poils et surtout des dents. Si
nous faisons au contraire la supposition d'une mort plus tar-
dive , les mêmes difficultés subsistent, du moins pour lés cas
où il existe des dents delà seconde dentition. De plus, à cette
époque, la destruction et la disparition presque cpmplète du
Mbbbtmait, dans les Meà, chir» Transactions , t. III, p. 53. — Matée,
Veber Baar'Und'Zahnbildung im Ovariitm undan and, ungewohn, StelUn
des Kcerpers, dans le Journal der Chirurgie , t. XYII p p. 348 ; sept oou*
veaux cas.
MONSTRES PAKASITES. {IS9
ûbfp9, alots f rès-déyelcrppé, très-craipléx^ et eontenatft des
osfttonibreTfty ^odt devenoes absolament impossibles, sans
l'expoisioii à rintériettr de débris ntultipliés et Tolumiaetrsf.
Dans rnn et Tantre cà<s , l'hypothèse de la dissolution on db
Ijir desttaction partielle dn corps tombe donc devant des dif-
ftenltés insolables , et » si elle ne doit pas être entièrement
bannie de la science , on pet^t du moins conclure rigoiirea-
sement <pi'elle est inapplicable à un grand tiotnbrre de faits.
Aussi , â'il fallait choisir entre les diverses explications
que possède déjà la science » n'hésiterais-)e pas à préférer
tine antre hypothèse primitivement émise par Buffon (i),
puis renouvelée , sauf quelques modifications, par Coléy,
enfin adoptée par Meckél; hypothèse que je considère
coûnne beaucoup plus voisine de la vérité, et, je pourrais
dire, comme la vérité elle-même, mais encore incomplète-
nt&ït comprise et imparfaitement exprimée. Suivant ces
auteurs, et surtout suivant Meckel, les masses organiques
amorphes des ovaires , comme aussi celles de Tutérus et
des autres organes où de semblables masses ont été obser-
vées,* sont des parties anomales produites par uiie tendance
avortée à la production d'un fœtus *, en d'autres termes, /7ar
une génération plus incomplète , résultant soit d'une union
lexuelle, soit même d'une excitation isolée et contre nature
de l'appareil générateur (2).
L'idée éminemment vraie d'une formation anomale est,
comme on le voit, la base de cette explication; mais elle
n'y est présentée qu'avec des restrictions. Ce n'est point un
être distinct, bien qu'imparfait ; ce n'est point véritable-
ment un embryon 9 mais seulement quelques parties accî-
(i) Voyez H;st» natureUe,t, II, p. 3 60.
(a) Cet(e dernière opinion appartient en propre à Meckel. On a ya
jplus haut (p. 557]) quel fait lui a donné naisèance.
56o PABT1£ III.
dentelles , anomales» qae l'on suppose résulter de cette for-
mation anomale. Cette ^différence semble au premier aspect
de peu d'importance. On pourrait croire même qu'indiquer
la formation de quelques parties anomales ou celle d'an
embryon frappé d'un arrêt presque général d'évolution, c'est
réellement donner deux expressions différentes d'une seule
tt même idée. Mais il n'en est point ainsi; car l'une de ces
hypothèsesnous fait voir, dans la masse amorphe de l'oyaire,
un être nouveau, un individu distinct, bien qu'imparfSsôt, et
c'est ce que tous les faits tendent à démontrer. Dans
l'autre hypothèse au contraire , ce seraient seulement quel-
ques parties accidentelles, surajoutées à l'ovaire de la mère,
et s'y développant à peu près comme dans tout autre organe.
Si Ton doutait que telle eût été en effet l'opinion de Heckel,
il suffirait de rappeler l'analogie intime qu'il établit , dans
son important mémoire déjà cité , entre la production des tu-
meurs amorphes ovariennes et utérines contenant des dents,
et des cas d'un tout autre genre, tels que le développement
de dents vraiment accidentelles et surnuméraires , soit dans
la bouche, mais hors des mâchoires , soit même à l'exté-
rieur, mais dans le voisinage de la cavité buccale, par
exemple, dans l'orbite. C'est aussi évidemment cette opi-
nion qui , diminuant dans la pensée de Meckel l'importance
des productions amorphes ovariennes, a porté cet illustre
anatomiste à considérer leur production comme l'effet pos-
sible et même probable pour la plupart des cas , non d'une
véritable génération, mais de la simple excitation isolée
des organes sexuels ; et cela sans qu'il eût d'autre élément
pour soutenir une hypothèse aussi neuve, qu'un seul exem-
ple , imparfaitement connu , de tumeur ovarienne trouvée
chez une jeune fille adonnée à la masturbation (i).
(i) Foycz plus baul , p. 557, noie 1. - Il est remarqual>le que celle
MONSTRES PARASITES. 56l
L'explication des tamenrs amorphes soit des ovaires, soit
des autres organes , a été présentée très-diiTéremment par
quelques autres auteurs. Gheston Browne, ayant trouvé
chez une femme une tumeur ovarienne contenant une dent
et quelques poik» émit l'idée singulière que les poils s'étaient
formés dans la tumeur, mais que la dent » d'abord avalée ,
était parvenue peu à peu dans l'ovaire. C'est une de ces
hypothèses bizarres qu'il n'est pas même besoin de réfuter.
lin auteur italien , Tumiati, pense que les tumeurs amor-
phes de l'utérus, et de même celles des ovaires , ne se for-
ment pas p mais existent dès Torigine et sont produites par
le même acte de fécondation qui a produit l'individu prin-
cipal. Cette idée» suivant laquelle ces faits rentreraient dans
on genre particulier de monstruosité» la duplicité par in-
clusion , est plus rationnelle , et sans nul doute vraie pour
un grand nombre de cas; mais elle ne peut être admise d'une
manière générale. On a vu que les symptômes d'un com-
mencement de grossesse avaient signalé d'une manière très-
précise c|;iez plusieurs femmes l'époque de la formation des
tumeurs ovariennes» et ce seul fait est par lui-même assez
concluant pour me dispenser de soumettre l'opinion de
Tumiati à une discussion étendue.
Examinons maintenant si l'explication que j'ai moi-même
proposée» satisfait mieux à toutes les conditions du pro-
blème» que les hypothèses auxquelles je cherche à la substi-
tuer» et si elle peut résister aux objections devant lesquel-
les tombent celles-ci. Cette explication , que je n'ai point la
hypothèse de la formation des masses amorphes de Putérus et des
ovaires sans union sexuelle, se trouve n'être qu'une extension des
idées des anciens sur les môles : « Moias gigni putant ^ dit Pline ( Hist,
nae, , liv. X» chap. LXXXIV ) , nui muiier non tx tnare,verum ex stmet"
ipsd tantîun conctptrii; itfto ticc animari, ^uia non tii è duobus, »
lu 36
562 PABTIB III.
prétenlioQ de présenter comme générale , mais que je con-
sidère comme applicable à un grand nombre de faits , a
pour base fondamentale une idée déduite de la définition
générale de la monstruosité, et qui peut être ainsi exprimée :
lés masses amorphes des ovaires , aussi bien que celles de
Tutérus , des trompes et même quelquefois de !a cavité ab-
dominale, sont, pour beaucoup de cas, non les débris de
fœtus normaux, non de simples parties surnuméraires exis-
tant dès l'origine ou développées consécutivement , mais
bien de véritables embryons distincts , bien qu'incomplets
au plus haut degré ] des êtres ayant leur existence propre
et individuelle , bien que réduits , par un arrêt presque gé-
néral-de formation, 2i quelques parties seulement; en un
mot, des monstres offrant en eqx le dernier degré de la
monstruosité par défaut. La production d'une de ces mas-
ses dans l'utérus , dans une trompe, dans un ovaire ou dans
Tabdomen, est donc une véritable grossesse utérine, tu*
baire, ovarienne ou abdominale, anomale par ses circon-
stances insolites, comme par son produit (i).
(.es preuves de plusieurs genres qui viennent à Fappui ci^
ces idées, ont été développées à l'avance; mais il n'est pas
inutile de les résumer ici. En premier lieu , les monstres
parasites ne diffèrent des autres monstres unitaires, que
parce qu'ils en exagèrent encore les conditions anomales ,
(i) Celte explication est applicable aussi à une partie des cas oà
l'oB a trouvé seulement des poils sans os et sans dents. Mais il y a sans
doute un bien plus grand nombre de cas que Ton doit expliquer
par des considérations d*un autre genre, des pbils pouvant croître
accidentellement dans presque tous les organes, sur presque toutes les
membranes , et même , d'après Bichat Jusque sur les calculs vésicaux.
Fqjrez sur ce dernier cas et sur les développemens accidentels de poils
en général, le mémoire de Bichat, dans le Jonm» de méd, de SédiUot,
t, JCLVIII. Voyez aussi le mémoire plusieurs fois cité de Mbcxbl.
MONSTRES PàIlASIT£S. 565
ot ils se lient même d'une manière assez intime avec le^
acéphaliens les plus simples » comme l'a reconnu Meckel
lui-même. Leurs rapports avec les mylacéphales ou acépha-
les-môles sont surtout éridens , et ils s'étendent , commis
on l'a TU y jusqu'aux circonstances de lanaissance, au moins
pour les monstres amorphes del'utérus, qui, dans les cas Ita
plus authentiques , sont nés jumeaux , comme presque tous
les acéphaliens et anidiens connus.
En second lieu » il suffit de se livrer à une étude quelque
peu approfondie d'un certain nombre de cas ^ pour recon-
naître que ces masses amoiphes sont composées de partie»»
non seulement juxtà-posées les unes à câté des autres , mais
bien intimement unies comme le senties membres divers
d'un seul et même être. L'unité ^ l'individualité fœtale dl»
masses amorphes utérines et ovariennes est ainsi indiquée
par leur organisation même; mais elle est démontrée bien
mieux encore par les symptômes de grossesse qui accompê«^
gne&t leur première formation ^ et par les divers phéno^
mènes physiologiques de leur vie obscure , latente , mais
incontestable » surtout par leurs développemens successiib
que l'on ne peut comparer qu'à ceux des sujets normaui.
Or i si ces masses sont » non des amas de parties surnumé-
raires , mais des êtres distincts , ayant leur unité , leur in-
dividualité » quoique incomplets et imparfaite au plus haut
degré y on ne peut méconnaître en elles des monstres u&K
taires; des monstres^ puisque de tels êtres s^écartent du
type de leur espèce par les modifications les plus graves^;
des monstres unitaires , puisqu'ils ne renferment en eio;
que les élémens très-imparfaits d'un seul individu»
En partant de ces données dont l'exactitude eirt établie
par les faits précédemment exposés , on va voir comment il
est possible de se faire une idée satisfaisante de ces masses
amorphes» au premier aspect si inexplicables par leur c<m^
56/| ^ PARTIE III.
fuse et bizarre organisation, et par les circonstances para-
doxales de leur production et de leur développement.
£n premier lieu , pourquoi un monstre parasite , par un
privilège que nul autre ne partage, peut-il prolonger presque
indéfiniment sa yie dans le sein de sa mère? Précisément
à cause de Timperfcction et de la simplicité de son organi-
salion. Comparés aux fœtus normaux, le volume des mons-
tres parasites est si petit, leur accroissement si restreint,
leur vie si obscure , que leur présence , au neuvième mois
comme au premier, et même beaucoup plus lard, n'exerce
qu*une faible influence sur la mère; ce que prouverait an
besoin la possibilité d'une conception nouvelle, constatée
par plusieurs exemples. Ils restent donc toujours à Tégard
de la mère ce que sont de jeunes embryons ; et cette vie la-
tente et toute embryonnaire étant d'ailleurs suffisante pour
dc^ êtres aussi simples , il ne leur arrive ni d'être expulsés
de l'utérus, s'ils se sont développés dans cet organe, ni,
s'ils se sont formés dans les ovaires, les trompes ou Tabdo-
men, de périr h la suite d'efforts inutiles de parturition,
comme ceux des fœtus normaux extra -utérius qui ne suc-
combent point dès les premiers mois.
Les monstres parasites sont donc des embryons perma-
nens pour lesquels le terme de la gestation n'arrive jamais.
Or , de ce seul fait découlent d'importantes conséquences.
Du moment où il en est ainsi , et où ils continuent à être en
rapport par leurs vaisseaux avec le système vasculaire de
la mère , rien n'empêche qu'ils ne subissent peu à peu quel-
ques développemens. L'observation montre, en effet , qu'il
en est ainsi : des poils se forment ou s'allongent davantage;
l'ossification a lieu sur quelques points , et une on plusieurs
dentsparaissent; phénomène que l'on a quelquefois constaté
de même chez des fœlns d'ailleurs normaux, retenus dans
le seio ipaternel au-delà du terme ordinaire de la groçsessf^.
MONSTRES PARIlS1TE8« 565
Lh s'arrêle souvent le développement du monstre amor-
phe, soit que sa mère vienne h succomber, soit que lui-
même périsse sous rinfluence d'une cause pathologique quel-
conque. Dans ce dernier cas , ses débris sont quelquefois ex-
pulsés au dehors par un abcès , ou bien sont rejelés par
l'intermédiaire du rectum. Peut-être aussi arrive-t-il quel-
quefois au monstre de rester, quoique privé de vie, dans le
lieu de son développement , comme ces fœtus extra-utérins
encroûtés , ou , comme disent les auteurs , pétrifiés , dont
les singulières transformations ont causé à plusieurs obser-
vateurs un si vif et si juste étonnement.
Dans d'autres cas, au contraire, le monstre parasite
continue à vivre , et dès lors il continue aussi à s'accroître
et à se développer. Un phénomène des plus remarquables a
lieu, après un espace de temps, dont la durée , assez varia-
ble , est quelquefois beaucoup plus courte que dans l'état
normal. Ce phénomène , c'est l'éruption de quelques dents
de la seconde dentition, attestée , comme on l'a vu , par des
fuits irrécusables. Le plus souvent, ces dents s'ajoutent à
celles de la première dentition, mais elles peuvent aussi en
déterminer la chute, absolument comme dans l'état normal.
Ainsi nous voyons les fœtus amorphes se rapprocher
même à quelques égards des êtres réguliers par les phases
de leur singulière évolution. Leur vie, si longue qu'elle soit^
est , il est vrai , tout entière intra-matemelle , et bornée à
deux ou trois phénomènes ; mais ces phénomènes sont ré-
guliers par leur nature et l'ordre de leur production. Même
à ces limites extrêmes de la monstruosité unitaire , le fil des
analogies n'est donc point encore entièrement rompu entre
l'anomalie et l'état normal , et nous voyons encore l'une et
l'autre se ramener sous quelques points de vue à des princi-
pes communs.
Maintenant quelle est la terminaison de la vie si singulière
566 PABTIB III. MONSTRES FAIASITES.
des monstres parasites , quand aucune cause étrangère ne
yiênt en abréger la durée? Quels nouveaux développemens
peuvent succéder à ceux que je viens de mentionner ? Ce
sont là de caricuses et intéressantes questions qui restent
encore dans une obscarité profonde , et pour la solution des-
quelles le hasard de circonstances heurenses fera plus sans
donte que toute la sagacité des physiologistes.
PIN nu TOIIB a£C0ND«
»»»V¥»WWW»»l»l»tai»»<»%l<IM*»l^»<l<»MAMtM<IM«WWI«»«>»»%»M<¥l»»ia^
TABLE DES MATIERES
CONTENUES
DANS CE VOLUME.
TROISIÈME PARTIE. FAITS PARTICULIERS.
HISTOIRE DES ANOMALIES COMPLEXES.
L DES HÉTÉROTAXIES.
DÉFINITION, ET DIVISION EN ORDRES. 3
CHAPITRE I. De l'utysasios splahcuitiqus. 4
Idée générale de l'inverâion spUncbDique.— YîabiUtë des indi-
vidus affectés d*ane inversion complète. — Possibilité d'ex-
pliquer rinversion sans recourir à Tbypotbèse des germes
originairement anomaux. — De Tinversion splancbnique
incomplète. — De rinversioD splaochniqa* compliquée.
CHAPITRE n. De l'inveasioit géhérai^. at
Différences et analogies de Tinversion splancboiqne et dfi Tin*
version générale. — De Tin version générale cbes 1^ pieu-
ronectes et dbez divers mollusques.
II. DES HERMAPHRODISMES.
DÉnNITIOIf , ET DIYISION EN CLASSES ST EN OlDIlS. 3^
LIVRE PREMIER. DES HERMAPHRODISMES SANS
EXCÈS DANS LE NOMBRE DES PARTIES. 4^
CHAPITRE I. Des hebmaphrodismes masculivs. 6t
Fréquence des hermaphrodismes masculins. — - Analyse de
leurs caractères» — Harmonie de leurs conditions physiques
568 TABLE DES MiTl^RES.
e.i morales.—- Division en quatre genres. — Histoire spéciale
du premier genre. —Histoire du second : Observations di-
verses. — Exemples d'hermaphrodites mâles qui ont été
crus et se sont eux-mêmes crus femmes pendant toute leur
vie. — Règles de la détermination du sexe chez les herma-
phrodites du second genre, soit après, soit avant la des-
cente des testicules. —Extension de ces règles aux herma-
phrodites mâles des troisième et quatrième genres. — His-
toire des hermaphrodismes masculins chez les animaux,
spécialement chez les ruminans et les solipèdes.
CHAPITRE II. Des hehmaphrodismes pÉMiiriirs. 91
Analyse de leurs caractères. — Parallèle avec ies hermaphro-
dismes masculins. — Difficulté de la détermination du sexe.
— Exemples d'hermaphrodites femelles , élevés comme
hommes. — Division en quatre genres. — Développement
excessif du clitoris Histoire des troisième et quatrième
genres. — De quelques anomalies prises pour des herma-
phrodismes féminins. — Des hermaphrodismes féminins
chez les animaux.
CHAPITRE III. Des HERMAPHRODISMES NEUTRES. ' IIO
Comparaison générale avec les hermaphrodismes masculins et
féminins : différences et analogies. — Rareté des herma-
phrodismes neutres chez l'homme et les animaux.
CHAPITRE IV. Des hermaphrodismes mixtes. 119
Considérations générales sur les hermaphrodismes mixtes.—
Indication de l'hermaphrodisme semilatéral et de l'herma-
phrodisme croisé. — Histoire spéciale de l'hermaphrodisme
superposé chez Thomme et les animaux. — Histoire de
l'hermaphrodisme latéral chez l'homme et les animaux, eu
particulier chez les insectes.
LIVRE DEUXIÈME. HERMAPHRODISMES AVEC
EXCÈS DANS LE NOMBRE DES PARTIES. i5o
CHAPITRE I. Des hermaphrodismes masculiits gompx.bxbs. x53
Analogie des hermaphrodismes masculins complexes avec les
hermaphrodismes masculins proprement dits. -^ Exemples
divers chez l'homme.* Autres exemples chez les animaux.
TABL£ DES MATIÈRES. 569
CHAPITRE II. DbS HERMAPHRbDISMBS PÉBflVIlTS COXPLEXRS. iSj
Analogie des hermaphrodismes fémiiiios complexes avec les
hermaphrodismes fémiains proprement dits. — Exemples
divers chez Tbommeet les animaux.
CHAPITRE III. Des HERMAPHRODISMBS BISBXUELS. i63
Analogie et différences des hermaphrodismes bisexuels et des
hermaphrodismes mixtes. — Exemples divers chez Thomme
et les mammifères, -Etat des fonctions sexuelles. — Limites
de l'hermaphrodisme. — Non-existence de l'hermaphro-
disme parfait, au moins sous le point de vue anatomique.
III. MONSTRUOSITÉS.
Définitions, et division en classes et en ordrks. l'j^
LIVRE PREMIER. DES MONSTRES UNITAIRES. 1 89
CHAPITRE I. Des monstres ectromélieics. ao6
Division en trois genres. — Phocomèles. — Hem i mêles. — Ec-
tromèles. — Absence d'un, de deux, de trois» des quatre
membres. — Observations diverses chez Thomm^et les ani*
maux. — Viabilité des monstres ectromcliens. — Modifica-
tions diverses dans les fonctions et dans le développement
des membres, quand il n*en existe que deux. — Etat im-
parfait de l'appareil générateur, quand la monstruosité af-
fecte les membres abdominaux. — Transmission héréditaire
des monstruosités ectroméliques.
CHAPITRE IL Des mohstres symélibhs. a 37
Division en trois genres. — Symèles. » Uromèles. — Siréno-
mèles. — Analogie des monstruosités byméliques avec les
hémitéries par réunion médiane. — Remarques anatoiui-
ques.
CHAPITRE III. Des monstres celosomieits. 394
Division en six genres. — Aspalasomes. — Agénosomes ou
agènes. — Cyllosomes. — Schistosomes. — Pieuroaomes. —
Célosomes. — Remarques générales sur les monstruosités
ce losomi ques chez l'homme. — Leur rareté chez les animaux.
CHAPITRE IV. Des monstres exekcépualiems. 39I
Division en six genres. — Notencéphales. — - Proencéphales.
5^0 TABLE DBS MàTlÈ&Bft.
— Podencéphales. •— Hypérencéphales. — loienoéplHiles.
— £xencéphales.— Remarques sur l^ensemble de la famille.
— Ses rapports atec les groupes voisins.
CHAPITRE V. Des monstres psBUDBircipHAi.iBirs. 817
Division en trois genres. — Noscncéphalèi. — Thlipsencépba-
les. — Pseudencéphales. — Remarques générales. — Nature
de la tumeur qui simule l'encéphale. — Circonstances de la
naissance. — Phénomènes observés chez des individus qui
ont vécu plusieurs heures ou même plusieurs jours.
CHAPITRE VI. Des monstres AKENcÉPHAUEirs. 35x
Division en deux genres. — Dérencéphales. — Anencéphales.
— Momie d'anencéphale trouvée récemment à Hermopolis.
— Remarques générales sur les anencéphaliens.
CHAPITRE VII. Des monstres ctclocéphaliens. 873
Division en cinq genres. — Etbmocéphales.— Cébocéphales. —
Rhinocéphales. — Modifications diverses des yeux , de la
trompe, du cerveau et du crâne dans la rhinocéphalie. —
Cyclocéphales. — Stomocéphales. — Remarques générales.
— Etat de Teucéphale chez les cyclocéphaliens. — Fréquence
de lapolydactylie chez les cyclocéphaliens humains.— Fré-
quence des monstruosités cyclocéphaliques chez les mam«
inifères.— Leur existence chez les oiseaux et même chez un
insecte. — ' Rapport avec la conformation normale de plu-
sieurs animaux. — Circonstances de la naissance des cyclo-
céphaliens. — Promptitude de leur mort lorsqu'ils sont
nés vivans.
CHAPITRE VIII. Des monstres otogbphaliens. ^iq
Division en cinq genres. — Sphénocéphales. — Otocéphales.
— Edocéphales. — Opocéphales. — Triocéphaies. — Ana-
logie des olocéphaliens avec les cyclocéphaliens.
CHAPTRE IX. Des monstres paracéphaliens. 4^7
Caractères et rapports des monstres paracéphaliens. — Leur
division en trois genres. — Paracéphales. — Omacéphales. —
Hémiacéphales. — Remarques sur l'organisation des para-
céphaliens.— Circonstances de leur naissance.
CHA.PITRE X. Des monstres acsphaliens* 464
Caractères et rapports des monstrea acépbaliens. •— Leur dî«
TABLE DBS M ATIÈBBS. 67 1
vision en trois genres. — Acéphales. — Péracéphales. —
Mylacéphales. — Remarques générales.— Solution de quel-
ques difficultés théoriques. — Rareté iki monstres acépha-
liens parmi les animaux. — Conformation extérieure. —
Symétrie imparfailB.da corps. — Organiaation interne. —
Existence du cœar chez quelques acéphaliens. — Parallèle
des dégradations des divenes régions organiques chez les
acéphaliens et dans la série animale. — Uniformité constante
des circonstances de la naissance. — Non-?iabilité.
CHAPITRE XI. Des mohstrbs avidibhs. Sa 8
Extrême simplicité de l'organisation des monstres anidiens.
— Analogie de leur forme avec celle de divers animaux ra«
diaires. — Description du genre anide.
CHAPITRE XII. Dss moitstrbs parasitbs. 536
Opinions contradictoires des auteurs sur les môles. — Néces-
sité d'établir parmi elles des distinctions nouvelles et de
reconnaître dans un grand nombre de véritables monstres. —
Indication de la famille des zoomylîens et du genre zoomyle.
— Tumeurs abdominales ovariennes, contenant des poils,
des os, des dents. — Variétés de leur organisation. — Exis-
tence dans quelques unes des dents de la seconde dentition.
— Phénomènes généraux qui accompagnent et suivent la
production de ces masses amorphes. — Durée indéfinie de
la gestation. *-* Accroissement continu. — Réfutation des
explications proposées par divers auteurs.— Phases diverses
de révolution des monstres parasites.
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