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Durant, Imprimeur-Täbraire et éditeur,
rue des Noyers, N° 22;
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Et chez les principaux Läbraires de l’Europe.
HISTOIRE N ATURELLE !
GÉNERALE ET PARTICULIÈRE
MP S TRE PLIS:
OuvrAGE faisant suite aux Œuvres de LEecLerc DE
Burron,et partie du Cours complet d'Histoire naturelle
rédigé par C. S. So NNINït, membre de plusieurs
Sociétés savantes.
Pan E. L NL 079
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MEMBRE DES SOCIÉTÉ S D'HISTOIRENNATURELLE
ET PHILOMATHIQUE DE PARIS.
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DE L’'IMPRIMERIE DE F. DUFART,
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DES REPTILES.
SUITE DES COULEUVRES.
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A GO PERTE RE
AURORE (
pi espèce, Re DER de la cou-
leuvre bali par sa forme , est d’un jaune
(1) Coluber aurora; ex flavescente lividus , suprà
tæntä He D . , Squamis dorsalibus ad basir
rubellis ; caudé..
Scutis abdom. 179. — Scutellis Ur 2 57 - 216.
Coluber aurora. Lin. Syst. nat.—Mus. Adolp. Frid.
p. 25, pl. x1x , fis. 1. — Jdem. Gmelin, Syst. nat.
P. 1406. — Cerastes aurora. Laurenti, Synops. reptil.
p. 62, n° 169. — Jaculus. Seba , Thes. tom. II,
pl. zxxwvirt, fig. 5. — J'aurore. Daubenton, Dict.
erpêt. Encye. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens , in-12 , tom. IT, p. 84. — La couleuvre
aurore. Latreille , Hist. nat. des reptiles, in-18,
tomPV,.p.172.
AS
6 HISTOIRE:
roux un peu livide, avec une bande dor-
sale jaune ; prolongée depuis la tête jus-
qu'au bout de la queue. La tête est aussi
de couleur Jauñe tachetée de rouge ; on
voit également une teinte d’un rouge au-
rore à la Jointure des écailles sur le dos,
Linnæus en a vu un individu dans la
collection du prince Frédéric Adolphe; il
avoit cent soixante-dix-neuf grandes plaques
abdominales , et trente-sept doubles sous-
caudales. Le serpent représenté par Seba,
tom. II, pl. Lxxvrr, fig. 3, paroît être le
même animal. Laurénti la indiqué sous le
nom de céraste aurore.
DES :COULEUVRES 7
E IN, 7
CO EE Vo?
t 1}
REA LB)
G: Scans DpERla décrit , sous le nom
d’élaps ‘annelé; un ophidien qu'il ne faut
pas confondre avec la couleuvre anneléé
que j'ai fait connoître à la fin du sixième
volume , quoiqu'il appartienne au même
genre. Un individu, placé dans la collection
de feu Bloch de Berlin, avoit sous le corps
cent soixante-dix-neuf plaques entières, plus
courtes que dans la plupart des couieuvres,
et vingt doubles sous sa queue, qui est
mince dès sa base. Les écailles sont rhom-
boïdales, brunes, mélées de blanc; il y a
environ soixante - dix anneaux ou zones
(1) Coluber thalia ; zonis aut annulis ex nigro
J'uscis circà vo , squamis rhombeis , scutis abdomina-
libus brevibus ; caudé brevi.....
Scutis abdom. 179.— Scutellis subeaud. 20 - 199.
Elaps annulatus, Schneider , Hist. amph. fasc. 2,
pag. 505.
” À 4
* 2NHNISTOMMPE"
d’un brun noirâtre autour du corps et de
fa queue. On voit dix-sept plaques autour
de la lèvre supérieure , quinze autour. de
linférieure, et huit autres sur le sommet
de la tête. sa
Schneider soupconne que la couleuvre
thalie est le même reptile que la coronelle
enguiforme de Laurenti:(Synops: reptil
n° 162 ir mais je. suis convaincu du con-
iraire. |
De-J'eve
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1. COULEUVRE NASIQUE.
2.COULEUVRE SAURITE.
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PA:
LIT
DES COULEUVRES. 3
LA COULEUVRE NASIQUE
DU BENGALE (a).
"Planche LIX à . 4; planche LXXXI, EM
Livxvaus, Daubenton et tous les autres
naturalistes modernes qui se sont occupés
de l'histoire naturelle des serpens , Ont
réuni ensemble plusieurs couleuvres très-
différentes , de lancien et du nouveau
continent, sous les noms de coluber mycleri-
zans , de nez. retroussé et. de. nasique. Les
recherches .que j'ai faites et les reptiles
qui m ont été communiqués par plusieurs
ne purs myclerisans ; suprà Lætè , CUM
he: Jlavä in genud ad collum protensé , ali :4 flaves-
éente in luteribus abdominis et alter in PRE sCcu-
lellorum ,naso anticè molli et acuto ; caudé ferè <..
© Scutis abd. 178: — Scutellis suboaud. 166: 344.
a 74 —— 148 - 595;
—— 195 —— 157-550 selon Labiéte.
: Paseriki- pam, pastiletti, Russel, Hist. nat. of
Coromand. et Indian serpents , in -{6l. p.10 n° r5,;
pl xir. — Boëla- paseriki, Russel ; Hist. nat. of
Coromand. et Tndian serpents , p: 18 u° 43, pl. xrt.
— La nasique. Lacépède, ist. nat. dés serpens,
to > AH TI STOREX
voyageurs, ainsi que le bel ouvrage de
Russel, m'ont convaincu que la couleuvre
nasique n'existe que dans l'Inde, princi-
palement au Bengale et à Ceilan, et qu’on
ne doit pas là confondre avec Iles serpens
d'Amérique qui ont le museau simplement
aminci, alongé, et non terminé par une
pointe écailleuse et molle. f
‘Russel en a figuré deux individus un
peu différens, dans son ouvrage sur les
serpens du Coromandel: il les a confondus,
par erreur, avec le coluber myClerizans. dé
Linnœus. $e
_ La Se ‘couleuvie nasique ést uom-
mée paseriki - pam et pastileiti, “par es
indiens du Bengale, selon Russel.
‘La tête est plus large que le cou: )
oblongue, aplatie, arrondie sur ses côtés,
un peu comprimée prés des yeux et pro=
longée ensuite en un museau alongé, amincl
in-12, tom, Il; phiv, fig. 2.— La couleüvre nasique.
Loto e, Hist. nat. des rept.in-18 ,.tom.IV, p. 122.
Nota. Je ne cite pas ici toutela synonymie indiquée
par Lacépède, dans la crainte d’y mettre des noms'qui
devroient se rapporter aux couleuvres fouet-de-cocher}
bleue à deux raies ; fl, etc. La figuré; que Latreïlle'a
donnée dans son ouvrage, doit être regardée comme
celle de la conleuvre bleue à deux raies. È
Tr ai ET
DES COULEUVRES. 1
et terminé par une petite pointe molle:
L’occiput est: couvert d’écailles arrondies
et imbriquées. Le sommet de la tête, entre
les, yeux etle: museau , est revêtu de
onze plaques. Les deux antérieures sont
pyramidales; arrondies à leur base; la paire
suivante : est: dei la même forme, eb plus
large: il y a ensuite une troisième paire
petite et triangulaire ; la plaque du milieu
entre les yeux est en forme de spatule ;
celles des .côtés sont coniques; la paire
postérieure est un peu en cœur.
_ La bouche est large, avec la mâchoire
supérieure un peu plus longue que l'infé-
reure. La plaque du front n’est pas échan-
_ crée: Les dents sont courbées, minces ef
pointues ; les antérieures de la mâchoire
d'en bas sont plus: grosses et plus longues.
11 y a deux rangées marginales et deux pa-
latales à la mâchoire supérieure. Les yeux
sont latéraux, ovales, saillans et dorés. Les
narines sont petites, et situées sur les côtés
du museau près le bout; le corps est ur peu
triangulaire. Le dos est légèrement caréné ;
un ‘peu comprimé sur les côtés, et::le
ventre est aplati. Les écailles sont linéaires !
lancéolées , peu serrées près-du cou , «et
avant le corps ; mais ensuite elles sont
12 TE SIC DAR FE
rapprochées et imbriquées. Les écailles: sûr
le sommet du dos et celles près des: LE Ar
sont rondes etovales.: 2 57 2:
Les grands individus sont:longs de qu
pieds six pouces; en y comprenant:la queue
qui a un pied dix pouces. ba: circonférence
du cou est.-de:neuf lignes! Ba partie la plus
épaisse du corps: l’est: d'un: pouce let demi
La queue est: cylindrique ; très - longue et
mince , couverte d'écaiiles ovales et im-
briquées ; :son extrémité est si petite vers
la fin, qu'il est difficile de compter en des-
sous les doubles plaques.
-; La couleur. de dla tête ressemble: À:un
velours verd',:avec une raie: jaune::suür
chaque joue, et prolongée: sur le cou:'Le
corps et la queue sont d’un jaune:tirant
sur le verd pré, quand lanimak est en
repos; mais, lorsqu'on le met en::colère, lé
cou et une partie du corps s’enflent, et:les
écailles se séparant l’une de l'autre laissent
voir la blamcheur de la peam; et-les écailles
étant noires en dessus, on voit un très-
agréable mélange de noir et-de blanc; avec
une: teinte verte qui prédomine. : Quand
lenflure cesse, ou que l’änimal-: meurt;sles
écailles se: resserrent entre:ekes. et: ass
sent une couleur verte umforme. 5! :12:5
D a
DES /COULEUMVRES. 15
La région de l'anus el chaque côté du
ventre ont-une ligne d’un ‘blanc jaunâtre
qui se prolonge sur chaque côté de la
queue ; ensuite deux lignes courtes, d’un
jaune luisant, sont placées près des plaques
abdominales , elne se prolongent pas
sur la queue: Les: plaques et les doubles
plaques en dessous sont d’un jaune verd
Juisant. Lo he BE
Ce serpent est très - commun ch le
Vizagapatam et dans le Carnate. On pré-
tend qu'il attaque les passans aux yeux ;
mais sa morsure réilérée ne produit que
des douleurs sans accident fâcheux. Le
nombre des doubles plaques sous.la queue
varie beaucoup dans les mdividus; celui
des grandés plaques est plus constant. I est
remarquable par son extrême maigreur. La
queue est souvent mutilée.
Linnæus indique le coluber mycterizans
comme venimeux, el cette erreur a été
heureusement corrigée par le docteur
Grey (1), dans son Mémoire intéressant
sur les amphibies.
Les indiens donnent le nom de botla-
paseriki au second individu , figuré par
(1) Grey , Philos. transact. vol, XX XIX , part. y.
tn dc a
14 ET STORE
Russel lorsque le reptile étoit vivant , et
c'est sans doute ce qui cause ses principales
différences avec le précédent.
Ce serpent diffère du précédent par plu-
sieurs caractères. La tôte est beaucoup plus
épaisse que le cou, oblongue, aplatie ou
déprimée en dessus , arrondie.sur les côtés,
rétrécie près des yeux, avec le museau
alongé, aminci, terminé par une petite
pointe molle. L'occiput:est couvert d’écailles
arrondies, imbriquées ; le sommet de la tête
et le dessus du museau sont revêtus de
onze plaques assez semblables par leur forme
à celles de l'espèce précédente. La bouche,
les dents.et les mâchoires, ainsi que les
yeux, les narines, le corps et les écailles
ne présentent aucune différence sensible.
La longueur est de quatre pieds un pouce;
la circonférence du cou est d’un pouce trois
lignes, ainsi que le corps, excepté dans l’en-
droit le plus épais où il a deux pouces et
demi. La queue est cylindrique, très-amin-
cie et couverte d'écailles ovales et imbri-
quées ; elle est terminée en une pointe
aiguë, et longue d’un pied six pouces quatre
lignes.
La couleur de la tête et de tout le corps
ressemble un peu à un velours verd. Les
DES COULEUVRES. 15
lèvres et la gorge sont d’un jaune foncé. On
voit à chaque extrémité des plaques trans-
versales un long filet blanc, entre-coupé de
petits traits obliques d’un jaune orangé. Le
ventre et une partie de la queue en dessous
sont d’un jaune verdâtre clair dans les deux
individus ; mais, dans le dernier, on voit
de plus des plaques entières et doubles, de
couleur: citron, élégamment tachetées de
noir et de jaune clair, avec leur bord pos-
térieur teint d’un jaune légèrement obscur,
ce qui produit des traits disposés en travers.
_ Le botla - paseriki est plus rare que le
paseriki-pam, selon Russel, et paroît plus
méchant ; car il élève souvent sa tête et
_ son cou. de même que la vipère à lunettes,
etil ouvre sa bouche en sifflant avec fureur.
Sa morsure n’est pas dangereuse, et s'il a
quelquefois des dents plus longues à la mâ-
choire supérieure , elles ne sont ni creuses,
ni munies d’une vésicule à venin à leur
base. |
Le nombre des plaques transversales varie
depuis cent soixante -treize jusqu'à cent
soixante-dix-huit grandes plaques sous le
corps, et depuis cent quarante-huit jusqu’à
cent soixante-six doubles sous la queue.
Quoique Russel soit porté à croire que
16 HISTOIRE. |
ces deux couleuvres sont deux variétés dis-
tinctes , je les regarde comme parfaitement
semblables; car 11 dit expressément qu’elles
n’offrent aucune différence après leur mort.
Je regarde au contraire comme une es-
pèce parliculière la couleuvre verte à ventre
jaune (1), et longue de trois pieds ,; que Van-
Ernest dit avoir trouvée sur un arbre dans
l’île de Sumatra; mais comme il ne m’en a
pas donné la description, je ne puis la décrire
dans cet ouvrage. bririoi ti
J'ai vu plusieurs individus de la cou-
leuvre nasique dans la collection du museum
d'histoire naturelle de Paris. |
(1) Voyez l’article du scingue à sept raies et à
queue noire, de l’inde , tom. IV, p. 282.
LA
DES COULEUVRES. :7
LA COULEUVRE
AH I D RALES 0
Crrre nouvelle espèce a été rangée par
Schneider parmi ses élaps ; il l’a observée
dans la collection de Bloch.
Le corps est blanchâtre , orné de huit
ligues longitudinales d’un brun foncé, dont
les deux intermédiaires plus larges et réu-
nies entre les yeux. Une bande transver-
sale brune passe sur les yeux, se courbe
en devant , se prolonge de chaque côté jus-
qu'aux lèvres, et près des yeux il y a une
tache brune en forme de croissant, pro-
(1) Coluber octolineatus ; albicans , suprà lineis ocio
longisudinalibus fuscis , quarum mediæ ducæ latiores,
cum jfascié transversä super oculos ef antrorsm
sinuaté ; caudé.. t
Scutis abdom. Le — Scutellis subcaud. 56 - sa
Ælaps octolineatus. Schneider » Hiët. nat. “ae
fasc. 2 , p. 299.
Aeptiles. Tower VII. E
8 HISTOIRE
longée au delà du coin de la bouche, et
courbée postérieurement vers le haut. Les
yeux soût de moyenne grandeur. Le corps
est lisse, glissant, garni en dessous de cent
soixante-dix-huit grandes plaques , et sous
la queue les doubles sont au nombre de
cinquante-six.
DES COULEUVRES :à0
LA: CO OOU LE UV
MAS SE
Crrrs couleuvre est assez commune en
Allemagne et en France, jusqu'aux environs
de Paris, où je l'ai trouvée plusieurs fois, et
(1) Coluber austriacus ; suprà griseo-cinereus, lœævis,
ucidus , paulisper nigricante maculatus , fascié ocu-
dari et maculé occipitali fuscis , subtés pallidus imma-
culatus ; caudä +.
Scutis abd. 178.— Scutellis subcaud.46 - 224.
—— 165. : —— 56 - 221 selon Sturm.
—— 150. bo - 209 selon le même.
AN 184: —— 56 - 240 ? selon Goeze et
WE Bechstein.
Coluber austriacus. Lin. Syst. nat. — Zdem. Gmel.
Syst. nat. p. 1114: — Coronella austriaca. Laurenti,
(e)
Synops. rept. p. 84, n° 178, pl. v, fig. 1. — Die
osterreichische natter, Goeze , Europ. Faun.,p. 194,
n° 6.— Idem. Jacob Sturm, Deutschlands Fauna,
in -18 , amphib. fasc. 2, fig. 1 , 2. — Schrank , Faun.
boïca , p. 291. — La lisse. Lacépède , Hist. nat. des
serpens, in-12, tom.I, p. 349. — La couleuvre lisse.
Laireille , Hist. nat. des reptiles, in -18, tom. IV,
p.92, fig. 1.—La couleuvre chatoyante. Razoumowski,
Hist. nat. du Jorat. — Coluber ferrugineus. Sparrman,
Act. soc, Stockholm , ann. 1705. |
B 2
20 HIS FOUTRE
cependant elle n’avoit pas été décrite exac=
tement par les naturalistes avant Lacépède.
Elle est timide, innocente , toujours prête
à fuir dès qu’on l’aperçoit : sa taille est un
peu inférieure à celle de la couleuvre à
collier.
La tête est petite, déprimée en dessus ;
conprimée sur ses côtés, triangulaire, obtuse,
et assez semblable à celle du lézard gris des
murailles. Elle est revêtue de neuf plaques
disposées sur quatre rangs sur son sommet,
avec sept plaques sur chaque bord de la
mâchoire supérieure, et six sur les côtés de
l'inférieuré. Il y a deux rangées longitu-
dinales, de trois plaques chacune, sous la ,
gorge. à |
Le corps est alongé , cylindrique, presque
d’égale grosseur dans toute son étendue, à
peine plus aminci que la tête vers l’occiput,
revêtu d’écailles lisses, rhomboïdales, pres-
que hexagones et imbriquées. Les grandes
plaques sont au nombre de cent cinquante-
neuf à cent soixante-dix huit, et les doubles
varient de quarante -six à cinquanie-six.
Goeze et Bechstein croient même que les
grandes plaques vont à cent quatre-vingt-
quatre, ce qui est trop considérable.
La couleur principale est d’un gris cendré;
DES COULEUVRES. 21!
tirant quelquefois sur le roussâtre en dessus,
variée de quelques petites taches plus fon-
cées sur le dos ; d’un gris blanchâtre et sans
aucune tache en dessus et sur les lèvres,
avec une bande brune allant de la narine
sur l’œil jusqu’au coin de la bouche; une
tache brune, oblongue sur chaque côté du
cou , et une autre derriére la tête. La cou-
leuvre lisse a, selon L'aurenti et Silurm, des
petites taches brunes disposées alternative-
ment sur le dos : le dernier auteur croit
même d’après Jacquin, que la femelle est
cendrée et le mâle roux, mais ceci est.
inexact. Les yeux sont peu saillans, et ont
leur iris de couleur dorée.
Laurenti nous apprend que la couleuvre
lisse n’est pas rare dans les fossés et dans
les lieux humides des environs de Vienue.
Je l'ai trouvée plusieurs fois dans les bois;
exposée au soleil, parmi les herbes et dans
des fourmilières. Sturm a compté quatre-
vingt-quatre dents aux deux mâchoires.
Elle rampe avec vivacité, en agitant sa
langue au dehors de la bouche ; mais elite
siffle rarement, et mord presque toujours
sans percer la peau. Les paysans la con-
fondent ordinairement avec la vipère, à
cause de ses couleurs sombres ; aussi la
E 3
32 HISTOIRE.
redoutent-ils, quoiqu’elle me soit pas veni-
meuse. Elle ne vit qu'en Europe et non
dans les Indes occidentales et orientales,
comme Lacépède Fa cependant assuré.
Elle a communément un pied et demi, et
rarement deux pieds, de longueur totale :
je ne crois donc pas qu'il convienne d'y
rapporter la couleuvre innocente de Sar-
daigne , nommée vipère de terre ( vipera di
secco), parce qu’elle a, selon Cetti, le dessus
du corps tacheté de noir, et le dessous noi-
râtre comme la vipère : sa longueur est de
trente pouces. ;
Latreille rapporte à la couleuvre lisse
celle que Razoumowski a nommée /a cha-
toyante, dans son Histoire naturelle du
Jorat. Celte couleuvre non venimeuse, de
Suisse, est longue d’un pied et demi, lui-
sante, d’un gris cendré en dessus, parsemée
de taches brunes sur le dos, et recouverte
de petites écailles rhomboïdales , oblongues,
presque ovales. Les plaques abdominales
sont au nombre de cent cinquante-six à
cent soixante-une, et les sous-caudales vont
à Cinquante-six paires. Ces plaques et ces
écailles offrent des reflets bleus, chatoyans.
Je la regarde comme nne espèce différente.
DES COULEUVRES. 3
LAC O U LE UV me
COR ATS
O+ trouve dans l’ouvrage de Seba et de
Klein plusieurs couleuvres décrites sous le
nom brésilien 2biboboca , que je conserve
seulement à une espèce voisine de la clélie;:
et afin d'éviter toute confusion dans la dis-
tinction des espèces, je désigne sous le nom
de couleuvre coraïs un ‘reptile nommé cebra
de corais au Brésil, et appelé ibiboca par
Lacépède, parce qu’il a été envoyé sous ce
nom au museum d'histoire naturelle de
Paris.
La tête est revêiue en dites de neuf
grandes plaques. Les écailles sont rhom-
boïdales, lisses, grisâtres , bordées de blanc,
(x) Coluber corais; dorso griseo squarmis aibo mar-
ginatis ; caud& =.
Scutis abdom,. 176.— Scutellis subeaud. 121 - 207.
L’ibiboca. Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12,
tom. IT, p. 126. — La couleuvre ibiboca. Tatreille,
Hist. nat. des reptiles ,in-18, tom. IV, p.151.
ù BA
24 Î S'TONR EN
quelquefois un peu séparées les unés, deë
auires , à cause de la dilatation de la peaü.
La longueur totale est de cinq pieds cinq
pouces six ligiies, et la queue prolongée en
pointe a un pied sept pouces une ligne, ce
qui fait à peu près les deux septièmes.
_ Lacépède a compté cent soixante-seize
plaques abdominales, et cent vingt - une
doubles sous-caudales:
Lt
DÉS COULEUVRES. 23
PA COoULEUVIES
RANÉE ()
Le E espèce de couleuvre a quatre raies
sur le dos, et habite en Europe; elle est
surnommée la quatre raies. Ce nom pour-
roit aussi convenir à celle-ci, car elle a :
(x) Coluber lineatus ; suprà cœærulescens lineis qua-
uor longitudinalibus fuscis usque ad apicem caudeæ ,
subtus albescens ; caudä —.
Scutis abdom. 169. — Scutellis a 84 - 2553.
156. —— 88-264 selon Russel.
—— 162 —— 74-250.
165. —— 63 - 248.
Coluber lineatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Mus.
Adolph. Frid. tom. I, p. 3o, pl. x11 , fig. 3. — Idem.
Gmelin, Syst. nat. —.Scba, Mus. tom. II, pl. xrr,
fig. 3. — Le rayé. Daubenton, Dict. erpét. Encycl.
méthod. — La rayée. Lacépède, Hist. des serpens,
in-12, tom. 1, p. 417.— La couleuvre rayée. Latreille,
Hist. nat. des rept. tom. IV, p. 151.— Condanarouse.
Russel, Hist, nat. of Coromand. serpents, in - fol.
p- 32,n° 27, pl. xxvir. — An idem? Seba, Thes.
tom. Il, pl. xzv, fig. 5; et pl. Lxux , fig. 2,
26 HISTOIRE
quatre raies brunes, qui s'étendent sur le
dos jusqu’à l'extrémité de la queue, et 5€
détachent d’une manière très - agréable sur
la couleur bleuâtre des écailles. Le dessous
est blanchâtre.
Linnæus, qui a observé cette espèce dans
le museum du prince Adolphe Frédéric, a
trouvé cent soixante-neuf grandes plaques
sous le ventre, et quatre-vingt-quatre doubles
sous la queue. Elle ne parvient pas à une
longueur considérable ; quoique sa longueur
totale ne soit pas indiquée ; aussi ne puis-je
faire connoître exactement les proportions
comparatives de la queue qui paroissent
être d’un tiers, d’après le nombre des doubles
plaques qui la recouvrent en dessous.
Elle habite en Asie, à Ceilan selon Seba.
Latreille, dans son histoire des serpens,
dit que cette espèce a plus de dix-huit à
vingt-un pouces de longueur; et il ajoute
qu’elle a quelquefois cent soixante - deux
plaques sous le corps, et soixante-quatorze
doubles sous la queue.
Russel a décrit et figuré une couleuvre
du Bengale qu’il croit semblable à celle-ci,
et qui me paroît en différer cependant un
peu par ses couleurs. é
DES COULEUVRES. 27
La téte est un peu plus large que le
cou , ovale, oblongue, amincie en devant,
couverte de neuf plaques en dessus : il y
a des dents aiguës, courbées et petites sur
les branches marginales et palatales des
nrâchoires, et quelques-unes sont un peu
plus longues en avant des branches margi-
nales de la mâchoire supérieure.
Le corps est long, cylindrique, à peine
renflé vers le milieu de sa longueur, cou-
vert d’écailles ovales, oblongues et lisses.
La queue fait environ le quart de la lon-
gueur totale; elle est amincie et pointue.
Les plaques transversales sont au nombre
de cent soixante-seize grandes sous le corps,
et quatre-vingt-huit doubles sous la queue.
La couleur de la couleuvre rayée du
Bengale est, selon Russel, d’un brun clair,
ornée sur chaque côté du dos par une ligne
longitudinale jaune partant derrière l'œil,
et bordée contre le dos d’un trait brun très-
foncé, presque noirâtre : ces raies sont dis-
posées en dessus de telle manière, qu’on
en compile Jusqu'à sept; savoir, une brune
sur le milieu du dos, deux noirâtres et deux
jaunes sur les côtés du dos, puis deux larges
et brunes sur les flancs. Le dessous est d’un
28 HISTOIRE
jaunâtre clair, avec un très-petit filet lon-
gitudinal d’un brun verdâtre sur chaque
côté des plaques transversales.
Cette couleuvre a été envoyée à Russel
de Ganjam sous le nom de condanarouse ,
en octobre 1788, par Snodgrass, qui assure
que les indiens la croient dangereuse, quoi-
qu’elle n'ait pas d'organes à venin.
Dimensions de cette couleuvre , selon Russel.
pieds. pouc. ligx
Lonmentiotale 220.147 47, 2410 00e
Longueur de la queue . . . . . . » 7 G
Circonftrence du corps . . . « . » 2 6
Je soupçonne que la couleuvre rayée,
décrite précédemment d’après Russel, a été
représentée par Seba dans son ouvrage,
tom. Il, pl. xev, fig. 5, et pl. Lxur, fig. 2.
DES COULEUVRES. 9
eg
{
Ed OC OU L'E'UV RE
UNICOLORE (i).
Corre couleuvre a été très-incomplette-
ment décrite par Gronovius et Boddaert ;
elle a cent soixante - seize grandes plaques
abdominales, et soixante-dix doubles sous-
caudales.
Le dos est d’une couleur uniforme, avec
les flancs marqués d’une ligne prolongée
jusqu’à Panus. |
_ Le museau est aigu.
(1) Coluber unicolor; rostro acuto , dorso unicolore,
jateribus ad anum usque lineaiis ; caudä....
Scutis abdom. 176. — Scutellis subcaud. 66 - 242.
Coluber unicolor. Gmelin, Syst. nat. Pe 1103. —
Gronovius, Zooph. tom. I, p.22, n° 107.—Boddaert,
nov. Act, acad, Cæs, tom. VII, p. 27, n£ 27.
30 HISTOIRE
BL A -4CHO UE Ù ve
D’'ES$ Ç U L À PE.)
Csrrs couleuvre habite dans plusieurs
parties de l’Europe , et ne paroît pas avoir
été connue de Linnæus. Lacépède l’a nommée
serpent d'Esculape, parce qu'il croit qu’elle
a été consacrée au dieu de la médecine, et
son opinion n'est fondée que sur ce que
cette couleuvre innocente existe aux envi-
rons de Rome. Sans chercher à reconnoître
(1) Coluber Æsculapii, suprà rufescens , cum tænié
longitudinali fusc4 in utroque latere dorsi , et inferné
nigricante ; subtus albescens submaculatus ; caudé =.
Scutis abdom. 175. — Scutellis subcaud. 64 - 239.
Le serpent d’Esculape. Lacépède, Hist. nat. des
serpens, in-12, tom. J,p. 357. — Anguis Æsculapis.
Ray ps Synops. serp. gen. p. 291. — La couleuvre
d’Esculape. Latreille, Hist. nat. des reptiles ,in-18 ,
t. IV ,p. 54.— Coluber Æsculapii: æsculapschlange.
Sturm, Deutschlands Fauna , fasc. 2, pl. x, 11. —
Nic. Jos. Jacquin , Collectarea ad botanicam , che-
miam et hist. nat. spectantia, cum fig. vol. IV,
Vicenue , 1700.
DES COULEUVRES. 3:
la vérité de cette assertion, je préfére, à
l'exemple de ce naturaliste, lui conserver
ce nom plutôt qu’à la couleuvre d'Esculape
qui , selon Linnæus, existe dans les Indes, et
que j'ai décrite vers la fin du sixième volume
de cet ouvrage, sous le nom de couleuvre
à bandes noires. |
La couleuvre d’Esculape a la tête assez
grosse, oblongue, plus large que le cou,
garnie de neuf plaques en dessus. Les écailles
du dos sont ovales, presque hexagones, ca-
rénées ; celles des flancs sont lisses et un peu
plus larges. La queue occupe la cinquième
partie de la longueur totale ; elle est cylin-
drique comme le corps, et terminée en
pointe. Les plaques transversales sont au
nombre de cent soixante - quinze grandes,
et de soixante-quatre doubles.
Sa couleur est en dessus d’un roux plus
ou moins clair, avec une bande longitudi-
nale, obscure, presque noire sur chaque
côté du dos, et plus foncée vers le ventre:
les écailles voisines des plaques transversales
sont blanches, bordées de noir en dessous.
Le dessous de l'animal est blanchâtre, avec
des teintes plus foncées.
L
32 HISTOIRE
Dimensions de cette couleuvre, selon Lacépède.
pieds pouc. lignes
Longueur totale. ele) telle te ra [re ce 3 10 »
Longueur de la queues 7 0 9 3
Sturm a figuré deux couleuvres d’'Escu-
lape dans sa Faune d'Allemagne; il prétend
que le mâle est en dessus d’un brun clair,
et jaune en dessous, avec deux rangées
d’écailles d’un verd clair sur les flancs;
tandis que la femelle est .en dessus d’un gris
sombre, d’un bleu clair en dessous, avec
une rangée d’écailles d’un bleu d’indigo sur
ies flancs ; mais ces différences ont lieu pour
les individus et non pour les sexes. On trouve
irès - communément cette espèce dans les
montagnes et les prairies de la Liburmie et
de la Dalmatie; elle monte sur les arbres,
avale des grenouilles, desoiseaux, des lézards,
et même des poissons. Dans le mois de
juin 1780, lorsque Jacquin étoit occupé; à
chercher quelques plantes rares sur les mon-
tagnes voisines de la mer Adriatique et vers
ses bords, il trouva une couleuvre d’'Es-
culape, longue de six pieds, grosse de deux
pouces , auprès des racines d’un térébinthe
(pistacia terebinthus Lin.), occupée à guetter
les
DES COULEUVRES. :3
les petits oiseaux qui sautilloient sur les buis-
sons voisins. Lorsqu'il eut pris celte cou-
leuvre, elle rendit par le vomissement cinq
jeunes fauvettes et du sang, puis mourut.
Son estomac renfermoilt encore un muge
de mer à grosse tête (mugil cephalus Lin.)
et un lézard commun. Sur quinze individus,
Jacquin n’observa qu’une femelle qui pondit
cinq œufs alongés, cylindriques, arrondis
aux deux extrémités. L'intérieur renfermoit
un liquide qui avoit une odeur très-forte;
et on voyoil au nulieu de ce liquide un em-
bryon semblable à un 6l rouge, long de deux
lignes. Les habitaus de la Liburuie croient
que la couleuvre d'Esculape avale la vipère
ammodyte, et qu’elle s’entortille quelquefois
aux pieds des hommes,
Reptiles. Tome VIT. C
54 PLHISMOIRE
L A C'O PR EU V & E
À GOLLLIER (}
PI LXXXI, fig 1; pl. LIX , fig 18.
dE espèces de serpens qui existent en
Europe sont peu nombreuses, et ne sont
pas parées de couleurs brillantes. Leurs
(1) Coluber natrix ; suprà griseo cinéreus , maculis
subtransversis nigris , nuch& flavé posticè nigro mar-
ginaté ; subtüs Dé et AGEN Haies ris $
caudä =.
Seutis abd. 170.— Scutellis subcaud. 5 _ “25.
170. 60 - 250 selon Linnæus.
—— 144. —— 58 - 202 selon Weigel.
—— 172. —— 58 - 250 selon le même.
—— 174. —— 62 - 256 selon le même.
—— 175. —— 635 - 258 selon le même.
—— 174. —— 54 - 228 selon le même.
—— 170. —— 64 - 254 selon le même.
—— 170. 52 - 222 selon le même.
—— 166. —— 48 - 216 selon le même.
—— 172. —— 58 - 250 selon le même.
170. —— 68 - 238 selon le même.
Coluber natrix. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad.
tom. 1, p. 304, n° 55, — Mus. Adolph. Frid, tom. I,
|
De sene (el, «ZZ, Racrne :"
1. COULEUVRE A COLLIER.
2, oncon Le lx Coukuvre yalrlhee ;
LA «
DES COULEUVRES. 35
écailles grises ou rembrunies, la morsure
eñvenimée des uns et la brusque agilité des
autres les font égalenient redouter; cepen-
dant les espèces dangereuses sont plus rares,
vivent plus à l’écart, se cachent dans l'ombre
sous des pierres humides, ou dans l’herbe
pour épier leurs victimes ; et les couleuvres
p. 27, pl. xxt, fig. 2. — Faun. suec. 288. — ter
gotl. 146. — Gronovius, Mus. tom. II, p. 63, n° 27.
— Zooph. n°115. — Weïgel, Abh. der hall. naturf.
ges. tom.T,p. 25,n°° 29-38. — Idem. Gmelin , Syst.
nat. p. 1100, — Boddaert , nov. Act. acad. Cæs.
tom. VII, p.24, n° 50.— Natrix vulgaris , et longsis-
sima. Laurenti, Synops. rept. p: 75 ,n° 149 et 145.
— Nuütrix torquata. Ray, Synops. anim. 334. —
Hydrus ; seu natrix : the water snake. Robert Sibbald,
Scot.illustr. seu Prodrom: hist. nat. Edimbourg, 1684.
— Ringed snake. Zool. Brit. tom. III » Pe 32, pl. xxv,
n° 13. — Nätrix torquata. Gesner, Serpent. nat,
p. Ge Serpens domesticus he carbonarius.
Gesner , de Serpent. nat. p 64 — Naërix. Wulf,
Ichthyol. cum Amphib. regn. boruss. — Ze serpent à
collier. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. mêtb. — La
couleuvre à collier. Lacépède, Hist. nat. des ser pens,
in-12,4om. T, p, 355, pl. iv, fig. 2.— Idem. Latreille,
Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. EV , p. 38.—
Colubro nero, serpe nero , carbon, carbonazzo , Serpené
charbonnier , anguille de haies. — Gemeine schlance.
Meyer, Thiere, tom. I, p. 52-54, pl. zxxxrx - xc.
C 2
56 | HISTOIRE.
innocentes se plaisent au contraire dans les
lieux où brille le soleil, recherchent les
terrains secs, se roulent en spirale au bord
des haies, et quelquefois elles osent témié-
rairement ramper vers le voyageur étonné,
siffler en se redressant devant lui, et s exposer
ainsi à ses coups. |
La couleuvre à collier est commune dans
nos campagnes; elle est connue des villageois
qui ne la craignent pas, et qui la tuent im-
pitoyablement malgré les services qu’elle leur
rend; car elle détruit un grand nombre d’in-
sectes , de souris, de mulots et d’autres ani-
maux nuisibles. On la nomme vulgairement
serpent d’eau ou nageur, anguille de haies. Elle
a rarement au delà de trois pieds et dem de
longueur totale : la tête ovale, obtuse, à
peine plus large que le cou, déprimée, et
couverte de neuf plaques disposées sur quatre
rangs, a ses deux mâchoires presque égales
en longueur, et garnies, sur les branches
marginales et palatales, de petites dents
aiguës, courbées et nombreuses: les plaques
labiales sont au nombre de quinze à dix-
sept, et la rostrale est large, demi-circulaire:
Chaque narine est percée dans une plaque
carrée, oblongue , et entourée d’une petite
peau molle à peine distincte; quelquefois
DES COULEUVRES. 37
on voit quatre ou cinq plaques derrière
chaque oil , indépendamment des neufs
grandes. Le corps est long, cylindrique ,
peu renflé, couvert d’écailles alongées, hexa-
gones , légèrement carénées sur le dos, lisses
et plus larges vers les plaques transversales,
dont le nombre varie considérablement. On
en a compté cent quarante - quatre à cent
_soixante- quinze grandes sur le ventre, et
quarante-huit à soixante-huit doubles sous
la queue, qui est amincie, terminée à sa
pointe par un pelit ergot droit et corné.
La couleur de l'animal est d’un gris cendré
quelquefois teint de roussâtre en dessus, avec
une double tache transversale d’un beau
jaune en demi - collier sur la nuque, et
bordée en arrière par une large tache noire
très-foncée ; les taches en dessus de l’animal
sont plus ou moins régulièrement disposées,
et presque toujours placées sur quatre ou
cinq rangées longitudinales; ces taches sont
noires , toutes transversales , très-petites sur
le dos, plus grandes sur les flancs, et’ pro-
longées jusques sur lé commencement des
plaques transversales. La couleur de ces
plaques est d’un noir sombre, parsemé de
taches d'un blanc jaunâtre, quelquefoismême
elles sont à moitié blanches et noires, et
C5
38 H I SOI R EE.
arrangées de manière que ces deux couleurs
alternent irrégulièrement çà et là. La cou-
leur de cet ophidien est très-sujelte à va-
rier, suivant les lieux de Europe où il
habite ; mais rarement la tache jaune en
demi - collier est effacée, et l’on reconnoît
toujours la large tache noire qui la suit. Il
ne faut pas s'étonner que la nombreuse
multiplication de cette espèce ait induit
plusieurs naturalistes en erreur , et qu'ils
aient regardé comme des espèces distinctes
plusieurs variétés de celle - ci.
Première variété.
CoULEUVRE À COLLIER : d’un brun noiï-
râlre , parsemée de points jaunes et rares
en dessus, cendrée en dessous. ( Laurenti,
Synops. rept. pag. 74, n° 145.)
Seconde variété.
CoULEUVRE A COLLIER : marquée sur
le dos de taches jaunes dans leur centre.
Laurenti a trouvé, dans la collection
des reptiles qui lui fut donnée par le
comte de Turn, une couleuvre dont ïl
n’a décrit que les couleurs, et qui habite
à Gemona près de Fréjus. Les détails sui-
vans paroissent rapprocher cetie couleuvre
DES COULEUVRES. 3g
de celle à collier ; c’est pourquoi je lai
placée ici en attendant qu'on ait reconnu,
par le nombre de ses plaques et de ses
doubles plaques, la place qu’elle doit dé-
finitivement occuper dans ce genre.
Sa tête est bigarrée antérieurement : entre
les yeux il y a une bande courte et noire;
une très-longue sur l’occiput, et une très-
large sur le milieu du front. On voit deux
autres taches plus grandes sur la nuque ,
qui sont suivies par des moindres, dispo-
sées sur deux rangées, et ensuite confon-
dues ensemble vers l’extrémilé du corps.
Ces taches sont jaunes dans leur centre, et
sont répandues en grand nombre sur tout
le corps. : |
Laurenti prétend que le mâle a une
couleur jaune brillante sur les écailles,
entre les plus grandes taches ; tandis que
dans la femelle cette couleur est blanche.
. ( Laurenti, Synops. rept. pag. 76, n° 153.)
Troisième variete.
COULEUVRE A COLLIER : ayant une tache
et plusieurs traits aurores (1). ( Meyer,
hier. tom. I, pl. rxxxviIr et Lxxx VII. )
_ (1) Areis flammeis. Cette expression indique des
4raits coulenr de flamme.
C 4
‘(us HISTOIRE
Quatrième variété.
CoULEUVRE A COLLIER : bleue, à points
noiratres et à lignes transversales ondulées:
( Gmelin, Syst. nat. var. e, pag. 1100. )
Cinqui eme variele.
CoULEUVRE AÀ COLLIER : bléue, avec
une pelite bande blanche de chaque côté,
des taches noiïrâtres éparses, les carènes des
écailles blanches, et le ventre blanc mar-
qué d’une tache nonâtre de chaque côté.
( Gmelin, Syst. nat. var. f, pag. 1100.)
Sixième varielé.
CoULEUVRE A COLLIER : ayant le cou
tachelé de rouge.
Pallas a trouvé plusieurs individus de
celte variéié dans les marécages près de
l'Iaïk, vers les bords de la mer Caspienne.
( Pallas, Voyage en Russie, in-8°, tom. IH,
pag. 555.)
Septième variété.
CoULEUvVRE À coLLIEr : d’un bleu cen-
dré, noirâtre en dessous, avec une tache
blanche arquée et une autre noire sur
C1
chaque cèté de l’occiput, et le dos: ondulé
DES COULEUVRES. A
de noir. (Coluber gronovianus. Gmelin, Syst.
nat. pag. 1101. — Laurenti, Synops. rept.
pag. 75, n° 150. — Seba, Thes. tom. If,
plexxxtmni fig. 12)
Huitième variété.
CoULEUVRE A €eoLLIER : du Tyrol. —
278. — 60 -— 256.
Selon Scopoli, cette couleuvre a cent
soixante-dix -huit grandes plaques sous le
corps, et soixante doubles sous la queue.
Ælle pond quatorze œufs réunis ensemble,
blancs, coriaces, avec le jaune latéral et
le blanc ou lalbumen trouble et aqueux.
Ces œufs sont placés dans les fentes des ro-
chers. (Scopoli, Annal. hist. nat. tom. IF,
pag. 39. — Gmelin, Syst. nat. pag. 1102. )
Neuvième variété.
COULEUVRE A COLLIER : brune sans
taches, avec le ventre noirâtre. — 174. —
60 - 254. (Coluber arabicus. Gmelin , Syst.
naluiæ, pag. 1102. — Gronovius, Mus.
tom. if, pag. 61, n° 22. — Zooph. iom. I,
pag. 22, n° 108. — Coluber. Boddaert,
Nov act. acad. Cæs. tom. VII, pag. 24,
n° 26. — Serpens arabica fusca. Seba, Thes.
rom. HE)-pas. 32, pl. Xxkx Tr, Hg. 2.)
42 HISTOIRE
La couleuvre à collier pond ses œufs
réunis en un chapelèt, et au nombre de
quatorze à vingt-deux, dans des trous de
terre ou dans le fumier, et elle se tient
ordinairement à côté d’eux pour les dé-
fendre contre les belettes et d’autres pe-
tits animaux. Lorsqu'on lirrite, elle siffle
avec un peu de force, serre le doigt qu’on
approche d'elle entre ses dents, et répand
par la bouche une exhalaison assez dé-
sagréable , légèrement musquée. Elle se
taisse facilement apprivoiser , paroît alors
rechercher les caresses des enfans, et elle
est très-avide de lait et de fromage ; aussi
croit-on dans les campagnes qu’elle entre
dans les étables et qu'elle fréquente les pà-
turages pour y telter les vaches. Le nom
de serpent nageur ne lui convient pas plus
qu'aux autres couleuvres ; elle nage, il est
vrai, pendant quelques instans, et traverse
ainsi des pelits marais et des ruisseaux,
mais elle épuise bientôt toutes ses forces
et se noye quelquefois, sur - tout si elle
est contrainte de lutter contre un courant
rapide. |
mn =
L'X
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1.COULEUVRE ECARL
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Œ, VE
DES COULEUVRES 43
a ————
LA COULEUVRE
ECARLATE (1)
Planche LX X XIII, jig. 1.
Garprx a le premier découvert dans Ia
Floride cette couleuvre, indiquée par Lin-
næus , et ensuite décrite par Blumenbach
dans l'édition du Systema naturæ de Gmelin.
. Bosc en a rapporté une bonne description
et un dessin de la Caroline, et Latreille
en a fait usage pour son intéressant travail.
Palisot Beauvois m'a communiqué cette
couleuvre des Etats-Unis; elle est très-jolie
par la variété et la disposition de ses cou-
(1) Coluber coccineus ; suprà rubro - sanguineus
Jfasciis 21-22 transversis flavis nigro marginatis anticé
et posticè , subtùs albidus immaculatus ; caudé =.
Scutis abdom. 161. — Scutellis subcaud. 45 - 204.
172. 40 - 212 selon Bose.
—— 199. 55-210 selon Linnæus.
Couleuvre écarlate. Latreille, Hist. des reptiles,
in-18, tom. IV, p. 148. — Coluber coccineus. Lin.
Syst, nat. — Zdem. Gmelin, Syst. nat. p. 1097.
A CORISTOLRE
leurs. Elle est en dessus d’une belle couleur
roûge de sang, avec vingt-une ou vingt-
deux bandes transversales jaunâtres, bor-
dées d’un trait noir en devant et en arrière.
La première bande est située sur la partie
postérieure de la tête. Les flancs sont mar-
qués de quelques petites taches irrégulières
noires. Le dessous du corps est blanchâtre,
sans aucune tache. La tête est petiie, étroite,
lisse, et couverte en dessus de dix plaques
de même que celle de la couleuvre à raies
rouges ; mais avec celte différence, que
chaque plaque au dessus de l'œil est très-
petite, et que celle du milieu de la tête
est plus grande et un peu en forme d’un
cœur. Toutes les écailles sont lisses, légè-
rement bombées dans leur centre. Si l’on.
en enlève une avant la mue, celle qui
paroît au dessous est terminée par une
petite saillie à son bord postérieur. |
J'ai compté cent soixante - une plaques
abdominales, et quarante - trois caudales;
mais ce nombre varie. L’anus est simple.
La queue occupe un seplième de la lon-
gueur totale, qui est ordinairement , de
deux pieds.
Elle est rare, suivant Bosc. ,; en _ Caroline ;
DES COULEUVRES. 45
et on ne l’y voit que pendant le printems
dans les lieux sablonneux. Linnæus à pré-
tendu qu’elle vit aussi dans la nouvelle
Espagne, et que les habitans, à cause de la
vivacité de ses couleurs, prennent sa peau
pour s’en faire des colliers.
La couleuvre écarlate, selon Palisot Beau-
vois, se nourrit de sauterelles et d’autres
insectes. | |
é CTHTSTORRTE
LASCOULDEUTS
MALIGNE ()
Russez a donné, dans son ouvrage sur
les serpens du Coromandel, la description
et la figure d’une espèce qui me paroît
avoir de grands rapports avec les vipères;
mais comme cet auteur n’assure pas positi-
vement qu’elle ait des crochets venimeux,
je l’ai rangée provisoirement parmi les cou-
leuvres.
La tête est ovale, déprimée, obtuse, un
peu plus élargie que le cou , revêtue de
neuf plaques dessus sa moitié antérieure,
et garnie en arrière d’écailles semblables à
celles du dos. La bouche est petite , avec
(1) Coluber malisnus ; suprà nigricans , maculis
transversis albidis circà 20 suprà dorsum , cum line&
alb& in utroque latere, subtùs cæœrulescente albidus ;
caudé =
Scutis abdom. 154.— Scubellis subcaud. 40 - 214:
Gajou-tutta. Russel, Hist. nat. of serpents Corom.
et Indian, n° 16, pl. czxr.
>
DES COULEUVRES 47
ses mâchoires d’égale longueur , garnies
de dents nombreuses, pointues et courbées
en arrière sur des branches marginales et
palatales. Russel a remarqué que les dents
du devant des branches marginales de la
mâchoire supérieure sont plus longues que
les autres.
Le corps est cylindrique, garni en dessus
d’écailles ovales, élargies, imbriquées ; il
est terminé par une queue petite, mince,
pointue, et faisant un septième de la lon-
gueur totale, qui est d’un pied deux pouces.
La circonférence du cou est d’un pouce
trois. lignes , et l'épaisseur du corps est de
deux pouces environ.
La couleur de la tête est d’un verd
obscur et sans taches. Le corps et la queue
sont noirâtres, variés de teintes d’un verd
foncé, et sur tout le dos on voit une ran-
gée de vingt taches, ou environ, éiroites,
d’un blanc jaunâtre , avec deux rangées
longitudinales, sur les côtés du corps et la
la base de la queue, formées de petits traits
blancs. Les plaques transversales , d’un blanc
bleuâtre, sont au nombre de cent soixante-
quatorze grandes sous le corps, et de qua-
rante doubles sous la queue.
se EU T STI EUR
Russel termine la description de ce ser-
pent, en fusant observer qu'il ressemble
beaucoup par ses couleurs au bongare
bleu , quoique les taches soient disposées
différemment. Il ajoute qu’il n’a pas bien
observé les longues dents du devant de la
mâchoire supérieure, et qu’on pourroit les
prendre pour des crochets venimeux. Les
habitans du Bengale nomment ce serpent
gajou-tutta; il est rare au Re et
n’est pas sans doute aussi dangereux qu on
le croit dans le pays.
LÀ
DES COULEUVRES. %j
TAN CIO:U L'E'U/V RUE
É LAN C HE)
Lixvzus a observé, dans le museum du
prince Adolphe Frédéric, une espèce de
couleuvre qui est blanche sans aucune
tache , et garnie de plaques transversales
au nombre de cent soixante - dix entières
sous le corps, et de vingt doubles sous la
queue.
Merrem a ensuite figuré dans son ouvrage
(1) Coluber albus ; suprà fuscescens , subtis albus,
et immaculatus ; caud& circà —.
Scuitis abdom. 170.— Scutellis subeaud. 20 - 190.
—— 174 —— 26 - 200.
Coluder albus. Lin. Syst, nat. — Mus. Adolp. Frid.
tom. 1, p.24, pl. xiv, fig. 2. — /dem. Gmelin, Syst.
nat. p. 1093. — Siumpfschwanzigte natter ( couleuvre
_ à queue obtuse). Bl. Merrem, Beytræge naturg. amph.
fasc. 2 , p.36, pl. vir. — Le blanc. Daubenton, Dict,
erpét. Encycl. méth. — Za blanche. Lacépède , Hist.
nat. des serpens , in -12, tom. 1, p. 580. — La cou-
leuvre blanche. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18,
tom.IV , p. 145.
Reptiles. Tome VII. D
5o HAS TOUR E
une couleuvre qu'il regarde comme de la
même espèce, quoiqu'elle soit brune en dessus
et d’un blanc jaunâtre en dessous. Je suis
porté à adopter son opinion, et je suppose
comme lui que la couleuvre observée par
Linnæus avoit été complettement décolorée.
La tête est d’un gris verdâtre en dessus, €Ë
le brun du dos devient très - pâle sur les
flancs.
La tête est petite, ovale, déprimée eË
amincie en devant : sa mâchoire inférieure
est plus courte que la supérieure , et elles
ont l’une et l’autre des petites denis aiguës,
courbées et disposées sur les branches mar-
ginales et palatales. La langue est fourchue,
très - extensible , et peut se retirer dans un
petit fourreau. Le dessus de la tête a neuf
plaques placées sur quatre rangs; les lèvres
sont aussi bordées de plaques.
Le corps est épais, cylindrique, presque
aussi gros que la tête en devant, peu renflé
vers son milieu, et couvert en dessus d’é-
cailles lisses, rhomboïdales, el sous le corps
il y a cent soixante - quatorze grandes pla-
ques; celle de l'anus est double. La queue
est courte, grosse , obtuse, et garnie en
dessous de vingt-six doubles plaques.
DES COULEUVRES. Si
On ne sait pas dans quelle partie de la
terre habite cette couleuvre ; Linnæus dit
qu'elle vit dans les Indes, ce qui est assez
insignifiant.
Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem,
pieds. pouc. ligrs
Longueur totale, 4,0, M Gi + 75 “+
Longueur de la tête . . . . . . » » 9
Harséurde:la téteinsik 4 etes it) AE
Honpueur du corps +. 1. +. 21 06
Ciscontérence du Corps... +: 0) 200
Longueur de la queue . : . + - « » XF 10
D 2
52 HISTOIRE
LA COULEUVES
D.A.R D...(i}.
Lr nom que les naturalistes donnent à
cette couleuvre doit indiquer qu'elle a une
extrème agilité dans sa course, car elle n’est
(x) Coluber jaculus ; suprà griseo cinereus cum lineis
tribus atris margine nigro in dongitudine dorsi, subtus
albescens ; caudé.....
Scutis abd. 163. — Scutellis subcaud. 77 - 240 selon
Gronovius.
173. —— 78 - 251 selon Boddaert.
Coluber jaculatrix. Lain.Syst. nat.— Jlem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1102.— Gronovius, Mus. tom. IT, p.63,
n° 26. — Zooph. n° 114. — Coluber cinereo-cæru-
lescens , lineis longitudinalibus nigris. Boddaert, nov.
Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 21 ,n° 15. — Jaculairix
surinamensis. Scheuchzer , Phys. sacra, pl. pccxv,
fig. 2. — Serpens americana lemniscaia , xequipiles
dicta. Seba , Thes. tom. II, p. 5, pl. 1, fig. 9. — Le
dard. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Jdem.
Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12,tom. IT, p.85.
— La couleuvre dard. Laireille, Hist, nat, des reptiles,
in-18, tom. 1V, p. 175.
DES COULEUVRES. 55
pas dangereuse par sa morsure. Elle est d’un
gris cendré ou bleuâtre, avec une bande
noirâtre plus foncée sur ses bords, et située
depuis le museau, sur le dos, jusqu’à lex-
trémité de la queue; une autre bande, de
la même couleur et plus étroite, est située
sur chaque côté du corps; les plaques trans-
_versales sont blanchâtres, au nombre de
cent soixante-trois à cent soixante - treize
grandes sous le corps, et de’ soixante-dix-
sept à soixante - dix -huit doubles sous la
queue, selon Gronovius et Boddaert,.
La couleuvre dard habite à Surinam selon
Seba, Scheuchzer et le docteur Schene.
Seba l’a représentée , tom. IT, pl. 1, fig. 9,
sous le nom de xequipiles. Linnæus la re-
garde comme voisine de la couleuvre rayée.
b4 HISTOIRE À
LA COULEUVRE AZURÉE (1):
Lx naturaliste Lacépède est le seul qui
at observé jusqu’à présent cette espèce de
couleuvre qui habite aux environs du cap
Verd , et dont on conserve un individu dans
la collection du museum de Paris. Elle est
d'un très-beau bleu foncé et azurée sur le
dos, plus claire sur les flancs, et presque
blanchâtre sur les plaques transversales qui
sont au nombre de cent soixante - onze
grandes sur le ventre, et de soixante-quatre
doubles sous la queue.
La tête est couverté de neuf srandes
plaques disposées sur quatre rangs en. dessus ;
les écailles du corps sont ovales et lisses.
La longueur est de deux pieds, et cellé
de la queue est de cinq pouces trois lignes,
ve qui fait environ les deux neuvièmes du
total.
(1) Coluber cœrulescens ; suprà cæruleus lateribus
Dadlidis et abdomine subalbido ; caudä& —
Scutis abdom. 171: — Scutellis ana 64 - 255:
L'azurée, Lacépède, Hist. nat. dés serpens, in-12 ;
tom. IT, p. 59. — Za couleuvre azurée. Latreille,
Hist nat. @cs reptiles, in-18, tom LV , p. 121.
DES COULEUVRES. 55
bobo Out L-B:DV RE
-
GALATHÉE (à)
Planche LX XXII > Jigure 2.
Rousses à figuré cette jolie couleuvre
dans son ouvrage sur les serpens du Coro-
mandel, sous le nom de karetta, qui lui
est donné par les indiens. Il lui a compté
cent soixante-onze grandes plaques abdo-
minales, et quarante - une sous- caudales ;
mais il r’en a pas donné la description,
parce quil a perdu celle qu'il en avoit
faite ; mais comme la figure de cette cou-
leuvre est bien exécutée, il est facile d’in-
diquer ses principaux caractères.
La tête est ovale, déprimée, couverte
(1) Coluber galathea ; supri rufescens cum maculis
nigris Ovaéis ef magnis circà 15 ; caud&.....
Seutis abdom. 171.— Scutellis subcaud. 41 - 212.
K'aretta. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian
serpents, p. 352, n° 26, pl. xxvr.
D 4
56 HE STORE
de neuf plaques comme dans les autres
couleuvres. On voit en dessus, depuis l’oc-
ciput jusqu’au bout de la queue, une quin-
zaine de grandes taches noires, ovales, régu-
lières et écartées, sur un fond couleur de
chair, qui paroît roussâtre et tacheté; et
sur le dos, entre ces taches, on aperçoit
une bande étroite, longitudinale, rougeûtre.
La queue est très-courte et pointue.
Z LA
CL
De d'eve del.
: Dahrel
COULEUVRE BOIGA.
DES COULEUVRES. 57
LA COULEUNV ME
SUISSE (1)
Ox trouve, dans l’ouvrage sur l’histoire
naturelle du Jorat, la description d’une es-
pèce de serpent que Razoumowski appelle
la couleuvre vulgaire , sans doute parce qu’elle
ést assez commune en Suisse. Latreille la
regarde comme synonyme de la couleuvre
à collier; mais je crois au contraire, à
l'exemple de Lacépède, que c’est une es-
-pèce parfaitement distincte, sur-tout à cause
_ de la grande quantité de ses plaques sous-
caudales. | is
La couleuvre suisse est d’un gris cendré;
(1) Coluber helveticus ; griseo cinereus , cum parvis
lineis nigris in utroque latere, fasciâque dorsali ex
lineis transversis et pallidis formaté ; subtùs niger
albido maculatus ; caudé....
Scutis abdom. 170. — Scutellis subcaud. 127 - 297.
La couleuvre vulgaire. Razoumowski , Hist. nat. du
Jorat et de ses environs, in-8°, tom. I , p. 121 et 188.
— La suisse. Lacépède, Hist. nat. des serpens,
in -12, tom. IT, p. 125. — Latreille, Hist. nat. des
reptiles , in-18 , tom. IV, p. 46.
5$ HISTOIRE
avec de petites raies noires sur les flancs ;
et il y a sur le dos une bande longitudinale
composée de petites raies transversales plus
étroites et plus pâles. Le dessous de Fanimal
est noir, avec quelques taches d’un blanc
bleuâtre, plus grandes sous le ventre que
sous la queue. Les écailles du dos sont ovales
et carénées. Razoumowski a compté cent
soixante-dix plaques entières sous le.corps,
et cent vingt-sept doubles sous la queue.
Selon cet observateur , la couleuvre suisse
a quelquefois jusqu’à trois pieds de longueur;
elle préfère le voisinage des eaux el les
ombres épaisses; elle aime séjourner sous
les buissons placés dans les terrains humides,
et on la rencontre quelquefois dans les
bois du Jorat. On prétend qu’elle pond en
été dans le fumier quarante œufs et même
plus, tous attachés ensemble en forme de
chapelet. Lorsque le serpenteau sort de l'œuf
il a environ six pouces de longueur ; il rampe
avec agilité, et ses couleurs sont plus tran-
chées que celles des adultes. Quoiqu'on re-
garde cette couleuvre comme venimeuse,
cependant elle n’est ni méchante ni dange-
reuse, ses mâchoires n'ayant que des, petites
dents, et pas de crochets creux comme fa
vipère.
DÉS COULEUVRES-. bg
LA COULEUVRE
DÉMI-COLLIER (a)
*
Lrssrècr que nous appelons ainsi, d’après
Lacépède , habite au Japon, où elle est
connue sous le nom de #okura. L’individu,
qui est conservé au museum d'histoire na-
turelle de Paris, a un pied sept pouces de
longueur , et la queue a quaire pouces dix
lignes , ce qui fait environ le quart de la
longueur iotale. Le dessus de sa tête est
revêtu de neuf plaques disposées sur quatre
(1) Coluber monilis ; suprà fuscus lineis transversis
@lbis nigro marginatis ; caud4 circà —.
Seutis abd. 170. — Scutellis subcaud. 85 - 255 selon
Lacépède.
164. —— 82 - 246 selon Linnæus.
Coluber monilis. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1103. — Le collier. Daubenton, Dict.
erpét. Encyc. méthod. — Le demi-collier. Lacépède ;,
Hist. nat. des serpens, in-12 ,tom. I, p. 568; pl. virr,
5g. 2. — La couleuvre demi - collier, Yatreille, Hist.
mat. des reptiles ; in -18, tom, IV, p. G1.
6o ct EAST OUR E
rangs. Les écailles sont en losange, et relevées
par une arête saillante où carène. Il y a
cent soixante-dix plaques sous le corps, et
quatre - vingt - cinq doubles sous la queue,
selon Lacépède; et Linnæus a trouvé de
moins à un autre individu six paires de
grandes plaques, et trois doubles.
La couleuvre demi-collier a des couleurs
très-agréables ; elle est brune en dessus, avec
de petites bandes transversales blanchâtres,
bordées d’une petite raie noirâtre. La tête
est blanche en dessus , bordée de brun, avec
trois taches brunes et alongées; le dessus
du cou est orné d’un demi-collier formé de
trois taches rondes et blanches.
Linnæus a observé ce serpent dans, le
museum de De Géer : il annonce qu'il vit
en Amérique; mais c’est sans doute une
erreur, car il n’est pas vraisemblable que
la même espèce de serpent puisse habiter
dans deux continens séparés, au Japon et
en Amérique.
Il ne faut pas le confondre avec la vipère
Psyché , que j'ai oublié de décrire après la
vipère de Weigel, et que je ferai connoître
dans les Additions, à la fin du huitième
et dernier volume de cet .ouvrage,
DES COULEUVRES. G1
LA COULEUVRE
ALLER OS KR A TE 5 0m
Le y a dans le museum d'histoire naturelle
de Paris une nouvelle espèce de couleuvre
qui a été trouvée en Afrique, et que le
professeur Lacépède a décrite et figurée dans
son ouvrage sur les serpens.
Cette couleuvre a sa tête courte , déprimée,
un peu plus large que le cou, et revêtue
de neuf plaques disposées sur son sommet.
La couleur est d’un roux plus ou moins
clair, avec trois raies longitudinales, plus
foncées, allant depuis le museau, sur le
(1) Coluber trilineatus ; rufescens , lineis tribus lon=
gitudinalibus atris supr& dorsum usque ad apicem
caudæ ; caudà =.
Scutis abdom. 169.— Scutellis subcaud. 54 - 203.
La trois raies. Lacépède, Hist nat. des serpens,
in-12 , tom. IT ,p. 50, pl. xx, fig. 1. — La couleuvre
à trois raies. Latreille , Hist. nat, des rept. in-18,
tom. IV , p. 120.
62 HISTOIRE
dos, jusqu’au bout de la queue. Les mà-
choires n’ont que des dents simples et aiguës,
et pas de crochets venimeux. Les écailles
du dos sont lisses et en losanges.
La longueur est d’un pied cinq pouces
six lignes, et la queue fait elle seule deux
pouces huit lignes, ce qui répond à peu
près aux deux treizièmes du total.
DES COULEUVRES 63
PAPE OU LE ÜY RE
BOTCG A" (1H:
Fajes planche LXXXIV.
Ï L n'existe dans toutes les parties du nou-
veau continent aucune espèce de serpent
qui réunisse dans un plus haut dégré,
(1) Coluber ahætulla ; colore margaritaceo , capite
suprà cæruleo cum line4 cærule& in utroque latrre
dorsi , line nigré post oculos , lubiisque albis ; caudä
cirecd —,
Scutis abd. 166. — Scutellis subcaud. 128 - 204.
—— 163. —— 150 - 3513 selon Linnæus.
—— 165. —— 152-53:7 selon Gronovius.
—— 169. —— 175 -342 selon Weigel.
— 361. —— 141-502 selon le même.
—— 163. —— 152-515 selon le même.
—— 166. —— 160 - 326 selon moi.
—— 165. —— 152-317 selon moi...
160. 167 - 327 selon moi.
Coluber ahætulla. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad.
tom. 1,p.115,n°2;p. 495, n° 12. — Mus. Ad. Frid.
tom. 1, p. 55, pl. xxn, fig. 5. — Gronovius, Mus,
tom. 11, p. 61, n° 24. — Weigel, Abh. der hall.
naturf. ges. tom. 1, p. 40, n° 58-60. — dem, Gmel,
64 HISTOIRE
que la couleuvre boiïga, tous les attributs
qui sont les plus propres à embellir cet ordre
d'animaux. La forme élégante, élancée de
son corps, _la variété et la beauté de ses
couleurs qui brillent avec l'éclat des pierres
précieuses et des métaux dans les nombreux
contours de son corps, la vivacité, la grace,
la légèreté de ses mouvemens, la douceur
de ses habitudes, son séjour presque conti-
nuel au milieu des feuillages et sur les
branches des arbres, doivent réclamer pour
elle une exception à l'effroi que nous ins-
pirent les couleuvres, et à la proscription
dont elles sont les victimes.
Syst. nat. p. 1116.— Coluber capite, collo dorsique
anterioris parte cæruleis, cetero corpore exalbido, iridis
coloribus superbiente. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs.
1 VII, p.22,n° 23. — Natrix ahætulla. Laurenti,
Syn. rept. p. 79, n° 161. — Long green borneo snake.
Petiver , Gazoph. pl. c , fig. 5. — Serpens ornatissima
amboinensis bonguatrora. Seba , Thes. tom. II,
pl.zxxxir, fig. 1, pl. zxtrs, fig. 5 ; pl. x1r, fig. 3. —
Bradley, Natur. pl. 1x, fig. 2. — Serpens indicus ,
gracilis , viridis,ahætuila seylonensibus. Ray, Synops.
p:331.—Le boiga. Daubent. Dict. erpét. Encyc.méth.
— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12 , tom. I,
p.425, pl. x1, fig, 1. — La couleuvre boiga. Latreille,
Elist. nat. des reptiles , in-18, tom, IV, p.112.
Quelques
DES COULEUVRES, 65
Quelques personnes, séduites par la beauté :
de cette couleuvre , ont exagéré tous ses
autres avantages ; il y en a même qui ont
été jusqu’à désigner sous le nom de chant
le foible sifflement qu'elle fait entendre ;
qui ne diffère en rien de celui des autres
couleuvres. Le boiga est doux par sa nature
et ne peut avaler que des insectes, à cause
de sa forme délicate et très-déliée. Si l’on en
croit le rapport de quelques voyageurs, les
nègres esclaves, sur-tout ceux de Surinam,
ont ce serpent en grande vénération; et les
sybilles, ou les magiciennes qui vivent parmi
eux, et qui conservent sur leur esprit un
grand pouvoir, savent, dit-on, charmer par
le son de leur voix le serpent ammodyte
‘ou papaw, qui est le même que la cou-
leuvre boiga, et parviennent à faire tomber
_le serpent au pied de l'arbre où il étoit
monté, entretenant par ce moyen Îa su-
perstition des nègres afin d’en profiter. Selon
Stedman , ce serpent, long de trois à cinq
pieds, ne craint pas de se laisser toucher
par l’homme : l'éclat de ses couleurs paroît
avoir engagé les nègres à l’adorer; ils ne le
tuent et ne le blessent jamais ; ils le regardent
au contraire comme leur protecteur et leur
ami, et s’estiment trés-heureux de le voir
Reptiles, Tome VIL E
66 FH À S TOOMMRE
entrer dans leurs cabanes. Lorsqu'ane sybille
négresse a charmé le serpent papaw, ou
lui a persuadé de descendre de larbre, il
est assez ordinaire de voir ce reptile s’en-
tortiller autour du bras, du corps et du
cou de cette magicienne , comme sil se
plaisoit à entendre sa voix, et en. même
tems elle le flatte et le caresse de la main.
Les naturalistes ont confondu jusqu’à
présent, comme une même espèce de boiïga ,
plusieurs couleuvres également élégantes ,
entre autres l’argentée et la bleue à deux
raies; cette erreur fut principalement occa-
sionnée par Seba, qui a représenté dans
son ouvrage plusieurs espèces comme au-
tant de variétés l’une de l’autre : Linnæus,
Gmelin, etc., ont réuni sous ce même nom
des serpens de l’Asie, de l’Inde, et des
diverses parties de l'Amérique, et cependant
tous les boigas que j'ai observés jusqu’à pré-
sent ont été trouvés sur le continent dans
l'Amérique méridionale , principalement à
Cayenne et à Surinam. \
La couleuvre boiga à la tête petite,
oblongue, obtuse en devant, plus large que
le cou , déprimée , et recouverte en dessus de
neuf grandes plaques disposées sur quatre
rangées ; on en voit trois autres derrière
DES COULEUVRES. 67
les yeux. La lèvre inférieure est un peu
plus courte que la supérieure. Le cou est
très-mince, et le corps s’épaissit insensible-
ment vers son milieu. Les écailles sont
petites, hexagones sur la partie postérieure
de la tête, et pentagones sur les côtés de
l’occiput. Les écailles se prolongent ensuite
peu à. peu dessus le cou et le corps, où elles
sont plus grandes etrhomboïdales, oblongues,
légèrement carénées sur les côtés du dos.
La rangée d’écailles vertébrales, et celle qui
est voisine des grandes plaques transversales,
sont lisses. star
Toutes les couleurs de cette couleuvre
_sont tellement variées et chatoyantes, qu’on
croit voir briller, lorsqu'elle est au soleil,
plusieurs rangées de pierres précieuses, d’é-
meraudes, de saphirs, de topazes, de rubis
et d'améthystes ; toutes les couleurs de Firis
sy nuancent et s’y mêlent dans des sens
trés - variés, ou plutôt toutes ces écailles :
ont l'éclat et les couleurs de la nacre des
perles : et cette disposition des couleurs est
cependant très -régulière, car le dessus de
la tête est d’un beau bleu d'outre-mer,
bordé d’un trait noir derrière chaque œil,
et ce bleu s'étend sur chaque côté du cou
en dessus en une bande qui s'amincit, et
EX
65 SH ES TOPRMRE
ne forme ensuite qu'un petit filet sur les
côiés du dos. Lorsque ces écailles se séparent
un peu par le gonflement du corps, on
aperçoit entre elles la couleur noire de la
peau. Les lèvres sont blanches, et toutes
les plaques transversales sont d’un blan-
châtre nacré, très - chatoyant ; elles sont
larges, plates en dessous , avec leurs extré-
milés relevées sur Îes flancs, comme aux
couleuvres comprimée, audacieuse, argentée,
lien, elc., etc. Le nombre des grandes pla-
ques varie depuis cent soixante-neuf jusqu’à
cent soixante, et celui des doubles plaques
va de cent soixante-treize à cent quarante-
une; ces dernières sont assez grandes et
régulièrement hexagones. La queue est très-
mince, et occupe environ les deux cin-
quièmes de la longueur totale, qui est de
quatre pieds au plus : elle est terminée par
un très-petit ergot droit.
J'ai observé jusqu'à présent onze individus
de cette espèce, et j'en conserve un très-
bien coloré dans ma collection : il nra été
douné par Marin de Baize, colon de Su-
rinam.
DES COULEUVRES. 6)
LAC UOU L EU VIRE
EHHMPELET (Gi)
À, couleuvre chapelet a des couleurs peu
brillantes ; mais elles sont disposées avec tant
d'art et de symétrie sur tout son corps,
qu’elle doit être regardée comme une des
plus jolies. Sa couleur en dessus est bleue,
avec trois raies longitudinales blanches, et
celle intermédiaire est formée par une
grande quantité de petits traits blancs par-
faitement ovales , et tous séparés par deux
points noirs entre lesquels 1l y a un point
blanc. Sur chaque côté de la tête on voit
trois et quelquefois quatre taches , qui
forment une ligne longitudinale qui se pro-
(1) Coluber moniliger ; suprà cœruleus lineis lon-
gitudinalibus tribus albis , intermediä punctis nipris
resulariter aspersé ; subiis alb& cum serie punctorum
nigrorum 11 uiroque latere scutorum ; caudd —.
- Scutis abdom, 166.— Scutellis subcaud. 1053 - 269.
Le chapelet. Lacépède, Hist. nat. des serpens,
in-12, tom. Il, p. 21,pl.x, fig. 1. — La couleuvre
chapelet Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 ;,
tom, IV, p. 116.
PE 3
70 HISTOTRE
longe sur les yeux; et sur son sommet il y
a aussi des taches d’un bleu clair, bordées
de noir, et placées avec une grande résgula-
rité. L'animal est entièrement blanc sur ses
lèvres et en dessous, avec un petit point à
chaque exirémité des plaques transversales,
ce qui fait deux rangées de points sous le
corps. | |
_ La tête est assez grande, déprimée , cou-
verte de neuf plaques disposées sur quatre
rangs, et plus élargie que le cou. Le corps
est long, délié, peu renflé dans son milieu,
garni en dessus d’écailles lisses et en lo-
sanges, et en dessous de cent soixante-six
grandes plaques transversales. La queue a
ses doubles plaques au nombre de cent trois;
elle est terminée en pointe, et occupe près
du liers de la longueur totale.
Cette espèce nouvelle est placée dans le
museum d'histoire naturelle de Paris. Il
ne faat pas la confondre avec la couleuvre
chapelet, figurée par Catesby, et que jai
décrite sous le nom de couleuvre à goutte-
leties, tom. VI, pag. 261.
Dimensions de cette couleuvre , selon Lacépède.
pieds. pouc. lign.
Lonsnéur totale 2 2980: 4000 ES NES
Longueur de la/quene ts Ve 5 6
DES COULEUVRES. 1
LA COULEUVRE
N TÊTE DE VIPERE (1)
Br. Merrem désigne sous ce nom, dans soi
ouvrage sur les serpens, une espèce de cou-
leuvre qui a l’air très- dangereux, sans
cependant avoir de crochets venimeux, et
qui a été décrite par Seba sous le nom de
serpent d'Amérique, semblable à la vipère.
Elle a cent soixante-six grandes plaques sous
le corps, et quatre-vingt-sept doubles sous
la queue. Par sa forme et ses couleurs, elle
ressemble beaucoup à la couleuvre angu-
_leuse; et quoique ses écailles soïent égale-
(1) Coluber Aorridus ; suprà griseus , fasciis {rans=
versis dorsalibus latis nigro marginatis , subis flaves-
cente albidus; caudä —.
Scutis abdom. 166. — Scusellis subcaud. 87 - 253.
Vipernkopfiste natter. Bl. Merrem , Beytræge
nalurg. der amphib. in- 49, fasc. 2, p. 45 , pl. x. —
Serpens americana viperæ æmula. Seba, Thes. tom. IT,
P- 14, pl. xu, fig. 1.— Coluber viperæ capite crassius-
culo ; miro artificio pictus. Klein , Tent. herpet. p. 4x.
E 4
2 'ATS SEL CRORME
ment carénées , elle a cépendant des plaqués
disposées d’üne manière toute particulière
sous là mâchoire inférieure.
La tête est grande, triangulaire, vwbtuse
et déprimée en devant, un peu élevée par
derrière comme à la couleuvre bordelaise,
et plus large que le cou : le sommet est
revêtu de dix grandes plaques, dont neuf
rangées comme celles de la couleuvre à
collier, et la dixième est située entre les
deux paires de plaques antérieures. La maà-
e-
choire inférieure est plus courte que la supé:
rieure , et bordée comme elle de plaques
labiales un peu nombreuses. On voit de plus
sous le milieu de la gorge une rangée trans-
versale de huit longues plaques, séparées en
deux par un sillon longitudinal ; le reste de
la gorge est garni de petites écailles lisses
et rhomboïdales. Les dents sont petites,
aiguës, et placées sur les branches margi-
nales et palatales. s |
Lé corps est cylindrique, un peu renflé
Vers son milieu, couvert d’écailles rhom-
boïdales, carénées et imbriquées, excepté
celles des flancs contre les plaques qui sont
lisses et plus larges. La plaque de lPanus est
deri-circulaire et double. La queue ; d’abcrd
tomprimée à sa base, devient ensuite cyline
DES COULEUVRES. 73
drique , el se termine en une longue pointe;
elle occupe la huitième partie de la lon-
gueur totale.
La couleur est en dessus d’un gris ferru-
gineux assez clair, principalement sur la
tête, avec de larges bandes transversales
rapprochécs , plus foncées et bordées de
noir ; on voit sur la tête quelques taches
D Abies savoir : une en forme de trèfle
entre les narines; deux sur l’occiput ; un
trait derrière chaque œil, el un autre entre
les deux taches de l’occiput. La partie infé-
rieure des flancs et le ventre sont d’un blanc
jaunâtre , avec des taches ou gros points noiï-
râtres à l’extrémilé de quelques plaques
transversales. La plaque anale et les sous-
caudales sont brunes, avec leurs deux extré-
mutés plus claires.
La couleuvre à têté de vipère habite en
Âmérique, selon Seba.
Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem.
pieds. pouc. ligu. .
Longueur totale. CC e ° ° ° 2. 9 > =
Longueur de la /téte 2. "5/0 A) Des
Harpeur dela ttes 0e Sn pen LT
Longuèur du corps . . . . . 1 11
Circonférence du corps. . . . » 2
Longueur de la queue . à . , » 8
7% 5. HASTOTRE
LA COULEUVRE
CÉACLEÉE.G).
Laixwaus a décrit le premier cette espèce
de couleuvre qui habite en Caroline, et qui
lui fut envoyée par le docteur Garden : elle
est petite, blanchâtre, avec des anneaux
noirs formés par des plaques transversales,
et qui n'entourent pas exactement tout le
ventre, mais qui sont disposés alternati-
vement en dessous; ces anneaux sont plus
{zx} Coluber doliatus ; albidus , annulatus, annulis
nigris , subtis interruptis ek A ; caud@ +
Scutis abd. 164. — Scutellis subcaud. 45 - 207 Fr
Linnæus.
—— 166. —— 40 - 206 selon Boddaert.
Coluber doliatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1006. — Coluber albidus , annulis nigris
per paria digestis. Boddaert , nov. Act. ac. Cæs. t. VIT,
p. 22, n° 22. — Z’annelée. Daubenton, Dict. erpét.
Encyc. méth.— 7dem. Lacépède, Hist. nat. des serp.
in -12, tom. I], p. 81. — La couleuvre annelée.
Latreille, Hist. nat. des rept. in-18, tom. IV , p.126.
DES COULEUVRES. 95
résuliers et entiers sur le dos. 11 y a cent
soixante - quatre grandes plaques abdomi-
nales, et quarante-trois doubles sous la
queue.
Boddaert a observé un individu blan-
châtre avec des anneaux noirs rangés deux
à deux : il avoit cent soixante-six grandes
plaques et quarante doubles.
11 existe au museum d'histoire naturelle
de Paris une couleuvre que Lacépède rap-
porte à cette espèce, et qu’il appelle l’anne-
lée, d’après Daubenton, quoique ce nom
convienne mieux à une espèce que j'ai ainsi
nommée dans le tome VI, pag. 509, avec
Linnæus. La couleuvre cerclée, dont parle
Lacépède, est d’un blanc ordinairement
assez éclatant, avec des anneaux disposés
comme je l'ai indiqué précédemment d’après
Linnæus : il ajoute qu’elle a quelquefois une
petite bande longitudinale d’une couleur
très-foncée sur toute la longueur du dos,
ce qui la rapproche de la couleuvre iphise.
Le cou est blanc ; la tête est presque noire,
couverte en dessus de neuf plaques. Les
écailles dorsales sont lisses et rhomboïdales.
La queue a un pouce cinq lignes, ce qui
fait environ les deux neuvièmes de ia lon-
76 HISTOIRE
gueur totale, qui est de sept pouces quatre
lignes. |
La couleuvre cerclée, qui est dans la
galerie du museum d'histoire naturelle, a
été envoyée de Saint-Domingue : elle n’a
que des petites dents et pas de crochets
venimeux.
DES COULEUVRES. 77
l
MU COULEUSRE
A A PRG
Corre couleuvre, qu’il ne faut pas con-
. fondre avec le fouet-de-cochier (coach-vhup
snake), quoiqu'elle soit connue sous le même
nom aux Etais-Unis d'Amérique, est une
espèce.très-douce et innocente , qu’on peut
(x) Coluber filiformis ; suprà obscurè-lividus, line4
Jusc4 utrinque ponè oculos usque in collum protensé ;
subtüs albidus , lonsitudine filiformi ; caudé ferè +.
… Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 158 - 353.
Coluber filiformis. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph,
Frid. p. 36,pl. xvir, fig. 2. — Jdem. Gmelin, Syst.
nat. p. 1117. — Anguis flagelliformis. Catesby, Hist.
nat. Carol. pl. Liv. — Coach-whip snake , des anglo-
américains. — Natrix filiformis. Laurenti, Synops.
rept.-p. 78 ,n° 159 — Ze fil. Daubenton, Dict. erpét.
Encyc. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serp.
in-12 , tom. IT , p. 7 et suiv. pl. x1 , tom. [, fig. 2. —
La couleuvre filiforme. Latreiile , Hist. des reptiles,
in -18,tom. AV, P. 79, fig. 2. si Serpent à liane , des
colons américains. — Serpent fouet. Stedman, Voyage
à Surinam et dans l’intérieur de la Guiane, in-8°,
tom. IT, p. 320.
78 EM SMMOHR:E
manier sans danger, et qu’on doit d'autant
moins craindre qu’elle ne peut nuire par sa
morsure aux plus petits quadrupèdes. La
couleuvre fil paroît très-voisiie de la cou-
leuvre boiga, par la forme de son corps, de
ses écailles, -de ses plaques, et par ses habi-
tudes ; elle n’en diffère principalement que
par ses couleurs. Catesby est le premier na-
turaliste qui ait observé ce reptile, et il Pa
figuré sous le nom d’anguis fouet-de-cocher
dans son Histoire naturelle de la Caroline,
planche Liv. Il dit que ce serpent est long
de quatre à six pieds, et tellement mince,
sur-tout à sa partie postérieure, qu’il a en
quelque sorte la forme d’un fouet ; il est en-
tièrement brun, ou d’une couleur obscure,
et livide en dessus, et blanchâtre en dessous,
avec un trait noir près de chaque œil, pro-
longé sur les côtés du cou. Il rampe avec
une vitesse extrême; ses mouvemens sont
très-prompts > sa morsure n'est pas. mal-
faisante: à peine parvient-il à écorcher la
peau à l’aide de ses dents, qui sont petites
et aiguës. Les indiens prétendent, mais à
tort, qu’il peut, d’un seul coup de sa queue,
couper un homime en deux parties, lorsqu'il
est irrité. La couleuvre fil, selon Linnæus,
est noire, très-mince, blanche en dessous,
DES COULEUVRE 79
avec la tête un peu plus large que L corps,
qui est long et filiforme ; 1l a compté cent
soixante-cinq grandes plaques sous le ventre,
et cent cinquante-huit doubles plaques sous
la queue. Gmelin prétend qu'elle habite
aussi dans l’Inde; mais je suis convaincu
qu’elle n’existe qu’en Amérique. Lacépède
a écrit que ce serpent se roule avec facilité,
se tortille avec souplesse autour des divers
arbres , et parcourt rapidement les branches
les plus élevées : on le voit souvent dans les
bois de palmier se suspendre en différens
sens aux rameaux: et c’est sans doute à
cause de ces habitudes qu’on le nomme dans
quelques parties de l'Amérique serpent à
liane.
Un individu, envoyé d'Amérique sous ce
nom au museum d'histoire naturelle de
Paris, a ses yeux gros, ses mâchoires dé-
pourvues de crochets venimeux , sa tête
assez grosse et garnie en dessus de neuf
plaques lisses, et ses écailles en losanges et
carénées. Ce serpent a un pied six pouces
de longueur totale, selon Lacépède, et sa
queue a quatre pouces six lignes, ce que
fait près du tiers.
On doit peut-être rapporter à la cou-
leuvre fil le serpent fouet, observé par
80 HISTOIRE
Bartram, et rangé provisoirement par moi
comme synonyme de la couleuvre fouet-
de-cocher, ainsi que celui du même nom
dont Stedman à fait mention dans la Rela-
tion de son voyage à Surinam. Ce dernier
est assez semblable à un fouet; il est à peine
plus gros qu’une plume de cygne, et sa lon-
gueur est de cinq pieds environ; son dos
est de couleur plombée, et son ventre est
blanc. Les nègres prétendent sans preuve,
et seulement par un préjugé invraisem-
blable, qu’il peut avec sa queue donner un
coup très-fort,
LA
1
DES, COULEUVRES. 81
LA CTOrU: LE UV RME
BLANCHATRE ()
Carre espèce, indiquée par Gronovius
et Boddaert, a. été représentée par Seba
sous le nom de cobra d’4mérique, iom. IE,
pl. XXI, fig. 3. Le museau est arrondi, ob-
tus; la couleur est blanchâtre , avec environ
quarante bandes ou fascies brunes; elle a
cent soixante-cinq plaques abdominales, et
soixante-quinze doubles sous-caudales.
La couleuvre blanchâtire habite en Amé-
rique.
(1) Coluber subalbidus ; coloré subalbido , fasciis 40
brunneis , rostro-rotundato obtuso ; caudé....
Scutis abdoim. 165. — Scutellis subcaud. 55 - 240.
Coluber subalbidus. Gmelin, Syst. nat. p. 1103. —
Gronovius, Mus. tom. II, n° 25. — Zooph. n° 111-
— Idem. Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT,
p.20, n° 14. — Cobra americana, Seba, Thes. tom. ÎT,
pl. xxr, fig. 3.
Reptiles. Tome VIL F
82 HISTOIRE
E AC O'D PMEUVRE
AHZONIES (@).
Ccrre espèce est très-voisine des cou-
leuvres iphise, cerclée et rembrunie; mais
elle en diffère cependant par le nombre de
ses plaques transversales et par la disposition
de ses anneaux, d’une couleur très-foncée ,
plus où moins larges, et qui font le tour dé
son corps; ces anneaux sont placés sur un
foud blanc dessus et dessous, et quelques-
unes des écailles blanches sont tachetées de
roussatre à leur extrémité. La tête est garnie
en dessus de neuf plaques, et les lèvres sont
bordees d’autres plaques toutes blanchâtres,
et bordées de brun ou de roux; les écailles
(1) Coluber cinctus ; albus, sgamis posticè rufrs ,
annulis atris corpus et caudam cingentibus:; caudé +,
Scutrs abdom. 165.— Scutellis subcaud. 35 - 200.
La couleuvre à zones. Licépède , Hist. nat. des serp.
in-12,iom. I], p 154.— ‘dem. Latreille, Hist. nat.
des repuiles,in-18 , tom. IV, p. 154.|
DES COULEUVRES. 83
sont lisses, rhomboïdales et imbriquées. Il
y a sous le corps cent soixante-cinq grandes
plaques, et sous la queue trénte-cinq doubles
plaques. La queue occupe exactement la
huitième partie de la longueur totale, qui
est d’un pied.
La couleuvre à zones n’est pas veni-
meuse ; je crois qu’elle vit dans l Amérique
méridionale.
SR 21 HASUTIOCGE ET
si
LoË pniG oO EE ES TOME
154
BLEU TE (sq
La couleuvre bluet , figurée par. Seba ;
ton. IT, pl. xr1r, fig. 5, a élé décrite d’après
nature par Linnæus dans ses Aménités aca-
démiques; elle a le dessus de la tête bleuâtre,
les écailles du dos ovales et à moitié blanches
et bleues, avec la queue bleue plus foncée
que le corps et sans aucune tache. Les
plaques transversales sont blanches, au
nombre de cent soixante-cinq grandes sous
le corps, et de vingt-quatre doubles sous
la queue, qui est très-amincie et prolongée
en pointe.
Elle habite en Amérique.
(1) Coluber cæruleus ; suprà cæruleus , subiis albus,
squaznis corporis altero latere albis ; caudä acuté...…
Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 24 - 189.
Coluber cœruleus. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad.
tom. I, p. 505 ,n° 31. — Idem. Gmelin, Syst. nat.
p- 1095. — Le bluet. Daubenton , Dict. erpét. Encyc.
méthod. — fdem. Lacépède, Hist. nat. des serpens,
in-12,tom. IT ,p. 754. — La couleuvre bluet. Latreille,
-Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV, p. 170.
DES COULEUVRES. 60
LA (COULEUVRE
D É! PA N AM A! (1)
Bo DDAERT:a observé une. couleuvre
bleuâtre ;, dont les écailles sont bordées, et
qui a cent soixante-quatre plaques sous le
corps,et trente-huit doubles sous la queue.
Cet auteur y rapporte la couleuvre de Pa-
nama, représentée par Seba, tom. ll,
plrxviyifis. da :
=: 1
” (1) Coluber panamensis ; cæœrulescens bed) mar-
ginalis ; ceaud&.…….
_ Scutis abdom. 164. —— nue abc 38 - 202.
Coluber panamensis. Gmelin, Syst. nat. p. 1095. —
Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. V IT, p. 19, n° 7-
+rColuber Æsculapii, ex Panama. Seba ,Thes. tom. If,
pl. Lxvr ge 10.
86 HISTOIRE
L' A s CHOIW LE UVRE
BRUNATRE. (1).
Cevre espèce a été très-incomplettement
décrite par Gronovius et Boddaert. Ses
plaques transversales sont au nombre de
cent soixante-trois grandes sur le ventre,
et de soixante - dix - sept doubles sous la
queue. On lui indique pour seul caractère
une bande longitudinale noire, et l’on y
rapporte comme synonymes deux figures
publiées par Seba, dans son ouvrage sur
l’histoire naturelle.
(1) Coluber subatratus ; colore atrato , vitéä nigrä,
caud4....
Scutis abdom. 165. — Scutellis subcaud. 77 - 240.
Coluber atratus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1105.— Gronovius, Mus. tom. II , n° 26.
— Seba , Thes, tom. 11, pl. 1, fig. 0, pl. 1x, fig. 2.
DES COULEUVRES. 8
E AIC" OU L E'U'V KR 8
SERPENTINE ()
Csrre couleuvre, figurée par Merrem
dans son ouvrage sur les serpeus, est très-
remarquable par sa taille très - longue et
déliée, ainsi que par ses couleurs. Elle pa-
roît appartenir à la même seclion que les
(1) Coluber serpentinus ; albidus sub-flavescens ,
fasciis transversis rufis dorsum cingentibus ; caud&
acuté —-. R
Scutis abd. 163. — Scutellis subcaud. 55 - 218 selon
® Gronovius.
—— 155. —— 52-207 selon le même.
—— 151 —— 51-202 selon le même.
—— 150 —— 652-202 selon Merrem. var. A.
—— 150. —— 53-203 selon lemême.var B.
—— 147. —— 45(*)-192 selonle même. var. C.
——— 148. —— 54 - 202 selonlemême. var. D.
—— 152 —— 51 - 203 selon lemême. var. FE.
152. ——54-205 selon le même.
Geschlangelte natter. B\. Merrem, Bcytræge zur
naturg. der amphib. in-4°, fasc. 2, p. 59, pl. vixr. —
Gronov. Mus. ichth. tom. IT, p° 65. — Zooph. p. 23.
(*) La queue avoit sans doute été légèrement mutilée.
F 4
88 Hi: F ST UOMOR EE 0
couleuvres annelée , cerclée, à zones, etc.
On ia trouve communément dans l’Amé-
rique méridionale, et paroît sujette à va-
rier beaucoup par le nombre de ses plaques
transversales; car il y a depuis cent soixante-
trois jusqu’à cent quarante-sept plaques ab-
dominales, et cinquante -une à cinquante-
cinq doubles plaques sous-caudales.
La tête est ovale, un peu déprimée,
plus large que le cou, revêtue en dessus de
neuf plaques, et bordée d’autres plaques
sur les lèvres. Les dents des branches mar-
ginales et palatales sont petites, aiguës et
recourbées en arrière. Le corps est long,
mince, cylindrique en dessus, légèrement
aplati en dessous , avec ses écailles lisses .et
rhomboïdales. Sous la gorge il y a trois
paires de plaques d’où partent immédiate-
ment les plaques transversales. |
La couleur de la couleuvre serpentine
n'est pas exactement la même dans tous
les individus; elle est d’un blanc jaunâlre,
avec des bandes transversales rousses et
nombreuses sur tout le dessus du corps et
de la queue, et lon voit en outre, sur la
tête et sur les plaques transversales, de pe-
tites taches rousses. |
DES! COULEUVRES. 8q
Merrem a observé cinq variétés de cette
espèce.
Première variélé.
COULEUVRE SERPENTINE : d’un brun de
foie sur le dos; grise sur les flancs et
en dessous, avec des anneaux d’un brun
de bistre entourant ordinairement tout le
corps. La queue un peu obtuse.
pieds. pouc: lign.
Lonaueurdotale.. 2% on
Dongueur-de la tête. . .,...,..,:2, 14
Hirceur dela tete. 2 2 00 mr
Longueur du corps . . . . . + . 1
SO EE = SA
9
Gireonference du Corps... 2 01 > 112
Longueur de la queue . ... . . . » 4
Seconde variété.
CoULEUVRE SERPENTINE : ayant [a tête
un peu plus grosse et plus pointue; le som-
. met du dos d’un gris d'acier noirâtre, et le
ventre d’un jaune d’ocre.
pieds pouc. lign.
Longueur-totale , . . . .. 11 :18:u04
Longueur de la tête . . . . » » 10
Largeur de latétes saunas » 5
je le 5e
M
b
onoueur du corps 212 ir (ie
Circonférence du corps . , :: » x
Longueur de la queue. . . . », 3
È NY R
36 HISTOIRE
Troisième varieté.
COULEUVRE SERPENTINE : ayant le som-
met du dos noirâtre, avec des bandes sur
les côtés d’un gris brun; l'intervalle des
bandes et le ventre blanchâtres, et la queue
terminée en pointe.
pieds. pouc. lign.
Lonvgaeur totale. -. ... .). . 1 605
Lonsusur'de la tête. 5...» 5» 9 =
Ponsueur du Corps © . 4 T7 URSS
Longueur de larqiede ; : : .° » 3 1502
Quatrième variété.
CoULEUVRE SERPENTINE : ayant la tête
d'un brun olivâtre, le sommet du dos d’un
brun foncé qui devient noir sur la queue,
avec les plaques transversales jaunes.
pieds. pouc. lign.
Lonsuenr totales. ou LA. ps 10e
Fonpneur de Ja tétes" © "2 Nhy to g
Éongueur du corps . . . . . D 10 »
Longueur de la quene . + . + » 20 81
Cinquième variété.
CoULEUVRE SsERPENTINE : d'un brun
noirâtre presque uniforme en dessus, avec
DES COULEUVRES. 9L
des raies en 7ig - Zzags ; gris sur les côtés,
et le ventre d’un blanc jaunâtre.
pieds. pouc. lign.
Ponsueur totale 3... . . 4. x y
Longueur de la tête. . . . . » » 8
Largeur de la tête : : 4
Longueur du corps + . + . . » 10 5
Circonférence du corps . . . vL4
Longueur de la queue : . . . » 2 5 À
g2 HISTOIRE
L AC 0 U D'E UV RE
M NL AT UR ECM)
Lrxnzus a observé, dans le museum du
prince Adolphe Frédéric, cette couleuvre
qu'il dit habiter dans les Indes, et dont
les plaques transversales sont au nombre
de cent soixante - deux grandes sous le
corps, et de cinquante-neuf doubles sous
la queue. Sa couleur est en dessus d’un
brun plus foncé sur le milieu du dos, plus
clair sur les flancs, avec toutes ses écailles
marquées d’un point blanc; le dessous de
la tête, du corps et de la queue est de
couleur blanche.
(1) Coluber miliaris; suprà fuscus , squamis maculé
albé notatis , subtis albus ; caudä....
Scutis abdom. 162.— Scutellis subcaud. 59 - 221.
Coluber miliaris. Tin. Syst. nat. — Mus. Ad. Frid.
p. 27. — Idem. Gmelin , Syst. nat. p. 1099. — Le mi-
liaire. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. — La
miliaire. Lacépède , Hist. nat. des serpens , in-12,
tom. I, p. 411. — La couleuvre miliaire. Latreille,
Hüist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 150.
DES:COULEUVRES 03
LA ' COULEUVRE
us. RAIES HO UC EST?
Op LEXXIIT, fig >.
où ETTE nouvelle espèce n’est pas rare
dans les Etats - Unis d'Amérique, où elle
a été observée plusieurs fois par Palisot
Beauvois, qui a bien voulu me commu
niquer un individu de sa collection. La
couleuvre à raies rouges est remarquable
par la disposition de ses couleurs. Elle est
en dessus d’un noirâtre sombre, avec une
ligne longitudinale rouge sur la colonne
vertébrale, et avec une autre parallèle et
semblable sur chaque côté du des. Les flancs
sont jaunes, avec la base de chaque écaille
rouge. Toutes les plaques et” F démi-plaquées
;
(1) Ce erythrogrammus ; É suprè nigricans lineis
tribus longitudinalibus rubris ; lateribis flavis Squamis
rubro maculatis ; subtùs rubro _ série lonsitu=
dinali punctorum nisrorum ; caudé) 2} He
. Scutis abdom. 162. — Scutelhs stbcaud. 49= 211.
94 HISTOIRE
du dessous du corps sont rouges, bordées
de jaune inférieurement ; de plus il y a à
chaque extrénnité des plaques un gros point
noir, et un autre au milieu de ces plaques;
ce qui fait trois rangées longitudinales de
points noirs sous le corps.
L'animal parvient jusqu’à cinq pieds de
longueur totale, et la queue occupe près
d'un sixième de cette longueur. La tête
petite et plus étroite que le corps est cou-
verte de dix plaques lisses ; savoir, une
petite sur le museau ; deux sur le front,
et deux autres en avant des yeux; chaque
œil est bordé en dessus par une plaque de
moyenne longueur et carrée oblongue ;
entre ces plaques et sur le milieu de la
tête il y en a une autre pentagone et à
peine plus grande; puis sur chaque côté
de la partie postérieure de la tête on voit
une autre grande plaque à cinq ou six
angles. Toutes les écailles et les plaques
sont lisses, excepté les écailles qui recou-
vrent la colonne dorsale ; elles sont caré-
nées de manière à former trois stries lon-
gitudinales sallantes.
J'ai compté cent soixante-deux plaques.
abdominales, dont quatre gulaires, et qua-
DES COULEUVRES. 95
rante-neuf doubles plaques sous-caudales.
L'anus est simplement garni en devant
d’une grande plaque. Lorsqu'on examine
avec soin chaque plaque abdominale, elle
paroît formée de deux plaques parallèles,
à cause d’une rainure qui la sépare en
deux dans le sens de la longueur.
Elle se nourrit, suivant Palisot Beau-
Vois, de rats amphibies, d'oiseaux , de
srenouilles , de jeunes tortues et de sala-
mandres. Elle a dix dents à la branche
externe de la mâchoire supérieure ; quinze
ou seize à chaque branche intérieure de
la mâchoire supérieure ; dix ou douze à
chaque côté de la mâchoire inférieure; ce
qui fait un total de soixante - dix à soixante-
seize denis.
96 HISTOIRE
LA COULEUVRE
C'É ASD'OMT A NT
Razov MOWSKI a trouvé en Suisse,
principalement aux environs de Lausanne,
une petite couleuvre qui parvient à un
pied six pouces de longueur, et dont la
grosseur égale celle d’une grosse plume de
cygne. Le nom qu’elle porte vient de ce que
ses écailles sont lisses, luisantes comme si
elles étoient enduites d'huile, et chatoyantes
en dessous au grand jour, de manière à y
produire çà et là des reilets d'un beau
bleu. Sa couleur est d’un gris cendré en
(rx) Coluber versicolor ; suprà griseo cinereus cum
£æni& dorsali maculis transversis fuscis formatä,
subis rubescente fuscus allo maculatus et margine
scutorurn cærulescente ; caud&.... |
Scutis abdorm. 161.— Scutellis subcaud. 113 - 274.
0: ——— 115 - 269.
La chatoyante. Razoumowski , Hist. nat. du Jorat
et de ses environs , tom. I, p. 122, pl. vi, fig. a et b.
— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens , tom. IF,
pag. 121.
dessus ,
DES COULEUVRES. 97
dessus, avec une bande longitudinale de
pelites raies brunes, et disposées transversa-
lement en forme de zig-zag. Les plaques
transversales d’un brun rouge, tachetées
de blanc et bordées de bleuâtre en arrière,
sont au nombre de cent cinquante - six à
cent soixante-une grandes sous le corps , et
de cent treize doubles sous la queue. I] y a
une tache brune presque en forme de cœur
sur les neuf grandes plaques du sommet de
la tête. Les yeux sont vifs et noirs, avec
leur iris d’un rouge doré.
La couleuvre chatoyante n’est pas regar-
dée comme venimeuse. Elle vit de préfé-
rence dans les lieux et les fossés humides,
et au bord des eaux. La couleur de son
dos est moins chatoyante que celle du
venire.
Reptiles. Tome VII. G
98 HISTOIRE
LA COULEUVRE MALPOLE
ou SIFFLEUR (1).
{ins naturalistes modernes désignent, sous
les noms de malpolon et de sifleur , une
couleuvre innocente et assez jolie, qui est
conservée dans le museum d'histoire na-
turelle de Paris, et qui est figurée dans
l'ouvrage de Seba, tome IT, planche zrr,
-fis. 4, planche zvi, fig. 4, planche cvtr,
Hg. 4.
Selon Lacépède, la couleuvre malpole
(1) Coluber malpolon; cærulescens maculis nume-
rosis nipris in seriebus longitudinalibus dispositis ;
cum maculà albé nigro marginaté suprà caput ;
caudä =.
Scutis abdom. 160.— Scutellis subeaud. 100 - 260.
Coluber sibilans. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad.
tom. 1, p. 302 ,n° 50.—/dem. Gmel. Syst. nat. p. 1106.
— Malpolon. Seba , Thes. tom. If, pl. ini, fig. 4 ; plivi,
fig. 4; pl. cvn, fig. 4. — Le malpole. Daubenton,
Dict. erpét. Encycl. méth. — Zdem. Lacépède , Hist.
nat. des serpens, in-12 , tom. I, p. 418, pl. 1x, fig. 2.
— La couleuvre malpole. Latreille, Hist. nat. des
reptiles ,in-18, tom, IV , p. 80.
DES COULEUVRES. 99
a neuf grandes plaques sur la tête, les
écailles du dos ovales et carénées. Ses cou-
leurs très-belles et distribuées avec art sont
difficiles à conserver dans l’esprit de vin.
Elle est bleue, avec un grand nombre de
taches noires très-petites, et placées de ma-
nière à former des raies longitudinales. On
voit une tache très-blanche bordée de noir
et située entire les plaques de la tête jusqu’au
museau. :
Le corps de celte couleuvre est très-
mince, garni en dessous de cent soixante
grandes plaques, et la queue prolongée en
pote a cent doubles plaques, et occupe
exactement le quart de la longueur totale,
qui est ordinairement d’un pied six pouces.
Latreille regarde la première figure indi-
quée d’après Seba, comme se rapportant
seule à la couleuvre malpole , qui habite
dans lile de Ceilan en Âsie, selon ce der-
nier observateur.
Je ne pense pas, comme Lacépède paroît
cependant le croire, que cette espèce puisse
habiter également dans trois continens dif-
férens, en Asie, en Afrique et en Amé-
rique. Linnæus l’a fait connoître sous un
nom spécifique, qui semble indiquer que ce
reptile peut siffler avec force.
| G 2
100 HISTOIRE
L A, C OU LE U V RME
VARIÉE (1).
Crrre couleuvre n'a été indiquée que
trés-lésèrement par Gronovius et Boddaert :
elle est nourâtre, avec ses flancs variés de
blanc et de noir. Lies plaques transversales
sont au nombre de cent soixante pour le
corps, et de soixanie - dix doubles sous la
queue.
(1) Coluber varius ; nigricans, lateribus albis ni-
grisque variegatis ; caudä....
Scutis abdom. 160. — Scutellis subcaud. 10 - 23o.
Coluber varius. Gmelin , Syst. nat. p.1101. — Gro-
novius, Mus. tom. IT, p.64, n° 28. —Zooph. tom. 1,
p.23, n° 116. — Coluber nigricans. Boddaert, nov.
Act. acad. Cæs. tom. VIE, p. 21, n° 16.
DES COULEUVRES. 1o1
Re
LA COULEUVRE VERTE
DE D E (0).
C’s57 dans l'Amérique septentrionale, et
principalement dans la Caroline, la Floride
et la Louisiane , qu’on rencontre cette jolie
petite espèce, qui s’entortille et se joue avec
graces et légèreté autour des tiges et parmi
les feuilles des kalinia, des andromeda, du
calycanthus odorant, et sur la cîme des
arbres élevés. Sa couleur d’un verd clair en
dessus est presque blanche en dessous, se con-
fond avec la verdure et les fleurs; aussi ne
la distingue - t-on ordinairement sur les
(1) Coluber æstivus, suprà lætè viridis, subtis albido
viridis , labiüsque pallidis ; caudé acutä =.
Scutis abd. 155.— Scutellis subcaud. 144 - 209 selon
Linnæus.
—— 159. —-— 128 - 287 selon moi.
Coluber æstivus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1114. —— La verdätre. Daubenton , Dict.
erpêt. Encycl. méthod. — Zdem. Lacépède , Hist. nat.
des serpens , in-12, tom. IT, p. 109. — Za couleuvre
verdätre. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. IV, p. 140. — T'he green snake (le serpent verd).
Catesby , Carol. tom. IT , planche xzvir. — Bartram ,
Voyage en Carol. et en Floride , tom. I, p. 16.
G 5
102 HISTOIRE
.
arbustes qu’à ses mouvemens , et à l’éclat de
ses écailles lorsque les rayons du soleil vien-
nent frapper sur elle : sa couleur modeste
est alors plus animée, et elle offre aux yeux
une richesse de reflets qui éblouit et qui
plaît. Linnæus dit qu’elle ressemble à la
couleuvre boiga par sa forme et par ses
écailles lisses; il ajoute que sa couleur est
entiérement bleue en dessus et d’un verd
clair en dessous ; cependant je suis convaincu,
d'après la figure qu’en a donnée Catesby,
qu’elle est d’un verd brillant en dessus ; et
un individu conservé dans la collection de
Bosc, est devenu bleuâtre dans l'esprit de
vin; cest sans doute d’après une altération
semblable que Linnæus aura commis cette
méprise. |
La couleuvre verte d’été est parfaitement
semblable à la couleuvre saurite, par l’élé-
gance de sa taille, par tous les détails de
sa conformation ; ses écailles sont seulement
rhomboïdales et très-légèrement carénées.
Sa tête a la même forme, et est revêtue
du même nombre de plaques. Le corps
est cylindrique, à peine comprimé sur les
côtés, et terminé par une longue queue très-
pointue, qui occupe les deux cinquièmes
de la longueur totale, qui est d’un pied neuf
DES COULEUVRES. 103
pouces. Le nombre des plaques transversales
varie depuis cent cinquante - cinq jusqu’à
cent cinquante- neuf grandes sous le corps,
et de cent quarante-quatre à cent vingt-huit
doubles plaques sous la queue.
Dimensions de cette couleuvre , selon mot.
pieds. pouc. lign.
Ponsaeur (ofaleré 2. 2 20. "420.
Bousdeur:de-latète.: 2 0.7». 16
ON
Hhiseut delttiétes +... 0
Largeur du'éôus .1)."4 0,11 ph
Énrseur duicosps fist HD TN DEAÆ
Largeur de la queue à sa base . » » 2
Fonsueur de ls queue > : 19,4 6: 8
Voici ce que Bartram dit de ce reptile
dans la Relation de son voyage en Caroline,
tom. IT, pag. 16. &Le serpent.verd est une
belle et innocenle créature : il a près de
deux pieds de long, mais il n’est pas si
gros que le petit doigt, et il est du plus
beau verd possible. On le trouve très -fré-
quemment ; et le plus souvent il est posté
en embuscade sur les grosses branches des
arbres et arbrisseaux ; 1l se nourrit d'insectes
et de reptiles, sur-tout du petit caméléon
verd (anolis roquet). Le milan à queue
fourchue les mange l’un et l’autre, les
emportant entrelacés du milieu d’un buisson
ou d’un arbre creux ».
Cr
104 HISTOIRE
L'A PCFONU ETF UV
SAURITE (1).
Voyez planche LX XXI, fig. 2.
Lrs naturalistes modernes désignent sous
ce nom une très-jolie petite couleuvre qui
vit dans l’Amérique septentrionale, princi-
palement aux Etats-Unis où elle est appelée
ribon-snake , c'est-à-dire, serpent ruban, à
(1) Coluber saurita ; suprà fuscus lineis tribus lon-
gitudinalious #pallidè viridibus , subtüs albescente
viridis ; caudé —-.
Scutis abd. 156—Scutellis subcaud. 121-277 selon
Linnæus.
156. —— 60-216 selon Bosc.
— 154. 117 - 271 selon moi.
159. 122 - 281 selon moi.
Coluber saurita. Lin. Syst. nat. — Gmelin, Syst.
nat. p. 1109. — Æibon snake (serpent ruban). Catesby,
Carol. tom. IE, pl. 2. — Le saurite. Daubenton , Dict.
erpét. encycl. méth. — Jdem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens ,in-12 , tom. 11, p. 101. — La couleuvre
saurite. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -16,
tom. IV, p. 178.
DES COULEUVRES. 105
cause des trois raies longitudinales paral-
lèles, blanches ou d’un verd clair, qui s’éten-
dent sur toute la couleur brune foncée du
dessus de son corps. Le dessous de l’animal
est d’un verd très-clair, et non pas blan-
châtre, comme on l’a cependant écrit jusqu’à
présent. |
La tête est petite, oblongue, revêtue de
neuf plaques en dessus. Le corps est cylin-
drique, un peu plus mince que la têle en
devant, et à peine aussi gros vers son milieu,
couvert en dessus de petites écailles hexa-
gones, oblongues, carénées. La couleur en
dessus est d’un brun foncé, avec une ligne
d’un verd clair qui se prolonge sur chaque
flanc en une ligne semblable à celle du dos.
La queue est prolongée en une pointe très-
aiguë , et elle occupe le tiers de la longueur
totale, qui est d’un pied trois poutes dans
l'individu que je possède. Le nombre des
grandes plaques est de cent cinquante-quaire
à cent-cinquante neuf, et les doubles vont
de cent dix-sept à cent vingt-deux.
La couleuvre saurite court avec agilité
sur les arbres, comme la couleuvre verte
d'été, à l’aide de ses plaques transversales
et de son corps long et délié. Elle est très-
douce, et se cache souvent, selon Bosc, sous
306 TS POTRE
les écorces des arbres. On la voit commu-
nément en Caroline, et elle sort de sa tor-
peur dès la fin de lhyver. Tinnæus a décrit
cette espèce d’après le docteur Garden, son
disciple. Je soupconne que Bosc a indiqué
soixante et quelques plaques seulement ,
d’après un individu dont la queue avoit été
mutilée ; car j'ai vu dans sa collection plu-
sieurs saurites qui avoient au delà de cent
dix-sept doubles plaques.
DES COULEUVRES. 107
DAC ODLE UV RS
PYTHONISSE ()
No Us avons déjà vu dans le cours de cet
ouvrage qu'une couleuvre existe continuel-
lement dans l’eau , selon le témoignage du
voyageur Pallas : l’espèce nouvelle que je
nomme pythonisse, et qui est connue au
Bengale sous les noms indiens de mutta-
pan et de ally-pam, a les mêmes habitudes
que la couleuvre hydre, car elle a été
pêchée dans le lac de Aukapilly à l’aide
d’un verveux pour prendre des anguilles.
Schneider , ne faisant consister les caractères
(1) Coluber pythonissa ; suprà cæruleo niger, subtus
albido JÎlavescens cum lineä cærulescenfe longitudinadi
in abdomine et sub caudä ; faudé acute.
Scutis abdom. 159.— Scutellis subeaud. 52 - 211.
Mutta-pam , ally-pam. Russel, Hist. nat. of Corom.
et Indian serpents ,in-folio , p.55, n° 30, pl. xxx.—
Ty drus enhydris. Schneider, Hist. nat. ampbh. fase. r,
p. 245, n° 6. — Enhydre bleue. Latreille, Hist. nat.
des reptiles, in-18 , tom. IV, p.202
108 HIS TOFRE
génériques des serpens principalement que
dans les habitudes, à placé cette espèce
paru ses hydrus, sous le nom de kyÿdrus
enhydris ; cependant elle a sa queue très-
déliée et pointue , et non aplatie comme celle
des enhydres.
La tête est petite, un peu plus élargie
que le cou, ovale, obtuse , déprimée , cou-
verte de dix plaques en dessus, bordée
d’autres plaques sur ses lèvres. La bouche
est de moyenne grandeur, avec ses mà-
choires presque d’égale longueur, et garnies
de dents petites, courbées et rangées sur
les branches marginales et palatales, sans
aucuns crochets venimeux; aussi cette cou-
leuvre n'est-elle pas redoutée des indiéns.
Le corps est cylindrique , long, revêtu
en dessus d’écailles ovales, ciliées et imbri-
quées, excepté près des plaques transver-
sales où elles sont orbiculaires. La queue
est mince, petite, terminée en poinie aiguë,
quelquefois carénée en dessus et comprimée
sur les côtés.
La couleur est noire sans aucune tache,
avec des reflets bleuâtres: et les trois ran-
gées d'écailles au bas des flancs sont d’un
bianc jaunâtre, et celles-ci sont partagées
DES COULEUVRES. 109
dans leur aulieu par une ligne d’un bleu
foncé. Il y à cent cinquante - neuf grandes
plaques abdominales, et cinquante - deux
doubles sous la queue.
Dimensions principales de la couleuvre pythonisse,
selon Hussel,
= pieds. pouc. lign.
Lonsueur (totale .,. . .: |. . 1, 8 »
Circonférence du cou près latête » x 3
Epaisseur du corps. + « + + # + » 2 3
110 HISTOIRE
EL A °C OF EL VRe
ROUSS ATREÉ
ou HOTAMBOYE (i)
Ox voit dans Seba la description et la
figure de cette couleuvre , qu'il dit être
fétide, et qui habite dans l'ile de Ceiïlan où
elle est nommée, selon lui, Aotambæia. Sa
tête est couverte en dessus de grandes pia-
ques d'un jaune pâle, et d’une large tache
rousse sur son sommet; tout le dessus du
corps est d’un jaune de paille un peu foncé, \
(1) Coluber rufescens; flavus aut ex rufo albus,
fasciis duabus saturatioribus, capite superné ruÿo;
caudä,...
Scutis abdom.15g.— Scutellis subcaud. 42-201.
Coluber rufescens. Lin. Syst. nat. — Jdem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1094. —Gronovius, Mus. ichth. tom. If,
u° 29.— Serpens ceylanica fætida. Seba , Thes.tom.I,
pl. xxxin, fig. 6. — Hotambæia. Seba , Thes. ibid. —
Laurenti, Synops. rept. p. 85, n° 181.
DES COULEUVRES. 11
et les plaques sont d’un jaune pâle. La lon-
sueur totale de cette couleuvre, suivant la
figure, est de deux pieds environ, et la
queue est mince et très-courte à proportion
du corps.
Gronovius prétend avoir vu un individu
de cette espèce, qui avoit cent ciiquante-
neuf plaques sous le ventre, et quarante-
deux doubles sous la queue.
112 HISTOIRE
;
LA COULEUVRE SOMBRE
A DEUX RAIES (à).
Czrre espèce, qu'il ne faut pas confondre
avec la couleuvre rembrunie ( coluber atro-
fuscus), a été figurée plusieurs fois par Seba,
—
(1) Coluber fuscus ; suprà griseo plumbeus , subtus
albidus , cum lineé longitudinali albé in utroque laine
caudä ferè =.
Scutis er 140. — Scutellis bo 17 - 266 selon
Linnæus.
—— 155. —— 109-264 selon Weigel.
—— 157. —— 127-284 selon Merrem.
Coluber fuscus. Lin. Syst. nat. — Mus. Ad. Frid.
tom. I, p.32, pl. xvu, fig. 1. — dem. Gmel. Syst.
nat. p. 1108. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges.
tom. I, p. 55, n° 46. — Serpens americana , ex Ja-
maica. Seba , Thes. tom. 11, pl. zv1, fig. 3. — Coluber
arboreus. Klein , Tent. herpet. p. 38. — Seba , Thes.
4. ID, plie, fig; pl ixxn, flo 1; phaexeue)
fig. 1; pl. xc1, fig. 1. — Le sombre. Daubenton, Dict.
erpét. Encycl. méth. — La sombre, Lacépède , Hist.
nat. des serpens , in-12 , tom. II ,p. 1. — La couleuvre
sombre. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. IV, p. 152.— Chirons natter. Merrem, Beytræge
zur ges. Ger ampb. fase. 1,p. 57, pl. x.
selon
DES COULEUVRES, 113
selon Tainnæus, qui en a observé un indi-
vidu dans la collection du prince Adolphe
Frédéric : elle a cent cinquante-sept à cent
quarante - neuf plaques sous le corps, et
cent neuf à cent vingt-sept doubles plaques
sous la queue. Linnæus dit qu’elle est d’un
cendré brun, avec une tache brane oblongue
près des yeux ; qu'elle a environ quaire pieds
de longueur , et qu’elle ressemble beaucoup
par sa forme à la couleuvre boiga.
Merrem me paraît avoir connu cette
espèce, qu'il a Égurée dans le premier fas-
cicule de son ouvrage sur les serpens, sous
le nom de couleuvre chiron.
La tête est ovale, peu obtuse, couverte
de neuf grandes plaques en de. et bordée
sur ses lèvres d’autres plaques. Le cou est
plus étroit, et il s’épaissit insensiblement
de même que le corps, qui est légèrement
comprimé sur ses côlés, et caréné. sur le
dos. Le ventre est plat, couvert de cent
cinquante - sept grandes plaques dont les
extrémulés remontent vers les flancs. La
queue , d’abord carénée à sa base, devient
ensuite cylindrique, se prolonge en une
pointe très-aisuëê, et elle a en dessous cent
vinst-sept doubles plaques qui sont toutes
régulièrement hexagones.
Reptiles. Tome VII. H
a14 HISTOIRE
La couleur de cette couleuvre est d’un
gris de fer ou de plomb en dessus, blan-
châtre en dessous, et bordée sur le milieu
de chaque flanc d’une raie longitudinale
blanche. |
La couleuvre sombre à deux raies habite
en Asie, dans l’ile d'Amboine, selon Lin-
næus; et Seba dit aussi qu’elle vit en Amé-
rique dans File de la Jamaïque.
Il ne faut pas confondre avec cette espèce
la vipère verte que j'ai décrite dans cet
ouvrage , et que Linnæus a cependant rap-
portée parmi les synonymes. |
Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem.
pieds. pouc. lign.
Longueur, totale .,: + …. ., 4 4
Longueur de la tête . . . . . » 1 3
Largeur de la tête. . . . . . » » 6
Longueur du corps . . . . . 2 6 :…
Circonférence du cou près la
Ltée 21. diauctéose ie ie HAITI SAR ES
Circonférence de la plus grande
épaisseur du corps. . - . « + + » 2 6
_ Longueur de la queue . . . - 1 5 »
DES COULEUVRES. 3115
mp
mme BR
Pi TCTOULEUV RE
CARÉNÉE (1)
Lirnwnæus a observé cette espèce dans la
collection du prince Adolphe Frédéric :
selon lui elle habite dans les Indes, et elle
a cent cinquante-sept grandes plaques sous
le corps, et cent quinze doubles sous la
(1) Coluber curinaëus; suprà plumbeus, squamis
margine pallidis , dorso carinato , subtüs albus ; caudé&
Zineë medid pallidä....
Scutis abd.157.—Scutellis subcaud. 115 -272 selon
Linnæus.
An —— 1367. —— 125 - 292? selon Boddaert,
AÂAR —— 193. 90 -263 ? selon Weigel.
Coduber carinatus. Tän. Syst. nat.— Mus. Ad. Frid.
tom. T,p. 51. — /dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1109. —
An coluber nigro-cærulescens, lateribus maculis ovatis
albis , dorso carinato ? Boddaert , nov. Act. acad. Cæs.
tom. VIT, p.19, n° 8. — An? Weïigel , Abh. der hall.
naturf. ges. tom. I, p. 35 , n° 48. — Ze caréné. Dau--
benton, Dict. erpét. Encyc. méth. — Lacépède, Hist.
des serpens, in-12 , tom, Il, p. 4 — La couleuvre
carénée. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18,
tom, IV, p. 153.
H 2
116 ÉCHISTOTRE
queue. Elle a plus de six pieds de longueur:
la tête obituse, avec de grands yeux saillans;
le dos caréné , couvert d’écailles plus pâles
sur leurs bords; laqueue cylindrique,amincie
peu à peu, marquée sous son milieu d’une
ligne pâle : de plus, sa couleur est plombée
en dessus et blanche en dessous.
Linnæus paroît douter que la couleuvre
d’un noir bleuêtre, à dos caréné et à taches
ovales blanches sur les flancs , observée
par Boddaert , garnie de cent soixante-
sept grandes plaques abdominales , et de
cent vingt-cinq doubles sous-caudales , soit
synonyme de la couleuvre à dos caréné;
Lisnœus a aussi Ja même opinion de la cou-
leuvre indiquée par Weisel, et garnie de
ceut quatre- vingt-treize grandes plaques
sous le corps, ei de qualre-vingt-dix doubles
sous la queue. Je soupçonne que la cou-
leuvre sombre à deux raies, que j'ai fait
connoître précédemment d’après Merrem,
est semblable à la couleuvre à dos caréné,
ou du moins qu'elle en est très-voisine.
DES: COULEUVRES. 117
PA EE CULE U Vous
DA TL CO RIN PNEU)
Curre couleuvre, qui me paroît avoir
beaucoup de ressemblance avec les deux
précédentes, a été vue par Linnæus dans
la collection du prince Adolphe Frédéric.
Elle est longue d’un pied neuf pouces six
lignes. La tête est oblongue, livide , avec le
museau carré, oblus, etles yeux assez grands.
(x) Coluber saturninus ; lividus, cinereo-nebulosus,
capite oblongo , livido ; caud& attenuatä —-.
Scutis abd. 147.—Scutellis subcaud. 120 - 267 selon
Linnæus.
—— 197. —— 114-9271 selon Weigel.
Coluber saturninus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. I, p. 52, pl. 1x, fig. 1. — Zdem. Gmelin;,
Syst. nat. p. 1108. — Natrix saturnina. Laurent,
Synops. amphib. p. 79 ,n° 174. — Weigel, Abh. der
ball. naturf, ges. tom. I, p. 34, n° 47. — Le saturnin.
Daubenion , Dict. erpét. Encycl. méth. — La satur-
nine. Lacépède , Hist. nat. des serp. iu-12 , tom. I],
p. 3. — La eculeuvre saturnine. Latreille, Hist. nat.
des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 153.
H 5
118 HISTOIRE
Le corps est long, et s’'amincit peu à peu;
ainsi que la queue qui occupe la cinquième
partie de la longueur totale. La couleur
de la couleuvre saturnine est livide, et d’un
cendré plus ou moins foncé çà et là. Elle
habite dans les Indes.
Elle a, selon Linnæus, cent quarante-sept
grandes plaques abdominales et cent vingt
doubles sous-caudales; et Weigel en a ob-
servé une autre qui avoit jusqu’à cent cin-
quante - sept des premières, et seulement
cent quatorze des autres. Ce dernier nombre
ne diffère que d’une double plaque de celui
indiqué par Linnæus à la couleuvre carénée.
DES COULEUVRES va
PA FCO VU L'E U VrRrE
RHOMBOIDALE (1).
Lies principales descriptions des couleuvres
que Linnæus a observées, ont été faites pres-
que toutes d’après des individus conservés
(x) Coluber rhombeatus; cœrulescens, triplici macus=
larum subrhombearum medio cærulearum serie longi=
tudinali ; caudä....
Soutis abd. 157.— Scutellis subcaud. 70 - 227 selon
Linnæus.
—— 141, —— 56 - 197 selon Gronovius.
—— 140 —— 75 -215 selon Boddaert,.
Coluber rhombeatus. Lin. Syst. nat. — Mus, Adolp.
Frid. p. 27, pl. xx1v , Gg. 2. — Zdem. Gmelin, Syst.
nat. p. 1099. — Gronovius, Zooph. p. 24, n° 127. —
Coluber cærulescens reticulatus. Boddaert , nov. Acts
acad. Cæs. tom. VII, p. 19, n° 10. — Laurenti,
Synops. amphib. p. 82, n° 170. — Vipera ex albo
cærulescens atro reticulata. Scheuchzer , Phys. sacra ;
pl. »ccxzvi, fig. 2. — Le rhombordal. Daubenton,
Dict. erpét. Encyc. méth. — La rhombordale. Lacé-
pède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p. 412.
— La couleuvre rhomboidale. Tatreille, Hist. nat.
des reptiles, in - 16, tom. IV, p. 150.
H 4
180 HT ST OT RE
dans le museum du prince Adolphe Fré-
déric. La couleuvre rhomboïdale, placée
dans cette collection , habite dans les Indes:
elle est bleuâire, avec une iriple rangée
longitudinale de taches presque rhomboï-
dales, bleues dans leur milieu : par ses autres
caractères elle resseñible beaucoup à la cou-
leuvre bali. Ses plaques transversales sont
au nombre de cent cinquante-sept grandes
Es
et dé soixante - dix doubles.
- Gronovius en a vu uñe à laquelle il n’a
compté que cent quarante - une des pre-
nuères et cinquante - six des secondes; la
couleuvre bleuâtre, réticulée, est synonyme
de celle-ci, et elle a, selon Boddaert, cent
quarante grandes plaques abdominales, eë
soixante = quinze doubles sous - caudales.
Linnæus rapporte encore à cette espèce
le serpent représëénté par Scheuchzer ,
pl pccxivi, fig. 2. see
DÉS COULEUVRES. ii
a
Eu CO U'L E UV RE
COBEL (1)
C ETTE couleuvre est très-commune dans
les contrées méridionales de l'Amérique,
principalement dans la Guiane et la Terre-
(1) Coluber cobella ; supra fuscus fasciis transversis
irregularibus et numerosis albidis, subtüs flavicans
scutis et scutellis alternatim fuscis ; caudé = + aut +.
Scutis.abdom. 150. — Scutellis subcaud. 54 - 204.
— 151 —— 51-202 selon Gronovius.
—— 155. —— 68-213 selon Weigel.
—— 154. —— 40-194 selon le même,
—— 151. —— 54-205 selon le même.
—— 152. —— 53-205 selon le même.
—— 151 —— 51 - 202 selon le même.
—— 150. —— 50 - 200 selon le même.
—— 150. —— 54-204 selon le même.
—— 154. —— 50 - 504 selon le même.
—— 152 —— 50 - 202 selon le même.
—— 197. —— 55 - 212 selon le même.
—— 153. —— 50-205 selon le même,
52 = 202 selon le même,
—— 150.
Coluber cebella. Tin. Syst. nat. — Amæu. acad.
tom.T, p.117 ,n° 14; p. 502, n° 28; p. 496 , n° 14.—
Jim. Gmelin, Syst. nat, p. 1095. — Gronovius,
122 HISTOIRE
Ferme; et comme elle est très-féconde, il
ne faut pas s'étonner qu'elle soit sujette à
varier beaucoup dans ses couleurs, ainsi
que tous les naturalistes modernes, entre
autres Linnæus et Weigel, l'ont reconnu.
Sa taille est de neuf pouces à un pied et
demi ; et même elle parvient, selon Lin-
næus, Jusqu'à deux pieds neuf pouces neuf
lignes. Le nombre des grandes plaques est
de cent cinquante à cent cinquante-sept, et
celui des doubles plaques est de cinquante
à cinquante-huit ; Weigel à même observé
un individu qui avoit que quarante de ces
dernières.
La tête est ovale, déprimée, garnie de neuf
Mus. tom. 11, p.56, n° 32.— Coluber ater, lineolis
albis. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 19,
n° 9. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. TI,
p. 17, n° 12 - 23. — Cerastes cobella. Taurenti,
Synops. rept. p. 82, n° 192.— Serpentes «americanæ,
cobellas dicéæ. Seba', Thes. tom. IX, p.4, pl. u, fig. 6,
an ? fig. 5. — Le cobel. Daubenton, Dict. erpèt.
Encyc. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des serp.
in-12 , tom. IT, p. 78. —La couleuvre cobel. Latreille,
Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 171. —
Geschlangelte natter. B\. Merrem , Beytræge naturg.
der amphib. in-4®, fasc. 1, p. 16, pl. 1v.— ÆVaps
cobella. Schneider , Hist, amph, in-89 , fasc.2, p. 296.
DES COULEUVRES. 133
plaques en dessus, avec la mâchoire infé-
rieure un peu plus courte que Pautre ; et
toutes les deux n’ont que des petites dents
aiguës, placées sur les branches marginales
et palatales. Le corps à peine plus étroit que
la tête près la nuque, grossit légèrement
jusques vers son milieu , et il est cylindrique,
avec le sommet du dos un peu caréné.
Toutes ses écailles sont petites, lisses, hexa-
gones, ainsi que celles du dessus de la queue
qui a une forme régulièrement cylindrique,
terminée en pointe et longue du quart, du
cinquième ou quelquefois du sixième de la
longueur totale. |
La couleur de la couleuvre cobel est
ordinairement d’un cendré brunâtre, avec
des bandes transversales, étroites, un peu
irrégulières, nombreuses, rapprochées, blan-
châtres en dessus , et le dessous est d’un
blanc jaunâtre, avec les plaques à moitié
brunes , et disposées de manière que cette
couleur alterne presque toujours de chaque
côté avec l’autre moitié jaunâtre; la tête
est brune en dessus, jaunâtre sans taches
en dessous, et marquée d’un trait cendré,
comme plombé derrière chaque oil.
124 HISTOIRE.
Dimensions principales de la conleuvre cobel , qus est
placée dans ma collection.
: pieds. pouc. ligr.
Longueur totale . . . . . .. . . 1, 2809
Bongueur dela têtes: / : .: . : : wlomtup
Parseurdelététe.:., . 6 .9 m0
Longueur du corps . . . . . . « » 10 6
Circonférence du corps. . . . - . » 1 6
Longueur de la queue . + : : . +: » 2 G
BL Merrem a donné une figure très-
exacte de cette couleuvre dans son inté-
ressant ouvrage sur les serpens, fasc. 1,
planche 1v.
Je soupçonne qu’elle a été décrite plu-
sieurs fois sous des noms différens dans le
Systema naturæ , et qu'il faut y réunir
comme semblable le serpent que j'ai nommé
d’après Gmelin vipère sveinée, tom. VI, p.106,
et que Seba a fait peindre dans son ouvrage,
tom. If, planche x, fig. 5,
DES COULEUVRES. 125
RE
Lbdin6 OU TV IE
VIPERINE (à)
|
La ressemblance que cette couleuvre pa-
roît avoir au premier abord avec les vipères,
lui a mérité ce nom qui lui a été donné par
Latreille dans son Histoire naturelle des
reptiles. Elle habite dans les contrées méri-
dionales de la France, principalement aux
environs de Toulouse et de Brives.
La tête est ovale, oblongue, obtuse en
devant et munie en dessus de neuf grandes
plaques. Le corps est long, cylindrique, un
peu plus mince en devant que la tête, légère-
ment renflé vers son milieu , revêtu d’écailles
ovales sur seize à dix-huit rangées, et caré-
nées, excepié celles situées contre les plaques
(1) Coluber viperinus ; suprà griseo-virescens , line&
longitudinali nigricante dorsali sinuaté cum maculé&
ftivicante aut viridli in utroque sinu, maculisque nigris
viridi punctatis in lateribus ; caudé —.
Scutis abdom. 157. — Scutellis subcaud. 51 - 208.
—— 153. —— 48-201.
—— 153. —— 47 - 200.
La couleuvre viperine. Latreille, Hist. nat. des
reptiles, in-18, tom. IV, p. 47, fig. 4.
136 HISTOIRE
transversales qui vont à cent cinquante-sept
_ grandes abdominales et à cinquante -une
doubles sous -caudales. La longueur est
ordinairement d’un pied et demi, et la queue
occupe elle seule un peu plus de quatre
pouces, ou à peu près la cinquième partie
de cette dimension totale. |
La couleur en dessus est d’un gris ver-
dâtre , avec les lèvres jaunâtres entrecoupées
de noirâtre, On voit deux raies d’un verd clair
bordées de noirâtre en forme de V derrière
les yeux; une raie longitudinale noirâtre en
zis-zag est placée sur le milieu du dos et
marquée, dans ses angles rentrans, d’une
petite tache verte ou jaunâtre ; il y a ensuite
une rangée de taches noirâtres, isolées, en
losange et d’un verd clair dans leur centre;
puis on voit une raie en Zig-Zag noiratre
dessus la queue. Les flancs sont ornés d’une
rangée de taches ou de petites bandes noi-
râtres qui correspondent aux angles ren-
trans du zig-zag intermédiaire. Les plaques
transversales sont d’un jaunâtre clair, avec
deux bandes longitudinales, irrégulières ,
composées .de taches noires bleuâtres, mar-
quées de points jaunâtres; sous la queue il y
a des petites fascies disposées sur deux ran-
gées, et qui disparoissent vers son extrémité.
DES COULEUVRES. 1%
Latreille a reçu la couleuvre viperine de
Lapierre, observateur instruit et très-zélé ;
et dans le local où elle étoit il y avoit une
autre couleuvre un peu différente, que
Latreille a décrite ainsi. La longueur est
d’un pied et demi, et la queue occupe à peu
près la cinquième partie de ce total. La
couleur en dessus est d’un roussâtre tirant
sur le gris, avec des teintes verdâtres. Le
dos est orné de deux rangées d’une cin-
quantaine de taches noires, alongées, al-
ternes et contiguës de manière à former
une sorte de chaîne; le noir de ces taches
est principalement au bord des écailles ;
d’autres taches ou fascies transversales noires
partent des plaques et répondent aux inter-
valles des taches dorsales. Les écailles sont
carénées.en dessus ; l'animal est en dessous
d’un blanc jaunâtre ou roussätre, avec une
ou deux taches d’un noir bleuâtre sur chaque
plaque en forme d’une ligne en zig-zag. 11
y a cent cinquante-trois grandes plaques,
et quarante-sept à quarante-huit doubles.
J'ai observé deux fois la cou:euvre vipe-
rine : je crois qu’elle habite dans diverses
parties de la Gascogne et aux environs de
Cahors. |
126 RH SETOURE
de
LA COUV RE UV RE
PACE. Cr
Ox trouve à Surinam en Amérique, et
non dans l'Inde, cette espèce de couleuvre
que Linnæus a figurée dans le Catalogue
du museum du prince Adolphe Frédéric
(pl. vir, fig. 2.) : elle est d’un gris pâle,
parsemé cà et là de petites taches grises et
(1) Coluber pallidus ; colore pallido , maculis griseis
vagis punctisque fuscis, cum lineolis binis interruptis
nisricantibus et lateralibus; caudä acutä...,
Scutis abd. 155. — Scutellis subcaud. 96 - 251 selon
Linnæus.
—— 140. —— 84-224 selon Weigel.
—— 148. —— 90-238 selon le mème. -
Coluber pallidus. Tin. Syst. nat. — Amæn. acad:
tom. 1, p. 494, n° 11. — Mus. Adolph. Frid. tom. 1;
p. 51, pl. vu, fig. 2. — Idem. Gmelin, Syst. nat.
p. 1104 — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges. tom. z,
p. 50, n° 59- 40. — Le pâle. Daubenton, Dict.
erpét. Encycl. méthod. — Lacépède , Hist. nat. des
serpens, in-12, tom. I, p.415: — Lacouleuvre pâle,
Latreille, Hist. des reptiles , tom. IV ,in-18, p.106.
de
DES COULEUVRES. 129
de points bruns; elle a de plus deux lignes
interrompucs , longitudivales et noirâtres
sur les flancs. La longueur 1otale est d’un
pied six pouces. Ses écailles sont ovales et
lisses, et elle a neuf grandes plaques sur
sa tête. Le nombre de ses plaques trans-
versales est de cent quarante à cent cin-
quante-cinq grandes sous le corps , et de
quatre - vingt-quatre à quatre - vingt -seize
doubles sous la queue, qui est terminée en
une pointe aiguë.
Reptiles. Tous VII. I
456 ‘HIS TOTRE
Lido OO DLE TUE VS
RUBANNÉE (à:
Le NNÆUS a observé Cette couleuvre dd.
le museum du prince Adolphe Frédéric ;
Gronovius et Boddaert l’ont ensuite indi-
{1) Coluber vittatus ; subfuscus , cum macul& lat&
nigré albo cinctä in utroque latere occipitis, tænié albi-
cante in lateribus, vittäque albà dentaté sub caudä...
Scutis abd. 142.— Scuéellis subcaud. 78 - 220 selon
Linnæus.
—— 155. —— 62 - 217 selon Gronovius.
Coluber svittatus. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad. -
tom. 1, p. 30, n° 27. — Mus. Adolph. Frid. p. 26,
pl. xvin, fig, 2. — Idem. Gmel. Syst. nat. p. 1098. —
Gronovius, Mus. tom. Il, p. 65, n° 51. — Zoophyl.
tom. 1, p. 25, n° 1109. — Boddaert, nov. Act. acad.
Cæs. tom. VII, p. 21, n° 17. — Natrix vittata.
Laurenti, Synops. rept. p. 74, n° 147. — Rotange.
Seba, Thes. tom. I, pl. xxxv, fig. 4 ; tom. IT, pl.xrv,
fig. 5. — Terragona. Seba , Thes. tom. 11, pl. 1x,
Îs.2,5.— An coluber ? Seba, Thes. tom. I, pl. c1x ;
fig. 8. — Le moqueur. Daubenton , Dict. erpét. Encyc.
méthod. — Za rubannée. Lacépède, Hist. nat. des
serpens ,in-12, tom. 11, p.91.—Za couleuvre rubannée.
Tatreille, Hist. mat. des reptiles , tom. IV, p. 175.
DES COULEUVRES. 131
quée dans leurs ouvrages; et Seba l’a figurée
sous trois noms différens. Cette espèce par-
vient ordinairement jusqu’à trois pieds de lon-
gueur ; 1l y a sur chaque côté de l’occiput une
large tache noire bordée d’une petite ligne
blanche, d’où part une bande blanchître
prolongée sur toute la longueur du corps,
qui est bordé de brun en dessous et marqué
sous la queue d’une bande longitudinale
blanche dentelée. Linnæus a compté cent
quarante-deux grandes plaques et soixante-
dix-huit doubles; mais Gronovius a trouvé
cent cinquante- cinq des premières, et seu-
lement soixante-deux des autres. -Boddaert
et Lacépède ont écrit que cette couleuvre
a le dos blanchâtre, avec des lignes longitu-
dinales noirâtres. Linnæus dit qu’elle habite
en Amérique; Seba s’est donc trompé en
figurant cette espèce sous le nom de rotange
de Ceilan, iom.T, pl. xxx v, fig. 4. Je crois
qu’il faut regarder comme un jeune rotange
le petit serpent figuré par le même auteur,
tom. I, pl. c1x, fig. 8 : il est blanc, marqué
de trois raies longitudinales noires sur le dos,
et de quelques taches noires sur la tête.
Linnæus rapporte encore à la couleuvre
rubannée le serpent terragone, représenté
par Seba, tom. IT, pl. Lx, fig. et 3.
1 2
FAN . HIS TOTIR'E
LA GE OU LUE D Vs
ARDOISÉE (1)
Ox trouve cette espèce dans le Bengale,
où elle est nommée chittee par les indiens,
selon Russel , qui l’a figurée dans le Supplé-
ment à son ouvrage sur les serpens du Co-
romandel. Elle a la forme de la couleuvre
lisse, neuf plaques sur la tête, les écailles
du dos lisses et ovales. La bouche est de
moyenne grandeur. Les dents sont simples,
et 1] n’y a pas de crochets venimeux. Le
corps est cylindrique, un peu plus étroit
en devant que la tête, légèrement renflé
vers son milieu, et terminé par une queue
mince et très-pointue. La couleur est d’un
bleuâtre ardoisé uniforme sur la tête, le
es
(1) Coluber schistosus ; suprà cœrulescens immacu-
latus , subtüs fulvidus ; caudé acuté
Scutis abdom, 154. — Scutellis subcaud. 67 - 221.
Chitiee. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian
serpents , Supplem. p.5,n° 4,pliv.
DES: COULEUVRES. :155
corps et la queue, et fauve comme du cuir
tanné sous le ventre. La longueur est d’un
pied sept pouces, et la queue a trois pouces
neuf lignes, ce qui fait la cinquième partie
du total. Il y a cent, cinquante - quatre
grandes plaques transversales, et soixante
sept doubles.
134 HISTOIRE
L'AUC OU L'EUVRE
C'RÉOPPAD IN € ().
Liinwnzus a décrit, dans sa Mantssa
planiarum , cette espèce qui a cent cin-
auante - quatre plaques abdominales, et
quarante — trois doubles sous - caudales. Le
nom qu'elle porte indique qu’elle est grande,
et qu’elle ressemble par sa forme à un cro-
tale. Sa couleur est cendrée, marquée de
grandes taches alternes, noirâtres, effacées,
et le dessous est jaunâtre légèrement teint
de brun. La tête est en forme de cœur :
la queue occupe la septième partie de la
longueur totale.
L L ? L3 LA
(1) Coluber crotalinus; cinereus maculis magnis
alëernis obsolete nisricantibus , subis flavescens fusco
Se ANSE
irroratus ; caudé —.
Scutis abdom. 154. — Scutellis subcaud. 45 - 197.
Coluber crotalinus. Lin. Mantiss. plant. alt. p. 528,
— idem. Gmelin, Syst. nat. p. 1094.
La het
DES COULEUVRES. 1255
HA CO VIE -E U VE
TYPHIE ()
Lixxzus a vu dans. la collection de De
Géer et désigné:sous ce nom une couleuvré
bleuâtre, longue d’un pied deux pouces six
lignes, garnie en dessous. de cent quarante
grandes plaques, et de cinquante-trois dou-
bles. Il y rapporte celle observée par Weigel,
(1) Coin typhius; suprà cærulescensimmaculaius,
squamis ad, basin .albis, subiùs. albus ; caudé acuté
circà +.
Scukis ae An Seutellis subcaud. 53 - 195 selon
Linnæus.
——— 141. —— 57 - 198 selon moi.
—— 154. —— 38 - 192 selon Weigel.
An TT 5o - 191 ? selon Lacépède.
Coluber typhius. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1094. — Weigel , Abh. der naturf. ges.
tom.T,p.15,n° 6. — Le typhie. Daubenton , Dict.
erpét. Encycl. méth. — Zdem. Lacépède; Hist. nat.
des serpens, in-12, tom. I, p.382. — La couleuvre
typhie. Latreïlle , Hist. nat, des reptiles, in-18,
tom. IV, p.77.
I 4
156 HIS TIOURE I
et qui a cent cinquante-qualre plaques ab-
dominales, et trente - huit doubles sous-
caudales. . |
La couleuvre typhie est placée A la
collection de Levaillant , et elle habite à
Surinam et non dans l’Inde, comme Linnæus
la cependant écrit. Sa couleur en dessus,
y compris l’extrémité des plaques transver-
sales ,'est d’un bleu d’ardoise uniforme et
sans taches, avec les écailles lisses, rhom-
boïdales, imbriquées et blanchâtres à leur
base. La gorge ét toutes les plaques trans-
versales sont blanches, sans aucune. tache ;
le nombre des plaques est de cent quarante-
une sous le corps, et de cinquante - sept
doubles sous la queue qui est pointue , ‘et
qui accupe environ les deux neuvièmes de
la longueur totale. La couleuvre typlie a
beaucoup de rapports, par sa forme, avec
la couleuvre bal.
Je soupçonne que la couleuvre rapportée
a cette espèce par Lacépède, et qu est
placée dans le museum d'histoire naturelle
de Paris, doit être plutôt regardée comme
différente, quoiqu’elle ait seulement trois
doubles plaques de moins sous la queue.
Sa couleur est d’un verd très-foncé en
DES COULEUVRES. 237
dessus, et elle est jaunâtre en dessous, avec
deux rangées longitudinales de points noi-
râtres sous le corps, et une seule rangée
sous la queue. Les écailles sont ovales et
carénées. La longueur totale est d’un pied
sept pouces six lignes, et la longueur de la
queue est de trois pouces dix lignes, ce qui
fait un cinquième de la dimension. |
138 HAS TOUR E.
s 1
2 + / Le . F hp 144, æ : : y RE |
TT 25 > ts 182 L: ’ r ? L n pa 2 27.3 .
F4 122 VOUS LasL ICI A
Pr COTE UNE
2NRNIELLE (0
(urean est le seul qui ait observé
cette espèce, et sa description est beaucoup
trop incomplette. File est blanche avec des
lignes et des taches noires. Les plaques
transversales sont au nombre de cent cin-
quante - trois grandes sur le ventre, et de.
cinquante doubles sous la queue.
(x) Coluber nœvius; albus , lineis maculisque nigris ;
eaudä....
Seutis abdom. 155. — Scutellis subcaud. 50 - 203.
, Coluber nœvius. Gmelin, Syst. nat. p. 1095. —
Gronovius, Mus. tom. IT , n° 34:
DES COULEUVRES. 199
EA COULEUYRE
CENCHARUS, (1).
Ox a envoyé d'Asie au museum d'histoire
naturelle de Paris cette couleuvre innocente,
dont la tête à neuf plaques én dessus et pas
de crochets venimeux aux mâchoires. Le
dessus du corps est marbré de brun et de
blanchâtre , avec des bandes transversales
irrégulières , étroites et blanchâtres. me
VS sont lisses, hexagones.
* La couleuvre rue a, suivant Lacé-
pède, deux pieds de longueur, et la queue
trois pouces sept lignes, ce qui fait environ
le septième de la dimension totale. 11 y a
cent cinquante - trois plaques-abdominales,
et quarante-sept doubles sous-caudales. |
Re ee
(1) Coluber cenchrus ; suprà fusco et aibido mar-
moratus , 'asciis irregularibus et transversis RAS :
caudä +
Sie DL 155 Le Scutellis subeaud. 47 - 200.
Le cenchrus. Yacépède, ist. nat. des serpens,
in-12, tom. II, p. 24. — La couleuvre cenchrus.
Latreille , Hist. nat. des rept.in-18, tom, IV, p. 115.
140 HISTOIRE
EA CIO'U:LIE UV VARLE
TREILLISSÉE ()
Ru SSEL a figuré cette. couleuvre. dans
son ouvrage sur les serpens du Coromandel:
elle y est connue des indiens sous le nom
de reeli-koea. La tête est assez grande, ovale,
élargie, déprimée, un peu plus large que
le cou, et couverte de neuf grandes plaques,
non compris les trois situées dérrière chaque
œil. La bouche est assez. large, avec la mâ-
choire inférieure un peu courle, et des
petites dents nombreuses, aiguës et courbées
sur les branches marginales et palatales.. Lie
(1) Coluber anostomosatus ; suprà cinereo flavescens,
maculis parvis rotundis nioris lineis obliquis junctis et
reticulatis ; caud& acuté =. is
Seutis abdom. 152. — Scutellis subeaud. 80 - 232.
Neeli-koea. Russel , Hist. nat. of Corom. et Indian
serpents ,in-fol. p. 58, n° 55, pl xxxiu. — //ydrus
piscator. Schneider , Hist. amph. fase. 1, p. 247; n° 8.
— Enhydre pécheur. Laireille, Hist. nat. des reptiles,
10, tone LV p.20. T
DES COULEUVRES. 41
corps est renflé vers son milieu, couvert
en) dessus: d’écailles ovales, carénées, im-
briquées, excepié celles près des plaques
qui sont lisses et arrondies. La queue est
légèrement carénée , prolongée en une pointe
très-aigsuë , et longue de onze pouces, ce qui
fait le tiers de la longueur totale, qui est de
deux pieds neuf pouces six lignes; la cir-
conférence du corps est de trois pouces six
lignes. Les plaques transversales sont au
nombre de cent cinquante - deux grandes
sous le ventre , et de quatre-vingts doubles
sous la queue. |
La couleur est d’un cb dre jaunâtre en
dessus, avec des rangées nombreuses de
points noirs en forme de petites taches jointes
ensemble par des filets noirs disposés régu-
lièrement en sens obliques : l’intervalle est
marqué çà et là de quelques petites taches
formées de trois à quatre écailles d’un jaune
clair : ie dessous est d’un jaune blanchâire.
Ce reptile fréquente les terres humides,
et est regardé comme un serpent d’eau:
dans sa marche rapide, il tient sa tête re-
dressée, et s’élance aussitôt qu’on veut le
provoquer. Il n’est ni méchant ni venimeux ;
Russel n’a pu parvenir à lui faire mordre
142 HIS 110 BR E :
un poulet, mais il lui a fait avaler une
petite anguille ; et l’on croit qu’il mange des
poissons assez gros. :
Schneider a eu tort de séparer cette espèce
des couleuvres, et de le décrire sous le nom
d’hydre pêcheur; il a induit Eatreille en
erreur , car il la placée parmi les enhydres;
quoiqu'il n'ait nullement la queue com-
primée.
DES COULEUVRES. 145
L'A VCIONWLEUYRE
M AU RE. (6)
Lix NÆUs.croit que cette espèce habite,
d’après Brander, aux environs d'Alger. Elle
est en dessus de couleur brune avec deux
lignes longitudinales sur le dos, desquelles
partent plusieurs bandes noires jusques sur
le ventre qui est noir âtre. Ses plaques trans-
versales sont au nombre de cent cinquante-
deux grandes sous le corps; et de soixante
six doubles sous la queue. Lacépède croit que
les écailles du dos sont ovales et carénées.
|
* (1) Coluber maurus ; sprl fuscus , lineis duabus
dorsalibus , cum fasciis pluribu$ nigris a lineis usque
in abdomine atro prodnctis ; caudä... ©
Seutis abdom. 152.— Scutellis subcaud. 66 - 218.
Coluber maurus. Tin. Syst. nat.— Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1098.— Le maure. Daubeñton, Dici.
erpét. Encyc. méthod. — La maure. Liacépède , Hist.
nat. des serpens, in-12, tom. 1h, p. 51. — Le cou-
leuvre maure: Latreille , Hist. nat. des AEHLIES, in-18,
tom. IV, p. 78.
144 HISTOIRE
6 À} C O UE UTEE
OMBRÉE (1).
Rosser a décrit, dans le Supplément de
son Histoire des serpens du Coromandel,
cette couleuvre qui est connue des indiens
du Bengale sous le nom de doublee. La tête
est un peu plus large que le cou, ovale,
oblongue , un peu comprimée, et revêtue en
dessus de neuf plaques placées sur quatre
rangs. Les mâchoires n’ont pas de crochets
venimeux. Le corps est alongé, cylindrique,
légèrement renflé vers son milieu, et ter-
miné par une queue très-amincie et pointue.
Les écailles du dos sont ovales, carénées et
lisses près des plaques transversales, qui sont
au nombre de cent cinquante-une grandes
(x) Coluber umbratus ; colore atro , maculis dorsa-
libus obsoletè flavescentibus ; caudé acuté —..
Scutis abdom. 151. — Scutellis subcaud. 95 - 244.
Doublee. Russel, Hist. nat. of Corom. et Indian
serpents , Supplem. p. 5, n° 3, pl. mt, fig.2.
sous
/
DES COULEUVRES. 145
sous le ventre, et de quatre-vingt-treize
doubles sous la queue.
La longueur totale est de treize pouces ;
et la queue a quatre pouces. La couleur de
la tête est d’un brun clair; dessus le corps
on voit des taches jaunâtres effacées sur un
fond noirâtre. Les plaques sont d’un blanc
jaunâtre , avec leurs ‘extrémités presque
entièrement noires.
«eptiles. Tome VII. K
#6. 2'H VS T OHR)PELAA
t-À
LA IC OU LUE UV
ane CSM OO Ua EE A0) 0e di
C ?Esr dans le Canada que Kalm, disciple
du célèbre Linnæus, a trouvé cette cou-.
leuvre dont les couleurs, sans être trêés-bril-
lantes , sont cependant assez agréables par
leur disposition, et la font beaucoup ressem-
bler à la couleuvre saurite. Le dessus de son
corps est brun, avec trois raies longitudi-
nales d’un verd changeant en bleu. Le dos,
suivant Linnæus, est légèrement strié, ce qui
indique que les écailles sont carénées.
On lui à trouvé cent cinquante grandes
(1) Coluber sirtalis ; suprà fuscus lineis tribus lon-
gitudinalibus è viridi-cæruleis ; caudé....
Scutis abdom. 150. — Scutellis subcaud. 114 - 264.
Coluber sirtalis. Lin. Syst. nat. — Zdem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1107. — Le sirtale. Daubenton, Dict,
erpêt. Encyel. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens, in-12 , tom. IT, p. 106. — Za couleuvre
sirtale. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18,
tom. IV, p. 6a.
DES COULEUVRES. 147
plaques sous le corps, et cent CADRE
doubles sous la queue.
Cette description, donnée par : Ka est
beaucoup trop incoinpletie, car elle n’in-
dique pas quelle est la longueur ordinaire
de cette couleuvre : il importe cependant
aux naturalistes de connoître les dimensions
respectives de chaque serpent et de leur
queue, afin de pouvoir s’en servir parmi
les caractères spécifiques.
K 2
148 HISTOIRE
É A C'ODSEU VAR
SIPÉDON (à)
Czrre couleuvre, improprement appelée
le sipède par quelques naturalistes français,
a été découverte par Kalm dans l'Amérique
septentrionale, et elle n’a depuis été décrite
par aucun voyageur; cependant il seroit
important de la mieux connoître, car la
description qu’en a donnée Kalin est trop
incomplette ; 1} dit seulement qu’elle est
brune et qu’elle a ordinairement cent qua-
rante- quatre plaques sous le ventre, et
soixante-treize doubles sous la queue.
(1) Coluber sipedon ; fuscus, subtùs albus , labiisque
albis ; caud& +. "
Scutis abd. 1,4.—Scutellis subc. 75-217 selon Kalm.
—— bo. 77 - 227.
Coluber sipedon. Lin. Syst. nat. — /d:m. Gmelin,
Syst. nat. p. 1098. — Le sipède. Daubenton, Dict.
erpét. Encycl. méthod. — Zdem. Lacépède, H: t. nat.
des serpens , in-12, tom. 11, p. 96. — La couleuvre
sipède. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -19,
tom. IV , p. 177.
DES:COULEUVRES. 249
:. Kalin a rendu sans doute de grands ser-
vices à l’histoire naturelle par.ses travaux,
et par son voyage. dans l'Amérique septen-
trionale; mais on peut. cependant lüi repro+
cher, comme aux autres disciples de Laän-
næus, d'avoir indiqué plutôt que déerit,
les. objets qu'ils avoient découverts. Ces dis-
ciples infatigables se. regardoient . comme
très - heureux lorsqu'ils pouvoient. ajouter
quelques espèces nouvelles-au.$rand cata-
logue systématique de la. Nature, composé
par leur-maître; mais presque toutes. les
phrases spécifiques qu'ils y,ont insérées sont
trop courtes pour qu’on puisse reconnoî!re
maintenant dans les collections les êtres qu'ils
ont prétendu citer. Ils ont donc rendu nos
recherches plus pénibles, et se sont souvent
trompés en regardant comme nouveaux des
êtres déja décrits; c’est sur-lout dans la
classe des reptiles et parmi les serpens, qu’on
rencontre beaucoup de doubles emplois et
méme des erreurs ; mais, pour les rectifier,
il faudroit avoir des collections considérabies
à décrire.
J'ai observé dans la collection de Bosc
une grosse couleuvre longue de quatre pieds
et demi, en y comprenant [a queue qui a
K 5
150 HISTOIRE
elle seule un pied de longueur, ét qui est
terminée en pointe ; le nombre de ses
plâques et ses couleurs m'ont déterminé à
la regarder comme le même animal que la
couleuvre sipédon: Elle à cent cinquante
grandes plaques sous le corps, et: soixante
dix-sept doubles sous la qüeue. Sa tête est
grosse, élargie, recouverte en : ‘dessus par
neuf grandes plaques, avec les lèvres des
deux mâchoïres bordées d’autres : ‘plaques:
Les écailles en dessus sont carénées ; rhoim-
boïdales. La couleur est brunâtré en dessus ;
blanche en dessous ; ; avec les lèvres blanches,
PEN Sr
13 ” }
DES COULEUVRES. 158
£ | 4 1 QE L/ Los 5 ÿ- +72
RERTE Tr ITR ENET
LA UCOULEUYRE
KL'a%9 CG tiBEIn OS SUOIOr HAN 86 HOVYS
TRI Pi oi A NoGi 02):
114 | L #
Crrrr nouvelle espèce de couleuvre a
été observée dans la riche collection du
museum d'histoire naturelle de Paris par le
of sel L4 de . 5 qe Cr Æ L] 111
_ professeur Lacépède, qui l’a décrite ainsi qu”i
suit : Q Son corps est blanchâtre en dessus,
avec trois rangées longitudinales de taches
d’une couleur foncée ; et le dessous est varié
de blanchâtre et de brun. Le dessus de sa
tête est garni de neuf grandes plaques lisses ;
ses écailles sont ovales et carénées. Elle a
—-
(1) Coluber triseriatus; albescens, serie triplici eë
longitudinali macularum fuscarum , subis fusco va-
riesatus ; caudä ferè ——. |
Scutis abdom. 150. — Scutellis subcaud. 52-202.
Le triple-rang. Lacépède , Hist. nat. des serpens,
in-12 , tom. IT, p. 151, pl. av, fig. 2. — La couleuvre
ériple-rang (coluber terordinatus). Latreïlle, Hist. nat.
des reptiles ,in-18, tom. IV, p. vo.
K 4
252 HISTOIRE
cent cinquante grandes plaques sous le corps,
et cinquante-deux doubles sous la queue,
qui a près d’un sixième de la longueur totale ;
car un individu, long d’un pied dix pouces,
avoit sa queue longue de quatre pouces ».
«On trouve la couleuvre triple - rang en
Amérique.
DES COULEUVRES. 155
————
Ludo COTE OU: VRTE
HÉTÉRODON (à).
Voyez la planche L'X, figure 28.
Doir-ox placer dans un genre particu- :
lier entre les vipères et les couleuvres, un
serpent dont la tête grosse et courte a deux
dents plus longues et imperforées près de
l'origine de chaque branche externe de la
mâchoire supérieure ; où bien convient - il
de laisser dans une section, parmi les cou-
leuvres, ce serpent qui ne paroïît pas avoir
(1) Coluber heterodon ; naso sub - erecto , élato ,
anticé acuto, suprà carinato ; dentibus duabus lon-
gioribus ef simplicibus in utroque latere maxillæ SUpe=
Tioris ; caudé =.
Scutis abdom. 119.— Scutellis subcaud.38 - 157.
4o et ultrà:- 165 selon
‘’Latreille.
—— 150.— Scutis subcaud. 40 - 190 selon
—— 125.
| Linnæus.
Hétérodon à large nez. ( heterodon platirhinos ).
Tatreille ; Hist. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 52,
dig. 1,2,3.— Hog-nose snake , des anglo-américains.
154 HISTOTRE
de crochets à venin, et qui est cependant
regardé, dans le pays qu’il habite, comme
venimeux et ovovivipare ? Je pense que
cette dernière opinion doit être admise, s’il
n'y a pas de crochels à venin, et quand
même 1l seroit reconnu que. l'animal est
réellement ovovivipare.
La tête est courte, triangulaire, élargie,
avec son museau Abe, élargi, un peu re-
dressé, légèrement pointu., et surmonté en
dessus d’une pelite car rène. Le dessus de la
iète est revêtu de neuf plaques lisses.
Les écailles sont carénées petites, . et
rires dessus le cou et la queue, ovales
et moins petites sur le dos, plus grandes et
presque carrées sur les flancs. La rangée
décailles, qui est la plus voisine des pla-
ques, est lisse.
Beauvois a remarqué que. cet BAR
varie par sa taille et par ses couleurs. IL a
ordinairement: quinze à dix-huit pouces'de
longueur; mais on en-trouve qui ont jusqu’à
trois pieds. J'en possède un individu qui m'a
été donné par P.'A. Adet : il est entière-
ment nojrâtre sans taches en dessus, et
blanc châtre en dessous. D'autres. hétérodons
>)
que J'ai examimés étoient noirâtres en dessus!
DES COULEUVRES. 155
avec vingt à vingt-cinq bandes irrégulières,
souvent obliques et bifides, d’un gris rou-
geâtre pâle : 1 y a de plus une tache noi-
râtre irrégulière au bas de chaque bande
sur les flancs. Le dessous de l’animal est
d'un gris blanchâtre saüs taches. Quelques
vieux individus ont une couleur verdâtre
en dessus.
Latreille a copié à un, individu 2
vingt-cinq plaques abdominales, et quarante
et quelques doubles sous la queue: j'ai trouvé
à un autre cent dix-neuf plaques, et trente-
huit doubles. La queue occupe les deux
onzièmes de la longueur totale.
La couleuvre hétérodon n’est. pas rare
aux environs de Philadelphie.
Le hog-nose snake des anglo-américains
est évidemment le même animal que la
couleuvre hétérodon; Catesby , Linnæus.et
les auteurs plus modernes ont donc eu tort
de rapporter le Âog-nose (ou nez de cochon)
au Dboa contortrix que Latreille a rangé
parmi les scytales, et que J'ai placé parmi
les cenchris sous le nom de cerichris mokeson.
156 4 H ES TIO: ER E
EL A8 CODE TVR
Li AMIRONN IE “(r):
M srreu a décrit cette espèce dans le
premier fascicule de son ouvrage sur les ser-
pens, et il y a rapporté les serpens de Siam
figurés par Seba, t. IT, pl xxx1v, fig. 3 et 4,
et l’orvet du cap de Bonne - Espérance du
même auteur, tom. If, planche x£rrr, fig. 3.
La couleuvre latonie a beaucoup de rap-
port avec celles à bandes noires et iphise.
Sa tête est ovale, un peu déprimée, obtuse,
revêtue de neuf plaques en dessus ; ses nià-
choires n’ont que des petites dents et pas
(1) Coluber latonia ; albido flavus , annulis resula-
ribus ni gris, fasciä nigrä anté oculos, dé litter& N nigr&
in vertice ; caud& circà =. |
Scutis abdom. 150. = Se utellis Rene 20-370:
Vau natter. Bl: Merrem , Beytræge naturg..der
ampli. in-4°, fase. 1, p.0, pl. #1. = Serpens siamensis.
Seba , Thes. tom. If, pl. xxxiv, fig. 4. — Serpens
corallina siamensis. Seba , tom. II, pi. xxx1v, fig. 5.
— Anguis lubricus, ex promontorio Bonæ Spei. Seba,
Thes. tom. II, pl. xzuir, fig. 5. — Natrix lubrica.
Laurenti, Synops. rept. p. 80 , n° 164.
DES COULEUVRES. 2157
de crochets venimeux. Vue en dessus, elle
ressemble beaucoup à un orvet : son corps
est cylindrique, également gros par-tout ,
couvert de petites écailles ovales, lisses,
imbriquées. Il y a cent cinquante grandes
plaques abdominales, et vingt doubles sous-
caudales ; la plaque de l’anus est double et
demi-circulaire. La queue est courte, cylin-
drique, un peu amincie et obtuse. La cou-
leur est d’un blanc jaunâtre , avec une bande
noire transversale devant les yeux, et une
tache noire anguleuse en forme de V sur
le sommet derrière les yeux. Le corps et
la queue sont entourés d’anneaux ou .de
bandes noires, dont les deux premières plus
larges, et les autres deviennent un peu
anguleuses en dessus. |
Il paroît que ceite espèce habite dans
Vancien continent, en Afrique ou dans
l'Inde.
Dimensions principales de cette couleuvre , selon
Merrem.
pouc. lign.
Longueur totale. . . . . .!. . 8
La]
Longueur de la tête . . . . .: . » 6
fn 51e he
Largeur de latête . . . « + . . » 3
pe
P
Longueur du corps « + + + . + + 7
Circonférence du corps «+ . + + + » 10
Longueur de la queue . , . + + » 7
al"
158 HISTOIRE
EL A" C'O DU 'LD'E UV EE
PROVENCALE (i)
Ox trouve dans les contrées méridionales
de la France, principalement en Provence
eten Languedoc, cette jolie petite couleuvre,
dont je possède un individu bien conservé,
qui ma été envoyé de Montpellier par
Marcel Serres, avec plusieurs autres reptiles
rares ou nouveaux ; tels sont le lézard
gentil , la grenouille plissée et la salamandre
marbrée.
La couleuvre provençale ressemble beau-
coup à la couleuvre lisse par sa forme et
par ses écailles lisses; mais elle a des cou-
leurs un peu différentes. Sa couleur en
dessus est d’un gris assez clair , marquée de
grandes taches cendrées sur la tête , derrière
(1) Coluber meridionalis ; suprà griseus maculis
cinereis quadruplici serie longitudinali dispositis , in-
termediis alternatim contiguis, lateralibus separatis
subtüs albis nigrisque ; abdomine albido maculis qua-
dratis nigris ; caudé acuité =.
Scutis abdom, 145, — Scutellis subcaud, 50 - 1082
DES COULEUVRES. 159
les yeux, avec le bord des plaques labiales
noirâtre : sur toute la longueur de l’animal
en dessus, on voit quatre rangées longitu-
dinales de taches cendrées, nombreuses,
marquées presque toutes de noïrâtre autour
des écailles. Les taches dorsales se touchent
alternativement, et celles des flancs sont
toutes séparées, munies en dessous de deux
ou trois écaiiles blanches, bordées en dessous
par les extrémités noires des plaques trans-
versales, qui sont au nombre de cent qua-
rante - huit grandes sous le corps, et de
cinquante doubles sous la queue. Le dessous
est blanchâtre, avee des taches noires carrées
assez grandes , placées ordinairement en sens
alterne sur le milieu des plaques, et con-
tiguëés. Le milieu du dos est légèrement
carence.
Dimensions principales de cette couleuvre , selon moi,
ñ pouc. lign.
Ponsueur folle rte. 0618
Jongueurde latéle à 0 dl en Le
Hneeur de la sete et DR Si) se
Ponoueur du corps. 22 2). M ANS à 0
Largeur du GOT ps dans l'endroit le
DUB CDS ed ne
Parseurdu coù , 42.
. ee + + »
Longueur de la queue, . . . .., < Lr 2
[S)
160 HISTOIRE
L'A 7 C"O"0'L' EU TUE
DÉCOLORÉE (1)
Less naturalistes modernes donnent ce
nom, d’après Linnæus, à une couleuvre
des Indes qui a beaucoup de ressemblance
avec les couleuvres boiga et bleue à deux
raies, et elle n’est peut-être qu’une variété
de la couleuvre verte d'été qui habite dans
les contrées les plus chaudes de l'Amérique
septentrionale.
Sa couleur est d’un bleu clair tirant sur
le cendré, avec les plaques des lèvres blan-
ches. Elle a cent quarante-sept plaques
sous le corps, et cent trente-deux doubles
sous la queue.
(1) Coluber exoletus ; ex cinereo cærulescens , scutis
labialibus albis ; caudé long acutä....
Scutis abdom. 147. — Scutellis subcaud. 152 - 270.
Coluber exoletus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. 1, p. 54, pl. x, fig. 2. — idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1110. — Le décoloré. Daubenton, Dict.
erpét. Encye. méth.— La décolorée. Lacepède , Hist.
nat. des serpens , in -12 , tom. IV, p. 5. — La cou-
leuvre décolorée. Latreille , Hist. nat. des reptiles ,
in-18 , tom. IV, p. 154. — Natrix exoleta. Laurenti,
Synops. répt. p. 78, n° 160.
LA
DES COULEUVRES. 161
PA CO[ÙDULE UV 0e
CHAVOQUE (à).
Srsa est le premier naturaliste qui ait
observé cette espèce de couleuvre, et qui
Vait figurée dans son grand ouvrage ; mais
la gure coloriée qu'il en a donnée n’est pas
mes
(r) Coluber stolatus ; supra fuscescens, cum lineis
duabus et longitudinalibus flavidis, albo punctatis,
réticulisque aibidis transversis suprà dorsum ; caud&
acut —.
Scutis abdom. 145.— Scutellis subcaud. 70-213.
143. —— 76-219 selon Linnæué,
147 —— 71-216.
146. —— 57-293.
145. —— 66-271.
AS 7 22 Te
Coluber stolatus. Lin. Syst. nat. — Mus. Ad. Prid.
pl. xxur, fig. 1.— Idem. Gmelin , Syst.nat. — p. 1098.
TTTT
Laurenti,; Synops. rept. n° 208. — Chayquarona.
Seba , Mus: tom.'TE, pl. 1x, fig. 1 , lé mâle , fig. 2, la
femelle. — Le chayque. Daubent. Dict. erpét. Encyc.
méthod.— Zdem, Lacépède, Hist. des serpens, in-12,
tom. I, p. 286. — La vipère chayque. Latreille, Hist,
des reptiles ,in- 18, tom. IV , p. 1. — 7#Ÿ’unñnna - pam.
Russel, Hist. serpents Ind. p. 14, n° 10; pl. x et xr.
Reptiles. Tome VII. L
162 HISTOIRE
parfaitement exacle, parce qu’elle n’a été
faite que d’après des individus un peu déco-
lorés par l'esprit de vin.
La tête est à peine plus large que le cou;
obtuse ovale, déprimée, raccourcie, cou-
verte de neuf plaques principales et d’autres
plus petites.
La bouche est large, avec la mâchoire
inférieure plus courte. Les dents sont petites,
pointues, courbées; elles garnissent les bran-
ches marginales et palatales de la mâchoire
supérieure. Les yeux sont larges, orbicu-
laires et saillans.
Le corps est cylindrique, revêtu d’écailles
ovales et carénées, excepté les deux ran-
gées les plus voisines du ventre, qui sont
lisses. |
La longueur de ce serpent est d’un pied
et demi, selon Russel, en y comprenant la
queue qui occupe un quart de cette lon-
gueur. La circonférence du cou est d'un
pouce trois lignes, et celle du corps, dans
lendroit le plus épais, n'excède pas deux
pouces trois lignes. La queue est cylindrique,
conique, subitement amincie, et longue seu-
lement de quatre pouces et denu.
La couleur de la tête et du cou est d’un
verd noirâtre; les côtés de la gorge sont
DES COULEUVRES. 163
jaunes. Sur le cou il y a deux bandes noi-
râtres , avec un trait d’un jaune brun, qui
se prolongent sur chaque côté du corps au
dessus des flancs, jusques sur une partie de
la queue; elles sont variées de petits points
blancs placés à égale distance entre eux, et
opposés de chaque côté : de plus, presque
tout le corps est embelli, entre les deux
lignes, de bandes blanchâtres plus claires,
transversales; et entre les mêmes lignes et
Fabdomen il y a des traits blancs, longi-
tudinaux, interrompus çà et là. La cou-
leur verte de presque tous les individus
tire sur le noir. Sur chaque côté de la queue
jusqu’à l'anus, il y a une ligne longitudinale
d'un jaunâtre un peu rembruni. Les plaques
du ventre et les doubles du dessous de la
queue sont d’une couleur de perle ternie,
et les premières ont souvent un point noir
de chaque côté.
Russel n’a pas eu la facilité de faire des
expériences avec ce serpent vivant; mais il
croit, d’après linspection des mâchoires,
qu'il n’est pas venimeux, tandis que le co-
luber stolatus de Linnæus est indiqué comme
venimeux. Comme Russel a observé une
rangée de dents marginales sans crochets,
il pense que Linnæns a été induit en erreur,
| LUE
164 HISTOIRE
et le docteur Grey le pense aussi (1). Il a
recu en 1788 cette belle couleuvre du doc-
teur Roxburgh, qui l’a trouvée à Raja-Mun-
drah; puis Snodgrass lui en a envoyé deux
autres de Ganjam sous deux noms différens ,
quoique de même espèce. Le prenrier,nommé
neerogady , a cent quarante-six plaques ét
soixante-dix-sept doubles. E/autre, appelé
neersady , a cent quarante -sépt plaques,
et soixante-onze doubles. -
Le wanna-cogli, ou wanna-pam, figuré
par Russel planche xr, est une autre va-
riété de la couleuvre chayque qui est plus
rembrunie, et qui a cent quarante - cinq
plaques sous le ventre et soixante-six doubles
sous la queue. Le docteur Roxburgh l’a en
voyée de Samul-Gottah, en juillet 1786, à
Russel. Enfin 1l ÿ en a une quatrième va-
riété qui a été trouvée dans le Bengale, qui
y est nommée £urharria, et qui ne diffère
que par le nombre de ses plaques. Les
grandes, sous le ventre, sont au nombre
de cent quarante-quatre ; et sous la queue
il y en a soixante-dix-sept doubles.
(1) Grey, Philos. transact. vol. LXXEIX , part. 1.
DES COULEUMNMRES. e05
WA | CAO-U L'E.U.W RMS
Al DEUX ALAÏLE S: (a)
Ce reptile doit être regardé comme très-
Voisin des vipères à lunettes et haje, ainsi
que nous le verrons bientôt par l'habitude
qu'il a de gonfler son cou, quoiqu'il ne soit
cependant pas muni de crochets venimeux.
Schneider l’a placé dans son genre elaps.
Le premier individu, qui est rangé dans la
collection de Bloch de Berlin, a élé envoyé
des Indes orientales par John : il à sous le
ventre cent vingt-cinq grandes plaques, et
sous la queue cinquante-huit doubles : un
autre individu en a cent quarante - quatre
des premières, et soixante-cinq des secondes.
La queue est grèle.
Le corps est en dessus d’une couleur de
perle, avec deux lignes blanches, larges,
(1) Coluber bilineatus ; corpore margaritaceo supra
lineis duabus albis, et fasciis nigris transversis, abdo-
mine griseo-albicante ; caudä....
Seutis abdom. 125.— Scutellis subcaud, 58 - 183.
65 - 200.
Dé
Elaps bilineatus. Schneider , Hist. amph. fasc. 2,
P- 209. — Xomberumuken , au Malabar, selon John.
L. 5
166 HISTOIRE
longitudinales, et des fascies ou bandes
transversales noires. Le ventre et la queue
sont en dessous d’un gris blanchâtre. Il y
a quinze rangées longitudinales d’écailles
oblongues , rhomboïdaies et carénées; et la
rangée plus voisine des plaques est formée
d’écailles lisses, plus larges. Les plaques de
la tête et les dents ressemblent à celles de
la couleuvre à collier. La fente de la bouche
est un peu relevée en arrière de chaque côté.
Dans la note que John a envoyée avec
ce serpent, il y est dit qu’on le nomme
komberumuken au Malabar, parce qu'il a
l'habitude de monter sur le sommet des
arbres. Les indiens du Malabar croient que
cet animal monte avec vitesse sur le sommet
de l'arbre le plus voisin, dès qu’il a mordu
quelqu'un, et que de là il guette l’homme
jusqu'à ce qu'il soit mort par l'effet rapide
du venin. John regarde cette opinion des
indiens comme très-mal fondée; car 1l assure
ne lui avoir trouvé aucun crochet venimeux
en lui ouvrant la bouche. Ce mênie voyageur
prétend que son corps a une joke couleur,
sur-tout lorsqu'on l’irrite au point de lui
faire gonfler son cou par la colère, car alors
on aperçoit sa peau bleue à travers ses
_écailles. |
DES. COULEUVRES. ; 167
HAL2C'O D LE U VAE
CERBÈRE ().
Carre couleuvre a été envoyée de Ganjam
par Snodgrass en juillet 1788, à Russel, sous
le nom de Karou-bokadam qui lui est donné
par les habitans du Bengale. La tête est
grosse, élargie poslérieurement , un peu
convexe en dessus, comprimée sur les côtés,
avec la face courte, élargie, obtuse, et
couverte de petites plaques nombreuses
jusques derrière les yeux; la partie posté-
rieure est plus renflée, plus grande, et
couverte d'écailles assez larges, carénées,
ovales, et imbriquées. La bouche n’est pas
(1) Coluber cerberus ; capite suprà nigricante , dorso
obscurè griseo ; gul& , abdomine et caud& inferiore
flavescentibus ; caud& subacut4 —-.
Scutis abdom. 144. — Scutellis subcaud. 59 - 203.
Æarou-bokadam. Russel , Hist. nat, of Coromand,
et Indian serpents, p:23,n° 17, pi. xvir, — Æydrus
rynchops. Schneider, Hist. amphib. fase. x , p. 246,
n° 7.— Enhydre muselière, Latreille, Hist. nat, des
reptiles , in-18 , tom. IV, p. 202,
L 4
168 HISTOIRE
grande ; ses mâchoires sont presque d’égale
longueur, avec leurs dents petites, rappro-
chées, courbées, et placées sur les branches
marginales et palatales.
Le corps est cylindrique, un peu plus
élroit en devant que la tête; ensuite il est
renflé, épaissi vers son milieu, couvert d’é-
cailles semblables à celles de ia tête, mais
beaucoup plus grandes; il est terminé par
une queue légèrement comprimée, et pro-
longée en une pointe obtuse.
La couleur en dessus est d’un gris foncé
très-obscure , plus noire dessus la tête, avec
la gorge, le ventre, et le dessous de la queue
d’un jaune obscurci, qui paroît avoir été
altéré par l'esprit de vin.
Le nombre des plaques transversales est
de cent quarante-quatre grandes et de cin-
quante - neuf doubles, ce qui fait un toial
de deux cent trois.
La couleuvre cerbère a l'aspect hideux
de la vipère noire ; aussi doit-on la regarder
comme venimeuse dans les lieux où elle
habite. Schneider , dans le premier fascicule
de son histoire des amphibies, place parmi
les hydres cette espèce sous le nom d’Aydrus
rynchops , quoiqu’elle n'ait pas la queue
plate. Latreïlle, à l'exemple de cet auteur,
| u
DES COULEUVRES. 169
la décrite sous le nom d’ezhydre muselière.
Schneider prétend, sans aucune preuve,
qu'elle doit vivre dans l’eau.
Dimensions principales de cette couleuvre | selon
Russel, é
pieds. pouc. ligæ
Ponsheur totale 7. 2. 54 ,3%:4:10
Parsenurducou .,.0. : ... 1 >) 35
Largeur du milieu du corps .« .« » 4 6
Longueur de la queue . . . « » 6 »
à; a
170 HISTOIRE
E A COUMPEUVRSE
SCHNÆÉIDÉRIENNE (1).
Scanrrnrr:a décrit sous le nom de
Eva moluroïde cette espèce de couleuvre,
qui a beaucoup de rapports avec la molure
à cause de sa grandeur et de la disposition
de ses taches. La tête est un peu courte,
médiocrement large, ainsi que la bouche.
Il y a treize plaques irrégulières en devant
des yeux, une plaque oblongue sus-orbilaire,
deux rostrales, et des écailles entre les yeux
et sur l’occiput.
Les dents situées sur la partie antérieure
de la mâchoire inférieure sont un peu plus
longues que les autres; et la gorge a un
sillon lisse en dessous , ce qui est commun
(1) Coluber Schneiderianus ; sunrà colore ardesiace
vel schistoso, subtüs rufescente albo mixto; caudé..."
Scutis addom. 144. — Scutellis subeaud. 57 - 20r.
Boa moluroidea, Schneider , Hist. amplb. fasc.2,
Pag- 2790.
+
DES COULEUVRES. 171
aux boas, aux vipères, et à la plupart des
ophidiens dont les os maxillaires peuvent
s’écarter l’un de l’autre. Le corps est cylin-
drique , épaissi, non comprimée sur ses
côtés, couvert en dessus de vingt-cinq rangées
longitudinales d’écailles oblongues, arrondies,
et toutes carénées, excepté la rangée voisine
des plaques transversales, qui sont au nombre
de cent quarante - quatre grandes sous le
ventre, et de cinquante-sept doubles sous
la queue.
La couleur est d’un bleuâtre ardoisé en
dessus, et roussâtre mélangée de blanc en
dessous.
Schneider a vu deux individus de celte
espèce dans la collection de l’université de
Jena.
172 HISTOIRE
LA COULEUVRE RÉGINE (1).
Crrrr espèce habite dans les Indes, selon
Linnæus, qui l’a observée dans le museum
du prince Adolphe Frédéric. Elle est en
dessus d’un brun violet, avec la gorge et
le dessous de la queue blancs; ses plaques
abdominales , au nombre de cent trente-
sept à cent quarante-trois, sont à moitié
blanches et brunâtres en sens alternes : les
doubles sous-caudales sont de soixante-dix
à soixante-quatorze.
(1) Coiuber resinæ; supra ex violaceo fuscus, mento
et caudä subtus albis, abdomine alternatim seuts
semi abris et albis vario, caud& acutä....
Scutis abd. 157. — Scutellis subcaud. 70 - 207 selon
Linnæus.
143. —— 7}-217 selon Weïgel
Coluber reginæ. Lin. Syst. nat.— Mus. Adolp. Frid.
tom. 1,p.24, pl. xuit , fig. 5. — dem. Gmelin, Syst.
nat. p. 1096. — Weigel, Abh. der hall. naturf. ges.
tom. Ï,p.22,n° 24. — Le régine. Daubenton, Dict.
erpét. Encyel. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens, in-12,tom.]J,p. 584. — La couleuvre de
la reine. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. LV, p.145.
DES COÛLEUVRES. 293
©
LA COULEUY HE
VAT ONLIE TT ED)
Lacérèpe à donné ce nom à une jolie
couleuvre placée dans la collection du mu-
seum d'histoire naturelle de Paris, et assez
semblable par sa forme à Ja lisse : elle a
neuf plaques sur la tête, dés écailles lisses
et rhomboïdales sur le corps ; avec cent
guarante-troïis grandes plaques-et vingt-cinq
doubles. La couleur est d’un violet plus ou
moins vif où foncé én dessus, blanchâtre
avec de grandes tachés violettes situées alter-
nativement en dessous. La longueur totale
_est d’un pied cinq pouces trois lignes, et
la queue n’a que deux pouces trois lignes.
_—
—
(1) Coluber violaceus; suprà violaceus , subis
. cum maculis Éd rt se disposits;
eaud& acut& ferè —-.
Seutis abdom. 143. — Scutellis subcaud. 35 - 168.
ANT ——> 148. 24-165 selon Gronov.
La violette. Lacépède , Hist. nat. des serpens,
in-12, tom. T,p. 567, pl. varr , fig. 1. — La Couleuvre
violette. KLatreillé, Hist. nat. des reptiles, im-18,
tom. IV, p. 08: — An coluber dubius ? Gmelin, Syst.
nat. p. 1086. — Gronovius, Mus. tom, IT, n° 24. —
Seba , Thes. tom. IT, pl. xcvin, fig. 1.
174 HISTOIRE
L'ANTCTOUIRE UNS
S,Y LE RL O ULE 40)
Crrre espèce est placée dans le museum
d'histoire naturelle de Paris : Lacépède la
ainsi nommée à cause de la régulière dispo-
sition de ses couleurs. Le dessus ‘est brun,
avec une rangée de petites taches noirâtres
sur chaque côté jusqu’au tiers de la lon-
sueur du corps : le dessous est blanc, avec
des bandes et des Etes biunes sous
le ventre. |
: La tête est garnie de neuf plaques; les
écailles sont petites, ovales ét lisses sur le
(1) Coluber symetricus ; suprà fuscus line macu-
Zärum nigrarum in uné serie laterali et in parte: ante-
riore corporis, subis albus abdomine resulariter alter-
ratim et transversim fusco maculato ; caudé, +
Scutis abdom. 142.— Scutellis subcaud, 26- 168.
La symétrique. Lacépède , Hist. nat. Ges serpens,,
in-12, tom. IL ,p. 26. — La couleuvre symétrique.
Latreille ; Hist. nat. ii rept. in-18 ,-tom. EV, p. 119:
dos.
DES COULEUVRES. 195
dos, et il y a cent quarante-deux grandes
plaques abdominales , et vingt-six doubles
sous - caudales. La longueur de ce reptile
est d’un pied cinq pouces six lignes, et celle
de la queue n’est que de deux pouces trois
Hgnes.
… La couleuvre symétrique habite à Ceilan:
176 HISTOIRE
m5
LA COULEUVRE
/
BRAMINE (à
O * connoit au Bengale, sous le nom indien
‘ de paragoudou , cette couleuvre qui a quelque
ressemblance, par sa forme principale et par
les plaques de sa tête , avec la couleuvre à
collier, quoique son museau ne soit pas
obtus. Les dents sont nombreuses, aiguës,
rangées sur les branches marginales et pala-
tales. Le corps est cylindrique, aminci près
de la tête et de la queue, renflé vers son
nulieu, et couvert d’écailles ovales, oblon-
gues et carénées. La queue est cylindrique,
et prolongée en une pointe aigué.
(1) Coluber braminus ; suprà flavescens reticulo
Jusco cum maculis rhomboïdeis atris in medio areola-
rum ; caudé acutä —. |
Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 49 - 160.
Paragoudou. Russel, Hist. nat. of Coromand. et
Indian serpents, p. 25 ,n° 20, pl. xx. — #n coluber?
Seba , Thes. tom. IT, pl. zirr, fig. 1. — //ydrus pa-
lustris. Schneider , Hist. amph. fasc. 1 , p. 249, n° q.
— Enhydre des marais. Tatreille , Hist. nat. des
reptiles, in-18 , tom. IV, p. 205.
Il
DES COULEUVRES. 77
Il y a cent quarante grandes plaques, et
quarante-neuf doubles.
La couleur en dessus est d’un gris jaunâtre
avec de larges mailles formées de filets
obliques et bruns, et dans le milieu de ces
mailles il y a des taches rhomboïdales plus
foncées. Le dessous est de la couleur des
perles, tirant un peu au roussäire sous la
queue. |
La couleuvre branine est assez commune
au Bengale sur les terrains humides et au
bord des fontaines : ce n’est pas un enhydre,
comme Latreille l’a cependant cru d’après
Schneider. Elle parvient à plus de deux
pieds de longueur. |
Dimensions de l’individu observé par Russel.
pieds. pouc. lign.
Hongneur'totale 2007 OR RS RES, Vs
Circonférence du milieuducorps » 3 »
Longueur de la queue . . .. . » 5 ‘6
Reptiles. Tome VIL . M
178 HISTOIRE
LA COUREUTe. =
PONCTUEE (Ur.
Quorou'etrr ait beaucoup de rapports
avec la couleuvre à raies rouges, elle ne
doit pas lui être réunie comme synonyme.
Garden l’a d’abord découverte en Caroline ;
Bosc l'y a ensuite observée et décrite avec
beaucoup plus d’exactitude ; c’est pourquoi
je vais faire usage ici de son travail qu'il à
bien voulu me communiquer. :
La queue occupe les deux neuvièmes de
(1) Coluber punctatus ; suprà plumbeus , torque alba
occipitali, dabiis albis, subius flavido rubellus cum
in uiroque scuto abdominali punctis tribus fuscis ;
caudé —.
Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 48 - 188.
—— 156 —— 43-179 selon Linnæus.
Coluber punctatus. Lan. Syst. nat. — Jdem. Gmel.
Syst. nat. p. 1089. — Le ponctué. Daubenton, Dict.
erpét. Encyc. mêth. — ZLa ponctuée. Lacépède, Hist.
nat. des serp. in-12, tom. IT, p. 74. — La couleuvre:
ponctuée. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-16,
tom. IV ; p. 156, fig. 2.
DES COULEUVRES. 179
la longueur totale, qui est de neuf pouces;
et la circonférence du venire est de sept
lignes et demie.
La tête est à peu près ovale, aplatie;
d'une couleur plombée, avec une tache
blanche ou collier disposé en travers sur
l’occiput. Les lèvres sont blanches : le corps
est en dessus plombé et finement pointilié
de gris. Le dessous est d’un jaune rougeâtre,
avec trois rangées longitudinales el parailèles
de points plombés presque triangulaires : la
queue seule n’a pas de points. Bosc a compté
cent quarante plaques abdonxnales, et qua-
rante-huit doubles ; mais Linnæus n’a trouvé
que cent trente-six des premières, et qua-
rante-trois des autres.
Bosc a observé plusieurs fois en Car dis
celte petite couleuvre sous des écorces d'ar-
bres, dans les endroits huaudes et imare-
Cageux. :
fo HISTOIRE.
EE
LA COULEUVRE
OA DOM À HU)
D espèce peu remarquable habite en
Amérique, suivant Linnæus, qui l’a observée
dans-le museum du prince Adolphe Fré-
déric. Elle est livide, avec des bandes trans-
vérsales et des points-linéaires de couleur
brune; le dessons est marqueté de taches
garrées brunes. il y a cent quarante grandes
plaques sous le corps, el vingt-deux doubles
sous la queue.
(r) Coluber calamarius ; lividus , fasciis punctisque
linearibus fuscis, subtüs fusco tessellatus ; caudi brevi….
Scutis abdom. 140. — Scutellis subcaud. 22 - 162.
Coluber calamarius. Län. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. I,p. 23, pl. vi, fig. 5. — Idem. Gmeiïin,
Syst. nat. p. 1086. — Le calmar. Daubenton, Dict.
erpét. Encyc. méthod. — dem. Lacépède, Hist. nat.
des sergens, in-12 , tom. IT, p. 114. — La couleuvre
calmar. Latreiïlle, Hist. nat. des reptiles, in -18,
tom. IV, p. 180. — Ænguis calamaria. Laurent,
Synops. rept. p. 68 ,n° 127.
DES COULEUVRES. 181
PA DO UL EU VE
IBIBE () ;
Cerre espèce , qu'il ne faut pas confondre
avec les couleuvres ibiboboca et corais,
quoiqu’elles aient été désignées toutes les
trois sous le nom d’zh:boboca dans divers
ouvrages , a été découverte en Caroline par
Garden et Catesby. Sa couleur est bleuâtre,
marquée de taches noires et nuageuses, avec
une rangée de points noirs sous les flancs à
(1) Coluber ibibe ; capite suprà cœruleo maculis
fuscis punctisque duobus albis sub-connexis , dorso ex
eæruleo fuscescente cum line& intermedi& longitudi-
nali pallidä , punctisque nigris in utroque latere abdo-
minis ; caudé acuté cirrä +.
Scutis abd. 158. — Scutellis subeaud. 52 - 210 selon
Linnæus.
—— 138. —— 74, - 212 selon Gronovius.
—— 37. —— 65 - 202 selon Bosc.
Coluber ordinatus. LAn. Syst. nat.— Jdem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1097. — Gronovins, Mus. tom. II,
n° 57. — Coluber cærulescens , nigro maculato-nebu-
dosus , lateribus serie punctorum nigrorum. Boddaert,
nov. Act. acad. Cæs, tom. VIT ,p. 22, n° 21.— Serpens
ibiboboca brasiliensis. Seba, Thes. iom. II, pl. xx,
Hg. 2, — Catesby , Carol. tom. If, pl. zrrr. — ZL'ibibe.
M 3
182 HISTOIRE
l'extrémité des grandes plaques, et une raie
claire ou d’un verd foncé sur le dos, selon
Bodldaert et Linnæus. Catesby dit au con-
t'are que la couleur est en dessus d’un
verd tachelé. Il y a neuf plaques sur la
tète, cent trente-huit grandes sous le ventre,
etsoixante-louze à soixante-quatorze doubles
sous la queue.
Une couleuvre ibibe, placée dans la galerie
du museum d'histoire. naturelle, a quatre
plaques entières sous la base de la queue
contre l’anus, ce qui est un défaut de con-
formation plutôt qu’un caractère fixe.
La longueur totale est de deux pieds, et
la queue a quatre pouces dix lignes. Ce petit
reptile est innocent, et paroît rechercher
les œufs d'oiseaux. Il faut sans contredit
rapporter ici comme synonyme la couleuvre
biponctuée , regardée par Bosc comme une
espèce particulière, et qu’il a trouvée assez
rarement dans les grands bois en Caroline.
Danbenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — Zdem.
Lacepède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IT,
p. 110. — La couleuvre ibibe. Yatreille, Hist. nat. des
reptiles , in-18 , tom. IV, p. 70. — La couleuvre bi-
ponctuée. Latreille, Hist. nat. des reptiles , in -18,
tom. IV, p.85, fig 1. — Coluber bipunctatus, Bosc,
Note manuscrite communiquée.
DES COULEUVRES. 185
La couleuvre biponctuée a beaucoup de
ressemblance avec la couleuvre saurite. La
tête est un peu plus large que le cou, dé-
primée, ovale, oblongue, couverte de neuf
plaques, avec toutes les dents de ses mà-
choires simples, petites et aiguës. Le corps
est cylindrique, légèrement caréné sur le
dos, muni d’une queue prolongée en pointe.
La couleur est en dessus d’un bleu ternñi,
avec des taches brunes un peu effacées, dis-
posées en quinconces, et deux points blancs
rapprochés à la jonction des grandes plaques
sur le sommet de la tête; les flancs sont
d’un bleu pâle, avec des fascies ou bandes
à la jonction des écailles. On voit sur toute
la longueur du dos une raie longitudinale
d'un blanc bleuâtre, et sur chaque flanc
une autre raie peu apparente. Le dessous
de Flanimal est d’un blanc légèrement
bleuâtre , avec le bord des plaques d'un bleu
plus tranché. La couleuvre biponctuée a
cent trente - sept plaques abdominales, et
soixante - cinq doubles sous - caudales. La
longueur totale est de deux pieds quatre
pouces; la queue a six pouces, et le grand
diamètre du corps est de neuf lignes. Les
écailles sont étroites, alongées, un peu
rhomboïdales et légèrement carénées. *
M 4
18; HS NO NE :E-
rom eq mire hS
A ————————————_——————_————————— 2
LA COULEUVRE VAMPUM,
OU FA SCTÉE (1)
LS indiens qui habitent vers les Etats-
Unis d'Amérique , donnent le nom de
vampum à une monnoie composée de petits
coquillages taillés régulièrement, et enflés
avec un cordon bleu et blanc; ou plutôt le
vampum des indiens est un bâion entouré
de cercles blancs sur un fond noir. C’est à
cause de sa ressemblance avec ce bâton,
que la couleuvre, dont nous allons donner
la description, a été surnommée vampum
(1) Coluber fasciatus ; lineis flavidis 30 ef ultrà in
utroque latere furcatis, colcre suprà nigro-cærules-
cente ; scutis et srutellis flavidis, utroque apice &fris ;
squarnis carinatis ; caud& —-.
Scutis abd, 158.—Seutellis sube. 66- 204 selon mor.
—— 128. —— 67 - 195 selon Linnæus.
Coluber fasciatus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. — Ze vampum. Daubenton, Dict. erpét.
Encyel. méth. — Zdem. Liacépède , Hist. des serpens,
in -12, tom. 1f, p. 76. — La coulèuvre vampum.
Latroille, Hist. des rent. in-18, tom. IV, p. 72. —
WVampum snake. Catesby , Hist. nat: Caroi. pl Eviié.
DES COULEUVRES. 185
par les anglo - américains, et par Catesby
dans son ouvrage sur l’histoire naturelle de
la Caroline.
La couleuvre vampum est d’un noir
bleuâtre en dessus, avec plus de trente
chevrons jaunâtres , disposés alternative-
ment sur chaque flanc, et quelques lignes
transversales jaunâtres sur le dos , fourchues
sur les flancs. Les plaques et les doubles
plaques ont toutes en devant une teinte
bleuâtre très-large sur leur bout, bordéées
en arrière d’une couleur jaunâtre. La tête
est noirâtre , revêtue de neuf plaques, avec
les lèvres de la mâchoire inférieure jau-
nâtres : la tête est plus étroite que le corps,
ainsi que dans la plupart des autres cou-
leuvres. Les dents de la mâchoire supérieure
sont aiguës, petites et courbées en arrière.
Toutes les écailles sont hexagones, oblongues
et carénées, excepté celles de la dernière
rangée contre les plaques; ces dernières
écailles sont lisses , plus grandes, hexagones
et irrégulières.
Palisot Beauvois m'a prêté un individu
qui a cent trente-huit plaques abdominales,
et soixante-six doubles sous-caudales. Lin-
næus en a observé un autre qui avoit cent
vingt-huit plaques et soixante-sept doubles.
186 HISTOIRE
On trouve quelquefois des individus de
cette espèce qui ont jusqu’à quatre et même
cinq pieds de longueur, en y comprenant
la queue, qui occupe un cinquième de cette
dimension.
La couleuvre vampum habite en Virginie
et en Caroline : quoique sa morsure ne soit
pas nuisibie, elle est audacieuse et très-
vorace ; elle mange de petits animaux, et
lorsqu’elie est bien repue, sa peau se gonfle
de manière que toutes ses écailles s’écartent
les unes des autres. Elle a beaucoup de
ressemblance avec la couleuvre chaîne par
les couleurs du dessus de son corps; mais
elle en diffère essentiellement par ses écaiiles
carénées, et par ses plaques moins nom-
breuses. Les écailles qui garnissent les côtés
de son cou sont d’un gris jun avec
leur carène noirâtre.
DES COULEUVRES. 187
LA COULEUVRE
DPLA PM OR TiU:A LP EAU
TT
O trouve dans le Bengale, aux environs
de Ganjam, une espèce qui est nommée
naugealled keaka par les indiens, et dont
Russel a publié la figure dans son bel ou-
vrage sur les serpens. Elle est innocente,
ainsi que le prouve la forme de ses dents .
disposées sur les branches marginales et
palatales des mâchoires; mais sa couleur
plombée, obscure et parsemée cà et là de pe-
tites taches plus claires en forme de flammes
grises ou jaunâtres, la font regarder comme
venimeuse par les indiens, et lui donnent
quelque ressemblance avec la vipère noire
(1) Coluber mortuarius ; suprà atro plumbeus , cum
maculis flammentis griseis ; sublüs flavescente albidus;
caudé acut4...
Scutis abdom. 133. — Scutellis subcaud....
Naugealled keaka. Russel, Hist. nat. of Corom.
et Indian serpents, p. 53, n° 28, pl. xxvuu.
188 HISTOIRE
ou prester. Le dessous est d’un blanc jau-
nätre. Le sommet de la tête est garni de
neuf plaques, et la partie postérieure, ainsi
que le dessus du corps ont des écailles
ovales, carénées et imbriquées. Le corps
est cylindrique, à peine renflé vers son
milieu , avec cent trente - huit grandes
plaques en dessous. La queue terminée en
pointe avoit été mutilée à deux pouces en-
viron de lPanus, de sorte que Russel n’a pu
compter ses doubles plaques, ni connoître
sa dimension. La tête et le corps étoient
Jongs de quaiorze pouces, et le dernier
avoit deux pouces neuf lignes de eircon-
férence.
DES COULEUVRES. 38
HA C OU L EU Y RUE
PORTE-CROIX (1)
Msrrem a Sguré cette jolie petite espèce,
qu’il regarde avec raison comme nouvelle,
dans son ouvrage sur les serpens, et il la
croit des Indes orientales.
La tête est ovale, oblongue,; déprimée,
plus large que le cou, couverte de grandes
plaques en dessus, avec des dents simples
et plus longues en devant de la mâchoire
inférieure. Le corps est légèrement renflé
_ vers son milieu, cylindrique et revêtu en
dessus d’écailles ovales , plat et garni en
= dessous de cent trente-six grandes plaques.
L’anus a en devant une double plaque demi-
circulaire. La queue cylindrique se termine
1
(1) Coluber crucifer; griseus , cum maculis obscuris
et rhomboidæis suprà caput et collum in cruce dispo-
sitis , lineäque dorsali fuscé ; caudé acutä :.
Scutis abdom. 136. — Scutellis subcaud. 62 - 198.
Kreutz natter. Bl. Merrem , Beytræge naturg. der
amphib. in - 49, fase. 1, p.13, pl. 1.
190 HISTOIRE
en une pointe aiguë, et elle a en dessous
soixante-deux, doubles plaques.
La couleur est grise en dessus, d’un blanc
jaunâtre en dessous : sur ie sommet de la
tête on voit une grande tache alongée d’ur
gris foncé, puis une moyenne derrière chaque
œil , buis déux rhomboïdales derrière la
se et‘une autre sur chaque côté de
la tache rhomboïdale antérieure. Merrem
prétend que ces diverses taches sont rangées
en forme de croix dessus la tête et la partie
antérieure du cou, et de la dernière tache
part une bande brune prolorigee sur le dos
jusqu’au bout de la queue. La gorge est
tachetée de gris, et il y a un petit point gris
à chaque extrémité des plaques transversales.
Dinensions principales de cette couleuvre , selon
Merrem.
pouc. lign.
Fénsnenr totale 4): Or} RS
Bonsueur dela télé. +. . . +. » Se
Lcecurde hi ie 2 2.0. D 2.
Longueur du corps. . . . . . +: 6 2
Circonférence du corps « + . « «+ » 7
2
Longueur de la queue. . . . . . 2
DES COULEUVRES. 191
mms
LAUDCI OT L-EUU" VÉRVE
D'OR A F5
Lis indiens du Bengale désignent sous le
nom de dora, selon Russel, une espèce de
couleuvre innocente, qui a cenc trente-cinq
grandes plaques sous le ventre, et soixante-
treize doubles sous la queue. Sa tête est un
peu. plus large que le cou , oblongue, obtuse,
Jésèrement comprimée sur les côlés, et re-
vêtue en dessus de neuf plaques disposées
sur quatre rangées transversales. La bouche
est assez fendue, avec des dents simples,
aiguës, disposées sur les branches marsi-
nales, plus larges en devant de la mâchoire
inférieure, et sans crochets venimeux. Le
corps est cylindrique, un peu plus gros vers
(1) Coluber dora ; suprà obscurè fuscus macudlis
subflavescentibus variegatus ,subtùs albido-flavescens;
caudé acuté& +.
Seutis abdom. 135. — Scutellis subcaud. 73 - 208.
Dora. Russel, Hist. nat. of Coromand. et Indian
serpents, in-folio, Supplem. p.6,n° 5, pl. v.
=
192 H:E1S T'ONRR'E
son milieu, terminé par une queue pointue |
et garni en dessus d’écailles ovales, carénées
sur le dos, et lisses près des plaques trans-
versales.
La tête est d’une couleur dé boue, et le
corps est beaucoup plus obscur, varié, et
irrégulièrement bigarré de taches jaunâtres
un peu ternies. Le dessous est au contraire
d’un blanc jaunâtre.
Dimensions principales de cette couleuvre, selon
Russel.
pieds. pouc. lignu.
Eongueur totale: : 2 MTS) 220720
Longueur de la queue . . . + . . » 7 6
- Circonférence du con . . . . « . » 1 6
Circonférence de l'endroit le plus
SEUS AU CODE su à » je ee cc NU
LE
DES COULEUVRES. 195
t
Re
LA COULEUVRE BALI
où PLICATILE (i)
Vore: une très - belle espèce qui existe
dans beaucoup de collections d'histoire na-
turelle, et qui n’est pas aussi bien connue
qu’elle devroit être, puisqu’elle habite dans
l'Amérique méridionale, et non dans les
îles de T'ernate, comme ious les naturalistes
(1) Coluber plicatilis ; suprà fuscus, subtus flavidus,
punctis nigris in laté serie gemin& dorsali, in quadru-
plici serie scutorum et in geminé serie scutellorum ,
_ cum squamis laterum nigris margine-albo ; caud& sub-
acuté ferè —. |
Scutis abd, 131. — Scutellis subcaud. 46 - 175 selon
Linnæus.
—— 155. —— 37-170 selon moi.
—— 155. 48 - 183 selon Schneider.
Coluber plicatilis. Lin. Syst. nat. — Amænit. acad.
om. [, p. 3o1 ,n° 26. — Mus. Adolp. Frid. tom. 1],
_ p. 25.— /dem. Gmelin, Syst. nat. p. 1088. — Cerastes
pécatilis. Laurenti, Synops. rept. p. 81, n° 168. —
. ÆElaps plicatilis. Schneider , Hist. nat. amph. fasc. 2
2 9 :
p- 294. — Bali-salan - boekié. Seba, Thes. tom. },
pl. zvu, fig. 5. — Le bali. Daubenton , Dict. erpét.
Æncycl. méthod. — Zdem. Lacépède, Hist. nat. des
Reptiles. Tous VII. AN
194 HISTOIRE
l'ont cependant prétendu jusqu’à présents
d’après le témoignage de Seba. J'ai vu cet
ophidien bien conservé dans la collection des
reptiles de Surinam que possède Levaillant,
et 1l a été décrit avec exactitude par la
plupart des auteurs qui en ont fait mention.
La couleuvre bali, ainsi appelée par Dau-
benton, parce que les habitans de Ternate,
suivant Seba , la nomment £ali-salan-boekik,
ressemble par sa forme à un certain nombre
de couleuvres d'Amérique, entre autres aux
couleuvres nébuleuse , blanche, etc.
La têle est ovale, presque triangulaire ;
déprimée et revêtue de neuf grandes plaques
en dessus, comprimée sur les côtés, avec
le museau aminci; les lèvres sont bordées
de sept à huit plaques sur chaque bord, et
sous la gorge il y a un sillon longitudinal
entre trois paires de plaques oblongues. Les
dents sont simples, petites, aiguës, placées
sur les branches marginales et palatales des
reptiles ,in-12, tom. I,p. 371 ,pl. 1x , fig. 1. — La
couleuvre bali. Latreille, Hist. nat. des reptiles,
in - 18, tom. IV, p.09. — Der wickeler. Muller, Lin.
naturf. — Die wickelnatter. Meidins, Nomenk]. —
Ketten-natter. B1. Merrem, Beyiræge zur naturg. der
amph. in-49, fase. 2 , p.28, pl. v. — Serpens éæniolis
ét catenulis ornata. Seba , Thes.tom.1, pl. cx, fig. ze
DES COULEUVRES. 405
machoires. Le corps est en avant presque
aussi large que la tête; il s’épasssit ensuite
légèrement vers son milieu, et il est terminé
par une queue dont la pointe.est à peine
obtuse; sa forme est cylindrique. Toutes
les écailles sont lisses, de moyenne grandeur ,
rhomboïdales, presque hexagones, un peu
plus larges que longues.
Cette couleuvre n'est pas remarquable
par la beauté de ses couleurs, mais plutôt
par l’extrème régularité de leurs dispositions.
Son dos brun uniforme est marqué dans
toute son étendue, depuis le sommet de la
tête jusques vers le bout de la queue, de
deux rangées de points noirs très- écartés :
sur chaque flanc il y a trois rangées d’écailles
noirâtres , bordées de blanc, à leur partie
postérieure. Le dessous de celte couleuvre
est entièrement d’un blanc jaunâtre, avec
des rangées longitudinales de points noirs
trés-rapprochés, au nombre de deux rangées
sous la gorge et le cou, de quatre sous le
ventre, puis de deux sous la queue. Toutes
les plaques transversales sont ponctuées, au.
nombre de cent trente-cinq à cent trente-
une grandes sous le corps, et de quarante-
huit à trente-sept doubles sous la queue.
N 2
à9 HISTOIRE à
‘ Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem.
ER : pieds poac. lign.
Lonsueur totale... 4/7 4 2 120 ur ur
Longueur dé er 7 à I »
C?Æérseur deMaftétets 1,1, PSE CE
-': Longueur du corps. .. . . 1:
: Circonférence du-corps . .. . »
OX D OX
ON OI A
Longueur de la queue. . . +: ».
La couleuvre bali n’existant pas dans
inde , et. n'étant d’ailleurs pas venimeuse,
Seba a eu tort d'y rapporter le serpent
montagnard (1) trouvé par Basile Valentin
a Amboine, qui tient la tête élevée pour
être prèt à blesser mortellement les animaux
qui passent auprès de lui, et dont la queue
communique du venin comme celle des
scorpions. Celte asserlion de Valentin est
trop absurde pour mériter d’être réfulée.
Il ya, dans la galerie du museum d’his-
toire natui relle de Paris, une couleuvre bali
qui à, suivant ER , Jusqu'à six, pieds
six pouces de longueur; celles que j’ai vues
n’avoient au plus que trois pieds.
Ho ee en lt neutre RE
(1) 8. Valentin, Hist. anim, Amb. tom, II, p. 290.
1
LE |
DES COULEUVRES. ig7
& |
LA COULEUVRE
M BIX TO A IN E (1
Le seul ca ractère que Linnæus a donné
à cet ophidien, n’est pris que du nombre
des écailles ou plaques qui sont dessous le
corps et la queue; mais ce naturaliste n’a
rien dit des couleurs ni de la taille. Les
premières plaques, c'est-à-dire, les grandes
sont au nombre de cent trente - quatre, et
les paires de plaques sous - caudales vont à
soixante-dix-sept. |
J'ai observé, dans le cabinet de reptiles
(1) Coluber mexicanus ; supra fuscescens annulis
distantibus griseis, subius albescente pallidus ; caudà
acuté circà =
Soutis über 154. — Scuteilis subcard..s7 -21i ne
; Linnæns.
—— 131. —— 75 - 206 selon moi.
Coluber mexicanus. Lin. Syst. nat.—7dem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1097. — Le mexicain. Daubenton, Dict.
_erpèt. Encycl. méthod. — Za mexicaine. Lacépède,
Hist. nat. des serpens , in-12, tom. Il, p.93. — La
couleuvre mexicaine. Latreille , Hist. nat. des reptiles,
in-19 , tom. IV, p. 176,
IN 53
299 ‘“'HESMOTMR ECC
apportés de Surinam par Levaillant, uné
espèce de couleuvre qui paroït voisine de
la mexicaine, au moins par le nombre: de
ses plaques ; elle a de moins que la précé-
dente trois plaques abdominales et deux
sous-caudales. Par sa longueur et par sa
forme, elle est voisine de la couleuvre lisse;
sa queue est seulement un - plus longue
par rapport, au corps. Quant à sa couleur,
elle est variée d’ anneaux étroits et gris, peu
apparens, écartés et disposés sur un fond
brunâtre, avec le dessous de tout le corps
plus pâle. On pourroit soupconner que la
couleuvre mexicaine des auteurs cités est
synonyme de cette couleuvre de Surinam,
d'autant plus qu’elles vivent l’une et l’autre
dans l'Amérique méridionale. Les écailles
sont lisses, presque ovales, imbriquées. La
longueur totale est d'environ un pied et
demi, et la queue occupe à peu près la
cinquième partie de cette dimension.
DES COULEUVRES. 98
LE 0
LA COULEUVRE LUTRIX (1).
Lirxwaus est le seul naturaliste qui ait
observé cette couleuvre, et la description
qu'il en donne est trop courte, car il ne fait
mention ni de la taille ni de la forme des
écailles ; il paroît même indécis sur sa vraie
patrie, en disant qu’elle vit dans l'Amérique
méridionale et dans l’Inde. Il nous apprend
seulement que sa couleur est jaune, avec
les flancs bleuâtres, et qu’elle a cent soixante-
une plaques transversales, savoir, cent trente-
quatre sous le ventre, et vingt-sept doubles
sous la queue. |
Daubenton et Lacépède ont conservé
le nom de lutrix à cette espèce d’ophidien ;
mais ils n’ont rien ajouté à son histoire, et
je ne lai trouvé dans aucune collection.
(1) Coluber lutrix ; flavus a4 latera cϾrulescens ;
ceaudä....
Scutis abdom. 154.— Scutellis subcaud. 27 - 161.
Coluber lutrix. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin ;
Syst. nat. p. 1086. — Le lutrix. Daubenton, Dict.
erpét. encycl. méth. — Zdem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens ,in-12 , tom. I, p. 370. — La coulenvre
lutrix. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. IV, p. 143.
N 4
g00 HISTOIRE
ee
L'A::C. O DOL'E U VE
S /FRMLIA DIU LL Ë E/ (0:
Liixnrus a le premier ‘fait connoitre
cette petite espèce d’après Garden, et il lui a
indiqué cent vingt-six à cent trente grandes
plaques abdominales, et vingt-cinq à qua-
rante-cinq doubles sous la queue.
(1) Coluber striatulus ; suprà pallidè fuscus unicolor
émmaculatus et striatus, subis griseo albidus ; caudé
acui& +.
_ Scutis abdom. 152. — Scutellis subcaud. 32 - 164.
—— 126 —— 45-171 selon Linnæus.
150. —— 25 - 155 selon le mème.
Coluber striatulus. Lan. Syst. nat.— [dem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1087. — Le strié. Daubenton, Dict.
erpét. Encycl. méthod. — Za striée. Lacépède , Hist.
nat. des serpens ,in-12, tom. IT, p. 72. — La cou-
leuvre striatulée. Latreille, Hist. nat. des reptiles,
in-18, tom. IV, p. 84, fig. 2. — Coluber striatulus.
Bosc, Note manuscrite communiquée. |
Nota. La couleuvre à stries décrite par Latreille \
d’après Bosc, est nommée couleuvre sillonnée dans ce
volume, pour qu’on ne puisse pas la éonfondre ayea
la striatulée, |
DES COULEUVRES. z2or
Bosc a trouvé la couleuvre striatulée dans
les grands bois de la Caroline , sous les écorces
des arbres.
La tète est ovale, couverte de neufplaques,
un peu courbée, d’un brun clair, ainsi que le
dessus du corps, avec les écailles rhombot-
dales et très-carénées, de manière à former
des stries longitudinales. Les plaques trans-
versales sont d’un gris blanchâtre, au nombre
de cent trente-deux grandes sous le corps,
et de trente-deux doubles sous la queue.
Dimensions principales de cette couleuvre, selon Bosc.
pouc. lign.
Ponsueur iofales : +. w 4 où
Parseur du corps 4... 1 »
Lonsueur de laiqueue. + . -, e . 21
Lacépède soupçonne que la couleuvre à
ventre couleur de cuivre rouge, figurée
par Catesby planche xLvr, est la même
que celle-ci; c’est au contraire un synonyme
de la MIeEcre sillonnée.
202 HA TS MMNOPFR E
LA: CO UAL'E U'V'REE
DÜUBERRIE (4).
SCHNEIDER a rangé parmi ses élaps cette
couleuvre innocente dont il a observé plu-
sieurs individus, et qu'il a trouvée repré-
sentée dans l’ouvrage de Seba, tome IE,
planche 1, fig. 6, sous le nom de duberne
de Ceilan. Selon Seba, le dos et la queue
sont ornés d’une large bande bleue, réticulée,
marquée de points roux dans son milieu,
avec les écailles des flancs brunes, et les
plaques du ventre cendrées, teintes de jau-
nâire. L’individu que Schneider a vu dans
la collection de feu Bloch n’avoit pas la
—
=
(1) Coluber duberria ; suprà ex cinereo cærulescens,
cum puncéis atris in serie intermediä squamarum dor-
salium , lateribus fuscis , et abdomine in medio albi-
cante ; caudé subacut& brevi....
Scutis abdom. 129. — Scutellis subcaud, 30 - 159.
Elaps duberria. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2,
P. 297. — Æydra zeylanicæ, duberria dicta. Seba,
Thes, tom. 11, pl.1, fig. 6. —Coluber duberria. Klein,
T'ent. berpet. p.31,0° 53.
DES COULEUVRES. 203
bande du dos bleue, mais d’un gris blan-
châtre, avec le ventre blanchâtre sur son
milieu, et teint aux deux extrémités de
ses cent vingt-neuf plaques transversales
d’un brun effacé, de même que les quatre
rangées d’écailles les plus voisines. Outre
ces rangées d'écailles, 1l y en avoit sept
autres sur le dos , dont une intermédiaire
à chaque écaille marquée d’un point brun.
Il a compté sous la queue trente doubles
plaques.
Une autre couleuvre duberrie placée dans
la collection de Lampi, étoit assez grande,
d’un cendré bleuâtre marqué de points noi-
râtres en dessus, avec cinq rangées d’écailles
_bleuâtres, noires à leur base, et variées de
blanc sur chaque flanc. Toutes les plaques
du ventre étoient d’un blanc jaunâtre, mar-
quées d’une sirie noire à leurs deux ex-
trémités.
Cette couleuvre n’est évidemment pas la
mème que celle à ventre étroit, décrite par
Merrem, parce que les plaques abdominales
de cette dernière sont beaucoup plus courtes
et moins nombreuses. C’est donc par erreur
que Merrem a regardé comme variété de
sa couleuvre la duberrie de Ceilan, dont
je viens de faire mention d’après Seba,
20/4 HISTOIRE
LA TC OUE'E. UNE
SILLONNÉE (à).
Ce TTE espèce nouvelle, assez commune
en Caroline dès les premiers jours du prin-
temns, a élé découverte par Bosc. Sa longueur
totale est de deux pieds, et sa queue occupe
sept pouces et demi; la circonférence du
corps est d’un pouce six lignes.
Fa couleur est brune en dessus, parsemée
cà et là de taches plus foncées , avec des fas-
cies rougeâtres peu apparentes sur les flancs,
(1) Coluber porcatus ; suprà fuscus maculis sparsis
obseuris , cum fasciis rubellis in utroque latere , eë
abdomine atbido rufis maculis ; caudé acut& circà +.
Scutis abdom. 128.— Scutellis subcaud. 68 - 196.
La couleuvre à ‘stries. Latreille, Hist. nat. des
reptiles, in-18 , tom. IV, p. 82, fig. 1.— Coluber por-
catus. Bose, Note manuscrite communiquée. —
Copper - belly snake. Catesby, Hist. nat. of Carol.
tom. IT, pl. xevr. è
Nota. F'ai changé le nom que Tatreille a donné
récemment à cette espèce , pour la mieux distinguer
de Îa coulenuvre striatulée décrite précédemment
d’après Bssc, et nommée /a striée par Lacépède,
DES COULEUVRES. 205
“et qui disparoiïssent ensuite. Le dessous est
blanchâtre tacheté de rouge, chaque plaque
étant marquée à sa base de deux taches
presque triangulaires , tantôt au milieu,
et tantôt sur ses bouts; et ces derniëéres,
placées le plus souvent de quatre en quatre
plaques, donnent naissance aux fascies ou
bandes latérales. Le corps a une forme cylin-
drique, et sa queue très-amincie a sa cou-
leur blanche et ses taches rouges moins
distinctes.
La tête est large, ovale, déprimée , garnie
de neuf plaques en dessus, sur ses côtés
de plaques labiales päles bordées de brun,
avec des dents placées sur les branches mar-
ginales et palatales des mâchoires : les dents
marginales, en avant de la mâchoire supé-
rieure, sont plus alongées que les autres,
et les palatales au contraire sont plus courtes.
Les écailles sont rhomboïdales, imbriquées
et carénées de manière à former des stries
très-apparentes. Il y a cent vingt-huit plaques
abdominales, et soixante-huit doubles sous-
caudales.
_ La couleuvre sillonnée vit près des eaux,
sy nourrit de”grenouilles et de poissons :
quoiqu'on la croie venimeuse, elle ne
cherche pas à mordre et n’a pas de crochets
.
206 HISTOZRE
ni de vésicule à venin. En été son ventre
est quelquefois brun ou rougeâtre uniforme ;
les taches du dos se confondent aussi avec
la couleur principale.
Je crois qu'il faut rapporter ici, et non
à la couleuvre striatulée, comme la cepen-
dant pensé Lacépède, la couleuvre à ventre
couleur de cuivre rouge, décrite par Catesby
planche xLvr. Sa longueur égale quelquefois
celle d’un crotale de moyenne taille. Elle
est brune, avec son ventre d’un rouge foncé
un peu cuivré. On la voit près des eaux, où
elle prend vraisemblablement des poissons:
elle chasse aussi aux oiseaux, et sintroduit
lorsqu'elle le peut dans les basse-cours pour
y manger les œufs et les pelits poulets.
DES COULEUVRES. 07
__
LA COULEUVRE TÉTRAGONE (1).
Lrouvracr publié par mon collègue
Laireiile sur les salamandres, présente au
tommencement un tableau de tous les rep-
tiles qui habitent dans les diverses contrées
de la France ; on y voit entre autres l’in-
dication et la phrase spécifique d’une nou-
velle espèce de couleuvre qu’il a surnommée
tétragone. Il l'a ensuite décrite plus en détail
dans son important ouvrage sur l’histoire
naturelle des reptiles, et l'a placée après la
couleuvre lisse.
L'individu, qu'il a observé dans la collec-
tion du museum d'histoire naturelle de
Paris, a dix pouces de longueur totale;
(1) Coluber tetragonus ; lœvis , lucidus , griseo-
viridescens aut cinereus, line& dorsali intermediä&
punctorum nigrorum ; abdomine flavescente cum line&
alterä punctorum nisrorum in utroque latere ; caudä +?
Scutis abd. 126 aut128.—Scutellis subcaud. 4o-166
aut 168.
Couleuvre tétragone. Yatreille, Tableau des reptiles
indigènes , au commencement de son histoire des sala-
mandres de France. — dem. Latreille, Hist. des
reptiles, in-18 , tom. IV, p. 97.
2O8 HISTOIRE
mais il est à croire qu'on doit en trouver
de plus grands. R
La couleuvre tétragone est très - lisse,
luisante, d’une forme tétragone, et assez
semblable par ses couleurs à la couleuvre
à quatre raies et à l’orvet commun. Le dos
est d’un gris verdâtre ou cendré, marqué
sur son milieu par une ligne longitudinale
de points noirs ; les côtés du cou, du corps
et de la queue sont d’un gris roussâtre. Le
dessous de cet animal est jaunâtre avec un
rang longitudinal de points noirs sur chaque
côté. Il y a cent vingt-six à cent vingt-huit
plaques abdominales, et quarante doubles
sous-caudales.
Il paroît, suivant le témoignage du savant
naturaliste qui a publié cette description,
que la couleuvre tétragone habite dans
quelques contrées de la France. Je dois
observer ici que la forme du corps de cet
ophidien ne lui est pas réellement particu-
lière ; car il y a des couleuvres et des orvets
qui sont plutôt tétragones que cylindriques.
La couleuvre tétragone n’est nullement
nuisible; et quoiqu’elle soit assez différente
de la couieuvre provençale, cependant elle
en est un peu voisine par le nombre de ses
plaques et de ses doubles plaques.
LA
DES COULEUVRES. 209
ee
PA" C OU L'E UV EE
ANCULEUSÉE
{a couteuvre anguleuse qui habite dans
l'Amérique méridionale, principalement à
Surinam, et non dans l’Asie, comme la
(1) Coluber angulatus ; suprà obscurè griseus, subis
albus cum fasciis circà 56 , latioribus et contiguis
suprà dorsum, alternatimque in medio abdominis et
caudæ productis ; caudé acuté , apice subcalcaraté ,
ulkra =.
Soutis abd. 117. —- Scutellis suboaud. 70 - 187 selon
Linnæus.
==—— 120. —— 66 - 180 selon le même.
—— 124. —— 60-184 selon le même.
—— 120 —— 50-170 selon le même.
—— 117 —— 70 - 187 selon moi.
—— 120. —— 68 - 188 selon moi.
—— 119. —— 74-105 selon Gronovius.
—— 129. —— 75-200 selon le même.
—— 117 77 -H9A4selon W eisel,
AR —— 170. —— 42-212? selon le même.
o——— 515 —— 71 - 186 selon Merrem.
Coluber angulatus. Tin. Syst. nat. — Amæn. acad.
amphib. Gyllenborg. tom. 1, p. 119, n° 9.— Mus.
Reptiles, Tome VIT. 0
210 HISTOIRE
cependant cru Linnæus. est sujette à varier
dans le nombre de ses plaques transversales,
qui va de cent quinze à cent vingt-cinq
grandes sous le ventre, et de cinquante à
soixante - dix-sept doubles sous la queue.
Par la forme de la tête et du corps elle
ressemble beaucoup aux couleuvres blanche
et bali; elle n’en diffère seulement que par
ses écailles carénées sur le dos, par sa cou-
leur obscure en dessus, blanche en dessous,
et par environ trente-six bandes noires très-
larges et très-rapprochées sur le dos, plus
étroites sur les flancs, et prolongées jusques
sur le nulieu des plaques transversales en
sens presque toujours alternes, de telle
manière que ces plaques paroissent d’abord
avoir été coupées en deux sous toute la
longueur de l'animal. Ces bandes sont quel-
Adolph. Frid. tom. 1, p.25, pl. xv, fig. 1. — Idem.
Gmelin, Syst. nat. p. 1093. — Weigel , Abb. der hall.
naturf. gesch. tom. I, p. 14, n°° 4, 5. — Seba , Thes.
tom. II, pl. cxxui, fig. 1. — Æckigte natter. Merrem,
Beytræge zur naturg. der amphib. in-4°, fasc. 2, p.32,
pl. vr.— L’anguleux. Daubenton, Dict. erpét. Encycl.
méthod. — L’anguleuse. Lacépède , Histoire nat. des
serpens, in-12 , tom. I , p. 405. — La couleuvre
anguleuse. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-16;
tom, IV ,p. 75.
DES COULEUVRES. 211
quefois un peu moins foncées dans leur
centre.
Le corps et la queue sont cylindriques, et
celle-ci est amincie, terminée en pointe et
munie à son extrémité d’un petit ergot corné.
Les nègres de Surinam redoutent beaucoup
cette couleuvre innocente qu’ils confondent
avec une espèce de vipère, et qu’ils appellent
ouroucoucou, de mème que plusieurs autres
couleuvres qui leur paroissent suspectes,
seulement à cause de leurs couleurs sombres.
Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem,
pieds. pouc. lign.
Longüeur totale 4.8, Ji RUB UR
Longueur de la tête :.. +. »,15» 9
Larseur de la tète. , : on» 5
Longueur du corps + .« « + . D 10 11
le 5h sp
m
BR
Circonférence du corps . . . » 2
Longueur de la queue . . . . » 5 6
Il y a dans la collection de Levaillant une
couleuvre anguleuse, qui a environ deux
pieds et demi de longueur totale.
O 2
212 HISTOIRE
LA COULEUVRE
CAMUSE Q)
Gares a découvert dans la Caroline
cette espèce de couleuvre dont la tête est
arrondie, bombée, avec le museau obtus et
camus , et dont les plaques transversales
sont au nombre de cent vingt-quatre grandes
sous le corps, et de quarante-six doubles
sous la queue.
On voit une petite bande noire et courbe
entre les yeux, avec une croix blanchâtre
(1) Coluber simus ; capite simo , cum fasciolé nigr4
curvatà inter oculos et cruce albid& medio punctaté in
sertice , corpore nigro et quasi suprà albo fasciato ;
caudä....
Scutis abdom. 124. — Scutellis subcaud. 46 - 170.
Coluber simus. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1086. — Le camus. Daubenton Dict.
erpét. Encycl. méth. — La camuse. Lacépède , Hist.
nat. des serpens, in-12, tom. II, p.71. — La couleuvre
camuse. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. 1V , p. 169.
DES: COULEUVRES. 213
marquée dans son milieu d’un point noir
sur le sommet de la tête. Le corps est varié
en dessus de blanc et de noir, et comme
fascié de blanchâtre ; sa couleur est noire
en dessous.
Cette espèce me paroît avoir beaucoup
de rapports avec la couleuvre hétérodon,
qui vit aussi dans les Etats - Unis d’Amé-
rique.
O 3
214 HISTOIRE:
APC'O DL EU VE
RÉMDÉE (1
Cr TE Couleuvre est une espèce des
Indes entièrement blanche, selon Linnæus,
ou qui a sans doute été décolorée, et qui est
munie en dessous de cent vingt-une grandes
plaques abdominales, et de cinquante-huit
doubles sous-caudales. Lacépède la regarde
comme très-voisine de la blanche, dont elle
ne paroîit différer que par le nombre de
ses plaques : elle a moins de grandes plaques
et plus de doubles.
(5) Coluber alidras; totus albus ; caudä....
Scutis abdom. 121. — Scutellis subcaud. 58 - 179.
Coluber alidras. Tin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1088. — L’alidre. Daubenton, Dict.
ernét. Encycl. méth.— Idem. Lacépède, Hist. nat.
des serpens , in-12, tom. I, p. 4o1.— £a couleuvre
alidre. Latreille, Hist, nat. des reptiles, in-18,
tom. IV, p. 147. |
DES COULEUVRES. a15
ae
LA COULEUVRE CYANÉE,
O U
LA VERTE er BLEUE (1).
Carre espèce a beaucoup de rapports
par sa forme avec la couleuvre boïiga, et
n’est pas moins élégamment ornée. Elle est.
en dessus d’un beau bleu foncé, sans aucune
sorte de taches, et le dessous est d’un verd
pâle. Ses écailles du dos sont ovales, presque
hexagones et lisses. Elle a cent dix-neuf
(1) Coluber cyaneus ; suprà cyaneus immaculatus ,
subtüs pallidè-viridis ; caudé =.
Scutis abdom. 119.— Scutellis subcaud. 110 - 229.
Coluber cyaneus. Lin. Syst. nat. — Amaæn. acad.
Surinam. Grill. 10. — Zdem. Gmel. Syst. nat. p. 1100.
— Seba ,Thes. tom. IT, pl. x, fg.2.— Le verd et
bleu. Daubenton , Dict. erpét. Encycl. méthod. — Za
verte et bleue, Lacépède , Hist. des serpens ,in-12,
_ tom. IT, p. 97.—La couleuvre verte et bleue. Latreille,
Hist, nat. des reptiles, in-18 , tom. IV , p. 127.
0 4
216 HISTOIRE
grandes plaques sous le ventre, et cent dix
doubles sous la queue. Le dessus de la tête
est couvert de neuf grandes plaques lisses.
La longueur totale est de deux pieds , et
la queue a elle seule six pouces, ce qui a.
le quart de cette longueur.
La couleuvre cyanée habite en Amérique ;
sur-tout dans la colonie de Surinam , selon
Linnæus, qui lui rapporte comme synonyme
la couleuvre figurée par Seba (Thes. t. II,
planche xzxrr, fig. 2).
DES COULEUVRES. 217
LA CO UE EU VYRE
TACHETÉE ().
Ox trouve dans la Louisiane cette espèce
de couleuvre que Lacépède a décrite dans
son ouvrage sur les serpens, d’après un
individu long de deux pieds, qui est placé
dans la galerie du museum d’histoire natu-
relle de Paris. Elle est blanchâtre en dessus
avec de grandes taches en losanges plus ou
moins régulières et rougeâtres , bordées
d’une couleur très-foncée noirâtre : il y a
souvent depuis le cou jusqu’au quart de la
(1) Coluber maculatus ; suprà albescens maculis
rhombeis subrufis atro marginatis in duplici serie
dorsali, subtüs albidus lœviter maculatus ; caud&
circàa +.
Seutis abdom. 119.— Scutellis subeaud. 70 - 189.
La tachetée. Lacépède , Hist. nat. des serpens,
in-12, tom. IT, p. 128. — La couleuvre tachetée.
Latreille, Hist. nat. des reptiles, in -18 , tom. IV,
p. 75. — Le serpent de bled, Catesby, Hist. nat- of
Carol. tom. IE, pl. zv.
218 HISTOIRE
longueur du corps, une double rangée de
ces taches placées de manière à former une
raie en Zig-Zag; le ventre est blanchâtre,
et souvent tacheté.
Elle est innocente, couverte de neuf
plaques sur la tête, revêtue sur le corps
d’écailles carénées, hexagones, et en dessous
de plaques transversales au nombre de cent
dix-neuf grandes abdominales, et de soixante-
dx doubles sous la queue, qui est longue de
cinq pouces quatre lignes.
Lacépède paroît regarder le serpent de
blé, qui vit en Virginie et en Caroline,
selon Catesby, comme le même reptile que
la couleuyre tachetée. :
DES COULEUVRES. 219
PA COULELUVRES
DES DAMES (1)
OO» trouve, dans l’Inde , sur la côte de
Malabar, selon Seba, cette petite espèce
innocente qui me paroît très- voisine des
couleuvres iphise, à bandes noires, etc.,
par la forme de sa tête et de son corps,
par la figure de ses écailles, et même par la
disposition de ses couleurs. Elle est blanche,
avec des bandes noirâtres qui se prolongent
en dessous sur les plaques, où elles se réu-
nissent. |
(1) Coluber domicella ; albus , fasciis nigricantibus
subtüs concurrentibus ; caudé....
Scutis abdom. 118.— Scutellis subcaud. 60 - 178.
Coluber domicella. Lin. Syst. nat. — Idem. Amæn.
acad. tom. Ï, p. 117, n° 5.— Jdem. Gmelin, Syst.
nat. p. 1088. — Seba , Thes. tom. II, pl. iv, fig. 1,
— Le serpent des dames. Daubenton, Dict. erpét.
Encycl. méth. — La couleuvre des dames. Lacépède,
Hist. nat. des serpens, in-12, tom. I, p. 574. —
Idem. Tatreille , Hist. nat. des reptiles , in-18,
tom. IV, p. 143.
220 HISTOIRE
Linnæus a compté cent dix-huit grandes
plaques sous le ventre, et soixante doubles
sous-caudales.
La couleuvre des dames est ainsi nommée,
parce qu’on a cru, d’après Seba, que les
femmes du Malabar se plaisent à la réchauffer
dans leur sein, à lui rendre caresse pour
caresse ; mais celte opinion me paroit in-
vraisemblable ; je crois même que cet ophi-
dien n’habite pas dans l’Inde, mais dans
VAmérique méridionale.
DES COULEUVRES. oa1
LA COULEUVRE
À VENTRE ÉTROIT (a).
B:. Merrem a figuré, au commencement
de son ouvrage sur les serpens, cette nou-
velle espèce assez voisine de la couleuvre
janthine par sa forme, et de la couleuvre
duberrie par ses couleurs. F
Sa tête ovale, légèrement obtuse et ar-
rondie en devant, déprimée et couverte de
neuf plaques en dessus, et de six alongées
en dessous, est un peu plus large que le
cou, avec des dents simples sur les branches
marginales et palatales. Le cou, le corps
et la queue sont assez amincis, de forme
cylindrique en dessus ou aplatie en dessous,
avec les plaques transversales courtes , au
nombre de cent dix-sept grandes abdomi-
(1) Coluber arctiventris ; suprà pallidè fuscus , late-
ribus atro - ferrugineis , subtüs albescente flavidus ;
caud& sub-acuté = et ultrà.
Scutis abdom. 117. — Scutellis subcaud. 38 - 155.
Schmahibauchigte natter. Bl. Merrem, Beytræge
naturs. der amphib. in-4, fasc. 1 , p.7, pl. 1. —
Seba, Thes. tom. IX, pl, zxxxvi, fig. 5.
222 HISTOIRE
nales , et trente-huit doubles sous-caudales.
Les écailles sont lisses, hexagones , oblongues.
Le dessus est d’un brun assez clair, tirant
sur la couleur chocolat, avec les côtés d’un
gris de fer bleuâtre plus foncé, et le ventre
étroit d’un beau jaune clair. La queue oc-
cupe un peu plus du quart de la longueur
totale, et son extrémité est amincief un peu
obtuse.
11 ne faut pas confondre celte espèce
d’ophidien avec la couleuvre duberrie pré-
cédemment décrite, quoique Merrem les
ait regardées comme deux variétés. Schneider
rapporte à la figure donnée par Merrem la
couleuvre à plaques transversales blanches
et courtes, représentée par Seba, tome If,
planche Lxxxvi, fig. 5, et la peinture n° 66
du museum de Linck, où les plaques sont
d’un blanc ochracé en dessous, avec les
flancs cendrés.
Dimensions de cette couleuvre , selon Merrem.
pouc, lign..
Longueur totale .. + . + . + + +. Q 11
Lousneur des 1ète 4e D
Earseunde laiête: (4.0.1. sn DR DE
Longueur du:cerps:. 2 RCE
2
Longueur de la queue . . 3
DES P I'ATIUIRNE.S. 225
PRÉIZIÉÈME GENRE
PLATURE; plalurus.
Corps long, cylindrique: queue très-
aplate : de grandes plaques peu nombreuses
(neuf environ) dessous la tête; des écailles
nombreuses dessus le corps et la queue :
des plaques entières sous le ventre, et des
doubles plaques sous la queue, qui est ter-
minée par une ou deux grandes écailles :
anus simple , transversal et sans ergots.
Langue longue, extensible et fourchue.
Dents aiguës : des crochets venimeux en
devant de la mâchoire supérieure.
Les ophidiens que nous avons observés
jusqu’à présent dans cet ouvrage, ont tous
la queue entièrement cylindrique, ou cylin-
drique en dessus et comprimée sur les côtés
et en dessous : ils diffèrent donc de ce nou-
veau genre dont la queue est large, aplatie
comme celle des enhydres, des pélamides
et des hydrophis. Les platures ont, indépen-
damment de leur queue plate, des crochets
224 HISTOIRE
venimeux, selon Lacépède, Schneider et
Gray, ce qui doit servir à les distinguer
des enhydres qui en sont dépourvus, et
avec lesquels ils ont d’ailleurs de grands
rapports. Le plature, qui est le mieux connu
des naturalistes, a été rangé par Linnæus
et par Lacépède dans le genre des cou-
leuvres, sous le nom de couleuvre à queue
plate ( coluber laticaudatus ) : il a été mis par
Laurenti dans un genre particulier qu’il a
nommé large queue (/aticauda) (1), et dans
lequel il a placé deux espèces très-distinctes,
regardées à tord par Gmelin comme deux
variétés l’une de l’autre : la seconde, ayant
même été très-incomplettement décrite par
Laurenti, mériteroit sans doute d’être ré-
formée.
Les platures ont la langue longue, exten-
sible et fourchue : leurs dents sont courtes
et pointues; et les crochets venimeux sont
ordinairement au nombre de deux en devant
de chaque branche marginale de la mâchoire
supérieure : le crochet postérieur est un
peu plus court que l’autre, plus mobile,
et paroît destiné à remplacer le premier
(:) Voyez ses caractères, tome I de cet ouvrage,
page 314. |
lorsqu'il
DES P LA T'U"EMES. 925
lorsqu'il vient à tomber , de même que dans
les autres ophidiens venimeux. On peut
donc regarder les platures comme des vipères
à queue plate; ils sont aux couleuvres ce
que les hydrophis sont par rapport aux
orvels. Je crois qu'ils vivent dans l’eau, et
qu'ils vont aussi sur les rivages.
ne faut pas confondre avec les platures
l'orvet plature, que je décrirai dans cet
ouvrage sous le nom de pélarmide bicolore,
dont la queue n’est pas déprimée en dessus,
mais comprimée latéralement vers sa base,
et dont les mâchoires sont dépourvues de
dents, selon Lacépède.
Reptiles. Tomz VIEIL. P
226 HISTOIRE
LE PLATURE FASCIÉ (1)
PL LXXXV, fig. 1. ri
L: plature fascié, qui est nommé coz-
leuvre large queue par quelques naturalistes
d'après Linnæus , habite dans les Indes
(r) Platurus fasciaëus ; colore cinereo aut plumbeo,
cum fasciis fuscis corpus cingentibus ; caud& depressé,
= |
apice scutaté ;.
Scutis abd. 220.—Scutellis subcaud. 42 - 262 selon
Linnæus.
—— 220. —— 38 - 258 selon le même.
—— 220. —— 42 - 268 selon Lacépède.
—— 220. —— 5 - 265 selon Schneider.
216. 32 - 248 selon Thunbersg.
Coluber laticaudatus. Lan. Syst. nat. — Mus. Adolp.
Frid. tom. !, p.51, pl. xvr, fig. 1. — 7dem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1107. — Laticauda scutata. Taurenti ,
Synops. rept. p. 109, n° 240. — Le serpent large-queue.
Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod. — La queue
plate. Lacépède, Hist. nat. des serp. in-12, tom. I,
p. 591. — La plature fasciée. Latreille, Hist. nat.
des reptiles ,in-18, tom. IV, p. 185; tom. INT, p. 186,
fig. 5. — Coluber laticaudatus. Gray , Phil. transact.
— Idem.'Thunberg, Dissert. 1; Mus. nat. acad. Upsal,
1787, p.11. — Hydrus colubrinus. Schneider , Hist.
_ nat. amph. in-8°, fasc. 1, p.258, n°1.
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1. PLATURE FASCIE.
2.ERIX TURC vx en dessu,
De S'ere del. ZBRacrne d.
D. Vu el WlSSOU,
DES PLATURES. 227
orientales et jusqu’auprès des rivages de
île Tongatobou dans la mer du Sud.
La tête est ovale, obtuse, avec ses yeux
situés sur les côtés, et neuf grandes plaques
placées sur quatre rangs dessus son sommet
comime à la plupart des couleuvres. Ses
écailles sout rhomboïdales, lisses, imbri-
quées. 11 y a deux cent vingt grandes
plaques sous le ventre, et quarante - deux
doubles sous la queue, selon Linnæus; mais
ce nombre des plaques transversales est
sujet à varier dans les individus, car il y
en a déjà eu cinq d’observés jusqu’à présent
dans diverses collections en Europe, par
Lacépède, Schneider et Thunberg, et ils
ont tous présentés des différences, depuis
deux cent seize jusqu’à deux cent vinst-
six plaques abdominales, et trente-deux à
quarante-cinq doubles sous-caudales.
Le plature fascié, conservé dans le mu-
seum d'histoire naturelle de Paris, a deux
pieds de longueur, et sa queue a elle seule
deux pouces neuf lignes, ce qui fait à peu
près la neuvième partie de cette dimension.
La forme de cette queue a très-bien été
décrite par Lacépède dans son ouvrage sur
les serpens. « Au lieu d’être cylindrique
comme celle des couleuvres, elle est, dit-il,
PR
228 H I'SFTMOTR E
comprimée par les côtés, et tellement
aplatie, sur-tout vers son extrémité, que
l'on pourroit la comparer à une lame ver-
ticale ; et le bout de cette queue si com-
primée est terminé par deux grandes écailles
arrondies. et appliquées l’une contre l’autre
dans le sens de l’aplatissement. Lorsque la
couleuvre se meut, sa queue ne touche à
terre que par une sorte de tranchant occupé
par les doubles plaques qui sont très-peu
sensibles , et ne diffèrent guère en-grandeur
des écailles du dos. Cette conformationi doit
faire présumer que ce serpent se sert peu de
sa queue pour ramper, et cette partie paroît
lui être plus utile pour frapper à droite et
à gauche, ou pour se diriger en nageant et
agir sur l’eau comme un aviron (1)».
Schneider a décrit ce plature sous le nom
d’zydre couleuvrin dans son ouvrage sur les
amphibies, d’après un individu qu'il a observé
dans la collection de Lampian. Il a compté
neuf (2) petites plaques en avant des yeux,
savoir , deux nasales, deux ensuite, puis
(1) Lacépède, loco citato.
(2) Dans le texte Schneider dit sept, parce qu'il
ne comprend pas dans ce nombre les deux plaques
nasales.
DES PLATURES. 229
cinq autres; il y a aussi trois plaques entre
les yeux, et deux autres derrière ; on voit
sous la gorge onze rangées transversales
d’écailles presque rhomboïdales. Les plaques
transversales sont assez étroites sous le ventre;
la plaque anale est fendue, et outre les
doubles plaques sous -caudales, l'extrémité
de la queue est terminée par une plaque
ronde. Sur la branche externe de la mä-
choire supérieure, on voit d'un côté un
crochet venimeux, et de l’autre deux cro-
chets. La couleur du plature fascié est
plombée avec des bandes ou anneaux régu-
lers et bruns autour du corps.
Thunberg a décrit cette espèce remar-
quable en 1787, dans la première Disserta-
tion sur le museum d'histoire naturelle de
lacadéane d’'Upsal.
EE
230 HISTOIRE
LE PLATURE
D'E RPPUMC EN OR ETIE
L: première espèce de ce genre observée
par Linnæus a, suivant Laurenti, la queue
comprimée , d’abord étroite, ensuite élargie
peu à peu, à trois côtes ou sillons de chaque
côté, avec son extrémité obtuse, arrondie.
L'autre espèce que je décris maintenant
d’après Laurenti , et qu’il a nommée /large-
queue imbriqué, a sa queue aiguë et lancéo-
lée ; elle habite à Surinam, et est conservée
dans le museum du roi de Suède.
Cette description donnée par Laurenti
est très-incomplette, et je suis porté à croire
que ce plature doit appartenir à un autre
(1) Platurus Laurentii ; caudé acuté lanceolatä...
Scutis abdom.... — Scutellis subcaud....
Laticauda imbricata. Laurenti, Synoyps. rept. in-8°,
p. 110, n° 241. — Warietas À colubri laticaudati.
Gmelin, Syst. nat.p. 1107. — An anguis laticauda ?
Lin. Syst. nat. — Mus. Adolp. Frid. tom. I}, p. 48. —
An idem ? Gmelin, Syst. nat. p. 1124.
DES PLATAUMRES. 231
senre d'ophidien; c’est pourquoi j'invite les
naturalistes qui auront occasion de lexa-
miner dans la collection où il est placé, à
le faire mieux connoître. Je ne crois pas,
comme Gmelin la cependant écrit, qu'il
soit une variété du précédent. Le nom que
lui a donné Laurenti semble indiquer qu'il
est entièrement couvert d’écailles imbri-
quées, et alors ce seroit l’orvet à large queue
comprimée, aiguë (anguis laticauda Tan.) (1)
dont la couleur est pâle, avec des fascies
brunes, et qui-habite à Surinam, suivant
Linuæus qui en à observé un individu dans
le museum du prince Adolphe Frédéric.
Si ce soupçon se confirme, il faudra ranger
ce plature de Laurenti parmi les pélamides
s’il est innocent, ou parmi les hydroplhis
s’1l est venimeux. C'est peut-être le même
que l’hydrophis obscur, et alors il habite
au Bengale et non à Surinam. |
(1) Voyez la description de la pélamide bicolore.
|
P 4
232 HISTOIRE
QUATORZIÈME GENRE.
ENHYDRE; erhydris.
Corps long, cylindrique en dessus; queue
très-aplatie; de grandes plaques peu nom-
breuses ( neuf environ) dessus la tête; des
écailles nombreuses dessus le corps et la
queue; des plaques entières sous le ventre,
et des doubles sous la queue : anus simple,
transversal et sans ergots. Langue longue,
extensible et fourchue.
Dents aiguës ; pas de crochets venimeux
en devant de la mâchoire supérieure.
Quand je commençai cet ouvrage sur
les reptiles, j’adoptai la plupart des obser-
vations et des nouveaux genres établis par
-imes prédécesseurs, lorsque mes propres re-
marques ne paroissoient pas exiger la réforme
de ces nouveaux genres. C’est ainsi que j'ai
conservé le genre enhydre formé par mon
collègue Latreille avec les hydres de Schnei-
der ; mais depuis que j'ai étudié ce genre
avec plus d'attention, je me suis convaincu
qu'il a été formé sur des caractères trop
DES ENHYDRES. 233
peu essentiels , et que les hydres, dont
Schneider a fait mention d’après Russel,
sont des couleuvres, qui ne diffèrent des
autres que parce qu’elles ont l’habitude de
vivre dans les lieux humides et marécageux,
ou même au fond des eaux comme les an-
guilles (1) ; une autre, nommée par Linnæus
coluber laticaudatus , est le plature fascié ; il
ne reste donc, 1° que l’hydre caspienne que
j'ai rangée parmi les couleuvres à l'exemple
de Pallias, de Linnæus et de Lacépède ; 2° et
l’hydre d’Heriman que je laisse seule et pro-
visoirement dans le genre enhydre, quoi-
qu'elle me paroisse avoir beaucoup d’ana-
logie avec lhydrophis obscur dont Russel
a donné la figure dans le Supplément à son
ouvrage sur les serpens du Coromandel.
Quant aux hydres fascié, bicolor et granulé
de Schneider , ils appartiennent à mon
genre pélamide, et ils ont des caractères
différens de ceux qui ont été assignés aux
enhydres, puisqu'ils n’ont que des écailles
au lieu de plaques transversales en dessous.
(1) 1°. L’hydrus rynchops est le karou-bokadam de
Russel et ma couleuvre cerbère; 2° {’Lydrus piscator
est le neehli kocha de Russel et ma couleuvre treil-
lssée ; 5° l’hydrus palustris , ou le paragoudou de
Russel , est enfin ma couleuvre bramine.
234 HES TOFRE
Les caractères donnés par Latreille aux
enhydres ont elté indiqués dans le premier
volume de cet ouvrage à la page 347.
Schneider a rangé parmi ses hydres tous les
serpens voisins des orvéts dont le corps, an-
térieurement cylindrique et grèle, grossit
ensuite peu à peu, et est terminé par une
queue étroite ou comprimée de chaque côté;
et ces caractères ne peuvent convenir qu’au
plature fascié, qui a en outre des plaques
transversales, et à l’'enhydre dorsale, si sa
queue n’est pas aplatie horisontalement,
c'est-à-dire, déprimée.
DES ENHYDRES. 235
L’'ENHYDRE DORSALE (1).
O x trouve dans l'intéressant ouvrage que
feu Herman, naturaliste très - recomman-
dable de Strasbourg, a publié il y a quelques
années sur les affinités des animaux, la
description d’un serpent à queue très-aplatie
que Schneider a placé à la fin des hydres,
et que Latreille a nommé enhydre dorsale.
L’enhydre dorsale est de la grosseur da
petit doigt, longue d’un pied environ, aves
_sa queue longue d’un pouce, et garnie de
quarante - trois rangées d’écailles. La tête
a une forme ovale, alongée : le cou est
(1) Enhydris dorsalis ; collo constricto, abdomine
carinato , colore albido cum fasci& albidä dorsalz
nisr& , margine repando eË sinuato; caud& compres-
sissimd =,
Squam.abdom...,— Squam. subcaud. 45 - ....
J. Herman, Tabulæ affinit. animal. in-4°, p. 260.—-
Schneider , Hist. nat. amphib, in - 8°, fasc. 1 , p. 250.
— Enhydre dorsale. Latreille, Hist. nat. des reptiles,
in-18 , tom. IV, p. 206.
236 HISTOIRE
étroit, l'abdomen caréné, et la queue très-
comprimée.
La couleur est d’un blanc sale, avec une
Jarge bande noire sur tout le dos, prolongée
cà el là sur les flancs, avec des sinuosités
plus profondes et plus rapprochées à mesure
qu’elles deviennent plus voisines de la queue
et de son extrémité.
DES LANGAHAS. 237
QUINZIÈME GENRE.
LANGAHA; langaha.
Corps et queue lonss, cylindriques, re-
vêtus d’écailles en dessus, avec des plaques
transversales en dessous jusques derrière
anus; puis des plaques circulaires en forme
d’anneaux, et enfin de petites écailles sous
l'extrémité de la queue : des plaques peu
nombreuses (sept environ) dessus la tête.
Anus simple , transversal, et sans ergots.
Eansue.....
Dents aiguës; des crochets venimeux en
devant de la mâchoire supérieure.
L'animal remarquable qui a servi à former
ce nouveau genre , existe dans l’île de Ma-
dagascar, et l’on en doit la découverte à
Bruguière , naturaliste célèbre, mort depuis
peu d'années dans le cours d’un voyage,
entrepris avec Olivier en Turquie et en
Perse. Sa description a été insérée dans le
258 HISTOIRE
Journal de physique 1784, et dans l'ouvrage
de Lacépède qui en a publié la figure.
Les caractères que j’ai indiqués ci - dessus
semblent convenir en même tems à plusieurs
serpens, car le langaha tient des vipères par
ses crochets venimeux et par ses plaques
transversales , des orvets par ses petites
écailles sous l’extrémité de la queue, et
même des amphisbènes par ses plaques
voisines de l’anus, qui sont en forme d’an-
neaux. C'est donc à cause de ce dernier
caractère que Schneider, dans son ouvrage
sur les amphibies, a placé le langaha à la
fin des amphisbènes. Cependant il paroît,
selon Bruguière, que les anneaux de cet
ophidien ne sont pas formés de comparti-
mens écailleux , mais plutôt par des plaques
ransversales entières; et c’est ce que paroîïît
aussi prouver la figure que Lacépède et
Eatreille ont publiée de ce serpent.
La forme mince , élancée de son corps
et de sa queue; sa ressemblance avec les
couleuvres nasique et boiga, et la figure de
ses plaques transversales semblent indiquer
que le langaha est doué d'une grande agilité
et de la faculté de monter sur les arbres;
ce qui le rend d’autant plus redoutable
DES LANGAHAS. 239
qu'il est armé de crochets venimeux à sa
mâchoire supérieure.
Je n’ai observé cet ophidien remarquable
dans aucune collection, et je desire infini-
ment le connoître ; car les descriptions qu’on
en a données jusqu’à ce jour ont été copiées
sur celle de Bruguière , et n’offrent pas tous
les renseignemens nécessaires.
0 HISTOIRE
A
LE LANGAHA
DE MADAGASCAR (i).
Ce serpent venimeux ressemble beaucoup
à la couleuvre nasique du Bengale par sa
forme cylindrique , élancée, et par son mu-
seau prolongé en une longue saillie écailleuse
et terminée en pointe. Le dessus de sa tête
est couvert de sept grandes plaques disposées
_ sur deux rangs, savoir, trois plaques en
(1) Langaha madagascariensis ; naso longo , acuto,
squamoso , coiore rubescente violaceo, cum se ad
basin squamarum ; caudé longé , acutd.
Scutis abdom. go. — Scutis subcaud. Ds — Scutis
annularibus intermed. 42 - 184.
Langaha de Madagascar. Bruguière , Lettre
adressée à Broussonnet , et publiée dans le Journal de
physique, février 1784. — Idem. Lacépède, Hist.
nat. des serpens, in-12, tom. II, p. 504, pl. xr,
fig. 1. — Idem. Latreille , Hist. nat. des reptiles,
in-18 , tom. IV, p. 187, fig. 1. — Amphisbæna lan-
gaha. Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 2, p. 357.
devant
DES LANGAHAS. 2/41
devant des yeux, et quatre en arrière. Les
lèvres sont bordées de petites plaques nom-
breuses et lisses, et les écailles qui sont
placées dessus son corps et sa queue sonE
rhomboïdales, rougcâtres , teintes à leur
base d’un petit cercle gris, avec un point
jaune. Le cou est un peu plus étroit que
la tête, avec ses plaques transversales un
peu courtes, et augmentant insensiblement
en longueur à mesure qu'elles s’éloignent
de la tête, de telle manière que, lorsqu’eiles
sont parvenues au nombre de cent qua-
rante - deux sous le corps, elles forment
ensuite autour de lui des anneaux entiers :
au nombre de quarante - deux. Après ces
anneaux, ou plutôt vers leur milieu, com-
mençoit la queue apparente que recouvroient
de très-petites écailles; mais la véritable
queue étoit beaueoup plus longue, puisque
la plaque demi-ciuculaire de lanus étoit
placée entre la quatre-vinst-dixième et la
quatre-vingt-onzième grande plaque trans-
versale, au nmulieu de quaire pièces écail-
leuses.
Le langaha de Madagascar à, suivant
Bruguière, des dents de même forme et en
même nombre que celles de la vipère; ce
qui semble indiquer que c’est un animal
Reptiles. Toue VIL Q
242 HISTOIRE
redoutable, muni de crochets venimeux ;
aussi les habitans de Madagascar craignent-ils
infiniment sa morsure. Bruguière a remarqué
que le nombre des grandes plaques et des
anneaux est sujet à varier dans les individus ;
et sur trois qu'il a vus, il y en avoit un
violet, avec des points plus foncés sur le
dos.
Dimensions principales de cet ophidien , selon
Bruguière.
pieds. pouc. lign.
Éansaeur totalet.”." 1. 0%. 0e 76 Em
Diamètre de l'endroit Le plus gros
HR cocns Hi LON A T EU. Do en NS
Longueur de lappendice tendi-
neuse et flexible du museau . . . » » 9
Nous regretions de ne pas connoître la
longreur exacte de a queue, comparée avec
celle du corps. |
DES ERPETONS. 243
SEIZIÈME GENRE.
"ERPÉTON; erpelon.
C orpPs et queue longs, cylindriques, en-
lièrement revêtus d’écailles imbriquées , ca-
rénées, dont une rangée longitudinale plus
grande sous tout le corps et non sous la
queue : tête revêtue de plaques peu nom- -
breuses (neuf environ), entremêlées avec
des écailles. Anus transversal, sans ergots,
couvert d’une double plaque demi - circu-
laire, et bordé inférieurement de très-
petites écailles. Langue épaisse, courte,
adhérente, et ne paroissant consister' que
dans un cylindre creux.
Dents petites, aiguës; pas de crochets
venineux. :
Ce nouveau genre de serpens a été formé
par le profésseur Lacépède , d’après un
animal très- curieux et bien conservé, qui
fait partie’ de la collection du museum d’his-
toire naturelle de Paris; 11 l’a fait connoître
dans un Mémoire particulier qu'il a lu il y
a environ deux ans à l’Institut, et qui est
Q 2
244 HISTOIRE ©
inséré dans le dixième cahier des Annales
du museum. À #
Les caractères qu'il lui a donnés semble-
roient indiquer que ce serpent ne diffère
des couleuvres que parce qu’il est dépourvu
de plaques transversales sous la queue; maïs
l'examen que j’en ai fait m'a convaincu que
l’erpéton doit former un genre. voisin des
éryx, parce qu’il a comme eux une rangée
longitudinale d’écailles sous le corps, et non
des plaques; et je suis d'autant plus fondé
à proposer ce changement, que les grandes
écailles ont toutes une double carène, ce.
qui forme deux stries longitudinales. Ces
écailles, prolongées jusqu’à la double plaque
qui recouvre l'anus, n'existent plus sous la
queue, et l’on n’y voit au contraire que
des écailles simples et carénées, toutes d’é-
gale lougueur. Si l’erpéton n’avoit pas cette
rangée de plus grandes écailles sous le corps,
il appartiendroit évidemment au genre des
orvets.
Parmi les genres de serpens que j'ai déjà
décrits dans cet ouvrage, je n’en ai fait
connoître qu’un seul qui ait l’anus bordé
inférieurement de petites écailles ; c’est celui
des pythons : ce même caractère existe aussi
dans l’erpéton ; mais cet animal n’a pas
/
DES ERPETONS. 325
comme eux un ergot corné sur chaque côté
de l'anus, et ce caractère, ainsi que Fab-
sence des grandes écailles sous la queue,
doivent servir à le distinguer des éryx. Ses
mâchoires sont : garnies: de petites dents
minces, aiguës, cachées en partie dans les
gencives; et l’on ne voit pas, eu avant des
branches marginales, des crochets venimeux;,
ce qui le sépare des clothonies.
246 HISTOIRE
L’ERPÉTON TENTACULÉ (1).
PI LXXXVI.
No US avons vu, parmi les reptiles précé-
demment décrits, quelques espèces remar-
quables par les appendices ou saillies dont
leur tête est munie. Les tortues d’eau douce,
revêtues d’un cuir, ont toutes le museau
prolongé en une trompe cylindrique et
molle ; un caméléon de l’inde nous a étonnés
à cause de ses deux longues saillies com-
primées, écailleuses, qui se prolongent assez
loin au devant du museau. La vipère céraste
a une corne saillante, écailleuse au dessus
de chaque œil : le museau de la vipère
(1) Ærpeton tentaculaius ; ex flavescente pallidus ,
cum tentaculis binis squamatis in rostro , et squamis
bicarinatis in medio abdominis ; caud& acutä =.
Squamis majoribus abdom. 125. — Series squam.
subcaud. 09 - 224 selon Lacépède.
06 - 216 selon moi.
—— 120.
Erpéton tentaculé. Lacépède , Annales du museum
d'histoire naturelle de Paris, in-4°,tom.Ï1,10° cahier,
fig. — Idem. Latreille , Hist. nat. des reptiles ,in-16,
tom. IV, p. 190.
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DES ERPETONS. 2457
ammodyte est surmonté d’une pointe écail-
leuse et redressée : celui de la couleuvre
nasique, du langaha et de lorvet à loug
museau, est muni d’une pointe écailleuse.
T'erpéton tentaculé est lui-même très-sin-
gulier par la forme bizarre de sa tête, qui
est alongée, plus large en arrière, déprimée
en dessus, légèrement comprimée sur les
côtés et très-obtuse en devant, avec une
sorte de saillie mince, très-flexible, couverte
d'écailles, longue de quatre lignes environ,
et prolongée horisontalement en avant de
chaque narine. Ces deux saillies ont la forme
de tentacules, mais elles ne doivent pas
servir exactement aux mêmes fonctions &
cause des écailles qui les recouvrent : elles
ne sont pas rétractiles, et ne peuvent par
conséquent être comparées aux tentacules
des. cécilies , comme on l’a cependant an-
noncé. Les plaques de la tête ne diffèrent
pas beaucoup de celles de la couleuvre à
collier, mais elles ne sont pas disposées de
la même manière. La plaque rostrale est
élargie, demi-circulaire ; ensuite on voit de
petites écailles nombreuses et arrondies , qui
s'étendent à la base des faux tentacules et
jusqu'aux narines. En dessus de cette plaque,
entre ces tentacules, il y a une petite plaque
Q 4
248 2 HFSM OR RE:
ronde, avec trois écailles sur chaque côté;
et une autre petite en arrière à la partie
antérieure des deux plaques situées entre
les narines; plus avant sont deux paires
de plaques, dont la postérieure plus grande,
avec une petite écaille entre elles. Sur chaque
œil il y a une plaque orbitaire entourée de
petites écailles, avec une grande plaque
pentagone entre les yeux, et deux grandes
piaques en ellipse irrégulier. La parlie pos-
térieure de la tête est un peu renflée, garnie
d'écailles très - petites. Les yeux sont de
moyenne grandeur et situés latéralenient:
La bouche est large, fendue, avec ses deux
mâchoires d’égale longueur , et linférieure
irès-échancrée en devant. J'ai compté dix-
sept petites plaques labiales carrées sur cha-
que côté de la mâchoire inférieure, quatre
autres plaques aux coins de la. bouche ; ét
quatorze plaques dont les antérieures bom-
bées et prolongées comme des petites dents
sur chaque côté de la mâchoire supérieure:
Les narines consistent dans une petite fente
latérale peu apparente située entre l'œil et
le tentacule, qui a huit rangées transversales
d’écailles , et dont lextrémité est un peu
comprimée. La gorge est entièrement re-
vêlue de petiles écailles carénées, noïm-
DES ERPETONS. 249
breuses, et qui semblent disposées sur des
rangées longitudinales. Le cou est plus étroit,
et le corps s’épaissit ensuite peu à peu; la
queue se termine ensuite en pointe. Toutes
les écailles sont rhomboïdales, imbriquées,
réticulées et carénées de manière que le
corps a trente-sept siries longitudinales, y
compris les deux formées par les deux ca-
rèñes des écailles abdominales. Ces grandes
écailles hexagones sont au nombre de cent
vinst-cinq; elles commencent vers le milieu
du dessous du cou. La queue est entourée
de quatre-vingt-dix-neuf rangées d’écailles
carénées, et elle occupe le tiers de la ion-
gueur totale, qui est de trois pouces huit
lignes de longueur dans l’individu décrit par
Lacépède dans son Mémoire lu à l'Institut;
et j'ai compté seulement cent vingt grandes
écailles sous le corps et quatre-vingst-seize
rangées circulaires d’écailles à la queue de
l’autre individu qui est figuré dans les An-
nales du museum d'histoire naturelle de
Paris, et qui vient du cabinet du stathouder.
L’erpéton tentaculé, qui m'a servi à faire
cette description, a sans doute été décoloré:;
il est d’un blanc jaunâire. sali, légèrement
roussätre , et l’on aperçoit en dessous des
bandes étroites, longitudinales, parallèles,
250 HISTOIRE.
Blanches, ou plus claires que le fond, et
bordées d’un trait plus foncé ; telle est entre
autre la bande qui s'étend sur les carènes
des grandes écailles du ventre, et sur les
eux rangées d’écailles correspondantes de
la queue. |
On ne sait rien sur les habitudes de ler-
_péton tentaculé, qui me paroît habiter dans
les îles des Indes orientales, appartenantes
aux hollandais, de même que le caméléon
nez-fourchu , dont j'ai donné une figuré
très - exacte. |
Dimensions de l’erpéton tentaculé , selon moi.
pieds. pouc. lign,
Mo onguenur Otalen et de. N. en rx
Longueur de la tête . .,. ... . - (9 © a 10
Longueur des tentacules . . . . . » » 4
Intervalle des tentacules . . . . . » oo» 3
Distance de la base d’un tentacule à
RÉ GE LUN RQ AA RONA HOME A ÉRE AUS
Largeur de la tête aux yeux . . . » » 4
Largeur de la tête en arrière . . . » 3 7
Honcueur duicorps:.. +. 1052
Circonférence du corps près la tête. » 1 6
Circonférence de l’endroit le plus |
tros. du Corps 2e MNT NES EE Re
Longueur de la queue. . . . + . » 6 4
Circonférence de la queue à sa base. » I »
DES ERMEÆ 251
er
DIX-SEPTIÈME GENRE.
ERYX; eryx.
Lx corps et la queue cylindriques, alongés,
obtus, couverts de petites écailles très-nom-
breuses ; une rangée longitudinale d’écailles
plus larges en forme de plaques sous le corps
et la queue : des grandes plaques peu nom-
breuses ( neuf au plus) dessus la tête. Anus
simple et sans ergots. La langue courte,
épaisse, échancrée. |
Dents aiguës, très-petites; pas de crochets
_venimeux : bouche peu feñdue.
Les ophidiens que je place dans ce nou-
veau genre avoient été confondus jusqu’à
présent par Linnæus, Schneider et d’autres
naturalistes, dans le genre des orvets, aux-
quels ils ressemblent beaucoup par leurs
habitudes, leur forme, et par leurs petites
écailles , mais dont ils différent par une ran-
gée longitudinale d’écailles plus grandes, en
forme de plaques, sous le milieu du corps et
de la queue ; et ce caractère est d'autant plus
important pour la séparation de ce genre
252 HISTOIRE
d'avec les orvets, qu’on pourroit en placer
quelques - uns parmi les boas, sur - tout
ÎIorsque les grandes écailles sont assez larges
pôdr être confondues au premier moment
avec les plaques entières des boas. L'un
d'eux, l’éryx turc, a même été décrit et
figuré sous le nom de boa turc par le célèbre
entomologiste Olivier, daus la Relation de
son voyage dans l'empire Ottoman.
Les éryx sont tous autant redoutés que
les orvets, dans les lieux où ils vivent:
on les croit très-dangereux quoiqu’ils n’aient
m la force , ni les moyens convenables pour
mure : leurs dents sont infiniment pelites,
€t l’on pense même que quelques espèces
en sont privées. Leurs habitudes sont très-
douces; ils ont beaucoup de timidité, et
dès qu'ils entendent le moindre bruit, ow
dés qu’ils voient un animal qu'ils craignent,
ils s’enfuient avec vitesse, se cachent dans
lombre ou sous des touffes d'herbes, : et
parviennent même quelquefois à s'enfoncer
entièrement dans le sable: mobile. Comme
ils sont très -petits , et que leurs branches
maxillaires ne sont pas susceptibles d’une
grande dilatation , ils ne peuvent se nourrir
que de petits animaux, tels que des insectes
et des vers:
DES ERY EX 253
- Les éryx que j'ai décrits dans cet ouvrage
sont au nombre de neuf espèces ; on les
trouve principalement dans l’ancien conti-
nent, en Russie, en Perse, en Arabie-et
dans lIndostan ; il doit y en avoir aussi
dans d’autres parties de l'Asie, en Chine,
à Siam et au Japon. Je crois qu’on pourroit
réunir dans la suite à ce genre l’orvet rouge
ou corallin de l'Amérique méridionale; car
il a aussi une rangée longitudinale d’écailles
plus grandes sous le corps et la queue.
Les éryx ne diffèrent des clothonies que
parce qu'ils n’ont pas de crochets venimeux.
254 HISTOIRE
L’ÉRYX CÉRASTE (1).
N ous avons décrit une espèce de vipère
sous le nom de céraste , parce qu’elle a été
ainsi nommée par les anciens à cause d’une
corne écailleuse qu’elle a au dessus de chaque
œil : nous avons aussi désigné un autre
serpent sous le noin de cérastin (acanthoplhus
cérastin ), parce que ses yeux ont leur plaque
(1) Ervx cerastes ; dentibus duabus maxillæ infe-
rioris superiorem perforantibus post oculos uti duo
cornua ; colore nigro et albido variegato et maculato ;
caudé obtusé —. |
Squamis abdom. circà 200. — Squamis subcaud.
15 - 215,
Anguis cerastes. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1120. — Idem. Hasselquist, Act. acad.
Upsal , 1750, p.28. — Lier Æzgypt. p. 320 , n° 66. —
Idem. Schneider , Hist. amphib. fac. 2, pag. 317. —
Le cornu. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth. —
Idem. VLacépède, Hist. nat. des serpens, in-12,
tom, Il, p. 275. — L’anguis cornu. Laireille, Hist.
nai. des reptiles , in-18, tom. IV,p.222. — ÆXarbaji
des arabes.
BE S'EIRNX 255
supérieure bombée : un troisième serpent
rangé par Hasselquist parmi les orvets est
également appelé céraste, parce qu’'outre ses
petites dents aiguës sur chaque mâchoire,
il en a deux autres molaires très - longues
qui traversent la mâchoire supérieure, et
qui s'élèvent au dessus comme deux petites
cornes. Cette espèce est connue des arabes
sous le nom de harbaji, qu’ils donnent aussi
à une espèce de FR que j'ai fait con-
noître.
La longueur de tout le corps est d’un
pied neuf pouces; la tête est longue de six
lignes, la queue de deux pouces et obtuse
à son extrémité; la grosseur du corps égale
celle du petit doist.
La tête un peu triangulaire, Dettes légé-
rement déprimée sur son sommet, inclinée
sur ses côtés, a sa base bombée, son mu-
seau obtus, les yeux petits et situés laté-
ralement, les narines obliques placées devant
les yeux, très-près de l’extrémité du mu-
seau. La mâchoire supérieure est un peu
plus iongue et plus aiguë, lésèrement échan-
crée en dessous. La bouche est de moyenne
grandeur, avec la langue très - fendue. La
tête et la gorge sont couvertes d’écailles
256 HISTOIRE
arrondies ; le corps cylindrique, plus étroit
en devant que la tête, est couvert sur le
dos d’écailles très-pelites, oblongues- ellip-
tiques , nombreuses , imbriquées; sur les
flancs on voit des écailles rhomboïdales,
sous le milieu du ventre une rangée lon-
gitudinale de grandes écailles hexagones,
oblongues, au nombre de deux cents en-
viron, et de quinze semblables sous la queue.
La couleur de la tête est bigarrée de blan-
châtre et de noir; le dos est varié et irrégu-
liérement tacheté cà et la de noirâtre et de
blanchâtre : le ventre est blanchâtre, maïs
les flancs sont variés de petites taches noi-
râtres. Ce serpent habite en Egypte, selon
Hasselquist.
L'ERYX
DES ERYX 257
L'ÉRYX JAVELOT (à)
Hissecouisr a décrit cet éryx, ainsi
qu’il suit, dans l’Appendix de son voyage en
Egypte. La longueur totale est de quatorze
pouces ; la queue n’a qu’un pouce; la tête
seulement trois lignes, et la grosseur du
corps est moindre que celle du petit doigt;
Ja tête est petite, convexe, Un peu compri-
mée sur chaque côté, un peu inclinée vers
le muséau qui est court, obtus, protubérant
(1) Eryx jaculus; suprà nigricans maculis irregula-
ribus transversis numerosis , angustis et Ni subis
albidus ; caudä minis crassé corpore = aut =.
Squamis abdom. 186. — Squamis Mo 23 - 20.
Anguis jaculus. Lin, Syst. nat. — Mus. Ad. Frid.
tom. IL, p. 48. — Zdem. Gmelin , Syst. nat. p. 1120.
— Idem. Hasselquist, Iter Ægypt. Append. p. 568,
._n® 64. — Le trait. Daubenton, Dict. erpét. Encycl.
méthod. — Zdem. Lacépède , Hist. nat. des serpens,
in-12 ,iom. IT, p.272. — Ænguis javelot. Latreille,
Hist. nat. des reptiles, in -18 , tom. 1V, p. 221.
— Anguis jaculus. Schneider, Hist. amphib. al 2
pag- 319.
Reptiles. Tome V IL. [ss
256 HISTOIRE
près des mâchoires, dont la supérieure est
plus longue, épaisse, peu échancrée, et
plus aiguë; la langue est très - fourchue:;
les dents sont très- pelites, pointues, avec
les deux antérieures de la mâchoire infé-
rieure plus longues, et les yeux petits ainsi
que les narines. Les écailles du dos, des
flancs, de la gorge, de la tête, du ventre
et de la queue, sont REbrine à celles de
léryx céraste : il y a une rangée lonsitu-
dinale de cent quatre - vingt-six nee
écailles hexagones transversales sous le
corps, et de vingt-trois sous la queue.
La couleur est noirâtre en dessus, variée
de taches irrégulières blanchâtres, nom-
breuses , étroites ; le dessous est blanchâtre.
Tiunæœus a fait aussi connoître le même
éryx d'après un individu placé dans la
colleciion du prince Adelphe Frédéric, et
qui fut envoyé d'Egypie sans doute par
Hlasselquist. 11 a le même nombre d’écailles
sous le corps et la queue.
Le corps long de deux pieds, et de la
grosseur d’un doigt, est très-agréablement
varié de pâle et de brun. La queue occupe
un dixième de la longueur totale.
Latreille paroît soupçonner que cet éryx
…
D ES (ERIME 25
est le même que l’éryx turc découvert par
Olivier dans les îles de la Grèce, principa-
lement à cause du nombre des grandes
écailles de lPun et de l’autre; mais si la
description de léryx javelot publiée par
Hasselquist est exacte, ce sont deux espèces
distinctes, l’éryx javelot ayant la tête plus
grosse, et le corps plus long, plus épais.
}
260 HISTOIRE
‘L'ÉRYX GRONOVIEN (1).
Groxovivs a décrit celte espèce dans
son Zoophylacium , n° 84, et Schneider
est le seul auteur qui en aît fait mention
après lui. La tête est revêlue en dessus de
plaques semblables à celles des couleuvres.
La couleur est jaunâtre en dessus avec le
bord des écailles légèrement roussâire, et
blanchâtre en dessous.
L'éryx gronovien a trois pieds de longueur
totale, et sa queue aiguë, subulée, occupe
la moitié de cette dimension. Il est garni
sous le corps d’une rangée longitudinale de
cent quatre-vingts grandes écailles, et sous
la queue de soixante -douze autres écailles,
semblables aux précédentes.
(1) Eryx gronovianus ; suprà flavicans margine
squamarum sub-rufescente , subtis albidior ; caudé&
subulaté , acuminatä =.
Squamis abdom. 180.— Squamis subcaud. 72 - 252,
Anguis. Gronovius, Zoophyl. n° 80. — ÆAnguis
gronovianus. Schneider , Hist. nat. amphih. fase, 2,
pag. 350.
DES ERY X: 261
L’'ÉRYX COULEUVRIN (i).
H. SSELQUIST est le seul naturaliste
qui ait observé jusqu’à présent cette espècé
en Egypte ; et le nom qu’il lui a donné dans
la Relation de son voyage, et que nous
adoptons, indique qu'il a beaucoup de rap-
ports avec les couleuvres à cause de ses
grandes écailles assez semblables aux plaques
siluées sous le ventre des couleuvres. Par
la forme de sa tête, de sa langue et de son
#e
(1) Eryx colubrinus ; fuseus , maculis parvis rhom-
boidæis albis varius ; caud@ brevi, parumper acumi-
naté. ...
Squamis abdom. 180.— Squamis subcaud. 18 - 198.
Anguis colubrinus. Lin. Syst. nat. — Îdem. Gmel.
Syst. nat. p. 1119. — Jdem. Hasselquist , Iter Palest.
p. 320, n° 65. — idem. Schneider, Hist. amphib.
fasc. 2, p. 358. — Ze colubrin. Daubenton , Dict,
erpêt. Encycl. méth. — fdem. Laäcépède, Hist. nat.
des serpens, in-12, tom. IT, p. 271. — L’anguis
colubrix. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18 ;
tom. IV, p. 221.
RS
252 HISTOIRE
corps, il ressemble beaucoup aux orvets.
Ses écailles transversales, ou plaques scu-
tellaires, sont au nombre de cent quatre-
vingts sous la rangée du ventre, et de dix-
huit seulement sous celle de la queue. Les
autres écailles sont distinctes , rhomboïdales ;
l'ouverture de l’anus est assez large. La
couleur est brune, variée de petites taches
blanches, rhomboïdales.
La longueur de l’éryx couleuvrin est de
cinq empans, c’est-à-dire , de deux pieds
et plus. Il a son corps gros comme le pouce,
et la queue courte, légèrement pointue.
DES ER Y X. _ 263
EDR SN X- RO: (
Gronovius a décrit cette espèce dans
le Catalogue dé son museum, et cependant
Laurenti et Gmelin ont commis une grande
erreur ; le premier en lindiquant sous le
nom d'anguis rufus, sans citer Gronovius,
et le second en le décrivant sous deux
noms différens, savoir, sous celui d’anguis
striatus d'après Gronovius, et d’anguis rufus
à l'exemple de Taurenti.
L'éryx roux a le corps d’égale grosseur
«+ (1) Eryx rufus ; colore rufo cum dineis lateralibus
transversis albis interruptis vario; caudé obtusä, apice
mucronatà , brevissimä. |
Squamis abdom, 179.— Squamis subcaud. 7 - 186.
Anguis striatus. Lin. Syst. nat. — Jlem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1119.—- /dem. Boddaert , nov. Act. acad.
Cæs. tom VIT, p. 25, n° 3. — Gronovins , Mus.
tom. 11,p. 51,n°6. — Anguis rufus. Gmelin , Syst.
nat. p. 1123. — {dem. Laurenti , Synops. rept. p. 71,
n° 158. — Idem. Schneider, Hist. amphib. fasc. 2,
p. 335. — Amphisbæna isebequensis. Scheuchzer,
Phys. sacr. pl pocxzvur, fig. 6. — Mus. Linck.
pl. cxxvin.— Jb;ara brasiliensium. Seba , Thes. t. IT,
plxxv, fig. 1.
KR 4
264 ELI:S T0 FRE:
dans toute son étendue, lisse, roux, avec
des lignes blanches, transversales, et dis-
posées alternativement sur les côtés ; ïl est
garni en dessous de cent soixante-dix-neuf
grandes écailles placées sur un rang, et de
sept autres sous la queue.
Schneider a observé, dans le museum de
Berlin, un individu dont la queue obtuse
se terminoit en pointe, et sous son milieu
il y avoit aussi sept écailles. Le corps étoit
revêtu d’écailles rondes, un peu plus grandes
sur les flancs. La couleur rousse étoit variée
de lignes blanches, interrompues et placées
en sens alternes sur les côtés droit et gauche:
sous le ventre on voyoit des lignes alterna-
tivement blanches et rouges. La lêle, revêtue
de plaques comme celle des couleuvres,
avoit des petits yeux; cet individu, ayant
passé dans le cabinet de Bloch, y fut mis
dans une liqueur vineuse, et sa couieur
devint alors d’un gris ardoisé. La mâchoire
supérieure avoit deux denis plus grandes
que celles de l’inférieure, et elles étoient
immobiles; mais Schueider ne dit pas si
elles.étoient venimeuses. Dans le cas où les
dents seroient reconnues être de véritables
crochets, il faudroit reporter cet animal dans :
le genre des clothonies.
D' ES: 'E RM TE 265
Scheuchzer paroît avoir représenté cet
éryx dans sa Physica sacra, pl. DcCxL VIT,
fig. 6, sous le nom d'amphisbæna isebe-
guensis. Il est aussi figuré à la pl'LxxvVI
du museum de Linck, et on l’a rapporté
par erreur à lorvet maculé. Schneider
réunit aussi à cet ophidien la figure donnée
par Seba, tom. Il, planche xxv, fig. 1;
sous le nom d’ibyare du Brésil.
Il y a un éryx roux assez grand, conservé
dans le museum de Linck. La tête est ornée
d’une tache blanche en forme de couronne;
le dos est marqueté de blanc et de noir,
de même que le ventre qui est d’un blanc
jaunâtre; mais la queue est au contraire
entourée de zones blanches et dun brun
foncé. Les écailles du dos sont rhomboïdales,
puis elles deviennent légèrement hexagones
ou arrondies sur les flancs; leur couleur
est d’un brun foncé, et on aperçoit quel-
quefois entre elles une peau blanche sur
laquelle elles sont fixées. Derriére les pla-
ques nasales 1l y a deux grandes plaques
marquées chacune d’une tache blanche ar-
rondie; un anneau blanc entoure l’occiput
et le cou, un autre semblable enveloppe
le ventre et les flancs, et plus loin on en
voit un troisième plus prolongé sur les
266 HISTOIRE
côtés du dos; le quatrième demi - anneau
entoure le ventre, ensuite vient un cinquième
plus élevé; enfin le reste du ventre, jusqu'à
la queue, est agréablement orné de bandes
transversales , tantôt entières, et tantôt in-
terrompues : un anneau enveloppe presque
entièrement la queue, qui est courte. Les
yeux sont petits avec leur iris de couleur
bleue. La mâchoire supérieure est un peu
plus longue que l’inférieure; un autre indi-
vidu n’avoit pas le bord de ses écailles
dorsales blanchâtre, parce qu’elles n’étoient
pas séparées l’une de l’autre : il ne différoit
du précédent que par ses denn-anneaux
prolongés presque sur le milieu du dos, et
quelquefois entiers.
1} paroît que cet animal habite dun
l'Amérique méridionale, au Brésil, ou à
Surinam.
POCREX CCD RO 10
PI, LXXXV, fig. 2; pl. LXI, fig. 54, 3.
C’rsr au savant entomologiste Olivier ,
membre de lInshtut national de France,
qu'on doit la découverte de cette nouvelle
espèce d’éryx qu'il a trouvée à Polino, dans
les îles de la Grèce, et dont il a publié la
figure à la planche xvr, fig. a et 2, de
son voyage dans l'empire Ottoman, sous le
nom de oa turc.
La tête est ovale, obtuse, non déprimée,
couvertesur sa partie antérieure d’une plaque
rostrale étroite, de deux paires de plaques
(1) Eryx turcicus ; corpore cylindrico crassiusculo ,
colore griseo flavescente , cum maculis irregularibus
sub nebulosis et pallidè atris; caudé obtusé ferè =
Squarmis abdom. 172.— Squamis subcaud. 32 - 194.
Le boa turc. Olivier, Voyage dans l’empire Otto-
man et en Grèce, pl. xvr, fig. 2, À, B. — Idem.
Latreille, Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV,
p. 153. — Idem. Bosc, Dict. d’hist. nat. édit. d
Déterville.
268 HISTOIRE
en devant des yeux, avec d’autres petites
plaques au bord des lèvres. Tout le reste .
de la peau est couvert de petites écailles
rondes presque hexagones, lisses, carénées,
réticulées entre elles, et non imbriquées.
Les yeux sont petits et non saillans. La
bouche large est fendue jusques vers le
milieu des côtés de la tête, avec ses mâchoires
presque d’égale longueur , et garnies de pe-
tites dents aiguës, sans crochets venimeux.
Il y a cent soixante-douze grandes écailles
hexagones, disposées en travers sur une
rangée longitudinale sous le corps qui est
épais, cylindrique, et vingt-deux écailles
semblables sous la queue qui est très-courte
et obtuse.
La couleur est d’un gris jaune varié, et
comme nuagé en dessus de taches irrégu-
hères noirâtres, plus ou moins effacées.
L'éryx turc n'est pas grand, car il a un
pied un pouce trois lignes de longueur to-
tale, et sa queur a elle seule un pouce trois
lignes , ce qui fait environ la onzième parue
de cette dimension. Latreiile, dans son his-
toire naturelle des reptiles, Va mis à la fin
des boas, et il ajoute que ce reptile , ayant
le port d’un orvet, pourroit bien être rangé
ve
DÉS ERYIX 269
un jour dans ce genre par les naturalistes,
malgré ses grandes écailles sous le corps et
la queue. Son soupçon judicieux se trouve
maintenant réalisé, puisque j'ai placé dans
un genre très-voisin des orveis cet ophidien
remarquable, dont Olivier a eu la com-
plaisance de me donner un individu que je
conserve dans ma collection.
270 HISTOIRE
' Y #12)
a ———
L'ÉRYX MILITAIRE (1.
J Ar regardé pendant quelque tems, avec
les naturalistes Lacépède et Latreille, Panguis
miliaris trouvé par Pallas sur les bords de
la mer Caspienne, comme appartenant au
genre des orvets; mais Je suis assuré main-
tenant qu'il doit être mis au nombre des
éryx, à côté de l’éryx pintade, dont il
paroît différer principalement par ses cou-
leurs. Il a beaucoup d’analogie avec l’éryx
bramine que Russel a trouvé au Bengale.
Voici la description telle que Pallas la con-
signée dans son Voyage.
« Ce serpent est gros comme le petit doigt,
(1) Æryx miliaris; capite griseo nigro adsperso ,
corpore atro punctis creberrimis pallidis ad latera , eë
grisers ad dorsum ; caud& obtusé , albo variegatä +.
Squamis abdom. 170.— Squamis subcaud. 52 - 262.
Anguis miliaris. Gmelin, Syst. nat. p. 1120. —
Idem. Pallas, Voyage en Russie, in-6®, tom. VIIT.
— Variété de l’anguis pintade. Lacépède, Hist. des
serpens, tom. 11], p. 267. — Laireille , Hist. des rept.
tom.1IV ,p.2:0.
DES ERY X. 271
et long seulement de quatorze pouces, en
y comprenant la queue qui en a deux seu-
lement. Il a la même forme à peu près que
l’orvet rouleau (anguis scytale). Sa tête est
grise, parsemée de noir. La queue est un
peu plus mince que le corps, cylindrique,
abtuse, et entièrement mélangée de blanc.
Le corps est noirâtre, parsemé sur le dos
de petites écailles grises, et sur les flancs
d’autres petites écailles ou de points pâles
trèés-nombreux. Les écailles scutellaires sont
au nombre de cent soixante - dix sous le
corps, et de trente-deux sous la queue.
L’éryx miliaire se renconire sur les bords
de la mer. Caspienne.
272 HISTOIRE
——s
L’ÉRYX PINTADE (1).
Ïr existe dans les ouvrages de Schneider
et de quelques autres naturalistes modernes,
une assez grande confusion relativement à
cet éryx, que les uns confondent.avec le
miliaire découvert par Pallas, et que à |
autres regardent comme différent.
L’'éryx pintade est ainsi appelé à cause
de, la manière agréable dont ses écailles
très-lisses sont colorées et tachetées de blanc
(1) Eryx meleagris ; corpore subæquali glauco, cum
puncto nigro.in singulis squamis muléiplici ordine dis-
. positis ; caudé obtusé circà =.
Squarmis abdom. 165.—Squamis subcaud. 32 - 197.
Anguis meleagris. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. IT, p. 48.— dem. Gmelin, Syst. nat.
p.1119. — dem. Laurenti, Synops. reptil. p. 68,
n° 124.—Seba , Thes. tom. IT, pl. xx1, fig. 4. — Zdem.
Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 2, p. 320. — La
pintade. Lacépède, Hist. nat. des serp.in-12, tom. III.
— Idem. Daubeuton, Dict. erpét. Encyc. méthod. —
L’anguis pintade. Latreille, Mist. nat. des reptiles,
in-18, tom. IV, p. 219.
sur
DES ER YX. 273
sur un fond noir. Il est long de sept pouces
environ : on le trouve dans les Indes,
Linnæus nous apprend que ce petit
ophidien est assez voisin du seps bipède,
et que sa couleur est glauque, c’est-à-dire,
d’un verd de mer, avec des points noirs
disposés sur des rangées longitudinales très-
nombreuses, Il a cent soixante-cinq grandes
écailles sous le corps, et trente - deux sous
la queue, dont la longueur égale à peu
près la sixième partie du total, et dont les
écailles sont un peu plus grandes en dessous.
Première variélé.
ERYXxX PINTADE A POINTS BRUNS.
{Laurenti, Synops. rept. var. à.)
Deuxième variété.
ERYX PINTADE : ayant des points
gris au nombre de deux cenis, sur dix-huit
rangées longitudinales. { £innæus , Mus.
Adoiph. Frid. )
Schneider prétend que léryx pintade
est figuré parmi les peintures du cabinet de
Eanck , n° 84 On voit sur le dos, jusqu’à
extrémité de la queue, six rangées d’écailles
un peu élargies, arrondies, bordées de brun,
Reptiles. Tone VII. h)
274 HISTOIRE
avec une tache brune à la partie supérieure
de la rangée la plus voisine de chaque côté.
La queue, un peu plus mince que le corps
et obtuse à son extrémité, à un sixième
de la longueur totale. Le dessous de ce
petit serpent est d’un blanchâtre tirant sur
le jaune. Les yeux sont pelils; et l’on voit
une large plaque au bout du museau, avec
deux très- petites narines au dessus, puis
une plaque ronde et de moindre grandeur.
Le devant de la lèvre inférieure est revêtu
d’une grande plaque qui recouvre la moitié
de cette lèvre, comme dans l’orvet réticulé.
Lacépède a réuni à cet éryx le miliaire
que Pallas a découvert aux environs de la
mer Caspienne ; mais je ne crois pas devoir
adopter ceite opinion, car l’éryx miliaire
n'a pas les mêmes caractères.
DES ERYEX 275
L’ÉRYX A POINTS NOIRS (1).
C'£sr à Russel que nous devons ja con-
noissance de cette nouvelle espèce d’ophi-
dien , qui habite au Bengale, où elle est
connue des indiens sous le nom de rordou-
éaloulou- pam. Schneider l’a ensuite décrit
parmi les orvets dans son ouvrage sur les
amphibies, et l’a placé à la suite de lorvet
miliaire. La tête est aussi large que le cou,
ovale, obtuse, convexe en dessus, et cou-
verte de plaques au nombre de sept; savoir,
deux nasales, une transversale au dessus,
une autre ovale élargie entre les yeux,
puis une cinquième anguleuse, et enfin deux
(1) Eryx melanostictus ; ex rufo fuscus, cum octo
vel decem lineis punctorum atrorum ; caudä ferè &.
Squamis abdom. 151.—Squamis subcaud. 120-271.
Rondou-taloulou-pam. Russel, Hist. nat. of Indian
et Coromand. serpents, p. 48 , n° 42, pl. xru. —
Anguis melanostictus. Schneider, Hist. ampli. fase. 2,
p. 3525. — Anguis meleagris musei ducalis brunovi-
censis, Schneider , Hist, amphib. fase, 2, p. 322.
S 2
276 HISTOIRE
oblongues, ovales, situées en travers sur
Joccipul. La bouche est étroite, avec ses
mâchoires d’inégale longueur, garnies de
petites dents courbes; les deux branches
palatales paroissent pectinées. Les yeux sont
peliis, ovales, latéraux, peu saillans ; les
deux narines sont piacées près l’exirémité
du museau.
Le corps est cylindrique, presque égale-
ment gros dans toute sa longueur, avec
huit ou dix rangées longitudinales parallèles
de petites écailles arrondies, imbriquées jus-
qu’à l’extrémité de la queue, et toutes mar-
quées d’un point noir. Russel 2 compté cent
cinquante-une écailles sous le ventre, et
cent vingt sous la queue.
La longueur totale est de dix pouces six
lignes ; l'épaisseur du corps égale celle d’une
plume de cygne. La queue est cylindrique,
lisse, longue de quatre pouces et demi,
d’égale grosseur, et terminée en une pointe
obtuse. La couleur est d’un brun roux, avec
une partie de la queue cendrée ou d’un bleu
pâle ; la rangée abdominale et sous-caudale
de grandes écailles est d’un blanc luisant,
et sans aucun poinis.
Les indiens prétendent que, lorsque cette
DES ER YX. 277
espèce est poursuivie, elle s’enfuit avec une
grande vitesse , et parvient souvent à percer
le sable, à l’aide de sa tête, assez prompte-
ment pour sy cacher. Russel 1a regarde
comme différente de l’anguis meleagris Lan.
ou de l’éryx pintade, à cause de la plus grarde
longueur de sa queue. Cet auteur a figuré
une seconde espèce d’éryx à la planche x£rix
de son ouvrage ; mais il n’a pu reconnoître
le nombre des écailles sous le ventre et la
queue. Il nous apprend que ce second ser-
peut est désigné sous le même nom que
Véryx à points noirs par les habitans du
Bengale. Je lui donne le nom d’éryx bra-
mine. |
Je rapporte provisoirement à cette espèce
un éryx placé dans la collection du duc de
Brunswich , et confondu par erreur avec
Véryx pintade, puisque sa queue fait la
moitié de la longueur du corps. La tête est
revêtue en devant et sur les côtés d’écailles
polygones , imbriquées , avec une plaque
triangulaire entre les yeux, puis trois autres
disposées en travers, et une grande arrondie
derrière elles. Les orbites sout entièrement
garnies en dessus d’écailles imbriquées. De-
puis le sommet de la tête jusques vers le
SE
278 H ESSTO TR E
milieu du dos on voit une ligne étroite,
sinuée entre les deux rangées d’écailles ar-
rondies, placées dessus Ja colonne verté-
brale; et contre chacune d'elles il y a trois
hignes de points. Les flancs et le ventre sont
ornés d'écailles tachées de noir sur leur mi-
heu ,et bordées d’une couleur cendrée sem-
blable à celle du dessus du corps. La queue
samincit foiblement et peu à peu; son
extrémité est obtuse.
=
DES EFRMLX 270
de 7
L’ÉRYX BRAMINE (x)
Cr petit serpent, nommé par les indiens
au Bengale rondou-taloulou-pam, ainsi que
le précédent, me paroît très-voisin de léryx
miliaire ; mais ie doute qu’it doive lui être
réuni comme synonyme, quoique Russel
n’a pas pu s'assurer du nombre des grandes
écailles rangées sous le milieu du ventre et
de la queue.
La tête de ce petit reptile est cylindrique,
pas plus large que le cou, obtuse, couverte
de trois ou quatre plaques sur. sa partie
antérieure , et le reste est revêtu d'écailles.
La bouche est très-petite, située près du mu-
seau; les dents n’ont pu être aperçues par
Russel. Les yeux sont placés verticalement,
de forme orbiculaire, et un peu saillans;
(1) Eryx braminus ; capite tri aut quadriscutato ,
colore ex albo cremoris , punctis creberrimis atris quasi
pulverulentus ; caudé obtus4....
Squamis addom..... — Squamis subcaud..... =
Rondou-taloulou-pam. Russel , Hist. nat. ef Indian
et Coromand, serpents ,p. 48, n° 45, pl. x1im.
S 4
. 280 H LS T'OPBRE
les narines sont très-petites et près de lex<
trémité du museau. Le corps est cylin-
drique, presque également épais dans toute
sa longueur , et il s'amincit un peu vers la
queue. |
La couleur de l’éryx bramine est d’un
Elanc de crême, parsemé et comme poudré
d’une quantité innombrable de points noirs.
La longueur totale est de six pouces, et
la grosseur égale celle d’une plume de
cygne.
L’érÿx à points noirs ét celui-ci ressern-
blent par leur forme à un serpent à deux
têtes ; car la tête et la queue sont presque
d’égale grosseur. On ne les trouve pas com-
munément au Vizagapatam, et ils ne sont
pas dangereux, quoiqu’ils soient redoutés
des habitans.
DE SCERYE 281
L'ÉRYX DE CLÈVES (i}
Gasver a le premier observé cette espèce,
et Laurenti en a ensuite fait mention d’après
lui, en assisnant pour caractère une cou-
leur d’un brun cendré, avec une grande
plaque en cœur sur le front. Gmelin, dans
le Sysiema naturæ, a cité ces auteurs, mais
il à omis la description suivante qu’en à
donnée Gronovius. dans le Catalogue de son
cabinet, pag. 54, n° 8.
_ La tête est petite, plus étroite en devant,
obtuse à son museau, un peu convexe en
(1) Eryx clivicus; ex cinerco et Jusco mixius , cor-
pore versüs anum subcrassiore , caud& brevi paulülum
graciliore et in apicem crassum , obtusum ef rotundura
desinente.,.
Squamis abdom. 157. — Squamis subcaud. 43 - 180.
Anguis clivicus. Lin. Syst. nat. — /dem. Gmclia,
Syst. nat. p.1122. — dem. Gesner , Serpent. hist ee
Idem. Laurenti, Synops. rept. p. 69, n° 129. —
Idem. Gronovius, Mus. p. 54 ,u° 8. — fdem.Schneïder, |
Hist. amphib. fase. 2, p. 324. — Idem. Gronovius,
Zoophyl. n° 86.
282 HISTOIRE
dessus, comprimée sur les côtés, couverte
de grandes plaques, dont la centrale est plus
grande et en forme de cœur. Les yeux sont
petits et noirâtres ; les narines sont situées
sur le museau à l'extrémité de la mâchoire
supérieure, qui est un peu plus alongée. Il
. y a sur les branches maxillaires des dents
assez distinctes, d’égale longueur, aiguës ét
courbées en arrière. La langue est large et
fendue. Le corps est cylindrique, plus épais
vers l’anus, muni en dessus de cent trente-sept
écailles , et l’on n’en voit que quarante-trois
sous la queue, qui est un peu plus mince
que le milieu du corps, épaisse, obtuse,
arrondie à son extrémité. La couleur est
mélangée de cendré et de brun.
Cet éryx est commun aux environs de
Clèves ; on le trouve aussi en Angleterre et
prés d'Aix-la-Chapelle, selon Gronovius.
DES CLOTHONIES. 283
DIX-HUITIÈME GENRE.
CLOTHONIE; clothonia.
Lez corps et la queue cylindriques, obtus;
couverts de petites écailles très-nombreuses;
une rangée longitudinale d’écailles plus larges
sous le corps et la queue; de grandes pla-
ques peu nombreuses (neuf au plus) dessus
la tête. Anus simple et sans ergots.
Dents aiguës, irès- petites ; des crochets
venimeux en devant des branches margi-
nales de la mâchoire supérieure; bouche
peu fendue.
Ce genre nouveau ne renferme encore
qu'une espèce, qui a été confondue avec
les orvets à cause de sa forme extérieure :
mais, comme le dessous du corps et de la
queue présente une rangée longitudinale de
grandes écailles, ce caracière lui donne
beaucoup de rapports avec les éryx; et
comme sa mächoire supérieure est armée
de crochets redoutables , j’ai cru nécessaire
d'en former un genre particulier.
284 HISTOIRE
Les clothonies sont de petits animaux
assez vifs dans leurs mouvemens, et qui ne
se nourrissent que d'insectes et de vers; aussi
leur morsure envenimée ne semble-t-elle
destinée qu’à les défendre contre les attaques
de leurs ennemis. Elles paroissent avoir les
mêmes habitudes que les éryx et les orvets;
elles se creusent des trous dans le sable, et
$y cachent lorsqu'elles sont poursuivies, ou
lorsque la saison, devenue trop froide, les
condamne à un engourdissement de plu-
sieurs Mois. re)
Nous avons vu précédemment qu’une
espèce d’éryx a déjà été confondue avec les
boas; il en est de même de l'espèce qui m'a
ser vi à établir ce nouveau genre.
L'éryx roux est peut-être muni lui-même
de crochets veuimeux, et il appartiendroit
alors au genre des clothonies.
DES CLOTHONIES. 285
LA CELOTHONTE
ANGUIFORME (i)
Ces reptile, décrit par Schneider sous le
nom de boa anguiforme, est piacé dans la
collection de feu Bloch de Berlin, et il a
été trouvé dans les Indes orientales. Il a
plus d’un pied de longueur, et ressemble
beaucoup par sa forme à un orvet. Il y a
cent quatre-vingt-dix grandes écailles sous
le corps, et trente-neuf sous la queue, dont
les treize dernières sont divisées; ce qui
_feroit croire d’abord que cet animal devroit
appartenir au genre des hurriahs.
La queue, triangulaire en dessus et plate
en dessous, est entourée de cinq bandes
noires; à l’extrémité du corps il y a cinq
(1) Clothonia anguiformis ; fasciis nigris éransversis;
caudé circä %.
Squamis abdom. 190.— Squamis subcaud. 26. —
Squarulis subcaud. 13 - 229 selon Schueider.
—— 185. —— 57 - 222 selon moi.
Boa anguiformis. Schneider, Hist. amphib. fase. 2,
pag. 260.
286 HISTOIRE
autres bandes semblables et plus obscures: |
Dans un autre individu plus grand et plus
épais on voit en dessus des écailles arrondies,
légèrement carénées. La queue a trente-huit
grandes écailles, dont les douzième, trei-
zième, quatorzième et vingt-sixième jusqu’à
la trente-quatrième, sont divisées. Les na-
rines sont étroites et situées obliquement.
Schneider a cru reconnoître deux ergots près
de l’anus comnie aux boas; mais je doute
qu'il en soit réellement pourvu. La mâ-
choire supérieure avoit en devant de chaque
branche marginale deux longues dents mo-
biles ; les autres dents étoient plus courtes,
immobiles; mais celles de la mâchoire infé-
rieure étoient plus longues et immobiles.
Un troisième individu de moyenne gran-
deur avoit d’abord vingt-huit grandes écailles,
puis six autres divisées; on ne voyoit aucun
ergot près de l'anus. La queue étoit angu-
leuse comme au premier; tandis que celle
du second étoit épaisse et cylindrique, de
même que tout le corps. Ils avoient tous un
sillon sous la gorge, des plaques sur la tête
jusques derrière les yeux, le front et les
côtés de la tête couverts de petites écailles
rondes, les yeux de moyenne grandeur, les
DES CLOTHONIES. 287
dents de la mâchoire inférieure plus longues
en devant, avec la langue noire et fendue.
J’ai aperçu une clothonie anguiforme ar-
mée de deux crochets venimeux sur chaque
côté de la mâchoire supérieure : elle a cent
quatre- vingt-cinq grandes écailles sous le
corps, et trente - sept semblables sous la
queue , qui a deux pouces six lignes de lon-
gueur, ce qui fait environ la septième partie
de la longueur totale, qui est d’un pied cinq
pouces. Je crois que cet animal a été trouvé
dans l’Inde. Sa couleur, en partie effacée
par l'esprit de vin, est entourée de plusieurs
bandes noirâtres ; il est placé dans la col-
lection du museum d'histoire naturelle de
Paris.
388 HISTOIRE
DIX-NEUVIÈME GENRE.
ORVET; Gnguis.
Le corps et la queue cylindriques, alon-
gés, obtus, couverts par-tout de petites
écailles semblables, très-nombreuses, sans
grandes écailles en dessous. De grandes
plaques peu nombreuses (neuf environ)
dessus la tête; des paupières. Anus simple
et sans ergots.
Dents aiguës, très-petites; pas de branches
palatales, ni de crochets venimeux : bouche
peu fendue.
Les orvets sont des serpens très-redoutés
dans tous les pays où ils vivent, et cepen-
dant ils réunissent la timide innocence à
une grande foiblesse. Ils sont également in-
capables de nuire et de mordre; le moindre
bruit les effraie, et dès qu’ils entendent
quelqu'un marcher auprès d'eux, ils se
sauvent avec vivacité sous les feuilles sèches,
et cherchent à se mettre en sûreté dans les
trous qu'ils se sont creusés auprès des souches
arbres
DES ORVETS. 289
d'arbres à demi-détruits par le tems. Ils fré-
quentent ordinairement les collines cou-
vertes de bois exposées aux rayons ardens
du soleil, et se retirent dans leurs trous dès
les premiers jours de l’automne, même dans
les climats tempérés.
Leur forme cylindrique presque égale-
ment grosse dans toute son étendue; leur
tête courte et petite, munie de petits yeux
non saillans ; leur bouche étroite et peu
fendue , ainsi que l’absence des oreilles ex-
ternes, et leur queue obtuse, aussi grosse
à peu près que la tête, ont fait désigner
ces ophidiens par les anciens sous les nonts
d'amphisbènes, de double-marcheurs, de
serpens aveugles ; dans quelques provinces
de France on les appelle encore vuigaire-
ment borgnes , aveugles, anveaux. Les deux
premiers noms conviennent en effet aux
orvets, dont le corps, entièrement couvert
de petites écailles, peut se mouvoir en tout
sens sur le sol, soit en avant, soit en arrière;
et les autres ne leur sont donnés que parce
que leurs yeux sont trop petits pour être
facilement aperçus : ce sont pour quelques-
uns des serpens de verre, à cause de leur
extrême fragilité. Les amphisbènes des an-
ciens sont les orvets des modernes; et les
Reptiles. Tome VIL. #}
200 HISTOIRE
naturalistes désignent à présent sous ce nom
d’amphisbène un genre très-remarquable de
serpens qu'on ne rencontre que dans les
contrées les plus chaudes de l Amérique, et
que je ferai bientôt connoître. On a aussi
nommé les orvets serpens à deux tétes , parce
qu'on a cru faussement qu’ils avoient une
têle à chaque extrémité de leur corps : l’on
a même prétendu que, pendant qu’une tête
sommeilloit, l’autre faisoit sentinelle.
Les orvets présentent dans léur confor-
malion générale une certaine analogie avec
l2 queue des lézards ; ils sont formés d’an-
peaux aussi nombreux que les vertèbres,
et réunis ensemble par une sorte d’engrè-
nement réciproque des muscles, sans qu'ils
soient liés ensemble par des ligamens ; c’est
ce qui est cause de leur facilité à se rompre
au moindre coup qu’on leur donne. Si l’on
casse leur queue, elle repousse de la même
manière que celle des lézards; mais ce n’est
plus alors qu'un simple cartilage sans ver-
tèbres, formé seulement par la prolongation
des muscles et de la peau, qui s'étendent
. peu à peu jusqu'à la longueur de la partie
détachée. Je conserve un orvet qui m'a été
envoyé de Bordeaux par Rodrigues, fon-
dateur et directeur du museum d'instruction
DES ORVETS. 291
publique de cette ville; sa quèue paroit
avoir été cassée vers son milieu, et la por-
tion inférieure, n'ayant pas été détachée
entièrement, semble comme soudée par un
étranglement à la portion principale. Les
orvets jouissent, ainsi que les amphisbènes
et les cécilies, de la faculté de ramper en
tous sens, soit en avant, soit en arrière.
D'après ka forme. et l’organisation princi-
pales des orvets, il seroit assez convenable
de les rapprocher des sauriens , ou du moins
de les comparer aux lézards et aux taky-
dromes. Schneider nous apprend qu'ils ont
des rudimens de sternum et de bassin; que
leur crâne, très-semblable à celui des lézards,
a un os inter-maxillaire commun, qui sou-
tient la membrane du tympan recouverte
paï les muscles et par la peau écailleuse. Il
y a des conduiis demi-circulaires sur la face
externe de l’occiput, et une cavité du tÿm-
pan assez grande pour la petitesse du crâne,
selon la remarque de Scarpa. La mâchoire
supérieure n’a pas de branches palatales;
les viscères ressemblent à ceux des lézards.
On voit un double poumon; des intestins
un peu roulés et non droits; un ovaire
double dans la région inférieure de l’abdo-
men ; des côtes prolongées jusqu’à l'anus. Il
: L2 |
292 HISTOIRE
paroît enfin que le nombre des vertèbres
est inférieur à la moitié du nombre de
rangées transversales d’écailles ; car Meyer
n’a compté que cent vingt-huit vertèbres à
l’orvet fragile, tandis qu'il a au moins deux
cent soixante rangées d’écailles.
Ces remarques générales sur les orvets
peuvent se rapporter également aux ophi-
saures ou serpens de verre des Etats - Unis
d'Amérique, qui ont de plus un tympan
externe comme les lézards.
Schneider , dans son ouvrage sur les am
phibies, a regardé les orvets comme très-
voisins de ses lézards chamæsaures (les chal-
cides et les seps), des scinques, et sur-tout
des élaps, c’est-à-dire, ioutes les couleuvres
et vipères dont la tête n’est pas plus grosse
que le cou, et dont la queue est obtuse à
son extrémité; telles sont la couleuvre lato-
nie et la vipère psyché (1). Les caractères
génériques qu’il leur assigne consistent dans
12s suivans :
Le corps cylindrique , presque d’égale grosseur par-
tout , entièrement couvert d’écailles courtes, arron-
. (1) Voyez la figure de la vipère psyché, à la fin
du huitième volume de cette Histoire naturelle des
reptiles , pl. C, fig. 1.
DES ORVETS. 293
dies, imbriquées , sans plaques entières sous le ventre,
ni doubles plaques sous la queue; l’extrémilé de la
queue obtuse , avec une pointe à son milieu. La tête
couverte de plaques, avec ses yeux petits, en partie
nus, en partie couverts par les plaques ; ses narines
très-peites ; un os inter-maxillaire simple ; la bouche
étroite et courte , et des petites dents coniques toutes
immobiles et non venimeuses , de même que celles
des lézards.
D'après ces caractères qui doivent en effet
servir à distinguer les orvets des autres
serpens , j'ai cru nécessaire de séparer de
ce genre,
1°. Les éryx; sans crochets venimeux, à
grandes écaiiles sous le corps et la queue sur
un seul rang.
2°, Les clothonies ; à crochets venimeux,
et à grandes écailles sous le corps et la queue
sur un seul rang.
3°. Les erpétons ; sans crochets yenimeux,
- et à grandes écailles sur un seul rang sous
le corps seulement. |
4°. Les pélamides ; sans crochets veni-
meux ni grandes écailles en dessous, mais à
queue plate.
5°. Les hydrophis ; à crochets venimeux,
sans grandes écailles en dessous , et à queue
plate, |
| T à
294 HISTOIRE
6°. Les ophisaures ; sans crochets veni-
meux n1 grandes écailles en dessous, à queue
cylindrique , pointue, avec des oreilles ex-
ternes, et un creux longitudinal sur les côtés
du ventre.
Peut-être devra-t-on former aussi un
genre particulier de l’orvet à long museau
(anguis nasutus) sous le nom d’ancdophis,
s’il est prouvé que ses mâchoires sont dé-
pourvues de dents, que sa queue est pro-
longée en pointe, et qu'il a ses yeux situés
dessus la tête et non pas latéralement. L’or-
vet fascié, n'ayant pas de dents, pourroit
aussi être placé dans ce nouveau genre.
Je soupçonne enfin que l’orvet rouge ou
corallin d'Amérique doit être reporté dans
le genre des éryx, sil n’a pas de crochets
venimeux, ou dans celui des clothonies,
s’il en a. AE
Les serpens venimeux ne sont pas seuls
ovovivipares; on a reconnu la même fonc-
tion aux orvets; on croit aux Etats-Unis
que la couleuvre hétérodon produit ses
petits vivans, et l’on a observé la même
chose par rapport à quelques salamandres.
_ Les orvets forment le trente - sixième
genre des reptiles, et le dix- neuvième des
cphidiens.
DES ORVETS. 295
Gmelin a décrit, d’après Laurenti, plu-
sieurs reptiles qu'il place parmi les orvets,
et que Schneider a reconnu appartenir à
d’autres genres.
1°. L'orvet calmar est le même animal
que la couleuvre qui porte son nom.
20, L'orvet blanc est la couleuvre blanche.
. 3°. Les orvets bleu, décussé et marqueté
sont les mêmes que des espèces mieux con-
nues sous d’autres noms, et ils n’ont été
décrits par Laurenti que d’après les figures
qu'en a publiées Seba : le bleu a été réuni à
lorvet scytale par Gronovius, et les deux
autres à l’orvet maculé par le même auteur.
4. L'orvet plature est notre pélamide
bicolore; et c’est aussi parmi les pélamides
qu'il faut placer l’orvet à large queue.
Valentin, dans son Histoire naturelle de
île d'Amboine, tom. IIT, pag. 290, fait
mention d'un orvet sous le rom d'angel-
slang; on le trouve dans les sentiers des bois,
et l’on prétend qu’il s’élance et saute sur les
passans et sur les animaux. Ses mâchoires
ne sont pourvues d’aucunes dents, et sont,
dit-il, seulement aiguës comme celles des
scarabées ; elles font cependant des plaies qui
occasionnent une soif brülante et mortelle ;
on prétend qu'avant de mordre il enfonce
T 4
296 HISTOIRE
dans la peau un aiguillon ou crochet rétrac-
tile et venimeux, situé à l'extrémité de sa
queue obtuse. 1l est long d’un pied environ,
et ne diffère de l’orvet fragile que par sa
tête plus large, par son cou plus étroit, par
son ventre élargi, de couleur jaune, et par
son dos jaunâtre terni. Quelquefois sa cou-
leur est noirâtre en dessus, avec le ventre
gris varié de brun foncé. Cet orvet n'est pas
assez connu des naturalistes pour qu’on
puisse être certain de son existence : d’ail-
leurs la pointe venimeuse de la queue sem-
bleroit indiquer que Valentin a voulu parler
d'un scorpion ‘lutôt que d’un orvet.
Je ne sais aussi où doit être placé le rep-
tile décrit ainsi qu'il suit par Laurenti sous
le nom d’orvet annelé, pag. 69, n° 131. Le
corps, presque d’égale grosseur dans toute
son étendue, est blanc, avec des bandes
brunes, droites, réunies en dessous; et ïl
est terminé par une queue amincie, cou-
verte en dessous par une double rangée
d’écailles imbriquées. Ce dernier caractère
paroît le rapprocher de l’erpéton tentaculé,
qui a de plus une double rangée longitudi-
nale d’écailles transversales sous le ventre.
Schneider a divisé le genre des orvets en
deux sections : la première est celle des
DES :O'R"V EMFS. 2097
orvels proprement dits; la seconde, celle
des typhlops, renferme les orvets dont les
yeux couverts ne peuvent voir le jour qu’à
travers les écailles ; tels sont les orvets lom-
bric, à museau pointu, fascié, cendré , à sept
stries, dont le museau est large, arrondi,
couvert de grandes plaques en dessus, et
avec la bouche en dessous. Il place aussi dans
cette seconde section l’orvet oxyrynque,
l’'ophisaure, et même lacrochorde sous le
nom d’orvet granule.
298 HISTOIRE
L’'OR V ET °C'OR A E'DPAN
Go R90! UD: G:E 61}
J= range provisoirement parmi les orvets
cet ophidien de l'Amérique méridionale ,
qui est d'autant plus remarquable qu'il a
été décrit sous deux noms différens par
(1) Ænguis corallinus ; corpore supr& rubro (aut in
spiritu vini albido), cum fasciis atris transversis
plerumque abdomen cingentibus ; caud& obtusé +.
Series squamarum abd. 240. — Series squamarum
subcaud. 12 - 252 selon Lacépède.
—— 2/0. —— 135-253 selon Shaw.
Anguis corallinus. Gmelin , Syst. nat. p. 1123. —
Idem. Laurenti, Synops. rept. p.71, n° 156. —Seba,
Thes. tom. IT, pl. zxxin, fig. 2. — Anguis ater.
Gmelin, Syst. nat. p. 1 125.—1dem. Laurenti, Synops.
rept. p.71 ,n° 157.—Seba, Thes. tom.Il, plzxxim,
fig. 3. — Anguis corallinus ef ater. Schneider , Hist.
amphib. fasc. 2, p. 351. — Le rouge. Lacépède, Hist.
nat. des serpens, in-12, tom. 11, p. 278, pl. vin,
fig. 2. — L'anguis rouge. Latreille , Ffist. nat. des
reptiles ,in -18, tom. IV, p.224. — Serpent coral.
Gumilla, Hist. nat. de l’Orénoque ; Lyon, 1758,
tom. 111, p. 89 et suiv. — Scheuchzer, pl. cerxvirt,
fig. b. — Anguis scytale, the painted snake. G. Shaw,
Naeturalist. miscell. in-8°, n° 2, 1791, pl. v.
DES ORVETS 209
Laurenti , selon la remarque de Schneider;
qu'il paroît avoir , de même que lorvet-
rouleau , une rangée d’écailles plus grandes
en dessous , comme les éryx et les clothonies,
et qu'il pourroit bien être placé dans ce
dernier genre , si l’on parvient à prouver
que sa bouche a des crochets venimeux
comme les vipères. :
Il est en dessus d’une belle couleur rouge,
ce qui lui a fait donner le nom de serpent
de corail'par les habitans de la Guiane;
le dessous est d’un rouge plus clair : toutes
ses écailles sont hexagones et bordées de
blanc , suivant Lacépède, ou de brun, selon
Seba , qui l’a représenté deux fois dans son
grand ouvrage , tome IT, pl. Lxxrir, fig. 2
“et 3. Il est orné de bandes transversales,
noirâtres , qui s'étendent la plupart jusques
dessus le ventre, en forme d’anneaux irré-
guliers. our
Laborde, qui en a envoyé un individu au
museum d'histoire naturelle de Paris , a
dit que sa morsure est venimeuse et très-
dangereuse ; et qu'on le regarde comme
une vipère à la Guiane , d'autant plus que
Pindividu piacé dans la galerie du museum
étoit accompagné de deux jeunes, sortis
tout formés du ventre de leur mére. IL a,
300 HISTOIRE
selon Lacépède , deux cent quarante écailles
sous le corps, et seulement douze sous la
queue, qui n’a que six lignes d’étendue,
tandis que la longueur totale est d’un pied
six pouces.
Voici ce que Gumilla raconte sur cet
ophidien , dans son Histoire naturelle de
l’Orénoque. « Je ne puis passer sous silence,
dit-il , le serpent nommé coral à cause de
sa couleur incarnaie , qui est enire-mêlée de
taches noires, grises , blanches et jaunes. .…
Il n’y en a point , si l’on en excepte la
couieuvre macaurel, dont la morsure soit
plus dangereuse. » Les remèdes, que cet
ancien auteur rapporte pour guérir de la
morsure de ce serpent , sont tous plus ou.
moins insuffisans ; je les ai indiqués dans le
premier volume de cet ouvrage, page 140.
Schneider prétend , d’après une figure
colorée , placée dans la collection de Linck,
que cet orvet, d’un rouge de corail en dessus,
et de couleur safranée en dessous, a son
museau noir : il est aussi orné de bandes
transversales noires , tantôt courtes, tantôt
entières comme des anneaux ; la première
de ces bandes passe sur les yeux et le cou.
Georges Shaw a figuré ce reptile sous le
nom d’anguis scytale, et il lui donne deux
\
D'E 5 OR V' ETS. 501
cent quarante écailles sous le corps, et treize
sous la queue. La couleur de cet orvet est
d’un rouge de corail en dessus, plus clair
sur les flancs, et jaune clair en dessous,
avec un très-grand nombre de bandes irré-
gulières et transversales noires, dont la pre-
mière est placée dessus la partie. postérieure
de la tête : le peintre a oublié d'indiquer
les yeux. On le voit en grand nombre dans
les bois de l'Amérique méridionale , où il
dévore beaucoup d'insectes, et sur-tout des
scolopendres dontilest, dit-on , irès-avide.
Sa couleur est quelquefois blanche et noire,
ou rose et noire. Il change de peau comme les
autres ophidiens , et il n’a pas de crochets
venimeux.Je soupçonne que l’orvet scylale,
observé par Tännæus, est le même animal
que celui-ci, principalement à cause du
nombre de ses rangées d’écailles.
302 EPS "EUR LA
L° O KV ET MENT rRr
ou ROULEAU (1).
Voyez la planche LYXXX VII, fig. 1.
Css 7 dans J Amérique méridionale, prin-
cipalement à Cayenne et à Surinam , et
non dans les Indes , qu’on trouve cet ophi-
dien assez semblable par ses couleurs à
(1) Anguis scytale ; albus cum fasciis transversis
aut annulis nigris circà 60, cum squamis Imarpine
lerrugineis ; caud& obtusé circà —.
An? Series squamarum abd, 240.— Series squarm.
subcaud. 15 - 255 selon Linnæus.
—— 227. —— 14 - 241 selon Gronovius.
——— 219. —— 15 - 252 selon Weigel.
—— 224. —— 11-235 selon le même.
—— 228. —— 11-259 selon le même.
= 2217 —— 12-259 selon le même.
—— 2923. —— 135 - 256 selon le même.
—— 224. —— 10 -254 selon le même.
—— 226. —— 12 - 259 selon le même.
—— 2532. —— 11-245 selon le même.
—— 227. —— 13 - 240 selon le même.
Anguis seytale. Lin. Syst. nat. — Amæn. acad.
tom, J,p 206. — Mus. Adolph. Frid. tom.T, p. 21,
De deve del.
1. ORVET ROULEAU.
2. ORVET COMMUN ox fragtk .
ETAT
RS EE D
RENTE
Juke Leremberé S'
DES! ORNE MS. : 305
lorvet corallin , et qui pourroit, comme
lui, appartenir an genre des éryx, à cause
d’une rangée lonsitudinale d’écailles un peu
plus grandes en dessous. Il est assez com-
_mun dans les collections ; j’en possède plu-
sieurs individus qui m'ont été donnés par
M. Debaize, médecin à Surinam. Sa tête,
petite , ovale, déprimée, arrondie en devant,
a les yeux très-petits , places au milieu
d’une plaque, de même que les narines.
Son corps et sa queue sont cylindriques,
d’égale grosseur par-tout, couverts d’écailles
lisses , rhomboïdales , réticulées entre elles,
non imbriquées , formant deux cent dix-
neuf à deux cent trente-deux rangées trans-
pl. vi, fig. 2. — Gronovius , Mus. tom. IT, n° 4. —
Weigel , Abh. der hall. naturf. ges. tom. 1, p. 46,
im 69-77.— Anguis ex albo nisroque varius. Boddaert,
nov. Act. acad. Cæs. tom. VII, p. 25, n° 2.—[Laurenti,
Synops. rept. p. 70, n° 153. — Seba , Thes. tom. Il,
fig.ret4, pl. vir, fig. 4. — Anguis cœrulea, fasciis
aliernè candidis el saturatè cœruleis. Laurenti 5
Synops. rept, p. 71, n° 135.— Sybille Merian, Surin.
ins. pl. Lx1x. — Seba , Thes. tow. IE, pl. xxx, fig. 3.
—-Le rouleau. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth.
— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens ,in-12,
tom. IL, p. 269. — L’anguis rouleau. Latreille, Hist.
nat. des reptiles , in-18 , tom. IV, p. 220.
Q
30; HISTOIRE
versales sous le corps, et dix à quatorze
sous la queue. Les dents sont toutes très-
petites, simples , aiguës, d’égale longueur,
légèrement courbées en arrière, et l’on ne
voit parmi elles aucun crochet venimeux.
Le sommet de la tête est revêtu en devant
de trois plaques, de même que le devant
de la mâchoire inférieure ; j'ai compté treize
plaques autour de chacune des deux lèvres.
La couleur de l’orvet scytale est d’un
blanc légèrement jaunâtre , entouré d’en-
viron soixante bandes noires , irrégulières ;
transversaies, et forment la plupart des an-
neaux interrompus, dont les deux extrémités
en dessous ne sont pas en face l’une de
l'autre , mais alternent presque toujours
entre elles ; plusieurs écailles en dessus sont
teintes de brun ou de roussâtre sur leur
bord postérieur.
La longueur totale n’est ordinairement
que de deux pieds , et ne paroïît guère
excéder deux pieds six pouces ; la queue
fait à peu ue la trentième partie de cette
dimension ; le diamètre de la tête , du corps
et de la queue n’est que de cinq à huit
lignes.
Ta nourriture principale de =. orvet
consiste en vers, en chenilies, en mouches
et
Ps
DES ORVETS. 305
et autres insectes, sur-tout en fourmis.
On croit qu'il a les mêmes habitudes que
les véritables amphisbènes , avec lesquels
il a beaucoup de rapports par la forme ,
par la petitesse de ses yeux, placés chacun
dans le centre d’une petite plaque, et par
sa bouche peu fendue ; aussi est-il désigné
sous le nom impropre d'amplhisbène par
quelques colons dans l'Amérique méridio-
nale. Les nègres le craignent beaucou» ,
sans doute parce qu'ils le confondent avec
la vipère galonnée qui a presque la même
forme , des couleurs semblables |; et des
anneaux noirs rapprochés trois à trois.
Je doute que l’orvet rapporté à celui-ci
par Linnæus soit le même animal; car cet
auteur lui indique jusqu’à deux cent qua-
rante écailles sous le corps et treize autres
sous la queue : d’après ce nombre, il doit
plutôt être rapporté à l’orvet corallin ou
rouge , qui n’a qu’une rangée de moins sous
la queue , selon Lacépède.
Gimelin a réuni à ce reptile deux orvets dé-
crits par Laurenti. Le premier est une espèce
distincte , très - voisine de l’orvet scylale ;
mais le secondime paroît être synonyme,
car il n’en diffère que par ses bandes ou
anneaux d’un bleu foncé sur un fond blanc.
Keptiles. Tome VII V
_
506 HISTOIRE
PE =
L°.OR VE T:FAIS C L'Éu(n}:
À He naluralistes modernes, qui se sont
occupés avec succès de l’histoire des reptiles,
ont désigné sous ce nom une espèce peu
connue et assez mal décrite d’orvet, dont
les principaux caractères consistent dans les
suivans : sa tête, semblable par sa forme à
celle des orvets lombric, cendré, à long
museau , etc. est revêtue de trois plaques en
devant sur la mâchoire supérieure et de trois
en dessous. Sa queue, de grosseur égale à
celle du corps, est terminée au milieu de
son extrémité par une pointe, et elle est
revêtue en dessus de seize rangs d’écailles.
La langue est noire, bifide ; mais Schneider
(1) Anguis fasciatus ; colore albo cum fasciis fuscis
obliquè AU caudé obtusé , et in medio apice
aculeatä..
Series syuamarum abdom....— Series squamarum
subcaud. 16 - .... |
Anguis fasciätus. Laurenti, Synops. rept. p. 70 ;
n° 154.— Anguis fasciatus. Schneider ; Hist. amphib.
fasc. 2, p. 340.
DES OR VE S. 307
p’a pu découvrir des dents aux mâchoires.
Sa taille est moindre que celle de lorvet
commun ; sa couleur est blanche, avec des
bandes brunes prolongées obliquement, soit
entières, soit incomplettes , avec ses yeux.
peu distincts, ou même invisibles selon Lau-
renti, qui en a trouvé un individu dans la
collection du comte de Turn. Schneider en
a vu un-autre dans le cabinet de Bloch,
et il l’a placé parmi ses typhlops.
Gmelin, dans la treizième édition du $ys-
tema naturæ , a regardé cette espèce comme
une variété de lorvet scytale.
308 HISTOIRE
L’ORVET LOMBRIC (à).
S1 l'on en croit ce qui a été écrit jusqu’à
ce jour sur cet orvet, on le trouve dans
diverses parties très - éloignées de l’ancien
et du nouveau continens, savoir dans l'Inde,
l’île de Chypre et la Jamaïque. Je suis per-
(1) Ænguis lumbricalis ; unicolor ex albo lividus,
capite anticè suprà tr - scutato ; caud& obtus&
circ® —. |
Series squamarum abdom. 230.—Series squamarum
subcaud. 7 - 237 selon Gronovius.
Anguis lumbricalis, Lin. Syst. nat.—/dem. Gmelin,
Syst. nat. p.1121.— Gronovius, Mus. tom. T1, p. 52,
n° 5. — /dem. Laurenti, Synops. rept. p. 75 , n° 144.
— Idem. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2 , pag. 339.
— Amphisbæna subargentea. Browne, Jamaïc. Hist.
nat. p. 460 , pl. xuv, fig. 1. — ÆAnguis unicolor splen-
dens. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs. tom. VIL,
p.24,n° 1.—Seba, Thes. tom. I, pl. zxxx V1, fig. 2.
Le lombric. Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méth.
— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12,
tom. 11, p. 287, pl. 1x, fig. 2. — Z’anguis lombric.
Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV,
p. 226. — Anilios , dans l’île de Chypre. — Serpent
d'oreille , dans l’Inde.
DES ORVE®ES. 30q
suadé , d’après les raisons que j'ai détaillées
ailleurs dans cet ouvrage, qu’une même
espèce de serpent ne peut habiter à la fois
dans deux continens; car il n’est pas même
encore prouvé que les reptiles d'Europe se
rencontrent également en Afrique et dans les
Indes orientales. On a sans doute confondu
ensemble sous le nom de /ombric plusieurs
espèces distinctes de très-petits orvets, seu-
lement à cause de leur ressemblance géné-
rale avec un ver de terre ; mais en attendant
qu’on ait mieux observé ces petits animaux
et qu’on soit parvenu à prouver par de
bonnes descriptions que le lombric, nommé
anilios dans lile de Chypre, n’est pas le
même que celui qui a été envoyé des Indes
orientales au museum d'histoire naturelle
sous le nom de serpent d'oreilles, ni que
celui de la Jamaïque appelé par Br owne
arnphisbène argenté , je crois convenable de
citer ici la description que Lacépède en a
donnée dans son savant ouvrage sur les ser-
peus : (Un des caractères, dit-il, auquel on
fait le plus d’attention lorsqu'on examine
le lombric, c’est la proportion générale de
son corps, moins gros vers la tête qu’à l’ex-
trémité opposée, de telle sorte que, si l’on
ne considéroit pas la position des écailles de
| V3
510 HISTOIRE
cet orvet, on seroit tenté de prendre le bout
de sa queue pour la tête, d'autant plus que
cette dernière partie n’est pas plus grosse
que l’extrémité du corps à laquelle elle tient,
et que les yeux ne sont que de petits points
très-peu sensibles et recouverts par une
membrane ainsi que ceux des amphisbènes.
Le museau du lombric est très- arrondi et
percé de deux petits trous presque invi-
sibles qui tiennent lieu de narines à l’animal ;
mais 1l ne présente d’ailleurs aucune ouver-
ture pour la gueule. Ce n'est qu’au dessous
du museau et à une petite distance de cette
extrémité qu'on aperçoit une petite bouche,
dont les lèvres n'ont que deux lignes de
tour dans le plus grand individu des lom-
brics conservés dans la collection du mu-
seum. La mâchoire inférieure, plus courte
que celle de dessus, s'applique si exacte-
ment contre cette mâchoire supérieure qu’il
faut beaucoup d'attention pour reconnoître
la place de la bouche lorsqu'elle est fermée.
Nous n’avons pu voir des dents dans aucun
des lombrics que nous avons examinés (1),
_ (G) Le lombric étoit regardé à la Jamaïque comme
Venimeux ; mais Browne dit qu’il n’a jamais pu cons-
tater l'existence du venin de ce reptile. (Browne,
Hist. nat. de la Jamaïque ; Londres, 1756, p. 460.)
DES ORVET"TS. 312
mais nous avons remarqué dans tous une
peiite langue ‘appliquée et comme collée
contre la mâchoire inférieure. 1. ©
» Le corps entier du lombric est presque
cylindrique, excepté à l'endroit de la tête
qui est un peu aplati par dessus: et: par
dessous. Ce serpent est :entiérement recou-
vert de très-petites écailles très-unies et
très-luisantes, placées les unes au dessus des
autres comme les ardoises des toits, toutes
de même forme et de même grandeur, tant
sur le ventre que sur la queue et sur le dos,
et présentant par-tout une couleur uniforme
d’un blanc livide, de telle sorte que le des-
sous du corps n’est distingué du dessus ni
par la forme, ni par la position, ni par la
couleur des écailles. Le museau est couvert
par dessus de trois écailles un peu plus
grandes que celles du dos et placées à côté
l’une de lautre ; et trois écailles semblables
en revêtent le dessous au devant de lou
verture de la bouche.
» L'anus est situé très-près de l'extrémité
du corps dont il n’est éloigné que d’une
ligne et demie dans un des individus que
nous avons décrits. Celte ouverture, faite
en forme de fente. très -étroite, n’avoit,
dans cet individu, qu'une demi- ligne de
Va
312 :HIS'TOIRE
longueur , et ne pouvoit être aperçue que
lorsqu'on phoit le corps de l’animal du côté
opposé à celui où étoit l'anus. La très-courte
queue du lombric est terminée par- une
écaille pointue et dure ; la manière dont
nous l’avons vue repliée dans plusieurs orvets
de cette espèce, et la force avec laquelleelle
étoit roidie, ainsi que le reste du corps,
prouvent la facilité avec laquelle le lombrie
peut se tourner et se plier en différens sens.
». Nous iguorons jusqu'à quelle grandeur
les lombrics peuvent parvenir. Le plus grand
de ceux que nous avons vus avoit huit
pouces onze lignes de longueur, et deux
lignes de diamètre dans l’endroit le plus
gros du corps. Ii avoit été apporté de l’ile de
Chypre sous le nom d’amilios, maïs ce n’est
pas seulement dans cette île qu’il habite;
on le trouve aussi aux grandes, Indes d’où
on a envoyé au museum un très - petit
serpent long de quatre pouces neuf lignes,
et n’ayant pas une ligne de diamètre; mais
qui d’ailleurs est entièrement semblable au
lombric, et qui évidemment est un jeune
animal de la même espèce. Ii est arrivé
sous le nom de serpent d'oreille; nous ne
savons pas ce qui peut avoir donné lieu à
cette dénomination. Fe
D ES: OR VE TS. 315
» La conformation du lombric, la grande
faciüité qu'il a de se replier plusieurs fois
sur lui-même, et celle avec laquelle il peut
s'insinuer dans les plus petites cavités , doi-
vent donner à sa manière de vivre beau-
coup de ressemblance avec celle de l’orvet
commun , dont il se rapproche à beaucoup
d’égards, ainsi qu'avec celles de plusieurs
vers proprement dits que l'espèce du lom-
bric lie, pour ainsi dire, à l’ordre des ser-
pens par de nouveaux rapports, et parti
culièrement par la petitesse de son anus,
ainsi que par la position de sa bouche ».
Gronovius a compté deux cent trente
rangées transversales d’écailles sous le corps
du lombric, et sept seulement sous la queue,
TLinnæus prétend qu’il vit en Amérique, ét
que sa couleur est blanchâtre tirant sur le
jaune. Schneider le place au commencement
de sa division des orvets nommés #yphlops,
c’est-à-dire, de ceux dont les yeux sont cachés
et ne peuvent voir qu'à travers les écailles.
€
- +
514 HISTOIRE
DORE CT
OXYEHYNQUE G)
C’r57 dans les Indes orientales que celte
espèce nouvelle a été découverte par John,
qui en a envoyé deux individus à Bloch.
Le museau est étroit, corné et roux. Les
lèvres sont bordées de plaques, dont les
quatre dernières sont graduellement plus
grandes; on voit deux plaques nasales et
deux sus-oculaires, et entre ces dernières
deux grandes plaques frontales garnies cha-
cune latéralement d’une autre plaque trian-
gulaire. Schneider n’a pu sentir que deux
(1) Anguis oxyrynchus ; rostro-corneo angusto rufo,
colore suprà fusco , subtüs dilutiore ; caud& scuto
corneo ovali rufo....
Series squamarum abdom. 222.—Scries squamarurm
subeaud... 8 - 230.
Anguis oxyrynchus. Schneider , Hist. amphib,
fase. 2, p. 341.
DESIORIVE MS... 515
dents à la mâchoire supérieure et non à
linférieure. Le cerps est entièrement cou-
vert d’écailles hexagones d’égale grandeur en
dessus, un peu plus grandes et placées sur
deux cent vingt-deux rangées transversales
en dessous. Le second individu , envoyé avec
_ le dessin du Zacerta punciaia de Linnæus,
avoit entre l’anus et l’extrémité de la queue
huit écailles dont six plus grandes.
La couleur de lorvet oxyrynque, ainsi
nommé à cause de son museau pointu, est
d’un brun obscur en dessus, et plus pâle
en dessous. On voit à l'extrémité de la queue
une plaque cornée, ovale et rousse, qui
offre quelque analogie avec l'extrémité cornée
et rousse du museau.
316 HISTOIRE
L’'ORVET
À BONG MUSEAU (1:
Wsierr a décrit une espèce d’orvet
sous le nom d’anguis rostratus, dans le
tome III des Mémoires de la société des
naturalistes de Berlin. Gmelin l’a ensuite
appelé anguis nasutus, dans la treizième
édition du Système de la nature. Enfin
(1) Anguis rostratus , ex virescente niger , subtus,
ad latera, capitis apice , caudæ fascié lat& et puncto
ad apicem ceroceus ; roséro prominente ; caud& apice
obtuso rigido, circà +.
Series squamarum abdom. 218. — Series squam,
subeaud. 12 - 230.
Anguis rostratus, languafige, schuppenschlange.
Weigel, Schrift. der Berlin, naturf. ges. tom. LIT,
p. 190. — Anguis nasutus. Gmelin, Syst. nat. p. 1120.
— Anguis crocotatus. Schneider, Hist. amph. fasc.2,
p. 340. — Le long-nez. Lacépède, Hist. nat. des
serpens, in-12 , tom. IL, p. 283. — L’anguis long-nez.
Latreille , Hist. nat. des rept. in-18, tom. IV, p. 228.
DES ORVETS 31
Schneider, qui a observé l'individu décrit
par Weigel, et un autre plus petit dans
la collection de Bloch, l’a nommé anguis
crocotalus.
Cet ophidien est long d’un pied, et sa
queue a elle seule les trois huitièmes d’un
pouce. Le museau est prolongé, avec la
mâchoire inférieure plus courte : la bouche
est un peu fendue et dépourvue de dents:
le corps a vingt rangées (sans doute lon-
gitudinales ) d’écailles hexagones , toutes
d'égale grandeur sur le dos comme sous le
ventre. La queue est revêtue d’écailles très-
petites à son extrémité, obtuse et roide.
Les yeux sont situés sur le sommet de la
tête, et non sur les côtés comme dans les
atitres serpens. :
_ La couleur est d’un noir verdâitre, avec
le dessous, les flancs, le sommet de la tête,
une large bande sur la queue et un point
à son extrémité de couleur jaune.
L'orvet à long museau habite dans la
colonie hollandaise de Surinam, en Amé-
rique.
Schneider stone que le museau de cet
orvet ressemble par sa forme à celle des
orvets lombric et fascié. Il a reconnu que
._ 818 : HISTOIRE
la langue est blanche et bifide , et en tâtant
le palais il a senti une sorte d’aspérité; mais
il n’a pas découvert des dents aux mâchoires
de cet orvet n1 à celles du fascié.
Cet orvet a des dimensions à peu près
semblables à celles de l’orvet corallin ; mais
ce dernier a le museau court, obtus, et
arrondi en devant.
DES ORVETS. 3i
LORVETL MACULÉE Ch
Davsenrox a fait connoître, d’aprè
Linnæus et Gronovius, cette espèce d’orvet
sous le nom dé miguel, qui lui est donné
(1) Ænguis maculatus ; suprà luteo vel fusco cum
serie geminé macularum separatarum lineis tribus
atris ; fasciis éransversis , fuscis albisque in abdomine
alternis ; caudé brevissimé =, =.
Series squamarum. abdom. 204. — Series squam.
subcaud, 12 -216 selon Linnæus.
00: —— 12 - 212 selon le même.
—— 195. —— 5 - 198 selon Schneider,
—— 195. —— 6 - 199 selon le même.
19. —— 7-202 selon Gronovius.
‘Anguis maculatus. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. Ï, p. 21, pl. xxr, fig. 5.— {dem. Gmelin,
Syst. nat.-p. 1120. — Laurenti, Synops. rept. p. 72;
n° 140. — Gronovius , Mus. tom. 11 ,p. 53 ,n° 5. —
Idem. Schneider , Hist. amphib. fasc. 2 , p. 328. —
Sebz, Thés tom. If, plc) His. > :;'tom: TI, pl. Lui ;
fig. 7. — Scheuchzer, Phys. sacr. pl. povi. — Ze
miguel. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méth.—ZJdem,
Lacépèede, Hist. nat. des serp.in-12, tom. IT, p- 274
— L’orvet migrei, Latreille, Hist. nat, des reptiles,
520 HISTOIRE
dans le Paraguai, et dans plusieurs autres
contrées de l'Amérique méridionale, si lon
doit en croire le témoignage de Seba. |
La tête est petite, lisse, couverte d’écailles
imbriquées , avec ses yeux petits, ses narines
à peine visibles, sa mâchoire supérieure
plus alongée , et l’inférieure munie en des-
sous d’un sillon longitudinal. Le corps cylin-
drique est revêtu en dessous de deux cent
à deux cent quatre rangées transversales
d’écailles, et la queue obtuse n’en a que
douze. La couleur jaune en dessus est di-
visée par une ligne brune longitudinale,
avec quarante - cinq lignes transversales un
peu plus larges, ayant chacune quarante-
cinq paires de taches jaunes.
Gronovius rapporte à cet orvet décrit par
Linnæus celui qu'il a reçu de Surinam, et
qui a les caractères suivans. La tète de même
grosseur que le corps el le cou, est un peu
inclinée vers le museau, et couverte en
dessus de plaques dont ceile du mulieu est
in-18 , tom. IV, p. 222. — Anguis hepaticus. Lau-
renti, Synops. rept. p.72, n° 150. — idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1125. — Anguis tessellatus. Laurenti ,
Synops. rept. p.72, n° 142. — Îdem. Gmelin , Syst.
nat. p. 1125. #e
triangulaire :
| DES ORVETS. 321
triangulaire : cet auteur prétend que les
narines, les yeux, les mâchoires, la langue,
les dents et la forme du corps sont sem-
blables à celles de l’orvet scytale. Les écailles
- sont lisses, grandes, minces, luisantes, au
nombre de cent quatre-vingt-quinze rangées
sous le corps, et de sept doubles sous la
queue. La couleur, variée d’un brun de foie
et de blanc, forme sur le dos et sur chaque
flanc une ligne couleur de foie, prolongée
depuis la tête jusqu’à la queue, et l’on voit
entre ces trois lignes, sur les flancs, des
taches blanchâtres arrondies.
Schneider a observé dans la collection de
Bloch deux orvets maculés envoyés des
Indes orientales : le premier a sous le ventre
cent quatre-vingst-treize rangées iransver-
sales de grandes écailles arrondies, et cinq
seulement sous la queue; celles du dos et
des flancs sont hexagones et plus petites.
Les yeux sont petits; la langue est fendué ;
les dents des deux mâchoires sont petites.
Le dessus du corps est orné d’une double
rangée de grandes taches carrées ou arron-
dies, bleuâtres, séparées par des lignes lon-
situdinales et transversales : les lignes trans-
versales et bleuâtres du ventre sont tantôt
Reptiles. Tome VII. X
822 H ESYTOWR E
parallèles et tantôt alternes, plus larges
qu'en dessus : le fond de la couleur est
d’un blanc jaunâtre en dessous, et en dessus
il est gris avec le bord des écailles d’un
brun roux. La tête a neuf plaques, et sa
mâchoire inférieure est un peu plus courte.
Un autre individu avoit six rangées d’écailles
sous la queue.
Schneider a observé avec raison que l’an-
guis hepaticus de Laurenti et de Gmelin,
est le même animal que l’orvet maculé.
11 y a dans le museum d'histoire naturelle
de Paris un individu long d’un pied, et
dont la queue n’a que trois lignes.
Dimensions de l’orvet maculé, selon Gronovius.
pouc. ligu.
Longueur, totale... .1.,. . 1.1.1 9 8
Lonsueur de la queue... 1... D. 42
Grosseur du museau . . 1.4.2...) 0 Aro
Grosseur de la tête 27.10 00). ose
Grosseur du corps derrière la tête . » 2 =
Grosseur du milieu du corps. . . . ©» 4 ‘
Grosseur du corps pès l’anus . +. 0» 2 :.
Grosseur de l’extrémité de la queue. oo» 17
Il faut aussi réunir à cet orvet l'arguis
tessellatus de Laurenli, figuré par Seba
Re...
DES'OR VERS 335
tome I, planche c, fig. 2, et que Gmelin
a décrit lui-même sous deux noms diftérens
d’après Laurenti. Ce serpent, nommé par
Seba serpent amphisbène oriental, a ses deux
extrémités presque également grosses ; sa
longueur ne paroît être que d’un pied au
plus : selon lui on le trouve dans lInde,
où il sert de nourriture aux grands pango-
lins, mommés par les siamois diables de
Tajova. |
- de crois que l’orvet maculé habite dans
les Indes orientales el non en Amérique,
comme quelques auteurs l'ont cependant
prétendu. | ;
X 2
594 HISTOIRE
L'ORVET.iR ÉDICUME, (0)
L'orver réticulé a la tête très - petite ,
lésèrement arrondie, un peu aiguë en de-
vant, couverte en dessus de grandes écailles
polygones, avec la langue large et à peine
fendue. Le corps est aussi gros que la tête,
cylindrique, un peu aminci postérieure-
ment, revêtu de petites écailles formant
cent soixante-dix-sept rangées lransversales
sous le ventre, et seulement trente - sept
sous la queue, qui est plus mince.
(1) Anguis reticulatus ; colore ex cinereo nigricante,
squamarum disco albicante, abdomine ex fravo albi-.
cante ; caud& obtusä =
Series squamarum us 177. — Series squam.
subcaud. 37 - 214 selon Gronovius.
Anguis reticulatus. Lin.Syst. nat.— Idem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1120.— Gronovius, Mus.tom. II, p.54,
9 7.— Laurenti, Synops. rept. p. 69, n° 128. —
Scheuchzer , Phys. sacr. pl. ncoxzvu, fig. 4. — Idem.
Schneider , Hist. amphib. iu-8°, fasc. 2, p. 325. — Le
réseau. Daubenton, Dict. erpét. Encyc.méth.— dem:
Lacépède , Hist. nat. des serpens, in-12,tom. II,
p. 275. — Anguis réseau. Latreille, Hist. nat. des
reptiles , in-18 , tom. IV, p. 223.
DES ORVETS 325
La couleur du dos est d’un cendré noi-
râtre, avec le milieu de ses écailles blanc,
ce qui le fait paroître comme réticulé ; le
ventre est d’un blanc jaunâtre. La queue
fait la sixième partie de la longueur totale;
qui est de huit pouces.
Il habite à Surinam.
Schneider a ajouté à cette description,
publiée par Gronovius, les détails suivans
qu'il a reconnus sur deux individus placés
dans les collections de Bloch et de Lampi.
Le corps est couvert d’écailles ovales, im-
briquées , le dessus de la tête de plaques,
la lèvre inférieure et le menton d’une grande
plaque d’où partent des écailles ovales.
La queue est presque aussi grosse que le
corps, et obtuse. La couleur ést cendrée,
avec la partie antérieure du dos couverte
d'écailles bianchâtres en devant et brunes
en arrière, et la partie postérieure du dos
garnie d’autres écailles blanches en arrière,
et brunes en devant et sur le rebord ; toutes
ces écailles sont disposées sur six rangées.
En examinaut avec soin les écailles, elles
paroissent rudes au toucher, et parsemées
de petites lignes saillantes plüs distinctes à
leur jonction. On voit sur la partie anté-
rieure de la tête une grande plaque trian-
ps X 5
326 HISTOIRE
gulaire où sont percées les narines, dans un
sillon horisontal dirigé en arrière; et cette
même plaque couvre en même tems presque
la moitié dela lèvre ; il y a ensuite deux :
plaques de moindre grandeur, puis une
quatrième triangulaire, petite, entre deux
autres plaques postérieures. Les dents de
la mâchoire d'en bas sont assez grandes,
écartées et coniques ; la mâchoire supérieure
est plus alougée, avec son museau obtus
et arrondi. a
Cette espèce d’orvet, nommé le réseau par
Daubenton , paroît être figurée dans l’ou-
vrage de Scheuchzer, pl. pccxLviT, fig. 4.
Cet animal est de couleur d’ocre sous le
corps et à l'extrémité de la tête, avec les
écailles dorsales d’un brun foncé , bordées
d’une teinte ternie.
#
Dimensions de cette espèce , selon Gronovius.
pou Hgn,
Longueur totale + . . : nn. 17 08
Longueur de la queue "4% "2114
Longueur de la tête jusqu'aux coins
de la bonche. . ... . . . . .. « », 2
Largeur de la tête dans le même
He]
EDATOILS MTS PS ete en
Largeur du milieu du corps . + . »
Largeur du corps à l'anus : + + +
LD ©
COR
DÉS! O'R VE TS. 327
L’ORVET COMMUN
PC ARR G TL EG)
PI LXXXVIL, fée. 2 ; pl. LXI, fig. 58 , 50.
C'ssr. lespèce la plus commune et la
plus jolie de tous les orvets connus : elle
he brille pas par l'éclat et la variété de ses
(1) Anguis fragilis ; subtetragonus, colore in abdo=
mine et lateribas chalybeo, suprà albo subargenteo
cum puncto nigro inter oculos et line&' longitudinali
£enuissimé nieras 5 ae obtusé cb longitudine
corporis.. |! :. |
Series: squamarurm abdom. 155. — Séries squam.
suboaud. 135 - 270 selon Linnæus.
—— 144 0 —— 144 - 288 selon moi.
ie fragilis. Lin. Syst. nat. — Faun. Suec. 2809:
— Idem. Gmelin ; Syst. nat. p. r122.— Weigel, Abh:
der hall. natnrf. ges. tom. I, p.50, n° 78. — Jdem.
Laurenti, Synops. rept. p. 68, n° 135 ; p. 178, pl. v,:
£g. 2. — Idem. Wulf, Ichthyol. cum amphib. resni
borussici. — Anguis .eryx. Retzius, Faun. suec. —
Schrank , Faun. boïga. — Cæociliæ vulsaris. Aldrov.
Elist. serpent. 215. — Cœcilia. Gesner , Hist. nat.
serpent. — Cæcilia Gesneri. Imperati, Natur. 916.24
Cæcilia typhlus, Ray, Synops:quadr, 280. — Typhlops,-
X 4
328 HISTOIRE
couleurs ; mais elle plait par leur simplicité;
par la manière régulière dont le dos est
orné , par la douceur de ses habitudes,
par sa taille qui est moindre que celle des
autres serpens, et par ses mouvemens presque
sans ondulation et assez comparables à ceux
des iules , qui semblent plutôt glisser que
ramper.
.L'orvet,commun habite dans toutes les
parties de l’Europe ,en Russie , en Pologne,
en Danemarck, en Suède , en Prusse, en
Allemagne , en France et en Italie ; mais
mais on ne le rencontre dans aucune contrée
éæcilia , a blind-worm. Robert Sibbald, Scotia illustr.
= Idem. Zool. Brit. tom. III ,p. 35, pl. xxv, n° 15.
Orvet. Daubenton, Dict.erpét. Encyc. méth.— dem:
Lacépède, Hist. nat. des sérpens ,in-12, tom. II,
p. 255. — Anguis orvet. Latreille, Hist. nat. des
reptiles, in -18 , tom. IV, p. 209, 374. — Anveau,
anvoie, en Charñpagne. — Borone , aveugle , en Lor-
raine. — Serpent de verre, dans d’autres parties de la.
France.— Blind-sworm, en Angleterre. —Æazelworm,
en Hollande.— Gripia , dans PArragon en Espagne:
— Ormsla , ou koppar-orm , en Suède. — Van Läer,
Traité des serpens du pays de Drente; Amsterdam,
1581 , p. 222, figure coloriée. — Introductio in zoclo-
gium Arragoniæ ; p. 94 — Dufay, Mémoires et
observations sur diverses parties de l’histoire natu-
xelle; Paris, 1783 , p.6b.
DES ON V'AMS. 32q
de l'Afrique ; quoique plusieurs naturalistes
J'aient cependant écrit.
Il a beaucoup de ressemblance avec le
seps quadrupède tridactyle par sa forme,
_ses écailles, ses proportions, et la disposi-
tion de ses couleurs, ou du moins, il en
diffère peu par ce dernier caractère, et il
n'appartient pas au même genre, car il est
pourvu de pattes ; il rampe d’ailleurs par
un mécanisme pareil , les pattes ne servant
aux seps que pour se tenir en équilibre sur
le sol. L'orvet est long, mince, presque
d’égale grosseur par-tout, un peu plus
aminci postérieurement jusqu’à l’extrémité
de la queue, qui est obtuse. La tête de Porvet
fragile n’est pas revêtue de neuf plaques
disposées sur quatre rangs, comme l’a écrit
Lacépède ; elle en a un plus grand nombre;
car jen ai compté treize petites, carrées ou
rhomboïdales, y compris celles des narines,
depuis le bout du museau jusqu’à la grande
plaque entre les yeux : on voit six plaques
sus - orbitaires , imbriquées, et placées sur
deux rangs obliques : derrière chaque œil en
dessus il y a deux petites plaques carrées,
et quatre autres grandes sur la partie posté-
rieure de la tête. J'ai aussi compté neuf
plaques sur chaque côté des lèvres, et neuf
2360. : H lMS/TOTREÆE
écailles sur le bord de chaque paupière in-
férieure. La tête est courte , amincie en
devant , un peu plus étroite qué le corps,
avec ses yeux latéraux, munis d’une pau-
pière inférieure ; ses narines ouvertes conire
le museau, qui est légèrement obtus ; sa
bouche étroite et fendue au-delà des yeux;
sa langue courte et comme échancrée en
croissant ; ses dents petites, aiguës , cour-
bées en arrière, et disposées sur ses branches
marginales , qui ne peuvent pas s’écarter
une de l'autre. Ce dernier caractère et
Fabsence des branches palatales donnent à
Porvet quelque analogie avec les sauriens ,
ét doivent servir à l’éloigner de lerpéton:
que J'ai décrit dans cet ouvrage. Les yeux
de Vorvet ne sont pas tellement petits
qu'on ne puisse les distinguer ; ils ont une
ligne de diamètre, et sont très - brillans
lorsque l'animal est en vie.
. Nous avons déjà observé plusieurs espèces
parmi les couleuvres dont le corps est
alongé , tétragone ; mais cette forme ne leur
est pas particulière; elle est également propre
à l’orvet fragile : on peut le comparer à un
solide mince , long, presqu’à quatre faces,
\dont la supérieure seroit entièrement d’un
lanc uniforme, luisant et argenté ; les
DES ORVETS. 531
côtés et le dessous d’une couleur plombée,
luisante , très-foncée, principalement contre
la bande blanche , ou d’une couleur d'acier
poli. On voit un point noir entre les yeux
sur le front , et une autre tache noire ,
oblongue, sur la partie postérieure de la tête,
d’où part un filet noir très-étroit qui sépare
la bande dorsale en deux parties égales , et
qui se prolonge jusqu’au bout de la queue.
Les écailles sont très-petites, arrondies, im-
briquées, disposées sur vingt-deux rangées
longitudinales , un peu plus grandes sous
le ventre, et les écailles plombées sont bor-
dées d’une teinte légèrement cendrée qu’on
ne peut apercevoir que lorsqu'on regarde
l'animal de très - près. L’anus est simple,
trausversal, demi- circulaire et garni d’é-
cailles imbriquées semblables à celles du
ventre. : ;
L'orvet fragile paroît avoir ordinairement
ün nombre égal de rangées transversales
d'écailles sous le corps et sous la queue,
quoique celle-ci soit ordinairement un peu
plus longue. Linnæus en a compté cent
trente-cinq sous le corps et autant sous la
queue ; j'en ai observé cent quarante-quatre
sous l’un et autant sous l’autre.
Cet anunal parvient ordinairement à huit
332 H EST" R E
ou dix pouces de longueur totale , rarement
à un pied et demi, et jamais à'trois pieds
comme plusieurs naturalistes l’ont cependant
prétendu ; j'en 21 observé jusqu'à présent.
onze individus , dont trois sont placés dans
ma collection. On le trouve quelquefois aux
environs de Paris, sous les pierres ; parmi
les herbes et les mousses , sous lécorce
d'arbres morts. Lorsqu'on le prend, il se
roidit avec une telle force , selon Laurenti,
qu'il se casse quelquefois en deux morceaux,
et ses parties séparées continuent à se mou-
voir encore pendant plusieurs heures. Il est
tellement doux qu'il ne cherche jamais à
mordre ; ses dents ne peuvent percer Îla
peau , et si l’on parvient , par adresse, à
hi faire mordre la chair écorchée d’un petit
oiseau et à l’imprégner de sa salive, il n’en
résulte aucun symptôme de poison.
L'orvet se creuse des trous profonds de
trois à quatre pieds environ dans la terre,
y forme divers circuits et plusieurs issues
à l’aide de sôn museau. Il s’y cache pendant
la pluie, durant une partie du jour et de
la nüit, lorsqu'il est poursuivi par quelque
énnemi, ou pendant les grandes gelées de
Fhyver. Un observateur très - digne de foi
a même prétendu qu'il perce quelquefois
DES ORVETS. 333
la neige qui couvre son trou , pour élever
sa tête au dessus , afin de respirer Pair ex-
térieur. |
Il paroît capable de supporter le froid
plus aisément que la plnpart des autres ophi-
diens ; car non seulement on le rencontre
au nord de l’Europe à des latitudes très-
froides, mais il sort aussi de son engourdisse-
ment dès les premières chaleurs, ou lorsque
les grandes gelées ont cessé. Le mâle et la
femelle s’accouplent comme les autres ophi-
diens, en s’entortillant l’un autour de Pautre,
et restent ainsi serrés étroitement pendant
une heure et demie environ. La femelle étant
ovovivipare, les pelits naissent tout formés
au bout de six semaines à peu prés, etils sont
alors longs de dix-huit à vingst-une lignes ,
ou même de deux pouces, selon Van Lier.
Une femelle ne met bas que six à douze
serpentaux , et sa fécondité paroît propor-
tionnée en quelque sorte à la grandeur de
sa taille et à la chaleur du climat. On a
vu dans le midi de la France des orvets
faire leurs petits au printems , et d’autres
en automne ; ce qui sembleroit indiquer
qu’une femelle peut mettre bas deux fois
par an.
Dufay assure , dans ses Mémoires sur
354 HISTOIRE
histoire naturelle , qu’il a vu sortir de la
bouche d’une femelle morte un jeune orvet
dont le ventre étoit marqué de deux lignes
blanches, de même que celui d'un autre
jeune qu'il retira du corps de cette mère, qui
n’avoit pas de lignes semblables en dessous.
L'orvet commun quitte sa vieille peau
vers le milieu du mois de juillet. On a beau-
coup exagéré sa voracité ; Car on a pré-
iendu qu'il peut avaler des grenouilles ,
des crapauds et des petits rats ; sa bouche,
très- étroite , ne lui permet de se nourrir
que de petits insectes, de mouckherons, de
vermisseaux et de vers de terre. Lacépède
rapporte qu’un de ses correspondans , Sept-
Fontaines , trouva dans le corps d’un orvet
un lombric long de six pouces, gros comme
un tuyau de plume , et qui se mit à ramper
dès qu'il fut mis au dehors. Je me souviens
d’avoir fait la même découverte relativement
à une chenille du sphinx du ülleul, que
je retirai vivante du corps d’une grenouille
rousse (rana temporaria). L’orvet en cap-
tivité refuse avec obstination , comme la
plupart des autres serpens , de prendre
quelque nourriture , à moins qu'on ne
puisse parvenir à l’apprivoiser. J'ai gardé,
il y a plusieurs années , un orvet qui mourut
DES ORVETS. 335
au bout de deux mois et demi, après avoir
refusé constamment toute nourriture. Cet
innocent reptile a un grand nombre d’en-
nemis ; il devient la proie de plusieurs oi-
seaux , entre autres des poules, des canards,
des oies et des cigognes : les hérissons , les
couleuvres, les. grenouilles et les gros cra-
pauds le mangent aussi.
Dimensions de l’orvet fragile , selon moz.
pouc. lign.
Ponraeur iotale. 2.0." 3 12
Longueur de la tête. Ro nee. D) ON
Largeur de la tête aux narines. el
Largeur de la tête derrière les yeux » 2
Longueur du corps.ssl). fau 45050 »
be
pis
Largeur du. corps à son milieu . .« » 2 À
Largeur du corps à l'anus... 3» 1 2 +
Pongueur de la queue... . . . . 4) 9
Largeur de la queue à son milieu. » 2
Largeur de la queue à son extré-
HAMG LME PeC USR SE TE EE
Première variété.
ORVET FRAGILE : à dos roussâtre , avec
une seule ligne noire sur le milieu du dos,
et le bord des écailles d’un cendré rous-
sâtre sur un fond plombé.
Cette variété: est rare en France: je ne
lai vue qu’une seule fois aux environs de
346 HISTOIRE
Beauvais, dans un chemin : elle a été figurée
par Van Lier, dans son ouvrage sur les
serpens du pays de Drente, publié à Amster-
dam , en 1781.
Seconde variété.
ORVET FRAGILE: à dos roussâtre , avec
une double figne noire sur le milieu du dos.
Schneider et plusieurs autres naturalistes
ont décrit celle-ci comme le type de l'espèce.
| Troisième varieté.
ORVET FRAGILE ‘ayant toutes ses écailles
bordées de roux, luisantes et comme dorées,
avec deux lignes parallèles et longitudi-
nales, brunes sur le dos.
C’est à celte variété qu'il faut rapporter
l’orvet décrit et figuré par Laurenti, dans
son ouvrage sur les reptiles. On la trouve
en Allemagne.
Meyer a représenté, sur la planche xcr
du tome premier de son ouvrage, le sque-
lette de l’orvet commun ; il lui a compté
trois vertèbres collaires , soixante - deux
dorsales , et soixante - trois caudales. I’a-
nimal a la faculté, selon Sept-Fontaines ,
de tenir quelquefois tout son corps redressé
verticalement , en roulant sa queue en plu-
sieurs tours de spirale.
L'ORVET
DES ORVETS 357
L'ORVET ÉEXX OU
Eds
Lrs éryx forment un genre particulier, et
sont remarquables par une rangée d’écailles
plus grandes sous le corps et la queue; il
paroît qu’on ne doit pas placer parmi eux
(1) Anguis eryx ; suprà griseo fuscescens cum lineis
éribus nigris longitudinalibus in' dorso et lateribus;
subtüs plumbeus ; cuudä longiore. |
Squamis abd. 126. — Squam. subcaud. 136 - 262.
120: sr 107 107
Anguis eryx. Lin. Syst. nat. — Î[dem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1121. — Gronovius, Mus. tom. IT, p.35,
n° 9. — Zocphyl. n° 87.— Idem. Schneider , Hist.
amphib. fasc. 2, p.515. =. noirs longicaudus. Lau-
renti, Synops. rept. p. 60, n° 130. — Seba, Thes,
tom. IL, pl. xx1, fig. 4 ? — D). Schene, manuscrit. —
Pont Tour in Scotiland , 1569, FR —
Zool. Brit. tom. IT, p. 55, — Anguis dorso trilineato,
Boddaert, nov. Act. acad. Cæs. tom. VIT, p. 25 ,n° 4
— Eryx. Daubenton, Dict. erpêt. encycl. mêth. —
Idem. Lacéptde, she nat. des serp. in-12, tom. Il,
p. 265. — Anguis eryx. Latreille , Hist. nat. des
reptiles , in-18, tom, IV, p. 216. — Aberdeen , dans
VAberdeen. — Slire, en Angleterre. |
Reptiles. Toux VII ra
338 HISTOIRE
le pelit reptile nommé anguis eryx par plu-
sieurs naturalistes, d’après Gronovius ; c’est
un orvet cendré en dessus, muni de trois
lignes noires prolongées depuis la tête jus-
qu'à l'extrémité de la queue, avec le dessous
bleuâtre ou plombé , garni de cent vingt-six
rangées d’écailles sous le ventre, et de cent
trente-six sous la queue. Gronovius a ob-
servé deux pelits trous, non compris ceux
des narines; et il a comparé ce petit animal
avec celui représenté par Seba, tom. II,
pl. xxI, Big. 4, et rapporté par Linnæus à
l’éryx pintade. Laurenti a indiqué ce ser-
pent sous le nom d'orvet à longue queue,
et il n’a pas cité Gronovius, quoiqu'il n'ait
fait usage que de sa description; aussi Gme-
lin a-t-il rapporté par erreur cet orvet à
léryx pintade.
La patrie de cette espèce ne paroît pas
être bien connue; car on l’a d’abord cru de
Surinam , et ensuite il a été trouvé par le
docteur Schene en Angleterre. Suivant ce
dernier auteur, l'orvet éryx a, cent vingt
écailles sous le corps, et cent trente-sept
sous la queue. Selon Pennant, il est long
de quinze pouces, de couleur bleuñtre,
marqué de petiles taches blanches disposées
irrégulièrement sous le ventre, avec le dos
DÉS ORVETS. 339
et tout le reste d’un brun grisâtre, rehaussé
de trois lignes longitudinales noires.
Retzius, dans sa Fauna suecica, rapporte
que léryx est d’un rouge de brique pâle,
avec les flancs cuivreux, et trois lignes noires
dont une sur le milieu du dos; la longueur
totale est d’un pied un pouce, et la queue
occupe elle seule sept pouces de cetie di-
mension. Îl prétend que cet orvet n’est pas
le même que l’orvet fragile (anguis fra-
gilis), auquel il ne donne que six à huit
pouces; selon cet auteur on le trouve en
Suède et en France. Je crois au contraire
que Retzius a pris l’orvet fragile pour l’éryx,
et que celui qu’il rapporte à l’orvet fragile
est une espèce nouvelle, entièrement cui-
vreuse, que j'ai observée deux fois en France
il y a quelques années, mais que je n’ai pu
décrire, parce qu’elle n’est pas placée dans
les diverses collections que j'ai examinées.
Il est possible que lorvet cuivreux soit
figuré dans l'Histoire naturelle des serpens,
par Lacépède, in-12, tom. IE, pl. vx, fig. 1.
540 HISTOIRE
L’'ORVET MAMILLAIRE (1).
Cecre espèce nouvelle a été figurée par
Russel dans son ouvrage sur les serpens du
Coromandel, pl. xziv ; il paroît soupcçonner
qu’elle est semblable à l’orvet scytale décrit
par Linnæus, qui habite dans l'Amérique
méridionale , principalement à Surinam, et
qui est placé dans ma collection et dans celle
de Levaillant. L’orvet scytale est fascié de
brun ou de noir sur un fond blanc; tandis
que celui-ci est noir, fascié de blanc;
d’ailleurs la forme singulière de sa queue,
qui est ronde et comme mamelonnée à son
extrémité, doit servir sur-tout à le dis-
tinguer de l’orvet scytale. Les indiens le
nomment fatta-pam. La tête est à peine
(1) Anguis mamilluris ; niger cum fascis latera-
libus et transversis albis circà Go plerumque insuper
coalitis ; caudé crassiore , apice rotundo mamillato ,
ferè =.
Series squam. abd....—Series squam. subcaud, ...
Tatta-pam. Russel, Hist. nat. of Indian et Corom,
serpents , p.49, n° 44, pl. xLIv.
DE S RIVES. 841
plus large que le cou, petite, arrondie, ob-
tuse, couverte d’une paire de plaques na-
sales triangulaires, d’une paire sermbiable et
plus petite au dessus, de deux plaques sur
les yeux, d’une autre hexagone intermé-
diaire , de deux autres grandes postérieurés,
et déère elles de trois petites.
La bouche n’est pas grande , avec ses mâ-
choires presque d’égale longueur, garnies sur
leurs branches marginales et palatales de
petites dents pointues et courbées en arrière.
Les yeux sont situés latéralement.
Le cou est cylindrique , lisse et couvert
d’écailles ovalés, pelites, imbriquées. Le
sommet du dos est un peu caréné, avec ses
côtés légèrement inclinés. Le ventre est
arrondi, et revêtu , ainsi que le dos el la
queue , de petites écailles orbiculaires, ser-
rées les unes contre les autres, et non im-
briquées. La queue, d’abord aplatie de
chaque côté, est ensuite arrondie à son
extrémité et munie d’une petite pointe; ce
qui lui donne un peu la forme d’un mame-
lon : elle est un peu plus grosse que la têle
et le corps.
La tèle est noire, ainsi que le corps et la
queué, avec cinquante-huit taches trans-
versales coniques, d’un blanc jaunâtre sur
V3
342 HISTOIRE
les côtés, et réunies ensemble dessus le mi-
lieu, principalement sur le cou et la queue.
Dimensions principales de cet orvet, selon Russel.
” pieds. pouc. lign.
Lonsreupiotale Lise à RUES AN S1700S
Circonférence du cou . . . . .« . » » 9
Circonférence de la queue . . + .« » x 3
Longueur de la queue. . . +. . » 2.»
Ce serpent a été trouvé sur le rivage de
la mer au Vizagapatam , en août 1788. Il
étoit trés-alerte dans ses mouvemens, mais
il ne paroissoit nullement disposé à mordre.
Russel l'ayant placé dans un vase rempli
d’eau de mer pour tenter avec lui quelques
expériences, il mourut au bout de plusieurs
minutes.
DÉS ORVEÉTS. 3:
L’'ORVET
A'SEPT STRIES
O x doit la connoissance de cet orvet à
Schneider, qui en a observé un individu
dans la collection de Lampi. Il est couleur
de paille, et revêtu d’écailles rondes, toutes
marquées d’un point brun noirâtre; ce qui
forme sept lignes ou stries longitudinales ;
on voit en outre sur chaque flanc une autre
ligne presque effacée. La queue, plus épaisse
que la têle, est revêtue en dessous de près
de douze rangées transversales d’écaiiles, et
terminée par un piquant oblus. La tête,
2
(1) Anguis septemstriatus ; dorso stramineo squamis
fusco punctatis et septem lineas formantibus, et alter&
line in utroque latere evanidé ; caudä crassicre, brevi
aculeo obtuso terminatä....
Series squamarum abdom...., —, Series squam.
subcaud, 12 - ....
Anguis septemstriatus. Schneider , Hist. amphib,
fasc, 2, p. 341.
Ÿ 4
844 HISTOIRE.
revétue en devant de trois plaques, dont
celle du milieu; trés-grande, ressembloit par
sa forme à celle des orvets fascié et à long
museau: sur chacure des deux petites pla-
ques est placée l'ouverture de la narine.
_Schnerler 1f'a pas indiqué le nombré des
rangées d’écailies sous le corps ,.et n’a pu
savoir dans quelle partie de la terre habite
cet orvet:
DES ORVETS. 345
L'ORVET CENDRÉ G)
ScHneinee a observé dans la collection
de Rebelt, à Berlin, un orvet assez voisin
du fascié, et qui étoit conservé sec. Il avoit
un pied six pouces de longueur. La queue
épaisse étoit munie au milieu dé son extré-
mité d'un piquant : l'anus étoit plus écarté
de cetle extrémité de la queue que dans
le fascié: et la plaque ronde, située sur le
milieu du front, étoit aussi plus grande.
L'auteur, d’après lequel je publie cette des-
cription, prétend que l'animal sec avoit une
couleur cendrée; mais il'est possible qué
cette couleur ne provint que d’une altéra-
tion et de la dessication. On doit regretter
qu’il n'ait pas indiqué le nombre des ran-
gées transversales d’écailes sous lé corps ét
la queue.
+ 3) YA DR NO ROUES CL 1 }
(1) Anguiïs cinereus ; colore cinereo ; caud& crassioré
ét aculeo in apicis medio terminctà....
Series squam. abd... — Series squam. subcaud. ..
Anguis cinereus. Schneider , Hist. amphib. fase. 2;
pag. 547. |
346 HISTOIRE
VINGTIÈME GENRE.
OPHISAURE; ophisaurus.
Corps un peu épais, cylindrique, oblong,
muni sur chaque côté du ventre d'un ph
longitudinal ou sillon creux ; queue longue,
cylindrique et prolongée en pointe mince.
Des plaques lisses, peu nombreuses (neuf
environ) sur la tête; des paupières ;' des
oreilles externes; la langue extensible, élar-
gie, échancrée en forme de croissant à son
extrémité. Des écailles carrées, disposées sur
des rangées longitudinales, et qui peuvent
aussi paroître transversales. Anus simple et
transversal.
Des dents aiguës et petites à chaque mä-
choires; pas de branches palatales, ni de
crochets venimeux.
Le nom que j'emploie, pour désigner ce
nouveau. genre, indique évidemment qu'il
doit renfermer des reptiles intermédiaires
entre les serpens et les sauriens. En effet il
résulte dés travaux de plusieurs naturalistes
modernes que les reptiles dont ce genre est
Ca
DES OPHISAURES. 347
formé, sont sans pattes comme les serpens,
et qu'ils tiennent cependant aux sauriens
par plusieurs autres caractères. Mon col-
lègue Latreille, dans les Additions qui ter-
minent le quatrième volume de son Histoire
naturelle des reptiles (pag. 374), annonce
avec raison que l’anguis ventralis Lin. ne
diffère essentiellement des seps que par le
défaut de pattes, et il fonde cetie opinion
sur les caractères suivans, qui sont propres
aux sauriens : 1° Les deux mâchoires de
Vanguis ventralis ne sont munies que d'un
rang de petites dents, et elles ont leurs arcs
osseux exactement liés l’un à l’autre en de-
vant ; 2° la langue, quoique beaucoup plus
épaisse vers sa naissance, w'offre pas ce four-
reau, cette gaine qu'on remarque dans les
ophidiens; 5° les ouvertures des oreilles sont
très- apparentes; 4° enfin on peut ajouter
que les sillons creux et latéraux des flancs
de l’arniguis. ventralis se retrouvent dans les
chalcides. Les observations de Schneider sur
Vorganisation générale des orveis et sur leur
structure intérieure établissent encore une
nouvelle analogie avec les sauriens, sur-
tout si l’on considère que les ophisaures
sont encore plus rapprochés d’eux par leur
forme exiérieure que les véritables orvets.
»
548 HISTOIRE
Schneider assure que leurs viscères res=
semblent à ceux des lézards; qu'ils ont un
double poumon, des intestins un peu roulés,
un ovaire double et même des rudimens de
sternum et de bassin. Les orvets et les ophi-
saures différent encore des ophidiens, parce
qu’ils ont des paupières comme les sauriens.
D'après ces considérations il ne faut donc
pas être surpris que Grey, Schueider eb
d'autres naturalistes modernes aient placé
l'anguis ventralis parmi les sauriens, quoi-
qu'il soit dépourvu de pattes. Cette opinion
n'est pas aussi dépourvue de vraisemblance
qu'on pourroit le croire; car nous avons vu
parmi les sauriens des espèces qui sont mu-
nies de pattes tellement courtes et foibles,
qu’elles deviennent des organes réellement
superflus pour ces animaux; tels sont les
seps et les chalcides; j'ai donc été forcé de
recourir à des caractères plus essentiels pour
séparer ces sauriens en deux genres; et je
n'ai eu recours aux pattes, à leur position
et au nombre des doigts que pour distinguer
les espèces. Les chalcides diffèrent principa-
lement des seps, parce qu'ils ont un sillon
creux sur les côtés du corps, de même que
l'anguis ventralis : d'ailleurs on seroit obligé;
si l’on n’avoit recours qu’au nombre et à la
La
DES OPHISAURÉS. 349
position des pattes dans les seps et les chal-
cides , de faire presque autant de genres
qu'il y a d'espèces : savoir, un genre des
seps quadrupèdes, un des chalcides quadru-
pèdes, un des seps bipédes à pieds anté-
rieurs, un des chalcides bipèdes à pieds
antérieurs, un des seps bipèdes à pieds pos-
térieurs, et enfin un autre des chalcides
bipèdes à pieds postérieurs. II résulte donc
de ces considérations que, dans une classi-
fication naturelle des animaux, il est néces-
saire d'établir les genres sur les caractères
les plus tranchés, et non sur un seul exclu-
sivement à tout autre. Je crois donc que
Bosc, dont je connois d’ailleurs l’excellente
manière de voir et de juger en histoire na-
turelle , n’a sans doute prétendu parler que
d'une méthode purement systématique et
artificielle , mais non d’une classification
naïurelle fondée en même tems sur l’orga-
nisation extérieure et intérieure des reptiles,
lorsqu'il a prétendu, dans le Dictionnaire
d'histoire naturelle récemment publié par
Déterville, qu'on ne peut, dans une bonne
méthode erpétologique, réunir dans un
même genre , comme je l'ai fait, des espèces
- à quatre et à deux pieds. Que penseroit-il
Al
à plus forte raison d’une méthode qui com-
.
350 HISTOIRE
prendroit, parmi les sauriens, les orvets ou
du moins les ophisaures, quoiqu'’ils soient
dépourvus de pieds? [L'opinion de Grey,
de Schneider, de Latreille et d’autres savans
naturalistes est maintenant en suspens sur
cet objet. Schneider a mêmie placé l’anguis
veniralis d’abord parmi ses chamæsaures,
ensuite dans le genre des orvets ; et quoique
je sois, comme tous ces auteurs, dans lin-
décision, je crois cependant devoir provi-
soirement adopter l’opinion de Linnæus, de
Gimelin , de Catesby , de Lacépède, etc., en
laissant les ophisaures dans l’ordre des ophi-
diens à cause de leur corps dépourvu de
pattes, et sur-tout à cause de leur double
verge garnie d’aspérités.
Les ophisaures sont des animaux qui ne
vivent que dans le nouveau continent, et
dont la queue est tellement fragile qu’elle
se casse dès qu’on la touche avec une ba-
guette ; aussi sont-ils nommés serpens de
verre par les français, ou glass-snake par
les anglo-américains. Ils paroissent recher-
cher les Lieux déserts et sablonneux et lin-
térieur des grands bois, où ils se nourrissent
d'insectes, de moucherons, de vers et d’au-
tres petits animaux.
Il existe sans doute plusieurs espèces
#
DES OPHISAURES. 351
d'ophisaures; car , indépendamment de celui
de l'Amérique septentrionale, que Bosc a
décrit deux fois, dans le Dictionnaire que
j'ai cité précédemment, sous les noms d’an-
guis ventral et d'anguis lamproie , il paroiît
qu’il y a dans l'Amérique méridionale , vers
la colonie de Surinam , un autre serpent de
verre qui est innocent, quoique très-re-
douté, et dont personne n’a publié jusqu’à
ce jour la description.
55 HISTOIRE Le
L’OPHISAURE VENTRAL ()
PL, LXXX VII ; “ LXI, fig. 4o ek 4x.
Crer ophidien est entièrement cylindrique,
un peu plus gros en devant, et il s’amincit
ensuite insensiblement jusqu’au bout de
à a
LS
(1) Ophisaurus ventralis ; suprà fuscus striis qua-
guordecim nigris ,punctoque gemino ex flavo viridi in
utrâque squamdä ; subtus fravescente albidus ; caud&
aeut& , duplo longiore.
Series squamarum abdom. 127. — Series square
subeaud. 225 - 350 selon Linnæus.
240 - 360 selon Bosc.
- 120.
122. —— 256 - 580 selon moi.
Anguis ventralis. Lin. Syst. nat. — Idem. Gmelin ,
Syst. nat. p. 1122. — Îdem. Schneider , Hist. amphib.
fase. 2 , p. 342. — Chämæsaura ventralis. Schneider,
Hist. amphib. fase. 2 , p.215. — Gray, Trans. Phyl.
— Cæcilia maculata. Catesby, Hist. Carol. pl. Lrx.—
Glass-snake, des anglo-américains.— Serpent de verre,
des français. — Bartram, Voyage en Caroline. — Le
jaune et brun. Daubenton , Dict. erpét. Encyc. méth.
— [dem. Tiacépède, Hist. nat. des serpens, in-12,
tom. I, p. 276. — L’anguis jaune et brun. Tatreïlle ,
Hist. nat. des reptiles, in - 18, tom. IV, p. 223. —
Anguis ventral, anguis lamproie. Bosc, Dict. d’hist.
nat. édit..de Déterville, tom.T, p. 4ro et 4x1.
la
DES OPHISAURES. 555
la queue. La tête est assez semblable à celle
de la plupart des scinques, et la disposition
de ses couleurs lui donne quelqu’analogie
avec le scinque ocellé que j’ai figuré tom. IV,
pl. LVI de cet ouvrage.
J’ai observé sept individus de cette espèce
dans diverses collections, et 1lsm'ont toujours
offert la même disposition dans les couleurs,
les écailles et les: proportions. Il y a sur le
dos et sur la queue quatorze rangées lon-
gitudinales d’écailles rhomboïdales, presque
carrées ; mais sous le ventre on voit douze
autres rangées longitudinales d’écailles lisses,
plus ou moins régulièrement hexagones, et
formant cent vingt à cent vingt-sept rangées
transversales semblables à des anneaux. Sous
la queue on voit des écailles pareilles à celles
du ventre, et placées sur deux cent cinquante-
huit anneaux. J'ai compté vingt-cinq pla-
ques dont une grande rostrale autour de la
mächoire supérieure, et vinst-trois autour
de linférieure. L’anus demi-circulaire est
couvert en devant par sept écailles.
La couleur de ce reptile est d’un brun
ou noir bleuâtre en dessus, avec les côtés
de la têle et du cou variés et pointillés de
noir ; de plus, toutes les écailles dessus le
Reptiles. Tome VII. 7
354 HISTOIRE
corps et la queue sont marquées de deux
points d’un verd clair ou jaunâtre.
Dimensions de cetie espèce , selon moi.
pieds. pouc. ligm
Lonsueur'iotie/5tere vo: D SMITE
Longueur de la tête. . . . . . » » IO
Largeur de la tête au museau . » » 2
‘Largeur de la tête aux yeux. » » 4
Barseurde con... . "NDS
Distance du museau au coin de |
IRboucher 2 RES Se RP De EEE
Distance du coin de la bouche à
doreilles 1 2 ini NE PRES
Distance de l'oreille au sillon
croix, des flancs: "dre us Jar CON G
Longueur du museau à l’anus . » 6
Longueurdu Corps:.. . : + D: 7, 6
Larreur dCOpps. . 2 te 2.0 ee 20 DDR
Fonsutur dé lqueue + “107
Largeur de la queue à l’anus . D» 5 EG
Largeur de la queue à son milieu » « 4
On trouve aux Etats - Unis d'Amérique
des serpens de verre longs de deux pieds
et demi, sur neuf lignes environ de dia-
mètre. Ces animaux ne sont nullement dan-
gereux , et leur queue très-fragile, jointe à
leur couleur d’un verd bleuâtre et commé
Vitrée en dessus, leur a mérité le surnom
DES OPHISAURES. 365
qu'ils portent dans ce pays. Le peuple croit
en Amérique que les parties dau corps et de
la queue du serpent de verre, séparées l’une
de l’autre, se recherchent d’elles-mêmes, se
rapprochent et se rejoignent : mais cette
opinion est aussi invraisemiblable que la
fable imaginée par les poëtes anciens sur
l'hydre de Lerne, dont les têtes, au nombre
de sept, repoussoient à mesure qu'on les
coupoit. Lorsqu'il se croit en süreté, :l
cherche les insectes parmi les herbes, ou
quelquefois il les guette en s’entortillant
autour des arbustes et des tiges des plantes.
Catesby l’a figuré à la planche x1x de
son ouvrage sur l'Histoire naturelle de la
Caroline , sous le nom de cécilie tachetée
( cæcilia maculata.) Daubenton l’a appelé
le jaune et brun, à cause de ses couleurs,
et cette dénomination a été adoptée par
Lacépède et par Latreille ; cependant lépi-
thète de ventralis, employée par Linnæus,
sert mieux à distinguer ce serpent de tous
les autres, et elle semble indiquer que le
ventre est séparé du dos par un sillon creux,
lequel s'étend jusqu'à l'anus où il disparoît.
Bosc vient de publier, dans le Dictionnaire
d'histoire naturelle , édition de Déterville,
la description de cet ophisaure sous le nom
Zi 2
996 HISTOTRE
d’anguis ventral : 1] dit lavoir souvent trouvé
en Caroline, et qu'il est très-innocent, quoi-
qu'il soit regardé comme dangereux ; il ajoute
que ses mœurs sont parfaitement semblables
à célles de l’orvet commun. Ce même natu-
raliste a décrit ensuite, dans le même ou-
vrage, sous le nom d’anguis lamproie (anguis
petromizalus ), un jeune individu long de
seize pouces et large de quatre lignes; il
n'offre d'autre différence d'avec celui que
je viens de décrire que parce qu'il est d’un
verd foncé au dessus, avec les points noirs
du cou, prolongés sur deux rangées sur les
flancs ; quant aux douze stries élevées, peu
distinctes, placées sur son dos, je les ai
remarquées également à tous les ophisaures.
DES PELAMIDES. 557
VINGT-UNIÈME GENRE.
PÉLAMIDE; pelamis.
Lr corps long, légèrement cylindrique ;
terminé par une queue aplatie, obtuse; l’un
et l’autre entièrement revêtus de petites
écailles très-nombreuses, sans grandes écailles
en dessous. De grandes plaques peu nom-
breuses (neufenviron) dessus la tête. Langue
courte, épaisse, échancrée. Anus simple et
sans ergots.
Dents aiguës ; pas de crochets venimeux.
Les animaux qui sont placés dans ce genre
ont , ainsi que les couleuvres hydre , pytho-
nisse et les platures, l'habitude singulière
de vivre dans l’eau ; aussi le connoît-on
dans quelques endroits de l’Inde sous le nom
de serpent d’eau, qui est aussi donné à plu-
sieurs espèces de murènes : on doit sans
doute être bien surpris de savoir que ces
serpens vivent dans la mer, principale-
ment la pélamide bicolore, ainsi que le nom
générique semble l’indiquer; mais on sera
aussi également étonné d’apprerdre que les
7
fi À
356 HISTOIRE
pélamides paroissent avoir été connues des
anciens ainsi que les hydrophis, qui n’en
diffèrent que parce qu'ils oni des crochets
venimeux. On trouve, suivant Elien (16. 8.),
des hydres à queue plate dans la mer des
Indes, et d’autres grands hydres dans les
marais; et ce genre d'animaux marins à,
dit-1}, des dents très-aiguës qui paroissent
être venimeuses. Ctesias rapporte ( 16. 45.)
ue les serpens du fleuve d’Argada, dans la
province de Sittacène, sont noirs, avec leur
tête blanche, longs de quatre coudées, et
qu'ils se tiennent cachés au fond des eaux
pendant le jour, tandis que pendant la nuit
ils s'avancent contre les personnes qui na-
gent ou qui javent du linge, afin de leur
donner la mort par leur morsure(1). Arrien,
dans le Périple de ia mer Erythée, main-
tenant la mer Rouge, fait mention des
pélamides dans trois articles différens. Les
pilotes, dit-il, reconnoissent qu'ils appro-
chent de l'embouchure du fleuve Sinthe
lorsqu'ils aperçoivent quelques couleuvres
(1) Mare indicum gignit hydros planis caudis, etiam
paludes hydres MmaxinoS : genus tamen hoc marina
serralos magis dentes quam morsum venen@ltum habere
videtur. Ælianus, H, À. 16, 8.
—
DES PELAMIDES. 559.
nager au devant d’eux : ils appellent ces
couleuvres graas. Le voisinage du fleuve
Borake et des sept îles adjacentes est aussi
indiqué , parce qu’on découvre d’abord de
grandes couleuvres noires, et dans les régions
suivantes on voit ensuite d’autres couleuvres
de moindre taille, d’une couleur verte et
dorée. Enfin, dans le troisième paragraphe
il prétend que des couleuvres noires, aux
yeux rouges, à têle de dragon et moins
grandes, annoncent que l’on approche des
côtes (1). |
Ces premiers détails ne peuvent se rap-
porter qu’à des serpens; car les murènes
et les lamproies étoient bien connues des
anciens.
Les serpens noirs , à tête blañche et veni-
meux , cités par Ciésias, ainsi que les hydres
des marais quise nourrissent de grenouilles,
selon Élien, doivent sans doute être des
hydrophis à crochels venimeux; et les hydres
marins de ce dermer auteur, de même que
les couleuvres graas de la mer Rouge se-
roient alors des pélan:ides. On peut ensuite
ranger parmi les animaux fabuleux les
hydres et les enhydrides dont Pline fait
(1) Arrianus, Opera, edit, Hudsoni, p. 22,25 et 5x,
4 4
360 HISTOIRE
mention dans plusieurs passages de ses ou=
vrages, et qui effrayèrent Onésicrite lors-
qu'il naviguoit avec Néarque dans le golfe
Persique, à cause de leur longueur de vingt
coudées (1). Les serpens, selon Aristote, sont
presque tous terrestres, et quelques-uns sont
aquatiques et vivent dans les eaux douces. Il
existe aussi des serpens marins qui ne diffè-
rent des terrestres que par leur tête assez
semblable à celle du congre. Les espèces de
serpens marins sont nombreuses et de diffé-
rentes couleurs; ils vivent dans les goufres
profonds de la mer (2). Il seroit possible de
réunir à ces renseignemens, consignés dans
l'ouvrage de Schneider (3), d’autres cita-
tions des ouvrages d'Hérodote, de Xéno-
phon, de Lucain, elc. sur les hydres cu
serpens marins; mais comme elles ne pour-
roient offrir aucun éclaircissement avanta-
geux, je vais donner la description des
serpens placés dans le genre des pélamides,
et qui vivent dans la mer des Indes et
jusques dans l’océan Pacifñqaue.
(1) Pline, Hist. nat. lib. 6 , sect. 26.
(2) Aristote , Opera , H. A.2 , 14.
(3) Schneider, Hist. amphib. fase, 1, pag. 255 et
saivantes.
DES PELAMIDES. 561
Les pélamides ont assez de ressemblance
par leur forme principale et par leurs
mœurs avec les murènes, mais elles n’ont
ni nageoires, ni branchies : elles nagent à
l’aide d’ondulations successives et plus ou
moins rapides de leur corps et de leur queue
aplatie presque comme une rame. Leur
nourriture consiste en mollusques , peut-
être aussi en petits poissons, et ce ne seroit
pas les seuls serpens piscivores, car il y a
déjà un scytale qui porte ce surnom; et j'ai
souvent trouvé des arêtes ainsi que des
écailles de poissons dans les intestins de plu-
sieurs couleuvres terrestres, entre autres des
couleuvres sipédon et vampum qui vivent
dans l'Amérique septentrionale.
Ce genre comprend trois espèces , savoir
une nouvelle décrite par Schneider sous
le nom d’hydrus granulatus , et les anguis
platuros et laticauda de Tin. edit. 13 du
S'ystema naturæ : elles ont servi à Latreille
pour former son genre hydrophis ; mais
comme elles habitent dans la mer, je les
ai appelées de préférence pélammides, et J'ai
substitué le nom d’Aydrophis aux orvets à
queue plate et venimeux qui vivent dans
l’eau douce.
302 HISTOIRE
LA PÉLAMIDE FASCIÉE (1).
Je range parmi les pélamides le serpent
appelé orvet large - queue par Linnæus, la
queue lancéolée par Daubenton, dans son
Dictionnaire erpétologique, et l’Aydre fas-
ciée dont Schneider a ensuite donné la des-
cripuon dans son ouvrage sur les amphibies.
(1) Pelamis fasciatus ; splendidè niger , fasciis
flavidis cinctus , cunr squarnis trigoné in medio apice
caudæ ; caudä ancipitt, brevi..
Series squarmarum abdom. 200. — Series squam.
subcaud. 50 - 250 selon Lainnæus.
Anguis laticauda. Lan. Syst. nat. — Mus. Adolph.
Frid. tom. IT, p. 48. — Idem. Gmelin , Syst. nat.
p. 1121. — Vosmaër , Monogr. Amstelodami, 1974,
fig. 2. — Hydrus fasciatus. Schneider, Hist. amphib.
in-89, fascic. 1, p. 240 , n° 2. — La queue lancéolée.
Daubenton, Dict. erpét. Encycl. méthod. — dem.
Lacépède, Hist. nat. des serpens, in-12, tom. IE,
p. 278. — L’hydrophis à queue lancéolée. Tatralie,
Hist. nat. des reptiles, in-18 , tom. IV, p. 195. —
An laticauda imbricata? Taurenti, Synops. rept.
D. 10,0 241. — Voyez le plature de Laurenti à la
page 250 de ce volume. — Serpent à large queus.
Valment de Bomare, Dict. d’hist. nat,
DES PELAMIDES. 563
La tête garnie en dessus de neuf plaques,
comime à la plupart des couleuvres, a sa
mâchoire supérieure obluse, un peu plus
longue que linférieure, avec une dent alon-
gée, courbe, renfermée dans la gencive sur
chaque côté, et d’autres dents très-petites
sur les branches palatales, ainsi que sur
les deux marginales de la mâchoire infé-
rieure. Si cet animal a des crochets veni-
meux , il faut le placer dans le genre dés.
hydrophis; je soupçonne même que c’est
Thydrophis obscur trouvé par Russel au
Bengale, ainsi que semble le prouver la
description publiée par Linnæus, qui nous
apprend que la queue est comprimée, aiguë,
pâle, avec des bandes transversales brunes.
11 a compté deux cents rangées d'écailles
sous le corps, et cinquante sous la queue.
Schneider n’a trouvé dans l’intérieur du
corps ni d'os pubis, ni de traces ou rudimens
de paites. Le plus grand des quatre indivi-
dus, placés dans la collection de feu Bloch
de Berlin, a son organe mâle, inégal, par-
semé de très-petits grains, mais sans aucune
aspérité apparente. Un autre individu, con-
servé dans la collection de l’université d'Iena,
et plus grand aue les précédens, a la pre-
nuère dent sur chaque côté de la mâchoire
#
364 ETS ITIOMRIR Æ
supérieure, écartée de l'extrémité, beaucoup
plus longue et plus épaisse que les autres des
branches palatales; mais les dents de la
mâchoire inférieure sont d’égale longueur ;
l'anus est fendu en long. Sa couleur est d’un
noir luisant, avec des fascies transversales
jaunâtres ; et il y a une grande écaille tri-
gone au milieu de l'extrémité de la queue,
qui est étroite, selon Schneider.
Celui que Linnæus a observé dans le
nuseum du prince Adolphe Frédéric, et
qu'il a très-imcomplettement décrit, comme
nous l’avons vu précédemment, est un jeune
individu de la pélamide fasciée , maïs il y en
a dans la collection de Barbi un autre assez
grand , dont la tête est bigarrée. Vosmaër
Va figuré dans un Mémoire publié à Ams-
terdam en 1774; et il nous apprend qu’on
le trouve dans la mer des Indes auprès des
rivages.
Schneider réunit à ce reptile, dont il a
omis de donner les dimensions, un serpent
figuré par Russel, dans son ouvrage sur les
serpens du Coromandel, pl. xr1v, sous le
_ nom vulgaire deatta-pam, qui lui est donné
par les indiens; mais comme il est terrestre
et non marin, puisque Russel le fit périr
assez promptement en Je plongeant dans
DES PELAMIDES. 565
des vases pleins d’eau de mer; je lai décrit
précédemment à la page 340 de ce volume,
sous le nom d’orvet mamillaire..
Daubenton et Lacépède ont placé ce.
reptile , à l'exemple de Linnæus , parmi les:
orvets, et l'ont nommé {a queue lancéolée.
Ce dernier auteur croit qu'on pourroit y
rapporter le serpent à queue aplatie, vu
par le célèbre voyageur anglais Banks, près
des côtes de la nouvelle Hollande, de la
nouvelle Guinée et de la Chine, nageant et
plongeant avec facilité pendant les tems
calmes , et décrit par Vosmaëér.
Latreille a décrit cet ophidien sous le
nom d’Aydrophis à queue lancéolée, dans sou
ouvrage sur les reptiles.
566 HISTOIRE
LA PELAMIDE BICOLORE ({i).
PI LXXXIX,; pl. LX, fig. 31.
Cserre espèce, figurée par Seba, tom. IF,
planche zxxvir, fig. 1, et par Vosmaër
dans un Mémoire publié à Amsterdam
en 1774, fig. 1, a ensuite été décrite comme
espèce nouvelle sous le nom d’anguis pla-
uros par Gmelin, d'après Forster, qui l’a
découverte auprès des rivages de Pile des
Pins, dans la mer Pacifique. Le corps, long
-d’an pied et demi, noir en dessus, blanc
en dessous, revétu de pelites écailles ar-
rondies et non imbriquées, est terminé par
(1) Pelamis bicolor ; suprà niger, subtus flavidus ;
caudé& albo , flavido nigroque maculatä =.
Series squam. abd... — Series squam. subcaud...
Anguis platuros. Gimelin, Syst. nat. p. 1122. —
Seba, Thes. tom, Ii, pl. zxxvu, fig. 1. — Vosmaër,
Monograph. Amstelodami , 1774, fig. 1. — Aydrus
bicolor. Schneider, Hist. nat. amphib. fasc. 1, p. 242.
— Naila - wahlagillee - pam. Russel, Hist. nat. of
Indian et Coromand. serpents , p. 47, n° 41, pl. xrx.
— Hÿdrophis à queue obtuse. Latreïlle , Hist. nat. des
reptiles, in-18 , tom. IV, p. 197.
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PELAMIBE BICOLORE..
DES PELAMIDES. 367
une queue comprimée, obtuse, qui occupe
la neuvième partie de la longueur totale,
et qui est variée de blanc et de noir. La
tête est oblongue, assez lisse, et sans dents.
Cette description se rapporte évidemment
à la pélamide bicolore du Bengale que jar
fait représenter ici, et la différence princi-
pale ne consiste que dans les mâchoires
qui ne sont pas dégarnies de dents, comme
Forster l’a cependant prétendu. C’est l’hydre
bicolore de Schneider, et l’hydrophis à queue
obtuse décrit par Latreille.
_ Russel, dans son ouvrage sur les serpens
du Coromandel, a très-bien figuré cette
pélamide sous le nom de nalla-wahlagillee-
pam, que lui donnent les habitans du Ben-
gale. La. tête est oblongue, arrondie, un
peu bombée derrière les yeux, légèrement
comprimée sur ses côtés, avec son museatt
alongé ; très-obtüs, ainsi que l'indique Ja
fig. 5, pl. xt, tom. V. On voit en devant,
et entre les yeux, neuf grandes plaques dis-
posées comme dans les couleuvres. T/occiput
est couvert de petites écailles orbiculaires.
Fa bouche est très-fendue , avec ses mÂ-
choires longues, rétrécies, et presque d’é-
gale longueur. Les dents sont petites, poin-
iues, courbées et nombreuses, disposées sur
5608 HISTOIRE
les branches marginales et palatales des mà-
choires. Les yeux ont une forme ovale, et
sont de moyenne grosseur : la situation des
narines est verticale, ce qui les rapproche
l'une de l’autre. Le corps d’abord un peu
plus étroit que la tête, ensuite légèrement
renflé vers le milieu, a le dos un peu caréné
sur la colonne vertébrale, foiblement incliné
sur ses côtés : toute la peau est couverte
d’écailles orbiculaires, non imbriquées, et
tellement petites et nombreuses, qu’on ne
peut les compter avec exactitude. La queue
est aplatie, non amincie, et arrondie à son
extrémité.
La couleur de cette pélamide est tres-
remarquable ; elle est noire sur la tête et
le corps, avec une très-jolie bande longitu-
dinale un peu élargie, d’un jaune de soufre,
partant des joues, et prolongée régulièrement
sur chaque flanc jusqu’à deux pouces avant
l'anus : le dessous de la tête et du ventre
est d’un gris verdâtre tirant un peu sur le
jaune, avec quelques petites taches noires
arrondies sous sa moitié postérieure ; mais
la queue est entièrement marquée de grandes
taches irrégulières noires, blanches et jaunes )
et ces dernières paroissent formées par la
prolongation des bandes jaunes des flancs.
Dimensions
DES PELAMIDES. 3%69
Dimensions principales de cette pélamide , selon
Russel.
pieds pouc. lignes
Longueur totale. *. . . .. . . 2 4 10
Epaisseur du corps ,environ . . . » 3 »
Longueur de la queue . . . . . . » 3 »
Ce serpent marin est rare au Vizagapa-
tam ; il s'approche rarement des côtes, selon
les pêcheurs qui le regardent à tort comme
dangereux, puisqu'il n’a pas d'organes ve-
nimeux. Russel en à eu un individu qui
fut pris sur le rivage du Vizagapatam en
janvier 1768; et on lui en envoya un autre
plus petit dans le mois de mai suivant.
Ginelin a annoncé, d’après Forster, que
la pélamide bicolore habite auprès de l’île
des Pins : Schneider s'est ensuite procuré
d’autres renseignemens du mème voyageur
qui l’a aussi trouvé dans la mer voisine
d'O-Taïti, et qui s’est convaincu que les
habitans de cette île la pêchent pour s’en
nourrir , et la désignent sous le nom de
etcona - tôre. Schneider n’a observé qu'un
os inter - maxillaire comme aux orvets, et
non un double comme aux couleuvres,
à un individu placé dans la collection de
Bloch.
Reptiles. Tone VIL Aa
370 HISTOTRE
LA PÉLAMIDE GRANULÉE (1).
S CHNEIDER a découvert cette pélamide
dans la collection de Lampi. Elle a sa tête
déprimée en dessus, élargie, couverte par-
tout de petites écailles, et comme tron-
quée à sa partie antérieure; la mâchoire
inférieure, qui est plus courte et plus large
que la supérieure, se relève un peu vers
son milieu pour remplir une échancrure
de la supérieure; on voit en outre à celle
d’en bas deux petits os réunis en devant par
une membrane lâche, de manière que les
deux branches de cette mâchoire peuvent
beaucoup s'écarter : les yeux sont petits
et placés sur la même ligne que les ouver-
tures des narines : les branches marginales
et palatales sont garnies de petites denis
(:) Pelamis granulatus ; corpore scabro, fuliginoso,
fascis albis in ventre latioribus cincto ; caudé& cultri-
Jermi subcompressé 5 aut =,
Series squam. abd:..— Series squam. subcaud. ..
Hydrus granulatus. Schneider , Hist. amph. in-8°,
Lena, 1799, fase. 1, p. 245, n° 4.
cs û «4 > en SI 4
DES PELAMIDES. 31
toutes semblables; la langue courte, entière
et non échancrée , paroît située en avant
du larynx. Le corps très-mince en devant,
s’épaissit vers son milieu, puis diminue de
grosseur vers la queue qui est comprimée,
tranchante , plus épaisse en dessous. Les
écailles sont petites, rondes, non imbriquées,
mais carrelées à côté les unes des autres,
et munies d’une carène plus distincte vers
le ventre, et sur-tout sous le milieu de cette
partie et de la queue où elle forme une
suture trés-relevée. La longueur totale ex-
cède deux pieds, et la queue a seulement
deux pouces six lignes.
La couleur est d’un brun de suie, avec
des bandes transversales blanches plus larges
sous le ventre. Schneidér regarde ce serpent
comme voisin de l’acrochorde de Java: il
en a vu des dépouilles envoyées des Indes
orientales par John.
Latreille, dans son Histoire naturelle des
reptiles, a réuni par mégarde cette péla-
mide avec la précédente , qu’il a nommée
hydroplus à queue obtuse.
372 HISTOIRE
VINGT-DEUXIÈME GENRE.
HYDROPHIS; hydrophus.
.
L> corps long, mince, légèrement cylin-
drique , terminé par une large queue aplaüe,
obtuse; l’un et l’autre entièrement revêtus
d’écailles très - nombreuses, sans grandes
écailles en dessous. De grandes plaques peu
nombreuses (neuf environ) dessus la tête,
Langue courte , épaisse, échancrée. Anus
simple et sans ergots.
Dents aiguës, très - petites; des crochets
venimeux à la mâchoire supérieure.
Les hydrophis, ainsi que je l'ai dit pré-
cédemment , paroissent être les serpens ve-
nimeux des marais dont quelques auteurs
anciens ont fait mention dans leurs écrits:
leur forme extraordinaire et même bizarre
doit servir à les faire distinguer des autres
ophidiens ; car la tête est petite, ainsi que
le cou, et le corps qui est très-long, qui
s’épaissit insensiblement, et qui est terminé
par une large queue aplatie, dont l’extré-
mité est arrondie, obtuse; cette queue,
DES HYDROPHIS. 373
assez semblable à une rame, doit beaucoup
aider les hydrophis à nager, et elle peut
aussi leur tenir lieu de gouvernail pour les
diriger à leur gré dans les eaux. Cet apla-
tissement singulier de la queue n’est pas
propre à ces seuls reptiles; nous l’avons
observé à plusieurs geckos de l’Afrique et
du Chili; si même nous reportons nos re-
gards sur les animaux des classes supérieures,
nous voyons la même conformation dans Îa
queue déprimée du castor, dans celle com-
primée de l’ondatra, qui sont l’un et l’autre
des quadrupèdes amphibies très-industrieux
de l'Amérique septentrionale; et cette ana-
logie est d’autant plus grande, que ces diffé-
rens animaux ont tous la queue écailleuse,
très-mobile.
Latreilie, dans son Histoire naturelle des
reptiles, a formé un genre qu’il désigne sous
le nom d’Aydrophis, et il y a placé seule-
ment deux espèces, savoir, les hydrophis à
queue lancéolée, et à queue obtuse. Le
caractère qu’il emploie pour les séparer des
orvets consiste dans la forme de leur queue,
qui est très -comprimée et lancéolée. J'ai
refondu ce genre avec celui des pélamides,
et les deux animaux qu'il contient sont
décrits dans cet ouvrage sous les noms de
Aa 3
97/4 HISTOIRE
pélamides fasciée et bicolore. Les véritables
hydrophis, ceux à qui je conserve ce nom,
ont été décrits et très-bien figurés dans
l'ouvrage de Russel sur les serpens du Co-
romandel.
Russel rapporte que les cinq espèces qui
sont indiquées ci-après, ont été trouvées
dans les eaux salées d’une rivière près de
Calcutta, qui partage en deux la contrée
du Bengale, nommée en anglais le Sunder-
Bunds. Elles nagent avec beaucoup d’agilité,
me peuvent se remuer qu'avec peine sur la
terre, et y meurent en peu de tems. Plon-
gées dans l’eau douce, elles y périssent éga-
lement; et quoiqu’elles ne vivent que dans
l’eau salée, on ne les voit que dans les rivières
et les marais, où cependant elles sont rares.
#
DES HYDROPHIS. 375
ss
L’'HYDROPHIS OBSCUR (1).
Ox trouve, à la planche vrrr du Supplé-
ment de l'ouvrage publié par Russel sur les
serpens du Coromandel, cet hydrophis qui
est connu des indiens sous le nom de Falla-
shoutur-sun. La tête est petite, un peu plus
élargie que le cou, ovale, aplatie en dessus
et sur ses côtés, et recouverte de neuf
plaques, non compris celle triangulaire du
museau. La bouche est large, avec sa mâ-
choire inférieure un peu plus courte; les
dents sont petites, aiguës, disposées sur les
branches marginales de la mâchoire infé-
rieure, avec un pelit crochet venimeux en
devant de la mâchoire supérieure sur chaque
_côté, et troïs autres dents simples, écartées
sur les branches palatales. Les yeux situés
(1) Æydrophis obscurus ;, colore, atro cœrulescente
1n lateribus et caudé dilutiore,cum fasciis annularibus
Jlavidis circa Go posticé laétioribus ét in dorso inter-
ruptis ; caud& plané à.
Series squamarum abdom. 558. — Series squam.
subcaud, 48 - 386.
Kalla-shoutur-sun. Russel, Hist. nat. of Indian ef
Coromand. serpents, Supptem, p.9, n° 8, pl. vu.
Aa A
376 HISTOIRE
vers le sommet de la tête sont orbiculaires
et petits. Le cou est alongé, mince, cylin-
drique, et s’épaissit graduellement, ainsi que
le corps qui est également cylindrique. Le
dos est convexe, avec ses côtés inclinés et
le ventre caréné; la queue est plus courbe
et plus obtuse que celle des autres hydro-
phis, avec le milieu plus épais. De plus,
les écailles sont carénées , ovales ou légère-
ment orbiculaires, toutes imbriquées; et
celles du ventre sont plus petites. Il y a
trois cent trente-huit rangées transversales
d'écailles sous le corps, et quarante - huit
sous la queue.
Le cou est d’un noir bleuâtre, avec des
bandes transversales jaunes : le dos est aussi
d’un bleu noirâtre, avec quelques teintes
plus claires...-Les flancs et le ventre sont
entourés dé larges anneaux plus effacés à
l'extrémité de la queue, qui est plus claire
sur ses côtés. Sur la tête on voit une tache
jaune derrière les narines, et une autre
derrière chaque œil.
Dimensions principales de cet hydrophis, selon Russei
pieds. pouc. lign.
Longueur totale... . 0. 5 #02
Longueur de la quene . . . . . » 5 6
Longueur de la tête +: . « . « » » 9
Circonférence de la tête. . « « » 1 2
fUxe. | | S. 7.17 877
De Jove del. ; CVoysard JE
HYDROPHIS CLORIS.
DES HYDROPHIS. 357
ms mn
—————
L'HYDROPHIS CLORIS (à).
>
PI. XC.
]
ir nom que je donne à cette jolie espèce
indique qu’elle est très-agréablement teinte
de verd, ainsi que le représente la figure
soigneusement coloriée que Russel a publiée
dans le Supplément à son ouvrage sur. les
serpens du Coromandel : suivant cet obser-
vateur anglais, les indiens l’appeïlent shou-
tur-sun. |
La tête est un peu plus épaisse que le
cou, extrêmement petite, oblongue, aplatie
en dessus et sur les côtés, avec les mâchoires
obtuses et d’égale longueur. I y a douze
plaques sur la têle, y compris la plaque
rostrale triangulaire. La bouche est large,
avec un petit crochet venimeux sur chaque
_ (1) Æydrophis cloris ; atro cœruleus , cum annulis
viridibus in collo , et fasciis transrersis sub abdomine
ct caudé circ& 60 ; caud& plané cicà —.
Series squamarum abdom. 332. — Series squam.
subcaud. 40 - 372.
Shoutur - sun. Russel, Hist. nat. of Indian et
Coromand. serpents, Supplem. p.68, n° 7, pl. vu.
378 HIS TOR E%
branche marginale, et trois dents simples
sur chaque palatale de la mâchoire supé-
_meure; les dents de l’autre mâchoire infé-
rieure sont très-petites et courbées en ar-
rière. Les yeux ont une forme orbiculaire.
Le cou, long et très-mince , s’épaissit in-
sensiblement , ainsi que le corps qui est
cylindrique en dessus, incliné sur les côtés,
et caréné sous le venire; la queue, large
et plate, a son extrémité obtuse, arrondie.
Les écailles, carénées et imbriquées, sont
ovales sur le dos, orbiculaires dans d’autres
endroits, et plus étroites sur la carène du
ventre. Russel a compté trois cent trente-
deux rangées transversales d’écailles sous Île
ventre, et quarante sous la queue.
Cet hydrophis est d’un bleu sombre, avec
une soixantaine ou environ de bandes trans-
versales d’un beau verd clair sous la queue
et le ventre, et formiant des anneaux entiers
autour du cou. Ces couleurs s’altèrent plus
ou moins dans l'esprit de vin.
Russel a trouvé dans le ventre d’une
femelle ; 1° un jeune bien conformé, par-
faitement semblable à sa mére par sa forme
et ses couleurs, et long d’un pied deux
pouces trois lignes sur un pouce de large ;
2° un autre jeuue long de neuf pouces;
DES HYDROPHIS. 379
3° et un œuf qui n’étoit pas encore éclos.
Ceci est donc une preuve évidente que les
hydrophis sont des reptiles ovovivipares.
Dimensions de cet hydrophis, selon Russel.
pieds pouc. lign;
Honeueun totale 2.502412 120. #9 1179
Longueur de:la-queue. 2...» :4...6:
Ponruenr dellttète.. "5 Je D Y12 219
Circonférence de la tête . . , . » zx »
Circonférence du corps dans l’en-
CRDILIC pins épais, 0) 0 4 VO
380 HISTOIRE
À
L’HY DR 'OPHIS
À BANDES NOIRES (à).
Les habitans du Bengale donnent le nom
de Kerril-pattee à cet hydrophis, représenté
par Russel dans le Supplément de son ou-
vrage sur les serpens du Coromandel. La
tête est très-petite, oblongue , obtuse, légè-
rement convexe en dessus, aplatie sur ses
côtés : les plaques principales qui la recou-
vrent sont au nombre de dix. La plaque
rostrale est triangulaire ; les deux plaques
suivantes sont oblongues et perforées par
les narines, qui sont situées presque verti-
calement et arrondies ; la paire suivanie est
sub-orbiculaire ; la plaque entre les yeux
est orbiculaire , prolongée en pointe aiguë ;
(1) Æydrophis nigrocinctus ; viridi-olivaceus, cum
Jasciis aut annulis cæruleo - nigricantibus 6o et ultrà
znsuper latioribus ; caudé plané circà =.
Series squammarum abdom. 323. — Series squam.
subcaud. 46 - 369.
A rbpale Russel, Hist. nat. of Indian et Corom.
serpents , Supplem. p.6,n°6, pl. vi
DES HYDROPHIS. 381
les deux sus-orbitaires sont oblongues ;
les deux autres postérieures ont une forme
oblongue , presque en cœur, et partagée
par la dixième plaque.
La bouche est large, avec ses mâchoires
également longues. On voit un ou plusieurs
petits crochets sur la mâchoire supérieure ,
dans le même endroit qu'aux autres serpens
dangereux. Il y a en outre de très-petites
dents simples sur les deux branches pala-
tales, et sur les deux marginales de la mâ-
choire inférieure ; les yeux sont situés sur Îes
côtés de la tête. Le cou est mince, un peu
plus élargi que la tête, cylindrique, et long
de même que le corps qui s’épaissit insensi-
blement , qui est cylindrique sur le dos,
incliné sur les côtés, et caréné sous le venire.
Le corps est assez gros vers l’anus, où il s’a-
mincit un peu; il est terminé par une queue
courte , aplatie, avec sa pointe arrondie.
Les écailles, imbriquées, ovales dessus le
cou, et lisses, sont carénées dans d’autres
parties , ovales sur le dos , orbiculaires sur
les flancs et le ventre, et beaucoup plus
larges sous le ventre et la queue ; les ran-
gées d’écailles sont au nombre de trois cent
vingt-trois sous le corps , et de quarante-
six sous la queue.
382 HISTOIRE
L’hydrophis à bandes noires est d’un verd
olivâlre en dessus , jaune en dessous, avec
cinquante-huit bandes d’un noir bleuâtre
foncé autour du corps , et neuf autour de
la queue. Les bandes sont des anneaux
très-réguliers , larges dessus le corps, étroits
en dessous.
Dimensions principales de cet hydrophis, selon Russel.
pieds. pouc. lign.
Longueur totale ...: . us). 1519 2040008
Honsueuride la quene, "5: D AURES
Circonférence de la tête . . . «© » x 3
Circonférence du cou . . . .« . .« » 1 6
Circonférence de la partie la plus
épaisse du corps. +... . + .. : » 519
Largeur du ventre . . . . . . + D» 2 4
Un oiseau, mordu à la cuisse par cet
hydrophis, mourut dans les convulsions
au bout de sept nunutes.
DES HYDROPHIS. 535
L'HEYDROPEHES
A BANDES BLEUES (1).
Cr hydrophis , nommé chittul par les
Indiens qui habitent au Bengale , a été
figuré par Russel dans le Supplément à son
intéressant ouvrage sur l’histoire naturelle
des serpens du Coromandel. Il a sa tête
petite , un peu plus élargie que le cou,
oblonsue , arrondie , obtuse, couverte en
dessus de neuf plaques, non compris la
plaque rosirale , qui est triangulaire. La
bouche est petite, avec un petit crochet
venimeux à chaque branche marginale de
(1) Æydrophis cyanocinctus ; fasciis annularibus
transversis lœtè cyaneis circà 60 eé flavo - albidis ;
eaudé pland Æ. R
Series squamarum abdom. 308. — Series squUam.
subcaud. 48 - 356.
Chittul. Russel, Hist. nat. of Indian et Coromand.
serpents, Supplem, p.10,n° 9, pl:1x.
384 HISTOIRE
la mâchoire supérieure , et quatre dents
simples à chaque branche palatale ; on ne
voit au contraire que de petites dents minces
et courbes à l’autre mâchoire. Le cou est
cylindrique , mince , presque d’égale épais-
seur, avec le corps un peu épaissi, arrondi
en dessus , légèrement caréné sous le ventre,
et terminé par une queue plate, moins
courbe que celle de l’hydrophis obscur. Les
écailles petites, lisses, imbriquées, sont orbi-
culaires sur les côtés, ovales dans d’autres
parties , orbiculaires et ciliées sur leur bord
dessous le ventre, où elles sont plus grandes
qu'aux autres hydrophis, et au nombre de
trois cent huit rangées transversales; tandis
qu'il n’y a que quarante-huit autres ran-
gées semblables sous la queue.
Russel à remarqué que la couleur de cet
ophidien aquatique est formée denviron
soixante bandes transversales ou anneaux
d’un beau bleu clair, élargis, tous séparés
par d’autres anneaux d’un blanc jaunâtre
assez semblables.
Russel a observé qu’un oiseau, mordu à -
la cuisse par ce reptile venimeux, mourut
au bout de huit minutes.
Dimensions |
DES HYDROPHIS. 385
Dimensions de cet hydrophis , selon Russel.
pieds. pouc. lign.
Ponguenr totale. , 1. 2 M0 0 CNRS
Longueur de la queue. . . . . . »
‘Lonaueur de la fêle .,.,. .,. ie 1»
Circonférence de la tête . . . . . >
Circonférence du cou . © + + 2. »,
Circonférence du corps dans paies
droit le plustépais ,:. . . . 147, 5 4
mu ON nm (Un
D À © &
Reptiles. Tome VELL. | Bb
386 HISTOIRE:
L’'HYDROPHIS ARDOISÉ (1).
L'avpropnrs , que je vais décrire ici
d’après Russel, est connu des Indiens qui
habitent au Bénssile sous le nom de Aougli-
patlee. Il présente à peu près les mêmes
caractères que les précédens , et n’en diffère
principalement que par sa couleur , qui est
bien soigneusement indiquée sur la figure
coloriée que Russel en a publiée dans le
Supplément à son ouvrage sur les serpens
du Coromandel.
La tête est oblongue, obtuse, un peu plus
épaissie que le cou, couverte en dessus de
neuf plaques, non compris la plaque trian-
sulaire du museau. Ce serpent a sa bouche
assez large , avec un petit crochet venimeux
(1) FHydrophis schistosus ; capite nigro, caudé et
dorso cærulescentibus , abdomine et lateribus colore
bufalino subpallido ; caud& plané circà —-.
Series squamarum abdom. 306. — Series squam.
subcaud. 52 - 358.
Hougli-pattee. Russel, Hist. nat. of Indian et
Corom. serpents, Supplem. p. 11,n°10, pl. x.
p
DES HYDROPHIS. 587
sur les branches marginales , et trois dents
simples sur les branches palatales de la
mâchoire supérieure ; les dents de lauire
mâchoire sont petites. Les veux sont de
forme ovale ; le cou est presque cylindrique
ainsi que le dos , avec les côtés inclinés,
comprimés , et le ventre caréné; la queue
est plate, un peu pointue , plus claire sur
ses côtés. Les écailles sont ovales, carénées
et imbriquées sur le dos; lisses sur les côtés:
petites, ovales, imbriquées et lisses sur la
carène du ventre ; au nombre de trois cent
six rangées transversales sous le corps, et
de cinquante-deux sous la queue.
Cet hydrophis a la tête noire, la queue
bleue , les flancs et le ventre d’une couleur
_ de bufle pâle.
Dimensions principales de cette espèce , selon Russel,
pieds. pouc. lign,
Ponoueur totale....2 ft. 35 2); 6
Longueur de la queue . , « . . » 5 »
Ponsueur de la tête. . . . . » 1x
Circonférence de la tête . . . . » 1:
Russel a remarqué qu’un oiseau, mordu
par cet ophidien , mourut au bout de cinq
minutes.
Bb 2
388 HISTOIRE
VINGT-TROISIÈME GENRE.
ACROCHORDE; acrochordus.
Lr corps et la queue cylindriques , entië-
rement revêtus d'écailles ou de tubercules
écartés; des écailles dessus la tête. Langue
courte, épaisse, échancrée. Anus simple et
sans ergots.
Dents aiguës, très-petites ; pas de crochets
veuimeux, ni de branches palatales.
Ce genre d’ophidien , établi par Hornstedt
dans les Mémoires de l'académie des sciences
de Stockholm en 1787, ne comprend qu’une
espèce beaucoup plus grande que tous les
orvets connus , et qui n’a été trouvée Jus-
qu'à présent que dans l'ile de Java. La
peau est conservée dans le cabinet d'histoire
naturelle du roi de Suède ; et cependant
on n'a pu se procurer, depuis cel auteur,
aucun renseignement positif sur la place
qu'il doit occuper dans l’ordre ; cependant
plusieurs naturalistes célèbres ont émis des
conjectures qui paroïissent assez vraisem-—
blables, et qui ont été adoptées par Schneider
DES ACROCHORDES. 58
dans son ouvrage lalin sur les amphibies.
Le corps et la queue sont garnis seulement
de petits tubercules , selon Hornstedt ; mais
où présume avec quelque motif que l’acro-
chorde n’est qu’une grande espèce d’orvet,
dont le corps est tellement enflé, que toutes
les petites écailles sont séparées les unes des
autres, de manière à imiter de petits tuber-
cules. On pourroit comparer cette sépara-
tion des écailles à celle qui a lieu dans un
grand nombre de serpens , principalement
aux vipéres naja et haje lorsqu'elles gonflent
leur cou. D'ailleurs lacrochorde ne doit pas
avoir de vrais tubercules, puisqu'ils sont
garnis de trois carènes comme les écailles
proprement dites ; et ce nom ne peut être
donné qu'aux petits grains peu apparens qui
sont dispersés sur la peau des cécilies.
Nous avons déjà vu précédemment que
les orvets, quoique dépourvus de crochets
venimeux , produisent leurs petits tout for-
més,et que leurs œufs éclosent dans lin-
térieur de leur corps : cette observation,
nous l’avons également faite dans la des-
cription qüe nous avons donnée de la cou-
leuvre hétérodon ; elle se rapporte de même
aux acrochordes.
Bb 3
L’ACROCHORDE DE JAVA (1).
PI LXI, fig. 42.
Léivorvinv observé par Hornstedt a
huit pieds trois pouces de longueur totale ;
et sa queue est longue de onze pouces, cy-
lindrique, terminée en pointe, et beaucoup
plus mince dès sa base que le corps. Les
tubercules ou écailles sont surmontés cha-
cun de irois carènes. Le corps est noir en
dessus , blanchâtre en dessous, avec ses
flancs tachetés de noir sur un fond de même
couleur que le ventre. La tête, déprimée
(1) Acrochordus javensis ; suprà niger , subtüs
albidus , lateribusque albidis Juseo maculatis ; caud&
fenut +.
Acrochordus. TEornstedt , Mémoires de lPacadémie
des sciences de Stockholm, 1787, p. 306, fig. — Acro-
chorde. Journal de physique , 1788 , p. 284. — L’acro-
chorde de Java. Lacépède, Hist. nat. des serpens,
in-12, tom. IT, p. 508, pl. x1, fig. 2.— //acrochorde.
Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18, tom. IV,
p. 229, fig. 2, — Acrocherdus. George Shaw, Natu-
ralist’s miscellany , n° 148. — Anguis granulatus , vel
acrochordus, Schueider, Hist. amphib. fase. 2, p. 344.
— Aiguis granulatus. Mus. Hounttuyn, p.29, n° 293.
DES ACROCHORDES. ‘391
et revêtue de petites écailles, a sa bouche
peu fendue, point de crochets venimeux ,
mais seulement une double rangée de petites
dents aiguës à chaque mâchoire. La région
de l’anus est la plus grosse partie du corps,
et son diamètre excède trois pouces, tandis
1e celui de la queue n’est que de six À Hi
à sa base. | |
Lorsque Hornstedt toyaseait | dans File
de Java, et qu'il se livroit à des recherches
assidues sur l’histoire naturelle de ce pays,
encore mal connu des naturalistes, il décou-
vrit un acrochorde femelle dans une forêt
de poivriers; et l'ayant ouvert , il trouva
dans son ventre cinq petits tout formés,
long chacun de neuf pouces. Les chinois,
qui accompagnoient cet observateur, man-
gerent avec empressement la chair de ce
serpent , ét prétendirent qu'elle étoit excel-
lente.
Schneider désigne cette espèce sous le
nom d'orvet granulé ; il y rapporte d’abord
un individu placé dans la collection d’Hout-
tuyn, et qui est indiqué comme étant un
orvet rare du Bengale, dont la peau est en-
tièrement couverte d’écailles semblables à
des grains , ainsi que le prouve la figure 148
publiée par Shaw dans ses Mélanges d’his-
Bb 4
592 HISTOIRE
toire naturelle. Ce dernier auteur a remar-
qué qu’un acrochorde long de: trois pieds, et
conservé dans le museum britannique, est
muni d’écailles coniques , légèrement caré-
nées dans le milieu de leur longueur, et
différentes des vrais tubercules, et les écailles
plus petites vers la queue ont en outre une
autre petite carène sur chaque côté. Les
“yeux sont petits, situés sur le milieu de la
partie antérieure de la tête : Shaw conclut
de la forine de ces écailles, que l’acrochorde
a quelques lègers rapports avec. les lézards
proprement dits; ce qui me pu peu vrai-
LA
DËS AMPHISBENES. 295
er
L 4
VINGT-QUATRIEME GENRE
AMPHISBÈNE; amphisbæna.
Lez corps épais, cylindrique, ainsi que la
tête et la queue; celle-ci courte. La bouche
peu fendue; yeux très-petits. Des plaques
lisses sur la tête; des anneaux nombreux et
à compartimens écailleux aulour du corps et
de la queue. Anus simple, transversal, muni
d'une rangée de grains poreux en devant.
-. Des petites dents à chaque mâchoire ; pas
de crochets venimeux à la mâchoire supé-
rieure.
Les animaux qui entrent dans, ce genre
sont nommés amphisbènes ou double-mar-
cheurs , parcé que leur corps gros, alongé,
. cylindrique, est muni d'une tête et d’une
queue d’'égale grosseur qu'on ne peut aisé-
ment distinguer l’une de lautre ; les yeux
étant très-petits et au niveau de la peau,
et la bouche étant peu fendue. Il arrive
fréquemment dans l'Amérique méridionale
que , lorsqu'on voit un amphisbène ramper,
on hésite, pendant quelques instans, pour
594 HISTOIRE
savoir s’il rampe en avant ou à reculons:
Si l’on compare les organes qui servent aux
mouvemens progressifs de ces singuliers rep-
tiles avec ceux des vers de terre ou lom-
brics, on reconnoît qu’il y a entre eux une
grande analogie, et que le ramper doit avoir
lieu de la même manière, c’est-à-dire, par
des ondulations successives contre le sol à
laide des anneaux nombreux qui entourent
le corps et la queue. Toutes les relations des
voyageurs et des colons s'accordent en effet
à dire que les amphisbènes rampent avee len-
teur et à peu près comme les vers de terre;
et quelques - unes ajoutent que les serpens
de ce genre peuvent aussi ramper pendant
quelques instans sur le dos et les côtés.
Lorsqu'un animal présente quelque sin-
sularité dans sa conformation, le vulgaire
s'empresse de lui attribuer des habitudes
extraordinaires et invraisemblables ; il saisit
avec empressement tout ce qui lui paroît
tenir heu du merveilleux : c’est ainsi que
les colons et les nègres de Surinam désignent
quelquefois les amphisbènes sous le nom de
serpent avetgle, parce que leurs yeux sont
à peine visibles; et ils ajoutent qu'il y a
dans cette colonie de grosses fourmis nom-
mées Xusjes, selon Hartsink, qui sont sans
DES AMPHISBENES. 39
cesse occupées à nourrir ces serpeñs aveu-
gles; ce qui leur a fait donner le surnom
de roi des fourmis (1).
Les mâchoires des amphisbènes sont sem-
blables à celles des orvets, et leur langue
a la même forme que celle des ophisaures.
Cette langue est large, plate, hérissée eu
dessus de petites papilles pointues, avec
lextrénuité libre et un peu fourchue. La-
trelile a remarqué, dans son ouvrage sur les
reptiles, que les divisions de cette fourche
semblent être plus fortifiées et plus épaisses :
en dessous et sur les côtés, si on les exa-
mine en dessous. | |
Les amphisbènes sont lents dans leurs
mouvemens ; ils paroissent se creuser des
(1) « Je remarquai encore un autre serpent d’en-
viron trois pieds de long, couvert d’anneaux, et qu’on
nomme amphisbène, parce qu’on süppose qu’il a deux
têtes; mais la vérité est qu’en raison de sa forme
cylindrique , sa tèle et sa queue se ressemblent au
point que l’erreur est presque pardonnable ; ses yeux
d’ailleurs sont presque imperceptibles. C’est ce mème
serpent que de grosses fourmis nourrissent, dit le
vulgaire , lorsqu'il est aveugle , et qu’en conséqnencé
on honore daus ce pays sous le noin de roi des fourmis ».
Stedman, Voyage à Surinam et dans l’intérieur de la
Guiane , in-6°, tom. IT, pag. 406,
596 HISTOIRE
trous en terre, de même que les vers de
terre. Ils ne sont pas venimeux et ne peuvent
que serrer leur proie entre leurs petites
dents aiguës, et non pas la blesser. Il faut
sans doute les ranger parmi les ophidiens qui
sont véritablement ovipares, et non parmi
les vivipares ou plutôt les ovovivipares,
quoique mademoiselle Mérian les ait crus
des animaux vivipares. Je possède dans ma
collection un jeune amphisbène qu’on a pris
dans la colonie de Surinam aûu moment où
il sortoit de l'œuf. Un colon m'a de plus
assuré que l’amphisbène blanchet, qui res-
semble, disoit-1l, & un long boudin blanc,
pond jusqu’à trente œufs dans des tas de
feuilles ou dans des fumiers exposés à l’ar-
deur du soleil ; et que, lorsqu'il est surpris
par le froid, il se retire dans son trou, ou
même quelquefois dans des fourmilières. De
à sans doute provient l'opinion des nègres
dont j'ai fait mention précédemment.
Seba nous a donné, dans son grand ou-
vrage, plusieurs figures d’amphisbènes que
Lauren!ti et Linnæus ont regardées comme
autant d'espèces distinctes, Jai déjà observé
dans diverses collections vingt-un amiphis-
ènes , et je me suis assuré que Lacépède a
eu raison de n’en reconnoiître seulement que
DES AMPHISBENÉS. 597
deux espèces, à l’exemple de PDaubenton.
Les quatre premières espèces de Linnæus
sont des variétés de l’amphishbène enfumé,
la dernière est notre amphisbène blanchet,.
Les amphisbènes n'existent que dans les
parties les plus chaudes du nouveau conti-
nent , et non pas dans l’île de Ceilan, comme
Va cependant prétendu Seba. |
Parmi les contes bizarres qu’on débite
dans les colonies, relativement aux amphis-
bènres, il y en a de tellement absurdes qu’on
n’a besoin que de les citer pour en prouver
la fausseté. Ces serpens, dit-on, jouissent de
la faculté de se rejoindre en entier, si on
les coupe en plusieurs morceaux; aussi les
nègres et les colons crédules croient-ils que
ces animaux, séchés et réduits en poudre,
peuvent servir à racommoder les membres
cassés. On ajoute aussi que chaque portion
d’un amphisbène , placée dans un lieu hu-
mide , peut devenir un animal entier. Dans
la treizième édition du $ystena naturæ,
Ginelin a mis une note au bas de la
page 1124, dans laquelle il annonce que
quelques personnes, entre autres Couplet,
dans les Mémoires de l’académie des sciences
de 1701, regardent les amphisbènes comme
dégoûtans et comme capables de causer des
398 HISTOIRE
pustules aux mains , lorsqu'on les touche
sans précaution; mais ceci est d'autant moins
croyable que plusieurs nègres en mangent
quelquefois la chair sans aucun risque, et
que la peau de ces reptiles ne peut secréter
aucune liqueur par des verrues, comme
celle des crapauds; et quand même cela
existeroit , 1l ne paroît pas croyable que
ette liqueur produisit des pustules, car celle
des crapauds n’est réellement pas nuisible,
ainsi que je n’en suis assuré par plusieurs
expériences.
Les amphisbènes n’ont pas d’écailles pro-
prement dites, mais leur peau est seulement
revêtue d’anneaux dont les compartimens
peuvent être comparés en quelque sorte
à des écailles. Je ne crois donc pas, avec
mon collègue Latreille , dont j'apprécie
d’ailleurs infiniment les travaux et les ta-
lens, que la peau des amphisbènes soit aussi
nue que celle des rainettes, des grenouilles
et des crapauds.
Dobrizshoffer rapporte que les guaranis
désignent les amphisbènes sous le nom
d'ybiya (1); ce qui les assimile en quelque
(1) Dobrizhofer, Hist. abiponensium, tom. IT,
pag: 404.
DES AMPHISBENES. 399
sorte avec les ibiares ou cécilies : en effet
ils leur ressemblent par leur forme, par la
petitesse de leurs yeux, et parce que leur
peau n’est pas, à proprement parler , revêtue
d’écailles.
Voici ce que Schneïder a remarqué sur
l'anatomie des amphisbènes (1) :
… Le crâne est convexe, plus élevé à sa par-
tie antérieure, plus déprimé et plus large
à sa partie postérieure ; sa structure est sem-
blable à celle de plusieurs sauriens. Il n’y
a pas d'os zygomatique, ni ces différentes
apophyses qui doivent se réunir à l'os inter-
maxillaire ; et c’est à cause de cette confor-
mation que les orbites ne sont pas closes
postérieurement. L’os temporal est compri-
mé dès la région orbitaire, et il s’élargit
davantage vers la jonction postérieure de
Vos maxillaire. Los occipital situé dans une
position presque perpendiculaire se réunit
au même endroit que l’os temporal, de ma-
nière à former ensemble l'angle de l’occi-
put, comme aux lézards. L’apophyse de la
portion condyloïde est jointe avec l'os occi-
pital, et ils sont ensuite unis avec l'os inter-
=
(t) 3. Gottlob Schneider, Hist. amphib. fase. 2,
Lena, 1801 , in-8°, pag. 354.
400 HISTOIRE
maxillaire comman. Les apophyses palatales
ne sont pas fléchies en dehors, comme aux
lézards, mais elles se joignent avec le sphé-
noïdal à l’os inter-maxillaire commun et à
la mâchoire inférieure, laquelle est beau-
coup plus courte que dans les lézards, et un
peu plus longue que la moitié du crâne. Le
condyle occipital est divisé dans son milieu,
et comme double. Il y a trois vertèbres col-
laires, dont la seconde semble être formée
de deux vertèbres soudées ensemble. Les
dix suivantes out une petite apophyse infé-
rieure arrondie auprés de leur face anté-
rieure. Les vertèbres costales s'étendent jus-
qu'à l'anus, et les autres vertèbres n’ont plus
que des apophyses droites, aiguës et trans-
rersales. Il n’y a aucune trace de sternum ni
de bassin. | |
Schneider, après ces remarques sur le
sauelette des amphisbènes, décrit le lan-
saha, qu'il regarde sans doute comme un
amphisbène ; ce qui me paroît peu conforme
avec les observations publiées par Bruguière
sur cet ophidlien de Madagascar, que j'ai
décrit précédemment aux pages 240 et sui-
“antes, dans un genre particulier, à exemple
de Lacépède, de Cuvier , de Brongniart et
de Latreille.
L’AMPHISBÉNE
à
Du Eat m:
L
2.AMPEHSPENE: ENFUME .
\
1. AMPHISBENE BLANCHET-
x
© +
De d'eve et.
DES AMPHISBENES. 4or
9 À 6 à ge
L’AMPHISBENE BLANCHET (1).
PI. XCI, fig. r. |
Corre espèce est très-facile à reconnoître,
parce que sa couleur est enlièrement d’un
blanc pâle, tirant un peu sur le jaunûtre,
(1) Amphisbæna alba ; flavescente-albida imma-
sulata ; caud& —-.
Ænnulis squamatis abdom. 223. — Annulis squam.
caudalibus 16-259 selon Linnæus.
—— 254, —— 18-252 selon Gronovius.
—— 255. —— 16 - 249 selon moi.
—— 220. —— 24 - 244 selon moi.
——— 230. —— 15-245 selon Houttuyn.
= Amphisbæna alba. Lin. Syst. nat. — Mus. Adolp.
Frid, tom. I, p.26, pl.1v, fig. 2. — Idem. Gmelin,
Syst. nat. — Laurenti, Synops. rept. n° 118. — Seba,
Thes. tom. Il, pl. xx1v , fig. 1. — /dem. Schneider,
Hist. amphib. fasc. 2, p. 549. — Le blanchet. Dau-
benton , Dict. erpét. Encyc. méthod. — Jdem. Lacé-
- pède, Hist. des serpens,in-12,tom. IT, p. 100, pl.x,
fis. 1. — L’amphisbène blanchet. Latreille, Hist. nat.
des reptiles, in-18, tom. IV, p. 255.— Amphisbæna
alba. Gronovius, Zooph. n° 59. — Amphisbæna alba,
anticè rufescens. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs.
tom. VIT, p. 25, n° 2. — Scheuchzer , Phys. sacxa ,
tom. IE, pl. pevrr, fig. 1.
Keptiles. Tome VII. Ce
4o2 HISTOIRE
et sans aucune tache. Elle a neuf plaques
lisses sur la tête, savoir une plaque arrondie
au bout du museau, qui est assez oblus;
ensuite deux plaques carrées oblongues et
transversales sur le front, au nulieu des-
quelles sont percées les deux narines; puis
deux autres plaques grandes et pentagones
en avant des yeux, et de plus deux plaques
moyennes triangulaires sur le centre de la
tête; les yeux sont très- difficiles à distin-
guer, de même que les narines, à cause de
leur petitesse , et chacun d’eux est situé au
milieu d’une moyenne plaque triangulaire
placée sur les côtés de la dernière paire,
précédemment indiquée. Toutes les paires
de plaques sont séparées par ua sillon lon-
gitudinal qui parcourt le dessus de la tête.
Le professeur Lacepède n’a compté que six
plaquessur la tête de lamphisbène blanchet,
sans doute parce qu'il a passé sous silence
la plaque du museau et les deux oculaires.
Sous la mâchoire inférieure 1l y a deux
paires de grandes plaques, puis une rangée
transversale de quatre à six petites plaques.
La tète est grosse, courte , et sa bouche
un peu fendue. Sous la gorge il y a deux
demi-anneaux courts, et deux autres qui se
prolongent derrière les coins de la bouche
DES AMPHISBENES. 403
jusques sur les joues. J’ai compté depuis
deux cent trente-neuf jusqu’à deux cent
quarante-quatre anneaux autour du corps
et de la queue : celle-ci est terminée par
un anneau à peu près hémisphérique ; elle
fait la onzième partie de la longueur totale
de cet amphisbène, qui n’a jamais plus d’un
pied six à neuf pouces de long. Les mâ-
choires sont munies de dents nombreuses,
petites : elles sont dépourvues de crochets
venimeux. |
Les détails que j'ai donnés dans les volumes
précédens sur les sauriens , nous ont appris
que plusieurs d’entre eux, savoir la dragonne,
les lézards , les stellions , les geckos et les
chalcides sont munis sur les deux côtés de
l'anus d’une rangée de grains poreux , rem-
brunis, rudes au toucher, et qui paroissent
donner issue à une sécrétion particulière.
Nous retrouvons des grains poreux sem-
blables dans les amphisbènés ; mais ils sont
disposés au nombre de huit sur deux ran-
gées situées à la suite l’une de l’autre dessus
l'anneau qui borde la partie antérieure de
Janus. Ce nombre de grains ne paroît pas
varier dans les amphisbènes , au moins dans
ceux que j'ai vus; ils sont seulement moins
gros et moins apparens à l’amphisbène blan-
Ce 2
404 HISTOIRE
chet qu’à l’enfumé. L’anus est transversal
et recouvert en devant par une plaque ou
saillie demi-circulaire et lisse.
L’amphisbène blanchet a deux cent vingt-
trois anneaux autour du corps, et seize
autour de la queue, selon Linnæus; mais
ce nombre est irès-sujet à varier, car j'en
conserve un dans ma collection qui a deux”
cent quarante-quatre anneaux , dont vingt-
quatre autour de la queue; et Gronovius
en a vu un autre qui avoit jusqu'à deux
cent cinquante-deux anneaux , dont dix-
huit autour de la queue.
On trouve cette espèce dans l'Amérique
méridionale ; j'en possède un individu qui
vient de Surinam, et qui m'a été donné
par M. Marin de Baïize , médecin français
établi dans ceite colonie hollandaise. :
Linnæus a écrit que cet amphisbène a
le front couvert d’anneaux ; mais cette
expression n’est pas exacte; car le front est
au contraire revêtu de plaques lisses, ainsi
que je lai dit précédemment.
VARIÉTÉ. A. Amphisbène blanchet ,
roussâtre en devant.
Nota. Boddaert a observé cette
variété dans sa collection
des reptiles.
+: DES AMPHISBENES. 405
VARIÉTÉ B. Amphisbène blanchet, plus
foncé , et tirant sur le brun
roussâtre en dessus, blan-
châtre en dessous.
Nota. Je l’ai trouvé dans la
collection du museum d’his-
toire naturelle de Paris.
C2
(e)
633
406 HISTOIRE
=——
L’'AMPHISBÈNE ENFUMÉ (1).
#
Crrre espèce est aussi commune à peu
près que la précédente dans les contrées
les plus chaudes de l’Amérique , sur-tout
à Cayenne, à Surinam et au Brésil; mais
on ne la trouve pas dans la Lybie, dans
ZA ° : >
île de Lemnos, ni dans aucune autre partie
de l’ancien continent, quoique Linnæus et
d’autres naturalistes plus modernes, entre
autres Lacépède, l’aient prétendu d’après
Seba.
(1) Amphisbæna fuliginosa ; colore ex atro et albido
vario ; caudé Æ aut minus.
Annulis aa 200. — Annulis caudal. 30 - 230 le
Linnæus.
—— 209. 25 - 234 selon Gronovius.
Amphisbæna fuliginosa. Tan. Syst. nat. — Amæn.
acad. tom. I ,p. 301 ,n° 295. — Mus. Adolph. Frid.
tom. I, p. 20. — Idem. Gmelin, Syst. nat, p.1123.—
Gronovius, Mus.tom. II ,p.1,2,52 ,n° 2.—Amphis-
bæna ex albo et nigro varia. Boddaert, nov. Act. acad.
Cæs. tom. VIT, p.25, n° 1.— Amphisbæna vulgaris.
Laurenti , Synops. rept. p. 66 , n° 119. — Schneider,
Hist. amph. fase, 2, p, 349. — Ray, Quadrup. p. 268-
DES AMPHISBENES. 4o7
Ta description que nous avons donnée
précédemment de lamphisbène blanchet,
peut également se rapporter à amphisbène
enfumé, qui ne paroît guère en différer
que par ses proportions, par ses couleurs,
et par le nombre de ses anneaux. Il a
d’ailleurs les mêmes habitudes et la même
patrie.
L’amphisbène enfumé a ordinairement
un pied et demi de longueur totale , et
rarement il parvient à deux pieds. Son
corps est plus alongé que celui de lespèce
précédente ; mais sa queue est beaucoup
plus petite ; car elle n’a jamais plus d’un
dix-huitième sur la longueur totale, et
Lacépède à même observé un individu dont
la queue n’occupoit que la vingt-septième
partie. Nous voyons par ces proportions,
comparées avec celles du blanchet ; que
lenfumé en diffère par sa queue plus courte,
— L’enfumé. Daubenton , Dict. erpét. Encye. méth.
— Idem. Lacépède , Hist. des serpens ,iu-12, tom. I],
p. 292. — L’amphisbène enfumé. Latreille, Hist. nat.
des reptiles , in-18 , tom. IV, p.235, fig.2.
Lacépède rapporte à l’enfumé les noms suivans :
Trasgobane. Valmont de Bomare, Dict. d’hist. nat,
— Ibijara , par les brasiliens. — Bodty.— Cega , cobre
vega, et cobra de las cabecas , par les portugais.
Cc 4
_ 408 HISTOIRE
et cependant elle est munie d’un plus grand
nombre d’anneaux ; car Linnæus a compté
deux cents anneaux autour du corps, et
jusqu'à trente autour de la queue. Gro-
novius en a ensuite compté deux cent Se
des premiers, et vingt-cinq des seconds,
un autre individu. |
Cet ophidien est surnommé l'enfumeé ;
parce que sa couleur est noire , plus ou
moins variée de brun , de cendré , et de
blanc. Au reste, il est sujet à varier dans
la disposition de ses couleurs, et c’est ce
qui a induit en erreur Seba , et ensuite Lau-
renti, Linnæus et Gmelin; car ces auteurs
ont décrit quatre espèces d’amphisbènes,
qu’il faut évidemment rapporter à l’enfumé
seulement comme des variétés peu remar-
quables ; Lacépède et Latreille eux-mêmes
ont désapprouvé l'opinion des auteurs pré-
cédens , en réunissant, comme une même
espèce , ces quatre variétés.
Var. A. Amphisbène enfumé, varié de noir
et de blanc.
Amphisbæna fuliginosa. Voyez
la synonymie citée précédemment.
Seba , Thesaur. rerum natural.
tom. Il, pl. 1, fig. 5.— pl. xvIx,
fig. 2,—pl xxit, fig. 8.
DES AMPHISBENES. 40g
Var. B. Amphisbène variéde blanc, de noir,
de bai et de gris.
Seba , Thesaur. rerum natur.
tom.Il, pl. Lxxxvur, fig. 3.
Amphisbæna varia. Taurenti ;
5ynops. rept. pag. 66, n° 120. —
Lin. Syst. nat. — idem. Gmelin,
Syst. nat. pag. 1124.
Sa longueur est de deux pieds
environ. Sa tête est courle, jaune,
marquée de taches noiïrâtres et
garnie de grandes plaques. Tout
son corps et sa queue paroissent
formés , suivant lexpression de
Seba , de nombreux anneaux collés
les uns contre les autres , et barrés
d’écailles oblongues , très-petites.
La nouvelle peau qui le recouvre
au printems est extrêmement lisse
et polie.
C. Amphisbène magnifique , varié de
pourpre, de violet et de jaune,
avec la tête jaunâtre et une bande
pourprée dessus les yeux.
Seba, Thes. rerum natur. tom.1!.
plc, h63.
Æmphisbæna magnifica. Tau-
renti, Synops. rept. pag. 66 , n° 121.
410 . HISTOIRE
— idem. Tän. Syst. nat. — idem.
Gimelin, Syst. nat. pag. 1124.
VAR. D. Amphisbène varié de blanc et de
brun , avec la tête jaune.
Seba , Thes. rerum nat. tom. IE,
pl. LXxXTI, fig. 4
Æmphisbæna. Laurenti, nl
rept. pag. 67, n° 122. — idem. Lan.
Syst. nat. — idem. Gmelin, Syst.
nat. pag. 1124.
à]
Parmi les noms donnés à ce singulier
reptile par les habitans du Brésil, Lacépède
cite celui d’éyara. En effet, il résulte des
travaux de Marcgrave et de Pison, que ce
nom pouxroit appartenir à un amphisbène
plutôt qu'à une cécilie ; et cependant Dau-
benton a appelé ce dernier genre IBIARE.
DES CECILIES. AE
VINGT-CINQUIÈME GENRE.
CÉCILIE; cæcelia.
Lin corps alongé, couvert d’une peau nue
fnement granulée, et de forme cylindrique,
ainsi que la queue, qui est obtuse et presque
nulle; avec une rangée longitudinale de plis
disposés en travers sur chaque côté, et for-
mant ensuite des anneaux entiers. Yeux
placés dans la peau et à peine distincts.
Langue courte, épaisse, adhérente, large,
légèrement mobile sur ses côtés. Anus rond,
ayant ses bords rayonnés.
! Des dents très-peltites, aiguës et nom-
breuses ; pas de crochets venimeux.
Linnæus est le premier de tous les na-
turalistes qui ait observé les cécilies; il a
fait connoître la cécilie ibiare de la collec-
tion de Grill, dans le tome premier des
Aménités académiques; puis la cécilie vis-
queuse du cabinet du prince Adolphe Fré-
déric. Daubenton, Lacépède , Latreille, etc.
n'ayant pu découvrir ces animaux dans au-
cune collection, se sont ensuite servis des
Â12 HISTOIRE
descriptions publiées par Linnæus. Grono-
vius en a fait mention d’après la pl. xx,
tom. II, fig. 2 de Seba. Sentzen a reconnu
ensuite que la langue de la cécilie ibiare est
large, épaisse, ovale, attachée en dessous
par le milieu de sa longueur, et légèrement
mobile sur ses côtés. Enfin Schneider a
donné de nouveaux détails sur les cécilies,
et 1l a publié quelques renseignemens sur la
forme du squelette de la cécilie visqueuse ;
il a vu deux individus de libiare dans la
collection de Lampi, et cinq autres dans
celle du duc de Brunswick.
On croiroit, d’après cet exposé, que les
cécilies sont suffisamment connues mainte-
nant, et qu’en réunissant tous les renseigne-
mens déjà publiés, on pourroit donner une
histoire assez complette de ces singuliers ani-
maux ; cependant il résulte, de mes nropres
recherches sur deux nouvelles espèces de
cécilies, que les naturalistes ont tous été
induits en erreur sur les caractères qui con-
viennent à ce genre.
Les cécilies sont longues, cylindriques, à
peu près d’ésale grosseur dans toutes leurs
parties, et légèrement amincies en devant.
On est d’abord disposé à les placer parmi
les poissons anguilliformes dépourvus de
DES CECILIES. 413
nageoires, mais is n’ont pas de branchies ni
d'ouverture branchiale ; ils ne vivent pas
dans l’eau, et ne sont pas pourvus d’écailles,
comme Schneider l’a cependant prétendu
récemment dans le second fascicule de son
Histoire des amphibies. « Les cécilies , dit-il,
sont un genre de serpens très - voisins des
poissons, sur-tout des murènes; leur corps
est revêtu d’écailles très-peliles, comme en-
foncées dans la peau, avec des rides d’abord
latérales, ensuite circulaires contre la queue,
qui est très- courte; les yeux sont petits,
couverts d’une peau commune, et les na-
rines sont munies d’un tentacule très-court ».
Je vais examiner successivement ces diffé-
rens caractères.
_ Il existe parmi les poissons quatre genres
remarquables qui sont très-voisins des céci-
lies : le premier, celui des éyphlies (1), est
(1) Lacépède a donné le nom de cécilie à ce genre
de poisson qui ne comprend encore qu’une espèce
trouvée dans la Méditerranée sur les côtes d'Alger :
c’est le muræna cæca de Linnæus. J’ai cru nécessaire
de substituer à ce genre le nom de éypAe, tiré du
grec , et qui signifie aveugle, afin d'éviter toute con-
Fusion ; car il me semble qu’on ne peut se permettre,
én histoire naturelle , de donner un nom semblable à
deux genres différens.
414 HISTOIRE
entièrement privé de nageoires et d’yeux;
et il a l'ouverture des branchies sous le cou.
Le second comprend les gastrobranches, qui
sont des poissons cartilagineux , aveugles,
avec les ouvertures des branchies sous le
ventre. Les deux derniers genres, les spha-
gébranches et les synbranches , ne diffèrent
lun et l’autre des typhlies que parce qu'ils
ont des yeux. Les cécilies ont au contraire
de très-petits yeux, sans nageoires ni bran-
chies. Leur organisation est assez semblable
à celle des orvets, et sur-tout des amphis-
bènes. La peau, dont la tête, le corps et la
queue sont entièrement couverts, consiste
dans un épiderme très-poreux, et dans un
derme assez fort, entre lesquels on voit, au
lieu du tissu papiilaire , une quantité innom-
brable de petits globules ronds, placés les
uns à côté des autres, et transparens comme
de la gomme. Ces globules sont, à propre-
ment parler, des glandes cutanées très-peu
adhérentes, qui soulèvent la surface de
lépiderme, de manière à former de très-
petits grains à peine distincts, que Schneider
a sans doute pris pour des écailles. Ces
glandes renferment toutes une humeur vis-
queuse qui suinte abondamment en dehors
lorsque l’animal souffre ou lorsqu'on veut
DES CECILIES. 415
le prendre. Cette humeur , assez comparable
à celle des salamandres , des anguilles et des
limaces, est roussâtre et gélatineuse. Aussi-
tôt qu’on plonge dans lesprit de vin ou
dans toute autre liqueur spirilueuse une
cécilie, l'humeur qui recouvre la peau se
coagule, et forme une pellicule qu’on pour-
‘roit confondre avec la vieille peau détachée
par lambeaux. Cette pellicule étant plus
tenace sur la tête, et recouvrant aussi les
yeux, aura fait croire que les cécilies sont
aveugles ; peut-être que les tentacules des
parines, indiquées par Linnæus aux cécilies
ibiare et visqueuse, ne sont elles-mêmes for-
imées que par une très-petite portion de
cette pellicule; car je n’ai pas trouvé la
plus légère apparence de tentacules aux
deux espèces que j'ai observées dans la col-
lection de Levaillant.
On ne sait pas encore parfaitement quelles
sont les habitudes propres à ces animaux
de l'Amérique méridionale; mais on croit
qu'ils ressemblent aux amphishbènes par
leurs mouvemens progressifs ; que leur
nourriture consiste principalement en pe-
tits insectes et en vers : quelques colons de
Cayenne et. de Surinam prétendent qu'ils
vivent dans la terre un peu humide, comme
B6, HISTOIRE
les lombrics ou vers de terre. Bosc croit
même que, d’après leur conformation exté-
rieure, ils doivent habiter dans l’eau. L’anus
est un trou rond, très-pelit, situé presque
sous l'extrémité postérieure , et ses bords
sont garnis de plis en forme de rayons; ce
qui me fait croire qu’il peut s’élargir beau-
coup pour donner issue aux excrémens.
Schneider a fait les observations suivantes
sur le squelette des cécilies. Le crâne n’a
aucune trace des orbites, mais il est garni
en dessus de petites cellules ou cavités. La
mâchoire inférieure n’est pas jointe à loc-
ciput par un os inter-maxillaire simple ou
double comme aux oiseaux, aux lézards,
aux orvets, aux couleuvres, etc. etc.; mais
elle est articulée avec l’occiput comme aux
quadrupèdes vivipares, sans qu’il y ait d'os
zygomatique apparent. Les deuts de la mâ-
choire supérieure sont toutes courbes, plus
petites sur les os du palais, plus alongées en
devant de chaque mâchoire. Après les deux
plus longues dents de la mâchoire infé-
rieure, on en voit deux autres courbées ,
plus petites ; ses deux branches ne sont pas
attachées ensemble par un ligament, mais
par une süture harmonique comme aux
lézards.
Les
DES CECILIES. 4
Les vertèbres ne sont pas jointes comme
celles des lézards et des serpens , maïs de la
Même manière à peu près que dans les
poissons; Car elles ont chacune à leur partie
antérieure et postérieure une cavité en forme
d’entonnoir, dans laquelle il y a un liga-
ment qui les attache et les applique réci-
proquement les unes contre les autres.
TL'apophyse épineuse supérieure des ver-
tébres ressemble à celle des amphisbènes et
du cou des oiseaux, car elle est déprimée,
et elle imite une très-petite carène. Les côtes
sont courtes, droites, dirigées en arrière,
triangulaires et fourchues en dessus comme
‘aux oiseaux, de manière qu’elles tiennent
à chaque face et aux apophyses latérales
‘des vertèbres par leurs deux branches.
Reptiles. Tome VIL. | D d
418 HISTOIRE
LA CÉCILIE VISQUEUSE (1).
Luix NÆUS a observé cet ophidien dans le
museum du prince Adolphe Frédéric; et
voici comment il l’a décrit : La tête est pe-
tite, lisse, avec ses narines situées en devant
du museau, sans aucun barbillon apparent;
les yeux assez petits sont couverts d’une
membrane ; les dents tr ès-pelites sont dispo-
sées sur une double rangée aux deux mâ-
choires ; le GOrps est cy lindrique, un peu plus
(1) Cæcilia slutinosa ;_corpore tenui ef longissimo :
subfuscescente , cum line& albidé latiusculé in utroque
latere ; caudä obtus& subnullé.
Plicis simplicibus et duplicatis in utroque latere 340.
— Plicis circularibus in caud& 10 - 350.
Cæcilia slutinosa. Tan. Syst. nat. — Mus. Adojiph.
Frid. tom. I, p. 19 : pl. 1v, fig. 1. — dem. Gmel. Syst.
nat. p.1125.— Laurenti, Synops. rept. p. 65, n° 117.
— Caæcilia ceylonica. Seba, Thes. tom. IT, pl. xxv,
fig. 2. — Schneider , Hist. amphib. fase. 2 , p. 363. —
Le visqueux. Daubenton, Dict. erpét. Encyc. méthod.
— Idem. Lacépède, Hist. nat. des serpens, in -12,
tom. II, p. 505. — La cécilie visqueuse. Latreille ,
Hist. nat. des reptiles , in-18, tom. IV, p. 258.
Fo
DES CECILIES. 419
épais à sa partie postérieure, avec trois cent
quarante plis transversaux à chaque côté du
corps, réunis en angle aigu contre la suture
du ventre; la queue, très-courte, légère-
ment aiguë, a dix autres plis seulement, et
Vanus est situé sous la partie postérieure. La
couleur est brune, avec une ligne blanchâtre
un peu élargie sur chaque côté du corps.
L'animal est gros comme le petit doigt,
long de plus d’un pied ; et lorsqu'il est
vivant, sa peau est enduite d’une humeur
visqueuse comme celle des lamproies; c’est
à cause de cela que Lianæus lui a donné
le nom que nous lui conservons, quoi-
qu'il puisse également convenir aux autres
espèces. | |
11 faut lui rapporter la cécilie représentée
par Seba, tom. IL, pl. xxV, ü£. 2, qui a
une ligne blanchâtre sur chaque flanc, et
qui habite dans l'Amérique méridionale ;,
mais non pas à Ceilan, ni dans l'Inde.
Dd 2
420 HE S-P-OH RE
LA CECILIE LOMBRICOIDE (1).
PL XCIT, fig 1.
Eye ne peut mieux comparer cette cécilie
qu’à un lombric ou ver de terre, à cause
de sa forme qui est mince, très-longue,
d'égale grosseur depuis la tête jusqu’au bout
de la queue : celle-ci est même foiblement
déprimée et munie d’un sillon longitudinal
en dessous. La peau est très - finement
tuberculeuse lorsqu'on la regarde à la loupe,
et elle est entièrement d’une couleur noi-
râtre rembrunie, uniforme. La tête a la
même forme que celle de la cécilie à venire
blanc; les narines n’ont pas de tentacules;
toutes les parties de l’animal offrent des
caractères semblables dans leur conforma-
tion, et elles n’en diffèrent seulement que
(1) Cæcilia lombricoïdæa ; corpore tenui et longis: -
simo , ex fuscescente obscuro immaculato ; caudé obtusé
subnullé. SE 5
Plicis lateralibus simplicibus 87.— Plicis latera-
libus duplicatis 204. — Plicis circularibus simpli- :
eibus 33 - 324.
PVxcx V4, 120.
\\
il HA \
A APE NA
1 AN
À 77) Li
(A
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PS =
Le
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1}
I}
De J'eve del. VeTrireut d.
1. CECILIE 2 ventre blanc.
9. CECILIE Ær/ruotée .
DES CECILIES. 421
parce qu’elles sont plus minces et plus
alongées. Comme l'individu que j'ai observé
avoit été tué avant d’avoir achevé sa mue,
j'ai eu de la peine à compter le nombre
de ses plis; c’est pourquoi j'offre le suivant
comme très-approximatif. On voit d’abord
_en devant sur chaque côté quatre - vingt-
sept plis simples et transversaux, ensuite
deux cent quatre doubles plis transversaux,
puis trente-trois plis circulaires, simples et
rapprochés. Nous verrons dans la description
de la cécilie à ventre blanc, que sa peau
est couverte de petits tubercules de deux
sortes, les uns plus distincts, et les autres
imicroscopiques ; la cécilie lombricoïde n'a
au contraire qu'une sorte de tubercules
dont la petitesse est telle qu’on ne les dis-
tingue qu'avec peine à la vue simple. La
tête est plus amincie que l’anneau presque
hémisphérique de la queue. L’anus est un
petit trou rond; après avoir enlevé sa vieille
peau, j'ai reconnu qu'il est rayonné sur ses
bords, comme celui de la cécilie à ventre
blanc et des deux autres. Chaque œil est
un point brun, très-petit et luisant.
On trouve la cécilie lombricoïde à Su-
rinam dans les lieux sombres et humides:
elle se creuse des trous en terre comme les
D d 3
PS TR TA
ste
422 H LS'T' OT RE
lombrics ; elle a beaucoup de rapports avec
la cécilie visqueuse; mais on ui voit moins
de plis, et pas de raie blanchâtre sur les
côtés.
_ Dimensions de la cécilie lombricoide , selon moi.
= pieds. pouc. lign.
Honsueur-dofale, 4.2: ... je; Teunr
Mossneur de iriète 2 .". 5. Von
Largeur de la tête en arrière. . » »
Largeur de la tête aux yeux. . » »
ON QT À
Din D [n
Largeur de la tête aux narines. D» »
plu
Largeur de la tête au bout du
mu seau. e > Û ° Ê . . e 0 ° ° » » I
Longueur de la maächoire supé-
rieure jusqu’au coin de la bouche. » » 2 =
Longueur de la mâchoire infé-
rieure jusqu’au coin de la bouche. » » 2
Distance des grandsplis latéraux » » 2
Longueur de l’anneau hémisphé-
rique de la queue, depuis Panns . » oo» 2 >
Largeur de cet anneau . . . . » Di NE
Largeur du cou . «+ + «+ + + + D »
4H O1
Largeur da corps . « - + + . D D
Le
DES CECILIES. 423
————— ms
LA: :C ÉCHLEÉE
A VENTRE BL'AN CM)
PI. XCII, fig. 2.
Cie nouvelle espèce, que j'ai observée
dans la collection de Levaillant, habite à
Surinam , et se distingue des autres cécilies
parce que son ventre est blanc, ou du
moins varie de blanc.
Sa forme est très-semblable à celle de
la cécilie ibiare; car la tête, le cou et le
corps sont tous à peu près du même dia-
meétre.
La tête est un peu déprimée postérieure-
ment, légérement arrondie en dessus, plus
étroite en devant, avec le museau prolongé,
irès-obtus à son extrémité, qui est plus
avancée en dessus contre les narines, les-
(1) Cæcilia albiventris ; ater corpore crasso , cum
abdomine ex albo flavescente variegato, naribus non
tentaculatis ; caud4 subnulld.
Plicis lateralibus simplicibus 91. — Pois latera-
libus duplicatis 46. — Plicis circularibus in latere
duplicatis5.—Plicis circularibus simplicibus 11-153,
D d 4
)
424 HISTOIRE
quelles sont écartées, trés-petites, sans aucun
tentacule. On voit les deux yeux sur chaque
côté de la tête vers la bouche: ils ont une
ressemblance parfaite avec ceux des am-
phisbènes, et ressemblent chacun à un petit
point blanc non saiilant qu'on auroit fait
sur la peau. La lèvre inférieure est plus
courte que l’autre, aussi large, arrondie, et
non obtuse en devant. Les dents sont très-
courtes, aiguës, et disposées sur les branches
marginales des mâchoires; mais je n'ai pas
observé de branches palatales. La langue
large, aplatie , est assez courte; elle remplit
le dedans de la mâchoire inférieure , et elle
m'a paru munie en devant, sur ses deux
côtés, d’une petite saillie charnue, grisâtre
comme elle.
Toute la peau est d’un noir sombre légé-
rement bleuñtre , variée en dessous de taches
très-irrégulières d’un blanc jaunâtre, et en-
tiérement couverte de très-petits grains où :
tubercules ronds, infiniment nombreux, se
touchant tous, et presque microscopiques.
Ces grains paroissent êlre, vus à la loupe,
des petites élévations imperceptbles de la
peau, un peu plus claires que le fond noi-
râtre, et l’on en voit de deux grosseurs sur
les côtés.
DES CECILIES. 425
J'ai compté quatre-vingt-onze plis laté-
raux simples sur chaque flanc, plus loin
quarante-six doubles latéraux dont chaque
double plus court, puis trois plis circulaires
formant deux anneaux marqués sur chaque
côté d’un pli court, de plus onze autres plis
circulaires formant des anneaux étroits et
simples, dont le dernier presque hémisphé-
rique tient lieu de queue. L’anus, placé en
dessous contre ce dernier anneau, est un
trou rond, ridé tout autour comme par
des petits rayons. Le nombre de ces plis
latéraux et circulaires est de cent vingt-huit
sur chaque côté, non compris les petits
latéraux, ou de cent cinquante - deux en
les comptant.
Dimensions de la cécilie à ventre blanc , selon moi.
pieds. pouc. lign.
Borsueutitotale . ie .\.}. 12) n'es
Ponsuenr delafiètel |. |... nt
Largeur de la tête en arrière . » » 7
Largeur de la tête aux yeux . » » 5
Largeur de la tête aux narines. » » 4
Largeur de la tête au bout du
MUSEAUE RE De Ne U a A AN De er) 2
Longueur de la mâchoire supé-
pin
rieure jusqu’au coin de la bouche . » oo» 6
426 HISTOIRE.
Longueur de la mächoire infé-
rieure jusqu’au coin de la bouche.
Distance des grands plis latéraux
Longueur de l’anneau hémisphé-
rique de ia-queue , depuis l’anus.
Largeur de cet anneau . « .
Lairsenrduicon JTE, CR
Largenr du corps . . . . . .
»
»
»
© “3 Où
DES 'CECFLIPS:. 427
a ———
——— ——- _— rm tm men
eq me mm —— — pe ——
PA lCÉCILIE,.LBENR EN,
A e
Tic nom qui sert à désigner cette espèce a
été employé par Marcgrave, d’après les
habitans du Brésil, pour lamphishène en-
fumé ; il a éte ensuite employé par plusieurs
naturalistes modernes pour distinguer Île
genre des cécilies.
(1) Cæcilia 1biara ; naribus sub - cirrhosis , corpore
crasso et atro unicolore ; caud4 subnullä.
Plicis simplicibus et duplicatis in utroque latere 135.
— Plicis cireularibus in caudä....
Cœæcilia tentaculata. Lin. Syst. nat. — Âmæn. acad.
tom. 1, p. 480; n°5, pl. xvar , fig. 2. — Mus. Adolph.
Frid. tom. 1, p.15, pl. v, fig. 2. — dem. Gmelin,
Syst. nat. p. 1124. —Gronovius , Mus. tom. II, p.52,
n° 1.— Laurenti, Synops. rept. p. 65, n° 116. —
Cæcilia cœruleo-fusca. Boddaert , nov. Act. acad. Cæs.
tom. VII, p. 26, n° 5. — Jbiaram brasiliensium.
Pison , Elist. Bras. p. 282. — Schneider , Hist. amph.
fasc. 2, p. 561. — L’ibiare. Daubenton, Dict. erpét.
Encycl. méthod. — dem. Lacépède, Hist. nat. des
serpens, in-12, tom. II, p. 501, pl. x, fig. 2. — La
cæcilie ibiare. Latreille, Hist. nat. des reptiles, in-18,
tom. IT, p.257, fig. 2.— Bosc, Dict. d’hist. nat. édit.
de Déterville.
428 HISTOIRE
Linnæus, qui a désigné cette cécilie sous
le nom spécifique de tentaculée, lui assigne
près d’un pied de longueur et un pouce
d'épaisseur : elle est entièrement cylin-
drique et d’égale grosseur depuis la tête
jusqu’à la queue. Sa peau nue, sans aucune
écailles, a des petits points saillans sur le
dos, et cent trente-cinq plis transversaux
sur chaque côté. La tête lisse, arrondie,
a contre chaque narine un tentacule ou
barbillon très-court. Les narines ressemblent
à une petite piquure d'épingle; et les yeux
inutant eux-mêmes de très - pelits points,
paroissent à travers une pellicule mince qui
les recouvre. Les dents sont simples comme
celles des couleuvres innocenties, et plus
petites à la mâchoire supérieure. La queue,
épaisse et presque nulle, a des plis circulaires
très-serrés les uns contre les autres. Ean-
næus compare cette espèce aux poissons
chondroptérygsiens, à cause de sa lèvre supé-
rieure, obtuse, très-proéminente, de telle
sorte que la bouche est reculée sous la tète
presque de même qu'aux squales ou ce ,
aux raies, etc.
La couleur est d'un brun bleuâtre uni-
forme, sans aucune tache.
On trouve celte espèce d’ophidien dans
DES CECIIIES 44
la colonie hollandaise de Surinam en Aumé-
rique. Elle vit aussi au Brésil, suivant Piscn,
et ele y est nommée ibiaram par les habi-
tans ; c’est à cause de cela que les raturalistes
pie l'ont appelée ibiare.
Schneider a vu dans la collection de tn
pian deux individus de cette espèce, et cinq
auires dans celle du duc de Brunswich ;
lun d'eux étoit de couleur cendré. Il ne
leur a pas vu de tentacules ou de barbillons
proprement dits, mais deux petites papilles
ou verrues au bout du museau. |
La cécilie figurée par Seba, et rapportée
par Fannæus à cette espèce, est synonyme
de la cécilie visqueuse à cause de sa bande
blanche sur chaque côté du ventre.
Fin du septième" Volume.
oo mo
PQ
g
?
ReA De Pre
Des matières contenues dans ce seplième
Volume.
AY viTE des couleuvres. La couteuvre aurore. Page
La couleuvrre thalie.
—— nasique du Bengale, pl. LIX et LXXXI.
—— à luit raies.
—— lisse.
—— COrais.
—— raÿée.
—— unicodore.
—— d'Esculape.
—— à collier, pl. LX XXII et LIX.
Première variété.
Seconde variété.
Troisième variété.
Quatrième variééé.
Cinquième variété.
Sixième variété.
Septième vartété.
Huitième vartété.
Neuvième variété.
La couleuyre écarlate , pl, LKXXIEIT.
TABLE. 431
La couleuvre maligne. 46
—— blanche. 7 49
—— dard, 52
|<—-— azurée. 54
— salatée, pl. LX XXII. | 55
ee suisse. 5z
=—— demi-collier. | 5g
UNE roiee raies. GE
<<< boiga, pl. LXXXIV. 63
—— chapelet, 6g
—— à tête de vipère. 74
—— cerclée, | 74
Je AT.
—— blanchâtre,. S1
=— à zones. "Sato 82
==— bluer. Sr nioas — 84
—— de Panama. 35 85
—— brunâtre. - 86
— serpentine. gars 37
Première variété, S: 89
Seconde variété. :: -1bid
Troisième variété, 13 —90
Quatrième variété. su ibid
Cinquième variété. 0) . -ibid
La couleuvre miliaire. ENpt-sX ga
—— à raies rouges, pl, LXXXIII 0h 93
__— chatoyante. \ 96
\
432
ELA BE
La couleuvre malpole ou siffleur.
variée.
verte d'été.
saurite, pl LXXXT.
pythonisse.
roussätre ow hotamboye.
à deux raies.
carénée.
saturnine.
rhomboidale.
cobel.
yipérinee
pâte. |
rubannée.
ardoisée.
crotaline.
typhie.
nævielle.
cenchrus.
treillissée.
maures
ombrée.
siréale.
sipédon.
triple-rang.
hétérodon, ph LX.
latonte.
TABLE
La couleuvre provençale.
tétragone,
décolorée.
chayque.
à deux raies.
cerbère. tie
schneidérienne.
régine.
violette,
symétrique,
ponctuée.
calmar.
tbibe.
vampum ou fasciée.
drap mortuaire.
HE TPE EE
porte-croix.
dora.
bali ou plicatile.
mexicaine.
lutrix.
striatulée.
duberrie.
silonnée,
tétragone.
anguleuse.
Bail ii
Cause,
Éeptiles. Tome VII. Ee
LA
SE: 44
4 en 5
454 TABLE
La couleuvre alidre.
é
cyanée , ou la verte et bleue.
tachetée.
—— des dames.
& ventre étroik.
Treisième genre. Plature.
Le plature fascié, pl. LXXXV.
de Laurenti.
Quatorzième genre. Enkydre.
L’enhydre dorsale.
Quinzième genre. Langaha.
Le langaha de Madagascar.
Werzième genre. Erpéton.
L'erpéton tentaculé , ph LXXX VI.
Dix-septième genre. Éryx.
ZL'éryx céraste.
javelot.
—— gronovien.
= couleuvrin.
—— roux.
— jure, pe LXXXV et LXI.
L’éryx miliaire.
—— pintade.
Première variété.
Dêèuxième variété.
‘L’éryx à points noirs.
dramine.
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L’éryx de Clèves.
Dix-huitième genre. Clothonie.
La clothonie anguiforme.
Dix-neuvième genre. Orvet.
L’orvet corullin ou rouge.
—— scytale ou rouleau , pl. LXXX VIT.
—— fascié.
lombric.
—— oxyrynque.
—— à long museau.
—— maculé.
—— réticulé.
—— commun ou fragile, pl. UXXXVII
Première variété.
Seconde variété.
_ Troisième variété.
L'orvet éryx.
mamillaire.
——— à sepé stries.
cendré.
Vingtième genre. Ophisaure.
L’ophisaure ventral , pl. LXXX VII eé LXI.
V'ingt-unième genre. Pélamide.
La pélamide fasciée. (
—— bicolore, pl. LXXXIX et LX.
La pélamide granulée.
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Fu 7 ingt-deuxième genre. Hydrophis. |
L’hydrophis obscur.
cloris , pl. XC.
—— à bandes noires.
— à bandes bleues.
ardoisé.
Vingt-troisième genre. Acrochorde.
L’achrocorde de Java, pl. LXT.
Vingt-quatrième genre. Amphisbène.
L’amphisbène blanchet, pl. XOI.
enfumé, pl. XCI.
V'ingt-cinquième genre. Cécile.
La cécilie visqueuse.
—— Jombricoide, pl. XCIT.
—— à ventre blanc, pl. XCIK.
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—— ibiare,
Fin de la Table.
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