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Full text of "Histoire militaire de la Suisse : et celle des Suisses dans les differens services de l'Europe : composee sur des pieces et ouvrages authentiques"

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f 

I 


HISTOIRE 

DE  LA  SUISSE,  j 

£  T 

CELlvE  BES  SUISSES 

DANS  LES  DIFFÉRENS  SERHCES 
DE  V EUROPE. 

COMPOSÉE    ET   RÉDIGÉE    SUR    DgS    OUVRAGES 
ET   PIECES   AUTHENTIdllES. 

Par  M.  MAY,  db  Romaïnmotier. 
\i  

Hd V et ii  bdlica  Gens,  olim  armis  vinCque  mux  memoria 
noniiiiis  cUra.  Tac ix.  HiJÎ.  lit.  I.  cap.  iMvij. 

TOME     VIIL 

A    LAUSANNE, 
Chez  J.  P.  HEUBACH  et  Comp. 


1^, 


ivjl  M.  DCC.  LXXXVIU. 


HtSTOtRE  MtLlTÀïiË 

:Dms    svx S'S Ms 

Aux 

feÊkHrïCES  DE  kÔLtildjË  i  ËB 
NAPLES ,  DE  ÙÔRDRE  ÎM  & 
JEAN  DIT  DE  MâLTlÉE;  EST 
DES  PÀifeS; 

Rédigée  fur  des  ouvrages  &   des  piectà 
authentiques   jufqu'en    1787- 

Quatrième  folvmk _ 


HISTOIRE  MILITAIRE 

AU  SERVICE  BE  LEURS  HAUTES-' 
PUISSANCES  LES  ÉTATS-GéNÉRAUX 
DES  PROVINCES.UNIES.  ^' 

RÉDIGÉE      ]U6Q.U'EN      1787' 


LIVRE     F  ÎR^  E  M I  E  IL. 


CHAPITRE       I. 


I  N  T  R  O  D   U  C  T  J  O  N. 


y  .ES  différentes  provinces;  des  F.iyK-Bas  ,  nont 
mées,  dans  le  quïjiziemcfiede,  cercle  de  Boûr- 
"gc^ne ,  fécouerent  le  joug  tyranniqiie  de  Phi- 
lippe II ,  roi  d'Efpagne  ,  parce  que  ce  mottar- 
ijue  violait  tous  les  privilèges  &  immunité»  s 

A  } 


Introduction. 


i[cœrd!çes  aux  çtàts  ces  4iverfeis  provinces , 
pai:  leurs  aiiçiens  fouvçraiixç,  dppuis  plufieurs 
Ççpks  ^  jSfc.  po|ifirmées  p^  les  diic5  dp  BoujÇr 
^ogtie,  par  l'empereur  Maximilienl,  par  fon 
fils .  f  hjlipp^  1^  Bel  Sç  fon  petit-fils  Charles- 
^uiiit ,  jpere  de  Philippe  ÎI.  Ce  dernier  acheva 
dp:'irévoltef  l^s  états  de  Flandres,  en  voulanç 
ifttrpdMire  parmi  ces  peuglçs  Tinquifitipn  y  ce 
fribunal  exécrable  &  la  honte  du  pjiri^anifme, 
paraiffant  au  monarque  Efpagriol,  un  appui 
aufiî  fe^;  que  redoutable ,  4u  dç^potiTme  fan^ 
guinaire  qu'il  voulait  çt^blir  darij  les  Pays-Bas. 
Ça  révolution  commença  parles  grandes  &  bel- 
les provinces  de  terre -ferme,  le  Brabantî  la 
fUundce  &  leHainault,  qui  pourtant  refterent 
aflujetties  à  la  ^oniinapoij  EfpagnoJej  pendant 
qu'un  petit  coin  de  terre  ,  prefque  noyé  dans 
l'eaujouine  fubfîftait  que  de  la  pêche  du  ha- 
rang  ,'eft  devenu  une  puîifance  ïbrmidabfe,  qui 
a  tenu  tête  à  Philippe  II ,  &  a  dépouillé  fes  fuc- 
jçffçjurg.cj^Jyu^Sjpjaff^ffi  ^5.,b1us  r^ç^ies  dara 
lçg][n4^  QXJeçLtales,  Oîi  a  yu  cette  .républiques 
B1W%F^  WrTflJ  4'^^P^g'^e  m^  f  contre  Louis 
3|^l,V^(çn^6$.7 1  uq  IjQurguem^trç  ^^Amljerdan^ 
^.^i&m^fm^f^^r  leg  ^rçiçles  iy  pvmi^ir 


DE     HPLLAHDK. 

.1  ■■■■i  I  ifayn.!. 


IntroduSion. 


traité  d['^7la^Chapelle.  On  a  yu  cette  mèmd 
république ,  ^ndormie  pendant  quelques  années 
fur  fes  lauriers,  envahie  en  i€jZy  &  prefque 
iubjuguée  par  Louis  XIV ,  tenir  tète  à  la  puil^ 
iançe  formidable  de  ce  monarque ,  repoufler  au 
bout  d'un  an  les  ^rrqées  Franqaifes,  quoique 
commandée;  par  Turenne  &  Luxembourg» 
&  terminer  eh  167g,  cette  guerre  fanglant^ 
par  le  traité  de  Nimveçuen  ,  làns  perdre  un 
pouce  dç  terrain^  Enfin ,  perfonne  n'ignore  le 
grand  rôle ,  que  les  Provinces-Unies  ont  jouéeg 
au  commencement  de  ce  j^écle»  dans,  la  guerre 
nommée  de  la  fuccçffio^i  d'Efpagne,fvr-touteqL 
17 10,  au  congrès  de  Gertruidenbaurg. 

Comme  l'hiftoire  dqs  projetés  8ç  des  accroiflc-' 
mens  de  pui^Taiice  des  Etats^Génér^ux ,  n'eft  pas 
du  relTort;  de  cet  ouvrage  ^  Vqn  fe  bornera  à  par-. 
1er  de  l'époque  primitive  de  cette  république ,  & 
des  relations  qu'elle  a  eu,  foit  avec  le  corps  Hel- 
vétique,, fpiç  avec  quelqyes-\msdefes  membres» 

Les  fegt  provinces,  ayant  formé  en  i.f.79  -,  l'u- 
nion d'Utrecb.t.,  par  les  foins  de  Guillaume  de 
Natfau^^ri^nœd'Qrange,pyirent  dès  cette  époque 
1^  ^xx^  fEfatS;G(ni^rAU^ ic^  Provinces-Unies^ 
^  ^i^Qill:  ^e  prinqe  d'Orange,  chef  de. cçsfept; 

'"""'      ■  " A4  ■■ 


8  Service 


IntrôdùWon. 


pfèvînces  ,  fous  le  nom  de  ftadhoûdérV&  îbuS 
tèlui  dé  capitaiilé  &  d'amiral  géhéi*aî:  Cette  rél 
pùWiqiie  naîffattte  Xlôtifia  en  i  f  g^  j  fort  état  ad. 
Iiiel  aux  cantons  pi'oteftans,  Ipar  uliè  lettre  rem- 
plie d'felcpreflîons  ofcîigeâfntës.  tes  derniers  y 
répondent  par  une  lettre  defélicitation,dans 
làtjùëllè  ils  recônnuf ént  les  fept  Prpvîncesf 
tJnîes  ,  pour  nne  répuWiqué  fouyérâînè.. 
'  "  Depuis  cette  épbqtie,  &  y  eut  toujours  des  re- 
lations d'ahiitic  entreiesfroVinces-UJlies.&lei 
•  cantons  proteftâns  ,^  auprès  àefqueBs  lés  Etats-v 
X^énéràax  députèrent  in  f  6of  ,  Pîè^ffçdèi'Bféde- 
tade, poiir  demandera  ces  répuDliqùe*^s dés  fe- 
cours  d*argent  &  dès  troupes.  BréSerodeelit  une 
audîéhee  publique  le  îig'ïévrier  ^'â\i  graîici  con- 
Tell  3ë  ttemë ,  ft  des  déptités'dè  Zurich  i'iïe  Bâle 
&''dé  SchaffhauféhViftvités  de'  la  part  des  Ber^ 

iiois  5  'à  fe  rendte^  cette  aflembléc  j  ihàîs  cet 

...■',  •  ■  "»«■■■  ■•  •  •   ' 

àmbaffadêur  ne  put  obtenir  fa  demande  iquoi- 

qHi'il  fut  appuyé 'des'  rècommândatiotis'  d'Hen- 
ri •îV'j'pâtce-qùe  îes  ix6iV  caîïtôMs\rèftitei:ent  de 
ibuniîr 'leur  quô  te'.t)aft  dé^  fëcotiW/què^c^lw  de 
Berne  était'  'difpdfë  lï*^eôr(^ê^  'âux'Çirovînces- 
Vnîeïsr  En  édhangé/è^s^'^iiat^  iri^tlfe^^ 


jfeéilH 'Brédéi^ideV-dfe'  ftaiTfeif'fe  ^p^iHxik 


DE  Hollande. 


Ivtrodttction. 


troupes  Efpagnolés  &  Italiennes  ,  qui  du  Mila. 
hais  compmerit  tfaverfer  la  Suifle  &  TAUema- 
gne ,  pour  renforcer  l'armée  de  Tarchiduc  Albert 
en  Flandres. 

En  i6f  ^  ,  les  cantons  proteftans  députèrent 
lè  chancelier  de  SchafFhaufen  Stoker  à  la  Haye  , 
pour  offrir  leur  médiation  aux  Etats-Généraux , 
âepuis  deux  années  en  guerre  avec  Cromwell, 
prbte'deùr  de  l'Angleterre.  Cette  offre  fut  très- 
l^ieh  reçue  des  puiÔances  belligérantes  :  le  chan- 
celier Stoker,traité  avec  beaucoup  de  diftindion, 
iejburna  jufqu^en  i6j'4,  tantôt  à  Londres  & 
tantôt  à  la  Haye ,  après  la  conclufion  de  la  paix 
de  Londres  5  à  laquelle  il  contribua  beaucoup  , 
ayant  fu  gagner  la  confiance  de  Cromwell,  de 
niçme  que  celle  du  grand-penfîonnairc  de  Witt. 
ÎStpker  revint  en  Suifle ,  &  rendit  compte  de  fes 
iiégociations  à  la  diète  (f  Araw,  convoquée  à  cet 
effet  par  les  cantons  proteftans,  qui  furent  très- 
fatisCûts  de  la  manière ,  dont  leur  miniftre  plé- 
nipotentiaire avait  été  reçu  à  Londres  &  à  la 
Haye. 

En  i66é,  les  Etats-Généraux  demandèrent 
aux  cant  ons  proteftans  une  levée  de  troupes  » 
queteux-ci  furent  obligés  de   leur  refufer  , 


^la  S  E  A  V  î  C  B 

IntroduHion. 


mal  reçu  une  députation  de  leur  part,  au  fujet 
de  Genève,  envoyèrent  le  fénateur  Holzhalb  de 
Zurich  à  la  Haye.  Ce  député  était  chargé ,  d'une 
lettre  pour  les  Etats-Généraux,  afin  d'en  obtenir 
la  permiflîon ,  de  faire  Une  collede  dans  leis  Pro- 
vinces-Unies ,  en  faveur  des  réfugiés  Vaudois , 
qui  venaient  d'être  chafles  des  vallées  Piémon- 
taifes.  Hobhalb  était  auffi  chargé  d'autres  çom- 
miffions  plus  importantes ,  auprès  de  Guillau^ 
me  III,  prince  d'Orange  ,  qui  dèsJors  avait  tout 
■  arrangé  pour  la  révolution  d'Angleterre ,  &qui 
gouvernait  les  Provinces-tJriîes  avec  tout  l'aC 
céndant  d'uil  chef  auffi  éclaire  que  bîenfaifant. 
'  Holzhalb  téuffit,dàns  cet  objet  ëflènriôî  de  fa  né- 
gociation, de  mèhie  que  dans  cèîiri  quf  lui  avait 
fervi  de  prétexte ,  car  il  ramaïTa  des  fommes  très- 
eorifidérables  pour  les  pauvres  Vâudois ,  '&  re- 
*vint  l'année  fui  vante  eh  SmATe',  chargé  de  let- 
•trés'dé  L'éuf s  Hautes -^Puiflaricéis  &  du  prmcë 
•â'Orahge,  pour  fes  -feuveraiùs;  telles  qu'ils 
jiôuvkient  les  défirèK  '    '  '  .^     •-- 

■"'Ea  r6g9  j'ic  priMce-  d'Orangé  fe  rendît  aux 
foiKcitatiom  delà  plus  girandef  partie  des  pairs 
•A^ÀirgletérrévS-délivra  ce  royaume  dé  l'-oppref- 
•fth , «dont  fl-ctait  hiehaèéde  la  partie  Jaques  II, 


DE  HOLL  AU  DE.  1} 


Introdu^ion. 


abfblument  guidé  par  les  priiiciffes  defpotiques 
de  Louis  XIV ,  de  même  que  par  les  vues  ambi- 
tieufes  du  jéfuite  Peterfon,  confefleur.  Guillau- 
me ayant  détrôné^fans  verfer  une  goutte  de  fang» 
fon  Ëdble  &  imprudent  beau-pere ,  monta  avec  fa 
femme  la  princeiTe Marie  Stuart,fur  le  trône 
d'Angleterre ,  par  l'éleâion  unanime  des  pairs  & 
députés  de  cette  nation ,  &  fut  couronné  à  Weft- 
minfter  le  21  Avril  de  cette  année.  Le  roi  Guil- 
laume, auquel  les  Etats-Généraux  confefverent 
les  dignités  de  iladhouder,  de  capitaine  &  d'amie 
ral  des frovinces-Unies ,  notifia. le  20  Mai  aux 
cantons  proteftans  ,  fon  avènement  au  trône 
d'Angleterre,  par  une  lettre  très-obligeante.  Zu- 
rich ,  Berne  &  Schaff  haufen  y  répondirent  au 
bout  de  fix  femaines,  par  une  lettre  de  félicita- 
tion ,  dans  laquelle  ils  recoimurent  le  nouvei^u 
monarque ,  comme  roi  légitime  de  la  Grande- 
Bretagne.  Ce  monarque  envoya  les  premier^ 
jours  de  Novembre,  le  chancelier  Cox  en  Suiife, 
avec  le  titre  d'envoyé  extraordinaire  auprès  des 
cantons  proteftans. 

Ces  républiques  ayant  indiqué  au  milieu  de 
Janyier  i:690,une  diète  à  Zurich ,  pour  entendre 
l^s  propoiîÛQns  de  Cox  >  ce  miiiï&ce  leur  pro* 


14  Sert  ICI 

L  H  'i  II    I -^r:iia~=g 


JntroduSion. 


pofa  un  projet  d'alliance ,  avec  fa  niajefté  Britan-  * 
nique^qui  devait  s'étendre  quinze  années  au-delà 
du  régne  de  Gufllaume  III.  Les  députés  de  3tu^  ' 
rich,  de  Berne,  de  Olarus  &  d'Appenzell  réformé, 
de  SchaiFhaufen  &  de  la  ville  de  S.Gall,prirent  ce 
projet  âd  referenduni  ;  &  ayafît  rapporté  aii  bout 
de  fix  femaines ,  le  confentement  de  leurs  fbu-i  ' 
veraiiis  refpedifs ,  pour  la  cohclufîon  de  cette 
alliance  5  l'on  arrangea  un  traité  d'alliance  offen- 
lîve  &  défenfive ,  en  24  articles,  danslefquels 
l'on  ftipula  une  levée  de  4000  hommes ,  poui:  le 
fervice  d'Angleterre,  qui  devait  être  diviféèen 
deux  régimens  de  2000  hommes  chacun.  Le 
premier  de  ces  régimens ,  divifé  en  deux  bataîlw 
Ions  de  cinq  compagnies  chacun  ,  &  la  compa- 
gftiô  de  200  hommes ,  devait  être  levé  dans  les 
càntoiis^e  Zurich ,  de  Glarus  &  d'Appenzell  ré- 
formé ,  de  ScHaiThaufen  &  dans  la  ville  de  St.' 
Gall;  de  façon  que  Zurich  fournirait feùl lèpre* 
iniet  bataillon ,  avec  le  celonel  du  régiment  i  que 
lé  fécond  bataillon  ferait  reparti  ,  de  même  que 
le  refte  de  l'état  major,  entre  Glarus,  Appenzell,' 
Schaffhaufen  &  la  ville  de  S.  èall.  Le  fécond  de 
ces  régimens ,  de  même  force  &  conipofition  que 
le  preitiier^  devait  être  levé  datis  le  cihtôh  do^ 


î)l     ftoLLANDR  ïf 

Inp'odifSîon. 

Ilemë.  Tous  les  efforts  &  les  reprérentations  de 
M»  Amelot ,  ambâffadeur  de  France  en  SuijSb, 
ne  purent  détourner  ces  cinq  cantons  proteftans, 
ni  la  ville  de  S.Gall ,  de  figner  le  i  o  Mars  1 630,  a 
Zurich,  ce  traité  d'union,  avec  le  chevalier  Cox^» 
au  nom  de  fa  majefté  Britannique.  Le  canton  de 
Baie  avait  grande  envie  d'y  accéder ,  mais  il  le 
tendît  aux  repréfentations  entremêlées  de  me- 
nacés deM.  Amelot.  La  levée  de  troupes  jfti  pil- 
lée dans  ce  traité,  n'eut  pas  lieu,  il  eft  vrais  mais 
€n  échange  les  Etats-Générâux  des  Provinces- 
Vnies  JFureht  compris  dans  cette  alliance ,  par  un 
airticle  féparé. 

f  Pierre  de  Valkenier  arriva  fur  la  fin  d'Août 
1690,  en.  Suifle  ,  comme  envoyé  extraordinaire 
des  Etats-Généraux  auprès  du  corps  Helvétique,  * 
&  eut  le  I  a  Novembre  de  la  même  année  une  au- 
dience de  tous  les  cantons,dans  une  diète  extraor- 
dinaire ,  indiquée  à  Baden  de  leur  part ,  afin  de' 
«'oppofer  par  une  réfolution  unanime ,  aux  noa- 
veUes  fortifications  d'Huninguen  ,  qui  donnait 
beaucoup  d'inquiétudes  aux  Bâlois.  M.  de  Val- 
kenier ,  qui  avait  déjà  obtenu  le  22  Odobre ,  fk 
première  audience  des  cantons  proteftans  ,  à 
Se;ai^>  dws  h  diète  particuliei^e ,  indiquée  pour 


l6  Service 

IntroduBion. 

le  même  fujet ,  profita  des  difpofîtions  peu  favo- 
rables de  la  plupart  de  ces  républiques  pour  la 
France  5  &  chercha  à  les  alarmer  fur  rambition 
fans  bornes  de  Louis  XIV.  M.Amelot  eut  toutes 
les  peines  du  monde  à  diilîper  ces  impreffions,, 
&  n'y  parvint  qu'auprès  des  cantons,  catholiques , 
quoiqu'il  promit  au  nom  de  fon  maître ,  que  ces 
nouvelles  fortifications  feraient  rafées,  après  la 
fin  de  cette  guerre  ;  ce  qyi  fut  en  partie  exécuté 
«n  1698' 

Le  chevalier  Cox  négociant  de  concert  avec 
M.  de  Valkenier  auprès  des  cantons  pro^teftan^ , 
ils  parvinrent^  malgré  tous  les  objftacles  que  M. 
Amelot  cherchait  à  leur  fufciter  ,  à  faire  sn^i^ 
fager  les  puiflances  maritimes  comme  les  vérita* 
lies  alliés  de  ces  républiques  j  tandis  que  reH 
prit  d'ambition^  qui  fembla^t  diriger  toutes  les 
démarches  de  la  cour  de  Verfailles  depuis  i  €7z  » 
devait  Remplir  ces  cantons  d'inquiétudes ,  fur  la 
puiflance  formidable  de  Lo.ùis  XIV.  Il  ^'*eft  p^s 
•douteux ,  que  les  protédés  altiçrs  de  ce  monar* 
que  5  &  fur-tout  ceux  de  fqs  miniftfçs  ^  de  mèn-^e 
que  la  révocation  de  Pédit  de  Nantes,  n'éuflent 
jtellement  aliéné  les  états,  réformés  de  là  SuilTo 
contre  k  France  >  que  M*,  de  Valkenier  conçliu;, 

"    Taii» 


nfi  HoLLAî^ofe.  î7 

Introduâion, 

■  '        '  ■  "  'I    ^  . 

Jàns  beaucoup  de  peines,  diverfes  capitulations  « 
pour  la  levée  de  plufieurs  corps  de  troupes  ail 
fervice  des  Etats-Généraux* 

I  <^*  En  1 6^z^  avec  Jean  Rodolphe  d'Erlach  & 
Samuel  Morlodi  de  Berne  *  aiiifi  qu'avec  Ja-« 
ques  Séguin  de  Baie  I  qui  levèrent  chacun  une 
compagnie  franche  de  joo  hommes*  Les  com- 
pagnies d'Erlach-&  Morloth  ,  furent  incor- 
porées Tannée  fuivante  dans  le  régiment  Tfchax* 
ner,&  réduites  à  200  hommes.  La  compagnie 
Séguin  )  reftée  franche  &  fixée  à  joo  hommes» 
fiit  réformée  en  1697» 
^a^*  En  169^)  le  canton  de  Zurich  fit  une  câ-^ 
pitulation  avec  M*  de  Valkeiiier  ,  pour  un  ha-» 
tsiiïïon  de  quatre  compagnies  y  chacune  de  200 
homjtnes  j,  qui  île  devait  fervir  que  pour  la  défenfô 
des  places  du  Brabant  Hollandais.  En  1694  5  ce 
canton  accorda  la  levée  d'uii  fécond  bataillon  i 
de  même  force  &  compofition  que  le  premier  ^ 
qui  pouvait  fervir  en  campagne  ,  &  qui  joint 
au  premiei^ifit  un  régiment  qui  eut  les  colo-« 
nels  fuivans. 

A-  Jean  Henri  Lochmaiin ,  de  Zurich  j  capi- 
taine aux  gardes  Suifles  en  France  en  légô; 
il  fut  réformé  en  1690  ;  devint,  en  1695,  conlH 
Torm  rilL  B 


I8  Sektic* 

IntrocUfâfon. 


iliandant  de  ce  premier  bataillon  ,  avec  brevet 
ic  colonel ,  &  eri  1694 ,  colonel  eiFedif  de  ce  ré* 
giment  de  deux  bataillons  i  il  fe  diftingua  dans 
plufieurs  occafioiis  5  &  fut  mé  en .  170Z ,  à  la 
Haye,  par  une  chute  de  carroâe. 
^  B.  Henri  Adolphe  Efcher,  de  Zurich.  Major 
An  régiment  de  Lochm^nn  en  1697  ^  obtint  en 
170a  le  bataillon  de  garnifoh  ou  défenfif ,  avec 
brevet  de  lieutenant  colonel  î  mort  en  1708- 

C  Chriftpphe  Bourgrave  de  Dohna,filsdu 
lieutenantgénéral ,  bourgeois  de  Berne  &  de  Zu« 
lich  5  obtint  en  1702,  le  bataillon  de  campagne^ 
avec  brevet  de  lieutenant  colonel  >&  en  170g, 
si  obtint  auiH  le  bataillon  défenGf,  avec  brevet 
de  colonel.  Ce  régimeut  réimi  de  nouveau  3  prié 
alors  le  nom  de  Jeune  Dohna ,  dont  le  colonel 
mourut  en  17 10. 

D.  Abraham  Tfchamer ,  de  Berne.  Capitaine 
dans  le  bataillon  de  campagne  de  Lochmann  » 
lors  de  fa  levée  en  1694  »  major  de  celui  de 
Jeune  Dohna  en  170a, lieutenant  colonel  de 
ce  régiment  en  1 708  5  en  devint  colonel  en  1 7 1  o. 
U  fe  diftingua  à  la  tète  de  ce  corps  dans  plufieurs 
affaires ,  fur-tout  en  170S,  au  fameux  fiége  de 
IJUe  s  &  en  i7iCjà  la  Jânglanie  journée  de  Mal- 


Bt    HOLLÂNDB.  I^ 


Introduction. 


plaquée  Le  premier  bataillon  du  régiment  dç 
Tfchamer  fut  réformé  en  I7i4,&  le  fécond 
bataillon  incorporé  >  aflavoir,  la  compagnie  colo« 
nelle.  dans  le  régiment  de  Sturler ,  &  les  trois 
autres  dans  celui  d-Albemarle.  Le  colonel 
Tfchamer  quitta  le  fervice  en  1716 ,  &  mourut 
en  171 8. 

j".  M.  de  Valkenîer  fît  en  169^  à  Zurich ,  où 
il  réfidait  quelquefois  ,  une  capitulation  avec 
Nicolas  Tfchamer  de  Berne ,  pour  un  régiment 
de  deux  bataillons  ,  chacun  de  quatre  compa* 
gnies  de  aoo  hommes  ,  cependant  fans  Taveu 
public  du  canton  de  Berne.  Ce  régiment  eft 
commandé  aujourd'hui ,  par  le  colonel  Gabriel 
Sturler  de  Berne.  (Quant  à  fon  premier  colonel, 
voyez  généraux  majors  5  art.  i.) 

4*.  Albert  de  MuUinen  ,  de  Berne  h  figiia  en 
O(flobre  169?  ,  une  capitulation  avec  M.  de 
Valkenier ,  pour  la  levée  d'un  régiment  SuiiTe  de 
deux  bataillons ,  de  même  force  &  compontioil 
que  celui  de  Tfcharner,auflî fans Taveu  public 
du  canton  de  Berne.  En  1 697,  les  compagnies  du 
régiment-dé  MuUinen  furent  réduites  à  i  fo  hom- 
mes ,  &  fon  colonel  quitta  le  fervice  la  même  an- 
née. Sa  majefté  Britannique  doima  ce  régimentt 

B  z 


i,(i  Service 


iMrodufiion. 


le  af  Noveftîbre  1697,  à  Gabriel  May^  feigneur 
d'Huniiigue ,  de  Berne.  (Voyez  brigadiers ,  ar- 
ticle \jO  Les  compagnies  du  régiment  de  May 
furent  remifes  à  200  hommes»  En  17 17^  ce  régi- 
inent  fut  moitié  réformé  &  moitié  incorporé» 

f*^.  En  léjy  5  les  Ligues-Grifes  capitulèrent 
avec  M.  de  Valkenier,  pour  la  levée  d'un  régi- 
ment Grifon  ,  divifé  en  deu:t  bataillons  ^  de 
même  force  &  compofition  que  celui  de  Tfchar- 
ner.  Ce  régiment ,  aujourd'hui  fous  les  ordres 
du  général  major  Schmidt  ,  eut  Hercules  de 
Cappol  pour  premier  colonel.  (Voy*  brigadiers, 
art.  I.) 

6^.  En  1696,  M.  de  Valkenier  drefla  une  ca* 
pitulation  avec  Guillaume  de  Murait,  de  Berne^ 
pour  la  levée  d'un  régiment  Suifle  de  izoo 
hommes ,  divîfé  en  deux  bataillons  ,  chacuîi  de 
trois  compagnies  de  200  hommes.  Ce  régiment 
fait  aAuellement  le  fond  de  celui  de  May» 
(Voy,  l'article  premier  des  colonels  de  ce  corps.) 

En  1697,  toutes  les  compagnies  Suiffes  fu- 
rent réduites  à  i  f  o  hommes ,  &  un  Ibataillon  du 
xégirtient  de  Cappol  fut  réformé.  En  échange,le8 
États-Généraux  prirent  cette  année  le  régiment 
de  Sacconai  à  leur  fervice ,  qui  ayant  été  levé  et^ 


DE    Hollande.  ai 

■    -JM^r  ■  I    I  n 


LîtroduSion. 


.1694,4  Jorée,  par  Jean  de  Sacconai,  feigneur  de 
Burfinel,pour  le  fervice  du  duc  de  Savoye,& 
à  la  folde  d'Angleterre ,  avait  fervi  jufqu'à  la 
pàixdeRyfwick,  en  Piémont,  avec  tant  de  bra* 
voure,que  Leurs  Hautes-Puiflances  crurent  fairç 
une  très-bonne  acquifîtion,  en  s'attachant  ce 
corps,  dont  la  plus  grande  partie  des  officiers  & 
des  foldats  étaient  du  canton  de  Berne.  Le  régi- 
ment de  Sacconai  était  de  deux  bataillons ,  & 
de  huit  compagnies ,  chacune  de  i  f  o  hommes. 
(Quant  à  fon  premier  colonel,  voyez  brigadiers, 
art.  2.)  Efaye  de  Chandiçu ,  feigneur  de^Corr 
celles  ,  du  Pays-rde-Vaud  ,  canton  de  Berne , 
lieutenant  colonel  du  régiment  de  Sacconai, 
lors  de  fa  levée  en  1 694  ;  devait  naturellement 
obtenir  ce  régiment  en  1706,  à  la  retraite  de  M. 
de  Sacconai  ,  lorfque  le  comte  d'Albemarle 
engagea  les  Etats-Généraux  à  nommer  Louis  de 
Métrai],  de  Laufanne,  a  cette  place.  M.de  Chan- 
dieu  outré  de  ce  paiTe-droit ,  fe  battit  au  piftolet 
avec  le  colonel  de  Métrail,  le  jour  de  fa  récep- 
tion, &fut  tué  par  lui.  Beat  Louis  May,  de  Bernç, 
.major  du  régiment  de  Sacconai,  en  1 694 ,  devint 
lieutenant  colonel  de  celui  de  Métrail  en  1706  ; 
obtint  en  17074a  çonuniflion  de  colonel  j  diftinç- 

B  5 


fcà  Serticb 


ffjtrodtiction. 


tîon  pour  lors  txès-rare  au  fervice  de  Hollande  ; 
fut  tué  au  fiége  de  Lille  en  1708.  Le  régiment  de 
Métrail  fut,  en  1714,  moitié  réformé  &  moitié 
incorporé  ,  &  le  colonel  de  Métrail  mourut 
en  1719^ 

La  paix  de  Ryfwick ,  fîgnée  le  20  Septembre 
1697,  pacifia  PEurope  méridionale  pour  quel- 
ques  années.  Louis  XIV  ayant  fait  comprendre 
tout  le  corps  Helvétique  dans  ce  traité ,  le  roi 
de  la  Grande-Bretagne  &  les  Etats-Généraux  eu- 
rent la  même  attention  pourle$  cantons  protêt 
tans,  dont  les  troupes  avaient  fervi  Leurs  Hau- 
tés-Puîflancés  ,  avec  autant  de  fidélité  que  de 
bravoure .  &  cela  dans  toutes  les  apures  où  elles 
fiirent  employées. 

Quoique  répuifement,  où  les  dépenfes  éhor- 

ines  de  cette  guerre  avaient  jette  les  finances 

des  Etats-Généraux,  leç  eût  obligés  à  faire  une 

rédudion  de  5*0  honmies  par  compagnie  Suiil 

fe ,  ils  n'en  fentirent  pas  moins  tout  le  prix  d'un 

tel  corps  de  troupes  i^  qui  par  fon  efprit  de  brak 

Voure  &  de  difcipline  ,  avait  fu  communiquer 

%es  dctix  vertus  militaires  aux  troupes  liatio- 

*iiales,où  elles  paraiflaientabfoluiTient  éteintes, 

*!fe'del1irvàfi'Qa  Fïâii(;âife  vni^'ji.  Giiîdéspar 


DE     Ho^LLàKDl.  £J 


lfitrodu3ion. 


ces  principes  &  les  confeils  du  roi  Guillaume  III, 
protedeur  zélé  des  régimens  Suiâes  ,  dont  il 
avait  éprouvé  la  valeur  dans  plus  d'une  bataille  « 
Leurs  Haufes-Puiflances  n'omirent  rien  de  ce 
qui  pouvait  rendre  Ueuf  fervice  agréable  à  ces 
nouveaux  alliés.  lis  jugèrent  pour  cet  eifet  %  pro- 
pos d'établir»  à  Timitation  des  rois  de  France ,  ua 
colonel  général  des  Suiâes  &  Grifons,  auquti 
toutesles  troupes  de  cette  nation  feraient  fubor- 
^nnées:  &  pour  donner  plus  d'éclat  à  cette  nou« 
i^Ue  dignité ,  fa  majefté  Britannique  &  les  £tat&« 
Généraux  réfblurent  d'y  attacher  despréroga^. 
tives  plus  honorables  &  plus  étendues  encore, 
que  celles  dont  jouiflait  pour  lors ,  en  France  g 
le  duc  du  Maine  ,  en  qualité  de  colonel  général 
à&s  Suifles  &  Grifons. 

Par  cette  raifon,  Leurs  Hautes-Puiflances  cm*' 
rent  devoir  laiifer  à  Guillaume  II! ,  le  choix  dil 
fujet  pour  remplir  cette  charge,  la  liberté  d'en 
régler  les  fondtions  &les  prérogatives,  demèmd 
qu'un  pouvoir  abfolu  fur  le  nouveau  colonel 
général  &  fur  les  troupes  Suites.  Le  roi  d'An* 
gleterre  choifit  pour  colonel  général  des  Suifles 
&  Grifons ,  Arnold  Julie  de  Keppel ,  comte  d'Al» 
l>eiiiarle,  vicomte  de  Bury ,  pair  d'Angleterre! 

B4 


24  Service 

Introduction. 


&:en  Hollande ,  baron  de  Keppel  &  d'Achsfort, 
feigneur  de  Worft  &  de  Zéwender  5  chevalier 
^e  la  Jarretière  ,  &  capitaine  de  la  premiôrc 
-compagnie  des  gardes  du  corps  de  fa  majefté 
Britannique  :  au  fervice  des  Etats-Généraux,  ge, 
Tiéral  de  cavalerie ,  colonel  des  carabiniers  j  de«. 
puis  1701,  colonel  d'un  régiment  Suifle  5  depuis 
1709, gouverneur  de  Tournai^  &  mort  le  10 
Avril  171 8. 

Le  roi  d'Angleterre  préfenta  le  nouveau  colo-. 
jiel  général  des  Suifles  &  Grifons  à  Leurs  Hau^ 
tes-PuilTances ,  qui  lui  firent  expédier  la  patente 
de  cette  charge  le  10  Novembre  1698-  Guillau- 
me III  régla  fes  fondions  &  prérogatives ,  par 
«ne  ordonnance  datée  de  la  Haye ,  du  2%  No^ 
vembre  1698  »  qui  fut  confirmée  par  une  réfolu* 
lion  des  Etats-Généraux ,  du  26  Novembre  de 
la  même  année.  Cette  ordonnance ,  dont  noua 
iivons  une  copie  vidimée  ,  contient  les  articles 
fuivans. 

I  ^.  Un  régiment  venant  à  vaquer ,  le  colonel 
l^ênéral  propofera  à  fa  majefté  Britamiique  deuiç 
fiijets,  dontPun  doit  être  le  lieutenant  colonel 
^u  dit  régiment,  &  Tautre  un  flijet  de  mérite,  foitj 
le  major  ,  fdit  un  capitaine,  de  cç  récent,  S4 
aaajeftéçhoifîr^run  desdeiwc,^ 


1 


D  E  H  O  L  L  A  N  D  E,  2f 

■  ■  Il      iS«2(r    m  I         II 


Introduction. 


2^.  Quant  aux  places  de  lieutenans  colonels , 
ou  de  majors,  qui  viendront  à  vaquer,  le  colonel 
général  propofera  trois  fujets  à  fa  majefté  ;  le 
plus  ancien  ^  &  les  deux  qu'il  croira  les  plus  di* 
gnes  y  fa  majefté  choiGra  Tun  des  trois. 

3^,  Une  compagnie  venant  à  vaquer ,  le  co- 
lonel prendra  les  deyx  plus  anciens  capitaines 
lieutenans  du  régiment,  l&  un  troifieme  le  plus 
digne ,  les  propofera  au  colonel  général ,  qui 
.  fera  fon  choix ,  approuvé  par  fa  majefté. 

4®,  Sa  majefté  Britannique  fera  expédier  les 
commiflîons  de  colonels ,  de  lieutenans  colo- 
nels, de  majors  &  de  capitaines  5  les  Etats-Géné- 
raux y  joindront  Erkentnifs  ou  réfolution ,  mu- 
nie de  leurs  fceaux  i  &  le  colonel  général  y  ajou- 
tera fon  attache. 

y^.  Les  capitaines  auront  le  choix  des  enfei- 
gnes  &  la  nomination  des  autres  officiers  de 
leurs  compagnies,  en  fuivant  Tordre  du  tableau, 
à  moins  d'une  raifon  efTentielle ,  repréfentée  par 
le  capitaine  au  colonel  général  &  approuvée  par 
lui.  La  nomination  de  tous  ces  officiers  fera  pré- 
fentée  par  le  capitaine  au  colonel  &  approuvée 
par  lui  y  après  quoi,  le  colonel  les  propofera  au 
colonel  général  ,  qui  leur  fera  expédier  leurs 
brevefô. 


B5  s  e  r  r  I  c  1 


Introduction. 


6y.  Les  femeftres  &  congés  des  officiers  fèw 
xotit  approuvés  par  le  colonel ,  &  envoyés  paç 
Ici  au  colonel  général  ',  qui  les  fera  expédier. 

1^.  Le  colonel  général  feul  >  ne  pourra  ac- 
cordera un  officier  la  permiffion  de  quitter  Tai^ 
jDoee,  ou  de  fortir ,  lorfqu'il  eft  en  garnifon ,  dêr 
Etats  de  Leurs  Hautes-f  uiâances  >  pour  plus,  de 
!hmt  jours. 

g^.  Les  colonels  ou  commandans  des  régi- 
mens,  enverront  chaque  mois  au  colonel  générale 
un  état  exaft  de  leurs  corps* 
,  9^  Les  colonels  enverront  la  démiffion  deg 
officiers  de  leurs  régimens  au  colonel  général^ 
qui  fera  le  maître  de  les  refufer ,  ou  de  les  faire 
expédier. 

lo^.  Quand  le  colonel  général  fera  à  Tannée^ 
il  aura  toujours  une  compagnie  Suifle  avec  le 
drapea«^r-4e-g^e  devant  fa  tente  ou  fon  logis^ 
outre  IdL  g^rde  qui  peut  lui  être  due  comme  offiU 
cier  géttéraK 

II®.  Le  colonel  général  pourra  pafler  les  ré* 
gimens  Suifles  en  revue ,  toutes  les  fois  qu'il 
le  jugera  convenable. 

I  z^.  Les  régimens  Suifles  rendront  à  Tarmée, 
ks  mêmes  homieurs  au  colonel  général ,  que 


DI     HoLLâKDI,  ^7 

Introduction. 

ceux  qu'ils   rendent  iau  général  commandant 
de  l'armée. 

13®.  Lès  régimens  Suifles  en  gamifbn ,  reit- 
dront  au  colonel  général  les  mêmes  honneurs, 
que  ceux  qui  fe  rendent  au  feld-maréchal. 

14^.  Le  colonel  général  aura  douze  halle- 
bardiets  Suifles ,  fervant  à  fon  logis. 

Sign^  William  Rex. 

En  1700 ,  le  confeil fouverain  de  Berne, qui 
n'avait  pas  encore  avoué  les  régimens  de  Tfchar- 
ner,  de  May,  de  Murait  &  de  Sacconai,  leilr 
permettant  de  faire  des  recrues  dans  fes  états  î 
publia  le  17  Avril  une  ordonnance  très-détail-. 
lée  5  pour  ièrvir  de  régie  aux  colonels ,  lieu- 
tenans  colonels,  majors  &  capitaines  de  ces  ré- 
gimens y  foit  par  rapport  à  la  tenue  de  leurs  offi- 
ciers ,  bas-officiers  &  foldats  5  foit  par  rapport 
à  la  manière  dont  ils  pourront  fervir  les  Etats- 
Généraux. 

En  1701  ,  toutes  les  compagnies  Suifles  fo- 
rent remifesà  200  hommes  ;  le  régiment  de  Cap- 
pol  eut  fon  fécond  bataillon  rétabli  ,  fur  le 
même  pied  que  le  premier  i  le  régiment  de  Mu- 
rait fut  augmenté  de  deux  compagnies,  chacune 
de  200  hommes ,  &  porté  par  cette  augmenta^ 


fcS  Service 

Introduction. 

tionàdeux  bataillons ,  de  800  hommes  chacun; 
&  les  cantons   proteftans  accordèrent  la  levée 
d'un  régiment ,  de  deux  bataillons  ,  chacun  de 
quatre  compagnies  de  200  hommes ,  pour  le  co- 
lonel général  des  SuiiTes  &  Grifons ,  qui  en  don- 
jia  le  commandement  au  colonel,  depuis  général 
major Werdmuller.  (Voyez  régiment  de  Hirzel.) 
En  170Z,  le  roi  d'Angleterre,  Guillaume  III, 
étant  venu  à  décéder  le  16  Mars,  Leurs  H  au- 
.tes-Puiflances  réunirent  à  leur  confeil ,  les  pou- 
voirs qu'ils  avaient  accordé  à  ce  monarque  fur 
.  leurs  troupesjfans  rien  changer  aux  ordonnances 
.de  fa  majefté  ,  concernant  les  troupes  SuiiTes  & 
.  Grifonnes ,  aufli  bien  que  ce  qui  concernait  leur 
.colonel  général.  Ces  troupes  formaient  alors  le 

.  tableau  fuivant 

Hommeti 

*  I  bataillon,  Efcher,  de  garnifon  ou  défenfif,  goo 

•  I  bataillon ,  Jeune  Dohna ,  de  campagne ,     800 
2  bataillons  du  régiment  de  Tfcharner ,    i6cx5 

2.     . de  May,   .  .  .  1600 

z deCappol,  .  •  1600 

%.' de  Murait,  .  .  1600 

a de  Sacconai,  .  1600 

2.     .     .     •     .     .     •     .  d'Albemarle,  .  1.600 

Total,  i4bataîll;  &  f  6  cômpag.  faifant  i  izoo 


DE     Hoj.LAirDE.  29 


Introduction. 


En  170  j  ,  ks  Etats  de  Hollande  &  de  Weft* 
Frife,  trouvèrent  convenable,  pour  le  bien  de 
leur  fervice  ,  de  faire  plufieurs  changemen» 
dans  lanominadon  des  emplois ,  venant  à  vaquer 
dans  les  régimens  Suifles  &  Grifons  ,  dont  ils 
avaient  pour  lors  la  difpofîtion.  Leur  réfolutipn 
à  cet  égard ,  datée  du  i  f  Février ,  fut  approuvée 
&  fuivie  par  les  autres  provinces  ,  de  manière 
que  les  Etats-Généraux  publièrent  le  2^  Février 
de  cette  année  ,  Tordomiance  fuivante  >  dont 
nous  avons  un  exemplaire  manufcrit ,  tel  qu'il 
fut;  envoyé  aux  colonels  de  ces  régimens. 

I  ®.  Une  place  de  colonel  venant  à  vaquer , 
le  colonel  général  doit  en  avertir  tout  de  fuite 
Leurs  Hautes-PuifCinces ,  qui  choiliront  &  nom- 
meront le  fujet  qui  conviendra  le  plus  au  bien 
de  leur  fervice  5  en  obfervant  cependant  d'avoir 
égard  ,  autant  qu'il  f  e  pourra ,  à  l'ancienneté  du 
lieutenant  colonel  &  du  major  de  ce  régiment- 

2®.  Lors  qu'une  place  de  lieutenant  colonel 
viendra  à  vaquer ,  le  colonel  général  prendra 
l'avis  de  ce  régiment ,  fur  la  capacité  &  les  fer- 
vices  du  plus  ancien  fujet  pour  cette  place  vacan» 
te  ;  auquel  le  colonel  général  joindra  un  autre 
fuj«t>  parmi  les  capitaines  du^yégiment  ^qu'il 


30  Servici 

■  .iliil     II  III  Jllil  HL-i.i-l-r-î!ia;^= 

IntrodiiHion. 


croira  le  plus  digne ,  félon  le  ferment  fait  par 
lui  à  Leurs  Hautes  -  Puiifances ,  qui  fe  réfer* 
veront  de  choifir  celui  des  deux  officiers  pré- 
fentés  5  qui  conviendra  le  plus  au  bien  de  leur 
fervice.  ^ 

5^.  La  même  chofe  fe  pratiquera  pourrema 
placer  une  majorité  vacante. 

4^.  Lors  qu'une  compagnie  viendra  à  va- 
quer ,  le  colonel  préfentera  au  colonel  général 
le  plus  ancien  capitaine  lieutenant  de  fon  régi- 
jnent.  Cependant  s'il  avait  des  raifons  pour  don- 
ner l-exclufîon  au  dit  capitaine  lieutenant ,  il 
les  marquera  au  colonel  général ,  &  lui  pré- 
fentera pour  lors  le  capitaine  lieutenant  de  fou 
régiment,  qu'il  trouvera  le  plus  digne.  Si  le  co- 
lonel général  n'eft  pas  content  du  fujet  préfenté, 
il  peut  exiger  du  colonel  une  féconde  nomina-*^ 
tion.  Leurs  Hautes-Puiflances  laiflant  la  liberté 
au  colonel ,  de  fe  préfenter  par  requête  devant 
eux  5  pour  fe  plaindre  du  rôfos  de  la  première 
nomination  ;  fe  réfervant  de  décider  là-^eiTus  , 
&  de  choisir ,  foit  le  fujet  préfenté  par  le  colonel 
général ,  foit  le  fujet  refiifé  par'  lyi ,  foit  enfin  le 
plus  an€icn  capitaine  lieutenant  du  régiment  i 
^quel  Leurs  Hftuie8«P«iâ6mces  permettçiit 


DE  HoL^à  HOC.  ;i 


IntroduSion. 


auilî^de  fe  préfenter  par  requête  devant  eux, 
pour  fe  plaindre  du  refus  de  fon  colonf L 

fo.  Le  colonel  général  continuera  touturin^ 
à  mettre  fon  attache  aux  commiilions  de  caAo^ 
nel ,  lieutenant  colonel ,  major  &  capitaines ,  ft 
à  faire  expédier  les  brevets  aux  officiers  fubal- 
ternes. 

é^-  Leurs  Hautes-Puiifances  laiifant  fubfifter 
dans  toute  fa  force ,  &  fans  y  ajouter  aucune 
modification ,  tous  les  autres  articles  de  Tordon- 
Hance  publiée  en  169g,  par  fa  majefté  Britan- 
nique Guillaume  III ,  de  glorieufe  mémoire. 

Cette  ordonnante  des  Etats  -  Généraux  fut 
exécutée  jufqu'en  171 2  ,  quant  auxrcgimens& 
compagnies  du  canton  de  Berne  ,  &  jufqu'ea 
171g  ^  que  le  colonel  général  mourut  ,  quant 
aux  autres  ixoupes  Suifles. 

"En  1704, M.  de  Valkenier  fut  rappelle- par 
les  Etats-Généraux ,  après  avoir  réfidé  pendant 
14  ans  en  Suifle  de  leur  part ,  comme  envoyé 
extraordinaire  auprès  du  corps  Helvétique,  & 
fur-tout  auprès  des  cantons  &  co-alliés  proteC- 
tans.  Il  eut  le  rare  talent  de  fe  faire  chérir  de 
toutes  les  perfomies  avec  lefquelles  il  avait  k 
négocier  i  ce  ^ui  contribua  beaucoup  àfiidlitec 


3Z  Service 

IntroduHion. 

les  différentes  levées ,  qu'il  parvint  à  ûiettré  firf 
pied  5  pour  le  fervice  de  Leurs  Hautes-Puiflan- 
ces  j^  malgré  tous  les  efforts  du  marquis  de  Pui- 
fieux ,  ambaffadeur  de  Louis  XIV  en  Suifle  5 
pour  traverferMr.  de  Valkenier  j  lequel  rendit 
depuis  foli  rappel,  pendant  plufieurs  amiées, 
des  fervices  effentiels  à  fa  patrie,  comme  dé-, 
pute  aux  Etats-Généraux*  ^  . 

En  1705*,  la  reine  d'Angleterre  ,  Amie,  e»» 
voya  le  chevalier  Abraham  de  Stanyan,  en  Suifle, 
avec  le  caradere  d'envoyé  extraordinaire,auprès 
Jes  cantons  proteftans.  Ce  minifbre  *  chargé  des 
intérêts  de  Leurs  Hautes  -  PuiflTances  auprès  de 
ces  républiques  j  fe  tranfporta  en  17075  dans  la 
même  qualité ,  à  Coire  ,  &  conclut  lé  16  Mars 
de  I4  même  amiée^  un  traité  d'alliance  entr0 
fa  majefté  Britannique  &  les  Ligues  -  Grifes». 
Mx.  de  Stanyan  fe  doiina  la  même  amiée  beau- 
coup de  mouvemens  auprès  des  états  de  Nçu* 
châtel.&  deVallangin,  afin  de  faire  parvenir  la 
Jfucceflîon  de  ces  deux  principautés  à  la  maifon 
de  Brandebourg  5  pendant  que  le  marquis  djc 
.FuJiîeux  s'intriguait  pour  le  même  çbjet,  en 
faveur  du  prince  de  Conty. 
.^    Nous  croirions  manquier  aux  principes  ,*  qtù 

noui 


Intro.hictiofî. 

hous  ont  engage  à  cortipofei*  &  à  publier  cetâtU 
vrage,  fi  nous  pallîons  fous  filence  les  différÉfrt*r 
tes  expéditions  de  cette  guerre ,'  dan^lefqûelle* 
les  troupes  Suiffes  au  fervice  de  Leurs  Hautes* 
Puiflances  fe  fignalererit.  Tous  les  auteurs  qui 
ont  décrit  cette  guerre ,  commencée  en  Flandres 
fen  170a  5  poulr  la  fucceffic^n  de.  la  monarchicr. 
Efpagnolei  parlent  avec  éloges  des  régîmensf 
dé  notre  nation  au  fervice  de  HoUancie.  La  ^lu-* 
part  de  ces  corps  font  citésf  d'une  manière  diftin* 
guée ,  dans  les  campaghes  du  priiice  Eugène  dé 
Savoye  5  du  duc  de  Marlborougfe  &  du  prince 
d'Orangej  par  le  baron  Dumont,  de  Carlescroôn^ 
Le  onzième  &  douzième  volume  de  l'hiftoire 
d'Angleterre ,  par  Rapin  Thoyras  ^  parlent  de 
ces  troupes  fur  le  même  pied.  Ce  font  ces  trois 
ouvrages  qui  nous  ont  fervi  de  guides ,  dansi 
l'extrait  hiftorique  des  campagnes  de  Flandres, 
depuis  1702  jufqu'en  1712  ,  que  nous  ofFrons^à 
nos  ïedeurs.  Un  état  détaiHo  des  fervices  ren- 
dus pendant  cette  époque  par  les  rcgimens  Suif- 
fes fervant  en  Hollande,  nous  a  mis  en  état  de 
citer  dans  cet  extrait ,  les  divers  corps  de  notrd 
Hation  qui  ont  participé  aux  fuccès  de  l'armée 
alliée ,  dans  le  courant  de  cette  guerre  :  d'autanr 
Xomc  VltL  C 


34  Service 


ItttroduBion,   Ccmipag7w  de  1702. 

plus ,  que  nous  avons  trouvé  cet  état  conforme 
aux  trois  auteurs  cités  ci-deflus.      / 


"  ' ,        Campagne    de     1702. 

JLiES  Etats-Généraux  ayant  accédé,  en  170 1,  à  la 
grande  alliance  qui  venait  de  fe  former  contre  la 
jnaifondeBourbpnjraflemblerent  de  bonne  heure 
leur  armée^dont  ils  domierent  le  commandement 
au  comte  d'Athlone.  Ce  gôiéral  bloqua  Keifers- 
werth  fur  la  fin  de  Mars,^  auvrit  le  1  f  Avril  la 
tranchée  devant  cette  place ,  qui  par  fa  (îtuation, 
pouvant  être  fécourue  ,  le  fut  en  effet ,  &  ne  fe 
rendit  que  le  i  f  Juin.  Les  régimensdeTfcharner» 
de  Cappol ,  de  Murait  &  de  Sacconai  fe  trouvè- 
rent à  ce  fîége ,  qui  fut  auflî  long  que  meurtrier. 
Du  jounial  de  ce  fiége  parle  très  -  honorable- 
ment de  ces  trois  corps ,  &  s'étend  en  regrets  fur 
la  perte  du  colonel  Guillaume  de  Murait  de 
Berne',  qui  futbleffé  mortellement  le  9  Juin ,  & 
expira  le  i  ^  5  oiKcier  d'un  mérite  très-diftingué. 
Après  cette  conquête, le  comte  d'Athlone, 
renforcé  par  looôo  Anglais ,  couvrit  la  Gueldre 
contre  une  invafion  du  maréchal  deBoufBers» 
qui  commandait  l'armée  Françaife  fous  le  due  dft 


DE   Hollande.  ^» 

■^r;i(f     I    "  - .  Il        -j — 
Ca77ipagne  de  1702. 

Bourgogne.  Le  général  Français  tenu  en  échec 
par  la  pofîtion  avantageufe  du  comte  d'Athlone* 
ne  put  pénétrer  dans  la  Gueldre ,  quoique  fon 
armée  fût  le  double  plus  forte  que  celle  des  alliés. 

Dans  le  même  tems ,  un  corps  de  troupes  Hol- 
landaifes  furprit  Huy ,  &  s'empara  du  fort  Rou- 
ge ,  de  même  que  du  fort  Picard ,  qui  l'un  &  l'au- 
tre couvraient  le  château  de  cette  ville.  Un  déta- 
chement Français  les  furprit  à  leur  tour,  &  reprit 
ces  trois  poftes.  Le-  comte  d'Athlone  ignorant 
cette  opération  des  ennemis ,  envoya  f  00  hom- 
mes 5  tirés  des  régimens  de  Tfchamer  >  de  Mont- 
molin  &  de  Sacconai,  &  commandes  par  le  lieu- 
tenant colonel  Rolaz  du  Rofey ,  pour  renforcer 
la  garnifon  de  Huy  &  de  fes  deux  forts.  Attaqué 
par  400  cavaliers  &  10  compagnies  de  grena- 
diers Français ,  ce  détachement  Suifle  fe  retran- 
cha dans  un  château ,  &  ailiégé  par  ce  corps  en- 
nemi, augmenté  de  quelques  bataillons  de  la 
garnifon  de  Liège ,  avec  fix  pièces  de  canon  > 
il'  fe  défendit  avec  tant  d'habileté  &  de  valeur, 
qu'il  donna  le  tems  à  la  garnifon  de  Maeftricht , 
de  venir  le  dégager. 

Le  comte  de  Marlborough  prit  le  z  Juillet 
le  commandement  de  l'armée  des  alliés  ,  qiii 

C  z 


36  Service 


Introdu6iion. 


ayant  reçu  plufieurs  renforts  ^  prit  dès  ce  mo- 
ment une  fupériorité  fur  celle  de  France ,  qu'elle 
conferva  auflî  long-£e(ns  que  ce  grand  capitaine 
fut  à  fa  tète.  Gagnant  d'abord  du  terrain  finis» 
combattre  5  ilinveltit  Venlo  le  29  Août  »  &  s'en 
rendit  maitre  le  2  j  Septembre  5  pendant  ce  tems 
là ,  il  fit  emporter  Stevenfverth  par  le  comte  de 
Noyelles  5  &  Ruremonde  par  le  prince  de  Naf. 
lau-Saarbruck.  Après  la  reddition  de  Venlo ,  le 
comte  de  Marlborough  s'empara  de  Liège  le  i  j 
Octobre ,  &  prit  le  a  j,  la  citadelle  de  cette  ville 
d'aflaut ,  malgré  la  défenfe  valeureufe  du  régi- 
ment SuifTe  de  Caftellas.  Les  rcgimens  de 
Tfcharner ,  de  May,  de  Cappol ,  de  Montmolin 
&  de  Saccônai,  fe  diftinguerent  beaucoup  à  l'af- 
faut  de  la  citadelle  de  Liège. 

Campagne  de  170J. 

Milord  Marlborough ,  qui  avait  été  créé  du« 
par  la  reine  Anne,  le  27  Novembre  170a  5  & 
ce  qui  eft  plus  flatteur^encore ,  qui  au  retour 
de  cette  belle  campagne ,  fut  remercié  par  les 
deux  chambres  du  parlement ,  dont  les  députés 
vinrent  le  complimenter  dans  fa  maifon  i  revint 
les  premiers  jour^  de  Marà  à  k  Haj^e ,  &  fe  rei^ 


DE     HoLLâKDl.  37 


Campagne  de  170J* 


dit  le  2g  Avril  à  Tannée  alliée,  dont  une  partie . 
avait  invefti  Bonn  le  24.  Alilord  duc  fit  ouvrir 
le  4  Mai  la  tranchée  devant  cette  place ,  défen- 
due par  10  bataillons  Français ,  ayant  le  marquis 
d'Aligre  à  lem:  tète ,  qui  obtint  le  16  Mai  la  capi» 
tulation  la  plus  honorable.  Les  régimens  Suiv- 
ies de  Tfcharner ,  de  Cappol ,  de  May  ,  de  Mont- 
molin,  de  Sacconai  &  d'Albemarle  furent  de  ce 
fié ^e ,  conunandés  par  le  général  baron  de  Fagel*. 
Ce  fut  en  vain  que  le  maréchal  de  Villeroi 
forma  le  dèflein  de  furprendre,  pendant  le  fiége 
de  Bonn,  le  refle  de  Tarmée  alliée ,  campée  fous 
Maeftricht ,  au  nombre  de  48  bataillons  &  de 
120  efcadrons  y  il  trouva  ces  troupes  polices  ft 
avantageufement ,  qu'il  n'oHi  les  attaquer.  Les 
lignes  Françaifes  dans  le  pays  de  Waes ,  atta- 
quées &  forcées  le  27  Juin ,  par  les  généraux  de 
Coehorn ,  de  Fagel  &  de  TUly ,  fournirent  aux 
troupes  Suifles  une  nouvelle  occafîon  de  fe  dif* 
tinguer  j  les  régimens  de  Tfcharner ,  de  Cappol 
&  de  May  ayant  pénétré  les  premiers  dans  ces 
lignes.  Cette  campagne  fut  terminée  en  Flan- 
dre ,  par  la  prife  de  Huy  &  de  Limbourg.  La 
première  de  ces  places  futinveftie  fous  la  direc-- 
tion  de  milord  duc,  par  le  comte  de  Noyelles,  Id 

P  5. 


38  Service 


IntroduSion. 


1  j  Août  5  le  If,  le  général  de  G)ehorn  ouvrit  h 
tranchée  devant  cette  place ,  dont  la  garnifoi 
capitula  le  27  ,  &  celle  des  trois  châteaux  le  : 
Septembre.  Les  régimens  de  Cappol  &  de  Maj 
furent  de  ce  (îége ,  &  eeux  de  Sacconai  &  d< 
Montmolin  de  celui  de  Limbourg ,  qui  aflîég 
le  10  Septembre ,  par  le  prince  Frédéric  de  He£ 
fe-Caflel ,  depuis  roi  de  Suéde ,  à  la  tête  de  i: 
bataillons ,  fe  rendit  le  27  Septembre. 

L'armée  des  alliés  ,  commandée  par  milon 
duc ,  s'aflembla  au  commencement  de  Mai  prè 
deMaeftricht ,  pendant  que  Téledeur  <le  Bavière 
i&  le  maréchal  de  Marfîn ,  maîtres  du  cercle  d< 
Bavière  &  d'une  partie'de  celui  de  Suabe ,  met 
taient  par  leurs  partis  plufieurs  diftricts  de  TAu 
triche  fous  contribution.  Vienne  était  menacée 
par  l'armée  Françaife  &  Bavaroife ,  &  l'empereu: 
Léopold  fur  le  point  d'abandonner  une  féconde 
fois  fa  capitale ,  lorfque  le  prince  Eugène  accou 
rant  d'ItSlie  avec  un  corps  d'élite  de  f  à  6  mill< 
,  hommes ,  vint  fe  mettre  à  la  tète  des  troupes  Im 
périales.  11  voit  à  Heilbrunn  le  duc  de  Marlbo 
rough  5  &  le  conjure  de  lui  aider  à  fauver  l'Em 
pire.  Le  général  Anglais  que  rien  ne  gênai 
dans  fa  conduite,  &  que  la  reine  Anne,  auffi  biei 


DE   Hollande.  39 

Campagne  de  ijof. 

que  les  Etats  Généraux  laiflaieiic  maître- abfolu 
de  fes  opérations,  choifît  de  l'armée  alliée  un 
corps  de  a  f  mille  hommes  ,  parmi  lefquels  Te 
trouvèrent  les  régimens  de  Tfcharner ,  de  May, 
de  Montra  olin  5  de  Sacconai  &  d'Albemarle.  Mi- 
lord  duc  ayant  fu  dérober  plufieurs  jours  dé 
marche  au  maréchal  de Villeroi^  joignit, le  zz 
Juin,  avec  ces.  troupes  près  d'Ulm,  le  prince  de 
Baden,  à  la  tète  de  celles  de  l'Empire.  Ces~deux 
généraux  attaquèrent  lez  Juillet, le  feld-mare- 
chai  comte. d'ArcD, retranché  fur  la  montagne 
jdn  Schellenberg',  avec  i  f  .mille  Bavarois ,  dont 
l'aile  droite  était  appuyée  furie  glacis  de  Donau* 
'v^erth ,  &  protégée  par  l'artillerie  de  cette  place. 
Les  Bavarois  furent  entièrement  défoî*-^'  maigre 
une  port*i^aauflî,avan-r  — '^P^^^'un  corn. 
j^^^  ^'\j^  ^r^r  -  -*-^  -  langJant,  qui  dura  plus  de 
^aatre  heures ,  pendant  lefquelles  \qs  troupes 
Ang^laifes  &  Suiifes ,  ayant  milord  duc  à  leur  tète, 
^rent  des  prodiges  de  valeur  ,  &  décidèrent 
cette  vidoire  importante  par  leur  attaque. 

Lema,éch»ld.VUl«oi,,uiav».voulufuU 
„e  Mailborough  dan.  fes  prenuer«  miches. 


Introdu^ÎQft, 


^vi  l'oyait  tput  d*un  coup  perdu  de  vue ,  rfap* 
fût  où  il  était ,  qu'avec  la  nouvçUe  dp  la  vidoire 
du  Schellenberg.Marlborough  encouragé  par  ce 
fwç^s  9  &  s'étant  réuni  à  l'armée  du  prince  Eu-t 
jgene ,  ces  deux  généraux  livrèrent  le  î  3  Août  la 
bltt;^^  d'Hôchftett,  a^nsc  une  confiance  qui  ne 
fut  pàjs  trompée -j:ayant  remporté  ce  jour  la  vic- 
toire la  plus  complette  fur  Tarmée  combinée  de 
France  8(^  de  Bavière  ;  qui  après  avoir  laifle  plus 
4$  IZQOQ  hommes  fur  le  champ  de  bat411^9  & 
perdu  près  de  zooooprifomiier^^fut  obligée  d% 
})andpnner  fon  artillerie  ^  fès  bagages  aux  vain-r 
queurs.  Le  maréchal  de  Tallard  fut  pris  au  corn- 
mçncem^u(  de  TadUon ,  ^  conduit  £|u  quartier 
0u  dut'  ^-Marlborough,qxii  après  avoir  défait 
totalement  les  traiis.^  .  --^nt  vifiter  f^  prifon. 
jiier^  &  n'oublia  rien  pour  le  conw.^-  na^,,^  ^^^^ 
p'mp^h  f^^  >  di^  ^  maréchal  de  Tallard  a  > 
impatience ,  que  votre  Grandeur  n'ait  battu  l^ 
plus  brfives  troupes   du  monde.     Milord  du^ 
répliqua  en  fouriant,  j'efp^re  que  votre  Granr, 

■    '''^''■^e  «  Idiiglante  journée  ,  à  V^^ 


DSHOLLANOE.  4I 

Campagne  de  lyo-j. 

gauche  avec  rinfanterie  Anglaife ,  lui  aidèrent  à 
culbuter  les  deux  premières  lignes  de  Parmée 
deTallard,  &  perdirent  les  deux  frères  Charles 
&  Fran<^is  de  Montmolin ,  colonel  &  lieutenant 
colonel  du  régiment  de  ce  nom,  <jui  furent es- 
{rèmement  regrettés. 

Perfonne  n'ignore  les  fuites  facheufes  de  cette 
déroute  pour  la  gloire  de  Louis  XIV,  &  à  quel 
f  oint  elle  fut  fatale  à  la  maifon  de  Bavière  ,  do- 
ponillée  de  fon  patrimoine  par  les  armées  de 
Pempereur.  Le  duc  de  Marlborough,  en  regsn 
gnant  ayec  fes  troupes  les  bords  delà  Mofelle , 
afliégea  Traerbach ,  où  ces  cinq  régimens  SuiC- 
£es  eurent  encore  occafion  de  fe  fignaler  ,  & 
termina  cette  glorieufe  campagne  par  la  prife  de 
.cette  place  5  dont  il  s'empara  le  19  Novembre. 

Campagne  de  lyof.. 

c  -..^  ,  ^^  vit  pas,  comme  la  précédente, 

Ae  ces  expéditions  decilives      •  j  t.       n 

r  o  ucv^uives ,  ^,  j^  ^^^  batailles 

.qui  entraînent  l'évacuation  de  tout  un  pays.  Les 

'grands  amas  de  vivres  &  de  munitions  de  guerre, 

faits  dans  le  courant  de  cet  hiver  par  \ç$  alliés 

,aux  environs  de  Trêves  ,  ne  laiiTerent  aucun 

4outeàl.ouis  XIV,fur  les  projets  defesenne- 


42  Service 


vr^*^-- 


IntroduSion. 


mis ,  de  pénétrer  cette  campagne  en  France  du 
eôté  de  la  Mofelle.  Depuis  la  prife  de  Landau, 
dont  le  roi  des  Romains  s'était  rendu  maître 
Taimée  dernière ,  il  n'y  avait  que  Thionville  à 
prendre ,  pour  porter  la  défolation  dans  le  cœur 
du  iroyaume,  &  encore  cette  place  ne  pouvait- 
elle  arrêter  long^-tems  une  armée  de  go  mille 
hommes ,  pleine  de  confiance  en  fon  chef ,  par 
^ette  raifon  prefque  aflurée  de  la  vidoire ,  &  qui 
venait  d'être  ralTemblée  aux  environs  de  Trêves 
par  le  duc  de  Marlborough. 
'  Ce  général  trouva  l'armée  Françaife ,  fous  les 
•  ordres  du  maréchal  de  ViUars ,  poftée  &  retran- 
chée au  camp  de  Sirck.  Ce  camp  fameux  che» 
tous  les  comiaifleurs  du  métier,également  diftant 
-dèThionviUe&de  Sar-Louis,  couvrait  ces  deux 
places,  de  même  que,cette  frontière,  tirait  fes  vi- 
vres destroisévêchés,  &  des  renforts  en  cas  de 

.  befoin  ;  foit  de  l'armée  de  Flandre  -  *t  ;    '  ^ 

j  /         1  'wiiiu.ae  V  illeroi  5  foit  de  1  ar-» 

mandée  par  le  mî>^^"^"  '      _  ^ 

.mée  di'inaxéchal  de  Marfain  en  Alface.  Enfin,ce 

camp  ne  pouvait  être  attaqué  que  par  fou  front, 
.  fortifié  d'un  retranchement ,  garni  d'une  artille- 
rie formidablê.iCe  fut  par  cette  pofition  avanta- 
^eufe,que  le  général  Français  mit  le  duc  d^ 


DE  Hollande.  ^     45 


Campagne  de  Tyof. 


Marlborough ,  dans  rimpoflîbilité  de  rien  entre- 
prendre dans  ces  quartiers;  Le  prince  de  Baden, 
qui  devait  joindre  Tarmée  alliée  avec  celle  de 
l'empire  ,  n'ayant  pu  exécuter  cette  jondion  , 
tenu  lui-même  en  échec  par  le  maréchal  de  Mar- 
fin  ,  milord  duc  fe' vit  obligé  de  décamper  le  ij' 
Juin.  Et  comme  il  eftimait  aflez  Villars ,  pour 
vouloir  en  être-eftimé,  il  lui  écrivit, la  veille 
de  Ton  départ ,  ce  billet  fi  connu  :  rendez-moi  la 
juJHce  de  croire ,  que  ma  retraite  efi  la  faute  du 
prince  de  Baden  ;  je  vous  eftime  encore  plus ,  que 
je  ne  fuis  fâché  contre  lui. 

Le  Tefte  de  cette  campagne  offrit  en  Flandre 

un  événement  feniblable  à  ce  qui  s'était  pafle 

fur  la  Mofelle  ,  &  qui  fit  autant  d'honneur  à  Té- 

leâeur  de  Bavière  ,  que  le  camp  de  Sirck  en 

avait  fait  au  maréchal  de   Villars.  Les  lignes 

Franqaifes ,    conftruites  le  long  de  la  Ghètte 

en  traverfant  la  Méhaigne  ,  fe  trouvant  trop 

étendues,    furent  atta4uo^q  ,'  le  ig   Juillet*, 

par  les  généraux  Curchil  ,    Cadogair  ,  Hom- 

pefch  &  "Welderen-,   &  furent  forcées  vers  le 

château  de  Venges.  Les  régimens  de  Tfcharner, 

de  May  &  de  Sacconai  s'y  trouvèrent.    Plu- 

iî^urs  bataillons  &  efcadrons  Français  ayant  été 


StRTICB 


Iiitrodtictioiî. 


.  Mt  itsoute ,  &  n'étant  fécourus  que  par  des 

>^^gM<<t$  éparpillés ,  qui  arrivant  à  la  file  &  hors 

^«ùcuie»  étaient  auffi-tôt  attaqués  &  battus. 

T^Mtw  Tarmée  Françaife  allait  Tètre  coniplette- 

ment  en  détail  ^lorfque  Téledeur  voyant  tout  le 

«Luiger  de  cette  mauvaife  manœuvre  ,  fit  faire 

halle  aux  troupes  ,  qui  marchaient  au  fécours 

de  celles  qui  étaient  attaquées ,  retira  les  der« 

|iieres,&fitfa  retraite  en  fort  bon  ordre.  Favo- 

.lifé  par  le  défilé  de  Nodoue ,  qu'il  fallait  pafler 

pour  le  pourfuiyre  ,  ce  prince,  fans  perdre  de 

tems>  marcha  droit  à  Louvain ,  &  par  cette  pofî^ 

tîon,fauva  cette  place  ,  de  même  qu'Anvers* 

Liere  &MaIines.  Ceft  ainfi  qu'en  ne  s'opinià^ 

trant  pas  mal  à  propos ,  à  réparer  ua  échec  reçu 

par  la  faute  du  maréchal  de  ViUeroi ,  q[ui  coûta 

lo  pièces  de  canon  &  looo  hommes, réleâeur 

rfe  Bavière  fauva  l'armée  Françaife  en  dépit  de 

Jôngénéral,&  lui  fit  prendre  le  camp  de  Bethlé- 

hem ,  renommé  dans  U  précédente  guerre ,  parce 

que  le  ^^  ^-Angleterre  Guillaume  III,  y  avait 

gttrèté  tout  une  campagne  ,  l'adivité  du  mare* 

chai  de  Luxembourg.  La  même  chofe  arriva  au 

Aie  de  Marlborough,  qui  à  la  vérité  voulait  atta-» 

Sper l'année  Françaife, malgré  fa  pofîtion  inex- 


DE     HOLLAKDE.  4f 


Campagne  de   ijof. 


ptJgnabks  mais  les  députes  Hollandais  s'étant 
oppofésavec  tous  les  autres  généraux  à  une  en* 
treprife ,  où  il  aurait  fallu  Sacrifier  leurs  mei!^ 
leures  troupes  ,  le  généraliiSme  conbrecané 
pour  la  première  fois ,  fut  obligé  de  féparer  fet 
troupes,  fans  avoir  rempli  cette  campagne  aucua 
des  projets  formés  par  les  puiflances  alliées 
«ontre  Louis  XIV, 

Campagne  de  1706* 

Le  maréchal  deVilleroi/outenu  par  la  faveiff 
de  Louis  XIV  &  par  le  crédit  de  Mme.  de  Main- 
tenon,  ayant  cette  année  le  commandement  de 
Parmée  Françaife ,  malgré  la  voix  publique ,  qui 
y  appellait  le  maréchal  de  Villars ,  dédommagea 
amplement  le  duc  de  Marlborough  pendant  cette 
campagne  ,  de  Tinadion  forcée ,  ou  Thabileté  du 
maréchal  de  Villars  &  de  l'éledeur  de  Bavière 
l'avait  retenu  Tannée  précédente.  Le  général 
Français  5  rempli  de  confiance  en  fes  lumières, 
malgré  toutes  les  raifons  qu'il  avait  pour  s^en 
^lefier  ,  méprifa  les  avis  des  officiers  généraux 
ksplus  expérimentés  de  £on  armée ,  qui  lui  con* 
feillaient  d'éviter  une  bataille.  Il  pouvait  le  faire 
^  fe  commettrai  le  déiir  aveugle  de  laglMCâ 


46  S  .E  R  V  I  C  E 


hiîroduction. 


remporta ,  &  le  pféfohiptueux  Villeroi  Kvrant  le 
a  5  Mai,  pour  le  malheur  de  la  Franceja  bataille 
de  Ramilly  ,  il  rendit  ce  nom ,  par  fa  défaite 
entière,  auflî  laineux  en  Europe*,  que  celui 
d'Hôchftett.  :.;. 

Le  maréchal  de  Villeroi  avait  difpofé  fon  ar- 
mée, de  manière  à  fe  faire  battre,felon  la  prédic- 
tion de  tous  les  officiers  d'expérience  j  pendant 
que  le  duc  de  Marlborough  arrangeant  fes  trou* 
pes ,  de  façon  à  profiter  de  toutes  ces  fautes.; 
&  fécondé  de  fon  infanterie ,  qui  attaqua  l'armée 
Françaife  avec  une  bravoure  &  une  impétuofité 
irréCfldble  ,  le  général  Anglais  remporta  une 
vidoire  complette,  au  bout  d'une  heure  &  demie 
d'une  mêlée  très-fanglante.  Cette  déroute  mit  le 
comble  aux  revers  de  Louis  XIV ,  dont  la  prin- 
cipale armée  perdit  dans  cette  journée ,  plus  de 
Jioooo  hommes  ,  les  bagages ,  fon  artillerie  & 
la  gloire  de  la  nation  Françaife,  avec  tout  elpoir 
de  reprendre  l'avantage.  Les  alliés  avaient  ac- 
quis les  éledorats  de  Bavière  &  de  Cologne  par 
la  vidoire  d'Hôchftett;  ils  acquirent  prefque 
toute  la  Flandre  Efpagnole  par'celle  de  Ramilly 
où  les  régimens  de  Sturler ,  de  May ,  de  Cappol, 
^e  Sacconai ,  de  Chambrier  &  d'Albemarle ,  fe 


DE  Hollande.  47 

■  ■  -£1igtf!lf  Il         II         =g 


Campagne  de  1705. 


diftinguerent  extrêmement  &  perdirent  beau* 

coup  d'officiers. 

Louvain  ,  Malines  ,  Liere ,  Bruxelles ,  Bru- 
ges &  Damm  ,  évacuées  par  les  troupes  Fran- 
Saifes, furent  prifes  fani  coup  férir.  Anvers  ca- 
pitula d'abord ,  quoique  cette  ville  importante 
fut  défendue  par  iz  bataillons  Français  &Efpa- 
gnols.  Oflende  affiégée  par  le  feld-maréchal 
d'Ouverkerque ,  ne  lui  oppofa  pas  cette  belle 
léfiftance  qu'elle  avait  faite  un  fiecle  aupara- 
'vant,  où  la  gamifon  Hollandaife  de  cette  place 
avait  foutenu  pendant  ^^8  mois,  contre  le  célèbre 
Spinola ,  un.fîége  des  plus  faijiglans.  Le  comte  de 
la  Mothe  5  lieutenant  général  &  fort  dévot ,  pro- 
tégé  par  cette  raifon,  malgré  fon  incapacité  ,  par 
Mme.  de  Maintenon  ,  commandait  dans  Of^ 
tende  ,  &  fe  rendit  au  bout  de  4  jours  de  tran- 
chée ouverte,  quoiqu'àla  tête  de  10  bataillons. 
Les  coramandans  d'Oudenarde  &  de  Dendre- 
monde  ne  fe  défendirent  pas  mieux. 

Menin  ne  fe  rendit  pas  fi  aifément ,  &  coûta 
beaucoup  plus  de  peine  &  de  monde  aux  allié^ 
Cette  place  ,  défendue  par  MM.  de  Bully  &  de 
Caraman ,  &inveftie  le  25  Juillet  par  le  général 
Salifch  5  ne  f«  rendit  au  feld-maréchal  d'Ouver- 


IntrodîîQiofL 


terqixe ,  qu'au  bout  de?  z€  jours  cte  tranchée  o\U 
verte.  Les  régimens  de  Cappol  &  de  Chambrier  t 
employés  à  ce  lîége  »  y  perdirent  beaueotip  de 
monde  île  colonel  Chambrier  futbleffc  dange* 
xeufement  le  f  Août  *  &  le  brigadier  de  Cappoi 
tué  le  9  du  même  mois-  Cet  officier ,  qui  yoï* 
gnait  la  valeur  la  plus  intrépide ,  à  une  habileté 
confommée  dans  le  métier  ,  fut  extrêmement 
regretté.  Ath,  inveftie  le  1 6  Septembre  parle 
feld-maréchtd  d'Ouverkerque ,  s^étant  rendue 
le  4  Oftobre  >  Tarmée  à&^  alliés  termina  par 
cette  prife ,  une  campagiie  où  elle  fe  couvrit  àe 
gloire  par  toutes  ces  conquêtes  >  &  fe  mit  ei» 
quartier  d'hiver. 

Campagne  de  17074 

Quoique  la  campagne  de  cette  aimée  n*ofl 
en  Flandre  aucun  de  ces  événertiens  décififsi 
elle  n'en  fut  pas  moins  admirée  des  connaifleuc 
Uarmée  des  alliés ,  fous  les  ordres  du  duc 
Marlborough  ,  &  celle  de  France,  commandé^ 
par  le  duc  de  Vendôme ,  fe  tinrent  réciproque 
meiit  en  échec.  Ces  deuit  généraux  déployerenl 
cette  année  toute  leur  habileté ,  par  Im  marchei 
les  plus  favantes  &  ks^poiîcioniks  plus  avaiita- 

geufes^ 


^k 


mt 


DE     HoLtâK  DE.  49 


geufes»  pafianc  ûx  mais  à  fe  fui?re  &  à  s^obl^efft 
Fuji  &  l'autre  jugeant  fon  adveriaire  pitr-  lui? 
même.  L'arriére -faifoii  arriva  ,  fans  que  cet 
deux    grajids   capitaines    qui    poJjti'  lu 

cœur  &  la  confiance  de  leurs  troupes  a  u  i ..,  .  ^  i\îq 
degr4  puiâent  en  venir  aux  niains^  ni  commettre 
leur  réputaaon  au  fort  d'une  bitaiUe,  Milord- 
doc  employa  Je  refte  de  cette  année  à  négocier 
en  faveur  des  aUiés  auprès  de  Charles  Xll ,  roi 
de  Suéde  ,  à  Alt-Ranftidt,  &  leur  rendit  par  cô 
moyen  le  fervice  le  plus  (Ignalé. 

Cétmpagne  de  lyog» 

L*armée  des  alliés  répara  cette  année  ^'j^if 
les  fucccs  les  plus  glorieux, le  peu  de  progrès 
qu'eUe  avait  fait  la  campagne  précédente.  Le 
duc  de  Bourgogne  fut  misa  la  tète  defarmce 
Françâife  en  Flandres  Louis  XIV  crut ,  que  la 
préfence  defhérirler  préfomptif  de  k  couronne  s 
ruiimerait  parmi  les  officiers  rémularioii  ,  qui 
commentait  à  fe  perdre  enricremenc ,  parce  qu^ 
Wme,  de  Maimenon  &  le  miniftre  de  la  guerre 
Chamillard^faifaient  tomber  toutes  les  récam- 
penfes  fur  les  militaires  dévots ,  ou  qui  paraif^ 
Client  Fètre,  &  raremeût  foi  la  bravoure  &  1^ 

Terne  niL  D 


fo  :     Serti GB 


'J-7itr(kittctioT\  ' 


iliétkêl  L*€fprit'c^îndilcipline ,  fuite  ée  ce  décou- 
rkgeAiept  de  VofSbioTyétsât  au  comble  chez  le 
foldat¥&  le^diié  d!er  Vendôme  ajoint  au  duc  de 
Bburgôgife  ,  &nâît  trop  les  twupes,  pour  re- 
médier *àvec  la  vigueur 'néceflaire  à  ce  relâche- 
mentr;  d'ailleurs  prefque  toujours  contrecarré 
par  lefe'avis.  timides,  dô'  ce  prince ,  &  fur-tout  par 
ceiucdHes  courtifans ,  ce  grand  capitaine  ne  put 
ôppoftr  cette  campagne  au  duc  de  Marlborough, 
la  réfiftance  remplie  d'habileté  ,  qui  liii  avait 
fait  tant  d'honneur  l'année  d'auparavant 

Une  grande  partie  de  l'armée  Françaife  ayant 
invefH  &  aiEégé  Ôudénîirde  le  f  Juillet,  leva, 
^inq  ^j§)[urs:  après:.,  Je  rfiége  de  cette  place  avec 
feé^JWWP  dep^éeieit^tiou  ,  aux  approches  de 
Karniiée^éè:,  qui-le  lendemain  attaqua  celle 
de  France  pendant  cette  retraite.  Leduc  dç  Ven- 
dôme,  qui  s'était,  inualen^nt  oppofé  à  la  levée 
âQ:çe.Ç\^g^.j  &  quiavait  ôffert^au  duc  de  Boutgo* 
gne  de;  jte  couvrir ,  avec  une  partie  de  .1,'armée. 
ïfançaifr  ,.  contre  lès  ^çfajques  des  alliés ,»  ne 
lut  point  écoi^té  ;  ni  ,fe$  di{pofîtiojis,pQUr.  iàu« 
ver  la*,  honte  &  les  dangers  de  cette  retraite  « 
^écut^es.  Milord^uc  faifît  dans  l'inftantyayec' 
If  Gpup,^4'Q^  admirafajle ,  qui  car^^^nik  djuut. 


DE    HOLLAKOE.  fl 

Campagne  de  J708- 

tous  les  tenls  le  graad  général  ^  tous  les  avaa* 
tages  qu'il  pouvait  tirer  de  la  confufioa  ré- 
pandue parmi,  les  troupes  Françaifesi  &  les 
ayant  attaqué  dans  ce  moment  critique  ,  avec 
autant  de  bravoure  que  d'habileté ,  il  les  défit 
totalement  au  bout  d'une  heure  de  combat.  U 
y  avait  un  tel  défbrdre  dans  Tarmée  Fran(;;ai{e , 
qu'un  corps  de  4000  hommes  fut  pris  par  les 
alliés  ^  à  quelques  lieues  du  champ  de  bataille. 
Les  régimens  de  Sturler  »  deSchmidt^  deCham* 
brier  ,  de  May^  deMétrail  &  d'Âlbemarle,  fe 
trouvant  à  l'aile  gauche  »  fous  ^es  ordres  du 
feld*maréchal  d'Ouverketke  ,  paflèrent  l'Efcaut 
avec  une  diligenee  incroyable  pour  des  trou- 
pes ^  harrafTées  d'une  longue  marche  ,  &  atta- 
quant les  ennemis  en  flanc ,  contribuèrent  beau« 
coup  à  leur  déroute^» 

Telle  fut  la  bataille  d'Ôudenarde ,  livrée  le  il 
Juillet ,  depuis  les  9  heures  du  matin  jufqu'à, 
midi.  Cette  vidoire  ayant  mis  les  allies  à  portéô 
d'affiéger  Lille ,  le  prince  Eugène  inveltit  le  i  f 
Août  cette  place  importante ,  pendant  que  le  duc 
de  Marlborough  couvrait  ce  fiége  avec  une  ar- 
mée d'obfervation.  Plufieurs  fouverains  d'Al^ 
lemagne  &  du  Nord,  vinrenjt  fervir  comme  vo- 

D  A 


flotte  Anglaife  devait  traniportet  en  Pomigal , 
un  convoi  confidérable  de   munitions   &  de 
troupes.    Le  général  Anglais  ne  perdit  pas  un- 
momeuï  ,  pour    demander  &  obtenir  de  hk 
reine  Anne»  que  ce  convoi  fut  envoyé  à  Ot 
tende  pour  approvifîonner   l'armée  alliée.  La 
flotte  Anglaife  débarqua  le  zx  Septembre  ce 
cjnvoi  àOftende  ,  d'où  milord-duc  le  fit  eC^ 
Corter  jufqu'au  camp  dix  prince  Eugène  ,  par 
le  général  Webb  à  la  tète  d'un  corps  de  9000 
hommes  ,  dont  le  régiment  d'Albemarle  faifait 
partie-  D'tm  autre  côté,  le  duc  de  Vendéno 
fentit  toute  l'importance  d'enlever  ce  convoi, 
&  détacha  pour  cet  effet  ,  un  corps  de  i  f  000 
hommes  troupes  d'élites  maisleduc  deBour^ 
gogne  ayant  choifi  le  comte  de  la  Mothepour 
commandant  en  chef  de  ce  corps  »  les  autres 
officiers  généraux  Français  prévinrent  dêsJors 
riiïiie  de  cette  expédition. 

Le  comte  de  la  Mothe  attaqua  le  2  g  Sep- 
tembre près  de  WiJmendâhl  ,  ce  convoi  & 
fon  efcorte  avec  plus  de  bravoure  que  de  fa- 
gacite  s  &  quoique  dans  la  première  attaque,  fl 
eut  tout  Tavantage  du  combat  ,  au  point  de 
ùkt  puer  les  alliés  ,  il  ae  fut  pas  profiter  d^ 

D  1 


n 


SlR  r ICB 


IntrodnSmt 


he  moment  décîfif.  Au  Ucu  de  pouffer  tout  de 
fuite  les  alliés ,  il  leur  doaina  le  tems  de  fe  re^ 
former.   Il  eft  vrai   que  le  régiment    d'Albe» 
'marlej  comiriandé  par  le  lieutenant  colonel  Hir* 
tel  5  acquit  une  gloire  immortelle  dans  cette 
journée  ^  ayant  été  le  feiil  régiment  qui  eut 
gardé  fonpofte,  &  ayant  foutenu  deux  attaques 
de  toute  la  cavalerie  Françaife  fans  s'ébranler, 
il  donna  par  cette  réfifbnce  héroïque  le  tems 
'%B3c  autres  troupes  alliées ,  renverfécs  du  pre^ 
"iniér  choc  ,  de  fe  former  de  noiftreau.  Le  gé- 
néral Webb  1  ainfî' parvenu  à  réunir  fon  corps , 
•attaqua  les  Frani;aîç  k  fon  tour  j  &  les  défit 
juiplettcment ,  après  quatre  heures  d'en  com« 
bat  très-fang]arit.  Mais  que  faifait  Pinfanterie 
TraJTQaife  j  (nous  demandera-t-^on  peut-être)  à 
yla  fuite  de  la  première  attaque  ?  elle    s'était 
îébâudée  en  grande  partie  ,  pour   piller  l^^J 
chariots  de   bagages.  ^^^ 

Le  maréchal  de  Bouflers  fie  voyant  aucun  jour 
à  erre  Jïcouru  ^  capitula  pour  la  ville  de  Lille 
Je  zj  Oétobre  ,  après  avoir  foutenu  éi  jours 
de  tranchée  ouverte  ^  &  s'étant  retiré  avec  les 
débris  de  Ja  gamifon  dans  la  citadelle  ,  chef- 
d'œuvre  de  M,  de  Vaubaji  ^  il  sy  défendit  en- 


DE     HOLL-Aîiot. 


n 


core  jufqtt^y  g  Dccembre  ,  ne  s'étant  î^éndii 
qu'après  avoir*  abtemija^dâpitîjladoii  la  plu» 
honorable.  Atiffî  le  prince  Eogçne  comblant 
d'éloges  cette  belle  Héfeiife  ,  dit  au  maréchal 
de  hou&er^  i  Vous  dvi^  ,  mbfïfiair  j  ûcfuis 
àeaucùup  plus  de  gloire  À  défendra  Lille  ^  qui 
moi  à  la  pnndre. 

Une  ancre  anecdote ,  qu'f  I  ne  ftrâ  peiit-ètre 
pas  hors  de  propos  d'inférer  ici  5  c'eft  qu'au 
niîJieu  de  tous  ces  défaftres  de  k  France  , 
que  les  courtifans  du  dac  de  Bourgogne  vou- 
laient faire-  ^envifiiger  comme  un  châiâment 
divin  5  djÊ  la  |ïrétendue  impieté  du  duc  de  Ven-f 
dôme  ,  parce  que  ce  prince  magnanime  dé- 
diii^iait  ces  dehors  de  bigoterie  *  que  k  pni-^- 
de  Mme,  de*  Mariitenon  avaic  mis  en  vogue 
depuis  quelques  ajinécs  ^  pafT  lefquets  Ton 
parvenait  uniquement  depuis  lors  aux  faveurs 
de  Loiîis  XIV  ,  &:donc  Mme»  la  duchèJTe  de 
Bourgogne  feule  avait  te  ciaurage  de  fe  mo- 
quer quelquefois.  Un  officier  général  de  cette 
trempe  *Pon  prétend  même  que  c'était  le  comte • 
de  la  Mathe  ,  difait  un  jour  à  iW.  de  Ven- 
dôme :  Vous  voyei  comme  vont  nos  ajfairts  ^ 
voilà  C€  que  c'tft^  que  d^  ne  pas  al  1er  à  la  mejfe^ 


ftS 


Serti  ci 


hîtroduBion, 


Le  d  SIC  de  Vendôme  lui  répliqua:  Cray^i-vou 
fue  Mârlborough  y  aille  plus  que  moi  ? 
^i\lhSL  priTe  de  Gand  couronna  les  fuccès  ded 
généraux  alliés  ,  pendant  cette  campagne.  Une^ 
partie  de  rarittée  Franqaife  avait  furpris  le  f 
Juillçt  cette  VjJJe  immenfe  ,  qui  devenait  aux 
alliés  de  la  plus  grande  importance  ,  pour  âl 
furer  la  communicatiun  libre  de  leurs   qt 

iïBs  avec  LiUe  ,  Ménin  &  Oudenarde. 
paifons  déterminèrent  le  duc  de  Mârlborough? 
inveftir  Gand  le  14  Décembre  ,  malgré  le 
toid  le  plus  rigoureux  de  cet  hiver  ,  à  jamais 
lémorable  par  fes  frima ts  exceiïîfs ,  qui  feuls 
btirai^nt  fulfi  pour  détruire  Tarmée  afliégeante, 
[fi  cette  place  ,  renferniant  une  petite  armée 
làins  fes  murs  ^  avait  été  tant  foie  peu  défen- 
Idue,  Ma-is  le  choix  du  duc  de  Bourgogne  fauva 
I  l'armée  aJliéep  Le  comte  de  laMothe  ,malgJDé_ 
fia  reddition  d'Oftende  &  la  défaite  de  "Wi 
nendahl  »  obtint  ce  commandement  important 
&  dès  le  20  Décembre  demanda  à  capituler 
avec  la  libre  fortie  de  jf  bataillons  &  de  15 
efcadrons,  qu'il  avait  fous  fes  ordres.  Milord 
duc  enchanté  de  fonir  fî  heureufement  de 
I mauvais  pas,  accorda  fans  héficér  au   cortil 


i 


de  la  Mothe  ,  les  conditions  qu'il  dcmatidait^ 
de  focjoiT  qu'il  évacua  Gand  le  ix  Décembre» 
Lt^s  régimens  de  May  »  de  Schmidt ,  de  Mé- 
trâil  &  d^Albemarle  ,  furent  de  ce  Cége  ,  qui 
malgré  fa  courte  durée  ,  leur  coûta  près  de 
500  hommes  ,  qui  périrent  pendant  ces  huit 
jours ,  par  les  rigueur!  du  froid. 

Cette  campagne  fut  aufli  heureufe  pourTar* 
niée  alliée  que  la  précédente  i  mais  les  fuccés 
^riu  prince  Eugène  &  du  duc  de  Marlborough 
forent  achetés  plus  chèrement  ,  que  ceux  de 
Tannée  dernière.  Le  duc  de  Vendôme  parti 
pour  TEfpagne  ,  dont  il  confenra  le  trûne 
chancelant  à  Philippe  V  ,  par  la  viftoire  de 
Villa  Viciofa  ,  k  cour  de  France  fe  vit  obli- 
gée  par  le  cri  public  &  la  néceflîté  ,  de  met- 
tre le  maréchal  de  VUlars  à  la  tête  de  Farmée 
deFUndres.  Ce  général ^  fuivant  fa  méthode» 
prit  un  camp  très-avantageux  à  Pont^à-Vendin» 
qui  couvrait  le  xeftaiit  des  places  françaifes  en 
Flandres*  Ce  fut  là ,  que  le  prince  Eugène  &  le 
duc  de  Marlborough  mettant  toute  leurhaW- 
jeté  en  ufage ,  parvinrent  à  s'approcher  de  Tour* 
nai  s  à  la  fuite  de  plufieurs  marches  &  cou- 
ueraarches  très-  iavantes  ,  pendant  iefquelles 


opiniâtre*  Cette  brave  infanterie  de  Pailc  gai 
che  fcella  cette  vidoire  du  fang  de  plxi&  de 
mille  hommes ,  &  les  régimens  Suites  que  nou$ 
venons  de  citer,  perdirent  plus  des  deux  tiers  de 
leurs  olficiers  &  de  leurs  foldats.  Le  régiment 
de  Métrail  ayant  eu  tous  fes  officiers  tués  ou 
blefies  f  fut  reconduit  du  champ  de  bataille  » 
par  un  enfeigne ,  nommé  François  Noé  de  Crou* 
fez  de  Laufanne  ,  mort  lieutenant  général  au 
ftrvîcede  Saxe.  Le  régiment  d'Albemarle  réduit 
à  peu  près  dans  le  même  état ,  fut  reconduit  au 
camp  par  un  premier  lieutenant  Bernoisj  nommé 
Vidor  Sturler,  frère  aine  des  deux  génora 
majors  de  ce  nom  î  retiré  en  174Z  du  fervice^ 
ccmime  major  du  régiment  de  HirzeL  On  peut 
^âurer  avec  vérité  >  que  cette  fangUnte  journée 
occafionna  un  deuil  général  dans  toute  la  Suifle  i 
d^3ïitant  plus  que  les  brigades  de  IJrendlé  & 
de  May ,  chargées  en  partie  de  la  défenle  de 
fctranchemens ,  ce  qu'elles  exécutèrent  avec 
ime  valeur  extraordinaire  y  y  firent  une  perte 
confidérablc. 

Le  maréchal  de  ViUars  ayant  été  blefle  dan* 
gereuretnent  ^  dès  le  commencement  de  l'adion  « 
le  jnaréchal  de  BouBers  fit  les  difpofitioits  d® 


^^  i 

me    j 


M 


la  retraite ,  &  cela  avec  un  ordre  fi  admirable* 
que  le  priiice  Eugène  &  le  doc  de  Mariboraitgit 
ne  jugèrent  pas  à  propos  de  la  troubkn  Cepen- 
dant connue  il  importait  aux  deux  généraux  de 
Farmée  alliée  ,  de  conftater  aux  yeux  de  rEu- 
^î>pe ,  qu'ils  avaient  remporté  la  vidoire  à  Mal- 
piaqiietïils  firent  le  Gége  de  Mons.  Cette  placer 
inveftie  le  zi   Septembre  par  le  prince  d*0- 
range,fe  rendit  le  20  Odobre, après  if  jotiti 
de  tranchée  ouverte-    Le  conate  de  Grimaldi, 
commandant  de  Mous,  obtint  la  libnefonie  de 
fa  ganiifon  &  une  capioilation  très  -  honora- 
ble, 11  n'y  eut  aucun  régiment  SuiiTe  qui  ferrit 
a  ce  &€ge  ,  ayam  ^us   été  trop  maltraités  a 
Malplaquet,  pour  pouvoir  faire  quelque  fervice 
le  refte  de  cette  campagne  î  ils  furent  repartis 
dès  le  1  f  Septembre ,  a  Bruxelles  ^  à  Lille  &  i 
Toturnai.  L^'armée  aUiée  termina  cette  campa- 
W^t\  par  la  prife  de  Mons  *  qui  arrondit  bea»» 
ooup  fes  conquêtes, 

Cumpagm€  de  171^ 

Les  malheurs  de  la  France  étaient  fflontéi 
3^  comble  par  les  rigueurs  de  Thiver  préd" 
^^nt»  qui  avaient  £ait  périr  les  oJiviefs  &  kf 


6»  Service 

±ig^= 

IntroduSiioiu 


vignes  dans  les  provinces  méridionales  de  ce 
royaume  ,  &dâns  toutes,  ce  froid  rigoureux 
avait  détruit  les  femencesj  de  manière  que 
Louis  XIV  ne  pat,  faute  d^argent, faire  recru^ 
ter  fes  troupes ,  extrêmement  diminuées  la  cam-^ 
pagne  précédente  ,  qu'avec  une,  peine  infinie*. 
Cela  joint  à  la  bleflure  du  maréchal  de  VilJars» 
dont  il  eut  beaucoup  de  peine  à  guérir  »  ne 
permit  pas  à  Tarrnée  Franqaife  de  fortirdefes 
quartiers ,  avant  les  premiers  jours  de  Mai  Le» 
états  &  les  provinces  des  puiiTances  alliées  ^ 
avaient  éprouvé  les  mêmes  calamités  de  cet  hi- 
ver défaftreux  5  mais  l'argent  que  la  reine  Anne 
&  les  Etats  -  Généraux  répandirent  en  abon- 
dance, afin  de  remettre  leurs  magazins  &  leurs 
troupes  en  bon  état,  mit  le  prince  Eugène  & 
le  duc  de  Marlborough  en  état  d'ouvrir  les  pre- 
miers jours  d'Avril  la  campagne  ,  à  la  tête 
d'une  armée  alliée ,  plus  floriifante  &  plus  for-; 
midable  que  jamais.  ' 

Les  généraux  allies  profitant  de  Tinaélion 
de  leurs  ennemie ,  attaquèrent  ait  milieu  d'Avril 
&  forcèrent  fans  peine  ,  les  lignes  Françaifes 
de  Pont-à-Vendin  ,  faiblement  défendues  par. 
une  trentaime  de  bataillons  ,  fous  les  ordrç$ 


UE    HOLL  AK  DE. 


6t 


Campagne  de  1710. 


dii  inaréchal  de  Montefqîiiou  ,  dont  tous  lei 
«rploits  s'étaient  bornés  jufqu^alors,  à  des  bar* 
kries  atroces  contre  les  proteftans  du  Lan* 
|uedoc ,  qui  les  réduifit  par  défefpoir  à  cctie 
ré^oke  3  connue  fous  le  nom  de  la  guerre  de£ 
Camifards.  Si  la  férocité  barbare  de  Montel^ 
qmou  arma  ces  infortunés  contre  leur  fouve- 
rain  5  les  procédés  humains  &  magnanimes  du 
maréchal  de  Villars  leur  firent  bientôt  tomber 
les  armes  des  mains,  &  rentrer  dans  leur  devoir* 
Ce  ne  fuc  pas  un  des  moindres  fèr\ices  ,  que 
ce  général  rendit  à  la  France  j  en  ctouiEmt  une 
guerre  clvUe ,  dont  les  ennemis  de  Louis  Xï  V 
comptaient  uier  un  grand  parti. 

La  prife  des  lignes  de  Pont-à- Vendin ,  don* 
nant  au  prince  Eugène  &  au  duc  de  Maribo* 
Tough  toutes  les  facilités  d'alTiéger  le  refte  des 
places  Francaifes  en  nandres  &  dans  FArtois» 
ils  employèrent  leurs  troupes  avec  beaucoup 
&  fuccés  à  ces  fiéges.  Douai  fut  invefti  le  i  j 
Avril,  &  ayant  été  défendu  par  MM.d'Albergotti' , 
&  Brendlé ,  avec  autant  de  valeur  que  d'habi- 
If  cl  j  ne  fe  rendit  qu'après  f  2  jours  de  tranchée 
0Everte,]e  2 f  Juin  s  car  enfin  une  place  affié^i 
gét  dans  Its  foimei  par  un  bon  général  ^  qvkU 


«4 


Sinyrci 


Introihtâiofu 


que  bien  fortifiée  &  bien   défendue   quVUe 
puifle  être  ,  ne  peut  arrêter  malgré  cela  u 
armée  aflîégeante^   que  quelques  feniaines  de 
plus  devant  les  murs  ,  lorfquVlle  n'eft  pas  fé- 
courue.  Le  maréchal  de  Villars ,  à  la  tète  d'une 
armée  faible  &  découragée  par  fes  revers  préc^y 
dens ,  eflaya  de  fécourir  Douai  le  jo  Mai  ;  md^| 
il  trouva  les  alliés  fi  bien  difpofés  à  le  recevoir , 
qu^il  ne  crut  pas  devoir  rifquer  le  fort  d*une 
bataille ,  dont  la  perte  aurait  mis  Louis  XIV  à 
la  merci  de  fes  ennemis  ;  de  faqon  que  réduit  à 
revenir  fur  fes  pas  ,  il  pafla  le  refte  de  cette 
campagne  dans  un  camp  retranché  ,  par  lequd^f 
il  couvrit  Valenciennes ,  le  Quenoi  &  Laiidreci, 
fans  pouvoir  s'oppofer  aux  progrès  des  alliés 
dans  l'Artois.  Les  régimens  de  Stnrler,deMay, 
de  Schmidt  &  de  Métrail ,  fcrvirent  au  iîége  de 
Douai  à  l'attaque  gauche ,  commandée  en  chef 
par  le  prince  d'Orange,  &Tous  lui  par  le  général 
baron  de  Fageh   Ces  trois  corps  furent  plac^ 
dans  la  première  ligne ,  par  le  prince  dlOrange^ 
lorfque  l'armée  alliée  s^attendait  à  ètre-àttaquée 
par  ceUe  des  Français.  La  prife  de  Douai  cotii 
du  refte  »  aux  alliés  plus  de  lo  mille  hommes. 
Ce  futâlon  i  que  Louis  XIV  éprouva  à 

*       ft 


DE   Hor^tâHDt. 


Campagne  di  ïjio. 


les  vieux  joursja  loi  du  talion  avec  toute  Tameri^ 
.fume  poffible  ;  après  avoir  aliéné  l'Europe  peu 
"îlmit  40  ans ,  par  fon  ambition  &  fa  hauteur  ,  < 
fiir-tout  par  celle  de  Tes  miniilres  &  defesgéné-j 
taux,  qui  pouffaient  ces  deux  défauts  de  leui 
maître  à  Texcès  le  plus  révoltant  Ce  itionarquc 
aprèjavôit  envahi  &  ravagé  lesProvinces^Unie 
en   1672  5  fans   pouvoir  alléguer  pour    cette' 
jerre  aucun  prétexte  plaufible  i  après  avoit 
lidé  à  cetœ  république  Une  paix ,  à  d^s  condi- 
tions fi  dures  &   fi  tyranniques  ^  quVlle 
tnieux  s^expofer  à  tout  5  plutôt  que  de  les  accep* 
ter i après  a\^oit  permis  à  fes  troupes,  d^exer* 
'  cer  fur  ces  peuples  envahis  les  barbaries  les  plus 
ttroces^  dont  Thiftoire  ne  fournit  aucun  exem- 
ple parmi  les  nations  GivUifées  i  &  enfin  après 
avoir  renouvelle  en  1690  ces  horreurs  ,  dans 
la  dévaftation  du  Palatinat  >  en  fignant  au  mi- 
ieu  des  fêtes  de  Verfailles  s  la  ruine  de  tout 
'^lin  pays  5  quoique  fon  fouverain  eut  embraifé 
là  neutralité  :  ce  monarque  fut  réduit  Tannée 
précédente  &  celle-ci ,   à  s^humilier  en  v:jiin 
devant  ces  mêmes  HoBandais ,  devenus  j  ils  de- 
vaient Fètre  #  fes  eiuiemis  implacables  j  à  implo- 
xer  par  le  marquis  de  Tore/,  un  de  fes  pria- 
Tome   Vlil  J^ 


il 


46 


Service 

JntroduQwn. 


cipaux  miiiiftres  ,  J'interceffion  de  ce  mer 
Heinfius  ,  que  Louvois  avait  ofé  menacer 
1 679  de  la  Baftille  ,  lorfqu'il  avait  fait  des  ri 
préfeatations   très-fortes,  comme  réfîdent  du 
priïîce  d'Orange  ,  eu  faveur  des  proteftaiis  de 
cette  priiicipatité  ,  &  qui  depuis  étant  dev^iij 
;  prand   peniîonnaire  de  Hollande ,  gouverna 
pour  ainfi  dires  cette  république» 
.     Le  prince    Eugène  &  le   duc  de  Marlbo* 
roygh  ,  étroitement   mm  depuis  1 70Z  ,  au-de 
^jfus  de  toute  jaloufie,  mais  rernpUs  l'un  à  l'é- 
f  jard  de  Tautre  de  cette  noble  émulation ,  qui 
Jut  toujours  le  partage  des  grandes  âmes  ;  di- 
rigeaient en  même  te|T\s  Jes  opérations  poUti- 
ques  &  militaires  d^s.  cours  de  Vienne  &  de 
Londres ,  qui ,  pour  lors,  çpiient  les  deux  puit 
fances  prépondérantes  de   cette  grande  ligue  , 
formée  en  1701 ,  contre  la  maifon  de  Bourbon. 
L'intérêt  de  la  gloire  ,  du  crédit  &  de  la  fortune 
de  ces  deux  grajids  hommes  3  exigeait  abfolu- 
nient  la  continuation  de  cette  guerre  ;  ces  mo- 
[fih  les  ayant  liés  avec  Heiiilîiis  ,  qui  avec  le* 
mêmes  intérêts  ,  avait  de  plus  des  injures  per-^ 
^fônnelles  à  venger  h  ils  formèrent  lUie  efpece 
l^Q  triumvirat,  maître  eu  quelque  far^on  du  for 


^1^ 


de  FEurope  méridionale.  Le  préfident  Rotiilléi 
parti  le  y  Mars  1709  pour  la  Haye,  muni  des 
pleins  pouvoirs  de  Louis  XIV*  fut  à  peijie  écoii* 
té  ,  en  offrant  de  céder  à  perpétuité  ,  lescoTiJ 
quêtes  fiiites  depuis  cette  guerre  par  lesi alliés; 
Le  marquis  de  Torcy  fuivît  deux  mois  aprr» 
llouiilé»  &  n'eut  pas  plus  de  fuccès  auprès  du 
triumvirat»  quoique  chargé  de  propofitions  plus 
avantageufes  encore  pour  lès  alliés.  Les  défaf* 
très  ,  qui  fuivirent  les  rigueurs  de  Thiver  de 
1709  ,  ayant  achevé  dMpuiferla  France,  lui 
rendirent  la  paix  plus  iiidifpenfable. 

Dans  ces  triftes  conjoniftures  »  Louis  XIV 
fi'héfîta  pas  de  sVxpofer  à  de  nouvelks  humi-» 
Ijatioiis  >  pour  obtenir^  cette  paix  ,  &  envQy%^ 
le  maréchal  d^Uxelles  &  Tabbc  de  Folignac  ^ 
comme  fes  miiiiftres  plénipotentiaires  en  HoL 
Jande»  afin  de  négocier  cette  pacification  à  tout 
prix  j  offrant  de  nouvelles  cellîons  confidéra- 
l>les  ,  &  d'abandoimer  abrolument  les  intérêts 
de  fon  petit -fils  3  aulïî  bien  que  ceux  de  h 
monarchie  Efpagnole.  Heinfius  ,  JBuyfs  Sç 
,'Wanderduiren*  revêtus  des  pleins  pouvoirs  da 
Tempereur  Jofeph  ,  de  la  reiiie  Anne  &  dei 
Etats-Généraux  >  confexitirent  à  de  nouvéllei 

E  4 


$ERtice 


IntroiMHofU 


Campagm  de   1711» 

Qiîoîqxlê  cette  aiinée  n'ofErit  pas  des  expé- 
ditions auffi  fanglaiites  que  les  deUx  cîerme-i 
i*ês>elJe  ne  fut  pas  moins  honorafele  aux  alliés  « 
&  mit  rhabileté  de  miloi'd-diic  dans  î'on  plus 
beau  jour  ^  fur-tout  ayant  en  tête  un  ennemi 
ï'em^li  de  fagacité ,  tel  que  lé  maréchal  de  \^'il- 
lars.  Ainlî,fans  nous  arrêter  aux  deux  expédi- 
tions du  châteâii  d'Arleux  ,  pofte  très-^impof- 
tàiit  >  fui^pris  par  les  alliés  le  6  Juillet ,  &  re* 
ptk  h  1^  païf  le  maréchal  de  Montefquiou , 
qubiquë  I*oh  n*eût  rien  épargné  pour  le  mettre 
en  état  de  défenfe  j  nous  dirons  j  que  le  duc  de 
Marlborough  ayant  doiuié  le  change  au  maré- 
chal de  Villars  le  4  Août,  par  une  marche  aulE 
faVanté  que  hardie  ,  &  admirée  de  tous  les  con- 
ïlatlTeurs  ,  pénétra  dans  les  h'gnes  Françaifes* 
Milôrd-duc  parvenu,  au  moyen  de  Cette  belle 
manœuvre  ,  à  s'approôher  de  Bouchaîn  ,  il  irt^ 
Veftît  cette  placé  le  il  Août  3  &  quoiqu'elle 
fut  défendue  pied  à  pied  ,  avec  une  valeiir  ^ 
infinie  ,  par  MM,  de  Ravignan  &  d'Aifry ,  ceux- 
ti  ayant  perdu  tout  efpoir  de  fécours  >  ils  fu- 
irent réduits  à  capituler  le  i  f  Septembre  ,  après 
avoir  fou  tenu  ja  jours  de  tranchée  ouverte* 


DE  Hotr  AKBI. 


7ï 


■^tS»-! 


Campagne  de  I71 1. 


Les  brigades  de  Sturler  ^de  May  &  de  Cham* 
brier  furent  de  ce  lîége  ,  &  y  perdirent  beau- 
coup de  monde.  Le  duc  de  Mariborough  ter- 
mina cette  campagne  ,  par  la  prife  du  Quef^ 
jioi ,  qui  ayant  été  iiivefti  le  20  Septembre ,  fut 
obligé  de  fe  rendre  le  10  Odobre  ,  fans  que 
le  général  Français  pût  mettre  d'obftacles  à 
la  prife  de  ces  deux  places ,  quoique  à  h  tète 
d'une  armée  plus  nombreule  que  ceHe  de« 
alHcs. 

Campagne  de  17 12* 
L'année  1712  termina  les  fuccès  des  armes 
alliées  contre  Louis  XIV  >  vit  changer  la  face 
âes  affaires  dajis  FEurope  méridionale ,  &  fur- 
tout  celle  des  expéditions   militaires  en  Flan- 
dres. Le  duc  de  Mariborough  ,  viftime  d^une 
intrigue  de  cour  >  avait  été  deilitué  de  fes  em- 
plois 3  &  du  commandement  des  armées.  Le 
prince  d'Orange  qui ,  à  la  fleur  de  fon  âge ,  avait 
ïcquis  une  réputation  diftinguée ,  venait  de  pé- 
rir au  paffage  du  Mœrdyk.  Le  duc  d^Ormond, 
qui  avait  remplacé  le  duc  de  Marlbofough  ,fe 
%ara  le  17  Juillet  de  Farmée  alliée  ,  avec  les 
troupes  Anglaifes  &  une  partie  de  celles  qui 
hmtk  k  fôlde  d'Angleterre, les  auorestrou- 


E4 


Jntrodnctîon, 


pes  ,  qui  recevaient  leur  paye  de  cette  coi 
roime,  ayant  retufé  de  fuivre  le  général  An- 
glais. Le  prince  Eugène  *  qui  s-était  rendu  maî^ 
tire  du  Qiiefhoi ,  après  un  fîége  de  22  jours ,  avait 
encore ,  malgré  la  féparatioii  du  duc  d'Ormond , 
une  armée  fupérieure  de  20  mille  hommes  ^ 
à  celle  du  maréchal  de  Villars  s  fur  lequel  il 
avait  encore  Tavantage  de  fa  pofîtion  &  de 
fes  magafîns  j  car  les  Etats-Généraux  s*étant 
furpafles  cette  année  ,  étaient  allés  de  beau- 
coup au-delà  de  leur  contingent.  Le  maréchal 
de  Villars ,  retiré  derrière  des  lignes ,  couvrait 
encore  Arras  &  Cambrai  ,  &  ne  pouvait  em- 
pêcher le  prince  Eugène  de  faire  le  fiége  de 
Landrecy.  La  France  ,  épuifée  d'hommes  &  d*ar- 
gent ,  était  dans  la  confternation,  &  n*avait  plus 
aucune  place  frontière  ,  pour  arrêter  des  en- 
nemis ,  qui  après  la  prife  de  Landrecy  ,  comp- 
taient pénétrer  dans  rintérieur  du  royaume. 

Une  faute  du  prince  Eugène ,  fuite  de  cette 
CiQiifiance>  infpirée  par  neuf  an^  de  vidloires ,  & 
dont  le  maréchal  dç  Villars  fçut  profiter  avec 
jutant  de  bravoure  que  inhabileté ,  fauva  Louis 
XIV  &  la  France, en  faifant  perdre  aux  alliés 
ks  fruits  de  kurs  dernières  campagj^est  Le  24, 


4 

n-  1 


DE  Hollande. 


71 


Campagne  île  17  J  2- 


Juillet  ,  le  maréchal  de  Villars  fit  cette  bell« 
manoeuvre ,  qui  cranfmettra  foix  nom  à  la  pofté-  j 
rite  la  plus  reculée.  Un  corps  de  troupes Françaî*] 
fes  afle^  nombreux ,  s'avance  à  la  vue  du  camp 
du  prince  Eugène  ,  comme  fi  toute  Farmée  dit 
maréchal  de  Villars  fe  préparait  à  Tattaquer,  Se 
tandis  que  ce  gros  détachement  fe  retire  vers 
Guife ,  le  général  Français  marche  à  Denain  avec 
fon  armée  ,  fur  cinq  coloimes ,  attaque  avec  une  j 
bravoure  infinie  les  retranchemens  du  comte 
d'Albemarle  ,  &  parvint  à  les  forcer  après  un 
combat  trés^fauglant>  car  quoique  le  général 
Hollandais  oppofàt  à  cette  attaque  ,  la  défenfe 
la  plus  valeureufe  ,  cep«idant  il  fut  obligé  de 
céder  au  nombre  &  de  fe  rendre  prifonnier  d&J 
guerre,  avec  les  débris  de  17  bataillons  qu'il 
commandait ,  plus  de  la  moitié  ayant  été  tué.  Le 
prince  Eugène  ayant  trouvé  les  ponts  fur  fEC- 
caut  rompus,  ne  put  donner  aucun fécours  à  ces 
troupcsXes  régimens  d' Albemarle  &  de  Schmidt, 
firent  une  perce  conGdérable  d*ofliciers  &  ds. 
fcldats  à  cette  bataille ,  nommée  de  Denatn  ^ 
après  avoir  combattu  avec  une  valeur  extraor- 
dinaire. 

Ctf tte  journ^^e  eut  les  fuites  les  i>lus  facheufes 


Servig* 

hiîrodtiQion, 


pour  les  alliés  ,Ies  tiToupes  Franqaifes  rempor* 
tcrent  avec  rapidité,  tous  les  portes  des  alliés 
k  long  de  la  Scarpe  &  vers  Marchiennes.  Le 
fiége  de  cette  dcniiere  ville  fut  poulFé  avec 
taiit  de  vivacité  ,  que  neuf  bataillons  qui  la  dé- 
fendaient, furent  obligés  de  fe  rendre  »  le  fo 
Juillet ,  prifonniers  de  guerre,  &  de  livrer  au 
maréchal  de  Villars  toutes  les  munitions  de 
guerre  Se  de  bouche ,  amaflees  dans  cette  place , 
afin  de  faire  fublîfter  Tarmée  alliée  ,  pendant 
tout  le  cours  de  cette  campagne.  Le  général 
Français  ,  pour  s'affurer  d'autant  mieux  un 
dépôt  auiîi  important  que  précieux  j  avait  fait 
menacer  les  commandans  de  Marchiennes  j  de 
fie  leur  donner  aucun  quartier  ,  au  cas  que 
Ton  gâtât  la  moindre  chofe  »  aux  munitions  & 
aux  vivres* 

Le  prince  Eugène,  ayant  perdu ,  par  laprile 
de  Marchiennes  ,  la  plus  grande  partie  de  fes 
magasins ,  fe  vit  réduit  le  i  Août ,  à  lever  le 
iiége  de  Laiidrecy  &  à  fe  retirer  fous  Tournai  » 
fans  pouvoir  empêcher  le  maréchal  de  Villars  ,  ' 
de  prendre  Douais  le  Quefaoi  &  Bouchain  i  de 
façon  que  Tarmée  alliée ,  après  avoir  été  forcée^ 
3-  icR^ï  dans  Pinaâion  k  plus  humiliante  ^ 


DE  Hollande. 


7f 


Campagîte  de  îjiz. 


CEI! 


^ndaiit  trois  mois^  fe  mit  au  milieu  t^'Oc^obre 
€n  quartiers  d'hiver  ,  diminuée  de  plus  de  y  o 
fcataiUons  ,  pris  &  tues  à  Denain  ,  aiiifl  que  dam 
Jes  places  perdues  par  les  alliés  *  depuis  cette 
bataille,  qui  détruifit  tous  leurs  fuccès  précédens- 
Douai^  défendue  par  lo  bataillons ,  foua  les 
ordres  du  général  comte  de  Hompefch ,  inveftie 
le  n  Juillet  5 fut  obligée  de  fe  rendre  IcgSep- 
CEmbre  *  après  J4  jours  de  tranchée  ouverte  j  & 
fa  garni  Ton  ,  dont  le  régimenE  de  Métrail  faifaît 
lartia ,  priiouniere  de  guerre  ,  malgré  fa  belle^ 
icfenfe.  Le  Quefnoi  {"qui  regorgeait  d^artiUerie  ' 
de  munitions  de  toute  efpece^inifes  en  dé- 
pôt dans  cette  place  par  le  prince  Eugène, lorC 
qu'il  leva  le  fiége  de  Landrecj  ,  mais  dont  les 
ouvrages  n'étaient  pas  entièrement  reparés ,  de- 
puis le  fiége  que  cette  place  avait  elfuyé  Fan- 
liée  précédente ,  de  la  part  des  alliés ,  fut  htveiKe 
le  i6  Septembre*  Le  général  major  Jovi>  com- 
mandant du  Qnernoi ,  après  s'être  défendu  pen- 
dant 20  jourS))  fut  contraint  au  bout  de  ce  tems, 
fle  fe  rendre  prilbmiier  de  guerre  avec  qua- 
^rcre  bataillons ,  dont  le  régiment  de  May  faifaît 
H^artie.  Bouchain  ,  inverti  le  5  Odobre,fut  dé- 
■      fendu  jufqu' au  16^  par  une  gamifon  de  6  bu* 


tiUlofli  I  qui  tBid^  im£  àSeeSt  ées  mieux  foo- 
ifliuvH  t  rut  le  même  fort  ^iir  odfe  de  Doiiai 
dt  liM  (lucliuiL  Un  bàmDoa  du  régiment  d^ 
Uiutlëf  fut  prii  dans  Booch^ ,  Fantie  avait 
inïd  li^ir^èinc  (nrt  dans  St*  Amand^potte  fbrtU 
t\à  |»Hi  J<j<i  itllititi,  ;illlégé  le  i  Août  par  M-  d^A^ 
Ui^i^MlM  1  itiii  nVn  emplira  au  bout  de  iz  jour^^ 

V4  IVavm  le»  derniers  exploits  militaires  ^ 
mww  h  ÏUmcç  &  les  alliés  ligués  contr'ellet 
il  II  OliiUli  un  Flandre  i  le  congrès  d'Utrecht  t 
iiMvtJri  la  ay  J4nvicr  ryii»  termina  cette lou^ 
gii0  ik  (iinglantc  guerre  ,  dans  le  courant  de 
17  M  t  par  divers  uaités  de  pacification  entre 
ItUittM  W«  puillanctîs  belligérantes  ,  à  k  réfer- 
Vt  tW  rcmpcreur  Charles  VL  Ce  monarque 
n\i.v.)iiL  pas  voulu  accéder  à  h  paix  d'Utrecht, 
t\û  fit  la  paix  avec  Louis  XIV  ,  que  le  z6  Mais 
17 14,  par  le  traité  de  RaftatC ,  confirmé  &  ra- 
tifié le  7  Septembre  de  la  même  année, à 
dcu  en  SuiJîe-  Mais  divers  événement, qui 
ritent  d'être  placés  dans  cette  introdudîoii" 
nous  obligent  de  rétrograder ,  n'ayant  JHS  voû- 
u  interrompre  le  récit  des  dilTérentes  expédi- 
tions de  cette  guerre  ,  fi  glorieufes  aux  régi' 
mtm  SuiiTesJjervant  pour  lors  en  Hollande.  J 


DI      HotLAKUS* 


77 


En  1708  ,  Charles  Ltillin  de  Genève  ,  leva 
Ufie  compagnie  de  chafleurs  de  i  f o  hommes* 
Cette  compagnie  toujours  franche  ,  &  jamais 
attachée  à  aucun  régiment  »  fut  commandée  par 
M.  Lullin  avec  brevet  de  Ueutenanc  colonel  * 
jufîju^en  171 8*  qu*elle  fut  réformée. 

En  1711  5  Jean  Frédéric  de  Diesbach  ,  de 
Ftibourg ,  leva  un  régiment  Suilîe  de  1 600  hom> 
mes  ï  divîfé  en  deux  bataillons  &  compofé  de 
huit  compagnies  ^  chacune  de  200  hommes.  Ce 
régiment  fut  réformé  fur  la  fin  de  1712,  (Quant  à 
fon  colonel ,  voyez  brigadiers  »  article  f .)  I 

En  1712  ,  la  république  de  Berne  crut  de- 
voir s* allier  encore  beaucoup  plus  étroitenien^ 
avec  celle  des  Provinces-Unies,&  revêtit  pour 
cet  erfet  de  fes  pleins  pouvoirs  ,  Jean  Louis 
de  Pefme  ,  feigneur  de  St.  Saphorùi  &  général 
major  au  fervice  InipériaL  Berne ,  qui  n'avait 
ceCé  depuis  40  ans ,  de  s'oppofer  avec  une  fer- 
ïûeté  inébranlable  j  aux  démarches  ambitieufes 
&  hautaines  des  miniftres  de  Louis  XtV^  à 
regard  des  cantons  &  de  leurs  alliés  -,  qui  n'avait 
pas  héficé  un  inftant  de  s'expofer  au  reiren- 
dment  de  ce  monarque  ,  plutôt  que  de  refufer 
im  sifile  dans  ik%  iut$ ,  à  cette  foule  de  réfugiés 


So 


S 1  R  ?  I  c  i 


hfrnfhiÙion. 


de  [le 


otorilations  ,  foi 


tm,  qui ,  en  vertu 

convcmis  des  articles  fiîivans. 

1*,  Il  y  aura  à  perpétuité  uite  étroite  umom 
défenfivc  ,  entre  les  feigneurs  Etats-Généraujc 
des  Provinces- Unies  des  Pays-Bas  d'une  partf 
&  k  république  &  canton  dé  Berne  de  Fau- 
tre  s  en  vertu  de  laquelle  [^étroite  union  *  leê 
parties  contradantes  s'engagent  *  d^avoir  réci- 
proquement un  fidèle  foin  de  leurs  intérêts  mu* 
tuels ,  Se  de  s'aflîfter  par  tous  les  bons  offices 
poilïbles  5  de  prévenir  lu  mal  dont  l'une  oïl 
l'autre  partie  pourrait  être  menacée,  &  de  s'eii^ 
trefécourir  réciproquement  en  cas  d'attaque. 

z\  Ce  traité  d'union  s'étend ,  de  la  part  du 
eanton  de  Berne ,  à  la  défenfe  du  pays  de  Leurs 
Hautes-Puiflluices  &  à  celle  de  leurs  barrières  ♦ 
tellei  qu'elles  feront  réglées  d^ns  le  traité  de 
paix.  Et  cela ,  Itiit  que  leurs  dits  pays  &  barrie- 
î^es  fuflent  attaquées  ,  foit  que  Leurs  Hautes- 
Puiiranc^s  fuflent  obligées  d^entrer  en  guerre, 
pour  la  défenfe  de  leurs  dits  pays  ou  barriè- 
res; Leurs  Hautes-Puiifances  feront  de  plus  dans 
le  pourvoir  dVmployei^  les  troupes  du  canton 
fie  Berne ,  qu'elles  auront  àleurfervîce,  pour 
la  défenfe  de  tous  les  états  du  i*oyaume  de^ 
<5raiide-Brétagne ,  qui  font  en  Europe, 


DE    Hollande.  SI 


IntroduBion. 


j«.  Le  otmon  de  Berne  s^engage  clans  ce 
tnicé  î  de  laifler  aii  iervice  de  Leurs  Hautei^ 
Puiflâiices,  non-ieùlement  les-feise  compagnM 
de  Berne ,  qui  avaient  déjà  été  avouées  par  cette 
xépuUique ,  dans  le  projet  de  capitulation  ci-de^ 
vant  fidt;  nûds encore  huit  autres  compagnies» 
commandées  9  Tune  par  un  bourgeois  de  Berner 
&  les  Jèpt  autres  par  des  {îijecs  du  canton  $  qui  y 
avouera  toute^  les  dites  vingt-quatre  cbmpa* 
gme8,&  fournira  aux  capitaines  qui  les  comman* 
^    dent  9  ^  qui  lès  commanderont  dahs  la  iuite  ,  les 
recrues  néceflaires  pour  les  maintenir  ,  fans, 
que  le  canttm  de  Berne  puifle  rappeller  en  nul 
tei^s  les  dites  24  compagnies ,  que  dans  les  cas 
marqués ,  de  Tarticle  Cxieme  du  préftnt  traité. 
4*.  Le  canton  de  Berne  s^engage  de  plus  d'ac- 
corder à  Leurs  Hautes-Pùiflances ,  en  cas  qu'el- 
les fuflent  attaquées ,  ou  en  péril  inévitable  de 
I      fètre ,  une  nouvelle  levée  de  quatre  mille  hom* 
!      mes, fans  que  cette  république  puifle  fe  difpen- 
fer  d'exécuter  cet  engagement  ,  à  moins  quQ 
hrfqu'on  lui  demandera  la  dite  nouvelle  levée , 
f     il  ne  fat  lui-même  en  guerre,  ou  dans  le  péril 
f     imminent  d'y  entrerj  &  quand  ces  troupes  feront 
[     levées ,  le  dît  louable  canton  leur  fournira  les 
recrues  néceflàires« 
^omc  yill.  F 


it  Serti  Cl 


Introduction. 


•  f  ^  D'autre  part  ^  Lenr$  Haute^Pu^lancesr 
s'engagent  envers  la  république  de  Berne, ea 
vertu  du  préfent  traité ,  à  la  défenfe  de  la  ville 
ëe  Berne  »  &  à  celle  de  tous  ks  états  qui  font 
ipus  fa  domination ,  &  fur  le/quels  elle  a  droit 
4e  fouveraineté ,  de  même  qu'^  la  défenie  da 
fes  combouFgeoi»r&  à  celle  de  la  ville  de  Ge-^ 
neve ,  qui  eft  fa  barrière.  Les  combourgeois  do 
canton  de  Berne ,  font»  les  comtés  de  Neucfaàtel 
&  de  Vallangin ,  Bienne ,  la  Neuville  ou  Bonno^ 
ville  9  &  le  Munfterthal  ou  la  vallée  de  Mqùcier 
(Srand-VaL 

6^.  Si  le  canton  de  Berne  était  attaqué ,  ou  fr 
trouvait  engagé  dans  une  guerre  ,  foit  pour  fa^ 
défenie, foit  pour  celle  de  iès  fujets>oude  iè& 
çombourgeois ,  &  de  fsC  barrière  >  Leurs  Hautes- 
Fuiiiajices  lui  fourniront  pour  .fubfide  »  une 
fomme  pareille  à  ce  à  quoi  nK)nte  la  paye  pré- 
fente des  vingt -quatre  compagnies  ,  tant  de 
Berne  que  des  fujets  de  cette  républiqy^e ,  qui 
fout  pré£en]t;cmentàleur  fexivice.  Ce  fubUdefer^ 
payé  régulièrement  de  mois  en  moi&  ,  pendant 
tout  le  temsque  la  guerre  durera  >  mai^  G,  le 
louable  caiHon  ie  trouvait  engagé ,  Qu  qu'il,  ft 
Yit|  dans  le  péril  inévitable  d'un^  guerre  fl  redoux 
table  9  qu'il  fe  crut  dans  la  néceiEté  abfolue  9^ 


I 


mÊn 


IntrùduBion. 


ftdirpenfable  de  rappeller  fes  tfoupes*  qui  feront 
au  fervice  de  Leurs  Hautes-Puiiîances  »  elles  fe- 
ront obligées  de  les  lui  renvoyer  à  fa  première 
demande  j  au  choix  de  œtce  république  »  fuit 
ime  partie ,  foit  tioutês  les  vingt  &  quatre  com^ 
pagnies ,  qui  font  préfentement  à  leur  fervîce  . 
&  cela  ,  foit  que  Leurs  Hautes-PuHrances  fuflent 
elles-mêmes  en  guerre  ou  non.  Mais  avec  ref- 
tricftion  ,  que  il  Leurs  Hautes-  PuilTafices  éuient 
en  guerre  »  &  que  le  louable  canton  de  Berne 
ne  s'y  trouvât  de  fa  part  engage  qu*aTec  d*aii* 
très  parties  du  louable  corps  flelvé  tique  (ce 
dont  Dieu  veuille  le  préferver)  fans  qu^aucune 
puiifance  étrangère  a0iftàt*  riiîdiredement,  ni 
Jndiredemexit  9  Iw  dites  parties  du  louable  corps 
Helvétique  >  avec  lefquelles  il  ferait  en  guerre  # 
le  dit  louable  canton  fe  devra  ^  en  œ  cas  »  con-^ 
temer  du  iubfîde  ^  fans  pouvoir  Rappeller  fes 
Vingt  &;  %uaQra  con^pagnies«  De  plus  1  quand 
mèil^  le"  santon  de  Berne  fêtait  en  guerre  avec 
%u^tie  puiflaace  étrangère  »  Leurs  Hautes-' 
PuiâTâiiees  ne  feronr  point  dans  To^lgation  de 
Iw  mvoy^tf  ea  cas  <|u'elles  fulTent  elles-mêmes 
mkfp3t»n9yW  qu'elles  pourraient  avoir  detrou^ 
.  pesdoieantoa  ^  de  lurplus  que  les  vingt^  quatre 
««ipàgnies  »  que  le  dit  canton  de  Berne  s'emgage 


84  Servicb 

lntrodu£iion. 


de  bonne  foi ,  à  ne  r5q)peller ,  par  rapport  même 
a  des  guerres  étrangères  ,  quelorfqu^ilfe  txou- 

\  Vcra  engagé  ou  dans  le  péril  d'une  guerre  fi  re- 
doutable ,  qu'il  ne  pùifle  fe  difpenfer  de  rap^ 
peller ,  ou  toutes  ou  une  partie  des  vingt  &  qua- 
tre compagnies ,  ce  fera  toujours  à  lui  à  connaî- 
tre ,  fi  lanéceflîté  imminente  requiert  qu'il  les 
rappelle.  Et  lorfqu'il  les  demandera ,  Leurs  Hau* 
tes-Puiflances  les  lui  renvoyeront  înceflamment, 
ians  y  pouvoir  apporter  aucune  difficulté  \  &  en 
failànt  les  offices  convenables  envers  les  princes 
&  états ,  par  où  les  dites  troupes  devront  pafler, 
pour  avoir  le  libre  paflage  &  les  affiftances  né* 
ceflaires.  Si  une  partie; ou  toutes  les  vingt-quatre 
compagnies,  dans  le  cas  fus-dit  jetaient  rappel- 
lées  par  le  louable  canton  ,'Leu^  Hautes-Puit 
Tances  s'ençagent  de  les  payer  &  de  lesentretew 
nir ,  pour  le  fervice  du  dit  canton ,  pendant*  tout 
le  tems  qu'il  fera:  en  guerre ,  &  ce  que  leur  coCl- 
terale  dit  entretien ,  fera  défalqué  fur  le  fubfide 
qu'elles  s'engagent  à  lui  payer.  Cette  défalca- 
tion fera  comptée  &  commencera ,  depuis  le  jour 
que  les  troupes  partiront  pour  s'en  aHèr  ea 
Suifle ,  jufques  au  jotxr  qu'elles  en  repartiront  » 
pour  révenir  dans  les  états  de  Leurs  Hautes^ 

^PuiflGmcesî  avec  cette  obfervatLon ,  que;fi  Leurs 


Bl     HoLtANDE, 


hitroduBton, 


Hautes-PuiflaTices  jugeaient  à^propos  de  fc  pré*. 
Taloir  ,  dans  la  fuite  ,  du  pouvoir  qu'elks  ont 
par  Parti cle  onzième  du  préfent  traite ,  de  réduire 
flïi  tems  de  paix  les  dites  vingt  &  quatre  com* 
pagnies  ,  à  cent  cinquante  hommes  chacune  > 
elles  ne  feraient  obligées  de  payer  &  d'entretenir 
pour  le  fervice  du  canton  ,  les  compagnies  que 
le  dit  louable  canton  rappellerait,  que  fur  le 
pied  de  la  redudion  ,  qui  en  aurait  été  &ite  par 
Leurs  Hautes- Puiifances  avant  le  dit  rappeLBieii 
entendu  »  qu'elles  feront  toujours  payées  conn 
plettes  furie  piej  de  la  dite  rédudion  avec  Tétat^ 
major ,  tel  qu'il  eft  néceflaire  pour  le  nombre 
des  compagnies  que  le  canton  rappellera-avec  la 
gratification ,  qui  eft  accordée  au  capitaine  pour 
pa}re ,  &  pour  celle  de  Tes  officiers.  Mais  fi  le 
canton  fe  contente ,  foit  pour  (  une  partie ,  Ibit 
pour  tout,  du  fubfide  ,  alors  on  le  lui  .payera, 
ainfi  qu'il  a  été  dit  au  commencement  de  cet  ar- 
ticle 5  fur  le  pied  que  les  compagnies  fbnt  pré^ 
lentement. 

7®.  Ces  troupes  refteront  toujours  au  fervice  ^ 
de   Leurs   Hautes  *  Puifiances  ,  quoiijue   em* 
ployées  pour  la  défenfe#u  louable  canton, & 
reviendront  enfuite  dans  les  états  de  Leurs  Hau- 
tes «-Fuiflances^  d'abord  que  le  lauable  cantoi^ 


me  fera  plus  dans  la  néceilîté  de  s'en  fervir. 

8*.  Les  vingt  &  quatre  compagnies ,  qui  font 
I  çréfentement  au  fervice  de  Leurs  Hautes-Puit 

•  -fances ,  feront  mifes  dans  trois  ou  dans  deux  r^^ 
gimens  ,  au  choix  de  Leurs  Hautes  -  Pullfance^^ 
Si  c'eft  dans  trois ,  deux  régimens  feront  corn- 

•  pofés ,  chacun  de.  huit  compagnies  ,  uniquement 
commandées  par  des  bourgeois  de  Berne  ,  & 
les  compagnies  de  l'autre  régiment ,  feront  iii^ 
différemment  commandées»  par  des  bourgeois 
ou  fujets  du  canton.  Si  Ton  n'en  compofe  que 
deux  rcgimeus  »  chacun  de  douze  compagnie^^É 

•les  capitaines  de  Tua  des  deux  régimens  devront 

P^tous  être  bourgeois  de  Berne  j  &  dans  Tautre 

ïégiment  ,  les   quatre  compagnies  ,  qui   font 

•prcfentement  commandées  par  des  bourgeois  de 

i:  Berne  ,&  qui  devront  entrer  dan$  le  dit  régiment  > 

Ljefteront  toujours  à  des  bourgeois  de  Berne , 

[,,&  les  autres  feront  indifféremment  doiuiées  à  des 

bourgeois  de  Berne ,  &  à  des  fujets  du  diî;  louab. 

canton, 

9*.  Leurs  Hautes-Puiffançes  ne  feront  dans 
robligation ,  q^^après  que  la  paix  fera  faite  j  d^ 
mettre  les  compagnies  du  dit  louable  canton 
dans  deux  ou  trois  régimens*  Mais  en  attendajit 
qm  cette  fép^racion  fç  fiife  i^  les  çampagnifi 


% 


deHollaitde.  8f 


Introdu&ton, 


Ai\  régiment  de  May,  commandées  par  des  hour^ 
geois  de  Ueme ,  ne  pourront  être  doiiaées  qu'à 
des  bourgeoi*  de  Berne,  &  le  dit  louable  cantoa 
aura  dès  à-préfent  la  iiûmuuôon  des  capitainii 
du  régmient-  *  - 

lo"*.  Quant  aux  autres  feite  compagnies,  foit 
des  bourgeois  de  llerue ,  foit  des  fujets  du  dit 
canton,  qui  font  répandues  dans  divers  régimenç 
Suites ,  au  fervice  de  Leurs  Hautcs^Puidances  i 
les  huit  compagnies  déjà  avouées  par  le  canton 
&  commandées  par  des  bourgeois  de  Berne  , 
refteront  toujours  entre  les  mains  des  bourgeois^ 
&  les  huit  compagnies  feront  données  iiudiiTà- 
renuntfiit ,  à  des  bourgeois  ou  à  des  (ujets  du  dit 
canton,  f&  non  à  d'autres.  }A^  du  refise ,  jufqu'à 
t^tte  fêparation  des  compagnies ,  qui  fotlt^daiif 
divers  réginkens,  le  chob:  des  capit3iim*lor(<|ut 
ces  compagnies  viendront  à  vaqu#r  »  k  fera  oinfi 
qu^û  a  été  pifâiiq^us  fnfqu'à  préÇmû 

r  I  ^.  hw  YiBgt  ^  quaer«  çai^ipi^iiieis ,  qui  (kn^ 
préfentement  au  fervice  de  Leui:!  HattC«s*Pui£- 
fiances  t  (bro^c  oonfefi/ées  en  teins  d§  paix }  mais 
Leurs  HautsfhPviiTanees  assurant  1^  piHivoir  »  d« 
fes  réduire  à  tttht  cinquante  hommes  dhacuiié. 

12^.  Lorfque  {.«eurs  Haui^s-Puîâances  jferoiqb 
4f  aouveUii;  kvées  dans  k  omon  de  Bei;ne» 

•      F4r 


88  Sektic* 

Introduction. 


ttk  vertu  de  rengagement  que  cette  république 
Tient  de  prendre  dans  le  préfent  traité ,  le  dit 
canton  aura  le  choix  des  capitaines ,  qui  con^ 
manderont  les  nouvelles  levées; mais  cette  ré- 
publique s'engage  à  n'en  choifir  que  de  capables 
&  d'expérimentés* 

ij^.  Leurs  Hautes-Pùiflknces  pourront  choi- 
fir  parmi  les  capitaines ,  qui  auront  été  élus  par  . 
le  louable  canton  de  Berne ,  les  officiers  dePétat* 
major. 

14*.  Lorfqu'un  régiment  fera  formé ,  &  qu'il 
y  aura  une  compagnie  vacante ,  le  colonel  non^ 
mera  toujours  le  plus  ancien  capitaine  lieute- 
nant du  régiment,  &  le  capitaine  lieutenant  de 
la  compagnie  vacante  ,  pourvu  que  ce  dernier 
ait  huit  ans  deferviçe  en  qualité  d'officier.  Sans 
quoi,les  deux  plus  anciens  capitaines  lieutenants 
du  régiment  feront  nommés  ,  &  le  canton  de 
Berne  aura  le  droit  de  donner  la  dite  compagnie 
à  Tun^des  deux  capitaines  lieutenans  nommés 
-par  le  colonel. 

if^  Leurs   Hautes  -  Puiifances    donneront 

peur  les  nouvelles  levées ,  la  même  fomme  qui 

.ji^dOBHé^  aux  capitaines  Suiffes ,  qui  en  ont 

;^-:fÉnkulier  pour  elleë. 

lÉfH  'en^âfeuhtiQa  pour  les  nouvelleis  lau 


BE    Ho  L  LAN  DR  89 


^^OiSt: 


Intrùduâiùu. 


vces  5  fera  la  même  quia  été  faite  pour  les  trou- 
pes Suides  proteftaiites  ,  qui  foiudéja  au  fervice 
de  L^urs  Hautes -Puiirances.  Avec  cette  obler- 
vatioii,  que  lins  y  rien  déroger^  par  rapport  à  la 
paye,cette  capitulation  doit  être  mife  le  plus  claî- 
xement  que  pollible ,  afin  qu'il  ne  pulife  naître 
aucune  dilficulté  ,  à  Pégard  de  fon  exécution  >  & 
tout  ce  qui  n'eil  pas  réglé  par  le  préfeut  trai- 
té ,1e  doit  être  dans  la  capitulation  delà  matiiere 
la  plus  avauta^eufe  ,pour  les  deux  parties  cov^ 
tracSantes*  Cette  capitulation,  étant  bïeji  éclair- 
de  »  devra  avoir  la  même  force  que  le  préfeoi; 
traité* 

170-  Toutes  les  alliances  du  louable  cantoa 
de  Berne  ,  foitavec  le  corps  Helvétique  en  géné- 
ral ,  fbit  avec  quelques-uns  de  fes  membres  en 
particulier,  font  ici  .réfervées.  Les  tr©upes  du 
dit  canton  ne  pourront  pas  auili  être  employées  ^ 
au  préjudice  des  alliances  de  cette  république  & 
des  autres  cantons ,  foit^avec  la  couronne  de 
France ,  foit  avec  la  éréniâime  niaifon  d'Autri- 
che. Mais  comme  ces  alliances  font ,  de  mèn^p 
que  le  préfent  traité  d'union,  uniquement  défen* 
iîves,  le  louable  canton d^ Berne  ne  permettra 
pas,  qtie  les  fus-dites  deux  puiilànces  employent 
Jburs  troupe  SuiâGb»  g^^M^Ià.des  termes  que 


^o  Sertice 

■  Il  ■ ffnril    I 


ItttroduSion. 


prefcrivent  ces  alHanoes ,  ni  qu'elles  s'en  fervent 
contre  les  états  de  Leurs  Hautes-Puiflances,m 
contre  leurs  barrières. 

.  I8^  Sa  majefté  la  reine  de  la  Grande-Brét&» 
gne ,  fera  en  droit  d'entrer  dans  le  préfent  tnûfeé 
d'union ,  {ur  le  pied  du  projet  qui  avait  été  pro* 
pofë ,  pour  le  &ire  conjointement  avec  &  dite 
teajefté»  &  avec  Leurs  Hautes-Pui^atices. 

I  ^.  Les  autres  membres  du  corps  Helvétique 

proteftant ,  auront  auifi  le  droit  d'entrer  dans*  ce 

,  traité,  en  proportionnant  les  fécourt  de  Leurs 

Hautes-Puiflances  en  leur  faveur ,  aux  troupes 

qu'ils  s'engageront  de  donner. 

20^.  L'échange  des  ratifications  du  préfent 
traité,^  fe  fera  dans  deux  mois  au  plus  tard,  &  plus 
tôt  s'il  fe  peut- 

Ainfî  fait  &  conclu ,  entre  les  foufltgnés  dépu* 
tés  de  Leurs  Hautes-Puiflances ,  &  le  fieur  de 
Pefme  de  St.  Saphorin,  authorifé  à  cet  égard, 
delà  part  de  la  république  &  canton  de  Berne. 
A  la  Haye,  le  vingt-unieme  Juin ,  mille  fept  cent 
douze. 

Ce  traité  fut  figné  par  les  plénipotentiaires , 
nommés  dans  le  premier  période  $  lefquels  troii- 
verent  convenable  ,  â^y  ajoui«r  un  article  fc-. 
paré ,  qui  devait  avoir  la  même  force  que  les  oo 


DE  Hollande. 

Inîrodu&ion, 


irricles  précédenSïqui  devait  être  ratifié  en  nièm* 
tems  que  le  traité  principal,  &  quifutiigné  par 
les  mêmes  plémpotentiaires. 

Article  féparc.  Comme  avant  la  conduiîon  & 
k  iïgnatare  du  traité  d' union ,  couçlu  &  figné 
aujourd'hui  entre  LeursHautes-Puiflances  &  le 
louable  cajitoii  de  Berne  >  il  s'eft  élevé  depuis  peu 
liné  guerre  iuteftiiie  daiis  la  Suifle  ,  il  eft  ftipu** 
lé  par  cet  articlt*  féparé ,  qui  aura  la  même  force , 
CGwmne  s'il  était  inféré  dans  le  traité  principal* 
Que  Leurs  Hautes -PuiHànces  ne  feront  point 
obligées  par  le  dit  traité  ,  de  fournir  à  la  républi^ 
que  de  Berne  pour  la  guerre  intefttiie ,  préfen» 
cernent  allumée  en  Suiâe ,  les  fécours  y  ftipulés. 
Mais  il  des  puiâances  étrangères  prenaient  occju 
f\oï\  de  cette  guerre ,  pour  attaquer ,  foit  la  dite 
république  de  Berne ,  foit  les  états  ^ui  font  fous 
fa  domination ,  &  fur  lelquels  elle  a  droit  de 
ibuveraineté ,  de  même  que  fes  combourgeois  & 
fa  barrière  ,  ]>urs  Haïmes -^PuiâTances  feront 
^ors  obligées  de  remplir  les  conditions  du  dit 
^pxiité* 

Amû,  fait  &  eoncli^  Sx. 

L'auteur  fe  croit  obligé  de  faire  remarquer 
4ci  rXJue  cet  article  féparé  eft  une  preuve  incon- 
te&âMc4^  &ntinieii>  >&  de  Id  conduite  patrîo* 


92  s  E  K  V  I  C  Ë 

Introduâion. 


nqvte  du  canton  de  Berne ,  au  milieu  de  la.guerre 
jateftine,  qu'il  avait  fur  les  bras  dans  ce$  con* 
jondures  critiques  5  car  en  renont;ant  avec  au* 
tant  de  magnanimité  aux  fubfîdes ,  qui  étaient 
dûs  à  cette  république  par  Leurs  Hautes -Piui^ 
iances ,  en  vertu  de  Tarticle  6  du  préfent  traité-» 
Berne  ôtait  tout  prétexte  aux  pui^fances^voifi* 
nés  de  ^immifcer  dans  cette  gnexrç  civile;:  de  la 
Suiâe»  ce  qui  du  refte  iiefâurait  échapper  au 
jugement  de  toutledeur  impartial.  * 

£n  171; ,  les  Ligues-Grifes  conclurent  avec 
Leurs  Hautes  -  Puiâances  un  traité  d'union»  qui 
fut  figné  à  laHaye  le  ij  Avril;  cette  alUance 
fut  arrangée  à  peu  près  fur  le  même  pied  que 
celle  que  Ton  vient  de  tranfcrire. 
.  En  1714,1e  général  de  St.  Saphorin arrangea 
&  conclut,  avec  les  députés  des  Etats-Généraux, 
authorifé  &  au  nom  de  la  république  de  Berne, 
en  vertu  de  l'article  16  du  traité  d'union ,  figné 
k  la  Haye  le  ai  Juin  171Z  entre  ces  deuxpuit 
iances, une  capitulation  pour  les  troupes  Ber- 
noifes  au  fervice  des  Etats  -  Généraux  ,  de 
même  que  pour  les  levées ,  que  Leurs  Hautes- 
Puiifances  feront  à  Taveiiir  en  droit  de  faire  dans 
le  canton  de  Ëerne ,  en  vertu  de  l'article, 4  du 
dit  traité  d'union.  Cette  capitulation ,  contenant 


D  E      HOL  L  ANOÏ.  9J 


InWodttiiion, 


XXXII  articles  ,  a  toujours  été  conftamment 
obfervee  par  Leurs  Hiunes  -  PiiiiTances  ,  à  re- 
gard des  régimens  &  compagnies  fiemoifes. 
Quant  à  la  nomination  des  places  d'oBiciers, 
celle  de  colonels ,  Jieutenans  colonels  &  majojs, 
&itréfervée  à  L.  H.  P*  en  obfervaiit  Tancienneté 
des  capitaines  î  la  nomination  des  capitaines  fut 
réfervée  au  canton  de  Berne  ,  en  obfervant  Tar- 
ticle  14  du  dit  traité  d^unioui  &  enfin  la  nomi- 
nation des  officiers  de  chaque  compagnie  îiïi  ré- 
fervée au  capitaine ,  eu  obfervant  îxiutefûis  de 
fuivre  le  rang  du  tableau. 

En  1714?  Leurs  Hautes^Piiiflances  diminue- 
lent  confidérablement  leurs  troupes ,  KEurope 
méridionale  venant  d'être  pacifiée  par  les  traitéà 
d'Utrecht  &  de  Raftatt.  Dans  une  réforme  de 
plus  de  40  mille  hommes ,  faite  par  les  Elats* 
Généraux  cette  année  &  les  deux  fuivantes ,  il 
y  eut  quelques  fé^mens  Suifles  moitié  incorpo^ 
rés  &  moitié^formés ,  &  beaucoup.de  compa- 
gnies de  notre  nation  efluyerent  ce  dernier  fort. 
Le  premier  bataillon  dû  régiment  de  Tfchamer, 
levé  en  1695^  par  Jean  Heiuî  Lochmann ,  fut 
réformé  ,  &  le  fécond  bataillon  fut  incorporé. 
Le  régiment  de  Métrail,levé  en  1694  a  Jorée, 
par  Jeaa  àé  Sacconaî»  &  entré  ea  11^7^  au  ï^x^ 


5<J  Service 

■  '   Il     I  I       nnfrfe==! 


IntroduSiotf. 


néraux ,  &'pour  arranger  cette  affaire  à  la  fatifr*. 
fadion  des  deux  puiflances  contraâantes.  Cet^ 
officier  d'un  mérite  difiingué ,  qùt  joignait  une 
bravoure  rare  aux  talens  militaires  les  plus  re^ 
cherchés  »  ne  trompa  en  aucune  manière  la  con> 
£ance  flatteufe ,  dont  fes  fouverains  daignèrent 
rhonorer.  Et  fans  fe  laifler  rebuter  par  toutes  les 
difficultés ,  que  fon  colonel  général  chercha  à 
lui  luiciter  dans  cette  négociation ,  le  major  May 
s'acquitta  avec  autant  d'habileté  que  de  2ele» 
d'une  conuniflîon  auffî  délicate ,  &  dont  un  ofiU 
cier  général  fe  ferait  trouvé  honoré. 

_  Ayant  préfenté  plufieurs  mémoires  aux  Etats* 
Généraux ,  ces  derniers  renvoyèrent  le  major 
May  au  grand-penfîonnaire  de  Hollande ,  avee 
lequel  il  eut  diverfes  conférences  ,  à  la ,  fuite 
defquelles  les  fei2e  compagnies  Bemoifes  ,  déjà 
avouées  parce  canton ,  fuivant  TaFt.  j  du  traité 
d'union ,  furent  confervées.  Les  vingt  &  quatre 
compagnies  de  ce  canton  l'auraient  été  ,  fi  le 
major  May  n'avait  été  traverfé  dans  cette  né- 
gociation par  fon  colonel  général. 

En  171 8  5  les  troupes  Sutfles  au  fervicè  de 
Hollande ,  furent  clafleês  &  arrangées ,  par  une 
réfolution  des  Etats-  Généraux  du  zG  Janvier  » 

dans Tosdrt  fuivant* •     ,   *..  .  .>t 

i^  Le 


DE     HOLLANbE.  97 

=j Tfîtf^  ■     ■       ■ 

Introduâion. 

1».  Le  régiment  du  comte  d'Albemarle ,  co* 
lonel  général  des  Suiâes  &  Grifons ,  fut  mis  à  dix 
compagnies ,  parmi  lefquelles  étaient  la  corn* 
pagnie  colonelle  de  Métrail ,  deux  compagnies 
de  Baie  &  une  du  régiment  de  May^  Trois  autres 
compagnies  Zuricoifes  du  régiment  de  Tfchar- 
ner  y  ayant  déjà  été  incorporées  en  17 14. 

a«,  Le  régimeirt  de  Goumoins ,  levé  en  169} 
par  Nicolas  Tfchamer ,  fut  porté  de  même  à 
dix  compagnies,  parmi  lefquelles  fe  trouvaient 
la  colonelle  du  régiment  d'Abraham  Tfchamer, 
^e  compagnie  du  régiment  de  May  ,  &  deux 
compagnies  du  régiment  de  Métrail. 

J^  En  échange ,  le  régiment  du  brigadier 
Charabrier  de  Neuchâtel  ,  levé  en  1696  par 
Guillaume  de  Murait  de  Berne ,  fut  réduit  à  fix 
compagnies ,  dont  quatre  étaient  Bernoifes  ,  & 
les  deux  autres  de  Neuchâtel  ;  les  deux  autres 
compagnies  ayant  été  réformées  en   171  f. 

4 .  Le  régiment  Grifon  de  Schmidt,  levé  en 
léjf  par  Hercules  8e  Cappol  ,  fut  de  même 
léduit  à  fix  compagnies  Grifonnes  ,  les  deux  a  u 
très  ayant  été  réformées  en  1716. 

Dans  ce  dernier  arrangement  des  Etats-Géné- 
raux ,  à  regard  de  leurs  troupes  SuiiTes  ,  qui  fub- 
iîfta  jufqu'en  1740 ,  &  qui  annuUa  deux  autres 
Tome  VIII.  G 


98  ^Service 


Introdu&ion. 


réfolurions ,  prifes  à  cet  égard  en  1714  &en 
1716,  par  cette  républiques  elle  conferva  ^z 
compagnies  SuiiTes ,  dont  fix  de  Zurich ,  feize  de 
Berae ,  deux  de  Bâle  ,  deux  de  Neuchâtel  &  ùx 
des  Ligues-Grifes.  Ainfi  que  les  Etats-Généraux 
réformèrent  huit  compagnies  Bemoifes  ,•  contre 
la  teneur  expreffe  des  articles  j  &  7  du  traité 
d'umon  perpétuelle  ,  conclu  en  17 12  avec  le 
canton  de  Berne. 

En  171 9,  les  intrigues  du  cardinal  Albéroni 
ayant  excité  un  nouveau  fôulévement  en  Ëcofle  i 
eh  faveur  du  prétendant,  les  Etats -Généraux 
envoyèrent  à  Georges  I,  roi  d* Angleterre ,  un 
fécours  de  2000  hommes  d'infanterie  5  dont^le 
régiment  de  Goumoins,fous  les  ordres  de  fon  co- 
lonel &  du  major  Emanuel  May  de  Ruedt,  forma 
les  trois  -  quarts  de  ce  corps  y  lequel  fut  corn;- 
mandé  par  Jean  Rabo,  baron  de  Keppel,  général- 
major  au  fervice  de  L.  a.  P.  D  joignit  le  général 
Wigthman  ,  lui  aida  à^iflîper  le  peu  de  trou- 
pes Efpagnoles  qui  avaient  abordé  en  Ecoflè  y 
&  à  foumettre  quelques  tribus  d'Ecoflais  mon- 
tagnards ,  qui  ^'étaient  derechef  armées  en  ù^ 
veur  du  chevalier  de  St.  Georges. 

En  1726  ,  les  Etats -Génénmx  réduifirerif 
toutes  les  compagnies  SuifTes  à  loolxommes  jèa 


IntroduOitm. 

'    .        ,  4.  -  -  ■     1  -    -  ■■■Il  I  JL        l     n 

Irifiim^femmolnt  wt  ca]pitaines  la  gratific^ttûit 
wbuffç  »  4  aSTon  dû  i  f p  homiiie9» 

£ai740ile  récent  dçCon^t^d-d^ani 
Omiflàff  )  ht  augmenté  de  deux  iioDTellet 
ownpaptte^ 

I!ti'i74i  »txnitet  Jet  eomimgiiîes  Siti^es  ju* 
ïnidttedief  xeoiifet  à  ifohommes^  La  mmp 
ttfliciki  téf^^ns  d0  Confiant  &  d«  Sturlet 
tsçamA  leur  fonnation  aAuelle  &  periQanfntpt 
^imt  au  noml^te  d^  compagnies  )  ayant  été 
foitàt  pat  Ifst  atrangeiDçns  $  augmeptattotif 
fimatkte»  »  chacun  à  douée  compagmeet  Benioi*^ 
fes.  I>é84or<  Ces  deuï  régitnens  »  uniquement 
affeâé»  au  ôanton  de  Berne  »  formèrent  les  24 
compagnies  Befnoiies  ,  Spécifiées  dans  les  artî* 
cki  j  &  7  du  traité  d^union  »  permanentes  &  per- 
{ȎtueUe& 

Le  régiment  de  Conibnt  rei^ut  5  quatre  corn* 
(agrdf  s  fiernoifes  du  régimeht  d^  Hiratel  »  dans 
lequel  ^en  échange  on  fit  pafler  les  deux  compa^ 
gaies  de  Bàle  &  les  deux  de  Neuchàtfsl ,  deux  au» 
1res  compagnies  B^mDifes  du  régimi^nt  de  Stur- 
1er  5  &  deu:s:  compagne  de  nçUvelle  levée  ^ 
auffî  de^  Beri3#â  Ce  qui  forma  mi  ^tal  de  douce 
xooipag^iiés ,  réparties  en  tsrois  b^tailLoi^s ,  cha- 
cm^  de  6po .  kommes. 


îoo 


ÔER  VICE 

IntradticiiotL 


Le  régiment  de  Stiirler ,  ci-devaiit  de  Gou- 
^loiiis  de  Corcelles  ,  fut  augmenté  de  quatre 
nouvelles  compagnies  à  ce  qui  porta  ce  régiment 
à  douze  compagiiies  ,  réparties  dans  trois  bacail-r 
Ions  5  chacun  de  éoo  hommes. 

La  même  année  ^  le  régiment  de  Hirzel  fut 
augmenté  de  quatre  compagnies  Zuricoifes  » 
de  nouvelle  levée  ;  &le  régiment  GrUon  de  Sa- 
lis re{;iit  une  augmentation  de  fix  nouvelles 
compagnies  levées  par  les  Ligues-Grifes.  De  fa- 
çon que  ces  deux  corps  furent  portés  chacun  ^  à 
trois  bataillons ,  chacun  de  éoo  hommes ,  &  de 
quatre  compagnies,  ^M 

Ainfi,en  1742,  L*  H.  P.  avaient  à  leurferviflH 
48  compagnies  SuitTes  ,  réparties  dans  4  régi- 
mens  &  dans  iz  bataillons ,  &  formant  un  corps 
de  7200  hommes  j  y  compris  fa  prima  plana» 

Quelques-uns  de  nos  ledeurs  5  furpris  peut- 
être  »  de  ne  pas  trouver  ici  des  détails  far  les 
opérations  des  armées  Hollandaifes ,  pendant  la 
guerre  de  1742  à  1748  ^  nous  permettront  de 
leur  communiquer  les  réflexions  fuivantes  ,  fur 
les  régimens  Suifles  fervant  en  Hollande  pen- 
dant cette  époque.  Réflexions  émanées  de  cet 
■efprit  de  vérité  &  de  juiHce  la  plus  impartiale, 
qui  nous  a  toujours  guidé  daiis  tout  le  cours 
cet  ouvrage* 


DE    HOLLAKDE.  lOI 


JntroduSion. 


.  Let  txonpeii  Stalfles  en  Hollande  n'ont  ïieo  à 
{b  {«pr&eher ,  fi  les. armes  de  L.  H.  Pr  n'ont  pas 
eu  des  iuccès  pliis  heureux  ,  pendant  cette 
goetre,  Les  té^mens  de  notre  nation ,  montre^ 
tentcbaiSitDtites  les  expéditions  où  elles  furent 
Mi(le)i<ée8  ,Ie  ihème  eTprit  de  bravoure  qui  les 
catiAÉilk  daïls  tous,  les  tenis ,  &  qui  leur  avait 
*|i#-%ètte  réputation  glorieufé  pendant  Ift 
goene  dé  la  fucceflîon  d'Eipagne.  Le' régiment 
de^Goi^ànt  contribua  ,  en  1744,  à  défendre 
i^^avec  une  valeur  exti^ordinaire.  Le  rég& 
iMK'iieHirzel  iervitde  la  mènle  manière  Tannée 
d^aptès  au'^^iiége  de  Tournai  ;  &  il  ferait  très-ih- 
jûfte  d'attribuer  à  ce  corps  ,  toutes  les  fautes 
commifes  dans  la  défenfe  de  cette  place  par  fort 
commandant.  Les  régiraens  de  Sturler  ,  de 
Confiant  &  de  Salis ,  furent  tenus  à  la  bataille  dé 
Fontenoi ,  le  ii  Mai  I74f  ,  dans  Tinacflion  la 
plus complette,  par  les  ordres  précis  &  réitérée 
Ai  vieux  &  pufîllanime  général  de  Cronilrom, 
îiri  avait  le  fort  de  cette  journée  &  même  de 
cette  campagne  entre  fes  mains ,  en  fe  rendant 
<ux  repréfentations  réitérées  du  colonel  Stur- 
ler, qui  voyait  les  troupes  Suifles  foudroyée^ 
par  l'artillerie  Françaife ,  fans  pouvoir  s'en  ga- 
xaatir  ni  fe  défendre.  Le  maréchal  de  Saice  ayant 

9  i 


IG2  Sertir 

Il  II    II g^iSitfàfrggg 

Introduction. 


iiivéfti  &  aflîégé  Bruxelles  le  i  Février  174^, 
les  cbe^  de  neuf  bataillons  Suiâès  &  de  fix  ba- 
tailloHs  Hollandais,  C  à  la  tète  derquelsfe  trou- 
.vaient  les  gardes  HoUandaifes  )  s'étant  raflem* 
blés  en  confeîl  de  guerre,par  ordre  desgétiérwic 
commandans  de  cette  place ,  diictfberetit  &  «p* 
])rouverent  un  plan  du  colonel  Stutler  9  tendant 
à  percer  de  nuit  un  quartier  de  l'armée  Frangai- 
fe  s  &  ce  plan,  -félon  toutes  les  apparences,  await 
réuffî^  fi  pour  le  malheur  de  ces  troupes  »  rem- 
plies de  valeur  &  de  bonne  volonté  »  les  géné- 
raux commandans  de  Bruxelles  n'avaif^t  rendu 
ces  difpofitions  inutiles, en  rendâiit cette  place 
aux  ennemis ,  &  en  Sacrifiant  par  une  capitula* 
tdônaufiî  honteufe  que  blâmable,  jf  bataillons 
ti^oupes  d'élite.  -Le  major ,  depuis  lieutenant  gé** 
néral  May  de  Kiefen ,  défendit  NiveUe  ,  petite 
ville très^nud fortifiée,  avec  une  bravoure  qui 
le  couvrit  de  gloire  i  il   ferait  etSéz  injufle 
de  rendre  les  troupes  SuilTes  de  la  .gai^niibn 
dé  Berg-op-2om  ,  relponfables  de  la  Turprife 
d^uhe  plaœ,  qui   ne  devait  jamais  l-ètre,  & 
dont  le  gouverneur  laiirait  mérité  &  fùbi  même  . 
1a  .punition  la  plus  févere ,  s'il  n'avait  trouvé  une 
prote<aion  marquée.  Perfonne  n'ignore  ,  que  ces 
«rompes  fe  défendirent  à  l'ai&ut  dç  c^we  viJlo^ 


/ 

DB   HoLLAVbS.  IO| 

mÊÊmmmÊBmsmmÊmastStÛgtssssssssBBÊmmmÊmÊm^atBaÊÊBOÊf 


IfOroduSion. 


tMQie  bravoure  inébraiihi1ile..Enfii^Foii  cotw 
mal  >qtfil  était  bien  âcheiix  pour  les  xégi- 
«m^IûGm»  de  fe  trouver,  durant  cette  guerre^ 
]^|ll99lt4u_ixnns  commandés  par  des  gêné- 
tpnxy'dont  Tincapacité  où  la  mauvaife  volonté  » 
aiMt  Jm  entraves  les  plus  pénibles  à  leur  '  v»« 

En  1747»  Mr*  LuUinde  Genève  ,  qui  avait 
loqf^^Kiiiy^fervi  en.France,&tquitt;é  ce  ftrvice  ea 
i74(»comnie  major  du  régiment  de  Diesbach,. 
leni  oa»  compagnie  franche  de  ifo  hpmniesr 
pote  le^ièrvice  des  Etats  -  Généraux ,  qu'il  corn* 
poMb  avec  rang  de  lieutenant  coloneL  Cette 
troupe  fut  réformée  en  I7f  i ,  &  fon  chef  obtint 
la  commiflîon  de  colonel  en  1766. 

En  1747 ,  les  Etats-Généraux  députèrent  au 
milieu  de  Novembre,  Onno  Swier  vanHaren, 
auprès  des  cantons  proteibms ,  eu  qualité  d'en- 
voyé extraordinaire  »  &  particulièrement  auprès 
Al  canton  de  Berne ,  pour  demander  à  cette  ré- 
publique ,  une  nouvelle  levée ,  en  vertu  de  l'ar- 
tkJê4du  traité  d'union  perpétuelle  de  171 2.  M. 
de  Haren  ayant  reçu  le  26  Décembre  fa  pre- 
mière audience  du  confeil  fouverain  de  Berne, 
obtint  fans  aucune  difficulté, la  demande  qu'il 
fit  k  cçtte  république  de  la  part  de  L.  H.  ?•  »  do 

G  4 


Jo4  Service 

Br        fi-f»    Il  j^b::s^="; 


IntroduSion. 


leur  accorder  la  levée  d*un  régiment  Bernois  de 
3^400  hommes  ,  &  Taugmentation  de  f  o  hom- 
mes dans  chacune  des  24  compagnies  Bemoiies 
permanentes  5  ce  qui  formait  une  levée  de  fé- 
cours  de  j6oo  hommes. 

Ce  régiment  ,'levé  les  deux  premiers  mois  de 
1748  >  fut'compofé  de  douze  compagnies ,  <:ha- 
cune  de^oo  hommes ,  dont  huit  furent  comman- 
dées par  des  bourgeois  de  Berne ,  &  les  quatre 
autres  par  des  fujets  de  ce  canton,  Divife  en  trois 
bataillons,  chacun  de  800  hommes ,  ce  régiment 
fut  réformé  en  I7f  i  ,  après  avoir  fervi  trois 
amiées ,  fuivant  fa  capitulation.  Le  colonel  de  ce 
régiment  fut  Abraham  de  GraiFenriedt  ,  iflu 
d'une  anciemie  famille  noble  &  patricienne  de 
Berne ,  qui  a  fourni  divers  avoyers  d'un  mérite 
trè»-diftingué  à  cette  république. 

11  naquit  en  1700  5  entra  en  171  g  au  fervice 
de  L.  H.  P.  comme  enfeigne  dans  le  régiment  de 
Goumoins;  obtint  en  17^0  une  compagnie 
dans  le  régiment  de  Naflau-Friefe  infanterie  j 
du  confeil  fouverain  de  Berne  en  17  jf  5  il  quitta 
en  1740  le  fervice  de  Hollande,  pour  prendre  le 
bailliage  de  Vevais  rentra  en  1748  à  ce  fervice, 
comme  colonel  propriétaire  d'un  régiment  Ber- 
nois de  2400  hommes.  Il  fut  réformé  avec  fon 


DE     HoLLANDEJ  lOf 


IntroduSion. 


régiment  en  1761,  devine  avoyer  de  Morat  ea 
iféf ,  banner«t  de  Berne»  en  1768;  mort  en 
177 ç  ,  après  avoir  déployé ,  dans  fa  carrière  mi- 
litaire  ,  autant  de  valeur  que  de  capacité  ;  &  dans 
fa  carrière  politique ,  tous  les  taiens^d'un  magi& 
trat  très-éclairé. 

'  En  1^489  toutes  les  compagnies  desrégimens 
de  Vieux  Sturler ,  G)nftant ,  Planta  &  Hirzel 
furent  augmentées  de  fo  hommes  chacune,  de 
fitçon  que  ces  quatre  régimens  furent  portés  par 
cette  augmentation,  chacun  à  2400  hommes, 
fe  divifés  en  trois  bataillons  ,  chacun  de  800 
lïommes. 

La  même  année ,  M.  de  Haren  fit  dans  le  cou- 
rant de  Février  &  de  Mars  ,  au  nom  des  Etats- 
Généraux  ,  les  capitulations  fuivantes. 

X®.  Avec  le  canton  de  Zurich  ,  pour  quatre 
nouvelles  compagnies  Zuricoifes ,  chacune  de 
^^>Q  hommes  ,  qui  entrèrent  dans  le  régiment  de 
Hirzel,  en  remplaçant  celles  que  le  colonel  Sa- 
niuel  Chambrier  venait  d'en  tirer. 

^^.  Avec  Samuel  Chambrier,  de  Neuchâtel» 

Voyez  lieutenans  généraux-,  article  io.)i  lequel 

obtint  des  Etats-  Généraux  ,  quatre  compagnies 

du  régiment  de  Hirzel,  afFedées  à  Bâle  &  à  Neu- 

chicel ,  dont  était  la  fienne.   Il  joignit  à  cette 


J06  SVRTICB 


Introduction. 


croupa  «  huit  compagnies  de  nouvelle  levée,  cha- 
cune de  icx> hommes,  à  quoi  les  quatre andea« 
nés  avaient  déjà  été  portées  ;  ce  qui  forma  mn 
régiment  SuiAe  de  1400  hommes ,  compofé  de 
dou^e  compagnies  ,  &  divifé  en  trois  batailloin, 
chacun  de  goo  hommes. 

]^.  Avec  Jacob  de  Budé ,  de  Genève;  (voyes 
généraux  majors ,  article  14.)  Pour  la  levée  d'un 
régiment  Suifle  de  2400  hommes ,  de  même  com« 
poûtlon  que  les  régimens  de  Graffenriedt  &  de 
Chambrien 

4^.  Avec  les  cantons  de  Zurich,  de  SchaiSliaiUi 
fen ,  de  Glarus  &  d'Appenzell  réformé  •  pour -un 
régiment  de  gardes  SuifTes,  compofé  de  huit 
compagnies ,  chacune  de  200  hommes,  &  divifé 
en  deux  bataillons  ,  chacun  de  goo  hommes.  Le 
canton  de  Berne  n'ayant  pas  voulu  avouer  les 
compagnies  de  May  &  de  Watteville ,  confentit 
néanmoins  en  1761 ,  à  recruter  les  trois  compa- 
gnies Bernoifes  de  ce  régiment. 

f^.  Avec  les  cantons  de  Glarus  &  d'Appenxell 
réformé ,  ainfi  qu^avec  celui  de  Schaffhaufen  & 
h  ville  de  S«  Gall ,  pour  la  levée  d'uif  régiment 
de  1400  hommes ,  compofé  de  douze  compa- 
gnies, chacune  de  aoo  hommes,  &  divifé  en 
trois  bataillons ,  chacun  de  goo  hommes*  Ce  régi-. 


Di    HollavdV  107 


■Bi 


TntrodttSUm. 


ment  fîit  donné  au  général  majof  Charles  An- 
toine Sturler  •  &  le  général  major  Hans  Frédéno 
Stoker^  de  Schaffhaofen,  en  ^  .aâudlemene 
colonel  propriétaire. 

Tatkau  des  troupes  Suijfes  en  1748. 

Hommes.' 

Deux  Imtaillons  du  régiment  des  gardes ,  1200 
Trois  bâtaill.  du  régîm»  de  Vièux'Sfturler»  2400 

9 de  Confiant,     •    2400 

^ de  Planta,  .     .     2400 

B deHirzel,    •    •    2400 

3  .  •  •  •  •  •  de  Graffènriedt,  2400 
j     ,     «    •     «     .     •       de  Jeune  Sturler,  2400 

j de  Chambrier,     2400 

;     ; de  fiudé,     •     .     2400 

Total ,  9  régimens ,  faifant  26.bâtaiilon8 ,  20400 

En  175*0,  toutes  les  compagnies  Suifles  furent 
réduites  à  i  fo  hommes,  &  les  régimens  de  Cham« 
brier  &  de  Budé^rent  réformés. 

En  17^1  ,  le  régiment  de  GrafFenriedt  fut  ré- 
formé  &  les  compagnies  des  régimens  de  Vieux 
Sturler,  de  Coudant ,  de  Planta ,  de  Hirzel  &  de 
Jeune  Sturler ,  furent  réduites  à  lOo  hommes , 
en  confervant  néanmoins  aux  capitaines  leurs 
gratiâcations ,  à  raifon  de  lyc  hommes  ^  par 


log  '    s  1  n  V  1  c'i 


Bsas 


IntroduQion. 


cette  rédadlion  >  ces  cinq  rigimens  reçurent  la 
formation  qu'ils  conferverent  jufqu'en  178  f  ,  & 
ibrent divifés en  deux  bataillons,  chaeun  de  Gx 
compagnies  ou  dç  600  hommes» 

En  1752  »  les  compagnies  des  gardes  Suitfet 
furent  auffi  réduites  à  100  hommes  depuis  cette 
époque  j  ce  corp^li  refta  compofé  de  deux  bataiL 
Ions  9  chacua  de  400  hommes. 

En  i77Zf  les  Etats- Généraux  créèrent  danf 
toute  leur  infanterie,  un  lieutenant. colonel  & 
un  major  par  bataillon  s  ce  .qui  fut  exécuté  dans 
tous  les  régimens  Suiâes  au  fervice  de  leurs  Hau- 
tes-Puiflances.  Cette  ordonnance  fut  révoquée  en 
178  f  ,  quant  aux  lieutenans  colonels»  qu'on 
.lailTe  éteindre  fucceflivement. 

En  1779  ,  la  marine  commerçante  des  Provin- 
ces Unies  montra  beaucoup  de  zèle  &  d'emprefle- 
ment  pour  les  états  infurgens  de  l'Amérique  & 
de  la  France,  qui,  depuis  1778 ,  fouienait  ceuz^ 
ci  dans  leur  infurredioncontiq^leur  métropole, 
en  pourvoyant  les  vaiâeaux  infurgens ,  &  en 
fourniâant  des  munitions  de  guerre  &  navales^ 
aux  ports  de  France.  Ces  livraifons  blefTant  ou- 
vertement les  traités  d'alliance  ,  qui ,  depuis  un 
Hecle ,  fubfiftaient  entre  la  Grande-Bretagne  &  les 
Etats -Généraux  ,  excitèrent  des  réclamations  & 


des  plaintes  d'autant  plus  vives  de  la  part  du  mî 
BJftere  Anglais,  que  ce  commerce  illicite  paraiCÏ] 
fait  avoir  ttqu  une  approbation  tacite  d'une  par- 
tie des  membres  de  la  régence  de  Holtandc.  LV 
fyle  que  les  Etats  -  Généraux  accordèrent  dans  le 
même  tems  au  célèbre  arnaateur  Américain  Paul 
Joncs ,  avec  deuï  prifcs  Anglaifes  »  dans  leTcxel, 
les  approviOonnemens  de  toute  efpcce  que  les 

^citoyens  d'Amfterdam  s'emprefferent  de  lui  four- 
nir î  le  tout  malgré  les  proteihiions  du  chevalier 
d'York  ,  miniftre  d^Angleierre  i  la  Haye  j  forti- 
fièrent le  foupcjon  de  cette  connivence  ftir  ce  com^ 
Krce  illicite  chez  ce  Hernier,  DèsJors,  la  cour 

Ide  Londres  fit  fentic  fon  mécontentement  aui: 
états  de  Hollande^  en  faifant  vifiter,  arrêter 
même  &  faifirjles  vaifleaux  Hollandais»  fufpçc- 
tés  de  contrevenir  ainfi  aux  traités  i  ce  qui  ar- 
riva le  I  Janvier  1780,  au  comte  de  Byland, 
la   tète  d'une    fiotitle  Hollandaife  ,    attaqué 

^*  faifi  par  le  chef  d'efcadre  Fieldîng,  fur  fon 
jrcfus  de  fe  laifler  vifiter  par  ce  dernier-  Cette 
violence  révoltante  de  Fielding  ,  çommifc  en 
pleine  paix  ,  ayant  été  hautement  approuvée  pat 
le  minilîere  &  le  ptrlement  d'Angleterre ,  les 
i-tats  -  Généraux  ne  prirent  pas  même  alors  dea 

rxnefures  promptes  Se  vigoureuftfs  de  défenrc ,  en 


112  Seryici 

IntrodUSion. 


attaque  avec  la  plus  grande  valeur  ,  il  lui  livra 
un  des  combats  les  plu^  fanglans  de  cette  guerre. 
Les  Anglais  ayant  de  leur  côté  manœuvré  avec 
autant  d'habileté  que  de  bravoure  ,  ce  fut  une  de 
ces  batailles  deftruâives  &  indécifes,  où  les  deux 
partis  s'attribuèrent  la  viâoirej  &  à  la  fuite  de 
laquelle  les  deux  amiraux  reçurent  des  conïlpli. 
mens  &  furent  récompenfés  de  leurs  fouverains 
refpeâifs.  Mais  »  à  quoi  tendit  cet  exemple  de 
valeur  de  la  flotte  Hollandaife  ?  A  relier  dans 
Tinadion  renfermée  dans  le  Texel ,  le  refte  de 
cette  campagne  &  la  plus  grande  partie  de  la  fui* 
vanter  tandis  que  la  plupart  des  flottes  marchan« 
des  des  Provinces-Unies  ,  devinrent  la  proye  des 
efcàdres  Anglaifes  &  des  a&mateurs  de  cette  na* 
tion  ,  dont  en  échange  ,  la  marine  commerçante 
voguait  en  toute  fureté  dans  les  mers  du  Nord , 
rentrant  &  foytant  de  fes  ports ,  avec  nne  féca- 
rité  parfaite }  tandis  enfin  ,  que  la  flotte  Hollan. 
daife  entièrement  réparée ,  approviûonnée  &  con- 
fîdérablement  renforcée ,  aurait  pu  tomber  avec 
fuccès  dans  le  cours  de  1782  ,  fur  divers  trand 
ports  nombreux  de  navires  Anglais  ,  revenant  de 
la  Baltique  avec  de  faibles  efcortes ,  &  hors  d'état 
de  lui  réfifter.  En  portant  ce  coup  funefte  à  PAn- 
gleterre»  &  en  protégeant  avec  fuccès  leur  marine 

commerçante. 


BE  HOLLAKDC.^  11} 


IntrodnSion. 


commerçante,  les  Etats-'Généraux  auraient  joué 
.un  sole  bien  diâPérent!,  durant  cette  guerre  fi  deC- 
trudtive  pour  eux ,  &  n'auraient  probablement 
pas  été  réduits  à  la  terminer  par  une  pacifieatioti 
auffi  onéreufe  ,  dont  la  ceflîon  de  Négapatnam 
à  la  compagnie  Anglaife  des  Indes  »  &  le  libre 
commerce  de  fes  vailTeaux  dans  les  Moluques , 
formèrent  le. point  eiTentiet,  de  même  que  les 
deux  articles  vies  plus  funeftes  à  la  compagnie 
HoUandaife  des  Indes  orientales. 

La  lenteur  des  délibérations  de  la  Haye»  fuite 
ocdinaire  de  la  conftitution  des  Provinces  Unies  f 
impatienta  plus  d'une  fois  le  miniftere  de  Ver- 
lailles ,  &  fut  caufe  que  les  Etats  -  Généraux  ne 
purent  convenir  d'une  fufpenfion  d'armes  avec 
l'Angleterre,  que  le  20  Janvier  1783  ,  jour  de  la 
fignature  des  préliminaires,  entre  la  France ,  l'Ef- 
pagne  &  les  Etats-Unis  de  l'Amérique  feptentrio- 
nale ,  d'un  côté  ,  &  l'Angleterre  de  l'autre.  La 
même  lenteur  fut  caufe  ,  que  les  ambalTadeurs  de 
Hollande  à  Paris ,  ne  fignerent  les  articles  préli- 
minaires de  la  paix ,  au  nom  des  Etats- Généraux,' 
avec  l'ambaffadcur  d'Angleterre  à  Paris ,  que  le 
a  Septembre  1783  ,  jour  de  la  fignature  du  traité 
de  paix  définitif,  entre  les  quatre  puiflanrce^  beU 
ligérantes ,  citées  ci-deiTus. 

Tome  VIII.  ;    H 


114 

httroduHion. 


Sur  ces  encrebices,  le  minillere  de  Londres 
fentant ,  (  malgré  les  avantages  décifiis ,  quHl  ve-. 
nait  d'alTurer  au  commerce  Anglais  dans  les  Indes 
orientales,  fur  celui  des  Hollandais  dans  ces  coo* 
trées  ,  par  la  fignature  des  préliminaires,}  fa  fàtjite 
irréparable,  d'avoir  rcdutc  un  ancien  allié  de 
l'Angleterre  à  fe  jeter  entre  les  bras  de  la  France» 
fit  d'inutiles  efforts  pour  le  ramener,  &  tranfpor» 
ter  de  Paris  à  Londres ,  les  négociations  ulcérieu- 
tes  avec  les  Etats-  Généraux ,  au  fujet  du  craké 
définitif  >  offrant  même ,  au  rapport  unanime  de 
tous  les  écrits  &  nouvelles  du  jour,  à  L.  H.  P. 
d'envoyer  pour  cet  effet  &  pour  traiter  direâie- 
nient  avec  eux,  un  ambafladeur  Anglais  à  la  Haye. 
Le  même  mintitere  fit  plus  encore ,  pour  rom- 
]^re  ou  affaiblir  du  moins ,  les  nouveaux  liens 
avec  la  France  &  les  Provinces  Unies  j  il  offrit  » 
fclon  les  témoignages  ci  •  deifus ,  d'adoucir  une 
partie  des  articles  préliminaires ,  &  alla  jufqu'i^ 
confentir  à  la  refliitutîon  de  Négapatnam  ;  pourvu 
que  les  Etats- Généraux  s'engageaient  à  renou- 
yeller ,  &  même  à  reiferrer  leurs  anciens  traités 
d'alliance  avec  la  Grande  -  Bretagne.  Le  croira  •  t- 
on  !  ces  ouvertures  avântageufes  du  roi  d'Angle- 
terre &  de  fes  miniftres  ,  furent  rejettées  avec  dl-y 
daia  &  fans  héilter  par  la  majorité  des  Provinces- 


DE   HOLLAHDI. 


Ilf 


hitroduSion, 


tJnkSf  où  la  plus  grande  animoficé  &  la  haino 
nationale  contre  les  Anglais»  avaient  généralemcnc 
ir€tnplacé  tes  anciennes  Imifons  entre  les  deux  na* 
tîons.  Haine  nationale  des  Hollandais ,  exciter 
chez  eux  ,  il  faut  en  convenir,  à  jufle  titre ,  pat 
les  procédés  vraîmcnc  blâmables  des  Anglais  dans 
les  çommericemens  de  cette  guerre  \  &  qui»  bien! 
loin  d^avoir[d!minué  depuis  la  paix  générale,  pa< 
tait  tout  au  contraire  augmenter  de  jour  en  jour  » 
dansdiverfes  provinces  Jdc  cette  république.  Dé 
Ibrte  que  le  traité  définitif  de  paix  i  entre  l*AngW 
terre  &  les  Etats-  Généraux ,  ne  fut  figné  que  lé 
20  Mai  17841  &  félon  IHntcntionde  ces  derniers  ai 
paris ,  fous  les  yeux  &  par  rîntcrvention  du  mi- 
niftere  de  Verfailles,  Il  eft  au  furplus  très-remar«i 
quable ,  que  ce  traité  définitif  ne  fut  pas  gamntl 
pat  les  cours  de  Vienne  &  de  Pétersbourg ,  tan* 
dis  quMles  avaient  ajouté  leurs  garanties  ref* , 
peâives  ^  au  traité  définitif  de  Ver  failles»  du  % 
Septembre  i7S3>  entre  la  France»  TEfpagnei 
r Angleterre  &  les  Etats-Unis  de  P  Amérique» 

En  conféquence  de  ces  mêmes  principes  1  let] 
Etats-  Généraux  avaient  conclu  &  fîgné  ,  dès  iâ 
17  Septembre  Î7S2  »  un  traité  d*amitîé  &  de 
commerce  avec  les  Etats-Unis  de  rAméHque, 

Du  relie»  les  troupes  Suifles*  au  fervice  dé 

Ha 


^^k 


Ii6 


Service 


Introduâion. 


17,  Ht  P. ,  ne  prirent  aucune  parc  à  cette  guerre, 
purement  maritime. 

A  peine  les  Etats- Généraux  eurent-ils  ainfi  ter- 
miné avec  l'Angleterre,  cette  guerre  fi  defiruc- 
tive  pour  fri  marine  &  Tes  établiflemens  dans  les 
deux  Indes  i  que  les  fept  provinces  furent  en 
proye  a  des  diiTenOons  tput  auHi  funeftes,  donc  > 
nous  rendrons  compte  en  partant  du  (ladhoude. 
rat  5  &  qu^ils  fe  virent  de  nouveaux  différends  fur 
les  bras  avec  fa  majefté  Impériale ,  qui  exigeate 
de  L.  H.  p.  l'ouvert ure  &  la  libre  navigation  de 
FEfcaut  pour  Anvers  &  les  Pays-Bas  Autrichicnst 
de  même  que  la  ceiîion  de  Maellricht  &  de  queU 
qucs  autres  places  limitrophes.  Ces  points  de  li- 
tige ayant  pris  dès  le  mois  d'Odtobre  1784,  one 
tournure  très  férieufc ,  malgré  la  médiation  de 
la  cour  de  France  ,  les  Etats  Généraux  vivement 
preifés  par  le  prince  ftadhouder  »  de  fe  mettre 
fans  délai  en  état  de  défenfe  par  une  augmentât 
tion  de  troupes ,  d'autant  plus  que  celles  de  (à 
tnajefté  Impériale  ,  recevaient  jotirneltementdant  1 
le  Brabant,  de  nouveaux  renforts,  prirent  en 
Janvier  &  Février  178?»  diverfes  réfolutîons  à 
cefujet»  foit  en  créant  de  nouveaux  corps  de 
troupes ,  foit  en  augmentant  quelques  anciens 
légiinens*  En  conféquence  de  ce  plan ,  les  Etats»  i 


DE    H0LtAKo£  117 

IntroduSiork 


Généraux  décidèrent  au  milieu  de  Février  I78f  t 
d'augmenter  toutes  les  compagnies  Suiâes ,  des 
régimens  d'Efcher,  de  May,  de  Schmidc»  de 
Sturler  &  de  Marthy,  de  50  hommes,  y  com« 
prit  deux  bas-officiers*,  un  caporal  &  un  appointé. 
Et  fur  les  repréfentations  refpeâueufes  des  chefs 
ftdes  capitaines  de  quelques>uns  de  ces  corps» 
IL  H.  P. ,  combien  cette  levée  fobite  leur  deve* 
nait  onéreufe ,  celles-ci  daignèrent  y  avoir  égard  » 
enjaccordant  un  traitement  (x  &vorable  aux  capi» 
taines  Suifles ,  qu'il  les  dédommagea  en  plein 
des  faux-frais  de  cette  augmentation.  Cette  gi- 
néroGté  des  Etats- Généraux  à  l'égard  des  capitai-i 
nés  Suifles  efl:  d'autant  plus  digne  de  remarque» 
que  ceux  ci,  ayant  tiré  depuis  17?!»  la  grati- 
fication de  150  hommes  s  par  conféqueut,  de- 
puis 34  ans ,  celle  de  fo  hommes  non  exiftans  » 
&  fans  aucune  efpece  de  rifque  s  étaient  dans  lo 
cas  de  &ire  cette  augmentation ,  au  premier  or« 
dredufouverain. 

Les  bons  offices  &  la  médiation  de  la  cour  de 
France,  parvinrent  au  bout  d'un  an ,  à  reconci- 
lier fa  majefté  Impériale,  avec  les  Etats-  Géné- 
laux  ;  les  articles  préliminaires  de  cette  pacifica- 
tion furent  fîgnés  le  20  Septembre  178  f,  après 
hm  des  conférences  &  des  négociations  rompues 


des    j 


&  reprifes ,  à  Paris  &  à  l'hôtel  du  comte  de  Mercy 

l'd'Argetueau,  ambafladeur  Impérial  en  France, 

'  &  par  ce  miniftre  au  nom  de  Tempereur  »  pac 

Mrs-  de  Berkenrodc  &  de  Branzen  ,  au  nom  des 

^  Etats  -  Généraux  j  &  fous  Tarbitrage  de  M* 

comte  de  Vergennes»  au  nom  de  fa  mîijefté  Tr 

Chrétienne,  comme  garant.  Le  traité  dcfinil 

fut  fignc  le  8  Novembre  i78f ,  à  Fontainebleau  » 

par  tes  mêmes  ambaSadeurs  Impérial  &  Hallaii* 

''dais  ,  Ibusla  garantie  de  fa  mtjefla  Très-Chré^ 

tienne  5  repréfencée  dans  cette  occalioa  par  M. 

le  comte  de  Vcrgenncs, 

Le  10  Novembre  178Î1  Mrs.  de  Bcrkenrode 
&  de  BranEen,  ambaflàdeurs  extraordinaires  des 
[*  Etats- Généraux  ,  i  la  cour  de  France ,  Hgner! 
Sû  nom  de  leurs  fouverains  refpe(fl]fs  a?ec  M 
comte  de  Vergennes  ,    an  nom  de  fa  maje: 
'  Très  *  Chrétienne ,  un  traité  d'alliance ,    négocié 
!  depuis  deux  ans  entre  ces  deux  pui0'ances. 


1 


STADHOUDERAT. 


xIh  rendant  compte  de  cette  dignité  fuprème  de 
^Ja  république  des  Provinces  Unies»  nous  touchons 
.CM  cord0  très-  délicate  1  vu  la  crife  a^uelle  ém 


^  DE    HOLLA^rDE.  IIJ 

Stadbouderat. 

£cat8*Généraux  à  ce  fujet  ;  nous  aurions  même 
pafl*é  cette  fermentation  &  fes  fuites  fous  filence , 
fi  la  plupart  des  régimens  SuiflTes  n^avaient  été 
réduits  malgré  eux  »  à  y  prendre  part.  En  par- 
lant hiftoriquement ,  &  làns  nous  permettre  au- 
cune réflexion  fur  la  difcution  de  ce  procès  célè- 
bre, qui,  au  moment  aâuel,  en  Odtobre  1787, 
fixe  depuis  deux  ans ,  Pàttention  de  toute  TEa- 
rope,  nous  efpérons  fatisfàire  nos  leâeurs ,  fans 
déplaire  ï  la  maifon  d'Orange  &  à  fes  partifans, 
en  obfervant  Timpartialité  la  plus  fcrupuleufe. 

Les  fcpt  Provinces^Unics  ayant  formé  en  i  f  79  j 
runton  d'Utrecht ,  par  les  foins  de  Guillaume  de 
Naflau  ,  prince  d'Orange  ,  prirent  dès  cette  épo- 
que ,  le  titre  dî" Etats  -  Généraux  des  Provinces^ 
Unies ,  &  crurent  devoir  mettre  à  la  tète  de  leur 
république  naiffante ,  ce  même  prince  d'Orange , 
auquel  ils  devaient  cette  liberté  préeieufe ,  dont 
ils  commen(;aient  àjjouir.  En  conférant  à  ce  prince 
le  titre  de  Stattholter ,  d'où  eft  dérivée  la  dénomi- 
nation françaife  de  Statthouder ,  en  latin  Locunu 
TenenSi  les  Etats  -  Généraux  réunirent  dans  fa 
perfonne ,  les  charges  de  capitaine  général  &  d'a- 
miral général ,  en  même  tems  que  celle  de  chef 
des  fept  Provinces-Unies  ;  en  rendant  au  furplus 
cette  dignité  fuprème ,  héréditaire  dans  la  famille 

H4 


120  Service" 


Stadbouderat. 


du  dit  Guillaume  I,  c'e(tà>dire  fur  Tes  deux  fils» 
les  princes  Maurice  &  Frédéric  Henri ,  &  leurs 
defcendans  mâles.  Il  eft  très -remarquable  quo 
Guillaume  I  avait  déjà  été  établi  Statth(dter  des 
provinces  de  Hollande,  de  Zélande  &  d^Ucrecht» 
par  Philippe  II,  roi  d'Efpagne,  fouverain  on 
pour  mieux  dire ,  tyran  des  Fays*Bas ,  plnGeurs 
.  années  avant  la  révolution  i  mais  cette  charge  ne 
fut  à  cette  première  époque  autre  chofe,  que  celle 
de  Locum'Tfnens ,  ou  de  lieutenant  du  fouverain. 
Guillaume  I,  furnommé  le  Taciturne^  ayant 
continué  à  défendre  cette  république  naiflante» 
avec  autant  de  valeur  que  de  capacité ,  fut  aflaC- 
fine  le  10  Juillet  i  f  84  9  par  Balthazar  Gérard. 
Le  prince  Maurice  de  Naflau,  fécond  fils  du 
ftadhouder,  (l'ainé  nommé  Philippe  Guillaume» 
fe  trouvant  depuis  i  f  67" ,  au  pouvoir  de  Philippe 
II,  &  détenu  en Efpagne ,  )  fuccéda,  quoîqu'à 
peine  âgé  de  17  ans ,  fans  difficulté,  à  cette  dignité 
fuprème ,  en  remplit  les  fondions  durant  41  ans» 
acquit  à  jufte  titre  la  réputation  d'un  des  plus 
grands  capitaines  de  fon  fiecle ,  &  mourut  le  1} 
Avril  i6zf ,  à  l'âge  d'environ  58  ans.  Il  eût  ét^ 
à  défircr  que  la  gloire  &  les  lauriers  du  prince 
Maurice  n'euflent  pas  été  ternis  par  la  mort  du 
grand  peofionnaire  de  Hollande»  Jean  Olden 


Bl   HOLLÀKDE.^  121 


Stadbouderat. 


.  Barneveld ,  condamné ,  à  l'iniHgation  de  ce  prince, 
à  avoir  la  tète  tranchée ,  &  exécuté  au  grand  re- 
gret de  fes  compatriotes,  le  13  Mai  1619. 

Le  prince  Maurice  n'ayant  point  laide  de  pof- 
térité  mâle  légitime ,  Ton  frère  cadet ,  le  prince 
Frédéric  Henri ,  lui  fuccéda  dans  le  ftadhoude- 
rat  fans  aucune  difficulté ,  en  remplit  les  fonc- 
tions durant  22  ans  ,  avec  une  approbation  gé- 
nérale des  Provinces  Unies,  avec  une  gloire  fans 
tâche ,  &  mourut  le  14  Mars  i  647,  âgé  de  6j  ans. 

Son  £ls  &  fucceifeur  dam  le  ftadhouderat , 
Guillaume  II ,  ne  vécut  pas  toujours  en  bonne 
intelligence  avec  les  Etats- Généraux ,  il  eut  même 
des  démêlés  très*violens  en  1650,  au  fujet  de 
la  réduction  de  l'armée ,  avec  les  états  de  Hol* 
lande  &  la  ville  d'Amftcrdam,  &  mourut  de 
chagrin  ,  le  50  Oâobre  1650,  âgé  de  24  ans  9 
d'avoir  fuivi  de  mauvais  confeils. 

Durant  la  minorité  de  fon  fils  Guillaume  III  » 
pofthume ,  n'étant  né  que  le  14  Novembre  i6f  o , 
les  Etats*  Généraux  foucinrent  avec  des  fuccès 
variés  une  guerre  très  -  fanglante ,  contre  la  ré- 
publique d'Angleterre ,  fous  le  protectorat  de 
Crom'orell ,  depuis  itff2,  qui  fut  terminée  au 
bout  de  deux  ans  ,  par  la  paix  de  Londres.  Crom- 
irell ,  (toujours  acharné  contre  la  famille  de  l'ia* 


122  Service 

I  II  I       II  I  mi 


Stadbouderat. 


fortuné  Charles  I ,  donc  une  des  filles ,  la  prin- 
cefle  Marie  avait  époufé  Guillaume  H,  prince 
d'Orange,)  exigea  des  Etats- Généraux,  dans  h 
pacification  de  Londres ,  raboliâement  perpétuel 
du  ftadhouderat ,  &  eut  d'autant  moins  de  peine 
à  obtenir  cet  article ,  que  les  états  de  Hollande 
&  la  ville  d'Amfterdam  confervaient  toujours  un 
vif  reflentiment  des  entreprifes  violentes  de 
GuillaHmelI,  fur  leur  indépendance.  Cette  ez- 
.  clufion  injude  qu'efluya  Guillaume  III,  (&^ui 
re<;ut  force  de  loi  immuable  en  1 667 ,  (bus  le 
nom  d'édit  perpétuel ,  )  fut  révoquée  &  annuUée 
en  16 fz ,  au  Tu  jet  de  Tinvafion  tout  auffi  injufte 
de  Louis  XIV ,  dans  les  Provinces  •  Unies.  Les 
frères  de  Witt  i  ennemis  déclarés  de  la  roaifpn 
d'Orange,  ayant  été  maflacrés  à  cette  dernière 
époque,  le  20  Août,  par  le  peuplé,  les  Etatsi» 
Généraux  abolirent  l'édit  perpétsel,  réintégrè- 
rent le  prince  Guillaume  III ,  de  Naflau-Orangc, 
dans  le  ftadhouderat ,  réuni  aux  charges  de  ca« 
pitaine  &  d'amiral  général ,  avec  les  mêmes  pré« 
rogatives  ,  dont  Guillaume  I ,  Maurice ,  Frédé- 
ric Henri  &  Guillaume  II,  avaient  joui. 

Le  nouveau  ftadhouder ,  Guillaums  III,  étant 
parvenu  en  i6yj  ,  à  chafler  les  troupes  Fran- 
çaifes  des  Provinces-unies,  &  à  reconquérir  fur 


I2| 


Stadbouderat 


Lies  armes  de  Louis  XI U  ,  pied  à  pitd  «  les  pro. 

[vinces  d'Ucrecht  »  de  Gucldres  &  d'Ovcryffcl, 

[envahies  Tannée  d'auparavant  par  ce  monarque, 

Me  premier  foin  du  ftadhouder  tendît  à  réunU 

[derechef  les  fept  provinces  de  cette  république  i 

Iparun  nouveau  ferment  d^aiTociacion  i  à  quoi  il 

[trouva  de  fortes  oppoGtions  des  états  de  Hollan- 

îe ,  de  Zéhnde  »  de  Groninguen  &  de  Frife  ,  qui 

refuferent  d^admettreles  provinces  de  Gueldres  ^ 

l'Utrecht  &  d'Overyflel  derechef  à  ruruon-    Le 

prince  d'Orange  s'étant  entremis  trèS'VÎvcm£nt 

len  faveur  de  ces  trois  provinces  ,  les  quatre  au- 

ftres  fe  défiftercnt  en  1674   de  leur  oppoilttotl, 

[au  moyen  d'un  nouvel  arrangement  ,  par  lequel 

la  nomination  delà  plupart  des  charges  tnunici-» 

[pales,  dans  les  trois  fufdjtcs  provinces  »  fut  ad^ 

pugéeau  ftadhouder*  Quoique  ce  règlement  mit 

[les  trois  provinces   d'Utrecht ,  de  Gueldre*  & 

d'OverylTel    dans   une  dépendance   abfolue  du 

iftadhouder ,  leur  laiflant  à  peine  Tombre  de  H* 

berté,  elles  furent  obligées  d'y    foufcrire,  nt 

voyant  pas  diantre  moyen   pour  rentrer   dans 

iFunion  dUtrecht  de  if??»  citée  ci-dcflus.  Oe 

c*eft  ce  règlement  contre  lequel  les  bourgeoifies 

d'Utrecht,  de  Hattem   &  d'Elbourg  prirent  lo 

rti  de  réclamer  en  178$  3  comme  opprellîf  ^ 


124  Service 

■fil         ■     I  ■■    ■        nriliyp 

Stadbouderat. 


attentoire  à  la  liberté  publique  $  ce  qui  forma  » 

'durant  cette  année  &  celle  de  1^87 ,  une  pomme 

de  dlFcorde  entre  les  fept  provinces  de  runion. 

£n  1 6f  4 ,  les  Beats  Généraux  rendirent  le  ftad« 
liouderat  héréditaire  fur  les  defcendans  mates  »  à 
naître  de  Guillaume  III.  Ce  prince  ayant  d& 
trôné  fon  beau- père ,  Jacques  II ,  roi  d'Angle- 
terre, en  1688  »  avec  le  fécours  des  Etats-Géné* 
taux,  &  lui  ayant  fuccédé.  Tannée  d'après» 
aux  trônes  d* Angleterre  ,  d'Ecoâe  &  dlriande  t 
confervà  néanmoins  le  refte  de  fa  vie  le  ftadhou- 
dérat ,  avec  un  tel  afcendant  dans  les  aflemblées 
des  Etats  Généraux  ,  qu'on  le  nommait  vulgai- 
rement ,  roi  de  Hollande  ^ftadhouder  ^Angleterre. 
Guillaunte  lit  mourut  le  16  Mars  17ÛZ,  & 
inftitua ,  par  fon  teftament ,  pour  héritier  de  (es 
biens ,  le  prince  Jean  Guillaume  Frifo,  dé  Naflau- 
Diez  ,  fladhouder  héréditaire  de  Frife.  Ce  jeune 
prince  fe  diftingua  en  diverfes  campagnes  de  la 
fucceflion  d'Efpagne  ;  combattit  le  1 1  Septembre 
1710 ,  avec  la  plus  grande  valeur,  à  la  bataille 
de  Malplaquet ,  en  commandant  l'infanterie  HoU 
landaife^  &  périt  le  14  Juillet  1711 ,  à  l'âge  de 
'  24  ans ,  au  pafTage  du  Moerdik. 

Guillaume  IV ,    Charles  Henri  Frifo ,  fils 
pofthume  du  précédent  »  naquit  le  i  Septembre 


D  E    HOLLILNDB.  Itf 

Stadbouderat. 

17115  prince  de  Naâau-Diez  &  Hadamar»  â: 
fbdhouder  héréditaire  de  Frife  \  il  époufa  le  2f 
iVIars  i7Jf  9  la  princeiTe  Anne ,  fille  de  Georges 
II,  roi  d'Angleterre,  &  fuccéda  en  1742,  aur 
principautés  de  NafTau  Siegen  &  Dillenbourg.  Le^ 
revers  &  échecs  conlidérables  que  les  troupes  des 
Etats  Généraux  efluyerent  (  durant  la  campagne 
de  I74f  &  les  deux  fuivantes ,  citées  dans  lin- 
troduâion)  par  la  faute  de  fes  généraux,  ayant 
entraîné  la  perte  d'une  grande  partie  de  la  Flan- 
dre HoUandaife»  envahie  par  les  armes  Fran- 
çaifestcccafionna,  dans  le  courant  d'Avril  1747» 
une  révolution  populaire  »  dans  quelques  pro- 
vinces de  l'union ,  en  faveur  de  Guillaume  IV, 
ftadhouder  héréditaire  de  Frife.  Toujours  ex- 
trême dans  fes  réfolutions  ,  le  peuple  Hollandais  9 
menacé  d'une  féconde  invafion  Françaife,  ne 
crut  voir  d'autre  falut  pour  la  patrie,  qu'en  fubf- 
tituant  la  maifon  de  Naifau-Diez  »  aux  dignités 
&  aux  prérogatives  de  l'ancienne  maifon  de  NaC 
fau  Orange  ,  &  en  'rétabliifant  pour  cet  effet  le 
ftadhouderat  en  faveur  de  Guillaume  IV,  La  ré- 
volution commença  en  Zélande  ,  de  là  elle  gagna 
la  Hollande  &  les  autres  provinces- unies  ,  &  par-^ 
tout  le  prince  Guillaume ,  Charles  Henri  Frifo  » 
de  Naflau-Piez,  Hadamar  »  Dillenbourg  &  Siç^^ 


It6  Service 

■I  wi  ■!  iiiii  Hiiiiim  I         I  ;  jj 


Stadbonderat 


gen  fut  ptochmé  ftadhourltr ,  capi faine  Çj$  anurat 
général  héréditaire  des  fept  Provinces  unies ,  fout, 
le  nom  de  Guillaume  IV,  d'abord  par  le  peuple^ 
puis  par  les  états  refpeâifs  de  ces  provinces  ^  & 
reçut  de  la  part  des  Etats  Généraux,  le  4  Mal 
1747  ,  un  diplôme  de  cette  dignité  fuprème,  qui 
la  rendait  héréditaire  dans  fa  famille.  NB.  Len' 
^tacs  de  Hollande ,  ou  du  moins  leurs  principant 
magiftrats  »  ont  prétendu  en  1786,  que  dans  \é 
premier  enthoufiafme  en  faveur  de  ce  prince ,  qui 
d'ailleurs  fut  fe  concilier  tout  lé  monde ,  par  fi 
douceur ,  Ton  affabilité  &  fa  bienfaifance  ;  le  coil* 
feil  d'état  ajouta  de  fon  chef,  &  à  l'infçu  àei 
Etats- Généraux, diverfes  conceflîons  très- impor- 
tantes aux  prérogatives  du  ftadhouderat,  &  en* 
tr'autres  ,  le  commandement  en  chef  de  la  Haye  f 
&  la  liberté  de  difpofer  des  troupes  à  là  folde  ds' 
la  province  de  Hollande ,  fans  confulter  aii  préa- 
lable les  états  de  cette  province.  En  ce  cas-là ,  i( 
parait  iîngulier  que  les  états  de  Hollande  n'aient 
pas  réclamé  contré  ces  conceiHqns  fous  la  mino- 
rité du  (ladhouder  aâuel,  &  les  aient  confirmés  f 
du  moins  tacitement  à  fa  majorité.  Le  prince  Guit 
laumelV  mourut  le  22  Oâobre  i7f  !• 

Son  fils  &  fucceifeur ,  Guillaume  V ,  eft  né  K 
%  jVlars  J74S  i  fuccéda  le  2,z  OAobre  1^51  ifoii 


D«   HotLAKDE.  127 

■■  I  I     iilS^iff^  i      ■■  Il    I     ■ 

Stadbouderat. 

I  II  I       I  '  I  II  I      !■< 

perc,  en  qualité  de  ftadhouder,  capiuine  &  ami^ 
rai  général  héréditaire  des  fept  Frovinces^unies  » 
delroënie  que  dans  les  principautés  deNaiTau-Diez» 
Hadamar ,  Dillenboùrg  &  Siégen,  fous  la  tutéle  & 
la  régence  de  ià  merë»  la  princeâe  Anne,douairiere 
d'Orange  &  royale  d'Angleterre  ;  &  après  le  décès 
de  cette  princefle,  farvenu  le  iz  Janv.  17 f  9»  Guil- 
laume V  fut  mis  fous  la  tutéle  du  feld- maréchal 
prince  Louis  de  Brunfwik  »  dont  nous  parlerons 
dans  la  première  feâion  du  chapitre  fuivant.  Le 
prince  d'Orange  ayant  atteint  le  8  Mars  17^6, 
fa  majorité  •  entra  ce  jour  en  fonâion ,  comme 
ftadhduâer  ,  capitaine  ^  amiral  général  héréditaire 
desfipt  Provinces  unies.  Il  époufa  le  4  Odlobrç 
1767,  la  princefle  Frédérlque  Sophie  Wilhelmine 
de  Pruiffe ,  née  le  7  Août  i7f  i ,  fœur  cadette  & 
unique  de  fa  majefté  Pruflienne  ,  Frédéric  Guil- 
laume m  >  autant  diftinguée  par  les  charmes  de 
fa  figure  que  par  les  agrémens  d'un  efprit  très- 
cultivé»  avantages  relevés  par  les  qualités  du 
coeur  les  plus  dignes  d'éloges.  De  cette  union  l 
û  bien  affortie  à  tous  égards  *  &  par  conféquen^ 
heureufe,  eft  né,  le  zi  Novembre  1770,  la 
princefle  Louife  Frédérique  Wilhelmine ,  vrai 
portrait  de  fa  digne  mère  >  le  24  Août  1772 ,  le 
f  rince  hérédiuire  Guillaume  Frédéric  de  Naflau*. 


lis  SSRTICl 

Il  II    ■  '"rir 


Stadbouderat 


Oràkige ,  colonel  du  régiment  des  gardes  HoUan- 
daifes  in&nterie,  du    K2  Novembre  1784,  & 
colonel  des  gardes  du  corps  de  la  même  date  9 
étant  au  furplus,  depuis  1778 ,  colonel  propiié. 
taire  du  fécond  régiment  de  Naâau-Orange  i  le 
iç  Février  1774,  le  prince  Guillaume  Georges 
Frédéric,  qui  obtînt  le  12  Novembre  1784,  le 
régiment  des  gardes  Hollandaifes  cavalerie.  Vi' 
ducation  de  ces  deux  princes  &  de  leur  fœur» 
ayant  été  confiée  à  des  perjTonnes  du  plus  grand 
mérite  ^  &   iurvoiDée  avec  beaucoup  .de  foini 
par  leuraugufte  mère,  ils  répandront ,  par  leun 
qualités  éminentes ,  un  nouvel  éclat  fur  Ig  mai- 
fon  de  NaiTau- Orange  ,  &  confolideront ,  fîlu^iI 
efpérer ,  les  arrangemens  conciliatoires  par  lef- 
quels  cette  illuftre  maifon ,  rentrée  dans  fes  pvé* 
rogatives  par  les  armes  PrufSennes ,  rendra  le 
calme  aux  Provinces- unies. 
"'     Guillaume  V,  ftadhouder  aduel ,  &  prince  ré- 
gnant de  NaflauDiez  ,  Hadamar,  Dillenbouig 
&  Siegen,  ayant  été  décoré  le  27  Mars  17  S^^ 
de  Tordre  de  la  jarretière ,  &  le  2  Odtobre  17^7 
de  celui  de  l'aigle  noir;  remplit  dès  fa  majorité 
les  fondions  très-importantes  du  ftadhouderat, 
durant  if  ans ,  avec  un  applaudiffement  générai 
de  la  part  des  fept  provinces  de  l'union  >  dont 


DE    UotLATSDtl  12) 

Stadbouderat. 


«^à^^ta^i^érf 


les  régens  refpeâifs  ne  trouvèrent  pour  lors  n^ 
mauvais,  ni  même  extraordinaire,  que  le  (eïdi 
timréchal  prince  de  Brunfwik  dirigeât ,  par  (ei 
avis  judicieux ,  Ton  ancien  pupille  dans  une  adU 
miniftration  auffi  compliquée  que  celle  du  (hd^ 
houderat.  La  guerre  s'étant  rallumée  en  1778 1 
entre  la  France,  &  TAngleterre,  il  eft  vraifenu 
blable  qu'un  ftadhouder»  petit-fils  de  Georges 
n ,  ne  dût  voir  qu'avec  peine  les  liaiibns.qUi  fe 
formèrent  dès-lorsentre'diverfes  villes  de  la  pro* 
vince  4e  Hallande  &  les  iilfurgens  Américains.  Et 
quoique  ces  Haifons;^  &  les  fecours  de  ebiite  erpecé 
accordés  aux  Américains  par  tels  négocians'  Holj 
landais ,  formaient  une  Contravention  manifefte 
aux  traités  d'alliance  entre  les  Provinces-ûriics  & 
la  Grande .  Bretagne ,  le  prince  d'Orange  ne  fe 
permit  aucune  repréfentation  à  ce  fujet  aux  Etats- 
Généraux  ,  fe  contentant  de  les  exhorter  fans  cefle 
de  mettre  fans  délai  leur  marine  fur  un  pied  à  fe 
feire  rerpeéler  des  puiÔances  belligérantes.  Les 
repréfentations  du  ftadhouder,  prifes  adreferen^ 
ium  ,  n'eurent ,  comme  on  Ta  vu  »  aucun  ou  di» 
ajoins  peu  d'effet  j  la  guerre  fe  déclara  entre  l'An- 
gleterre &  les  Provinces- unies  ,  &  eut  pour  ces 
dernières  les  fuites  funcftcs  ,  décrites  dars  l'in- 
troduaion  ,  qif elle  devait  naturellement  avoir. 
Twnc  VUl.  I 


Ijo  Service 


Stadbouderat. 


L^inacUon  de  la  flotte  Hollandaife  dans  leTexel 
durant  1 8  mois ,  tandis  qu^elle  aurait  pu  protéger 
avec  fuccès  les  vaiiTeaux  marchands,  &  porter 
divers  coups  décififs  à  la  marine  commerçante 
Anglaife  ,  forme ,  ainfi  que  la  non-fortie  de  cette 
même  efcadre  pour  fe' rendre  à  Breft ,  un  de  ces 
événemens  fur  lequel  il  eft  bien  difficile  de  por- 
ter de  nos  jours  un  jugement  affuré ,  réfervé  au' 
tems  qui  découvre  d^ordinaire  les  myfteres  d'état» 
les  plus  impénétrables  aux  yeux  de  leurs  con- 
temporains. Bien  éloignés ,  néanmoins  »  d'ajouter 
aucune  foi  aux  bruits  calomnieux ,  répandus  à  es 
Ai  jet  contre  le  ftadhouder  Se  le  prince  feld  maré- 
chal de  Brunfwik  î  mais  il  efl:  sûr  au  moins» 
que  ce  fut  recueil  où  fe  brifa  cette  bienveillance 
générale ,  accordée  jufqu'alors  à  ces  deux  prin- 
ces ;  ce  dont  ils  ne  tardèrent  pas  à  s'appercievoir 
Tun  &  l'autre.  Divers  écrits  publics  s'étant  per- 
mis dès-lors  les  infinuations  les  plus  aSreufee 
contre  le  ftadhouder  &  le  feld- maréchal»  ils  ne 
furent  point  réprimés  comme  ils  auraient  dû  Tètre. 
Ce  fut  en  vain  que  le  feu  roi  de  PruiTe  fit  £ûre  à 
cefujet,  durant  le  cours  de  178;  &  de  1784». 
les  repiéfentations  les  plus  fortes  aux  Etats-Gé- 
néraux }  elles  furent  éludées  &  ne  produifîrent 
aucun  eâet  en  faveur  4^  Ton  neveu.  Il  en  fiic  de  \ 


DE  Hollande, 


m 


mètne  de  divers  mémoires-  apologédq très  dt^ftâdR. 
houder  &  du  feld  maréchal  fur  leur  oondéiîtè  #tft 
pcflive  durant  la  dernière  guerre;  ils  ne  fervirefil 
qu'à  hâter  les  manœuvres  tendantes  à  etoigiïct 
le  prince  de  Bxunfwik  du  fervice  de  Hollande* ^• 
Le  4  Septembre  J7gf  ,  la  conduite  arrôgûrttô 
de  deux  citoyens  de  Leyden  *  membres  du  corps 
franc  de  cette  ville  ^  fur  la  place  de  parade  de  la 
Haye ,  y  ayant  excité  un  tumulte  ♦  dont  un  valet: 
de  pied  du  prince  d'Orange  fut  un  des  promue 
reurs  ^  l'an  fit  a  ce  fujet  des  inûnua tiens  G  odteii- 
fes  contre  le  ftadhouder,  que  le  6  Septembre^ 
les  Etats  Généraux  prirent  le  parti  d'ûter  à  cb 
prince  le  commandement  en  chef  de  la  Haye-»  '  & 
d*en  revêtir,  jufqu'à  nouvel  ordre ^  le  lieutenant 
gçfléral  cfe  Sandow,  colonel  du  régiment  des  gar* 
des  !  SuiiTes  t  quoique  ce  commandement  .eut  dû 
tout  ten^s  é&é  immédiatement  attachilau  dâdhou^ 
derat  ^  fpécialemânt  depuis  que  cette  dignité  Çiu 
prème  fut  rétablie  en  1747*  Après  des  repréfen*^ 
tattonâ  &  des  plaintes  poL-tée^fut  cette  înfraânoa 
manit^He  aux  prérogatives  du  ftadhoudcrati  i 
diverfes  reprifes  &  à  pure  perte  tda  h  putt  du 
prince  d'Orangés  de  bouche  &  par  un  mémoire 
du  lû  Septembre  >  aux  Etats-Générauxî  ce  prince 
partit  l§  if  S^i^xnhfp  pom:  firitda  ,  en  ordonnant 

I  2 


ii7S6. 


on»    j 

"M 

•■  i 


j)ux  régi  mens  da$  gardas  Suilfes  &  gardes  dragon^ 
jieç  de  le  fuivre  i  Qtt  ordre  fut  infirmé  &  an  nul 
le  ieiidemain  par  les  états  de  Hollande,  Ce  fut  i 
¥ain  ,  que  Mr.  deThulêmeyer ,  miniftre  de  Pruf 
à  ia  Haye»  préfenta  «livers  mémoires,  au  nom 
du  roi  fou  maître,  en  faveut-du  prince  d*Orange, 
auK  Eïats» Généraux,'  fis  ne  produiCreuc  pas  plui 
d!ej{èts  que  h$  précjédens. 
.  -Le  prince   ftadhouder  ayant  quitté   la  Hayl 
depuis  le   milieu  de  Septembre  de  l'année  précé^i 
dente,  avec  fa  famille  ,  &  établi  fa  réfidence  a^^| 
château  de  Loo  en  Gueldr e  >  les  repréfentations 
de  quelques  villes  &  provinces  engagèrent  les 
états  de  Hollande  &  de  WcS-Frife,  à  mettre  » 
le  37  Juillet  >  l'affaire  du  commandement  de 
Haye  en  délibération  j  elle  n'aboutit  qu*à  fane 
tionner,  ce  jour,  par  un  décret  irrévocable,  leur 
réfolution  du  6  Septembre   1786,  confirmée  te 
10  Septembre  &  l§  5  Novembre  de  la  même 
année. 
I  La  bourgcoifie  d'Utrecht  ayant  Inftallé  ,  le  2 

^1       Août*  très.rotemnellement ,   le  nouveau   corps 
f  municipal  qu'elle  venait  d*étire  &  de  fe  choîfir , 

I  après  l'avoir  affermenté  î  le  tout  fans  la  particî- 

I  pation  du  prince  ftadhouder  &  des  états  de  cette 

I  province»  ceux-ci  sWemblerent  i  Amctsforth, 


»fi»    1 


DE      HoLLAHfaE, 


ni 


Stadbouderat. 


proteftereiu   contre  cette  innovation ,  au   règle- 
ment de  1574  ,  ciré  fausradminiftratîondeGuiU 

[laumellh  &  après  divcrfes  négoci  nions  inutiles 
pour  ramener  b  bourgeoifie  d'Utrecht  à  Tes  feu* 
timeïîs,  lierdits  étms  parurent  difpofésà  réquérir 

!U    prince   ftadhouder,  de  les  foutenir  à  raaiii 

^ armée,  pour  faire  rentrer  la  bourgeoifie d'Utrecht 
dans  fou  devoir. 

Dans  le  même  tems,  le  prince  ftadhouder 
écrivit  de  Loo,  en  date  du  ïî  Août»  zux  état» 

[  de  Hollande  8c  de  Weft  Frifc  ,  pour  fe  plaindre 

[de  leur  décret  du  27  Juillet,  fans  en  obtenic 

I  même  de  réponfe* 

Les  dcuï  corps  de  bourgeoific  des  villes  Guel^ 
droifes  d'Elbour^  &  de  Hattem,  ayant  à  l'imi-' 
tadon  de  celte  d'Utrecht,  réfuté ,  au  milieu  d^Août, 
âtnx  préfentations  de  tnagiftrats  de  la  part  du 

ifladhouder,  &  fignifié  ce  refus  aux  états  de 
Gueldres  >  ceux-ci  remplis  d*un  zèle  très*véhé- 
mem  pour  ce  prince,  réfolurent  d'abord  de 
foumettre  ces  deux  villes  parla  force  des  armes, 
au  règlement  de  16745  communiquèrent ,  le  jo 

!  Août  5  leur  réfolutioa  au  prince  d'Orange,  qui 
parut  l'approuver ,  &  prit  des  arrangemens  eu 
conféquence,  en  faifam  défiler  dans  la  Gueldre^ 
les  régi  mens  &  les  uoopes  à  la  folde  des  pro, 

I  J 


i?i^ 


15^4  Service 

Stadbouderat. 


Il      ■   viiices  qui  ne  s^étaicnt  pas  encore  déclarées  contre 
^78tff^  ci  parti  violent  de  celle  de  Gueldres  ;  ce  qui 
occàûonna  un  remuement  générai  de  toutes  les 
gamifons  de  ce  fervice. 

.!  Car ,  dans  cet  intervalle ,  les  bourgeoiiîes  d*EU 
bjôurg  &  de  Hattem  ,  informées  de  ce  qu'elles 
srvkîent â. redouter  jdes  .états  de  Gueidres  »  implo- 
rerent  la  proteAion  des  états  de  Hollande  &  de 
Weft^Frife ,  qui  ayant  reçu  dans  le  xnème  tcms, 
dea  adrefles  très -fortes  de  la  part  des  villes 
d'Âmfterdam ,  de  Rotterdam ,  de  Dordrecht  »  de 
Iirptéger  celles  d'Elbourg  &  de  Hattem,  contre 
toute  violence,  &  derepouiTer  même,  au  befoin^ 
\g  vole  des  .armes  par  le  même  moyen  ;  prirent 
eâ^  .Ct)nréquence ,  le  24  Août ,  la  réfolution  d'or- 
«Jc^n^r.  aux  troupes  à  la  folde  de  leur  province  » 
De  ne  recevoir  ^  refpe&er  Vautres  ordres ,  que 
ceux  qui  feraient  émanés  de  leur  part  y  &  de  ne 
s^ijnntifcer  ni  peu  ni  beaucoup  dans  les  troubles  aSuels^ 
fims  peine  de  fufpénfien  entière  de  leurs  gages.  Peu 
de  jours  après  cette  réfolution ,  lés  mêmes  états 
Êrient  partir  trois  lettres  émanées  de  leur  aflenu 
biéeî  la.premiere  circulaire,  aux  cinq  autres  pro-* 
vinces^  pour  motiver  leur  réfolution  du  ;i4  ,  & 
les  engager  à  concourir  avec  eux  pour  pacifier 
&  extirper  Ces  troubles  j  la  féconde  de  cesiettres ,: 


Stadb&i^krat. 


adre^,  wd  prince  ftidliouder ,  lui  repréfentt  "T^ 
les  înoQav^iens  &  b^  mglheurs  aaïqucb  il  t'es^  . 
pofe, dejn^me  que  la. patrie»  en  exécutante  k 
réquifittoo  des  états  de  Gueldres  \  terminée  par 
une injonâion ,  de  ne.  pas  «mplcgret  contre > Jet 
idlle%d*]^U«pui[g  &  de  Hattem,  tes  troupes. à  h 
iblde  de  leors,  deux  provinces»  fi,  contre  leor 
cfpinr  &  leur  attente»  cette  repréfentation  ne 
fallait  aupun  effet  fur  S.  .A*  S.  $  la  troifieme  ft 
demim  lettre  des  états  -de  Hollande  tt  de  We& 
frire »r:Bit  adreflKe:anx  états  de  Gueldres* ift 
tetDpKe  des  repréfentations  les  plus  patbé^qMtt 
tendantes  à  les  découmer  de  leur  réfoluthm 
du  jo  Août ,  contre  les  villes  d'Elbourg  &  de 
Hattem. 

Dans  le  même  teros,  les  provinces  d'Over-UTel 
&  de  Grôninguen ,  provoquées  -  par  divèrfes 
adrefles  de  leurs  villes  ^efpedives  »  de  concourir 
avec  les  états  de  Hollande;  &  de  WeftFrife» 
pour  la  proceâion  des  bourgeoifies  d'Elbourg  4c 
de  Hattem,  &  de  foutenir  avec  vigueur,  les  mer 
fures  prifes  à  ce  fujet ,  par  L.  N.  &^.  P.  de 
Hollande  &  de  Weft^Frife  »  prirent  le  parti  de 
députer  les  bourguemaitres  de  Déventer»  de 
ZwoU  &  de  Campen»  au  prince  ftadhouder» 
pour  le  détourner  d'employer  des  troupes  contre 


Stadboîiderat. 


7S6. 


£1  bourg  &  Hattem.  Cee  députés  s'écant  rendu  le 
îSeptembre,au  chàceau  Je  Loa,ne  purent  obtenir 
fur  leurs  repréfentatioiiSs  d'autre  réponfedu  prinçt 
ftadhouder,  du  moins  félon  la  galette  de  Leyden, 
finon  ,  qu'il  fe  rendrait  au  réquifitQire  des  états 
Gueldres,  ^  quHl  ferait  marcher  des  troupes  cmi 
Elhùurg^  Hattetm  où  le  bourguemaître  de  Cam. 
pen  Te  rendit  en  revenant  de  Loo  j  &  engagea  les 
bourgeois  d'Et  bourg  à  fe  retirer  dans  Cam  peu  &^J 
les  autres  ville«  linîitrophes  d'OverJffel,  en  aban^H 
donnant  leurs  demeures  &  biens  immeubles.  Ce 
qui  fut  exécuté  le  4  Septembre ,  &  caufa  unt  fen- 
fâtion  des  plus  fortes  contre  le  prince  ft^dhoudeSB 
&  les  états  de  Gueldpes»  parmtceux  de  Hollande^^ 
&  de  Weft  Frife,  de  même  que  dans  les  pro- 
vinces d^Ovériffel  &  de  GrOuinguen  *  augmentée  g 
par  la  retraite  de  ta  bourgeoifiie  de  Hiaem  ,  quf^| 
s'effe<fVua  *le  S  Septembre,  les  armes  à  la  maîn»^ 
&  en  bon  ordre ,  après  s'être  canoné  pendant 
troîs  heiires,  avec  les  troupes  chargées  de  l'atta- 
quer n  &  avoir  amené  fon  artillerie  qui  couvrit  (à 
retraite. 


Sur  la  première  nouvelle  de  cet  événement , 
les  états  de  HoMande  &  de  Weft-Frife  garnirent 
Woerden  de  troupes  auxiliaires^  atnfi  que  leç 
«titres  villes  limitrophes  de  la  province  d^Utreeht 


4 


Dl  90l.tftlH)K.  t$f 


StêdtOKdèrÊk 


te  piànnt rite 6 Septembre*  bréfiaiudUi  ftrivmtli;  •■■i^- 
D^wdfaMT  «»  ttmfaàkKrfiUti  de  fi  mai  ^^^ 
fmu  Mm  ém»  k»  frtiûHUi  mkatt^étaut 

wuntafiméé'ftsf^  éiJhmMjilrfÊt  jUter,  ^  Ju 
gfmtfCÊaOm  mUM  ^gUMTi\  fttfOtnêMtiS  m  Mm 
mmgmeitUiHimy  Utontjbus  peiné  dâfufpenfim  dnM: 
Li  ggniilôii  cft  liHftyv  reçut  te  mttm  jour,  des 
0i4rtr  w  ciMqneoUe  de  cette  rifdluciofi ,  dé 
la  fàst  de  Lé  N.  &  (%  F. ,  H^A  ^tm  le  mèmtf 
ttâi  ifortvitiiut  «t'  prîftdB  fttidhotidéir»  pôûrA^ 
T(rir  de  M  ^  &  fmiq^il  Mmf  êàt  me  bojHBtilt 
èamwO/itakt^ia  vit^  de  HmenL  '  [ 

Les^tats  *f  Over-Me!  ayant  écrit  1c  tnèmc  jonr 
âu  prince  fladhouder  »  fur  le  même  ton  &  pout 
le  même  fajeti  le  prince  répondît»  le  7»  à  çeit 
trois  provinces ,  une  lettre  apologétique ,  tant  fut 
fa  conduite ,  que  fur  icelle  des  états  de  Gueldre; 
qui  ayant  été  lue  le  8  ,  dans  l'aflemUée  des  Ecàts- 
Générhui,  ne  parvint  pas  è  tes  édifier,  les  Etats 
de  Zéelatide  ^  jufqu'à  ce  moment  partifkns  2él£i 
du  ftadhouder  «ayant  hautement  défapproùvé  & 
conduite  dans  cette  bccafion. 

Lei  états  de  Hollàtide  A  de  Weil  Frife  ayané 
fféçQ ,  fur  ces  entrefidtes  »  dans  leur  province  » 
fa  'pinpatt  dâ  troùpdrft  Istir  folde  »  eti  fennerent  j 


*38  -  Service; 

Stadbouderat. 


■■-■  ■■■  du  8  au  12,  un  cordon,  depuis  Woerdcn  k 
.17q6*^  ^Jaerden ,  donc  ils  confièrent  le  commandement 
au  général  major  Van-Ryffel ,  &  foutinrenc  hau- 
temenc,  le  12,  dans  l'aflembléedes  Ecats-Géné* 
raux,  les  meCures  vigoureufes  ^m'î/x  venaient  di 
prendre^  dirent  leurs  députés»  pour  la  skrHi 
commune  de  la  patrie. 

Les  mêmes  étacs  décidèrent  de  fufpendre  pro- 
vifoirement  la  conceâîon  faite  de  leur  part  •  ao 
prince  ftadhouder,  le  8  Mai  1766»  après  la 
majorité  \  de  nommer  les  officiers  des  j^egiment 
à  leur  foldei  défendirent  aux  dits  régimens  d'en- 
voyer  jufqu'à  nouvel  ordre,  de  leur  part»  ni 
rapport ,  ni  lifte  d'officiers  au  prince  ftadhouder 
en  lui  faifant  (ignifier,le  17,  cette  r<é(blutioD 
du  16,  au  château  de  Loo,  par  un  huUEer 
d'état. 

Le  comte  de  Gôrz  arrivé  fur  ces  entre&ites» 
i  la  Haye ,  avec  le  caradere  d'ambafladaur  ex- 
traordinaire de  Ftédéric  Guillaume  II,  roi  d« 
Pruûe,  ayant  été  reconnu  &  complimenté  le 
16,  en  cette  qualité,  par  les  Etats- Généraux, 
leur  préfenta  le  18  9  dans  fa  première  audience» 
une  lettre  du  roi  fon  maître,  en  date  du  a  Sep- 
ternbre ,  qui  en  annonçant  à  L.  H.  P.  fon  avè- 
nement au  trône  de  Frufle»  leur  recommanda 


"de  HotiÂlrfeV  199 


SkuUbaiutenik 


les  incérècs  eu  prince  fladhooder  foo  beau- frère  9  ^T? 
avec  beapcaiq^  éè  vivadté  1  ce  qui  ^  de  la  part   ^  ^ 
des  Etats-  Généraux»  fut  f/tiêâi refirmiitm. 
.  Les  Etats  Je  Hollande  s-étant  aflurés ,  an  lap- 
péït  des  nonvelle»  publiques ,  d'-na  prompt  & 
puiflbm  fecQpn  Se-Ia  part  dn  roi  de  Ffanoe»  aa 
cas^uné  pniffi^Ice  étrangère  vônlùt  les  menaesc 
dhihd  médîÀion  armée,  déclarèrent  auv  Etats-. 
Généraiùr,qn*ils  n'iaccepteraientaucunemédiadonv 
étrangère  potir  leurs  didêndona  aâiaelles  &  nw 
teftineft  V<m  n'tft  fas  d'accord  Tar  la  date  (  do. 
15  av  %4  Septembre )  de  cettedédaiation.  En. 
attendant,  les. états  de  Hollande  écrivirent  nnoi 
liettte  très  «vive  aux  états  de  Gueldres  ,  qui,,  de. 
leur  côté ,  avaient  publié  un  manifefte  juftificatif 
de  leur  conduite  «  en  date  du  16  Septembre, 
adreffc  aux  Etats^ Généraux  ,.&  répandus  danS: 
les  fept  Provinces-Unies.    • 

La  gazette  de  Leydendit  :Que  les  états  de 
Hollande,  de  WeA-Frife  &  d'Over.Iifel  forent 
très^mécontens  du  prince  d'Orange,  en  appre- 
nant que  l'artillerie  employée  contre  la  ville  de 
Hbttem,  &  cirée  des  arfenaux.d'Arnheim  &  de 
Zutphen ,  avait  été  conduite  à  Loo ,  fous  Tefcorte 
du  fécond  bataillon  des  gardes  Suifles ,  &  fous 
celle  du  régiment  de  Naflau- Orange. 


140 


Ser  vicf 


îûi^ 


Stadbotidcnit. 


m^^ 


En  coiiiëqueuce  de  ce  reilbniimetic  contre  le 
prince  ftadhauder  *  (  augmenté  paur  ainfl  dire  4 
toute  heure  ,   par  divers  iticidens  de  beaucoup    | 
d'itiâiieiice  dans  cette  fertnencadon  générale  des   ^ 
deux  partis  )  les  états  de  HoJande  prirent  le  ^H 
Septembre  »    la  réfolution  de  fu/pendn  jufqiii    1 
nmivel  ardrs^  k  priftce  fiadboudcr  ^  daniJesfonC' 
tiam  de  atpitmnc  général ,  dam  k  rejp^n  de  leur 
frùvincâi  &  lignifièrent  cette  réfolution  le  même 
)our  à  ce  prince  »  au  château  de  Loo,  par  un 
huii£cr  d'état  i  en  ajoutant  le  iS  Septembre  à  ce 
décret,  la  clan  Te  fui  vante,  fans  préjudice  ném* 
niùin$  des  troupes  ç^  régiment  *  entrés  au  fervice 
des  ilimis-  Généraux  ^  pur  des  traités  d'alliance  ^ 
mpitulamm  »  qui  y  furent  ftipulées^ 

Les  régi  mens  Bernois  de  May  &  de  Sturicr  fe 
trouvant,  d'un  côté  ,  jnftement  dans  ce  dernier 
cas,  &de  Tautre  ,  à  la  folde  des  états  de  Hol- 
lande, LL  EE.  du  confeil  fouverain  de  Berne 
[  prirent  le  p^rti  d'écrire  aux  Etats-  Généraux*  oà 
leur  marquant  entr'autres ,  que ,  fes  troupes  ,  mm 
indlement  au  fervice  des  Etats  -  Généraux  ayant 
pmtra&é  leurs  capitulations  refpeSivn ,  avec  lei 
Provincts^  Urnes  ,  ^  mn  avec  ta  province  de 
HûUmde  en  particulier i  LL.  EE.  croyent  ^  que 
leurs  fufdiies  troupes ,  (  c^eft-à  dire  les  régimem  k 


B  HaEXit^    et.  V#t 


SktiUmâmâ. 


May  $f  Jfc  SHùrib' ,  m  fiurtOM  pré  Mua  à  ff  ^JJJ 

«»  IXfb;'t»^ff  Septembre;  éiik  éràti'  de  HSt 
BfcÀcbf'l^l^lug^aht  a^^^  beiucotip  dé  Vii^tf  ^ 
leur  tëfbluribh  du  22,  &  proteftaiit.  rbème  co'iw 
tre  elle,  comme  attèntbire  à  fohliohiiear  &  à  &  rfi 
ptnmàn  ;  cette-  piebé  n'ayant  prodoic  aucun  Seê 
êSStfi^  't|u'î^  m^fp^tzh  9  ce  privée  *  publia  un  ma^ 
nifefte  apologétique  de  toute  H  dônâuité  depuis  (m 
iDâ^ri^ ,  ndrëflS  aine  Etats- Génifaux,  en  date 
dti  io  Oâobre,  pièce  très^'éiiérgiqùe,  dans  Ia« 
fâeHc  fes  grïèfs  &  Tes  plaintes  eôntre  tes  états  de 
HoHande,  (ont  décrits  avec  beaucoup  de  dignité  jji 
fermant  au  futplus  une  Teconde  proteftation  foi 
lemtielte  du  fb'dhouder  fêzé,  contre  les  diverfes 
i^oluttonsde^  états  de  Hollande ,  prifes  au  ptê^ 
jadice  de  fes  charges'»  &  dté^  cl  deffûs^ 


144 


È  ^\  I  '  •» 


1^217* 


lËKtï  CE 


Sfadboiiderat 


^ 


dti    I 


de  leurs  repréfeinans.  parurenc  décidés  a  ne  ptua 
s'en  défaifir.  Les  parttfansde  la  maifon  d*Orange, 
approuvèrent  haurement  kfladhouder,  d'avoir 
rejeté  cet  accommodement  î  il  paraît  même  que 
ce  refus  du  prince  d'Orange  eut  Tapprobatton  du 
comte  de  Gorz,  que  (a  majelléPrylIienne  rapp 
les  premiers  Jours  de  Février»  après  avoir  charj 
ce  miniftre ,  de  décorer  en  fon  nom  ,  les  detJ! 
jeunes  princes  de  NaiFau  Orange ,  de  Tordre  de 
l'aigte  noir.  M,  Gérard  de  Rayneval  étant  reparti 
k  20  Janvier  pour  Ver  failles .  à  la  fuite  d'une 
corrcfpandance  fur  Pobiec  de  fa  miflîoiîj  foit 
avec  madame  la  prîncelfe  d'Omnge,  foit  auflî 
avec  M.  le  comte  de  Gorz,  qui  fut  publiée  peu 
de  t€ms  après  le  retour  de  ce  miniftre  en  France j 
^rrefpondance  1  fur  laquelle  les  deux  partis  s^ap- 
puyerent  également,  pour  mettre  leurs  adver- 
faires  refpe^flifs  dans  le  tort  le  plus  évident.  Vu 
que  d*un  côté,  les  états  de  Holfande  ,  d'Over  Mel 
Sl  de  Grdninguen ,  (  ceux  de  Frife  &  de  Zélandc 
^ymt  été  regagnés  fur  ces  entrefaites  au  parti 
ftadhoudérien  ,  )  jetterent  les  hauts*  cris  fut  ces 
fefus  réitérés  du  prince  ftadhooder,  en  rejetant 
tdus  les  malheurs,  qui  pourmient  réfulter  de  la 
crifc  afluclle ,  &  qui  viennent  en  effet  d't n  ré- 
fulter i  fur  €c  qu'ils  qualifièrent  robftinatton  *m* 

biticufô 


Dt  Hollande.  14^ 


fairieufc  du  ftadhoudcn  Enfin  «  les  vériublet 
patriotes  »  bien  éloignés  d'approuver  les  derniers 
refus  de  ce  prince  »  redputerent  avec  niifon  les 
fuites  foneftes  de  cette  animofité  mutuelle»  qui 
ne  fidfant  qi^'augmenter  de  jour  en  jour ,  pom^ 
raient  enfin  conduire  les  deux  partis  aux  extrft« 
sûtes  lés  plus  fanglantes.  Crainte  qui»  malheii* 
reufèment  né  fe  vérifia  que  trop. 

La  ville  d^Utrecht  ayant  pris  le  17  Avril  »  avea  ' 
l'agrément  de  tout  le  corps  de  îa  Jbourgeoifie  »  hi 
réiblutfon  unanime  de  ne  plus  contribuer,  d'au* 
eqne  manière»  aux  frais  d'entretien  des  troupes  & 
autres  charges  de  cette  province,  jufqu'à  ce  quf 
lès  repréfentans  »  toujours  aflemblés  à  Amers- 
forth^  euflent  reconnu  au  nom  de  la  province 
d'Utrecht  »  la  nouvelle  régence  &  conftitution  de 
fa  capitale ,  pour  légale  &  valide.  Cette  démar** 
che  du  confeil  &  de  la  bourgeoise  d'Utrecht ,  di« 
minnant  les  revenus  annuels  de  cette  province 
d'environ  800  mille  florins»  cette  ville  fe  mit 
iàns  délai  en  état  de  défenfe ,  au  cas  que  les  états 
d'Amersforth  »  abfolument  dévoués  au  ftadhou-» 
der  »  voulurent  la  réduire  par  la  voie  des  armes  # 
à  fe  ranger  à  leur  parti.  En  effet  »  les  dits  états 
foutenus  par  le  prince  d'Orange ,  &  fur  fa  xt^ 
commandation ,  par  Us  provinces  de  Gueldresi 

Tmi  VIII.  '       K 


i^87- 


14^  Service 

Stadbouâerat 


'."'  ■'"  de  Frife  &  de  Zélandej  prirent,  les  derniers 
jours  d'Avril,cettç  réfolution  violente,du  confen- 
tetnent  de  ces  trois  provinces,  &  malgré  celles 
^e  Hollande ,  de  Weft.  Frife ,  d'Over  .  Iffcl  & 
de  Grôningiien  ;  qui  >  en  faifant  au|(  états  d'A* 
inersforth  des  repréfentations-  auifi  touchantes 
Qu'énergiques  fur  les  fuites  funeftes  de  cette  refa- 
it: tio  a,  leur  offrirent  leurs  bons  offices,  pour  ter- 
ininer  à  Tamiable  &  fans  efFiinon  de  fang  ,  leurs 
différends  avec  la  ville  d'Utrecht, 

Sur  ces  entrefaites ,  trois  députés  d'Amfter- 
dam  aux  Etats* Généraux,  &  deux  de  Rotterdam, 
ayant  outrepaffé  leurs  pouvoirs,  en  opinant  le 
30  Mars ,  dans  cette  aifemblée  pour  le  parti  d^O- 
range,  contre  le  gré  de  leurs  commettans ,  ceux- 
ci  les  deftituerent  de  leur  place ,  de  même  que 
leurs  fauteurs  dans  leur  régence  refpeiîlive.  Cette 
deftitution  eut  lieu  le  21  Avril  à  Amfterdam,  i 
regard  de'neuf  magiftrats,  qui  furent  remplacés 
le  7  Mai  ;  malgré  une  adrefle.en  forme  de  pro- 
teftation  ,  de  2000  citoyens  du  quartier  de  Kat- 
tembourg ,  par  les  plus  notables  du  parti  patriote. 
Le  2j  Avril,  fept  magiftrats  de  Rotterdani furent 
defiitués  à  leur  tour,  fur  les  raifons  ci-  deffus 
jndiquées,  par  leurs  commettans,  &  remplacés 
ic  même  jour  par  des  pcrfonnes  du  parti  ^ttiote^ 


DE    HOLLAHDB.  I47 


Siadbauderak 


qui  »  ayaut  rt pris  le  deffua  dans  Rotterdam  t  fa 
€^da  fur  une  adrefle  de  ta  bourgeoifiey  ^.mg^ 
menter  (a  régence  de  i€. membres»  CQU^chulit 
(dans  It  même  parti  1  ce  qui  fut  txéçùxàCuKrM 
fia  d'Avril  f  iànsque  leprinpe  d'Oraog^.cAc^é 
confqlté  fut  les  diverfes  deftitutioos  Sk  élpBApBU 
de  ces  deus  villes ,  ni  que  fes  )[>ai:cifan8  ^pufli^  y 
mettre  le  moindre  obftacle ,  quoique  ^  £(km  uoi^ 
des  prérogatives  du  ftadhoud^rat»  œs.cbaûgti* 
mens  ne  devaient  s'efieâuer  qu'avec  Taf^pr^blH 
lioil  de  ce  pjrince. 

Informés ,  que  leurs  repréfentations  aux  étMl 
d^Utredit  n^avaient  pu  détourner  ceQx-ci  d'em^ 
ployer  la'voye  des  armes»  contre  ta  ville  de  et 
nom ,  les  états  de  Hollande  &  de  Wefl; .  Frife  « 
réTolurent  de  foutenir  cette  ville  contre  toute 
invafîon  hoftile  ,  en  ordonnant  pour  cet  effet  au 
général  major  Van.Ryflel,  commandant  deleuc 
cordon ,  de  fe  porter  fur  Woerden ,  &  de.ià  au 
fécours  d'Utrecht  ,  à  la  premier  réquifition  de 
cette  ville.  Le  coiifeil  d'état ,  réddent  à  la  Haye  » 
ayant  Biit  part  de  cette  réfolution  aux  Etat&^Gé^^ 
tiéraux,  ou  pour  mieux  dire»  aux  députés  des 
quatre  provinces  »  qui  >  dans  cette  époque  criti- 
que  )  prétendaient  les  repréfenter  j  ceux  -  ci  en- 
voyèrent conjointemtot  avec  Iciprince  d'Orange» 

K  % 


14$  Servic» 

Stadbouderat. 


aux  troupes  de  ce  cordon ,  une  défenfe ,  Centrer 
fêns  leur  fermiffîon ,  fur  les  terres  d'une  autre  fro* 
vince  de  P union ,  ^  d y  agir  hoftilement.  Cet  ordres 
femis  de  la  part  des  £tat6*Généraux,  aux  colo- 
nels &  aux  commandans  des  corps  formant  ce 
eordon  ,  ayant  porté  pluûeurs  d'encr'eux  .1  dé- 
darér  au  général  Van-RyAcU qu!ils  ne  marchertàént 
fus  aufécours  tt  Vtrècht^  ils  furent  calTés  fur  cette 
déclaration  par  tes  états  de  Hollande,  qui  nom* 
merent  fans  délai  d'autres  officiers  à  fleur  place, 
.  Ces  officiers  ain(î  deftitués  ,  que  Tauteur  s'abd 
tient  de  nommer  par  ménagement  pour  les  deux 
partis ,  ayant  porté  leurs  plaintes  de  cette  dcfti- 
tution  au  confeil  d'état ,  &  par  ce  canal  aux  Etats- 
Généraux  ,  ceuTfci  arrêtèrent  le  i;  Mai,  malgré 
les  proteftations  des  états  de  Hollande ,  &  la  né«  ' 
gative  de  ceux  d*0 ver Jflel  &  de  Grôninguen; 
quHls  prendraient  ces  officiers  ainfi  deftituis  ^  dis  ee 
moment  à  leur  folde  &  Jous  leur  proteSion  immé- 
diûte  ,  les  reconnaijfant  comme  officiers  d^hœtneuTw 
félon  leur  rang  &  caraSere  refpeSif  avant  cette 
defiittition ,  qu^ils  déclaraient  nulle  ^  ifuompétaitem 
Cette  déclaration  des  Etats  -  Généraux  ,  porta  I4 
majeure  partie  des  officiers  de  ce  cordon  »  à  refu* 
fer  toute  obéiâance  au  général  VanRyflei,  m 
cas  qu'il  voulût  les  faire  entrer  dans  la  provincs 


DE    HVLLKTXDt.  T3|> 


Stadimdertàé 


d'Ucreolit)  de  même  quTàilx  nouveaux  oonitDaiik 
dans  deJeur»  corps  reft>eéli&;  établis  par  oé  gék 
néral  "àrfa  place  des^che&.defiiciiés}  en  pratofiàîÉ 
d'avance  rooncre  tbiite  •  deflînition  dét  '  états  de 
Hotfemdev  œmmeitxcornpétente.  Tous  ces  oSh 
eietrvàirifi  rangés  dtipard  des  Etats- Géaénraar, 
oti  pour 'inieuz  dire,  de  celui  du  pHnoe  d'O» 
rtnge,  yajant  entraîné  la  plupart  de  Itûtè  hdim 
officiers^ de  leurs  faidàts».  tes  un^ &.l!Bsduttdi 


17S7 


mtieii 


quitterentle^ cordon  par  tiatides ,  avec dcipqiiixi^ 
armes  je-  Ibagageh ,  &  fenadicent  k  Nimvegimi^ 
où  ih  trouvèrent  de$  lÂrdres  du  ffadhouder  v  <Gb 
vêntt  ie-}dfltidre  au  camp  de  Zejrft.  .L'efpdrrdte* 
furbordination  ayant  gagné  de  cette  forte  les  troii« 
pes  de  ce  cordon  ;  ^malgré  les  promefies^ft  lès 
menaces,  employées  tour  â  tour  par  VanrRydely^ 
pour  les  ramener  à  leur  devoir,  les  états  de  Hol- 
lande furent  obligés  de  remplir  le  vuide  de  cette 
défeâion ,  par  quelques  mille  volontaires ,  tirés 
des  corps  francs  de  cette  province  t  qui  reçurent 
dés- lors  une  folde  réglée. 

Tandis  que  les  états  de  Hollande  prenaient  les 
inefures  les  plus  efficaces  «  pour  remédier  à  l'a- 
narchie de  leur  cordon ,  lé  prince  d'Orange  en 
prenaitdefon côté,  avec  les  états  d'Amersforth 
&  ceux  de  Gueldres»  du  Qonfemement  de  ceux 

K  j 


îJTD  Str  T  I C-Ê 

Stadhouderat. 


'^  -""  "  de  Frift  &  de  Zélande  ,  pour  fe  rendre  maître 
5*  de  la  ville  d*Utrecht ,  en  raflemblant  à  cet  efict, 
les  premiers  jouride  Mai ,  dans  un  o^mp retrao- 
xhé  auprès  du  bourg  de  Z^ft  y  quelques  régi- 
mens  d'infantetié  &  Aq  cavalerie  ,  à  la  folde  des 
inrovinces  de  Gueldres^  d'UtrecIit»  deFrife& 
de  Zélande  ;  ce  corps  d'armée  ayant  été  renforcé 
-jourrrellément  par  les  troupes ,  qui  venaient  d'à. 
rbandomter  le  général  Vàn.Ryflel ,  lelttince  d*0- 
jrangefe  crut  en  forcesTuffirantes  poôr  commen- 
cer* fes  .opérations  ^&;  ordonna  le  9  Mai,  au  co- 
lonel comte  d'EfFeren ,  de  prendre  pofte  avec  le 
premier  bataillon  de  fon  régiment  d'infanterie, 
4»!  village-  de  Vréefxryk ,  fitué  fur  un  bras  du 
Jlhih ,  nommé  le  Yaàrth  >  &  maître  d'une  éclufe, 
qui  peut  ouvrir  .ou  fermer  la  communication  de 
la  ^province  d'Ucreclît ,  avec  celle  de  Queldres  Se 
-At  Hollaàde ,  &  reifortiiTant  de  la  jurifdiéHon  de 
la  ville  d'Ucrecht ,  de  même  que   le  village  de 
Jutphas ,  fitué  au  confluent  du  Vaarth  &  de.Iflel, 
avec  une  éclufe  qui  difpofe  de  la  communication 
dé  ces  deux  rivières.  Le  comte  d'EfFeren,  s'étànt 
emj^aré  de  Vrécfwyk*  où  il  n'éprouva  aucune 
Téfîftance ,  fe  porta  avec  la  moitié  de  fon  bataiU 
Jon  à  Jutphas ,  dont  il  prit  poffeiSon  ^s  couj^ 
:éécir»     .  ^  ..:,"-  "  ........  .j 


DE  Hollande.  |{:| 


Siadbouderakm 


La  régence  d'Ucrechtj  informée  à  quatre  heu-  ^""V" 
ires  du  (bir  de  cette  invafion  hoftUe  ^  tatipBmbla^]^  '7?^ 
détacheiiient  bourgeois  d'environ  jfoo  homtpes.) 
(cbotfî,  fur  plus  de  600  votouci^resY  qui  vinrent 
d'abord  ofirir  leurs  fervice«  )^fuivi  de  trois  pièces 
de  camp9gne  r  çcmuiiandé  par  :ir  baron  d'Âvsr-f 
^ottlt  f  &ious  lui ,  par  b  capitaine  Vifcher»  fiveq 
ordre  de  reprendre  fans  délai  &  à  quel  pri^c  que 
ce  fut(C^  deux  villages ,  qui»  par  les  n|ifqns.,d< 
4eâus  indiquées  ,  formaient  deuic.pofies;  4etJa^ 
plus  grande  importance  pour  la  ville  d'Utrecbtit 
Ce  déucbenteqt  étant,  forti  vers  les  fept  heuref 
du  loir  des  pprtes  d'Utrecht,  fon  avant- garde^ 
compofée  de  chaâeurs ,  &  fous  les  ordres  du  ca- 
pitaine  Vifcher  9  pa(fa  le  pont  de  Jutphas  à  nuit 
tombante,  &  fut  afiàilli  à  quarante  pas  delà  par 
pn  feu  de  moufqueterie  très*  vif,  qiji  tua  dix 
chaifeurs  avec  le  capitaine  Vifcher.  Ce  pre« 
rnier  aâe  d'hoftilicé  dU  parti  d'Or^nge^,  fait  à  . 
nuit  tombante ,  par  un  corps  pofté  dans  des  h^« 
liers  &  à  couvert  pa;:  cette  poûtion ,  dont  Ton 
ne  pouvait  déterminer  la  force  ;  devait  naturelle- 
ment  mettre  cette  avant-garde ,  ain(i  dénuée  de 
Çbn  chef,  en  défordre^  &  c^ft  ce  qui  arriva  en 
eâetj  mais  Ion  lieutenant  ayant  fait  halte  à  la 
sête  du  pont,  réforma  tout  de  fuite  fa  troupe» 

'  K4 


if  a  Serti  CE 


Stadhouderat. 


tandis  que  le  baron  d'Averhoult  ne  perdit  pas  un 
f nftant  pour  accourir  à  fon  fécours ,  en  faifant 
doubler  le  pas  à  fon  corps ,  de  même  qu*à  l'artiU 
lerie.  Ce  diiachement  ainfi  réuni  au  •  delà  da 
pont ,  fit  à  fon  toiir  vers  les  neuf  heures  du  foir 
un  feu  fi  vif  &  fi  bien  foutenu  de  fon  canon  & 
et  fa  moufqueterie  •  fur  les  ennemis ,  (renforcés 
fat  ces  entrefaites  par  le  reftant  du  bataillon  d'£f- 
feren,  conduit  par  fon  colonel,)  que  ceux-ci 
•^enfuirent  au  bout  d'une  heure  à  là  débandade  t 
en  abandonnant  armes ,  bagages  &  munitions. 
Une  grande  partie  de  ce  bataillon  ,  ainfi  défait  & 
difperfé ,  arriva  vers  minuit  aux  portes  de  Via- 
nen ,  petite  ville  de. la  province  de  Hollande^ 
dont  le  commandant  fit  défarmer  &  mettre  aux 
arrêts  jufqu'à  nouvel  ordre  ces  fuyards ,  en  pre- 
nant néanmoins  tout  le  foin  poflîble  de  leurs 
blefles. 

Le  bi^on  d'Averhoult'  laiiTa  un  piquet  à  la 
garde  du  pont  de  Jutphas,  &  fe  pofta  avec  le  refte 
de  fon  corps  dans  ce  village,  où  il  iittendit  Taube 
.  du  jour  s  à  laquelle  il  fut  renforcé  par  le  capitaine 
Kônning,  avec  loo  volontaires  d'Utrecht ,  fuivi, 
immédiatement  par  deux.autres  corps  bourgeois 
de  même  force ,  ayapt  quatre  pièces  de  canon. 
Ces  troupes  vi^Hiorieufes  &  réunies  s'avancereat 


DC    HoLLAKDlJ  Tf| 


"Stadboudero^.^  - 


à  cinq  heures  du  matin  fur  .Vjréefwyk  9  (opr^    ^^^ 
avoir  hit  ving^quacre  piriibnniers  bieflSs  9  ènlé^ . 
vés  du  champ  db  bataille ,  de  même  que  200  (uffîitf 
&  I Ç  caiâes  de  umbour ,  )  que  ie  capitaine  Koa*. 
iring  à  iatète  de  Pavantgarde,  trouva  évacué  dé 
la  part  des  ennemis , -qui  abandonnèrent  tooi 
leurs  chariots  de  bagages  &  de  munitions,  dont^ 
il  s'empara  comme  de  bonne  prife.  Ayant  fait* 
zaFr^ehir  &  repdfer  fon  corps  pendant  quelque» 
heures ,  &  mis  les  deux  poftes  de  Vréefwyk*  A 
de  Jutpfaasf  hors  d'infultes  rm  lés  gamiflant  fiifii^ 
famment  de  monde  &  d'artillerie»  te  bacon  d'A^ 
imrhoult  ramena  le  foir  du  10  fa  troupe  viâèii 
rieufe  »  de  même  que  fes  prilbnniers  Se  les  dol 
pouilles  ennemies  dans  Utrecht  »  aux  acclama» 
tions  de  Tes  concitoyensf* 

A  la  première  nouvelle  de  cette  expédition  ;  . 
(qui  couvrit  les  milices  d'Utrecht  de  gloire ,  & 
le  bataillon  d'EIFeren  de  honte ,  )  les  états  de 
Hollande  ordonnèrent  le  10,  au  rhingrave  de 
Salms ,  de  fe  jetter  tout  de  fuite  avec  fa  légion 
dans  Utrecht  ;  ce  qui  fut  exécuté  le  lendemain 
le  général  van  -  Kyâel  détacha  le  même  jour 
&000  volontaires  des  corps  francs  de  {on  cor- 
don  ,  pour  renforcer  la  garnifon  de  cette  ville: 
Ayant  pris  le  Z2»  la  réfolution  de  défendre  U 


pif  6  Sekvtce 

Stadbouderat 


^7i7^ 


vnue ,  ûccalionna  te  ly  &  30  Mai,  des  tumultes 
i  Amflerdam  &  la  Brille  »  ou  beaucoup  de  per» 
Tonnes  furent  tuées  &  blcifées  ,  &  un  grand  nonW 
brerfe  majfons  furent  pillées  &  détruites.  Chaque 
parti  montrant,  contre  fes  adverfaires  »  cette  fu- 
eur ,  annexée  de  tout  tems  aux  guerres  civiles  j 

voulant  néanmoins  rejetter  fur  eux  les  défais 

litres  de  ces  journées  déplorables  i  au  Tu  jet  defqueW 

[les  il  y  eut  des  démêlés  très- vifs  dans  Taffemblée 

les  Ë:acs*Généraii3c,  lurtout  le  f  Juin,  entre  les 

iéputéf  de  fîollande,  &  ceux  de  Gueldres,  de 

ïlande  A  d^Atnersforth  ,  que  ceux  de  Frife^ 
id'Over-Iflel  &  de  Groninguen  pacifièrent,  âa 
Jmoins  pour  le  moment. 

Le  10  Juin  ,  les  Etats  Généraux  prirent  la  ré- 
folution  (  fur  la  réqnifition  des  états  de  Zélande 
&  maîgré  les  proteftations  de  ceux  de  Hollande  » 
d'Over^fl'cl  &  de  Groninguen  )  d'ordonner  mïX     * 
troupes  à  ta  Folde  de  la  province  de  flollandcr  Ae     1 
h  quiner  faits  délm  ^Ç^dtfe  rendre  dam  les  gar^     | 
Hifom  de  la  généralité  qui  leur  [iraient  indiquées    , 
four  cet  effet,  ^H 

Sur  quoi,  les  états  de  Hollande  &  de  WeflÉTn 
Frife,  fe  décidcrent  le  ri  Juin,  d'établir  tm  j 
amité  de  sûreté ^  pour  veillera  la  sûreté  de  leur  | 
province ,  contre  ks  enfi^eprifes  violentes  ^  illégmm 


DE  Hollande.  if7 


Stadhouderat 


leSt  dirent-ils  dans  cette  réfolutian  ,  des  états  de  ^ 

Gueldres  ^  i" Amers f or tk  Ce  comité  fut  choiiî  *7S7* 
parmi  les  députés  aduels  de  Hollande  &  de  Weft- 
Frife^au  nombre  de  oinq  commiiTaires,  auxquels 
Ton  adjoignit  deui  fecrétaires  »  en  donnant  k  ce 
comité  le  commandemenc  de  leurs  troupes  &  de 
leurs  miliccît  avec  un  pouvoir  illimité  d'agir  & 
de  les  employer  au  befoin  ,  fans  confutter  les  dits 
état^ï  &  en  aflignant  a  ce  comité  la  ville  de 
Woërden^  limitrophe  d'Ucrecht ,  pour  réiîdence* 
Dans  le  même  tems ,  il  fe  forma  de  nouveaux 
états  de  la  province  d^Utrecht ,  dans  la  ville  de  ce 
nom  ,  qui  dans  un  refcric  circulaire  «  en  date  du 
ï^  »  adrefle  aux  citoyens  &  habitans  de  cette  pro- 
vinçç,  leur  ordonnèrent  de  les  reconnaître  en 
cette  qualité,  d'obéir  à  leurs  ordonnances  ulté« 
tieurest  &  de  n'avoir  aucun  égard  à  celles  qui 
leur  parviendraient  de  la  part  des  états  d'Amers* 
forth  ;  tandis  que  ceux-ci  publiant  de  leur  côté , 
un  refcrit  circulaire ,  en  date  du  i  f  Juin ,  y  trai- 
taient ces  nouveaux  é^ts  d'Utrecht; ,  de  féditietnt 
intrus  en  qualité  d'états  de  cette  province ,  contre  fa 
conjlitution  légale  i  défendant ,  au  furplus ,  aux 
fufdits  citoyens  &  habitans,  d'avoir  aucun  égard 
aux  ordonnances  de  ces  nouveaux  intrus  «  foi^di", 
f mu  états  d'Utrecbt.  Ce  qqi  n'emp^h^  pas  cef 


Îf8  SïRvici 

Il  ■■■III       fj^rm 


^787. 


Stadbouderat. 


derniers  de  nommer  trois  députés  pour  les  rcpré- 
fenter  dans  raflembiée  des  Etats  Généraux ,  aflU* 
rés  dV  êtrefoutenus  aubefoin,  par  tes  provinces 
de  Hollande,  d'Over-IiTel  &  de  Grôningpen.  Ces 
trois  députés ,  ayant  le  baron  d' Averhoult  à  leur 
tète ,  s'étanc  préfentés  le  17  Juin ,  à  Taflembléç 
des  Etats- Généraux ,  ceux  des  provinces  de  Zéi> 
lande',  de  Frife  &  de  Gueldres  ,  de  même  que 
ceux  d'Amersforth ,  protefterent  formellement 
contre  Tintrodudion  du  baron  d'Averhouft  &  dt 
fes  collègues  (dont  Tadmiflion  dans  cette  aflemblée 
aurait  en  edet  produit  la  majorité  des  provinces 
en  faveur  du  parti  républicain ,  on  imti  Orange , 
&  par  cette  raifon ,  les  Etats-Généraux  ,)  qui  dés- 
lors  auraient  probablement  révoqué  les  dédfions 
précédentes  de  cette  aifemblée,  auifi  bien  qae 
celles  du  confeil  d'état,  en  faveur  du  prince  ftad- 
houder.  Il  importait  donc  à  ces  trois  provinces» 
de  même  qu'aux  états  d'Amersforth ,  de  parer  à 
ce  coup  de  parti  déci(if.  Et  quoique  les  états  de 
Hollande  ,  d'Over  liTel  &  de  Grôninguen  cuâent 
par  la  raifon  inverfe ,  les  mêmes  motift  d'intérêt, 
i  l'admiffion  de  ces  nouveaux  députés  d'Utrecht, 
que  leurs  adverfaires  ,  à  rejetter  leur  demande, 
ces  trois  provinces  furent  néanmoins  aflez  modé- 
rées, pour  ne  propofer  qu'une  voie  de  concilia-- 


D  E  UOLLANDR  Tff 


stf 


Stadbouderat. 


tion ,  la  feule  convenable  dans  cette  crife  ,  qui 

fut  r  defufyendre  la  voix  aSive  de  la  province  d*U*  /^ 

trecht ,  en  attendant  une  décifion  légale ,  fur  les 

prétentions  des  états  d'Amersfortb  ^  de  ceux  de  la 

vilU' d^Utrecht  ^  ^  un  arrangement  permanent  fur 

ce  point  de  litiges.  Les  états  de  Zélande ,  de  Frife» 

de  Giieldres  &  d'Amersforth ,  ayant  rejette  cet 

avis  avec  hauteur.  Ton  s'échauffa  tellement  dans 

cette  feflîon ,  qu'elle  fut  fur  le  point  d'être  en- 

fanglantée.  Le  baron  de  Fagel,  greffier  de  la 

république 'depuis  un  demi  fiecle  »  ayant  motivé 

&  défendu  cette  rejeâion  des  nouveaux  députés 

d'Utrecht,  le  baron  d'Avethoult  lui  répliqua  avec 

beaucoup  de  vivacité ,  en  plaidant  la  caufe  de  (es 

commcttans  ;  fur  quoi ,  le  baron  de  Zuyjen ,  pre- 

jinier  député  des  états  d'Amersforth ,  &  gendre  de 

3Ir.  de  Fagel,  mit  l'épée  à  la  main  pour  attaquer . 

JVlr.  d'Averhoult  ;  mais  celui-ci  ayant  fait,  comme 

on  Ta  vu ,  fes  preuves  de  valeur  ailleurs ,  fe  con- 

<3uifit  dans  ce  moment  avec  autant  de  modération 

€jue  de  fang'froid  ;  donna  aux  autres  membres  de 

cette  affemblée ,  le  tems  de  calmer  &  d'arrêter 

van-Zuylen,  en  quittant  la  feflîon  avec  le  grand 

penfionnairede  BleyiTwik,  &  fur  les  inftances  de 

"celui-ci.  Le  lendemain  18  Juin,  le  baron  d'Aver- 

hoult  envoya  un  cartel  au  baron  van-Zuylen  \  ils 


l6o  Skryics 

Il     ■iiiiii—iii  trtr       ' 


Stadbouderat. 


'  fe  battirent ,  &  le  premier  reçut  un  grand  coup 

d'épée  dans  la  poitrine. 
Dans  cette  crife  allarmante  pour  les  vrais  pa- 
'    trioces  ,  où  l'animofité  mutuelle  des  deux  partis , 
montée  au  comble ,  faifait  craindre  une  rupture 
complette  entre  les  provinces  de  l'union  ,  qui  ne 
pouvait  qu^entrainer  leur  ruine  refpedive ,  ma- 
dame la  princefle  d'Orange  (  dont  la  grande  ame» 
aflîmilée  à  celles  des  princes  de  la  maifon  de  Bran- 
debourg, qui  font  l'ornemçnt  &  l'admiration  de 
notre  (iecle  )  voulut  (aire  une  dernière  tentative 
pour  prévenir  cette  fcifSon  fatale  «  &  décida  à  fe 
rendre  pour  cet  effet ,  dans  fon  palais ,  dit  au 
Bois ,  (en  hollandais,  em  Boefch  ,  )  auprès  de  la 
Haye.  Sans  fe  faite  illufîon  fur  les  obftacles  qu'elle 
aurait  à  furmonter  dans  cette  œuvre  méritoire  » 
'^ digne  à  tous  égards  de  fon  cœur  magnanime; 
voulant  encore  éviter  de  donner   toute,  eipece 
d'ombrage  aux  foi.difans  patriotes  par  cette  dé- 
marche, madame  la  princefle  refufa  l'efcorte  que 
fon  époux  voulut  lui  fournir  &  la  preffa  d'ac- 
cepter. 

Partie  le  ig  Juin ,  de  grand  matin  deNîmwe- 
guen,  dans  deux  bcrjines  à  fix  chevaux,  accom« 
pagnée  des  comtes  de  Bentink  &  de  Randwykt 
de  même  que  de  la  baronne  deWaflenaer  fa  dame 

d'honneurs 


d'honneur ,  &  quelques  femmes  de  chambre  & 


valets  de  pied,  compofant  fa  fuite  »  cette  princeffo  '7*^ 
arriva  raprès-midi  au  pont  de  rYifcl  »  suprès 
de  la  ville  de  Gouda  »  limitrophe  de  la  province 
d'Utrecht ,  où  elle  fut  arrêtée  par  un  piquet  de 
ao  cavaliers  du  régiment  de  HeSe  Fhilippsthal)& 
un  corps  franc  de  i2o  hommes.  Surprife  de  ce 
traite  ment ,  la  princefle  en  demanda  la  raifon  ausc 
deux  chefs  de  ces  détachemens ,  qui  répondirent 
à  S-  A.  S.  que  c^était  par  ordre  du  comité  de 
"Woerden,  lequel  informé  fous  main  de  cette  dé- 
marche de  la  princefle  ,  avait  pris  fes  mefures  ea 
conféquence,  &  qui  fe  tenant  prêt  à  tout  évé* 
Bernent  «  fe  rendit  en  diligence  &  vers  les  Gr  heu^ 
res  du  foir  auprès  de  cette  princefle ,  en  lui  dé, 
glarant  :  que  chargés  de  la  part  des  imtî  de  HqU 
lande ^  de  veiller  à  la  'sâreié  de  lettr  province^  ili 
preitaie^n  la  liberté  de  demander  à  S.  A.  S.  le  hut 
de  fm  voyage.  Au  lieu  defe  répandre  en  plaintes 
fur  ce  procédé  inouij  madame  la  princeiTe  daigna 
aflbrer  ces  commiflaires  ,  que  te  but  de  [on  voyage 
iendmt  uniquetnent  à  travailler  auprès  des  fept  prQ^ 
viuces  di  l'union ,  avec  tout  le  ule  patriotique  ,  à 
une  coHcHiatiQH  permanente  entre  les  deux  partis^ 
Conciliation  que  le  fa  lut  de  la  république  exige  aÎÊ 
fans  aucun  délai ,  vu  fa  cr^e  aBuêlle  ,  triiallar^ 
Tome  VJtL  L 


I6z 


Sbktici 


Staâbouderat. 


ï?87- 


tnamepQur  la  ma/fon  d'Orange  ,  di  iout  tçms  Mf* 
$imgi*ée parmi  Uî vrais patiioMy  en  rendant  compte 
à  ce  comité  de  toutes  les  mefures  qu^elle  pro- 
Jetcait  de  prendre  t  pour  accélérer  cette  négo^ 
tion  &  la  conduire  à  une  heureufe  En. 
•  Peu  touchés  des  intentions  de  cette  princeifet 
digne  des  plus  grands  éloges  ^  de  même  que  de 
fà  condefcendance^ces  commilTatreslui  réplique» 
rent  :  Qtiç  c'était  jujiemeiit  la  crifc  aShielle  de  ta 
républiqui ,  ^  tandis  que  le  prince  Jlndhoader  f§ 
4retivait  à  la  tète  d'un  corps  d  armée  qui  menaçMii 
ia  province  de  Hollande  »  dtme  invafion  hofiile ,  qui 
fendait  cette  apparition  Jubite  de  S.  A,  S.  à  ia 
Haye  ,  a  la  fuite  dune  abfam  aujjî  longue ,  très* 
dangereufe  pour  la  tranquillité  publique ,  Ç^  tris* 
-mUarmante  pour  hs  états  de  Hollande  i  fans  fagri*^ 
ment  defquels ,  eux  commîjfains  ^  n*ofaient  prendre 

^3f«r  eux  de  taiffer  continuer  à  S*  A.  S.  fin  voyage  » 
*iii  fuppliant  de  le  remettre  à  des  tems  plus  fwvorabku 

{ iOM  du  moins  de  Jejourner  â  Scbmhofen  *  (  ville 

'liftante  à  une  lieue  de  cette  conférence )  >fw  «fl^»» 
dant  la  réponfe  de  L  N,  ^  G.  P.  i  en  oSrani  à 
S.  A  S*  une  efcorte  convenable  /i  fin  rang.  Ne 
pouvant  faire  mieux ,  Mme.  la  princeiTe  fe  rendiK 

t*aax  inftances  du  comité,  en  fe  faifant  conduir* 
k  Sch0nhofeû>  au  MM.  de  Witc  &  deLarreyp 


à 


DB     HÔLLAHDE.  l6t 

Stadbouderat 


confeillers  d'Amftef  dam  &  de  Gonda ,  &  membres  ""^ 
de  ce  comité»  prirent  le  parti  de  raccompagner,  ^^*^ 
cnfe  mettant  à  fa  fuite  dans  leur  carrofle. 

Mme.la  princefle  écrivit  le  mêmefoiraii  grand 
peniîonnaire  de  BleiflVik,  &  au  greffier  bawn  de 
Fagel  5  &  leur  expliquant  fes  intentions ,   elle  fe 
plaignit  avec  autant  dignité  que  de  modération ,  de 
la  méfiance  outrageante  du  comité  de^oerden, 
qui  informa  de  fon  côtelés  états deHoIlande.Ceux- 
ciaflfemblés  le  29 ,  de  grand  matin ,  approuvèrent 
la  démarche  de  ce  comité ,  en'déclarant  le  voyage 
ii  S.  A.  S.  ih  HûTfe^  dangereux  pour  la  tranquillité 
publique  dans  les  conjonSlures  a9uelles ,  ^  impra» 
ticable  par  cette  raifon  ;  le  tout  en  laiflant  Mme  la 
princeiTe  fans  réponfe,  vu  qu'onze  villes  prirent  • 
h  chofe  ad  référendum;  le  tout,  malgré  Tordre 
équeftre,  qui  protefta  formellement  contre  cette 
'éfolution;  le  tout  enfin,  malgré  les  Etatis- Géné- 
raux ,  qui ,  informés  par  le  greffier  baron  de 
Fagel  ,    de   cet  événement,  blâmèrent   haute- 
ment cette  démarche  inexcufable  du  comité  de 
iVoerden,  eh  faifanten  vain  les  repréfentations 
ks  plus  fortes  aux  états  de  Hollande  là  -  deiTus , 
&  les  exhortant  à.  donner  fans  délai,  une  fatis- 
fedHon  convenable  à  L.  A.  S. ,  &  proportionnée 

k  cette  ofiênfe« 

h 


mz 


Laffe  d'attendre  toute  la  journée  du  29  Juin  t 
une  réponfe  des  états  de  Hollande,  madame 
princeflc  repartit  le  matin  du  jo  ,  de  Schônhoten 
&  reprit  par  Leerdanim  la  route  deNimwegueti  ; 
en  fe  mettant»  au  furplust  fort  au  »  deiTus  des 
grofliéreiés  qu'elle  eut  a  fup porter  du  rufUut 
qui  commandait  Ton  efcorte  à  Schonhofen  i 
groflîéretés  fur  lerquclles  le  journal  politique  de 
Hambourg  j  7mis  de  Stpumbrc^  eft  entré  dansdi* 
vers  détails»  en  les  attribuant,  à  la  vérité  »  i 
Tignorance  de  ce  manant ,  (jadis  cordonnier  de 
fon  métier ,  puis  capitaine  des  francs ,  )  fur  le 
favoir  vivrez;  mais  auflî  en  rendant ,  comme  de 
rai  Ton  »  les  commilTaires  de  Woerden  refpon  fables 
de  ces  infolences ,  pour  avoir  mis  un  pareil  faquia 
à  la  tête  d'une  efcorte»  chargée ^[t\on  eux»  de 
rendre  à  S.  A.  S*  fom  les  honneurs  Ms  à  fon  rmi£  > 
mais  en  effet,  pour  obferver  cette  priiiceiTe  de 
iplus  près  i  laquelle  requc  en  écliange ,  à  fon  retour 
dans  les  provinces  d'Utrecht  &  de  Gueidres  , 
fur-tout  à  Nimweguen»  les  acclamations  généra- 
'les»  avec  tous  les  témoignages  de  vénération  & 
d'attachement  qui  pouvaient  toucher  cetCe  priti« 
ceife,  qui  y  parut  en  eiFct  très- feu  fible. 

Cette  conduite  des  états  de  Hollande  envcri 
maifon  d'Orange»  lui  attira  un  blâme  général 


n 


&  l'aiîimadvedîon  de  fa  majefté  Prulîicnne  ,  qui 
\\  &t  remettre  le  lo  JuiHec*  un  mémoire  aux  Etats- 
Généraux  ,  &  un  autre  aux  états  de  Hollande , 
I  pat  le  baron  de  Thulemeyer ,  fon  envoyé  extraor- 
dinaire auprès  de  L.  H.  Phj  dans  lequel  fe  plai- 
gnanE  de  Toutrage  faic  à  la  priucefle  fa  fœur, 
ce  monarque  exigeait  une  fatisfkdlion  éclatante 
^de  la  part  des  états  de  Hollande  envers  le  prince 
&  la  princelfe  d^Orange.  Sur  quoi»  les  Etats  *  Gé- 
néraux firent  à  pure  perte,  de  nouvelles  remon* 
trancesiplus  fortes  que   les  précédentes,  aux 
états  de  Hollande,  pour  les  engager  adonner 
fans  délai  cette  fatisPaétion ,  foit  au  roi  de  Pruffe, 
£mt  à  la  maifon  d'Orange  î  les  états  de  Hollande, 
«'étant  contentés  d'éluder  ,  le  14  Juillet ,  dans  uti 
démoire  juftific^tif,  les  juftes  griefs  de  ce  mo- 
Rârquef  lequel  peu  làtisfait  de  cette  réponfe,  ût 
préfenter»  le  7  Août,  par  M.  de  Thulemeyer, 
;yn  nouveau  mémoire  aux   états  de  Hollande^ 
Èm  iufitlant  plus  que  jamais  fur  une  fatisfadion 
iuilî  prompte  qu^éclatante  de  la  part  de  ces  der- 
niers. Pour  donner  plus  de  poids  à  ce  mémoire , 
le  roi  de  Prufle  fit  alTembler  dans  le  duché  d* 
CleveSjunc  armée  d'environ  trente  mille  hommes, 
fous  les  ordres  du  duc  régnant  de  Brunfwicki 
ut  fous  le  nom  du  prince  héréditaire ,  avait  d£t 


I7«^ 


3787- 


r^p^^^ 


ployé  durant  la  guerre  de  fept  ans ,  tous  let  ulem 
d'un  grand  capitaine*  L'ordre  équeflre  f  éuni  aux 
députés  de  fix  viltet  de  ta  province  de  Hollândet 
^rsnt  enrégiflrer  le  lendemain  ,  une  nouvtlk 
proteftation  des  plus  énergiques  contre  ce  procédi 
inexcufabie  des  états  de  Hollande ,  &  intervenir 
jles  Etats- Généraux  par  des  remontrances  itcrf- 
tives  là  deO'usà  ceux  de  Hollande,  aufË  in&u^ 
^lueufes  que  les  précédentes. 

Aveugles  fur  Torage  qui  grondait  fur  leur  tète , 
iûc  même  que  fur  leurs  torts  inexcnfabtes  enveri 
[)a  maifon  d'Orange ,  les  états  de  Hollande  »  au  lieii 
l|3e  fatisfaire  fa  majefté  Prufficnne»  crurent  fe 

garantir  de  Ton  reflentiment,  en  recourant  à  la 
I  tnédtation  du  roi  de  France  «  &  en  communiquatife 
ficf  Août,  cette  réfotution  aux  Etats- Généraui» 

qui  la  prirent  d'abord  a4  référendum  $  acceptèrent 
I  tiéanmnins  ,1e   o  »  cette  médiation  ,  pourvu  qae 

Von  y  joignit  celle  de   fa  majefté  Britannique. 

Sur   quoi ,  le  marquis  de  Vérac  &  te  chevalier 

Hifris ,   minières  de  ces  deux   puiflances  à  li 

iHaye  t  ptéfentcrent  refpeâivement  un  mémoitCi 

«^"5  icquel  ils  offrirent  aux  Etats  ^  Généraux. 

^^  l^    part  des  rois  leurs  maîtres  »  de  travailler 

uvec  cxout  le  rele  poffiblc ,  à  terminer   tes  diifcû- 

^9iis    ,    a<9i^eUes  de  cette  république  ,  par 


DE   HOLL/LKOli 


Stadboudirat. 


irrangement  &  pacification  folide.  Dans  le  inêmç 
femSj  le  baron  de  Rhéedc  ,  ambafladcur  de  L»  H. 
K  â  la  cour  de  Berlin  «  leur  ût  parvenir  Vuki* 
*nmm  du  roi  de  PrutTe  >  concernani  les  états 
dç  Hollande»  qui  fat  d'abord  communiqué  à  ceux- 
tH ,  avec  des  repréfentâtions  de  la  parc  des  Etats* 
C^énféraux»  aulfî  énergiques  &  aufli  infrudueulet 
«Jue  les  précédentes.  LtiiTant  M  deThukmeyer 
^ns  répcinfe  durant  quatre  femaines,  à  Ton  fécond 
^mémoire  du   lo  Août  »  les  états  de   Hollande 
Ci  décidèrent  enfin  >  le  9  Septembre,  ây  répoa- 
c3re  fur  le  même  pied  qu^au  précédent»  lorfque  Ii 
XreiUe  de  ce  jour,  ce  minière  reçut  Yalthmtum 
âuroifon  maître,  exigeant  dee  états  de  Hollande^ 
«3ans  quatre  jours,  une  réponfe  pofîtive  ;  au  di- 
sant de  laquelle  les  troupes  Prufliennci   cnirc- 
^~aient  fans  délai  dans  cette  province.  M.  de  Thu- 
Icmeyer  (  qui  avait  offert,  le  f  Septembre,  nnx 
états  de  Hollande ,  la  médiation  du  roi  de  Pruffe  » 
demandée  fur  la  En  d'Août, par  tes  états  dcGuctdrei 
&  d'AmersFonh  )  crut  devoir  accompagner  cet 

E^ikimatum^  d'un  troiGeme  mémoire  t  qui  »  en  en- 
trant dans  les  détails  de  la  fatisFa^flion  eiigée  par 
ïamajefté  Prufficnne ,  des  états  de  Hollande ,  leur 
illégeait  infiniment  cette   démarche*   Ceux-  ci 
Semblés  Le  9  &  le  lO»  au  Ueu  de  faifir  ces  ouver* 
L4 


i 


f358 


m?^ 


Sertice 


Stadhouderat. 


turcs   favorables ,  mirent  le  comble  à  leur  obfii 
nation  infenféei  j  en  les  rejettant ,  en  s'arrêtant  %^ 
parti  de  fe  défendre  contre  toute  invaGon  PruCi 
fîenne,  &  en  prenant  k  cet  eSèi;  les  mcfures  qu'i 
crurent  tes  plus  efHcaces. 

Atnfi,  tandis  que  tous  les  foitdirans  patriotesi 
Icotiraient  aux  armes  &  le  raifemblajent  en  d 
[Vers  corps,  fur  les  frontières  de  Hollande ,  lî 
ilnitrophes  de  la  Gueldres  &  d'Utrecht,  le  duc  di 

irunfwick   entra   le  ij  Septembre  i    dans 
[province  de  Gueldres ,  à  la  tète  d'environ  2i  mill 
ifiommesi  en  fiiifant  précéder  Ton  entrée  fur  lei 
terres  des  Provinces-  Unies  j  par  un  manifefte 
[lgui>  judiâant  les  intentions  de  fa  majefté  FruI 
jfienhe  en  flweur  de  la  maifon  d'Orange  ♦    rcj 
tait  la  néceffité  de  cette  invafion  fur  l'obftinatioi 
[înexcufaWe  àzs  états  de  Hollande,  Ce  prince  pr« 
îettantau  furplus,  de  faireobferver  la  difciplîni 
[la  plus  exade  ,   Se  toute  {(Lreté  a  tous  tes  habiJI 
tans  des  Provinces  -  Unies  ,  qui  ne  feraient  pas 
I trouvés  en  armes,   contre  la oonRitution  légal 
le  cette  république.  Gorcum ,  Utrccht ,  "Woefi 
âen,  Gouda,  Schbnhofen,  fe  rendirent d'abor 
pux  Frullieni»  de  même  que  toutes  les  autres 
places  de  cette  Ufiere  de  la  province  de  Hollande  « 
^ymi  été  abandonnées  avec  la  plus  grande  U^ 


il 

t 


Dl    HOILAKDI.  169 


Stadbauderat. 


checé  »  par  les  oorps  francs,  chargés  de  les  dé^  ^^ 
fendre.  Rotterdam  &  Delft  fiiivirenc  cet  exenU 
pie.  Naerden  &  Nieuver-Scblttis  9  fe  défendirent 
nn  peu  mieux  ,  mais  capitalerenc  néannioiiis  aa 
bout  de  quelques  jours  i  &  quoique  le  général 
major  de  Kaikreuther ,  k  la  t^  d*iiqe  colonne 
Pruifienne ,  fiit  parvenu  par  li^redditioade  cet 
deux  dernières  places ,  à  reflêrrer  Amfterdam  » 
'la  bourgeoifie  très  nombreufe  &  bien  armée  da 
ome  yiUe  »  s'obtHnaà  fbutenir  un  fiége  >  en.op- 
poGint  mème^un  feu  crès-vif,  le  |0  Septjsmbre  « 
aux  attaques  Pniffiennes  9  dans  les  poftes'de  l)re- 
fbp,  d*Ouderlcertc  &  de  Maeden,  ces  derniers 
ayant  été  repoufles  avec  beaucoup  de  perte  ;  en 
s^emparant  néanmoins  le  même  jour  des  poftes 
d'Amftelven&dcHarlemmer^Damm.  Lefoir  JO 
Septembre  ,  .le  magiftrat  d'Amfterdam  ayant  de« 
mandé  &  obtenu  une  rufpenfîon  d'armes,  entra 
en  pourparlers  avec  le  duc  de  Bninfwick  &  le 
prince  d'Orange,  terminés  le  6  0âobre  par  une 
capitulation  >  qui  termina  toute  eifufîon  de  feng  » 
de  même  que  la  pacification  préliminaire  de  cette 
province.  Les  villes  d'Harlem ,  d'AIkmar,  de 
Dordrecht  &  de  Horn,  ayant  fuivi  cet  exemple  t 
A  leurs  députés  rêfpcdlife ,  réunis  i  ceux  d'Am£* 


I70  SlHTIGI 

Stadbouderat 


""™  terdam»  ayant  fourcric  à  la  réfc^lution  des  éuti 
^^'  4e Hollande  1  du  19  Septembre,  qui  fuit 

F  Dorant  let  opérations  militaires  du  due  dt 

BroDfridt ,  les  Etats-Génétaux  décidèrent  d'unt 

tofx  unanime,  le  18 Septembre. 

*  i^.  DecaJferMmslesJicretSt  rendus ie fuis iem 

mrSf  far  Us  itm  ir  HoUandê^  comre  le  frmm 

JtstMmUer. 

xK  De  rétablir  S.  A.  S.  dam  toutes  les  frimga*  ' 
SivesJefaflacet  ^  dans  k  commandenmu  ahfiln 
delà  Hofe. 

1^.  Et  d'inviter  far  une  diputatim  •  Mpr^  k 
prince  dVrange  ^  madame  la  princejfe  »  de  rrwf- 
mr  avec  leur  famille  à  la  Haye. 

P"  Cette  réTolution  ajram  été  agréée  le  19  par  les 
di^  de  Hollande  avec  une  grande  ijia)orité,  L. 
A.  S»  revinrent  en  triomphe  à  la  Haye»  y  ayant 
été  reçus  aux  acclamations  générales ,  réunies  i* 
iDDtes;  les  marques  poffibles  de  vénération  &  d*ae- 
ttdbement  pour  cette  iliultre  maifon. 

.  Ceft  atofi  que  les  diflenfions  funeftes  desPro»' 
lances  i«  Unies  viennent  d'être  terminées.  Sa  m«« 
fékk  Praffienne  &  fon  général  le  duc  de  Bruii|I» 


isrick  ,  en^fagés  tu  moment  aâuel  dans  ces  pro. 
vinces,  comme  les  libérateurs  de  la  patrie.  Qua^ 
torze  magistrats,  chefs  du  parti  Toit  difam  pa- 
triote ,  (  ennemie  acharnés  de  la  maifon  d'Orange  ) 
delticuésde  leurs  places i  &  les  états  de  Hollande, 
ramenés  eafin  à  leurs  véritables  intérêts ,  donnent 
tnx  véritables  patriotes  de  cette  république ,  la 
douce  erpérance  de  voir  leur  conftitution  légale 
conColidée  ,  par  un  arrangement  permanent* 
fous  la  médiation  de  leurs  majeftés  Très- Chré- 
tienne ,  Britannique  &  Pruflîennc  ;  qui ,  félon  les 
nouvelles  du  jour ,  vont  s'en  occuper  inceffam* 
ment* 


1787* 


J72 


Service 


CHAPITR-E     !!• 

Charge  de  feld  -  maréchal ,  général 
d^infanterie  ,  Heutenans  généraux , 
généraux  majors  &  brigadiers*       1 


SECTION     L 

GÉKÉRAL      FELD-MAKiCHAt 


tA^RÈs  le  ftadhouder»  le  feld .  maréchal  eft  le 
premier  officier  des  armées  de  L.  H  P*  Cette 
charge  ne  fut  pas  toujours  remplie  ,  &  pour  Tût-» 
dinaire  il  nV  ^  ^li  qu'un  feul  feld-maréchalp  W 

C'était  de  if^o  k  1784  ï  S.  A.  S.  le  ducErneft 
Louis  de  Brunfvick  Wolfenbuttel,  né  le  2f  Sep- 
tembre 1718  >  fut  décoré  en  1740,  de  Tordre 
de  Taiglc  noir  >  &  en  1741  ,  des  ordrcg  de  l'aigle 
blanc  &  de  St,  Andréa  de  Ruifie  j  fut  élu  à  cette 
dernière  époque,  duc  de  Courtaude  &  de  Sémi- 
galle  i  éledion  ,  qui  fut  néanmoins  annullée  au 
bout  de  huit  mois  :  général  feld- maréchal  au  fer-" 
vice  Impérial  en  17 jo*  il  entra  le  2  Novembre 
de  Id  même  année  ,  au  fervice  des  Etats.  Géné- 
raux» comme  feld.marc<;bali  obtint  le  gouvei» 


nement  de  Bais-le*Duc  en  I7f4.  Le  roi  dWtiglc- 
terre,  Georges  II,  aysntTatfeinbléen  i7S:6,unt 
année  d'obrervatton  fur  le  Wéfer  ^  en  Bcûtfrir  Is 
commandement  en  chef  au  feld*  maréchal  princo 
Louis  de  Brunrwick  »  par  une  lettre  du  comto 
d'Holdernefs  ,  fecrétaire  d*état  pour  le  Nord  ,  ca 
date  de  Wittehall»  du  14  Septembre  17^6.  In- 
formés  de  cette  offre  brillante*  les  Etats-  Géné- 
raux engagèrent  le  prince  deBrunfwJckà  la  refufer, 
NB.  Nous  avons  tiré  cette  anecdote,  auffi  re- 
marquable que  peu  connue,  du  journal  politi- 
que d'Hambourg ,  du  mois  de  Juitte!;  1 784  »  pag« 
708»  ouvrage  hebdomadaire  trés-intéreinint*  & 
qui  de  jour  en  jour  prend  plus  de  vogue.  Le 
prince  Feld- maréchal  de  Brunrwick  fut  cHoilî  le 
ji  Janvier  17^9  par  les  Etats  *  Généraux  >  pour 
remplir  la  minorité  du  (ïadhouder  ,  la  dignité  de 
capitaine  général,  fouf?  le  titre  de  npyéfmtam  de 
S*  A.  S*  le  p'ince  de  Najfau  •  Orange ,  eu  qualité 
de  capitaine  général  des  Provinas  -  Vnia  pendant 
fa  minorité.  Le  duc  de  Brunfwick  remplit  ces  fonc- 
tions très- importantes  avec  un  applandiflement 
général ,  jufqu^à  la  majorité  du  {ladhouder ,  le 
S  Mars  1766,  &  reçut  même  des  remerciement 
i  ce  fujet  de  la  part  des  £tats* Généraux. 
PeCte  approbation  générale  dufeld*iniréchal 


174^ 


Service 


Seâion  L 


4ans  les  Provinces  -  Unies  ,  ff  roucint  jufqu'à 
poque  de  la  ouerri;  déraftreufe  de  cette  repu 
que  contre  rAngletcrre ,  citée  fur  la  fin  de  l'iiwJ 
trududioii.  Le  commerce  des  deux  comp^gnidl 
Hollandaifes  des  Indes    ruiné  t  de    même  que 
celui  d'Aoïdcrdam  &  des  autres  villes  maridmeij 
des  Provinces- Unies ,  par  l'inadion  de  fa  marintf  j 
dans  leTexel ,  durant  les  campagnes  de  I7gi  Ai 
de  1782  »  fit  jettcr  les  hauts  cris  aux  diverfcii 
corporations  »  fur  ces  mefures  en  effet  très  -  blâ-i 
Miables  de  ramirauté  ;  terquelles  ayant  fait  naitrél 
le$  bruits  les  plus  injurîeuic  contre  le  prince  feld J 
maréchal ,  à  ce  fulet ,  ils  fe  répandirent  d'aborl] 
lourdement  dans  les  villes  qui  avaient  eu  le  pluf 
à  fouâfrir  de  la  non  fortie  des  efcadres  Hollandaiî 
fesî  puis  prenant  de  jour  en  jour  plus  de  créance  1 
ee  prince  fe  vit  inculpé  publiquement ,  ainfi  qu0fj 
le  ftadhouder  ,  fur  les  défallres  de  cette  guerre  ! 
d'autant  plus   que  la  commillîon  ,   établie  en 
*78>  >  pour  approfondir  les  caufes  de  cette  non 
fortie  »  n'édifiïi  nullement  par  foa  rapport  le 
létats  de  Hollande  &  de  Weft^Frifc ,  qui  avaicr 
exigé  des  Etats^  Généraux  ces  perquifitions.  Dj 
lors  l*on  fit  un  crime  d^état  (du  moins  le  par 
oppofé  au  ftadhouderat)  à  ces   deux  princes  j 
«l'un  convenant  feit  «ntr'eux  le  3  Mai  1 766  i  & 


i7r 


Cfkrge  de  fehUmarêcbal 


portant  *  qm  te  prince  fiadlmtdtr  î'mgagmi  i  têm 
ëcvoir'làikii^avmU  ,  dans  t exercice  Je  fes  foriBiem 
importantes  j  les  avis  ^  confeits  judicieux  du  prince 
feid^  maréchal ,  m  lui  promettant  de  k  garmitrâë 
ious  rifquei  À  cefujet.  Tandis  qu*au  moyen  de  cet 
engagement  du  ftadhouder  majeur  ,  le  pritice 
feld  maréchal  aînO  mis  à  couvert  de  tout  rirque  » 
promettait  de  fon  côté ,  de  continuer  à  diriger  k 
frime  fiadhouder  dans  toutes  tes  occafions  par  det 
avis  %f  des  confeits  fidetes ,  feÎQn  les  lumières  defm 
cmfcîence. 

Cette  convention  entiérimcnt  ignorée  du  piJ-  ^  * 
blic  Hollandais»  ayant  commencé  à  tranfpirer  au  ^7H* 
printcms  de  1784,  con&ribua  b^ucoup  à  forti- 
fier les  bruits  fcandaleux,  cités  ci  deiTus  »  contre 
ces  deuic  princes  «  &  à  augmenter  la  licence  tf* 
fténée  de  divers  papiers  publics  contr'euï*  Lci 
états  de  Hollande  ayant  exigé  au  milieu  de  Mai 
17S4,  du  prince  ftadhouder  ,  de$  éclairciiTe- 
foens  fur  ce  convenant ,  ce  prince  leur  en  fit  dé- 
livrer copie  ,  &  y  Joignit  une  lettre  apologétique» 
qu^il  £t  imprimer  fur  ces  entrefaites  &  répandre 
dans  le  public,  dans  laquelle  il  dit  pour  fa  lufti- 
fication  :  Que  peu  de  jours  après  avoir  atteint  [m 

£-    - — 'te  j   Us  Etats  Généraux  nommèrent  une  dépu- 
t  çhargii  de  remifcier  de  leur  fan ,  h  dM 


iy6  SiRTict 


SeSion  L 


^ fild-^marickal  de  Bnmfwùk  »  Je  [es  ftrvices  irnpat- 

'  ^  tam^  rendus  à  la  république  ^  dmumt  JA  minorUi 
duftadhouderi  &  d'engager  le  dit  prince  ftld  hm- 
fichai ,  à  leur  continuer  fes  excellens  &  loyaux  fer* 
vices  i  lui  ftadl)ouder  n  avais  cru  pouvoir  miewi 
faire  pour  le  hien  de  L.  H.  F.  9  qu'en  leur  qjfurata 
par  ce  convenant^  Usfervices  du  prince  feld^mari* 
cbal  pour  toujours.  Cette  pièce  fut  fui  vie  ao  bout 
de  quelques  jours»  d'une  apologie  du  prince  de 
Brunfwick» Tur  cette  convention  s  de  même  fubf* 
tance  que  celle  du  ftadhouder  ,  adreflee  aux 
Etats  "  Généraux ,  &  répandue  dans  le  public 
Peu  fiitis^aits  de  ces  démarches  juftificatives  »  de 
la  part  de  ces  deux  princes  •  les  états  de  Hollande 
&  de  Frife  déclarèrent  dans  une  réfolution  du  16 
Mai,  cette  convention  ,  invalide^  nullement  cmh 
venable ,  le  prince  Jladhouder  n'étant  pas  atttorifi 
à  conclure  un  convenant  de  cette  nature  avec  qui 
que  cefoit^  fans  en  avoir  prévenu  les  Etais -GiuU 
rsMXy  Ç^  avoir  obtenu  an  préalable  leur  confenti^ 
ment  à  Ci  fujet. 

A  la  fuite ,  &  en  conféqucnce  de  cettejrérolo- 
tion ,  les  états  de  Hollande  &  de  Frife,  requirent 
les  Etats*  Généraux,  de  remercier  le  duc,  feld- 
maréchal  Louis  de  firunfwick ,  de  fes  fervices,  & 
àt  lui  faire  parvenir  fa  Bémiilîon.  Cette  réqoifi- 

tion 


.Tftf^  Il  IBM—l^, 


CJbarge  de  feld^nuùrécbaL 


^  > 


tion  des  états  de  Hollande  &  de  Frile  ,  syapc      i  n 
trouvé  de  fortes  oppolîiions.dansV^emblée  des  ^7-^^ 
Etats  -Généraux,  &  excité  les  réclamatiolis  4a 
prince  ftadhouder,  inculpé  indireâeoiem  par^li» 
les  états  de  Hollande  &  de  Frife  prirent  le  tS 
la  réfolution.  Je  dmmer  an  duc  Louis  Je  Bnmfwici^ 
d'devanifelJ^ntaricbal  à  ieurfervice ,  k  JémiJJfhn 
Je  mites  fa  chiorges  ,  Jmi  les  appomtemeus  ceffe* 
rmeta  à  courir  Jiscejwn  enJéfetulmi  auxtrou^ 
fes^à  lafoUeJe  leur  province  ^  Jf  reconrnifrèon 
obéir  au  Jii  prince ,  (d'JevanS  felJ  maréchal  à  lent 
ftrvicet  )  en  Cette  qualité^  Ju  jour  Je  la  publication 
Je  ce  JécrH\  lequel   ayant  en  e&t  été  publié 
dans  le  reiTort  de  ces  deux  provinces ,  le  21  Août , 
de  n^jème  que  dans  celui  de  la  généralité ,  &  dans 
toiKes  les  garnirons  où  il  fe  trouvait  des  troupes 
à  la  folde  de  ces  deux  provinces  \  entre  lefquelles 
&  le  prince  ftadhouder ,  il  s'éleva  fur  ce  décret  ' 
&  fa  publication ,  des  démêlés  très  -  vi(s  »  que  le 
prince  Louis  de  Brunfvrick  termina  à  la  fuite'd'une 
faconde  apologie  ,  publiée  de  fa  part  fur  la  fin 
d'Août,  de  la  manière  la  plus  convenableàfaiigni- 
té^  en  demandant  le  14  Oâobre  fa^démiiFion  aux 
Etats- Généraux ,  qui  la  lui  accordèrent  (le  1 Ç  de 
ce  moisi  après  s'être  retiré  à  Aix*la^ChapeUe. 

Tome  VUL  M 


m 


EUVICI 


SECTION    IL 

GÉNÉRAL      d' INFANTERIE. 


J 


Le  fécond  grade  militaire  >  au  fer  vice  deL-H.  P. 
cit  celui  de  général  dlnfetiterie ,  ou  de  cava- 
lerie. £c  quoique  las  oHiciers  généraux  ,  qui  en 
ont  été  revêtus ,  ayent  prétendu  quelquefois  rou- 
ler avec  tes  feld -maréchaux  Impériaux  ,  &  dans 
les  cartels  établis  à  diverfes  reprifes  ,  encre  Louis 
XIV  &  les  Etats-GénérauXi  s'échanger  contre 
un  maréchal  de  France  i  ces  deux  prétentions 
n'ont  jamais  été  accordées  aux  généraux  d'infan* 
terie  &  de  cavalerie ,  ni  par  les  empereurs ,  ni 
par  les  rois  de  France.  Dans  les  deux  guerres , 
que  L.  H.P,  ont  foutenues  conjointement  avec 
l'Angleterre  &  la  maifon  d'Autriche,  contre  celle 
de  Bourbon»  les  généraux  d'infanterie  &  de  cava- 
lerie Hollandaife^  roulaient  avec  ceux  du  même 
grade  au  fervice  d'Angleterre,  de  même  qu'avec 
les  généraux  de  cavalerie  &  d'artillerie  au  fervicc 
Impérial ,  &  s'échangeaient  contre  les  tieutenani 
généraux  Français  &  Efpagnols»  fuivant  les  car- 
tels établis  en  1702  &  en  1746  ,  entre  ces  puif- 
fances  belligérantes,  Ainfi  il  parait ,  que  le  grade 
de  général  d'infanterie  au  fervice  de  Hollaiidfl 
répond  au  grade  de  général  d'artillerie  au  fervice 

.  ■      n 


4 


J 


\mMmm\i 


Se&ion  IL  Générai  (fif^anterie. 

r  ■      III       I  iii  11         I       h      I     I  I    ■    I  ■  m  i-ii>  iifc  ii<r 

Impérial  »  au  grtde  de^gèhéral  en  chdPau  fervied 
de  RuŒe»  au  grade  de  Uftiteiumt  général  aint 
feme^  de  Fraifcie  &  d'EPpagite  »  &  enfin  an  grade 
die  général  d'infanterie  aux  fenrtoee  d*Angleceif  0 
A  de  Fruiè*  .L'oit  remarquera  qw  Tauteur  ni" 
trançlie  pc^^cecte  queftion  délicate  §  mais ,  qoHt 
le  contente  de  citer  des  Buts  ^u&  inconte&ablet  9 
qfui  édatrciâêht  en  mènM  ttms^  le  rang  &  let 
prétentions  des  lieutenant  généraux  &  des  géné- 
raux majors  au  feririce  de  Hollande. 

L^untfonne  des  généraux  d'infiuiterie  eft  t  ud 
liabit  de  drap  bleu  de  roi,  doublé  de  (erys  ea 
foye  de  même  couleur  t  aveo  une  broderie  d^uf 
de  deux  pouces  de  largeur  fur  toutes  les  taiHes, 
avec  double  rang  fur  les  paremens  en  bottes ,  de 
même  qu'à  Tentour  des  poches  en  travers  1  vefte 
d'écartate  doublée  de  btge  blanche ,  &  bordée 
en  or,  du  même  deflîn,  mais  moins  là#^e  que 
rhabit  •  avec  double  rang  à  l'eritour  des  poches. 

Salomon  Hirsel ,  baron  de  Wôlflinguen ,  de 
Zurich,  &  iâu  d'Une  ancienne  famille  patricienne 
^ecet^  ville;  naquit  en  1672-9  entra  en  1692, 
nu  fervice  du  duc  de  Savoye ,  comme  enfetgne 
dans  la  compagnie  &  le  bataillon  du  brigadier 
Oberkan  sIbus-Heutenant  le  2  Mars  169^,  il  fe  fit 
isonnaitre  le  4  Oâohre  de  la  même  année»  par 

M4 


Seaiofi  II. 


une  adion  remplie  de  valeur  ,  à  la  bataille 
de  la  Marfaile  t  &  fut  fait  le  lendemain  premier 
lieutenant.  Il  leva  en  J  694 ,  une  compagnie  dans 
le  régiment  de  Sacconai^  fervit  à  la  tète  ^  cette 
troupe ,  &  fe  diftingua ,  durant  la  campagne  de 
1695  ,  à  la-  bataille  &  au  fîége  de  GafaI  ;  &  peiik 
dant  la  campagne  de  1696,  au  combat  d'Alezane 
drie  &  à  la  ptife  de  Valence.  Envoyé  fur  la  fin 
de  cette  campagne ,  avec  le  fécond  bataillon  da 
régiment  de  Sacconai  en  Suabe ,  &  i  Tannée 
du  prince  de  Baden  ,  il  fe  trouva  à  Texpédition 
d'Ebrenbourg  dans  le  bas  Palatinat,  étant  entré  des 
premiers  à  la  tète  des  grenadiers  dans  cette  place» 
prife  d'aâaut.  Paâa  en  1701  ,  dans  le  régiment 
d'Albemarle,  lors  de  fa  levée,  comme  majora 
lervit  en  cette  qualifié  les  fîx  campagnes  fuivantes 
avec  une  grande  diftindlion.  Il  obtint  le  1  f  Juil- 
let  1703  ,  la  commiflion  de  lieutenant  colonel» 
pour  une  manœuvre  d'une  habileté  &  bravoure 
unique ,  qu'il  fit  exécuter  le  50  Juiii  de  cette 
année  ,  au  premier  bataillon  de  fon  régiment  » 
qui ,  par  ce  moyen,  arracha  la  vi<^oire  au  combat 
d'Ekeren ,  des  mains  du  maréchal  de  BouSers ,  & 
rendit  cette  affaire  indécife.  Il  devint  le  20  Février 
1708  ,  Ueutenant  colonel  eiFeâif  du  régiment 
d'Albeniarle  »  &  fa  conduite  remplie  de  valeur 


DE  Koj.tkv6£  i8t 


Général  ^infanterie. 


Cle  1 1  Juillet,  ï  la  bataille  d'Oudengrde,  de  ôième 
que  la  gloire  donc  il  fe  couvrit  le  28  Septembre 
ûiivant»  avec  le  régiment  d'Albemarle,  au  com- 
bat de  VinQendahl ,  dont  nous  avons  rendu 
compte' dans  Tintroduâion  «  campagne  de  ij^ogs)' 
fut  récompenfée  par  les  Etats^  Généraux ,  qui 
accordèrent  le  2S  Décembre  de  cette  année  la 
commiffion  de  colonelà  ce  brave  militaire;  le- 
quel  continua  de  fe  fignaler  k  la  campagne  de 
1709  ^  &  les  trois  fuivantes  à  la  tète  du  régiment 
d'Albemàrle  i  en  devint  colonel  commandant  en 
171g  ,  à  la  mort  du  comt^  d'Albemarle  »  &  co- 
lonel propriétaire  de  ^  régiment  en  1 72c ,  à  la 
mort  du  général  ma)or  WeidmuIIer.  Le  colonel 
Hirzel ,  baron  de  WôlSinguen ,  fut  créé  briga- 
dier en  172^,  général  major  en  173^»  lieute. 
liant  général  en  174a,  &  général  d'infanterie  le 
50  Décembre  1747.  Couvert  de  bleflures  glo- 
rieufes,  de  fes  divcrfes  campagnes  d'Italie  &  de 
Flandres  «  &  accablé  d'infirmités  ,  le  général 
Hirzel  ne  put  fe  livrer  aux  impulfîons  de  fon  zèle 
Rour  L.H.  P.,  ni  faire  le  fervice  de  fon  grade, 
durant  les  campagnes  de  1742  à  1748:  il  mourut 
exii7fç,  à  fige  de  83  ans. 


M  i 


SECTION    IIL 


C'est  te  troifieme  grade  d'officier  général,  ql 
IWpond  â  celui  defeld-marécha,!  lieutenant  colo- 
nel au  fer  vice  Impérial  ,  à  celui  de  maréchal  des 
camps  dans  les  fervices  de  France  &  d'Efpagne, 
&  répond  enfin  au  grarle  de  lieutenant  général 
d?ins  les  lervices  d'Angleterre  &  de  Pruffei  ce  qui 
reconnu  par  divers  cartels  ,  &  les  arrange^ 
msns  de  fervices  entre  les  dites  puiâances. 

L'uniforme  des  licutenans  généraux,  diffère  d 
celui  des  généraux  dinfanterie,  en  ce  qu'il  nV(l^ 
jias  brodé  fur  toutes  les  tailles  $  &  en  ce  que  la 
iroderie  eft  moins  riche  &  moins  large. 

(  I.  ) 

Jean  Frédéric,  bourggrave  &  comte  de  Dohnai 
aron  de  Fcrrazieres  ;  troifieme  fils  de  Frédérici 
cfvmte  &  bourggrave  de  Dohna,  baron  de  Copet  & 
dcPrangin,  qui  obtint  le  22  Août  16^7  Ja  grandi 
bourgcoîfîe  de  Berne,  pour  lui  &  Ces  defcendans. 
Jean  Frédéric  naquit  en  1664;  entra  en  i6g+ ,  ait] 
fc  rvice  de  Hollande,  comme  capitaine  dMnfantcriei 
major  en  i688îfut  employé  cette  année  &  les  dcu 
fui  vantes  avecfon  régiment ,  dans  ^expédition  dû 
prince  d'Orange  en  Angleterre  &  en  Irlande  i  obtint 
m  y  ë^o,  la  commiffion  de  lieutenant  golond  &  une 


I 


à 


DE   HOLLANDI. 


T8î 


Lieîftenans  généraux. 


place  d'aide  de  Cimp  du  roi  Guilbume  IIl  ^  Te  djG» 
tingua  beaucoup  le  il  Juillet  de  cette  année ,  à  h 
bataille  de  la  Boine.  Il  obtint  le  20  Février  1^94 1 
la  commiilîon  de  colonet  ^  &  Te  conduifit  avec  tm 
même  valeur  le  3  Août  de  cette  année  à  la  bataiirc 
de  Sceinkerke»  Le  roi  d'Angleterre  lui  donna  te 
6  Août  1693  »  un  régiment  d'infanterie  Alleman- 
de »  dont  le  colonel,  comte  de  Linanges  Wefter-i 
bourg»  avait  été  tué  à  la  bataille  de  Néerwinden, 
où  le  comte  de  Dohna  fe  diflingua  derechef  extrê- 
mement* Il  eut  en  1697,  un  bataillon  de  ton 
régiment  de  réformé»  qui  fut  remis  fur  pied  en 
170Ï  î  brigadier  la  même  année,  il  fut  gratifié 
en  1702  de  la  grande  bourgeoiiîe  de  Zurich» 
général  major  en  lyof ,  il  chargea  les  ennemis 
le  2}  Mai  1706 ,  à  la  bataille  de  Ramilly  ,  avec 
«ne  telle  vigueur  ,  qu'il  contribua  beaucoup  par 
fon  attaque  à  la  viéloîre  décifive,  rempottée  ce 
jour  par  Parmce  des  alliés  fur  celle  de  France  1 
lieutenant  général  le  20  Janvier  1709  j  fut  établi 
gouverneur  de  Mons  le  21  Odlobre  de  la  même 
annéeje  lendemain  Je  la  reddition  de  cette  place; 
Se  périt  te  24  Juillet  lyith  ta  bataille  de  Denain» 
après  s^ètre  défendu  avec  fa  bravoure  ordinaire* 
pendant  quelques  heures  >  à  la  tète  de  riufamcw 
fb  Hollatickile. 
l  M4 


Semon  IIL 


.  Samuel  Conftant,  de  Rebéquc,  fdgneiir  dUer. 
tnenches  &  de  Villars-Mendraz,  nadf  de  Laii. 
Anne  ,  canton  de  Berne ,  &  iâu  d'une  andeone 
famille  noble  de  l'Artois;  qui,  pour  éviter  les 
perfécutions  du  duc  d'Albe ,  fe  réfugia  dws  le 
feiziemefiecle  à  Genève,  &  s'établit,  au  eommen- 
cernent  du  dix  •  feptieme  ,  à  Laufanne.  Samuel 
naquit  en  \6^6^  fut  d'abord  voué  par  fes  parens 
à  l'étude  des  belles.lettres;  mais  emporté  par  fou 
goût  pour  le  fervice,  il  entra  à  celui  de  Hollande^ 
malgré  fa  famille,  en  1599 1  comme  cadet  dans  le 
régiment  de  Lochmann ,  où  il  obtint  en  1700 
un  drapeau  ;  pafla  l'année  d'après  comme  premier 
lieutenant  au  régiment  d'Albemarle ,  lors|de  la 
création  de  ce  corps ,  &  fut  placé  par  le  comte 
d^Âlbemarle  en  170^  ,  à  la  tète  d'une  compagnie 
de  grenadiers  ,*  fe  diftingua  infiniment  à  cette 
campagne  &  les  trois  fuivantes  à  la  tète  de  cette 
troupe ,  dans  iplufieurs  rencontres ,  furtout  le  2) 
Mai  1706  •  à  la  bataille  de  Ramilly ,  où  il  eut  le 
bonheur  de  dégager  le  duc  de  Mariborough; 
lequel ,  emporté  par  fa  bravoure ,  s'était  porté 
trop  en  avant*,  &  fut  tout  à  coup  enveloppé  pat. 
un  efcadron  ennemi.  Le  capitaine  Conftant  ne 
perdit  pas  un  moment ,  &  fauva  ce  grand  gén^ 


DE  Hollande, 

Lieiftenam  généraux. 


rai ,  par  une  manœuvre  ,  qui  exigeait  autant  de 
valeur  que  d'habileté;  premier  aide-de-camp  en 
J707  du  comte  d*Albemarle  >  colonel  général 
des  Suifles  &  Grifons  ,  il  obtint  la  rïïèmc  année 
une  compagnie  dans  fon  régiment,  dont  il  devint 
niHJor  en  17 1 2  ,  &  fe  diftingua  beaucoup  en  cette 
qualité  a  la  fanglante  journée  de  Denain  ,  Ci  fu- 
ne  (le  aux  armes  alitées.  Le  major  Confiant  de 
Kebéque  pâffa  en  1 7 1 7 ,  avec  le  même  grade  dans 
le  régiment  de  Chambrier  »  en  devint  lieutenant 
colonel  efTedtfen  i7if  »  obtint  la  commillion  de 
colonel  en  1727  ,  &  le  régiment  de  Chambrier 
U  I  Septembre  1728  i  brigadier  en  1734  ,  géné- 
ral major  en  J  742 ,  il  fit  en  cette  qualité  les  cam- 
pagnes de  1743  &  de  1^44  fur  le  Rhin;  com* 
manda  en  I74f  ,  (pus  le  duc  d'Aremberg,  une 
brigade  d'infanterie  Hollandaife  ;  gouverneur  de 
TËclufe  en  1^46;  lieutenant  général  du  i  Janvier 
1748  9  il  commanda  cette  année  àBoi&tls-duc,  & 
mourut  à  Laufanne  en  17  f  6. 

!(  3.  ) 
Jean  Rodolphe  Sturler  »  de  Berne;  &  iflu  â*une 
ancienne  famille  patricienne  de  cette  ville  ;  naquit 
en  1676;  entra  en  169; ,  au  fervice  des  Etats- 
Généraux  ,  comme  enfeigne  dans  le  régiment  de 
T&barner>  fous -lieutenant  en  169  s  i  premier 


Seaion  III. 


grémetit  de  Tempereur  &  le  même  grade  ,  dam  le 
bataillon  &  la  compagnie  de  Ton  frère  4lnt\  ob- 
tint le  20  Juin  1701,  une  compagnie  dans  le 
fécond  bataillon  de  ce  régiment ,  devenu  en  1702 
Jeune-Dohna;  il  fe  dilltngua  fîn'guliérement  à  la 
tète  de  cette  troupe  1  durant  cette  campagne  & 
les  fept  fuivantes  ,  furcout  le  11  Septembre  1709^ 
à  la  fanglante  journée  de  Malplaquet ,  où  le  prince 
de  Naifau-Orange  le  proclama  lieutenant  colonel 
en  fécond  du  régiment  de  Jeune  Dohnaé  Cette 
jiifte  récompenfe  du  valeureux  Lochmann  fot 
approuvée  par  les  Eues* Généraux,  &  confirmée 
de  leur  part  par  un  brevet  de  lieutenant  colonel 
en  date  du  22  Odobre ,  qu'il  paya  »  à  la  vérité, 
par  trois  blelfures  très-dangereufes,  qui  ne  lui 
permirent  pas  de  faire   la  campagne  de  17 10» 
mais  en  échange  il  eut  dans  celles  de  171 1  &  de 
1712,  di\rerfes  occafions  de  fe  ûgnaler,  dont  il 
profita  avec  fa  bravoure  ordinaire.  Le  régiment 
de  Jeune-Dohna  ayant  été  moitié  incorjporé,  & 
moitié  réformé  en  1714,  le  lieutenant  colonel  de 
Lochmann  paflTa  la  même  année  dans  le  régiment 
d'Albemarle.avec  fa  compagnie;  devint  lieute- 
nant colonel  effedlif  du  régiment  de  Werdmuller 
en  1718;  obtint  la  commiflion  de  colonel  en 
ï7*f  »  &  devint  en  173^  >  colonel  con^màndant 


DE-  HOLLAKDE.^  189 


Lietctenans  généraux. 


du  régiment  de  Hirzel.  Brigadier  en  1739  «  & 
général  major  du  f  Janvier  174;  ,  il  commande 
cette  campagne,  auprès  de  Mons ,  deux  brigades 
HollandaUes ,  deftinées  à  renforcer  l'armée  Impé. 
riale.  G>uvert  de  bleflTures  &  accablé  d*infirmitéf  » 
le  général  de  Locbmann  fut  obligé  de  (e  retiret 
du  fervice  au  printems  de  1744 ,  ^n  confervahe 
£1  compagnie,  de  même  que  fes  appointemens  de 
lieutenant  colonel  efFedUf  du  régiment  de  Hirzetf 
après  fo  ans  de  fervices  très-diftingués  rendus  i 
L.  H.  P«  Il  fut  créé  lieutenant  général  le  2  No- 
vembre 1748 ,  &  mourut  à  Kufnacht  te  %6  Fé- 
vrier I7f4»  âgé  de  86 ans  &  cinq  mois.  * 
(6.) 
Frédéric  May,  feigneur  de  Kiefen,  de  Berne j  , 
&  iflu  d'une  ancienne  famille  noble  &  patricienne 
de  cette  ville ,  dont  nous  avons  rendu  compte 
dans  le  (îxieme  volume ,  brigadiers ,  art.  i  ;.  Fré- 
déric naquit  en  i£92;entraen  17 lo^au fervice  de 
Hollande ,  comme  enfeigne  dans  la  compagnie  Ai 
May  de  Ruedt ,  au  régiment  de  Métrail  s  devenu 
en  1714  fous-lieutenant ,  il.  pafla  la  même  an« 
fiée  avec  cette  compagnie  dans  le  régiment  de 
Sturler;  premier  lieutenant  en  17 18  9  &  capi- 
taine lieutenant  en  172Z  ,  il  paSa  en  1728  avec 
^jtte  compagnie  daps  le  régiment  de  Confiant/ 


Sbb  VT  et" 


SeBion  III 


(le  major  Emanuel  May  deRuedt,  chef  de  cette 
compagnie ,  étant  devenu  lieutenant  colonel  de 
;C«  régiment.  )  Frédéric  obtint  cette  compagnie  en 
.  I7311  devint  ma)ordu  régiment  de  Confiant  le 
^xx  Février  if^z^  &  défendit  »  les  premiers  jours 
ide  Février  1746  ,  le  pofte  de  Nivelle,  avec  îjh- 
tant  de  bravoure  que  de  conduite ,  contre  qq 
corps  volant  Français  ,  commandé  par  le  marquis» 
depuis  maréchal  d'Armentiercs,  pour  lors  maré- 
chal des  camps.  Cette  belle  a<ftion  de  Mr,  May  » 
lui  valut  la  commiJTion  de  lieutenant  colonel  ,;qu« 
les  Etats* Généraux  lui  firent  expédier  le  23  Fé- 
vrier 1746,  dès  qu'ils  en  furent  informés  j  avec 
une  réfolution  de  leur  part  «  qui  {àifait  une  men- 
tion honorable  de  cette  défenfe  pour  ce  brave 
militaire,  qui  obtint ,  le  2z  Juin  de  la  même 
.année,  !a  commiflîon  de  colonel  î  au  milieu 
d'Avril  J748,  le  régiment  des  gardes  Suiflet, 
avec  une  compagnie  qu^ilrédgna  en  17^0*  Géni- 
fal  major  du  z  Novembre  1748.  Lieutenant  g«* 
néral  de  la  république  de  fierne  ^  du  ix  Avcil 
17  j  S*  Lieutenant  général  au  fer  vice  des  Etacs  Gfr 
néraux  du  14  Mars  1766.  Mort  en  1776»  i 
Fàge  de  B4  suis ,  &  avecï  une  réputation  u^ 
diiliDguée. 


DE    H  0  l  L  A  H  D  B." 

Lietitenans  gméraux. 


T91 


(7.) 
Hans  Conrad  Efcher  de  Luchs  »  de  Zyrtch  ^ 

&  ilTu  d'une  ancienne  famille  patrideniiË  &  noble 
de  cette  ville,  qui»  depuis  trois  ûecles,  %^y  eft 
diûinguée.  Toit  dans  les  prËfnietes  charges  de 
cette  rcpubligue  ,  fuie  atilE  dans  les  grades  fu- 
périeurs  au  fervice  de  diverfes  pui^ances.  Uasi 
Conrad  naquit  en  1705*  î  entra  en  17271  au  fer* 
vice  du  landgrave  de  Hefle-  Caffel ,  &  y  fcrvit 
quatre  ans  dans  les  grades  fubalternesi  il  pafla 
de-lâ  ,  en  ijji ,  au  fervice  impérial ,  commç  pre* 
mier  lieutenant  du  régimeat  deSeckendorfiofan^ 
terie  ,  avec  lequel  il  Et  les  campagnes  d'Italie, 
de  i7j4  &  de  I73f  ^  &  combattit  avec  les  gre- 
nadiers s  aux  batailles  de  Parme  &  de  Guaftalla» 
de  même  qu'au  combat  de  Colorno.  U  paiTa 
avec  fon  régiment  en  Hongrie  après  la  paix  dp 
Vienne  j  &  fit  les  campagnes  de  1737  &  de  1738 
contreles  Turcs,  comme  aide-de  camp  du  £&td^ 
maréchal  de  Seckendorf ,  Se  combattit  en  cttt^ 
qualité  ,  aux  batailles  de  Méadia  &  de  Crotska  , 
fie  même  qu'aux  combats  de  Cornia  &  de  Pan- 
zova;  il  obtint  en  1739»  une  compagnie  dans 
ce  régiment}  il  paiTa  en  1742^  avec  le  feld*  ma- 
réchal de  Seckendorf ,  au  fervice  de  l'empereur 
Charles  VU»  en  qualité  de  premier  aide*  de  camp. 


192  SfenYic* 

^11  iiiiiiniiii    II        tru riifiin— iiiT' 1  ii'i  iiini 

Seêiion  lll. 

(en  allemand  général  •adjudant)  avec  rang  & 
cofmmidîoû  de  colonel  ;  fondionna  dans  cette 
campagne  &  la  fui  vante,  comme  aide*  maréchal 
général  des  logis  de  Tarmée  impériale,  &  fe  diftin- 
gua  dans  cette  place  >  au  fiége  d'Egra.  Le  feld- 
maréchal  de  Seckendorf  ayant  levé  en  1744» 
au  fervice  de  l'empereur,  un  régiment  d'infan- 
terie ,  M.  Efcher  devint  colonel  commandant  dé 
ce  corps  f  à  la  tète  duquel  il  fit  des  prodiges  dé 
valeur  à  Tattaque  des  lignes  de  Weiâembourgf 
&  en  fut  récompenfé  le  2%  Odobre  de  la  même 
année  9  par  le  brevet  de  général  major  &  la  charge 
de  maréchal  général  des  logis  de  Tarmée  irapé« 
riale,q^ue  le  feld* maréchal  de  Seckendorf  lui  con* 
fia ,  de  même  que  le  commandement  d'une  divi- 
don  de  cette  armée,  après  qu'elle  eût  pris  fes  quar- 
tiers d'hiver  dans  le  Palatinat.  La  mort  de  Pempe- 
reur  Charles  VII ,  furvenue  le  20  Janvier  174c  , 
ayaiit  mis  les  troupes  Bavaroifes  dans  une  inaâion 
totale,  par  la  pacificattion  de  leur  nouvel éleâeur 
Maximilîen  Jofeph ,  avec  Marie-Thérèfe ,  reine 
de  Hongrie  &  de  Bohême  ,  le  général  Efcher 
entra  le  20  Mars  de  la  même  année ,  au  fer- 
▼ice  de  la  république  de  Gênes ,  comme  général 
en  chef;  commanda  en  cette  qualité,  pendant 
la  campagne  '&M  174^  &  de  i74(>,  le  corps  d'ar« 

met 


I>1  HOLl  A1IDI«  i^Tl 


Lkutenam  généraux. 


mée  de  dix  mille  hommes,  pourvu  d'un  train 
d'artillerie  que  cette  république  s'é^t  engagée 
par  le  traité  d'Aranjuez,  de  fournir  à  Parmé^ 
combinée  des  trois  couronnes,  aux  fiégés  de 
Tortone  «  d'Alexandrie  &  de  Valence  ,  de  même 
qu^au  combat  de  la  Bochetta ,  &  aux  batailles 
de  Plaifance  &  de  Tidon.  Le  général  Efcher  » 
qui  l'hiver  d'auparavant ,  avait  confervé  la  conu 
munication  de  la  Provenceavec  Savonne  &  Final  • 
i  la  tète  de  quinze  bataillons ,  ramena  les  débris 
de  Ton  corps  d'armée,  prefqu'entierement  détruit 
aux  fanglantes  journées  de  Plaifance  &  de  Tidon» 
les  premiers  jours  de  Septembre  1746,  i  Gènes, 
qui  le  fur  lendemain  fut  obligée  de  recevoir  la 
loi  du  vainqueur,  comme  on  l'a  vu  dans  le  vo- 
lume précédent ,  inooduSion  aufervice  J^Lfpagne^ 
campagne  J^ Italie  de  1747.  Le  général  Efcher  fé- 
conda le  prince  Doria  avec  beaucoup  d'habileté 
dans  la  révolution  de  Gènes ,  &  ne  céda  le  com- 
mandement.en  chef  durant  le  fiége  mémorable  de 
cette  ville  9  qu'au  duc  de  Bouflers.  H  entra  le  jo 
Janvier  1^49,  au  fervice  des  Etats- Généraux, 
en  qualité  de  général  lïiajor ,  &  de  colonel  com- 
mandant du  régiment  de  Hiriel ,  dont  il  devint 
colonel  propriétaire  en  i75'5'.  Le  général  Efcher 
ayant  dédaigné  de  faire  fa  c^r  m  feld  maréchal 
Tom  VllL  ^  N 


194  Serti CB 

SeSion  Ifl. 


duc  de  Brunfwick,  durant  la  minorité  du  ftadhou- 
der,  &  d'accourir  à  ia  Haye,  au  printems  de  1766, 
lors  de  la  majorité  de  ce .  prince ,  fut  exclu  de  la 
promotion  des  lieutenans  généraux,du  14  Mars  de 
cette  année  ,  ou  pour  mieux  dire ,  elle  finit  à  lui  i 
tandis  qu'il  aurait  dû  y  être  compris  par  toutes 
fortes  de  raifons  ,  &  à  beaucoup  plus  jufte  titre 
que  plufîeurs  lieutenans  généraux,  fes  cadets 
de  plufîeurs  années  dans  les  grades  de  général 
major ,  colonel  &  lieutenant  colonel.  Le  général 
Erchcr  fupporta  cet  oubli  injufte  fans  fe  plaindre  i 
quoique  dans  toute  cette  promotion  de  lieutenans 
généraux ,  il  n'y  en  eût  pas  un  feul  qui ,  comme 
lui,  eût  commandé  en  chef  un  corps  d'armée  de 
dix  mille  homnies ,  &  encore  moins  pendant  deux 
campagnes  auflî  fanglantes  ,  &  avec  autant  de 
gloire.  (C'eftun  fait  inconteftable ,  qu'à  la  ré* 
ferve  du  général . baron  d'Aylva  près,  pourrait 
au  befoin  s'étendre  à  tous  les  officiers  généraux 
Hollandais  vivans  pour  lors).  Lieutenant  général 
du  Z2  Juin  1772.  Mort  le  iz  0(îtobre  I786, 
âgé  de  81  ans. 

(8.) 
Louis  Bouquet, de  Rolle ,  canton  de  Berne;  na- 
quit en  1 704.  Cadet  de  fept  freres,&  dénué  de  too» 
te  fortune,  il  fe  voua  dès  fa  tendre  jeunelTe  au  fer*. 


srHeassaeavHBBesssHBEsai 


Lieutenans  généraux. 


vicç  deHollande,oùil  entra  en  i/i^jcomme  cadet 
dans  le  régiment  de  Chanibrier  s  y  obtint  un  dnu 
peau  en  1721^  &  fervit  dans  les  grades  fubalcernes 
jufgu^en  173g  >  qu'il  paâa  dans  le  régiment  de 
Hirzel  1  ^omme  capitaine  lieutenant ,  avec  la  oom* 
pagnie  dans  laquelle  il  fervait.  Ne  voyant  aucun 
efpoir  d'avancement  >  ou  n'en  voyant  qu'un  très« 
éloigné  dans  ce  corps ,  Mr.  Bouquet  parvint  en 
174;  à  (e  procurer  de  l'emploi  dans  l'état  major  ' 
^e  l'armée  Hollandaife ,  fous  le  quartier  maître 
général  •  avec  rang  &  commiffion  de  capitaine  ^  il 
s'acquitta  fi  bien  de  Tes  fondions ,  qu'il  fut  revèta 
le  If  Mars  1744,  dt  la  commiifionde  lieutejian&: 
colonel,  &  de  la  charge  d'aide^uartier- maître  gé- 
néral de  rinfancerie»  &<;ontinuant  k  remplir  cette 
place  avec  la  plus  grande  di(linâion»durant  cette 
campagne  &  les  deux  fuivantes ,  le  prince  d'O'* 
range  défunt  fit  obtenir,  le  6  Juillet  1747,  à 
M.  Bouquet,  la  commifiion  de  colonel  avec  la 
charge  de  quartier^maitre  général  >  il  fonâionna 
en  cette  qualité  le  refte  de  cette  campagne.  La 
princeffe  régente  d'Orange  ayant  dèftiné  au  colo« 
oel  Bouquet  le  régiment  du  général  major  Sturler» 
vacant  depuis  le  16  Mars  X756,  par  la  promotion 
de  ce  dernier  au  régiment  Bernois  de  Conftànt». 
M.  Bouquet  fe  rendit  au  printems  de  cette  année 


l 


196 


Service 


Seaion  IJL 


à  Gtarus,  Ik  parviiit  â  s'y  faite  recevoir  citoyen  de 
ce  caticoii  ;  à  Ton  retour  à  la  Haye,  la  princcire 
régente  lui  conféra,  le  i8  Mai  17$ 5,  le  régiment 
de  jeune  Scurler }  général  major  du  14  Mars  1 J66', 
lieutenant  général  du  24  Août  1772^  &  mort  à 
Brédâ,  le  18  Avril  1781  Le  général  Boucjuecfuc 
tin  de  ce9  officiers  généraux  qui  ne  dût  Ton  avan* 
cernent  qu'à  une  valeur  à  toute  épreuve  ,  réunie 
aU3C  talens  militaires  les  plus  recherchés* 

(  9.  ) 

François  Auguflede  Sandoz,  d'une  ancietine 
iùmille  de  Neuchàtel,  féconde  en  magififacsdiftin^ 
gués,  &  ennoblie  en  i^f7  centra  le  14 Décembre 
I7j}^  au  fervice  du  roi  deSardaigne,  comme 
[lieutenant  dans  le  régiment  de  Fàquier  1  fit  les 
(campagnes  de  17^4  &  de  I7^f^  paffale  17  Juillet 
1 17J7  ,avcc  le  même  grade  ,  au  fervice  des  Etats- 
Généraux,  régiment  de  Hirzel;  leva  le  20  No^ 
'vembre   i744i  une    compagnie  Suifle  de  zoo 
hommes  dans  ce  régiment  M.  de  Sandoz  ayant 
fervi  à  la   tête  de  cette  troupe  durant  cette  cam- 
pagne &  les  deux  fuivantes,  avec  la  plus  grande 
diftindion>  obtint  la  place  de  fécond  major  de  ce 
régiment j  le  17  Juin  1747  >  continua  à  fe  diftiiv 
[  guer  dans  cette  place  pendant  cette  campagne  ,  & 
pafla  m  printeni^  de  1748 ,  au  légiraent  des 


Dï    HOLLAND  E.'  I^f 


Lieutenans  généraux. 


gardes  Suifles  ,  lors  de  ia  levée  de  ce  corps  •  aveo 
fa  compagnie  portée  à  200  hommes  $  le  princ9 
d'Orange  ayant  de(>iné  la  niajoritp  de  ce  régi« 
ment  à  M.  de  Sandoz ,  qui  avait  obtenu  la  oonm 
ipilfîon  de  lieutenant  colonel  le  19  Août  l^A7% 
&  celle  de  colonel  le  6  Février  1748*  Général 
major ,  du  14  Mars  1766  »  &  premier  lieutenant 
colonel  du  régiment  des  gardes  Suifles»  le  1Q 
Juin  de  la  mènie  année  ;  il  en  devine  colonel 
commandant  le  14  Mars  1770 ,  &  colopel  en  chef 
le  22  Mai  1776.  Lieutenant  général  du  2f  Juin 
17^9.  Les  états  de  Hollande  ayant  pris  le  parti 
d^ôter  le  commandement  de  la  Haye,  le  6  Sepr 
tembre  ifgf  ,  au  prince  (ladhouder,  confièrent 
ce  commandement  au  général  de  Sandoz ,  lequel 
fe  conduifit  dans  cette  pofîtion  très* délicate,  & 
une  place  très-iraportante,  de  manière  à  mériter 
les  plus  grands  éloges  des  deux  partis  ,  durant 
une  année ,  au  bout  de  laquelle  ayant  demandé 
&  obtenu  un  congé  illimité  pour  raifon  de  (antéi 
il  fe  trouve  au  moment  aâuel  à  NeuchâteL 

(10.  > 

Samuel  de  Chambrier,  de  Neuchâtel)  iiTu 
d^une ancienne  famille  noble  de  cette  ville ,  &  fils 
du  générai  major,  que  nous  citerons  avec  éloge, 
dans  le  troiiieme  article  de  la  fedion  fuivante». 

Ma 


198  Service 


SeUionlU.  Lietttenans  généraux. 

^ ^ 

entra  en  1724  ,  dans  le  régiment  &  la  compagnie 
de  fon  père  comme  enfeigne  ;  pafla  en  17^2  » 
.  avec  cette  troupe  ^dans  he  régiment  de  Hirzel, 
comme  lieutenant  ;  capitaine  lieutenant  en  1735, 
il  obtint  cette  compagnie  en  1740.  Major  de  ce 
régiment' le  12  Janvier  i74f  ;  il  obtint  la  corn- 
miâion  de  lieutenant  colonel  le  22  Février  1747^ 
après  s'être  extrêmement  difiingué  les  deux 
campagnes  précédentes ,  &  eut  la,  commiffion  de 
colonel  le  ig  Février  1748.  Il  leva  fur  la  fin  de 
JSiats  1748^  un  régiment  SniiTe  de  2400  hommes  » 
dont  quatre  compagnies  de  Neûchâtel  &  de  Bâie, 
furenttirées  du  régiment  de  Hirzel,  &  les  huit  au» 
très  de  nouvelle  levée.  Le  régiment  de  Chambrier 
fut  réformé  au  printems  de  i7fo  ,  &  fon  colone! 
mis  à  la  penfîon  de  retraite  de  }000  florins.  Gé- 
néral major  du  14  Mars  1766 ,  *&  lieutenant  gé- 
néral du  2Ç  Juin  1779.  Mortà  Bréda  en  1781. 

SECTION     IV. 

GÉNÉRAUX    .MAJORS. 


C'est  le  ^quatrième  &  dernier  grade  d'officier 

^général  au  fervice  de  Hollande ,  répondant  au 

grade  de  ce  nom ,  dans  le  fervice  ImpériaU  d'An- 


îîi  Hollande.^  199 


SeSionlF.  Généraux  inajors. 

gleterre,  dePruâe,  d'Hanovre  &. dans  celui  des 
autres  puiflànces  du  Nord.  L'unifoaqe  des  géné- 
raux majors  diffère  de  celui  des  iieuteàans  géné- 
raux ,  en  ce  que  leur  broderie  eft  moins  large,  & 
qu'ils  n'en  ont  qu^un  feu!  rang  fur  les  parement 
&  à  Tentour  des  poches. 

(  I.  )    ^ 

Nicolas  Tfchari^er,  de  Berne,  &  iffii  d'ano 
anèienne  famille  noble  &  patricienne  de  cette  villes 
naquit  le  itf  Mars  I6fc  i  fit  fes  études  à  Lau- 
Canne  de  i66z  ki66i%  avec  beaucoup  de  fuccès» 
durant  la  préfeâgre  de  fon  père  qui  en  était  bail- 
lif  ;  donna  des  preuves  de  fa  capacité  dans  un  dif« 
cours  latin  ,  qu'il  compofa  &  prononça  en  i65f , 
fur  la  réformation  de  cette  ville;  difcours  qui 
fut  imprimé  &  applaudi  des  connaiifeurs.  Il  entra 
le  22  Mars  1668 ,  au  fervice  de  France ,  comme 
cnfeigne  au  régiment  des  gardes  Suiffcs  ,  compa^ 
gnie  d'Erlach  ,  dont  il  devint  fous*  lieutenant  le 
a2  Novembre  de  la  même  année  ;  lieutenant  avec 
commiflton  de  capitaine  le  10  Mai  1672;  il  fit 
cette  campagne  &  les  fix  fuivantes  en  Flandres , 
&  fe  diftingua  beaucoup  dans  diverfes  affaires  , 
furtout  le  14  Août  1678 ,  à  la  bataille  de  St.  Dé- 
nis.  Il  leva  en  168 1,  une  compagnie  franche  de 
200  hommes  >  avec  laquelle  il  entra  en  1 68  j ,  au 

N  4 


200  S  E  R  T  I  e  E 

■i.iii        'Il         I  fliTwn 


Seaion  W. 


régiment  de  PfyfFer,dont  H  obtint  la  majorité  le  i  f 
Février  i689»  par  fa  valeur  &  fa  capacité  recon- 
nues, malgré  réloigneracnt  de  Louis  XIV ,  pour 
les  officiers  proteftans.  Le  major  Tfcharner  com- 
manda ce  régiment  en  cette  qualité  avec  une  diftinCi- 
tionrare,le  a?  Août  de  la  mèmeannéc^au  combat 
de  Valcour;  ce  qui  lui  valut  le  lO  Septembre, Ja 
commiffion  de  lieutenant  colonel  ;  &  le  l  Juillet 
)690,à  la  bataille  de  Fleu rus. M.  Tfcharner  quitta 
après  cette  campagne»  &  fur  la  fin  de  cette  annceje 
fervice  de  France  ;  le  fanatiCme  monacal  ayant  fé- 
coué  le  flambeau  de  la  perfécution  depuis  quelques 
années  dans  ce  royaume,  &  le  colonel  Hefly  cadiow 
Kqut  très  •  Kélé,  qui  avait  obtenu  le  20  Décem- 
bre ié89,  le  régiment  de  PfyfFer  ,  ayant  fait  et 
fuyer  au  maioc  Tfcharner  divers  défagrémens,  au 
fujet  de  la  religion.  Revenu  dans  fa  patrie  ,  M. 
Tfcharner  fut  admis  à  Pâques  1692,  au  confeil 
fouverain  de  Berne;  lequel  lui  confia  le  20  Mai 
de  !à  même  année ,  le  commandement  d'un  corps 
de  î 200 hommes  ,  envoyé  par  cette  république 
€n  garnifon  à  Genève.  La  régence  de  Berne  ayant 
pourvu  par  fes  négociations  à  la  fureté  de  Ge- 
nève, rappella  cette  garnifon  au  bout  de  cinq 
mois ,  &  le  colonel  Tfcharner  la  reconduifit  fur 
la  fin  d'Oâobre,  à  Berne*  S'étant  rendu  les  pre^ 


DE  Hollande.  loi 

Génércoix  major l 

injers  jours  de  Décembre  à  Zurich  »  auprès  A% 
M.  de  Valkenier  ,  envoyé  extraordinaire  des 
Etats»  Généraux  en  Suifle  »  le  colonel  Tfcharnec 
négocia  avec  ce  tmniftre,  &  s'étant  afluré  de 
l'approbation  tacite  du  codleil  (buverain  de  Keme» 
il  figna  le  f  Janvier  169; ,  une  capitulation  avec 
lui  pour  la  levée  d'un  régiment  Bernois  de  16Ô0 
hommes t  compofé  de  huit  compagnies,  &  re- 
parti en  deux  bataillons  ,  dont  il  ferait  colonel  • 
propriétaire  »  avec  brevet  &  rang  de  brigadier  en 
date  du  mèmç  jour.  Cette  capitulation  ayant 
été  ratifiée  tout  de  fuite  par  le  rot  Guillaume  & 
les  Etats-  Généraux  ,  &  le  brigadier  Tfcharnec 
ayant  trouvé  toutes  les  facilités  pofliblesàBerne» 
pour  la  levée  de  fon  régiment ,  il  le  conduifit 
fur  la  fin  de  Mai  à  Bréda,  où  il  s'appliqua  »  du- 
rant cette  année  ,  à  le  former  &  difcipliner  ;  de 
forte  qu'il  parut  avec  diftinâion  à  la  tète  de  ce 
corps,  les  premiers  jours  d'Avril  1^94»  à  Par* 
mée  alliée  ,  commandée  en  chef  par  le  roi  GuiU 
laume,qui  honora  dès*lors  le  brigadier  Tfcharner 
d'une  bienveillance  marquée.  Le  régiment  de 
Tfcharner,  conduit  par  fon  brave  chef,  fe  diC- 
tingua  beaucoup  durant  fa  campagne  de  Iâ9f  ; 
en  couvrant  conjointement  avec  le  régiment  de 
Mullinen ,  la  retraite  du  prince  de  Vaudemont^ 


SeSion  m 


depuis  le  carap  d*Artéele  julques  fous  le  canott    de 
Gandî   le  brigadier  Tfcharner  faifant  TarrieT^- 
garde  avec  cette  brigade  Bernoife  ,    manœu  ^^ï* 
fi  bien  ,  que  le  tniiréchal  de  Villeroi  ne  p«^t  » 
avec  une  armée  fQpérieure ,   entamer  celle       ^^^ 
alliés   dans  cette   marche,  malgré  les  mefi^*^^ 
qu'il  avait  prifes  pour  cet  effet,  En  1697,        ^^^ 
cantons  de  Zurich  &  de  Berne  chargèrent  le  t::;^!^^"]' 
gadicr  Trchamer»  d'obtenir  par  le  moyen  du  ^     ^^  1 
Guillaume,  des  puidknces  contrôlantes  au  cC^^^^  j 
grès  de  Ritwj'k,  qui  avaient  eu  l'attention 
comprendre  le  corps  Helvétique  dans  ce  trait»  ^^' 
par  l'article  6f  ,  d'étendre  cette  faveur  fur  la  vit 
de  Genève  i  ce  qui  fut  accordé  à  ces  deux  ca»      j 
tons  ,    fur   rintercefijon    du  roi  d'Angleterrp»"     ^ 
Ayant  [ainfi  rempli  cette  commiffion  au  gré  ^^^'^^ 
ces  deux  républiques  ,   elles  chargèrent  le  brig^^n 
dier  Tfcharner,  en  Novembre  de  la  même  an. -H 
née,  d'obtenir  de  ce  monarque  pour  leurs  trou^^ 
pes  refpedfves ,  les  mêmes  exemptions  &  privi--'    i 
léges,  dont  les  régimens  Suilfes  jouiffaicnt   eim      | 
France ,  avec  une  augmentation  de^payej  ce  que 
le  roi  Guillaume ,  &  fur  fa  recommandation ,  les 
Etats-Généraux  accordèrent  d'autant  plus  volon- 
tiers, qu'ils  étaient  très  fati^fàits  desfervices  diC- 
igués,  que  cestroupis  venaient  de  leur  rendre 


PE  Hollande.  ^  £03 

Généraux  majors. 
■ 
dans  la  guerre  préeédente.  S'étant  rendu  à  Berne 
par  congé  •  les  premiers  jours  de  Mars  1598  »'!• 
brigadier  Tfcharner  foUicita  le  bailliage  de  Laii» 
fanne ,  &  l'obtint  (ans  peine  i  Pâques  de  cette  an- 
née, avec  la  permiffion  défaite  adminiftrer  ce  bait 
liage  par  un  vice-baillif.  Le  confeil  fouverain  de 
Berne  croyant  cette  récompenfe  due  aux  iervices 
importans  gue  le  brigadier  Tfcharner  venait  de 
lui  rendre ,  &  qui  étant  revenu  à*  la  Haye  aa 
bout  de  quelques  mois  »  porta  conjointement  av^c 
le  colonel  de  Sacconai ,  le  roi  d'Angleterre  »  i  et»* 
btir  au  fervice  de  Hollande ,  un  colonel  général 
des  troupes  Suiffes  &  Grifonnetf  ;  ces  deux  offi- 
ciers firent  furtout  tomber  le  choix  de  ce  monar« 
que  pour  cette  place  fur  le  comte  d'Albemarle  » 
qui  paya  néanmoins,  comme  Ton  verra,  Mrs. 
Tfcharner  &  dp  Sacconai  de  la  plus  noire  ingra^ 
titude.  En  1699  ,  le  roi  Guillaume  gratifia  le  bri^ 
gadier  Tfcharner ,  par  une  faveur  fans  exemple , 
d^une  compagnie  dans  le  régiment  de  May  9  & 
d'un  autre  dans  le  régiment  de  Murait ,  avec  la 
permiilion  de  les  (aire  commander  par  des  capi- 
taines lieutenans.  La  guerre  s'étant  rallumée  en 
1702  ,  au  fujet  de  la  fucceflîon  d'Efpagne  ,  en 
Flandres  &  en  Allemagne,  le  brigadier  Tfcharner 
fervit  cette  campagne  à  la  tète  d'une  brigade  » 


compofôe  de  fon  rcgimctu  &  de  celui  de  May ,  & 
fc  diftinguâ  aux  fiégcs  de  Kayfèrlwerth  &  de 
Ven\o  »  de  même  que  le  2 J  Odobre,  à  raifaut  d^j 
la  cnadelle  de  Liège  Le  brigadier  Tfcharncr  cor 
duifant  le  17  Juin  1701 ,  fg  brigade  à  Tattaqu 
des  ligues  de  Waes  »  y  pénétra  le  premier,  & 
conrribua  beaucoup  à  les  forcer  »  commanda,  Vhu 
Ter  qui  fuivit,  les  troupes  cantonnées  dans  les 
environs  de  Bergop*zom  i  re[diftingua  d'une  ma- 
nière brillante  avec  fa  brigade»  le  1  Juillet  1704, 
2  la  bataille  du  Schellenberg ,  &  le  1  J  Août  fui- 
vant  à  celle  d'Hôdiftitt  ;  général  major  le  S  J^^ 
vier  i70f ,  il  fe  trouva  le  18  Juillet  à  l'attaque 
des  lignes  Françaifes  de  la  Ghettc  ;  ayant  fou 
régiment,  avec  ceux  de  May,  de  Chambrier  & 
de  Sacconai  fous  fes  ordres  ,  il  força  avec  ce  corpj 
le  pofte  de  Venges  ,  par  une  manœuvre  qui  exi- 
geait autant  de  valeur  que  d'hubileté.  Le  général 
Tfcharner  fut  établi  commandant  de  Bergopzom 
au  fortir  de  cette  affaire  ,  &  conduifit  fon  régi- 
ment dans  cette  place  au  milieu  d^Ocflobre,  Le 
colonel  général  avait  été  animé  de  longue  maia 
par  fon  fecrétaire  contre  les  officiers  Bernois  ,  & 
furtout  contre  ceux  du  haut  état-major,  vu  qu'ils 
barraient  ceux  du  Pays-de-Vaud  dans  leur  avan* 
«ement.  La  régence  de  Berne  n'ayant  pas  cm 


Lieutenans  généraux. 


devoir  accorder  au  comte  d'Albeniarle  ,  la  bour- 
geoise patricienne  de  cette  ville  j  qu*il  fit  fullici- 
teren  lyoi  i  ce  refus  excita  le  relTentimene  de 
ce  feigneur  contre  ce  canton  ,  &  Tes  principaux 
officiers  au  fer  vice  de  Hollande  \  rertentiment 
qui  fut  nourri  avec  beaucoup  de  foin  par  les  per- 
Tonnes,  qui  poiFédaient  ia  conËance  du  colonel 
générât  ^ui  oubliant  peti-à^peu  les  ubligations 
cflentielles  qu'il  avait  au  général  Tfcharner,  s'op* 
pofaconftammentau  déiir  de  celui-ci,  d'être enu 
ployé  dans  Tarmée  alliée  durant  la  campagne  de 
1706  ,  félon  (on  rang,  en  lui  faifant  elTuyer  d'au- 
tres dégoûts  duns  Ton  commandementi  Ainlicoit* 
Êné  dans  une  place  »  qui  n^avaic  rien  à  redouter 
des  attaques  ennemies,  tandis  que  les  autres a>« 
lonels  Suilfes  fe  couvrirent  de  gloire  à  la  bataille 
de  Ramillies,  de  même  qu'aux  Héges  qui  enré- 
fu Itèrent ,  le  général  Tfcharner  outré  de  fe  voir 
traité  en  invalide  ,  à  la  fuite  de  fes  fer  vices  dif. 
tîngués»  demanda  le  i  f  Odobre  170e,  aux  Etats* 
Généraux  la  démiilïon  dé  tous  fes  emplois ,  & 
Tobtint  le  20  de  ce  mois  »  avec  un  décret  de  leur 
part  1  très  honorable  pour  lui. 

Revenu  dans  fa  patrie  fur  la  Hn  de  cette  année ^ 
le  générât  Tfcharner  fut  élu  en  Février  1708 
çonfeiller  d'état»  &  quelques  fcmain^s  après  liei^ 


2o6  Service 


tenant  général  de  cette  république ,  qui  lui  confia 
le  comnoandement  d'un  corps  de  6000  hommes  ^ 
deftiné  à  couvrir  Téleélion  libre  des  états  de  Neu- 
chàcel  &  de  Vallengin ,  menacés  par  Louis  XIV. 
Dans  la  guerre  civile  de  171  z,  le  général  Tfchat- 
ner ,  commandant  l'armée  Bernoife  en  chef,  rem- 
porta le  25  Mai  fur  celle  des  cantons  catholiquesf 
A  -  peu  -  près  de  même  force ,  une  viÛoire  corn- 
plette  auprès  de  Bremgarthen ,  où  il  eut  le  poi- 
gnet «droit  fracafTé  d'un  coup  de'  feu  ;  ayant  été 
faifi  le  furlendeniNJA  d'une  fièvre  double  tierce» 
il  remit  le  a  Juin  fon  commandement  au  général 
de  Saoconai  i^erminant  ainii  fes  exploits  glorieux. 
S'étant  fait  tranfporter  à  Berne ,  le  général  Tfchar* 
ner  eut  néanmoins  le  bonheur  de  s^  rétablir  \ 
banneret  en  171  f  ,  il  donna  le  jeudi  (àint  de 
173c  ,  veille  delà  promotion  générale  du  confeil 
fouveraîn  ,  la  démiilion  de  fes  emplois  ,  &  finit 
le  20  Décembre  17^7 ,  fa  longue  &  glorieufe  car- 
rière, à  l'âge  de  plus  de  87  ans. 

C.2.    ) 

Jean  Félix  Werdmuller,  iflu  d^une  ancienne 
famille  noble  &  patricienne  de  Zurich,  dont  nous 
avons  fait  mention  dans  les  troifieme,  (îxîeme  & 
feptieme  volumes  ;  naquit  le  8  Juin  1658»  entra 
le  10  Mars  1676,  au  fervice de  France,  comme 


DE  Hollande.  207 

Généraux  majors. 

. , '~i 

lieutenant  dans  le  régiment  de  Lochmann  cava- 
lerie Allemande  5  fut  réformée  avec  ce  régiment 
en  1679  ;  entra  la  même  année  dans  celui  des 
gardes  SuiiTes ,  comme  fous- lieutenant  de  la  com- 
pagnie d.e  Lochmann  ;  quitta  ee  corps  &  ce  fer- 
vice  êni688>  revenu  dans  fa  patrie  »  il  y  obtint 
la  même  année  unt  compagnie  d'infanterie  d'élite, 
avec  laquelle  il  marcha  en  1689  à  Augft  &  à  Bâie, 
conjointement  avec  d'autres  troupes  SuiiTes^  afin 
de  protéger  la  neutralité  de  ces  frontières,  aux  ap* 
proches  des  armées  Impériales  &  Françaifes.llleva 
en  169J  ,  une  compagnie  de  200  hommes,  au 
fervice  dçs  Etats- Généraux,  &  dans  le  bataillon 
défenfif  de  Lochmann  ,  dont  il  obtint  la  majorité 
le  ly  Juin  de  cette  année,  &,  devint  le  10  Avril 
1694,  lieutenant  colonel  de  ce  régiment,  aug* 
mente  pour  lors  d'un  fécond  bataillon  ,  à  la  tê£e 
duquel  il  fit  cette  campagne  &  les  deux  fuivantes 
9vec  beaucoup  de  diftincftion.  Les  cantons  pro* 
teftans  ayant  accordé  en  1701 ,  aux  Etats-Céné- 
raux  ,  la  levée  d'un  régiment  d'infanterie  de 
1 500  hommes  ,  &  reparti  en  deux  bataillons  » 
pour  le  colonel  général,  il  choifit  pour  colonel 
commandant  de  ce  corps  ,  avec  rang  &  commif- 
fion  de  colonel ,  M.  XiiT'erdmuller ,  dont  il  con^ 
loaiiTâit  la  valeur  éprouvée  1  de  tnème  que  la  çm^^ 


208  Sbrvicb 

■eagrgae53|gaMMMgg=g£^C!MP^ 


SeSion  IF. 


pacicé  reconnue  >  lequel  juftifia  pleinement  ce 
choix  9  en  fervant  les  quatre  campagnes  fui- 
vances  avec  la  plus  grande  diftinâioaà  ia  cèce  de 
ce  rjsgimenc  »  dont  nous  avons  décrit  les  fervices 
dans  Tintroduâion.  Les  fiéges  de  Bonn  jk  de 
Traerbâch  ayant  mis ,  de  même  que  les»  batailles 
du  Schellenberg  &  d'Hôchilàtt,  la  bravoure  du 
colonel  Werdmuller  dans  le  plus  beau  jour ,  il 
fe  couvrit  de  gloire  le  2;  Mai  1706^  à  la  bataille 
de  Ramiily ,  où  ayant  quatre  bataillons  Suides 
fous  Tes  ordres ,  il  chargea  &  prit  en  flanc  une 
colonne  d'infanterie  Françaife ,  qui  ne  pouvant* 
réniler  a  cette  attaque  impétueufe  ;  tandis  qu'elle 
avait  d'autres  troupes  à  combattre  de  front ,  fut 
renfoncée  au  bout  d'une  heure ,  &  mife  dans 
une  déroute  totale  ;  ce  qui  contribua  beaucoup 
à  cette  vidoire  décifive  des  alliés.  Les  Etats- Gé- 
néraux, inftruits  de  cette  belle  manœuvre/  éta- 
blirent le  colonel  Werdmuller  commandant  de 
Courtrai  le  22  Juin ,  &  le  créèrent  brigadier  le 
10  Janvier  1707.  La  campagne  de  1708  fournit 
au  brigadier  'Werdmuller  un  nouveau  champ 
pour  fe  diftinguer,  le  1 1  Juillet,  à  la  bataille  d'Où- 
denarde  ,  où  conduifant  la  tête  de  Tavant-gurde , 
il  entama  lie  combat  avec  une  telle  bravoure» 
qu'enfonçant  encore  les  troupes  ennemies  qu'if 

avait 


209 


Généraux  tnajors. 


avait  ea  tète  ,  cette  attaque  parfaitement  foutéiiue 
par  Taile  gauche  de  Parmée  alliée,  commcnija  pat 
mettra  ledéfordre  dans  TaUe  droite  de&  Français  » 
qui  Fut  fui  vie  de  leur  déroute  totale»  Les  Etats* 
Généraux  crurent  devoir  récompenfer  cette  bell« 
adion  ,  en  créant  le  18  Novembre  de  cette  année 
le  brigadier  Werdmullet»  général  major  hors  de 
fon  rang  ;  d'autant  plus^qu'il  venait  defe  lignalei! 
derechef  au  fiége  de  Lille.  En  1709  ,  le  général 
major  WerdmuLIer  fer  vit  en  cette  quahté  au  fiége 
de  Tournai  »  &  eu  fut  établi  commandant  le  ; 
Septembre  ,  après  que  la  citadelle  de  cette  place 
fe  fût  rendue  le  î  à  Tarmée  ailiégeantc.  Ce  polie 
aulli  honorable  qu'important  »  ne  pernûc  pas  att 
général  Wetdmulleri  de  participer  aux  opéra* 
lions  mititairas  des  troupe^  Hoilandaifes  »  durant 
cette  campagne  &  les  trois  fui  vantes  de  cette  fan- 
glante  guerre.  Il  devint  le  12  Mai  17 1  S  «  colonel 
propriétaire  du  régiment  d'Aiba marie, 1!^  mourut  à 
Maetiritht  le  27  Novembre  17*1 ,  âgé  de  77  ans» 

(3;  ) 

Daniel  de  Chambxier,  de  NeuchâteU  &  père 
liu  lieutenant  général  »  cité  avec  éloge  dans  le 
dixiedie  article  de  la  feôioû  précédente  v  naquit 
eti  léâf  ,  &  fe  voua  d*abord  à  la  magiflraturei 
eatrii  en  16S6,  au  lervice  de  Vi^or  Amedé^f 

Tomi  VIÎL  O 


4IO 


Service 


SeBion  IF. 


duc  deSavoye,  comme  lieHCenant  d*une  com- 
pagnie franche,  moitié  Français  réfugiés  &  moi- 
tié SuiiTcs^  devint  en  16^0,  capitaine  de  cette 
troupe ,  &  Fut  incorporé  la  même  année  dans  le    ^ 
régiment  de  Montbrun.  M.  de  Chambrier  devi^f 


en  1 690 ,  aide  de  camp  du  duc  Charles  de  Schom- 
berg  ;  (  troifieme  fils  du  célèbre  maréchal 
Schomberg,  qui  joua  un  û  beau  rôieen  Portugal 
&  depuis  la  revocation  de  Tédit  de  Nantes  au  fer* 
vice  du  roi  Guillaumct)  commandant  une  brigade 
de  Cix  bataillons  de  réfugies  Français,  au  fervice 
du  duc  de  Savoy e  &  à  la  falde  d^ Angleterre»  dont 
le  régiment  de  Montbrun  fàifait  partie ,  le  duc  de 
.Schomberg  étant  en  même  tems  lieutenant  gêné» 
rai  au  fervice  du  roi  Guillaume-  Le  capitaine 
de  Chambrier  fer  vit  fur  ce  pied  pendant  cette 
campagne  &  les  trots  fuivantes  j  mais  le  duc  de 
Schomberg  ayant  été  tué  le  4  Octobre  1693  ,  à 
la  bataille  de  la  Marfalle,  après  avoir  fait  des 
prodiges  de  valeur  a  la  tête  de  cette  brigade  Fran* 
çaife»  qui  ayant  été  prefque  entièrement  détruite 
dans  cette  fanglante  journée  ,  les  débris  de  ces 
^  ijx  bataillons  furent  en  partie  réformes  &  en  par* 
'  tie  incorporés  ;  M.  de  Chambrier  bleâe  dang^ 
reufement  »  quitta  ce  fervice  au  printems  do 
1^94»  &  entra  à  celui  des  Etats-  Généraux»  en 


iW 


levant  une  compagnie  franche  de  200  hommes , 
avec  rang  &  commiiiîon  de  major;  entra  av^Q 
cette  troupe  en  1698,  dans  le  régimenE  de  Mu-» 
ralt,  comme  fécond  major  1  devint  le  2  Juillet 
170^,  premier  major  de  ce  régiment,  devenu 
MontmoHn  j  obtint  le  10  O<flobre  de  cette  aiu 
née  *  &  à  la  fuite  du  ûége  &  de  la  prife  deKeiferf* 
^erih  ♦  où  il  s'était  extrêmement  diftingué  ,  la 
comiTiiiîîon  de  lieutenant  colooeL  Servit  en  1705^ 
aux  ûéges  de  Bonn  &  de  Limbourg  î  fît  la  campi^ 
gne  de  «704^  en  Allemagne,  &  des  prodiges  de 
valeur  aux  batailles  de  Schellcnberg  &  d^Hôch- 
ftàct.  Les  deux  frères  de  Montmoliû  »  colonel  & 
lieutenant  colonel  de  ce  régiment»  ayant  été  tués 
à  HocWlatt ,  M.  de  Chambrier  obtint  ce  régi- 
ment le  z2  Odiobre  17045  combattît  le  23  Mai 
1706*  avec  la  même  bravoure  à  la  bataille  de 
Ramillies ,  &  coniinua  de  fe  dillinguer  deux  mois 
après  au  Hége  de  Menin ,  furtouc  la  nuit  du  f 
au  6  Août  ï  qu^étant  de  tranchée  ,  il  repouifa  uti^ 
fortie  très^vigoureufe  des  ennemis  furfon  polie; 
&  quoique  blefle  dangereufement  de  deux  coups 
de  feu  ,  il  ne  voulut  pas  fe  faire  panfer ,  qu'il 
B^eût  forcé  les  ennemis  a  rentrer  dans  la  place* 
Brigadier  le  2%  Février  1709,  en  récompcnfe  d« 
fes  fervices  dillinguer  durait  la  campagne  do 

O  z 


m  ^  Se  rVi ce 


Seaion  //^ 


1768  i  à  la  biit;*ille  d^Oodcnardc  &  au  lîége  de 
tî!te  ,  il  conduîfic  fon  régiment  de  brigade  avec 
celtîi  de  Schnïidt ,  le  11  Septembre  j  aux  retran- 
chement Fratiqaîs',  dans  la  fanglante  journée  de 
Maïplaquet ,  où  t(  reçut  deux  bleifures  qui  l'em- 
ptchereiu  de  fe  trouver  au  Gége  de  Mons ,  de 
même  que  fa  brigade  prefque  détruite  par  le  feu 
ées  ennemis,  Etii7îOj  ri  fut  dittché  au  milieu 
de  Juin  avec  fa  brigade ,  pour  veiller  à  la  fureté 
de  Com mines  &  de  Warhf  ton ,  poftes  retranchés 
où  fc  trouvaient  des  magafins  confidérables  j  peu 
*e  femaines  après  ^  le  brigadier  de  Chambrier 
reçut  ordrs  de  fa  jeter  avec  fon  régiment  dans 
Menin,  menacée' par  lé  maréchal  de  ViHars.  Com- 
{iDandéTa  nuit  du  j  au  4  Septehibre  ,  avec  &  en' 
fecon^d  du  Iiiçiitenaiît  général  de  Chandds,  pour 
Airprendre  Ipres  ,  il  fe  togea  fur  la  contr'efcarpe 
avec  ion  détachement  >  m^ttgré  les'eflbrts  ejctraor- 
dinaires  de  la  garnifbn  Fratiçaifc;  mais  les  autres 
attaques  ayant  été  repouffées,  ii  fut  oblige  de 
faire  fa  retraite ,  qu'il  exécuta  eu  très^bon^  ordre. 
En  ryir*  le  brigadier  de  Chambrier  fut  chargé 
le  9  Mai»  avec  un  détachemetit  d'environ  ïfoo' 
Hommes  ,  de  conduire  un  convoi" depuis  Tournai 
a  farmée  des  alliés  j  attaqué  chemin  faifant  par 
a6  compagnies  de  grenadiers 


ÎDE    HOLLAN  DE^  21} 

■    1.1    II  ru  I       ^  Il    ji . ■  Il  II  I 

Généraux  maj^s. 

taira,  il  manœuvra  avicc  tant  de  valeur: & d'1% 
tilecé,  gu'ii  iàuva  fon  détachemept  &  fpn  fiopr 
voi ,  en  ccpouiTanc  les  emvjemis  »  m4%ré  leur  fu- 
périorité ,  dans  trois  de  leurs  attaques  cofiféçutîr 
ves  ,  dans  la  derniers  defqiieUes  il  eut  le  malheur 
dis  toiqber  enpre  leurs  mains  ,  ayant  eu  deux  che* 
vaux  tués  &U6  lui,  &  deux  doigts  ciinpojrté^  4'U9 
coup  defabre»  Irrités  de  leur$  partes  &  de-leui^ 
mauvais  fucces^  les.  ^rançs^is  traitèrent  le  baga^ 
dier  de  Chambriçr  avec  la  plu$  grande  harjb^riç  $ 
&  ce  que  Tpa.  aura  peipe  4  croire  «  c'eft  f)KC  cçttv 
férociré4u  foldaçne  fut  pQipt  réprimée  p^rjef 
officiers  comma^dans  de«e  corps.  A$»  de  Çhami- 
brier  ne  fut;  échai^é  qu'après  la  pacification  d'Ur 
trecht,  &  fut  choiH  par  les  Etats  -  Généraux  en 
'718 ,  pour  être  le  gouveurneur  dn  jeune  prince 
Guillaume,  Charles  Henri  Frifo,  de  Na^u- 
Orange ,  ftadhouder  héréditaire  de  Frife,'  ^  qui 
le  devint  jcn  1747,  dc;s  autres  proyiaces  de  Tu- 
nion.  Le  brigadier  de  Cbambrier  remplit  cette 
place  durant  onze  ans  9  &  j.ufqu'à  la  majorité  de 
foQ  élevé ,  le  i  Septembre  i  729  ,  avec  un  ap- 
plaudi0ement  général  ',  ayant  été  élevé  dans  cet 
intervalle^  le  10  iVJars  1723,,  au  grade  de  général 
ttajor^  .&aj^ant  réfigné  fop  régiment ,  en  confçç* 
Vant  (a  compagnie,  le  i  Septembre  172g.  Retiré 

O  i 


Seaion   IF. 


k.' 


depuis  la  fin  d'Oétobre  1729,   à  Bois-  le-  Duc 
^vec  une  penfion  de  6500  florins,  le  général 
major  de  Chambrier  y  mourut  le  i  j  Février  17 j S 
àfâgêdefS  ans. 

<4.  ) 

Chriftophc  Sclimîdt,  de  Grunegç,  iffb  d^une 

krtciennc  famille  noble  des  Ligues- Grifes  \  nâquil 
feh  i666  j  entra  en  légé,  au  fervîce  d'Efpagne 
comme  fous  lieutenant  au  régiment  de  BuolU' 
fut  réformé  en  1650  ,  avec  ce  régiment,  comme 
lieutenant  ,    &  rentra  en  1693    eu  fer  vice  cîe 
tette  couronne ,  comme  capitaine  lieutenant  aa 
régiment  de  Cappol.  Mr,  Schmidt  quitta  ce  fer- 
Vice  en  169^  ,  avec  fon  colonel  >  &  leva  la  même 
^nnée  une  compagnie  Grifonue  de  200  hommes  « 
dans  le  nouveau  régiment  de  celui  cî,  au  fcrvice 
"des  Etats  Généraux,  dont  il  obtint  la  majorité 
le  20  Juillet  17021  la  place  de  lieutenant  colonel 
a4Sept  î7^+.&  devint  colonel  propriétaire  du  ri 
gîmentde  Cappol  le  27  Août  170^- Brigadier  du  i 
îVIars  1719;  général  maior  le  3  Mai  I7i7,&  rao 
àMneftricbt  le  10  Ocîlubre  17ÎO,  fans  laifler  à 
oflérité.  Ayant  fervî  avec  la  plus  grande  difti^^ 
'tîon^   en   170Z,  au  fiége  de  Keiferfwcrth  î  erf 
705  5  à  celui  de  Bonn  h  de  Huy ,  de  même 
'attaque  des  lignes  de  Waes  ;  en  1704»  aux 


1 

eV 


DE 


H 


OI,L«Tf  DE. 


«Tf 


^23!^ 


Généraux  majors. 


laides  de  Schellenberg  &  de  Hbchltatt ,  &  au 
^  fiége  de  Ttaerbachî  en  1706  »  à  la  bataille  de 
Ramilljes  &  au  fiége  de  Menin;  en  1708,  k  It 
bataille  dOudenarde  &  au  fiége  de  Lille  î  en  1709, 
au  lîége  de  Tournai  &  à  la  bataille  de  Malplaquct; 
l  ea  1710,  au  fiége  de  Douai  y  &  en  1712 .  à  ta 
bataille  de  Dcnain.  S'étant,  au  furplus  ,  appliqué 
avec  beaucoup  de  fuccès  à  Tétude  des  mathéma- 
tiques ,  &  devenu  un  planifflêtre  très  «  habile  »  te 
colonel  Schmidt  leva  en  1714,  une  nouvelle 
carte  des  trois  Ligues*  Grifes  ,  qu*il  fit  graver  & 
publier  en  I7i6,à  la  Hayei  carte  devenue  très- 
rare  ,  mais  fort  cftimée  des  eonnaifTeurs* 

(  r- ) 

Charles  Antoine  Sturler  $  de  Berne  î  naquit  eil 
I  îdSSj  entra  en  rfo5,  au  fer  vice  de  Holfande 
I  comme  enfdgne  dans  le  régiment  de  Tfcharnerî 
I  fit  cette  campagne  &  tes  Ox  fuivantes  d^ns  ce  ré* 
I  giment*  devenu  Sturler  1  fous-lieutcnant  en  17035 
1  lieutenant   en  1712»    &  capitaine  lieutenant  en 
ÏJ161  il  pafia  en  1718  ,  arec  la  compagnie  dans 
I  laquelle  il  fervaît ,  au  régiment  de  Chambrier  j  ^ 
obtint  une  compagnie  en  172^  >  &  la  majorité  du 
régiment  de  Coudant  le  if  Avril  r7j2î  en  de- 
vint lieutenant  colonel  le  4  Mars  17^7,  &  co^ 
B>mmandanE  avec  commiiTion  de  colonel  le 
û  4 


2l£ 


SeB  VIGI 

Semon  IV. 


%%  Février  174S.  Il  commanda  le  rigimenc  de 
Conftanc,  durant  la  campagne  de  174J  &  lei 
frois  fuivantes  avec  la  plus  grande  diiHndion,  & 
y  acquit  la  réputation  d'un  des  meilleurs  &des 
plus  braves  officiert  d^nfauterie  au  fervice  de^ 
Etats  Généraux  ,  furtouc  aux  fiéges  d'Ypres  & 
de  Bruxelles  ,  de  même  qu'à  la  bataille  de  Fon- 
tenoi ,  où  le  colonel  Sturler  fit  d'inurites  effjrtS) 
&  tout  ce  que  ta  fubordmation  lui  permit  de 
feirc,  à  l'égard  du  général  d^infamerie  de  Cronf- 
trom ,  pour  rengager  à  profiter  de  rinftant  dé- 
dfif,  en  tombant  avec  60  bataillons  Hollandais f 
fur  la  droite  de  Tarmée  Franqnife  »  au  moment 
que  fon  centre  venait  d^ètre  enfoncé  par  la  co- 
lonne Anglaife.  Enfermé  dans  Bruxelles  avec  Jf 
kûtailloiis  ,  lorfque  cette  place  fut  inveflie  le  l 
Février  1746,  par  l'armée  Françaife»  fous  lei 
ordres  du  maréchal  de  Saxe,  le  colonel  Storlci 
dreiTa  un  plan  tendant  à  percer  un  quartier  JQ 
Tarmée  affiégeante^dont  nous  avons  rendu  compte 
clans  rintrodudtion  ,  &  le  communiqua  au  cojifei! 
^  4^  guerre ,  rajremWé  pour  b  difcuter.  Ces  dit 
pofitions  admirables ,  approuvées  par  les  cheB  de 
ces  I  f  bataillons  ,  &  dont  Texécution  aurait  fauve 
cette  nombreufe  garnifon,  en  la  couvrant  ds 
gloire^fureut  rejetcée^g^r  la  citpidité  hont^uft  dei 


Généraux  mût/ors. 


reodiretiç  le  (uvkmi^vmn  fk  ç^te  délîj^isôoii» 
dp  Février ,  pr|£çmm(MM^  8P^^  ff¥f  M'  ffur* 
pi{oa.  Lg*piçqe  msfiSiU  du  ce  I9:qjf|>  ifgnfo  par 
tpRS.  les  n^i9));:fts,4o.  ce  GQOikil  .de  guç^et  â  k 
i;é(ervedu  gi^Ùf|l.yMi^^^mfM^^fP^f^ 
4ak  ȣit  comoiuiiiqip^e .  i  rmt^ijr ,  .paf  leiieveii 
&  Vbénmr  4e  .c^f  brayt  lIlîti^k(rK,^  &t  csé^ 

le  ^6  Marï?47»  gMnfd.mm^t^^^  t^ 

fonnier  de  guerre»  ^gMJ&é  le  i8  Avril  1748» 
pfiir  ie  prfaïc^  jl!Qp|Dg$,  d>n  c^g^içeiff.  Smî^  do 
trpis  bataitioioB  &  4e  jMf^  ï^ii^im^i^  f9W  ;  Y^indt 
^'ëtre  levé^  piiMir  ]9  .^^fW  4ee£uts*iGÂié^ 
par  les  cantons  dçGla^  &  d'AppefiSMll  réforméf 
de  même  que  p^  çeiui  .de  SdluâT^ufen.  Le  gé- 
néral major  SturJ[erv|:éfigna.l9j[<;Mai  17;^»  ce 
régiment ,  en  ob(efignt  celui  de  Çoià&mU  Mort 
à  Berne  le  20  Sepxpmbre  174S4>. 
.(  6.  ) 
Jean  Bapjdft|^J)4ron  de  PianU*  de  Wildenberg; 
t^u  d'une  trèç  a^cieoine  ,&p^illje  noUe  du  pays  des 
Grifons  &  de  la  hs^ffi  ^i;igadmjB>  ngquit  en  1 69a; 
encra  en  1709  au  %yicç  de^E(acs- Généraux, 
çonime  ehfeigne  dajtis  le  régiment  de  Schmidti 
devint  lieutenant  le  a 8  Septembve  1709  ;  capi-^ 
taine  lieutfnanc  .en  ijl^s  capitaine  ^eâif  ^ 


2!» 


S  Ë  R  T  T  C  I 

Scaîon  IF, 


1717}  major  decerégimctti:,  devenu  Salts  ,  l^^ 
10  Janvier  17^71  en  devint  licucenarit  colane^^ 
le  22  Février  1742,  &  colonel  propriétaire  le 
ié  Mai  17455  |énéral  major  du  16  Mai  1747» 
&  mort  à  Berg-op  zoom  le  J2  Avril  I7Î7-  Offi- 
Peter  d'un  mérite  trèsdiftingué,  qui  commanda 
fon  régiment  avec  la  pi  as  grande  valeur  *  facccf- 
fîvemcrtt  comme  major,  lieutenant  colonel  & 
colonel ,  durant  les  cinq  campagnçs  de  Flandres^, 

il')  m 

François  CornabI,  de  Vevey,  canton  de 
FBerne  y  naquit  en  1702  ,  &  fut  d'abord  voué  pai 
jfes  paretisà  l'étude  du  droit,  &  envoyé  pour  cet 
effet  en  1720,  à  Genève  î  mais  porté  d'incHna- 
lian  aux  armes,  il  s'appliqua  dans  cette  ville  aux 
tïiatltémaciques  î  entra  en  1^24,  au  fervice  du 
[rotde  Sardaigne ,  comme  enfeigne  dans  le  régî- 
Iment  de  des  Portes,  &  y  fervit  dans  les  grades 
Tubalcernes  jufqu^en  1713  ,  qu'il  pafla  comme  ca- 
Ipitaine  tieucenane  &  aide  major  dans  te  régiment 
Ue  Guibert ,  lors  de  fa  levée  j  fit  en  cette  qualité 
[  b  campagne  de  1754 ,  avec  une  telle  difttndhon» 
'  quM  obtint  en  173  f ,  la  commiflîon  de  capitaine, 
f&  en  J7Î9,  une  compagnie  dans  ce  régiment* 
|l^e  colonel  Grofs  ayant  offert ,  au  printems  do 
[1741,  i  Mr.  Cornabé,  uue  compagnie  k  la  ma^ 


Di  Hollande. 


£19 


■^^^o^- 


Génénvtx  majors. 


jorite  du  régiraent  des  gardes  Sutifes  ^  qu'il  levait 
pour  ie  fervice  du  duc  de  Modene  ,  il  accepta  fe$ 
I  offres  &  quitta  le  fervice  de  fa  majefté  Sarde.  Le 
major  Cornabé  donna  d'abtrrd  tous  Tes  foins  à 
former  &  difcipliner  ce  régiment,  à  la  tète  du* 
quel  il  fe  diftingua  beaucoup  Tannée  d'après  ^  à 
ia  défenfe  de  Modene  &  delà  Mirandole.  Ce  ré- 
giment ,  donné  en  ij^z  ,  après  la  mort  du  colo- 
nel Grofs,  par  le  duc  de  Modeoe ,  à  M,  de  Bavois, 
ayant  été  détruit  en  grande  partie  dans  la  défenfe 
de  ces  deux  places ,  &  fait  prifonnier  de  guerre 
à  leur  reddition  s  fut  réformé  en  1744.  Mr.  Cor- 
nabé entra  le  iç  Janvier  174s  »  an  fervice  des 
Etats- Généraux ,  comme  premier  aidedecamp 
du  prince  de  Waldeck  ,  &  lieutenant  colonel  de 
foti  réfimenc  d'infanterie  i  il  eut  la  commifliDn 
de  colonel  le  1%  Février  1746  \  obtint  le  ij  Fé- 
vrier 1747  5  le  commandement  de  fix  compagnies 
franches ,  portées  à  100  hommes  ,  dont  les  Etats- 
Générauï  formèrent  un  régiment  de  deux  batail* 
Ions,  Généra!  major  du  17  Mai  1747,  &  gouver- 
ïieur  de  Willemflatt  en  1749.  Le  régiment  de 
Cornabé  fut  réduit  en  i/fo,  à  loo  hommes 
par  compagnie  ,  &  incorporé  en  I7îi  »  dans  le 
régiment  Vallon- Etranger ,  dont  il  forma  le  troi- 
jigine  bataillon ,  fous  les  ordres  du  général  major 


Cornabé ,  qui  mourut  à  la  Haye  le  J?  Janvier 
17^3  5  avec  la  tcputatton  d*un  officier  général  pa 
fditementinttruit;  de  Ton  métier  ,  &  furtout  da 
loutes  les  parties  de  h  tadique. 
(  8.  ) 

Jean  Louis  de  Métrail,  de  Laufan ne, canton 
de  Berne ,  Siffu  d'une  famille  noble  très-ancienoe 
du  pays-de^Vaud  ;  naquit  en  1690  %  entra  en 
1708,  au  fervice  des  Etats-Généraux,  comme 
cnreigne  dans  le  régiment  de  Métrail ,  &  dans  la 
compagnie  colonelle  de  Ton  oncle;  devint  fous- 
lieutenant  en  Septembre  1705;  lieutenant  co 
171 2,  &  capitaine  lieutenant  en  171 9»  ^prèi 
avoir  paffé  en  1714»  avec  fa  compagnie  dans  ler^ 
giment  de  Chambrtcr.  Il  obtint  une  compagnie 
dans  le  régiment  de  Coaftant,  le  1  fOdobre 
1728  î  en  devint  major  le  4  Mars  17^7  t  &  lieOf 
tenant  colonel  le  zz  Février  1742  1  obtint  la  corn- 
million  de  colonel  le  20  Septembre  17461 
colonel  commandant  du  régiment  de  Confiant  le 
19  Février  1748  ;  générai  major  du  2  Novem- 
bre 1749 ,  &  mort  k%  Juillet  1750.  Officier  d'un 
mérite  dillingué,  qui  fit  les  trois  premières  canw 
pagnes  de  Flandres  »  comme  lieutenant  colonel. 

(  9.  ) 
£maau«l  de  Wattewiile ,  de  Berne  »  & 


DE    HotLâNDl. 


22t 


GémraiiX  majors. 


d'une  famille  de  laptu:^  ancienna  nobleiie  de  cetu 
ville;  naquit  en  169^1  entra  en  1709»  au  fer- 
vice  de  Hûilande,  cooirae  enfeigne  dans  le  régi- 
mène  de  Stnrlerj  Jbus- lieutenant  en  1712*  lieu- 
tenant en  1717;  capitaine  lieutenant  en  17161 
obtint  une  compagnie  en  i7J4î  du  confeil  fau- 
verain  de  Berne  en  ijjs  i  major  du  régiment  de 
Sturier  en  1742  1  il  eut  la  commiflîon  de  lieu- 
tenant colonel  le  20  Juin  1745  i  lieutenant  colo- 
nel elftétif  de  ce  régiment  le  ï8  Mars  1746;  il 
obtint  la  commiffion  de  colonel  le  16  Mai  1747; 
devint  colonel  commandant  du  régiment  de  Stur- 
ier le  10  Décembre  I7îî.  Général  major  !e  %% 
Janvier  ï7rç  »  &  f e  retira  du  fer  vice  quelques 
femaines  après»  en  obtenant  le  bailliage  de  Koniz: 
mort  en  1 766. 

(  îo.  ) 
Jérôme  Lînder,  de  Bàle,  &  tffu  d'une  famille 
qui,  depuis deu^  lieotes  &  demi ,  Egara  dans  la 
régence  de  ce  cantdn  ^  naquit  le  z  Novembre 
1682,  de  parens  fort  pauvres,  qu^il  perdit  de 
bonne  heure.  Voué  au  négoce  par  un  oncle  »  qui 
avait  retiré  le  jeune  Linder  cHcz  lui,  il  fut  en- 
voyé au  printems  de  1 698 ,  à  Rotterdam  î  mais 
n'ayant  aucun  goût  pour  cet  état ,  &  en  échange 
un  pcûûhant  très- décidé  pour  le  militaire,  iis'ei^ 


322 


SertiCE 


Se&ian  JK 


gagea  le  lO  Mai  1699  , comme  ûmpte  foldst  ddiis 
le  legimeiit  du  margrave  Albert  de  Brandebourg  » 
au  Service  des  Etats- Généraux.  Les  taleus  du 
jeune  Linder  le  faifant  ditiinguer  de  Ton  capitaine, 
celui-ci  l'avança  la  même  année  au  grade  de  ca« 
pural,  &  en  17003  celui  de  foutier^  mais  pré, 
fêtant  de  fervir  avec  Tes  compatriotes  ,  il  demanda 
&  obtint  Ton  congé  fut  la  En  de  la  campagne  de 
ifO}  I  entra  dans  le  régiment  de  Sacconai  * 
comme  cadet,  &  ayant  fait  la  campagne  de  1704 
aux  gtenadiets  avec  la  plus  grande  valeur  ,  Mr- 
de  Corcelles  lui  donna  fur  la  En  de  cette  année  t 
le  drapeau  de  fa  compagnie  j  bleife  dangereufc- 
lîicnt  le  i  Odobre  70e,  au  fiége  d'Ath,  il  de- 
vint fous4ieutenant  le  2t  du  même  mois  î  6c 
en  cette  qualité  les  campagnes  de  *707  ,  de  1708 
&  de  1709  j  &  les  deux  dernières  aux  grenadiers, 
ayant  reçu  deux  coups  de  feu  à  la  bataille  de 
Malpiaquet.  Lemajor  3  depuis  lieutenant  général 
Confiant ,  ayant  perdu  les  trois  officiers  fubal- 
ternes  de  fa  compagnie,  dans  cette  fanglant©^ 
journée  ,  offrit  fa  lieutenance  à  Mr,  Lindet  • 
qui  faccepta  &  devînt  le  I2  janvier  17 11 ,  capi- 
taine lieutenant  de  cette  troupe ,  qu'il  commanda 
le  24  Juillet  fuivant  avec  la  plus  grande  valeur  « 
à  la  bataille  de  Denain,  où  il  fut  prii  avec  le  r&- 


l 


DE    HOLLA^DI 


21? 


gimenc  d^Albemarle.  Mr.   LJnder  avait  des  lors 
acquis  une  réputation  il  dîftinguée»  que  les  Etats* 
Généraux  le  choifirent ,  par  une  léfolution  du 
1%  Février   17ÏJ  »  conjointement  avec  Samuel 
Ou,  de  Berne,  (capitaine  dans  le  régiment  do 
May  ,  &  mort  en  if  6|  y  ancien  banneret  de  cette 
rlgence»Jpour  commiiTaires  de  leurs  troupes  pri- 
Jonnieres  de  guerre  »  en  faifant  expédier  le  mènf% 
Jour  a  cet  effet,  la  commiJiion  de  capitaine»  au 
capitaine  lieutenant  Litider.  Ces  deux  commiiTai* 
^€$  ayant  rempli  cette  place  très* importante  au 
^ré  de  L.  H.  P. ,   le  capitaine  Linder  fut  gratifié 
^eleur  part  en  1714,  d'une  penûon  de  8P  flo-  . 
:iins  î  il  refta  dés-^lors  capitaine  à  la  fuite  de  rar-* 
-ailée,  &  obtint  le  lO  Mars  1718  ,   le  brevet  de 
visajor.  Les  états  de  Hollande  offrirent  le  21  Dé- 
cembre de  la  même  année  ,  le  gouvernement  des 
JBerbiccs»  au  major  Linder,  avec  rang  &brevec" 
de  lieutenant  colonel  î  ce  qu'il  refufa.  En  1736» 
il  reçut  du  roi  de  Portugal  la    commiilion  d«^ 
colonel  I  &  celle  de  lever  un  régiment  Suifle  au^ 
fervice  de  cette  couronne  î  mais  la  pacification  de  \ 
Madrid  ayant  terminé  ,  Tous   la   médiation  des 
cours  de  Verfaiîks  &  de  Londres  ,  les  difFérende^ 
de  rErpagne  avec  le  Portugal ,   cette  levée  n'eut  j 
pas  lieu.  Ea  1741  ^  le  major  Linder  leva  uui^ 


^ 


224  Sb^vicb 

a 1. 1 1  — ■  ■  ■  iiiii  ■  I  iunt  1  I  II    II ifi  w 

SeSion  IIL 
%.*^  ■     »      ■  '       .  ■■  ■  »  ■  ■ 

compagnie  franche  de  200  hommes ,  avouée  par 

le  canton  de  Bâle ,  avec  laquelle  il  entra  dan»  le 
régiment  de  Hirzel  eil  1742$  maïs  ayant  éttde^ 
difficultétt  avec  les  commàndans  de  ce  régiment  j 
i  cauiè  de  fon  ancienneté  de  ftiajor ,  il  fe  défitf 
avec  l'agrément  des  Etats  -  Générïiux  de  cette 
compagnie,  au  printems  de  if4J  ,  &  fervit  cetttf 
campagne  ,  de  lâème  que  Id  iirivhtltiB  •  dans  Tétat 
major  de  l'armée.  Il  fuivit: ,  pBi  ordre  de»  Etatë^ 
Généraux  en  174 f»  le  duc  de  Cumbedand  eif 
Ecoâe,  &  fe  diftihgUa  beaucoup  à  la  bataille  dé 
Culloden  $  obtftic  le  22  Novembre  dé  cëtlle  aiw 
i^ée ,  la  commiffion  de  lieutenant  colonel ,  &  celle 
de  colodielt  le  i  f  Avril  1  f  48.  Le  colonel  Linâel 
fut  placé  par  le  prince  d'Orange  <lans  le  régimein 
de  Brokhuifen ,  le  10  Mai  12^43 ,  comme  côloAel 
commandant ^  uaâa  le  if  Mars  17^2,  a veô  là 
même  rang  ;  dattsle-féginient  de  Naffai^Orangc. 
Général  bftjot  du  2'  Juin-ifjîi  retiré  du  fer- 
^icé  le  ïoMàrs  1761 ,  &  mort  à'Bàlè  le  30  Dé* 
léértbre  i7fif*  âgé  de  8r  ans.  Officier <î'unmériM 
%fès-dtftinglié ,  qui ,  fans  àutw  appui  qiie  fe  vai 
leur  toujours'  roàténue ,  réunie  i  fes  talens  mili- 
taires, parvint  à  fe  pouilei?  deîinïple  foldat  au 
^rade  de  général  riiajor,  durant  ^2  années  de 
ïcrvice. 

(II.) 


Généfauoi  majors. 


(II.) 
Jean  Louis  Croiifaz ,  de  Laufanne ,  canton  àe 

Berne  :  naquit  en  1690 centra  le  10 Mars  lyoS^ 
au  fervice  des  Etats- Généraux  »  comme  cnfëignd 
au  régiment  de  Métrail  1  fe  trouva  pendant  eett9 
campagne  &  les  quatre  fuivantes,  à  toutes  lef 
aillions  de  guerre  ^  auxquelles  ce  corps  participa  , 
&  décrites  dans  l'introduâion^  fous- lieutenant 
en  1709,  &  à  la  fuite  de  la  bataille  de  Malpla- 
quet;  lieutenant  en  1714»  P^^^  ^^  même  annétf 
au  régiment  de  Chambrier  avec  la  compagnie 
dans  laquelle  il  fervait.  Capitaine  lieutenant  en 
1722^  il  obtint  en  1736,  une  compagnie  danf 
ce  régiment,  devenu  Conftant  ;  fécond  major  der 
ce  régiment  te  2^  Février  17441  il  obtint  la 
commiflion  de  lieutenant  colonel  le  22  Septera* 
,bre  174^;  devint  lieutenant  colonel  eiFedif  de 
ce  régiment  a^ec  commiflîon  de  colonel  le  19 
Février  1748 ,  &  colonel  commandant  de  ce  corps 
le  24  Juillet  175*0.  Général  major  du  1  Mard 
J'J^i  :  retiré  le  même  jour  du  régiment,  avec 
une  penfion  de  retraite,  &  mort  en  1770. 
(  t%.  ) 

Albert  Weifs  deMolens,  de  Berne,  &  ifTrr 
d^une  ancienne  famille  noble  du  Vallais ,  qui  vins 
en  1589  ,  fe  réfugier,  pour  caufe  de  religion ,  à 

Tome  VIII.  P 


^28 

SeSion  IF. 


•diftingua  beaucoup  à  ia  bataille  de  Denairu  S 
obtint  le  \z  Juin  1718»  la  commiffion  de  capi- 
taine s  en  1718  »  vne  demi  compagnie ,  &  le  10 
Juin  1742 ,  la  majorité  du  régiment  de  la  Cour- 
tiu-Chantrej  il  fervit  en  cette  qualité  avec  une  dit 
tinâion  infinie ,  durant  les  campagnes  de  1744  & 
•de  ir4f  »  furtout  aux  lièges  de  ToUmay  &  d'Of- 
étende ,  qui  furent  très-  meurtriers  pour  ce  régi- 
rent. Mr.  de  Budé  quitta  le  fervice  de  France  le 
^2  Novembre  I74f  »  par  mécontentement  de 
•si*avoir  pas  obtenu  la  commiflion  de  lieutenant 
%6lonel ,  &  capitula  le  6  Janvier  ij^48,  avec  Mr. 
-de  Harren ,  envoyé  extraordinaire  des  Etats^Gé- 
néraux  auprès  des  cantons  proteftans,  pour  la 
levée  d^un  régiment  Suiâe  de  2400  hommes, 
reparti  en  trois  bataillons  f  &  divifé  en  douze 
^iofnpagnies.  Le  régiment  de  Budé  fut  réformé 
'au  printems  de  175*0 ,  &  fon  colonel  mis  à  la 
fuite  de  Tarmée ,  avec  une  penfion  de  jcoo  flo- 
rins ;  général  major  du  14  Mars  1766  »  &  mort 
'en  1773. 

(  ir.  ) 

Ëéat  Louis  Steiguer,  de  Berne,  &  liTu  d'une 
-tincienne  famille  noble  &  patricienne  de  cette 
ville  ,•  eft  entré  en  1726 ,  au  fervice  de  Hollande, 
^mme  enfeigne  dans  le  régiment  de  Goumoest^ 


BE   HoLLAHÛlT 


229: 


"^È^itÊfir 


Généraux  majors. 


[  rcys4ietitenanc  en  tf  >o  ;  lieuienaiit  en  1736  ,  & 
I  capitaine  lieutenant  en  Tf4l.  S'appliquant  excrê* 
me  ment  à  fon  métier  ,  &  ayant  faic  les  cinq  cani- 
pagnes  de  Flandres  avec  une  grande  diftindiom 
Mr.  Steiguer  fut  choifi  de  préférence ,  le  22  Jan- 
\Vwt  1748  *  par  le  prince  d'Orange ,  pour  la  plaça 
de  premier  Heuctnant  colonel  du  régiment  de 
CrafFenriedc  ;  &  parvenu  à  formr  &  difciplinec 
ce  corps  en  moins  d'un  an  ,  de  ïroniere  à  le  ren- 
dre nn  des  beaux  régimens  d'infanterie  au  fer-, 
vice  des  £tats*GénËraux ,  il  en  fut  récompenfé 
le  I  Septembre  1749  *  par  la  commiilîon  de  co-* 
lonel.  A  la  réforme  du  régiment  deCraSenriedCt 
le  prince  d'Orange  pla<;a  le  colonel  Steiguer  lit 
14  Février  ifjr,  comme  lieutenant  colonel  du 
cégiment  des  gardes  SuiHes,  dont  il  devint  colo« 
liel  commandant  le  %z  Odobie  17Ç8;  il  eut 
une  compagnie  dans  ce  régiment  en  1^60,  Retiré 
du  régiment  le  ïo  Juin  17S6  ,  en  confervant  fa 
compagnie  &  les  appointemens  de  fon  état  ma* 
jor.  Général  major  du  24  Août  1772* 

(  16.  ) 

David  Louis  d'Aubonne,  de  Laufanne,  canton 
de  Berne  :  iflu  d'une  famille  de  la  plus  ancienne 
hobîeife  du  Paysde^Vaud ,  &  frère  cadet  de  Paul 
d'Aubonne  >  (cité  avec  élogis  dans  le  Cxieme  VÛ5, 

Pi 


^jz  Service 

SeQion  IF. 


jiprès  avoir.entendu  les  deux  parties  »  confirais 
rent  en  if  7g ,  la  fentence  du  prince  d'Orange, 
néanmoins  avec  quelques  reftnâions  ;  en  défend 
dànc  furtouc  au  général  major  Schmidt  9  toutes 
innovations  ultérieures  dans  (on  régiment ,  coq* 
craires  à  {a  capitulation ,  fans  en  avoir  obtenu 
au  préalable  Tagrément  du  corps  de  fes  capitai- 
nés ,  confirmé  &  {andionné  par  celui  des  Ligues- 
Grifes. 

Voilà  du  moins  ie  précis  des  informationSf 
que  l'auteur  re<;ut  en  1779  ,  au  fujet  de  ce  diffé- 
rend ,  qui  excita  toute  Tattention  des  autres  ré- 
gimens  Suifles  au  fervice  de  Hollande ,  &  mime 
celle  de  leurs  fouverains  refpedlifs  ,  particulière- 
ment celle  des  régences  de  Zurich  &  de  Berne. 

(  i8.  ) 
Jean  Henri  Bédaulx ,  de  Neuchâtel  :  eft  entré 
en  I jrjg  ,  au  fervice  de  Hollande  ,  comme  enfei- 
gne dans  le  régiment  de  Confiant»  (bus-  lieute- 
nant en  1740,  lieutenant  en  1742  ;  leva  en  17471 
«ne  compagnie  dans  le  régiment  de  Thieni ,  au- 
jourd'hui Bylandt  ;   major  de  ce  régiment  en 
17^6  i  il  obtint  la  commiflîon  de  lieutenant  co- 
lonel le  16  Mars  J748  ,  &  celle  de  colonel  le  S 
Mars  17^0  j  colonel  commandant  de  ce  régimcnti 
fH>ur  lors  Lindtmann ,  le  ^4  Février  17^9 >  S^^^ 


D  S    Ho  LLANDE?  2ÎJ 


Généraux  majors. 


rai  major  du  24  Août  1772:  retiré  la  mèms 
année  du  régiment  de  Bj^landt,  en  coiifervanc 
fà  compagnie  &  fon  état  major.  Devint  en  1774, 
gouverneur  de  Lillo  &  de  tous  les  forts  qui  en 
dépendent  9  &  conferva  cette  place  jufqu'à  ce  qu» 
par  la  paix  de  Fontainebleau  ,  du  8  Novembre 
Y78f  f  les  Etats  •  Généraux  cédèrent  Lillo  &  fes 
dépendanceis,  &  que  par  leurordre^  il  fut  commis 
pour  les  remettre  en  Décembre  de  cette  année 
aux  commidàires  Impériaux.  Officier  général 
d'un  mérite  crés-diftingué ,  qui  a  fait  la  campa» 
gne  de  1744»  &  les  trois  fuivantes  ,  avec  la  plus 
grande  diftindion* 

(  19.  ) 
Barthlomé  Marthy,  du  canton  de  Glarus  ré- 
formé: naquit  en  171$'  :  entra  en  1732,  au  fer- 
vice  des  Etats- Généraux,  comme  enfeigne  dans 
le  régiment  de  Hirzeh  fervit  dans  les  grades  fubal- 
ternes  jufqu'en  1742 ,  qu'il  devint  capitaine  lieu- 
tenant :  fut  élu  au  printems  de  la  même  année  » 
par  Taflemblée  générale  de  fon  canton ,  bailiif  du 
Rhinthal ,  &  fit  adminiftrer  ce  bailliage  par  un 
parent  de  fon  nom ,  afin  de  n'être  pas  obligé  de 
quitter  le  fervice.  Il  commanda  une  compagnie 
de  grenadiers ,  durant  la  campagne  de  1745  ,  & 
&  diftingua  à  la  tête  de  cette  troupe  au  fiége  de 


3^4  Sbrticc 


Seaion  IF. 


Tournai  %  il  leva  en  Février  1748,  une  corn. 
pagnie  pour  le  régiment  de  Jeune  Sturler;  ft 
recommandé  par  fon  canton  au  prince  d'Oiinge» 
pour  la  place  de  lieutenant  colonel  tSeSàî  de  ce 
régiment,  il  eut  d'autant  moins  de  peine  à  Fob- 
tenir  le  19  Avril  de  cette  année ,  que  fes  fervices 
diftingués  venaient  de  lui  donner  une  forte  re- 
commandation pour  cette  charge.  Colonel  oonu 
mandant  de  ce  régiment ,  avec  <comniiflion  de 
colonel  le  4  Mai  1750  :  général  major  le  24  Août 
J772,&  retiré  le  même  jour  du  régiment»  en  con- 
lèrvant  fa  compagnie  &  les  appointemens  de  fon 
état  major.  Il  devint  le  29  Avril  1781  >  colonel 
propriétaire  du  régin>€nt  de  Bouquet ,  &  mourut 
le  10  Novembre  178^»  à  Glarus.  Aj^ant  exercé 
la  charge  de  landammann  de  fon  canton,  à  diver- 
£es  reprifes  &  avec  un  applaudiiTement  général 
de  fes  concitoyens  ,  furtout  de  177^  à  1778 ,  au 
tems  du  renouvellement  de  Talliance  du  corps 
Helvétique,  avec  la  couronne  de  France;  époque 
très-délicate  pour  les  chefs  des  cantons  démocra- 
tiques. 

(  20.  ) 
Jaques  Imbert  de  Martines ,  feigneur  de  Rêve-. 
rôles  :  iifu  d'une  ancienne  famille  noble  du  Pays- 
de-Vaud ,  canton  de  Berne  :  naquit  le  1  o  Mars 


DE  Hollande.  235*. 

■I  ■       nrir    ■  


Généraux  majors. 


1710  :  entra  en  1727  au  fervice  de  France ,  com- 
me cadet  dans  le  régiment  de  Villars-Chandien  ; 
obtint  en  1728»  le  drapeau  de  la  compagnie  co-^ 
lonelle  ;  fous  lieutenant  en  I7J2 ,  lieutenant  en. 
1736,  capitaine  lieutenant  en  17^9  ,  obtint  la 
commiflion  de  capitaine  le  10  Mars  174J  ;  fit  les 
campagnes  de  12^44  &  de  174}' ,  comme  capitaine 
de  grenadiers  au  régiment  de  Bettens ,  avec  une 
diftindlion  rare}:  quitta  fur  la  fin  de  1745  lefer- 
vice  de  France ,  &  entra  Tannée  d'après  à  celui 
des  Etats-Généraux,  en  y  levant  une  compagnie, 
franche  de  200  hommes ,  qui  fut  incorporée  le 
*o  Février  1747  dans  le  régiment  de  Cornabé , 
dont  il  devint  major  ,  &  obtint ,  le  i  f  Mai  fui- 
vant ,  la  commillion  de  lieutenant  colonel.  Le 
régiment  de  Cornabé  ayant  été  incorporé  au  mi- 
lieu de  Mars  175 1  ,  dans  celui  de  Vallon-Etran- 
ger ,  dont  il  forma  le  troifieme  bataillon ,  M.  de 
Martines  en  devint  lieutenant  colonel  efFecftif  j 
avec  commiffionde  colonel,  le  16  Mars  175*1. 
Retiré  du  régiment  à  caufe  de  fes  infirmités  en 
I7f4'  général  major  en  1772  ,  &  mort  à  Bréda 
le  10  Juin  1776. 

(  21.  ) 
Frédéric  May ,  de  Berne ,  &  iffu  d'une  ancienne 
£imille  noble  &  patricienne  de  cette  ville  »  (dont 


238  Serticë 


SeSion  IF. 


s^étant  rouverte.  Le  prince  d'Orange  ayant  &k 
échanger  M.  de  Martines»   le  fit  capitaine  de 
grenadiers  au  régiment  de  Naflau* Orange»  le  If 
Avril   17469  &  entrer  dans  celui  des  gardes 
.  Suifles  le  14  Avril  1748,  comme  capitaine  com- 
mandant de  la  compagnie  d'Aubonne  s  il  obtint 
.  1er  18  Mars  1766 ,  la  commiifion  de  coloneU 
retiré  le  10  Juin  de  la  même  année  »  du  régiment 
f  des  gardes  Suifles ,  avec  une  penfion  de  retraite» 
-Général  major  du  zx  Juin    1779 ^  &  mort. à 
^  Perroi  dans  le  paysde  Vaud,  en:Mars  1784* 
(24.  )     ;.    :.-; 
George  Louis  Pôlierde  Vernand ,  de  LaufannCt 
canton  de  Berne,  &  iûu  d'une  ànCienâe  fkftiille 
,  noble  du  pays  de  Vaud.  Elt  né  le  18  Janvier 
:  17^8  ;  eft  entré  en  17J6  au  fervice  du  roi  .de 
:  Sardaigne,  comme  enfeigne  dans-le  régiment  de 
'  Rbguinî  fous-lieutenant  en  1739  V  lieutenant  en 
174?  5  capitaine  lieiitertant  en  1747,:  il  fit  toutes 
.les  campagnes  de  cette  guêtre  en  Italie  j  quittale 
-fervice  du  roi  de  Sardaigne  au  prii^tems  de  1748, 
.' &  pkfla  le   14  Avril  de  cette  année,  à  celui  des 
Etats- Généraux,  comme  capitaine  commandant 
au  régiment  des  gacdes  Suides,  avec  rang  &  coin* 
miflîon  de  lieutenant  colonel.  Il  obtint  le  1 8  Mars 
r  176^9  h  oommilHûn  de  colonel  Second  major 


DE  H  0  L  L  A  N  D  f .  ^Î7 1 

Gémra^^x  majors. 

lieuienarit  en  173^  ;  Heutenanc  en  17381  capU 
^taîne  lieutenant  en  1741 1  obtint  une  compagnie 
dans  ce  régiment  en  1747  1  devint  fécond  major 
de  celui  d'Efcher  en  i7Si  i  premier  major  avec 
cotnmiflion  de  lieutenant  colonel ,  le  l  f  Août 
I7f8î  en  devint  lieutenant  colonel  effedif  le  10 
.\Mars  1760  i  obtint  la  commiflîon  de  colonel, 
le  2^  Avril  1764;  cobnel  commandant  duré, 
giment  d'Efcher  le  10  Juin  17661  général  major, 
du  24  Août  1772.  Retiré  le  même  jour  du  ré- 
giment, en  confervant  fa  compagnie  Sfon  état 
major  jufqu^à  ion  décès ^  arrivé  le  iO  Juin  I776». 
(  2J.  ) 
Jean  Louis  de  Martines ,  feîgneur  de  Bourgeod, 
&  coufin  germain  du  général  major  de  ce  nom, 
cité  dans  Tarricle  pétl\jlriemeî  naquit  le  iz 
Septembre  ifi^jeft  entté  le  6  Mars  1728,  au 
fervice  des  Etats- Généraux  »  comme  cadet  dans 
le  régiment  de  Chambrier  ^  obtint,  le  12  Avril 
17JO,  un  drapeau  dans  celui  de  Conftantt  fous- 
lieutenant  en  1737»  lieutenant  en  !740îcapu 
taine  lieutenant  en  1744 1  fut  blcffé  très  dange.' 
teufement  le  1 1  Mai  174Î  ,  à  la  bataille  de  Forv- 
tena!»  &  prifonnier  de  guerre  le  3oFévrie  174*^» 
à  Bruxelles*  avec  une  partie  du  régiment  de  Cont 
tant ,  qu'il  fut  difpenfé  de  fuivre»  fa  bleffare 


240  Serticb 


SeSion  IF. 


connaiffances  néceifaires  à  cette  vocation.  Il  fervil 
d^abord  en  Efpagne;  leva  en  1741»  une  com- 
pagnie dans  le  régiment  des  gardes  Suifles  dp 
duc  de  Modene  ;  &  fe  diftingua  beaucoup  en 
1742  ,  dans  la  Mirandole  afliégée,  à  la  tète  des 
grenadiers  de  ce  régiment,  avec  lequel  il  futprk 
la  même  année,  &  réformé  en  1744.  M.  Grenier 
entra  fur  la  fin  de  Février  1746 ,  au  fervice  des 
Etats. Généraux ,  &  y  leva  une  compagnie  francise 
de  200  hommes  f  avec  laquelle  il  entra  Tannée 

.fuivante  dans  le  régiment  de^^Cornabé;  devint 
major  du  troifîeme  bataillon  du  réginient  de 
Lillers  Vallon,  avec  commiiIîo.n  de  lieutetisqt 
colonel,  le  6  Mars  i^fij  lieutenant  colonel 
eiFedif-de  ce  bataillon  en  1754  ;  colonel  eotn- 
mandant  de  ce  bataillon ,  devenu  le  fécond  de 
Smiflaert  Vallon,  avec  commiffion  de  colonel, 
le  18  Mars  1766.  Premier  colonel  commandai;t 

.de  ce  régiment,  &  gouverneur  de  Gertruiden- 
bourg,   en  1770?  il  devint  en  177 f,  colonel 

^propriétaire  de  ce  régiment,  qui  prit  depuis  lors 
le  nom  de  Grenier  Vallon.  Général  major,  ^a 
sa  Juin  T779  >  &  c^^^G  de  préférence  par  les 

.  JËtats-Généraux ,  en  Oélobre  1 784 ,  du  conanian- 
dement  en  chef  d'un  corps  de  ffoo  homafi$9 

^pour  coqvrir  du  côté  d'Anvers,  leurs  frouôq» 

menacées 


DE  Hollande.  241 

nfTiiT'        ■   I  I   ■     Il       II 


Généraux  majors. 

y     . 

menacées  d'une  invaHon  impériale ,  fans  avoir 
follicité  ce  pofte  honorable.  Ayant  reçu  fur  la 
fin  de  cette  année,  les  renforts  nécefifaires  pour 
raâembler  ce  corps,  le  général  major  Grenier 
tira  un  cordon ,  &  fit  des  difpoûtions  admirables 
pour  mettre  ces  frontières  à  Tabri  de  toute  infulte. 
M.  de  Maitlebois  viÇit^t^  ce  cordon  au  printems 
de  178^,  donna  les  plus  grands  éloges  à  ces  dif- 
poiîtions. 

(27.) 

Rodolphe  Diethegan ,  baron  de  Salis ,  Grifon  l 
&  fils  aine  du  brigadier  Rodolphe  Antoine,  ba« 
Mn  de  Salis  ,  dont  nous  parlerons  fur  la  fin  de  la 
feâion  fuivante  ;  naquit  le  14  Juin  1719;  entra 
le  18  Avril  175  f  ,  au  fervice  des  Etats^Généraux 
comme  enfeigne  dans  le  régiment  &  la  compagnie 
de  fon  perej  fous-lieutenant  en  17 j7;  lieutenant 
en  17395  capitaine  lieutenant  en  17415  obtint 
cette  compagnie  le  22  Mai  174^5  major  du  rc- 
^giment  de  Planta,  le  16  Mai  17495  lieutenant 
colonel  du  régiment  de  Sprecher ,  le  10  Juin 
17621  il  obtint  la  commiilionde  colonel,  le  19 
Avril  1766.  Retiré  le  même  jour  du  régiment, 
à  caufe  de  fes  infirmités ,  en  confervant  fa  coni- 
pagnie.  Général  major  du  19  Juin  1779  >  &  mprl 
à  Bréda  le  12  Mai  1784* 

Tm$  VIII.  QL 


24t  SckTtct 


SeSioH  IF. 


(  28    ) 

Daniel  de  TOridl ,  iSu  de  la  plus  ancienne  no* 
bleâe  du  Dauphiné ,  qui  vint  (e   réfiigîer  en 
1^8?  t  après  la  revocation  de  Tédic  de  Nantes i 
aiu  pays  de  Vaud ,  cantoii  dé  Berile.  Il  fervit  le 
roi  de  Sardaigne  dans  le  régiment  de  SchttlM- 
bourg  »  dii  lo  Février  1^42  au  oô  Novembre 
1746  ^  fit  ces  cinq  campagnes  en  Italie ,  &  les 
deux  dernières,  comme  lieutenant  de  grenadiers} 
quitta  ce  fervice  fur  la  fin  de  cette  année  i  entni 
à  celui  des  Etats- Généraux  eh  Février  if47t 
comme  capitaine  dilns  le  troifîedie  tiacaiUon  du 
régiment  de  Waldek  infanterie  i  &  trotfîbme  aide- 
de  camp  du  princie  de  Waldek  \  onjor  dé  ce  ba* . 
taiilon  le  10  Juin  i7f  5  ;  obtint  la  comitiifBoii  de 
lieutenant  colonel  le  1 8  Mats  176^  devint  lieute-  1 
nanc  colonel  eifèélif  du  fécond  régiiàent  de  Wal- 
dek, avec  commilEon  de  colonel,  le  6  Novembre 
Jf66:  colonel  comniandant  de  ce  régiment  en 
1776.  Général  majot ,  du  xz  Juin  177^. 
(  29;  ) 

Hans  Frédéric  Stokar  de  NeUenfdtni  dt 
SchaiFiiaufen ,  &  iflu  d'utle  ancienne  fainillè 
noble  de  cette  ville  ;  eft  entré  en  17^  f ,  «s  {krnà 
des  Etats  »  Généraux ,  oomme  eiifeigné  dànsb 
xc^gimeui;  ^de  Goumêons  >  compagnie  Ini-Tliiitn; 


Ds  Hollande.  24) 


Généraux  majors. 


fous^lieuc^nanc  eii  if3f  i  lieutenant  en  1740; 
capitaine  lieu  tenant  en  1742;  il  palTa  la  même 
année  »  avec  cette  compagnie ,  dans  le  régiment 
de  Hirseli  &  leva  au  printems  de  174$,  une 
compagnie  dans  le  régiment  de  JeUM  SifarlêF  s 
en  fut  nommé  fécond  major  s  premier  major  e^ 
1749»  &  obtint  la  commiffion  de  lieutenant 
colonel»  le  ao  Novembre  i^Si*  Keûf(6riafnt  co-i 
lonel  effeâif  du  régiment  de  Bouquet ,  le  J  Oflo» 
bre  176^  \  il  ob(im  ift  commiffion  de  colonel, 
le  Xi  Mai  1 769}  devint  colonef  cofUmandâintf  en 
chef  de  ce  régiment ,  le  24  Aoà«  f  ^71,  Ginét^ 
major  «  du  »z  Juki  ijjj  :  retiré  le  même  jow  du 
régiment,  en  eonfervant  ià compagnie  &  four  état 
tnajor  v  &  devint  le  x^  Décembre  i  f  1^6 ,  colonel 
propriétaire  dn  régiment  de  Marthy. 

(  30.  ) 
Kan&LôtMS  Hirzél,  de  Zurich  i  eft  entré  en 
1737s  9^  fervké  des  £tat&- Généraux,  comme 
enfeigne  dans  le  régiment  de  HirzeU  il  Servit  dans 
les  gradée  fubalternes  jufi^u'e»  174}»  qu'il  de« 
^int  6afitain^  teemenànti  obtint  l^e  la  Mars 
174^,  0ne  compagnie  d^ûece  régimenft  ;  fecmid 
major  de  celui  d'Efeher  le  j  Février  17^8;  pre- 
mier major  le  1 5  Août  de  la  même  année  s  lieu- 
tenant colonel,  du  2(f  Avril  1764;  fécond  colonel 


244  Seryici 


SeBion  IF. 


commandant  de  ce  régiment  le  24  Août  ^^6é\ 
colonel  commandant  en  chef,  du  ;o  Août  1772$ 
général  major  du  22  Juin  1779  :  retiré  le  même 
jour  du  régiment ,  en  confervant  fa  compagnie 
&  fon  état  major.  Il  devint ,  le  22  Novembre 
1786,  colonel  propriétaire  du  régiment  d'Efcher» 

(  31.  ) 

François  Gabriel  de  Grofs ,  de  Berne ,  &  iflb 
d^une  ancienne  famille  patricienne  de  cette  ville: 
naquit  en  171  f,  &  entra  en  I7}4»  ^^  fervice 
des  Etats  •  Généraux,  comme  enfeigne  dans  le 
régiment  de  Confiant;  fous  lieutçnant  en  17J75 
lieutenant  en  1741  ;  capitaine  lieutenant  en  174^; 
il  obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment ,  le 
premier  Mai  l'JS^y  fécond  major  du  régiment  de 
Sturler,  en  1762;  premier  major  de  ce  régiment» 
le  premier  Mars  1765  s  lieutenant  colonel  du  ré- 
giment de  May ,  le  5  Août  176^  5  il  obtint  la 
commiflion  de  colonel  le  22  Mai  1758  ;  colonel 
commandant  du  régiment  de  May  le  24  Août 
177^  i  général  major  du  22  Juin  17795  &  re- 
tiré le  même  jour  du  régiment ,  en  confervant 
à  la  vérité  fa  compagnies  mais  fans  appointemens 
d'état  major,  qu'il  ne  tira,  du  refte,  jamais i 
ayant  obtenu  le  12  Mai  I7f9,  la  majorité  delà 
citadelle  deNamur,  &  étant  devenu  en  176^1 


DE  Hollande.  245" 


Généraux  majors. 


commandant  de  cette  citadelle.  Le  colonel  de 
Grofs  dtvint ,  le  iS  Mars  1774 ,  commandant  de 
la  ville  de  Namur ,  en  réfignant  le  même  jour  le 
pofte  de  commandant  de  la  citadelle.  Le  général 
major  de  Grôfs  fut  chargé  j  au  milieu  de  Mars 
de  17829  parles  Etats-  Généraux,  d^évacuer  la 
ville  &  citadelle  de  Namur ,  &  de  remettre  Tune 
&  Tautre  aux  commiffaires  de  l'empereur.  S'étant 
retiré  .à  Berne,  quelques  mois  après  cette  éva- 
cuation,'il  y  mourut  le  28  Février  178 T* 

SECTION     V. 
Brigadiers. 


Ce  grade  n'exifte  plus  au  fervice  des  Etats- 
Généraux  depuis  1747  j  il  fut  jufqu'alors  le  cin- 
quième &  dernier  grade  d'officier  général ,  qui 
répondait  à  celui  de  ce  nom  dans  les  fervices  de 
France,  d'Efpagne  ,  de  Sardaigne  &  de  Naples  ; 
commandant ,  tout  comme  les  brigadiers  dans 
ces  quatre  fervices,  plufieurs  bataillons  réunis 
en  brigade ,  étant  de  jour  à  l'armée ,  &  fe  rele- 
vant à  la  tranchée.  Le  général  major  Tfcharner 
fut  le  premier  brigadier  Suiâe,  au  fervice  des 

Etats- Généraux. 

.0.3 


246 


S  E  B  V  I  C  É 


Scâion  F. 


(  lO 

Hercules  de  Cîippol ,  Grifoti  *  &  îffu  d'une 
ancienne  faaiille  noble  de  ce  pays;  nâqutc  en 
l6j9l  fe  voua  d'abord  à  la  médecine,  &  fe  ren- 
dit pour  cet  effet  en  1 65  S  ,  à  L^yde  «  où  il  fit  fet 
études  jufqu'en  ifât,  qu'il  y  prit  fes  grades. 
Dégoûté  de  cette  profciïîon ,  le  dodeur  CappoL-A 

changea  en  1667,  contre  celle  des  armes  « 
entra  cette  année  au  fervice  de  France,  comme^^  aC 
fous-tieutenant  de  la  cumpagnie  Scuppa  ,  dans  le^^-K^^.i 
régiment  des  gardes  SuifTes  \  leva  en  1^72»  une^ 
compagnie  dnns  le  régiment  du  brigadier  Stuppa  s 
£t  à  la  tète  de  cette  troupe  la  campagne  de  167^  ,^ 
&les  trois fuivantes»  jcn Flandres»  ayant obteni^ir 
le  ro  Juillet  1677»  ta  majorité  de  ce  régiment  ï^ 
il  le  commanda  en  cette  qualité,  le  relH  decette^- 
campagne  &  la  fui  vante  ,  &  ie  difttngua  beaucoup^ 
le  14  Août  1678,  à  la  bataille  de  St.  Dénis.  Lô^< 
major  de  Cappol  s'écant  brouillé  en  i  688 ,  avec  It^  ^  ^ 
lieutenant  gétiéral  Stuppa*  colonel  propriétaire 
de  ce  régiment ,  qui  lui  avait  donné  divers  fûjett  ^^"^ 
de  plaintes  ,  quitta  le  fervice  de  France  fur  la  fin-*^  ^^ 
de  cette  année,  &  revint  dans  fa  patrie.  Il  leva^^"^^ 
au  printems  de  r6pj  ,  un  régiment  Grifon,  do 
2400  hommes ,  reparti  en  trois  bataillons  »  &  fcr- 
vic  la  même  année  &  celle  de  1^941  dans  le  Mi* 


T>E  Hollande.' 


Brigadiers. 


Janaîs ,  à  Ja  têcie  de  ce  régimept.  Le  colonel  d^ 
.Gappol  9iMtta  le  fefvice  ^'ECpagaç  ^  avec  !'9gréi- 
ment  de)|ii.copr  4e  A^adrid,  ppur  enueràcelui 
doB Etats ^Çen^^uxfQ  ji^/çv^ier  a.695 »  ?y^t C9« 
pituite  ^v^c  )C.  ,de  y^licçQÎer ,  ppj^r  I9  lieyée  d'ua 
régifQçaf  G^(p;i»  de  1600  hommes,  compofé 
de  huit  pç^jijigijuieji,  de  ;^Cp  hpmines  chi^cune»  & 
reparti  en  deu|c  Ipa^ailloçif ,  (^u'il  cQnduifit  en 
Hollande,  jj^fnt.éfé  Mfff^IP?  ^îS!^dj/sr  par  le  roi 
Guillaume  9  le  1$  Janvier  1701 ,  ilferyitàlatètc 
d'une  jb|rigs^  aye^  une  di{Un<34oa  marquée» 
pendant  ^a^campag^e  de  1 70^ ,  au^:  déges  de  Kev- 
ierCw;eoJi  &.de  ll^enlo,  de|  même  qii*è  Taflaut 
de  ta  oim^e^le  d[e  Liège;  &  durant  la  ^campa- 
gne  àe  ifoj ,  au  ilége  de  I^onn  &  à  Tatta* 
que  des  lignes  de  Vaes.  L^  brigadier  de  Cap- 
pol  ne  £è  dtftiçgya  pa^  n^pins  en  1704 ,  aux  ha- 
jiaiUes.du  Schellenb^rg  &  de  ^ôc;bftâtt  î  ^  e^  1 70^^ 
à  celle  4e  Ramilly  &  z^  iiégf  de  A^e^in ,  où  étant 
4e  trabchée  le  9  Août ,  il  fut  tué  d^n^  upe  fortie 
de  la  garuifon ,  emportant  au  to,i;Dl^eau  les  regrets 
4e  l'armée  aiÇégfa^te.  Enterré  ^u  fas  de  Gandt 
où  les  Etats.  Gcpéraux  lui^rem  élever  un  très- 
,beau  maufolée. 

(i.  ) 
Je£^n  àfi  Sacconai  y  '{ei|;i[veur  de  Burûnel  i  ilTa 

a4 


248  S  E  R  V  I  C  1 

SeSion  F. 


d'une  famille  de  la  plus  ancienne  noblefle  du  Pays- 
de- Vaud  ,  canton  de  Berne  ;   de  même  que  da 
Beaujolais,  ayant  fourni  depuis  1400  jufqu'en 
i7fo ,  divers  comtes  au  chapitre  de  Lyon.  Il  na- 
quit le  23  Septembre  1646}  encra  en  1664,  aï 
fervice  de  France ,  &  dans  le  corps  des  cadets 
gentilshommes  ;  paâa  le  10  Mars  1666,  dans  le 
régiment  des  gardes  SuiflTes ,  comme  enfeigne  de 
la  compagnie  de  Salis;  fous- lieutenant  en  167O1 
&  fécond  lieutenant  en  1672,  il  fe  diftingna  ex- 
trêmement à  l'attaque  &  à  la  prife  de  Woerden, 
ens'empàrant  d'un  ouvrage  ,  où  il  prie  deux  dra- 
peaux &  un  major  Hollandais  ,  après  avoir  reçu 
deux  coups  de  feu.  Lieutenant  de  la  compagnie 
de  Salis»    le  10  Avril   1673»   M.  de  Sacoonai 
donna  de  nouvelles  preuves  de  bravoure ,  !e  11 
Août  1674,  à  la  bataille  de  Senef  j  &  en  16771 
au  fiége  de  Valencienncs ,   ayant  attaqué  le  17 
Mars  ,  à  la  tête  d'une  demi- compagnie  de  grena- 
diers ,  une  demi,  lune ,  il  l'emporta  l'épée  à  la 
main ,  pénétra  dans  la  ville  par  la  porte  de  Mons» 
tandis  que  les  moufquetaires  y  pénétraient  par 
celle  de  Cambrai;  &  ayant  été  foutenu  par  le 
rcfte  des  grenadiers  de  fon  régiment ,   fuivis 
par    deux    bataillons   des  gardes  ,    il  contri- 
bua  beaucoup  ce  jour,  à  la  reddition  de  cette 


DE    HOLLâKDE.  249 


Brigadiers. 


place.  M.  de  Sacconai ,  qui  s'était  extrêmement 
iliftingué  dans  la  campagne  de  1676,  dans  lem^ 
tier  de  partifan^ft  s*y  fait  connaître  de  Louis  XIV 
par  diverfes  aélions  de  la  plus  grande  valeur» 
quitta  le  régiment  des  gardes  Suiffes,  le  lende- 
main de  la  prife  de  Valenciennes ,  &  fe  rendit  eti 
pofteà  Toulon  %  le  brigadier  Stuppa  l'ayant  folli- 
cité  d'entrer  dans  le  régiment  que  fon  frère  tadec 
venait  de  lever ,  comme  lieutenant  de  la  compa- 
gnie colonelle ,  avec  commifEon  de  capitaine; 
&  la  promefTe  d'en  obtenir*  la  première  compa- 
gnie vacante.  Embarqué  le  9  Avril  1 677 ,  ^  Tôifi^ 
Ion,  avec  le  régiment  de  Jeune  Stuppa,  fur  là 
flotte  du  maréchal  de  Vivonne ,  pour  la  Sicile , 
qui  débarqua  le  i6  à  Mefline ,  le  capitaine  de 
Sacconai  fut  choifi  de  préférence  par  fon  colonel, 
pour  faire  la  petite  guerre,  &  mis  à  cet  effet  à  la 
tète  d'une  troupe  de  1 30  volontaires ,  choifis  fur 
tout  le  régiment,  ayant  un  lieutenant  &  un  fous, 
lieutenant  fous  fes  ordres.  M.  de  Sacconai  fe 
conduifant  avec  autant  de  valeur  que  d'habileté 
dans  ce  métier ,  &  défolant  nuit  &  jour  les  Efpa- 
gnols ,  avec  fa  troupe ,  fut  chargé  fur  la  fin  de 
cette  campagne,  par  le  maréchal  de  Vivonne ,  de 
faire  une  defcente  fur  les  côtes  de  la  Calabre, 
avec  trois  barques  armées  en  courfe  &  montées 


par  fa  troupe ,  augmetuée  de  deux  piquets  du 
/égimetit  &  commandés  chacun  par  un  lieutenant* 
Cette  commillîûii  fut  exécutée  avec  tout  le  fuccès 
poilîble  par  M.  de  Sacconai }  qui  pendant  troii 
fen:iaines  ramafladans  ce  pays,  beaucoup  decoiv 
tributions  &  de  vivres,  quHl  ramena  les  derniers 
>ours  4e  Novembre  àMeiSne»  &  qui»  au  re- 
tour deceite  briHânte  expédition,  fut  étabîi  com* 
niandant  d'Agofta,  oùilrefla  jufqu'au  zo  Mari 
l6jS  t  que  le  maréchal  de  la  Feu  il  lad  e  retira  le 
régiment  4e  Jeune  Stuppa»  avec  les  autres  trou- 
pes Fraoqaifes  de  la  Sicile  ,  &  les  embarqua  fur 
)a  flotte  du  vice  amiral  du  Quènc-  Le  régimenc 
de  Jeune  Stuppa,  revenu  le  ii  Avril'à Toulon» 
reçut  ordre  de  fe  rendre  en  diligence  à  l'armée  dû 
maréchal  de  Luxembourg,  en  Flandres  î  &  y 
étant  ardvé  âu  milieu  de  Juin,  fervitau  blocus 
de  Mons  ,  ^  Te  tr^uv^  le  14  Août ,  à  la  bataille 
de  St*  Dénis  »  où  M,  de  S^conai  combattit  avec 
la  plus  grande  valeur  à  la  tète  des  grenadiers  :  il 
leva  après  la  paix  4e  Nimweguen,  &  au  mois 
d'Odobre  de  cette  année,  une  compagnie  fran- 
che de  200  hommes ,  m  Pays- de-  Vaud ,  &  de 
Taveu  de  la  régence  de  Berne  ;  entra  le  10  Mars 
^679,  avec  cette  troupe  dans  le  régiment  dû 
je^tmspa^jii  pçcMnt  ion  rang  &  foa  an* 


DE  Hollande.^  sf f 

T"      I   irvi    n      .      I 


Brigadiers. 


cienneté  de  capitaine ,  dont  il  était  le  cinquième  % 
&  époufa  11  2  f  Février  1680 ,  Marie  le  Cordelier 
de  Cheaeviere,  d'une  ^ncieniiie  (àmille  noble  & 
proteftantedu  Languedoc.  Le  chAteau  du.&igneur 
deVerneuil,  Qm  beau  père,  ayant  été  traité  en 
l6i6y  après  h  révocation  de  Tédit  devantes, avec 
la  plus  grandç  barbarie  •  par  jies  dragons  r  M.  de 
Sacconai,  pour  lors  en  garnifon  à  Villefranche 
.çn  RoujûEUonj  parvint  avec  le  fécours  de  fea 
^mis ,  à  fouftraire  cette  Ëunille  aux  fcenes  d'hor» 
reursdontcescontre.es  étaient  devenues  le  théâ« 
tre»  par  ordre  de  Louis  Xiy  »  &  à  Ia<;onduire  » 
de  même  que  fon  époufe ,  dans  fa  terre  de  ^jBur* 
(înel.  Le  marquis  de  la  Fare ,  commandant  de 
Montpellier;  avec  lequel,  M.  de  Sacconai  avait 
eu  l'année  précédente  une  prife,  comme  corn- 
mandant  du  troifîeme  bataillon,  en  garnifon  à 
Montpellier  pendant  deux  mois  ;  écrivit  en  cour  ^ 
^  voulu(  faire  un  crime  à  M.  de  Sacconai ,  de 
révafîon  de  cette  famille  proteftante.  Le  général 
Stuppa ,  patron  très-zélé  de  ce  dernier ,  parvint 
à  la.  vérité  à  calmer  le  reâentiment  du  miniftre; 
mais  il  ne  p.ut  en  échange,  obtenir  aucune  récom- 
penfe  de$  fervices  diRingués  rendus  par  M. 
de  Sacconai,  pendant  la  campagne  de  1684*  ^^ 
Catalogne,  à  la  tète  de  ce  troiûeme  bat^Uon» 


2f2  Serti  Cl 

ScSion  V. 


tant  au  paifage  du  Ter,  qu'au  (iége  de  GironnCi 
&  {urtout  à  l'aiTaut  donné  le  21  Mai ,  à  cette  placer 
ayant  emporté  un  baftion  Tépée  à  la  main,  il  s'y 
maintint  malgré  cous  les  efforts  des  affiégés ,  )u& 
^u'à  ce  que  les  ordres  réitérés  du  maréchal  de 
Beltefonds  Tobligerent  d'abandonner  ce  poilei 
Ce  général,  en  rendant  compte  à  M.  de  Louvoii  1 
de  cette  attaque  manquée,  donna  les  plus  grands 
étoges  au  troifîcme  Bataillon  de  Jeune  Stuppa  &i 
fbn  valeureux  commandant.  En  1689,  M.  de 
Sacconai  refuFa  de  paiTer  le  Rhin ,  &  de  conduire 
ce  trotfîeme  bataillon ,  où  il  avait  fa  compagnie t 
à  Kciferfvetth ,  malgré  les  or  drs  &  les  menaces 
du  lieutenant  général ,  marquis  de  Sôurdis  »  qui 
eh  écrivit  en  cour;  M.  de  Sacconai  en  fit  autant 
de  (on  côté,  &  foutenu  par  le  général  Stuppa  au- 
près de  Louis  XIV ,  contre  les  accufations  de  M. 
de  Louvoîs ,  il  fe  tira  fort  honorablement  de  cette 
affaire.  S^étant  diftingué  derechef,  le  i  Juillet 
1690,  à  la  bataille  de  Fleurus,  où  il  reçut  un 
coup  de  feu:  le  2  Août  1^92,  à  ta  fanglante 
Journée  de  Steinkerke  ,  où  il  commanda  d*abord 
te  fécond  bataillon ,  &  à  la  troifîeme  &  quatrième 
charge  tout  le  régiment  ,  blefllï  au  furplus 
très»  dangereufement  d'un  coup  de  bayonnette  & 
d'un  coup  de  feu  ;  &  enfin  le  29  Juillet  1693  »  i 


DE  Hollande.  ôfj 


Brigadiers. 


la  bataille  de  Néerwinden ,  où  il  commanda  le 
fecf^nd  bataillon ,  chargea  trois  fois  les  ennemis 
avec  la  plus  grande  valeur  &  s'empara  d'une  bac 
terie:  M.  de  Sacconai  prit  fa  démiflion  le  lo 
Novembre  de  cette  année ,  outré  de  voir  tous  Tes 
compagnons  &  qui  plus  efl:,  fes  cadets,  parvenus 
à  des  places  de  lieutenans  colonels,  donc  quel- 
ques-uns avaient  obtenu  même  des  régimens  s 
tandis  qu'après  une  fuite  de  fervices  fignalés^ 
icélés  de  neuf  bleflures  ,  il  n'avait  pu  obtenir  la 
commiflîon  de  lieutenant  colonel ,  malgré  les  foi- 
licitations  du  général  Stuppa  ,  parce  qu'il  avait 
déplu  deux  fois  à  M.  de  Louvois>  crime  irrémif- 
fible  chez  ce  miniftre  defpotique,  &  qu'il  fe  trou- 
vait noté  en  conféquence  ,  chez  le  marquis  de 
JSarbezieux,  tout  aufli  haut  &  aufE  vindicatif 
que  fon  père  &  fon  prédécefleur. 

Revenu  dans  fa  terre  de  Burfinel,  &  précédé 
par  fa  réputatioh  diftinguée,  Mr.  de  Sacconai 
reçut  fur  la  fin  de  cette  année ,  de  la  part  du 
lord  Gallovai  ,  la  propofition  de  lever  ,  au 
fcrvice  du  duc  de  Savoye  &  à  la  folde  d'Angle- 
terre, un  régiment  SuilTe  proteftant  de  1600 
hommes ,  divifé  en  deux  bataillons ,  &  compofé 
de  huit  compagnies ,  chacune  de  200  hommes. 
Mr.  de  Sacconai  ayant  capitulé  le  15  Janvier 


if4  Serticb 

Seaion  V. 


1694,  fous  Tagrcment  de  la  régence  de  Berne, 
pour  cette  levée  avec  le  chevalier  G>k8  •  miiiit 
tre  du  roi  Guillaume  auprès  des  cantons  pro« 
teftans  i  leva  ce  régiment  fans  délai ,  le  raflemUl 
au  printems  de  cette  année  à  Yvrée  »  où  il  dooni 
tous  fes  foins  à  le  former  &  le  dffcîpliner  »  en  ré* 
digeant  pour  cet  effet  une  ordonnance  militain 
trés-détaiUée ,  dans  laquelle  fe  trouvait  enoort 
Tezerdce  des  pîquiers  &  des  hallebardiers  1  qu'il 
fit  diftribuer  à  iês  officiers ,  & .  qui  étant  tombée 
entre  les  mains  du  prince  Eugène  ,    kri  donna 
grande  opinion  du  colonel  de  Saccdnsf  i  lequel 
ayant  conduit  foA  régiment  fur  la  fin  de  Man 
j69f  ,  à  Tarmée  alliée  ,  re<;ut  un  accueil  difljn- 
gué  du  duc  de  SaVoya  &  du  prince  Engene ,  & 
chargé  de  diverles  ejcpéditlons  dans  le  Milanaisi 
il  remplit  pleinement  Tattente  de  ce  grand  capi* 
taine.  Les  Etats» Généraux  ayant  pris  en  1697» 
le  régiment  de  Sacconai  a  leur  fervice»  (on  colo- 
nel le  coaduiCt  au  printems  de  cette  année ,  dans 
le  Brabant  Hollandais  \  fut  préfenté  par  le  lord 
Callo^ai,  au  roi  Guillaume,  prévenu  d'avancs 
par    le  prince  Eugène  fur  Mt.  de  Sacconailt 
qui  rhonora  dès  lors  d'une  bienveîllanee  mar- 
quée» &  daigna  le  confulter,  conjointement  ave» 
le  brigadier  Tfcharner  %  fur  le  fervice  des  trou- 


BB    HOLlAVDE.  2tî 


Brigadiers. 


pes  Suifles,  ainfi  que  fur  rétabliflemenc  de  leuf 
colonel  général.  Nous  avons  rendu  compte  dans, 
rarcicle  du  général  major  Tfcharner  ,  des  oblîga- 
dons  que  le  comte  d'Albemarle  eut  à  ces  deux 
officiers»  quUI  remercia  publiquement  fur  gû 
point ,  le  jour  de  fa  nomination ,  &  les  paya 
néanmoins  Tun  &  l'autre  de  la  plus  noire  ingra* 
litude  •  au  bout  de  quelques  années.  Le  régiment 
de  Sacconai  >  conduit  par  Ton  brave  chef,  ièrvit 
en  1702 ,  aux  fiéges  de  Keiferfwerth  &  de  Venlo» 
&  le  2}  Odlobre  à  Taifaut  &  à  la  prife  de  la  ci- 
tadelle de  Liège,  dont  le  commandement  fut 
confié  au  colonel  de  Sacconai ,  qui  demanda  ,  ea 
170  j  ,  après  la  prife  des  lignes  de  Vaes ,  à  fervir 
à  la  tète  de  fon  régiment ,  aux  (îégos  de  Huy  & 
de  Limbourg.  Ayant  fait  la  campagne  de  1 704 
avec  la  plus  grande  didinâion ,  il  fut  créé  le  10 
Novembre ,  brigadier  hors  de  fon  rang ,  &  établi 
commandant  de  Berg.op-zoom.  Informé  fur  la  fin 
de  Septembre  1705  ,  que  fon  épdu(è  était  à  toute 
eztrèitiité,  le  brigadier  dé  Sacconai  rédgna  le 
commandement  de  fierg-op.zoohi ,  &  y  ayant  été 
relevé  par  le  général  major  Tfcharner  ,  il  fe 
rendit  à  la  Haye  i  |où  il  fàlltcita  vainement 
pendant  deux  mois  un  femeftre  >  le  colonel  gêné- 
l»I  t'y  étaiit  bppofé.  Outré  de  ces  refus  peu  mi- 


SeBion    F. 


rires  »  h  brigadier  de  Sacconai  prie  fa  démiilj 
le  12  Décembre  17OJ*,  arriva  le  3  Janvier  17 
à  Burfinei  >  &  y  trouva  fon  époufe  morte. 

Le  landgrave  Charles  de  Heffe^Caffel  ,prévemJ 
par  fon  fils,  le  prince  Frédéric,  depuis  roi    ^e 
Suéde  ,  en  Faveur  du  brigadier  de  Sacconai  ,  t    ui 
fit  offrir  en  1707,  la  place  d1nfpc<fleur  généatal 
de  fes  troupes  ,  avec  le  grade  de  lieutenant  gér»  é- 
ral  &  un  régiment  d'infenterie-  Décidé  à  fe  vol»  ^c 
dorénavant   au  farvice  de  fa  patrie,  en  zjm-  ^'^ 
même  été  requis  par  la  régence  de  Berne  »  &  1^^- 
Mant  d'epoufer  en  fécondes  noces  Louife  de  CMm^  l'a- 
dieu Chabot ,  Mr.  de  Sacconai  remercia  le  fai»^  «*" 
grave  de  fes  offres  gracieufes.  Au  printems     ^^ 
170g,  la  régence  de  Berne  choidt  de  préfércrm   ^^ 
le  brigadier  de  Sacconai ,  pour  lui  conBer  ,  av 
le  grade  de  général  major,  le  commandement  > 
fécond  d'un  corps  de  6000  hommes,  comraan^^  ^^ 
en  chef  par  le  lieutenant  général  Tfcharner  ,  d^^*^ 
tiné  à  fou  tenir  réle<flion  libre  des  états  de  Neit-** 
châtel  &  de  Vallengin  ,  en  faveur  de  Frédéric       ^ 
roi  de  Pruffc  i  &  à  les  garantir  du  reffcntimei^"* 
de  Louis  XIV,   Au  printems  de  1713,  Mr,  c^^' 
Sacconai  fut  créé  lieutenant  général  de  la  répt-^^ 
blique  ,  commanda  Parmée  Bernoife  ,  conjointe 
ment  avec  le  général  Tfcharner ,  &  le  A  Juin 


e(? 

en 


DE  Rolland £•  tçj 

Brigadiers. 

^pres  la  retraice  de  celui-ci  »  Mr.  de  Sacconai  là 
commanda  en  chef,  &  mit  le  comble  à  Tes  fuccM 
précédens,  par  la  viâoire  complette  qu'il  rera« 
porta  le  2f  Juillet,  auprès  de  Villmerguen ,  fur 
l'armée  des  cinq  cantons  catholiques  ,  quoique 
plus  forte  du  tier>  que  celle  de  Berne  ,  ayant 
encore  tequ  deux  bleifures  à  cette  bataille.  Dèg 
qu'il  en  fut  rétabli ,  il  fe  rendit  le  jo  Août  à 
Berne»  pour  y  recevoir  la  récompenfe  de  fe8^'fg^' 
ir  jces.  Introduit  le  i  Septembre  en  confeil  fouve* 
r^in»  S.  E.  de  Willading,  avoyer  régnant  df 
«^tte  république,  annonça  au  général  de  Saccona% 
^     la  fuite  d'un  compliment  très- flatteur ,  que  la 
^  «gence  venait  de  l'admettre  au  nombre  de  fes 
^^^:^embres,  avec  rang  de  la  promotion  de  1710» 
^^n  le  gratifiant ,  de  même  que  fes  defcendans ,  de 
'■^  bourgcoifîe  patricienne  de  Berne ,  dont  Mr.  de 
^acconai  re<;ut  le  même  Jour  le  décret ,  en  date 
^u  ig  Août,  accompagné  d'une  chaîne  &  d'une 
'ïîédaille  d'or.   Il  obtint  en  ^722,  le  bailliage 
d*Oron,  &  ayant  terminé  fa  prcfeAure,il  s'établit 
^n  Novembre  1728  à  Laufanne,  &  y  mourut  le 
*7  Juillet  1729 ,  âgé  de  8}  ans ,  laiflant  entr'au- 
^es  un  fils  unique,  dernier  rejetton  de  celte 
iUuftre  famille ,  Marc  Charles  Frédéric  de  Sao- 
conai,  feigneur  de  Lille  &  de  BuriîneU  du  confeil 
Tmviii.  iR 


af8  Service 

SeSion  V. 


fouverain  de  Berne,ancien  gouverneur  de  Payera^ 
&  colonel  d'un  régiment  de  milices  du  Pays-de 
Vaud)  &  qui  réunie  à  tous  ces  titres,  le  piic 
jurécieux  datons;  celui  d'être  confidéré  &  chés 
de  tous  Tes  concitoyens. 

(  î.  ) 

Gabriel  May  ,  de  Berne ,  &  feigneur  d'Hu 
Qingue  ;  naquit  le  20  Février  1661  ;  eittra  er 
1678,  au  fervice  de  France, comme  enfeigne  darr^».^ 
le  régiment  d'ËrIach;  fous- lieutenant  en  itfSc^^  * 
lieutenant  en  1684  s  capitaine  lieutenant  ^^^^ 
1687  î  il  fit  avec  ce  régiment  les  campagnes  cr=*^ 
i689;i  de  1690  &  de  1691  en  Catalogne  ;  obtii 
le. 22  Novembre  1691,  une  compagnie,  à 
tète  de  laquelle  il  fit  la  campagne  fuivante  dar 
la  même  province ,  &  s'y  diftingua  au  fiége 
Rofes ,  où  il  requt  deux  coups  de  feu  :  il  quit- 
te fervice  de  France  à  la  fin  de  1692»,  &  pa£ 
le -22  Odobre  169J  ,  à  celui  de  Hollande ,  comnr^:::^^ 
major  du  régiment  de  Mullinen,  lors defa  levé^^*  * 
il  en  devint  lieutenant  colonel   le  18  Févrie 


1696 ,  &  colonel  propriétaire  le  10  Mars  1697'***'   * 
il  fut  admis  à  Pâques  1701  au  confeil  fouvcrai. 
de  Berne.  Le  coloiael  May  fervit  avec  une  grarid^^ 
diftincaion  à  la  tête  de  fon  régiment,  en  1702 
àTaflaut  de  la  citadelle  de  Liège  5  eni^oj» 


Bi   HollakdcJ  2f9 


Brigadiers. 


^ége  de  Bonn  &  k  l'atcaque  des  lignes  Françiifet 
-^e  Vaess  en  1704,  aux  .batailles  du  Schelleâ* 
berg  &  de  Hôchftatt»  de  même;  qu'au  ûége  de 
Traerbach  j  en  1706  »  à  la  bataille  de  Ramilljr  % 
'  &  en  ifoS,  à  la  bataille  d'Oudenardc»  afinfi 
qu'aux  lièges  de  Lille  &  de  Gand.  Brigadier  lu 
19  Avril  1709 ,  il  commanda  cette  campagne  utio 
1>rigade,  compofée  de  fon  régiment  iSc  de  celui 
^  de  Métrail  »  qu'il  conduifit  à  l'ennemi  le  1 1  Sep- 
tembre ,  dans  la  (anglante  journée  de  Malplaquet. 
^l  fervità  la  tète  de  cette  brigade»  en  1710»  au 
^ége  de  Douai)  en  1711  »  au  fiégedeBouchain» 
&  en  1712^  en  défendant  le  Quènoi»  où  ayant 
été  misengarnifon  avec  fon  régiment,  il  y  com- 
manda en  fécond,  fous  le  général  major  Ivoii 
^flîégés  par  le  maréchal  de  Villars  ,  le  16  SepJ 
Membre ,  ils  foutinrent ,  dans  cette  place  encore 
démantibulée  depuis  4e  dernier  (iége  par  lés  alliés  » 
ato  jours  de  tranchée  ouverte ,  au  bout  defquels 
'As  furent  obligée  dé  fe  rendre  le  9  Oélobre ,  pri- 
bnniers  de  guerre  avec  leur  garnifon*  Le  irégi- 
lenc  de  May  ayant  été*  réformé  en  partie,  &ett 
artie  incorporé ,  les  premiers ,  jours  de  Mars 
717 ,  le  brigadier  May  ,  tcès-mécontent  de  Cettô 
folution  des  Etats- Généraux  <  quitta  leur  fer- 
ce  le  10  Avril  de  la  même  années  obtint  à  Pâ- 

K  a 


z6o 


S  fi  R  T  t  C  i 


Scaion  F, 


quet  de  i^iSfle  bailliage  de  Moudon  ^  entra dant 
i-fcfcnaten  ifH»  &  mourut  le  14  Février  1747 
:^àgé  de  86  ans, 

C  4-  ) 
Vincent  Sturlcr»  de  Berne;  naquît  en  i€6^i 
entra  en  16S1  ?  au  fervice  de  France»  comme  erw 
:  feigne  de  la  compagnie  franche  de  Tfcharner, 
'&  fuivit  te  fort  de  cette  troupe  &  de  Ton  capi* 
laine I  (  voyez  art.  i*  de  la  fedion  précédente,) 
Il  quitta  en  1690,  avec  fon  capitaine,  le  fervice 
de  France  &  le  régiment  deHelTy,  comme  capi- 
taine lieutenant  de  cette  compagnie  i  leva  en  169^1 
une  compagnie  au  fervice  des  Etats  Généraux  & 
dans  le  régiment  de  Tfcharner;  major  de  ce  régi- 
ment le  10  Février  i6s6i  il  en  devint  le  10  Mars 
1702 j,  lieutenant  colonel»  &  fe  dillingua  la  même 
année  au  fiége  de  Keiferfwenh  &  à  Tailaut  de  la 
citadelle  de  Lièges  en  1703  ,  au  iîége  de  Bon» 
&  à  rattaquc  des  lignes  de  Vaes,  &  en  1704  ^ 
dans  la  Iknglante  campagne  d'Allemagne,  à  la  fin 
i^de  laquelle  Mr.  Sturler  obtint  la  commiffion  de 
r colonel  :  il  commanda  le  régiment  de  Tfcharner 
avec  une  valeur  fans  égale ,  à  la  bataille  de  Ra- 
flïiilly,  &  en  devint  colonel  propriétaire  le  20 
^Odlobre  de  la  même  année.  Le  colonel  Sturlet 
ïntinua  de  fe  diflingueri  la  tite  de  foq  régimenfi 


n 


BË    HOLLAKDI.  t6i' 

Brigadiers. 

tu  1708  >  à  la  bataille  d'Oiidenarde  &  au  fiége  d« 
miç ,  dans  lequel  il  reçut  deux  coups  de  feu  ;  ei^ 
1709  y  au  fiéçe  de  Tournai  &  à  la  bataille  de  MaÙ 
plaquet ,  où  il  fut  derechef  dangereufement  blefllSj 
&en  1710,  au  iîége  de  Douai,  ayant  été  créé 
brigadier  après  la  prife  de  cette  place ,  le  10  Juil- 
let de  la  même  année.  Le  brigadier  Sturler  fervit; 
la  campagne  de  1711  •  à  la  tète  d'une  brigade 
compofée  de  fon  régiment  &  de  celui  d'Albemarle» 
au  fiége  àe  Bouchain.  Il  fut  établi  (en  17 12 ,  com- 
mandant de  St.  Amand,  &  obligé  de  fe  rendrç 
prifonoier  de  guerre  avec  fa  garnifon  de  trois  ba- 
taillons, dont  un  de  fon  régiment  t  i  Mn  d'AU 
l^ergotti»  le  12  Août  de  là  même  année,  aprèg 
^être  défendu  pendant  douze  jours  avec  la  plut 
grande  bravoure.  Le  régiment  de  Stuf  1er  ayant 
été  fort  maltraité  dans  les  réformes  &  rédu(fUonSt 
que  les  Etats- Généraux  exécutèrent  parmi  leurs 
troupes  en  i^ïf  &  en  171 6,  le  brigadier  Stur- 
1^»  outré  de  voir  fes  fervices ,  &  ceux  de  queL- 
ques-uns  de  fes  capitaines,  auffi  mal  reconnus» 
^rit  fa  démiflîon  le- 1  f  Mai  17163  obtint  le  baiU 
liage  de  Berthoud  en  l'jfii^  &  mourut  à  Berne 
k  18  Oaobre  17J4. 


Semon   F. 


(  f.  ) 
^  Jean  Frédéric  de  Dîesbach ,  de  Fribourg  ;  levi 
en  1711  ,  pour  le  fetvice  des  Etats  Généraux 
un  régiment  Suîlfe  de  1600  hommes,  mi-partî 
catholique  &  procèdent  ♦  compofé  de  huit  com-^ 
pagnies  &  divifé  en  deux  bataillons.  Il  fut  créi 
brigadier  le  10  Mars  de  cette  année  ^  fori  régiment 
fût  reformé  les  derniers  jours  de  171 J  »  &  li 
brigadier  de  Diesbach  quitta  ce  fervice  en  1714^ 
pour  entrer  à  celui  de  l'empereur  Charles  VI, 
comme  général  major.  (  Voyez  à  Ton  fujet  t  le 
Volume  précédent  »  fer  vice  de  la  mtifon  d'Autri- 
che ,  généraux  d'artillerie  ,  art.  %.  ) 

(  «.  ) 

Jaques  François  de  Goumoens ,  feigneur 
Corcelles  &  d'Oppans,  de  Berne^St  iffu  d'une  très* 
ancienne  famille  noble  du  Pays-de-Vaud,  qui  ob^ 
tint  en  1632 ,  la  bourgç^pjfiç  patricienne  de  cette 
ville.  Il  naquit  en  i|5fO,,  fervit  çp  France  dans 
le  régiment  d'Erlach  &  dans  les  grades  fubalter- 
Ites»  depuis  i68f ,  jufqu'à  la  fin  de  169a,  &  El 
»^€c  ce  régiment  la  campagne  de  16S9,  &  les 
trois  fuivantes  en  Catalogne,  aprè^  laquelle  il 
quitta  ce  fervice  £^  pafTa  à  celui  des  Etats  Gêné* 
jBu»  au  prjntems  de  ^653 ,  comme  capitaine  lieu* 


I 


utri. 

f  de 


BË    HOLLAKDI.  £5r 


Brigadiers. 


en  1708  9  à  la  bataille  d'Oiidenarde  &  au  fiége  d« 
Liliç  f  dans  lequel  il  reçut  deux  coups  de  feu  ;  ea 
X709  y  au  fiéçe  de  Tournai  &  à  la  bataille  de  MaÙ 
plaquet ,  où  il  fut  derechef  dangereufement  blefllSj 
&  en  1710,  au  iîége  de  Douai,  ayant  été  créé 
brigadier  après  la  prife  de  cette  place ,  le  10  Juil- 
let de  la  même  année.  Le  brigadier  Scurler  fervit, 
la  campagne  de  1711  t  ^  la  tète  d'une  brigade 
compofée  de  fon  régiment  &  de  celui  d'Albemarle» 
au  fiége  de  Boucliain.  Il  fut  établi  (en  17 12 ,  corn- 
mandant  de  St.  Amand,  &  obligé  de  fe  rendra 
prifonnier  de  guerre  avec  fa  garnifon  de  trois  ba- 
caillons,  dont  un  de  fon  régiment  t  i  Mn  d'AU 
bergottî,  le  12  Août  de  là  marne  année,  aprèg 
i^ètre  défendu  pendant  douze  jours  avec  la  plus 
grande  bravoure.  Le  régiment  de  Stuf  1er  ayant 
été  fort  maltraité  dans  les  réformes  &  réducftions» 
qlie  les  Etats*  Généraux  exécutèrent  parmi  leurs 
troupes  en  if  Tf  &  en  1716,'te  brigadier  Stur«> 
1er ,  ouf  ré  de  voir  fes  fervices ,  &  ceux  de  queL- 
ques-uns  de  fes  capitaines,  auffi  mal  reconnus» 
prit  fa  démiflîon  lei  f  Mai  17163  obtint  le  baiU 
tiage  deBerthoud  en  i^Si»  &  mourut  à  Berne 
U  18  Oâobre  I7j4« 


Rî 


d'Albemarlc,  pattïcipa  avec  diftindion  à  toutif 
Us  aébons  de  guerre  »  de  170Z  à  if  12 ,  incluGve* 
ment  de  celle-ci  ,  de  ce  régiment ,  dans  lequel  il 
obcint  une  compagnie  It  10  Septembre  1708  >  fut 
réformé  en  1715  ,  &  placé  la  même  année  cona^ 
me  capitaine  dans  les  gardes  Hollandaifes  ,  en  y 
confervant  Ton  rang  d'ancfenncté  ,  fur  les  follici* 
tations  du  colonel  général  /dont  il  avait  fu  gagner 
les  bonnes  grâces.  Il  obtînt  en  17191  la  majorité 
du  fécond  batailtoti  de  ce  régiment  i  avec  rang 
&  commiilion  de  Iteuteaant  colonel  i  devint  en 
172?  p  premier  major  de  ce  régiment ,  avec  rang 
commiflîon  de  colonel  1  fut  créé  brigadier  le 
fT  Mai  1729  ;  lieutenant  colonel  effedif  de  ce 
tégiment  le  20  Odobre  17|0,  &  mort  à  laHayo 
'le  4  Février  ï7J7* 


(  8.) 

Rodolphe  Antoine,  baron  de  Salis,  Grifon  :  nlî 
qutt  en  iSSo  ;  entra  en  1698,  au  fervice  det 

fÊtats- Généraux  >  comme  enfeigne  dans  le  régi- 
ment de  Cappol  j  fons-licutenant  en  1702  »  lieu- 
tenant en  iyo6,  capitaine  lieutenant  en  1708»  ob- 

Ltint  une  compagnie  danî  le  régiment  de  Schmîdc 
en  17135  après  avoir  participé  à  toutes  les  a<5lion» 
de  guerre  de  ce  corps  ^  citées  dans  rintrodoiflio 


I 


ffriÉ^aanaMB— 1— KBBB—i 


Brigadiers. 


(de  mime  qjjq  dans  les'artic.  Cappol  &  Schmidt  i) 
major  de  ce  régiment  le  lo  Janvier  1722  9  il  en 
devint  lieutenant  colonel  le  2  Novembre  17^0» 
&  colonel  propriétaire  le  if  Mai  17^  5*  Brigadier 
le  19  Septembre  174;  >  il  fervit  avec  la  plut 
grande  dîftinâîon  à  la  tête  d'une  brigade,  pea« 
dant  la  campagne  de  1744,  &  le  Commencement 
de  celle  de  174c ,  jufqu'au  1 1  Mai  de  cette  année» 
qu'il  fîifr  tué  à  la  bataille  de  Fontenoi. 


Tatkau  aSluel  des  officiers  ginérmoù 

H  y  eut  au  fervice  de  Hollande,  un  général 
d'infanterie,  neuf  lieutenans  généraux,  vingt» un 
généraux  majors  ,  &  huit  brigadiers  morts.  En 
tout  J9  officiers  généraux  mons. 

Il  s'y  trouve  en  Septembre  1787 ,  un  lieute*' 
nant  général  &  dix  généraux  majors  vivans.  £a 
loot  onae  ofiiciers  généraux  vivans. 


%66  S  E  R  V  I  C  B 


chapitiIe   iiir. 

Régiment  des^gardes  Suiflbs;  fa  fof- 
mation  aâuelle  ;  uniformes  &:  arme, 
mens  ;  fon  état  major ,  Se  le  tableau 
aftuel  de  fes  capitaines. 

SECTION     ï. 

FORMATIOK     ACTUEtLI. 


Ce  régûnent ,  levé  au  priiitems  de  174g ,  dans 
les  cantons  proteftans  &  dans  les  Ligues-Grifes, 
eft'  comporé   aftuellemerit  de  huit' compagnies 
de  fufilieris ,  chacune  de  100  homtnes.,  fur  lef- 
quelles  fôn  choifit  une  compagnie  de  grena- 
diers par  bataillon  ;  &  fe  trouve  divifé  en  deui 
bataillons^  Le  canton  de  BeiTtie  ayant  accorde 
ïey  recrues  en  1761  ,aùx  cônïpàgnies  Steiguer/ 
Lerber  &  d'Aubonhe ,  ces  trois  com^àgtii'es^e 
été  dès -lors  réputées  Bernoifes,  les  deux  pre- 
mières ne  pouvant  depuis  ce  tems-là  être  com- 
mandées que  par  de«  bourgeois  de  Berne  ;& 
quant  à  la  troiiîeme  de  ces  compagnies ,  fon  cofli- 
inandement  roule,  félon  Tancienneté,  entre  les 
bourgeois  de  iferne  &les  fujets  de  cette  républi- 
fliue. 


DE  Hollande.  î6j 

nrtm   m    ■  Il  11 


SeSion  I.  Formation  aSuelle. 

Ukat  -  major  de  ce  régiment  eft  compofe  d'un 

^Icuel ,  d'un  colonel  commandant  ,  de  deux 

-^"Utenans  colonels ,  de  deux  majors ,  d'un  quar« 

^^^-maître ,  de  deux  adjudans ,  d'un  aumônier  » 

'^^n  chirurgien  -  major ,  d'un  tambour-major ,  & 

^-^n  grand-prévôt 

Chaque  compagnie  de  fufiliers  eft  compofee , 

^^>an  capitaine  &  d'un  capitaine  commandant, 

^3-^ant  tous  les  deux  rang  &  commiilîon  de  lieu- 

t^  :mnant  colonel  i  d'un  premier  lieutenant  &  d'un 

i^ciDond  lieutenant ,  qui  ont  tous  les  deux  rang. 

*^5^  capitaine  ^  d'un  enfeigne ,  qui  a  rang  de  prc-i 

iPs^vier  lieutenant  5  de  cinq  fergens  ,  de  quatre 

C^  -a^ poraux,  de  trois  appointés ,  de  trois  tambours 

Se  d'un  fifre,  d'un  fecrétaire  ,  d'un  chirurgien, 

A'mh  muficien,  de  quatre  trabans ,  d'une  pajre- 

\  morte  pour  le  commiflaire ,  &  d'une  autre  pour 
IwfoUiciteurs  ;'de  douze  grenadiers  j  &  enfin  de  * 
î8  foldats  faftiohnaires ,  divifés  avec  les  tam- 
bours &  fifres  en  fix  efcouades  ,  chacune  de  onze 
lommes ,  y  compris  un  caporal  ou  appointé , 
placé  à  la  tête  de  chacune  de  fes  efcouadea. 

Chaque  compagnie  de  grenadiers  eft  compOr 
i^ ,  d'un  capitaine ,  choifi  parmi  les  capitaines 
i^ommaiidians  i  d'un  lieutenant  9  d'un  fous-liev^ 


470  Service 


Seaion  IL 


largeur,  &  fur  chaque  devant  d'habit  huit  lo- 
sanges du  même  bordé ,  deux  en  double  furie 
derrière  de  l'habit ,  trois  fur  chaque  parement» 
un  peu  plus  grand  que  celui  de  Toificier ,  &  trois 
fur  chaque  poche  i  boutons  d'argent ,  point  d'é- 
guillettes ,  &  point  d'épaulettes. 

Les  fergens  de  fafiliers ,  ont  le  chapeau  borde 
en  argent ,  fans  ganfes  ni  floquets ,  &  font  armés 
d'une  hallebarde  &  d'un  fabre ,  avec  un  ceintu- 
ron blanc ,  ceint  fur  la  vefte.  Les  fergefas  de  gre* 
nadiers  font  armés  comme  les  officiers  de  cette 
troupe  ,&  portent  le  bonnet  d'ours  noir  ,  garni 
en  drap  bleu  de  roi ,  &  bordé  en  argent. 

Les  caporaux ,  appointés  &  foldats ,  tant  gre- 
nadiers  que  fufiliers,  ont  le  même  uniforme  que 
les  fergens  &  officiers^avec  vefte  &  culottes  blan- 
ches y  mais  outre  la  différence  de  la  finefle  du 
drap ,  celle  des  boutons  d'étàin  &•  des  épaulettés 
bleues ,  leur  habit  eft  garni  de  la  même  manière 
que  celui  des  fergens ,  feulement  avec  un  bordé 
de  laine  blanche  ;  lés  chapeaux  dés  fufîliers  font 
^  bordés  de  même.  Les  capcraiix  ont  pour  marque 
diftiiiâive  deux  épaulettes  blanèhes  à  franges , 
&  les  applohités  une  feule.  Toute  la  bufFetterie 
eft  blanche-,  &  les  gibernes  de  cuir  noir  veriiL 
Les  grenadiers  portent  le  boim^t  d'ours  tiovfs 


Seâion  IL  Uniformes  &  armemcm. 

Oaobre,&  guêtres  noires  du  i  Odobre  au  i 
Mais  les  unes  &les  autxes  garnies  de  boutons 
d'acier. 

Les  officiers  ont  outre  cela,  un  petit  unifor- 
me, qui  difibre  de  l'autre ,  en  ce  qu'il  n'a  pduj 
de  bordé  d'argent,  ni  des  allemarches,  mais  Cm- 
plement des  boutonnières  d'argent,  diftribuée«. 
fur  rhabit ,  de  la  même  manière  que  les  allemar- 
cbes.  Cet  uniforme  vient  d'elTuyer,  de  même  que 
le  précédent,  quelques  changemens,en  178^» 
towt  comme  celui  des  fergens  &  bas-officiers. 

Les  jDjSîciers  A^  fufîliers  portent ,  le  haufle-cpï 
d^afgent,&  l'écliarpe  orange,  paflee  en  ceinmroa 
fur  la  vefle.  Ils  font  armés ,  d'une  épée  d'argent 
a  garde  Suédoife ,  &  poignée  à  diainons  ^  avec 
une  dwgonne  argent  &  orange  5  &  d'un  efpon- 
ton.  Les  officiers  de  grenadiers  différent  dans 
Tuniforme  ^  en  ce  qu'ils  portent  de^  bonnets 
d^ours  noir ,  garnis  de  drap  bleu  de  roi ,  avec  brc^r 
derie  &  houpes  en  argent ,  avec  quelque  diffé-» 
rence  dans  les  grades.  Les  officiers  de  grenadiers 
font  armés  au  îùrplus ,  d'un  fuiîl  à  bayonnett^  i 
&  d'un  fabre  à  poignée  d'argent. 

Les  fergens  ont  l'habit  5  avec  le  même  collet7 
paremens  &  poches,  que  les  officiers,  le  tout 
garni  d'im  b^rdé  d'argent ,  d'un  demi-pouce  d| 


jya  Service 

Seaion  IL  Uniformes  &^r/nemem. 

tout  galonné  fur  toutes  les  tailles ,  à  la  livrée  de 
S.  A.S.  le  prince  ftadhouder.  Les  mufîciens  ont 9 
habit  Ueu  de  roi  ,  &  garni  d'allemarches  en  or» 
de  la  même  façon  que  Thabit  des  officiers  cft 
garni  d'allemarches  en  argent  ,  vefte  &  culotte 
demi  écarlate,toute  unies.  Chapeau  bordé  en  or« 

SECTION     III. 
État    MAJOR. 


Colonels. 

ï*.  FRéoÉRlC  May ,  feigneur  de  Kiefen,dc 
Berne.  Colonel  du  régiment  des  gardes  Suifles, 
depuis  la  levée  de  ce  corps  en  1748  ,  jufqu'à  fa 
mort  arrivée  en  1776.  (Voyez  lieutenans  géné- 
raux 5  article  6.) 

2*.  François  Augufte  de  Sandoz ,  de  Neuchâ- 
tel.  Colonel  du  régiment  des  gardes  Suifles  de- 
puis 1776.  (Voyez  lieutenans  généraux  ,  arti- 
cle 9.) 

Colonels  commandans. 
1*.  Alexandre  de  Watte ville ,  de  Berne  j  na- 
quit en  17005  entra  en  171 9  aufervice  des  Etats- 
Généraux,  comme  enfeigne  dans  le  régimens  df 

Goumoënsï 


5ri3/o«  7//;    État  major. 

Goùmùënss  rous-lieutenant  en  172  j  ^  lieutenant 
en  ijaj"  1  capitaine  lieutenant  en  1751  >il  obtint 
une  compagnie  dans  le  régimeutde  Sturler  ed 
17-^  j  i  major  de  ce  régiment  en  1744  *  ^^  ^^  ^^^^ 
campagne  &  les  deux  fuivantes  en  cette  qualité 
&  avec  la  plus  grande  diftinélion  i  ce  qui  lui  valut? 
le  zo  Mars  1746  ,  la  commiiîîon  de  lieutenant 
colonel, &  celle/^de. .colonel  le  i  Janvier  1748- 
Le  prince  d'Orange  plaça  le  colonel  de  Watte-r 
ville  le  If  Février  I7IJ.8  dans  le  régiment  de9 
gardes  Suiâès  5  en  qualité  de  colonel  comraan^ 
dant  de  ce  corps ,  dans  lequel  il  leva  une  compa-r 
gnie  au  printems  de  la  même  année,  en  con« 
iervant  la  fîemre  dans  le  régiment  de  Sturler  5  il 
ré/îgna  néanmoins  la  première  le  4  Mai  17  fo ,  à 
la  fuite  d'un  décret  du  confei]  fouverain  de  Berne 
du  iz  Avril  de  cette  année, qui  défendait  aux 
Bernois  &  aux  fu jets  de  cette  républiqucjofficier^ 
dans  les  fervices  avoués ,  d'y  pofleder  deux  com- 
pagnies à  la  Idds.  Mort  le  20  Septembre  I75'8- 

j:%  Béat  Louis  Steiguer ,  de  Berne.  Colonel 
commandant  du  régiment  des  gardes  Suifles ,  du 
aa  Odobre  17^8  au  10  Juin  1766-  (Voyez  gé- 
néraux majors ,  article  ifO 

j*.  François  Augufte  de  Sandoz ,  de  Neûebâ^ 
teL  Colonel  commandant  du  régiment  des  gar- 

Tome  VIIL  S 


274  Service 

^  .        ,„■■„.,,, j jqie;^ , 


Seëlinn  IIL 


des  Suifles,du  14 Mars  1770  au  a2Mai  177^ 
(Voyez  lieutenans  généraux ,  article  9.) 

4".  David  Louis  d'Auboiine  ,  du  Pays  de 
Vaudjcànton  de  Berne.  Colonel  commandant  du 
régiment  des  gardes  Suîfles  ,  du  zx  Mai  177^, 
jufqu'à  fa  mort  le  10  Novembre  i'j%6.  (  Voytt 
généraux  majors ,  article  16.) 

N.  B.  Cette  chaf  ge  n'a  pas  ètà  rempUe  depuis 
lors. 

Lieutenant  colonels.-  • 

I*.  Béat  Louis  Steiguer ,  citécî-deflPus.  Lieute- 
nant colonel  des  gardes  Sûiâes,  du  2:t  Janvier 
1748  au  2Z  Oftobre  ï7f  8- 

2^.  François  Augufle  de  Sandow,  cité  ci-det 
fus.  Lieutenant  colonel  des  gardes  Suifles,dtt 
îo  Juin  1766  au  14  Mars  1770. 

^^  Albert'WeifsdeMolehs,deBeme,Lfeii- 
tenam  colonel  des  gardes  Suifles ,  du  lô  Juin 
1766  au  10  Mai  1770, (Voyez  généraux  majors, 
article  ij. 

4<>.  David  Louis  d' Aubonne ,  cité  ici  -  deflSis. 
Lieutenant  colonel  des  gardes  SuîflTes  du  14  Marr 
1770  au  az  Mai  1776. 

f^  Jérôme  Lerber  ,  de  Berne  ^.nâqtiit  en 
1720  j  entra  en  17^9  au  fervice  des  Etats^Gené- 
r^ux  )  comme  eofejgne  dans  le  régiment  de  Cbn& 


BÊ  Hollande.  27f 

Etat  major. 

■     ■-■  - 

ant  )  y  {èmt  dans  les  grades  fubalternes }  paflk 
le  If  Février  1748  au  régiment  des  gardes  Suit 
Tes  «>  comme  capitaine  commandant  -,  obtint  la 
:ommii&on  de  lieutenant  colonel  le  14  Avril  de 
la  n;içme  année  ,  une  compagnie  dan$  ce  régi- 
ment le  2  Mai  1760,  &  la  commiflîbn^de  colonel' 
te  18  Mars  1766.  Second  major  du  10  Juin  de 
k  même  année  5  premier  major  du  1 4  Mars  1 770, 
fécond  Ueu£enant  colonel  du  10  Mai  dé  la  même 
amiée  >  &  mort  à  Berne  le  2  Avril  1774. 

6^  (Seorgès  Louis  Polier  de  Vernand  ,  de 
Laufanne,  canton  de  Berne.  Second  lieutenant 
colonel  du  régiment  des  gardes  SuiJSes  le  2; 
Avril  1774  ;  premier  lieutenant  colonel  de  ce 
régiment  depuis  le  zz  Mai  1776. (Voyez gêné- 
i^aux  majorS)  article  24.) 

70.  Frédéric  Louis  Hefs  ^  de  Zurich.  Se- 
cond lieutenant  colonel  du  régiment  des  gardes 
Suifles, depuis  le  zz  Mai  177e»  (Voyez  géné- 
raux majors5  article  zs-) 

Ma/ors* 

•  i*^.  François  Augufte  de  Sandioz  ^  cité  cî-det 
fus  î  premier  &  unique  htajor  de  cte  régiment  » 
depuis  la  levée  de  ce  corps  jufqu*au  lO  Juin 

1766. 
z^.  David  Louis  d^Aubonme»  cité  ci-^deflus^f 

$  a. 


276  Service 


Scaion  111 


premier  major  d«s  gardes  SuiiTes  du  lo  Juia 
1766  au  14  Mars  1770^ 

5^  Jérôme  Lerber  ^tite  çi-delTu»  j  fecond 
major  des  gardes  SuiiTes ,  du  10  Juin  1766  )& 
premier  major  de  ce  régiment  du  14  Macs  1770, 
au  10  Mai  de  la  même  année. 

4®.  Georges  Louis  Polier  de  Vemand ,  citp 
ci.-deflusi  fécond  major  des  gardes  SuÎjSes  du 
14  Mars  1770  ,  &  premier  major  du  lo  Maide 
la  même  année  au  Jtj  Avril  1774^    * 

f  ^  Rodolphe  Sturler ,  de  Berne,  &  fils  du  lieu- 
tenant général  de  ce  nom ,  dté.  avec  éloges  dans 
la  troificme  fedion  du  chapitre  précédent:  nâ- 
quit  en  17265  entra  en  1 740  au  fervice  des  Etats- 
Généraux,  comme  cadet  dans  le  régiAient&h 
compagnie  colonelle  de  fon  père  5  enfeigne  dans 
cette  compagnie  en  1741 ,  fous -lieutenant  en 
1 74a  Jieutenant  eii  1 744,capitaine  lieutenant  en 
1746.  U  pafla  leprintems  de  1748  au  régiment 
des  gardes  Suifles ,  en  qualité  de  capitaine  coflï* 
mandant;  obtint  la  commiflîon  de  lieutenant 
colonel  le  7  Juillet  1748  y  celle  de  colonel  le  iS 
Mars  1766 ,  la  place  de  fecpnd  major  le  loBbt 
1770 ,  la  compagnie  Lerber  &  la  place  de  pre-. 
mier  major  le  23  Avril  1774.  U  fe  retira  du  fer- 
vice  le  X  Août  177  j; ,  &  mourut  en  1779. 


DE  Hollande.^  277 

■I  ■  T?r  ■ 

Etat  inajor. 

6^.  Frédéric  Louis  Hefs ,  cité  ci-deflus  ;  le- 
"Cond  major  des  gardes  Suifles  du  i  j  Avril  1774, 
premier  major  de  ce  régiment  du  10  Août  177 y 
au  zz  Mai  177^. 

7^.  Hans  Jaques  Hirzel,  de  Zurich  \  entra  en 
1744  au  fervice  des  Etats  -  Généraux ,  comme 
cnfeigne  au  régiment  de  Hirzèl ,  fous-lieutenant 
en  1746:»  pajQTa  -au  printems  de  174g  au  régi- 
ment des  gardes  Suifles ,  comme  premier  lieute- 
nant de  ia  compagnie  de  Hirzel  ;  capitaine  com- 
mandant de  cette  compagnie  le  jo  Avril  I7f4t 
devenue  He&^  avec  rang  &  commiflionde  lieu- 
tenant colonel  ;  il  obtint  eeUe  de  colonel  le  24 
Août  1772.  Second  major  des  gardes  Suifles  du 
10  Août  I77f  ^  &  premier  major  de  ce  régiment 
depuis  le  22  Mai  1776. 

8°.  Hans  Jacob  de  Hartenberg  ;  de  SchafFhau- 
fen ,  &iflu  d'une  ancienne  famille  noble  de  cette 
ville  5  naquit  en  1728  5  entra  en  1744  au  fervice 
des  Etats-Généraux ,  comme  enfeigne  au  régi- 
ment de  Hirzel,  compagnie  Im-Thurn  5  fous- 
lieutenant  en  1746  ;  pafla  au  printems  de  174S, 
dans  le  régiment  de  jeune  Sturlerjors  de  fa  levée, 
comme  premier  lieutenant  j  pafla  le  z  Mai  i75'o 
dans  celui  des  gardes  Suifles  ,  comme  premier 
lieutenant  de  la  compagnie  Weifs  de  Mole  ns. 


Sc&hn  IIL   Etat  major. 


&  en  devint  capitaine  commandant  avec  rang  & 
commiflîon  de  lieutenant  colonel  Je  af  Février 
J7  j6.  II  obtint  cette  compiigme  le  lo  Mai  1770, 
la  commiilion  de  colonel  le  24  Août  177Z.5& 
Ja  place  de  fécond  major  du  régiment  des  gardes 
Suiffcs  le  22  Mai  1776.  Mort  le  lo  Mars  1779. 

9^.  Gabriel  comte  de  GoJofkin  »  feigneiu 
Kufle ,  naturalifé  depuis  I7f4  au  Pays  de  Vaud, 
canton  de  Berner  elt  entré  le  1  ï  Septembre  1762» 
;iu  régiment  des  gardes  Suiffes  ,  comme  capi- 
taine commandant  en  fécond  de  la  compagnie  du 
prince  d'Orange  ,  avec  rang  &  commiffion  de 
lieutenant  colonel  ;  commande  cette  compagnie 
en  chef  depuis  1764  i  obtint  la  commiifion  de 
colonel  le  24  Août  1 772  *  &  la  place  de  fecoad 
major  de  ce  régiment  le  i  9  Mars  1 779.         V 


S  S  Ù  T  I  O  N     IV. 

Tableau  des    gaedes   Suisses- 


1 


1^.  h  RAN^is  Atigufte  de  Sandox ,  de  Neu 
ehàtel.  Colonel  de  ce  régiment,  (  Voycsi  lieute 
ïians  généraux ,  article  9.) 

%\  Georges  Lotns  PoHer  de  Vdrnand  ,  d 
Xaufamie,  canton  de  Berne.  Premier  lieutenan 


DE   HOLLAI^DI.'  279 


Sea.  IF.  Tableau  des  gardes  SuiJJes. 

colonel  de  ce  regimefnti(Voyek  généraux  coajors» 
article  24.) 

3^  Frédéric  Louis  Hefs ,  die  Zuidch.  Second 
Heuttfnant  colonel  de  ce  régiment.  (Voyez^géné» 
raiix  majors  3  àmcle  25* .) 

-4^  Hans  Jaques  HÂrzel-,  d^  Zurich ,  &  t:it& 
dans  la  feâîon  précédente.  Pretolier  major  de  ce 
rêgrimeiit.     . 

5^  Gabriel  comte  de  Golofkift^^ité  dans  la 
^cftion  précédentes  commande  la  compagnie  du 
?^K"xiice  d'Orange,  &  fécond  majordeçe  régiment. 
<®.  Jean  Baptifte,  baron  de  Salis  ,<îrifon.  Eft 
^^ï^Trélc  I  g  Mars  17  S  %  au.  régiment  des  gaJrdes 
^^^i-iffes ,  compagnie  de  Salis  ;  fous-lieutenant  du 
^  ^  Mars  1 76 1 ,  premier  lieutenant  en  1 763  ,  ca- 
pitiiaine  commandant  avec  rang  &  commiifipn 
<ï^^  lieutenant  colonel  du  50  Juillet  I76f,  obtint 
c^"t:te  compagnie  devenue  Bély  de  Belfôrt  ^n 
^^^i ,  &  la  doiftmiffion  de  colonel  le  24  Août 

ï^7A. 

^.  Abraham  Georges  Schmidt,  du  canton 
^  Glarus  réformé  y  eft  -entré  en  17  fo  au  régi- 
ïî^ent  des  gardes  Suifles  ,côtnrtie  enfeigfte  de  la 
compagnie  "^eifs  de  Molens;  fous -.lieutenant 
«^'^  i7f  4 ,  lieutenant  du  26  Février  17^6,  fé- 
cond capitaine  commandant  de  cette  (jpmpagiiie, 

S4 


2%6  Service 

SeSAF.  Tableau  des  gardes  SuiJJes. 

avec  rang  &  côttimifEon  de  lieutenant  colonel  du 
2  Mai  1766  9  premier  capitaine  commandant  de 
cette  compagnie  devenue  Uartenberg,  le  10  Mai 
177O5  en  devint  capitaine  propriétaire  le  z^ 
Mars  17799  après  avoir  obtenu  la  commiiEon 
àe  colonel  le  i  Février  1774^ 

8^.  Gabriel  May ,  feigneur  d'Huninguen ,  de 
Berne  j  eft  entré  le  11  Août  17  5*9  au  régiment 
des  gardes  Suifles ,  comme  fous-lieutenaiit  de  la 
compagnie  Steiguer  9  lieutenant  du  z6  Mai 
1762 ,  fécond -capitaine  commandant  avec  com- 
miflion  de  lieutenant  colonel  le  z  Mai  1 766 ,  ob« 
iint  la  commiffion  de  ooionel  le  i  Février  1774» 
capitaine  commandant  en  chef  de  cette  compa- 
gnie le  2}  Avril  de  la  même  année;  obtint  la 
i^ompagnie  de  Tavel  le  4  Septembre  178 1. 

9^.  Frédéric  de  GraiFenriedt ,  de  Berne  5  eft 
entré  le  î6  Mars  1765'  au  régiment  des  gardes 
^  Suifles ,  comme  fous-lieutenant  de  la  compagnie 
Steiguer  ,  lieutenant  le  i  OAobre  ,  capitaine 
commandant  avec  rang  &  commiffion  de  lieute- 
nant colonel  du  24  Septembre  178 1 5  commande 
depuis  lors  en  chef  la  compagnie  du  général 
wajor  Steiguer. 


D£  Hollande.  281 

CHAPITRE    I.V, 

Eégimens  SuifTes  &  Grifons  ;  leur  forJ 
xnation  aâuelle  ;  leurs  uniformes  & 
-arméniens  ;  la  fuite  de  leurs  colo- 
xiels  ,  &  leur  haut  état  major. 

SECTION!. 

FoJllilATIOK     ACTUELLE* 


iV^lfiNT  indiqué  dans  l'introdudioji ,  l'époque 
d^  la  kvée  des  régiraens  SuilTes  &  Grifons  au 
fervicc  des  Etats -Généraux,  de  même  que  le« 
^JiVerfes  variations  qu'ils  ont  éprouvés  depuis 
l^^s  ,  nous  rendrons  ici  compte  de  leur  forma-. 
tion  aâuelle ,  &  dans  la  feûion  fuivante  des  ar- 
éoles uniformes  qu'ils  ont  en  commim ,  ainiî  que 
de  l'armement  de  leurs  officiers ,  bas-  officiers  & 
foldats  y  en  plaçant  ces  cinq  régimens  ,  félon* 
l'^udenneté  deleur  création ,  fuivant  la  méthode 
obfervée  dans  les  fervicès  de  France,  d'Efpagne 
&deSardaigne,&  par  cette  raifon  fuiviedans 
cet  ouvrage  ;  quoique  les  états  militaires  de  Hol- 
lande placent  ces  cinq  régimens ,  félon  le  rang  & 
ie  grade  de  leurs  colonels  propriétaire^  . 


Ol9 


Ces  cinq  régitnens  font  coïTipofés,de  douze 
compagnies  ,  chacune  de  loo  hommes ,  depuis 
I7f  i  à  i7Sf  5  &  de  ïfo  hommes  depi 
cette  dernière  époque  ,  fur  lefquelles  Toîi  ch 
fit  une  cotiipagiiie  de  grenadiers  par  batailli 
Chaque  régiment  eft  divifé  en  deux  bataillons , 
refpedivementde  éoo  hommes  avant  Taugmen- 
tari  on  j  laquelle  ayant  été  rcfoliie  le  lo  Février 
1 78f  ï  par  les  Etats-  Généraux,  fur  le  pied  de  f  o 
hommes  par  compagnies  y  compris  deux  bas- 
officiers,un  caporal  &  un  appointé ,  &  demandée 
de  leur  part  auac  cantons  proteftans ,  de  tîièaiè. 
qu'aux  Ligues -GrifeS  \  fut  accordée  par  les  unt 
&  les  autres  dans  le  courant  de  Mars  &  d'Avril 
delà  même  année.  Par  une  dernière  réfolution 
du  Jtg  Février  1787  ,  les  Etats -Généraux  vieo- 
nent  de  décider  ,  que  cette  augmentation  fera 
réformée,  en  la  laitîant  éteindre  peu  à  peu,  &  à 
mefure  que  les  ^ngagemens  feront  expirés»,  Lorf- 
que  les  compagnies  feront  à  200  hommes  ,  la 
prima  plana,  toujours  la  même  quant  aux  offi- 
ciers ,  fera  compofée  de  quatre  bas- officiers , d# 
deux  caporaux  &  de  deux  appointés  de  furplus. 
^Les  compagnies  étant  à  ifo  hommes  ,  la  prima 
plana  futaugmontc-e  de  deux  bas-oiHciers ,  d*un 
caporal  âgd'u^i  appointé. 


DE    HoLtANDE.  28t 

Formation  aSuelle. 

— — ^«^fc— — I     I  ■■■  II!      — — ^i— — ^ 

L'ëtat-major  de  diaque  régiment  «ft  compofé  5 
d'un  colonel  propriétaire ,  &  lorfque  celui-ci  eft 
officier  général,  d'un  colonel  comsiandarits  & 
d'un  lieutenant  colonel  par  régiment ,  avec  un 
major  par  bataillon,  qui  tous  ont  des  compàgnieis, 
parviennent  à  ces  places  par  leur  ancienneté  de 
capitaine  &  forment  le  haut  état  major:  les  au* 
très  officiers,  autrement  dit ,  petit  état  major  , 
font  comoofés  de  deux  adjudàns  avec  rai^d'en- 
feigne,  d'un  aumônier  ,  d'un  quartier -maître 
ayant  aulfi  rang  d'enfeigne  ,  d'un  chirurgien 
major ,  d'un  grand  prévôt ,  de  trois  fifres  &  de 
trois  prévôts  par  bataillon.  ^ 

La  compagnie  de  fufîliers  efl  commandée ,  par 
un  capitaine,  &  fous  lui ,  pàmn  capitaine -lieute- 
nant, un  lieutenant  5 un  fous- lieutenant  &  un 
énfeignei &fous  cescinq officîers^par  quatre  fer- 
gens,  trois  caporaux  &  trois  app<>iiités  y  en  adop- 
tant les  compagnies  à  100  hommes ,  vu  qu'elles 
vont  être  remifes  fur  ce  pied  :  fuivant  lequel 
chaque  compagnie  eft  en  oiftrè  cbrnpofée ,  d'un 
fecrétaire  ,*  d'un  chirurgien ,  de  dix  grenadiers , 
de  quatre  trabans-,  de  doux  tambôui's  ,  d'un  fifre 
ou  d'un  prévôt ,  de  64  foldats  faâionnaires  5 
avec  deux  payes  mortes ,  une  ^pour  le  commif- 
fionnaire  &  une  pour  le  foUiciteur, 


£84  Service' 

SeSian  I.   Formation  actuelle. 

'  La  compagnie  de  grenadiers  choifie  &  repar- 
tic  dans  les  fîx  compagnies  de  fufiliers  de  chaque 
bataillon  î  eft  corapofée  ,  d'un  capitaine ,  (c*eft 
un  capitaine -lieutenant  qui  occupe  ce  pofte), 
d'un  lieutenant ,  &  d^un  (bus-lieutenant ,  de  trois 
iergens ,  de  fix  caporaux,  de  deux  tambours  & 
d'un  fifre ,  &  de  60  grenadiers.  De  façon  que 
chaque  compagnie  de  grenadiers  monte  à  7f 
hommes» 7 compris  fa  prima  plana.      ^ 

Les  officiers  de  grenadiers  ,  toujours  choifis 
par  le  colonel  *  n'étaient  autrefois  attachés  i 
cette  troupe  que  pendant  une  année,  portaient  le 
chapeau ,  étant  armés  comme  les  officiers  de  fii- 
filiers.  Par  une  ordonnance  de  S.  A.  S.  le  prince 
fladhouder  »  approuvée  parles  Etats- Généraux 
en  Mars  1771 ,  les  officiers  de  grenadiers  refte* 
ront  dorénavant  attachés  à  cette  troupe ,  aufli 
long-tems  que  leur  grade  le  permettra  ;  ils  por- 
teront le  bomiet  d'ours  noir ,  garni  d'écarlatc  , 
bordé  d'un  galon  d'argent  feftonné  avec  une 
houpe  d'argent,  une  petite  giberne  de  cuir  noir 
vernie  qui  fera  garnie  d'une  grenade  en  argent  5 
&ils  feront  armés  d'un  fufil  à  bayonnette ,  auffi 
bien  que  d'un  fabre  à  branches  &  coquille  d'ar- 
gent. 


DE    HOLLAKDÊ.  "28f 

SECTION    IL 

Umifoa^es   et  armemei^s. 


Tous  les  habits  font  de  drap  bleu  de  roi,  dou- 
blés de  rouge,  vefte& culotte  blanches, excepté 
le  réginient  de  Stokar  :  boutons  d- argent  &  mafE- 
qués  fiir  bois ,  pour  les  officiers  &  bas-officiers, 
&  d'étain  argenté  pour  le  refte  de  la  troupe.  Les 
chapeaux  bordés  en  argent  pour  les  officiers  & 
fergens  de  fufiliers ,  &  bordés  en  laine  blanche 
pour  le  refte  de    cette  troupe.  Tous  les  cols 
font  noirs.  Les  guêtres  noires  du  lOdlobre  au  i 
Mai,  &  blanches  les  cinq  autres  mois  de  Tannée* 
Les  officiers  des  fufiliers  font  armés  d'un  eC 
ponton  &  d'une  épée  d'argent,  dont  l'uniforme 
varie  dans  chaque  régiment  5  mais  tous  ont  des 
dragonnes  orange  &  argent ,  de  même  que  les 
officiers  de  grenadiers.Tous  les  officiers  de  fu- 
filiers &  de  grenadiers  portent  le  haufle-col  d'ar- 
gent uni ,  &  récharpe  orange ,  ceinte  par  defliis 
la  vefte  en  ceinturon. 

Les  fergens  de  grenadiers  ont  leur  bonnet 
d'ours,  de  même  que  les  officiers,  à  la  réferve 
du  bordé  en  argent,  qui  eft  de  la  largeur  de  fix 
lignes,  &  de  la  houpe  qui  eft  plus  petite.  Ils 
portent  une  giberne  plus  petite  que  celle  des 


t'gS  Serti  CE 

SeSion  H.  Uniformes  &  çtrmemens. 

grenadiers  ;  &  font  armés  d*uti  fulîl  à  bayonnette 
&  d'un  fabre ,  ceint  par  deflus  la  vefte. 

Les  fergens  de  fufiliers  fo^t  armés  d'une  haï* 
lèbarde  &  d'un  fabre ,  ceint  par  deflus  la  vefte  i 
leurs  marques  diftindlives  feront  défignées  i    _^ 
chaque  régiment ,  Ton  en  ufera  de  m^me  à  Té-  ,^^ 
gard  des  drapeaux.  La  buffetterie  eft  blanche  &c^^ 
les  gibernes  de  cuir  noir.  Les  caporaux  ,  ap^^^ 
pointés  ,   grenadiers   &  fufîliers  ont  le  fabr^. 
ceint  par  deflus  la  vefèe  ,  &  les  fufiliers  en  pot 
tent  de  plus  petitls,  nommés  PalloLJch.  ;  les  uns  «^  ^ 
les  autres  font  au  furplus  armés  d'un  fufil       4 
bayonnette ,  de  même  tailTe  &  calibre.  Les  gtr^- 
nadiers  &  leurs  caporaux  ptorteiiç  le  boiin^ct 
d'ours  noir ,  gariii  en  drap  çouge ,  avec  un  bor ^Ç 
&  houpe  de  laine  blanche.  Les  tambours  &  ^* 
fres ,  font  à  la  livrée  du  colonel  propriétaire  ^® 
leur  régiment ,  portent  un  chapeau  pareil  à  cel  ^^^ 
des  fufiliers  ,  font  armés  d'un  fabre  ,  ceint  P*"''^^ 
deflus  hi  vefte  &  pareil  à  cehii  des  grenadiers. 


?t^ 


DE  Hollande.  28? 


SECTION    IIL 
RiOIMENT    DE    SXURLER. 


Ce  régiment^  fcvé  en  169  j ,  eft  uniquement 
attaché  au  canton  de  Berne ,  &  toutes  fes  com- 
pagnies ne  peuvent  être  pofFédées  que  par  des 
bourgeois  de  Berne ,  capables  de  parvenir  à  la 
régence  ^c  t;e  canton ,  de  même  que  les  places 
du  haut  état  major  -,  fon  uniforme  diftindtif  eft 
habit  bleu  de  roi ,  doublé  de  rouge  h  collet  en 
rëtrouffis  ,  revers  &  petits  paremens  fermés  , 
d^écarlate  pour  Fofficier  &  le  fergent,  &  de  drap 
ronge  pour  le  refte-de  la  troupe  :  boutons  mat 
tiques  fur  bois ,  unis  &  plats  ,  fcpt  petits  fwr  cha- 
que revers  &  deux  grands  au  deflbus  ,  trois  pe- 
tits fur  chaque  parement  &  trois  grands  fur  cha- 
que poche  qui  font  en  travers. 

Les  marque^  diftindlives  de  ce  régiment  font! 
Les  fctgens  ont  le  collet  j  revers  &  paremens 
garnis  d'un  bordé  d'argent.  Leô  caporaux  ont  le 
cc^et  &  les  paremens  garms  dhin  bordé  de  laine 
blanche  >  &  les  appointés  on^  les  paremens  ^ar«^ 
Ais  comme  les  caporaux. 

Les  drapeaux  font  aux  couleurs  du  canton, 
le^  quatre  quartiers  partagés  par  une  cfoix'blani 
dbe.  Le  drapeau  de  la  colonelle ,  eft  plu^  grand 


fit   HOLLAMOB.  2S9 


t»<>fci<t^M 


Régmênt  de  Siurkr! 


ûoii  d -Ërpâgne  avec  une  grande  diftinâion^  lien^ 
tenant  colonel  du  régiment  de  Goumoëns  le  m 
Mai  171 '6  y  en  devint.colônôl  propriétaire  te  jfc4 
Mars  1719 ,  &  lïiôtinit  à  Br^dàle  4  Juin  17^7. 

f*.  Jean  Rodolphe  Sturlei^ ,  de  Berne.  Obtint 
îe  régiment  "de  Goumoëns  le  2f  Juin  17  J7 ,  cA 
donna  la  démiflîon  le  6  Septembre  t7rf* 
(Voyex  lieutertans  généraux j,  artiole  j.) 

6^*  Béat  Louis  Sturler  >  de  Berne.  Obdht  U 
tégîmerit  de  Sturler,lé  xz  Septembre  i7fj') 
thortle  lô  Mai  177 J*  (Voyez  généraux  majon?^ 
article  i:^.) 

7<^.  Béât  Louis  de  Wattè  ville  ^  de  Berne  .2  na- 
quit en  1798;  entra  en  17^6  au  fervidedes  Etats* 
Généraux  j  èomme  enfeigne  dans  le  régiment  de 
Gouniôênis  5  fous^-lieutenant  en  1729,  lieutenant 
tn  1 7 j4j. capitaine  lieutenant  en  1759  ^  il  ob- 
tint uilê  compagnie  en  174^  dans  ce  régimenc 
'devemi  Stûtler  ^  &  en  devînt  hiajor  le  i  i  Mal 
1749  i  lieutenant  colonel  le  21  Avf-il  176;  ',  ço* 
iortel  commandant  le  i  y  Mats;  1 766 ,  &  colonel 
propriôàire  le  26  Mai  177^*  Mort  le  ig  ^oûc 

i77^ 

8»*  Charles  Stûrler  j  feigiieiir  de  Pumpliii* 
"dti  Berne  :  naquit  en  171 8  >  entra  en  17^6  dani 

Tome  VIIL  T 


290  SfiftYICS 

Seâim  m 


ernsmaoBÊBa 


le  régiment  de  Goumoëns  .comme  eufeignei 
fous-lieutenant  en  17^9  »  lieutenant  en  1742, 
capitaine  lieutenant  en  1 74f ,  obtint  le  6  Août 
I7f6  une  compagnie  dans  le  régiment  de  Stqr- 
1er,  dont  il  devint  fécond  major  le  ig  Man 
1766*  s  premier  major  du  Z2  Mai  1768  ,  Heute- 
nant  colonel  du  zi  Mars  1772 ,  il  obtint  le  régi- 
ment de  Watteville  le  10  Septembre  I77f. 
Mort  à  Venlo  le  if  Avril  1777. 

9®.  Gabriel  Sturler,  de  Berne;  naquit  en 
1721  5  entra  en  1759  au  fervicc  des  Etats- 
Généraux,  comme  enfeigne  dans  le  régiment 
de  Sturler  5  y  obtint  une  compagnie  le  igNo* 
vembre  17^8  5  fécond  major  de  ce  régiment 
le  zz  Mai  1768,  premier  major  du  21  Mars  1772, 
lieutenant  colonel  en  fécond  du  régiment  de 
Watteville  le  zz  Mai  177^  ,  premier  lieutenant 
colonel  du  régiment  de  Sturler  le  10  Septembre 
Ï77f,  devint  colonel  propriétaire  de  ce  régiment 
le  ig  Avril  1777. 

Haut  ùat*  major. 

Nicolas  Théodore  de  Goumoëns  ;  iflu  SxxSi 

ancienne  femille  noble  du  Pays  de  Vaud,  qui 

obtint  le  z6  Septembre. i6ja  la  bourgeoifîe  pa- 

.tticienne  de  Berne:  eftnéen  17^0»  capitaine 


DE     HoLLâNXIB.  291 

i^     I    fw^iur  II 


Régiment  de  Sttirler. 


lieutenant  du  i  Février  1 748,  ilî  obtint  une  com- 
pagnie dans  ce  régiment  le  af  Juin  1768  i  fé- 
cond major  du  7  Décembre  1776  ,  premier 
major  du  af  Avril  1777 ,  fécond  lieutenant  co- 
lonel du  IX  Avril  17^0 ,  premier  &  unique  lieu- 
tenant colonel  du  régiment  de  Sturler  du  xo 
Avril  1787. 

Vidor  Steiguer  d'Oron ,  iiTu  d'un^  ancienne 
&mille  noble  &  patricienne  de  Berne  :  capitaine 
lieutenant  dans  le  régiment  de  Sturler  du  i  Avril 
I7f  f ,  il  obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment 
le  17  Août  177  j  5  en  devint  fécond  major  le  z 
Oélobre  i778j&  premier  major  le  i  z  Avril  1780. 

Vincent  Muller  >  iflu  d'une  ancienne  famille 
patricienne  de  Berne  s  capitaine  lieutenant  dans 
le  régiment  de  Sturler  le  8  Juin  1765,  obtint 
luie  compagnie  dans  ce  régiment  le  6  Odobre 
1776,  en  devint  fécond  major  le  ai  Juin  178^- 

SECTION     IV. 
Régiment    de  May, 


CjB  régiment ,  levé  en  1596  >  eft  de  même  que 
le  précédent ,  uniquement  attaché  au  canton  de 
Berne ,  &  cela  depuis  les  augmeotations&  muu- 

T  2. 


29»  Seuvicé^ 


Semon  IF. 


tions  de  compagnies  qu'il  reçut  en  1741  »  nefe 
recrutant,  tout  domme  le  régiitient  deSturfer, 
que    dans   les  domaines    de    cette  république; 
Quant  aux  douze  compagnies  »  dont  il  eft  com- 
pofé ,  quatre  ne  peuvent  être  poflëdéés  que  par 
des  bourgeois  de  Berne  ,  &  les  huit  compagniis 
reftantes  roulent  entre  les  bourgeois  de  Berne  & 
les  fujets  de  cette  république ,  fuiVaht  leur  an- 
cienneté mutuelle*  Les  capitaines  dé  ces  deux  ré- 
gimens  font  élus  par  le  confeil  fouverain  de  Berne, 
qui  choifit  fur  laprêfcntation  du  colonel  proprié* 
taire ,  le  plus  ancien  capitaine  lieucenint  du  régi- 
ment ,  à  moins  que  par  des  infirmités ,  celui-ci 
lî'eùt  reçu  difpenfe  de  fervice ,  en  confervant  ies 
âppointemens  »  ce  dont  Ton  voit  de  tems  en  tems 
des  exemples  \  &  dans  toutes  les  éleâions  de  ces 
compagnies  >  le  colonel  préfente  deux  capitaines 
heutenans  à  LL.  £E.  de  Berne ,    pour  qu^elIes 
ajent  un  choix.  Les  colonels  ,  colonels  commao- 
dans  ,  lieutenans  colonels  &  majors  de  ces  deux 
régimens»  font  nommés  par  les  Etats- Généraux 
&  pris  dans  le  corps  des  capitaines  «  fuivant  Tao- 
eienneté  refpeâive  de  ceux-ci.  Le  petit  état  ouijor 
de  ces  deux  régimens  efl;  à  la  nomination  deleud 
colonels  propriétaires  rerpedlifs. 
^  L'uniforme  diftin^f  de  ce  régiment  efti  {khit 


DE  Hollande.  293 

y  .  ■  . .  — Tpy^  ■■  1 

Régiment  de  May. 

roificier^  petits  pareméns  d'écarlate  ,  fermés  par 
trois  boocons  d'argent ,  maftiqués  fur  bois ,  plats 
&  unis  ;  poches  en  travers ,  garnies  de  trois  bou- 
tons:; avec  une  aiguillette  en  argent.  Pour  les 
fergens ^  collet  en  retrouiCs  demi  écar late  9  bordé 
ep.  argent;.,  le  parement  de  même  étoffe  ,  un  peu 
plus  grand  gue  celui  de  l'officier ,  bordé  comm^ 
le  collet  ^yec  trois  agrémens  en  argent  Les  capo- 
raux ,  appointés ,  grenadiers  &  fufîliers ,  ont  ua 
collet  en  retrouilis  de  ()rap  rouge ,  le  parement 
de  même  éto£&,  qui  e(ï  comme  celui  de  l'officier 
pour  la  formie  &  la  grandeur  i  Thabit  garni  de 
boutpnnieres  blanches  en  laine. 

Les   marques  didinâives,  des   caporaux   & 
appointés  »  font,  ain(î  que  les  drapeaux,  de  même 
que  dans  le  régiment  deSturler. 
Colonels. 
I®.  Guillaume  de  Murait,  de  Berne,  fils  aîné 
de  Jeao  Bernard ,  tréforier  de  cette  république , 
&  iflud/une  famille  patricienne  &  noble  de  cette 
ville  ,  (dont  nous  avons  rendu  compte  dans  le 
fixieme  volume  ,  brigadiers,  art.  2.)  Guillaume 
naquit  en  i6j[i  >  entra  en  1669  ,  au  fervice  de 
France ,  comme  lieutenaot  de  la  compagnie  fran- 
che ,  de  fon  oncle  Louis  François  de  Murait ,  lieu- 
tenant colonel  du  régiment  d'Erlach  ;  commanda 

t  3 


294  Sebvicb 

Seaim  IV. 


cette  troupe ,  fit  voir  beaucoup  de  valeur  le  ii 
Août  i6f4  à  la  bataille  de  Sénef,  le  4  Juillet  1^77 
au  combat  d'Eppouille^  &  en  i6^g  an  fi^e  de 
Puycerda  ;  obtint  à  la  fin  de  cette  campagne  &  ï 
la  retraite  du  brigadier  de  Murait ,  fon  oncle ,  la 
commiflion  de  capitaine  commandant  de  cette 
compagnie ,  dont  il  devint  capitaine  efiêâif  en 
]  tf S4 ,  à  la  mort  du  dit  oncle.  Il  continua  de 
fervir  avec  une  diftindtion  peu  commune,  à  la 
tète  de  cette^troupe ,  jufqu^i  la  fin  de  la  campa- 
gne de  \6^%  j  qu'il  quitta  le  fervice  de  France.  U 
entra  en  169;  ,  au  fervice  des  Ecats-Généraux  9 
comme  lieutenant  colonel  du  régiment  de  Mulli- 
ncn  5  &  leva  en  1^96,  au  même  fervice,  unis- 
giment  Suiâe  de  1200  hommes ,  compoféde  ûi 
compagnies ,  chacune  de  200  hommes ,  &  reparti 
en  deux  bataillons,  qui ,  en  1701  ,  furent  aug- 
mentés de  deux  nouvelles  compagnies ,  de  même 
force  que  les  précédentes.  Le  c#lonel  de  Murait, 
ayant  conduit  fon  régiment  à  Parmée  alliée,  au 
printemsde  1702,  fut  bleifé  mortellement  le  9 
Juin  au  fiége  de  Keifcrfverth  ,  &  s*étaat  6it 
tranfporter  àDuflcIdorp,  il  y  expira  le  Ij  de  ce 
mois.  Officier  d'un  mérite  très-rarc,  générale- 
ment coofidcré  &  regretté. 
^?.  Charles  de  Montmollin ,  de  Neuchâtcl ,  & 


ht  Hollande.^  29f 


Régiment  de  31ay. 


iflu  d^une  ancienne  famille  noble  &  erès  *  îlluftréc 
de  cette  ville  j  naquit  en  l^fio,  &  hvv\i  en 
France  dans  le  régiment  de  Jeune  Stuppa,  depuis 
1579  jufqu'en  Novembre  1692  ,  qu'il  quitta 
ce  (ervice  par  mécontentement,  en  qualité  de  capi- 
taine commandant  II  paifa  en  169^  ,  à  celui  des 
Etats  Généraux  ,  en  levant  une  compagnie  dans 
le  régiment  de  Mullinen  /de  même  que  fon  frert 
cadec  François  de  Montmolin.  Le  mérite  diftin- 
gué  de  ces  deux  officiers  ,  engagea  le  colonel 
Guillaume  de  Murait  en  1656^  a  choifir  Tainé 
poui  lieutenant  colonel  &  te  cadet  pour  major  du 
régiment  Suiffe  qu'il  venait  de  lever.  Charles 
obtint  le  régiment  de  Murait  le  x  Juillet  1702  » 
fit  cette  ampagne  &  les  deux  fuivantes  avec  U 
plus  grande  difttndion  à  la  tête  de  fon  régiment  » 
&  fut  tué  le  l|  Août  1704.  k  la  bataille  d'Hôeh- 
Ô^tc  ,  en  faifent  des  prodiges  de  valeur  .  fécondé 
par  fon  frère  François ,  devenu  le  x  Juillet  1702 , 
Ueutenant  colonel  de  ce  régiment  ^  qui  ayant  été 
bleâe  mortellement,  expira  le  2z  Septembre  à 
Donawerth  ^apres  avoir  éti  nommé  le  lO  du 
même  mois  par  les  Etats- Généraux,  colonel  du 
régiment  de  Montmolin. 

f**.  Daniel  de  Chambrier,  deNeuchâtelî  oW 
tint  le  régiment  de  Montmolin  le  %%  OAobre 

T4 


296^  Seuyiçb 

SeSion  IF. 


1704,  &  s'endémitl^.i  Septemibre  1728.  (Vojea 
g^ér^ux.  majors ,  «rtielf  3.) 

4^.,  Samuel  Conftani ,  de  Laa(anne  ,  antofi 
4e  Berne }  pbûnc  le:  régiment  de  Chambrier  le  t 
Septembre  171S  s  mort  à  Laufanne  le  4  Févriee 
}7^  6.  (  Voyez  iieutenana  généraux  «  artide  x) 
.  f  »^  Charles  Antoine  Sturler^  doBràiei  obtmti 
le  régiment  de  Coqftantl^.l^Mars  I7tér:  iDort 
1&  20  Septembre  1 7  64. 

6^.  AmedéeMay.,  de  Berne ,  &  frère  cadet  da 
lieutenant  général  de  ce  nom;  nâqtâtteD.1704^ 
entra  en.ijzz  ,  au  feiî vice  des  £tats<rGenéiaitXir 
eomme  enfeigne  dans  le  régiment  de  Chambrier  § 
Cous  -  lieutenant  en  I72<i,  lieutenant  en  1719»* 
capitaine  lieutenant  en:  171'^  £  il  obtint  en  1742 1 
vne  compagnie  dans:  lé  régiment  de.ConffauiCi 
dont  il  devint  major  ep.  174521.  eût  la  comniffioii 
de  lieutenant  colonel  le  i  Novembre  1747»  oUi 
tint  en  17491  la  grande  ma)6rité  de  Graves  de^- 
vint  le  i^Miirs  I7f^»  lieutenant  colonel  etfcâif 
du  régiment  de  Sturler;  le  iç  Mars  176;  »  co- 
lonel commandant!  en  fécond ,  &  en  devint  eolo* 
«el  propriétaire  le  19  Odlobre  1764:.  more  à 
Grave  le  ^  Juin  176  f,  . 
.7^;  Frédéric  May*  de  Berne  i  obtint  le.  régi- 
rent dfe.May  U  ap  Juin  lyH*  (  Voye?  généraux 
majors,  ai-ticle  21.} 


DI     HOLLAKbi.  £9^ 


H 


Régiment  de  May. 


Haut  état  ^màjdr. 
Jufte  Conftaiit,  croifietne  fils  du  lieutenant 
général  de  ce  nom ,  de  Laufanne  ,  canton  de 
Berne  ;>  capitaine  lieutenant  dans  le  régiment  de 
fon  père ,  lé  X%  Novembre  1747 1  il  obtint  une 
'  compagnie  dan»  ce  régiment  le  29  Avril  1764  » 
ea  devint  JuaiorlfiiSL  Ayxil  176S  »  fécond  iieo- 
tenant  colonel^  le  li  Avçil  1774,  premier  lieu- 
tenant  colonel*  le  23  Juin  1779  i  colonel  com- 
mandaftt  avec  x^diftmiifion'  dé  'eolbnel  le  8  Dé- 
cembre 17791 -     - 

^  Sigifmoiid^tpguex^,  d'Oroni,  fi;çrç  cadet^dti 
général  major.de  ce  nom ,  iffu  d^une  ancienne  fa*^ 
inille  noble  &  p^cripieqne  de  Berne  %  capitaine 
lieutenant  dans  le  régiment  de  Confiant  du  ao 
Janvier  1748  ;  il  obtint  une  compagnie  dans  ce 
régiment  du -ii  Juin  1764,  en  deyÂnt.  fécond 
major  le  21  Mai  iijz%  premiei:  mâjor  le  1 1  Avril 
;(774,  fécond  lieutenant  colonel  du  if  Juillet 
Ï775  ,  premier  lieutenant  colonel  du  8  Décem* 
bre  17791  unique  lieutenant  du  iz  Février  1 78  f. 
Benjamin  Burnand ,  de  Moudon  ,  canton  de 
Berne  >.  capitaine  lieutenant  dans  le  régimçnt  de 
Coudant  du  20  Juin  17481  obtint  une  compa. 
jgnie  dans  ce  régiment  le  14  Avril  1755*  »  en  de* 
vint  fécond  major  le  15  Juillet  1776,  premicç 
major  le  xz  Février  i78y. 


m 


Service 


SeSion  IK  Régiment  de  May, 

Albert  Jérôme  Cf oufaz ,  EU  altié  du  général 
major  Je  c€  notu  j  de  Laufanne  f  canton  de  Berne  ^ 
capitaine  lieutenant  dans  le  régiment  de  G^nlhnt 
du  7  Décembre  lyfo,  il  obtint  une  compagnie 
âàm  ce  régiment^  le  g  Novembre  17S1  ,  &  en 
devint  fécond  major  le  22  Février  1785.  ^d 

SECTION     V. 

RÉGI  ME  NT     DE    S  C  H  M  t  D  T. 


[Ck  rigiment  »  levé  en  Iff9f ,  par  Hercolcs 

[C^ppot ,  avec  Icconfentement  des  Ligues- Grîfe^ 

[àe  tire  fes  recrues  que  du  territoire  de  ces  trc 

[fépubtiques  $  auxquelles  il  e(t  entièrement  atr 

[çbé  ,  &  les  dou^e  compagnies^de  ce  régiment  1 

>uvant  être  poffedees  que  par  des    capitaine 

[Crtfons  »  ou  de  la  Valtelîne ,  comté  de  Bonnio 

&  de  Chiavenna.  Nous  avons  cru  devoir  placer 

dans  ce  livre,  tout  comme  dans  l'édition  précé- 

iente,  le  régiment  de  Schmidt  après  celui  de 

May ,  quoique  levé  une  année  auparavant  »  parce 

qtie  dans  les  incorporations  de  171 6  &  de  171S1 

îe  régiment  de  Cbambrier,  aujourd'hui  Majr» 

ent  fur  fix  compagnies»  quatre  Bcrnoifes  de^  rc*.j 

gimcni  de  May  «Se  de  Sturler^ 


DE  Hollande^  £9$ 


Se3ioft  V.  Régiment  de  Scbmidt 

L'uniforme  dittindtif '  de  ce  régiment  eft ,  quant 
à  rofficier ,  collet  eti  retrouiis  &  paremens  d'é- 
carlate ,  qui  (ont  petits  &  en  botte ,  garnis  de 
trois  boutons  i  poches  en  travers  &  garnies  de 
trais  boutons ,  qui  font  maftiqués  fur  bois  »  plat& 
&  façonnés  en  iozange.  Quant  aux  fergens ,  leur 
uniforme  ne  diâfere  de  celui  de  i'offidier  »  que  pac 
la  qualité  des  draps,  ayant  pour  marque  diftinc- 
tive ,  une  épaulecte  lozangée  en  orange  &  argent 
fat  répaule  gauche.'Les  caporaux  ont  deux  épau« 
^ettes  de  laine  blanche ,  lozangées  en  orange  »  les 
appointés  n'ont  qu'une  épaulette  comme  celle  des 
<iaporaux ,  &  fur  l'épaule  gauche.  Les  grenadiers 
&  fufiliers  n'ont  qu'une  épaulette  orange,  mais 
fans  houppe.  Le  drapeau  de  la  colonelle ,  plus 
grand  que  les  autres ,  efl:  blanc ,  avec  une  car- 
touche au  milieu ,  remplie  par  les  jarmes  des  Fro« 
vinces^Unies  ;  les  autres  drapeaux  font  aux  cou« 
leurs  du  colonel ,  &  les  quatre  quartiers  partagés 
par  une  croix  blanche. 

Coloneb. 

x^.  Hercules  de  Cappol ,  Grifon ,  leva  ce  ré- 
gimenten  169^,  &  fut  tué  te  9  Août  I706,  (Voy; 
brigadiers ,  art.  i.) 

z^.  ChrîftopheSchmidt,  deÇruneggj  obtint 
le  régiment  de  Cappol  le  17  Août  1706.  Mort 


joo  Servicb 


Seaion  F.   . 


à  Maeftrichc  le  30  Oélobre  17 jo.  (Voy.  généraux 
majors  ,  arc.  4.  ) 

-  j^.  Daniel  de  Reidt^  iflu  d'une  ancienne  £u 
mille  noble  de  la  Ligue*Caddée ,  où  elle  ie  réfugia 
en  I S 44  s  pour  caufe  de  religion ,  de  l'évèché  de 
Wurzbourg,   donc  elle  écaic  originaire  ».  &  qui 
reçue  le  11  Janvier  1676,  de  l'empereur  Léo-, 
pold  i  des  leicres-pacentes  en  confirmacion  de  fa 
nobleffe.  David  naquit  en  1^70;  entra  en  169^, 
au  fervice  d'Ëfpagne ,  dans  le  régiment  de  Cap» 
pol ,  comme  lieutenant  de  la  compagnie  colonelles 
quitta  ce  fervice  en  169 f,  avec  fon  colonel, 
pour  entrera  celui  des  Etats  Généraux ,  dans  le 
régiment  de  Cappol ,  comme  capitaine  lieutenant, 
de'lii  compagnie  colonelle ,  dont  il  devint  capi- 
taine le  27  Août  1705  y  &  obtint  Ja  majorité  de 
ce  régiment  le  ro  Juin  1710,  pendant  le  fiége 
de'Douai.  Le  major  de.Reidt  ayant  f^it  toutes, 
les.  campagnes  dq  la  guepre  de  la  fucceifion  d'EC* 
pagne  avec  beaucoup  de  r^pucacion^  devint  en 
1722,  lieutenant  colooet  dû  régiment  de  Schmidt» 
&  le  iç  Nbycnibre:  17^0 ,  colonel  propriétaire 
de  ce  régiment.  Moft  â  Bréd^  le.  i. Mai  17^5. 

4^.  Rodolphe  Antoine  »  bacon  de  Salis ,  Gri- . 
ftn^  Obtint  le  régiment  de  Schmidt  le  if  Mai 
if  ^5  f  &  fut  tué.le  f  1  Mai.  174;  ,  à  la  batailla 


DI  .HotLAUDË.  iOt 


Régiment  de  Scbmidt. 


de  Fontcnoi.   (  Voyez  brigadiers ,  article  6.  ) 

f*,  Jean  Baptifte,  baron  de  Planta  ,  de  Wil* 
denberg,  Grifon.  Obtint  le  régiment  de  Salis  le 
25  Mai  174s  •'  Mort  i  Berg*op  2oom  le  iz  Avril 
1 7  f  7.  f  Voy.  généraux  majors ,  art.  6.  ) 
»  •.  6^.  Henri ,  baron  de  Sptecher ,  de  Bernegg  ^ 
iflii  d'une  ancienne  famille  noble   de  la  Ligué 
des  dix  Jurifdiâions ,  &  frère  aîné  de  Jacob  UU 
rich  ,  mort  eh  1771  »  brigadier  au  fervice  du  roi 
de  Sardaigne  &  colonel  propriétaire  d'un  rég!- 
tnent  Grifon  d)e  fon  nom.  (  Voy.  dans  le  volume 
•précédent ,  fervice  de  la  maifon  de  Savoye ,  bri. 
^dierii ,  article  4.  )  Henri  naquit  en  1 7 10  ;  entra 
en  172S,  au  fervice  des  Etats* Généraux ,  comme 
eilfeigne  au  régiment  Grifon  de  Schmidc  ;  fous-» 
lieutenant  en  1729  9  lieutenant  en  173 1>  capi- 
taine  lieutenant  en  17339  il  obtint  le  15  Mai 
17;  f  ,  la  compagnie  colonelle  de  Reidt;  major 
du  régiment  de  Salis  en  1742»  devine  le  16  Mai 
I74f  »  lieutenant  colonel  de  celui  de  Planta,  & 
colonel  commandant  de  ce  régiment  le  2  Novem- 
bre 1748  ,  en  devint  colonel  propriétaire  le  zz 
Avril  17^7.  Mort  à  la  Haye  le  2  Février  I764, 
7^-  Jean  Chrétien  Frédéric  Schmidt,  Grifon. 
'Obtint  le  régiment  de  Sprecher  le  22  Février 
1764,  (Voy.  généraux  majors,  art.  17-) 


302  SlRTICB 


mm 


SeSion  F. 


Haut  itai'- major. 

Jean  Baptifte,  baron  de  Salis  »  Grifbn.  Capi- 
taine dans  le  régiment  de  Planta  du  lo  Uats 
1749;  major  de  celui  de  Sprecher  le  1 6  Juin 
1763  \  lieutenant  colonel  de  celui  de  Schmidtda 
24  Août  1768  t  &  colonel  commandant  de  ce 
régiment  du  16  Mars  1773. 

Gabriel  de  Sch varz ,  Grifon.  Capitaine  dans 
le  régiment  de  Sprecher  du  10  Mars  1762  ;  fécond 
major  de  celui  de  Sohmidt  du  16  Mars  177}  î 
premier  major  du  30  Juin  177;  ;  fécond  lieute. 
nant  colonel  du  31  Oâobre  1777  s  premier  liai- 
tenant  colonel  du  18  Mars  1782. 

Pierre  de  Jenatfch ,  Grifon.  Capitaine  lieote- 
nant  dans  le  régiment  de  Planta  du  24  Mars  174S; 
obtint  une  compagnie  dans  celui  de  Schmidt  le  8 
Avril  17665  fécond  major  de  ce  régiment  le  }l 
Odobre  1777  5  premier  major  du  9  Oâobre 
X781.  Difpcnfé  du  fervice. 

Daniel  Lorez,  Grifon.  Capitaine  tieutenaot 
dans  le  régiment  de  Schmidt  du  8  Septembre 
I7*î  5  obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment 
k  31  Odobre  1777;  fécond  major  le  9  Oâôbre 
ï78i  5  premier  major  le  z6  Novembre  de  la 
<nèmc  année. 


DE  Hollande.  ^o) 


Régiment  de  Scbmidt. 


Ulrich  Gonzett  Grifon.  Capitaine  lieutenant 
dans  le  régiment  de  Schmidt  le  i8  Juin  1767  ' 
obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment  le  if 
Oâdbre  1778  ;  &  fécond  major  de  ce  régiment 
le  26  Novembre  i?8i.  i 


SECTION    VL 

RéeiMBKT    DE     HXRZEL. 


JLes  cantons  proteflans  &  les  Ligues*  Grifeg  ao»^ 
cordèrent  en  Février  1701 ,  à  M.  de  Valkenîer* 
envoyé  extraordinaire  des  Etats-Généraux  auprès 
du  corps  Helvétique ,  la  levée  d'un  régiment  à% 
1600  hommes ,  pour  le  comte  d'Albemarle  ,  co- 
lonel des  Suifles  &  Grifons.  Ce  n'eft  que  depuis 
1747 ,  que  ce  régiment  eft  attaché  au  canton  de 
Zurich ,  &  ne  tire  fes  recrues  que  des  terres  de 
cette  république.  Ce  régiment  eft  depuis  lor9, 
compofé  de  douze  compagnies  ,  qui  ne  peuvent 
être  pofledées  »  de  même  que  les  places  de  colonel 
propriétaire,  colonel  commandant,  lieutenant 
colonels  &  majors ,  que  par  des  bourgeois  de  Zu-< 
rich ,  capables  de  parvenir  aux  charges  du  gou- 
Ternementj/de  ce  cantons  lequel  prit  en  174? t 


DE    HOLtA*PDfc  Î0f 

Régiment  de  Hirzel 


lats,  qui  font  petits,  ouverts  &  garnis  àé  trois 
boutons i  poches  en  travers,  auiS  garnies  dtf 
trois  boutons,  qui  font  d'argent,  mafliqués  faf 
bois  ,  plats  &  unis  5  le  chapeau  bordé  d^un  galotl 
d'argent  5, de  la  largeur  de  Ci  pouces,  avec  tirl 
cordon  &  Hoquets ,  en  argent  &  orange.  Pouf 
les  {èrgens  &  bas  *  officiers  ;  parement  de  même 
forme,  mats  plus  grand  «  garni  d'un  double  hoiii 
d'argent.  Les  caporaux  ont  deux  épaulettes  blam 
ches  à  houpes  ;  les  appointés  en  ont  une  feule  fuf 
l'épaule  gauche ,  les  foldats  &  grenadiers  en  ont 
aufS  une  ,  mais  fans  houpe.  L'habit  des  foldattf 
&  des  grenadiers  eft  garni  fur  le  devant  de  chaqatf 
côté,  de  fix  boutonnières  d'un  bordé  de  lairïdr 
blanche^  de  (]^atre  lignes  de  largeur,  deux  à 
dpux;  trois  de  ces  boutonnières  fur  chaque  pai^ 
remenC,  trois  fur  la  patte  de  chaque  poche  ^  & 
une  en  double  au  deflus  des  plis. 

Les  drapeaux  de  ce  régiment  font  àtïx  coùîeur^ 
du  colonel  propriétaire ,  &  les  quartiers  féparé^ 
par  une  croix  blanche  âanfiboyante.  Le  drapeau 
de  la  compagnie  colonelle  eft  plus  grand  ,  ayanc 
au  milieu  un  lion  eh  or,  tenant  dans  une  de  fe^ 
pattes  les  fept  flèches  allégoriques  de  l'union  ,  & 
dans  l'autre  patte  un  fabre  nud.  Ce  lion  eft  fur- 
inoaté  d'un  ruban  bleu  célefte  flottant ,  fur  la^ 

Tome  nu.  V 


3o6  S 1  R  V  1  c  1 


Seaion  FI. 


quel  on  voie  en  lettres  d'or  la  dévife  des  Etat^i^  «ts 
Généraux.  Concordia  res  parva  a-efcunt  &  Jifcorm0^:>''O9 
dia  magna  dilabuntiir. 

Colonels. 

i^.  Arnold  Jufte,  comte  d'Albemarle;  colool^^'o 
nel  général  des  Suifles  &  Grifons,  en  faveur  dus-V  *« 
quel  ce  régiment  fut  levé,  en  fut  le  colonel  prc:^'^^^ 
pfiétàire,  depuis  ifoi  jufqu'à  fa  more  t  le  i»  :x:  ic 
Avril  If  i8. 

2«.  Hans  Félix  Werdmuller ,  de  Zurich  ;  d^  Re- 
vint colonel  propriétaire  dp  régiment  d*Albc^*^^ 
marie,  le  12  Mai  171 8 5  mort  le 27  NovembrT^  ^" 
I72f.  (  Voyez  généraux  majors ,  article  2.) 

3^.  Salomoh  Hirzel ,  baren  de  Wôlflinguen  mrm  n, 
de  Zurich.  Obtint  le  régiment  de  Werdmuller  "^^  '^» 
le  2i  Décembre  172$";  mort  ie  4  Mars  175 fX  ""f* 
(  Voyez  général  d*infancerie.  ) 

4®.   Hans  Conrad  Efcher  de  Luchs  »  de  Zik:-^  ^^ 
rich.  Obtint  le  régiment  de  Hirzel,  le  2  Avri:'"^*^' 
iffÇî  mort  le  12  Odlobre  1786.  (Voyez  lieis— *• 
tenans  généraux ,  article  f .  ) 

50.  Louis  Hirzel ,  de  Zurich.  Obtint  le  régft^  ** 
ment  d'Efcher ,  le  22  Novembre  1 786.  (  Voye  -^* 
généraux  majors ,  article  30. 

Haut  état -major. 

Hans  Gafpard  Hirzel  de  Wôlflingucn,  troi-^^ 


DE   HOLIANDS.  JO7 

Briment  fie  HirzeL, 


fieme  fils  du  général  d!in&nterie  de  ce  lîom,  ds 
Zurich.  Capitaine  dans, Je  régiment  de  fon  père» 
legMttsrffOs  fécond  major  du  régiriYm  d^£r« 
chec»''Jei*^{  Avril  1754;.  ptemier  major  le  f 
Féfiièc.  1,75s  »  '^lieUtettanc  colonel  le:i4  Août  de 
la  inome  «nfléei  ft^mtt  lieutenant  colonel  le  30 
S«ptpiiib|r$  1773^1  0bticMtla:i)ommi^o|).  de  colonel 
le  .9Ljftro?ier  1.776^  &  oçflog^l  commandant  du 
régittfiôft  d^Efcber  du  25. Juin  1779V  ..  .-   .. 

fhWippcflém  Skcbmidt ,  déZurich.  Câpitàind 
iieutenanc  dans  Je  ré|;imcni:  de  Hirzel:  ^  le  1 }  Sep. 
tea^brei?54^  obtint  .iinè.compignie  dansle  ré- 
giment d'ETchec  le  10.  Mai  I77é>  fécond  majot 
de  ce  régiment  le  4  Mai  1779  ,  premier  .major  le 
iJk  JVfei4d  la  mènle  année  «  fécond  lieutenant  co- 
lonel le  4  Avril  178  J  )  premier  &  unique  lieute^ 
nant  colonel  en  1786. 

Jean  Jaques  Meyet,  de  Zurich.  Cagitaînd 
lieutenant  dans  le  régiment  d'Efcher  du  1 1  Aoftfi 
I758»  obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment: 
le  SoSeptembre  1776,  fécond  major  le  laMli 
17^9 ,  premier  major  le  4  Avril  178 ?• 

Hans  Jacob  Efcher  ,  de  Zurich.  Capitaine 
lieutenant  dans  le  régiment  d*Efcher  le  28  Odo* 
bre  i7f  8,  obtint  une  compagnie  dans  ce  régiment 
le  10  Mai  1777 ,  fécond  major  le  4  Avril  178/* 

V  z 


|o8 


S  1  R  T  ï  C  1 


SECTION    VIL 

RÉGÏMIK  T    Ùt    StO  KAR* 


Cb  régiment  tut  levé  au  printems  de  1748»  ] 
rJes  cantons  de  SchafFhaufeti,  de  Glarus  &  d'Aj 
kpetuell  rélorméj  &  la  ville  de  $>GaIK  à  la  fuit 
r  d'une  capitolation  fignée  le  10  Mars   de  cen 
P année,  entre  ces  troia  états  &  M*  de  HnreriifJ 
rvoyé  extraordinaire  des  Etats*  Généraux  a uprJ 

des  cfintons  protertans.  Ces  troi»  cantons  &  la  vil' 

de"S<  Gall  fourni ifent  les  recrues  à  ce  régiment] 
•dont  les  douze  compagnies  font  également  rep 
'  ties  entre  ces  trois  républiques  &  la  ville  de  1 
-Gatt  qui  en  a  iioc  ^  antant  du  moins  que  cel 
'eft'poffibleî  de  même  que  les  places  du  haut  étai 
"tnajor  j  quant  à  celle  du  colonel  propriéraire  ^  elle"' 
"^elt  donnée  par  les  £taes-Généraux ,  au  plos  ancien 

capitaine  du  haut  état  mDjar/Ians  égard  au  can- 
[^ton.  Toutes  les  places  d'officiers ,  depuis  le  colonel 

propriétaire  jufqu^à  renfeigne,   font  remplies  1 

lnommées  &  brevetées  fur  le  même  pied  que  dans 

Ue  régiment  de  Hirzel ,  dont  nous  avons  rendu 

compte  dans  la  fedion  précédente,  à  la  réferve 

néanmoins  des  capitaines  lieutenans  »  qui  routeot 
par  ancienneté, avec  ceux  de  leur  canton  refpe<Si£ 
L'uniforme  diftindif  de  ce  régiment ,  était  en- 
core en  1735  j  pour  toute  la  troupe ,  habit  >  velli 


DE  Hollande.  }09 

Régiment  de  Stokar. 

&  culotte  bleus  s  Phabic  doublé  de  rouge  \  collet 
efî  retrouffisf  &  petits  paremens  en  botte ,  rouges  » 
garnis  de  trois  boutons  ;  poches  en  travers ,  auiS 
garniesj  de  trois  boutons.  Pour  Tolficier,  collet  & 
paremens  d'écarlate;  boutons  d^argent ,  mafliquég 
fur  bois  t  un  peu  relevés  &  entourés  d'un  cordon 
façonné  »  en  argent  mat  ;  les  mêmes  boutons  en 
métal  argenté  pour  les  fergens  &  bas-oflîciers  ;  & 
en  étain  pour  le  refte  de  la  troupe  :  les  deux  devans 
de  l'habic  des  officiers  font  garnis  chacun  de  neuf 
boutonnières ,  à  diftances  égales  ;  d'un  petit  bordé 
en  argent  dentelé  ,  avec  trois  de  ces  boutonnières 
fur  chaque  parement,  autant  fur  la  patte  de  chaque 
poche ,  &  trois  en  double  fur  le  derrière  de  l'habit. 
Les  deux  devans  de. la  vede,  garnis  jufqu'au  bas 
de  boutonnières  plus  petites  ,  mais  de  même  fa- 
çon que  celles  de  l'habit ,  &  chaque  patte  de  po- 
che garnie  de  trois  de  ces  boutonnières.  Le  cha- 
peau bordé  d'un  petit  galon  dentelé  »  de  même 
fdçon  que  les  boutonnières. 

L'uniforme  des  fergens  &  bas-officiers,  diffère 
de  celui  de  l'officier,  en  ce  que  leurs  boutonnières 
{ont  plus  petites ,  &  toutes  unies ,  &  leur  chapeau 
bordé  d'un  petit  galon  d'argent  uni. 

En  rédigeant  cettç  fedUon ,  au  commencement 
de  Juin  1787,  l'auteur  vient  d'être  informe  que 

y  3 


510  Seuvici 


Seaion  f^ll. 


le  général  major  Scokar  va  (aire  les  changemens 
fuivans  dans  Tuniforniedes  officiers  &  bas-officieft 
de  fon  régiment  ;  retrancher  aux  ulis  &  aux  autres 
Jes  boutonnières  fur  l'habit ,  en  les  retnpla(;^nt». 
chez  Tofficier,  pac  une  éguillette  en  argent,  & 
chez  les  fergens  &  bas^officiert  »  par  un  borde 
d'argent  à  Pentour  du  collet  ^  des  paremens. 

Les  caporaux  ,  appointés ,.  grenadiers  &  foldata 
entle  même  uniformes  leurs  boutonnières  étant 
unies ,  de  même  que  le  bord  du  chapeau  s  les  uns 
&  les  autres  de  laine  blanche.  Les  caporauj^  ont 
pour  marque  diftindive ,  des  épaulettes  de  poil 
de  chèvre  blanc ,  avec  une  houpe  j  les  appointa 
ne  portent  qu'une  des  fufdites  épaulettes  fut 
l'épaule  gauche,  , 

Lçs  drapeaux  font  aux  couleurs  du  colonel» 
&  les  quatre  quartiers  féparés  par  une  croix 
blanche.  Lç  drapeau  de  lajcompagnie  colonelle  eft 
tout  blanc ,  avec  une  cartouche  aux  armes  des 
Provinces^Unies,  furmontée  de  la  dévife  :  Lunm 
fmt  notre  fercc ,  en  lettres  d'or. 
Colonels. 

l^.  Charles  Antoine  Scurler ,  de  fierne.  De- 
vint, le  19  Avril  174c  ,  premier  colonel  proprié- 
taire dQ  ce  régiment ,  qu'il  réfign^  le  1 6  Mars 
ï7S6t(Voye2;  généraux  majors,  article  f,) 


DE   Hollande.  511 

Régiment  de  Stokar. 

2°.  Louis  Bouquet,  deRoUc,  &  naturalifé  dans 
le  canton  de  Glarus  réformé)  devint,  le  18  Mai 
lyf  <?,colonel  propriétaire  de  ce  régiment  :  mort  le 
18  Avril  1781.  (Voy.lieutenans  généraux,art.8.) 

^^.  Barthélemi  Marthy,du  canton  de  Glarus 
réformé  ;  devint ,  le  25  Avril  1781  »  colonel 
propriétaire  du  régiment  de  Bouquet;  mort  le  10 
Novembre  1786.  (Voj.généraux  majors,  art.  19.) 

4^.  Hans  Frédéric  Stokar  de  Neuenforn , 
i^atif  de  SchaiFhaufen.  Devint ,  le  20  Décembre 
i78é,coloqel  propriétaire  du  régiment  de  Marthy»: 
(Voyez  généraux  majors,  art.  25.  ) 

Haut  état  major* 

Jean  Jacques  PfyfFer ,  de  SchafFhaufen.  Capî- 
*  taine  lieutenant  dans  le  régiment  de  jeune  Sturler, 
le  18  Avril  1748,  obtint  une  compagnie  dans  ce- 
lui  de  Bouquet  le  28  Août  175*8,  fécond  major 
de  ce  régiment  le  21  Mars  1772,  premier  major 
le  9  Janvier  1776  ,  lieutenant  colonel  le  22  Juin 
1779;  il  en  devint  colonel  commandant  le  18 
Avril  1785. 

Jacques  Im  -  Thurn ,  de  SchafFhaufen ,  &  iflu 
d^une  ancienne  famille  noble  de  cette  ville.  Capi« 
taine  lieutenant  dans  le  régiment  de  jeune  Sturler, 
le  9  Août  If49>  il  obtint  une  .compagnie  dans 

y  4 


|rs  Seuvici 


Seêlloft  FIL   Régiment  de  Stokcar. 

le  régiment  de  Bouquet,  le  20  ÂTrii  1761  ;  fe- 
cond  major  de  ce  régiment  le  9  Janvier  177^; 
premier  major  le  12  Juin  r'779;  en  devint  fécond 
lieutenant  colonel  le  12  Mars  178^1  &fH:eimer 
lieutenant  colonelle  18  Avril  I78j» 

Bernard  Thôrig^du  canton  d'Appenzell  réforme. 
Capitaine  lieutenant  dans  le  régiment  de  Bouquetf 
le  28  Août  1760  ;  obtint  une  compagnie  dans  ce 
régiment  le  2f  Mai  1768  ;'  fécond  major  du  1% 
Juin  17795  premier  major  le  14  Mars  17811 
(ècond  lieutenant  colonel ,  du  18  Avril  178 j. 
f  Jean  Conrad  Mittelhôlzer,  de  la  ville  de  StGalI. 
Capitaine  lieutenant  dans  le  régiment  de  Bouquet, 
le  20  Octobre  1770$  obtint  une  <^mpagnie  dans 
ce  régiment,  le  9  Juin  J1777  j  fécond  major  le  14 
Mars  178 1 5  premier  major  du  18  Avril  178}. 

Abraham  Schmidt ,  du  canton  de  Glarus  ré« 
formé.  Capitaine  lieutenant  dans  le  régiment  de 
Bouquet ,  le  9  Mai  1761 ,  obtint  une  compagoic 
dans  ce  régiment  le  14  Août  1777 ,  fécond  major 
du  jS  Avril  178^. 


DE    HOILÂNDE^  )I$ 

Tabktm  v9ud  des  régimau  Suijfes. 

HoflUH,' 

l^.  Régiment  des  gardes  Suifles»  colonel 

M.  le  lieutenant  général  Sandoz,  •     800 

x^.  «     • de  Scurler ,  .  1 800 

J^.  • de  May,  .  .  igoo 

4^.  •*«••*     .     deSohmidt,  .  1800 

5^.. •    deHirzel,  •  1800 

é^,  . de  Stokar  ,  .  igoû 

Total  des  régimens  Suifles*    •     .    .    .  9800 


n* 


NOTE 

f^V^  LES   PIECES  JUSTIFICATIVES, 


L'histoire  militaire  desSuifles  aufervice  des 
Etats .  Généraux  ,  confidérablement  augmentée 
dans  cet  ouvrage ,  en  redifiant  toutes  les  erreurs 
de  l'édition  précédente ,  vient  d'être  rédigée  par 
l'auteur,  les  derniers  mois  de  1787,  au  moyen 
de  beaucoup  de  recherches  très-pénibles.  Ayant, 
outre  les  fources  citées  à  la  fin  des  quatre  livres 
du  volume  précédent,  pris  le  parti  de  recueillir 
line  infinité  d'extraits  de  la  fama  Europea ,  con- 
cernant les  oâiciers  &  les  troupes  Soiffes  fervani 


514  Serticb^ 

Note  fur  les  pièces  jujiificatives. 


en  Hollande ,  &  de  les  confronter  &  redificravea 
tous  les  articles  généalogiques  du  diâionnatre 
Helvétique  de  Lew,  qui  avaient  quelque  rap- 
port à  ce  fervicc.  Parvenu  à  fe  procurer  une  fuite 
d'états  militaires  de  Hollande ,   depuis  I74*  ^ 
1786,  incluGvement  avec  -ce  dernier,  rautcuc 
en  a  tiré  très,  exaûement  la  fuite  des  colonels 
de  ces  Gx  régimens,  leur  haut  état-major  aâuel, 
&  les  dates  de  leurs  brevets  refpedtifs  »  de  même 
que  celle  des  officiers  généraux.  Quant  à  la  for- 
mation  de  ces  corps ,  &  les  variations  qu'ils  ont 
efluyésde  1714  a  1742,  jamais  l'auteur  n'aurait 
pu  donner  des  explications  fatisfaifantes  là-deflusi 
s'il  n'avait  eu  les  mémoires  manufcrits  fur  ce  fer- 
vice,  de  fon  père  défunt  ,  du  lieutenant  colo- 
nel Emanuel  May  de  Ruedt,   qui,  après  avoir 
fervi  les  Etats  -  Généraux  pendant  quarante  ans 
avec  la  plus  grande  diftinélion ,  fe  retira  du  fer- 
vice  au  printems  de  1732 ,  comme  lieutenant  co- 
lonel eiFedlif  du  régiment  de  Conftant,  ayant  raf- 
femblé  durant  cette  époque,  quantité  de  pièces 
intéreflàntes  &  authentiques  ,    concernant  les. 
troupes  Suiâes  fer vant en  Hollande;  entr'autres 
une  relation  circonft^nciée  des   fervices  renduf 
par  les  régimens  de  notre  nation  ,  à  L.  H.  P. ,  de 
1.702  à  1 71  j,  dont j  nous  avons  faitjulage,  ea 


DB  Hollande.'  3lf 

y^.'    NotçJurîes.fftecefjt^ifkdiîvÉS. 

c^glijjuant  nos  précautions  à  cet  égard ,  dans  le 
P%ngraphè  intérieur  &  la  campagne  de  170I  ;  en 
rendant  compte  dans  rintroduâion ,  de  la  con- 
fiance dont  cet  officier  fut  honoré  de  171  f  à 
J^ig,  par  le  confeil  d'état  de  Berne»  &  de  la 
nianipre  dont  il  y  répondit.  Efpérant  au  Curplus  » 
ÇUeVon  pardonnera  cette  dirgreifion ,  àlarecon- 
^iflance  &  à  la  piété  filiale. 

A  regard  du  tableau    de  la  dernière  guerre 

'ï^Hritime  des  Etats  -  Généraux  avec  l'Angleterre  1 

'es  diflenfions  qui  en  réfulterent  entre  quelques 

Provinces  dePunion  &  le  prince  ftadhouder,  dé- 

c^trites  en  rendant  compte  du  ftadhouderat  ;  qui 

P^ut-ècre  déplaira  aux  partifans  zélés  de  l'un  & 

âlo  l'autre  parti  j  mais  qui  en  échange  aura  pro- 

l>a  blement  l'approbation  de  tout  leéleur  impartial  ; 

l^autcur  déclare  ici  publiquement»  qu'après  avoir 

rédigé  ce  tableau  fur  tous  les  ouvrages  périodi- 

qvies  du  jour ,  avec  l'impartialité  la  plus  fcrupu- 

\eufe ,  il  n'a  confulté  aucun  de  fes  concitoyens  t 

(ur  ce  morceau ,  ni  communiqué  à  perfonne  cette 

partie  de  l'introdudion ,  non  plus  que  la  noçicc 

4u  ftadhouderat ,  de  crainte  d'être  entraîné  à  fon 

tour  &  malgré  lui ,  dans  les  reflcntimcns  de  Tun 

ou  iQ  l'autre  parti. 


Service   de  Naples.  $17 

■  ■!■!■  ■!        Il  'JiTiff  ■■IIIIMPMIII  aj 

•  Introdu&ion. 

&  mourut  en  1727 ,  fans  laiÛer  d'enfans  de  çc 
mariage.  François  Antoine ,  le  cadet  des  croîs  frè- 
res f  lui  fuccéda  le  5  Septembre  1727  ^.fir  nmria 
en  1728,  avec  Henriette  Marie  d'£fte>  Elle  de 
Renaud ,  duc  de  Modene ,  &  décéda  le  20  Jan- 
vier 1731.  Croyant  (a  femme  enceinte,  i)  or- 
donna parTon  teftaoïent;  que  ù  la  duchei^e met- 
tait après  fa  mort ,  un  prince  au,  mp^ ,  il  foc- 
,  céderait  à  tous  les  états  de  la  maifen  de  Farne&i 
mais  que  fi  la  ducheiTe  accouchait. fi'uniEi  ÊUe^il  ap- 
pellaicà  cettefucceffion,  Tinfantdon  Carlos,  Taii;^ 
des  th&i9f»d'£fp$gne  du  fécond  lit ,  &  d'EliPabeth 
.Farnefe.  Mais  Tinfant^  avait  déjà  été  appelle  en 
1718,  par  le  traité  de  I^ndres  ,  ou  de  la  qua« 
druple  alliance ,  à  la  fucceâion  de  Parme  ,  ds 
Plaifance  &  de  la  Tofcane ,  après  l'extindion  d^ 
lignes  mafculines  des  maifons  de  Farnefe  &  de 
Médicis.  Sur  quoi,  Tempereur  Charles  VI  lui 
avait  £dt  expédier ,  au  congrès  de  Cambrai,  le  24 
Janvier  1724,  un  diplôme  d'inveftiture  fur  ces 
deux  fucceffions  éventuelles.  Jean  Gafton ,  der- 
nier grand-duc  de  Tofcane ,  de  la  maifon  de  Mé- 
dicîs,  confirma  le  2S  Juillet  17J1  »  par  un  pad;« 
de  famille,  avec  Philippe  V,  roi  d'Efpagne,  ces 
difpodtions  éventuelles  de  l'empereur ,  en  faveur 
de  Tinfant  don  Carlos ,  quant  à  la  Tofcane.  La 


^tt  Service 

I  I    i^  ■ nCjtn 


IfitroduSion. 


ducheâe  douairière  de  Farine  ayant  déclaré  le  i 
Août  ijt^j  qu'elle  n'était  ^oint  enceinte.  Tin- 
fane  don  Carlos ,  âgé  de  feize  ans ,  s^embarqua 
le  20  Oâobre  de  la  même  année  ,  à  Séville, foc 
une  flotte  Efpagnofe,  chargée  de  troupes,  pour 
fe  rendre  en  Italie ,  où  Ton  avait  dé)a  &it  paffer 
en  Avril ,  8  bataillons  Efpagnôls ,  parmi  lefquds 
il  y  en  avait  deux  du  régin^ent  de  Be&ler ,  cooi- 
mandés  pat  le  lieutenant  colonel  de  ce  corps, 
Charles  François  de  Jauch.  (  Voyez  brigadieff » 
article  1.) 

L'infant  don  Carlos  aborda  à  Livourne  le  %*( 
Décembre  i7Ji,  &  les  troupes  ErpagHole8,ao 
nombre  de  6000  hommes  ,  furent  diftribuéesclgns 
les  ports  de  la  Tofcane ,  de  même  que  dans  les 
états  degli  Prefidii.  Ce  prince  réjourna  dix  mois 
dans  la  Tofcane,  &  la  quitta  en  OAobre  lyjif 
pour  aller  régir  les  duchés  de  Parme  &  de  Piai- 
iance,  dont  fon  aycule  maternelle ,  la  duchefle 
douairière  Sophie  Dorothée  ,  avait  déjà  pris  pot 
feflion  au  nom  de  l'infant ,  depuis  le  lô  Août 
ï?J  I  >  &  avait  été  proclamée  régente  de  ces  étatSi 
EU  nom  de  fon  petit-fils. 

Le  roi  de  Pologne,  Frédéric  Augufte  1 9  étaât 
décédé  le  I  Février  17J3»  le  roi  Stanislas  >  beao- 
pere  de  Louis  XV^  fut  élu  la  même  année ^ 


DÉ   NaPLE«.  319 


IntroduSion. 


pour  ia-reconde  fois ,  roi  de  Pologne  ;  &  quoique 
cette  féconde  êleâion  fût  très  -  légitime ,  cepen- 
dant l'empereur  Charles  VI.  eut  aSez  de  pouvoir 
&  de  crédit  pour  l'annuller ,  &  pour  placer ,  avec 
le  fécours  de  la  Ruifie,  fur  le  trône  de  Pologne, 
le  fils  du  rof  défunt ,  Frédéric  Augufte  IL  Louis 
XV  voulant' tirer  vengeance  des  outrages  que 
Stanislas  avait  eâuyé  dans  cette  occaiion  •  de 
Anne ,  impératrice  de  Ruilîe  ,  &  de  Tempereùr 
Charles  VIvfigna  le  17 Ocftobre  ,  un  traité  d'al- 
liance avec  l6s  rois  d'Efpagne  &  de  Sardaigne  » 
contre  Charles  VI ,  auquel  ces  trois  puiiTances  dé- 
clarèrent Iki  guerre. Ces  trois  rois  ayant  des  intérêts 
divers ,  avaient  cependant  celui  de  concourir  dans 
cette  époque  au  même  but  »  celui  d'affaiblir  la 
maifon  d'Autriche,  La  France  fit  la  guerre  contre 
Pempereur  avec  de  grands  fuccès,  foit  fur  le 
Rhin ,  parce  que  le  fameux  prince  Eugène ,  affai- 
bli par  l'âge ,  s'était  fur  vécu  à  lui-même  ;  foit  en 
Lombardie ,  parce  qu'elle  ^avait  le  gardien  des 
Alpes,  fa  majefté  Sarde,  dans  fes  intérêts.  Mais 
comme  ces  opérations  militaires  ne  font  pas  du 
f  effort  de  cet  ouvrage ,  nous  tracerons  feulement 
celles  qui  font  liées  avec  la  conquête  des  deux 
Siciles,  faite  par  le  royal  infant  en  I7H- 

La  cour  de  Madiid  avait  dans  le  courant  de 


t±0  SERVICE 

■  Il  ■   I         I  irr     -aesesgsssessmiefem 

IntroduHioné 


■rti^i*a^.^ÉMha 


1733  •  conûdérablement  renforce  les  troupes  E& 
imgnoles  répandues  dans  lai  Tofisane  y  ite  même 
Éu      I    que  dans  les  duchés  dis  Parmel  &  àe  î^laifàncei 
^7^4*  &  cela  au  point,  qu'en  Janvier  17^4  ,  toutes  ces 
^troupes  formaient  une  armée  très-lefte  de  plus  A^ 
^ùQôo  hommes»  parmi  lefquela  feitfii^v^ieajE 
d^ux-  bataillons  du  régiment  dé  fi^r$Ier  «  &  trois 
dé  csilui  de  Niederôdt  ib  tout-i^us  les  ordres  da 
duc  de  Montetiiar.  L'in&nt  don  Carloa  ayant  reç^ 
le  2  Février,  de  fa  majefté  catholique;  un  bro- 
.ret  de  générai î£B me»  pour  commander  cette  afr 
mée  Efpagnote  en  chef,  quitta  Parme  le  4  &  ft 
tendit  le  10  i  Florence ,  oà  ce  prince  tint  no 
confeil  de  guerre  avec  le  duc  de  Montemar  &  les 
autres  généraux  Ëfp^gnols.  L'on  y  régla  les  dit 
portions  pour  pénétrer  dans  le  royaume  def  Na» 
pies,  dont  te  roi  d'EFpagne^avait  ordonné  de  tenter 
la  conquête.  L'armée  divifée  en  plufieurs  colon- 
nes s'avança  par  TOmbrie ,  &  pénétra  par-^là  dans 
TAbruzze  ultérieure  &  dans  la  terre  de  Labour. 
L'infant  entra  le  if  Mars  dans  ce  royaume,  & 
arriva  le  27  au  Mont-CaiSn.  Sur  ces  entrefaites, 
une  efcadre  Efpagnole  de  9  vaifleauz  de  ligne  & 
de  45  bàtimens  de  tranfport,  après  avoir  fournis 
les  isles  de  Procida  &  d'irchia,  &  yavoirétabH 
fes  magafins ,  fe  préfenta  le  f  Avril  à  la  rade  de 

NapleSf 


DE  Nafles-"  321 

Introduêiiofu 

■'  -  ■-    ■  ■ ■  -  - - 

Naples  •  qui  fe  fournit  faïus  héfîtcr  aux  armes  '"" 
Efpagnoles.  Le  9  ,  rinfant  arrivé  à  Maddeloni ,  ^^ 
reçut  les  députés  de  Naples ,  qui  vinrent  lui  pré- 
fetiter  les  clefs  de  cette  ville ,  dont  le  comte  de 
Charni  prit  poâeflîon  le  18.  Le  Château*  neuf 
tenait  encore  pour  l'empereur  ,  mais  ayant  capi* 
tulé  le  6  Mai  »  Tinfant  refté  à  Averfe  jufqu'alors» 
fit  le  10  fon  entrée  folemnelle  à  cheval  dans  la 
ville  de  Naples ,  par  la  porte  de  Capoue , .  aux  ac- 
clamations de  tous  les  habitans,  très- las  de  la 
domination  Autrichienne,  &  efpérant  tout  de 
celle  de  ce  jeune  prince. 

Le  I  f  Mail,  un  courier  apporta  à  l'infant  un 
diplôme  de  Philippe  V ,  qui  lui  cédant  fes  droits 
fur  les  deux  royaumes  de  Naples  &  de  Sicile, 
les  décachait  à  perpétuité  de  la  monarchie  Efpa- 
gnole,  &  reconnaiffait  le  royal  infant  pour  roi 
des  deux  Siciles;  qui  le  lendemain  fe  ôtproclaincc 
en  cette  qualité  à  Naples  &  dans  les  diftrids  de 
ce  royaume ,  qui  reconnaiHaient  déjà  fon  auto* 
rîté ,  fous  le  nom  de  don  Carlos.  Et  comra£  ce 
prince  eft  le  fepticme  du  nom  de  Charles,  de 
ceux  qui  ont  pofledé  le  royaume  de  Naples, 
nous  avons  cru  devoir  lui  donner  le  nom  de 
Charles  VIL 

^om  nu  X 


322  Service 

SECTION     I. 
Charles    VIL 


^"^^  Le  IS  Mai,  le  Hue  de  Montemar.,  pendant 
*  qu'une  partie  de  l'armée  Efpagnole  était  occupée 
à  foumettre  les  diverfes  provinces  du  royaume 
de  Naples ,  prit  lo  mille  hommes  troupes  d'élite» 
parmi  lefquelles  Ton  voyait  les  gardes  Vallonnés» 
êc  les  deux  bataillons  de  Befsler  ;  &  à  la  tète  de  ce 
corps  d'armée ,  le  duc  attaqua  les  Impériaux ,  raf* 
femblés  &  retranchés  ,  au  nombre  de  9000  hom- 
]nes,rous|tes  murs  de  Bitonto  dans  la  Fouille.  L'on 
combattit  durant  trois  heures  avec  beaucoup 
d'acharnement ,  &  des  fuccès  variés  5  au  bout  dç 
éc  tems-là  »  les  gar*des  Vallonnés  &Ie  régiment 
de  Befsler  ayant  pénétré  dans  les  retranchemens 
Impériaux,  leur  cavalerie  prit  la  fuite  ,  &  leur 
infanterie  fut  obligée  d'en  foire  autant ,  après 
avoir  perdu  plus  de  2000  hommes.  Cette  vidloire 
fut  décifive,  &  entraîna  la  foumiffion  de  toutes 
les  provinces  Napolitaines  î  il  n'y  avait  plus  que 
Gaète  &  Çapoue  entre  les  mains  des  Impériaux. 
Gacfc  défendue  par  le  général ,  comte  de  FranceV 
&  affiégée  par  fa  majefté  Sicilienne  en  perfonne» 
ne  fe  rendit  qu'au  bout  de  fo  jours  de  fiége ,  & 
capitula  le  7  Août.  Le  régiment  de  Niederôft  f« 


lntrodu£iion. 


I  Tni    "1    1  I   1^  I     TU     ,    ■  tu  ■  i  II-  1 1- 1  I  r    V,K 


diftingua  beaucoup  à  ce  fiége.  Capoue  défendue 
iavec  la  mêmevaleur,par  ié  général  major  baron  d« 
Gbldlin  de  TiefFcnau,de  Lucerrie ,  bloqué  depuis 
les  premiers  jours  de  Juin^  efTuya  dès  le  4  Odlobrtf 
lin  (îége  dans  toutes  les  formes ,  &  ne  capituM 
qu8  le  24  Novembre.  Lés  régimens  de  Niederoft 
&  de  Befsler,  fervirent  à  ce  ûége  avec  l&ur  valeuif 
accoutumée. 

Après  ta  reddition  de  Càpoue,  le  duc  de  Mon*» 
temai:  ^  ctéé  par  le  nouveau  roi,  duc  de  Bitonto  ft 
Vice- roi  de  Sicile ,  s'embarqua  avec  Télite  de  Tar- 
tnée  Ëfpagnole  pour  ce  royaume,  dont  il  fit  H 
tonquècè  en  moins  de  deux  mois  i  de  façon  qu'il 
tie  reftait  à  Tempereur ,  au  milieu  de  Janviet 
l^jf ,  que  là  citadelle  de  Meffine  &  le  fort  Gon^ 
tegue  j  av£c  Syracufe  &  Trapanî;  Le  roi  Charleâ 
partit  le  j  Janvier  de  Naples ,  &  traverfant  Id 
toyaumdà  petites  journées  jufqu^à  Palma  en  Cala- 
nte ,  il  fit  voile  le  9  de  Mars  pour  la  Sicile.  Lé 
prince  de  LobkoViz  ^  après  avoir  défendu  la  cita^» 
délie  de  Meflîne  pendant  fept  mois ,  avec  une  bra- 
voure &  une  fagacitc  qui  le  fcouvrit  de  gloire  i 
fiit  obligé  de  la  rendre  les  derniers  jours  de  Juin  ^ 
toutes  fes  munitions  &  prbvifions  débouche  étanC 
entièrement  épuifées.  Auffi  *  fa  majefté  fit-elle  ac* 
4^iiliu:  tous  les  honneut&de  kgueri:é.à  ce  généraU 


^24  Service 


SeSion  I.  ,  Charles  FIL 


Syracufe  fut  évacué  le  17  Juin,  par  la  garnilon 
Impériale ,  &  Trapani  peu  de  jours  après.  Sa  ma* 
jeftc  pour  lors  entièrement  maître  des  royaumes 
de  Naples  &  de  Sicile ,  fe  fit  facrer  &  couronner 
roi  des  deux  Siciles  le  i  Juillet ,  dans  la  cathé- 
drale de  Palerme ,  &  s'embarqua  pour  Naples» 
où  elle  revint  le  .12  trèsheureuremetit. 

Les  armes  Franqaifes ,  viâorieufes  fur  le  Rhin 
'  &  en  Lombardie  ,.  ayant  rendu  la  cour  de  Vienne 
fort  traitable  »  l'on  entra  en  négociaticm  »  &  les 
articles  préliminaires  de  la  paix  fîgnés  à  Vienne 
le  5  OAobre  17J  J* ,  entre  l'empereur  Charles  VI 
&  le  roi  Âugu(ïe  de  Pologne  d'un  côté  ,  &  de 
l'autre  entre  les  rois  de  France,  d'£fpagne,  des 
deux  Siciles ,  de  Sardaigne  &  Stanislas  ;  aiTura  la 
paiGble  pofleflion  des  royaumes  de  Naples  &  de 
Sicile,  de  même  <}ue  celle  des  places  fuVles 
côtes  de  Tofcane  ,  nommés  Gli  Stati^di^li  tn^ 
fidii,  &  celle  de  l'isle  d'Elbe,  au  roi  Charles  & 
a  fa  poftérité  mâle  &  femelle  ^  &  au  défaut  de 
la  poftérité  du  dit  roi  Charles,  ces  états,  devant, 
félon  ce  traité ,  paffer  à  la  poftérité  mâle  de  Phi- 
lippe V  &  d'Elifabeth  Farnefe.  Cette  ccffion  pcD. 
pétuelle ,  faite  à  fa  majefté  Sicilienne  par  t'artide 
3  du  traité  de  Vienne ,  ratifiée  le  18  Mai  I7j6, 
par  la  diète  de  Ratisboime  &  tant  le  oofps  Gei^ 


DE  Naples.  52f 

lîitroduSion. 

maniqucî  fut  confirmée  le  ii  Décembre  1756, 
par  un  diplôme  particulier  de  Tempereur  Charles 
VL  La  cour  de  Madrid  accéda  le  i  f  Avril  17J6, 
&  le  roi  des  deux  Siciles  le  i  Mai  de  la  même 
année  au  traité  de  Vienne. 

N'ayant  pas  voulu  interrompre  le  récit  de 
tous  les  événemens,  qui  ont  rendu  le  roi  Char- 
les p'aifible  pofleiTeur  des  deux  Siciles ,  nous  fom« 
mes  obligés  de  revenir  fur  nos  pas.  Sa  majefté  pré« 
voyant  qu^après  la  conquête  de  ces  deux  royau- 
mes ,  Tarmée  d'EPpagne  ferait  rappellée ,  comme 
etiele  fot  efFeâivement ,  à  la  réferve  de  quelques 
régimeiis  Vallons ,  du  régiment  du  roi  Irlandais» 
de  trois  bataillons  »  du  régiment  de  Niederôfl;  & 
de  deux  bataillons  du  régiment  de  Befsler  ;  crut 
ne  pouvoir  mieux  affermir  fon  trône ,  quVn  rem^ 
plaçant  toutes  ces  troupes  rappel lées  par  des  Suif- 
Tes  ,  dont  elle  venait  d'éprouver  la  valeur  &  la 
fidélité.  Le  roi  Charles  capitulale  7  Octobre  17  J4, 
avec  Jofeph  Antoine ,  baron  de  Tfchudi,  du  can- 
ton de  Glarus  catholique ,  capitaine  de  grenadiers 
au  troifieme  bataillon  du  régiment  de  Niederôfl, 
&  gradué  lieutenant  colonel  d'infanterie.  ("Voyez 
lîeutenans  généraux  ,  article  i ,  )  avoué  par  fou 
canton  pour  la  levée. 

i^.  D'un  bataillon  des  gardes  SuîlTes ,  de  Gx 

X  3 


32(5  Sbbvici 

SeSionl.  Charles  Fil 

compagnies  de  fufiliers,  chacune  deiaobommeSt 
y  compris  fa  frima  plana  i  &  d'une  compagrnie  de 
grenadiers  de  iio  hommes,  avec  ik prinui  flâna» 
Ce  bataillon  des  gardes  Suifles  )  donc  nous  ren- 
drons  un  compte  très- détaillé,  dans  le  troifieme 
<;hapitre  de  ce  livre  i  Formait  alors  avec  fon  état 
major ,  une  troupe  de  8;o  hommes  »  dont  le  dit 
baron  de  Tfahudi  ferait  colonel  propriétaire,  & 
fçs  fils  après  fon  décès. 

2^.  De  trois  bataillons ,  formant  un  régiment 
Suiflc  de  2;io  hommes,  y  compris  fon  état 
niajor.  Chaque  bataillon  compofé  de  trois  com- 
pagnies de  fuliliers,  chacune  y  compris  la  frima 
flâna  de  220  hommes,  &  d'une  compagnie  de 
grenadiers  de  1 10  hommes  ,  y  compris  Ca  prima 
flâna.  Ce  régiment  fut  donné  à  Léonard  Louis, 
baron  de  Tfchudi ,  frère  aine  de  Jofeph  Antoine, 
&  capitaine  dans  le  régiment  de  Niederôft,(Voyca 
lieuccnans  généraux,  article  j.)  Avec  la  condition 
&  rcferve  exprefle ,  qu'en  cas  de  mort  ou  de  re^ 
traite  de  ce  colonel  «  ce  régiment  reviendrait  au 
baron  Jofeph  Antoine  de  Tfchudi,  ou  à  fes  fils. 
Sa  majefté  capitula  le  même  jour ,  avec  Charles 
François  de  Jauch  ,  du  canton  d'Ury ,  &  lieute- 
nant colonel  du  régiment  de  Befsler ,  avoué  par 
fo^  Canton ,  pour  la  levée  d'un  régimeat  Suidèi 


DE    NaPXES.'  527 


IntroduêAon. 


de  même  force  &  compofitionque  celui  de  Tfchu- 
di.  Les  catpitulations  de  ces  trois  corps  furent 
fixées  à  20  années. 

Dès  cette  époque,  Frédéric  Alphonfe  de  BefslerJ 
de'Wattinguen  ,  du  canton  d'Ury  (major  du  ré- 
giment  de  fon  père  depuis  17^1 ,  que  la  cour 
d'Efpagne  ayant  fait  pafler  deux  bataillons  de  ce 
corps  en  Italie  »  avait  créé  une  féconde  place  de 
major  ,  pour  les  deux  bataillons  de  ce  régiment 
reftés  enEfpagne,)  paSa  à  N^ples  &  devenu  lieu- 
tenant colonel  de  ce  régiment  »  par  la  retraite  de 
MM.  de  Jauch  &  de  Wirz ,  commanda  ces  deuiç 
bataillons  jufqu'en  1741  f  qvc  fon  père  vint  eti 
Italie  avec  les  deux  bataillons  reftans  de  ce  régi* 
ment. 

En  173 f,  le  régiment  de  Niederôft,  qui,  en 
1728  »  avait  été  augmenté  d'dn  quatrième  ba^ 
tailloh ,  refté  en  Efpagnip  fous  les  ordres  de  Na- 
2aire  de  Niederôft ,  frère  cadet  du  colonel  Charles 
Ignace»  &  lieutenant  cobnel  de  ce  régiment  de- 
puis  I72f  ,  que  Charles  François  de  Jauch  pafla 
dans  le  régiment  deBefsler  ;  futdonné  par  la  cour 
de  Madrid ,  après  la  mort  du  colonel  de  Niederaft, 
arrivée  le  2  Juin  i??^  ,  à  Jean  NJTolfgang  Ignace 
de  Wirz,  du  canton  d*Underwalden  ;  lequel, 
comme  major  du  régiment  de  Bcfsler  ,  &  grad^Q 

X4 


323  SfRviex 

SeaiOH  L  Cbarki  FIL 

colonel  d'infanterie,  avait  fait  en  173  ^un  accom- 
modement avec  le  colonel  Ignace  de  Niederttft^qm 
fut  agréé  par  la  cour  d^fpagne  pour  lui  fuccéder  » 
en  cas  de  mort.  En  conféquence ,  M.  de  Wirz 
pafla,  après  la  reddition  de  Capoue,  dans  le  ré^ 
ment  de  Niederoft ,  comme  colonel  eaieoonds  le 
conduifit  en  Sicile ,  où  il  fut  employé  au  blocus  de 
Syracufe ,  &  en  devint  colonel  propriétaire  après 
la  mort  de  M.  de  Niederôft ,  dont  le  frère  cadat 
mécontent  de  cette  efpece  de  pafle-droit  »  nejo- 
gnit  jamais  le  régiment  de  Wirz  i  mais  obtint  de 
k  cour  de  Madrid ,  comme  une  efpece  de  dé- 
dommagement ,  de  refter  à  la  tète  du  quatrième 
bataillon  en  Efpagne ,  qui  conferva  toujours  le 
nom  de  Niederôft.  Le  lieutenant  colonel  de  ce 
nom  le  conduifit,  en  1^41  ,  en  Italie,  où  il. 
fer  vit  à  la  tête  de  ce  corps,  comme  troupe  d'Ef- 
pagne;  &  ayant  fait ,  le  8  Février  174}  ,  à  la 
bataille  de  Campo-Santo ,  des  prodiges  de  valeur, 
ce  corps  prefqu'entieremcnt  détruit,  ne  fut  plus 
rétabli ,  &  (on  chef  ayant  reçu  pluGcurs.bleffures, 
fut  gratifié  d'une  penfion  de  retraite  dont  il  jouit 
à  Sarragoife ,  où  il  mourut  en  1746.  La  cour 
d'Efpagne  qui  paya  jufqu'en  1748»  les  régtmens 
de  Befsler  &  de  Win: ,  quoiqu'au  fervice  do  roî 
Chartes,  créa  en  i7JλJcan  Balthaaar  Mullcr» 


DE    NaPL£S.  329 

IntroduSion. 

du  canton  de  GUrus  catholique,  lieutenant  colo- 
nel du  régiment  de  Wirz ,  lequel  avait  levé  une 
compagnie  eii  172 1 ,  dans  celui  de  Niederôft }  il 
en  devint  'major  en  17^4»  lorfque  Ton  coufîn 
Gafpard  JoTeph  Muller  pafTadans  celui  deTfchudi» 
comme  lieutenant  colonel.  £t  Nicolas  Zehender» 
de  Berne  >  qui  avait  embraifé  la  religion  catholi- 
que en  1721 ,  avait  obtenu  en  if^f  9  une  com^ 
pagnie  dans  le  régiment  de  NiederOft  i  fut  créé 
major  de  celui  de  Wirz  par  Philippe  V,  en  17  J  f. 
Officier  d'un  grand  mérite ,  qui  a  feryi  avec  une 
valeur  diftinguée ,  &  qui  mourut  en  l'tfo,  étant 
lieutenant  colonel  du  régiment  de  Wirz  ,  & 
gradué  colonel. 

L'on  nous  pardonnera  cette  longue  digreflîon 
où  hous  fommes  obligé  d'anticiper  les  événemens» 
afin  de  reâifier  tout  d'un  coup,  toutes  les  erreurs 
auxquelles  Ton  nous  avait  induit  dans  Pédition 
précédente ,  au  fujet  de  ce  régiment. 
En  I7}8-Ie  roi  Charles  époufa  Marie  AméHe,fille 
aînée  de  Frédéric  Âugufte  III ,  roi  de  Pologne  & 
éledeur  de  Saxe  ^  leurs  majeftés  Siciliennes  reçu, 
rent  la  bénédidion  nuptiale  à  Gaète,  le  19  Juin. 
Le  reffe  du  mois  fe  pafla  à  Naples,  en  fêtes  fuper* 
bes ,  dont  nous  avons  cru  devoir  faire  mention  » 
parce  que  depuis]  les  noces  du  roi  Ladislas  avec 


550  Service 

1  II  "irr        '- 


Section  L  Charles  FIL 


Marie  de  Chypre,  célébrées  en  1402»  la  ville 
de  N-aples  n'avait  plus  joui  de  ce  fpeéUcle.  La 
même  année ,  les  gardes  Suiâfes  furent  augmen- 
tées de  trois  nouvelles  compagnies  de  fuGliers , 
de  même  force  &  compoiîtion  que  celles  de  la 
première  levée ,  &  furent  portées  par  cette  aug- 
mentation ,  à  neuf  compagnies  de  fufîliers  &  une 
de  grenadiers,  formant   un  bataillon  de  11 90 
hommes  &  le  plus  fort  de  tous  ceux  qui  ezit 
taient  alors  dan^  les  divers  fervices  de  l'Europe. 
Cette  levée  fut  encore  effeâuée  par  les  foins  do 
maréchal  des  camps  Jofeph  Antoine,  baron  de 
Tfchudi,  qui,  en  1736,  avait  été  envoyé  en 
Suiâfe  par  le  roi  Charles ,  afin  d'avoir  foin  des 
intérêts  de  fa  majefté  auprès  des  canik^ns  catho- 
liques.  Cet  iiluttre  militaire  remplit  cette  com- 
mifllon  importante  pendant  quatre  années  avec 
autant  d'habileté  que  de  fuccès  ;  &  en  récom* 
penfe  de  fes  fervices,  fut  créé  maréchal  des  camps 
le  18  Janvier  17^8  »  &  un  des  fix  chambellans  ou 
gentilshommes  de  la  chambre  du  roi. 

En  17+0,  l'empereur  Charles  VI  mourut  le 
20  Odobre  :  ce  qui  ralluma  la  guerre  dans  la 
plus  grande  partie  de  TEurope  méridionale  ,  dont 
plufieurs  fouverains  fe  liguèrent  enfemble,  pour 
difputer  cette  vafte  fucceflion  a  Marie  Thérèfe» 


DE  Naples,     "^  531 

Introduction. 

Elle  ainée  &  héritière  naturelle  du  défunt  monar- 
que. Parmi  tous  ces  prétendans,  fe  trouvait  Phi* 
lippe  V,  qui  du  chef  de  fa  féconde  femme  Eliza* 
beth  Farnefe,  héritière  de  cette  maifon  »  réclamait 
les  duchés  d«  Parme,  dePlaifance  &  deGuaftalla  ; 
de  fa<;on  qu'il  était  tout  naturel  que  le  roi  Charles 
prit  parti  dans  cette  guerre ,  &  ouvrit  fur  les 
côtes  de  Tofcane  ,  les  états  degli  Prefidii ,  reflbr* 
4Jflans  de  fa  domination ,  aux  troupes  Ef|Mgnoles, 
que  la  cour  de  Madrid  envoya  en  Italie  en  1^41  % 
fous  les  ordres  du  duc  de  Môntemar. 

Sa  majefté  rappella  en  1^41 ,  le  général  baron 
de  Tfchudi  ^  aufirès  de  fa  perronne,ne  voulant  pas 
fe  priver  de  fes  fervices  au  moment  d'une  guerre 
peu  éloignée.  Il  fut  remplacé  en  Odlobre  de  la 
même  année,  par  le  marquis  dlfaftaya  &  d'Heur- 
que2,revètu  par  fa  majefté  Sicilienne,  du  caracSert 
d'envoyé  extraordinaire  auprès  des  cantons  ca- 
tholiques. Ce  miniftre  réfida  à  Lucerne;  foncflionna 
en  cette  qualité  jufqu'en  1749,  &  donna  tous 
fes  foins  à  entretenir  l'harmonie  qui  régnait  entre 
les  états  catholiques  de  la  Suifle  &  le  roi  Charles, 

En  fuivant  les  principes  qui  n'ont  ceffé  de  nous 
juider durant  le  cours  de  cette  guerre,  nous 
offrirons  à  nos  ledeurs  les  opérations  militaires 
auxquelles  ces  troupes  SuiiTes  participèrent,  &  les 


53a  Service 

■pgeagBB— ■■!  rir 

Section  I.  Charles  FIL 


fervices  qu'elles  rendirent  au  roi  Charles t  dam 
le  courant  de  cette  guerre. 


Campagne  de  1742» 

Sa  majefté  envoya ,  au  milieu  de  Maw  »  *®  * 
pitaine  général  »  duc  de  Caftro-Pignano»  àl'ar* 
mée  d'Efpagne  »  avec  un  corps  auxiliaire  d'en- 
viron  12  mille  hommes  ,    parmi  lefqfiels  oa 
voyait  les  fept  compagnies  des  gardes  SuiflèSf 
fcrées  en  17^4»  les  trois  dernières  étant  reftées 
i  Naples ,  pour  la  garde  du  roi  i  les  régimens  àt 
Befsler  &  de  Wirz  »  deux  bataillons  de  Tfcfaudi 
&  deux  de  Jauch  »  commandés  par  leurs  colonels 
refpedlifs.  Le  duc  de  Caftro-Pignano  joignit  Tar- 
fliée  Efpagnole ,  commandée  en  chef  par  le  duc 
de  Montemar ,  près  de  Péfaro ,  dans  le  duché 
d'Urbinj  car  quoique  le  pape  Benoit  XIV  eut» 
comme  père  commun  des  puiâances  belligérantes» 
embraâe  la  neutralité,  après  avoir  fait  de  vains 
efi&rts  pour  maintenir  Tltalie  en  paix;  ce  pon- 
tife n^en  eut  pas  moins  le  chagrin  de  voir  fef 
états  traverfés  &  ravagés  tour  à. tour  par  leurs 
troupes ,  malgré  fes  plaintes  auffi  réitérées  qu'i- 
nutiles. La  Tofcane  ne  fut  pas  mieux  traitée  qœ 


DE  Natale»;  }J| 

'fnc^jst^ —  "  III        ■ 

Introduction. 
—    ■•    -  •  — — —  •  ■  ■  .   .  . 

les  écacs  du  St.  Siège ,  quoique  le  grand  -  duc 
Fraru;ois  Etienne  de  Lorraine  »  épouE  de  Marie 
Thérèfe  oorrégent  de  tous fes états»  eût  auffi 
embrdfle  la  neutralité* 

Le  duc  de  Montemar  traver(ant  le  duché  d'Ur« 
\Àïi^  le.Boloanais  &  le  Ferrarais,  fe  pofta  près 
de'Modene,  pour  (è  joindre  au  comte  de  GageSf 
i|Ui ,  airee  d'autres  r ^imens  Efpagnol^ ,  '  débar* 
quait  en  Italie ,  par  la  voie  de  Geries  ;  ce  qui 
ae  pouvait  (è  Biire  que  très  lentement.    Le  duc 
de  Aiontecnar  ne  fou  tint  pas  dans  cette  campa», 
gne",  Ja   réputation  qu'il  s'était  acquife   dani 
eelle  de  17^4  &  de  I7H  '  harcelé  continuelle« 
ment  par  l'armée  Autrichienne,  fans  ofer  faifir 
diverfès  occafions  pour  la  combattre  avec  avan- 
tage ,  il  fatigua  fes  troupes  &  les  ruina  par  des 
marches  &  contremarches  continuelles ,  qui  di^ 
minuerent  cette  armée  combinée  (  jointe  depuis 
ks  premiers  jours  de  Juillet,-  avec  le  corps  d« 
comte  de  Gages  )  beaucoup  plus  que  n'aurait  pu 
faire  la  bataille  la  plus  fanglante.  Tel  était  l'état 
des  af&ires ,  lorfqu'au  milieu  de  Septembre ,  eU 
lesxhangerent  abfolument  de  face ,  par  deux  év&- 
nemens  très- imprévus  y  le  premier  fut  le  rappel 
du  duc  de  Montemar,  par  la  cour  de  Madrid  t 
foM  mécoBteotQ  de  la  conduite,  &  qui  con£a  t| 


1^4  SeuvicC 

Campagne  de   1742. 

a^— ^— ^— if— i— «^  ■  Il  I  I  >i    »iii»>^mmmm^mmmmmm^mb^^m^^mm^mi^^m^^^m.» 

commandement  en  chet'  de  l'armée  combinée  au 
comte  de  Gages.  Le  fécond  de  ces  événemenSi 
qui  dérangea  beaucoup  le  plan  d'opératioas  da 
nouveau  général ,  fut  la  nouvelle  du  traité  de  neai 
tralité,  que  le  roi  des  deux  Siciles  avait  été 
obligé  de  (igner  le  20  Août,  avec  un  ordre  pré- 
cis de  fa  majel^é  Sicilienne,  pour  le$  troupes  Na^ 
politairtes;  de  quitter  Tarmée  Efpagnole  »  &  d$ 
revenir  par  la  Tofcane  »  &  les  états  degti  PrefiMi 
dans  le  royaume  de  Naples.  Le  comte  de  Gages 
crut  pouvoir  .garder  le  régiment  de  Befslef)  le 
bataillon  de  Wir2  &  celui  de  Niederôft ,  fans 
déroger  à  la  convention  du  roi  Charles»  ces  corps 
létant  foudoyés  par  le  roi  d^Efpagne. 
'  Quant  aux  autres  troupes  Napolitainés,comine 
le  duc  de  Caftro  Ptgnano  s'était  retiré ,  après  lel 
avoir  remifes  au  duc  de  Montemar ,  ce  demiet 
Je  chargea  de  conduire  ce  corps  »  réduit. à  6000 
'hommes»  par  la  Tofcane»  dans  les  états  d^H 
:trefidii\  &  quoique  les  généraux  Autrichiens 
Avertis  de  la  convention  d^  neutralité  que  (a  ma- 
.^fté  Sicilienne  venait  de  figner,&  qu'ils  euflenf 
donné  parole  pofitive  »  de  ne  point  inquiéter-oei 
troupes  dans  cette  marche;  un génér-al de  J'tf<^ 
(i^ée  Autrichienne!,  les  côtoya  avec  un  corftsib 
^rès  de  8000  hommes  #  foua  prétexta  ds  kuf 


D  iNaples.  3K 


Introduâion. 


£aire  obferver  l'ordre ,  &  les  harcela  de  ÎTaçon 
qu'ily  eutpluûeurs  affaires  d'arrière- garde ,  où  les 
huflkrds  furent  conftammenc  repoufles.  Le  duc  de 
Montemar  ayant  exécuté  cette  commiffion ,  s'em- 
barqua à  Livourne ,  pour  aller  rendre  compte  de 
fa  conduite  à  la  cour  de  Madrid. 

La  Méditerranée  ,  couverte  de  flottes  Anglai. 
fes ,  était ,  de  même  que  celles  de  Tes  côtes ,  qui 
nieraient  pas  encore  mifes  en  état  de  défenfe» 
dans  le  cas  de  recevoir  cette  année  la  loi  des  ami* 
raux  Anglais  i  &  c'efl;  ce  qui  arriva  au  royaume 
de  Naples  &  à  fa  capitale  ,  devant  laquelle  fe  pré- 
fenta  le  19  Août,  une  efcadre  Anglaife,  com« 
niandée  par  le  contre-amiral ,  ou  chef-d'efcadre  , 
Martin ,  qui  menaça  de  bombarder  cette  ville  ♦  à 
moins  que  le  roi  Charles  ne  fignàt  un  traité  de 
neutralité ,  &  ne  rappcllât  fes  troupes  de  l'armée 
Efpagnole,  Comme  l'on  n'avait  pris  aucune  pré- 
caution contre  cette  infulte  imprévue ,  fa  majefte 
fut  obligée  ,  après  plufieurs  pourparlers ,  de  figner 
le  20  Août ,  cette  convention  de  neutralité  5  & 
quoique  ce  traité  fut  du  nombre  de  ceux  que  l'on 
lî'obferve  qu'auflî  longtems  que  l'on  y  eft  obligé,^ 
félon  le  célèbre  auteur  du  fiecle  de  Louis  XIV  & 
de  Louis  XV ,  l'on  ne  faurait  alfez  répéter  en. 
l'honneur  du  roi  Charles,  qu'il  remplit  tous  le$ 


556  Sekvici 

Campagne  de  1742. 


articles  de  ce  traité ,  avec  la  fidéUté  la  plus  Icru- 
puleufe  ;  que  pendant  la  campagne  de  174;  ,  œ 
prince  fut  fourd  aux  follicitations  réitérées  de  h 
cour  de  Madrid  ,  quoiqu'il  eût  pourvu  à  la  sû- 
reté des  côtes  de  Naples  &  de  Sicile,  &  ne  rom- 
pit cette  convention,  que  lorfque  le  prince  de 
Lobko viz  tenta  20  mois  après ,  une  invafion  dans 
le  royaume  de  Napies. 

En  1745  ,  la  petle  fit  des  ravages  affireux  dans 
Mefllne}  le  régiment  de  Jauch,  en  garnifondans 
cette  ville ,  rendit  dans  cette  occafion  des  fervices 
fignalés ,  &  Te  conduifit  dans  cette  époque  déplo- 
rable ,  avec  une  intrépidité  remplie  de  zèle  pour 
les  habitans  de  MeiSne  «  qui  rendra  la  mémoire 
de  cette  troupe  à  jamais  préeieufe  dans  les  cœurs 
MefSnois. 

Campagne  de  1744. 

Sa  ma)efté  continuait  d'obferver  la  neutralité 
très. fidèlement ,  lorfqu'elle  apprit*  les  premiers 
jours  de  Mars ,  que  le  duc  de  Modene ,  depuis 
deux  mois ,  commandant  en  chef  de  Parmée  Ef- 
pagnole  en  Lombardie  ,  fe  trouvait  pouffe  par.le 
prince  de  Lobkowiz  à  la  tête^d'une  armée  de  3  f  000 
Autrichiens,  de  pofte  en  pofte ,  depuis  Péfaro ,  i 
travers  les  états  du  S.  Siège  jufques  dans  TAbruxe 
ultérieure.  Dès  que  le  roi  Charles  vit  fon  royaume 

menacé 


DE  Naples.  537 

IntroduSion. 

menacé  d'une  invaûon  Autrichienne ,  il  raâenu 

b\a  I  s  tni\k  hommes  aux  environs  de  Capoue , 

après  avoir  conduit  la  reine  pour  plus  de  fureté 

àGaète,  avec  deux  compagnies  des  gardes  Suif. 

fes  ;  cette  place  étant  pourvue  outre  cela  d'une 

garnifon  de  9000  hommes.  Le  roi  fe  mie  le  2f 

Mars,  à  la  tète  de  cette  armée  ,  dans  laquelle 

Ton  diftinguait  »  le  bataillon  des  gardes  Suites  » 

de 9^0  hommes,   commandé  par  leur  lieutenant 

colonel  9  le  brigadier  Joft  Fridolin  de  Freulert 

,  du  canton  de  Glarus  catholique  y  le  colonel  de  ce 

^  corps  »    le  baron  Jofeph  Antoine  de  Tfchudi  » 

n'ayant  pu  joindre  Tarméeque  le  15  Juin,  fer- 

vait  en  qualité  de  maréchal  des  camps  »  deux  ba« 

taillons  de  Wirz ,  deux  de  Jauch  &  les  trois  de 

Tfchudi  i  ces  trois  corpsjcommandés  par  leurs  co« 

lonels  refpeâifs  ,  formaient  une  brigade,  fous  les 

ordres  du  brigadier  de  Wirz. 

Ayant  pris  la  route  de  Rome  ,  le  roi  campa 
quelques  jours  à  Agnani ,  &  fe  porta  delà  à  Vé« 
}|écri  dans  la  campagnede  Rome  avec  fes  troupes» 
où  il  fut  joint  le  18  Avril  par  le  duc  deModene» 
^  la  tète  de  Tarmée  Ëfpagnole.  On  ne  perdit 
pas  un  moment ,  pour  garnir  ce  camp  de  boqs 
^etranchemenS)  &  pour  fortifier  la  montagne  des 
-Capucins ,  parce  que ,  walgré  cette  jo.ndlion ,  Pac* 
TmêVllU  Y 


358  Sekvicb' 


Campagne  de  1744. 


mée  combinée  était  encore  très-inférieure  à  celle 
du  prince  de  Lobkowiz ,  dont  Tavant- garde  pa- 
rut le  %  Mai  fur  les  hauteurs  de  Monte  Artemifio^ 
de  Monte  Spino  &  de  la  Fayola  ,  fous  les  ordres 

'du  général  Novati,  qui  fe  fortifia  d'abord  farces 
trois  collines ,  &  les  munit  de  fortes  batteries.  Le 
prinee  de  Lobko'W'iz  établit  fon  quartier  général 
à  Naemi ,  embraiTant  Gouzana  &  les  villages  f oi- 

-  fins.  De  cette  manière,  les  deux  armées  ne  fe  troo- 

<  verent  féparées  que  par  une  vallée  très-profonde. 

^  Vélétri  efl:,une  petite  ville  ouverte,  dans  iacanw 

'  pagne  de  Rome  ,  (ituée  fur  une  colline,  d'où  Pon 
pouvait  découvrir  tous  les  quartiers  de  Tarinée 
combinée ,  campée  dans  la  plaine  qui  bordait  eette 
colline.  Par  cette  rdifon ,  le  roi  &  le  duc  deMo- 
dene  choifîrent  Vélétri  pour  leur  quartier  géné- 

*  raU  y  logèrent  les  gardes  Vallonnés  &  Suifies,  & 
dans  le  fauxbourg,  les  régimens  du  roi  Irlandais» 
de  Wirz  &  de  Tfchudi  ;  &  établirent  devant  et 
fauxbourg  deux  batteries  confidérables ,  afin  dï 
répondre  à  celle  de  Monte  *  Artemifio  &  iek 
Fayola. 

Toutes  ces  batteries  commençant  &  jouer  les  der- 
niers jours  de  Mai,  &  celles  des  Autrichiens  toant 
beaucoup  de  monde  à  l'armée  combinée ,  Ton  vit 
«lors  trop  tard  la  faute  que  l'on  avait  èitc,  ^ 


DE  Naples.     ^  3J9 

Introduction. 

n^avoir  pas  prévenu  le  général  Novati,  da:ns  l'oc- 
cupation des  hauteurs  de  Monte  -  Artemijio  &ds 
la  Fayola.  Pour  réparer  cette  faute ,  il  faliut  fo 
réfoudre  à  attaquer  ces  deux  poftes ,  quoique 
très- bien  garnis  d'arcillefie  &  de  troupes.  L'on 
choifîc  la  nuit  du  i6au^Î7  Juin  P^ur  cette  atta- 
que »  à  la  tète  de  laquelle  l'on  voyait  les  gardes 
Vallonnés  &  Suifles ,  de  même  que  les  brigades 
Suiâes  de  Belsler  &  de  Wirz.  Ce  combat  fuc 
des  plusfanglans ,  &  coûta  de  part  &  d'autre  plus 
de  4000  hommes  »  les  gardes  Vallonnés  &  les 
troupes  SuïHes  s'y  couvrirent  de  gloire ,  parve- 
21U8  au  bout  de  quatre  heurtes  ,  à  forcer  les  re« 
ttanchemens  ennemis ,  &  à  s'emparer  de  toute 
Fartjlkirie  &  des  munitions  ,  dont  ils  étaient 
abondamment  pourvus.  Le  roi  proclama  fur  le 
champ  de  bataille,  te  brigadier  de  Wirz  maréchal 
des  camps  »  &  le  colonel  Léonard  Louis  ,  baron 
de  Tfchudi,  brigadier,  &  leur  en  fit  expédier  le 
brevet  quatre  jours  après.  Les  Impériaux  eurent 
plus  de  2000  hommes  de  tués ,  parmi  lefquels 
fe  trouvèrent  plufieurs  officiers  de  marque;  on 
leur  prit  le  général  major ,  baron  de  Peftalozzi , 
Grifon  ;  le  colonel  commandant  &  le  lieutenant 
colonel  du  régiment  de  Palavicini,  grand  nom-! 
lire  d'officiers,   900  bas -officiers  &  foldats» 

Ta 


340  Seryicb 

Campagne  de  1744. 

42  pièces  de  batterie  avec  leurs  munitions. 

Ce  combat,  nommé  communément  TaiEûrede 
Fayola,  ayant  donné  une  rupériorité  décidée  aux 
armées  d'EPpagne  &  de  Naples  fur  celles  des  Au* 
trichiens  ,  qui  à  leur  cour  furent  extrêmement 
incommodées ,  par  les  tre^îs  poftes  fufdits ,  encore 
fortifiés  davantage  par  ordre  du  roi  &  du  doc 
de  Modene  i  le  prince  de  Lobkoviz  elTaya  de 
fortir  de  cette  pofîtion  défavantageufe.,  par  110 
coup  d'éclat ,  qui  tendait  à  enlever  la  nuit  du  lO 
au  II  d'Août»  dansVélétri,  le  roi  Charles  fie 
duc  de  Modene ,  avec  la  plupart  de  leurs  offiders 
généraux,  &  l'élite  de  leurs  troupes.  Pour  cet 
effet ,  le  prince  de  Lobkowiz  fit  avec  les  géné- 
raux ,  comtes  de  Bro^n ,  de  Linden ,  d'Andrésâ 
&  de  Novati  les  difpofitions  fuivantes. 

L'armée  Autrichienne  fut  partagée  en  quatre 
colonnes  y  le  premier  de  ces  corps ,  au  nombre  de 
8000  hommes,  chargé  de  furprendre  Vélétri, 
)Put  mis  fous  les  ordres  du  général  Novati,  && 
mit  en  marche  vers  les  1 1  heures  de  nuit;  la  fé- 
conde colonne,  de  6  à  7000  hommes,  commande 
par  les  généraux  Brown  &  Linden ,  fut  chargée 
de  faire  un  détour  ,  de  furprendre  le  camp  Efjp^ 
gnoi  par  la  gauche  ,  d'y  mettre  le  feu  »  &  de  pé- 
nétrer dans  Vélétri  par  ce  quanier  ennemi  »  après 


DE  Naples.  341 


IntroduSiôn. 


avoir  ëiffipé  les  troupes  qui  le  gardaient.  Le  gé^ 
néral  comte  d' Andrcazi ,  mis  à  la  tète  de  la  troi- 
sième colonne,  de  fept  à  huit  mille  hommes, 
fut  chargé  d'attaquer  &*d'emporter  les  poftes  du  ^ 
itiont  Artémiûo  &  dé  la  Fayola.  Le  prince  de 
Lobkowi:^  fe  réferva  le  commandement  de  la 
quatrième  colonne ,  de  même  Force  que  les  deux 
précédentes,  pour  fouteriir  les  différentes  atta- 
ques ,  diriger  les  opérations ,  félon  Texigence  du 
oas ,  &  fe  porter  avec  ce  corps  au  fécours  de  ceux 
qui  en  auraient  le  befoin  le  plus  preâ&nt.  Si  ces 
dirpofitiontadmirables  qui  firentautant  d'honnetÀ: 
au  prince  d»  Lobkowîz ,  dans  TePprit  de  tous  les 
nlilitafrôs ,  qUe  fa  belle  défenfe  de  la  citadelle  de 
Mefliné  en  173  f,  n'eurent  pas  tout  le  fuccès 
jue  Ton  devait  naturellement  en  attendre;  &  (î 
:es  diver&s  attaques  formées  en  même  tems  ,  ne 
Varvinrent  pas  à  enlever  fa  majéfté  Sicilienne  avec 
!es  officiers  généraux  &  les  feigneurs  de  fa  fuite  « 
k  à  détruire  l'armée  combinée,  les  uns  &  les 
utres  durent  leur  Talut  aux  miracles  de  bravoure 
les  gardes  Vallonnés  ,  des  troupes  SuiiTes  &  du 
égiment  du  roi  Irlandais.  Les  troupes  Suiffes,qui 
!ans  cette  fanglante  nuit ,  acquirent  autant  de 
loire ,  étaient ,  le  bataillon  des  gardes  »  quatre 
ataillons  du  régiment  de  Befsier ,  deux  bataillons 

Y  i 


J42  Service 

■  I  £^ûg5g-— 


Campagne  de  1744. 


de  celui  d'Arregger  ,  les  trois  bataillons  de  celui 
de  Wirz ,  deux  bataillons  de  Jauch  9  &  les  trois 
bataillons  du  régiment  de  Tfchudi. 

Le  général  comte  de  Novati  parvenu  à  fe  dé' 
robersvec  fa  colonne,  à  la  connaiflance  des  gardes 
avancées  Efpagnoles  &  Napolitaines  •  entra  à 
minuit  dans  Vélétri.  La  grand-garde  formée  par 
foo  hommes  des  gardes  Vallonnés  &  Suifles,  fe 
défendit  pendant  une  demi  heure  (  (jUGiqu'enve^ 
loppée  de  tous  côtés)  avec  une  valeur  héroïque  s 
au  moyen  de  cinq  gro0es  pièces  d'artillerie^ 
chargée  à  mitraille ,  placée  derrière  ie»  fchevaux 
de  frife ,  qui  défendaient  ce  pofte.  Ces  décharges 
réitérées  ayant  donné  Pallarme  générale  à  tout 
le  monde,  le  marquis  de  THôpital,  lieutenant 
général  au  fervice  de  France  ,  &  ambafladeur  de 
Louis  XV  auprès  du  roi  Charles,  fut  un  des 
premiers  fur  pied  ;  &  bgeant  avec  le  roi  dans  1^ 
palais  Ghinctti,  aida  à  habiller  ce  prince  à  la  hâte, 
&  fe  rendit  aveclui  au  jardin  dudit  palais,  qui, 
le  moment  d'après,  fut  rempli  d'ennemis,  pillé  & 
faccagé.  Comme  l'on  avait  fait  quelques  femaines 
auparavant ,  de  ce  jardin  ,  une  %fplanade ,  le  co- 
lonel Freulcr  y  avait  déjà  conduit  le  refte  des^ar- 
des  Suifles ,  qui  quelques  inftans  après ,  furent 
fui  vies  par  divcrfes  compagnies][des  gardes  VaU 


DE     NaFLES.  J4J 


lntrodii£Hon. 


lonnes  qui  arrivèrent  par  pelotons.  Pendant  ce 
tems  là  ,  le  général  baron  de  Tfchudi  fe  mit  à  la  , 
tète  do  reftant  deg  gardes  Vallonnés,  qu'il  avait 
raflemblé  avec  des  peines  infinies ,  &  du  régiment 
du  roi  Irlandais ,  arrivé  dans  ce  moment  d'un  des 
ikuxbourgs.  Tfchudi,  fans  perdre  un  inftant,  cou- 
rut avec  ces  troupes  au  fécours  de  la  grand-garde 
qui  fe  défendait  encore  ,  quoique  réduite  à  i  f  o 
hommes  9  &  parvint  après  des  efforts  inouis,  à 
fauver  les  débris  de  ces  braves  gens,  &  à  fejreplier 
avec  eux  fur  i'efplanade,  où  un  quart  d'heure 
après  ,  fon  frère  aine  le  brigadier  Tfchudi ,  con- 
4ui(ît  (a  brigade,  compoféepour  lors  de  fon  régi- 
ment &  de  celui  de  Wirz. 

Le  général  Novati  ayant  forcc,quelques  inftans 
après  fon  entrée  dans  Vélétri ,  le  corps- de-gardc 
&  le  palais  où  logeait  le  duc  de  Modene ,  ce 
prince  eut  toutes  les  peines  du  monde  à  fe  fauver 
un  pied  chauffé  &  l'autre  nud ,  &  à  fe  réfugier  au 
palais  Ghinetti,  avec  un  valet-dc  chambre ,  où  il 
acheva  de  fe  vêtir,  en  même  tems  que  le  roi.  Si 
les  troupes  Autrichiennes  avaient ,  dans  ce  mo- 
ment décifif,  exécuté  leurs  ordres,  de  marcher 
d  rcfplanade  &  de  tomber  fur  tout  ce  qui  s'y  raf- 
iTçmblcrait ,  pendant  que  deux  bataillons  force- 
Kraient  la  grand-garde ,  fa  majefté  &  l'armée  com-, 

Y.4 


344  Seryicb 


Campagne  de  1744. 


binée  était  probablement  perdue  fails  redburce  ; 
mais  les  Autrichiens  fe  débandant  de  tous  côtés 
pour  piller  les  maifons  •  malgré  les  menaces  de 
leurs  chefs ,  donnèrent  le  tems  aux  généraux  al- 
liés, de  raiTembler  plus  de  f  000  hommes  fur  TeC 
planade,  qui  ayant  été  augmentés  àtoutinftant 
par  les  troupes  que  tes  généraux  de  Brovn  &  de 
Linden  venaient  de  diflîper»  furent  partagées  en 
deux  colonnes.  Le  rof  &  le  marquis  de  THôpi- 
tal  »  ayant  les  deux  frères  Tfchudi  fous  eux  t  fi^ 
mirent  ik  la  tète  de  la  première  \  le  duc  de  Mo- 
deneavec  d'autres  officiers  généraux  »  conduiGtIa 
féconde  de  ces  colonnes;  &  les  uns  &i^e$^8iitres 
débouchant  à  deux  heures  du  matin  ,1  par  quatre 
riies  diiFérentes ,  tombent  fui:  les  ennemis  difper- 
iSs  au  pillage ,  mais  remis  peu  à  peu  par  leurs 
officiers  ,  &  les  pouflent  de  rue  en  rue  avec  00e 
bravoure  incroyable.  D'un  autre  côté  ,  les  Autri- 
chiens raflcmblés  par  le  danger ,  renforcés  par 
leurs  camarades  ,  fous  les  ordres  des  comtes  àt 
Brovn  &  de  Linden  ,  &  encore  maîtres  d'une 
partie  de  Vélétri ,  combattirent  avec  racharnfr» 
ment  d'une  troupe ,  qui  voulant  effacer  la  honte 
dont  elle  venait  de  fe  couvrir  par  fon  indifcipline 
&  fon  avidité  pour  le  pillage,  était  déterminée! 
vaincre  ou  à  mourir. 


DE  Naples.  34$!' 

IntroduSiofu 

Dans  le  même  tems ,  les  généraux  comtes  de 
Bro^^om  &  de  Linden  ,  à  la  tète  de  la  féconde  co« 
lohne  Autrichienne ,  s'avancent  '  en  (îience  fur 
la  gauche  du  camp  ECpagnol ,  enlèvent  &  culbu*  . 
teïit  les  poftes  avancés,  y  entrent  avec  le^  fuyards 
de  ces  détachemens,  égorgent  le  foldat  à  moitié 
endormi ,  &  mettent  le  feu  aux  tentes.  Trois  ré- 
gimens  de  cavalerie  &  fix  bataillons  d'infanterie» 
troupes  Italiennes  ,  ainfî  attaquées,  eurent  beau- 
coup de  peine  à  fe  raâembler ,  &  après  avoir  op- 
pofê  une  réGftance  très<faible  aux  généraux  Au- 
trichiens,  une  partie  fe  retira  fort  en  défordte  i 
Vélétri,  par  la  porte  de  Naples  ,fuivie  des  troupes 
Autrichiennes,  lefquellec  entrent  dans  la  ville  en 
pourfuivant  ce  détachement ,  &  fe  joignant  à  la 
première  colonne  ,  lui  aident  à  fe  remettre  en  ba- 
taille ,  &  rétabli(fent  ainfi  tout  l'avantage  de  cette 
fanglante  mêlée ,  où  Ton  fe  fufillait  à  bout  por- 
tant ,  en  leur  faveur.  Les  quatre  divifions  des 
troupes  Efpagnoles  &  Napolitaines,  réduites  à 
cédera  cette  grande  fppérioriti d'ennemis ,  mal- 
gfé  leur  valeur  héroïque ,  fe  battirent  en  retraite 
vers  l'efplanadé ,  où.  elles  eurent  à  peine  le  tems 
defe  former  en  une  efpece  de  colonne,  appellée 
qiiarré  long ,  qu'elles  fe  virent  aflaillies  de  tous 
côtés ,  par  environ  16000  Autrichiens  »  auxquels 


34^  SERTIcé 

Campagfte  de   1744. 

cette  mafTe  de  5  à  6000  hommes  ne  réfiftait  que 
par  des  prodiges  continuels  de  valeur ,  malgré  te£- 
qoek  elle  aurait  fuccombé  en  peu  d'heures  à  ces 
attaques  réijtérées ,  lorfi^ue  vers  les  quatre  heu- 
res du  matin ,  la  face  des  afikires  changea  abfo- 
Iqmenc. 

Uallarme  portée^par  tous  les  quartiers  de  Par* 
mée  combinée»  &  le  maréchal  deWirz»  averti 
par  un  aide  decamp  du  duc  de  Modene  »  du  dan- 
ger imminent  que  courait  fa  majefté,  raflêmbla  le 
plus  vite  que  poilible,  un  corps  fuffif4nt  pour  , 
dégager  fon  maître  &  fes  compatriotes.  Comman-  . 
dant  le  quartier  ^contigu  à  celui  que  les  coiptes^ 
dç  Bro'orQ  &.de.Linden  venaient  de  forcer,  il 
r^nit  d^abord  1?&  deux  tiers  des  troupes  diffipées 
par  ces  deux  généraux»  à  celles  qu'il  avait  fous 
fes  ordres»  &  marchant  à  grands  pas  au  fécours 
de  yélétri»   il  fut  joint  chemin  faifant  par  la 
bdgade  de  Befsltr  ,  &  une  autre  formée  par  deux 
r^imens  Vallons.  Deux  officiers  généraux  Efpa- 
gnols ,  accourus  dans  ce  moment ,   fe   mettent 
avec  Mr.  de  Wirz  à  la  tête  de  ces  troupes ,  ren- 
forcées à  chaque  pas  par  de  nouveaux  corps» 
entrent  à  quatre  heures  du  matin  à  Vélétri ,  & 
cl^rgenc  tout  de  fuite  les  Impériaux  en  trois  co<* 
Iqnnes ,  avec  tout  racharnement  que  Ton  devait 


DE  Naples.  J47 

IntroduHion. 

en  attendre.  Mr.  de  Wirz ,  à  la  tète  de  la  bri- 
gade de  Befsler ,  tuant  &  renverfant  tout  ce  qui 
s'oppoFait  à  lui ,  parvint  au  bout  d'une  demi 
heure  à  paiTer  fur  le  ventre  aux  ennemis  &  à  f« 
réunir  fur  refpianade  avec  fa  majefté  &  foacerpSt 
&  fut  fuivi  par  la  brigade  Vallonné. 

Four  lors  les  généraux  Autrichiens  furent  aflaiU 
lis  à  leur  tour  de  tous  côtés  par  une  grande  partie 
de  l'armée  Efpagnole  &  Napolitaine,  avec  toute 
la  fureur  d'une  troupe  qui  avait  fon  makre  à  fau« 
V^r  &  des  milliers  de  camarades  étendus  à  leurs 
pieds  à  venger.  P^n$  cette  podtion  défefpérée  • 
le  comte  de  Noyati  pris ,  &  plus  de  4CX>o  Autri- 
chiens entaiTés  dans  les  rues  du  chanrp  de  ba- 
taille, les  généraux  Brown  &  Linden  ic  fongc- 
rent  qu'à  fe  battre  en  retraite  ;  ce  quf  devenait 
d  chaque  inftant  très-impraticable ,  leun  derrières 
abfolument  coupés  ,  étant  attaqués  avec  la  même 
vigueur  que  leur  front.  Ils  auraient  probablement 
été  taillés  en  pièces ,  &  il  n'aurait  pas  réchappé  . 
un  feul  homme  de  cette  petite  armée  Aurichiennet 
fi  dans  ce  moment  décifif ,  le  roi  &  leduc  de  Mo- 
dene  n'avaient  pas  été  obligés  d'envoyer  des  fé* 
cours  au  parc  d'artillerie ,  contrç  lequel  le  prince 
de  Loblcov^i^iz  marchait  en  perfonne ,  à  la  tète  de 
Ja  quatrième  colonne  »  par  Valmontano  \  &  aux 


|ïo[les  de  Monte* Artémiflo  »  de  Monte-  Spino  ^ 
de  la  Fayolat  attaqués  avec  beaucoup  de  fuccè^ 
par  le  général  comte  d'Andreaïi,  à  la  tète  de  la 
troifieme  colonne  Autrichienne.  Ces  trois  poftes 
de  la  plus  grande  importance  »  comme  Ton  a  déjà 
fait  voiEi  &  très^mâl  défendus  par  le  marquis 
Duchet  y  lieutenant  général  au  fervice  d'Efpagne^H 
furent  emportés  par  les  Autrichiens  en  moins  d^" 
deux  heures»  à  la  réferve  de  Monte-Artémifio , 
défendu  par  le  major  Rodolphe  de  Betfchart,^ 
chotli  le  r8  Juin  ,  pour  commander  ce  poftc  fous 
Je  marqué  Duchec  »  quoique  (impie  major  d1n«fl 
fan  ter  te.  letfchart  juflifia  oftte  diftindlion  8at« 
teufe ,  dans  cette  conjonélure  importante  j  &  pen- 
dant que  e  marquis  courait  a  Vélétri  hâter  les 
fécours  ,  îetfchart  ralfemblant  tous  les  corps  dif- 
perfés  dam  les  deux  autres  pofles ,  qui  étaient 
venus  fe  rallier  au  fien  ,   fe  maintenait  par  des 
prodiges  de  valeur,   contre  toutes  les  attaques 
d'Andrcazi ,  lorlque  vers  les  fept  heures  du  ma-  i 
tifi,  Mrs.  de  Wiris,  de  Befsler  &  de  Tfchudi,^ 
accourant  à  la  tête  de  deux  brigades ,  forcèrent 
les  Autrichiens  à  fe  retirer,  en  évacuant  Monte- 
Spmo  &  la  Fayola.  Nous  ne  devons  pas  omettre 
que  les  deux  bataillons  de  Jauch ,  commandés 
par  leur  colonel,  arrivèrent  avant  ces  deux  bti- 


j 


DE  NaflesJ  349 

qi       ^iriL^         1,1 


IntroduSion. 


gades  t  au  fécours  de  Becfcharc ,  &  le  {éconderent 
à  merveille  dans  cçcte  belle  défenfe. 

Pendant^que  fa  majefté  avait  ainfi  décaché  M. 
de  Wirz ,  pour  fécourir  le  mont  ArtémiGo ,  le 
duc  de  Modene  envoya  le  marquis  de  Crdz  &  le 
comte  Carrafie»  maréchaux  des  camps,  avec  d'aa« 
très  brigades  ,  couvrir  le  parc  de  l'artillerie. 
Cette  diverfîon  indifpenfable  fut  le  falut  <les  deux 
colonnes  Autrichiennes,  entourées  &  aiTaillies  dans 
Vélétris  Bro'orn  &  Linden  en  profitèrent  pourfe 
retirer  à  leur  camp.  Le  prince  de  Lobko^iz  »  qui 
n'avait  formé  qu'une  faufTe  attaque ,  afin  de  les 
dégager  ,  les  joignit  à  mi. chemin,  &  couvrit  leur 
retraite.  Les  troupes  Autrichiennes  perdirent 
dans  ces  diverfes  attaques  ,  près  de  7000  hom- 
mes tués  &  pris ,  parmi  lefqueb  fe  trouvèrent 
grand  nombre  d'officiers  de  marque,  &  le  comte 
Novati  à  leur  tète  ;  la  prife  du  général  Efpagnol 
Mariani ,  retenu  dans  fon  lit  pr  la  goûte ,  ne 
dédommagea  pas ,  non  plus  qu'me  partie  du  pil- 
lage de  Vélétri ,  l'armée  Autrichtnne  d'une  perte 
aulfi  conddérable.  Celle  des  troipes  combinées 
inonta  à  près  de  jocx^  hommes.  .7était  un  fpec« 
tacle  déplorable ,  au  rapport  des  mémoires  au-* 
thentiques ,  fur  lefquels  nous  avois  compofé  cette 
relation  »  de  voir  le  lendemain  démette  fdnglante 


îfo  Seuvicb 

Campagne  de  1744. 

affaire,  les  cadavres  encaâes  dans  toutes  les  rues 
&  les  places  de  Vélétri,  pèle  &  mêle  avec  les  mou* 
rans ,  donc  les  cris  &  les  gémiflemens  auraient  at« 
tendri  ks  cœurs  les  plus  barbares.  Sa  majefté  &  le 
duc  deModene  ,  à  peine  débarrafTés  de  cette  foule 
d'ennemis,  donnèrent  d'abord  leurs  ordres  & 
leurs  foins,  pour  faire  panfer  les  blefles ,  &  cela 
fans  aucune  diftindion  d'amis  ou  d'ennemis ,  avec 
un  zélé  rempli  d'humanité ,  qui  couronnant  la 
gloire  qu'ils  venaient  d'acquérir  ,  leur  valut 
l'admiradoa  &  les  éloges  de  toute  l'armée  Autri- 
chienne. 

Le  conte  de  l^ovati ,  pris ,  comme  nous  Pavons 
marqué,  dans  Vélétri  »  &  relâché  deux  jours  après 
fur  fa  parole,  a/ant  informé  le  prince'de  Lobko- 
viz ,  des  procédés  magnanimes  de  fa  majcfté  Si- 
cilienne &  du  dic  de  Modene ,  qui  avaient  rendu 
pluGeurs  centancs  d'officiers  &  de  foldats  Autri- 
chiens à  la  vie  \  le  général  Autrichien ,  en  profi. 
tant  de  la  permflîon  d'envoyer  des  chirurgiens 
pour  panfer  ce  prifonniers,  y  joignit  une  lettre 
de  remerciemeit  au  roi  &  au  duc. 

Dans  le  mène  tems ,  le  comte  de  Soro  détaché 
par  le  prince  d  Lobkowiz ,  à  la  tête  de  deux  ba. 
taillons  de  vobntaires  &  de  quelques  compagnies 
de  Croates,  ans  i'Abruzze  ultérieure,  commic 


DE   NaFL^S.  Jfl 

= j^B2î^ „ 


IntroduSlon. 


beaucoup  de  ravages  dans  cette  province ,  &  pé- 
'nétra  jufqu'à  la  ville  d'Aquila.  Samajefté  infor- 
mée de  cette  incurûon  ennemie ,  détacha  le  i6 
Août  un  corps  de  3000  hommes  ,  parmi  lefquels 
fe  trouvaient  deux  bataillons  de  Jauch,  comman- 
dés par  leur  colonel ,  à  la  pourfuite  de  ce  parti- 
fan.  Ce  corps  donna  fî  bien  la  chaâe  au  comte  de 
Soro ,  que  Tobligeant  de  fe  retirer  de  rAbruzze^ 
il  le  rejoignit  à  Nocéra  en  Ombrie  ,  &  après  plu- 
Heurs  affaires ,  où  ce  partifan  Autrichien  fut  tou- 
jours défait  »  il  fut  obligé  de  fe  rendre  prifonniec 
de  guerre  %  avec  fes  deux  bataillons  de  volontaires 
Italiens.  Quant  aux  Croates,  ils  échappèrent  par 
une  prompte  fuite ,  aux  pourfuites  de  ce  détache- 
tnftnt  Napolitain ,  après  avoir  perdu  beaucoup  de 
inonde ,  aifommé  par  les  payfans  dans  cette  re- 
traite précipitée. 

Les  deux  armées  refterent  cependant  encore 
dix  femaines  dans  la  même  pofîtion  ;  il  y  eut  plu- 
fleurs  efcarmouches  &  affaires  de  peu  d'impor-' 
tance ,  entre  les  pofles  réciproques ,  où  les  Au- 
trichiens eurent  toujours  du  deflbus.  Le  prince 
de  Lobkowiz  voyant  fur  la  fin  d'Odobre,  fon 
armée  diminuée  de  plus  de  1 5  mille  hommes ,  prit 
le  parti  de  décamper  le  l  Novembre  &  de  paflec 
le  Tibre.  U  fut  fuivi  de  fi  pilès  par  l'armée  QQVié 


Campagne  de  1744. 

binée  »  dont  le  duc  de  Modene  conduilait  Pavane- 
garde  ,  que  le  prince  de  Lobkowiz  s'étanc  chaigi 
lui-même  de  Ton  arriere*garde  »  ces  deux  princes 
furent  à  portée  de  fe  parler  »  &  fe  firent  dans  un 
tntrerieh  fort  court ,  de  ces  politefles  d'ufagei 
^dont  la  guerre  même  ne  difpenfe  jamais  des  per. 
Tonnes  de  ce  rang.  Le  2  Novembre ,  il  n^  eut 
entre  les  deux  armées  que  le  Tibre,  dont  le 
prince  de  Lobko^riz  avait  fait  abattre  tous  les 
ponts.  L'on  (e  canonna  les  deux  jours  fuivms, 
pour  la  forme  »  &  fans  fe  faire  beaucoup  de  mal; 
cette  efpece  d'ina<flion  fut  attribuée  aux  foins  du 
pape  Benoit  XI V»  qui ,  par  ce  moyen ,  prévint  le 
ravage  &  la  ruine  de  fes  états.  Les  deux  armées 
ainfî  campées ,  jufqu'à  la  fin  de  Novembre ,  aux 
portes  de  Rome ,  donnèrent  à  fes  habitans  un 
fpeâacle  auifi  nouveau  que  curieux  &  lucratif 
L'on  voyoit  raflemblé  dans  les  appartemens  da 
Vatican  »  de  même  que  chez  les  princes  &  les  fei- 
gneurs  Romains,  les  généraux  &  officiers  des 
deux  partis ,  qui  parailiàient  de  It  meilleure  in- 
telligence du  monde.  Le 2g Novembre,  leprinoB 
de  Lobkowiz  décampa  &  traverfa  deux  £iux« 
bourgs  de  Romes  le  roi  &  le  duc  de  Modene  font 
paâer  à  i'inftant  le  Tibre  à  leurs  troupes»  par 
deux  gués  connus  &  immanquables  »  &  leur  font 

traverfec 


DK    NàP  LIS.'  Jf  J 

ww  ^nr  II  I  II 

IfftroduSion. 

-.----•-     '.. —  -  ■  _-         ^    ^ 

traverfer  une  partie  de  Rome ,  à  la  pouriuite  des 
Autrichiens;  Le  29^  le  rbi  éùt  une  entrevue  avec 
le  fouveraîn  pontife,  étant  entré  à  cheval  dans 
Rome 9  à  la'  tète  de  Tes  gardes,  &  y  ayant  été 
reçu  au  bruit  de  l'artillerie  du  château  de  St.  Ange» 
comme  en  triomphe. 

Lefurlendemain  de  cette  entrevue,  le  roi  ayant 
remis  le  commandement  en  chef  de  cette  armée 
«u  duc  de  Modene ,  en  lui  laiflant  plus  de  10  millb 
liommes ,  comme  trôUpes  auxiliaires  ,  reprit  là 
route ^e  Naples ,  avec  fa  garde  à  cheval,  &  le 
jnégimenc  des  gftrdes  Napolitaines  &  SuiflVs.  Lo 
|2[énéral  taron- Jofeph  Antoine  de  Tfchudi,  fut 
4}hoi(i  par  fii  nià)efté ,  pour  commandant  en  chef 
«defk  maifoiiiÉiititaire,  diftinélion  des  plus  flat« 
tbofes ,  &  qui  -avait  été  briguée  en  vain  par  plu*-' 
iieurs- lieutenans  généraux.  Le  roi  marchant  à 
perites  journées ,  arriva  le  i  s  Décembre  à  Gaète» 
^ù  ayant  féjourné  jufqu'au  18  avec  la  reine» 
leurs  majeftés  firent  le  a^  leur  entrée  triomphante 
à  NapleSf  aux  acclamations  &  aux  tranfports 
inexprimables  de  joie ,  de  tous  lès  habitans  de 
4:ett€  capitale ,  qui  n'omirent  rien ,  pour  célébrer 
cet  heureux  retour  d'un  {ouverain  adoré  de  (es 
peuples  ,  qu'il  venait  de  garantir  d'une  invaCoti 
ennetnie,  dans  cette  briUante  canipagne,^oà  ce 

Tome  rUL  Z 


5f4  Se^vige  ' 

Campagne  de  I74f . 

monarque  fut  autant,  «xpplis  aux  coups  ,  furtout 
dans  la  ianglante  affaire,  de  Vélétri  «  que  le  moin- 
dre de  fes  fbidats,  &  où  fa  ina)efl:é  acquit  autant 
de  gloire,  par  fa  valeur  &  fes  talcns  œilitaicesi 
que  par  fon  humanité. 

Campagne  de  ijr45'* 
'    Le  duc  de  Modene ,  chargé  du  commaade- 
ment  en  chef  depuis  le  i  Décembre ,  de  l'armée 
des  deux  couronnes,  fe  pofta.à  Viterbo ,  ftk 
prince  de  Lobkovizà  Immola  ,  fituationoàlM 
deux  armées  pafferenc  l'hiver  à  fe  remettre  & 
à  s'obferver.  Les  premiers  jours  de  Mars  «  Ta» 
mée  Autrichienne  réduite, à  1 8.  mille  hommes, 
fc  mit  en  marche  vers  le  Modenai» ,  .par  Céfénii 
Forli  &  Faenfa.  Celle  d'£fpagne  là  fiiivitde  près, 
&  après  avoir  paâfé  l'Apennin  ,  prit-  la  roat&dc 
Bologne 9  parPéfaro  &  Fanoc  Leduc  de  Modens 
fuivit  les  Autrichiens  dans  fes  propre»  états»  pafi 
le  1 3  Avril  le  Panaro  à  Spilamberto ,  fous  ki 
yeux  même  de  Lobko'riz,  qui  n^ofant  ceetrfiav 
me, ^quoiqu'il  eût  fait  mine  de  vouloir  en  venir 
à.unebatsûUe,  fe  retira  le  long  des  murs  deMo^ 
.dçne  &  fe  pofta  fous  le  canon  de  la  citadelle,  obttf 
place  étant  depuis  174a ,  au  pouvoir  du  roi* 
Sardaigne.  L'ariaée  d'Ëfpagne,  qui  avait  de6  vues 
toutes  dijS'érsmest  n'eut  garde  d'attaquer  eelkf 


M  ■     ji   if^jt^  ■  '    -'    r-i  iiiiii^ 


IntroihiSion. 


i.W        1    -i-V 


d'Aucrîche  dans  cette  policion  avatuagcure. 

La  république  de  Gènes  Venait  de  s'allier  tréâ-ii 
étrottènient  >  le  l  Mai  de  cette  année  «  avec  Id 
cour  de  Madrid ,  par  le  traité  d'Aran)ue2,'  &  6^^ 
lait  engagée  de  renforcer  Tarméo  d'Efpagne  d'utf 
corps  de  lo  mille  hommes ,  commandés  en  eh»l 
par-Jean  Ck>nrad  Efcher  de  Zurich,  mort  en  1 7864 
lieutenant  général  au  fervice  de  Hollande,  Il  était 
donc  queflion  de  fe  réunir  i  avec  c6  corps  aujci"* 
iiaire,  pourvu  d'un  train  d'artillerie  très-cdnfî^ 
dérablei ,  de  même  qu'avec  tes  troupes  de  Dotl 
j^hilippe ,  qui  fous  les  ordres  du  combe  de  Gagejfi 
devaient  pénétrer  en  Lombardie ,  par  le  Ponane 
&  les  terres  de  Gisnes.  Il  était  furtout  de  la  plutf 
grande  importance  ,  que  cette  réunion  pût  s'ef-» 
Feâilei;,  avant  celle  du  roi  de  Sardaigne  &  dtl 
prince  de  Lobkowiz.  Pour  cet  effet ,  le  duc  dd 
Modene  ,  paâant  tout  de  fuite  la  montagne  dtf 
>4  Pélégrin  ^  où  les  troupes  eurent  beaucoup  à 
bufirir  d'une  grande  quantité  ae  neige  $  qui  ve« 
lait  de  tomber,  &  qui  fit  périr  plus  de  fOo  hhtei 
le  charge»  il  entra  dans  cette  partie  du  Modenaitf 
lommé  la  Garfignana,  &  de- là  étendit  fon  armée 
lans  le  duché  de  Maife  &  fur  les  terres  de  Lu^ 
[ues.  Le  prince  de  Lobko'ff^iz  s'étant  apperqu  de 
e  dcflinn ,  décampa  en  toute  diligence  avec  foq 

Za 


Sek  vice 


Campagne  de  I74f. 


armée  ,  des  environs  de  Modene  &  la  polla  à 
Parme  ,  d'où  il  détacha  deux  corps  de  6  i  7000 
hommes  chacun ,  fous  les  ordres  des  comtes  de 
Brown  &  de  Lindenj  afin  d'inquiéter  Parméed'Et 
pagne  dans  cette  route ,  &  Tempècher  d'entrer 
fur  les  terres  de  Gcnes.  Il  y  eut  pluHeurs  efcar- 
mouches  très- vives  entre  les  deux  partis ,  dans 
le  courant  de  Mai ,  furtout  celle  de  Sar2anne,  où 
les  généraux  Autrichiens  conftamment  repoudest 
ne  purent  empêcher  le  duc  de  Modene  »  de  s'a* 
vancer  chaque  jour  fur  le  territoire  de  Gènes,  te 
.comte  de  Schulembourg  à  la  tète  de  Tarmée  Au- 
trichienne ,  le  prince  de  Lobko^z  a)rant  été  rap- 
pellé,  pour  commander  celle  de  fioheme  {ous  le 
prince  Charles ,  ayant  joint  avec  le  refte  de  ces 
troupes  le  2.  Juin,  les  généraux  Brovrn  &  Linden» 
il  s'empara  le  furlendemain  du  pofte  important 
de  la  Bochetta. 

Comme  le  duc  de  Modene  fe  trouvait  dès  ce 
moment  coupé  de  Gènes,  &  des  fécours  qu'il  en 
attendait ,  il  ne  iui  reliait  d'autre  parti  à  prendre, 
que  celui  d'attaquer  &  de  déloger  les  Autrichiens 
de  la  Bochetta.  Cette  attaque  des  plus  ntnolantes, 
s'exécuta  le  18  Juin,  &  après  un  combat  de  cinq 
heures ,  où  les  brigades  de  Befsler  &  de  Tfchudi 
firent  des  miracles  de  bravoure ,  les  retnacht^ 


\ 


DB   Nu  F  LES.  3f7 

tiTffl"  Il  III  III  ir.     III  i 


IntroduSion. 


xnens  Autrichiens  furent  fotcés  de  cous  côtés  »  & 
le  comte  de  Schulembourg  obligé  de  fe  retirer  i 
Novi.  Cette  place,  dans  ia  rivière  di  Ponenté, 
muni  d'un'château  très -fort,  offrant  au  général 
Autrichien ,  renforcé  le  2z  par  un  gros  corps  de 
troupes  Piémontaifes  ,    une   (icuation    prefque 
inexpugnable ,  il  n'omit  rien  de  tout  ce  qui  pou- 
vait  contribuer  à  la  mettre  à  l'abri  de  toute  atta- 
que ennelfiie.Pour  cet  effet,  le  comte  de  Schulem* 
bourg  coutrit  fes  troupes  déjà   défendues  par 
tout  le  canon  de  Novi ,  de  retranchemens  très» 
forts.  Cependant  le  duc  de  Modene ,  réuni  enfin 
,  depuis  le  21*,  avec  le  comte  de  Gages  &  le  général 
Efcher ,  ne  pouvant  laifler  l'armée  ennemie  tran- 
quille dans  cette  pofition  avantageufe ,  ils  furent 
réduits  à  l'attaquer  le  x  Juillet  \  &  malgré  ces 
obftncles  prefqu'invincibles ,  ces  trois  généraux 
parvinrent ,  au  bout  de  quelques  heures  d'une 
mêlée  très  fanglante ,  à  déloger  les  troupes  Auf- 
tro*Sardes  de  ce  pofte  ,  quoique  retranchées  juf, 
qu'aux  dents.  Lqs  deux  brigades  SuifTes  ne  dé- 
mentirent  pas  dans  cette  occadon  leur  valeur 
ordinaire;  piacéds  ,  de  même  que  lesrégimens  de 
Dunant  &  de  Jeune  Réding  ,  à  la  tète  de  Tatta- 
que   ,  ces  troupes  pénétrèrent  les  premiers  dans 
les  retranchemens  ennemis  »  &  de-là  dans  la  ville 


Campagne  de  I74f.  i 

MW    ■■  ■■  ■"■       w^mm^^m   ■III 

de  Novi  t  malgré  rariillerie  du  château ,  qui  em« 
portait  des  rangs  entiers  de  ces  braves  gens.  Par- 
venus par  ces  eSbrts  inouïs  •  i  culbuter  &  i  pel» 
tre  dans  une  déroute  totale  rin&nterie  Aixftro» 
Sarde  ,  &  parfaitement  fécondés  de  plufieiirsré* 
gimens  Efpagnois ,  cette  viâoire  déçifive  &  eon» 
plette  réalifa  les  aflurances  que  le  comte  d« 
Gages  avait  données  à  la  cour  de  Madrid  Tannés 
précédente ,  en  écrivant  au  marquis  de  la  Wm 
Taifaire  de  Pierre  -  Longue,  (Voyet  Tintrodoc- 
tion  au  fervice  d'Ëfpagne  »  campagne  de  1744*) 
%ti  effet ,  (i  les  attaques  des  retranchemens  ds 
Montalban ,  de  Ville  -  Franche  &  de  Pierre^Lon* 
gue ,  couvrirent  de  gloire  en  1744 ,  l-armée  d9 
France  &  d'Efpagne,  qui  les  exécuta  avec  autant 
de  bravoure  ;  celle  des  poftes  auffî  fortifiés  de  b 
Bochetta  &  de  Novi ,  ne  fit  pas  moins  d'honneoc 
aux  troupes  combinées ,  qui  remportèrent  ce$ 
deux  vidoires  importantes» 

Les  fuccès  les  plus  décififis  en  furent  la  fuite  i 
le  comte  de  Schulembourg  obligé  de  fe  réfiigief 
dans  l'Alexandrin,  y  fut  joint  fur  la  fin  de  Juillet» 
par  fa  majefté  Sarde  à  la  tète  de  ion  armée;  00 
qui  n'empâcha  pas  celle  d'Efpagne  d'invefiir 
Toi?tone  le  j  Août,  &  de  s'en  rendre  maltw 
le  IX.  La  citadelle  ne  fe  rendit,  à  la  vérité f  qitf 


DE  Na?le».^  5f^ 


■ J^iMgg 


Introduiiion. 


le  ^  Septembre^  Cette  conquête  fut  fuivie  de  cello 
de»  duchés  de  Parme  &  de  Plaifance,  de  même 
^ue  de  celle  de  Favie*  Quoique  le  paâage  du 
Tanaro  exécuté  par  l'armée  combinée,  le  26 
Septembre,  &  la  viâcire  qu'elle  remporta  le  27, 
près  de  Bafltgnana,  fur  les  troupes  Sardes,  fe 
trouvent  inférés ,  de  même  que  le  refte  de  cette 
campagne,  dans  l'introdudlion  au  Tervice  d'Efpa- 
gùe^  nous  ne  pouvons  nous  difpenfer  d'ajouter 
quelques  détails  fur  ces  diverfes  expéditions  ^ 
contenus  dans  les  mémoires  authentiques  qui 
nous  fervent  de  guides ,  dans  la  compoûtion  de 
ce  fervice. 

Le  duc  de  la  Vieville,  chargé  par  l'infant  Don 
PhiKppe,  de  furprendre  Pavie,  efcalada  cette 
place  la  nuit  du  21  au  22  Septembre ,  avec  un 
corps  de  dix  mille  hommes,  troupes  Françaifes , 
Efpagnoles&  Napolitaines.  Ces  dernières,  fous 
les  ordres  du  maréchal  des  camps  de  Wirz ,  & 
du  brigadier  de  Tfchudi ,  fe  diftinguercnt  in- 
animent  dans  cette  occafion.  Le  26  de  grand  ma- 
tin ,  Varmée  combinée  paiTa  le  Tanaro  en  fix  co- 
lonnes, fous  les  yeux  du  roi  de  Sardaigne» 
retranché  à  Montcaftel  avec  fcs  troupes  &  les 
débris  de  celles  d'Autriche,  encore  fous  les  ordres 
du  comte  de  Schulembourg.  Le 27,  le  duc  de 

Z4 


36o  Seryicb 

■ ■!■  I    I  I      "in<i 


Campagne  flfe|i74f. 


Modene ,  le  comte  de  Gages  &  le  générai  EGcher 
conduiGrent  Tarmée  combinée  à  Tactaque  des 
retranchemens  de  Montcafiel ,  dont  les  troupes 
Auftro  Sardes  furent  délogées  à  la  fuite  d'un 
combat  de  trois  heures  »  dans  lequel  les  brigades 
de  Bcfslcr  &  de  Tfchudi ,  fous  les  ordres  de  AL 
de  Wirz,  &  conduites  par  leurs  brigadiers  refpec- 
tifs ,  firent  des  merveilles.  Valence  aâiégée  les 
premiers  jours  d'Oâobre ,  par  Tinfant ,  &  prife 
le  2z,  fut  une  des  fuites  de  cette  vidfaiire,  do 
même  que  le  (îége  &  la  reddition  de  la  ville  d'A* 
lexandrie»  par  le  comte  de  Gages. 

Les  comtes  de  Schulembourg  &  de  Brownt 
nialtraicés  dans  le  courant  de  cette  campagne  dans 
toutes  leurs  opérations  ,  avaient  en  quelque  force 
perdu  la  confiance  des  troupes  Autrichiennes; 
ce  qui  décida,  la  cour  de  Vienne  d'envoyer  fur 
la  fin  d'Oâobre ,  le  prince  de  Lichtenftein  ea 
Italie ,  &  de  lui  confier  le  commandement  en 
chef  de  Tarmée  impériale,  fondue  jufqu'à  dix 
mille  hommes.  Ce  général ,  quoiqu^à  la  fleur  de 
fon  âge ,  s'était  déjà  établi  daqs  les  trois  dernières 
campagnes  en  Allemagne,  une  haute  réputation, 
&  fuivi  immédiatement  par  le  général  de  Bâren- 
klaw,  conduifant  par  le  Trentin,  de&  renforts 
coniîdérables  i  ils  ranimèrent  l'un  &  l'autre  cette 


DE  Naples.'  56î 

IntroduSion. 

armée  defàbrée ,  &  lui  firent  prendre ,  la  campa, 
gne  fuivance  t  une  fupériorité  décidée  fur  celle 
de  France,  d^Efpagne,  deNaples  &  de  Gènes; 
d'autant  plus  que  l'infant  &  le  duc  de  Modene  ^ 
flattés  de  la  conquête  de  Milan ,  s'y  rendirent 
au  milieu  de  Décembre ,  à  la  tète  d'un  corps  de 
douze  mille  hommes ,  malgré  les  repréfentations 
du  comte  de  Gages  ,  qui  voyant  l'armée  impé- 
riale renforcée  journellement  par  de  nouveaux 
corpa  9  croyait  que  l'armée  des  trois  couronne» 
devait  relier  réunie  entre  Pavie  &  Flaifance,  au 
lieudedivifer  fes  forces  par  cette  expédition,  fans 
aucune  néceillté.  Milan  ayant  ouvert  fes  portes» 
l'on  barricada  ,  le  20 ,  toutes  les  avenues  du 
château  ,  &  Ton  en  forma  le  blocus. 

Dans  le  même  tems,  fa  majefté  Sicilienne  ayant 
renforcé  l'armée  des  trois  couronnes ,  de  plufieurs 
bataillons ,  parmi  lefquels  fe  trouvait  le  troifieme 
du  régiment  de  Jauch  ;  ces  troupes  embarquées 
en  Sicile ,  furent  alTaillies  dans  leur  trajet  par  ime 
tempête  horrible,  &  ce  ne  fut  qu'avec  des  peines 
infinies  qu'elles  purent  gagner  le  port  de  Gènes. 

Campagne  de  1746. 

La  paix  de  Drefde  (ignée  le  2f  Décembre 
1745* ,  entre  l'impératrice  reine  &  le  roi  de  Po« 


j62  Sebvxci- 


Campagne  de  1746. 


logne  d'un  cÀté,  &  le  roi  de  Prude  dé  l'autre, 
ayant  laiflTé  à  la  cour  de  Vienne  liberté  entière  de 
renforcer  fon  armée  d'Italie,  elle  y  fit  paUtr  dans 
|e  courant  de  Janvier  &  de  Février  »  tant  détrem- 
pes ,  que  le  prince  de  Uchtenftein  ayant  les  gêné- 
xauz  de  Barenklav»  de  Scbulembourg,  de  Browii» 
de  Fallavicini  &  deLinden  fous  lui»  fc  vît  les 
premiers  jours  de  Mars ,  à  la  tète  d^une  armée 
fioriflante  de  cinquante  mille  hommes.Ce  qorȔoint 
i  la  furprife  d'Afti  exécutée  au  commenœmeat 
de  Février,  par  le  général  baron  de  Leutrumàli 
tète  de  quinze  bataillons  Suiflçs  &  Piémontak» 
changea  abfolument  la  face  des  affaires  eu  XtaUei 
d'autant  plus  que  le  fuccès  de  cette  expédition  • 
entraîna  la  perte  de  Valence ,  de  Tortone  &  de 
Guaftalla.  Un  bataillon  de  Tfchudi  fe  trouva  dans 
Valence ,  aufli  bien  que  deux  de  Befsler,  qui  après 
avoir  &it  des  prodiges  de  valeur  dans  la  défenfe 
de  cette  place,  furent  cependant  obligés  de  fe 
fendre  prifonniers  de  guerre.  Il  en  fut  de  même 
de  ta  garnifon  de  Cuaftalla ,  commandée  par  le 
comte  Coraffa ,  Grec  de  nation  ,  &  parvenu  psr 
fbn  mérite  au  grade  de  maréchal  des  ^^mps ,  le* 
quel  fe  démentit  dans  cette  occafion  d'une  ma- 
aiere  peu  honorable  s  car  affiégé  le  S  Mars  >  par 


DJB    NaPLES.  $63 

JntroduHion. 

'""*■■■'''■ .  .^     ■  ■  ■■ 

le  comte  de  Brown ,  il  ne  put  ou  n'o(à  profiter 

du  débouché  que  le  marquis  de  Caftellar ,  gouver- 
jieur  de  Parme,  lui  avait  formé,  le  17  ,  avec  un 
gros  détachement;  &  après  une  réfiftance  des 
plus  faibles ,  Cora^  fe  rendit ,  le  26,  prifonniec 
lie  guerre ,  avec  Rx  bataillons ,  dont  un  de  Befsler» 
malgré  les  proteftations  des  divers  chefs  de  ces 
corps  contre  cette  capitulation  honteufe. 

Don  Philippe  qui  av^ait  pafle  fon  hiver  à  Milan, 
&  n'avait  pendant  ce  tems-là ,  pu  fe  rendre  maître 
du  château ,  fut  obligé  d'évacuer  cette  ville  le 
%9  Mstrs.  Le  roi  de  Sardaigne  &  le  prince  de 
Lichtenftein  gagnaient  fur  ces  entrefaites  jour- 
nellement du  terrein  en  Lombardie,  &  reprenaient 
la  plupart  des  places  perdues  dans  la  campagne 
précédente.  Le  marquis  de  Caftellar  bloqué  dans: 
Parme  avec  (Ix  mille  hommes,  par  deux  divifions 
de  l'armée  impériale,  fous  les  ordres  des  généraux 
Pallavicini  &  Bàrcnklav,  profita  d'une  feufle  atta- 
que du  comte  de  Gages ,  &  fe  retira  la  nuit  du 
19  au  20  Avril,  avec  toute  fa  garnifon  ,  armes  & 
bagages,  &  même  une  partie  de  fon  artillerie» 
dans  les  montagnes  de  la  Lunigiana ,  où  renforcé 
par  un  autre  corps  Efpagnol ,  il  rejoignit ,  le  2f  » 
fans  aucune  perte ,  l'armée  des  trois  couronnes  » 
ayant  gagné  trois  marches  fur  If  s  Impériaux,  avantt 


CiVnpagite  de   1745. 


qu'ils  euirent  le  moindre  vent  de  cette  retraite  « 
en  feveur  de  laquelle  le  comte  de  Gages  avait 
fait  palFer  le  Taro  à  Tarmee  combinée,  feignant 
de  voultnr  attaquer  ,  le  19,  le  prince  de  Lichten- 
ftein,  lequel  avait  d'abord  attire  à  lui  les  divifions 
des  généraux  firown  &  Biirenklaw  »  &  fut  tenu 
de  cette  faqon  en  alerte  jufqu^au  iz  %  qu'en 
apprenant  Févacuation  de  Parme  »  il  vit  qu^il  avait^_ 
été  trompé,  H 

Ce  ne  fut  pas  la  feule  inortiBcation  que  le 
comte  deGa^es  donna  au  prince  de  Lichtenllein  « 
car  il  détacha  le  général  Pignatelli  avec  7  à  gooo 
hommes  ,  pour  furprendre  &  enlever,  ta  nuit  da 
10  au  1 1  Mai, un  corps  de  ^000  Impériaux,  campé 
à  Codogno ,  fous  les  ordres  des  généraux  Cavriani 
&  Gros.  La  duc  de  Pignatelli  ayant  entr^autres 
troupes  »  les  régimens  de  Wirz  &  de  Jaoch,  fut 
fécondé  par  Mr.  de  Wirz,  qui  comme  maréchal 
des  camps,  conduirait  TavanDgarde  de  ce  corps» 
L'attaque  fut  fi  bien  conduite  &  exécutée  avec 
tant  de  valeur,  que  la  plus  grande  partie  des  Im- 
périaux fut  taillée  en  pièces,  &  le  refte  pris  avec 
leurs  généraux  &  officiers  fypéricurs}  de  façon 
qu'à  peine  800  hommes  parvinrent  à  fe  réfugier 
à  Lodi ,  diilant  a  2  lieues  de  Codogno,  n^ayant 
pu  échapper  que  par  petits  pelotons,  aux  troo* 


i 


DE  Naples.'  3(5f 

^ ■J^QM"  


hîtroduSion. 


pes  Efpagnoles  &  Napolitaines.  Sa  majefté  Sici- 
lienne ayant  appris  toute  la  part  que  Mr.  de  Wirz 
avait  eu  au  fuccès  de  cette  expédition,  nomma 
ion  fils  aine ,  Jofeph  Ignace,  colonel  en  fécond 
de  ce  régiment,  avec  la  furvivance  de  ce  corps 
en  propriété ,  quoiqu'il  ne  fût  âgé  pour  lors  que 
de  21  ans  9  &  depuis  lo  mois  major  en  fécond 
du  régiment  de  fon  père. 

Le  prince  de  Lichtenftein  eut  tant  de  chagrin 
de  ces  deux  échecs,  qu'il  en  tomba  malade; 
mais  attaqué  le  1 6  Juin  à  ^  heures  du  matin, 
par  le  maréchal  de  Maillebois  &  le  comte  de 
Gages  9  à  la  tète  de  l'armée  des  trois  couron- 
nés, dans  les  plaines  dePiaifance,  il  furmonta 
£on  état  de  langueur  ;  &  fécondé  par  les  généraux 
de  Barenklaw  &  de  Bro\rn ,  Lichtenftein  fit  des 
difpofitions  fi  admirables  pour  recevoir  l'ennemi, 
qu'il  remporta  une  vidloire  des  plus  complettes 
&  des  plus  décifives  fur  l'armée  combinée.  L'on 
fe  battit  pendant  près  de  dix  heures ,  avec  une 
valeur  &  un  acharnement  réciproques ,  qui  ren- 
dit cette  bataille  la  plus  longue  &  la  plus  langlante 
de  cette  guerre.  L^  vidloire  refta  indécife  pendant 
toute  la  matinée  ^  le  maréchal  de  Maillebois  à  la 
tète  de  l'aile  droite,&  le  duc  de  Modene  &  le  comte 
dt  Gages  commandant  le  corp&de  bataille,  avaient 


^6i  Sbryici 


Campagne  de  1746. 


jonâioa  des  Impériaux  avec  les  Piémontais  »  il  ne 
reliait  que  deux  partis  à  prendre ,  de  fe  retirer 
par  les  états  du  Saint-Siège ,  vers  les  (romierct 
du  royaume  de  Naples  ;  ce  qui  était  fujet  à  de 
grands  inconvéniens ,  foit  en  attirant  tout  le  far- 
deau de  cette  guerre  fur  les  états  de  (a  majefié 
Sicilienne,  Toit  en  privant  les  troupes  Françaifes» 
Efpagnoies  &  Gènoifes^de  toute  eFpece  de  fécoiirB 
par  terre  de  leurs  fouverains  refpeâiBs.  Le  fécond 
parti  était  de  livrer  une  nouvelle  bataille  à  Tarmée 
Impériale  &  Sarde  ,  a6n  de  fe  retirer  par  Tortône» 
encore  au  pouvoir  des  trois  couronnes  ,  fur  les 
terres  de  Gènes ,  &  de  là  dans  le  comté  de  Nice. 
Ce  fut  auiC  celui  auquel  dans  un  grand  confeil 
de  guerre ,  tous  les  officiers  généraux*  fe  fixèrent 
Le  comte  de  Maillebois  ,  fils  du  maréchal ,  & 
lui-même  maréchal  des  camps  ,  qui  manifè(hic 
déjà  tous  les  talens  militaires  d'un  grand  général  « 
fit  avec  le  comte  de  Gages  les  difpofitions  de  cette 
attaque,  conduite  par  ces  deux  généraux  avec 
une  habileté  qui  Fut  regardée ,  par  tous  les  con* 
naiâeurs,  comme  un  cheFd'œuvre  de  Tart  mili- 
taire. L'armée  des  trois  couronnes  paffa  le  Pô 
Je  9  Août»  entre  l'embouchure  du  Tidon  &àc 
la  Trébie:  après  le  pafTagede  ce  fleuve  9  Tarmée 
:f  afla  le  Tidon  le  xp  fur  trois  ponts  •  elle  allai: 

continuer 


[ 


Introduction. 


continuer  fa  marche  •  lorfvjue  le. marquis  de  Botca 
traverfa  cette  rivière  «  pour  lui  couper  le  chemin 
du  Torronefe.  Il  attaqua  Pâlie  droite  »  commandés 
par  le  dtic  de  Pignatelli  »  remis  à  peine  des  ble(L 
fures  qu'il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Plaifance  I 
les  Impériaux  furent  requs  avec  tant  de  vigueut 
par  rirtfanrérie  Ëfpagnole  &  Napolitaine,  &  fur«  . 
tout  par  les  quatre  régimens  Suides ,  cités  aveô 
étoges  à  la  bataille  de  Plaifance  »  que  le  marquis 
de  Botta  fUt  ttop  heureux  de  repaiîer  le  Fidoti 
ùu  bouc  d'une  heure ,  après  avoir  perdu  plus  de 
1  foù  hommes.  Cependant  les  Impériaux  fe  tat^ 
lièrent  d'abord ,  &  conduits  par  les  généraux  de 
fiottâ  8t  de  fiârenklav,  de  Schulembourg ,  dû 
t^âUavicifii  &  de  Linden^  paûerctlt  utie  féconde 
fi>is  le  Tidort ,  avec  le  triple  des  troupes  qui  avaienc 
formé  la  première  attaque.  Cellé*cl  fe  porta  en 
Hième  tems  fur  toute  l'armée  des  trois  couronncsi 
qui  effuya  une  charge  G  impétueufe  des  Impériaux, 
que  rinfënterie  combinée  eut  befoin  de  toute  fa 
râleur  pour  lafouteiiir  ;  tandis  que  TavanNgarde 
Françaife  ,  compofce  de   toutes  les  compagnieai 
de  grenadiers  &  du  régiment  de  Vigier  ,  conduite 
par  le  maréchal  de^Maillebois ,  &  fous  lui  pat 
fon  fils  &  Mï.  de  Vigier ,  maréchaux  des  camps  t 
kiucenai&  dans  la  Strado  Rotàa^a  qui  va  à  Caftel 
Tme  VIII.  A  a 


579  S^âiRv.icB 

Campagne  de  1745. 

S.Jean,ractaquc  de  deux  colonnes' enoemiessconvi 
mandées  par  Mrs.  de  Schulembourg  S^  de  Bareu- 
klaw  i  &  parvint,  au  bout  de  cinq  heures ,  à  lei 
repouiTer  ,  après  avQic  cté  fécouru  par  le  corps 
de  bataille  f  les  crois  aytr^s  colonnes  Impériales 
chargèrent  rinfamerie  Efpagnole  &  Napolitaine 
avec  une  telle  vigueur  ,  qu'ils  furent  far  le  point 
de  remporter  la  vi<floire  ;  mais  Airs*  de  Gages  & 
àfi  Pignatclli  renièrent  avec  tant  de  valeur,  qu'ils 
contraignirent  les  ennemis  de  reculer  une  feeofide 
jCoiSr  &  ceux  ci  ayant  été  pris  dans  ce. moment 
en  flanc  par  un  corps  Français,  conduit  par  le 
comte  de  Alaillebois  au  fécours  de  i'aite  droite  t 
après  qu'il  eût  repouflé  les  Impériaux  5  ces  trois 
colonnes  Impériales  eiruycrent,èn  fe  repliant,  un 
feu  fi  vif  de  ces  troupes  Françaifes  &  des  deux 
brigades  Suifles,  qu'elles  reparterent  »  aufli  bien 
que  les  deux  autres  divifions  de  leur  armée, la 
rivière  fort  en  dcfordre. 

L'armée  Impériale  perdit  dans  cette  fanglante 
journée,  nommée  la  bataille  duTidon  ou  de  Rotto* 
Freddo,  environ  6000  hommes,  parmi  iefqjuels 
étaient  le  général  baron  de  Bârenkla'«r,&  plufieurs 
autres  officiers  de  marque.  Les  troupes  combinées 
perdirent  de  leur  côté  près  de  400ohommes;le  feut 
régiment  Suifle  de  Vigier  «  aujourd'hui  CaftellaSy 


DE    NArLES*  37f 


htrodu^ion. 

perdit  plus  de  yoo  hommes  j  ilelt  vrai  que  ce  corps 
y  acquit»  de  même  que  (on  chef,  une  gloire  immor- 
telle. L'armée  des  trois  couronnes  ayant  rempli 
fon  objet ,  de  fe  retirer  par  Voghéra  &  Torfonéi 
né  pôurfuivit  pas  les  ennemis,  malgré  Tes  aVanta^ 
ges  ;  &  ce  qui  était  fort  triffe  pour  elle  4  ce  fut  là 
jiéceflîté  d'abandonner  aux  Impériaux  le  lende- 
main d'une  vidoire ,  la  ville  de  Plaifance  ,  nved 
plus  de  fôoo  malades  &  bleifés  ,  parmi  lefquelâ 

fe  trouvait  M.  de  Wirz.  L'armée  Impériale  rctt*  . 

■  ■  ■  ■ .  '1*1 

tra  en  pdiTeflîon  de  tout  le  pays,  dont  les  trotl<« 
pês  combinées  s'étaient  emparées  la  cati^^agti^ 

.  précécfènte/ 

Lamôirt  3e  Philippe  V,  roi  d^Efpagîie,  fiirve* 
nue  lé  .9  Juillet ,  en  mettant  Ferdinand  VI  fût 
ce  trône,  changea  beaucoup  les  difpofitions  dcf 
la  cour  de  Madrid.  Le  nouveau  roi,  né  d:;  pre-» 
iriîer  lit,  ayant  vécu  en  très-  mauvaife  intelli- 
gence avec  la  reine  Elifabeth  Farnefe ,  parut  d'a« 

'  hbiA  très-  indifférent  fur  les  intérêts  de  fa  mn- 
jefté  Sicilienne  &  de  l'infant  don  Philippe.  En 
cônféquence ,  le  roi  Ferdinand  dépêcha  peu  dcf 
jours  ^près  fon  avènement  au  trône  d'Efpagne^ 

Je'  marquis  de  la  Mina  en  Italie ,  pour  prendre  I0 
commandement  en  chef  de  l'armée  Efpagnole, 
avec  ordre  de  la  ramener  en  Savoye ,  par  le  Tôt" 

Aa  :S 


372  Service 

Campagne  de  1746. 

neie ,  les  terres  de  Gènes ,  le  comté  de  Nice ,  la 
Provence  &  leDauphiné.  Le  marquis  delà  Mina 
joignit  Tarmée  des  trois  couronnes  le  14  Aolùt  à 
Vgghéra  ,  &  le  comte  de  Gages  la  quitta  le  roème 
jour  ,  au  grand  regret  des  troupes  ,  dont  il  était 
fîngulierement  chéri.  Le  maréchal  de  Maillebois 
s'étant  concerté  avec  M.  de  la  Mina ,  ils  firent 
leur  retraite  par  Tortone ,  dont  ils  renforcèrent 
la  garnifon ,  par  Saravallo  &  NovL  Entrés  fur 
les  terres  de  Gènes  par  la  Bochetca  «  les  deux 
généraux  abandonnèrent  ce  pofte  important ,  IIL 
de  la  Mina  ayant  déclaré  ,  que  le  roi  fon  maître 
ne  vooUit  conferver  que  le.  duché  de  Sayoye. 

Les.  troupes  Napolitaines  s'embarquèrent  les 
premiers  jours  de  Septembre,  en  partie  à  Gènes» 
en  partie  à  Ville>Franche ,  &  activèrent  à  la  fia 
de  ce  mois ,  dans  les  états  de  fa  majefté  Sicilienne, 
réduites  au  tiers  de  ce  qu'elles  étaient,  en  fe 
mettant  en  campagne  au  commencement  de  M^rs 
1744  ;  à  la  réferve  d'un  bataillon  de  Jauch  ,  qui 
faifant  partie  de  la  garnifon  de  Tortone  ^  fiit 
fait  le  2S  Novembre  prifonnicr  de  guerre,  à  la 
reddition  de  cette  place.  Depuis  cette  époque ,  1« 
roi  Charles  ne  prit  plus  aucune  part  direâe  i 
cette  guerre  ,  &  lors  même  que  fa  mère  la  reine 
douairière  d'Efpagne,  Elifabeth  Farncfe,  fût  par* 


DE  Naplê  S.'  375 

hitroàuHion. 

venue  au  bout  de  quelques  mois ,  à  s'emparec 
de  la  confiance  de  Ferdinand  VI,  &  à  diriger  de 
nouveau  les  opérations  du  minilïere  de  Madrid , 
fa  majefté  Sioiiienne  fe  refufa  au3c  inftances  de 
cette  cour  ,  &  continua  à  garder  la  neutralité  la 
plus  exadle.  Cette  retenue  détourna ,  à  ce  que 
Ton  préteiul^  des  états  de  Naples  en  1747,  une 
invafion  Impériale  &  Sarde ,  après  que  la  révolu, 
tton  de  Gènes  eût  obligé  Tarmée  de  ces  deux 
puiâaiM^es,  a  repaiTer  le  Var ,  &  de  fe  retirer  en 
Lombardie  par  le  Piémont  >  l'Angleterre  devant 
même  féconder  cette  entreprife  par  la  flotte  de 
Tamiral  Medley ,  qui  bloquait  le  port  de  Gènes. 

Soit^que  la  défenfe  héroïque  des  Génois  &  de 
leurs  troupes  auxiliaires  ,  donnât  aflez  d'occupa- 
tien  aux  armes  de  l'impératrice  reine  &  du  roi  de 
'  Sardaigne  ;  foit  aufli  que  ces  deux  puiifances  euf- 
fent  honte  d'attaquer  ain(î  un  prince ,  qui  ne  leur 
en  fouroiflait  pas  le  prétexte  le  plus  léger,  cette 
invafion  Auftro- Sarde  dans  le  royaume  de  Naples 
n'eût  pas  lieu. 

Cettç  guerre  fut  terminée  par  la  paix  d'Aîx-la- 
Chapellc  ,  dont  les  préliminaires  furent  fignés  le 
30  Avril  174g ,  entre  la  France ,  l'Angleterre  & 
les  Provinces-Unies  ,  &  le  traité  définitif  le  1 8 
Ôcîlobre  de  la  même  année ,  entre  ces  trois  puif- 

Aa  j 


?74  Sekvicb 


Campagne  de  1745. 


Tances,  de  nième  qu'entre  rimpéracriçé  reine,  les 
rois  d'Ëfpagne  &  de  Sardaignê ,  le  duc  de  Mbden^ 
Sl  la  république  de  Gènes  9  ce  qui  fbrmaic  les 
puiflances  belligérantes.  Sa  majefté  Sicilienne  ne 
fiit  comprife,  que  comme  puiflance  aUliUaire  dans 
ce  traité  ,  dont  Particle  VU  portait  i 

Que  l'impératrice  reine  cédait  à  Tinfaitt  don 
]Phiiippe ,  les  duchés  de  Parme  &  de  Guafiaila , 
&  cette  partie  du  Plaifantin ,  qu'elle  s'était  réfer- 
vée  par  le  traité  de  Worms ,  fignié  U  i  j  Septem* 
bre  174J  ,  entre  cette  princeflfe,  l'AnglctenB& 
le  roi  de  Sardaignê  »  lequel ,  cédait  auflî  par  lo 
dit  article  VII,  à  l'infant  don  Philippe,  la  vills 
de  Plaifance  &  cette  partie  du  Plaifantin ,  qui  lut 
.  pvait  été  cédée  par  le  traité  de  Worms.  Bien  en* 
tendu  ,  que  fi   fa  majefté   Sicilienne  parvenait; 
jamais  au  trône  d'Efpagne  ,  Tinfant  don  Phi* 
Jippe  lui  fuccéderait  à  celui  de  Naples  &  de  Sicile, 
&  que  la  ville  de  Plaifance  &  cette  partie  du  Plai^ 
fantin  retomberait  à  perpétuité  &  en  toute  fou* 
veraineté  au  roi  de  Sardaignê.  Quant  aux  duch& 
de  Parme  &  de  Guaftalla  ,  ils  furent  cédés  ï  t)er- 
pétuité ,  par  rimpératjrice  reine',  à  Pinfant  do^ 
Philippe  &  à  (es  hoirs  mâles  ,  à  rextindion  d^^- 
quels ,  ces  deux  duchés  feraient  revcrfiblej  è  ^ 
îHâifôq  de  tprraine  Autriche, 


D  B  Naples.  37^ 

Introiu^ion. 


En  1749  »  les  régimens  de  Wirz  ,  de  Tfchudi 
&  de  Jauch  furent  réduits  chaeun  à  2  bataillons  ; 
ces  trois  -oor^s  ayant  perdu  beaucoup  de  monde 
dans  les  canipagnes  de  1745  &  de  1746  ;  des 
raifons  d'économie  engagèrent  fa  majefté  à  pré- 
férer cette  rédodÙon  iiix  frais  confidérables  qu'au- 
rait exigé  le  (bin  delesrecompletter.  Par  cette  ré- 
formet  ces  trois  régimens  furent  compofés  chacun 
de  deux  bataillons  de  700  hommes  chacun  ,-  trois 
*  compifcgHi^iâe  fufiliers,  de  200  hommes  chacune» 
&  utié  ^brt'p'âgtiie  de  grenadiers  de  cent  hommes, 
fbrniant  un  bataillon.  ' 

En  17 T4,  fa  majefté  renouvelfa  pour  20  ans , 
la  capitulation  des  gardes  SuiiTes,  de  même  que 
celle  des  régimens.  de  Tfchudi  &  de  Jauch.  Par 
une  ordonnance  du  7  Oflbbfe  de  ïa  même  année, 
fa  majèfte  augmenta  îes"  gardes  Suifles  de  troîs 
compagnies  defufilicrs  &d'unéde  grenadiers.  Ce 
régiment  porté  au  moyen  de  cette  augmentation , 
à  deux  bataillons  ,  chacun  de  (ix  compagnies  de 
fuGliers  ,  de  120  hommes,  &  d'une  compagnie 
dé  grenadiers  de  1 10  hommes  5  formant  dé  èette 
façon,  UH  total  de  8}0  hommes  par  bataitloti* 
Chaque  compagnie  de  fuGliers  de  ce  régimtïit  fût 
en  même  tfenii's  augmentée  d'un  fous,  lieutenant;' 

Qimht  àù  régiment  de  Wirz,  fon  cokiriél  ayaSe 

Aa:4       < 


$76  Servïci 

Section  L  Charîei  Fil 

■p''         '      ^~^'-  '      ^  -^  ■  

capitulé  eit  1744,  avec  la  cour  de  Madrid  ,  pour 

trois  bataillons,  &  pour  le  terme  de  20  ans» 

quoique  fa  majefté  Sictiienne  payât  ce  régimenr, 

depuis  qu'il  fe  fwc  féparé  avec  fes  auties  troupes, 

le  3  Septembre  ïy^6  ,  de  Tamiée  d'Erpagne,  « 

prince  fc  conrcnia  d'agi éer  &  de  confirmer  cetto 

capitulation  >  qui  ne  devrjnt  expirer  qu'en  17É4, 

le  roi  ne  crut  pas  qu'il  (ùt  néceifaire  de  la  renou- 

vcller  en  même  tems  que  celle  des  trots  autres 

régimens  Suîlfes*  Cependant  peu  de  jours  avant 

le  déparc  de  fa   itiajefté ,  M.  Jofeph  Ignace  à 

Wirz  j  colonel  aftucl  de  ce  régiment,  &  depiiis 

*Ï776,  maréchal  des  camps,   eut  l'honneur  da 

préfenter  au  roi  Charles ,  une  nouvelle  capiiu- 

Jation  qui  fut  agréée  par  ce  monarque  ,  &  fignee 

en  If 50,  par  don  Antonio  det  Rio,  miniftrû 

^t  la  guerre  fous  Je  roi  Ferdinand  ÎV,  Cette  ca- 
pitulation mettant  le  régiment  de  Wirz  fur  !« 
pied  de  ceux  de  Tfchudf  &  de  Jaoch ,  devait 
commencer  le  7  Odobre  I7<î4,  &  expirer  l» 
inème  jour  1784.  ^ 

En  > 7f 9  >  Ferdinand  VI ,  roi  d'Efpagne  ,étaï»* 
npart  le  10  Août»  le  roi  Charles  lui  fuccéda  toi** 
de  fuite  i  déclara,  le  premier  Septembre  ,fon  ttO^ 
fiçmç  fils  roi  des  deux  Sicites^  établit  pendant  ^ 

^ ininorité  i  un  confeil  de  régence  »  cor^poÇe  de  ti^ 


Introd.  Sediou  L   Cbarks  Vit 

des  principaux  fagneursNapoluauis  &  Stciiienf. 
Le  prince  de  St.  Nicandro,  gouverneur  du  }eutie 
roi  t  &  grand^maitre  de  fa  mai  Ton ,  fut  le  préUdem 
de  cette  juntt^  les  huit  autres  adiJiFeurs  étaient^ 
don  Miguel  Reggio ,  capitaine  géivéral  de  mer  i 
le  marquis  deFogliani,  vice  roi  de  Sicile  ^  le  mar- 
quis de  St.  Georges  &  prince  d'Ardoré  »  te  prince 
-de  Cencola  ;  le  prince  de  Carapo  Real  \  don  Do- 
minique de  Sangro ,  capitaine  général  de  terre; 
ie  prince  de  Campo*  Fioriio  &  de  Jaccii  &  le 
marquis  de  Tanuci,  fecrétaire  d'état  au  départe^ 
ment  des  ailatres  étrangères.  Le  roi  Charles  fixa 
la  majorité  de  Ton  fils  &  fucceiTeur  à  lef  ans 
accomplis  \  le  Bc  couronner  dans  la  cathédrale  de 
Waples ,  le  6  Odobrc  ^  &  s'embarqua  le  lendemaia 
avec  la  reine  &  la  Famille  royale  «  fur  Tefcadre 
Efpagnole  qui  était  venue  le  chercher  ,  accompa* 
gué  des  vœux  &  des  regrets  de  fes  anciens  fujets. 


SECTION     IL 
Ferdinand    IV* 


Oà  majefté  régnante  ett  née  le  12  Janvier  17^11 
fut  couronnée  à  Naptes ,  par  ordre  &  fous  les 
yeux  du  roi  Charles  fon  père,  le  6  Odobrc  I7\9l 
prit  le  nom  de  ferdinand  IV,  &  fiçut,  le  | 


Scclîon  IL   Firdbmnd  IF. 


Fôvrief  1760,  par  le  connéfable  de  Colotina  jdû 
pape  Ctément  XIII ,  i^invcltiturc  du  royaume  des 
deux  Sicrlcs* 

Ec  comme  par  cet  arrangement  du  roi  Charlet 
en  feveur  de  Ferdinand  IV ,  rcxpedative  de  don 
Philippe  furies  deux  Sîciles,  &  celle  du  roi  de 
'Sardâigne  Tiir  b  ville  &  une  partie  du  duché  de 
Pfcïiraace,  accordée  à  ces  deujr  princes  par  Fartick 
VII  du  traité d' A îx- la  Chapelle  ^  fe  trouvait  ahfcN 
lu  ment  annuilée;  Ta  ma  f  elle  catholique  ordonna  à 
la  |unte  de  régence ,  la  veilîe  de  fon  départ  de 
Naples^  d'envoyer  fur  les  frontières,  tm  cor] 
de  huit  mille  hommes,   compofé  des  régîmens^^* 
de  Wirz  &  Tfchudi ,  de  trois  régimîns  Vallons,  ^^5t 
d'un  de  cavalerie.  Sa  ma  j elle  catholique  confia  I-    Je 
commandement  en  chef  de  ce   corps,  à  M-  d"=^c 
Wirz,  marquis  de  St.   Pafcal,  qu'elle  venait  d:^ff 
créer  lieutenant  général  i  lequel  fut  relevé  à  F^ 
réquiGcion ,  en  17^1 ,  dans  ceete  place  au flî  hon<^»^ 
rable  qu'importante,  par  M.  le  baron  Léonar*:=J 
Loui^  de  Trchudi ,  lieutenant  colonel  du  régimen    ^ 
des  gardes  Su iffes,   &  rnaréchal  des  camps.  Ce^^ 
troupes  cantonnèrent  fur  les  frontières  du  royaume 
deNapleSjlufqu'à  ce  que  leur*^  m^jefbés  très-chré- 
tienne &  catholique  Louis  XV  &  Charles  III 
curent  fait  accepter  au  roi  de  Sardaigne  Charle 
Emaauel  III|  &  à  don  Philippe  »  un  dédomma^ 


ftK. 


deNaples.  379 


Introdu&ion. 


gement  en  argent ,  de  leurs  prétentions  5  de  fa- 
*çôn  que  ce -corps  ne  fe  fépara  *qu'au  milieu  de 
Février  176}. 

En  1763;  ,ra  majefté  ayant  atteint  fa  majorité, 
le  iz  Janvier  ,  gouverna  fcs  états  dès  ce  jour  par 
eMemème;  &  la  junte  de  régence  ceffanc,  fuc 
remplacée  par  un  confeil  d'état,  choiG  par  c« 
jeune  monarque  ;  lequel  ayant  pris^  le  parti  d'ex- 
pulfer  les  jéfuites  de  tous  Tes  états',  quatre  mois 
iaprés  qu^il  eût  pris  les  rênes  du  gouvernement  en 
«lain ,  ne  fe  fia  dans  cette  occàfîon ,  qu'aux  trou- 
'^s  Suifles  &  Vallonnés ,  dont  les  divers  chef^ 
i^eçurent  de  fa  majellé  en  perfonne ,  les  commit 
jîons  les  plilis  importantes,  qu'ils  exécutèrent 
«vec  uhe  pondlualité  admirable  ;  de  façon  que 
toutes  les  maifons  de  cet  ordre  dans  les  deux 
Siciles ,  furent ,  tout  comme  en  Efpagne ,  itivefties 
à  la  même  heure ,  &  tous  fes  membres  arrêtés  s 
d'où  ils  furent  transférés  à  Rome. 

£n  1768  ,  fa  majefté  s'étant  mife  en  pofleflioti 
du  comté  de  Bénévent  appartenant  au  St.  Siège» 
M.  Dominique  de  Guérig,pour  lors  capitaine  aux 
gardes  SuiiTcs,  fut  nommé  gouverneur  de  cette 
conquête ,  &  y  réîîda  en  cette  qualité  avec  un 
détachement  des  gardes  Suîfles,  jufqu^en  1774, 
qii'e  ce  comté  fut  rendu  au  St.  Siège, fous  1© 
pdntificat  de  Clément  XIV,  fî  célèbre  dans  iej 


..380 


Serttcî 


Section  IL  Ferdinand  iK 


fades  de  rhumantté  &  du  vrai  chritlianirme,  i 
pur  le  malheur  de  l'un  &  de  Tautre ,  de  (j  pej 
de  durée* 
En  i768,ra  majefté  époufa  rarchiduchefle  Marij 

^Caroline  ♦  cinquième  fille  de  Pempereur  Franço| 
Luenne  ï  ,  &  de  l'impératrice  Marie  rhérèfe»  pi 
jrocuratioti  à  Vienne,  le  7  Avril  ;    ce  mariage 

Ifut  célébré  &  conFommé  le  12 Mai»  a  Cazertq 

[.Cette  princelTe  joignant  tout  les  avantages  de I 
beauté  a  ceux  d'un  génie  fupérîeur,  partage  ave 
ion  augufte  époux  ,  les  adorations  de  leurs  fujetS]] 

l^u  bonheur  diirquels  leurs  majeftésne  ceifent 

jyuccDper  1  &  dont  la  durée  parait  sWurer  de  jour 
en  jour  davantage,  d'abord  en  I77ff  par  1|H 
îiaiflance  d*un  prince  royal ,  mort  à  la  vérité  e^* 
177 S;  puis  le  19  Août  1777*  &lc  Ji  Avril  ifSo, 
par  celle  de  deux  autres  princes  ,  lefquets ,  félon 
ïes  vœux  unanimes  de  ces  peuples ,  alftrmiront 
le  trône  det  deux  Siciles  dans  cette  nraifbn* 

En  1776,  le  régiment  des  gardes  Suifles, 
ceux  de  Tfchudi  &  de  Jiuch  ,  renouvcllerent 
pour  vingt  années  leurs  capitulations,  avec  fa 

I  snaje(té  Sicilienne  j  qui  chargea  don  Antonio  de 
Ottéro  ,  fecrétaire  d^état  au- département  de  la 
guerre  ,  de  rédiger  ces  capitulations ,  &  de  les 
fîgner  le  ij  Mars  en  fon  nom  ;  &  après  que  ci 

'capitulations  furent  aggréées  &  lignées  par 


DE  Naples.  3St 


Introd.  Seilion  IL  Ferdinand  IF. 

cantons  refpeélifs  de  ces  crois  régimens ,  Ferdi- 
nand IV  agrégea  le  même  jour  plusieurs  officiers 
SuiiTes  de  Pétât  major ,  à  la  promotion  nombreufe 
d'bfficiers^  généraux ,  que  fa  majefté  avait  faite 
le  29  Mai  177^. 

En  1784*  M.  de  Wirz ,  marquis  de  ît.  FaC 
cat ,  maréchal  des  camps  &  colonel  propriétaire 
d'un  régiment  Suifle  de  fon  nom  ,  préfcnta  à  fa 
majefté  Sicilienne  utie  noilvelte  'câpiifulation  pour 
fon  régiment ,  après  avoir  eu  diverfes.confécences 
à  ce  fujet  avec  le  miniftre  de  la  guerre.  Cette  ca« 
Puulation  ,  qui  mettait  le  régiment  de  Wirz  fur 
'cVncme  pied  que  ceux  de  Tfchudi  &  de  Jauch  ,*^ 
fut  agréée  par  le  roi  Ferdinand ,  pour  vingt  an- 
-nces  de  durée ,  le7  0dlobre,  &  fignée  le  même 
jou  r  en  fon  nom ,  par  le  chevalier  don  Juan  Ac- 
ton  ,  fccrétaire  aux  départemens  de  la  guerre  & 
de  la  marine.  Les  cantons  d'Ury ,  de  Schweiz ,  ' 
d'jLJnderwalden  &  de  Glarus  catholiques ,  fournif- 
fant  les  recrues  à  ce  régiment ,    ayjint  au  préala- 
ble agréé  cette  capitulation  ,  pour  le  terme  de 
vingt  ans,  ils  la  ratifièrent  en  Novembre  1784. 

Sa  majefté  Sicilienne  fit  le  10  Ocftobrc  1784  » 
une  promotion  de  quatre  brigadiers  Suiflcs ,  dont 
nous^rendrons  compte  dans  le  chapitre  fuivant. 


jg2  Service 

C  H  A  PI  T  IL  E-    1 1. 

Connétable  ,  capitaines  génétatix,' 
lieutenans  généraux  ,  maréchaux 
des  camps  ,  brigadiers ,  &  In^ec- 
teurs  généraux.  .-. -: 

S  E  C  T  I  O  N     L 
Connétable^ 


X-B  chef  de  tout  le  militaire  cft  le  connétable) 
Q*eft  le  premier  des  grands  officiers  de  la  cou- 
ronne,  &  fa  charge  cft  la  première  dignité  du 
royaume.  Dan»  lés  couronncfn^ns ,  le  connéta-* 
b!e  porte  Tépée  nue  devient  fa  rtiajefté  ;  &  dans 
les  autres  cavalcades  rolemnelles  ,  où  le  roi  afllâe« 
le  connétable  fiiit  porter  Pépée  nue  devant  foif 
comme  une  marque  de  fa  dignité  s  laquelle  réCde 
dans  la  nlaiPon  Colonna^  depuis  plus  de  deux 
fiecics ,  &  dès  cette  époque ,  a  été  rendue  hérédi- 
taire dans  cette  famille:  mais  comme  Ton  n*a  pas 
vu  depuis  IfO  ans,  un  connétable  Colonna,  à 
]a  tète  des  troupes  Napolitaines ,  cela  ne  fait  ac- 
tnellement  qu'une  charge  honoraire,  quant  au 
militaire.  Le  connétable  reçoit  Fiuvefiitore  des 


DB   .NA,?LEy.  38^- 

SectipnJ.    Connéfabk. 

royaumes  de  Naples  &  de  Siciie  ,  du  louyeraixi^ 
pontife,  au  nom  de  fa  majefté,  Vaine  céréroo^A 
nie,  dérivée  de  l'hommage  ^ue  Roger  1  fit  ea 
IÇ70 ,  au  St.  Siég^  ,.. de  Naples  &  de  Sicile.,-  q\i'il^ 
venaic  de.^nquçrir  fur  les  Sarraziqs^.fuiyau^^ 
Tufage  de  cei;.£iecles  d'ignorance  &  de  barbarie, ,. 
où  les  pootifes  Romains  fe  diftinguaient;  pacjes. 
ufurpations  ie«  plu$  odieufe^^  fur  r^utorité  &  le, 
temporel  des  princes  chrétiens.  Philippe  Jofepjv: 
Fran<;oi,s ,  prjni^e  de.  Colonna  &  duc  de  Palliano^,, 
grand  d'Ëfpagrifs  de  la  première  claiTe,-  cheyaliiçQ, 
de  la  toifon  d'or  d'Efpagne ,  jnçJ^.t.S^pjtembre^ 
1760^  fuccéda  le  2  Odobre  1779,  à  fon  perc/ 
Laurent  prince  de  Colonna,  dans  la  charge  de 
grand  connétable  héréditaire  des  royaumes  de 
Naples*  de  Sicile*  *'  -         ;  ■     .1 


..     .  ^.    :    . .     .  .         r 

s  Ê^é  t  I  0  NIL 
Capitaines    Ginfi^^vx^    .     * 


Le  grade  de  capitaine  général  eft  aduellement , 
dans  les  royaumes  de  Naples  &  de  Sicile,  le  pre- 
mier grade  militaire ,  &  répond  exaélement  à  ce- 
lui de  ce  nom  au  fervice  d'Efpagne  j  de  même 


$84  Service 

j-      ■■■■*■■— -^b7j(|^    ■■ 

Section  II,  Capitaines  générattx. 

qu'a  celui  de  liiaréchal  de  France  ^  ou  à  celui  de 
feld-maréchal  dans  les  autres  fervices  de  P£urope« 
Il  y  a  quelquefois  plufieurs  capitaines  géhéraux 
pour  le  fervice  de  terre  ;  au  tnometit  aâuel  il 
n'y  en  a  qu'un  feul ,  c'eft  Etietine  Keg^o ,  prince 
de  Campo-Florido;  Pour  Tofdinaire,  Gi  majeftj 
Ile  crée  qu'un  feul  capitaine  général  àk  la  fois  >  pour 
le  fervice  de  mer  «  parce  que  cette  charge  répond 
à  celle  d'amiral  i  elle  eft  reftée  vacante  depuis  la 
mort  de  Michel  Reîggio ,  prince  de  Jacci  &  frcrel 
d*Etienne  Reggio  i  arrivée  en  1776,  dernier  ca^i 
pitaine  général  dû  fervice  de  men 

T-     ^  r  — I         ■     -^'i-  ■  —  -  -        T  1  "  I   II  I       fi         -~n' 

s  E  C  T  I  0  N    m. 
Lievtëkâks   GimàVikvité  , 


Le  fécond  gcade  militaire  eft  celui  de  lleiitetiaitC 
général,  qui  répond  exadement  a  celui  de  ce 
nonl  dâné  \et  ferviGeS  de  France  4  d^Ef^jagn^ 
&  de  Sardaigne  i  il  répond  auflî  au  grade  de  gé- 
néral  d'artillerie  &  de  cavalerie  au  (ervioe  Impé- 
rial. Ce  grade  équivaut  encore  à  celui  de  généi 
rat  d'infanterie  &  de  cavalerie,  dans  les  fervices 
d'Angleterre,  de  Pruifc  &  de  Hollande.  Ce  grade 
fîrt  inftitùé  cfl  i7>f ,  pàt  k  roi  Châties ,  dé  même 

que 


DE  NAtÊcSsl  J8f 


Lieutmans  généraux. 


que  celui  de  capitaine  générai ,  de  maréchal  de? 
camps  &  de  brigadier. 

-  Les  lieutenans  généraux  ont  un  Uniforme» 
^ui  eft:  habit  de  drap  bleu  de  roi,  doublé  de 
même  couleur  \  paremens  en  botte ,  garnie  de 
trois  boutons  s  poches  en  travers,  garnies  dei 
même  \  vefte  d'écarlate.  Le  tout  brodé  en  or ,  de 
la  largeur  de  deux  pouces,  avec  double  rang  de 
broderie  fur  ks  paremens  &  à  Tentour  des  poches* 

(  i;  ) 

Jofeph  Antoine  baron  de  Tfchudi  ;  iffu  d'une' 
très-ancietrne  (kmille  noble ,  du  canton  de  Glàrust" 
cathoIiqtA!,  qui  a  eu  beaucoup  d'iUuftration  &' 
divers  ré^imèns  de  fon  nom ,  dans  pîuÛeurs  fer-' 
vices  de  ^Europe;  &  qui  a  polTédé  le  majorât» 
ou  la  oHafge  demaieur  du  pays  de  Glarus ,  comme 
un  fief  noble  héréditaire  depuis  Tan  t029  jufquW 
12f  5  ,  conférée  à  dette  famille  ^  par  les  abbeSes' 
dé  Sekiiiguen.  (  Voyez  la  féconde  feiîlion  du  fé- 
cond volume^  )  Le  premier  titre  de  nobleffe  de 
la  femille  de  Tfchudi ,  date  de  Tan  906 ,  que  l*em-  ' 
pereur  Louis  IV  les  créa  hommes  libres  &  no- 
bles. Henri  de  Tfchudi ,  ma'teur  de  Glarus ,  fut 
créé  chevalier  en  I219  $  pat  Temperenr  Frédéric  ^ 
II)  &  établi  baron  pour  fa  terre  de  Flutns,  dé« 
ptodattte.de  Tévèché  de  Coirci  qu'il  pbfledait» 

TmiVlîL  Bb 


îm 


Service 


SeSion   Ul 


\  de  même  que  celle  de  Creptand ,  dans  le  comté 

IdeSargans»  à  titre  de  Bef  noble  héréditaire.  Ro^ 

wdolphea  baron  de  Tfchudi,  d'une  taille  gigatk 

tefque  &  d'une  force  furnaturelle,  fe  trouvant 

en  ijid,  ea  guerre  ouverte  »  avec  Ion  t^ropre 

beau^frcre  Hans  de  Séedorf»  du   pays  d^Uri, 

tomba  dans  une  embufcade  ^  &  après  avoir  tué 

neuf  ennemis  avec  tes  armes  »  qui  furent  toutes 

\  brifées  »  il  déracina  un  jeune  fapin  »  avec  lequel  il 

combattit  û  vaillamment ,  qu'il  mit  le  refte  de  Tes 

ennemis  «n  fuite.  En  mémoire  de  ce  trait  hérol* 

que»  Tes  defcendans  ont  écartelé  ce  fapin  dan^ 

leurs  armas.  Depuis  que  te  pays  de  Glarus  elt  en- 

tré  dans  la  confédération  Helvétique  »  la  charge 

de  landammann  de  ce  canton  »  n'ett  prefque  )a. 

maïs  fortie  de  la  Emilie  de  Trchudi^  qui»  par 

une  diftinaion  très-rare  ,  eft  en  pofleilîon  héré- 

1-ditaire ,  de  la  charge  de  grand  bailli  de  la  nobieifc 

fde  Mez  &  du  pays  MelTinî  &  qui  enfin,   doit 

ktre  placée,  par  ces  titres,  auffi  authentiques 

[que  glorieux,  parmi  la  plus  ancienne  noblefli 

Helvétique, 

Jofeph  Antoine  naquît  à  Glarus  en  i70j,fitfct 

^premières  armes  en  Fiance  ,  étant  cntré.en  1718 1 

comme  cadet  dans  le  régiment  de  Heây  ;  etifd- 

gne  dans  ce  corps  en  171 9  >  il  ât  la  campagne  di 


DI    N*Pt! 

Litutettam  généraux. 


n? 


cette  année  contre  PErpagnej  fervic  aux  Héges  da 
Fontarabie  &  de  S.  Sébaftien  ,  dans  le  dernier 
defquels^e  trouvant  de  tranchée  Jl  fut  blefic  dan- 
gereufemenc  dVn  coup  de  feu ,  dans  une  fomt 
de  lagamifan  Erpagnole.  tl  paâa  en  1721  au  fer- 
vice  d^Efpagne,  comcne  fous-  lieutenant  dans  fe 
figiment  de  NiederOft  >  premier  lieutenant  en 
172J  ,  capitaine  lieutenant  en  1726»  tl  fe  trouva 
en  1727  au  (iége  de  Gibraltar  »  &  y  re4;ut  on  coup 
de  feu  dans  te  bras  gauche.  11  fie  les  campagoet 
fuivantes  en  Afrique,  comme  capitaine  de  gre- 
nadiers t  ayant  requ  la  commilTion  de  capitaine 
en  1729  j  fe  diftingua  ûnguliereraent  en  ifjit 
au  llége  de  Ceuta  »  &  à  celui  du  château  de  Ma^ 
zalquîTir  »  où  il  fut  ezpafé  pendant  24  heures 
au  feu  te  plus  vif  des  ennemis.  Auflî,  lorfque  co 
fort  capitula  ^  le  baron  de  Tfchudi  eut  rhonneuc 
dY  entrer  le  premier  >  par  ordre  exprès  du  géné- 
ral en  chef  >  duc  de  Montemar.  Il  fit  des  prodi- 
ges de  valeur  le  30  Juin  î7ja  1    à  la  batailld, 
d^Oran»  &  commanda  ce  jour  te  troifieitie  ba- 
taillon du  réginient  de  Niedei5(l.  Les  Maures 
lyant  attaqué  le  2Ç  juillet  de  la  même  année ,  la 
gauche  de  Tarmée  Efpagnolc  avec  une  fureur 
itu^royables  il  foutim  avec  deux  compagnies  do  ^ 
Steiiadiers  une  partie  de  ce  choc  *  &  contrlbum 

Bb  % 


^gg  Serticé 

Seaion  III. 


beaucoup  à  les  repouilér.  Ayant  été  envoyé  au 
commencement  d'Août,  avec  fon  régiment  en 
garnifon  à  Ceuta ,  cette  place  fut  invettie  &  aiEé-. 
gée  par  les  Maures  i  f  jours  après.  Le  gouverneuj; 
don  Antonio  de  Manzo  ,  ayant  fait  le  17  Oâ(v 
bre ,  en  perfonne  &  à  la  tète  de  prefque  toute  la 
garnifon ,  une  fortie  û  vigoureufe  fur  les  Maures» 
qu'il  les  culbuta  dans  leurs  tranchées  &encloua 
leur  artillerie  >  de  façon  ,  que  les  Maures  levèrent 
le  fiége  de  Ceuta ,  le  lendemain  do  cette  fanglante 
adion ,  où  le  baron  de  Tfchudi  commanda  les 
trois  compagnies  de  grenadiers  du  régiment  de 
Niederôfl; ,  avec  fa  bravoure  ordinaire  ,  &  fut   , 
bleifé  grièvement  d'un  coup  de  feu  à  travers  du 
corps.  Revenu  en  Efpagne  en  Mars  I7J5  ,  Phi^ 
lippe  V  créa  le  baron  de  Tfchudi  lieutenant  co- 
lonel en  pied ,  avec  les  appointemens  de  cette 
charge,  en  attendant  qu'il  pût  être  placé  en  cette 
qualité  j  grâce  à  la  vérité  fans  exemple ,  mais  bien 
due  à  cette  chaîne  de  belles  adtions.  Il  pafli^  en 
cette  qualité,  avec  le  régiment  de. Niederôfl;  en 
Italie ,  au  milieu  de  Novembre  1733  ,  fit  la  cam- 
pagne fuivante  fous  les  yeux  du  roi  Charles ,  à 
la  tète  de  quatre  compagnies  de  grenadiers ,  &  fe 
diftingua  avec  ce  corps  aux  fiéges  de  Gaète  &  de. 
Capoue.  Le  baron  de  Tfchudi,  connu  depuis  les 


DE    Naples.  389 


Lieutenans  généraux. 


campagnes  d'Afrique  très  >  avantageuiemeiu  da 
duc  de  Montémar ,  &  préPenté  fur  ce  pied  par  ce 
général  à  fa  majefté  Sicilienne;  obtint  le  7  Oiflo- 
bre  de  cette  année  de  préférence,  la  levée  d'un 
bataillon  des  gardes  Suiiles  >  faveur  que  les  régi- 
mène  de  Befsler  &  de  Niederôlt  avaient  vaine- 
ment foUicitée.  Brigadier  en  1737  ,  &  ayant  fervî 
fa  majefté  Sicilienne  très^utilement  en  Suiife ,  il 
fut  créé  le  iS  Janvier  17^8 ,  maréchal  des  camps , 
&  un  des  Qf,  gentilshommes  de  la  chambre  du 
roii  fit  la  campagne  de  i;^^2,,  comme  maréchal 
des  camps ,  ayant  les  gardes  Suiâes  &  d'autres 
corps  fous  fcs  ordres  ;  fut  pofté  par  le  duc  de 
Montémar  à  Spoletto  &  à  Foligno,  afin  d'ouvrir 
aux  troupes  fl'Efpagne ,  débarquées  en  Tofcane  , 
le  paâ%e  de  l'armée  combinée.  Envoyé  en  Suiife 
par  fa  niajefté  en  Janvier  de  1744  ,  &  chargé  de 
plufieurs  commiflions  très  *  importantes ,  il  ne 
put  joindre  l'armée  que  par  des  routes  détournées, 
&  feulement  le  I  f  Juin  de  la  même  année.  Ses 
(crvices  pendant  cette  campagne  font  détaillés 
dans  rintrodudlion.  Il  reconduifit  en  Décembre 
de  cette  année  fa  majefté  à  Naples,  commandant 
en  chef  les  troupes  de  fa  maifon.  Ce  furent  les 
derniers  exploits  militaires  du  baron  de  Tfchudi, 
qui  en  1747,  obtint  le  régiment  du  brigadier 

Bb  3 


390 


SéBion  III 


fou  frère  aîné,  en  gardant  celui  des  gardes*  dans 
lequel  fon  frère  venait  de  paifer  comine  lieute- 
nant colonel  i  lieutenant  général  le  f  Oâobre 
lyf^.  Cet  illuftre  militaire,  qui  avait  été  placé 
le  même  jour  par  le  roi  Charles  dans  la  junte  ou 
confeil  de  guerre ,  qui  formait  un  des  départe- 
mens  du  confeil  fouvcrain  deU  régence  ,  maurit 
à  Naples  le  21  Juin  1770»  &  fut  un  des  afficien 
généraux  les  plus  diflingaés,  que  la  Suiâeaic 
produit* 

(  ^-) 

JeanWoIfgaog  Ignace  de  Wira:  î  naquit  eu 

1 689  *  à  Sarnen,  dans  le  haut  Underwalden,  d'une 
très -ancienne  famille  noble  de  ce  pays,  qui  i 
fourni  le  premier  landammann  à  ce  canton»  & 
depuis  plus  de  quatre  flecles  »  a  géré  la  plupart  du 
tems  les  principales  charges  de  cttte  république* 
Il  fit  Tes  premières  armes  au  fervice  de  la  mai'on 
de  Savoye  ,  étant  entré  en  1709 ,  comme  Qtin 
dans  le  régiment  de  Hakbrctt*  Eofeignc  en  171QS 
fous -lieutenant  en  1711  }  premier  lieutenant  en 
1714  ;  aide*  major  en  171 8  ,  il  fit  en  cette  qualité 
la  campagne  de  1718,  &  les  deux  fuivamesen 
Sicile  i  où  il  fervit  avec  une  telle  dillinélion  1  que 
le  général  Merey  le  prit,  avec  Pagrément  du  roi 
Vidor  en  1719 ,  pour  fon  aide  de  camp,  avec 
rang  &  commillion  de  capitaine >  qui  lui  fùe  expé- 


0E    NAFLIf. 

Lieutenans  généraux. 


?9I 


die  par  fa  majefté  ^Atde,  Il  le  trouva  au  ûége  de 
Mllaazo,  reçut  à  celui  de  Meiîîne  une  bleirure^ 
&  à  la  bataille  deFrancavilla  trois  coups  de  feu 
très  .  dangereux  ,  dont  un  devait  être  mortel.  Il 
rentra  en  Odobre  i7io,dans  le  régiment  de  Hak- 
brett,  où  il  obtint  une  compagnie  en  172J  i  pafla 
en  172  f  ,  au  fer  vice  d'EfpagTie  ,  comme  majot 
du  régiment  de  Befsler  ,  qui  fe  levait  alors;  pafla 
en  173 1 5  avec  deux  bataillons  de  ce  régiment  en 
Italie;  Fut  gradué  lieutenant  colonel  le  10  Avril 
1 732  î  obtint  la  commiflîon  de  colonel  le  20  Août 
delà  même  année,  &  en  ifa  ,  ragrcmcnt  de  la 
cour  de  Madrid,  pour  s^arranger avec  le  colonel 
dé  Niederôlt ,  fur  Texpedative  de  fon  régiment. 
Il  fe  diftingua  en  1 7  J4 ,  à  la  conquête  du  royaume 
de  Naples  i  pafla  le  ^6  Novembre  de  cette  année 
dans  le  régiment  de  Niederdll ,  comme  colonel 
en  fécond  f  coiiduiiic  ce  corps  en  Sicile  £  &  le  co- 
lonel de  Niederdft  étant  mort  le  z  Juin  17 Jf  » 
au  blocus  de  Syracufe ,  M.  de  Witz  devint  colo* 
ncl  de  ce  régiment,  Jean  Gafton  de  Médicis,  grand, 
duc  de  Tofcane ,  lui  conféra  Tordre  de  S.  Etienne 
en  1737*  Brigadier  en  1741 ,  il  fit  la  cam pagne 
de  1742 ,  à  la  tète  de  fa  brigade ,  formée  par  ion 
régiment  >  deux  bataillons  Je  Tfchudl  &  deux  dm 
Jauck  Le  brigadier  de  Wirz  fervit  en  1744,  à  ti 

6b  4 


^^ 


393 


Service 

^_iiM_'^;'frt     ^        


â 


Ittte  de  la  même  brigade,  avec  tant  de  diflrindion, 
|&  furcout  le  17  Juin ,  à  Tattaque  da  Monte  Art^J 
[éiiiio  &  de  Fayola  >  qu'il  tut  proclamé  le  mèmfl^ 
FJour  maréchal  des  camps  par  le  roi  Charles  ,  qui 
[lui  en  fit  expédier  le  brevet  le  2U  Nous  avous 
[détaillé  dam  rintroduâton  »  les  fervices  de  M*  Js 
[^Oî^îrzén  1744,  à  lafameufe  furprife  de  Véletri, 

en   174^5  à  la  furprife  de  Codogno  1  de  même 

qu*à  la  bataille  de  Plaifance,  &  Ttinout  à  la  racrait^, 
l^e  cette  fangtante  lournéeï  &  les  récompenfi^^l 

que  fa  majelté  Sicilieniiecrut  devoir  accorder  en    ' 

1746,  à  cet  illurtre  militaire,  en  le  créant  mar- 
[quis  de  S.  Pafcal ,  en  lui  accordant  le  gouverne- 
Imcnt  de  Pefcara ,  &  à  fon  fils  aine  Texpe^aatîve  de 
Ifun  régiment,  que  le  marquis  de  St.  Pafcal  réCgna 
[en  fa  faveur  en  I7fi.  Il  fut  chargé  en  17^4,  par 
[le  roi  Charles,  de  vifirçr  les  frontières  &  places 

fortes  des  royaumes  de  Naples  &  de  Sicile,  &  s'ac- 
I  quitta  de  cette  commîflîon  importante  ,  avec  tant 
[de  foins  &  d*exaâitude,  qu*il  y  employa  près  de 

18  mois.  Décoréen  17^6,  de  ta  place  d'un  des 
|iîx  gentilshommes  de  la  chambre  du  roi ,  trajif- 
[féré  en  1758,  du  gouvernement  de  Pefcara  à  celui 
(deTrapani  s  il  commanda  en  chef  depuis  iJSSt 
pufqu^en  17^1 ,  te  corps  de  troupes»  cantonné 

fut  les  frontières.  Il  fut  créé  en  if  Si ,  lieutenant 


DE  NaplesJ  39r 

Lieittenans  généraux. 

général  »  infpeâeur  général  d'infanterie  &  afleC 
ieur  (]e  la  junte  de  guerre  $  grand-cfoix  de  Tordre 
de  S.Conftantm,  lorfque  cet  ordre  fut  en  quelque 
forte  renouvelle  par  fa  majefté  régnante  en  1767 , . 
transféré  la  même  année  du  gouvernement  dej 
Trapani  à  celui  de  Capoue.  Le  général  marquis 
de  S.  Pafcal  termina  le  7  Noyçmbre  1774 ,  fa^ 
longue  &  glpriçufe  carrière  ,  à  l'âge  de  8f  ans,, 
ayec  la. réputation  d'un  des  meilleurs  officiers 
généraux  d'infanterie.  On  nous  aJTure  •    qu'a-. 
prè^  la  mort  du  cétcbre  comte  de  Scholembourg , 
généraliflimo  de  Vpnife,  cette  république  fit  ojSrir 
en  17^7 ,  au  général  marquis  de  S.  Pafcal ,  cette' 
place  importante ,  qu'il  refufa  pour  fe  confacrer 
ap  fer  vice  de  fa  majedé  Sicilienne  ,  qui  venait  de 
le  combler  de  bienfaits. 

Cî.  ) 

Léonard  Louis,  baron  de  Tfchudi»  frère  aine  ; 
du  baron  Jofeph  Antoine;  naquit  en  1700$  en., 
traen  1716  au  fervice  de  France  ,  comme  cadet 
dans  le  régiment  de  Brendlé  s  enfeigne  dans  celui 
de  Heify  en  1710  ;  il  pafla  en  1728  ,  au  ferviee 
d'Efpagne ,  comme  capitaine  dans  le  régiment  de 
NiederôR  5  s'embarqua  en  1733  avec  ce  régiment 
pour  l'Italie;  ferviten  1754,  à  toutes  les  expé- 
ditions de  la  conquête  du  royaume  de  Naples , 


394  S  EUT T CE 

Se&imt  m 


4cvim  fur  U  fin  de  la  mèmfllannie^colonel  d'un  ré* 
gimcnt  Suiife  de  fou  nom,&  capitaine  propriétairt 
d'une  compagnie  aus  gardes  Suiffes.  Il  âc  las  cam* 
pagnes  de  1742  &  celle  de  1744  «  en  Lombardie» 
s^iiant  inâniment  Hgtialé  le  17  Juin  de  cette  an- 
née  à  l'attaque  de  Monte*Artémifio  &  de  Fayola  ; 
fut  proclamé  le  mfeme  jour  par  fa  majefté ,  bri« 
gadier  ,  en  re<;ut  le  brevet  le  2i  Juin  »  &  com. 
manda  dèsiors  ta  brigade  SuilTequi  avait  été  fous 
le*  ordres  de  Aîn  de  ^W^irz ,  à  la  tête  de  laquelle 
il  fe  didingua  ,  furtout  la  nuit  du  10  au  il  Ao&c 
dans  la  rameute  furprife  de  Vélétri.  Le  brigadier 
toiron  de  Tfchudi  continua  à  ferviravcc  la  même 
Valeur  pendant  ta  campagne  de  X74f  i  à  la  tète 
et  ceue  brigade ,  ce  dont  nous  avons  donné  les 
détails  dans  Tintrodudion.  Il  quitta  en  1747 
fon  régiment,  à  la  retraite  du  brigadier  de  Freu- 
1er,  &  pafla  dans  les  gardes  Suifles  comme  liea- 
tenant  colonel.  Maréchal  des  camps  du  ç  Odubrc 
1759.  Commandant  en  chef  du  corps  de  troupes 
cantonné  fur  les  frontières  du  St.  Siège  #  depo^. 
if^i  jufqu^en  1763  ,  qu'il  fut  nomme  comma^^ 
dant  général  des  Stm  iegli  Prefidii ,  en  Tofcane, 
11  obtint  le  22  Juin  1770  »  le  régimenï:  des  gar- 
des Suiffes^  fut  créé  lieutenant  général  Se  un  des 
fij£  gentilshommes^de  la  chambre  de  fa  tna;e{lé  Si; 


DE   NAtLBS.  39f 

Lieutenans  généraux. 

dlienne  le  la  Juillet  1772.  Mort  le  20  Janvier 
^779*  H^  ^^73  ^n8«  Il  était  extrêmement  coiu 
fidéré  de  fa  majefté  régnante. 

(4.) 
Charles  Florimond  de  Jauch ,  d'une  ancienne 
&mille  noble  du  canton  d'Ury^  qui  obtint  en 
171 K  9  par  lettres'patentes  de  Jean  Gafton  de 
Médicist  grand-duc  deTofcane,  Tordre  de  St« 
Etienne, héréditaire  dans  la  ligne  defcendante de 
Charles  François  de  Jauch ,  père  de  celui-ci  & 
brigadier.  Charles  Florimond  naquît  en  171 1» 
entrien  I72f  au  fervice  d'Efpagne  ,  lors  de  la 
levée  du  régiment  de  Befsler,  comme  enfeigne  de 
la  eomjmgnie  de  Ton  pere^fous-lieutenant  en  1717» 
lieutenant  en  1729;  capitaine  lieutenant  en  17 j  i, 
la  même  antiée  chevalier  de  l'ordre  de  St.  Etienne^ 
après  avoir  palTé  avec  les  deux  premiers  bataillons 
de  ce  régiment  en  Italie.  Il  fervit  en  1 7^4 ,  à  tou- 
tes les  affaires  qui  contribuèrent  à  la  conquête  du 
ro}raume  de  Naples  ,  fur-tout  à  la  bataille  de  Bi- 
tomo,*  le  2$  Mai  de  cette  année 5  il  leva  en  Oc- 
tobre Î7J4  ,  une  compagnie  dans  le  régiment  de 
fbn  pcre,  qui  rcfigna  ce  régiment  le  12  Mars 
174I  »  avec  l'agrément  de  fa  majefté  Sicilienne , 
en  fa>^ur  de  Charles  Florimond ,  à  cau(e  de  fes 
talf  ns  militaires  &  de  fes  fe rvices  diftingués»  quoi- 


9^  Serti  CE 

SeSion  IIL 


qu-il  ne  fût  que  Ton  troi(ieme  fils ,  Talné  Charles 
.  François  Henri  ayant  été  créé  le  même  jour  lieu- 
tenant colonel  de  ce.régiment,  donc  Charles  FIo- 
rimond  commanda  les  deux  premiers  bataillons  » 
pendant  les  campagnes  de  1742  &  de  1744,  avec 
une  diftinAion  rar^;  faifant  partie  de  la  brigade'^ 
de  Wirz,  devenue  de  Tfchi^i  le  21  Juin  12^44. 
U  fervft  à  la  tèce  de  ce  corps  en  I744 ,  à  Tattaque 
de  Monte- Artémiûo  &'  de  Fayola,  de  même  qu'à 
lafarprife  de  Vélétri;  &  en  174^  ,  le  iS  Juin»: 
à.L'attaque  diirpofte  de  la  Bochetta  3  le  2  Juillet  9' 
àteelle  des  retranchemens  de  I^ovi}  au  fîége  de. 
Tortone,  du  j  Août  au  3  Septembre;  le  jli  de 
Qe-moisà  Tefcaladc  de  Pavie;  le  27  fuivant,  au 
combat  de  Montcaftel  ;  &  en  Octobre ,  au  fîége 
'4e  Valence.  Le  colonel  de  Jauch  fut  joint  à  la  fin 
de  cette  dernière  campagne,  par  le  troifîeme  ba- 
taillon de  fon  régiment,  qu'il  commanda  ainfi 
réuni  pendant  la  campagne  de  1746 ,  le  16  Juin 
à  la  bataille  de  Plaifance ,  &  le  lo  Août  à  celle  du 
Tidon  ♦  avec  une  bravoure  qu'on  ne  pouvait  fur- 
pafler.  Brigadier  du  f  Odobre  17^9,  maréchal 
des  camps  du  12  Juillet  1772;  alfefleur  de  la 
junte  de  guerre ,  &  fous.infpedeur  de  Tinfantc- 
rie  Italienne,  auflibien  que  des  régimens*  Val- 
lons &  de  l'artillerie ,  du  29  Mai  177Î.  Gouver. 


DE    NaP  LES.'  357 

■'"     '     I  'î^eaft"  1 1  I 

Lietitenans  généraux. 

-  ■  •--  ■  ■•' 

neùr  de  Gaète  le  2  Janvier  if  f  6  j  lieutenant  gé- 
néral le  23  Mars  de  la  même  année»  avec  rang 
du  29  Mai  177^.  Infpeâeur  général  d'infanterie 
du  22  Janvier  1778 ,  &  mort  à  Naples  la  nuit 
du  50  au  ji  Décembre  1780. 


SECTION     IV. 
Maréchaux    des    camps. 


Le  troifîeme  grade  militaire  &  d'officier  général 
au  fervice  de  fa  majefté  Sidlienne ,  eft  celui  de 
maréchal  des  camps  ,  qui  répond  exaélcmenc  au 
grade  de  ce  nom  dans  les  fervices  de  France  & 
d'Ëfpagnè.  Les  maréchaux  des  camps,  infticués  en 
I7J4  5  par  le  roi  Charles ,  ont  le  même  uniforme 
que  les  lieutenans  généraux,  avec  la  dijfFérence 
que  la  broderie  efl;  moins  large  &  d'un  deilit\ 
moins  chargé ,  &  qu'ils  n'ont  qu'un  rang  de  bro- 
derie fur  les  paremens  &  à  Tentour  des  poches. 

(  ï.  ) 

Jbfeph  Antoine  de  Schorno ,  d'une  famille  no- 
ble du  canton  de  Schweiz ,  &  qui  eut  beaucoup 
d'illuftration  au  fervice  de  France  dans  le  feizieme 
iiede  j  naquit  eh  17065  entra  eii  1^25  )au  fervice 


Seâion  IK 


d'Eipagne ,  comme  cadet  dans  le  régiment  de  Nie* 
dcrô(t>  cnfeigne  en  1724»  fous- lieutenant  eri 
1726»  lieutenant  en  ififi  il  rervit  la    même 
année  au  Hége  de  Gibraltar  i  aide-majotea  iyz% 
il  fut  employé  en  cette  qualité  au  troiûemé  ba- 
taillon s  dctaché  pour  travailler  aux  lignes  de  Gu 
btattar  en  1771^  fit  la  campagne  de  ifja  en 
Afrique  ,    &  fc    didingua    dans    divers    €001-»      1 
bats  contre  les  Maures  »  cites  dans  la  feâion  ptâ^H 
cédente,  art.  1,  Il  pafla  en  ijj}  »  avec  le  régiment^^ 
de  Niedeiôft  en  Italie.  Premier  lieutenant  en 
t7i4  ,  il  fervit  cette  année  dans  toutes  les  ex- 
'pÉduionîi  ou  le  trouvdle  régiment  de  Ntederûfti 
devint  en  J7jf  »  capitaine  dans  celui  de  Wirsî 
paifa  en  1737»  comme  aide -major  aux  gardes 
Suilles  i  fit  avec  ce  corps  &  une  grande  diftinc- 
tion  les  campagnes  de  174^1  de  même  que  celle" 
de  1744  î  obtint  le  grade  de  colonel  en  I74J"  s  & 
majorité  des  gardes  Suifles  en  1746*  Urigadjef 

iu  s  Oétubre  17^9,  Airefleur  de  la  junte  de 
guerre  en  1767*  Commandant  généra! ,  par  hM* 
rim  ,  des  préfides  de  la  Tofcanej  lieutenant  co- 
lonel du  régiment  des  gardes  SuiiTes  da  12  Juin 

377^  *  &  mort  le  12  Janvier  177?*  à  Naplet.^ 
C  2,  ) 
Ftidolin  Jofeph ,  baron  de  Tfchudi ,  du  ^ 


1  cantoii    J 


^ll^^tw 


propriétaire  d'un  "  "'^'"^  année •    "  '^eu- 

^"^«imdc  '  ^''''^^^'  *  d'un clf"^"''^ 

3=  rade  j  "  f"""  S""r«  le  .Air'""'  "" 

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ÎI^.' 7"' baron  d=  rfcLf     '  """""'  "• 


Sbrtice 


400 


Seélion  IF. 


ment  des  gardes  Suides  ie  14  Janvier  177J:  ,  â 
travailla  cette  aimée,  de  mëmfe  qu*èn  1776 vi 
lever  les  obftacles  qui  s'oppofaient  au  renouvelw 
lement  des  capitulations  des  régimens  des  gardes 
Suifles  •  de  ceux  de  Ttchudi  &  de  Jauch  »  tant  à 
la  cour  de  Naples  qu'en  Suifle.^  Mr.  le  baron  de 
Tfchudi  déploya  dans  <:ette  négociation  une  habi- 
leté confommée»foutenue  d'un  zèle  infatigables 
il  la  terniina  le  2;  Mars  1776  »  è  la  iatis&âioa 
des  parties  contractantes,  &  en  fut  récompenfê 
le  même  jour  par  le  brevet  de  maréchal  des  camps 
avec  rang,  du  29  Mai  i77f.  Colonel  propriétaire 
du  régiment  des  gardes  Suiâes  .du  33  Janvier 

1779. 

(  ?.  ) 
Jofeph  Ignace  de  Wirz  ,  marquis  de  St.  Pat 
cal ,  du  canton  d'Undervralden ,  &  fils  aine  du 
lieutenant  général  de  ce  nom.  Cadet  dans  le  régi^ 
imcnt  de  fon  père  en  ifjtf,  enfeigne  en  1738  # 
fous- lieutenant  le  iz  Février  1739,  premier  lieu- 
tenant le  10  Odobre  de  la  même  année ,  capi* 
taine  en  1740  \  il  fit  les  campagnes  de  1 742  &  de 
1744  >  f^  trouva  au  combat  de  Monte- Artémiûot 
à  la  furprife  de  Vélétri ,  de  même  qu'au  détache- 
ment qui  chaifa  le  comte  de  Soro  de  TAbrusie» 
&  fe  diftingua  dans  ces  Uois  aâ^ress  ainfi  que.far 

camp^ne 


DB    NaPLBS.^  401 


Maréchaux  des  camps. 


campagne  (uivance  »  a  l'atuque  de  la  Boehetta  & 
-  de  Novi ,  &  au  fiége  de  Tortone.  Second  major 
du  régiment  de  fon  père  le  10  Septembre  17451 
colonel  en  fécond  de  ce  régiment  le  4  Juin  174^» 
il  le  commanda  le  itf  de  ce  mois  à  la  bataille  do 
Flaifancc,  où  il  reçut  deux  blciTures.  Mr.de  Wirx 
conduifit  le  10  Août  fuivant  >  ce  régiment  à  Teo- 
nemi»  avec  la. même  valeur,  à  la  bataille  de  Rot- 
tofredo  >  &  en  devint  colonel  propriétaire  le  10 
Mar€  175 r^  par  la  roGgnation  de  fon  père.  Che* 
valier  de  l'ordre  de  St.  Conftantin  en  176;.  Bri* 
gadierdu  12  Juin  1 7 7a, •&  maréchal  des  camps 
du  %l  Mars  1776 ,  avec  rang  du  2i  Mai  if^T* 


SECTION    V. 

lu 
Brigadiers. 


JuiBS  brigadiers  forment  le  quatrième  &  dernièt 
grade  d'officier  général,  qui  répond  exaélemene 
au  grade  de  ce  nom  dans  les  fervices  de  France  & 
d'Efpagne ,  &  qui  fut  inftitué  dans  le  fervice  da 
]^aples  en  I7j4,  par  le  roi  Charles*  Un  habit 
)bleu  de  roi ,  doublé  de  rouge ,  petits  paremens 
en  botte  &  poches  en  travers ,  vefte  d'écarkte  » 
.  Tun  &  l'autre  brodés  eu  argent  de  la  largeur  d'ua 
TmiVni.  Çt 


403                    s  fc  R  V  1  c  f 
il,       I        -       n^r 


SettioA  V. 


pouce ,  avec  double  rang  de  broderie  fur  les  pa- 
remens  &  à  Tencour  deâ  poches ,  forme  runiforoM 
diftinélif  des  brigadiers. 

(I.) 
Charles  François  de  Jauch ,  du  canton  d'Urjr , 
&  père  du  lieutenant  général  de  ce  nom  ;  eoua 
€n  1703,  au  fervice  d'Efpagne,  comme  lieute- 
nant dans  le  régiment  d'Am-Khyn;  capitaine  Keo- 
tenant  en  170^5  il  fut  réformé  en  1706,  avec 
les  deux  premiers  bataillons  de  ce  régiment  \  efr 
tra  en  1716 ,  au  fervice  de  Venife»  en  levant  une 
compagnie  dans  le  régiment  de  MuUer ,  fit  cette 
campagne  &  les  deux  fuivantes  contre  les  Turcs, 
&  participa  à  la  gloire  que  ce  régiment  acquit 
dans  cette  guerre.  Il  rentra  en  1719  au  fervice 
d'Efpagne ,  avec  une  grande  partie  de  ce  corpst 
devenu  Mayor  lors  de  cette  nouvelle  capitulation» 
&  cela  comme  major  de  ce  régiment  s  il  fervitea 
cette  qualité  durant  les  campagnes  de  1719  & 
de  1720  en  Sicile.  Lieutenant  colonel  du  r^ 
ment  de  Niederôft  en  1721,  ayant  arrangé  en 
172Ç  avec  la  cour  de  Madrid  la  capitulation  do 
régiment  de  Befsler ,  il  y  paâa  la  même  année, 
comme  lieutenant  colonel;  conduifit  en  17^1 1 
deux  bataillons  de  ce  corps  en  Italie ,  les  com« 
manda  en  173^49  dans  la  conquête  da  royaume  4e 


DE    NAfLESf/  43} 

Brigadiers. 


•<  t   ft   lu  ■■àifliéMI 


Naples,  &  fe  diftingua  beaucoup  à  la  bataille  de  Bû 
tontoydemêmequ'aux  lièges  deGaèce  &  déCapoue^ 
Il  leva  fur  la  fin  de  Novembre  17^4,  urt  régiment 
SuiiTe  de  fon  nom ,  au  fer  vice  de  fa  majefté  %u 
cilienne.  Brigadier  en  17371  ilréfignaeti  î74i# 
fon  régiment  à  fon  troifîeme  fils  ,  Charles  Florin 
mond  de  Jaueh  ^  (  voyez  lieutenans  généraux  # 
article  4.  )  fe  retira  la  même  année  dans  fa  pa(« 
trie ,  &  mourut  à  Altorf  en  174;.  Mr.  de  Jauch^ 
préfemé  en  1791  ,  par  Pinfant  Don  Carlos,  à 
Jean  Gafton  de  Médicis ,  grând-duc  de  Tofcane^ 
gagna  fi  bien  les  bonnes  grâces  de  ce  pnnce  f 
qu'il  en  obtint  des  lettres  patentes  qui  rendirent 
Tordre  de  St.  Etienne  héréditaire  dans  fa  bmille. 

(i.  ) 

Juftc  Fridolin  de  Freuler ,  d'une  famille  noble 
du  canton  de  Glarus  catholique ,  qui  eut  beau- 
coup  d'illuftration  au  fervice  de  France  \  entra 
en  17^2,  au  fervice  de  France,  comme  cadet 
dans  le  régiment  deHeiTys  enfeigne  en  172^  5 
{bus  -  lieutenant  en  172^,  lieutenant  en  1727 , 
il  quitta  ce  fervice  en  1729,  &  fe  retira  dans  h 
patrie.  Il  entra  en  17^4 ,  au  fervice  de  fa  majeftS 
Sicilienne,  comme  lieutenant  colonel  du  régi-i 
ment  des  gardes  Suifles ,  avec  rang  &  brevet  de 
colonel ,  à  la  création  de  ce  corps ,  dans  lequel  il 

C  c  a 


404  Servicb 


Section  V. 


leva  une  compagnie.  Il  commanda  les  gardes 
Suiâes  pendant  les  campagnes  de  1742  &  de 
j  f  44  ;  fie  la  nuit  du  10  au  i  L  Août ,  à  lafurpnTe 
de  Vélécrt  «  des  prodiges  de  valeur ,  â  la  tète  de 
ce  corps  i  fut  créé  le  lendemain  brigadier,  par  le 
roi  Charles  :  retiré  du  fervice  le  16  Mars  1747» 
en  confervant  fa  compagnie  aux  gardes.  M.  de 
Freuler  fut  élu  en  1748,  banneret  de  fan  canton, 
&  remplit  cette  charge  jufqu'à  fa  mort  en  1782* 

(  3.  ) 

Dominique  de  Guérig ,  du  canton  d'Ury  :  en- 
tra en  1729,  au  fervice  d'Efpagne  ,  comme  ca- 
det dans  le  régiment  de  Niederôfl:;  fe  trouva 
en  I7;2,  à  la  bataille  &  à  la  prife  d'Oran,  de 
même  qu'à  la  défcnfe  de  Ceuta.  Enfeigne  en 
^711  >  îl  P^^^  '^  même  année  en  Italie  avec  ce 
régiment  i  fe  trouva  en  17^4,  à  toutes  les  expé- 
ditions de  la  conquête  du  royaume  de  Naplci; 
fous -lieutenant  en  1735*,  il  pafla  en  1738  an 
régiment  des  gardes  Suiffes,  comme .  premier 
lieutenant ,  &  fit  les  campagnes  de  174a  &  de 
1 744  )  avec  ce  corps^  Capitaine  commandant  de 
la  compagnie  de  Freuler,  le  \6  Mars  1747»  il 
obtint  le  grade  de  colonel,  le  f  Odlobre  lyfj* 
Capitaine  de  grenadiers  en  176 1.  Commandant 
le  la  ville  &  comté  de  fiénévent  >  de  176g  en 


D  E  Naples.  4of 

■  ■  l'iiii  ■■'  i:ag^==        I  I  II  II 

Brigadiers. 

1774.  Brigadier,  le  1  a  Juin  de  la  même  année. 
M.  de  Guérig  avait  rempli  le  commandement  àe 
Bénévent  (  jufqu'à  ce  que  cette  ville  &  ce  comté 
fut  rendu  au  St.  Siège)  fî  fort  au  gré  du  roiFer* 
dinand  ,  qu'à  Ton  retour,  fa  majefté  lui  donna  la 
chargfe  de  préfîdent  de  la  province  de  Chietti.  Ces 
chargeis  fe  donnent  à  des  officiers  généraux,  corn  me 
une  retraite  ;  chefs  des  tribunaux  d'une  province , 
&  transférés  de  trois  en  trois  ans  à  une  9Utrc  pro- 
vince ,  ils  quittent  dès  lors  leur  régiment ,  en 
continuant  néanmoins  de  rouler  dans  les  promo- 
tions d'officiers  généraux.  M.  de  Guérig ,  retiré 
-en  1774,  du  régiment  des  gardes Suifles ,  trant 
féré  en  1^77  ,•  à  la  province  d'Aquila,  où  il  fut 
confirmé  en  1780,  y  mourut  en  1785. 

(  4.  ) 

François  Jofeph  Antoine ,  baron  de  Wirz  de 
Ruden2,du  canton  d'Underwalden  :  petit  -  fils 
de  François  Udalric,  miniftre  de  Tévèque  de 
Couftance,  qui  obtint  en  1650,  la  bourgeoifie 
de  Soieure,  &  fut  élevé  avec  fon  neveu  Rodol- 
phe Chriftophle,  (  feld-maréchal-lieutenant  au  fer- 
l?îce  du  cercle  de  Suabe)  en  1694  ,  à  la  dignité 
^e  baron  immédiat  de  l'empire,  &  introduit  la 
même  année  pj^rmi  la  noblefle  immédiate  de  Suabe, 
canton  de  l'Ortcna^^.  François  Jofeph  Antoine, 

Ce  3 


'408  Service 

Seâion   F. 


det  aux  gardes  Suides,  en  1747»  enfeigne  en 
1748  ;  paiTa  en  1749»  comme  capitaine  dans  le 
régiment  de  Tfchudi  ;  rentra  dans  celui  des  gar- 
des Suiâes  en  175*6^,  comme  capitaine  proptié- 
taire  d'une  des  compagnies  de  Ton  père  ;  obtint  la 
commiflion  de  colonel  le  10  Juin  1771  :  briga- 
dier du  2j  Mars  1^7^»  ^^^^  ^^S  ^u  ^9  Mai 
X77f  ,  &  lieutenant  colonel  du  rigiment  des  gar- 
des Suifles  du  22  Janvier  1779. 

(  7.  )  - 
Jaques  Jofeph  de  Tanner,  iâu  d'une  ancienne 
famille  noble  du  canton  d'Ury ,  qui  eut  beaucoup 
d'illuftration  au  fervice  de  France ,  fous  les  rè- 
gnes de  Charles  IX  &  d'Henn  III  ;  &  qui  obtint 
en  I7Ç5,  de  Cofme  II,  grand  duc  de  Tofcane, 
Tordre  de  St.  Etienne ,  héréditaire  pour  l'aine  dt 
cette  famille.  Jaques  Jofeph  entra  au  fervice  da 
roi  Charles  ,  en  17^4,  lors  de  la  levée  du  régi- 
ment des  gardes  SuiiTes ,  comme  fous-lieutenanc 
des  grenadiers  ;  premier  lieutenant  des  grenadiers 
en  17^8,  fit  en  cette  qualité  les  campagnes  de 
J742  &  de  1744  ;  combattit  le  17  Juin  de  cette 
année ,  à  l'attaque  de  Fayola ,  avec  cette  troupe; 
fe  trouva  la  nuit  du  10  au  1 1  Août,  à  la  grand- 
garde  de  Vélétri,  &  fe  diftingua  infiniment  dans 
ces  deux  affaires.  Capitaine  lieutenant  des  greiM- 


»E  Naples.  409 

Brigadiers. 

diers  en  if  f }  ,  obtint  le  gracie  de  lieutenant  co- 
lonel en  IJSS  >  capitaine  commandant  d'une  com- 
pagnie de  fuHliers ,  &  capitaine  propriétaire  do 
la  compagnie  de  grenadiers  du  fécond  bataillon  » 
le  10  Juin  1771.  Il  prit  la  croix  de  St.  Etienne  , 
en  1770,  à  la  mort  du  cnevalier  Sébaftien  de 
Tanner ,  Ton  coufin  germain  ,  lieutenant  colonel 
du  régiment  de  Jauch.  Obtint  la  commiiSon  de 
colonel  le  12  Juin  1772.  Brigadier  du  2}  Mars 
1776,  avec  rang  du  2 f  Mai  177^.  Commande 
le  fécond  bataillon  du  régiment  des  gardes  SuiC- 
fes.depuis  le  22  Janvier  1779. 
(8) 
Siméon  »  comte  de  Salis ,  Grifon,  &  frère  ca- 
det du  brigadier  Rodolphe ,  comte  de  Salis.  En- 
tra en  17 f  2  ,  au  régiment  des  gardes  Suif- 
fes comme  cadet,-  enfeigne  en  iffSî  devint  en 
1756,  &  à  la  mort  de  fon  père,  capitaine  pro- 
priétaire de  la  féconde  compagnie  de  fufiliers, 
que  ce  dernier  avaic  levée  en  I7;8,  aux  gardes 
Suifles  }  en  fut  reçu  capit^ne  en  17^8  j  obtint 
Ja  commiffion  de  colonel  le  1 2  Juin  1 772 ,  la  ma*- 
joricé  du  régiment  des  gardes  Suifles  le  12  Jan- 
vier I77f ,  &  le  grade  de  brigadier  le  2j  Mai 
1776  ,  avec  rang  du  29  Mai  177 f.  Il  fe  défit, 
aveo  l'agrément  de  fa  majcfté ,  le  10  Mars  177$'^ 


412  Ser'vicb 


SeQion  V.  Brigadiers. 


rons  avec  éloges  dans  la  cinquième  feétion  du 
chapitre  fuivant)  :  eft  entré  en  17  J4,  au  régiment 
de  iTchudi ,  comme  premier  lieutenant  de  laconi- 
pagnie  de  fon  frère  aine,  en  devint  capitaine  lieu- 
tenant en  1744 ,  fe  dilHngua  beaucoup  cette  cam« 
pagne  &  les  deux  fuivantes  ;  il  obtint  cette  com« 
pagnie  en  1750  ,  la  majorité  de  ce  régiment  en 
1756,  &  la  commiilîon  de  lieutenant  coloBel 
en  if6tf.  Il  devint  en  1773»  lieutenant  colonel 
eâ*e<fliFde  ce  régiment ,  &  obtint  la  commiffion 
de  colonel  le  2  j  Mais  1776 ,  avec  rang  du  aj 
^ai  177^  Brigadier  du  10  Odobre  1784. 

(  12.  ) 

Zacharie  Forfter ,  de  Wyl ,  &  fujet  du  prince 
abbé  de  S.  Gall  :  entra  dans  le  régiment  de  Jauch 
en  1738,  comme  enfeignes  fous-  lieutenant  en 
1740,  lieutenant  en  1743 ,  capitaine  lieutenant  en 
J  746 ,  capitaine  par  commiflion  dans  ce  régiment 
en  17Ç2  ,  en  devint  lieutenant  colonel  en  1770. 
Il  obtint  la  commiflion  de  colonel  le  2j  Mars 
1776,  avec,  rang  du  29  Mai  I77f.  Brigadier, 
du  10  Odobrc  1784. 


DE    NaPLES.^  îfl) 

■     JgagS'      ■     I    I     ■■ iiuii       m 


SECTION     VL 
Inspecteurs  oéNÉRAUX  d'infanterie. 


1^.  Jeai^t  Wolfgang  de  Wirz,  du  canton  d'Un- 
der\ralden,  marquis  de  Se.  Fafcal,  lieutenant 
général,  aflefTeur  de  la  junte  de  guerre ,  grand- 
croix  de  Tordre  de  Se.  Conftaatin ,  &  fucceffi. 
vement  gouverneur  de  Pefcara ,  de  Trapani  & 
de  Capoue  5  fut  créé  en  1761 ,  infpeéleur  général 
de  toute  Tinfanterie ,  &  en  exerça  les  fondions 
jufqu'à  fa  mort  en  1774.  (Voyez  lieutenans  gé- 
néraux  ,  article  2.  ) 

Q»^.  Charles  Florimond  de  Jauch,  du  canton 
d^Ury.  Lieutenant  général,  colonel  d'un  régiment 
d'infanterie "SuiiTe  de  fon  nom ,  afleffeur  de  la 
junte  de  guerre  ,  chevalier  héréditaire  de  l'ordre 
de  St.  Etienne ,  &  gouverneur  de  Gaète  y  fut  créé 
fe  29  Mai  1775"  ,  fous-infpedteur  général  de  l'in* 
fanterie  Italienne ,  des  régimens  Valions  &  de  Par* 
tîlterié;  &  du  22  Janvier  1778  ,  infpeéleur  gé- 
néral de  toute  l'infonteric^à  la  réferve  des  régi- 
xnensiSutflTes  :  remplie  les  fondions  de  cette  charge 
jufqu'à  fa  mort,  le  31  Décembre  1780.  (  Voy. 
lieutenans  généraux,  art.  4.  ) 

4®.  Ulifle  Antoine  ,  baron  de  Salis  de  Marfch- 
linz ,  Grifon.  Maréchal   des  camps  «  infpeâeur 


414  SERtlCI 

■  ^M(p> 


SeS.FL  InfpeSeurs généraux  ctivfankrit. 

-     '      ^ 

générai  d'infanterie ,  grand-crotit  de  l'ordre  mili* 
taire  du  mérite ,  &  colonel  propriétaire  d'un  régi- 
ment Grifon ,  de  Ton  nom ,  au  (èrvice  de  fa  ma- 
jeHé  très  -  chrédenne ,  cité  avec  éloges  datis  le 
£xieme  volume ,  maréchaux  des  camps  ;  fit  en  au- 
tomne de  i7Stf ,  un  voyage  de  fimple  curiofité  à 
Naples  \  préfenté  à  leurs  ma)efté»  Siciliennes  » 
M.  le  baron  de  Salis  fe  fit  fi  bien  coanaitre  du 
loi  Ferdinand ,  &  du  chevalier  Aâon  »  fecrétaire 
d'état  aux  départemens  de  la  guerre  &  de  la  ma- 
rine ,  qu'à  la  fuite  de  divers  entretiens  avec  ce 
miniftre,  le  roi  lui  propofa  la  place  d'iufpeâeur 
général  de  toute  fon  infanterie,  avec  des  appoiti* 
temens  très  eoufidérables ,  (ans  quitter  le  fervice 
de  France ,  fa  majefté  Sicilienne  fe  chargeant 
d'obtenir  de  Louis  XVI ,  un  congé  illimité  pour 
M.  le  baron  de  Salis  $  lequel  ayant  accepté  avec 
reconnaiflance ,  ces  offres  aulH  honorables  qu'a- 
vantageufes ,  après  en  avoir  obtenu  Tagrément 
du  roi  fon  maître,  fut  infbllé  en  Juin  1787» 
dans  cette  place,  &  travailla  avec  un  2clc  io« 
fetigable,  depuis  lors,  à  en  remplir  les  fonc- 
tions. 


DE  NaflïsI  4ïf 

■ fffM^  •■  ■  ^1        I    if 


Tableau  des  officiers  genêrattx. 


Jl  fe  trouve  fur  la  fin  de  1787  vd^i'fi^erf  gé- 
néraux Suifles,  au  fervice  de  fa  m^jefté  Skilieçnet 
deux  maréchaux  des  caàips  ^  neuf  brigadiers  :  ea 
ïout ,  1 1  officiers  généraux. 

Il  eft  mort  dans  ce  fervice  quatre  lieutenans 
généraux  ,  un  maréchal  des  camps  »  &  trois 
l>ri|[adiers. 

Total»  19  officiers  généraux»  dont  xi  de  viq 
vans  s  &  8  de  morts. 


4itf  SsKTieB 

CHAPITRE    III. 

Régiment  des  gardes  Suiffes  ;  fon 
inftitution  &  fes  prérogatives;  là 
formation  aduelle  ;  fes  uniformes 
&   fon  armement  ;    fes   colonels, 

'  lieutenans  colonels  &  majors  ,.&  le 
tableau  aâuel  de  fes  capitaines. 

SECTION!. 
Institution   et  paéROGA.TivBS. 


Le  régiment  des  gardes  Suiâes,  lev«  le  70âo- 
brc  1734»  par  Joleph  Antoine,  baron  de  Tfchudif 
fur  le  pied  d'un  bataillon  de  fix  compagnies  de 
fudliers  &  d'une  de  grenadiers  1  augmenté  le 
10  Septembre  de  1738,  de  trois  compagnies» 
&  le  7  Odobre  I7H>  ^^  quatre  compagnies! 
ce  qui  le  porta  à  deux  bataillons  ;  efl:  le  fécond 
régiment  de  toute  Tinfanterie  Napolitaine  & 
étrangère,  ayant  rang  immédiatement  après  les 
gardes  Napolitaines.  Ces  deux  régimens  partagent 
enfemble  la  garde  du  roi  &  de  la  {amille  royale» 
&  fuivent  leurs  majeftés  dans  toutes  les  maifons 
royales  i  du  moins  quant  à  la  compagnie  qui  eft 

de 


l 


DE    NaI»l'e«.       *"  417 

SeU.  L  Inftitution  &  prérogatives. 

de  garde,  &  dont  il  y  en  a  toujours  une,foit 
de  fufilierfi,  foit  de  grenadiers,  qui  fe.  relèvent 
à  Naples  tous  les  jours,  &  dans  les  autres  mai« 
fons  royales  tous  les  trois  jours.  Le  régiment 
des  gardes  Suites  n^efl:  point  fubordonné  aux 
feuls  infpeâeurs  généraux,  fon  colonel  en  fait  les 
fondions ,  &  peut  au  befoin  en  charger  fon  major. 
Le  colonel,  ou  à  Ton  défaut,  le  commandant 
«du  régiment ,  reçoit  Tordre  du  roi  tn  perfonne. 
Les  capitaines  aux  gardes  SuiiTes  ont  rang  de 
lieutenans  colonels  $  les  aides-majots ,  rang  de 
majors;  les  premiers  lieutenans,  rang  de  capitai-- 
nés  i  &  les  féconds  lieutenans  &  enfeignes ,  rang 
de  premiers  lieutenans.  Les  fergens  aux  gardes 
Suifles ,  eommandans  quelque  pofte ,  font  relevés 
itfdiftinâement  par  des  officiers  &  des  fergens  des 
autres  régfmens,  &  relèvent  de  même. 


SECTION    IL 
Formation. 


Juit  régiment  des  gardes  Suifles  ayant  en  une 
féconde  augmentation  en  I7f4,  reçut  alors  fa 
formation  aduelle  s  compofé ,  dès  cette  époque, 
de  deux  bataillons ,  chacun  de  76^  hommes }  it 
TmeVlIL  Dd 


DE    ^kVl.%%  419 

Formation. 

mortes,  étant  cenfés  être  la  garde  perfonnelle 
du  colonel  &  du  lieutenant  colonel  i  fix  pour  le 
premier  &  quatre  pour   le  fécond. 

Chaque  compagnie  de  fufîliers  &  de  grenadiers 
eft  commandée  par  un  capitaine,  &  fous  lui  pac 
un  premier  lieutenant,  un  fous* lieutenant  &  un 
enfeigne  pour  les  fuQliers ,  en  place  duquel  il  y 
B  un  fécond  fous  lieuten^pt  aux  grenadiers ,  choili 
&  pris  du  corps  des  enfeignes.  Chacune  de  ces 
compagnies  eft  compofée  en  outre ,  de  quatre 
fergens  )  de  huit  caporaux ,  de  trois  tambours 
.&  d'un  fifre  >  de  deux  trabans  auili  payes  mortes 
au  profit  du  capitaine,  &  de  86  foldats  fadlion- 
liaires»  diftribués  avec  les  tambours  &.le  fifr^^ 
en  huit  efcouades  )  fix  defquelles  font  de  douze 
hommes  1  y  compris  le  caporal,  &  deux  de  treize 
hommes.  Les  prévôts  dont  il  y  en  a  un  par  com- 
pagnie s  étant  logés  à  part ,  &  fous  rinfpediott 
du  grand  prévôt:.  Ce  qui  fait  les  1C9  hommes 

pat  compagnie. 

.  JLies  deux  compagnies  de  grenadiers  fontabfo* 
^l^ent  détachées,  &  choifies  fur  les  douze  com- 
^^nies  de  fuliliers }  quant  aux  ofHciers  &  ba$« 
joSiciers  par  ancienneté  de  fervices  ♦  &  en  t«ms  de 

gi^erre  t  par  ceux  qui  auront  le  plus  de  fervices 

de  campagne j  quant  aux  caporaux  &  fufilierst 

Dd  a 


420 


s  Eli 


V  TCE 


StitioH  If. 


I  ils  pallciu  'âux  grenadiers  »  roit  par  ancien itecé  & 
âilHitClion  de  fer  vices  ,  foit  aufli  par  la  taille*  Le 
ïoi  Charles  ordonna  en  1 7f4  î  que  le  plus  ancien 
capitaine  de  fuHliers  paffe  en  cette  qualité  nus. 
grenadiers  ,  au  cas  qu'il  ait  (dit  campagne;  qu^à 
Ce  défaur,  le  fécond  capitaine  de  fufiliers,  pouvant 
alléguer  ce  titre ,   lui  ferait  préféré ,  fans  que 
néanmoins  cette  préféant^e  puilfe  nuire  à  ce  pre^ 
tnier  capitaine  pourfon  droit  d'ancienneté,  à  ï% 
gard  de  la  charge  de  liemrenant  colonel }  la  même 
chofe  devant  s'ubferver  par  rapport  zux  lieu  te- 
tians  ,  féconds  Heutènans  &  fous  lieutenans.  Mais 
Pon  comprend  fans  peine  ^  que  cette  ordonnance 
tft  devenue  fuperflue  depuis  longues  années*  les 
troupes  Napolitaines  n'ayant  pas  fait  de  campa- 
gnes depuis  1746.  Il  faut  obferver  encore,  qu'au_ï 
grenadiers  il  n'y  a  point  de  trabans ,  par  con 
qnentSS  fedionnaires,  divifés  en  huit  elcouadi 
y  compris  le  caporal ,  dont  quatre  font  de  dou: 
hommes  &  les  quatre  autres  de  treize  hommei  ^ 
Le  régiment  des  gardes  Suiffes  doit  etrecora — ' 
jffofé,  de  même  que  ceux  de  Wirs!,  de  Jauch  SS 
^  de  Tfchudi  »  quant  aux  fotdats  ,  des  deux  tier^^ 
de  Suiffes  catholiques  Romains,  des  cantons,  étatei 
co-alliés  &  bailliages  communs  de  cette  religion 
la  feule  donc  l'exercice  efl  reçu  &  toléré  di 


aux. 


DE  NaPLES.  421 

^fOS^  f  I 


FormatiotL 


états  de  Ta  majefté  Sicilienne ,  qui  permet  que 
l'autre  tiers  foit  compofé  d'Allemands  ,  auflî  ca- 
tholiques romains.  Ces  quatre  régimens  oi>t  leur 
juftice  &  leur  confeil  de  guerre  particulier,  félon 
les  privilèges  dont  les  troupes  Suiâes  jouiflent 
dans  les  fervices  de  France ,  d^Efpagne  »  de  la 
maifon  de  Savoye  &  de  Hollande.  Les  régimens 
des  gardes  Sutffes ,  Jauch  &  de  Tfchudi  ^  ont  ob- 
tenus le  23.  Mars  1776,  eu  renouvellant  leurs 
capitulations  de  fa  majefté  régnante  »  les  invalides 
fur  lé  même  pieà  des  aïitres  troupes^NapoKàlinesi 
le  régiment  de  Wirz  ayant  obtenu  la  même  fa- 
veur le  7  Odlobre  1784  »  au  renouvellement  db 
la  capitulation  s  laquelle  fut  renouvellée  pour  ces 
quatre  régimens ,  à  ces  deux  époques  ,  pour  20 
ans.  Ces  quatre  régimens  font  héréditaires;  celui 
des  gardes  Suifles^^  dans  les  defcendans  de  FriiJoL 
lin  Jofeph ,  baron  de  Tfchudi,  fon  colonel  aâuei  ; 
le  régiment  de  Wirz ,  dans  la  poftérité  de  Jofeph 
Ignace  de  Wirz,  marquis  de  S.  Pafcal,  fon  colo» 
XkA  propriétaire  ;  le  régiment  de  Jauch ,  daps^et 
defcendans  de  Charles  François  dé  JaucLfoix^c^  . 
^onel  aâuel  ;  &  le  régiment  de  Tfchudi,  ^$J|^; 
lâefcendans  de  (on  colonel  aâuel,  Charles  Sébf^ 
^en  9  baron  de  Tfchudi.  Les  colonels  proprietai<p 
ttsdeces  quatre  régimens  »  ayant  la  libf^rté  d!^^ 

Dd  j-       '" 


4aà  Service 

SeSion  IL    Formation. 

difpoler  avec  Tagrément  de  fa  majefté ,  au  défaut 
de  leur  fils ,  en  Faveur  d'un  proche  parent  de  leur 
famille  refpedive ,  qui  ait  les  années  de  fervices 
requis  pour  cet  effet.  Enfin,tous  les  brevets  d^ofii- 
ciers  font  expédiés  par  ordre  de  (a  majefté,  &' 
iignés  par  ce  monarque. 


SECTION     IIL 
ITkIPORMES    Et    ARlffEMEKS. 


Ces  officiers  ont  trois  uniformes  diffcrens»  ^ui 
néanmoins  font  tous  les  trois  d'écarlate  ,  doublé 
de  ferge  bleu  de  roi  ;  collet  en  retroufSs ,  revers, 
paremens ,  vefte  &  culotte  bleu  de  roi  ;  les  revers, 
garnis  de  neuf  petits  boutons  à  diftances  égales^lei 
jparemcns  font  petits ,  ouverts  &  garnis  de  trois 
J)etits  boutons  j  poches  en  travers  &  garnies  de 
trois  boutons ,  dont  il  7  en  a  deux  au  deâbus  des 
revjir^s^,  boutons  d'argent  maflîfavec  une  fleur  de 
li^jn  r<^ief  &  argent  hiat.  Ces  trois  unifbnnet 
mfélem ,  en  ce  que  le  premier ,  qui  ne  fc  porte 
^t  les  jours  de  galas ,  eft  galonné  fur  toutes  les 
tâîllei  &'la  vefte  à  la  Bourgogne  5  le  fécond  uni- 
ibrine ,  pour  le  fervièc  ordinaire ,  èft  habit,  à* 


DE  Naplss.  42| 

■I     -^^tr  i  I  I  '  Il 


SeSion  IIL   Uniformes  &  arméniens. 

Ie(  9  revers  )  paremens  &  vefte  »  garnis  d'un  bordé 
d'argent.;,  le  troifieme  uniforme  eft  tout  uni ,  ne 
fe  diftingMe  de  celui  des  trois  autres  régimens 
Suiflès»  quepajr  le$  boutons  &  autres  marques 
diftiniflives  -i  ^  ne  fe  porte  qu'en  campagne  & 
Jiors  du  fervicc. 

V  Tous  les  officiers  portent  le hauflecol  d'argent, 
avec,  un  cartouche  doré ,  aux  armes  du  roi  ;.  le 
peinâiroa  .blanc  ^  ceint  par  deflus  la  velle ,  avec 
un  fermpire  d'argent ,  à  <?artouche  mat  avec  les 
trois  fleurs '^e- lys  en  or;  la  dragonne  rouge ,  or 
&  argent,  les  guêtres  blanches  &  le  col  noir. 

Les  officiers  de  fuQliers  portent  le  chapeau 
bordé  d'argent  »  avec  un  cordon  &  trois  houpes 
d'argent,  attaché  par  un  bouton  uniforme  &  fur- 
monté  d'une  cocarde  rouge  ;  &  ne  font  armés  , 
par  une  ordonnance  du  20  Mai  1778  >  que  d'une 
épée  d'argent  damafquinée  en  or,  à  garde  Sui» 
doife  &  poignée  à  chaînons. 

Les  officiers  de  grenadiers  portent  le  bonnet 
d'ours  i  garni  de  drap. bleu  de  roi,  avec  des  cor- 
:^ons  &  houpes  d'argent ,  plus  ou  moins  riches , 
iîiivanç  les  gra4es..,  &  ne  font  armés  du  20  Mai 
1778,  que  d^un  fabre  d'argent  damafquiné  en  or, 
À  branches  &:  coquille. , 

^ .  Les  marques  diftjinâives  pçur  les  officiers  fon^* 

Dd  4 


424 


Service 


SeSion  IlL 


le  coianel  revêtu  pour  rordmaire  d^un  grade  d'of» 
ficier  général,  en  porte  T uniforme ,  de  même  que 
le  lieutenant  colonel  &  le  ma)or  »  lorfqu'ils  k 
trouvent  dans  le  même  cas  \  mais  dans  celui ,  ou 
ces  trois  officiers  n'ont  aucun  grade  fupérieur, 
ou  qu^ls  veulent  porter  Tunifarme  de  leur  régi- 
ment, le  colonel  a  trois  bordés  d'argent  dentelés 
&  riches  »  fur  chaque  parement,  le  lieutenant  ccw 
lonei  deux  ,  &  le  major  un  IcuU  tes  capitaines, 
comme  tkutenans  colonels  d'infanterie  ,  panent 
deux  petits  bordés  d'argent  unis  fur  chaque  pare- 
ment i  les  premiers  lieutenans  portent  deuxépaU" 
lectes  d'argent,en  qualité  de  capitaines  d'inianterie, 
&  tout  comme  ceux  ci;  les  fous-lieu tcnans  &     - 
feignes,  portent  une  épautette  d'argent  fur  répanle 
droite,  comme  premiers  h'eutenans  d'ini^nteric. 
Les  fergens  &  les  bas  -  officiers  ont  deux  uni- 
formes différens  ,  qui ,  Tun  &  l'autre  font ,  habit 
demi  écarlate  ,  doublé  en  ferge  bleu  de  roi  ;  coÛrt 
en  rctrouflîs  ,  revers  ,  pa remens  ,  vefte  &  culotte 
3!eo  de  roi  j  le  tout  de  la  même  forme  quecheî 
Mes  officiers  î  boutons  de  métal  argenté  j  guêtwf 
blanches  &  col  noir,  L*uniforme  de  parade  cft 
garni  d'un  bordé  d'argent  de  Gx  lignes  fur  le  tout, 
avec  ùx  lezangcs  du  même  bordé  fur  chaque  ra* 
yÊrs,  &  deux  aii-deâbus ,  trois  fur  diaqut  pua 


DE    NâPLE'S.^  42f 

Uniformes  &  arméniens. 

tnenc  &  trois  fur  chaque  poche  j  la  vefte  garnit 
du  même  bordé,  avec  ùx  lozaoges  de  chaque 
côté  \  le  (ecohd  uniforme  eft  tout  unL  Les  fer- 
gens  defufiliers  ont  le  chapeau  garni  d'un  bordé 
d'argent ,  de  la  largeur  d'un  pouce ,  attaché  par 
Dn  bouton  uniforme ,  &  fuirmonté  d'une  cocarde 
rouge,  avec  un  cordon  &  trois  houpes ,  moitié 
argent  &  moitié  laine  ;  lesfergens  de  grenadiers 
portent  le  bonnet  d'ours  noir ,  garni  de  drap  bleu 
de  roi,  avec  des  cordons  moitié  laine  &  moitié 
argent  ;  les  uns  &  les  autres  font  armés  d'un 
fudl  àbayonnette  &  d'un  fabre  à  poignée,  de  mé-* 
tal  argenté,  ceint  par  deâ'us  la  vefie ,  ceinturon 
blano,  avec  une  fermoire  de  métal  argenté  \  ayant 
une  petite  giberne  de  velours  noir,  avec  un  bordé 
d'argent,  &  le  chiifredu  régiment  en  broderie 
d^argent  i  celle  des  fergens  de  grenadiers ,  étant 
au  furplus  furmontée  d'une  grenade  dorée. 

Les  caporaux,  grenadiers  &  fufiliersont,  l'ha- 
bit rouge  de  garence ,  doublure  bleu  de  roi ,  de 
Jôême  qiie  le  collet ,  revers ,  paremens ,  vefte  & 
culotte,  de  la  même  forme  que  chez  les  officiers  ; 
boutxins  d'étajn  maffifs  &  argentés ,  avec  une 
fleur  de  lis  ;  l'habit  garni  d'un  bordé  &  de  lozan- 
ges  en  laine  blanche ,  de  la  même  façon  que  l'uni, 
forme  de  parade  des  fergens  i  la  vefte  garnie  du 


.4&S  Serticb 


SeS.  IF.  Çabnels  des  gardes  Suiffes. 


'Oâobre  17}+  »  niort  le  21  Juin  1770-  C  Voyex 
lieutenans  généraux ,  art.  i.  ) 

%^.  Louis  Léonard ,  baron  de  Tfchudi,  frère 
aimé  do  précédent ,  du  canton  de  Glarus  catholi- 
que; devint  le  2  f  Juin  1770,  colonel  proprié- 
taire du  régiment  des  gardes  Suifiès.  Mort  le  i£ 
Janvier  1779.  (Voyez  lieutenans  généraux» 
article  }.  X    . 

)o.  Fridolin  Jofeph ,  baron  de  Tfchudi,  ft 
Ëts  aine  du  lieutenant  général  Jofeph  Antoine» 
auifi  du  canton  de  Glarus  catholique.  Devenu 
colonel  propriétaire  du  régiment  des  gardes  Suif- 
fes le  22  Janvier  1779.  (  Voyez  nuuréchaux  des 
camps ,  art.  2.  ) 

-^ 

SECTION    V. 

Lieutenans  colonels  des  gardes  Suisses. 


Xi  A  charge  de  lieutenant  colonel  des  régimens 
des  gardes  Suifles,  de  Wirz»  de  Jauch  &  de 
Tfchudi  venant  à  vaquer»  doit  »  fuivant  la  capi« 
tulation  de  cei  quatre  régimens  »  être  remplie  dans 
tous  les  tems  »  par  le  plus  ancien  capitaint  reC 
^âif  de  ces  corps,  foit  capitaine  propriétaire, 
Coic  o^itaine  commandant^  de  &(;on  qu'il  n'y  a 


SeS.  F.  '  Lient,  colonels  dèsgaràes  Smjjes. 

pûirït  de  compagnie  attachée  à  liai  charrge  de  licote- 
nant  colonel  ^-'fî  c'eft  un  capitàjnè  propriétaire  ^vA 
y  parvienne  {)ar  ancienneté,  fa  compagnie  devieh^ 
dès-lors  lieutenante  colonelle;  G  c'eft  un  capitaint 
commandant ,  parvenu  à  fon  tour  d'ancienûètl 
à  là  place  de  lieutenant  colonel:;  ta  compagnie 
l^ù'il  commande  &  qu'il  continuera  de  commaolL 
der ,  malgré  cette  promotion ,  prend  dès  ce  vkà^ 
filent  rangtk  compagnie  lieutenante  -  colonelle. 
Il  y  a  en  éxdKinge  des  appojntemens  d'état  major 
Gonfidérables,  attachés  à  cette  place. 

1^.  Joft  Frîdolin  de  Freufer,  dû  cimton  de 
Giarus  catholique.  Lieutenant  UoIoAel  des  garc}^ 
^uifles  depiiis  la  levée  de  ce  régiment  le  7  Oâo- 
'fcre  ir7S4,  jufqu'à  ce  qu'il  fe  retira  du  fervitelc 
'I6  Mars  1747.  (  Voyez  brigadiers  ,  article  2. } 
'"  2^.  Léonard^ Louis  ,  baron  deTfchudi,  da 
^^catiton  dë'GliiruS  catholique.  Lieutenant  colonel 
'  du  régiment  des  gardes  Sùifles  du  i6Marsi}^47 
•au2f  Juin  1770.  (  Voyez  lîéutenans  générant^ 
article^.) 

j®.  Jofeph  Antoine  de  Schorno ,  du  canton 

'  de  Schweiz.  Lieutenant  colonel  du  régiment  dèe 

gardes  Suifles  du  2f  Juin  1770,  jùfqu'à  fon  dëJ 

^  ces,  furvenù  le  i»  Janvier  177^.  (  Voy.  mar^* 

chaux  des  camps»  art.  i.) 


431  Sert  ICI 


SeB,  VL  Majors  des  gardes  Suiffes. 


% 


fes  I  donttleft  fous^infpeéteuc ,  en  ce  que  le  co- 
lonel Te  décharge  pour  rordinaire  fur  loi  de  f|i 
fondions  d'intpedieur  général  de  ce  corps. 
' *  •  l^.  Charles  Franqois  Multer»  du  canton  d*Ui 
'Ha)or  du  régiment  des  gardes  Suifles  le  7  Oâo* 
bre  1 7^4 ,  avec  rang  &  commiffion  de  iieotenant 
"colonel  I  fervit  en  cette  qualité  pendant  la  cani. 

I '-pagne  de  174a,  au  retour  de  laquelle  il  obriat. 
la  commiflion  de  coloneU  il  Te  ditlingua  inân^| 

l^ient  pendant  les  campagnes  de  1744»  de  if4f^ 
&  de  1746,  au  bouc  de  laquelle  il  fe  retira  du 

[Service,  couvert  de  blefllires  ,  avec  une  penfion 

li^c  retraite*  Mort  dans  fa  patrie  en  1763, 

2^*  Jofeph  Antoine  de  Schorno«  du  canton  it 
îchweiz.  Major  du  régiment  des  gardes  Suifles 

Idu  17  Novembre  if^6  au  2f  Juin  1770.  (  V07. 
laréchaux  des  camps  «  art,  i.)  j 

5^.  Fridolin  Jofeph,  baron  de  Tfchudî,  w 
Canton  de  Glaros  catholique.  Major  du  régiment 
Jes  gardes  Suifles  du  zf  Juin  iffO  au  12  Jjn- 

%!er  Jf7fi  (  Voyez  maréchaux  des  camps,  if- 


tîcle  2.  ) 
4^-  Si 


méon  ,  comte  de  Salis,  Grifon,  Mi}or| 
des  gardes  Suifles  1 
fcrigadicrs ,  article  7.  ) 


U  Janvier  îf/f.  (Voyc 


SEC  non 


SECTION    vu. 
Capitaines  &  tableau  uEs  gardes  Suissë9« 


Les  compagnies  des  régimens  des  gardes  Suif- 
fes ,  de  Wirz ,  de  Jauch  &  de  Tfchudi  font  hé. 
réditaires  dans  les  familles  qui  les  ont  levées  5  oïl 
peut  même  s'en  défaire  avec  l'agrément  du  roi; 
les  unes  &  les  autres  continuent  à  porter  le  nom 
de  leurs  capitaines  propriétaires  refpec1;ifs  ^  & 
prennent  en  conféquence  rang  dans  les  deux  b^. 
taillons  de  ces  régimens ,  dans  lefquels  le  rang  doi< 
capitaines  commandans  ne  change  rien  à  l'ordre 
de  ce  tableau ,  à  moins  que  l'un  d'entr'eux  M 
parvienne  à  la  charge  de  lieutenant  colonel  >  pouf 
lors  la  compagnie  qu'il  commande  ,  prend  rang  dd 
compagnie  lleutenante  colonelle. 

1^,  Fridolin  Jofeph  ,  baron  de  Tfchudi  ,•  colo- 
nel des  gardes  Suiifes  &  maréchal  des  camps^ 
(  Voyez  maréchaux  des  camps  ,  art.  2.) 

7fi.  Rodolphe^  comte  de  Salis,  lieutenant  co- 
lonel  des  gardes  Suiifes  &  brigadier.  (  Voy.  bri« 
gadiers  ,  article  6.  ) 

J^.  Jacques  Jofeph  de  Tanner ,  commandant 
du  fécond  bataillon ,  capitaine  de  grenadiers  & 
brigadier.  (  Voyez  brigadiers ,  art.  7.  ) 


4H  Service 

,         -essai        II   ■      -i^airs ^ 


Semon  FIL 


40.  Siméon  9  comte  de  Salis,  major  des  gar. 
des  Suifles  &  brigadier.  (  Voyez  brigadiers, ar- 
ticle  8.  ) 

5  ^.  François  HoiFmann ,  capitaine  de  grena- 
diers du  premier  bataillon  &  brigadier.  (  Voyez 
brigadiers  ,  article  9.  ) 

6^.  Melchior ,  baron  de  Tfchudi ,  &  ^rcre  ca^ 
det  du  lieutenant  général,  gradué  colonel  duiO 
Oâobre  1784»  commande  la  compagnie  defon 
frère  aine  ,  Jofeph  Antoine  ,  baron  de  Tfchudi: 
retire  du  fcrvice  depuis  1770, 

j^.  Jofeph  Antoine  Muller ,  du  canton  de 
Schveiz,  gradué  colonel  du  10  Oâobre  1784* 
commande  la  compagnie  Haufer  la  cadette,  da 
canton  de  Glarus  catholique. 
•  8^  Antoine  Rofardt ,  de  la  Valteline,  gradue 
colonel  du  loOdobre  1784,  commande  la  com- 
pagnie d'Arnoldi  de  Spiringen,  du  canton  d'Ury* 

5«.  Erafme  de.  Somazzi,  dcLugano,  grad^® 
colonel  du  10 Oftobre  1784  ,  commande lacoi^' 
pagnie  Haufer  l'aînée  du  canton  de  Çlarus  catb^* 
lique. 

10^.  Pierre  Widrigo,  de  Ragaz,  comté  ^* 
Sargans ,  commande  la  compagnie  de  Tfchudi  ^^ 
Walferftelz,  du  canton  de  Glarus  catholique  ^ 


DE  Nap  Lès.  45f 

Capitaines  &  tableau  des  gardes  Suiffes. 

11^.  Xavier  Zur.Gilgen,  de  Lucerne,  com- 
mande la  compagnie  de  Réding  »  du  canton  àa 
Schweiz. 

12^.  Rocc  Ronner,  du  canton  d'Ury^  corn* 
tnande  la  oompagnie  de  Brandc ,  du  même  canton* 

1^**.  Pafcal  Népomucene,  baron  de  Tfchudi , 
&  cinquième  fils  du  iieucenant  général  JoCeph 
Antoine,  bâton  de  Tfchudî,  capitaine  propriétaire 
d'une  compagnie  de  fuûliers,  du  canton  de  Gia-» 
rus  catholique. 

140.  Xavier  Schmidt,  deBéllicon  ,  du  cantoit 
d'Ury^cômmande  la  compagnie  du  brigadier  Char- 
les SébafUeti  i  baron  de  Tfchudi  ^  ttoiiîeme  fils  dd 
.lieutenant  général  Jofeph  Antoine»  du  canton  dd 
Clarus  catholique. 

I  f  ^.  Alphonfe  Schmldt  de  Bellicori ,  du  can^ 
jlon  d^ry ,  commande  la  conipagnie  de  Freii^ 
1er  9  àa  canton  de  Giarus  catholique. 

Ce  tableau  des  capitaines  du  régittient  des  gar-* 
des  Suiâes ,  placés  félon  leur  ancienneté  refpeo^^ 
rive*  Vient  d'être  rédigé  en  Octobre  if  87. 


Eea 


:A-g  ^^■tl-11'^ 


CHAFITE.E     IV. 

Régimens  de  Wirz,  de  Jauch,  &  de 
Tfchudi  ;  leur  formation ,  uniformes 
&  arméniens;  la  fuite  de  leurs  colo- 
Aels,  &  leur  haut  état-major. 


SECTION     I. 

FORMATIOW. 


La  Plana  major  ,ou  haut  état-snajor,  des  r^ 
mens  de  Wirz ,  de  Jauch  &  de  Tfchudi ,  eftcom- 
pofée  d'un  colonel,  d'un  lieutenant  eolonel, 
d'un  major,  troifieme  officier  de  Ton  régiment, 
&  d'un  capitaine  quartier-  makre  nommé  HaUli- 
tados ,  dont  nous  avons  expliqué  le  rang,  les  pré- 
rogatives &  les  fondions ,  de  même  que  les  pré- 
rogatives des  capitaines  propriétaires  ,  dans  les 
dîverfes  fedions  du  chapitre  précédent^  Le  reftc 
ael'état.major  de  chacun  de  ces  régiment  eft  cotn- 
pofé  r  de  deux  aides  -  majors ,  avec  rang  de  capi- 
taine lieutenant ,  qui,  au  bout  d'un pertain  noQii^ 
bre  d'années ,  obtiennent  la  commiflion  de  capi- 
taine; de  deux  officiers  furnumétaires,  avec 
rang  de  premiers  lieutenant  »  toujours  en  Suifle 


5ipâf/p»  /.  Formation. 


pour  les  recrues  ;  de  deux  aumôniers  .&  de  deux 
chirurgiens  majors  ('une  de  ces  quatre  charget 
par  bataillon  )  ;  d'un  tambour  major  &  de  fix 
muûciens  $  &  d'un  grand  prévôt ,  ayant  fous  lui 
fis  prévôts. 

La  compagnie  de  fufîliers  efl;  commandée  ^  par 
un  capitaine  ,  &  fous  lui  par  un  capitaine  lieute- 
nant, un  premier  lieutenant,  un  fous-lieute-: 
nant ,  un  enfeigne  &  par  deux  enfeignes  furnu- 
fnéraires ,  qui  font  le  même  fervice  que  les  enfei- 
gnes &  fous-  lieutenans  ,  &  qui  remplacent  ces 
derniers  ,  en  cas  de  vacance  »  ces  deux  officiers 
furnuméraires  ayant  été  établis ,  le  2  j  Mars  1 77  6  ^ 
dans  les  régimens  de  Jauch  &  de  Tfchudi ,  &  I0 
10  Oâobre  1784»  ^ns  celui  de  Wirz.  Cha- 
cune de  ces  compagnies  eft  outre  cela  compofée  ; 
de  cinq  fergens  &  de  trois  bas- officiers,  (aifant 
fervice  de  fergens,  à  favoir,  un  fouri«r,  un 
porte- drapeau  &  un  capitaine  d'armes  ;  de  huic 
caporaux,  de  huit  appointés,  de  quatre  tambours 
&  d^un  fifre ,  de  deux  trabans ,  &  de  162  foldats 
fiiâionnaires  ;  ce  qui  forme  un  total  de  200  hom- 
mes par  compagnie.  Les  foldats,  tambours  & 
fifres  font  diflribués  en  16  efcouades;  dont  les 
huic  premières  font  de  douze  hommes  chacune , 
y  compris  un  caporal  à  leur  tête  i  &  les  huit  der- 

£e  3 


4îB.  Sbrjick 

Scttion  1. 


nieres  d'onze  hommes  chacune ,  y  comprii  ua 
{ippohué  à  leur  tête. 

La  compagnie  de  grenadiers  eft  commandée 
par  un  capitaine,  &  fous  lui,  par  un  capicainç 
lieutenant ,  un  premier  lieutenant ,  &  un  fécond 
lieutenant.  Cette  troupe  efl;  outre  celaçompofee» . 
de  quatre  fergens ,  de  quatre  caporaux ,  de  qua^ 
tre  appointés ,  de  deux  trabans ,  de  deux  tam* 
bours,  d'un  fifre ,  &  de  79  grenadiers  ;  qui  font 
^répartis  avec  les  tambours  &  le  fifre ,  en  huit  et 
oouades,  donc  deux  font  de  douze  hommes,  & 
les  fix  reftantes  d'onze  hommes,  ayant  chacune 
lin  caporal  oti  un  appointé  à  leur  tète.  Ainû  cha- 
que compagnie  eft  de  100  hommes  ;  étant  au 
furplos  abfolument  détachées  des  compagnies  de 
fufiliers ,  &  recrutées,  à  tour  de  rôle,  par  celles  de 
leur  bataillon  refpedlif.  Les  officiers  &  bas-oi& 
çiers  palTent  des  fufiliers  aux  grenadiers  ,  pal 
ancienneté  de  fer  vice ,  &  en  tcms  de  guerre ,  pat 
ceux  qui  ont  le  plus  de  fervice  de  canipagne« 

Les  régimens  de  Wirz ,  de  Jauch  &  de  Tfchudi, 
font  compofés  refpedlivement ,  de  fix  compagtiiei 
de  fufiliers,  chacune  de  2Q0  hommes,  &  de 
deux  compagnies  de  grenadiers ,  chacune  de  ICQ 
hommes  i  répi^rtis  en  deux  bataillons  ,  chacun  df 
f  00  hommçs  »  01}  de  trois  compagnies  defufilieci 


DK  Naples.  439 

FortJtatiofi. 

■■^— >™^^^^—^— ■^—  I     ■  ■  ■  I    ■  ■■  ■      I    rf 

&  d'uae  de  grenadiers  ;  ce  qui,  avec  Técat  major» 
forme  un  total  de  142^  hommes  par  régiment. 
Depuis  1754,  les  capitaines  lieutenant,  pre. 
miers  lieutenans ,  fous  lieutenans  &  enfeignes  do 
ces  trois  régimens ,  n'avancent  plus  par  compa* 
gnies ,  mais  par  colonnes  ou  ancienneté  de  leur 
grade  refpeâif  fur  tout  le  régiment. 

SE  C  T  I  O  N    IL 
Uniformes  et  armemeks. 


FIabits  rouges,  d'écarlaee  pour  les  officiers, 
de  demi  écarlate  pour  les  fergens  &  bas-officiers , 
&  d'un  drap  rouge  de  garence  pour  les  caporaux , 
àppoinréïs  &  foldats.  Doublure  de  Thabit ,  collet 
en  retroufiis ,  revers,  paremens,  vefte  &  culotte 
bleu  de  roi  $  doublure  de  la  velle  blanche.  Les 
paremens  petits  &  en  bottes^  &  poches  en  travers, 
garnis  de  trois  boutons  ,  qui  font  d'argent  pour 
les  officiers  &  bas  -  officiers  ,  &  d'étain  argenté 
pour  le  refte  de  ia  troupe.  Cols  noirs ,  &  guêtres 
blanches. 

'  Les  chapeaux  des  fuGliers  &  les  bonnets  des  gre* 
nadiers  dans  les  divers  grades,  toute  la  buffette* 
rie,  l'armement  des  fergéns ,  caporaux  &  appoin- 

£e  4 


44Q  Service 

Seaion  IL 


tés  f  des  fufiliers  &  grenadiers  $  de  même  que  celui 
des  charpentiers,  tambours,  fifres,  trabans,  fo« 
iiliers  &  grenadiers  ;  &  enfin'  toutes  les  marques 
diitinâivess  des  caporaux  &  appointés  j  étant  en 
tous  points  dans  ces  trois  régimens  »  conformes 
à  celui  des  gardes  Suifles ,  nou&  renverrons  nos 
leâeurs  fur  tous  ces  articles  uniformes,  à  latroi- 
(îeme  fedlion  du  chapitre  précédent. 

Ces  trois  régimens  ne  fe  diftinguent  que  pat 
les  boutons  &  boutonnières  ,  &  tous  les  trois  ont 
fc^s  ni?.rques  diftinâtves  fui  vantes  ,  pour  les  divers  • 
grades  d'officiers..  Les  colonels  portent  trois  bor- 
dés d'argent. de  (îx  lignes  de  largeur  à  Tentour  de 
chaque  parempnt ,  les  lieutenans  colonels  en  por- 
tent deux  &  les  majors  un  feuL  Les  uns  &  les 
autres  ,  revêtus  d'un  grade  d*officier  général, 
en  portent  l'uniforme;  ou  d'un  grade  d'officier 
fupérieur ,  en  portent  les  marques  diftindtives  : 
comme ,  par  exemple  ,  un  major  gradué  colonel, 
ou  un  capitaine  gradué  lieutenant  •  colonel.  Les 
capitaines ,  qui  ne  font  revêtus  d'aucun  grade 
fijpérieur,  portent  deux  épaulettes  d'argent,  à 
cordelière,  &  avec  agrément.  Les  capitaines  lieu- 
tenans ont  deux  épaulettes  moins  riches  &  à  graips 
il'épinard  j  les  premiers  lieutenans  en  ont  une  de 
meme^façon  fur  l'épaule  droite ,  &  les  autres  of- 


DE    NaPLeV  441 

£^iSî^ Il ■- 


Uniformes  &  arméniens. 


fiaers  (ubalcernes  o^c  la  leur  fur  Tépaule  gauche. 
Les  fergens  &  bas- officiers  ont  le  collet  &  les  rc* 
vers  igarnis  d'un  bordé  d^argent ,  avec  trois  agré- 
tnens  d'argent  fur  chaqfue  parement. 

.  Les  officiers  de  fufiliers  font  afmés ,  d*unc 
épée  d'argent  à  garde  Suédoifé  &  poignée  à  chai* 
non«' d'argent ,  ceinte  par  déiTus  la  vefte ,  par  un 
ceinturon  blanc  ,  avec  une  fermoire*  d'argent 
unir  drag'onhe  rouge  &  argent,  lehaufTe-col 
d'argent  unii,  l^qqel  fett  auffi  aux  officiers  de 
grenadiers;  armés  d'un  fâbre  ,  à  garde  d'argent^ 
&  poignée  à  chainons  de  même  métal.  Les  bas- 
«f&GÎei:^  des  fufiliers  &  grenadiers ,  font  armés 
cdrnnDe  deux  du  régiment  des  gardes. 

Tout  le  corps  des  fufiliers  porte  les  cheveux 
en  -cadedette ,  &  celui  des  grenadiers  les  porte  en 
trèfle,  Le$  drapeaux  font  aux  couleurs  du  roi  & 
du  eolonel ,  mêlées  enfemble  par  la  couleur  des 
flammes.  Les  drapeaux  des  trois  compagnies  co« 
lonelles  ont  leur  hampe  couverte  de  velours  rouge» 
tandis  que  les  drapeaux  des  autres  compagnies 
oiit  leur  hampe  couverte  de  velours  bleu  de  roi. 
Le^  muficiens ,  trabans  >  tambours  &  fifres  font 
i  la  livrée  du  colonel. 


442  S  E  R  y  I  c  B 

SECTION    III. 

RéoiMEKT     DE     'WlRZ. 


Ce  régiment  fut  levé  en  1719  ,  pour  le  fervice 
d'fifpagne ,  fur  les  débris  des  régimens  de  Scokar 
&  de  MuUer  ,  que  la  république  de  VeniCe  venait 
de  licencier.  Avoué  par  les  cantons  cathoUquei 
en  1721 ,  &  augmenté  d'un  ttoifieme  bataillon, 
ce  régiment,  pour  lors  Niederôft ,  fut  augmenté 
d*un  quatrième  bataillon  en  J^ig.  Les  trois  pre- 
miers  bataillons  de  ce  régiment ,  tranCporiés  en 
17;;,  en  Italie ,  furent  attachés  dès- lors  au  fer- 
vice  de  rinfant  don  Carlos  ,  &  depuis  1714 1  à 
celui  de  Naples ,  quoique  payé  par  la  cour  de 
Madrid  juPqu'en  17499  qu'il  eut  (on  troifieme 
bataillon  réformé  par  le  roi  Charles.  La^capîtula- 
tion  de  ce  régiment  fut  renouvellée  le  7  Oâobre 
>7449  avec  la  cour  de  Madrid,  &  avec  celle  de 
Naples ,  le  7  Odobre  1 764  &  le  7  Oâobre  1784. 
chaque  fois  pour  20  ans. 

Son  qniforiq^  çoii lifte  dans  fes  boutons  ,  qui 
font  demi  pU^  à  forme  convexe  ,  avec  des  bou< 
tonnieres  étroites ,  dont  il  y  en  a  trois  fur  les 
paremens,  trois  fur  les  poches,  neuf  petits  fur 
les  revers  &  deux  grands  au-deflous. 

Les  drapeaux  ont  quatre  quartiers  »  à  Bammes 


DE.  Na  PL  ES.  443 


SeQion  UL  Régiment  de  fVirz. 

bleues ,  rouges ,  blanches  &  noires ,  réparées  par 
la  croix  rouge  dç  Bourgogne* 
Colonels. 

i^.  François  Louis  Mayor ,  de  Morges ,  can*. 
ton  de  Berne.  Leva  ce  régiment  en  1719»  tport 
en  1720.  (Voyez  le  volume  précédent,  intra- 
4u<%ion  au  (ervice  d'Efpagne.  ) 

2^.  Charles  Ignace  de  Niederôft ,  du  canton 
4e  Schveiz.  Obtint  le  régiment  deMayor,  le  if 
Février  1721:  mort  le  2  Juin  17JÇ.  (Voyez 
idem ,  dans  le  volume  précèdent.  ) 

}^.  Jew  Wplfgang  Ignace  de  Wirz,  marquis 
de  St.  Pafcal ,  du,  canton  d'Underwalden.  Ob- 
.  tint  le  régiment  de  Niederôft,  le  20  Juillet  17  jf, 
le  réfigna  le  10  Mars  17^  i  ,  en  faveur  de  fon  fils. 
Mort  en  1774.  (  Voyez  lieutenans  généraux, 
article  2.  ) 

4*^.  Jofeph  Ignace  de  Wirz ,  marquis  de  St. 
Pafcal  a  du  canton  d'Underwalden  ,  &  fils  du 
précédent.  Colonel  propriétaire  de  ce  régiment  « 
par  la  réfignation  de  fon  père ,  depuis  le  10  Mars 
I7fi.  (Voyez  maréchaux  des  camps,  article}.) 

Lieutenant  colonel.  François  Jofeph  Antoine  » 
baron  de  Wirz ,  de  Rudenz ,  du  canton  d'Un* 
derwalden.  Lieutenant  colonel  du  régiment  de 
Wir«»  depuis  1765.  (Voyeaj  brigadiers, art. 4.) 


444  Sert  ICI 


SeSion  II I.  Régiment  de  Wir^. 

'  Major.  Louis  Muller ,  du  canton  de  Giarus 
catholique.  EnfeigtTe  dan^  le  régiment  de  Wirz, 
en  17^9  «  fous .  lieutenant  en  1740,  premier 
^êutenant  en  1 742 ,  capitaine-lieutenant  en  1 7*44^ 
fit  cette  campagne  &  les  deux  fuivantes  avec  une 
iSiftinélion  peu  commune.  Il  obtint  la  commiffion 
de  capitaine  en  1748  ,  la  majorité  du  régiokent 
die\C^irzen  1769»  la  commiffion  de  lieutenant 
colonel  en  1776 ,  &  celte  de  colonel  en  1784. 


SECTION     IV. 

RÉGIMENT    DE    JaUCH. 


Ce  régiment  fut  levé  fur  la  fin  de  Novembre 
17^4.,  à  la  fuite  d'une  capitulation  du  7  Odobre 
de  la  même  année.  Son  uniforme  diftindif  con- 
fiée dans  fes  boutonnières  «  plus  grandes  que 
celles  du  régiment  de  Wirz  ;  &  dans  fes  boutons , 
gui  font  mafCfs  &  tout  plats ,  répartis  au  furplus» 
comme  ceux  du  régiment  de  Wirz.  Les  dra- 
peaux du  régiment  de  Jaucli ,  ont  quatre  quar- 
tiers de  flammes  bleues  ,  rouges  ,  blanches , 
noires  &  gris  de  fer ,  féparcs  par  une  croix  blan- 
obe. 


Section  IP\    Régvmnt  de  Jaucb. 

Colonels. 

!**•  Charles  François  de  Jauch,  du  canton 
d'Ury  ;  leva  ce  régiment  fur  la  fin  de  17^4  ,  & 
le  réfigna  le  10  Mars  1741  ,  en  faveur  de  fofi 
cri)i(îeme  fils  qui  fuit.  Mort  en  1743.  (  Voyei^ 
brigadiers,  article  I.  ) 

•  2^.  Charles  Florimond  de  Jauch  ,  du  cantoa 
d^Ury  9  &  trbifieme  fils  du  précédent.  Obtint  ce 
régiment  le  10  Mars  1741 ,  par  la  réfignationde 
(on  perc.  Mort  le  ji  Décembre  1780.  (Voyez 
lieutenans  généraux ,  article  4.  ) 

3^.  Charles  Fran(;ois  de  Jauch,  du  canton 
d'Ury,  &  fils  aîné  du  lieutenant  général.  Gipi- 
taine  dans  le  régiment  de  fon  père ,  en  1778 ,  de- 
vint le  y  Janvier  178 1,  colonel  propriétaire  de 
ce  régiment. 

Lieutenant  colonel.  Zacharie  Forfter ,  de  "Vf^yl , 
&  fujet  du  prince  abbé  de  St.  Gall.  Lieutenant; 
colonel  du  régiment  de  Jauch,  depuis  1770. 
(  Voyc2  brigadiers ,  article  12.) 

^ajor.  Félix  Renner ,  du  canton  d'Ury.  Eft 
entré  dans  le  régiment  de  Jauch  en  1747 ,  comme 
ehfeigne  ,  fervit  dans  les  grades  fubalternes  ju& 
qu'en  1767,  qu'il  obtint  la  commiiSon  de  capL^ 
taine.  Major  du  régiment  de  Jauch ,  depuis  ij%  f^ 


'44($  S  £  B  V  I  C  ft 

SECTION    v! 

RÉGIMENT     DeTsCHUDI« 


Ob  régiment  fut  levé  en  Décembre  ifH*  ^  '^ 
fuite  d'une  capitulation  du  7  Oélobre  de  cette 
année.  L'uniforme  de  ce  régiment  eft  tout  uni  & 
fans  boutonnières,  avec  des  gros  boutons  arrondis* 
inaftiqués  fur  bois ,  &  repartis  de  \à  même  ma- 
nière que  dans  les  deux  autres  régimens.  Les 
drapeaux  de  ce  régiment  ont  quatre  quartiers  k 
flammes  rouges  9  bleues  •  blanches ,  noires,  jaunes 
&  vectes  I  féparées  par  une  croix  blanche. 

Cblonels^ 

I  ^.  Léonard  Louis ,  baron  de  Tfchudî  j  du  can- 
ton de  Glàrus  catholique.  Colonel  propriétaire 
de  ce  régiment  depuis  fa  levée  jufqu'au  16  Mars 
1747.  (  Voyez  lieutenans*  généraux  j  article  J.) 

2^  Charles  Scbaftien,  baron  deTfchudi,du 
canton  de  Glarus  catholique ,  &  neveu  du  pré- 
cédent. Colonel  propriétaire  de  ce  régiment*  d*^ 
10  Juin  1770 j  fut  inltâlléen  cette  qualité,  *-^ 
%o  Avril  1771.  (  Voyez  brigadlerii ,  art.  f.  ) 

Colonels  commandans  du  régirtétit  de  Tfchudî 
établis  par  le  roi  Charles  depuis  1747 ,  à  la  pric^' 
•du  maréchal  des  camps,  Jofeph  Antoine ,  barcr:^ 
de  Tlbhudi ,  lorfque  le  brigadier  Louis  Léonar^ 


D£  Naïlis.  447 

Se3ion  F.  Régiment  de  TfdMdi. 

■      '  '^  -  -  -  ■ 

baron  de  Tfchudi ,  {on  frère  aîné ,  lui  remit  ce 
régiment ,  en  paâant  dans  celui  des  gardes  Suifles, 
comme  lieutenant  colonel ,  pour  commander  ce 
corps  durant  le  bas -âge  de  fon  colonel  aâueU 
Charles  Sébaftien ,  baron  de  Tfchudi. 

I®.  Ignace  Alphonfe  de  Wcber ,  du  canton  de 
Schirei2s  entra  en  1711  au  fervice  d'Efpagnc,  * 
comme  cadet  dans  le  régiment  de  Niederôft  j  en- 
feigne  en  1722;  fous-lieutenant  en  ifdf  ;  lieu- 
tenant en  1727  ;  capitaihe  lieutenant  en  1730  : 
si  fe  diftingua  (îngulierement  contre  les  Maures 
dans  les  campagnes  d'Afrique»  dont  il  fit  celle 
de  17J2  9  comme  capitaine  de  grenadiers.  Il  paâa 
en  1735  ,  avec  le  régiment  de  Niederoft^en  Iialieî 
leva  en  if  j4  ,  une  compagnie  dans  le  régiment 
de  Tfchudi ,  dont  il  devint  commandant  du  fécond 
bataillon.  Lieutenant  colonel  en  1742,  de  ce  ré- 
giment, quMl  commanda  durant  les  campagnes  de 
1744,  de  1745*  &  de  1746,  avec  la  plus  grande 
diftindion.  Il  devint ,  le  1 6  Mars  1747 ,  colonel 
commandant  de  ce  régiment^  avec  commiffion  de 
coloneU  &  quitta  le  fervice,  le  20  Mai  17^0,  en 
devenant  banneret  de  fon  canton.  Mort  en  1786. 

2^.  Rodolphe  de  Betfcharth ,  d'une  ancienne 
famille  noble  du  canton  de  Schweiz,  &  fils  aine 
de  Jean  Dominique  de  Betfcharth ,  colonel  au 


Scaion  V. 


fer  vice  d'Ei  pagne  en  170  j.  Rodolphe  naquit  eit 
170^  i  cadet  dans  le  régiment  de  Niederôft  en 
17Z2;  cnfeigne  en  172  j  ;  fous  -  lieutenant  en 
I72f }  lieutenant  en  17289  aide^major  &  capitaine 
lieutenant  en  17^9.  Il  fervic  en  cette  qualité  du- 
fsnt  les  campagnes  d'Afrique ,  avec  beaucoup  de 
diftinclion  \  paifa  en  175; ,  avec  ce  régiment  en 
Italie;  obiinten  Ï7349  la  majorité  du  régiment 
.de  Tlchudi^fe  diftingua  tellement  te  17  Juin 
1744,  à  Tattaque  de  Monte -Artémifio,  que  fe 
lui  Charles  lut  confia  ce  pofte  fous  le  lieutenant 
général  marquis  d  Uchet  ;  fe  couvrit  de  gloire 
le  matin  du  1 1  Août,  à  la  défenfe  de  ce  retranche 
ment  >  en  fut  récompenfé  le  17  de  ce  mois^  parla 
commiflion  de  lieutenant  colonel.  II  fervit  le  rede 
de  cette  campagne  &  les  deux  fuivantes ,  avec  la 
même  diftindion.  Lieutenant  colonel  effedif  du 
régiment  de  Tfchudien  1747,  en  devint  colonel 
commandant  «  avec  commiffion  de  colonel ,  le  20 
Mai  1755  ;  remplit  cette  place  jufqu'à  fa  mort  le 
10  Avril  1771. 

Ututmant  colonel.  Dominique  de  Weber ,  du 
canton  de  Schweiz,  &  frère  cadet  du  colonel 
commandant  Ignace  Alphonfe.  Lieutenant  colo- 
nel effedif  du  régiment  de  Tfoljudi  depuis  177J« 
(  Voy.  brigadiers,  art.  11.  ) 

Major* 


DE   Naïles.  449 

Régiment  de  Tfçhudi. 

Mçjor.  Léonard  deBecfçharth,  du  canton  de 
Schweu,  &  fils  cadet  du  colonel  commandant 
Rodolphe.  Enfeigne  au  régiment  de  Tfchudi  en 
i7J8i  fbus-lieutenanc  en  174.2  s  lieutenant  en 
1744;  fit  cette  campagne  &  les  deux  fuivantes 
aux  grenadiers.  Aide»  major. &  capitaine  lieute- 
nant en  1748.  Obtint  la  commiifion  de  capitaine 
ea  I7(6>  la  majorité  du  régiment  de  Tfchudi 
en  1773 1  la  commiflion  de  lieutenant  colonel  le 
:^}  Macs  1776,  avec  rang  du  29  Mai  Jfff» 
j^  pçUe  de  colonel  le  10  Oâobre  1784. 

Tableau  des  rigiméns  Suijfes. 

Hofttfli» 
I^. Régiment  des  gardes  Suiâes$  colonel,  le 

,  maréchal  des  camps,  baron  de  Tfchudi,  i  ç  f  9» 

A^*.  •     .     •     .     deWirz,.     .     .     .     142^. 

î*^.   »    ^    .    .     dejauch,  .     ^    .    .     142^. 

4^*    %.    •    *    •     de  Tfchudi.     •     *    .     1425'. 

»ll     II        1    I      M  — 

Total,  4  rég.  8  bataill.  &  jocomp.  faifant  50^4, 


JHoTS  svii  IBS  tiÊCES  justificatives; 


Parvenu  à  fe  procurer  en  1778  ,  des  mémoires 
^thentiques  &  très  «détaillés  fur  le  fervice  de 
Kaples,  rédi|;és  par  ordre  &  fous  les  yeux  dii 
Tome  VI IL  FF 


4fCJ         SeRTICÈ     Ûfi     Nâf  LÉS. 

Note  fur  les  pièces  juJUficatives. 

défunt  lieutenant  général  Louis  Léonard  baron  de 
Tfchudi ,  avec  des'  augmentations  en  forme  de 
fupplértient ,  rédigés  en  1782  &  en  1787,  par  or- 
dre de  Ton  neveu  >  le  marécfaâi  des  camps  &  colo- 
nel du  régiment  des  gardes  SuifleSsFridolinJoreph, 
baron  de  Tfchudi  ;  Fauteur  jouit  enfin  de  h  fa- 
tisfa<îHon  d'offrir  à  fcs  ledleurs  un  tableau  auffi' 
intéreflànt  qu'exadl  de  ce  fer  vice ,  qui  a  produit 
des  officiers  généraux  dont  la  Suiâie  ne  ceflèn 
de  s'honorer.  Ayant  pris  la  précaution  de  confron- 
ter ces  mémoires  (  quant  a  l'introduélion  biHon- 
que  de  ce  fcrvice)  avec  les  auteurs  &  les  joumam 
contemporains  les  pluseftimés,qui  nous  ont  tranf- 
mis  la  guerre  de  la  fuccefEon  d'Autriche,  (entre 
autres  la  fama  Europea)  Vauteur  s'eft  convaincu 
par  cette  confrontation ,  de  l'exaélitude  &  delà 
fidélité  de  ces  mémoires.  Rempli  tle  vénération 
pour  rilluftre  famille  de  Tfchudi ,  &  les  grands 
hommes  qu'elle  a  produits^  (  en  leur  rendant 
JufHce,  de  même  qu'à  leur  antique  nobleffe,  dan9 
les  divers  volumes  de   fon   ouvrage,    fur->tout 
dans  ce  livre  )  n'a  confùlté  &  fuivi  que  la  vériiéi  k 
^out  à  leur  infçu  &  fur  tout  à  celui  du  maréchal 
des  cgmps  Fridolin  Jofeph  ,  dont    la  m'odeftif 
rare  couronne  les  qualités  érainentes ,  ainfî  qut 
les  talens  militaires  les  plus  récherchés, 


4^^ 


HISTOIRE  MILITAIRE 

:bms  su  xs  s  je  s 

[av  service  de  l'ordre  de 
s.  jean  de  jerusalem  01^ 

DE  ^ULTHE, 


IL  I  V  R   E      III, 


CH  A  P  ÏT  R  E    L 

INTRODUCTION. 


J/o^'T  1^  nvoiide  connaic  la  valeur  toujours 
louEenuc  de  ces  religieux  milicaircs ,  qui  5  lors  de 
leur  infttcucion ,  prirent  le  nom  do  chevaliers 
horpitaliers  de  St.  Jean  de  Jérufalemî  tranfplan^ 
tés  en  ijio,  dans  Tisle  de  Rhodes  ^  &  appelle» 
depuis  cette  époque  chevaliers  de  Rhodes ,  jut 
qu'en  if^î,  que  les  armes  de  Soliman  II  icff 
contraignirent  d'abandomier  cette  isle,  aprèi 
avoir  eflbyé  un  £ége  de  Hx  mois  9  pendant  1|^ 


4f2         SeIVICI      de     t'ORDRl 


ihîroductiùfL 


quel  tous  les  chevaliers  qui  fe   trouvèrent  danir 
les  places  aifiégées,  fc  diftinguerent  journelle- 
ment par  des  miracles  de  bravoure  ,  qui  firent 
périr  plus  de  cent  mille  Turcs,  Cette  défenfe  hé- 
roïque du  gtand^maitre.,  Philippe  dt  VilUcrsde 
l'faV  -  Adam  &  de  fes  valeureux   çoitipagnon|^H 
qui  les  couvrit  d'une  gloire  imnior telle  ,  n^m^ 
probablement  triomphé  derach:îrnement  de  rem- 
►-pereur  Turc ,   lequel  commBndait  à  ce  fiége  ea 
pQïrfanne,  Se  fai fait  rafraîchir  &  reaforcer  jou 
nellement  Tarmée  afliégeante  par  de  nouvel! 
provisions  &  troupes  >  fi  d'un  côté  les  didentio 
^Goutiuuelles  de  Charles  Quint  &  de  François 
^dont  le  dernier  s'était  mèr^ie  allié  avec  lefulta 
n'avaient  détourné  (à  la  honte  du  nom  chrétie 
toute  efpece  de  Pcours  de  ce  boulevard  de 
Ichrétientéî  &  fi  d'un  autre  côté  »  le  grand- prieur 
3e  Cftlhlle  &  chancelier  de  l'ordre  ,  notnmé  don 
FAjidré  d*  Amniaral  ^  furieux  d'avoir  échoué  rannee 
d'auparavant ,  contre  Philippe  de  Vilhers,  dans 
fa  prétention  pour  la  charge  de  grand  maître, 
n'avait  détruit ,  par  la  trahifon  la  plus  infâme  & 
la  plus  inouïe  dans  Tordre  de  St.  Jean ,  tous  les 
effets  de  cette  belle  défenie.  Ce  monftre  exécra- 
ble, qui  avait  rendu  précédemment  des  fervlccl 
/îgnalég  à  Tordre,  guidé  par  le  démon  de  la  ^e% 


DE  Malthe?  ^  !4f| 

Introdu&ibn. 

geance,  du  moment  que  i'isle  -  Adam  fut  élu 
grand-maitre ,  entretint  une' correfpondance  fe« 
crecte  avec  Soliman ,  &  attira  fes  armes  (ur  Rhô. 
des  ;  iMnftruifit  d'avance  de  tous  les  projets  de 
dcfenfe  du  grand*maitre,  étant  un  des  princi« 
pauz  piliers  de  Tordre  &  du  cohfeil  ;  lui  indiqua 
ie  quartier  le  plus  Faible  de  la  place  affiégée ,  quMl 
s'était  chargé  dé  défendre  5  gâta  une  grande  par- 
tie des  provifionà  de  bouche,  ayant  IHnfpeélioit 
âesmagafinsi  &  enfin,  pour  le  malheur  de  l'or- 
dre  »  ne  fut  découvert  qu'au;  cinquième  mois  dé 
ce  fîége  à  jamais  célèbre. 

Soliman  II ,  rempli  de  valeur  &  de  talens  mu 
litairçs ,  quoiqu'à  la  fleur  de  Ton  âge,  &  dont! 
Tamc  magnanime  favait  prifcr  ces  vertus ,  même 
thez  fes  ennemis ,  fit  offrir  la  capitulation  la  plus 
honorable  au  grand  maître  &  au  confeil  de  l'or- 
dre ,  lorfque  Rhodes  n'étant  plus  qu'un  monceau 
de  ruines ,  il  ne  tenait  qu'à  ce  monarque  d'y  en- 
terrer tous  les  chevaliers,  en  fàifànt  emporter 
cette  place  d'afTaut.  Cette  capitulation,  par  la« 
quelle  Soliman  s'engageait  à  faire  tranfporter  à  fe|^ 
frais  &  dépens ,  le  grand-maitre  &  tous  les  che- 
valiers ,  de  mème'^Ue  les  habitansqui  voudraient 
fiîivre  leur  fort-,  dans  l'islede  Gandié,  ayant  étô 
acceptée  &  lignée  ie  i;  Décembre  ifîzr^parlé 

Ff5 


4f5  SEHVÎCi     DE     L*01DRE 


hifrodnQkm. 


romt  de  ia  ma;eitc  catholique  ^  puur  en  exercer 
ïes  fondions. 

NB.  Depuis  que  la  mairoti  de  Bourbati  ei 
montée  lut  le  trôrtc  d'Efpagne,  cet  article  it 
éreodu  fur  ks  langues  de  Caltille,  d'Arragoii 
dltalie,  de  France  ,  d'Auvergne  &  de  Provence^ 

4*3.  D^ècre  en  guerre  continuelle  «  foitavecl; 
Porte  Ottomane  ,loitavec  lescûrfairesd'Afriqui 

f  ^.  Que  le  droit  de  patronat  fur  l'évèché 
Malthe  f  ferait  toujours  attaché  au  fouveraîa  è\ 
rot^aumc  des  deux  Siciles  »  auquel  le  grand  ma! 
Ire,  en  cas  de  vacance  ,  préfenterait  trois  fu}ecs 
danr  fa  maiedé  nommerait  un  pour  cet  évêché 

6^,  Au  cas  que  Tordre  de  S,  Jean  parvietii 
B  reconquérir  l'isle  de  Rhodes  &  fes  dépendai 
ees  ,  envahies  par  tes  iiiBdeles,  les  h\e^  de  Mal 
tho  &  de  Gozzo  feraient  pour  lors  rendues  dai 
leur  état  atfluel,  à  fa  inajefté  catholique  ,  commi 
mit  dépendance  du  royaume  des  deux  Siciles* 

7*,  Le  grand. maître  de  l'ordre  de  S-  Jean  fera 
prèfentlr  annuellement ,  le  jour  de  la  ToulFaint, 
fuit  au  fouveratn  des  deux  Siciles,  foit  à  fon  vice- 
roi,  un  faucon  ,  comme  une  mouvance  féodale 
des  deux  Siciles,  &  cela  par  un  bailli  de  Tordre, 
j  Cet  adle  de  dnnnation  fut  lîgné  par  Charles- 
Quint  en  perfonne  >  &  par  le  grand  commandeu; 


DE  Malthb-  4s:i 


IntroduSion. 


Boiio ,  au  nom  de  l'ordre  de  S.  Jean,  dans  la  ville 
de  Bologne ,  le  24  Mars  i  f^o ,  &  ratifié  par  u0e 
bulle  du  pape  Clément  VII ,  le  25  Avril  de  la 
même  année.  Mais  le  duc  de  Montholéon ,  vice- 
roi  de  Sicile  «  ayant  voulu  ajouter  plufieurs  con« 
dirions  très-onéreufes  pour  l'ordre  à  la  ceiEon  de 
ces  deux  isles  &  de  la  ville  de  Tripoli  en  Afrique  » 
•il  fallut  de  nouveau  négocier  avec  l'empereur ,  & 
employer  auprès  de  ce  monarque,  l'interceiOSon 
du  (buyerain  pontife  ,  qui  arrangea  enfin  cette 
afiâir^r  à  la  fatisfadion  du  grand- maître  &  de  l'or- 
dre  s  lequel  prit  pofTeffîon  des  isles  de  Mahhe  & 
de  Gozzo  ,  le  26  Oâobre  de  la  même  année» 
ayant  une  colonie  de  5*000  Rhodiens  à  la  fuite, 
qui  n'avaient  pas  voulu  abandonner  le  fort  &  la 
fortune  de  ces  valeureux  défenfeurs  de  leur  an^ 
cienne  patrie. 

*  Ces  religieux  militaires  prirent  dès  cette  épo- 
que le  nom  de  chevaliers  de  Mahhe.  Le  grand* 
maître  de  Villiers  de  Tisle  Adam ,  natif  de  Paris-, 
régna  encore  quatre  années  dans  ce  nouveau  do- 
micile ,  qu'il  employa  fans  aucun  relâche  à  met- 
tre ces  deux  isles  en  état  de  défenfe  contre  toute 
ifivafion  des  infidèles,  &  termina  le  21  Août  1 5J4» 
àrâgede84  ^"s*  fa  glorieufe  carrière.  Ses  cinq 
&coeHeur« ,  ihclufivement  jiifqu-à  Jean  de  V»* 


letce  de  Parifoc ,  n'ayant  pas  perdu  un  inftatit  Je 
vue  cet  objet  important,  de  même  que  celui  de 
rétablir  les  finances  ,  le  militaire  &  la  marine  de 
Tordre,  parvinrent  en  moins  de  rrente  années  à 
rendre  l*isle  de  Malthe  auffi  redoutable  aux  Mû- 
fulmans,  que  l*avait  été  celle  de  Rhodes  >  déjà 
les  efcadres  de  la  religion  »  donnant  derechef  la 
loi  dans  il' Archipel ,  ravageaient  continuellement 
les  côtes  Ottomannes  &  Barbarefques ,  s'empa- 
raient &  détruiraient  tous  les  vailfeaur  de  ces 
barbares  ,  qui  ofaient  fe  montrer  dans  ces  pa* 
rages* 

Le  même  Soliman ,  vainqueur  de  Rhodes  i  qui 
avait  re{;u  de  fes  troupes  ,  te  furnom  de  Grandi 
la  viéloire  ayant  couronné  toutes  les  expédidoasi 
où  il  avait  commandé  lui- même  «  indigné  dt 
voir  chaque  }our  Tes  vailTeaux  pris ,  &  Tes  côtes 
ravagées  par  un  ordre  qu  il  croyait  avoir  détruit» 
voulut  prendre  Malthe  »  comme  il  avait  pris  Rho' 
des.  Une  Botte  innombrable  débarqua  le  1 8  Msi 
ij'ëç,  trente  mille  janiffaires  &  fpahis  ,  &  dis 
mille  Arnautes  &  foldats  d'artillerie  dans  Fislc  de 
Malthe.  Cette  armée  formidable,  choifie  fur  toutes 
les  forces  Ottomanes,  renforcée  a  di  ver  fes  reprifcs 
par  plus  de  20  mille  hommes,  foutenue  par  un 
train  dVtillerie  déplus  de aoû pièces  de  4S  liviei 


« 


DE  Malthr.  4T9 

IntroduBion. 

de  baie,  &  commandée  par  trois  généraux,  qui 
avaient  acquis  le  plus  de  réputation,  dans  les 
diâerentes  guerres  des  Ottomans;  fut  néanmoins 
obligée  de  lever  le  (îége  de  Malthe ,  au  bout  de 
quatre  mois ,  après  avoir  laifle  aux  environs  de 
40  mille  hommes ,  devant  les  difieremes  places 
&  les  forts  de  cette  isle. 

Le  grand-maitre ,  Jean  de  Parifot  de  Valette  » 
Languedocien,  élu  le  21  Août  if  f7,  d'une  voix 
unanime ,  chef  de  Tordre  de  S.  Jean,  juftifia  cette 
confiance  flatteufe  de  tous  les  chevaliers  ,  en  coq* 
{acrant  tous  les  jours  de  fon  magiftere ,  au  bien , 
à  la  gloire  &  à  la  défenfe  de  l'ordre.  Averti  par 
des  efpions  qu'il  entretenait  à  Conftantinople  » 
dès  le  printems  de  1 564 ,  de  l'orage  prêt  à  fondre 
fur  Malthe,  ce  grand  homme ,  digne  fucceâeur  de 
risle-Adam  ,  prit  toutes  les  précautions  imagi- 
nables, pour  mettre  ce  chef  lieu  de  l'ordre,  en 
itat  de  fe  défendre  ,  contre  Tinvailon  Ottomane , 
dont  l'on  était  chaque  jour  menacé.  Sans  fe  fier 
aux  promefles  magnifiques  de  Philippe  II ,  roi 
d'£fpagne  ,  qui  dès  la  première  nouvelle  de  cet 
armement  formidable  de  Soliman ,  avait  fait  aifu<- 
rer  Tordre,  de  S.  Jean  ,  d'un  prompt  &  puiflant 
£écours  ^  le  grand.maitre  ne  fe  repofa  que  fur  fes 
propres  forces  &  fes  reâbui;ces.  Parfaitement  fé- 


SëRTÎCE    de     L^ORDRl 


IrîtraduâwJt 


tonde  par  tous    les  chevaliers,  par    toutes  les 
croupes  au  farvice  de  l'ordre»  &  même  par  tout 
les  hùbicaiis  ûq  Malthc  &  de  Gozzo ,  le  digne 
chef  de  ces  valeureux  religieux  militaires ,  s'ira- 
morcalira  avec  eux  par  cetce  défeufe  héroïque, 
durant  ce  Qége  i  auili  long  que  fangtant  ;  dont 
chaque  }our  fut  marqué  par  des  traies  de  bra» 
voure ,  incroyables  à  lapofléritép  Si  tous  les  dé^ 
tatls  &  les  opérations  journalières  de  ce  Ilége  à1 
jamais  mémorable ,  de  même  que  celui  de  Rho*  : 
des,   que  l'abbé  de  Vertot  nous  a  tranfsnis  fuxJ 
les  annales  de  Bodo  i  n'était  confirmé  par  le  céle«l 
bre  &  véridiquedeThou  ,  ainfi  que  par  tous  Ici^ 
auteurs  contemporains  î  &  fur  tout  fi  l'ordre  de 
St,  Jean   n'avait    donne  les  mènnes  preuves  de 
cette  valeur  innée  à  tous  fes  membres ,  pendaiiQ 
ie  fîége  de  Rhodes ,   dont  rhiltorien  lîozio  fui 
témoin  oculaire,  de  même  que  de  celui  de  Malthe 
Depuis  cette  dernière  époque  s  les  efcadres  dâ 
la  religion  fe  font  diftinguées  en  différentes  ba 
tailles  navales,  foit  en  remportant  feules,  de^ 
vidoires  trèsglorieufes  fur  les  infidèles  ,  foit  en 
contribuant  beaucoup    à    celles  que  les  Sotteî 
Efpagnoles  &  Vénitiennes  ont  remportées  en  di- 
vers tems  fur  les  Turcs.  Cette  chaîne  non  inter* 
rompue  de  fuccès  »  acquis  la  plupart  du  tems  pat 


pj  MAtTKI^  451, 

L'.L-±-ii-iqCMfi  .  .1  III  I    „       I 


IntroduBion. 


une.  bravoure  peu.cotnoiuçe ,  ed  une  preuve  biet]^ 
frappante  de  la  valeur  innée  des  anciens  chevalier^ 
tranfmifcà  p^p:!,  d'aujourd'hui ,.  qui  fuivent  àpei 
égard  lestracet!!  4^  leurs,  pf^édéçeâeurs.  Pour^ei^^ 
tretenir  d'aurapt  mieux  cçtte  vertu  fondamen'e^ 
taie  de  rocdre.»  içs  jeunes  chevaliers  font  obligés, 
de  ^ire  plufieurs  courfes  fur  les  galères  de  la  relJU 
gion ,  occupées  fans  ceffe  à  pourfuivre  &  à  coin*, 
battre  les  corfaires  Barbarefques. 

L'isle  de  Malthe ,  chef  lieu  de  l'ordre  de  S.  Jean 
de  Jérufalcm,  depuis  if^o,  peuplée  &  fortifiée 
par  les  foins  de  divers  grands  -  maitrei? ,  contient 
quatre  villes  &  fept  citadelles  «  à  la  fortiâcatiorv 
defquelles  on  n'a  rien  épargné ,  pour  les  rend^teti 
inexpugnables;  &  forme  adluellement  une  po« 
pulation  de  80  mille  âmes,  y  compris  les  cheva^: 
liers ,  leurs  domeftiques  &  les  troupes  au  fervice. 
d|e  l'ordre. 

Ces  remarques  hiftoriques  &  prélimîn?îres , 
jufti&eront  le  parti  que  nous  avons  pris ,  d'inférer 
dans  cet  ouvrage ,  l'hiftoire  militaire  des  SuiiTes»;; 
au  fervice  de  l'ordre  de  Malthe.*  Nos  compatrio- 
tes ,  parvenus  aux  dignités ,  aux  commanderie^i 
de  la  religion ,  doivent  d'autant  plus  trouver  place 
ici ,  que  ces  chevaliers  fans  aucun  appui ,  même  ; 
ilan^  la  lapjsue  aUema(ide  ,  donc  iUont  tpujoj^rs^ 


Service  db  l^o.rors 


hitroduQion. 


1549  ,  avec  i'agrémenc  de  l'ordre,  par  Georges 
de  Schilling ,  commandeur  de  IVâdeafc^iveil  & 
grand- prieur  d\\!lcm3gne.  Cette  commandenea 
été  poâedée  »  par  les  commandeurs  Suifles  qui 
(uivent. 

A*  Diephold  Schmidt»  de  Zurich  »  depuis  1404 
jufqu'en  1417. 

B.  Walther ,  baron  de  Buflhang ,  de  la  Thur- 
govie,  depuis  1460 »  jufqu'en  1467. 

C.  Rodolphe ,  comte  de  Werdenberg  &  de' 
Sargans  •  grand  -prieur  d'Allemagne  ,.&  dté  d- 
deflus  »  poâeda  cette  commanderie  depuis  14%% 
jufqu'en  içoo. 

2^.  La  commanderie  de  Kufnacht ,  fîtuéefac 
la  rive  droite  du  lac  de  Zurich ,  érigée  en  i3fo , 
par  la  nobielTe  de  ces  contrées ,  fut  féculariféc  en 
IÇ2Ç ,  par  le  canton  de  Zurich  ,  qui  en  fit  ua 
bailliage ,  après  en  avoir  dédommagé  l'ordre  de 
S.  Jean.  Conrad  Schmidt,  d'une  ancienne  famille 
noble  de  Zurich,  naquit  en  1470,  fit  depuij 
i486  jufqu'en  1492 ,  fcs  études  à  Tuniverfité. 
de  Bâie,  &  acquit  une  érudition  immenfc,  prit 
la  croix  de  l'ordre,  &  fe  rendit  à  Rhodes  en  14941 
fit  fes  caravanes  fur  les  galères  de  la  religion  juf- 
qu'en ifco:  ayant  fait  fa  profeffion  en  149^1 
fe  fit  facrer  prêtre,  &  devint  chevalier  franc chi- 

pelaia 


DE    MALTHÉi  4^f 

ïntroduâion. 

pelain  de  l'ordre  en  i)*04:  commandeur  rraîic 
chapelain  en  i  yi^;  obtint  é  l'année  fuivante  ,  en 
cette  qualité  la  commanderie  de  Kufnacht;  Tes 
liaifons  avec  Zwingle  &  fes  connaiflances  pro- 
fondes en  théologie  le  décidèrent  en  lf23j 
d^adhérer  à  la  réformation  de  Téglife  ;  devint  un 
des  prédicateurs  les  plus  célèbres,  ayant  remis 
en  1^25 ,  fa  commanderie  au  canton  de  Zurich^ 
&  fut  tué  le  II  Odlobre  if  ji  ,  à  la  bataUie  de 
Cappel ,  où  il  combattit  aur  côtés  de  Zwingle 
fon  ami  intime ,  avec  une  valeur  extraordinaire^ 

4^.  La  commanderie  de  Biberftcin ,  Htuée  dan!( 
le  bas  Argâ^»' ,  canton  de  Berne ,  fut  fondée  en 
IJ44,  &  vendue  en  ï^JJ*»  par  le  commandeur 
Jeati  de  Hattftein ,  avec  Tagrément  de  Tordre  de 
S.  Jean  ,  à  cette  république  j  laquelle  fit  un  bail- 
liage de  cette  commanderie  ,  qui  avait  eu  les 
commandeurs  Suifles  fuivans- 

A.  Rodolphe  de  Buttikon ,  du  bas  Atgi^ , 
depuis  1544  jufqu'en  1560. 

B.  Jean  Weifs,  de  Schalen,  du  Vallaîs,  de-' 
puis  1391  jufqu'en  i)9f  >  de  lamèmefiiniilley 
-qui  fe  tranfplanta  au  commencement  du  dix-fep« 
tieme  fiecle  à  Berne.  (Voyez  là  defius  $  fervice  do 
Suéde ,  fedlion  III,  article  2.) 

Tome  VIIL  Gg 


466       Sertici  dk  l'ordre 

,  Il        u  ^intr — — i^ 

IntradtiSion. 

C.  Jean  de  Schoph  ,  dit  SchuUheifs,  de  Win- 
therthur  ,  depuis  IJ97,  jufqu'en  i/^06. 

D.  Hans  Arnold  Segefler  de  Brunegg,  deLu- 
ccrnc  ,  depuis  14H  »  jufqu'en  i486. 

4®.  La  commandcrie  de  Buchfée ,  fituée  à  deux 
lieues  de  Berne  ,  fut  établie  en  125*6 ,  coniîdéra- 
blemenc  augmentée  &  enrichie  ,  pendant  deux 
fîécles,  par  la  nobleâe  des  environs,  fut  vendue  eti 
1 5*29 ,  par  le  commandeur  »  Pierre  d'Entlifpci^ , 
bourgeois  de  Berne,  à  cette  république ,  bquellc 
en  fit  un  bailliage  j  cette  commanderie  aétépof- 
fédée  par  plufieurs  commandeurs  Sqifles,  qui  font 

A.  Rodolphe  d'Oifeubourg  ,  de  Baie  j  depuis 
layô,  jurqu'en  12Ç9. 

B.  Hugues  d*Offcnbourg,  de  Bâlei  depuis  1271, 
jufqu'en  1284. 

C  Burkhardt  de  Liebiftorf ,  de  Fribourg;  de 
puis  1284,  jufqu'en  1296. 

D.Jean  de  Wattewille,  de  Berne;  depuis  ijoi» 
jufqu'en  1307. 

E.  Burkhardt  de  Schwanden,  de  Berne  ;  depuis 
13C7,  jufqu'en  13 10. 

F.  Henri ,   baron  de  Falkenftein ,  de  la  plol^ 
ancienne  noblefle  de  i'Argàw ,  dont  la  femill^ 
poffédait  îes  terres  de  Falkenftein  ,  Bechburg*, 
Gôfgen  &  Farnfpourg.  Henri  fut  commandeur  ' 
deBuclîfiîe,  depuis  13 10,  jufqu'en  X3164 


Dl  MaLTHS:     ^  4Ç7 

IntroduSion. 

G.  Hugues  d'OiFenbourg ,  de  Bàle  ^  depuis 
I3J3»  jufqu'en  IJ40.  1 

]U.  Pierre  de  Kienberg ,  de  Berne;  depuis  i  jfc} 
Jufqu'en  ijfg* 

1.  Pécermann  Fifcher,  de  Berne  f  depuis^  1420^ 
jufqu'eni4j8. 

K.  Conrad  Hézel  de  Lindach ,  de  Berne.  De- 
puis 1446  jufqu'en  147g  ,  avait  fervi  avec  boau. 
coup  de  diftindtion  dans  le  contingent  Bernois^ 
pendant  les  guerres  de  Bourgogne;  ^ 

L.  Marquardc  de  Buttikon  >  de  Berne.  Depuii 
148:2  jufqu'en  i486.  « 

M.  Pierre  d'Ëntlisberg,  de  Berne.  Comnaam 
deur  de  Buchfée  depuis  1  fOo  jufqu'en  l  f a^^qué 
cette  commanderie  fut  {ecularifée. 

5*0.  La  commanderie  de  Thunftëtten  ,  Ëtàëtt 
dans  le  haut  Argkxir ,  canton  deBeirne,  fut  érigée 
en  1242  ,  par  la  bien&ifande  des  barons  de  Lan« 
genftein,  de  Palm,  de  Grunenberg,  de  mêm< 
que  par  la  famille  de  Lutèrnau.  Elle  fut  poflâi 
dée  entr'autres  i  par  des  commandeurs  Suiflès  à% 
la  nobleffe  dé  TArgaw,  &  fut  fécularifée  en 
1528,  par  le  canton  de  Berne  qui  déddmmagea 
Tordre  de  S.  J^nà  cet  égard. 

6^.  La  commanderie  de  la-Gbaux ,  fituée  dari^ 
k  pays  de  Vaud  >  canton  de  Berne  ^  éiahlie  edi 

Gg  a 


4(58        Service  dé  l'ordre 

Introdvttion. 

1^84,  par  AmedéeVI»  comce  de  Savaye ,  attachée 
proprement  à  la  langue  d'Italie,  &  féeularifée 
en  If  $7  •  par  le  canton  de  Berne  ,  après  la  con- 
quête  du  pays  de  Vaud  par  cette  république; 
n'eft  citée  ici  que  comme  enclavée  actuellemenc 
dans  les  domaines  Bernois. 
V  L^ordre  de  Malthe  poflede  tâuellement  en 
Suiflelesfix  commanderies  fuivantes  :  nous  cite- 
rons les  commandeurs  Suiffes  qui  les  ont  pode- 
dées  avant  1 5-99  »  toiis  obligés  de  prouver  leurs 
huit  quartiers  par  tous  tes  rameaux. 

1  ^.La  commanderie  deHohenrein  &  dsReyden» 
fituées  dans  le  canton  de  Lucerne.  Hohenreia 
fut  fondée  au  milieu  dû  douzième  fiécle ,  par  la 
maifon  d'Habsbourg ,  &  confîdérablement  enri- 
chie par  les  familles  de  Hallwyl ,  de  Hertenftein, 
de  Palm ,  de  Hunenberg  ,  de  Buttikoh  &  de  Lu- 
ternau.  Reyden  fut  joint  à  la  commanderie  de 
Hohenrein  en  i^ii.  Parmi  les  commandeurs 
Suiâes  qui  ont  été  revêtus  de  cette  commanderie 
avant  le  feiiieme  ûécle  »  Ton  trouve  : 

A.  Bernard  de  Bubikheim»  de  Zurich,  depuis 
1202  jufqu^en  121  f. 

B.  Burkard  de  Winterberg ,  des  environs  de 
Zurich  ;  obtint  en  i2fi  cette  commanderie t  & 
la  pofléda  jufqu'en  12^9* 


Di  Malt  HE.  4^ 


Introdu&ion. 


C.  Béat  de  Windegg,  des  environs  de  Schweiz. 
Commandeur  de  Hohenrein  depuis  12^9  j^^f- 
qu'en  1264. 

D.  Jean  Scaler ,  de  Zurich  ;  depuis  1417  juf-  ^ 
qu'en  1427. 

E.  Nicolas  Staler ,  de  Zurich  ;  heycu  du  préJ 
cèdent;  depuis  1427  jufqu'en  I4Jf.  * 

F-  JeanSchmidt ,  de  Zurich,  depuis  14J9  juf- 
qu'en  144Z. 

2^.  La  commanderîe  de  Bubikheîm,  fituee' 
dïfhs  le  canton  de  Zurich ,  fondée  en  1207 ,  pac 
Diethelm,  comte  de  Toggenbourg ,  était  attachée 
aux  grands  prieurs  d'Allemagne ,  depuis  la  créa- 
tion de  cette  dignité ,  lefquels  la  faifaient  régir 
par  des  chapelains.  Cette  commanderie  efl:  admi« 
niKrée  depuis  1529,  par  des  bourgeois  de  Zu- 
rich, à  la  fuite  d'une  convention  de  cette  répti*^ 
biique  avec  l'ordre  de  S.  Jean. 

3^.  La  commanderie  de  S.  Jean  de  Bâie  ,  Gtuée 
dans  le  fàuxbourg  de  cette  ville,  nommé  St. 
Alfoan ,  &  dont  la  plus  grande  partie  des  dimes 
&  cens  qui  en  forment  le  revenu ,  font  repartis 
dans  ré^ché  de  Bâle  &  dans  le  Suntgav^;  fut 
fondée  en  IJ26,  par  l'évèque  de  Bâle,  Jean  de 
Châlons ,  &  fut  confîdérablement  enrichie  par 
les  familles  d'AncUau  ,  d'Eptinguen  ,  de  Munch 

Gg3 


470       Sertice  de  l'oïldre 

lutroduSion. 
.. 

de  Landskron,  &  de  Reynnch.  Cette  compiandene 
poiT^dée  par  divets  commandeurs  des  familles  qu^ 
nous  venons  de  citer,  n'a  point  eu  de  comman- 
deurs Suiife^  jufqu'au  dix  Tepticme  ûecle. 

4^.  La  commanderie  de  Leuggeren  dans  1q 
comté  de  Raden,  fut  fondée  en  1239  »  par  Hugo 
de  Tuf&nftein  &  fes  fils  s  par  diverfes  ckinations 
en  1259,  ^^  ^^^8  &  m  iz6i\  faifànt  pour 
lors  partie  de  la  commanderie  de  Klingenaw,  & 
d&vint  le  chetlieu  d'une  commanderie  en  i27f, 
La  famille  de  Tufenftein  pofledait  dès  Ton^emo 
i^écie ,  plufîe^rs  terres  dans  les  comtés  de  Badea 
&de  Lenzbourg.  L'on  trouve  trois  commandeurs 
S.uifles ,  à  la  tète  de  cette  commanderie  jufqu'en 
IS60. 

A.  Burkhardt  de  Schwendi,  de  Zurich.  De* 
puis  I27Î  jufqu'en   1297. 

B.  Rodolphe  de  Buttikon ,  de  Berne.  Depuis 
I J40  jufqu'en  1 348  ,*qu'il  obtint  la  commanderie 
de  Thunfletten. 

C.  Gottardc,  baron  de  Breiten- Landenberg, 
de  la  Thurgovie.  Depuis   iff^  jufqu'en  1580. 

?^.  La  commanderie  de  Tobel  Gtuée  dans  la 
Thurgovie  ,  fut  fondée  en  1228  ,  par  Dicthelm 
le  jeune,  comte  de  Toggenfcourg,  &  confidéra- 
blemem  augmentée  par  fe$  defcendanss   a  eu 


DB  MaLTHI.  471 

Introduction. 

trois!    conmiandetnrs  Suiâes   )iir<}u'au    feizietne 
fiécle.  »  < 

Ar  Rodolphe  de  Fli^gén,  chi  bdsi' Arga^. 
Depuis  ii^'Z  \u(<\vi*en  ijjlS. 

^  B.  Wafhhcr ,  baron  de-  fiufiung,  de  la  Thut^ 
govie.  I>epufô  1467  jufi|a'cia  i^/So. 

C.  Conrad  Efciierv  de  Zurich;  "Depuis  1486 
jnfqu'en  isoot  ,      :    .  .  w 

6^.»  La  commandera  .deSii.  Jea»  fîciiée  dans 
la  ville  de  FribcHing  i  foiadée  au  commencement; 
du  trei^iem  e  fiédb ,  par  Hartmann  II  y  comte  de 
Kybourg,  &  fort  enrichie  par  la  noblcfle  des 
environs  de  Fciboôrg^,  dont  les  femilles  ont 
fourni  plufieurs  cpmmahdeurs  à  Tordre  de  St. 
Jean',>jqui  ont  pofledé  cette  commanderie  depuis 
1220  jufqu'en*  1.56O;  Cette  commanderie  parait 
attachée  depuis  deux  fiéclesi  aux.  chevalliers  francs 
chapelainsL 

Depuis  le  milieu  du  fcizieme  fiécle ,  la  langue 
Allemande  s^oppofa  à  la  réception  dos  chevaliers 
SuifTes  dans^^  Tordre  de  St.  Jean ,  fous  le  prétexte 
quet  la  nobleife  Helvétique  commençant  à  iè 
méfallier,  les  r^écipiendaires  ne  pouvaient  plus 
prouver  à  rigueur,  ou  par  tous  les  rameaux, 
les  huit  quartiers  de  noblefle  auxquels  cette 
langue  s'était  aftreinte.  Les  cantons  catholiques 

Gg4 


472         SlKTICE    DE    L'OKDRE 


JjitrodtiSion. 


Ayant  député  au  pape  Clément  Vill,  en  If9i, 
Rodolphe  Pfyffer ,  de  Lucerne  ;  Melchior  Lof/ 
&Metcliior  Imfeld,  du  canton  d'Undenralden» 
ils  furent  chargés  »  parmi  les  divers  objetsdeleacs 
négociations  »  de  porter  des  plaintes  au  fonveram 
pontife ,  des  difficultés  que  la  langue  AUemande 
fufcitait  i  leurs  fujets,  i  Tégard  de  leur  réceptiofl 
dans  Tordre  de  St.  Jean.  Le  pape  interpola  fts 
Loi.s  offices  à  ce  fujet ,  auprès  du  grand-maicre 
il  :?ues  de  Verdalle ,  Provençal  ;  mais  d'autres 
.tii\:ies  fur  venues  au  confeil  de  Tordre  9  Tempe- 
•.h.  ;cnt  de  décider  là*deflus. 

i'A\  tS99>  1^  même  papefbllicite  de  nouveau 
;  .'^  k^s  c.încons  catholiques  »  fur  cette  Vi^'^'e, 
c:  i:.vvca  le  vrand- maître  don  Martin  Garzès,  Aç 
i.î  îviîjuc  4'Arragon,  de  promulguer  le  f  Mai 
ck  cette  année  ,  conjointement  avec  le  confeil 
del'urdre,  la  décifion  fuivante  fur  la  réception 
des  chevaliers  Suiffes. 

Il  efl  permis  aux  gentilshommes  dont  les  fa- 
milles font'  domiciliées  dans  les  cantons  catholi- 
ques &  co. alliés  du  corps  Helvétique,  de  &ire 
recevoir  à  Tâge  de  feizc  ans,  leurs  fils,  dans 
le  grand  prieuré  d'Allemagne,  pourvu  que  ces 
fils  foient  iflus  en  légitime  mariage ,  de  père  & 
de  mer^,  d'ayeul  &   d'aycule,  de  bifayeul  & 


DE  Ma  lthe.       '        473 

=^«aiga  I       ■    I     ■    Il       I 

IntroduSion. 

de  bifayeule,  Icfqucis  ayant  tous  profeâe  la 
rdigioti  cathoiîque  romaine  ,  fans  aucune  inter- 
ruption 9  lefquels  n'ayant  point  exercé  aucune 
efpece  de  commerce  ni  d'arts  mécaniques,  mais 
qui  en  échange ,  aient  été  revêtus  des  premières 
charges  de  la  magiftrature  de  leur  canton  ou 
«car  refprâif  s  ou  lefquels  ayant  aufE  exercé  le 
métiers  des  armes,*  aient  été  revêtus  des  grades 
d'ofBders  fupérieurs ,. comme  celui  de  capitaines 
&  au-deâks.  Son  alteilè  éminentiilîme  &  le  con- 
leil  générai  dé  S«.  Jean  de  Malthe,  enteàdant 
par  cette  même  décifion,  que  les  dignités  de 
la  magillrature ,  de  même  que  la  profeflîon  des 
armes,  doivent  fuppléer  dans  lefdiiies  familles 
nobles  à  ce  qui  pourrait  leur  manquei^  par  rap« 
port  à  leurs  alliances  i  pourvu  néanmoins,  & 
bien  entendu^  que  lesi  titres  &  diplômes  de  no- 
bieife  des  fufdices  familles ,  foient  vérifiés  &  re« 
connus  par  qui  il  appartiendra ,  authentiques,' 
&  aient  au  moins  cent  ans  d'ancienneté;       :. 

Ce  décret  dont. on  nous  a  commilniqtié  une 
copie  vidimée,  promulgué  en  latin ,  &  dont  nous 
venons  d'inférer  l'extraie  ir  fut  confirtné  par  le 
pape  Clément  VIII,  par  une  bulle  du  8  Juî«* 
I599*  L'un  &  l'autre  furent  confirmés  ;&  !Q1)s 
en  vigueur  par  line.tranfaâion  faite  à  cefi^et» 


474      Service  ôb  l'ordre 
hth'oduSion. 

à  Bàle,  en  1602,  encre  les  députés  des  cantoos 
catholiques  &  ceux  du  grand  priorac  d'Allemagne. 
Ce  décret ,  de  mèn^e  que  cette  bulle  de  Clément 
VIII,  ay^nt  le  défaut  dé  beaucoup  d'autres  pièces 
-diplomatiques  ,  de  n'avoir  pas  expliqué  aifex 
clairement  r(i  les  dignités  de  grand  prieur  &  de 
grand,  bailli  d'Allemagne  étaient  compriles  ounoa 
dans  cette  conceiHon  feiteen  1599,  aux  chevaKere 
Suiâfes ,  le  chapitre  de  Heidersheim  voulant  pro- 
fiter de  cette  double  inadvertance»  n'eut ganle dé 
toucher  à  cette  corde  dans  la  traafaâicn  de  fiâle^ea 
1602  ;  dan«  laquelle  cependant  Pon  fUtuaezpref- 
fément  q-ue  les  chevaliers  Suifles  admis  &  reçus 
aux  preuves  de  noblefle,  fuivant  le  décret  &  1« 
bulle  de  i^^^ ,  ne  feraient  point  appelles  cheva- 
liers de  grâce,  ni  traités  comme  eels^,  mais  feraient 
regardés  &  nommés  choi^lfevs  de  juAice»  & 
jouiraient  dans  l'ordi^e  de  St:  Jean  »  de  toutes  les 
dignités  &  prérogatives  Bttxquelles  ks  chevaliers 
de  julHce:  peuvent  prétendre.      -  ■ 

Nic^Sfute  Flekenftôio»,  die'Lacerne  ^  iflu  d'une 
fhmille:  d^là;  plus  ancienne:  noUefle.  Alfacienne  & 
Helvé(iqtm^.une  bvafidie;de8  barons  de  Fieken- 
iiteia  s!^étarit  rràn(^Ianaée  de  b  baffe  Alfàce^en 
ii4'j:i  ivàLucerne,  était  entrée  en  1^84,  dans 
Korckè   de  Malihe,  &  ayant  tait  à>  la  fuite  de 


DE  Marthe.       .        47^ 

IntroduQion. 

fes  caravannes,  lors  de  là  pruteilion  en  1590,3 
Makhe  même  ,  fes  preuves  de  huit  quartiers 
par  cous  les  rameaux  ,  le  chapitre  de  Heidersheim 
vérifia  en  1600,  lefdites  preuves  du  chevalier 
de  Flekenftein,  Idrfque  ce  dernier  obtint  la  même 
année,  du  grand  maicre  Adolphe  de  Vignacourt, 
ChampenoiSf  les  commanderies  de  Haflelt,  Bruch« 
£f\[  &  Weiflenobourg.  Cependant  ce  même  cha- 
pitre de.li»  langue  Allemande  refufa  en  1611, 
au  fufdit  cQOjcnandçur  Nicolas  de  Flekenfteia, 
Iç  grand  .prieuré  de  Dacie^Â  la  charge  de  grand 
bailli  d'Allemagne,  réunis, fuç,  la.  même  tête^ 
^ui  fe  trouvèrent  vacans  dans  ie  .même  ten»  ^  & 
qui  lui  étaient  dûs  par  fpn  droit  d'ancienneté/ou* 
le  prétexte  qu^a  une  féconde  vérification  de  fes 
preuves,  Ton  y  avait  trouvé^imç  alliance ^ dé-* 
fedueufe.  Mais  comme  ç^ïtc  langue  (  fuivant  foa 
propre  aveu  )  n'avait  pour  lors  aucun  bailli  ni 
commandeur  aflez  diftingué  &  aiTçz  accrédité , 
pour  lui  confier  ces  deux  charges  importantes  9 
qvii  rendaient-  le  récipiendaire  premier  pilier  & 
chef  de  la  langue  &  de  l'auberge  Allemand^  à 
Malthe  ,  &  un.  (}es  principaux  membres  du  con- 
ff^il  de  Tordre;  le  grand  prieur  d'Allemagne  & 
le  chapitre  de  Heidersheim,  offrirent  au  comman^ 
deur  de  FÎekçnftein,  le  grand  prieuré  deDacie, 


47^      Servicb  de   l'ordke 


Introduction. 


&  le  grand  bailliage  d'Allemagne ,  pourvu  que  par 
oa  ferment  ibiemnet  &  un  revers  par  écrit /il 
renanqàt  à  toute  prétention  fur  le  grand  prieuré 
cT Allemagne,  iorfqu'il  viendrait  à  vaquer.  Le 
commandeur  de  Flekenftein  ne  voyant  aucun 
BUtre  moyen  de  parvenir  à  ces  deux  chatges 
importantes  ;  plus  âgé  d'ailleurs  que  le  grand 
prieur  d'Allemagne ,  Jean  Frédéric ,  baron  de 
Handt  de  SauPheim  ,  eut  la  faiblefle  de  fîgner  ce 
revers,  à  Heidersheim,  le  8  Février  itfir. 

Les  chofes  refterent  dans  cet  état  jufqu'en 
1626  ;  les  commandeurs  de  Roll ,   de  Bernau  » 
deXfchudi  &  de'Breiten-Landenberg,  ayant!  i 
leur  réception  dans  Tordre  de  St.  Jean  ,  prouvé 
leurs  huit  quartiers  par  tous  les  rameaux  i  ce  que 
fit aufli  Francjois  de  Sonnenberg,  fuîvant  uneaCi 
tcflation  du  chapitre  de  Heidersheim  du  24  Dé- 
cémbre  i6j6,  auxquelles  preuves  de  noblcffe, 
fartisfirent  auffi  depuis  lors ,  Joachim  Frédéric, 
baron  de  Béroldinguen  ,  en  1^445  Jean  Frédéric, 
baron  de  Réding  de  Biberregg ,  en  1 64f  ,  &  Jean 
Jofeph,  baron  de  Béroldinguen ,  en  1649.  Ces 
familles  ,  reçues  dans  Tordre  Teutoniquè  &  dans 
les  chapitres  nobles  d'Allemagne,  où  Ton  eft  obligé 
de  prouver  feize  quartiers  de  noblefle  ,  ce  qui  ftit^ 
les  huit  quartiers  par  tous  les  rameaux }  ne  von- 


DE  Malthb.'  477 


Introduction. 


lurent  pas  profiter  A\i  décret  &  de  la  bulle  de 
J  ^^  ,  afin  de  ne  pas  fe  faire  du  tort  pour  leurs 
réceptions ,  dans  Tordre  Teutonique  &  dans  les 
dits  chapitres. 

En  1626 ,  le  grand  prieur  d'Allemagne ,  JeaH 
Frédéric  ,  baron  de  Hant  de  Saurheim ,  obtint 
du  grand- maître  0  Louis  Mendez  de  Vafconcellos, 
Portugais,  un  nouveau  décret,  qui  fut  confirmé 
la  même  année  par  le  pape  Urbain  VIII  y  lequel 
décret  mit  à  celui  de  1  f  99 ,  la  reftridion  fuivan^ 
te;  que  les  chevaliers  SuiiTes ,  qui  voudraient 
parvenir  aux  deux  premières  dignités  de  la  lan- 
gue Allemande ,  &  de- là  aux  grandes  dignités  de 
Tordre  de  St.  Jean ,  feraient  aftreints  aux  mêmes 
preuves  de  nobleâe ,  que  les  chevaliers  Aile, 
mands,  c'efl-à-dire ,  à  prouver  leurs  huit  quar« 
tiers  par  tous  les  rameaux.  Le  grand -bailli  de 
Flekenftein ,  n'ofant  protefter  contre  ce  décret  » 
vu  le  revers  qu'il  avait  figné,  en  1611;  &  les 
commandeurs  de  Tfchudi  &  de  Breiten-Landen- 
berg ,  ne  voulant  y  mettre  aucune  oppofition  » 
par  les  raifons  ci-deâus  alléguées ,  la  langue  Alle- 
mande fit  paâer  au  chapitre  général  de  l'ordre  de 
St. Jean,  tenu  en  l6^i,  netnine  contradicentit 9 
ce  décret  de  reftridlion  concernant  les  chevaliers 
Suifles  »  comme  un  ftatut  fondamental»  pour  le& 


478       Sertich  de   l^okdue 
Ifttroduélion. 

récipiendairesi  venir  du  grand  prieuré  d'Allema- 
gne. Ec  comme  dans  ia  bulle  de  confirmation  tfu 
pape  Urbain  VIII,  audit  décret  de  1 625,  ce 
pontife,  en  parlant  du  droit  d^ancienneté  des 
chevalier  a  Suîfles  aux  commanderies ,  s'étaitfern 
du  terme  aliquoti  le  grand- prieur  d'Allemagne 
fit  inférer  dans  les  ftatuts  fondamentaux  de;  fa  lan- 
gue ,  confirmés  en  i6ji  9  par  le  chapitre  général 
de  Tordre  ;  que  jamais  plus  de  trois  chevalien 
SuiiTes ,  ne  pourraient  pofTéder  en  même  rems 
des  commanderies,  reiTortiflant  du  grand- prieuré 
d'Allemagne.  Ce  qui  paiTa  encore  nemim  coittrê* 
âkent9y  legrand-bàilli  de  Flekenftein  étant  mort» 
de  même  que  les  commandeurs  de  Tfchudi  &  de 
Breiten-Landenberg,  &  le  chevalier  depuis  grand- 
prieur  de  Sonnenberg,  n'ayant  pas  encore  feit  fa 
vœux.  Car  il  ell  clair ,  que  par  cette  bulle  du 
pape  Urbain  VIII ,  ee  pontife  n'entendait  quelef 
chevaliers  de  grâce ,  nommés  depuis  cette  époque, 
chevalias  Ternaires ,  &  que  cette  reftriâion  à 
l'égard  des  commanderies  ne  pouvait  regarder  les 
chevaliers  de  juftice. 

En  166; ,  la  langue  allemande  profita  desoon- 
jondtures  favorables,  pour  donner  au  chevalier 
François  Alphonfe  de  Tanner ,  (  voye«  comraan- 
lieurs  ,  article  8,  )  en  conféquencc  de  ce  (iacut^ 


'  Dis  Malt  HE.  479 

r'  "      ^'  *  '     ■■       ■    ■"  ^TB?î(P  ■'      '     '  -    '-*  ' 
IntroduHion. 

Texclufion  la  plus  injufte ,  lorfqu'il  fe  préfenta  la 
même  année  devant  le  chapitre  de  Heidersheim  , 
pour  en  obtenir  la  commanderie  du  Tobel ,  qui 
était  venue  à  vaquer.  Le  dit  chapitre  eut  le  cré- 
dit de  faire  confirmer  fa  décifion  de  refus  ;  d^a- 
bord ,  en  première  inftance ,  par  le  grand-  maître 
Raphaël  Cottoner  MajorqUain ,  abfolument  dé- 
voué à  la  maifon  d'Autriche,  &  par  conféquent  à 
la  langue  allemande ,  &  en  1 664 ,  puis  en  féconde 
&  dernière  inftance  «  par  le  pape  Alexandre  VII, 
fort  cmbarraffé  pour  lors  de  fe  tirer  avec  honneur , 
de  la  mauvaife  affaire  qu'il  s'était  faite  avecLouis 
XIV,  au  fujet  de  la  garde  Corfe  ,  &  obligé  par 
cette  raifon  de  ménager  extrêmement  l'empereur 
Léopold.  Il  eft  vrai  qu'en  ié6j  ,  le  grand^bailli 
de  Sonnenberg  joniiTait  des  commanderies  de 
Hohenrein  &  de  Leuggeren;  le  commandeur, 
baron  de  Réding  poifédait  les  commanderies  de 
St.  Jean  de  Bâle  &  de  Rhinfelden;  &  enfin  le 
commandeur ,  Jean  Jofeph  ,  baron  de  Béroldioi- 
goen ,  avait  la  commanderie  de  Wurzbourg  5  mais 
comme  c'étaient  trois  chevaliers  de  juftice  ,  leurs 
commanderies  ne  pouvaient  exclure  le  chevalier 
de  Tanner  ,  de  celle  du  Tobel ,  qui  lui  était  due 
par  (on  droit  d'ancienneté.  Tanner ,  ainû  ba- 
locté,  du  chapitre  de  Heidersheim  au  grand.mal- 


4S0  SeRTÏCE    DE    t'ORDRB 

u ^rtp-.^i^^    I     ■ 

IntroduQioïi. 

tre  &  au  conreil  de  l'ordre ,  &  de  là  à  la  cour  de 
Kome ,  fans  pouvoir  obtenir  aucune  juthce ,  fir 
parvenir  Tes  juftes  plaintes  en  i66f  ,  aux  cantons 
corrégcns  de  la  Thurgovie  y  lefquels  ayant  me- 
nacé le  chapitre  de  Heidersbeim  »  du  féqueftre  de 
la  commanderie  du  Tobel ,  la  langue  Allemande 
propofa  une  tranfadion  au  chevalier  de  Tanner^ 
quMi  accepta  &  (igna  le  8  Mai  1665* ,  par  laquelle 
il  obtint  la  furvivance  de  la  commanderie  de 
Wurzbourg  ,  infiniment  plus  lucrative  que  ceJic 
de  Tobel ,  &  qui  lui  fut  cédée  en  toute  propriété 
en  1^70,  à  la  mort  du  commandeur  ,Jean  Jofeph) 
baron  de  Béroldinguen. 

François  Louis  Pfyffer,  feigneurd'Altishofenî 
iffu  d'une  ancienne  famille  noble  de  Lucerne, 
établie  dans  cette  ville  depuis  1479,  &  qui  dés- 
lors  a  fourni  piufieursavoyers  très-céiebres  ft  cette 
république ,  &  a  eu  beaucoup  d'illuftration  au 
fcrvice  de  France  ;  commandeur  de  Wurzbourg 
depuis  1742  ,  &  depuis  1727,  capitaine  colonel 
de  la  garde  Suilfe  du  pape ,  qu'il  réfigna  en  17541 
afin  de  fe  vouer  uniquement  au  bien  de  Tordre 
de  St.  Jean  ;  &  s'étant  tranfporté  en  Avril  de  la 
même  annéeàMalthe,  muni  de  fortes  lettres  de 
recommandations  pour  le  grand,  maître ,  Emanuel 
Pinto,  de  la  part  du  pape  Benoit  XI 7,  qui  &i- 

fait^ 


DE    MaLTIIB;  48t 


introduêiiom 


fait  un  cas  luiini  du  commandeur  Pfyiîec  >  il  fui 
jrevêcu  le  24  Juin  I7f4  s  (  fête  principale  de  l'or-r 
dre  de  St.  Jean,  &  à  laquelle  fe  font  la  pluparit 
des  promotions  ) ,  par  le  grand  -  maître,  de  là 
charge  de  bailli  conventuel  &  eapitulaire  5  cA 
qui  lui  donnait  féance  dans  le  confeil  de  Tordre^ 
Cette  diftinâion  excitant  la  jaloufie  de  la  langue 
Allemande  i  elle  prétendit  en  cdnféquence  ,  qud 
je  commandeur  PfyfFer  devait  prouver  fes  huit 
quartiers  par  tous  les  rameaux  ^  avant  que  d'exer* 
fcer  cette  dignité  de  l'ordre  5  ce  que  le  cortiman- 
deur  PfyfFer  refufa  tout  net  ;  fur  quoi  lie  grandU 
Jprieuré  d'Allemagne  protefta  contre  fon  introduc- 
tion dans  lê  confeil  de  l'ordre,  où  le  bailli  PfyfFef 
prit  fa  place  malgré  eette  proteftation^,  Çcy  ac- 
quit en  peu  d'années  la  réputation  d'une  dçs  meil^ 
leures  têtes  de  ce  tribuqal.. .  ,.  ; . 

Le  bailli  PfyfFer  açtrefla  çri  Oélotre,  Jh^.f4<' 
fes  plaintes  aux  cantons  i-  fuir  cette  conduite  de  J^; 
langue  Allemande  à  ion  égard  ;  ces  républiques 
les  trouvèrent  fi  fondées  5  qu'elles  prirent  l6 
garti.»  par  une  rçfolution  unanime,  d'écritôà 
ce  fujft.au grande  maître  Emanuel  PintO;Xectel 
lettre  datée  du  14  Juillet  17^5  ,  tempHede.  re-j 
préfentations  très- fortes,  fuf  les  procédés df, j[^ 
l^gue  Allçfpande,  à  l'égard  d«  leurs  fu|ets  refpee^* 

tome  VIlL  Hh      ^ 


\j^^2f      Seivice     de  l'ordre 


InfîodHcHon. 


lifsî  &  conquedans  les  termes  les  plus  homièies, 
liîais  dans  le  ton  de  dignité  convenable  à  cecorp 
de  républiques,  puifEince  trcs^rerpec^ablc  à  tou 
égards  i  fit  foïi  etFet  lut  refprit  du  grand-  makri 
&  du  canfeii  de  Tordre  ^  auquel  elle  fut  commis 
niqiiée. 

En  Février  I7î9t  le  b^iilliage  de  Brindebourg 
qui  forme  la  troiûeme  dignité  du  grand  prieur 
d'Allemagne  ,  étant  venu  à  vaquer  »  le  bailli  Pt> 
fer  la  demanda  par  l'on  droit  d'ancienneté  > 
malgré  une  nouvelle  proteiîâtioii  de  la  langue  Al 
lemande  ,  le  grand-maître  Emanuet  Pnito  &  I 
çonrcil  de  l'ordre  ,   adjugèrent  fans  héCter  ai 
'bailli  convcnEucl  &  capituiairc  PfytFerj   le  A\ 
bailliage  de  Brandebourg ,  avec  toutes  le«préroga> 
*'  tivcs  attachées  à  cette  dignité  |  &  cela  par  un  dé- 
cret foie  m  11  el  du  20  Mars  lyf^i  contre  lequel! 
langue  Allemande  protefta  &  interjeta  un  appeM 
la  CDU r  de  Rome,  Le  grand  bailli  Pfy  ffer  ne  joui 
ipas  moins,  dès  la  datedufufdit  décret  de  Pol 
dre  de  St,  Jean  »  de  toutes  les  prérogatives  &  àa 
I titre  de  ia  charge  de  grand  baitli  de  Brandebourgî 
hequel  s'érant  tranfporté  àRome  te  20  Avril  lyî?» 
|CIénieut  Xlïlûtdifcuter  la  prétention  du  grand 
[bailli  Pfyffer  ,  de  même  que  la  bulle  d*Urbai| 
riïl  r  dans  une  congrégation  de  cardinâux^^& 


d'auditeurs  de  Rotte  î  ce  tribunal  ayant  confirmé 
le  décret  du  grand-  nmître  &  da  confdl  de  l'or- 
dre ,  du  lo  Mars  17^9  t  Clément  XIII  y  mit 
le  dernier  fceau,  par  une  fentence  définitive  du 
z  Mars  167}  »  qui  annullait  en  même  tems  indi* 
rcdement ,  &  le  décret  de  1  &36,  du  grand-nt^ 
tre  Varconcellos,  &  la  butle  d'Urbain  VHI. 

Pendant  que  le  grand* bailli  de  Brandebourg 
fe  trouvait  à  Rome  ♦  pour  y  pourfuivre  la  calîa- 
tiondu  décret  &  de  la  bulle  de  1626  ,  la  langue 
allemande  ayant  appris  par  Ton  procureur  à  la 
cour  de  Rome,  que  le  tribunal  chargé  de  ce  pro- 
cès, n'étaic  nullement  porté  en  fa  faveur  ,  voulut 
en  éluder  la  fenteuce  ,  en  portant  cette  aiFjire  au 
confeil  impérial  auHquc.  Pour  cet  effet,  le  cbapi- 
tre  de  Heidershcim  chargea  fon  procureur  à  la 
cour  de  Vienne ,  Jean  Henri  de  Mittelbourg  ,  de 
préfenter  !e  20  Juin  i7S9>  ^^  défunt  empereur 
Franc;oîs  I  »  un  mémoire  &  fupplication  fur  ce 
diiférend«  Jamais  l'orgueil  &  Tenvie,  que  la  plu- 
part des  écrivains  Allemands  n^ont  ceffé,  depuis 
trois  tlecles,  de  manifelïer  à  l'égard  de  la  nation 
SuiiTe ,  n'enfanta  de  produâion  aufFi  remplie  d'a- 
tumofité  contre  les  cantons  &  h  noblefle  Helvéti- 
que ,  que  ce  mémoire  ;  qui  rempli  de  faits  & 
d'ailertioni  abrotumeot  erronéei ,  n'obferve  pa« 

Sh;i 


484        Servici  de-  l'okor« 

Introdnliîon. 


même  envers  une  puillànce  aufli  refpedable  que 
le.  corps  Helvétique ,  les  égards  &  les  bienféance» 
reçues  depuis  deux  fiecles ,  vis  à- vis  du  plus  périr 
corps  .municipal.  Auflî  les  cantons  n'ont  pas  cru 
devoir  honorer  cette.piece  d'aucune  réplique,  ni 
entrer,  en.  difcution  avec  cet  agent  de  la  langue 
allemande,  fur  les  droits  de  leurs  fujets  refpedife, 
con&més  par  deux  décrets  folemnels,  La  dignité 
'de  ces  républiques  ,  fe  trouve  au  furplus  trop 
au  deflus  de  pareilles  aflertions  >  &  trop  bieii  éta- 
blic  depuis  trois  fiecles  auprès  des  puiflances  de 
l'Europe  méridionale ,  pour  craindre  d'en  rece- 
voir ia  moindre  atteinte.  Quant  au  défunt  empe- 
reur, ne  voulant  pas  s'écarter  des  principes  d'é. 
quité  &  de  modération  ,  qui  caradérifercnt  dans 
tous  les  tems  cet  excellent  monarque  >  il  renvoya 
cette  affaire  à  fes  juges  naturels  j  c'eft-à  dire,  au 
grand^maitre  &  au  confcil  de  Tordre  ,  &  en  der- 
nier rtifort  au  S.  Siège  j  devant  lefquels  la  lan- 
gue allemande  parvint,  en  employant  tous  les 
fubterfuges  de  la  chicane  ,  à  faite  traînir.ce 
procès  pendant  quatre  ans. 

On  a  peine  à  imaginer,  qu'à  la  fuite  de  deur 
décrets  auffi  définitifs  que  celui^du  grand  maître 
&  du  confeil  de  l'ordre  du  20  Mars  ifÇ?»  ^® 
même  que  celui  du  St.  Siège  du  z  Août  ij^j  ^ 


DE    Mal  THE.  ,À^t 

Introduction:  * 

la  langue  Allemande  aie  ofé  rfertouvellèr  cetke  cht' 
cane  en  i'^*74,  au  commàn^èxxlf^âc  Fohï:'t/e^ 
œpendaïic  ce  qui  arriva  hrnèmé  atlnéc  à  ÇctiU 
luftre  cô'mpamote ,  quoiqu'il  'eût  exercé^  pendant 
J  I  ans  ,  avec  une  fagacicé  reconnue  1  îa'chafge 
auflî  pénible  qu'importante ,  de  receveur  général 
de  l'ordre  de  St.  Jean  en  Allemagne,  &  qu'il  eût,' 
pendant  cette  geltion  ,  recouvert  à  Tordre ,  und^ 
commariderie  considérable  d'Alfdce,  aliénée  âii' 
commencement  du  fiecle  pafle.  A  la  mort  du  bailli' 
de  Schônav ,  farvenue  en  17^4 ,  &  tfui  en  I7^if 
avait  fuccédé  au  bailli  Pfyffer ,  dans  le  grand  bàit  ' 
liage  de  Brandebourg,  le  commandeur  rfe'Tbtcr 
demanda  ce  bailliage,  en  vertu- de  fon  droit  y*âh-' 
cienneté  \  Âl  lui  fut  contefte  par  le  commandeur 
de  Rink  de  Baldenftein  3  &  la  langue  alleniànde' 
ayant  fait  évoquer  cette  affaire  au  ccfhfeiï  ïmp&i 
fini  ;  Ci  majefté  régnant^fit  eféclarerau  comman«^ 
deur  deForel,  par  le  comte  de  Harrach,  préfi-*^ 
dent  du  confeil  aulique ,  du  11  Juillet  177  jV'î»i' 
Ji  le  commandeur  de  Forel  avait  quelques  priieiu 
fions  j\ir  le  bailliage  de  Brandebourg ,  //  devait  les 
faire  valoir  devant  fa  fnâjejlé  Impériale.  Pour  fo' 
conformer  à  cet  ordre  fuprême  ,  le  commandeur 
de  Forel  fe  rendit  à  Vienne  les  premiers  jours  de 
1776 ,  &  dans  une  audience  qu'il  obtint  le  a8 

Hh  3 


Avril  de  fa  majçllé  Impériale,   a  laquelle  il  m 
'  rhonneur  de  remettre  une  lettre  de  recommanda, 
lion  du   corps  Helvétique.  Ce  monarque  reçut 
xette  lettre  &  les  (iitlicitations  du  commànàtir 
r  de  Forel ,  avec  cet  air  gracieux  qui  lui  gagne  tous 
lies  coeurs  i  mm  il  pcrfifta  dans  la  réfolution  de 
'  faire  difcuter  cette  affaire  d«vani  le  conieil  au  ti- 
que ImpénaL  Lç  commandeur  de  Forel  aunit 
cru  manquer  a  ce  qu'il  devait  i  Ces  fauveraïui 
I  rcrpeftifs ,  de  même  qu'à  Tordre  de  St.  Jeaji , 
compromettant  fa  dignité  &  les  droits  de  ran, 
Ide  l'autre,  s'il  s'ét.ut  fournis  à  plaider  fa  mfc 
j&  celle  des  chevaliers  Suides,  devant  ua  tributïil 
J^ontil  ne  pouvait  reconnaître  la  compétence, 
ans  un  ordre  exprès  du  corps  Helvétique  »&  un 
[autre  du  grand-maitrc  j  de  fàqon  que  le  comraaiv 
deur  de  Forci  faific  le  feul  parti    qui  lui  leftait 
|à  prendre,    d*âbandonnar  la  pour  fuite  de  cetw 
I  liEiire ,  fur  laquelle  ni  le  grand^maître  ^  conjoiii- 
I  tcmcnt  avec  le  confeil  de  l'ordre  *  ni  le  confcil 
[Impérial  aulique  n'ont  encore  décidé.  Le  cora- 
JTOandeur  de  Forel  ayant  quitté  Vieil n e  ,    iradit 
rcomptc  de  toutes  fes  démarches  au  corpi  Helv^ 
1  tique  »  par  un  mémoire  très^détaillé  ;  &  au  grand. 
Imaitre  a^uel  de  l^ordre  de  St.   Jean  ,  François 
Kmanuel  de  Ruhan-Bolduc.  par  une  lettre  df 


I 


DE    M  ALT  H  ^.^  487 

=  1  ^fi35giJ  ■     ! 


Introductmu 


Drcfde,  du  12  Août  1776,  à  laquelle  le  grand* 
m^iitre  répondit  le  i  Oétolnre  1776 ,  de  la  nvanietç 
fuivamc. 

Tris  cher  ^  hiett  ami  religieux  : 

Nous  voyons  avec  peine  que  votre  voyage  à  Viejma 
fia  pas  eu  le  fuccis  que  vousdéfiriez  &  qn^efférait 
le  magnifique  c&rps  Helvétique^  ^  que  fa  nugejli 
Impériale  perfifie  A  vouloir  que  vos  griefs  foicnt 
portés  devant  le  confeil  Impérial  aidique.  Voiu  iCc^ 
vez  pas  cru  devoir  vous  foumettrt  à  ce  tribunal  % 
ni  éluder  ceux  qui ,  jufqu'ki  »  ont  jugé  de  peareiU 
i^as ,  ^  vous  attendez  les  ordres  de  vosfouverains: 
^  de  vos  fupérieurs. 

Nous  ne  pouvons  que  huer  votre  conduite ,  ^, 
renmiveller  nos  ordres  à  notre  miniftre  à  Vienne  ^ 
pour  qu'il  fajfe  de  nouveaux  efforts  ^  afin  d'obtenir 
de  tempereur  régnant  y  le  minu  traitement  qtmfmis 
fon  augufieferei  mais  ^inutilité  de  ceux  qu^on  a 
faits  jufqu^icii  quoique  appuyés  par  le  nofice  deja 
fainteté  ,  ^  par  une  lettre  des  refpeBahles  cantons  » 
nous  laijfe  peu  d'efpoir.  La  circonfiance  de  la  pra^ 
chaîne  tenue  du  chapitre  général  fera  une  occafiotÈ^ 
four  que  l'orbe  ajfemblé  implore  les  bontés  de  fa 
majefié  Impériale ,  tant  fur  ce  point ,  ainfi  que  fur- 
plufieurs  autres  ,  oii  il  parait  qu'on  cherche ,  en  re* 
£(mrant  awc  tribunaux  de  Pepipircyà  fécoumr  toute. 

Hh  4 


4S8       Service  de  l'ordre 


Introduction. 


dépendance  ^  fuhordination.  Sur  ce  ,  nous  prim 
JHeu  ^tt'iV  vous  tienne  enfafainte  Ç5*  JUgue  garit^ 
A  Malthe  ce  1  03obre  1^76.  Rohan. 

Ayant  requ  des  copies  vidimées  de  toutes  lea 
plèbes  originales  de  ce  procès ,  dont  nous  venons 
de  rendre  compte  ,  nous  avons  cru  devoir  infé- 
rer ici  cette  réponfe  littéralement  ,  afin  de  coa- 
vaincre  nos  lecfleurs  ,  par  cette  preuve  évidente, 
d'une  approbation  auffi  marquée  de  fon  altefle 
cmincntiflîme  &  du  confeil  de  Tordre ,  fur  Ie5 
prétentions  &  là  conduite  du  commandeur  de 
Forci  ;  que  nous  aVons  rapporté  au  public  Hel- 
vétique, cette  affaire  dans  fon  véritable  jour,  & 
cela  avec  toute  IMmpaaialitc  annoncée  dans  h 
préface  de  cet  ouvrage. 

En  1777»  '3  mort  du  baron  de  Remching, 
grand-prieur  d'Aflerhagne,  ayant  fait  parvenir  à 
^ette  dignité ,  le  comte  de  Reinach  de  Fouxmai- 
gnc;  grand' bailli  d'Allemagne  &  grand^pricurde 
Pacie,  &  le  grand  bailliage  d'Allemagne  étant 
venu  à  vaquer  par  certe  promotion  ,  le  comman- 
deur de  Forel  fe  préfenta  au  chapitre  de  Hei- 
dersheim ,  pour  y  demander  cette  charge,  en 
vertu  de  fon  droit  d'ancienneté.  Comme  ce  tri- 
|>unal ,  en  première  inftance  ,  fur  les  prétentions 
^s  chev^lie^s  attachés  au  grand  prieuré  d'AUo- 


/ 

.  \ 

D  E   M  A  L  T  H  E.  489 

IntroduQion: 

W     II     "  '     t  I  ■  j^  ■  Il      L  ■  ■    "  I  '  ■'  —' 

niâgiiè,  avait  âcljugé  en  1774,  le  grand  bailliage 
de  Brandebourg  au  commandeur  de  Rink  de  Bal- 
dènileîn,  il  décida  que  la  capacité  du  comman- 
deur de  Forel  de  parvenir  aux  premières  dignités 
â'e  Tordre ,  étant  (Llpcndue  du  çonfeil  Impérial 
àulique  ,  le  grand  bailliage  cl'ÂUfemagniB  était  échu 
au  commandeur^  de  Kink.  Sur-quôi,  le  comman- 
dèur' de  Forel,  qui  n'avait  garde  de  reconnaître 
lé  cjoiiféil  Impérial  aulique  pour  fon  juge  compé- 
tent 1  fe  contenta  de  faire  protefter ,  avec  toutes 
les' fbrrnalités  requifes,  contre  la  nomination  àà 
commandeur  de  Ririk,  &  de  feire  érirégiftrrf 
cette  proceftâtion  dans  les  régîftrès  du  chapitre 
de  ïieidersheim  ,  ainfl  qu'à  Malthe  dans  ceux  da 
confeîl  de  Tordre.  Sur  quoi ,  le  grand- maître  ^ 
qui  n'avait  pas  ptiis'  àjiprouve ,  dans  WtCè  occa- 
fion,  la  con^dite  du  chapitre  de  Heî'dersheim 
qu'en  1774,  ^  qui  croyait  les  droits  du  com^ 
m^rideur  de  Forel  au  grand  bailliage  d'Allemâ- 
gnè ,  mlepx  fondés  que  ceux  dii  commandeur  dé 
Rink  j  refufa  nettement  à  ce  dernier  dé  fcbnfirmer 
fd  nomination  de  grand- bailli  d'Allemagne ,  &  de 
le  reconnaître  en  cette  qualité,  jufqto*à  ceque 
cette  afFdire  eut  été  décidée  définitivement  &  en 
dernier  r effort ,  par  fes  jujges  compétens  &  na- 
turels. 


^90      $£RyicB  bs  l'ordue 

ItttroduSion. 

Cette  déciiion  du  grand,  maicre»  motivée  fur 
réquité  la  plus  fcrupuleufe ,  déconcerta  abfbia- 
ment  les  projets  du  chapitre  de  Heidersheim  f 
contre  les  chevaliers  Suifles ,  &  n'ofanc  iecouer 
toute  dépendance  à  Tégard  de  fon  fupérieur,  » 
tribunal  fut  réduit  à  prier  le  grand  maître  &  le 
confcil  de  l'ordre ,  au  nom  du  commandeur  de 
Jlink»  de  faire  avancer  par  le  tréfor  de  Tordre, 
les  Tommes  &  les  provifions  néceflaires ,  pour 
tenir  l'auberge  de  la  langue  Allemande  à  Maltiie, 
qui  efl;  une  des  fondions  attachées  i  la  dignité 
de  grand  bailli  d' Allemagne»  lefquelles  fommei 
^  provifipns  feraient  rembourfées  par  celui  dei 
deux  prétendans,  qui  obtiendrait  cette  dignité. 
Le  commandeur  de  Rink  offrant  de  fe  charger  de 
l'adminiftration  de  la  dite  auberge ,  &  d'en  rendre 
cjompte  au  commandeur  de  Forel ,  fi  la  décifioa 
définitive  de  leurs  prétentions  réciproques  lui 
était  favorable.  Le  commandeur  de  Forel  ayant 
acquiefcé  à  cet  arrangement  provifionnel,  il  fut 
agréé  par  le  grand-maitre  &  le  confeil  de  Tordre^ 
&  fubnna  fur  ce  pied  jufqu'au  milieu  de  Juillet 
1786»  que  la  mort  du  bailli  de  Forel  termina  ce 
célèbre  procès. 


DE  MaltheJ  '4S(l 

CHAPITRE    II. 

Grand- prieur  d'Allemagne  ,  grands- 
baillis  d'Allemagne  &;  de  Brande- 
bourg, commandeurs  &  Goqimaa< 
deurs  francs -chapelains. 

SECTION     L 

Grand- PRIEUR   d'Allbmagne. 


Le  grand  prieuré  d'Allemagne  fut  établi  en 
1251  î  Henri,  comte  de  Toggenbourg»  fMtle  pre- 
mier qui  fut  revêtu  de  cette  dignité ,  à  laquelle 
Pempereur  Charles- quint  attacha  celle  de  prince 
du  St.  Empire  en  1 546 ,  fous  le  grand  prieuré 
de  Georges  de  Schilling. 

François  de  Sonnenberg  de  nucerne,  nâqqit 
en  1608  \  entra  en  i6zf ,  au  fervice  de  France  » 
comme  cadet  dans  le  régiment  des  gardes  Suiâ*e8» 
compagnie  de  Gttldlin^  &  en  i6jo  ,  dans  Tordra 
de  Malthe  ;  fit  fes  caravannes  fur  les  galères  d^ 
la  religion  en  \6}0%  en  16^2  &  en  1633;  de* 
vint  en  16  j  i ,  lieutenant  aux  gardes  Suiifes ,  dans 
la  compagnie  que  (on  frère  aioé  venait  d'obtenir» 


492        Servi CB  de  l'oriAle 


Sert.  L  Grand-prieur  et  Allemagne. 

Chevalier  profes  en  163 6. Commandeur  de  Wefel 
^  de  Borken  en  1^39 ,  ihquilta  la  même  année  fê 
fer^içe  de  France ,.  pour  fe  vouer  uniquement  à 
celui  de  Tordre  ;  fit  plufieurs  campagnes  fur  mec 
&  différentes  pfifès  pendant  ce  tems-Ià  ,  entr'au- 
trcs  celle  d'unvaîtféau  de  guerre  Tara,  dont  il 
s'empara  en  1644,  à  la  fuite  d'un  combat  très- 
fanglant ,  &  dont  il  envoya  (^vec  Tagrément  du 
grand  maître  )  le  pavillon  à  Tarfenal  de  Luceme. 
Cette  belle  aâion  valut  en  164^9  au  comman- 
deur de  Sonnenberg  ,  la  cotnmanderie  de  Villin- 
gen,  qu'il  échangea  en  1648,  contre  celle  de 
Hbhenreîn  &  Reyden.  Grand-bailli  d'Allemagne 
eh  i6fO,  ilobtint  la  même  année  la  comman- 
derie  de  Leuggeren.  Grand  prieur  de  Hongrie  cri 
l6ff  ;  il  fit  différentes  campagnes  en  Candie} 
commanda  a  deux  reprifes  les  lecours  que  l'or 
dre  de  Malthe  envoya  dans  cette  place  afliégéei 
si  acquit  beaUc6iip  de  gloire  dans  ces  deux  expé- 
ditbins.  Grand-priéur  d'Allemagne  &  prince  àî 
Pcmpiré  le'  14  Avril  1682.  Mort  à  Leuggeren  le 
10  Oélobrè  i6Sf.  li  était  dans  la  plus  haute  fa« 
Veur  auprès  de  remi>ereur  Léopold. 


T)E  Malthr  4^31 

lin        1 1  II  I  nni^ 

SECTION    IL 

Grands-baillis   d'Allemagne. 


(  I.  ) 
Nicolas  de  Flekenftcin ,  de  Lticerne.  (  Voyéi 
fur  fa  famille  ,  rinfrodudliori.  )  Naquit  en  i  çég  ; 
fut  reçu  chevalier  îde  Malthè  en  1^84;  fit  fcs 
caravannes  les  Gx  années  fuîvarites  j  fut  requ  che- 
valier profès  en  15*90,-  commandeur  de  Haflelc; 
Bruchfal  &  Weiflenbourgen  1606  5  fit  plufieufs 
campagnes  fur  les  ifcadres  de  la  religion ,  dans 
Icfquelles  il  fe  diftingua  par  fes  exploits.  BaiHi  cori- 
ventuel  &  membre:du  confeil  dé  iWdré  en  1609, 
grand  prieurde  Dacie,  grand. batîli  d^ Allemagne 
&  premier  pilier  de  la  langue  Allemande  à  Mal- 
thè en  t6i  I.  Il  mourut  en  162$  ;  &  malgré  Tin» 
jufte  pafle. droit  que  Tanimofité  du  chapitre  de 
.  Heidersheim  lui  fit  effuyer ,  décrite  dans  Tintro- 
duûion,  le  grand-bailli  de  Flekenftein  nVn  fut 
pas  moins  extrêniement  regretté  du  confeil  de 
Tordre  ,  dont  il  était  une  des  meilleures  têtes. 

Nous  avons  rendu  compte  dans  PintrodudUon, 
du  procès  élevé  en  1777 ,  au  fujet  de  cette  charge, 
entre  les  baillis  de  Forel  &  de  Rink ,  terminé  par 
la  mort  du  premier  en  Juillet  1786. 

(i.  ) 

'    Ignape  Balthafar,  baron  de  Rjnk  âe  Baldenfi 


,^p|      Serti  CI  de  l'ordre 


Seiiion  IL 


tem ,  iflb  d'une  très-aocienne  famille  noble  àa 
pays  des  Grifons  ,  tranfplantée  en  i  f^i  »  ddiis  le 
comte  de  Toggenbourg  ^  &  établie  depuis  1608^^ 
daus  révêché  de  Bâle^  qui  a  eu  deux  éirèqm 
choiGi  dans  (on  fein ,  dont  le  dernier  Georges  J 
feph  Guillaume,  qui  pofTi^^lj^t  évèché  depuii 
le  2 2  Janvier  1744  au  ij  Septembre  1762^  était 
Irercainé  d'Ignace  Balthafar ,  qui  naquit  en  17101^ 
prit  la  croit  de  Tordre  en  1716,  fe  rendit  ^^Ê 
IZJZ  à  Mahhe ,  où  il  6t  Tes  caravannes  jufqu'eii 
l^jS»  &  fes  vœux  ea  1740*  commandeur 
Leuggeren  en  t^jj  î  receveur  général  du  gram 
prieuré  d'Allemagne  depuis  1764  jufquVn  177 
que  le  chapitre  de  Heidersheim  mu  le  comman- 
deur de  Ruik  en  potTeffion  du  bailliage  de  Bran» 
debourg,  malgré  les  oppolltions  du  commandeur 
de  ForeL  Le  bailli  de  Rink  obtint  en  1777»  ^^  . 
même  chapitre  j  le  grand  bailliage  d'Aileniagiief 
malgré  de  nouvelles  protettations  du  commandeur 
dsForel  »  &  malgré  même  le  refus  du  grand- maU 
tre  &  du  confeil  de  Tordre,  de  conBrmer  la  nu-  - 
mination  du  chapitre  de  Heidersheim  i  il  jouit 
néanmoins  de  cette  féconde  dignité  de  Tordreen 
Allemagne, par  un  arrangement  provifiontiel  aveè 
le  commandeur  de  Forci,  agréé  par  le  grand. 
^Ure  &  le^confeil  de  Tordre»  fur  la  réquiHcion 


taie 

74H 


y 


DB  MalthbT"  49f 


Grands-baillis  et  Allemagne. 


idu  chapitre  de  Heidersheicn,  depuis  1777  jud 
quVn  Juillec  178^,  que  la  mort  du  bailli  dé 
Forel  mit  le  commandeur  de  Rink  en  poiTeflioit 
pléniere  du  grand^bailHage  d'Allemagne,  qui  vit 
depuis  quelques  années  à  Strasbourg. 


SECTION     ni. 

Grânos-baillis  de  Branoebourq. 


(  «•  ) 

François  Louis  Pfyffer ,  feigneur  d'Altlshofen, 
de  Lucerne ,  &  iflu  d'une  ancienne  famille  noble 
de  cette  ville  ;  naquit  en  1700  ;  enfeigne  dans 
la  garde  Suifle  du  pape  en  1716,  prit  la  croit 
de  Malthe  fur  la  fin  de  cette  année ,  &  fit  fes 
caravannes  (ur  les  efcadres  de  Tordre,  depuis 
1718  jufqu'en  Novembre  1724$  fut  reçu  le  if 
Novembre  de  cette  année,  chevaliec  profès  à 
Malcho ,  &  commandeur  de  Wurzbourg  en  17415 
étant  devenu  dans  cet  intervalle  ,  fous- lieutenant 
de  la  garde  Suiâfe  du  pape  en  1720^  lieutenant 
en  1724 ,  &  capitaine  colonel  de  cette  troupe 
en  1727  i  il  réfigna  cette  charge  le  10  Mars 
I7f 4 ,  &  fe  rendit  k  is  Avril  de  1^  opième  art» 


49(S       Sertiçê  de    l'ordUë 


Seêiion  IIL 


née  ,  à  Malthe ,  afin  de  s'y  vouer  uniquement 
au  bien  de  Tordre  >  il  fut  créé  le  24  Juin  de 
cette  année,  bailli  conventuel,  &  capitulaircj 
&  membre  du  confeil  de  Tordre,  malgré  les 
oppoûtions  du  chapitre  de  Heidersheiro^  \À 
bailli  PfyfFer  ayant  rempli  les  fondions  "de  cette 
place  pendant  quinze  ini',  âVec  uiie  capacité 
&  un  défintérefTement  qui  lui  acquirent  la  confi- 
dération  du  grand*maître  &  des  piliers  de  l'or- 
dre  5  il  obtînt  le  î20  Mars  ty5'9  ,  la  plâde  de 
grandbailli  de  Brandebourg',  ttiaJgfé  de  nouvel- 
les oppoûtions  de  la  part  du  chapitre  de  Hei- 
dersheim ,  defquelles  nous  avons  rendu  compt» 
dans  Tintrodudlion.  Le  pape  Clément  XlIIcon- 
£rma  le  2  Mars  176^  ,  par  une  £emence  défini- 
tive, cette  dernière  nomination  du  grand- bailU 
Pfyffer  ,  qui  mourut  le  7  Juin  I771  à  Malthe, 
après  avoir  rempli  fes  diverfes  places  avec  un< 
approbation,  générale ,  ayant  eu  plus  d'une  fois 
Dcaucoup  d'influence  fur  les  délibérations  du 
confeil  de  Tordre* 

(  à.  ) 

François  Nicolas  de  Grifet  de  Forci ,  de  Fri- 

bourg,  &  iflu  d'une  famille  de  la  plus  ancienne 

noblefle  de  cette  ville  ,  où  elle  eft  établie  depuis 

plus  de  trois  Ihcles ,  ayant  ooffedé  depuis  1410, 

diverfo 


6  E  Malïîî  è.  497 

Grands-baillis  de  Brandebourg. 

diverfes  terres  &  fiefs  nobJes  aux  environs  de 
Fribourg.  La  famille  de  Forel  n'ayant  eu  d'ail. 
leurs,  dans  tous  les  tems  que  des  alliances  noblei 
&  illuftres  9  devait  fe  trouver  d'autant  plus  à  Tabri 
^es  chicanes  du  chapitre  de  Heidersheim.  Fran- 
çois Nicolas  naquit  en  1704,  prit  la  croix  d^ 
l'ordre  en  172Ô,  fit  fix  caravannesfurles  efcadre^ 
de  la  religion ,  fut  reçu  chevalier  profès  en  17 J I^ 
&  continuant  à  fe  (ignaler  contre  les  Barbaref- 
ques,  le  chevalier  de  Forel  obtint  en  1741 ,  le 
commandement  d'unegakre3.diflindion  très-rare 
pour  un  fimple  chevalier  ,  qu'il  juftifia  dans  de 
nouvelles  courfes  ,  où  il  manifefta  contre  les  pi^ 
xates  ennemis  de  l'ordre ,  autant  de  bravoure  qu(9 
de  capacité }  ce  qui  lui  valut  en  1746,  les  com« 
manderies  de  Sulz ,  Haffelt ,  MuUhaufen  &  CoU 
mar.  Le  roi  de  Pologne ,  Frédéric  Augufte  III, 
choifît  »  fur  la  recommandation  du  père  de  Boc^ 
card  fon  confeiTeur,  le  commandeur  de  Forel  pouf 
gouverneur  du  prince  Xavier  de  Saxe^  fécond  file 
.de  famajeftéPolonaife.  Ayant  rempli  cette  place 
durant  (îx  ans ,  au  gré  de  leurs  majeftés  «  le  con). 
jnandeur  de  Forel  en  obtint  en  I7S^  »  une  pen« 
,iion  de  retraite  avec  un  brevet  honorable  ,  & 
^devint  la  même  année  receveur  général  de  Tordre 
en  AUemagne.jLe  cçmmandeur  de  Forel  s'acquitta 
Tom  VUU  ïl 


498       Servi  es  o»  l'oiLdrb 

I  I     lUI 


Se3io7i  II I. 


pendant  omt  années  de  cette  charge  auffi  lucrative 
qu'honorable ,  avec  l'approbation  la  plus  marquée 
du  confeil  de  Tordre  ,  &  même  avec  celledu  cha- 
pitre de  Heidersheim ,  dont  il  reçut  divers  témoi- 
gnages ,  qui  en  forment  des  preuves  évidentes; 
ayant  recouvert  à  Tordre  pendant  {a  geftion  »  une 
commanderie  confidérable  dans  la  Thuringuet 
nommée  ^eifTenfée  ,  aliénée  depuis  12;  ans, 
de  même  que  beaucoup  de  refponfîons  arriérées. 
Choifi  en  1764»  par  le  prince  Xavier  de  Saxe, 
devenu  comte  de  Luface  &  régent  de  cet éieâo^ 
rat ,  pour  être  gouverneur  de  Frédéric  Auguftc 
IV ,  élefteur  de  Saxe,  encore  mineur,  le  cothman^ 
deur  de  Forel  demanda  fa  démiffion  à  Tordrelde 
fa  charge  de  receveur  général  en  Allemagne,  qu'il 
requt  du  iconfeil  de  Tordre ,  avec  le  brevet  le  plus 
honorable.  Devenu  en  1765*,  grand  maréchal  Je 
la  cour  de  Saxe ,  en  confervant  (a  place  de  goD- 
verncur  du  jeune  éleéleur ,  M.  de  Forel  remplit 
ces  deux  charges  importantes  ,^  briguées  en  vais 
par  les  premiers  feigneurs  de  cette  cour  »  au  gié 
du  régent  &  du  jeune  électeur  ;  lequel  étant  (l^ 
venu  majeur  le  18  Septembre  17^8  ,  créa  M.  it 
Forel  un  de  fes  miniftres  d'état  &  du  eabinec, 
qui  dirigent  depuis  lors  les  difFérens  départemens 
d'adminiftration  de  cet  éleélout.  Four  vaques 


De  Malt  Ht»  499 

Grands-baillis  de  Brandebourg. 

d'aucanc  mieux  aux  fonâions  de  fon  minifterei 
M.  de  Forel  fe  démh  le  même  jour  de  fa  charge 
de  grand  maréchal  de  la  cour  de  Saxe  \  &  mourut 
le  6  Septembre  17865  à  Tâgede  gz  ans,  avecU 
téputacion  d^un  miniftre  laborieux  ^  intégré  & 
éclairé.  Ayant  rendu  compte  dans  l'introduâion  1 
des  démêlés  du  commandeur  de  Forel ,  avec  la 
langue  allemande ,  au  fujet  du  bailliage  de  Brati^ 
debourg  &  du  bailliage  d'Allemagne  ,  nous  ajou- 
terons feulemetlt  ici  ;  que  le  grand  maitré  de 
Rohail  &  le  cbnfeil  de  l'ordre^  défapptouvant  hau- 
tement les  chicanes  fufcitées  par  le  chapitre  do 
îleidersheitH ,  au  comttiaodeur  de  Forel ,  crut 
devoir  l'en  dédommager  en  1777,  en  le  nom- 
hiant  provifionnellenient  grand-bafili  de  Brande* 
bourg  ,  en  attendant  la  déciôon  de  fon  procès 
avec  le^grahd*>bàilli  de  kink ,  au  fujet  du  grand 
bailliage  d'Allenlagne  $  le  tout  thalgré  les  protef- 
tations  du  dit  chapitré,  qui  venait  de  mettre  t^raii- 
^ois  Henri ,  barotl  de  Trùchlefs  &  commandeur 
de  fîohenrein  &   Rheiden  ^  en   poiTeffion    du 
bailliage  de  Brandebourg  &  de  fes  hohdrifiquesi 
de  foirtè   que  le  gitand  bailli  de  Fotel  n^éut  dd 
éette  nomination,  que  les  honoraires,  avec  uti 
'  décret  de  Tordre  j  qui  lui  reridait  toute  la  jufticô 
ipoiSblé.  La  noblefle  Helvét^énhe  catholique  doit 


foô       Service  d*   l'ordre 


Sect.  111.  Grands-baillis  de  Brvmdebmg. 

JH> I  I  ■  Il      •  I      II  ■     f    -  •    -T        •     ■  -Pf 

révérer  dans  cous  les  cems-,  la  mémoire  de  cet 
iltuftre  compatriote  ,  vengeur  de  (es  droits  contre 
la  langue  Allemande  s  toutes  (es  démarches  ne 
tendant  qu'à  ce  bue ,  ks  bienfaits  confidérables 
de  réieâeur  de  Saxe  ,  joints  aux  revenus  de  fei 
commanderies  ,  mettarit  de^juis  long-  temsM.  dé 
Forel  dans  le  cas  de  fe  pafler  de  ceux  du  grand 
bailliage  d'Allemagne. 


SECTION     IV. 

C  O  M  M  A  îî  D  E  TJ  R  s. 


(  I.  ) 

Christophe  ,  baron  de  W^aldner ,  de  Bâle,  & 
iflu  d'une  très  •  ancienne  &miil«  noble  de  cette 
ville  ,  dont  nous  avons  rendu  compte  dans  Is 
fixieme  volume ,  (lieutenans  généraux  ,  art.  J}i) 
naquit  en  1468  ,  entra  dans  Tordre  de  S.  Jean  en 
1484  9  fe  rendit  en  i486  à  Tisleî  de  Rhodes,  où 
il  fît  fes  caravaniies  les  quatre  années  fuivantes^ 
&  y  fut  reçu  chevalier  profès  en  1490.  Comman- 
deur de  Sulz  ,  HaiTelt  y  Mùllhaufen  &  Colmar  en 
1516»  après  avoir  feryi  pendant  trente  années 
avec  une  diftinâion  rarQ  fur  les  efcâdres  de  la 
religion»  il  fe.  rendit  en  1^2,1  ^  i  'Rhodes  ,  i  1^ 


DE   MaLTHB.  foi 


Se&ion  IF.  Commandeurs. 


première  cicacion  du  gmné|  naître  de  Tlsle*  Adam» 
après  avpk  ramafle  des  fommes  confidéi^bles  & 
rafletnbté  beaucoup  de  chevaliers  Allemands,  avec 
Içfquels  il  vola  au  fécours  de  Tordre.  Mis  par  le 
grand^mattire  à  la  tête  de  la  langue  allemande ,  & 
chargé  de  la  défenfe  du  quartier  attenant  au  baC 
tion  d'Angleterre,  le  commandeur  de  Waldner  ft^ 
couvrit  de  gloire  pendant  le  fameux  fiége  de 
Rhodes,  dont  nous  avons  parlé  dans  Tintroduc 
tion.  Le  17  Septembre,  le  grand- vifir  Muftapha 
livra  un  afTaut  furieux  à  ce  quartier ,  après  que  le 
bâcha  Achmet  eût  prefque  renverfé  &  ruiné  par 
une  mine,  le  baftion  d'Angleterre  ;  déjà  le  grand- 
viHr  était  parvenu  à  fe  loger  fur  la  brèche  à  la  tète 
d'environ  12  mille  Turcs ,  lorfque  dans  œ  péril 
imminent ,  le  commandeur  de  Waldner  accourut 
avec  les  chevaliers  Allemands,  &.  Iç  commandeur 
deBouk  avec  les  chevaliers  Anglais,  &  firent 
conjointement  une  fi  furieufe  charge,  qu'ils  con-? 
traignirent  les  infidèles  à  reculer.  Le  grand- maître 
venant ^^  (avec  le  grand-prieur  de  S.  Gilles,  une 
foule  de  chevaliers  &  un  gros  corps  de  troupes 
d'éUte  ,)  au  bout  d'une  demi  heure  ,  au  fécours 
des  commandeurs  de  Waldner  &  de  Bouk ,  ils 
firent  à  forces  réunies  un  carnage  aifireux  dès 
Turcs  >. que. le  grand» vilk  ramena  fur  la  brèche  à) 


Scaion  ÏF, 


quatre  reptifeSt  &  qui  ne  fe  retirèrent  qu^api es 
cinq  heures  d'une  mêlée  très-fangtantc,  qui  leur 
eoûta  plus  de  foco  hommes.  Le  commandeur  de 
^^aîdner,  d'une  taille  gigantefque  &  d'une fofc« 
de  corps  furnaturelle ,  toujours  fur  la  brèche  danf 
le  premier  rang  &  armé  d'une  pcrtuiranne,  tuani; 
&  renverfant  tout  ce  qui  fe  préfentait  à  lui,  ni 
voulut  famais  quitter  Ton  pofte»  quoique  cou veit! 
de  bleflure^.  En6n ,  après  avoir  vu  périr  à  fc 
côtés  le  commandeur  de  Bouk  i  de    même  qu9 
la  plupart  des  chevaliers  Anglais  &  Aliemands  i 
le  commandeur  de  Waldner  recevant  une  arque»! 
bufade  dans  U  tète,  expira  quelques  inftans  aprèsj 
]a  fin  de  ce  furieux  combat ,  avec  la  conrolaiioi 
de  voir  encore  Rhodes  fauvée, 

(».  ) 

-  Jean  Lmjis ,  baron  de  Rott  de  Bernaa ,  ifli 
d*une  très  -  ancienne  famille  noble  du  cantoi 
éVij  î  naquit  en  i  f  ^7  ,  prit  la  croir  de  Tord 
en  ifSf  *  fe  rendit  en  i^g?  à  Malthe ,  où  il  fii 
cetteinnée  &  les  trois  fui  vantes  fescaravannes  fu 
les  galères  de  la  religion  ,  fut  reçu  chevaHcr  profè 
en  îf9i  ,  obtint  la  commanderie  de  Lewggerett 
en  \6q\  t  &  le  commandement  d'une  galère  eii^J 
1607  î  fit  en  cette  qualité  piufieurs  carapagnct™ 
fur  mer  avec  beaucoup  de  diftmction  contre  le* 


ruifl 
fèifl 


DE   MaLTHE.  fOJ 


Commandeurs. 


Barbarefques  9  &  diverfes  prifes  fur  eux  ^  more 
en  i52f. 

(  5.  ) 

Chrtftophe ,  baron  de  Tfchudî  ,  feigneur  de 
Wafferfteh ,  dans  Icjcomté  de|Baden  5  né  dans  le 
canton  de  Glarus  catholiqueîen  ifyi  ;  il  prit  la 
croix  de  l'ordre  en  iç8f ,  &  la  même  année  en- 
feigne  au  régiment  de  Gallaty ,  dans  la  compagnie 
de  fon  père ,  Egide ,  baron  de  Tfchudi ,  levée  en 
^  fS?»  pour  le  fervice  de  Henri  III,  &  licenciée  en 
1  $"89.^  Il fe  rendit  en  1 5*90  à  Malthe,  où  il  fit  fes 
caravannes  jufqu'en  i f9^,  enconfacrant  tons  fes 
momens  de  loifir  aux  études,  dans  lerquellesil 
fit  des  progrès  étonnans  jufqu'en  1599 ,  fans  né- 
gliger  néanmoins  aucune  des  occaHons ,  qui  s'of- 
frirent dans  cet  intervalle ,  de  fe  diftinguer  dans 
diverfes  courfes  fur  les  galères  de  la  religion  » 
ayant  été  reçu  chevalier  profès  en  i  f  97  ;  il  entra 
en  1600 ,  au  fervice  d'Efpagne,  dans  le  régimene 
de  Jean  Gafpard  Luflî ,  du  canton  d'Underwal- 
den,  en  qualité  de  lieutenant  >  obtint  çn  1603, 
une  compagnie  dans  ce  régiment,  qui  fut  licencié 
en  1604;  comma^ideur  de  Hall  en  Suabe ,  fur  la 
£n  de  1608^  grand  »  maître  de  la  cour  de  Jean 
Gottfried,  évêque  de  Bamberg  ,  en  i6|j  ,  il  fit 
avec  ce  prélat  en  161 7 ,  un  voyage  à  Rome  »  ^ 

Ii4 


f04         SeIVICÉ    DB    t*OIlDKï 

SeSion  IF, 

iDouruc  en  1629  s  il  poflTédaic  une  érudition  im* 
menfe ,  (avait  à  fond  la  plupart  des  langues  mor- 
tes &  vifances. 

(4.) 

Hans  Jaqasft  ,  baron  de  Breiten-Lândeiibergs 
iflu  d'une  famille  de  la  plus  ancienne  nobleflê  HeL 
vétîenne  ,  donc  Torigine  fe  perd  dans  le  dixième 
fiecle ,  &  dont  nous  avons  parlé  dans  le  yolnma 
précédent ,  (fervice  de  la  maifon  cfAutriehe,  offi- 
ciers illuftres  •  article  i  ;  )  naquit  en  ijjs  »  P^^ 
la  croix  de  Tordre  en  I  f  93  ,  fe  rendit  à  Malche 
en  I  f  97 ,  6t  cette  année  &  les  trois  fuivantes  (es 
caravannes  fur  les  galères  de  la  religion,  ayant  été 
reçu  chevalier  proFès  en  1598  i  commandeur  de 
Su)z  &  de  Colmar  en  1 614,  &  mort  en  i6;o.  Le 
commandeur  baron  de  Breiten-Landenberg  avait 
un  frère  aîné,  chanoine  deSalzbourg,  d'Aichf- 
tett  &  d'Augsbourg;  preuve  inconteftable  de 
Tancienne  noblefle  de  cette  illuflxe  famille,  qui 
était  en  grande  faveur  auprès  de  l'empereur  Ro- 
dolphe  IL 

(  f.  ) 

Joachim  Frédéric  ,  baron  de  Réroldinguen  ] 

iffu  d'une  ancienne  famille  noble  du  dianton  tfUry; 

Éiâquit  en  x€\% ,  prit  en  16J4  la  croix  de  Tordre; 

fotTcçu  chevalier  proSs  en  t6^o,  dans  Hntef- 


deMalthr  fOÇ 

^1        iKste  '  ■ 


Commandeurs. 


valle  de  (îx  caravannes  qu'il  6t  fur  les  galères  de 
ia  religion;  obtint  en  1^48  »  la  commanderie  d'U- 
beriinguen ,  hors  de  Ton  rang  &  en  récompenft 
des  prodiges  de  valeur  «  qu'il  fit  en  1647,  àTai;- 
taque  &  à  la  prife  d'un  de  ces  grands  vaifleauit 
Turcs ,  nommés  Sultanes.  Le  commandeur  ba^ 
ton  de  Béroldingucn  continuant  à  fe  diftinguec 
au  fîége  de  Candie,  fut  tué  le  20  Novembre 
ii5^o,  en  commandant  un  polie  avancé  de  cette 
place  afliégée  ,,  après  avoir  foutenu  à  la  tète  de 
4fO  hommes»  un  aflaut  de  quelques  heures t 
contre  plufieurs  milliers  de  Turcs. 
(  6.  ) 
Jean  Frédéric ,  baron  de  Rédîng  de  Biberregg,. 
ilTu  d'une  ancienne  famille  noble  du  canton  de 
Schvreiz;  naquit  en  1620  »  entra  ren  16 j^  dans 
Tordre  de  Malthe  ,  fit  profeflîon  en  164$" ,  wptè$ 
avoir  fait  cinq  caravannes  fur  les  galères  de  la  reli* 
gion  ;  commandeur  de  S.  Jean  de  Baie  &  de 
Rhinfelden  en  165*8  ,  il  fit  en  1661  ,  &  fous  le 
grand* prieur  de  Sonnenberg,  une  campagne  en 
Candie,  dans  laquelle  il  fe  diftingua  beaucoup 
en  divers  combats ,  &  mourut  en  KSff. 

c  7.  ) 

^   Jean  Jofeph ,  baron  de  Béroldinguen  ,  du  cati2 
ttm  d'Ury  5  nâquk  en  i62^  ,;prit  h  crôir  de  for- 


^o6       Sbrticb  de  l'ordre 

■iiii      I  inr 

SeSion  IF. 

dce  en  1641,  fe  rendit  en  1644  à  Maithe,  fit 
cinq  caravannes  fur  les  galères  de  la  religion,  ayant 
été  reçu  dai)s  cet  intervalle  chevalier  profès  en 
1647;  commandeur  de  Wurzbourg  en  16605 
il  leva  en  16^4,  dans  les  cantons  catholiques 
pour  le  fervice  d'Efpagne ,  un  régiment  Suifle,  i 
la  tète  duquel  il  fe  diftingua  dans  la  guerre  du 
Portugal,  &  qui  fut  licencié  en  166%.  Lecom- 
mandeur  &  colonel  baron  de  Béroldinguen,  mou- 
rut en  1670. 

(  8.  ) 
François  Ajphonfe  de  Tanner  ,  iflu  d'une  an- 
cienne famille  noble  du  canton  d'Ury;  naquit  en 
l6jo ,  prit  la  croix  de  l'ordre  en  1647 ,  fe  ren- 
dit en  1648  à  Maithe,  où  il  fut  reçu  la  même 
année  chevalier  profès,  fit  cinq  caravannes  fur  les 
galères  de  la  religion  ;  lieutenant  de  la  compa- 
gnie des  gardes  Suiifes  du  légat  de  Ravenne  en 
J654  \  il  follicita  en  l66j  ,  la  commanderie  da 
Tobel ,  qui  lui  revenait  par  fon  droit  d'ancien- 
neté, elTuya  beaucoup  de  difBcultés  à  ce  fujet  de 
la  part  du  dhapitre  de  Heidersheim ,  comme  on 
Ta  vu  dans  rintrodudion,  &  figna  le  8  Mai  l66f, 
avec  le  dit  chapitre  une  tranfadion  ,  par  laquelle 
le  chevalier  de  Tanner  fut  nommé  coadjuteurde 
la  commanderie  de  Wurzbourg ,  en  abandonnant 


DE  Malthr  f07 


Commandeurs. 


Tes  prétentions  fur  celle  au  Tobei.  Lei  comman- 
deur de  Tanner  jouit  en  1670 ,  de  la  comroan* 
derie  de  \iC^urzbourg ,  à  la  mort  du  commandeur 
&  colonel,  b^ron  de  Béroldingucn  ;  devint  en 
l^TX^  capitaine  de  la  garde  SuiiTe  du  légat  d« 
Kavenne ,  &  mourut  en  1 690. 

(9.) 

Jean ,  baron  de  RoU  &  d'Emmenholz ,  de 
Soleure ,  &  iiTu  d'une  très-  ancienne  famille  noble 
de  cette  ville;  naquit  en  1640;  prit  la  croix 
de  l'ordre  en  i6f 6  j  fe  rendit  à  Malthe  en  16605 
;£t  pluHeurs  caravannes  &  campagnes  en  Candie, 
-  dans  lefquelles.  il  fe  diftinguai  fiit  requ  chevalier 
profès  en  1667.  Commandeur  de  Hohenrein  & 
'PLhciden  en  i68ç  ,  il  échangea  en  1690,  ces  deux 
commanderies  contre  celle  de  St.  Jean  de  Bâle» 
.d'Arlesheim  &  de  Bux.  Receveur  général  du  grand 
.prieuré  d'Allemagne  en  16945  remplit  les  fonc- 
tions de  cette  place  durant  quinze  ans,  avec 
Tapprbbation   du   chapitre   de  Heidersheim  5  ii 
réfigna   cette  charge  en  1709,   &  mourut  en 
1718, 

(  10.  > 

Urs  Henri ,  baron  de  Roll  &  |d'Emmenholz  l  - 
neveu  à  la  mode  du  précédent ,  était  de  Soleure  5 
jUaqwii;  en  i66oiprit  l^cxoxx  dçTordrcen  1678; 


•foS      Service  de  l^orbke 

ji  I        tnip       !■■■!  I 


.  SeSwn  JK 


Je  rendit  à  Malthe  en  i  ^82  ;  fe  trouva  penchm 
fes  caravanne^  à.  divers  combats  contre  les  Bar- 
barefques  »  où  il  fe  diftîngua  beaucoup  ;  fut  reçu 
chevalier  profès  en  1 684»  commandeur  deHohto- 
jrein  &  Rheidea  en  16961  mort  en  1714. 

(II.) 

Jean  Léonce ,  baron  de  RoU  &  d'Emmenholz» 
'èc  Soleure,  &  frère  cadet  du  précédent  >  naquit 
ett  1667,  prit  la  croix  de  l'ordre  en  1^82,  fe 
rendit  la  même  année»  avec  fan  frère  aîné,  à 
;Makhe ,  en  £d(ànt  avec  lui  fes  caravannes  &  fà 
.profeifion.  Commandeur  de  Hemmendorf  &de 
Bux  en  1698,  &  mort  en  1729. 

(  l^.  ) 

François  Chriftophe  Ignace ,  comte  de  Thum 

r&  de  Valfaflina  ,  fils  du  comte  Jofeph  Léger 

de  Thurn  &  de  Valfaffina ,  feigneur  de  Wartcgg» 

Bichwyl ,  Eppenberg  &  Biefelbach  ,  âefis  noblei 

relevant  de  Févèque  de  Confiance  &  du  prince 

abbé  de  St.  Gall ,  &  grand  -  baillif  de  Tévèqui 

de  Confiance  à  Keifersftuhl.    La   famille  des 

barons  de    Thurn  établie   depuis    IJ72,    en 

SuilTe,  &  y  poâedant,  outre  les  fiefs  nobles  cités 

rCt  *  deifus ,  la  charge  de  grand  maréchal  hérédi- 

rtairedes  princes  abbés  de  St.  Gall,  ayant  prouve 

<à  Tempereur  Charles  VI ,  leur  filiation  qui  dé- 


DE    M  A  L  T  H  t,  fO^ 

5=— ^jÛJ^f-rfï 


Commandeurs. 


montre  qu'ils  foi  m  lient  une  branche  cadett«  dé 
celle  des  comtes  de  Thurn  &  de  Valfaflîna  établis 
en  Bohème;  obtint  de  ce  monarque,  le  i6  Mari 
1718  ,  un  diplôme  de  comte  d'chipirc.  Françoii 
Chriftophle  Ignace,  cou  (in  germain  du  conité 
Jofeph  Fidèle  de  Thurn,  brigadier  au  fervtce 
â'Ëfpagne ,  &  colonel  propriétaire  d'un  régiment 
Snifle  de  fon  nom ,  eft  né  le  2  j*  Juillet  17^7 ,  prît 
la  croix  de  l'ordre  en  1754s  Te  rendit  .i  Malthe 
en  175*7  ,  &  y  fit  la  profeflîon  la  même  années 
fit  cinq  caravannes  fur  les  galères  de  la  religion  » 
&  obtint  la  commanderie  de  Herrenitruden  ^ti 

Ï77T- 

(I?.) 

Louis  Jofeph  Bruno  de  Grifet  de  Forel  5  ie 

'fribourg,&  neveu  du  grand  bailli  de  Fore!  de 

'Brandebourg,  cité  avec  éloges  dans  la  fedion 

•précédente?  prît  la  croix  de  Malthe  en  i7J'9t 

-&  entra  la  même  année  au  fervice  de  France, 

comme  enfcigne  dans  le  régiment  de  Boccard  5 

'fit cette  campagne  &  les  trois  fuivantes  à  Tarmâs 

de  Heffe  i  capitaine  commandant  de  la  compagnie 

colonelle,  du  premier  Février  1761;  fut  déta« 

'ché  pendant  la  campagne  de  176a ,  à  diverfes  rê- 

prifes,  pour  des  commiilîons  importantes  dotit 

il  8'flcquitta  avec  honneUr.  Il  fut  reiçû  ehevaU« 


flO  SERtICÊ    DE     l'ordre 


SeSion  IF.   Commandeurs. 


profès  en  1772  ;  obtint  la  même  ahnée  une  com<* 
pagnie  dans  le  régiment  de  Boccard  1  en  1776,  la 
furvivance  de  la  commanderie  de  Weiflenféei 
en  Saxe ,  dont  il  fut  en  même  tems  reçu  coadju* 
teurile  12  Juin  178s  ,  la  majorité  du  régiment 
deDiesbach;  &  en  Juillet  xfS6,  la  jouiffancc 
de  cette  commanderie»  après  la  mort  du  grand 
bailli  de  Forel  >  fon  onde. 


SECTION    V. 
Commandeurs  Francs-chapelains. 


XiES  pr&tres  aflbciés  à  Tordre  de  Malthe  peuvenC 
auili  jouir  de  commanderies,  quand  ils  s'aflujet- 
tilTeut  à  leur  réception ,  aux  mêmes  preuves  qu^ 
les  chevaliers  5  &  tout  comme  ces  derniers ,  ils 
font  repartis  en  francs  -  chjlpelains  de  grâce,  & 
en  francs-  chapelains  de  juftice  j  c'eft  le  titre  de 
ces  prêtres  qui  portent  la  croix  de  l'ordre  de  la 
même  façon  que  les  chevaliers  profès  5  mais  en 
échange,  leurs  commanderies  font  chargées  de  ré- 
tributions annuelles ,  nommées  refportfions ,  fl^^ 
fortes,  au  tréfor  commun  de  Tordre i  &  cc\XC 
manière  de  poûeder  des  commanderies  deToidsé 


1)1    MALTrtï,^  fil 

SeSky.  Commandeurs  francS'Chapelains. 

de  Malthe,  (à  laquelle  la  langue  Allemande  pré- 
tendit  aâujecdr  ,  en  17^9»  les  chevaliers  Suiâes 
feifant  leurs  preuves ,  félon  le  décret  de  i  f  99  ,  ) 
s'appelle  de  cabimento  ^  mclioramento.  La  famille 
Duding,  de  Fribourg,  nous  offre  les  quatre 
exemples  fuivans  d«  ces  commandeurs  francs* 
chapelains. 

i^.  Jacques  Duding  ,  de  Fribourg  j  naquit  cii 
i660^  fut  reçu  franc  chapelain  en  169O;  corn, 
mandeur  de  Fribourg,  en  1701  ;  évêque  titu- 
laire de  Laufanne  en  1708  ^réfigna  fa  commatv 
derie  en  1710,  &   mourut  en  1716. 

2®.  Claude  Antoine  Duding,  frète  cadet  du 
précédent  ;  naquit  en  1668}  fut  requ  franc>cha- 
pelaiu  en  1701^  obtint  en  if  lo,  la  commande- 
rie  de  Fribourg  par  la  réfignation  de  fon  frère 
Biné.  Evèque  titulaire  de  Laufanne  en  1716» 
obtint  en  1724,  la  commanderie  d'Aix*la*Chapelle, 
&  en  1728)  Tabbaye  de  St.  Vincent  à  Befançon  : 
mort  en  i74f. 

5®.  Jacques  Duding,  neveu  des  deux  précé- 
'  dens;  naquit  en  17005  franc-chapelain  en  1730  ; 
commandeur  de  Ratisbonne  &  de  Mullhaufen  en 
1741  i  obtint  en  174J' ,  la  commanderie  de  Fri- 
bourg,en  rédgnant  celle  de  Ratisbonne9&  en  1746» 
la  commanderie  de  Rothvianden,  en  réiignant 
celle  de  Mullhaufen.  Mort  en  i766« 


fia      Sehtici   d£  L'Ordre 


ScS.  F.  Commandeurs  francs-chapelains. 

■n——  ■  Il        ■    I     ■       r  ■  I  I        I     ,  I    ■  ■  .» 

4^.  Claude  Joicph  Duding ,  frère  cadec  di| 
précédent  ;  elt  né  en  1716)  fut  reçu  franc  chape« 
lain  en  i^^  j8  ;  commandeur  de  Worms  en  1741  g 
d'Aix  la*ChapelIe  en  174^  $  en  réûgnant  celle 
de  Worms  5  obtint  en  1766 ,  la  commanderie  de 
Fri bourg  à  la  more  de  Ton  frère  aine. 


KOTS  SUR  LES  PIECES  JUSTrflCAÎiVES. 


Le  fcrvice  de  Tordre  de  St.  Jean  de  Jétufalem ? 
nommé  de  Malthe ,  qui  forme  le  troiHemç  livre 
de  ce  volume ,  conQdérablement  augmenté  dans 
cet  ouvrage, vient^d'ètre  compofé,  dans  le  courant 
d'Avril  1787 ,  fur  le  didtionnaire  Helvétique  (k 
feu   M.  le  bourguemaitre  Lew,  de  Zurich,  fur 
J'hiftoire  de  l'ordre  de  S.  Jean  par  Tabbé  deVertot, 
de  même  que  fur  divers  mémoires  &  éclairciffe- 
mens  au  fnjet  des  grands  baillis  &  commandeurSi 
parvenus  par  des  mains  sûres  à  l'auteur,  qui 
J'ont  mis  en  état  de  redlifier  diverfes  erreurs  de 
rédition  précédente ,  dans  lefquelles  il  avait  M 
induit  par  ces  deux  écrivains.  Ayant  reçu  d'ailleurs 
pluficurs  pièces  originales  &  légaliféçs,  concernant 
le  procès  du  chapitre  de  Heidersheim-  avec  Us 

Qhevalkr* 


DE    MALtIîfi;    '  .   fl? 


iV^ofi?  .^r  tes  pièces  jûjîificdtives^  . 

chevaliers  SuiiTes ,  l'auteur  en  entrant  dans  tout 
les  détails  de  ce  difFéf end  *  fe  flatte  de  Tatofr  offtvt 
k  fes  ledieurs  dans  fon  véritable  jour.  Procè?  t^tm 
miné  pour  le  moment  par  la  mort  dii  grani 
l»il!if  de  Forel ,  nlai^  quf  recommencera  ,  ftloft 
toute  apparence ,  dès  que  les  commandeurs  da 
Thurrt  &  de  Fofel ,  oo  les  chevaliers  Viâ:or  f 
Conrad,  F;dele,  comte  de  Thurn  &  feigneur  i^ 
Blydek  »  frère  cadet  du  brigadier  au  fervîce  d'Ef* 
pagne  j  Jean  Baptifte  Ignace  de  Glérefle  ,  iffil 
d^une  très  ancienne  famille  noble  deFribourg ,  8ç 
Jean  Baptifte  Henri  Lotiis  PfyfFer  de  Wyher ,  âo 
Lucerne,  &  HTa  d'une  ancienne  famille  nobl0 
de  cette  ville,  qui  font  les  commandeurs  &  ch&» 
Valiers  Suifles  a^Hiuels ,  feront ,  par  leur  drbft  d'ail* 
cienneté,  dans  le  cas  de  prétendre  aux  premières 
dignités  de  l'ordre  de  St.  Jean,  dans  la  languf 
Allemande. 


# 


Tome  nu,  )KÇ 


HISTOIRE  MILITAIRE 

JD  M  S   S  77*  J'  S  S  JE  S 
AU   SERVICE    DES    PAPES. 

RÉDIGÉE      jusqu'en      lygj- 

JL  I  V  R  E      I  T. 
I  N  T  R  O  Ù  Û  C  f  I  Û  N. 


ijE  corps  Helvcrique  à  conclu ,  dans  le  quin- 
zième &  feizienie  lîccles  ,  diverfes  alliances 
avec  ks  papes,  entant  que  princes  fouverains 
d'Italie ,  qui  depuis  la  réforma tion  do  la  Suifle, 
furent  entretenues  &  renouvellées  à  plufieurs 
reprifes  ejitre  les  cantons  catholiques  &  les  fou- 
verains  pontifes,  auxquels  ces  républiques  ont 
accordé  diiférentcs  levées  de  troupes. 

En  1 7 1 8  ,  le  pape  MartiJi  V ,  élu  l'aniiée  précé- 
dente par  le  concile  de  Conftance  ,  retourna  à 
Rome  par  la  Sulife,  prenant  fa  route  par  SchaiF- 
haufen,  Baden  &  Lenzbourg  s  il  fut  complimente 


Servicb    des  Papes.        six 

=  1.         ^^ L-      ^BI^UJP:- —      ].    I    1     ■■       I      •    r-aa 


Inîrodii£iion, 


dans  cette  dernière  ville  par  les  députe^  de  Bernc| 
^uile  prièrent  de  venir  fe  repofer  quelqiles  jour^ 
dans  leur  yille.  Le  fouvefain  pontife  rec^ilt  très- 
bien  cette  députation ,  accepta  fes  olFres ,  &  s'ar- 
tèta  une  quinzaine  de  jotirs  à  Berne ,  ddnt  le*^ 
itiagiftrats  n'épargnèrent  rien ,  pour  rendre  aîi 
pape  tous  les  honneurs  imaginables.  Làxhroni- 
;que  de  Stettler  fournit  des  détails  trésicurieux  ; 
•fur  ce  féjdur  de  :1a  cour  dô  Rome  à  Berne ,  qui 
caraélérifent  5  &  là.  fîmpliçité  des  mœurs  de  nefs 
:incèti;es ,  &  lîi  corruption  de  celle  des  prélatai 
Italiens.  MartîïTV  quitta  Berne  ,  très -fatiisfaic 
des  honneurs  que  cette  république  lui  avaic 
jrendu  ,  &  continua  fa  route  par  Fribourg ,  Lail^ 
ianne  &  Genève  où  il  s'arrêta  trois  mois. 

En  ;476 ,  le  pape  Sixte  lY  envoya  un  légâtJ 
à  Bâle ,  pour  offrir  &  médiation  au  corps  Helvev- 
tique  5  en  guerre  avec  Charles,  duc  de  Bourgo-^ 
jgne ,  qui  refufa  de  reniettre  au  légut  la  décifioii 
de  fes  griefs ,  contre  les  cantons  &  leurs  alliés* 

En  1478  5  le  même  papô  conclut  lé  ig  Odô:^ 
'bre ,  un  traité  d'alliance  offenfîve  &  défenfivô 
'4tvec  le  corps  Helvétique ,  qui  detit  s'étendra 

-'îfar  toute  la  vie  de  ce  pontife.    ,       v   . 

■    <Eii  ifo^  5  Jules  II  qui  était  parvenu  la  mènie 
imièe  «w-fouverainirat^iôeat-,  4nVitft4dWafetiart«i 


fKî  Service 


IvtroiMiioii. 


d'envoyer  Jes  députes  à  Rome, pour  conclure 
enfemble  un  traité  d'union  y  mais  Antoine  de 
Bafley,  bailli  de  Dijon  &  ambafladeur  de  Louis 
.XII  en  Suifle ,  parvint  à  faire  échouer  cette  négo- 
ciation ,  en  difluadant  ces  républiques  d'envoyer 
leurs  repréfentans  à  Rome  ;  cependant  ce  mi- 
niftre  ne  put  empêcher ,  qu'elles  n'accordaffent 
à  Jules  lien  ifof  ,  une  compagnie  de  gardes 
Suifles  permanente  ,  pour  lui  àfesTucceiTeurs, 
confiftant  dans  une  compagnie  de  zoo  hommes. 
En  I  f  lo ,  le  même  pontife  voulant  faire  fervir 
la  bra^^oure  des  Suifles ,  &  la  réputation  qu'elle 
leur  avait  acquis ,  à  la  réufEte  de  fes  projets  am- 
bitieux^envoy  a  Matthieu  Schiner,évèque  de  Sien, 
en   qualité  de  légat  à  latere  auprès  du  corps 
Helvétique  :  ce  prélat  fut  fi  bien  s'intriguer  en 
Suiflîe  5  qu'il  parvint  à  conclure  le  4  Mars  dans 
une  diète  à  Lucerne  ,  une  alliance  offenfive  & 
défenfive  entre  Jules  II  &  les  cantons ,  pour  cinq 
ans  5  &  engagea  la  même  aflemblée  d'accorder 
'au  pape  une  levée  de  12000  hommes  j  ce  pon- 
tife ayant  donné  les  aflurances  les  plus  pofitives;, 
de.  n'employer  ces  troupes  que  contre  le  duc  de 
Ferrare.  On  a  vu  dans  le  quatrième  volume,  ac- 
tion XLIII  >  le  peu  de  fuccès  de  cette  levée,  & 
iian«  les  ferions  fuivantes  toufes  fes  fuites. 


!( 


DES    Pa?F.  S.  fl7 

Introdvltion. 

En  I  f  12 ,  révèque  de  Sion ,  revêtu  depuis  unp' 
année  de  la  dignité  de  cardinal ,  &  qui  pour  le 
malheur  de  laSuifle,  avait  un  crédit  prodigieux 
dans  tout  ce  pays ,  décida  en  grande  partie  les 
cantons ,  d'accéder  le  19  Avril  à  la  Tainte  ligue.*' 
Ayant  décrit  dans  le  quatrième  volume ,  tous* 
les  détails  de  cette  guerre  d u. Milanais  ,  depuis 
I f  12  jufqu'àla conclufîon de  la pàikperpétuelle^ 
avec  la  couronne  de  France^  nous  ne  les  répéte- 
rons pas  ici,    *  r        .     ,    r  ^ 

Le  pape  Jules  II  étant  mort  en  Jalivi^'r  ï  f  i  J," 
le  cardinal  de  Médicis  lui  fuccéda,  prit  le  nonl' 
de  Léon  X ,  &  envoya  tôùf  de  fûîte  Enniuij'  Phi-" 
lonardus ,  évèque  de  Verceil,  auprès  des  cantôftS,i 
pour  leur  annoncer  fon  élévation  au  pontificat V^ 
&  fur-tout  po\ir  renouveller  avec  ces 'républi- 
ques la  fainte  Ligue,  conclue  l^afinéé  précé-' 
dente  entre  le  pape  ,  Tempereur  Maximilieir7 
les  cantons  &  Maiimilien  Sforzè  y  fétiablî  par^lo 
corps  Helvétique  dans  le  ducl^é  de  Milan  j  ce' 
que  le  nouveau  légat  ,  appuyépà: le  cardinal 
Schîner;  obtint  faii§  peine  des  cantons  5  &Le6hX 
leur  cbiifirmâ  par  une  bulle  authentique,  tôù». 
les  titres  fafHdieux  &  toutes  lès  prérogatives 
honorifiques  ,  accordées  par'Julés  II  à  ces  répti-' 
bBques  ,  aflez  dù^es  pour  les  payer  par  desr 


î*  T  R:  Service 

hîtrodiiction. 


fcnr«  d^  fan<j,  répandus  t>ar  les  Suifles ,  afin  dç 
ititîsfiire  l'ambition  de  ces  deux  pontifes. 

En^Lfiy  ,1e  pape  voulant  dépouiller  le  duc 
ïïrançbis  Marie  ,  neveu  de  Jules  it ,  du  duché 
A' Urbiit  ,;envroya  Gafpard  de  Siïçnen ,  du  canton 
<î'Ur3%  &jcapitaine  de  fa  garxîe  Suifle  ^  auprès  des 
cHntons ,  afin  dç  négocier  une  leVée  dé  troupes 
Avec  ces;  répnbliqws ,  qui  laî  refuferem ,  ne  ^oi^Si- 
tn^t  f  9S:CQnttilDiuçà:  à  tîépoililler  un  prince  allié. 
^w  corps  Helvétique^  &  vivement  protégé  par. 
If  Eran(ae,  Cependant  Gà{pard  (Je  Silencn  par- 
vint.^ malgré  la.  défbnfe  diBS  çantods ,  à  lever  fous/ 
taatn  44iî&lçs4!;a?ts  ÇOrtiô^u^^  de  la  Siiifie ,  jooo 
i^emm^ ,  diyjfcs  en  diif^  ènfeignes  de  500  hom- 
îpe^  clHicune.,  qui  pafl&rent  dans  la  Rpmagne, 
<mJl  cetw^tley^.iUicice  tomba  près  de  Riminidans 
V^ùV:embufiîa(|.e,  que  lui  avait  dreflTée  lûi  corps  (te 
%r^ç>o  Êipagn<)î%:  De.SiJ^neny  fot  «lé,  .avec  prêt 
liiie  tous  les  o|É:ieir$^  <^  la.^lus  gra|i4g  partie  dç 

i. »fa%îîf lp%t^ C«<^^% ^y^^me  Wyé^ , li? ça^ 
1^1  S  cinnt»  Ç9nfei'va  kflTex  4e .  ççécîit  à  Zurich/ 
"Sfm  obtenir  le  .10  Août-  if  2.1,  dé  .ce  aantonuflt' 
iljbiâfônjte^^^  t^tiyi^y  A^  lever  da^  fes  é^ts,  un 
C^i'P.  dç.  jpq)p  hoTiçimes  ^  ^ivifé.CJi  fix  enfelgncs 
^  fooÉiom«nçs  ckaçjJi)»,dontQe^^^ 


BBS   Pafes,.  fl^^ 


Introdtfiilon. 


'^  Gottfried  de  Hohen  -Xandeiibçrgr  étaient  les . 
.principaux  chets,  &  qui  ne.  devait  ètce  deftiiic  • 
qu'à  la  défenfe  des  étatjs  du  St.  .Siég^;  Le  cardini^l 
^condaifit  cette,  troupe  à  Çoire,oii  il  féjounia. 
i\v^  quinzaine  de  jouçj ,,  &  où  il  fut  joint  par  fix 
îiutres  eiifeignes  de  qième  force  ^Jçfvées.fous 
main  dans  divers  cantons  ».  p;ir  les/ja^ns  de  ce 
prélat ,  qui  fut  fi  bien  s'intrigu^i;  aujprès^des  Lî^^ 
gués -Grifes.  pendant  i^  féjour  à  Coite  ,  qu'il 
ies  engaj^ea  d'augmenter- fes  troupes  d^  4000 
Grifons  5  divifés  en  huit  eofeignes.. Le* cardinal' 
?yant  ainfi  raffeovblé  une.  ajrmée  Suiffe  de  lo  .. 
ri^ille  honvMes^  la  conduifit.,  Lesptemi^rs  jours  , 
de  Septembre,  furies  bords.de  l'Adda.  L'on  peut  : 
çpnfuker  la  vie  de  c^e  pTélaj ,  placée  au  miKeu  du 
règne  de Frai>(;oi5  i, fe  le^d'étaiisr  die. Ciette  exv 
pédition. 

En  ipé.j.le  pape^ClémgiitVii  ay^jnt  fait  une 
ligue  à  Cogtiac,  avec  François  L  roi  de  France  * , 
la  république  de  V^nff&.Sc  le  grand-duc  de  Tof^ 
ç^ie ,  pour  rendre  la  pai^c  -à  l'itajiq ,  &i  pour  obU- 
ger  rempLereu^,Charle$-quiflt:à  rea^^reles,  en-  . 
tlius*  de  France  en  liberté ,  les  çaçtons  acçédç-  . 
r^m  à  cette  ligue.  Jaques  Trogçr,  Jand^^ttannr , 
<J'Ury  ,  pour  faciliter  au  pape  les  engagemens.^^ 
9[u'il,  venait  de  pre^jjre ,  leyappur  le  fervice  d(|.^ 


f20  SébVice 

Il     I   II  H    I       ^jga^ 

Introduction. 


ce  t)oiitife  tin  corps  de  gooo  Suifles ,  compole 
de  vingt  enfeignes ,  chacune  de  400  hommes. 
L'on  \ioyait  parmi  les  capitaines  de  cette  levée  f 
Antoine  d'Erlach  ♦  Jaques  May ,  Guillaume  de 
Hertenftein  &  François  Armbrufter.  Ces  troupes 
Avaient  un  général  Français  à  leur  tète ,  c^étaic 
Claude  de  Savoye ,  comte  fouverain  de  Tende  • 
ak  de  René,  bâtard  de  Savoye.  La  moitié  de  cette 
levée  pafla  à  Rome ,  &  Tautre  moitié  pénétra  fous 
le  comte  de  Tende  dans  le  Milanais , oùPonne 
put  fliire  alîGune  conquête  d^mportance  «  les  en- 
nemis ayant  profité  de  la  lenteur  de  fa  marche , 
pour  mettre  toutes  leurs  places  en  état  de  dé- 
fenfe. 

En  I  f  27  5  Tarmée  Impériale ,  commandée  par 
le  comiétable  de  Bourbon ,  prit  Rome  d'aiTaut, 
fous  le   pontificat  de  Clément  VIL  La  garde 
Suijffe ,  barricadée  dans  les  parvis  de  St.  Pierre, 
fe  défendit  avec  une  valeur  incroyable  -contre 
quelques  milliers  de  lanfquenets  ,  &  cela  pen- 
dant fix  heures  ,  au  bout  defqueUes  cette  troupe 
forcée  dans  fes  barricades  ,  fut  maffacrée  avec 
tous  fes  officiers  jufqu'au  dernier ,  après  avoir 
tué  plus  de  800  ennemis.  Les  cantons  laï/Terent 
paiîer  z  i  ans ,  avant  que  de  remettre  cette\roupe 
fur  pkd ,  d'autant  plus'  qu'une  f)artie  de  ces  ré- 


DES    P  A  PES.  fZl 


hitrodttition. 


publiques  ,  ayant  fur  ces  entrefaites  embrafle  la 
religion  proteftante ,  avaient  rompu  parJà  toute 
relation  avec  la  cour  de  Rome. 

En  I  ^48 ,  le  pape  Paul  UI  obtint  dès  cantons 
.  catholiques ,  une  compagnie  de  gardes  Suifles 
de  200  hommes  5  commandée  par  un  capitaine  9 
avec  rang  de  x:61biTel ,  &  fous  lui  par  un  lieutei 
liant  &  un  enfeîgne/  Cette   compagnie  avait 
qu'dtve  Rott  ^  Meijîers  y  quatre  tambours ,  deint 
Harfch  -  Hàmer  ou  clairons ,  &  un  prévôt.  Cette 
compagnie    établie  detechef ,  comme   perma- 
rientè  ',  avait  fa  juftice  ou  état-  major  /&  jouiflliît 
des  mêmes  immunités  &  privilèges  que  les  cent 
Suiifes  en  France  ,  qui'  fervirent  de  modèle  à  la 
capitulation  de  cette' troupe  ,  faite  à  Lucemé 
le  iô  Avril  i  ^48.  Jôft  de  Meggen ,  de  Lucerne ,' 
en  fut  le  capitaine  y  Gafpard  de  Silenen  V^u  can- 
ton d'Ury  ,  en  fut  le  lieutenant  ;  &  Joft  Segeffer' 
de  Biild'egg ,  auflî  de  Lucerne ,  était  l'enfeigne' 
dé  cette  compagnie  5  qui  fut  conduite  à  Rome  par 
ces  trois  officiers  ,  en  Septembre  de  la  même 
année.  ' 

En  I  f  f  o ,  les  cantons  catholiques  accordèrent 
au  pape  Jules  Iir,  deux  nouvelles  compagnies 
de  gardes  Suiifes  permanentes ,  chacune  de  120 
hommes  ,  ayant]  un  capitaine  ',  un  Héùtenant  y 


Introduction. 


^fuxRott^Mfiificrs 9 deux  tambours.,  utijcUirctfl^ 
&  un  prévôt ,  avec  la  même  capitulation  que  U 
garde  Suiffe  du  pape.  La  première  de  ces  com- 
pagniej ,  deftinée.  pour  U  garde  du  légat  deRa^. 
Yenne ,  a  eu  depuis  {^  créatian,  des  capitaiae^^ 
de  la  famille  de  Tanner,  du  canton  d'Ury,  La  fe- 
condede  ces  compagnies  ,  deftinée  pour  kganfe 
du  légat  de  Boulogne ,  eut  Pefegrin  de  Beroldin- 
Çuen,  du  canton  d'Ury  ,  pour,  premier  capitaine^, 
qui  ayant  levé  une  compagnie  dans  le  régmcat 
de.  Frôlich ,  au  fervice  d'Henri  II  en  i  f  f  6  ,quitta . 
pour  lors  cette  charge Jaquelle,  depuis  cette  épc . 
^ne ,  refta  dans  la  famille  Arnoldi ,  baron  de  Spi- 
ringucn ,  aufli  du  canton  d'Ury ,  jufqu'eni740 î 
&  depuis  lors  Befsler  de  Wattinguen ,  auflîdu 
caiitpn  d'Ury?  fout  les  chefs  de  cettçxompagiiic» 
En  I  f  fé ,  le  pape  Paul  IV  ayant  fait  une  ligue 
avec  Henri  II ,  pour  chafler  les  Efpagnols  de  11- 
talie ,  ce  pontife  requit  par  un  bref  très-preffant» 
les  cantons  de  Luceme  ,  d'Ury  ,  de  Schweiz, 
d'Underwaldçn  &  deZug,de  lui  envoyer  une 
députation  à  Rome  ,  afin  de  conclure  avec  ciff 
un  traité  d'alliance,  BernardinJSpchetel,  abbé  de 
St.  Laurient  &  ambafladeur  de  France  en  Suiffc, 
ayant  appuyé  cette  réquifition  du  pape  ,  ces  cinq 
cantons  envoyèrent  une  ambailkde  à  Rome , 


DES    PAPEÇ.  f^X 

IntroduQîon. 


4ont Henri  deFJckenïlçin, avoyerdç  Luçerne» 
était  le  chef.  Le  fouverain  pontife  n'épargna  ni' 
les  promefles ,  ni  les  diftincflÎQns  les  plus  flatteu-- 
fes  5  au  moyen  defquelles  il  parvint  fans  peine, 
à., conclure  avec  ces  cantons  une.  alliance,  qui 
devait  durer  pendant  toute  la  vie  de  Paul  IV. 

En  If  f7  5  les  mêmes  cantons  ajccordeirent  à 
ce  pape  en  vertu  de  ce  traité ,  une  levée  de  jooo. 
"hommes,  divifée  en  dix  compagnies  ,  de  500 
hommes  chacune  ,&  commandée  par  Melçhior 
J^ufly,  du  canton  d^yndçrvp^ald^T,  Ge  régiment 
^pntribuA  aiJ^  fuçcçs  4€is.  Caraffés,.neveiix  d« 
Paul  IV  î^nai^  ayant  été  ^attaqué  parte  conné- 
table ColQnxia,|piïès,diç  Paglian  pr.efmier 
çj^oc  aband<j«iAé  des.  troupes,  papa^^^    ilfe.d^figife 
Àt  avec  une  yalciur  extrâQj:diii;^ii:e:p^ndant  trois 
heures ,  au  tout  defquellesrayftnt  lci$  tiîois  quarts 
^e  fes  officiera  &.  foWats  épendus  f^r  lexhatmp 
•^e  bataille ,  le  colonel  tufly  fe  h^ttif  qn  r^ffail^ 
^irers  Rome,  avec  le  reflxf  de  fa,tR>upp.  Ptul  ÏV, 
<)bligede  faire  t^paix  avec  Philippe  II  rXmyt\y^ 
fur  la  fin  de  cette  année  la  colonel  Lufly  eii 
Suifle,  avec  les  débris  de  fon  régjinient.  Ce^ftit 
J4  dernière  levée ,  ijue  les  cantons  accordèrent 
;aux  pontifes  romains ,  dégoûtés  par  k  fort  fata^ 
A^%.  trois  dernières. 


t24  Service 


Introdu&idn. 


En  u 62  Jès  cantons  catholiques  envoyèrent 
le  même  Melchior  Lufly ,  au  concile  de  Trente, 
revécu  du  caraâere  d^ambaâadeur ,  qui  demanda 
t  prendre  rang  Se  place  après  celui  deVenife. 
Cette  prétention  ayant  été  appuyée  par  les  légats 
du  piipe ,  fut  accordée  par  le  concile ,  &  Luffy 
précéda  Tambafllideurdu  duc  de  Bavière,  &  celui 
do  gr;ind-iîuc  de  ToFcane  ,  malgré  leurs  protef- 
Wtions.Luriy,dans  fa  première  harangue  au  con- 
cile >  dit  :  que  fis  fouverains  V avaient  chargé  de 
iéclanr  à  cetie  ajJembUe  ,  qi^ils  étaient  prtts  à 
U/bmtenir  6t  àU  défendre  de  toutes  leurs  fi^tu 
Cette  déclaration  fut  reçue  avec  applaucHfle- 
ment^par  les  légats  du  pape  &  les  pères  du  con- 
sile  ;)es  uns  &  les  autres  témoigne/èntbeaucoup 
de  confidération  à  TambaiTIideur  SuiiTe  ,  qui  ré- 
fid»  encore  huit  mois  auprès  du  concile. 
•    En  1660 ,  le  canton  de  Zug  accorda  au  pape 
Clément  IX ,  une  compagnie  de  gardes  Suiffes 
pour  fon  légat  à  f  errare  ,  commandée  par  un 
capitaine  &  un  lieutenant  ;  compolce  de  deuï 
jergcns  ,  de  deux  caporaux ,  de  deux  tambours 
&  d'un  fifre ,  de  40  hallebardiers  &  d^un  prévôt , 
en  tout  f  o  hommes  5  tous  armés ,  de  même  que 
leuHî  officiers  &  bas- officiers ,  de  longues  épées 
à  poignée  de  cuivre  doré ,  &  de  grandes  pertoi*' 


DES    PaFES.  f2r 


Introduction. 


famies  ou  hallebardes.  Leur  uniforme ,  capiti}-» 
Jatioii  &  privilèges  font  les  mêmes  que  ceux  de 
la  garde  Suifle  du  pape.  Cette  compagnie  eue 
pour  premier  capitaine  colonel,  Gafpard.dje 
Brandenberg ,  de  Zug ,  dont  les  defcendans  ont 
toujours  été  revêtus  de  cette  charge  depuis  lors. 
La  même  année  ,  la  compagnie  des  gardes 
Suifles  du  pape  fut  réduite  à  120  hommes  ;  celles 
4de.s  légats  de .  Ravenne  &  de  Boulogne ,  chacune 
à  fo  hommes  ;  elles  prirent  la  même  formation 
que  celle  du  légat  de  Ferrare ,  &  furent  attachées 
depuis  cette  époque  au  canton  d'Ury,  qui  leur 
fournit  des  recrues. 
*— i— — — — — ^—        ■        '      ■  ■^— .^-^^^^■^■^i— ■ 

Garde     Suisse. 

«V^ETTE  compagnie  5  inftituée  en  ifof,  fous  le 
pontificat  de  Jules  II ,  maffacrée  fous  celui  de 
Clément  VII  en  i  f  27 ,  au  fac  de  Rome  par  Par- 
jnée  Impériale  ,  rétablie  fur  l'ancien  pied,  en 
ï  ^48  fous  Paul  III 5  réduite  fous  Clément  IX  en 
.  I  ééo ,  à  1 20  hommes ,  monte  aduellement  à  1 5  j 
hommes ,  y  compris  fon  état  major  &  fa  prima 
plana.  Elle  eft  commandée  par  un  capitaine , 
qui  a  rang  &  conuniflîon  de  colonel  ;  &  fous  lui,, 
par  uju  Ueuteuaftt ,  qui  a  rang  &  brevet  de  lieug . 


5*26  S  B  R  1 1  C  B 

■I  TTlf 

Garde  Suiffe. 


tenant  colonel,  par  un  fous-lieutenant & enfei- 
gne,  qui  Tuii  &  l'autre  ont  rang  &  commiffion  de 
icapitainc.  Cette  troupe  eft  en  outre  compolee; 
d'un  fcrgent  major  ,  ^ui  a  rang  de  lieuteiuLnt 
d'infanterie  ;  defîx  fergens  où  exempts, de  fix 
caporaux ,  chefs  d'efcouade  >  chacun  à  la  tète  de 
i6  hallebardiers  ;  de  4  tambours  &  d'un  fifre  > 
&  de  1 03  èallebardiers,  y  Compris  4  trabans  fer- 
vaut  au  iogis  du  capitaine.  L'état  niajor  de  cette 
compagnie  confifte;  dans  un  grand  juge,  c'eft 
le  lieutenant;  dans  un  atde  major  ,  c'eftle  fer- 
'gent;  major  j  dans  un  aumônier ,  un  chirurgien 
major  &  un  grand-prévôt,  qui  eft  un  desfergerft 
avec  des  sbirres  à  fes  ordres  jquaind  le  cas  le  Te- 
quier:  i  dans  un  tambour  major ,  &  daus  huic 
liau:-bois  ou  clairinets.. 

Cette  compagnie  eft  logée  dans  le  palais  dd 
Vatic;ui  en  hiver.  Se  dans  celui  de  Monté  Cavalla 
-tw  iizS^lon  que  les  papes  varient  leur  demeure. 
Elle  envoyé  tous  les  mois  un  détachement  de  19 
hommes  ,  y  compris  un  fergent ,  u\\  caporal  & 
un  tambour ,  à  Péiaro,  pour  la  garde  du  gouver- 
neur. 

La  garde  Suifle  a  trois  uniformes  ,  qui  tous^ 
itoiîllftjnt  dans  l'ancien  pourpoint  &  haut-de* 
^haiiilcsSiji2è,,avtc  la  toque  ite  vÎBliiursîioit' 


Vis   Pape'^. 


G^irt/^  5z//j(/^.  • 


x'uiiifbrme  d'hiver  eft  jaunéi tailladé  en  incarnai; 
*•&  bleu, les  plumes  far  la  toque  font  blanches 
•pour  les  officiers ,  &  de  Ja  couleur  du  pourpoint 
pour  le  refte  de  là  compagnie;  Les  pourpoints  & 
'haut-de-chauifes  de  Tofficier  font  en  velours  & 
les  taillades  en  fâtiii ,  ceux  des  exempts  font  en 
panne  &  les  taillades  en  ferge  en  foie  ,  ceux  du 
refte  de  la  compagnie  font  en  drap. 

Le  fécond  uniforme  eft  celui  d'été ,  qui  ne 
diffère  de  l'autre  que  par  rapport  aux  étoffes  ;  le» 
pourpoints  &  haut-dé-chauifes  des  officiers  étant 
de  jnôire ,  &  les  taillades  de  taffetas  y  ceux  des 
&rgens  ou  exempts  de  cameldt  moiré ,  &  les 
taillades  de  même  5  ceux  dû  refte  de  la  compa- 
gnie font  en  toile  peiilté^ 

Les  officiers  portent  avec  Fun  &  l'autre  de  ces 
-ùniForiiies ,  dés  gànds  blancs  à  franges  d'or  ,  un 
fceiiiturond'épée  blanc,  galonné  en  or,d'où  pend 
iine  longue  épée  à  ^arde  de  cuivre  doré  ^  bas 
"  iie  foie  blancs  ,  fouliers  blancs  tailladés  en  bleu 
&  incarnat  5garni  de  rofettes  à  ces  deux  couleurs  i 
l'écHarpe,  avec  diffcrencfe  entré  les  grades  ,  fui- 
Vânt  Tordonnance  d-e  chaque  pape  ^  avec  un^ 
-pcrtuifanne  ou  hallebarde  deliuit  pieds  de  Ion- 
-ipiettr ,  &  le  fer  daftiafqtiiné  en  or. 

kct  fergéns  i  diftingués  des  officier»  pjar  1'^ 


f28  Service 


Gai'de  SuiJJe. 


tofFe  de  leurs  uniformes ,  iie  portent  point  i^é^ 
charpes  ;  leurs  gands  ont  des  franges  moitié  foiç 
&  moitié  or^  leurs  ceinturons  n'ont  qu'un  petit 
bordé  en  or  5  leur  épée  &  hallebarde  n'eft  point 
dàmafquince  ,  mais  de  la  même  grandeur  que 
celle  des  officiers- 

Le  refte  de  la  compagnie  a  des  hallebarde» 
de  fix  pieds  de  longueurj'épée^à  garde  de  cuivte, 
ççinturon  blanc  uni ,  gands  blancs  à  franges  de 
foie  jaune.  Le  drapeau  eft  aux  couleurs  du  pape 
régnajit,les  quartiers  féparés  par  une  croix  blan- 
che ,  avec  les  clefs  de  St.  Pierre  en  fautoir.Les 
trabans  ^tambours  &  muficiens  font  aux  couleurs 
du  capitaine.  ^ 

Le  troifieme  uniforme  de  cette  compagnie , 
eft  un  pourpoint  &  haut-de-chaufles  noir, tail- 
ladé en  blanc ,  plumes  de  la  toque  noires  &  blan- 
ches ,  gands  noirs  »  écharpe  noire  ,  &  fouliers 
noirs  tailladés  en  blanc.  Cet  uniforme ,  ayantles 
mêmes  diftindHons  d'étoffes  que  les  deux  autres, 
entre  les  divers  grades  ,  fe  porte  dans  Vintet' 
valle  de  la  mort  d'un  pape ,  à  l'éleélion  d'un  au- 
tre. Au  convoi  funèbre  du  pape  décédé  ,  les 
échapes  font  en  crêpe  ,  &  les  caiifes  des  tam- 
bours en  font  couvertes  5  de  même  que  le  dra- 
peau. 

-    .  0.) 


t)BS  Papes.  fz^ 

Garde  Sufife. 

^     •   •     •      ' 7 r ■    ■         ■■■    ^    ■  ■   --„- 

Garpard  dé  SHenen  ,  du  canton  d'Ury ,  fiW 
a'Albin  de  bilenen,  qui  s'était  extrêmement  diC 
lingUé  dahs  lei  guerres  de  Bourgdgile  #  &  neveU 
flë  Joft  de  Siléneiï  i  prieur  de  Munfler  ;  cvèqué 
Hé  Sidil  &  dé  Greiiobte,  qui  rendit  au  coirps  HeL 
%étiqil6  lés  férvicés  les  plus  elTentiels ,  par  feë 
iiëgojciàtîdns  auprès  de  divers?  pdteiltàts.  Gafpard 
îiâquit  en  1467  ,  fut  en  1494  un  dès?  chefs  de 
jbaiide^  »  de  k  levée  de  goocf  Hommes  i  accordée 
àCbârleâVIII  pilr  lés  cantons  ,  pour  cdnquérix 
le  rdyaùihe  de  NapleS.  11  fe  diftingila  dans  cette 
.  fepéditicjn  5  &  fur-'tout  à  k  bataillé  de  f'drndiie  i 
It  6  Juillet  i49f;  Il  conduifît  là  compagnie  dé 
la  garde  Suifle  à  Rottie  ,  lors  de  foii  inftitutiôii  i 
ëH  If  of^  coinme  capitaine  colonel  de  cette  trou- 
jffi;  &  fervit  Jules  II  &  Léon  X  fort  utilement  > 
Auprès  de  divers  cantons ,  en  négociant  pour  cesf 
âeux  gdritifes  ambitieirx  en  SuiiTe.  Il  leVà  en 
;i  f  17  fous  ntaîn  en  SuilTe ,  jooo  hommes,  pouf' 
.  le  fervice  de  Léon  X ,  &  fut  tué  la  même  annéd 
au  combat  de  Rimini ,  à  la  tète  de  cette  troupe. 

. . .  ,  (^-^  ..  .  ... 

Marx  Rouft ,  de  Zurich ,  fils  d'Henri  Rouffe' 
cooirguemaitre  de  Zurich  »  qui  fervit  fa  patrie 
avec  J^eaucoup  d'habileté  en  diverfes  amba£r 

Tùmc  VliL  Li 


Garde  Sniffe. 


fades ,  &  fut  annobli  en  I471 ,  par  rempereuf 
Frédéric  m.  Manc  naquit  en  1446,  fut  utt  des 
chefs  du  contingent  de  Zurich ,  aux  batailles  à& 
Grandfon  Se  de  Moraty  du  nombre  des  cheva- 
liers  créés  par  le  comte'  de  Thierftcin ,  quelques 
'heures  avant  la  bataille  de  Morat  ^  mérita  cette 
diftindian  par  des  prodiges:  de  valeur  à  cette  faiï- 
-glante  journée.  Il  devint  fénateur  de  Ztnich  eft 
1495 ,  tréforier  en  1494  &  bourguemaltredecc 
canton  en  ifof ,  du  vivant  de  ion  pere^  aprâ? 
s'être  Singulièrement  diftingué  e»  14999  en  dî- 
verfes  affaires  de  la  guerre  de  Suabe>  il  fut  envoyé 
en  Juin  de  cette  année  par  le  corps  Helvétique 
auprès  de  Louis  XII ,  afin  de  hâter  la  marche 
«lu  train  d'artillerie,  que  ce  prince  s'était  eng.igé 
d'envoyer  au  fécoiirs  des  cantons.Rouft  fe  trouva 
en  I  j- 12,  à  la  tète  de  l'ambalTade,  que  les  cantons 
envoyèrent  auprès  de  la  feigneurie  dé  Venife, 
&  R'x  femaines  après,  chef  d)e  celle  que  ces  répu- 
bliques députèrent  à  Temperctir  Maximilienl. 
Il  ftît  comblé  d'honneurs  par  ces  deux  puiiTan- 
ces  ;  &  conduifit  les  divers  objets  cîe  négociation 
dont  il  était  chargé  j  avec  tant  de  iagacité ,  qy'ii 
remplît  pleinement  les  vues  du  corps  Helvéti- 
que. Chargé  en  ifif,  du  commandement' fc 
40©o  Zuricois,  envoyée  a^^  -fécours  de  Mtti- 


ôEs  Pèf»fg^  '  <ir?:t 


\wm  i  a,'  •irihiT*  I  '{ 


Gardé   Smije. 


iniiiéri  SForze^il  fitàU  tèti  dé  des  tJrôUpeSdei 
|ri*odigeS  de  valeur  à  lu  fenglantô  journée -dd 
Marignan  ^  eù  il  éotttmandà  l'aile  droite  te  jwré* 
itiier  jour ,  &  lé  leiidemaiH  le  dotps  de  bàtiillé!» 
LéonXs  qlJi  Gonhaiflàit  Rouft  de  réputatiori  r 
&  qui  défirait  de  s'attacher  uii  homrne  de  oeméj 
Hte  i  M  fit  dffrir  le  cortimândemj&nt  de  fa  g.lrdd 
Suifle  i  âpf  èsr  la  mort  de  Silérien  j  âveë  lapernîifi 
fîon  de  Vaquer  au  fêrvicè  de  fa  patrie ,  &iJe  fair^  ■ 
defle^vir  fa^èharge  de  capitaine  cdldiiél  dfes  SiiiC» 
ics  de  Ik  garde  $  par  fôiv  fils.  Rouft  fe  rendit  à 
Rôniéèn- Janvier  ifig  ^  &>y  reftà  jufqii^à  la 
hiort  de  Léon  XJe  i  Décembre  i  f^î  j  îl  fe  tétkÀ 
pour  lofs  à  Zurich  j  où  il  mourut  le  lé  Aoùd 

ëafpârd^Sfm^ft;  fils' du  pfecédcrib  LfeutéridnÉ 
de  la  garde  Suifle  eh  i  f  17  ,  fohdioiliià  pour  fort 
père  dépuis  ifzi  juf^u'eii  I5'à4  j  qu'il  fut  créé 
jpàf  lé  pape  Glëftieiit'VlIj  éapitaiue  éolonel  dé 
«iêitÉecdmpiàgnie;  Il  fut  ttîaflaeï'é  aved  cette  ttou-ï 
py  &  fa  fatMillë  datts  leâ  parvis  de  St;  Pierre  ^ 
àptèa  la  f  éÀftancë  la  pliiS  héî^ïqùe  i  par  les  îanf-^ 
qtiéiietfs  étt'  1  f  z7ilor8  dufaô  deRomifp^rarraéd 
liii^rialéi 


LI4 


s  ^2  Sl^T  I  C  B 


Garde  Suijfe» 


(4.)     . 

.  Joft  de  Meggen  ,  de  Lucarne.  Exttèfiement 
Verfé  dans  les  langues  hébraïque ,  grecque  s 
latine  ,fraiiçaife ,  italienne  ,  efpagnole  &  efcla- 
vonne  ,  il  fit  en  1^24  &  i  fay  ,  un  voyage  ea 
Turquie  ,  Paleftine  &  Perfe.,  &  adminiftra  de- 
puis fon  retour  à  Luceme  ,  les  bailliages  de 
Weggi9,de  Baden  &  de  Willifau.  U  fut  choifi 
en  If 48,  par  les  cantons  catholiques, capitaine 
colonel  de  la  nouvelle  garde  Suiflc  5  que  ces  ré- 
pjubliques  venaient  d'accorder  à  Paul  111-,  cou- 
diiifit  cette  troupe  à  Rome  ,&  y  mourut  en  I  f  ^9 , 
âgé  de  71  ans. 

(f.  ) 

Gafpard   de  Silenen ,  petit  -  fils  du  premier 
capitaine  de  la  gardeSuifle;  lieutenant  de  cette 
troupe  en  i  $-48  5  en  deyiiit  capitaine  colonel 
en  IJJ'95  &  mourut  en  is6^ 
C  6- .) 

Joft  Segefler  de  Baldegg ,  de  Lueerne.  Enlef- 
gne  de  la  garde  SuilTe  en  15-48  ,  lieutenant  en 
I)  $-9  5  en  devint  capitaine  colonel  en  Ifé^  D 
obtiJit  la  charge  de  grand  échanfon  de  révcque 
de  Conllance,  en^i  f  8^  j  qui  en  i  j*  84  fut  rendue 
héréditaire  dans  fa  famille.  Ayant  été  envoyé 
par  le  pape  Sixte  V,  auprès  des  cantons  catholi- 


DES  Papb8.  Ç55 


Garde  Stdffe.  • 


ques , depuis  if g.7  juïqu'ett' i^'^o , il fitimprÈ- 
mer  en  i  f  89»  à  Diilenbourg;iri-o(flavo,  les  voya- 
ges de  Joft  de  Meggen  fon'grând-pere  matèrftel. 
Rappelle  à  Rome  p4r  Urbain  Vif,  il  y  mourut 
çnif9^ 

(7.) 
Etienne  Segeffer ,  fils  du  précédent.  Enfeigne 
de  la  garde  Suifle  en  i  f  70 ,  lieutenant  en  i  f8^  » 
il  obtint  en  i  f  87  la  furvivaAce  de  fon  père,  & 
fou<Jlionna  depuis  lors  pour  luijufqu'en  if9ol 
Capitaine  colonel  en  if9^  ,  il  çonferva  cette 
diarge  jurqu'à  fa  mort  en  1629*  ■ 

(8.) 

•  Nicobs  deFlckenftein,  do  Lucerne.  Enfeigne 
de  la  garde  Suifle  en  i  fS^i, lieutenant  en  1^9?, 
capitaine  colonel  de  cette  compagnie  en  1629, 
tnort  en  1640. 

(9.0 

.  Joft  de  Flekenftein ,  frère  cadet  du  précédent 
Enfeigne  de  la  garde  Suifle  en  i6i6,lieutehant 
en  1629  ,  capitaine  colonel  en  1640 ,  fut  élu  la 
même  année  avoyer  de  LuQerne  5  obtint  du  pape 
Urbain  VIII  la  permiflîon  de  commettre  fon 
lieutenant  à  fa  place  >  mais  comme  il  avait  un 
attachement  extrême  pour  ce  pontife  ,  auprès 
duquel  il  jouiflTait  de  la  plu^  haute  faveur ,  il  ré-. 

LI3 


^— «IIIBWIIIM  nrUfi'  I 


Garde  Suijfe. 


4Sgna  ea  I$4f  It  4igaifié  defon  oanton , fe rendit 
i  Rome ,  repiit  Iç  .p$>aimandçmeiit  4«  la  p^à» 
SuifTe,  &  mourut  en  ii(f  2« 
(  lo.  > 
Jean  Rodolphe  PfyfFêr  ,  pedt^fils  du  èrneux 
fivoyer  de  Luceme  ,I^oui^Pfyffer.  Enfeigne  def 
la  garde  Smfieea  1 629  «  lieutenant  en  i^>il 
commanda  depuis;  cptte  année  jufqu'en  164; 
cette  compagnie,  pour  fon  çapitwie,  Ilende^ 
yint  capitaine  colonel  en  léyz  :  n|orteni6j'7. 

(  II.  ) 

Louis  PfyfFer, frère  cadei:  du  précédçntt E»f 
feigne  de  la  garde  Suiffe  en  1640 ,  lieutenant  de 
cette  compagnie  en  l6f2,  en  devint  capitîiine 
golonielen  i6f7f  Moctçn  1686. 

(12.) 
François  Pfyffcr  ,  d'Altishofen  >  enfeigne  à^ 
la  garde  Suifle  en  i6f  7,  fous-rlieutenaiit  de  cette 
compagnie  en  1 660  »  à  la  création  de  cette  chah 
gc.  Premier  lieutenant  en  1670,  capitaine  colot 
jiel  çn  1 67e  :  mort  en  1 696, 

C  ih  ) 

Jean  Qafpard  A^eyer  de  Baldegg  ,  de  Lucerne, 
Çnfçignf  d^  la  garde  Suiâe  en  1660  ,  fàus-lieivi 
ten^nçen  1670,  premier  lie^tsenant  en  1686, 
l^Y?.  &n  )éÎ9Q ,  ayeQl^pçrcQiifiom  d'Iiii%ocent}((i 


DES    PaFB's.  f K 


Garde  Stdffe. 


i!ans  les  cantons  catholiques,  un  régiment  Suifle 
de  240Ô  honTtnes,pour  le  fervice  de  Charies  II, 
roi  d^Efpagne*  Ayant  confervé  fa  charge  de 
premier  lieutenant  de  là  garde  Suifle ,  Alexan- 
4re  VIII  lui  conféra  la  charge  de  capitaine  colo- 
nel «  quoi^u'abfent.  Meyer  ayant  ev  fon  régi- 
ment reformé  à  Barcelone  en  16983  il  revint  à 
Rome  prendre  le  commandement  de  la  garde 
Suiflfe ,  &  mourut  en  1713. 

(  14-  ) 
Jean  Conrad  PfyiFer  d' Altishofen,de  Lucern^^ 

Enfeigne  de  la  garde  Suifle  en  1670,  fous-lièu- 

tenant  eii  i686,lieutenanten  1696,  il  foniflionnâ 

jufqu'eii  1698  comme  capitaine  pour  Gafpard 

ÎVIeyer  de  Baldegg  ;  devint   capitaine  colonel 

cm7i:î,  &mourut  eni72.7, 

(If.) 
François  Louis  Pfyffer  d*Altishofen.  Ènfeîgnç 
de  la  garde  Suifle  en  1716,  reçu  chevalier  dé 
Malthe  en  17 17  ,  fous-lieutenant  de  la  garde 
Suifle  en  17:10;  il  fit  fa  profeiïîon  à  Malthe  en 
1722;  premier  lieutenant  en  1724  ,  capitaine 
colonel  en  1727,  commandeur  de  Wurzbourg 
en  1742  y  il  réfigna  le  commandement  de  la  gar- 
de Suifle  en  I7f4.  Bailli  &  grand-croix  de  l'ordre 
de  Malthe  en  1 7f  8  »  &  mort  en  1 772. 

Ll  4 


péf        SEKTief   DES  Paves. 


Garde  Suiffe. 


(  i6.  y 

Joft  Ignace  Pfyffer ,  coufin  du  précédent  Ehî 
feigne  de  la  garde  Suiâe  en  1730  ;  foiis-lieutet 
nanten  lyjg»  premier  lieutenant  en  1 744  ^  ca- 
pitaine colonel  de  cette  compagnie  en  I7f4  ^ 
eft  revêtu  de  eette  charge  depuis  cette  éppque. 

ÇÎOTS   SUR  £?S   PIEGES   JUSTlFICATmS* 


L'oîî  s>ft  {exv\  ppur  çotnpofer.  ^  rédiger  ce 
quatri^ipe  livre ,  dçs  Années  Helvétiques  de 
Stettler,  du  Did^ionnaire  Helvétique  de  Ler, 
&  du  traité  hiftorique  &  politique,  fur  les  allianT 
ces  entre  la  courp,iine  de  France  &  les  treize 
cantons ,  par  Vogel ,  grand  juge  des  gardes  Suif- 
fes  en  France.  Quanta  la  garde  Suiflfe  des  papçs  ^ 
J*on  eft  parvenu  avec  beaucoup  de  peine ,  à  (ç 
procurer  les  mémoires  néceflaires  à  cet  égards 
&  cela  de  la  première  main.     ' 


5C*3€ 


rî7 

EiÉCAPITULATION 
Des  officiers  çénérsujç  &  trrfupes  Suiflfes, 
dans  le^  différens   fervices   de  l'Europe  , 
rédigée  le  2f  Septembre  1787. 

- — ^ ^         I 

Il  y  a  un  général  d'infknterie ,  au  fervice  du 
roi  de  Sardaigne ,  retiré. 

19.    LiEUTENAîîS     GÉNéEAUX, 
|1  y  en  a  9  au  fervice  de  France^dont  j  de  retirést 
?  ...    J  .....  de  Sardaigne,  un  de  retiré^ 

•  .  t   .    I d'Angleterre. 

f  •  .    .    I  ..,..,  de  Hollandç. 

-^Qtal  14  lieutenans  généraux,dont  4  de  retirés, 

a«>.  Maréchaux    des   camps,. 
Il  y  en  a  a  I  au  fervice  de  France,dont  6  de  retirés. 
,  f  .  .  .  ;i  .  .  .  ,  ,  de  Naples.  . 

Total  25  maréchaux  des  camps,  dont  6  de  retiif* 

J9.    GéNéRAl[X     MAJORS. 

Il  y  en  a  I  au  fervice  d'Autriche. 

...    .    ;.....  de  Sardaigne,  retiré, 

...    .    j^  ....  ;  deSa^e. 

....    .U  ....  .  de  Hollande,  dont  2  de  ret, 

fotal  If  généraux  majors,  dont  3  de  retirés, 


f58  RÉCAPITULATION. 

4^  Beioadi  EEt. 

U  y  en  a  I  ^  au  fervice  de  France,  dont  4  de  redi. 

4 d*Efpagne. 

4 deSardaigne^dontiderct 

.5 deNaples,  dontunderet. 


•  • 


Total  }j  brigadiers,  dont  7  de  retirés. 

Total ,  %s  officiers  généraux  »  dont  21  de 
returés  ;  rèfte  64  d'employés. 

10.  TROUPES    SUISSES. 

Hommes. 

n  y  en  a  au  fervice  de  France  .  .  .  1407^. 

d'Efpagne  .  .  .     4868- 

#   de  Sardaigne .  .     29^1» 

de  Hollande  .  .     98c»' 

deNaples  .    .  .     j'8>f 

des  papes    .  •  .  •     J4f. 

Total  des  troupes  Suites  dans  ces 

fix  fervices jyS?^* 


tLic 


AP  IT  U  L  A  T  I  ON.  f39 


2*.  Corps  dj,  trov?JBs  pifférens. 

Il  y  en  a  au  fervice  de  France  .  ♦  ,  ,  ij, 

t     .     .     •     •     *     •     d'Efpagne  ,  .  .  ,     4, 

,     de  Sardaigne .  ,  •     ^, 

.     de  Hollande  ,  .  •     6. 

.     de  Naples  .  •  •  .     4» 

,     des  papes  .  •  .  .     4, 


•  •  •  T  • 


Total  des  différens  corps  de  troupes ,  •  54, 


5*,  Bataillons. 

Il  y  en  a  au  fervice  de  France  •  •  •  26,. 
*♦..,...   d'Efpagne  ,  ,  .     g,  ' 
,     ,     ,     .    ^ ,     ,     ,    de  Sardaigne .  •     6,  J 
,     .     ,     t     •     ,     ,  . de  HpUandç  • . ,   jz. 

#  •     .     .     t     t     *   de  Naples  .  .  •     8» 

Total  dans  ces  cinq  fervices .  .  .  ,  6obat, 

^'1  ,■■'■. '.i ■'■■  .'Il  ■'..  .         '  1         '    ' 

4<'.    COMPAQVISS     DE     GARDES     HALLB^ 
3ARDIERÇS, 

U  y  en  ii  au  Cervice  de  France. .  .  .  i, 
f     .,,.,.  de  Sardaigne.  .  i. 

♦  , des  papes  ,  ,  •  4. 


Tot^l  des  gardes  hallebardieres  ,  .  $  çompt 


f40  RicAFITTJLATlOK* 

f*.   ComAOKIES    DE    fUSlLlERS. 

11  y  en  a  au  fervice  de  France  .  •  .  i88» 
,     .     •     .     r    •     •    d'Erpagne  •  .  ,    Ji. 

de  Sardaigne  .    24. 

de  Hollande  .  .    fc8. 

,     ,    deNaples  ...    jo. 

Total  çlÇ5  compagnies  de  fuClier?  •  •  34^» 

*  ■■   ■  ■  .         ■■ 

6^  Compagnies  pb  grenadiers. 

n  y  en  a  au  fervice  de  France  ,  .  .  .  af , 

, ,  d'Efpagiie,  ,  .  .    8^ 

,     .     .     ,     .     •     -de  Sardaigne  ,  .    6. 

, de  Hollande    .'.  12. 

^     .     .     ,     .     ,     ,  de  Naples    ,  .  .    8- 

Total  des  compagnies  de  grenadiers  .  60. 

7^  Récapitulation  des  troupes  Suisses. 

Leijjjuelles  font  compofées  de  54  corps  diffé- 
rcns,  qui  font ^ répartis  en  60  bataillons, 
6  compagnies  de  gardes  hallebardieres , 
54^  compagnies  de  fufîliers ,  &;  en  60  com- 
pagnies de  grenadiers  j  formant  un  total 
de  408  compagnies ,  &  de  >48^7  hommes. 


'f4* 

TABLÉ  àt  REPARTlTIOISr 

B    E   9 

IIFRES ,  CHAPITRES  &  SECTIONS, 
Contenues  dans  le  Fil  F  &  dernier  Folume. 


L    I   F   R   E     L  Pag, 

Hiftoire  militaire  des  Suifles  au  fervice , 

des  États  -  Généraux. 

Chapitre  I.  IntroducHon.  $ 

Siadhoaderatn .  1 1  g 

Chapitre  IL    Feld  -  marechaï ,  g^^ral 

d'infanterie  ,  lieutenans  généraux  y  gétté'i^  :    ^ 

,  raux  tfiâjors^  &  brigadiers.  ;i7i 

Seâion  I.  Général  fcld'-maréchaU  ihid» 

Seâ/II-    Général  df infanterie.  .    ^78 

Seâ.  III.  Lient enans  généraux^  igz 

Sed.  ly.  Généraux  majors^  _  .  .  Ï9ft 

Seâ.  V.  Érigadiérs.  ;f^ 

Chaf.HI;  Réghnent  àes  ptties  Stfîffês'-, 
fa  formation  aâuelle;  uniformes  &  arme^    ' 
mens  >  fon  écat-major  ^  &  le  tableau  aâuel 
de  fes  capitaines.  ,  %6C 

Seô.  I.  Formation  actuelle.  .      .  ibid. 

Seâ.  IL  Uniformes  ù  armçmens*  ;    ■  .-<^68 

Seâ.  IIL   Etat^major.  .     :..^^ 

SeQ^jy.TabUau.dcs  capitaines^  ,  :  ..ay* 


f 4i  TaSIE  Et  RÈ?ARTltt6« 


Chap.  IV.  R^gimens  Suiflès  le  Grifons  ; 
leur  formation  aâuelle  ,  uniformes  te 
armemens  ;  la  fui|e  de  leurs  colonels  ^ 
&  teur  ëcac-major  aâueh  2SI 

Scô,  I.  Formation  aâmllck  ibii 

Se<^ll.   Uniformes  &  armtmtni.  i&f 

Sed.  m.  Réginicnt  de  Smrteré  îij 

Seét  IV*   R/giment  de  May.  291 

Sèd.  V.  Régiment  de  Schmidt^  V)% 

Sed-  VI.  Régiment  de  tllr^eU  pf 

Seô.  VU.  Régiment  de^Stokat.  pi 

'  Tableau  aSuel  dis  fégîmenf  SuiJJeS.  31) 

•   iJote  fur  les  pièces  jufiificatiy^s.  ibid^ 

tlFREtï.^i^kt  militaire  d^sSuiflfes  au 

fervice  de  S. M.  le  rôi  deis  dîeux  Siciles.  j  lé 
Chapitré  L  tntroduBion*  îbid. 

Seâ.  I.  Chartes  VÎL  pi 

S^&.  IL  Ferdinand  tP^*  m 

Chap.il  Conncfàbîe,  capitaine  gilri^râl, 
dîe^tenans  généraux, mar^cKsInx  des  canlps^ 
brigadiers,  &  iofpeâeurs  g^nérauiL  4^infivw 
teriè^     .  jS^ 

Sea.  I.  Connétabk.  ibkl. 

Seû.  IL  Capitaine  général i  i%] 

ScSft.  III.  Lieuterïans  généfattièi  j84r 

-  Seô.  IV.  Mntédîàux  des  camps ^  J97 

Sfeô.  V.  Brigadiers.'  /foi 

*  S9â.Vl.Infp}tâèt^^nérietttxifi/ifaHitrk^} 


Btf    Tome  Vllï.  f^f 

Pag. 
Chap.  III.  R^giiti^nt  des  gardes  Sailfes  : 

fôn  înfiitucion  &  fes  prorogatives ,  1k 
formation  aâuelle ,  fes  uniformes  &  ar-^ 
memens ,  fes  colonels  ,  lieutenans  colo- 
nels &  majors ,  &  le  tableau  aâuel  de  fes 
capitaines.  ^lé 

Sed.  I-  înfiitution  6r  prérogatives.  itiid* 
Sedl.  II.  Formation  aâuelle.   '  417 

Se(ft  III.  Uniformes  &  armemens.  ^%% 
Sed.  W.  Colonels  dès  gardes  Saiffes.  427 
Se<3.  V.  Lieutenans  colonels  des  gàriti 

Suiffcs.  4^8 

Seâ.  VI.  Majors  des  gardes  Suiffcs  •  -430 
SeÔ.  VIL  Capitairie  Sr  tableau  dexgOrJeS 

Suijfes.  -    4^} 

ChapJ  IV. .  R^giineirf  de  Wirz  ,  "de  \^ésk 

:  ^  de  Tfchudi  ;  leur  formation,  u|)i£arrnies 
4c  armemens  ^  la  fuite  de  leurs  cplonels» . 
&  leur  haut  ëcat-major.  43^ 

SetAi.  Formation  du  régiment  de  ^/r^^ibid. 

SeSL^Ti. .UnifdmjAS  Ù  flrmenunsn  439 

jSeét.  III.  Kégiment  dâWiri.      .      .  .     443 

Seû.  IV.  Régiment  de  Jûuch.  444 

Seâ.  V.  Régiment  de  Tfchudi.  446 

Tableau  actuel  des  régimens  Suijfes.  449 

Note  fur  les  pièces  juflificatiyesy  ibid. 


f  44     'tAÎLÏ  ET  kfePARTITlON  DU  T.Vllt 

LIVRE IIL  Htftoire  militaire  des  Suifles 
au  fervice  de  Tordre  de  St.  Jean  de 
JéhiËdem  ^  dit  de  Malthe.  4f  i 

Chap.  I.  Introduëioru  Ibid; 

Ghap.  il  Grand  -  prieur  d'AÎÏemagne , 
grands-baillis  d'Allemagne  &  de  Brande- 
bourg ,  commandeurs  &  comrbandeurs 
francs  -  chapelain^  49 1 

Sed.  1.  Grand  ^prUiurâ^AlUmagnti  ibii 
Sed:  II.  Grand --baillis  d* Allemagne.  49; 
Seâ.  IIÏ.  Grand-baillis  de  Brandebourg.  49  f 
Seô.  IV.  Commandeurs.  joo 

Se&.V.  Commandeurs  francs-chapelains,  fia 
Note  fur  les  pièces  jufiificatives.  fii 

LlFRElF.lXxf^oxi^  ràiKtaire  desSuiflis 
au  fervicb  des  papes.  ^14 

IntfoduÈHon^  ftid. 

Garde  Suijfe.  ^ij 

Récapitulatiùii  de^officiers  gém^faux  & 
troupes  Suijjes  ,  dans  les  difers  Jer- 
iices de  V Europe.  <i]i 


ERRATâ  DU  TOME   VIII. 

».  .  .-     ,  *     ■  I 

Pag.  Jîg-  .         ,. 

i},    i,  ^eterfbri  cbnfefTeur  ///IPcters,  fqn  confeffcitf 

21.  le  chànceWët  Côx  !îf.  lè  cKévaniér  Cox 
ir.     i:  Jdréé  îif.  Ivrée  .      , 

«ç.  14.  joindront  Erkentnifs  Iif.  joindront  une  Êr^ 

kénihijs 
iS'    9.  Après  ce  paragraphe'  ajoutez  en  titre  Cani* 

pàgric  At  ijôf 
^9.  21.  Après  ce. gàrsfgraphe  effacez  en  titre  fû/7z^à^ 

..  :         i'ïe  de  1704. 
5J.  ig.  prévinrent  /z/!' prévirent 
*^*^/  '  7i  Après  tfe  paragraphe  ajoutée  en,  tki4  Càih* 

.  pàgrie  de  iTQç, 
Efface^  ce  mët^e  titre  de  la  page  ruirantè^ 
72.    4.  maître  du  Quefpô^ 
7ç.  20.  lé  général  major  Xo.vf  lijt  le  général  majo/ 

.  10^^     i.  en  ^7^1  lijl  çn  Ï7Ç1, 
ibg.  19.  &  de  ii  France  /i/i  &  la  France 
.i44.  26.  fur  ce  qu'As  qû^lifîèrerit  tfflTjiv  ce  qu'ifs  ofeî 

rent  qualifier 
^77'     S-  prirent  lé  ig  là  Uf.  prfrenC  lè  i  g  Août  la 
iS^.  If  &  2  j  Handangéç  £1/^  Haudanger 
icfj.    j.  ctôyant  cette  fécèirif^ènfe  due  ///accorda  cette 
fevéur  avec  dés  rèftriârions ,  maiii^ 
pour  trois  ans  feulement, 
iié.  i<.  de  lieutenant /(/r  de  lieutenant  colonel 
i^.  iî.  &  ihoîfî  dé  préférence  liT  &  chargé  de  pr4' 

féfénsf 


3I+.     |.  «ait  pro^^    e*ent  ^rd«e  /j^  étaient  profea- 

554.  i5.Gros/f/:Grofs         ,  '       *'^^«-^P«'"'«^ 

jW.  21.  Fivrenzubla  'î/^  Fidrenzuola  ^ 

379.     4.  En  irôn  ///:  E11.1767 

î8ç.  19-  féconde  feâiion  //^  treizième  k€tioti 

Î9«.     S-  Jante  au  confeil/iP  Junte  ou  confeil 

î"94r.     4.  Il  fit  lc5  campagnes' /ï/rillfit  la  campagne 

4t8.     6.  mort  le  16  Janvier  lif.  mort  le  20  Janvier 

4^0.     j.  du  12  Janvier  au  /(/!  du  12  Janvier  177c, . au 

4S7^'  14.  à  \a  fijite  /z/I  à  (k  fuite 

^gj.     ç,  2  M'ars  167)  ///:ii  Mars  17.6 j 

JÇ4,  Helvétique  lif,  Hclvétîeane 
^8S'     9-  d'Alfaçe  ///TçhSàic 
$p2.  17.  baron  de  Rôtt ///?  Baron  de  B.0II 
514.  21.  en  1718  lif'  en  14x8 
522.  15.  depuis  lors  Béfsflcf ///t  oeçuîs  lors  les  Befslei 
^40.  2ç.  J48jt7  hommes /zj  ^ 


•"r:rsr"*"'""cG^  ^^^^^ 


7  s         ■^- 


4.^ 


i.llliniliri:riiii: 

Ds  D14  7Eb  oae 


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DATE  DUE 

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