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Full text of "Histoire naturelle des poissons de la France"

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HISTOIRE    NATURELLE 


DES 


POISSONS  DE  LA  FRAI^CE 


.l/.iU-!Hl. 


I MiiiuKii..  lii]|iiiiiH'iii'  I iiirïTK. 


HISTOIRE   NATURELLE 


DES 


POISSONS  DE  LA  FRANCE 


PAH 


LE    D^^   EMILE    MOREAU 


S  L  P  P  L  É  ]\1  E  N  T 

Avec   7   figures   dans  le   texte. 


PARIS 

G.   MASSON,    ÉDITEUR 

LIBRAIRE      DE      l' ACADÉMIE      DE      MÉDECINE 
120.  Boulevard  Saint-Germain,  en  face  de  l'École  de  Médecine 

.MDi:CGLXXXXI 


SUPPLÉMENT 


L'HISTOIRE  NATURELLE  DES  POISSONS 

DE  LA  FRANCE 


•  Dans  le  premier  volume  de  notre  travail  sur  les  Poissons  de 
la  France,  nous  écrivions,  p.  335  :  Nous  ne  voulons  pas  termi- 
ner l'histoire  des  Requins  sans  rappeler  qu'une  troisième  es- 
pèce a  été  signalée  dans  les  mers  d'Europe,  au  moins  dans  la 
Méditerrannée,  c'est  le  Requin  de  Milbert,  Carcharias  Milberti, 
Valenciennes,  le  Squalus  phimbeuSj  Nardo.  Ce  Squale  a  été  pris 
sur  différents  points  des  côtes  d'Italie.  —  Nous  supposions  alors 
que  ce  Plagiostome,  qui  de  l'Atlantique  pénètre  dans  la  Médi- 
terranée, serait  probablement  un  jour  ou  l'autre  capturé  sur  no- 
ire littoral.  Nos  prévisions  se  sont  réalisées;  depuis  quelques 
années,  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce  ont  été  péchés  à 
Nice,  à  Cette  et  peut-être  aussi  dans  d'autres  localités.  Ce  n'est 
pas  le  seul  représentant  du  sous-ordre  des  Squales  que  nous 
ayons  à  citer,  nous  avons  encore  à  rappeler  le  Centroscymnus 
cœlolepis  qu'ont  fait  connaître  deux  naturalistes  portugais,  Rar- 
boza  du  Rocage  et  de  Rrito  Capello,  Dans  le  sous-ordre  des 
Raies,  nous  avons  à  compter  plusieurs  Pastenagues  et  la  Ptéro- 
platée aUavelle,  Pteroplatea  aUavcla;  deux  sujets  de  ce  type 
Poissons.  —  Supplément.  1 


2  CARCHAIUDÉS. 

curieux  sont  tombés  entre  les  mains  de  nos  pêcheurs,  l'un  à 
i\ice,  en  novembre  1886,  l'autre,  cinq  mois  plus  tard,  à  Cette. 
Chez  les  Chorignathes,  qui  forment  Tordre  le  plus  important 
de  la  section  des  Poissons  osseux,  nous  aurons  à  décrire  un  as- 
sez grand  nombre  d'espèces,  quelques-unes  même  d'entre  elles, 
c'est  un  devoir  pour  nous  de  le  reconnaître,  avaient  échappé  à 
nos  investigations.  Nous  indiquerons  parmi  les  Acanthoptéry- 
gicns  :  Batrachus  didactylu:<,  Gobius  falLax  [?iov.  sp.,  C.  Sarato), 
Scorpœna  ustiilata,  Pristipoma  Beimetti^  Scanis  Cretenm,  etc.. 
Les  Malacoptérygiens,  surtout  les  Malacoptériens  abdominaux, 
nous  donneront  une  quantité  notable  de  spécimens  olTrant  un 
réel  intérêt  à  divers  points  de  vue.  Cette  étude  nouvelle  servira 
à  compléter  notre  travail,  elle  nous  fournira  en  même  temps 
l'occasion  de  faire  quelques  rectifications,  et  de  résoudre  certai- 
nes questions,  plus  ou  moins  controversées,  qui  jusqu'à  ces  der- 
nières années  n'ont  pas  été  sans  causer  de  sérieux  embarras 
aux  ichlhyologistes. 

GENRE  REQUL\. 

T.  I,  p.  328. 

Ce  genre  comprend  trois  espèces  : 

d'un  tiers  au  moins  plus  grande  que  la 
largeur  de  la  bouche i.  \\.  iîlf.u. 


Longueur 


étant     au     moins 

,    ,,°  „  „„  '  l    deux  fois  plus  lon- 

de  1  espace (  I  * 

,1     là  peu  près  égale  à  \   gués  que  larges..     -1.  15.  \  mlseau  obtus. 
la   largeur    de    la 

bouche.  Pectorales  j    n'élanl  jias  dcu.x 

fois  plus  longues 
que  larges 3.  II.  dk  Milbeut. 

M-:    IlEQUIN   DE   MILBERT  —  CAUCUAmXS    MILBEUTI.    Val. 

Syn.  :  Smaul  uni;  SiunK,  .MitchiU,  Vish.  Neu-Yurl;,  p.  i87. 
CAnciiARiAS  Mii,UEHTi,Valouc.,  Ms5.  dans  Miill.  et  llcul.,  Plagiosl.,  \^.  38,  pi.  l'J, 
fig.  3,  dents;  (Prionodon)  A.  Dumér.,  t.  I,  p.  3G0;  Gunth.,  t.  VIII,  p.    3G3,  note 


t 

I 


REQUIN   DE  MILBERT.  3 

sp.  5;  Giglioli,  Catui.  l'esc.  Ual.,  p.  lll,  no  507;  Doderleiu,  Mcvmale  ittiologico 
del  Medilerraneo,  Elasmobranchii,  Palcrmo,  1881,  p.  44;  Perugia,  Elenco  Pesci 
clelV  Adriatico,  Milano,  1881,  p.  52. 

Carcharias  c^ruleus,  Dekay,  New  York  Faun.  Fis/i.,  New  York,  1842,  pi.  61, 
fig.  200. 

Lamna  caudata.  Dekay,  oiivv.  cit  ,  p.  354,  pi.  G2,  fig.  205,  auiin.,  et  fig.  205»,  tête 
vue  en  dessous. 

".'  Squalus  Milberti,  CBp.,  Cal.,  p.  18,  n"  71. 

Squalus  plumbeus,  Nardo. 

EcLAMiA  Milberti,  Gili,  Proc.  Acad.  natur.  Scienc.  PhUudelpIiia,  Philadel.,  18G4, 
p.  262,  et  dans  Annals  Lyc.  nanir.  History  New-York,  New-York,  1862,  t.  VII, 
p.  410,  Analyt.  Synops.  Ord.  Squali. 

Prionodon  Milberti,  Cancstr.,  Fn.  Ual.,  p.  48. 

Long.  :  0,60  h.  3,00  et  plus. 

Ce  Requin  a  le  corps  allongé,  couvert  d'un  chagrin  très-fin, 
très-doux,  à  peine  sensible  au  toucher,  surtout  chez  les  jeunes 
animaux.  Les  proportions  varient  suivant  la  taille  des  sujets  ; 
chez  les  individus  de  moyenne  taille,  la  hauteur  du  tronc,  qui 
l'emporte  un  peu  sur  la  largeur,  est  comprise  sept  fois  et  demie 
à  huit  fois  dans  la  longueur  totale  ;  il  paraît  en  être  autrement 
chez  les  petits  et  les  fœtus  ;  en  effet,  chez  eux,  la  hauteur  du 
tronc,  qui  est  moindre  que  l'épaisseur,  est  contenue  une  dizaine 
de  fois  dans  la  longueur  totale. 

En  dessus  la  tête  est  aplatie,  surtout  dans  la  région  préorbi- 
laire.  Le  museau  est  déprimé,  mince,  à  bord  antérieur  convexe; 
sa  largeur,  prise  vers  l'angle  externe  des  narines,  est  sensible- 
ment égale  à  l'espace  préorbitaire.  La  bouche  est  arquée;  chez 
les  adultes,  sa  longueur,  ou  la  distance  qui  s'étend  de  la  dent 
médiane  de  la  mâchoire  supérieure  à  l'un  des  angles  postérieurs, 
est  moindre  que  sa  largeur  et  moindre  aussi  que  l'espace  préor- 
bitaire ;  chez  les  jeunes  animaux,  sa  largeur  est  à  peine  diffé- 
rente de  la  longueur  du  museau.  II  est  nécessaire  de  faire  ob- 
server que  la  forme  des  dents,  surtout  à  la  mâchoire  supérieure, 
varie  suivant  l'âge;  chez  les  sujets  de  moyenne  taille,  la  dent 
médiane  est  fort  peu  développée,  elle  semble  à  peine  dentelée 
ou  même  ne  paraît  nullement  dentelée;  chez  le  spécimen  du 
Muséum,  qui  mesure  0,610  de  longueur,  les  deux  premières 
dents  latérales  ont  la  figure  d'un  triangle  isocèle  à   base  beau- 


4  CARCHARIDÉS. 

coup  plus  courte  que  la  hauteur,  elles  sont  finemont  dentelées  ; 
la  troisième  dent  latérale  est  encore  à  peu  près  triangulaire, 
mais  son  bord  antérieur,  ou  interne,  est  régulièremonL  oblique, 
et  son  bord  postérieur,  ou  externe,  est  très-faiblement  concave 
ou  écbancré  ;  elle  est  légèrement  dentelée  sur  les  côtés,  elle  n'a 
pas  la  pointe  dirigée  en  arrière.  Les  dents  suivantes,   qui  sont 


MI 


Fig.  221.  —  Partie  gauche  des  mâchoires. 


MS,  mâchoire  supérieui-e  ;  m,  deut  médiane;  /,  6*  dent  latérale.  —  MI,  mâchoire 
inférieure;  »i,  dent  médiane;  /,  6^  dent  latérale. 

également  dentelées,  ont  le  bord  antérieur  plus  ou  moins  con- 
vexe, le  bord  postérieur  concave  ou  échancré  et  la  pointe  reje- 
tée en  arrière.  Chez  les  sujets  de  très-grande  taille,  ou  du 
moins  sur  un  de  ceux  que  j'ai  pu  examiner,  la  série  formée  par 
les  dents  médianes  n'est  pas  droite,  elle  est  en  zigzag;  la  dent 
médiane  de  la  première  rangée  est  rapprochée  de  la  première 
dent  latérale  du  côté  droit;  la  dent  médiane  de  la  seconde  ran- 
gée est  vers  la  première  dent  latérale  gauche  de  la  série  corres- 
pondante, etc.  ;  de  sorte  que  la  dent  médiane  de  la  première  ran- 
gée est  vis-à-vis  de  la  dent  médiane  de  la  troisième  rangée  ;  la 
dent  médiane  de  la  deuxième  rangée  vis-à-vis  de  celle  de  la  qua- 
trième; à  première  vue  on  pourrait  supposer  que  la  vraie  dent 
médiane  manque,  et  qu'il  y  a  alternativement  une  dent  latérale 
de  plus  sur  chaque  côté  de  la  mâchoire;  ce  qui  le  ferait  encore 
mieux  penser,  c'est  qu'à  la  mandibule,  les  dents  médianes  sont 
disposées  d'une  façon  très-régulière,  les  unes  à  la  suite  des  au- 


'g.  222.—  Detïfs  latérales 
[grandeur  naturelle). 

Is,  5*  dent  latérale  supé- 


REQUIN   DE   MILBERT.  5 

très,  et  que  les  premières  dents  latérales  sont  courtes,  absolu- 
ment comme  celles  formant  la  rangée  en  zigzag  de  la  mâchoire 
supérieure  et  qui  sont  dentelées.  A  la 
mandibule  les  dents  de  la  série  médiane 
sont  des  espèces  de  petits  crochets,  sans 
apparence  de  dentelures  sur  les  bords; 
les  dents  latérales  sont  étroites,  subulées, 
elle  ont  leur  pointe  insérée  sur  une 
large  base  ;  elles  sont  droites  et  fine- 
ment dentelées  sur  les  côtés,  elles  ont 
une  grande  ressemblance  avec  celles  du 
Requin  à  museau  obtus.  Chez  les  adultes,    ""l"''.^  '  ^''  ^"  ^^^^  latérale 

^  '    irifei'ieure. 

les  dents  sont  en  nombre  plus  élevé  que 

celui  qui   est  généralement  indiqué,  il  y  en  a  trente  et  une  à 

chaque  mâchoire  15  +  1  +  15=31. 

Quant  aux  yeux,  ils  sont  ovales,  à  pupille  verticale.  Suivant 
Canestrini,  leur  diamètre  horizontal  est  égal  à  la  largeur  de 
chacune  des  narines;  mais  les  proportions  varient  d'une  façon 
très-sensible  :  chez  les  jeunes  spécimens,  le  diamètre  de  l'œil 
mesure  le  double  de  la  largeur  des  narines  et  le  tiers  au  moins 
,  de  l'espace  préorbitaire  ;  chez  les  sujets  de  moyenne  taille,  il 
l'emporte  d'un  quart  sur  la  largeur  de  la  narine,  et  fait  moins 
du  tiers  de  l'espace  préorbitaire. 

Les  narines  sont  en  forme  de  croissant. 

L'angle  inférieur  de  la  quatrième  ouverture  branchiale  est  en 
quelque  sorte  sur  l'origine  de  l'insertion  de  la  pectorale. 

La  première  dorsale  naît  à  l'aplomb  du  bord  postérieur  ou 
plutôt  à  l'aplomb  de  la  fin  de  l'insertion  des  pectorales;  elle  est 
développée,  son  bord  antérieur  est  légèrement  sinueux,  convexe 
dans  sa  partie  médiane,  puis  il  décrit  une  courbe  qui  va  s'unir  à 
la  ligne  du  bord  postérieur;  l'angle  supérieur  delà  nageoire  est 
mousse,  faiblement  arrondi.  Le  bord  postérieur  est  sensible- 
ment échancré  ;  il  rejoint  en  bas  l'extrémité  du  bord  inférieur 
en  dessinant  un  angle  très-allongé.  Le  bord  inférieur  est  pres- 
que parallèle  à  la  ligne  du  dos.  La  hauteur  de  la  première  dor- 


6  CAIÎCIIAHIDKS. 

sale  est  égale,  ou  peu  s'en  faut,  à  la  largeur  de  la  pectorale, 
tandis  que  chez  le  Requin  à  museau  obtus,  elle  est  générale- 
mcnl  plus  grande.  La  seconde  dorsale  commence,  pour  ainsi 
dire,  dans  le  même  plan  vertical  que  l'anale;  elle  a  presque  la 
forme  d'un  trapèze,  mais  quand  sa  partie  postérieure  et  infé- 
rieure est  appliquée  sur  le  tronc,  elle  paraît  tout  à  fait  triangu- 
laire; son  angle  postérieur  est  allongé,  pointu;  son  bord  supé- 
périeur  ou  postérieur  'est  le'  plus  développé.  Par  sa  forme 
générale,  l'anale  ressemble  plus  k  la  première  dorsale  qu'à  la 
seconde;  sa  base  est  peut-être  plus  développée  que  celle  de  la 
seconde  dorsale.  La  caudale  est  très-longue  ;  elle  mesure  le  quart 
et  plus  de  la  longueur  totale,  au  moins  chez  les  sujets  de  taille 
moyenne.  Quant  aux  pectorales,  elles  ont  des  proportions  bien 
différentes  de  celles  qu'elles  présentent  chez  le  Requin  à  museau 
obtus,  etj'appelle  l'attention  sur  ce  point  d'une  extrême  impor- 
tance; cette  différence  dans  les  proportions  des  pectorales  est 
peut-être  le  seul  caractère  qui  permette  de  sûrement  distinguer 
les  jeunes  de  chacune  des  deux  espèces.  Chez  le  Requin  de  Mil- 
bert,  la  pectorale  est  relativement  beaucoup  plus  large  que  chez 
le  Requin  à  museau  oblus;  sa  largeur  fait  presque  les  cinq  sep- 
tièmes de  sa  longueur;  tandis  que  chez  le  Requin  à  museau 
obtus,  la  pectorale  est  deux  fois  au  moins  plus  longue  que  large, 
elle  est  nettement  falciforme.  La  ventrale  semble  montrer  des 
proportions  analogues;  chez  le  Requin  de  Milbert,  la  longeur 
du  bord  antérieur  est  à  peu  près  égale,  chez  les  jeunes,  à  la 
longueur  de  l'insertion,  d'un  quart  plus  grande  chez  les  adultes, 
tandis  que  dans  le  Requin  à  museau  obtus,  la  longueur  du  bord 
antérieur  fait  le  double  et  plus  de  la  largeur  de  l'insertion. 

Habitat.  Méditerranée, Nice,  Irés-rare;  Celle,  excessivement  rare;  deux 
spécimens  ont,  à  ma  connaissance,  élé  péchés  à  Celle,  l'un  en  1887,  l'aulie 
en  1889. 

Je  vais  d'abord  indi(]iier  les  proporlions  du  CiO'chnrias  Milbcrli  qui  <'s(, 
dans  la  colleclion  du  .Miisi'uni  de  l'aris,  puis  je  donnerai  les  proporlions 
de  deux  fœtus,  l'un  de  C.  Milbcrti,  l'aulre  de  ('.  obtusiroatria. 

Proportions:  l\pc  du  Muséum,  cf,  lapporh-  i\r  .\i\\-Yoik  par  Millier! 
«l  déterminé  par  Valenciennes. 


SPINACIDÉS.  7 

Long,  totale  0,610;  tronc,  haut.  0,080,  épais.  0,070. 

Tête,  haut,  0.049,  larg.  0,070.—  Œû,  diani.  0,016;  espace  préorbit.0,0.j7, 
esp.  interorbit.  0,066.  —  Narine,  long.  0,012,  esp.  prénasal  interne  0,037, 
esp.  internasal  0,037.  —  Bouche,  long.  0,038,  larg.  0,051. 

Caudale,  long.  0,160;  pectorale,  long.  0,101,  larg.  0,070.  — Première  dor- 
sale, haut.  0,071,  long,  de  la  base  0,068. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  mâchoire  supérieure  0,0j2;  première 
branchie  0,123;  première  dorsale  0,181;  seconde  dorsale  0,371;  anale 
0,382;  pectorale  0,157;  ventrale  0,303. 

Carcharias  Milberti,  fœtus  cf  ;  long,  totale  '0,410;  tronc,  haut.  0,040, 
épais.  0,047. 

Tète,  haut.  0,036,  larg.  0,057.  —  Œil,  diam.  0,013,  esp.  préorbit.  0,035, 
esp.  interorbit.  0,038.  —  Narine,  larg.  0,006,  esp.  prénasal  interne  0,024, 
esj).  internasal,  0,0233.  —  Bouche,  long.  0,035,  larg.  0,033. 

Caudale,  long.  0,120;  pectorale,  long.  0,066,  larg.  0,040.  —  Première 
dorsale,  haut.  U,039,  long,  de  la  base  0,036. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  mâchoire  supérieure  0,033;  première 
branchie  0,088;  première  dorsale  0,1 27;  seconde  dorsale  0,247 , •'anale  0,244  ; 
pectorale  0,093;  ventrale  0,191. 

Carcharias  obtusirostris,  fœtus  cf  ;  long,  totale  0,420;  tronc,  haut.  0,042, 
épais.  0,053. 

Tète,  haut.  0,032,  larg.  0,037.  —  OEil,  diam.  0,016,  esp.  préorbit.  0,042, 
esp.  interorbit.  0,043.  —  Narine,  larg.  0,007,  esp.  ]irénasal  interne  0,024, 
esp.  internasal,  0,027.  —  Bouche,  long.  0,030,  larg.  0,035. 

Caudale,  long.  0,118;  pectorale,  long.  0,070,  larg.  0,033.  —  Première 
dorsale,  haut.  0,040,  long,  de  la  base  0,040. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  mâchoire  supérieure  0,0363;  première 
branchie  0,094;  première  dorsale  0,140;  seconde  dorsale  0,277;  anale 
0.260;  pectorale,  0,108;  ventrale  0,208. 


Famille  des  Spiiiacidés. 

.  T.  I,  p.  341. 

MM.  Barboza  du  Bocage  et  de  Brito  Capello  ont  décrit,  dans 
leur  travail  sur  les  Plagiostomes,  un  Squale,  inconnu  jusqu'alors 
des  naturalistes,  pour  lequel  ils  ont  créé  le  g'enre  CentroscymmiSj 
qui  rentre  dans  la  famille  des  Spinacidés,  et  qui  se  disting'ue 
du  genre  Centrophorus  par  la  forme  des  dents  de  la  mâchoire 
supérieure.  Une  simple  modification  dans  le  tableau  des  genres 
composant  la  famille  des  Spinacidés,  est  suffisante  pour  assigner 
la  place  que  doit  prendre  le  genre  nouveau. 


H  SPINACIDKS. 

t 

l 
Mfiils  à  iino  sc'iilo  puiiik'  cl 


triangulaires 3.  Centrophorf.. 


(  subulées,  écartées 3.  Gentroscymne. 


r.E.MlE  CI1MR0S(:Y3LM:  —  CENTROSCYMNUS,   Boc.  et   Cap. 

Voici  los  caiactèros  f.'éiiériques  d'après  les  auteurs  elles. 

Corps  allongé,  comitiinn',  prismati(iue,  triangulaire,  couvert  de  scutelles 
pédniKMih'es. 

Tête  aplatie,  museau  court;  bouche  peu  arquée;  dents  dissemblables 
aux  mâchoires  ;  celles  de  la  mâchoire  supérieure,  comme  chez  les  Scymnus, 
subulif ormes,  étroites,  à  pointe  ahjuè,  rcartées  entre  elles,  et  très-légèrement 
inclinées  en  dehors;  les  dents  inférieures  semblables  à  celles  du  genre 
Centrophorus,  sécuriformea,  à  bord  libre  oblique,  à  pointe  rejetée  en  dehors. 

Évents  grands,  situés  en  dessus  et  en  arrière  des  yeux. 

Nageoires;   dorsales  armées  d'aiguillons  très-petits,  presque  entière- 

miiit  enveloppés  par  les  téguments,  sillonnés  sur  leurs  faces  latérales. 

• 

LE  CENTROSCYMNK  GKLULÉPIS  —  CENTROSCYMNUS 

CŒLOLEPIS. 

Syn.  :  Centroscymnus  coei.olepis.  Bocage  et  Capello,  Ichth.  Port.  Peix.  pla- 
i/iost.  Esqual.,  Lisboa,  18GG,  p.  30,  pi.  1,  fig.  3,  anim..  a,b,  dents,  c,rf,e,  scutel.  ; 
Brit.  Cape!.,  Cal. Peix.  Port.,  EKh:,Jorn.  Acad.  Se.  Lish.,  1869.  n»  VI,  p.  14,  fig.  dents  ; 
Brit.  Capel.,  Cat.  Peix.  Port.,  Lisb.,  1880,  p.  49;  Vaillant,  Poiss.,  Exp.  se.  Travail. 
et  Talisman,  Paris,  1888,  p.  03,  pi.  2,  fig.  1,  anim.,  l»  tète  vue  eu  dessus,  l""  tête 
vue  en  dessous,  1<=  scutel.  gross.  lô  diam.,  l"i  dent,  màch.  sup.  gross.,  ô  diaui., 
I^dent;  màch.  inf.,  gross.,  G  diam. 

Crntiiopiiouus  cotxoLEPis,  Giinth.,  t.  VIII,  p.  433,  et  dans  Voyage  of  Challenger, 
t.  XXU,  Deep-Sea  Fishes,  p.  .'». 

Long.   :  (1,80  à  1,20. 

Lo  corps  est  allongé  ;  suivant  le  professeur  Vaillant,  la  hau- 
teur du  tronc  mesure  le  sixième  environ  de  la  longueur  totale. 
La  peau  est  couverte  d'un  chagrin  assez  doux,  de  scutelles  pré- 
sentant certaines  dilTérences  de  forme  suivant  les  régions 
(ju'elles  garnissent.  Ces  scutelles  ont  été  étudiées  et  figurées 
par  MM.  liocage  et  Capello,  et  par  M.  Vaillant;  une  scutelle 
prise  isolément  peut  être  comparée  à  un  houton  double,  pourvu 
d'un  pédoncule  cylindrique  portant  une  plaque  externe  relative- 
ment assez  large,  à  surface  plus  ou  moins  déprimée,  triangu- 
laire ou  ponlagonale  avec  les  angles  arrondis,  la  pointe  tournée 


CENÏROSCYMNE   CÉLÛLKPIS.  0 

en  arrière  plus  ou  moins  obtuse.  Les  squames  de  la  tête  sont  un 
peu  différentes;  elles  ont  la  face  libre  parcourue  par  des  arêtes 
plus  ou  moins  saillantes,  venant  former  des  dentelures  sur  le 
bord  postérieur. 

La  tête,  écrit  M.  Vaillant,  est  courte;  le  museau  obtus,  ar- 
rondi; la  longueur  de  celui-ci,  ou  l'espace  préoral,  est  un  peu 
inférieure  à  la  largeur  de  la  bouche.  A  la  mâchoire  supérieure, 
les  dents  sont  disposées  en  trois  ou  quatre  rangées  ;  elles  sont 
aiguës,  presque  subulées,  ressemblant  beaucoup  à  celles  du 
Scymmis  Hchia.  A  la  mandibule,  elles  sont  larges,  sécuriformes. 
pareilles,  disent  MM.  Bocage  et  Capello,  à  celles  des  Centro- 
jihorns;  le  bord  libre  est  tranchant,  lég-èrement  oblique  de  de- 
dans en  dehors,  avec  la  pointe  rejetée  en  dehors  ou  en  arrière. 

Les  fentes  branchiales  sont  petites;  la  cinquième  se  termine 
vers  le  commencement  de  la  base  de  la  pectorale. 

Généralement  les  nageoires  sont  assez  peu  développées.  Les 
dorsales  sont  étroites,  plus  hautes  que  longues;  la  première 
commence  en  arrière  de  l'extrémité  de*  la  pectorale;  l'épine  est 
courte,  n'arrivant  guère  qu'au  deuxième  tiers  de  la  hauteur  de 
la  nageoire:  le  seconde  dorsale,  très-reculée,  est  plus  en  arrière 
que  les  ventrales;  son  aiguillon  est  encore  moins  grand  que 
celui  de  la  première  dorsale.  Le  tronçon  de  la  queue  est  très- 
court.  La  caudale  semble  avoir  le  bord  postérieur  légèrement 
échancré.  Les  pectorales  sont  trapézoïdes.  La  base  des  ventrales 
se  termine  un  peu  en  avant  de  l'insertion  de  la  seconde  dorsale. 

La  teinte  générale  est  d'un  brun  foncé  ou  plutôt  d'un  châtain 
uniforme  (Bocag.  et  Capel.),  d'un  brun  acajou  (Vaill.). 

Habitat.  Méditerranée,  excessivement  rare;  le  premier  spécimen  reconnu 
sur  nos  côtes,  a  été  trouvé  sur  le  marché  de  Nice,  le  23  août  1883,  par 
MM.  Gai,  frères,  qui  ont  eu  l'obligeance  de  m'en  donner  une  esquisse. 
C'était  une  femelle,  mesurant  0,d9  de  longueur,  portant  cinq  fœtus  ayant 
0,10  environ  de  taille  ;  un  autre  individu  avait,  suivant  MM.  Gai,  été  pris 
quelques  jours  auparavant  et  vendu  dépecé  par  les  marchands.  Le  spéci- 
men, que  le  professeur  Vaillant  a  eu  l'obligeance  de  mettre  à  ma  disposi- 
tion, avait  été  péché  en  1881,  à  Sétubal,  durant  l'expédition  du  Travailleur; 
ce  spécimen  en  peau  mesure  0,9G  de  longueur.   La  plupart  des  femelles 


10  THVr.OMDKS. 

pt^chées  à  Sétubal,  en  août,  dit  M.  Vaillant,  rlaitMit  en  état  de  gestation  et 
jiorlaient  chacune  dr  troiz.'  à  quinze  rd'tus. 

Famille  r/^v  Tri/rjonidéa. 


T.  I,  p.  i47. 


Cotto  famille  se  divise  en  deux  genres  : 

■longue,  faisant  jdiis  des  trois  (fiiaits  de  la  lnn- 

l     gueur  du  disque 1 .  Pasticnagi:!;. 

Queue  < 

/courte, faisant  moins  de  la  moiti*'  de  lalongueur 

du  disque 2.  Ptkroplaték, 


GENRE  PASTENAGUE  01  TRYGON. 

Caractères,  t.  I,  p.  447-448. 

Le  genre  Paslenagiie  esl  composé  do  quatre  espèces. 

plus  d'une  fois    et 
demie     la     lon- 
anuulcuse;    }      gueur  du  disque.     1.  P.  commune. 
lisse;  exirémité  |     (jueuefai-' 

antérieure  du  '      sant  1  moins  d'une  fois  et 

Queue        disque  j  [      demie     la     lon- 

iiueur  du  disque.     '2.  P.  bruccon. 

tronquée,  sinueuse :i.  P.  vkilette. 

armée  de   boucles 4.  P.  bouclée. 

I.\  IWSTENAGUE  BRUCCON  —  THYGON  BRUCCO,  Bp. 

Syn.  :  Thyumn  nui  cco,  CIJp.,  /•'«,  iLal.,  lig.,  Cal.,  p.  \'l,  u"  8;  Miill.  et  IIoul., 
l'iagioal.,  p.  102;  Vérany,  Zoolog.  Alpes-Maritimes,  Nice  1862,  p.  33;  A.  Duniér., 
t.  I,  p.  (502;  Giinth.,  t.  VIII.  p.  -477  ;  Canestr.,  F?i.  Uni.,  p.  59:  Gir.uni.i,  Cal. 
Pesc.  Uni.,  p.  lli,  n»  .')(;();  Dodfiiein,  Man.  iltiol.  Medilerranco,  part.  2,  l'Jlasmo- 
hrnnchii,  p.  22-4. 

Long.  :  <»,(•>(»  a  |,;J0. 

Suivant   Caneslrini,   la  Paslenague  bruccon  acquiert  des  di- 
mensions qui  déj)assont  celles  de  la  Pastenague  ordinaire. 
Snii  disque  a  la  luruic  d'iiii  rliombe  assez  régulier.  L'angle 


PASTENAGUE   BIIUCCON.  H 

externe  de  la  pectorale  est  un  peu  moins  éloigné  de  l'angle 
postérieur  de  cette  nageoire  que  do  la  pointe  du  museau  ;  mais 
la  dislance,  qui  s'étend  de  l'angle  postérieur  et  interne  de  la  ven- 
trale à  l'angle  externe  de  la  pectorale,  est  sensiblement  égale  à 
la  distance  qui  sépare  l'angle  externe  de  la  pectorale  de  l'extré- 
mité du  museau.  Les  bords  du  disque  sont  légèrement  convexes  ; 
son  profil  antérieur,  sauf  la  faible  proéminence  du  museau, 
dessine  une  courbe  allongée.  La  queue  porte  un  pli  cutané  en 
dessus  et  en  dessous  ;  elle  a  une  longueur  à  peu  près  double  de 
celle  du  disque  proprement  dit,  ou  de  la  pointe  du  museau  à 
l'angle  postérieur  de  la  pectorale;  c'est  une  tige  à  peu  près  coni- 
que, devenant,  en  arrière  de  l'aiguillon,  de  plus  en  plus  grêle, 
de  plus  en  plus  effilée.  La  ceinture  scapulaire  est,  ou  peu  s'en 
faut,  à  la  même  distance  du  bout  du  museau  que  de  l'angle  pos- 
térieur et  interne  de  la  ventrale.  La  peau  est  lisse  et  nue. 

De  la  région  occipitale  à  l'espace  préorbitaire,  la  tête  fait  une 
saillie  assez  prononcée  au-dessus  des  parties  latérales  du  disque. 
Le  museau  est  légèrement  proéminent;  son  extrémité  libre  ou 
dégagée,  qui  est  très-courte,  ne  mesure  guère  que  le  tiers  de 
la  largeur  de  sa  base  sur  le  contour  du  disque;  elle  est  mousse. 
La  bouche  est  transversale;  elle  est  peu  fendue.  Les  dents  sont 
disposées  en  séries  obliques;  elles  ont  une  grande  ressemblance 
avec  celles  de  la  Pastenague  commune,  mais  elles  paraissent  un 
peu  plus  oblongueSjUn  peu  plus  elliptiques,  même  chez  les  mâles. 

Les  yeux  sont  petits  ;  leur  diamètre  est  moins  grand  que  celui 
des  évents. 

Relativement  les  ventrales  sont  moins  longues  que  chez  la 
Pastenague  commune  ;  elles  semblent  continuer  le  pourtour  du 
disque.  Elles  sont  trapézoïdes  ;  le  côté  externe,  qui  est  à  peu 
près  égal  au  bord  postérieur,  est  d'un  tiers  plus  grand  que  le 
côté  interne;  l'angle  interne  et  postérieur  est  arrondi.  En  dessus 
le  disque  est  brun  verdâtre  ou  brun  cuivré  foncé  ;  en  dessous 
il  est  d'un  blanc  un  peu  grisâtre. 

Habitat.    Méditerranée,  Nice,  très-rare. 

Proportions.  Elles  sont  relevées  sur  un  jeune  mâle.  —  Longueur  totale 


12  ÏUVGOMDÉS. 

,i,sl.  —  I)is(iiie,  lar^'eur  0,^-2-2,  longueur  ou  dislance  qui  sépare  le  boul  du 
museau  de  Tanj^le  postérieur  de  la  pectorale  0,272. 

Mislance  du  bout  du  museau  :  à  la  bouche  0,060,  à  l'œil  0,063,  à  Touver- 
ture  du  cloaque  0,238,  à  la  racine  de  la  queue,  0,260. 

LA  PASÏENAGUE  BOUCLÉE  —  PASTLYACA  ASPERA,  Bel. 

Syn.  :  Pastinaca  aspeha    (cum  Pastinaca  marina),  Bell.,  p  94;  Willngtib.,  p.  C8. 

1»ASTL\ACA  MARINA,  Belloulus,  Aspcra  Pastinara,  Gesn.,  p.  798,  queue  figurée 
connue  étant  celle  d'un  Myliobate,  de  Aquila  pisce,  p.  89  ;  Aldrov..  p.  424,  Pas- 
Tt.NAC.EMAKiN.B  cauda  duobus  radiis  prœdita,  aspera  aculeataque,  fig.,  p.  427,  cauda 
alla  Pastinaca^  aut  Aquilœ,  p.  428,  figure  copiée  de  Gesner  ;  Willughb.,  pi.  D.ô, 
fig.  3,  copiée  de  Colonna. 

Pastixaca  MARINA  DioscoRiDis,  Fab.  Columnœ  4>uT&Sâ(7avoî,  Florentife,  1744... . 
l'isciiim  aliquot  Plantaritmque  novarum  Historia,  Fabio  Columna  auctore,  p.  10,"), 
pi.  XXVllI  xp'jywvOa),a(j(7ca,  Squatiiioria. 

La  Pasteuaguo  de  Fabius  Columna,  Blaiav.,  Fn.  friair.,  p.  37. 

•?  Trygon  Ai.drovandi,  Riss.,  Ilisf.  nat.,  p.  1(50. 

Uaia  GEs^Elu,  Cuv.,  lier/,  an.,  2''  édit.,  p.  400,  Bèf/.  (ai.  ill.,  p.  37G. 

TiniiON  TiiALASsiA,  Midi,  et  Honl.,  l'/agiosl..  p.  101  et  197  ;  CBp.,  Cal.,  p.  12,  n»  10; 
A.  Dumér.,  t.  1,  p.  596;  Guntb.,  t.  YIII,  p.  477  ;  Canestr.,  F».  Kal ,  p.  ô!)  :  Giglioii, 
Cal.  l'esc.  ital.,  p.  114,  n"  '.tWd  :  Doderlein,  Mun.  itliol.  Méditer.,  part.  Il,  Klasmo- 
fjranchii,  p.  228. 

Aapera  Pastinaca,  lola  horret  aculcis,  atqur  ad  caudam  praesertim  (quam 
radicis Pasl'macx  longitudhns  hahet)  permidlis  uncinU  in  gyrum  disposilia  sca- 
Irntcin.  T/est  en  ces  ternies  que,  suivant  sa  précision  lial)ilnelle,  s'exprime 
notre  vieux  nataraliste  ;  Helou,  avec  la  sagacité  d'un  ingénieux  observateur, 
a  jtarfaitement  distingué  les  deux  espèces  de  Pastenague,  dont  le  disque 
présentant  à  [leu  près  les  mêmes  formes,  est  lisse  chez  Tune,  bouclé  chez 
l"aulre,  et  les  a  désignées  sous  des  noms  tout  à  fait  caraclérisliciues  ;  à  la 
[ucniièie  espèce,  à  l'espèce  lapins  commune,  il  a  donné  réi)ilbèle  île  Ixvis, 
que  nous  regrettons  de  n'avoir  i)as  conservée;  quant  à  la  seconde  espèce,  il 
Ta  fail  connaître  sous  la  dénomination  (Vaspera,  que  nous  adopterons  ou 
piulùl  (|ue  nous  garderons. 

I)'a]irès  Gesner  :  IHanus  estpiscis  dupHcis  quidem  noLr,  in  lœvem  et  a)>pc)'uin 
distinclus,  etsi  vdusliores srriptorcs  Ircvemtantum  l'(i>^tinucam  agnovcrinf .  (lesn., 
loc.  cit.,  p.  708. 

D'ailleurs,  si  l'un  voulait  prendre  le  nom  sous  lequel,  un  siècle  après 
Helon,  Fab.  (Colonna  décrivait  cette  espèce,  il  faudrail  hii  donner  la  déno- 
minalion  (|ui  est  dans  le  texte  Pastiiincn  Diavimi  Dioscoridi^,  et  non  celle  do 
Trii'joii  tluildssi'i;  la  ligure  de  la  plancbe  28  est  ainsi  désignée  :  rfn-joiv 
Ox/aaaia  sur  le  cf*tégatu'he  el  à  droite  squatinoraiit  :  de  plus  le  terme  e»).aaaix 
n'indique  aucun  carachTc  dillérentiel,  c'est  la  I  ladiirlimi  du  nmt  latin 
intirifid. 

Fiiliii  WilbmL'Iiby,  ou  Hay  si  i'..n  miiI.  met  dans  deux  chapitres  différents 


PASTEAAGUE   BUUCI.KE.  i:! 

la  descripliou  de  la  Pastinaca  marina  IxvU  Hollonii,  et  celle  de  la  Pastviaca 
aspera,  Bellonii;  la  dernière  est  copiée  de  Belon. 
Long.  :  0,90  à  1,50  et  même  2,00. 

Quant  à  sa  forme  générale,  la  Pastenague  bouclée  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  la  Pastenague  commune.  Le  disque 
est  rliomboïdal  ;  il  a  les  angles  externes  mousses  ou  faible- 
ment aigus  et  Tangle  antérieur  légèrement  pointu.  En  dessus, 
il  porte  des  épines  ou  plutôt  des  espèces  de  boucles  à  pointe  plus 
ou  moins  acérée,  disposées  sans  ordre,  à  l'exception  peut-être 
de  celles  qui  se  trouvent  vers  la  ceinture  scapulaire.  La  queue 
est  excessivement  développée;  elle  a  une  longueur  qui  mesure 
une  fois  et  demie  environ  celle  du  corps  ;  en  dessous  elle  est 
garnie  d'un  repli  cutané  plus  ou  moins  saillant  à  son  origine  ; 
ce  repli  commence  à  peu  près  vers  l'aplomb  de  la  racine  de 
l'aiguillon,  et  se  dirige  en  arrière,  perdant  graduellement  de  sa 
hauteur,  puis  se  change  en  une  espèce  de  carène  qui  va  se 
rapetissant  jusque  vers  l'extrémité  de  la  queue.  En  dessus,  la 
queue  est  armée  d'un  ou  de  deux  aiguillons,  qui  se  logent  en 
partie  dans  une  espèce  de  fossette  longitudinale;  à  l'extrémité 
postérieure  de  cette  fossette  commence  un  petit  repli  cutané, 
qui  se  termine  après  un  court  trajet.  Sur  le  spécimen,  qui  me 
vient  de  Nice,  je  constate  la  disposition  suivante  :  en  avant  de 
l'aiguillon,  la  queue  porte  de  chaque  côté  trois  rangées  de 
boucles;  de  la  racine  de  l'aiguillon  à  la  naissance  du  pli  supé- 
rieur il  n'y  a  plus  qu'une  seule  rangée  de  boucles  de  chaque 
côté;  puis  on  en  compte  deux  rangées  latérales  assez  régulières 
et  une  petite  série  médiane  sur  le  dos  de  la  queue,  ce  qui  fait 
orangées.  Le  repli  cutané  inférieur  est  garni  de  très-petits  écus- 
sons.  Parfois  les  boucles  se  touchent  et  même  sont  contluentes. 
Ces  écussons,  ces  boucliers  sont  coniques,  à  base  assez  large  et 
couverts  de  stries,  présentant  un  peu  l'aspect  de  la  coquille  des 
Patelles. 

Le  museau  est  légèrement  proéminent,  un  peu  pointu.  Sur  le 
spécimen  dont  il  est  question,  je  compte  27  rangées  de  dents 
à   la  mâchoire    supérieure   et   39   à  la  mandibule.    Les    dents 


14  TRYGOMDÉS. 

affectent  des  formes  dilférentes  suivant  la  position  qu'elles  occu- 
pent; les  dents,  qui  sont  placées  près  de  la  symphyse  ou  dans 
les  rang"ées  médianes,  ont  la  couronne  triangulaire  :  la  racine 
est  à  deux  lobes  séparés  par  une  échancrure.  Les  dents  latérales 
ou  externes  ont  la  couronne  plus  ou  moins  aplatie,  de  figrure  à 
peu  près  carrée,  avec  l'angle  postérieur  plus  ou  moins  arrondi. 
La  teinte  est  brunâtre  en  dessus,  blanchâtre  en  dessus. 

Habitat.  Mi'diterranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Proportions  ;  la  queue  de  la  Pasteiiague,  capturée  à  Nice  en  ISSC),  me- 
sure 0,1 'tO  de  longueur,  mais  elle  n'est  pas  entière;  elle  a  une  hauteur  de 
0,026  avec  le  repli  cutané  et  de  0,018  sans  le  repli.  —  Au  Muséum  est  une 
ipieue  longue  de  i,oOO;  celle  que  Gesner  a  figurée  mesurait  1,538. 

Gl^ynE  PTÉnOPLXTÉE  —  PTEROPLjiTE.4,  Mull.  et  Henl. 

Corps  :  disque  à  peu  iirès  deux  fois  aussi  large  que  long;  queue  très- 
courte,  armée  d'un  ou  de  plusieurs  aiguillons,  nue  ou  à  replis  cutanés  fort 
peu  développés. 

Tête  non  dégagée  du  disque;  bouche  presque  droite,  transversale;  mà- 
rlioiies  garnies  de  petites  dents  pointues. 

Yeux  en  dessus. 

Narines  à  valvules  confluentes. 

I.A  PTÉROPLÂTÉE  ALTA\ELLE  —PTEIiOPLATEAALTAVELA 

Miill.  et  Henl. 

Syn.  :  I*\stinaca  marina  altéra,  nT£pu7:).aTEïa,  Altavela  dicta.  V.  Coluuiua, 
daus  Aquit.  et  tevr.  aliquot  Animal.  Observât.,  Roma»,  IGIG,  C.  II,  p.  IV,  tab.  II; 
Willufrhl).,  |).  GS.,  tab.  C,  fig.  3,  copiée  de  Colonna. 

AoiiLA  ALTiiOHis  PHioit,  Aldrov.,  (le  Piscibus,  p.  438,  fig. 

Uaia  coiu'i)ue  glabro,  aculeis  ssepe  duobus  postice  serralis  lu  cauda  apterygia, 
Arted.,  (ien.,  p.  527,  sp.  4,  Syyi.,  p.  U)0,  sp.  IV. 

Uaia  l'ASTiNACA,  B.  Uaia  altavela,  Linn.,  S>jsL.  nnt.,  p.  300,  sp.  7. 

Raie  pastenague  altavèle,  Donnât.,  p.  4  ;  Lacép.  (altavelic),  t.  V,  p.  263. 

Dasybatis  altavilla,  Rafiu.,  Ind.  Ut.  sicil.,  p.  4'J,  n.  372. 

La  Pastcnaf^ue  à  dcnls  aiguës,  Ul.duv.,  Fn.  frauç.  J'olss.,  p.  37. 

Ptehopi.otka  altavela,  Mûll.  et  Meid.,  l'iar/iosl.,  p.  IGS:  CBp.,  Cal.,  n  G:  Uruch, 
Appareil  générât.  Sélaciens,  Thèse,  Slrashourg,  I8G0,  p.  7G,  7S,  [il.  10,  fig.  1,  matrice 
foiitenant  dos  petits  vivants,  fig.  2,  chevelu  vasculairo  formé  par  les  villosités 
iili  riues,  pi.  11,  jeunes  Ptéroplatées  extraites  d'uu  utérus  eu  gestation  ;  .\.  Dumér., 
Ilist.  nul.  Poissons,  t.  I,  p.  Gll  ;  Guuth.,  t.  VIII,  p.  48G;  Cauestr.,  Fn.  liai.,  p.  60; 
llrit.  Capel.,  (.'ut.  Pci.i\  Po r l u>j.,  Lisboa,  188S,  p.  63,  u.  2G.'>;  Giglioli,  Cal.  Pesc. 
liai.,  p.  j:j,  u"oG3;  Doderlcin,  Man.  itl.  méditer.,  Part.  II.  Elasmohranc/iii,  p.  228, 
l'alerino,  1881;  PEauuiA,  Elencu  Pesc.  .idrialico,  Milauo,  18SI,  p.  5!>,  sp.  243. 


PTEUOPLATÉE   ALTAVELLK.  iô 

TrYGON  ALÏAVELA,   CBp.,  Fil.   ital.,i[g. 

Ptéhoplatée  canarienne,  Ptoreroplatcacanariensis,  Guichen.,  Expl.  Alger. ^  p.  13". 
Larg.  :  0,50  à  1,40. 

Sa  singulière  conformation  fait  distinguer  facilement  la  Pté- 
l'oplatée  des  autres  Trygonidés.  La  partie  postérieure  du  tronc 
semble  coupée,  de  sorte  que  le  disque  a  deux  fois  environ  plus 
de  largeur  que  de  longueur;  il  présente  la  figure  d'un  rhombe 
très-irrégulier  ou  plutôt  d'un  triangle  dont  la  base  serait  limitée 
par  une  ligne  à  faible  courbure.  Les  bords  antérieurs  sont  légè- 
rement convexes,  ils  sont  beaucoup  plus  allongés  que  les  bords 
postérieurs,  auxquels  ils  viennent  se  réunir  sous  un  angle  assez 
aigu.  La  queue  porte  en  dessus  et  en  dessous  un  petit  pli  cutané  : 
elle  est  armée  d'un  ou  même  de  deux  aiguillons  dentelés  sur  les 
côtés;  elle  est  fort  courte,  sa  longueur  ne  fait  pas  la  moitié  de 
la  longueur  du  disque.  La  peau  est  lisse  et  nue. 

La  tète  est  engagé  dans  le  disque;  le  museau  est  très-court, 
obtus.  Les  mâchoires  sont  munies  de  rangées  bien  régulières  de 
petites  dents  qui  ne  les  garnissent  pas  jusqu'aux  angles  de  la 
bouche.  Les  dents  sont  triangulaires,  à  pointe  assez  allongée, 
mais  excessivement  fine. 

Relativement  les  yeux  sont  petits  ;  leur  diamètre  ne  fait  pas  ou 
ne  fait  qu'à  peine  le  quart  de  la  longueur  de  l'espace  préorbitaire. 

L'évent  est  large;  son  diamètre  l'emporte  d'un  tiers  et  plus 
sur  celui  de  l'oeil.  Il  n'y  a  pas  de  fausse  branchie.  A  l'angle 
postérieur  du  spiracule  est  un  tentacule  fort  distinct,  dont  par- 
fois la  longueur  mesure  presque  la  moitié  du  diamètre  de  l'évent. 

L'angle  interne  de  chacune  des  narines  est  séparé  de  celui  du 
côté  opposé  par  un  frein  attaché  à  la  mâchoire  supérieure,  d'une 
dimension  égale  à  peu  près  à  celle  du  diamètre  de  l'œil.  Au- 
devant  du  frein,  la  membrane  qui  forme  la  valvule  nasale  est 
excessivement  réduite,  elle  l'est  parfois  tellement  que  les  valvules 
ne  semblent  pas  continentes.  Le  bord  libre  de  la  valvule  est  très- 
finement  frangé. 

Les  ventrales  sont  assez  peu  développées,  elles  ne  dépassent 
pas  le  pourtour  du  disque  ;  elles  ont  le  bord  externe  d'un  quart 


i,i  iiATi{A(:iiiJ)i:s. 

|)lus   court  environ  que  le  bord  postérieur,   qwi  paraît  légère- 
ment frangé. 

Ouanl  au  système  de  coloration,  il  semble  un  peu  variable; 
rbez  un  spécimen  pêclié  à  Nice,  le  disque  est  en  dessus  d'un 
gris  jaunAtre  assez  clair,  en  dessous  d'un  blanc  nuancé  de  brun; 
chez  un  autre  individu,  capturé  à  Cette,  le  ventre  est  d'un  blanc 
mat  teinté  de  rouge  clair,  le  dos  est  d'un  gris  clair  marbré  de 
gris  plus  foncé. 

Habitat.  .Mrdilorraïu'e,  oxcessivemonl  rare;  deux  sujets  ont  été  pris, 
ou  (lu  moins  signalés,  sur  nos  côtes;  le  premier  a  été  péché  à  IS'ice,  au 
mois  de  novembre  1880;  le  second  a  été  capturé  à  Cette  le  20  avril  1887, 
les  pécheurs  lui  ont  donné  les  noms  tle  MascM  (Papillon  de  nuit)  et  de 
CfioHiha  bastarila  (Mourine  bâtarde);  ces  animaux  sont  des  l'enu^Ues,  —  Par 
précaution,  les  pécheurs  de  Celte  ayant  coupé  la  queue  de  leur  Masra, 
n'ont  rapporté  qu'un  sujet  mutilé  dont  je  ne  puis  indiquer  la  lonj^ueur  to- 
tale; le  disque  mesure  :  largeur  1,0;)0,  longueur  0,;)I0.  —  Le  spécimen  de 
Nice  est  un  peu  plus  dévelo|ipé  comme  on  va  pouvoir  i-n  juger  d'après  les 
pi(iporli(ins  suivantes  : 

Proportions:  long,  lolalc  U,.S2U  ;  disque,  larg.  1,21H,  long.  0,010.  — 
Uueue,  long.  0,242. 

Tète,  larg.  prise  vers  le  bord  antérieur  des  orbites  0,340.  —  Œil,  dlani. 
0,025.  —  Évent,  larg.  0,038;  tentacule  de  son  angle  postérieur,  long.  0,014. 
—  Mouche,  larg.  0,10."). 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  bouche  0,098;  leil  0,102;  event  0,122; 
langle  externe  de  la  pectorale  0,0',),  son  bord  postf'-rieur  0,000;  bord  posl. 
d''  la  vcnl  lalc  0,('p|(i;  la  raciiir  de  la  iiuiMie  0,;j90;  la  i.irini'  du  premier  ai- 
guillon 0,030,  du  second  0,050. 

TiillU'    IH;S    ACA.MIlUPTHinCIE.NS   .lUCULAlHKS. 

1.11.  p. 8'J;  Modilier  ainsi  le  tableau,  la  tribu  cuniprcnauL  une  cinquième 
famille  : 

.  ,.     ,,       ,,   ,      /antérieurs isolés, surla tète.  4.  Lopuudks. 
„     ,       ,     \p<'diculees;l'«dor- 
Pectorales  ■"  '  - 

(      sale  a  rayons      i      .  ,  .... 

\  unis  par  une  mcniliranc.  .  .).   ir\TR.\ciiiDi:s. 

h'dmillc   ilv.s   litdrachidés,  Jiatrar/nch\ 

Corps  large  en  avant  et  di''j)rimé,  plus  ou  moins  arrondi  l'u  arrière  de 
l'anus. 

Tête  nu<-,  large,  dépiinié.";  bmiche  lrès-fendu<';  dents  à  peu  près  égales. 


RATRACHOIDE  DIDACTYLE.  17 

coniques,  sur  les  mâchoires,  le  vomer,  l'arcade  palatine.  Appendices  cutanés 
plus  ou  moins  nombreux. 

Yeux  latéraux;  pas  de  sous-orbitaires. 

Appareil  branchial;  fente  des  ouïes  presque  verticale,  assez  peu  éten- 
due, en  avant  de  l'insertion  des  pectorales;  pas  de  fausse  branchie;  oper- 
cule épineux. 

Nageoires  ;  deux  dorsales,  la  première  courte,  formée  de  trois  épines 
basses,  réunies  par  une  peau  assez  épaisse;  seconde  dorsale  longue  ainsi 
que  l'anale;  caudale  arrondie;  ventrales  divisées  en  deux  parties. 

GENRE  BATRACIIOIDE  -   BATRACHllS,  Bl.  Sclin. 
Caractères  de  la  famille. 

LE  BATRACHOIDE   DIDACTYLE  —  BATRACHUS  DIDACTYLUS, 

Syn.  :  Gadus  tau,  Bloch,  Idith.,  part.  2,  p.  150,  pi.  C7,  fig.  2;  Bounat.,  p.  4!), 
pi.  30,  fig.  109  (fig.  copiée  de  Bloch). 

Batrachus  TAU,  Bl.  Schneid.,  p.  44. 

Batrachys  didactylus,  BJ.  Schn.,  p.  42;  Gïmth.,  t.  111,  p.  170;  Steiudachner, 
Ichlh.  Beric/il  ûber  eine  nach  Spanien  imd  Portugal  unternommene  Reise,  VI.  Fort- 
setzung,  p.  61),  Ctans.  Sitzungsb.  d.  k.  Ak.  d.  I\75se»sc7(.,  Wieii,  1808,  t.  LVII,  pi.  7, 
squelette  de  la  tète;  Brit.  Capel.,  Cat.  Peix.  Portiig.,  dans  Jora.  Se.  Math.,  Lisb., 
18G8,  et  Cat.  Peix.  Portug.,  Lisb.,  1880,  p.  23,  n"  lOG  ;  Giglioli,  Cat.  Pesc.  ital., 
p.  90,  n°  i8,ï. 

Le  Batrachoïde  à  lunettes,  Batrachus  coNSPiciLLUM,Cuv.  et  Valenc,  t.  XII,  p.  49.j. 

Le  Batrachoïde  barbu,  Batrachus  barbatus,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XII,  p.  498. 

Batrachoïde  à  front  plat,  Batrachus  planifrons,  Guichen.,  Expl.  Alger.  Poiss., 
p.  81,  et  B.  Algeriensis,  Atlas,  pi.  5,  fig.  1,  1»,  V\ 

Batrachus  borealis,  Nilss.,  Skand.  Faun.  Fisk.,  t.  IV,  p.  254  (V.  Prodr.  Ichtli. 
Scand.,  p.  99)  ;  Kroyer,  Danm.  Fisk.,  t.  1,  p.  473,  fig.;  CBp.,  Cat.,  p.  46,  n"  389. 

Long.  :  0,30  à  0,3." 

De  la  ceinture  scapulaire  à  l'anus,  le  corps  montre  à  peu  près 
une  forme  prismatique,  puis  il  diminue  de  largeur,  s'arrondit  el 
se  continue,  jusqu'à  la  base  de  la  caudale,  en  tronc  de  cône  al- 
longé, légèrement  comprimé  sur  les  côtés.  Il  est  large  en  avant; 
sa  largeur,  dans  la  région  abdominale,  l'emporte  d'un  septième 
environ  sur  sa  liauteur,  qui  est  comprise  six  fois  à  six  fois  et 
quart  dans  la  longueur  totale.  Il  est  couvert  de  petites  écailles, 
arrondies  à  leur  bord  postérieur,  molles,  paraissant  gaufrées,  un 
[)eu  déprimées  dans  leur  partie  centrale,  plus  ou  moins  enfoncées 
dans  la  peau. 

Poissons.  —  Suppléaient.  2 


18  BATHACHIDÉS. 

La  tête  est  nue,  déprimée,  garnie  de  lenlacules  assez  nom- 
breux; sa  longueur,  qui  est  sensiblement  égale  à  sa  largeur,  est 
comprise  environ  trois  fois  et  demie  dans  la  longueur  totale.  Les 
joues  sont  arrondies,  saillantes.  Le  museau  est  court.  La  boucbe 
est  très-ample  ;  sa  fente,  qui  est  borizontale,  se  prolonge  en  ar- 
rière, plus  loin  que  le  bord  postérieur  de  l'orbile;  elle  est  légè- 
rement prolraclile.  L'intermaxillaire  est  garni  d'une  bande  assez 
large  de  dents  en  velours  ou  en  cardes  fines;  sa  branche  mon- 
tante gagne  presque  le  milieu  de  l'espace  préorbitaire.  L'appa- 
reil ptérygo-palatin  dessine  une  courbe  très-allongée,  il  vient 
rejoindre  en  avant  le  chevron  du  vomer,  qui  est  très-large,  et 
former  avec  lui  une  arcade  garnie  d'une  bande  de  dents  en  ve- 
lours. Il  n'y  a  pas  de  dents  sur  le  corps  du  vomer  proprement 
dit,  ou  du  moins,  je  n'ai  pu  en  constater  l'existence  sur  le  spéci- 
men servant  à  mon  étude.  La  mandibule  est  sensiblement  plus 
avancée  que  la  mâchoire  supérieure  ;  elle  est  munie  en  avant, 
vers  la  symphyse,  d'une  assez  large  bande  de  dents  en  velours, 
ou  plutôt  encore  en  cardes  fines,  inclinées  de  dehors  en  dedans 
et  d'avant  en  arrière;  le  dentaire  droit  porte,  jusqu'en  arrière, 
un  groupe  de  dents  formé  de  trois  ou  quatre  séries;  quant  au 
dentaire  gauche,  il  paraît,  chez  le  sujet  décrit  par  Guichenot, 
n'avoir,  sur  le  côté,  qu'une  série  simple  de  dents,  mais,  en  re- 
gardant avec  attention,  on  voit  des  alvéoles  vides  et  quelques 
dents  placées  les  unes  devant  les  autres,  ce  qui  démontre  qu'il  y 
avait,  comme  sur  l'autre  dentaire,  plusieurs  rangées  de  dents 
formant  un  groupe  plus  ou  moins  large.  Le  plancher  de  la  bou- 
che est  uni  ;  il  n'y  a  pas  de  langue. 

Le  bord  de  la  mâchoire  supérieure  est  garni  d'un  large  repli 
membraneux  ;  cette  espèce  de  lèvre  se  porte  en  arrière,  et  va 
s'unir  à  la  lèvre  de  la  mandibule  qui,  elle  aussi,  est  bien  déve- 
loppée. En  avant  et  de  chaque  coté,  la  lèvre  inférieure  s'altarhc 
à  la  peau  qui  est  adhérente  à  la  partie  avancée  de  la  mandibule; 
<lans  cette  région  se  trouvent  quatre  barbillons,  dont  les  trois 
premiers,  les  plus  rapprochés  de  lasymphyse,  sont  assez  petits, 
le  (juatrième  est  sensiblement  plus  allongé  :  de  la  peau  qui  revêt 


I5ATIIACHU1DE   DIDACTYLE.  19 

le  bord  inférieur  de  la  mandibule  naissent  cinq  ou  six  appen- 
dices charnus  (dans  le  spécimen  que  j'étudie  il  existe  cinq  bar- 
billons à  droite,  six  à  gauche),  de  chaque  côté,  il  y  a  donc  en 
somme  neuf  ou  dix  barbillons;  ces  tentacules  sont  simples,  non 
divisés.  En  arrière  de  la  commissure  des  lèvres,    se  trouve  un 
barbillon  fort  développé,  qui  semble  être  plutôt  une  dépendance 
delalèvre  supérieure  que  de  l'inférieure.  Vers  l'angle  inférieur  et 
postérieur  de  l'articulaire,  existe  un  petit  tentacule,  à  la  base  du- 
quel arrive  la  pointe  de  celui  qui  est  à  la  commissure  des  lèvres. 
En  arrière  des  mâchoires,  se  montre  l'orifice  d'une  petite  cavité. 
Les  yeux  sont  placés  latéralement  vers  le  profil  supérieur  de  la 
tèle  ;  ils  sont  protégés  en  dessus  par  un  bourrelet  de  la  peau, 
formant  une  espèce  de  sourcil  très-épais.  Le  diamètre  de  l'œil  fait 
environ  le  sixième  de  la  longueur  de  la  tête,  il  mesure,  ou  peu 
s'en  faut,  la  moitié  de  l'espace  préorbilaire,  le  tiers  de  l'espace 
interorbitaire.  —  L'espace  interorbitaire  est  large;  il  est  aplati, 
d'où  le  nom  spécifique  donné  à  l'animal  par  Guichenot  ;  il  est 
couvert  d'une  peau  marquée  de  stries  ou   de  rides;  à  sa  partie 
antérieure,  répondant  à  l'intervalle  qui  sépare  l'un  de  l'autre  les 
larges  orifices  des  narines,  se  trouvent  cinq  à  sept  tentacules  plus 
ou  moins  digités. 

Vers  le  bord  antérieur  et  supérieur  de  l'orbite  est  une  large 
fossette  nasale;  en  dedans  et  de  chaque  côté,  près  de  la  branche 
ascendante  de  l'intermaxillaire  et  sur  la  même  ligne  horizontale 
que  les  ouvertures  nasales,  se  montre  une  paire  de  tentacules 
profondément  divisés;  à  la  base  du  tentacule  postérieur  existe 
une  petite  ouverture  qui  semble  au  premier  abord  être  l'orifice 
interne  delà  narine,  mais  qui  est  un  pore  semblable  à  ceux  qui  se 
trouvent  sur  diverses  parties  de  la  tête. 

La  fente  branchiale  est  presque  verticale  ;  elle  n'est  pas  bien 
grande  ;  elle  commence  en  bas  presque  vis-à-vis  le  bord  posté- 
rieur de  l'insertion  de  la  ventrale,  et  se  porte  en  haut  vers  le 
bord  supérieur  de  la  base  de  la  pectorale,  au  devant  de  laquelle 
elle  se  trouve.  Les  pièces  operculaires  sont  couvertes  par  la 
peau;  le  sous-opercule  est  assez  développé;  il  porte  en  arrière  un 


-jo  HATRACHIDÉS. 

aiguillon  caché  dans  les  téguments.  L'opercule  est  bifuriiué  en 
arrière,  armé  de  deux  épines;  Fépine  supérieure  est  un  peu  plus 
longue  que  l'inférieure.  Les  rayons  branchiostèges  sont  au  nom- 
bre de  six. 

La  première  dorsale  est  avancée  ;  elle  est  basse;  elle  est  formée 
de  trois  courts  aiguillons,  réunis  par  une  peau  assez  épaisse  ;  la 
pointe  des  épines  dépasse  un  peu  les  téguments  qui  engainent 
chacune  d'elles;  le  deuxième  aiguillon  est  le  plus  développé.  La 
seconde  dorsale  est  à  peu  près  égale  ;  elle  est  composée  de  vingt 
et  un  ou  vingt-deux  rayons  ;  les  rayons  antérieurs  ont  leur  ex- 
Irémilé  jdus  dégagée  que  les  rayons  postérieurs.  L'anale  com- 
mence plus  en  arrière  que  la  seconde  dorsale,  et  finit  à  peu 
près  dans  le  même  plan  plan  vertical  ;  elle  est  soutenue  par  une 
quinzaine  de  rayons   semblables  à  ceux  de  la  seconde  dorsale, 
auxquels  ils  sont  opposés.  Le  tronçon  de  la  queue  est  carré,  lé- 
gèrement relevé  vers  la  base   de   la   caudale.  La  caudale  est 
arrondie  ;  elle   est   développée  ;    elle  mesure  le    cinquième  de 
la  longueur  totale  ;  elle  compte  seize  à  dix-huit   rayons.  Les 
pectorales  oblongues  se  déploient  en  formant  un  grand  éven- 
tail; elles   sont  insérées   sur  une  large   base  ;    soutenues  par 
vingt-deux   ou   vingt-trois   rayons.  Les   ventrales   sont  parta- 
gées en  deux  parties  ;  une  partie  antérieure,  d'un  quart  envi- 
ron  plus  longue  que    l'autre,   constituée  par  une  membrane 
épaisse,  falciforme,  enveloppant  complètement  le  premier  rayon, 
présentant  des  plis  sur  son  bord  antérieur,  et  terminée  par  une 
espèce  de  lilament  fort   ténu  ;  la  seconde  partie  recouvre  des 
branches  divisées  en  plusieurs  rameaux;  ces  branches  appar- 
tiennent-elles à  un  seul  et  même  rayon  ou  à  plusieurs,  comme  le 
prétendent  ceitains  naturalistes  et  en  particulier  Yalenciennes? 
Déjà  Schneider,  écrit  le  collaborateur  de  Cuvier,  avait  remarqué 
que  la  ventrale  a  trois  rayons.  —  C'est  pour  ne  pas  perpétuer 
l'erreur  de  lîloch  que  nous  avons  changé  le  nom  spécifique  du 
poisson  (V.  CV.,  t.  XII,  p.  499).  La  dissection  est  nécessaire 
pour  juger  la  question.  Guichenot  compte  cinq  rayons  mous. 
\U.  6.  —  1).  :<  —  21  ou  -22;  A.  15  ou  16  ;  C.  IG  à  18;  P.  22  ou  23;  V.  1/2  à  ? 


GORIE   A    QUATRE  BANDES.  21 

La  coloration  est  d'un  brun  assez  foncé  sur  le  clos,  d'un  brun 
roussâtre  sur  les  côtés  avec  de  petites  taches  noirâtres,  d'un 
blanc  gris  sous  le  ventre.  Les  dorsales,  la  caudale  et  les  pecto- 
rales sont  d'un  brun  jaunâtre  avec  des  taches  noirâtres;  l'anale 
est  d'un  brun  jaunâtre  assez  clair  avec  des  taches  brunâtres  plus 
foncées  ;  les  ventrales  sont  grisâtres  avec  des  taches  brunes. 

Habitat.  Méditerranée, accidentellement,  Nice. 

Proportions  :  long,  totale  0,310;  tronc,  haut.  0,OSO,  larg.  0,058. 

Tète,  long.  0,089,  haut.  0,0o7,  larg.  0,088.  —  OEil,  diam.  0,014,  esp.  pré- 
orbit.  0,030,  esp.  interorbil.  0,043.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,056. 

Caudale,  long.  0,060;  pectorale,  long.  0,06o  ;  ventrale,  long.  0,061.  — 
Première  dorsale,  haut.  0,01.5,  long.  0,017;  seconde  dorsale,  haut.  0,030, 
long.  0,100;  anale,  haut.  0,026,  long.  0,100. 

GENRE  GOBIE. 

T.  II,  p.  192. 

Nous  avons  à  faire  connaître  deux  espèces  :  le  Gobie  à  quatre  bandes 
qui  vient  après  le  Gobie  ensanglanté,  et  le  Gobie  trompeur,  qui  doit  être 
placé  entre  le  Gobie  de  Lesueur  et  le  Gobie  doré. 

LE  GOBIE  A  QUATRE  BANDES  -  GOBI  US  QUADRIVITTATUS, 

Steind. 

Syn.  :  Gobius  quadrivittatls,  Steindachner,  dans  Archiv.  ZooL  Aiiat.  Fisiol., 
G.  Canestr.  et  G.  Doria,  Modeua,  1863,  t.  II,  fasc.  2,  p.  341  ;  et  dans  Ichth.  Ber 
Spa)i.  u.  Portug.  Reise,  Wieu,  1868,  YI.  Forts.,  p.  49,  pi.  2,  fig.  3-i,  Canestr.,  Fn. 
Ital.,  p,  175:  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  89,  n"  1G6;  Perugia,  Alb.,  E/eiico  Peso. 
Adriat.,  Milano,  1881,  p.  24,  sp.  96,  pi.  4,  fig.  1,  Auim.  vu  eu  dessus,  fig.  2,  Anim. 
vu  de  profil. 

GoBius  PLANICEPS,  Bellottl,  Note  itlioiog.,  dans  Atli  délia  Società  Ital.  di  Scicnze 
nafur.,  Milano,  1879,  t.  XXII,  Estratto,  p.  5;  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  89,  u»  137. 

Long.  :  0,  050  à  0,0. 

Le  corps  est  allongé,  un  peu  déprimé  en  avant,  comprimé  en 
arrière  ;  sa  hauteur  est  comprise  six  fois  et  demie  à  huit  fois 
dans  la  longueur  totale.  La  peau  est  couverte  de  petites  écailles 
cténoïdes. 

En  dessus  la  tête  est  plate,  d'où  le  nom  spécifique  de  platikeps 
donné  à  ce  Gobie  par  le  D""  Bellotti.  Elle  est  nue,  ainsi  que  la 
partie  médiane  de  la  région  supérieure  du  tronc  qui  précède  la 


oo  (.OMIIDKS. 

première  doisalc.  Sa  longueur  mesure  le  quart  environ  de  la 
longueur  totale.  Le  museau  est  obtus;  la  bouche  est  oblique.  La 
mautlibule  est  plus  avancée  que  la  mâchoire  supérieure;  elles 
.sont  l'une  et  l'autre  garnies  de  plusieurs  rangées  de  dents  poin- 
tues, qui  sont  plus  fortes  à  la  série  externe. 

Le  diamètre  de  l'œil  est  à  peu  près  égal  à  l'espace  préorbitaire  ; 
il  est  au  moins  troisfois  plus  grand  que  l'espace  interorbitaire. 
Vers  le  bord  supérieur  et  postérieur  de  l'orbite,  dans  l'espace 
postorbitaire,  et  sous  l'œil,  se  voient  des  séries  de  pores  cerclés 
de   noir. 

Il  v  a  une  cinquantaine  d'écaillés  dans  la  ligne  longitudinale 
d'après  M.  Bellotti,  une  soixantaine  d'après  M.  Sleindachner  ;  le 
nombre  s'en  élèverait  même  à  soixante-dix. 

Les  nageoires  du  dos  sont  à  peu  près  de  même  hauteur;  la 
première  dorsale  a  des  épines  llexibles  ;  elle  est  plus  ou  moins 
arrondie.  La  seconde  dorsale  est  rapprochée  de  l'autre;  ses  der- 
niers rayons  sont  généralement  plus  élevés  que  les  rayons  an- 
•jérieurs.  L'anale  est  sensiblement  de  môme  hauteur  quelesdor- 
sales  ;  elle  est  sensiblement  plus  développée  en  arrière  qu'en 
avant.  La  caudale  est  arrondie.  Les  pectorales  sont  un  peu  plus 
longues  que  les  ventrales;  les  rayons  supérieurs  sont  crinoïdes  ; 
lesrayons  médians  sont  plusallongésque  les  autres,  ce  qui  donne 
à  la  nageoire  une  forme  arrondie.  Les  ventrales  se  terminent 
avant  Tanus;  leur  membrane  basilaire  est  développée  ;  elle  porte 
un  lobe  de  chaque  côté. 

n.  (1  —  I  /lo  ou  11  ;  A.  1/1)  ou  10:  C.  lU;  \\  11  à  ID;  V.  i/:i. 

La  teinte  générale  est  d'un  brun  clairon  d'un  rouge  brunâtre, 
jaunâtre  vers  le  ventre,  le  tout  semé  de  très-petits  points  foncés 
avec  un  lin  pointillé  brunâtre;  trois  ou  quatre  bandelettes  bru- 
nâtres parlent  en  rayonnant  du  bord  postérieur  de  l'orbite.  11  y 
a  constamment  de  chaque  côté  quatre  bandes  blanchâtres,  d'où 
l'épithète  dt-  (jitddrivittalus  donnée  à  ce  Gobie  par  Steindaclmer  : 
suivant  ce  naturaliste,  elles  sont  ainsi  disposées:  la  première 
bande  est  derrière  l'œil,  ayant  à  peine  plus  d'étendue  que  le  dia 


GOIUE  TUOMPEUK.  23 

mètre  de  cet  organe;  la  seconde  est  large,  deux  fois  plus  longue 
que  la  première,  occupant  la  partie  postérieure  de  la  tête,  la  par- 
tie supérieure  de  la  nuque  et  se  portant  vers  la  base  de  la  pecto- 
rale; la  troisième  est  étroite,  placée  entre  les  deux  dorsales  et 
allant  jusqu'à  la  ligne  latérale;  la  quatrième  est  une  espèce  de 
tache  étalée  sous  la  base  de  la  seconde  dorsale,  rapprochée  de  la 
ligne  latérale.  Les  nageoires  impaires  sont  noirâtres  ;  les  pecto- 
rales sont  blanchâtres  à  leur  base,  noirâtres  dans  leur  partie 
centrale,  jaunâtres  à  leur  bord  ;  les  ventrales  sont  jaunâtres. 

Habitat.  Méditerranée;  quelques  spécimens  de  cette  espèce  ont  été 
trouvés  à  Nice  ;  l'un  d'eux  a  été  conservé  dans  le  musée  de  cette  ville,  m'é- 
crit M.  le  D'"  C.  Sarato,  qui  a  eu  l'obligeance  d'en  relever  les  proportions 
pour  me  les  communiquer,  ce  dont  je  lui  suis  fort  reconnaissant. 

Proportions  :  long,  totale  O.,0o7  ;  tronc,  haut.  0,007. 

Tète,  long.  0,0144,  haut.  0,00:;o,  larg.  0,008.  —  Œil,  diam.  0,003,  esp. 
préorbit.  0,0025,  esp.  interorbit.  0,001. 

La  description  est  en  partie  empruntée  aux  travaux  de  MM.  Steindachner, 
Bellotti,  et  aux  notes  qu'a  bien  voulu  me  communiquer  M.  C.  Sarato. 

LE  GOBIE  TROMPEUR  —  GOBIUS  FALLAX,  Sarato. 

Syn  :  Gobius  fallax,  C.  Sarato,  dans  Gazette  de  Nice  et  des  Alpes-Maritimes , 
Nice.  1889,  avril  21,  n»  IC. 

Long.  :  0,060  h  0,075. 

Suivant  M.  Sarato,  ce  Gobie  reste  toujours  de  fort  petite  taille; 
il  a  le  corps  assez  grêle,  à  peu  près  en  forme  de  tronc  de  cône 
aplati  sur  les  côtes;  sa  hauteur,  qui  est  d'un  tiers  environ  plus 
grande  que  son  épaisseur,  est  comprise  six  à  sept  fois  dans  la 
longueur  totale.  La  peau  est  couverte  d'écaillés  minces,  à  bord 
libre  muni  de  spinules  assez  courtes,  très-fragiles. 

La  tête  est  d'un  tiers  au  moins  plus  longue  que  haute;  sa 
longueur  est  contenue  quatre  fois  à  quatre  fois  et  demie  dans 
la  longueur  totale.  Le  museau  est  obtus.  La  bouche  est  ouverte 
obliquement;  sa  fente  s'étend  à  peu  près  jusqu'à  l'aplomb  du 
bord  antérieur  de  l'orbite.  La  mandibule  est  un  peu  plus  avan- 
cée que  la  mâchoire  supérieure;  elles  sont  l'une  et  l'autre  gar- 
nies de  dents  aiguës,  placées  sur  plusieurs  rangées;  celles  de  la 


24  r.OBIIDÉS. 

raii'^éc  externe,  surtout  à  la  mandibule,  semblent  de  véritables 
crochets  pointus,  principalement  chez  les  mâles;  chez  les  fe- 
melles, elles  sont  moins  développées.  La  longueur  de  la  mâ- 
choire supérieure  fait  un  peu  plus  du  tiers  de  la  longueur  de 
la  t(Me. 

Le  diamètre  de  l'œil  mesure  à  peu  près  le  quart  de  la  lon- 
gueur de  la  tète,  parfois  un  peu  plus,  parfois  un  peu  moins;  il 
est  un  peu  plus  grand  que  l'espace  préorbitaire. 

En  haut  presque  sur  la  même  ligne  que  l'origine  de  l'inser- 
tion de  la  pectorale,  commence  la  fente  branchiale;  elle  descend 
obliquement  vers  la  gorge.  Chez  les  difl'érents  spécimens  que 
j'ai  examinés,  les  rayons  branchiostèges  sont  au  nombre 
de  cinq. 

Il  n'y  a  pas,  à  proprement  parler,  de  ligne  latérale  nettement 
marquée.  On  compte  dans  la  ligne  longitudinale  quarante-deux 
à  quarante-quatre  écailles  et  onze  à  treize  dans  la  ligne  trans- 
versale. Ecail.,  1.  long.,  42  à  44;  1.  transv.,  11  à  13. 

La  première  dorsale,  qui  commence  un  peu  plus  en  arrière 

(jue  la  base  de  la  pectorale,  est  composée  de  six  rayons  à  peu 

près  égaux  ;  la  seconde  dorsale  est  unie,  elle  a  généralement,  ou 

peu  s'en  faut,  deux  fois  plus  de  longueur  que  de  hauteur;  elle 

compte    le   plus    souvent  quinze    rayons,    rarement    quatorze. 

L'anale  prend  naissance  un  peu  plus  en  arrière  que  la  seconde   . 

dorsale,  tantôt  un  peu  en  avant,  tantôt  un  peu  en  arrière  du 

milieu  de  la  longueur  totale  ;  elle  est  presque  toujours  formée 

de  quatorze  rayons,  parfois  de  treize  seulement.  La  caudale  est 

régulière,  elle  a  treize  ou  quatorze  grands  rayons  et  deux  ou  trois 

rayons  basilaires,  en  dessus  comme  en  dessous.  Les  pectorales 

sont  insérées  sur  une  large  base;  elles  sont  constituées  par  deux 

petits  rayons  à  peine  crinoïdes  et  seize  autres  rayons,  c'est  le 

nombre  que  j'ai  constamment  trouvé  chez  les  sujets  que  j'ai 

étudiés.   (Juant  aux  ventrales,  elles  sont  généralement  un  peu 

moins  longues  que  les  pectorales,  au  moins  chez  les  mâles,  chez 

les  femelles,  la  dilTérence  paraît  moindre  et  parfois  même  elles 

sont  aussi  longues;  la  membrane  antérieure  du  disque  manque 


(;ORIE  TROMPEUR.  2o 

absolument,  il  n'y  a  pas  môme  de  repli  cutané  vers  l'épine,  et  la 
base  des  nageoires,  en  avant,  est  complètement  garnie  d'écaillés  ; 
les  rayons  internes  ne  sont  reliés  que  dans  une  très-faible  éten- 
due par  une  petite  expansion  membraneuse,  à  peu  près  comme 
chez  le  Gobie  doré  ;  il  n'y  a  guère  que  chez  les  femelles  que  la 
pointe  de  la  nageoire  arrive  à  l'anus  et  encore  assez  rarement. 

Rr.  ;i.  —  D.  0  -   1/13  ou  14;  A.  1/13;  G.  2  ou  3/13  ou  d4/3  ou  2;  P.   18; 

V.  I/o. 

La  coloration  est  d'un  brun  jaunâtre  sur  le  dos  et  les  flancs, 
d'un  ton  un  peu  plus  clair  sous  le  ventre;  il  y  a  généralement, 
sur  les  côtés,  une  série  de  petites  maculesnoirâtres,  allant  jusque 
sur  la  base  de  la  caudale.  La  tête  est  d'un  jaune  grisâtre  en 
dessus  et  sur  les  côtés  ;  les  joues  et  les  pièces  operculaires  sont 
marquées  de  petites  taches  plus  ou  moins  arrondies,  de  goutte- 
lettes d'un  jaune  pâle  ou  d'un  blanc  laiteux,  avec  un  iin  pointillé 
noirâtre  ;  les  taches  sont  parfois  séparées  par  des  raies  noirâ- 
tres. Il  y  a  généralement  une  tache  noirâtre  vers  la  commissure 
des  lèvres;  en  dessous,  de  chaque  côté  de  l'espace  jugulaire, 
existe  une  série  de  quatre  ou  cinq  taches,  parfois  six,  commen- 
çant le  plus  souvent  vers  l'angle  postérieur  et  inférieur  du  pré- 
opercule et  allant  jusque  sous  la  symphyse  de  la  mandibule. 
Les  dorsales  et  la  caudale  sont  grisâtres  marquées  de  petites 
mouchetures  d'un  brun  foncé;  l'anale  est  grisâtre,  d'une  teinte 
plus  foncée  vers  la  pointe  de  ses  rayons;  les  ventrales  sont  d'un 
gris  jaunâtre  pointillé  de  noir;  sur  la  base  des  rayons  supérieurs 
delà  pectorale  est  une  tache  noire,  qui  paraît  constante;  souvent 
il  en  existe  encore  une  autre,  mais  plus  petite,  sur  la  racine  des 
deux  ou  trois  avant-derniers  rayons  inférieurs. 

Habitat.  Méditerranée;  assez  commun,  Nice;  assez  rare,  Port-Vendres. 
Proportions  :  long,  totale  0,072;  tronc,  haut.  0,011. 
Tète,  long.  0,017,  haut.   0,011.  —  Œil,  diam.  horiz.  0,00io,  diam.  vert. 
0,003;  esp.  préorb.  0,003.3;  esp.  interorb.  0,002. 


26  TUIGLIDÉS. 

APHYE  PELLUGIDE. 

T.  ir,  p.  238. 

.lai  <^U''  fort  surpris  de  trouver  plusieurs  spécimens  d"Apliye  i)ellucide 
au  nombre  des  Poissons  que  M.  H.  Gadeau  de  Kerville  avait  péchés  dans 
l'i'stuaire  de  la  Seine  et  qu'il  m'avait  prié  de  déterminer. 

Ce  Gobiidé,  qui  est  si  commun  d'Antibes  à  Menton,  n'avait  jamais  été 
reconnu  sur  nos  côtes  de  l'Ouest,  avant  les  explorations  faites  par  M.  H. 
(iadeau  de  Kerville  dans  la  Basse-Seine.  C'est  le  14  juin  188.i  que  les  pre- 
miers spécimens  dont  nous  parlons  ont  été  capturés  entre  Ronfleur  et  la 
Hivière-Saint-Sauveur. 

L'iiabitat  de  ce  petit  Poisson  est  excessivement  vaste,  il  s'étend  du  fond 
(If  la  mer  Noire  jusque  sur  les  côtes  de  Norwège.  —  En  1836,  le  D""  Parnell 
({('•couvrit  ce  Gobiidé  dans  le  golfe  do  Solway,  et  l'année  suivante  le  décri- 
vit comme  une  nouvelle  espèce  de  Gobie  d'Angleterre,  sous  le  nom  de  Go- 
bius  (ilbus,  dans  Pi'oceed.  Roy.  Societ.  Edinburgh,  1837;  il  en  donna  une  assez 
bonne  figure  dans  son  Ea^ay  on  the  Fishcs  of  the  District  of  Forth,  pi.  29, 
Edinburgh,  1838.  —  Suivant  le  professeur  CoUett,  l'Aphye  pellucide  aurait 
une  existence  fort  courte;  ce  serait  en  quelque  sorte  un  Vertébré  annuel. 

GENRE  SCORPÈNE. 

T.  Il,  p.  309. 

,.,,,.         ,              .                 [  quatre  épines  ...  1.  S.  truie. 

nord  antérieur  du  pi^emier  sous-  l  .     ,    .'  ^    ., 

,  .,   .              .   ,  trois  épines  ....  2.  S.  pustuleuse. 

orbilaire  arme  de ,         .   .  „    ,, 

l  deux  épines  ....  3.  S.  rasc.\sse. 

LA  SCORPÈNE  PUSTULEUSE  —  SCOJIPŒNA  USTULATA,  Lowe. 

Syn.  :  Scoiu'oena  porcus,  Costa,  Fn.  NupoL,  pi.  3. 

Scoiu'fjENA  LSTiLATA,  LoNvc,  daus  Pt'ocp.eil.  zool.  Suc.  London,  1840,  June  9,  p.  36; 
Giinth.,  t.  II,  p.  110;  Giglioli.iVeH;  and  very  rare Fish  from  the  Mediterranean,  dans 
Nature,  London,  1882,  t.  XX\,  p.  535;  Bellottl,  Noie  itlioloyiche,  Estrat.  Atti  dcl. 
Soc.  ilal.  sr.  nalur.,  Milano,  1888,  t.  XXXI,  p.  1,  pi.  4,  fig.  1. 

Long.  :  0.10  à  0,15,  quelquefois  plus, 

A  première  vue,  cette  Scorpbne  parait  une  espèce  intermé- 
diaire; elle  a  les  formes  de  la  Rascasse  et  le  revêtement  écail- 
leux  de  la  Scorpène  truie.  La  hauteur  du  tronc,  qui  fait  à  peu 
près  le  double  de  l'épaisseur,  est  comprise  trois  fois  et  quart  à 
trois  fois  et  demie  dans  la  longueur  totale.  Le  corps  est  couvert 
de  grandes  écailles  à  bord  postérieur  convexe,  garni  de  spinules 


I.A    SCOUPÈNE  PUSTULEUSE.  27 

relativement  développées,  qui  rendent  la  peau  très-rugueuse;  les 
appendices  ou  lambeaux  cutanés  sont  fort  grêles,  généralement 
rares,  cependant,  sur  un  spécimen,  j'en  ai  compté  une  dizaine 
long-eant  la  partie  épineuse  de  la  dorsale. 

La  tête  monlre  à  peu  près  les  mêmes  proportions  que  chez  les 
autres  espèces;  sa  longueur  est  contenue  environ  trois  fois  dans 
la  longueur  totale  ;  dans  sa  région  postorbitaire,  elle  présente  un 
aspect  gaufré,  et  sous  la  peau,  qui  est  percée  de  pores  nombreux, 
se  trouvent  de  petites  écailles  minces  et  lisses  ;  elle  ne  porte  que 
fort  peu  d'appendicescutanés;  elle  est  très-épineuse.  Le  museau 
est  d'assez  faible  convexité.  La  mâchoire  supérieure,  légèrement 
protractile,  est  un  peu  moins  avancée  que  la  mandibule.  L'ex- 
trémilé  du  maxillaire  supérieur  se  porte  en  arrière  un  peu  plus 
loin  que  le  prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  La  man- 
dibule n'a  que  de  très-rares  appendices  cutanés,  très-réduits,  à 
peine  visibles,  parfois  même  elle  en  est  complètement  dépourvue. 
La  bouche  est  fendue  jusque  sous  le  bord  antérieur  de  l'orbite 
ou  plutôt  jusqu'à  l'aplomb  de  l'orifice  postérieur  de  la  narine.  Les 
mâchoires  sont  munies  de  petites  dents  en  velours  ras;  le  che- 
vron du  vomer  et  l'arcade  palatine  sont  garnis  de  dents  sembla- 
bles. La  lang-ue  est  épaisse,  libre  en  avant;  elle  est  d'une 
teinte  pâle. 

L'œil  est  grand,  à  peu  près  rond;  son  diamètre  horizontal,  qui 
l'emporte  à  peine  sur  le  diamètre  vertical,  est  compris  trois  fois 
à  trois  fois  et  quart  dans  la  longueur  de  la  tête,  il  est  un  peu 
plus  grand  que  l'espace  préorbitaire,  il  fait  le  double  de  l'espace 
interorbitaire.  L'orbite  a  le  bord  supérieur  épineux.  Dans  l'es- 
pace préorbitaire,  de  chaque  côté  des  branches  montantes  de 
l'intermaxillaire,  est  une  épine  nasale  dirigée  en  haut  et  en 
arrière.  L'espace  interorbitaire,  assez  étroit,  présente  dans  son 
milieu  un  sillon  assez  profond,  rétréci  vers  sa  partie  médiane 
et  limité  de  chaque  côté  par  une  crête  qui  le  sépare  d'un  autre 
sillon  bordé  en  dehors  par  le  relief  du  sourcil.  11  y  a  généralement, 
à  la  suite  les  unes  des  autres,  six  épines  disposées  en  série;  la 
première  est  sur  le  bord  antérieur  et  supérieur  de  l'orbite  ;  au-des- 


28  TIÎK.LIDÉS. 

sus  (lu  diamètre  vertical  de  l'œil  est  la  deuxième  épine  suivie  d'une 
autre  fort  rapprochée  ;  entre  elles  est  attaché  un  petit  tentacule 
grèle,  digité,  mesurant  de  4  à  o  millimètres;  dans  le  sillon  trans- 
versal de  la  région  occipitale  est  une  quatrième  épine,  après  la- 
quelle en  viennent  deux  autres  ;  toutes  ces  épines,  à  pointe  tournée 
en  arrière,  ressemblent  beaucoup  à  celles  de  la  Rascasse,  toutefois 
elles  sont  plus  acérées.  Les  sous-orbilaires  sont  excessivement 
rugueux,  hérissés  d'épines;  le  sous-orbi taire  antérieur  présente 
dans  le  nombre  et  la  disposition  de  ses  épines,  les  caractères 
spécifiques  de  nos  trois  Scorpènes,  ainsi  que  le  montrent  les 
ligures  suivantes  (fig.  22-3,  224  et  225).' Dans  l'espèce  en  ques- 


n     /               ,-                                fl 

.••••  w 

-w-^ 

f 

P 

i'    /> 

a 

p 

V\\i.  22;{.  —  1"'  sous-or- 
bitaire  de   la  Scorpime 
pustuleuse. 

Fifï.  224.    — 
orbitaire  de 
pêne  truie. 

i''"  sous- 
la  Scor- 

Fig.    225.   —    l'"''  sous- 
orbitaire  de  la  Scorpène 
rascasse. 

a,  épine  antérieure  ;  p, 

a,  épine  antérieure  ;  ;>, 

a,      épine    antérieure  ; 

épinepostérieure  ;/,  épine,     épine     postérieure  ;     i,    p,  épine  postérieure, 
intermédiaire.  irc   épine   iiitermédiaire  ; 

i',  S""  épine  intermédiaire. 

tion,  le  premier  sous-orbitairc  a  le  bord  antérieur  armé  de  trois 
épines  ;  la  première  est  tournée  en  avant,  la  seconde,  qui  en  est 
très-rapprochée  et  semble  partir  de  la  môme  base,  est  dirig-éc  en 
bas;  la  troisième,  qui  est  ]<;  plus  développée,  passe  sur  la  mâ- 
choire supérieure,  décrit  une  courbe  assez  légère,  et  sa  j)oiute 
se  porte  en  bas  et  en  arrière.  Le  second  sous-orbitaire  présente 
une  arèle  longitudinale,  garnie  de  trois  ou  quatre  épines,  qui, 
jointe  à  l'épine  postérieure  et  supérieure  du  préopercule,  forme 
une  espèce  de  longue  arête  dentelée.  Il  y  a  souvent  un  petit 
tentacule  sur  le  sous-orbitaire  antérieur,  entre  les  deux  pre- 
mières épines. 

Sur  le  bord  postérieur  de  l'orifice  antérieur  de  la  narine  est 
attaché  un  petit  tentacule. 


LA   SCORPÈNE   PUSTULEUSE.  29 

La  fente  branchiale  s'étend  de  l'aplomb  du  bord  antérieur  de 
l'orbite  à  la  crête  épineuse,  qui,  partant  du  bord  postérieur  de 
l'orbite,  joint  le  commencement  de  la  ligne  latérale.  Le  bord 
postérieur  du  préopercule  est  armée  de  cinq  épines  dont  la  plus 
développée  fait  suite,  comme  dans  la  Rascasse,  à  l'arête  du  sous- 
orbitaire.  L'opercule  est  muni  de  deux  épines  divergentes.  Le 
bord  supérieur  de  la  membrane  brancliiostège  est  entamé  d'une 
écliancrure  plus  semblable  à  celle  qui  se  voit  chez  la  Scorpëne 
truie  qu'à  celle  qui  se  montre  chez  la  Rascasse. 

La  ligne  latérale  s'étend  du  haut  de  la  fente  branchiale  jusqu'au 
milieu  de  la  base  de  la  caudale;  elle  est  composée  de  trente- 
quatre  à  trente-six  écailles;  elle  porte  quelques  rares  appendices 
cutanés  assez  longs,  mais  très  grêles.  Éc,  1.  long.  46;  1.  transv. 
—L — ^-l  =  21  ou  22. 

Comme  dans  les  autres  Scorpënes,  la  dorsale  est  échancrée  et 
très-longue  ;  généralement  le  quatrième  aiguillon  est  le  plus 
allongé,  parfois  il  ne  dépasse  pas  le  troisième,  non  plus  que  le 
cinquième.  L'anale  a  la  seconde  épine  très-développée.  Les  pec- 
torales sont  grandes;  chez  quelques  sujets,les  ventrales  dépassent 
l'anus,  elles  arrivent  à  la  base  de  la  première  épine  de  l'anale. 

D.  12/9  ou  10;  A.  3/o;  C.  2  à  4/12  ou  13/3  ou  4;  P.  18  ou  19;  V.  1/5. 

La  teinte  générale  est  rosée  avec  des  points  ou  des  taches  bru- 
nâtres; à  la  dorsale  une  tache  noirâtre  bien  marquée  se  montre 
entre  le  huitième  et  le  neuvième  aiguillon,  parfois  elle  s'étend 
sur  deux  espaces  intraradiaires  du  huitième  au  dixième  aiguil- 
lon; la  partie  épineuse  de  la  dorsale  est  rosée  ;  la  partie  molle  est 
rosée  avec  de  petites  taches  noirâtres;  l'anale  présente  le  même 
système  de  coloration;  la  caudale  et  les  pectorales  sont  roses 
avec  des  taches  noirâtres  disposées  par  séries  verticales  ;  les 
ventrales  sont  roses  avec  quelques  taches  noires  assez  rares.  Les 
tentacules  dii  sourcil  sont  tantc»t  de  teinte  rosée,  tantôt  de  teinte 
noirâtre. 

Habitat.  Méditerranée,  assez  commune  à  Nice  depuis  quelques  années. 
Proportions  :  long,  totale  0,120;  tronc,  haut.  0,040. 


30  hKHYClDÉS. 

Tète,  lonii;.  0,Ui;j;  haut.  0,0;}0.  —  Œil,  diam.  0,014;  esp.  préorbit,  0,012, 
l'sn.  interorbif.  0,007.  —  Màclioire  supérieure,  long.  0,022. 

Caudale,  long.  0,029;  pectorale,  0,029;  ventrale,  long.  0,02G.  —  Dorsale, 
haut,  du  quatrième  aiguil.  0,019,  du  premier  rayon  mou  0,019,  long,  de  la 
base  0,066;  anale,  haut,  deuxième  épine  0,019,  premier  rayon  mou  0,022, 
long,  delà  base  0,014. 

Distance  du  museau  à  :  ilorsale,  U.UiJU;  anale,  0,070;  pectorale,  0,040; 
ventrale,  0,042. 

Note.  —  Une  quarantaine  d'années  avant  que  M.  Giglioli  eût  annoncé  la 
nouvelle  qu'il  venait  de  faire,  sur  les  côtes  de  Sicile,  la  découverte  de  cette 
Scorpi'uc,  Costa  l'avait  décrite  et  figurée,  sons  la  domination  inexacte,  il  est 
vrai,  de  Scorpxna  porcus,  V.  Costa,  F/i.  Reg.  NapoL,  pi.  111. 

Il  est  singulier  de  voir  M.  Steindaclmer  ne  pas  admettre  la  Scorpœna 
ustulata  comme  une  espèce  distincte  et  bien  déterminée  et  la  rapporter  avec 
un  point  de  doute,  il  faut  le  reconnaître,  à  la  Se.  scrofa,  Linn.;  V.  Stein- 
duch.,  Scorpœna  scrofa,  Linn.,  dans  Jrhtinjol.  Ikr.  Span.  und  Porhifj.  Reis.,  V. 
Fortsetzung,  ûans  Sitzunysb.  Ahad.  ^'isscnscli.,  ^^ien,  1807,  t.  LVI,  p.  73. 

M.  le  D""  C.  Bellotti  a  trouvé  cette  Scorpèna  sur  le  marché  de  Nice,  dans 
les  premiers  mois  de  Tannée  1888;  il  a  eu  l'amabilitr'  de  m'en  donner  plu- 
sieurs spécimens,  je  saisis  cette  occasion  pour  l'en  remercier  de  nouveau. 

Famille  des  Bérycidé.s. 

T.  11,  p,  ;321-;}22.  H  faut  au  genre  Hoplostèthe  ajouter  le  genre  Béryx.  — 
Les  Béryx  se  distinguent  des  Hoplostèlhes  par  l'absence  d'épine  au  préoper- 
cule, de  cuirasse  a  l'abdomen,  et  par  la  présence  d'écaillés  sur  la  joue.  — 
Dans  les  caractères  de  la  famille  des  Bérj'cidés,  ce  qui  est  relatif  aux  pièces 
opt-rculaires  doit  être  supiirinn'. 

r.i:Mu:  héuyx  —  BEiiVX,  cv. 

Corps  l'ievé,  comprimé,  rouvert  d'écaillés  peclinées. 

Têie;  museau  court;  bouche  à  fente  oblique;  mandibule'  plus  avancée 
que  la  mâchoire  supérieure,  garnies  l'une  et  l'autre  de  dents  en  velours; 
vumer  et  palatins  dentés;  joues  écailleuses. 

Yeux  liès-^'iaiuls  ;  sous-orliitaires  dentelés. 

Appareil  branchial;  rayons  branciiiostèges,  huit  et  plus;  prcopercule 
(ieiilele,  mai>  >aMs  t'pine;  opercule  et  sous-opercule  couverts  d'écaillés. 

Nageoires  ;  dorsale  unique  ;  anale  à  quatre  épines;  caudale  fourchue  ; 
ventrale  ayant  au  moins  sept  ra\ons  luous. 

I.H  BKUVX  DKCAUACTVLE  —  IHJIiW  DECAUACTYLUS. 

Syn.  :  !.<;  Uéryx  à  dix  rayons  ventraux,  ou  décadactyle.  Beryx  dccadactylus, 
Ciiv.  .1  VaifMir,  I.  III.  p.  rn\  Valciic,  hhih.  Canaries,  p.  i:!,  pi.  i. 


BÉRYX  DÉCADACTYLK.  M 

Beryx  decadactyi.us,  Giinth.,  t.  I,  p.  \Q,Sti/d.  Fish.,  p.  432,  fig.  184  et  dans  C7ia/- 
lenger  Deep-Sea  Fish.,  t.  XXII,  p.  33;  Steindachn., /c/;i//.  Bev.  Span.  u.  Portug.,W. 
Forts.,  dans  Siïz. /t.  Alaid.  Wissensch.,  Wien,  18G7,  t.  LVI,  p.  1,  pi.  1;  Brit.  Capcl., 
Cat.  Peix.  Portug.,  dans  Jom.  Se.  math  plv/s.nat.,  n»  3,  Lisb.,  18G7.  p.  8  et  dan^ 
Cat.  Peix.  Portug.,  1884,  p.  3,  n»  3. 

Long.  :  0,30  à  0,'60  et  plus. 

Le  corps  est  comprimé,  élevé,  ovale;  sa  hauteur  est  comprise 
deux  fois  et  trois  quarts  à  trois  fois  et  demie  dans  la  longueur 
totale. 

La  longueur  de  la  tête,  qui  est  moindre  que  la  hauteur  du  tronc, 
est  contenue  trois  fois  et  demie  à  trois  fois  et  quatre  cinquièmes 
dans  la  longueur  totale.  La  fente  de  la  houcho  est  très-obliquu; 
la  mandibule  est  avancée  relevée  en  avant  du  museau  ;  la  mâ- 
choire supérieure  se  porte  en  arrière  jusque  sous  le  diamètre 
verticale  de  l'œil. 

L'œil  est  fort  grand;  son  diamètre  est  compris  deux  fois  et 
demie  à  deux  fois  et  deux  tiers  dans  la  longueur  de  la  tète  ;  il 
est  d'un  tiers  environ  plus  grand  que  l'espace  préorbitaire.  L'ex- 
trémité antérieure  du  préorbitaire  est  armée  d'une  épine  à  pointe 
dirigée  en  arrière. 

La  ligne  latérale  suit  à  peu  près  le  profil  du  dos;  elle  se  con- 
tinue en  arrière  jusque  vers  l'échancrure  de  la  caudale.  — 
Ecail.,  1.  long.  62  à  65;  1.  transv.  32  à  34. 

La  caudale  est  profondément  échancrée;  elle  est  écailleuse  ;  la 
ventrale  a  généralement  dix  rayons  mous. 

Br.  8.  —  D.  4/18  ou  10;  A.  4/28   à  30;  C,  o  ou  0/18  ou  19/4  ou  .l; 
P.  14  à  18;  V.  19  ou  10. 

La  coloration  estrougeàtre. 

Habitat.  Méditerranée,  accidentellement,  Nice. 

Proportions  :  long,  totale  0,54;  tronc,  haut.,  0,17.  —  D'après  les  rensei- 
gnements que  MM.  Cal  ont  l'obligeance  de  nous  fournir,  voici  les  [iroportions 
du  Béryx  capturé  à  Mce,  en  juillet  188o  :  long,  totale  0,05;  tronc,  haut.  0,22, 
épais.  0,10. —  Poids.  4,000. 


:j2  I>E1U:IDES. 

<;eivri:  mérou. 

T.  ir.  p.  307. 

Tête  :  Supprimer  «  mâchoire  supérieure  nue  ». 

Ce  genre  comprend  trois  espèces. 

I  arrondie I.  M.  hru.n. 
éciiancrée.  l  onze  rayons  mous 2.  M.  a  mcseai:  ak.u. 
Anale  à.   (  liuil  ou  neuf  rayons  mous.     3.  M.  dk  Custa. 

ÉPINÉPIIÈLE  A  MUSEAU  AIGU  —  EinNEPHELVS 

ACUTIROSTIllS. 

Syn.  :  Le  Mérou  ù  museau  aigu,  Serrancs  acutirostris,  Cuv.  et  Valciic,  1.  II, 
p.  28G,  et  t.  IX,  p.  433. 

".'Le  Mérou  ondulé,  Serranus  lndulosus,  Cuv.   et  Valenc,  t.  Il,  p.  '295. 

Serranus  nebulosus,  Cocco. 

SEiutA.Nus"  TINCA,  Cantrniue,  dans  Glornalc  délie  scienze,  fjellc-lell'H'e  rd  arli  di 
l'isa,  1833,  et  dans  Nouv.  iMc»i.  Avud.  royale  des  sciences  et  belles-lettres  de 
Bru.relles,  Bruxel.,  1838,  t.  XI,  fig. 

Serrancs  fuscus,  Lowe  dans  Trunsact.  Camtridfje  pliilos.  Snciet.,  Cambriilge, 
1838,  t.  VI,  part,  l,  p.  196;  Stcindachn.,  dans  Ichthyol.  Bericht.  Spanieii  und 
l'orlufj.  Rcise,  V.   Fortsetzung,  Wien,  18(i7,  t.  LVI,  p.  l't,  pi.  2,(ig.  1. 

Cerna  nebulosa,  CBp.,  Cat.,  p.  58,  n"  49G  ;  Véranv,  Zool.  Alpes-Maril.,  18G2,  p.  43. 

Le  Serran  à  museau  aigu,  Seriiams  acitirostkis,  Valenc,  dans  Icltt/njol.  Cana- 
ries,\i.  Il,  pi.  3,  lig.  1  ;  Guichen.,  Erpl.  se.  Alger., ^i.  35. 

?  Le  Serran  échancrc,  Serrancs  emarginatls,  Valenc,  dans  Ichlfujot.  Canaries, 
p.  '.). 

Sehranus  macrogenis,  Sassi,  dans  Descriz.  Genova  e  del Genove^alo,  l.  I,  p.  139, 
i'x(Mmeslr.  (Corna  macrogenis),  dansiVem.r.  Accad.Sc.  Torino,  Torino,  1804,  2  ser., 
I.XXI,  p.  35',),  pi.  1,  lig.  1;  Gigl.,  Cat.  l'esc.  ital.,  p.  70,  n"  15. 

Seiuianls  acltiuosthis,  Giuith.,  t.  l,p.  135;  Gigl.,  Cut.  Pesc.  ital.,  p.  "9.  n"  18. 

?  Sehra.nls  kmargi.natus,  Gigl.,  Cat.  l'esc.  ital.,  p.  79,  n"  17. 

Seruanls  iMHi.o.«cs,  Bx  Cuv.  et  Valenc,  jur.,  Steiudachn.,  dans  IclUhijol.  Bei- 
//•'Ï.7P  XII,  ."^itziaif/^b.  Akad.  \\  .  yt<tlli.  n'il.,  Wien,  1882,  t.  LXXXVI.  p.  03  (////;. 
»'(-.,  acutirostris,  C.  V.  . 

Long.  :  0,3;;  il  (»,S0. 

Le  cor|)s  est  assez  liaul  et  assez  épais;  !a  liautenr  dn  tronc, 
(|iil  lie  nirsuri'  j»as  louL  à  fait  le  double  de  répaissenr,  est  com- 
prise quatre  fois  et  quart  à  quatre  fois  et  demie  dans  la  lonj^ueur 
lolalc.  Le  prolil  sujiérieur  dessine  une  courbe  régulière  de  la 
létc  au  tronçon  de  la  queuL'  ;  le  [irfdil  inférieur  va  presque  direc- 
Irniciit  (Ir  la  ceinture  scajjulairc  à  l'ansV',  puis  se  relève  douce- 


.ÉPINÉPHÈLE  A   MUSEAU   AIGU.  33 

ment  jusqu'à  l'extrémité  de  la  base  de  la  nageoire.  Le  tronçon 
de  la  queue  est  presque  carré  ;  sa  hauteur  atteint  à  peine  moins 
de  la  moitié  de  la  hauteur  du  corps.  L'anus  est  placé  vers  le 
milieu  de  la  longueur  totale.  La  peau  est  couverte  de  petites 
écailles  à  bord  postérieur  convexe  garni  de  spinules. 

La  tête  est  développée  ;  sa  longueur,  chez  le  sujet  que  j'étudie, 
est  contenue  environ  trois  fois  et  quart  dans  la  longueur  totale  ; 
son  profil  supérieur  dessine  une  courbe  très  allongée,  se  conti- 
nuant, quand  la  bouche  est  fermée,  jusque  sur  l'extrémité  de  la 
mâchoire  inférieure  ;  elle  est  à  peu  près  complètement  couverte 
d'écaillés.  La  bouche  est  bien  ouverte;  sa  fente  est  à  peine  obli- 
que d'arrière  en  avant.  La  mâchoire  supérieure  est  beaucoup 
moins  avancée  que  l'inférieure  ;  le  maxillaire  supérieur  est  large 
en  arrière,  coupé  à  peu  près  carrément;  il  se  porte  jusque  vers 
l'aplomb  du  bord  postérieur  de  l'orbite;  il  est  couvert  de  petites 
écailles.  La  mâchoire  inférieure  est  aussi  garnie  de  petites 
écailles,  excepté  peut-être  sur  le  pli  labial  ;  elle  se  relève  au- 
devant  de  la  mâchoire  supérieure  et  forme  en  quelque  sorte  le 
bout  du  museau  ;  une  ligne  menée  directement,  la  bouche  étant 
fermée,  de  l'extrémité  de  la  mandibule  à  la  ceinture  scapulaire, 
arrive  à  peu  près  au  milieu  de  l'espace  qui  sépare  l'épine  oper- 
culaire  inférieure  de  l'insertion  de  la  pectorale.  Les  dents,  qui 
garnissent  le  devant  de  la  mâchoire  supérieure,  sont  fortes,  poin- 
tues, coniques;  il  y  a  de  chaque  côté  une  canine  sensiblement 
plus  développée  que  les  autres  dents  ;  les  parties  latérales  sont 
munies  de  dents  en  cardes  avec  une  rangée  externe  de  dents 
plus  fortes.  A  la  mandibule  se  montre  sur  l'extrémité  de  chaque 
dentaire  un  groupe  de  dents,  coniques,  crochues,  obliques,  à 
pointe  dirigée  en  arrière,  venant  en  quelque  sorte,  lorsque  la 
bouche  est  close,  remplir  l'intervalle  que  laissent  entre  elles  les 
deux  canines  de  la  mâchoire  supérieure  ;  sur  les  côtés  les  dents 
sont  en  cardes,  et  comme  le  rappelle  judicieusement  Yalen- 
ciennes,  seulement  sur  deux  rangées,  au  moins  chez  le  sujet 
rapporté  du  Brésil  par  Delalande. 

Variable  suivant  la  taille  des  sujets,  le  diamètre  de  l'œil  me- 

PoissoNS.  —  Supplément.  «^ 


34  PERCIDÉS. 

sure  chez  les  sujets  de  moyenne  taille  le  septième  environ  de  la 
longueur  de  la  tête,  la  moitié  de  l'espace  préorbitaire,  les  trois 
quarts  de  l'espace  interorbitaire  ;  chez  le  spécimen  décrit  par 
Cantraine,  long  de  0,744,  le  diamètre  de  l'œil  ne  fait  que  le 
neuvième  de  la  longueur  de  la  tète.  L'orbite  est  ovale  de  haut 
en  bas  et  d'arrière  en  avant. 

L'orifice  antérieur  de  la  narine  est  sur  le  prolongement  de  la 
ligne  horizontale  partant  du  bord  inférieur  de  l'orbite;  il  est 
légèrement  tubuleux.  L'orifice  postérieur  est  sur  le  prolongement 
du  diamètre  transversal  de  l'œil. 

La  fente  branchiale  est  très  grande;  elle  commence  en  avant, 
à  peu  près  sous  l'aplomb  du  bord  antérieur  de  l'orbite,  et  re- 
monte en  arrière  jusqu'au  niveau  du  bord  supérieur  de  l'orbite. 
Les  pièces  operculairos  et  la  joue  sont  écailleuses.  Le  préopercule 
a  le  bord  postérieur  finement  dentelé  ;  il  porte  une  légère  échan- 
crure  au-dessus  de  l'angle  postérieur  et  inférieur,  qui  est  armé 
d'épines  un  peu  plus  fortes  que  les  autres;  son  bord  inférieur 
est  légèrement  oblique  de  haut  en  bas  et  d'arrière  en  avant. 
L'opercule  se  termine  par  un  angle  assez  aigu  ;  il  est  muni  de 
trois  épines;  l'épine  médiane  est  la  plus  développée;  entre  l'é- 
pine médiane  et  l'épine  supérieure  est  une  échancrure  profonde, 
semi-circulaire,  masquée  par  la  peau. 

La  ligne  latérale  s'étend  de  l'angle  supérieur  de  la  fente  bran- 
chiale au  milieu  de  la  base  de  la  caudale,  en  suivant  le  profil  du 
dos.  Le  nombre  des  écailles  d'une  ligne  longitudinale  est  assez 
difficile  à  déterminer  d'une  façon  bien  précise  ;  sur  la  ligne  par- 
tant de  la  ceinture  scapulaire  vis-à-vis  de  l'épine  médiane  de 
l'opercule,  il  y  en  a  environ  85.  Ecail.,1.  long.  80  à90;l.  Iransv. 


lï  .(  IV 


17  a  :)0 


1-1=40  à  45. 


La  base  des  nageoires  impaires  est  écailleuse  et  les  écailles  se 
continuent  plus  ou  moins  loin  sur  les  rayons.  La  dorsale  est  régu- 
lière; la  région  molle  est  un  peu  plus  haute  que  la  région  épineuse 
et  se  termine  en  formant  une  espèce  de  lobe  arrondi  ;  il  y  a  géné- 
ralement onze  aiguillons  et  une  quinzaine  de  rayons  mous.  L'anale 
commence  au-dessous  des  premiers  rayons  mous  de  la  dorsale,  et 


ÉPINÉPHÈLE   A   MUSEAU   AIGU.  3o 

sa  base  finit  plus  en  avant  que  celle  de  la  dorsale;  la  troisième 
épine  est  beaucoup  plus  longue  que  la  seconde  et  surtout  que  la 
première;  les  rayons  mous  sont  bien  plus  développés  que  ceux 
de  la  dorsale;  il  y  en  a  généralement  onze.  La  caudale  est  nette- 
ment échancrée  ;  l'échancrure  est  plus  ou  moins  profonde,  suivant 
la  taille  des  sujets.  La  pectorale  est  développée,  elle  est  large, 
étalée  en  forme  d'éventail,  à  bord  postérieur  arrondi  ;  à  la  partie 
supérieure  de  sa  base  est  un  repli  de  la  peau  semi-circulaire, 
écailleux,  simulant  une  espèce  de  frein;  ce  repli  de  la  peau  se 
voit  seulement  quand  la  nageoire  est  écartée  du  tronc,  dans  l'ab- 
duction; il  existe  aussi  chez  le  Mérou  brun,  mais  semble  moins 
étendu,  moins  large;  la  base  de  la  nageoire  est  garnie  de  petites 
écailles  qui  se  portent  sur  les  rayons  jusqu'à  leurs  divisions  en 
rameaux.  La  ventrale  est  armée  d'une  épine  forte,  pointue,  beau- 
coup moins  longue  que  le  premier  rayon  mou;  le  rayon  interne 
est  uni  au  tronc  par  une  membrane  triangulaire,  large. 

D.  11  ou  12/10  ou  16;  A.  3/11;  G.  2/17  ou  18/2;  P.  15  ou  16;  V.  1/5. 

La  teinte  parait  varier  suivant  le  développement  des  sujets  ; 
d'après  Guichenot,  la  couleur  est  entièrement  brune,  avec  des 
nébulosités  plus  foncées,  et  la  partie  molle  de  la  dorsale  est 
bordée  d'un  tin  liséré  plus  foncé  encore,  comme  celle  de  l'anale; 
parfois  le  corps  est  marqué  do  taches  bleues  plus  ou  moins  régu- 
lières. 

Habitat.  Méditerranée;  excessivement  rare,  Nice.  — D'après  le  Di^Gulia, 
ce  Poisson  est  commun  à  Naples;  sa  chair  est  au  moins  aussi  délicate  que 
celle  du  Mérou  brun,  S.  gigas. 

Proportions  :  long,  totale  0,3oO;  tronc,  haut.  0,080,  épais.  0,045. 

Tète,  long,  prise  du  bout  du  museau  0,101,  du  bout  de  la  mandibule 
0,107;  haut,  0,075.  —  Œil,  diam.  0,015;  esp.  préorbit.  0,029;  esp.  inter- 
orbit.  0,0205. 

Caudale,  long,  au  milieu  de  l'échancrure  0,061;  pectorale,  long.  0,061; 
ventrale,  long,  0,056. —Dorsale,  haut,  quatrième  épine  0,031,  région  molle 
0,034;  long.  0,052.  —  Anale,  haut,  troisième  épine  0,018,  région  molle 
0,045  ;  long.  0,052. 


36  PEUCIDÉS. 

LE  MÉROU  DE  COSTA  —  EPINEPHELUS  COSTAH. 
V.  Plectropome  à  bandes,  t.  II,  p.  380. 

Syn.  :  Plectropo.mtls  fasciatus,  Costa,  Fn.  NapoL,  pi.  9. 

Plectbopoma  fasciatum,  CBp.,  Cat.,  p.  58,  u"  495;  Canestr.  Fn.  liai.,  p.  77  ; 
Gigl.,  Cat.  Pesc.  ital.,  p.  79,  n°  20  (La  Cép.). 

Serbanus  CosT.t:,  Steindachn.,  Icfit/i.  lieitr.  VI,  Silz.  Akad.  Wissensch.  Mat/t. 
nat.,  Wien,  1878,  t.  LXXVII,  p.  11. 

Serranus  ACDTIROSTBIS?  Pcrugia,  Elenc.  Pesc.  Adriat.,  p.  3,  pi.  1. 

Cernua  Cost.e,  Doderlein,  GioiTi.  se.  Palern.,  1882,  t.  XV;  V.  Doderlein,  Revision 
of  the  species  of  the  group  Cernua  occuriiig  in  the  sea  of  Sicily,  dans  Zool.  Record, 
Lond.,  1883. 

Serranus  Alexandrinus,  Vinciguerra  (non  Cuv.  et  Valenc),  dans  Risultati  ittiolo- 
gici  délie  crodei'e  del  Violante,  Genova,  1883,  p.  28. 

A  propos  de  ce  que  j'ai  écrit  sur  le  Plectropome  à  bandes  (t.  II,  p.  380), 
M.  Vinciguerra  s'exprime  ainsi  :  Non  riesco  a  spiegarmi  Vopinione  emessa  ni 
un  lavera  pin  récente  clie  il  Plecti'opoma  fasciatum  sia  un  Serranus  cahrilla 
(V.  Vinciguerra,  Risultati  ittiologici  délie  crociere  del  Violante,  Genova,  1883, 
p.  30).  —  Ce  qu'il  est  plus  difficile  d'expliquer,  c'est  l'identité  spécifique  que 
M.  Vinciguerra  veut  établir  entre  le  Plectropomus  fasciatus  de  Costa  et  le 
Serranus  alexandrinus,  Cuv.  et  Valenc.  —  Suivant  M.  Vinciguerra,  la  des- 
cription originale  du  S.  alexandrinus,  donnée  par  Cuvier  et  Valenciennes, 
est  insuffisante  ;  elle  est  cependant  assez  nette,  assez  précise  pour  guider 
tout  naturaliste  soucieux  de  profiter  de  très  exacts  documents  et  l'empêcher 
de  commettre  une  mépiùsc  aussi  étrange  que  celle  qui  se  trouve  dans  la 
dissertation  de  M,  Vinciguerra  sur  le  Serranus  alexandrinus,  Cuv.  et  Valenc, 
(Vincig.,  loc.  cit.,  p.  28).  —  Il  existe,  ainsi  que  le  fait  remarquer  Valen- 
ciennes, une  très  grande  ressemblance  entre  le  Mérou  d'Alexandrie  et  deux 
autres  Serrans,  le  grand  Serran  brun,  S.  ç/igas,  Cuv.  et  Valenc,  pi.  XXXIII, 
et  YEpinepkelus  afer,  lUoch,  pi.  CCCXXVII  ;  dans  les  espèces  citées  par 
Valenciennes,  la  caudale  est  arrondie,  tandis  qu'elle  est  échancrée  dans  le 
Plectropomus  fasciatus  de  Costa:  il  suffit  de  comparer  les  figures  du  S.  gigas 
et  de  VE.  afer  avec  la  figure  du  PI.  fasciatus  de  Costa  pour  éviter  toute  con- 
fusion. —  M.  Vinciguerra,  ayant  sous  les  yeux  des  Serrans  racrolti  in  Ales- 
sandria  d'EgiUo,  les  a  considérés  comme  étant  des  spécimens  authentiques 
du  S.  Alexandrinus;  de  la  communauté  d'habitat  il  a  conclu  à  l'identité  de 
l'espèce;  en  vérité,  c'est  une  singulière  déduction.—  M.  Vinciguerra  traite 
les  travaux  de  certains  iclithyologistes  avec  une  sévérité  que  je  ne  veux  pas 
rjualilier...,  et  d'ailleurs  quand  on  se  pose  en  critique,  on  devrait  au  moins, 
il  semble,  connaître  assez  le  sujet  dont  on  parle  pour  ne  pas  s'exposer  à 
commettre  des  erreurs  mille  fois  plus  grossières  que  celles  qu'on  a  la  pré- 
tention de  corriger. 


PRISTIPOME  DE   BENNETT.  37 

Famille  des  Sciénidés. 


T.  II,  p.  320. 

Cette  famille  comprend  quatre  genres 
double 


Dorsale 

^"^•^'^*^-    • 4.    PRISTIPOME. 

GENRE  PRISTIPOME  —  PRISTIPOME,  Cuv. 

Corps  ohlonç,  comprimé,  couvert  d'écaillés  pectinées. 

Tête  à  peu  près  aussi  haute  que  longue,  écailleuse,  excepté  dans  la  ré- 
gion préorbitaire;  museau  obtus;  mâchoires  à  peu  près  égales,  garnies  de 
dents  en  velours  ;  une  fossette  sous  le  menton,  derrière  la  symphyse  de  la 
mandibule. 

Appareil  branchial  ;  préopercule  dentelé. 

Nageoires;  dorsale  unique,  longue,  ayant  généralement  plus  de  dix 
aiguillons;  anale  à  trois  épines. 

LE  PRISTIPOME  DE  BENNETT  —  PRISTIPOMA  BENNETTII, 

Lowe. 


Fig.  226. 

Syn.:  Pristipoma  Bennettu,  Lowe,  dans  Tntns.  zool.  Soc.  LoncL,  t.  II,  p.  176; 
Gûnth.,  t.  I,  p.  298;  Steindachner,  Ichthyol.  Bericht  uber  eine  nach  Spanien  und 
Portugal untevnotnmene  Reise,  V.  Fortsetzuug,  dans  SUz.  d.  k.  Akad.  d.  Wissensch. 
Wien,  18G7,  t.  LXVI,  p.  17;  Rochebruue,  Fn.  Sénégumbie,  Poiss.  Paris,  1883,  p.  48. 

Pristipome  de  Beunett,  Pristipoma  Bennettu,  Valenc,  Ichtfi.  Canaries,  p.  26; 
Guichen.  ExpL  se.  Alger,,  p.  44. 


38  SCIÉNIDÉS. 

Pristipome  ronfleur,  Pristipoma  ro.nchcs,  Valenc,  loc.  cit.,  p.  25,  pi.   7,  fig.  2; 
Guichen,  loc.  cit.,  p.  44. 

Long.  :  0,12  à  0,20,  quelquefois  plus. 

La  hauteur  du  tronc  est  comprise  environ  trois  fois  et  demie 
dans  la  longueur  totale  ;  elle  fait  à  peu  près  le  double  de  la  hau- 
teur. Le  profil 'supérieur  dessine  une  courbe  allongée,  assez 
régulière,  de  la  nuque  au  tronçon  dp  la  queue.  Les  écailles  qui 
recouvrent  le  corps  sont  de  moyenne  grandeur  ;  elles  sont  pec- 
tinées;  il  n'y  a  guère  que  sur  la  rangée  postérieure  que  les  spi- 
nules  gardent  leur  pointe,  celles  des  rangées  précédentes,  au 
nombre  de  deux  ou  trois,  rarement  quatre,  sont  réduites  à  leur 
base  formant  des  espèces  de  très  petits  écussons. 

La  tète  est  bien  développée;  sa  longueur  est  égale,  ou  peu 
s'en  manque,  à  la  hauteur  du  tronc;  elle  est  écailleuse,  excepté 
dans  la  région  préorbitaire  ;  ses  écailles  sont  peu  ou  point  épi- 
neuses. Le  museau  est  obtus.  La  bouche  est  peu  tendue.  Les 
mâchoires,  à  peu  près  égales,  sont  garnies  de  dents  en  velours, 
un  peu  plus  fortes  à  la  rangée  externe  ;  la  mâchoire  supérieure 
est  assez  protractile  ;  en  arrière  de  la  symphyse  de  la  mandibule, 
sous  le  menton,  est  une  petite  fossette.  Le  palais  est  complète- 
ment lisse. 

Huant  au  diamètre  de  l'oeil,  il  est  contenu  trois  fois  et  demie 
à  quatre  fois  dans  la  longueur  de  la  tête;  il  est  un  peu  moins 
grand  que  l'espace  préorbitaire.  Le  premier  sous-orbitaire  est 
bien  développé. 

Les  orifices  de  la  narine  sont  vers  le  bord  antérieur  et  le  bord 
supérieur  de  l'orbite  ;  l'orifice  postérieur,  qui  est  placé  un  peu 
plus  haut  que  l'autre,  est  très  rapproché  de  l'orbite. 

La  fente  des  ouïes  est  grande,  elle  s'avance  en  bas  jusque  vers 
le  prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil;  la  muqueuse  de 
la  chambre  branchiale  paraît  d'une  teinte  orange.  L'opercule  porte 
sur  le  bord  postérieur  une  échancrure  assez  petite,  peu  visible, 
masquée  par  la  peau,  limitée  en  haut  et  en  bas  par  une  épine 
fort  pou  développée,  surtout  l'épine  supérieure  qui  est  à  peine 
sensible.  Le  préopercule  a  le  bord  postérieur  rentrant,  concave 


PRISTIPOME  DE   BENNETT.  39 

et  Tangle  inférieur  arrondi  ;  des  dentelures  garnissent  tout  le 
bord  postérieur  du  préopercule,  ainsi  que  l'angle  inférieur,  et  se 
continuent  sur  le  bord  inférieur  sans  aller  cependant  jusqu'à  la 
rencontre  du  prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil. 

Plus  rapprochée  du  profil  supérieur  que  de  l'inférieur,  la  ligne 
latérale  suit  à  peu  près  la  courbure  du  dos  jusque  sur  le  tronçon 
de  la  queue;  elle  est  formée  d'écaillés  beaucoup  plus  petites  que 
les  écailles  adjacentes.  Écail.,  1.  long.  53  à  56;  1.  transv.  '-f^-^l 
=  22  à  24. 

La  dorsale  commence  au-dessus  de  la  base  de  la  pectorale; 
elle  est  longue  ;  sa  portion  épineuse  est  sensiblement  plus  éten- 
due que  sa  portion  molle;  le  premier  aiguillon  est  court;  le 
quatrième  est  le  plus  élevé  ;  le  onzième  est  bas;  par  suite  de  son 
abaissement  en  arrière,  la  portion  épineuse  forme  avec  la  portion 
molle  une  échancrure  assez  prononcée.  L'anale  a  trois  épines; 
la  première  est  assez  courte,  les  deux  autres  sont  à  peu  près 
aussi  longues  que  le  quatrième  aiguillon  de  la  dorsale  ;  la  se- 
conde épine  est  beaucoup  plus  grosse  que  les  autres.  La  caudale 
est  échancrée  plutôt  que  fourchue;  elle  porte,  sur  le  tiers  anté- 
rieur, des  rangées  de  très  fines  écailles  oblongues.  Les  pectorales 
sont  presque  falciformes,  longues  ;  leur  pointe  n'arrive  pas  à 
l'anus,  mais  dépasse  l'extrémité  des  ventrales.  L'épine  de  la  ven- 
trale est  forte,  assez  courte;  sa  longueur  est  d'un  tiers  environ 
moindre  que  celle  du  premier  rayon  mou. 

Br.  7.  —  D.  12/15  ou  16;  A.  3/H  ou  12;  C.  3  ou  4/16  ou  17/4  ou  3; 

P.  16  à  18;  V.  I/o. 

Le  dos  est  d'un  gris  de  fer;  le  ventre  d'une  teinte  plus  pâle, 
d'un  gris  argenté.  La  peau  qui  ferme  l'échancrure  de  l'opercule 
est  d'un  bleu  noirâtre.  La  portion  épineuse  de  la  dorsale  est  d'un 
gris  teinté  de  jaune;  la  portion  molle  est  jaunâtre;  la  caudale 
est  d'un  gris  légèrement  lavé  de  jaune;  les  pectorales  sont  jau- 
nâtres avec  une  teinte  d'un  gris  pâle;  l'anale  et  les  ventrales 
sont  d'un  jaune  citron. 

Habitat.    Méditerranée,  accidentellement.  Cette;   le  spécimen  dont  je 


40  -      SCOMHRIDÉS. 

viens  de  donner  la  description  est  le  premier  qui  ait  été  signalé  sur  nos 
côtes  ;  il  a  été  péché  dans  l'étang  de  Thau,  le  14  octobre  1888, 

Proportions  :  long,  totale  0,133;  tronc,  haut.  0,039,  épaiss.  0,016. 

Tète,  long.  0,038,  haut.  0,035.  —  Œil,  diam.  0,010;  esp.  préorbit.  0,012; 
esp.  interorbit.  0,009. 

Caudale,  long.  0,026;  pectorale,  long.  0,031;  ventrale,  long.  0,020. — 
Dorsale,  haut,  quatrième  épine  0,014,  onzième  épine  0,006,  rayons  mous 
0,012,  long.  0,0oo;  anale,  haut.  0,013,  long.  0,020. 

Famille  des  Scombridés. 

T.  II,  p.  406-407.  Modifier  ainsi  la  première  ligne  du  tableau  p.  407  : 

Plusieurs  (fausses  nageoires)  après  la  /  plus  ou  moins 

2"^  dorsale  et  l'anale.  —  Crêtes  ou  -     développées.     1.   Scombrlmexs. 
carène  sur  le  tronçon  delà  queue  .  \  nulles 2.   Thyrsitiniens. 

Sous- famille  des  Thyrsitiniens^  Thyrsifmi. 

Corps  allongé,  fusiforme,  sans  corselet;  ni  carène  ni  crêtes  sur  le  tron- 
çon de  la  queue. 

Tête  longue;  bouche  largement  ouverte;  mâchoires  armées  de  dents 
pointues;  dents  antérieures  de  l'intermaxillaire  plus  développées  que  les 
autres;  palatins  dentés. 

Nageoires  ;  première  dorsale  commençant  plus  en  avant  que  la  base  de 
la  pectorale,  régulière;  après  la  seconde  dorsale  et  l'anale,  quelques  pin- 
nules,  parfois  réunies  par  une  membrane. 

GKNRE  ROUVET  —  RUFETTUS,  Cocco. 
Syn.  :  Rovettus,  Valenc. 

Ce  genre  est  ainsi  caractérisé  d'après  Valenciennes  : 

Corps  oblong,  atténué  en  arrière;  couvert  de  petites  écailles  et  de  grands 
écussons  épineux. 

Tête  grande;  bouche  très  largement  ouverte;  mâchoires  munies  de  dents 
sur  une  seule  rangée  ;  à  la  mâchoire  supérieure,  les  dents  antérieures  et 
infornos  sont  plus  longues  (jue  les  autres;  série  unique  de  dents  sur  les 
palaliiis;  qiioI(|ues  dmits  sur  le  chevron  duvomer. 

Appareil  branchial  ;  fente  des  ouïes  très  grande;  sept  rayons  bran- 
chiostèges. 

Nageoires;  première  dorsale  basse,  à  peu  près  égale;  seconde  dorsale 
oppo-séc  à  raiiah;;  sur  le  tronçon  de  la  queue,  en  dessus  et  en  dessous, 
deux  pinnules  unies  par  une  [ictile  membrane. 


ROUVET  PRECIEUX.  41 

LE  ROUVET  PRÉCIEUX  —  RUVETTUS  PRETIOSUS. 

Syn.  :  Ruvettus  pretiosus,  Cocco  in  Oss.  Pelor,  n»  13,  Apr.  1833,  id.  in  Giorn. 
se.  letl.  SiciL,  1833,  t.  XLII,  p.  21.  id.  in  Niiov.  Giorn.  lett.  Pis.,  fasc.  "3,  Part, 
se, p.  52,  ex  CBp.  ;  CBp.,  Fn.  Ual.,  fig.,  Cat.,  p.  73,  n"  675;  Vérany,  Zool.  Alpes- 
Maritimes,  Nice,  18G2,  p.  46  ;  Steindachn.,  Ichth.  Ber.  Span.  Porlug.  Reis.  V.  Fortsetz., 
dans  Sitztmgsb.  k.  Akad.  Wisseiïsch.,  Wien,  18G7,  t.  LVI,  p.  102;  Perugia,  Elenc. 
Peso.  Âdriat.,  Milano,  1881,  p.  15,  sp.  55. 

RovETTUS  Te.mminckii,  Cantraine,  dans  Bullet.  Acad.  se.  et  bel.,  Icttr.  Bruxelles, 
1835,  t.  II,  n»  l,p.  23,  id  dans  Nouv.  Mem.  Acad.,  Bruxel.,  1837,  t.  X,  av.  2  pi. 

RovETTUs  (dehinc  Acanthoderma)  Teinminckii,  Cantraine,  Lett.  in  Nuov.  Giorn. 
lett.  Pisa,  fasc.  63,  P.  se,  p.  17C,  ex.  CBp. 

Tetragonurus ?  simplex,  —  Tet.  cauda  utrinqne  simplici,  Lowe  dans  Proc. 
zool.  Soc.  London,  1833,  p.  143. 

RovETTUS  ACANTHODERMA,  Cuv.  et  Vaienc,  t.  X,  p.  X. 

Thyrsites  ACANTHODERMA  «  Escolar  »,  Lowe,  Aplurus  simplex,  Syn.,  Mad.  Fisli., 
p.  180,  dans  Proc.  zool.  Soc.  Lond.,  1839,  p.  78. 

Le  Rouvet  précieux,  Rovettus  Temminckh,  Valenc,  Ichth.  Canaries,  p.  52,  pi.  5. 

L'Escolar  ou  Rovetto,  S.  Berthel.,  Pèche  sur  la  côte  occid.  Afrique,  Paris,  1840, 
p.  99. 

Thyrsites  pretiosus,  Gïinth.,  t.  H,  p.  351  ;  Canest.,  Fn.  Ital.,  p.  18!);  Brit.  Capel., 
Cat.  Peix.  Portug.,  Lisb.,  1880,  p.  16,  u»  70;  Giglioli,  Cat.  Pesc.  ital.,  p.  84,  n»  94. 

Long.  :  0,70  à  1,.S0  et  plus. 

Ce  beau  Poisson  a  le  corps  allongé,  plus  ou  moins  fusiforme, 
comprimé  latéralement.  La  hauteur  du  tronc,  qui  fait  le  double 
et  même  le  triple  de  l'épaisseur,  est  contenue  de  cinq  à  six  fois 
et  demie  dans  la  longueur  totale,  La  peau,  loin  d'être  nue,  ou 
d'être,  seulement  dans  sa  région  postérieure,  couverte  d'écaillés 
minces  et  lisses  comme  chez  les  représentants  du  genre  ïhyrsite, 
est  hérissée  d'écussons  épineux  à  pointe  dirigée  en  arrière,  ce 
qui  donne  au  revêtement  une  extrême  rudesse;  le  doigt  peut  être 
conduit  sans  résistance  de  la  tête  à  la  queue,  mais  ne  peut  être 
ramené  en  sens  contraire.  Chacun  des  écussons  est  armé  d'ai- 
guillons très  acérés,  inégaux,  au  nombre  de  deux  le  plus  sou- 
vent, parfois  au  nombre  de  trois  ou  quatre,  montrant  un  éclat 
brillant,  fort  différent  de  la  teinte  de  l'écusson.  L'abdomen  est 
tranchant;  entre  les  ventrales  et  l'anus,  il  existe  une  carène 
excessivement  rude,  formée  d'une  quarantaine  de  boucliers,  dont 
la  pointe  est  tournée  en  arrière. 


42  SCÛMBRIDES. 

Exrepté  dans  la  partie  moyenne  de  l'espace  interorbitairc  et 
son  prolongement  jusqu'au  bout  du  museau,  la  tête  est  couverte 
d'écussons  épineux,  moins  développés  que  ceux  du  tronc.  Elle 
est  aplatie  en  dessus,  avec  le  prolil  doucement  incliné  jusqu'au 
museau.  Sa  long-ueur,  qui  l'emporte  d'un  tiers  environ  sur  la 
hauteur,  est  comprise  quatre  fois  à  quatre  fois  et  deux  tiers  dans 
la  longueur  totale.  La  mâchoire  supérieure  est  plus  courte  que 
kl  mandibule;  elle  est  garnie  de  petits  écussons  à  pointes  acé- 
rées.  La  bouche  est    grandement    ouverte.  L'intermaxillaire, 
large  en  avant,  devient  grêle  en  arrière;  le  maxillaire  supérieur 
présente  une  disposition  inverse,  il  est  assez  étroit,  ou  plutôt  il 
paraît  très  étroit  en  avant,  car  il  est  en  partie  caché  par  le  sous- 
orbitaire;  il  va  s'élargissant  surtout  vers  son  extrémité  posté- 
rieure, en  formant  une  palette  ovale,  qui  dépasse  en  arrière  le 
prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil.   Sous  la  branche 
montante  de  chacun  des  intermaxillaires,  est  une  courte  série 
de  deux  ou  trois  dents  crochues,  placées  sur  une  même  ligne 
d'avant  en  arrière;  en  avant  des  longues  dents  crochues  com- 
mence  la   rangée  des  dents  implantées  sur  le  bord  de  Tinter- 
maxillaire;  ces  dents,  beaucoup  plus  courtes  que  les  crochets, 
sont  séparées  les  unes  des  autres  ;  elles  vont  en  diminuant  de 
longueur  d'une  façon  régulière  jusqu'à  l'angle  de  la  bouche  ;  elles 
sont  très  petites  vers  l'extrémité  postérieure  de  l'intermaxillaire. 
Sur  le  spécimen  que  j'étudie,  chaque  intermaxillaire  est  armé 
de  vingt-six  dents,  plus  de  deux  crochets;  l'intermaxillaire  gau- 
che montre  une  dépression  dans  laquelle  s'enfonçait  la  racine 
d'une  dent  crochue  arrachée.  La  mandibule  est  garnie  d'écus- 
sons épineux;  elle  porte  une  rangée  de  dents  plus  fortes  que 
celles  de  la  mâchoire  supérieure  ;  les  dents  sont  aiguës,  à  pointe 
tournée  en  arrière;  elles  sont  espacées  ;  les  plus  développées  sont 
celles  qui  occupent  la  partie  moyenne  de  chaque  dentaire;  il  y 
a  quatorze  dents  sur  le  dentaire  gauche  et  quinze  sur  le  droit, 
(vhez  les  sujets  de  très  grande  taille,  les  dents  sont  plus  nom- 
breuses. Il  existe  quatre  dents  sur  le  bord  antérieur  du  vomer. 
Les  palatins   ont  uiio  série  composée  d'une  douzaine  environ 


ROUVET  PRÉCIEUX.  43 

de  dents  aiguës,  à  pointe  tourne'e  en  arrière.  La  langue  paraît 
complètement  inerme. 

Une  membrane  nicti tante  annulaire  garantit  l'œil.  Le  diamètre 
vertical  de  l'œil,  chez  le  spécimen  que  j'étudie,  est  sensiblement 
égal,  au  diamètre  longitudinal,  qui  est  compris  quatre  fois  et 
demie  dans  la  longueur  de  la  tête;  il  est  un  peu  moindre  que 
l'espace  interorbitaire  ;  il  est  d'un  tiers  et  plus,  moindre  que 
l'espace  préorbitaire.  Les  proportions  sont  modifiées  suivant  la 
taille  des  animaux.  L'espace  interorbitaire  est  large,  déprimé 
dans  sa  partie  médiane,  qui  n'est  pas  garnie  d'écaillés,  ainsi 
que  nous  en  avons  déjà  fait  l'observation. 

L'orifice  antérieur  de  la  narine  est  ovale;  l'orifice  postérieur 
est  dans  une  fente  verticale  ;  il  est  à  peu  près  aussi  éloigné  de 
l'orifice  antérieur  que  du  bord  de  l'orbite. 

L'ouverture  des  ouïes  s'avance  jusqu'à  l'aplomb  du  bord  anté- 
rieur de  l'orbite.  Le  préopercule  a  le  bord  postérieur  à  peu  près 
droit,  l'angle  postérieur  et  inférieur  arrondi,  et  le  bord  inférieur 
légèrement  courbe,  garni  de  petits  écussons  qui  le  rendent 
rugueux.  L'interopercule  est  assez  petit,  à  bord  inférieur  courbe, 
à  bord  antérieur  presque  droit.  Le  sous-opercule,  caché  sous 
la  peau,  n'est  pas  distinct  de  l'opercule;  il  forme  avec  lui  une 
longue  pièce  trapézoïde,  à  bord  postérieur  en  forme  de  demi- 
ellipse;  il  existe  sur  le  bord  postérieur  de  l'opercule  une  échan- 
crure  fort  légère.  Le  nombre  des  rayons  branchiostèges  est  de 
sept. 

La  ligne  latérale  n'est  pas  marquée.  Le  nombre  des  écussons 
composant  les  lignes  longitudinales  et  verticales  tracées  sur  le 
corps,  paraît  beaucoup  varier.  Sur  le  sujet  que  j'ai  sous  les 
yeux,  je  compte  environ  cent  dix-huit  boucliers  dans  une  ligne 
longitudinale  et  une  quarantaine  dans  une  hgne  transversale. 
D'après  Valenciennes,  sur  des  spécimens  venant  des  Canaries, 
on  en  peut  compter  environ  cent  cinquante  rangées  entre  l'ouïe 
et  la  caudale,  et  quarante-cinq  à  cinquante  dans  la  hauteur. 
Éc,  1.  1.  118  à  130  ;  1.  transv.  40  à  SO. 

La  première  dorsale  prend  naissance  au-dessus  de  la  fente 


44  SCOMBRIDES. 

branchiale,  ayant  sa  deuxième  épine  à  l'aplomb  du  milieu  de 
l'espace  qui  sépare  le  bord  postérieur  du  battant  operculaire  de 
la  base  des  pectorales;  elle  est  basse,  formée  de  rayons  espacés,  à 
peu  près  égaux,  dont  le  dernier  est  une  épine  très  acérée  ;  elle 
occupe  un  sillon  assez  profond,  dans  lequel  elle  se  trouve  à  peu 
près  cachée,  quand  elle  est  abaissée.  La  seconde  dorsale  est 
haute  en  avant,  mais  elle  a  ses  derniers  rayons  relativement 
assez  bas  et  espacés.  En  arrière  est  une  double  pinnule  ;  la  pre- 
mière ou  la  pinnule  antérieure  est  rattachée  à  la  suivante  par 
une  membrane  excessivement  basse.  La  même  disposition  se 
montre  pour  la  double  pinnule  inférieure.  L'anale  est  un  peu 
moins  haute  et  un  peu  moins  longue  que  la  seconde  dorsale. 
Le  tronçon  de  la  queue  est  robuste;  il  est  à  peu  près  carré.  La 
caudale  est  bien  développée;  elle  est  fortement  échancrée  ou 
plutôt  fourchue.  Les  pectorales  ne  sont  pas  longues,  elles  ne 
mesurent  guère  que  le  dixième  de  la  longueur  totale.  Les  ven- 
trales sont  encore  plus  courtes,  faisant  à  peine  le  seizième  de  la 
longueur  totale.  Les  nageoires  paires,  la  seconde  dorsale,  l'anale 
et  la  caudale,  sont  en  partie  couvertes  de  granulations  plus  ou 
moins  rudes. 

Br.  7.  — D.  14  ou  ia—ll  ou  18  +  11;  A.  16  à  18  +  11;  C.  3/20/4;  P.  13  à  lo; 

V.  I/o. 

Sur  le  frais,  la  teinte  générale  est  un  châtain  verdâtre,  qui 
tire  au  brun  vers  le  dos;  les  nageoires  sont  brunâtres;  chez 
l'animal  conservé  la  coloration  est  d'un  brun  jaunâtre. 

Habitat.  Le  spécimen  dont  je  vais  indiquer  les  proportions  a  été  capturé 
aux  Gléuaus,  enaoùtl85o;  c'est  jusqu'à  présent  le  seul  individu  qui  ait 
été  sipnalé  sur  nos  côtes  de  l'Ouest;  Méditerranée,  Nice,  accidentellement. 

Proportions  :  long,  totale  0,725;  tronc,  haut.  0,U2,  épaiss.  0,033. 

Tète,  lonf,'.  0,100,  haut.  103.  —  Œil,  diara.  0,036,  esp.  préorhit.  0,035, 
esp.  interorhit.  0,040.  —  Mâchoire  supérieure,  lonp.  0,083. 

Caudale,  long.  0,113;  pectorale,  lonj,'.  0,076;  ventrale,  long.  0,041.— Pre- 
mière dorsale,  haut.  0,022,  long.  0,250;  seconde  dorsale,  haut.  0,030, 
long.  103,  pinn.,  haut,  0,(tl3;  anale,  haut.  0,042,  long.  0,083,  pinn.,  haut. 
0,018. 


TEMNODON    SAUTEUR.  •  43 

Sous-famUle   des    Cetitronotiniens. 

T.  II,  p.  448. 

Les  caractères  de  cette  sous-famille  doivent  être  déterminés 
de  la  manière  suivante  : 

Nageoires;  première  dorsale  généralement  assez  basse  et  assez  courte, 
formée  parfois  d'aiguillons  isolés,  souvent  précédée  d'une  épine  dirigée  en 
avant. 

Cette  sous-famille  comprend  quatre  genres. 

Modifier  ainsi  le  tableau  : 

/       précédée  d'une 

Première  l  membrane  intraradiaire  '     ^P"^®  ^^^^^ ^'  Sériole. 

dorsale  à  \      assez  développée  et      1  ^^^^  précédée  d'une 

l     épine  libre 4.  Temnodon 

GENRE  TE»Ii\ODOi\  —  TEMNODON,  Cuv.    et  Val. 

Corps  oblong,  comprimé,  couvert  de  petites  écailles  lisses;  pas  de  ca- 
rène ni  de  crête  sur  le  tronçon  de  la  queue. 

Tête  à  profil  supérieur  légèrement  déclive;  mâchoires  dentées;  inter- 
maxillaires portant  une  rangée  externe  de  dents  aplaties,  à  pointe  tournée 
en  arrière,  en  dedans  s'en  trouvent  de  moins  développées;  vomer,  palatins 
et  langue  à  dents  en  velours  ras. 

Appareil  branchial;  ouïes  largement  fendues;  sept  rayons  branchios- 
tèges;  pseudobranchies. 

Nageoires;  première  dorsale  basse  non  précédée  d'une  épine  libre,  fixe, 
dirigée  en  avant,  à  membrane  soutenue  par  une  huitaine  de  rayons;  se- 
conde dorsale  et  anale  assez  écailleuses  ;  deux  petites  épines  avant  l'anale. 

LE  TEMNODON  SAUTEUR  —  TEMNODON  SALTATOR. 

Syn.  :  Saltatrix,  Skip  jack,  Catesby,  His.  nat.  Carol.,  t.  II,  p.  14,  pi.  14. 

Gasïekosteus  saltatrix,  Linn.,  p.  491,  sp.  7. 

Le  Sauteur,  Gasterosteus  saltatrix.  Donnât.,  Icht/t.,p.  137,  pi.  57,  fig.  224. 

Le  Cheilodiptère  heptacanthe,  Cheilodipterus  heptacauthus,  Lacép.,  t.  IX, 
p.  202. 

Le  Pomatome  Skib,  Pomatomus  Skib,  Lacép.,  t.  X,  p.  248. 

ScoMBER  PLUMBEUS,  Horse  Makerel,  Mitchill,  Fish.  New-York,  p.  424,  pi.  4,  fig.  1. 

Le  Temnodon  sauteur,  Temuodon  saltator,  Cuv.  etValenc,  t.  IX,  p.  22.5,  pi.  260, 
Rég.  an.  ilL,  p.  131,  pi.  56,  fig.  3.;  Valeuc,  Ichth.  Ca?iar.,  p.  58,  pi.  13,  fig.  2; 
S.  Berthel.,  Pêche,  côte  occident.  Afriq.,  p.  103;  Guichen.,  Ejcpl.  Alger.,  p.  63. 

Temnodon  saltator,  Nordin.,  Fn.  pontiq.,  p.  394,  pi.  5,  fig.  1;  CBp.,  Cat.,  \i°  670; 


40  SCOMBRIDÉS. 

GilufJi.,  t.  11.  p.  -i'O;  Vérauy.  Zool.  Alpes-Marit.,  p.  4G;  Stcindachn.,  Ic/it/njol. 
Ber.  Spaii.  Porlug.,  YI.  Fortsetz.,  dans  Sitz.  d.  k.  Akad.  d.  Wissrnsch.,  Wïcn, 
18C8,t.  LVII,  pi.  44;  Canestr.,  Fn.  Ital.,  p.  111;  Brit.  Capel.,  Cal.  Peix.  Vortitg., 
p.  23,  u»  97;  Giglioli,  Cat.  Pesc.  ital.,  p.  88,  n»  146  ;  Perugia,  Elenc.  Peso.  Adriat., 
p.  21,  sp.  7n. 

D'après  J.  B.  Vérany,  la  Seriola  Rapwsquii  de  Risso,  Hist.  nat.,  p.  42o, 
iloit  être  le  Temnmlon  saltator  de  Cuvier.  —  Ainsi  que  le  fait  remarquer 
Valenciennes,  les  Temnodons  sont  presque  des  Sérioles. 

Long.  :  0,20  ù  0,70. 

Cliez  le  Temnodon,  le  corps  est  oblong,  comprimé,  couvert 
de  petites  écailles  lisses.  La  hauteur  du  tronc,  qui  fait  le  triple 
environ  de  l'épaisseur,  est  comprise  quatre  fois  à  quatre  fois  et 
demie  dans  la  longueur  totale.  Le  profil  supérieur  suit  une 
courbe  très  légère  de  la  tête  à  la  seconde  dorsale;  la  courbure 
devient  plus  prononcée  sous  la  seconde  nageoire  du  dos  jusqu'au 
tronçon  de  la  queue.  Le  profil  inférieur  est  presque  droit  jusqu'à 
l'anale,  puis  se  relève  doucement  vers  le  tronçon  de  la  queue; 
les  deux  courbes  que  dessinent  l'insertion  de  la  seconde  dorsale 
et  celle  de  l'anale  sont  égales  ou  peu  s'en  faut.  Le  tronçon  de  la 
queue  est  à  peu  près  carré  ;  sa  hauteur  fait  presque  le  tiers  de  la 
hauteur  du  tronc.  En  avant  de  la  première  dorsale,  la  ligne  du 
dos  est  mince,  c'est  une  espèce  de  crête,  qui  se  prolonge  sur  la 
tête  jusque  vers  l'espace  interorbitaire;  de  la  gorge  à  l'anus,  le 
bord  du  ventre  est  mince,  c'est  une  carène  presque  tranchante. 

En  dessus,  la  tête  est  nue,  de  l'espace  inleroibilaire  au  bout 
du  museau;  elle  est  allongée;  sa  longueur  est  contenue  trois  fois 
et  deux  tiers  ;\  quatre  fois  dans  la  longueur  totale.  Le  profil  su- 
périeur descend  par  une  faible  pente  vers  le  museau,  qui  est  légè- 
rement convexe.  La  mâchoire  supérieure  est  moins  avancée  que 
la  mandibule.  Les  lèvres  sont  épaisses,  charnues.  La  fente  de  la 
bouche  est  légèrement  oblique;  elle  ne  dépasse  guère  l'aplomb 
du  bord  antérieur  de  l'orbite.  L'extrémité  postérieure  du  maxil- 
laire supérieur  est  élargie  ;  elle  se  porte  un  peu  en  arrière  du 
diamètre  vertical  de  l'œil,  mais  généralement  n'arrive  pas  à 
l'aplomb  du  bord  postérieur  de  l'orbite,  au  moins  chez  les  sujets 
de  |)olitL'  taille.   La  niandii)ule  est  avancée,  épaisse  à  la  sym- 


TEMNODON    SAUTEUR.  47 

pliyse.  Les  mâchoires  ont  une  rangée  de  dents  relativement 
fortes,  pointues,  espacées,  au  nombre  de  huit  à  douze  de  chaque 
côté,  en  haut  comme  en  bas;  entre  ces  dents,  il  en  existe  de 
plus  petites.  A  la  mâchoire  supérieure,  les  dents  de  la  rangée 
externe  sont  aplaties,  à  pointe  tournée  en  arrière;  en  dedans  ou 
en  arrière  de  cette  rangée,  se  trouve  une  série,  ou  plutôt  une 
bandelette  de  petites  dents,  je  dis  bandelette,  car  il  y  a  parfois, 
en  avant  surtout,  deux  et  même  trois  dents  sur  une  lig-ne  antéro- 
postérieure.  A  la  mandibule,  les  dents  sont  droites,  subulées, 
et  même  les  dents  postérieures  ressemblent  à  de  petites  lancettes. 
Les  palatins  sont  garnis  de  petites  dents  en  velours  ;  sur  le 
chevron  du  vomer  est  une  espèce  de  plaque  triangulaire 
hérissée  de  petites  dents.  La  langue  est  lisse  en  avant  ;  en 
arrière  elle  a  des  dents  en  velours  ras.  Les  joues  sont  couvertes 
d'écaillés. 

L'œil  est  légèrement  ovale,  assez  petit;  son  grand  diamètre 
ne  mesure  g-uère  que  le  cinquième  de  la  longueur  de  la  tête. 
L'iris  paraît  d'une  teinte  rougeâtre. 

La  narine  est  rapprochée  du  bord  antérieur  et  supérieur  de 
l'œil;  l'orifice  antérieur  est  petit,  arrondi;  l'orifice  postérieur 
est  beaucoup  plus  grand,  ovale  ou  plutôt  semi-lunaire. 

La  fente  branchiale  est  longue  ;  elle  s'étend  de  l'épaule  jusque 
vers  le  prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  Les  pièces 
operculaires  sont  plus  ou  moins  couvertes  d'écaillés.  L'oper- 
cule a  sur  le  bord  postérieur  une  échancrure  assez  profonde, 
limitée  en  haut  par  une  pointe  mousse,  en  bas  par  une  pointe 
assez  résistante,  une  espèce  d'épine  qui  se  porte  en  arrière  au- 
dessus  de  la  base  de  la  pectorale.  Au-dessous  de  l'échancrure, 
l'opercule  est  marqué  de  stries,  dirigées  obliquement  de  haut  en 
bas  et  de  dedans  en  dehors.  Le  sous-opercule  est  une  pièce 
triangulaire  dont  l'angle  supérieur  répond  à  la  pointe  aiguë  de 
l'opercule.  L'interopercule  est  assez  développé;  son  bord  posté- 
rieur est  convexe.  Le  préopercule  a  sa  partie  inférieure  et  posté- 
rieure élargie  en  une  lame  saillante,  légèrement  convexe  sur  son 
bord  libre  qui  est  crénelé  ou  plutôt  garni  de  fines  dentelures  ; 


48  SCOMBRIDÉS. 

cette  lame  ne  paraît  pas  couverte  d'écaillés.  11  y  a  sept  rayons 

branchiostèges. 

La  ligne  latérale  est  bien  marquée  ;  de  la  ceinture  scapulaire 
au  tronçon  de  la  queue,  elle  dessine  une  courbe  très  allongée,  à 
peu  près  parallèle  au  profil  supérieur  du  corps,  puis  gagne  direc- 
tement la  base  de  la  caudale.  Elle  est  formée  d'écaillés  plus 
hautes  que  longues,  paraissant  légèrement  cordiformes  ou  plu- 
tôt à  bord  postérieur  plus  ou  moins  courbe. 

A  la  suite  de  la  crête  du  dos,  qui  est  soutenue  par  des  inter- 
épineux, commence  une  espèce  de  gouttière  qui  se  prolonge  jus- 
que vers  l'origine  de  la  seconde  dorsale.  Au  fond  de  cette  gout- 
tière s'insère  la  première  dorsale,  elle  peut  même  s'y  cacher 
lorsqu'elle  est  abaissée;  cette  nageoire  est  composée  d'aiguillons 
assez  grêles,  au  nombre  de  huit  en  comptant  la  toute  petite  épine 
qui  est  rapprochée  de  la  seconde  dorsale;  les  aiguillons  sont 
unis  par  une  membrane  très  mince,  très  facile  à  déchirer.  A 
son  origine,  la  seconde  dorsale  est  assez  élevée,  puis  elle  va 
diminuant  de  hauteur  jusque  sur  le  tronçon  de  la  queue;  son 
dernier  rayon  paraît  un  peu  plus  allongé  que  les  précédents. 
Entre  l'anus  et  l'anale  proprement  dite,  se  trouvent  deux  petites 
épines,  légèrement  mobiles,  à  pointe  tournée  en  arrière  ;  ces 
petites  épines  peuvent  être  considérées  comme  formant  une 
première  anale.  L'anale  est  opposée  à  la  seconde  dorsale  ;  elle 
lui  ressemble  beaucoup  par  la  forme  et  le  nombre  des  rayons, 
et,  comme  elle,  est  en  partie  garnie  d'écaillés.  La  caudale  est  fort 
échancrée  ou  plutôt  fourchue;  la  ligne  latérale  se  prolonge  jusque 
sur  les  rayons  médians.  La  pectorale  est  insérée  vers  le  milieu 
de  la  hauteur  du  tronc;  elle  est  assez  courte;  sa  pointe  cepen- 
dant dépasse  souvent  en  arrière  celle  de  la  ventrale.  Les  ventra- 
les sont  rapprochées  l'une  de  l'autre  ;  leur  rayon  interne  est  rat- 
taché au  ventre  par  un  repli  membraneux. 

Hr.  7.  —  D.  H—  l/2o;i20;  A.  2  —  1/27  à  30;  C.  3/20/3;  P.  17  ou  18;  V.  I/o 

La  teinte  est  d'un  blanc  argenté  ou  plombé,  ainsi  que  l'indique 
le  nom  spécifique  donné  par  Milchill  à  ce  Poisson;  le  dos  est 


PICAREL   INSIDIATEUR.  49 

verdâtre  sur  le  vivant;  grisâtre  sur  l'animal  conservé.  Les  na- 
geoires impaires  et  les  pectorales  sont  grisâtres  ;  les  ventrales 
semblent  pâles. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  accidentellement. 

Proportions:  long,  totale  0,190;  tronc,  haut.  0,048,  épais.  0,015. 

Tête,  long.  0,032,  haut.  0,044.  —  Œil,  diam.  0,010;  esp.  préorbit.  0,014; 
esp.  interorbit,  0,013.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,024. 

Caudale,  long.  0,033;  pectorale,  long.  0,020;  ventrale,  long.  0,015.  — Pre- 
mière dorsale,  haut.  0,010,  long.  0,030;  seconde  dorsale,  haut.  0,011, 
long.  0,045;  anale,  haut.  0,010,  long.  0,044. 

LE  ZÉE   A  ÉPAULE  ARMÉE. 

T.  II,  p.  472. 

Dans  le  courant  de  Tannée  1889,  un  Poisson  que  n'avaient  jamais  vu  les 
pêcheurs  du  Havre  a  été  capturé  dans  le  bassin  du  Commerce.  Le  nouveau 
type  a  paru  tellement  curieux  qu'il  a  eu  les  honneurs  de  la  pliotographie. 
M.  G.  Lennier,  directeur  du  musée  de  la  ville,  a  eu  l'amabilité  de  m'en 
communiquer  une  épreuve,  et  il  m'a  été  facile,  dans  cette  figure,  de  recon- 
naître un  beau  spécimen  de  Zée  à  épaule  armée.  C'est  le  premier  sujet  qui 
ait  été  signalé  sur  nos  côtes  de  l'Ouest  d'une  façon  authentique.  De  Rrito 
Capello  ne  le  cite  pas  dans  son  catalogue  des  Poissons  du  Portugal;  le 
Prof.  Steindachner  ne  l'a  trouvé  que  sur  la  côte  orientale  d'Espagne,  à  Va- 
lence et  à  Alicante,  dans  la  Méditerranée  par  conséquent. 

LE  PICAREL  INSIDIATEUR  —  SMARIS  INSIDIATOR,  CV. 

T.  III,  p.  78.  Ajouter  à  la  synonymie. 

Syn.  :  Smaris  insidiator,  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  81,  n"  39. 

Depuis  l'impression  de  notre  travail,  quelques  spécimens  de  Picarel  insi- 
diateur  ont  été  capturés  sur  nos  côtes  de  la  Méditerranée;  MM.  Gai  frères 
en  ont  recueilli  deux  à  Nice  :  le  premier  en  1882,  qui  est  dans  la  collection 
du  Muséum  de  Paris;  le  second  en  1884,  qui  m'appartient.  —  Il  est  inutile 
de  faire  une  nouvelle  description  de  ce  Picarel,  la  note  que  nous  avons 
donnée  dans  notre  troisième  volume  indique  nettement  les  caractères  qui 
distinguent  cette  espèce  de  ses  congénères. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Famille    des  Labridés. 
T.  m,  p.  79. 

La  famille  des  Labridés  se  divise  en  deux  sous-familles  : 

Poissons.  —  Supplément.  4 


50  LABRIDES. 

I  libres 1.  Labriniens. 
soudées 2.  Scariniens. 

Les  caractères  indiqués  comme  appartenant  à  la  famille  des  Labridés 
ne  s'appliquent  plus  en  entier  qu'à  la  sous-famille  des  Labriniens.  Avant 
de  laire  la  description  du  Scare,  nous  devons  revenir  à  l'histoire  des 
<jirelles. 

LA  GIRELLE  COMMUNE  ET  LA  GIRELLE  GIOFREDL 

T.  IIL  p.  141  et  p.  143. 

La  Girelle  commune  et  la  Girelle  Giofredi  forment-elles  réellement  deux 
espèces  distinctes  comme  on  l'admet  généralement  depuis  Risso,  ou  ne  re- 
présentent-elles que  les  sexes  d'une  seule  et  même  espèce  comme  le  prétend 
le  D''  Steindachner,  la  Girelle  commune  étant  le  mâle,  la  Girelle  Giofredi 
étant  la  femelle  (V.   Corisjulis,  Linn.,  Steindachner,  Ichth.  Ber.   Span.   u. 
Portim.  Reise,  VIL  Forts.,  dans  Sitz.  k.  Ahad.  Wissench.,  Wien,  1868,  t.  LVII, 
p.  701)?  C'est  une  question  des  plus  intéressantes  et  qui  mérite  d'être  dis- 
cutée. Depuis  une  dizaine  d'années,  je  le  reconnais,  la  manière  de  voir  de 
M.   Steindachner  est  acceptée  par  un   certain   nombre   d'ichthyologistes, 
Al.  Perugia,  Fr.  Day,  A.  Smitt,  etc.;  malgré  le  talent  des  naturalistes  que 
je  viens  de  nommer,  malgré  l'autorité  incontestable  du  professeur  de  Vienne, 
je  ne  pouvais  vraiment  me  ranger  à  cette  opinion,  sans  demander  à  l'ana- 
tomie  la  preuve  des  faits.  A  propos  d'une  notice  fort  bien  rédigée  sur  le 
genre  Crénilabre,  publiée  par  M.  Sarato  (V.  Moniteur  des  Étrangers  de  Nice, 
n°  315,  Nice,  28  avril  1889),  que  l'auteur  avait  eu  la  gracieuseté  de  m'en- 
voyer,  je  lui  écrivais  :  «L'identité  spécifique  du  C.  julis  et  du  C.  Giofredi  ne 
me  semble  pas  encore  nettement  démontrée;  il  y  a  longtemps  déjà  que  les 
pêcheurs  de  Cette  ont  émis  sur  l'unité  spécifique  de  ces  Girelles  une  idée 
semblable  à  celle  de  M.  Steindachner,  mais  différente  de  la  sienne  relative- 
ment au  sexe;  d'après  eux  c'est  la  C.  jidis  qui  porte  les  œufs.  Pour  moi,  je 
ne  suis  pas  encore  arrivé  à  me  former  une  opinion  basée  sur  des  faits  suf- 
fisamment nombreux,  et  je  crois  que  de  nouvelles  recherches  sont  absolu- 
ment nécessaires  avant  déporter  un  jugement  définitif.  »  Dans  les  premiers 
jours  du  mois  de  juin  de  la  même  année,  le  savant  conservateur  du  musée 
d'histoire  naturelle   de  Nice  m'adressait  deux  spécimens   de  C.   Giofredi 
ayant  les  organes  de  la  reproduction  dans  leur  complet  développement  ; 
l'examen   des  glandes  spermagènes  ne  pouvait  laisser  aucun  doute  sur 
l'identité  du   sexe;  les  sujets,   comme   l'avait   parfaitement   constaté   le 
D"'  Sarato,  étaient  bien  deux  mâles.  J'ai  engagé  .M.  Sarato  à  publier  cette 
importante  observation,  ce  qu'il  fit  plus  tard  (V.  Notes  v:hth\iolo(jiques  dans 
Gazette  de  Nice  et  des  Alpes-.Uarilinies,  n°  4,  Nice,  20  janvier  1890).  Du  reste 
les  mâles  ne  sont  pasrares,  ainsi  que  l'écrit  le  D'  Sarato  :  «Nous  avons,  dit- 
il,  recueilli  sur  notre  marché,  en  huit  ou  dix  jours,  plus  de  trente  exem- 
plaires de  C.  Giofredi  pourvus  de  laitances.  Aucun  signe  extérieur  ne  les 


SCARE  DES  MEUS  DE  GRÈCE.  31 

distingue  de  ceux  qui  ont  des  ovaires;  et  chose  étrange,  parmi  les  nom- 
breux spécimens  du  type  que  nous  avons  examinés,  les  plus  beaux  sont 
des  femelles.  »  —  Grâce  aux  recherches  de  M.  Sarato,  le  doute  est  dissipé;  la 
C.  jiilis  et  la  C.  Giofredi  doivent  être  conservées  comme  deux  espèces  plus 
ou  moins  nettement  séparées.  Le  Prof.  Canestrini  dit  bien,  en  parlant  de  la 
Girelle  Giofredi,  que  cette  espèce  n'est  pas  franchement  distincte  de  la  pré- 
cédente (C.  julis),  qu'il  a  vu  des  formes  constituant  un  passage  de  l'une  à 
l'autre.  Qu'il  y  ait  des  formes  telles  que  le  Prof.  Canestrini  les  indique,  c'est 
possible;  il  faudrait  en  chercher  les  causes  et  peut-être  parviendrait-on  à 
les  découvrir  sans  de  bien  grandes  difficultés;  en  tout  cas  le  système  de 
coloration  n'est  pas  l'indice  de  tel  ou  tel  sexe,  c'est  là  qu'est  l'intérêt  de  la 
question.  Je  n'ai  pas  le  moins  du  monde  l'intention  de  mettre  en  doute 
l'opinion  exprimée  par  Canestrini,  bien  que,  parmi  les  nombreux  spécimens 
que  j'ai  examinés,  j'aie  constamment  trouvé  une  différence  sensible  dans 
l'aspect  du  revêtement  écailleux  de  l'une  ou  de  l'autre  de  ces  Girolles.  Enfin, 
suivant  M.  Arnoux,  la  Girelle  commune,  Jullfi  vulgaris,  porte  en  juin  des 
«œufs  bien  développés  ».  V.  Trav.Zool.  rtpp/ir/.,Marion, Marseille,  1890,  p.  97. 

Sous- famille  des  Scar'mle?is,  Scarini. 

Corps  oblong,  couvert  de  grandes  écailles  cycloïdes. 

Tête  en  partie  écailleuse;  bouche  au  bout  du  museau,  horizontale;  mâ- 
choires à  dents  soudées. 

Appareil  branchial;  ouïes  largement  fendues;  cinq  rayons  branchios- 
tèges;  pharyngiens  inférieurs  soudés  en  une  seule  plaque  dentaire;  les 
dents  pharyngiennes  inférieures  et  supérieures  sont  à  couronnes  quadrila- 
térales, pressées  les  unes  contre  les  autres  comme  de  petits  pavés  de  coupe 
régulière,  formant  une  espèce  de  mosaïque. 

GENRE  SCARE  —  SCAIWS,  Forsk.  « 

Corps  revêtu  de  grandes  écailles  assez  peu  nombreuses;  il  y  en  a  moins 
de  trente  dans  une  série  longitudinale. 

Tête;  une  seule  rangée  d'écaillés  sur  les  joues. 

Ligne  latérale  bien  marquée. 

Nageoires;  dorsale  composée  généralement  de  neuf  épines  et  de  dix 
rayons  mous;  anale  ayant  le  plus  souvent  deux  aiguillons  plus  ou  moins 
recouverts  par  la  peau,  et  neuf  ou  dix  rayons  mous, 

LE  SCARE  DES  MERS  DE  GRÈCE  OU  SCARE  DES  ANCIENS 
SCARUS  CRETENSIS. 

Syn.  :  lizâpoç,  Aristote,  Hist.Anim.,  trad.  Camus,  liv.  II,  c.  13,  p.  84-85,  c.  17, 
p.  100-101;  liv.  VIII,  c.  3,  p.  462-463;  liv.  IX,  c.  37,  p.  592-593. 


32  I.Al'.lilDES. 

ScAHLS,  Fliue,  Hist.  nat.  Anim..  trad.  Guéroult,  Paris,  1802,  t.  Il,  p.  Ô4-57. 

•?ScAHCS,  Ucll.,  p.  239-250. 

ScARL's  CRETËNSis,  AUlrov.,  p.  8,  fig.  ;  CBp.,  Cat.,  p.  8G,  n»  780;  Guuth..  t.  IV, 
p.  20'J,  et  Stifiij  of  Fishcs,  Etlinb.,  1880,  coalescenl  pharijngeals,  fig.  231),  p.  52.3; 
Steiiidachn.,  Ic/d'i.  lier.  Span.  Porliig.  Reise,  Vil.  Forts.,  daus  S//;.  Ahad.  Wissensc/i. 
mnl/i.  nat.,  Wicu,  I8G8,  t.  LVll,  p.  702;  Canestr.  Fn.  liai.,  p.  73;  Giglioli,  Cat. 
l'csc.  ilal.,  p.  93,  n»  275;  Guimaràcp,  Lista  Peix  Madeiva,  Açores,  etc.,  p.  24,  dans 
Jorn.  Se.  math.phys.  nat.,  Lisb.,  1884,  n°  37. 

?Labrus  tethaodon,  Arted.,  Si/n.,  p.  57,  sp.  12. 

Labrus  sc.arus,  Linn.,  p.  473,5p.  I. 

Labrls  cretensis,  Liau..  p.  474,  sp.  2. 

Le  Scare  des  mers  ue  Grèce  ou  Scare  des  anciens,  Scarus  cretensis,  Cuv.  et 
Valenc,  t.  XIV,  p.  164,  pi.  400. 

Le  Scare  rubigineux,  Scarus  rubiginosus,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XIV,  p.  171:  Va- 
lenc, Ichth.  Canaries,  dans  Webb  et  Berthelot,  p.  C8  ;  Gulcheu.,  Catalogue  des 
Scaridés  de  la  collection  du  Musée  de  Paris,  daus  Mém.  Soc.  imji.  Se.  nat.  Cher- 
bourg, t.  XI,  p.   8. 

Scarus  Canariensis,  Valenc,  Ichtit.  Canaries,  pi.  17,  fig.  2. 

Le  Scare  des  Canaries,  Berthelot,  Pêche  sur  la  côte  occidentale  d'Afrique,  Paris, 
1840,  p.  105. 

Scare  rubiginoïde,  Scarus  rubiginoidcs,  Guichen.,  loc.  cit.,  p.  8. 

Scare  de  Grèce,  Scarus  Cretensis,  Guichen.,  loc.  cit.,  p.  7. 

Long.  :  0,18  à  0,25  et  plus. 

.Sous  le  règne  de  Claude,  raconte  Pline,  Oplatus  Eliperlius,  commandant 
de  la  (lotie,  lit  apporter  des  Scares  de  la  mer  Carpathienne,  et  les  répandit 
le  long  des  côtes  depuis  Ostie  jusqu'à  la  Campanie.  Depuis  ce  temps  on  en 
trouve  beaucoup  sur  les  rivages  de  l'Italie  où  Ton  n'en  trouvait  pas  aupara- 
vant. —  Aujourd'hui  le  Scare  ne  se  rencontre  plus  guère,  suivant  C.  Bona- 
]iarte  et  Canestrini,  que  dans  les  eaux  baignant  les  rivages  de  Sicile.  Va- 
lenciennes  écrivait:  «  le  Scare  grec  n'existe  pas  sur  nos  côtes».  Cependani 
depuis  quelques  années  un  certain  nombre  de  spécimens  sont  tombés  dans 
les  lilets  tendus  par  nos  pécheurs  de  la  .Méditerranée. 

De  forme  oblongiie,  le  corps  de  ce  Poisson  a  sa  hauteur  con- 
tenue trois  fois  et  un  tiers  à  quatre  fois  dans  la  longueur  totale  ; 
généralement  l'épaisseur  ne  fait  pas  la  moitié  de  la  hauteur.  Le 
profil  supérieur  dessine  une  courbe  assez  régulière  de  la  tête  à 
la  fin  de  la  dorsale;  le  profil  inférieur  est  presque  droit  des  ven- 
trales à  l'anale;  puis  il  se  relève  en  formant  une  convexité  qui  se 
continue  jusqu'à  la  fin  de  l'anale.  Le  tronçon  de  la  queue  est  à 
peu  près  carré  ;  sa  hauteur  mesure  le  neuvième  environ  de  la 
longueur  lulale.  La  peau  est  garnie  de  grandes  écailles  ovales, 
plus  longues  que  larges,  complètement  lisses,  abord  libre  mem- 
hranenv. 


SCARE  DES   MERS   DE   GRÈGE.  33 

Généralement  la  lètc  est  plus  haute  que  longue,  la  hauteur 
étant  prise  un  peu  en  avant  de  l'angle  supérieur  de  la  fente 
branchiale.  Quant  à  la  longueur,  elle  mesure  le  quart,  parfois 
un  peu  moins,  de  la  long-ueur  totale.  Le  profil  supérieur  est  lé- 
gèrement courbe  ;  la  région  préfrontale  ou  la  région  située  entre 
l'espace  interorbitaire  et  l'extrémité  du  museau  est  couverte 
d'une  peau  épaisse,  sans  écailles,  présentant  surtout  vers  la 
partie  rapprochée  de  l'espace  interorbitaire  une  grande  quantité 
de  pores  ou  de  canaux  saillants.  Au  milieu  de  l'espace  inter- 
orbitaire est  une  écaille,  à  bord  postérieur  convexe,  en  partie 
couverte  par  la  peau;  après  elle,  envient  une  autre  plus  allongée, 
convexe,  dont  la  partie  libre  se  termine  un  peu  plus  loin  que  le 
bord  postérieur  de  l'orbite  ;  son  angle  supérieur  recouvre  le 
commencement  du  bord  interne  de  deux  écailles  latérales,  qui 
sont  suivies  de  deux  écailles  à  cheval  sur  la  crête  du  dos;  la 
dernière  ou  la  seconde  de  ces  écailles  est  en  rapport  avec  les 
deux  écailles  paires  formant  le  commencement  du  sillon  de  la 
nag'eoire  dorsale;  en  résumé,  il  y  a,  de  l'espace  interorbitaire 
au  commencement  du  sillon  de  la  dorsale,  deux  écailles  impaires, 
séparées  par  deux  écailles  paires  (une  écaille  de  chaque  côté)  de 
deux  écailles  impaires  ou  médianes  dont  la  dernière  se  termine 
en  quelque  sorte  à  l'angle  du  sillon  de  la  dorsale.  La  joue  porte 
une  rangée  d'écaillés  dont  le  nombre  varie  de  trois  à  cinq.  La 
bouche  est  placée  au  bout  du  museau  ;  sa  fente  n'est  pas  très 
grande.  La  lèvre  supérieure  recouvre  une  lèvre  muqueuse  for- 
mée de  cinq  festons  :  un  très  large  feston  médian,  qui  s'étend 
sur  les  intermaxillaires  et  deux  festons  arrondis,  vers  chacun 
des  angles  de  la  bouche  ;  le  dernier  feston  ou  lobule  se  rattache 
à  la  lèvre  inférieure.  Les  mâchoires  ressemblent  un  peu  au  bec 
du  Perroquet  ;  la  mâchoire  supérieure  est  un  peu  moins  avancée 
que  la  mandibule  ;  elles  sont  l'une  et  l'autre  bordées  de  petites 
dents  soudées.  Plus  loin  nous  donnerons  quelques  détails  sur  le 
mode  singulier  d'articulation  de  la  mâchoire  inférieure  et  sur 
l'attache  ou  la  suspension  des  pharyngiens  supérieurs  à  la  base 
du  crâne. 


54  LA  BRIDES. 


Les  yeux  sont  arrondis,  placés  près  du  profil  supérieur  de  la 
tête.  Leur  diamèlre,  qui  est  à  peu  près  égal  à  rcspacc  interor- 
bilaire,  mesure  un  peu  plus  de  la  moitié  de  l'espace  préorbitaire  ; 
il  est  contenu  cinq  fois  environ  dans  la  longueur  de  la  tète.  Une 
paupière  circulaire  assez  étroite  s'enfonce  sous  l'orbite.  Au  voi- 
sinage de  l'œil,  en  avant,  en  dessous  et  en  arrière,  on  voit  une 
grande  quantité  de  pores  ;  on  remarque  de  nombreux  canaux 
qui  s'éloignent  de  l'orbite  en  se  divisant  plus  ou  moins. 

Rapprochés  l'un  de  l'autre,  les  orifices  de  la  narine  sont  placés 
près  du  bord  antérieur  et  supérieur  de  l'orbite.  L'orifice  antérieur 
est  bordé  en  arrière  par  une  membrane  divisée  en  sept  ou  huit 
digitalions;  celle  du  milieu  est  plus  développée  que  les  autres, 
elle  est  bifurquée;  une  ou  deux  autres  de  ces  digitations  présen- 
tent une  disposition  semblable. 

Commençant  en  arrière  sur  la  prolongation  du  diamèlre  trans- 
versal de  l'œil,  la  fente  branchiale  s'avance  presque  jusque  sous 
l'aplomb  du  bord  antérieur  de  l'orbite.  Les  pièces  operculaires 
sont  peu  distinctes,  elles  sont  cachées  sous  les  écailles.  L'angle 
postérieur  de  l'opercule  s'étend  jusqu'au-dessus  de  la  base  de  la 
pectorale.  Les  rayons  branchiostèges  sont  au  nombre  de  cinq. 

Sur  les  divers  spécimens  que  j'ai  étudiés,  la  ligne  latérale  n'est 
nullement  interrompue.  De  la  tète  jusque  sous  la  fin  de  la  dor- 
sale, elle  décrit  une  courbe  marquée  sur  la  troisième  rangée 
d'écaillés,  puis  elle  descend  sur  le  milieu  du  tronçon  de  la  queue 
pour  gagner  directement  la  base  de  la  caudale.  Les  écailles  de 
la  ligne  latérale  sont  au  nombre  de  vingt-cinq  à  vingt-sept;  la 
partie  courbe  est  composée  généralement  de  dix-neuf  écailles; 
sur  un  spécimen  j'ai  trouvé  dix-neuf  écailles  du  côté  droit  et 
vingt  du  côté  gauche  ;  dans  la  partie  terminale  ou  droite,  il  y  a 
presque  toujours  sept  éc.ailles,  rarement  six.  La  dernière  écaille 
de  la  partie  courbe  est  en  rapport  avec  la  première  et  ladeuxième 
écaille  de  la  partie  droite  quand  cette  dernière  est  formée  do  sept 
écailles,  avec  la  première  seulement  quand  il  n'y  en  a  que  six. 
Voici  (lu  reste  ce  que  j'ai  constaté  sur  trois  spécimens  :  1",  de 
rlincpir  rùlr,  Kc . ,  1  !)  +  7  ;  2%   côté  droit,  Éc,   11) +  7,  côté  gau- 


SCARE  DES  MERS  DE  GRÈCE.  55 

che,  Éc,  19-|-6;  3",  côté  droit,  Éc,  19-|-7,  côté  gauche,  Éc, 
20  -\-  7.  Ces  écailles  ont  été  dessinées  d'une  façon  assez  exacte 
sur  la  figure  donnée  par  Aldrovande.  Dans  toutes  ces  écailles, 
excepté  sur  la  dernière,  on  voit  sur  leur  partie  émergente  le 
canal  latéral  se  partager  en  canaux  secondaires,  qui  eux-mêmes 
donnent  naissance  à  des  divisions  plus  ou  moins  nombreuses, 
faisant  à  la  surface  de  chacune  des  écailles  une  saillie  plus  ou 
moins  marquée.  Sur  la  dernière  écaille,  le  canal  se  continue  di- 
rectement jusqu'à  la  pointe  et  donne  de  chaque  côté  des  canaux 
secondaires,  qui  tantôt  en  fournissent  de  nouveaux,  tantôt  se 
terminent  sans  se  subdiviser  ;  l'extrémité  de  ces  divers  canaux 
reste  toujours  ouverte.  Les  écailles  garnissant  le  corps  sont  au 
nombre  de  vingt-deux  à  vingt-quatre  dans  une  ligne  longitudi- 
nale ;  elles  sont  développées,  molles;  leur  bord  libre  est  à  peu 
près  arrondi  ou  bien  en  angle  mousse.  La  dernière  écaille  de  la 
ligne  latérale  proprement  dite  est  fort  allongée,  presque  trian- 
gulaire ;  détachée,  elle  ressemble  un  peu  à  une  feuille  de  myrte  ; 
elle  se  termine  sur  les  rayons  médians  de  la  caudale.  Ec,  1. 
long.,  22  à  24;  1.  transv.,  ^-{-1=9. 

La  dorsale  est  longue,  sa  base  mesurant  environ  la  moitié  de 
la  longueur  totale  ;  elle  commence  au-dessus  de  l'angle  du  bat- 
tant operculaire  et  finit  dans  le  même  plan  que  l'anale;  elle  est 
régulière  ;  ses  rayons  mous  sont  un  peu  plus  élevés  que  les  ai- 
guillons; elle  compte  neuf  épines  et  dix  rayons  articulés.  L'anale 
prend  naissance  sous  les  derniers  aiguillons  de  la  dorsale;  elle 
a  deux  épines  grêles  et  généralement  neuf  rayons  mous.  Le 
tronçon  de  la  queue  est  à  peu  près  carré.  La  base  de  la  caudale 
est  cachée  sous  les  écailles,  trois  de  chaque  côté;  l'écaillé  mé- 
diane, sur  laquelle  se  termine  la  ligne  latérale,  est  triangulaire, 
comme  nous  l'avons  dit,  elle  est  très  développée;  elle  recouvre 
la  partie  interne  de  deux  autres  écailles  ;  la  nageoire  est  cou- 
pée carrément.  La  pectorale,  insérée  sur  une  large  base,  s'ouvre 
en  éventail  ;  elle  a  le  bord  postérieur  légèrement  arqué.  La  ven- 
trale s'attache  un  peu  plus  en  arrière  que  la  pectorale,  elle  est 
moins  longue  ;  à  son  bord  externe  est  une  écaille  triangulaire  ; 


56  LABRIDÉS. 

lorsque  les  deux  nageoires  sont  rapprochées  l'une  de  l'autre,  leur 

bord  interne  est  caché  en  avant  sous  une  espèce  de  petit  plastron 

écailleux. 

Hr.  ;;.  —  D.  0/10;  A.  2/9;  C.  3  à  ;i/13  ou  14,;;  à  3;  P.  12;  V.  I/o. 
Chez  les  sujets  conservés,  la  teinte  est  d'un  brun  rougeàtre. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  très  rare;  Marseille,  excessivement  rare, 
oii  le  professeur  Gulia  en  a  trouvé  un  spécimen  en  1888.  Le  professeur 
Steindachner,  dans  son  Ichthyologie'de  l'Espagne  et  du  I^orLugal,  cite  un 
spécimen  pris  à  Valence.  Le  Scare  va  par  M.  (lulia  sur  le  marché  de  Mar- 
seille a-t-il  bien  été  capturé  par  les  pécheurs  de  la  localité?  n"a-t-il  pas 
été  apporté  d'Algérie?  En  décembre  1889,1e  Prof.  Marion  a  eu  l'amabilité  de 
m'envoyer  un  très  beau  Denté  :  Dentex  Maroccanus,  expédié  d'Algérie  avec 
le  poisson  destiné  à  l'approvisionnement  de  Marseille.  Dernièrement, 
en  18'.iO,  un  magnifique  spécimen  de  Callionyme  pliaéton,  C.  phaeton,  ve- 
nant probablement  aussi  de  notre  colonie  africaine,  a  été  trouvé  sur  le 
marclié  de  Marseille. 

Proportions  :  long,  totale,  0,190;  tronc,  liant.  0,058,  épais.  0,022. 

Tète,  long.  0,049,  haut.  0,062.  —Œil,  diam.  0,010,  esp.  préorbit.  0,017, 
esp.  intororbit,  0,010.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,013. 

Caudale,  iong.  0,023;  pect.  long.  0,033;  ventrale,  long.  0,025.  — Dorsale, 
haut,  à  la  cinquième  épine,  0,012,  long.  0,096;  anale,  haut.  0,011, long.  0,041. 

La  conformation  particulière  des  mâchoires  et  leur  mobilité  due  au  sin- 
gulier mode  d'articulation  de  la  mâchoire  inférieure  sur  l'angulaire  de- 
venu ici  un  os  détaché  explique  comment  le  Scare  peut  donner  à  sa 
mâchoire  un  mouvement  de  va-et-vient,  qui  peut  être  fort  bien  comparé  au 
raouvementde  rumination  des  Mammifères  (V.  CV.,  t.  XIV, p.  152). 

Dans  son  ensemble,  le  squelette  de  la  tète  du  Scare  a  beaucoup  d'analo- 
gie avec  celui  des  Labres  proprement  dits.  La  plus  grande  différence,  qui  se 
remarque,  est  dans  le  mode  d'arlicuialion  de  la  partie  antérieure  de  la 
mâchoire  inférieure,  ou  plutôt  du  dentaire  avec  l'articulaire  et  avec  le 
maxillaire  supérieur,  mais  quand  on  examine  avec  soin  les  relations  ana- 
tomiques,  il  devient  facile  de  voir  que  la  différence  n'est  pas  aussi  extraor- 
diiiaiie  ([u'flle  le  paraît  au  premier  abord.  Les  pièces  com]iosant  l'aile 
lemiiorale  sont  identiques  à  celles  de  la  plupart  des  Poissons  acanthopté- 
rygiens,  elles  ont  la  même  configuration,  les  mêmes  i^apports.  L'hypotym 
panique  se  joint  de  la  façon  habituelle  à  l'articulaire;  mais  ce  dernier 
reste  mobile,  et  sa  pointe  antérieure,  au  lieu  d'être  cachée,  enfoncée  dans 
le  siinis  dentaire,  est  libre,  ou  plutôt  elle  se  porte  dans  une  espèce  de  fos- 
sette du  denlaire,  fossette  incomplète  dont  la  paroi  externe  manque;  cette 
disposition  peut  laisser  au  dentaire  une  certaine  mobilité  sur  l'articulaire. 
De  plus  le  bord  postérieur  et  supérieur  du  dentaire  iiortr  iim'  dépression 
dans  laquelle  glisse  l'extrémité   postérieur!'  du  maxillaire  supérieur.  Le 


v-^ 


ATHERINE   PRETRE.  5' 

bord  antérieur  de  chaque  dentaire  est  entamé  d'échancrures  dans  lesquel- 
les s'engagent  les  saillies  de  Tos  du  côté  opposé,  saillies  presques  triangu- 
laires, à  pointe  portée  en  dedans  et  un  peu  en  avant.  Le  bord  libre  des 
mâchoires  est  formé  par  des  couronnes  de  dents  soudées  les  unes  aux  au- 
tres, aplaties,  tranchantes;  en  regardant  avec  attention,  on  peut,  sur  des 
pièces  sèches,  compter  le  nombre  des  dents  qui  sont  en  bordure. 

Les  pharyngiens  inférieurs  sont  réunis  en  une  plaque  oblongue  à  grand 
diamètre  transversal;  cette  plaque  est  une  véritable  mosaïque,  constituée 
à  la  partie  libre  par  des  couronnes  de  dents,  ou  des  pièces  rectangulaires 
beaucoup  plus  longues  que  larges,  et  agencées  de  façon  à  ce  que  le  milieu 
d'une  couronne  soit  opposé  à  l'intervalle  séparant  deux  couronnes  placées 
devant  ou  derrière.  La  première  rangée  ou  la  rangée  antérieure  est,  sur  le 
sujet  que  j'étudie,  composée  de  deux  couronnes,  la  deuxième  de  trois,  la 
troisième  de  quatre;  la  dernière  rangée,  qui  est  la  onzième,  m'a  paru 
formée  de  six  dents.  Les  pharj^ngiens  supérieurs  sont  presque  triangulai- 
res; la  base  du  triangle  est  tournée  en  arrière;  le  bord  supérieur  est 
courbe,  il  se  loge  dans  une  fossette  de  la  base  du  crâne  ;  le  bord  inférieur 
porte  des  dents  placées  comme  des  briques  de  champ  et  disposées  sur 
trois  rangées;  les  dents  de  la  série  externe  sont  beaucoup  plus  étroites  que 
celles  des  autres  séries.  Le  sphénoïde  présente  une  disposition  particulière, 
il  est,  à  la  partie  reculée  de  sa  base,  creusé  de  deux  sillons  longitudi- 
naux dans  lesquels  se  meuvent  les  condyles  des  pharyngiens  supérieurs; 
les  pharyngiens  supérieurs  ne  s'articulent  pas  avec  le  basi-occipital,  ainsi 
que  l'indique  Gùnther  (V.  Giinth.,  t.  IV,  p.  209),  ce  qui  vraiment  serait  une 
singulière  anomalie  dans  les  rapports  anatomiques. 

L'ATHÉRINE  PRÊTRE  —  ATHERINA  PRESBYTE R. 

T.  m,  p.  2u /. 

M.  Steindachner  regarde  VAtherina  pre&byter  comme  étant  l'adulte  de 
de  VAtherina  Boyeri;  V.  Steind.,  Iclith.  Ber.  Span.  u.  Portug.  Reise,  VIL  Forts. , 
dans  Sitz.  k.  Akad.  Wissensch.,  Wien,  1868,  t.  LVII,  p.  677. 

Il  est  impossible  d'accepter  une  semblable  opinion.  L'A.  Boyeri  est  une 
espèce  nettement  déterminée;  elle  est  relativement  méridionale,  excessi- 
vement rare  dans  l'Océan  au-dessus  de  la  Gironde;  pour  moi  je  ne  l'ai  ja- 
mais trouvée  plus  haut.  Quant  à  VAtherina  presbyter,  elle  s'avance  beau- 
coup plus  loin  dans  le  Nord;  elle  est  plus  ou  moins  abondante  sur  toutes 
nos  côtes  de  l'Ouest;  elle  se  pèche  en  grande  quantité  de  juillet  à  septem- 
bre dans  la  plupart  de  nos  ports  de  la  Manche  ;  elle  est  excessivement  com- 
mune dans  nos  îles  de  l'Océan;  à  Noirmoutiers,  durant  l'été,  on  trouve, 
dans  les  marais  salants,  des  bandes  compactes  d'A.  presbyter,  jeunes  et 
adultes;  les  jeunes  sont  toujours  faciles  à  distinguer  de  l'A.  Boyeri. 

Suivant  M.  Gùnther  :  The  youiuj  [Atherina)  for  some  time  after  they  are  hat- 
ched,  cling  together  indense  masses,  and  in  numbers  almost  incredible.  The  inha- 
bitants of  the  Mediterranean  coast  of  France  call  thèse  newly  hatched  Atherines 


58  UPUIDIIDES. 

«  Nonnat  »,  Hunth.,  Introcl.  Stud.  Fish.,  Édinb.,  1880,  p.  iiOO.  Ces  Nonnats, 
loin  d'être  des  Athérines  nouvellement  nées,  comme  le  suppose  M.  Gûntlier, 
sont  au  contraire  les  adultes  d'une  espèce  tout  à  fait  différente,  de  FAphye 
pelhicide,  Aphya  fellucida  (V.  notre  t.  II,  p.  238). 

L'AMMODYTE  GICERELLE. 
T.  III,  p.  219. 

Syn.  :  A.mmodytes  semisquamatcs,  S.  Jourdain. 

M.  S.  Jourdain  a  publié,  dans  la  Hcvue  des  Sciences  naturelles  de  Montpel- 
lier, une  notice  sur  les  Ammodytes  des  côtes  de  la  Manche.  Outre  les  deux 
espèces  dont  le  D''  Lesauvage  a  nettement  indiqué  les  caractères  différen- 
tiels, M.  Jourdain  en  décrit  une  troisième,  VAmmodytes  semisquamatus.  La 
nouvelle  espèce  que  nous  proposons,  dit  Fauteur,  est  parfaitement  dis- 
tincte des  deux  précédentes  (A.  tobianns,  A.  lanceolatus).  Elle  est  plus  rare. 
Les  pécheurs  de  Saint-Malo,  qui  la  recherchent  beaucoup  comme  appât,  la 
nomment  communément  JoZii;e(.  A  en  juger  par  la  description  que  Gûnther 
donne  de  VAmmodytes  siculus  de  Swainson,  elle  est  très-voisine  de  l'es- 
pèce méditerranéenne.  Nous  n'avons  pu  comparer  nos  spécimens  à  ceux  du 
British  Muséum,  mais  nous  ne  serions  pas  surpris  qu'il  y  eût  identité 
(S.  Jourdain).  —  La  question  d'identité  entre  l'espèce  de  la  Méditerranée  et 
celle  de  Saint-Malo  méritait  d'être  examinée  avec  soin  et  nécessitait  une 
solution  qui  pouvait  se  faire  attendre  encore  trop  longtemps;  sur  ma  de- 
mande, le  professeur  Vaillant  eut  l'obligeance  de  faire  venir  de  Saint-Malo 
un  grand  nombre  de  Jolivets  qu'il  mit  à  ma  disposition,  ce  dont  je  lui  suis 
fort  reconnaissant.  L'examen  de  ces  spécimens  m'a  démontré  leur  parfaite 
identité  avec  l'Ammodyte  de  la  Méditerranée.  Ainsi  que  l'avait  soupçonné 
.M.  Jourdain  le  Jolivet  est  l'A.  ciccrellus.  Nous  félicitons  M.  Jourdain  d'avoir 
ajipt'lé  l'attention  sur  cet  Ammodyte  qui  semble  avoir  des  habitudes  dif- 
iV-rentes  de  celles  de  l'Equille  et  du  Lançon,  et  qui  probablement  est  cajjturé 
d'une  autre  manière.  —  M.  Steindachner parait  avoir  éprouvé  le  même  em- 
barras que  M.  Jourdain  à  propos  de  la  détermination  de  l'Ammodyte  ([uil 
a  trouvé  en  Espagne  :  Ammodytes  siculus,  Swains.  (?)  an  nova  species?  La 
fli-'iuc  ne  laisse  aucun  doute,  elle  est  celle  de  l'A.  cicerellus,  V.  Steindacbn., 
hidli.  Jkr.  Spnn.  u.  Portug.  Reise,  VIL  Forts.,  dans  Sitz.  k.  Akad.  Wisscnscli., 
NVien,  1808,  t.  LVII,  p.  712,  pi.  II,  fig.  3. 


GEMli:  1  lEUASI  ER. 

T.  III.  p.  220. 


Ce  fleure  comple  deux  espèces. 
Mâchoires  avant  â  leur  extrémité  des  dents 


[  cardes  . .     1 ,   F.  imiskriU' 
en  1 

(  crochets.     2.   F.  ue.nté. 


FIEHASFER  DENTE.  39 

LE  FIÉRASFER  DENTÉ  —  FIEHASFER  D  ENTAT  US. 

Syn.  :  Ophidium  dentatlm,  Cuv.,  Règ.  an.,  Sf'édit.,  Paris^,  182'J,  t.  Il,  p.  359,  Reg. 
an.  m.,  p.  327. 

EcHioDON  Dr.Lii.MOXDii,  Thouipsoii,  Will .,  daus  P/'oc.  roi/.  Soc.  LoncL,  1837,  p.  55, 
daus  Trans.  zool.  Soc,  t.  II,  p.  207,  pi.  38,  et  dans  Nat.  Hist.  Ii^elarid,  t.  lY,  p.  231; 
CBp.,  Cat.,  p.  41,  n"  342. 

FiERASFER  DEiNTATUs,  CBp.,  Cot.,  p.  41,  11°  343;  Kaup,  Cat.  opod.  Fish.,  p.  158; 
Gûnth.,  t.  IV,  p.  383;  Giglioli,  Cat.  Pesc.  Hat.,  p.  97,  u"  302  ;  Day,  Fish.  Gv.  Brit. 
Ireland,  t.  I,  p.  328,  pi  91,  fig.  2;  Perugia,  Elenc.  Pesc.  Adriat.,p.  38,  sp.  IGl. 

Urummond's  FiERASFER,  Yari'.,  t.  1,  p.  82  ;  Couch,  t.  III,  p.  133. 

Long.  :  0,10  à  0,io,  quelquefois  plus. 

Dans  la  seconde  édition  du  Règne  animal,  Cuvier  dit,  eu  parlant  des 
Fiérasfers  :  «  La  Méditerranée  en  a  un  à  dents  en  velours  et  un  autre  qui 
porte  à  chaque  mâchoire  deux  dents  en  crochets.  »  —  C'est  de  ce  dernier 
que  nous  allons  donner  une  courte  description. 

Son  corps  est  mince,  effilé,  très  allongé;  la  hauteur  du  tronc 
paraît  très  variable,  elle  est  contenue  de  quatorze  à  vingt  et  une 
fois  dans  la  longueur  totale.  La  peau  est  lisse  et  nue.  L'anus  est 
au-dessous  ou  un  peu  en  arrière  de  la  base  de  la  pectorale. 

La  tête  est  assez  comprimée;  sa  longueur  est  comprise  de 
huit  à  neuf  fois  et  demie  dans  la  longueur  totale.  Le  museau 
est  obtus.  La  bouche  est  grande,  sa  fente  s'étend  jusque  vers  le 
prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  La  mâchoire  supé- 
rieure est  plus  avancée  que  la  mandibule.  En  général,  chacun 
des  intermaxillaires  est  armé  en  avant  d'une  longue  dent  cro- 
chue ;  il  est  garni  sur  les  côtés  de  fort  petites  dents,  courtes,  en 
velours  ou  en  cardes  très  fines.  La  mandibule  porte  à  son  extré- 
mité et  de  chaque  côté  une  dent  forte,  crochue,  semblable  à 
celle  de  l'intermaxillaire  ;  le  bout  de  la  mandibule  se  relève  en 
pointe,  dans  l'intervalle  qui  sépare  les  deux  crochets,  et  semble 
former  une  troisième  dent,  un  peu  moins  longue,  moins  re- 
courbée que  les  deux  premières  dents  latérales;  en  arrière,  elle 
est  munie  de  petites  dents  courtes,  semblables  à  celles  de  la 
mâchoire  supérieure.  En  haut  comme  en  bas,  il  existe  un  léger 
intervalle  séparant  les  crochets  des  petites  dents,  ce  qui  donne  à 
la  bouche   une  certaine  ressemblance  avec  celle    de  quelques 


00  OPHIDIIDÉS. 

Ophidiens,  ainsi  que  le  rappelle  le  nom  de  sous-genre,  Echiodon, 
créé  par  Thompson.  Le  nombre  des  crochets  n'est  pas  toujours 
limité  au  nombre  de  quatre  ;  il  est  assez  variable;  il  y  en  a  quel- 
quefois huit,  parfois  six  ;  Kaup  en  a  donné  la  formule  suivante  : 
1^^  izl^  1^,  i^.  Il  est  probable  que  le  nombre  normal  de  cro- 
chets est  de  quatre  ;  lorsqu'il  y  en  a  davantage,  cela  provient  de 
la  coexistence  de  la  dent  de  remplacement  et  de  celle  qui  doit 
tomber.  Le  maxillaire  supérieur  dépasse  en  arrière  le  bord  pos- 
térieur de  l'orbite  ;  son  extrémité  forme  une  petite  palette  lég^è- 
rement  élargie.  Le  vomer  fait  dans  la  bouche  uue  saillie  très 
prononcée;  il  est  couvert  de  petites  dents;  les  dents  médianes 
paraissent  un  peu  plus  longues  et  plus  fortes  que  les  autres. 

L'œil  occupe  une  grande  partie  de  la  hauteur  de  la  face  ;  son 
diamètre  mesure  le  cinquième  de  la  longueur  de  la  tête,  la 
moitié  de  la  hauteur;  il  est  égal  à  l'espace  préorbitaire,  plus 
grand  que  l'espace  interorbitaire.  L'iris  est  argenté. 

En  avant  de  l'œil  se  voient  les  orifices  des  narines  ;  l'orifice 
externe,  rapproché  de  l'orbite,  est  ovale  ;  il  est  plus  grand  que 
l'autre. 

La  fente  branchiale  est  très  grande.  Le  battant  operculaire 
décrit  en  arrière  une  demi-ellipse  à  diamètre  vertical  plus  court 
que  le  diamètre  longitudinal  ;  il  porte  à  son  bord  postérieur  un 
prolongement  aigu  dont  l'extrémité,  légèrement  crochue,  sem- 
ble tournée  en  dedans. 

Dans  l'espace  qui  sépare  la  tète  de  la  dorsale,  il  existe,  du 
moins  chez  le  sujet  que  j'examine,  trois  petites  épines,  à  pointe 
dirigée  en  arrière  ;  la  première  est  au-dessus  de  la  fente  bran- 
chiale à  0,014  du  bout  du  museau  ;  la  troisième  est  au-dessus 
de  l'anus;  ces  épines  ne  semblent  nullement  des  rayons  brisés 
de  la  dorsale;  elles  sont  beaucoup  plus  grosses  que  les  tiges 
formant  les  rayons  de  la  nageoire,  elles  répondent  plutôt  à  des 
interéjtinoux  dont  les  pointes  font  saillie  à  travers  la  peau.  La 
dorsale  comhience  généralement  un  peu  plus  en  arrière  que  l'a- 
nale et  par  conséquent  après  la  base  de  la  pectorale;  il  y  a  très 
probablement  une  faute  d'impression  dans    la    description    de 


MERLAN   ARGENTÉ.  61 

Francis  Day,  où  il  est  dit  que  la  dorsale  naît  légèrement  en  avant 
de  la  base  de  la  pectorale.  La  dorsale  et  l'anale  se  réunissent  en 
arrière,  se  confondent  en  une  espèce  de  caudale,  à  rayons  mé- 
dians plus  allongés  que  les  autres,  formant  une  espèce  de  pointe. 
Les  pectorales  sont  assez  courtes  ;  elles  ont  une  quinzaine  de 
rayons  ;  sur  un  sujet,  je  compte  quinze  rayons  à  la  pectorale 
droite,  seize  à  l'autre.  Les  nageoires  impaires  sont  soutenues 
par  370  à  372  rayons,  distribués  ainsi  d'après  Thompson  : 

D.  180;  A.   180;  C.  12;  —  P.  15  ou  16. 

La  teinte  générale  est  rougeâtre.  Le  battant  operculaire  est 
argenté. 

Habitat,  Méditerranée,  Nice,  très  rare. 

Proportions  :  long,  totale,  0,128,  tronc,  haut.  0,006,  épais.  0,004. 
Tête,  long.  0,015.  —  OEil,  diam.  0,003;  esp.  préorbit.  0,003,  esp.  inter- 
orbit.  0,0015.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,0077. 

Dorsale,  long.  0,105;  anale,  long.  0,109;  pectorale,  long.  0,007. 

Famille  des  Gadidés. 

T.  m,  p.  230. 

Deux  espèces  nouvelles  ont  été  trouvées  sur  nos  côtes,  le  Gadicule  ou 
plutôt  le  Merlan  argenté  et  le  Physicule  de  Dalwigk. 

La  première  espèce  est  du  genre  Merlan  et  par  conséquent  de  la  sous- 
famille  des  Gadiniens  (t.  III,  p.  230),  dont  il  faut  ainsi  modifier  le  carac- 
tère :  Tête;  dents  sur  les  mâchoires  et  généralement  sur  le  vomer. 

GENRE  MERLAN. 

Il  se  compose  de  cinq  espèces. 

[  petit  que  Fespace  préorbitaire. 
Diamètre  de  l'œil  plus  < 

(  grand  que  l'espace  préorbitaire.     5.  M.  argeiNté. 

LE  MERLAN  ARGENTÉ  —  MERLANGUS  ARGENTEUS. 

Syn.  :  Gadicule  argenté,  Gadiculus  argenteus,  Guicheu.,  Expl.  se.  Alger.  Poiss., 
p.  102,  pi.  6,  fig.  2. 
Gadiculus  argenteus,  Gûnth.,  t.  IV,  p.  341  ;  GiglioU,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  96,  n°  282. 
Gadus  argenteus,  Bellotti,  Note  Ht.,  Estr.  Atti,  Soc.  ital.  Se.  nat.,  Milan.,  1879, 


02  GADIDES. 

t.  XXII,  p.  4,  et  Sul  Gadicuhis  argenteus,  Guich.^loc.  cit.,  p.  1  ;  Gunth.,  Challeng. 
Decp-Sea  Fish.,  t.  XXII,  p.  83. 

.Merlangus  argenteus,  Vaill.,  Exp.  se.  Trav.  et  Talism.,  p.  302,  pi.  23,  fig.  7-7»,  Sa- 
pitta,  pi.  26,  fig.  5,  terminaison  de  la  colonne  vertébrale. 

Long.  :  0,00  à  0,12,  rarement  plus. 

Parmi  les  Poissons  capturés  aux  environs  d'Alger,  (luichenota  distingué 
un  Gade  de  taille  fort  exiguë,  auquel  il  a  donné  le  nom  de  Gadicule  argenté; 
il  considérait  même  ce  Poisson  comme  le  type  d'un  genre  nouveau,  diffé- 
rant du  genre  Merlan  par  l'absence  de  dents  sur  le  vomer.  Plus  tard, 
M.  Cr.  Ik'Uotli  a  l'ait  observer  que,  chez  les  spécimens  trouvés  par  lui  sur 
le  marché  de  Naples,  le  chevron  du  vomer  porte  de  chaque  côté  un  groupe 
de  dents  aiguës,  très  petites,  et  qu'en  raison  de  ce  caractère  l'espèce  de 
Guichenot  doit  être  rapprochée  de  Gadus  pollachiiis,  Lin.  ;  le  professeur 
Vaillant  l'a  rangée  dans  le  genre  McrhuKjus,  ce  qui  est  effectivement  sa 
place  naturelle. 

Le  corps  de  ce  petit  Merlan  est  allongé,  légèrement  comprimé  ; 
de  la  tète  au  commencement  de  la  troisième  dorsale,  le  profil  du 
dos  est  presque  droit,  il  s'inllécliit  légèrement  sous  la  troisième 
dorsale  jusqu'à  la  moitié  du  tronçon  de  la  queue,  puis  remonte 
doucement  vers  l'insertion  de  la  caudale.  Le  profil  du  ventre 
est,  ou  peu  s'en  faut,  régulièrement  convexe  jusque  vers  le  mi- 
lieu du  tronçon  de  la  queue,  puis  s'abaisse  graduellement  avant 
la  base  de  la  caudale,  de  façon  que  l'extrémité  du  tronçon  de  la 
queue  est  un  peu  élargi,  spatuliforme  en  quelque  sorte.  La  hau- 
teur du  tronc,  qui  l'emporte  d'un  tiers  environ  sur  l'épaisseur, 
semble  varier  beaucoup  suivant  la  taille  des  animaux,  elle  est 
comprise  de  quatre  fois  à  six  fois  et  demie  dans  la  longueur 
totale,  elle  est  deux  fois  et  demie  à  trois  fois  plus  grande  que  la 
hauteur  du  tronçon  de  la  queue.  L'anus  est  placé  sous  la  fin  de 
la  première  dorsale  ou  à  peine  en  arrière,  à  peu  près  vers  le 
milit-'u  de  la  longueur  totale.  Les  écailles  sont  très-caduques, 
fort  minces,  de  moyenne  grandeur. 

La  tète  est  assez  forte  ;  sa  longueur  est  comprise  de  trois  à 
quatre  fois  dans  la  longueur  totale.  La  bouche  s'ouvre  large- 
ment; sa  fente  est  oblique  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière. 
La  mâchoire  supérieure  est  moins  avancée  que  la  mandibule  ; 
elK'    dépasse  un  peu  en  arrière   lo  bord  antérieur   de   l'orbite, 


MERLAN   ARGENTÉ.  63 

quand  la  bouche  est  close  ;  elle  est  en  avant  creusée  d'une 
échancrure  dans  laquelle  vient  se  loger  l'extrémité  de  la  man- 
dibule lorsqu'elle  est  relevée.  La  muqueuse  de  la  bouche  est 
pâle  ;  la  langue  est  bien  détachée,  libre  dans  une  certaine  éten- 
due. Les  mâchoires  sont  garnies  de  petites  dents  pointues,  éga- 
les, rangées  en  plusieurs  séries;  les  dents  de  la  mandibule  sont 
plus  crochues  que  celles  de  la  mâchoire  supérieure.  Suivant 
Guichenot,  le  vomer  est  lisse  ;  MM.  Bellotti  et  Vaillant  ont 
constaté  la  présence  des  dents  sur  le  vomer  de  plusieurs  spéci- 
mens;  démon  côté,  j'ai  parfaitement  distingué,  sur  le  vomer 
d'un  jeune  individu,  les  dents  qui  m'ont  paru  affecter  la  même 
disposition  que  chez  le  Merlan  commun  ;  elles  sont  crochues, 
parfois  il  y  en  a  deux  relativement  plus  grandes  que  les  autres  ; 
les  dents  vomériennes  sont  évidemment  caduques. 

L'œil  est  arrondi,  très  grand;  son  diamètre  est  compris  deux 
fois  et  quart  à  deux  fois  et  trois  quarts  dans  la  longueur  de  la 
tête  ;  il  est  d'un  tiers  au  moins  plus  grand  que  l'espace  préorbi- 
taire  qui,  chez  les  jeunes,  est  à  peu  près  égal  à  l'espace  inter- 
orbitaire.  L'orbite  a  le  bord  supérieur  fort  saillant,  très  relevé  ; 
une  crête  médiane  va  de  l'espace  interorbi taire  au  bout  du 
museau. 

Les  branchies  sont  largement  ouvertes;  leur  fente  s'étend, 
sous  la  g'orge,  jusque  vers  le  prolongement  du  diamètre  vertical 
de  l'œil.  Les  pièces  operculaires  sont  argentées. 

De  la  ceinture  scapulaire  jusque  sous  la  troisième  dorsale, 
la  ligne  latérale  décrit  une  légère  courbure  à  convexité  supé- 
rieure, puis  devient  droite  sur  le  tronçon  de  la  queue  jusqu'à 
la  base  de  la  caudale. 

Il  est  assez  difficile  de  compter  d'une  manière  absolument 
exacte  le  nombre  des  rayons  soutenant  les  dorsales  et  les  anales, 
d'ailleurs  ce  nombre  semble  assez  variable;  la  première  dorsale, 
qui  est  la  moins  longue  des  trois,  compte  de  neuf  à  douze  rayons  ; 
la  seconde,  qui  est  la  plus  longue,  paraît  composée  de  quatorze 
à  dix-sept  rayons.  La  caudale  est  arrondie  ou  plutôt  ovale,  elle  a 
une  vingtaine  de  grands  rayons,  plus  sept  ou  huit  rayons  basilaires 


64  GADIDES. 

en  dessus  comme  en  dessous.  Les  nageoires  paires  sont  à  peu 
près  de  même  longueur  ;  les  pectorales  ont  une  quinzaine  de 
ravons;  les  ventrales  en  ont  six,  comme  chez  la  plupart  des  au- 
tres Merlans. 

0.  9  à  J2  — 14à  17—15  ou  16;  A.  17  ou  18  — 15;  G.  7  ou  8/20ou21/8  ou7; 

P.  14  ou  15;  V.  6. 

Suivant  le  professeur  Vaillant,  la  coloration  est  rosée,  sauf  le 
ventre  et  les  joues  qui  sont  argentés.  Les  nageoires  sont  grisâ- 
tres, transparentes. 

Habitat.  Méditerranée,  excessivement  rare,  Nice. 

Proportions  :  long,  totale  0,087;  tronc,  haut.  0,023,  épais.  0,014. 

ïète,  long.  0,028,  haut.  0,022.  —  Œil,  diam.  0,013;  esp.  préorbit.  0,007; 
esp.  interorbit.  0,008.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,014. 

Nageoires  :  long,  première  dorsale  0,010,  deuxième  dorsale  0,014,  troi- 
sième dorsale  0,011;  caudale,  0,007;  pectorale  0,010;  ventrale  0,011. 

Je  dois  àTobligeance  du  professeur  Vaillant,  qui  a  eu  l'amabilité  de  me 
les  offrir,  les  divers  spécimens  ayant  servi  à  mon  étude. 

Il  me  semble  nécessaire  de  présenter  quelques  observations  relativement 
aux  opinions  émises  par  M.  Steindachner  sur  l'identité  spécifique  de  certains 
Gades,  qui  jusqu'alors  avaient  été  regardés  comme  des  types  particuliers, 
bien  nettement  déterminés.  —  D'après   ce  naturaliste,  le   Gadus  minutus, 
Linné,  est  le  jeune  du  Gadus  luscm,  Linn.  ;  il  est  impossible  d'admettre  cette 
manière  de  voir  :  d'abord  il  y  a  des  spécimens  de  G.  minutus  de  grande  taille 
et  des  spécimens  de  G.  luscus  de  taille  exiguë,  ensuite,  sans  parler  de  ca- 
ractères différentiels  trop  longs  à  énumérer,  qu'il  suffise  de  rappeler  que 
chez  le  G.  minutus,  la  première  anale  est  complètement  séparée  de  la  se- 
conde, tandis  que  les  deux  nageoires  sont  unies  par  une  membrane  chez  le 
G.  luscus;  pour  mon  compte  je  n'ai  jamais  trouvé   de  G.  minutus  sur  nos 
côtes  de  l'Ouest,  et  jo  n'ai  jamais  vu  qu'un  spécimen  unique  de  G.  luscus  à. 
Gette,  où  le  G.  ininutus  est  excessivement  commun;  ce  sont  des  espèces 
distinctes,  ainsi  que  le  démontre  l'anatomie.  —  Dans  la  synonymie  du  Gadus 
meilangus,  Linn.,  M.  Steindachner  indique  le  Gadus  euxinus,  Nordni.  ;  com- 
ment se  fait-il  que  le  G.  merlangus  n'ait  jamais  de  barbillon  à  la  mâchoire 
inférieure  et  que  le  G.  euxinus  en  soit  toujours  pourvu?  M.  Steindachner 
considère  sans  doute  ce  barbillon  comme  un  signe  de  trop  peu  d'impor- 
tance pour  en   faire  un  caractère  spécifique  (V.  Steindachner,  Ichth.  lier. 
Spnn.  u.  Portug.  Reis.,  VII.  Forts.,  dans  Si<z.  k.Akad.  Wissensch.,  Wien,  1868 
1.  LVII,  p.  7(13-704).  —  Le  Merlan  commun  est  plutôt  un  poisson  du  nord, 
il  estrare  sur  lescôtcs  du  Portugal,  entre  fort  rarement  dans  la  Méditer- 
ranée: à  ma  connaissance,  un  seul  spécimen  a  été  péché  à  Gette  en  1882. 


PHYSICULE  DE  DALWIGK.  6a 

Sons-famille  des  Lotiniens. 

T.  III,  p.  2o3. 

Le  genre  Physicule  doit  être  rapporté  à  la  sous-famille  des  Lotiniens 
dont  il  devient  nécessaire  de  modifier  le  caractère  de  la  dentition  du  vomer. 
Tête...  dents  sur  les  mâchoires  et  le  plus  souvent  sur  le  vomer. 

Quatre  genres  : 

(  denté 

Vomer  \ 

\  non  denté 4 .  Physicule. 

GENRE  PHYSICULE  —  PHYSICULUS,  Kaup. 

Corps  allongé,  couvert  de  petites  écailles  lisses;  anus  avancé. 
Tête  forte;  dents  sur  les  mâchoires,  pas  sur  le  vomer. 
Appareil  branchial;  sept  rayons  branchiostèges. 

Nageoires;  deux  dorsales;  la  première  courte;  la  seconde  longue  ainsi 
que  l'anale  ;  ventrales  étroites. 

LE  PHYSICULE  DE  DALWIGK  —  PHYSICULUS  DALWIGKH. 

Syn.  :  Puysiculus  Dalvigkii,  Kaup,  daus  Wiegm.  Arch.,  1848, 1. 1,  p.  88;  Gûnth., 
t.  IV,  p.  348  et  Challeng.,  t.  XXII,  p.  88  ;  GigUoU,  Cat.  Peso.  itaL,  p.  90,  n»  287  ; 
Vaill.,  Hxp.sc.  Ti'av.  et  Talism.,  p.  290,  pi.  25,  fig.  3,  anim.,  3^  Sagitta. 

Long.  :  0,18  à  0,23. 

Chez  les  sujets  de  grande  taille,  la  hauteur  du  tronc  est  com- 
prise cinq  fois  et  quart  à  cinq  fois  et  demie  dans  la  longueur  totale, 
et  de  six  fois  et  demie  à  sept  fois  chez  les  spécimens  de  moyenne 
dimension.  Le  corps  est  régulier;  à  partir  de  l'anus  jusqu'à  la 
base  de  la  caudale,  il  va  diminuant  d'une  façon  graduelle;  la 
ligne  du  dos  et  celle  du  ventre  vont  se  rapprochant,  et,  sur  la 
partie  libre  de  la  queue,  la  distance  qui  les  sépare  ne  fait  guère 
que  le  huitième  de  la  plus  grande  hauteur  du  tronc,  qui  est  vers 
le  commencement  de  la  seconde  dorsale.  De  cette  nageoire  à  la 
tête,  le  profil  supérieur  s'abaisse  peu  sensiblement.  La  peau  est 
couverte  de  petites  écailles,  lisses,  oblongues,  dont  la  partie  visi- 
ble ou  postérieure  ne  mesure  guère  que  le  tiers  de  la  longueur, 

Poissons.  —  Supplément.  3 


66  GADIDÉS. 

surtout  dans  les  écailles  qui  protègent  la  région  abdominale. 
L'anus  est  au-dessous  du  commencement  delà  première  dorsale, 
il  est  assez  en  avant  de  l'origine  de  l'anale. 

D'un  tiers  environ  moins  haute  que  longue,  la  tète  est  d'une 
longueur  comprise  environ  quatre  fois  et  demie  dans  la  longueur 
totale;  elle  est  aplatie  en  dessus,  de  sorte  qu'elle  a  une  hauteur 
peu  différente  de  sa  largeur;  elle  est  garnie  d'écaillés,  excepté 
peut-être  vers  le  bout  du  museau  et  sur  les  lèvres  ;  on  aperçoit, 
sous  la  peau  de  l'espace  préorbitaire,  des  écailles  finement  des- 
sinées. Le  museau  est  aplati,  saillant.  La  mâchoire  supérieure 
recouvre  la  mandibule  jusqu'à  la  commissure  des  lèvres.  Quand 
la  bouche  est  fermée,  la  tète,  vue  de  face,  ressemble  tout  à  fait  à 
celle  d'une  Grenouille.  La  fente  de  la  bouche  est  presque  trans- 
versale. Les  mâchoires  sont  garnies  de  dents  en  velours  ou  en 
cardes  très  fines.  Il  n'y  a  pas  trace  de  dents  sur  le  vomer.  La 
langue  est  large,  aplatie,  à  bord  libre  aminci,  convexe.  Sous  la 
symphyse  de  la  mandibule  est  un  barbillon  d'une  longueur  à 
peu  près  égale  aux  deux  tiers  de  celle  du  diamètre  de  l'œil. 

L'œil  est  grand,  placé  très  haut,  et  même  l'orbite  entame  le 
côté  de  l'espace  interorbitaire  ;  son  diamètre  fait  presque  le 
tiers  de  la  longueur  de  la  tête,  il  est  au  moins  égal  à  l'es- 
pace préorbitaire  et  un  peu  plus  grand  que  l'espace  inter- 
orbitaire. 

Les  orifices  de  la  fossette  olfactive  sont  rapprochés  de  l'œil; 
ils  se  trouvent  en  quelque  sorte  vers  le  point  de  jonction  du  bord 
postérieur  de  l'orbite. 

Quant  aux  branchies,  elles  sont  largement  ouvertes  ;  la  fente 
commence  en  bas,  sous  l'aplomb  du  bord  postérieur  de  l'orbite, 
et  remonte  du  côté  de  l'épaule  jusque  vers  le  prolongement  du 
diamètre  horizontal  de  l'œil.  Les  arcs  branchiaux  sont  au  nom- 
bre de  sept.  Les  membranes  branchiostèges  se  réunissent  sous 
la  gorge  et  recouvrent  l'isthme  du  gosier.  Les  pièces  operculaircs 
ne  sont  pas  distinctes;  elles  sont  cachées  sous  une  peau  garnie 
de  petites  écailles. 

Un  peu  au-dessus  de  la   fente  branchiale,  commence  la  liçne 


PHYSICULE   DE   DALWIGK.  67 

latérale  ;  elle  est  assez  peu  marquée,  elle  semble  plutôt  une 
ligne  d'insertion  musculaire  ;  elle  dessine  en  avant  une  courbe 
très  longue  mais  assez  faible,  puis  se  rend  directement  au  milieu 
de  la  base  de  la  caudale. 

La  première  nageoire  du  dos,  qui  est  presque  triangulaire, 
commence  au-dessus  ou  à  peine  en  arrière  de  la  base  des  pecto- 
rales; elle  est  soutenue  par  sept  rayons.  Immédiatement  après 
vient  la  seconde  dorsale,  qui  s'étend  jusque  sur  le  tronçon  de  la 
queue  ;  son  insertion  finit  à  peine  plus  en  arrière  que  celle  de 
l'anale;  ses  derniers  rayons,  plus  allongés  que  les  précédents, 
arrivent,  lorsqu'ils  sont  inclinés,  sur  la  base  de  la  caudale;  leur 
extrémité  dépasse  d'une  façon  sensible  la  pointe  des  rayons  de 
l'anale.  Sur  un  spécimen  de  grande  taille,  dont  il  est  facile  par 
conséquent  de  bien  distinguer  les  rayons,  je  compte  soixante- 
cinq  rayons  à  la  seconde  dorsale  et  soixante-huit  à  l'anale.  La 
caudale  est  assez  étroite,  arrondie,  formée  de  vingt-deux  à  vingt- 
quatre  rayons;  ceux  du  milieu,  lorsque  la  nageoire  n'est  pas  dé- 
ployée, sont  visiblement  plus  allongés  que  les  autres.  Les  pecto- 
rales ont  une  vingtaine  de  rayons,  de  vingt  à  vingt-trois,  en  tenant 
compte  des  petits  qui  sont  en  bas.  Les  ventrales  sont  insérées 
sous  la  gorge  ;  la  distance  qui  sépare  chacune  d'elles  de  la  pec- 
torale correspondante  est  à  peu  près  égale  à  celle  qui  sépare  la 
pectorale  du  profil  du  dos;  la  nageoire  est  très  effilée;  elle  est 
composée  de  deux  longs  rayons  et  de  trois  autres  beaucoup  plus 
courts;  le  deuxième  rayon,  en  comptant  de  dehors  en  dedans, 
est  le  plus  développé, 

Br.  7.  —  D.  7  —  64  à  67  ;  A.  68  à  72  ;  C.  22  à  24  ;  P.  20  à  23  ;  V.  5. 

Le  système  de  coloration  est  un  marron  plus  ou  moins  foncé. 
La  partie  inférieure  de  l'abdomen  est  noirâtre,  ainsi  que  la  gorge 
et  la  base  de  la  pectorale.  Les  dorsales  ont  la  teinte  générale, 
avec  une  bordure  noirâtre  plus  ou  moins  nette  ;  l'anale  est  grisâ- 
tre ou  d'un  brun  assez  clair  avec  une  bordure  noirâtre  bien  mar- 
quée; la  caudale  est  grisâtre  dans  sa  partie  médiane,  noirâtre 
sur  les  bords  ;  la  pectorale  est   d'un  blanc  assez  pâle  chez  les 


68  CYPRIMDÉS. 

jeunes  individus,  grisâtre  chez  les  adultes;  la  ventrale  paraît 

d'un  brun  marron. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  très  rare. 

Proportions  :  long,  totale  0,227;  tronc,  haut.  0,042,  épais.  0,034. 

Tète,  long.  0,030,  haut.  0,032,  larg.  0,036.  —  Œil,  diam.  0,016,  esp.  préor- 
bit.  0,014,  esp.  interorbit.  0,013.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,024.  — 
Barbillon,  long.  0,010. 

Caudale,  long.  0,024;  pectorale,   long.    0,031  ;  ventrale,  long.  0,027.- 
Première  dorsale,  haut.   0,020,  long.  0,012  ;  seconde  dorsale,   haut.  0,018, 
long.  0,124;  anale,  haut.  0,012,  long.  0,122. 

Distance  du  museau  à  :  première  dorsale  0,058  ;  seconde  dorsale  0,071  ; 
anus  0,060;  anale  0,072. 

GEi>RE  CHOIVDROSTOME. 

T.  III,  p.  429. 

LE  CHONDROSTOME  DE  GÊNÉ  —  CHONDROSTOMA  GENEl,  CBp. 

Syn.  :  Leuciscus  Genei,  CBp.,  Fn.  ilal.,  pi.  114,  fig.  2,  pi.  IIC,  fig.  1  [junior). 

CiioNDROSTOMA  JACULUM,  Filip.,  Cemii  siii  pcsci  d'agua  dolce,  p.  11,  Estr.  dalle 
notizie  nrititrali  e  civili  sulla  Lombardia,  Milano,  1844,  t.  I. 

Chondbostoma  Genei,  CBp.,  C«/.,p.  28.  n"  170;  Heckel  et  Kner,  Susswasser/îsc/ie 
Oestreir.h.Monarch.,  Leipz,,  1858,  p.  220,  fig.  126,  Anim.,.fig.  127,  tête  vue  eu  des- 
sous; Betta,  Ittiologia  veronese,  Verona,  1862,  p.  95;  Siebold,  Sùsswasserfische 
Mideleuropa,  Leipz.,  18G3,  p.  230,  fig.  40,  tête  vue  en  dessous,  fig.  41,  dents  pha- 
ryngiennes ;  Canestr.,  Archiv.Zool.  Anal.,  Modena,  1866,  t.  IV,  fasc.  1,  p.  122,  Fn. 
liai.,  p.  19;  Giinth.,  t.  VII,  p.  273;  Gigl.,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  105,  n"  416. 

Long.  0,14  à  0,20  et  même  0,31  et  0,32  de  Betta. 

Voulant  rappeler  les  formes  élancées  de  ce  Cliondrostome,  de 
Filippi  lui  adonné  l'épithète  de  jaculum.  La  hauteur  du  corps, 
qui  fait  presque  le  double  de  l'épaisseur,  est  comprise  cinq  fois 
et  trois  quarts  à  six  fois  dans  la  longueur  totale. 

En  général,  la  longueur  de  la  tête  est  à  peu  près  égale  à  la 
hauteur  du  tronc.  Le  museau  est  obtus,  proéminent,  légèrement 
arrondi  sur  les  côtés.  La  bouche  est  étroite  ;  sa  largeur  est  moin- 
dre que  la  longueur  du  diamètre  de  l'œil  ;  la  commissure  dépasse 
à  peine  en  arrière  le  milieu  de  l'espace  préorbilaire. 

Le  diamètre  de  l'œil  est  contenu  trois  fois  et  demie  à  quatre 
fois  dans  la  longueur  de  la  tête;  il  est  à  peu  près  égal  à  l'espace 


CHONDROSTOME  DE   GÊNÉ.  69 

préorbitaire,  et  ordinairement  el'un   quart  ou  d'un  tiers  moins 
g-rand  que  l'espace  interorbitaire,  qui  est  légèrement  bombé. 

Un  peu  en  avant  de  l'œil  sont  les  orifices  de  la  narine;  l'ori- 
fice postérieur  est  presque  sur  la  ligne  prolong-ée  du  bord  supé- 
rieur de  l'orbite. 

Le  bord  postérieur  de  l'opercule  est  lég-èrement  écliancré  ;  le 
bord  inférieur  semble  plus  oblique  que  dans  le  Chondrostome 
nase.  Les  dents  pharyng-iennes  sont  g'énéralement  au  nombre  de 
cinq;  parfois  il  s'en  trouve  six  d'un  côté  et  cinq  de  l'autre;  les 
dents  ont  avec  celles  du  Chondrostome  nase  une  telle  ressemblance 
qu'il  serait  fort  difficile  de  les  distinguer  les  unes  des  autres  ; 
l'extrémité  supérieure  de  l'apophyse  montante  des  pharyngiens 
parait  plus  longue  et  moins  oblique,  formant  avec  le  bord  externe 
de  l'apophyse  un  angle  moins  obtus  que  chez  le  Nase. 

Lalig^ne  latérale  décrit  une  courbe  à  concavité  tournée  en  haut  ; 
entre  elle  et  la  ventrale  il  existe  généralement  une  série  de  cinq 
ou  six  écailles;  ses  écailles  semblent  relativement  plus  longues 
et  moins  larges  que  celles  de  la  ligne  latérale  du  Nase.  Ecail.,  1. 
long.  32  à  57;  1.  transv.  |^  -f  1  =  14  à  16. 

O  '  5  ou  6       1 

Chez  les  sujets  de  même  taille,  les  nageoires  en  général,  surtout 
la  dorsale  et  l'anale,  paraissent  plus  développées  que  chez  le 
Nase.  La  dorsale  a  fort  peu  moins  de  hauteur  que  le  tronc,  elle  est 
élevée  par  conséquent  ;  son  bord  supérieur  est  légèrement  échan- 
cré.  L'anale  a  les  rayons  antérieurs  allongés,  et  le  bord  libre  ou 
inférieur  faiblement  concave.  La  caudale  est  presque  fourchue; 
son  échancrure  forme  une  espèce  de  V.  La  pectorale  est  moins 
longue  que  la  tête;  sa  pointe,  sur  le  sujet  que  j'examine,  arrive 
vers  la  quinzième  écaille  de  la  ligne  latérale  proprement  dite. 
La  ventrale  a  son  insertion  à  peine  en  avant  de  l'origine  de  la 
dorsale. 

D.  3/8  ou  9;  A.  3/8  à  JO;  C.  4/17  ou  18/4  ou  3;  P.  1/14  ou  15;  V.  2/8. 

La  teinte  générale  est  d'un  gris  assez  pâle  sur  le  dos,  d'un 
blanc  argenté  sur  les  flancs  et  le  ventre;  suivant  Canestrini,  le 
long  des  flancs  s'étend  une  bande  grisâtre  parfois  très  distincte. 


70  CYPRI.NODONTIDÉS. 

parfois  peu  visible  ou  même  manquant.  Ladorsale  et  la  caudale 
sont  d'un  gris  pâle;  les  autres  nageoires  paraissent  d'un  jaune 
très  clair. 

Habitat.  Var. 

Proportions:  long,  totale  0,16:);  tronc  haut.  0,028,  épaiss.  0,015. 

Tcte,  long.  0,027  haut.  0,020.  —  Œil,  diam.  0,008,  esp.  préorbit.  0,008, 
esp.  interorbit.  0,011.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,008. 

Caudale,  longueur  0,032:  pectorale,  long.  0,025  ;  ventrale,  long.  0,021.  — 
Dorsale,  haut.  0,025,  long.  15;  anale,  haut.  0,021,  long.  0,014. 

L'n  exemplaire  de  son  travail  sur  les  Poissons  de  la  Lombardie,  offert  par 
de  Filippi  à  Valenciennes,  porte  à  la  dernière  page  une  noie  écrite  de  la 
main  de  l'auteur  ainsi  conçue  :  Le  prince  de  Canino  vient  de  reconnaître 
dans  mon  Chondrosloma  jaculum  son  Leuciscus  Genei]  cette  espèce,  par  un 
changement  réciproque,  sera  donc  appelée  Chondrostoma  Genei,  nob.  — 
L'identité  spécifique  est-elle  bien  établie  ?  C'est  fort  douteux  ;  la  description 
du  Ch.  jaculum,  faite  par  de  Filippi,  ne  peut  guère  s'appliquer  aux  figures 
de  la  Faune  italienne,  pas  plus  du  reste  qu'à  la  diagnose  donnée  par  G.  Bo- 
naparte.—  D'ailleurs  le  Ch.  jaculum,  FiVip.,  est-il  une  espèce  nettement  dé- 
terminée? Ne  serait-il  pas  une  simple  variété  de  Ch.  nasus?  Suivant  de 
Filippi,  l'anale  du  Ch.  jaculum  diffère  de  celle  du  Ch.  nasus  en  ce  qu'elle  a 
constamment  trois  rayons  de  moins;  cette  différence  dans  le  nombre  des 
rayons  n'est  pas  un  caractère  de  grande  valeur  ;  chez  certains  spécimens 
de  Ch.  na.sMs,  l'anale  n'a  que  douze  rayons.  D'après  Gùnther,  la  pectorale,  chez 
le  Cil.  Gcnei,  finit  à  la  treizième  écaille  de  la  ligne  latérale,  tandis  que  chez 
le  Cil.  naaus  elle  s'étend  jusqu'à  la  quatorzième  écaille  de  la  ligne  latérale. 
Quant  à  la  présence  ou  à  l'absence  de  la  bande  longitudinale  plus  ou  moins 
foncée,  s'étendant  sur  les  côtés,  elle  ne  fournit  pas,  comme  le  pensait  Dy- 
bowski,  un  élément  de  spécification  bien  précis. 

TUIHU  DES   MALACOPTÉRYGIENS   ABDOMINAUX. 

T.  ill,  |>.  :(»)(■(  ;  modifier  le  tableau  de  la  façon  suivante  : 

Bayons   branchiostèges  \   non  dentées. . 

au  nombre  de  trois  à  cinq  au  plus. 

Mâchoires  1  dentées 3.  CYrRiNODOiMiDts 


Famille  des  Cijprinodontidés,  Ci/pr'modontidœ. 

Syn.  :  Cypuinodontes,  Agass.,  Poiss.  foss.,  t.  V,  part.  I,  p.  2,  p.  12,  part.  II,  p.  iT. 

Corps  de  forme  plus  ou  moins  ramassée,  couvert  d'écaillés  lisses,  relati- 
vomr-nt  développées. 


CYPRL^ODON   DE   CAGLIARI.  71 

Tête  écailleuse;  mâchoire   supérieure   à  bord  constitué  parles  iuter- 
maxillaires  seuls,  munie  de  dents,  ainsi  que  la  mandibule. 

Nageoires;  dorsale  unique,  reculée  sur  la  seconde  moitié  du  corps.   ■ 
Vessie  natatoire  simple. 


r.ENRE  CYPRIiXODON  —  CYPRINODOIV,  Lacép. 

Syn.  :  Cyprinodon,  Cypriaodou,  Lacép.,  t.  XII,  p.  2J2. 
Lebias,  Cuv.,  Règ.  an.,  1817,  t.  II,  p.  199,  Règ.  an.  ilL,  p.  228. 
"?  Alpismaris,  Alpesmer,  Riss.,  Hist.  nat.,  p.  458. 
Aphamus,  Nardo,  Prodr.  Adrtat.  Ichthyol. 

Corps  trapu,  oblong,  couvert  de  grandes  écailles  lisses. 

Tête  aplatie  en  dessus,  écailleuse;  museau  court;  bouche  peu  fendue  ; 
mâchoires  portant  des  dents  tricuspides  placées  en  série  unique. 

Appareil  branchial;  quatre  ou  cinq  rayons  branchiostèges  ;  pharyn- 
giens supérieurs  et  inférieurs  garnis  de  petites  dents  pointues. 

Nageoires;  dorsale  insérée  sur  la  moitié  postérieure  du  corps;  anale 
commençant  plus  en  arrière  que  la  dorsale  ;  caudale  arrondie. 

Appendices  pyloriques  manquant  ;  estomac  sans  cul-de-sac. 

LE  CYPRINODON  DE  CAGLIARI  —  C  YPRINO  DON  CALAIUTANVS. 

Syn.  :  ?  Alpismaris  marmoratus,  Alpesmer  marbré,  Riss.,  llist.  nat.,  p.  459 
(V.  Vérany,  Zool.  Alp.-Mar!f.,  p.  38). 

Aphanius  nonus,  Nardo,  Prodr.  Adriat.  Ic/ih.,  p.  17-23. 

Aphanius  fasciatus,  Nardo,  /oc.  cit. 

Lebias  Calaritana  (Pœcilia  Calaritaua,  BoneUi),  Costa,  Fn.  NapoL,  pi.  17,  fig.  2; 
CBp.,  Cat.,  n°  135;  Vérany,  Zoologie  des  Alpes-Maritimes,  Nice,  1862,  p.  38;  Ca- 
nestr.,  Archiv.  Zool.,  1866,  t.  IV,  p.  125,  Fn.  liai,  p.  19. 

Lebias  flava,  Costa,  Fn.  NapoL,  pi.  17,  fig.  1. 

Le  Gypri?jodon  de  Cagliari,  Cyprinodou  Galaritanus  (Lebias  Calaritana,  BoaelU), 
Valenc,  Cuv.  et  Valeuc,  t.  XVIII,  p.  151. 

Le  CYPRiNonoN  hubané,  Cyprinodou  fasciatus,  Valenc,  loc.  cit.,  p.  156. 

Cyprinodon  Calaritanus,  Bellotti,  Rettificazioni  aile  specie  finora  note  di  Cijpri 
nodonti   europei,  dans  Mem.  Accad.  Se.  Torino,    1858,   t.  XVII,  p.  clix;  Gtmth., 
t.  VI,  p.  302. 

Cyprinodon  fasciatus,  Marteos,  Ueber  einige  Brackwasserbewohner  Venedigs,  dans, 
Wiegm.  Archiv,  1858,  t.  I,  p.  152,  pi.  4,  fig.  4,  5  ;  Glinth,  t.  VI,  p.  303. 

Long.  :  0,040  à  0,060. 

Relativement  le  corps  esttrapu;lc  dos  estépais,  arrondi,  large 
en  avant  de  l'épiptère;  la  hauteur  du  tronc,  qui  l'emporte  d'un 
tiers,  ou  même  un  peu  plus,  sur  l'épaisseur,  est  contenue  quatre 
fois  et  un  cinquième  à  cinq  fois  dans  la  longueur  totale.  La  peau 


-.,  CYPIUNODONTIDES. 

est  ooiiviTlo  ilécailles  bien  développées,  de  forme  légèrement 
variable:  celles  des  flancs  sont  à  peu  près  carrées,  aussi  larges 
que  longues,  à  bord  libre  droit  ou  bien  un  peu  sinueux;  celles 
qui  iirolègent  soit  la  région  dorsale,  soit  la  région  ventrale,  ont 
le  bord  postérieur  plus  ou  moins  courbe,  parfois  même  anguleux. 
Le  tron<;on  cL'  la  queue  est  comprimé  ;  il  est  élevé;  sa  hauteur, 
qui  est  moindre  que  sa  long-ueur,  mesure  à  peu  près  la  moitié 
(b'  la  plus  grande  hauteur  du  tronc. 

Vue  on  dessus,  la  tête  présente  à  peu  près  la  forme  de  celle 
dun  petit  Muge;  elle  est  large,  aplatie,  à  profil  antérieur  légè- 
rement courbe  ;  dans  sa  région  supérieure,  elle  est  couverte  de 
larges  plaques  écailleuses,  un  peu  différentes,  suivant  le  sexe  ; 
sa  longueur  fait,  ou  peu  s'en  faut,  le  quartdela  longueur  totale. 
Le  museau  est  arrondi.  La  bouche  est  fort  petite;  son  ouverture 
est  oblique  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière.  La  mâchoire 
supérieure  est  assez  protractile;  elle  s'enfonce  dans  Féchancrure 
formée  en  avant  par  les  plaques  rostrales  ;  son  bord  libre  estcons- 
liliir  par  les  intermaxillaires  seuls  ;  la  mandibule  est  un  peu 
moins  avancée  que  la  mâchoire  supérieure;  elles  sont  l'une  et 
l'autre  garnies  d'une  rangée  de  dents  égales,  dont  la  couronne 
présente  un  bord  libre  tridenté,  une  espèce  de  fleur  de  lis  à  pointe 
médiane  surbaissée,  ne  dépassant  guère  les  pointes  latérales.  Le 
nombre  des  dents  n'est  pas  aussi  fixe  que  Yalenciennes  l'indique  ; 
il  peut  varier  de  quatorze  à  vingt  sur  la  mâchoire  supérieure,  et 
df  (|iKitorze  à  dix-huit,  et  môme  plus,  sur  la  mandibule. 

IMacés  vers  le  profil  supérieur  de  la  tête,  les  yeux  sont  proté- 
gés par  une  large  plaque  sourcilière,  relativement  développée, 
formani  une  courbe  assez  régulière  plus  prononcée  en  avant. 
Le  diamètn^  de  l'œil  est  égal  au  moins  à  l'espace  préorbitaire; 
il  fait  les  deux  tiers  de  l'espace  interorbitaire;  il  est  compris 
lr(»is  fois  â  trois  fois  et  deux  tiers  dans  la  longueur  de  la  tête. 
L'iris  est  d'un  jaune  doré. 

Vers  l'angle  externe  et  antérieur  de  la  plaque  rostrale,  est  un 
petit  orifice  arrondi,  à  bord  faiblement  saillant,  c'est  l'ouverture 
antérieure  de  la  narine  ;  assez  loin  en  arrière  près  du  bord  an- 


CYPRINODON   DE   CAGLIARI.  '3 

térieiir  et  supérieur  de  l'orbite,  est  unpertuis  ovale  qui  est  l'ou- 
verture postérieure  de  la  narine.  La  joue,  ou  pour  mieux  dire, 
la  région  sous-orbilaire  est  couverte  de  deux  ou  trois  rangées 
d'écaillés. 

La  fente  branchiale  commence  sous  le  bord  postérieur  de  l'or- 
bite et  remonte  jusqu'au  prolongement  du  diamètre  horizontal 
de  l'œil.  L'opercule  est  trapézoïde,  avec  le  bord  inférieur  courbe, 
plus  développé  que  les  autres  côtés  ;  il  est  en  rapport  avec  un 
sous-opercule  triangulaire.  Les  pièces  antérieures  du  battant 
operculaire  et  du  suspenseur  commun  se  recouvrent  un  peu  sous 
la  gorge.  Quant  au  nombre  des  rayons  branchiostèges,  il  est  de 
quatre  ou  cinq;  cette  variation  ne  tient  pas  à  la  différence  de 
sexe,  car  chez  deux  sujets,  l'un  mâle,  l'autre  femelle,  j'ai  trouvé 
seulement  quatre  rayons. 

La  ligne  latérale  proprement  dite  n'est  pas  marquée.  Il  y  a 
de  vingt-six  à  vingt-neuf  écailles  dans  une  ligne  longitudinale,  et 
huit  ou  neuf  dans  une  ligne  transversale.  Écail.,  1.  long.  26  à  29  ; 
1.  transv.  8  ou  9. 

La  dorsale  est  placée  sur  la  seconde  moitié  de  la  longueur  to- 
tale; elle  est  à  peu  près  carrée  avec  les  angles  arrondis.  Au- 
dessous  d'elle,  à  peine  un  peu  plus  en  arrière,  se  trouve  l'anale, 
qui  présente  une  forme  semblable.  La  caudale  est  grande,  large; 
son  bord  postérieur  est  arrondi  ou  plutôt  convexe.  Les  pectora- 
les s'étendent  jusqu'à  la  racine  des  ventrales  ;  elles  sont  soute- 
nues par  des  rayons  en  nombre  variable  de  treize  à  seize.  Les 
ventrales  ont  de  six  à  huit  rayons. 

Br.  4  ou  5.   —  D.  10  à  12  ;  A.   10  ci  12  ;  C.  2/16  ou  17/2  ou  3  ;  P.  13  à  10  ; 

V.  6  à  8. 

Sur  les  spécimens  que  j'ai  étudiés,  je  n'ai  jamais  vu  le  nombre 
des  rayons  de  l'anale  aussi  réduit  que  Valenciennes  le  signale 
dans  le  Cyprinodon  rubané. 

La  teinte  générale  varie  suivant  le  sexe.  Chez  les  mâles,  elle 
est  d'un  gris  jaunâtre  ou  roussâtre  ;  sur  les  côtés  descendent  des 
raies  verticales  d'un  blanc  jaunâtre  au  nombre  de  huit  à  dix, 


CVI'IUNODONTIDES. 
nuolqiiL'fois  douze,  Iimitanl  de  larges  bandes  brunâtres.  Les  na- 
-.■uires  impaires  et  les  ventrales  sont  d'un  jaune  citron  ;  les  pec- 
torales sont  d'un  jaune  pâle  ;  le  bord  extérieur  de  la  dorsale  est 
lisért'  de  noir;  la  caudale  est  parfois  marquée  de  noir.  —  Chez 
k's  femelles,  la  moitié  supérieure  du  corps  est  d'un  vert  brunâ- 
lif  <l  la  |)arlie  inférieure  d'un  blanc  jaunâtre;  sur  les  flancs  il 
V  a  neuf  à  seize  bandes  verticales  noirâtres.  La  dorsale  et  la  cau- 
dale sont  grisâtres;  les  pectorales  sont  d'un  gris  jaunâtre;  les 
ventrales  cl  l'anale  sont  pâles. 

Le  système  de  coloration,  bien  difi'érent  chez  les  mâles  et  chez 
les  femelles,  avait  fait  supposer  l'existence  de  deux  espèces  dis- 
tinctes. —  En  1858  M.  Bellotti  a  démontré  nettement,  dans  un 
rxrrllent  travail,  que  le  Cyprinodon  fasciatus  et  le  Cypt'inodon 
Ca/fnitffiitts  appartiennent  à  une  seule  et  même  espèce  ;  malgré 
les  raisons  concluantes  apportées  par  le  naturaliste  de  Milan  à 
rap[)ui  de  sa  manière  de  voir,  M.  Giinlher  est  d'une  opinion 
contraire,  ri,  d'après  lui,  Yalenciennes  affirmant  avoir  constaté 
le  petit  nombre  de  rayons  (8)  de  l'anale  sur  plusieurs  spécimens 
de  C.  fasciatus,  il  est  probable  qu'il  y  a  réellement  deux  espèces 
distinctes,  dans  lesquelles  les  sexes  sont  semblablement  distin- 
gués lun  (le  l'autre,  mais  que  Yalenciennes  a  connu  seulement 
la  femelle  du  C.  Ca/aritaïuis,  et  seulement  aussi  le  mâle  du 
<  .  fasciniiii^.  Les  spécimens,  ajoute  M.  Gûnther,  recueillis  à 
Nenise  par    Martens  ont  aussi  huit  rayons  à  l'anale. 

Habitat.  Mt-dilorianée,  Alpes-Maritimes,  excessivement  rare. 

Proportions:  p,  long,  totale  0.0'i2;  Ironc,  haut.  0,010,  éjtais.  0,063. 

T'-l.-,  lMii-.(t,oi(»,  haut.  0,0005.  — (Ji:il.  diani.  0,0028,  esp.  préorbit, 0,0028, 
esp.  iiitororbit.  0,00.;. 

Cau.l^l.^loll^.  O,00'.>;  pectorale,  long,  0,000;  ventrale,  long.  0,00G.  —  Dor- 
sal»-, liant.  O.oos,  Ion-.  0,(107;  anale,  haut.  0,000,  long.  0,005. 

cf.  long,  lolai.- (),(iV->;  iioii.',  luuit.  0,010, •■])ais.  0,007. 

IV'lo,  |..nK.  0,(110,  h.iiii,  0,(11)8.  —  (H:i|,  diam.  0,0036,  esp.  préorbit.  0,0035, 
esp.  inlcrorhit.,  (),()().;. 

Oau.lal.',  long.  o.OdS  ;  pr.Moiale,  long.  0,000;  ventrale,  long.  0,006. — 
Dorsal.',  haut.  (1.007.  lon^'.  0,000;  anale,  haut.  0,008,  long.  0,004. 

Snivanl  Can.'slrini.  les  pi-tils  nianiiuirùres  qui  mangent  la  chair  du  Cypri- 
iiodon  Munirent  t'nijjoisonncs. 


HARENG  DE    LA   MER   NOIRE.  75 

Je  dois  à  l'obligeance  du  D""  Gr.  Bellolti  d'avoir  pu  étudier  de  nombreux 
et  superbes  Gyprinodons,  qu'il  demanda  pour  moi  au  D""  Ninni,  de  Venise. 
Je  prie  mes  deux  savants  confrères  de  vouloir  bien  agréer  l'expression  de 
ma  gratitude. 


Famille  des  Clupéidé. 


s. 


T.  III,  p.  441-442;  le  tableau  doit  être  ainsi  modifié  : 

1   denté 1 .  HareiNG. 

Garène     (  dentelée.  Vomer  j 
''  !  (  non  denté.  Dorsale,  etc 


du  ventre 


non  dentelée 6.  Anchois  . 

GENRE  HARENG. 

T.  III,  p.  443. 

Deux  espèces. 

I  non  strié 1 .  H.  commun. 

Opercule  | 

strié 2.  H.  de  la  mer  Noire. 

■     LE  HARENG  DE  LA  MER  NOIRE  —  CLUPEA  PONT  ICA. 

Syn.  :  Clupea  pontica,  Eichwald,  dans  Bulletin  de  la  Société  impériale  des 
Naturalistes  de  Moscou,  Moscou,  1838.  t.  XI,  p.  135  et  dans  Fauna  Caspio-Caucasia, 
Petropoli,  1841,  p.  162,  pi.  32,  fig.  2;  Nordmann,  Fn.  2iontiq.,  p.  520,  pi.  25,  fig.  2; 
Gïmth.,  t.  VII,  p.  418. 

Le  Hareng  de  la  mer  Noire,  Cu  pea  pontica,  Cuv.  et  Valeuc,  t.  XX,  p.  244. 

Long.  :  0,  20  à  0,30. 

La  forme  générale  du  Hareng  de  la  mer  Noire  rappelle  beau- 
coup celle  du  Hareng  commun. 

Le  corps  est  assez  mince,  allongé;  l'épaisseur  fait  à  peu  près 
la  moitié  de  la  hauteur,  qui  est  comprise  quatre  fois  et  trois  quarts 
à  cinq  fois  et  demie  dans  la  longueur  totale.  Le  profil  supérieur 
est  légèrement  courbe  de  la  tête  à  la  base  de  la  caudale  ;  le  profil 
du  ventre  est  presque  droit  delà  gorge  à  l'anale,  puis  se  relève 
légèrement  vers  le  tronçon  de  la  queue,  qui  est  carré,  d'une  hau- 
teur à  peu  près  égale  aux  deux  cinquièmes  de  la  hauteur  du 
tronc.  Les  écailles  sont  excessivement  minces,  grandes,  à  peu 
près  circulaires;  elles  sont  peu  adhérentes,  mais  elles  paraissent 


-,;  CLUPÉIDES. 

1111  peu  moins  cailuqucs  chez  ce  Clupe  que  chez  le  Hareng  com- 
mun, la  Sardine,  etc.  De  la  ceinture  scapulaire  à  l'anus,  ilyaune 
liTulainedc  boucliers  pointus  (30  à  32)  ;  j'en  compte  dix-huit  de  la 
ceinture  scapulaire  à  la  base  de  la  ventrale  ;  ils  sont  beaucoup 
moins  saillants  que  ceux  qui  terminent  la  carène  abdominale. 

Rolalivement  plus  longue  que  celle  du  Hareng  commun,  la 
trio  de  ce  Clupe  a  sa  longueur  comprise  quatre  fois  et  quart  à 
(pialie  fois  trois  quarts  dans  la  longueur  totale  ;  elle  est  légère- 
ment déprimée.  Le  museau  s'abaisse  doucement.  La  mâchoire 
supérieure  est  échancrée  dans  sa  partie  médiane  ;  le  maxillaire 
supérieur  se  porte  en  arrière  plus  loin  que  chez  le  Hareng  com- 
mun, il  arrive  à  peu  près  sous  le  bord  postérieur  de  l'orbite. 
La  mandibule  esta  peine  avancée;  son  extrémité  s'enfonce  dans 
récliancrurc  de  la  mâchoire  supérieure;  le  menton  est  beaucoup 
moins  proéminent,  moins  élevé  que  chez  le  Hareng  commun, 
ce  qui  est  fort  visible  quand  les  mâchoires  sont  rapprochées. 
L'ouverture  de  la  bouche  ne  se  prolonge  pas  loin  en  arrière  ;  la 
dilatation  se  fait  surtout  dans  le  sens  vertical.  La  mâchoire  su- 
périeure est  bordée  de  petites  dents,  qui  semblent  toutes  sur 
une  même  rangée.  La  mandibule  porte,  vers  la  partie  antérieure, 
une  série  de  dents  courtes  et  pointues.  Des  dents  en  velours  ou 
on  cardes  fines  garnissent  le  vomer  et  les  palatins.  Sur  le  milieu 
do  la  langue  est  une  petite  plaque  oblongue,  une  espèce  de  pa- 
iollo  couverte  de  dents  en  velours  ;  la  partie  qui  forme  en  quel- 
quf  sorte  la  queue  de  la  palette  n'a  plus  généralement  qu'une 
seule  rangée  de  dents.  La  langue  a  le  bord  antérieur  rosé  ou 
blanc  ;  elle  est  d'un  noir  bleuâtre  dans  le  reste  de  son  étendue. 

l'rotégé  jiar  une  double  paupière  verticale,  assez  épaisse  pour 
carli.-i  je  ronlour  exact  de  l'orbite,  l'œil  paraît  un  peu  moins 
grand  ((ii.-  chez  le  Hareng  commun;  son  diamètre  ne  mesure 
guen-  qnr  le  cinquième  de  la  longueur  de  la  tète,  il  est  un  peu 
munidrc  .ju.-  l'espace  préorbilaire,  et  même  que  l'espace  interor- 
bilaire,  chez  les  sujets  de  grande  taille. 

Les  ouvertures  de  la  narine  sont  à  peu  près  au  milieu  de  la 
'li-t:Mirc  qui  sépare  roibite  du  bout  du  museau;  elles  sont  très 


HARENG   DE   LA   MER  NOIRE.  77 

voisines  Tune  de  l'autre,  séparées  seulement  par  un  repli  valvu- 
laire;  l'ouverture  postérieure  est  légèrement  ovale;  l'ouverture 
antérieure  a  le  pourtour  ou  le  bord  un  peu  relevé. 

La  fente  branchiale  est  très-étendue,  elle  va  du  haut  de  la 
ceinture  scapulaire,  ou  delà  ligne  prolongée  du  bord  supérieur 
de  l'orbite,  à  l'aplomb  du  bord  de  l'orbitaire  antérieur.  Le  bord 
postérieur  du  battant  operculaire  dessine  une  courbe  beaucoup 
plus  accentuée  que  chez  le  Hareng  commun.  L'opercule  est  sil- 
lonné de  stries  prononcées,  qui,  de  son  articulation  aususpenseur 
commun,  sont  dirigées  obliquement  d'avant  en  arrière  et  de  haut 
en  bas;  une  espèce  de  saillie  bien  marquée  vient  de  l'articulation 
do  l'opercule  au  suspenseur  commun  et  se  porte  jusque  sur  le 
bord  inférieur  de  l'opercule.  Le  sous-opercule  est  relativement 
moins  développé  que  chez  le  Hareng  de  nos  côtes  de  l'Ouest. 

Il  n'y  a  pas  de  ligne  latérale  indiquée  sur  les  spécimens  que 
j'étudie. 

Généralement  la  dorsale  commence  un  peu  plus  en  avant  que 
les  ventrales,  un  peu  plus  près  du  bout  du  museau  que  de  la  base 
de  la  caudale  ;  elle  a  un  peu  plus  de  longueur  que  de  hauteur  ; 
elle  est  plus  ordinairement  soutenue  par  quinze  rayons.  L'anale 
est  beaucoup  moins  haute  que  longue;  elle  est  séparée  de  l'in- 
sertion de  la  caudale  par  une  distance  égale  à  la  hauteur  du  tron- 
çon de  la  queue.  La  caudale  est  bien  fourchue,  à  lobes  sensible- 
ment égaux.  Les  pectorales  sont  d'un  quart  et  même  d'un  tiers 
plus  longues  que  les  ventrales;  elles  paraissent  moins  longues 
cependant   que  celles  du  Hareng  commun. 

D.  13  à  17;  A.  20  ou  21;  C.  6/20/5;  P.  13;  V.  9. 

La  teinte  générale  est  à  peu  près  celle  du  Hareng  commun, 
d'un  vert  bleuâtre  sur  le  dos  et  d'un  blanc  argenté  sur  les  lianes. 
Ordinairement  une  tache  noire  marque  l'épaule  vis-à-vis  de  l'an- 
gle supérieur  de  la  fente  branchiale.  Cette  tache,  fort  distincte 
sur  un  jeune  spécimenpêché  dans  l'étang  de  Thau,  manque  chez 
le  grand  sujet  venant  de  Constantinople,  dont  je  vais  indiquer 
les  proportions  plus  loin. 


-J5  SCOPÉLIDES. 

Habitat.  Méditerrannée;  ce  Clupe  n'a  pas  encore,  il  me  semble,  été 
luentionné  dans  les  catalogues  des  ichthyologistes  italiens;  en  1883,  un 
jeune  spécimen  mesurant  b,103  a  été  capturé  à   Cette,   dans  Fétang  de 

Thaii. 

Proportions  :  long,  totale  0,233;  tronc,  haut.  0,043,  épais.  0,021. 

Tète,  long.  0,050,  haut.  0,03o,  épais.  0,021.  —  QEil,  diam.  0,010;  esp. 
préorh'it.  0,013,  esp.  interorbit.  0,012.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,023. 

Caudale,  long.  0,040;  pectorale,  long.  0,030;  ventrale,  long.  0,018.  — 
Dorsale,  haut.  0,021,  long.  0,028;  anale,  haut.  0,010,  long.  0,033. 

Dislance  du  museau  à  :  dorsale  0,093;  anale  0,139;  caudale  0,193;  ven- 
trale 0,09b. 

Famille  des  Scopéiidés. 

T.   111,  p.  491.  —  Modifier  le  tableau. 

^  [^^  moitié  de  la      /inégales,  quelques- 

J:.   =  longueur  totale      )  unes  fort  longues.     1.    Chauliodontiniens. 

^  E'iH\ou  opposée  à  l'anale. \ 
•^  S  =  i   Mandibule  à  dents   (à  peu  près  égales. 

2''  moilié  de  la  longueur  totale. 

Sous-famille  des  Chauliodojitiniens . 

T.  m,  p.  491-492. 

Cette  sous-1'amille  se  compose  de  trois  genres. 

(  non  opposée  à.  l'anale,  placée,  etc. . . . 
Première  dorsale  | 

(  opposée  à  l'anale 3.  Coaostojie. 


GE.MŒ  GOi>OSTOME  —  GONOSTOMA,   Rafin. 

Corps  allongé,  comprimé,  couvert  de  grandes  écailles  caduques;  plu- 
si(Mirs  rangées  de  points  brillants  le  long  de  la  région  inférieure  du  corps. 

Tête  roniprimée,  non  écailleuse  ;  bouche  très  fendue;  bord  delà  mà- 
ilinin'  supérieure  formé  par  les  intermaxillaires  et  les  maxillaires;  mà- 
rlidires  munies  d'une  série  de  dents  fort  inégales;  entre  de  longues  dents 
••spacées  s'en  trouvent  d'autres  fort  petites  ;  palatins  garnis  de  petites 
dt'iils  en  Velours. 

Appareil  branchial  ;  ouïes  largement  ouvertes;  rayons  branchiostèges 
an  nniiihri!  de  irci/t;  ou  t[ualorze. 

Nageoires;  ini-mière  dorsale  reculée  au-dessus  de  l'anale,  qui  est  très 
lon^mi;  pectorales  insérées  vers  le  bas  de  la  ceinture  scapulaire. 


GONOSTOME   NU.  79 

LE  GONOSTOME  NU  —  GONOSTOMA  DENVDATA. 

Syn.  :  Gonostoma  denudata,  Rafln.,  Ind.  itl.  sic,  p.  G5,  n"  380;  CBp.,  Fn.  ital., 
fig.,   Cat.,  p.  -37,  n»  310;  Canestr.,  Fn.ItaL,  p.  lîl. 

Gasïeropelecus  acanthurus,  Cocco.  dans  Giorn.  Se.  Let.   ec...  Sic,   1829,  no  77. 

GoNOSTO.MUS  ACAXTHURUS,  Cocco,  Let.  sulm.  mare  di  Messina,  p.  3,  pi.  1,  fig.  1. 

Le  Gonostome  uu,  Gonostoma  dencdata,  Cuv.  et  Valenc,  t,  XXII,  p.  370. 

Gonostoma  denudatlm,  Glinth.,  t.  V,  p.  391  ;  GigUoIi,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  100, 
n»  342. 

Long.  :  0,10  à  0,16. 

C'est  dans  les  eaux  qui  baignent  les  côtes  de  Sicile  que  Rafi- 
nesque  a  découvert  la  singulière  espèce  que  nous  allons  décrire. 

Le  corpadece  Poisson  est  comprimé,  allongé,  diminuant  de 
hauteur  d'un  façon  régulière  de  la  ceinture  scapulaire  à  la  base 
de  la  caudale.  Sa  hauteur,  en  avant,  fait  environ  deux  fois  celle 
du  tronçon  de  la  queue  ;  elle  est  comprise  de  six  à  huit  fois  dans 
la  longueur  totale,  elle  est  trois  ou  quatre  fois  plus  grande  que 
l'épaisseur.  Ainsi  que  le  rappelle  la  désig'nation  spécifique,  les 
écailles  sont  très  caduques;  elles  sont  grandes,  minces,  enduites 
d'un  pigment  argenté. 

Haute,  comprimée,  la  tête  paraît,  en  arrière,  continuer  le  pro- 
fil du  tronc  ;  elle  semble  complètement  nue  ;  sa  longueur,  qui 
l'emporte  d'un  tiers  ou  d'un  quart  sur  sa  hauteur,  mesure,  ou 
peu  s'en  faut,  le  quart  de  la  longueur  prise  du  bout  du  museau 
à  la  base  de  la  caudale.  Le  museau  est  anguleux,  assez  pointu; 
quand  les  mâchoires  sont  rapprochées,  la  tète  présente  une  forme 
presque  triang-ulairc.  La  bouche  est  très  largement  ouverte;  sa 
fente,  qui  est  oblique  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière,  s'étend 
jusqu'au  préopercule.  La  mâchoire  supérieure  est  fort  longue; 
elle  recouvre  la  mandibule  sur  les  côtés,  lorsque  la  bouche  est  fer- 
mée ;  elle  est  constituée  en  grande  partie  par  les  maxillaires. 
Les  intermaxillaires  sont  peu  développés  ;  chacun  d'eux  porte, 
sous  sa  branche  montante,  une  ou  deux  dents  coniques,  et  sur  le 
côté  plusieurs  petites  dents.  Le  maxillaire  est  armé  de  douze  à 
quinze  dents,  longues,  très  pointues,  espacées;  dans  les  inter- 
valles qui  les  séparent  les  unes  des  autres,  se  trouvent  de  petites 


go  SCOPÉLIDES. 

(Ionisai'^  uus,  en  nombre  variable.  La  mâchoire  inférieure  présente 
une  denlition  à  peu  près  semblable  à  celle  du  maxillaire  supé- 
rieur. Sur  un  spécimen,  qui  m'a  été  envoyé  de  Nice,  je  vois  cha- 
cun des  intermaxillaires  armé  de  deux  longues  dents  crochues,  à 
pointe  très  aiguë  recourbée  en  arrière.  Après  une  échancrure 
formée  par  l'extrémité  de  la  branche  horizontale  de  l'intermaxil- 
laire  et  paraissant  vide  ou  nue,  tant  sont  peu  distinctes,  même  à 
la  loupe,  les  dents  qui  s'y  trouvent,  commence  la  rangée  des 
(lents  latérales;  sur  le  maxillaire  supérieur  droit,  il  y  en  a  treize 
grandes  ;  dans  les  espaces  qui  sont  entre  les  grandes  dents  existent 
des  séries  composées  de  quatre  à  six  petites  dents.  Le  maxillaire 
gauche  est  armé  de  douze  longues  dents.  —  La  mandibule  est 
étroite;  quand  labouche  est  fermée,  elle  dépasse  un  peu,  en  avant, 
l'extrémité  de  la  mâchoire  supérieure,  et  le  menton  est  le  point 
de  jonction  des  deux  lignes  qui  limitent  le  profil  supérieur  et  le 
profil  inférieur  de  la  tète.  La  mandibule  forme  une  espèce  de 
carène;  les  dentaires  sont  larges,  placés  obliquement,  le  bord 
inférieur  est  mince,  presque  tranchant,  rapproché  de  celui  du 
côté  opposé,  avec  lequel  il  constitue  une  crête  médiane.  Vers  la 
symphyse,  à  droite  comme  à  gauche,  il  y  a  deux  longues  dents 
crochues,  suivies  d'une  série  de  petites  dents,  puis  se  montre  une 
rangée  composée  de  longues  dents,  entre  lesquelles  s'en  trouvent 
de  plus  petites  et  de  plus  nombreuses. 

L'œil  est  relativement  assez  petit;  son  diamètre  ne  fait  guère 
que  le  sixième  de  la  longueur  de  la  tète,  il  est  à  peu  près  égal  à 
l'espace  préorbitaire,  à  peine  moins  grand  que  l'espace  inter- 
orbilairc.  Plusieurs  crêtes  se  distinguent  sur  l'espace  interorhi- 
lairr  :  un."  crête  externe,  qui  forme  une  espèce  de  sourcil,  s'avance 
jus(|ui'  vers  lobord  de  la  mâchoire  supérieure;  une  crête  oblique 
va  (lu  iniliru  d.-  Idrbik'  à  la  partie  antérieure  de  la  crête  mé- 
iliaiir  (jiii,  clh.,  part  de  la  région  occipitale,  et  se  termine  sur  le 
nnis«'au  vi-rs  la  branche  montante  des  intermaxilkires. 

La  fnilr  l)i.iu(liiale  est  excessivement  longue;  elle  commence 
vers  !<•  liant  de  la  reinlure  scapulaire  et  s'étend  jusque  sous  le 
l)«tnl   aiilériciir   dr   l'orbilc.    Les    pièces  operculaires  sont   fort 


GONOSTOME  NU.  81 

minces,  assez  distinctes  les  unes  des  autres.  L'opercule  figure 
une  espèce  de  parallélog^ramme  dont  les  côtés  montants  sont 
plus  longs  que  les  autres;  le  sous-opercule  est  trapézoïde;  Fin- 
teropercule  vient  presque  rejoindre  en  dessous  celui  du  côté 
opposé;  le  préopercule  est  étroit;  en  avant  de  sa  crête  verticale, 
il  est  en  rapport  avec  un  sous-orbitaire,  espèce  de  large  plaque 
recouvrant  la  plus  grande  partie  de  la  joue  et  une  partie  du 
maxillaire  supérieur. 

La  première  dorsale  est  très  reculée;  elle  commence  au-des- 
sus de  l'origine  de  l'anale,  et  ne  se  porte  pas  aussi  loin  en  arrière; 
son  premier  rayon  est  aigu,  il  ressemble  beaucoup  plus  à  une 
épine  qu'à  un  rayon  mou  ;  il  est  suivi  de  treize  ou  quatorze  autres 
rayons.  L'anale  est  fort  longue;  elle  commence  dans  le  même 
plan  que  la  première  dorsale  et  finit  sous  la  seconde  ;  elle  est 
soutenue  par  une  trentaine  de  rayons  ;  sa  plus  grande  hauteur 
fait  environ  la  moitié  de  la  longueur  de  sa  base.  La  caudale  est 
fourchue;  en  dessus  comme  en  dessous,  elle  est  armée,  à  sa 
racine,  de  six  à  sept  crochets  très  aigus,  d'où  le  nom  spécifique 
à' acanthurus  donné  par  Cocco  à  ce  curieux  Poisson.  Je  compte 
huit  rayons  à  la  ventrale,  une  douzaine  à  la  pectorale. 

Br.l3ou  14.— D.  1 4  ou  15  —  ;  A.  30;  G.  6  ou  7/22/7  ou  6;P.  10àl2;  V.6à8. 

Du  bord  inférieur  de  l'interopercule  part  une  longue  série  de 
points  brillants,  argentés,  à  bordure  noire,  traversant  l'espace 
qui  sépare  les  pectorales  l'une  de  l'autre;  elle  s'interrompt  à 
la  base  des  ventrales,  puis  reprend  en  arrière,  borde  l'insertion 
de  l'anale  et  va  se  terminer  vers  la  racine  des  rayons  inférieurs 
de  la  caudale;  une  autre  rangée,  plus  ou  moins  régulière,  vient 
de  l'aisselle  de  la  pectorale,  passe  en  dehors  de  la  base  de  la 
ventrale  et  tantôt  s'arrête  vers  le  commencement  de  l'insertion 
de  l'anale,  tantôt  se  continue,  en  longeant  la  rangée  interne  jus- 
qu'à la  base  de  la  caudale.  —  La  teinte  générale  est  brillante  ; 
les  côtés  sont  argentés  ;  le  dos  et  le  ventre  sont  d'un  blanc  teinté 
de  brunâtre.  Les  nageoires  sont  pâles;  la  première  dorsale  et 
l'anale  sont  marquées  d'un  fin  pointillé  noirâtre. 

Poissons.  —  Supplément.  6 


S2  SCOPÉLIDÉS. 

Habitat.  M.'diferranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Proportions  :  long,  totale  0,132;  tronc,  haut.  0,020,  épais.  0,005. 

Této,  long.  0,031,  haut.  0,022,  larg.  0,007.—  Œil,  diam.  0,00o,  esp.  préor-. 
bit.  0,00 j2,   esp.  interorbit.  0,00 j3.   —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,025. 

Caudale,  brisée,  0,000;  pectorale,  long.  0,011  ;  ventrale,  long.  0,008.— 
Première  dorsale,  haut.  0,014,  long.  0,012;  anale,  haut.  0,016,  long.  0,032. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,080;  anale  0,080, 
ventrale  0,0162. 

SoKs-famille  des  ScopéUniens. 

T.  m.  p.  ;;ni. 

Cette  sous-famille  se  compose  de  cinq  genres.  —  Au  tableau 
ajouter  le  genre  Icliiliyococcus, 

elles  maxillaires.  (  courte  que  l'inférieure 2.  Maurolicus. 

Mâchoire               ^  longue  que  l'inférieure  qu'elle 
supérieure  plus        (      recouvre 3.  Ichthyococcus. 

GENRE  SCOPÉLE. 

T.   111.  p.  oOI. 

Le  genre  Scopèle  se  compose  de  dix  espèces, 


SCOPÉLIDÉS. 


83 


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SCOPÉLIDES. 

LE  SCOPÈLE  PSEUDOCROCODILE  —  SCOPELUS 
PSE  UDOCROCODIL  US) . 


Fig.  227. 

Syn.  :  ?  Scopèle  à  petites  dents,  Scopelus  angustidens,    Risso,    dans    Mem- 
Acrad.  S:.  Torino,  18-20,  t.  XXV,  p.  267. 
Le  ScopMe  crocodile,    Scopelus  crocodilus,  Cuv.  et  Yalenc,  t.  XXII,  p.  447 

(nou  Risso). 

Scopelus  klongatus  ,  Giglioli  (non  Costa?),  Cat.Pesc.  ital,  ^.  101,  no  358; 
Steiiidarhn.,  khth.  Beilriige  XI,  dans  Sitz.  k.  Akad.  Wisscnsch.,  Wieu,  1881, 
t.  LXXXIll,  p.  a'J7  ;  Vincigucrra,  Appunti  ittiologici  dans  Amiali  del  Museo  civico 
ili  Sloria  natiinde  di  Genova,  Genova,  1885,  ser.  2,  t.  II,  p.  462;  Bellotti,  ISote 
ittiol.,  dans  Atli  Soc.  ital.  se.  nat.,  Milano,  1888,  t.  WW,Esirut.,  p.  13-14. 

Scopelus  caudispinosus,  Gigl.,  loc.  cit.,  n»  357  (nou  Johnson). 

Scopelus  hesplendens,  Gigl.,  loc.  cit.,  n"  359  (nou  Richardson). 

Il  est  InipossiMe  de  partager  Topinion  de  M.  Gûnther  qui,  dans  la  syno- 
uyiuie  du  Scopelus  (Lampauyctus)  resjilendens  de  Richardson,  indique  le  Sco- 
jxlus  crocodilus  de  Valenciennes.  M.  Giiullier  écrit  :  Pectoral  fin  shortrr  than 
thc  ventral,  and  not  extending  beyond  its  roots  (Giinth.,  t.  V,  p.  413-416). 
Hicliardson,au  contraire,  dans  le  nombre  des  caractères  spécifiques  de  son 
L'impanijcius,  nicnlionne  la  longueur  de  la  pectorale:  pinna  pectorali  longa; 
en  fiïet  celle  nagt'oirc  est  Lien  plus  longue  que  la  ventrale,  elle  en  dépasse 
di"  lieaucoup  la  racine  en  arrière,  ainsi  que  le  montre  la  figure  donnée  par 
l'auteur  (V.  Richardson,  Voyage  of  Erebiis  and  Terror,  London,  1844-184o, 
Pishrs,  t.  II,  p.  42,  pi.  27,  fig.  10-17-18). 

Long.  :  0,10  à  0,1  :i. 

Chez  ce  Scopèlo,  les  proportions  du  corps  semblent  assez  va- 
liahles.  La  hauteur  du  tronc  est  comprise  cinq  fois  et  demie  à 
six  fois  cl  (l.-ii\  tiers  dans  la  longueur  totale;  généralement  elle 
fait  un  piii  moins  du  double  de  l'épaisseur  qui,  elle,  est  sen- 
siblement égale  à  la  hauteur  du  tronçon  de  la  queue.  Le  corps 


SCOPÈLE  PSEUDOCROCODILE.  80 

est  couvert  de  grandes  écailles,  molles,   papyracées,  plus    ou 
moins  caduques,  ayant  parfois  l'apparence  de  lamelles  d'épiderme. 

La  tête  ressemble  beaucoup  à  celle  du  véritable  Scopèle  cro- 
codile de  Risso  ;  elle  est  à  peu  près  d'un  tiers  moins  haute  que 
longue  ;  sa  longueur  est  comprise  quatre  fois  à  quatre  fois  et 
demie  dans  la  longueur  totale.  La  partie  supérieure  est  assez 
large.  Du  milieu  de  l'espace  interorbitaire  descend  une  petite 
crête,  qui  arrive  au  bout  du  museau  en  décrivant  une  courbe 
assez  prononcée.  Le  museau  est  arrondi.  La  bouche  est  légère- 
ment oblique  ;  sa  fente  s'étend  très-loin  en  arrière,  tout  près  du 
préopercule;  la  longueur  de  sa  fente  mesure,  ou  peu  s'en  faut, 
les  deux  tiers  de  la  longueur  de  la  tête.  La  mâchoire  supérieure 
est  aussi  ou  à  peine  moins  avancée  que  l'inférieure  ;  elle  pré- 
sente à  son  milieu  une  très  légère  échancrure  dans  laquelle  se 
loge  le  bout  de  la  mandibule.  L'extrémité  postérieure  du  maxil- 
laire supérieur  n'est  pas  élargie;  elle  se  termine  en  une  pointe 
mousse,  qui  touche  presque  le  bord  du  préopercule.  Les  mâ- 
choires sont  couvertes  de  petites  dents  en  velours  fort  nom- 
breuses, très  fines;  les  palatins  sont  également  garnis  de  petites 
dents.  La  muqueuse  de  la  bouche  est  noirâtre,  ainsi  que  celle 
de  la  chambre  branchiale. 

Le  bord  supérieur  de  l'orbite  est  saillant.  L'œil  est  placé  vers 
le  profil  supérieur  de  la  tête;  il  est  arrondi;  son  diamètre  ne 
mesure  pas  tout  à  fait  le  quart  de  la  longueur  de  la  tête;  il  est 
le  double  de  l'espace  préorbitaire  ;  il  est  moins  grand  que  l'espace 
interorbitaire,  qui  est  large,  creusé  d'une  fossette  médiane 
limitée  par  une  espèce  de  fer  à  cheval  ;  entre  le  bord  externe  de 
ce  fer  à  cheval  et  l'arcade  orbitaire,  existe  de  chaque  côté  une 
dépression,  un  large  sillon  qui  se  termine,  en  avant,  un  peu  au- 
dessus  des  narines. 

L'orifice  externe  de  la  narine  est  ovale  ou  plutôt  semi-lunaire; 
son  repli  valvulaire  externe  paraît  s'insérer  sur  le  bord  antérieur 
de  l'orbite.  L'autre  orifice  est  étroit,  circulaire,  tubuleux,  entouré 
d'un  bourrelet  légèrement  saillant;  il  est  très  rapproché  de  l'ori- 
fice externe. 


f^(■^  SCOPÉLIDÉS. 

La  fonle  branchiale  est  fort  grande;  elle  s'avance  à  peu  près 
iiisnuo  sous  le  bord  antérieur  de  l'orbite.  Le  battant  operculaire 
est  dirio-é  très-obliquement  de  haut  en  bas  et  d'avant  en  arrière  ; 
son  extrémité  postérieure  libre  forme  une  espèce  d'angle  qui  se 
porto  jusque  vers,  ou  même  jusque  sur  la  base  de  la  pectorale. 

Bien  marquée,  la  ligne  latérale  va  du  commencement  de  la 
fente  branchiale  à  la  base  de  la  caudale,  elle  décrit  une  courbe 
très  faible  à  concavité  supérieure  jusqu'au-dessus  de  la  fin  de 
l'anale,  puis  se  continue  directement  sur  le  tronçon  de  la  queue. 
Elle  est  formée  de  grandes  écailles  cordiformes,  anguleuses  à 
leur  racine,  échancrées  à  leur  partie  libre;  la  paroi  interne  de 
chacune  de  ces  écailles  est  fortement  échancrée  en  avant  et  en 
arrière,  de  sorte  qu'elle  présente  quatre  angles  aigus  ou  quatre 
pointes  triangulaires  ;  les  pointes  tournées  vers  la  racine  de 
l'écaillé  sont  plus  distinctes  et  plus  résistantes  que  les  autres  qui 
sont  parfois  brisées  et  semblent  même  tout  à  fait  manquer.  Il 
est  difficile,  chez  ces  animaux,  de  compter  exactement  les  rangées 
d'écaillés,  qui  sont  peu  adhérentes;  il  y  en  a,  me  semble-t-il, 
environ  quarante-cinq  dans  une  ligne  longitudinale. 

Généralement  la  première  dorsale  naît  sur  le  commencement 
du  second  tiers  de  la  longueur  totale,  au-dessus,  ou  peu  s'en  faut, 
de  la  base  des  ventrales  ;  elle  est  presque  toujours  moins  haute 
que  longue;  sa  hauteur  est  plus  grande  que  celle  du  tronc;  la 
longueur  de  sa  base  est  sensiblement  égale  à  celle  de  la  tète  ; 
chez  le  Se.  caifdispi7iosus  de  Johnson,  la  première  dorsale  a  une 
hauteur  moindre  que  celle  du  troue  ;  la  longueur  de  sa  base  fait 
le  double  de  la  hauteur  de  la  nageoire,  elle  l'emporte  d'un  cin- 
quième sur  la  longueur  de  la  tète.  La  seconde  dorsale  est  fort 
reculée;  elle  est  placée  au-dessus  de  la  fin  de  l'anale  et  parfois 
iiir-mc  un  peu  plus  en  arrière  que  les  derniers  rayons  de  cette 
na-i-niiv.  L;ui;ile  commence  à  peu  près  vers  le  milieu  de  la  lon- 
gueur lolah;;  elle  est,  ou  peu  s'en  faut,  aussi  haute  que  longue. 
Le  lrum:on  de  la  (jueue  est  armé,  sur  le  bord  supérieur  comme 
sur  le  bord  inférieur,  d'une  série  d'épines  très  acérées  au  nombre 
de  SIX  a  neuf;  les  dernières  forment  en  quelque  sorte  les  pre- 


SCOPÈLE  PSEUDOCROCODILE.  87 

miers  rayons  externes  de  la  caudale.  Il  ne  faut  pas  voir  dans 
cette  série  d'épines  une  armure  particulière  à  l'espèce  que  nous 
décrivons,  pas  plus  qu'au  Se.  caudispinosiis  de  Johnson  :  cette 
disposition  se  rencontre  chez  beaucoup  d'autres  Scopèles  etmême 
chez  le  Gonostome,  Gonostomus  acanthunis,  Gonostomo  coda- 
spùiosa,  Gocco.  La  caudale  est  fourchue,  sa  longueur  est  d'un 
quart  et  plus  moindre  que  celle  de  la  tête  ;  chez  le  Se.  elongatus, 
d'après  Costa,  elle  est  égale  à  celle  de  la  tête.  La  pectorale  est 
peu  développée  ;  lorsqu'elle  est  étendue,  sa  pointe  n'arrive  pas  à 
la  base  de  la  ventrale;  chez  le  Se.  resplendens.,  Richardson,  la 
pectorale  dépasse  en  arrière  d'une  manière  sensible  l'insertion 
de  la  ventrale  ;  elle  finit  sous  le  tiers  antérieur  de  la  dorsale  ; 
suivant  Costa  et  Canestrini,  chez  le  Se.  elongatus,  les  pecto- 
rales atteignent  à  la  base  des  ventrales.  La  ventrale  est  d'un 
tiers  environ  plus  longue  que  la  pectorale;  son  extrémité  n'arrive 
pas  au  commencement  de  l'anale. 

D.  19  à  21  —  ;  A.  18  à  21;  C.  10  à  12/19  ou  20/12  ou  13;  P.  10  à  12; 

V.  10,  seulement  8,  d'après  Valenciennes. 

Des  points  brillants  sont  disposés  à  la  partie  inférieure  du 
corps  formant  de  chaque  coté  une  rangée  continue  assez  régu- 
lière. Il  y  a  quatre  points  brillants  avant  chaque  ventrale  ;  il  s'en 
trouve  cinq  de  la  base  de  la  ventrale  au  commencement  de 
l'anale  ;  de  ce  point  à  la  racine  de  la  caudale,  on  en  compte  de 
dix-huit  à  vingt;  chaque  série  est  donc  composée  de  vingt-sept 
à  vingt-neuf  points  brillants,  sur  les  spécimens  que  j'ai  sous  les 
yeux.  Outre  ces  points  brillants  placés  en  séries,  on  en  voit  un 
sur  la  base  de  la  pectorale  et  deux  au-dessus,  le  long  de  la  par- 
tie verticale  de  la  ceinture  scapulaire  ;  il  existe  aussi  un  point 
brillant  vers  la  partie  externe  de  l'insertion  de  la  ventrale  ;  deux 
autres  points  lumineux  se  montrent  sur  les  flancs  au-dessus  de 
la  terminaison  de  la  ventrale.  Le  ton  général  est  d'un  marron 
plus  ou  moins  foncé,  teinté  de  roux  ;  la  base  de  la  caudale  est 
d'un  brun  presque  noirâtre. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  assez  rare. 


SH  SCOPELIDES. 

Proportions:  long,  «otale  0,120;  tronc,  haut.  0,018;  épais.  0,0H. 

Tri-',  l«'ii:i.  0,027,  haut.  0,017,  épais.  0,0H.  —Œil,  diam.  0,0065;  esp. 
préoibif.  0,00.32;  esp.  interorbit.  0,008.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,021. 

CaiiihUo,  long.  0,016;  pectorale,  long.  0,010;  ventrale,  long.  0,013.— 
Première  dorsale,  haut.  0,021,  long.  0,020;  anale,  haut.  17,  long.  0,020. 

Di^lancp  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,040;  seconde  dor- 
sale 0,084;  anale,  0,062;  pectorale  0,0275;  ventrale,  0,041. 

A  propos  de  son  étude  sur  le  Scopelttii  elongatiis^  M.  Rellotli  s'exprime 
ainsi  (p.  14)  :  Lo  Scopelus  elongatus  Costa,  abbastcmzn  raro  nel  mare  siciilo,  d 
ritroia  invcre  fréquente  nel  mare  di  Nizza,  qiiantunque  non  accennato  dal  dott. 
Morenu  nella  fiua  Histoire  naturelle  des  Poissons  de  la  France,  prohabiJmente 
perche  confuao  roUo  Scopelus  crocodilus  Risso.  —  M.  Bellotti  aurait  pu  faire 
remonter  plus  haut  la  responsabilité  de  la  confusion  qu'il  me  reproche.  Du 
reste,  je  n'ai  pas  la  moindre  prétention  à  l'infaillibilité;  c'est  seulement 
au  mois  d'octobre  1884  que  j'ai  reçu  de  Nice,  sous  le  nom  de  Scopelus  eau- 
dispinosus,  le  premier  spécimen  du  Scopèle  en  question,  qui  n'est  autre 
(|ue  le  Se.  rrocodilus  de  Valenciennes  et  nullement  le  Se.  caudispinosus,  de 
Johnson,  ainsi  que  le  croyait  fermement  M.  Bellotti  avant  que  son  erreur 
lui  eût  été  démontrée. 

Pourquoi  n'ai-je  pas  examiné  au  Muséum  le  type  qui  avait  été  décrit  par 
Vab-nciennes?  La  raison  en  est  bien  simple;  Valenciennes  commence  ainsi 
l'histoire  de  son  Se.  crocodilus:  «  M.  Risso  a  étiqueté  lui-même  le  Poisson 
<iur  nous  décrivons,  comme  sa  Serpe  crocodile;)  (CV.  t.  XXII, p.  447)  et  ter- 
mine par  ces  mots  :  «Ce  poisson,  qui  a  d'abord  paru  parmi  les  Serpes  dans 
la  priMniére  édition  de  l'Ichthyologie  de  Nice  (p.  357),  a  été  reproduit  dans 
le  .Mémoire  de  .M.  llisso  sur  les  Scopèles  {Mém.  Acad.  Se.  Turin,  t.  XXV, 
pi.  10,  fig.  1);  il  est  ensuite  entré  dans  la  nouvelle  édition. — Après  ces  ex- 
plications si  nettes  fournies  par  Valenciennes,  pouvais-je  soupçonner  qu'il 
n'y  oilt  pas  identité  entre  le  Se.  crocodilus,  Risso  et  le  Se.  crocodilus  Cuv. 
et  Valenc?  Evidemment  non.  D'ailleurs  un  autre  motif  m'empêchait  de  tou- 
cher aux  spécimens  rappoiiés  de  Nice  par  Laurillard;  ils  sont  en  fort  petit 
nombre,  il  y  a  seulement  deux  individus  en  bien  mauvais  état,  avec  les  pec- 
torales brisées,  réduites  en  quelque  sorte  à  des  moignons,  et  par  là  même 
m»  présentant  plus  le  vrai  caractère  spécifique  qui  distingue  nettement  ce 
Scopélo  du  Scoiiéle  crocodile  de  Risso.  —  Ayant  en  ma  possession  une  as- 
sez. tir.mi\o  quantité  d'exemplaires  du  Se.  crocodilus,  Risso.,  et  pouvant  en 
disposiTOotiinii'  itmi  me  semblait,jene  me  croyais  pasledroitde  me  servir, 
au  riscuif  d.'  les  détériorer  plus  encore,  de  ces  deux  exemplaires,  des  types 
étudiés  par  ValonrioMuos,  précieuses  reliques  déposées  dans  les  collections 
du  Muséum,  depuis  plus  d'un  demi-siècle;  il  y  avait  réellement  conscience 
à  faire  nulrem.'iil;  c'est  un  scrupule  que  comprendront  les  vrais  natura- 
listes. 

Maintenant,  M.  Relloiti  <"st-il  bien  certain  de  n'avoir  pas  commis  ou  plulôt 
continué  un.-  connision  [dus  grave  (|ue  celle  qu'il  m'attribue  en  regardant 
comme  id.-nii(|u.'s  b-  Sr.  cl„„<jatus,  Costa,  et  le  Se.  crocodilus  de  Valencien- 


SCOPÈLE  PSEUDOCROCODILE.  89 

nés?  Suivant  M.  Bellotti,  la  description  que  donne  Steindaclinerdu  Se.  elon- 
gaius,  Costa,  ne  laisse  rien  à  désirer;  mais  il  s'agit  avant  tout  de  la  des- 
cription de  Costa,  nullement  de  celle  de  Steindachner,  il  faut  voir  si 
vraiment  elle  s'applique  au  Scopelus  crocodilus  de  Valenciennes;  nous  y 
reviendrons  plus  loin.  —  Steindachner,  ayant  à  rapprocher  le  Scopelus 
qu'il  avait  reçu  de  Nice  de  l'un  de  ces  trois  types  :  Se.  caudispinosits, 
Johnson,  Se.  elongatus,  Costa,  et  Se.  resplendens,  Richardson,  cités  dans  le 
catalogue  de  M.  Giglioli  et  ne  trouvant  aucun  rapport,  bien  entendu,  entre 
ce  Scopèle  et  le  Se.  caudispinosus,  Johns.,  pas  plus  qu'avec  le  Se.  resplen- 
dens, Richards.,  a  été  en  quelque  sorte  obligé  de  le  considérer  comme  étant 
le  Se.  elongatus,  Costa. 

Valenciennes  connaissait  parfaitement  la  Faune  du  royaume  de  Naples, 
et  jamais  ne  lui  est  venue  à  l'esprit  l'idée  de  supposer  que  son  Se.  croco- 
dilus et  le  Se.  elongatus  de  Costa  sont  identiques.  En  effet,  les  caractères 
spécifiques  sont  très-différents;  suivant  Costa,  son  Scopèle  a  les  pectorales 
atteignant  à  la  base  des  ventrales;  la  caudale  aussi  longue  que  la  tète;  il 
n'est  fait  aucune  mention  des  épines  qui  garnissent  la  base  de  la  caudale 
en  dessus,  comme  en  dessous;  ces  épines  ne  sont  indiquées  ni  dans  le 
texte  ni  dans  la  figure;  l'extrémité  postérieure  du  maxillaire  supérieur 
semble  élargie;  la  forme  des  écailles  ne  paraît  pas  être  la  même  que  celle 
des  écailles  du  Se.  crocodilus,  Valenc.  ;  M.  Bellotti  prétend  que  dans  la  des- 
cription de  Costa,  il  n'est  pas  question  des  dents  sur  le  vomer;  M.  Bellotti 
a  probablement  négligé  de  lire  Costa;  au  nombre  des  Characteres  natura- 
les,  Costa  signale  les  suivants  :  Maxillœ  iitrœque  dentatse;  dentibus  acutis  ra- 
ris;  reliqua  inermia.  C'est  assez  net;  c'est  évidemment  dire  que  le  palais 
est  lisse;  quant  aux  dents  des  mâchoires,  si  elles  sont  rares,  elles  ne  sont 
nullement  comme  celles  du  Seo}ielus  crocodilus,  Valenc,  qui  sont  en  ve- 
lours, fort  nombreuses  et  plutôt  mousses. 

Le  nom  de  Se.  elongatus,  Costa,  doit,  suivant  M.  Bellotti,  être  préféré  par 
droit  de  priorité.  Avant  le  droit  de  priorité,  il  y  a  une  question  d'identité 
qui  est  loin  d"étre  établie  et  ne  peut  l'être.  M.  Bellotti  dit  bien:  Bella  iden- 
tità  degli  esemplari  di  questa  specie  raceolti  a  Nizza  cou  quelli  provenicnte 
dalla  Sicilia,  non  credo  ormai  licito  dubitare.  Personne  vraiment  ne  conteste 
cette  identité;  mais  ces  exemplaires  de  Sicile  sont-ils,  comme  le  prétend 
M.  Bellotti,  identiques  au  Se.  elongatus?  rien  ne  le  prouve;  malheureuse- 
ment les  types  de  Costa  semblent  ne  plus  exister.  Maintenant  soutenir, 
pour  les  besoins  de  la  cause,  sans  que  rien  n'y  autorise,  qu'il  y  a  des 
inexactitudes  dans  la  figure  et  dans  la  description  du  Se.  elongatus,  ce  n'est 
pas  vraiment  résoudre  le  problème,  c'est,  je  le  crains,  diminuer  mal  à 
propos  le  mérite  d'un  naturaliste  qui  a  consacré  sa  vie  à  une  œuvre  consi- 
dérable. 

Dans  ces  conditions,  il  est,  je  crois,  préférable  de  modifier  le  nom  spé- 
cifique de  ce  Scopèle,  et  de  renvoyer  le  lecteur  au  texte  de  Valenciennes, 
qui  ne  laisse  aucun  doute  sur  l'identité  de  l'espèce. 

M.  Bellotti  commet  encore  une  singulière  erreur  quand  il  affirme  que  le 


,„,  SCOPÉLIDÉS. 

Sc.crorodilus  Valonc,  est  commun  à  Nice;  il  a  l'air  de  supposer  que  ce 
poisson,  feiui,  dit-il,  en  aucune  estime  comme  poisson  comestible,  n'est 
pas  toujours  apporté  sur  le  marché.  C'est  bien  mal  connaître  les  pêcheurs 
de  Nice  que  de  les  supposer  peu  soucieux  de  leurs  intérêts;  assurément  ils 
ne  vendraient  pas  assez  cher,  suivant  eux,  ce  poisson  sur  le  marché,  et  se 
"ardent  bien  de  l'y  envoyer;  ils  savent  qu'ils  en  tireront  meilleur  protit 
ailleurs  et  s'empressent  de  le  porter  chez  de  zélés  naturalistes,  MM.  Gai, 
livres,  qui  rendent  de  réels  services  à  la  science.  D'après  les  renseigne- 
ments qui  me  sont  fournis  avec  la  plus  scrupuleuse  exactitude,  on  prend 
ordinairement  à  Nice,  chaque  année,  cinq  ou  six  spécimens  de  ce  Scopèle  : 
mais  il  v  a  certaines  années  où  les  pécheurs  n'en  capturent  pas  un  seul. 
Oiif  serait-ce  donc  si  l'espèce  était  rare! 


LE  SCOPÈLE  DE  COCCO  —  SCOPELUS  COCCOI. 

Syn.  :  Scopells  Coccoi,  Cocco,  Su  aie.  Sahnon,  del  mare  di  Messina.  Lettera  al 
('.  liunaparte,  dans  Nuov.  An.  Se.  nat.,  au.  1,  t.  II,  p.  18,  pi.  2,  fig.  G;  CBp.,  Fn. 
UuL,  fig..  Cat..  p.  36,  n»  307;  Gunth.,  t.  V,  p.  413;  Canestr.,  F«.  liai.,  p.  125; 
Gigliuli,  Cat.  l'esc.  ital.,  p.  101,  n"  334  ;  prince  Albert  de  Monaco,  Comp.  rend.  Ac- 
Scienc,  Paris,  1887,  t.  CIV  ;  p.  454. 

Long.  :  0,04  à  0,0G. 

Le  naluralisle,  qui  s'est  appliqué  à  bien  faire  connaître  les  Sco- 
jtélidés  de  la  mer  de  Messine,  a  dédié  cette  espèce  à  la  mémoire 
(le  son  père. 

Le  Scopèle  de  Cocco  reste  toujours  de  petite  dimension;  il  a 
le  corps  relativement  effilé,  couvert  de  grandes  écailles.  Le  profil 
ilii  dos  est  légèrement  arquéjusqu'à  la  fin  de  la  première  dorsale, 
puis  va  s'abaissant  doucement  vers  le  tronçon  de  la  queue;  de  la 
rcinlurc  scapulaire  à  la  iin  de  l'anale,  le  profil  du  ventre  décrit 
uni-  cnurbi-  peu  prononcée,  puis  remonte  légèrement  jusque  vers 
la  base  do  la  caudale.  La  liauteur  du  tronc,  qui  fait  le  double  à 
|)«'U  i)rès  de  l'épaisseur,  est  contenue  cinq  fois  dans  la  longueur 
total.',  eUe  (!st  de  trois  à  quatre  fois  plus  grande  que  la  liauteur 
du  Irnurondolaiiucue.  Cliez  un  spécimen,  le  tronçon  de  la  queue 
porte  on  dessus,  entre  la  seconde  dorsale  et  la  base  de  la  caudale 
un.-  builain»'  .K;  |)etitos  éjjines  crocbucs,  à  pointe  tournée  en  ar- 
rière; r\\  do.s.sous,  il  o.\iste  quelques  épines,  maispeu  distinctes, 
excessivement  courtes.  Suivant  la  remarque  de  Cocco,  les  écail- 


SGOPÈLE  DE  COGCO.  91 

ks  sont  grandes,  mais  elles  paraissent  sur  le  corps  plutôt  hexa- 
gonales que  rhomboïdalcs  ;  elles  ont  beaucoup  plus  de  hauteur 
que  de  longueur. 

En  dessus  la  tête  est  très-peu  convexe;  elle  a  même  le  profil 
légèrement  déclive  à  partir  de  l'espace  interorbitaire  jusqu'au 
museau  ;  sa  hauteur  est  comprise  quatre  fois  à  quatre  fois  et 
demie  dans  la  longueur  totale.  Quant  au  museau,  il  est  plutôt 
un  peu  obtus  que  pointu.  La  mâchoire  supérieure  est  un  peu 
moins  avancée  que  la  mandibule;  elles  ont  l'une  et  l'autre  des 
dents  excessivement  fines.  La  bouche  est  tapissée  d'une  muqueuse 
noirâtre;  sa  fente,  qui  est  oblique,  dépasse  l'aplomb  du  bord 
postérieur  de  l'orbite. 

Relativement  les  yeux  sont  petits;  leur  diamètre  ne  mesure 
que  le  quart  ou  même  le  cinquième  de  la  longueur  de  la  tête  ;  il 
est  égal  à  l'espace  préorbitaire  ou  à  peine  plus  grand;  il  semble 
un  peu  moins  grand  que  l'espace  interorbitaire. 

La  ligne  latérale  s'étend  presque  directement  de  la  ceinture 
scapulaire  à  la  base  do  la  caudale.  Ec,  1. 1.  33  à  41. 

La  première  dorsale  commence  sur  la  première  moitié  de  la 
longueur  de  l'animal;  elle  est  même  plus  rapprochée  du  bout  du 
museau  que  de  la  base  de  la  caudale  ;  elle  a,  suivant  Cocco,  un 
peu  plus  de  hauteur  que  de  longueur;  elle  est  placée  au-dessus 
de  l'espace  qui  s'étend  de  la  base  des  ventrales  à  l'anale,  elle 
semble  finir  au-dessus  des  premiers  rayons  de  l'anale.  La  seconde 
dorsale  est  très  réduite.  La  base  de  l'anale  est  plus  longue  que 
celle  de  la  première  dorsale.  La  caudale  est  très  fourchue,  assez 
grêle.  Les  pectorales  sont  un  peu  plus  développées  que  les  ven- 
trales ;  leur  pointe  dépasse  l'insertion  des  ventrales. 

D.  10  à  12  — ;  A.  19  à  21  ;  G.   18  à  20;  P.  11  ou  12;  V.  6  h  8. 

La  partie  supérieure  du  tronc  est  noirâtre  ;  les  côtés  sont  ar- 
gentés avec  une  nuance  bleuâtre  ou  gris  d'acier.  Vers  le  profil 
inférieur  du  corps,  il  y  a  de  chaque  côté  une  série  de  points  bril- 
lants; il  en  existe  d'autres  épars  sur  les  lianes.  Suivant  Cocco, 
il  V  a  vers  le  bord  de  l'insertion  de  la  caudale  cinq  points  bril- 


^2  SCOPÉLIDES. 

lanls  argentés;  ces  points  ne  sont  pas  toujours  bien  marqués  ; 

ils  manquent  sur  certains  individus. 

Habitat,  (ict'-aii,  accidentellement. 

Proportions  :  long,  totale  0,044;  tronc,  haut.  0,009,  épais,  0,005. 

Tèle,  long.  0,010,  haut.  0,008.  —  Œil,  diam.  0,0022,  esp.  préorbit.  0,002, 
esp.  interorbit.  0,003.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,007. 

Caudale,  long.  0,0045;  pectorale,  long.  0,005;  ventrale,  long.  0,004.  — 
Firniière  dorsale,  long,  0,007;  anale,  long.  0,010. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale,  0,017;  seconde  dor- 
sale, 0,027;  anale,  0,020;  pectorale,  0,011  ;  ventrale,  0,014. 

LE  SCOPÈr.E  DE  YÉRANY  -  S  C  OPE  LUS    VEBANYI. 

Syn.  :  Le  ScopMe  de  Vérany,  Scopelus  veranyi,  E.  Morcau,  dans  Bull.  Soc. 
l'hilnm.^  Paris,  1888,  t.  XII,  p.  108. 

Long.  :  0,10  à  0,1 2. 

Dans  la  mer  de  Nice  a  été  péché,  ces  dernières  années,  un  Sco- 
pèle  qui  présente  une  certaine  ressemblance  avec  le  Scopèle  de 
lluiiiholdl,  mais  s'en  distingue  par  divers  caractères  que  nous 
allons  indiquer. 

De  l'espace  interorbitaire  à  la  base  de  la  caudale,  le  profil  su- 
périeur va  s'inclinant  par  degré,  d'une  façon  régulière,   sans 
aucune  trace  de  courbure,  tandis  que  chez  le  Scopèle  de  Ilum- 
bnldt,  U'  profil  supérieur  dessine  une  courbe  à  partir  de  l'espace 
interorbitaire  jusqu'à  l'aplomb   du  milieu  de  la  longueur  des 
pectorales.  Quant  au  prolil  inférieur,  il  est  à  peu  près  droit  de  la 
ceinture  .scapulairc  à  l'anale,  puis  il  se  relève  doucement  et  suit 
un«;  légère  courbure  à  concavité  inférieure,  se  prolongeant  jusque 
près  de  la  racine  de  la  caudale.  Le  corps  est  plus  comprimé  que 
rbez  If  Scopèle  de  llumboldt  ;  sa  hauteur,  qui  fait  presque  le  dou- 
ille (le  son  épaisseur,  est  comprise  cinq  fois  et  un  tiers  à  cinq  fois 
et  demie  dans  la  longueur  totale,  ou  cinq  fois,  en  retranchant  la 
longueur  de  i.i  caudale.  La  peau  est  couverte  de  très  grandes 
écailles;  celles  delà  ligne  latérale  surtout  semblent  excessivement 
développées;  cela  lient  à  ce  que  presque  toujours  l'écaillé,  qui 
horde  la  parlie  inférieure  de  lécaille  delà  ligne  latérale  lui  reste 


SCOPÈLE  DE  VÉRANY.  93 

adhérente  et  en  augmente  ainsi  la  hauteur  apparente;  pour  bien 
comprendre  cette  disposition,  il  faut  examiner  les  écailles  de  la 
ligne  latérale  à  l'aide  du  microscope,  il  est  difficile,  à  l'œil  nu, 
de  s'en  rendre  compte,  h  moins  d'être  prévenu. 

Le  profil  supérieur  du  crâne  continue  directement  la  ligne  du 
dos  sans  aucune  inclinaison.  La  tête  est  développée  ;  sa  longueur, 
qui  l'emporte  d'un  cinquième  sur  la  hauteur,  du  moins  chez  le 
sujet  que  j'ai  sous  les  yeux,  est  contenue  quatre  fois  et  deux  tiers 
dans  la  longueur  totale,  ou  plus  exactement  quatre  fois,  caudale 
non  comprise.  Le  museau  est  court,  légèrement  incliné  en  avant; 
son  extrémité  se  trouve  presque  sur  la  ligne  prolongée  du  dia- 
mètre horizontal  de  l'œil;  ce  rapport,  très  caractéristique,  per- 
met de  distinguer  facilement  cette  espèce  du  Scopèle  de  Humboldt. 
La  mandibule,  quand  la  bouche  est  fermée^  continue  en  quelque 
sorte  le  profil  du  museau;  sa  pointe  s'enfonce  dans  l'échancrure 
de  la  mâchoire  supérieure,  qu'elle  ne  dépasse  qu'à  peine  ou  même 
pas  du  tout;  elle  est  très  ascendante;  une  ligne,  tirée  directement 
de  son  extrémité  au  milieu  de  la  base  delà  caudale,  passe,  lors- 
que la  bouche  est  close^  bien  au-dessus  de  l'insertion  de  la  pec- 
torale. Les  dentaires  sont  larges,  très-inclinés  de  haut  en  bas  de 
façon  à  former  une  espèce  de  carène  par  le  rapprochement  de  leur 
bord  interne.  La  fente  de  la  bouche  est  fort  oblique;  elle  est  aussi 
très  grande,  elle  se  prolonge  en  arrière  jusque  sous  le  bord  pos- 
térieur de  l'orbite.  L'extrémité  postérieure  du  maxillaire  supé- 
rieur est  élargie.  Les  mâchoires  sont  munies  de  dents  très  cour- 
tes, très  fines,  placées  sur  plusieurs  rangées  ;  il  y  a  des  dents  sur 
le  vomer  et  sur  les  arcades  ptérygo-palatines  ;  les  dents  ptérygo- 
palatines,  autant  qu'il  est  permis  d'en  juger  sur  un  spécimen 
qu'on  ne  peut  étudier  qu'avec  les  plus  minutieuses  précautions, 
paraissent  disposées  en  série  unique,  et  relativement  beaucoup 
plus  développées  que  les  dents  qui  garnissent  les  mâchoires. 

L'œil  est  développé,  rapproché  du  profil  supérieur  de  la  tête; 
il  est  protégé  par  une  pièce  sourcilière,  un  os  sus-orbitaire,  fort 
large.  Son  diamètre  mesure  presque  le  tiers  de  la  longueur  de  la 
longueur  de  la  tête;  il  fait  le  double  de  l'espace  préorbitaire ;  il 


gi  SCOPÉLIDÉS. 

est  é^-al  à  l'espace  interorbitaire.  Au  milieu  de  l'espace  inleror- 
bitaire  commence  une  crête  qui  s'avance,  en  s'élevant,  entre  les 
narines  et  se  porte  vers  la  branche  interne  des  intermaxillaires. 
Les  os  sous-orbitairesse  continuent  jusqu'auprès  du  bord  posté- 
rieur et  supérieur  de  l'orbite  ;  ils  vont  rejoindre  l'angle  postérieur 
de  los  sus-orbitaire. 

Vers  le  bord  antérieur  de  l'orbite  est  un  osselet  (le  nasal  de 
(iuvier),  mince,  convexe,  percé  d'un  orifice  arrondi,  qui  est  l'ori- 
fice  postérieur  de  la  narine. 

La  fente  branchiale  est  très-grande,  elle  s'étend  depuis  l'aplomb 
du  bord  antérieur  de  l'orbite  jusqu'au-dessus  de  la  ligne  prolon- 
gée en  arrière  du  diamètre  horizontal  de  l'œil.  La  crainte  de 
détériorer  plus  encore  un  sujet  en  fort  mauvais  état,  m'a  empê- 
ché de  compter  les  rayons  branchiostèges;  ils  sont  au  nombre  de 
dix,  suivant  M.  le  D""  Sarato. 

La  ligne  latérale  est  très  nettement  dessinée  ;  elle  est  formée 
de  grandes  écailles  dont  la  hauteur  est  à  peine  moindre  que  la 
longueur  du  diamètre  vertical  de  l'œil;  elle  est  composée  d'une 
quarantaine  d'écaillés.  —  Ecail.,  1.  lat.  40  à  43. 

La  première  dorsale  commence  au-dessus  de  la  base  des  ven- 
trales; elle  est,  chez  le  sujet  que  j'étudie,  d'un  tiers  environ  plus 
haute  que  longue  ;  après  ses  derniers  rayons  se  trouvent,   à  la 
suite  les  unes  des  autres  quelques  écailles  impaires,  trois  ou 
«piatre,  recouvrant  la  crête  du  dos,  comme  les  faitières  d'une 
toiture,  puis  se  remarque  un  sillon  très  prononcé  qui  se  continue 
jusqu'à  l'adipeuse  ;  les  bords  du  sillon  sont  garnis  de  chaque  côté 
tl  une  rangée  d'écaillés,  au  nombre  de  cinq  ou  six.  L'adipeuse 
est  relativement  développée  ;  elle  est  placée  un  peu  en  avant  de 
la  lin  de  l'anale.  L'anale  est  basse,  elle  a  deux  fois  plus  de  lon- 
gueur que  do   hauteur;   elle  est  soutenue  par  vingt  et  un  ou 
vin-t-doux  rayons.  La  pectorale  est  placée  plus  haut  que  dans  le 
Scopèlc  dr   lluinboldt,  et  malgré  cette  disposition,  une  ligne, 
menée  directement  du  bout  de  la  mandibule  ou  du  museau  au 
indien  de  la  base  d(;  la  caudale,  passe  au-dessus  de  la  pectorale, 
tandis  que  cli./  le  Scopèle  de  Uumboldt,  une  ligne,  suivant  le 


SCOPÈLE  DE   VÉRANY.  93 

même  plan,  traverse  la  base  de  la  nageoire;  la  pectorale  est 
longue  ;  sa  pointe  arrive  à  l'aplomb  du  milieu  de  la  longueur 
de  la  ventrale.  Les  ventrales  sont  en  g'rande  partie  recouvertes 
par  un  larg-e  bouclier  écailleux,  lorsqu'elles  sont  dans  l'adduc- 
tion ;  ce  bouclier,  beaucoup  plus  grand  que  celui  du  Scopèle  de 
Humboldt,  mesure,  chez  le  sujet  que  j'étudie,  0,010  de  longueur, 
il  fait  donc  plus  de  trois  quarts  de  la  long-ueur  de  la  nag-eoire. 

Br.  10.  —  D.  11  ou  12  —  ;  A.  21  ou  22;  C.  2/20  à  22/3;  P.  11  ou  12;  V.  8. 

Le  système  de  coloration  est  à  peu  près  semblable  à  celui  du 
Scopèle  de  Humboldt.  La  teinte  est  d'un  gris  brunâtre  ou  cho- 
colat sur  le  dos,  g'iacé  d'argent  sur  les  flancs  et  le  ventre.  Le  long 
du  profil  inférieur  du  tronc,  entre  la  ceinture  scapulaire  et  les 
ventrales,  il  y  a  de  chaque  côté  cinq  points  lumineux;  il  y  en  a 
quatre  ou  cinq  entre  les  ventrales  et  l'anale,  dix-huit  à  vingt,  de 
chaque  côté,  de  l'anale  à  la  caudale  ;  en  dessous  un  peu  avant  la 
base  de  la  caudale  sont  trois  écailles  dorées,  placées  entre  les 
points  lumineux.  Vers  la  ceinture  scapulaire,  se  montrent  deux 
points  lumineux,  l'un  au-dessous,  l'autre  au-dessus  de  la  pecto- 
rale; de  plus  vers  le  bas  de  l'insertion  de  la  pectorale  brille  un 
point  lumineux,  placé  d'une  façon  symétrique  à  droite  comme  à 
gauche.  Enfin,  il  existe  encore  quelques  points  brillants  le  long 
du  bord  inférieur  de  la  ligne  latérale  ;  près  de  la  symphyse  de  la 
mandibule  il  y  a  sur  chaque  dentaire  un  point  brillant,  je  n'en 
vois  pas  d'autres,  ont-ils  disparu?  C'est  possible. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  accidenteJIemenl. 

Proportions  :  long,  totale  0,114,  sans  la  caudale,  0,100o;  tronc,  haut. 
0,021,  épais.  0,012. 

Tète,  long.  0,02o,  haut.  0,020,  épais.  0,012.  —  Œil,  diam.  0,008.  esp. 
préorbit.  0,004,  esp.  interorbit.  0,08. 

Caudale,  un  peu  brisée,  long.  0,0133;  pectorale,  long.  0,021;  ventrale, 
long.  0,013;  bouclier  des  ventrales,  long.  0,010.  —  Première  dorsale, 
haut.  0,017,  long.  0,012;  seconde  dorsale,  haut.  0,006;  anale,  haut.  0,010, 
long.  0,022. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,043  ;  seconde  dor- 
sale, 0,080;  anale,  0,063;  pectorale,  0,029;  ventrale,  0,043. 


yjj  SCOPELIDES. 

* 

LE  SCOPÈLK  DE  CANINO  —  SCOPELUS  CAMMANUS. 

Syn.  :   Myctopiu'm  ruNCTATi->i.  f'.Rp.,   Fn.  ilal..  fig.,   Cal.,  p.   3C,  n"  300  (non 

n.ilin.,. 

Le  Scopi'le  lie  Cauiuo,  Scopelus  Camnianus,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XXII.  p.  445. 

ScoPBi.LS  CAMNIAMS,  Giiuth.,  t.  V,  p.  409;  Canestr.,  Fn.  liai.,  p.  124;  Giglioli, 
r,it.  Pesc.  Uni.,  p.  100,  u»  3:iO. 

Long.:  0,07  à  0,10. 

Ainsi  ([ui^  Valonciennes  le  fait  Judicieuscmenl  remarquer,  le  Myrtophum 
jiimrtntum  de  la  Faune  italienne  n'est  nullement  le  Myctophiim  ininctatum 
ilf  i{alin»'Si|ue;  c'est  une  espèce  nouvelle  qu'il  a  désignée  sous  l'un  des  titres 
thi  prince  C.  IJonaparlc. 

Chez  le  Scopèle  de  Canino,  le  tronc  est  allongé;  la  hauteur, 
qui  l'emporte  d'un  tiers  et  plus  sur  l'épaisseur,  est  comprise 
(  iiK]  fuis  et  demie  à  six  fois  dans  la  longueur  totale.  La  ligne 
(lu  dos  et  celle  du  ventre  vont  se  rapprochant  d'une  façon  régu- 
lière, depuis  la  ceinture  scapulaire  jusqu'au  tronçon  de  la  queue, 
lequel  mesure  le  tiers  au  moins  de  la  plus  grande  hauteur  du 
tronc.  Le  corps  est  couvert  d'écaillés  minces,  lisses,  assez 
grandes. 

La  tète  est  nue,  à  profil  antérieur  arqué;  sa  longueur,  qui 
l'emporte  d'un  quart  environ  sur  la  hauteur,  est  contenue  quatre 
fois  à  (juatre  fois  et  un  tiers  dans  la  longueur  totale.  La  fente  de 
la  bouche  est  très  grande,  elle  dépasse  le  bord  postérieur  de  l'or- 
bite; elle  est  légèrement  oblique  d'avant  en  arrière.  Les  mâ- 
choires sont  garnies  de  petites  dents,  fort  courtes,  aiguës.  Le 
maxillaire  su|>érieur  arrive  en  arrière  jusqu'au  préopercule;  son 
extrémité  postérieure  est  légèrement  élargie.  A  la  mandibule,  le 
di-ntaire  est  large;  son  bord  interne  est  incliné  vers  la  ligne 
méiliaiir.  .1.  par  suite  de  cette  disposition,  forme  une  espèce  de  * 
rarèuf  avec  celui  du  côté  opposé;  le  bord  externe  présente  une 
saillir  df  plus  im  jthis  prononcée  allant  de  la  symphyse  à  son 
r.xlrémité  postérieure;  sous  la  ])artie  inférieure  et  antérieure  de 
char  uu  des  dentaires  est  un  point  brillant.  Sur  un  des  spécimens 
<pi<-  j'ai  étudiés,  j'ai  observé  un  petit  point  lumineux  en  avant 
d<-  I'umI.  pros.pie  dans  l;i  fossette  nasale,  vers  le  bord  supérieur 


SCOPÈLE  DE   CANINO.  97 

de  la  mâchoire  ;  ce  point  n'est  pas  aussi  distinct  que  ceux  qui 
suivent  le  profil  inférieur  du  corps. 

L'œil  est  garanti  par  un  sourcil  fort  saillant;  il  est  très  déve- 
loppé; son  diamètre  est  contenu  deux  fois  et  quart  à  peu  près 
dans  la  longueur  de  la  tête,  il  fait  le  double  de  l'espace  préorbi- 
taire,  il  est  au  moins  aussi  grand,  sinon  plus,  que  l'espace  inter- 
orbitaire.  Du  milieu  de  l'espace  interorbitaire  descend,  vers  le 
bout  du  museau,  une  crête  très  marquée,  haute,  mince,  presque 
tranchante,  rappelant  la  crête  qui  se  montre  dans  le]  Scopèle  de 
Humboldt. 

Les  pièces  operculaires  sont  très  minces  ;  en  arrière  du  bord 
postérieur  du  préopercule  se  montre  parfois  un  point  fort  bril- 
lant. 

La  ligne  latérale  est  bien  marquée;  elle  est  droite. 

La  première  dorsale  commence  au-dessus,  ou  à  peine  en  ar- 
rière de  la  base  des  ventrales;  elle  est  d'un  tiers  environ  plus 
haute  que  longue  ;  sa  hauteur  est  à  peu  près  égale  à  celle  du 
tronc  en  avant  ;  elle  présente  la  figure  d'un  quadrilatère  ;  le  bord 
supérieur  est  légèrement  convexe.  L'anale  a  son  origine  sous  le 
tiers  postérieur  de  la  première  dorsale  ;  elle  a  une  longueur  sen- 
siblement égale  à  sa  hauteur.  La  caudale  est  fourchue;  sa  lon- 
gueur est  contenue  de  cinq  fois  et  demie  à  sept  fois  dans  la  lon- 
gueur totale.  La  pectorale  est  allongée;  sa  pointe  dépasse 
généralement  en  arrière  la  base  de  la  ventrale  ;  le  nombre  des 
rayons  est  de  huit  le  plus  souvent.  La  ventrale  est  assez  large  ;  elle 
est  assez  courte;  elle  n'arrive  pas,  du  moins  chez  les  sujets  que 
j'ai  examinés,  à  la  base  de  l'anale. 

D.  13  ou  14  — ;A.  20;  C.  5/20/4;  P.  8  ou  9;  V.  8  ou  9, 

De  la  tête,  ou  plutôt  de  la  ceinture  scapulaire  à  la  base  de  la 
caudale,  existe  de  chaque  côté  une  série  de  points  brillants 
argentés,  cerclés  de  noir,  qui  sont  plus  espacés  de  la  ceinture 
scapulaire  à  l'origine  de  l'anale  que  de  l'anale  à  la  base  de  la  cau- 
dale ;  juste  au-devant  de  l'anus  est  une  demi-ceinture  allant 
d'une  ligne  latérale  à  l'autre,  en  passant  sous  le  ventre;  chaque 
Poissons.  —  Supplément.  1 


(J8  SCOPÉLIDÉS. 

moitié  de  cette  demi-ceinture  est  formée  de  quatre  points  lumi- 
neux, en  comptant  ceux  des  séries  longitudinales.  11  existe  encore 
des  points  brillants  vers  la  ceinture  scapulaire.  La  tête  et  le  dos 
sont  d'un  vert  foncé,  noirâtre;  les  côtés  paraissent  argentés,  ou 
d'im  blanc  légèrement  roussâtre. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  accidentellement. 

Proportions:  long,  totale  0,080;  tronc,  haut.  0,014,  épais.  0,009. 

Télo,  long.  0,018,  haut.  0,014,  épais.  0,009.  —  Œil,  diam.  0,008,  esp. 
préorbit.  0,004,  esp.  interorbit.  0,007. 

Caudale,  long.  0,011  ;  pectorale,  long.  0,0H  ;  ventrale,  long.  0,009.  — 
Première  dorsale,  haut.  0,014,  long.  0,009;  anale,  haut.  0,014,  long.  0,015. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,031  ;  seconde  dor- 
sale 0,0b4;  anale,  0,040;  pectorale,  0,021  ;  ventrale,  0,030. 

LE  SCOPÈLE   DE  RAFINESQUE  —  SCOPELUS  RAFINESQUII. 

Syn.  :  Nvctophus  Rafinësquii,  Cocco,  Let.  Salmon.  mare  di  MessinUj'p.  20,  pi.  3, 
fig.  '. 

.Myctophlm  Kafinesql'ii,  CBp.,  Fn.  ilal.,  pi.  120,  fig.  4  et  uon  2,  Cat.,  p.  36, 
n»  .301. 

Le  Scopèle  de  Gemellaro,  Scopelus  Gemellari,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XXII,  p.  445. 

ScoPBLus  RAFiXBSQUii,  Gûnth.,  t.  V,  p.  410  ;  Canestr.,  Fn.  Ital.,  p.  125;  Giglioli, 
Cat.  l'esc.  ital.,  p.  100,  11°  352. 

Il  existe  une  confusion  dans  la  légende  de  la  pi.  120  de  la  Faune  italienne 
de  C.  bonaparte.  La  figure  2  est  non  celle  du  Myctophum  Rafinesquii,  mais 
bien  celle  du  Myctophum  Gemellari;  la  figure  représentant  le  Se.  Rafinesquii 
est  la  figure  4;  la  comparaison  du  texte  avec  la  figure  ne  laisse  aucun  doute 
à  cet  égard.  Mais,  ce  qui  est  plus  extraordinaire,  c'est  de  voir  une  erreur 
semblable  se  reproduire  dans  la  désignation  du  Scopèle  envoyé  par  le 
pnnc<î  de  Canino  à  Valenciennes  sous  le  nom  de  Myctophum.  Rafinesquii. 
Ce  spécimen,  décrit  par  Valenciennes  d'une  façon  très-exacte,  t.  XXII, 
p.  444,  est  le  Scopellus  Gemellari. 

Long.  :  0,070  a  0,10. 

I)»'  la  ceinture  scapulaire  à  la  base  de  la  caudale,  le  corps  va 
dimiiuiaut  dune  façon  graduelle  et  peu  prononcée;  le  profil  su- 
périeur est  peut-être  un  peu  plus  oblique  que  le  profil  inférieur. 
La  hauteur  du  tronc,  qui  mesure  le  double  environ  de  l'épais- 
seur, est  comprise  quatre  fois  à  quatre  fois  et  quart  dans  la  lon- 
gueur totale  ;  elle  fait  plus  de  deux  fois  la  hauteur  du  tronçon 
de  la  queue. 


SCOPÈLE  DE  RAFINESQUE.  99 

Ainsi  que  le  fait  judicieusement  observer  Cocco,  la  tête,  qui 
est  très  développée,  forme  le  tiers  antérieur  de  l'animal,  la  na- 
geoire de  la  queue  non  comprise  ;  son  épaisseur  semble  l'em- 
porter un  peu  sur  celle  du  tronc.  Le  profil  antérieur  de  la  tête 
dessine  une  courbe  très  prononcée,  une  espèce  de  quart  de  cer- 
cle. Le  museau  est  court  ;  il  porte  une  carène  ou  une  crête  assez 
forte,  qui  descend  de  l'espace  interorbi taire.  La  bouche  est  lar- 
gement ouverte  ;  sa  fente  oblique  de  haut  en  bas  et  d'avant  en 
arrière,  arrive  presque  vers  l'angle  du  préopercule.  Quand  la 
bouche  est  fermée,  les  mâchoires  paraissent  de  même  longueur, 
et  la  carène,  formée  par  le  bord  interne  des  dentaires,  se  por- 
tant à  l'extrémité  de  la  mandibule,  semble  continuer  la  carène 
qui  descend  du  museau,  les  mâchoires  n'étant  séparées,  en  avant, 
l'une  de  l'autre  que  par  un  intervalle  très  étroit  ;  toujours 
quand  la  bouche  est  fermée,  la  mâchoire  supérieure  déborde 
la  mandibule  sur  les  côtés.  Les  mâchoires  sont  garnies  de 
petites  dents  en  velours  ;  il  y  en  a  jusqu'à  l'extrémité  posté- 
rieure du  maxillaire  supérieur  qui  ne  présente  aucun  élargisse- 
ment. La  langue  est  aussi  munie  de  dents.  La  muqueuse  de 
la  bouche  est  d'un  violacé  excessivement  foncé,  noirâtre  on 
peut  dire. 

L'œil  est  fort  grand;  son  diamètre  est  compris  deux  fois  et 
demie  dans  la  longueur  de  la  tête  ;  il  est  égal  à  l'espace  interor- 
bitaire,  il  fait  un  peu  moins  du  triple  de  l'espace  préorbitaire. 
Le  pourtour  de  l'orbite  est  bien  saillant.  Un  large  sourcil  aug- 
mente la  surface  de  l'espace  interorbitaire.  Vers  la  jonction  du 
bord  inférieur  et  du  bord  antérieur  de  l'orbite,  est  un  petit  sous- 
orbitaire  remarquable  par  sa  teinte  brillante  soit  dorée,  soit 
argentée.  L'espace  interorbitaire  est  large,  nous  l'avons  dit  ;  sur 
sa  partie  médiane  est  une  espèce  de  fossette  ovale,  recouverte 
parla  peau;  du  bord  antérieur  de  cette  fossette  part  la  crête  ou 
la  carène  qui  descend  sur  la  mâchoire  supérieure. 

Les  ouïes  sont  largement  ouvertes;  la  muqueuse  tapissant  les 
parois  de  la  chambre  branchiale  est  noirâtre.  Le  bord  postérieur 
de  l'opercule  est  légèrement  échancré,  et  la  rencontre  de  ce  bord 


^Q^)  SCOPÉLIDÉS. 

avec  lo  bord  supérieur  forme  un  angle  très  dessiné,  une  espèce 

do  pointe  mousse. 

De  l'ang-le  supérieur  et  postérieur  de  l'opercule,  la  ligne  laté- 
rale se  porte  directement  jusqu'au  milieu  de  la  base  de  la  cau- 
dale. Elle  est  composée  de  trente-deux  à  trente-quatre  écailles  ; 
ces  écailles  sont  larges  et  surtout  très  hautes  ;  elles  sont,  comme 
le  fait  remarquer  le  prince  de  Canino,  un  peu  réniformes.  Ec.^  1. 
lat.,  32  H  34;  1.  transv.  ^, -f- 1  =  5  ou6?. 

La  première  dorsale  commence  au-dessus  de  la  base  des  ven- 
trales, ou  à  peine  en  arrière;  elle  est  plus  haute  que  longue. 
L'anale  a  son  origine  sous  les  derniers  rayons  de  la  première 
dorsale.  La  caudale  est  échancrée.  Les  pectorales  sont  assez 
courtes  ;  leur  pointe  n'arrive  qu'à  la  base  des  ventrales.  Au  con- 
traire les  ventrales  sont  développées;  elles  sont  près  d'un  tiers 
plus  longues  que  les  pectorales. 

D.  12  — ;  A.  11  à  13;  C.  3/20/4;  P.  9;  V.  8. 

La  teinte  est  d'un  brun  marron  sur  le  dos  et  le  dessus  de  la 
tète;  les  côtés  sont  argentés.  Il  y  a  des  points  brillants  vers  le 
profil  inférieur  du  corps,  mais  ils  ne  sont  pas  disposés  en  séries 
régulières,  excepté  de  l'origine  de  l'anale  à  la  base  de  la  caudale  ; 
il  y  u  quelques  points  brillants  cachés  sous  l'abdomen;  il  y  en  a 
d'autres  placés  sans  aucune  symétrie  entre  la  ligne  latérale  et  le 
pr(>lil  iuférieur  du  corps;  il  s'en  trouve  quelques-uns  sur  les 
pièces  operculaires.  Un  point  brillant  très  remarquable  est  sous 
le  bord  antérieur  du  sourcil,  au-dessus  de  la  narine,  près  de  la 
crèto  médiane,  qui  le  sépare  de  celui  du  côté  opposé.  Outre  ces 
pitiuls  très  larges,  il  en  existe  parfois  encore  un  ou  deux  exces- 
sivement petits  sur  le  bord  antérieur  de  l'orbite. 

Pour  liuir,  rappelons  la  teinte  foncée  de  la  muqueuse  tapissant 
les  parois  de  la  bouche  et  de  la  chambre  branchiale. 

Habitat.  .MrdiiLriaiK''.',  Nice,  excessivement  rare. 
Proportions  :  Inn-.  Inlalo  0,072  ;  tronc,  haut.  0,017,  épais.  0,009. 
T.'-l.',  l.,i,g.  o,02(t:;,  haul.  (t,oiO,  lait'.  0,010.    -  Œil,  diam.    0,008,    esp. 
pn-orbil.  0,W3,osp.  inleroibil.  0,008.  —Mâchoire  supérieure,  long.  0,014. 


SCOPÈLE  DE   BENOIT.  101 

Caudale,  long.  0,009;  pectorale,  long.  0,010;  ventrale,  long.  0,014. — 
Première  dorsale,  haut.  0,01o,  long.  0,011  ;  anale,  haut.  0,009,  long.  0,010. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,031  ;  seconde  dor- 
sale, 0,0ol  ;  anale,  0,043;  pectorale,  0,021;  ventrale,  0,031. 


LE  SCOPELE  DE  BENOIT  —  SC  OPE  LU  S  BENOITL 

Syn.  :  Scopelus  Benoisti,  Cocco,  Let.  Sabnon.  mare  di  Messina,  p.  12,  pi.  2, 
fig.  4. 

Scopelus  Benoiti,  CBp.,  Fn.  ital.,  fig.,  Cat.,  u»  305;  Gûath.,  t.  V,  p.  406;  Ca- 
nestr.,  Fn.  Ital.,  p.  123;  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  100,  n<>  348. 

Sous  le  nom  de  Scopèle  de  Humholdt,  Risso  a  donné,  dans  son  Ichthyo- 
logie,  une  figure  qui  rappelle  mieux  le  Scopèle  de  Benoit  que  l'autre  es- 
pèce. —  C'est  pour  cette  raison  qu'à  propos  de  la  synonymie  du  Se.  Hum- 
boldti,  j'ai  cru  devoir  citer  celle  du  Se.  Benoiti,  mais  avec  un  point  d'inter- 
rogation, V.  t.  III,  p.  505. 

Long.  :  0,05  à  0,06. 

Le  Scopèle  de  Benoist  ou  plus  correctement  de  Benoit,  reste 
toujours  de  petite  taille.  Le  corps  est  de  forme  moyennement 
allongée;  la  hauteur,  qui  fait  presque  le  double  de  l'épaisseur, 
est  contenue  environ  cinq  fois  dans  la  longueur  totale.  Le  profil 
du  dos  est  légèrement  déclive  d'avant  en  arrière  ;  le  profil  du 
ventre  décrit  une  courbe,  peu  prononcée,  de  la  ceinture  scapu- 
laire  à  l'anale,  puis  remonte  doucement  vers  la  base  de  la  cau- 
dale. La  hauteur  du  tronçon  de  la  queue  mesure,  à  peu  près,  le 
tiers  de  la  plus  g-rande  hauteur  du  tronc. 

Quant  à  la  tête,  elle  est  un  peu  moins  haute  que  longue;  sa 
longueur  est  comprise  quatre  fois  dans  la  longueur  totale;  cette 
proportion  est  un  peu  différente  de  celle  qui  est  indiquée  soit  par 
C.  Bonaparte,  soit  par  Canestrini,  mais  elle  concorde  avec  la 
proportion  du  sujet  représenté  dans  l'Iconographie  de  la  Faune 
italienne.  Le  profil  supérieur  est  faiblement  déclive;  le  museau 
est  obtus.  La  fente  de  la  bouche  est  plus  oblique  que  dans  le 
Scopèle  de  Humholdt  ;  le  bord  antérieur  et  inférieur  de  l'inter- 
maxillaire  est  en  quelque  sorte  sur  le  prolongement  du  diamètre 
horizontal  de  l'œil.  Les  deux  mâchoires  sont  garnies  d'une  bande 
assez  étroite  de  dents  en  velours,  légèrement  crochues,  à  peu 


102  SCOPÉLIDÉS. 

près  é"-ales  ;  à  la  mandibule,  les  dents  paraissent  disposées  en 
séries  un  peu  plus  nombreuses  qu'à  la  mâchoire  supérieure,  sur 
laquelle  elles  sont  insérées  jusqu'à  l'extrémité  du  maxillaire,  qui 
est  irianuulaire,  sensiblement  élargie,  arrivant  à  peine  à  l'aplomb 
du  bord  postérieur  de  l'orbite.  La  mâchoire  inférieure  est  ascen- 
dai)to,  manifestement  plus  allongée  que  la  supérieure  ;  elle  pré- 
sente, vers  la  symphyse,  un  petit  tubercule  qui  s'applique  dans 
l'échancrure  de  l'intermaxillaire.  Sous  chacune  de  ses  branches 
se  voient  deux  points  oculiformes,  placés  symétriquement,  le 
premier  est  rapproché  de  la  symphyse.  Le  bord  inférieur  de  cha- 
cun des  dentaires,  incliné  en  dedans,  forme,  avec  celui  du  côté 
opposé,  une  carène  au  milieu  de  l'espace  intramandibulaire. 

L'œil  est  fort  grand  ;  son  diamètre  est  contenu  environ  deux 
fois  et  un  tiers  dans  la  longueur  de  la  tête.  L'espace  interorbi- 
laire  s'abaisse,  de  chaque  côté,  du  sourcil  vers  la  ligne  médiane, 
de  sorte  qu'une  coupe  perpendiculaire  présenterait  la  figure  d'un 
V;  du  fond  de  l'espace  interorbitaire,  à  peu  près  vis-à-vis  de 
l'extrémité  prolongée  du  diamètre  vertical  de  l'œil,  part  une  pe- 
tite crête,  basse,  tranchante,  qui  se  termine  en  avant  à  la  ligne 
horizontale  passant  par  les  orifices  des  narines. 

Les  branchies  sont  largement  ouvertes. 

Les  écailles  de  la  ligne  latérale  sont  cordiformes;  elles  sont 
traversées  par  un  canal  assez  large.  Sous  ces  écailles,  il  m'a  sem- 
blé voir  des  papilles  nerveuses  de  forme  allongée. 

La  première  dorsale  commence  sur  la  moitié  antérieure  de  la 
longueur  totale,  à  peu  près  au-dessus  de  l'insertion  des  ventrales. 
La  seconde  dorsale  paraît  au-dessus  ou  un  peu  en  arrière  du 
milieu  de  l'anale.  La  hauteur  de  lanale  est  égale  à  la  longueur 
de  sa  base.  La  caudale  est  légèrement  fourchue.  Les  pectorales 
sont  longues;  leur  pointe  arrive  à  l'aplomb  de  l'anus.  Les  ven- 
trales sont  moitié  moins  longues  que  les  pectorales. 

I».  l:io.i  1.1 -;  A.  17  m,  IS  ;  G.  4/10/4:  P.17  ou  18;  V.  7  ou  8. 

<:iu'/  I,.  spécimen  que  j'étudie  le  dessus  de  la  tête  est  noirâtre; 
il  y  a  (l..nx  points  brillants  sur  chacun  des  dentaires;  un  autre 


SCOPÈLE  DE  RISSO.  103 

point  brillant  apparaît  sous  le  bord  antérieur  de  l'orbite  ;  deux  ou 
trois  points  lumineux  se  montrent  vers  le  bord  postérieur  de 
l'opercule.  De  l'angle  de  la  ceinture  scapulaire  à  l'anale  existent 
en  bas  deux  séries  irrégulières  de  points  lumineux  qui  se  conti- 
nuent ensuite  sur  la  parlie  inférieure  du  tronçon  de  la  queue.  La 
ceinture  scapulaire  porte  de  chaque  côté  trois  points  lumineux,  le 
premier  au-dessus  de  la  pectorale,  le  second  au  bas  de  l'insertion 
de  la  nageoire,  le  troisième  vers  le  profd  inférieur  du  tronc.  Le 
long  des  flancs,  se  montrent,  éloignés  les  uns  des  autres,  trois  à 
cinq  points  lumineux;  enfin  sur  la  ligne  latérale,  il  y  a  deux 
points  brillants  de  chaque  côté;  le  premier  répond  à  la  dorsale 
antérieure,  l'autre  à  la  seconde  dorsale.  Tous  les  points  lumi- 
neux sont  cerclés  de  noir.  Les  nageoires  sont  pâles;  la  caudale 
est  d'un  gris  clair  avec  un  pointillé  plus  foncé. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Proportions  :  long,  totale,  0,057;  tronc,  haut.  0,011,  épais.  0,006. 

Tête,  long.  0,014,  haut.  0,012,  larg.  0,007.  —  Œil,  diam.  0,006,  esp.  préor- 
bit.  0,003,  esp.  interorbit.  0,003.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,010. 

Caudale,  long.  0,011  ;  pectorale,  long.  0,014  ;  ventrale,  long.  0,007.  —  Pre- 
mière dorsale,  haut.  0,011,  long.  0,007;  anale,  haut.  0,010,  long.  0,010 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,022;  seconde  dor- 
sale 0,03.ï  ;  anale  0,030;  pectorale  0,016  ;  ventrale  0,021o. 

LE  SCOPÈLE  DE  RISSO  —  SC  OPE  LUS  RlSSOl. 

Syn.  :  Scopelus  Risso,  Cocco,  Let.  Salmon.  mare  diMessina,  p.  15.  pi.  2,  fig.  5; 
CBp.,  F7i.  ital.,  fig.,  Cat.,  p.  36,  n»  306. 

Le  Scopèle  de  Risso,  Scopelus  Rissoi,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XXII,  p.  44G. 

Scopelus  Rissoi,  Guuth.,  t.  V,  p.  405;  Canestr.,  Fn.  Ital.,  p.  123;  Giglioli,  Caf, 
Pesc.  ital.,  p.  180,  n°  347. 

Long.  :  0,040  à  0,050. 

Ses  formes  ramassées  font  reconnaître  facilement  le  Scopèle 
de  Risso. 

Le  tronc  est  épais,  court,  très-haut;  sa  hauteur,  qui  est  double 
de  l'épaisseur,  est  comprise  environ  trois  fois  et  quart  dans  la 
longueur  totale.  Le  tronçon  de  la  queue  est  fort;  sa  hauteur  est 
un  peu  moindre  que  la  moitié  de  la  hauteur  du  tronc.  En  des- 


104  SCOPÉLIDÉS. 

sous,  l'abdomen  est  aplati  de  la  ceinture  scapulaire  à  l'insertion 
des  ventrales  ;  il  est  garni  d'écaillés  agencées  entre  elles  de 
façon  à  figurer  quatre  ou  cinq  petits  écussons.  Le  corps  est  cou- 
vert d'écaillés  lisses;  celles  de  la  ligne  latérale  sont  très  hautes. 
La  tète  est  développée  ;  sa  longueur,  qui  est  à  peu  près  égale 
à  sa  hauteur,  est  contenue  trois  fois  et  quart  à  trois  fois  et  demie 
dans  la  longueur  totale.  Son  profil  antérieur  dessine  une  courbe 
régulière  à  peu  près  d'un  quart  de  cercle.  Le  museau  est  exces- 
sivement court.  La  fente  de  la  bouche,  qui  est  oblique,  s'étend 
jusqu'au  prolongement  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  La  mâ- 
choire supérieure  est  un  peu  moins  avancée  que  la  mandibule  ; 
le  maxillaire  supérieur  arrive,  en  arrière,  à  peine  à  l'aplomb  du 
bord  postérieur  de  l'orbite  ;  son  extrémité  postérieure  est  un 
peu  élargie,  surtout  vers  le  bord  inférieur,  elle  est  légèrement 
triangulaire.  La  mandibule  est  médiocrement  proéminente,  elle 
est  relevée  en  avant;  elle  montre  l'extrémité  des  dentaires, 
(|uand  la  bouche  est  fermée,  un  peu  au-dessus  de  la  ligne  pro- 
longée horizontalement  du  bord  inférieur  de  l'orbite  ;  elle  est 
largo  en  dessous,  et,  comme  dans  la  plupart  des  Scopèles,  le 
bord  interne  de  ses  branches,  rapprochées  l'une  de  de  l'autre, 
forme  avec  celui  du  côté  opposé,  une  carène  fort  saillante  jus- 
qu'à la  symphyse,  qui  présente  en  avant  une  espèce  de  tubercule 
proéminent.  Les  mâchoires  sont  garnies  de  fort  petites  dents  en 
velours. 

L'œil  est  très  développé  ;  son  diamètre  mesure  la  moitié 
de  la  longueur  de  la  tête  ;  il  fait  le  triple  de  l'espace  préorbitaire. 
L'espace  iulerorbilaire  est  légèrement  déprimé  ;  sa  largeur  est 
à  pcini'  plus  grande  que  la  moitié  du  diamètre  de  l'œil.  De 
l'espac»;  iiiliTorbitaire  descend  une  carène  bien  saillante. 

Vers  lt>  bord  antérieur  de  l'orbite,  se  voit  l'ouverture  tubuleusc 
de  la  narine. 

Les  ouïes  sont  largement  ouvertes. 

I)i'  la  ceinture  scapulaire,  la  ligne  latérale  descend  légèrement 
jusipic  sous  la  première  dorsale,  puis  gagne  directement  le  mi- 
lieu du  tronçon  dr  la  queue;  elle  est  formée  d'écaillos  très- 


SCOPÈLE  DE  RISSO.  •  103 

développées,  deux  fois  plus  hautes  que  longues,  occupant  un 
large  espace  sur  les  côtés  du  corps.  En  avant  de  la  première  dor- 
sale, il  y  a  généralement  au-dessus  de  la  ligne  latérale  trois 
écailles  et  deux  ou  trois  en  dessous;  on  compte  trente-deux  ou 
trente-trois  écailles  dans  la  ligne  longitudinale.  Ec,  1.  long.  32 
ou  33  ;  1.  transv.  7^,  +  1  =  6  ou  7. 

Sur  le  spécimen  dont  j'indique  les  proportions,  la  première 
dorsale  commence  juste  au  milieu  de  la  longueur  totale;  elle  a 
un  peu  plus  de  hauteur  que  de  longueur;  elle  compte  souvent, 
ainsi  que  l'anale,  un  nombre  de  rayons  plus  grand  que  celui 
généralement  indiqué  par  les  ichthyologistes.  Les  pectorales 
sont  très  longues,  elles  font  presque  le  double  des  ventrales  ; 
elles  arrivent  à  l'aplomb  de  l'origine  de  l'anale.  Les  ventrales 
sont  courtes,  arrondies. 

D.  13àl7— ;  A.  17  à  20;  C.  4/18/5;  P.  17  ;V.  7  ou  8. 

La  teinte  est  d'un  brun  foncé  sur  le  dos  ;  elle  est  argentée  sur 
les  côtés.  Il  y  a  deux  points  brillants  sur  chacun  des  dentaires; 
il  existe  parfois  un  point  brillant  et  même  deux  le  long  ou  près 
du  bord  ascendant  du  préopercule ,  qui  est  plus  ou  moins 
rugueux.  De  la  ceinture  scapulaire  à  la  caudale,  il  se  trouve, 
vers  le  profd  inférieur  du  corps,  une  rangée  de  points  brillants 
sur  chaque  côté  ;  des  points  lumineux  sont  dispersés  près  de  la 
ceinture  scapulaire,  à  la  base  des  pectorales  et  sur  les  tlancs. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Proportions  :  long,  totale  0,046;  tronc,  haut,  0,0145,  épais.  0,007. 

Tête,  long.  0,014,  haut.  0,014,  épais.  0,0075.  —  CEil,  diam.  0,007,  esp. 
préorbit.  0,002,  esp.  interorbit.  0,004.  —Mâchoire  supérieure,  long.  0,010. 

Caudale,  long.  0,007  ;  pectorale,  long,  0,01 1  ;  ventrale,  long.  0,006.  —  Pre- 
mière dorsale,  haut.  0,010,  long.  0,008;  anale,  haut.  0,007.  long.  0,013. 

Distance  du  bout  du  museau  à:  première  dorsale,  0,023;  seconde  dor- 
sale, 0,032;  anale,  0,024;  pectorale,  0,015;  ventrale,  0,018. 

GENRE  MAUROLICUS. 

T.  III,  p.  509. 

Ce  genre  est  composé  de  trois  espèces  : 


^^^^^^  .  SCOPÉLIDÉS. 

'  relevé 1.  M.  améthyste. 

I  quart  de  la  longueur  \ 
Longueur  totale.  Museau       j  droit  ou  plutôt 

do  la  tèle  /  '        oblique.  2.  M.  atténué. 

faisant  le    i 

'  tiers  de  la  longueur  totale 3.  M,  de  Power. 

Li:   MAUROLICUS  ATTÉNUÉ-  MAUROLICUS  ATTENUATUS. 

Syn.  :  .Maurolicus  attenuatus,  Cocco.  Aie.  Salmon.  Leti.,  p.  33,  pi.  4,  fig.  13; 
CBp..  F/i.  lia/.,  fig.  (Mauroliro  dol  Tenore),  CaL,  p.  36,  n»  303  ;  Gunth.,  t.  V,  p.  390  ; 
Cane?tr..  Fn.  ItaL,  p.  120;  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  100,  u»  341. 

I.c  Scopèle  (le  Tenore,  Scopelus  Tenohei,  Ciiv.  et  Valenc,  t.  XXII,  p.  440. 

?  Scopèle  à  petites  dents,  Scopelus  angustidens,  Risso,  dans  Mem.  Accad.  Se. 
Torino,  1820,  t.  XXV,  p.  267. 

Autant,  dit  Valenciennes,  que  je  puis  en  juger  par  la  description  incom- 
idète  cjue  M.  Risso  a  donnée  de  son  Scopelus  angustidens,  je  ne  m'étonne- 
rais jias  que  l'espèce  de  M.  Risso  n'appartint  à  notre  Scopelus  Tenore,  puis- 
qu'il lui  donne  un  museau  pointu. 

Au  nom  spécifique  donné  par  Cocco  au  Maurolicus  que  nous  allons 
décrire,  Valenciennes  a  cru  devoir  substituer  celui  de  Tenore;  il  nous 
semble  inutile  d'adopter  ce  changement. 

Long.  :  (1,040  à  0,060. 

Celle  espèce  se  fait  remarquer  par  sa  forme  allongée.  De  la 
ccinlure  scapulaire  à  la  base  de  la  caudale,  la  ligne  du  dos  et 
celle  du  ventre  vont  se  rapprochant  l'une  de  l'autre  d'une  façon 
régulière  et  assez  peu  sensible;  entre  ces  deux  points  extrêmes, 
la  hauteur  ne  varie  que  de  moitié,  en  avant  elle  est  contenue 
environ  six  fois  dans  la  longueur  totale.  Le  corps  est  complè- 
tement nu;  je  n'ai  trouvé  du  moins  aucune  trace  d'écaillés. 

La  tète  est  d'aspect  triangulaire;  sa  longueur,  qui  l'emporte 
d'un  tiers  environ  sur  sa  hauteur,  mesure  le  quart  de  la  lon- 
gu«'ur  lolah'.  Le  museau  est  régulier  ;  il  s'abaisse  en  suivant  un 
phiu  doucement  incliné  de  l'espace  interorbitaire  à  la  fente 
buccale  ;  il  n'esf  pas  relevé  à  son  extrémité.  Lorsque  la  bouche 
est  fermée,  les  miïchoircs  paraissent  de  même  longueur.  La 
m;\choire  su|)érieure  a  une  forme  qui  rappelle  celle  de  la  mâ- 
(•hnirc  do  l'Alose,  sauf  la  dentition  bien  entendu;  elle  est  très 
longue,  ell.'  dépasse  en  arrière  l'aplomb  du  bord  postérieur  de 


MAUROLICUS   ATTÉNUÉ.  107 

l'orbite  ;  son  bord  dentaire  est  légèrement  échancré  vers  la  fin 
de  la  branche  horizontale  de  l'intermaxillaire.  Cet  os  est  armé 
de  plusieurs  dents  long-ues,  crochues  entre  lesquelles  s'en  trou- 
vent de  plus  petites,  qui  ne  sont  ou  ne  paraissent  nullement 
crochues.  Le  maxillaire  supérieur  s'élargit  en  arrière  ;  il  dessine 
une  ligne  légèrement  courbe;  il  porte  une  rangée  de  dents  qui 
se  termine  à  son  angle  postérieur  ;  ces  dents  sont  longues,  poin- 
tues; dans  les  espaces  qui  les  séparent,  il  en  existe  de  beaucoup 
plus  petites,  plus  courtes.  La  mandibule  porte  des  dents  crochues 
moins  longues  que  celles  de  la  mâchoire  supérieure  ;  entre  ces 
dents  crochues,  il  y  en  a  d'autres  excessivement  peu  dévelop- 
pées. De  chaque  coté  de  la  tète,  sur  le  sujet  que  j'étudie,  je 
distingue  deux  points  brillants  :  l'un  au-devant  de  l'orbite,  un 
peu  au-dessous  de  l'orifice  antérieur  de  la  narine  ;  l'autre  est  sur 
la  joue,  au  sommet  de  l'angle  formé  par  l'intersection  de  deux 
lignes,  la  première  descendant  du  bord  postérieur  de  l'orbite,  la 
seconde  menée  en  arrière  perpendiculairement  au  diamètre  ver- 
tical de  l'œil.  Deux  autres  points  lumineux  se  remarquent 
encore  sur  les  pièces  operculaires. 

L'œil  est  grand;  son  diamètre  mesure  presque  le  tiers  de  la 
longueur  de  la  tête. 

La  fente  des  branchies  est  étendue;  le  bord  postérieur  du 
battant  operculaire  est  courbe. 

Un  peu  en  arrière  de  la  base  des  ventrales  commence  la  pre- 
mière dorsale  ;  elle  se  termine  au-dessus  des  rayons  antérieurs 
de  l'anale;  elle  est  à  peu  près  aussi  haute  que  longue.  L'anale 
est  un  peu  moins  haute  que  longue.  La  caudale  est  fourchue. 
La  pointe  de  la  pectorale  arrive  à  la  base  de  la  ventrale,  qui  est 
placée  à  peu  près  au  milieu  de  l'intervalle  qui  sépare  l'insertion 
de  la  nageoire  thoracique  du  commencement  de  l'anale.  La 
ventrale  est  un  peu  moins  développée  que  l'autre  nageoire  paire. 

D.  10  àl2?— ;  A.  15;  C.7,/19/o;P.  9  ou  10;  V.  6  à  8. 

De  l'angle  de  la  mâchoire  inférieure  se  dirigent  en  arrière 
deux  séries   de  points  brillants,  qui   passent  dans  l'intervalle 


108  SCOPÉLIDÉS. 

séparant  les  pectorales  et  se  continuent  entre  les  ventrales  ;  un 
peu  avant  le  commencement  de  l'anale,  elles  s'écartent  l'une  de 
l'aulre,  suivant  de  chaque  côté  la  base  de  la  nageoire,  puis  se 
rapprochent  sur  le  tronçon  de  la  queue  pour  venir  se  terminer 
au  bord  de  l'insertion  de  la  caudale.  De  chaque  côté,  il  existe 
une  autre  série  partant  de  la  ceinture  scapulaire  et  finissant  vers 
la  naissance  de  l'anale.  Les  points  lumineux  sont  cerclés  de  noir. 
La  teinte  générale  est  assez  brillante  ;  les  flancs  sont  argentés 
ainsi  que  les  pièces  operculaires  et  les  sous-orbitaires  ;  le  dos  et 
le  dessus  de  la  tète  sont  brunâtres.  Les  nageoires  sont  pâles. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  très  rare. 

Proportions  :  long,  totale,  0,040;  tronc,  haut.  0,007,  épais.  0,004. 

Tète,  lon^'.  0,010,  haut.  0,007,  larg.  0,004.  —  Œil,  diam.  0,003,  esp. 
préorbit.  0,003,  esp.  interorbit.  0,0015. — Mâchoire  supérieure,  long.  0,007. 

Caudale,  long.  0,007;  pectorale,  long.  0,007;  ventrale,  long.  0,005.— 
Première  dorsale,  haut.  0,007,  long.  0,007;  anale,  haut.  0,005,  long.  0,007. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale,  0,018;  seconde  dor- 
sale, 0,02G;  anale,  0,022;  pectorale,  0,011;  ventrale,  0,017. 

LE  MAUROLICUS  DE  POWER  —  MAUROLICUS  POWERIjE. 

Syn.  :  Gonostoml's  Poweiu-e,  Cocco,  Aie.  Salmon.  LetL,  p.  7,  pi.  1,  fig.  2. 
IcHTiiYOCoccDS  PowERi.E,  CBp,,  Fîi.  ituL,  fig.,  Cut.,  p.  37,  no  308. 
Le  Sropi'Ie  de  Power,  Scopelus  Poweri.e,  Cuv.  et  Valenc.,t.  XXII,  p.  441. 
Malrolicis  poweri.e,  Gunth.,  t.  V,  p.  390;  (M.  Powerice)  Cauestr.,  Fn.  ItaL, 
p.  120;  Gi;,'lioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  100,  u"  340. 

Long.  :  0,030  à  0,050. 

Kemarquablo  par  sa  petitesse,  le  Maurolicus  de  Power  ne 
parait  jamais  dépasser  la  taille  de  4  à  5  centimètres.  Il  a  le 
corps  oblong,  comprimé.  La  hauteur  du  tronc,  qui  fait  le  double 
do  l'épaisseur,  est  contenue  environ  cinq  fois  dans  la  longueur 
lolalr.  Cjir/.  ce  Poisson,  il  m'a  semblé  voir  quelques  écailles 
sous-épidcrmiques,  formées  de  lamelles  concentriques  super- 
posées. 

Lu  lrl<".  dr  f(,rm<i  triangulaire,  est  relativement  développée  ; 
sa  longufiir  mesure,  ou  peu  s'en  faut,  le  tiers  de  la  longueur 
lolale.  Le  museau  est  relové  en  avant,  un  peu  déprimé  ou  con- 


MAURpLICUS  DE  POWER.  109 

cave  dans  le  milieu  de  l'espace  interorbitaire.  La  bouche  est 
largement  ouverte  ;  sa  fente  dépasse  l'aplomb  du  bord  postérieur 
de  l'orbite.  La  mâchoire  supérieure  est  un  peu  moins  avancée 
que  la  mandibule  ;  elle  est  élargie  dans  son  tiers  postérieur  ;  les 
dents,  placées  sur  une  seule  rangée,  sont  fort  inégales;  les  unes 
sont  très  longues,  pointues,  les  autres,  insérées  dans  les  inter- 
valles que  laissent  entre  elles  ces  grandes  dents,  sont  courtes  et 
crochues  ;  toutes  les  dents  paraissent  disposées  d'une  façon  à 
peu  près  symétrique,  surtout  en  avant,  il  se  trouve  alternative- 
ment une  longue  dent,  puis  une  courte;  j'en  compte  une  tren- 
taine, de  chaque  côté,  sur  le  bord  de  la  mâchoire  supérieure  ou 
de  l'intermaxillaire.  La  mandibule  est  proéminente;  le  bord 
inférieur  de  l'os  dentaire  est  dirigé  en  dedans  et  de  cette  façon 
il  forme  aves  celui  du  côté  opposé  une  carène  médiane  assez 
prononcée  ;  les  dents  semblent  placées  sur  une  seule  rangée  ; 
elles  sont  moins  inégales  que  celles  de  la  mâchoire  supérieure; 
elles  sont  relativement  longues,  les  unes  droites,  les  autres  légè- 
rement crochues.  Vers  le  bord  supérieur  ou  externe  de  chaque 
dentaire,  il  existe,  au  moins  chez  le  spécimen  que  j'ai  sous  les 
yeux,  une  ligne  de  points  brillants  excessivement  petits. 

L'œil  est  rapproché  du  profil  supérieur  de  la  tète  ;  il  est  déve- 
loppé ;  son  diamètre  fait  presque  le  tiers  de  la  longueur  de  la  tête  ; 
il  est  plus  grand  d'un  cinquième  environ  que  l'espace  préorbi- 
taire,  et  d'un  tiers  que  l'espace  interorbitaire. 

La  fente  des  branchies  est  très  étendue. 

Chez  des  Animaux  si  délicats,  exposés  à  la  violence  des  flots, 
les  nageoires  sout  bien  souvent  brisées,  il  devient  difficile  et 
même  parfois  impossible  d'en  indiquer  la  forme,  les  dimensions, 
et  surtout  de  compter  les  rayons  qui  en  constituent  la  char- 
pente. La  première  dorsale  est  à  peu  près  triangulaire  ;  elle  naît 
à  peine  plus  en  arrière  que  la  base  des  ventrales.  L'anale  est 
basse,  quadrilatérale;  elle  commence  sous  la  fin  de  la  première 
dorsale  et  se  continue  jusque  vers  l'aplomb  de  la  seconde  ;  on 
pourrait  dire  que  la  longueur  de  sa  base  est  à  peu  près  égale  à 
l'intervalle  qui  sépare  les  deux  nageoires  du  dos.  La  longueur  de 


HO  SCOPÉLIDÉS. 

la  caudale  mesure  le  cinquième  de  la  longueur  totale.  La  pecto- 
rale paraît  de  même  longueur;  elle  est  relativement  courte;  sa 
pointe  ne  semble  pas  arriver  à  la  base  de  la  nageoire  abdomi- 
nale. Voici  le  nombre  des  rayons  que  j'ai  comptés  : 

I).  12  ou  13  —  ;  A.  13  à  lo?;  G.  6/17  ou  18/?;  P.  11  ou  12;  V.  6  à  8. 

Suivant  Cocco,  les  pectorales  sont  un  peu  moins  du  double 
de  longueur  que  les  ventrales  ;  le  nombre  des  rayons  des 
nageoires  est,  avec  certains  points  de  doute,  indiqué  de  la  ma- 
nière suivante  : 

U.  14?  —  ;  P.  12?;  V.  6?;  A.  14;  G.  16. 

Le  système  de  coloration  varie  suivant  les  régions  du  corps  ; 
les  cotés  sont  d'un  blanc  argenté  assez  vif;  le  dos  et  le  dessus 
de  la  tète  sont  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé,  parfois  presque 
noirâtre.  De  la  tête  à  l'anus  existe  une  double  rangée  de  points 
brillants,  beaucoup  moins  développés  que  ceux  formant  la  ran- 
gée externe,  qui  se  continue  de  la  ceinture  scapulaire  à  la  racine 
de  la  caudale  ;  tous  ces  points,  excessivement  serrés  les  uns 
contre  les  autres,  semblent  constituer  une  espèce  d'écusson 
lumineux  sur  la  partie  inférieure  du  corps. 

Cocco  a  dédié  cette  espèce  à  Jeannette  Power  qui  a  publié  des 
travaux  sur  l'Argonaute  argo. 

Habitat.  Mi'diterranée,  Nice,  excessivement  rai'e. 

Proportions:  lon^,'.  totale,  0,030;  tronc,  haut.  0,006,  épais.  0,003. 

T.-le.-lon-.  O,000o,  haut.  0,00o..  —  Œil,  diam. 0,003,  esp.  préorbil.  0,0025, 
esp.  inlerorbit.  0,002.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,006. 

Caudale,  long.  0,006;  pectorale,  long.  0,0033;  ventrale,  long.  0,0035.  — 
Promi.'r.'  dorsale,  haut.  0,004;  anale,  haut,  0,003. 

Dislanc.'  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale,  0,016;  seconde  dor- 
sale, 0,022;  anale,  0,017  ;  pectorale,  0,009;  ventrale,  0,014. 

(iK.Mu:  Kii THYO<x)<:cus  —  IcnrUYOCOCCUS,  CBp. 

Syn.  :  C.nc.cn,  «ii'uitli. 

Corps  haut,  comprimé,  couvert  d'écaillés  minces,  lisses.  Points  bril- 
lants sur  les  parties  latérales  et  inférieures  du  corps. 


ICHTHYOCOCCUS   OVALE.  111 

Tête  haute,  comprimée,  nue  ;  mâchoire  supérieure  recouvrant  la  man- 
dibule, garnie  d'une  rangée  de  petites  dents  égales,  régulières,  aiguës, 
triangulaires,  se  touchant  par  la  base,  représentant  en  quelque  sorte  le 
bord  d'une  lame  de  scie  ;  mandibule  peu  ou  pas  dentée. 

Appareil  branchial;  ouïes  largement  ouvertes. 

Nageoires;  première  dorsale  opposée  aux  ventrales;  pectorales  insérées 
vers  le  bas  de  la  ceinture  scapulaire;  ventrales  attachées  sous  la  partie 
inférieure  du  tronc. 


L'ICHTHYOCOCCUS  OVALE  —  ICHTRYOCOCCUS  OVATUS. 

Syn.  :  GonostOiMUS  ovatus,  Cocco,  Aie.  Salmon.  Lett.,  p.  9,  pL  1,  fig.  3. 

IcHTHyococcus  ovATCs,  CBp.,  Fn.  ital.,  fig.,  Cat.,  p.  37,  n"  309;  Vaill.,  Exp.  se. 
Travail,  et  Talism.,  p.  104,  pi.  14,  fig.  2,  anim.  vu  de  profil,  2»  auim.,  vu  en  dessous. 

Le  Scopèle  ovale,  Scopelas  ovatus,  Cuv,  et  Valenc,  t.  XXII,  p.  453. 

CocciA  ovATA,  Giinth.,  t.  V,  p.  388;  Canestr.,  Fn.  Ital.,  p.  119:  Giglioli,  Cat. 
Pesc.  ital.,  p.  89,  a»  338. 

Long.  :  0,040  k  0,050. 

Ainsi  que  l'indique  son  nom  spécifique,  ce  poisson  a  le  corps 
élevé  ;  la  hauteur  du  tronc,  qui  fait  presque  le  triple  de  l'épais- 
seur, est  contenue  trois  fois  à  trois  fois  et  quart  dans  la  longueur 
totale.  De  la  tête  à  la  seconde  dorsale,  le  profil  supérieur  est 
convexe,  puis  il  devient  presque  droit  jusqu'à  la  base  de  la  cau- 
dale. Le  profil  inférieur  est  horizontal  en  avant  de  l'insertion  des 
ventrales;  après,  il  se  montre  légèrement  convexe  jusqu'à  l'o- 
rigine de  l'anale;  là,  il  se  relève  faiblement  pour  aller  joindre, 
suivant  une  ligne  légèrement  oblique,  le  bord  inférieur  de  la 
caudale.  Le  tronçon  de  la  queue  est  relativement  peu  élevé  ;  sa 
hauteur  est  comprise  trois  fois  à  trois  fois  un  tiers  dans  la  hau- 
teur du  tronc.  Le  corps  est  couvert  d'écaillés  imbriquées  fort 
minces,  variant  de  forme  suivant  la  région  qu'elles  occupent. 
Les  écailles  du  dos  ont  le  bord  libre  arrondi  ou  plutôt  convexe  ; 
elles  sont  généralement  disposées  sur  deux  ou  trois  rangées,  en 
avant  de  la  première  dorsale,  sur  deux  séries  de  la  première  à  la 
seconde  dorsale  ;  il  n'y  en  a  plus  qu'une  rangée  sur  le  tronçon 
de  la  queue,  vers  la  base  de  la  caudale.  Les  côtés  sont  garnis 
en  avant  de  quatre  ou  cinq  rangées  d'écaillés,  s'étalant  du  dos  à 
la  ligne  des  points  brillants  ;  au-dessus  de  l'anale,  il  ne  parait 


,,o  SCOPÉLIDÉS. 

plus  V  avoir  que  deux  ou  trois  séries  d'écaillés,  elles  deviennent 
(lilliciles  à  compter.  Les  écailles  des  flancs  ont  le  bord  libre 
moins  convexe  que  celles  du  dos,  elles  sont  hautes.  Les  écailles, 
qui  revêtent  la  région  inférieure  du  corps,  présentent  des  dispo- 
sitions particulières;  de  la  ceinture  scapulaire  à  l'anus,  il  y  a  de 
fliaciue  côté  deux  séries  d'écaillés  verticales,  et  en  dessous, 
deux  séries  d'écaillés  horizontales  couvrant  la  surface  aplatie, 
l'espèce  de  plastron  de  l'abdomen  ;  il  existe  par  conséquent  six 
rangées  d'écaillés,  autant  qu'il  y  a  de  points  brillants.  Vers  les 
côtés  de  l'anale,  les  écailles  sont  placées  obliquement  de  haut 
en  bas  et  de  dehors  en  dedans. 

Sur  les  spécimens  que  j'étudie,  il  n'y  a  pas  de  différence  sen- 
sible entre  la  hauteur  et  la  longueur  de  la  tête,  qui  est  comprise 
environ  trois  fois  et  trois  quarts  dans  la  longueur  totale.  Le 
prolil  supérieur  est  convexe.  Une  légère  carène  part  de  l'espace 
inlcrorbitaire  et  va  jusque  sur  le  milieu  de  l'espace  préorbi- 
taire.  Le  museau  est  obtus,  avancé,  recouvrant  l'extrémité  de  la 
mandibule.  Le  maxillaire  supérieur  cache  la  partie  latérale  de  la 
mâchoire  inférieure.  Les  dents  sont  excessivement  peu  déve- 
loppées, pour  ainsi  dire  microscopiques.  La  mâchoire  supé- 
rieure présente  l'aspect  d'une  lame  de  scie  ;  elle  a  le  bord  dentelé 
jusqu'à  son  extrémité  postérieure.  Examinées  à  un  grossisse- 
ment d'une  trentaine  de  fois,  les  dents  paraissent  bien  régu- 
lières, égales,  disposées  sur  une  seule  rangée  continue,  se  tou- 
chant par  la  base,  triangulaires,  à  pointe  tournée  en  arrière, 
.semblables  h.  de  petits  crochets;  au  premier  coup  d'œil,  cet 
arrangement  si  régulier  peut  faire  supposer  que  le  bord  de  la 
màciioire  est  seulement  dentelé  et  non  garni  de  véritables  dents 
Avec  un  grossissement  d'environ  deux  cents  fois,  il  est  facile  de 
distinguer  la  structure  de  ces  petites  dents,  de  voir  la  disposition 
des  vaisseaux  de  la  pulpe  dentaire.  La  mandibule  ne  porte  sou- 
vent que  des  scabrosilés  ;  un  individu  toutefois,  je  l'ai  cons- 
taté, avait  deux  dents,  l'une  grêle,  allongée,  l'autre  conique. 

L'œil  est  grand,  son  diamètre  fait  le  tiers,  et  même  plus,  de 
la  longueur  d.-  la  lêl..;  il  ost  égal  à  l'espace  préorbitairc.  L'es- 


ICHTHYOCOCCUS   OVALE.  ll.î 

pace  interorbitaire  est  excessivement  étroit  ;  de  sa  région  anté- 
rieure, ainsi  qu'il  a  été  dit  plus  haut,  part  une  petite  carène  qui 
descend  vers  le  museau. 

La  première  dorsale  commence  sur  la  moitié  antérieure  de  la 
longueur  totale;  sa  hauteur  est  à  peu  près  égale  à  sa  longueur. 
La  seconde  nageoire  du  dos  est  très-exiguë  ;  elle  est  reculée  vers 
la  base  de  la  caudale.  L'anale  est  un  peu  plus  longue  que  la  pre- 
mière dorsale.  La  caudale  est  légèrement  fourchue.  L'insertion 
des  ventrales  est  vers  le  milieu  de  la  longueur  totale. 

D.  12  à  14  — ?;  A.  16  ou  17;  C.  6/19  à  21/5;  P.  8  ou  9;  V.6  ou  7. 

Les  flancs  sont  argentés,  la  teinte  est  lavée  de  brun;  le  dos 
est  noirâtre  ou  d'un  bleu  très-foncé  ;  la  partie  inférieure  du  corps 
est  d'un  noir  fort  brillant,  comme  vernissé;  en  avant  cette  colo- 
ration se  continue  jusque  vers  la  symphyse  de  la  mandibule. 
Dans  l'intervalle  qui  sépare  les  branches  de  la  mâchoire  infé- 
rieure, il  y  a  deux  rangées  de  points  brillants.  Sur  chaque  côté 
de  la  mandibule  se  voit  une  courte  série  de  six  à  huit  points 
lumineux,  se  terminant  sous  l'interopercule.  De  la  ceinture  sca- 
pulaire  à  la  base  des  ventrales,  la  partie  inférieure  de  l'abdo- 
men est  aplatie  ;  elle  est  ornée  d'une  double  rangée  de  points 
brillants  qui  sont  nettement  séparés  sur  la  ligne  médiane  de  ceux 
du  coté  opposé;  en  arrière  de  la  base  des  ventrales,  ces  points 
sont  rapprochés,  parfois  même  ils  se  touchent  sur  la  ligne  mé- 
diane ;  ils  se  continuent  de  chaque  côté  de  l'anale  et  se  termi- 
nent à  la  base  de  la  caudale.  Une  série  de  points  brillants, 
séparée  de  la  rangée  inférieure  par  de  petites  plaquettes  écail- 
leuses,  couvertes  d'un  pigment  argenté  fort  éclatant,  semble 
double  ;  cette  série  s'arrête  vers  l'anus  ou  vers  le  commencement 
de  l'anale.  Les  points  brillants  et  les  plaquettes  qui  les  bordent 
sont  parfois  confondus  en  une  même  teinte.  A  la  tête  existent 
plusieurs  points  lumineux  ;  vers  la  narine,  se  remaïque  un  large 
point  noir  formant  presque  une  petite  tache  ;  près  du  bord  infé- 
rieur de  l'orbite,  je  distingue,  sur  plusieurs  spécimens,  deux 
points  brillants  légèrement  dorés  ;  le  point  supérieur  est  un  peu 
Poissons.  —  Supplément.  8 


,14  SCOPÉLIDÉS. 

plus  accentué;  il  y  a  encore  quelques  points  lumineux  dissé- 
minés sur  la  joue  et  sur  les  pièces  operculaires. 

Habitat.  Méditerranée,  Mce,  très-rare. 

Proportions  :  long,  totale 0,041  ;  tronc,  haut.  0,014,  épais.  0,003. 

Tète.  long.  0,0H,  haut.  0,011,  larg.  0,005.  —  Œil,  diam.  0,004,  esp. 
préorbit.  0,004,  esp.  interorbit.  0,001.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,007. 

Caudale,  long.  0,008;  pectorale,  long.  0,010;  ventrale,  long.  0,006.  — 
Première  dorsale,  haut.  0,006,  long.  0,0055;  anale,  long.  0,006. 

Dislance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale,  0,019  ;  seconde  dor- 
sale, 0,029;  anale,  0,028;  pectorale,  0,011  ;  ventrale,  0,021 . 


GENRE   AULOPE. 

T.  III,  p.  oi'.i  (supprimer  le  paragraphe  relatif  aux  nageoires). 

ValtMiciennes  n'admet  pas  le  genre  Chlorophthalmus  de  C.  Bonaparte;  il 
regarde  le  Chlorophthalme  d'Agassiz  comme  un  Aulope.  —  Agassiz  d'ail- 
leurs écrit  qu'il  est  disposé  à  considérer  le  genre  Chlorophthalmus,  Bonap., 
comme  le  jeune  âge  du  genre  Aulo^ius,  Cuv.  ;  V.  Agassiz,  dans  Ann.  Se.  nat., 
Paris,  180.'),  t.  m,  p.  57  (Observations  sur  les  métamorphoses  des  Poissons). 

Le  genre  Aulope  se  compose  de  deux  espèces. 

/  petit  que  l'espace  préorbitaire.     1 .  A.  filamenteux. 
Diamètre  de  l'œil  plus 

(  grand  que  l'espace  préorbitaire.     2.  A.  d'Agassiz. 

L'AULOPE  D'AGASSIZ  —  AULOPUS  AGASSIZ  1. 

Syn.  :  Ciii.onoi'iiTiiALMUs  Agassizi,  CBp.,  Fn.  ital.,  fig.,  Cat.,  p.  3C,  n"  295  ; 
Co9t;i,  Fn.  Napol.,  pi.  35  bis;  Gunth.,  t.  V,  p.  404;  Cauestr.,  F/i.  ital.,  p.  123; 
Gifflioli,  Cal.   Peso,  ital.,  p.  100,  n"  346. 

L'AiLopE  d'AoAssiz,  Aulopus  Agassizi,  Cuv.  et  Valenc,  t.  XXII,  p.  521. 

At;i,oi'is  AdAssizi,  Vaill.,  E.cp.  se.  Travail,  et  Talism.,  p.  121,  pi.  12,  fig.  3-3=^ 
Sagitla,  fig.  Z^  écaille  du  corps,  fig.  3o  écaille  de  la  ligue  latérale;  les  figures  out 
h'  (liain.  t>  f.  gross. 

«ianthor,  Canestrini,  etc.,  écrivent  Agassizii. 

Long.  :  0,10  à  0,14  et  même  0,209,  Vaill. 

!)••  la  tête  à  la  première  dorsale,  le  tronc  est  de  forme  prisma- 
ti<]ue,  carrée;  dans  celte  région,  l'épaisseur  est,  ou  peu  s'en 
faut,  r'f,'alc  à  la  hauteur,  qui  est  contenue  sept  fois  et  quart  à 
s.'pl  fois  cl  demie  dans  la  longueur  totale.  Puis  le  corps  devient 
plu.s  comprimé,  cl,  à  l'aplomb  de  l'anale,  son  épaisseur  a  dimi- 


AULOPE  D'AGASSIZ.  il5 

nué  de  moitié  ;  elle  est  alors  égale  à  la  hauteur  àa  tronçon  de  la 
queue.  La  position  de  l'anus  est  remarquable  ;  son  ouverture 
est  placée  entre  les  ventrales,  à  peine  en  arrière  du  tiers  anté- 
rieur de  la  longueur  des  nageoires.  Chez  les  jeunes  animaux, 
les  rayons  internes  des  ventrales  recouvrent  l'anus  ;  singulière 
disposition  qui  rappelle  celle  qui  se  montre  chez  le  Louvaréou 
impérial.  Ces  Poissons  pourraient  être  nommés  proctopodes  ou 
pelvipodeSy  bien  différents  toutefois  de  ceux  que  de  Blainville 
avait  ainsi  désignés  et  qui  sont  les  Plagiostomes.  Du  reste,  nous 
avons  rappelé,  t.  II,  p.  510,  que  Nardo  avait  donné  au  genre 
Luvariis  le  nom  de  Proctostegus.  Les  écailles  sont  de  moyenne 
grandeur;  elles  ont  leur  bord  postérieur  épineux  ou  plutôt 
denticulé. 

La  tête  est  aplatie  en  dessus;  elle  est  longue  ;  sa  longueur  est 
comprise  trois  fois  et  demie  à  quatre  fois  dans  la  longueur 
totale.  Le  museau  est  large,  court,  déprimé.  La  mâchoire  supé- 
rieure est  beaucoup  moins  avancée  que  la  mandibule;  elle  est 
échancrée  dans  sa  partie  médiane  ;  elle  se  porte  en  arrière  à  peu 
près  jusque  sous  le  milieu  de  l'espace  qui  sépare  le  bord  anté- 
rieur de  l'orbite  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  Elle  est  très-ar- 
quée, présentant  la  figure  d'un  fer  à  cheval  allongé  ;  ses  branches 
contournent  les  côtés  de  la  mandibule  et  se  portent  sous  la 
gorge,  oii  elles  se  rapprochent  l'une  de  l'autre,  et  ne  sont  plus 
séparées  que  par  un  intervalle  moindre  que  le  diamètre  vertical 
de  l'œil;  pour  bien  voir  cette  disposition,  il  faut  regarder  la 
tête  en  dessous.  Le  bord  de  la  mâchoire  supérieure  est  formé 
par  les  intermaxillaires  seuls;  ces  os,  qui  sont  très-grêles,  lon- 
g-ent  toute  la  partie  inférieure  des  maxillaires.  L'extrémité  du 
maxillaire  supérieur  est  élargie  en  palette.  La  mandibule,  nous 
l'avons  dit,  est  plus  longue  que  la  mâchoire  supérieure  ;  son 
extrémité  symphysaire  est  oblique  de  haut  en  bas  et  d'arrière  en 
avant  ;  de  cette  façon,  lorsque  la  bouche  est  fermée,  le  menton  est 
relevé  et  semble  continuer  le  profil  supérieur  de  la  tête.  Les 
mâchoires  sont  garnies  de  petites  dents  égales,  légèrement  cro- 
chues. Les  tubercules  latéraux  du  vomer  portent  chacun  plu- 


,,C  SCOPÉLIDÉS. 

sieurs  dents  pointues,  recourbées  en  avant;  les  palatins  sont 
é'^alemont  dentés.  La  langue  est  large,  bien  détachée  ;  elle  est 
munie  de  petites  dents.  La  bouche  est  grandement  ouverte  dans 
le  sens  vertical  ;  sa  muqueuse  est  d'un  blanc  rosé,  assez  pâle. 

Excessivement  développé  d'avant  en  arrière,  l'œil  est  de  forme 
elliptique;  son  diamètre  horizontal  est  compris  deux  fois  et  quart 
à  deux  fois  et  un  tiers  dans  la  longueur  de  la  tête,  il  l'emporte 
d'un  tiers  et  plus  sur  le  diamètre  vertical,  qui  est  un  peu  moins 
<'rand  que  l'espace  préorbitaire.  L'espace  interorbitaire  est  fort 
étroit,  il  ne  mesure  guère  que  le  dixième  de  la  longueur  de  la 
tète,  il  ne  fait  pas  le  quart  du  grand  diamètre  de  l'œil.  L'orbite 
entame  profondément  le  profil  supérieur  de  la  tète.  Les  sous- 
orbilaires  sont  caverneux. 

Près  du  bord  antérieur  de  l'orbite,  se  voit  l'orifice  externe  de 
la  narine;  il  est  assez  étroit;  l'orifice  interne  est  ovale,  à  bord 
saillant. 

La  fente  branchiale  est  très-longue  ;  elle  s'avance  jusque  sous 
le  bord  antérieur  de  l'orbite  ;  l'opercule  est  irrégulier,  trapé- 
zoïde,  en  arrière  il  se  termine  en  un  angle  assez  prononcé;  son 
bord  postérieur  est  échancré;  cette  échancrure,  assez  profonde, 
est  en  partie  fermée  par  la  membrane  branchiostège.  La  mu- 
queuse recouvrant  le  bord  interne  de  la  ceinture  scapulaire  est 
d'un  blanc  argenté,  depuis  l'échancrure  operculaire  jusque 
vers  l'angle  antérieur  de  la  fente  branchiale.  Le  bord  postérieur 
du  préopercule  forme  avec  le  bord  inférieur  un  angle  presque 
droit  :  la  crête  saillante  du  préopercule  est  caverneuse  à  sa  partie 
inférieure,  qui  paraît  ainsi  dentelée. 

La  ligne  latérale  est  légèrement  déclive  ;  elle  va  à  peu  près 
diroclomont  de  l'épaule  au  milieu  de  la  base  de  la  caudale.  Éc, 
1.1.  :;()  à  :;:{;  l.  Iransv.  -r-^  4- 1  =  10  ou  11. 

o    ou    6 

La  premitMi'  dorsale  commence  à  l'origine  du  second  tiers  de 
la  longueur  totale  ;  elle  est  plus  haute  que  longue  ;  ses  deuxième, 
Iroisième,  quatrième  et  cinquième  rayons  sont  plus  développés 
«lue  les  antres.  La  seconde  dorsale  est  au-dessus  de  l'anale.  L'a- 
nale est  placée  loin  de  l'anus;  elle  est  plus  haute  que  longue  ;  ses 


AULOPE  D'AGASSIZ.  117 

rayons  les  plus  allongés  sont  le  deuxième  et  le  troisième,  La 
caudale  n'est  pas  très-fourchue.  Les  pectorales  sont  longues; 
elles  ont  les  rayons  médians  plus  développés  que  les  autres.  Les 
ventrales  ont  une  longueur  à  peu  près  égale  à  celle  des  pecto- 
rales ;  les  trois  premiers  rayons  externes  sont  plus  allongés  que 
les  autres. 

Br,  10.  —  D.  11  ou  12  —  ;  A.  0    ou  10;  G.  6/18  à  20/7;  P.  15  ou  16;  V.  0. 

Sur  le  vivant,  la  teinte  générale  est  d'un  vert  bleuâtre  ou  oli- 
vâtre. La  coloration  verdâtre  de  l'œil  est  fort  remarquable  chez 
un  Poisson  osseux  ;  C.  Bonaparte  a  cru  devoir  rappeler  cette 
particularité  en  composant  le  nom  de  genre  Chlorophthalmus. 
La  tête  est  rougeâtre.  Chez  le  sujet  qui  a  séjourné  dans  l'alcool, 
la  teinte  est  d'un  jaune  rougeâtre  assez  clair;  de  petites  bandes, 
formées  de  points  noirs,  descendent  obliquement  du  dos  sur 
les  côtés  jusqu'au  voisinage  de  la  ligne  latérale  ;  ces  petites 
bandes  sont  dirigées  d'avant  en  arrière  et  de  haut  en  bas.  Des 
points  noirâtres  se  distinguent  vers  la  base  des  rayons  de  l'a- 
nale, au  commencement  de  la  nageoire,  près  de  la  racine  des 
ventrales.  Les  parties  inférieures  du  corps  sont  argentées. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  excessivement  rare. 

Proportions  :  long,  totale  0,125;  tronc,  haut.  0,017,  épais.  0,016. 

Tète,  long.  0,034,  haut,  0,016,  larg.  0,017.  —  Œil,  diani.  horizontal  0,014, 
vertical  0,008,  esp.  préorbit.  0,010,  esp.  interorbit.  0,003.  —  Mâchoire 
supérieure,  long.  0,014, 

Gaudale,  long.  0,020  ;  pectorale,  long.  0,024;  ventrale,  long.  0,023.  — 
Première  dorsale,  haut.  0,022,   long.  0,015;  anale,  haut.  0,014,  long.  0,009. 

Dislance  du  bout  du  museau  à:  première  dorsale, 0,042;  seconde  dor- 
sale, 0,085;  anale,  0,083;  pectorale,  0,032;  ventrale,  0,045. 

GENRE  PARALEPIS. 

T.  III,  p.  518.  —  Il  faut  modifier  le  tableau,  si,  à  l'exemple  de  quelques 
auteurs,  on  regarde  le  P.  élégant  et  le  P.  pseudocorégonoïde  comme  étant 
de  véritables  espèces. 


,,g  SCOPÉLIDÉS. 

6,  ,  /  vingt-cinq  rayons  /grandes.     1.  P.  élégant. 

*  I       opposée       I  au  plus.  | 

^  jaux  ventrales.  (Taches sur  le  tronc'nulles.        2.  P.  corégonoïde. 

Anale  ayant  I 

lune  trentaine  de  rayons...,     3.  P.  pseudocorégonoïde. 

;^  ^  placée  en  arrière   des  ventrales 4,  P.  sphyrénoïde. 

Les  Paralcpis  speciosus,   coregonoides   et  pseudocorego7ioide$  forment-ils 
réellement  trois  espèces  bien  nettement  déterminées?  Le  P.  speciosus  pa- 
rait être  le  joime  du  P.  coregonoides,  Riss.  ;  quant  au  P.  pseudocoregonoides, 
il  ne  se  distinj^ue  du  P.  coregonoides  que  par  le  nombre  un  peu   plus  élevé 
des  rayons  de  son  anale,  qui  en  compte  cinq  ou  six  de  plus  que  celle  du 
P.  coregonoides;  cette  différence  est  assurément  peu  importante  quand  il 
s'agit  d'une  nageoire  soutenue  par  une  assez  grande  quantité  de  rayons. 
C.  Bonaparte  n'en  tenait  pas  compte  d'abord,  puisqu'il  rapportait  au  P.  co- 
regonoides di-  Hisso  le  spécimen  dont  il  a  donné  la  description  et  la  figure 
dans  la  Faune  italienne;  Valenciennes,  dans  le  Règne  animal  illustré,  pi.  18, 
Ci^.  2,  a  désigné  également  sous  le  nom  de  P.  coregonoides  un  Paralépis 
dont  l'anale  est  formée  de  trente  rayons  ;  fait  plus  extraordinaire,  c'est 
[iréci>ément  cette   ligure  du  Régn.  anim.  ill.    que   M.    Bellotti  considère 
comme  représentant  son  P.  Cuvieri,  dont  le  caractère  spécifique  est  d'avoir 
à  l'anale  vingt-trois  rayons  seulement. 

LE  PARALÉPIS  ÉLÉGANT  -  PARALEPIS  SPECIOSUS. 

Syn.  :  Parai.epis  speciosus,  Bellotti,    Paralepidini  del  Meàiterraneo,  dans  Atli 
dtl  Soc.  liai.  se.  nal.,  Milano,  1877,  vol.  XX,  fasc.  1,  p.  .5. 

Long.  :  0,070  à  0,10. 

Huant  aux  formes,  le  Parale'pis  élégant  a  beaucoup  de  rap- 
port avec  le  Paralépis  corégonoïde;  chez  l'un  et  chez  l'autre,  le 
prolil  supérieur  dessine  une  courbe  à  peu  près  semblable.  —  La 
hauteur  du  Uonc  est  contenue  une  dizaine  de  fois  dans  la  lon- 
gui'ur  lolali'.  Les  écailles  ont  la  forme  caractéristique  de  celles 
du  Paralépis  corégonoïde. 

L.i  lèle  est  développée  ;  sa  longueur  mesure  le  quart  de  la 
longueur  (olale.  La  mâchoire  supérieure  est  un  peu  moins  lon- 
gue que  lu  niandiljule  ;  elles  sont  l'une  et  l'autre  garnies  d'une 
série  de  petites  dents  pointues  ;  il  y  en  a  quelques-unes  en  fins 
crochets  sur  le  devant  de  la  mAchoire  supérieure.  La  bouche  est 


PARALEPIS   ELEGANT.  il9 

fort  grande;  sa  fente  s'étend,  en  arrière,  un  peu  plus  loin  que  les 
orifices  de  la  narine. 

L'œil  est  arrondi  ;  il  est  plus  ou  moins  développé  ;  très-pro- 
bablement le  développement  est  en  raison  inverse  de  celui  de 
la  taille  de  l'animal  ;  d'après  M.  Bellotti,  le  diamètre  de  l'œil 
est  compris  cinq  fois  et  demie  dans  la  longueur  de  la  tête,  et 
deux  fois  et  demie  dans  la  longueur  du  museau;  chez  le  spé- 
cimen que  je  tiens  de  son  obligeance,  le  diamètre  de  l'œil  fait 
le  quart  de  la  longueur  de  la  tête,  la  moitié  de  l'espace  préor- 
bitaire. 

La  narine  est  à  l'union  du  tiers  postérieur  de  l'espace  préor- 
bitaire  à  ses  deux  tiers  antérieurs. 

Le  battant  operculaire  est  excessivement  aminci,  il  semble 
formé  de  lamelles  papyracées  d'une  teinte  argentée  fort  bril- 
lante. La  muqueuse  tapissant  la  chambre  branchiale  est 
rosée. 

La  première  dorsale  est  opposée  aux  ventrales  ;  elle  est  formée 
de  dix  rayons  ;  l'anale  est  longue,  composée  de  vingt-deux  à 
vingt-quatre  rayons;  la  caudale  est  échancrée  ;  elle  a  une  ving- 
taine de  rayons  principaux.  Les  pectorales  ont  treize  rayons  ;  les 
ventrales,  h:      ol  neuf. 

i-.i    -  ■  ,\  i*  ;  C.  9  ou  10/20/M  ou  12;  P.  13  ;  V.  8  ou  9. 

.l'i   .le  Su^orieure  du  corps  est  d'un  blanc  pâle  piqueté  de 
fia  pointillé  noirâtre.   Les  pièces  operculaires  et  la  paroi  abdo- 
minale sont  d'un  blanc  argenté  des  plus  brillants  ;  un  peu  en 
arrière  de  la  ceinture  scapulaire  commence,  ainsi  que  l'a  fort 
bien  indiqué  M.  Bellotti,  une  série  de  taches  qui  s'étend,  suivant 
une  faible  inclinaison,  jusqu'à  la  région  anale  ;  ces  taches  sont 
d'un  noir  foncé,  qui  ressort  nettement  sur  le  blanc  argenté  des 
flancs  ;  elles  affectent  une  forme  semi-lunaire,  ce  sont,  en  quel- 
que sorte,  des  segments  de  disque  appliqués  sur  les  côtés  du 
tronc  ;   parfois    la   tache    antérieure  est  presque  triangulaire  ; 
généralement  ces  taches  sont  au  nombre  de  sept  de  chaque  côté. 
La  crête  du  dos  est  plus  ou  moins  noirâtre. 


120  SCOPÉLIDÉS. 

Habitat.  Méditerranée,  .Nice,  excessivement  rare;  depuis  d8o6,  trois 
spt^cimons  ont  ù[6  trouvés  sur  la  côte  des  Alpes-Maritimes;  deux  de  ces 
Paral-''pis  ont  été  donnés  par  M.  Bellotti  au  Musée  de  Milan  ;  le  troisième 
appartient  au  Laboratoire  de  Nice.  Le  sujet  dont  je  vais  indiquer  les  pro- 
portions vient  de  Messine;  M.  le  D''  lîellotti  a  eu  l'amabilité  de  m'en  faire 
i>ri''>''iit . 

Proportions  :  long,  totale  0,083  ;  tronc,  haut.  0,008,  épais.  0,0045. 

Tête,  loup.  0,0205,  haut.  0,007,  larg.  0,00a.  —  Œil,  diam.  0,005,  esp. 
préorbit.  0,000,  esp.   interorbit.  0,003.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,011. 

Caudale,  long.  0,010;  pectorale,  long.  0,007;  ventrale,  long.  0,004.  — 
Pifniit'-re  dorsale,  haut.  0,006,  long.  0,003;  adipeuse,  haut.  0,0015;  anale, 
haut.  0,005,  long.  0,010. 

Dislance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale,  0,047;  adipeuse,  0,067  ; 
anab',  0,0;i6:);  pectorale,  0,023;  ventrale,  0,047. 

Lu  concordance  qui  existe  dans  la  formule  des  nageoii^es,  dans  l'en- 
semble des  proportions  chez  le  Paralépis  élégant  et  chez  le  Paralépis  coré- 
gonoïde,  porte  à  croire  qu'ils  sont  le  premier,  le  jeune,  le  second,  l'adulte 
d'une  même  espèce. 

LK  P.\llALr:PlS  COHÉGONOÏDE  —  PARALEPIS 
COIŒGONOIDES. 
T.  HL  1'.  519. 

Syn.  :  Cohkgo.ne  marémle,  Coregonus  marœnula,  Riss.,  IcKth.,  p.  328. 

Pahai.épis  confx.ON'oÏDE,  Paralépis  corcgonoides,  Riss.,  Ilist.  nat..  p.  4'i2,  fig.  15; 
Cuv.  ("t  Valeiic,  t.  VII,  p.  510,    512,  non  t.  III,  p.  357. 

Pahalepis  conEGONOiDEs,  CBp.,  Fn.  ital.,  diagnose,  non  descript.,  ni  fig.,  Cat., 
p.  35,  II»  292;  Giinth.,  t.  V,  p.  418;  Canestr.,  Fn.  ital.,  p.  127;  C.  Sarato,  Notes 
sur  les  poissons  de  Xice,  dans  Moniteur  des  Étrangers,  Nice,  15  mars  1887,  et  loc. 
cil.,  Nice,  28  avril  1889. 

Pahalepis  Cuviebi,  Bellotti,  Note  itliolog.,  Paralepidini  del  Mediterraneo,  dans 
Atti  Soc.  Ital.  se.  nat.,  scduta  29  aprilo  1877,  Milano,  t.  XX,  fasc.  1,  p.  2;  Viuci- 
guerra,  A/>i>urdi  itliolog.,  dans  An.  Museo  civ.  Storia  nat.  Genova,  1885,  ser.  2, 
t.  II.  \>.  '.(.(;. 

A  i-ropos  du  Paralépis  Cuvieri,  A.  23,  M.  Bellotti  écrit:  Le  pinne  vcntrali 
{seconda  la  figura  di  Cuvier,  Règn.  anim.,  pi.  18,  fig,  2),  .sono  inseritte  incor- 
respinid'niza  al  tcrzo  rutjijlt  dclhi  pinna  dorsale;  en  tout  cas,  l'anale  n'a  pas 
vingt-irni»  layons,  comme  l'indicpie  M.  Hellotli,  elle  en  a  réellement  trente 
faciles  a  cunipler.  En  raison  du  nombre  des  rayons  de  l'anale,  le  Paralépis, 
n^uré  dans  le  Rrijne  animal,  doit  être  rapporté  au  P.  coregonoidcs,  Bellotti, 
non  Hisso,  —  Mans  son  Catalogue  des  Poissons  d'Europe,  p.  33,  n"  292, 
(..  nmiaparlo  se  borne  à  indiquer  le  ParaUpis  coregonoidcs,  Riss.  {Coregonus 
marxintla.  Miss.  Irlul,.),  Ilist.  nat.,  fig.  15;  puis,  chose  digne  de  remarque  et 
luul  il  fait  c.nliaiic  à  son  habitude,  il  ne  rappelle  nullement  ni  la  descrip- 
tion, ni  la  llRure  du  Paralépis  qu'il  a  étudié  dans  la  Faune  italienne,  d'où 


PARALEPIS   PSEUDOCORÉGONOIDE.  121 

il  est  permis  de  conclure  qu'il  rapportait  ce  Paralepis  au  P.  coregonoides, 
CV.,  t.  3,  p.  3o7. 

LE    PARALÉPlS  PSEUDOCORÉGONOIDE  —  PARALEPIS 
PSEUDOCOREGONOIDES. 

Syn.  :  Paralepis  pseudocobegonoides,  C.  Sarato,  dans  Moniteur  des  Étrangers, 
Mce,  15  mars  1887. 

CoREGONCS  PARALEPIS,  Riss.,  MaHUsc,  uoD  Hist.  7ial.,  Sarato,  loc.  cit. 

Le  Paralépis  corégoxoïde,  Paralepis  coregonoides,  Cuv.  et  Valeuc,  t.  III,  p.  357, 
pi.  66-07  et  t.  VII,  p.  510:  «  On  doit  marquer  comme  il  suit  le  nombre  de  ses 
rayons:  Br.  7;  D.  10-6;  A.  3/27;  C.  17;  P.  13;  V.  1/8.  »  »  P.  350.  Corrections  et 
additions  au  chapitre  XXXII  »  du  tome  III  ;  Règ.  an,  ilL,  pi.  18,  fig.  2. 

Paralepis  coregonoides,  CBp.,  Fn.  ital.  (en  partie,  non  diagnose),  fig.,  (C.  Bo- 
naparte l'appelle,  écrit-il,  P.  coregonoides,  Risso,  sans  tenir  compte  du  nombre 
des  rayons  de  l'anale,  sinon  variable,  au  moins  très-difficile  à  déterminer),  non 
Cat. 

Paralepis  coregonoides, Bellotti  (uon  Risso),  Paralepidini  delMcditerraneo,  dan? 
Atti  Soc.  Ital.  se.  nat.,  sed.  29  apr.  1877,  Milano,  t.  XX,  fasc.  1,  p.  2;  Vinci- 
guerra,  Appunti  ittiolog.,  dsias  An.  Mus  civ.  Stor.  nat.  Genova,  1885,  ser.  2,  t.  II, 
p.  4GG. 

C'est  au  Paralepis  pseudocoregonoidcs,  Sarato,  si  toutefois  on  l'admet 
comme  espèce  distincte,  qu'il  faut  rapporter  la  figure  de  l'Atlas  du  Règne 
animal,  CV.,  pi.  18,  flg.  2,  et  non,  comme  l'écrit  M.  Benotti,au  Paralepis  Cu~ 
vieri,  qui  n'a  que  23  rayons  à  l'anale,  tandis  que  le  Paralépis  figuré  dans  le 
Règne  animal  en  compte  30  à  l'anale,  ainsi  que  nous  l'avons  dit  ;  nous  le 
répétons  afin,  s'il  est  possible,  de  faire  disparaître  une  erreur  qui  est  ce- 
pendant assez  difficile  à  expliquer.  La  confusion  commise  par  M.  Bellotti 
vient  probablement  de  ce  qu'il  a  négligé  de  consulter  un  travail  de  C.  Bo- 
naparte, postérieur  à  la  Faw?ia  ilaliana,  publié  en  1846,  le  Catal.Pesc.  Europ., 
p.  3o,  n°  292,  Paralepis  coregonoides,  Kiss.,  Hist.  nat.,  fig.  io  ;  cette  citation 
est,  il  me  semble,  suffisante  pour  dissiper  Loute  incertitude. 

Dans  ce  paragraphe  il  ne  sera  pas  question  du  Paralépis  corégonoïde  dé- 
crit par  Cuvier  et  Valenciennes,  t.  VII,  p.  510.  — M.  C.  Sarato,  le  savant  con- 
servateur du  Musée  de  Nice,  a  constaté  une  certaine  dissemblance  entre  le 
Paralépis  corégonoïde  décrit  et  figuré  par  Risso  dans  Histoire  naturelle  et 
celui  que  son  compatriote,  avant  la  publication  de  cet  ouvrage,  avait  envoyé 
à  Cuvier  sous  le  nom  de  Corrgone  Paralépis.  —  Croyant  à  l'identité  spécifi- 
que de  ces  Paralépis,  Cuvier  et  Valenciennes  adoptèrent  la  nouvelle  syno- 
nymie de  Risso;  ils  décrivirent  le  spécimen,  venant  de  ce  naturaliste,  sous 
le  nom  de  Paralépis  ccrégonoïde,  t.  III,  p.  357  de  leur  grand  ouvrage  et  en 
donnèrent  la  figure  pi.  67  ;  plus  tard  un  autre  spécimen,  portant  la  même 
désignation  de  Paralépis  corégonoïde,  fut  reproduit  dans  l'Atlas  du  Règne 
animal,  pi.  18,  fig.  2.  Les  deux  sujets  ont  bien  l'un  et  l'autre  un  même 
nombre  de  rayons  à  l'anale,  une  trentaine,  mais  ils  présentent  de  très-no- 
tables din"érences  dans  les  caractères  de  la  dentition.  D'un  côté,  on  lit,  t.  III, 


,0^  SCOPELIDES. 


122 

p.  3a8...,  la  mâchoire  inférieure  et  les  palatins...  ont  des  dents...  grandes, 
créles,  crochues,  très-pointues,  qui,  dans  leurs  intervalles,  en  ont  d'autres 
plus  petites,  CV,  ;  d'un  autre  ccMé,  voici  le  texte  explicatif  de  la  figure  r^ 
présentée  dans  le  Régne  animal...,  montrant  que  lamàchoire  inférieure  n'a 
pas  de  svniphyse  avancée  et  que  les  dents  sont  en  velours  ras.  —  Ainsi, 
quoi  que  prétendent  certains  naturalistes,  la  dentition  ne  donne  pas  des  ca- 
ractères spécifiques  de  grande  valeur,  et  je  conserve  à  cet  égard  l'opinion 
que  j'ai  exprimée   il  y  a  une  dizaine  d'années,  V.  P.  Fr.,  t.  III,  p.  520. 

Suivant  le  l)'"  C.  Sarato,  il  y  a  deux  espèces  de  Paralépis  ne  différant  l'une 
de  l'autre  que  par  le  nombre  des  rayons  composant  l'anale  ;  à  la  première, 
({ui  a  paru  dans  VHistoirc  naturelle  de  Risso  et  dans  le  t.  VII,  p.  510,  CV., 
il  a  laissé  le  nom  spécifique  de  coregonoides,  à  l'autre  il  a  donné  l'épithète 
de  psetidocoregonoides.  C'est  à  ce  Paralépis  pseudocoregonoides  qu'il  faut  rap- 
porter les  figures  de  l'Histoire  naturelle  des  Poissons,  du  Règne  animal  et  de 
la  Faune  italienne.  —  Nous  empruntons  à  M.  Sarato  une  partie  de  son  travail 
pour  rendre  notre  description  plus  complète. 

Long.  :  0,15  à  0,22. 

Comme  ses  congénères,  le  Paralépis  pseudocorég'onoïde  a  le 
corps  très-allongé;  la  hauteur  du  tronc  est  contenue  douze  ou 
treize  fois  dans  la  longueur  totale. 

La  tète  est  allongée  ;  sa  longueur  est  comprise  quatre  fois  et 
demie  à  cinq  fois  dans  la  longueur  totale.  Le  museau  est  long  et, 
comme  le  fait  observer  Cuvier,  la  mâchoire  inférieure  dépasse  à 
peine  l'autre;  elles  sont  pointues  toutes  les  deux,  et  l'inférieure 
est  un  peu  crochue.  Le  système  de  la  dentition  paraît  beaucoup 
varier.  D'après  Cuvier  (t.  III,  p.  358),  il  n'y  a  à  l'intermaxillaire 
que  des  dents  si  petites  qu'il  faut  une  forte  loupe  pour  les  dis- 
tinguer; elles  sont  nombreuses  et  serrées  comme  celles  d'une 
.scie.  La  mâchoire  inférieure  et  les  palatins  en  ont  au  contraire 
(h-  grandes,  grêles,  crochues,  très-pointues,  qui  dans  leurs  in- 
tervalles en  ont  d'autres  plus  petites.  Il  n'y  a  point  de  dents  au 
•  vomer  et  sa  langue  n'a  que  de  l'àpreté  (Cuv.).  Le  Paralépis  co- 
régonoïde,  figuré  dans  l'atlas  du  Rrrpi  cm.  ilL,  pi.  18,  fig.  2 
(aualr  à  :iO  rayons),  montre  qu'à  la  mandibule  «  les  dents  sont 
'Il  velours  ras  ->.  La  mandibule  de  notre  Paralépis  pseudocore- 
rjrnoides,  écrit  M.  Sarato,  offre  de  chaque  côté  près  du  bord  anté- 
rieur citKi  à  .six  dents  serrées,  un  peu  courbes,  petites  ou  mé- 
di«)rres,  puis,  à  2  millimètres  en  arrière,  une  double  série  de 


PARALÉPIS  PSEUDOCORÉGONOIDE.  i23 

dents  fort  inégales,  les  internes  droites,  alternativement  courtes 
et  allong-ées,  les  externes  basses  et  recourbées,  alternant  avec 
les  précédentes,  les  unes  et  les  autres  plus  ou  moins  distinctes 
entre  elles.  Palatines  très-inégales  aussi,  les  antérieures  4-5, 
courtes  ou  médiocres  dirigées  en  avant  ou  en  bas,  écartées  des 
intermédiaires  ;  celles-ci  plus  ou  moins  espacées,  alternative- 
ment petites  et  grandes  ;  les  postérieures  menues,  serrées,  obli- 
ques ou  crochues  en  arrière.  Dents  de  l'inlermaxillaire  tout  à 
fait  rudimentaires,  visibles  seulement  à  la  loupe.  Bords  latéraux 
de  la  langue  armés  chacun  de  5  ou  7  petits  crochets.  Nous 
relevons  ces  caractères  sur  un  sujet  de  Nice,  le  seul  représen- 
tant de  l'espèce  que  nous  ayons  en  collection  et  dont  la  taille 
mesure  18  centimètres  (Sarato).  Suivant  CV.,  la  langue  n'a  que 
de  l'âpreté. 

L'œil  parait  un  peu  moins  grand  que  chez  le  Paralépis  coré- 
gonoïde  ;  son  diamètre,  ainsi  que  le  fait  observer  Cuvier,  mesure 
à  peu  près  le  sixième  de  la  longueur  de  la  tète. 

La  ligne  latérale  est  droite,  elle  va,  par  le  tiers  antérieur  du 
corps,  de  l'épaule  à  la  caudale. 

Suivant  Cuvier,  la  seconde  dorsale  a  six  rayons,  et  ses  rayons 
sont  beaucoup  plus  visibles  que  chez  le  vrai  Paralépis  corégo- 
noide,  dont  la  seconde  dorsale  n'a  d'ailleurs  que  deux  ou  trois 
rayons  et  ressemble  davantage  à  une  adipeuse.  L'anale  se  com- 
pose d'une  trentaine  de  rayons  ;  elle  se  continue  jusque  près  de 
la  caudale.  Les  ventrales  sont  petites  ;  elles  sont  placées  sous  la 
première  dorsale. 

Voici  la  formule  des  nageoires  indiquée  dans  Y  Histoire  nalii- 
r elle  des  Poissons,  t.  VII,  p.  310: 

D.  10— 6;  A.  3/27 ;C.  17;  P.  13;  V.  1/8. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice,  excessivement  rare. 

A  propos  des  Paralépis,  M.  Vinciguerra  s'exprime  ainsi  :  J  non  riesco  a 

comprendere  per  quale  ragione  il  Moreau ,  e  cià  senza  sufficiente  matérielle. 

—  Au  lieu  de  mettre  tant  d'ardeur  à  critiquer  mon  travail,  M.  Vinciguerra 
devrait  plutôt  revoir  ses  œuvres  ;  il  trouverait  ainsi  l'occasion  de  faire  un 
meilleur  emploi  de  son  temps.  Son  imagination,  par  trop  féconde,  se  plaît 


d24  SALMONIDÉS. 

à  créer  des  êtres  auxquels  la  nature  n'a  jamais  songé.  —  Assurément  je  ne 
connais  pas  ces  Paralépis  fantastiques  dont  parle  M.  Vinciguerra.  Quoi  !  un 
l'aralepis  Cuvieri  avec  la  pinna  anale  inserita  sotto  il  terzo  raggio  délia  dorsale 
e  fornita  di  soli  23  raggi,  montre  la  vera  coregonoides  ha  l'anale  inserita  sotto 
il  settimo  raggio  dorsale  e  fornita  di  30  raggi.  —  Dos  Paralépis  ayant  Tanale 
opposée  à  la  première  dorsale  !!  En  elTet,  de  semblables  phénomènes  ne  se 
trouvent  pas  dans  mon  matériel  ichthyologique. 

En  vertu  de  quelle  autorité,  M.  Vinciguerra  affirme-t-il  que  la  vera  core- 
gonoides a  l'anale  composée  de  30  rayons?  Bien  qu'il  prétende  le  contraire, 
et  cela  faute  de  notions  scientifiques  suffisantes,  il  est  certain  que  le  vrai 

Parolepis  coregonoides  est  celui  dont  Risso  a  formulé  ainsi  la  diagnose 

pinna  ani  breoi,  radiis  viginti  duobus  {Hist.  nat.),  et  qui  a  été  décrit  ou  cité 
sous  le  même  nom  spécifique  par  la  plupart  des  ichthyologistes,  par  Cu- 
vier  et  Valenciennes  dans  leur  tome  VII,  p.  510,  où  ils  font  l'histoire  de 
cette  espèce  :  «  Le  Paralépis  corégonoïde  [Paralépis  coregonoides,  llisso). 
iSous  avons  à  parler  maintenant,  disent  les  deux  illustres  naturalistes,  du 
véritable  Paralépis  corégonoïde  de  M.  Risso,  dont  nous  devons  plusieurs 
échantillons  en  bon  état  aux  recherches  faites  à  Nice  par  M.  Laurillard, — 
A.  3/20.  —  Nos  individus  sont  longs  de  huit  à  neuf  pouces.  »  —  Malgré 
tout  le  soin  apporté  à  la  rédaction  de  V Histoire  nutuvelle  des  Poissons, 
M.  Vinciguerra  ose  reprocher  à  Cuvier  d'avoir  introduit  la  confusion  dans 
la  synonymie  des  Paralépis.  Quelle  singulière  accusation  !  Elle  prouve  la 
négligence  de  M.  Vinciguerra  à  consulter  les  textes  originaux;  il  ne  con- 
naît évidemment  ni  VHisloire  naturelle  des  Poissons  de  Risso,  ni  celle  de 
Cuvier  et  de  Valenciennes,  pas  même  le  Catalogue  des  Poissons  d'Europe  de 
C,  Bonaparte.  Quanta  ses  critiques,  elles  n'ont  rien  de  sérieux;  il  est  in- 
croyable qu'on  puisse  accumuler  autant  d'erreurs  en  si  peu  de  lignes. 


LE  SAUMON  COMMUN. 

T.  111,  p.  b25. 

Certains  naturalistes  affirment  que  le  Saumon  commun  n'a  jamais  pé- 
nétré dans  la  Méditerranée,  que  d'ailleurs  il  ne  pourrait  y  vivre,  que  l'eau 
de  cette  mer  est  trop  salée,  que  les  eaux  douces  qui  s'y  jettent  ont  une 
température  trop  élevée,  que  la  zone  d'habitat  est  trop  méridionale.  —  A 
ces  assertions  nous  allons  simplement  opposer  des  faits. 

Les  côtes  du  Portugal  sont  plus  au  midi  que  nos  côtes  de  la  Méditer- 
ranée, et  suivant  de  Brito  Capello,  le  Saumon  commun,  S.  salar,  est  abon- 
dant dans  les  provinces  septentrionales  de  ce  pays.  —  D'autre  part,  Du- 
hamel écrit:  «  J»endant  loiiglemps  les  Espagnols  ont  fait  uti  grand  com- 
merce de  Sardines  avec  le  Portugal,  où  ils  les  échangeaient  pour  des 
Saumons.  » 

Quant  à  la  présence  du  Saumon  dans  la  Méditerranée,  elle  y  a  été  cons- 
tatée à  diverses  reprises.  —  Dans  son  Histoire  naturelle  des  Pyrcni'es-Oricn- 
talcs,  le  D'  Companyo  dit  :  «  le  Saumon  ne  vient  dans  notre  mer  que  très- 


SAUMON   COMMUN.  123 

accidentellement.»  Mais  il  y  vient;  personne  n'a  prétendu  qu'il  y  fût  com- 
mun. —  Vers  1877  ou  1878,  des  pêcheurs  ont  capturé,  sur  la  côte  de  Cette, 
un  Poisson  qu'ils  n'avaient  jamais  trouvé.  Ce  Poisson  avait  la  plus  grande 
ressemblance  avec  une  Truite  ;  sans  faire  des  suppositions  pouvant  égarer 
hien  loin,  il  est  permis  de  croire  que  cette  espèce  de  Truite  doit  être  un 
Saumon  commun  ou  une  Truite  de  mer,  une  Forelle  argentée,  et  l'hésita- 
tion ne  sera  plus  guère  permise  quand  on  saura  que,  depuis  longtemps 
déjà,  le  professeur  P.  Gervais  avait  tenté  d'introduire  le  Saumon  dans 
l'Hérault. 

Nous  allons  maintenant  parler  de  faits  plus  précis,  de  faits  qui  ne  sau- 
raient être  contestés.  En  1882,  les  14,  17  et  18  mai,  trois  Saumoneaux  ont 
été  saisis  par  les  pêcheurs  de  Cette;  le  premier  a  été  capturé  aux  pièces, 
sur  les  rochers  du  Lazaret,  à  une  certaine  distance  de  Cette  ;  le  second  a 
été  péché  vers  l'entrée  du  port;  le  troisième,  à  peu  près  dans  le  même 
parage  ;  ces  deux  derniers  ont  été  pris  aux  palangres.  Les  trois  Saumo- 
neaux sont  de  même  taille,  ou  bien  peu  s'en  faut,  deux  mesurant  0,248, 
le  troisième  0,243.  Il  est  évident  que  ces  trois  jeunes  Saumons,  péchés  à 
des  endroits  différents  et  à  quelques  jours  d'intervalle,  ne  doivent  pas  être 
les  seuls  qui  aient  gagné  la  mer.  D'où  viennent- ils,  de  l'Hérault,  du  Lez? 
Je  n'en  sais  absolument  rien  ;  je  ne  veux  risquer  aucune  hypothèse;  le  point 
important  à  signaler  est  la  capture  de  trois  jeunes  spécimens  du  Salmo 
salar  dans  les  eaux  de  la  Méditerranée  et  dans  des  conditions  différentes. 

—  J'ai  communiqué  le  fait  à  M.  Raveret-Wattel,  à  propos  d'une  note  qu'il 
avait  adressée  à  l'Académie  des  sciences:  Sur  la  reproduction  du  Saumon 
de  Californie  à  V Aquarium  du  Trocadéro.  Cette  note  a  été  publiée  dans 
C.  rend.  Acad.scienc,  Paris,  1883,  t.  XCVI,  p.  796. 

Je  le  reconnais,  les  diverses  tentatives  faites  pour  introduire  le  Saumon 
commun  dans  la  Méditerranée  n'ont  pas  été  couronnées  de  grands  succès. 
Mais  vraiment  était  il  possible  de  compter  sur  la  réussite  en  opérant  dans 
un  champ  d'expérience  aussi  mal  choisi.  Au  lieu  de  continuer  à  mettre  les 
alevins  dans  les  rivières  du  Midi,  les  placer  dans  les  conditions  les  plus 
défavorables,  il  faudrait  les  déposer,  loin  de  la  mer,  dans  les  affluents  du 
Rhône,  dont  les  uns  seront  évidemment  plus  propices  que  les  autres,  c'est 
ce  que  l'observation  démontrera.  Si  les  barrages  établis  sur  la  Saône  ne 
permettent  pas  d'y  faire  des  essais,  le  cours  de  l'Ain  présente  des  avan- 
tages ;  du  reste,  quant  au  choix  des  cours  d'eau,  c'est  à  MM.  les  ingé- 
nieurs des  ponts  et  chaussées  à  décider;  c'est  à  eux  d'étudier  la  question, 
elle  est  plus  de  leur  compétence  que  de  celle  des  naturalistes. 

Dans  certaines  eaux  du  Midi,  notamment  dans  l'Aude,  on  a  mis  des 
alevins  de  Quinnat,  le  soi-disant  Saumon  de  Californie  qui  n'appartient  pas 
au  genre  Sahno,  mais  au  genre  Oncorhynchus.  Les  essais  pour  l'introduction 
des  Quinnats  ont  mieux  réussi  dans  cette  rivière  que  ceux  faits  à  diverses 
reprises  dans  la  Seine  qui  ont  échoué,  ce  qu'il  ne  faut  pas  trop  regretter. 

—  En  effet,  il  est  inutile  et  même  imprudent  démettre  le  Quinnat  dans  les 
eaux  fréquentées  par  notre  délicieux  Saumon.  Aux  États-Unis,  on  a,  paraît- 


126  SALMONIDES. 

il,  complètement  abandonné  la  reproduction  artificielle  du  Quinnat  pour 
se  livrer  exclusivement  à  celle  du  Saumon  commun,  S.  salav,  qui  est  de 
qualité  bien  supérieure.  En  France,  la  chair  du  Quinnat,  au  moins  d'après 
les  observations  faites  jusqu'à  présent,  devient  blanche,  elle  n'a  plus  la 
teinte  rouge,  comme  dans  le  pays  d'origine.  —  Au  lieu  d'introduire  des 
espèces  étrangères  dans  nos  cours  d'eau,  il  faut  conserver  celles  qui  s'y 
trouvent  natui'ellement,  surtout  des  espèces  aussi  estimées  que  le  Saumon. 
—  Ce  qu'il  faut  absolument,  c'est  protéger  le  Saumon,  en  empêcher  la  des- 
truction abominable,  comme  celle  qui  se  pratique  dans  l'Yonne,  dans  la 
Cure.  Au  mépris  de  la  loi,  on  prend  en  masse  les  Saumons  arrêtés  par  les 
barrages  établis  sur  le  cours  de  l'Yonne.  —  On  lit  dans  un  journal  du 
15  octobre  1881  :  «M.  X.,  propriétaire  à  Cravant  (Y'onne),  a  pris  dans  la  Cure 
quarante-deux  Saumons  d'un  coup  de  filet»  ;  le  mois  d'octobre  est  le  mo- 
ment de  la  montée;  que  d'alevins  sacrifiés!  Dans  cette  petite  rivière,  de 
Vermenton  à  l'étang  des  Settons,  on  pêche  au  filet,  à  la  ligne,  surtout  près 
des  moulins,  des  myriades  de  Taconnets,  jeunes  Saumoneaux.  — Il  faut, 
pour  que  le  dépeuplement  n'ait  pas  encore  eu  lieu,  que  les  Saumons  en- 
trent dans  l'Y'onne  en  nombre  considérable  ;  au  mois  de  novembre  1886, 
un  pêcheur  de  Sens  m'affirmait  qu'en  cette  année  une  énorme  quantité  de 
Saumons  avait  remonté  l'Yonne,  des  mille  et  des  mille;  parfois,  disait-il, 
ces  Poissons  étaient  par  bandes  nombreuses  de  plus  de  quarante. 


GENRE  COREGOi>E 

T.  m,  p.  d4C. 

LE  CORÉGONE  BEZOLE  —  COREGONUS  BEZOLA . 

Syn.  :  Coregonus  bezola,  Victor  Fatio,  dans  C.  rend.  Acad.  se,  Paris,  1888, 
t.  CVI,  p.  1Ô41. 

M.  le  professeur  E.  Blanchard  a  présenté  à  l'Académie  des  sciences,  dans 
la  séance  du  28  mai  1888,  au  nom  de  M  Victor  Fatio,  une  note  ayant  pour 
titre  :  Sur  un  7iouveau  Corégone  français  (Coregonus  bezola)  du  lac  du  Bourget. 

Il  ne  faut  pas  confondre  cette  Bezole  avec  l'espèce  qu'a  décrite  Rondelet 
sous  le  même  nom,  de  Puce  Lemuni  lacus  Bezola,  de  la  Bezole  ;  pour  éviter 
toute  ambiguïté,  il  eût  été  préférable  de  conserver  au  Corégone  savoisien 
le  nom  de  Bezoule  que  lui  donnent  les  pêcheurs  du  pays. 

La  Bezoule  du  lac  du  Bourget,  suivant  M.  Fatio,  présente  des  formes  plus 
ramassées  et  plus  élevées  que  le  Lavaret;  sa  tète  est  forte  et  haute,  son 
museau  gros,  haut  et  obtus.  —  La  dorsale  est  grande  et  ample.  —  Les 
branchiospines,  filulùt  courtes  et  plus  ou  moins  trapues,  sont  au  nombre 
de  20  à  33  sur  \i-  premier  arc  branchial,  de  18  à  23  sur  le  quatrième  ;  chez 
le  Lavaret,  elles  sont  étroites,  allongées,  au  nombre  de  34  à  39  sur  le  pre- 
mier arc  branchial,  de  24  à  31  sur  le  quatrième.  —  Les  écailles  sont  minces, 


CORREGONE   BEZOLE.  127 

caduques  et  relativement  petites  chez  le  Lavaret;  elles  sont  assez  épaisses 
et  solides,  sensiblement  plus  grandes  chez  la  Bezoule. 

La  Bezoule,  fait  observer  M.  Fatio,  se  rapproche  bien  plus  de  la  Graven- 
che  (C.  hiemalis)  que  du  Lavaret;  elle  se  distingue  cependant  de  la  Gra- 
venche  par  des  proportions  généralement  moindres  des  nageoires  paires... 
et  par  le  fait  qu'elle  dépose  ses  œufs  dans  les  profondeurs,  alors  que  la 
Gravenche  vient  frayer  au  ras  du  bord. 

Il  me  semble  qu'au  lieu  d'établir  un  parallèle  entre  la  Bezoule  et  la  Gra- 
venche, M.  Fatio  aurait  pu  choisir  un  autre  type  plus  analogue,  comparer 
la  Bezoule  et  la  Fera,  par  exemple.  D'après  cette  comparaison  beaucoup 
plus  naturelle,  il  aurait  trouvé,  soit  dans  les  formes  de  ces  Poissons,  soit 
dans  leurs  habitudes,  des  points  de  ressemblance  tellement  caractéristi- 
ques qu'ils  suffisent  pour  démontrer  leur  communauté  d'origine. 

En  résumé,  chez  la  Bezoule  comme  chez  la  Fera,  la  nageoire  dorsale 
est  plus  développée  que  celle  du  Lavaret,  moins  que  celle  de  la  Gravenche; 
les  nageoires  paires  sont  moindres  que  celles  de  la  Gravenche.  —  La  Be- 
zoule diffère  du  Lavaret  par  la  disposition  de  l'appareil  hyoïdien;  elle  a 
seulement  huit  rayons  branchiostèges,  le  Lavaret  en  a  neuf  ou  dix;  elle  a 
les  branchiospines  moins  longues  et  moins  nombreuses  (26  à  .33  sur  le  pre- 
mier arc  branchial)  que  celles  du  Lavaret  (34  à  39  sur  le  premier  arc  bran- 
chial, Fatio).  Ces  caractères  fournis  par  l'appareil  hyoïdien  se  retrouvent 
identiquement  chez  la  Fera;  je  me  suis  assuré  que  chez  des  sujets,  Bezoule 
ou  Fera,  de  même  taille,  les  branchiospines  sont  de  même  longueur.  — 
Les  écailles  comptées  dans  une  ligne  longitudinale  sont  en  nombre  sem- 
blable chez  la  Bezoule  et  la  Fera. 

Le  Lavaret  et  la  Gravenche  fraient  de  la  fin  de  novembre  au  commence- 
ment de  décembre,  et  déposent  leurs  œufs,  sous  peu  d'eau,  près  du  rivage, 
sur  un  fond  de  gravier.  La  Fera  et  la  Bezoule  déposent  leurs  œufs  dans  les 
bas  fonds  ;  la  Fera,  ainsi  que  le  dit  exactement  Jurine,  commence  à  frayer 
vers  le  12  février,  dans  le  lac  de  Genève;  la  Bezoule,  écrit  M.  Fatio,  fraye 
selon  quelques-uns  en  janvier  et  février  ;  généralement,  paraît-il,  un  peu 
après  le  Lavaret,  en  décembre  jusque  dans  les  premiers  jours  de  janvier. 
—  Du  10  au  13  mai  la  Fera  paraît  en  Beine;  d'après  Jurine,  c'est  générale- 
ment dans  la  seconde  quinzaine  de  mai  que  la  Bezoule  est  pêchée  dans  le 
lac  du  Bourget. 

D'après  ce  qui  précède,  la  Bezoule  n'a  pas  d'affinités  bien  marquées  avec 
le  Lavaret  et  ne  peut  assurément  être  regardée  comme  provenant  du  même 
type  ;  elle  doit,  selon  nous,  être  considérée  comme  une  Fera  ou  une  va- 
riété de  la  Fera,  au  moins  jusqu'à  ce  que  M.  Fatio  ait  indiqué,  s'ils  existent, 
les  caractères  nettement  distinctifs  de  chacun  de  ces  Corégones,  et  dans 
ce  cas  nous  sommes  disposé  à  nous  ranger  à  son  opinion. 

Rondelet  ne  parle  pas  delà  Bezoule  du  lac  du  Bourget;  de  son  temps, 
sans  doute,  elle  ne  vivait  pas  dans  les  eaux  de  ce  lac.  Comment  s'y  trouve- 
t-elle  aujourd'hui?  Y  a-t-elle  été  apportée  par  l'homme  ?  Y  est-t-elle  venue 
parle  Rhône  et  le  canal  de  Savières?  C'est  une  question  difficile  à  résoudre. 


128  SALMONIDES. 

Parmi  les  Salmonidés  du  lac  de  Genève,  Rondelet  cite  la  Ferra  ou  Pala 
et  la  Bezole  :  «  au  lac  de  Lozane  seulement  la  Bezole  se  trouve,  non  pas 
fort  dissemblable  au  Lavaret.  y>  Rondelet,  Poissons  des  Lacs,  p.  119.  — Cette 
Bezole  serait-elle  la  Gravenche? 

M.  Falio  dit  à  propos  du  Lavaret  :  il  a  été  transporté  avec  succès,  paraît- 
il,  il  y  a  une  dizaine  d'années,  dans  le  petit  lac  d'Aiyuebelette,  non  loin 
d'Aix,  à  380  mètres  d'altitude.  —  11  n'y  a  rien  d'étonnant  que  le  Lavaret 
puisse  aujourd'hui  vivre  dans  ce  lac,  puisqu'il  y  vivait  bien  du  temps  de 
Rondelet,  Notre  ingénieux  ichthyologiste,  faisant  l'histoire  du  Lavaret, 
s'exprime  ainsi  :  «  on  le  trouve  seulement  aux  lacs  de  Savoie,  comme  aulac 
du  Bourget  et  d'Aiguebelette  et  ne  se  trouve  point  ailleurs.  «  Rondel.,  loc.  cit., 
p.  H9.  —  En  effet,  il  y  a  une  douzaine  d'années,  M.  le  comte  de  Chambost, 
propriétaire  du  lac  d'Aiguebelette,  y  a  fait  transporter,  avec  succès,  tout 
à  la  fois  des  Lavarets  vivants,  ainsi  que  des  œufs  fécondés  venant  du  lac  du 
Bourget.  —  Le  lac  d'Aiguebelette  est  dans  un  site  ravissant,  à  une  vingtaine 
de  kilomètres  de  Chambéry,  sur  la  ligne  du  chemin  de  fer  de  Chambéry 
à  Lyon. 

GE^RE    MICROSTOME. 

T.  III,  p.  557.  Modifier. 

Nageoires;  première  dorsale  commençant  tantôt  en  avant,  tantôt  en 
arrière  de  l'insertion  des  ventrales. 

/  après  les  ventrales 1.  M.  arrondi. 

Première  dorsale    commençant  ' 


( 


avant  les  ventrales 2.  M.  oublié. 


LE   MICROSTOME  OUBLIÉ  —   MICROSTOMA    ODLITUM,    Face. 

Syn.  :  Sekpe  petite  bouche,  Gasteropelecus  microstoma,  Riss.,  Jchl/i.,  p.  35G, 
en  part. 

MicnosTOMA  ROTUNDATA,  Mlcrostomc  arrondi,  Riss..  Hist.  nat.,  p.  475,  descript. 
iaexacte,  fig.  36. 

Microstoma  OBMTii.M,  D'  L.  Facciolà,  SiilV  czistenza  di  due  forme  diverse  di  Mi- 
crostoma net  mar  di  Messina,  Mcssiua,  1887;  Cr.  Bellotti,  dans  Note  iltiologiche, 
estrat.  Atti  Societ.  liai,  scienze  natur..  Milan.,  1888,  t.  XXXI,  p.  12,  pi.  4,  fig.  3,  3A. 

Microstoma  Rissoa.'sum,  C.  Sarato,  les  deux  Microstoines  de  Risso,  dans  Notes 
sur  les  Poissons  de  Nice,  Nice,  14  novembre  1887  et  20  décembre  1887. 

Risso  a  certainement  vu  les  deux  espèces  du  genre  Microstome  ;  il  est 
évident  que  les  caractères  indiqués  dans  son  Ic/itfnjologie,  p.  3oG,  con- 
viennent aussi  bien  à  la  Serpe  prtite  bouche  qu'au  Microstoma  oblituin  :  dents 
de  dessus  placées  sur  un  rebord  dans  l'intérieur  de  la  bouche  et  semblables 
a  des  dents  canines.  La  langue  est  libre,  épaisse  et  lisse,  La  ligne  latérale 
est  courbe.  —  La  première  dorsale  située  au  milieu  du  dos.  —  Par  une 
singulière  bizarrerie,  Risso,  dans  son  Histoire  naturelle,   donne  sous  un 


MICROSTOME   OUBLIÉ.  129 

même  nom,  la  description  du  Microstome  arrondi  et  la  figure  de  la  Serpe 
microstome  ;  dans  les  diagnoses,  il  dit,  }nnna  dorsali  prima,  paulo  rétro 
ventralium  locata,  caractère  du  Microstome  arrondi  ;  dans  la  figure  3G,  il 
place  la  première  dorsale  en  avant  des  ventrales,  caractère  du  Microstome 
oublié;  en  dernier  lieu,  à  propos  du  Microstome  arrondi,  Uisso  écrit  :1a  ligne 
latérale  est  droite;  ce  qui  est  exact,  mais  en  contradiction  avec  ce  qu'il 
avait  indiqué  chez  la  Serpe  microstome. 
Long.  :  0,12  à  0,20. 

Bien  distinct  quant  à  l'aspect  général  do  l'autre  espèce,  le 
Microstome  oublié  a  le  corps  visiblement  comprimé,  cunéiforme, 
allant  diminuant  par  degré  de  hauteur  et  d'épaisseur  à  partir 
de  la  ceinture  scapulaire  jusqu'à  la  base  de  la  caudale.  Vers  les 
pectorales,  la  hauteur,  qui  l'emporte  d'un  tiers  sur  l'épaisseur, 
est,  chez  l'animal  adulte,  comprise  neuf  fois  et  demie  à  dix  fois 
dans  la  longueur  totale  ;  elle  diminue  d'un  tiers  sur  le  tronçon 
de  la  queue,  et  l'épaisseur  s'amoindrit  dans  la  même  proportion. 
Chez  le  jeune,  les  formes  sont  plus  ramassées,  la  hauteur  du 
tronc  est  contenue  sept  fois  et  demie  à  huit  fois  dans  la  lon- 
gueur totale.  La  peau  est  couverte  de  larges  écailles  molles, 
enduites  d'un  pigment  argenté.  Suivant  le  D""  Facciolà,  le  nom- 
bre des  vertèbres  est  de  43  à  45  ;  il  y  en  a  45  à  47  dans  le  Mi- 
crostome arrondi. 

La  tète  est  forte,  large  en  dessus;  sa  longueur,  qui  fait  le 
double  environ  de  sa  hauteur,  est  comprise  quatre  fois  et  demie 
à  cinq  fois  et  quart  dans  la  longueur  totale;  le  museau  est  rac- 
courci ;  la  mâchoire  supérieure  est  un  peu  moins  avancée  que  la 
mandibule.  La  bouche  est  petite;  à  première  vue,  les  mâchoires 
semblent  garnies  de  dents  en  haut  comme  en  bas  ;  mais  quand 
on  regarde  avec  attention,  on  constate  qu'il  n'y  pas  trace  de  la 
moindre  dent  ni  sur  l'intermaxillaire,  ni  sur  le  maxillaire  supé- 
rieur. L'intermaxillaire  est  très-mince,  comme  papyracé  ;  il  est 
en  partie  caché  par  le  maxillaire  supérieur.  Ce  dernier  forme  un 
S  allongé,  élargi  en  arrière  ;  son  bord  postérieur,  qui  est  con- 
vexe, n'atteint  pas  à  l'aplomb  du  diamètre  vertical  de  l'œil.  En 
avant  se  dessine  une  arcade  qui  semble  recouverte,  à  sa  partie 
supérieure,  par  une  lamelle  mince,  extrémité  du  frontal  anlé- 
Poissoxs.  —  Supplémeut.  9 


^30  SALMONIDÉS. 

rieur  ou  de  rellmioïdo  latéral  ;  celte  arcade  est  évidemment 
constituée  par  le  chevron  du  vomer  et  peut-être  aussi  latérale- 
ment par  une  partie  de  l'appareil  ptérygo-palatin,  car  elle  pré- 
sente un  développement  relativement  étendu  ;  le  pourtour  de 
l'arcade  dentaire  supérieure,  chez  le  sujet  que  nous  étudions, 
mesure  8  millimètres.  Les  dents  sont  fort  rapprochées,  serrées 
les  unes  contre  les  autres;  elles  sont  égales,  étroites,  fort  poin- 
tues, légèrement  crochues.  Les  dents  de  la  mâchoire  infé- 
rieure présentent  les  mêmes  dispositions,  les  mêmes  formes, 
elles  paraissent  toutefois  un  peu  plus  longues.  Chez  les  sujets 
adultes,  la  muqueuse  tapissant  les  parois  de  la  bouche  et  celles 
de  la  chambre  branchiale  est  d'un  noir  bleuâtre,  tandis  que 
chez  les  jeunes  elle  est  d'une  teinte  rosée,  parfois  même  cette 
teinte  est  assez  pâle. 

L'œil  est  fort  développé;  son  diamètre  horizontal  mesure  le 
tiers  au  moins  de  la  longueur  de  la  tête,  il  fait  le  double  de 
l'espace  préorbilaire,  il  est  à  peu  près  égal  à  l'espace  interorbi- 
taire.  L'iris  est  d'un  blanc  argenté.  L'œil  est  protégé  par  une 
orbite  à  contour  saillant,  très-développé  surtout  dans  la  région 
supérieure  ;  du  bord  antérieur  et  supérieur  se  détache  une  pointe 
aplatie,  qui  s'avance  fort  près  de  l'orifice  postérieur  de  la  na- 
rine. L'espace  interorbitaire  est  larg-e;  il  est  déprimé  dans  sa 
partie  médiane,  de  chaque  côté  de  laquelle  se  montre  une  série 
de  petits  osselets  recouvrant  une  partie  du  système  canaliculé 
latéral. 

Les  orifices  des  narines  sont  assez  rapprochés  l'un  de  l'autre  ; 
ils  peuvent  être  facilement  confondus  avec  les  pores  du  système 
canaliculé  latéral. 

Comme  dans  l'autre  espèce,  la  fente  des  ouïes  est  fort  longue, 
elle  s'étend  de  l'aplomb  du  bord  antérieur  de  l'orbite  jusque 
vers  le  haut  de  la  ceinture  scapulaire.  Les  pièces  operculaires 
sont  excessivement  délicates,  très-minces  ;  elles  forment  en  ar- 
rière une  échancrure  vers  la  base  de  la  pectorale.  Les  rayons 
branchiostèges  semblent  au  nombre  de  quatre. 

Il  n'y  a  plus  trace  de  ligne  latérale  chez  le  sujet  que  j'étudie. 


MICROSTOME   OUBLIÉ.  131 

Dans  le  Microstome  oublié,  la  première  dorsale  est  beaucoup 
plus  avancée  que  chez  le  Microstome  arrondi  ;  elle  commence  sur 
la  première  moitié'  de  la  longueur  totale,  plus  en  avant  que  la 
base  des  ventrales  ;  elle  est  soutenue  par  dix  à  douze  rayons.  La 
seconde   dorsale   est  très-apparente,  relativement  développée; 
elle  répond  à  peu  près  au  milieu  de  la  base  de  l'anale.  L'anale 
est  fort  reculée  ;  elle  compte   dix  à  douze  rayons  ;  sa  base  est 
aussi  longue  que  celle  de  la  première  nageoire  du  dos.  La  cau- 
dale est  échancrée  ou  plutôt  fourchue;  elle  est  soutenue  par  une 
vingtaine  de  rayons,  outre  les  petits  qui  en  bordent  la  base  en 
dessus  comme  en  dessous.  Le  tronçon  de  la  queue  est  de  forme 
quadrilatérale;  il  a  environ  deux  fois  plus  de  longueur  que  de 
hauteur.  Les  pectorales  sont  plus  longues  que  les  ventrales,  au 
moins  chez  les  jeunes  animaux.  L'insertion  des  ventrales  est 
vers  le  milieu  de  la  longueur  totale. 

Br.  4.  —  D.  10  à  12  —  0  ;  A,  10  à  12;  C.  7/20  ou  21/7  à  9  ;  P.  10  à  12  ; 

V.  12  ou  13. 

La  teinte  est  un  blanc  argenté  fort  brillant.  —  D'après  le 
D""  Facciolà,  il  y  a  dix  appendices  pyloriques. 

Habitat.  Méditerranée,  Nice  accidentellement  ;  un  spécimen  de  grande 
taille,  dont  je  vais  indiquer  les  proportions,  a  été  trouvé  sur  la  plage  de 
Nice,  en  novembre  1887;  il  m'a  été  envoyé  en /communication  par  MM.  Gai 
frères,  que  je  remercie  de  leur  extrême  obligeance;  c'est  le  même  sujet 
qui  a  été  décrit  par  M.  Sarato  sous  le  nom  de  Microstoma  Rissoanum ;  il 
avait  perdu  ses  écailles. 

Proportions  :  long,  totale  0,178  ;  tronc,  baut.  0,018,  épais.  0,012. 

Tête,  long.  0,035,  baut.  0,019,  épais.  0,014.  —  Œil,  diam.  0,013,  esp. 
préorbit.  0,007,  esp.  interorbit.  0,013.  —  Mâchoire  supérieure,  long.  0,012. 

Caudale  (x^ayons  brisés  à  leur  extrémité),  long.  0,020;  pectorale  (pointe 
des  rayons  cassée),  long.  0,009;  ventrale,  long.  0,012.  —  Première  dorsale 
(brisée  en  partie),  baut.  0,010,  long.  0,011;  seconde  dorsale,  haut.  0,000; 
anale  (détériorée),  baut.  0,0068,  long.  0,011. 

Distance  du  bout  du  museau  à  :  première  dorsale  0,080,  seconde  dor- 
sale 0,132;  anale  0,127;  pectorale  0,03G  ;  ventrale  0,090. 

MM.  les  docteurs  Cr.  Bellolti,  L.  Facciolà  et  C.  Sarato  ont  eu  l'amabilité 
de  m'adresser  les  intéressants  travaux  qu'ils  ont  publiés  sur  celte  espèce 
des  plus  curieuses;  je  prie  mes  savants  confrères  de  vouloir  bien  recevoir 
mes  remerciements  et  mes  félicitations  les  plus  sincères. 


ADDITIONS 


GEM\E  CENTROPIIORE. 

T.  I,  p.  3ol. 

LE   CENTROPHORE  CALCÉIFORME    —  CEISTROPHORUS 

CALCEUS. 

Syn.  :  Acanthidium  calceus,  Lowe,  dans  Proc.  Zool.  Soc.  London,  1839,  p.  92. 

Ck.ntrophorus  calceus,  Lowe,  dans  Prie.  Zool.  Soc.  London,  1843,  p.  93  ;  Gunth. , 
t.  VIII,  p.  423;  Vaill.,  Exp.  se.  Travail,  et  Talisman,  p.  71,  pi.  3,  fig.  1,  aniiu., 
la,lb  tête,  isld  dents. 

Cextropiiorus  CRKPiDALBus,'Boc.  et  Bi'it.  Capel.,  Peix.  plagiost.,  p.  28,  pi.  2,  fig.  1; 
Brit.  Capel.,  Cal.  Peix.  Port.,  extr.  Jorn.  Sc.Lisboa,  18G9,  n"  C,  p.  14;  Brit.  Capel., 
Cat.  Peix.  Port.,  Lisb.,  1880,  p.   48. 

Long.   :  0,60  à  1,06,  Vaill. 

Ainsi  que  le  fait  observer  le  professeur  Vaillanl,  la  forme  par- 
ticulière du  museau,  élargi  en  spatule,  donne  à  ce  Centrophore 
un  faciès  tout  à  fait  caractéristique,  qui  permet  de  le  reconnaître 
au  premier  coup  d'œil.  En  effet,  le  museau  est  très-allongé, 
mince,  aplati,  en  forme  de  spatule,  ou  pour  employer  une  com- 
paraison plus  vulgaire,  en  forme  de  sandale,  de  semelle,  d'où 
les  noms  spécifiques  donnés  à  ce  Squale  par  Lowe  et  par  Barboza 
du  IJocage  et  de  Brito  Capello. 

L'œil  est  beaucoup  plus  éloigné  du  bout  du  museau  que  de  la 
première  fente  branchiale. 

L'aiguillon  de  la  seconde  dorsale  est  plus  développé  que 
celui  de  la  première.  La  pectorale  est  coupée  à  peu  près  carré- 
ment avec  les  angles  arrondis,  bien  différente  de  celle  du  Cen- 
trophore granuleux  dont  l'angle  postérieur  et  supérieur  s'allonge 
en  pointe. 


CALLIONYME   PIIAETON.  133 

La  teinte  générale  est  sur  le  frais,  suivant  les  auteurs,  d'un 
gris  cendré  ou  d'un  gris  bleuâtre  ;  elle  m'a  paru  d'un  gris  légè- 
rement rosé,  d'après  l'aquarelle  de  M""  la  comtesse  de  Nadaillac. 

Habitat.  Golfe  de  Gascogne,  Biarritz;  le  seul  document  positif  que  nous 
ayons  relativement  à  la  présence  de  ce  curieux  animal  sur  nos  côtes,  nous 
vient  de  M""'  de  Nadaillac,  qui  a  peint  un  certain  nombre  de  Poissons  cap- 
turés dans  les  parages  de  Biarritz.  —  Parmi  les  aquarelles  fort  remarqua- 
bles laissées  par  feu  M™^  la  comtesse  de  Nadaillac  et  données  par  sa  mère, 
M™«  Gabriel  Delessert,  au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  se  trouve  une  ex- 
cellente figure  de  Centrophonis  calceiis,  exécutée  en  1876,  pi.  18  de  cette  très- 
intéi-essanle  collection. 

La  Commission  scientifique  du  Travailleur,  écrit  le  distingué  professeur 
du  Muséum,  a  rapporté  de  Sétubal  deux  exemplaires  ne  mesurant  pas  plus 
de  1™,03  à  1™,06;  ce  sont  deux  femelles  adultes;  dans  les  oviductes  de 
l'une  d'elles  étaient  cinq  petits  longs  de  200  millimètres,  et  ayant  la  vési- 
cule ombilicale  en  partie  résorbée.  —  Un  individu  plus  petit,  long  de 
540  millimètres,  a  été  ramené  dans  le  dragage  XCV  du  Talisman,  par 
1  230  mètres,  devant  le  banc  d'Arguin. 

GENRE  CALL10INY31E. 

T.  II,  p.  163. 

LE    CALLIONYiME    PHAËTON    —     CALLIONYMUS    PHAETON. 

Syn.  :  Callionymcs  festivus,  CBp.  (non  Pallas),  Fn.  ital.,  fîg.  mas.  et  fœm.  ; 
Canestr.,  Fn.  ital.,  p.  178. 

Callionymus  MoRissoMi,  CBp.  (non  Riss.),  Cat.,^.  70,  n»  652. 

Callionymus  PHAETON,  Gujith.,  t.  III,  p.  147  ;  Giglioli,  Cat.  Peso,  ital.,  p.  90, 
no  184;  Vaill.,  Exp.  se.  Travail,  et  Tulisman,  p.  349. 

Long.  :  0,030  à  0,181,  G.  Sarato. 

Le  Callionyme  phaëton  se  distingue  très-facilement  de  ses  congénères 
parla  disposition  du  prolongement  de  son  préopercule  qui,  au  lieu  d'être 
armé  de  quatre  épines,  en  porte  seulement  trois;  deux  de  ces  épines  sont 
dirigées  en  haut;  cette  particularité  anatomique  est  fort  bien  indiquée  dans 
la  figure  (cf  )  de  la  Faune  italienne.  —  Le  mâle  diffère  de  la  femelle  par  le 
développement  des  rayons  médians  de  la  caudale  et  du  dernier  rayon  de  la 
seconde  dorsale;  c'est  probablement  l'allongement  du  dei^nier  rayon  de  la 
seconde  dorsale  qui  a  fait  supposer  à  G.  Bonaparte  que  ce  Callionyme  est 
le  C.  Morissonii  de  Risso.  —  Cependant  Risso  avait  fait  observer  que  la  na- 
geoire caudale  de  son  C  Morissonii  n'est  jamais  terminée  par  aucune 
membrane  déliée  en  soie.  —  Ainsi  que  nous  l'avons  établi,  t.  II,  p.  176,  le 
C.  Morissonii,  Riss.,  est  identique  au  C.  belenus. 

D.  4  —  8  ou  0  ;  A.  8  ;  C.  10  ;  P.  16  à  20. 


134  DENTÉ  DU  MAROC. 

Habitat.  Marseille,  accidentellement.  —  Au  mois  de  mars  1890,  le  D"" 
C.  Saralo  avait  l'amabilité  de  me  faire  savoir  qu'un  beau  spécimen  de 
C.  phacton  cf ,  trouvé  sur  le  marché  de  Marseille,  avait  été  acquis  par  le 
Muséum  de  Nice  ;  en  même  temps  il  prenait  la  peine  de  m'indiquer  les  pro- 
portions du  sujet;  je  vais  les  rappeler. 

Proportions  :  long,  totale  0,181;  tronc,  haut.  0,014,  épais.  0,012. 

Tète,  long.  0,042,  haut.  0,017,  larg.  0,020.  -  Œil,  diam.  0,013,  esp. 
préorbit.  0,011. 

Caudale,  long.  0,035,  les  6<=  et  7^  rayons  dépassant  le  5^  de  0,012;  pecto- 
rale, long.  0,030;  ventrale,  long.  0,032.  —  Première  dorsale,  haut.  1"  rayon 
0,025;  seconde  dorsale,  haut.  1"  rayon  0,022,  dernier  rayon  0,032.  Anale, 
dernier  rayon,  long.  0,030,  dépassant  la  base  de  la  caudale. 

Je  mets  souvent  à  contribution  l'obligeance  de  M.  G.  Sarato  ;  je  prie  mon 
excellent  confrère  de  recevoir  mes  sincères  remerciements. 

Ce  beau  Callionyme  a-t-il  été  péché  sur  la  côte  de  Marseille?  C'est  pos- 
sible; mais  rien  ne  permet  de  l'affirmer.  —  C'est  le  plus  grand  spécimen 
connu.  D'après  C.  Bonaparte,  son  C.  festivus  cf  arrive  à  une  taille  de  cinq 
pouces  et  demi.  —  Dans  les  Expéditions  scientifiques  du  Travailleur  et  du 
Talisman,  le  professeur  Vaillant  signale  la  capture  de  trois  spécimens,  aux 
Açores,  par  une  profondeur  de  560  mètres;  le  plus  grand  des  individus  me- 
sure environ  0,060;  v.  toc.  cit.,  p.  349. 


GENRE  DEIVTE. 

T.  III,  p.  56. 

LE  DENTÉ  DU  MAROC  —  DE  NT  EX  MAROCCANUS. 

Syn.  :  Le  Denté  du  maroc,  Deutex  Maroccanus,  Cuv.  et  Valeuc,  t.  VI,  p.  234. 
Dentex  iMAKOccANUS,  Stcindachii.,   Iclilhyol.   Ber.   Span.  Porturj.   Brise,  IV,  V. 
Forts.,  p.  2G,  pi.  4,  fig.  1,  dans  Siizb.  d.  k.  Akad.  Wissench.,  Wien,  1867. 

Long.  :  0,20  à  0,30. 

Le  Denté  du  Maroc  ressemble  beaucoup  au  Denté  aux  gros  yeux,  mais  il 
en  diffère  par  certains  caractères  qui  le  distinguent  notlement  de  son  congé- 
nère. Ainsi  que  le  fait  remarquer  Valenciennes,  il  a  l'œil  plus  petit  que  celui 
du  Macrophlhalme,  ce  qui  a  laissé  plus  de  place  pour  le  sous-orbitaire  que 
dans  le  Macrophlhalme.  Cette  observation  est  parfaitement  juste.  Chez  le 
Denté  du  Maroc,  le  diamètre  de  Tœil  est  à  peine  aussi  grand  que  l'espace 
piéorbitaire  ;  le  sous-orbitaire  a  le  bord  inférieur  presque  droit  ou  légère- 
ment convexe;  sa  hauteur  fait  la  moitié  de  sa  longueur  et  plus  de  la  moitié 
du  diamètre  de  l'œil.  —  H  y  a  suc  la  joue  cinq  ou  six  rangées  d'écaillés.  — 
Les  écailles  ont  les  spinules  plus  nombreuses  et  plus  aiguës  que  celles  du 
Denté  aux  gros  yeux;  de  plus  la  paroi  interne  du  canal  des  écailles  de  la 
ligne  latérale  est  à  peu  près  rcctiligne  en  avant,  tandis  qu'elle  est  échancrée 


ONUS   BISCAYENSIS.  135 

chez  le  Denté  macrophthalme.  —  Éc,  1.  lonc-  54  à  56;  1,  traiisv.  ~ \-  1 

°  '  14  ou  15     ' 

=  19  ou  20. 

Habitat.  Ce  Denté  a  été  trouvé  sur  le  marché  de  Marseille. 

Proportions  :  long,  totale,  0,205;  tronc,  haut.  0,060,  épais.  0,030. 

Tête,  long.  0,060,  haut.  0,004.—  Œil,  diam.  0,020,  esp.  préorbit.  0,020, 
esp.  interorbit.  0,015;  sous-orbitaire,  long.  0,022,  haut.  0,011. 

Au  mois  de  décembre  1889,  j'ai  reçu  du  professeur  Marion,  sous  le  nom 
de  Bel-Œil,  un  Poisson  acheté  sur  le  marché  de  Marseille.  J'ai  été  fort  sur- 
pris de  reconnaître  dans  ce  Bel-Œil  une  espèce  excessivement  rare,  qui 
n'avait  jamais  été  signalée,  je  pense,  sur  les  côtes  d'Europe  par  aucun 
ichthyologiste,  sauf  M.  Steindachner;  c'est  le  Denté  du  Maroc,  Dentex  Ma- 
roccanus  de  Valenciennes.  —  Je  me  suis  empressé  d'avertir  M.  Marion  de 
ce  fait  extraordinaire,  lui  demandant  si  réellement  ce  Denté  avait  été 
péché  dans  le  golfe  de  Marseille,  ou  s'il  avait  été  envoyé  du  dehors.  — 
M.  Marion  eut  l'obligeance  de  se  livrer  à  une  sorte  d'enquête  et  finit  par 
apprendre  de  la  marchande,  ayant  vendu  le  sujet  au  matelot  du  Labora- 
toire d'Endoume,  que  ce  Denté  se  trouvait  dans  une  cargaison  expédiée 
d'Alger  pour  l'approvisionnement  de  Marseille.  —  Ce  Poisson  ne  doit  être 
pris  que  fort  accidentellement  en  Algérie;  Guichenot  n'en  fait  aucune  men- 
tion; il  n'est  guère  présumable  qu'il  l'ait  confondu  avec  le  Denté  aux  gros 
yeux;  le  D'"  Bourjot  ne  le  cite  pas  non  plus  dans  sa  liste  des  Poissons  du 
marché  d'Alger.  —  Excepté  le  spécimen  acheté  à  Marseille,  les  autres  sont 
de  l'Atlantique  ou  du  détroit  de  Gibraltar;  le  premier,  celui  qui  a  été  dé- 
terminé par  Valenciennes,  a  été  péché  sur  la  côte  du  Maroc  ;  les  autres  ont 
été  découverts  par  M.  Steindachner  à  Cadix  et  à  Gibraltar  (quatre  spéci- 
mens en  janvier  et  en  février  1865).  —  Il  est  fort  possible  qu'un  jour  ou 
l'autre  ce  Denté  soit  capturé  sur  nos  côtes.  —  Le  spécimen  trouvé  à  Mar- 
seille va  très-heureusement  remplir  une  lacune  dans  la  collection  du  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle,  où  manquait  jusqu'ici  un  représentant  de  l'es- 
pèce décrite  par  Valenciennes. 

GENRE    MOTELLE. 

T.  III,  p.  267. 

ONUS    BISCAYENSIS. 

Syn.  :  Onus  biscayensis,  n.  sp.,  R.  Collett,  Diagnoses  de  Poissons  nouveaux, 
provenant  des  campagnes  de  l'Hirondelle,  daus  Bull.  Soc.  Zool.  de  France,  Paris, 
1890,  t.  XV,  p.  107. 

Long.  :  0,135. 

\SOnus  biscayensis  est-il  réellement  une  espèce  nouvelle,  ainsi  que  le 
suppose  M.  R.  Collett?  N'ayant  pas  sous  les  yeux  les  spécimens  décrits  par 
cet  ichthyologiste,  je  ne  veux  élever  aucune  discussion.  Je  ne  puis  cepen- 
dant m'empêcher  de  faire  une  remarque;  les  proportions  indiquées  par 
M.   Collett  concordent,  excepté  quant  au  diamètre  de  l'œil,  si  bien  avec 


136  ONUS   BISCAYENSIS. 

celles  que  j'ai  relevées  sur  un  sujet  de  même  taille  (0,13o),  venant  de  Port- 
Vendres,  que  je  suis  disposé  à  rapporter  tous  ces  jeunes  individus  à  une 
variété  de  Motella  fusca.  —  La  formule  des  nageoires  est  la  même,  sauf 
une  différence  insignifiante,  et  dont  vraiment  il  serait  puéril  de  tenir 
compte,  dans  le  nombre  des  rayons  de  la  seconde  dorsale,  j'ai  Irouvé 
52  ou  53  rayons;  dans  ï'07ius  biscaycnsis,  il  y  en  a  54.  Maintenant  quel  est 
exactement  le  système  de  coloration  de  VOnus  biscaycnsis?  M.  Colielt 
écrit  [loc.  cit.),  p.  107  :  couleur  uniforme  brunâtre,  clair;  deuxième  dor- 
sale et  caudale  marquées  de  bandes  brunes,  et  p.  108  :  la  coloration 
de  0.  biscaycnsis  est  rouge  jaunâtre,  avec  quelques  bandes  transversales 
foncées  assez  bien  marquées  sur  la  dorsale  et  l'anale.  —  Le  sujet  de 
Port-Vendres,  distingué  sous  le  nom  de  Furet  par  les  pêcheurs  du  pays,  est 
d'une  teinte  brun  roussàtre,  avec  les  nageoires  impaires,  sauf  la  première 
dorsale,  bordées  de  brun. 

Habitat.  L'un  des  sujets  décrits  par  M.  Collett  a  été  péché,  dans  le  golfe 
de  Gascogne,  par  une  profondeur  de  loo  mètres. 

Du  nom  spécifique  Onos  qui  se  trouve  dans  Willoughby,  Risso  a  fait  un 
nom  de  genre.  Pourquoi  M.  Collett  Fa-t-il  métamorphosé  en  Omis?  Onos  a 
un  sens  déterminé;  Onos  sive  Asiiius,  Willoughby;  Onos  Grsecis  est,  qui 
Asellus  Latinis,  Gesner;  c'est  le  nom  d'un  Gade;  le  mot  latin  Onus  n'en  est 
pas  la  traduction,  il  n"a  aucune  application  ichthyologique;  c'est  un 
embarras  dans  la  synonymie.  — •  Dans  son  Histoire  naturelle  des  Poissons 
d'Algérie,  Guichenot  a  conservé  le  nom  générique  Onos,  Riss.,  et  il  a  eu 
parfaitement  raison.  On  n'a  pas  le  droit  de  changer  l'orthographe  d'un  nom 
et  de  l'attribuer,  ainsi  modifié,  à  un  auteur  qui  probablement  n'auiait  pas 
voulu  accepter  la  responsabilité  d'une  transformation  défectueuse. 

A  propos  de  son  Omts  guttatus,  M.  Collett  écnt,  loc.  cit.,  p.  106  :  Parmi 
toutes  les  Motelles  tricirrhées,  0.  guttatus  se  rapproche  surtout  de  0.  medi- 
terraneus  (Lin.)...  Les  deux  espèces  de  Motelles  tricirrhées,  qui  se  trouvent 
dans  la  Méditerraaée,  ont  souvent  été  confondues  et  leur  synonymie  est 
assez  complexe.  Le  véritable  0.  medilerrancus  (Lin.)  se  dislingue  de  0.  vul- 
guris  (Yarr.)...  par  le  nombre  moins  grand  des  rayons  des  nageoires...  La 
synonymie  des  deux  espèces  peut  être  établie  ainsi  :  1.  0.  meditcrraneus 
(Lin.),  1766;  Gadus  mediterraneiis,  Linné;  Gadus  iricirmtus,  Briinnich; 
lOnos  maciilata,  Risso;  Motella  maculaia,  Moreau...  Localité  :  Méditerranée... 
2.  0.  vulgaris  {Y nrr.)  1836...  Motella  tricirrata,  Nilsson  ;  Motella  vuUjaris, 
Yarrell;  Motella  vulqaris,  Gunther...  Localité  :  Méditerranée;  Europe  occi- 
dentale. — 11  n'est  guère  possible  de  partager  l'opinion  de  M.  Collett  ;  d'abord 
il  n'y  a  pas  seulement  deux  Motelles  tricirrhées  dans  la  Méditerranée,  il  y 
en  a  réellement  trois;  ainsi  que  je  l'ai  rappelé,  0.  biscaycnsis,  Collett,  res- 
semble à  0.  fusca,  Risso;  je  sais  parfaitement  que  divers  auteurs  regardent 
VO.  fusca  comme  étant  le  mâle  de  VO.  maculata,  mais  Risso  écrit  à  propos 
de  VO.  fusca:  la  femelle  fraye  au  printemps.  Maintenant  quel  est  le  G.  mcdi- 
/c;r(t?îcws  de  Linné,  ce  G.  »/onop/cr?/yiMS?  Admettons  que  ce  soit  une  Motelle, 
Onos?  Mais,  dans  la  Méditerranée,  il  y  en  a  trois  espèces  :  deux  qui  parais- 


OiNUS   BISCAYENSIS.  137 

sent  s'y  tenir  plus  particulièrement,  ou  du  moins  qui  ne  remontent  pas  au 
nord,  dans  l'océan  Atlantique,  au  delà  du  45^  degré  de  latitude;  la  troisième 
a  un  habitat  beaucoup  plus  vaste,  s'étendant  du  fond  de  la  mer  Noire 
jusque  sur  les  côtes  de  la  Norvège  ;  à  laquelle  de  ces  espèces  rapporter  le 
G.  mediterraneiis  de  Linné?  M.  Collett,  à  propos  de  VO.  mediterraneus,  in- 
dique :  Localité  :  Méditerranée,  tandis  que  Linné  écrit  :  habitat  in  Oceano 
Eiiropœo ;  il  faut  cependant  tenir  compte  des  textes  et  par  suite  il  faut 
encore  supposer  que  l'espèce  de  Linné  est  l'espèce  la  plus  commune,  celle 
qui  se  trouve  tout  à  la  fois  dans  la  Méditerranée  et  sur  les  côtes  de  l'Europe 
occidentale.  A  l'appui  de  celte  manière  de  voir,  je  vais  citer  la  note  de 
Bi  ûnnich,  ic/(f /t.  Massil.,  p.  23:  Gadus  mediterraneus  Systematis  Linneani 
describitur  monopterygius...  Valde  communis  est  hic  piscis  in  Oceano  circa 
Cornubiam  Anglix,  ibique  pluries  occurrit,  quam  in  Mediterraneo  et  Adria- 
tico  mari,  ubi  nec  infrequens  ;  ideoque  forte  melius  Tridrratiis  dicendus 
erit.  —  Du  reste  l'équivoque  est  impossible,  les  ichthyologistes  anglais 
n'ont  jamais  signalé  la  présence  de  VOnos  maculata  sur  les  côtes  de  leur 
pays.  —  De  cette  discussion  se  dégage  un  fait  très-net,  c'est  que  Linné  et 
Briinnich  n'ont  vu  dans  ces  diverses  Motelles  qu'une  seule  espèce  ou  les  ont 
rapportées  au  type  le  plus  commun;  et  quoi  d'étonnant,  puisque  M.  Stein- 
dachner  encore  aujourd'hui  ne  reconnaît  qu'une  seule  espèce,  la  Motella 
vulgaris  ST^ec.  Bondel.  ;  en  tout  cas  le  Gadus  tricirmtus  de  Briinnich  ne  re- 
présente pas  uniquement  VO.  maculata  de  Risso. 


NOTES 


Carch.vrodonte  lamie,  t.  I,  p.  302.  —  Péché  sur  la  côte  de  la  Charente- 
Inférieure,  mars  1880. 

Laimargue  a  courtes  nageoires,  t.  I,  p.  361.  -r-  Spécimen  9  J^'  ^'laiide 
taille,  3,12  de  longueur,  échoué  sur  la  plage  de  Mers  (baie  de  la  Somme),  à 
la  fm  de  juin  188o.  —  Le  sujet  a  été  monté,  d'une  façon  très-remarquable, 
par  M.  Thominot,  préparateur  du  Laboratoire  d'Ichthyologie  ;  il  appartient 
au  Musée  d'Abbeville. 

Malarmat,  t.  II,  p.  261.  —  Deux  spécimens  pris  au  large  d'Arcachon,  1881, 
1886. 

AspmoPHORE  armé,  t.  II,  p.  300.  —  Est  commun  au  Havre;  il  se  trouve 
dans  les  fonds  de  chaluts.  M.  Lennier,  en  1882,  a  eu  Tobligeance  de  m'en 
faire  apporter  une  grande  quantité  au  Musée  du  Havre,  pour  servir  à  des 
recherches. 

SÉBASTE  DACTYLOPTÈRE,  t.  II,  p.  317.  —  En  janvier  1889,  il  en  a  été  apporté 
sur  le  marché  de  Paris  de  nombreux  spécimens  venant  de  la  Rochelle. 

LiPARis  COMMUN,  t.  III,  p.  353.  —  N'est  pas  absolument  rare  dans  l'estuaire 
de  la  Seine,  entre  Hondeur  et  Trouville. 

Thonine,  t.  II,  p.  481.  —  Un  sujet,  péché  à  Concarneau,  a  été  envoyé  au 
Muséum  de  Paris  et  déterminé  par  le    professeur  Vaillant.  —  C'est,  je 
crois,  jusqu'à  présent  le  seul  individu  qui  ait  été  signalé  sur  nos  côtes  de 
'Ouest. 

NoTACANTHE,  t.  III,  p.  158.  —  NotacanUius,  sp.  7iov.  Vérany,  Zool.  AIp.- 
Marit.,  p.  45,  N.  Edwardsiamis ;  ce  Notacanthe,  péché  à  Nice  en  1862  et 
donné  à  Vérany  par  MM.  (la!  frères,  a  été  cédé  au  Muséum  de  Paris,  en 
1871  ;  c'est  un  N.  mediterraneiis. 

Macroure  tracuyrhv.nque,  t.  III,  ]>.  281.  —  Vn  spécimen  a  été  péché  à 
Biarritz,  en  1882. 

Macroure  sclérorhynque,  t.  111,  p.  62'J.  —  M.  Sarato  a  vu,  dans  l'Album 
do  Hisso,  une  figure  de  M.  sclerorhynchus  désignée  par  Hisso  sous  le  nom 
de  Lepidoleprus  Giorna.  —  Un  second  spécimen  de  M.  sclerorhynchus  a  été 
trouvé  à  Nice  par  MM.  Gai  frères,  il  y  a  quelques  années. 

MALACOctPHALE  LISSE,  Malucoccphalus  ixvis,  L  111,  [i.  2S4,  lig.  183.  —  C'est 
Vlhjiivuioccphalus  ilalkus,  d'après  M.  Giglioli  ;  voir  dans  Pelagos,  Genova, 
1884,  p.  228,  fig.  llymcnocephalus  Ualicus,  Gigl.  (grand  nat.).  —  A  propos 
do  la  figure  publié'e  par  M.  Ci^'lloli,  idusieurs  naturalistes  nronl    fait  re- 


NOTES.  139 

marquer  la  singulière  ressemblance  qu'elle  présente  avec  celle  que  j'ai 
donnée  du  M.  lœvis  ;  ils  prétendent  que  Tune  des  figures  est  la  copie  de 
l'autre;  en  effet  les  deux  gravures  superposées  et  regardées  par  transpa- 
rence se  confondent  en  une  seule  image.  —  Dans  une  question  aussi 
délicate,  je  ne  crois  pas  devoir  exprimer  une  opinion  personnelle  ;  le  motif 
de  ma  réserve  est  facile  à  comprendre;  je  ne  puis  cependant  m'empêcher 
de  rappeler  une  particularité  fort  curieuse;  l'artiste  chargé  d'exécuter  la 
figure  du  M.  Ixvis,  a  commis  une  erreur  :  il  a  reporté  l'origine  de  la  se- 
conde dorsale  beaucoup  trop  en  arrière  ;  rien  de  plus  aisé  que  de  s'en  ren- 
dre compte;  en  comparant  la  distance  qui  est  indiquée  au  tableau  des 
proportions  relevées  par  moi,  et  celle  qui  existe  sur  le  dessin  entre  le  bout 
du  museau  et  le  commencement  de  la  seconde  dorsale,  on  constate  qu'il 
y  a  plus  d'un  centimètre  d'écart.  La  même  erreur  se  retrouve  dans  la 
figure  de  VHijmrnocephalus  italiens,  Gigl.  ;  je  n'ai  pas  à  en  chercher  la 
cause;  M.  Giglioli  en  fournira  l'explication,  s'il  le  juge  nécessaire.  —  Pour 
terminer,  je  dirai  que  la  figure  du  Malacocephalus  lœvis  a  été  dessinée  (gr. 
nat.),  en  1875,  d'après  l'unique  spécimen  existant  alors  dans  la  collection 
du  Muséum. 


Poissons  pêches  à  Cette  et  dont  l'habitat  n'a  pas  encore  été  sûrement 
indiqué. 

Blennie  trigloïde,  1. 1,  p.  142, 

Callionyme  belène,  t.  I,  p.  175.  —  Plusieurs  spécimens,  1881,  1882. 

ECHÉNÉIS  RÉMORA,  t.  II,  p.  535,  1882. 

Denté  macrophthalme,  t.  III,  p.  59.  —  Un  sujet. 

Mehlan  commun,  t.  III,  p.  239,  1882.  —  C'est  probablement  l'unique  spé- 
cimen signalé  sur  nos  côtes  de  la  Méditerranée. 

Orphie  impériale,  t.  III,  p.  473.  —  Deux  spécimens  péchés  en  juillet  1887 
le    plus    grand    sujet,    pesant    l'^.OOO,    mesurait    :    long,    totale    0,980 
circonférence  0,170.  =  Tête,  long.  0,240,  haut.  0,035.  —  OEil,  diam.  0,024 
espace  préorbit.,  màch,  super.  0,183,  mandibule  0,187;   esp..  interorbit 
0,031. 

Sphagebranche  imberbe,  t.  III,  p.  586.  —  Deux  exemplaires,  1883,  1885. 
—  AVEUGLE,  t.  III,  p.  588.  —  1889. 


BIBLIOGRAniIE 


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TABLE  DES  NOMS  DES  POISSONS 


CITES   DANS   LE   SUPPLEMENT 


Acanthidium  calceus 132 

Acanthoderma  Temminckii 41 

Alpesuier  marbré 71 

Alpismaris  marmorafus 71 

Altavèle 14 

Amiuodyte  cicerelle 58 

Ammodytes  semisquamatufi 58 

Apba  mus 71 

Aphanius  fascialus. . 71 

—  7ionus 71 

Aphye  pellucid^ 26 

Aplurus  simple.r 41 

Atherina  Boyeri 57 

—        preshyter 57 

Athérine  de  Boyer 57 

—  prêtre 57 

Aulope  d'Agassiz 114 

Aulopus  Agassizi 114 


B 


Batrachidœ 16 

Batrachidé> 16 

Batrachoide 17 

Batrachoïde  à  front  plat 17 

—  à  lunettes 17 

—  didactyle 1" 

Batrachus n 

Batrachus  algeriemis 17 

—  barbatus 17 

—  horealis 17 

—  conspicillum 17 

—  didactyliis 17 

—  planifrons 17 

—      tau n 

Beryx 30 

Béryx •  30 


Béryx  à  dix  rayons 30 

—  décadactyle 30 

Beryx  decadacfylux ;50 

Bezola 126 

Bezole 126 

Bezoule 126 

C 

Callionyme   phaëtou 133 

Callionymus  festivus .    133 

—  Morissonii 133 

—  phaeton ...    1 33 

Caixfmrias  cœruleus 3 

—  Milbei'li 2 

Centrophore  calcéiforme 132 

Centrophorus  calceus 132 

—  cœlolepis 8 

—  crepidalbus 132 

Centuoscymne 8 

Centroscymne  célolépis 8 

Cestroscymnus 8 

Centroscymiius  cœlolfpis 8 

Cerna  macrogenis 36 

—  nebulosa 32 

Cerniia  Coslœ 36 

Cheilodiptère  heptacanttie 45 

C/ieilodipterus  heptacanlhus 45 

Chloropldhahnus  Agassizii 114 

Chondrostoma  Genei 68 

—  jaculum 68 

Chondrostome  de  Gêné 68 

Clupea  pontica •  •  •  •  'a 

CocciA 110 

Coccia  ovata 1 H 

Corégone  bezole 126 

Coregonus  bezola 126 

Coris  Giofredi 50 

—  vulgaris 50 


142     TABLE  DES   NOMS   DES   POISSONS   DU  SUPPLÉMENT. 


CYPnixoDoy 

Cyprinodox 

Cyprinodon  calarilamus. 

—  fasciatus. .  . 
Cyprinodon  deCagliari. 

—  rubaué — 

Ciiprinodontcs 

Cyprinodontidx 

Cyprinodonlidés 


D 


Dasybatis  altavilla 

Denté  du  Maroc 

Dentex  Mavoccamis 

Drummond's  Fieras  fer. 

E 


Echiodon  Drummondii 

Épinéphi'-le  à  uiuscau  aigu. 
Epinephelus  acutiroslris.. . 

—  Costse 

Escolar 

Eulamia  Milberti 


71 
71 
71 
71 
71 
71 
70 
70 
70 


14 
134 
134 


59 
3-2 
32 
36 
41 
3 


Fieras  fer  dentatua. 
Fiérasfer  denté  . . . 


59 
59 


QnssOTUMA 

Gonostoma  acanthurus. 

—  denudata.. . 

—  dénuda tum  , 

GOSnSTOME 

Gouostorae  nu 

(ionostonnis  ovatus 

—  Powerix... 


78 
79 
79 
79 
78 
79 
111 
108 


H 


Hareng  de  la  mer  Noire. 


I 


ICHTHVOCOCCLS 

ICHTHl'OCOCCVS 

Iclithyococcus  ovale... 

Ichtliyococcun  ovatus... 

—  Powerix. 


Gadicule  argenté Cl 

Gadiculus  aryen leiis 61 

Gains  (iryenleus Cl 

—  euxinus C4 

—  lusciis Ci 

medilerraneus ...  13G 

—  nierlanyus Ci 

—  minutas 64 

—  tau 17 

—  tricirrhalus 13C 

Gasteropelecus  acanthurus 79 

—             microstoma 128 

Girelle  commune. 50 

—  deGiofredi 50 

Gobie  à  quatre  bandi's 2l 

—  trompeur 23 

Gobius  albiis 26 

—  fallax 33 

—  planiceps 21 

—  quadriviltalus 21 


Lamna  caudata. . . 
Labrus  cretensis. . 

—  telraodon. 

—  scarus.. . . 

LEBIA!^ 

Lebias  calaritana. 

—      fTava 

Leuciscus  Genei. . . 


110 
110 

m 

111 
108 


3 

52 
52 
52 
71 
71 
71 
68 


31 


Mauroliciis  atténuât  us 106 

—  Power  i.r 108 

Maurolicus  atténué i'i6 

—  de  Power 108 

Merlau  argenté 61 

Merlanyui  argenteus 61 

.Mérou  à  museau  aigu 32 

—  de  Costa 36 

—  ondulé 32 

Microstoma  olililum 128 

—  [lissoiuuon 128 

—  rolunduld 128 

Microstome  arrondi 128 

—  oublié 128 

Motella  fusca l-^G 

—  maculai  a 136 

Myctophum  punctalwi 96 

—  Rufinesquii 98 


TABLE  DES   NOMS  DES   POISSONS   DU  SUPPLÉMENT.     143 


N 


Nyctophus  Rafinesquii 98 


O 


Ophidium  (fenlatum 59 

0/ios  maculata. 130 

Omis  biscayensis 1 35 

—  mediterraneus 130 


Paralépis  corégonoïde 120 

—  élégant 118 

—  pseadocorégonoïde 121 

Paral^pis  coregonoides 120 

—  Cuvieri 120 

—  pseudocoregonoides 121 

—  speciosus 118 

Pastenague  à  dents  aiguës 14 

—  bouclée 12 

—  bruccon 10 

—  de  Fabius  Columna.. .  12 
Pastinaca  aspera 12 

—  marina 12 

marina  altéra 14 

—  marina  Dioscoridi s 12 

Physicule 65 

Ph3'sicule  de  Dalwigk 65 

Peysiculus 65 

Physiculus  Dalwigkii 65 

Picarel  insidiateur 49 

Plectropoma  fusciatum 36 

Plectropome  à  bandes 36 

Plectropomus  fasclalus 36 

Pœcilia  calaritana 71 

Pomatoma  skib 45 

Poaiatooie  skib 45 

Pionodon  Milôerli 3 

Pteroplatea 14 

Pteroplatea  altaveta 14 

—  canariensis 15 

PrÉROPLATÉE 14 

Ptéroplatée  altavelle 14 

—  canarienne 15 

PmsTiPOMA 37 

Pristipoma  Benneltil 37 

—  ronchus 38 

Pristipome 37 

Pristipouie  de  Bennett 37 

—        ronfleur 38 


R 


Raia  altavela 14 

—  Gesneri 12 

Raie  pastenague  altavèle 14 

Requin  de  Milbert 2 

RouvE  r 40 

Rouvet  précieux 41 

Rovetto    41 

ROVETTUS 40 

Rovettus  acanlhoderma 41 

—        Temmiîickii 41 

RUVETTUS 40 

Ruvettus  pretiouss 41 


Sallatrix 45 

Sauteur 45 

Saumon  commun 124 

—  quinnat 125 

SCARE 51 

Scare  de  Grèce 52 

—  des  Canaries 52 

—  des  mers  de  Grèce 51 

—  rubigineux 52 

—  rubiginoïde 52 

Scarini 51 

Scariniens 51 

SCARUS 51 

Scarus  canariensis 52 

—  cretensis 51 

—  rubiginoides 52 

—  rubiginosus .  - 52 

Scopèle  à  petites  dents 84 

—  crocodile 84 

—  de  Benoit lOl 

—  de  Canino 90 

—  de  Cocco 90 

—  de  Gemellaro 98 

—  de  Power 108 

—  de  Rafinesque 98 

—  de  Risso 103 

—  de  Tenore 1O6 

—  de  Vérany 92 

—  ovale 111 

—  pseudocrocodile 84 

Scopelus  angustidens 84 

—  angiislidens  {Maurolicus) .  106 

—  Renoiti 101 

—  Caninianus 96 

—  caudispinosus 84 

—  Coccoi 90 

—  crocodilus .  84 


144     TABLE  DES   NOMS   DES 

Scopelui  elonfialus 

_  Gemellari 

_  ovatus  

—  Poioerue 

_  pseudocrocodilus 

—  Ilafincxf/uii 

resplendens 

—  Rissoi 

—  Tenorei  

—  Veraniji 

Scorpœna  porcus 

iistulala 

Scorpène  pustuleuse 

Seriola  Tiafinesquii 

Serpe  petite  bouche 

Serrau  à  museau  aigu 

—      échancré 

Serranns  aculirosh-is 

_      (t'-iiiiroslris  {Perug.) 

_      alcxan'lrinus 

—  Coslœ 

—  em(VfjinatiiS! 

—  ftiscits 

—  macrogenis 

—  7tebulosus 

—  tinca 


POISSONS  DU   SUPPLÉMENT. 


8't  I 
1)8 
lU 
108  ' 
84 
98 
84 
10  5 
lOG 
92 
2G 
26 
2G 
4G 
128 
32 
32 
32 
:U) 
3(; 
3G 
32 
32 
32 
3! 
32 


Serranns  undulosus. 
Small  blue  Sliark... 
Smaris  insidiator .. . 

Squulus  Milherti 

—      pltimbeits. . . 


Tclragonurus  simplex. . . 

Temnodon 

TicMyoïifiy 

Teuinniior  saltator 

Temuodor  sauteur 

Trygon  Aldrovandi 

—  allavela 

—  briicro 

—  Ihalassia 

Thgrsitini 

Thyrsitiniens 

T/igrsites  acanthoderma . 

—       pretiosus 


Zée  à  épaule  armée. 


32 
2 

49 
3 
3 


4t 
45 
45 

45 
45 
12 
15 
10 
12 
40 
40 
41 
41 


49 


Fl 


N    DE   LA    TAULE   DES    NOMS    DES   POISSONS   DU    SUPPLÉMENT. 


\f 


375Û-9U.  —  ('oRiiEiL.   Imprimerie  Cbéié.