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f
I
HISTOIRE
DE LA SUISSE, j
£ T
CELlvE BES SUISSES
DANS LES DIFFÉRENS SERHCES
DE V EUROPE.
COMPOSÉE ET RÉDIGÉE SUR DgS OUVRAGES
ET PIECES AUTHENTIdllES.
Par M. MAY, db Romaïnmotier.
\i
Hd V et ii bdlica Gens, olim armis vinCque mux memoria
noniiiiis cUra. Tac ix. HiJÎ. lit. I. cap. iMvij.
TOME VIIL
A LAUSANNE,
Chez J. P. HEUBACH et Comp.
1^,
ivjl M. DCC. LXXXVIU.
HtSTOtRE MtLlTÀïiË
:Dms svx S'S Ms
Aux
feÊkHrïCES DE kÔLtildjË i ËB
NAPLES , DE ÙÔRDRE ÎM &
JEAN DIT DE MâLTlÉE; EST
DES PÀifeS;
Rédigée fur des ouvrages & des piectà
authentiques jufqu'en 1787-
Quatrième folvmk _
HISTOIRE MILITAIRE
AU SERVICE BE LEURS HAUTES-'
PUISSANCES LES ÉTATS-GéNÉRAUX
DES PROVINCES.UNIES. ^'
RÉDIGÉE ]U6Q.U'EN 1787'
LIVRE F ÎR^ E M I E IL.
CHAPITRE I.
I N T R O D U C T J O N.
y .ES différentes provinces; des F.iyK-Bas , nont
mées, dans le quïjiziemcfiede, cercle de Boûr-
"gc^ne , fécouerent le joug tyranniqiie de Phi-
lippe II , roi d'Efpagne , parce que ce mottar-
ijue violait tous les privilèges & immunité» s
A }
Introduction.
i[cœrd!çes aux çtàts ces 4iverfeis provinces ,
pai: leurs aiiçiens fouvçraiixç, dppuis plufieurs
Ççpks ^ jSfc. po|ifirmées p^ les diic5 dp BoujÇr
^ogtie, par l'empereur Maximilienl, par fon
fils . f hjlipp^ 1^ Bel Sç fon petit-fils Charles-
^uiiit , jpere de Philippe ÎI. Ce dernier acheva
dp:'irévoltef l^s états de Flandres, en voulanç
ifttrpdMire parmi ces peuglçs Tinquifitipn y ce
fribunal exécrable & la honte du pjiri^anifme,
paraiffant au monarque Efpagriol, un appui
aufiî fe^; que redoutable , 4u dç^potiTme fan^
guinaire qu'il voulait çt^blir darij les Pays-Bas.
Ça révolution commença parles grandes & bel-
les provinces de terre -ferme, le Brabantî la
fUundce & leHainault, qui pourtant refterent
aflujetties à la ^oniinapoij EfpagnoJej pendant
qu'un petit coin de terre , prefque noyé dans
l'eaujouine fubfîftait que de la pêche du ha-
rang ,'eft devenu une puîifance ïbrmidabfe, qui
a tenu tête à Philippe II , & a dépouillé fes fuc-
jçffçjurg.cj^Jyu^Sjpjaff^ffi ^5.,b1us r^ç^ies dara
lçg][n4^ QXJeçLtales, Oîi a yu cette .républiques
B1W%F^ WrTflJ 4'^^P^g'^e m^ f contre Louis
3|^l,V^(çn^6$.7 1 uq IjQurguem^trç ^^Amljerdan^
^.^i&m^fm^f^^r leg ^rçiçles iy pvmi^ir
DE HPLLAHDK.
.1 ■■■■i I ifayn.!.
IntroduSion.
traité d['^7la^Chapelle. On a yu cette mèmd
république , ^ndormie pendant quelques années
fur fes lauriers, envahie en i€jZy & prefque
iubjuguée par Louis XIV , tenir tète à la puil^
iançe formidable de ce monarque , repoufler au
bout d'un an les ^rrqées Franqaifes, quoique
commandée; par Turenne & Luxembourg»
& terminer eh 167g, cette guerre fanglant^
par le traité de Nimveçuen , làns perdre un
pouce dç terrain^ Enfin , perfonne n'ignore le
grand rôle , que les Provinces-Unies ont jouéeg
au commencement de ce j^écle» dans, la guerre
nommée de la fuccçffio^i d'Efpagne,fvr-touteqL
17 10, au congrès de Gertruidenbaurg.
Comme l'hiftoire dqs projetés 8ç des accroiflc-'
mens de pui^Taiice des Etats^Génér^ux , n'eft pas
du relTort; de cet ouvrage ^ Vqn fe bornera à par-.
1er de l'époque primitive de cette république , &
des relations qu'elle a eu, foit avec le corps Hel-
vétique,, fpiç avec quelqyes-\msdefes membres»
Les fegt provinces, ayant formé en i.f.79 -, l'u-
nion d'Utrecb.t., par les foins de Guillaume de
Natfau^^ri^nœd'Qrange,pyirent dès cette époque
1^ ^xx^ fEfatS;G(ni^rAU^ ic^ Provinces-Unies^
^ ^i^Qill: ^e prinqe d'Orange, chef de. cçsfept;
'"""' ■ " A4 ■■
8 Service
IntrôdùWon.
pfèvînces , fous le nom de ftadhoûdérV& îbuS
tèlui dé capitaiilé & d'amiral géhéi*aî: Cette rél
pùWiqiie naîffattte Xlôtifia en i f g^ j fort état ad.
Iiiel aux cantons pi'oteftans, Ipar uliè lettre rem-
plie d'felcpreflîons ofcîigeâfntës. tes derniers y
répondent par une lettre defélicitation,dans
làtjùëllè ils recônnuf ént les fept Prpvîncesf
tJnîes , pour nne répuWiqué fouyérâînè..
' " Depuis cette épbqtie, & y eut toujours des re-
lations d'ahiitic entreiesfroVinces-UJlies.&lei
• cantons proteftâns ,^ auprès àefqueBs lés Etats-v
X^énéràax députèrent in f 6of , Pîè^ffçdèi'Bféde-
tade, poiir demandera ces répuDliqùe*^s dés fe-
cours d*argent & dès troupes. BréSerodeelit une
audîéhee publique le îig'ïévrier ^'â\i graîici con-
Tell 3ë ttemë , ft des déptités'dè Zurich i'iïe Bâle
&''dé SchaffhauféhViftvités de' la part des Ber^
iiois 5 'à fe rendte^ cette aflembléc j ihàîs cet
...■', • ■ "»«■■■ ■• • • '
àmbaffadêur ne put obtenir fa demande iquoi-
qHi'il fut appuyé 'des' rècommândatiotis' d'Hen-
ri •îV'j'pâtce-qùe îes ix6iV caîïtôMs\rèftitei:ent de
ibuniîr 'leur quô te'.t)aft dé^ fëcotiW/què^c^lw de
Berne était' 'difpdfë lï*^eôr(^ê^ 'âux'Çirovînces-
Vnîeïsr En édhangé/è^s^'^iiat^ iri^tlfe^^
jfeéilH 'Brédéi^ideV-dfe' ftaiTfeif'fe ^p^iHxik
DE Hollande.
Ivtrodttction.
troupes Efpagnolés & Italiennes , qui du Mila.
hais compmerit tfaverfer la Suifle & TAUema-
gne , pour renforcer l'armée de Tarchiduc Albert
en Flandres.
En i6f ^ , les cantons proteftans députèrent
lè chancelier de SchafFhaufen Stoker à la Haye ,
pour offrir leur médiation aux Etats-Généraux ,
âepuis deux années en guerre avec Cromwell,
prbte'deùr de l'Angleterre. Cette offre fut très-
l^ieh reçue des puiÔances belligérantes : le chan-
celier Stoker,traité avec beaucoup de diftindion,
iejburna jufqu^en i6j'4, tantôt à Londres &
tantôt à la Haye , après la conclufion de la paix
de Londres 5 à laquelle il contribua beaucoup ,
ayant fu gagner la confiance de Cromwell, de
niçme que celle du grand-penfîonnairc de Witt.
ÎStpker revint en Suifle , & rendit compte de fes
iiégociations à la diète (f Araw, convoquée à cet
effet par les cantons proteftans, qui furent très-
fatisCûts de la manière , dont leur miniftre plé-
nipotentiaire avait été reçu à Londres & à la
Haye.
En i66é, les Etats-Généraux demandèrent
aux cant ons proteftans une levée de troupes »
queteux-ci furent obligés de leur refufer ,
^la S E A V î C B
IntroduHion.
mal reçu une députation de leur part, au fujet
de Genève, envoyèrent le fénateur Holzhalb de
Zurich à la Haye. Ce député était chargé , d'une
lettre pour les Etats-Généraux, afin d'en obtenir
la permiflîon , de faire Une collede dans leis Pro-
vinces-Unies , en faveur des réfugiés Vaudois ,
qui venaient d'être chafles des vallées Piémon-
taifes. Hobhalb était auffi chargé d'autres çom-
miffions plus importantes , auprès de Guillau^
me III, prince d'Orange , qui dèsJors avait tout
■ arrangé pour la révolution d'Angleterre , &qui
gouvernait les Provinces-tJriîes avec tout l'aC
céndant d'uil chef auffi éclaire que bîenfaifant.
' Holzhalb téuffit,dàns cet objet ëflènriôî de fa né-
gociation, de mèhie que dans cèîiri quf lui avait
fervi de prétexte , car il ramaïTa des fommes très-
eorifidérables pour les pauvres Vâudois , '& re-
*vint l'année fui vante eh SmATe', chargé de let-
•trés'dé L'éuf s Hautes -^Puiflaricéis & du prmcë
•â'Orahge, pour fes -feuveraiùs; telles qu'ils
jiôuvkient les défirèK ' ' ' .^ •--
■"'Ea r6g9 j'ic priMce- d'Orangé fe rendît aux
foiKcitatiom delà plus girandef partie des pairs
•A^ÀirgletérrévS-délivra ce royaume dé l'-oppref-
•fth , «dont fl-ctait hiehaèéde la partie Jaques II,
DE HOLL AU DE. 1}
Introdu^ion.
abfblument guidé par les priiiciffes defpotiques
de Louis XIV , de même que par les vues ambi-
tieufes du jéfuite Peterfon, confefleur. Guillau-
me ayant détrôné^fans verfer une goutte de fang»
fon Ëdble & imprudent beau-pere , monta avec fa
femme la princeiTe Marie Stuart,fur le trône
d'Angleterre , par l'éleâion unanime des pairs &
députés de cette nation , & fut couronné à Weft-
minfter le 21 Avril de cette année. Le roi Guil-
laume, auquel les Etats-Généraux confefverent
les dignités de iladhouder, de capitaine & d'amie
ral des frovinces-Unies , notifia. le 20 Mai aux
cantons proteftans , fon avènement au trône
d'Angleterre, par une lettre très-obligeante. Zu-
rich , Berne & Schaff haufen y répondirent au
bout de fix femaines, par une lettre de félicita-
tion , dans laquelle ils recoimurent le nouvei^u
monarque , comme roi légitime de la Grande-
Bretagne. Ce monarque envoya les premier^
jours de Novembre, le chancelier Cox en Suiife,
avec le titre d'envoyé extraordinaire auprès des
cantons proteftans.
Ces républiques ayant indiqué au milieu de
Janyier i:690,une diète à Zurich , pour entendre
l^s propoiîÛQns de Cox > ce miiiï&ce leur pro*
14 Sert ICI
L H 'i II I -^r:iia~=g
JntroduSion.
pofa un projet d'alliance , avec fa niajefté Britan- *
nique^qui devait s'étendre quinze années au-delà
du régne de Gufllaume III. Les députés de 3tu^ '
rich, de Berne, de Olarus & d'Appenzell réformé,
de SchaiFhaufen & de la ville de S.Gall,prirent ce
projet âd referenduni ; & ayafît rapporté aii bout
de fix femaines , le confentement de leurs fbu-i '
veraiiis refpedifs , pour la cohclufîon de cette
alliance 5 l'on arrangea un traité d'alliance offen-
lîve & défenfive , en 24 articles, danslefquels
l'on ftipula une levée de 4000 hommes , poui: le
fervice d'Angleterre, qui devait être diviféèen
deux régimens de 2000 hommes chacun. Le
premier de ces régimens , divifé en deux bataîlw
Ions de cinq compagnies chacun , & la compa-
gftiô de 200 hommes , devait être levé dans les
càntoiis^e Zurich , de Glarus & d'Appenzell ré-
formé , de ScHaiThaufen & dans la ville de St.'
Gall; de façon que Zurich fournirait feùl lèpre*
iniet bataillon , avec le celonel du régiment i que
lé fécond bataillon ferait reparti , de même que
le refte de l'état major, entre Glarus, Appenzell,'
Schaffhaufen & la ville de S. èall. Le fécond de
ces régimens , de même force & conipofition que
le preitiier^ devait être levé datis le cihtôh do^
î)l ftoLLANDR ïf
Inp'odifSîon.
Ilemë. Tous les efforts & les reprérentations de
M» Amelot , ambâffadeur de France en SuijSb,
ne purent détourner ces cinq cantons proteftans,
ni la ville de S.Gall , de figner le i o Mars 1 630, a
Zurich, ce traité d'union, avec le chevalier Cox^»
au nom de fa majefté Britannique. Le canton de
Baie avait grande envie d'y accéder , mais il le
tendît aux repréfentations entremêlées de me-
nacés deM. Amelot. La levée de troupes jfti pil-
lée dans ce traité, n'eut pas lieu, il eft vrais mais
€n échange les Etats-Générâux des Provinces-
Vnies JFureht compris dans cette alliance , par un
airticle féparé.
f Pierre de Valkenier arriva fur la fin d'Août
1690, en. Suifle , comme envoyé extraordinaire
des Etats-Généraux auprès du corps Helvétique, *
& eut le I a Novembre de la même année une au-
dience de tous les cantons,dans une diète extraor-
dinaire , indiquée à Baden de leur part , afin de'
«'oppofer par une réfolution unanime , aux noa-
veUes fortifications d'Huninguen , qui donnait
beaucoup d'inquiétudes aux Bâlois. M. de Val-
kenier , qui avait déjà obtenu le 22 Odobre , fk
première audience des cantons proteftans , à
Se;ai^> dws h diète particuliei^e , indiquée pour
l6 Service
IntroduBion.
le même fujet , profita des difpofîtions peu favo-
rables de la plupart de ces républiques pour la
France 5 & chercha à les alarmer fur rambition
fans bornes de Louis XIV. M.Amelot eut toutes
les peines du monde à diilîper ces impreffions,,
& n'y parvint qu'auprès des cantons, catholiques ,
quoiqu'il promit au nom de fon maître , que ces
nouvelles fortifications feraient rafées, après la
fin de cette guerre ; ce qyi fut en partie exécuté
«n 1698'
Le chevalier Cox négociant de concert avec
M. de Valkenier auprès des cantons pro^teftan^ ,
ils parvinrent^ malgré tous les objftacles que M.
Amelot cherchait à leur fufciter , à faire sn^i^
fager les puiflances maritimes comme les vérita*
lies alliés de ces républiques j tandis que reH
prit d'ambition^ qui fembla^t diriger toutes les
démarches de la cour de Verfailles depuis i €7z »
devait Remplir ces cantons d'inquiétudes , fur la
puiflance formidable de Lo.ùis XIV. Il ^'*eft p^s
•douteux , que les protédés altiçrs de ce monar*
que 5 & fur-tout ceux de fqs miniftfçs ^ de mèn-^e
que la révocation de Pédit de Nantes, n'éuflent
jtellement aliéné les états, réformés de là SuilTo
contre k France > que M*, de Valkenier conçliu;,
" Taii»
nfi HoLLAî^ofe. î7
Introduâion,
■ ' ' ■ " 'I ^ .
Jàns beaucoup de peines, diverfes capitulations «
pour la levée de plufieurs corps de troupes ail
fervice des Etats-Généraux*
I <^* En 1 6^z^ avec Jean Rodolphe d'Erlach &
Samuel Morlodi de Berne * aiiifi qu'avec Ja-«
ques Séguin de Baie I qui levèrent chacun une
compagnie franche de joo hommes* Les com-
pagnies d'Erlach-& Morloth , furent incor-
porées Tannée fuivante dans le régiment Tfchax*
ner,& réduites à 200 hommes. La compagnie
Séguin ) reftée franche & fixée à joo hommes»
fiit réformée en 1697»
^a^* En 169^) le canton de Zurich fit une câ-^
pitulation avec M* de Valkeiiier , pour un ha-»
tsiiïïon de quatre compagnies y chacune de 200
homjtnes j, qui île devait fervir que pour la défenfô
des places du Brabant Hollandais. En 1694 5 ce
canton accorda la levée d'uii fécond bataillon i
de même force & compofition que le premier ^
qui pouvait fervir en campagne , & qui joint
au premiei^ifit un régiment qui eut les colo-«
nels fuivans.
A- Jean Henri Lochmaiin , de Zurich j capi-
taine aux gardes Suifles en France en légô;
il fut réformé en 1690 ; devint, en 1695, conlH
Torm rilL B
I8 Sektic*
IntrocUfâfon.
iliandant de ce premier bataillon , avec brevet
ic colonel , & eri 1694 , colonel eiFedif de ce ré*
giment de deux bataillons i il fe diftingua dans
plufieurs occafioiis 5 & fut mé en . 170Z , à la
Haye, par une chute de carroâe.
^ B. Henri Adolphe Efcher, de Zurich. Major
An régiment de Lochm^nn en 1697 ^ obtint en
170a le bataillon de garnifoh ou défenfif , avec
brevet de lieutenant colonel î mort en 1708-
C Chriftpphe Bourgrave de Dohna,filsdu
lieutenantgénéral , bourgeois de Berne & de Zu«
lich 5 obtint en 1702, le bataillon de campagne^
avec brevet de lieutenant colonel >& en 170g,
si obtint auiH le bataillon défenGf, avec brevet
de colonel. Ce régimeut réimi de nouveau 3 prié
alors le nom de Jeune Dohna , dont le colonel
mourut en 17 10.
D. Abraham Tfchamer , de Berne. Capitaine
dans le bataillon de campagne de Lochmann »
lors de fa levée en 1694 » major de celui de
Jeune Dohna en 170a, lieutenant colonel de
ce régiment en 1 708 5 en devint colonel en 1 7 1 o.
U fe diftingua à la tète de ce corps dans plufieurs
affaires , fur-tout en 170S, au fameux fiége de
IJUe s & en i7iCjà la Jânglanie journée de Mal-
Bt HOLLÂNDB. I^
Introduction.
plaquée Le premier bataillon du régiment dç
Tfchamer fut réformé en I7i4,& le fécond
bataillon incorporé > aflavoir, la compagnie colo«
nelle. dans le régiment de Sturler , & les trois
autres dans celui d-Albemarle. Le colonel
Tfchamer quitta le fervice en 1716 , & mourut
en 171 8.
j". M. de Valkenîer fît en 169^ à Zurich , où
il réfidait quelquefois , une capitulation avec
Nicolas Tfchamer de Berne , pour un régiment
de deux bataillons , chacun de quatre compa*
gnies de aoo hommes , cependant fans Taveu
public du canton de Berne. Ce régiment eft
commandé aujourd'hui , par le colonel Gabriel
Sturler de Berne. (Quant à fon premier colonel,
voyez généraux majors 5 art. i.)
4*. Albert de MuUinen , de Berne h figiia en
O(flobre 169? , une capitulation avec M. de
Valkenier , pour la levée d'un régiment SuiiTe de
deux bataillons , de même force & compontioil
que celui de Tfcharner,auflî fans Taveu public
du canton de Berne. En 1 697, les compagnies du
régiment-dé MuUinen furent réduites à i fo hom-
mes , & fon colonel quitta le fervice la même an-
née. Sa majefté Britannique doima ce régimentt
B z
i,(i Service
iMrodufiion.
le af Noveftîbre 1697, à Gabriel May^ feigneur
d'Huniiigue , de Berne. (Voyez brigadiers , ar-
ticle \jO Les compagnies du régiment de May
furent remifes à 200 hommes» En 17 17^ ce régi-
inent fut moitié réformé & moitié incorporé»
f*^. En léjy 5 les Ligues-Grifes capitulèrent
avec M. de Valkenier, pour la levée d'un régi-
ment Grifon , divifé en deu:t bataillons ^ de
même force & compofition que celui de Tfchar-
ner. Ce régiment , aujourd'hui fous les ordres
du général major Schmidt , eut Hercules de
Cappol pour premier colonel. (Voy* brigadiers,
art. I.)
6^. En 1696, M. de Valkenier drefla une ca*
pitulation avec Guillaume de Murait, de Berne^
pour la levée d'un régiment Suifle de izoo
hommes , divîfé en deux bataillons , chacuîi de
trois compagnies de 200 hommes. Ce régiment
fait aAuellement le fond de celui de May»
(Voy, l'article premier des colonels de ce corps.)
En 1697, toutes les compagnies Suiffes fu-
rent réduites à i f o hommes , & un Ibataillon du
xégirtient de Cappol fut réformé. En échange,le8
États-Généraux prirent cette année le régiment
de Sacconai à leur fervice , qui ayant été levé et^
DE Hollande. ai
■ -JM^r ■ I I n
LîtroduSion.
.1694,4 Jorée, par Jean de Sacconai, feigneur de
Burfinel,pour le fervice du duc de Savoye,&
à la folde d'Angleterre , avait fervi jufqu'à la
pàixdeRyfwick, en Piémont, avec tant de bra*
voure,que Leurs Hautes-Puiflances crurent fairç
une très-bonne acquifîtion, en s'attachant ce
corps, dont la plus grande partie des officiers &
des foldats étaient du canton de Berne. Le régi-
ment de Sacconai était de deux bataillons , &
de huit compagnies , chacune de i f o hommes.
(Quant à fon premier colonel, voyez brigadiers,
art. 2.) Efaye de Chandiçu , feigneur de^Corr
celles , du Pays-rde-Vaud , canton de Berne ,
lieutenant colonel du régiment de Sacconai,
lors de fa levée en 1 694 ; devait naturellement
obtenir ce régiment en 1706, à la retraite de M.
de Sacconai , lorfque le comte d'Albemarle
engagea les Etats-Généraux à nommer Louis de
Métrai], de Laufanne, a cette place. M.de Chan-
dieu outré de ce paiTe-droit , fe battit au piftolet
avec le colonel de Métrail, le jour de fa récep-
tion, &fut tué par lui. Beat Louis May, de Bernç,
.major du régiment de Sacconai, en 1 694 , devint
lieutenant colonel de celui de Métrail en 1706 ;
obtint en 17074a çonuniflion de colonel j diftinç-
B 5
fcà Serticb
ffjtrodtiction.
tîon pour lors txès-rare au fervice de Hollande ;
fut tué au fiége de Lille en 1708. Le régiment de
Métrail fut, en 1714, moitié réformé & moitié
incorporé , & le colonel de Métrail mourut
en 1719^
La paix de Ryfwick , fîgnée le 20 Septembre
1697, pacifia PEurope méridionale pour quel-
ques années. Louis XIV ayant fait comprendre
tout le corps Helvétique dans ce traité , le roi
de la Grande-Bretagne & les Etats-Généraux eu-
rent la même attention pourle$ cantons protêt
tans, dont les troupes avaient fervi Leurs Hau-
tés-Puîflancés , avec autant de fidélité que de
bravoure . & cela dans toutes les apures où elles
fiirent employées.
Quoique répuifement, où les dépenfes éhor-
ines de cette guerre avaient jette les finances
des Etats-Généraux, leç eût obligés à faire une
rédudion de 5*0 honmies par compagnie Suiil
fe , ils n'en fentirent pas moins tout le prix d'un
tel corps de troupes i^ qui par fon efprit de brak
Voure & de difcipline , avait fu communiquer
%es dctix vertus militaires aux troupes liatio-
*iiales,où elles paraiflaientabfoluiTient éteintes,
*!fe'del1irvàfi'Qa Fïâii(;âife vni^'ji. Giiîdéspar
DE Ho^LLàKDl. £J
lfitrodu3ion.
ces principes & les confeils du roi Guillaume III,
protedeur zélé des régimens Suiâes , dont il
avait éprouvé la valeur dans plus d'une bataille «
Leurs Haufes-Puiflances n'omirent rien de ce
qui pouvait rendre Ueuf fervice agréable à ces
nouveaux alliés. lis jugèrent pour cet eifet % pro-
pos d'établir» à Timitation des rois de France , ua
colonel général des Suiâes & Grifons, auquti
toutesles troupes de cette nation feraient fubor-
^nnées: & pour donner plus d'éclat à cette nou«
i^Ue dignité , fa majefté Britannique & les £tat&«
Généraux réfblurent d'y attacher despréroga^.
tives plus honorables & plus étendues encore,
que celles dont jouiflait pour lors , en France g
le duc du Maine , en qualité de colonel général
à&s Suifles & Grifons.
Par cette raifon, Leurs Hautes-Puiflances cm*'
rent devoir laiifer à Guillaume II! , le choix dil
fujet pour remplir cette charge, la liberté d'en
régler les fondtions &les prérogatives, demèmd
qu'un pouvoir abfolu fur le nouveau colonel
général & fur les troupes Suites. Le roi d'An*
gleterre choifit pour colonel général des Suifles
& Grifons , Arnold Julie de Keppel , comte d'Al»
l>eiiiarle, vicomte de Bury , pair d'Angleterre!
B4
24 Service
Introduction.
&:en Hollande , baron de Keppel & d'Achsfort,
feigneur de Worft & de Zéwender 5 chevalier
^e la Jarretière , & capitaine de la premiôrc
-compagnie des gardes du corps de fa majefté
Britannique : au fervice des Etats-Généraux, ge,
Tiéral de cavalerie , colonel des carabiniers j de«.
puis 1701, colonel d'un régiment Suifle 5 depuis
1709, gouverneur de Tournai^ & mort le 10
Avril 171 8.
Le roi d'Angleterre préfenta le nouveau colo-.
jiel général des Suifles & Grifons à Leurs Hau^
tes-PuilTances , qui lui firent expédier la patente
de cette charge le 10 Novembre 1698- Guillau-
me III régla fes fondions & prérogatives , par
«ne ordonnance datée de la Haye , du 2% No^
vembre 1698 » qui fut confirmée par une réfolu*
lion des Etats-Généraux , du 26 Novembre de
la même année. Cette ordonnance , dont noua
iivons une copie vidimée , contient les articles
fuivans.
I ^. Un régiment venant à vaquer , le colonel
l^ênéral propofera à fa majefté Britamiique deuiç
fiijets, dontPun doit être le lieutenant colonel
^u dit régiment, & Tautre un flijet de mérite, foitj
le major , fdit un capitaine, de cç récent, S4
aaajeftéçhoifîr^run desdeiwc,^
1
D E H O L L A N D E, 2f
■ ■ Il iS«2(r m I II
Introduction.
2^. Quant aux places de lieutenans colonels ,
ou de majors, qui viendront à vaquer, le colonel
général propofera trois fujets à fa majefté ; le
plus ancien ^ & les deux qu'il croira les plus di*
gnes y fa majefté choiGra Tun des trois.
3^, Une compagnie venant à vaquer , le co-
lonel prendra les deyx plus anciens capitaines
lieutenans du régiment, l& un troifieme le plus
digne , les propofera au colonel général , qui
. fera fon choix , approuvé par fa majefté.
4®, Sa majefté Britannique fera expédier les
commiflîons de colonels , de lieutenans colo-
nels, de majors & de capitaines 5 les Etats-Géné-
raux y joindront Erkentnifs ou réfolution , mu-
nie de leurs fceaux i & le colonel général y ajou-
tera fon attache.
y^. Les capitaines auront le choix des enfei-
gnes & la nomination des autres officiers de
leurs compagnies, en fuivant Tordre du tableau,
à moins d'une raifon efTentielle , repréfentée par
le capitaine au colonel général & approuvée par
lui. La nomination de tous ces officiers fera pré-
fentée par le capitaine au colonel & approuvée
par lui y après quoi, le colonel les propofera au
colonel général , qui leur fera expédier leurs
brevefô.
B5 s e r r I c 1
Introduction.
6y. Les femeftres & congés des officiers fèw
xotit approuvés par le colonel , & envoyés paç
Ici au colonel général ', qui les fera expédier.
1^. Le colonel général feul > ne pourra ac-
cordera un officier la permiffion de quitter Tai^
jDoee, ou de fortir , lorfqu'il eft en garnifon , dêr
Etats de Leurs Hautes-f uiâances > pour plus, de
!hmt jours.
g^. Les colonels ou commandans des régi-
mens, enverront chaque mois au colonel générale
un état exaft de leurs corps*
, 9^ Les colonels enverront la démiffion deg
officiers de leurs régimens au colonel général^
qui fera le maître de les refufer , ou de les faire
expédier.
lo^. Quand le colonel général fera à Tannée^
il aura toujours une compagnie Suifle avec le
drapea«^r-4e-g^e devant fa tente ou fon logis^
outre IdL g^rde qui peut lui être due comme offiU
cier géttéraK
II®. Le colonel général pourra pafler les ré*
gimens Suifles en revue , toutes les fois qu'il
le jugera convenable.
I z^. Les régimens Suifles rendront à Tarmée,
ks mêmes homieurs au colonel général , que
DI HoLLâKDI, ^7
Introduction.
ceux qu'ils rendent iau général commandant
de l'armée.
13®. Lès régimens Suifles en gamifbn , reit-
dront au colonel général les mêmes honneurs,
que ceux qui fe rendent au feld-maréchal.
14^. Le colonel général aura douze halle-
bardiets Suifles , fervant à fon logis.
Sign^ William Rex.
En 1700 , le confeil fouverain de Berne, qui
n'avait pas encore avoué les régimens de Tfchar-
ner, de May, de Murait & de Sacconai, leilr
permettant de faire des recrues dans fes états î
publia le 17 Avril une ordonnance très-détail-.
lée 5 pour ièrvir de régie aux colonels , lieu-
tenans colonels, majors & capitaines de ces ré-
gimens y foit par rapport à la tenue de leurs offi-
ciers , bas-officiers & foldats 5 foit par rapport
à la manière dont ils pourront fervir les Etats-
Généraux.
En 1701 , toutes les compagnies Suifles fo-
rent remifesà 200 hommes ; le régiment de Cap-
pol eut fon fécond bataillon rétabli , fur le
même pied que le premier i le régiment de Mu-
rait fut augmenté de deux compagnies, chacune
de 200 hommes , & porté par cette augmenta^
fcS Service
Introduction.
tionàdeux bataillons , de 800 hommes chacun;
& les cantons proteftans accordèrent la levée
d'un régiment , de deux bataillons , chacun de
quatre compagnies de 200 hommes , pour le co-
lonel général des SuiiTes & Grifons , qui en don-
jia le commandement au colonel, depuis général
major Werdmuller. (Voyez régiment de Hirzel.)
En 170Z, le roi d'Angleterre, Guillaume III,
étant venu à décéder le 16 Mars, Leurs H au-
.tes-Puiflances réunirent à leur confeil , les pou-
voirs qu'ils avaient accordé à ce monarque fur
. leurs troupesjfans rien changer aux ordonnances
.de fa majefté , concernant les troupes SuiiTes &
. Grifonnes , aufli bien que ce qui concernait leur
.colonel général. Ces troupes formaient alors le
. tableau fuivant
Hommeti
* I bataillon, Efcher, de garnifon ou défenfif, goo
• I bataillon , Jeune Dohna , de campagne , 800
2 bataillons du régiment de Tfcharner , i6cx5
2. . de May, . . . 1600
z deCappol, . • 1600
%.' de Murait, . . 1600
a de Sacconai, . 1600
2. . . • . . • . d'Albemarle, . 1.600
Total, i4bataîll; & f 6 cômpag. faifant i izoo
DE Hoj.LAirDE. 29
Introduction.
En 170 j , ks Etats de Hollande & de Weft*
Frife, trouvèrent convenable, pour le bien de
leur fervice , de faire plufieurs changemen»
dans lanominadon des emplois , venant à vaquer
dans les régimens Suifles & Grifons , dont ils
avaient pour lors la difpofîtion. Leur réfolutipn
à cet égard , datée du i f Février , fut approuvée
& fuivie par les autres provinces , de manière
que les Etats-Généraux publièrent le 2^ Février
de cette année , Tordomiance fuivante > dont
nous avons un exemplaire manufcrit , tel qu'il
fut; envoyé aux colonels de ces régimens.
I ®. Une place de colonel venant à vaquer ,
le colonel général doit en avertir tout de fuite
Leurs Hautes-PuifCinces , qui choiliront & nom-
meront le fujet qui conviendra le plus au bien
de leur fervice 5 en obfervant cependant d'avoir
égard , autant qu'il f e pourra , à l'ancienneté du
lieutenant colonel & du major de ce régiment-
2®. Lors qu'une place de lieutenant colonel
viendra à vaquer , le colonel général prendra
l'avis de ce régiment , fur la capacité & les fer-
vices du plus ancien fujet pour cette place vacan»
te ; auquel le colonel général joindra un autre
fuj«t> parmi les capitaines du^yégiment ^qu'il
30 Servici
■ .iliil II III Jllil HL-i.i-l-r-î!ia;^=
IntrodiiHion.
croira le plus digne , félon le ferment fait par
lui à Leurs Hautes - Puiifances , qui fe réfer*
veront de choifir celui des deux officiers pré-
fentés 5 qui conviendra le plus au bien de leur
fervice. ^
5^. La même chofe fe pratiquera pourrema
placer une majorité vacante.
4^. Lors qu'une compagnie viendra à va-
quer , le colonel préfentera au colonel général
le plus ancien capitaine lieutenant de fon régi-
jnent. Cependant s'il avait des raifons pour don-
ner l-exclufîon au dit capitaine lieutenant , il
les marquera au colonel général , & lui pré-
fentera pour lors le capitaine lieutenant de fou
régiment, qu'il trouvera le plus digne. Si le co-
lonel général n'eft pas content du fujet préfenté,
il peut exiger du colonel une féconde nomina-*^
tion. Leurs Hautes-Puiflances laiflant la liberté
au colonel , de fe préfenter par requête devant
eux 5 pour fe plaindre du rôfos de la première
nomination ; fe réfervant de décider là-^eiTus ,
& de choisir , foit le fujet préfenté par le colonel
général , foit le fujet refiifé par' lyi , foit enfin le
plus an€icn capitaine lieutenant du régiment i
^quel Leurs Hftuie8«P«iâ6mces permettçiit
DE HoL^à HOC. ;i
IntroduSion.
auilî^de fe préfenter par requête devant eux,
pour fe plaindre du refus de fon colonf L
fo. Le colonel général continuera touturin^
à mettre fon attache aux commiilions de caAo^
nel , lieutenant colonel , major & capitaines , ft
à faire expédier les brevets aux officiers fubal-
ternes.
é^- Leurs Hautes-Puiifances laiifant fubfifter
dans toute fa force , & fans y ajouter aucune
modification , tous les autres articles de Tordon-
Hance publiée en 169g, par fa majefté Britan-
nique Guillaume III , de glorieufe mémoire.
Cette ordonnante des Etats - Généraux fut
exécutée jufqu'en 171 2 , quant auxrcgimens&
compagnies du canton de Berne , & jufqu'ea
171g ^ que le colonel général mourut , quant
aux autres ixoupes Suifles.
"En 1704, M. de Valkenier fut rappelle- par
les Etats-Généraux , après avoir réfidé pendant
14 ans en Suifle de leur part , comme envoyé
extraordinaire auprès du corps Helvétique, &
fur-tout auprès des cantons & co-alliés proteC-
tans. Il eut le rare talent de fe faire chérir de
toutes les perfomies avec lefquelles il avait k
négocier i ce ^ui contribua beaucoup àfiidlitec
3Z Service
IntroduHion.
les différentes levées , qu'il parvint à ûiettré firf
pied 5 pour le fervice de Leurs Hautes-Puiflan-
ces j^ malgré tous les efforts du marquis de Pui-
fieux , ambaffadeur de Louis XIV en Suifle 5
pour traverferMr. de Valkenier j lequel rendit
depuis foli rappel, pendant plufieurs amiées,
des fervices effentiels à fa patrie, comme dé-,
pute aux Etats-Généraux* ^ .
En 1705*, la reine d'Angleterre , Amie, e»»
voya le chevalier Abraham de Stanyan, en Suifle,
avec le caradere d'envoyé extraordinaire,auprès
Jes cantons proteftans. Ce minifbre * chargé des
intérêts de Leurs Hautes - PuiflTances auprès de
ces républiques j fe tranfporta en 17075 dans la
même qualité , à Coire , & conclut lé 16 Mars
de I4 même amiée^ un traité d'alliance entr0
fa majefté Britannique & les Ligues - Grifes».
Mx. de Stanyan fe doiina la même amiée beau-
coup de mouvemens auprès des états de Nçu*
châtel.& deVallangin, afin de faire parvenir la
Jfucceflîon de ces deux principautés à la maifon
de Brandebourg 5 pendant que le marquis djc
.FuJiîeux s'intriguait pour le même çbjet, en
faveur du prince de Conty.
.^ Nous croirions manquier aux principes ,* qtù
noui
Intro.hictiofî.
hous ont engage à cortipofei* & à publier cetâtU
vrage, fi nous pallîons fous filence les différÉfrt*r
tes expéditions de cette guerre ,' dan^lefqûelle*
les troupes Suiffes au fervice de Leurs Hautes*
Puiflances fe fignalererit. Tous les auteurs qui
ont décrit cette guerre , commencée en Flandres
fen 170a 5 poulr la fucceffic^n de. la monarchicr.
Efpagnolei parlent avec éloges des régîmensf
dé notre nation au fervice de HoUancie. La ^lu-*
part de ces corps font citésf d'une manière diftin*
guée , dans les campaghes du priiice Eugène dé
Savoye 5 du duc de Marlborougfe & du prince
d'Orangej par le baron Dumont, de Carlescroôn^
Le onzième & douzième volume de l'hiftoire
d'Angleterre , par Rapin Thoyras ^ parlent de
ces troupes fur le même pied. Ce font ces trois
ouvrages qui nous ont fervi de guides , dansi
l'extrait hiftorique des campagnes de Flandres,
depuis 1702 jufqu'en 1712 , que nous ofFrons^à
nos ïedeurs. Un état détaiHo des fervices ren-
dus pendant cette époque par les rcgimens Suif-
fes fervant en Hollande, nous a mis en état de
citer dans cet extrait , les divers corps de notrd
Hation qui ont participé aux fuccès de l'armée
alliée , dans le courant de cette guerre : d'autanr
Xomc VltL C
34 Service
ItttroduBion, Ccmipag7w de 1702.
plus , que nous avons trouvé cet état conforme
aux trois auteurs cités ci-deflus. /
" ' , Campagne de 1702.
JLiES Etats-Généraux ayant accédé, en 170 1, à la
grande alliance qui venait de fe former contre la
jnaifondeBourbpnjraflemblerent de bonne heure
leur armée^dont ils domierent le commandement
au comte d'Athlone. Ce gôiéral bloqua Keifers-
werth fur la fin de Mars,^ auvrit le 1 f Avril la
tranchée devant cette place , qui par fa (îtuation,
pouvant être fécourue , le fut en effet , & ne fe
rendit que le i f Juin. Les régimensdeTfcharner»
de Cappol , de Murait & de Sacconai fe trouvè-
rent à ce fîége , qui fut auflî long que meurtrier.
Du jounial de ce fiége parle très - honorable-
ment de ces trois corps , & s'étend en regrets fur
la perte du colonel Guillaume de Murait de
Berne', qui futbleffé mortellement le 9 Juin , &
expira le i ^ 5 oiKcier d'un mérite très-diftingué.
Après cette conquête, le comte d'Athlone,
renforcé par looôo Anglais , couvrit la Gueldre
contre une invafion du maréchal deBoufBers»
qui commandait l'armée Françaife fous le due dft
DE Hollande. ^»
■^r;i(f I " - . Il -j —
Ca77ipagne de 1702.
Bourgogne. Le général Français tenu en échec
par la pofîtion avantageufe du comte d'Athlone*
ne put pénétrer dans la Gueldre , quoique fon
armée fût le double plus forte que celle des alliés.
Dans le même tems , un corps de troupes Hol-
landaifes furprit Huy , & s'empara du fort Rou-
ge , de même que du fort Picard , qui l'un & l'au-
tre couvraient le château de cette ville. Un déta-
chement Français les furprit à leur tour, & reprit
ces trois poftes. Le- comte d'Athlone ignorant
cette opération des ennemis , envoya f 00 hom-
mes 5 tirés des régimens de Tfchamer > de Mont-
molin & de Sacconai, & commandes par le lieu-
tenant colonel Rolaz du Rofey , pour renforcer
la garnifon de Huy & de fes deux forts. Attaqué
par 400 cavaliers & 10 compagnies de grena-
diers Français , ce détachement Suifle fe retran-
cha dans un château , & ailiégé par ce corps en-
nemi, augmenté de quelques bataillons de la
garnifon de Liège , avec fix pièces de canon >
il' fe défendit avec tant d'habileté & de valeur,
qu'il donna le tems à la garnifon de Maeftricht ,
de venir le dégager.
Le comte de Marlborough prit le z Juillet
le commandement de l'armée des alliés , qiii
C z
36 Service
Introdu6iion.
ayant reçu plufieurs renforts ^ prit dès ce mo-
ment une fupériorité fur celle de France , qu'elle
conferva auflî long-£e(ns que ce grand capitaine
fut à fa tète. Gagnant d'abord du terrain finis»
combattre 5 ilinveltit Venlo le 29 Août » & s'en
rendit maitre le 2 j Septembre 5 pendant ce tems
là , il fit emporter Stevenfverth par le comte de
Noyelles 5 & Ruremonde par le prince de Naf.
lau-Saarbruck. Après la reddition de Venlo , le
comte de Marlborough s'empara de Liège le i j
Octobre , & prit le a j, la citadelle de cette ville
d'aflaut , malgré la défenfe valeureufe du régi-
ment SuifTe de Caftellas. Les rcgimens de
Tfcharner , de May, de Cappol , de Montmolin
& de Saccônai, fe diftinguerent beaucoup à l'af-
faut de la citadelle de Liège.
Campagne de 170J.
Milord Marlborough , qui avait été créé du«
par la reine Anne, le 27 Novembre 170a 5 &
ce qui eft plus flatteur^encore , qui au retour
de cette belle campagne , fut remercié par les
deux chambres du parlement , dont les députés
vinrent le complimenter dans fa maifon i revint
les premiers jour^ de Marà à k Haj^e , & fe rei^
DE HoLLâKDl. 37
Campagne de 170J*
dit le 2g Avril à Tannée alliée, dont une partie .
avait invefti Bonn le 24. Alilord duc fit ouvrir
le 4 Mai la tranchée devant cette place , défen-
due par 10 bataillons Français , ayant le marquis
d'Aligre à lem: tète , qui obtint le 16 Mai la capi»
tulation la plus honorable. Les régimens Suiv-
ies de Tfcharner , de Cappol , de May , de Mont-
molin, de Sacconai & d'Albemarle furent de ce
fié ^e , conunandés par le général baron de Fagel*.
Ce fut en vain que le maréchal de Villeroi
forma le dèflein de furprendre, pendant le fiége
de Bonn, le refle de Tarmée alliée , campée fous
Maeftricht , au nombre de 48 bataillons & de
120 efcadrons y il trouva ces troupes polices ft
avantageufement , qu'il n'oHi les attaquer. Les
lignes Françaifes dans le pays de Waes , atta-
quées & forcées le 27 Juin , par les généraux de
Coehorn , de Fagel & de TUly , fournirent aux
troupes Suifles une nouvelle occafîon de fe dif*
tinguer j les régimens de Tfcharner , de Cappol
& de May ayant pénétré les premiers dans ces
lignes. Cette campagne fut terminée en Flan-
dre , par la prife de Huy & de Limbourg. La
première de ces places futinveftie fous la direc--
tion de milord duc, par le comte de Noyelles, Id
P 5.
38 Service
IntroduSion.
1 j Août 5 le If, le général de G)ehorn ouvrit h
tranchée devant cette place , dont la garnifoi
capitula le 27 , & celle des trois châteaux le :
Septembre. Les régimens de Cappol & de Maj
furent de ce (îége , & eeux de Sacconai & d<
Montmolin de celui de Limbourg , qui aflîég
le 10 Septembre , par le prince Frédéric de He£
fe-Caflel , depuis roi de Suéde , à la tête de i:
bataillons , fe rendit le 27 Septembre.
L'armée des alliés , commandée par milon
duc , s'aflembla au commencement de Mai prè
deMaeftricht , pendant que Téledeur <le Bavière
i& le maréchal de Marfîn , maîtres du cercle d<
Bavière & d'une partie'de celui de Suabe , met
taient par leurs partis plufieurs diftricts de TAu
triche fous contribution. Vienne était menacée
par l'armée Françaife & Bavaroife , & l'empereu:
Léopold fur le point d'abandonner une féconde
fois fa capitale , lorfque le prince Eugène accou
rant d'ItSlie avec un corps d'élite de f à 6 mill<
, hommes , vint fe mettre à la tète des troupes Im
périales. 11 voit à Heilbrunn le duc de Marlbo
rough 5 & le conjure de lui aider à fauver l'Em
pire. Le général Anglais que rien ne gênai
dans fa conduite, & que la reine Anne, auffi biei
DE Hollande. 39
Campagne de ijof.
que les Etats Généraux laiflaieiic maître- abfolu
de fes opérations, choifît de l'armée alliée un
corps de a f mille hommes , parmi lefquels Te
trouvèrent les régimens de Tfcharner , de May,
de Montra olin 5 de Sacconai & d'Albemarle. Mi-
lord duc ayant fu dérober plufieurs jours dé
marche au maréchal de Villeroi^ joignit, le zz
Juin, avec ces. troupes près d'Ulm, le prince de
Baden, à la tète de celles de l'Empire. Ces~deux
généraux attaquèrent lez Juillet, le feld-mare-
chai comte. d'ArcD, retranché fur la montagne
jdn Schellenberg', avec i f .mille Bavarois , dont
l'aile droite était appuyée furie glacis de Donau*
'v^erth , & protégée par l'artillerie de cette place.
Les Bavarois furent entièrement défoî*-^' maigre
une port*i^aauflî,avan-r — '^P^^^'un corn.
j^^^ ^'\j^ ^r^r - -*-^ - langJant, qui dura plus de
^aatre heures , pendant lefquelles \qs troupes
Ang^laifes & Suiifes , ayant milord duc à leur tète,
^rent des prodiges de valeur , & décidèrent
cette vidoire importante par leur attaque.
Lema,éch»ld.VUl«oi,,uiav».voulufuU
„e Mailborough dan. fes prenuer« miches.
Introdu^ÎQft,
^vi l'oyait tput d*un coup perdu de vue , rfap*
fût où il était , qu'avec la nouvçUe dp la vidoire
du Schellenberg.Marlborough encouragé par ce
fwç^s 9 & s'étant réuni à l'armée du prince Eu-t
jgene , ces deux généraux livrèrent le î 3 Août la
bltt;^^ d'Hôchftett, a^nsc une confiance qui ne
fut pàjs trompée -j:ayant remporté ce jour la vic-
toire la plus complette fur Tarmée combinée de
France 8(^ de Bavière ; qui après avoir laifle plus
4$ IZQOQ hommes fur le champ de bat411^9 &
perdu près de zooooprifomiier^^fut obligée d%
})andpnner fon artillerie ^ fès bagages aux vain-r
queurs. Le maréchal de Tallard fut pris au corn-
mçncem^u( de TadUon , ^ conduit £|u quartier
0u dut' ^-Marlborough,qxii après avoir défait
totalement les traiis.^ . --^nt vifiter f^ prifon.
jiier^ & n'oublia rien pour le conw.^- na^,,^ ^^^^
p'mp^h f^^ > di^ ^ maréchal de Tallard a >
impatience , que votre Grandeur n'ait battu l^
plus brfives troupes du monde. Milord du^
répliqua en fouriant, j'efp^re que votre Granr,
■ '''^''■^e « Idiiglante journée , à V^^
DSHOLLANOE. 4I
Campagne de lyo-j.
gauche avec rinfanterie Anglaife , lui aidèrent à
culbuter les deux premières lignes de Parmée
deTallard, & perdirent les deux frères Charles
& Fran<^is de Montmolin , colonel & lieutenant
colonel du régiment de ce nom, <jui furent es-
{rèmement regrettés.
Perfonne n'ignore les fuites facheufes de cette
déroute pour la gloire de Louis XIV, & à quel
f oint elle fut fatale à la maifon de Bavière , do-
ponillée de fon patrimoine par les armées de
Pempereur. Le duc de Marlborough, en regsn
gnant ayec fes troupes les bords delà Mofelle ,
afliégea Traerbach , où ces cinq régimens SuiC-
£es eurent encore occafion de fe fignaler , &
termina cette glorieufe campagne par la prife de
.cette place 5 dont il s'empara le 19 Novembre.
Campagne de lyof..
c -..^ , ^^ vit pas, comme la précédente,
Ae ces expéditions decilives • j t. n
r o ucv^uives , ^, j^ ^^^ batailles
.qui entraînent l'évacuation de tout un pays. Les
'grands amas de vivres & de munitions de guerre,
faits dans le courant de cet hiver par \ç$ alliés
,aux environs de Trêves , ne laiiTerent aucun
4outeàl.ouis XIV,fur les projets defesenne-
42 Service
vr^*^--
IntroduSion.
mis , de pénétrer cette campagne en France du
eôté de la Mofelle. Depuis la prife de Landau,
dont le roi des Romains s'était rendu maître
Taimée dernière , il n'y avait que Thionville à
prendre , pour porter la défolation dans le cœur
du iroyaume, & encore cette place ne pouvait-
elle arrêter long^-tems une armée de go mille
hommes , pleine de confiance en fon chef , par
^ette raifon prefque aflurée de la vidoire , & qui
venait d'être ralTemblée aux environs de Trêves
par le duc de Marlborough.
' Ce général trouva l'armée Françaife , fous les
• ordres du maréchal de ViUars , poftée & retran-
chée au camp de Sirck. Ce camp fameux che»
tous les comiaifleurs du métier,également diftant
-dèThionviUe&de Sar-Louis, couvrait ces deux
places, de même que,cette frontière, tirait fes vi-
vres destroisévêchés, & des renforts en cas de
. befoin ; foit de l'armée de Flandre - *t ; ' ^
j / 1 'wiiiu.ae V illeroi 5 foit de 1 ar-»
mandée par le mî>^^"^" ' _ ^
.mée di'inaxéchal de Marfain en Alface. Enfin,ce
camp ne pouvait être attaqué que par fou front,
. fortifié d'un retranchement , garni d'une artille-
rie formidablê.iCe fut par cette pofition avanta-
^eufe,que le général Français mit le duc d^
DE Hollande. ^ 45
Campagne de Tyof.
Marlborough , dans rimpoflîbilité de rien entre-
prendre dans ces quartiers; Le prince de Baden,
qui devait joindre Tarmée alliée avec celle de
l'empire , n'ayant pu exécuter cette jondion ,
tenu lui-même en échec par le maréchal de Mar-
fin , milord duc fe' vit obligé de décamper le ij'
Juin. Et comme il eftimait aflez Villars , pour
vouloir en être-eftimé, il lui écrivit, la veille
de Ton départ , ce billet fi connu : rendez-moi la
juJHce de croire , que ma retraite efi la faute du
prince de Baden ; je vous eftime encore plus , que
je ne fuis fâché contre lui.
Le Tefte de cette campagne offrit en Flandre
un événement feniblable à ce qui s'était pafle
fur la Mofelle , & qui fit autant d'honneur à Té-
leâeur de Bavière , que le camp de Sirck en
avait fait au maréchal de Villars. Les lignes
Franqaifes , conftruites le long de la Ghètte
en traverfant la Méhaigne , fe trouvant trop
étendues, furent atta4uo^q ,' le ig Juillet*,
par les généraux Curchil , Cadogair , Hom-
pefch & "Welderen-, & furent forcées vers le
château de Venges. Les régimens de Tfcharner,
de May & de Sacconai s'y trouvèrent. Plu-
iî^urs bataillons & efcadrons Français ayant été
StRTICB
Iiitrodtictioiî.
. Mt itsoute , & n'étant fécourus que par des
>^^gM<<t$ éparpillés , qui arrivant à la file & hors
^«ùcuie» étaient auffi-tôt attaqués & battus.
T^Mtw Tarmée Françaife allait Tètre coniplette-
ment en détail ^lorfque Téledeur voyant tout le
«Luiger de cette mauvaife manœuvre , fit faire
halle aux troupes , qui marchaient au fécours
de celles qui étaient attaquées , retira les der«
|iieres,&fitfa retraite en fort bon ordre. Favo-
.lifé par le défilé de Nodoue , qu'il fallait pafler
pour le pourfuiyre , ce prince, fans perdre de
tems> marcha droit à Louvain , & par cette pofî^
tîon,fauva cette place , de même qu'Anvers*
Liere &MaIines. Ceft ainfi qu'en ne s'opinià^
trant pas mal à propos , à réparer ua échec reçu
par la faute du maréchal de ViUeroi , q[ui coûta
lo pièces de canon & looo hommes, réleâeur
rfe Bavière fauva l'armée Françaife en dépit de
Jôngénéral,& lui fit prendre le camp de Bethlé-
hem , renommé dans U précédente guerre , parce
que le ^^ ^-Angleterre Guillaume III, y avait
gttrèté tout une campagne , l'adivité du mare*
chai de Luxembourg. La même chofe arriva au
Aie de Marlborough, qui à la vérité voulait atta-»
Sper l'année Françaife, malgré fa pofîtion inex-
DE HOLLAKDE. 4f
Campagne de ijof.
ptJgnabks mais les députes Hollandais s'étant
oppofésavec tous les autres généraux à une en*
treprife , où il aurait fallu Sacrifier leurs mei!^
leures troupes , le généraliiSme conbrecané
pour la première fois , fut obligé de féparer fet
troupes, fans avoir rempli cette campagne aucua
des projets formés par les puiflances alliées
«ontre Louis XIV,
Campagne de 1706*
Le maréchal deVilleroi/outenu par la faveiff
de Louis XIV & par le crédit de Mme. de Main-
tenon, ayant cette année le commandement de
Parmée Françaife , malgré la voix publique , qui
y appellait le maréchal de Villars , dédommagea
amplement le duc de Marlborough pendant cette
campagne , de Tinadion forcée , ou Thabileté du
maréchal de Villars & de l'éledeur de Bavière
l'avait retenu Tannée précédente. Le général
Français 5 rempli de confiance en fes lumières,
malgré toutes les raifons qu'il avait pour s^en
^lefier , méprifa les avis des officiers généraux
ksplus expérimentés de £on armée , qui lui con*
feillaient d'éviter une bataille. Il pouvait le faire
^ fe commettrai le déiir aveugle de laglMCâ
46 S .E R V I C E
hiîroduction.
remporta , & le pféfohiptueux Villeroi Kvrant le
a 5 Mai, pour le malheur de la Franceja bataille
de Ramilly , il rendit ce nom , par fa défaite
entière, auflî laineux en Europe*, que celui
d'Hôchftett. :.;.
Le maréchal de Villeroi avait difpofé fon ar-
mée, de manière à fe faire battre,felon la prédic-
tion de tous les officiers d'expérience j pendant
que le duc de Marlborough arrangeant fes trou*
pes , de façon à profiter de toutes ces fautes.;
& fécondé de fon infanterie , qui attaqua l'armée
Françaife avec une bravoure & une impétuofité
irréCfldble , le général Anglais remporta une
vidoire complette, au bout d'une heure & demie
d'une mêlée très-fanglante. Cette déroute mit le
comble aux revers de Louis XIV , dont la prin-
cipale armée perdit dans cette journée , plus de
Jioooo hommes , les bagages , fon artillerie &
la gloire de la nation Françaife, avec tout elpoir
de reprendre l'avantage. Les alliés avaient ac-
quis les éledorats de Bavière & de Cologne par
la vidoire d'Hôchftett; ils acquirent prefque
toute la Flandre Efpagnole par'celle de Ramilly
où les régimens de Sturler , de May , de Cappol,
^e Sacconai , de Chambrier & d'Albemarle , fe
DE Hollande. 47
■ ■ -£1igtf!lf Il II =g
Campagne de 1705.
diftinguerent extrêmement & perdirent beau*
coup d'officiers.
Louvain , Malines , Liere , Bruxelles , Bru-
ges & Damm , évacuées par les troupes Fran-
Saifes, furent prifes fani coup férir. Anvers ca-
pitula d'abord , quoique cette ville importante
fut défendue par iz bataillons Français &Efpa-
gnols. Oflende affiégée par le feld-maréchal
d'Ouverkerque , ne lui oppofa pas cette belle
léfiftance qu'elle avait faite un fiecle aupara-
'vant, où la gamifon Hollandaife de cette place
avait foutenu pendant ^^8 mois, contre le célèbre
Spinola , un.fîége des plus faijiglans. Le comte de
la Mothe 5 lieutenant général & fort dévot , pro-
tégé par cette raifon, malgré fon incapacité , par
Mme. de Maintenon , commandait dans Of^
tende , & fe rendit au bout de 4 jours de tran-
chée ouverte, quoiqu'àla tête de 10 bataillons.
Les coramandans d'Oudenarde & de Dendre-
monde ne fe défendirent pas mieux.
Menin ne fe rendit pas fi aifément , & coûta
beaucoup plus de peine & de monde aux allié^
Cette place , défendue par MM. de Bully & de
Caraman , &inveftie le 25 Juillet par le général
Salifch 5 ne f« rendit au feld-maréchal d'Ouver-
IntrodîîQiofL
terqixe , qu'au bout de? z€ jours cte tranchée o\U
verte. Les régimens de Cappol & de Chambrier t
employés à ce lîége » y perdirent beaueotip de
monde île colonel Chambrier futbleffc dange*
xeufement le f Août * & le brigadier de Cappoi
tué le 9 du même mois- Cet officier , qui yoï*
gnait la valeur la plus intrépide , à une habileté
confommée dans le métier , fut extrêmement
regretté. Ath, inveftie le 1 6 Septembre parle
feld-maréchtd d'Ouverkerque , s^étant rendue
le 4 Oftobre > Tarmée à&^ alliés termina par
cette prife , une campagiie où elle fe couvrit àe
gloire par toutes ces conquêtes > & fe mit ei»
quartier d'hiver.
Campagne de 17074
Quoique la campagne de cette aimée n*ofl
en Flandre aucun de ces événertiens décififsi
elle n'en fut pas moins admirée des connaifleuc
Uarmée des alliés , fous les ordres du duc
Marlborough , & celle de France, commandé^
par le duc de Vendôme , fe tinrent réciproque
meiit en échec. Ces deuit généraux déployerenl
cette année toute leur habileté , par Im marchei
les plus favantes & ks^poiîcioniks plus avaiita-
geufes^
^k
mt
DE HoLtâK DE. 49
geufes» pafianc ûx mais à fe fui?re & à s^obl^efft
Fuji & l'autre jugeant fon adveriaire pitr- lui?
même. L'arriére -faifoii arriva , fans que cet
deux grajids capitaines qui poJjti' lu
cœur & la confiance de leurs troupes a u i .., . ^ i\îq
degr4 puiâent en venir aux niains^ ni commettre
leur réputaaon au fort d'une bitaiUe, Milord-
doc employa Je refte de cette année à négocier
en faveur des aUiés auprès de Charles Xll , roi
de Suéde , à Alt-Ranftidt, & leur rendit par cô
moyen le fervice le plus (Ignalé.
Cétmpagne de lyog»
L*armée des alliés répara cette année ^'j^if
les fucccs les plus glorieux, le peu de progrès
qu'eUe avait fait la campagne précédente. Le
duc de Bourgogne fut misa la tète defarmce
Françâife en Flandres Louis XIV crut , que la
préfence defhérirler préfomptif de k couronne s
ruiimerait parmi les officiers rémularioii , qui
commentait à fe perdre enricremenc , parce qu^
Wme, de Maimenon & le miniftre de la guerre
Chamillard^faifaient tomber toutes les récam-
penfes fur les militaires dévots , ou qui paraif^
Client Fètre, & raremeût foi la bravoure & 1^
Terne niL D
fo : Serti GB
'J-7itr(kittctioT\ '
iliétkêl L*€fprit'c^îndilcipline , fuite ée ce décou-
rkgeAiept de VofSbioTyétsât au comble chez le
foldat¥& le^diié d!er Vendôme ajoint au duc de
Bburgôgife , &nâît trop les twupes, pour re-
médier *àvec la vigueur 'néceflaire à ce relâche-
mentr; d'ailleurs prefque toujours contrecarré
par lefe'avis. timides, dô' ce prince , & fur-tout par
ceiucdHes courtifans , ce grand capitaine ne put
ôppoftr cette campagne au duc de Marlborough,
la réfiftance remplie d'habileté , qui liii avait
fait tant d'honneur l'année d'auparavant
Une grande partie de l'armée Françaife ayant
invefH & aiEégé Ôudénîirde le f Juillet, leva,
^inq ^j§)[urs: après:., Je rfiége de cette place avec
feé^JWWP dep^éeieit^tiou , aux approches de
Karniiée^éè:, qui-le lendemain attaqua celle
de France pendant cette retraite. Leduc dç Ven-
dôme, qui s'était, inualen^nt oppofé à la levée
âQ:çe.Ç\^g^.j & quiavait ôffert^au duc de Boutgo*
gne de; jte couvrir , avec une partie de .1,'armée.
ïfançaifr ,. contre lès ^çfajques des alliés ,» ne
lut point écoi^té ; ni ,fe$ di{pofîtiojis,pQUr. iàu«
ver la*, honte & les dangers de cette retraite «
^écut^es. Milord^uc faifît dans l'inftantyayec'
If Gpup,^4'Q^ admirafajle , qui car^^^nik djuut.
DE HOLLAKOE. fl
Campagne de J708-
tous les tenls le graad général ^ tous les avaa*
tages qu'il pouvait tirer de la confufioa ré-
pandue parmi, les troupes Françaifesi & les
ayant attaqué dans ce moment critique , avec
autant de bravoure que d'habileté , il les défit
totalement au bout d'une heure de combat. U
y avait un tel défbrdre dans Tarmée Fran(;;ai{e ,
qu'un corps de 4000 hommes fut pris par les
alliés ^ à quelques lieues du champ de bataille.
Les régimens de Sturler » deSchmidt^ deCham*
brier , de May^ deMétrail & d'Âlbemarle, fe
trouvant à l'aile gauche » fous ^es ordres du
feld*maréchal d'Ouverketke , paflèrent l'Efcaut
avec une diligenee incroyable pour des trou-
pes ^ harrafTées d'une longue marche , & atta-
quant les ennemis en flanc , contribuèrent beau«
coup à leur déroute^»
Telle fut la bataille d'Ôudenarde , livrée le il
Juillet , depuis les 9 heures du matin jufqu'à,
midi. Cette vidoire ayant mis les allies à portéô
d'affiéger Lille , le prince Eugène inveltit le i f
Août cette place importante , pendant que le duc
de Marlborough couvrait ce fiége avec une ar-
mée d'obfervation. Plufieurs fouverains d'Al^
lemagne & du Nord, vinrenjt fervir comme vo-
D A
flotte Anglaife devait traniportet en Pomigal ,
un convoi confidérable de munitions & de
troupes. Le général Anglais ne perdit pas un-
momeuï , pour demander & obtenir de hk
reine Anne» que ce convoi fut envoyé à Ot
tende pour approvifîonner l'armée alliée. La
flotte Anglaife débarqua le zx Septembre ce
cjnvoi àOftende , d'où milord-duc le fit eC^
Corter jufqu'au camp dix prince Eugène , par
le général Webb à la tète d'un corps de 9000
hommes , dont le régiment d'Albemarle faifait
partie- D'tm autre côté, le duc de Vendéno
fentit toute l'importance d'enlever ce convoi,
& détacha pour cet effet , un corps de i f 000
hommes troupes d'élites maisleduc deBour^
gogne ayant choifi le comte de la Mothepour
commandant en chef de ce corps » les autres
officiers généraux Français prévinrent dêsJors
riiïiie de cette expédition.
Le comte de la Mothe attaqua le 2 g Sep-
tembre près de WiJmendâhl , ce convoi &
fon efcorte avec plus de bravoure que de fa-
gacite s & quoique dans la première attaque, fl
eut tout Tavantage du combat , au point de
ùkt puer les alliés , il ae fut pas profiter d^
D 1
n
SlR r ICB
IntrodnSmt
he moment décîfif. Au Ucu de pouffer tout de
fuite les alliés , il leur doaina le tems de fe re^
former. Il eft vrai que le régiment d'Albe»
'marlej comiriandé par le lieutenant colonel Hir*
tel 5 acquit une gloire immortelle dans cette
journée ^ ayant été le feiil régiment qui eut
gardé fonpofte, & ayant foutenu deux attaques
de toute la cavalerie Françaife fans s'ébranler,
il donna par cette réfifbnce héroïque le tems
'%B3c autres troupes alliées , renverfécs du pre^
"iniér choc , de fe former de noiftreau. Le gé-
néral Webb 1 ainfî' parvenu à réunir fon corps ,
•attaqua les Frani;aîç k fon tour j & les défit
juiplettcment , après quatre heures d'en com«
bat très-fang]arit. Mais que faifait Pinfanterie
TraJTQaife j (nous demandera-t-^on peut-être) à
yla fuite de la première attaque ? elle s'était
îébâudée en grande partie , pour piller l^^J
chariots de bagages. ^^^
Le maréchal de Bouflers fie voyant aucun jour
à erre Jïcouru ^ capitula pour la ville de Lille
Je zj Oétobre , après avoir foutenu éi jours
de tranchée ouverte ^ & s'étant retiré avec les
débris de Ja gamifon dans la citadelle , chef-
d'œuvre de M, de Vaubaji ^ il sy défendit en-
DE HOLL-Aîiot.
n
core jufqtt^y g Dccembre , ne s'étant î^éndii
qu'après avoir* abtemija^dâpitîjladoii la plu»
honorable. Atiffî le prince Eogçne comblant
d'éloges cette belle Héfeiife , dit au maréchal
de hou&er^ i Vous dvi^ , mbfïfiair j ûcfuis
àeaucùup plus de gloire À défendra Lille ^ qui
moi à la pnndre.
Une ancre anecdote , qu'f I ne ftrâ peiit-ètre
pas hors de propos d'inférer ici 5 c'eft qu'au
niîJieu de tous ces défaftres de k France ,
que les courtifans du dac de Bourgogne vou-
laient faire- ^envifiiger comme un châiâment
divin 5 djÊ la |ïrétendue impieté du duc de Ven-f
dôme , parce que ce prince magnanime dé-
diii^iait ces dehors de bigoterie * que k pni-^-
de Mme, de* Mariitenon avaic mis en vogue
depuis quelques ajinécs ^ pafT lefquets Ton
parvenait uniquement depuis lors aux faveurs
de Loiîis XIV , &:donc Mme» la duchèJTe de
Bourgogne feule avait te ciaurage de fe mo-
quer quelquefois. Un officier général de cette
trempe *Pon prétend même que c'était le comte •
de la Mathe , difait un jour à iW. de Ven-
dôme : Vous voyei comme vont nos ajfairts ^
voilà C€ que c'tft^ que d^ ne pas al 1er à la mejfe^
ftS
Serti ci
hîtroduBion,
Le d SIC de Vendôme lui répliqua: Cray^i-vou
fue Mârlborough y aille plus que moi ?
^i\lhSL priTe de Gand couronna les fuccès ded
généraux alliés , pendant cette campagne. Une^
partie de rarittée Franqaife avait furpris le f
Juillçt cette VjJJe immenfe , qui devenait aux
alliés de la plus grande importance , pour âl
furer la communicatiun libre de leurs qt
iïBs avec LiUe , Ménin & Oudenarde.
paifons déterminèrent le duc de Mârlborough?
inveftir Gand le 14 Décembre , malgré le
toid le plus rigoureux de cet hiver , à jamais
lémorable par fes frima ts exceiïîfs , qui feuls
btirai^nt fulfi pour détruire Tarmée afliégeante,
[fi cette place , renferniant une petite armée
làins fes murs ^ avait été tant foie peu défen-
Idue, Ma-is le choix du duc de Bourgogne fauva
I l'armée aJliéep Le comte de laMothe ,malgJDé_
fia reddition d'Oftende & la défaite de "Wi
nendahl » obtint ce commandement important
& dès le 20 Décembre demanda à capituler
avec la libre fortie de jf bataillons & de 15
efcadrons, qu'il avait fous fes ordres. Milord
duc enchanté de fonir fî heureufement de
I mauvais pas, accorda fans héficér au cortil
i
de la Mothe , les conditions qu'il dcmatidait^
de focjoiT qu'il évacua Gand le ix Décembre»
Lt^s régimens de May » de Schmidt , de Mé-
trâil & d^Albemarle , furent de ce Cége , qui
malgré fa courte durée , leur coûta près de
500 hommes , qui périrent pendant ces huit
jours , par les rigueur! du froid.
Cette campagne fut aufli heureufe pourTar*
niée alliée que la précédente i mais les fuccés
^riu prince Eugène & du duc de Marlborough
forent achetés plus chèrement , que ceux de
Tannée dernière. Le duc de Vendôme parti
pour TEfpagne , dont il confenra le trûne
chancelant à Philippe V , par la viftoire de
Villa Viciofa , k cour de France fe vit obli-
gée par le cri public & la néceflîté , de met-
tre le maréchal de VUlars à la tête de Farmée
deFUndres. Ce général ^ fuivant fa méthode»
prit un camp très-avantageux à Pont^à-Vendin»
qui couvrait le xeftaiit des places françaifes en
Flandres* Ce fut là , que le prince Eugène & le
duc de Marlborough mettant toute leurhaW-
jeté en ufage , parvinrent à s'approcher de Tour*
nai s à la fuite de plufieurs marches & cou-
ueraarches très- iavantes , pendant iefquelles
opiniâtre* Cette brave infanterie de Pailc gai
che fcella cette vidoire du fang de plxi& de
mille hommes , & les régimens Suites que nou$
venons de citer, perdirent plus des deux tiers de
leurs olficiers & de leurs foldats. Le régiment
de Métrail ayant eu tous fes officiers tués ou
blefies f fut reconduit du champ de bataille »
par un enfeigne , nommé François Noé de Crou*
fez de Laufanne , mort lieutenant général au
ftrvîcede Saxe. Le régiment d'Albemarle réduit
à peu près dans le même état , fut reconduit au
camp par un premier lieutenant Bernoisj nommé
Vidor Sturler, frère aine des deux génora
majors de ce nom î retiré en 174Z du fervice^
ccmime major du régiment de HirzeL On peut
^âurer avec vérité > que cette fangUnte journée
occafionna un deuil général dans toute la Suifle i
d^3ïitant plus que les brigades de IJrendlé &
de May , chargées en partie de la défenle de
fctranchemens , ce qu'elles exécutèrent avec
ime valeur extraordinaire y y firent une perte
confidérablc.
Le maréchal de ViUars ayant été blefle dan*
gereuretnent ^ dès le commencement de l'adion «
le jnaréchal de BouBers fit les difpofitioits d®
^^ i
me j
M
la retraite , & cela avec un ordre fi admirable*
que le priiice Eugène & le doc de Mariboraitgit
ne jugèrent pas à propos de la troubkn Cepen-
dant connue il importait aux deux généraux de
Farmée alliée , de conftater aux yeux de rEu-
^î>pe , qu'ils avaient remporté la vidoire à Mal-
piaqiietïils firent le Gége de Mons. Cette placer
inveftie le zi Septembre par le prince d*0-
range,fe rendit le 20 Odobre, après if jotiti
de tranchée ouverte- Le conate de Grimaldi,
commandant de Mous, obtint la libnefonie de
fa ganiifon & une capioilation très - honora-
ble, 11 n'y eut aucun régiment SuiiTe qui ferrit
a ce &€ge , ayam ^us été trop maltraités a
Malplaquet, pour pouvoir faire quelque fervice
le refte de cette campagne î ils furent repartis
dès le 1 f Septembre , a Bruxelles ^ à Lille & i
Toturnai. L^'armée aUiée termina cette campa-
W^t\ par la prife de Mons * qui arrondit bea»»
ooup fes conquêtes,
Cumpagm€ de 171^
Les malheurs de la France étaient fflontéi
3^ comble par les rigueurs de Thiver préd"
^^nt» qui avaient £ait périr les oJiviefs & kf
6» Service
±ig^=
IntroduSiioiu
vignes dans les provinces méridionales de ce
royaume , &dâns toutes, ce froid rigoureux
avait détruit les femencesj de manière que
Louis XIV ne pat, faute d^argent, faire recru^
ter fes troupes , extrêmement diminuées la cam-^
pagne précédente , qu'avec une, peine infinie*.
Cela joint à la bleflure du maréchal de VilJars»
dont il eut beaucoup de peine à guérir » ne
permit pas à Tarrnée Franqaife de fortirdefes
quartiers , avant les premiers jours de Mai Le»
états & les provinces des puiiTances alliées ^
avaient éprouvé les mêmes calamités de cet hi-
ver défaftreux 5 mais l'argent que la reine Anne
& les Etats - Généraux répandirent en abon-
dance, afin de remettre leurs magazins & leurs
troupes en bon état, mit le prince Eugène &
le duc de Marlborough en état d'ouvrir les pre-
miers jours d'Avril la campagne , à la tête
d'une armée alliée , plus floriifante & plus for-;
midable que jamais. '
Les généraux allies profitant de Tinaélion
de leurs ennemie , attaquèrent ait milieu d'Avril
& forcèrent fans peine , les lignes Françaifes
de Pont-à-Vendin , faiblement défendues par.
une trentaime de bataillons , fous les ordrç$
UE HOLL AK DE.
6t
Campagne de 1710.
dii inaréchal de Montefqîiiou , dont tous lei
«rploits s'étaient bornés jufqu^alors, à des bar*
kries atroces contre les proteftans du Lan*
|uedoc , qui les réduifit par défefpoir à cctie
ré^oke 3 connue fous le nom de la guerre de£
Camifards. Si la férocité barbare de Montel^
qmou arma ces infortunés contre leur fouve-
rain 5 les procédés humains & magnanimes du
maréchal de Villars leur firent bientôt tomber
les armes des mains, & rentrer dans leur devoir*
Ce ne fuc pas un des moindres fèr\ices , que
ce général rendit à la France j en ctouiEmt une
guerre clvUe , dont les ennemis de Louis Xï V
comptaient uier un grand parti.
La prife des lignes de Pont-à- Vendin , don*
nant au prince Eugène & au duc de Maribo*
Tough toutes les facilités d'alTiéger le refte des
places Francaifes en nandres & dans FArtois»
ils employèrent leurs troupes avec beaucoup
& fuccés à ces fiéges. Douai fut invefti le i j
Avril, & ayant été défendu par MM.d'Albergotti' ,
& Brendlé , avec autant de valeur que d'habi-
If cl j ne fe rendit qu'après f 2 jours de tranchée
0Everte,]e 2 f Juin s car enfin une place affié^i
gét dans Its foimei par un bon général ^ qvkU
«4
Sinyrci
Introihtâiofu
que bien fortifiée & bien défendue quVUe
puifle être , ne peut arrêter malgré cela u
armée aflîégeante^ que quelques feniaines de
plus devant les murs , lorfquVlle n'eft pas fé-
courue. Le maréchal de Villars , à la tète d'une
armée faible & découragée par fes revers préc^y
dens , eflaya de fécourir Douai le jo Mai ; md^|
il trouva les alliés fi bien difpofés à le recevoir ,
qu^il ne crut pas devoir rifquer le fort d*une
bataille , dont la perte aurait mis Louis XIV à
la merci de fes ennemis ; de faqon que réduit à
revenir fur fes pas , il pafla le refte de cette
campagne dans un camp retranché , par lequd^f
il couvrit Valenciennes , le Quenoi & Laiidreci,
fans pouvoir s'oppofer aux progrès des alliés
dans l'Artois. Les régimens de Stnrler,deMay,
de Schmidt & de Métrail , fcrvirent au iîége de
Douai à l'attaque gauche , commandée en chef
par le prince d'Orange, &Tous lui par le général
baron de Fageh Ces trois corps furent plac^
dans la première ligne , par le prince dlOrange^
lorfque l'armée alliée s^attendait à ètre-àttaquée
par ceUe des Français. La prife de Douai cotii
du refte » aux alliés plus de lo mille hommes.
Ce futâlon i que Louis XIV éprouva à
* ft
DE Hor^tâHDt.
Campagne di ïjio.
les vieux joursja loi du talion avec toute Tameri^
.fume poffible ; après avoir aliéné l'Europe peu
"îlmit 40 ans , par fon ambition & fa hauteur , <
fiir-tout par celle de Tes miniilres & defesgéné-j
taux, qui pouffaient ces deux défauts de leui
maître à Texcès le plus révoltant Ce itionarquc
aprèjavôit envahi & ravagé lesProvinces^Unie
en 1672 5 fans pouvoir alléguer pour cette'
jerre aucun prétexte plaufible i après avoit
lidé à cetœ république Une paix , à d^s condi-
tions fi dures & fi tyranniques ^ quVlle
tnieux s^expofer à tout 5 plutôt que de les accep*
ter i après a\^oit permis à fes troupes, d^exer*
' cer fur ces peuples envahis les barbaries les plus
ttroces^ dont Thiftoire ne fournit aucun exem-
ple parmi les nations GivUifées i & enfin après
avoir renouvelle en 1690 ces horreurs , dans
la dévaftation du Palatinat > en fignant au mi-
ieu des fêtes de Verfailles s la ruine de tout
'^lin pays 5 quoique fon fouverain eut embraifé
là neutralité : ce monarque fut réduit Tannée
précédente & celle-ci , à s^humilier en v:jiin
devant ces mêmes HoBandais , devenus j ils de-
vaient Fètre # fes eiuiemis implacables j à implo-
xer par le marquis de Tore/, un de fes pria-
Tome Vlil J^
il
46
Service
JntroduQwn.
cipaux miiiiftres , J'interceffion de ce mer
Heinfius , que Louvois avait ofé menacer
1 679 de la Baftille , lorfqu'il avait fait des ri
préfeatations très-fortes, comme réfîdent du
priïîce d'Orange , eu faveur des proteftaiis de
cette priiicipatité , & qui depuis étant dev^iij
; prand peniîonnaire de Hollande , gouverna
pour ainfi dires cette république»
. Le prince Eugène & le duc de Marlbo*
roygh , étroitement mm depuis 1 70Z , au-de
^jfus de toute jaloufie, mais rernpUs l'un à l'é-
f jard de Tautre de cette noble émulation , qui
Jut toujours le partage des grandes âmes ; di-
rigeaient en même te|T\s Jes opérations poUti-
ques & militaires d^s. cours de Vienne & de
Londres , qui , pour lors, çpiient les deux puit
fances prépondérantes de cette grande ligue ,
formée en 1701 , contre la maifon de Bourbon.
L'intérêt de la gloire , du crédit & de la fortune
de ces deux grajids hommes 3 exigeait abfolu-
nient la continuation de cette guerre ; ces mo-
[fih les ayant liés avec Heiiilîiis , qui avec le*
mêmes intérêts , avait de plus des injures per-^
^fônnelles à venger h ils formèrent lUie efpece
l^Q triumvirat, maître eu quelque far^on du for
^1^
de FEurope méridionale. Le préfident Rotiilléi
parti le y Mars 1709 pour la Haye, muni des
pleins pouvoirs de Louis XIV* fut à peijie écoii*
té , en offrant de céder à perpétuité , lescoTiJ
quêtes fiiites depuis cette guerre par lesi alliés;
Le marquis de Torcy fuivît deux mois aprr»
llouiilé» & n'eut pas plus de fuccès auprès du
triumvirat» quoique chargé de propofitions plus
avantageufes encore pour lès alliés. Les défaf*
très , qui fuivirent les rigueurs de Thiver de
1709 , ayant achevé dMpuiferla France, lui
rendirent la paix plus iiidifpenfable.
Dans ces triftes conjoniftures » Louis XIV
fi'héfîta pas de sVxpofer à de nouvelks humi-»
Ijatioiis > pour obtenir^ cette paix , & envQy%^
le maréchal d^Uxelles & Tabbc de Folignac ^
comme fes miiiiftres plénipotentiaires en HoL
Jande» afin de négocier cette pacification à tout
prix j offrant de nouvelles cellîons confidéra-
l>les , & d'abandoimer abrolument les intérêts
de fon petit -fils 3 aulïî bien que ceux de h
monarchie Efpagnole. Heinfius , JBuyfs Sç
,'Wanderduiren* revêtus des pleins pouvoirs da
Tempereur Jofeph , de la reiiie Anne & dei
Etats-Généraux > confexitirent à de nouvéllei
E 4
$ERtice
IntroiMHofU
Campagm de 1711»
Qiîoîqxlê cette aiinée n'ofErit pas des expé-
ditions auffi fanglaiites que les deUx cîerme-i
i*ês>elJe ne fut pas moins honorafele aux alliés «
& mit rhabileté de miloi'd-diic dans î'on plus
beau jour ^ fur-tout ayant en tête un ennemi
ï'em^li de fagacité , tel que lé maréchal de \^'il-
lars. Ainlî,fans nous arrêter aux deux expédi-
tions du châteâii d'Arleux , pofte très-^impof-
tàiit > fui^pris par les alliés le 6 Juillet , & re*
ptk h 1^ païf le maréchal de Montefquiou ,
qubiquë I*oh n*eût rien épargné pour le mettre
en état de défenfe j nous dirons j que le duc de
Marlborough ayant doiuié le change au maré-
chal de Villars le 4 Août, par une marche aulE
faVanté que hardie , & admirée de tous les con-
ïlatlTeurs , pénétra dans les h'gnes Françaifes*
Milôrd-duc parvenu, au moyen de Cette belle
manœuvre , à s'approôher de Bouchaîn , il irt^
Veftît cette placé le il Août 3 & quoiqu'elle
fut défendue pied à pied , avec une valeiir ^
infinie , par MM, de Ravignan & d'Aifry , ceux-
ti ayant perdu tout efpoir de fécours > ils fu-
irent réduits à capituler le i f Septembre , après
avoir fou tenu ja jours de tranchée ouverte*
DE Hotr AKBI.
7ï
■^tS»-!
Campagne de I71 1.
Les brigades de Sturler ^de May & de Cham*
brier furent de ce lîége , & y perdirent beau-
coup de monde. Le duc de Mariborough ter-
mina cette campagne , par la prife du Quef^
jioi , qui ayant été iiivefti le 20 Septembre , fut
obligé de fe rendre le 10 Odobre , fans que
le général Français pût mettre d'obftacles à
la prife de ces deux places , quoique à h tète
d'une armée plus nombreule que ceHe de«
alHcs.
Campagne de 17 12*
L'année 1712 termina les fuccès des armes
alliées contre Louis XIV > vit changer la face
âes affaires dajis FEurope méridionale , & fur-
tout celle des expéditions militaires en Flan-
dres. Le duc de Mariborough , viftime d^une
intrigue de cour > avait été deilitué de fes em-
plois 3 & du commandement des armées. Le
prince d'Orange qui , à la fleur de fon âge , avait
ïcquis une réputation diftinguée , venait de pé-
rir au paffage du Mœrdyk. Le duc d^Ormond,
qui avait remplacé le duc de Marlbofough ,fe
%ara le 17 Juillet de Farmée alliée , avec les
troupes Anglaifes & une partie de celles qui
hmtk k fôlde d'Angleterre, les auorestrou-
E4
Jntrodnctîon,
pes , qui recevaient leur paye de cette coi
roime, ayant retufé de fuivre le général An-
glais. Le prince Eugène * qui s-était rendu maî^
tire du Qiiefhoi , après un fîége de 22 jours , avait
encore , malgré la féparatioii du duc d'Ormond ,
une armée fupérieure de 20 mille hommes ^
à celle du maréchal de Villars s fur lequel il
avait encore Tavantage de fa pofîtion & de
fes magafîns j car les Etats-Généraux s*étant
furpafles cette année , étaient allés de beau-
coup au-delà de leur contingent. Le maréchal
de Villars , retiré derrière des lignes , couvrait
encore Arras & Cambrai , & ne pouvait em-
pêcher le prince Eugène de faire le fiége de
Landrecy. La France , épuifée d'hommes & d*ar-
gent , était dans la confternation, & n*avait plus
aucune place frontière , pour arrêter des en-
nemis , qui après la prife de Landrecy , comp-
taient pénétrer dans rintérieur du royaume.
Une faute du prince Eugène , fuite de cette
CiQiifiance> infpirée par neuf an^ de vidloires , &
dont le maréchal dç Villars fçut profiter avec
jutant de bravoure que inhabileté , fauva Louis
XIV & la France, en faifant perdre aux alliés
ks fruits de kurs dernières campagj^est Le 24,
4
n- 1
DE Hollande.
71
Campagne île 17 J 2-
Juillet , le maréchal de Villars fit cette bell«
manoeuvre , qui cranfmettra foix nom à la pofté- j
rite la plus reculée. Un corps de troupes Françaî*]
fes afle^ nombreux , s'avance à la vue du camp
du prince Eugène , comme fi toute Farmée dit
maréchal de Villars fe préparait à Tattaquer, Se
tandis que ce gros détachement fe retire vers
Guife , le général Français marche à Denain avec
fon armée , fur cinq coloimes , attaque avec une j
bravoure infinie les retranchemens du comte
d'Albemarle , & parvint à les forcer après un
combat trés^fauglant> car quoique le général
Hollandais oppofàt à cette attaque , la défenfe
la plus valeureufe , cep«idant il fut obligé de
céder au nombre & de fe rendre prifonnier d&J
guerre, avec les débris de 17 bataillons qu'il
commandait , plus de la moitié ayant été tué. Le
prince Eugène ayant trouvé les ponts fur fEC-
caut rompus, ne put donner aucun fécours à ces
troupcsXes régimens d' Albemarle & de Schmidt,
firent une perce conGdérable d*ofliciers & ds.
fcldats à cette bataille , nommée de Denatn ^
après avoir combattu avec une valeur extraor-
dinaire.
Ctf tte journ^^e eut les fuites les i>lus facheufes
Servig*
hiîrodtiQion,
pour les alliés ,Ies tiToupes Franqaifes rempor*
tcrent avec rapidité, tous les portes des alliés
k long de la Scarpe & vers Marchiennes. Le
fiége de cette dcniiere ville fut poulFé avec
taiit de vivacité , que neuf bataillons qui la dé-
fendaient, furent obligés de fe rendre » le fo
Juillet , prifonniers de guerre, & de livrer au
maréchal de Villars toutes les munitions de
guerre Se de bouche , amaflees dans cette place ,
afin de faire fublîfter Tarmée alliée , pendant
tout le cours de cette campagne. Le général
Français , pour s'affurer d'autant mieux un
dépôt auiîi important que précieux j avait fait
menacer les commandans de Marchiennes j de
fie leur donner aucun quartier , au cas que
Ton gâtât la moindre chofe » aux munitions &
aux vivres*
Le prince Eugène, ayant perdu , par laprile
de Marchiennes , la plus grande partie de fes
magasins , fe vit réduit le i Août , à lever le
iiége de Laiidrecy & à fe retirer fous Tournai »
fans pouvoir empêcher le maréchal de Villars , '
de prendre Douais le Quefaoi & Bouchain i de
façon que Tarmée alliée , après avoir été forcée^
3- icR^ï dans Pinaâion k plus humiliante ^
DE Hollande.
7f
Campagîte de îjiz.
CEI!
^ndaiit trois mois^ fe mit au milieu t^'Oc^obre
€n quartiers d'hiver , diminuée de plus de y o
fcataiUons , pris & tues à Denain , aiiifl que dam
Jes places perdues par les alliés * depuis cette
bataille, qui détruifit tous leurs fuccès précédens-
Douai^ défendue par lo bataillons , foua les
ordres du général comte de Hompefch , inveftie
le n Juillet 5 fut obligée de fe rendre IcgSep-
CEmbre * après J4 jours de tranchée ouverte j &
fa garni Ton , dont le régimenE de Métrail faifaît
lartia , priiouniere de guerre , malgré fa belle^
icfenfe. Le Quefnoi {"qui regorgeait d^artiUerie '
de munitions de toute efpece^inifes en dé-
pôt dans cette place par le prince Eugène, lorC
qu'il leva le fiége de Landrecj , mais dont les
ouvrages n'étaient pas entièrement reparés , de-
puis le fiége que cette place avait elfuyé Fan-
liée précédente , de la part des alliés , fut htveiKe
le i6 Septembre* Le général major Jovi> com-
mandant du Qnernoi , après s'être défendu pen-
dant 20 jourS)) fut contraint au bout de ce tems,
fle fe rendre prilbmiier de guerre avec qua-
^rcre bataillons , dont le régiment de May faifaît
H^artie. Bouchain , inverti le 5 Odobre,fut dé-
■ fendu jufqu' au 16^ par une gamifon de 6 bu*
tiUlofli I qui tBid^ im£ àSeeSt ées mieux foo-
ifliuvH t rut le même fort ^iir odfe de Doiiai
dt liM (lucliuiL Un bàmDoa du régiment d^
Uiutlëf fut prii dans Booch^ , Fantie avait
inïd li^ir^èinc (nrt dans St* Amand^potte fbrtU
t\à |»Hi J<j<i itllititi, ;illlégé le i Août par M- d^A^
Ui^i^MlM 1 itiii nVn emplira au bout de iz jour^^
V4 IVavm le» derniers exploits militaires ^
mww h ÏUmcç & les alliés ligués contr'ellet
il II OliiUli un Flandre i le congrès d'Utrecht t
iiMvtJri la ay J4nvicr ryii» termina cette lou^
gii0 ik (iinglantc guerre , dans le courant de
17 M t par divers uaités de pacification entre
ItUittM W« puillanctîs belligérantes , à k réfer-
Vt tW rcmpcreur Charles VL Ce monarque
n\i.v.)iiL pas voulu accéder à h paix d'Utrecht,
t\û fit la paix avec Louis XIV , que le z6 Mais
17 14, par le traité de RaftatC , confirmé & ra-
tifié le 7 Septembre de la même année, à
dcu en SuiJîe- Mais divers événement, qui
ritent d'être placés dans cette introdudîoii"
nous obligent de rétrograder , n'ayant JHS voû-
u interrompre le récit des dilTérentes expédi-
tions de cette guerre , fi glorieufes aux régi'
mtm SuiiTesJjervant pour lors en Hollande. J
DI HotLAKUS*
77
En 1708 , Charles Ltillin de Genève , leva
Ufie compagnie de chafleurs de i f o hommes*
Cette compagnie toujours franche , & jamais
attachée à aucun régiment » fut commandée par
M. Lullin avec brevet de Ueutenanc colonel *
jufîju^en 171 8* qu*elle fut réformée.
En 1711 5 Jean Frédéric de Diesbach , de
Ftibourg , leva un régiment Suilîe de 1 600 hom>
mes ï divîfé en deux bataillons & compofé de
huit compagnies ^ chacune de 200 hommes. Ce
régiment fut réformé fur la fin de 1712, (Quant à
fon colonel , voyez brigadiers » article f .) I
En 1712 , la république de Berne crut de-
voir s* allier encore beaucoup plus étroitenien^
avec celle des Provinces-Unies,& revêtit pour
cet erfet de fes pleins pouvoirs , Jean Louis
de Pefme , feigneur de St. Saphorùi & général
major au fervice InipériaL Berne , qui n'avait
ceCé depuis 40 ans , de s'oppofer avec une fer-
ïûeté inébranlable j aux démarches ambitieufes
& hautaines des miniftres de Louis XtV^ à
regard des cantons & de leurs alliés -, qui n'avait
pas héficé un inftant de s'expofer au reiren-
dment de ce monarque , plutôt que de refufer
im sifile dans ik% iut$ , à cette foule de réfugiés
So
S 1 R ? I c i
hfrnfhiÙion.
de [le
otorilations , foi
tm, qui , en vertu
convcmis des articles fiîivans.
1*, Il y aura à perpétuité uite étroite umom
défenfivc , entre les feigneurs Etats-Généraujc
des Provinces- Unies des Pays-Bas d'une partf
& k république & canton dé Berne de Fau-
tre s en vertu de laquelle [^étroite union * leê
parties contradantes s'engagent * d^avoir réci-
proquement un fidèle foin de leurs intérêts mu*
tuels , Se de s'aflîfter par tous les bons offices
poilïbles 5 de prévenir lu mal dont l'une oïl
l'autre partie pourrait être menacée, & de s'eii^
trefécourir réciproquement en cas d'attaque.
z\ Ce traité d'union s'étend , de la part du
eanton de Berne , à la défenfe du pays de Leurs
Hautes-Puiflluices & à celle de leurs barrières ♦
tellei qu'elles feront réglées d^ns le traité de
paix. Et cela , Itiit que leurs dits pays & barrie-
î^es fuflent attaquées , foit que Leurs Hautes-
Puiiranc^s fuflent obligées d^entrer en guerre,
pour la défenfe de leurs dits pays ou barriè-
res; Leurs Hautes-Puiifances feront de plus dans
le pourvoir dVmployei^ les troupes du canton
fie Berne , qu'elles auront àleurfervîce, pour
la défenfe de tous les états du i*oyaume de^
<5raiide-Brétagne , qui font en Europe,
DE Hollande. SI
IntroduBion.
j«. Le otmon de Berne s^engage clans ce
tnicé î de laifler aii iervice de Leurs Hautei^
Puiflâiices, non-ieùlement les-feise compagnM
de Berne , qui avaient déjà été avouées par cette
xépuUique , dans le projet de capitulation ci-de^
vant fidt; nûds encore huit autres compagnies»
commandées 9 Tune par un bourgeois de Berner
& les Jèpt autres par des {îijecs du canton $ qui y
avouera toute^ les dites vingt-quatre cbmpa*
gme8,& fournira aux capitaines qui les comman*
^ dent 9 ^ qui lès commanderont dahs la iuite , les
recrues néceflaires pour les maintenir , fans,
que le canttm de Berne puifle rappeller en nul
tei^s les dites 24 compagnies , que dans les cas
marqués , de Tarticle Cxieme du préftnt traité.
4*. Le canton de Berne s^engage de plus d'ac-
corder à Leurs Hautes-Pùiflances , en cas qu'el-
les fuflent attaquées , ou en péril inévitable de
I fètre , une nouvelle levée de quatre mille hom*
! mes, fans que cette république puifle fe difpen-
fer d'exécuter cet engagement , à moins quQ
hrfqu'on lui demandera la dite nouvelle levée ,
f il ne fat lui-même en guerre, ou dans le péril
f imminent d'y entrerj & quand ces troupes feront
[ levées , le dît louable canton leur fournira les
recrues néceflàires«
^omc yill. F
it Serti Cl
Introduction.
• f ^ D'autre part ^ Lenr$ Haute^Pu^lancesr
s'engagent envers la république de Berne, ea
vertu du préfent traité , à la défenfe de la ville
ëe Berne » & à celle de tous ks états qui font
ipus fa domination , & fur le/quels elle a droit
4e fouveraineté , de même qu'^ la défenie da
fes combouFgeoi»r& à celle de la ville de Ge-^
neve , qui eft fa barrière. Les combourgeois do
canton de Berne , font» les comtés de Neucfaàtel
& de Vallangin , Bienne , la Neuville ou Bonno^
ville 9 & le Munfterthal ou la vallée de Mqùcier
(Srand-VaL
6^. Si le canton de Berne était attaqué , ou fr
trouvait engagé dans une guerre , foit pour fa^
défenie, foit pour celle de iès fujets>oude iè&
çombourgeois , & de fsC barrière > Leurs Hautes-
Fuiiiajices lui fourniront pour .fubfide » une
fomme pareille à ce à quoi nK)nte la paye pré-
fente des vingt -quatre compagnies , tant de
Berne que des fujets de cette républiqy^e , qui
fout pré£en]t;cmentàleur fexivice. Ce fubUdefer^
payé régulièrement de mois en moi& , pendant
tout le temsque la guerre durera > mai^ G, le
louable caiHon ie trouvait engagé , Qu qu'il, ft
Yit| dans le péril inévitable d'un^ guerre fl redoux
table 9 qu'il fe crut dans la néceiEté abfolue 9^
I
mÊn
IntrùduBion.
ftdirpenfable de rappeller fes tfoupes* qui feront
au fervice de Leurs Hautes-Puiiîances » elles fe-
ront obligées de les lui renvoyer à fa première
demande j au choix de œtce république » fuit
ime partie , foit tioutês les vingt & quatre com^
pagnies , qui font préfentement à leur fervîce .
& cela , foit que Leurs Hautes-PuHrances fuflent
elles-mêmes en guerre ou non. Mais avec ref-
tricftion , que il Leurs Hautes- PuilTafices éuient
en guerre » & que le louable canton de Berne
ne s'y trouvât de fa part engage qu*aTec d*aii*
très parties du louable corps flelvé tique (ce
dont Dieu veuille le préferver) fans qu^aucune
puiifance étrangère a0iftàt* riiîdiredement, ni
Jndiredemexit 9 Iw dites parties du louable corps
Helvétique > avec lefquelles il ferait en guerre #
le dit louable canton fe devra ^ en œ cas » con-^
temer du iubfîde ^ fans pouvoir Rappeller fes
Vingt &; %uaQra con^pagnies« De plus 1 quand
mèil^ le" santon de Berne fêtait en guerre avec
%u^tie puiflaace étrangère » Leurs Hautes-'
PuiâTâiiees ne feronr point dans To^lgation de
Iw mvoy^tf ea cas <|u'elles fulTent elles-mêmes
mkfp3t»n9yW qu'elles pourraient avoir detrou^
. pesdoieantoa ^ de lurplus que les vingt^ quatre
««ipàgnies » que le dit canton de Berne s'emgage
84 Servicb
lntrodu£iion.
de bonne foi , à ne r5q)peller , par rapport même
a des guerres étrangères , quelorfqu^ilfe txou-
\ Vcra engagé ou dans le péril d'une guerre fi re-
doutable , qu'il ne pùifle fe difpenfer de rap^
peller , ou toutes ou une partie des vingt & qua-
tre compagnies , ce fera toujours à lui à connaî-
tre , fi lanéceflîté imminente requiert qu'il les
rappelle. Et lorfqu'il les demandera , Leurs Hau*
tes-Puiflances les lui renvoyeront înceflamment,
ians y pouvoir apporter aucune difficulté \ & en
failànt les offices convenables envers les princes
& états , par où les dites troupes devront pafler,
pour avoir le libre paflage & les affiftances né*
ceflaires. Si une partie; ou toutes les vingt-quatre
compagnies, dans le cas fus-dit jetaient rappel-
lées par le louable canton ,'Leu^ Hautes-Puit
Tances s'ençagent de les payer & de lesentretew
nir , pour le fervice du dit canton , pendant* tout
le tems qu'il fera: en guerre , & ce que leur coCl-
terale dit entretien , fera défalqué fur le fubfide
qu'elles s'engagent à lui payer. Cette défalca-
tion fera comptée & commencera , depuis le jour
que les troupes partiront pour s'en aHèr ea
Suifle , jufques au jotxr qu'elles en repartiront »
pour révenir dans les états de Leurs Hautes^
^PuiflGmcesî avec cette obfervatLon , que;fi Leurs
Bl HoLtANDE,
hitroduBton,
Hautes-PuiflaTices jugeaient à^propos de fc pré*.
Taloir , dans la fuite , du pouvoir qu'elks ont
par Parti cle onzième du préfent traite , de réduire
flïi tems de paix les dites vingt & quatre com*
pagnies , à cent cinquante hommes chacune >
elles ne feraient obligées de payer & d'entretenir
pour le fervice du canton , les compagnies que
le dit louable canton rappellerait, que fur le
pied de la redudion , qui en aurait été &ite par
Leurs Hautes- Puiifances avant le dit rappeLBieii
entendu » qu'elles feront toujours payées conn
plettes furie piej de la dite rédudion avec Tétat^
major , tel qu'il eft néceflaire pour le nombre
des compagnies que le canton rappellera-avec la
gratification , qui eft accordée au capitaine pour
pa}re , & pour celle de Tes officiers. Mais fi le
canton fe contente , foit pour ( une partie , Ibit
pour tout, du fubfide , alors on le lui .payera,
ainfi qu'il a été dit au commencement de cet ar-
ticle 5 fur le pied que les compagnies fbnt pré^
lentement.
7®. Ces troupes refteront toujours au fervice ^
de Leurs Hautes * Puifiances , quoiijue em*
ployées pour la défenfe#u louable canton, &
reviendront enfuite dans les états de Leurs Hau-
tes «-Fuiflances^ d'abord que le lauable cantoi^
me fera plus dans la néceilîté de s'en fervir.
8*. Les vingt & quatre compagnies , qui font
I çréfentement au fervice de Leurs Hautes-Puit
• -fances , feront mifes dans trois ou dans deux r^^
gimens , au choix de Leurs Hautes - Pullfance^^
Si c'eft dans trois , deux régimens feront corn-
• pofés , chacun de. huit compagnies , uniquement
commandées par des bourgeois de Berne , &
les compagnies de l'autre régiment , feront iii^
différemment commandées» par des bourgeois
ou fujets du canton. Si Ton n'en compofe que
deux rcgimeus » chacun de douze compagnie^^É
•les capitaines de Tua des deux régimens devront
P^tous être bourgeois de Berne j & dans Tautre
ïégiment , les quatre compagnies , qui font
•prcfentement commandées par des bourgeois de
i: Berne ,& qui devront entrer dan$ le dit régiment >
Ljefteront toujours à des bourgeois de Berne ,
[,,& les autres feront indifféremment doiuiées à des
bourgeois de Berne , & à des fujets du diî; louab.
canton,
9*. Leurs Hautes-Puiffançes ne feront dans
robligation , q^^après que la paix fera faite j d^
mettre les compagnies du dit louable canton
dans deux ou trois régimens* Mais en attendajit
qm cette fép^racion fç fiife i^ les çampagnifi
%
deHollaitde. 8f
Introdu&ton,
Ai\ régiment de May, commandées par des hour^
geois de Ueme , ne pourront être doiiaées qu'à
des bourgeoi* de Berne, & le dit louable cantoa
aura dès à-préfent la iiûmuuôon des capitainii
du régmient- * -
lo"*. Quant aux autres feite compagnies, foit
des bourgeois de llerue , foit des fujets du dit
canton, qui font répandues dans divers régimenç
Suites , au fervice de Leurs Hautcs^Puidances i
les huit compagnies déjà avouées par le canton
& commandées par des bourgeois de Berne ,
refteront toujours entre les mains des bourgeois^
& les huit compagnies feront données iiudiiTà-
renuntfiit , à des bourgeois ou à des (ujets du dit
canton, f& non à d'autres. }A^ du refise , jufqu'à
t^tte fêparation des compagnies , qui fotlt^daiif
divers réginkens, le chob: des capit3iim*lor(<|ut
ces compagnies viendront à vaqu#r » k fera oinfi
qu^û a été pifâiiq^us fnfqu'à préÇmû
r I ^. hw YiBgt ^ quaer« çai^ipi^iiieis , qui (kn^
préfentement au fervice de Leui:! HattC«s*Pui£-
fiances t (bro^c oonfefi/ées en teins d§ paix } mais
Leurs HautsfhPviiTanees assurant 1^ piHivoir » d«
fes réduire à tttht cinquante hommes dhacuiié.
12^. Lorfque {.«eurs Haui^s-Puîâances jferoiqb
4f aouveUii; kvées dans k omon de Bei;ne»
• F4r
88 Sektic*
Introduction.
ttk vertu de rengagement que cette république
Tient de prendre dans le préfent traité , le dit
canton aura le choix des capitaines , qui con^
manderont les nouvelles levées; mais cette ré-
publique s'engage à n'en choifir que de capables
& d'expérimentés*
ij^. Leurs Hautes-Pùiflknces pourront choi-
fir parmi les capitaines , qui auront été élus par .
le louable canton de Berne , les officiers dePétat*
major.
14*. Lorfqu'un régiment fera formé , & qu'il
y aura une compagnie vacante , le colonel non^
mera toujours le plus ancien capitaine lieute-
nant du régiment, & le capitaine lieutenant de
la compagnie vacante , pourvu que ce dernier
ait huit ans deferviçe en qualité d'officier. Sans
quoi,les deux plus anciens capitaines lieutenants
du régiment feront nommés , & le canton de
Berne aura le droit de donner la dite compagnie
à Tun^des deux capitaines lieutenans nommés
-par le colonel.
if^ Leurs Hautes - Puiifances donneront
peur les nouvelles levées , la même fomme qui
.ji^dOBHé^ aux capitaines Suiffes , qui en ont
;^-:fÉnkulier pour elleë.
lÉfH 'en^âfeuhtiQa pour les nouvelleis lau
BE Ho L LAN DR 89
^^OiSt:
Intrùduâiùu.
vces 5 fera la même quia été faite pour les trou-
pes Suides proteftaiites , qui foiudéja au fervice
de L^urs Hautes -Puiirances. Avec cette obler-
vatioii, que lins y rien déroger^ par rapport à la
paye,cette capitulation doit être mife le plus claî-
xement que pollible , afin qu'il ne pulife naître
aucune dilficulté , à Pégard de fon exécution > &
tout ce qui n'eil pas réglé par le préfeut trai-
té ,1e doit être dans la capitulation delà matiiere
la plus avauta^eufe ,pour les deux parties cov^
tracSantes* Cette capitulation, étant bïeji éclair-
de » devra avoir la même force que le préfeoi;
traité*
170- Toutes les alliances du louable cantoa
de Berne , foitavec le corps Helvétique en géné-
ral , fbit avec quelques-uns de fes membres en
particulier, font ici .réfervées. Les tr©upes du
dit canton ne pourront pas auili être employées ^
au préjudice des alliances de cette république &
des autres cantons , foit^avec la couronne de
France , foit avec la éréniâime niaifon d'Autri-
che. Mais comme ces alliances font , de mèn^p
que le préfent traité d'union, uniquement défen*
iîves, le louable canton d^ Berne ne permettra
pas, qtie les fus-dites deux puiilànces employent
Jburs troupe SuiâGb» g^^M^Ià.des termes que
^o Sertice
■ Il ■ ffnril I
ItttroduSion.
prefcrivent ces alHanoes , ni qu'elles s'en fervent
contre les états de Leurs Hautes-Puiflances,m
contre leurs barrières.
. I8^ Sa majefté la reine de la Grande-Brét&»
gne , fera en droit d'entrer dans le préfent tnûfeé
d'union , {ur le pied du projet qui avait été pro*
pofë , pour le &ire conjointement avec & dite
teajefté» & avec Leurs Hautes-Pui^atices.
I ^. Les autres membres du corps Helvétique
proteftant , auront auifi le droit d'entrer dans* ce
, traité, en proportionnant les fécourt de Leurs
Hautes-Puiflances en leur faveur , aux troupes
qu'ils s'engageront de donner.
20^. L'échange des ratifications du préfent
traité,^ fe fera dans deux mois au plus tard, & plus
tôt s'il fe peut-
Ainfî fait & conclu , entre les foufltgnés dépu*
tés de Leurs Hautes-Puiflances , & le fieur de
Pefme de St. Saphorin, authorifé à cet égard,
delà part de la république & canton de Berne.
A la Haye, le vingt-unieme Juin , mille fept cent
douze.
Ce traité fut figné par les plénipotentiaires ,
nommés dans le premier période $ lefquels troii-
verent convenable , â^y ajoui«r un article fc-.
paré , qui devait avoir la même force que les oo
DE Hollande.
Inîrodu&ion,
irricles précédenSïqui devait être ratifié en nièm*
tems que le traité principal, & quifutiigné par
les mêmes plémpotentiaires.
Article féparc. Comme avant la conduiîon &
k iïgnatare du traité d' union , couçlu & figné
aujourd'hui entre LeursHautes-Puiflances & le
louable cajitoii de Berne > il s'eft élevé depuis peu
liné guerre iuteftiiie daiis la Suifle , il eft ftipu**
lé par cet articlt* féparé , qui aura la même force ,
CGwmne s'il était inféré dans le traité principal*
Que Leurs Hautes -PuiHànces ne feront point
obligées par le dit traité , de fournir à la républi^
que de Berne pour la guerre intefttiie , préfen»
cernent allumée en Suiâe , les fécours y ftipulés.
Mais il des puiâances étrangères prenaient occju
f\oï\ de cette guerre , pour attaquer , foit la dite
république de Berne , foit les états ^ui font fous
fa domination , & fur lelquels elle a droit de
ibuveraineté , de même que fes combourgeois &
fa barrière , ]>urs Haïmes -^PuiâTances feront
^ors obligées de remplir les conditions du dit
^pxiité*
Amû, fait & eoncli^ Sx.
L'auteur fe croit obligé de faire remarquer
4ci rXJue cet article féparé eft une preuve incon-
te&âMc4^ &ntinieii> >& de Id conduite patrîo*
92 s E K V I C Ë
Introduâion.
nqvte du canton de Berne , au milieu de la.guerre
jateftine, qu'il avait fur les bras dans ce$ con*
jondures critiques 5 car en renont;ant avec au*
tant de magnanimité aux fubfîdes , qui étaient
dûs à cette république par Leurs Hautes -Piui^
iances , en vertu de Tarticle 6 du préfent traité-»
Berne ôtait tout prétexte aux pui^fances^voifi*
nés de ^immifcer dans cette gnexrç civile;: de la
Suiâe» ce qui du refte iiefâurait échapper au
jugement de toutledeur impartial. *
£n 171; , les Ligues-Grifes conclurent avec
Leurs Hautes - Puiâances un traité d'union» qui
fut figné à laHaye le ij Avril; cette alUance
fut arrangée à peu près fur le même pied que
celle que Ton vient de tranfcrire.
. En 1714,1e général de St. Saphorin arrangea
& conclut, avec les députés des Etats-Généraux,
authorifé & au nom de la république de Berne,
en vertu de l'article 16 du traité d'union , figné
k la Haye le ai Juin 171Z entre ces deuxpuit
iances, une capitulation pour les troupes Ber-
noifes au fervice des Etats - Généraux , de
même que pour les levées , que Leurs Hautes-
Puiifances feront à Taveiiir en droit de faire dans
le canton de Ëerne , en vertu de l'article, 4 du
dit traité d'union. Cette capitulation , contenant
D E HOL L ANOÏ. 9J
InWodttiiion,
XXXII articles , a toujours été conftamment
obfervee par Leurs Hiunes - PiiiiTances , à re-
gard des régimens & compagnies fiemoifes.
Quant à la nomination des places d'oBiciers,
celle de colonels , Jieutenans colonels & majojs,
&itréfervée à L. H. P* en obfervaiit Tancienneté
des capitaines î la nomination des capitaines fut
réfervée au canton de Berne , en obfervant Tar-
ticle 14 du dit traité d^unioui & enfin la nomi-
nation des officiers de chaque compagnie îiïi ré-
fervée au capitaine , eu obfervant îxiutefûis de
fuivre le rang du tableau.
En 1714? Leurs Hautes^Piiiflances diminue-
lent confidérablement leurs troupes , KEurope
méridionale venant d'être pacifiée par les traitéà
d'Utrecht & de Raftatt. Dans une réforme de
plus de 40 mille hommes , faite par les Elats*
Généraux cette année & les deux fuivantes , il
y eut quelques fé^mens Suifles moitié incorpo^
rés & moitié^formés , & beaucoup.de compa-
gnies de notre nation efluyerent ce dernier fort.
Le premier bataillon dû régiment de Tfchamer,
levé en 1695^ par Jean Heiuî Lochmann , fut
réformé , & le fécond bataillon fut incorporé.
Le régiment de Métrail,levé en 1694 a Jorée,
par Jeaa àé Sacconaî» & entré ea 11^7^ au ï^x^
5<J Service
■ ' Il I I nnfrfe==!
IntroduSiotf.
néraux , &'pour arranger cette affaire à la fatifr*.
fadion des deux puiflances contraâantes. Cet^
officier d'un mérite difiingué , qùt joignait une
bravoure rare aux talens militaires les plus re^
cherchés » ne trompa en aucune manière la con>
£ance flatteufe , dont fes fouverains daignèrent
rhonorer. Et fans fe laifler rebuter par toutes les
difficultés , que fon colonel général chercha à
lui luiciter dans cette négociation , le major May
s'acquitta avec autant d'habileté que de 2ele»
d'une conuniflîon auffî délicate , & dont un ofiU
cier général fe ferait trouvé honoré.
_ Ayant préfenté plufieurs mémoires aux Etats*
Généraux , ces derniers renvoyèrent le major
May au grand-penfîonnaire de Hollande , avee
lequel il eut diverfes conférences , à la , fuite
defquelles les fei2e compagnies Bemoifes , déjà
avouées parce canton , fuivant TaFt. j du traité
d'union , furent confervées. Les vingt & quatre
compagnies de ce canton l'auraient été , fi le
major May n'avait été traverfé dans cette né-
gociation par fon colonel général.
En 171 8 5 les troupes Sutfles au fervicè de
Hollande , furent clafleês & arrangées , par une
réfolution des Etats- Généraux du zG Janvier »
dans Tosdrt fuivant* • , *.. . .>t
i^ Le
DE HOLLANbE. 97
=j Tfîtf^ ■ ■ ■
Introduâion.
1». Le régiment du comte d'Albemarle , co*
lonel général des Suiâes & Grifons , fut mis à dix
compagnies , parmi lefquelles étaient la corn*
pagnie colonelle de Métrail , deux compagnies
de Baie & une du régiment de May^ Trois autres
compagnies Zuricoifes du régiment de Tfchar-
ner y ayant déjà été incorporées en 17 14.
a«, Le régimeirt de Goumoins , levé en 169}
par Nicolas Tfchamer , fut porté de même à
dix compagnies, parmi lefquelles fe trouvaient
la colonelle du régiment d'Abraham Tfchamer,
^e compagnie du régiment de May , & deux
compagnies du régiment de Métrail.
J^ En échange , le régiment du brigadier
Charabrier de Neuchâtel , levé en 1696 par
Guillaume de Murait de Berne , fut réduit à fix
compagnies , dont quatre étaient Bernoifes , &
les deux autres de Neuchâtel ; les deux autres
compagnies ayant été réformées en 171 f.
4 . Le régiment Grifon de Schmidt, levé en
léjf par Hercules 8e Cappol , fut de même
léduit à fix compagnies Grifonnes , les deux a u
très ayant été réformées en 1716.
Dans ce dernier arrangement des Etats-Géné-
raux , à regard de leurs troupes SuiiTes , qui fub-
iîfta jufqu'en 1740 , & qui annuUa deux autres
Tome VIII. G
98 ^Service
Introdu&ion.
réfolurions , prifes à cet égard en 1714 &en
1716, par cette républiques elle conferva ^z
compagnies SuiiTes , dont fix de Zurich , feize de
Berae , deux de Bâle , deux de Neuchâtel & ùx
des Ligues-Grifes. Ainfi que les Etats-Généraux
réformèrent huit compagnies Bemoifes ,• contre
la teneur expreffe des articles j & 7 du traité
d'umon perpétuelle , conclu en 17 12 avec le
canton de Berne.
En 171 9, les intrigues du cardinal Albéroni
ayant excité un nouveau fôulévement en Ëcofle i
eh faveur du prétendant, les Etats -Généraux
envoyèrent à Georges I, roi d* Angleterre , un
fécours de 2000 hommes d'infanterie 5 dont^le
régiment de Goumoins,fous les ordres de fon co-
lonel & du major Emanuel May de Ruedt, forma
les trois - quarts de ce corps y lequel fut corn;-
mandé par Jean Rabo, baron de Keppel, général-
major au fervice de L. a. P. D joignit le général
Wigthman , lui aida à^iflîper le peu de trou-
pes Efpagnoles qui avaient abordé en Ecoflè y
& à foumettre quelques tribus d'Ecoflais mon-
tagnards , qui ^'étaient derechef armées en ù^
veur du chevalier de St. Georges.
En 1726 , les Etats -Génénmx réduifirerif
toutes les compagnies SuifTes à loolxommes jèa
IntroduOitm.
' . , 4. - - ■ 1 - - ■■■Il I JL l n
Irifiim^femmolnt wt ca]pitaines la gratific^ttûit
wbuffç » 4 aSTon dû i f p homiiie9»
£ai740ile récent dçCon^t^d-d^ani
Omiflàff ) ht augmenté de deux iioDTellet
ownpaptte^
I!ti'i74i »txnitet Jet eomimgiiîes Siti^es ju*
ïnidttedief xeoiifet à ifohommes^ La mmp
ttfliciki téf^^ns d0 Confiant & d« Sturlet
tsçamA leur fonnation aAuelle & periQanfntpt
^imt au noml^te d^ compagnies ) ayant été
foitàt pat Ifst atrangeiDçns $ augmeptattotif
fimatkte» » chacun à douée compagmeet Benioi*^
fes. I>é84or< Ces deuï régitnens » uniquement
affeâé» au ôanton de Berne » formèrent les 24
compagnies Befnoiies , Spécifiées dans les artî*
cki j & 7 du traité d^union » permanentes & per-
{ȎtueUe&
Le régiment de Conibnt rei^ut 5 quatre corn*
(agrdf s fiernoifes du régimeht d^ Hiratel » dans
lequel ^en échange on fit pafler les deux compa^
gaies de Bàle & les deux de Neuchàtfsl , deux au»
1res compagnies B^mDifes du régimi^nt de Stur-
1er 5 & deu:s: compagne de nçUvelle levée ^
auffî de^ Beri3#â Ce qui forma mi ^tal de douce
xooipag^iiés , réparties en tsrois b^tailLoi^s , cha-
cm^ de 6po . kommes.
îoo
ÔER VICE
IntradticiiotL
Le régiment de Stiirler , ci-devaiit de Gou-
^loiiis de Corcelles , fut augmenté de quatre
nouvelles compagnies à ce qui porta ce régiment
à douze compagiiies , réparties dans trois bacail-r
Ions 5 chacun de éoo hommes.
La même année ^ le régiment de Hirzel fut
augmenté de quatre compagnies Zuricoifes »
de nouvelle levée ; &le régiment GrUon de Sa-
lis re{;iit une augmentation de fix nouvelles
compagnies levées par les Ligues-Grifes. De fa-
çon que ces deux corps furent portés chacun ^ à
trois bataillons , chacun de éoo hommes , & de
quatre compagnies, ^M
Ainfi,en 1742, L* H. P. avaient à leurferviflH
48 compagnies SuitTes , réparties dans 4 régi-
mens & dans iz bataillons , & formant un corps
de 7200 hommes j y compris fa prima plana»
Quelques-uns de nos ledeurs 5 furpris peut-
être » de ne pas trouver ici des détails far les
opérations des armées Hollandaifes , pendant la
guerre de 1742 à 1748 ^ nous permettront de
leur communiquer les réflexions fuivantes , fur
les régimens Suifles fervant en Hollande pen-
dant cette époque. Réflexions émanées de cet
■efprit de vérité & de juiHce la plus impartiale,
qui nous a toujours guidé daiis tout le cours
cet ouvrage*
DE HOLLAKDE. lOI
JntroduSion.
. Let txonpeii Stalfles en Hollande n'ont ïieo à
{b {«pr&eher , fi les. armes de L. H. Pr n'ont pas
eu des iuccès pliis heureux , pendant cette
goetre, Les té^mens de notre nation , montre^
tentcbaiSitDtites les expéditions où elles furent
Mi(le)i<ée8 ,Ie ihème eTprit de bravoure qui les
catiAÉilk daïls tous, les tenis , & qui leur avait
*|i#-%ètte réputation glorieufé pendant Ift
goene dé la fucceflîon d'Eipagne. Le' régiment
de^Goi^ànt contribua , en 1744, à défendre
i^^avec une valeur exti^ordinaire. Le rég&
iMK'iieHirzel iervitde la mènle manière Tannée
d^aptès au'^^iiége de Tournai ; & il ferait très-ih-
jûfte d'attribuer à ce corps , toutes les fautes
commifes dans la défenfe de cette place par fort
commandant. Les régiraens de Sturler , de
Confiant & de Salis , furent tenus à la bataille dé
Fontenoi , le ii Mai I74f , dans Tinacflion la
plus complette, par les ordres précis & réitérée
Ai vieux & pufîllanime général de Cronilrom,
îiri avait le fort de cette journée & même de
cette campagne entre fes mains , en fe rendant
<ux repréfentations réitérées du colonel Stur-
ler, qui voyait les troupes Suifles foudroyée^
par l'artillerie Françaife , fans pouvoir s'en ga-
xaatir ni fe défendre. Le maréchal de Saice ayant
9 i
IG2 Sertir
Il II II g^iSitfàfrggg
Introduction.
iiivéfti & aflîégé Bruxelles le i Février 174^,
les cbe^ de neuf bataillons Suiâès & de fix ba-
tailloHs Hollandais, C à la tète derquelsfe trou-
.vaient les gardes HoUandaifes ) s'étant raflem*
blés en confeîl de guerre,par ordre desgétiérwic
commandans de cette place , diictfberetit & «p*
])rouverent un plan du colonel Stutler 9 tendant
à percer de nuit un quartier de l'armée Frangai-
fe s & ce plan, -félon toutes les apparences, await
réuffî^ fi pour le malheur de ces troupes » rem-
plies de valeur & de bonne volonté » les géné-
raux commandans de Bruxelles n'avaif^t rendu
ces difpofitions inutiles, en rendâiit cette place
aux ennemis , & en Sacrifiant par une capitula*
tdônaufiî honteufe que blâmable, jf bataillons
ti^oupes d'élite. -Le major , depuis lieutenant gé**
néral May de Kiefen , défendit NiveUe , petite
ville très^nud fortifiée, avec une bravoure qui
le couvrit de gloire i il ferait etSéz injufle
de rendre les troupes SuilTes de la .gai^niibn
dé Berg-op-2om , relponfables de la Turprife
d^uhe plaœ, qui ne devait jamais l-ètre, &
dont le gouverneur laiirait mérité & fùbi même .
1a .punition la plus févere , s'il n'avait trouvé une
prote<aion marquée. Perfonne n'ignore , que ces
«rompes fe défendirent à l'ai&ut dç c^we viJlo^
/
DB HoLLAVbS. IO|
mÊÊmmmÊBmsmmÊmastStÛgtssssssssBBÊmmmÊmÊm^atBaÊÊBOÊf
IfOroduSion.
tMQie bravoure inébraiihi1ile..Enfii^Foii cotw
mal >qtfil était bien âcheiix pour les xégi-
«m^IûGm» de fe trouver, durant cette guerre^
]^|ll99lt4u_ixnns commandés par des gêné-
tpnxy'dont Tincapacité où la mauvaife volonté »
aiMt Jm entraves les plus pénibles à leur ' v»«
En 1747» Mr* LuUinde Genève , qui avait
loqf^^Kiiiy^fervi en.France,&tquitt;é ce ftrvice ea
i74(»comnie major du régiment de Diesbach,.
leni oa» compagnie franche de ifo hpmniesr
pote le^ièrvice des Etats - Généraux , qu'il corn*
poMb avec rang de lieutenant coloneL Cette
troupe fut réformée en I7f i , & fon chef obtint
la commiflîon de colonel en 1766.
En 1747 , les Etats-Généraux députèrent au
milieu de Novembre, Onno Swier vanHaren,
auprès des cantons proteibms , eu qualité d'en-
voyé extraordinaire » & particulièrement auprès
Al canton de Berne , pour demander à cette ré-
publique , une nouvelle levée , en vertu de l'ar-
tkJê4du traité d'union perpétuelle de 171 2. M.
de Haren ayant reçu le 26 Décembre fa pre-
mière audience du confeil fouverain de Berne,
obtint fans aucune difficulté, la demande qu'il
fit k cçtte république de la part de L. H. ?• » do
G 4
Jo4 Service
Br fi-f» Il j^b::s^=";
IntroduSion.
leur accorder la levée d*un régiment Bernois de
3^400 hommes , & Taugmentation de f o hom-
mes dans chacune des 24 compagnies Bemoiies
permanentes 5 ce qui formait une levée de fé-
cours de j6oo hommes.
Ce régiment ,'levé les deux premiers mois de
1748 > fut'compofé de douze compagnies , <:ha-
cune de^oo hommes , dont huit furent comman-
dées par des bourgeois de Berne , & les quatre
autres par des fujets de ce canton, Divife en trois
bataillons, chacun de 800 hommes , ce régiment
fut réformé en I7f i , après avoir fervi trois
amiées , fuivant fa capitulation. Le colonel de ce
régiment fut Abraham de GraiFenriedt , iflu
d'une anciemie famille noble & patricienne de
Berne , qui a fourni divers avoyers d'un mérite
trè»-diftingué à cette république.
11 naquit en 1700 5 entra en 171 g au fervice
de L. H. P. comme enfeigne dans le régiment de
Goumoins; obtint en 17^0 une compagnie
dans le régiment de Naflau-Friefe infanterie j
du confeil fouverain de Berne en 17 jf 5 il quitta
en 1740 le fervice de Hollande, pour prendre le
bailliage de Vevais rentra en 1748 à ce fervice,
comme colonel propriétaire d'un régiment Ber-
nois de 2400 hommes. Il fut réformé avec fon
DE HoLLANDEJ lOf
IntroduSion.
régiment en 1761, devine avoyer de Morat ea
iféf , banner«t de Berne» en 1768; mort en
177 ç , après avoir déployé , dans fa carrière mi-
litaire , autant de valeur que de capacité ; & dans
fa carrière politique , tous les taiens^d'un magi&
trat très-éclairé.
' En 1^489 toutes les compagnies desrégimens
de Vieux Sturler , G)nftant , Planta & Hirzel
furent augmentées de fo hommes chacune, de
fitçon que ces quatre régimens furent portés par
cette augmentation, chacun à 2400 hommes,
fe divifés en trois bataillons , chacun de 800
lïommes.
La même année , M. de Haren fit dans le cou-
rant de Février & de Mars , au nom des Etats-
Généraux , les capitulations fuivantes.
X®. Avec le canton de Zurich , pour quatre
nouvelles compagnies Zuricoifes , chacune de
^^>Q hommes , qui entrèrent dans le régiment de
Hirzel, en remplaçant celles que le colonel Sa-
niuel Chambrier venait d'en tirer.
^^. Avec Samuel Chambrier, de Neuchâtel»
Voyez lieutenans généraux-, article io.)i lequel
obtint des Etats- Généraux , quatre compagnies
du régiment de Hirzel, afFedées à Bâle & à Neu-
chicel , dont était la fienne. Il joignit à cette
J06 SVRTICB
Introduction.
croupa « huit compagnies de nouvelle levée, cha-
cune de icx> hommes, à quoi les quatre andea«
nés avaient déjà été portées ; ce qui forma mn
régiment SuiAe de 1400 hommes , compofé de
dou^e compagnies , & divifé en trois batailloin,
chacun de goo hommes.
]^. Avec Jacob de Budé , de Genève; (voyes
généraux majors , article 14.) Pour la levée d'un
régiment Suifle de 2400 hommes , de même com«
poûtlon que les régimens de Graffenriedt & de
Chambrien
4^. Avec les cantons de Zurich, de SchaiSliaiUi
fen , de Glarus & d'Appenzell réformé • pour -un
régiment de gardes SuifTes, compofé de huit
compagnies , chacune de 200 hommes, & divifé
en deux bataillons , chacun de goo hommes. Le
canton de Berne n'ayant pas voulu avouer les
compagnies de May & de Watteville , confentit
néanmoins en 1761 , à recruter les trois compa-
gnies Bernoifes de ce régiment.
f^. Avec les cantons de Glarus & d'Appenxell
réformé , ainfi qu^avec celui de Schaffhaufen &
h ville de S« Gall , pour la levée d'uif régiment
de 1400 hommes , compofé de douze compa-
gnies, chacune de aoo hommes, & divifé en
trois bataillons , chacun de goo hommes* Ce régi-.
Di HollavdV 107
■Bi
TntrodttSUm.
ment fîit donné au général majof Charles An-
toine Sturler • & le général major Hans Frédéno
Stoker^ de Schaffhaofen, en ^ .aâudlemene
colonel propriétaire.
Tatkau des troupes Suijfes en 1748.
Hommes.'
Deux Imtaillons du régiment des gardes , 1200
Trois bâtaill. du régîm» de Vièux'Sfturler» 2400
9 de Confiant, • 2400
^ de Planta, . . 2400
B deHirzel, • • 2400
3 . • • • • • de Graffènriedt, 2400
j , « • « . • de Jeune Sturler, 2400
j de Chambrier, 2400
; ; de fiudé, • . 2400
Total , 9 régimens , faifant 26.bâtaiilon8 , 20400
En 175*0, toutes les compagnies Suifles furent
réduites à i fo hommes, & les régimens de Cham«
brier & de Budé^rent réformés.
En 17^1 , le régiment de GrafFenriedt fut ré-
formé & les compagnies des régimens de Vieux
Sturler, de Coudant , de Planta , de Hirzel & de
Jeune Sturler , furent réduites à lOo hommes ,
en confervant néanmoins aux capitaines leurs
gratiâcations , à raifon de lyc hommes ^ par
log ' s 1 n V 1 c'i
Bsas
IntroduQion.
cette rédadlion > ces cinq rigimens reçurent la
formation qu'ils conferverent jufqu'en 178 f , &
ibrent divifés en deux bataillons, chaeun de Gx
compagnies ou dç 600 hommes»
En 1752 » les compagnies des gardes Suitfet
furent auffi réduites à 100 hommes depuis cette
époque j ce corp^li refta compofé de deux bataiL
Ions 9 chacua de 400 hommes.
En i77Zf les Etats- Généraux créèrent danf
toute leur infanterie, un lieutenant. colonel &
un major par bataillon s ce .qui fut exécuté dans
tous les régimens Suiâes au fervice de leurs Hau-
tes-Puiflances. Cette ordonnance fut révoquée en
178 f , quant aux lieutenans colonels» qu'on
.lailTe éteindre fucceflivement.
En 1779 , la marine commerçante des Provin-
ces Unies montra beaucoup de zèle & d'emprefle-
ment pour les états infurgens de l'Amérique &
de la France, qui, depuis 1778 , fouienait ceuz^
ci dans leur infurredioncontiq^leur métropole,
en pourvoyant les vaiâeaux infurgens , & en
fourniâant des munitions de guerre & navales^
aux ports de France. Ces livraifons blefTant ou-
vertement les traités d'alliance , qui , depuis un
Hecle , fubfiftaient entre la Grande-Bretagne & les
Etats -Généraux , excitèrent des réclamations &
des plaintes d'autant plus vives de la part du mî
BJftere Anglais, que ce commerce illicite paraiCÏ]
fait avoir ttqu une approbation tacite d'une par-
tie des membres de la régence de Holtandc. LV
fyle que les Etats - Généraux accordèrent dans le
même tems au célèbre arnaateur Américain Paul
Joncs , avec deuï prifcs Anglaifes » dans leTcxel,
les approviOonnemens de toute efpcce que les
^citoyens d'Amfterdam s'emprefferent de lui four-
nir î le tout malgré les proteihiions du chevalier
d'York , miniftre d^Angleierre i la Haye j forti-
fièrent le foupcjon de cette connivence ftir ce com^
Krce illicite chez ce Hernier, DèsJors, la cour
Ide Londres fit fentic fon mécontentement aui:
états de Hollande^ en faifant vifiter, arrêter
même & faifirjles vaifleaux Hollandais» fufpçc-
tés de contrevenir ainfi aux traités i ce qui ar-
riva le I Janvier 1780, au comte de Byland,
la tète d'une fiotitle Hollandaife , attaqué
^* faifi par le chef d'efcadre Fieldîng, fur fon
jrcfus de fe laifler vifiter par ce dernier- Cette
violence révoltante de Fielding , çommifc en
pleine paix , ayant été hautement approuvée pat
le minilîere & le ptrlement d'Angleterre , les
i-tats - Généraux ne prirent pas même alors dea
rxnefures promptes Se vigoureuftfs de défenrc , en
112 Seryici
IntrodUSion.
attaque avec la plus grande valeur , il lui livra
un des combats les plu^ fanglans de cette guerre.
Les Anglais ayant de leur côté manœuvré avec
autant d'habileté que de bravoure , ce fut une de
ces batailles deftruâives & indécifes, où les deux
partis s'attribuèrent la viâoirej & à la fuite de
laquelle les deux amiraux reçurent des conïlpli.
mens & furent récompenfés de leurs fouverains
refpeâifs. Mais » à quoi tendit cet exemple de
valeur de la flotte Hollandaife ? A relier dans
Tinadion renfermée dans le Texel , le refte de
cette campagne & la plus grande partie de la fui*
vanter tandis que la plupart des flottes marchan«
des des Provinces-Unies , devinrent la proye des
efcàdres Anglaifes & des a&mateurs de cette na*
tion , dont en échange , la marine commerçante
voguait en toute fureté dans les mers du Nord ,
rentrant & foytant de fes ports , avec nne féca-
rité parfaite } tandis enfin , que la flotte Hollan.
daife entièrement réparée , approviûonnée & con-
fîdérablement renforcée , aurait pu tomber avec
fuccès dans le cours de 1782 , fur divers trand
ports nombreux de navires Anglais , revenant de
la Baltique avec de faibles efcortes , & hors d'état
de lui réfifter. En portant ce coup funefte à PAn-
gleterre» & en protégeant avec fuccès leur marine
commerçante.
BE HOLLAKDC.^ 11}
IntrodnSion.
commerçante, les Etats-'Généraux auraient joué
.un sole bien diâPérent!, durant cette guerre fi deC-
trudtive pour eux , & n'auraient probablement
pas été réduits à la terminer par une pacifieatioti
auffi onéreufe , dont la ceflîon de Négapatnam
à la compagnie Anglaife des Indes » & le libre
commerce de fes vailTeaux dans les Moluques ,
formèrent le. point eiTentiet, de même que les
deux articles vies plus funeftes à la compagnie
HoUandaife des Indes orientales.
La lenteur des délibérations de la Haye» fuite
ocdinaire de la conftitution des Provinces Unies f
impatienta plus d'une fois le miniftere de Ver-
lailles , & fut caufe que les Etats - Généraux ne
purent convenir d'une fufpenfion d'armes avec
l'Angleterre, que le 20 Janvier 1783 , jour de la
fignature des préliminaires, entre la France , l'Ef-
pagne & les Etats-Unis de l'Amérique feptentrio-
nale , d'un côté , & l'Angleterre de l'autre. La
même lenteur fut caufe , que les ambalTadeurs de
Hollande à Paris , ne fignerent les articles préli-
minaires de la paix , au nom des Etats- Généraux,'
avec l'ambaffadcur d'Angleterre à Paris , que le
a Septembre 1783 , jour de la fignature du traité
de paix définitif, entre les quatre puiflanrce^ beU
ligérantes , citées ci-deiTus.
Tome VIII. ; H
114
httroduHion.
Sur ces encrebices, le minillere de Londres
fentant , ( malgré les avantages décifiis , quHl ve-.
nait d'alTurer au commerce Anglais dans les Indes
orientales, fur celui des Hollandais dans ces coo*
trées , par la fignature des préliminaires,} fa fàtjite
irréparable, d'avoir rcdutc un ancien allié de
l'Angleterre à fe jeter entre les bras de la France»
fit d'inutiles efforts pour le ramener, & tranfpor»
ter de Paris à Londres , les négociations ulcérieu-
tes avec les Etats- Généraux , au fujet du craké
définitif > offrant même , au rapport unanime de
tous les écrits & nouvelles du jour, à L. H. P.
d'envoyer pour cet effet & pour traiter direâie-
nient avec eux, un ambafladeur Anglais à la Haye.
Le même mintitere fit plus encore , pour rom-
]^re ou affaiblir du moins , les nouveaux liens
avec la France & les Provinces Unies j il offrit »
fclon les témoignages ci • deifus , d'adoucir une
partie des articles préliminaires , & alla jufqu'i^
confentir à la refliitutîon de Négapatnam ; pourvu
que les Etats- Généraux s'engageaient à renou-
yeller , & même à reiferrer leurs anciens traités
d'alliance avec la Grande - Bretagne. Le croira • t-
on ! ces ouvertures avântageufes du roi d'Angle-
terre & de fes miniftres , furent rejettées avec dl-y
daia & fans héilter par la majorité des Provinces-
DE HOLLAHDI.
Ilf
hitroduSion,
tJnkSf où la plus grande animoficé & la haino
nationale contre les Anglais» avaient généralemcnc
ir€tnplacé tes anciennes Imifons entre les deux na*
tîons. Haine nationale des Hollandais , exciter
chez eux , il faut en convenir, à jufle titre , pat
les procédés vraîmcnc blâmables des Anglais dans
les çommericemens de cette guerre \ & qui» bien!
loin d^avoir[d!minué depuis la paix générale, pa<
tait tout au contraire augmenter de jour en jour »
dansdiverfes provinces Jdc cette république. Dé
Ibrte que le traité définitif de paix i entre l*AngW
terre & les Etats- Généraux , ne fut figné que lé
20 Mai 17841 & félon IHntcntionde ces derniers ai
paris , fous les yeux & par rîntcrvention du mi-
niftere de Verfailles, Il eft au furplus très-remar«i
quable , que ce traité définitif ne fut pas gamntl
pat les cours de Vienne & de Pétersbourg , tan*
dis quMles avaient ajouté leurs garanties ref* ,
peâives ^ au traité définitif de Ver failles» du %
Septembre i7S3> entre la France» TEfpagnei
r Angleterre & les Etats-Unis de P Amérique»
En conféquence de ces mêmes principes 1 let]
Etats- Généraux avaient conclu & fîgné , dès iâ
17 Septembre Î7S2 » un traité d*amitîé & de
commerce avec les Etats-Unis de rAméHque,
Du relie» les troupes Suifles* au fervice dé
Ha
^^k
Ii6
Service
Introduâion.
17, Ht P. , ne prirent aucune parc à cette guerre,
purement maritime.
A peine les Etats- Généraux eurent-ils ainfi ter-
miné avec l'Angleterre, cette guerre fi defiruc-
tive pour fri marine & Tes établiflemens dans les
deux Indes i que les fept provinces furent en
proye a des diiTenOons tput auHi funeftes, donc >
nous rendrons compte en partant du (ladhoude.
rat 5 & qu^ils fe virent de nouveaux différends fur
les bras avec fa majefté Impériale , qui exigeate
de L. H. p. l'ouvert ure & la libre navigation de
FEfcaut pour Anvers & les Pays-Bas Autrichicnst
de même que la ceiîion de Maellricht & de queU
qucs autres places limitrophes. Ces points de li-
tige ayant pris dès le mois d'Odtobre 1784, one
tournure très férieufc , malgré la médiation de
la cour de France , les Etats Généraux vivement
preifés par le prince ftadhouder » de fe mettre
fans délai en état de défenfe par une augmentât
tion de troupes , d'autant plus que celles de (à
tnajefté Impériale , recevaient jotirneltementdant 1
le Brabant, de nouveaux renforts, prirent en
Janvier & Février 178?» diverfes réfolutîons à
cefujet» foit en créant de nouveaux corps de
troupes , foit en augmentant quelques anciens
légiinens* En conféquence de ce plan , les Etats» i
DE H0LtAKo£ 117
IntroduSiork
Généraux décidèrent au milieu de Février I78f t
d'augmenter toutes les compagnies Suiâes , des
régimens d'Efcher, de May, de Schmidc» de
Sturler & de Marthy, de 50 hommes, y com«
prit deux bas-officiers*, un caporal & un appointé.
Et fur les repréfentations refpeâueufes des chefs
ftdes capitaines de quelques>uns de ces corps»
IL H. P. , combien cette levée fobite leur deve*
nait onéreufe , celles-ci daignèrent y avoir égard »
enjaccordant un traitement (x &vorable aux capi»
taines Suifles , qu'il les dédommagea en plein
des faux-frais de cette augmentation. Cette gi-
néroGté des Etats- Généraux à l'égard des capitai-i
nés Suifles efl: d'autant plus digne de remarque»
que ceux ci, ayant tiré depuis 17?!» la grati-
fication de 150 hommes s par conféqueut, de-
puis 34 ans , celle de fo hommes non exiftans »
& fans aucune efpece de rifque s étaient dans lo
cas de &ire cette augmentation , au premier or«
dredufouverain.
Les bons offices & la médiation de la cour de
France, parvinrent au bout d'un an , à reconci-
lier fa majefté Impériale, avec les Etats- Géné-
laux ; les articles préliminaires de cette pacifica-
tion furent fîgnés le 20 Septembre 178 f, après
hm des conférences & des négociations rompues
des j
& reprifes , à Paris & à l'hôtel du comte de Mercy
l'd'Argetueau, ambafladeur Impérial en France,
' & par ce miniftre au nom de Tempereur » pac
Mrs- de Berkenrodc & de Branzen , au nom des
^ Etats - Généraux j & fous Tarbitrage de M*
comte de Vergennes» au nom de fa mîijefté Tr
Chrétienne, comme garant. Le traité dcfinil
fut fignc le 8 Novembre i78f , à Fontainebleau »
par tes mêmes ambaSadeurs Impérial & Hallaii*
''dais , Ibusla garantie de fa mtjefla Très-Chré^
tienne 5 repréfencée dans cette occalioa par M.
le comte de Vcrgenncs,
Le 10 Novembre 178Î1 Mrs. de Bcrkenrode
& de BranEen, ambaflàdeurs extraordinaires des
[* Etats- Généraux , i la cour de France , Hgner!
Sû nom de leurs fouverains refpe(fl]fs a?ec M
comte de Vergennes , an nom de fa maje:
' Très * Chrétienne , un traité d'alliance , négocié
! depuis deux ans entre ces deux pui0'ances.
1
STADHOUDERAT.
xIh rendant compte de cette dignité fuprème de
^Ja république des Provinces Unies» nous touchons
.CM cord0 très- délicate 1 vu la crife a^uelle ém
^ DE HOLLA^rDE. IIJ
Stadbouderat.
£cat8*Généraux à ce fujet ; nous aurions même
pafl*é cette fermentation & fes fuites fous filence ,
fi la plupart des régimens SuiflTes n^avaient été
réduits malgré eux » à y prendre part. En par-
lant hiftoriquement , & làns nous permettre au-
cune réflexion fur la difcution de ce procès célè-
bre, qui, au moment aâuel, en Odtobre 1787,
fixe depuis deux ans , Pàttention de toute TEa-
rope, nous efpérons fatisfàire nos leâeurs , fans
déplaire ï la maifon d'Orange & à fes partifans,
en obfervant Timpartialité la plus fcrupuleufe.
Les fcpt Provinces^Unics ayant formé en i f 79 j
runton d'Utrecht , par les foins de Guillaume de
Naflau , prince d'Orange , prirent dès cette épo-
que , le titre dî" Etats - Généraux des Provinces^
Unies , & crurent devoir mettre à la tète de leur
république naiffante , ce même prince d'Orange ,
auquel ils devaient cette liberté préeieufe , dont
ils commen(;aient àjjouir. En conférant à ce prince
le titre de Stattholter , d'où eft dérivée la dénomi-
nation françaife de Statthouder , en latin Locunu
TenenSi les Etats - Généraux réunirent dans fa
perfonne , les charges de capitaine général & d'a-
miral général , en même tems que celle de chef
des fept Provinces-Unies ; en rendant au furplus
cette dignité fuprème , héréditaire dans la famille
H4
120 Service"
Stadbouderat.
du dit Guillaume I, c'e(tà>dire fur Tes deux fils»
les princes Maurice & Frédéric Henri , & leurs
defcendans mâles. Il eft très -remarquable quo
Guillaume I avait déjà été établi Statth(dter des
provinces de Hollande, de Zélande & d^Ucrecht»
par Philippe II, roi d'Efpagne, fouverain on
pour mieux dire , tyran des Fays*Bas , plnGeurs
. années avant la révolution i mais cette charge ne
fut à cette première époque autre chofe, que celle
de Locum'Tfnens , ou de lieutenant du fouverain.
Guillaume I, furnommé le Taciturne^ ayant
continué à défendre cette république naiflante»
avec autant de valeur que de capacité , fut aflaC-
fine le 10 Juillet i f 84 9 par Balthazar Gérard.
Le prince Maurice de Naflau, fécond fils du
ftadhouder, (l'ainé nommé Philippe Guillaume»
fe trouvant depuis i f 67" , au pouvoir de Philippe
II, & détenu en Efpagne , ) fuccéda, quoîqu'à
peine âgé de 17 ans , fans difficulté, à cette dignité
fuprème , en remplit les fondions durant 41 ans»
acquit à jufte titre la réputation d'un des plus
grands capitaines de fon fiecle , & mourut le 1}
Avril i6zf , à l'âge d'environ 58 ans. Il eût ét^
à défircr que la gloire & les lauriers du prince
Maurice n'euflent pas été ternis par la mort du
grand peofionnaire de Hollande» Jean Olden
Bl HOLLÀKDE.^ 121
Stadbouderat.
. Barneveld , condamné , à l'iniHgation de ce prince,
à avoir la tète tranchée , & exécuté au grand re-
gret de fes compatriotes, le 13 Mai 1619.
Le prince Maurice n'ayant point laide de pof-
térité mâle légitime , Ton frère cadet , le prince
Frédéric Henri , lui fuccéda dans le ftadhoude-
rat fans aucune difficulté , en remplit les fonc-
tions durant 22 ans , avec une approbation gé-
nérale des Provinces Unies, avec une gloire fans
tâche , & mourut le 14 Mars i 647, âgé de 6j ans.
Son £ls & fucceifeur dam le ftadhouderat ,
Guillaume II , ne vécut pas toujours en bonne
intelligence avec les Etats- Généraux , il eut même
des démêlés très*violens en 1650, au fujet de
la réduction de l'armée , avec les états de Hol*
lande & la ville d'Amftcrdam, & mourut de
chagrin , le 50 Oâobre 1650, âgé de 24 ans 9
d'avoir fuivi de mauvais confeils.
Durant la minorité de fon fils Guillaume III »
pofthume , n'étant né que le 14 Novembre i6f o ,
les Etats* Généraux foucinrent avec des fuccès
variés une guerre très - fanglante , contre la ré-
publique d'Angleterre , fous le protectorat de
Crom'orell , depuis itff2, qui fut terminée au
bout de deux ans , par la paix de Londres. Crom-
irell , (toujours acharné contre la famille de l'ia*
122 Service
I II I II I mi
Stadbouderat.
fortuné Charles I , donc une des filles , la prin-
cefle Marie avait époufé Guillaume H, prince
d'Orange,) exigea des Etats- Généraux, dans h
pacification de Londres , raboliâement perpétuel
du ftadhouderat , & eut d'autant moins de peine
à obtenir cet article , que les états de Hollande
& la ville d'Amfterdam confervaient toujours un
vif reflentiment des entreprifes violentes de
GuillaHmelI, fur leur indépendance. Cette ez-
. clufion injude qu'efluya Guillaume III, (&^ui
re<;ut force de loi immuable en 1 667 , (bus le
nom d'édit perpétuel , ) fut révoquée & annuUée
en 16 fz , au Tu jet de Tinvafion tout auffi injufte
de Louis XIV , dans les Provinces • Unies. Les
frères de Witt i ennemis déclarés de la roaifpn
d'Orange, ayant été maflacrés à cette dernière
époque, le 20 Août, par le peuplé, les Etatsi»
Généraux abolirent l'édit perpétsel, réintégrè-
rent le prince Guillaume III , de Naflau-Orangc,
dans le ftadhouderat , réuni aux charges de ca«
pitaine & d'amiral général , avec les mêmes pré«
rogatives , dont Guillaume I , Maurice , Frédé-
ric Henri & Guillaume II, avaient joui.
Le nouveau ftadhouder , Guillaums III, étant
parvenu en i6yj , à chafler les troupes Fran-
çaifes des Provinces-unies, & à reconquérir fur
I2|
Stadbouderat
Lies armes de Louis XI U , pied à pitd « les pro.
[vinces d'Ucrecht » de Gucldres & d'Ovcryffcl,
[envahies Tannée d'auparavant par ce monarque,
Me premier foin du ftadhouder tendît à réunU
[derechef les fept provinces de cette république i
Iparun nouveau ferment d^aiTociacion i à quoi il
[trouva de fortes oppoGtions des états de Hollan-
îe , de Zéhnde » de Groninguen & de Frife , qui
refuferent d^admettreles provinces de Gueldres ^
l'Utrecht & d'Overyflel derechef à ruruon- Le
prince d'Orange s'étant entremis trèS'VÎvcm£nt
len faveur de ces trois provinces , les quatre au-
ftres fe défiftercnt en 1674 de leur oppoilttotl,
[au moyen d'un nouvel arrangement , par lequel
la nomination delà plupart des charges tnunici-»
[pales, dans les trois fufdjtcs provinces » fut ad^
pugéeau ftadhouder* Quoique ce règlement mit
[les trois provinces d'Utrecht , de Gueldre* &
d'OverylTel dans une dépendance abfolue du
iftadhouder , leur laiflant à peine Tombre de H*
berté, elles furent obligées d'y foufcrire, nt
voyant pas diantre moyen pour rentrer dans
iFunion dUtrecht de if??» citée ci-dcflus. Oe
c*eft ce règlement contre lequel les bourgeoifies
d'Utrecht, de Hattem & d'Elbourg prirent lo
rti de réclamer en 178$ 3 comme opprellîf ^
124 Service
■fil ■ I ■■ ■ nriliyp
Stadbouderat.
attentoire à la liberté publique $ ce qui forma »
'durant cette année & celle de 1^87 , une pomme
de dlFcorde entre les fept provinces de runion.
£n 1 6f 4 , les Beats Généraux rendirent le ftad«
liouderat héréditaire fur les defcendans mates » à
naître de Guillaume III. Ce prince ayant d&
trôné fon beau- père , Jacques II , roi d'Angle-
terre, en 1688 » avec le fécours des Etats-Géné*
taux, & lui ayant fuccédé. Tannée d'après»
aux trônes d* Angleterre , d'Ecoâe & dlriande t
confervà néanmoins le refte de fa vie le ftadhou-
dérat , avec un tel afcendant dans les aflemblées
des Etats Généraux , qu'on le nommait vulgai-
rement , roi de Hollande ^ftadhouder ^Angleterre.
Guillaunte lit mourut le 16 Mars 17ÛZ, &
inftitua , par fon teftament , pour héritier de (es
biens , le prince Jean Guillaume Frifo, dé Naflau-
Diez , fladhouder héréditaire de Frife. Ce jeune
prince fe diftingua en diverfes campagnes de la
fucceflion d'Efpagne ; combattit le 1 1 Septembre
1710 , avec la plus grande valeur, à la bataille
de Malplaquet , en commandant l'infanterie HoU
landaife^ & périt le 14 Juillet 1711 , à l'âge de
' 24 ans , au pafTage du Moerdik.
Guillaume IV , Charles Henri Frifo , fils
pofthume du précédent » naquit le i Septembre
D E HOLLILNDB. Itf
Stadbouderat.
17115 prince de Naâau-Diez & Hadamar» â:
fbdhouder héréditaire de Frife \ il époufa le 2f
iVIars i7Jf 9 la princeiTe Anne , fille de Georges
II, roi d'Angleterre, & fuccéda en 1742, aur
principautés de NafTau Siegen & Dillenbourg. Le^
revers & échecs conlidérables que les troupes des
Etats Généraux efluyerent ( durant la campagne
de I74f & les deux fuivantes , citées dans lin-
troduâion) par la faute de fes généraux, ayant
entraîné la perte d'une grande partie de la Flan-
dre HoUandaife» envahie par les armes Fran-
çaifestcccafionna, dans le courant d'Avril 1747»
une révolution populaire » dans quelques pro-
vinces de l'union , en faveur de Guillaume IV,
ftadhouder héréditaire de Frife. Toujours ex-
trême dans fes réfolutions , le peuple Hollandais 9
menacé d'une féconde invafion Françaife, ne
crut voir d'autre falut pour la patrie, qu'en fubf-
tituant la maifon de Naifau-Diez » aux dignités
& aux prérogatives de l'ancienne maifon de NaC
fau Orange , & en 'rétabliifant pour cet effet le
ftadhouderat en faveur de Guillaume IV, La ré-
volution commença en Zélande , de là elle gagna
la Hollande & les autres provinces- unies , & par-^
tout le prince Guillaume , Charles Henri Frifo »
de Naflau-Piez, Hadamar » Dillenbourg & Siç^^
It6 Service
■I wi ■! iiiii Hiiiiim I I ; jj
Stadbonderat
gen fut ptochmé ftadhourltr , capi faine Çj$ anurat
général héréditaire des fept Provinces unies , fout,
le nom de Guillaume IV, d'abord par le peuple^
puis par les états refpeâifs de ces provinces ^ &
reçut de la part des Etats Généraux, le 4 Mal
1747 , un diplôme de cette dignité fuprème, qui
la rendait héréditaire dans fa famille. NB. Len'
^tacs de Hollande , ou du moins leurs principant
magiftrats » ont prétendu en 1786, que dans \é
premier enthoufiafme en faveur de ce prince , qui
d'ailleurs fut fe concilier tout lé monde , par fi
douceur , Ton affabilité & fa bienfaifance ; le coil*
feil d'état ajouta de fon chef, & à l'infçu àei
Etats- Généraux, diverfes conceflîons très- impor-
tantes aux prérogatives du ftadhouderat, & en*
tr'autres , le commandement en chef de la Haye f
& la liberté de difpofer des troupes à là folde ds'
la province de Hollande , fans confulter aii préa-
lable les états de cette province. En ce cas-là , i(
parait iîngulier que les états de Hollande n'aient
pas réclamé contré ces conceiHqns fous la mino-
rité du (ladhouder aâuel, & les aient confirmés f
du moins tacitement à fa majorité. Le prince Guit
laumelV mourut le 22 Oâobre i7f !•
Son fils & fucceifeur , Guillaume V , eft né K
% jVlars J74S i fuccéda le 2,z OAobre 1^51 ifoii
D« HotLAKDE. 127
■■ I I iilS^iff^ i ■■ Il I ■
Stadbouderat.
I II I I ' I II I !■<
perc, en qualité de ftadhouder, capiuine & ami^
rai général héréditaire des fept Frovinces^unies »
delroënie que dans les principautés deNaiTau-Diez»
Hadamar , Dillenboùrg & Siégen, fous la tutéle &
la régence de ià merë» la princeâe Anne,douairiere
d'Orange & royale d'Angleterre ; & après le décès
de cette princefle, farvenu le iz Janv. 17 f 9» Guil-
laume V fut mis fous la tutéle du feld- maréchal
prince Louis de Brunfwik » dont nous parlerons
dans la première feâion du chapitre fuivant. Le
prince d'Orange ayant atteint le 8 Mars 17^6,
fa majorité • entra ce jour en fonâion , comme
ftadhduâer , capitaine ^ amiral général héréditaire
desfipt Provinces unies. Il époufa le 4 Odlobrç
1767, la princefle Frédérlque Sophie Wilhelmine
de Pruiffe , née le 7 Août i7f i , fœur cadette &
unique de fa majefté Pruflienne , Frédéric Guil-
laume m > autant diftinguée par les charmes de
fa figure que par les agrémens d'un efprit très-
cultivé» avantages relevés par les qualités du
coeur les plus dignes d'éloges. De cette union l
û bien affortie à tous égards * & par conféquen^
heureufe, eft né, le zi Novembre 1770, la
princefle Louife Frédérique Wilhelmine , vrai
portrait de fa digne mère > le 24 Août 1772 , le
f rince hérédiuire Guillaume Frédéric de Naflau*.
lis SSRTICl
Il II ■ '"rir
Stadbouderat
Oràkige , colonel du régiment des gardes HoUan-
daifes in&nterie, du K2 Novembre 1784, &
colonel des gardes du corps de la même date 9
étant au furplus, depuis 1778 , colonel propiié.
taire du fécond régiment de Naâau-Orange i le
iç Février 1774, le prince Guillaume Georges
Frédéric, qui obtînt le 12 Novembre 1784, le
régiment des gardes Hollandaifes cavalerie. Vi'
ducation de ces deux princes & de leur fœur»
ayant été confiée à des perjTonnes du plus grand
mérite ^ & iurvoiDée avec beaucoup .de foini
par leuraugufte mère, ils répandront , par leun
qualités éminentes , un nouvel éclat fur Ig mai-
fon de NaiTau- Orange , & confolideront , fîlu^iI
efpérer , les arrangemens conciliatoires par lef-
quels cette illuftre maifon , rentrée dans fes pvé*
rogatives par les armes PrufSennes , rendra le
calme aux Provinces- unies.
"' Guillaume V, ftadhouder aduel , & prince ré-
gnant de NaflauDiez , Hadamar, Dillenbouig
& Siegen, ayant été décoré le 27 Mars 17 S^^
de Tordre de la jarretière , & le 2 Odtobre 17^7
de celui de l'aigle noir; remplit dès fa majorité
les fondions très-importantes du ftadhouderat,
durant if ans , avec un applaudiffement générai
de la part des fept provinces de l'union > dont
DE UotLATSDtl 12)
Stadbouderat.
«^à^^ta^i^érf
les régens refpeâifs ne trouvèrent pour lors n^
mauvais, ni même extraordinaire, que le (eïdi
timréchal prince de Brunfwik dirigeât , par (ei
avis judicieux , Ton ancien pupille dans une adU
miniftration auffi compliquée que celle du (hd^
houderat. La guerre s'étant rallumée en 1778 1
entre la France, & TAngleterre, il eft vraifenu
blable qu'un ftadhouder» petit-fils de Georges
n , ne dût voir qu'avec peine les liaiibns.qUi fe
formèrent dès-lorsentre'diverfes villes de la pro*
vince 4e Hallande & les iilfurgens Américains. Et
quoique ces Haifons;^ & les fecours de ebiite erpecé
accordés aux Américains par tels négocians' Holj
landais , formaient une Contravention manifefte
aux traités d'alliance entre les Provinces-ûriics &
la Grande . Bretagne , le prince d'Orange ne fe
permit aucune repréfentation à ce fujet aux Etats-
Généraux , fe contentant de les exhorter fans cefle
de mettre fans délai leur marine fur un pied à fe
feire rerpeéler des puiÔances belligérantes. Les
repréfentations du ftadhouder, prifes adreferen^
ium , n'eurent , comme on Ta vu » aucun ou di»
ajoins peu d'effet j la guerre fe déclara entre l'An-
gleterre & les Provinces- unies , & eut pour ces
dernières les fuites funcftcs , décrites dars l'in-
troduaion , qif elle devait naturellement avoir.
Twnc VUl. I
Ijo Service
Stadbouderat.
L^inacUon de la flotte Hollandaife dans leTexel
durant 1 8 mois , tandis qu^elle aurait pu protéger
avec fuccès les vaiiTeaux marchands, & porter
divers coups décififs à la marine commerçante
Anglaife , forme , ainfi que la non-fortie de cette
même efcadre pour fe' rendre à Breft , un de ces
événemens fur lequel il eft bien difficile de por-
ter de nos jours un jugement affuré , réfervé au'
tems qui découvre d^ordinaire les myfteres d'état»
les plus impénétrables aux yeux de leurs con-
temporains. Bien éloignés , néanmoins » d'ajouter
aucune foi aux bruits calomnieux , répandus à es
Ai jet contre le ftadhouder Se le prince feld maré-
chal de Brunfwik î mais il efl: sûr au moins»
que ce fut recueil où fe brifa cette bienveillance
générale , accordée jufqu'alors à ces deux prin-
ces ; ce dont ils ne tardèrent pas à s'appercievoir
Tun & l'autre. Divers écrits publics s'étant per-
mis dès-lors les infinuations les plus aSreufee
contre le ftadhouder & le feld- maréchal» ils ne
furent point réprimés comme ils auraient dû Tètre.
Ce fut en vain que le feu roi de PruiTe fit £ûre à
cefujet, durant le cours de 178; & de 1784».
les repiéfentations les plus fortes aux Etats-Gé-
néraux } elles furent éludées & ne produifîrent
aucun eâet en faveur 4^ Ton neveu. Il en fiic de \
DE Hollande,
m
mètne de divers mémoires- apologédq très dt^ftâdR.
houder & du feld maréchal fur leur oondéiîtè #tft
pcflive durant la dernière guerre; ils ne fervirefil
qu'à hâter les manœuvres tendantes à etoigiïct
le prince de Bxunfwik du fervice de Hollande* ^•
Le 4 Septembre J7gf , la conduite arrôgûrttô
de deux citoyens de Leyden * membres du corps
franc de cette ville ^ fur la place de parade de la
Haye , y ayant excité un tumulte ♦ dont un valet:
de pied du prince d'Orange fut un des promue
reurs ^ l'an fit a ce fujet des inûnua tiens G odteii-
fes contre le ftadhouder, que le 6 Septembre^
les Etats Généraux prirent le parti d'ûter à cb
prince le commandement en chef de la Haye-» ' &
d*en revêtir, jufqu'à nouvel ordre ^ le lieutenant
gçfléral cfe Sandow, colonel du régiment des gar*
des ! SuiiTes t quoique ce commandement .eut dû
tout ten^s é&é immédiatement attachilau dâdhou^
derat ^ fpécialemânt depuis que cette dignité Çiu
prème fut rétablie en 1747* Après des repréfen*^
tattonâ & des plaintes poL-tée^fut cette înfraânoa
manit^He aux prérogatives du ftadhoudcrati i
diverfes reprifes & à pure perte tda h putt du
prince d'Orangés de bouche & par un mémoire
du lû Septembre > aux Etats-Générauxî ce prince
partit l§ if S^i^xnhfp pom: firitda , en ordonnant
I 2
ii7S6.
on» j
"M
•■ i
j)ux régi mens da$ gardas Suilfes & gardes dragon^
jieç de le fuivre i Qtt ordre fut infirmé & an nul
le ieiidemain par les états de Hollande, Ce fut i
¥ain , que Mr. deThulêmeyer , miniftre de Pruf
à ia Haye» préfenta «livers mémoires, au nom
du roi fou maître, en faveut-du prince d*Orange,
auK Eïats» Généraux,' fis ne produiCreuc pas plui
d!ej{èts que h$ précjédens.
. -Le prince ftadhouder ayant quitté la Hayl
depuis le milieu de Septembre de l'année précé^i
dente, avec fa famille , & établi fa réfidence a^^|
château de Loo en Gueldr e > les repréfentations
de quelques villes & provinces engagèrent les
états de Hollande & de WcS-Frife, à mettre »
le 37 Juillet > l'affaire du commandement de
Haye en délibération j elle n'aboutit qu*à fane
tionner, ce jour, par un décret irrévocable, leur
réfolution du 6 Septembre 1786, confirmée te
10 Septembre & l§ 5 Novembre de la même
année.
I La bourgcoifie d'Utrecht ayant Inftallé , le 2
^1 Août* très.rotemnellement , le nouveau corps
f municipal qu'elle venait d*étire & de fe choîfir ,
I après l'avoir affermenté î le tout fans la particî-
I pation du prince ftadhouder & des états de cette
I province» ceux-ci sWemblerent i Amctsforth,
»fi» 1
DE HoLLAHfaE,
ni
Stadbouderat.
proteftereiu contre cette innovation , au règle-
ment de 1574 , ciré fausradminiftratîondeGuiU
[laumellh & après divcrfes négoci nions inutiles
pour ramener b bourgeoifie d'Utrecht à Tes feu*
timeïîs, lierdits étms parurent difpofésà réquérir
!U prince ftadhouder, de les foutenir à raaiii
^ armée, pour faire rentrer la bourgeoifie d'Utrecht
dans fou devoir.
Dans le même tems, le prince ftadhouder
écrivit de Loo, en date du ïî Août» zux état»
[ de Hollande 8c de Weft Frifc , pour fe plaindre
[de leur décret du 27 Juillet, fans en obtenic
I même de réponfe*
Les dcuï corps de bourgeoific des villes Guel^
droifes d'Elbour^ & de Hattem, ayant à l'imi-'
tadon de celte d'Utrecht, réfuté , au milieu d^Août,
âtnx préfentations de tnagiftrats de la part du
ifladhouder, & fignifié ce refus aux états de
Gueldres > ceux-ci remplis d*un zèle très*véhé-
mem pour ce prince, réfolurent d'abord de
foumettre ces deux villes parla force des armes,
au règlement de 16745 communiquèrent , le jo
! Août 5 leur réfolutioa au prince d'Orange, qui
parut l'approuver , & prit des arrangemens eu
conféquence, en faifam défiler dans la Gueldre^
les régi mens & les uoopes à la folde des pro,
I J
i?i^
15^4 Service
Stadbouderat.
Il ■ viiices qui ne s^étaicnt pas encore déclarées contre
^78tff^ ci parti violent de celle de Gueldres ; ce qui
occàûonna un remuement générai de toutes les
gamifons de ce fervice.
.! Car , dans cet intervalle , les bourgeoiiîes d*EU
bjôurg & de Hattem , informées de ce qu'elles
srvkîent â. redouter jdes .états de Gueidres » implo-
rerent la proteAion des états de Hollande & de
Weft^Frife , qui ayant reçu dans le xnème tcms,
dea adrefles très -fortes de la part des villes
d'Âmfterdam , de Rotterdam , de Dordrecht » de
Iirptéger celles d'Elbourg & de Hattem, contre
toute violence, & derepouiTer même, au befoin^
\g vole des .armes par le même moyen ; prirent
eâ^ .Ct)nréquence , le 24 Août , la réfolution d'or-
«Jc^n^r. aux troupes à la folde de leur province »
De ne recevoir ^ refpe&er Vautres ordres , que
ceux qui feraient émanés de leur part y & de ne
s^ijnntifcer ni peu ni beaucoup dans les troubles aSuels^
fims peine de fufpénfien entière de leurs gages. Peu
de jours après cette réfolution , lés mêmes états
Êrient partir trois lettres émanées de leur aflenu
biéeî la.premiere circulaire, aux cinq autres pro-*
vinces^ pour motiver leur réfolution du ;i4 , &
les engager à concourir avec eux pour pacifier
& extirper Ces troubles j la féconde de cesiettres ,:
Stadb&i^krat.
adre^, wd prince ftidliouder , lui repréfentt "T^
les înoQav^iens & b^ mglheurs aaïqucb il t'es^ .
pofe, dejn^me que la. patrie» en exécutante k
réquifittoo des états de Gueldres \ terminée par
une injonâion , de ne. pas «mplcgret contre > Jet
idlle%d*]^U«pui[g & de Hattem, tes troupes. à h
iblde de leors, deux provinces» fi, contre leor
cfpinr & leur attente» cette repréfentation ne
fallait aupun effet fur S. .A* S. $ la troifieme ft
demim lettre des états -de Hollande tt de We&
frire »r:Bit adreflKe:anx états de Gueldres* ift
tetDpKe des repréfentations les plus patbé^qMtt
tendantes à les découmer de leur réfoluthm
du jo Août , contre les villes d'Elbourg & de
Hattem.
Dans le même teros, les provinces d'Over-UTel
& de Grôninguen , provoquées - par divèrfes
adrefles de leurs villes ^efpedives » de concourir
avec les états de Hollande; & de WeftFrife»
pour la proceâion des bourgeoifies d'Elbourg 4c
de Hattem, & de foutenir avec vigueur, les mer
fures prifes à ce fujet , par L. N. &^. P. de
Hollande & de Weft^Frife » prirent le parti de
députer les bourguemaitres de Déventer» de
ZwoU & de Campen» au prince ftadhouder»
pour le détourner d'employer des troupes contre
Stadboîiderat.
7S6.
£1 bourg & Hattem. Cee députés s'écant rendu le
îSeptembre,au chàceau Je Loa,ne purent obtenir
fur leurs repréfentatioiiSs d'autre réponfedu prinçt
ftadhouder, du moins félon la galette de Leyden,
finon , qu'il fe rendrait au réquifitQire des états
Gueldres, ^ quHl ferait marcher des troupes cmi
Elhùurg^ Hattetm où le bourguemaître de Cam.
pen Te rendit en revenant de Loo j & engagea les
bourgeois d'Et bourg à fe retirer dans Cam peu &^J
les autres ville« linîitrophes d'OverJffel, en aban^H
donnant leurs demeures & biens immeubles. Ce
qui fut exécuté le 4 Septembre , & caufa unt fen-
fâtion des plus fortes contre le prince ft^dhoudeSB
& les états de Gueldpes» parmtceux de Hollande^^
& de Weft Frife, de même que dans les pro-
vinces d^Ovériffel & de GrOuinguen * augmentée g
par la retraite de ta bourgeoifiie de Hiaem , quf^|
s'effe<fVua *le S Septembre, les armes à la maîn»^
& en bon ordre , après s'être canoné pendant
troîs heiires, avec les troupes chargées de l'atta-
quer n & avoir amené fon artillerie qui couvrit (à
retraite.
Sur la première nouvelle de cet événement ,
les états de HoMande & de Weft-Frife garnirent
Woerden de troupes auxiliaires^ atnfi que leç
«titres villes limitrophes de la province d^Utreeht
4
Dl 90l.tftlH)K. t$f
StêdtOKdèrÊk
te piànnt rite 6 Septembre* bréfiaiudUi ftrivmtli; •■■i^-
D^wdfaMT «» ttmfaàkKrfiUti de fi mai ^^^
fmu Mm ém» k» frtiûHUi mkatt^étaut
wuntafiméé'ftsf^ éiJhmMjilrfÊt jUter, ^ Ju
gfmtfCÊaOm mUM ^gUMTi\ fttfOtnêMtiS m Mm
mmgmeitUiHimy Utontjbus peiné dâfufpenfim dnM:
Li ggniilôii cft liHftyv reçut te mttm jour, des
0i4rtr w ciMqneoUe de cette rifdluciofi , dé
la fàst de Lé N. & (% F. , H^A ^tm le mèmtf
ttâi ifortvitiiut «t' prîftdB fttidhotidéir» pôûrA^
T(rir de M ^ & fmiq^il Mmf êàt me bojHBtilt
èamwO/itakt^ia vit^ de HmenL ' [
Les^tats *f Over-Me! ayant écrit 1c tnèmc jonr
âu prince fladhouder » fur le même ton & pout
le même fajeti le prince répondît» le 7» à çeit
trois provinces , une lettre apologétique , tant fut
fa conduite , que fur icelle des états de Gueldre;
qui ayant été lue le 8 , dans l'aflemUée des Ecàts-
Générhui, ne parvint pas è tes édifier, les Etats
de Zéelatide ^ jufqu'à ce moment partifkns 2él£i
du ftadhouder «ayant hautement défapproùvé &
conduite dans cette bccafion.
Lei états de Hollàtide A de Weil Frife ayané
fféçQ , fur ces entrefidtes » dans leur province »
fa 'pinpatt dâ troùpdrft Istir folde » eti fennerent j
*38 - Service;
Stadbouderat.
■■-■ ■■■ du 8 au 12, un cordon, depuis Woerdcn k
.17q6*^ ^Jaerden , donc ils confièrent le commandement
au général major Van-Ryffel , & foutinrenc hau-
temenc, le 12, dans l'aflembléedes Ecats-Géné*
raux, les meCures vigoureufes ^m'î/x venaient di
prendre^ dirent leurs députés» pour la skrHi
commune de la patrie.
Les mêmes étacs décidèrent de fufpendre pro-
vifoirement la conceâîon faite de leur part • ao
prince ftadhouder, le 8 Mai 1766» après la
majorité \ de nommer les officiers des j^egiment
à leur foldei défendirent aux dits régimens d'en-
voyer jufqu'à nouvel ordre, de leur part» ni
rapport , ni lifte d'officiers au prince ftadhouder
en lui faifant (ignifier,le 17, cette r<é(blutioD
du 16, au château de Loo, par un huUEer
d'état.
Le comte de Gôrz arrivé fur ces entre&ites»
i la Haye , avec le caradere d'ambafladaur ex-
traordinaire de Ftédéric Guillaume II, roi d«
Pruûe, ayant été reconnu & complimenté le
16, en cette qualité, par les Etats- Généraux,
leur préfenta le 18 9 dans fa première audience»
une lettre du roi fon maître, en date du a Sep-
ternbre , qui en annonçant à L. H. P. fon avè-
nement au trône de Frufle» leur recommanda
"de HotiÂlrfeV 199
SkuUbaiutenik
les incérècs eu prince fladhooder foo beau- frère 9 ^T?
avec beapcaiq^ éè vivadté 1 ce qui ^ de la part ^ ^
des Etats- Généraux» fut f/tiêâi refirmiitm.
. Les Etats Je Hollande s-étant aflurés , an lap-
péït des nonvelle» publiques , d'-na prompt &
puiflbm fecQpn Se-Ia part dn roi de Ffanoe» aa
cas^uné pniffi^Ice étrangère vônlùt les menaesc
dhihd médîÀion armée, déclarèrent auv Etats-.
Généraiùr,qn*ils n'iaccepteraientaucunemédiadonv
étrangère potir leurs didêndona aâiaelles & nw
teftineft V<m n'tft fas d'accord Tar la date ( do.
15 av %4 Septembre ) de cettedédaiation. En.
attendant, les. états de Hollande écrivirent nnoi
liettte très «vive aux états de Gueldres , qui,, de.
leur côté , avaient publié un manifefte juftificatif
de leur conduite « en date du 16 Septembre,
adreffc aux Etats^ Généraux ,.& répandus danS:
les fept Provinces-Unies. •
La gazette de Leydendit :Que les états de
Hollande, de WeA-Frife & d'Over.Iifel forent
très^mécontens du prince d'Orange, en appre-
nant que l'artillerie employée contre la ville de
Hbttem, & cirée des arfenaux.d'Arnheim & de
Zutphen , avait été conduite à Loo , fous Tefcorte
du fécond bataillon des gardes Suifles , & fous
celle du régiment de Naflau- Orange.
140
Ser vicf
îûi^
Stadbotidcnit.
m^^
En coiiiëqueuce de ce reilbniimetic contre le
prince ftadhauder * ( augmenté paur ainfl dire 4
toute heure , par divers iticidens de beaucoup |
d'itiâiieiice dans cette fertnencadon générale des ^
deux partis ) les états de HoJande prirent le ^H
Septembre » la réfolution de fu/pendn jufqiii 1
nmivel ardrs^ k priftce fiadboudcr ^ daniJesfonC'
tiam de atpitmnc général , dam k rejp^n de leur
frùvincâi & lignifièrent cette réfolution le même
)our à ce prince » au château de Loo, par un
huii£cr d'état i en ajoutant le iS Septembre à ce
décret, la clan Te fui vante, fans préjudice ném*
niùin$ des troupes ç^ régiment * entrés au fervice
des ilimis- Généraux ^ pur des traités d'alliance ^
mpitulamm » qui y furent ftipulées^
Les régi mens Bernois de May & de Sturicr fe
trouvant, d'un côté , jnftement dans ce dernier
cas, &de Tautre , à la folde des états de Hol-
lande, LL EE. du confeil fouverain de Berne
[ prirent le p^rti d'écrire aux Etats- Généraux* oà
leur marquant entr'autres , que , fes troupes , mm
indlement au fervice des Etats - Généraux ayant
pmtra&é leurs capitulations refpeSivn , avec lei
Provincts^ Urnes , ^ mn avec ta province de
HûUmde en particulier i LL. EE. croyent ^ que
leurs fufdiies troupes , ( c^eft-à dire les régimem k
B HaEXit^ et. V#t
SktiUmâmâ.
May $f Jfc SHùrib' , m fiurtOM pré Mua à ff ^JJJ
«» IXfb;'t»^ff Septembre; éiik éràti' de HSt
BfcÀcbf'l^l^lug^aht a^^^ beiucotip dé Vii^tf ^
leur tëfbluribh du 22, & proteftaiit. rbème co'iw
tre elle, comme attèntbire à fohliohiiear & à & rfi
ptnmàn ; cette- piebé n'ayant prodoic aucun Seê
êSStfi^ 't|u'î^ m^fp^tzh 9 ce privée * publia un ma^
nifefte apologétique de toute H dônâuité depuis (m
iDâ^ri^ , ndrëflS aine Etats- Génifaux, en date
dti io Oâobre, pièce très^'éiiérgiqùe, dans Ia«
fâeHc fes grïèfs & Tes plaintes eôntre tes états de
HoHande, (ont décrits avec beaucoup de dignité jji
fermant au futplus une Teconde proteftation foi
lemtielte du fb'dhouder fêzé, contre les diverfes
i^oluttonsde^ états de Hollande , prifes au ptê^
jadice de fes charges'» & dté^ cl deffûs^
144
È ^\ I ' •»
1^217*
lËKtï CE
Sfadboiiderat
^
dti I
de leurs repréfeinans. parurenc décidés a ne ptua
s'en défaifir. Les parttfansde la maifon d*Orange,
approuvèrent haurement kfladhouder, d'avoir
rejeté cet accommodement î il paraît même que
ce refus du prince d'Orange eut Tapprobatton du
comte de Gorz, que (a majelléPrylIienne rapp
les premiers Jours de Février» après avoir charj
ce miniftre , de décorer en fon nom , les detJ!
jeunes princes de NaiFau Orange , de Tordre de
l'aigte noir. M, Gérard de Rayneval étant reparti
k 20 Janvier pour Ver failles . à la fuite d'une
corrcfpandance fur Pobiec de fa miflîoiîj foit
avec madame la prîncelfe d'Omnge, foit auflî
avec M. le comte de Gorz, qui fut publiée peu
de t€ms après le retour de ce miniftre en France j
^rrefpondance 1 fur laquelle les deux partis s^ap-
puyerent également, pour mettre leurs adver-
faires refpe^flifs dans le tort le plus évident. Vu
que d*un côté, les états de Holfande , d'Over Mel
Sl de Grdninguen , ( ceux de Frife & de Zélandc
^ymt été regagnés fur ces entrefaites au parti
ftadhoudérien , ) jetterent les hauts* cris fut ces
fefus réitérés du prince ftadhooder, en rejetant
tdus les malheurs, qui pourmient réfulter de la
crifc afluclle , & qui viennent en effet d't n ré-
fulter i fur €c qu'ils qualifièrent robftinatton *m*
biticufô
Dt Hollande. 14^
fairieufc du ftadhoudcn Enfin « les vériublet
patriotes » bien éloignés d'approuver les derniers
refus de ce prince » redputerent avec niifon les
fuites foneftes de cette animofité mutuelle» qui
ne fidfant qi^'augmenter de jour en jour , pom^
raient enfin conduire les deux partis aux extrft«
sûtes lés plus fanglantes. Crainte qui» malheii*
reufèment né fe vérifia que trop.
La ville d^Utrecht ayant pris le 17 Avril » avea '
l'agrément de tout le corps de îa Jbourgeoifie » hi
réiblutfon unanime de ne plus contribuer, d'au*
eqne manière» aux frais d'entretien des troupes &
autres charges de cette province, jufqu'à ce quf
lès repréfentans » toujours aflemblés à Amers-
forth^ euflent reconnu au nom de la province
d'Utrecht » la nouvelle régence & conftitution de
fa capitale , pour légale & valide. Cette démar**
che du confeil & de la bourgeoise d'Utrecht , di«
minnant les revenus annuels de cette province
d'environ 800 mille florins» cette ville fe mit
iàns délai en état de défenfe , au cas que les états
d'Amersforth » abfolument dévoués au ftadhou-»
der » voulurent la réduire par la voie des armes #
à fe ranger à leur parti. En effet » les dits états
foutenus par le prince d'Orange , & fur fa xt^
commandation , par Us provinces de Gueldresi
Tmi VIII. ' K
i^87-
14^ Service
Stadbouâerat
'."' ■'" de Frife & de Zélandej prirent, les derniers
jours d'Avril,cettç réfolution violente,du confen-
tetnent de ces trois provinces, & malgré celles
^e Hollande , de Weft. Frife , d'Over . Iffcl &
de Grôningiien ; qui > en faifant au|( états d'A*
inersforth des repréfentations- auifi touchantes
Qu'énergiques fur les fuites funeftes de cette refa-
it: tio a, leur offrirent leurs bons offices, pour ter-
ininer à Tamiable & fans efFiinon de fang , leurs
différends avec la ville d'Utrecht,
Sur ces entrefaites , trois députés d'Amfter-
dam aux Etats* Généraux, & deux de Rotterdam,
ayant outrepaffé leurs pouvoirs, en opinant le
30 Mars , dans cette aifemblée pour le parti d^O-
range, contre le gré de leurs commettans , ceux-
ci les deftituerent de leur place , de même que
leurs fauteurs dans leur régence refpeiîlive. Cette
deftitution eut lieu le 21 Avril à Amfterdam, i
regard de'neuf magiftrats, qui furent remplacés
le 7 Mai ; malgré une adrefle.en forme de pro-
teftation , de 2000 citoyens du quartier de Kat-
tembourg , par les plus notables du parti patriote.
Le 2j Avril, fept magiftrats de Rotterdani furent
defiitués à leur tour, fur les raifons ci- deffus
jndiquées, par leurs commettans, & remplacés
ic même jour par des pcrfonnes du parti ^ttiote^
DE HOLLAHDB. I47
Siadbauderak
qui » ayaut rt pris le deffua dans Rotterdam t fa
€^da fur une adrefle de ta bourgeoifiey ^.mg^
menter (a régence de i€. membres» CQU^chulit
(dans It même parti 1 ce qui fut txéçùxàCuKrM
fia d'Avril f iànsque leprinpe d'Oraog^.cAc^é
confqlté fut les diverfes deftitutioos Sk élpBApBU
de ces deus villes , ni que fes )[>ai:cifan8 ^pufli^ y
mettre le moindre obftacle , quoique ^ £(km uoi^
des prérogatives du ftadhoud^rat» œs.cbaûgti*
mens ne devaient s'efieâuer qu'avec Taf^pr^blH
lioil de ce pjrince.
Informés , que leurs repréfentations aux étMl
d^Utredit n^avaient pu détourner ceQx-ci d'em^
ployer la'voye des armes» contre ta ville de et
nom , les états de Hollande & de Wefl; . Frife «
réTolurent de foutenir cette ville contre toute
invafîon hoftile , en ordonnant pour cet effet au
général major Van.Ryflel, commandant deleuc
cordon , de fe porter fur Woerden , & de.ià au
fécours d'Utrecht , à la premier réquifition de
cette ville. Le coiifeil d'état , réddent à la Haye »
ayant Biit part de cette réfolution aux Etat&^Gé^^
tiéraux, ou pour mieux dire» aux députés des
quatre provinces » qui > dans cette époque criti-
que ) prétendaient les repréfenter j ceux - ci en-
voyèrent conjointemtot avec Iciprince d'Orange»
K %
14$ Servic»
Stadbouderat.
aux troupes de ce cordon , une défenfe , Centrer
fêns leur fermiffîon , fur les terres d'une autre fro*
vince de P union , ^ d y agir hoftilement. Cet ordres
femis de la part des £tat6*Généraux, aux colo-
nels & aux commandans des corps formant ce
eordon , ayant porté pluûeurs d'encr'eux .1 dé-
darér au général Van-RyAcU qu!ils ne marchertàént
fus aufécours tt Vtrècht^ ils furent calTés fur cette
déclaration par tes états de Hollande, qui nom*
merent fans délai d'autres officiers à fleur place,
. Ces officiers ain(î deftitués , que Tauteur s'abd
tient de nommer par ménagement pour les deux
partis , ayant porté leurs plaintes de cette dcfti-
tution au confeil d'état , & par ce canal aux Etats-
Généraux , ceuTfci arrêtèrent le i; Mai, malgré
les proteftations des états de Hollande , & la né« '
gative de ceux d*0 ver Jflel & de Grôninguen;
quHls prendraient ces officiers ainfi deftituis ^ dis ee
moment à leur folde & Jous leur proteSion immé-
diûte , les reconnaijfant comme officiers d^hœtneuTw
félon leur rang & caraSere refpeSif avant cette
defiittition , qu^ils déclaraient nulle ^ ifuompétaitem
Cette déclaration des Etats - Généraux , porta I4
majeure partie des officiers de ce cordon » à refu*
fer toute obéiâance au général VanRyflei, m
cas qu'il voulût les faire entrer dans la provincs
DE HVLLKTXDt. T3|>
Stadimdertàé
d'Ucreolit) de même quTàilx nouveaux oonitDaiik
dans deJeur» corps reft>eéli&; établis par oé gék
néral "àrfa place des^che&.defiiciiés} en pratofiàîÉ
d'avance rooncre tbiite • deflînition dét ' états de
Hotfemdev œmmeitxcornpétente. Tous ces oSh
eietrvàirifi rangés dtipard des Etats- Géaénraar,
oti pour 'inieuz dire, de celui du pHnoe d'O»
rtnge, yajant entraîné la plupart de Itûtè hdim
officiers^ de leurs faidàts». tes un^ &.l!Bsduttdi
17S7
mtieii
quitterentle^ cordon par tiatides , avec dcipqiiixi^
armes je- Ibagageh , & fenadicent k Nimvegimi^
où ih trouvèrent de$ lÂrdres du ffadhouder v <Gb
vêntt ie-}dfltidre au camp de Zejrft. .L'efpdrrdte*
furbordination ayant gagné de cette forte les troii«
pes de ce cordon ; ^malgré les promefies^ft lès
menaces, employées tour â tour par VanrRydely^
pour les ramener à leur devoir, les états de Hol-
lande furent obligés de remplir le vuide de cette
défeâion , par quelques mille volontaires , tirés
des corps francs de cette province t qui reçurent
dés- lors une folde réglée.
Tandis que les états de Hollande prenaient les
inefures les plus efficaces « pour remédier à l'a-
narchie de leur cordon , lé prince d'Orange en
prenaitdefon côté, avec les états d'Amersforth
& ceux de Gueldres» du Qonfemement de ceux
K j
îJTD Str T I C-Ê
Stadhouderat.
'^ -"" " de Frift & de Zélande , pour fe rendre maître
5* de la ville d*Utrecht , en raflemblant à cet efict,
les premiers jouride Mai , dans un o^mp retrao-
xhé auprès du bourg de Z^ft y quelques régi-
mens d'infantetié & Aq cavalerie , à la folde des
inrovinces de Gueldres^ d'UtrecIit» deFrife&
de Zélande ; ce corps d'armée ayant été renforcé
-jourrrellément par les troupes , qui venaient d'à.
rbandomter le général Vàn.Ryflel , lelttince d*0-
jrangefe crut en forcesTuffirantes poôr commen-
cer* fes .opérations ^&; ordonna le 9 Mai, au co-
lonel comte d'EfFeren , de prendre pofte avec le
premier bataillon de fon régiment d'infanterie,
4»! village- de Vréefxryk , fitué fur un bras du
Jlhih , nommé le Yaàrth > & maître d'une éclufe,
qui peut ouvrir .ou fermer la communication de
la ^province d'Ucreclît , avec celle de Queldres Se
-At Hollaàde , & reifortiiTant de la jurifdiéHon de
la ville d'Ucrecht , de même que le village de
Jutphas , fitué au confluent du Vaarth & de.Iflel,
avec une éclufe qui difpofe de la communication
dé ces deux rivières. Le comte d'EfFeren, s'étànt
emj^aré de Vrécfwyk* où il n'éprouva aucune
Téfîftance , fe porta avec la moitié de fon bataiU
Jon à Jutphas , dont il prit poffeiSon ^s couj^
:éécir» . ^ ..:,"- " ........ .j
DE Hollande. |{:|
Siadbouderakm
La régence d'Ucrechtj informée à quatre heu- ^""V"
ires du (bir de cette invafion hoftUe ^ tatipBmbla^]^ '7?^
détacheiiient bourgeois d'environ jfoo homtpes.)
(cbotfî, fur plus de 600 votouci^resY qui vinrent
d'abord ofirir leurs fervice« )^fuivi de trois pièces
de camp9gne r çcmuiiandé par :ir baron d'Âvsr-f
^ottlt f &ious lui , par b capitaine Vifcher» fiveq
ordre de reprendre fans délai & à quel pri^c que
ce fut(C^ deux villages , qui» par les n|ifqns.,d<
4eâus indiquées , formaient deuic.pofies; 4etJa^
plus grande importance pour la ville d'Utrecbtit
Ce déucbenteqt étant, forti vers les fept heuref
du loir des pprtes d'Utrecht, fon avant- garde^
compofée de chaâeurs , & fous les ordres du ca-
pitaine Vifcher 9 pa(fa le pont de Jutphas à nuit
tombante, & fut afiàilli à quarante pas delà par
pn feu de moufqueterie très* vif, qiji tua dix
chaifeurs avec le capitaine Vifcher. Ce pre«
rnier aâe d'hoftilicé dU parti d'Or^nge^, fait à .
nuit tombante , par un corps pofté dans des h^«
liers & à couvert pa;: cette poûtion , dont Ton
ne pouvait déterminer la force ; devait naturelle-
ment mettre cette avant-garde , ain(i dénuée de
Çbn chef, en défordre^ & c^ft ce qui arriva en
eâetj mais Ion lieutenant ayant fait halte à la
sête du pont, réforma tout de fuite fa troupe»
' K4
if a Serti CE
Stadhouderat.
tandis que le baron d'Averhoult ne perdit pas un
f nftant pour accourir à fon fécours , en faifant
doubler le pas à fon corps , de même qu*à l'artiU
lerie. Ce diiachement ainfi réuni au • delà da
pont , fit à fon toiir vers les neuf heures du foir
un feu fi vif & fi bien foutenu de fon canon &
et fa moufqueterie • fur les ennemis , (renforcés
fat ces entrefaites par le reftant du bataillon d'£f-
feren, conduit par fon colonel,) que ceux-ci
•^enfuirent au bout d'une heure à là débandade t
en abandonnant armes , bagages & munitions.
Une grande partie de ce bataillon , ainfi défait &
difperfé , arriva vers minuit aux portes de Via-
nen , petite ville de. la province de Hollande^
dont le commandant fit défarmer & mettre aux
arrêts jufqu'à nouvel ordre ces fuyards , en pre-
nant néanmoins tout le foin poflîble de leurs
blefles.
Le bi^on d'Averhoult' laiiTa un piquet à la
garde du pont de Jutphas, & fe pofta avec le refte
de fon corps dans ce village, où il iittendit Taube
. du jour s à laquelle il fut renforcé par le capitaine
Kônning, avec loo volontaires d'Utrecht , fuivi,
immédiatement par deux.autres corps bourgeois
de même force , ayapt quatre pièces de canon.
Ces troupes vi^Hiorieufes & réunies s'avancereat
DC HoLLAKDlJ Tf|
"Stadboudero^.^ -
à cinq heures du matin fur .Vjréefwyk 9 (opr^ ^^^
avoir hit ving^quacre piriibnniers bieflSs 9 ènlé^ .
vés du champ db bataille , de même que 200 (uffîitf
& I Ç caiâes de umbour , ) que ie capitaine Koa*.
iring à iatète de Pavantgarde, trouva évacué dé
la part des ennemis , -qui abandonnèrent tooi
leurs chariots de bagages & de munitions, dont^
il s'empara comme de bonne prife. Ayant fait*
zaFr^ehir & repdfer fon corps pendant quelque»
heures , & mis les deux poftes de Vréefwyk* A
de Jutpfaasf hors d'infultes rm lés gamiflant fiifii^
famment de monde & d'artillerie» te bacon d'A^
imrhoult ramena le foir du 10 fa troupe viâèii
rieufe » de même que fes prilbnniers Se les dol
pouilles ennemies dans Utrecht » aux acclama»
tions de Tes concitoyensf*
A la première nouvelle de cette expédition ; .
(qui couvrit les milices d'Utrecht de gloire , &
le bataillon d'EIFeren de honte , ) les états de
Hollande ordonnèrent le 10, au rhingrave de
Salms , de fe jetter tout de fuite avec fa légion
dans Utrecht ; ce qui fut exécuté le lendemain
le général van - Kyâel détacha le même jour
&000 volontaires des corps francs de {on cor-
don , pour renforcer la garnifon de cette ville:
Ayant pris le Z2» la réfolution de défendre U
pif 6 Sekvtce
Stadbouderat
^7i7^
vnue , ûccalionna te ly & 30 Mai, des tumultes
i Amflerdam & la Brille » ou beaucoup de per»
Tonnes furent tuées & blcifées , & un grand nonW
brerfe majfons furent pillées & détruites. Chaque
parti montrant, contre fes adverfaires » cette fu-
eur , annexée de tout tems aux guerres civiles j
voulant néanmoins rejetter fur eux les défais
litres de ces journées déplorables i au Tu jet defqueW
[les il y eut des démêlés très- vifs dans Taffemblée
les Ë:acs*Généraii3c, lurtout le f Juin, entre les
iéputéf de fîollande, & ceux de Gueldres, de
ïlande A d^Atnersforth , que ceux de Frife^
id'Over-Iflel & de Groninguen pacifièrent, âa
Jmoins pour le moment.
Le 10 Juin , les Etats Généraux prirent la ré-
folution ( fur la réqnifition des états de Zélande
& maîgré les proteftations de ceux de Hollande »
d'Over^fl'cl & de Groninguen ) d'ordonner mïX *
troupes à ta Folde de la province de flollandcr Ae 1
h quiner faits délm ^Ç^dtfe rendre dam les gar^ |
Hifom de la généralité qui leur [iraient indiquées ,
four cet effet, ^H
Sur quoi, les états de Hollande & de WeflÉTn
Frife, fe décidcrent le ri Juin, d'établir tm j
amité de sûreté ^ pour veillera la sûreté de leur |
province , contre ks enfi^eprifes violentes ^ illégmm
DE Hollande. if7
Stadhouderat
leSt dirent-ils dans cette réfolutian , des états de ^
Gueldres ^ i" Amers f or tk Ce comité fut choiiî *7S7*
parmi les députés aduels de Hollande & de Weft-
Frife^au nombre de oinq commiiTaires, auxquels
Ton adjoignit deui fecrétaires » en donnant k ce
comité le commandemenc de leurs troupes & de
leurs miliccît avec un pouvoir illimité d'agir &
de les employer au befoin , fans confutter les dits
état^ï & en aflignant a ce comité la ville de
Woërden^ limitrophe d'Ucrecht , pour réiîdence*
Dans le même tems , il fe forma de nouveaux
états de la province d^Utrecht , dans la ville de ce
nom , qui dans un refcric circulaire « en date du
ï^ » adrefle aux citoyens & habitans de cette pro-
vinçç, leur ordonnèrent de les reconnaître en
cette qualité, d'obéir à leurs ordonnances ulté«
tieurest & de n'avoir aucun égard à celles qui
leur parviendraient de la part des états d'Amers*
forth ; tandis que ceux-ci publiant de leur côté ,
un refcrit circulaire , en date du i f Juin , y trai-
taient ces nouveaux é^ts d'Utrecht; , de féditietnt
intrus en qualité d'états de cette province , contre fa
conjlitution légale i défendant , au furplus , aux
fufdits citoyens & habitans, d'avoir aucun égard
aux ordonnances de ces nouveaux intrus « foi^di",
f mu états d'Utrecbt. Ce qqi n'emp^h^ pas cef
Îf8 SïRvici
Il ■■■III fj^rm
^787.
Stadbouderat.
derniers de nommer trois députés pour les rcpré-
fenter dans raflembiée des Etats Généraux , aflU*
rés dV êtrefoutenus aubefoin, par tes provinces
de Hollande, d'Over-IiTel & de Grôningpen. Ces
trois députés , ayant le baron d' Averhoult à leur
tète , s'étanc préfentés le 17 Juin , à Taflembléç
des Etats- Généraux , ceux des provinces de Zéi>
lande', de Frife & de Gueldres , de même que
ceux d'Amersforth , protefterent formellement
contre Tintrodudion du baron d'Averhouft & dt
fes collègues (dont Tadmiflion dans cette aflemblée
aurait en edet produit la majorité des provinces
en faveur du parti républicain , on imti Orange ,
& par cette raifon , les Etats-Généraux ,) qui dés-
lors auraient probablement révoqué les dédfions
précédentes de cette aifemblée, auifi bien qae
celles du confeil d'état, en faveur du prince ftad-
houder. Il importait donc à ces trois provinces»
de même qu'aux états d'Amersforth , de parer à
ce coup de parti déci(if. Et quoique les états de
Hollande , d'Over liTel & de Grôninguen cuâent
par la raifon inverfe , les mêmes motift d'intérêt,
i l'admiffion de ces nouveaux députés d'Utrecht,
que leurs adverfaires , à rejetter leur demande,
ces trois provinces furent néanmoins aflez modé-
rées, pour ne propofer qu'une voie de concilia--
D E UOLLANDR Tff
stf
Stadbouderat.
tion , la feule convenable dans cette crife , qui
fut r defufyendre la voix aSive de la province d*U* /^
trecht , en attendant une décifion légale , fur les
prétentions des états d'Amersfortb ^ de ceux de la
vilU' d^Utrecht ^ ^ un arrangement permanent fur
ce point de litiges. Les états de Zélande , de Frife»
de Giieldres & d'Amersforth , ayant rejette cet
avis avec hauteur. Ton s'échauffa tellement dans
cette feflîon , qu'elle fut fur le point d'être en-
fanglantée. Le baron de Fagel, greffier de la
république 'depuis un demi fiecle » ayant motivé
& défendu cette rejeâion des nouveaux députés
d'Utrecht, le baron d'Avethoult lui répliqua avec
beaucoup de vivacité , en plaidant la caufe de (es
commcttans ; fur quoi , le baron de Zuyjen , pre-
jinier député des états d'Amersforth , & gendre de
3Ir. de Fagel, mit l'épée à la main pour attaquer .
JVlr. d'Averhoult ; mais celui-ci ayant fait, comme
on Ta vu , fes preuves de valeur ailleurs , fe con-
<3uifit dans ce moment avec autant de modération
€jue de fang'froid ; donna aux autres membres de
cette affemblée , le tems de calmer & d'arrêter
van-Zuylen, en quittant la feflîon avec le grand
penfionnairede BleyiTwik, & fur les inftances de
"celui-ci. Le lendemain 18 Juin, le baron d'Aver-
hoult envoya un cartel au baron van-Zuylen \ ils
l6o Skryics
Il ■iiiiii—iii trtr '
Stadbouderat.
' fe battirent , & le premier reçut un grand coup
d'épée dans la poitrine.
Dans cette crife allarmante pour les vrais pa-
' trioces , où l'animofité mutuelle des deux partis ,
montée au comble , faifait craindre une rupture
complette entre les provinces de l'union , qui ne
pouvait qu^entrainer leur ruine refpedive , ma-
dame la princefle d'Orange ( dont la grande ame»
aflîmilée à celles des princes de la maifon de Bran-
debourg, qui font l'ornemçnt & l'admiration de
notre (iecle ) voulut (aire une dernière tentative
pour prévenir cette fcifSon fatale « & décida à fe
rendre pour cet effet , dans fon palais , dit au
Bois , (en hollandais, em Boefch , ) auprès de la
Haye. Sans fe faite illufîon fur les obftacles qu'elle
aurait à furmonter dans cette œuvre méritoire »
'^ digne à tous égards de fon cœur magnanime;
voulant encore éviter de donner toute, eipece
d'ombrage aux foi.difans patriotes par cette dé-
marche, madame la princefle refufa l'efcorte que
fon époux voulut lui fournir & la preffa d'ac-
cepter.
Partie le ig Juin , de grand matin deNîmwe-
guen, dans deux bcrjines à fix chevaux, accom«
pagnée des comtes de Bentink & de Randwykt
de même que de la baronne deWaflenaer fa dame
d'honneurs
d'honneur , & quelques femmes de chambre &
valets de pied, compofant fa fuite » cette princeffo '7*^
arriva raprès-midi au pont de rYifcl » suprès
de la ville de Gouda » limitrophe de la province
d'Utrecht , où elle fut arrêtée par un piquet de
ao cavaliers du régiment de HeSe Fhilippsthal)&
un corps franc de i2o hommes. Surprife de ce
traite ment , la princefle en demanda la raifon ausc
deux chefs de ces détachemens , qui répondirent
à S- A. S. que c^était par ordre du comité de
"Woerden, lequel informé fous main de cette dé-
marche de la princefle , avait pris fes mefures ea
conféquence, & qui fe tenant prêt à tout évé*
Bernent « fe rendit en diligence & vers les Gr heu^
res du foir auprès de cette princefle , en lui dé,
glarant : que chargés de la part des imtî de HqU
lande ^ de veiller à la 'sâreié de lettr province^ ili
preitaie^n la liberté de demander à S. A. S. le hut
de fm voyage. Au lieu defe répandre en plaintes
fur ce procédé inouij madame la princeiTe daigna
aflbrer ces commiflaires , que te but de [on voyage
iendmt uniquetnent à travailler auprès des fept prQ^
viuces di l'union , avec tout le ule patriotique , à
une coHcHiatiQH permanente entre les deux partis^
Conciliation que le fa lut de la république exige aÎÊ
fans aucun délai , vu fa cr^e aBuêlle , triiallar^
Tome VJtL L
I6z
Sbktici
Staâbouderat.
ï?87-
tnamepQur la ma/fon d'Orange , di iout tçms Mf*
$imgi*ée parmi Uî vrais patiioMy en rendant compte
à ce comité de toutes les mefures qu^elle pro-
Jetcait de prendre t pour accélérer cette négo^
tion & la conduire à une heureufe En.
• Peu touchés des intentions de cette princeifet
digne des plus grands éloges ^ de même que de
fà condefcendance^ces commilTatreslui réplique»
rent : Qtiç c'était jujiemeiit la crifc aShielle de ta
républiqui , ^ tandis que le prince Jlndhoader f§
4retivait à la tète d'un corps d armée qui menaçMii
ia province de Hollande » dtme invafion hofiile , qui
fendait cette apparition Jubite de S. A, S. à ia
Haye , a la fuite dune abfam aujjî longue , très*
dangereufe pour la tranquillité publique , Ç^ tris*
-mUarmante pour hs états de Hollande i fans fagri*^
ment defquels , eux commîjfains ^ n*ofaient prendre
^3f«r eux de taiffer continuer à S* A. S. fin voyage »
*iii fuppliant de le remettre à des tems plus fwvorabku
{ iOM du moins de Jejourner â Scbmhofen * ( ville
'liftante à une lieue de cette conférence ) >fw «fl^»»
dant la réponfe de L N, ^ G. P. i en oSrani à
S. A S* une efcorte convenable /i fin rang. Ne
pouvant faire mieux , Mme. la princeiTe fe rendiK
t*aax inftances du comité, en fe faifant conduir*
k Sch0nhofeû> au MM. de Witc & deLarreyp
à
DB HÔLLAHDE. l6t
Stadbouderat
confeillers d'Amftef dam & de Gonda , & membres ""^
de ce comité» prirent le parti de raccompagner, ^^*^
cnfe mettant à fa fuite dans leur carrofle.
Mme.la princefle écrivit le mêmefoiraii grand
peniîonnaire de BleiflVik, & au greffier bawn de
Fagel 5 & leur expliquant fes intentions , elle fe
plaignit avec autant dignité que de modération , de
la méfiance outrageante du comité de^oerden,
qui informa de fon côtelés états deHoIlande.Ceux-
ciaflfemblés le 29 , de grand matin , approuvèrent
la démarche de ce comité , en'déclarant le voyage
ii S. A. S. ih HûTfe^ dangereux pour la tranquillité
publique dans les conjonSlures a9uelles , ^ impra»
ticable par cette raifon ; le tout en laiflant Mme la
princeiTe fans réponfe, vu qu'onze villes prirent •
h chofe ad référendum; le tout, malgré Tordre
équeftre, qui protefta formellement contre cette
'éfolution; le tout enfin, malgré les Etatis- Géné-
raux , qui , informés par le greffier baron de
Fagel , de cet événement, blâmèrent haute-
ment cette démarche inexcufable du comité de
iVoerden, eh faifanten vain les repréfentations
ks plus fortes aux états de Hollande là - deiTus ,
& les exhortant à. donner fans délai, une fatis-
fedHon convenable à L. A. S. , & proportionnée
k cette ofiênfe«
h
mz
Laffe d'attendre toute la journée du 29 Juin t
une réponfe des états de Hollande, madame
princeflc repartit le matin du jo , de Schônhoten
& reprit par Leerdanim la route deNimwegueti ;
en fe mettant» au furplust fort au » deiTus des
grofliéreiés qu'elle eut a fup porter du rufUut
qui commandait Ton efcorte à Schonhofen i
groflîéretés fur lerquclles le journal politique de
Hambourg j 7mis de Stpumbrc^ eft entré dansdi*
vers détails» en les attribuant, à la vérité » i
Tignorance de ce manant , (jadis cordonnier de
fon métier , puis capitaine des francs , ) fur le
favoir vivrez; mais auflî en rendant , comme de
rai Ton » les commilTaires de Woerden refpon fables
de ces infolences , pour avoir mis un pareil faquia
à la tête d'une efcorte» chargée ^[t\on eux» de
rendre à S. A. S* fom les honneurs Ms à fon rmi£ >
mais en effet, pour obferver cette priiiceiTe de
iplus près i laquelle requc en écliange , à fon retour
dans les provinces d'Utrecht & de Gueidres ,
fur-tout à Nimweguen» les acclamations généra-
'les» avec tous les témoignages de vénération &
d'attachement qui pouvaient toucher cetCe priti«
ceife, qui y parut en eiFct très- feu fible.
Cette conduite des états de Hollande envcri
maifon d'Orange» lui attira un blâme général
n
& l'aiîimadvedîon de fa majefté Prulîicnne , qui
\\ &t remettre le lo JuiHec* un mémoire aux Etats-
Généraux , & un autre aux états de Hollande ,
I pat le baron de Thulemeyer , fon envoyé extraor-
dinaire auprès de L. H. Phj dans lequel fe plai-
gnanE de Toutrage faic à la priucefle fa fœur,
ce monarque exigeait une fatisfkdlion éclatante
^de la part des états de Hollande envers le prince
& la princelfe d^Orange. Sur quoi» les Etats * Gé-
néraux firent à pure perte, de nouvelles remon*
trancesiplus fortes que les précédentes, aux
états de Hollande, pour les engager adonner
fans délai cette fatisPaétion , foit au roi de Pruffe,
£mt à la maifon d'Orange î les états de Hollande,
«'étant contentés d'éluder , le 14 Juillet , dans uti
démoire juftific^tif, les juftes griefs de ce mo-
Rârquef lequel peu làtisfait de cette réponfe, ût
préfenter» le 7 Août, par M. de Thulemeyer,
;yn nouveau mémoire aux états de Hollande^
Èm iufitlant plus que jamais fur une fatisfadion
iuilî prompte qu^éclatante de la part de ces der-
niers. Pour donner plus de poids à ce mémoire ,
le roi de Prufle fit alTembler dans le duché d*
CleveSjunc armée d'environ trente mille hommes,
fous les ordres du duc régnant de Brunfwicki
ut fous le nom du prince héréditaire , avait d£t
I7«^
3787-
r^p^^^
ployé durant la guerre de fept ans , tous let ulem
d'un grand capitaine* L'ordre équeflre f éuni aux
députés de fix viltet de ta province de Hollândet
^rsnt enrégiflrer le lendemain , une nouvtlk
proteftation des plus énergiques contre ce procédi
inexcufabie des états de Hollande , & intervenir
jles Etats- Généraux par des remontrances itcrf-
tives là deO'usà ceux de Hollande, aufË in&u^
^lueufes que les précédentes.
Aveugles fur Torage qui grondait fur leur tète ,
iûc même que fur leurs torts inexcnfabtes enveri
[)a maifon d'Orange , les états de Hollande » au lieii
l|3e fatisfaire fa majefté Prufficnne» crurent fe
garantir de Ton reflentiment, en recourant à la
I tnédtation du roi de France « & en communiquatife
ficf Août, cette réfotution aux Etats- Généraui»
qui la prirent d'abord a4 référendum $ acceptèrent
I tiéanmnins ,1e o » cette médiation , pourvu qae
Von y joignit celle de fa majefté Britannique.
Sur quoi , le marquis de Vérac & te chevalier
Hifris , minières de ces deux puiflances à li
iHaye t ptéfentcrent refpeâivement un mémoitCi
«^"5 icquel ils offrirent aux Etats ^ Généraux.
^^ l^ part des rois leurs maîtres » de travailler
uvec cxout le rele poffiblc , à terminer tes diifcû-
^9iis , a<9i^eUes de cette république , par
DE HOLL/LKOli
Stadboudirat.
irrangement & pacification folide. Dans le inêmç
femSj le baron de Rhéedc , ambafladcur de L» H.
K â la cour de Berlin « leur ût parvenir Vuki*
*nmm du roi de PrutTe > concernani les états
dç Hollande» qui fat d'abord communiqué à ceux-
tH , avec des repréfentâtions de la parc des Etats*
C^énféraux» aulfî énergiques & aufli infrudueulet
«Jue les précédentes. LtiiTant M deThukmeyer
^ns répcinfe durant quatre femaines, à Ton fécond
^mémoire du lo Août » les états de Hollande
Ci décidèrent enfin > le 9 Septembre, ây répoa-
c3re fur le même pied qu^au précédent» lorfque Ii
XreiUe de ce jour, ce minière reçut Yalthmtum
âuroifon maître, exigeant dee états de Hollande^
«3ans quatre jours, une réponfe pofîtive ; au di-
sant de laquelle les troupes Prufliennci cnirc-
^~aient fans délai dans cette province. M. de Thu-
Icmeyer ( qui avait offert, le f Septembre, nnx
états de Hollande , la médiation du roi de Pruffe »
demandée fur la En d'Août, par tes états dcGuctdrei
& d'AmersFonh ) crut devoir accompagner cet
E^ikimatum^ d'un troiGeme mémoire t qui » en en-
trant dans les détails de la fatisFa^flion eiigée par
ïamajefté Prufficnne , des états de Hollande , leur
illégeait infiniment cette démarche* Ceux- ci
Semblés Le 9 & le lO» au Ueu de faifir ces ouver*
L4
i
f358
m?^
Sertice
Stadhouderat.
turcs favorables , mirent le comble à leur obfii
nation infenféei j en les rejettant , en s'arrêtant %^
parti de fe défendre contre toute invaGon PruCi
fîenne, & en prenant k cet eSèi; les mcfures qu'i
crurent tes plus efHcaces.
Atnfi, tandis que tous les foitdirans patriotesi
Icotiraient aux armes & le raifemblajent en d
[Vers corps, fur les frontières de Hollande , lî
ilnitrophes de la Gueldres & d'Utrecht, le duc di
irunfwick entra le ij Septembre i dans
[province de Gueldres , à la tète d'environ 2i mill
ifiommesi en fiiifant précéder Ton entrée fur lei
terres des Provinces- Unies j par un manifefte
[lgui> judiâant les intentions de fa majefté FruI
jfienhe en flweur de la maifon d'Orange ♦ rcj
tait la néceffité de cette invafion fur l'obftinatioi
[înexcufaWe àzs états de Hollande, Ce prince pr«
îettantau furplus, de faireobferver la difciplîni
[la plus exade , Se toute {(Lreté a tous tes habiJI
tans des Provinces - Unies , qui ne feraient pas
I trouvés en armes, contre la oonRitution légal
le cette république. Gorcum , Utrccht , "Woefi
âen, Gouda, Schbnhofen, fe rendirent d'abor
pux Frullieni» de même que toutes les autres
places de cette Ufiere de la province de Hollande «
^ymi été abandonnées avec la plus grande U^
il
t
Dl HOILAKDI. 169
Stadbauderat.
checé » par les oorps francs, chargés de les dé^ ^^
fendre. Rotterdam & Delft fiiivirenc cet exenU
pie. Naerden & Nieuver-Scblttis 9 fe défendirent
nn peu mieux , mais capitalerenc néannioiiis aa
bout de quelques jours i & quoique le général
major de Kaikreuther , k la t^ d*iiqe colonne
Pruifienne , fiit parvenu par li^redditioade cet
deux dernières places , à reflêrrer Amfterdam »
'la bourgeoifie très nombreufe & bien armée da
ome yiUe » s'obtHnaà fbutenir un fiége > en.op-
poGint mème^un feu crès-vif, le |0 Septjsmbre «
aux attaques Pniffiennes 9 dans les poftes'de l)re-
fbp, d*Ouderlcertc & de Maeden, ces derniers
ayant été repoufles avec beaucoup de perte ; en
s^emparant néanmoins le même jour des poftes
d'Amftelven&dcHarlemmer^Damm. Lefoir JO
Septembre , .le magiftrat d'Amfterdam ayant de«
mandé & obtenu une rufpenfîon d'armes, entra
en pourparlers avec le duc de Bninfwick & le
prince d'Orange, terminés le 6 0âobre par une
capitulation > qui termina toute eifufîon de feng »
de même que la pacification préliminaire de cette
province. Les villes d'Harlem , d'AIkmar, de
Dordrecht & de Horn, ayant fuivi cet exemple t
A leurs députés rêfpcdlife , réunis i ceux d'Am£*
I70 SlHTIGI
Stadbouderat
""™ terdam» ayant fourcric à la réfc^lution des éuti
^^' 4e Hollande 1 du 19 Septembre, qui fuit
F Dorant let opérations militaires du due dt
BroDfridt , les Etats-Génétaux décidèrent d'unt
tofx unanime, le 18 Septembre.
* i^. DecaJferMmslesJicretSt rendus ie fuis iem
mrSf far Us itm ir HoUandê^ comre le frmm
JtstMmUer.
xK De rétablir S. A. S. dam toutes les frimga* '
SivesJefaflacet ^ dans k commandenmu ahfiln
delà Hofe.
1^. Et d'inviter far une diputatim • Mpr^ k
prince dVrange ^ madame la princejfe » de rrwf-
mr avec leur famille à la Haye.
P" Cette réTolution ajram été agréée le 19 par les
di^ de Hollande avec une grande ijia)orité, L.
A. S» revinrent en triomphe à la Haye» y ayant
été reçus aux acclamations générales , réunies i*
iDDtes; les marques poffibles de vénération & d*ae-
ttdbement pour cette iliultre maifon.
. Ceft atofi que les diflenfions funeftes desPro»'
lances i« Unies viennent d'être terminées. Sa m««
fékk Praffienne & fon général le duc de Bruii|I»
isrick , en^fagés tu moment aâuel dans ces pro.
vinces, comme les libérateurs de la patrie. Qua^
torze magistrats, chefs du parti Toit difam pa-
triote , ( ennemie acharnés de la maifon d'Orange )
delticuésde leurs places i & les états de Hollande,
ramenés eafin à leurs véritables intérêts , donnent
tnx véritables patriotes de cette république , la
douce erpérance de voir leur conftitution légale
conColidée , par un arrangement permanent*
fous la médiation de leurs majeftés Très- Chré-
tienne , Britannique & Pruflîennc ; qui , félon les
nouvelles du jour , vont s'en occuper inceffam*
ment*
1787*
J72
Service
CHAPITR-E !!•
Charge de feld - maréchal , général
d^infanterie , Heutenans généraux ,
généraux majors & brigadiers* 1
SECTION L
GÉKÉRAL FELD-MAKiCHAt
tA^RÈs le ftadhouder» le feld . maréchal eft le
premier officier des armées de L. H P* Cette
charge ne fut pas toujours remplie , & pour Tût-»
dinaire il nV ^ ^li qu'un feul feld-maréchalp W
C'était de if^o k 1784 ï S. A. S. le ducErneft
Louis de Brunfvick Wolfenbuttel, né le 2f Sep-
tembre 1718 > fut décoré en 1740, de Tordre
de Taiglc noir > & en 1741 , des ordrcg de l'aigle
blanc & de St, Andréa de Ruifie j fut élu à cette
dernière époque, duc de Courtaude & de Sémi-
galle i éledion , qui fut néanmoins annullée au
bout de huit mois : général feld- maréchal au fer-"
vice Impérial en 17 jo* il entra le 2 Novembre
de Id même année , au fervice des Etats. Géné-
raux» comme feld.marc<;bali obtint le gouvei»
nement de Bais-le*Duc en I7f4. Le roi dWtiglc-
terre, Georges II, aysntTatfeinbléen i7S:6,unt
année d'obrervatton fur le Wéfer ^ en Bcûtfrir Is
commandement en chef au feld* maréchal princo
Louis de Brunrwick » par une lettre du comto
d'Holdernefs , fecrétaire d*état pour le Nord , ca
date de Wittehall» du 14 Septembre 17^6. In-
formés de cette offre brillante* les Etats- Géné-
raux engagèrent le prince deBrunfwJckà la refufer,
NB. Nous avons tiré cette anecdote, auffi re-
marquable que peu connue, du journal politi-
que d'Hambourg , du mois de Juitte!; 1 784 » pag«
708» ouvrage hebdomadaire trés-intéreinint* &
qui de jour en jour prend plus de vogue. Le
prince Feld- maréchal de Brunrwick fut cHoilî le
ji Janvier 17^9 par les Etats * Généraux > pour
remplir la minorité du (ïadhouder , la dignité de
capitaine général, fouf? le titre de npyéfmtam de
S* A. S* le p'ince de Najfau • Orange , eu qualité
de capitaine général des Provinas - Vnia pendant
fa minorité. Le duc de Brunfwick remplit ces fonc-
tions très- importantes avec un applandiflement
général , jufqu^à la majorité du {ladhouder , le
S Mars 1766, & reçut même des remerciement
i ce fujet de la part des £tats* Généraux.
PeCte approbation générale dufeld*iniréchal
174^
Service
Seâion L
4ans les Provinces - Unies , ff roucint jufqu'à
poque de la ouerri; déraftreufe de cette repu
que contre rAngletcrre , citée fur la fin de l'iiwJ
trududioii. Le commerce des deux comp^gnidl
Hollandaifes des Indes ruiné t de même que
celui d'Aoïdcrdam & des autres villes maridmeij
des Provinces- Unies , par l'inadion de fa marintf j
dans leTexel , durant les campagnes de I7gi Ai
de 1782 » fit jettcr les hauts cris aux diverfcii
corporations » fur ces mefures en effet très - blâ-i
Miables de ramirauté ; terquelles ayant fait naitrél
le$ bruits les plus injurîeuic contre le prince feld J
maréchal , à ce fulet , ils fe répandirent d'aborl]
lourdement dans les villes qui avaient eu le pluf
à fouâfrir de la non fortie des efcadres Hollandaiî
fesî puis prenant de jour en jour plus de créance 1
ee prince fe vit inculpé publiquement , ainfi qu0fj
le ftadhouder , fur les défallres de cette guerre !
d'autant plus que la commillîon , établie en
*78> > pour approfondir les caufes de cette non
fortie » n'édifiïi nullement par foa rapport le
létats de Hollande & de Weft^Frifc , qui avaicr
exigé des Etats^ Généraux ces perquifitions. Dj
lors l*on fit un crime d^état (du moins le par
oppofé au ftadhouderat) à ces deux princes j
«l'un convenant feit «ntr'eux le 3 Mai 1 766 i &
i7r
Cfkrge de fehUmarêcbal
portant * qm te prince fiadlmtdtr î'mgagmi i têm
ëcvoir'làikii^avmU , dans t exercice Je fes foriBiem
importantes j les avis ^ confeits judicieux du prince
feid^ maréchal , m lui promettant de k garmitrâë
ious rifquei À cefujet. Tandis qu*au moyen de cet
engagement du ftadhouder majeur , le pritice
feld maréchal aînO mis à couvert de tout rirque »
promettait de fon côté , de continuer à diriger k
frime fiadhouder dans toutes tes occafions par det
avis %f des confeits fidetes , feÎQn les lumières defm
cmfcîence.
Cette convention entiérimcnt ignorée du piJ- ^ *
blic Hollandais» ayant commencé à tranfpirer au ^7H*
printcms de 1784, con&ribua b^ucoup à forti-
fier les bruits fcandaleux, cités ci deiTus » contre
ces deuic princes « & à augmenter la licence tf*
fténée de divers papiers publics contr'euï* Lci
états de Hollande ayant exigé au milieu de Mai
17S4, du prince ftadhouder , de$ éclairciiTe-
foens fur ce convenant , ce prince leur en fit dé-
livrer copie , & y Joignit une lettre apologétique»
qu^il £t imprimer fur ces entrefaites & répandre
dans le public, dans laquelle il dit pour fa lufti-
fication : Que peu de jours après avoir atteint [m
£- - — 'te j Us Etats Généraux nommèrent une dépu-
t çhargii de remifcier de leur fan , h dM
iy6 SiRTict
SeSion L
^ fild-^marickal de Bnmfwùk » Je [es ftrvices irnpat-
' ^ tam^ rendus à la république ^ dmumt JA minorUi
duftadhouderi & d'engager le dit prince ftld hm-
fichai , à leur continuer fes excellens & loyaux fer*
vices i lui ftadl)ouder n avais cru pouvoir miewi
faire pour le hien de L. H. F. 9 qu'en leur qjfurata
par ce convenant^ Usfervices du prince feld^mari*
cbal pour toujours. Cette pièce fut fui vie ao bout
de quelques jours» d'une apologie du prince de
Brunfwick» Tur cette convention s de même fubf*
tance que celle du ftadhouder , adreflee aux
Etats " Généraux , & répandue dans le public
Peu fiitis^aits de ces démarches juftificatives » de
la part de ces deux princes • les états de Hollande
& de Frife déclarèrent dans une réfolution du 16
Mai, cette convention , invalide^ nullement cmh
venable , le prince Jladhouder n'étant pas atttorifi
à conclure un convenant de cette nature avec qui
que cefoit^ fans en avoir prévenu les Etais -GiuU
rsMXy Ç^ avoir obtenu an préalable leur confenti^
ment à Ci fujet.
A la fuite , & en conféqucnce de cettejrérolo-
tion , les états de Hollande & de Frife, requirent
les Etats* Généraux, de remercier le duc, feld-
maréchal Louis de firunfwick , de fes fervices, &
àt lui faire parvenir fa Bémiilîon. Cette réqoifi-
tion
.Tftf^ Il IBM—l^,
CJbarge de feld^nuùrécbaL
^ >
tion des états de Hollande & de Frile , syapc i n
trouvé de fortes oppolîiions.dansV^emblée des ^7-^^
Etats -Généraux, & excité les réclamatiolis 4a
prince ftadhouder, inculpé indireâeoiem par^li»
les états de Hollande & de Frife prirent le tS
la réfolution. Je dmmer an duc Louis Je Bnmfwici^
d'devanifelJ^ntaricbal à ieurfervice , k JémiJJfhn
Je mites fa chiorges , Jmi les appomtemeus ceffe*
rmeta à courir Jiscejwn enJéfetulmi auxtrou^
fes^à lafoUeJe leur province ^ Jf reconrnifrèon
obéir au Jii prince , (d'JevanS felJ maréchal à lent
ftrvicet ) en Cette qualité^ Ju jour Je la publication
Je ce JécrH\ lequel ayant en e&t été publié
dans le reiTort de ces deux provinces , le 21 Août ,
de n^jème que dans celui de la généralité , & dans
toiKes les garnirons où il fe trouvait des troupes
à la folde de ces deux provinces \ entre lefquelles
& le prince ftadhouder , il s'éleva fur ce décret '
& fa publication , des démêlés très - vi(s » que le
prince Louis de Brunfvrick termina à la fuite'd'une
faconde apologie , publiée de fa part fur la fin
d'Août, de la manière la plus convenableàfaiigni-
té^ en demandant le 14 Oâobre fa^démiiFion aux
Etats- Généraux , qui la lui accordèrent (le 1 Ç de
ce moisi après s'être retiré à Aix*la^ChapeUe.
Tome VUL M
m
EUVICI
SECTION IL
GÉNÉRAL d' INFANTERIE.
J
Le fécond grade militaire > au fer vice deL-H. P.
cit celui de général dlnfetiterie , ou de cava-
lerie. £c quoique las oHiciers généraux , qui en
ont été revêtus , ayent prétendu quelquefois rou-
ler avec tes feld -maréchaux Impériaux , & dans
les cartels établis à diverfes reprifes , encre Louis
XIV & les Etats-GénérauXi s'échanger contre
un maréchal de France i ces deux prétentions
n'ont jamais été accordées aux généraux d'infan*
terie & de cavalerie , ni par les empereurs , ni
par les rois de France. Dans les deux guerres ,
que L. H.P, ont foutenues conjointement avec
l'Angleterre & la maifon d'Autriche, contre celle
de Bourbon» les généraux d'infanterie & de cava-
lerie Hollandaife^ roulaient avec ceux du même
grade au fervice d'Angleterre, de même qu'avec
les généraux de cavalerie & d'artillerie au fervicc
Impérial , & s'échangeaient contre les tieutenani
généraux Français & Efpagnols» fuivant les car-
tels établis en 1702 & en 1746 , entre ces puif-
fances belligérantes, Ainfi il parait , que le grade
de général d'infanterie au fervice de Hollaiidfl
répond au grade de général d'artillerie au fervice
. ■ n
4
J
\mMmm\i
Se&ion IL Générai (fif^anterie.
r ■ III I iii 11 I h I I I ■ I ■ m i-ii> iifc ii<r
Impérial » au grtde de^gèhéral en chdPau fervied
de RuŒe» au grade de Uftiteiumt général aint
feme^ de Fraifcie & d'EPpagite » & enfin an grade
die général d'infanterie aux fenrtoee d*Angleceif 0
A de Fruiè* .L'oit remarquera qw Tauteur ni"
trançlie pc^^cecte queftion délicate § mais , qoHt
le contente de citer des Buts ^u& inconte&ablet 9
qfui édatrciâêht en mènM ttms^ le rang & let
prétentions des lieutenant généraux & des géné-
raux majors au feririce de Hollande.
L^untfonne des généraux d'infiuiterie eft t ud
liabit de drap bleu de roi, doublé de (erys ea
foye de même couleur t aveo une broderie d^uf
de deux pouces de largeur fur toutes les taiHes,
avec double rang fur les paremens en bottes , de
même qu'à Tentour des poches en travers 1 vefte
d'écartate doublée de btge blanche , & bordée
en or, du même deflîn, mais moins là#^e que
rhabit • avec double rang à l'eritour des poches.
Salomon Hirsel , baron de Wôlflinguen , de
Zurich, & iâu d'Une ancienne famille patricienne
^ecet^ ville; naquit en 1672-9 entra en 1692,
nu fervice du duc de Savoye , comme enfetgne
dans la compagnie & le bataillon du brigadier
Oberkan sIbus-Heutenant le 2 Mars 169^, il fe fit
isonnaitre le 4 Oâohre de la même année» par
M4
Seaiofi II.
une adion remplie de valeur , à la bataille
de la Marfaile t & fut fait le lendemain premier
lieutenant. Il leva en J 694 , une compagnie dans
le régiment de Sacconai^ fervit à la tète ^ cette
troupe , & fe diftingua , durant la campagne de
1695 , à la- bataille & au fîége de GafaI ; & peiik
dant la campagne de 1696, au combat d'Alezane
drie & à la ptife de Valence. Envoyé fur la fin
de cette campagne , avec le fécond bataillon da
régiment de Sacconai en Suabe , & i Tannée
du prince de Baden , il fe trouva à Texpédition
d'Ebrenbourg dans le bas Palatinat, étant entré des
premiers à la tète des grenadiers dans cette place»
prife d'aâaut. Paâa en 1701 , dans le régiment
d'Albemarle, lors de fa levée, comme majora
lervit en cette qualifié les fîx campagnes fuivantes
avec une grande diftindlion. Il obtint le 1 f Juil-
let 1703 , la commiflion de lieutenant colonel»
pour une manœuvre d'une habileté & bravoure
unique , qu'il fit exécuter le 50 Juiii de cette
année , au premier bataillon de fon régiment »
qui , par ce moyen, arracha la vi<^oire au combat
d'Ekeren , des mains du maréchal de BouSers , &
rendit cette affaire indécife. Il devint le 20 Février
1708 , Ueutenant colonel eiFeâif du régiment
d'Albeniarle » & fa conduite remplie de valeur
DE Koj.tkv6£ i8t
Général ^infanterie.
Cle 1 1 Juillet, ï la bataille d'Oudengrde, de ôième
que la gloire donc il fe couvrit le 28 Septembre
ûiivant» avec le régiment d'Albemarle, au com-
bat de VinQendahl , dont nous avons rendu
compte' dans Tintroduâion « campagne de ij^ogs)'
fut récompenfée par les Etats^ Généraux , qui
accordèrent le 2S Décembre de cette année la
commiffion de colonelà ce brave militaire; le-
quel continua de fe fignaler k la campagne de
1709 ^ & les trois fuivantes à la tète du régiment
d'Albemàrle i en devint colonel commandant en
171g , à la mort du comt^ d'Albemarle » & co-
lonel propriétaire de ^ régiment en 1 72c , à la
mort du général ma)or WeidmuIIer. Le colonel
Hirzel , baron de WôlSinguen , fut créé briga-
dier en 172^, général major en 173^» lieute.
liant général en 174a, & général d'infanterie le
50 Décembre 1747. Couvert de bleflures glo-
rieufes, de fes divcrfes campagnes d'Italie & de
Flandres « & accablé d'infirmités , le général
Hirzel ne put fe livrer aux impulfîons de fon zèle
Rour L.H. P., ni faire le fervice de fon grade,
durant les campagnes de 1742 à 1748: il mourut
exii7fç, à fige de 83 ans.
M i
SECTION IIL
C'est te troifieme grade d'officier général, ql
IWpond â celui defeld-marécha,! lieutenant colo-
nel au fer vice Impérial , à celui de maréchal des
camps dans les fervices de France & d'Efpagne,
& répond enfin au grarle de lieutenant général
d?ins les lervices d'Angleterre & de Pruffei ce qui
reconnu par divers cartels , & les arrange^
msns de fervices entre les dites puiâances.
L'uniforme des licutenans généraux, diffère d
celui des généraux dinfanterie, en ce qu'il nV(l^
jias brodé fur toutes les tailles $ & en ce que la
iroderie eft moins riche & moins large.
( I. )
Jean Frédéric, bourggrave & comte de Dohnai
aron de Fcrrazieres ; troifieme fils de Frédérici
cfvmte & bourggrave de Dohna, baron de Copet &
dcPrangin, qui obtint le 22 Août 16^7 Ja grandi
bourgcoîfîe de Berne, pour lui & Ces defcendans.
Jean Frédéric naquit en 1664; entra en i6g+ , ait]
fc rvice de Hollande, comme capitaine dMnfantcriei
major en i688îfut employé cette année & les dcu
fui vantes avecfon régiment , dans ^expédition dû
prince d'Orange en Angleterre & en Irlande i obtint
m y ë^o, la commiffion de lieutenant golond & une
I
à
DE HOLLANDI.
T8î
Lieîftenans généraux.
place d'aide de Cimp du roi Guilbume IIl ^ Te djG»
tingua beaucoup le il Juillet de cette année , à h
bataille de la Boine. Il obtint le 20 Février 1^94 1
la commiilîon de colonet ^ & Te conduifit avec tm
même valeur le 3 Août de cette année à la bataiirc
de Sceinkerke» Le roi d'Angleterre lui donna te
6 Août 1693 » un régiment d'infanterie Alleman-
de » dont le colonel, comte de Linanges Wefter-i
bourg» avait été tué à la bataille de Néerwinden,
où le comte de Dohna fe diflingua derechef extrê-
mement* Il eut en 1697, un bataillon de ton
régiment de réformé» qui fut remis fur pied en
170Ï î brigadier la même année, il fut gratifié
en 1702 de la grande bourgeoiiîe de Zurich»
général major en lyof , il chargea les ennemis
le 2} Mai 1706 , à la bataille de Ramilly , avec
«ne telle vigueur , qu'il contribua beaucoup par
fon attaque à la viéloîre décifive, rempottée ce
jour par Parmce des alliés fur celle de France 1
lieutenant général le 20 Janvier 1709 j fut établi
gouverneur de Mons le 21 Odlobre de la même
annéeje lendemain Je la reddition de cette place;
Se périt te 24 Juillet lyith ta bataille de Denain»
après s^ètre défendu avec fa bravoure ordinaire*
pendant quelques heures > à la tète de riufamcw
fb Hollatickile.
l M4
Semon IIL
. Samuel Conftant, de Rebéquc, fdgneiir dUer.
tnenches & de Villars-Mendraz, nadf de Laii.
Anne , canton de Berne , & iâu d'une andeone
famille noble de l'Artois; qui, pour éviter les
perfécutions du duc d'Albe , fe réfugia dws le
feiziemefiecle à Genève, & s'établit, au eommen-
cernent du dix • feptieme , à Laufanne. Samuel
naquit en \6^6^ fut d'abord voué par fes parens
à l'étude des belles.lettres; mais emporté par fou
goût pour le fervice, il entra à celui de Hollande^
malgré fa famille, en 1599 1 comme cadet dans le
régiment de Lochmann , où il obtint en 1700
un drapeau ; pafla l'année d'après comme premier
lieutenant au régiment d'Albemarle , lors|de la
création de ce corps , & fut placé par le comte
d^Âlbemarle en 170^ , à la tète d'une compagnie
de grenadiers ,* fe diftingua infiniment à cette
campagne & les trois fuivantes à la tète de cette
troupe , dans iplufieurs rencontres , furtout le 2)
Mai 1706 • à la bataille de Ramilly , où il eut le
bonheur de dégager le duc de Mariborough;
lequel , emporté par fa bravoure , s'était porté
trop en avant*, & fut tout à coup enveloppé pat.
un efcadron ennemi. Le capitaine Conftant ne
perdit pas un moment , & fauva ce grand gén^
DE Hollande,
Lieiftenam généraux.
rai , par une manœuvre , qui exigeait autant de
valeur que d'habileté; premier aide-de-camp en
J707 du comte d*Albemarle > colonel général
des Suifles & Grifons , il obtint la rïïèmc année
une compagnie dans fon régiment, dont il devint
niHJor en 17 1 2 , & fe diftingua beaucoup en cette
qualité a la fanglante journée de Denain , Ci fu-
ne (le aux armes alitées. Le major Confiant de
Kebéque pâffa en 1 7 1 7 , avec le même grade dans
le régiment de Chambrier » en devint lieutenant
colonel efTedtfen i7if » obtint la commillion de
colonel en 1727 , & le régiment de Chambrier
U I Septembre 1728 i brigadier en 1734 , géné-
ral major en J 742 , il fit en cette qualité les cam-
pagnes de 1743 & de 1^44 fur le Rhin; com*
manda en I74f , (pus le duc d'Aremberg, une
brigade d'infanterie Hollandaife ; gouverneur de
TËclufe en 1^46; lieutenant général du i Janvier
1748 9 il commanda cette année àBoi&tls-duc, &
mourut à Laufanne en 17 f 6.
!( 3. )
Jean Rodolphe Sturler » de Berne; & iflu â*une
ancienne famille patricienne de cette ville ; naquit
en 1676; entra en 169; , au fervice des Etats-
Généraux , comme enfeigne dans le régiment de
T&barner> fous -lieutenant en 169 s i premier
Seaion III.
grémetit de Tempereur & le même grade , dam le
bataillon & la compagnie de Ton frère 4lnt\ ob-
tint le 20 Juin 1701, une compagnie dans le
fécond bataillon de ce régiment , devenu en 1702
Jeune-Dohna; il fe dilltngua fîn'guliérement à la
tète de cette troupe 1 durant cette campagne &
les fept fuivantes , furcout le 11 Septembre 1709^
à la fanglante journée de Malplaquet , où le prince
de Naifau-Orange le proclama lieutenant colonel
en fécond du régiment de Jeune Dohnaé Cette
jiifte récompenfe du valeureux Lochmann fot
approuvée par les Eues* Généraux, & confirmée
de leur part par un brevet de lieutenant colonel
en date du 22 Odobre , qu'il paya » à la vérité,
par trois blelfures très-dangereufes, qui ne lui
permirent pas de faire la campagne de 17 10»
mais en échange il eut dans celles de 171 1 & de
1712, di\rerfes occafions de fe ûgnaler, dont il
profita avec fa bravoure ordinaire. Le régiment
de Jeune-Dohna ayant été moitié incorjporé, &
moitié réformé en 1714, le lieutenant colonel de
Lochmann paflTa la même année dans le régiment
d'Albemarle.avec fa compagnie; devint lieute-
nant colonel effedlif du régiment de Werdmuller
en 1718; obtint la commiflion de colonel en
ï7*f » & devint en 173^ > colonel con^màndant
DE- HOLLAKDE.^ 189
Lietctenans généraux.
du régiment de Hirzel. Brigadier en 1739 « &
général major du f Janvier 174; , il commande
cette campagne, auprès de Mons , deux brigades
HollandaUes , deftinées à renforcer l'armée Impé.
riale. G>uvert de bleflTures & accablé d*infirmitéf »
le général de Locbmann fut obligé de (e retiret
du fervice au printems de 1744 , ^n confervahe
£1 compagnie, de même que fes appointemens de
lieutenant colonel efFedUf du régiment de Hirzetf
après fo ans de fervices très-diftingués rendus i
L. H. P« Il fut créé lieutenant général le 2 No-
vembre 1748 , & mourut à Kufnacht te %6 Fé-
vrier I7f4» âgé de 86 ans & cinq mois. *
(6.)
Frédéric May, feigneur de Kiefen, de Berne j ,
& iflu d'une ancienne famille noble & patricienne
de cette ville , dont nous avons rendu compte
dans le (îxieme volume , brigadiers , art. i ;. Fré-
déric naquit en i£92;entraen 17 lo^au fervice de
Hollande , comme enfeigne dans la compagnie Ai
May de Ruedt , au régiment de Métrail s devenu
en 1714 fous-lieutenant , il. pafla la même an«
fiée avec cette compagnie dans le régiment de
Sturler; premier lieutenant en 17 18 9 & capi-
taine lieutenant en 172Z , il paSa en 1728 avec
^jtte compagnie daps le régiment de Confiant/
Sbb VT et"
SeBion III
(le major Emanuel May deRuedt, chef de cette
compagnie , étant devenu lieutenant colonel de
;C« régiment. ) Frédéric obtint cette compagnie en
. I7311 devint ma)ordu régiment de Confiant le
^xx Février if^z^ & défendit » les premiers jours
ide Février 1746 , le pofte de Nivelle, avec îjh-
tant de bravoure que de conduite , contre qq
corps volant Français , commandé par le marquis»
depuis maréchal d'Armentiercs, pour lors maré-
chal des camps. Cette belle a<ftion de Mr, May »
lui valut la commiJTion de lieutenant colonel ,;qu«
les Etats* Généraux lui firent expédier le 23 Fé-
vrier 1746, dès qu'ils en furent informés j avec
une réfolution de leur part « qui {àifait une men-
tion honorable de cette défenfe pour ce brave
militaire, qui obtint , le 2z Juin de la même
.année, !a commiflîon de colonel î au milieu
d'Avril J748, le régiment des gardes Suiflet,
avec une compagnie qu^ilrédgna en 17^0* Géni-
fal major du z Novembre 1748. Lieutenant g«*
néral de la république de fierne ^ du ix Avcil
17 j S* Lieutenant général au fer vice des Etacs Gfr
néraux du 14 Mars 1766. Mort en 1776» i
Fàge de B4 suis , & avecï une réputation u^
diiliDguée.
DE H 0 l L A H D B."
Lietitenans gméraux.
T91
(7.)
Hans Conrad Efcher de Luchs » de Zyrtch ^
& ilTu d'une ancienne famille patrideniiË & noble
de cette ville, qui» depuis trois ûecles, %^y eft
diûinguée. Toit dans les prËfnietes charges de
cette rcpubligue , fuie atilE dans les grades fu-
périeurs au fervice de diverfes pui^ances. Uasi
Conrad naquit en 1705* î entra en 17271 au fer*
vice du landgrave de Hefle- Caffel , & y fcrvit
quatre ans dans les grades fubalternesi il pafla
de-lâ , en ijji , au fervice impérial , commç pre*
mier lieutenant du régimeat deSeckendorfiofan^
terie , avec lequel il Et les campagnes d'Italie,
de i7j4 & de I73f ^ & combattit avec les gre-
nadiers s aux batailles de Parme & de Guaftalla»
de même qu'au combat de Colorno. U paiTa
avec fon régiment en Hongrie après la paix dp
Vienne j & fit les campagnes de 1737 & de 1738
contreles Turcs, comme aide-de camp du £&td^
maréchal de Seckendorf , Se combattit en cttt^
qualité , aux batailles de Méadia & de Crotska ,
fie même qu'aux combats de Cornia & de Pan-
zova; il obtint en 1739» une compagnie dans
ce régiment} il paiTa en 1742^ avec le feld* ma-
réchal de Seckendorf , au fervice de l'empereur
Charles VU» en qualité de premier aide* de camp.
192 SfenYic*
^11 iiiiiiniiii II tru riifiin— iiiT' 1 ii'i iiini
Seêiion lll.
(en allemand général •adjudant) avec rang &
cofmmidîoû de colonel ; fondionna dans cette
campagne & la fui vante, comme aide* maréchal
général des logis de Tarmée impériale, & fe diftin-
gua dans cette place > au fiége d'Egra. Le feld-
maréchal de Seckendorf ayant levé en 1744»
au fervice de l'empereur, un régiment d'infan-
terie , M. Efcher devint colonel commandant dé
ce corps f à la tète duquel il fit des prodiges dé
valeur à Tattaque des lignes de Weiâembourgf
& en fut récompenfé le 2% Odobre de la même
année 9 par le brevet de général major & la charge
de maréchal général des logis de Tarmée irapé«
riale,q^ue le feld* maréchal de Seckendorf lui con*
fia , de même que le commandement d'une divi-
don de cette armée, après qu'elle eût pris fes quar-
tiers d'hiver dans le Palatinat. La mort de Pempe-
reur Charles VII , furvenue le 20 Janvier 174c ,
ayaiit mis les troupes Bavaroifes dans une inaâion
totale, par la pacificattion de leur nouvel éleâeur
Maximilîen Jofeph , avec Marie-Thérèfe , reine
de Hongrie & de Bohême , le général Efcher
entra le 20 Mars de la même année , au fer-
▼ice de la république de Gênes , comme général
en chef; commanda en cette qualité, pendant
la campagne '&M 174^ & de i74(>, le corps d'ar«
met
I>1 HOLl A1IDI« i^Tl
Lkutenam généraux.
mée de dix mille hommes, pourvu d'un train
d'artillerie que cette république s'é^t engagée
par le traité d'Aranjuez, de fournir à Parmé^
combinée des trois couronnes, aux fiégés de
Tortone « d'Alexandrie & de Valence , de même
qu^au combat de la Bochetta , & aux batailles
de Plaifance & de Tidon. Le général Efcher »
qui l'hiver d'auparavant , avait confervé la conu
munication de la Provenceavec Savonne & Final •
i la tète de quinze bataillons , ramena les débris
de Ton corps d'armée, prefqu'entierement détruit
aux fanglantes journées de Plaifance & de Tidon»
les premiers jours de Septembre 1746, i Gènes,
qui le fur lendemain fut obligée de recevoir la
loi du vainqueur, comme on l'a vu dans le vo-
lume précédent , inooduSion aufervice J^Lfpagne^
campagne J^ Italie de 1747. Le général Efcher fé-
conda le prince Doria avec beaucoup d'habileté
dans la révolution de Gènes , & ne céda le com-
mandement.en chef durant le fiége mémorable de
cette ville 9 qu'au duc de Bouflers. H entra le jo
Janvier 1^49, au fervice des Etats- Généraux,
en qualité de général lïiajor , & de colonel com-
mandant du régiment de Hiriel , dont il devint
colonel propriétaire en i75'5'. Le général Efcher
ayant dédaigné de faire fa c^r m feld maréchal
Tom VllL ^ N
194 Serti CB
SeSion Ifl.
duc de Brunfwick, durant la minorité du ftadhou-
der, & d'accourir à ia Haye, au printems de 1766,
lors de la majorité de ce . prince , fut exclu de la
promotion des lieutenans généraux,du 14 Mars de
cette année , ou pour mieux dire , elle finit à lui i
tandis qu'il aurait dû y être compris par toutes
fortes de raifons , & à beaucoup plus jufte titre
que plufîeurs lieutenans généraux, fes cadets
de plufîeurs années dans les grades de général
major , colonel & lieutenant colonel. Le général
Erchcr fupporta cet oubli injufte fans fe plaindre i
quoique dans toute cette promotion de lieutenans
généraux , il n'y en eût pas un feul qui , comme
lui, eût commandé en chef un corps d'armée de
dix mille homnies , & encore moins pendant deux
campagnes auflî fanglantes , & avec autant de
gloire. (C'eftun fait inconteftable , qu'à la ré*
ferve du général . baron d'Aylva près, pourrait
au befoin s'étendre à tous les officiers généraux
Hollandais vivans pour lors). Lieutenant général
du Z2 Juin 1772. Mort le iz 0(îtobre I786,
âgé de 81 ans.
(8.)
Louis Bouquet, de Rolle , canton de Berne; na-
quit en 1 704. Cadet de fept freres,& dénué de too»
te fortune, il fe voua dès fa tendre jeunelTe au fer*.
srHeassaeavHBBesssHBEsai
Lieutenans généraux.
vicç deHollande,oùil entra en i/i^jcomme cadet
dans le régiment de Chanibrier s y obtint un dnu
peau en 1721^ & fervit dans les grades fubalcernes
jufgu^en 173g > qu'il paâa dans le régiment de
Hirzel 1 ^omme capitaine lieutenant , avec la oom*
pagnie dans laquelle il fervait. Ne voyant aucun
efpoir d'avancement > ou n'en voyant qu'un très«
éloigné dans ce corps , Mr. Bouquet parvint en
174; à (e procurer de l'emploi dans l'état major '
^e l'armée Hollandaife , fous le quartier maître
général • avec rang & commiffion de capitaine ^ il
s'acquitta fi bien de Tes fondions , qu'il fut revèta
le If Mars 1744, dt la commiifionde lieutejian&:
colonel, & de la charge d'aide^uartier- maître gé-
néral de rinfancerie» &<;ontinuant k remplir cette
place avec la plus grande di(linâion»durant cette
campagne & les deux fuivantes , le prince d'O'*
range défunt fit obtenir, le 6 Juillet 1747, à
M. Bouquet, la commifiion de colonel avec la
charge de quartier^maitre général > il fonâionna
en cette qualité le refte de cette campagne. La
princeffe régente d'Orange ayant dèftiné au colo«
oel Bouquet le régiment du général major Sturler»
vacant depuis le 16 Mars X756, par la promotion
de ce dernier au régiment Bernois de Conftànt».
M. Bouquet fe rendit au printems de cette année
l
196
Service
Seaion IJL
à Gtarus, Ik parviiit â s'y faite recevoir citoyen de
ce caticoii ; à Ton retour à la Haye, la princcire
régente lui conféra, le i8 Mai 17$ 5, le régiment
de jeune Scurler } général major du 14 Mars 1 J66',
lieutenant général du 24 Août 1772^ & mort à
Brédâ, le 18 Avril 1781 Le général Boucjuecfuc
tin de ce9 officiers généraux qui ne dût Ton avan*
cernent qu'à une valeur à toute épreuve , réunie
aU3C talens militaires les plus recherchés*
( 9. )
François Auguflede Sandoz, d'une ancietine
iùmille de Neuchàtel, féconde en magififacsdiftin^
gués, & ennoblie en i^f7 centra le 14 Décembre
I7j}^ au fervice du roi deSardaigne, comme
[lieutenant dans le régiment de Fàquier 1 fit les
(campagnes de 17^4 & de I7^f^ paffale 17 Juillet
1 17J7 ,avcc le même grade , au fervice des Etats-
Généraux, régiment de Hirzel; leva le 20 No^
'vembre i744i une compagnie Suifle de zoo
hommes dans ce régiment M. de Sandoz ayant
fervi à la tête de cette troupe durant cette cam-
pagne & les deux fuivantes, avec la plus grande
diftindion> obtint la place de fécond major de ce
régiment j le 17 Juin 1747 > continua à fe diftiiv
[ guer dans cette place pendant cette campagne , &
pafla m printeni^ de 1748 , au légiraent des
Dï HOLLAND E.' I^f
Lieutenans généraux.
gardes Suifles , lors de ia levée de ce corps • aveo
fa compagnie portée à 200 hommes $ le princ9
d'Orange ayant de(>iné la niajoritp de ce régi«
ment à M. de Sandoz , qui avait obtenu la oonm
ipilfîon de lieutenant colonel le 19 Août l^A7%
& celle de colonel le 6 Février 1748* Général
major , du 14 Mars 1766 » & premier lieutenant
colonel du régiment des gardes Suifles» le 1Q
Juin de la mènie année ; il en devine colonel
commandant le 14 Mars 1770 , & colopel en chef
le 22 Mai 1776. Lieutenant général du 2f Juin
17^9. Les états de Hollande ayant pris le parti
d^ôter le commandement de la Haye, le 6 Sepr
tembre ifgf , au prince (ladhouder, confièrent
ce commandement au général de Sandoz , lequel
fe conduifit dans cette pofîtion très* délicate, &
une place très-iraportante, de manière à mériter
les plus grands éloges des deux partis , durant
une année , au bout de laquelle ayant demandé
& obtenu un congé illimité pour raifon de (antéi
il fe trouve au moment aâuel à NeuchâteL
(10. >
Samuel de Chambrier, de Neuchâtel) iiTu
d^une ancienne famille noble de cette ville , & fils
du générai major, que nous citerons avec éloge,
dans le troiiieme article de la fedion fuivante».
Ma
198 Service
SeUionlU. Lietttenans généraux.
^ ^
entra en 1724 , dans le régiment & la compagnie
de fon père comme enfeigne ; pafla en 17^2 »
. avec cette troupe ^dans he régiment de Hirzel,
comme lieutenant ; capitaine lieutenant en 1735,
il obtint cette compagnie en 1740. Major de ce
régiment' le 12 Janvier i74f ; il obtint la corn-
miâion de lieutenant colonel le 22 Février 1747^
après s'être extrêmement difiingué les deux
campagnes précédentes , & eut la, commiffion de
colonel le ig Février 1748. Il leva fur la fin de
JSiats 1748^ un régiment SniiTe de 2400 hommes »
dont quatre compagnies de Neûchâtel & de Bâie,
furenttirées du régiment de Hirzel, & les huit au»
très de nouvelle levée. Le régiment de Chambrier
fut réformé au printems de i7fo , & fon colone!
mis à la penfîon de retraite de }000 florins. Gé-
néral major du 14 Mars 1766 , *& lieutenant gé-
néral du 2Ç Juin 1779. Mortà Bréda en 1781.
SECTION IV.
GÉNÉRAUX .MAJORS.
C'est le ^quatrième & dernier grade d'officier
^général au fervice de Hollande , répondant au
grade de ce nom , dans le fervice ImpériaU d'An-
îîi Hollande.^ 199
SeSionlF. Généraux inajors.
gleterre, dePruâe, d'Hanovre &. dans celui des
autres puiflànces du Nord. L'unifoaqe des géné-
raux majors diffère de celui des iieuteàans géné-
raux , en ce que leur broderie eft moins large, &
qu'ils n'en ont qu^un feu! rang fur les parement
& à Tentour des poches.
( I. ) ^
Nicolas Tfchari^er, de Berne, & iffii d'ano
anèienne famille noble & patricienne de cette villes
naquit le itf Mars I6fc i fit fes études à Lau-
Canne de i66z ki66i% avec beaucoup de fuccès»
durant la préfeâgre de fon père qui en était bail-
lif ; donna des preuves de fa capacité dans un dif«
cours latin , qu'il compofa & prononça en i65f ,
fur la réformation de cette ville; difcours qui
fut imprimé & applaudi des connaiifeurs. Il entra
le 22 Mars 1668 , au fervice de France , comme
cnfeigne au régiment des gardes Suiffcs , compa^
gnie d'Erlach , dont il devint fous* lieutenant le
a2 Novembre de la même année ; lieutenant avec
commiflton de capitaine le 10 Mai 1672; il fit
cette campagne & les fix fuivantes en Flandres ,
& fe diftingua beaucoup dans diverfes affaires ,
furtout le 14 Août 1678 , à la bataille de St. Dé-
nis. Il leva en 168 1, une compagnie franche de
200 hommes > avec laquelle il entra en 1 68 j , au
N 4
200 S E R T I e E
■i.iii 'Il I fliTwn
Seaion W.
régiment de PfyfFer,dont H obtint la majorité le i f
Février i689» par fa valeur & fa capacité recon-
nues, malgré réloigneracnt de Louis XIV , pour
les officiers proteftans. Le major Tfcharner com-
manda ce régiment en cette qualité avec une diftinCi-
tionrare,le a? Août de la mèmeannéc^au combat
de Valcour; ce qui lui valut le lO Septembre, Ja
commiffion de lieutenant colonel ; & le l Juillet
)690,à la bataille de Fleu rus. M. Tfcharner quitta
après cette campagne» & fur la fin de cette annceje
fervice de France ; le fanatiCme monacal ayant fé-
coué le flambeau de la perfécution depuis quelques
années dans ce royaume, & le colonel Hefly cadiow
Kqut très • Kélé, qui avait obtenu le 20 Décem-
bre ié89, le régiment de PfyfFer , ayant fait et
fuyer au maioc Tfcharner divers défagrémens, au
fujet de la religion. Revenu dans fa patrie , M.
Tfcharner fut admis à Pâques 1692, au confeil
fouverain de Berne; lequel lui confia le 20 Mai
de !à même année , le commandement d'un corps
de î 200 hommes , envoyé par cette république
€n garnifon à Genève. La régence de Berne ayant
pourvu par fes négociations à la fureté de Ge-
nève, rappella cette garnifon au bout de cinq
mois , & le colonel Tfcharner la reconduifit fur
la fin d'Oâobre, à Berne* S'étant rendu les pre^
DE Hollande. loi
Génércoix major l
injers jours de Décembre à Zurich » auprès A%
M. de Valkenier , envoyé extraordinaire des
Etats» Généraux en Suifle » le colonel Tfcharnec
négocia avec ce tmniftre, & s'étant afluré de
l'approbation tacite du codleil (buverain de Keme»
il figna le f Janvier 169; , une capitulation avec
lui pour la levée d'un régiment Bernois de 16Ô0
hommes t compofé de huit compagnies, & re-
parti en deux bataillons , dont il ferait colonel •
propriétaire » avec brevet & rang de brigadier en
date du mèmç jour. Cette capitulation ayant
été ratifiée tout de fuite par le rot Guillaume &
les Etats- Généraux , & le brigadier Tfcharnec
ayant trouvé toutes les facilités pofliblesàBerne»
pour la levée de fon régiment , il le conduifit
fur la fin de Mai à Bréda, où il s'appliqua » du-
rant cette année , à le former & difcipliner ; de
forte qu'il parut avec diftinâion à la tète de ce
corps, les premiers jours d'Avril 1^94» à Par*
mée alliée , commandée en chef par le roi GuiU
laume,qui honora dès*lors le brigadier Tfcharner
d'une bienveillance marquée. Le régiment de
Tfcharner, conduit par fon brave chef, fe diC-
tingua beaucoup durant fa campagne de Iâ9f ;
en couvrant conjointement avec le régiment de
Mullinen , la retraite du prince de Vaudemont^
SeSion m
depuis le carap d*Artéele julques fous le canott de
Gandî le brigadier Tfcharner faifant TarrieT^-
garde avec cette brigade Bernoife , manœu ^^ï*
fi bien , que le tniiréchal de Villeroi ne p«^t »
avec une armée fQpérieure , entamer celle ^^^
alliés dans cette marche, malgré les mefi^*^^
qu'il avait prifes pour cet effet, En 1697, ^^^
cantons de Zurich & de Berne chargèrent le t::;^!^^"]'
gadicr Trchamer» d'obtenir par le moyen du ^ ^^ 1
Guillaume, des puidknces contrôlantes au cC^^^^ j
grès de Ritwj'k, qui avaient eu l'attention
comprendre le corps Helvétique dans ce trait» ^^'
par l'article 6f , d'étendre cette faveur fur la vit
de Genève i ce qui fut accordé à ces deux ca» j
tons , fur rintercefijon du roi d'Angleterrp»" ^
Ayant [ainfi rempli cette commiffion au gré ^^^'^^
ces deux républiques , elles chargèrent le brig^^n
dier Tfcharner, en Novembre de la même an. -H
née, d'obtenir de ce monarque pour leurs trou^^
pes refpedfves , les mêmes exemptions & privi--' i
léges, dont les régimens Suilfes jouiffaicnt eim |
France , avec une augmentation de^payej ce que
le roi Guillaume , & fur fa recommandation , les
Etats-Généraux accordèrent d'autant plus volon-
tiers, qu'ils étaient très fati^fàits desfervices diC-
igués, que cestroupis venaient de leur rendre
PE Hollande. ^ £03
Généraux majors.
■
dans la guerre préeédente. S'étant rendu à Berne
par congé • les premiers jours de Mars 1598 »'!•
brigadier Tfcharner foUicita le bailliage de Laii»
fanne , & l'obtint (ans peine i Pâques de cette an-
née, avec la permiffion défaite adminiftrer ce bait
liage par un vice-baillif. Le confeil fouverain de
Berne croyant cette récompenfe due aux iervices
importans gue le brigadier Tfcharner venait de
lui rendre , & qui étant revenu à* la Haye aa
bout de quelques mois » porta conjointement av^c
le colonel de Sacconai , le roi d'Angleterre » i et»*
btir au fervice de Hollande , un colonel général
des troupes Suiffes & Grifonnetf ; ces deux offi-
ciers firent furtout tomber le choix de ce monar«
que pour cette place fur le comte d'Albemarle »
qui paya néanmoins, comme Ton verra, Mrs.
Tfcharner & dp Sacconai de la plus noire ingra^
titude. En 1699 , le roi Guillaume gratifia le bri^
gadier Tfcharner , par une faveur fans exemple ,
d^une compagnie dans le régiment de May 9 &
d'un autre dans le régiment de Murait , avec la
permiilion de les (aire commander par des capi-
taines lieutenans. La guerre s'étant rallumée en
1702 , au fujet de la fucceflîon d'Efpagne , en
Flandres & en Allemagne, le brigadier Tfcharner
fervit cette campagne à la tète d'une brigade »
compofôe de fon rcgimctu & de celui de May , &
fc diftinguâ aux fiégcs de Kayfèrlwerth & de
Ven\o » de même que le 2 J Odobre, à raifaut d^j
la cnadelle de Liège Le brigadier Tfcharncr cor
duifant le 17 Juin 1701 , fg brigade à Tattaqu
des ligues de Waes » y pénétra le premier, &
conrribua beaucoup à les forcer » commanda, Vhu
Ter qui fuivit, les troupes cantonnées dans les
environs de Bergop*zom i re[diftingua d'une ma-
nière brillante avec fa brigade» le 1 Juillet 1704,
2 la bataille du Schellenberg , & le 1 J Août fui-
vant à celle d'Hôdiftitt ; général major le S J^^
vier i70f , il fe trouva le 18 Juillet à l'attaque
des lignes Françaifes de la Ghettc ; ayant fou
régiment, avec ceux de May, de Chambrier &
de Sacconai fous fes ordres , il força avec ce corpj
le pofte de Venges , par une manœuvre qui exi-
geait autant de valeur que d'hubileté. Le général
Tfcharner fut établi commandant de Bergopzom
au fortir de cette affaire , & conduifit fon régi-
ment dans cette place au milieu d^Ocflobre, Le
colonel général avait été animé de longue maia
par fon fecrétaire contre les officiers Bernois , &
furtout contre ceux du haut état-major, vu qu'ils
barraient ceux du Pays-de-Vaud dans leur avan*
«ement. La régence de Berne n'ayant pas cm
Lieutenans généraux.
devoir accorder au comte d'Albeniarle , la bour-
geoise patricienne de cette ville j qu*il fit fullici-
teren lyoi i ce refus excita le relTentimene de
ce feigneur contre ce canton , & Tes principaux
officiers au fer vice de Hollande \ rertentiment
qui fut nourri avec beaucoup de foin par les per-
Tonnes, qui poiFédaient ia conËance du colonel
générât ^ui oubliant peti-à^peu les ubligations
cflentielles qu'il avait au général Tfcharner, s'op*
pofaconftammentau déiir de celui-ci, d'être enu
ployé dans Tarmée alliée durant la campagne de
1706 , félon (on rang, en lui faifant elTuyer d'au-
tres dégoûts duns Ton commandementi Ainlicoit*
Êné dans une place » qui n^avaic rien à redouter
des attaques ennemies, tandis que les autres a>«
lonels Suilfes fe couvrirent de gloire à la bataille
de Ramillies, de même qu'aux Héges qui enré-
fu Itèrent , le général Tfcharner outré de fe voir
traité en invalide , à la fuite de fes fer vices dif.
tîngués» demanda le i f Odobre 170e, aux Etats*
Généraux la démiilïon dé tous fes emplois , &
Tobtint le 20 de ce mois » avec un décret de leur
part 1 très honorable pour lui.
Revenu dans fa patrie fur la Hn de cette année ^
le générât Tfcharner fut élu en Février 1708
çonfeiller d'état» & quelques fcmain^s après liei^
2o6 Service
tenant général de cette république , qui lui confia
le comnoandement d'un corps de 6000 hommes ^
deftiné à couvrir Téleélion libre des états de Neu-
chàcel & de Vallengin , menacés par Louis XIV.
Dans la guerre civile de 171 z, le général Tfchat-
ner , commandant l'armée Bernoife en chef, rem-
porta le 25 Mai fur celle des cantons catholiquesf
A - peu - près de même force , une viÛoire corn-
plette auprès de Bremgarthen , où il eut le poi-
gnet «droit fracafTé d'un coup de' feu ; ayant été
faifi le furlendeniNJA d'une fièvre double tierce»
il remit le a Juin fon commandement au général
de Saoconai i^erminant ainii fes exploits glorieux.
S'étant fait tranfporter à Berne , le général Tfchar*
ner eut néanmoins le bonheur de s^ rétablir \
banneret en 171 f , il donna le jeudi (àint de
173c , veille delà promotion générale du confeil
fouveraîn , la démiilion de fes emplois , & finit
le 20 Décembre 17^7 , fa longue & glorieufe car-
rière, à l'âge de plus de 87 ans.
C.2. )
Jean Félix Werdmuller, iflu d^une ancienne
famille noble & patricienne de Zurich, dont nous
avons fait mention dans les troifieme, (îxîeme &
feptieme volumes ; naquit le 8 Juin 1658» entra
le 10 Mars 1676, au fervice de France, comme
DE Hollande. 207
Généraux majors.
. , '~i
lieutenant dans le régiment de Lochmann cava-
lerie Allemande 5 fut réformée avec ce régiment
en 1679 ; entra la même année dans celui des
gardes SuiiTes , comme fous- lieutenant de la com-
pagnie d.e Lochmann ; quitta ee corps & ce fer-
vice êni688> revenu dans fa patrie » il y obtint
la même année unt compagnie d'infanterie d'élite,
avec laquelle il marcha en 1689 à Augft & à Bâie,
conjointement avec d'autres troupes SuiiTes^ afin
de protéger la neutralité de ces frontières, aux ap*
proches des armées Impériales & Françaifes.llleva
en 169J , une compagnie de 200 hommes, au
fervice dçs Etats- Généraux, & dans le bataillon
défenfif de Lochmann , dont il obtint la majorité
le ly Juin de cette année, &, devint le 10 Avril
1694, lieutenant colonel de ce régiment, aug*
mente pour lors d'un fécond bataillon , à la tê£e
duquel il fit cette campagne & les deux fuivantes
9vec beaucoup de diftincftion. Les cantons pro*
teftans ayant accordé en 1701 , aux Etats-Céné-
raux , la levée d'un régiment d'infanterie de
1 500 hommes , & reparti en deux bataillons »
pour le colonel général, il choifit pour colonel
commandant de ce corps , avec rang & commif-
fion de colonel , M. XiiT'erdmuller , dont il con^
loaiiTâit la valeur éprouvée 1 de tnème que la çm^^
208 Sbrvicb
■eagrgae53|gaMMMgg=g£^C!MP^
SeSion IF.
pacicé reconnue > lequel juftifia pleinement ce
choix 9 en fervant les quatre campagnes fui-
vances avec la plus grande diftinâioaà ia cèce de
ce rjsgimenc » dont nous avons décrit les fervices
dans Tintroduâion. Les fiéges de Bonn jk de
Traerbâch ayant mis , de même que les» batailles
du Schellenberg & d'Hôchilàtt, la bravoure du
colonel Werdmuller dans le plus beau jour , il
fe couvrit de gloire le 2; Mai 1706^ à la bataille
de Ramiily , où ayant quatre bataillons Suides
fous Tes ordres , il chargea & prit en flanc une
colonne d'infanterie Françaife , qui ne pouvant*
réniler a cette attaque impétueufe ; tandis qu'elle
avait d'autres troupes à combattre de front , fut
renfoncée au bout d'une heure , & mife dans
une déroute totale ; ce qui contribua beaucoup
à cette vidoire décifive des alliés. Les Etats- Gé-
néraux, inftruits de cette belle manœuvre/ éta-
blirent le colonel Werdmuller commandant de
Courtrai le 22 Juin , & le créèrent brigadier le
10 Janvier 1707. La campagne de 1708 fournit
au brigadier 'Werdmuller un nouveau champ
pour fe diftinguer, le 1 1 Juillet, à la bataille d'Où-
denarde , où conduifant la tête de Tavant-gurde ,
il entama lie combat avec une telle bravoure»
qu'enfonçant encore les troupes ennemies qu'if
avait
209
Généraux tnajors.
avait ea tète , cette attaque parfaitement foutéiiue
par Taile gauche de Parmée alliée, commcnija pat
mettra ledéfordre dans TaUe droite de& Français »
qui Fut fui vie de leur déroute totale» Les Etats*
Généraux crurent devoir récompenfer cette bell«
adion , en créant le 18 Novembre de cette année
le brigadier Werdmullet» général major hors de
fon rang ; d'autant plus^qu'il venait defe lignalei!
derechef au fiége de Lille. En 1709 , le général
major WerdmuLIer fer vit en cette quahté au fiége
de Tournai » & eu fut établi commandant le ;
Septembre , après que la citadelle de cette place
fe fût rendue le î à Tarmée ailiégeantc. Ce polie
aulli honorable qu'important » ne pernûc pas att
général Wetdmulleri de participer aux opéra*
lions mititairas des troupe^ Hoilandaifes » durant
cette campagne & les trois fui vantes de cette fan-
glante guerre. Il devint le 12 Mai 17 1 S « colonel
propriétaire du régiment d'Aiba marie, 1!^ mourut à
Maetiritht le 27 Novembre 17*1 , âgé de 77 ans»
(3; )
Daniel de Chambxier, de NeuchâteU & père
liu lieutenant général » cité avec éloge dans le
dixiedie article de la feôioû précédente v naquit
eti léâf , & fe voua d*abord à la magiflraturei
eatrii en 16S6, au lervice de Vi^or Amedé^f
Tomi VIÎL O
4IO
Service
SeBion IF.
duc deSavoye, comme lieHCenant d*une com-
pagnie franche, moitié Français réfugiés & moi-
tié SuiiTcs^ devint en 16^0, capitaine de cette
troupe , & Fut incorporé la même année dans le ^
régiment de Montbrun. M. de Chambrier devi^f
en 1 690 , aide de camp du duc Charles de Schom-
berg ; ( troifieme fils du célèbre maréchal
Schomberg, qui joua un û beau rôieen Portugal
& depuis la revocation de Tédit de Nantes au fer*
vice du roi Guillaumct) commandant une brigade
de Cix bataillons de réfugies Français, au fervice
du duc de Savoy e & à la falde d^ Angleterre» dont
le régiment de Montbrun fàifait partie , le duc de
.Schomberg étant en même tems lieutenant gêné»
rai au fervice du roi Guillaume- Le capitaine
de Chambrier fer vit fur ce pied pendant cette
campagne & les trots fuivantes j mais le duc de
Schomberg ayant été tué le 4 Octobre 1693 , à
la bataille de la Marfalle, après avoir fait des
prodiges de valeur a la tête de cette brigade Fran*
çaife» qui ayant été prefque entièrement détruite
dans cette fanglante journée , les débris de ces
^ ijx bataillons furent en partie réformes & en par*
' tie incorporés ; M. de Chambrier bleâe dang^
reufement » quitta ce fervice au printems do
1^94» & entra à celui des Etats- Généraux» en
iW
levant une compagnie franche de 200 hommes ,
avec rang & commiiiîon de major; entra av^Q
cette troupe en 1698, dans le régimenE de Mu-»
ralt, comme fécond major 1 devint le 2 Juillet
170^, premier major de ce régiment, devenu
MontmoHn j obtint le 10 O<flobre de cette aiu
née * & à la fuite du ûége & de la prife deKeiferf*
^erih ♦ où il s'était extrêmement diftingué , la
comiTiiiîîon de lieutenant colooeL Servit en 1705^
aux ûéges de Bonn & de Limbourg î fît la campi^
gne de «704^ en Allemagne, & des prodiges de
valeur aux batailles de Schellcnberg & d^Hôch-
ftàct. Les deux frères de Montmoliû » colonel &
lieutenant colonel de ce régiment» ayant été tués
à HocWlatt , M. de Chambrier obtint ce régi-
ment le z2 Odiobre 17045 combattît le 23 Mai
1706* avec la même bravoure à la bataille de
Ramillies , & coniinua de fe dillinguer deux mois
après au Hége de Menin , furtouc la nuit du f
au 6 Août ï qu^étant de tranchée , il repouifa uti^
fortie très^vigoureufe des ennemis furfon polie;
& quoique blefle dangereufement de deux coups
de feu , il ne voulut pas fe faire panfer , qu'il
B^eût forcé les ennemis a rentrer dans la place*
Brigadier le 2% Février 1709, en récompcnfe d«
fes fervices dillinguer durait la campagne do
O z
m ^ Se rVi ce
Seaion //^
1768 i à la biit;*ille d^Oodcnardc & au lîége de
tî!te , il conduîfic fon régiment de brigade avec
celtîi de Schnïidt , le 11 Septembre j aux retran-
chement Fratiqaîs', dans la fanglante journée de
Maïplaquet , où t( reçut deux bleifures qui l'em-
ptchereiu de fe trouver au Gége de Mons , de
même que fa brigade prefque détruite par le feu
ées ennemis, Etii7îOj ri fut dittché au milieu
de Juin avec fa brigade , pour veiller à la fureté
de Com mines & de Warhf ton , poftes retranchés
où fc trouvaient des magafins confidérables j peu
*e femaines après ^ le brigadier de Chambrier
reçut ordrs de fa jeter avec fon régiment dans
Menin, menacée' par lé maréchal de ViHars. Com-
{iDandéTa nuit du j au 4 Septehibre , avec & en'
fecon^d du Iiiçiitenaiît général de Chandds, pour
Airprendre Ipres , il fe togea fur la contr'efcarpe
avec ion détachement > m^ttgré les'eflbrts ejctraor-
dinaires de la garnifbn Fratiçaifc; mais les autres
attaques ayant été repouffées, ii fut oblige de
faire fa retraite , qu'il exécuta eu très^bon^ ordre.
En ryir* le brigadier de Chambrier fut chargé
le 9 Mai» avec un détachemetit d'environ ïfoo'
Hommes , de conduire un convoi" depuis Tournai
a farmée des alliés j attaqué chemin faifant par
a6 compagnies de grenadiers
ÎDE HOLLAN DE^ 21}
■ 1.1 II ru I ^ Il ji . ■ Il II I
Généraux maj^s.
taira, il manœuvra avicc tant de valeur: & d'1%
tilecé, gu'ii iàuva fon détachemept & fpn fiopr
voi , en ccpouiTanc les emvjemis » m4%ré leur fu-
périorité , dans trois de leurs attaques cofiféçutîr
ves , dans la derniers defqiieUes il eut le malheur
dis toiqber enpre leurs mains , ayant eu deux che*
vaux tués &U6 lui, & deux doigts ciinpojrté^ 4'U9
coup defabre» Irrités de leur$ partes & de-leui^
mauvais fucces^ les. ^rançs^is traitèrent le baga^
dier de Chambriçr avec la plu$ grande harjb^riç $
& ce que Tpa. aura peipe 4 croire « c'eft f)KC cçttv
férociré4u foldaçne fut pQipt réprimée p^rjef
officiers comma^dans de«e corps. A$» de Çhami-
brier ne fut; échai^é qu'après la pacification d'Ur
trecht, & fut choiH par les Etats - Généraux en
'718 , pour être le gouveurneur dn jeune prince
Guillaume, Charles Henri Frifo, de Na^u-
Orange , ftadhouder héréditaire de Frife,' ^ qui
le devint jcn 1747, dc;s autres proyiaces de Tu-
nion. Le brigadier de Cbambrier remplit cette
place durant onze ans 9 & j.ufqu'à la majorité de
foQ élevé , le i Septembre i 729 , avec un ap-
plaudi0ement général ', ayant été élevé dans cet
intervalle^ le 10 iVJars 1723,, au grade de général
ttajor^ .&aj^ant réfigné fop régiment , en confçç*
Vant (a compagnie, le i Septembre 172g. Retiré
O i
Seaion IF.
k.'
depuis la fin d'Oétobre 1729, à Bois- le- Duc
^vec une penfion de 6500 florins, le général
major de Chambrier y mourut le i j Février 17 j S
àfâgêdefS ans.
<4. )
Chriftophc Sclimîdt, de Grunegç, iffb d^une
krtciennc famille noble des Ligues- Grifes \ nâquil
feh i666 j entra en légé, au fervîce d'Efpagne
comme fous lieutenant au régiment de BuolU'
fut réformé en 1650 , avec ce régiment, comme
lieutenant , & rentra en 1693 eu fer vice cîe
tette couronne , comme capitaine lieutenant aa
régiment de Cappol. Mr, Schmidt quitta ce fer-
Vice en 169^ , avec fon colonel > & leva la même
^nnée une compagnie Grifonue de 200 hommes «
dans le nouveau régiment de celui cî, au fcrvice
"des Etats Généraux, dont il obtint la majorité
le 20 Juillet 17021 la place de lieutenant colonel
a4Sept î7^+.& devint colonel propriétaire du ri
gîmentde Cappol le 27 Août 170^- Brigadier du i
îVIars 1719; général maior le 3 Mai I7i7,& rao
àMneftricbt le 10 Ocîlubre 17ÎO, fans laifler à
oflérité. Ayant fervî avec la plus grande difti^^
'tîon^ en 170Z, au fiége de Keiferfwcrth î erf
705 5 à celui de Bonn h de Huy , de même
'attaque des lignes de Waes ; en 1704» aux
1
eV
DE
H
OI,L«Tf DE.
«Tf
^23!^
Généraux majors.
laides de Schellenberg & de Hbchltatt , & au
^ fiége de Ttaerbachî en 1706 » à la bataille de
Ramilljes & au fiége de Menin; en 1708, k It
bataille dOudenarde & au fiége de Lille î en 1709,
au lîége de Tournai & à la bataille de Malplaquct;
l ea 1710, au fiége de Douai y & en 1712 . à ta
bataille de Dcnain. S'étant, au furplus , appliqué
avec beaucoup de fuccès à Tétude des mathéma-
tiques , & devenu un planifflêtre très « habile » te
colonel Schmidt leva en 1714, une nouvelle
carte des trois Ligues* Grifes , qu*il fit graver &
publier en I7i6,à la Hayei carte devenue très-
rare , mais fort cftimée des eonnaifTeurs*
( r- )
Charles Antoine Sturler $ de Berne î naquit eil
I îdSSj entra en rfo5, au fer vice de Holfande
I comme enfdgne dans le régiment de Tfcharnerî
I fit cette campagne & tes Ox fuivantes d^ns ce ré*
I giment* devenu Sturler 1 fous-lieutcnant en 17035
1 lieutenant en 1712» & capitaine lieutenant en
ÏJ161 il pafia en 1718 , arec la compagnie dans
I laquelle il fervaît , au régiment de Chambrier j ^
obtint une compagnie en 172^ > & la majorité du
régiment de Coudant le if Avril r7j2î en de-
vint lieutenant colonel le 4 Mars 17^7, & co^
B>mmandanE avec commiiTion de colonel le
û 4
2l£
SeB VIGI
Semon IV.
%% Février 174S. Il commanda le rigimenc de
Conftanc, durant la campagne de 174J & lei
frois fuivantes avec la plus grande diiHndion, &
y acquit la réputation d'un des meilleurs &des
plus braves officiert d^nfauterie au fervice de^
Etats Généraux , furtouc aux fiéges d'Ypres &
de Bruxelles , de même qu'à la bataille de Fon-
tenoi , où le colonel Sturler fit d'inurites effjrtS)
& tout ce que ta fubordmation lui permit de
feirc, à l'égard du général d^infamerie de Cronf-
trom , pour rengager à profiter de rinftant dé-
dfif, en tombant avec 60 bataillons Hollandais f
fur la droite de Tarmée Franqnife » au moment
que fon centre venait d^ètre enfoncé par la co-
lonne Anglaife. Enfermé dans Bruxelles avec Jf
kûtailloiis , lorfque cette place fut inveflie le l
Février 1746, par l'armée Françaife» fous lei
ordres du maréchal de Saxe, le colonel Storlci
dreiTa un plan tendant à percer un quartier JQ
Tarmée affiégeante^dont nous avons rendu compte
clans rintrodudtion , & le communiqua au cojifei!
^ 4^ guerre , rajremWé pour b difcuter. Ces dit
pofitions admirables , approuvées par les cheB de
ces I f bataillons , & dont Texécution aurait fauve
cette nombreufe garnifon, en la couvrant ds
gloire^fureut rejetcée^g^r la citpidité hont^uft dei
Généraux mût/ors.
reodiretiç le (uvkmi^vmn fk ç^te délîj^isôoii»
dp Février , pr|£çmm(MM^ 8P^^ ff¥f M' ffur*
pi{oa. Lg*piçqe msfiSiU du ce I9:qjf|> ifgnfo par
tpRS. les n^i9));:fts,4o. ce GQOikil .de guç^et â k
i;é(ervedu gi^Ùf|l.yMi^^^mfM^^fP^f^
4ak ȣit comoiuiiiqip^e . i rmt^ijr , .paf leiieveii
& Vbénmr 4e .c^f brayt lIlîti^k(rK,^ &t csé^
le ^6 Marï?47» gMnfd.mm^t^^^ t^
fonnier de guerre» ^gMJ&é le i8 Avril 1748»
pfiir ie prfaïc^ jl!Qp|Dg$, d>n c^g^içeiff. Smî^ do
trpis bataitioioB & 4e jMf^ ï^ii^im^i^ f9W ; Y^indt
^'ëtre levé^ piiMir ]9 .^^fW 4ee£uts*iGÂié^
par les cantons dçGla^ & d'AppefiSMll réforméf
de même que p^ çeiui .de SdluâT^ufen. Le gé-
néral major SturJ[erv|:éfigna.l9j[<;Mai 17;^» ce
régiment , en ob(efignt celui de Çoià&mU Mort
à Berne le 20 Sepxpmbre 174S4>.
.( 6. )
Jean Bapjdft|^J)4ron de PianU* de Wildenberg;
t^u d'une trèç a^cieoine ,&p^illje noUe du pays des
Grifons & de la hs^ffi ^i;igadmjB> ngquit en 1 69a;
encra en 1709 au %yicç de^E(acs- Généraux,
çonime ehfeigne dajtis le régiment de Schmidti
devint lieutenant le a 8 Septembve 1709 ; capi-^
taine lieutfnanc .en ijl^s capitaine ^eâif ^
2!»
S Ë R T T C I
Scaîon IF,
1717} major decerégimctti:, devenu Salts , l^^
10 Janvier 17^71 en devint licucenarit colane^^
le 22 Février 1742, & colonel propriétaire le
ié Mai 17455 |énéral major du 16 Mai 1747»
& mort à Berg-op zoom le J2 Avril I7Î7- Offi-
Peter d'un mérite trèsdiftingué, qui commanda
fon régiment avec la pi as grande valeur * facccf-
fîvemcrtt comme major, lieutenant colonel &
colonel , durant les cinq campagnçs de Flandres^,
il') m
François CornabI, de Vevey, canton de
FBerne y naquit en 1702 , & fut d'abord voué pai
jfes paretisà l'étude du droit, & envoyé pour cet
effet en 1720, à Genève î mais porté d'incHna-
lian aux armes, il s'appliqua dans cette ville aux
tïiatltémaciques î entra en 1^24, au fervice du
[rotde Sardaigne , comme enfeigne dans le régî-
Iment de des Portes, & y fervit dans les grades
Tubalcernes jufqu^en 1713 , qu'il pafla comme ca-
Ipitaine tieucenane & aide major dans te régiment
Ue Guibert , lors de fa levée j fit en cette qualité
[ b campagne de 1754 , avec une telle difttndhon»
' quM obtint en 173 f , la commiflîon de capitaine,
f& en J7Î9, une compagnie dans ce régiment*
|l^e colonel Grofs ayant offert , au printems do
[1741, i Mr. Cornabé, uue compagnie k la ma^
Di Hollande.
£19
■^^^o^-
Génénvtx majors.
jorite du régiraent des gardes Sutifes ^ qu'il levait
pour ie fervice du duc de Modene , il accepta fe$
I offres & quitta le fervice de fa majefté Sarde. Le
major Cornabé donna d'abtrrd tous Tes foins à
former & difcipliner ce régiment, à la tète du*
quel il fe diftingua beaucoup Tannée d'après ^ à
ia défenfe de Modene & delà Mirandole. Ce ré-
giment , donné en ij^z , après la mort du colo-
nel Grofs, par le duc de Modeoe , à M, de Bavois,
ayant été détruit en grande partie dans la défenfe
de ces deux places , & fait prifonnier de guerre
à leur reddition s fut réformé en 1744. Mr. Cor-
nabé entra le iç Janvier 174s » an fervice des
Etats- Généraux , comme premier aidedecamp
du prince de Waldeck , & lieutenant colonel de
foti réfimenc d'infanterie i il eut la commifliDn
de colonel le 1% Février 1746 \ obtint le ij Fé-
vrier 1747 5 le commandement de fix compagnies
franches , portées à 100 hommes , dont les Etats-
Générauï formèrent un régiment de deux batail*
Ions, Généra! major du 17 Mai 1747, & gouver-
ïieur de Willemflatt en 1749. Le régiment de
Cornabé fut réduit en i/fo, à loo hommes
par compagnie , & incorporé en I7îi » dans le
régiment Vallon- Etranger , dont il forma le troi-
jigine bataillon , fous les ordres du général major
Cornabé , qui mourut à la Haye le J? Janvier
17^3 5 avec la tcputatton d*un officier général pa
fditementinttruit; de Ton métier , & furtout da
loutes les parties de h tadique.
( 8. )
Jean Louis de Métrail, de Laufan ne, canton
de Berne , Siffu d'une famille noble très-ancienoe
du pays-de^Vaud ; naquit en 1690 % entra en
1708, au fervice des Etats-Généraux, comme
cnreigne dans le régiment de Métrail , & dans la
compagnie colonelle de Ton oncle; devint fous-
lieutenant en Septembre 1705; lieutenant co
171 2, & capitaine lieutenant en 171 9» ^prèi
avoir paffé en 1714» avec fa compagnie dans ler^
giment de Chambrtcr. Il obtint une compagnie
dans le régiment de Coaftant, le 1 fOdobre
1728 î en devint major le 4 Mars 17^7 t & lieOf
tenant colonel le zz Février 1742 1 obtint la corn-
million de colonel le 20 Septembre 17461
colonel commandant du régiment de Confiant le
19 Février 1748 ; générai major du 2 Novem-
bre 1749 , & mort k% Juillet 1750. Officier d'un
mérite dillingué, qui fit les trois premières canw
pagnes de Flandres » comme lieutenant colonel.
( 9. )
£maau«l de Wattewiile , de Berne » &
DE HotLâNDl.
22t
GémraiiX majors.
d'une famille de laptu:^ ancienna nobleiie de cetu
ville; naquit en 169^1 entra en 1709» au fer-
vice de Hûilande, cooirae enfeigne dans le régi-
mène de Stnrlerj Jbus- lieutenant en 1712* lieu-
tenant en 1717; capitaine lieutenant en 17161
obtint une compagnie en i7J4î du confeil fau-
verain de Berne en ijjs i major du régiment de
Sturier en 1742 1 il eut la commiflîon de lieu-
tenant colonel le 20 Juin 1745 i lieutenant colo-
nel elftétif de ce régiment le ï8 Mars 1746; il
obtint la commiffion de colonel le 16 Mai 1747;
devint colonel commandant du régiment de Stur-
ier le 10 Décembre I7îî. Général major !e %%
Janvier ï7rç » & f e retira du fer vice quelques
femaines après» en obtenant le bailliage de Koniz:
mort en 1 766.
( îo. )
Jérôme Lînder, de Bàle, & tffu d'une famille
qui, depuis deu^ lieotes & demi , Egara dans la
régence de ce cantdn ^ naquit le z Novembre
1682, de parens fort pauvres, qu^il perdit de
bonne heure. Voué au négoce par un oncle » qui
avait retiré le jeune Linder cHcz lui, il fut en-
voyé au printems de 1 698 , à Rotterdam î mais
n'ayant aucun goût pour cet état , & en échange
un pcûûhant très- décidé pour le militaire, iis'ei^
322
SertiCE
Se&ian JK
gagea le lO Mai 1699 , comme ûmpte foldst ddiis
le legimeiit du margrave Albert de Brandebourg »
au Service des Etats- Généraux. Les taleus du
jeune Linder le faifant ditiinguer de Ton capitaine,
celui-ci l'avança la même année au grade de ca«
pural, & en 17003 celui de foutier^ mais pré,
fêtant de fervir avec Tes compatriotes , il demanda
& obtint Ton congé fut la En de la campagne de
ifO} I entra dans le régiment de Sacconai *
comme cadet, & ayant fait la campagne de 1704
aux gtenadiets avec la plus grande valeur , Mr-
de Corcelles lui donna fur la En de cette année t
le drapeau de fa compagnie j bleife dangereufc-
lîicnt le i Odobre 70e, au fiége d'Ath, il de-
vint fous4ieutenant le 2t du même mois î 6c
en cette qualité les campagnes de *707 , de 1708
& de 1709 j & les deux dernières aux grenadiers,
ayant reçu deux coups de feu à la bataille de
Malpiaquet. Lemajor 3 depuis lieutenant général
Confiant , ayant perdu les trois officiers fubal-
ternes de fa compagnie, dans cette fanglant©^
journée , offrit fa lieutenance à Mr, Lindet •
qui faccepta & devînt le I2 janvier 17 11 , capi-
taine lieutenant de cette troupe , qu'il commanda
le 24 Juillet fuivant avec la plus grande valeur «
à la bataille de Denain, où il fut prii avec le r&-
l
DE HOLLA^DI
21?
gimenc d^Albemarle. Mr. LJnder avait des lors
acquis une réputation il dîftinguée» que les Etats*
Généraux le choifirent , par une léfolution du
1% Février 17ÏJ » conjointement avec Samuel
Ou, de Berne, (capitaine dans le régiment do
May , & mort en if 6| y ancien banneret de cette
rlgence»Jpour commiiTaires de leurs troupes pri-
Jonnieres de guerre » en faifant expédier le mènf%
Jour a cet effet, la commiJiion de capitaine» au
capitaine lieutenant Litider. Ces deux commiiTai*
^€$ ayant rempli cette place très* importante au
^ré de L. H. P. , le capitaine Linder fut gratifié
^eleur part en 1714, d'une penûon de 8P flo- .
:iins î il refta dés-^lors capitaine à la fuite de rar-*
-ailée, & obtint le lO Mars 1718 , le brevet de
visajor. Les états de Hollande offrirent le 21 Dé-
cembre de la même année , le gouvernement des
JBerbiccs» au major Linder, avec rang &brevec"
de lieutenant colonel î ce qu'il refufa. En 1736»
il reçut du roi de Portugal la commiilion d«^
colonel I & celle de lever un régiment Suifle au^
fervice de cette couronne î mais la pacification de \
Madrid ayant terminé , Tous la médiation des
cours de Verfaiîks & de Londres , les difFérende^
de rErpagne avec le Portugal , cette levée n'eut j
pas lieu. Ea 1741 ^ le major Linder leva uui^
^
224 Sb^vicb
a 1. 1 1 — ■ ■ ■ iiiii ■ I iunt 1 I II II ifi w
SeSion IIL
%.*^ ■ » ■ ' . ■■ ■ » ■ ■
compagnie franche de 200 hommes , avouée par
le canton de Bâle , avec laquelle il entra dan» le
régiment de Hirzel eil 1742$ maïs ayant éttde^
difficultétt avec les commàndans de ce régiment j
i cauiè de fon ancienneté de ftiajor , il fe défitf
avec l'agrément des Etats - Générïiux de cette
compagnie, au printems de if4J , & fervit cetttf
campagne , de lâème que Id iirivhtltiB • dans Tétat
major de l'armée. Il fuivit: , pBi ordre de» Etatë^
Généraux en 174 f» le duc de Cumbedand eif
Ecoâe, & fe diftihgUa beaucoup à la bataille dé
Culloden $ obtftic le 22 Novembre dé cëtlle aiw
i^ée , la commiffion de lieutenant colonel , & celle
de colodielt le i f Avril 1 f 48. Le colonel Linâel
fut placé par le prince d'Orange <lans le régimein
de Brokhuifen , le 10 Mai 12^43 , comme côloAel
commandant ^ uaâa le if Mars 17^2, a veô là
même rang ; dattsle-féginient de Naffai^Orangc.
Général bftjot du 2' Juin-ifjîi retiré du fer-
^icé le ïoMàrs 1761 , & mort à'Bàlè le 30 Dé*
léértbre i7fif* âgé de 8r ans. Officier <î'unmériM
%fès-dtftinglié , qui , fans àutw appui qiie fe vai
leur toujours' roàténue , réunie i fes talens mili-
taires, parvint à fe pouilei? deîinïple foldat au
^rade de général riiajor, durant ^2 années de
ïcrvice.
(II.)
Généfauoi majors.
(II.)
Jean Louis Croiifaz , de Laufanne , canton àe
Berne : naquit en 1690 centra le 10 Mars lyoS^
au fervice des Etats- Généraux » comme cnfëignd
au régiment de Métrail 1 fe trouva pendant eett9
campagne & les quatre fuivantes, à toutes lef
aillions de guerre ^ auxquelles ce corps participa ,
& décrites dans l'introduâion^ fous- lieutenant
en 1709, & à la fuite de la bataille de Malpla-
quet; lieutenant en 1714» P^^^ ^^ même annétf
au régiment de Chambrier avec la compagnie
dans laquelle il fervait. Capitaine lieutenant en
1722^ il obtint en 1736, une compagnie danf
ce régiment, devenu Conftant ; fécond major der
ce régiment te 2^ Février 17441 il obtint la
commiflion de lieutenant colonel le 22 Septera*
,bre 174^; devint lieutenant colonel eiFedif de
ce régiment a^ec commiflîon de colonel le 19
Février 1748 , & colonel commandant de ce corps
le 24 Juillet 175*0. Général major du 1 Mard
J'J^i : retiré le même jour du régiment, avec
une penfion de retraite, & mort en 1770.
( t%. )
Albert Weifs deMolens, de Berne, & ifTrr
d^une ancienne famille noble du Vallais , qui vins
en 1589 , fe réfugier, pour caufe de religion , à
Tome VIII. P
^28
SeSion IF.
•diftingua beaucoup à ia bataille de Denairu S
obtint le \z Juin 1718» la commiffion de capi-
taine s en 1718 » vne demi compagnie , & le 10
Juin 1742 , la majorité du régiment de la Cour-
tiu-Chantrej il fervit en cette qualité avec une dit
tinâion infinie , durant les campagnes de 1744 &
•de ir4f » furtout aux lièges de ToUmay & d'Of-
étende , qui furent très- meurtriers pour ce régi-
rent. Mr. de Budé quitta le fervice de France le
^2 Novembre I74f » par mécontentement de
•si*avoir pas obtenu la commiflion de lieutenant
%6lonel , & capitula le 6 Janvier ij^48, avec Mr.
-de Harren , envoyé extraordinaire des Etats^Gé-
néraux auprès des cantons proteftans, pour la
levée d^un régiment Suiâe de 2400 hommes,
reparti en trois bataillons f & divifé en douze
^iofnpagnies. Le régiment de Budé fut réformé
'au printems de 175*0 , & fon colonel mis à la
fuite de Tarmée , avec une penfion de jcoo flo-
rins ; général major du 14 Mars 1766 » & mort
'en 1773.
( ir. )
Ëéat Louis Steiguer, de Berne, & liTu d'une
-tincienne famille noble & patricienne de cette
ville ,• eft entré en 1726 , au fervice de Hollande,
^mme enfeigne dans le régiment de Goumoest^
BE HoLLAHÛlT
229:
"^È^itÊfir
Généraux majors.
[ rcys4ietitenanc en tf >o ; lieuienaiit en 1736 , &
I capitaine lieutenant en Tf4l. S'appliquant excrê*
me ment à fon métier , & ayant faic les cinq cani-
pagnes de Flandres avec une grande diftindiom
Mr. Steiguer fut choifi de préférence , le 22 Jan-
\Vwt 1748 * par le prince d'Orange , pour la plaça
de premier Heuctnant colonel du régiment de
CrafFenriedc ; & parvenu à formr & difciplinec
ce corps en moins d'un an , de ïroniere à le ren-
dre nn des beaux régimens d'infanterie au fer-,
vice des £tats*GénËraux , il en fut récompenfé
le I Septembre 1749 * par la commiilîon de co-*
lonel. A la réforme du régiment deCraSenriedCt
le prince d'Orange pla<;a le colonel Steiguer lit
14 Février ifjr, comme lieutenant colonel du
cégiment des gardes SuiHes, dont il devint colo«
liel commandant le %z Odobie 17Ç8; il eut
une compagnie dans ce régiment en 1^60, Retiré
du régiment le ïo Juin 17S6 , en confervant fa
compagnie & les appointemens de fon état ma*
jor. Général major du 24 Août 1772*
( 16. )
David Louis d'Aubonne, de Laufanne, canton
de Berne : iflu d'une famille de la plus ancienne
hobîeife du Paysde^Vaud , & frère cadet de Paul
d'Aubonne > (cité avec élogis dans le Cxieme VÛ5,
Pi
^jz Service
SeQion IF.
jiprès avoir.entendu les deux parties » confirais
rent en if 7g , la fentence du prince d'Orange,
néanmoins avec quelques reftnâions ; en défend
dànc furtouc au général major Schmidt 9 toutes
innovations ultérieures dans (on régiment , coq*
craires à {a capitulation , fans en avoir obtenu
au préalable Tagrément du corps de fes capitai-
nés , confirmé & {andionné par celui des Ligues-
Grifes.
Voilà du moins ie précis des informationSf
que l'auteur re<;ut en 1779 , au fujet de ce diffé-
rend , qui excita toute Tattention des autres ré-
gimens Suifles au fervice de Hollande , & mime
celle de leurs fouverains refpedlifs , particulière-
ment celle des régences de Zurich & de Berne.
( i8. )
Jean Henri Bédaulx , de Neuchâtel : eft entré
en I jrjg , au fervice de Hollande , comme enfei-
gne dans le régiment de Confiant» (bus- lieute-
nant en 1740, lieutenant en 1742 ; leva en 17471
«ne compagnie dans le régiment de Thieni , au-
jourd'hui Bylandt ; major de ce régiment en
17^6 i il obtint la commiflîon de lieutenant co-
lonel le 16 Mars J748 , & celle de colonel le S
Mars 17^0 j colonel commandant de ce régimcnti
fH>ur lors Lindtmann , le ^4 Février 17^9 > S^^^
D S Ho LLANDE? 2ÎJ
Généraux majors.
rai major du 24 Août 1772: retiré la mèms
année du régiment de Bj^landt, en coiifervanc
fà compagnie & fon état major. Devint en 1774,
gouverneur de Lillo & de tous les forts qui en
dépendent 9 & conferva cette place jufqu'à ce qu»
par la paix de Fontainebleau , du 8 Novembre
Y78f f les Etats • Généraux cédèrent Lillo & fes
dépendanceis, & que par leurordre^ il fut commis
pour les remettre en Décembre de cette année
aux commidàires Impériaux. Officier général
d'un mérite crés-diftingué , qui a fait la campa»
gne de 1744» & les trois fuivantes , avec la plus
grande diftindion*
( 19. )
Barthlomé Marthy, du canton de Glarus ré-
formé: naquit en 171$' : entra en 1732, au fer-
vice des Etats- Généraux, comme enfeigne dans
le régiment de Hirzeh fervit dans les grades fubal-
ternes jufqu'en 1742 , qu'il devint capitaine lieu-
tenant : fut élu au printems de la même année »
par Taflemblée générale de fon canton , bailiif du
Rhinthal , & fit adminiftrer ce bailliage par un
parent de fon nom , afin de n'être pas obligé de
quitter le fervice. Il commanda une compagnie
de grenadiers , durant la campagne de 1745 , &
& diftingua à la tête de cette troupe au fiége de
3^4 Sbrticc
Seaion IF.
Tournai % il leva en Février 1748, une corn.
pagnie pour le régiment de Jeune Sturler; ft
recommandé par fon canton au prince d'Oiinge»
pour la place de lieutenant colonel tSeSàî de ce
régiment, il eut d'autant moins de peine à Fob-
tenir le 19 Avril de cette année , que fes fervices
diftingués venaient de lui donner une forte re-
commandation pour cette charge. Colonel oonu
mandant de ce régiment , avec <comniiflion de
colonel le 4 Mai 1750 : général major le 24 Août
J772,& retiré le même jour du régiment» en con-
lèrvant fa compagnie & les appointemens de fon
état major. Il devint le 29 Avril 1781 > colonel
propriétaire du régin>€nt de Bouquet , & mourut
le 10 Novembre 178^» à Glarus. Aj^ant exercé
la charge de landammann de fon canton, à diver-
£es reprifes & avec un applaudiiTement général
de fes concitoyens , furtout de 177^ à 1778 , au
tems du renouvellement de Talliance du corps
Helvétique, avec la couronne de France; époque
très-délicate pour les chefs des cantons démocra-
tiques.
( 20. )
Jaques Imbert de Martines , feigneur de Rêve-.
rôles : iifu d'une ancienne famille noble du Pays-
de-Vaud , canton de Berne : naquit le 1 o Mars
DE Hollande. 235*.
■I ■ nrir ■
Généraux majors.
1710 : entra en 1727 au fervice de France , com-
me cadet dans le régiment de Villars-Chandien ;
obtint en 1728» le drapeau de la compagnie co-^
lonelle ; fous lieutenant en I7J2 , lieutenant en.
1736, capitaine lieutenant en 17^9 , obtint la
commiflion de capitaine le 10 Mars 174J ; fit les
campagnes de 12^44 & de 174}' , comme capitaine
de grenadiers au régiment de Bettens , avec une
diftindlion rare}: quitta fur la fin de 1745 lefer-
vice de France , & entra Tannée d'après à celui
des Etats-Généraux, en y levant une compagnie,
franche de 200 hommes , qui fut incorporée le
*o Février 1747 dans le régiment de Cornabé ,
dont il devint major , & obtint , le i f Mai fui-
vant , la commillion de lieutenant colonel. Le
régiment de Cornabé ayant été incorporé au mi-
lieu de Mars 175 1 , dans celui de Vallon-Etran-
ger , dont il forma le troifieme bataillon , M. de
Martines en devint lieutenant colonel efFecftif j
avec commiffionde colonel, le 16 Mars 175*1.
Retiré du régiment à caufe de fes infirmités en
I7f4' général major en 1772 , & mort à Bréda
le 10 Juin 1776.
( 21. )
Frédéric May , de Berne , & iffu d'une ancienne
£imille noble & patricienne de cette ville » (dont
238 Serticë
SeSion IF.
s^étant rouverte. Le prince d'Orange ayant &k
échanger M. de Martines» le fit capitaine de
grenadiers au régiment de Naflau* Orange» le If
Avril 17469 & entrer dans celui des gardes
. Suifles le 14 Avril 1748, comme capitaine com-
mandant de la compagnie d'Aubonne s il obtint
. 1er 18 Mars 1766 , la commiifion de coloneU
retiré le 10 Juin de la même année » du régiment
f des gardes Suifles , avec une penfion de retraite»
-Général major du zx Juin 1779 ^ & mort. à
^ Perroi dans le paysde Vaud, en:Mars 1784*
(24. ) ;. :.-;
George Louis Pôlierde Vernand , de LaufannCt
canton de Berne, & iûu d'une ànCienâe fkftiille
, noble du pays de Vaud. Elt né le 18 Janvier
: 17^8 ; eft entré en 17J6 au fervice du roi .de
: Sardaigne, comme enfeigne dans-le régiment de
' Rbguinî fous-lieutenant en 1739 V lieutenant en
174? 5 capitaine lieiitertant en 1747,: il fit toutes
.les campagnes de cette guêtre en Italie j quittale
-fervice du roi de Sardaigne au prii^tems de 1748,
.' & pkfla le 14 Avril de cette année, à celui des
Etats- Généraux, comme capitaine commandant
au régiment des gacdes Suides, avec rang & coin*
miflîon de lieutenant colonel. Il obtint le 1 8 Mars
r 176^9 h oommilHûn de colonel Second major
DE H 0 L L A N D f . ^Î7 1
Gémra^^x majors.
lieuienarit en 173^ ; Heutenanc en 17381 capU
^taîne lieutenant en 1741 1 obtint une compagnie
dans ce régiment en 1747 1 devint fécond major
de celui d'Efcher en i7Si i premier major avec
cotnmiflion de lieutenant colonel , le l f Août
I7f8î en devint lieutenant colonel effedif le 10
.\Mars 1760 i obtint la commiflîon de colonel,
le 2^ Avril 1764; cobnel commandant duré,
giment d'Efcher le 10 Juin 17661 général major,
du 24 Août 1772. Retiré le même jour du ré-
giment, en confervant fa compagnie Sfon état
major jufqu^à ion décès ^ arrivé le iO Juin I776».
( 2J. )
Jean Louis de Martines , feîgneur de Bourgeod,
& coufin germain du général major de ce nom,
cité dans Tarricle pétl\jlriemeî naquit le iz
Septembre ifi^jeft entté le 6 Mars 1728, au
fervice des Etats- Généraux » comme cadet dans
le régiment de Chambrier ^ obtint, le 12 Avril
17JO, un drapeau dans celui de Conftantt fous-
lieutenant en 1737» lieutenant en !740îcapu
taine lieutenant en 1744 1 fut blcffé très dange.'
teufement le 1 1 Mai 174Î , à la bataille de Forv-
tena!» & prifonnier de guerre le 3oFévrie 174*^»
à Bruxelles* avec une partie du régiment de Cont
tant , qu'il fut difpenfé de fuivre» fa bleffare
240 Serticb
SeSion IF.
connaiffances néceifaires à cette vocation. Il fervil
d^abord en Efpagne; leva en 1741» une com-
pagnie dans le régiment des gardes Suifles dp
duc de Modene ; & fe diftingua beaucoup en
1742 , dans la Mirandole afliégée, à la tète des
grenadiers de ce régiment, avec lequel il futprk
la même année, & réformé en 1744. M. Grenier
entra fur la fin de Février 1746 , au fervice des
Etats. Généraux , & y leva une compagnie francise
de 200 hommes f avec laquelle il entra Tannée
.fuivante dans le régiment de^^Cornabé; devint
major du troifîeme bataillon du réginient de
Lillers Vallon, avec commiiIîo.n de lieutetisqt
colonel, le 6 Mars i^fij lieutenant colonel
eiFedif-de ce bataillon en 1754 ; colonel eotn-
mandant de ce bataillon , devenu le fécond de
Smiflaert Vallon, avec commiffion de colonel,
le 18 Mars 1766. Premier colonel commandai;t
.de ce régiment, & gouverneur de Gertruiden-
bourg, en 1770? il devint en 177 f, colonel
^propriétaire de ce régiment, qui prit depuis lors
le nom de Grenier Vallon. Général major, ^a
sa Juin T779 > & c^^^G de préférence par les
. JËtats-Généraux , en Oélobre 1 784 , du conanian-
dement en chef d'un corps de ffoo homafi$9
^pour coqvrir du côté d'Anvers, leurs frouôq»
menacées
DE Hollande. 241
nfTiiT' ■ I I ■ Il II
Généraux majors.
y .
menacées d'une invaHon impériale , fans avoir
follicité ce pofte honorable. Ayant reçu fur la
fin de cette année, les renforts nécefifaires pour
raâembler ce corps, le général major Grenier
tira un cordon , & fit des difpoûtions admirables
pour mettre ces frontières à Tabri de toute infulte.
M. de Maitlebois viÇit^t^ ce cordon au printems
de 178^, donna les plus grands éloges à ces dif-
poiîtions.
(27.)
Rodolphe Diethegan , baron de Salis , Grifon l
& fils aine du brigadier Rodolphe Antoine, ba«
Mn de Salis , dont nous parlerons fur la fin de la
feâion fuivante ; naquit le 14 Juin 1719; entra
le 18 Avril 175 f , au fervice des Etats^Généraux
comme enfeigne dans le régiment & la compagnie
de fon perej fous-lieutenant en 17 j7; lieutenant
en 17395 capitaine lieutenant en 17415 obtint
cette compagnie le 22 Mai 174^5 major du rc-
^giment de Planta, le 16 Mai 17495 lieutenant
colonel du régiment de Sprecher , le 10 Juin
17621 il obtint la commiilionde colonel, le 19
Avril 1766. Retiré le même jour du régiment,
à caufe de fes infirmités , en confervant fa coni-
pagnie. Général major du 19 Juin 1779 > & mprl
à Bréda le 12 Mai 1784*
Tm$ VIII. QL
24t SckTtct
SeSioH IF.
( 28 )
Daniel de TOridl , iSu de la plus ancienne no*
bleâe du Dauphiné , qui vint (e réfiigîer en
1^8? t après la revocation de Tédic de Nantes i
aiu pays de Vaud , cantoii dé Berile. Il fervit le
roi de Sardaigne dans le régiment de SchttlM-
bourg » dii lo Février 1^42 au oô Novembre
1746 ^ fit ces cinq campagnes en Italie , & les
deux dernières, comme lieutenant de grenadiers}
quitta ce fervice fur la fin de cette année i entni
à celui des Etats- Généraux eh Février if47t
comme capitaine dilns le troifîedie tiacaiUon du
régiment de Waldek infanterie i & trotfîbme aide-
de camp du princie de Waldek \ onjor dé ce ba* .
taiilon le 10 Juin i7f 5 ; obtint la comitiifBoii de
lieutenant colonel le 1 8 Mats 176^ devint lieute- 1
nanc colonel eifèélif du fécond régiiàent de Wal-
dek, avec commilEon de colonel, le 6 Novembre
Jf66: colonel comniandant de ce régiment en
1776. Général majot , du xz Juin 177^.
( 29; )
Hans Frédéric Stokar de NeUenfdtni dt
SchaiFiiaufen , & iflu d'utle ancienne fainillè
noble de cette ville ; eft entré en 17^ f , «s {krnà
des Etats » Généraux , oomme eiifeigné dànsb
xc^gimeui; ^de Goumêons > compagnie Ini-Tliiitn;
Ds Hollande. 24)
Généraux majors.
fous^lieuc^nanc eii if3f i lieutenant en 1740;
capitaine lieu tenant en 1742; il palTa la même
année » avec cette compagnie , dans le régiment
de Hirseli & leva au printems de 174$, une
compagnie dans le régiment de JeUM SifarlêF s
en fut nommé fécond major s premier major e^
1749» & obtint la commiffion de lieutenant
colonel» le ao Novembre i^Si* Keûf(6riafnt co-i
lonel effeâif du régiment de Bouquet , le J Oflo»
bre 176^ \ il ob(im ift commiffion de colonel,
le Xi Mai 1 769} devint colonef cofUmandâintf en
chef de ce régiment , le 24 Aoà« f ^71, Ginét^
major « du »z Juki ijjj : retiré le même jow du
régiment, en eonfervant ià compagnie & four état
tnajor v & devint le x^ Décembre i f 1^6 , colonel
propriétaire dn régiment de Marthy.
( 30. )
Kan&LôtMS Hirzél, de Zurich i eft entré en
1737s 9^ fervké des £tat&- Généraux, comme
enfeigne dans le régiment de HirzeU il Servit dans
les gradée fubalternes jufi^u'e» 174}» qu'il de«
^int 6afitain^ teemenànti obtint l^e la Mars
174^, 0ne compagnie d^ûece régimenft ; fecmid
major de celui d'Efeher le j Février 17^8; pre-
mier major le 1 5 Août de la même année s lieu-
tenant colonel, du 2(f Avril 1764; fécond colonel
244 Seryici
SeBion IF.
commandant de ce régiment le 24 Août ^^6é\
colonel commandant en chef, du ;o Août 1772$
général major du 22 Juin 1779 : retiré le même
jour du régiment , en confervant fa compagnie
& fon état major. Il devint , le 22 Novembre
1786, colonel propriétaire du régiment d'Efcher»
( 31. )
François Gabriel de Grofs , de Berne , & iflb
d^une ancienne famille patricienne de cette ville:
naquit en 171 f, & entra en I7}4» ^^ fervice
des Etats • Généraux, comme enfeigne dans le
régiment de Confiant; fous lieutçnant en 17J75
lieutenant en 1741 ; capitaine lieutenant en 174^;
il obtint une compagnie dans ce régiment , le
premier Mai l'JS^y fécond major du régiment de
Sturler, en 1762; premier major de ce régiment»
le premier Mars 1765 s lieutenant colonel du ré-
giment de May , le 5 Août 176^ 5 il obtint la
commiflion de colonel le 22 Mai 1758 ; colonel
commandant du régiment de May le 24 Août
177^ i général major du 22 Juin 17795 & re-
tiré le même jour du régiment , en confervant
à la vérité fa compagnies mais fans appointemens
d'état major, qu'il ne tira, du refte, jamais i
ayant obtenu le 12 Mai I7f9, la majorité delà
citadelle deNamur, & étant devenu en 176^1
DE Hollande. 245"
Généraux majors.
commandant de cette citadelle. Le colonel de
Grofs dtvint , le iS Mars 1774 , commandant de
la ville de Namur , en réfignant le même jour le
pofte de commandant de la citadelle. Le général
major de Grôfs fut chargé j au milieu de Mars
de 17829 parles Etats- Généraux, d^évacuer la
ville & citadelle de Namur , & de remettre Tune
& Tautre aux commiffaires de l'empereur. S'étant
retiré .à Berne, quelques mois après cette éva-
cuation,'il y mourut le 28 Février 178 T*
SECTION V.
Brigadiers.
Ce grade n'exifte plus au fervice des Etats-
Généraux depuis 1747 j il fut jufqu'alors le cin-
quième & dernier grade d'officier général , qui
répondait à celui de ce nom dans les fervices de
France, d'Efpagne , de Sardaigne & de Naples ;
commandant , tout comme les brigadiers dans
ces quatre fervices, plufieurs bataillons réunis
en brigade , étant de jour à l'armée , & fe rele-
vant à la tranchée. Le général major Tfcharner
fut le premier brigadier Suiâe, au fervice des
Etats- Généraux.
.0.3
246
S E B V I C É
Scâion F.
( lO
Hercules de Cîippol , Grifoti * & îffu d'une
ancienne faaiille noble de ce pays; nâqutc en
l6j9l fe voua d'abord à la médecine, & fe ren-
dit pour cet effet en 1 65 S , à L^yde « où il fit fet
études jufqu'en ifât, qu'il y prit fes grades.
Dégoûté de cette profciïîon , le dodeur CappoL-A
changea en 1667, contre celle des armes «
entra cette année au fervice de France, comme^^ aC
fous-tieutenant de la cumpagnie Scuppa , dans le^^-K^^.i
régiment des gardes SuifTes \ leva en 1^72» une^
compagnie dnns le régiment du brigadier Stuppa s
£t à la tète de cette troupe la campagne de 167^ ,^
&les trois fuivantes» jcn Flandres» ayant obteni^ir
le ro Juillet 1677» ta majorité de ce régiment ï^
il le commanda en cette qualité, le relH decette^-
campagne & la fui vante , & ie difttngua beaucoup^
le 14 Août 1678, à la bataille de St. Dénis. Lô^<
major de Cappol s'écant brouillé en i 688 , avec It^ ^ ^
lieutenant gétiéral Stuppa* colonel propriétaire
de ce régiment , qui lui avait donné divers fûjett ^^"^
de plaintes , quitta le fervice de France fur la fin-*^ ^^
de cette année, & revint dans fa patrie. Il leva^^"^^
au printems de r6pj , un régiment Grifon, do
2400 hommes , reparti en trois bataillons » & fcr-
vic la même année & celle de 1^941 dans le Mi*
T>E Hollande.'
Brigadiers.
Janaîs , à Ja têcie de ce régimept. Le colonel d^
.Gappol 9iMtta le fefvice ^'ECpagaç ^ avec !'9gréi-
ment de)|ii.copr 4e A^adrid, ppur enueràcelui
doB Etats ^Çen^^uxfQ ji^/çv^ier a.695 » ?y^t C9«
pituite ^v^c )C. ,de y^licçQÎer , ppj^r I9 lieyée d'ua
régifQçaf G^(p;i» de 1600 hommes, compofé
de huit pç^jijigijuieji, de ;^Cp hpmines chi^cune» &
reparti en deu|c Ipa^ailloçif , (^u'il cQnduifit en
Hollande, jj^fnt.éfé Mfff^IP? ^îS!^dj/sr par le roi
Guillaume 9 le 1$ Janvier 1701 , ilferyitàlatètc
d'une jb|rigs^ aye^ une di{Un<34oa marquée»
pendant ^a^campag^e de 1 70^ , au^: déges de Kev-
ierCw;eoJi &.de ll^enlo, de| même qii*è Taflaut
de ta oim^e^le d[e Liège; & durant la ^campa-
gne àe ifoj , au ilége de I^onn & à Tatta*
que des lignes de Vaes. L^ brigadier de Cap-
pol ne £è dtftiçgya pa^ n^pins en 1704 , aux ha-
jiaiUes.du Schellenb^rg & de ^ôc;bftâtt î ^ e^ 1 70^^
à celle 4e Ramilly & z^ iiégf de A^e^in , où étant
4e trabchée le 9 Août , il fut tué d^n^ upe fortie
de la garuifon , emportant au to,i;Dl^eau les regrets
4e l'armée aiÇégfa^te. Enterré ^u fas de Gandt
où les Etats. Gcpéraux lui^rem élever un très-
,beau maufolée.
(i. )
Je£^n àfi Sacconai y '{ei|;i[veur de Burûnel i ilTa
a4
248 S E R V I C 1
SeSion F.
d'une famille de la plus ancienne noblefle du Pays-
de- Vaud , canton de Berne ; de même que da
Beaujolais, ayant fourni depuis 1400 jufqu'en
i7fo , divers comtes au chapitre de Lyon. Il na-
quit le 23 Septembre 1646} encra en 1664, aï
fervice de France , & dans le corps des cadets
gentilshommes ; paâa le 10 Mars 1666, dans le
régiment des gardes SuiflTes , comme enfeigne de
la compagnie de Salis; fous- lieutenant en 167O1
& fécond lieutenant en 1672, il fe diftingna ex-
trêmement à l'attaque & à la prife de Woerden,
ens'empàrant d'un ouvrage , où il prie deux dra-
peaux & un major Hollandais , après avoir reçu
deux coups de feu. Lieutenant de la compagnie
de Salis» le 10 Avril 1673» M. de Sacoonai
donna de nouvelles preuves de bravoure , !e 11
Août 1674, à la bataille de Senef j & en 16771
au fiége de Valencienncs , ayant attaqué le 17
Mars , à la tête d'une demi- compagnie de grena-
diers , une demi, lune , il l'emporta l'épée à la
main , pénétra dans la ville par la porte de Mons»
tandis que les moufquetaires y pénétraient par
celle de Cambrai; & ayant été foutenu par le
rcfte des grenadiers de fon régiment , fuivis
par deux bataillons des gardes , il contri-
bua beaucoup ce jour, à la reddition de cette
DE HOLLâKDE. 249
Brigadiers.
place. M. de Sacconai , qui s'était extrêmement
iliftingué dans la campagne de 1676, dans lem^
tier de partifan^ft s*y fait connaître de Louis XIV
par diverfes aélions de la plus grande valeur»
quitta le régiment des gardes Suiffes, le lende-
main de la prife de Valenciennes , & fe rendit eti
pofteà Toulon % le brigadier Stuppa l'ayant folli-
cité d'entrer dans le régiment que fon frère tadec
venait de lever , comme lieutenant de la compa-
gnie colonelle , avec commifEon de capitaine;
& la promefTe d'en obtenir* la première compa-
gnie vacante. Embarqué le 9 Avril 1 677 , ^ Tôifi^
Ion, avec le régiment de Jeune Stuppa, fur là
flotte du maréchal de Vivonne , pour la Sicile ,
qui débarqua le i6 à Mefline , le capitaine de
Sacconai fut choifi de préférence par fon colonel,
pour faire la petite guerre, & mis à cet effet à la
tète d'une troupe de 1 30 volontaires , choifis fur
tout le régiment, ayant un lieutenant & un fous,
lieutenant fous fes ordres. M. de Sacconai fe
conduifant avec autant de valeur que d'habileté
dans ce métier , & défolant nuit & jour les Efpa-
gnols , avec fa troupe , fut chargé fur la fin de
cette campagne, par le maréchal de Vivonne , de
faire une defcente fur les côtes de la Calabre,
avec trois barques armées en courfe & montées
par fa troupe , augmetuée de deux piquets du
/égimetit & commandés chacun par un lieutenant*
Cette commillîûii fut exécutée avec tout le fuccès
poilîble par M. de Sacconai } qui pendant troii
fen:iaines ramafladans ce pays, beaucoup decoiv
tributions & de vivres, quHl ramena les derniers
>ours 4e Novembre àMeiSne» & qui» au re-
tour deceite briHânte expédition, fut étabîi com*
niandant d'Agofta, oùilrefla jufqu'au zo Mari
l6jS t que le maréchal de la Feu il lad e retira le
régiment 4e Jeune Stuppa» avec les autres trou-
pes Fraoqaifes de la Sicile , & les embarqua fur
)a flotte du vice amiral du Quènc- Le régimenc
de Jeune Stuppa, revenu le ii Avril'à Toulon»
reçut ordre de fe rendre en diligence à l'armée dû
maréchal de Luxembourg, en Flandres î & y
étant ardvé âu milieu de Juin, fervitau blocus
de Mons , ^ Te tr^uv^ le 14 Août , à la bataille
de St* Dénis » où M, de S^conai combattit avec
la plus grande valeur à la tète des grenadiers : il
leva après la paix 4e Nimweguen, & au mois
d'Odobre de cette année, une compagnie fran-
che de 200 hommes , m Pays- de- Vaud , & de
Taveu de la régence de Berne ; entra le 10 Mars
^679, avec cette troupe dans le régiment dû
je^tmspa^jii pçcMnt ion rang & foa an*
DE Hollande.^ sf f
T" I irvi n . I
Brigadiers.
cienneté de capitaine , dont il était le cinquième %
& époufa 11 2 f Février 1680 , Marie le Cordelier
de Cheaeviere, d'une ^ncieniiie (àmille noble &
proteftantedu Languedoc. Le chAteau du.&igneur
deVerneuil, Qm beau père, ayant été traité en
l6i6y après h révocation de Tédit devantes, avec
la plus grandç barbarie • par jies dragons r M. de
Sacconai, pour lors en garnifon à Villefranche
.çn RoujûEUonj parvint avec le fécours de fea
^mis , à fouftraire cette Ëunille aux fcenes d'hor»
reursdontcescontre.es étaient devenues le théâ«
tre» par ordre de Louis Xiy » & à Ia<;onduire »
de même que fon époufe , dans fa terre de ^jBur*
(înel. Le marquis de la Fare , commandant de
Montpellier; avec lequel, M. de Sacconai avait
eu l'année précédente une prife, comme corn-
mandant du troifîeme bataillon, en garnifon à
Montpellier pendant deux mois ; écrivit en cour ^
^ voulu( faire un crime à M. de Sacconai , de
révafîon de cette famille proteftante. Le général
Stuppa , patron très-zélé de ce dernier , parvint
à la. vérité à calmer le reâentiment du miniftre;
mais il ne p.ut en échange, obtenir aucune récom-
penfe de$ fervices diRingués rendus par M.
de Sacconai, pendant la campagne de 1684* ^^
Catalogne, à la tète de ce troiûeme bat^Uon»
2f2 Serti Cl
ScSion V.
tant au paifage du Ter, qu'au (iége de GironnCi
& {urtout à l'aiTaut donné le 21 Mai , à cette placer
ayant emporté un baftion Tépée à la main, il s'y
maintint malgré cous les efforts des affiégés , )u&
^u'à ce que les ordres réitérés du maréchal de
Beltefonds Tobligerent d'abandonner ce poilei
Ce général, en rendant compte à M. de Louvoii 1
de cette attaque manquée, donna les plus grands
étoges au troifîcme Bataillon de Jeune Stuppa &i
fbn valeureux commandant. En 1689, M. de
Sacconai refuFa de paiTer le Rhin , & de conduire
ce trotfîeme bataillon , où il avait fa compagnie t
à Kciferfvetth , malgré les or drs & les menaces
du lieutenant général , marquis de Sôurdis » qui
eh écrivit en cour; M. de Sacconai en fit autant
de (on côté, & foutenu par le général Stuppa au-
près de Louis XIV , contre les accufations de M.
de Louvoîs , il fe tira fort honorablement de cette
affaire. S^étant diftingué derechef, le i Juillet
1690, à la bataille de Fleurus, où il reçut un
coup de feu: le 2 Août 1^92, à ta fanglante
Journée de Steinkerke , où il commanda d*abord
te fécond bataillon , & à la troifîeme & quatrième
charge tout le régiment , blefllï au furplus
très» dangereufement d'un coup de bayonnette &
d'un coup de feu ; & enfin le 29 Juillet 1693 » i
DE Hollande. ôfj
Brigadiers.
la bataille de Néerwinden , où il commanda le
fecf^nd bataillon , chargea trois fois les ennemis
avec la plus grande valeur & s'empara d'une bac
terie: M. de Sacconai prit fa démiflion le lo
Novembre de cette année , outré de voir tous Tes
compagnons & qui plus efl:, fes cadets, parvenus
à des places de lieutenans colonels, donc quel-
ques-uns avaient obtenu même des régimens s
tandis qu'après une fuite de fervices fignalés^
icélés de neuf bleflures , il n'avait pu obtenir la
commiflîon de lieutenant colonel , malgré les foi-
licitations du général Stuppa , parce qu'il avait
déplu deux fois à M. de Louvois> crime irrémif-
fible chez ce miniftre defpotique, & qu'il fe trou-
vait noté en conféquence , chez le marquis de
JSarbezieux, tout aufli haut & aufE vindicatif
que fon père & fon prédécefleur.
Revenu dans fa terre de Burfinel, & précédé
par fa réputatioh diftinguée, Mr. de Sacconai
reçut fur la fin de cette année , de la part du
lord Gallovai , la propofition de lever , au
fcrvice du duc de Savoye & à la folde d'Angle-
terre, un régiment SuilTe proteftant de 1600
hommes , divifé en deux bataillons , & compofé
de huit compagnies , chacune de 200 hommes.
Mr. de Sacconai ayant capitulé le 15 Janvier
if4 Serticb
Seaion V.
1694, fous Tagrcment de la régence de Berne,
pour cette levée avec le chevalier G>k8 • miiiit
tre du roi Guillaume auprès des cantons pro«
teftans i leva ce régiment fans délai , le raflemUl
au printems de cette année à Yvrée » où il dooni
tous fes foins à le former & le dffcîpliner » en ré*
digeant pour cet effet une ordonnance militain
trés-détaiUée , dans laquelle fe trouvait enoort
Tezerdce des pîquiers & des hallebardiers 1 qu'il
fit diftribuer à iês officiers , & . qui étant tombée
entre les mains du prince Eugène , kri donna
grande opinion du colonel de Saccdnsf i lequel
ayant conduit foA régiment fur la fin de Man
j69f , à Tarmée alliée , re<;ut un accueil difljn-
gué du duc de SaVoya & du prince Engene , &
chargé de diverles ejcpéditlons dans le Milanaisi
il remplit pleinement Tattente de ce grand capi*
taine. Les Etats» Généraux ayant pris en 1697»
le régiment de Sacconai a leur fervice» (on colo-
nel le coaduiCt au printems de cette année , dans
le Brabant Hollandais \ fut préfenté par le lord
Callo^ai, au roi Guillaume, prévenu d'avancs
par le prince Eugène fur Mt. de Sacconailt
qui rhonora dès lors d'une bienveîllanee mar-
quée» & daigna le confulter, conjointement ave»
le brigadier Tfcharner % fur le fervice des trou-
BB HOLlAVDE. 2tî
Brigadiers.
pes Suifles, ainfi que fur rétabliflemenc de leuf
colonel général. Nous avons rendu compte dans,
rarcicle du général major Tfcharner , des oblîga-
dons que le comte d'Albemarle eut à ces deux
officiers» quUI remercia publiquement fur gû
point , le jour de fa nomination , & les paya
néanmoins Tun & l'autre de la plus noire ingra*
litude • au bout de quelques années. Le régiment
de Sacconai > conduit par Ton brave chef, ièrvit
en 1702 , aux fiéges de Keiferfwerth & de Venlo»
& le 2} Odlobre à Taifaut & à la prife de la ci-
tadelle de Liège, dont le commandement fut
confié au colonel de Sacconai , qui demanda , ea
170 j , après la prife des lignes de Vaes , à fervir
à la tète de fon régiment , aux (îégos de Huy &
de Limbourg. Ayant fait la campagne de 1 704
avec la plus grande didinâion , il fut créé le 10
Novembre , brigadier hors de fon rang , & établi
commandant de Berg.op-zoom. Informé fur la fin
de Septembre 1705 , que fon épdu(è était à toute
eztrèitiité, le brigadier dé Sacconai rédgna le
commandement de fierg-op.zoohi , & y ayant été
relevé par le général major Tfcharner , il fe
rendit à la Haye i |où il fàlltcita vainement
pendant deux mois un femeftre > le colonel gêné-
l»I t'y étaiit bppofé. Outré de ces refus peu mi-
SeBion F.
rires » h brigadier de Sacconai prie fa démiilj
le 12 Décembre 17OJ*, arriva le 3 Janvier 17
à Burfinei > & y trouva fon époufe morte.
Le landgrave Charles de Heffe^Caffel ,prévemJ
par fon fils, le prince Frédéric, depuis roi ^e
Suéde , en Faveur du brigadier de Sacconai , t ui
fit offrir en 1707, la place d1nfpc<fleur généatal
de fes troupes , avec le grade de lieutenant gér» é-
ral & un régiment d'infenterie- Décidé à fe vol» ^c
dorénavant au farvice de fa patrie, en zjm- ^'^
même été requis par la régence de Berne » & 1^^-
Mant d'epoufer en fécondes noces Louife de CMm^ l'a-
dieu Chabot , Mr. de Sacconai remercia le fai»^ «*"
grave de fes offres gracieufes. Au printems ^^
170g, la régence de Berne choidt de préfércrm ^^
le brigadier de Sacconai , pour lui conBer , av
le grade de général major, le commandement >
fécond d'un corps de 6000 hommes, comraan^^ ^^
en chef par le lieutenant général Tfcharner , d^^*^
tiné à fou tenir réle<flion libre des états de Neit-**
châtel & de Vallengin , en faveur de Frédéric ^
roi de Pruffc i & à les garantir du reffcntimei^"*
de Louis XIV, Au printems de 1713, Mr, c^^'
Sacconai fut créé lieutenant général de la répt-^^
blique , commanda Parmée Bernoife , conjointe
ment avec le général Tfcharner , & le A Juin
e(?
en
DE Rolland £• tçj
Brigadiers.
^pres la retraice de celui-ci » Mr. de Sacconai là
commanda en chef, & mit le comble à Tes fuccM
précédens, par la viâoire complette qu'il rera«
porta le 2f Juillet, auprès de Villmerguen , fur
l'armée des cinq cantons catholiques , quoique
plus forte du tier> que celle de Berne , ayant
encore tequ deux bleifures à cette bataille. Dèg
qu'il en fut rétabli , il fe rendit le jo Août à
Berne» pour y recevoir la récompenfe de fe8^'fg^'
ir jces. Introduit le i Septembre en confeil fouve*
r^in» S. E. de Willading, avoyer régnant df
«^tte république, annonça au général de Saccona%
^ la fuite d'un compliment très- flatteur , que la
^ «gence venait de l'admettre au nombre de fes
^^^:^embres, avec rang de la promotion de 1710»
^^n le gratifiant , de même que fes defcendans , de
'■^ bourgcoifîe patricienne de Berne , dont Mr. de
^acconai re<;ut le même Jour le décret , en date
^u ig Août, accompagné d'une chaîne & d'une
'ïîédaille d'or. Il obtint en ^722, le bailliage
d*Oron, & ayant terminé fa prcfeAure,il s'établit
^n Novembre 1728 à Laufanne, & y mourut le
*7 Juillet 1729 , âgé de 8} ans , laiflant entr'au-
^es un fils unique, dernier rejetton de celte
iUuftre famille , Marc Charles Frédéric de Sao-
conai, feigneur de Lille & de BuriîneU du confeil
Tmviii. iR
af8 Service
SeSion V.
fouverain de Berne,ancien gouverneur de Payera^
& colonel d'un régiment de milices du Pays-de
Vaud) & qui réunie à tous ces titres, le piic
jurécieux datons; celui d'être confidéré & chés
de tous Tes concitoyens.
( î. )
Gabriel May , de Berne , & feigneur d'Hu
Qingue ; naquit le 20 Février 1661 ; eittra er
1678, au fervice de France, comme enfeigne darr^».^
le régiment d'ËrIach; fous- lieutenant en itfSc^^ *
lieutenant en 1684 s capitaine lieutenant ^^^^
1687 î il fit avec ce régiment les campagnes cr=*^
i689;i de 1690 & de 1691 en Catalogne ; obtii
le. 22 Novembre 1691, une compagnie, à
tète de laquelle il fit la campagne fuivante dar
la même province , & s'y diftingua au fiége
Rofes , où il requt deux coups de feu : il quit-
te fervice de France à la fin de 1692», & pa£
le -22 Odobre 169J , à celui de Hollande , comnr^:::^^
major du régiment de Mullinen, lors defa levé^^* *
il en devint lieutenant colonel le 18 Févrie
1696 , & colonel propriétaire le 10 Mars 1697'***' *
il fut admis à Pâques 1701 au confeil fouvcrai.
de Berne. Le coloiael May fervit avec une grarid^^
diftincaion à la tête de fon régiment, en 1702
àTaflaut de la citadelle de Liège 5 eni^oj»
Bi HollakdcJ 2f9
Brigadiers.
^ége de Bonn & k l'atcaque des lignes Françiifet
-^e Vaess en 1704, aux .batailles du Schelleâ*
berg & de Hôchftatt» de même; qu'au ûége de
Traerbach j en 1706 » à la bataille de Ramilljr %
' & en ifoS, à la bataille d'Oudenardc» afinfi
qu'aux lièges de Lille & de Gand. Brigadier lu
19 Avril 1709 , il commanda cette campagne utio
1>rigade, compofée de fon régiment iSc de celui
^ de Métrail » qu'il conduifit à l'ennemi le 1 1 Sep-
tembre , dans la (anglante journée de Malplaquet.
^l fervità la tète de cette brigade» en 1710» au
^ége de Douai) en 1711 » au fiégedeBouchain»
& en 1712^ en défendant le Quènoi» où ayant
été misengarnifon avec fon régiment, il y com-
manda en fécond, fous le général major Ivoii
^flîégés par le maréchal de Villars , le 16 SepJ
Membre , ils foutinrent , dans cette place encore
démantibulée depuis 4e dernier (iége par lés alliés »
ato jours de tranchée ouverte , au bout defquels
'As furent obligée dé fe rendre le 9 Oélobre , pri-
bnniers de guerre avec leur garnifon* Le irégi-
lenc de May ayant été* réformé en partie, &ett
artie incorporé , les premiers , jours de Mars
717 , le brigadier May , tcès-mécontent de Cettô
folution des Etats- Généraux < quitta leur fer-
ce le 10 Avril de la même années obtint à Pâ-
K a
z6o
S fi R T t C i
Scaion F,
quet de i^iSfle bailliage de Moudon ^ entra dant
i-fcfcnaten ifH» & mourut le 14 Février 1747
:^àgé de 86 ans,
C 4- )
Vincent Sturlcr» de Berne; naquît en i€6^i
entra en 16S1 ? au fervice de France» comme erw
: feigne de la compagnie franche de Tfcharner,
'& fuivit te fort de cette troupe & de Ton capi*
laine I ( voyez art. i* de la fedion précédente,)
Il quitta en 1690, avec fon capitaine, le fervice
de France & le régiment deHelTy, comme capi-
taine lieutenant de cette compagnie i leva en 169^1
une compagnie au fervice des Etats Généraux &
dans le régiment de Tfcharner; major de ce régi-
ment le 10 Février i6s6i il en devint le 10 Mars
1702 j, lieutenant colonel» & fe dillingua la même
année au fiége de Keiferfwenh & à Tailaut de la
citadelle de Lièges en 1703 , au iîége de Bon»
& à rattaquc des lignes de Vaes, & en 1704 ^
dans la Iknglante campagne d'Allemagne, à la fin
i^de laquelle Mr. Sturler obtint la commiffion de
r colonel : il commanda le régiment de Tfcharner
avec une valeur fans égale , à la bataille de Ra-
flïiilly, & en devint colonel propriétaire le 20
^Odlobre de la même année. Le colonel Sturlet
ïntinua de fe diflingueri la tite de foq régimenfi
n
BË HOLLAKDI. t6i'
Brigadiers.
tu 1708 > à la bataille d'Oiidenarde & au fiége d«
miç , dans lequel il reçut deux coups de feu ; ei^
1709 y au fiéçe de Tournai & à la bataille de MaÙ
plaquet , où il fut derechef dangereufement blefllSj
&en 1710, au iîége de Douai, ayant été créé
brigadier après la prife de cette place , le 10 Juil-
let de la même année. Le brigadier Sturler fervit;
la campagne de 1711 • à la tète d'une brigade
compofée de fon régiment & de celui d'Albemarle»
au fiége àe Bouchain. Il fut établi (en 17 12 , com-
mandant de St. Amand, & obligé de fe rendrç
prifonoier de guerre avec fa garnifon de trois ba-
taillons, dont un de fon régiment t i Mn d'AU
l^ergotti» le 12 Août de là même année, aprèg
^être défendu pendant douze jours avec la plut
grande bravoure. Le régiment de Stuf 1er ayant
été fort maltraité dans les réformes & rédu(fUonSt
que les Etats- Généraux exécutèrent parmi leurs
troupes en i^ïf & en 171 6, le brigadier Stur-
1^» outré de voir fes fervices , & ceux de queL-
ques-uns de fes capitaines, auffi mal reconnus»
^rit fa démiflîon le- 1 f Mai 17163 obtint le baiU
liage de Berthoud en l'jfii^ & mourut à Berne
k 18 Oaobre 17J4.
Semon F.
( f. )
^ Jean Frédéric de Dîesbach , de Fribourg ; levi
en 1711 , pour le fetvice des Etats Généraux
un régiment Suîlfe de 1600 hommes, mi-partî
catholique & procèdent ♦ compofé de huit com-^
pagnies & divifé en deux bataillons. Il fut créi
brigadier le 10 Mars de cette année ^ fori régiment
fût reformé les derniers jours de 171 J » & li
brigadier de Diesbach quitta ce fervice en 1714^
pour entrer à celui de l'empereur Charles VI,
comme général major. ( Voyez à Ton fujet t le
Volume précédent » fer vice de la mtifon d'Autri-
che , généraux d'artillerie , art. %. )
( «. )
Jaques François de Goumoens , feigneur
Corcelles & d'Oppans, de Berne^St iffu d'une très*
ancienne famille noble du Pays-de-Vaud, qui ob^
tint en 1632 , la bourgç^pjfiç patricienne de cette
ville. Il naquit en i|5fO,, fervit çp France dans
le régiment d'Erlach & dans les grades fubalter-
Ites» depuis i68f , jufqu'à la fin de 169a, & El
»^€c ce régiment la campagne de 16S9, & les
trois fuivantes en Catalogne, aprè^ laquelle il
quitta ce fervice £^ pafTa à celui des Etats Gêné*
jBu» au prjntems de ^653 , comme capitaine lieu*
I
utri.
f de
BË HOLLAKDI. £5r
Brigadiers.
en 1708 9 à la bataille d'Oiidenarde & au fiége d«
Liliç f dans lequel il reçut deux coups de feu ; ea
X709 y au fiéçe de Tournai & à la bataille de MaÙ
plaquet , où il fut derechef dangereufement blefllSj
& en 1710, au iîége de Douai, ayant été créé
brigadier après la prife de cette place , le 10 Juil-
let de la même année. Le brigadier Scurler fervit,
la campagne de 1711 t ^ la tète d'une brigade
compofée de fon régiment & de celui d'Albemarle»
au fiége de Boucliain. Il fut établi (en 17 12 , corn-
mandant de St. Amand, & obligé de fe rendra
prifonnier de guerre avec fa garnifon de trois ba-
caillons, dont un de fon régiment t i Mn d'AU
bergottî, le 12 Août de là marne année, aprèg
i^ètre défendu pendant douze jours avec la plus
grande bravoure. Le régiment de Stuf 1er ayant
été fort maltraité dans les réformes & réducftions»
qlie les Etats* Généraux exécutèrent parmi leurs
troupes en if Tf & en 1716,'te brigadier Stur«>
1er , ouf ré de voir fes fervices , & ceux de queL-
ques-uns de fes capitaines, auffi mal reconnus»
prit fa démiflîon lei f Mai 17163 obtint le baiU
tiage deBerthoud en i^Si» & mourut à Berne
U 18 Oâobre I7j4«
Rî
d'Albemarlc, pattïcipa avec diftindion à toutif
Us aébons de guerre » de 170Z à if 12 , incluGve*
ment de celle-ci , de ce régiment , dans lequel il
obcint une compagnie It 10 Septembre 1708 > fut
réformé en 1715 , & placé la même année cona^
me capitaine dans les gardes Hollandaifes , en y
confervant Ton rang d'ancfenncté , fur les follici*
tations du colonel général /dont il avait fu gagner
les bonnes grâces. Il obtînt en 17191 la majorité
du fécond batailtoti de ce régiment i avec rang
& commiilion de Iteuteaant colonel i devint en
172? p premier major de ce régiment , avec rang
commiflîon de colonel 1 fut créé brigadier le
fT Mai 1729 ; lieutenant colonel effedif de ce
tégiment le 20 Odobre 17|0, & mort à laHayo
'le 4 Février ï7J7*
( 8.)
Rodolphe Antoine, baron de Salis, Grifon : nlî
qutt en iSSo ; entra en 1698, au fervice det
fÊtats- Généraux > comme enfeigne dans le régi-
ment de Cappol j fons-licutenant en 1702 » lieu-
tenant en iyo6, capitaine lieutenant en 1708» ob-
Ltint une compagnie danî le régiment de Schmîdc
en 17135 après avoir participé à toutes les a<5lion»
de guerre de ce corps ^ citées dans rintrodoiflio
I
ffriÉ^aanaMB— 1— KBBB—i
Brigadiers.
(de mime qjjq dans les'artic. Cappol & Schmidt i)
major de ce régiment le lo Janvier 1722 9 il en
devint lieutenant colonel le 2 Novembre 17^0»
& colonel propriétaire le if Mai 17^ 5* Brigadier
le 19 Septembre 174; > il fervit avec la plut
grande dîftinâîon à la tête d'une brigade, pea«
dant la campagne de 1744, & le Commencement
de celle de 174c , jufqu'au 1 1 Mai de cette année»
qu'il fîifr tué à la bataille de Fontenoi.
Tatkau aSluel des officiers ginérmoù
H y eut au fervice de Hollande, un général
d'infanterie, neuf lieutenans généraux, vingt» un
généraux majors , & huit brigadiers morts. En
tout J9 officiers généraux mons.
Il s'y trouve en Septembre 1787 , un lieute*'
nant général & dix généraux majors vivans. £a
loot onae ofiiciers généraux vivans.
%66 S E R V I C B
chapitiIe iiir.
Régiment des^gardes Suiflbs; fa fof-
mation aâuelle ; uniformes &: arme,
mens ; fon état major , Se le tableau
aftuel de fes capitaines.
SECTION ï.
FORMATIOK ACTUEtLI.
Ce régûnent , levé au priiitems de 174g , dans
les cantons proteftans & dans les Ligues-Grifes,
eft' comporé aftuellemerit de huit' compagnies
de fufilieris , chacune de 100 homtnes., fur lef-
quelles fôn choifit une compagnie de grena-
diers par bataillon ; & fe trouve divifé en deui
bataillons^ Le canton de BeiTtie ayant accorde
ïey recrues en 1761 ,aùx cônïpàgnies Steiguer/
Lerber & d'Aubonhe , ces trois com^àgtii'es^e
été dès -lors réputées Bernoifes, les deux pre-
mières ne pouvant depuis ce tems-là être com-
mandées que par de« bourgeois de Berne ;&
quant à la troiiîeme de ces compagnies , fon cofli-
inandement roule, félon Tancienneté, entre les
bourgeois de iferne &les fujets de cette républi-
fliue.
DE Hollande. î6j
nrtm m ■ Il 11
SeSion I. Formation aSuelle.
Ukat - major de ce régiment eft compofe d'un
^Icuel , d'un colonel commandant , de deux
-^"Utenans colonels , de deux majors , d'un quar«
^^^-maître , de deux adjudans , d'un aumônier »
'^^n chirurgien - major , d'un tambour-major , &
^-^n grand-prévôt
Chaque compagnie de fufiliers eft compofee ,
^^>an capitaine & d'un capitaine commandant,
^3-^ant tous les deux rang & commiilîon de lieu-
t^ :mnant colonel i d'un premier lieutenant & d'un
i^ciDond lieutenant , qui ont tous les deux rang.
*^5^ capitaine ^ d'un enfeigne , qui a rang de prc-i
iPs^vier lieutenant 5 de cinq fergens , de quatre
C^ -a^ poraux, de trois appointés , de trois tambours
Se d'un fifre, d'un fecrétaire , d'un chirurgien,
A'mh muficien, de quatre trabans , d'une pajre-
\ morte pour le commiflaire , & d'une autre pour
IwfoUiciteurs ;'de douze grenadiers j & enfin de *
î8 foldats faftiohnaires , divifés avec les tam-
bours & fifres en fix efcouades , chacune de onze
lommes , y compris un caporal ou appointé ,
placé à la tête de chacune de fes efcouadea.
Chaque compagnie de grenadiers eft compOr
i^ , d'un capitaine , choifi parmi les capitaines
i^ommaiidians i d'un lieutenant 9 d'un fous-liev^
470 Service
Seaion IL
largeur, & fur chaque devant d'habit huit lo-
sanges du même bordé , deux en double furie
derrière de l'habit , trois fur chaque parement»
un peu plus grand que celui de Toificier , & trois
fur chaque poche i boutons d'argent , point d'é-
guillettes , & point d'épaulettes.
Les fergens de fafiliers , ont le chapeau borde
en argent , fans ganfes ni floquets , & font armés
d'une hallebarde & d'un fabre , avec un ceintu-
ron blanc , ceint fur la vefte. Les fergefas de gre*
nadiers font armés comme les officiers de cette
troupe ,& portent le bonnet d'ours noir , garni
en drap bleu de roi , & bordé en argent.
Les caporaux , appointés & foldats , tant gre-
nadiers que fufiliers, ont le même uniforme que
les fergens & officiers^avec vefte & culottes blan-
ches y mais outre la différence de la finefle du
drap , celle des boutons d'étàin &• des épaulettés
bleues , leur habit eft garni de la même manière
que celui des fergens , feulement avec un bordé
de laine blanche ; lés chapeaux dés fufîliers font
^ bordés de même. Les capcraiix ont pour marque
diftiiiâive deux épaulettes blanèhes à franges ,
& les applohités une feule. Toute la bufFetterie
eft blanche-, & les gibernes de cuir noir veriiL
Les grenadiers portent le boim^t d'ours tiovfs
Seâion IL Uniformes & armemcm.
Oaobre,& guêtres noires du i Odobre au i
Mais les unes &les autxes garnies de boutons
d'acier.
Les officiers ont outre cela, un petit unifor-
me, qui difibre de l'autre , en ce qu'il n'a pduj
de bordé d'argent, ni des allemarches, mais Cm-
plement des boutonnières d'argent, diftribuée«.
fur rhabit , de la même manière que les allemar-
cbes. Cet uniforme vient d'elTuyer, de même que
le précédent, quelques changemens,en 178^»
towt comme celui des fergens & bas-officiers.
Les jDjSîciers A^ fufîliers portent , le haufle-cpï
d^afgent,& l'écliarpe orange, paflee en ceinmroa
fur la vefle. Ils font armés , d'une épée d'argent
a garde Suédoife , & poignée à diainons ^ avec
une dwgonne argent & orange 5 & d'un efpon-
ton. Les officiers de grenadiers différent dans
Tuniforme ^ en ce qu'ils portent de^ bonnets
d^ours noir , garnis de drap bleu de roi , avec brc^r
derie & houpes en argent , avec quelque diffé-»
rence dans les grades. Les officiers de grenadiers
font armés au îùrplus , d'un fuiîl à bayonnett^ i
& d'un fabre à poignée d'argent.
Les fergens ont l'habit 5 avec le même collet7
paremens & poches, que les officiers, le tout
garni d'im b^rdé d'argent , d'un demi-pouce d|
jya Service
Seaion IL Uniformes &^r/nemem.
tout galonné fur toutes les tailles , à la livrée de
S. A.S. le prince ftadhouder. Les mufîciens ont 9
habit Ueu de roi , & garni d'allemarches en or»
de la même façon que Thabit des officiers cft
garni d'allemarches en argent , vefte & culotte
demi écarlate,toute unies. Chapeau bordé en or«
SECTION III.
État MAJOR.
Colonels.
ï*. FRéoÉRlC May , feigneur de Kiefen,dc
Berne. Colonel du régiment des gardes Suifles,
depuis la levée de ce corps en 1748 , jufqu'à fa
mort arrivée en 1776. (Voyez lieutenans géné-
raux 5 article 6.)
2*. François Augufte de Sandoz , de Neuchâ-
tel. Colonel du régiment des gardes Suifles de-
puis 1776. (Voyez lieutenans généraux , arti-
cle 9.)
Colonels commandans.
1*. Alexandre de Watte ville , de Berne j na-
quit en 17005 entra en 171 9 aufervice des Etats-
Généraux, comme enfeigne dans le régimens df
Goumoënsï
5ri3/o« 7//; État major.
Goùmùënss rous-lieutenant en 172 j ^ lieutenant
en ijaj" 1 capitaine lieutenant en 1751 >il obtint
une compagnie dans le régimeutde Sturler ed
17-^ j i major de ce régiment en 1744 * ^^ ^^ ^^^^
campagne & les deux fuivantes en cette qualité
& avec la plus grande diftinélion i ce qui lui valut?
le zo Mars 1746 , la commiiîîon de lieutenant
colonel, & celle/^de. .colonel le i Janvier 1748-
Le prince d'Orange plaça le colonel de Watte-r
ville le If Février I7IJ.8 dans le régiment de9
gardes Suiâès 5 en qualité de colonel comraan^
dant de ce corps , dans lequel il leva une compa-r
gnie au printems de la même année, en con«
iervant la fîemre dans le régiment de Sturler 5 il
ré/îgna néanmoins la première le 4 Mai 17 fo , à
la fuite d'un décret du confei] fouverain de Berne
du iz Avril de cette année, qui défendait aux
Bernois & aux fu jets de cette républiqucjofficier^
dans les fervices avoués , d'y pofleder deux com-
pagnies à la Idds. Mort le 20 Septembre I75'8-
j:% Béat Louis Steiguer , de Berne. Colonel
commandant du régiment des gardes Suifles , du
aa Odobre 17^8 au 10 Juin 1766- (Voyez gé-
néraux majors , article ifO
j*. François Augufte de Sandoz , de Neûebâ^
teL Colonel commandant du régiment des gar-
Tome VIIL S
274 Service
^ . ,„■■„.,,, j jqie;^ ,
Seëlinn IIL
des Suifles,du 14 Mars 1770 au a2Mai 177^
(Voyez lieutenans généraux , article 9.)
4". David Louis d'Auboiine , du Pays de
Vaudjcànton de Berne. Colonel commandant du
régiment des gardes Suîfles , du zx Mai 177^,
jufqu'à fa mort le 10 Novembre i'j%6. ( Voytt
généraux majors , article 16.)
N. B. Cette chaf ge n'a pas ètà rempUe depuis
lors.
Lieutenant colonels.- •
I*. Béat Louis Steiguer , citécî-deflPus. Lieute-
nant colonel des gardes Sûiâes, du 2:t Janvier
1748 au 2Z Oftobre ï7f 8-
2^. François Augufle de Sandow, cité ci-det
fus. Lieutenant colonel des gardes Suifles,dtt
îo Juin 1766 au 14 Mars 1770.
^^ Albert'WeifsdeMolehs,deBeme,Lfeii-
tenam colonel des gardes Suifles , du lô Juin
1766 au 10 Mai 1770, (Voyez généraux majors,
article ij.
4<>. David Louis d' Aubonne , cité ici - deflSis.
Lieutenant colonel des gardes SuîflTes du 14 Marr
1770 au az Mai 1776.
f^ Jérôme Lerber , de Berne ^.nâqtiit en
1720 j entra en 17^9 au fervice des Etats^Gené-
r^ux ) comme eofejgne dans le régiment de Cbn&
BÊ Hollande. 27f
Etat major.
■ ■-■ -
ant ) y {èmt dans les grades fubalternes } paflk
le If Février 1748 au régiment des gardes Suit
Tes «> comme capitaine commandant -, obtint la
:ommii&on de lieutenant colonel le 14 Avril de
la n;içme année , une compagnie dan$ ce régi-
ment le 2 Mai 1760, & la commiflîbn^de colonel'
te 18 Mars 1766. Second major du 10 Juin de
k même année 5 premier major du 1 4 Mars 1 770,
fécond Ueu£enant colonel du 10 Mai dé la même
amiée > & mort à Berne le 2 Avril 1774.
6^ (Seorgès Louis Polier de Vernand , de
Laufanne, canton de Berne. Second lieutenant
colonel du régiment des gardes SuiJSes le 2;
Avril 1774 ; premier lieutenant colonel de ce
régiment depuis le zz Mai 1776. (Voyez gêné-
i^aux majorS) article 24.)
70. Frédéric Louis Hefs ^ de Zurich. Se-
cond lieutenant colonel du régiment des gardes
Suifles, depuis le zz Mai 177e» (Voyez géné-
raux majors5 article zs-)
Ma/ors*
• i*^. François Augufte de Sandioz ^ cité cî-det
fus î premier & unique htajor de cte régiment »
depuis la levée de ce corps jufqu*au lO Juin
1766.
z^. David Louis d^Aubonme» cité ci-^deflus^f
$ a.
276 Service
Scaion 111
premier major d«s gardes SuiiTes du lo Juia
1766 au 14 Mars 1770^
5^ Jérôme Lerber ^tite çi-delTu» j fecond
major des gardes SuiiTes , du 10 Juin 1766 )&
premier major de ce régiment du 14 Macs 1770,
au 10 Mai de la même année.
4®. Georges Louis Polier de Vemand , citp
ci.-deflusi fécond major des gardes SuÎjSes du
14 Mars 1770 , & premier major du lo Maide
la même année au Jtj Avril 1774^ *
f ^ Rodolphe Sturler , de Berne, & fils du lieu-
tenant général de ce nom , dté. avec éloges dans
la troificme fedion du chapitre précédent: nâ-
quit en 17265 entra en 1 740 au fervice des Etats-
Généraux, comme cadet dans le régiAient&h
compagnie colonelle de fon père 5 enfeigne dans
cette compagnie en 1741 , fous -lieutenant en
1 74a Jieutenant eii 1 744,capitaine lieutenant en
1746. U pafla leprintems de 1748 au régiment
des gardes Suifles , en qualité de capitaine coflï*
mandant; obtint la commiflîon de lieutenant
colonel le 7 Juillet 1748 y celle de colonel le iS
Mars 1766 , la place de fecpnd major le loBbt
1770 , la compagnie Lerber & la place de pre-.
mier major le 23 Avril 1774. U fe retira du fer-
vice le X Août 177 j; , & mourut en 1779.
DE Hollande.^ 277
■I ■ T?r ■
Etat inajor.
6^. Frédéric Louis Hefs , cité ci-deflus ; le-
"Cond major des gardes Suifles du i j Avril 1774,
premier major de ce régiment du 10 Août 177 y
au zz Mai 177^.
7^. Hans Jaques Hirzel, de Zurich \ entra en
1744 au fervice des Etats - Généraux , comme
cnfeigne au régiment de Hirzèl , fous-lieutenant
en 1746:» pajQTa -au printems de 174g au régi-
ment des gardes Suifles , comme premier lieute-
nant de ia compagnie de Hirzel ; capitaine com-
mandant de cette compagnie le jo Avril I7f4t
devenue He&^ avec rang & commiflionde lieu-
tenant colonel ; il obtint eeUe de colonel le 24
Août 1772. Second major des gardes Suifles du
10 Août I77f ^ & premier major de ce régiment
depuis le 22 Mai 1776.
8°. Hans Jacob de Hartenberg ; de SchafFhau-
fen , &iflu d'une ancienne famille noble de cette
ville 5 naquit en 1728 5 entra en 1744 au fervice
des Etats-Généraux , comme enfeigne au régi-
ment de Hirzel, compagnie Im-Thurn 5 fous-
lieutenant en 1746 ; pafla au printems de 174S,
dans le régiment de jeune Sturlerjors de fa levée,
comme premier lieutenant j pafla le z Mai i75'o
dans celui des gardes Suifles , comme premier
lieutenant de la compagnie Weifs de Mole ns.
Sc&hn IIL Etat major.
& en devint capitaine commandant avec rang &
commiflîon de lieutenant colonel Je af Février
J7 j6. II obtint cette compiigme le lo Mai 1770,
la commiilion de colonel le 24 Août 177Z.5&
Ja place de fécond major du régiment des gardes
Suiffcs le 22 Mai 1776. Mort le lo Mars 1779.
9^. Gabriel comte de GoJofkin » feigneiu
Kufle , naturalifé depuis I7f4 au Pays de Vaud,
canton de Berner elt entré le 1 ï Septembre 1762»
;iu régiment des gardes Suiffes , comme capi-
taine commandant en fécond de la compagnie du
prince d'Orange , avec rang & commiffion de
lieutenant colonel ; commande cette compagnie
en chef depuis 1764 i obtint la commiifion de
colonel le 24 Août 1 772 * & la place de fecoad
major de ce régiment le i 9 Mars 1 779. V
S S Ù T I O N IV.
Tableau des gaedes Suisses-
1
1^. h RAN^is Atigufte de Sandox , de Neu
ehàtel. Colonel de ce régiment, ( Voycsi lieute
ïians généraux , article 9.)
%\ Georges Lotns PoHer de Vdrnand , d
Xaufamie, canton de Berne. Premier lieutenan
DE HOLLAI^DI.' 279
Sea. IF. Tableau des gardes SuiJJes.
colonel de ce regimefnti(Voyek généraux coajors»
article 24.)
3^ Frédéric Louis Hefs , die Zuidch. Second
Heuttfnant colonel de ce régiment. (Voyez^géné»
raiix majors 3 àmcle 25* .)
-4^ Hans Jaques HÂrzel-, d^ Zurich , & t:it&
dans la feâîon précédente. Pretolier major de ce
rêgrimeiit. .
5^ Gabriel comte de Golofkift^^ité dans la
^cftion précédentes commande la compagnie du
?^K"xiice d'Orange, & fécond majordeçe régiment.
<®. Jean Baptifte, baron de Salis ,<îrifon. Eft
^^ï^Trélc I g Mars 17 S % au. régiment des gaJrdes
^^^i-iffes , compagnie de Salis ; fous-lieutenant du
^ ^ Mars 1 76 1 , premier lieutenant en 1 763 , ca-
pitiiaine commandant avec rang & commiifipn
<ï^^ lieutenant colonel du 50 Juillet I76f, obtint
c^"t:te compagnie devenue Bély de Belfôrt ^n
^^^i , & la doiftmiffion de colonel le 24 Août
ï^7A.
^. Abraham Georges Schmidt, du canton
^ Glarus réformé y eft -entré en 17 fo au régi-
ïî^ent des gardes Suifles ,côtnrtie enfeigfte de la
compagnie "^eifs de Molens; fous -.lieutenant
«^'^ i7f 4 , lieutenant du 26 Février 17^6, fé-
cond capitaine commandant de cette (jpmpagiiie,
S4
2%6 Service
SeSAF. Tableau des gardes SuiJJes.
avec rang & côttimifEon de lieutenant colonel du
2 Mai 1766 9 premier capitaine commandant de
cette compagnie devenue Uartenberg, le 10 Mai
177O5 en devint capitaine propriétaire le z^
Mars 17799 après avoir obtenu la commiiEon
àe colonel le i Février 1774^
8^. Gabriel May , feigneur d'Huninguen , de
Berne j eft entré le 11 Août 17 5*9 au régiment
des gardes Suifles , comme fous-lieutenaiit de la
compagnie Steiguer 9 lieutenant du z6 Mai
1762 , fécond -capitaine commandant avec com-
miflion de lieutenant colonel le z Mai 1 766 , ob«
iint la commiffion de ooionel le i Février 1774»
capitaine commandant en chef de cette compa-
gnie le 2} Avril de la même année; obtint la
i^ompagnie de Tavel le 4 Septembre 178 1.
9^. Frédéric de GraiFenriedt , de Berne 5 eft
entré le î6 Mars 1765' au régiment des gardes
^ Suifles , comme fous-lieutenant de la compagnie
Steiguer , lieutenant le i OAobre , capitaine
commandant avec rang & commiffion de lieute-
nant colonel du 24 Septembre 178 1 5 commande
depuis lors en chef la compagnie du général
wajor Steiguer.
D£ Hollande. 281
CHAPITRE I.V,
Eégimens SuifTes & Grifons ; leur forJ
xnation aâuelle ; leurs uniformes &
-arméniens ; la fuite de leurs colo-
xiels , & leur haut état major.
SECTION!.
FoJllilATIOK ACTUELLE*
iV^lfiNT indiqué dans l'introdudioji , l'époque
d^ la kvée des régiraens SuilTes & Grifons au
fervicc des Etats -Généraux, de même que le«
^JiVerfes variations qu'ils ont éprouvés depuis
l^^s , nous rendrons ici compte de leur forma-.
tion aâuelle , & dans la feûion fuivante des ar-
éoles uniformes qu'ils ont en commim , ainiî que
de l'armement de leurs officiers , bas- officiers &
foldats y en plaçant ces cinq régimens , félon*
l'^udenneté deleur création , fuivant la méthode
obfervée dans les fervicès de France, d'Efpagne
&deSardaigne,& par cette raifon fuiviedans
cet ouvrage ; quoique les états militaires de Hol-
lande placent ces cinq régimens , félon le rang &
ie grade de leurs colonels propriétaire^ .
Ol9
Ces cinq régitnens font coïTipofés,de douze
compagnies , chacune de loo hommes , depuis
I7f i à i7Sf 5 & de ïfo hommes depi
cette dernière époque , fur lefquelles Toîi ch
fit une cotiipagiiie de grenadiers par batailli
Chaque régiment eft divifé en deux bataillons ,
refpedivementde éoo hommes avant Taugmen-
tari on j laquelle ayant été rcfoliie le lo Février
1 78f ï par les Etats- Généraux, fur le pied de f o
hommes par compagnies y compris deux bas-
officiers,un caporal & un appointé , & demandée
de leur part auac cantons proteftans , de tîièaiè.
qu'aux Ligues -GrifeS \ fut accordée par les unt
& les autres dans le courant de Mars & d'Avril
delà même année. Par une dernière réfolution
du Jtg Février 1787 , les Etats -Généraux vieo-
nent de décider , que cette augmentation fera
réformée, en la laitîant éteindre peu à peu, & à
mefure que les ^ngagemens feront expirés», Lorf-
que les compagnies feront à 200 hommes , la
prima plana, toujours la même quant aux offi-
ciers , fera compofée de quatre bas- officiers , d#
deux caporaux & de deux appointés de furplus.
^Les compagnies étant à ifo hommes , la prima
plana futaugmontc-e de deux bas-oiHciers , d*un
caporal âgd'u^i appointé.
DE HoLtANDE. 28t
Formation aSuelle.
— — ^«^fc— — I I ■■■ II! — — ^i— — ^
L'ëtat-major de diaque régiment «ft compofé 5
d'un colonel propriétaire , & lorfque celui-ci eft
officier général, d'un colonel comsiandarits &
d'un lieutenant colonel par régiment , avec un
major par bataillon, qui tous ont des compàgnieis,
parviennent à ces places par leur ancienneté de
capitaine & forment le haut état major: les au*
très officiers, autrement dit , petit état major ,
font comoofés de deux adjudàns avec rai^d'en-
feigne, d'un aumônier , d'un quartier -maître
ayant aulfi rang d'enfeigne , d'un chirurgien
major , d'un grand prévôt , de trois fifres & de
trois prévôts par bataillon. ^
La compagnie de fufîliers efl commandée , par
un capitaine, & fous lui , pàmn capitaine -lieute-
nant, un lieutenant 5 un fous- lieutenant & un
énfeignei &fous cescinq officîers^par quatre fer-
gens, trois caporaux & trois app<>iiités y en adop-
tant les compagnies à 100 hommes , vu qu'elles
vont être remifes fur ce pied : fuivant lequel
chaque compagnie eft en oiftrè cbrnpofée , d'un
fecrétaire ,* d'un chirurgien , de dix grenadiers ,
de quatre trabans-, de doux tambôui's , d'un fifre
ou d'un prévôt , de 64 foldats faâionnaires 5
avec deux payes mortes , une ^pour le commif-
fionnaire & une pour le foUiciteur,
£84 Service'
SeSian I. Formation actuelle.
' La compagnie de grenadiers choifie & repar-
tic dans les fîx compagnies de fufiliers de chaque
bataillon î eft corapofée , d'un capitaine , (c*eft
un capitaine -lieutenant qui occupe ce pofte),
d'un lieutenant , & d^un (bus-lieutenant , de trois
iergens , de fix caporaux, de deux tambours &
d'un fifre , & de 60 grenadiers. De façon que
chaque compagnie de grenadiers monte à 7f
hommes» 7 compris fa prima plana. ^
Les officiers de grenadiers , toujours choifis
par le colonel * n'étaient autrefois attachés i
cette troupe que pendant une année, portaient le
chapeau , étant armés comme les officiers de fii-
filiers. Par une ordonnance de S. A. S. le prince
fladhouder » approuvée parles Etats- Généraux
en Mars 1771 , les officiers de grenadiers refte*
ront dorénavant attachés à cette troupe , aufli
long-tems que leur grade le permettra ; ils por-
teront le bomiet d'ours noir , garni d'écarlatc ,
bordé d'un galon d'argent feftonné avec une
houpe d'argent, une petite giberne de cuir noir
vernie qui fera garnie d'une grenade en argent 5
&ils feront armés d'un fufil à bayonnette , auffi
bien que d'un fabre à branches & coquille d'ar-
gent.
DE HOLLAKDÊ. "28f
SECTION IL
Umifoa^es et armemei^s.
Tous les habits font de drap bleu de roi, dou-
blés de rouge, vefte& culotte blanches, excepté
le réginient de Stokar : boutons d- argent & mafE-
qués fiir bois , pour les officiers & bas-officiers,
& d'étain argenté pour le refte de la troupe. Les
chapeaux bordés en argent pour les officiers &
fergens de fufiliers , & bordés en laine blanche
pour le refte de cette troupe. Tous les cols
font noirs. Les guêtres noires du lOdlobre au i
Mai, & blanches les cinq autres mois de Tannée*
Les officiers des fufiliers font armés d'un eC
ponton & d'une épée d'argent, dont l'uniforme
varie dans chaque régiment 5 mais tous ont des
dragonnes orange & argent , de même que les
officiers de grenadiers.Tous les officiers de fu-
filiers & de grenadiers portent le haufle-col d'ar-
gent uni , & récharpe orange , ceinte par defliis
la vefte en ceinturon.
Les fergens de grenadiers ont leur bonnet
d'ours, de même que les officiers, à la réferve
du bordé en argent, qui eft de la largeur de fix
lignes, & de la houpe qui eft plus petite. Ils
portent une giberne plus petite que celle des
t'gS Serti CE
SeSion H. Uniformes & çtrmemens.
grenadiers ; & font armés d*uti fulîl à bayonnette
& d'un fabre , ceint par deflus la vefte.
Les fergens de fufiliers fo^t armés d'une haï*
lèbarde & d'un fabre , ceint par deflus la vefte i
leurs marques diftindlives feront défignées i _^
chaque régiment , Ton en ufera de m^me à Té- ,^^
gard des drapeaux. La buffetterie eft blanche &c^^
les gibernes de cuir noir. Les caporaux , ap^^^
pointés , grenadiers & fufîliers ont le fabr^.
ceint par deflus la vefèe , & les fufiliers en pot
tent de plus petitls, nommés PalloLJch. ; les uns «^ ^
les autres font au furplus armés d'un fufil 4
bayonnette , de même tailTe & calibre. Les gtr^-
nadiers & leurs caporaux ptorteiiç le boiin^ct
d'ours noir , gariii en drap çouge , avec un bor ^Ç
& houpe de laine blanche. Les tambours & ^*
fres , font à la livrée du colonel propriétaire ^®
leur régiment , portent un chapeau pareil à cel ^^^
des fufiliers , font armés d'un fabre , ceint P*"''^^
deflus hi vefte & pareil à cehii des grenadiers.
?t^
DE Hollande. 28?
SECTION IIL
RiOIMENT DE SXURLER.
Ce régiment^ fcvé en 169 j , eft uniquement
attaché au canton de Berne , & toutes fes com-
pagnies ne peuvent être pofFédées que par des
bourgeois de Berne , capables de parvenir à la
régence ^c t;e canton , de même que les places
du haut état major -, fon uniforme diftindtif eft
habit bleu de roi , doublé de rouge h collet en
rëtrouffis , revers & petits paremens fermés ,
d^écarlate pour Fofficier & le fergent, & de drap
ronge pour le refte-de la troupe : boutons mat
tiques fur bois , unis & plats , fcpt petits fwr cha-
que revers & deux grands au deflbus , trois pe-
tits fur chaque parement & trois grands fur cha-
que poche qui font en travers.
Les marque^ diftindlives de ce régiment font!
Les fctgens ont le collet j revers & paremens
garnis d'un bordé d'argent. Leô caporaux ont le
cc^et & les paremens garms dhin bordé de laine
blanche > & les appointés on^ les paremens ^ar«^
Ais comme les caporaux.
Les drapeaux font aux couleurs du canton,
le^ quatre quartiers partagés par une cfoix'blani
dbe. Le drapeau de la colonelle , eft plu^ grand
fit HOLLAMOB. 2S9
t»<>fci<t^M
Régmênt de Siurkr!
ûoii d -Ërpâgne avec une grande diftinâion^ lien^
tenant colonel du régiment de Goumoëns le m
Mai 171 '6 y en devint.colônôl propriétaire te jfc4
Mars 1719 , & lïiôtinit à Br^dàle 4 Juin 17^7.
f*. Jean Rodolphe Sturlei^ , de Berne. Obtint
îe régiment "de Goumoëns le 2f Juin 17 J7 , cA
donna la démiflîon le 6 Septembre t7rf*
(Voyex lieutertans généraux j, artiole j.)
6^* Béat Louis Sturler > de Berne. Obdht U
tégîmerit de Sturler,lé xz Septembre i7fj')
thortle lô Mai 177 J* (Voyez généraux majon?^
article i:^.)
7<^. Béât Louis de Wattè ville ^ de Berne .2 na-
quit en 1798; entra en 17^6 au fervidedes Etats*
Généraux j èomme enfeigne dans le régiment de
Gouniôênis 5 fous^-lieutenant en 1729, lieutenant
tn 1 7 j4j. capitaine lieutenant en 1759 ^ il ob-
tint uilê compagnie en 174^ dans ce régimenc
'devemi Stûtler ^ & en devînt hiajor le i i Mal
1749 i lieutenant colonel le 21 Avf-il 176; ', ço*
iortel commandant le i y Mats; 1 766 , & colonel
propriôàire le 26 Mai 177^* Mort le ig ^oûc
i77^
8»* Charles Stûrler j feigiieiir de Pumpliii*
"dti Berne : naquit en 171 8 > entra en 17^6 dani
Tome VIIL T
290 SfiftYICS
Seâim m
ernsmaoBÊBa
le régiment de Goumoëns .comme eufeignei
fous-lieutenant en 17^9 » lieutenant en 1742,
capitaine lieutenant en 1 74f , obtint le 6 Août
I7f6 une compagnie dans le régiment de Stqr-
1er, dont il devint fécond major le ig Man
1766* s premier major du Z2 Mai 1768 , Heute-
nant colonel du zi Mars 1772 , il obtint le régi-
ment de Watteville le 10 Septembre I77f.
Mort à Venlo le if Avril 1777.
9®. Gabriel Sturler, de Berne; naquit en
1721 5 entra en 1759 au fervicc des Etats-
Généraux, comme enfeigne dans le régiment
de Sturler 5 y obtint une compagnie le igNo*
vembre 17^8 5 fécond major de ce régiment
le zz Mai 1768, premier major du 21 Mars 1772,
lieutenant colonel en fécond du régiment de
Watteville le zz Mai 177^ , premier lieutenant
colonel du régiment de Sturler le 10 Septembre
Ï77f, devint colonel propriétaire de ce régiment
le ig Avril 1777.
Haut ùat* major.
Nicolas Théodore de Goumoëns ; iflu SxxSi
ancienne femille noble du Pays de Vaud, qui
obtint le z6 Septembre. i6ja la bourgeoifîe pa-
.tticienne de Berne: eftnéen 17^0» capitaine
DE HoLLâNXIB. 291
i^ I fw^iur II
Régiment de Sttirler.
lieutenant du i Février 1 748, ilî obtint une com-
pagnie dans ce régiment le af Juin 1768 i fé-
cond major du 7 Décembre 1776 , premier
major du af Avril 1777 , fécond lieutenant co-
lonel du IX Avril 17^0 , premier & unique lieu-
tenant colonel du régiment de Sturler du xo
Avril 1787.
Vidor Steiguer d'Oron , iiTu d'un^ ancienne
&mille noble & patricienne de Berne : capitaine
lieutenant dans le régiment de Sturler du i Avril
I7f f , il obtint une compagnie dans ce régiment
le 17 Août 177 j 5 en devint fécond major le z
Oélobre i778j& premier major le i z Avril 1780.
Vincent Muller > iflu d'une ancienne famille
patricienne de Berne s capitaine lieutenant dans
le régiment de Sturler le 8 Juin 1765, obtint
luie compagnie dans ce régiment le 6 Odobre
1776, en devint fécond major le ai Juin 178^-
SECTION IV.
Régiment de May,
CjB régiment , levé en 1596 > eft de même que
le précédent , uniquement attaché au canton de
Berne , & cela depuis les augmeotations& muu-
T 2.
29» Seuvicé^
Semon IF.
tions de compagnies qu'il reçut en 1741 » nefe
recrutant, tout domme le régiitient deSturfer,
que dans les domaines de cette république;
Quant aux douze compagnies » dont il eft com-
pofé , quatre ne peuvent être poflëdéés que par
des bourgeois de Berne , & les huit compagniis
reftantes roulent entre les bourgeois de Berne &
les fujets de cette république , fuiVaht leur an-
cienneté mutuelle* Les capitaines dé ces deux ré-
gimens font élus par le confeil fouverain de Berne,
qui choifit fur laprêfcntation du colonel proprié*
taire , le plus ancien capitaine lieucenint du régi-
ment , à moins que par des infirmités , celui-ci
lî'eùt reçu difpenfe de fervice , en confervant ies
âppointemens » ce dont Ton voit de tems en tems
des exemples \ & dans toutes les éleâions de ces
compagnies > le colonel préfente deux capitaines
heutenans à LL. £E. de Berne , pour qu^elIes
ajent un choix. Les colonels , colonels commao-
dans , lieutenans colonels & majors de ces deux
régimens» font nommés par les Etats- Généraux
& pris dans le corps des capitaines « fuivant Tao-
eienneté refpeâive de ceux-ci. Le petit état ouijor
de ces deux régimens efl; à la nomination deleud
colonels propriétaires rerpedlifs.
^ L'uniforme diftin^f de ce régiment efti {khit
DE Hollande. 293
y . ■ . . — Tpy^ ■■ 1
Régiment de May.
roificier^ petits pareméns d'écarlate , fermés par
trois boocons d'argent , maftiqués fur bois , plats
& unis ; poches en travers , garnies de trois bou-
tons:; avec une aiguillette en argent. Pour les
fergens ^ collet en retrouiCs demi écar late 9 bordé
ep. argent;., le parement de même étoffe , un peu
plus grand gue celui de l'officier , bordé comm^
le collet ^yec trois agrémens en argent Les capo-
raux , appointés , grenadiers & fufîliers , ont ua
collet en retrouilis de ()rap rouge , le parement
de même éto£&, qui e(ï comme celui de l'officier
pour la formie & la grandeur i Thabit garni de
boutpnnieres blanches en laine.
Les marques didinâives, des caporaux &
appointés » font, ain(î que les drapeaux, de même
que dans le régiment deSturler.
Colonels.
I®. Guillaume de Murait, de Berne, fils aîné
de Jeao Bernard , tréforier de cette république ,
& iflud/une famille patricienne & noble de cette
ville , (dont nous avons rendu compte dans le
fixieme volume , brigadiers, art. 2.) Guillaume
naquit en i6j[i > entra en 1669 , au fervice de
France , comme lieutenaot de la compagnie fran-
che , de fon oncle Louis François de Murait , lieu-
tenant colonel du régiment d'Erlach ; commanda
t 3
294 Sebvicb
Seaim IV.
cette troupe , fit voir beaucoup de valeur le ii
Août i6f4 à la bataille de Sénef, le 4 Juillet 1^77
au combat d'Eppouille^ & en i6^g an fi^e de
Puycerda ; obtint à la fin de cette campagne & ï
la retraite du brigadier de Murait , fon oncle , la
commiflion de capitaine commandant de cette
compagnie , dont il devint capitaine efiêâif en
] tf S4 , à la mort du dit oncle. Il continua de
fervir avec une diftindtion peu commune, à la
tète de cette^troupe , jufqu^i la fin de la campa-
gne de \6^% j qu'il quitta le fervice de France. U
entra en 169; , au fervice des Ecats-Généraux 9
comme lieutenant colonel du régiment de Mulli-
ncn 5 & leva en 1^96, au même fervice, unis-
giment Suiâe de 1200 hommes , compoféde ûi
compagnies , chacune de 200 hommes , & reparti
en deux bataillons, qui , en 1701 , furent aug-
mentés de deux nouvelles compagnies , de même
force que les précédentes. Le c#lonel de Murait,
ayant conduit fon régiment à Parmée alliée, au
printemsde 1702, fut bleifé mortellement le 9
Juin au fiége de Keifcrfverth , & s*étaat 6it
tranfporter àDuflcIdorp, il y expira le Ij de ce
mois. Officier d'un mérite très-rarc, générale-
ment coofidcré & regretté.
^?. Charles de Montmollin , de Neuchâtcl , &
ht Hollande.^ 29f
Régiment de 31ay.
iflu d^une ancienne famille noble & erès * îlluftréc
de cette ville j naquit en l^fio, & hvv\i en
France dans le régiment de Jeune Stuppa, depuis
1579 jufqu'en Novembre 1692 , qu'il quitta
ce (ervice par mécontentement, en qualité de capi-
taine commandant II paifa en 169^ , à celui des
Etats Généraux , en levant une compagnie dans
le régiment de Mullinen /de même que fon frert
cadec François de Montmolin. Le mérite diftin-
gué de ces deux officiers , engagea le colonel
Guillaume de Murait en 1656^ a choifir Tainé
poui lieutenant colonel & te cadet pour major du
régiment Suiffe qu'il venait de lever. Charles
obtint le régiment de Murait le x Juillet 1702 »
fit cette ampagne & les deux fuivantes avec U
plus grande difttndion à la tête de fon régiment »
& fut tué le l| Août 1704. k la bataille d'Hôeh-
Ô^tc , en faifent des prodiges de valeur . fécondé
par fon frère François , devenu le x Juillet 1702 ,
Ueutenant colonel de ce régiment ^ qui ayant été
bleâe mortellement, expira le 2z Septembre à
Donawerth ^apres avoir éti nommé le lO du
même mois par les Etats- Généraux, colonel du
régiment de Montmolin.
f**. Daniel de Chambrier, deNeuchâtelî oW
tint le régiment de Montmolin le %% OAobre
T4
296^ Seuyiçb
SeSion IF.
1704, & s'endémitl^.i Septemibre 1728. (Vojea
g^ér^ux. majors , «rtielf 3.)
4^., Samuel Conftani , de Laa(anne , antofi
4e Berne } pbûnc le: régiment de Chambrier le t
Septembre 171S s mort à Laufanne le 4 Févriee
}7^ 6. ( Voyez iieutenana généraux « artide x)
. f »^ Charles Antoine Sturler^ doBràiei obtmti
le régiment de Coqftantl^.l^Mars I7tér: iDort
1& 20 Septembre 1 7 64.
6^. AmedéeMay., de Berne , & frère cadet da
lieutenant général de ce nom; nâqtâtteD.1704^
entra en.ijzz , au feiî vice des £tats<rGenéiaitXir
eomme enfeigne dans le régiment de Chambrier §
Cous - lieutenant en I72<i, lieutenant en 1719»*
capitaine lieutenant en: 171'^ £ il obtint en 1742 1
vne compagnie dans: lé régiment de.ConffauiCi
dont il devint major ep. 174521. eût la comniffioii
de lieutenant colonel le i Novembre 1747» oUi
tint en 17491 la grande ma)6rité de Graves de^-
vint le i^Miirs I7f^» lieutenant colonel etfcâif
du régiment de Sturler; le iç Mars 176; » co-
lonel commandant! en fécond , & en devint eolo*
«el propriétaire le 19 Odlobre 1764:. more à
Grave le ^ Juin 176 f, .
.7^; Frédéric May* de Berne i obtint le. régi-
rent dfe.May U ap Juin lyH* ( Voye? généraux
majors, ai-ticle 21.}
DI HOLLAKbi. £9^
H
Régiment de May.
Haut état ^màjdr.
Jufte Conftaiit, croifietne fils du lieutenant
général de ce nom , de Laufanne , canton de
Berne ;> capitaine lieutenant dans le régiment de
fon père , lé X% Novembre 1747 1 il obtint une
' compagnie dan» ce régiment le 29 Avril 1764 »
ea devint JuaiorlfiiSL Ayxil 176S » fécond iieo-
tenant colonel^ le li Avçil 1774, premier lieu-
tenant colonel* le 23 Juin 1779 i colonel com-
mandaftt avec x^diftmiifion' dé 'eolbnel le 8 Dé-
cembre 17791 - -
^ Sigifmoiid^tpguex^, d'Oroni, fi;çrç cadet^dti
général major.de ce nom , iffu d^une ancienne fa*^
inille noble & p^cripieqne de Berne % capitaine
lieutenant dans le régiment de Confiant du ao
Janvier 1748 ; il obtint une compagnie dans ce
régiment du -ii Juin 1764, en deyÂnt. fécond
major le 21 Mai iijz% premiei: mâjor le 1 1 Avril
;(774, fécond lieutenant colonel du if Juillet
Ï775 , premier lieutenant colonel du 8 Décem*
bre 17791 unique lieutenant du iz Février 1 78 f.
Benjamin Burnand , de Moudon , canton de
Berne >. capitaine lieutenant dans le régimçnt de
Coudant du 20 Juin 17481 obtint une compa.
jgnie dans ce régiment le 14 Avril 1755* » en de*
vint fécond major le 15 Juillet 1776, premicç
major le xz Février i78y.
m
Service
SeSion IK Régiment de May,
Albert Jérôme Cf oufaz , EU altié du général
major Je c€ notu j de Laufanne f canton de Berne ^
capitaine lieutenant dans le régiment de G^nlhnt
du 7 Décembre lyfo, il obtint une compagnie
âàm ce régiment^ le g Novembre 17S1 , & en
devint fécond major le 22 Février 1785. ^d
SECTION V.
RÉGI ME NT DE S C H M t D T.
[Ck rigiment » levé en Iff9f , par Hercolcs
[C^ppot , avec Icconfentement des Ligues- Grîfe^
[àe tire fes recrues que du territoire de ces trc
[fépubtiques $ auxquelles il e(t entièrement atr
[çbé , & les dou^e compagnies^de ce régiment 1
>uvant être poffedees que par des capitaine
[Crtfons » ou de la Valtelîne , comté de Bonnio
& de Chiavenna. Nous avons cru devoir placer
dans ce livre, tout comme dans l'édition précé-
iente, le régiment de Schmidt après celui de
May , quoique levé une année auparavant » parce
qtie dans les incorporations de 171 6 & de 171S1
îe régiment de Cbambrier, aujourd'hui Majr»
ent fur fix compagnies» quatre Bcrnoifes de^ rc*.j
gimcni de May «Se de Sturler^
DE Hollande^ £9$
Se3ioft V. Régiment de Scbmidt
L'uniforme dittindtif ' de ce régiment eft , quant
à rofficier , collet eti retrouiis & paremens d'é-
carlate , qui (ont petits & en botte , garnis de
trois boutons i poches en travers & garnies de
trais boutons , qui font maftiqués fur bois » plat&
& façonnés en iozange. Quant aux fergens , leur
uniforme ne diâfere de celui de i'offidier » que pac
la qualité des draps, ayant pour marque diftinc-
tive , une épaulecte lozangée en orange & argent
fat répaule gauche.'Les caporaux ont deux épau«
^ettes de laine blanche , lozangées en orange » les
appointés n'ont qu'une épaulette comme celle des
<iaporaux , & fur l'épaule gauche. Les grenadiers
& fufiliers n'ont qu'une épaulette orange, mais
fans houppe. Le drapeau de la colonelle , plus
grand que les autres , efl: blanc , avec une car-
touche au milieu , remplie par les jarmes des Fro«
vinces^Unies ; les autres drapeaux font aux cou«
leurs du colonel , & les quatre quartiers partagés
par une croix blanche.
Coloneb.
x^. Hercules de Cappol , Grifon , leva ce ré-
gimenten 169^, & fut tué te 9 Août I706, (Voy;
brigadiers , art. i.)
z^. ChrîftopheSchmidt, deÇruneggj obtint
le régiment de Cappol le 17 Août 1706. Mort
joo Servicb
Seaion F. .
à Maeftrichc le 30 Oélobre 17 jo. (Voy. généraux
majors , arc. 4. )
- j^. Daniel de Reidt^ iflu d'une ancienne £u
mille noble de la Ligue*Caddée , où elle ie réfugia
en I S 44 s pour caufe de religion , de l'évèché de
Wurzbourg, donc elle écaic originaire ». & qui
reçue le 11 Janvier 1676, de l'empereur Léo-,
pold i des leicres-pacentes en confirmacion de fa
nobleffe. David naquit en 1^70; entra en 169^,
au fervice d'Ëfpagne , dans le régiment de Cap»
pol , comme lieutenant de la compagnie colonelles
quitta ce fervice en 169 f, avec fon colonel,
pour entrera celui des Etats Généraux , dans le
régiment de Cappol , comme capitaine lieutenant,
de'lii compagnie colonelle , dont il devint capi-
taine le 27 Août 1705 y & obtint Ja majorité de
ce régiment le ro Juin 1710, pendant le fiége
de'Douai. Le major de.Reidt ayant f^it toutes,
les. campagnes dq la guepre de la fucceifion d'EC*
pagne avec beaucoup de r^pucacion^ devint en
1722, lieutenant colooet dû régiment de Schmidt»
& le iç Nbycnibre: 17^0 , colonel propriétaire
de ce régiment. Moft â Bréd^ le. i. Mai 17^5.
4^. Rodolphe Antoine » bacon de Salis , Gri- .
ftn^ Obtint le régiment de Schmidt le if Mai
if ^5 f & fut tué.le f 1 Mai. 174; , à la batailla
DI .HotLAUDË. iOt
Régiment de Scbmidt.
de Fontcnoi. ( Voyez brigadiers , article 6. )
f*, Jean Baptifte, baron de Planta , de Wil*
denberg, Grifon. Obtint le régiment de Salis le
25 Mai 174s •' Mort i Berg*op 2oom le iz Avril
1 7 f 7. f Voy. généraux majors , art. 6. )
» •. 6^. Henri , baron de Sptecher , de Bernegg ^
iflii d'une ancienne famille noble de la Ligué
des dix Jurifdiâions , & frère aîné de Jacob UU
rich , mort eh 1771 » brigadier au fervice du roi
de Sardaigne & colonel propriétaire d'un rég!-
tnent Grifon d)e fon nom. ( Voy. dans le volume
•précédent , fervice de la maifon de Savoye , bri.
^dierii , article 4. ) Henri naquit en 1 7 10 ; entra
en 172S, au fervice des Etats* Généraux , comme
eilfeigne au régiment Grifon de Schmidc ; fous-»
lieutenant en 1729 9 lieutenant en 173 1> capi-
taine lieutenant en 17339 il obtint le 15 Mai
17; f , la compagnie colonelle de Reidt; major
du régiment de Salis en 1742» devine le 16 Mai
I74f » lieutenant colonel de celui de Planta, &
colonel commandant de ce régiment le 2 Novem-
bre 1748 , en devint colonel propriétaire le zz
Avril 17^7. Mort à la Haye le 2 Février I764,
7^- Jean Chrétien Frédéric Schmidt, Grifon.
'Obtint le régiment de Sprecher le 22 Février
1764, (Voy. généraux majors, art. 17-)
302 SlRTICB
mm
SeSion F.
Haut itai'- major.
Jean Baptifte, baron de Salis » Grifbn. Capi-
taine dans le régiment de Planta du lo Uats
1749; major de celui de Sprecher le 1 6 Juin
1763 \ lieutenant colonel de celui de Schmidtda
24 Août 1768 t & colonel commandant de ce
régiment du 16 Mars 1773.
Gabriel de Sch varz , Grifon. Capitaine dans
le régiment de Sprecher du 10 Mars 1762 ; fécond
major de celui de Sohmidt du 16 Mars 177} î
premier major du 30 Juin 177; ; fécond lieute.
nant colonel du 31 Oâobre 1777 s premier liai-
tenant colonel du 18 Mars 1782.
Pierre de Jenatfch , Grifon. Capitaine lieote-
nant dans le régiment de Planta du 24 Mars 174S;
obtint une compagnie dans celui de Schmidt le 8
Avril 17665 fécond major de ce régiment le }l
Odobre 1777 5 premier major du 9 Oâobre
X781. Difpcnfé du fervice.
Daniel Lorez, Grifon. Capitaine tieutenaot
dans le régiment de Schmidt du 8 Septembre
I7*î 5 obtint une compagnie dans ce régiment
k 31 Odobre 1777; fécond major le 9 Oâôbre
ï78i 5 premier major le z6 Novembre de la
<nèmc année.
DE Hollande. ^o)
Régiment de Scbmidt.
Ulrich Gonzett Grifon. Capitaine lieutenant
dans le régiment de Schmidt le i8 Juin 1767 '
obtint une compagnie dans ce régiment le if
Oâdbre 1778 ; & fécond major de ce régiment
le 26 Novembre i?8i. i
SECTION VL
RéeiMBKT DE HXRZEL.
JLes cantons proteflans & les Ligues* Grifeg ao»^
cordèrent en Février 1701 , à M. de Valkenîer*
envoyé extraordinaire des Etats-Généraux auprès
du corps Helvétique , la levée d'un régiment à%
1600 hommes , pour le comte d'Albemarle , co-
lonel des Suifles & Grifons. Ce n'eft que depuis
1747 , que ce régiment eft attaché au canton de
Zurich , & ne tire fes recrues que des terres de
cette république. Ce régiment eft depuis lor9,
compofé de douze compagnies , qui ne peuvent
être pofledées » de même que les places de colonel
propriétaire, colonel commandant, lieutenant
colonels & majors , que par des bourgeois de Zu-<
rich , capables de parvenir aux charges du gou-
Ternementj/de ce cantons lequel prit en 174? t
DE HOLtA*PDfc Î0f
Régiment de Hirzel
lats, qui font petits, ouverts & garnis àé trois
boutons i poches en travers, auiS garnies dtf
trois boutons, qui font d'argent, mafliqués faf
bois , plats & unis 5 le chapeau bordé d^un galotl
d'argent 5, de la largeur de Ci pouces, avec tirl
cordon & Hoquets , en argent & orange. Pouf
les {èrgens & bas * officiers ; parement de même
forme, mats plus grand « garni d'un double hoiii
d'argent. Les caporaux ont deux épaulettes blam
ches à houpes ; les appointés en ont une feule fuf
l'épaule gauche , les foldats & grenadiers en ont
aufS une , mais fans houpe. L'habit des foldattf
& des grenadiers eft garni fur le devant de chaqatf
côté, de fix boutonnières d'un bordé de lairïdr
blanche^ de (]^atre lignes de largeur, deux à
dpux; trois de ces boutonnières fur chaque pai^
remenC, trois fur la patte de chaque poche ^ &
une en double au deflus des plis.
Les drapeaux de ce régiment font àtïx coùîeur^
du colonel propriétaire , & les quartiers féparé^
par une croix blanche âanfiboyante. Le drapeau
de la compagnie colonelle eft plus grand , ayanc
au milieu un lion eh or, tenant dans une de fe^
pattes les fept flèches allégoriques de l'union , &
dans l'autre patte un fabre nud. Ce lion eft fur-
inoaté d'un ruban bleu célefte flottant , fur la^
Tome nu. V
3o6 S 1 R V 1 c 1
Seaion FI.
quel on voie en lettres d'or la dévife des Etat^i^ «ts
Généraux. Concordia res parva a-efcunt & Jifcorm0^:>''O9
dia magna dilabuntiir.
Colonels.
i^. Arnold Jufte, comte d'Albemarle; colool^^'o
nel général des Suifles & Grifons, en faveur dus-V *«
quel ce régiment fut levé, en fut le colonel prc:^'^^^
pfiétàire, depuis ifoi jufqu'à fa more t le i» :x: ic
Avril If i8.
2«. Hans Félix Werdmuller , de Zurich ; d^ Re-
vint colonel propriétaire dp régiment d*Albc^*^^
marie, le 12 Mai 171 8 5 mort le 27 NovembrT^ ^"
I72f. ( Voyez généraux majors , article 2.)
3^. Salomoh Hirzel , baren de Wôlflinguen mrm n,
de Zurich. Obtint le régiment de Werdmuller "^^ '^»
le 2i Décembre 172$"; mort ie 4 Mars 175 fX ""f*
( Voyez général d*infancerie. )
4®. Hans Conrad Efcher de Luchs » de Zik:-^ ^^
rich. Obtint le régiment de Hirzel, le 2 Avri:'"^*^'
iffÇî mort le 12 Odlobre 1786. (Voyez lieis— *•
tenans généraux , article f . )
50. Louis Hirzel , de Zurich. Obtint le régft^ **
ment d'Efcher , le 22 Novembre 1 786. ( Voye -^*
généraux majors , article 30.
Haut état -major.
Hans Gafpard Hirzel de Wôlflingucn, troi-^^
DE HOLIANDS. JO7
Briment fie HirzeL,
fieme fils du général d!in&nterie de ce lîom, ds
Zurich. Capitaine dans, Je régiment de fon père»
legMttsrffOs fécond major du régiriYm d^£r«
chec»''Jei*^{ Avril 1754;. ptemier major le f
Féfiièc. 1,75s » '^lieUtettanc colonel le:i4 Août de
la inome «nfléei ft^mtt lieutenant colonel le 30
S«ptpiiib|r$ 1773^1 0bticMtla:i)ommi^o|). de colonel
le .9Ljftro?ier 1.776^ & oçflog^l commandant du
régittfiôft d^Efcber du 25. Juin 1779V .. .- ..
fhWippcflém Skcbmidt , déZurich. Câpitàind
iieutenanc dans Je ré|;imcni: de Hirzel: ^ le 1 } Sep.
tea^brei?54^ obtint .iinè.compignie dansle ré-
giment d'ETchec le 10. Mai I77é> fécond majot
de ce régiment le 4 Mai 1779 , premier .major le
iJk JVfei4d la mènle année « fécond lieutenant co-
lonel le 4 Avril 178 J ) premier & unique lieute^
nant colonel en 1786.
Jean Jaques Meyet, de Zurich. Cagitaînd
lieutenant dans le régiment d'Efcher du 1 1 Aoftfi
I758» obtint une compagnie dans ce régiment:
le SoSeptembre 1776, fécond major le laMli
17^9 , premier major le 4 Avril 178 ?•
Hans Jacob Efcher , de Zurich. Capitaine
lieutenant dans le régiment d*Efcher le 28 Odo*
bre i7f 8, obtint une compagnie dans ce régiment
le 10 Mai 1777 , fécond major le 4 Avril 178/*
V z
|o8
S 1 R T ï C 1
SECTION VIL
RÉGÏMIK T Ùt StO KAR*
Cb régiment tut levé au printems de 1748» ]
rJes cantons de SchafFhaufeti, de Glarus & d'Aj
kpetuell rélorméj & la ville de $>GaIK à la fuit
r d'une capitolation fignée le 10 Mars de cen
P année, entre ces troia états & M* de HnreriifJ
rvoyé extraordinaire des Etats* Généraux a uprJ
des cfintons protertans. Ces troi» cantons & la vil'
de"S< Gall fourni ifent les recrues à ce régiment]
•dont les douze compagnies font également rep
' ties entre ces trois républiques & la ville de 1
-Gatt qui en a iioc ^ antant du moins que cel
'eft'poffibleî de même que les places du haut étai
"tnajor j quant à celle du colonel propriéraire ^ elle"'
"^elt donnée par les £taes-Généraux , au plos ancien
capitaine du haut état mDjar/Ians égard au can-
[^ton. Toutes les places d'officiers , depuis le colonel
propriétaire jufqu^à renfeigne, font remplies 1
lnommées & brevetées fur le même pied que dans
Ue régiment de Hirzel , dont nous avons rendu
compte dans la fedion précédente, à la réferve
néanmoins des capitaines lieutenans » qui routeot
par ancienneté, avec ceux de leur canton refpe<Si£
L'uniforme diftindif de ce régiment , était en-
core en 1735 j pour toute la troupe , habit > velli
DE Hollande. }09
Régiment de Stokar.
& culotte bleus s Phabic doublé de rouge \ collet
efî retrouffisf & petits paremens en botte , rouges »
garnis de trois boutons ; poches en travers , auiS
garniesj de trois boutons. Pour Tolficier, collet &
paremens d'écarlate; boutons d^argent , mafliquég
fur bois t un peu relevés & entourés d'un cordon
façonné » en argent mat ; les mêmes boutons en
métal argenté pour les fergens & bas-oflîciers ; &
en étain pour le refte de la troupe : les deux devans
de l'habic des officiers font garnis chacun de neuf
boutonnières , à diftances égales ; d'un petit bordé
en argent dentelé , avec trois de ces boutonnières
fur chaque parement, autant fur la patte de chaque
poche , & trois en double fur le derrière de l'habit.
Les deux devans de. la vede, garnis jufqu'au bas
de boutonnières plus petites , mais de même fa-
çon que celles de l'habit , & chaque patte de po-
che garnie de trois de ces boutonnières. Le cha-
peau bordé d'un petit galon dentelé » de même
fdçon que les boutonnières.
L'uniforme des fergens & bas-officiers, diffère
de celui de l'officier, en ce que leurs boutonnières
{ont plus petites , & toutes unies , & leur chapeau
bordé d'un petit galon d'argent uni.
En rédigeant cettç fedUon , au commencement
de Juin 1787, l'auteur vient d'être informe que
y 3
510 Seuvici
Seaion f^ll.
le général major Scokar va (aire les changemens
fuivans dans Tuniforniedes officiers & bas-officieft
de fon régiment ; retrancher aux ulis & aux autres
Jes boutonnières fur l'habit , en les retnpla(;^nt».
chez Tofficier, pac une éguillette en argent, &
chez les fergens & bas^officiert » par un borde
d'argent à Pentour du collet ^ des paremens.
Les caporaux , appointés ,. grenadiers & foldata
entle même uniformes leurs boutonnières étant
unies , de même que le bord du chapeau s les uns
& les autres de laine blanche. Les caporauj^ ont
pour marque diftindive , des épaulettes de poil
de chèvre blanc , avec une houpe j les appointa
ne portent qu'une des fufdites épaulettes fut
l'épaule gauche, ,
Lçs drapeaux font aux couleurs du colonel»
& les quatre quartiers féparés par une croix
blanche. Lç drapeau de lajcompagnie colonelle eft
tout blanc , avec une cartouche aux armes des
Provinces^Unies, furmontée de la dévife : Lunm
fmt notre fercc , en lettres d'or.
Colonels.
l^. Charles Antoine Scurler , de fierne. De-
vint, le 19 Avril 174c , premier colonel proprié-
taire dQ ce régiment , qu'il réfign^ le 1 6 Mars
ï7S6t(Voye2; généraux majors, article f,)
DE Hollande. 511
Régiment de Stokar.
2°. Louis Bouquet, deRoUc, & naturalifé dans
le canton de Glarus réformé) devint, le 18 Mai
lyf <?,colonel propriétaire de ce régiment : mort le
18 Avril 1781. (Voy.lieutenans généraux,art.8.)
^^. Barthélemi Marthy,du canton de Glarus
réformé ; devint , le 25 Avril 1781 » colonel
propriétaire du régiment de Bouquet; mort le 10
Novembre 1786. (Voj.généraux majors, art. 19.)
4^. Hans Frédéric Stokar de Neuenforn ,
i^atif de SchaiFhaufen. Devint , le 20 Décembre
i78é,coloqel propriétaire du régiment de Marthy»:
(Voyez généraux majors, art. 25. )
Haut état major*
Jean Jacques PfyfFer , de SchafFhaufen. Capî-
* taine lieutenant dans le régiment de jeune Sturler,
le 18 Avril 1748, obtint une compagnie dans ce-
lui de Bouquet le 28 Août 175*8, fécond major
de ce régiment le 21 Mars 1772, premier major
le 9 Janvier 1776 , lieutenant colonel le 22 Juin
1779; il en devint colonel commandant le 18
Avril 1785.
Jacques Im - Thurn , de SchafFhaufen , & iflu
d^une ancienne famille noble de cette ville. Capi«
taine lieutenant dans le régiment de jeune Sturler,
le 9 Août If49> il obtint une .compagnie dans
y 4
|rs Seuvici
Seêlloft FIL Régiment de Stokcar.
le régiment de Bouquet, le 20 ÂTrii 1761 ; fe-
cond major de ce régiment le 9 Janvier 177^;
premier major le 12 Juin r'779; en devint fécond
lieutenant colonel le 12 Mars 178^1 &fH:eimer
lieutenant colonelle 18 Avril I78j»
Bernard Thôrig^du canton d'Appenzell réforme.
Capitaine lieutenant dans le régiment de Bouquetf
le 28 Août 1760 ; obtint une compagnie dans ce
régiment le 2f Mai 1768 ;' fécond major du 1%
Juin 17795 premier major le 14 Mars 17811
(ècond lieutenant colonel , du 18 Avril 178 j.
f Jean Conrad Mittelhôlzer, de la ville de StGalI.
Capitaine lieutenant dans le régiment de Bouquet,
le 20 Octobre 1770$ obtint une <^mpagnie dans
ce régiment, le 9 Juin J1777 j fécond major le 14
Mars 178 1 5 premier major du 18 Avril 178}.
Abraham Schmidt , du canton de Glarus ré«
formé. Capitaine lieutenant dans le régiment de
Bouquet , le 9 Mai 1761 , obtint une compagoic
dans ce régiment le 14 Août 1777 , fécond major
du jS Avril 178^.
DE HOILÂNDE^ )I$
Tabktm v9ud des régimau Suijfes.
HoflUH,'
l^. Régiment des gardes Suifles» colonel
M. le lieutenant général Sandoz, • 800
x^. « • de Scurler , . 1 800
J^. • de May, . . igoo
4^. •*«••* . deSohmidt, . 1800
5^.. • deHirzel, • 1800
é^, . de Stokar , . igoû
Total des régimens Suifles* • . . . 9800
n*
NOTE
f^V^ LES PIECES JUSTIFICATIVES,
L'histoire militaire desSuifles aufervice des
Etats . Généraux , confidérablement augmentée
dans cet ouvrage , en redifiant toutes les erreurs
de l'édition précédente , vient d'être rédigée par
l'auteur, les derniers mois de 1787, au moyen
de beaucoup de recherches très-pénibles. Ayant,
outre les fources citées à la fin des quatre livres
du volume précédent, pris le parti de recueillir
line infinité d'extraits de la fama Europea , con-
cernant les oâiciers & les troupes Soiffes fervani
514 Serticb^
Note fur les pièces jujiificatives.
en Hollande , & de les confronter & redificravea
tous les articles généalogiques du diâionnatre
Helvétique de Lew, qui avaient quelque rap-
port à ce fervicc. Parvenu à fe procurer une fuite
d'états militaires de Hollande , depuis I74* ^
1786, incluGvement avec -ce dernier, rautcuc
en a tiré très, exaûement la fuite des colonels
de ces Gx régimens, leur haut état-major aâuel,
& les dates de leurs brevets refpedtifs » de même
que celle des officiers généraux. Quant à la for-
mation de ces corps , & les variations qu'ils ont
efluyésde 1714 a 1742, jamais l'auteur n'aurait
pu donner des explications fatisfaifantes là-deflusi
s'il n'avait eu les mémoires manufcrits fur ce fer-
vice, de fon père défunt , du lieutenant colo-
nel Emanuel May de Ruedt, qui, après avoir
fervi les Etats - Généraux pendant quarante ans
avec la plus grande diftinélion , fe retira du fer-
vice au printems de 1732 , comme lieutenant co-
lonel eiFedlif du régiment de Conftant, ayant raf-
femblé durant cette époque, quantité de pièces
intéreflàntes & authentiques , concernant les.
troupes Suiâes fer vant en Hollande; entr'autres
une relation circonft^nciée des fervices renduf
par les régimens de notre nation , à L. H. P. , de
1.702 à 1 71 j, dont j nous avons faitjulage, ea
DB Hollande.' 3lf
y^.' NotçJurîes.fftecefjt^ifkdiîvÉS.
c^glijjuant nos précautions à cet égard , dans le
P%ngraphè intérieur & la campagne de 170I ; en
rendant compte dans rintroduâion , de la con-
fiance dont cet officier fut honoré de 171 f à
J^ig, par le confeil d'état de Berne» & de la
nianipre dont il y répondit. Efpérant au Curplus »
ÇUeVon pardonnera cette dirgreifion , àlarecon-
^iflance & à la piété filiale.
A regard du tableau de la dernière guerre
'ï^Hritime des Etats - Généraux avec l'Angleterre 1
'es diflenfions qui en réfulterent entre quelques
Provinces dePunion & le prince ftadhouder, dé-
c^trites en rendant compte du ftadhouderat ; qui
P^ut-ècre déplaira aux partifans zélés de l'un &
âlo l'autre parti j mais qui en échange aura pro-
l>a blement l'approbation de tout leéleur impartial ;
l^autcur déclare ici publiquement» qu'après avoir
rédigé ce tableau fur tous les ouvrages périodi-
qvies du jour , avec l'impartialité la plus fcrupu-
\eufe , il n'a confulté aucun de fes concitoyens t
(ur ce morceau , ni communiqué à perfonne cette
partie de l'introdudion , non plus que la noçicc
4u ftadhouderat , de crainte d'être entraîné à fon
tour & malgré lui , dans les reflcntimcns de Tun
ou iQ l'autre parti.
Service de Naples. $17
■ ■!■!■ ■! Il 'JiTiff ■■IIIIMPMIII aj
• Introdu&ion.
& mourut en 1727 , fans laiÛer d'enfans de çc
mariage. François Antoine , le cadet des croîs frè-
res f lui fuccéda le 5 Septembre 1727 ^.fir nmria
en 1728, avec Henriette Marie d'£fte> Elle de
Renaud , duc de Modene , & décéda le 20 Jan-
vier 1731. Croyant (a femme enceinte, i) or-
donna parTon teftaoïent; que ù la duchei^e met-
tait après fa mort , un prince au, mp^ , il foc-
, céderait à tous les états de la maifen de Farne&i
mais que fi la ducheiTe accouchait. fi'uniEi ÊUe^il ap-
pellaicà cettefucceffion, Tinfantdon Carlos, Taii;^
des th&i9f»d'£fp$gne du fécond lit , & d'EliPabeth
.Farnefe. Mais Tinfant^ avait déjà été appelle en
1718, par le traité de I^ndres , ou de la qua«
druple alliance , à la fucceâion de Parme , ds
Plaifance & de la Tofcane , après l'extindion d^
lignes mafculines des maifons de Farnefe & de
Médicis. Sur quoi, Tempereur Charles VI lui
avait £dt expédier , au congrès de Cambrai, le 24
Janvier 1724, un diplôme d'inveftiture fur ces
deux fucceffions éventuelles. Jean Gafton , der-
nier grand-duc de Tofcane , de la maifon de Mé-
dicîs, confirma le 2S Juillet 17J1 » par un pad;«
de famille, avec Philippe V, roi d'Efpagne, ces
difpodtions éventuelles de l'empereur , en faveur
de Tinfant don Carlos , quant à la Tofcane. La
^tt Service
I I i^ ■ nCjtn
IfitroduSion.
ducheâe douairière de Farine ayant déclaré le i
Août ijt^j qu'elle n'était ^oint enceinte. Tin-
fane don Carlos , âgé de feize ans , s^embarqua
le 20 Oâobre de la même année , à Séville, foc
une flotte Efpagnofe, chargée de troupes, pour
fe rendre en Italie , où Ton avait dé)a &it paffer
en Avril , 8 bataillons Efpagnôls , parmi lefquds
il y en avait deux du régin^ent de Be&ler , cooi-
mandés pat le lieutenant colonel de ce corps,
Charles François de Jauch. ( Voyez brigadieff »
article 1.)
L'infant don Carlos aborda à Livourne le %*(
Décembre i7Ji, & les troupes ErpagHole8,ao
nombre de 6000 hommes , furent diftribuéesclgns
les ports de la Tofcane , de même que dans les
états degli Prefidii. Ce prince réjourna dix mois
dans la Tofcane, & la quitta en OAobre lyjif
pour aller régir les duchés de Parme & de Piai-
iance, dont fon aycule maternelle , la duchefle
douairière Sophie Dorothée , avait déjà pris pot
feflion au nom de l'infant , depuis le lô Août
ï?J I > & avait été proclamée régente de ces étatSi
EU nom de fon petit-fils.
Le roi de Pologne, Frédéric Augufte 1 9 étaât
décédé le I Février 17J3» le roi Stanislas > beao-
pere de Louis XV^ fut élu la même année ^
DÉ NaPLE«. 319
IntroduSion.
pour ia-reconde fois , roi de Pologne ; & quoique
cette féconde êleâion fût très - légitime , cepen-
dant l'empereur Charles VI. eut aSez de pouvoir
& de crédit pour l'annuller , & pour placer , avec
le fécours de la Ruifie, fur le trône de Pologne,
le fils du rof défunt , Frédéric Augufte IL Louis
XV voulant' tirer vengeance des outrages que
Stanislas avait eâuyé dans cette occaiion • de
Anne , impératrice de Ruilîe , & de Tempereùr
Charles VIvfigna le 17 Ocftobre , un traité d'al-
liance avec l6s rois d'Efpagne & de Sardaigne »
contre Charles VI , auquel ces trois puiiTances dé-
clarèrent Iki guerre. Ces trois rois ayant des intérêts
divers , avaient cependant celui de concourir dans
cette époque au même but » celui d'affaiblir la
maifon d'Autriche, La France fit la guerre contre
Pempereur avec de grands fuccès, foit fur le
Rhin , parce que le fameux prince Eugène , affai-
bli par l'âge , s'était fur vécu à lui-même ; foit en
Lombardie , parce qu'elle ^avait le gardien des
Alpes, fa majefté Sarde, dans fes intérêts. Mais
comme ces opérations militaires ne font pas du
f effort de cet ouvrage , nous tracerons feulement
celles qui font liées avec la conquête des deux
Siciles, faite par le royal infant en I7H-
La cour de Madiid avait dans le courant de
t±0 SERVICE
■ Il ■ I I irr -aesesgsssessmiefem
IntroduHioné
■rti^i*a^.^ÉMha
1733 • conûdérablement renforce les troupes E&
imgnoles répandues dans lai Tofisane y ite même
Éu I que dans les duchés dis Parmel & àe î^laifàncei
^7^4* & cela au point, qu'en Janvier 17^4 , toutes ces
^troupes formaient une armée très-lefte de plus A^
^ùQôo hommes» parmi lefquela feitfii^v^ieajE
d^ux- bataillons du régiment dé fi^r$Ier « & trois
dé csilui de Niederôdt ib tout-i^us les ordres da
duc de Montetiiar. L'in&nt don Carloa ayant reç^
le 2 Février, de fa majefté catholique; un bro-
.ret de générai î£B me» pour commander cette afr
mée Efpagnote en chef, quitta Parme le 4 & ft
tendit le 10 i Florence , oà ce prince tint no
confeil de guerre avec le duc de Montemar & les
autres généraux Ëfp^gnols. L'on y régla les dit
portions pour pénétrer dans le royaume def Na»
pies, dont te roi d'EFpagne^avait ordonné de tenter
la conquête. L'armée divifée en plufieurs colon-
nes s'avança par TOmbrie , & pénétra par-^là dans
TAbruzze ultérieure & dans la terre de Labour.
L'infant entra le if Mars dans ce royaume, &
arriva le 27 au Mont-CaiSn. Sur ces entrefaites,
une efcadre Efpagnole de 9 vaifleauz de ligne &
de 45 bàtimens de tranfport, après avoir fournis
les isles de Procida & d'irchia, & yavoirétabH
fes magafins , fe préfenta le f Avril à la rade de
NapleSf
DE Nafles-" 321
Introduêiiofu
■' - ■- ■ ■ ■ - - -
Naples • qui fe fournit faïus héfîtcr aux armes '""
Efpagnoles. Le 9 , rinfant arrivé à Maddeloni , ^^
reçut les députés de Naples , qui vinrent lui pré-
fetiter les clefs de cette ville , dont le comte de
Charni prit poâeflîon le 18. Le Château* neuf
tenait encore pour l'empereur , mais ayant capi*
tulé le 6 Mai » Tinfant refté à Averfe jufqu'alors»
fit le 10 fon entrée folemnelle à cheval dans la
ville de Naples , par la porte de Capoue , . aux ac-
clamations de tous les habitans, très- las de la
domination Autrichienne, & efpérant tout de
celle de ce jeune prince.
Le I f Mail, un courier apporta à l'infant un
diplôme de Philippe V , qui lui cédant fes droits
fur les deux royaumes de Naples & de Sicile,
les décachait à perpétuité de la monarchie Efpa-
gnole, & reconnaiffait le royal infant pour roi
des deux Siciles; qui le lendemain fe ôtproclaincc
en cette qualité à Naples & dans les diftrids de
ce royaume , qui reconnaiHaient déjà fon auto*
rîté , fous le nom de don Carlos. Et comra£ ce
prince eft le fepticme du nom de Charles, de
ceux qui ont pofledé le royaume de Naples,
nous avons cru devoir lui donner le nom de
Charles VIL
^om nu X
322 Service
SECTION I.
Charles VIL
^"^^ Le IS Mai, le Hue de Montemar., pendant
* qu'une partie de l'armée Efpagnole était occupée
à foumettre les diverfes provinces du royaume
de Naples , prit lo mille hommes troupes d'élite»
parmi lefquelles Ton voyait les gardes Vallonnés»
êc les deux bataillons de Befsler ; & à la tète de ce
corps d'armée , le duc attaqua les Impériaux , raf*
femblés & retranchés , au nombre de 9000 hom-
]nes,rous|tes murs de Bitonto dans la Fouille. L'on
combattit durant trois heures avec beaucoup
d'acharnement , & des fuccès variés 5 au bout dç
éc tems-là » les gar*des Vallonnés &Ie régiment
de Befsler ayant pénétré dans les retranchemens
Impériaux, leur cavalerie prit la fuite , & leur
infanterie fut obligée d'en foire autant , après
avoir perdu plus de 2000 hommes. Cette vidloire
fut décifive, & entraîna la foumiffion de toutes
les provinces Napolitaines î il n'y avait plus que
Gaète & Çapoue entre les mains des Impériaux.
Gacfc défendue par le général , comte de FranceV
& affiégée par fa majefté Sicilienne en perfonne»
ne fe rendit qu'au bout de fo jours de fiége , &
capitula le 7 Août. Le régiment de Niederôft f«
lntrodu£iion.
I Tni "1 1 I 1^ I TU , ■ tu ■ i II- 1 1- 1 I r V,K
diftingua beaucoup à ce fiége. Capoue défendue
iavec la mêmevaleur,par ié général major baron d«
Gbldlin de TiefFcnau,de Lucerrie , bloqué depuis
les premiers jours de Juin^ efTuya dès le 4 Odlobrtf
lin (îége dans toutes les formes , & ne capituM
qu8 le 24 Novembre. Lés régimens de Niederoft
& de Befsler, fervirent à ce ûége avec l&ur valeuif
accoutumée.
Après ta reddition de Càpoue, le duc de Mon*»
temai: ^ ctéé par le nouveau roi, duc de Bitonto ft
Vice- roi de Sicile , s'embarqua avec Télite de Tar-
tnée Ëfpagnole pour ce royaume, dont il fit H
tonquècè en moins de deux mois i de façon qu'il
tie reftait à Tempereur , au milieu de Janviet
l^jf , que là citadelle de Meffine & le fort Gon^
tegue j av£c Syracufe & Trapanî; Le roi Charleâ
partit le j Janvier de Naples , & traverfant Id
toyaumdà petites journées jufqu^à Palma en Cala-
nte , il fit voile le 9 de Mars pour la Sicile. Lé
prince de LobkoViz ^ après avoir défendu la cita^»
délie de Meflîne pendant fept mois , avec une bra-
voure & une fagacitc qui le fcouvrit de gloire i
fiit obligé de la rendre les derniers jours de Juin ^
toutes fes munitions & prbvifions débouche étanC
entièrement épuifées. Auffi * fa majefté fit-elle ac*
4^iiliu: tous les honneut&de kgueri:é.à ce généraU
^24 Service
SeSion I. , Charles FIL
Syracufe fut évacué le 17 Juin, par la garnilon
Impériale , & Trapani peu de jours après. Sa ma*
jeftc pour lors entièrement maître des royaumes
de Naples & de Sicile , fe fit facrer & couronner
roi des deux Siciles le i Juillet , dans la cathé-
drale de Palerme , & s'embarqua pour Naples»
où elle revint le .12 trèsheureuremetit.
Les armes Franqaifes , viâorieufes fur le Rhin
' & en Lombardie ,. ayant rendu la cour de Vienne
fort traitable » l'on entra en négociaticm » & les
articles préliminaires de la paix fîgnés à Vienne
le 5 OAobre 17J J* , entre l'empereur Charles VI
& le roi Âugu(ïe de Pologne d'un côté , & de
l'autre entre les rois de France, d'£fpagne, des
deux Siciles , de Sardaigne & Stanislas ; aiTura la
paiGble pofleflion des royaumes de Naples & de
Sicile, de même <}ue celle des places fuVles
côtes de Tofcane , nommés Gli Stati^di^li tn^
fidii, & celle de l'isle d'Elbe, au roi Charles &
a fa poftérité mâle & femelle ^ & au défaut de
la poftérité du dit roi Charles, ces états, devant,
félon ce traité , paffer à la poftérité mâle de Phi-
lippe V & d'Elifabeth Farnefe. Cette ccffion pcD.
pétuelle , faite à fa majefté Sicilienne par t'artide
3 du traité de Vienne , ratifiée le 18 Mai I7j6,
par la diète de Ratisboime & tant le oofps Gei^
DE Naples. 52f
lîitroduSion.
maniqucî fut confirmée le ii Décembre 1756,
par un diplôme particulier de Tempereur Charles
VL La cour de Madrid accéda le i f Avril 17J6,
& le roi des deux Siciles le i Mai de la même
année au traité de Vienne.
N'ayant pas voulu interrompre le récit de
tous les événemens, qui ont rendu le roi Char-
les p'aifible pofleiTeur des deux Siciles , nous fom«
mes obligés de revenir fur nos pas. Sa majefté pré«
voyant qu^après la conquête de ces deux royau-
mes , Tarmée d'EPpagne ferait rappellée , comme
etiele fot efFeâivement , à la réferve de quelques
régimeiis Vallons , du régiment du roi Irlandais»
de trois bataillons » du régiment de Niederôfl; &
de deux bataillons du régiment de Befsler ; crut
ne pouvoir mieux affermir fon trône , quVn rem^
plaçant toutes ces troupes rappel lées par des Suif-
Tes , dont elle venait d'éprouver la valeur & la
fidélité. Le roi Charles capitulale 7 Octobre 17 J4,
avec Jofeph Antoine , baron de Tfchudi, du can-
ton de Glarus catholique , capitaine de grenadiers
au troifieme bataillon du régiment de Niederôfl,
& gradué lieutenant colonel d'infanterie. ("Voyez
lîeutenans généraux , article i , ) avoué par fou
canton pour la levée.
i^. D'un bataillon des gardes SuîlTes , de Gx
X 3
32(5 Sbbvici
SeSionl. Charles Fil
compagnies de fufiliers, chacune deiaobommeSt
y compris fa frima plana i & d'une compagrnie de
grenadiers de iio hommes, avec ik prinui flâna»
Ce bataillon des gardes Suifles ) donc nous ren-
drons un compte très- détaillé, dans le troifieme
<;hapitre de ce livre i Formait alors avec fon état
major , une troupe de 8;o hommes » dont le dit
baron de Tfahudi ferait colonel propriétaire, &
fçs fils après fon décès.
2^. De trois bataillons , formant un régiment
Suiflc de 2;io hommes, y compris fon état
niajor. Chaque bataillon compofé de trois com-
pagnies de fuliliers, chacune y compris la frima
flâna de 220 hommes, & d'une compagnie de
grenadiers de 1 10 hommes , y compris Ca prima
flâna. Ce régiment fut donné à Léonard Louis,
baron de Tfchudi , frère aine de Jofeph Antoine,
& capitaine dans le régiment de Niederôft,(Voyca
lieuccnans généraux, article j.) Avec la condition
& rcferve exprefle , qu'en cas de mort ou de re^
traite de ce colonel « ce régiment reviendrait au
baron Jofeph Antoine de Tfchudi, ou à fes fils.
Sa majefté capitula le même jour , avec Charles
François de Jauch , du canton d'Ury , & lieute-
nant colonel du régiment de Befsler , avoué par
fo^ Canton , pour la levée d'un régimeat Suidèi
DE NaPXES.' 527
IntroduêAon.
de même force & compofitionque celui de Tfchu-
di. Les catpitulations de ces trois corps furent
fixées à 20 années.
Dès cette époque, Frédéric Alphonfe de BefslerJ
de'Wattinguen , du canton d'Ury (major du ré-
giment de fon père depuis 17^1 , que la cour
d'Efpagne ayant fait pafler deux bataillons de ce
corps en Italie » avait créé une féconde place de
major , pour les deux bataillons de ce régiment
reftés enEfpagne,) paSa à N^ples & devenu lieu-
tenant colonel de ce régiment » par la retraite de
MM. de Jauch & de Wirz , commanda ces deuiç
bataillons jufqu'en 1741 f qvc fon père vint eti
Italie avec les deux bataillons reftans de ce régi*
ment.
En 173 f, le régiment de Niederôft, qui, en
1728 » avait été augmenté d'dn quatrième ba^
tailloh , refté en Efpagnip fous les ordres de Na-
2aire de Niederôft , frère cadet du colonel Charles
Ignace» & lieutenant cobnel de ce régiment de-
puis I72f , que Charles François de Jauch pafla
dans le régiment deBefsler ; futdonné par la cour
de Madrid , après la mort du colonel de Niederaft,
arrivée le 2 Juin i??^ , à Jean NJTolfgang Ignace
de Wirz, du canton d*Underwalden ; lequel,
comme major du régiment de Bcfsler , & grad^Q
X4
323 SfRviex
SeaiOH L Cbarki FIL
colonel d'infanterie, avait fait en 173 ^un accom-
modement avec le colonel Ignace de Niederttft^qm
fut agréé par la cour d^fpagne pour lui fuccéder »
en cas de mort. En conféquence , M. de Wirz
pafla, après la reddition de Capoue, dans le ré^
ment de Niederoft , comme colonel eaieoonds le
conduifit en Sicile , où il fut employé au blocus de
Syracufe , & en devint colonel propriétaire après
la mort de M. de Niederôft , dont le frère cadat
mécontent de cette efpece de pafle-droit » nejo-
gnit jamais le régiment de Wirz i mais obtint de
k cour de Madrid , comme une efpece de dé-
dommagement , de refter à la tète du quatrième
bataillon en Efpagne , qui conferva toujours le
nom de Niederôft. Le lieutenant colonel de ce
nom le conduifit, en 1^41 , en Italie, où il.
fer vit à la tête de ce corps, comme troupe d'Ef-
pagne; & ayant fait , le 8 Février 174} , à la
bataille de Campo-Santo , des prodiges de valeur,
ce corps prefqu'entieremcnt détruit, ne fut plus
rétabli , & (on chef ayant reçu pluGcurs.bleffures,
fut gratifié d'une penfion de retraite dont il jouit
à Sarragoife , où il mourut en 1746. La cour
d'Efpagne qui paya jufqu'en 1748» les régtmens
de Befsler & de Win: , quoiqu'au fervice do roî
Chartes, créa en i7JλJcan Balthaaar Mullcr»
DE NaPL£S. 329
IntroduSion.
du canton de GUrus catholique, lieutenant colo-
nel du régiment de Wirz , lequel avait levé une
compagnie eii 172 1 , dans celui de Niederôft } il
en devint 'major en 17^4» lorfque Ton coufîn
Gafpard JoTeph Muller pafTadans celui deTfchudi»
comme lieutenant colonel. £t Nicolas Zehender»
de Berne > qui avait embraifé la religion catholi-
que en 1721 , avait obtenu en if^f 9 une com^
pagnie dans le régiment de NiederOft i fut créé
major de celui de Wirz par Philippe V, en 17 J f.
Officier d'un grand mérite , qui a feryi avec une
valeur diftinguée , & qui mourut en l'tfo, étant
lieutenant colonel du régiment de Wirz , &
gradué colonel.
L'on nous pardonnera cette longue digreflîon
où hous fommes obligé d'anticiper les événemens»
afin de reâifier tout d'un coup, toutes les erreurs
auxquelles Ton nous avait induit dans Pédition
précédente , au fujet de ce régiment.
En I7}8-Ie roi Charles époufa Marie AméHe,fille
aînée de Frédéric Âugufte III , roi de Pologne &
éledeur de Saxe ^ leurs majeftés Siciliennes reçu,
rent la bénédidion nuptiale à Gaète, le 19 Juin.
Le reffe du mois fe pafla à Naples, en fêtes fuper*
bes , dont nous avons cru devoir faire mention »
parce que depuis] les noces du roi Ladislas avec
550 Service
1 II "irr '-
Section L Charles FIL
Marie de Chypre, célébrées en 1402» la ville
de N-aples n'avait plus joui de ce fpeéUcle. La
même année , les gardes Suiâfes furent augmen-
tées de trois nouvelles compagnies de fuGliers ,
de même force & compoiîtion que celles de la
première levée , & furent portées par cette aug-
mentation , à neuf compagnies de fufîliers & une
de grenadiers, formant un bataillon de 11 90
hommes & le plus fort de tous ceux qui ezit
taient alors dan^ les divers fervices de l'Europe.
Cette levée fut encore effeâuée par les foins do
maréchal des camps Jofeph Antoine, baron de
Tfchudi, qui, en 1736, avait été envoyé en
Suiâfe par le roi Charles , afin d'avoir foin des
intérêts de fa majefté auprès des canik^ns catho-
liques. Cet iiluttre militaire remplit cette com-
mifllon importante pendant quatre années avec
autant d'habileté que de fuccès ; & en récom*
penfe de fes fervices, fut créé maréchal des camps
le 18 Janvier 17^8 » & un des fix chambellans ou
gentilshommes de la chambre du roi.
En 17+0, l'empereur Charles VI mourut le
20 Odobre : ce qui ralluma la guerre dans la
plus grande partie de TEurope méridionale , dont
plufieurs fouverains fe liguèrent enfemble, pour
difputer cette vafte fucceflion a Marie Thérèfe»
DE Naples, "^ 531
Introduction.
Elle ainée & héritière naturelle du défunt monar-
que. Parmi tous ces prétendans, fe trouvait Phi*
lippe V, qui du chef de fa féconde femme Eliza*
beth Farnefe, héritière de cette maifon » réclamait
les duchés d« Parme, dePlaifance & deGuaftalla ;
de fa<;on qu'il était tout naturel que le roi Charles
prit parti dans cette guerre , & ouvrit fur les
côtes de Tofcane , les états degli Prefidii , reflbr*
4Jflans de fa domination , aux troupes Ef|Mgnoles,
que la cour de Madrid envoya en Italie en 1^41 %
fous les ordres du duc de Môntemar.
Sa majefté rappella en 1^41 , le général baron
de Tfchudi ^ aufirès de fa perronne,ne voulant pas
fe priver de fes fervices au moment d'une guerre
peu éloignée. Il fut remplacé en Odlobre de la
même année, par le marquis dlfaftaya & d'Heur-
que2,revètu par fa majefté Sicilienne, du caracSert
d'envoyé extraordinaire auprès des cantons ca-
tholiques. Ce miniftre réfida à Lucerne; foncflionna
en cette qualité jufqu'en 1749, & donna tous
fes foins à entretenir l'harmonie qui régnait entre
les états catholiques de la Suifle & le roi Charles,
En fuivant les principes qui n'ont ceffé de nous
juider durant le cours de cette guerre, nous
offrirons à nos ledeurs les opérations militaires
auxquelles ces troupes SuiiTes participèrent, & les
53a Service
■pgeagBB— ■■! rir
Section I. Charles FIL
fervices qu'elles rendirent au roi Charles t dam
le courant de cette guerre.
Campagne de 1742»
Sa majefté envoya , au milieu de Maw » *® *
pitaine général » duc de Caftro-Pignano» àl'ar*
mée d'Efpagne » avec un corps auxiliaire d'en-
viron 12 mille hommes , parmi lefqfiels oa
voyait les fept compagnies des gardes SuiflèSf
fcrées en 17^4» les trois dernières étant reftées
i Naples , pour la garde du roi i les régimens àt
Befsler & de Wirz » deux bataillons de Tfcfaudi
& deux de Jauch » commandés par leurs colonels
refpedlifs. Le duc de Caftro-Pignano joignit Tar-
fliée Efpagnole , commandée en chef par le duc
de Montemar , près de Péfaro , dans le duché
d'Urbinj car quoique le pape Benoit XIV eut»
comme père commun des puiâances belligérantes»
embraâe la neutralité, après avoir fait de vains
efi&rts pour maintenir Tltalie en paix; ce pon-
tife n^en eut pas moins le chagrin de voir fef
états traverfés & ravagés tour à. tour par leurs
troupes , malgré fes plaintes auffi réitérées qu'i-
nutiles. La Tofcane ne fut pas mieux traitée qœ
DE Natale»; }J|
'fnc^jst^ — " III ■
Introduction.
— ■• - • — — — • ■ ■ . . .
les écacs du St. Siège , quoique le grand - duc
Fraru;ois Etienne de Lorraine » épouE de Marie
Thérèfe oorrégent de tous fes états» eût auffi
embrdfle la neutralité*
Le duc de Montemar traver(ant le duché d'Ur«
\Àïi^ le.Boloanais & le Ferrarais, fe pofta près
de'Modene, pour (è joindre au comte de GageSf
i|Ui , airee d'autres r ^imens Efpagnol^ , ' débar*
quait en Italie , par la voie de Geries ; ce qui
ae pouvait (è Biire que très lentement. Le duc
de Aiontecnar ne fou tint pas dans cette campa»,
gne", Ja réputation qu'il s'était acquife dani
eelle de 17^4 & de I7H ' harcelé continuelle«
ment par l'armée Autrichienne, fans ofer faifir
diverfès occafions pour la combattre avec avan-
tage , il fatigua fes troupes & les ruina par des
marches & contremarches continuelles , qui di^
minuerent cette armée combinée ( jointe depuis
ks premiers jours de Juillet,- avec le corps d«
comte de Gages ) beaucoup plus que n'aurait pu
faire la bataille la plus fanglante. Tel était l'état
des af&ires , lorfqu'au milieu de Septembre , eU
lesxhangerent abfolument de face , par deux év&-
nemens très- imprévus y le premier fut le rappel
du duc de Montemar, par la cour de Madrid t
foM mécoBteotQ de la conduite, & qui con£a t|
1^4 SeuvicC
Campagne de 1742.
a^— ^— ^— if— i— «^ ■ Il I I >i »iii»>^mmmm^mmmmmm^mb^^m^^mm^mi^^m^^^m.»
commandement en chet' de l'armée combinée au
comte de Gages. Le fécond de ces événemenSi
qui dérangea beaucoup le plan d'opératioas da
nouveau général , fut la nouvelle du traité de neai
tralité, que le roi des deux Siciles avait été
obligé de (igner le 20 Août, avec un ordre pré-
cis de fa majel^é Sicilienne, pour le$ troupes Na^
politairtes; de quitter Tarmée Efpagnole » & d$
revenir par la Tofcane » & les états degti PrefiMi
dans le royaume de Naples. Le comte de Gages
crut pouvoir .garder le régiment de Befslef) le
bataillon de Wir2 & celui de Niederôft , fans
déroger à la convention du roi Charles» ces corps
létant foudoyés par le roi d^Efpagne.
' Quant aux autres troupes Napolitainés,comine
le duc de Caftro Ptgnano s'était retiré , après lel
avoir remifes au duc de Montemar , ce demiet
Je chargea de conduire ce corps » réduit. à 6000
'hommes» par la Tofcane» dans les états d^H
:trefidii\ & quoique les généraux Autrichiens
Avertis de la convention d^ neutralité que (a ma-
.^fté Sicilienne venait de figner,& qu'ils euflenf
donné parole pofitive » de ne point inquiéter-oei
troupes dans cette marche; un génér-al de J'tf<^
(i^ée Autrichienne!, les côtoya avec un corftsib
^rès de 8000 hommes # foua prétexta ds kuf
D iNaples. 3K
Introduâion.
£aire obferver l'ordre , & les harcela de ÎTaçon
qu'ily eutpluûeurs affaires d'arrière- garde , où les
huflkrds furent conftammenc repoufles. Le duc de
Montemar ayant exécuté cette commiffion , s'em-
barqua à Livourne , pour aller rendre compte de
fa conduite à la cour de Madrid.
La Méditerranée , couverte de flottes Anglai.
fes , était , de même que celles de Tes côtes , qui
nieraient pas encore mifes en état de défenfe»
dans le cas de recevoir cette année la loi des ami*
raux Anglais i & c'efl; ce qui arriva au royaume
de Naples & à fa capitale , devant laquelle fe pré-
fenta le 19 Août, une efcadre Anglaife, com«
niandée par le contre-amiral , ou chef-d'efcadre ,
Martin , qui menaça de bombarder cette ville ♦ à
moins que le roi Charles ne fignàt un traité de
neutralité , & ne rappcllât fes troupes de l'armée
Efpagnole, Comme l'on n'avait pris aucune pré-
caution contre cette infulte imprévue , fa majefte
fut obligée , après plufieurs pourparlers , de figner
le 20 Août , cette convention de neutralité 5 &
quoique ce traité fut du nombre de ceux que l'on
lî'obferve qu'auflî longtems que l'on y eft obligé,^
félon le célèbre auteur du fiecle de Louis XIV &
de Louis XV , l'on ne faurait alfez répéter en.
l'honneur du roi Charles, qu'il remplit tous le$
556 Sekvici
Campagne de 1742.
articles de ce traité , avec la fidéUté la plus Icru-
puleufe ; que pendant la campagne de 174; , œ
prince fut fourd aux follicitations réitérées de h
cour de Madrid , quoiqu'il eût pourvu à la sû-
reté des côtes de Naples & de Sicile, & ne rom-
pit cette convention, que lorfque le prince de
Lobko viz tenta 20 mois après , une invafion dans
le royaume de Napies.
En 1745 , la petle fit des ravages affireux dans
Mefllne} le régiment de Jauch, en garnifondans
cette ville , rendit dans cette occafion des fervices
fignalés , & Te conduifit dans cette époque déplo-
rable , avec une intrépidité remplie de zèle pour
les habitans de MeiSne « qui rendra la mémoire
de cette troupe à jamais préeieufe dans les cœurs
MefSnois.
Campagne de 1744.
Sa ma)efté continuait d'obferver la neutralité
très. fidèlement , lorfqu'elle apprit* les premiers
jours de Mars , que le duc de Modene , depuis
deux mois , commandant en chef de Parmée Ef-
pagnole en Lombardie , fe trouvait pouffe par.le
prince de Lobkowiz à la tête^d'une armée de 3 f 000
Autrichiens, de pofte en pofte , depuis Péfaro , i
travers les états du S. Siège jufques dans TAbruxe
ultérieure. Dès que le roi Charles vit fon royaume
menacé
DE Naples. 537
IntroduSion.
menacé d'une invaûon Autrichienne , il raâenu
b\a I s tni\k hommes aux environs de Capoue ,
après avoir conduit la reine pour plus de fureté
àGaète, avec deux compagnies des gardes Suif.
fes ; cette place étant pourvue outre cela d'une
garnifon de 9000 hommes. Le roi fe mie le 2f
Mars, à la tète de cette armée , dans laquelle
Ton diftinguait » le bataillon des gardes Suites »
de 9^0 hommes, commandé par leur lieutenant
colonel 9 le brigadier Joft Fridolin de Freulert
, du canton de Glarus catholique y le colonel de ce
^ corps » le baron Jofeph Antoine de Tfchudi »
n'ayant pu joindre Tarméeque le 15 Juin, fer-
vait en qualité de maréchal des camps » deux ba«
taillons de Wirz , deux de Jauch & les trois de
Tfchudi i ces trois corpsjcommandés par leurs co«
lonels refpeâifs , formaient une brigade, fous les
ordres du brigadier de Wirz.
Ayant pris la route de Rome , le roi campa
quelques jours à Agnani , & fe porta delà à Vé«
}|écri dans la campagnede Rome avec fes troupes»
où il fut joint le 18 Avril par le duc deModene»
^ la tète de Tarmée Ëfpagnole. On ne perdit
pas un moment , pour garnir ce camp de boqs
^etranchemenS) & pour fortifier la montagne des
-Capucins , parce que , walgré cette jo.ndlion , Pac*
TmêVllU Y
358 Sekvicb'
Campagne de 1744.
mée combinée était encore très-inférieure à celle
du prince de Lobkowiz , dont Tavant- garde pa-
rut le % Mai fur les hauteurs de Monte Artemifio^
de Monte Spino & de la Fayola , fous les ordres
'du général Novati, qui fe fortifia d'abord farces
trois collines , & les munit de fortes batteries. Le
prinee de Lobko'W'iz établit fon quartier général
à Naemi , embraiTant Gouzana & les villages f oi-
- fins. De cette manière, les deux armées ne fe troo-
< verent féparées que par une vallée très-profonde.
^ Vélétri efl:,une petite ville ouverte, dans iacanw
' pagne de Rome , (ituée fur une colline, d'où Pon
pouvait découvrir tous les quartiers de Tarinée
combinée , campée dans la plaine qui bordait eette
colline. Par cette rdifon , le roi & le duc deMo-
dene choifîrent Vélétri pour leur quartier géné-
* raU y logèrent les gardes Vallonnés & Suifies, &
dans le fauxbourg, les régimens du roi Irlandais»
de Wirz & de Tfchudi ; & établirent devant et
fauxbourg deux batteries confidérables , afin dï
répondre à celle de Monte * Artemifio & iek
Fayola.
Toutes ces batteries commençant & jouer les der-
niers jours de Mai, & celles des Autrichiens toant
beaucoup de monde à l'armée combinée , Ton vit
«lors trop tard la faute que l'on avait èitc, ^
DE Naples. ^ 3J9
Introduction.
n^avoir pas prévenu le général Novati, da:ns l'oc-
cupation des hauteurs de Monte - Artemijio &ds
la Fayola. Pour réparer cette faute , il faliut fo
réfoudre à attaquer ces deux poftes , quoique
très- bien garnis d'arcillefie & de troupes. L'on
choifîc la nuit du i6au^Î7 Juin P^ur cette atta-
que » à la tète de laquelle l'on voyait les gardes
Vallonnés & Suifles , de même que les brigades
Suiâes de Belsler & de Wirz. Ce combat fuc
des plusfanglans , & coûta de part & d'autre plus
de 4000 hommes » les gardes Vallonnés & les
troupes SuïHes s'y couvrirent de gloire , parve-
21U8 au bout de quatre heurtes , à forcer les re«
ttanchemens ennemis , & à s'emparer de toute
Fartjlkirie & des munitions , dont ils étaient
abondamment pourvus. Le roi proclama fur le
champ de bataille, te brigadier de Wirz maréchal
des camps » & le colonel Léonard Louis , baron
de Tfchudi, brigadier, & leur en fit expédier le
brevet quatre jours après. Les Impériaux eurent
plus de 2000 hommes de tués , parmi lefquels
fe trouvèrent plufieurs officiers de marque; on
leur prit le général major , baron de Peftalozzi ,
Grifon ; le colonel commandant & le lieutenant
colonel du régiment de Palavicini, grand nom-!
lire d'officiers, 900 bas -officiers & foldats»
Ta
340 Seryicb
Campagne de 1744.
42 pièces de batterie avec leurs munitions.
Ce combat, nommé communément TaiEûrede
Fayola, ayant donné une rupériorité décidée aux
armées d'EPpagne & de Naples fur celles des Au*
trichiens , qui à leur cour furent extrêmement
incommodées , par les tre^îs poftes fufdits , encore
fortifiés davantage par ordre du roi & du doc
de Modene i le prince de Lobkoviz elTaya de
fortir de cette pofîtion défavantageufe., par 110
coup d'éclat , qui tendait à enlever la nuit du lO
au II d'Août» dansVélétri, le roi Charles fie
duc de Modene , avec la plupart de leurs offiders
généraux, & l'élite de leurs troupes. Pour cet
effet , le prince de Lobkowiz fit avec les géné-
raux , comtes de Bro^n , de Linden , d'Andrésâ
& de Novati les difpofitions fuivantes.
L'armée Autrichienne fut partagée en quatre
colonnes y le premier de ces corps , au nombre de
8000 hommes, chargé de furprendre Vélétri,
)Put mis fous les ordres du général Novati, &&
mit en marche vers les 1 1 heures de nuit; la fé-
conde colonne, de 6 à 7000 hommes, commande
par les généraux Brown & Linden , fut chargée
de faire un détour , de furprendre le camp Efjp^
gnoi par la gauche , d'y mettre le feu » & de pé-
nétrer dans Vélétri par ce quanier ennemi » après
DE Naples. 341
IntroduSiôn.
avoir ëiffipé les troupes qui le gardaient. Le gé^
néral comte d' Andrcazi , mis à la tète de la troi-
sième colonne, de fept à huit mille hommes,
fut chargé d'attaquer &*d'emporter les poftes du ^
itiont Artémiûo & dé la Fayola. Le prince de
Lobkowi:^ fe réferva le commandement de la
quatrième colonne , de même Force que les deux
précédentes, pour fouteriir les différentes atta-
ques , diriger les opérations , félon Texigence du
oas , & fe porter avec ce corps au fécours de ceux
qui en auraient le befoin le plus preâ&nt. Si ces
dirpofitiontadmirables qui firentautant d'honnetÀ:
au prince d» Lobkowîz , dans TePprit de tous les
nlilitafrôs , qUe fa belle défenfe de la citadelle de
Mefliné en 173 f, n'eurent pas tout le fuccès
jue Ton devait naturellement en attendre; & (î
:es diver&s attaques formées en même tems , ne
Varvinrent pas à enlever fa majéfté Sicilienne avec
!es officiers généraux & les feigneurs de fa fuite «
k à détruire l'armée combinée, les uns & les
utres durent leur Talut aux miracles de bravoure
les gardes Vallonnés , des troupes SuiiTes & du
égiment du roi Irlandais. Les troupes Suiffes,qui
!ans cette fanglante nuit , acquirent autant de
loire , étaient , le bataillon des gardes » quatre
ataillons du régiment de Befsier , deux bataillons
Y i
J42 Service
■ I £^ûg5g-—
Campagne de 1744.
de celui d'Arregger , les trois bataillons de celui
de Wirz , deux bataillons de Jauch 9 & les trois
bataillons du régiment de Tfchudi.
Le général comte de Novati parvenu à fe dé'
robersvec fa colonne, à la connaiflance des gardes
avancées Efpagnoles & Napolitaines • entra à
minuit dans Vélétri. La grand-garde formée par
foo hommes des gardes Vallonnés & Suifles, fe
défendit pendant une demi heure ( (jUGiqu'enve^
loppée de tous côtés) avec une valeur héroïque s
au moyen de cinq gro0es pièces d'artillerie^
chargée à mitraille , placée derrière ie» fchevaux
de frife , qui défendaient ce pofte. Ces décharges
réitérées ayant donné Pallarme générale à tout
le monde, le marquis de THôpital, lieutenant
général au fervice de France , & ambafladeur de
Louis XV auprès du roi Charles, fut un des
premiers fur pied ; & bgeant avec le roi dans 1^
palais Ghinctti, aida à habiller ce prince à la hâte,
& fe rendit aveclui au jardin dudit palais, qui,
le moment d'après, fut rempli d'ennemis, pillé &
faccagé. Comme l'on avait fait quelques femaines
auparavant , de ce jardin , une %fplanade , le co-
lonel Freulcr y avait déjà conduit le refte des^ar-
des Suifles , qui quelques inftans après , furent
fui vies par divcrfes compagnies][des gardes VaU
DE NaFLES. J4J
lntrodii£Hon.
lonnes qui arrivèrent par pelotons. Pendant ce
tems là , le général baron de Tfchudi fe mit à la ,
tète do reftant deg gardes Vallonnés, qu'il avait
raflemblé avec des peines infinies , & du régiment
du roi Irlandais , arrivé dans ce moment d'un des
ikuxbourgs. Tfchudi, fans perdre un inftant, cou-
rut avec ces troupes au fécours de la grand-garde
qui fe défendait encore , quoique réduite à i f o
hommes 9 & parvint après des efforts inouis, à
fauver les débris de ces braves gens, & à fejreplier
avec eux fur i'efplanade, où un quart d'heure
après , fon frère aine le brigadier Tfchudi , con-
4ui(ît (a brigade, compoféepour lors de fon régi-
ment & de celui de Wirz.
Le général Novati ayant forcc,quelques inftans
après fon entrée dans Vélétri , le corps- de-gardc
& le palais où logeait le duc de Modene , ce
prince eut toutes les peines du monde à fe fauver
un pied chauffé & l'autre nud , & à fe réfugier au
palais Ghinetti, avec un valet-dc chambre , où il
acheva de fe vêtir, en même tems que le roi. Si
les troupes Autrichiennes avaient , dans ce mo-
ment décifif, exécuté leurs ordres, de marcher
d rcfplanade & de tomber fur tout ce qui s'y raf-
iTçmblcrait , pendant que deux bataillons force-
Kraient la grand-garde , fa majefté & l'armée com-,
Y.4
344 Seryicb
Campagne de 1744.
binée était probablement perdue fails redburce ;
mais les Autrichiens fe débandant de tous côtés
pour piller les maifons • malgré les menaces de
leurs chefs , donnèrent le tems aux généraux al-
liés, de raiTembler plus de f 000 hommes fur TeC
planade, qui ayant été augmentés àtoutinftant
par les troupes que tes généraux de Brovn & de
Linden venaient de diflîper» furent partagées en
deux colonnes. Le rof & le marquis de THôpi-
tal » ayant les deux frères Tfchudi fous eux t fi^
mirent ik la tète de la première \ le duc de Mo-
deneavec d'autres officiers généraux » conduiGtIa
féconde de ces colonnes; & les uns &i^e$^8iitres
débouchant à deux heures du matin ,1 par quatre
riies diiFérentes , tombent fui: les ennemis difper-
iSs au pillage , mais remis peu à peu par leurs
officiers , & les pouflent de rue en rue avec 00e
bravoure incroyable. D'un autre côté , les Autri-
chiens raflcmblés par le danger , renforcés par
leurs camarades , fous les ordres des comtes àt
Brovn & de Linden , & encore maîtres d'une
partie de Vélétri , combattirent avec racharnfr»
ment d'une troupe , qui voulant effacer la honte
dont elle venait de fe couvrir par fon indifcipline
& fon avidité pour le pillage, était déterminée!
vaincre ou à mourir.
DE Naples. 34$!'
IntroduSiofu
Dans le même tems , les généraux comtes de
Bro^^om & de Linden , à la tète de la féconde co«
lohne Autrichienne , s'avancent ' en (îience fur
la gauche du camp ECpagnol , enlèvent & culbu* .
teïit les poftes avancés, y entrent avec le^ fuyards
de ces détachemens, égorgent le foldat à moitié
endormi , & mettent le feu aux tentes. Trois ré-
gimens de cavalerie & fix bataillons d'infanterie»
troupes Italiennes , ainfî attaquées, eurent beau-
coup de peine à fe raâembler , & après avoir op-
pofê une réGftance très<faible aux généraux Au-
trichiens, une partie fe retira fort en défordte i
Vélétri, par la porte de Naples ,fuivie des troupes
Autrichiennes, lefquellec entrent dans la ville en
pourfuivant ce détachement , & fe joignant à la
première colonne , lui aident à fe remettre en ba-
taille , & rétabli(fent ainfi tout l'avantage de cette
fanglante mêlée , où Ton fe fufillait à bout por-
tant , en leur faveur. Les quatre divifions des
troupes Efpagnoles & Napolitaines, réduites à
cédera cette grande fppérioriti d'ennemis , mal-
gfé leur valeur héroïque , fe battirent en retraite
vers l'efplanadé , où. elles eurent à peine le tems
defe former en une efpece de colonne, appellée
qiiarré long , qu'elles fe virent aflaillies de tous
côtés , par environ 16000 Autrichiens » auxquels
34^ SERTIcé
Campagfte de 1744.
cette mafTe de 5 à 6000 hommes ne réfiftait que
par des prodiges continuels de valeur , malgré te£-
qoek elle aurait fuccombé en peu d'heures à ces
attaques réijtérées , lorfi^ue vers les quatre heu-
res du matin , la face des afikires changea abfo-
Iqmenc.
Uallarme portée^par tous les quartiers de Par*
mée combinée» & le maréchal deWirz» averti
par un aide decamp du duc de Modene » du dan-
ger imminent que courait fa majefté, raflêmbla le
plus vite que poilible, un corps fuffif4nt pour ,
dégager fon maître & fes compatriotes. Comman- .
dant le quartier ^contigu à celui que les coiptes^
dç Bro'orQ &.de.Linden venaient de forcer, il
r^nit d^abord 1?& deux tiers des troupes diffipées
par ces deux généraux» à celles qu'il avait fous
fes ordres» & marchant à grands pas au fécours
de yélétri» il fut joint chemin faifant par la
bdgade de Befsltr , & une autre formée par deux
r^imens Vallons. Deux officiers généraux Efpa-
gnols , accourus dans ce moment , fe mettent
avec Mr. de Wirz à la tête de ces troupes , ren-
forcées à chaque pas par de nouveaux corps»
entrent à quatre heures du matin à Vélétri , &
cl^rgenc tout de fuite les Impériaux en trois co<*
Iqnnes , avec tout racharnement que Ton devait
DE Naples. J47
IntroduHion.
en attendre. Mr. de Wirz , à la tète de la bri-
gade de Befsler , tuant & renverfant tout ce qui
s'oppoFait à lui , parvint au bout d'une demi
heure à paiTer fur le ventre aux ennemis & à f«
réunir fur refpianade avec fa majefté & foacerpSt
& fut fuivi par la brigade Vallonné.
Four lors les généraux Autrichiens furent aflaiU
lis à leur tour de tous côtés par une grande partie
de l'armée Efpagnole & Napolitaine, avec toute
la fureur d'une troupe qui avait fon makre à fau«
V^r & des milliers de camarades étendus à leurs
pieds à venger. P^n$ cette podtion défefpérée •
le comte de Noyati pris , & plus de 4CX>o Autri-
chiens entaiTés dans les rues du chanrp de ba-
taille, les généraux Brown & Linden ic fongc-
rent qu'à fe battre en retraite ; ce quf devenait
d chaque inftant très-impraticable , leun derrières
abfolument coupés , étant attaqués avec la même
vigueur que leur front. Ils auraient probablement
été taillés en pièces , & il n'aurait pas réchappé .
un feul homme de cette petite armée Aurichiennet
fi dans ce moment décifif , le roi & leduc de Mo-
dene n'avaient pas été obligés d'envoyer des fé*
cours au parc d'artillerie , contrç lequel le prince
de Loblcov^i^iz marchait en perfonne , à la tète de
Ja quatrième colonne » par Valmontano \ & aux
|ïo[les de Monte* Artémiflo » de Monte- Spino ^
de la Fayolat attaqués avec beaucoup de fuccè^
par le général comte d'Andreaïi, à la tète de la
troifieme colonne Autrichienne. Ces trois poftes
de la plus grande importance » comme Ton a déjà
fait voiEi & très^mâl défendus par le marquis
Duchet y lieutenant général au fervice d'Efpagne^H
furent emportés par les Autrichiens en moins d^"
deux heures» à la réferve de Monte-Artémifio ,
défendu par le major Rodolphe de Betfchart,^
chotli le r8 Juin , pour commander ce poftc fous
Je marqué Duchec » quoique (impie major d1n«fl
fan ter te. letfchart juflifia oftte diftindlion 8at«
teufe , dans cette conjonélure importante j & pen-
dant que e marquis courait a Vélétri hâter les
fécours , îetfchart ralfemblant tous les corps dif-
perfés dam les deux autres pofles , qui étaient
venus fe rallier au fien , fe maintenait par des
prodiges de valeur, contre toutes les attaques
d'Andrcazi , lorlque vers les fept heures du ma- i
tifi, Mrs. de Wiris, de Befsler & de Tfchudi,^
accourant à la tête de deux brigades , forcèrent
les Autrichiens à fe retirer, en évacuant Monte-
Spmo & la Fayola. Nous ne devons pas omettre
que les deux bataillons de Jauch , commandés
par leur colonel, arrivèrent avant ces deux bti-
j
DE NaflesJ 349
qi ^iriL^ 1,1
IntroduSion.
gades t au fécours de Becfcharc , & le {éconderent
à merveille dans cçcte belle défenfe.
Pendant^que fa majefté avait ainfi décaché M.
de Wirz , pour fécourir le mont ArtémiGo , le
duc de Modene envoya le marquis de Crdz & le
comte Carrafie» maréchaux des camps, avec d'aa«
très brigades , couvrir le parc de l'artillerie.
Cette diverfîon indifpenfable fut le falut <les deux
colonnes Autrichiennes, entourées & aiTaillies dans
Vélétris Bro'orn & Linden en profitèrent pourfe
retirer à leur camp. Le prince de Lobko^iz » qui
n'avait formé qu'une faufTe attaque , afin de les
dégager , les joignit à mi. chemin, & couvrit leur
retraite. Les troupes Autrichiennes perdirent
dans ces diverfes attaques , près de 7000 hom-
mes tués & pris , parmi lefqueb fe trouvèrent
grand nombre d'officiers de marque, & le comte
Novati à leur tète ; la prife du général Efpagnol
Mariani , retenu dans fon lit pr la goûte , ne
dédommagea pas , non plus qu'me partie du pil-
lage de Vélétri , l'armée Autrichtnne d'une perte
aulfi conddérable. Celle des troipes combinées
inonta à près de jocx^ hommes. .7était un fpec«
tacle déplorable , au rapport des mémoires au-*
thentiques , fur lefquels nous avois compofé cette
relation » de voir le lendemain démette fdnglante
îfo Seuvicb
Campagne de 1744.
affaire, les cadavres encaâes dans toutes les rues
& les places de Vélétri, pèle & mêle avec les mou*
rans , donc les cris & les gémiflemens auraient at«
tendri ks cœurs les plus barbares. Sa majefté & le
duc deModene , à peine débarrafTés de cette foule
d'ennemis, donnèrent d'abord leurs ordres &
leurs foins, pour faire panfer les blefles , & cela
fans aucune diftindion d'amis ou d'ennemis , avec
un zélé rempli d'humanité , qui couronnant la
gloire qu'ils venaient d'acquérir , leur valut
l'admiradoa & les éloges de toute l'armée Autri-
chienne.
Le conte de l^ovati , pris , comme nous Pavons
marqué, dans Vélétri » & relâché deux jours après
fur fa parole, a/ant informé le prince'de Lobko-
viz , des procédés magnanimes de fa majcfté Si-
cilienne & du dic de Modene , qui avaient rendu
pluGeurs centancs d'officiers & de foldats Autri-
chiens à la vie \ le général Autrichien , en profi.
tant de la permflîon d'envoyer des chirurgiens
pour panfer ce prifonniers, y joignit une lettre
de remerciemeit au roi & au duc.
Dans le mène tems , le comte de Soro détaché
par le prince d Lobkowiz , à la tête de deux ba.
taillons de vobntaires & de quelques compagnies
de Croates, ans i'Abruzze ultérieure, commic
DE NaFL^S. Jfl
= j^B2î^ „
IntroduSlon.
beaucoup de ravages dans cette province , & pé-
'nétra jufqu'à la ville d'Aquila. Samajefté infor-
mée de cette incurûon ennemie , détacha le i6
Août un corps de 3000 hommes , parmi lefquels
fe trouvaient deux bataillons de Jauch, comman-
dés par leur colonel , à la pourfuite de ce parti-
fan. Ce corps donna fî bien la chaâe au comte de
Soro , que Tobligeant de fe retirer de rAbruzze^
il le rejoignit à Nocéra en Ombrie , & après plu-
Heurs affaires , où ce partifan Autrichien fut tou-
jours défait » il fut obligé de fe rendre prifonniec
de guerre % avec fes deux bataillons de volontaires
Italiens. Quant aux Croates, ils échappèrent par
une prompte fuite , aux pourfuites de ce détache-
tnftnt Napolitain , après avoir perdu beaucoup de
inonde , aifommé par les payfans dans cette re-
traite précipitée.
Les deux armées refterent cependant encore
dix femaines dans la même pofîtion ; il y eut plu-
fleurs efcarmouches & affaires de peu d'impor-'
tance , entre les pofles réciproques , où les Au-
trichiens eurent toujours du deflbus. Le prince
de Lobkowiz voyant fur la fin d'Odobre, fon
armée diminuée de plus de 1 5 mille hommes , prit
le parti de décamper le l Novembre & de paflec
le Tibre. U fut fuivi de fi pilès par l'armée QQVié
Campagne de 1744.
binée » dont le duc de Modene conduilait Pavane-
garde , que le prince de Lobkowiz s'étanc chaigi
lui-même de Ton arriere*garde » ces deux princes
furent à portée de fe parler » & fe firent dans un
tntrerieh fort court , de ces politefles d'ufagei
^dont la guerre même ne difpenfe jamais des per.
Tonnes de ce rang. Le 2 Novembre , il n^ eut
entre les deux armées que le Tibre, dont le
prince de Lobko^riz avait fait abattre tous les
ponts. L'on (e canonna les deux jours fuivms,
pour la forme » & fans fe faire beaucoup de mal;
cette efpece d'ina<flion fut attribuée aux foins du
pape Benoit XI V» qui , par ce moyen , prévint le
ravage & la ruine de fes états. Les deux armées
ainfî campées , jufqu'à la fin de Novembre , aux
portes de Rome , donnèrent à fes habitans un
fpeâacle auifi nouveau que curieux & lucratif
L'on voyoit raflemblé dans les appartemens da
Vatican » de même que chez les princes & les fei-
gneurs Romains, les généraux & officiers des
deux partis , qui parailiàient de It meilleure in-
telligence du monde. Le 2g Novembre, leprinoB
de Lobkowiz décampa & traverfa deux £iux«
bourgs de Romes le roi & le duc de Modene font
paâer à i'inftant le Tibre à leurs troupes» par
deux gués connus & immanquables » & leur font
traverfec
DK NàP LIS.' Jf J
ww ^nr II I II
IfftroduSion.
-.----•- '.. — - ■ _- ^ ^
traverfer une partie de Rome , à la pouriuite des
Autrichiens; Le 29^ le rbi éùt une entrevue avec
le fouveraîn pontife, étant entré à cheval dans
Rome 9 à la' tète de Tes gardes, & y ayant été
reçu au bruit de l'artillerie du château de St. Ange»
comme en triomphe.
Lefurlendemain de cette entrevue, le roi ayant
remis le commandement en chef de cette armée
«u duc de Modene , en lui laiflant plus de 10 millb
liommes , comme trôUpes auxiliaires , reprit là
route ^e Naples , avec fa garde à cheval, & le
jnégimenc des gftrdes Napolitaines & SuiflVs. Lo
|2[énéral taron- Jofeph Antoine de Tfchudi, fut
4}hoi(i par fii nià)efté , pour commandant en chef
«defk maifoiiiÉiititaire, diftinélion des plus flat«
tbofes , & qui -avait été briguée en vain par plu*-'
iieurs- lieutenans généraux. Le roi marchant à
perites journées , arriva le i s Décembre à Gaète»
^ù ayant féjourné jufqu'au 18 avec la reine»
leurs majeftés firent le a^ leur entrée triomphante
à NapleSf aux acclamations & aux tranfports
inexprimables de joie , de tous lès habitans de
4:ett€ capitale , qui n'omirent rien , pour célébrer
cet heureux retour d'un {ouverain adoré de (es
peuples , qu'il venait de garantir d'une invaCoti
ennetnie, dans cette briUante canipagne,^oà ce
Tome rUL Z
5f4 Se^vige '
Campagne de I74f .
monarque fut autant, «xpplis aux coups , furtout
dans la ianglante affaire, de Vélétri « que le moin-
dre de fes fbidats, & où fa ina)efl:é acquit autant
de gloire, par fa valeur & fes talcns œilitaicesi
que par fon humanité.
Campagne de ijr45'*
' Le duc de Modene , chargé du commaade-
ment en chef depuis le i Décembre , de l'armée
des deux couronnes, fe pofta.à Viterbo , ftk
prince de Lobkovizà Immola , fituationoàlM
deux armées pafferenc l'hiver à fe remettre &
à s'obferver. Les premiers jours de Mars « Ta»
mée Autrichienne réduite, à 1 8. mille hommes,
fc mit en marche vers le Modenai» , .par Céfénii
Forli & Faenfa. Celle d'£fpagne là fiiivitde près,
& après avoir paâfé l'Apennin , prit- la roat&dc
Bologne 9 parPéfaro & Fanoc Leduc de Modens
fuivit les Autrichiens dans fes propre» états» pafi
le 1 3 Avril le Panaro à Spilamberto , fous ki
yeux même de Lobko'riz, qui n^ofant ceetrfiav
me, ^quoiqu'il eût fait mine de vouloir en venir
à.unebatsûUe, fe retira le long des murs deMo^
.dçne & fe pofta fous le canon de la citadelle, obttf
place étant depuis 174a , au pouvoir du roi*
Sardaigne. L'ariaée d'Ëfpagne, qui avait de6 vues
toutes dijS'érsmest n'eut garde d'attaquer eelkf
M ■ ji if^jt^ ■ ' -' r-i iiiiii^
IntroihiSion.
i.W 1 -i-V
d'Aucrîche dans cette policion avatuagcure.
La république de Gènes Venait de s'allier tréâ-ii
étrottènient > le l Mai de cette année « avec Id
cour de Madrid , par le traité d'Aran)ue2,' & 6^^
lait engagée de renforcer Tarméo d'Efpagne d'utf
corps de lo mille hommes , commandés en eh»l
par-Jean Ck>nrad Efcher de Zurich, mort en 1 7864
lieutenant général au fervice de Hollande, Il était
donc queflion de fe réunir i avec c6 corps aujci"*
iiaire, pourvu d'un train d'artillerie très-cdnfî^
dérablei , de même qu'avec tes troupes de Dotl
j^hilippe , qui fous les ordres du combe de Gagejfi
devaient pénétrer en Lombardie , par le Ponane
& les terres de Gisnes. Il était furtout de la plutf
grande importance , que cette réunion pût s'ef-»
Feâilei;, avant celle du roi de Sardaigne & dtl
prince de Lobkowiz. Pour cet effet , le duc dd
Modene , paâant tout de fuite la montagne dtf
>4 Pélégrin ^ où les troupes eurent beaucoup à
bufirir d'une grande quantité ae neige $ qui ve«
lait de tomber, & qui fit périr plus de fOo hhtei
le charge» il entra dans cette partie du Modenaitf
lommé la Garfignana, & de- là étendit fon armée
lans le duché de Maife & fur les terres de Lu^
[ues. Le prince de Lobko'ff^iz s'étant apperqu de
e dcflinn , décampa en toute diligence avec foq
Za
Sek vice
Campagne de I74f.
armée , des environs de Modene & la polla à
Parme , d'où il détacha deux corps de 6 i 7000
hommes chacun , fous les ordres des comtes de
Brown & de Lindenj afin d'inquiéter Parméed'Et
pagne dans cette route , & Tempècher d'entrer
fur les terres de Gcnes. Il y eut pluHeurs efcar-
mouches très- vives entre les deux partis , dans
le courant de Mai , furtout celle de Sar2anne, où
les généraux Autrichiens conftamment repoudest
ne purent empêcher le duc de Modene » de s'a*
vancer chaque jour fur le territoire de Gènes, te
.comte de Schulembourg à la tète de Tarmée Au-
trichienne , le prince de Lobko^z a)rant été rap-
pellé, pour commander celle de fioheme {ous le
prince Charles , ayant joint avec le refte de ces
troupes le 2. Juin, les généraux Brovrn & Linden»
il s'empara le furlendemain du pofte important
de la Bochetta.
Comme le duc de Modene fe trouvait dès ce
moment coupé de Gènes, & des fécours qu'il en
attendait , il ne iui reliait d'autre parti à prendre,
que celui d'attaquer & de déloger les Autrichiens
de la Bochetta. Cette attaque des plus ntnolantes,
s'exécuta le 18 Juin, & après un combat de cinq
heures , où les brigades de Befsler & de Tfchudi
firent des miracles de bravoure , les retnacht^
\
DB Nu F LES. 3f7
tiTffl" Il III III ir. III i
IntroduSion.
xnens Autrichiens furent fotcés de cous côtés » &
le comte de Schulembourg obligé de fe retirer i
Novi. Cette place, dans ia rivière di Ponenté,
muni d'un'château très -fort, offrant au général
Autrichien , renforcé le 2z par un gros corps de
troupes Piémontaifes , une (icuation prefque
inexpugnable , il n'omit rien de tout ce qui pou-
vait contribuer à la mettre à l'abri de toute atta-
que ennelfiie.Pour cet effet, le comte de Schulem*
bourg coutrit fes troupes déjà défendues par
tout le canon de Novi , de retranchemens très»
forts. Cependant le duc de Modene , réuni enfin
, depuis le 21*, avec le comte de Gages & le général
Efcher , ne pouvant laifler l'armée ennemie tran-
quille dans cette pofition avantageufe , ils furent
réduits à l'attaquer le x Juillet \ & malgré ces
obftncles prefqu'invincibles , ces trois généraux
parvinrent , au bout de quelques heures d'une
mêlée très fanglante , à déloger les troupes Auf-
tro*Sardes de ce pofte , quoique retranchées juf,
qu'aux dents. Lqs deux brigades SuifTes ne dé-
mentirent pas dans cette occadon leur valeur
ordinaire; piacéds , de même que lesrégimens de
Dunant & de Jeune Réding , à la tète de Tatta-
que , ces troupes pénétrèrent les premiers dans
les retranchemens ennemis » & de-là dans la ville
Campagne de I74f. i
MW ■■ ■■ ■"■ w^mm^^m ■III
de Novi t malgré rariillerie du château , qui em«
portait des rangs entiers de ces braves gens. Par-
venus par ces eSbrts inouïs • i culbuter & i pel»
tre dans une déroute totale rin&nterie Aixftro»
Sarde , & parfaitement fécondés de plufieiirsré*
gimens Efpagnois , cette viâoire déçifive & eon»
plette réalifa les aflurances que le comte d«
Gages avait données à la cour de Madrid Tannés
précédente , en écrivant au marquis de la Wm
Taifaire de Pierre - Longue, (Voyet Tintrodoc-
tion au fervice d'Ëfpagne » campagne de 1744*)
%ti effet , (i les attaques des retranchemens ds
Montalban , de Ville - Franche & de Pierre^Lon*
gue , couvrirent de gloire en 1744 , l-armée d9
France & d'Efpagne, qui les exécuta avec autant
de bravoure ; celle des poftes auffî fortifiés de b
Bochetta & de Novi , ne fit pas moins d'honneoc
aux troupes combinées , qui remportèrent ce$
deux vidoires importantes»
Les fuccès les plus décififis en furent la fuite i
le comte de Schulembourg obligé de fe réfiigief
dans l'Alexandrin, y fut joint fur la fin de Juillet»
par fa majefté Sarde à la tète de ion armée; 00
qui n'empâcha pas celle d'Efpagne d'invefiir
Toi?tone le j Août, & de s'en rendre maltw
le IX. La citadelle ne fe rendit, à la vérité f qitf
DE Na?le».^ 5f^
■ J^iMgg
Introduiiion.
le ^ Septembre^ Cette conquête fut fuivie de cello
de» duchés de Parme & de Plaifance, de même
^ue de celle de Favie* Quoique le paâage du
Tanaro exécuté par l'armée combinée, le 26
Septembre, & la viâcire qu'elle remporta le 27,
près de Bafltgnana, fur les troupes Sardes, fe
trouvent inférés , de même que le refte de cette
campagne, dans l'introdudlion au Tervice d'Efpa-
gùe^ nous ne pouvons nous difpenfer d'ajouter
quelques détails fur ces diverfes expéditions ^
contenus dans les mémoires authentiques qui
nous fervent de guides , dans la compoûtion de
ce fervice.
Le duc de la Vieville, chargé par l'infant Don
PhiKppe, de furprendre Pavie, efcalada cette
place la nuit du 21 au 22 Septembre , avec un
corps de dix mille hommes, troupes Françaifes ,
Efpagnoles& Napolitaines. Ces dernières, fous
les ordres du maréchal des camps de Wirz , &
du brigadier de Tfchudi , fe diftinguercnt in-
animent dans cette occafion. Le 26 de grand ma-
tin , Varmée combinée paiTa le Tanaro en fix co-
lonnes, fous les yeux du roi de Sardaigne»
retranché à Montcaftel avec fcs troupes & les
débris de celles d'Autriche, encore fous les ordres
du comte de Schulembourg. Le 27, le duc de
Z4
36o Seryicb
■ ■!■ I I I "in<i
Campagne flfe|i74f.
Modene , le comte de Gages & le générai EGcher
conduiGrent Tarmée combinée à Tactaque des
retranchemens de Montcafiel , dont les troupes
Auftro Sardes furent délogées à la fuite d'un
combat de trois heures » dans lequel les brigades
de Bcfslcr & de Tfchudi , fous les ordres de AL
de Wirz, & conduites par leurs brigadiers refpec-
tifs , firent des merveilles. Valence aâiégée les
premiers jours d'Oâobre , par Tinfant , & prife
le 2z, fut une des fuites de cette vidfaiire, do
même que le (îége & la reddition de la ville d'A*
lexandrie» par le comte de Gages.
Les comtes de Schulembourg & de Brownt
nialtraicés dans le courant de cette campagne dans
toutes leurs opérations , avaient en quelque force
perdu la confiance des troupes Autrichiennes;
ce qui décida, la cour de Vienne d'envoyer fur
la fin d'Oâobre , le prince de Lichtenftein ea
Italie , & de lui confier le commandement en
chef de Tarmée impériale, fondue jufqu'à dix
mille hommes. Ce général , quoiqu^à la fleur de
fon âge , s'était déjà établi daqs les trois dernières
campagnes en Allemagne, une haute réputation,
& fuivi immédiatement par le général de Bâren-
klaw, conduifant par le Trentin, de& renforts
coniîdérables i ils ranimèrent l'un & l'autre cette
DE Naples.' 56î
IntroduSion.
armée defàbrée , & lui firent prendre , la campa,
gne fuivance t une fupériorité décidée fur celle
de France, d^Efpagne, deNaples & de Gènes;
d'autant plus que l'infant & le duc de Modene ^
flattés de la conquête de Milan , s'y rendirent
au milieu de Décembre , à la tète d'un corps de
douze mille hommes , malgré les repréfentations
du comte de Gages , qui voyant l'armée impé-
riale renforcée journellement par de nouveaux
corpa 9 croyait que l'armée des trois couronne»
devait relier réunie entre Pavie & Flaifance, au
lieudedivifer fes forces par cette expédition, fans
aucune néceillté. Milan ayant ouvert fes portes»
l'on barricada , le 20 , toutes les avenues du
château , & Ton en forma le blocus.
Dans le même tems, fa majefté Sicilienne ayant
renforcé l'armée des trois couronnes , de plufieurs
bataillons , parmi lefquels fe trouvait le troifieme
du régiment de Jauch ; ces troupes embarquées
en Sicile , furent alTaillies dans leur trajet par ime
tempête horrible, & ce ne fut qu'avec des peines
infinies qu'elles purent gagner le port de Gènes.
Campagne de 1746.
La paix de Drefde (ignée le 2f Décembre
1745* , entre l'impératrice reine & le roi de Po«
j62 Sebvxci-
Campagne de 1746.
logne d'un cÀté, & le roi de Prude dé l'autre,
ayant laiflTé à la cour de Vienne liberté entière de
renforcer fon armée d'Italie, elle y fit paUtr dans
|e courant de Janvier & de Février » tant détrem-
pes , que le prince de Uchtenftein ayant les gêné-
xauz de Barenklav» de Scbulembourg, de Browii»
de Fallavicini & deLinden fous lui» fc vît les
premiers jours de Mars , à la tète d^une armée
fioriflante de cinquante mille hommes.Ce qorȔoint
i la furprife d'Afti exécutée au commenœmeat
de Février, par le général baron de Leutrumàli
tète de quinze bataillons Suiflçs & Piémontak»
changea abfolument la face des affaires eu XtaUei
d'autant plus que le fuccès de cette expédition •
entraîna la perte de Valence , de Tortone & de
Guaftalla. Un bataillon de Tfchudi fe trouva dans
Valence , aufli bien que deux de Befsler, qui après
avoir &it des prodiges de valeur dans la défenfe
de cette place, furent cependant obligés de fe
fendre prifonniers de guerre. Il en fut de même
de ta garnifon de Cuaftalla , commandée par le
comte Coraffa , Grec de nation , & parvenu psr
fbn mérite au grade de maréchal des ^^mps , le*
quel fe démentit dans cette occafion d'une ma-
aiere peu honorable s car affiégé le S Mars > par
DJB NaPLES. $63
JntroduHion.
'""*■■■'''■ . .^ ■ ■ ■■
le comte de Brown , il ne put ou n'o(à profiter
du débouché que le marquis de Caftellar , gouver-
jieur de Parme, lui avait formé, le 17 , avec un
gros détachement; & après une réfiftance des
plus faibles , Cora^ fe rendit , le 26, prifonniec
lie guerre , avec Rx bataillons , dont un de Befsler»
malgré les proteftations des divers chefs de ces
corps contre cette capitulation honteufe.
Don Philippe qui av^ait pafle fon hiver à Milan,
& n'avait pendant ce tems-là , pu fe rendre maître
du château , fut obligé d'évacuer cette ville le
%9 Mstrs. Le roi de Sardaigne & le prince de
Lichtenftein gagnaient fur ces entrefaites jour-
nellement du terrein en Lombardie, & reprenaient
la plupart des places perdues dans la campagne
précédente. Le marquis de Caftellar bloqué dans:
Parme avec (Ix mille hommes, par deux divifions
de l'armée impériale, fous les ordres des généraux
Pallavicini & Bàrcnklav, profita d'une feufle atta-
que du comte de Gages , & fe retira la nuit du
19 au 20 Avril, avec toute fa garnifon , armes &
bagages, & même une partie de fon artillerie»
dans les montagnes de la Lunigiana , où renforcé
par un autre corps Efpagnol , il rejoignit , le 2f »
fans aucune perte , l'armée des trois couronnes »
ayant gagné trois marches fur If s Impériaux, avantt
CiVnpagite de 1745.
qu'ils euirent le moindre vent de cette retraite «
en feveur de laquelle le comte de Gages avait
fait palFer le Taro à Tarmee combinée, feignant
de voultnr attaquer , le 19, le prince de Lichten-
ftein, lequel avait d'abord attire à lui les divifions
des généraux firown & Biirenklaw » & fut tenu
de cette faqon en alerte jufqu^au iz % qu'en
apprenant Févacuation de Parme » il vit qu^il avait^_
été trompé, H
Ce ne fut pas la feule inortiBcation que le
comte deGa^es donna au prince de Lichtenllein «
car il détacha le général Pignatelli avec 7 à gooo
hommes , pour furprendre & enlever, ta nuit da
10 au 1 1 Mai, un corps de ^000 Impériaux, campé
à Codogno , fous les ordres des généraux Cavriani
& Gros. La duc de Pignatelli ayant entr^autres
troupes » les régimens de Wirz & de Jaoch, fut
fécondé par Mr. de Wirz, qui comme maréchal
des camps, conduirait TavanDgarde de ce corps»
L'attaque fut fi bien conduite & exécutée avec
tant de valeur, que la plus grande partie des Im-
périaux fut taillée en pièces, & le refte pris avec
leurs généraux & officiers fypéricurs} de façon
qu'à peine 800 hommes parvinrent à fe réfugier
à Lodi , diilant a 2 lieues de Codogno, n^ayant
pu échapper que par petits pelotons, aux troo*
i
DE Naples.' 3(5f
^ ■J^QM"
hîtroduSion.
pes Efpagnoles & Napolitaines. Sa majefté Sici-
lienne ayant appris toute la part que Mr. de Wirz
avait eu au fuccès de cette expédition, nomma
ion fils aine , Jofeph Ignace, colonel en fécond
de ce régiment, avec la furvivance de ce corps
en propriété , quoiqu'il ne fût âgé pour lors que
de 21 ans 9 & depuis lo mois major en fécond
du régiment de fon père.
Le prince de Lichtenftein eut tant de chagrin
de ces deux échecs, qu'il en tomba malade;
mais attaqué le 1 6 Juin à ^ heures du matin,
par le maréchal de Maillebois & le comte de
Gages 9 à la tète de l'armée des trois couron-
nés, dans les plaines dePiaifance, il furmonta
£on état de langueur ; & fécondé par les généraux
de Barenklaw & de Bro\rn , Lichtenftein fit des
difpofitions fi admirables pour recevoir l'ennemi,
qu'il remporta une vidloire des plus complettes
& des plus décifives fur l'armée combinée. L'on
fe battit pendant près de dix heures , avec une
valeur & un acharnement réciproques , qui ren-
dit cette bataille la plus longue & la plus langlante
de cette guerre. L^ vidloire refta indécife pendant
toute la matinée ^ le maréchal de Maillebois à la
tète de l'aile droite,& le duc de Modene & le comte
dt Gages commandant le corp&de bataille, avaient
^6i Sbryici
Campagne de 1746.
jonâioa des Impériaux avec les Piémontais » il ne
reliait que deux partis à prendre , de fe retirer
par les états du Saint-Siège , vers les (romierct
du royaume de Naples ; ce qui était fujet à de
grands inconvéniens , foit en attirant tout le far-
deau de cette guerre fur les états de (a majefié
Sicilienne, Toit en privant les troupes Françaifes»
Efpagnoies & Gènoifes^de toute eFpece de fécoiirB
par terre de leurs fouverains refpeâiBs. Le fécond
parti était de livrer une nouvelle bataille à Tarmée
Impériale & Sarde , a6n de fe retirer par Tortône»
encore au pouvoir des trois couronnes , fur les
terres de Gènes , & de là dans le comté de Nice.
Ce fut auiC celui auquel dans un grand confeil
de guerre , tous les officiers généraux* fe fixèrent
Le comte de Maillebois , fils du maréchal , &
lui-même maréchal des camps , qui manifè(hic
déjà tous les talens militaires d'un grand général «
fit avec le comte de Gages les difpofitions de cette
attaque, conduite par ces deux généraux avec
une habileté qui Fut regardée , par tous les con*
naiâeurs, comme un cheFd'œuvre de Tart mili-
taire. L'armée des trois couronnes paffa le Pô
Je 9 Août» entre l'embouchure du Tidon &àc
la Trébie: après le pafTagede ce fleuve 9 Tarmée
:f afla le Tidon le xp fur trois ponts • elle allai:
continuer
[
Introduction.
continuer fa marche • lorfvjue le. marquis de Botca
traverfa cette rivière « pour lui couper le chemin
du Torronefe. Il attaqua Pâlie droite » commandés
par le dtic de Pignatelli » remis à peine des ble(L
fures qu'il avait reçues à la bataille de Plaifance I
les Impériaux furent requs avec tant de vigueut
par rirtfanrérie Ëfpagnole & Napolitaine, & fur« .
tout par les quatre régimens Suides , cités aveô
étoges à la bataille de Plaifance » que le marquis
de Botta fUt ttop heureux de repaiîer le Fidoti
ùu bouc d'une heure , après avoir perdu plus de
1 foù hommes. Cependant les Impériaux fe tat^
lièrent d'abord , & conduits par les généraux de
fiottâ 8t de fiârenklav, de Schulembourg , dû
t^âUavicifii & de Linden^ paûerctlt utie féconde
fi>is le Tidort , avec le triple des troupes qui avaienc
formé la première attaque. Cellé*cl fe porta en
Hième tems fur toute l'armée des trois couronncsi
qui effuya une charge G impétueufe des Impériaux,
que rinfënterie combinée eut befoin de toute fa
râleur pour lafouteiiir ; tandis que TavanNgarde
Françaife , compofce de toutes les compagnieai
de grenadiers & du régiment de Vigier , conduite
par le maréchal de^Maillebois , & fous lui pat
fon fils & Mï. de Vigier , maréchaux des camps t
kiucenai& dans la Strado Rotàa^a qui va à Caftel
Tme VIII. A a
579 S^âiRv.icB
Campagne de 1745.
S.Jean,ractaquc de deux colonnes' enoemiessconvi
mandées par Mrs. de Schulembourg S^ de Bareu-
klaw i & parvint, au bout de cinq heures , à lei
repouiTer , après avQic cté fécouru par le corps
de bataille f les crois aytr^s colonnes Impériales
chargèrent rinfamerie Efpagnole & Napolitaine
avec une telle vigueur , qu'ils furent far le point
de remporter la vi<floire ; mais Airs* de Gages &
àfi Pignatclli renièrent avec tant de valeur, qu'ils
contraignirent les ennemis de reculer une feeofide
jCoiSr & ceux ci ayant été pris dans ce. moment
en flanc par un corps Français, conduit par le
comte de Alaillebois au fécours de i'aite droite t
après qu'il eût repouflé les Impériaux 5 ces trois
colonnes Impériales eiruycrent,èn fe repliant, un
feu fi vif de ces troupes Françaifes & des deux
brigades Suifles, qu'elles reparterent » aufli bien
que les deux autres divifions de leur armée, la
rivière fort en dcfordre.
L'armée Impériale perdit dans cette fanglante
journée, nommée la bataille duTidon ou de Rotto*
Freddo, environ 6000 hommes, parmi iefqjuels
étaient le général baron de Bârenkla'«r,& plufieurs
autres officiers de marque. Les troupes combinées
perdirent de leur côté près de 400ohommes;le feut
régiment Suifle de Vigier « aujourd'hui CaftellaSy
DE NArLES* 37f
htrodu^ion.
perdit plus de yoo hommes j ilelt vrai que ce corps
y acquit» de même que (on chef, une gloire immor-
telle. L'armée des trois couronnes ayant rempli
fon objet , de fe retirer par Voghéra & Torfonéi
né pôurfuivit pas les ennemis, malgré Tes aVanta^
ges ; & ce qui était fort triffe pour elle 4 ce fut là
jiéceflîté d'abandonner aux Impériaux le lende-
main d'une vidoire , la ville de Plaifance , nved
plus de fôoo malades & bleifés , parmi lefquelâ
fe trouvait M. de Wirz. L'armée Impériale rctt* .
■ ■ ■ ■ . '1*1
tra en pdiTeflîon de tout le pays, dont les trotl<«
pês combinées s'étaient emparées la cati^^agti^
. précécfènte/
Lamôirt 3e Philippe V, roi d^Efpagîie, fiirve*
nue lé .9 Juillet , en mettant Ferdinand VI fût
ce trône, changea beaucoup les difpofitions dcf
la cour de Madrid. Le nouveau roi, né d:; pre-»
iriîer lit, ayant vécu en très- mauvaife intelli-
gence avec la reine Elifabeth Farnefe , parut d'a«
' hbiA très- indifférent fur les intérêts de fa mn-
jefté Sicilienne & de l'infant don Philippe. En
cônféquence , le roi Ferdinand dépêcha peu dcf
jours ^près fon avènement au trône d'Efpagne^
Je' marquis de la Mina en Italie , pour prendre I0
commandement en chef de l'armée Efpagnole,
avec ordre de la ramener en Savoye , par le Tôt"
Aa :S
372 Service
Campagne de 1746.
neie , les terres de Gènes , le comté de Nice , la
Provence & leDauphiné. Le marquis delà Mina
joignit Tarmée des trois couronnes le 14 Aolùt à
Vgghéra , & le comte de Gages la quitta le roème
jour , au grand regret des troupes , dont il était
fîngulierement chéri. Le maréchal de Maillebois
s'étant concerté avec M. de la Mina , ils firent
leur retraite par Tortone , dont ils renforcèrent
la garnifon , par Saravallo & NovL Entrés fur
les terres de Gènes par la Bochetca « les deux
généraux abandonnèrent ce pofte important , IIL
de la Mina ayant déclaré , que le roi fon maître
ne vooUit conferver que le. duché de Sayoye.
Les. troupes Napolitaines s'embarquèrent les
premiers jours de Septembre, en partie à Gènes»
en partie à Ville>Franche , & activèrent à la fia
de ce mois , dans les états de fa majefté Sicilienne,
réduites au tiers de ce qu'elles étaient, en fe
mettant en campagne au commencement de M^rs
1744 ; à la réferve d'un bataillon de Jauch , qui
faifant partie de la garnifon de Tortone ^ fiit
fait le 2S Novembre prifonnicr de guerre, à la
reddition de cette place. Depuis cette époque , 1«
roi Charles ne prit plus aucune part direâe i
cette guerre , & lors même que fa mère la reine
douairière d'Efpagne, Elifabeth Farncfe, fût par*
DE Naplê S.' 375
hitroàuHion.
venue au bout de quelques mois , à s'emparec
de la confiance de Ferdinand VI, & à diriger de
nouveau les opérations du minilïere de Madrid ,
fa majefté Sioiiienne fe refufa au3c inftances de
cette cour , & continua à garder la neutralité la
plus exadle. Cette retenue détourna , à ce que
Ton préteiul^ des états de Naples en 1747, une
invafion Impériale & Sarde , après que la révolu,
tton de Gènes eût obligé Tarmée de ces deux
puiâaiM^es, a repaiTer le Var , & de fe retirer en
Lombardie par le Piémont > l'Angleterre devant
même féconder cette entreprife par la flotte de
Tamiral Medley , qui bloquait le port de Gènes.
Soit^que la défenfe héroïque des Génois & de
leurs troupes auxiliaires , donnât aflez d'occupa-
tien aux armes de l'impératrice reine & du roi de
' Sardaigne ; foit aufli que ces deux puiifances euf-
fent honte d'attaquer ain(î un prince , qui ne leur
en fouroiflait pas le prétexte le plus léger, cette
invafion Auftro- Sarde dans le royaume de Naples
n'eût pas lieu.
Cettç guerre fut terminée par la paix d'Aîx-la-
Chapellc , dont les préliminaires furent fignés le
30 Avril 174g , entre la France , l'Angleterre &
les Provinces-Unies , & le traité définitif le 1 8
Ôcîlobre de la même année , entre ces trois puif-
Aa j
?74 Sekvicb
Campagne de 1745.
Tances, de nième qu'entre rimpéracriçé reine, les
rois d'Ëfpagne & de Sardaignê , le duc de Mbden^
Sl la république de Gènes 9 ce qui fbrmaic les
puiflances belligérantes. Sa majefté Sicilienne ne
fiit comprife, que comme puiflance aUliUaire dans
ce traité , dont Particle VU portait i
Que l'impératrice reine cédait à Tinfaitt don
]Phiiippe , les duchés de Parme & de Guafiaila ,
& cette partie du Plaifantin , qu'elle s'était réfer-
vée par le traité de Worms , fignié U i j Septem*
bre 174J , entre cette princeflfe, l'AnglctenB&
le roi de Sardaignê » lequel , cédait auflî par lo
dit article VII, à l'infant don Philippe, la vills
de Plaifance & cette partie du Plaifantin , qui lut
. pvait été cédée par le traité de Worms. Bien en*
tendu , que fi fa majefté Sicilienne parvenait;
jamais au trône d'Efpagne , Tinfant don Phi*
Jippe lui fuccéderait à celui de Naples & de Sicile,
& que la ville de Plaifance & cette partie du Plai^
fantin retomberait à perpétuité & en toute fou*
veraineté au roi de Sardaignê. Quant aux duch&
de Parme & de Guaftalla , ils furent cédés ï t)er-
pétuité , par rimpératjrice reine', à Pinfant do^
Philippe & à (es hoirs mâles , à rextindion d^^-
quels , ces deux duchés feraient revcrfiblej è ^
îHâifôq de tprraine Autriche,
D B Naples. 37^
Introiu^ion.
En 1749 » les régimens de Wirz , de Tfchudi
& de Jauch furent réduits chaeun à 2 bataillons ;
ces trois -oor^s ayant perdu beaucoup de monde
dans les canipagnes de 1745 & de 1746 ; des
raifons d'économie engagèrent fa majefté à pré-
férer cette rédodÙon iiix frais confidérables qu'au-
rait exigé le (bin delesrecompletter. Par cette ré-
formet ces trois régimens furent compofés chacun
de deux bataillons de 700 hommes chacun ,- trois
* compifcgHi^iâe fufiliers, de 200 hommes chacune»
& utié ^brt'p'âgtiie de grenadiers de cent hommes,
fbrniant un bataillon. '
En 17 T4, fa majefté renouvelfa pour 20 ans ,
la capitulation des gardes SuiiTes, de même que
celle des régimens. de Tfchudi & de Jauch. Par
une ordonnance du 7 Oflbbfe de ïa même année,
fa majèfte augmenta îes" gardes Suifles de troîs
compagnies defufilicrs &d'unéde grenadiers. Ce
régiment porté au moyen de cette augmentation ,
à deux bataillons , chacun de (ix compagnies de
fuGliers , de 120 hommes, & d'une compagnie
dé grenadiers de 1 10 hommes 5 formant dé èette
façon, UH total de 8}0 hommes par bataitloti*
Chaque compagnie de fuGliers de ce régimtïit fût
en même tfenii's augmentée d'un fous, lieutenant;'
Qimht àù régiment de Wirz, fon cokiriél ayaSe
Aa:4 <
$76 Servïci
Section L Charîei Fil
■p'' ' ^~^'- ' ^ -^ ■
capitulé eit 1744, avec la cour de Madrid , pour
trois bataillons, & pour le terme de 20 ans»
quoique fa majefté Sictiienne payât ce régimenr,
depuis qu'il fe fwc féparé avec fes auties troupes,
le 3 Septembre ïy^6 , de Tamiée d'Erpagne, «
prince fc conrcnia d'agi éer & de confirmer cetto
capitulation > qui ne devrjnt expirer qu'en 17É4,
le roi ne crut pas qu'il (ùt néceifaire de la renou-
vcller en même tems que celle des trots autres
régimens Suîlfes* Cependant peu de jours avant
le déparc de fa itiajefté , M. Jofeph Ignace à
Wirz j colonel aftucl de ce régiment, & depiiis
*Ï776, maréchal des camps, eut l'honneur da
préfenter au roi Charles , une nouvelle capiiu-
Jation qui fut agréée par ce monarque , & fignee
en If 50, par don Antonio det Rio, miniftrû
^t la guerre fous Je roi Ferdinand ÎV, Cette ca-
pitulation mettant le régiment de Wirz fur !«
pied de ceux de Tfchudf & de Jaoch , devait
commencer le 7 Odobre I7<î4, & expirer l»
inème jour 1784. ^
En > 7f 9 > Ferdinand VI , roi d'Efpagne ,étaï»*
npart le 10 Août» le roi Charles lui fuccéda toi**
de fuite i déclara, le premier Septembre ,fon ttO^
fiçmç fils roi des deux Sicites^ établit pendant ^
^ ininorité i un confeil de régence » cor^poÇe de ti^
Introd. Sediou L Cbarks Vit
des principaux fagneursNapoluauis & Stciiienf.
Le prince de St. Nicandro, gouverneur du }eutie
roi t & grand^maitre de fa mai Ton , fut le préUdem
de cette juntt^ les huit autres adiJiFeurs étaient^
don Miguel Reggio , capitaine géivéral de mer i
le marquis deFogliani, vice roi de Sicile ^ le mar-
quis de St. Georges & prince d'Ardoré » te prince
-de Cencola ; le prince de Carapo Real \ don Do-
minique de Sangro , capitaine général de terre;
ie prince de Campo* Fioriio & de Jaccii & le
marquis de Tanuci, fecrétaire d'état au départe^
ment des ailatres étrangères. Le roi Charles fixa
la majorité de Ton fils & fucceiTeur à lef ans
accomplis \ le Bc couronner dans la cathédrale de
Waples , le 6 Odobrc ^ & s'embarqua le lendemaia
avec la reine & la Famille royale « fur Tefcadre
Efpagnole qui était venue le chercher , accompa*
gué des vœux & des regrets de fes anciens fujets.
SECTION IL
Ferdinand IV*
Oà majefté régnante ett née le 12 Janvier 17^11
fut couronnée à Naptes , par ordre & fous les
yeux du roi Charles fon père, le 6 Odobrc I7\9l
prit le nom de ferdinand IV, & fiçut, le |
Scclîon IL Firdbmnd IF.
Fôvrief 1760, par le connéfable de Colotina jdû
pape Ctément XIII , i^invcltiturc du royaume des
deux Sicrlcs*
Ec comme par cet arrangement du roi Charlet
en feveur de Ferdinand IV , rcxpedative de don
Philippe furies deux Sîciles, & celle du roi de
'Sardâigne Tiir b ville & une partie du duché de
Pfcïiraace, accordée à ces deujr princes par Fartick
VII du traité d' A îx- la Chapelle ^ fe trouvait ahfcN
lu ment annuilée; Ta ma f elle catholique ordonna à
la |unte de régence , la veilîe de fon départ de
Naples^ d'envoyer fur les frontières, tm cor]
de huit mille hommes, compofé des régîmens^^*
de Wirz & Tfchudi , de trois régimîns Vallons, ^^5t
d'un de cavalerie. Sa ma j elle catholique confia I- Je
commandement en chef de ce corps, à M- d"=^c
Wirz, marquis de St. Pafcal, qu'elle venait d:^ff
créer lieutenant général i lequel fut relevé à F^
réquiGcion , en 17^1 , dans ceete place au flî hon<^»^
rable qu'importante, par M. le baron Léonar*:=J
Loui^ de Trchudi , lieutenant colonel du régimen ^
des gardes Su iffes, & rnaréchal des camps. Ce^^
troupes cantonnèrent fur les frontières du royaume
deNapleSjlufqu'à ce que leur*^ m^jefbés très-chré-
tienne & catholique Louis XV & Charles III
curent fait accepter au roi de Sardaigne Charle
Emaauel III| & à don Philippe » un dédomma^
ftK.
deNaples. 379
Introdu&ion.
gement en argent , de leurs prétentions 5 de fa-
*çôn que ce -corps ne fe fépara *qu'au milieu de
Février 176}.
En 1763; ,ra majefté ayant atteint fa majorité,
le iz Janvier , gouverna fcs états dès ce jour par
eMemème; & la junte de régence ceffanc, fuc
remplacée par un confeil d'état, choiG par c«
jeune monarque ; lequel ayant pris^ le parti d'ex-
pulfer les jéfuites de tous Tes états', quatre mois
iaprés qu^il eût pris les rênes du gouvernement en
«lain , ne fe fia dans cette occàfîon , qu'aux trou-
'^s Suifles & Vallonnés , dont les divers chef^
i^eçurent de fa majellé en perfonne , les commit
jîons les plilis importantes, qu'ils exécutèrent
«vec uhe pondlualité admirable ; de façon que
toutes les maifons de cet ordre dans les deux
Siciles , furent , tout comme en Efpagne , itivefties
à la même heure , & tous fes membres arrêtés s
d'où ils furent transférés à Rome.
£n 1768 , fa majefté s'étant mife en pofleflioti
du comté de Bénévent appartenant au St. Siège»
M. Dominique de Guérig,pour lors capitaine aux
gardes SuiiTcs, fut nommé gouverneur de cette
conquête , & y réîîda en cette qualité avec un
détachement des gardes Suîfles, jufqu^en 1774,
qii'e ce comté fut rendu au St. Siège, fous 1©
pdntificat de Clément XIV, fî célèbre dans iej
..380
Serttcî
Section IL Ferdinand iK
fades de rhumantté & du vrai chritlianirme, i
pur le malheur de l'un & de Tautre , de (j pej
de durée*
En i768,ra majefté époufa rarchiduchefle Marij
^Caroline ♦ cinquième fille de Pempereur Franço|
Luenne ï , & de l'impératrice Marie rhérèfe» pi
jrocuratioti à Vienne, le 7 Avril ; ce mariage
Ifut célébré & conFommé le 12 Mai» a Cazertq
[.Cette princelTe joignant tout les avantages de I
beauté a ceux d'un génie fupérîeur, partage ave
ion augufte époux , les adorations de leurs fujetS]]
l^u bonheur diirquels leurs majeftésne ceifent
jyuccDper 1 & dont la durée parait sWurer de jour
en jour davantage, d'abord en I77ff par 1|H
îiaiflance d*un prince royal , mort à la vérité e^*
177 S; puis le 19 Août 1777* &lc Ji Avril ifSo,
par celle de deux autres princes , lefquets , félon
ïes vœux unanimes de ces peuples , alftrmiront
le trône det deux Siciles dans cette nraifbn*
En 1776, le régiment des gardes Suifles,
ceux de Tfchudi & de Jiuch , renouvcllerent
pour vingt années leurs capitulations, avec fa
I snaje(té Sicilienne j qui chargea don Antonio de
Ottéro , fecrétaire d^état au- département de la
guerre , de rédiger ces capitulations , & de les
fîgner le ij Mars en fon nom ; & après que ci
'capitulations furent aggréées & lignées par
DE Naples. 3St
Introd. Seilion IL Ferdinand IF.
cantons refpeélifs de ces crois régimens , Ferdi-
nand IV agrégea le même jour plusieurs officiers
SuiiTes de Pétât major , à la promotion nombreufe
d'bfficiers^ généraux , que fa majefté avait faite
le 29 Mai 177^.
En 1784* M. de Wirz , marquis de ît. FaC
cat , maréchal des camps & colonel propriétaire
d'un régiment Suifle de fon nom , préfcnta à fa
majefté Sicilienne utie noilvelte 'câpiifulation pour
fon régiment , après avoir eu diverfes.confécences
à ce fujet avec le miniftre de la guerre. Cette ca«
Puulation , qui mettait le régiment de Wirz fur
'cVncme pied que ceux de Tfchudi & de Jauch ,*^
fut agréée par le roi Ferdinand , pour vingt an-
-nces de durée , le7 0dlobre, & fignée le même
jou r en fon nom , par le chevalier don Juan Ac-
ton , fccrétaire aux départemens de la guerre &
de la marine. Les cantons d'Ury , de Schweiz , '
d'jLJnderwalden & de Glarus catholiques , fournif-
fant les recrues à ce régiment , ayjint au préala-
ble agréé cette capitulation , pour le terme de
vingt ans, ils la ratifièrent en Novembre 1784.
Sa majefté Sicilienne fit le 10 Ocftobrc 1784 »
une promotion de quatre brigadiers Suiflcs , dont
nous^rendrons compte dans le chapitre fuivant.
jg2 Service
C H A PI T IL E- 1 1.
Connétable , capitaines génétatix,'
lieutenans généraux , maréchaux
des camps , brigadiers , & In^ec-
teurs généraux. .-. -:
S E C T I O N L
Connétable^
X-B chef de tout le militaire cft le connétable)
Q*eft le premier des grands officiers de la cou-
ronne, & fa charge cft la première dignité du
royaume. Dan» lés couronncfn^ns , le connéta-*
b!e porte Tépée nue devient fa rtiajefté ; & dans
les autres cavalcades rolemnelles , où le roi afllâe«
le connétable fiiit porter Pépée nue devant foif
comme une marque de fa dignité s laquelle réCde
dans la nlaiPon Colonna^ depuis plus de deux
fiecics , & dès cette époque , a été rendue hérédi-
taire dans cette famille: mais comme Ton n*a pas
vu depuis IfO ans, un connétable Colonna, à
]a tète des troupes Napolitaines , cela ne fait ac-
tnellement qu'une charge honoraire, quant au
militaire. Le connétable reçoit Fiuvefiitore des
DB .NA,?LEy. 38^-
SectipnJ. Connéfabk.
royaumes de Naples & de Siciie , du louyeraixi^
pontife, au nom de fa majefté, Vaine céréroo^A
nie, dérivée de l'hommage ^ue Roger 1 fit ea
IÇ70 , au St. Siég^ ,.. de Naples & de Sicile.,- q\i'il^
venaic de.^nquçrir fur les Sarraziqs^.fuiyau^^
Tufage de cei;.£iecles d'ignorance & de barbarie, ,.
où les pootifes Romains fe diftinguaient; pacjes.
ufurpations ie« plu$ odieufe^^ fur r^utorité & le,
temporel des princes chrétiens. Philippe Jofepjv:
Fran<;oi,s , prjni^e de. Colonna & duc de Palliano^,,
grand d'Ëfpagrifs de la première claiTe,- cheyaliiçQ,
de la toifon d'or d'Efpagne , jnçJ^.t.S^pjtembre^
1760^ fuccéda le 2 Odobre 1779, à fon perc/
Laurent prince de Colonna, dans la charge de
grand connétable héréditaire des royaumes de
Naples* de Sicile* *' - ; ■ .1
.. . ^. : . . . . r
s Ê^é t I 0 NIL
Capitaines Ginfi^^vx^ . *
Le grade de capitaine général eft aduellement ,
dans les royaumes de Naples & de Sicile, le pre-
mier grade militaire , & répond exaélement à ce-
lui de ce nom au fervice d'Efpagne j de même
$84 Service
j- ■■■■*■■— -^b7j(|^ ■■
Section II, Capitaines générattx.
qu'a celui de liiaréchal de France ^ ou à celui de
feld-maréchal dans les autres fervices de P£urope«
Il y a quelquefois plufieurs capitaines géhéraux
pour le fervice de terre ; au tnometit aâuel il
n'y en a qu'un feul , c'eft Etietine Keg^o , prince
de Campo-Florido; Pour Tofdinaire, Gi majeftj
Ile crée qu'un feul capitaine général àk la fois > pour
le fervice de mer « parce que cette charge répond
à celle d'amiral i elle eft reftée vacante depuis la
mort de Michel Reîggio , prince de Jacci & frcrel
d*Etienne Reggio i arrivée en 1776, dernier ca^i
pitaine général dû fervice de men
T- ^ r — I ■ -^'i- ■ — - - T 1 " I II I fi -~n'
s E C T I 0 N m.
Lievtëkâks GimàVikvité ,
Le fécond gcade militaire eft celui de lleiitetiaitC
général, qui répond exadement a celui de ce
nonl dâné \et ferviGeS de France 4 d^Ef^jagn^
& de Sardaigne i il répond auflî au grade de gé-
néral d'artillerie & de cavalerie au (ervioe Impé-
rial. Ce grade équivaut encore à celui de généi
rat d'infanterie & de cavalerie, dans les fervices
d'Angleterre, de Pruifc & de Hollande. Ce grade
fîrt inftitùé cfl i7>f , pàt k roi Châties , dé même
que
DE NAtÊcSsl J8f
Lieutmans généraux.
que celui de capitaine générai , de maréchal de?
camps & de brigadier.
- Les lieutenans généraux ont un Uniforme»
^ui eft: habit de drap bleu de roi, doublé de
même couleur \ paremens en botte , garnie de
trois boutons s poches en travers, garnies dei
même \ vefte d'écarlate. Le tout brodé en or , de
la largeur de deux pouces, avec double rang de
broderie fur ks paremens & à Tentour des poches*
( i; )
Jofeph Antoine baron de Tfchudi ; iffu d'une'
très-ancietrne (kmille noble , du canton de Glàrust"
cathoIiqtA!, qui a eu beaucoup d'iUuftration &'
divers ré^imèns de fon nom , dans pîuÛeurs fer-'
vices de ^Europe; & qui a polTédé le majorât»
ou la oHafge demaieur du pays de Glarus , comme
un fief noble héréditaire depuis Tan t029 jufquW
12f 5 , conférée à dette famille ^ par les abbeSes'
dé Sekiiiguen. ( Voyez la féconde feiîlion du fé-
cond volume^ ) Le premier titre de nobleffe de
la femille de Tfchudi , date de Tan 906 , que l*em- '
pereur Louis IV les créa hommes libres & no-
bles. Henri de Tfchudi , ma'teur de Glarus , fut
créé chevalier en I219 $ pat Temperenr Frédéric ^
II) & établi baron pour fa terre de Flutns, dé«
ptodattte.de Tévèché de Coirci qu'il pbfledait»
TmiVlîL Bb
îm
Service
SeSion Ul
\ de même que celle de Creptand , dans le comté
IdeSargans» à titre de Bef noble héréditaire. Ro^
wdolphea baron de Tfchudi, d'une taille gigatk
tefque & d'une force furnaturelle, fe trouvant
en ijid, ea guerre ouverte » avec Ion t^ropre
beau^frcre Hans de Séedorf» du pays d^Uri,
tomba dans une embufcade ^ & après avoir tué
neuf ennemis avec tes armes » qui furent toutes
\ brifées » il déracina un jeune fapin » avec lequel il
combattit û vaillamment , qu'il mit le refte de Tes
ennemis «n fuite. En mémoire de ce trait hérol*
que» Tes defcendans ont écartelé ce fapin dan^
leurs armas. Depuis que te pays de Glarus elt en-
tré dans la confédération Helvétique » la charge
de landammann de ce canton » n'ett prefque )a.
maïs fortie de la Emilie de Trchudi^ qui» par
une diftinaion très-rare , eft en pofleilîon héré-
1-ditaire , de la charge de grand bailli de la nobieifc
fde Mez & du pays MelTinî & qui enfin, doit
ktre placée, par ces titres, auffi authentiques
[que glorieux, parmi la plus ancienne noblefli
Helvétique,
Jofeph Antoine naquît à Glarus en i70j,fitfct
^premières armes en Fiance , étant cntré.en 1718 1
comme cadet dans le régiment de Heây ; etifd-
gne dans ce corps en 171 9 > il ât la campagne di
DI N*Pt!
Litutettam généraux.
n?
cette année contre PErpagnej fervic aux Héges da
Fontarabie & de S. Sébaftien , dans le dernier
defquels^e trouvant de tranchée Jl fut blefic dan-
gereufemenc dVn coup de feu , dans une fomt
de lagamifan Erpagnole. tl paâa en 1721 au fer-
vice d^Efpagne, comcne fous- lieutenant dans fe
figiment de NiederOft > premier lieutenant en
172J , capitaine lieutenant en 1726» tl fe trouva
en 1727 au (iége de Gibraltar » & y re4;ut on coup
de feu dans te bras gauche. 11 fie les campagoet
fuivantes en Afrique, comme capitaine de gre-
nadiers t ayant requ la commilTion de capitaine
en 1729 j fe diftingua ûnguliereraent en ifjit
au llége de Ceuta » & à celui du château de Ma^
zalquîTir » où il fut ezpafé pendant 24 heures
au feu te plus vif des ennemis. Auflî, lorfque co
fort capitula ^ le baron de Tfchudi eut rhonneuc
dY entrer le premier > par ordre exprès du géné-
ral en chef > duc de Montemar. Il fit des prodi-
ges de valeur le 30 Juin î7ja 1 à la batailld,
d^Oran» & commanda ce jour te troifieitie ba-
taillon du réginient de Niedei5(l. Les Maures
lyant attaqué le 2Ç juillet de la même année , la
gauche de Tarmée Efpagnolc avec une fureur
itu^royables il foutim avec deux compagnies do ^
Steiiadiers une partie de ce choc * & contrlbum
Bb %
^gg Serticé
Seaion III.
beaucoup à les repouilér. Ayant été envoyé au
commencement d'Août, avec fon régiment en
garnifon à Ceuta , cette place fut invettie & aiEé-.
gée par les Maures i f jours après. Le gouverneuj;
don Antonio de Manzo , ayant fait le 17 Oâ(v
bre , en perfonne & à la tète de prefque toute la
garnifon , une fortie û vigoureufe fur les Maures»
qu'il les culbuta dans leurs tranchées &encloua
leur artillerie > de façon , que les Maures levèrent
le fiége de Ceuta , le lendemain do cette fanglante
adion , où le baron de Tfchudi commanda les
trois compagnies de grenadiers du régiment de
Niederôfl; , avec fa bravoure ordinaire , & fut ,
bleifé grièvement d'un coup de feu à travers du
corps. Revenu en Efpagne en Mars I7J5 , Phi^
lippe V créa le baron de Tfchudi lieutenant co-
lonel en pied , avec les appointemens de cette
charge, en attendant qu'il pût être placé en cette
qualité j grâce à la vérité fans exemple , mais bien
due à cette chaîne de belles adtions. Il pafli^ en
cette qualité, avec le régiment de. Niederôfl; en
Italie , au milieu de Novembre 1733 , fit la cam-
pagne fuivante fous les yeux du roi Charles , à
la tète de quatre compagnies de grenadiers , & fe
diftingua avec ce corps aux fiéges de Gaète & de.
Capoue. Le baron de Tfchudi, connu depuis les
DE Naples. 389
Lieutenans généraux.
campagnes d'Afrique très > avantageuiemeiu da
duc de Montémar , & préPenté fur ce pied par ce
général à fa majefté Sicilienne; obtint le 7 Oiflo-
bre de cette année de préférence, la levée d'un
bataillon des gardes Suiiles > faveur que les régi-
mène de Befsler & de Niederôlt avaient vaine-
ment foUicitée. Brigadier en 1737 , & ayant fervî
fa majefté Sicilienne très^utilement en Suiife , il
fut créé le iS Janvier 17^8 , maréchal des camps ,
& un des Qf, gentilshommes de la chambre du
roii fit la campagne de i;^^2,, comme maréchal
des camps , ayant les gardes Suiâes & d'autres
corps fous fcs ordres ; fut pofté par le duc de
Montémar à Spoletto & à Foligno, afin d'ouvrir
aux troupes fl'Efpagne , débarquées en Tofcane ,
le paâ%e de l'armée combinée. Envoyé en Suiife
par fa niajefté en Janvier de 1744 , & chargé de
plufieurs commiflions très * importantes , il ne
put joindre l'armée que par des routes détournées,
& feulement le I f Juin de la même année. Ses
(crvices pendant cette campagne font détaillés
dans rintrodudlion. Il reconduifit en Décembre
de cette année fa majefté à Naples, commandant
en chef les troupes de fa maifon. Ce furent les
derniers exploits militaires du baron de Tfchudi,
qui en 1747, obtint le régiment du brigadier
Bb 3
390
SéBion III
fou frère aîné, en gardant celui des gardes* dans
lequel fon frère venait de paifer comine lieute-
nant colonel i lieutenant général le f Oâobre
lyf^. Cet illuftre militaire, qui avait été placé
le même jour par le roi Charles dans la junte ou
confeil de guerre , qui formait un des départe-
mens du confeil fouvcrain deU régence , maurit
à Naples le 21 Juin 1770» & fut un des afficien
généraux les plus diflingaés, que la Suiâeaic
produit*
( ^-)
JeanWoIfgaog Ignace de Wira: î naquit eu
1 689 * à Sarnen, dans le haut Underwalden, d'une
très -ancienne famille noble de ce pays, qui i
fourni le premier landammann à ce canton» &
depuis plus de quatre flecles » a géré la plupart du
tems les principales charges de cttte république*
Il fit Tes premières armes au fervice de la mai'on
de Savoye , étant entré en 1709 , comme Qtin
dans le régiment de Hakbrctt* Eofeignc en 171QS
fous -lieutenant en 1711 } premier lieutenant en
1714 ; aide* major en 171 8 , il fit en cette qualité
la campagne de 1718, & les deux fuivamesen
Sicile i où il fervit avec une telle dillinélion 1 que
le général Merey le prit, avec Pagrément du roi
Vidor en 1719 , pour fon aide de camp, avec
rang & commillion de capitaine > qui lui fùe expé-
0E NAFLIf.
Lieutenans généraux.
?9I
die par fa majefté ^Atde, Il le trouva au ûége de
Mllaazo, reçut à celui de Meiîîne une bleirure^
& à la bataille deFrancavilla trois coups de feu
très . dangereux , dont un devait être mortel. Il
rentra en Odobre i7io,dans le régiment de Hak-
brett, où il obtint une compagnie en 172J i pafla
en 172 f , au fer vice d'EfpagTie , comme majot
du régiment de Befsler , qui fe levait alors; pafla
en 173 1 5 avec deux bataillons de ce régiment en
Italie; Fut gradué lieutenant colonel le 10 Avril
1 732 î obtint la commiflîon de colonel le 20 Août
delà même année, & en ifa , ragrcmcnt de la
cour de Madrid, pour s^arranger avec le colonel
dé Niederôlt , fur Texpedative de fon régiment.
Il fe diftingua en 1 7 J4 , à la conquête du royaume
de Naples i pafla le ^6 Novembre de cette année
dans le régiment de Niederdll , comme colonel
en fécond f coiiduiiic ce corps en Sicile £ & le co-
lonel de Niederdft étant mort le z Juin 17 Jf »
au blocus de Syracufe , M. de Witz devint colo*
ncl de ce régiment, Jean Gafton de Médicis, grand,
duc de Tofcane , lui conféra Tordre de S. Etienne
en 1737* Brigadier en 1741 , il fit la cam pagne
de 1742 , à la tète de fa brigade , formée par ion
régiment > deux bataillons Je Tfchudl & deux dm
Jauck Le brigadier de Wirz fervit en 1744, à ti
6b 4
^^
393
Service
^_iiM_'^;'frt ^
â
Ittte de la même brigade, avec tant de diflrindion,
|& furcout le 17 Juin , à Tattaque da Monte Art^J
[éiiiio & de Fayola > qu'il tut proclamé le mèmfl^
FJour maréchal des camps par le roi Charles , qui
[lui en fit expédier le brevet le 2U Nous avous
[détaillé dam rintroduâton » les fervices de M* Js
[^Oî^îrzén 1744, à lafameufe furprife de Véletri,
en 174^5 à la furprife de Codogno 1 de même
qu*à la bataille de Plaifance, & Ttinout à la racrait^,
l^e cette fangtante lournéeï & les récompenfi^^l
que fa majelté Sicilieniiecrut devoir accorder en '
1746, à cet illurtre militaire, en le créant mar-
[quis de S. Pafcal , en lui accordant le gouverne-
Imcnt de Pefcara , & à fon fils aine Texpe^aatîve de
Ifun régiment, que le marquis de St. Pafcal réCgna
[en fa faveur en I7fi. Il fut chargé en 17^4, par
[le roi Charles, de vifirçr les frontières & places
fortes des royaumes de Naples & de Sicile, & s'ac-
I quitta de cette commîflîon importante , avec tant
[de foins & d*exaâitude, qu*il y employa près de
18 mois. Décoréen 17^6, de ta place d'un des
|iîx gentilshommes de la chambre du roi , trajif-
[féré en 1758, du gouvernement de Pefcara à celui
(deTrapani s il commanda en chef depuis iJSSt
pufqu^en 17^1 , te corps de troupes» cantonné
fut les frontières. Il fut créé en if Si , lieutenant
DE NaplesJ 39r
Lieittenans généraux.
général » infpeâeur général d'infanterie & afleC
ieur (]e la junte de guerre $ grand-cfoix de Tordre
de S.Conftantm, lorfque cet ordre fut en quelque
forte renouvelle par fa majefté régnante en 1767 , .
transféré la même année du gouvernement dej
Trapani à celui de Capoue. Le général marquis
de S. Pafcal termina le 7 Noyçmbre 1774 , fa^
longue & glpriçufe carrière , à l'âge de 8f ans,,
ayec la. réputation d'un des meilleurs officiers
généraux d'infanterie. On nous aJTure • qu'a-.
prè^ la mort du cétcbre comte de Scholembourg ,
généraliflimo de Vpnife, cette république fit ojSrir
en 17^7 , au général marquis de S. Pafcal , cette'
place importante , qu'il refufa pour fe confacrer
ap fer vice de fa majedé Sicilienne , qui venait de
le combler de bienfaits.
Cî. )
Léonard Louis, baron de Tfchudi» frère aine ;
du baron Jofeph Antoine; naquit en 1700$ en.,
traen 1716 au fervice de France , comme cadet
dans le régiment de Brendlé s enfeigne dans celui
de Heify en 1710 ; il pafla en 1728 , au ferviee
d'Efpagne , comme capitaine dans le régiment de
NiederôR 5 s'embarqua en 1733 avec ce régiment
pour l'Italie; ferviten 1754, à toutes les expé-
ditions de la conquête du royaume de Naples ,
394 S EUT T CE
Se&imt m
4cvim fur U fin de la mèmfllannie^colonel d'un ré*
gimcnt Suiife de fou nom,& capitaine propriétairt
d'une compagnie aus gardes Suiffes. Il âc las cam*
pagnes de 1742 & celle de 1744 « en Lombardie»
s^iiant inâniment Hgtialé le 17 Juin de cette an-
née à l'attaque de Monte*Artémifio & de Fayola ;
fut proclamé le mfeme jour par fa majefté , bri«
gadier , en re<;ut le brevet le 2i Juin » & com.
manda dèsiors ta brigade SuilTequi avait été fous
le* ordres de Aîn de ^W^irz , à la tête de laquelle
il fe didingua , furtout la nuit du 10 au il Ao&c
dans la rameute furprife de Vélétri. Le brigadier
toiron de Tfchudi continua à ferviravcc la même
Valeur pendant ta campagne de X74f i à la tète
et ceue brigade , ce dont nous avons donné les
détails dans Tintrodudion. Il quitta en 1747
fon régiment, à la retraite du brigadier de Freu-
1er, & pafla dans les gardes Suifles comme liea-
tenant colonel. Maréchal des camps du ç Odubrc
1759. Commandant en chef du corps de troupes
cantonné fur les frontières du St. Siège # depo^.
if^i jufqu^en 1763 , qu'il fut nomme comma^^
dant général des Stm iegli Prefidii , en Tofcane,
11 obtint le 22 Juin 1770 » le régimenï: des gar-
des Suiffes^ fut créé lieutenant général Se un des
fij£ gentilshommes^de la chambre de fa tna;e{lé Si;
DE NAtLBS. 39f
Lieutenans généraux.
dlienne le la Juillet 1772. Mort le 20 Janvier
^779* H^ ^^73 ^n8« Il était extrêmement coiu
fidéré de fa majefté régnante.
(4.)
Charles Florimond de Jauch , d'une ancienne
&mille noble du canton d'Ury^ qui obtint en
171 K 9 par lettres'patentes de Jean Gafton de
Médicist grand-duc deTofcane, Tordre de St«
Etienne, héréditaire dans la ligne defcendante de
Charles François de Jauch , père de celui-ci &
brigadier. Charles Florimond naquît en 171 1»
entrien I72f au fervice d'Efpagne , lors de la
levée du régiment de Befsler, comme enfeigne de
la eomjmgnie de Ton pere^fous-lieutenant en 1717»
lieutenant en 1729; capitaine lieutenant en 17 j i,
la même antiée chevalier de l'ordre de St. Etienne^
après avoir palTé avec les deux premiers bataillons
de ce régiment en Italie. Il fervit en 1 7^4 , à tou-
tes les affaires qui contribuèrent à la conquête du
ro}raume de Naples , fur-tout à la bataille de Bi-
tomo,* le 2$ Mai de cette année 5 il leva en Oc-
tobre Î7J4 , une compagnie dans le régiment de
fbn pcre, qui rcfigna ce régiment le 12 Mars
174I » avec l'agrément de fa majefté Sicilienne ,
en fa>^ur de Charles Florimond , à cau(e de fes
talf ns militaires & de fes fe rvices diftingués» quoi-
9^ Serti CE
SeSion IIL
qu-il ne fût que Ton troi(ieme fils , Talné Charles
. François Henri ayant été créé le même jour lieu-
tenant colonel de ce.régiment, donc Charles FIo-
rimond commanda les deux premiers bataillons »
pendant les campagnes de 1742 & de 1744, avec
une diftinAion rar^; faifant partie de la brigade'^
de Wirz, devenue de Tfchi^i le 21 Juin 12^44.
U fervft à la tèce de ce corps en I744 , à Tattaque
de Monte- Artémiûo &' de Fayola, de même qu'à
lafarprife de Vélétri; & en 174^ , le iS Juin»:
à.L'attaque diirpofte de la Bochetta 3 le 2 Juillet 9'
àteelle des retranchemens de I^ovi} au fîége de.
Tortone, du j Août au 3 Septembre; le jli de
Qe-moisà Tefcaladc de Pavie; le 27 fuivant, au
combat de Montcaftel ; & en Octobre , au fîége
'4e Valence. Le colonel de Jauch fut joint à la fin
de cette dernière campagne, par le troifîeme ba-
taillon de fon régiment, qu'il commanda ainfi
réuni pendant la campagne de 1746 , le 16 Juin
à la bataille de Plaifance , & le lo Août à celle du
Tidon ♦ avec une bravoure qu'on ne pouvait fur-
pafler. Brigadier du f Odobre 17^9, maréchal
des camps du 12 Juillet 1772; alfefleur de la
junte de guerre , & fous.infpedeur de Tinfantc-
rie Italienne, auflibien que des régimens* Val-
lons & de l'artillerie , du 29 Mai 177Î. Gouver.
DE NaP LES.' 357
■'" ' I 'î^eaft" 1 1 I
Lietitenans généraux.
- ■ •-- ■ ■•'
neùr de Gaète le 2 Janvier if f 6 j lieutenant gé-
néral le 23 Mars de la même année» avec rang
du 29 Mai 177^. Infpeâeur général d'infanterie
du 22 Janvier 1778 , & mort à Naples la nuit
du 50 au ji Décembre 1780.
SECTION IV.
Maréchaux des camps.
Le troifîeme grade militaire & d'officier général
au fervice de fa majefté Sidlienne , eft celui de
maréchal des camps , qui répond exaélcmenc au
grade de ce nom dans les fervices de France &
d'Ëfpagnè. Les maréchaux des camps, infticués en
I7J4 5 par le roi Charles , ont le même uniforme
que les lieutenans généraux, avec la dijfFérence
que la broderie efl; moins large & d'un deilit\
moins chargé , & qu'ils n'ont qu'un rang de bro-
derie fur les paremens & à Tentour des poches.
( ï. )
Jbfeph Antoine de Schorno , d'une famille no-
ble du canton de Schweiz , & qui eut beaucoup
d'illuftration au fervice de France dans le feizieme
iiede j naquit eh 17065 entra eii 1^25 )au fervice
Seâion IK
d'Eipagne , comme cadet dans le régiment de Nie*
dcrô(t> cnfeigne en 1724» fous- lieutenant eri
1726» lieutenant en ififi il rervit la même
année au Hége de Gibraltar i aide-majotea iyz%
il fut employé en cette qualité au troiûemé ba-
taillon s dctaché pour travailler aux lignes de Gu
btattar en 1771^ fit la campagne de ifja en
Afrique , & fc didingua dans divers €001-» 1
bats contre les Maures » cites dans la feâion ptâ^H
cédente, art. 1, Il pafla en ijj} » avec le régiment^^
de Niedeiôft en Italie. Premier lieutenant en
t7i4 , il fervit cette année dans toutes les ex-
'pÉduionîi ou le trouvdle régiment de Ntederûfti
devint en J7jf » capitaine dans celui de Wirsî
paifa en 1737» comme aide -major aux gardes
Suilles i fit avec ce corps & une grande diftinc-
tion les campagnes de 174^1 de même que celle"
de 1744 î obtint le grade de colonel en I74J" s &
majorité des gardes Suifles en 1746* Urigadjef
iu s Oétubre 17^9, Airefleur de la junte de
guerre en 1767* Commandant généra! , par hM*
rim , des préfides de la Tofcanej lieutenant co-
lonel du régiment des gardes SuiiTes da 12 Juin
377^ * & mort le 12 Janvier 177?* à Naplet.^
C 2, )
Ftidolin Jofeph , baron de Tfchudi , du ^
1 cantoii J
^ll^^tw
propriétaire d'un " "'^'"^ année • " '^eu-
^"^«imdc ' ^''''^^^' * d'un clf"^"''^
3= rade j " f""" S""r« le .Air'""' ""
>.ier ,„r' "'"™n« « ,&, " * '' "™e
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*^;*I?'™"--^v5'''■"°"'■'•^-
ÎI^.' 7"' baron d= rfcLf ' """""' "•
Sbrtice
400
Seélion IF.
ment des gardes Suides ie 14 Janvier 177J: , â
travailla cette aimée, de mëmfe qu*èn 1776 vi
lever les obftacles qui s'oppofaient au renouvelw
lement des capitulations des régimens des gardes
Suifles • de ceux de Ttchudi & de Jauch » tant à
la cour de Naples qu'en Suifle.^ Mr. le baron de
Tfchudi déploya dans <:ette négociation une habi-
leté confommée»foutenue d'un zèle infatigables
il la terniina le 2; Mars 1776 » è la iatis&âioa
des parties contractantes, & en fut récompenfê
le même jour par le brevet de maréchal des camps
avec rang, du 29 Mai i77f. Colonel propriétaire
du régiment des gardes Suiâes .du 33 Janvier
1779.
( ?. )
Jofeph Ignace de Wirz , marquis de St. Pat
cal , du canton d'Undervralden , & fils aine du
lieutenant général de ce nom. Cadet dans le régi^
imcnt de fon père en ifjtf, enfeigne en 1738 #
fous- lieutenant le iz Février 1739, premier lieu-
tenant le 10 Odobre de la même année , capi*
taine en 1740 \ il fit les campagnes de 1 742 & de
1744 > f^ trouva au combat de Monte- Artémiûot
à la furprife de Vélétri , de même qu'au détache-
ment qui chaifa le comte de Soro de TAbrusie»
& fe diftingua dans ces Uois aâ^ress ainfi que.far
camp^ne
DB NaPLBS.^ 401
Maréchaux des camps.
campagne (uivance » a l'atuque de la Boehetta &
- de Novi , & au fiége de Tortone. Second major
du régiment de fon père le 10 Septembre 17451
colonel en fécond de ce régiment le 4 Juin 174^»
il le commanda le itf de ce mois à la bataille do
Flaifancc, où il reçut deux blciTures. Mr.de Wirx
conduifit le 10 Août fuivant > ce régiment à Teo-
nemi» avec la. même valeur, à la bataille de Rot-
tofredo > & en devint colonel propriétaire le 10
Mar€ 175 r^ par la roGgnation de fon père. Che*
valier de l'ordre de St. Conftantin en 176;. Bri*
gadierdu 12 Juin 1 7 7a, •& maréchal des camps
du %l Mars 1776 , avec rang du 2i Mai if^T*
SECTION V.
lu
Brigadiers.
JuiBS brigadiers forment le quatrième & dernièt
grade d'officier général, qui répond exaélemene
au grade de ce nom dans les fervices de France &
d'Efpagne , & qui fut inftitué dans le fervice da
]^aples en I7j4, par le roi Charles* Un habit
)bleu de roi , doublé de rouge , petits paremens
en botte & poches en travers , vefte d'écarkte »
. Tun & l'autre brodés eu argent de la largeur d'ua
TmiVni. Çt
403 s fc R V 1 c f
il, I - n^r
SettioA V.
pouce , avec double rang de broderie fur les pa-
remens & à Tencour deâ poches , forme runiforoM
diftinélif des brigadiers.
(I.)
Charles François de Jauch , du canton d'Urjr ,
& père du lieutenant général de ce nom ; eoua
€n 1703, au fervice d'Efpagne, comme lieute-
nant dans le régiment d'Am-Khyn; capitaine Keo-
tenant en 170^5 il fut réformé en 1706, avec
les deux premiers bataillons de ce régiment \ efr
tra en 1716 , au fervice de Venife» en levant une
compagnie dans le régiment de MuUer , fit cette
campagne & les deux fuivantes contre les Turcs,
& participa à la gloire que ce régiment acquit
dans cette guerre. Il rentra en 1719 au fervice
d'Efpagne , avec une grande partie de ce corpst
devenu Mayor lors de cette nouvelle capitulation»
& cela comme major de ce régiment s il fervitea
cette qualité durant les campagnes de 1719 &
de 1720 en Sicile. Lieutenant colonel du r^
ment de Niederôft en 1721, ayant arrangé en
172Ç avec la cour de Madrid la capitulation do
régiment de Befsler , il y paâa la même année,
comme lieutenant colonel; conduifit en 17^1 1
deux bataillons de ce corps en Italie , les com«
manda en 173^49 dans la conquête da royaume 4e
DE NAfLESf/ 43}
Brigadiers.
•< t ft lu ■■àifliéMI
Naples, & fe diftingua beaucoup à la bataille de Bû
tontoydemêmequ'aux lièges deGaèce & déCapoue^
Il leva fur la fin de Novembre 17^4, urt régiment
SuiiTe de fon nom , au fer vice de fa majefté %u
cilienne. Brigadier en 17371 ilréfignaeti î74i#
fon régiment à fon troifîeme fils , Charles Florin
mond de Jaueh ^ ( voyez lieutenans généraux #
article 4. ) fe retira la même année dans fa pa(«
trie , & mourut à Altorf en 174;. Mr. de Jauch^
préfemé en 1791 , par Pinfant Don Carlos, à
Jean Gafton de Médicis , grând-duc de Tofcane^
gagna fi bien les bonnes grâces de ce pnnce f
qu'il en obtint des lettres patentes qui rendirent
Tordre de St. Etienne héréditaire dans fa bmille.
(i. )
Juftc Fridolin de Freuler , d'une famille noble
du canton de Glarus catholique , qui eut beau-
coup d'illuftration au fervice de France \ entra
en 17^2, au fervice de France, comme cadet
dans le régiment deHeiTys enfeigne en 172^ 5
{bus - lieutenant en 172^, lieutenant en 1727 ,
il quitta ce fervice en 1729, & fe retira dans h
patrie. Il entra en 17^4 , au fervice de fa majeftS
Sicilienne, comme lieutenant colonel du régi-i
ment des gardes Suifles , avec rang & brevet de
colonel , à la création de ce corps , dans lequel il
C c a
404 Servicb
Section V.
leva une compagnie. Il commanda les gardes
Suiâes pendant les campagnes de 1742 & de
j f 44 ; fie la nuit du 10 au i L Août , à lafurpnTe
de Vélécrt « des prodiges de valeur , â la tète de
ce corps i fut créé le lendemain brigadier, par le
roi Charles : retiré du fervice le 16 Mars 1747»
en confervant fa compagnie aux gardes. M. de
Freuler fut élu en 1748, banneret de fan canton,
& remplit cette charge jufqu'à fa mort en 1782*
( 3. )
Dominique de Guérig , du canton d'Ury : en-
tra en 1729, au fervice d'Efpagne , comme ca-
det dans le régiment de Niederôfl:; fe trouva
en I7;2, à la bataille & à la prife d'Oran, de
même qu'à la défcnfe de Ceuta. Enfeigne en
^711 > îl P^^^ '^ même année en Italie avec ce
régiment i fe trouva en 17^4, à toutes les expé-
ditions de la conquête du royaume de Naplci;
fous -lieutenant en 1735*, il pafla en 1738 an
régiment des gardes Suiffes, comme . premier
lieutenant , & fit les campagnes de 174a & de
1 744 ) avec ce corps^ Capitaine commandant de
la compagnie de Freuler, le \6 Mars 1747» il
obtint le grade de colonel, le f Odlobre lyfj*
Capitaine de grenadiers en 176 1. Commandant
le la ville & comté de fiénévent > de 176g en
D E Naples. 4of
■ ■ l'iiii ■■' i:ag^== I I II II
Brigadiers.
1774. Brigadier, le 1 a Juin de la même année.
M. de Guérig avait rempli le commandement àe
Bénévent ( jufqu'à ce que cette ville & ce comté
fut rendu au St. Siège) fî fort au gré du roiFer*
dinand , qu'à Ton retour, fa majefté lui donna la
chargfe de préfîdent de la province de Chietti. Ces
chargeis fe donnent à des officiers généraux, corn me
une retraite ; chefs des tribunaux d'une province ,
& transférés de trois en trois ans à une 9Utrc pro-
vince , ils quittent dès lors leur régiment , en
continuant néanmoins de rouler dans les promo-
tions d'officiers généraux. M. de Guérig , retiré
-en 1774, du régiment des gardes Suifles , trant
féré en 1^77 ,• à la province d'Aquila, où il fut
confirmé en 1780, y mourut en 1785.
( 4. )
François Jofeph Antoine , baron de Wirz de
Ruden2,du canton d'Underwalden : petit - fils
de François Udalric, miniftre de Tévèque de
Couftance, qui obtint en 1650, la bourgeoifie
de Soieure, & fut élevé avec fon neveu Rodol-
phe Chriftophle, ( feld-maréchal-lieutenant au fer-
l?îce du cercle de Suabe) en 1694 , à la dignité
^e baron immédiat de l'empire, & introduit la
même année pj^rmi la noblefle immédiate de Suabe,
canton de l'Ortcna^^. François Jofeph Antoine,
Ce 3
'408 Service
Seâion F.
det aux gardes Suides, en 1747» enfeigne en
1748 ; paiTa en 1749» comme capitaine dans le
régiment de Tfchudi ; rentra dans celui des gar-
des Suiâes en 175*6^, comme capitaine proptié-
taire d'une des compagnies de Ton père ; obtint la
commiflion de colonel le 10 Juin 1771 : briga-
dier du 2j Mars 1^7^» ^^^^ ^^S ^u ^9 Mai
X77f , & lieutenant colonel du rigiment des gar-
des Suifles du 22 Janvier 1779.
( 7. ) -
Jaques Jofeph de Tanner, iâu d'une ancienne
famille noble du canton d'Ury , qui eut beaucoup
d'illuftration au fervice de France , fous les rè-
gnes de Charles IX & d'Henn III ; & qui obtint
en I7Ç5, de Cofme II, grand duc de Tofcane,
Tordre de St. Etienne , héréditaire pour l'aine dt
cette famille. Jaques Jofeph entra au fervice da
roi Charles , en 17^4, lors de la levée du régi-
ment des gardes SuiiTes , comme fous-lieutenanc
des grenadiers ; premier lieutenant des grenadiers
en 17^8, fit en cette qualité les campagnes de
J742 & de 1744 ; combattit le 17 Juin de cette
année , à l'attaque de Fayola , avec cette troupe;
fe trouva la nuit du 10 au 1 1 Août, à la grand-
garde de Vélétri, & fe diftingua infiniment dans
ces deux affaires. Capitaine lieutenant des greiM-
»E Naples. 409
Brigadiers.
diers en if f } , obtint le gracie de lieutenant co-
lonel en IJSS > capitaine commandant d'une com-
pagnie de fuHliers , & capitaine propriétaire do
la compagnie de grenadiers du fécond bataillon »
le 10 Juin 1771. Il prit la croix de St. Etienne ,
en 1770, à la mort du cnevalier Sébaftien de
Tanner , Ton coufin germain , lieutenant colonel
du régiment de Jauch. Obtint la commiiSon de
colonel le 12 Juin 1772. Brigadier du 2} Mars
1776, avec rang du 2 f Mai 177^. Commande
le fécond bataillon du régiment des gardes SuiC-
fes.depuis le 22 Janvier 1779.
(8)
Siméon » comte de Salis , Grifon, & frère ca-
det du brigadier Rodolphe , comte de Salis. En-
tra en 17 f 2 , au régiment des gardes Suif-
fes comme cadet,- enfeigne en iffSî devint en
1756, & à la mort de fon père, capitaine pro-
priétaire de la féconde compagnie de fufiliers,
que ce dernier avaic levée en I7;8, aux gardes
Suifles } en fut reçu capit^ne en 17^8 j obtint
Ja commiffion de colonel le 1 2 Juin 1 772 , la ma*-
joricé du régiment des gardes Suifles le 12 Jan-
vier I77f , & le grade de brigadier le 2j Mai
1776 , avec rang du 29 Mai 177 f. Il fe défit,
aveo l'agrément de fa majcfté , le 10 Mars 177$'^
412 Ser'vicb
SeQion V. Brigadiers.
rons avec éloges dans la cinquième feétion du
chapitre fuivant) : eft entré en 17 J4, au régiment
de iTchudi , comme premier lieutenant de laconi-
pagnie de fon frère aine, en devint capitaine lieu-
tenant en 1744 , fe dilHngua beaucoup cette cam«
pagne & les deux fuivantes ; il obtint cette com«
pagnie en 1750 , la majorité de ce régiment en
1756, & la commiilîon de lieutenant coloBel
en if6tf. Il devint en 1773» lieutenant colonel
eâ*e<fliFde ce régiment , & obtint la commiffion
de colonel le 2 j Mais 1776 , avec rang du aj
^ai 177^ Brigadier du 10 Odobre 1784.
( 12. )
Zacharie Forfter , de Wyl , & fujet du prince
abbé de S. Gall : entra dans le régiment de Jauch
en 1738, comme enfeignes fous- lieutenant en
1740, lieutenant en 1743 , capitaine lieutenant en
J 746 , capitaine par commiflion dans ce régiment
en 17Ç2 , en devint lieutenant colonel en 1770.
Il obtint la commiflion de colonel le 2j Mars
1776, avec, rang du 29 Mai I77f. Brigadier,
du 10 Odobrc 1784.
DE NaPLES.^ îfl)
■ JgagS' ■ I I ■■ iiuii m
SECTION VL
Inspecteurs oéNÉRAUX d'infanterie.
1^. Jeai^t Wolfgang de Wirz, du canton d'Un-
der\ralden, marquis de Se. Fafcal, lieutenant
général, aflefTeur de la junte de guerre , grand-
croix de Tordre de Se. Conftaatin , & fucceffi.
vement gouverneur de Pefcara , de Trapani &
de Capoue 5 fut créé en 1761 , infpeéleur général
de toute Tinfanterie , & en exerça les fondions
jufqu'à fa mort en 1774. (Voyez lieutenans gé-
néraux , article 2. )
Q»^. Charles Florimond de Jauch, du canton
d^Ury. Lieutenant général, colonel d'un régiment
d'infanterie "SuiiTe de fon nom , afleffeur de la
junte de guerre , chevalier héréditaire de l'ordre
de St. Etienne , & gouverneur de Gaète y fut créé
fe 29 Mai 1775" , fous-infpedteur général de l'in*
fanterie Italienne , des régimens Valions & de Par*
tîlterié; & du 22 Janvier 1778 , infpeéleur gé-
néral de toute l'infonteric^à la réferve des régi-
xnensiSutflTes : remplie les fondions de cette charge
jufqu'à fa mort, le 31 Décembre 1780. ( Voy.
lieutenans généraux, art. 4. )
4®. Ulifle Antoine , baron de Salis de Marfch-
linz , Grifon. Maréchal des camps « infpeâeur
414 SERtlCI
■ ^M(p>
SeS.FL InfpeSeurs généraux ctivfankrit.
- ' ^
générai d'infanterie , grand-crotit de l'ordre mili*
taire du mérite , & colonel propriétaire d'un régi-
ment Grifon , de Ton nom , au (èrvice de fa ma-
jeHé très - chrédenne , cité avec éloges datis le
£xieme volume , maréchaux des camps ; fit en au-
tomne de i7Stf , un voyage de fimple curiofité à
Naples \ préfenté à leurs ma)efté» Siciliennes »
M. le baron de Salis fe fit fi bien coanaitre du
loi Ferdinand , & du chevalier Aâon » fecrétaire
d'état aux départemens de la guerre & de la ma-
rine , qu'à la fuite de divers entretiens avec ce
miniftre, le roi lui propofa la place d'iufpeâeur
général de toute fon infanterie, avec des appoiti*
temens très eoufidérables , (ans quitter le fervice
de France , fa majefté Sicilienne fe chargeant
d'obtenir de Louis XVI , un congé illimité pour
M. le baron de Salis $ lequel ayant accepté avec
reconnaiflance , ces offres aulH honorables qu'a-
vantageufes , après en avoir obtenu Tagrément
du roi fon maître, fut infbllé en Juin 1787»
dans cette place, & travailla avec un 2clc io«
fetigable, depuis lors, à en remplir les fonc-
tions.
DE NaflïsI 4ïf
■ fffM^ •■ ■ ^1 I if
Tableau des officiers genêrattx.
Jl fe trouve fur la fin de 1787 vd^i'fi^erf gé-
néraux Suifles, au fervice de fa m^jefté Skilieçnet
deux maréchaux des caàips ^ neuf brigadiers : ea
ïout , 1 1 officiers généraux.
Il eft mort dans ce fervice quatre lieutenans
généraux , un maréchal des camps » & trois
l>ri|[adiers.
Total» 19 officiers généraux» dont xi de viq
vans s & 8 de morts.
4itf SsKTieB
CHAPITRE III.
Régiment des gardes Suiffes ; fon
inftitution & fes prérogatives; là
formation aduelle ; fes uniformes
& fon armement ; fes colonels,
' lieutenans colonels & majors ,.& le
tableau aâuel de fes capitaines.
SECTION!.
Institution et paéROGA.TivBS.
Le régiment des gardes Suiâes, lev« le 70âo-
brc 1734» par Joleph Antoine, baron de Tfchudif
fur le pied d'un bataillon de fix compagnies de
fudliers & d'une de grenadiers 1 augmenté le
10 Septembre de 1738, de trois compagnies»
& le 7 Odobre I7H> ^^ quatre compagnies!
ce qui le porta à deux bataillons ; efl: le fécond
régiment de toute Tinfanterie Napolitaine &
étrangère, ayant rang immédiatement après les
gardes Napolitaines. Ces deux régimens partagent
enfemble la garde du roi & de la {amille royale»
& fuivent leurs majeftés dans toutes les maifons
royales i du moins quant à la compagnie qui eft
de
l
DE NaI»l'e«. *" 417
SeU. L Inftitution & prérogatives.
de garde, & dont il y en a toujours une,foit
de fufilierfi, foit de grenadiers, qui fe. relèvent
à Naples tous les jours, & dans les autres mai«
fons royales tous les trois jours. Le régiment
des gardes Suites n^efl: point fubordonné aux
feuls infpeâeurs généraux, fon colonel en fait les
fondions , & peut au befoin en charger fon major.
Le colonel, ou à Ton défaut, le commandant
«du régiment , reçoit Tordre du roi tn perfonne.
Les capitaines aux gardes SuiiTes ont rang de
lieutenans colonels $ les aides-majots , rang de
majors; les premiers lieutenans, rang de capitai--
nés i & les féconds lieutenans & enfeignes , rang
de premiers lieutenans. Les fergens aux gardes
Suifles , eommandans quelque pofte , font relevés
itfdiftinâement par des officiers & des fergens des
autres régfmens, & relèvent de même.
SECTION IL
Formation.
Juit régiment des gardes Suifles ayant en une
féconde augmentation en I7f4, reçut alors fa
formation aduelle s compofé , dès cette époque,
de deux bataillons , chacun de 76^ hommes } it
TmeVlIL Dd
DE ^kVl.%% 419
Formation.
mortes, étant cenfés être la garde perfonnelle
du colonel & du lieutenant colonel i fix pour le
premier & quatre pour le fécond.
Chaque compagnie de fufîliers & de grenadiers
eft commandée par un capitaine, & fous lui pac
un premier lieutenant, un fous* lieutenant & un
enfeigne pour les fuQliers , en place duquel il y
B un fécond fous lieuten^pt aux grenadiers , choili
& pris du corps des enfeignes. Chacune de ces
compagnies eft compofée en outre , de quatre
fergens ) de huit caporaux , de trois tambours
.& d'un fifre > de deux trabans auili payes mortes
au profit du capitaine, & de 86 foldats fadlion-
liaires» diftribués avec les tambours &.le fifr^^
en huit efcouades ) fix defquelles font de douze
hommes 1 y compris le caporal, & deux de treize
hommes. Les prévôts dont il y en a un par com-
pagnie s étant logés à part , & fous rinfpediott
du grand prévôt:. Ce qui fait les 1C9 hommes
pat compagnie.
. JLies deux compagnies de grenadiers fontabfo*
^l^ent détachées, & choifies fur les douze com-
^^nies de fuliliers } quant aux ofHciers & ba$«
joSiciers par ancienneté de fervices ♦ & en t«ms de
gi^erre t par ceux qui auront le plus de fervices
de campagne j quant aux caporaux & fufilierst
Dd a
420
s Eli
V TCE
StitioH If.
I ils pallciu 'âux grenadiers » roit par ancien itecé &
âilHitClion de fer vices , foit aufli par la taille* Le
ïoi Charles ordonna en 1 7f4 î que le plus ancien
capitaine de fuHliers paffe en cette qualité nus.
grenadiers , au cas qu'il ait (dit campagne; qu^à
Ce défaur, le fécond capitaine de fufiliers, pouvant
alléguer ce titre , lui ferait préféré , fans que
néanmoins cette préféant^e puilfe nuire à ce pre^
tnier capitaine pourfon droit d'ancienneté, à ï%
gard de la charge de liemrenant colonel } la même
chofe devant s'ubferver par rapport zux lieu te-
tians , féconds Heutènans & fous lieutenans. Mais
Pon comprend fans peine ^ que cette ordonnance
tft devenue fuperflue depuis longues années* les
troupes Napolitaines n'ayant pas fait de campa-
gnes depuis 1746. Il faut obferver encore, qu'au_ï
grenadiers il n'y a point de trabans , par con
qnentSS fedionnaires, divifés en huit elcouadi
y compris le caporal , dont quatre font de dou:
hommes & les quatre autres de treize hommei ^
Le régiment des gardes Suiffes doit etrecora — '
jffofé, de même que ceux de Wirs!, de Jauch SS
^ de Tfchudi » quant aux fotdats , des deux tier^^
de Suiffes catholiques Romains, des cantons, étatei
co-alliés & bailliages communs de cette religion
la feule donc l'exercice efl reçu & toléré di
aux.
DE NaPLES. 421
^fOS^ f I
FormatiotL
états de Ta majefté Sicilienne , qui permet que
l'autre tiers foit compofé d'Allemands , auflî ca-
tholiques romains. Ces quatre régimens oi>t leur
juftice & leur confeil de guerre particulier, félon
les privilèges dont les troupes Suiâes jouiflent
dans les fervices de France , d^Efpagne » de la
maifon de Savoye & de Hollande. Les régimens
des gardes Sutffes , Jauch & de Tfchudi ^ ont ob-
tenus le 23. Mars 1776, eu renouvellant leurs
capitulations de fa majefté régnante » les invalides
fur lé même pieà des aïitres troupes^NapoKàlinesi
le régiment de Wirz ayant obtenu la même fa-
veur le 7 Odlobre 1784 » au renouvellement db
la capitulation s laquelle fut renouvellée pour ces
quatre régimens , à ces deux époques , pour 20
ans. Ces quatre régimens font héréditaires; celui
des gardes Suifles^^ dans les defcendans de FriiJoL
lin Jofeph , baron de Tfchudi, fon colonel aâuei ;
le régiment de Wirz , dans la poftérité de Jofeph
Ignace de Wirz, marquis de S. Pafcal, fon colo»
XkA propriétaire ; le régiment de Jauch , daps^et
defcendans de Charles François dé JaucLfoix^c^ .
^onel aâuel ; & le régiment de Tfchudi, ^$J|^;
lâefcendans de (on colonel aâuel, Charles Sébf^
^en 9 baron de Tfchudi. Les colonels proprietai<p
ttsdeces quatre régimens » ayant la libf^rté d!^^
Dd j- '"
4aà Service
SeSion IL Formation.
difpoler avec Tagrément de fa majefté , au défaut
de leur fils , en Faveur d'un proche parent de leur
famille refpedive , qui ait les années de fervices
requis pour cet effet. Enfin,tous les brevets d^ofii-
ciers font expédiés par ordre de (a majefté, &'
iignés par ce monarque.
SECTION IIL
ITkIPORMES Et ARlffEMEKS.
Ces officiers ont trois uniformes diffcrens» ^ui
néanmoins font tous les trois d'écarlate , doublé
de ferge bleu de roi ; collet en retroufSs , revers,
paremens , vefte & culotte bleu de roi ; les revers,
garnis de neuf petits boutons à diftances égales^lei
jparemcns font petits , ouverts & garnis de trois
J)etits boutons j poches en travers & garnies de
trois boutons , dont il 7 en a deux au deâbus des
revjir^s^, boutons d'argent maflîfavec une fleur de
li^jn r<^ief & argent hiat. Ces trois unifbnnet
mfélem , en ce que le premier , qui ne fc porte
^t les jours de galas , eft galonné fur toutes les
tâîllei &'la vefte à la Bourgogne 5 le fécond uni-
ibrine , pour le fervièc ordinaire , èft habit, à*
DE Naplss. 42|
■I -^^tr i I I ' Il
SeSion IIL Uniformes & arméniens.
Ie( 9 revers ) paremens & vefte » garnis d'un bordé
d'argent.;, le troifieme uniforme eft tout uni , ne
fe diftingMe de celui des trois autres régimens
Suiflès» quepajr le$ boutons & autres marques
diftiniflives -i ^ ne fe porte qu'en campagne &
Jiors du fervicc.
V Tous les officiers portent le hauflecol d'argent,
avec, un cartouche doré , aux armes du roi ;. le
peinâiroa .blanc ^ ceint par deflus la velle , avec
un fermpire d'argent , à <?artouche mat avec les
trois fleurs '^e- lys en or; la dragonne rouge , or
& argent, les guêtres blanches & le col noir.
Les officiers de fuQliers portent le chapeau
bordé d'argent » avec un cordon & trois houpes
d'argent, attaché par un bouton uniforme & fur-
monté d'une cocarde rouge ; & ne font armés ,
par une ordonnance du 20 Mai 1778 > que d'une
épée d'argent damafquinée en or, à garde Sui»
doife & poignée à chaînons.
Les officiers de grenadiers portent le bonnet
d'ours i garni de drap. bleu de roi, avec des cor-
:^ons & houpes d'argent , plus ou moins riches ,
iîiivanç les gra4es.., & ne font armés du 20 Mai
1778, que d^un fabre d'argent damafquiné en or,
À branches &: coquille. ,
^ . Les marques diftjinâives pçur les officiers fon^*
Dd 4
424
Service
SeSion IlL
le coianel revêtu pour rordmaire d^un grade d'of»
ficier général, en porte T uniforme , de même que
le lieutenant colonel & le ma)or » lorfqu'ils k
trouvent dans le même cas \ mais dans celui , ou
ces trois officiers n'ont aucun grade fupérieur,
ou qu^ls veulent porter Tunifarme de leur régi-
ment, le colonel a trois bordés d'argent dentelés
& riches » fur chaque parement, le lieutenant ccw
lonei deux , & le major un IcuU tes capitaines,
comme tkutenans colonels d'infanterie , panent
deux petits bordés d'argent unis fur chaque pare-
ment i les premiers lieutenans portent deuxépaU"
lectes d'argent,en qualité de capitaines d'inianterie,
& tout comme ceux ci; les fous-lieu tcnans & -
feignes, portent une épautette d'argent fur répanle
droite, comme premiers h'eutenans d'ini^nteric.
Les fergens & les bas - officiers ont deux uni-
formes différens , qui , Tun & l'autre font , habit
demi écarlate , doublé en ferge bleu de roi ; coÛrt
en rctrouflîs , revers , pa remens , vefte & culotte
3!eo de roi j le tout de la même forme quecheî
Mes officiers î boutons de métal argenté j guêtwf
blanches & col noir, L*uniforme de parade cft
garni d'un bordé d'argent de Gx lignes fur le tout,
avec ùx lezangcs du même bordé fur chaque ra*
yÊrs, & deux aii-deâbus , trois fur diaqut pua
DE NâPLE'S.^ 42f
Uniformes & arméniens.
tnenc & trois fur chaque poche j la vefte garnit
du même bordé, avec ùx lozaoges de chaque
côté \ le (ecohd uniforme eft tout unL Les fer-
gens defufiliers ont le chapeau garni d'un bordé
d'argent , de la largeur d'un pouce , attaché par
Dn bouton uniforme , & fuirmonté d'une cocarde
rouge, avec un cordon & trois houpes , moitié
argent & moitié laine ; lesfergens de grenadiers
portent le bonnet d'ours noir , garni de drap bleu
de roi, avec des cordons moitié laine & moitié
argent ; les uns & les autres font armés d'un
fudl àbayonnette & d'un fabre à poignée, de mé-*
tal argenté, ceint par deâ'us la vefie , ceinturon
blano, avec une fermoire de métal argenté \ ayant
une petite giberne de velours noir, avec un bordé
d'argent, & le chiifredu régiment en broderie
d^argent i celle des fergens de grenadiers , étant
au furplus furmontée d'une grenade dorée.
Les caporaux, grenadiers & fufiliersont, l'ha-
bit rouge de garence , doublure bleu de roi , de
Jôême qiie le collet , revers , paremens , vefte &
culotte, de la même forme que chez les officiers ;
boutxins d'étajn maffifs & argentés , avec une
fleur de lis ; l'habit garni d'un bordé & de lozan-
ges en laine blanche , de la même façon que l'uni,
forme de parade des fergens i la vefte garnie du
.4&S Serticb
SeS. IF. Çabnels des gardes Suiffes.
'Oâobre 17}+ » niort le 21 Juin 1770- C Voyex
lieutenans généraux , art. i. )
%^. Louis Léonard , baron de Tfchudi, frère
aimé do précédent , du canton de Glarus catholi-
que; devint le 2 f Juin 1770, colonel proprié-
taire du régiment des gardes Suifiès. Mort le i£
Janvier 1779. (Voyez lieutenans généraux»
article }. X .
)o. Fridolin Jofeph , baron de Tfchudi, ft
Ëts aine du lieutenant général Jofeph Antoine»
auifi du canton de Glarus catholique. Devenu
colonel propriétaire du régiment des gardes Suif-
fes le 22 Janvier 1779. ( Voyez nuuréchaux des
camps , art. 2. )
-^
SECTION V.
Lieutenans colonels des gardes Suisses.
Xi A charge de lieutenant colonel des régimens
des gardes Suifles, de Wirz» de Jauch & de
Tfchudi venant à vaquer» doit » fuivant la capi«
tulation de cei quatre régimens » être remplie dans
tous les tems » par le plus ancien capitaint reC
^âif de ces corps, foit capitaine propriétaire,
Coic o^itaine commandant^ de &(;on qu'il n'y a
SeS. F. ' Lient, colonels dèsgaràes Smjjes.
pûirït de compagnie attachée à liai charrge de licote-
nant colonel ^-'fî c'eft un capitàjnè propriétaire ^vA
y parvienne {)ar ancienneté, fa compagnie devieh^
dès-lors lieutenante colonelle; G c'eft un capitaint
commandant , parvenu à fon tour d'ancienûètl
à là place de lieutenant colonel:; ta compagnie
l^ù'il commande & qu'il continuera de commaolL
der , malgré cette promotion , prend dès ce vkà^
filent rangtk compagnie lieutenante - colonelle.
Il y a en éxdKinge des appojntemens d'état major
Gonfidérables, attachés à cette place.
1^. Joft Frîdolin de Freufer, dû cimton de
Giarus catholique. Lieutenant UoIoAel des garc}^
^uifles depiiis la levée de ce régiment le 7 Oâo-
'fcre ir7S4, jufqu'à ce qu'il fe retira du fervitelc
'I6 Mars 1747. ( Voyez brigadiers , article 2. }
'" 2^. Léonard^ Louis , baron deTfchudi, da
^^catiton dë'GliiruS catholique. Lieutenant colonel
' du régiment des gardes Sùifles du i6Marsi}^47
•au2f Juin 1770. ( Voyez lîéutenans générant^
article^.)
j®. Jofeph Antoine de Schorno , du canton
' de Schweiz. Lieutenant colonel du régiment dèe
gardes Suifles du 2f Juin 1770, jùfqu'à fon dëJ
^ ces, furvenù le i» Janvier 177^. ( Voy. mar^*
chaux des camps» art. i.)
431 Sert ICI
SeB, VL Majors des gardes Suiffes.
%
fes I donttleft fous^infpeéteuc , en ce que le co-
lonel Te décharge pour rordinaire fur loi de f|i
fondions d'intpedieur général de ce corps.
' * • l^. Charles Franqois Multer» du canton d*Ui
'Ha)or du régiment des gardes Suifles le 7 Oâo*
bre 1 7^4 , avec rang & commiffion de iieotenant
"colonel I fervit en cette qualité pendant la cani.
I '-pagne de 174a, au retour de laquelle il obriat.
la commiflion de coloneU il Te ditlingua inân^|
l^ient pendant les campagnes de 1744» de if4f^
& de 1746, au bouc de laquelle il fe retira du
[Service, couvert de blefllires , avec une penfion
li^c retraite* Mort dans fa patrie en 1763,
2^* Jofeph Antoine de Schorno« du canton it
îchweiz. Major du régiment des gardes Suifles
Idu 17 Novembre if^6 au 2f Juin 1770. ( V07.
laréchaux des camps « art, i.) j
5^. Fridolin Jofeph, baron de Tfchudî, w
Canton de Glaros catholique. Major du régiment
Jes gardes Suifles du zf Juin iffO au 12 Jjn-
%!er Jf7fi ( Voyez maréchaux des camps, if-
tîcle 2. )
4^- Si
méon , comte de Salis, Grifon, Mi}or|
des gardes Suifles 1
fcrigadicrs , article 7. )
U Janvier îf/f. (Voyc
SEC non
SECTION vu.
Capitaines & tableau uEs gardes Suissë9«
Les compagnies des régimens des gardes Suif-
fes , de Wirz , de Jauch & de Tfchudi font hé.
réditaires dans les familles qui les ont levées 5 oïl
peut même s'en défaire avec l'agrément du roi;
les unes & les autres continuent à porter le nom
de leurs capitaines propriétaires refpec1;ifs ^ &
prennent en conféquence rang dans les deux b^.
taillons de ces régimens , dans lefquels le rang doi<
capitaines commandans ne change rien à l'ordre
de ce tableau , à moins que l'un d'entr'eux M
parvienne à la charge de lieutenant colonel > pouf
lors la compagnie qu'il commande , prend rang dd
compagnie lleutenante colonelle.
1^, Fridolin Jofeph , baron de Tfchudi ,• colo-
nel des gardes Suiifes & maréchal des camps^
( Voyez maréchaux des camps , art. 2.)
7fi. Rodolphe^ comte de Salis, lieutenant co-
lonel des gardes Suiifes & brigadier. ( Voy. bri«
gadiers , article 6. )
J^. Jacques Jofeph de Tanner , commandant
du fécond bataillon , capitaine de grenadiers &
brigadier. ( Voyez brigadiers , art. 7. )
4H Service
, -essai II ■ -i^airs ^
Semon FIL
40. Siméon 9 comte de Salis, major des gar.
des Suifles & brigadier. ( Voyez brigadiers, ar-
ticle 8. )
5 ^. François HoiFmann , capitaine de grena-
diers du premier bataillon & brigadier. ( Voyez
brigadiers , article 9. )
6^. Melchior , baron de Tfchudi , & ^rcre ca^
det du lieutenant général, gradué colonel duiO
Oâobre 1784» commande la compagnie defon
frère aine , Jofeph Antoine , baron de Tfchudi:
retire du fcrvice depuis 1770,
j^. Jofeph Antoine Muller , du canton de
Schveiz, gradué colonel du 10 Oâobre 1784*
commande la compagnie Haufer la cadette, da
canton de Glarus catholique.
• 8^ Antoine Rofardt , de la Valteline, gradue
colonel du loOdobre 1784, commande la com-
pagnie d'Arnoldi de Spiringen, du canton d'Ury*
5«. Erafme de. Somazzi, dcLugano, grad^®
colonel du 10 Oftobre 1784 , commande lacoi^'
pagnie Haufer l'aînée du canton de Çlarus catb^*
lique.
10^. Pierre Widrigo, de Ragaz, comté ^*
Sargans , commande la compagnie de Tfchudi ^^
Walferftelz, du canton de Glarus catholique ^
DE Nap Lès. 45f
Capitaines & tableau des gardes Suiffes.
11^. Xavier Zur.Gilgen, de Lucerne, com-
mande la compagnie de Réding » du canton àa
Schweiz.
12^. Rocc Ronner, du canton d'Ury^ corn*
tnande la oompagnie de Brandc , du même canton*
1^**. Pafcal Népomucene, baron de Tfchudi ,
& cinquième fils du iieucenant général JoCeph
Antoine, bâton de Tfchudî, capitaine propriétaire
d'une compagnie de fuûliers, du canton de Gia-»
rus catholique.
140. Xavier Schmidt, deBéllicon , du cantoit
d'Ury^cômmande la compagnie du brigadier Char-
les SébafUeti i baron de Tfchudi ^ ttoiiîeme fils dd
.lieutenant général Jofeph Antoine» du canton dd
Clarus catholique.
I f ^. Alphonfe Schmldt de Bellicori , du can^
jlon d^ry , commande la conipagnie de Freii^
1er 9 àa canton de Giarus catholique.
Ce tableau des capitaines du régittient des gar-*
des Suiâes , placés félon leur ancienneté refpeo^^
rive* Vient d'être rédigé en Octobre if 87.
Eea
:A-g ^^■tl-11'^
CHAFITE.E IV.
Régimens de Wirz, de Jauch, & de
Tfchudi ; leur formation , uniformes
& arméniens; la fuite de leurs colo-
Aels, & leur haut état-major.
SECTION I.
FORMATIOW.
La Plana major ,ou haut état-snajor, des r^
mens de Wirz , de Jauch & de Tfchudi , eftcom-
pofée d'un colonel, d'un lieutenant eolonel,
d'un major, troifieme officier de Ton régiment,
& d'un capitaine quartier- makre nommé HaUli-
tados , dont nous avons expliqué le rang, les pré-
rogatives & les fondions , de même que les pré-
rogatives des capitaines propriétaires , dans les
dîverfes fedions du chapitre précédent^ Le reftc
ael'état.major de chacun de ces régiment eft cotn-
pofé r de deux aides - majors , avec rang de capi-
taine lieutenant , qui, au bout d'un pertain noQii^
bre d'années , obtiennent la commiflion de capi-
taine; de deux officiers furnumétaires, avec
rang de premiers lieutenant » toujours en Suifle
5ipâf/p» /. Formation.
pour les recrues ; de deux aumôniers .& de deux
chirurgiens majors ('une de ces quatre charget
par bataillon ) ; d'un tambour major & de fix
muûciens $ & d'un grand prévôt , ayant fous lui
fis prévôts.
La compagnie de fufîliers efl; commandée ^ par
un capitaine , & fous lui par un capitaine lieute-
nant, un premier lieutenant, un fous-lieute-:
nant , un enfeigne & par deux enfeignes furnu-
fnéraires , qui font le même fervice que les enfei-
gnes & fous- lieutenans , & qui remplacent ces
derniers , en cas de vacance » ces deux officiers
furnuméraires ayant été établis , le 2 j Mars 1 77 6 ^
dans les régimens de Jauch & de Tfchudi , & I0
10 Oâobre 1784» ^ns celui de Wirz. Cha-
cune de ces compagnies eft outre cela compofée ;
de cinq fergens & de trois bas- officiers, (aifant
fervice de fergens, à favoir, un fouri«r, un
porte- drapeau & un capitaine d'armes ; de huic
caporaux, de huit appointés, de quatre tambours
& d^un fifre , de deux trabans , & de 162 foldats
fiiâionnaires ; ce qui forme un total de 200 hom-
mes par compagnie. Les foldats, tambours &
fifres font diflribués en 16 efcouades; dont les
huic premières font de douze hommes chacune ,
y compris un caporal à leur tête i & les huit der-
£e 3
4îB. Sbrjick
Scttion 1.
nieres d'onze hommes chacune , y comprii ua
{ippohué à leur tête.
La compagnie de grenadiers eft commandée
par un capitaine, & fous lui, par un capicainç
lieutenant , un premier lieutenant , & un fécond
lieutenant. Cette troupe efl; outre celaçompofee» .
de quatre fergens , de quatre caporaux , de qua^
tre appointés , de deux trabans , de deux tam*
bours, d'un fifre , & de 79 grenadiers ; qui font
^répartis avec les tambours & le fifre , en huit et
oouades, donc deux font de douze hommes, &
les fix reftantes d'onze hommes, ayant chacune
lin caporal oti un appointé à leur tète. Ainû cha-
que compagnie eft de 100 hommes ; étant au
furplos abfolument détachées des compagnies de
fufiliers , & recrutées, à tour de rôle, par celles de
leur bataillon refpedlif. Les officiers & bas-oi&
çiers palTent des fufiliers aux grenadiers , pal
ancienneté de fer vice , & en tcms de guerre , pat
ceux qui ont le plus de fervice de canipagne«
Les régimens de Wirz , de Jauch & de Tfchudi,
font compofés refpedlivement , de fix compagtiiei
de fufiliers, chacune de 2Q0 hommes, & de
deux compagnies de grenadiers , chacune de ICQ
hommes i répi^rtis en deux bataillons , chacun df
f 00 hommçs » 01} de trois compagnies defufilieci
DK Naples. 439
FortJtatiofi.
■■^— >™^^^^—^— ■^— I ■ ■ ■ I ■ ■■ ■ I rf
& d'uae de grenadiers ; ce qui, avec Técat major»
forme un total de 142^ hommes par régiment.
Depuis 1754, les capitaines lieutenant, pre.
miers lieutenans , fous lieutenans & enfeignes do
ces trois régimens , n'avancent plus par compa*
gnies , mais par colonnes ou ancienneté de leur
grade refpeâif fur tout le régiment.
SE C T I O N IL
Uniformes et armemeks.
FIabits rouges, d'écarlaee pour les officiers,
de demi écarlate pour les fergens & bas-officiers ,
& d'un drap rouge de garence pour les caporaux ,
àppoinréïs & foldats. Doublure de Thabit , collet
en retroufiis , revers, paremens, vefte & culotte
bleu de roi $ doublure de la velle blanche. Les
paremens petits & en bottes^ & poches en travers,
garnis de trois boutons , qui font d'argent pour
les officiers & bas - officiers , & d'étain argenté
pour le refte de ia troupe. Cols noirs , & guêtres
blanches.
' Les chapeaux des fuGliers & les bonnets des gre*
nadiers dans les divers grades, toute la buffette*
rie, l'armement des fergéns , caporaux & appoin-
£e 4
44Q Service
Seaion IL
tés f des fufiliers & grenadiers $ de même que celui
des charpentiers, tambours, fifres, trabans, fo«
iiliers & grenadiers ; & enfin' toutes les marques
diitinâivess des caporaux & appointés j étant en
tous points dans ces trois régimens » conformes
à celui des gardes Suifles , nou& renverrons nos
leâeurs fur tous ces articles uniformes, à latroi-
(îeme fedlion du chapitre précédent.
Ces trois régimens ne fe diftinguent que pat
les boutons & boutonnières , & tous les trois ont
fc^s ni?.rques diftinâtves fui vantes , pour les divers •
grades d'officiers.. Les colonels portent trois bor-
dés d'argent. de (îx lignes de largeur à Tentour de
chaque parempnt , les lieutenans colonels en por-
tent deux & les majors un feuL Les uns & les
autres , revêtus d'un grade d*officier général,
en portent l'uniforme; ou d'un grade d'officier
fupérieur , en portent les marques diftindtives :
comme , par exemple , un major gradué colonel,
ou un capitaine gradué lieutenant • colonel. Les
capitaines , qui ne font revêtus d'aucun grade
fijpérieur, portent deux épaulettes d'argent, à
cordelière, & avec agrément. Les capitaines lieu-
tenans ont deux épaulettes moins riches & à graips
il'épinard j les premiers lieutenans en ont une de
meme^façon fur l'épaule droite , & les autres of-
DE NaPLeV 441
£^iSî^ Il ■-
Uniformes & arméniens.
fiaers (ubalcernes o^c la leur fur Tépaule gauche.
Les fergens & bas- officiers ont le collet & les rc*
vers igarnis d'un bordé d^argent , avec trois agré-
tnens d'argent fur chaqfue parement.
. Les officiers de fufiliers font afmés , d*unc
épée d'argent à garde Suédoifé & poignée à chai*
non«' d'argent , ceinte par déiTus la vefte , par un
ceinturon blanc , avec une fermoire* d'argent
unir drag'onhe rouge & argent, lehaufTe-col
d'argent unii, l^qqel fett auffi aux officiers de
grenadiers; armés d'un fâbre , à garde d'argent^
& poignée à chainons de même métal. Les bas-
«f&GÎei:^ des fufiliers & grenadiers , font armés
cdrnnDe deux du régiment des gardes.
Tout le corps des fufiliers porte les cheveux
en -cadedette , & celui des grenadiers les porte en
trèfle, Le$ drapeaux font aux couleurs du roi &
du eolonel , mêlées enfemble par la couleur des
flammes. Les drapeaux des trois compagnies co«
lonelles ont leur hampe couverte de velours rouge»
tandis que les drapeaux des autres compagnies
oiit leur hampe couverte de velours bleu de roi.
Le^ muficiens , trabans > tambours & fifres font
i la livrée du colonel.
442 S E R y I c B
SECTION III.
RéoiMEKT DE 'WlRZ.
Ce régiment fut levé en 1719 , pour le fervice
d'fifpagne , fur les débris des régimens de Scokar
& de MuUer , que la république de VeniCe venait
de licencier. Avoué par les cantons cathoUquei
en 1721 , & augmenté d'un ttoifieme bataillon,
ce régiment, pour lors Niederôft , fut augmenté
d*un quatrième bataillon en J^ig. Les trois pre-
miers bataillons de ce régiment , tranCporiés en
17;;, en Italie , furent attachés dès- lors au fer-
vice de rinfant don Carlos , & depuis 1714 1 à
celui de Naples , quoique payé par la cour de
Madrid juPqu'en 17499 qu'il eut (on troifieme
bataillon réformé par le roi Charles. La^capîtula-
tion de ce régiment fut renouvellée le 7 Oâobre
>7449 avec la cour de Madrid, & avec celle de
Naples , le 7 Odobre 1 764 & le 7 Oâobre 1784.
chaque fois pour 20 ans.
Son qniforiq^ çoii lifte dans fes boutons , qui
font demi pU^ à forme convexe , avec des bou<
tonnieres étroites , dont il y en a trois fur les
paremens, trois fur les poches, neuf petits fur
les revers & deux grands au-deflous.
Les drapeaux ont quatre quartiers » à Bammes
DE. Na PL ES. 443
SeQion UL Régiment de fVirz.
bleues , rouges , blanches & noires , réparées par
la croix rouge dç Bourgogne*
Colonels.
i^. François Louis Mayor , de Morges , can*.
ton de Berne. Leva ce régiment en 1719» tport
en 1720. (Voyez le volume précédent, intra-
4u<%ion au (ervice d'Efpagne. )
2^. Charles Ignace de Niederôft , du canton
4e Schveiz. Obtint le régiment deMayor, le if
Février 1721: mort le 2 Juin 17JÇ. (Voyez
idem , dans le volume précèdent. )
}^. Jew Wplfgang Ignace de Wirz, marquis
de St. Pafcal , du, canton d'Underwalden. Ob-
. tint le régiment de Niederôft, le 20 Juillet 17 jf,
le réfigna le 10 Mars 17^ i , en faveur de fon fils.
Mort en 1774. ( Voyez lieutenans généraux,
article 2. )
4*^. Jofeph Ignace de Wirz , marquis de St.
Pafcal a du canton d'Underwalden , & fils du
précédent. Colonel propriétaire de ce régiment «
par la réfignation de fon père , depuis le 10 Mars
I7fi. (Voyez maréchaux des camps, article}.)
Lieutenant colonel. François Jofeph Antoine »
baron de Wirz , de Rudenz , du canton d'Un*
derwalden. Lieutenant colonel du régiment de
Wir«» depuis 1765. (Voyeaj brigadiers, art. 4.)
444 Sert ICI
SeSion II I. Régiment de Wir^.
' Major. Louis Muller , du canton de Giarus
catholique. EnfeigtTe dan^ le régiment de Wirz,
en 17^9 « fous . lieutenant en 1740, premier
^êutenant en 1 742 , capitaine-lieutenant en 1 7*44^
fit cette campagne & les deux fuivantes avec une
iSiftinélion peu commune. Il obtint la commiffion
de capitaine en 1748 , la majorité du régiokent
die\C^irzen 1769» la commiffion de lieutenant
colonel en 1776 , & celte de colonel en 1784.
SECTION IV.
RÉGIMENT DE JaUCH.
Ce régiment fut levé fur la fin de Novembre
17^4., à la fuite d'une capitulation du 7 Odobre
de la même année. Son uniforme diftindif con-
fiée dans fes boutonnières « plus grandes que
celles du régiment de Wirz ; & dans fes boutons ,
gui font mafCfs & tout plats , répartis au furplus»
comme ceux du régiment de Wirz. Les dra-
peaux du régiment de Jaucli , ont quatre quar-
tiers de flammes bleues , rouges , blanches ,
noires & gris de fer , féparcs par une croix blan-
obe.
Section IP\ Régvmnt de Jaucb.
Colonels.
!**• Charles François de Jauch, du canton
d'Ury ; leva ce régiment fur la fin de 17^4 , &
le réfigna le 10 Mars 1741 , en faveur de fofi
cri)i(îeme fils qui fuit. Mort en 1743. ( Voyei^
brigadiers, article I. )
• 2^. Charles Florimond de Jauch , du cantoa
d^Ury 9 & trbifieme fils du précédent. Obtint ce
régiment le 10 Mars 1741 , par la réfignationde
(on perc. Mort le ji Décembre 1780. (Voyez
lieutenans généraux , article 4. )
3^. Charles Fran(;ois de Jauch, du canton
d'Ury, & fils aîné du lieutenant général. Gipi-
taine dans le régiment de fon père , en 1778 , de-
vint le y Janvier 178 1, colonel propriétaire de
ce régiment.
Lieutenant colonel. Zacharie Forfter , de "Vf^yl ,
& fujet du prince abbé de St. Gall. Lieutenant;
colonel du régiment de Jauch, depuis 1770.
( Voyc2 brigadiers , article 12.)
^ajor. Félix Renner , du canton d'Ury. Eft
entré dans le régiment de Jauch en 1747 , comme
ehfeigne , fervit dans les grades fubalternes ju&
qu'en 1767, qu'il obtint la commiiSon de capL^
taine. Major du régiment de Jauch , depuis ij% f^
'44($ S £ B V I C ft
SECTION v!
RÉGIMENT DeTsCHUDI«
Ob régiment fut levé en Décembre ifH* ^ '^
fuite d'une capitulation du 7 Oélobre de cette
année. L'uniforme de ce régiment eft tout uni &
fans boutonnières, avec des gros boutons arrondis*
inaftiqués fur bois , & repartis de \à même ma-
nière que dans les deux autres régimens. Les
drapeaux de ce régiment ont quatre quartiers k
flammes rouges 9 bleues • blanches , noires, jaunes
& vectes I féparées par une croix blanche.
Cblonels^
I ^. Léonard Louis , baron de Tfchudî j du can-
ton de Glàrus catholique. Colonel propriétaire
de ce régiment depuis fa levée jufqu'au 16 Mars
1747. ( Voyez lieutenans* généraux j article J.)
2^ Charles Scbaftien, baron deTfchudi,du
canton de Glarus catholique , & neveu du pré-
cédent. Colonel propriétaire de ce régiment* d*^
10 Juin 1770 j fut inltâlléen cette qualité, *-^
%o Avril 1771. ( Voyez brigadlerii , art. f. )
Colonels commandans du régirtétit de Tfchudî
établis par le roi Charles depuis 1747 , à la pric^'
•du maréchal des camps, Jofeph Antoine , barcr:^
de Tlbhudi , lorfque le brigadier Louis Léonar^
D£ Naïlis. 447
Se3ion F. Régiment de TfdMdi.
■ ' '^ - - - ■
baron de Tfchudi , {on frère aîné , lui remit ce
régiment , en paâant dans celui des gardes Suifles,
comme lieutenant colonel , pour commander ce
corps durant le bas -âge de fon colonel aâueU
Charles Sébaftien , baron de Tfchudi.
I®. Ignace Alphonfe de Wcber , du canton de
Schirei2s entra en 1711 au fervice d'Efpagnc, *
comme cadet dans le régiment de Niederôft j en-
feigne en 1722; fous-lieutenant en ifdf ; lieu-
tenant en 1727 ; capitaihe lieutenant en 1730 :
si fe diftingua (îngulierement contre les Maures
dans les campagnes d'Afrique» dont il fit celle
de 17J2 9 comme capitaine de grenadiers. Il paâa
en 1735 , avec le régiment de Niederoft^en Iialieî
leva en if j4 , une compagnie dans le régiment
de Tfchudi , dont il devint commandant du fécond
bataillon. Lieutenant colonel en 1742, de ce ré-
giment, quMl commanda durant les campagnes de
1744, de 1745* & de 1746, avec la plus grande
diftindion. Il devint , le 1 6 Mars 1747 , colonel
commandant de ce régiment^ avec commiffion de
coloneU & quitta le fervice, le 20 Mai 17^0, en
devenant banneret de fon canton. Mort en 1786.
2^. Rodolphe de Betfcharth , d'une ancienne
famille noble du canton de Schweiz, & fils aine
de Jean Dominique de Betfcharth , colonel au
Scaion V.
fer vice d'Ei pagne en 170 j. Rodolphe naquit eit
170^ i cadet dans le régiment de Niederôft en
17Z2; cnfeigne en 172 j ; fous - lieutenant en
I72f } lieutenant en 17289 aide^major & capitaine
lieutenant en 17^9. Il fervic en cette qualité du-
fsnt les campagnes d'Afrique , avec beaucoup de
diftinclion \ paifa en 175; , avec ce régiment en
Italie; obiinten Ï7349 la majorité du régiment
.de Tlchudi^fe diftingua tellement te 17 Juin
1744, à Tattaque de Monte -Artémifio, que fe
lui Charles lut confia ce pofte fous le lieutenant
général marquis d Uchet ; fe couvrit de gloire
le matin du 1 1 Août, à la défenfe de ce retranche
ment > en fut récompenfé le 17 de ce mois^ parla
commiflion de lieutenant colonel. II fervit le rede
de cette campagne & les deux fuivantes , avec la
même diftindion. Lieutenant colonel effedif du
régiment de Tfchudien 1747, en devint colonel
commandant « avec commiffion de colonel , le 20
Mai 1755 ; remplit cette place jufqu'à fa mort le
10 Avril 1771.
Ututmant colonel. Dominique de Weber , du
canton de Schweiz, & frère cadet du colonel
commandant Ignace Alphonfe. Lieutenant colo-
nel effedif du régiment de Tfoljudi depuis 177J«
( Voy. brigadiers, art. 11. )
Major*
DE Naïles. 449
Régiment de Tfçhudi.
Mçjor. Léonard deBecfçharth, du canton de
Schweu, & fils cadet du colonel commandant
Rodolphe. Enfeigne au régiment de Tfchudi en
i7J8i fbus-lieutenanc en 174.2 s lieutenant en
1744; fit cette campagne & les deux fuivantes
aux grenadiers. Aide» major. & capitaine lieute-
nant en 1748. Obtint la commiifion de capitaine
ea I7(6> la majorité du régiment de Tfchudi
en 1773 1 la commiflion de lieutenant colonel le
:^} Macs 1776, avec rang du 29 Mai Jfff»
j^ pçUe de colonel le 10 Oâobre 1784.
Tableau des rigiméns Suijfes.
Hofttfli»
I^. Régiment des gardes Suiâes$ colonel, le
, maréchal des camps, baron de Tfchudi, i ç f 9»
A^*. • . • . deWirz,. . . . 142^.
î*^. » ^ . . dejauch, . ^ . . 142^.
4^* %. • * • de Tfchudi. • * . 1425'.
»ll II 1 I M —
Total, 4 rég. 8 bataill. & jocomp. faifant 50^4,
JHoTS svii IBS tiÊCES justificatives;
Parvenu à fe procurer en 1778 , des mémoires
^thentiques & très «détaillés fur le fervice de
Kaples, rédi|;és par ordre & fous les yeux dii
Tome VI IL FF
4fCJ SeRTICÈ Ûfi Nâf LÉS.
Note fur les pièces juJUficatives.
défunt lieutenant général Louis Léonard baron de
Tfchudi , avec des' augmentations en forme de
fupplértient , rédigés en 1782 & en 1787, par or-
dre de Ton neveu > le marécfaâi des camps & colo-
nel du régiment des gardes SuifleSsFridolinJoreph,
baron de Tfchudi ; Fauteur jouit enfin de h fa-
tisfa<îHon d'offrir à fcs ledleurs un tableau auffi'
intéreflànt qu'exadl de ce fer vice , qui a produit
des officiers généraux dont la Suiâie ne ceflèn
de s'honorer. Ayant pris la précaution de confron-
ter ces mémoires ( quant a l'introduélion biHon-
que de ce fcrvice) avec les auteurs & les joumam
contemporains les pluseftimés,qui nous ont tranf-
mis la guerre de la fuccefEon d'Autriche, (entre
autres la fama Europea) Vauteur s'eft convaincu
par cette confrontation , de l'exaélitude & delà
fidélité de ces mémoires. Rempli tle vénération
pour rilluftre famille de Tfchudi , & les grands
hommes qu'elle a produits^ ( en leur rendant
JufHce, de même qu'à leur antique nobleffe, dan9
les divers volumes de fon ouvrage, fur->tout
dans ce livre ) n'a confùlté & fuivi que la vériiéi k
^out à leur infçu & fur tout à celui du maréchal
des cgmps Fridolin Jofeph , dont la m'odeftif
rare couronne les qualités érainentes , ainfî qut
les talens militaires les plus récherchés,
4^^
HISTOIRE MILITAIRE
:bms su xs s je s
[av service de l'ordre de
s. jean de jerusalem 01^
DE ^ULTHE,
IL I V R E III,
CH A P ÏT R E L
INTRODUCTION.
J/o^'T 1^ nvoiide connaic la valeur toujours
louEenuc de ces religieux milicaircs , qui 5 lors de
leur infttcucion , prirent le nom do chevaliers
horpitaliers de St. Jean de Jérufalemî tranfplan^
tés en ijio, dans Tisle de Rhodes ^ & appelle»
depuis cette époque chevaliers de Rhodes , jut
qu'en if^î, que les armes de Soliman II icff
contraignirent d'abandomier cette isle, aprèi
avoir eflbyé un £ége de Hx mois 9 pendant 1|^
4f2 SeIVICI de t'ORDRl
ihîroductiùfL
quel tous les chevaliers qui fe trouvèrent danir
les places aifiégées, fc diftinguerent journelle-
ment par des miracles de bravoure , qui firent
périr plus de cent mille Turcs, Cette défenfe hé-
roïque du gtand^maitre., Philippe dt VilUcrsde
l'faV - Adam & de fes valeureux çoitipagnon|^H
qui les couvrit d'une gloire imnior telle , n^m^
probablement triomphé derach:îrnement de rem-
►-pereur Turc , lequel commBndait à ce fiége ea
pQïrfanne, Se fai fait rafraîchir & reaforcer jou
nellement Tarmée afliégeante par de nouvel!
provisions & troupes > fi d'un côté les didentio
^Goutiuuelles de Charles Quint & de François
^dont le dernier s'était mèr^ie allié avec lefulta
n'avaient détourné (à la honte du nom chrétie
toute efpece de Pcours de ce boulevard de
Ichrétientéî & fi d'un autre côté » le grand- prieur
3e Cftlhlle & chancelier de l'ordre , notnmé don
FAjidré d* Amniaral ^ furieux d'avoir échoué rannee
d'auparavant , contre Philippe de Vilhers, dans
fa prétention pour la charge de grand maître,
n'avait détruit , par la trahifon la plus infâme &
la plus inouïe dans Tordre de St. Jean , tous les
effets de cette belle défenie. Ce monftre exécra-
ble, qui avait rendu précédemment des fervlccl
/îgnalég à Tordre, guidé par le démon de la ^e%
DE Malthe? ^ !4f|
Introdu&ibn.
geance, du moment que i'isle - Adam fut élu
grand-maitre , entretint une' correfpondance fe«
crecte avec Soliman , & attira fes armes (ur Rhô.
des ; iMnftruifit d'avance de tous les projets de
dcfenfe du grand*maitre, étant un des princi«
pauz piliers de Tordre & du cohfeil ; lui indiqua
ie quartier le plus Faible de la place affiégée , quMl
s'était chargé dé défendre 5 gâta une grande par-
tie des provifionà de bouche, ayant IHnfpeélioit
âesmagafinsi & enfin, pour le malheur de l'or-
dre » ne fut découvert qu'au; cinquième mois dé
ce fîége à jamais célèbre.
Soliman II , rempli de valeur & de talens mu
litairçs , quoiqu'à la fleur de Ton âge, & dont!
Tamc magnanime favait prifcr ces vertus , même
thez fes ennemis , fit offrir la capitulation la plus
honorable au grand maître & au confeil de l'or-
dre , lorfque Rhodes n'étant plus qu'un monceau
de ruines , il ne tenait qu'à ce monarque d'y en-
terrer tous les chevaliers, en fàifànt emporter
cette place d'afTaut. Cette capitulation, par la«
quelle Soliman s'engageait à faire tranfporter à fe|^
frais & dépens , le grand-maitre & tous les che-
valiers , de mème'^Ue les habitansqui voudraient
fiîivre leur fort-, dans l'islede Gandié, ayant étô
acceptée & lignée ie i; Décembre ifîzr^parlé
Ff5
4f5 SEHVÎCi DE L*01DRE
hifrodnQkm.
romt de ia ma;eitc catholique ^ puur en exercer
ïes fondions.
NB. Depuis que la mairoti de Bourbati ei
montée lut le trôrtc d'Efpagne, cet article it
éreodu fur ks langues de Caltille, d'Arragoii
dltalie, de France , d'Auvergne & de Provence^
4*3. D^ècre en guerre continuelle « foitavecl;
Porte Ottomane ,loitavec lescûrfairesd'Afriqui
f ^. Que le droit de patronat fur l'évèché
Malthe f ferait toujours attaché au fouveraîa è\
rot^aumc des deux Siciles » auquel le grand ma!
Ire, en cas de vacance , préfenterait trois fu}ecs
danr fa maiedé nommerait un pour cet évêché
6^, Au cas que Tordre de S, Jean parvietii
B reconquérir l'isle de Rhodes & fes dépendai
ees , envahies par tes iiiBdeles, les h\e^ de Mal
tho & de Gozzo feraient pour lors rendues dai
leur état atfluel, à fa inajefté catholique , commi
mit dépendance du royaume des deux Siciles*
7*, Le grand. maître de l'ordre de S- Jean fera
prèfentlr annuellement , le jour de la ToulFaint,
fuit au fouveratn des deux Siciles, foit à fon vice-
roi, un faucon , comme une mouvance féodale
des deux Siciles, & cela par un bailli de Tordre,
j Cet adle de dnnnation fut lîgné par Charles-
Quint en perfonne > & par le grand commandeu;
DE Malthb- 4s:i
IntroduSion.
Boiio , au nom de l'ordre de S. Jean, dans la ville
de Bologne , le 24 Mars i f^o , & ratifié par u0e
bulle du pape Clément VII , le 25 Avril de la
même année. Mais le duc de Montholéon , vice-
roi de Sicile « ayant voulu ajouter plufieurs con«
dirions très-onéreufes pour l'ordre à la ceiEon de
ces deux isles & de la ville de Tripoli en Afrique »
•il fallut de nouveau négocier avec l'empereur , &
employer auprès de ce monarque, l'interceiOSon
du (buyerain pontife , qui arrangea enfin cette
afiâir^r à la fatisfadion du grand- maître & de l'or-
dre s lequel prit pofTeffîon des isles de Mahhe &
de Gozzo , le 26 Oâobre de la même année»
ayant une colonie de 5*000 Rhodiens à la fuite,
qui n'avaient pas voulu abandonner le fort & la
fortune de ces valeureux défenfeurs de leur an^
cienne patrie.
* Ces religieux militaires prirent dès cette épo-
que le nom de chevaliers de Mahhe. Le grand*
maître de Villiers de Tisle Adam , natif de Paris-,
régna encore quatre années dans ce nouveau do-
micile , qu'il employa fans aucun relâche à met-
tre ces deux isles en état de défenfe contre toute
ifivafion des infidèles, & termina le 21 Août 1 5J4»
àrâgede84 ^"s* fa glorieufe carrière. Ses cinq
&coeHeur« , ihclufivement jiifqu-à Jean de V»*
letce de Parifoc , n'ayant pas perdu un inftatit Je
vue cet objet important, de même que celui de
rétablir les finances , le militaire & la marine de
Tordre, parvinrent en moins de rrente années à
rendre l*isle de Malthe auffi redoutable aux Mû-
fulmans, que l*avait été celle de Rhodes > déjà
les efcadres de la religion » donnant derechef la
loi dans il' Archipel , ravageaient continuellement
les côtes Ottomannes & Barbarefques , s'empa-
raient & détruiraient tous les vailfeaur de ces
barbares , qui ofaient fe montrer dans ces pa*
rages*
Le même Soliman , vainqueur de Rhodes i qui
avait re{;u de fes troupes , te furnom de Grandi
la viéloire ayant couronné toutes les expédidoasi
où il avait commandé lui- même « indigné dt
voir chaque }our Tes vailTeaux pris , & Tes côtes
ravagées par un ordre qu il croyait avoir détruit»
voulut prendre Malthe » comme il avait pris Rho'
des. Une Botte innombrable débarqua le 1 8 Msi
ij'ëç, trente mille janiffaires & fpahis , & dis
mille Arnautes & foldats d'artillerie dans Fislc de
Malthe. Cette armée formidable, choifie fur toutes
les forces Ottomanes, renforcée a di ver fes reprifcs
par plus de 20 mille hommes, foutenue par un
train dVtillerie déplus de aoû pièces de 4S liviei
«
DE Malthr. 4T9
IntroduBion.
de baie, & commandée par trois généraux, qui
avaient acquis le plus de réputation, dans les
diâerentes guerres des Ottomans; fut néanmoins
obligée de lever le (îége de Malthe , au bout de
quatre mois , après avoir laifle aux environs de
40 mille hommes , devant les difieremes places
& les forts de cette isle.
Le grand-maitre , Jean de Parifot de Valette »
Languedocien, élu le 21 Août if f7, d'une voix
unanime , chef de Tordre de S. Jean, juftifia cette
confiance flatteufe de tous les chevaliers , en coq*
{acrant tous les jours de fon magiftere , au bien ,
à la gloire & à la défenfe de l'ordre. Averti par
des efpions qu'il entretenait à Conftantinople »
dès le printems de 1 564 , de l'orage prêt à fondre
fur Malthe, ce grand homme , digne fucceâeur de
risle-Adam , prit toutes les précautions imagi-
nables, pour mettre ce chef lieu de l'ordre, en
itat de fe défendre , contre Tinvailon Ottomane ,
dont l'on était chaque jour menacé. Sans fe fier
aux promefles magnifiques de Philippe II , roi
d'£fpagne , qui dès la première nouvelle de cet
armement formidable de Soliman , avait fait aifu<-
rer Tordre, de S. Jean , d'un prompt & puiflant
£écours ^ le grand.maitre ne fe repofa que fur fes
propres forces & fes reâbui;ces. Parfaitement fé-
SëRTÎCE de L^ORDRl
IrîtraduâwJt
tonde par tous les chevaliers, par toutes les
croupes au farvice de l'ordre» & même par tout
les hùbicaiis ûq Malthc & de Gozzo , le digne
chef de ces valeureux religieux militaires , s'ira-
morcalira avec eux par cetce défeufe héroïque,
durant ce Qége i auili long que fangtant ; dont
chaque }our fut marqué par des traies de bra»
voure , incroyables à lapofléritép Si tous les dé^
tatls & les opérations journalières de ce Ilége à1
jamais mémorable , de même que celui de Rho* :
des, que l'abbé de Vertot nous a tranfsnis fuxJ
les annales de Bodo i n'était confirmé par le céle«l
bre & véridiquedeThou , ainfi que par tous Ici^
auteurs contemporains î & fur tout fi l'ordre de
St, Jean n'avait donne les mènnes preuves de
cette valeur innée à tous fes membres , pendaiiQ
ie fîége de Rhodes , dont rhiltorien lîozio fui
témoin oculaire, de même que de celui de Malthe
Depuis cette dernière époque s les efcadres dâ
la religion fe font diftinguées en différentes ba
tailles navales, foit en remportant feules, de^
vidoires trèsglorieufes fur les infidèles , foit en
contribuant beaucoup à celles que les Sotteî
Efpagnoles & Vénitiennes ont remportées en di-
vers tems fur les Turcs. Cette chaîne non inter*
rompue de fuccès » acquis la plupart du tems pat
pj MAtTKI^ 451,
L'.L-±-ii-iqCMfi . .1 III I „ I
IntroduBion.
une. bravoure peu.cotnoiuçe , ed une preuve biet]^
frappante de la valeur innée des anciens chevalier^
tranfmifcà p^p:!, d'aujourd'hui ,. qui fuivent àpei
égard lestracet!! 4^ leurs, pf^édéçeâeurs. Pour^ei^^
tretenir d'aurapt mieux cçtte vertu fondamen'e^
taie de rocdre.» içs jeunes chevaliers font obligés,
de ^ire plufieurs courfes fur les galères de la relJU
gion , occupées fans ceffe à pourfuivre & à coin*,
battre les corfaires Barbarefques.
L'isle de Malthe , chef lieu de l'ordre de S. Jean
de Jérufalcm, depuis if^o, peuplée & fortifiée
par les foins de divers grands - maitrei? , contient
quatre villes & fept citadelles « à la fortiâcatiorv
defquelles on n'a rien épargné , pour les rend^teti
inexpugnables; & forme adluellement une po«
pulation de 80 mille âmes, y compris les cheva^:
liers , leurs domeftiques & les troupes au fervice.
d|e l'ordre.
Ces remarques hiftoriques & prélimîn?îres ,
jufti&eront le parti que nous avons pris , d'inférer
dans cet ouvrage , l'hiftoire militaire des SuiiTes»;;
au fervice de l'ordre de Malthe.* Nos compatrio-
tes , parvenus aux dignités , aux commanderie^i
de la religion , doivent d'autant plus trouver place
ici , que ces chevaliers fans aucun appui , même ;
ilan^ la lapjsue aUema(ide , donc iUont tpujoj^rs^
Service db l^o.rors
hitroduQion.
1549 , avec i'agrémenc de l'ordre, par Georges
de Schilling , commandeur de IVâdeafc^iveil &
grand- prieur d\\!lcm3gne. Cette commandenea
été poâedée » par les commandeurs Suifles qui
(uivent.
A* Diephold Schmidt» de Zurich » depuis 1404
jufqu'en 1417.
B. Walther , baron de Buflhang , de la Thur-
govie, depuis 1460 » jufqu'en 1467.
C. Rodolphe , comte de Werdenberg & de'
Sargans • grand -prieur d'Allemagne ,.& dté d-
deflus » poâeda cette commanderie depuis 14%%
jufqu'en içoo.
2^. La commanderie de Kufnacht , fîtuéefac
la rive droite du lac de Zurich , érigée en i3fo ,
par la nobielTe de ces contrées , fut féculariféc en
IÇ2Ç , par le canton de Zurich , qui en fit ua
bailliage , après en avoir dédommagé l'ordre de
S. Jean. Conrad Schmidt, d'une ancienne famille
noble de Zurich, naquit en 1470, fit depuij
i486 jufqu'en 1492 , fcs études à Tuniverfité.
de Bâie, & acquit une érudition immenfc, prit
la croix de l'ordre, & fe rendit à Rhodes en 14941
fit fes caravanes fur les galères de la religion juf-
qu'en ifco: ayant fait fa profeffion en 149^1
fe fit facrer prêtre, & devint chevalier franc chi-
pelaia
DE MALTHÉi 4^f
ïntroduâion.
pelain de l'ordre en i)*04: commandeur rraîic
chapelain en i yi^; obtint é l'année fuivante , en
cette qualité la commanderie de Kufnacht; Tes
liaifons avec Zwingle & fes connaiflances pro-
fondes en théologie le décidèrent en lf23j
d^adhérer à la réformation de Téglife ; devint un
des prédicateurs les plus célèbres, ayant remis
en 1^25 , fa commanderie au canton de Zurich^
& fut tué le II Odlobre if ji , à la bataUie de
Cappel , où il combattit aur côtés de Zwingle
fon ami intime , avec une valeur extraordinaire^
4^. La commanderie de Biberftcin , Htuée dan!(
le bas Argâ^»' , canton de Berne , fut fondée en
IJ44, & vendue en ï^JJ*» par le commandeur
Jeati de Hattftein , avec Tagrément de Tordre de
S. Jean , à cette république j laquelle fit un bail-
liage de cette commanderie , qui avait eu les
commandeurs Suifles fuivans-
A. Rodolphe de Buttikon , du bas Atgi^ ,
depuis 1544 jufqu'en 1560.
B. Jean Weifs, de Schalen, du Vallaîs, de-'
puis 1391 jufqu'en i)9f > de lamèmefiiniilley
-qui fe tranfplanta au commencement du dix-fep«
tieme fiecle à Berne. (Voyez là defius $ fervice do
Suéde , fedlion III, article 2.)
Tome VIIL Gg
466 Sertici dk l'ordre
, Il u ^intr — — i^
IntradtiSion.
C. Jean de Schoph , dit SchuUheifs, de Win-
therthur , depuis IJ97, jufqu'en i/^06.
D. Hans Arnold Segefler de Brunegg, deLu-
ccrnc , depuis 14H » jufqu'en i486.
4®. La commandcrie de Buchfée , fituée à deux
lieues de Berne , fut établie en 125*6 , coniîdéra-
blemenc augmentée & enrichie , pendant deux
fîécles, par la nobleâe des environs, fut vendue eti
1 5*29 , par le commandeur » Pierre d'Entlifpci^ ,
bourgeois de Berne, à cette république , bquellc
en fit un bailliage j cette commanderie aétépof-
fédée par plufieurs commandeurs Sqifles, qui font
A. Rodolphe d'Oifeubourg , de Baie j depuis
layô, jurqu'en 12Ç9.
B. Hugues d*Offcnbourg, de Bâlei depuis 1271,
jufqu'en 1284.
C Burkhardt de Liebiftorf , de Fribourg; de
puis 1284, jufqu'en 1296.
D.Jean de Wattewille, de Berne; depuis ijoi»
jufqu'en 1307.
E. Burkhardt de Schwanden, de Berne ; depuis
13C7, jufqu'en 13 10.
F. Henri , baron de Falkenftein , de la plol^
ancienne noblefle de i'Argàw , dont la femill^
poffédait îes terres de Falkenftein , Bechburg*,
Gôfgen & Farnfpourg. Henri fut commandeur '
deBuclîfiîe, depuis 13 10, jufqu'en X3164
Dl MaLTHS: ^ 4Ç7
IntroduSion.
G. Hugues d'OiFenbourg , de Bàle ^ depuis
I3J3» jufqu'en IJ40. 1
]U. Pierre de Kienberg , de Berne; depuis i jfc}
Jufqu'en ijfg*
1. Pécermann Fifcher, de Berne f depuis^ 1420^
jufqu'eni4j8.
K. Conrad Hézel de Lindach , de Berne. De-
puis 1446 jufqu'en 147g , avait fervi avec boau.
coup de diftindtion dans le contingent Bernois^
pendant les guerres de Bourgogne; ^
L. Marquardc de Buttikon > de Berne. Depuii
148:2 jufqu'en i486. «
M. Pierre d'Ëntlisberg, de Berne. Comnaam
deur de Buchfée depuis 1 fOo jufqu'en l f a^^qué
cette commanderie fut {ecularifée.
5*0. La commanderie de Thunftëtten , Ëtàëtt
dans le haut Argkxir , canton deBeirne, fut érigée
en 1242 , par la bien&ifande des barons de Lan«
genftein, de Palm, de Grunenberg, de mêm<
que par la famille de Lutèrnau. Elle fut poflâi
dée entr'autres i par des commandeurs Suiflès à%
la nobleffe dé TArgaw, & fut fécularifée en
1528, par le canton de Berne qui déddmmagea
Tordre de S. J^nà cet égard.
6^. La commanderie de la-Gbaux , fituée dari^
k pays de Vaud > canton de Berne ^ éiahlie edi
Gg a
4(58 Service dé l'ordre
Introdvttion.
1^84, par AmedéeVI» comce de Savaye , attachée
proprement à la langue d'Italie, & féeularifée
en If $7 • par le canton de Berne , après la con-
quête du pays de Vaud par cette république;
n'eft citée ici que comme enclavée actuellemenc
dans les domaines Bernois.
V L^ordre de Malthe poflede tâuellement en
Suiflelesfix commanderies fuivantes : nous cite-
rons les commandeurs Suiffes qui les ont pode-
dées avant 1 5-99 » toiis obligés de prouver leurs
huit quartiers par tous tes rameaux.
1 ^.La commanderie deHohenrein & dsReyden»
fituées dans le canton de Lucerne. Hohenreia
fut fondée au milieu dû douzième fiécle , par la
maifon d'Habsbourg , & confîdérablement enri-
chie par les familles de Hallwyl , de Hertenftein,
de Palm , de Hunenberg , de Buttikoh & de Lu-
ternau. Reyden fut joint à la commanderie de
Hohenrein en i^ii. Parmi les commandeurs
Suiâes qui ont été revêtus de cette commanderie
avant le feiiieme ûécle » Ton trouve :
A. Bernard de Bubikheim» de Zurich, depuis
1202 jufqu^en 121 f.
B. Burkard de Winterberg , des environs de
Zurich ; obtint en i2fi cette commanderie t &
la pofléda jufqu'en 12^9*
Di Malt HE. 4^
Introdu&ion.
C. Béat de Windegg, des environs de Schweiz.
Commandeur de Hohenrein depuis 12^9 j^^f-
qu'en 1264.
D. Jean Scaler , de Zurich ; depuis 1417 juf- ^
qu'en 1427.
E. Nicolas Staler , de Zurich ; heycu du préJ
cèdent; depuis 1427 jufqu'en I4Jf. *
F- JeanSchmidt , de Zurich, depuis 14J9 juf-
qu'en 144Z.
2^. La commanderîe de Bubikheîm, fituee'
dïfhs le canton de Zurich , fondée en 1207 , pac
Diethelm, comte de Toggenbourg , était attachée
aux grands prieurs d'Allemagne , depuis la créa-
tion de cette dignité , lefquels la faifaient régir
par des chapelains. Cette commanderie efl: admi«
niKrée depuis 1529, par des bourgeois de Zu-
rich, à la fuite d'une convention de cette répti*^
biique avec l'ordre de S. Jean.
3^. La commanderie de S. Jean de Bâie , Gtuée
dans le fàuxbourg de cette ville, nommé St.
Alfoan , & dont la plus grande partie des dimes
& cens qui en forment le revenu , font repartis
dans ré^ché de Bâle & dans le Suntgav^; fut
fondée en IJ26, par l'évèque de Bâle, Jean de
Châlons , & fut confîdérablement enrichie par
les familles d'AncUau , d'Eptinguen , de Munch
Gg3
470 Sertice de l'oïldre
lutroduSion.
..
de Landskron, & de Reynnch. Cette compiandene
poiT^dée par divets commandeurs des familles qu^
nous venons de citer, n'a point eu de comman-
deurs Suiife^ jufqu'au dix Tepticme ûecle.
4^. La commanderie de Leuggeren dans 1q
comté de Raden, fut fondée en 1239 » par Hugo
de Tuf&nftein & fes fils s par diverfes ckinations
en 1259, ^^ ^^^8 & m iz6i\ faifànt pour
lors partie de la commanderie de Klingenaw, &
d&vint le chetlieu d'une commanderie en i27f,
La famille de Tufenftein pofledait dès Ton^emo
i^écie , plufîe^rs terres dans les comtés de Badea
&de Lenzbourg. L'on trouve trois commandeurs
S.uifles , à la tète de cette commanderie jufqu'en
IS60.
A. Burkhardt de Schwendi, de Zurich. De*
puis I27Î jufqu'en 1297.
B. Rodolphe de Buttikon , de Berne. Depuis
I J40 jufqu'en 1 348 ,*qu'il obtint la commanderie
de Thunfletten.
C. Gottardc, baron de Breiten- Landenberg,
de la Thurgovie. Depuis iff^ jufqu'en 1580.
?^. La commanderie de Tobel Gtuée dans la
Thurgovie , fut fondée en 1228 , par Dicthelm
le jeune, comte de Toggenfcourg, & confidéra-
blemem augmentée par fe$ defcendanss a eu
DB MaLTHI. 471
Introduction.
trois! conmiandetnrs Suiâes )iir<}u'au feizietne
fiécle. » <
Ar Rodolphe de Fli^gén, chi bdsi' Arga^.
Depuis ii^'Z \u(<\vi*en ijjlS.
^ B. Wafhhcr , baron de- fiufiung, de la Thut^
govie. I>epufô 1467 jufi|a'cia i^/So.
C. Conrad Efciierv de Zurich; "Depuis 1486
jnfqu'en isoot , : . . w
6^.» La commandera .deSii. Jea» fîciiée dans
la ville de FribcHing i foiadée au commencement;
du trei^iem e fiédb , par Hartmann II y comte de
Kybourg, & fort enrichie par la noblcfle des
environs de Fciboôrg^, dont les femilles ont
fourni plufieurs cpmmahdeurs à Tordre de St.
Jean',>jqui ont pofledé cette commanderie depuis
1220 jufqu'en* 1.56O; Cette commanderie parait
attachée depuis deux fiéclesi aux. chevalliers francs
chapelainsL
Depuis le milieu du fcizieme fiécle , la langue
Allemande s^oppofa à la réception dos chevaliers
SuifTes dans^^ Tordre de St. Jean , fous le prétexte
quet la nobleife Helvétique commençant à iè
méfallier, les r^écipiendaires ne pouvaient plus
prouver à rigueur, ou par tous les rameaux,
les huit quartiers de noblefle auxquels cette
langue s'était aftreinte. Les cantons catholiques
Gg4
472 SlKTICE DE L'OKDRE
JjitrodtiSion.
Ayant député au pape Clément Vill, en If9i,
Rodolphe Pfyffer , de Lucerne ; Melchior Lof/
&Metcliior Imfeld, du canton d'Undenralden»
ils furent chargés » parmi les divers objetsdeleacs
négociations » de porter des plaintes au fonveram
pontife , des difficultés que la langue AUemande
fufcitait i leurs fujets, i Tégard de leur réceptiofl
dans Tordre de St. Jean. Le pape interpola fts
Loi.s offices à ce fujet , auprès du grand-maicre
il :?ues de Verdalle , Provençal ; mais d'autres
.tii\:ies fur venues au confeil de Tordre 9 Tempe-
•.h. ;cnt de décider là*deflus.
i'A\ tS99> 1^ même papefbllicite de nouveau
; .'^ k^s c.încons catholiques » fur cette Vi^'^'e,
c: i:.vvca le vrand- maître don Martin Garzès, Aç
i.î îviîjuc 4'Arragon, de promulguer le f Mai
ck cette année , conjointement avec le confeil
del'urdre, la décifion fuivante fur la réception
des chevaliers Suiffes.
Il efl permis aux gentilshommes dont les fa-
milles font' domiciliées dans les cantons catholi-
ques & co. alliés du corps Helvétique, de &ire
recevoir à Tâge de feizc ans, leurs fils, dans
le grand prieuré d'Allemagne, pourvu que ces
fils foient iflus en légitime mariage , de père &
de mer^, d'ayeul & d'aycule, de bifayeul &
DE Ma lthe. ' 473
=^«aiga I ■ I ■ Il I
IntroduSion.
de bifayeule, Icfqucis ayant tous profeâe la
rdigioti cathoiîque romaine , fans aucune inter-
ruption 9 lefquels n'ayant point exercé aucune
efpece de commerce ni d'arts mécaniques, mais
qui en échange , aient été revêtus des premières
charges de la magiftrature de leur canton ou
«car refprâif s ou lefquels ayant aufE exercé le
métiers des armes,* aient été revêtus des grades
d'ofBders fupérieurs ,. comme celui de capitaines
& au-deâks. Son alteilè éminentiilîme & le con-
leil générai dé S«. Jean de Malthe, enteàdant
par cette même décifion, que les dignités de
la magillrature , de même que la profeflîon des
armes, doivent fuppléer dans lefdiiies familles
nobles à ce qui pourrait leur manquei^ par rap«
port à leurs alliances i pourvu néanmoins, &
bien entendu^ que lesi titres & diplômes de no-
bieife des fufdices familles , foient vérifiés & re«
connus par qui il appartiendra , authentiques,'
& aient au moins cent ans d'ancienneté; :.
Ce décret dont. on nous a commilniqtié une
copie vidimée, promulgué en latin , & dont nous
venons d'inférer l'extraie ir fut confirtné par le
pape Clément VIII, par une bulle du 8 Juî«*
I599* L'un & l'autre furent confirmés ;& !Q1)s
en vigueur par line.tranfaâion faite à cefi^et»
474 Service ôb l'ordre
hth'oduSion.
à Bàle, en 1602, encre les députés des cantoos
catholiques & ceux du grand priorac d'Allemagne.
Ce décret , de mèn^e que cette bulle de Clément
VIII, ay^nt le défaut dé beaucoup d'autres pièces
-diplomatiques , de n'avoir pas expliqué aifex
clairement r(i les dignités de grand prieur & de
grand, bailli d'Allemagne étaient compriles ounoa
dans cette conceiHon feiteen 1599, aux chevaKere
Suiâfes , le chapitre de Heidersheim voulant pro-
fiter de cette double inadvertance» n'eut ganle dé
toucher à cette corde dans la traafaâicn de fiâle^ea
1602 ; dan« laquelle cependant Pon fUtuaezpref-
fément q-ue les chevaliers Suifles admis & reçus
aux preuves de noblefle, fuivant le décret & 1«
bulle de i^^^ , ne feraient point appelles cheva-
liers de grâce, ni traités comme eels^, mais feraient
regardés & nommés choi^lfevs de juAice» &
jouiraient dans l'ordi^e de St: Jean » de toutes les
dignités & prérogatives Bttxquelles ks chevaliers
de julHce: peuvent prétendre. - ■
Nic^Sfute Flekenftôio», die'Lacerne ^ iflu d'une
fhmille: d^là; plus ancienne: noUefle. Alfacienne &
Helvé(iqtm^.une bvafidie;de8 barons de Fieken-
iiteia s!^étarit rràn(^Ianaée de b baffe Alfàce^en
ii4'j:i ivàLucerne, était entrée en 1^84, dans
Korckè de Malihe, & ayant tait à> la fuite de
DE Marthe. . 47^
IntroduQion.
fes caravannes, lors de là pruteilion en 1590,3
Makhe même , fes preuves de huit quartiers
par cous les rameaux , le chapitre de Heidersheim
vérifia en 1600, lefdites preuves du chevalier
de Flekenftein, Idrfque ce dernier obtint la même
année, du grand maicre Adolphe de Vignacourt,
ChampenoiSf les commanderies de Haflelt, Bruch«
£f\[ & Weiflenobourg. Cependant ce même cha-
pitre de.li» langue Allemande refufa en 1611,
au fufdit cQOjcnandçur Nicolas de Flekenfteia,
Iç grand .prieuré de Dacie^Â la charge de grand
bailli d'Allemagne, réunis, fuç, la. même tête^
^ui fe trouvèrent vacans dans ie .même ten» ^ &
qui lui étaient dûs par fpn droit d'ancienneté/ou*
le prétexte qu^a une féconde vérification de fes
preuves, Ton y avait trouvé^imç alliance ^ dé-*
fedueufe. Mais comme ç^ïtc langue ( fuivant foa
propre aveu ) n'avait pour lors aucun bailli ni
commandeur aflez diftingué & aiTçz accrédité ,
pour lui confier ces deux charges importantes 9
qvii rendaient- le récipiendaire premier pilier &
chef de la langue & de l'auberge Allemand^ à
Malthe , & un. (}es principaux membres du con-
ff^il de Tordre; le grand prieur d'Allemagne &
le chapitre de Heidersheim, offrirent au comman^
deur de FÎekçnftein, le grand prieuré deDacie,
47^ Servicb de l'ordke
Introduction.
& le grand bailliage d'Allemagne , pourvu que par
oa ferment ibiemnet & un revers par écrit /il
renanqàt à toute prétention fur le grand prieuré
cT Allemagne, iorfqu'il viendrait à vaquer. Le
commandeur de Flekenftein ne voyant aucun
BUtre moyen de parvenir à ces deux chatges
importantes ; plus âgé d'ailleurs que le grand
prieur d'Allemagne , Jean Frédéric , baron de
Handt de SauPheim , eut la faiblefle de fîgner ce
revers, à Heidersheim, le 8 Février itfir.
Les chofes refterent dans cet état jufqu'en
1626 ; les commandeurs de Roll , de Bernau »
deXfchudi & de'Breiten-Landenberg, ayant! i
leur réception dans Tordre de St. Jean , prouvé
leurs huit quartiers par tous les rameaux i ce que
fit aufli Francjois de Sonnenberg, fuîvant uneaCi
tcflation du chapitre de Heidersheim du 24 Dé-
cémbre i6j6, auxquelles preuves de noblcffe,
fartisfirent auffi depuis lors , Joachim Frédéric,
baron de Béroldinguen , en 1^445 Jean Frédéric,
baron de Réding de Biberregg , en 1 64f , & Jean
Jofeph, baron de Béroldinguen , en 1649. Ces
familles , reçues dans Tordre Teutoniquè & dans
les chapitres nobles d'Allemagne, où Ton eft obligé
de prouver feize quartiers de noblefle , ce qui ftit^
les huit quartiers par tous les rameaux } ne von-
DE Malthb.' 477
Introduction.
lurent pas profiter A\i décret & de la bulle de
J ^^ , afin de ne pas fe faire du tort pour leurs
réceptions , dans Tordre Teutonique & dans les
dits chapitres.
En 1626 , le grand prieur d'Allemagne , JeaH
Frédéric , baron de Hant de Saurheim , obtint
du grand- maître 0 Louis Mendez de Vafconcellos,
Portugais, un nouveau décret, qui fut confirmé
la même année par le pape Urbain VIII y lequel
décret mit à celui de 1 f 99 , la reftridion fuivan^
te; que les chevaliers SuiiTes , qui voudraient
parvenir aux deux premières dignités de la lan-
gue Allemande , & de- là aux grandes dignités de
Tordre de St. Jean , feraient aftreints aux mêmes
preuves de nobleâe , que les chevaliers Aile,
mands, c'efl-à-dire , à prouver leurs huit quar«
tiers par tous les rameaux. Le grand -bailli de
Flekenftein , n'ofant protefter contre ce décret »
vu le revers qu'il avait figné, en 1611; & les
commandeurs de Tfchudi & de Breiten-Landen-
berg , ne voulant y mettre aucune oppofition »
par les raifons ci-deâus alléguées , la langue Alle-
mande fit paâer au chapitre général de l'ordre de
St. Jean, tenu en l6^i, netnine contradicentit 9
ce décret de reftridlion concernant les chevaliers
Suifles » comme un ftatut fondamental» pour le&
478 Sertich de l^okdue
Ifttroduélion.
récipiendairesi venir du grand prieuré d'Allema-
gne. Ec comme dans ia bulle de confirmation tfu
pape Urbain VIII, audit décret de 1 625, ce
pontife, en parlant du droit d^ancienneté des
chevalier a Suîfles aux commanderies , s'étaitfern
du terme aliquoti le grand- prieur d'Allemagne
fit inférer dans les ftatuts fondamentaux de; fa lan-
gue , confirmés en i6ji 9 par le chapitre général
de Tordre ; que jamais plus de trois chevalien
SuiiTes , ne pourraient pofTéder en même rems
des commanderies, reiTortiflant du grand- prieuré
d'Allemagne. Ce qui paiTa encore nemim coittrê*
âkent9y legrand-bàilli de Flekenftein étant mort»
de même que les commandeurs de Tfchudi & de
Breiten-Landenberg, & le chevalier depuis grand-
prieur de Sonnenberg, n'ayant pas encore feit fa
vœux. Car il ell clair , que par cette bulle du
pape Urbain VIII , ee pontife n'entendait quelef
chevaliers de grâce , nommés depuis cette époque,
chevalias Ternaires , & que cette reftriâion à
l'égard des commanderies ne pouvait regarder les
chevaliers de juftice.
En 166; , la langue allemande profita desoon-
jondtures favorables, pour donner au chevalier
François Alphonfe de Tanner , ( voye« comraan-
lieurs , article 8, ) en conféquencc de ce (iacut^
' Dis Malt HE. 479
r' " ^' * ' ■■ ■ ■" ^TB?î(P ■' ' ' - '-* '
IntroduHion.
Texclufion la plus injufte , lorfqu'il fe préfenta la
même année devant le chapitre de Heidersheim ,
pour en obtenir la commanderie du Tobel , qui
était venue à vaquer. Le dit chapitre eut le cré-
dit de faire confirmer fa décifion de refus ; d^a-
bord , en première inftance , par le grand- maître
Raphaël Cottoner MajorqUain , abfolument dé-
voué à la maifon d'Autriche, & par conféquent à
la langue allemande , & en 1 664 , puis en féconde
& dernière inftance « par le pape Alexandre VII,
fort cmbarraffé pour lors de fe tirer avec honneur ,
de la mauvaife affaire qu'il s'était faite avecLouis
XIV, au fujet de la garde Corfe , & obligé par
cette raifon de ménager extrêmement l'empereur
Léopold. Il eft vrai qu'en ié6j , le grand^bailli
de Sonnenberg joniiTait des commanderies de
Hohenrein & de Leuggeren; le commandeur,
baron de Réding poifédait les commanderies de
St. Jean de Bâle & de Rhinfelden; & enfin le
commandeur , Jean Jofeph , baron de Béroldioi-
goen , avait la commanderie de Wurzbourg 5 mais
comme c'étaient trois chevaliers de juftice , leurs
commanderies ne pouvaient exclure le chevalier
de Tanner , de celle du Tobel , qui lui était due
par (on droit d'ancienneté. Tanner , ainû ba-
locté, du chapitre de Heidersheim au grand.mal-
4S0 SeRTÏCE DE t'ORDRB
u ^rtp-.^i^^ I ■
IntroduQioïi.
tre & au conreil de l'ordre , & de là à la cour de
Kome , fans pouvoir obtenir aucune juthce , fir
parvenir Tes juftes plaintes en i66f , aux cantons
corrégcns de la Thurgovie y lefquels ayant me-
nacé le chapitre de Heidersbeim » du féqueftre de
la commanderie du Tobel , la langue Allemande
propofa une tranfadion au chevalier de Tanner^
quMi accepta & (igna le 8 Mai 1665* , par laquelle
il obtint la furvivance de la commanderie de
Wurzbourg , infiniment plus lucrative que ceJic
de Tobel , & qui lui fut cédée en toute propriété
en 1^70, à la mort du commandeur ,Jean Jofeph)
baron de Béroldinguen.
François Louis Pfyffer, feigneurd'Altishofenî
iffu d'une ancienne famille noble de Lucerne,
établie dans cette ville depuis 1479, & qui dés-
lors a fourni piufieursavoyers très-céiebres ft cette
république , & a eu beaucoup d'illuftration au
fcrvice de France ; commandeur de Wurzbourg
depuis 1742 , & depuis 1727, capitaine colonel
de la garde Suilfe du pape , qu'il réfigna en 17541
afin de fe vouer uniquement au bien de Tordre
de St. Jean ; & s'étant tranfporté en Avril de la
même annéeàMalthe, muni de fortes lettres de
recommandations pour le grand, maître , Emanuel
Pinto, de la part du pape Benoit XI 7, qui &i-
fait^
DE MaLTIIB; 48t
introduêiiom
fait un cas luiini du commandeur Pfyiîec > il fui
jrevêcu le 24 Juin I7f4 s ( fête principale de l'or-r
dre de St. Jean, & à laquelle fe font la pluparit
des promotions ) , par le grand - maître, de là
charge de bailli conventuel & eapitulaire 5 cA
qui lui donnait féance dans le confeil de Tordre^
Cette diftinâion excitant la jaloufie de la langue
Allemande i elle prétendit en cdnféquence , qud
je commandeur PfyfFer devait prouver fes huit
quartiers par tous les rameaux ^ avant que d'exer*
fcer cette dignité de l'ordre 5 ce que le cortiman-
deur PfyfFer refufa tout net ; fur quoi lie grandU
Jprieuré d'Allemagne protefta contre fon introduc-
tion dans lê confeil de l'ordre, où le bailli PfyfFef
prit fa place malgré eette proteftation^, Çcy ac-
quit en peu d'années la réputation d'une dçs meil^
leures têtes de ce tribuqal.. . ,. ; .
Le bailli PfyfFer açtrefla çri Oélotre, Jh^.f4<'
fes plaintes aux cantons i- fuir cette conduite de J^;
langue Allemande à ion égard ; ces républiques
les trouvèrent fi fondées 5 qu'elles prirent l6
garti.» par une rçfolution unanime, d'écritôà
ce fujft.au grande maître Emanuel PintO;Xectel
lettre datée du 14 Juillet 17^5 , tempHede. re-j
préfentations très- fortes, fuf les procédés df, j[^
l^gue Allçfpande, à l'égard d« leurs fu|ets refpee^*
tome VIlL Hh ^
\j^^2f Seivice de l'ordre
InfîodHcHon.
lifsî & conquedans les termes les plus homièies,
liîais dans le ton de dignité convenable à cecorp
de républiques, puifEince trcs^rerpec^ablc à tou
égards i fit foïi etFet lut refprit du grand- makri
& du canfeii de Tordre ^ auquel elle fut commis
niqiiée.
En Février I7î9t le b^iilliage de Brindebourg
qui forme la troiûeme dignité du grand prieur
d'Allemagne , étant venu à vaquer » le bailli Pt>
fer la demanda par l'on droit d'ancienneté >
malgré une nouvelle proteiîâtioii de la langue Al
lemande , le grand-maître Emanuet Pnito & I
çonrcil de l'ordre , adjugèrent fans héCter ai
'bailli convcnEucl & capituiairc PfytFerj le A\
bailliage de Brandebourg , avec toutes le«préroga>
*' tivcs attachées à cette dignité | & cela par un dé-
cret foie m 11 el du 20 Mars lyf^i contre lequel!
langue Allemande protefta & interjeta un appeM
la CDU r de Rome, Le grand bailli Pfy ffer ne joui
ipas moins, dès la datedufufdit décret de Pol
dre de St, Jean » de toutes les prérogatives & àa
I titre de ia charge de grand baitli de Brandebourgî
hequel s'érant tranfporté àRome te 20 Avril lyî?»
|CIénieut Xlïlûtdifcuter la prétention du grand
[bailli Pfyffer , de même que la bulle d*Urbai|
riïl r dans une congrégation de cardinâux^^&
d'auditeurs de Rotte î ce tribunal ayant confirmé
le décret du grand- nmître & da confdl de l'or-
dre , du lo Mars 17^9 t Clément XIII y mit
le dernier fceau, par une fentence définitive du
z Mars 167} » qui annullait en même tems indi*
rcdement , & le décret de 1 &36, du grand-nt^
tre Varconcellos, & la butle d'Urbain VHI.
Pendant que le grand* bailli de Brandebourg
fe trouvait à Rome ♦ pour y pourfuivre la calîa-
tiondu décret & de la bulle de 1626 , la langue
allemande ayant appris par Ton procureur à la
cour de Rome, que le tribunal chargé de ce pro-
cès, n'étaic nullement porté en fa faveur , voulut
en éluder la fenteuce , en portant cette aiFjire au
confeil impérial auHquc. Pour cet effet, le cbapi-
tre de Heidershcim chargea fon procureur à la
cour de Vienne , Jean Henri de Mittelbourg , de
préfenter !e 20 Juin i7S9> ^^ défunt empereur
Franc;oîs I » un mémoire & fupplication fur ce
diiférend« Jamais l'orgueil & Tenvie, que la plu-
part des écrivains Allemands n^ont ceffé, depuis
trois tlecles, de manifelïer à l'égard de la nation
SuiiTe , n'enfanta de produâion aufFi remplie d'a-
tumofité contre les cantons & h noblefle Helvéti-
que , que ce mémoire ; qui rempli de faits &
d'ailertioni abrotumeot erronéei , n'obferve pa«
Sh;i
484 Servici de- l'okor«
Introdnliîon.
même envers une puillànce aufli refpedable que
le. corps Helvétique , les égards & les bienféance»
reçues depuis deux fiecles , vis à- vis du plus périr
corps .municipal. Auflî les cantons n'ont pas cru
devoir honorer cette.piece d'aucune réplique, ni
entrer, en. difcution avec cet agent de la langue
allemande, fur les droits de leurs fujets refpedife,
con&més par deux décrets folemnels, La dignité
'de ces républiques , fe trouve au furplus trop
au deflus de pareilles aflertions > & trop bieii éta-
blic depuis trois fiecles auprès des puiflances de
l'Europe méridionale , pour craindre d'en rece-
voir ia moindre atteinte. Quant au défunt empe-
reur, ne voulant pas s'écarter des principes d'é.
quité & de modération , qui caradérifercnt dans
tous les tems cet excellent monarque > il renvoya
cette affaire à fes juges naturels j c'eft-à dire, au
grand^maitre & au confcil de Tordre , & en der-
nier rtifort au S. Siège j devant lefquels la lan-
gue allemande parvint, en employant tous les
fubterfuges de la chicane , à faite traînir.ce
procès pendant quatre ans.
On a peine à imaginer, qu'à la fuite de deur
décrets auffi définitifs que celui^du grand maître
& du confeil de l'ordre du 20 Mars ifÇ?» ^®
même que celui du St. Siège du z Août ij^j ^
DE Mal THE. ,À^t
Introduction: *
la langue Allemande aie ofé rfertouvellèr cetke cht'
cane en i'^*74, au commàn^èxxlf^âc Fohï:'t/e^
œpendaïic ce qui arriva hrnèmé atlnéc à ÇctiU
luftre cô'mpamote , quoiqu'il 'eût exercé^ pendant
J I ans , avec une fagacicé reconnue 1 îa'chafge
auflî pénible qu'importante , de receveur général
de l'ordre de St. Jean en Allemagne, & qu'il eût,'
pendant cette geltion , recouvert à Tordre , und^
commariderie considérable d'Alfdce, aliénée âii'
commencement du fiecle pafle. A la mort du bailli'
de Schônav , farvenue en 17^4 , & tfui en I7^if
avait fuccédé au bailli Pfyffer , dans le grand bàit '
liage de Brandebourg, le commandeur rfe'Tbtcr
demanda ce bailliage, en vertu- de fon droit y*âh-'
cienneté \ Âl lui fut contefte par le commandeur
de Rink de Baldenftein 3 & la langue alleniànde'
ayant fait évoquer cette affaire au ccfhfeiï ïmp&i
fini ; Ci majefté régnant^fit eféclarerau comman«^
deur deForel, par le comte de Harrach, préfi-*^
dent du confeil aulique , du 11 Juillet 177 jV'î»i'
Ji le commandeur de Forel avait quelques priieiu
fions j\ir le bailliage de Brandebourg , // devait les
faire valoir devant fa fnâjejlé Impériale. Pour fo'
conformer à cet ordre fuprême , le commandeur
de Forel fe rendit à Vienne les premiers jours de
1776 , & dans une audience qu'il obtint le a8
Hh 3
Avril de fa majçllé Impériale, a laquelle il m
' rhonneur de remettre une lettre de recommanda,
lion du corps Helvétique. Ce monarque reçut
xette lettre & les (iitlicitations du commànàtir
r de Forel , avec cet air gracieux qui lui gagne tous
lies coeurs i mm il pcrfifta dans la réfolution de
' faire difcuter cette affaire d«vani le conieil au ti-
que ImpénaL Lç commandeur de Forel aunit
cru manquer a ce qu'il devait i Ces fauveraïui
I rcrpeftifs , de même qu'à Tordre de St. Jeaji ,
compromettant fa dignité & les droits de ran,
Ide l'autre, s'il s'ét.ut fournis à plaider fa mfc
j& celle des chevaliers Suides, devant ua tributïil
J^ontil ne pouvait reconnaître la compétence,
ans un ordre exprès du corps Helvétique »& un
[autre du grand-maitrc j de fàqon que le comraaiv
deur de Forci faific le feul parti qui lui leftait
|à prendre, d*âbandonnar la pour fuite de cetw
I liEiire , fur laquelle ni le grand^maître ^ conjoiii-
I tcmcnt avec le confeil de l'ordre * ni le confcil
[Impérial aulique n'ont encore décidé. Le cora-
JTOandeur de Forel ayant quitté Vieil n e , iradit
rcomptc de toutes fes démarches au corpi Helv^
1 tique » par un mémoire très^détaillé ; & au grand.
Imaitre a^uel de l^ordre de St. Jean , François
Kmanuel de Ruhan-Bolduc. par une lettre df
I
DE M ALT H ^.^ 487
= 1 ^fi35giJ ■ !
Introductmu
Drcfde, du 12 Août 1776, à laquelle le grand*
m^iitre répondit le i Oétolnre 1776 , de la nvanietç
fuivamc.
Tris cher ^ hiett ami religieux :
Nous voyons avec peine que votre voyage à Viejma
fia pas eu le fuccis que vousdéfiriez & qn^efférait
le magnifique c&rps Helvétique^ ^ que fa nugejli
Impériale perfifie A vouloir que vos griefs foicnt
portés devant le confeil Impérial aidique. Voiu iCc^
vez pas cru devoir vous foumettrt à ce tribunal %
ni éluder ceux qui , jufqu'ki » ont jugé de peareiU
i^as , ^ vous attendez les ordres de vosfouverains:
^ de vos fupérieurs.
Nous ne pouvons que huer votre conduite , ^,
renmiveller nos ordres à notre miniftre à Vienne ^
pour qu'il fajfe de nouveaux efforts ^ afin d'obtenir
de tempereur régnant y le minu traitement qtmfmis
fon augufieferei mais ^inutilité de ceux qu^on a
faits jufqu^icii quoique appuyés par le nofice deja
fainteté , ^ par une lettre des refpeBahles cantons »
nous laijfe peu d'efpoir. La circonfiance de la pra^
chaîne tenue du chapitre général fera une occafiotÈ^
four que l'orbe ajfemblé implore les bontés de fa
majefié Impériale , tant fur ce point , ainfi que fur-
plufieurs autres , oii il parait qu'on cherche , en re*
£(mrant awc tribunaux de Pepipircyà fécoumr toute.
Hh 4
4S8 Service de l'ordre
Introduction.
dépendance ^ fuhordination. Sur ce , nous prim
JHeu ^tt'iV vous tienne enfafainte Ç5* JUgue garit^
A Malthe ce 1 03obre 1^76. Rohan.
Ayant requ des copies vidimées de toutes lea
plèbes originales de ce procès , dont nous venons
de rendre compte , nous avons cru devoir infé-
rer ici cette réponfe littéralement , afin de coa-
vaincre nos lecfleurs , par cette preuve évidente,
d'une approbation auffi marquée de fon altefle
cmincntiflîme & du confeil de Tordre , fur Ie5
prétentions & là conduite du commandeur de
Forci ; que nous aVons rapporté au public Hel-
vétique, cette affaire dans fon véritable jour, &
cela avec toute IMmpaaialitc annoncée dans h
préface de cet ouvrage.
En 1777» '3 mort du baron de Remching,
grand-prieur d'Aflerhagne, ayant fait parvenir à
^ette dignité , le comte de Reinach de Fouxmai-
gnc; grand' bailli d'Allemagne & grand^pricurde
Pacie, & le grand bailliage d'Allemagne étant
venu à vaquer par certe promotion , le comman-
deur de Forel fe préfenta au chapitre de Hei-
dersheim , pour y demander cette charge, en
vertu de fon droit d'ancienneté. Comme ce tri-
|>unal , en première inftance , fur les prétentions
^s chev^lie^s attachés au grand prieuré d'AUo-
/
. \
D E M A L T H E. 489
IntroduQion:
W II " ' t I ■ j^ ■ Il L ■ ■ " I ' ■' —'
niâgiiè, avait âcljugé en 1774, le grand bailliage
de Brandebourg au commandeur de Rink de Bal-
dènileîn, il décida que la capacité du comman-
deur de Forel de parvenir aux premières dignités
â'e Tordre , étant (Llpcndue du çonfeil Impérial
àulique , le grand bailliage cl'ÂUfemagniB était échu
au commandeur^ de Kink. Sur-quôi, le comman-
dèur' de Forel, qui n'avait garde de reconnaître
lé cjoiiféil Impérial aulique pour fon juge compé-
tent 1 fe contenta de faire protefter , avec toutes
les' fbrrnalités requifes, contre la nomination àà
commandeur de Ririk, & de feire érirégiftrrf
cette proceftâtion dans les régîftrès du chapitre
de ïieidersheim , ainfl qu'à Malthe dans ceux da
confeîl de Tordre. Sur quoi , le grand- maître ^
qui n'avait pas ptiis' àjiprouve , dans WtCè occa-
fion, la con^dite du chapitre de Heî'dersheim
qu'en 1774, ^ qui croyait les droits du com^
m^rideur de Forel au grand bailliage d'Allemâ-
gnè , mlepx fondés que ceux dii commandeur dé
Rink j refufa nettement à ce dernier dé fcbnfirmer
fd nomination de grand- bailli d'Allemagne , & de
le reconnaître en cette qualité, jufqto*à ceque
cette afFdire eut été décidée définitivement & en
dernier r effort , par fes jujges compétens & na-
turels.
^90 $£RyicB bs l'ordue
ItttroduSion.
Cette déciiion du grand, maicre» motivée fur
réquité la plus fcrupuleufe , déconcerta abfbia-
ment les projets du chapitre de Heidersheim f
contre les chevaliers Suifles , & n'ofanc iecouer
toute dépendance à Tégard de fon fupérieur, »
tribunal fut réduit à prier le grand maître & le
confcil de l'ordre , au nom du commandeur de
Jlink» de faire avancer par le tréfor de Tordre,
les Tommes & les provifions néceflaires , pour
tenir l'auberge de la langue Allemande à Maltiie,
qui efl; une des fondions attachées i la dignité
de grand bailli d' Allemagne» lefquelles fommei
^ provifipns feraient rembourfées par celui dei
deux prétendans, qui obtiendrait cette dignité.
Le commandeur de Rink offrant de fe charger de
l'adminiftration de la dite auberge , & d'en rendre
cjompte au commandeur de Forel , fi la décifioa
définitive de leurs prétentions réciproques lui
était favorable. Le commandeur de Forel ayant
acquiefcé à cet arrangement provifionnel, il fut
agréé par le grand-maitre & le confeil de Tordre^
& fubnna fur ce pied jufqu'au milieu de Juillet
1786» que la mort du bailli de Forel termina ce
célèbre procès.
DE MaltheJ '4S(l
CHAPITRE II.
Grand- prieur d'Allemagne , grands-
baillis d'Allemagne &; de Brande-
bourg, commandeurs & Goqimaa<
deurs francs -chapelains.
SECTION L
Grand- PRIEUR d'Allbmagne.
Le grand prieuré d'Allemagne fut établi en
1251 î Henri, comte de Toggenbourg» fMtle pre-
mier qui fut revêtu de cette dignité , à laquelle
Pempereur Charles- quint attacha celle de prince
du St. Empire en 1 546 , fous le grand prieuré
de Georges de Schilling.
François de Sonnenberg de nucerne, nâqqit
en 1608 \ entra en i6zf , au fervice de France »
comme cadet dans le régiment des gardes Suiâ*e8»
compagnie de Gttldlin^ & en i6jo , dans Tordra
de Malthe ; fit fes caravannes fur les galères d^
la religion en \6}0% en 16^2 & en 1633; de*
vint en 16 j i , lieutenant aux gardes Suiifes , dans
la compagnie que (on frère aioé venait d'obtenir»
492 Servi CB de l'oriAle
Sert. L Grand-prieur et Allemagne.
Chevalier profes en 163 6. Commandeur de Wefel
^ de Borken en 1^39 , ihquilta la même année fê
fer^içe de France ,. pour fe vouer uniquement à
celui de Tordre ; fit plufieurs campagnes fur mec
& différentes pfifès pendant ce tems-Ià , entr'au-
trcs celle d'unvaîtféau de guerre Tara, dont il
s'empara en 1644, à la fuite d'un combat très-
fanglant , & dont il envoya (^vec Tagrément du
grand maître ) le pavillon à Tarfenal de Luceme.
Cette belle aâion valut en 164^9 au comman-
deur de Sonnenberg , la cotnmanderie de Villin-
gen, qu'il échangea en 1648, contre celle de
Hbhenreîn & Reyden. Grand-bailli d'Allemagne
eh i6fO, ilobtint la même année la comman-
derie de Leuggeren. Grand prieur de Hongrie cri
l6ff ; il fit différentes campagnes en Candie}
commanda a deux reprifes les lecours que l'or
dre de Malthe envoya dans cette place afliégéei
si acquit beaUc6iip de gloire dans ces deux expé-
ditbins. Grand-priéur d'Allemagne & prince àî
Pcmpiré le' 14 Avril 1682. Mort à Leuggeren le
10 Oélobrè i6Sf. li était dans la plus haute fa«
Veur auprès de remi>ereur Léopold.
T)E Malthr 4^31
lin 1 1 II I nni^
SECTION IL
Grands-baillis d'Allemagne.
( I. )
Nicolas de Flekenftcin , de Lticerne. ( Voyéi
fur fa famille , rinfrodudliori. ) Naquit en i çég ;
fut reçu chevalier îde Malthè en 1^84; fit fcs
caravannes les Gx années fuîvarites j fut requ che-
valier profès en 15*90,- commandeur de Haflelc;
Bruchfal & Weiflenbourgen 1606 5 fit plufieufs
campagnes fur les ifcadres de la religion , dans
Icfquelles il fe diftingua par fes exploits. BaiHi cori-
ventuel & membre:du confeil dé iWdré en 1609,
grand prieurde Dacie, grand. batîli d^ Allemagne
& premier pilier de la langue Allemande à Mal-
thè en t6i I. Il mourut en 162$ ; & malgré Tin»
jufte pafle. droit que Tanimofité du chapitre de
. Heidersheim lui fit effuyer , décrite dans Tintro-
duûion, le grand-bailli de Flekenftein nVn fut
pas moins extrêniement regretté du confeil de
Tordre , dont il était une des meilleures têtes.
Nous avons rendu compte dans PintrodudUon,
du procès élevé en 1777 , au fujet de cette charge,
entre les baillis de Forel & de Rink , terminé par
la mort du premier en Juillet 1786.
(i. )
' Ignape Balthafar, baron de Rjnk âe Baldenfi
,^p| Serti CI de l'ordre
Seiiion IL
tem , iflb d'une très-aocienne famille noble àa
pays des Grifons , tranfplantée en i f^i » ddiis le
comte de Toggenbourg ^ & établie depuis 1608^^
daus révêché de Bâle^ qui a eu deux éirèqm
choiGi dans (on fein , dont le dernier Georges J
feph Guillaume, qui pofTi^^lj^t évèché depuii
le 2 2 Janvier 1744 au ij Septembre 1762^ était
Irercainé d'Ignace Balthafar , qui naquit en 17101^
prit la croit de Tordre en 1716, fe rendit ^^Ê
IZJZ à Mahhe , où il 6t Tes caravannes jufqu'eii
l^jS» & fes vœux ea 1740* commandeur
Leuggeren en t^jj î receveur général du gram
prieuré d'Allemagne depuis 1764 jufquVn 177
que le chapitre de Heidersheim mu le comman-
deur de Ruik en potTeffion du bailliage de Bran»
debourg, malgré les oppolltions du commandeur
de ForeL Le bailli de Rink obtint en 1777» ^^ .
même chapitre j le grand bailliage d'Aileniagiief
malgré de nouvelles protettations du commandeur
dsForel » & malgré même le refus du grand- maU
tre & du confeil de Tordre, de conBrmer la nu- -
mination du chapitre de Heidersheim i il jouit
néanmoins de cette féconde dignité de Tordreen
Allemagne, par un arrangement provifiontiel aveè
le commandeur de Forci, agréé par le grand.
^Ure & le^confeil de Tordre» fur la réquiHcion
taie
74H
y
DB MalthbT" 49f
Grands-baillis et Allemagne.
idu chapitre de Heidersheicn, depuis 1777 jud
quVn Juillec 178^, que la mort du bailli dé
Forel mit le commandeur de Rink en poiTeflioit
pléniere du grand^bailHage d'Allemagne, qui vit
depuis quelques années à Strasbourg.
SECTION ni.
Grânos-baillis de Branoebourq.
( «• )
François Louis Pfyffer , feigneur d'Altlshofen,
de Lucerne , & iflu d'une ancienne famille noble
de cette ville ; naquit en 1700 ; enfeigne dans
la garde Suifle du pape en 1716, prit la croit
de Malthe fur la fin de cette année , & fit fes
caravannes (ur les efcadres de Tordre, depuis
1718 jufqu'en Novembre 1724$ fut reçu le if
Novembre de cette année, chevaliec profès à
Malcho , & commandeur de Wurzbourg en 17415
étant devenu dans cet intervalle , fous- lieutenant
de la garde Suiâfe du pape en 1720^ lieutenant
en 1724 , & capitaine colonel de cette troupe
en 1727 i il réfigna cette charge le 10 Mars
I7f 4 , & fe rendit k is Avril de 1^ opième art»
49(S Sertiçê de l'ordUë
Seêiion IIL
née , à Malthe , afin de s'y vouer uniquement
au bien de Tordre > il fut créé le 24 Juin de
cette année, bailli conventuel, & capitulaircj
& membre du confeil de Tordre, malgré les
oppoûtions du chapitre de Heidersheiro^ \À
bailli PfyfFer ayant rempli les fondions "de cette
place pendant quinze ini', âVec uiie capacité
& un défintérefTement qui lui acquirent la confi-
dération du grand*maître & des piliers de l'or-
dre 5 il obtînt le î20 Mars ty5'9 , la plâde de
grandbailli de Brandebourg', ttiaJgfé de nouvel-
les oppoûtions de la part du chapitre de Hei-
dersheim , defquelles nous avons rendu compt»
dans Tintrodudlion. Le pape Clément XlIIcon-
£rma le 2 Mars 176^ , par une £emence défini-
tive, cette dernière nomination du grand- bailU
Pfyffer , qui mourut le 7 Juin I771 à Malthe,
après avoir rempli fes diverfes places avec un<
approbation, générale , ayant eu plus d'une fois
Dcaucoup d'influence fur les délibérations du
confeil de Tordre*
( à. )
François Nicolas de Grifet de Forci , de Fri-
bourg, & iflu d'une famille de la plus ancienne
noblefle de cette ville , où elle eft établie depuis
plus de trois Ihcles , ayant ooffedé depuis 1410,
diverfo
6 E Malïîî è. 497
Grands-baillis de Brandebourg.
diverfes terres & fiefs nobJes aux environs de
Fribourg. La famille de Forel n'ayant eu d'ail.
leurs, dans tous les tems que des alliances noblei
& illuftres 9 devait fe trouver d'autant plus à Tabri
^es chicanes du chapitre de Heidersheim. Fran-
çois Nicolas naquit en 1704, prit la croix d^
l'ordre en 172Ô, fit fix caravannesfurles efcadre^
de la religion , fut reçu chevalier profès en 17 J I^
& continuant à fe (ignaler contre les Barbaref-
ques, le chevalier de Forel obtint en 1741 , le
commandement d'unegakre3.diflindion très-rare
pour un fimple chevalier , qu'il juftifia dans de
nouvelles courfes , où il manifefta contre les pi^
xates ennemis de l'ordre , autant de bravoure qu(9
de capacité } ce qui lui valut en 1746, les com«
manderies de Sulz , Haffelt , MuUhaufen & CoU
mar. Le roi de Pologne , Frédéric Augufte III,
choifît » fur la recommandation du père de Boc^
card fon confeiTeur, le commandeur de Forel pouf
gouverneur du prince Xavier de Saxe^ fécond file
.de famajeftéPolonaife. Ayant rempli cette place
durant (îx ans , au gré de leurs majeftés « le con).
jnandeur de Forel en obtint en I7S^ » une pen«
,iion de retraite avec un brevet honorable , &
^devint la même année receveur général de Tordre
en AUemagne.jLe cçmmandeur de Forel s'acquitta
Tom VUU ïl
498 Servi es o» l'oiLdrb
I I lUI
Se3io7i II I.
pendant omt années de cette charge auffi lucrative
qu'honorable , avec l'approbation la plus marquée
du confeil de Tordre , & même avec celledu cha-
pitre de Heidersheim , dont il reçut divers témoi-
gnages , qui en forment des preuves évidentes;
ayant recouvert à Tordre pendant {a geftion » une
commanderie confidérable dans la Thuringuet
nommée ^eifTenfée , aliénée depuis 12; ans,
de même que beaucoup de refponfîons arriérées.
Choifi en 1764» par le prince Xavier de Saxe,
devenu comte de Luface & régent de cet éieâo^
rat , pour être gouverneur de Frédéric Auguftc
IV , élefteur de Saxe, encore mineur, le cothman^
deur de Forel demanda fa démiffion à Tordrelde
fa charge de receveur général en Allemagne, qu'il
requt du iconfeil de Tordre , avec le brevet le plus
honorable. Devenu en 1765*, grand maréchal Je
la cour de Saxe , en confervant (a place de goD-
verncur du jeune éleéleur , M. de Forel remplit
ces deux charges importantes ,^ briguées en vais
par les premiers feigneurs de cette cour » au gié
du régent & du jeune électeur ; lequel étant (l^
venu majeur le 18 Septembre 17^8 , créa M. it
Forel un de fes miniftres d'état & du eabinec,
qui dirigent depuis lors les difFérens départemens
d'adminiftration de cet éleélout. Four vaques
De Malt Ht» 499
Grands-baillis de Brandebourg.
d'aucanc mieux aux fonâions de fon minifterei
M. de Forel fe démh le même jour de fa charge
de grand maréchal de la cour de Saxe \ & mourut
le 6 Septembre 17865 à Tâgede gz ans, avecU
téputacion d^un miniftre laborieux ^ intégré &
éclairé. Ayant rendu compte dans l'introduâion 1
des démêlés du commandeur de Forel , avec la
langue allemande , au fujet du bailliage de Brati^
debourg & du bailliage d'Allemagne , nous ajou-
terons feulemetlt ici ; que le grand maitré de
Rohail & le cbnfeil de l'ordre^ défapptouvant hau-
tement les chicanes fufcitées par le chapitre do
îleidersheitH , au comttiaodeur de Forel , crut
devoir l'en dédommager en 1777, en le nom-
hiant provifionnellenient grand-bafili de Brande*
bourg , en attendant la déciôon de fon procès
avec le^grahd*>bàilli de kink , au fujet du grand
bailliage d'Allenlagne $ le tout thalgré les protef-
tations du dit chapitré, qui venait de mettre t^raii-
^ois Henri , barotl de Trùchlefs & commandeur
de fîohenrein & Rheiden ^ en poiTeffion du
bailliage de Brandebourg & de fes hohdrifiquesi
de foirtè que le gitand bailli de Fotel n^éut dd
éette nomination, que les honoraires, avec uti
' décret de Tordre j qui lui reridait toute la jufticô
ipoiSblé. La noblefle Helvét^énhe catholique doit
foô Service d* l'ordre
Sect. 111. Grands-baillis de Brvmdebmg.
JH> I I ■ Il • I II ■ f - • -T • ■ -Pf
révérer dans cous les cems-, la mémoire de cet
iltuftre compatriote , vengeur de (es droits contre
la langue Allemande s toutes (es démarches ne
tendant qu'à ce bue , ks bienfaits confidérables
de réieâeur de Saxe , joints aux revenus de fei
commanderies , mettarit de^juis long- temsM. dé
Forel dans le cas de fe pafler de ceux du grand
bailliage d'Allemagne.
SECTION IV.
C O M M A îî D E TJ R s.
( I. )
Christophe , baron de W^aldner , de Bâle, &
iflu d'une très • ancienne &miil« noble de cette
ville , dont nous avons rendu compte dans Is
fixieme volume , (lieutenans généraux , art. J}i)
naquit en 1468 , entra dans Tordre de S. Jean en
1484 9 fe rendit en i486 à Tisleî de Rhodes, où
il fît fes caravaniies les quatre années fuivantes^
& y fut reçu chevalier profès en 1490. Comman-
deur de Sulz , HaiTelt y Mùllhaufen & Colmar en
1516» après avoir feryi pendant trente années
avec une diftinâion rarQ fur les efcâdres de la
religion» il fe. rendit en 1^2,1 ^ i 'Rhodes , i 1^
DE MaLTHB. foi
Se&ion IF. Commandeurs.
première cicacion du gmné| naître de Tlsle* Adam»
après avpk ramafle des fommes confidéi^bles &
rafletnbté beaucoup de chevaliers Allemands, avec
Içfquels il vola au fécours de Tordre. Mis par le
grand^mattire à la tête de la langue allemande , &
chargé de la défenfe du quartier attenant au baC
tion d'Angleterre, le commandeur de Waldner ft^
couvrit de gloire pendant le fameux fiége de
Rhodes, dont nous avons parlé dans Tintroduc
tion. Le 17 Septembre, le grand- vifir Muftapha
livra un afTaut furieux à ce quartier , après que le
bâcha Achmet eût prefque renverfé & ruiné par
une mine, le baftion d'Angleterre ; déjà le grand-
viHr était parvenu à fe loger fur la brèche à la tète
d'environ 12 mille Turcs , lorfque dans œ péril
imminent , le commandeur de Waldner accourut
avec les chevaliers Allemands, &. Iç commandeur
deBouk avec les chevaliers Anglais, & firent
conjointement une fi furieufe charge, qu'ils con-?
traignirent les infidèles à reculer. Le grand- maître
venant ^^ (avec le grand-prieur de S. Gilles, une
foule de chevaliers & un gros corps de troupes
d'éUte ,) au bout d'une demi heure , au fécours
des commandeurs de Waldner & de Bouk , ils
firent à forces réunies un carnage aifireux dès
Turcs >. que. le grand» vilk ramena fur la brèche à)
Scaion ÏF,
quatre reptifeSt & qui ne fe retirèrent qu^api es
cinq heures d'une mêlée très-fangtantc, qui leur
eoûta plus de foco hommes. Le commandeur de
^^aîdner, d'une taille gigantefque & d'une fofc«
de corps furnaturelle , toujours fur la brèche danf
le premier rang & armé d'une pcrtuiranne, tuani;
& renverfant tout ce qui fe préfentait à lui, ni
voulut famais quitter Ton pofte» quoique cou veit!
de bleflure^. En6n , après avoir vu périr à fc
côtés le commandeur de Bouk i de même qu9
la plupart des chevaliers Anglais & Aliemands i
le commandeur de Waldner recevant une arque»!
bufade dans U tète, expira quelques inftans aprèsj
]a fin de ce furieux combat , avec la conrolaiioi
de voir encore Rhodes fauvée,
(». )
- Jean Lmjis , baron de Rott de Bernaa , ifli
d*une très - ancienne famille noble du cantoi
éVij î naquit en i f ^7 , prit la croir de Tord
en ifSf * fe rendit en i^g? à Malthe , où il fii
cetteinnée & les trois fui vantes fescaravannes fu
les galères de la religion , fut reçu chevaHcr profè
en îf9i , obtint la commanderie de Lewggerett
en \6q\ t & le commandement d'une galère eii^J
1607 î fit en cette qualité piufieurs carapagnct™
fur mer avec beaucoup de diftmction contre le*
ruifl
fèifl
DE MaLTHE. fOJ
Commandeurs.
Barbarefques 9 & diverfes prifes fur eux ^ more
en i52f.
( 5. )
Chrtftophe , baron de Tfchudî , feigneur de
Wafferfteh , dans Icjcomté de|Baden 5 né dans le
canton de Glarus catholiqueîen ifyi ; il prit la
croix de l'ordre en iç8f , & la même année en-
feigne au régiment de Gallaty , dans la compagnie
de fon père , Egide , baron de Tfchudi , levée en
^ fS?» pour le fervice de Henri III, & licenciée en
1 $"89.^ Il fe rendit en 1 5*90 à Malthe, où il fit fes
caravannes jufqu'en i f9^, enconfacrant tons fes
momens de loifir aux études, dans lerquellesil
fit des progrès étonnans jufqu'en 1599 , fans né-
gliger néanmoins aucune des occaHons , qui s'of-
frirent dans cet intervalle , de fe diftinguer dans
diverfes courfes fur les galères de la religion »
ayant été reçu chevalier profès en i f 97 ; il entra
en 1600 , au fervice d'Efpagne, dans le régimene
de Jean Gafpard Luflî , du canton d'Underwal-
den, en qualité de lieutenant > obtint çn 1603,
une compagnie dans ce régiment, qui fut licencié
en 1604; comma^ideur de Hall en Suabe , fur la
£n de 1608^ grand » maître de la cour de Jean
Gottfried, évêque de Bamberg , en i6|j , il fit
avec ce prélat en 161 7 , un voyage à Rome » ^
Ii4
f04 SeIVICÉ DB t*OIlDKï
SeSion IF,
iDouruc en 1629 s il poflTédaic une érudition im*
menfe , (avait à fond la plupart des langues mor-
tes & vifances.
(4.)
Hans Jaqasft , baron de Breiten-Lândeiibergs
iflu d'une famille de la plus ancienne nobleflê HeL
vétîenne , donc Torigine fe perd dans le dixième
fiecle , & dont nous avons parlé dans le yolnma
précédent , (fervice de la maifon cfAutriehe, offi-
ciers illuftres • article i ; ) naquit en ijjs » P^^
la croix de Tordre en I f 93 , fe rendit à Malche
en I f 97 , 6t cette année & les trois fuivantes (es
caravannes fur les galères de la religion, ayant été
reçu chevalier proFès en 1598 i commandeur de
Su)z & de Colmar en 1 614, & mort en i6;o. Le
commandeur baron de Breiten-Landenberg avait
un frère aîné, chanoine deSalzbourg, d'Aichf-
tett & d'Augsbourg; preuve inconteftable de
Tancienne noblefle de cette illuflxe famille, qui
était en grande faveur auprès de l'empereur Ro-
dolphe IL
( f. )
Joachim Frédéric , baron de Réroldinguen ]
iffu d'une ancienne famille noble du dianton tfUry;
Éiâquit en x€\% , prit en 16J4 la croix de Tordre;
fotTcçu chevalier proSs en t6^o, dans Hntef-
deMalthr fOÇ
^1 iKste ' ■
Commandeurs.
valle de (îx caravannes qu'il 6t fur les galères de
ia religion; obtint en 1^48 » la commanderie d'U-
beriinguen , hors de Ton rang & en récompenft
des prodiges de valeur « qu'il fit en 1647, àTai;-
taque & à la prife d'un de ces grands vaifleauit
Turcs , nommés Sultanes. Le commandeur ba^
ton de Béroldingucn continuant à fe diftinguec
au fîége de Candie, fut tué le 20 Novembre
ii5^o, en commandant un polie avancé de cette
place afliégée ,, après avoir foutenu à la tète de
4fO hommes» un aflaut de quelques heures t
contre plufieurs milliers de Turcs.
( 6. )
Jean Frédéric , baron de Rédîng de Biberregg,.
ilTu d'une ancienne famille noble du canton de
Schvreiz; naquit en 1620 » entra ren 16 j^ dans
Tordre de Malthe , fit profeflîon en 164$" , wptè$
avoir fait cinq caravannes fur les galères de la reli*
gion ; commandeur de S. Jean de Baie & de
Rhinfelden en 165*8 , il fit en 1661 , & fous le
grand* prieur de Sonnenberg, une campagne en
Candie, dans laquelle il fe diftingua beaucoup
en divers combats , & mourut en KSff.
c 7. )
^ Jean Jofeph , baron de Béroldinguen , du cati2
ttm d'Ury 5 nâquk en i62^ ,;prit h crôir de for-
^o6 Sbrticb de l'ordre
■iiii I inr
SeSion IF.
dce en 1641, fe rendit en 1644 à Maithe, fit
cinq caravannes fur les galères de la religion, ayant
été reçu dai)s cet intervalle chevalier profès en
1647; commandeur de Wurzbourg en 16605
il leva en 16^4, dans les cantons catholiques
pour le fervice d'Efpagne , un régiment Suifle, i
la tète duquel il fe diftingua dans la guerre du
Portugal, & qui fut licencié en 166%. Lecom-
mandeur & colonel baron de Béroldinguen, mou-
rut en 1670.
( 8. )
François Ajphonfe de Tanner , iflu d'une an-
cienne famille noble du canton d'Ury; naquit en
l6jo , prit la croix de l'ordre en 1647 , fe ren-
dit en 1648 à Maithe, où il fut reçu la même
année chevalier profès, fit cinq caravannes fur les
galères de la religion ; lieutenant de la compa-
gnie des gardes Suiifes du légat de Ravenne en
J654 \ il follicita en l66j , la commanderie da
Tobel , qui lui revenait par fon droit d'ancien-
neté, elTuya beaucoup de difBcultés à ce fujet de
la part du dhapitre de Heidersheim , comme on
Ta vu dans rintrodudion, & figna le 8 Mai l66f,
avec le dit chapitre une tranfadion , par laquelle
le chevalier de Tanner fut nommé coadjuteurde
la commanderie de Wurzbourg , en abandonnant
DE Malthr f07
Commandeurs.
Tes prétentions fur celle au Tobei. Lei comman-
deur de Tanner jouit en 1670 , de la comroan*
derie de \iC^urzbourg , à la mort du commandeur
& colonel, b^ron de Béroldingucn ; devint en
l^TX^ capitaine de la garde SuiiTe du légat d«
Kavenne , & mourut en 1 690.
(9.)
Jean , baron de RoU & d'Emmenholz , de
Soleure , & iiTu d'une très- ancienne famille noble
de cette ville; naquit en 1640; prit la croix
de l'ordre en i6f 6 j fe rendit à Malthe en 16605
;£t pluHeurs caravannes & campagnes en Candie,
- dans lefquelles. il fe diftinguai fiit requ chevalier
profès en 1667. Commandeur de Hohenrein &
'PLhciden en i68ç , il échangea en 1690, ces deux
commanderies contre celle de St. Jean de Bâle»
.d'Arlesheim & de Bux. Receveur général du grand
.prieuré d'Allemagne en 16945 remplit les fonc-
tions de cette place durant quinze ans, avec
Tapprbbation du chapitre de Heidersheim 5 ii
réfigna cette charge en 1709, & mourut en
1718,
( 10. >
Urs Henri , baron de Roll & |d'Emmenholz l -
neveu à la mode du précédent , était de Soleure 5
jUaqwii; en i66oiprit l^cxoxx dçTordrcen 1678;
•foS Service de l^orbke
ji I tnip !■■■! I
. SeSwn JK
Je rendit à Malthe en i ^82 ; fe trouva penchm
fes caravanne^ à. divers combats contre les Bar-
barefques » où il fe diftîngua beaucoup ; fut reçu
chevalier profès en 1 684» commandeur deHohto-
jrein & Rheidea en 16961 mort en 1714.
(II.)
Jean Léonce , baron de RoU & d'Emmenholz»
'èc Soleure, & frère cadet du précédent > naquit
ett 1667, prit la croix de l'ordre en 1^82, fe
rendit la même année» avec fan frère aîné, à
;Makhe , en £d(ànt avec lui fes caravannes & fà
.profeifion. Commandeur de Hemmendorf &de
Bux en 1698, & mort en 1729.
( l^. )
François Chriftophe Ignace , comte de Thum
r& de Valfaflina , fils du comte Jofeph Léger
de Thurn & de Valfaffina , feigneur de Wartcgg»
Bichwyl , Eppenberg & Biefelbach , âefis noblei
relevant de Févèque de Confiance & du prince
abbé de St. Gall , & grand - baillif de Tévèqui
de Confiance à Keifersftuhl. La famille des
barons de Thurn établie depuis IJ72, en
SuilTe, & y poâedant, outre les fiefs nobles cités
rCt * deifus , la charge de grand maréchal hérédi-
rtairedes princes abbés de St. Gall, ayant prouve
<à Tempereur Charles VI , leur filiation qui dé-
DE M A L T H t, fO^
5=— ^jÛJ^f-rfï
Commandeurs.
montre qu'ils foi m lient une branche cadett« dé
celle des comtes de Thurn & de Valfaflîna établis
en Bohème; obtint de ce monarque, le i6 Mari
1718 , un diplôme de comte d'chipirc. Françoii
Chriftophle Ignace, cou (in germain du conité
Jofeph Fidèle de Thurn, brigadier au fervtce
â'Ëfpagne , & colonel propriétaire d'un régiment
Snifle de fon nom , eft né le 2 j* Juillet 17^7 , prît
la croix de l'ordre en 1754s Te rendit .i Malthe
en 175*7 , & y fit la profeflîon la même années
fit cinq caravannes fur les galères de la religion »
& obtint la commanderie de Herrenitruden ^ti
Ï77T-
(I?.)
Louis Jofeph Bruno de Grifet de Forel 5 ie
'fribourg,& neveu du grand bailli de Fore! de
'Brandebourg, cité avec éloges dans la fedion
•précédente? prît la croix de Malthe en i7J'9t
-& entra la même année au fervice de France,
comme enfcigne dans le régiment de Boccard 5
'fit cette campagne & les trois fuivantes à Tarmâs
de Heffe i capitaine commandant de la compagnie
colonelle, du premier Février 1761; fut déta«
'ché pendant la campagne de 176a , à diverfes rê-
prifes, pour des commiilîons importantes dotit
il 8'flcquitta avec honneUr. Il fut reiçû ehevaU«
flO SERtICÊ DE l'ordre
SeSion IF. Commandeurs.
profès en 1772 ; obtint la même ahnée une com<*
pagnie dans le régiment de Boccard 1 en 1776, la
furvivance de la commanderie de Weiflenféei
en Saxe , dont il fut en même tems reçu coadju*
teurile 12 Juin 178s , la majorité du régiment
deDiesbach; & en Juillet xfS6, la jouiffancc
de cette commanderie» après la mort du grand
bailli de Forel > fon onde.
SECTION V.
Commandeurs Francs-chapelains.
XiES pr&tres aflbciés à Tordre de Malthe peuvenC
auili jouir de commanderies, quand ils s'aflujet-
tilTeut à leur réception , aux mêmes preuves qu^
les chevaliers 5 & tout comme ces derniers , ils
font repartis en francs - chjlpelains de grâce, &
en francs- chapelains de juftice j c'eft le titre de
ces prêtres qui portent la croix de l'ordre de la
même façon que les chevaliers profès 5 mais en
échange, leurs commanderies font chargées de ré-
tributions annuelles , nommées refportfions , fl^^
fortes, au tréfor commun de Tordre i & cc\XC
manière de poûeder des commanderies deToidsé
1)1 MALTrtï,^ fil
SeSky. Commandeurs francS'Chapelains.
de Malthe, (à laquelle la langue Allemande pré-
tendit aâujecdr , en 17^9» les chevaliers Suiâes
feifant leurs preuves , félon le décret de i f 99 , )
s'appelle de cabimento ^ mclioramento. La famille
Duding, de Fribourg, nous offre les quatre
exemples fuivans d« ces commandeurs francs*
chapelains.
i^. Jacques Duding , de Fribourg j naquit cii
i660^ fut reçu franc chapelain en 169O; corn,
mandeur de Fribourg, en 1701 ; évêque titu-
laire de Laufanne en 1708 ^réfigna fa commatv
derie en 1710, & mourut en 1716.
2®. Claude Antoine Duding, frète cadet du
précédent ; naquit en 1668} fut requ franc>cha-
pelaiu en 1701^ obtint en if lo, la commande-
rie de Fribourg par la réfignation de fon frère
Biné. Evèque titulaire de Laufanne en 1716»
obtint en 1724, la commanderie d'Aix*la*Chapelle,
& en 1728) Tabbaye de St. Vincent à Befançon :
mort en i74f.
5®. Jacques Duding, neveu des deux précé-
' dens; naquit en 17005 franc-chapelain en 1730 ;
commandeur de Ratisbonne & de Mullhaufen en
1741 i obtint en 174J' , la commanderie de Fri-
bourg,en rédgnant celle de Ratisbonne9& en 1746»
la commanderie de Rothvianden, en réiignant
celle de Mullhaufen. Mort en i766«
fia Sehtici d£ L'Ordre
ScS. F. Commandeurs francs-chapelains.
■n—— ■ Il ■ I ■ r ■ I I I , I ■ ■ .»
4^. Claude Joicph Duding , frère cadec di|
précédent ; elt né en 1716) fut reçu franc chape«
lain en i^^ j8 ; commandeur de Worms en 1741 g
d'Aix la*ChapelIe en 174^ $ en réûgnant celle
de Worms 5 obtint en 1766 , la commanderie de
Fri bourg à la more de Ton frère aine.
KOTS SUR LES PIECES JUSTrflCAÎiVES.
Le fcrvice de Tordre de St. Jean de Jétufalem ?
nommé de Malthe , qui forme le troiHemç livre
de ce volume , conQdérablement augmenté dans
cet ouvrage, vient^d'ètre compofé, dans le courant
d'Avril 1787 , fur le didtionnaire Helvétique (k
feu M. le bourguemaitre Lew, de Zurich, fur
J'hiftoire de l'ordre de S. Jean par Tabbé deVertot,
de même que fur divers mémoires & éclairciffe-
mens au fnjet des grands baillis & commandeurSi
parvenus par des mains sûres à l'auteur, qui
J'ont mis en état de redlifier diverfes erreurs de
rédition précédente , dans lefquelles il avait M
induit par ces deux écrivains. Ayant reçu d'ailleurs
pluficurs pièces originales & légaliféçs, concernant
le procès du chapitre de Heidersheim- avec Us
Qhevalkr*
DE MALtIîfi; ' . fl?
iV^ofi? .^r tes pièces jûjîificdtives^ .
chevaliers SuiiTes , l'auteur en entrant dans tout
les détails de ce difFéf end * fe flatte de Tatofr offtvt
k fes ledieurs dans fon véritable jour. Procè? t^tm
miné pour le moment par la mort dii grani
l»il!if de Forel , nlai^ quf recommencera , ftloft
toute apparence , dès que les commandeurs da
Thurrt & de Fofel , oo les chevaliers Viâ:or f
Conrad, F;dele, comte de Thurn & feigneur i^
Blydek » frère cadet du brigadier au fervîce d'Ef*
pagne j Jean Baptifte Ignace de Glérefle , iffil
d^une très ancienne famille noble deFribourg , 8ç
Jean Baptifte Henri Lotiis PfyfFer de Wyher , âo
Lucerne, & HTa d'une ancienne famille nobl0
de cette ville, qui font les commandeurs & ch&»
Valiers Suifles a^Hiuels , feront , par leur drbft d'ail*
cienneté, dans le cas de prétendre aux premières
dignités de l'ordre de St. Jean, dans la languf
Allemande.
#
Tome nu, )KÇ
HISTOIRE MILITAIRE
JD M S S 77* J' S S JE S
AU SERVICE DES PAPES.
RÉDIGÉE jusqu'en lygj-
JL I V R E I T.
I N T R O Ù Û C f I Û N.
ijE corps Helvcrique à conclu , dans le quin-
zième & feizienie lîccles , diverfes alliances
avec ks papes, entant que princes fouverains
d'Italie , qui depuis la réforma tion do la Suifle,
furent entretenues & renouvellées à plufieurs
reprifes ejitre les cantons catholiques & les fou-
verains pontifes, auxquels ces républiques ont
accordé diiférentcs levées de troupes.
En 1 7 1 8 , le pape MartiJi V , élu l'aniiée précé-
dente par le concile de Conftance , retourna à
Rome par la Sulife, prenant fa route par SchaiF-
haufen, Baden & Lenzbourg s il fut complimente
Servicb des Papes. six
= 1. ^^ L- ^BI^UJP:- — ]. I 1 ■■ I • r-aa
Inîrodii£iion,
dans cette dernière ville par les députe^ de Bernc|
^uile prièrent de venir fe repofer quelqiles jour^
dans leur yille. Le fouvefain pontife rec^ilt très-
bien cette députation , accepta fes olFres , & s'ar-
tèta une quinzaine de jotirs à Berne , ddnt le*^
itiagiftrats n'épargnèrent rien , pour rendre aîi
pape tous les honneurs imaginables. Làxhroni-
;que de Stettler fournit des détails trésicurieux ;
•fur ce féjdur de :1a cour dô Rome à Berne , qui
caraélérifent 5 & là. fîmpliçité des mœurs de nefs
:incèti;es , & lîi corruption de celle des prélatai
Italiens. MartîïTV quitta Berne , très -fatiisfaic
des honneurs que cette république lui avaic
jrendu , & continua fa route par Fribourg , Lail^
ianne & Genève où il s'arrêta trois mois.
En ;476 , le pape Sixte lY envoya un légâtJ
à Bâle , pour offrir & médiation au corps Helvev-
tique 5 en guerre avec Charles, duc de Bourgo-^
jgne , qui refufa de reniettre au légut la décifioii
de fes griefs , contre les cantons & leurs alliés*
En 1478 5 le même papô conclut lé ig Odô:^
'bre , un traité d'alliance offenfîve & défenfivô
'4tvec le corps Helvétique , qui detit s'étendra
-'îfar toute la vie de ce pontife. , v .
■ <Eii ifo^ 5 Jules II qui était parvenu la mènie
imièe «w-fouverainirat^iôeat-, 4nVitft4dWafetiart«i
fKî Service
IvtroiMiioii.
d'envoyer Jes députes à Rome, pour conclure
enfemble un traité d'union y mais Antoine de
Bafley, bailli de Dijon & ambafladeur de Louis
.XII en Suifle , parvint à faire échouer cette négo-
ciation , en difluadant ces républiques d'envoyer
leurs repréfentans à Rome ; cependant ce mi-
niftre ne put empêcher , qu'elles n'accordaffent
à Jules lien ifof , une compagnie de gardes
Suifles permanente , pour lui àfesTucceiTeurs,
confiftant dans une compagnie de zoo hommes.
En I f lo , le même pontife voulant faire fervir
la bra^^oure des Suifles , & la réputation qu'elle
leur avait acquis , à la réufEte de fes projets am-
bitieux^envoy a Matthieu Schiner,évèque de Sien,
en qualité de légat à latere auprès du corps
Helvétique : ce prélat fut fi bien s'intriguer en
Suiflîe 5 qu'il parvint à conclure le 4 Mars dans
une diète à Lucerne , une alliance offenfive &
défenfive entre Jules II & les cantons , pour cinq
ans 5 & engagea la même aflemblée d'accorder
'au pape une levée de 12000 hommes j ce pon-
tife ayant donné les aflurances les plus pofitives;,
de. n'employer ces troupes que contre le duc de
Ferrare. On a vu dans le quatrième volume, ac-
tion XLIII > le peu de fuccès de cette levée, &
iian« les ferions fuivantes toufes fes fuites.
!(
DES Pa?F. S. fl7
Introdvltion.
En I f 12 , révèque de Sion , revêtu depuis unp'
année de la dignité de cardinal , & qui pour le
malheur de laSuifle, avait un crédit prodigieux
dans tout ce pays , décida en grande partie les
cantons , d'accéder le 19 Avril à la Tainte ligue.*'
Ayant décrit dans le quatrième volume , tous*
les détails de cette guerre d u. Milanais , depuis
I f 12 jufqu'àla conclufîon de la pàikperpétuelle^
avec la couronne de France^ nous ne les répéte-
rons pas ici, * r . , r ^
Le pape Jules II étant mort en Jalivi^'r ï f i J,"
le cardinal de Médicis lui fuccéda, prit le nonl'
de Léon X , & envoya tôùf de fûîte Enniuij' Phi-"
lonardus , évèque de Verceil, auprès des cantôftS,i
pour leur annoncer fon élévation au pontificat V^
& fur-tout po\ir renouveller avec ces 'républi-
ques la fainte Ligue, conclue l^afinéé précé-'
dente entre le pape , Tempereur Maximilieir7
les cantons & Maiimilien Sforzè y fétiablî par^lo
corps Helvétique dans le ducl^é de Milan j ce'
que le nouveau légat , appuyépà: le cardinal
Schîner; obtint faii§ peine des cantons 5 &Le6hX
leur cbiifirmâ par une bulle authentique, tôù».
les titres fafHdieux & toutes lès prérogatives
honorifiques , accordées par'Julés II à ces répti-'
bBques , aflez dù^es pour les payer par desr
î* T R: Service
hîtrodiiction.
fcnr« d^ fan<j, répandus t>ar les Suifles , afin dç
ititîsfiire l'ambition de ces deux pontifes.
En^Lfiy ,1e pape voulant dépouiller le duc
ïïrançbis Marie , neveu de Jules it , du duché
A' Urbiit ,;envroya Gafpard de Siïçnen , du canton
<î'Ur3% &jcapitaine de fa garxîe Suifle ^ auprès des
cHntons , afin dç négocier une leVée dé troupes
Avec ces; répnbliqws , qui laî refuferem , ne ^oi^Si-
tn^t f 9S:CQnttilDiuçà: à tîépoililler un prince allié.
^w corps Helvétique^ & vivement protégé par.
If Eran(ae, Cependant Gà{pard (Je Silencn par-
vint.^ malgré la. défbnfe diBS çantods , à lever fous/
taatn 44iî&lçs4!;a?ts ÇOrtiô^u^^ de la Siiifie , jooo
i^emm^ , diyjfcs en diif^ ènfeignes de 500 hom-
îpe^ clHicune., qui pafl&rent dans la Rpmagne,
<mJl cetw^tley^.iUicice tomba près de Riminidans
V^ùV:embufiîa(|.e, que lui avait dreflTée lûi corps (te
%r^ç>o Êipagn<)î%: De.SiJ^neny fot «lé, .avec prêt
liiie tous les o|É:ieir$^ <^ la.^lus gra|i4g partie dç
i. »fa%îîf lp%t^ C«<^^% ^y^^me Wyé^ , li? ça^
1^1 S cinnt» Ç9nfei'va kflTex 4e . ççécîit à Zurich/
"Sfm obtenir le .10 Août- if 2.1, dé .ce aantonuflt'
iljbiâfônjte^^^ t^tiyi^y A^ lever da^ fes é^ts, un
C^i'P. dç. jpq)p hoTiçimes ^ ^ivifé.CJi fix enfelgncs
^ fooÉiom«nçs ckaçjJi)»,dontQe^^^
BBS Pafes,. fl^^
Introdtfiilon.
'^ Gottfried de Hohen -Xandeiibçrgr étaient les .
.principaux chets, & qui ne. devait ètce deftiiic •
qu'à la défenfe des étatjs du St. .Siég^; Le cardini^l
^condaifit cette, troupe à Çoire,oii il féjounia.
i\v^ quinzaine de jouçj ,, & où il fut joint par fix
îiutres eiifeignes de qième force ^Jçfvées.fous
main dans divers cantons ». p;ir les/ja^ns de ce
prélat , qui fut fi bien s'intrigu^i; aujprès^des Lî^^
gués -Grifes. pendant i^ féjour à Coite , qu'il
ies engaj^ea d'augmenter- fes troupes d^ 4000
Grifons 5 divifés en huit eofeignes.. Le* cardinal'
?yant ainfi raffeovblé une. ajrmée Suiffe de lo ..
ri^ille honvMes^ la conduifit., Lesptemi^rs jours ,
de Septembre, furies bords.de l'Adda. L'on peut :
çpnfuker la vie de c^e pTélaj , placée au miKeu du
règne de Frai>(;oi5 i, fe le^d'étaiisr die. Ciette exv
pédition.
En ipé.j.le pape^ClémgiitVii ay^jnt fait une
ligue à Cogtiac, avec François L roi de France * ,
la république de V^nff&.Sc le grand-duc de Tof^
ç^ie , pour rendre la pai^c -à l'itajiq , &i pour obU-
ger rempLereu^,Charle$-quiflt:à rea^^reles, en- .
tlius* de France en liberté , les çaçtons acçédç- .
r^m à cette ligue. Jaques Trogçr, Jand^^ttannr ,
<J'Ury , pour faciliter au pape les engagemens.^^
9[u'il, venait de pre^jjre , leyappur le fervice d(|.^
f20 SébVice
Il I II H I ^jga^
Introduction.
ce t)oiitife tin corps de gooo Suifles , compole
de vingt enfeignes , chacune de 400 hommes.
L'on \ioyait parmi les capitaines de cette levée f
Antoine d'Erlach ♦ Jaques May , Guillaume de
Hertenftein & François Armbrufter. Ces troupes
Avaient un général Français à leur tète , c^étaic
Claude de Savoye , comte fouverain de Tende •
ak de René, bâtard de Savoye. La moitié de cette
levée pafla à Rome , & Tautre moitié pénétra fous
le comte de Tende dans le Milanais , oùPonne
put fliire alîGune conquête d^mportance « les en-
nemis ayant profité de la lenteur de fa marche ,
pour mettre toutes leurs places en état de dé-
fenfe.
En I f 27 5 Tarmée Impériale , commandée par
le comiétable de Bourbon , prit Rome d'aiTaut,
fous le pontificat de Clément VIL La garde
Suijffe , barricadée dans les parvis de St. Pierre,
fe défendit avec une valeur incroyable -contre
quelques milliers de lanfquenets , & cela pen-
dant fix heures , au bout defqueUes cette troupe
forcée dans fes barricades , fut maffacrée avec
tous fes officiers jufqu'au dernier , après avoir
tué plus de 800 ennemis. Les cantons laï/Terent
paiîer z i ans , avant que de remettre cette\roupe
fur pkd , d'autant plus' qu'une f)artie de ces ré-
DES P A PES. fZl
hitrodttition.
publiques , ayant fur ces entrefaites embrafle la
religion proteftante , avaient rompu parJà toute
relation avec la cour de Rome.
En I ^48 , le pape Paul UI obtint dès cantons
. catholiques , une compagnie de gardes Suifles
de 200 hommes 5 commandée par un capitaine 9
avec rang de x:61biTel , & fous lui par un lieutei
liant & un enfeîgne/ Cette compagnie avait
qu'dtve Rott ^ Meijîers y quatre tambours , deint
Harfch - Hàmer ou clairons , & un prévôt. Cette
compagnie établie detechef , comme perma-
rientè ', avait fa juftice ou état- major /& jouiflliît
des mêmes immunités & privilèges que les cent
Suiifes en France , qui' fervirent de modèle à la
capitulation de cette' troupe , faite à Lucemé
le iô Avril i ^48. Jôft de Meggen , de Lucerne ,'
en fut le capitaine y Gafpard de Silenen V^u can-
ton d'Ury , en fut le lieutenant ; & Joft Segeffer'
de Biild'egg , auflî de Lucerne , était l'enfeigne'
dé cette compagnie 5 qui fut conduite à Rome par
ces trois officiers , en Septembre de la même
année. '
En I f f o , les cantons catholiques accordèrent
au pape Jules Iir, deux nouvelles compagnies
de gardes Suiifes permanentes , chacune de 120
hommes , ayant] un capitaine ', un Héùtenant y
Introduction.
^fuxRott^Mfiificrs 9 deux tambours., utijcUirctfl^
& un prévôt , avec la même capitulation que U
garde Suiffe du pape. La première de ces com-
pagniej , deftinée. pour U garde du légat deRa^.
Yenne , a eu depuis {^ créatian, des capitaiae^^
de la famille de Tanner, du canton d'Ury, La fe-
condede ces compagnies , deftinée pour kganfe
du légat de Boulogne , eut Pefegrin de Beroldin-
Çuen, du canton d'Ury , pour, premier capitaine^,
qui ayant levé une compagnie dans le régmcat
de. Frôlich , au fervice d'Henri II en i f f 6 ,quitta .
pour lors cette charge Jaquelle, depuis cette épc .
^ne , refta dans la famille Arnoldi , baron de Spi-
ringucn , aufli du canton d'Ury , jufqu'eni740 î
& depuis lors Befsler de Wattinguen , auflîdu
caiitpn d'Ury? fout les chefs de cettçxompagiiic»
En I f fé , le pape Paul IV ayant fait une ligue
avec Henri II , pour chafler les Efpagnols de 11-
talie , ce pontife requit par un bref très-preffant»
les cantons de Luceme , d'Ury , de Schweiz,
d'Underwaldçn & deZug,de lui envoyer une
députation à Rome , afin de conclure avec ciff
un traité d'alliance, BernardinJSpchetel, abbé de
St. Laurient & ambafladeur de France en Suiffc,
ayant appuyé cette réquifition du pape , ces cinq
cantons envoyèrent une ambailkde à Rome ,
DES PAPEÇ. f^X
IntroduQîon.
4ont Henri deFJckenïlçin, avoyerdç Luçerne»
était le chef. Le fouverain pontife n'épargna ni'
les promefles , ni les diftincflÎQns les plus flatteu--
fes 5 au moyen defquelles il parvint fans peine,
à., conclure avec ces cantons une. alliance, qui
devait durer pendant toute la vie de Paul IV.
En If f7 5 les mêmes cantons ajccordeirent à
ce pape en vertu de ce traité , une levée de jooo.
"hommes, divifée en dix compagnies , de 500
hommes chacune ,& commandée par Melçhior
J^ufly, du canton d^yndçrvp^ald^T, Ge régiment
^pntribuA aiJ^ fuçcçs 4€is. Caraffés,.neveiix d«
Paul IV î^nai^ ayant été ^attaqué parte conné-
table ColQnxia,|piïès,diç Paglian pr.efmier
çj^oc aband<j«iAé des. troupes, papa^^^ ilfe.d^figife
Àt avec une yalciur extrâQj:diii;^ii:e:p^ndant trois
heures , au tout defquellesrayftnt lci$ tiîois quarts
^e fes officiera &. foWats épendus f^r lexhatmp
•^e bataille , le colonel tufly fe h^ttif qn r^ffail^
^irers Rome, avec le reflxf de fa,tR>upp. Ptul ÏV,
<)bligede faire t^paix avec Philippe II rXmyt\y^
fur la fin de cette année la colonel Lufly eii
Suifle, avec les débris de fon régjinient. Ce^ftit
J4 dernière levée , ijue les cantons accordèrent
;aux pontifes romains , dégoûtés par k fort fata^
A^%. trois dernières.
t24 Service
Introdu&idn.
En u 62 Jès cantons catholiques envoyèrent
le même Melchior Lufly , au concile de Trente,
revécu du caraâere d^ambaâadeur , qui demanda
t prendre rang Se place après celui deVenife.
Cette prétention ayant été appuyée par les légats
du piipe , fut accordée par le concile , & Luffy
précéda Tambafllideurdu duc de Bavière, & celui
do gr;ind-iîuc de ToFcane , malgré leurs protef-
Wtions.Luriy,dans fa première harangue au con-
cile > dit : que fis fouverains V avaient chargé de
iéclanr à cetie ajJembUe , qi^ils étaient prtts à
U/bmtenir 6t àU défendre de toutes leurs fi^tu
Cette déclaration fut reçue avec applaucHfle-
ment^par les légats du pape & les pères du con-
sile ;)es uns & les autres témoigne/èntbeaucoup
de confidération à TambaiTIideur SuiiTe , qui ré-
fid» encore huit mois auprès du concile.
• En 1660 , le canton de Zug accorda au pape
Clément IX , une compagnie de gardes Suiffes
pour fon légat à f errare , commandée par un
capitaine & un lieutenant ; compolce de deuï
jergcns , de deux caporaux , de deux tambours
& d'un fifre , de 40 hallebardiers & d^un prévôt ,
en tout f o hommes 5 tous armés , de même que
leuHî officiers & bas- officiers , de longues épées
à poignée de cuivre doré , & de grandes pertoi*'
DES PaFES. f2r
Introduction.
famies ou hallebardes. Leur uniforme , capiti}-»
Jatioii & privilèges font les mêmes que ceux de
la garde Suifle du pape. Cette compagnie eue
pour premier capitaine colonel, Gafpard.dje
Brandenberg , de Zug , dont les defcendans ont
toujours été revêtus de cette charge depuis lors.
La même année , la compagnie des gardes
Suifles du pape fut réduite à 120 hommes ; celles
4de.s légats de . Ravenne & de Boulogne , chacune
à fo hommes ; elles prirent la même formation
que celle du légat de Ferrare , & furent attachées
depuis cette époque au canton d'Ury, qui leur
fournit des recrues.
*— i— — — — — ^— ■ ' ■ ■^— .^-^^^^■^■^i— ■
Garde Suisse.
«V^ETTE compagnie 5 inftituée en ifof, fous le
pontificat de Jules II , maffacrée fous celui de
Clément VII en i f 27 , au fac de Rome par Par-
jnée Impériale , rétablie fur l'ancien pied, en
ï ^48 fous Paul III 5 réduite fous Clément IX en
. I ééo , à 1 20 hommes , monte aduellement à 1 5 j
hommes , y compris fon état major & fa prima
plana. Elle eft commandée par un capitaine ,
qui a rang & conuniflîon de colonel ; & fous lui,,
par uju Ueuteuaftt , qui a rang & brevet de lieug .
5*26 S B R 1 1 C B
■I TTlf
Garde Suiffe.
tenant colonel, par un fous-lieutenant & enfei-
gne, qui Tuii & l'autre ont rang & commiffion de
icapitainc. Cette troupe eft en outre compolee;
d'un fcrgent major , ^ui a rang de lieuteiuLnt
d'infanterie ; defîx fergens où exempts, de fix
caporaux , chefs d'efcouade > chacun à la tète de
i6 hallebardiers ; de 4 tambours & d'un fifre >
& de 1 03 èallebardiers, y Compris 4 trabans fer-
vaut au iogis du capitaine. L'état niajor de cette
compagnie confifte; dans un grand juge, c'eft
le lieutenant; dans un atde major , c'eftle fer-
'gent; major j dans un aumônier , un chirurgien
major & un grand-prévôt, qui eft un desfergerft
avec des sbirres à fes ordres jquaind le cas le Te-
quier: i dans un tambour major , & daus huic
liau:-bois ou clairinets..
Cette compagnie eft logée dans le palais dd
Vatic;ui en hiver. Se dans celui de Monté Cavalla
-tw iizS^lon que les papes varient leur demeure.
Elle envoyé tous les mois un détachement de 19
hommes , y compris un fergent , u\\ caporal &
un tambour , à Péiaro, pour la garde du gouver-
neur.
La garde Suifle a trois uniformes , qui tous^
itoiîllftjnt dans l'ancien pourpoint & haut-de*
^haiiilcsSiji2è,,avtc la toque ite vÎBliiursîioit'
Vis Pape'^.
G^irt/^ 5z//j(/^. •
x'uiiifbrme d'hiver eft jaunéi tailladé en incarnai;
*•& bleu, les plumes far la toque font blanches
•pour les officiers , & de Ja couleur du pourpoint
pour le refte de là compagnie; Les pourpoints &
'haut-de-chauifes de Tofficier font en velours &
les taillades en fâtiii , ceux des exempts font en
panne & les taillades en ferge en foie , ceux du
refte de la compagnie font en drap.
Le fécond uniforme eft celui d'été , qui ne
diffère de l'autre que par rapport aux étoffes ; le»
pourpoints & haut-dé-chauifes des officiers étant
de jnôire , & les taillades de taffetas y ceux des
&rgens ou exempts de cameldt moiré , & les
taillades de même 5 ceux dû refte de la compa-
gnie font en toile peiilté^
Les officiers portent avec Fun & l'autre de ces
-ùniForiiies , dés gànds blancs à franges d'or , un
fceiiiturond'épée blanc, galonné en or,d'où pend
iine longue épée à ^arde de cuivre doré ^ bas
" iie foie blancs , fouliers blancs tailladés en bleu
& incarnat 5garni de rofettes à ces deux couleurs i
l'écHarpe, avec diffcrencfe entré les grades , fui-
Vânt Tordonnance d-e chaque pape ^ avec un^
-pcrtuifanne ou hallebarde deliuit pieds de Ion-
-ipiettr , & le fer daftiafqtiiné en or.
kct fergéns i diftingués des officier» pjar 1'^
f28 Service
Gai'de SuiJJe.
tofFe de leurs uniformes , iie portent point i^é^
charpes ; leurs gands ont des franges moitié foiç
& moitié or^ leurs ceinturons n'ont qu'un petit
bordé en or 5 leur épée & hallebarde n'eft point
dàmafquince , mais de la même grandeur que
celle des officiers-
Le refte de la compagnie a des hallebarde»
de fix pieds de longueurj'épée^à garde de cuivte,
ççinturon blanc uni , gands blancs à franges de
foie jaune. Le drapeau eft aux couleurs du pape
régnajit,les quartiers féparés par une croix blan-
che , avec les clefs de St. Pierre en fautoir.Les
trabans ^tambours & muficiens font aux couleurs
du capitaine. ^
Le troifieme uniforme de cette compagnie ,
eft un pourpoint & haut-de-chaufles noir, tail-
ladé en blanc , plumes de la toque noires & blan-
ches , gands noirs » écharpe noire , & fouliers
noirs tailladés en blanc. Cet uniforme , ayantles
mêmes diftindHons d'étoffes que les deux autres,
entre les divers grades , fe porte dans Vintet'
valle de la mort d'un pape , à l'éleélion d'un au-
tre. Au convoi funèbre du pape décédé , les
échapes font en crêpe , & les caiifes des tam-
bours en font couvertes 5 de même que le dra-
peau.
- . 0.)
t)BS Papes. fz^
Garde Sufife.
^ • • • ' 7 r ■ ■ ■■■ ^ ■ ■ --„-
Garpard dé SHenen , du canton d'Ury , fiW
a'Albin de bilenen, qui s'était extrêmement diC
lingUé dahs lei guerres de Bourgdgile # & neveU
flë Joft de Siléneiï i prieur de Munfler ; cvèqué
Hé Sidil & dé Greiiobte, qui rendit au coirps HeL
%étiqil6 lés férvicés les plus elTentiels , par feë
iiëgojciàtîdns auprès de divers? pdteiltàts. Gafpard
îiâquit en 1467 , fut en 1494 un dès? chefs de
jbaiide^ » de k levée de goocf Hommes i accordée
àCbârleâVIII pilr lés cantons , pour cdnquérix
le rdyaùihe de NapleS. 11 fe diftingila dans cette
. fepéditicjn 5 & fur-'tout à k bataillé de f'drndiie i
It 6 Juillet i49f; Il conduifît là compagnie dé
la garde Suifle à Rottie , lors de foii inftitutiôii i
ëH If of^ coinme capitaine colonel de cette trou-
jffi; & fervit Jules II & Léon X fort utilement >
Auprès de divers cantons , en négociant pour cesf
âeux gdritifes ambitieirx en SuiiTe. Il leVà en
;i f 17 fous ntaîn en SuilTe , jooo hommes, pouf'
. le fervice de Léon X , & fut tué la même annéd
au combat de Rimini , à la tète de cette troupe.
. . . , (^-^ .. . ...
Marx Rouft , de Zurich , fils d'Henri Rouffe'
cooirguemaitre de Zurich » qui fervit fa patrie
avec J^eaucoup d'habileté en diverfes amba£r
Tùmc VliL Li
Garde Sniffe.
fades , & fut annobli en I471 , par rempereuf
Frédéric m. Manc naquit en 1446, fut utt des
chefs du contingent de Zurich , aux batailles à&
Grandfon Se de Moraty du nombre des cheva-
liers créés par le comte' de Thierftcin , quelques
'heures avant la bataille de Morat ^ mérita cette
diftindian par des prodiges: de valeur à cette faiï-
-glante journée. Il devint fénateur de Ztnich eft
1495 , tréforier en 1494 & bourguemaltredecc
canton en ifof , du vivant de ion pere^ aprâ?
s'être Singulièrement diftingué e» 14999 en dî-
verfes affaires de la guerre de Suabe> il fut envoyé
en Juin de cette année par le corps Helvétique
auprès de Louis XII , afin de hâter la marche
«lu train d'artillerie, que ce prince s'était eng.igé
d'envoyer au fécoiirs des cantons.Rouft fe trouva
en I j- 12, à la tète de l'ambalTade, que les cantons
envoyèrent auprès de la feigneurie dé Venife,
& R'x femaines après, chef d)e celle que ces répu-
bliques députèrent à Temperctir Maximilienl.
Il ftît comblé d'honneurs par ces deux puiiTan-
ces ; & conduifit les divers objets cîe négociation
dont il était chargé j avec tant de iagacité , qy'ii
remplît pleinement les vues du corps Helvéti-
que. Chargé en ifif, du commandement' fc
40©o Zuricois, envoyée a^^ -fécours de Mtti-
ôEs Pèf»fg^ ' <ir?:t
\wm i a,' •irihiT* I '{
Gardé Smije.
iniiiéri SForze^il fitàU tèti dé des tJrôUpeSdei
|ri*odigeS de valeur à lu fenglantô journée -dd
Marignan ^ eù il éotttmandà l'aile droite te jwré*
itiier jour , & lé leiidemaiH le dotps de bàtiillé!»
LéonXs qlJi Gonhaiflàit Rouft de réputatiori r
& qui défirait de s'attacher uii homrne de oeméj
Hte i M fit dffrir le cortimândemj&nt de fa g.lrdd
Suifle i âpf èsr la mort de Silérien j âveë lapernîifi
fîon de Vaquer au fêrvicè de fa patrie , &iJe fair^ ■
defle^vir fa^èharge de capitaine cdldiiél dfes SiiiC»
ics de Ik garde $ par fôiv fils. Rouft fe rendit à
Rôniéèn- Janvier ifig ^ &>y reftà jufqii^à la
hiort de Léon XJe i Décembre i f^î j îl fe tétkÀ
pour lofs à Zurich j où il mourut le lé Aoùd
ëafpârd^Sfm^ft; fils' du pfecédcrib LfeutéridnÉ
de la garde Suifle eh i f 17 , fohdioiliià pour fort
père dépuis ifzi juf^u'eii I5'à4 j qu'il fut créé
jpàf lé pape Glëftieiit'VlIj éapitaiue éolonel dé
«iêitÉecdmpiàgnie; Il fut ttîaflaeï'é aved cette ttou-ï
py & fa fatMillë datts leâ parvis de St; Pierre ^
àptèa la f éÀftancë la pliiS héî^ïqùe i par les îanf-^
qtiéiietfs étt' 1 f z7ilor8 dufaô deRomifp^rarraéd
liii^rialéi
LI4
s ^2 Sl^T I C B
Garde Suijfe»
(4.) .
. Joft de Meggen , de Lucarne. Exttèfiement
Verfé dans les langues hébraïque , grecque s
latine ,fraiiçaife , italienne , efpagnole & efcla-
vonne , il fit en 1^24 & i fay , un voyage ea
Turquie , Paleftine & Perfe., & adminiftra de-
puis fon retour à Luceme , les bailliages de
Weggi9,de Baden & de Willifau. U fut choifi
en If 48, par les cantons catholiques, capitaine
colonel de la nouvelle garde Suiflc 5 que ces ré-
pjubliques venaient d'accorder à Paul 111-, cou-
diiifit cette troupe à Rome ,& y mourut en I f ^9 ,
âgé de 71 ans.
(f. )
Gafpard de Silenen , petit - fils du premier
capitaine de la gardeSuifle; lieutenant de cette
troupe en i $-48 5 en deyiiit capitaine colonel
en IJJ'95 & mourut en is6^
C 6- .)
Joft Segefler de Baldegg , de Lueerne. Enlef-
gne de la garde SuilTe en 15-48 , lieutenant en
I) $-9 5 en devint capitaine colonel en Ifé^ D
obtiJit la charge de grand échanfon de révcque
de Conllance, en^i f 8^ j qui en i j* 84 fut rendue
héréditaire dans fa famille. Ayant été envoyé
par le pape Sixte V, auprès des cantons catholi-
DES Papb8. Ç55
Garde Stdffe. •
ques , depuis if g.7 juïqu'ett' i^'^o , il fitimprÈ-
mer en i f 89» à Diilenbourg;iri-o(flavo, les voya-
ges de Joft de Meggen fon'grând-pere matèrftel.
Rappelle à Rome p4r Urbain Vif, il y mourut
çnif9^
(7.)
Etienne Segeffer , fils du précédent. Enfeigne
de la garde Suifle en i f 70 , lieutenant en i f8^ »
il obtint en i f 87 la furvivaAce de fon père, &
fou<Jlionna depuis lors pour luijufqu'en if9ol
Capitaine colonel en if9^ , il çonferva cette
diarge jurqu'à fa mort en 1629* ■
(8.)
• Nicobs deFlckenftein, do Lucerne. Enfeigne
de la garde Suifle en i fS^i, lieutenant en 1^9?,
capitaine colonel de cette compagnie en 1629,
tnort en 1640.
(9.0
. Joft de Flekenftein , frère cadet du précédent
Enfeigne de la garde Suifle en i6i6,lieutehant
en 1629 , capitaine colonel en 1640 , fut élu la
même année avoyer de LuQerne 5 obtint du pape
Urbain VIII la permiflîon de commettre fon
lieutenant à fa place > mais comme il avait un
attachement extrême pour ce pontife , auprès
duquel il jouiflTait de la plu^ haute faveur , il ré-.
LI3
^— «IIIBWIIIM nrUfi' I
Garde Suijfe.
4Sgna ea I$4f It 4igaifié defon oanton , fe rendit
i Rome , repiit Iç .p$>aimandçmeiit 4« la p^à»
SuifTe, & mourut en ii(f 2«
( lo. >
Jean Rodolphe PfyfFêr , pedt^fils du èrneux
fivoyer de Luceme ,I^oui^Pfyffer. Enfeigne def
la garde Smfieea 1 629 « lieutenant en i^>il
commanda depuis; cptte année jufqu'en 164;
cette compagnie, pour fon çapitwie, Ilende^
yint capitaine colonel en léyz : n|orteni6j'7.
( II. )
Louis PfyfFer, frère cadei: du précédçntt E»f
feigne de la garde Suiffe en 1640 , lieutenant de
cette compagnie en l6f2, en devint capitîiine
golonielen i6f7f Moctçn 1686.
(12.)
François Pfyffcr , d'Altishofen > enfeigne à^
la garde Suifle en i6f 7, fous-rlieutenaiit de cette
compagnie en 1 660 » à la création de cette chah
gc. Premier lieutenant en 1670, capitaine colot
jiel çn 1 67e : mort en 1 696,
C ih )
Jean Qafpard A^eyer de Baldegg , de Lucerne,
Çnfçignf d^ la garde Suiâe en 1660 , fàus-lieivi
ten^nçen 1670, premier lie^tsenant en 1686,
l^Y?. &n )éÎ9Q , ayeQl^pçrcQiifiom d'Iiii%ocent}((i
DES PaFB's. f K
Garde Stdffe.
i!ans les cantons catholiques, un régiment Suifle
de 240Ô honTtnes,pour le fervice de Charies II,
roi d^Efpagne* Ayant confervé fa charge de
premier lieutenant de là garde Suifle , Alexan-
4re VIII lui conféra la charge de capitaine colo-
nel « quoi^u'abfent. Meyer ayant ev fon régi-
ment reformé à Barcelone en 16983 il revint à
Rome prendre le commandement de la garde
Suiflfe , & mourut en 1713.
( 14- )
Jean Conrad PfyiFer d' Altishofen,de Lucern^^
Enfeigne de la garde Suifle en 1670, fous-lièu-
tenant eii i686,lieutenanten 1696, il foniflionnâ
jufqu'eii 1698 comme capitaine pour Gafpard
ÎVIeyer de Baldegg ; devint capitaine colonel
cm7i:î, &mourut eni72.7,
(If.)
François Louis Pfyffer d*Altishofen. Ènfeîgnç
de la garde Suifle en 1716, reçu chevalier dé
Malthe en 17 17 , fous-lieutenant de la garde
Suifle en 17:10; il fit fa profeiïîon à Malthe en
1722; premier lieutenant en 1724 , capitaine
colonel en 1727, commandeur de Wurzbourg
en 1742 y il réfigna le commandement de la gar-
de Suifle en I7f4. Bailli & grand-croix de l'ordre
de Malthe en 1 7f 8 » & mort en 1 772.
Ll 4
péf SEKTief DES Paves.
Garde Suiffe.
( i6. y
Joft Ignace Pfyffer , coufin du précédent Ehî
feigne de la garde Suiâe en 1730 ; foiis-lieutet
nanten lyjg» premier lieutenant en 1 744 ^ ca-
pitaine colonel de cette compagnie en I7f4 ^
eft revêtu de eette charge depuis cette éppque.
ÇÎOTS SUR £?S PIEGES JUSTlFICATmS*
L'oîî s>ft {exv\ ppur çotnpofer. ^ rédiger ce
quatri^ipe livre , dçs Années Helvétiques de
Stettler, du Did^ionnaire Helvétique de Ler,
& du traité hiftorique & politique, fur les allianT
ces entre la courp,iine de France & les treize
cantons , par Vogel , grand juge des gardes Suif-
fes en France. Quanta la garde Suiflfe des papçs ^
J*on eft parvenu avec beaucoup de peine , à (ç
procurer les mémoires néceflaires à cet égards
& cela de la première main. '
5C*3€
rî7
EiÉCAPITULATION
Des officiers çénérsujç & trrfupes Suiflfes,
dans le^ différens fervices de l'Europe ,
rédigée le 2f Septembre 1787.
- — ^ ^ I
Il y a un général d'infknterie , au fervice du
roi de Sardaigne , retiré.
19. LiEUTENAîîS GÉNéEAUX,
|1 y en a 9 au fervice de France^dont j de retirést
? ... J ..... de Sardaigne, un de retiré^
• . t . I d'Angleterre.
f • . . I ..,.., de Hollandç.
-^Qtal 14 lieutenans généraux,dont 4 de retirés,
a«>. Maréchaux des camps,.
Il y en a a I au fervice de France,dont 6 de retirés.
, f . . . ;i . . . , , de Naples. .
Total 25 maréchaux des camps, dont 6 de retiif*
J9. GéNéRAl[X MAJORS.
Il y en a I au fervice d'Autriche.
... . ;..... de Sardaigne, retiré,
... . j^ .... ; deSa^e.
.... .U .... . de Hollande, dont 2 de ret,
fotal If généraux majors, dont 3 de retirés,
f58 RÉCAPITULATION.
4^ Beioadi EEt.
U y en a I ^ au fervice de France, dont 4 de redi.
4 d*Efpagne.
4 deSardaigne^dontiderct
.5 deNaples, dontunderet.
• •
Total }j brigadiers, dont 7 de retirés.
Total , %s officiers généraux » dont 21 de
returés ; rèfte 64 d'employés.
10. TROUPES SUISSES.
Hommes.
n y en a au fervice de France . . . 1407^.
d'Efpagne . . . 4868-
# de Sardaigne . . 29^1»
de Hollande . . 98c»'
deNaples . . . j'8>f
des papes . • . • J4f.
Total des troupes Suites dans ces
fix fervices jyS?^*
tLic
AP IT U L A T I ON. f39
2*. Corps dj, trov?JBs pifférens.
Il y en a au fervice de France . ♦ , , ij,
t . . • • * • d'Efpagne , . . , 4,
, de Sardaigne . , • ^,
. de Hollande , . • 6.
. de Naples . • • . 4»
, des papes . • . . 4,
• • • T •
Total des différens corps de troupes , • 54,
5*, Bataillons.
Il y en a au fervice de France • • • 26,.
*♦..,... d'Efpagne , , . g, '
, , , . ^ , , , de Sardaigne . • 6, J
, . , t • , , . de HpUandç • . , jz.
# • . . t t * de Naples . . • 8»
Total dans ces cinq fervices . . . , 6obat,
^'1 ,■■'■. '.i ■'■■ .'Il ■'.. . ' 1 ' '
4<'. COMPAQVISS DE GARDES HALLB^
3ARDIERÇS,
U y en ii au Cervice de France. . . . i,
f .,,.,. de Sardaigne. . i.
♦ , des papes , , • 4.
Tot^l des gardes hallebardieres , . $ çompt
f40 RicAFITTJLATlOK*
f*. ComAOKIES DE fUSlLlERS.
11 y en a au fervice de France . • . i88»
, . • . r • • d'Erpagne • . , Ji.
de Sardaigne . 24.
de Hollande . . fc8.
, , deNaples ... jo.
Total çlÇ5 compagnies de fuClier? • • 34^»
* ■■ ■ ■ . ■■
6^ Compagnies pb grenadiers.
n y en a au fervice de France , . . . af ,
, , d'Efpagiie, , . . 8^
, . . , . • -de Sardaigne , . 6.
, de Hollande .'. 12.
^ . . , . , , de Naples , . . 8-
Total des compagnies de grenadiers . 60.
7^ Récapitulation des troupes Suisses.
Leijjjuelles font compofées de 54 corps diffé-
rcns, qui font ^ répartis en 60 bataillons,
6 compagnies de gardes hallebardieres ,
54^ compagnies de fufîliers , &; en 60 com-
pagnies de grenadiers j formant un total
de 408 compagnies , & de >48^7 hommes.
'f4*
TABLÉ àt REPARTlTIOISr
B E 9
IIFRES , CHAPITRES & SECTIONS,
Contenues dans le Fil F & dernier Folume.
L I F R E L Pag,
Hiftoire militaire des Suifles au fervice ,
des États - Généraux.
Chapitre I. IntroducHon. $
Siadhoaderatn . 1 1 g
Chapitre IL Feld - marechaï , g^^ral
d'infanterie , lieutenans généraux y gétté'i^ : ^
, raux tfiâjors^ & brigadiers. ;i7i
Seâion I. Général fcld'-maréchaU ihid»
Seâ/II- Général df infanterie. . ^78
Seâ. III. Lient enans généraux^ igz
Sed. ly. Généraux majors^ _ . . Ï9ft
Seâ. V. Érigadiérs. ;f^
Chaf.HI; Réghnent àes ptties Stfîffês'-,
fa formation aâuelle; uniformes & arme^ '
mens > fon écat-major ^ & le tableau aâuel
de fes capitaines. , %6C
Seô. I. Formation actuelle. . . ibid.
Seâ. IL Uniformes ù armçmens* ; ■ .-<^68
Seâ. IIL Etat^major. . :..^^
SeQ^jy.TabUau.dcs capitaines^ , : ..ay*
f 4i TaSIE Et RÈ?ARTltt6«
Chap. IV. R^gimens Suiflès le Grifons ;
leur formation aâuelle , uniformes te
armemens ; la fui|e de leurs colonels ^
& teur ëcac-major aâueh 2SI
Scô, I. Formation aâmllck ibii
Se<^ll. Uniformes & armtmtni. i&f
Sed. m. Réginicnt de Smrteré îij
Seét IV* R/giment de May. 291
Sèd. V. Régiment de Schmidt^ V)%
Sed- VI. Régiment de tllr^eU pf
Seô. VU. Régiment de^Stokat. pi
' Tableau aSuel dis fégîmenf SuiJJeS. 31)
• iJote fur les pièces jufiificatiy^s. ibid^
tlFREtï.^i^kt militaire d^sSuiflfes au
fervice de S. M. le rôi deis dîeux Siciles. j lé
Chapitré L tntroduBion* îbid.
Seâ. I. Chartes VÎL pi
S^&. IL Ferdinand tP^* m
Chap.il Conncfàbîe, capitaine gilri^râl,
dîe^tenans généraux, mar^cKsInx des canlps^
brigadiers, & iofpeâeurs g^nérauiL 4^infivw
teriè^ . jS^
Sea. I. Connétabk. ibkl.
Seû. IL Capitaine général i i%]
ScSft. III. Lieuterïans généfattièi j84r
- Seô. IV. Mntédîàux des camps ^ J97
Sfeô. V. Brigadiers.' /foi
* S9â.Vl.Infp}tâèt^^nérietttxifi/ifaHitrk^}
Btf Tome Vllï. f^f
Pag.
Chap. III. R^giiti^nt des gardes Sailfes :
fôn înfiitucion & fes prorogatives , 1k
formation aâuelle , fes uniformes & ar-^
memens , fes colonels , lieutenans colo-
nels & majors , & le tableau aâuel de fes
capitaines. ^lé
Sed. I- înfiitution 6r prérogatives. itiid*
Sedl. II. Formation aâuelle. ' 417
Se(ft III. Uniformes & armemens. ^%%
Sed. W. Colonels dès gardes Saiffes. 427
Se<3. V. Lieutenans colonels des gàriti
Suiffcs. 4^8
Seâ. VI. Majors des gardes Suiffcs • -430
SeÔ. VIL Capitairie Sr tableau dexgOrJeS
Suijfes. - 4^}
ChapJ IV. . R^giineirf de Wirz , "de \^ésk
: ^ de Tfchudi ; leur formation, u|)i£arrnies
4c armemens ^ la fuite de leurs cplonels» .
& leur haut ëcat-major. 43^
SetAi. Formation du régiment de ^/r^^ibid.
SeSL^Ti. .UnifdmjAS Ù flrmenunsn 439
jSeét. III. Kégiment dâWiri. . . . 443
Seû. IV. Régiment de Jûuch. 444
Seâ. V. Régiment de Tfchudi. 446
Tableau actuel des régimens Suijfes. 449
Note fur les pièces juflificatiyesy ibid.
f 44 'tAÎLÏ ET kfePARTITlON DU T.Vllt
LIVRE IIL Htftoire militaire des Suifles
au fervice de Tordre de St. Jean de
JéhiËdem ^ dit de Malthe. 4f i
Chap. I. Introduëioru Ibid;
Ghap. il Grand - prieur d'AÎÏemagne ,
grands-baillis d'Allemagne & de Brande-
bourg , commandeurs & comrbandeurs
francs - chapelain^ 49 1
Sed. 1. Grand ^prUiurâ^AlUmagnti ibii
Sed: II. Grand --baillis d* Allemagne. 49;
Seâ. IIÏ. Grand-baillis de Brandebourg. 49 f
Seô. IV. Commandeurs. joo
Se&.V. Commandeurs francs-chapelains, fia
Note fur les pièces jufiificatives. fii
LlFRElF.lXxf^oxi^ ràiKtaire desSuiflis
au fervicb des papes. ^14
IntfoduÈHon^ ftid.
Garde Suijfe. ^ij
Récapitulatiùii de^officiers gém^faux &
troupes Suijjes , dans les difers Jer-
iices de V Europe. <i]i
ERRATâ DU TOME VIII.
». . .- , * ■ I
Pag. Jîg- . ,.
i}, i, ^eterfbri cbnfefTeur ///IPcters, fqn confeffcitf
21. le chànceWët Côx !îf. lè cKévaniér Cox
ir. i: Jdréé îif. Ivrée . ,
«ç. 14. joindront Erkentnifs Iif. joindront une Êr^
kénihijs
iS' 9. Après ce paragraphe' ajoutez en titre Cani*
pàgric At ijôf
^9. 21. Après ce. gàrsfgraphe effacez en titre fû/7z^à^
.. : i'ïe de 1704.
5J. ig. prévinrent /z/!' prévirent
*^*^/ ' 7i Après tfe paragraphe ajoutée en, tki4 Càih*
. pàgrie de iTQç,
Efface^ ce mët^e titre de la page ruirantè^
72. 4. maître du Quefpô^
7ç. 20. lé général major Xo.vf lijt le général majo/
. 10^^ i. en ^7^1 lijl çn Ï7Ç1,
ibg. 19. & de ii France /i/i & la France
.i44. 26. fur ce qu'As qû^lifîèrerit tfflTjiv ce qu'ifs ofeî
rent qualifier
^77' S- prirent lé ig là Uf. prfrenC lè i g Août la
iS^. If & 2 j Handangéç £1/^ Haudanger
icfj. j. ctôyant cette fécèirif^ènfe due ///accorda cette
fevéur avec dés rèftriârions , maiii^
pour trois ans feulement,
iié. i<. de lieutenant /(/r de lieutenant colonel
i^. iî. & ihoîfî dé préférence liT & chargé de pr4'
féfénsf
3I+. |. «ait pro^^ e*ent ^rd«e /j^ étaient profea-
554. i5.Gros/f/:Grofs , ' *'^^«-^P«'"'«^
jW. 21. Fivrenzubla 'î/^ Fidrenzuola ^
379. 4. En irôn ///: E11.1767
î8ç. 19- féconde feâiion //^ treizième k€tioti
Î9«. S- Jante au confeil/iP Junte ou confeil
î"94r. 4. Il fit lc5 campagnes' /ï/rillfit la campagne
4t8. 6. mort le 16 Janvier lif. mort le 20 Janvier
4^0. j. du 12 Janvier au /(/! du 12 Janvier 177c, . au
4S7^' 14. à \a fijite /z/I à (k fuite
^gj. ç, 2 M'ars 167) ///:ii Mars 17.6 j
JÇ4, Helvétique lif, Hclvétîeane
^8S' 9- d'Alfaçe ///TçhSàic
$p2. 17. baron de Rôtt ///? Baron de B.0II
514. 21. en 1718 lif' en 14x8
522. 15. depuis lors Béfsflcf ///t oeçuîs lors les Befslei
^40. 2ç. J48jt7 hommes /zj ^
•"r:rsr"*"'""cG^ ^^^^^
7 s ■^-
4.^
i.llliniliri:riiii:
Ds D14 7Eb oae
J
DATE DUE
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