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Full text of "Histoire naturelle des insectes. Genera des coléoptères, ou exposé méthodique et critique de tous les genres proposés jusquici dans cet orde dinsectes"

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HISTOIRE  NATURELLE 


INSECTES 


COLÉOPTÈRES 


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''-■'%  INSECTES 

GENERA 

DES 

COLÉOPTÈRES 


ou 

EXPOSÉ  MÉTHODIQUE  ET  CRITIQUE  DE  TOUS  LES  GENRES  PROPOSÉS  JUSQU'ICI 
DANS  CET  ORDRE  D'INSECTES. 


MM.  Tn.  LAGORDAIRE  et  F.  GHAPUIS 


TOME  DIXIÈME 

FAMILLE    DES    PHYTOPHAGES. 


M.  F.  GHAPUIS 

Chevalier  de  l'Ordre  de  Léopold, 

Membre  de  l'Académie  royale  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  de  Belgique, 

Docteur  en  Médecine  et  en  Sciences  naturelles,  etc. 


PARIS 

À   LA   LIBRAIRIE   ENCYCLOPÉDIQUE   DE   RORET, 

SUE   HAUTEFEUILLE',   42. 

1874 

6 


AVANT-PROPOS 

I  7 


Le  plus  beau  monument  qui  ait  été  élevé  à  la  Science 
à  l'époque  moderne,  est,  sans  contredit,  cette  belle  col- 
lection d'ouvrages,  désignée  sous  le  nom  de  Nouvelles 
Suites  à  Buffon  /toutes  les  connaissances  acquises  dans  l'un 
ou  dans  l'autre  des  trois  Règnes  de  la  nature  s'y  trouvent 
consignées  et  mises  en  lumière. 

Parmi  ces  publications,  le  Gênera  des  Coléoptères  oc- 
cupe un  rang  distingué  par  son  utilité  scientifique  et  par 
l'étendue  du  sujet  qu'il  embrasse.  Il  s'agit,  en  effet,  pour 
composer  ce  recueil,  d'étudier  et  de  soumettre  à  une  cri- 
tique approfondie  plus  de  dix  mille  genres  ;  il  faut  en  faire 
l'histoire  scientifique,  en  exposer  la  distribution  géogra- 
phique, rechercher  leurs  affinités  et  les  grouper,  autant 
que  possible,  dans  un  ordre  naturel.  La  tâche  est  im- 
mense. Le  Professeur  Lacordaire,  à  qui  elle  fut  confiée, 
après  y  avoir  consacré  dix-huit  années  de  sa  vie,  aidé  par 
la  mémoire  la  plus  heureuse,  par  de  vastes  connaissances, 
par  une  sagacité  remarquable,  n'a  pu  achever  son  œuvre. 
Neuf  tomes  sur  onze  étaient  terminés,  lorsque,  le  18 
juillet  1870,  l'illustre  professeur  de  l'Université  de  Liège, 
fut  enlevé  à  la  Science. 

Personne  mieux  que  lui  n'était  à  même  d'entreprendre 
ce  grand  travail;  un  coup-d'œil  rapide  sur  sa  vie  et  sur 
ses  études  antérieures  permettra  d'en  juger. 

Jean-Théodore  Lacordaire  naquit  dans  le  département 
de  la  Gôte-d'Or,  à  Recey-sur-Ource.  Déjà,  pendant  le 
cours  de  ses  humanités,  il  manifesta  une  inclination  pro- 
noncée pour  l'histoire  naturelle;  mais  l'état  de  fortune 


II  AVANT-PROPOS. 

(le  sa  famille  ne  lui  permit  pas  de  se  livrer  uniquement 
à  ses  goûts  favoris,  et,  ses  études  terminées,  il  fut  envoyé 
au  Havre,  dans  une  maison  de  commerce.  Des  circon- 
stances fortuites,  en  apparence,  décident  souvent  de  nos 
destinées.  Le  jeune  Lacordaire  aimait  la  nature.  Souvent, 
dans  un  port  de  mer  aussi  fréquenté  que  celui  du  Havre, 
il  avait  assisté  au  départ  des  navires  de  long  cours,  il 
les  avait  vus  gagner  la  haute  mer  et  disparaître  à  l'ho- 
rizon ;  son  imagination  accompagnait  les  passagers,  il  as- 
sistait en  idée  à  leur  débarquement,  il  admirait  avec  eux 
le  splendide  spectacle  de  la  nature  sous  les  tropiques. 

Sans  cesse,  les  productions  naturelles  rapportées  de  ces 
riches  contrées,  s'étalaient  sous  ses  yeux  et  il  se  disait  que, 
lui  aussi,  pourrait  découvrir  et  recueillir  ces  charmants 
insectes  qui  excitaient  son  admiration.  Il  ne  put  résister 
à  tant  de  séductions,  et  il  n'était  pas  âgé  de  24  ans  qu'il 
s'embarquait  pour  le  Nouveau-Monde.  Il  arriva  à  Buenos- 
Ayres. 

Nous  ne  le  suivrons  pas  dans  ses  excursions  au  travers 
de  l'Amérique  méridionale,  de  Buenos-Ayres  à  Mendoza, 
ni  dans  son  retour  en  France,  ni  dans  les  voyages  sub- 
séquents qui  le  ramenèrent  au  Chili,  à  Rio  de  Janeiro,  ni 
dans  la  Guyane  française.  Il  a  dépeint  lui-même  dans 
divers  recueils  ses  impressions,  ses  découvertes,  ses  ob- 
servations sur  les  mœurs  des  animaux  qu'il  a  observés 
et  principalement  sur  les  habitudes  des  insectes.  Pendant 
les  divers  séjours  qu'il  fit  à  Paris,  il  fut  en  relations  sui- 
vies avec  les  savants  les  plus  distingués  de  l'époque  ;  il 
assistait  à  leurs  réunions  ;  tous  ses  moments  étaient  con- 
sacrés à  l'étude  de  l'Histoire  naturelle. 

Au  lieu  de  passer  ses  jours  à  aligner  des  chiffres,  à 
transcrire  des  opérations  commerciales,  à  poursuivre  la 
fortune,  il  se  dévouait  à  la  Science  ;  la  nature  entière  de- 
venait son  grand  livre. 

Vers  l'année  1836,  il  faisait  de  nouveau  ses  préparatifs 
pour  revoir  le  Nouveau-Monde,  lorsque  la  santé  chance- 
lante de  sa  mère  l'empêcha  de  mettre  ce  projet  à  exécu- 
tion. Sur  ces  entrefaites,  il  se  maria  et,  peu  après,  il  ac- 


AVANT-PROPOS.  III 

cepta  la  chaire  de  Zoologie  et  d'Anatomie  comparée  à 
l'Université  de  Liège.  Il  était  fixé. 

Au  milieu  de  ces  vicissitudes,  Lacordaire  ne  cessait  de 
travailler  et  de  rédiger  ;  il  avait  achevé  le  premier  volume 
de  son  Introduction  à  l'Entomologie,  de  ce  bel  ouvrage 
qui  révéla  tout  d'abord  ce  que  l'on  devait  attendre  de 
lui.  Le  second  volume  était  à  peine  terminé  que  Lacor- 
daire avait  déjà  repris  un  sujet  d'études  :  la  Monographie 
des  Eroty liens  ne  devait  pas  tarder  à  rehausser  la  haute 
estime  qu'il  s'était  acquise  dans  le  monde  savant. 

Son  activité  était  réellement  étonnante  :  outre  diverses 
publications  sur  des  sujets  variés,  outre  les  soins  con- 
stants qu'il  devait  donner  à  ses  cours,  Lacordaire  avait 
encore  trouvé  moyen  de  mettre  la  dernière  main  au  pre- 
mier volume  d'une  immense  Monographie,  celle  des  Co- 
léoptères subpentamères  de  la  famille  des  Phytophages. 
Il  faut  avoir  traité  de  pareils  sujets  pour  se  rendre 
compte  de  la  persévérance,  du  zèle,  de  l'activité  qu'ils 
comportent  ;  et  cependant,  le  second  volume  de  cette  Mo- 
nographie, plus  considérable  encore  que  le  premier,  était 
hvré  au  monde  savant  trois  ans,  à  peine,  après  le  premier. 

C'est  vers  cette  époque,  que  Lacordaire  fut  sollicité 
par  l'honorable  Editeur  des  Suites  à  BujQfon,  pour  qui  il 
avait  déjà  composé  l'Introduction  à  l'Entomologie,  de  faire 
pour  les  Coléoptères,  ce  que  d'autres  savants  avaient  fait 
pour  les  diverses  branches  de  la  Zoologie,  c'est-à-dire  de 
résumer  les  connaissances  que  possède  la  Science  à  ce 
sujet. 

Gomme  nous  l'avons  dit,  personne  n'était  mieux  à 
même  de  traiter  un  sujet  aussi  vaste.  Lacordaire  avait 
longtemps  parcouru  les  contrées  les  plus  riches  du  monde 
en  Coléoptères  ;  il  avait  observé  les  mœurs  et  les  habi- 
tudes de  ces  insectes  avec  une  intelligence  et  une  sa- 
gacité des  plus  remarquables.  Dans  son  premier  grand 
travail,  l'Introduction  à  l'Entomologie,  il  avait  eu  à  con- 
sidérer les  insectes  dans  leur  ensemble  ;  rien  de  ce  qui 
les  concerne  n'avait  pu  être  négUgé  ;  leur  anatomie,  leur 
physiologie,  leur  rôle  dans  la  nature,  leur  distribution 


lY  AVANT-PROPOS. 

géographique,  leurs  mœurs  variées  avaient  tour  à  tour 
été  l'objet  de  ses  méditations  et  de  ses  recherches.  C'est 
par  ces  études  générales  que  nous  apprenons  à  connaître 
l'importance  des  détails,  la  valeur  des  moindres  faits. 
Aussi,  les  Monographies  que  nous  devons  à  Lacordaire 
témoignent  de  la  justesse,  de  la  précision  et  de  la  saga- 
cité de  sa  belle  intelligence. 

Et  que  ne  pouvait-on  pas  espérer,  si  Lacordaire,  après 
avoir  achevé  les  longues  et  pénibles  recherches  que  ré- 
clament l'étude  et  l'examen  critique  de  dix  mille  genres, 
avait  pu,  résumant  ses  connaissances,  nous  faire  part  de 
ses  vues  sur  la  classification  encore  controversée  des  Co- 
léoptères, sur  leur  organisation  si  complexe,  sur  leur 
distribution  à  la  surface  du  globe.  Il  n'a  pas  eu  la  satis- 
faction d'achever  son  œuvre. 

Longtemps  Lacordaire  a  été  notre  maître,  toujours,  il 
fut  notre  guide  et  notre  ami.  Si  nous  éprouvons  une  in- 
time satisfaction  de  continuer  les  recherches  d'un  jtiomme 
que  nous  avons  beaucoup  aimé,  ce  n'est  pas  sans  une 
certaine  appréhension  que  nous  nous  engageons  sur  les 
traces  d'un  savant  aussi  consommé.  Pour  tâcher  de  nous 
y  maintenir,  nous  ne  reculerons  devant  aucun  labeur, 
nous  n'épargnerons  aucune  peine,  et  la  conviction  d'être 
utile  au  monde  entomologique  soutiendra  notre  courage. 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  dire  que  nous  avons  con- 
servé le  cadre  qu'avait  adopté  le  Professeur  Lacordaire. 
Un  seul  changement  nous  a  été  imposé  par  les  circon- 
stances :  depuis  l'excellente  publication  de  MM.  Harold 
et  Gemminger,  le  Catalogue  des  Coléoptères,  il  est  de- 
venu superflu  de  s'occuper  de  l'énumération  des  espèces 
de  chaque  genre.  L'espace  réservé  à  cette  nomenclature 
sera  consacré  à  d'autres  détails  appropriés  mx  but  de 
l'ouvrage. 

Verviers,  février  1873. 


GENERA 

DES 


COLÉOPTÈRES 


FAMILLE  LXIX. 


PHYTOPHAGES. 


'  Tête  médiocre,  arrondie,  rarement  oblongue  et  prolongée  en  un 
museau  obtus,  libre  ou  plus  ou  moins  engagée  dans  le  prothorax.  — 
Epistome  distinct  ou  non.  —  Labre  toujours  apparent,  transversal.  — 
Mandibules  en  général  robustes,  épaisses,  courtes,  à  pointe  large  et 
dentée,  rarement  simple.  —  Mâchoires  peu  développées,  terminées 
par  deux  lobes,  Tinterne  simple,  l'externe  grêle,  souvent  bi-articulé 
et  palpiforme,  avec  des  palpes  4-articulés  et  en  général  filiformes.— 
Lèvre  inférieure  dépourvue  de  sous-menton  apparent,  formée  d'un 
menton  le  plus  souvent  transversal  et  très-court,  d'une  languette 
simple  ou  formée  de  plusieurs  pièces,  le  plus  souvent  petite,  subqua- 
drangulaire,  entière  et  coriacée,  rarement  plus  développée,  membra- 
neuse et  bilobée;  de  palpes  labiaux  tri-articulés.  — Yeux  petits,  fine- 
ment granulés,  souvent  sinués  ou  émarginés  à  leur  bord  interne.  — 
Antennes  insérées  au  bord  antérieur  et  interne  des  yeux  dans  le  plus 
grand  nombre,  sur  le  front  ou  même  sur  le  vertex  dans  quelques 
groupes;  écartées  à  leur  base  ou  plus  ou  moins  rapprochées;  tantôt 
filiformes,  tantôt  grossissant  légèrement  et  peu  à  peu  vers  l'extrémité; 
rarement  aussi  longues  que  le  corps,  formées  de  11  articles,  avec  un 
12  article  appendiculaire  dans  un  grand  nombre;  par  exception,  com- 
posées d'un  nombre  moindre,  de  10,  de  9,  de  8  et  mémo  de  4.  — 

Coléoptères.    Tome  X.  1 


2  PHYTOPHAGES. 

PronoUim  très-v.iriable.  —  Elytros  bien  développées  et  recouvrant 
complètement  le  corps^  très-rarement  raccourcies  et  laissant  une  par- 
tie de  l'abdomen  à  découvert.  —  Prosternum  et  mésosternum  aussi 
variables  dans  leurs  formes  que  le  pvouotum.  —  Abdomen  formé  en 
dessous  de  cinq  segments.  —  Pattes  médiocres  ou  petites,  cachées  sous 
le  corps,  rarement  plus  développées  et  apparentes;  cuisses  postérieu- 
res souvent  renflées;  tibias  simples,  non  dentés  en  dehors;  tarses  sub- 
pentnmères,  les  3  premiers  articles  larges  et  garnis  en  (iessous  de  poils 
serrés  formant  une  brosse  plane  ;  article  onguéal  muni  à  sa  base  d'un 
article  appendiculaire  et  terminé  par  des  crochets  de  structure  très- 
variable. 

Larves  courtes,  généralement  convexes  en  dessus,  munies  de  six 
pattes  propres  à  la  locomotion. 

Aucun  des  caractères  ci-dessus,  pris  isolément,  ne  peut  servir  à  dis- 
tinguer les  Phytophages  des  autres  familles  de  la  section  des  Subpen- 
tamères;  comme  pour  celles-ci,  un  ensemble  de  caractères  plus  ou 
moins  important  est  indispensable  pour  établir  la  distinction.  Par 
leur  régime  et  leur  genre  de  vie  uniformes,  on  comprend  que  cette 
distinction  doit  être  plus  difficile  à  saisir  que  chez  les  Pentamères,  où 
néanmoins  elle  n'est  pas  toujours  nettement  caractérisée. 

Parmi  les  coléoptères  considérés  dans  leur  ensemble,  les  Phytopha- 
ges sont  ou  de  petite  taille  ou  tout  au  plus  de  taille  moyenne;  les  plus 
grands  sont  représentés  par  les  Sacra,  les  Alurnus  et  certaines  Chry- 
somèles  ;  par  contre,  les  pays  chauds  nourrissent  des  Halticides  dont 
la  taille  mesure  à  peine  un  millimètre  de  longueur.  Quant  à  la  forme, 
elle  est  éminemment  variable;  oblongue  chez  les  Eupodes,  elle  de- 
vient cylindroïde  chez  les  Camptosomes;  arrondie  ou  subovalaire, 
très-convexe  et  parfois  subhémisphérique  chez  les  Cycliques;  enfin, 
chez  les  Cryptostomes,  elle  affecte  deux  formes  très-différentes,  allon- 
gée chez  les  llispiiles  et  subcirculaire  chez  les  Cassidides. 

Eu  égard  à  la  coloration,  les  Phytophages  peuvent  être  classés 
parmi  les  insectes  vivement  colorés.  Mieux  partagés  que  les  Carabi- 
ques,  que  les  Coléoptères  aquatiques,  les  Coprophages  ou  les  Scolyti- 
des,  ils  sont  moins  richement  dotés  que  les  Bnprestides  ou  que  cer- 
tains groupes  de  Lamellicornes.  Si  on  les  compare  aux  Curculionides 
et  aux  Longicornes,  on  reconnaîtra  que  les  nuances  sont  plus  vives  et 
plus  brillantes  chez  les  Phytophages,  mais  elles  paraissent  plus  flat- 
teuses et  plus  agréables  à  l'œil  chez  les  Curculionides  et  surtout  chez 
les  Longicornes.  Ce  résultat  est  produit  par  la  vestiture  des  parties 
supérieures  du  corps.  Les  Longicornes  et  plus  souvent  encore  les 
Curculionides  sont  revêtus  de  poils  couchés  ou  de  squamules,  qui 
donnent  à  leurs  parties  un  aspect  velouté.  Au  contraire,  le  corps  des 
Phytophages  est  lisse,  poli,  souvent  comme  vernissé;  rien  ne  modifie 
le  brillant,  la  vivacité  des  couleurs. 


PHYTOPHAGES.  9 

La  tête  affecte  quatre  formes  différentes,  correspondant  assez  exac- 
tement aux  quatre  grandes  divisions  qui  partagent  les  Phytopliages. 
Cliez  les  Eupodes,  c'est-à-dire  les  Sagrides,  les  Donacides  et  les  Crio- 
cérides,  la  tête  est  oblongue,  prolongée  en  avant  en  un  museau  plus 
ou  moins  distinct;  elle  est  libre,  dégagée  du  protliorax  et  parfois 
portée  par  une  espèce  de  cou.  La  forme  oblongue  se  raccourcit  in- 
sensiblement, et  la  tête,  en  prenant  un  contour  arrondi ,  se  retire  de 
plus  en  plus  et  par  degrés  dans  la  cavité  antérieure  du  prothorax; 
en  même  temps,  le  front  devient  plan,  vertical,  et  la  bouche,  au  lieu 
d'être  dirigée  obliquement  en  avant,  regarde  directement  en  bas  et 
parfois  même  en  arrière.  Cette  disposition  caractérise  surtout  la  sec- 
tion des  Camptosomes.  Chez  les  Cycliques,  la  tête  est  subarrondie  ou 
légèrement  oblongue,  et  ses  rapports  avec  le  prothorax  tiennent  le 
miheu  entre  les  deux  dispositions  précédentes,  moins  dégagée  que 
dans  la  première  et  plus  libre  que  dans  le  deuxième.  Enfin  chez  les 
Cryptostomes,  la  disposition  de  la  tête  ne  peut  se  rapporter  à  aucune 
des  formes  précédentes;  quoique  visible  chez  les  Hispides,  elle  est  à 
peu  près  exactement  conformée  comme  chez  les  Cassidides,  chez  les- 
quelles elle  est  presque  toujours  complètement  recouverte  par  l'ex- 
pansion du  bord  antérieur  du  pronotum.  On  dirait,  dans  ces  deux 
groupes,  que  le  front  a  été  replié  sur  lui-même,  de  manière  que  la 
bouche  a  été  refoulée  vers  le  bas  ou  même  en  arrière.  Aussi  est-elle 
toujours  complètement  invisible  par  le  haut,  ce  qui  a  valu  à  ces  Phy- 
tophages la  désignation  de  Cryptostomes. 

La  conformation  et  la  composition  des  antennes,  ainsi  que  leur 
mode  d'insertion,  demandent  quelques  détails.  Comme  dans  la  grande 
majorité  des  Coléoptères,  le  nombre  normal  des  articles  est  de  H, 
mais  il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  à  l'extrémité  du  onzième,  un  ar- 
ticle appendiculaire  plus  ou  moins  distinct,  parfois  même  aussi  déve- 
loppé que  l'article  précédent  (Myopristis).  Par  contre,  ce  nombre  de 
H  acticles,  se  trouve  parfois  réduit  à  10  (Psylliodes),  à  9  (Nonarthra) 
ou  même  à  S  et  à  4  chez  certaines  Hispides.  Ce  sont  les  antennes  fili- 
formes que  l'on  rencontre  dans  la  grande  majorité  des  espèces;  sou- 
vent aussi  elles  s'épaississent  vers  l'extrémité,  tantôt  d'une  manière 
graduelle,  comme  chez  les  Chrysomélides,  tantôt  d'une  manière  brus- 
que, c'est-à-dire  que  l'on  trouve  sur  la  longueur  de  l'organe  un  en- 
droit où  deux  articles  voisins  diffèrent,  d'une  manière  plus  ou  moins 
apparente,  par  leur  largeur  (Monachites).  Chez  d'autres  espèces  (Mô- 
galopides,  Clytrides),  les  antennes,  notablement  plus  courtes,  sont 
ou  dentées  ou  pectinées.  Les  autres  modifications  sont  tout  à  fait  ex- 
ceptionnelles :  on  connaît  des  antennes  flabellées  (  Diphylloceha, 
DiAMPHmiA),  des  antennes  subclaviformes  (Mtcrorhopala),  des  anten- 
nes très-irrégulières  et  difformes  (Galérucldcs). 

L'insertion  de  ces  organes  est  le  point  le  plus  important  à  considé- 
rer. Elle  a  lieu  de  plusieurs  manières  :  elle  peut  se  faire  au  bord  in- 


4  PHYTOPHAGES. 

terne  et  antérieur  des  yeux,  et,  dans  ce  cas,  les  antennes  sont  sépa- 
rées par  toute  la  largeur  du  front,  comme  dans  la  plupart  des  tribus; 
ou  bien  elles  sont  légèrement  rapprochées  à  leur  base  (Donacides), 
quoique  conservant  les  mêmes  rapports  avec  les  yeux.  Enfin,  chez 
les  Galérucides,  les  Hispides,  les  Cassidides,  les  antennes,  toujours 
rapprochées  à  leur  origine,  sont  insérées  entre  les  yeux,  sur  le  front 
et  même  sur  le  vertex. 

Les  yeux  ne  présentent  rien  de  bien  particulier  à  noter.  Ils  sont 
en  général  médiocres,  finement  granulés,  sinués  ou  échancrés  à  leur 
bord  antéro-interne.  Chez  quelques  Cryptocéphalides  seulement  (Sco- 
lOCHBUs),  ils  se  développent  dans  le  sens  transversal,  et  parfois  ne 
laissent  entre  eax,sur  la  ligne  médiane,  qu'un  espace  très-étroit.  Je  ne 
connais  des  yeux  grossement  granulés  que  chez  les  Cyrtonus.  Comme 
dernière  modification,  il  faut  signaler  la  présence,  soit  en  arrière, 
soit  eu  dessous,  d'une  orbite,  qui  rendant  les  yeux  plus  saillants,  fait 
paraître  la  tète  plus  large  et  comme  rétrécie  en  arrière. 

L'étude  des  organes  buccaux,  ordinairement  si  féconde  en  résultats 
utiles  pour  la  disposition  systématique  des  groupes,  a  perdu  sa  valeur 
dans  la  famille  actuelle.  Lorsqu'on  a  mis  de  côté  quelques  formes 
exceptionnelles,  la  structure  reste  à  peu  près  constamment,  sinon 
identique,  au  moins  si  uniforme,  que  les  modifications  légères  ob- 
servées dans  quelques  types,  peuvent  à  peine  se  traduire  dans  le 
langage. 

L'épistome  est  distinct  ou  confondu  avec  le  front;  il  est  toujours 
immobile,  sauf  dans  le  seul  genre  Cheiloxena  qui  reproduit  ainsi  un 
caractère  propre  aux  Longicornes. 
Le  labre  est  apparent  et  ne  varie  que  dans  des  limites  restreintes. 
Les  mandibules  sont  en  général  robustes,  courtes,  à  pointe  large, 
tranchante  ou  sinueuse  et  dentée.  Elles  s'allongent  parfois  et  font 
saillie  au-delà  du  labre  (Megamerus,  Euryope,  Cyno,  quelques  C!y- 
trides  çf)  ;  leur  extrémité  est  rarement  simple,  aiguë  (Sagrides). 

Les  mâchoires  sont  peu  développées,  le  plus  souvent  de  consis- 
tance cornée  ;  le  lobe  interne  est  constamment  inerme  et  cilié,  sem- 
blable à  l'externe  ou  notablement  plus  large  et  concave  (Eumolpides). 
Quant  au  lobe  externe,  il  est  simple,  allongé  ou  bi-articulé  et  palpi- 
forme.  Latreille  avait  attaché  une  grande  importance  à  cette  compo- 
sition et  avait  attribué  un  lobe  simple  à  ses  Eupodos  et  un  lobe  bi- 
articulé  aux  Cycliques.  Des  études  plus  complètes  ont  démontré  qu'il 
existe  de  nombreuses  exceptions  à  cette  loi  et  par  suite,  ce  caractère 
perd  beaucoup  de  son  importance.  Les  palpes  maxillaires  sont  tou- 
jours formés  de  4  articles,  de  longueurs  relatives  variables;  le  der- 
nier est  le  plus  souvent  ovalaire,  légèrement  tronqué  au  bout,  par- 
fois subsécurifornie  (Megamerls,  Paropsis),  ou  grêle  et  acuminé 
(Megalopides).  Sans  parler  de  certaines  formes  tout-à-fait  exception- 


PHYTOPHAGES.  O 

nelles  (Palpoxena),  ces  palpes,  à  défaut  d'autres  caractères,  peuvent 
être  pris  en  considération  au  point  de  vue  générique. 

D'une  manière  générale,  la  lèvre  inférieure  se  compose  chez  les 
Phytophages,  d'un  menton,  d'une  languette  et  de  palpes.  Le  sous- 
menton  ou  pièce  prœbasilaire  est  soudé  à  la  pièce  basilaire  ou  occi- 
pitale et  forme  le  bord  postérieur  du  cadre  buccal.  Le  menton  est 
transversal,  ordinairement  très-court,  son  bord  antérieur  est  tronqué 
ou  émarginé  ;  dans  le  seul  genre  Rhœbus,  ce  menton  apparaît  sous 
forme  d'une  assez  grande  lamelle  quadrangulaire.  Les  palpes,  tou- 
jours de  trois  articles,  suivent  en  quelque  sorte  les  maxillaires  dau^ 
leurs  variations  ;  d'après  le  docteur  Baly,  ils  manqueraient  tout-à- 
fait  dans  le  genre  Chœridiona  de  la  tribu  des  Hispides. 

Dans  les  différents  groupes  de  Phytophages,  sauf  les  Sagrides  et  les 
Hispides,  la  languette  varie  très-peu  ;  presque  toujours  elle  est  cor- 
née, de  forme  subcarrée  ou  transversale,  à  bord  antérieur  droit; 
convexe  ou  légèrement  émarginé.  Chez  les  Sagrides,  elle  est  tantôt 
fissile  et  semi-cornée,  tantôt  très-grande,  membraneuse,  translucide, 
échancrée  ou  bilobée.  Elle  paraît  composée  de  plusieurs  pièces  chez 
les  Hispides,  et  ses  rapports  avec  les  palpes  labiaux  semblent  modifiés. 

Au  contraire  des  organes  buccaux,  le  prothorax  joue,  dans  la  fa- 
mille actuelle,  un  rôle  de  toute  première  importance,  et  doit  être 
étudié  dans  sa  forme  aussi  bien  que  dans  ses  rapports  avec  les  élytres. 

Chez  les  Sagrides,  les  Donacides,  les  Criocérides,  quelques  Eumol- 
pides,  un  plus  grand  nombre  de  Galcrucides,  le  pronotum  est  presque 
toujours  notablement  moins  large  que  les  élytres  à  leur  base.  Dans 
les  autres  tribus,  si  parfois  il  est  un  peu  moins  large  que  les  élytres, 
le  plus  ordinairement  la  diiférence  de  largeur  est  peu  sensible.  H  dé- 
passe rarement  les  élytres  en  largeur,  ainsi  que  cela  a  lieu  chez  quel- 
ques Eumolpides,  Chrysomélides  et  Cassidides. 

Le  développement  relatif  du  pronotum  et  des  élytres  n'est  pas  la 
seule  chose  à  considérer,  l'étude  de  leurs  rapports  réciproques  n'est 
pas  moins  importante.  Le  pronotum  jouit  d'une  mobilité  plus  ou 
moins  complète  selon  la  manière  dont  il  est  accolé  aux  éiyres.  Ainsi, 
chez  les  espèces  oii  cet  organe  est  coupé  carrément  en  arrière  et  se 
trouve  simplement  juxtaposé  aux  élytres ,'  on  comprend  que  le  pro- 
thorax est  mobile  dans  tous  les  sens,  c'est-à-dire  de  haut  en  bas  et  la- 
téralement. D'autres  fois,  au  contraire,  le  bord  postérieur  du  prono- 
tum est  largement  échancré  en  arc  de  cercle,  de  chaque  côté,  et  sou 
milieu  présente  un  lobe  plus  ou  moins  prolongé  en  arrière.  Dans  ce 
cas,  la  base  des  élytres  offre  une  échancrure  destinée  précisément  à 
recevoir  ce  lobe  médian,  et  par  suite  de  cet  emboîtement,  le  prono- 
tum, enchâssé  comme  un  coin,  ne  peut  se  mouvoir  latéralement  :  il 
est  immobile  ou  peu  s'en  faut.  Ces  deux  dispositions  se  reproduisent 
fréquemment  chez  les  Phytophages,  et  il  n'est  pas  nécessaire  d'en  ci- 
ter des  exemples. 


6  PHYTOPHAGES. 

Quant  à  la  forme  de  ce  premier  segment  Ihoracique,  elle  est  glo- 
buleuse chez  quelques  Eumolpides,  et  les  bords  latéraux  sont  tout  à 
fait  effacés.  Cette  absence  des  bords  latéraux,  qui  constitue  un  bon 
caractère,  se  remarque  encore  dans  d'autres  groupes.  Parfois  aussi  ils 
sont  remplacés  par  une  légère  rainure  ou  par  une  série  de  dents  plus 
ou  moins  complète.  Bon  nombre  de  groupes,  notamment  les  Pachy- 
brachites,  les  Stylosomites,  ont  un  corselet  de  forme  cylindroïde,  avec 
des  bords  latéraux  peu  ou  point  saillants.  Une  conformation  diamé- 
tralement opposée  est  celle  que  nous  offrent  les  Cassidides,  où  les 
bords  latéraux  et  antérieurs,  confondus  sous  une  même  courbure, 
s'étalent  en  s^amincissant  au  point  de  recouvrir  complètement  la  tête. 
L'écusson  manque  très-rarement  (Stylosomites)  ;  il  est  extrêmement 
petit  et  souvent  caché  chez  les  Omoplata  (Cassidides).  Partout  ailleurs, 
il  est  plus  ou  moins  développé.  Parfois,  contrairement  à  sa  forme  ha- 
bituelle, il  est  élargi  en  arrière  et  atténué  en  avant,  et  cette  partie 
amincie  peut  être  reçue  dans  une  échancrure  du  pronotum,  comme 
cela  a  lieu  chez  quelques  Cryptocéphalides  et  les  Chlamydes.  Dans  un 
genre  de  cette  dernière  tribu,  nommé  Diaspis,  d'après  la  forme  même 
de  l'écusson,  celui-ci  paraît  dédoublé  :  c'est  le  métascutellum,  qui, 
au  lieu  d'être  recouvert  par  les  élytres,  apparaît  à  la  surface.  L'écus- 
son peut  présenter  au  sommet  une  échancrure  plus  ou  moins  profonde 
(Temnaspis),  ou  bien  une  double  échancrure  et  trois  saillies  aiguës 

(PSEUDOCOLASPIS). 

Les  élytres,  qui,  par  leur  forme  et  leur  développement,  impriment 
au  corps  son  aspect  général,  présentent  peu  de  particularités  à  noter. 
Dans  un  grand  nombre  de  Clytrides,  de  Cryptocéphalides,  de  Chla- 
mydes, elles  sont  munies  de  lobes  épipleuraux  plus  ou  moins  déve- 
loppés. On  sait  que  chez  quelques  Hispides  et  chez  toutes  les  Cassi- 
dides, les  bords  latéraux  s'élargissent  d'une  façon  tout  exceptionnelle 
et  débordent  le  corps  de  tous  côtés.  Il  est  très-rare  que  les  élytres  se 
raccourcissent  et  laissent  à  découvert  une  partie  de  l'abdomen,  ainsi 
que  cela  a  lieu  dans  les  genres  Rupilia,  Metacycla,  etc. 

Les  ailes  inférieures,  généralement  amples,  font  très-rarement  dé- 
faut (TiMARCHA,  DiCTYNEIS,  COLASPIDEA). 

La  structure  du  prothorax  à  sa  face  inférieure  présente,  comme  le 
pronotum,  des  modifications  nombreuses,  dont  il  est  extrêmement 
important  de  se  rendre  compte.  Il  suffit  d'examiner  quelques  Phyto- 
phages pour  reconnaître  que  le  prosternum  peut  ou  bien  disparaître 
entre  les  hanches  antérieures  ou  bien  affecter  une  largeur  plus  ou 
moins  considérable.  Ces  modifications  n'influent  pas  seulement  sur  le 
plus  ou  moins  d'écartement  des  hanches,  mais  encore  elles  sont  en 
rapport  avec  la  forme  de  ces  dernières.  Des  hanches  globuleuses,  co- 
nico-sphcriques  ou  transversales,  dit  le  prof.  Lacordaire,  coexistent 
presque  toujours  avec  une  saillie  prosternale  bien  développée,  tandis 
que  toutes  les  fois  qu'on  rencontre  des  hanches  cylindriques  ou  cy- 


PHYTOPHAGES.  7 

lindro-coniques,  saillantes  pav  conséquent  hors  des  cavités  cotyloïdes, 
on  observe  en  même  temps  qu'elles  se  touchent  sur  la  totalité  ou  la 
plus  grande  partie  de  leur  face  interne  ;  en  d'autres  termes,  que  la 
saillie  prosternale  manque  complètement  ou  n'existe  qu'à  l'état  de 
vestige.  Il  est  évident  que  la  facilité  de  la  locomotion  varie  selon  la 
disposition  et  la  saillie  des  hanches.  On  comprend  à  priori  l'impor- 
tance de  ces  modifications.  Aussi  la  présence  ou  l'absence  du  proster- 
num entre  les  hanches  constitue  un  excellent  caractère  pour  séparer 
les  tribus  les  unes  des  autres.  D'autre  part,  la  forme  du  prosternum, 
l'état  de  sa  surface,  ses  différents  bords,  son  sommet  et  sa  base,  en 
un  mot  toutes  les  particularités  qui  se  trouvent  réalisées  dans  cette 
multitude  d'insectes,  constituent  des  caractères  génériques  d'une  va- 
leur incontestable. 

Nous  avons  exposé  les  rapports  du  pronotum  avec  les  élytres,  et 
nous  avons  constaté  que  ces  rapports  influent  d'une  façon  toute  par- 
ticulière sur  les  mouvements  de  latéralité  du  premier.  La  manière 
dont  le  prosternum  se  comporte  à  l'égaîd  du  mésosternum,  possède 
également  son  influence  sur  les  mouvements  de  haut  en  bas  du  pre- 
mier segment  thoracique.  Dans  les  espèces,  telles  que  les  Coios- 
POÏDES,  parmi  les  Eumolpides,  beaucoup  de  Cryptocéphalides,  de 
Chrysomôlides,  lorsque  le  prosternum  est  coupé  carrément  en  arrière 
et  que  sa  base  s'appuie  largement  sur  le  mésosternum,  on  admettra 
que  cette  structure  en  arc-boutant,  tout  en  donnant  de  la  solidité  à 
cette  partie  du  corps,  limite  ses  mouvements  de  haut  en  bas.  Au  con- 
traire, lorsque  le  prosternum  est  étroit  et  forte  ment  abaissé  en  arrière 
des  hanches,  il  est  en  quelque  sorte  indépendant  du  mésosternum  ;  il 
gagne  en  mobilité  ce  qu'il  perd  en  solidité.  11  arrive  même  quel- 
quefois (Chlamys,  Spilopyra)  que  le  roésosternum  est  creusé  d'une 
fossette  et  reçoit  dans  cette  excavation  l'extrémité  de  la  saillie  pro- 
sternale qui  s'y  trouve  engagée  comme  un  coin.  Ailleurs  (quelques 
Hispides),  cette  saillie  refoule  le  mésosternum  et  vient  s'appuyer  sur 
le  métasternum. 

Au  point  de  vue  systématique,  les  rapports  du  prosternum  avec  le 
mésosternum  sont  tout  aussi  importants  que  la  présence  ou  l'absence 
du  premier.  En  étudiant  les  Phytophages  sous  ce  rapport,  on  trouve 
que  les  Sagrides,  les  Donacides,  les  Criocérides,  les  Mégascélides,  les 
Mégalopides,  les  Clytrides,  la  plupart  des  Galérucides  ont  le  proster- 
num libre  en  arrière.  Cette  disposition  est  plus  rare  chez  les  Eumolpi- 
des, les  Chrysomélides,  et  à  peu  près  inconnue  dans  les  autres  groupes. 

Des  trois  arceaux  inférieurs  du  thorax,  le  premier  est  celui  où  les 
parties  constitutives  sont  le  moins  distinctes;  dans  la  majorité  des  es- 
pèces, les  sutures  ont  disparu  et  il  est  à  peu  près  impossible  de  les 
délimiter  exactement.  Il  est  très-rare  (Dermoxantuus)  de  rencontrer 
des  espèces  oii  les  épimères  soient  parfaitement  circonscrites  par  des 
sutures.  Il  n'y  a,  par  conséquent,  rien  de  spécial  à  noter  à  leur  égard. 


8  PHYTOPHAGES. 

si  ce  n'est  leurs  rapports  avec  le  prosternum  en  arrière  des  hanches. 
Tantôt  l'angle  postérieur  externe  de  ce  dernier  se  prolonge  en  dehors 
derrière  les  hanches,  et  rejoint  un  prolongement  analogue  des  épi- 
mères,  de  manière  à  former  à  la  cavité  cotyloïde  un  bord  entier; 
tantôt,  il  existe  entre  le  prosternum  et  son  épimère  une  lacune  plus 
ou  moins  considérable  en  arrière  des  hanches,  et  la  cavité  cotyloïde 
est  incomplète.  Il  faut  remarquer  cependant  que  cette  solution  de 
continuité  n'est  qu'apparente;  il  y  a  toujours  connexion  entre  le  pro- 
sternum et  l'épimère,  seulement  elle  a  heu  intérieurement  et  échappe 
à  nos  recherches. 

Au  contraire,  les  épisternums  prothoraciques  sont  presque  toujours 
bien  limités.  Comme  les  autres  organes,  ils  peuvent,  le  cas  échéant, 
servir  à  distinguer  les  genres,  les  groupes  et  même  les  tribus.  Chez 
les  Chrysomélides,  l'épisternum  prothoracique  constitue  un  rectangle 
allongé  dans  le  sens  transversal,  et  limite  en  avant  la  cavité  cotyloïde. 
Cette  disposition  est  hée  à  la  forme  ovalaire  des  hanches  antérieures. 
Etudié  chez  les  Enmolpides,  cet  épisternum  nous  offre  UTie  forme  ir- 
régulièrement triangulaire  ou  trapézoïdale,  il  se  porto  en  arrière  le 
long  du  bord  externe  des  cavités  cotyloïdes,  et  celles-ci  sont  subcir- 
culaires. La  conformation  des  épisternums  prothoraciques  avait  été 
donnée  par  M.  Baly  (1)  comme  caractère  distinctif  des  Eumolpidcs  et 
des  Chrysomélides.  De  son  côté,  M.  Stâl  (2),  pour  distinguer  ces  deux 
mêmes  groupes,  avait  signalé,  presque  à  la  môme  date,  la  forme  des 
hanches  transversales  et  ovalaires  chez  les  Chrysomélides,  et  cylin- 
driques chez  les  Eumolpides.  11  est  aisé  de  comprendre  la  corrélation 
intime  qui  existe  entre  ces  deux  notes  distinctives.  En  réalité,  elles 
ne  constituent  qu'un  seul  et  môme  caractère.  Comme  cela  arrive  fré- 
quemment, il  admet  quelques  rares  exceptions;  mais  les  éminents 
entomologistes  que  nous  venons  de  citer  n'en  ont  pas  moins,  l'un  et 
l'autre^  le  mérite  de  la  découverte. 

Deux  particularités  nous  restent  à  signaler  touchant  le  prosternum: 
la  forme  du  bord  antérieur  de  son  épisternum  d'abord  et  ensuite 
l'état  des  sutures.  Ces  dernières,  qui  ont  été  étudiées  tout  particuliè- 
rement chez  les  Eumolpides  par  le  D""  Baly,  peuvent  disparaître  et 
cette  disparition  a  été  utilisée  comme  caractère  générique.  Enfin,  cet 
épisternum  a  ofl'ert  dans  le  développement  de  son  bord  antérieur  des 
modifications  que  l'on  doit  connaître.  Chez  quelques  Eumolpides 
(Paria,  Dekmoxantiius),  il  est  convexe  et  dilaté  en  forme  d'oreillette; 
chez  d'autres,  son  extrémité  externe  s'avance  jusqu'à  toucher  l'angle 
antérieur  du  pronolum.  Dans  une  Tribu  aussi  difficile  à  étudier  que 
celle  des  Eumolpides,  ces  différences  de  structure  doivent  être  prises 
en  sérieuse  considération. 

(1)  Journal  of  Entomol,  1,  p.  24.  Avril  1860. 

(2)  Monogr.  d.  Chrysom.  de  l'Amer.  Intiod.  p.  4.  Juin  1860. 


PHYTOPHAGES.  9 

Le  mésosternum  ne  présente  de  modifications  que  dans  sa  partie 
moyenne  ;  les  épisternums  et  les  épimères  qui  en  constituent  les  par- 
ties latérales,  sont  à  peu  près  toujours  configurées  de  même  et  ne 
nous  ont  pas  paru  pouvoir  être  mises  à  profit  dans  la  classification. 
Au  contraire,  la  partie  intercoxale  joue  un  rôle  important.  Celle-ci,  la 
plus  saillante  et  la  plus  visible,  lorsqu'on  examine  l'insecte  retourné 
sur  le  dos,  peut  disparaître  soit  en  totalité,  soit  en  partie,  et  cela  de 
deux  manières  différentes  :  tantôt  par  le  rapprochement  des  hanches 
moyennes  (Orsodacna),  tantôt  par  la  contiguïté  du  prosternum  et  du 
métasternum  (Gavirga,  Mniophila,  Apterofeda).Au  lieu  de  diminuer, 
le  mésosternum  peut  s'agrandir,  soit  en  largeur,  soit  en  hauteur  ;  ses 
dimensions  et  sa  forme  sont  éminemment  remarquables,  comme  on 
sait,  dans  un  bon  nombre  de  Chrysomélides  du  Nouveau-Monde  (Do- 
ryphora). 

Quant  au  métasternum,  il  n'éprouve  que  de  très-légères  modifi- 
cations. Dans  des  cas  très-exceptionnels,  il  se  prolonge  en  avant  à  la 
rencontre  du  prosternum.  Sa  partie  antérieure,  dans  le  genre  Mas- 
TOSTETHUS  (Mégalopides)  prend  la  forme  d'un  cône  ou  d'une  carène 
qui  s'avance  entre  les  hanches  intermédiaires  en  refoulant  la  saillie 
mésosternale.  Une  disposition  très-analogue  s'observe  dans  les  genres 
PiECTONYCHA  et  Stethopachys  ;  mais  ici  la  saillie  du  métasternum 
s'accole  à  une  saillie  analogue  du  mésosternum  et  parfois  se  prolonge 
avec  elle  en  avant.  Dans  une  espèce  de  Chrysomélide,  la  C.  nigro- 
fasciala,  qui  devra  probablement  constituer  le  type  d'un  genre  spé- 
cial, le  métasiernum  se  comporte  exactement  comme  le  mésosternum 
chez  les  Doryphora  et  s'avance  entre  les  hanches  moyennes  sous 
forme  de  saillie  conique.  Quant  aux  parapleures  métathoraciques,  elles 
jouent  un  certain  rôle  chez  les  Chrysomélides,  mais  leurs  modifica- 
tions de  forme  ne  demandent  pas  de  mention  à  part. 

Il  ne  nous  reste  plus  à  examiner,  à  la  partie  inférieure  du  corps, 
que  la  constitution  de  l'abdomen.  Toujours  formé  de  cinq  segments, 
il  affecte  deux  formes  essentiellement  différentes  :  l'une  est  propre 
aux  Phytophages  Camptosomes,  l'autre  aux  trois  autres  sections.  Chez 
ces  dernières,  l'abdomen  est  plan  ou  plus  ou  moins  convexe  dans  le 
sens  transversal,  c'est-à-dire  de  gauche  à  droite;  le  premier  arceau 
est  souvent  plus  développé  que  les  suivants  ;  chez  les  Donacides,  il 
atteint  son  summum  et  paraît  aussi  long  que  les  autres  réunis. 

Chez  les  Camptosomes,  cette  partie  du  corps  est  beaucoup  plus  re- 
marquable et  demande  quelques  développements. 

En  examinant  à  la  face  inférieure  l'une  ou  l'autre  espèce  de  cette 
section,  on  observe  tout  d'abord  que  l'abdomen  présente  une  double 
courbure  :  l'une,  en  quelque  sorte  normale,  a  lieu  transversalement, 
comme  chez  les  autres  Phytophages;  l'autre,  pour  ainsi  dire  excep- 
tionnelle, se  produit  dans  le  sens  de  l'axe  longitudinal  du  corps.  Ces 
courbures  ne  sont  pas  toujours  dessinées  au  même  degré,  cependant 


iO  PHYTOPHAGES. 

les  cas  où  elles  pourraient  être  révoquées  en  doute,  sont  très-rares,  et 
d'ailleurs,  d'autres  caractères  coexistent  habituellement  avec  elles. 

Le  premier  et  le  dernier  des  cinq  arceaux  qui  composent  l'abdo- 
men, sont  plus  longs  et  plus  développés  que  les  segments  moyens  ; 
ceux-ci  sont  comme  écrasés  entre  les  précédents;  d'une  largeur  mé- 
diocre sur  les  côtés,  ils  se  rétrécissent  par  l'effet  de  la  courbure  lon- 
gitudinale vers  la  ligne  médiane  et  parfois  même  disparaissent  en 
partie. 

Le  premier  arceau  ventral  s'est  agrandi  non-seulement  en  longueur, 
mais  aussi  en  largeur;  il  dépasse  à  cet  égard  la  partie  postérieure  de 
la  poitrine,  la  déborde  sur  les  côtés  et  par  des  prolongements  latéraux 
dirigés  en  avant,  semble  embrasser  les  parapleures  métathoraciques. 

Quant  au  cinquième  ou  dernier  arceau  ventral,  quoique  toujours 
plus  allongé  que  les  trois  précédents,  il  est  plus  étroit  et  se  rétrécit 
brusquement.  Dans  la  très-grande  majorité  des  espèces,  il  est  creusé 
chez  les  femelles  d'une  fossette  plus  ou  moins  profonde  et  de  forme 
variable.  Les  mâles  en  sont  généralement  dépourvus;  cependant  à 
l'endroit  qui  correspond  à  cette  fossette,  on  observe  souvent  soit  une 
légère  dépression,  soit  un  espace  plus  lisse  ou  quelque  dessin  formé 
par  la  pubescence. 

D'ordinaire,  le  dernier  arceau  dorsal  de  l'abdomen  est  de  consis- 
tance membraneuse  et  recouvert  par  les  élytres;  dans  la  section  des 
Camptosomes  et  encore  par  suite  de  la  courbure  longitudinale  de 
l'abdomen,  cet  arceau  reste  à  découvert  et  il  a  gagné  une  consistance 
cornée.  En  même  temps,  il  a  pris  un  grand  développement  et  atfecte 
le  plus  souvent  une  direction  verticale.  Comme  cela  arrive  dans  cer- 
taines espèces,  les  élytres  sont  plus  développées  que  d'habitude  et 
paraissent  recouvrir  l'extrémité  de  l'abdomen  ;  mais  le  pygidium  n'en 
existe  pas  moins  et  s'aperçoit  lorsqu'on  retourne  l'insecte. 

Il  est  admis  en  principe  qu'un  caractère  acquiert  une  valeur  d'au- 
tant plus  grande  qu'il  se  révèle  dans  un  nombre  plus  considérable 
d'espèces.  La  structure  de  l'abdomen,  telle  que  nous  venons  de  l'ex- 
poser, est  commune  à  deux  ou  trois  mille  Phytophages  divisés  en  six 
tribus.  Elle  constitue  le  caractère  fondamental  de  la  division  pri- 
maire adoptée  dans  cet  ouvrage. 

Ainsi  que  nous  le  verrons  ci-après,  cette  conformation  de  l'abdo- 
men est  intimement  Uée  à  l'organisation  des  larves  des  Campto- 
somes. 

Il  nous  reste  à  parler  des  pattes.  Ces  organes,  dans  la  famille  ac- 
tuelle, servent  non-seulement  à  la  progression,  mais  encore  au  saut 
chez  un  grand  nombre  d'espèces. 

L'insertion  des  hanches  joue  un  certain  rôle  dans  la  classification. 
Habituellement  les  hanches  postérieures,  par  suite  de  la  longueur  du 
métathorax ,  sont  reportées  en  arrière  ;  le  cas  contraire  se  rencontre, 
et  le  groupe  des  Timarchites  est  caractérisé  par  ce  fait,  que  les  han- 


PHYTOPHAGES.  H 

ches  postérieures  ne  sont  pas  plus  éloignées  des  intermédiaires  que 
celles-ci  ne  le  sont  des  antérieures. 

On  comprend,  d'un  antre  côté,  que  les  Entomologistes  n'ont  pas 
négligé  de  tirer  quelques  bons  caractères  de  l'éloignement  plus  ou 
moins  grand  des  hanches  d'une  seule  et  même  paire,  comparé  à  celui 
des  paires  voisines.  Rien  de  plus  remarquable,  sous  ce  rapport,  qu'un 
petit  insecte  de  l'Afrique  australe  et  appartenant  à  la  tribu  des  Eu- 
molpides,  mais  dont  le  genre  n'est  pas  encore  décrit.  Dans  ce  petit 
Phytophage,  les  hanches  postérieures  sont  si  distantes  l'une  de  l'autre 
que  le  bord  externe  des  cavités  cotyloïdes  touche  presque  la  marge  des 
élytres,  et  cependant  ces  cavités  sont  presque  circulaires. 

La  forme  même  des  hanches  et  leur  plus  ou  moins  grande  saillie 
des  cavités  oià  elles  s'articulent,  peuvent  servir  à  caractériser  certains 
genres  et  même  certaines  tribus.  C'est  ainsi  que  chez  les  Chryso- 
mélides  les  hanches  antérieures  sont  ovalaires  et  transversales,  tandis 
qu'elles  sont  arrondies  chez  les  Eamolpides. 

Quant  aux  cuisses,  les  postérieures  seules  demandent  une  mention 
spéciale  par  le  grand  développement  qu'elles  acquièrent  dans  divers 
groupes.  Comme  chacun  le  sait,  ce  développement  des  cuisses  est  sou- 
vent lié  à  la  faculté  de  sauter;  les  cuisses  postérieures  des  Sagrides, 
des  Donacides,  de  quelques  Criocérides  et  de  la  plupart  des  Mégalopi- 
des  sont  plus  ou  moins  renflées,  et  néanmoins  ces  insectes  ne  sautent 
jamais.  Le  prof.  Lacordaire  a  eu  très-fréquemment  l'occasion  d'obser- 
*  ver  celles  de  ces  espèces  qui  vivent  dans  l'Amérique  du  Sud,  et  jamais, 
il  l'affirme  d'une  manière  positive,  il  ne  les  a  vues  exécuter  le  plus 
petit  saut.  Par  contre,  certaines  Galérucides  du  genre  Graptodera,  qui 
ont  des  cuisses  grêles,  jouissent  à  un  certain  degré  de  la  faculté  sal- 
tatoire.  On  ne  doit  donc  pas,  dans  le  cas  actuel,  conclure  de  l'organe 
à  la  fonction.  Tel  est  au  moins  le  résultat  acquis  dans  l'état  actuel  de 
nos  connaissances.  Cependant  il  y  a  lieu  de  croire  que  dans  un  avenir 
plus  ou  moins  rapproché,  et  par  une  étude  plus  attentive,  on  parvien- 
dra, par  la  seule  inspection  des  cuisses  postérieures,  à  reconnaître 
quelles  espèces  jouissent  ou  non  de  cette  faculté  de  sauter.  En  un  mot, 
entre  les  diiférentes  sortes  de  cuisses  épaissies,  oa  pourra  distinguer 
lesquelles  doivent  être  qualifiées  de  saltatoires.  On  sait  déjà  que  chez 
les  espèces  éminemment  sauteuses,  la  cuisse  est  creusée  en  dessous 
d'une  rainure  profonde  pour  loger  la  jambe,  et  que  le  tarse  s'articule 
en  deçà  de  l'extrémité  apicale  de  cette  dernière. 

Tous  les  Phytophages  sont  distinctement  subpentamères;  chez  tous, 
môme  chez  les  plus  petites  espèces,  on  peut  reconnaître,  à  la  base  de 
l'article  onguéal,  un  nodule  plus  ou  moins  distinct  et  qui  correspond 
au  4<*  article  des  tarses  des  Coléoptères  pentamères.  Jusqu'à  ce  jour, 
on  n'a  pas  signalé  d'exception  à  cette  règle. 

Chez  tous  également,  les  trois  premiers  articles  des  tarses  sont  plus 
ou  moins  élargis.  Une  seule  exception  nous  est  offerte  par  le  genre 


12  PHYTOPHAGES. 

Hœmonia,  qui  possède  des  tarses  très-analogues  à  ceux  des  Elmis;  on 
sait  aussi  que  les  espèces  de  ce  genre  ont  des  mœurs  tout  autres  que 
celles  des  Phytophages  en  général.  A  la  face  inférieure  de  ces  articles 
élargis  se  trouve  une  pubescence  serrée  qui  forme  une  espèce  de 
brosse  plane.  Cette  structure  est  en  rapport  avec  le  genre  de  vie  des 
Phytophages^  et  leur  permet  de  parcourir  en  tous  sens  la  surface  po- 
lie des  feuilles  et  des  rameaux  des  arbustes. 

La  forme  et  la  grandeur  relatives  de  ces  trois  premiers  articles  des 
tarses  sont  infiniment  variables  et  fournissent  de  bons  caractères  gé- 
nériques. On  peut  se  borner  à  signaler  la  forme  du  3%  qui  est  presque 
constamment  bilobé;  il  n'y  a  guère  d'exception,  sous  ce  rapport,  que 
dans  la  tribu  des  Chrysomélides,  où  les  deux  lobes  sont  intimement 
soudés.  Le  bord  libre  qui  résulte  de  cette  soudure  est  en  général  en- 
tier, deux  ou  trois  genres  seulement  présentent  une  légère  échan- 
crure.  Celle-ci  n'est  pas  à  beaucoup  près  aussi  profonde  que  chez  les 
Eomolpides,  et  le  caractère  tiré  du  3°  article  des  tarses  demeure  tou- 
jours le  plus  général  et  le  plus  facilement  appréciable,  lorsqu'il  s'a- 
gira de  distinguer  ces  derniers  Phytophages  de  la  tribu  des  Chryso- 
mélides. 

Le  dernier  article  des  tarses  s'articule  à  la  base  du  3'^,  qu'il  soit  bi- 
lobé ou  entier.  Il  est  plus  ou  moins  long,  plus  ou  moins  robuste;  par- 
fois sa  longueur  dépasse  à  peine  celle  des  lobes  entre  lesquels  il  est 
inséré,  comme  on  peut  le  voir  chez  les  Brachydactyla,  chez  un  grand  , 
nombre  d'espèces  appartenant  à  la  tribu  des  Cassidides  et  la  plupart 
des  Hispides.  Les  (Edionychites  de  la  tribu  des  Galérucides  sont  carac- 
térisées par  la  forme  de  cet  article  onguéal,  qui  est  renflé  et  comme 
ampuUacé  au  sommet.  Une  dernière  structure  se  rencontre  dans  quel- 
ques genres  (Gastroli\a,  Cosmoghamma)  de  la  tribu  des  Chrysomé- 
lides  :  à  la  partie  interne,  sous  l'articulation  des  crochets,  cet  article 
présente  une  ou  deux  dents  plus  saillantes  dont  il  est  utile  de  tenir 
compte. 

Avant  de  terminer  ces  recherches,  il  nous  reste  à  parler  des  ongles 
ou  crochets  du  4^  article  des  tarses.  Le  prof.  Lacordaire  a  constaté  que 
ces  organes  fournissent  dans  la  Famille  actuelle  des  caractères  pré- 
cieux par  leur  constance  dans  des  groupes  très-étendus.  Cette  opinion 
a  été  justifiée  par  la  suite.  L'éminent  entomologiste  a  reconnu  que 
ces  organes  affectent  des  formes  différentes  qu'il  a  désignées  sous  des 
noms  particuliers  et  dont  il  a  donné  des  définitions  étendues.  D'après 
de  nouvelles  recherches,  nous  avons  modifié  comme  suit  l'exposé  des 
structures  variées  de  ces  organes. 

Leur  articulation  se  fait  de  trois  manières,  et,  sous  ce  rapport,  les 
crochets  sont  rapprochés,  divergents,  divariqués. 

1°  Crochets  rapprochés,  lorsqu'ils  se  touchent  par  leur  face  interne 
sur  une  longueur  indéterminée,  sans  qu'il  y  ait  soudure  entre  eux. 

(ZyGOGRAMMA,  S.-g.  MEGISTOMELA,  CtC.) 


PHYTOPHAGES.  13 

2°  Crochets  divergents,  lorsqu'ils  s'écartent  l'un  de  l'autre  dès  la 
base,  en  formant  un  angle  plus  ou  moins  ouvert,  mais  toujours  de 
manière  que  le  dos  ou  la  partie  convexe  du  crochet  regarde  en  de- 
hors. C'est  la  forme  commune. 

3°  Crochets  divariqués,  quand  l'écartement  devient  si  considérable 
que  les  crochets  sont  disposés  en  ligne  droite  et  se  regardent  par  leur 
base,  de  façon  que  le  bord  convexe  de  l'un  regarde  en  avant  et  celui 
de  l'autre  en  arrière.  Cette  disposition  se  retrouve  dans  bon  nombre 
de  Chrysomélides  (  Stenomeia  )  et  chez  presque  tous  les  Eumolpides 
dont  les  crochets  sont  appendiculés. 

Quant  à  la  structure  des  crochets  proprement  dits,  on  observe  les 
formes  suivantes  : 

1°  Crochets  simples,  c'est-à-dire  s'amincissant  peu  à  peu  en  se  re- 
courbant de  la  base  à  leur  sommet  sans  offrir  rien  de  particulier.  Ils 
existent  dans  presque  toutes  les  tribus,  mais  ils  sont  rares  chez  les 
Eumolpides  (Spilopyra,  Chloropterus)  et  les  Galérucides  (Alphidia), 
un  peu  moins  chez  les  Criocérides,  communs  chez  les  Cryptocépha- 
lides,  les  Hispides,  les  Cassidides.  Les  Sagrides,  les  Mégalopides,  les 
Clytrides  n'en  ont  pas  d'autres,  cà  quelques  exceptions  près, 

2°  Crochets  sondés.  Ce  sont  les  précédents  qui  se  sont  réunis  sur  une 
plus  ou  moins  grande  partie  de  leur  longueur,  quelquefois  dans  plus 
des  deux  tiers  de  celle-ci  à  partir  de  leur  base.  Les  Megascélides,  la 
plupart  des  Criocérides  les  ont  ainsi  faits. 

3"  Crochets  bifides.  Chacun  d'eux  est  fendu,  les  deux  pointes  sont 
aiguës  et  souvent  très-inégales  j  l'externe,  dans  aucun  cas,  ne  subit 
de  raccourcissement.  La  fissure  se  présente  tantôt  vers  l'extrémité  du 
crochet  (Heieraspis,  Neculla,  Euryope),  tantôt  vers  son  miheu  (Chry- 
socHAREs),  tantôt  à  sa  base  (Metachroma,  Trichotheca),  et  le  crochet 
sera  toujours  dit  bilide,  la  division  interne  étant  terminale,  médiane 
ou  basilaire.  Cette  dernière  forme  avait  été  désignée  sous  le  nom  de 
crochet  denté  par  le  prof.  Lacordaire  ;  nous  avons  cru  devoir  nous 
écarter  de  cette  manière  de  voir,  et  réserver  le  nom  de  crochet  denté 
pour  ce  crochet  dont  le  bord  concave  présente  une  dent  h  sa  base, 
comme  cela  a  lieu  souvent,  par  exemple  chez  les  Téléphorides. 

4°  Crochets  appendiculés.  Cette  forme  consiste  en  ce  que  chaque 
crochet  paraît  composé  de  deux  pièces,  une  basilaire  en  carré  plus  ou 
moins  régulier,  l'autre  terminale  beaucoup  plus  grêle,  pareille  à  un 
onglet  et  fixée  au  bord  antérieur  et  supérieur  de  la  précédente  dont 
elle  paraît  souvent  séparée  par  une  suture,  sans  toutefois  qu'il  y  ait 
jamais  articulation  proprement  dite.  Cotte  forme  est  très-commune 
dans  la  Famille  des  Phytophages  et  se  rencontre  à  pou  près  dans  toutes 
les  tribus,  notamment  chez  les  Eumolpides  et  les  Galérucides. 

5"  Crochets  pectines.  Leur  bord  interne  présente  une  suite  de  petites 
dents,  ordinairement  trois,  tantôt  pareilles  à  celles  d'une  scie,  tantôt 


14  PHYTOPHAGES. 

aiguës  comme  celles  d'un  peigne.  Cette  forme  est  très-rare  et  ne  s'ob- 
serve que  chez  quelques  Cassidides  (Aspidomorpha.,  Laccoptera). 

A  l'époque  actuelle,  l'étude  des  larves  a  pris  une  importance  con- 
sidérable qui  se  justifie  tous  les  jours  davantage,  et  peut  être  d'un 
très-grand  secours  dans  l'établissement  des  divisions  primaires.  Aussi, 
avant  de  rechercher  comment  l'organisation  des  Phytophages  diffère 
de  celle  des  Familles  voisines,  il  importe  de  les  étudier  sous  leurs  états 
primitifs. 

Dans  nos  régions  tempérées,  on  voit  apparaître,  dès  les  premiers 
beaux  jours  du  printemps,  de  rares  Phytophages  chargés  de  la  pro- 
pagation de  l'espèce.  D'ordinaire,  chaque  type  a  son  arbuste  de  pré- 
dilection, c'est  le  lieu  de  rendez-vous.  L'accouplement  a  lieu  et  la 
ponte  s'effectue  bientôt  après.  Au  bout  de  quelques  jours,  les  jeunes 
larves  éclosent  et  se  mettent  à  ronger  le  parenchyme  des  feuilles  sur 
lesquelles  elles  sont  nées.  Parvenues  à  toute  leur  croissance,  elles  su- 
bissent, soit  en  terre,  soit  sur  les  feuilles,  leur  métamorphose  en  nym- 
phes. Les  insectes  parfaits  font  une  nouvelle  et  courte  apparition;  mais 
la  mauvaise  saison  est  imminente  et  le  petit  nombre  d'entre  eux  qui 
échappent  à  la  destruction,  vont  chercher  leurs  quartiers  d'hiver  sous 
les  écorces,  sous  les  feuilles  tombées  ou  dans  la  mousse. 

Tel  est,  parmi  les  Phytophages,  le  mode  le  plus  général  de  l'évolu- 
tion vitale.  Dans  un  groupe  aussi  riche  en  types  variés,  il  y  a  sans 
doute  de  nombreuses  modifications  à  cette  règle.  Pour  le  moment, 
nous  ne  voyons  les  choses  que  dans  leur  ensemble.  Par  un  motif  sem- 
blable nous  ne  donnerons  ci-après  qu'une  description  sommaire  des 
larves;  les  particularités  de  leur  genre  de  vie,  celles  de  leur  organi- 
sation trouveront  mieux  leur  place  à  l'occasion  de  la  description  des 
tribus  ou  des  genres. 

Ces  larves  sont  de  forme  raccourcie  et  convexe,  rarement  subcylin- 
drique, oblongue  ou  subdéprimée.  Leurs  téguments  présentent,  dans 
quelques  espèces,  une  mollesse  remarquable,  une  couleur  blanchâtre, 
étiolée;  le  plus  souvent  ils  sont  fermes,  coriaces,  et,  dans  ce  cas,  tan- 
tôt d'une  nuance  pâle  avec  des  lignes  ou  des  points  colorés,  tantôt 
d'une  teinte  plus  obscure  avec  un  reflet  métallique  plus  ou  moins 
marqué.  Le  corps  est  ordinairement  formé  de  treize  segments,  y  com- 
pris la  tète.  Celle-ci  est,  en  général,  assez  petite  ou  médiocre;  elle 
porte  des  antennes  de  moyenne  longueur,  des  ocelles  ou  stemmates, 
et  des  organes  buccaux  au  complet.  Les  trois  segments  thoraciques 
sont,  dans  quelques  espèces,  semblables  aux  segments  abdom.inaux; 
d'ordinaire  le  premier  se  distingue  par  sa  forme,  sa  couleur  et  la 
consistance  do  son  arceau  dorsal;  en  dessous,  on  reconnaît  aisément 
ces  trois  segments  à  la  présence  des  pattes  qui  ne  manquent  jamais, 
et  qui  toujours  sont  propres  à  la  locomotion.  Les  segments  abdomi- 
naux sont  fréquemment  pourvus  de  mamelons  charnus  ou  écailleux, 
d'épines  simples  ou  ramifiées,  de  tubercules  sétigères.  Dans  le  plus 


PHYTOPHAGES.  15 

grand  nombre,  le  segment  terminal  se  prolonge,  en  dessous,  en  un 
tube  rétractile  simple  ou  bifide,  qui  sert  à  la  progression  et  derrière 
lequel  aboutit  le  canal  digestif. 

Ces  larves  ont  une  démarche  lente  et  traînante  ;  leur  régime  ali- 
mentaire est  le  même  que  celui  des  insectes  parfaits,  les  végétaux,  et 
plus  spécialement  les  parties  parenchymateuses  des  feuilles,  forment 
leur  nourriture.  Chaque  espèce  est,  en  général,  affectée  à  une  plante 
déterminée,  et  le  rameau  qui,  au  printemps,  nourrit  quelques  indi- 
vidus à  l'état  parfait  reçoit  leurs  œufs  et  sera,  pendant  l'été,  dévoré 
en  parlie  par  les  jeunes  larves  qui  en  sortiront. 

On  possède  aujourd'hui  des  renseignements  plus  ou  moins  complets 
sur  une  centaine  de  larves  de  cette  Famille,  et  le  nombre  s'en  accroît 
tous  les  jours,  grâce  au  zèle  de  quelques  entomologistes  modernes. 
Comparé  à  la  multitude  des  insectes  parfaits,  ce  nombre  est  encore 
bien  restreint,  et  malheureusement  la  science  ne  possède  pour  ainsi 
dire  aucun  renseignement  sur  les  états  primitifs  de  deux  tribus  exo- 
tiques, celle  des  Sagrides  et  celle  des  Mégalopides. 

Un  point  très-intéressant  de  l'histoire  de  ces  larves  est  sans  contre- 
dit l'élude  des  moyens  auxquels  elles  ont  recours  pour  se  protéger, 
soit  conire  les  intempéries  de  l'air  ou  l'ardeur  du  soleil,  soit  contre 
leurs  ennemis.  Ils  consistent  dans  l'emploi  de  leurs  excréments  dont 
elles  se  recouvrent,  ou  bien  au  moyen  desquels  elles  se  façonnent  des 
espèces  de  cellules  où.  elles  peuvent  se  retirer  en  entier. 

Dans  l'état  actuel  de  la  science,  les  divisions  que  l'on  peut  établir 
pour  les  insectes  parfaits  ne  concordent  pas  avec  celles  des  larves,  et 
malgré  nos  recherches,  nous  n'avons  pas  été  plus  heureux  que  nos 
devanciers.  A  défaut  de  cette  concordance,  les  larves  des  Phytophages 
se  divisent  en  trois  sections,  selon  qu'elles  sont  nues  ou  recouvertes 
par  leurs  déjections  ou  protégées  par  un  fourreau  ;  les  deux  premières 
sections  se  subdivisent  elles-mêmes  en  groupes  secondaires.  Le  tableau 
suivant  résume  les  caractères  de  ces  larves  diverses,  et  indique  d'une 
manière  sommaire  à^,quelles  tribus  elles  correspondent. 

I.  Larves  nues. 

A.  Larves  allongées,  subcylindriques,  blanchâtres,  vivant  au  collet 
des  plantes  aquatiques. —  Nymphes  également  immergées,  renfermées 
dans  des  coques  fixées  aux  radicelles  de  ces  plantes.  —  Donacides. 

B.  Larves  mineuses,  plus  ou  moins  allongées,  sublinéaires  ou  atté- 
nuées aux  deux  bouts.  —  Subissant  leurs  métamorphoses  dans  l'inté- 
rieur de  la  feuille  où  elles  ont  vécu.  —  Hispides,  Halticides  (pars). 

C.  Larves  courtes,  ovalaires,  très-convexes  en  dessus,  de  teinte  pâle 
avec  des  dessins  colorés  ou  de  couleur  sombre  à  reflet  métallique,  vi- 
vant à  découvert  sur  les  plantes,  subissant  leurs  métamorphoses  en 
terre  ou  sur  les  végétaux.  —  Chrysoraélides,  Eumolpides,  Galéru- 
cides. 


16  PHYTOPHAGES. 

II.  Larves  coprophores. 

A.  Larves  courtes,  ovalaires,  très-convexes  en  dessus,  de  couleur 
foncée,  dépourvues  d'appareil  spécial  pour  supporter  leurs  excré- 
ments. —  Nymphes  hypogées.  —  Criocérides. 

B.  Larves  courtes,  ovalaires,  suhdéprimées,  épineuses,  portant  leurs 
excréments  sur  une  fourche  mobile  et  lixée  à  la  face  supérieure  du 
dernier  segment  anal.  —  Subissant  leurs  métamorphoses  attachées  aux 
feuilles.  —  Cassidides. 

in.  Larves  tubicoles. 

Larves  allongées,  blanchâtres,  recourbées  sur  elles-mêmes  à  partir 
des  premiers  segments  abdominaux,  logées  dans  des  fourreaux  por- 
tatifs et  y  subissant  leurs  métamorphoses.  —  Clytrides,  Cryplocépha- 
lides,  Chlamydes,  etc. 

Cette  division  est  à  peu  de  chose  près  la  même  que  celle  adoptée 
par  le  prof.  Lacordaire,  et  exposée  dans  l'introduction  de  sa  Monogra- 
phie des  Phytophages  (1),  division  que  nous  avons  reproduite  dans  le 
catalogue  des  larves  des  Coléoptères  (2).  Les  seules  différences  rési- 
dent dans  la  disposition  générale  et  la  suppression  d'un  groupe,  par 
suite  de  la  réunion  en  un  seul  des  deux  divisions  des  larves  mineuses. 
Ces  deux  divisions  ne  paraissent  pas  assez  tranchées,  et,  d'un  autre 
côté,  d'après  les  découvertes  récentes,  les  larves  des  Halticides  seraient 
bien  moins  souvent  mineuses  qu'on  ne  l'avait  supposé  d'abord.  Dans 
ce  cas,  elles  se  rapprocheraient  beaucoup  plus  des  larves  des  Galéru- 
cides,  et  seraient  comprises  en  partie  dans  la  même  subdivision. 

Telle  est,  d'une  manière  générale,  et  pour  autant  que  le  permet 
l'état  actuel  de  nos  connaissances,  l'organisation  des  larves  des  Phyto- 
phages. Celle  des  insectes  parfaits  a  été  exposée  dans  son  ensemble  et 
dans  ses  modifications  principales.  On  peut  maintenant  rechercher  en 
quoi  cette  organisation  diffère  de  celle  des  Familles  voisines,  et  ten- 
ter de  tracer  les  limites  des  unes  et  des  autres. 

11  serait  tout  à  fait  superflu  d'exposer  les  caractères  distinctifs  des 
Phytophages,  comparés  à  ces  Familles  si  nombreuses  que  compren- 
nent les  grandes  sections  des  Coléoptères  pentamères,  hétéromères  et 
trimères.  Cette  distinction  est  élémentaire,  et  la  comparaison  ne  peut 
porter  que  sur  les  Familles  qui  se  partagent,  dans  l'état  actuel  de  la 
science,  les  Coléoptères  suhpentamères. 

Dans  les  tomes  VI  et  Yll  du  Gênera,  le  prof.  Lacordaire  a  réparti 
cette  immense  quantité  d'insectes,  que  l'on  comprenait  sous  les  noms 
de  Curculionides  et  de  Xylophages  (pars),  en  cinq  Familles  qui  sont  : 
les  Curculionides,  les  Scolytides,  les  Brenthides,  les  Anthribides,  les 

(1)  Lacordaire,  Monogr.  des  Col.  subpenl.  Introd.  p.  XL. 
(;2)  Chapuis  cl  Candèze.  Cat.  des  Larves  des  Coléopt.  —  Dans  le  t.  VIll  des 
Mémoires  de  la  Soc.  royale  des  Scieuce»  de  Liège,  p.  252. 


PHYTOPHAGES.  17 

Bruchides.  Le  reste  des  subpentamères,  non  compris  les  Phytophages, 
se  compose  des  Longicornes  et  des  Erotyliens. 

Nous  avons  donc  à  établir  la  comparaison  des  Phytophages  avec  sept 
Familles  différentes.  La  première  et  la  plus  importante  d'entre  elles 
est  celle  des  Curculionides  ;  elle  se  distingue  facilement  par  la  forme 
de  la  tête  prolongée  en  rostre,  par  Tabsence  de  labre,  par  les  antennes 
claviformes  et  souvent  coudées. 

Dans  les  derniers  Comptes-rendus  des  Progrès  de  l'Entomologie, 
Erichson  avait  réuni  les  Scolytides  aux  Charançons,  en  se  basant  sur- 
tout sur  la  conformation  des  larves  qui  sont  apodes  dans  Tun  et  l'autre 
groupe.  Si  le  Prof.  Lacordaire  les  a  de  nouveau  séparés,  ce  n'est  pas 
qu'il  n'en  reconnaisse  les  affinités,  puisque,  dans  son  dernier  ouvrage, 
les  Scolytides  se  trouvent  intercalés  entre  les  Curculionides  et  les  An- 
thribides,  que  l'on  avait  coutume  de  réunir  sous  un  même  titre.  Quoi 
qu'il  en  soit,  nous  distingu'erons  également  les  deux  Familles,  et  nous 
devrons  indiquer  en  quoi  les  Scolytides  diffèrent  des  Phytophages; 
les  premiers  affectent  une  forme  plus  ou  muins  cylindrique  dont  il  est 
très-peu  d'exemples  chez  les  seconds  (Pachnephorus,  Mtochrous).  Un 
caractère  plus  important  réside  dans  la  forme  des  antennes  où  l'on 
peut  distinguer  un  scape,  un  funicule  et  une  m;issue;  celle-ci  est  sou- 
vent orbiculaire,  parfois  oblongue;  un  seul  genre  de  Hispide  (Micro- 
rhopala)  présente  quelque  chose  d'analogue.  Il  est  tout  aussi  facile 
de  déduire  un  bon  caractère  distinctif  de  la  structure  des  tibias,  dont 
le  bord  externe  est  toujours  pourvu  d'épines  ou  de  dentelures  chez  les 
Scolytides,  tandis  qu'il  est  constamment  simple  et  entier  chez  les  Phy- 
tophages. 

La  troisième  Famille  est  celle  des  Brenthides.  Comme  chez  les  Cur- 
culionides, il  y  a  absence  de  labre,  les  antennes  sont  claviformes,  et 
toujours  le  pronotum  est  confondu  avec  les  flancs  du  prothorax.  Ce 
dernier  caractère  ne  se  retrouve,  à  notre  connaissance,  que  chez 
quelques  Eumolpides  et  chez  les  Eupodes.  Chez  les  autres  Phyto- 
phages, le  pronotum  est  séparé  des  flancs  par  une  arête  plus  ou 
moins  saillante;  chez  tous  il  y  a  un  labre  et  des  antennes  non  clavi- 
formes. 

Il  faut  recourir  à  d'autres  organes  pour  distinguer  les  Anthribides, 
qui  s'éloignent  considérablement  des  Curculionides  par  la  forme  de  la 
tête,  la  brièveté  et  la  largeur  du  museau,  la  présence  du  labre  et  leurs 
antennes  souvent  droites;  tous  caractères  qui  les  rapprochent  des  Phy- 
tophages, ou  au  moins  de  quelques-uns  de  leurs  genres.  Chez  les  An- 
thribides, la  forme  des  tar.-es  est  différente,  et  presque  chez  tous,  le 
3"=  article  est  très-petit  et  comme  enfoui  entre  les  -iobes  du  2%  tandis 
que  chez  les  Phytophages,  le  3^  article,  qu'il  soit  simple  ou  bilubé, 
est  toujours  au  moins  aussi  large  que  le  2*^.  Un  autre  caractère,  plus 
général  encore,  réside  dans  la  forme  du  sous-menton  qui  est  disposé 
en  croissant,  fortement  échancré,  souvent  porté  par  un  pédoncule  et 

ColéopUres,    Tome  X.  ,2 


18  FHTTOPHAGES. 

entre  les  lobes  duquel  est  logée  la  lèvre  inférieure.  Aucun  Phytophage 
ne  présente  rien  de  pareil. 

Le  Prof.  Lacordaire  (i)  considère  les  Bruchides  comme  plus  voisins 
des  Phytophages  que  des  Curcuhonides  ou  des  Anthribides.  En  effet, 
en  parcourant  la  diagnose  qu'il  a  tracée  de  cette  famille,  on  s'aper- 
çoit que  les  caractères  distinctifs  que  nous  avons  invoqués  josqu'ici 
ne  sont  plus  d'aucune  utilité j  la  tête  se  termine  non  par  un  rostre, 
mais  par  un  simple  museau,  comme  chez  un  grand  nombre  de  Phy- 
tophages j  le  labre  existe,  les  antennes  sont  dentées  en  scie  ou  pecti- 
nées,  rarement  en  massue,  etc.  Si  l'on  comp;ire,  ajoute  cet  émment 
entomologiste,  l'organisation  des  Phytophages  à  celle  des  Bruchides, 
il  y  a  une  difficulté  sérieuse  et  peut-être  insoluble  à  découvrir  quel- 
que caractère  qui  les  distingue  l'une  de  1  autre.  L'inutilité  des  recher- 
ches que  nous  avons  faites,  nous  a  convaincu  de  la  vérité  de  ces 
paroles.  Dans  cette  extrémité,  il  ne  reste  d'autre  alternative  que  de 
passer  en  revue  les  différents  genres  des  Bruchides,  et  de  rechercher 
en  quoi  chacun  se  caractérise  et  se  distingue  des  Phytophages  :  les 
Urodon  ont  des  antennes  subclaviformes  et  légèrement  perfoliées; 
chez  les  Spermophagus,  les  hanches  postérieures  sont  fortement  dila- 
tées et  recouvrent  en  grande  partie  le  premier  arceau  ventral.  Enfin 
chez  les  Bruchus,  les  épisternums  du  mésothorax  et  du  métathorax 
sont  très-développés  comparativement  aux  épimères  correspondantes. 
Ces  caractères  sont  étrangers  aux  Phytophages. 

Il  est  presque  tout  aussi  difficile,  ce  qui  paraîtra  bien  étrange  de 
prime  abord,  de  séparer  nettement  les  Phytophages  des  Longicornes; 
ces  types  ont  un  faciès  tellement  différent  qu'une  observation  atten- 
tive peut  seule  nous  convaincre  qu'il  n'existe  pas  un  seul  caractère 
qui  puisse  marquer  la  limite  précise  de  l'un  et  de  l'autre.  Dans  la 
très-grande  majorité  des  cas,  rien  n'est  plus  facile  de  distinguer  un 
Longicorne  d'un  Phytophage,  la  forme  du  corps,  la  longueur  des  an- 
tennes suffisent.  Mais  il  est  certaines  espèces  de  la  Tribu  des  Sagrides, 
tels  que  les  Megamekus,  les  Pulyoptilus  qui  pourraient,  à  la  première 
vue,  être  regardés  comme  des  Longicornes;  les  Donacides  avaient  été 
classées  parini  les  Lepturètes  par  Linné  et  par  plusieurs  des  auteurs 
qui  l'ont  suivi.  Si  Ton  se  contentiil  du  faciès,  la  méprise  serait  iné- 
vitable à  l'égard  du  Loxopleurus  cerambotdes,  cette  Œdit)nychite 
bizarre  qui  a  été  découverte  dans  ces  derniers  temps.  Quoi  qu'il  en 
soit,  chez  le  plus  grand  nombre  des  Longicornes,  la  languette  est  très- 
déveluppée,  membraneuse  ou  subcornée,  et  plus  ou  moins  échancrée. 
On  ne  reconnaît  de  structure  analogue  que  chez  les  Mégalopides  et  un 
certain  nombre  de  types  de  la  Tribu  des  Sagrides;  mais  chez  ces  Phy- 
tophages, les  cuisses  postérieures  sont  plus  ou  moins  épaissies  et  den- 
tées à  leur  bord  inférieur.  D'autre  part,  les  Longicornes  ont  presque 

(1)  Gênera  d.  Coléop.  t.  VII,  p.  483, 598. 


PHYTOPHAGES.  19 

toujours,  à  part  les  Lepturètes,  les  yeux  profondément  bilobés  et  les 
antennes  insérées  sur  les  canthus  oculaires. 

Il  nous  reste  à  établir  le  parallèle  des  Erotyliens  et  des  Phytophages; 
il  ne  sera  ni  bien  long,  ni  bien  difficile;  les  premiers  ont  toujours  des 
antennes  distinctement  claviformes,  et  si  plusieurs  Hispides  présen- 
tent quelque  chose  d'analogue,  en  y  regardant  de  près  on  saisit  im- 
médiatement la  différence;  la  massue  des  Erotyliens  est  fortement 
comprimée,  tandis  qu'elle  est  cylindroïde  chez  les  Hispides  en  ques- 
tion. D'ailleurs  on  s'aperçoit,  même  à  un  examen  superficiel,  que  les 
premiers  ont  une  structure  différente  de  celle  des  Phytophages,  les 
tégum.pnts  sont  plus  fermes,  les  parties  du  corps  plus  étroitement  ar- 
ticulées entre  elles,  et  puis  les  caractères  du  menton,  si  constants  chez 
les  Erotyliens,  établissent  entre  les  deux  groupes  une  séparation  nette 
et  tranchée.  Jamais  les  Phytophages  ne  présentent  rien  d'analogue  à 
ce  menton  de  forme  pyramidale,  souvent  tricuspide  en  avant,  qui  est 
propre  aux  Erotyliens  et  qui  subit  à  peine  quelques  légères  modifi- 
cations dans  certains  genres. 

Comme  on  a  pu  en  juger  par  ce  qui  précède,  la  séparation  des  Phy- 
tophages et  des  autres  Familles  de  la  section  des  Subpentamères  n'est 
pas  toujours  exempte  de  difficultés;  mais,  abstraction  faite  de  certaines 
formes  de  transition,  de  certains  types  aberrants,  la  séparation  est 
bien  réelle  et  confirmée,  au  point  de  vue  purement  scientifique,  par 
l'étude  des  états  primitifs  des  insectes  de  ces  diverses  famihes. 

Ainsi  les  larves  des  Longicornes  sont  linéaires,  allongées,  subdépri- 
mées en  dessus  et  en  dessous,  la  bouche  est  portée  directement  en 
avant,  les  pattes,  lorsqu'elles  existent,  sont  très-faii)les  et  inhabiles  à 
la  locomotion.  Au  contraire,  les  larves  des  Phytophages  sont  co'.u'tes, 
très-souvent  fortement  convexes  en  dessus,  la  bouche  dirigée  oblique- 
ment, ou  bien  directement  en  bas;  dans  toutes  les  espèces  connues, 
le  corps  est  pourvu  de  pattes  au  moyen  desquelles  l'insecte  se  trans- 
porte, sinon  rapidement,  au  moins  avec  une  certaine  facilité  d'un 
point  à  un  autre.  Chez  les  Curculionides,  les  larves  sont  apodes  dans 
ia  très-grande  maj(jrité  des  espèces.  Diuis  quelques  cas  exception- 
nels, on  observe  des  rudiments  de  p:ittes  terminés  plutôt  par  des 
soies  rigides  que  par  de  véritables  crochets.  Les  larves  des  Scolytides, 
si  bien  connues  par  leurs  ravages,  sont  toujours  apodes. 

Selon  toute  probabilité,  nous  ne  connaissons  pas  les  larves  des  Bren- 
thides;  celles  qui  ont  été  décrites  comme  appartenant  à  des  espèces  de 
ce  groupe,  réclament  une  nouvelle  détermination.  On  connaît  mieux 
celles  des  Anthribides.  Parmi  celles-ci,  quelques  espèces  sont  pour- 
vues de  pattes,  d'autres  n'ont  que  de  fausses  pattes  ou  pseudapodes 
thoraciques  très-contractiles;  mais,  pour  autant  que  nous  les  connais- 
sions, on  les  distinguera  toujours  avec  facilité  de  celles  des  Phytopha- 
ges par  l'absence  d'ocelles  et  l'étal  rudimentaire  des  antennes. 

De  même  que  pour  les  insectes  parfaits,  la  distinction  des  larves  des 


20  PHYTOPHAGES. 

Bruchides  et  celles  des  Phytophages,  devient  plus  difficile.  Il  paraî- 
trait que  chez  les  petites  espèces  [Bruchus  pisi,  D.  lenlis),  les  larves 
seraient  apodes.  MM.  Letzner  et  Heeger  le  disent  positivement.  Du 
reste,  les  pattes,  lorsqu'elles  existent  même  chez  les  grandes  espèces, 
sont  toujours  très-courtes  et  rudimeMtaires;  il  en  serait  de  même  des 
antennes  composées  seulement  de  deux  articles,  dont  le  dernier  séti- 
fornie.  Il  existe  toujours  une  différence  notable  entre  ces  larves  et 
celles  des  Phytophages,  où  les  antennes  sont  formées  de  3  et  de  4  ar- 
ticles, où  les  pattes  sont  Lien  développées,  terminées  chacune  par  un 
crochet  distinct.  En  effet,  les  larves  des  Bruchides,  destinées  à  vivre 
dans  l'intérieur  des  graines,  ont  très-rarement  l'occasion  de  changer 
de  place,  tandis  que  celles  des  Phytophages,  vivant  en  général  sur  les 
feuilles  des  végétaux,  doivent  avoir  la  faculté  de  se  mouvoir  avec  une 
certaine  facilité. 

L'histoire  scientifique  des  Phytophages  a  été  exposée  avec  de  grands 
développements  par  le  Prof.  Lacordaire  dans  sa  Monographie  des  Co- 
léoptères subpentamères.  Cet  excellent  chapitre,  et  les  limites  res- 
treintes que  comporte  un  Gênera,  dispensent  d'entrer,  à  cet  égard, 
dans  de  longs  détails. 

Les  Phytophages  connus  de  Linné,  au  nombre  de  151,  sont  répar- 
tis dans  la  12"=  édition  du  Sijstema  Natura  (1767)  en  trois  genres  : 
HisPA,  Cassida  et  Cbrysomela,  à  l'exception  d'une  Donacie  inscrite 
sous  le  nom  de  Leplura.  Fabricius,  dans  son  principal  ouvrage,  le 
Systema  Eleutheratorum  (1801),  résumant  les  découvertes  de  ses  de- 
vanciers, fait  connaître  presque  six  fois  autant  d'espèces  qu'il  divise 
en  17  genres.  Ceux-ci  se  trouvent  encore  disséminés  çà  et  là  et  sans 
aucune  liaison  entre  eux.  Olivier,  appréciant  mieux  les  rapports  des 
uns  et  des  autres,  les  a  décrits  et  rassemblés  dans  les  tomes  V  et  Vi 
de  son  Entomologie  (1807-1808);  il  admet  la  majorité  des  genres  de 
Fabricius  et  en  ajoute  quelques  autres. 

A  peu  près  simultanément,  deux  Entomologistes  célèbres,  Latreille 
(1790)  et  lUiger  (171)8),  faisaient  faire  un  grand  pas  à  la  science  dans 
l'appréciation  des  rapports  de  ces  insectes  entre  eux;  l'un  et  l'autre 
avaient  en  vue  leur  disposition  naturelle. 

Bientôt  après,  Latreille  (1802-1805)  lit  paraître  son  premier  grand 
ouvrage,  et  les  différents  genres  des  Phytophages  qu'il  avait  admis  se 
trouvent  compris  dans  un  seul  groupe,  qu'il  désigna  sous  le  nom  de 
Chrysomélines. 

En  180G,  Duméril  a  publié  sa  Zoologie  analytique,  dans  laquelle 
les  divers  groupes  du  Règne  animal  sont  brièvement  caractérisés  dans 
des  tableaux  analytiques.  La  section  des  Tétramères  y  est  divisée  en 
cinq  familles,  dont  une  est  constituée  par  les  insectes  actuels  qui  por- 
tent le  nnin  de  Phytophages.  Depuis  cette  époque,  ce  nom,  que  le  Prof. 
Lacordaire  a  jugé  le  plus  convenable,  a  été  généralement  admis. 

Dans  l'un  de  ses  ouvrages,  Latreille  avait  émis  d'une  manière  du- 


PHYTOPHAGES.  21 

bitative  l'opinion  que  ses  Chrysomélines  devraient  être  divisées  en 
deux  groupes.  Cette  idée  se  trouve  réalisée  dans  ses  Considérations 
générales  sur  les  Crustacés,  les  Arachnides  et  les  Insectes  (1810),  et, 
au  lieu  d'un  seul  groupe,  il  en  reconnaît  deux,  les  Criocérides  et  les 
Chrysomélines.  Cette  division  a  toujours  été  maintenue  par  lui,  seu- 
lement les  groupes  ont  changé  de  noms  :  les  Criocérides  forment  les 
Eupodes,  et  les  Chrysomélines  les  Cycliques. 

Sauf  dans  son  premier  ouvrage,  le  Précis  des  caractères  génériques 
des  Insectes,  Latreille  a  toujours  considéré  les  Clavipalpes  ou  Eroty- 
liens,  comme  formant  une  division  tout  à  fait  distincte  et  d'égale  va- 
leur aux  autres  groupes  qui  se  partageaient  les  Telramères.  Sous  ce 
rapport,  le  comte  Dejean  a  profondément  modifié  la  méthode  de  La- 
treille, en  réunissant,  dès  la  i^'^  édition  de  son  Catalogue,  les  Eupodes, 
les  Cycliques  et  les  Erotyliens,  pour  n'en  former  qu'une  seule  famille 
qu'il  désignait  sous  le  nom  de  Chrysomélines. 

Il  nous  resterait  encore  à  exposer  la  classification  proposée  par 
Spinola.  Prenant  pour  base  de  ses  divisions,  les  organes  locomoteurs 
des  Insectes,  Spinola  est  arrivé  à  des  résuUats  très-différents  de  ceux 
de  Latreille  et  de  ceux  qui  sont  aujourd'hui  universellement  adoptés. 
Dans  cet  état  de  choses,  ils  n'ont  plus  guère  qu'un  intérêt  historique  j 
néanmoins  Spinola  a  eu  le  grand  mérite  de  mettre  en  relief  des 
caractères  très-importants,  notamment  la  structure  inférieure  des 
segments  thoraciques,  la  forme  des  hanches  antérieures  et  intermé- 
diaires; aussi,  le  prof.  Lacordaire,  tout  en  différant  de  vues,  rend 
un  brillant  hommage  aux  travaux  entomologiques  de  Spinola. 

On  peut  résumer  de  la  manière  suivante,  l'état  de  la  science  à 
l'époque  où  le  professeur  de  l'Université  de  Liège  entreprit  son  grand 
travail  monographique  :  les  insectes  que  Duméril  avait  nommés 
Phytophages,  formaient  dans  les  ouvrages  de  Latreille  deux  groupes 
distincts,  celui  des  Eupodes  et  celui  des  Cycliques,  et  le  comte  Dejean 
avait  réuni  sous  le  nom  de  Chrysomélines,  non-seulement  les  deux 
groupes  ci-dessus,  mais  encore  les  Clavipalpes.  La  manière  de  voir 
de  Lacordaire  emprunte  quelque  chose  à  chacun  de  ces  auteurs  : 
Sous  le  nom  de  Phytophag'es,  il  réunit  comme  Dejean  les  Eupodes  et 
les  Cycliques,  mais  il  distingue,  comme  Latreille,  les  Clavipalpes 
pour  en  former  un  groupe  distinct. 

Quant  à  la  disposition  méthodique  des  genres,  Latreille,  dans  l'His- 
toire naturelle  des  Crustacés  et  des  Insectes,  les  avait  groupés  de  la 
manière  suivante  :  i°  Criocérides,  comprenant  les  genres  Sagra,  Do- 
NACiA,  ORSODACNAetCKiocERis;  2'' Chrysomélines  propres,  renfermant 

les    ClTTRA,    CrYPTOCEPHALUS,     ElMOLPUS,    CHRYSOMnLA,     COLASPIS, 

Megalopus,  Galeruca,  Hispa  et  Cassida. 

Cette  disposition  est  très-remarquable  et  peu  différente  de  celle 
adoptée  par  Lacordaire,  quoiqu'un  ne  comprenne  pas  pourquoi  il  a 
séparé  les  Colaspis  des  Elmolpus  et  placé  les  Megalopus  entre  les 


92  PnTTOPHAGES. 

CoLASPis  et  les  Galeruca.  Les  changements  que  Latreille  y  a  apportés 
par  la  suite,  n'ont  servi  qu'à  la  rendre  moins  naturelle. 

Les  sous-divisions  de  la  famille  ne  sont  pas  indiquées  dans  le 
Catalogue  du  comte  Dejean,  mais  il  est  facile  de  s'en  faire  une  idée 
en  examinant  l'ordre  dans  lequel  se  trouvent  disposés  les  genres 
typiques;  en  ne  citant  que  les  principaux,  voici  comment  ils  se  trou- 
vent classés  :  Donacia,  Sagra,  Megalopcs,  Orsodacna,  Crioceris, 
HisPA,  Cassida,  Galeruca,  Altica,  Chrysomela,  Colaspis,  Eumolpus, 
Chlamys,  Clytra,  Cryptocephalus.  Le  nombre  des  genres  admis 
par  Dcjean  et  par  M.  Chevrolat  son  collaborateur,  s'élève  au  chiffre 
de  288,  comprenant  plus  de  trois  mille  espèces. 

Ces  entomologistes  distingués  n'ont  pas  fait  connaître  les  principes 
qui  les  ont  guidés  dans  l'arrangement  de  ces  séries  génériques;  il 
serait  superflu  et  très-long  d'en  faire  la  critique.  A  peu  de  chose 
près,  le  prof.  Lacordaire  a  suivi  l'ordre  indiqué  primitivement  par 
Latreille,  seulement  au  lieu  de  deux  groupes  primaires,  les  Eupodes 
et  les  Cycliques,  il  en  établit  onze,  qu'il  range  en  deux  Légions  :  la 
première,  celle  des  Aposlasicérides,  comprend  les  espèces  dont  les 
antennes  sont  écartées  à  leur  base  et  qui  composent  les  tribus  des 
Sagrides,  Donacides,  Criocérides,  Méyalopides,  Clytrides,  Cryptocé- 
ph.aUdes.,  Eumolpides,  Ckrysomélides;  la  seconde  légion,  celle  des 
Mélopocérides,  renferme  les  tribus  des  Galérucides.,  Hispides,  Cassi- 
dides,  c'est-à-dire  les  espèces  chez  lesquelles  les  antennes  sont  rap- 
prochées au  point  d'insertion,  que  celle-ci  ait  lieu  sur  le  front  ou  en 
arrière. 

Ainsi  que  le  fait  observer  M.  L.  Fairmaire  dans  le  Gênera  des 
Coléoptères  d'Europe  (1),  cette  première  division  admet  des  excep- 
tions nom.breuses.  En  effet,  il  faut  bien  reconnaître  qu'il  est  une 
foule  de  Galérucides  qui  n'ont  pas  les  antennes  plus  rapprochées  à 
leur  base  que  les  Donacides;  au  contraire,  certains  genres  ont  ces 
organes  évidemment  plus  écartés.  L'insertion  des  antennes,  lorsqu'on 
y  regarde  de  près,  est  légèrement  différente  :  chez  les  Galérucides, 
elle  a  lieu  généralement  entre  les  yeux,  tandis  que  chez  les  Donacides, 
elle  se  trouve  plus  rapprochée  des  organes  buccaux. 

Cette  considération  a  frappé  M.  L.  Fairmaire  et  il  s'en  est  servi 
pour  établir  sa  division  primaire.  D'après  ce  savant  et  infatigable 
entomologiste,  les  Phytophages  se  partagent  en  deux  groupes  :  dans 
le  premier,  les  antennes  sont  insérées  entre  les  yeux  ou  près  de  leur 
bord  antéro-interne;  dans  le  second,  l'insertion  a  lieu  au  sommet  du 
front  ou  dans  un  point  plus  ou  moins  rapproché  de  l'espace  qui 
sépare  les  yeux. 

Si  M.  L.  Fairmaire  s'était  borné  à  signaler  ce  seul  caractère  pour 
différencier  les  deux  groupes,  sa  division  ne  serait  pas  d'un  usage 

(1)  Fairmaire,  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  205. 


FHTTOFHÀOES.  S3 

plus  commode  que  celle  du  prof.  Lacordaire  ;  mais  il  ajoute  d'au- 
tres notes  distinctives,  et  sa  division  est  en  réalité  plus  nette- 
ment tranchée.  Elle  a  néanmoins  le  défaut,  ainsi  que  l'auteur  Ta 
reconnu  lui-même,  de  partager  les  Phytophages  en  deux  sections 
très-inégales  :  la  première  comprend  tous  ces  insectes,  sauf  la  tribu 
des  Hispides  et  ceile  des  Cassidides,  qui,  à  elles  deux,  composent  la 
seconde. 

Dans  ces  conditions,  la  tâche  de  rechercher  d'autres  points  de 
départ  pour  arriver  à  une  solution  s'imposait  en  quelque  sorte  à 
nous.  Grâce  à  l'étude  des  larves  des  Coléoptères,  que  nous  avons  faite 
en  collaboration  avec  notre  ami,  le  docteur  Candèze,  nous  avons  été 
mis  sur  la  voie  d'une  division  que  nous  ne  donnons  pas  pour  parfaite, 
mais  seulement  comme  préférable.  L'édifice  de  la  science  ne  se  bâtit 
pas  en  un  jour;  nos  prédécesseurs  en  ont  jeté  les  fondements,  et 
chacun,  selon  la  mesure  de  ses  forces,  rassemble  des  matériaux  ou 
procède  à  leur  coordination. 

Les  Phytophages  paraissent  pouvoir  se  diviser  en  quatre  sec- 
tions : 

1.  EuPODEs,  comprenant  trois  tribus  :  les  Sagrides,  les  DonacideSy 
et  les  Criocérides. 

IL  Camptosomes,  formés  par  six  tribus  :  Mégascélides,  Mégalo- 
pides,  Clytrides,  Cryptocéphalides,  Chlamydes,  Sphœrocharides. 

III.  Cycliques,  renfermant  quatre  tribus  :  Lamprosomides,  Eumol- 
pides,  Chrysomélides,  Galérucides. 

IV.  Cryptostomes,  que  constituent  les  Hispides  et  les  Cassidides. 

Comme  on  peut  en  juger  par  ce  tableau,  l'arrangement  systéma- 
tique des  tribus  diffère  peu  de  celui  suivi  par  le  prof.  Lacordaire 
dans  sa  belle  Monographie.  Cet  éminent  entomologiste,  dont  tout  le 
monde  apprécie  k  science  et  la  sagacité,  avait  parfaitement  reconnu 
les  affinités  des  différentes  tribus  entre  elles. 

Quoique  les  caractères  de  ces  quatre  sections  doivent  être  exposés 
d'une  manière  plus  complète  dans  la  suite  de  cet  ouvrage,  il  n'est 
cependant  pas  hors  de  propos  de  signaler  brièvement  en  quoi  elles  se 
différencient  l'une  de  l'autre. 

Le  nom  seul  de  Cryptostome  indique  que  les  espèces  ainsi  désignées 
sont  caractérisées  par  la  position  de  la  bouche.  On  sait,  en  effet,  que 
chez  les  Hispides  et  les  Cassidides,  le  front  a  sa  partie  antérieure 
infléchie  en  bas,  sous  un  angle  plus  ou  moins  marqué  ;  ce  mouvement 
a  reporté  les  organes  buccaux  en  arrière  et  il  faut  retourner  l'insecte 
pour  les  apercevoir.  A  cette  conformation,  étrangère  aux  autres  Phyto- 
phages, il  faut  ajouter  que  les  antennes,  contiguës  à  leur  base,  sont 
insérées  sur  le  front  ou  près  du  verttx,  que  l'article  onguéal  dépasse 
peu  ou  point  les  lobes  du  troisième  article  des  tarses. 


24  PHYTOPHAGES. 

La  section  des  Camptosomes  paraît  tout  aussi  bien  limitée  que  la 
précédente.  Ce  mot,  qui  signifie  corps  courbé,  quoique  rappelant  la 
structure  des  larves,  n'est  pas  tout  à  f.iit  inapplicable  aux  insectes 
parfaits.  Ceux-ci  présentent  une  conformation  abdominale  tout  autre 
que  celle  qu'on  observe  dans  les  autres  sections.  Cette  partie  du  corps 
offre  dans  son  ensemble  une  double  courbure  :  l'une  dans  le  sens 
transversal,  l'autre  dans  Ip  sens  du  diamètre  longitudinal;  il  est  très- 
rare  de  rencontrer  des  espèces  oii  l'appréciation  de  cette  double  cour- 
bure présente  quelque  difficulté.  D'autre  part,  les  trois  segments 
intermédiaires  sont  rétrécis  dans  leur  milieu;  au  contraire,  le  dernier 
et  le  premier  sont  toujours  plus  allongés  et  celui-ci,  par  des  prolon- 
gements latéraux,  embrasse  les  parapleures  métathoraciques.  Ce 
caractère  n'avait  pas  échappé  au  prof.  Lacordalre,  mais  il  n'en  avait 
reconnu  ni  la  portée,  ni  la  cause  première.  En  effet,  le  développement 
anormal  du  premier  arceau  ou  plutôt  la  structure  entière  de  l'abdo- 
men, correspond,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus  tard,  à  la  forme  des 
larves.  Les  Phytophages  camptosomes,  sous  leur  forme  primitive, 
sont  des  larves  tubicoles. 

Des  six  tribus  que  renferme  cette  deuxième  section,  quatre  sont 
bien  connues;  nous  avons  dû  en  créer  deux  autres,  celle  des  Mégas- 
célides  et  celle  des  Sphœrocharides  ;  l'un  et  l'autre  ne  contiennent 
qu'un  petit  nombre  de  types  génériques,  mais  ce  sont  des  formes  de 
transition  qu'il  convenait  de  porter  au  rang  de  tribu,  afin  de  com- 
pléter autant  que  possible  la  série  naturelle.  Deux  autres  groupes, 
créés  par  le  prof.  Lacordaire,  celui  des  Chlamydées  et  celui  des 
Lamprosomidées,  ont  été  élevés  au  même  rang  pour  des  motifs  ana- 
logues et  qui  seront  développés  plus  tard. 

Les  deux  dernières  sections  sont  celle  des  Eupodes  et  celle  des 
Cycliques.  Comme  on  le  sait,  ce  sont  des  noms  inventés  par  Latreille; 
leur  signification  ne  s'applique  pas  aux  insectes  qu'ils  désignent, 
d'une  manière  plus  rigoureuse  quelle  ne  le  faisait  dans  les  ouvrages 
de  Latreille  ;  mais  le  désir  de  ne  pas  produire  sans  nécessité  des  noms 
nouveaux,  nous  a  fait  passer  sur  ce  léger  inconvénient;  les  mots 
changeu't  souvent  de  signification  et  d'autres  ne  seraient  peut-être 
pas  à  l'abri  de  tout  reproche.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  Eupodes  com- 
prennent, comme  l'avait  voulu  Latreille,  les  Sagrides,  les  Donacides, 
les  Criocérides,  c'est-à-dire  ces  Phytophages  chex  lesquels  le  prono- 
tum  est  toujours,  à  peu  d'exceptions  près,  notablement  plus  étroit  que 
les  élytres  à  leur  base.  A  ce  caractère,  il  faut  en  ajouter  un  autre  qui 
est  au  moins  aussi  imxportant.  C'est  que  chez  tous,  le  pronotum  est 
confondu  avec  les  flancs  du  prothorax.  En  un  mot,  il  manque  de  bords 
marginaux.  Deux  ou  trois  types,  à  ma  connaissance,  font  exception  à 
cet  égard. 

Les  Cycliques  renferment  quatre  tribus,  les  Lamprosomides,  les 
Eumolpides,  les  Chrysoméhdes  et  les  Galérucides.  Cette  section,  la 


EUPODES.  2S 

plus  riche  en  types  génériques,  se  distingue  avec  facilité  de  la  précé- 
dente par  la  largeur  du  pronotum  comparé  à  celle  des  élytres,  et  par 
la  présence  constante  de  bords  latéraux  plus  ou  moins  accentués.  Ces 
derniers  ne  manquent  complètement  que  dans  un  petit  nombre  d'Eu- 
molpides. 

Pour  résumer  ces  caractères,  nous  tracerons  le  tableau  ci-dessous. 

I.  Front  brusquement  replié  en  dessous,  bouche  refoulée  _ 

en  arrière.  IV.  Cryptostomes.    /;    2-  "* 

II.  Front  normal,  plan  ou  convexe;  bouche  proclive  ou 

infléchie. 

A.  Abdomen  à  segments  intermédiaires  rétrécis  dans  leur 

milieu  ;  un  pygidium.  II.    Camptosomes.      , 

A'.  Abdomen  normal,  segments  intermédiaires  non  ré- 
trécis au  milieu;  pas  de  pygidium. 

B.  Pronotum  plus  étroit  que  les  éiytres,  dépourvu  de 

bords  latéraux.  I.     Eupodes. 

B'.  Pronotum  aussi  large,  ou  peu  s'en  faut,  que  les  ély- 
tres, muni  de  bords  latéraux.  III.  Cycliques.     ' 


SECTION  I. 

EUPODES. 

Tête  bien  dégagée  du  prothorax  et  séparée  de  lui  par  un  étrangle- 
m.ent  plus  ou  moins  apparent,  à  bouche  portée  en  avant  et  un  peu 
en  bas.  —  Antennes  filiformes,  grêles  ou  légèrement  épaissies,  attei- 
gnant le  plus  souvent  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  rarement 
plus  longues,  insérées  en  avant  de  la  face,  au  bord  antéro-interne  des 
yeux,  tantôt  distantes  l'une  de  l'autre  à  leur  base,  tantôt  légèrement 
rapprochées.  —  Prothorax  subcylindrique  ou  légèrement  cordiforme, 
rétréci  vers  la  base  dans  la  très-grande  majorité  des  espèces;  prono- 
tum presque  toujours  confondu  avec  les  flancs  du  prothorax,  et  plus 
étroit  que  les  élytres  à  leur  base.  —  Prosternum  peu  développé,  sou- 
vent réduit  à  une  lamelle  et  caché  entre  les  hanches.  —  Abdomen 
plan  ou  convexe  transversalement,  premier  segment  toujours  beau- 
coup plus  long  que  chacun  des  suivants.  —  Pattes  longues  et  robus- 
tes, débordant  presque  toujours  sur  les  côtés  du  corps,  et  souvent  les 
cuisses  postérieures  très-développées: 

Les  insectes  qui  composent  cette  première  section  sont  répartis  en 
trois  tribus  bien  définies.  Ils  ont  un  faciès  commun  résultant  de  la 
distinction  nette  et  tranchée  qui  se  trouve  entre  la  tête,  le  prothorax 
et  les  parties  du  corps  que  recouvrent  les  élytres. 

La  tête  est  de  forme  ovalaire,  plus  ou  moins  prolongée  en  avant 


8(J  PHYTOPHA&IS. 

par  un  museau  de  forme  variable,  presque  toujours  portée  par  un  cou 
distinct,  comme  cela  a  lieu  chez  les  Criocérides,  et  bien  dégagée  du 
prothorax  ;  la  bouche  est  dirigée  obliquement  en  avant. 

Le  prothorax,  à  son  tour,  est  libre  entre  les  deux  parties  dont  il  forme 
la  jonction;  il  affecte  une  forme  irrégulièrement  cylindrique;  le  pro- 
notum  est  confondu  avec  les,  flancs  du  prothorax,  sauf  dans  quelques 
genres  (Rhœbus,  Aulacoscelis).  Par  suite  d'une  légère  dilatation  an- 
térieure, il  devient  subcordiforine  dans  quelques  types;  il  est  toujours 
moins  large  à  sa  base  que  les  élytres.  Le  prosternum  est  apparent  et 
un  peu  convexe  entre  les  hanches  dans  les  Sagrites;  il  est  réduit  à  une 
mince  lamelle  peu  saillante  dans  les  autres  groupes,  de  sorte  que  les 
hanches  peuvent  se  toucher;  l'abdomen  est  plan  ou  légèrement  con- 
vexe en  travers;  jamais  il  n'est  courbé  dans  le  sens  de  sa  longueur; 
le  premier  segment  est  plus  long  que  chacun  des  suivants. 

Les  caractères  que  nous  venons  d'exposer  distinguent  bien  les  Eu- 
podes  des  Camptosomes  et  des  Cryptostomes.  On  pourrait  en  dire  au- 
tant de  la  majorité  des  Cycliques;  mais  il  est  deux  tribus,  celle  des 
Eumolpides  et  celle  des  Galérucides,  qui  présentent  d.ms  quelques 
types  la  même  forme  générale.  Néanmoins,  les  dernières  se  recon- 
naissent par  l'insertion  antennaire  qui  a  lieu  sur  le  front,  entre  les 
yeux  ou  dans  un  point  plus  ou  moins  rapproché  du  vertex;  en  même 
temps,  ces  organes  sont  insérés  assez  près  l'un  de  l'autre.  Quant  aux 
Eumolpides,  ils  se  distinguent  par  leur  forme  plus  massive,  par  la 
présence  d'un  prosternum  plus  large,  et  sauf  quelques  rares  excep- 
tions, par  les  bords  latéraux  qui  séparent  le  pronotum  des  flancs  du 
prothorax. 

Les  trois  tribus  de  cette  première  section  se  difï'érencient  l'une  de 
l'autre  par  les  caractères  suivants  : 

L  Antennes  un  peu  rapprochées  à  leur  base.  Donacides. 
IL  Antennes  séparées  par  toute  la  largeur  du  front. 

A.  Languette  développée,  inembraneuse  ou  cornée  et  fissile.  Sagrides. 

A'.  Languette  petite,  cornée,  entière.  Criocérides. 

TRIBU  I. 

SAGRIDES. 

Tête  oblongue,  dégagée  du  prothorax,  portée  par  une  espèce  de 
cou,  le  plus  souvent  munie  d'un  museau  distinct,  parfois  assez  al- 
longé, à  bouche  dirigée  obliquement  en  avant;  épistome  plus  ou 
moins  bien  limité,  labre  transversal,  peu  saillant;  mandibules  mé- 
diocres, à  extrémité  entière,  par  exception  lé.qèrement  iissile  (Ame- 
talla,  Cheiloxena).  —  Organes  buccaux  à  peine  variables.  —  Lan- 
guette grande,  tantôt  membraneuse,  translucide,  échancrée  ou  bilo- 


SAGBIDSS.  37 

bée,  tantôt  coriace  ou  semi-cornée,  et,  dans  ce  cas,  presque  toujours 
fissile.  —  Yeux  entiers  ou  échancrés.  —  Antennes  écartées  Tune  de 
l'autre,  insérées  au  bord  antérieur  et  un  peu  interne  des  yeux.  — 
Prothorax  très-variable,  toujours  plus  étroit  à  sa  base  que  les  élytres. 
—  Elytres  oblongues,  à  épaules  saillantes,  recouvrant  complètement 
l'abdomen.  —  Prosternum  distinct  entre  les  hanches  antérieures 
(Rhœbus  excepté).  —  Abdomen  plan  ou  légèrement  convexe,  à  pre- 
mier segment  du  double  plus  long  que  chacun  des  trois  suivants,  — 
Pattes  généralement  robustes,  hanches  antérieures  de  forme  varia- 
ble; cuisses  fortes,  les  postérieures  souvent  renflées  et  difformes; 
tarses  allongés,  médiocrement  dilatés,  terminés  par  des  crochets  sim- 
ples, rarement  bifides. 

La  tribu  des  Sagres,  ainsi  qu'il  l'avait  dénommée,  a  été  indiquée 
par  Latreille  et  définie  par  le  Prof.  Lacordaire,  Limitée  d'abord  à 
quelques  genres,  elle  a  été  considérablement  enrichie  dans  la  mono- 
graphie des  Coléoptères  subpentamères  Phytophages.  Les  entomolo- 
gistes modernes,  depuis  la  publication  de  cet  ouvrage  remarquable, 
y  ont  ajouté  plusieurs  coupes  génériques  nouvelles  :  Germar  a  créé 
le  genre  Polyoptilus,  M.  Baly  a  fait  connaître  les  Cheiloxena,  les 
DuBOULAïA.  Enfin,  les  genres  Rhœbus  et  Edbaptus,  que  l'auteur  de 
la  Monographie  des  Phytophages  avait  placés  dans  la  Tribu  des  Crio- 
cérides,  ont  paru  devoir  rentier  dans  lu  coupe  actuelle.  Il  en  est  de 
même  du  genre  Aulacoscelis  que  l'on  avait  regardé  comme  une 
Chrysomélide.  Ces  transpositioHS  paraissent  justifiées,  d'un  côté,  par 
les  caractères  propres  des  types  qui  en  font  l'objet,  et,  en  second  lieu, 
par  cette  considération,  qu'ils  semblaient  altérer  l'homogénéité  des 
Tribus  dans  lesquelles  ils  avaient  été  rangés. 

A  l'exemple  du  Prof.  Lacordaire  et  des  auteurs  qui  l'ont  suivi, 
nous  placerons  la  Tribu  des  Sagrides  en  tète  de  la  famille  des  Phy- 
tophages. Les  affinités  que  l'on  observe  entre  plusieurs  des  groupes 
qui  la  composent,  notamment  des  Mégamérites,  des  Carpophagites  et 
les  autres  grandes  familles  de  la  section  des  Tétramères,  surtout  des 
Longicornes  et  des  Curculionides,  doivent  remporter  sur  les  analo- 
gies qui  semblent  relier  les  Donacides  aux  Lepturètes.  Les  genres 
Megamerus,  Prionesthis,  Polyoptilus  ont  tout  à  fait  emprunté  le 
faciès  des  Longicornes;  ils  les  rappellent  par  leurs  caractères  les  plus 
saillants,  la  forme  allongée  du  corps  et  la  grande  longueur  des  an- 
tennes. Si  l'on  examine  le  premier  de  ces  genres  d'une  manière  plus 
détaillée,  on  reconnaît  bientôt  que  ses  organes  buccaux  correspon- 
dent assez  exactement  à  ces  mêmes  parties  chez  les  Longicornes, 
D'autre  part,  le  genre  Cheiloxena,  quoique  d'un  faciès  un  peu  diffé- 
rent, présente  cette  particularité,  si  saillante  chez  les  Lamiaires,  d'a- 
voir le  chaperon  Ubre  et  articulé  avec  la  partie  antérieure  de  la  tête. 
Les  Polyoptilus  font  penser  à  certaines  espèces  de  Grammoptera. 


28  PHYTOPHAGES.  / 

Mais  à  côté  de  ces  analogies,  il  y  a  des  différences  notables  entre  ces 
mêmes  Lungicornes  et  les  types  que  nous  avons  à  examiner.  Ainsi 
leur  bouche  se  prolonge  en  une  et^pèce  de  museau,  les  antennes  sont 
insérées  sur  le  front  d'une  manière  différente,  leurs  yeux  sont  entiers, 
à  quoi  il  faut  ajouter  que  les  pattes  ont  une  structure  différente,  que 
les  tarses  sont  plus  larges,  à  3«  article  bilobé,  que  les  cuisses  posté- 
rieures sont  le  plus  souvent  fortement  renflées,  caractère  qui  fait  dé- 
faut chez  les  Ijongicornes  et  que  nous  retrouverons  fréquemment 
dans  les  tribus  suivantes. 

Notre  second  groupe,  les  Carpophagites,  dans  leurs  analogies  avec 
les  Curculionides,  ne  sont  pas  moins  dignes  d'attention,  et  des  ento- 
mologistes distingués  ont  placé  parmi  les  Bruchides  les  deux  genres 
de  ce  groupe.  Enfin,  les  Rhœbites  paraissent  établir  certaines  rela- 
tions entre  divers  genres  de  la  section  des  Hétéromères  et  la  Tribu 
des  Mégalopides. 

Ces  quelques  considérations  justifient  la  place  assignée  à  la  Tribu 
des  Sagrides  en  tète  de  la  famille  actuelle.  Elle  se  relie  d'une  ma- 
nière tout  aussi  évidente  aux  divisions  suivantes.  Ainsi  les  Mécyno- 
dérites  conduisent  aux  Criocérides,  puisque  le  type  du  genre,  la  Me- 
cxjnodera  coxalgica,  avait  été  rangée  d'abord  parmi  les  Lema  ;  les  Amé- 
tallitcs,  d'autre  part,  rappellent,  à  la  première  vue,  les  Donacidespar 
leur  forme  générale,  la  sculpture  de  leurs  élytres. 

Il  ne  faut  cependant  pas  croire  que  la  Tribu  des  Sagrides  présente 
un  type  bien  défini.  Huit  groupes  se  partagent  le  petit  nombre  de 
genres  qu'elle  renferme,  et  l'on  pourrait  presque  dire  que  chacun 
d'eux  représente  un  type  à  part.  En  effet,  cette  tribu  se  compose  de 
formes  aberrantes  que  l'on  doit  grouper  dans  le  voisinage  des  Sagra, 
parce  que,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  ils  paraissent 
mieux  à  cette  place  que  partout  ailleurs.  Les  découvertes  réservées  à 
l'avenir  pourront  infirmer  cette  disposition  quelque  peu  artificielle. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  Sagrides  présentent,  dans  leur  organisation, 
des  caractères  sur  lesquels  il  est  utile  d'insister.  La  tète,  un  peu  plus 
allongée  que  celle  des  Criocérides,  est  cunstruite  sur  le  même  plan. 
Sans  être  réunie  au  corselet  par  un  cou  tout  à  fait  distinct,  elle  paraît 
cependant,  à  cause  de  la  saillie  des  yeux,  rétrécie  en  arrière,  et  par- 
fois elle  présente  immédiatement  derrière  ces  derniers  un  léger  sillon 
transversal  qui  augniente  cette  apparence.  Les  antennes,  distantes 
l'une  de  l'autre  de  toute  la  largeur  du  front,  sont  insérées  au  bord 
antérieur  et  interne  des  yeux,  séparées  de  ces  derniers  par  un  espace 
toujours  restreint,  mais  plus  ou  moins  étendu  selon  les  espèces.  Elles 
sont  filiformes,  grêles  ou  plus  ou  moins  épaissies  et  submoniliformes, 
rarement  de  la  longueur  du  corps  (Mégamérites)  ;  elles  mesurent,  en 
général,  la  moitié  de  cette  dimension.  Les  yeux  sont  entiers,  sauf 
chez  les  Sacra,  les  Rhœbus,  où  ils  présentent  un  sinus  assez  marqué; 
fortement  granulés  chez  les  Mégaraérites,  ils  le  sont  moins  chez  les 


sàgrides.  âd 

Sagrites  et  linement  ou  médiocrement  dans  les  autres  ;  ils  ne  sont  pas 
réellement  sessiles,  lUriis  toujours  accompagnés  d'une  orbite  plus  ou 
moins  distincte  en  arrière. 

Les  organes  buccaux  ne  nous  offrent  que  peu  de  modifications  d'une 
certaine  importance.  L'épistome  est  séparé  du  front  par  un  sillon, 
tantôt  très-profond,  tantôt  superficiel;  il  est  articulé  et  mobile,  comme 
chez  beaucoup  de  Longicornes,  dans  le  seul  genre  Cheiloxena.  Il  sup- 
porte le  labre  qui  est  transversal,  entier  ou  subsinueux  à  son  bord 
libre  et  cilié.  Les  mandibules  sont  allongées,  recourbées  à  leur  som- 
met et  terminées  par  une  pointe  aiguë,  sauf  chez  les  Ametalla  et 
Cheiloxena,  où  l'extrémité  est  fissile  ou  dentée.  Les  mâchoires  se  di- 
visent toujours  en  deux  lobes  simples,  de  longueurs  relatives  varia- 
bles, leurs  palpes  sont  subfiliformes,  de  4  articles,  le  1*''  toujours 
très-petit,  les  2"  et  S*"  obconiques,  le  4*^  ovoïde,  tronqué  ou  bien  sub- 
sécuriforme  (Megamerus).  La  lèvre  inférieure  se  compose  d'un  men- 
ton transversal  plus  ou  moins  échancré  à  son  bord  antérieur,  de  pal- 
pes tri-articulés,  de  forme  analogue  à  celle  des  palpes  maxillaires,  et 
d'une  languette  dont  la  structure  demande  une  mention  spéciale. 

Cet  organe  est  plus  développé  que  dans  aucun  autre  Phytophage, 
à  part  les  Mégalopides.  De  cette  règle,  il  faut  excepter  le  genre  Chei- 
loxena, oii  la  languette  est  cornée,  obtuse  et  réduite  à  de  très-faibles 
dimensions,  son  bord  est  simplement  arrondi  au-delà  de  l'insertion 
des  palpes.  Elle  est  memliraneuse  et  entière  dans  le  genre  Eubaptus. 
Chez  les  Sagra,  elle  est  également  cornée,  notablem.ent  plus  grande 
et  profondément  divisée  en  deux  lobes  parallèles.  Dans  les  autres 
genres,  la  languette  est  membraneuse,  translucide,  et  son  bord  anté-- 
rieur  est  plus  ou  moins  échancré  chez  les  Prionesthis,  Carpophagus, 
DiAPHANOPS,  MECYN0DER4,  Atalasis  ct  Rhœuîjs.  Ce  même  bord  est 
divisé  en  deux  lobes  divergents  chez  les  Megamerus,  Ametalla  et 
Orsodacna. 

Le  prothorax  subit  quelques  modifications  de  forme,  mais  toujours 
il  est  plus  étroit  à  sa  base  que  les  élytres,  sauf  chez  les  Rhœbites,  oii 
la  différence  est  peu  sensible.  A  la  partie  inférieure,  le  prosternum 
présente  sur  la  ligne  médiane  une  saillie  qui  sépare  plus  ou  moins 
fortement  les  hanches  antérieures.  Chez  les  Rhœbites,  les  hanches 
antérieures  sont  contiguës.  Le  premier  segment  abdominal  est  consi- 
dérablement développé,  parfois  aussi  long  que  les  suivants  réunis,  à 
part  les  Orsodacna,  les  Rhœbus,  oîi  il  est  seulement  un  peu  plus  long 
que  les  suivants,  à  peu  près  comme  chez  les  Criocérides. 

Les  pattes  sont  généralement  robustes,  les  hanches  antérieures  et 
moyennes  sont  subglobuleuses,  à  peine  saillantes  hors  des  cavités  co- 
tyloïdes,  sauf  chez  les  Sagra,  oià  les  antérieures  bont  brièvement  co- 
niques, et  les  Orsodacna,  où  les  deux  paires  antérieures  sont  conico- 
cylindriques  et  plus  visibles.  Exceptionnellement  Us  cuisses  sont  toutes 
semblables  et  médiocres  (Orsodacna,  Cheiloxena).  Eu  général,  les 


30  PHYTOPHAGES. 

postérieures  sont  fortement  renflées,  leur  bord  inférieur  est  tranchant 
et  denté  ou  denticulé.  Les  jambes  et  les  tarses  ne  donnent  pas  lieu  à 
des  observations  spéciales. 

Nos  connaissances  sur  Torganisation  interne  et  les  mœurs  des  Sa- 
grides  sont  restées  nulles,  comme  au  temps  où  le  prof.  Lacordaire  a 
publié  son  bel  ouvrage.  Quant  à  leurs  premiers  états,  nous  ne  sommes 
guère  plus  avancés,  seulement  M.  Snellen  van  VoUcnhoven  a  donné, 
ainsi  que  nous  le  verrons  en  son  lieu,  la  description  des  cocons  de  la 
Sagra  Bohduvalii. 

La  distribution  géographique  de  ces  insectes,  considérés  dans  leur 
enseiuble,'  ne  donne  lieu  à  aucune  observation  importante.  Il  n'en  est 
pas  de  même  de  certains  groupes,  dont  l'aire  de  dispersion  est  remar- 
quable à  divers  titres. 

Les  quinze  genres  qui  composent  la  Tribu  des  Sagrirles  se  divisent 
en  huit  groupes,  dont  le  tableau  suivant  donnera  une  idée! 

L  Bords  latéraux  du  pionotum  très-marqués. 

A.  Prcsternum  nul  entre  les  hanches  antérieures.      VIL  Rhœbites. 

A'.  Prosteroum  apparent  et  séparant  les  hanches.      VilL  Aulacoscélites. 
IL  Bords  latéraux  du  prcnotum  effacés. 

B.  Mélasternum  saillant  entre  leslianchesmoyennes       IV.  Mécynodérites . 
B'.  —  normal,  non  saillant         id. 

C.  Angle  suturai  des  élytres  terminé  en  pointe  aiguë.     V.  Amétallites. 

C.  —       —  —      plus  ou  moins  obtus. 

D.  Pronotum  présentant  sa  plus  grande  largeur  à  la 

base.  IL  Carpophagites. 

D'.  Pronotum  présentant  sa  plus  grande  largeur  en 
avant  ou  au  milieu. 

E.  Angles  antérieurs  du  pronotum  saillants,  nodi- 

formes.  IIL  Sagrites. 

E'.  Angles  antérieurs  du  protliorax  effacés,  nuls. 

F.  Hanches  moyennes  conico-cylindriques.  —  Cro- 

chets des  tarses  distinctement  bifides.  VI.  Orsodacnites. 

F'.  Hanches  moyennes  subfrlobuleuses.  —  Crochets 

des  tarses  simples  ou  bifides  vers  k  base.  I.  Mégamérites. 

Groupe  I.     Mégamérites. 

Tète  forte,  oblongue,  à  front  plus  ou  moins  vertical.  —  Yeux  arron- 
dis, médiocres,  plus  ou  moins  saillants,  entiers,  en  général  fortement 
granulés.  —  Antennes  filiformi's,  grêles,  dépassant  au  moins  en  lon- 
gueur la  moitié  du  corps.  —  Prothora.x  subcordiforme  ou  brièvement 
fusiforme,  c'est-à-dire  rétréci  à  sa  base  et  au  sommet,  et  dilaté  au 
milieu,  ses  angles  antérieurs  effacés,  toujours  notablement  plus  étroit 
à  sa  base  que  les  élytres.  —  Prosternum  apparent,  étroit  et  conveie 


MÉGAMÉRITES.  31 

entre  les  hanches  antérieures.  — Pattes  allongées,  hanches  antérieures 

et  moyennos  globuleuses  ou  brièvement  ovalaires,  peu  saillantes; 
cuisses  renflées,  parfois  difformes,  rarement  claviformes;  les  posté- 
rieures plus  fortes,  simples  ou  dentées;  crochets  des  tarses  simples, 
bifides  vers  la  base  dans  le  genre  Cheiloxena. 

Aucun  groupe  de  la  Tribu  des  Sagrides  ne  rappelle  mieux  le  type 
des  Longicornes  que  celui  des  Mégamérites.  Par  leurs  élytres  allon- 
gées et  à  bords  subparallèles,  par  leur  prothorax,  et  surtout  par  leurs 
antennes  qui  atteignent  parfois  la  longueur  du  corps,  les  espèces  de 
ce  groupe  réveillent  en  nous  bien  plutôt  le  type  svelte  des  Céramby- 
cides  que  celui  des  Chrysomélides  à  formes  massives.  D'autres  carac- 
tères plus  intimes^  telles  que  la  forme  des  palpes  dont  le  dernier  ar- 
ticle est  ovoïde  et  parfois  sécuriforme,  la  longueur  et  la  saillie  des 
mandibules,  la  forme  du  menton  et  des  mâchoires,  démontrent  que 
les  Mégamérites  établissent  une  liaison  naturelle  entre  ces  deux  gran- 
des familles,  les  Longicornes,  d'une  part,  et  les  Phytophages  de 
l'autre.  Leurs  rapports  avec  ces  derniers  doivent  néanmoins  l'empor- 
ter, la  présence  d'un  museau  plus  ou  moins  développé.  le  mode  d'in- 
sertion des  antennes,  la  constitution  des  tarses  font  pencher  la  ba- 
lance du  côté  des  Phytophages;  leurs  yeux  entiers  les  ditférencient 
tout  aussi  bien  des  Longicornes,  chez  lesquels,  à  part  les  Lepturètes, 
ces  organes  sont  profondément  échancrés  et  entourent  les  antennes  à 
leur  base. 

Quelques  mots  suffisent  pour  distinguer  les  Mégamérites  des  autres 
groupes  de  la  Tribu  des  Sagrides.  Us  n'ont  pas  de  sillon  à  la  base  du 
prouotum,  comme  les  Aulacoscélites,  ni  l'angle  suturai  des  élytres  ter- 
miné par  une  épine,  comme  les  Amétallites.  11  est  tout  aussi  facile  de 
reconnaître  les  Mécynodérites  à  la  saillie  que  forme  le  métasternum 
entre  les  hanches  moyennes.  Les  Sagiites  et  les  Carpophagites  ont  les 
formes  beaucoup  plus  massives  que  les  Mégamérites.  En  outre,  les 
premières  se  reconnaissent  aisément  par  leur  proihorax,  dont  les  an- 
gles antérieurs  sont  bien  accentués,  arrondis  et  saillants,  tandis  que 
ces  angles  sont  tout  à  fait  effacés  dans  le  groupe  en  question.  Enfin, 
chez  les  Carpophagites,  le  prothorax  est  cyliudro-conique  et  présente 
sa  plus  grande  largeur  vers  la  base,  tandis  que  chez  les  Mégamérites, 
cette  plus  grande  largeur  se  trouve  au  milieu  ou  en  avant.  Les  Oi'so- 
dacnites  ont  les  crochets  des  tarses  profondément  fendus  vers  la  pointe. 

Les  cinq  genres  de  ce  premier  groupe  ne  renferment  qu'un  petit 
nombre  d'espèces  qui  toutes  sont  originaires  de  l'Australie.  Le  tableau 
suivant  fera  ressortir  les  caractères  qui  les  séparent  l'un  de  l'autre. 

I.  Côtés  du  piotliorax  munis  de  dents.  Cheiloxena. 

II.  —  —        simples. 

A.  Quatrième  article  des  palpes  maxillaires  sécuriforme.         Megamerus. 
À'.         —         ~  —  —       ovalaire. 


32  PHYTOPHAGES. 

B.  Laugiietle  entière.  Prionesthis. 
B'.  Languette  profondément  bilobée.  , 

C.  Yeux  saillants,  hémisphériques.  Polyoptilus. 
C.    —    à  peine  convexes.  Duboulaia. 

MEGAMERUS. 
Mac-Leay,  Append.  to  King's  Surv.  of  the  Coasts  of  Austral.  II,  p.  448  (1). 

Tète  ovalaire,  sans  col  bien  distinct,  —  Mandibules  assez  grandes 
et  robustes.  — Mâchoires  à  lobe  interne  droit,  arrondi  au  bout,  à 
bord  interne  cilié,  lobe  externe  plus  long,  bi-articulé,  hérissé  sur  ses 
bords  de  longs  poils;  palpes  à  articles  allongés,  2  en  massue  arquée, 
3  de  même  fornae,  plus  court,  4  assez  fortement  sécuriforme.  —  Lèvre 
inférieure  à  menton  transversal,  à  peine  échancré  en  avant,  à  lan- 
guette membraneuse,  grande,  échancrée  en  pointe  aiguë  presque  jus- 
qu'à l'insertion  des  palpes,  ses  lobes  écartés,  un  peu  concaves,  coupés 
presque  carrément  en  avant  et  h<^'rissés  de  poils  longs  et  fins  sur  leurs 
bords,  à  palpes  assez  longs,  article  2  très-allongé,  obconique,  3  légè- 
rement sécuriforme.  —  Antennes  grêles,  presque  de  la  longueur  du 
corps,  article  1  gros,  subcylindrique,  2  très-court,  obconique,  3-10 
subégaux,  à  sommet  un  peu  saillant  en  dehors.  —  Yeux  entiers, 
grands,  oblongs,  fortement  granulés.  —  Prothorax  subcordiforme,  ré- 
tréci à  sa  base  qui  est  beaucoup  plus  étroite  que  celle  des  élytres,  for- 
temiTit  déclive  sur  les  côtés  en  avant.  —  Ecusson  très-petit,  arrondi 
en  arrière.  —  Elytres  allongées,  un  peu  rétrécies  vers  l'extrémité.  — 
Prosternum  étroit,  arrondi  en  arrière.  — Abdomen  à  premier  segment 
un  peu  moins  long  que  les  trois  suivants  réunis.  —  Pattes  longues  et 
robustes,  cuisses  antérieures  et  intermédiaires  un  peu  renflées,  les 
postérieures  très-grosses,  ovoïdes,  tranchantes  en  dessous,  avec  une 
saillie  anguleuse  simulant  une  courte  et  forte  dent;  tous  les  tibias  un 
peu  arqués:  tarses  allongés,  articles  1  et  2  trigones,  3  fortement  bi- 
lobé. 

Le  Prof.  Lacordaire,  dans  la  Monographie  des  Coléoptères  subpen- 
tamères  phytophages,  a  nettement  établi  la  place  que  doit  occuper 
ce  genre  en  tèie  de  la  famille  actuelle.  Cette  manière  de  voir  paraît 
généralement  adoptée,  et  les  raisons  sur  lesquelles  elle  s'appuie  ont 
été  développées  à  l'occasion  des  générahtés  qui  concernent  les  Sagrides. 
Ce  genre,  fondé  par  Mac-Leay,  en  1827,  ne  comprend  qu'une  seule 
espèce,  le  M.  Kingii,  originaire  de  l'Australie.  C'est  un  grand  et  bel 
insecte  de  onze  ligne.s  de  longueur,  d'un  noir-brun  assez  brillant, 
glabre  eu  dessus  et  couvert  en  dessous  d'une  pubescence  jaunâtre, 

(1)  Syn.  Gray  in  GrilTilb's  Anim.  Kinpd.  lus.  II,  p.  126.  —  Lacord.  Monogr. 
Phyt.  I,  p.  7.  —  PnioNESTHis,  Boisduv.  Faune  de  l'Océanie,  11,  p.  530. 


MÉGAMÉRITES.  33 

assez  serrée  sur  la  poitrine,  rare  sur  l'abdomen.  On  ne  connaît  rien 
sur  ses  mœurs  ni  sur  ses  états  primitifs. 

DUBOULAIA. 
Baly,  Trans.  of  the  entotn.  Soc.  of  London,  1871,  Pars  III,  p.  381. 

Tète  dégagée,  médiocrement  allongée  ;  épistome  large,  pentagonal  ; 
palpes  maxillaires  à  dernier  article  ovalaire,  à  sommet  obtus;  menton 
transversal,  languette  bifide  en  avant.  —  Yeux  entiers,  granulés, 
à  peine  saillants.  —  Antennes  filiformes,  mesurant  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps.  —  Prothorax  subcordiforme,  à  peu  près  aussi 
large  que  long,  angles  antérieurs  effacés.  —  Elytres  oblongues,  con- 
vexes, glabres,  beaucoup  plus  larges  que  le  pronotum.  —  Proster- 
num distinct,  convexe,  aussi  élevé  que  les  hanches,  non  prolongé  en 
arrière.  —  Pattes  robustes,  cixisses  postérieures  épaissies,  armées  en- 
dessous  d'une  forte  dent  triangulaire,  comprimée;  crochets  simples. 

L'insecte  remarquable,  qui  forme  le  type  de  ce  genre^  a  été  rap- 
porté des  côtes  occidentales  de  TAustralie  par  M.  Duboulay  et  décrit 
par  M.  Baly.  Son  corps  est  allongé,  médiocrement  convexe,  noir  mé- 
tallique et  recouvert  d'une  pubescence  grisâtre  et  couchée  ;  il  est  d'un 
brun  de  poix  avec  les  élytres  jaunâtres  et  mesure  8  à  9  lignes  de 
longueur. 

Comme  type  générique,  il  occupe  une  place  intermédiaire  entre  le 
genre  Megamerus  et  le  genre  Prionesthis.  Il  se  rapproche  du  premier, 
par  la  forme  du  prothorax  et  par  sa  languette  échancrée;  il  s'en 
éloigne  par  sa  tête  plus  courte,  ses  antennes  moins  longues,  ses  yeux 
à  peine  convexes  et  la  forme  du  dernier  article  des  palpes.  Il  paraît 
plus  voisin  du  genre  Prionesthis  ;  néanmoins  il  s'en  distingue  faci- 
lement par  la  forme  du  prothorax  et  la  présence  d'une  forte  dent  aux 
cuisses  postérieures. 

Cet  insecte  est  encore  peu  répandu  et  la  description  que  nous  en 
avons  tracée  est  empruntée  au  travail  du  docteur  Baly  (loc.  cit.). 

PRIONESTHIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  î,  p.  8. 

Tête  ovalaire  sans  col  distinct  ;  labre  assez  saillant,  arrondi  et  cilié 
en  avant;  mandibules  courtes,  arquées,  entières;  mâchoires  à  lobe 
interne  étroit,  acuminé  au  bout;  l'externe  un  peu  plus  long,  coupé 
carrément  et  cilié  on  avant;  palpes  courts,  article  1  presque  indistinct, 
2  en  massue  arquée,  allongé,  3  obconique,  4  ovoïde  et  comprime; 
lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  légèrement  échancré  en  avant, 
languette  membraneuse,  assez  grande,  un  peu  concave,  entière,  lé- 
gèrement arrondie  et  finement  ciliée  en  avant,  à  palpes  plus  petits 

Coléoptères.    Tome  X.  3 


34  PHYTOPHAGES. 

que  les  maxillaires,  article  1  court,  3  ovoïde  et  comprimé.  —  Antennes 
grêles,  article  1  gros,  subcylindrique,  2  très-court,  nodiforme,  3-10 
s'allongeant  successivement,  11  le  plus  long,  acuminé.  —  Yeux 
grands,  ovales,  entiers,  saillants  et  fortement  granulés.  —  Prothorax 
assez  allongé,  siibfusiforme,  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres  à  sa 
base  et  plus  rétréci  en  avant  qu'en  arrière;  écusson  très-petit,  oblong, 
acuminé.  —  Elytres  allongées,  subparallèles.  —  Prosternum  étroit, 
arrondi  à  sa  base,  abdomen  à  1  segment  presque  de  la  longueur  des 
3  suivants  réunis.  —  Pattes  assez  longues,  robustes,  cuisses  antérieures 
et  intermédiaires  médiocrement  renflées,  les  postérieures  très-grosses, 
ovoïdes,  tranchantes  et  inermes  en-dessous  ;  tarses  allongés,  articles  1 
et  2  triangulaires,  3  fortement  bilobé. 

La  seule  espèce  de  ce  genre,  également  originaire  de  l'Australie, 
ressemble  beaucoup,  sauf  la  taille,  au  Megamerus  Kingii;  au  point 
de  vue  générique,  la  distinction  est  bien  établie.  Le  P.  funerarius 
mesure  seulement  six  à  sept  lignes  de  longueur,  il  est  d'un  noir  plus 
brillant,  glabre  en  dessus,  subpubescent  en  dessous. 

CHEILOXENA. 
Balt,  Trans.  EnL  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  T.  V,  p.  25^4,  pi.  XIV. 

Tête  perpendiculaire,  brièvement  ovale;  mandibules  saillantes, 
robustes,  à  sommet  bidenté;  épistome  libre,  mobile,  articulé  en 
dessous  et  en  arrière  du  bord  antérieur  du  front,  plus  ou  moins  sail- 
lant, supportant  le  labre,  à  bord  antérieur  subsinué;  mâchoire  à  lobe 
interne  sécuriforme,  cilié,  à  lobe  externe  plus  long,  biarticulé,  à  palpes 
grêles,  dernier  article  plus  long  que  les  précédents,  renflé,  tronqué  à 
son  extrémité;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  concave,  à  lan- 
guette cornée,  entière,  obtuse  en  avant,  à  palpes  grêles,  le  dernier 
article  plus  long  que  les  deux  précédents  réunis,  légèrement  renflé 
et  subtronqué  à  l'extrémité.  —  Antennes  insérées  en  dedans  du  bord 
interne  des  yeux,  filiformes,  presque  aussi  longues  que  le  corps, 
robustes,  article  1  court,  épaissi,  2  très-raccourci,  3  allongé,  les  autres 
égaux  entre  eux.  —  Yeux  ovalaires,  arrondis,  subsinués  en  dedans.  — 
Prothorax  subcylindrique,  rétréci  à  sa  base  et  au  sommet,  denté  sur 
ses  bords;  écusson  subtriangulaire,  obtus. —  Elytres  beaucoup  plus 
larges  à  leur  base  que  le  prothorax;  épaules  sailîantes,  à  bords  paral- 
lèles, très-obtuses  en  arrière.  —  Prosternum  distinct  entre  les  hanches 
antérieures;  premier  segment  abdominal  aussi  long  que  les  suivants 
réunis.  —  Pattes  médiocres  ;  hanches  antérieures  et  moyennes  sub- 
coniques; cuisses  claviformes;  les  postérieures  un  peu  plus  fortes; 
tarses  à  articles  subtriangulaires,  égaux  entre  eux,  3  légèrem.ent 
émarginé,  le  dernier  du  double  plus  long,  muni  de  crochets  bifides 
à  la  base,  la  division  interne  ne  dépassant  pas  la  moitié  de  l'externe. 


MÉ6AMÉRITES.  35 

Aucun  autre  genre  parmi  les  Phytophages  ne  présente  un  épistome 
libre,  articulé,  caractère  qu'il  emprunte  aux  Longicornes  et  spécia- 
lement à  la  famille  des  Lamiaires;  il  rappelle,  en  effet,  divers  types 
de  ce  groupe  par  son  faciès,  par  la  longueur  de  ses  antenues;  mais 
la  forme  subarrondie  des  yeux  le  distingue  à  première  vue,  et  si  les 
Lepturètes  nous  offrent  ces  organes  conformés  de  même,  le  genre 
Cheiloxena  se  reconnaît  néanmoins  par  la  direction  perpendiculaire 
de  la  tête  et  l'absence  de  cou.  Ce  mélange  de  caractères  que  nous 
avons  déjà  rencontré  dans  les  formes  précédentes,  révèle  un  type 
aberrant;  il  est  comme  les  trois  premières  coupes,  représenté  par  une 
seule  espèce,  originaire  de  l'Australie  ;  elle  est  longue  de  4  à  5  lignes, 
d'un  brun  foncé  et  recouverte  de  poils  squammiformes  d'un  jaune 
obscur. 

POLYOPTILUS. 
Germar,  Linn.  entom.  III,  p.  230, 

Tête  oblongue,  légèrement  prolongée  en  museau  obtus;  épistome 
séparé  du  front  par  un  sillon  anguleux  en  arrière  ;  labre  transversal; 
mandibules  à  corps  prolongé,  saillantes  au-delà  du  labre,  à  extrémité 
simple, recourbée;  mâchoires  à  lobe  interne  court,  subatténué  et  cilié 
vers  son  extrémité,  à  lobe  externe  dépassant  le  précédent,  plus  large 
et  muni  dans  sa  partie  libre  de  longs  cils  arqués  en  dedans;  à  palpes 
médiocres,  à  article  1  très-court,  2  très-long,  3  à  peu  près  la  moitié 
du  précédent,  obconique,  4  oblongo-ovalaire,  à  extrémité  très-obtuse, 
subtronquée  ;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  son  bord  anté- 
rieur droit,  à  languette  courte,  coriace  vers  sa  base,  profondément 
divisée,  jusqu^à  la  base  des  palpes,  en  deux  lobes  subconcaves,  mem- 
braneux, divergents,  à  palpes  médiocres,  article  1  très-court,  2grêle, 
égal  en  longueur  au  suivant,  3  ovalaire,  à  extrémité  obtuse,  subtron- 
quée. —  Antennes  grêles,  presque  aussi  longues  que  le  corps  chez  le 
mâle,  dépassant  seulement  le  milieu  chez  la  femelle,  article  1  renflé, 
légèrement  arqué,  2  obconique,  à  peine  plus  long  que  large,  3  du  dou- 
ble plus  long,  4-10  cylindriques,  croissant  insensiblement  en  longueur, 
11  le  plus  long,  à  extrémité  acuminée.  —  Yeux  oblongs-ovoïdes,  forte- 
ment granulés,  à  peine  sinués  vis-à-vis  de  l'insertion  des  antennes. 
—  Prothorax  obiong,  rétréci  vers  la  base,  qui  est  presque  de  moitié 
moins  large  que  les  élytres,  sans  bords  latéraux  distincts,  les  angles 
effacés;  écussonpeu  développé,  à  sommet  très-obtus. —  Elytres  à  base 
largement  échancrée  dans  son  milieu;  épaules  assez  saillantes,  arron- 
dies, de  forme  oblongue,  légèrement  atténuées  en  arrière  chez  le  mâle, 
plus  larges  et  plus  ovalaii'es  chez  la  femelle.  —  Prosternum  convexe 
et  très-étroit  entre  les  hanches  antérieures  ;  abdomen  à  premier  seg- 
ment aussi  long  que  les  3  suivants  réunis. —  Pattes  grêles,  assez  allon- 
gées; hanches  antérieures  ovalaires,  coniques  et  saillantes  ;  cuisses 


36  PHYTOPHAGES. 

des  deux  premières  paires  un  peu  renflées  dans  leur  milieu,  les  pos- 
térieures plus  robustes,  à  bord  inférieur  simple  ou  anguleux  dans  sou 
milieu  et  muni  près  de  son  extrémité  d'une  dent  subaiguë;  jambes 
grêles,  cylindriques,  un  peu  élargies  à  l'extrémité;  tarses  très-longs 
et  grêles,  articles  1  et  2  deux  fois  aussi  longs  que  larges,  égaux  entre 
eux,  triangulaires -oblongs,  3  un  peu  plus  court,  bilobé,  le  dernier  al- 
longé, terminé  par  deux  crochets  aigus,  armés  d'une  petite  dent  ob- 
tuse près  de  leur  base. 

11  paraît  très-probable  que  les  deux  types  décrits  par  Germar,  sous 
les  noms  de  P.  Lacordairei  et  P.  Erichsoni  appartiennent  à  une  seule 
et  même  espèce  ;  le  premier  de  ces  noms  aurait  été  appliqué  au  sexe 
mâle,  le  second  au  sexe  femelle.  Cette  remarque  est  faite  non.  au 
point  de  vue  spécilique,  mais  générique  ;  en  effet,  si  cette  opinion 
était  reconnue  inexacte,  il  faudrait  modifier  les  caractères  du  genre. 
Comme  les  précédents,  il  est  propre  à  l'Australie. 

Groupe  II.     Garpophagites. 

Tète  oblongue,  fortement  prolongée  en  avant  par  un  museau  large 
et  obtus. —  Yeux  médiocres,  assez  saillants,  finement  granulés. —  An- 
tennes filiformes,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  — 
Prothorax  cylindro-conique,  rétréci  vers  le  sommet  et  plus  étroit  que 
les  élytres,  angles  antérieurs  effacés.  —  Elytres  à  épaules  saillantes, 
larges  et  courtes.  —  Prosternum  distinct  entre  les  hanches  antérieures. 
Pattes  robustes,  cuisses  postérieures  très-épaissies,  fortement  den- 
tées en  dessous,  crochets  des  tarses  simples. 

Les  espèces  de  ce  groupe  rappellent  tout  aussi  manifestement  le 
type  des  Curculionides,  que  les  Mégamérites  celui  des  Longicornes  ; 
et  à  ce  titre,  ils  doivent  également  former  un  groupe  distinct.  Les 
deux  genres  Caupophagus  et  Diaphanops,  qui  le  constituent,  ont  été 
placés  dans  la  famille  des  Bi-uchldes,  le  premier  par  Dejean  et  par 
M.  Boisduval,  îe  second  par  Schœnherr.  Ce  fait  seul  démontre  com- 
bien l'apparence  extérieure  les  rapproche  de  ce  type;  cependant, 
ainsi  que  l'a  démontré  le  Prof.  Lacordaire,  ils  doivent  faire  partie, 
comme  formes  aberrantes,  de  la  famille  des  Phytophages.  Ils  se  dis- 
tinguent des  Bruchides,  par  l'absence  de  col  étroit,  par  leurs  yeux 
brièvement  ovalaires,  par  leurs  antennes  subfiliformes,  non  pectinéos, 
par  la  présence  d'un  museau  plus  ou  moins  prononcé,  par  leurs 
élytres  cachant  complètement  l'abdomen,  par  le  prothorax  beaucoup 
moins  large  que  la  base  des  élytres.  D'une  autre  part,  si  ces  carac- 
tères les  éloignent  des  Bruchides,  ils  les  rapprochent  des  Sagrides  en 
général  et  on  pourrait  en  parcourant  les  dlagnoses  génériques  que 
nous  allons  exposer,  signaler  d'autres  analogies  tout  aussi  impor- 
tantes avec  les  groupes  qui  suivent. 


CARPOPHAGITES.  37 

On  distingue  aisément  les  deux  types  : 

I.  Prosternum  terminé  en  arrière  par  une  saillie  aiguë.  Carpophagus. 

II,  Prosternum  recourbé  en  arrière,  sans  former  de  saillie.        Diaphanojis. 

CARPOPHAGUS. 
Mac-Leay,  Append.  to  Ktng's  Surv.  of  the  Coasts  of  Austral.  II,  p.  447  (1). 

Tête  assez  allongée,  proclive,  terminée  par  un  petit  museau  sub- 
quadrangulaire ;  labre  transversal,  arrondi  et  cilié  en  avant;  mandi- 
bules courtes,  robustes,  non  saillantes;  mâchoires  à  lobe  interne  très- 
grêle,  terminé  en  pointe  et  cilié  en  dedans,  à  lobe  externe  un  peu 
plus  grand,  plus  large  et  arrondi,  à  palpes  courts  et  faibles,  article  1 
court,  cylindrique,  2  et  3  obconiques,  4  ovalaire,  obtus  au  sommet; 
lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  à  languelte  membraneuse, 
grande,  évasée  et  échancrée  dans  son  quart  antérieur,  ses  lobes  di- 
vergents et  fortement  arrondis,  palpes  à  dernier  article  ovoïde,  tron- 
qué au  bout.  —  Antennes  à  peine  plus  longues  que  la  moitié  du 
corps,  grêles,  i  article  assez  gros,  subcylindrique,  2  très-court,  3-10 
subégaux,  11  acuminé.  —  Yeux  un  peu  oblongs,  saillants,  finement 
granulés.  —  Protborax  subcylindrique,  fortement  rétréci  en  avant, 
sa  plus  grande  largeur  à  la  base,  celle-ci  beaucoup  plus  étroite  que 
les  élytres,  coupée  obliquement  de  chaque  côté,  angles  antérieurs 
nuls,  les  postérieurs  aigus;  écusson  convexe,  arrondi  au  sommet.  — 
Élytres  courtes,  larges,  épaules  saillantes,  subrétrécies  et  très-obtuses 
en  arrière.  —  Prosternurn  médiocre,  terminé  en  arrière  par  une  pe- 
tite pointe  aiguë  ;  premier  segment  abdominal  à  peine  le  double  de 
chacun  des  suivants.  —  Pattes  très-robustes,  hanches  antérieures 
transversalement ovalaires,  les  intermédiaires  subglobuleuses;  cuisses 
très-fortes,  renflées,  surtout  les  postérieures,  celles-ci  à  bord  infé- 
rieur tranchant  et  armé  d'une  forte  dent;  jambes  élargies  à  leur  ex- 
trémité, plus  ou  moins  arquées  ;  tarses  courts,  larges,  1  et  2  articles 
trigones,  3  profondément  bilobé. 

Ce  genre  est  remarquable  par  sa  forme  courte,  large  et  robuste 
qui  rappelle  celle  des  Bruchides  et  plus  encore  celle  de  certains  Eu- 
molpides;  quoi  qu'il  en  soit  de  cette  apparence  extérieure,  on  recon- 
naît par  une  étude  approfondie  que  le  Carpophagus  Banksiœ  forme 
encore  un  de  ces  types  aberrants  qui  relient  la  famille  actuelle  aux 
autres  groupes  des  subpentamères  et  particulièrement  aux  Curculio- 
nides.  Cet  insecte,  originaire  de  l'Australie,  mesure  7  à  9  lignes  de 
longueur;  le  mâle,  que  le  Prof.  Lacordaire  a  regardé  comme  une  va- 

(1)  Syn.  —  Gray^  in  GnfTith's  Anirn.  Kingd.  II,  p.  \'2G.  —  Boisduv.  Faune 
de  l'Océanie,  II,  p.  297.  —  Casteln.  Hist.  nat.  d.  Coi.  Il,  p.  507.  —  Lacord. 
Monogr.  d.  Pliytop.  I,  p.  10. 


38  PHYTOPHAGES. 

riété,  a  les  élytres  d'une  forme  brunâtre,  la  femelle  est  en  entier 
d'un  noir  de  poix.  M.  le  D""  Baly  a  décrit  une  seconde  espèce  de  ce 
genre,  remarquable  par  sa  grande  taille. 

DIAPHANOPS. 
ScHOKNHERR,  Geuera  et  Sp.  Curcul.  VIIIj  p.  342  (1). 

Tête  allongée,  un  peu  rétrécie  en  arrière  des  yeux  par  un  sillon 
transversal,  terminée  par  un  museau  allongé,  subparallèle,  plane  en 
dessus;  front  sans  sillons  divergents;  labre  grand,  en  carré  trans- 
versal; mandibules  allongées,  grêles,  peu  saillantes;  mâcboires  il 
lobe  interne  acuminé  et  cilié,  l'externe  plus  long,  tronqué  et  cilié  au 
bout,  à  palpes  grêles,  article  1  très-court,  2  long,  un  peu  en  mas- 
sue, 3  plus  court,  obconique,  4  le  plus  grand,  ovoïde,  subcomprimé 
et  très-peu  tron(£ué  à  l'extrémité  ;  lèvre  inférieure  à  menton  transver- 
sal, un  peu  écbancré  en  avant,  à  languette  membraneuse,  grande, 
un  peu  évasée  et  assez  fortement  échancrée  angulairement  en  avant; 
à  palpes  courts,  article  1  à  peine  distinct,  2  plus  long,  3  plus  court, 
ovoïde,  subtronqué.  —  Antennes  insérées  à  la  base  du  museau,  à 
queLiue  distance  des  yeux,  médiocres,  égalant  à  peine  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  article  1  renflé,  2  très-court,  3-10  subcylindri- 
ques, plus  allongés,  le  M  le  plus  long,  acuminé.  —  Yeux  arrondis, 
saillants.  —  Prothorax  pins  long  que  large,  subcylindrique,  fortement 
rétréci  en  avant,  sans  angles  distincts  en  avant,  beaucoup  plus  étroit 
à  la  base  que  les  élytres;  écusson  petit,  arrondi  au  sommet. —  Élytres 
larges  à  la  base,  à  peine  1  1/2  fois  aussi  longues  que  larges,  un  peu 
atténuées  en  arrière  et  obtuses.  —  Prosternum  très-étroit  entre  les 
hanches  antérieures;  abdomen  à  premier  segment  aussi  long  que  les 
trois  suivants  réunis.  —  Pattes  médiocres,  hanches  antérieures  un 
peu  saillantes,  cuisses  antérieures  et  moyennes  un  peu  renflées,  les 
postérieures  beaucoup  plus  fortes,  tranchantes,  anguleuses  et  créne- 
lées en  dessous  dans  leur  moitié  postérieure,  armées  près  de  leur  ex- 
trémité d'une  forte  dent  perpendiculaire;  jambes  grêles,  tarses  mé- 
diocres, article  1  triangulaire,  allongé,  2  plus  court,  plus  large,  3  bi- 
lobé,  4  très-long,  à  crochets  simples. 

Une  seule  espèce,  que  nous  fournit  également  l'Australie,  repré- 
sente ce  type,  qui  est,  comme  les  précédents,  un  genre  de  transition. 
Deux  auteurs  du  plus  grand  mérite  ont  étudié,  presque  à  la  même 
époque,  cet  insecte  remarquable,  Schœuherr  l'a  placé  parmi  les  Bru- 
chides,  Lacordaire  parmi  les  Phytophages,  comme  type  aberrant; 
c'est  cette  dernière  opinion  qui  a  prévalu,  cependant  pour  la  dénomi- 
nation le  premier  de  ces  auteurs  doit  conserver  la  priorité.  Le  Dia- 

{i)  Syn,  Rhynchostohis,  Lacoid.  Monogr.  Phytoph.  I,  p.  14. 


SAGRITES.  39 

phanops  Westermanni  mesure  4  à  5  lignes  de  longueur,  il  est  d'un 
brun  terne  et  revêtu  de  poils  grisâtres.  Les  collections  renferment  au- 
jourd'hui plusieurs  formes  voisines  de  l'espèce  en  question  et  qui 
constituent  peut-être  des  types  nouveaux. 


Groupe  III.    Sagrites. 

Tète  grande,  oblongue,  terminée  en  avant  par  un  museau  court, 
large,  obtus.  —  Yeux  petits,  assez  saillants,  médiocrement  granulés, 
entiers  ou  distinctement  échancrésaubord  interne. — Antennes  épaisses, 
à  premiers  articles  moniliformes,  les  derniers  oblongs,  mesurant 
dans  leur  ensemble  environ  la  moitié  de  la  longueur  du  corps. —  Pro- 
thorax subcylindrique,  plus  étroit  que  les  élytres,  à  côtés  latéraux 
subparallèles,  avec  les  angles  antérieurs  très-marqués,  en  forme  de 
gros  tubercules  mousses.  —  Élytres  oblongues  ou  allongées,  les  épau- 
les saillantes.  —  Prosternum  étroit,  convexe,  arrondi  entre  les  han- 
ches antérieures.—  Pattes  robustes,  cuisses  postérieures  très-épaisses, 
souvent  difformes,  dentées  ;  tibias  parfois  dentés  ou  appendiculés  ; 
tarses  très-longs,  armés  de  crochets  robustes  et  toujours  simples. 

Les  espèces  de  ce  troisième  groupe  révèlent  dans  la  série  une  forme 
typique,  un  point  central.  Les  deux  divisions  précédentes  convergent 
vers  ce  point  et  celles  qui  suivent,  par  des  modifications  graduelles, 
établissent  le  passage  des  Sagrites  aux  autres  tribus  des  Eupodes.  La 
nature  semble  dériver  ses  types  les  uns  des  autres  et  la  science  a  pour 
objet  de  les  reconnaître  et  de  rechercher  les  transitions  qui  con- 
duisent des  uns  aux  autres. 

Ce  qui  apparaît  tout  d'abord,  lorsqu'on  examine  les  Sagra,  c'est 
leur  forme  robuste  et  massive,  leur  corselet  oblong  et  un  peu  élargi 
en  avant,  c'est  surtout  le  développement  des  pattes  et  en  tout  pre- 
mier lieu,  celui  des  postérieures  qui  ont  pris  un  tel  développement 
qu'elles  n'ont  plus  de  place  suffisante  pour  se  loger  sous  le  corps, 
comme  cela  a  lieu  d'ordinaire  chez  les  Coléoptères.  Si  l'on  examine 
ces  brillants  insectes  d'une  façon  plus  détaillée,  on  reconnaît  que  la 
forme  de  la  tête  ne  ressemble  pas  à  celle  des  autres  groupes,  que 
leurs  antennes  ont  une  structure  spéciale,  que  leurs  yeux  subréni- 
formes  n'ont  pas  d'analogues  dans  la  tribu  actuelle.  Quant  aux  or- 
ganes buccaux,  ils  établissent  en  quelque  sorte  la  liaison  entre  les 
espèces  qui  précèdent  et  celles  qui  suivent.  En  un  mot,  les  Sagrites 
présentent  un  assemblage  de  caractères  que  Ton  retrouve  plus  ou 
moins  bien  dessinés  dans  les  divers  groupes  de  la  tribu  actuelle. 

Deux  genres  seulement  en  font  partie  :  l'un,  déjà  connu  depuis 
longtemps,  est  très-riche  en  espèces  et  habite  exclusivement  l'ancien 
continent;  l'autre,  décrit  pour  la  première  fois  en  1843,  par  le  Prof, 
Lacordaire,  ne  renferme  qu^une  espèce  de  moyenne  taille,  originaire 


40  PHYTOPHACF.S. 

du  Nouveau-Monde,  où  seule,  elle  paraît  jusqu'à  ce  jour  représenter 
les  Sagrites. 
La  forme  des  yeux  distingue  ces  deux  types  : 

I.  Yeux  entiers.  Atalasis. 

II.  Yeux  subréniformes.  Sagra. 

SAGRA. 
Fabricius,  Entom.  Sysf.  1,  2,  p.  51. 

Tête  médiocrement  allongée,  sans  col  distinct  en  arrière,  terminée 
en  avant  par  un  museau  quadrangulaire  ;  épistome  séparé  du  front 
par  un  sillon  anguleux  duquel  partent  deux  sillons  divergents  con- 
tournant les  yeux  en  arrière  ;  labre  transversal,  cilié,  parfois  faible- 
ment échaucré.  —  Mandibules  peu  saillantes,  simples  à  l'extrémité, 
ciliées  à  lev.r  bord  interne  et  munies  d'une  petite  dent  en  avant  des 
cils;  mâchoires  à  lobe  interne  court,  subacuminé,  brièvement  cilié, 
lobe  externe  plus  large,  plus  long,  obtus,  bordé  do  cils  longs,  arqués, 
subfasciculés,  à  palpes  courts,  épais,  article  1  à  peine  distinct,  2  et 
3  obconiques,  subégaux,  4  ovalaire,  atténué  vers  l'extrémité  sur  les 
deux  tiers  de  sa  longueur;  lèvre  inférieure  à  menton  fortement 
échancré  en  avant,  ses  bords  latéraux  obliques,  arrondis,  à  languette 
membraneuse  ou  cornée,  fendue  jusqu'à  l'insertion  des  palpes,  ses 
lobes  contigus,  arrondis  ou  anguleux,  fortement  ciliés  à  leur  face  su- 
périeure et  sur  les  bords,  à  palpes  également  robustes,  à  article  1 
peu  distinct,  2  obcouique,  3  ovalaire,  de  même  longueur.  —  An- 
tennes courtes  et  épaisses,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  article  1  obtusément  ovalaire,  2  annulaire,  plus  large  que 
long,  3-10  plus  longs  que  larges,  atténués  vers  la  base,  rétrécis  vers 
l'extrémité,  le  dernier  cylindrique,  terminé  en  pointe  obtuse,  les  5  ou 
6  derniers  ordinairement  recouverts  de  points  serrés  et  mats,  les 
autres  brillants.  —  Yeux  subréniformes,  distinctement  échancrés  vis- 
à-vis  de  l'insertion  des  antennes,  saillants,  munis  en  arrière  d'i.me 
orbite  prononcée. —  Protborax  de  moitié  au  moins  plus  étroit  en  ar- 
rière que  la  base  des  élytres,  plus  long  que  large,  sans  bords  margi- 
naux distincts,  les  angles  postérieurs  effacés,  les  antérieurs  plus  ou 
moins  saillants  et  arrondis;  écusson  très-petit,  proéminent,  le  plus 
souvent  convexe.  —  Élytres  oblongues,  rétrécies  en  arrière,  parfois 
subparallèles,  leur  base  marsinée  et  souvent  relevée  vers  son  milieu, 
épaules  saillantes  et  arrondies,  ordinairement  im.pressionnées  en  de- 

(1)  Syn.  Tenebrio,  Sulzer,  Abgek  Gesch.  d.  Ins.  I,  p.  Gi;  Drury,  Exot. 
Entom.  II,  p.  Gi;  ÀLORNDSjFabr.  Sp.  Ins.  I,  p.  llTi;  Olivier,  Encycl.  méth.  Ins. 
IV,  p.  1:28.  —  Sagka,  Lacord.  Monogr.  Pbytop.  I,  p.  21;  Baly,  Trans.  Ent.  Soc. 
N.  S.  T.  V.  p.  230.  —  Mf^tamorphoses,  Sncllen  van  VolleDhoven,  Tijdschr.  voor 
F.utom.  y,  p.  97,  pi.  V. 


SAGRITES.  41 

dans.  —  Prosternum  étroit,  convexe  et  saillant  entre  les  hanches  an- 
térieures subglobuleuses,  rarement  prolongé  en  arrière  en  une  sail- 
lie plus  ou  moins  accentuée;  abdomen  à  1  segment  aussi  long  que 
les  3  suivants  réunis.  —  Pattes  longues  et  robustes,  cuisses  anté- 
rieures et  moyennes  modérément  renflées,  les  postérieures  toujours 
très-grosses,  quelquefois  monstrueuses  chez  les  mâles,  le  plus  sou- 
vent dentées  en  dessous;  jambes  assez  épaisses,  légèrement  courbées 
et  sinueuses,  les  postérieures  fortement  arquées,  souvent  dentées  chez 
les  mâles;  tarses  larges,  articles  1  et  2  triangulaires,  subégaux,  3  for- 
tement bilobé,  plus  large,  4  développé  et  armé  de  crochets  simples. 

Le  corps  des  Sagra  est  obloog  ou  allongé,  toujours  assez  massif,  en- 
tièrement glabre,  sauf  les  i  et  5  segments  de  l'abdomen  qui  sont  par- 
fois tomenteux  chez  les  mâles  ;  il  en  est  de  même  des  cuisses  et  des 
jambes  postérieurps.  Le  caractère  principal  qui  les  distingue  des 
autres  Sagrides  réside  dans  la  forme  de  la  languette,  dont  les  lobes 
distincts  jusqu'à  la  base  des  palpes,  sont  conligus  et  parallèles  l'un  à 
l'autre;  à  ce  caractère,  il  faut  ajouter  la  forme  robuste  des  antennes, 
le  développement  des  cuisses  postérieures,  le  faciès  tout  spécial. 

Les  différences  sexuelles  portent  principalement  sur  deux  organes, 
le  premier  segment  abdominal  et  les  cuisses  postérieures.  Le  premier 
est  souvent  déprimé  et  pubescent  dans  son  milieu  chez  les  mâles,  les 
secondes  sont  fortement  dentées  dans  le  même  sexe,  plus  longues  et 
plus  fortes  que  chez  les  femelles. 

Nous  ne  sommes  pas  mieux  renseignés  que  l'auteur  de  la  Mono- 
graphie des  Phytophages  sur  les  mœurs  de  ces  brillants  insectes,  on 
sait  seulement  qu'ils  vivent  sur  diverses  espèces  de  plantes.  Par 
contre,  nous  devons  à  M.  Snellen  van  Vollenhoven  d'intéressantes 
communications  sur  les  états  primitifs  de  la  Sagra  Boiscluvalii. 
Vu  la  difficuUé  d'obtenir  des  détails  sur  l'histoire  des  premiers 
états  des  insectes  exotiques  en  général,  nous  croyons  devoir 
transcrire,  quoiqu'elles  soient  bien  incomplètes  encore,  les  connais- 
sances dont  la  science  s'est  enrichie  à  cet  égard.  Voici  comment 
M.  Snellen  van  Vollenhoven  expose  ses  recherches  :  «  M.  le  Prof.  Cl. 
Mulder  me  fit  parvenir  un  morceau  de  bois,  provenant  de  Java,  pro- 
bablement un  bout  de  racine  d'un  Rizophore,  ayant  une  longueur  de 
15  centimètres,  grêle  aux  deux  bouts,  très-élargi  au  milieu,  oiî  le 
morceau  était  creux  et  ouvert  par  une  large  fissure.  Dans  la  cavité, 
qui  avait  9  centimètres  de  longueur  sur  une  largeur  de  5  centimètres, 
se  trouvaient  sept  cocons  de  consistance  assez  ferme  et  l'on  voyait 
aisément  qu'il  y  en  avait  eu  de  plus  deux  autres.  Ces  cocons  étaient 
attachés  aux  parois  de  la  cavité  et  se  touchaient  dans  le  sens  de  la  lon- 
gueur, au  milieu  d'eux  se  voyait  un  espace  libre. 

a  J'ouvris  deux  des  coques  et  j'y  trouvai  deux  beaux  exemplaires 
du  Sagra  Boisduvalii. 


42 


PHYTOPHAGES. 


«  Les  coques  ont  un  peu  plus  de  3  centimètres  de  longueur,  sont 
d'une  forme  ovale-oblongue,  rudes  à  l'extérieur  et  couvertes  de  petits 
tubercules  et  de  fibres  de  bois  ;  intérieurement  elles  sont  lisses  et  plus 
foncées  en  couleur.  Incontestablement  ces  cocons  étaient  formés  de 
brins  de  bois  rongés,  collés  ensemble  par  quelque  matière  gluante, 
laquelle  était  en  même  temps  cause  du  lustre  de  leur  paroi  intérieure. 
Je  trouvai  l'insecte  enfermé  dans  le  cocon,  dans  la  position  qui  avait 
vraisemblablement  été  celle  de  la  nymphe,  c'est-à-dire  le  prothorax 
quelque  peu  penché  en  avant,  la  tête  recourbée  sur  la  poitrine,  les 
antennes  descendant  le  long  de  la  bouche  et  étendues  entre  les 
pattes,  celles-ci  enfin  repliées  de  manière  à  ce  que  les  tarses  se  tou- 
chassent presque.  » 

L'auteur  qui  a  tracé  ces  lignes  ajoute  qu'il  a  recherché  inutilement 
la  peau  de  la  nymphe;  celle  de  la  larve  entortillée  et  chiffonnée 
était  collée  contre  la  paroi;  malgré  les  plus  grandes  précautions, 
M.  Snellen  van  VoUeuhoven  n'a  pu  eu  reconstituer  la  forme  générale, 
il  a  constaté  seulement  que  la  tète  était  sphéroïdale  et  dure,  que  les 
six  pattes  avaient  un  tégument  solide  et  étaient  terminées  par  un  on- 
glet simple. 

Le  genre  Sagra,  assez  riche  en  espèces,  se  compose  de  grands  et 
beaux  insectes,  remarquables  par  leurs  belles  couleurs  pourprées, 
cuivreuses  et  dorées,  tantôt  rehaussées  du  plus  vif  éclat  métallique, 
tantôt  mates  et  satinées,  rarement  d'une  nuance  sombre.  Les  anciens 
auteurs  qui  ont  parlé  des  Sagra,  Sulzer  et  Drury,  les  avaient  placées 
parmi  les  Tenebrio.  Dans  ses  premiers  ouvrages,  Fabricius  n'en  a 
pas  parlé  ou  les  a  rangées  parmi  les  Alurnus  ;  mais  en  1792,  dans 
la  2^  édition  de  son  Systema  Entomologiae,  il  a  créé  le  genre  en  ques- 
tion, qui  a  été  universellement  adopté. 

Weber  et  Olivier  sont,  avec  Fabricius,  les  auteurs  qui  en  ont  décrit 
le  plus  grand  nombre.  Le  Prof.  Lacordaire,  dans  sa  belle  Monogra- 
phie, a  fait  connaître  28  espèces.  M.  Thomson,  dans  ses  Insectes  du 
Gabon,  en  a  ajouté  deux  nouvelles.  En  18(30,  M.  Baly  a  pubhé  une 
excellente  critique  des  espèces  du  genre  Sagra;  il  en  a  fait  connaître 
de  nouvelles,  et  aujourd'hui,  grâce  à  ces  recherches  et  à  quelques 
additions  opérées  par  divers  auteurs,  le  nombre  des  types  décrits  a 
été  porté  à  AO. 

La  distribution  géographique  des  Sagra  présente  plusieurs  particu- 
larités intéressantes  à  noter.  Quoique  le  nombre  des  espèces  soit  re- 
lativement assez  restreint,  ce  genre  occupe  une  aire  de  dispersion 
extrêmement  considérable,  étendue  aux  régions  les  plus  chaudes  de 
l'ancien  continent.  Il  habite  les  côtes  occidentales  et  orientales  de 
l'Afrique,  y  compris  l'île  de  Madagascar.  On  le  retrouve  sur  le  couti- 
nent  indien,  depuis  la  Chine  jusqu'à  l'île  de  Ceylan.  Enfin  il  est  ri- 
chement représenté  dans  les  grandes  îles  de  l'Archipel  Malais.  Par 
suite  d'observations  nombreuses,  qui  ont  porté  également  sm-  d'autres 


SA6RITES.  43 

genres,  tels  que  les  Hoplionota,  Caiopepla,  Aspidimorpha,  M.  Baly 
exprime  l'opinion  que  le  berceau  des  Sagra  et  autres  genres  s'est 
trouvé  primitivement,  c'est-à-dire  à  une  époque  géologique  bien  re- 
culée, sur  un  continent  aujourd'hui  disparu,  et  qui  a  dû  s'étendre  des 
côtes  orientales  de  l'Afrique  jusqu'au  continent  et  à  TArchipel  indien. 
C'est,  à  son  avis,  le  moyen  le  plus  plausible  d'expliquer  la  distribu- 
tion géographique  de  certains  genres  et  en  même  temps  les  affinités 
remarquables  que  nous  offrent  certains  groupes  d'espèces.  Quoi  qu'il 
en  soit,  onze  espèces  habitent  l'Afrique  occidentale,  et  spécialement 
le  Sénégal,  la  Guinée,  le  Gabon;  neuf  ont  été  découvertes  sur  la  côte 
orientale,  dont  deux  à  Madagascar.  Le  continent  indien,  c'est-à-dire 
la  Chine,  la  presqu'île  Transgangétique,  l'Indoustan  ont  fourni  une 
douzaine  d'espèces,  deux  d'entre  elles  dans  l'île  de  Ceylan.  Enfin, 
parmi  les  îles  de  la  Sonde,  Java  est  richement  doté  et  compte  7  à  8 
types  très-remarquables. 

ATALASIS. 
Lacord.  Monogr.  Phytoph.  l,  p.  19. 

Tète  oblongue,  sans  col  distinct  en  arrière,  terminée  par  un  mu- 
seau médiocrement  allongé,  subquadrangulaire  et  obtus;  front  séparé 
de  l'épistome  par  un  sillon  anguleux  à  sommet  postérieur  et  duquel 
partent  deux  sillons  divergents,  courts  et  peu  marqués;  labre  grand, 
arrondi  en  avant  ;  mandibules  assez  larges,  légèrement  arquées  et  ai- 
guës à  leur  extrémité,  tranchantes  au  côté  interne;  mâchoires  à  lobe 
interne  grêle,  acuminé,  l'externe  grand,  large,  bi-articulé,  dépassant 
fortement  le  précédent,  tous  deux  ciliés;  palpes  à  1  article  très-court, 
2  long,  obconique,  3  de  même  forme,  court,  Â  ovoïde,  tronqué  au 
bout;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  entier  en  avant,  à  lan- 
guette membraneuse,  grande,  carrée,  assez  profondément  échancrée 
angulairement  en  avant;  ses  angles  antérieurs  arrondis,  à  palpes  à 
1  article  presque  indistinct,  2  long  et  obconique,  3  pareil  au  dernier 
des  maxillaires.  —  Antennes  assez  grêles,  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps,  grossissant  un  peu  à  leur  extrémité,  à  1  article  cyhndrique, 
assez  gros,  2  court,  obconique,  4-10  de  même  forme,  plus  longs,  sub- 
égaux, 11  un  peu  acuminé  au  bout.  —  Yeux  petits,  entiers,  oblongs, 
perpendiculaires,  munis  d'une  faible  orbite  en  arrière.  —  Prothorax 
assez  long,  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres  à  sa  base,  un  peu  ré- 
tréci en  arrière,  avec  ses  angles  antérieurs  saillants  et  nodiformes. — 
Ecusson  petit,  triangulaire.  —  Elytres  oblongues,  assez  convexes, 
échancrées  en  demi-cercle  à  leur  base  avec  les  épaules  un  peu  sail- 
lantes et  arrondies.  — •  Prosternum  étroit,  arrondi  en  arrière,  méta- 
sternum  non  prolongé  en  avant;  premier  segment  abdominal  presque 
de  la  longueur  des  trois  suivants  réunis.  —  Pattes  robustes,  hanches 
antérieures  et  intermédiaires  subglobuleuses  ;  les  cuisses  des  mêmes 


44  PHYTOPHAGES. 

paires  un  peu  renflées,  les  postérieures  très-fortes,  ovoïdes,  armées 
en  dessous  près  de  leur  extrémité  d'une  assez  forte  dent  perpendicu- 
laire; jambes  trigones,  sillonnées  longitudinalement,  presque  droites, 
épaissies  et  inermes  à  leur  extrémité,  celle-ci  tronquée  obliquement; 
1  article  des  tarses  trigone,  2  de  même  forme,  plus  court,  3  bilobé, 
4  assez  long,  engagé  seulement  à  sa  base  entre  les  lobes  du  précé- 
dent. 

Les  caractères,  tels  que  nous  venons  de  les  transcrire,  ont  été  ex- 
posés, en  '1845,  par  le  Prof,  Lacordaire;  le  genre  Atalasis,  dont  ils 
décrivent  nettement  l'organisation  externe,  est  fondé  sur  un  insecte 
de  l'Amérique  méridionale,  très-intéressant  en  ce  qu'il  est  le  seul  dé- 
couvert jusqu'ici  dans  cette  partie  du  monde,  qui  appartienne  à  la 
Tribu  actuelle.  V Atalasis  sagroïdes  rappelle,  ainsi  que  son  nom  l'indi- 
que, la  forme  générale  des  SAGRA,mais  se  rapproche  par  ses  caractères 
plus  des  Mecyxodera,  dont  il  se  distingue  néanmoins  facilement  par 
son  métasteriium  et  la  forme  du  prothorax.  Il  mesure  4  1/2  lignes  de 
longueur.  Il  est  d'un  noir  profond,  glabre  en  dessus  et  revêtu  en 
dessous  d'une  légère  pubescence  grise.  11  se  rencontre,  quoique  rare- 
ment, aux  environs  de  Baenos-Ayres. 

Groupe  IV.     Mécynodérltes. 

Tête  médiocre,  terminée  en  avant  par  un  museau  large  et  obtus. — 
Yeux  petits,  assez  saillants,  subsinués  en  dedans.  —  Antennes  filifor- 
mes, assez  grêles,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  —  Pro- 
thorax subcylindrique,  un  peu  élargi  en  avant,  beaucoup  plus  étroit 
que  les  élytres,  avec  les  angles  peu  distincts  et  légèrement  renflés. — 
Elytres  oblonguesj  subdéprimées  en  dessus.  —  Prosternum  étroit, 
convexe,  aussi  saillant  que  les  hanches  antérieures  ;  métasternum  plus 
ou  moins  prolongé  en  avant  entre  les  hanches  moyennes,  et  se  ter- 
minant avec  le  niésosternum  en  une  saillie  obtuse.  —  Pattes  médio- 
cres; cuisses  postérieures  très-renflées,  dentées;  tarses  assez  larges, 
crochets  simples. 

Les  deux  premiers  groupes,  dont  nous  avons  eu  à  traiter,  présen- 
taient, comme  formes  de  transition,  cette  particularité  de  relier  le 
type  des  Sagra  à  deux  familles  importantes  de  la  section  des  Coléop- 
tères tétramères.  Les  groupes  dont  nous  allons  parler,  paraissent,  de 
leur  côté,  relier  ce  même  type  o,ux  Tribus  suivantes,  les  Donacides 
ou  les  Ci'iocérides.  C'est  ainsi  que  les  Mecynodera  rappellent,  dans 
leur  faciès  et  leurs  contours,  les  grandes  espèces  du  genre  Lema.  Par 
leur  organisation  et  la  constitution  des  organes  buccaux,  ce  sont  bien 
des  Sagrides;  la  forme  de  la  tête,  les  mâchoires,  la  languette  surtout, 
les  pattes  et,  en  particulier,  les  cuisses  postérieures,  se  retrouvent 
dans  les  groupes  précédents  ;  mais,  d'autre  part,  la  forme  générale. 


MÉCYNODÉRITES.  4S 

les  antennes^  le  prothorax,  une  apparence  de  cou,  éveillent  dans  l'es- 
prit le  type  si  bien  connu  des  Criocérides. 
Ce  groupe  ne  renferme  que  le  seul  genre  Mecynodera. 

MECYNODERA. 
HoPE,  Coleop.  Man.  III,  p.  181  (1). 

Tête,  assez  allongée,  offrant  un  léger  sillon  transversal  en  arrière 
des  yeux,  prolongée  en  un  museau  assez  long  et  de  forme  quadran- 
gulaire  ;  épistome  séparé  du  front  par  une  ligne  anguleuse,  à  sommet 
dirigé  en  arrière  et  prolongé  en  sillons  divergents  ;  labre  transversal, 
demi-circulaire  et  fortement  cilié  ;  mandibules  légèrement  arquées  à 
leur  extrémité,  simple  et  assez  obtuse;  mâchoires  à  lobe  interne 
étroit,  acuminé,  l'externe  plus  large,  plus  long,  tous  deux  ciliés,  à 
palpes  médiocres,  article  1  très-court,  2  obconique  et  arqué,  3  obco- 
nique,  aussi  long,  un  peu  plus  large  que  2,  4  ovoïde,  plus  long,  obli- 
quement tronqué;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  à  peine 
échancré,  à  languette  membraneuse,  assez  grande,  légèrement  con- 
cave, un  peu  évasée  en  avant,  échancrée  en  cœur,  ses  lobes  arrondis 
et  finement  ciliés  au  côté  interne  ;  palpes  grêles,  assez  longs,  1  article 
très-court,  2  et  3  du  double  plus  longs,  2  grêle,  3  un  peu  renflé  et 
obtus.  —  Antennes  à  peu  près  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps, 
médiocrement  robustes,  à  1  article  renflé,  presque  aussi  large  que 
long,  2  moniliforme,  3  un  peu  plus  long,  4-10  subcylindriques,  s'al- 
lougeant  graduellement,  H  à  sommet  aigu.  —  Yeux  suboblongs,  sail- 
lants, finement  granulés,  très-légèrement  sinués  vis-à-vis  de  l'inser- 
tion des  antennes.  —  Protborax  subquadranguîaire,  oblong,  au  moins 
de  moitié  moins  large  que  les  élytres,  un  peu  étranglé  vers  son  mi- 
lieu, sans  bords  latéraux  distincts,  ses  angles  effacés.  —  Ecusson  trian- 
gulaire curviligne.  —  Elytres  deux  fois  aussi  longues  que  larges  à  la 
base,  celle-ci  à  épaules  marquées  et  arrondies,  impressionnées  en 
dedans  et  en  arrière;  à  côtés  subparallèles,  à  extrémité  arrondie, 
obtuse.  —  Prosternum  étroit,  convexe  et  séparant  les  hanches  anté- 
rieures ;  métasternum  prolongé  entre  les  hanches  intermédiaires  et 
formant  une  saillie  obtuse,  subcomprimée.  —  Abdomen  à  1  segment 
aussi  long  que  les  suivants  réunis.  —  Pattes  médiocres;  hanches  an- 
térieures arrondies-ovalaires,  peu  saillantes;  cuisses  des  deux  premiè- 
res paires  un  peu  renflées,  les  postérieures  très-grosses,  ovoïdes,  com- 
primées, armées  en  dessous,  près  de  l'extrémité,  d'une  forte  dent 
aiguë;  jambes  grêles,  assez  longues;  tarses  à  articles  subégaux  en 
longueur,  le  3"  fortement  bilobé,  le  ¥  très-long,  renllé. 

(1)  Syn.  Lacord.  Monogr.  Plivt.  l,  p.  16.  —  Mesopualacrus,  Slurm,  Cat. 
1843,  p.  357.  —  Lema,  Boiaduval,  Faune  ilc  l'Océanie,  II,  p.  535. 


46  PHYTOPHAGES. 

Ce  genre  a  été  établi  en  1840  par  Hope  sur  un  très-bel  insecte  de 
l'Australie  qu'il  croyait  nouveau,  mais  qui  avait  déjà  été  publié  en 
183b  sous  le  nom  de  Lema  coxalgica,  par  M.  Boisduval,  dans  sa 
Faune  entomologique  de  l'Océanie.  Depuis  cette  époque,  une  seconde 
espèce,  plus  petite  mais  tout  aussi  jolie,  a  été  découverte  sur  le  même 
continent;  elle  a  été  décrite  sous  le  nom  de  Mecynodera  Balyi,  presque 
simultanément  par  M.  Clark  dans  le  Journal  of  Entomology  (1)  et  par 
M.  Westwood  dans  les  Transactions  de  la  Société  eatomologique  de 
Londres  (2). 

Groupe  V.    Amétallites. 

Tête  médiocre,  prolongée  en  avant  en  un  museau  court  et  obtus. — 
Yeux  petits,  assez  saillants,  légèrement  échancrés  à  leur  bord  interne. 
—  Antennes  grêles,  mesurant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps.  —  Prothorax  subcordiforme,  rétréci  vers  la  base,  ses  angles 
antérieurs  elTacés.  —  Elytres  oblongues,  linéaires,  terminées  à  l'angle 
suturai  par  une  spinule  aiguë.  —  Prosternum  étroit,  convexe  entre 
les  hanches  antérieures. —  Pattes  médiocres;  cuisses  renflées  dans  leur 
milieu,  les  postérieures  très-fortes,  comprimées,  tranchantes  et  den- 
tées à  leur  bord  inférieur;  crochets  des  tarses  simples. 

Les  espèces  du  genre  Ametalla,  le  seul  qui  constitue  la  coupe  ac- 
tuelle, lient  manifestement  la  tribu  des  Sagrides  à  celle  des  Donacides. 
Par  le  faciès  général,  la  forme  de  la  languette,  celle  des  élytres  et 
leur  sculpture,  elles  se  rapprochent  des  Donacies;  tandis  que  parla 
forme  de  la  tète,  celle  du  prosternum  et  des  cuisses  postérieures,  elles 
doivent  rentrer  dans  la  division  à  laquelle  les  Sagra  ont  donné  leur 
nom.  Les  derniers  caractères  paraissent  l'emporter  et  les  Amétallites 
doivent  être  considérés  comme  formes  de  transition. 

La  spinule  dont  est  muni  l'angle  sutuVal  des  élytres,  ne  manque 
dans  aucune  des  espèces  connues,  et  distingue  le  genre  Ametalla. 

AMETALLA. 
Hope,  Coleop.  Man.  III,  p.  179  (3). 

Tête  oblongue,  un  peu  rétrécie  en  arrière  des  yeux  par  un  léger  sillon 
transversal,  avec  un  museau  quadrangulaire  médiocrement  allongé; 
épistome  non  distinct  du  front;  labre  transversal,  arrondi,  fortement 
cilié  ;  mandibules  larges,  assez  longues,  en  lamelles,  arquées  au  bout; 
mâchoires  à  lobe  interne  grêle,  atténué  et  aigu  au  sommet,  cilié  en 

(1)  Clark,  Joiirn.  of  Entom.  II,  p.  2i8,  pi.  12,  fig.  1. 

(2)  Westwood,  Traus.  entom.  Soc.  of  Lond.  3e  Sér.  II,  p.  271. 

(3)  Lacord.  Monog.  Phyt.  I,  p.  86. 


ORSODACNITES.  47 

dedans,  à  lobe  externe  ne  dépassant  pas  le  précédent,  très-obtus  à 
son  extrémité,  cilié  et  avec  un  faisceau  de  cils  arqués  à  son  côté  in- 
terne, à  palpes  à  article  1  très-court,  2  le  plus  long  et  grêle,  3  plus 
court,  obconique,  4  ovalaire,  tronqué;  lèvre  inférieure  à  menton 
court,  transversal,  échancré,  à  languette  membraneuse,  terminée  en 
avant  par  deux  lobes  triangulaires  arrondis,  leur  plus  grande  longueur 
disposée  transversalement,  contigus  sur  la  ligne  médiane,  finement 
ciliés;  à  palpes  à  article  1  très-court,  2  et  3  subégaux,  ce  dernier 
ovalaire,  tronqué. —  Antennes  grêles, n'atteignant  pas  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  article  4  gros,  ovoïde,  2  moniliforme,  3-10  ob- 
coniques,  s'allongeant  graduellement,  11  le  plus  long,  acuminé.  — 
Yeux  brièvement  ovalaires,  saillants,  échancrés  vis-à-vis  de  l'insertion 
des  antennes.  —  Prothorax  un  peu  plus  long  que  large,  peu  convexe, 
rétréci  vers  la  base  et  notablement  plus  étroit  que  les  élytres  ;  écusson 
petit,  subtriangulaire.  —  Elytres  assez  allongées,  deux  fois  aussi  lon- 
gues que  larges,  peu  convexes,  atténuées  en  arrière  et  terminées 
chacune  par  une  pointe  aiguë.  —  Prosternum  étroit  et  convexe  entre 
les  pattes  antérieures,  parfois  terminé  en  arrière  par  une  saillie  com- 
primée.—  Abdomen  à  1  segment  aussi  long  que  les  3  suivants  réunis. 

—  Pattes  médiocres  ;  hanches  antérieures  et  moyennes  subglobuleuses, 
peu  saillantes;  cuisses  des  mêmes  paires  un  peu  renflées  dans  leur 
milieu,  les  postérieures  très-grosses,  comprimées,  tranchantes  et  an- 
guleuses en  dessous,  avec  une  dent  aiguë  près  de  l'extrémité  ;  jambes 
droites,  subcylindriques,  les  postérieures  plus  longues,  arquées  ;  articles 
des  tarses  subégaux  en  longueur,  également  larges,  1  et  2  triangu- 
laires, 3  bilobé,  4  assez  long  et  armé  de  crochets  arqués. 

Ce  genre,  fondé  par  Hope  en  4840,  nous  conduit  insensiblement  par 
la  forme  générale  et  la  constitution  de  la  languette  à  la  famille  des 
Donacides;  si  la  légère  fissure  qui  sépare  les  deux  lobes  delà  lan- 
guette venait  à  disparaître,  on  croirait  avoir  afi'aire  à  ce  même  organe 
chez  une  Donacie  ;  d'autres  caractères  cependant,  empruntés  à  la  tète, 
au  prosternum,  aux  hanches  établissent  une  ligne  de  démarcation 
suffisante.  Originaire  de  l'Australie,  ce  genre  ne  renferme  que  trois 
espèces,  décrites  par  Hope,  Lacordaire  et  M.  Westwood. 

Groupe  VI.     Orsodacnites. 

Tête  médiocre  avec  un  museau  court  et  obtus.  —  Yeux  arrondis, 
saillants,  entiers.  —  Antennes  filiformes,  mesurant  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps.  —  Prothorax  subcordiforme,  rétréci  vers  la  base, 
de  moitié  moins  large  que  les  élytres.  —  Celles-ci  oblongues,  li- 
néaires.—Prosternum  étroit  et  convexe  entre  les  hanches  antérieures. 

—  Pattes  médiocres,  hanches  antérieures  conico-cyhndriques,  les 
moyennes  ovalaires,  les  unes  et  les  autres  assez  saillantes;  cuisses  peu 


48  PHYTOPHAGES. 

renflées,  les  postérieures  à  peine  plus  développées  que  les  autres  ; 
crochets  des  tarses  grêles,  bifides  vers  la  pointe. 

On  ne  retrouve  plus  guère  le  type  des  Sagra  dans  l'unique  genre 
qui  constitue  ce  YI«  groupe;  en  effet,  les  cuisses  postérieures,  qui  ca- 
ractérisent si  bien  les  premières,  sont  ici  à  l'état  normal  et  sont  à  peine 
plus  grossies  que  celles  des  autres  paires;  le  prosternum  lui-même  se 
rétrécit  déjà,  les  hanches  antérieures  deviennent  plus  coniques;  enfin, 
on  pourrait  à  la  rigueur  placer  les  Orsodacna  près  des  Criocères,  si 
la  languette,  dont  il  faut  tenir  le  plus  grand  compte,  ne  présentait 
une  forme  intermédiaire  entre  celle  des  Megamerus  et  celle  des  Car- 
POPHAGL'S.  Nous  retrouvons  encore  ce  curieux  assemblage  de  carac- 
tères qui  révèle  dans  le  genre  actuel  une  nouvelle  forme  de  tran- 
sition. 

ORSODACNA. 

Latreille,  Hist.  nat.  des  Crust.  et  des  Ins.  XI,  p.  3i9  (1). 

Tète  ovalaire,  un  peu  rétrécie  en  arrière,  terminée  en  avant  par 
un  petit  museau  quadrangulaire;  épistome  subconvexe,  non  séparé 
du  front  par  un  sillon  distinct;  labre  arrondi  et  ciUé  en  avant;  man- 
dibules en  lamelles,  peu  arquées,  aiguës  à  l'extrémité;  mâchoires  à 
corps  grêle,  terminé  par  deux  lobes  allongés,  l'interne  linéaire,  acu- 
miné,  l'externe  un  peu  plus  long,  obtus,  l'un  et  l'autre  longuement 
ciliés;  palpes  subclaviformes,  article  4  très-petit,  2  et  3  obconiques, 
inégaux,  4  le  plus  long,  ovalaire,  renflé,  obtusémeut  tronqué  et  ar- 
rondi au  bout;  lèvre  inférieure  à  menton  court,  transversal,  échan- 
cré  en  avant,  à  côtés  obliques  et  arrondis  ;  à  languette  assez  grande, 
membraneuse,  échancrée  en  avant  jusqu'à  la  base  des  palpes,  ses 
lobes  translucides,  triangulaires,  se  regardant  par  leur  plus  petit 
côté,  fortement  divergents  et  finement  ciliés;  à  palpes  à  article  1 
très-court,  2  allongé,  obconique,  3  semblable  à  l'article  terminal  des 
palpes  maxillaires.  —  Antennes  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps, 
médiocres,  insérées  au  bord  antérieur  et  interne  des  yeux,  article  1 
ovalaire,  renflé,  2  le  plus  court,  3-10  obconiques,  très-rétrécis  à  la 
base,  s' allongeant  graduellement,  11  ovalaire  allongé,  acuminé.  — 
Yeux  tout  à  fait  latéraux,  arrondis,  assez  saillants,  entiers.  —  Pro- 
thorax oblong,  subcordiforme,  plus  ou  moins  rétréci  vers  la  base  et 
presijue  la  moitié  moins  large  que  les  élytres,  coupé  droit  en  avant 
et  en  arrière  avec  les  angles  plus  ou  moins  marqués,  peu  convexe; 

(i)  Syn.  Galeruca  Fabr.  Entom.  Syst.  11,  p.  22.  —  CniocERis  Fabr.  Entom. 
Syst.  Suppl.  p.  89;  Syst.  El.  I,  p.  455,  436.  —  Lema  Panz.  Ins.  Germ.  fasc. 
83,  8.  —  DoN'ACiA,  Alirens^  Nov.  act.  iialens.  I,  3,  p.  40,  27.  —  Orsodacna, 
Lac.  Mon.  des  Pliyt.  I,  p.  69,  Fairm.  Gen.  Col.  Europ.  t.  lY,  p.  208.  —  Redt. 
Faun.  Austr.  1«  E.  p.  514. 


RHŒBITES.  49 

écusson  plus  large  que  long,  très-obtus.  —  Élytres  oblongues, 
plus  de  deux  fois  aussi  longues  que  larges  à  la  base,  peu  convexes, 
à  bords  subparallèles.  —  Prosternuni  étroit  et  très-convexe  entre  les 
pattes  antérieures.  —  Abdomen  à  1  segment  de  la  longueur  seule- 
ment des  deux  suivants  réunis.  —  Pattes  médiocres,  hanches  anté- 
rieures et  moyennes  ovalaire?,  les  premières  assez  saillantes,  cuisses 
faibles,  les  postérieures  à  peine  plus  fortes  que  les  autres;  jambes 
droites,  grossissant  un  peu  vers  l'extrémité  qui  est  armée  au  côté  in- 
terne de  deux  épines  assez  robustes;  tarses  à  article  1  presque  aussi 
long  que  les  deux  suivants  réunis,  triangulaire,  allongé,  2  de  même 
forme,  3  cordiforme,  bilobé,  4  grand,  armé  de  crochets  bifides. 

Si  ce  n'était  la  forme  de  la  languette,  on  serait  tenté  de  placer  ce 
genre  en  tète  de  la  famille  des  Criocérides;  en  effet,  leur  forme  gé- 
nérale ne  rappelle  aucunement  celle  des  Sagrides,  elle  est  allongée, 
sublinéaire,  peu  convexe.  Aussi  les  espèces  du  genre  avaient-elles  été 
confondues  avec  les  Galeruca  ou  les  Crioceris;  en  1803,  Latreille 
reconnut  leur  caractère  fondamental,  créa  le  genre  en  question  et 
lui  assigna  sa  véritable  place  dans  le  voisinage  des  Sagra. 

On  ne  connaît  pas  les  états  primitifs  des  Orsodacna;  à  l'état  par- 
fait, on  les  trouve  sur  les  fleurs  des  rosacées  arborescentes,  telles  que 
le  merisier,  le  néflier,  etc.,  au  moins  pour  les  espèces  européennes. 
Ce  genre  a  une  aire  de  distribution  géographique  très-vaste,  quoique 
peu  riche  en  espèces;  il  est  néanmoins  répandu  dans  l'Amérique 
septentrionale  qui  en  fournit  le  plus  grand  nombre,  dans  l'Amérique 
méridionale  et  en  Europe.  On  en  connaît  aujourd'hui  une  douzaine 
d'espèces  dont  la  distinction  présente  beaucoup  de  difficultés,  à  cause 
de  la  variation  des  couleurs. 

Groupe  VII.    Rhœbîtes. 

Tête  ovalaire  oblongue,  avec  un  petit  museau  large  et  obtus.  — 
Yeux  très-peu  convexes,  profondément  échancrés.  —  Antennes  fili- 
formes, mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  —  Prothorax 
oblong,  légèrement  rétréci  en  avant,  ses  angles  antérieurs  marqués 
et  infléchis,  sa  base  un  peu  moins  large  que  celle  des  élytres,  la  re- 
couvrant en  partie.  —  Élytres  ovalaires  oblongues.  —  Pattes  assez 
longues;  hanches  antérieures  cylindro-coniques,  très-saillantes,  con- 
tiguës  ;  cuisses  postérieures  parfois  {çfl)  très-fortes  et  renflées;  crochets 
des  tarses  bifides. 

Il  n'est  pas  à  notre  connaissance  que  la  question  posée  par  le  Prof. 
Lacordaire  (1)  ait  été  positivement  résolue,  à  savoir  si  les  individus  du 
Rhœbus  Gebleri  munis  de  grosses  cuisses  sont  du  sexe  mâle  ou  d'une 

(1)  Lac.  Monogr.  Phytoph.  l.  l,  p.  604. 

Coléoptères.    Tome  X.  4 


30  PHYTOPHAGES. 

espèce  différente.  Comme  la  première  alternative  est  la  plus  plau- 
sible, nous  la  considérerons  comme  vraie  jusqu'à  ce  que  le  contraire 
ait  été  reconnu. 

Cette  espèce,  anormale  à  plusieurs  égards,  possède  des  pattes  ex- 
ceptionnelles dans  la  famille  entière  des  Phytophages.  Il  est  bien 
étrange  de  constater  que  ces  organes  se  retroiwent  à  peu  près  iden- 
tiquement conformés  chez  les  lEdémérides;  l'analogie  est  frappante 
pour  la  paire  postérieure.  C'est  la  même  forme  de  cuisses  renflées  et 
convexes  à  leur  face  supérieure,  ce  sont  les  mêmes  jambes  arque'es 
et  comprimées,  c'est  la  même  proportion  dans  la  longueur  relative 
des  articles  des  tarses.  Ce  parallélisme  est  d'autant  plus  remarquable, 
qu'il  porte  sur  des  organes  conformés  d'une  façon  tout  exception- 
nelle; est-ce  ime  pure  coïncidence  ou  bien  est-ce  qu'il  révèle  entre 
les  deux  groupes  quelque  liaison  plus  ou  moins  intime?  Nous  accep- 
tons la  dernière  hypothèse  et  nous  signalons  ce  rapprochement  aux 
Entomologistes  afin  d'attirer  leur  attention  sur  ce  point  et  voir  si  des 
découvertes  ultérieures  viendront  le  confirmer  (1). 

La  forme  du  prothorax  n'est  pas  non  plus  celle  des  Criocérides. 
Elle  rappelle  plutôt  celle  que  l'on  observe  dans  diverses  espèces  du 
genre  Philonthus  :  sa  surface  régulière  et  un  peu  convexe  est  limitée 
par  des  bords  latéraux  et  postérieurs  qui  semblent  faire  partie  de  la 
même  courbure;  sa  base  recouvre  un  peu  celle  des  élytres  et  une 
partie  de  Técusson;  il  se  rétrécit  légèrement  d'arrière  en  avant  par 
suite  de  l'abaissement  marqué  des  angles  antérieurs.  C'est  bien  la 
forme  du  pronotam  chez  les  Piiilonteus,  c'est  aussi  celle  que  l'on 
connaît  chez  les  Orchesia,  les  Hallomenus,  les  Dircoea,  parmi  les 
Hétéromères.  A  la  face  inférieure  du  prothorax,  on  constate  de  nou- 
velles analogies  avec  ces  derniers;  le  prosternum  est  moins  long  que 
le  pronotum,  sa  partie  antérieure  forme  avec  les  hanches  qui  sont 
très-développôes,  un  plan  incliné  sur  lequel  s'appuie  la  tète  au  repos. 
Les  Criocérides  jouissent  peu  de  cette  faculté,  aussi  leur  bouche  se 
dirige  en  bas  et  en  avant,  tandis  que  chez  les  Rhoebus,  elle  se  porte 
plus  en  arrière,  ce  que  coufirme  le  développement  de  la  région  cer- 
vicale. 

Le  Prof.  Lacordaire  avait  rangé  les  genres  Rhoebus  et  Eubaptus 
dans  la  tribu  des  Criocérides;  nous  avons  cru  devoir  nous  éloigner 
de  cette  manière  de  voir.  Ce  sont  plutôt  des  types  aberrants,  reliant 
aux  Phytophages  certains  groupes  de  la  section  des  Héléromères.  Si 
cette  manière  de  voir  se  cuntiime,  les  Rhœbites  formeront  dans  la 
tribu  des  Sagrides  un  groupe  de  liaison,  au  même  titre  que  les  Mé- 
gamérites et  IfS  Carpophagites. 

D'autre  part,  à  moins  de  considérer  ces  Rhœbites  comme  des  Hé- 

(1)  Ces  considérations  concernent  uniquement  le  genre  RHip.BDS;  I'Ecbaptus 
nous  «st  resté  inconnu. 


KHŒBITES.  SI 

téromères  à  système  tarsal  très-exceptionnel,  il  faut  bien  les  ranger 
parmi  les  Phytophages.  Comme  tels,  ils  doivent  ou  former  une  tribu 
spéciale  ou  faire  partie  de  celle  des  Sagrides  ou  des  Criocérides; 
quant  aux  autres  groupes,  il  ne  peut  en  être  question.  Il  nous  paraît, 
malgré  tout  le  respect  que  nous  conservons  pour  l'autorité  de  notre 
excellent  Maître,  que  les  Rhœbites  ne  peuvent  trouver  place  à  côté 
des  Lema,  des  Crioceris;  la  forme  du  corselet,  celle  de  la  tète,  la 
structure  des  ojganes  buccaux  et  celle  des  pattes  révèlent  une  autre 
organisation . 

Ils  se  rapprochent  davantage  des  Mégalopides  par  la  forme  des 
yeux,  par  la  grandeur  de  la  languette  et  le  développement  des  cuisses 
postérieures;  mais  d'un  autre  côté,  le  corselet  ne  présente  aucun 
point  de  contact  avec  celui  des  Mégalopides,  la  forme  de  la  tête  est 
tout  aussi  différente.  Il  ne  nous  reste  que  les  Sagrides;  en  effet,  c'est 
dans  cette  Tribu  que  les  Rhœbites  paraissent  devoir  se  classer.  L'im- 
portance attribuée  à  la  languette  par  le  Prof.  Lacordaire,  nous  auto- 
rise à  tenter  ce  rapprochement;  cet  éminent  entomologiste  a  lui-même 
reconnu  combien  la  languette  des  Rhoebus  rappelle  celle  des  Méga- 
mérites, des  Carpophagites,  etc.  D'ail'eurs,  ainsi  que  nous  l'avons  vu, 
cette  tribu  des  Sagrides  se  compose  de  groupes  hétérogènes,  de  types 
destinés  en  quelque  sorte  par  la  nature  à  relier  les  Phytophages  aux 
autres  grandes  familles  des  insectes;  par  suite  de  ce  changement,  il 
s'établit  une  nouvelle  liaison  :  les  Rhœbites  semblent  rapprocher  des 
Phytophages  certains  groupes  de  la  section  des  Hétéromères. 

Les  deux  genres  (4)  de  ce  groupe  se  distinguent  aisément  par  la 
structure  des  tarses  : 

I.  Crochets  des  tarses  bifides.  Rhœbus. 

II.  —  —     appendiculés.  Eubaptus. 

RHŒBUS. 
Fischer  de  Valdheim,  Entom.  de  la  Russie,  II,  p.  178  (2). 

Tête  longuement  ovalaire,  sans  col  distinct,  terminée  par  un  assez 
long  museau,  légèrement  cunéiforme;  vertex  très-convexe,  front  ca- 
réné dans  son  miheu,  non  distinct  de  l'épistome;  labre  assez  grand, 
transversal,  légèrement  échancré  en  avant;  mandibules  médiocres, 
en  cône  presque  droit,  très-aiguës,  en  dessous  de  la  pointe  une  petite 
dent  suivie  d'un  faisceau  de  poils  raides;  mâchoires  faibles,  à  lobes 
grêles,  l'interne  subacumiué,  fortement  cilié-tomenteux  en  dedans, 

(1)  Le  genre  Ateledera  paraît  être  un  phytophage  camplosome  de  la  famille 
des  Mégascéiides. 

(2)  Castelnau,  Hist.  nat.  des  Coléop.  II,  p.  309;  Lacordaire,  Monog.  des  Phy- 
toph.  I,  p.  601. 


82  PHYTOPHAGES. 

l'externe  obtus^  ne  dépassant  pas  le  précédent,  cilié  au  bout;  à  palpes 
grêles,  I  article  court,  2  long,  cylindrique,  3  obconique,  moins  long, 
4  un  peu  plus  court  que  2,  étroitement  ovoïde;  lèvre  inférieure  à 
menton  grand,  plane,  subquadrangulaire,  ses  angles  antérieurs  peu 
saillants  et  arrondis,  à  languette  membraneuse,  translucide,  cornée 
vers  la  base,  assez  grande,  un  peu  évasée,  largement,  peu  profondé- 
ment échancrée  en  avant,  à  palpes  insérés  à  la  base  de  la  languette, 
1  article  assez  long,  2  obconique,  3  un  peu  plus  long,  étroitement 
ovoïde.  —  Yeux  subsessiles,  très-grands,  profondément  échancrés  en 
avant,  presque  en  fer  à  cheval.  —  Antennes  insérées  à  la  base  des 
canthus  oculaires,  médiocres,  grossissant  un  peu  vers  l'extrémité, 
i  article  ovalaire,  2  assez  court,  3- lO  subégaux,  subcomprimés,  l'angle 
antero-interne  assez  marqué,  i\  fusiforme,  un  peu  plus  long.  —  Pro- 
thorax un  peu  plus  long  que  large,  légèrement  convexe,  marginé  la- 
téralement, les  angles  antérieurs  fortement  abaissés,  le  bord  posté- 
rieur arrondi  et  cachant  la  base  des  élytres  et  de  l'écusson  ;  celui-ci 
petit,  obtus  en  arrière.  —  Elytres  oblongues,  médiocres,  subparallè- 
les, arrondies  isolément  en  arrière  et  cachant  le  pygidium.  —  Pro- 
sternum tout  à  fait  nul  entre  les  hanches,  mésosternum  en  lamelle 
étroite  adossée  au  métasternum.  —  Abdomen  à  segments  subégaux. 
—  Pattes  assez  longues;  hanches  antérieures  conico -cylindriques, 
saillantes,  largement  contiguës,  les  intermédiaires  moins  développées, 
de  même  forme  ;  les  postérieures  à  trochantins  en  lames  quadrimgu- 
laires,  planes;  cuisses  antérieures  et  moyennes  un  peu  épaissies,  les 
postérieures  très-fortes  et  gonflées  chfz  le  mâle,  leur  bord  supérieur 
très-convexe,  l'inférieur  droit;  jambes  postérieures  arquées  et  plus 
longues,  comprimées;  tarses  grêles,  1  et  2  articles  très-allongés,  sub- 
égaux aux  quatre  pattes  antérieures,  le  i  beaucoup  plus  long  que  2  aux 
deux  postérieures,  3  partout  très-court,  cordiforme,  bilobé,  4  long  et 
grêie,  armé  de  crochets  médiocres,  bifides  à  leur  sommet,  la  division 
interne  un  peu  plus  courte. 

Ce  genre  a  été  publié,  en  1824,  par  Fischer  de  Waldheim;  il  est 
fondé  sur  un  petit  insecte  découvert  par  Gebler  dans  les  graines  d'une 
plante  de  Sibérie,  la  Nitraria  Sclwberi.  Le  genre  de  vie  de  la  seule 
espèce  du  genre  avait  porté  cet  auteur  à  croire  qu'il  devait  être  placé 
dans  la  famille  des  Curculionides  parmi  les  Bruchides.  Latreille  a 
suivi  cet  exemple,  Schœnherr  en  avait  fait  tout  autant.  Cependant 
plus  tard,  dans  son  grand  ouvrage  sur  les  Curculionides,  il  l'en  a  ex- 
clu, en  disant  qu'il  devait  être  placé  à  coté  des  Sagra.  C'est  à  côté  de 
ces  derniers  insectes  qu'il  se  trouve  inscrit  dans  le  Catalogue  du  comte 
Dejean,  et  M.  Castelnau  l'a  intercalé  entre  les  Crioceris  et  les  Petau- 
RiSTES  de  Latreille.  Nous  avons  vu  que  le  Prof.  Lacordaire  avait  placé 
les  Rhœbls  à  la  suite  des  Crioceris,  opinion  dont  nous  avons  cru 
devoir  nous  éloigner. 


RHŒBITES.  53 

EUBAPTUS. 
Lacordaire,  Monogr.  des  Phytoph.  I,  p.  605. 

Tête  ovalaire,  assez  allongée,  sans  col  distinct  en  arrière,  terminée 
par  un  museau  assez  long  en  cône  obtus  ;  labre  transversal ,  arrondi 
en  avant;  mandibules  entières  et  très-aiguës  à  leur  extrémité;  mâ- 
choires à  lobe  interne  allongé,  un  peu  arqué  à  son  sommet,  finement 
tomenteux  au  côté  interne;  l'externe  très-grêle,  palpiforme,  bi-arti- 
culé,  dépassant  beaucoup  le  précédent  ;  à  palpes  grêles,  1  article  très- 
court,  2  long,  en  massue  et  arqué,  3  très-court,  obconique,  4  un  peu 
plus  court  que  2,  acuminé.  —  Lèvre  inférieure  à  menton  grand,  plan, 
carré,  légèrement  rétréci  et  tronqué  en  avant  ;  à  languette  membra- 
neuse, entière,  à  palpes  très  courts,  1  article  allongé,  2  très-court, 
obconique,  3  long,  acuminé.  —  Antennes  insérées  à  la  base  des  can- 
thus  oculaires,  robustes,  comprimées,  à  1  article  court,  cylindrique, 
2  très-court,,  obconique,  3  de  même  forme,  mais  deux  fois  plus  long, 
4-10  transversaux,  dentés  au  côté  interne,  41  conique.  —  Yeux  très- 
grands,  sessiles,  déprimés,  profondément  échancrés  en  avant,  presque 
en  fer  à  cheval.  —  Prothorax  conique,  de  la  largeur  des  éiytres  à  la 
base,  en  demi-cercle  en  arrière,  rétréci  en  avant,  avec  les  côtés  an- 
térieurs fortement  déclives;  écusson  très-petit,  en  triangle  aigu.  — 
Eiytres  ovalaires,  élargies  en  arrière,  légèrement  coupées  en  demi- 
cercle  en  avant,  avec  les  angles  huméraux  effacés,  assez  convexes. 
—  Prosteruum  nul  entre  les  hanches  antérieures ,  mésosternum 
formant  entre  les  hanches  intermédiaires  une  saillie  perpendicu- 
laire assez  forte,  aplatie  et  terminée  en  pointe  angulaire.  —  Pre- 
mier segment  abdominal  notablement  plus  grand  que  chacun  des 
suivants.  —  Pattes  médiocres,  assez  robustes,  hanches  antérieures  et 
intermédiaires  subcylindriques,  les  premières  contiguës;  cuisses  pos- 
térieures beaucoup  plus  fortes  que  les  autres,  ovoïdes  et  arquées, 
n'atteignant  pas  tout-à-fait  l'extrémité  de  l'abdomen;  jambes  droites, 
grossissant  légèrement  de  la  base  à  leur  extrémité;  les  postérieures 
terminées  par  deux  petites  épines;  tarses  assez  grêles,  à  article  1  al- 
longé, 2  très-court,  trigone,  3  médiocre,  bilobé,  4  engagé  seulement 
à  sa  base  entre  les  lobes  du  précédent  et  armé  de  crochets  petits,  pa- 
raissant composés  d'une  base  élargie  et  d'une  partie  terminale  très- 
fine,  articulée  sur  cette  dernière. 

Ce  genre,  fondé  par  le  Prof.  Lacordaire,  ne  renferme  qu'une  seule 
espèce  originaire  de  la  Bolivie;  VEubaplus  palliatus  est  noir,  légère- 
ment pubescent,  avec  les  éiytres  d'un  jaune  safrané;  son  corps  est 
ovale,  court,  élargi  en  arrière  et  mesure  2  lignes  de  longueur. 

Quoique  très-dillerent  à  la  première  vue  du  Rhœbus  Gebleri,  il  pos- 
sède avec  lui  des  rapports  incontestables  par  la  forme  des  yeux,  du 


54  PHYTOPHAGES. 

menton,  du  prothorax  ;  mais  comme  type  générique,  c'est  également 
une  forme  aberrante.  Il  ne  nous  a  pas  été  donné  d'étudier  en  nature 
cette  forme  remarouable. 


Groupe  VIII.    Aulaoosoélites. 

Tête  oblongue,  avec  un  petit  museau  court  et  obtus.  —  Yeux  ar- 
rondis, convexes,  entiers.  —  Antennes  subfiliformes,  mesurant  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps.  —  Prothorax  transversal,  subqua- 
drangulaire,  bords  latéraux  très-distincts,  surface  ornée  d'un  sillon 
basilaire  nettement  limité  de  chaque  côté  avant  d'atteindre  les  bords 
latéraux. — Elytres  ovalaires-oblongiies. —  Prosternum  étroit,  convexe 
entre  les  hanches  antérieures.  —  Pattes  médiocres;  cuisses  un  peu 
renflées,  normales;  crochets  des  tarses  simples. 

La  place  de  ce  type  n'est  pas  bien  définie.  Il  est  néanmoins  impos- 
sible de  le  ranger,  à  l'exemple  du  comte  Dejean,  de  MM.  Chevrolat 
et  Stâl  dans  la  tribu  des  Chrysomélides;  la  forme  de  la  languette  s'y 
oppose  et  la  structure  de  cet  organe  important,  qui  est  ici  très-déve- 
loppé,  translucide,  divisé  en  deux  lobes  divergents  parait  le  rapprocher 
des  Sagrides. 

Celte  forme  remarquable  ne  présente  que  des  analogies  très-éloi- 
gnées  avec  les  Chrysomélides.  Le  pronotum  ressemble  plutôt  à  celui 
des  Carabiques  ou  des  Endomychides;  il  est  grand,  de  forme  qua- 
drangulaire  et  très-peu  convexe;  sa  base  est  pourvue  d'un  sillon  trans- 
versal profond,  limité  de  chaque  côté  par  une  strie  très-courte,  dirigée 
dans  le  sens  longitudinal;  c'est  à  peu  près  ce  que  l'on  observe  dans 
les  Haltioides  sulcicoles. 

Ni  son  prosternum  très-étroit,  ni  son  mésosternum  qui  n'est  pas 
plus  large,  ne  ressemblent  aux  parties  correspondantes  des  Chryso- 
méUdes.  Le  premier  segment  abdominal  est  aussi  long  que  les  trois  sui- 
vants réunis;  enfin  on  peut  dire  que  les  pattes  sont  longues  et  grêles. 

Par  ces  caractères,  on  voit  que  I'Aulacoscelis  s'éloigne  notable- 
ment des  Chrysomélides,  et  après  avoir  passé  en  revue  tous  les  Phyto- 
phages, on  en  arrive  à  croire  que  c'est  une  nouvelle  forme  aberrante 
et  que,  placée  dans  le  voisinage  des  Sagrides,  elle  paraît  moins  mal 
que  partout  ailleurs.  La  forme  de  sa  languette,  ainsi  que  nous  l'avons 
vu,  justifie  ce  rapprochement. 

Un  seul  genre  compose  ce  dernier  groupe  :  Aulacoscelis. 

AULACOSCELIS. 
Dej.  StIl,  Monogr.  Chrysom.  Am.  p.  341.  * 

Tête  suboblongue,  non  rétrécie  en  arrière,  terminée  en  avant  par 
un  petit  museau  pointu;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  pro- 


DONA.CIDES.  S5 

fond,  avec  un  labre  transversal,  subémarginé;  mandibules  médiocres, 
arquées,  lamelliformes,  subdentées  à  l'extrémité,  garnies  à  leur  bord 
interne  d'une  large  lamelle  fortement  ciliée;  mâchoires  à  lobe  interne 
grêle  et  aigu,  densément  cilié;  lobe  externe  plus  long,  obtus,  cilié; 
palpes  à  article  i  court,  2  et  3  obconiques,  4  ovalaire  obtus,  aussi 
long  que  les  deux  précédents  réunis;  lèvre  inférieure  à  menton  tra- 
pézoïdal, subéchancré  en  avant,  à  languette  submembraneuse,  très- 
élargie  en  avant  et  formant  deux  lobes  divergents,  de  sorte  que  son 
bord  antérieur  est  profondément  et  angulairement  échancré  ;  à  palpes 
très-grêles,  article  1  court,  2  et  3  à  peu  près  de  même  longueur,  3 
subovalaire,  aigu.  —  Antennes  médiocres,  subfiliformes,  article  1 
renflé,  2  le  plus  court,  les  suivants  subégaux,  un  peu  dilatés  vers 
l'angle  antéro-interne,  le  dernier  ovalaire,  acuminé.  —  Yeux  arrondis, 
entiers.  —  Prothorax  un  peu  transversal,  subquadrangulaire,  peu 
convexe,  bords  latéraux  largement  marginés  et  relevés,  angles  posté- 
rieurs droits  et  pointus;  une  impression  basilaire  transversale  et 
profonde,  limitée  de  chaque  côté  par  un  pli.  dirigé  dans  le  sens  de  la 
longueur.  —  Ecusson  semi-circulaire,  obtus.  —  Elytres  oblongues, 
peu  convexes,  éparsément  ponctuées.  —  Prosternum  étroit,  très-con- 
vexe entre  les  hanches,  abaissé  en  arrière;  mésosternum  plus  étroit  et 
plus  court;  parapleures  métathoraciques  subatténuées  en  arrière. — 
Abdomen  à  premier  segment  aussi  long  que  les  3  suivants  réunis. 
—  Pattes  grêles;  cuisses  dépassant  un  peu  les  bords  latéraux  du  corps; 
jambes  cylindriques,  subsiriées;  tarses  à  article  3  bilobé,  échancré 
jusqu'au  milieu  de  sa  longueur;  crochets  simples. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  insecte  de  taille  médiocre,  à  corps  al- 
longé, sublinéaire,  fortement  déprimé,  en  entier  d'un  jaune  rougeâtre 
vif,  avec  les  antennes  et  les  pattes  noires;  V Aulacoscelis  melanocornis 
est  originaire  du  Mexique.  Nous  avons  reçu  du  Guatemala,  une  se- 
conde espèce  que  nous  avons  nommée  A.  Candezei;  le  corps  ainsi 
que  les  pattes  sont  d'un  bruîi  foncé;  les  élytres  sont  de  même  couleur 
avec  des  reflets  violets  et  en  outre  elles  sont  ornées  chacune  de  deux 
fortes  côtes  longitudinales. 


TRIBU  IL 

DONACIDES. 

Tête  ovalaire,  saillante,  dégagée  du  prothorax,  un  peu  prolongée 
en  museau  obtus  ;  épistome  rétréci  et  comme  étranglé  à  sa  base  par 
les  cavités  antennaires;  mandibules  échancrées  ou  fissiles  à  leur 
sommet;  languette  médiocre,  semi-cornée,  entière  ou  légèrement  si- 
nueuse à  son  bord  libre.  —  Antennes  insérées  en  dessous  et  en  de- 
dans des  yeux,  assez  rapprochées  l'une  de  l'autre  à  leur  base,  fili- 


36  PHYTOPHAGES. 

formes  et  médiocrement  longues.  —  Yeux  petits,  subarrondis,  entiers. 
—  Protliorax  subcylindrique,  plus  étroit  que  les  élytre;.  à  sa  base.  — 
Elytres  oblongues,  atténuées  vers  l'extrémité,  planes  ou  légèrement 
convexes.  —  Prosternum  presque  nul  entre  les  hanches  antérieures. 
— Abdomen  à  premier  segment  très-grand,  égalant  souvent  les  autres 
pris  ensemble.  —  Pattes  allongées;  hanches  antérieures  conico-cylin- 
driques,  les  moyennes  glubuleuses;  cuisses  renflées,  les  postérieures 
souvent  épaissies;  tarses  à  crochets  simples,  longs  et  arqués. 

Les  Donacides  ont  été  constituées  en  tribu  distincte  par  le  Prof. 
Lacordaire;  elles  forment  un  petit  groupe  très-naturel  et  très-homo- 
gène, tant  au  point  de  vue  de  leur  organisation -que  de  leur  genre  de 
vie. 

Leur  corps,  de  taille  au-dessous  de  la  moyenne,  est  de  forme 
oblongue,  légèrement  déprimée  en  dessus.  Parmi  les  caractères  ex- 
posés ci-dessus,  il  en  est  deux  qui  demandent  une  mention  spéciale, 
ce  sont  les  antennes  et  le  prosternum. 

Les  premières  sont  toujours  régulièrement  filiformes,  très-fragiles, 
tantôt  un  peu  plus  longues,  tantôt  un  peu  plus  courtes,  elles  dépassent 
habituellement  le  milieu  de  la  longueur  du  corps.  Leur  insertion, 
qui  est  la  chose  principale  à  considérer,  a  lieu  en  avant  et  en  dedans 
des  yeux,  à  quelque  distance  de  leur  pourtour;  de  cette  façon,  les 
antennes  se  trouvent  rapprochées  de  la  ligne  médiane  et  eu  même 
temps  l'une  de  l'autre  ;  de  plus,  comme  le  premier  de  leurs  articles 
est  très-gros,  ces  organes  paraissent  tout  aussi  rapprochés  que  chez 
les  Galérucides.  On  doit  cependant  remarquer  que  chez  ces  dernières, 
l'insertion  a  lieu  plutôt  entre  les  yeux  et  souvent  même  dans  un  point 
plus  ou  moins  rapproché  du  vertex. 

Le  prothorax,  par  sa  face  supérieure,  ressemble  assez  bien  à  celui 
des  Sagrides;  mais  inférieurement,  il  est  très-différent,  en  ce  sens  que 
le  prosternum  parait  tout  à  fait  nul;  cependant  en  y  regardant  de 
près,  on  observe  qu'il  existe  sous  forme  de  lamelle  étroite,  enfouie 
entre  les  hanches  antérieures;  celles-ci  paraissent  contiguës,  et  en 
effet,  à  cause  de  leur  forte  saillie,  elles  peuvent  se  toucher  par  leur 
côté  interne. 

Ces  deux  caractères,  l'insertion  des  antennes  et  l'étroitesse  du  pro- 
sternum, distinguent  facilement  les  Donacides  des  Sagrides;  de  plus, 
ces  dernières  unt  une  languette  plus  développée,  souvent  divisée  en 
deux  lobes  et  des  mandibules  à  pointe  simple,  entière,  très-exception- 
nellement fissile.  La  distinction  est  encore  plus  facile  avec  les  Criocé- 
rides,  lorsqu'on  se  rappellera  que  los  Donacides  ont  les  yeux  entiers 
et  arrondis;  tandis  que  dans  l'immense  majorité  des  Criocérides,  ces 
organes  sont  échancrés.  D'ailleurs,  l'insertion  des  antennes,  chez  les 
Donacides,  est  caractéristique  et  n'admet  pas  d'exception  ;  aucun 
genre  parmi  les  Criocérides  ne  présente  quelque  chose  d'analogue.  Les 


DONACIDES.  57 

autres  tribus  s'éloignent  davantage  du  groupe  actuel  et  la  distinction 
ne  donnera  pas  lieu  à  des  difficultés  ;  les  Donacides  jouissent  d'un 
faciès  tout  spécial. 

Cette  différence  d'organisation  correspond  à  un  genre  de  vie  tout 
aussi  distinct.  On  sait,  en  effet,  que  les  Donacies  vivent  aux  dépens 
des  plantes  aquatiques  comme  les  autres  phytophages  le  font  à  l'égard 
des  plantes  terrestres.  Elles  recherchent  les  marécages,  les  bords  des 
eaux  ;  les  Hoemonia  sont,  pour  ainsi  dire,  plus  aquatiques  encore  et 
vivent  sur  les  plantes  entièrement  submergées. 

On  distinguera  aisément  ces  deux  genres,  qui,  à  eux  seuls,  consti- 
tuent la  tribu  : 

I.  Tarses  dilatés  et  tomenteux  en  dessous  ;  leur  dernier  article  plus 

court  que  les  précédents  réunis;  le  3^  bilobé.  Donacia. 

II.  Tarses  gréits,  presque  nus  en  dessous;  leur  dernier  article  plus 

long  que  les  précédents  réunis;  le  3^  entier.  Hcemonia. 

DONACIA. 
Fabr.  Syst.  Entom.  p.  19S  (1). 

Tête  saillante,  ovalaire-allongée,  un  peu  prolongée  en  museau  obtus, 
sans  cou  distinct,  parfois  un  léger  sillon  transversal  en  arrière  des 
yeux;  labre  transversal,  très-large,  arrondi  ou  subéchancré  en  avant 
et  cilié;  mandibules  développées,  saillantes,  en  lamelles  concaves  en 
dessous,  à  corps  large,  à  extrémité  recourbée,  bi-acuminée,  à  bord  in- 
terne subdenté  vers  son  milieu  et  cilié  à  partir  de  cette  dent  jusqu'à  sa 
base;  mâchoires  à  lobe  interne  acuminé  ou  tronqué,  l'externe  obtus, 
plus  long  que  l'interne,  tous  deux  longuement  ciliés;  à  palpes  filifor- 
mes, à  article  1  très-court,  2  et  3  obconiques,  égaux,  4  à  peu  près  aussi 
long  que  les  doux  précédents,  étroitement  ovalaire  ;  lèvre  inférieure  à 
menton  transversal,  court,,  émarginé  ou  subsinueux  par  la  saillie  plus 
ou  moins  grande  des  angles  latéraux,  à  palpes  filiformes,  article  i  très- 
court,  2  obcOxTique,  3  ovalaire-allongé;  à  languette  entière,  à  bord 
antérieur  droit,  arrondi  ou  sinueux  au  milieu,  de  forme  subquadran- 
gulaire  ou  rétrécie  vers  la  base,  peu  prolongée  au-delà  de  l'insertion 
des  palpes.  —  Antennes  filiformes,  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps  ou  parfois  un  peu  moins,  article  1  assez  gros,  subcylindrique, 
2-4  de  longueur  variable,  5-11  subégaux.  —  Yeux  subarrondis,  sail- 
lants, finement  granulés,  avec  un  indice  d'orbite  en  dessous.  —  Pro- 
thorax oblong,  subquadrangulaire  ou  subcordiforme,  subcylindrique, 
angles  postérieurs  et  bords  latéraux  effacés,  souvent  tuberculeux  laté- 
ralement vers  les  angles  antérieurs;  écusson  triangulaire,  médiocre. — 

(1)  Leptura,  Vet.  auct.  —  Donacia,  Lacord.  Monog.  des  Phytoph.  I,  p.  92. 
Fairmaire,  Gênera  des  Col.  d'Europ.  IV,  p.  206. 


98  PHYTOPHAGES. 

Élytres  en  triangle  allongé  ou  linéaires-oblongues,  arrondies  ou  acu- 
minôes  en  arrière,  ayant  en  général  dix  rangées  de  points  et  de  plus 
une  rangée  incomplète  vers  la  base.  —  Pattes  grêles  ou  robustes; 
hanches  antérieures  conico-cylindriques,  contiguës,  hanches  intermé- 
diaires séparées  par  une  saillie  mésosternale  assez  large  reposant  sur 
le  métasternum;  cuisses  plus  ou  moins  renflées,  parfois  toutes  sem- 
blables, les  postérieures  en  général  plus  longues  et  plus  fortes,  iner- 
mes  ou  armées  de  1  à  4  dents;  tarses  médiocres,  élargis,  articles  1 
et  2  triangulaires,  3  bilobé,  4  engagé  plus  ou  moins  profondément 
entre  les  lobes  du  précédent,  terminé  par  deux  grands  crochets 
simples. 

Les  Donacies  présentent  un  faciès  caractéristique.  Leur  corps 
oblong,  subdéprimé,  est  presque  toujours  métallique;  ordinairement 
glabre  en  dessus,  il  est  plus  ou  moins  densément  recouvert  en  des- 
sous d'une  pubescence  satinée  et  hydrofuge,  s  r  laquelle  l'eau  n'a  pas 
de  prise  et  qui  rend  moins  dangereuses  les  chutes  auxquelles  les  ex- 
pose leur  genre  de  vie  sur  les  végétaux  aquatiques  ;  aussi  lorsqu'on 
veut  les  saisir,  ces  insectes  ne  craignent  pas  de  se  laisser  tomber  pour 
éviter  le  danger.  Quoique  pourvus  d'ailes,  ils  volent  rarement  et  seu- 
lement pendant  la  forte  chaleur  du  jour. 

Les  Donacies  vivent  exclusivement  dans  les' endroits  humides,  sur 
le  bord  des  marécages,  des  étangs,  des  cours  d'eaux  vives;  dans  nos 
contrées,  elles  recherchent  les  nénuphars,  les  sagittaires,  les  typha, 
les  caltha.  Kœlliker  (1)  a  observé  la  ponte  de  la  D.  crassipes;  les 
œufs  sont  elhpiiques,  obtus  aux  deux  bouts,  disposés  à  la  face  infé- 
rieure des  fouilles  du  nénuphar  blanc  et  placés  sur  un  ou  deux  rangs 
au  pourtour  d'une  petite  ouverture  creusée  dans  le  parenchyme  de 
la  feuille.  Ces  observations  ont  été  confirmées  par  celles  du  major 
Blanchard  qui  ont  été  pubUées  dans  la  Revue  zoologique  (2). 

Après  l'éclosion,  qui  a  lieu  en  été,  en  juin  ou  juillet,  les  larves 
rongent  le  parenchyme  des  feuilles  ou  même  la  substance  médullaire 
des  tiges  ;  lorsqu'elles  sont  parvenues,  vers  la  fin  de  l'été,  à  toute 
leur  croissance,  elles  gagnent  le  collet  ou  les  racines  des  plantes 
aquatiques  pour  s'y  construire  un  cocon  de  forme  ovalaire.  Ce  cocon 
est  attaché  par  son  grand  diamètre  aux  radicelles  des  plantes  sur  les- 
quelles vivent  ces  larves.  Elles  s'y  métamorphosent  en  nymphes  en 
automne  et  bientôt  en  insectes  parfaits.  Ces  derniers  passent  l'hiver 
enfermés  dans  leur  cellule  et  complètement  submergés;  ils  appa- 
raissent au  jour  au  printemps  suivant. 

Ces  larves,  aujourd'hui  bien  connues  (3),  sont  d'un  blanc  mat,  sauf 

(1)  Observ.  de  prima  Ins.  Genesi  an.  Turin,  1842,  p.  13-16. 

(2)  Revue  zoeloglque  1846,  p.  384. 

(3)  Voyez  pour  les  citations*:  Chapuis  et  Gandèze,  Catal.  des  larves,  Mém. 


DONACIDES.  59 

la  tête,  les  parties  de  la  bouche  et  l'écusson  prothoracique  qui  sont 
jaunâtres;  l'extrémité  des  mandibules  et  les  crochets  des  tarses  qui 
sont  bruns.  Leur  forme  est  subcylindrique,  un  peu  aplatie  en  des- 
sous. Tête  très-petite,  subcornée,  plus  ou  moins  rétractile;  ocelles  au 
nombre  de  cinq  de  chaque  coté,  arrondis  et  très-petits,  disposés  sur 
deux  séries  transversales;  antennes  courtes  et  coniques,  de  4  articles  : 
le  1  très-large  et  à  moitié  caché,  2  moins  gros,  3  un  peu  plus  court 
et  supportant  un  article  double,  dont  l'externe  très-grêle  et  plus  long 
que  l'interne,  celui-ci  très-court  et  terminé  par  une  soie  ;  labre  très- 
petit,  charnu;  mandibules  triangulaires,  bifides  au  bout;  mâchoires 
avec  un  petit  lobe  maxillaire  et  un  palpe  de  2,  peut-être  de  3  articles; 
lèvre  inférieure  à  menton  charnu,  cintré  en  avant,  deux  pièces  pal- 
pigères  confondues  à  leur  base  ;  des  palpes  labiaux  représentés  par 
un  petit  tubercule,  un  rudiment  de  languette.  —  Segments  thoraci- 
ques  semblables  aux  segments  abdominaux,  sauf  le  prothorax  qui  pré- 
sente à  sa  face  supérieure  un  écusson  subcorné,  rugueux.  —  Pattes 
courtes  et  grêles,  non  saillantes,  terminées  par  un  petit  crochet 
mousse.  —  Segments  abdominaux  au  nombre  de  huit,  croissant  en 
largeur  jusque  vers  l'extrémité  qui  est  brusquement  rétrécie.  Le  8 
segment  est  rudimentaire  et  presque  complètement  enchâssé  dans  le 
précédent  ;  sa  face  postérieure  est  aplatie,  et  près  de  son  bord  supé- 
rieur sont  fixés  deux  crochets  trigones,  ferrugineux  et  cornés,  pal'a^ 
lèles,  dirigés  en  bas  et  en  avant.  A  la  base  de  chaque  crocliet  se 
trouve  une  petite  plaque  cornée,  brunâtre,  divisée  dans  son  milieu 
par  une  ligne  verticale  plus  foncée.  L'anus,  sous  forme  d'une  fente 
semi-lunaire  à  connexité  dirigée  en  arrière,  s'ouvre  près  de  la  pointe 
des  crochets  ;  il  ne  peut  manifestement  pas  servir  à  la  progression. 
—  Stigmates  très-petits,  arrondis,  au  nombre  de  neuf  paires,  dont  7 
sur  les  7  premiers  segments  abdominaux,  le  8^  à  l'angle  inférieur  du 
mésûthorax,  le  9*^  à  la  face  postérieure  du  segment  terminal. 

Le  Prof.  Lacordaire  aflirme  qu'il  n'existe  pas  dans  l'ordre  entier 
des  Coléoptères  et  peut-êlre  dans  la  classe  des  Insectes,  de  genre  dont 
l'étude  présente  plus  de  difficultés  que  celui-ci  et  dont  les  espèces 
soient  plus  rebelles  à  la  description  ;  la  forme  générale  du  corps  varie 
dans  des  limites  assez  étendues,  les  couleurs  sont  presque  toujours 
uniformes  et  extrêmement  sujettes  à  changer.  Il  est  en  général  très- 
diflicile  de  distinguer  l'un  de  l'autre  les  deux  sexes  ;  les  femelles  sont 
bien  un  peu  plus  grandes,  leurs  formes  plus  robustes,  leurs  antennes 
proportionnellement  plus  courtes,  leurs  cuisses  postérieures  plus  fai- 
blement dentées  et  même  iuermes,  tandis  que  celles  des  mâles  sont 

de  la  Soc.  roy.  des  Se.  de  Liège,  t.  VIII,  18S3,  p.  253.  —  Blanchard,  Revue 
zoolog.  ia46,  p.  384.  —  Heger,  Sitzungsb.  d.  Wieu.  Acad.  XIV,  p.  38.  —  Von 
Siebold,  Amt.  Bcricht.  ùber  die  Si,  Versammling.  deulsch.  Naturf.  in  Carls- 
ruhe,  p.  211.  * 


60  PHYTOPHAGES. 

épineuses,  etc.;  mais  ces  différences  ne  se  laissent  bien  saisir  que  lors- 
qu'on a  les  deux  sexes  sous  les  yeux.  Il  n'en  est  pas  de  même  cepen- 
dant d'une  espèce  de  l'Amérique  du  Nord,  la  D.  pahnata,  dont  les 
mâles,  par  une  exception  bien  bizarre,  présentent  une  dilatation  ex- 
cessive des  tarses  antérieurs.  Le  Prof.  Lacordaire  ajoute  à  propos  de 
cette  espèce,  que  ce  caractère  étant  propre  à  l'un  des  sexes,  et  n'ayant 
influé  eu  rien  sur  le  reste  de  l'organisation,  ne  lui  a  pas  paru  avoir 
une  valeur  générique. 

La  distrilDution  géographique  des  nombreuses  espèces  de  ce  genre 
est  très-étendue.  C'est  dans  les  régions  froides  et  tempérées  de  l'hé- 
misphère boréal  qu'elles  sont  le  plus  nombreuses;  c'est  dans  ces  con- 
trées que  les  types  sont  le  plus  grands  et  le  plus  remarquables  par 
la  vivacité  des  couleurs  et  par  l'éclat  métallique.  L'Europe  compte  39 
espèces  qui  se  retrouvent  pour  la  plupart  dans  la  Sibérie  ;  l'Amérique 
du  Nord  en  a  51  ;  l'Asie,  à  part  les  espèces  sibériennes,  ne  possède 
que  5  Donacies,  dont  une  en  Perse,  et  une  da,ns  la  région  Caucasique; 
une  seule  également  aux  environs  de  Calcutta;  une  quatrième  dans 
la  presqu'île  indienne;  la  cinquième  qui  vit  dans  l'Inde,  à  Ceylan  et 
Java,  a  été  décrite  dans  ces  derniers  temps,  par  M.  Baly,  sous  le 
nom  d'^RARiA;  mais  elle  pourrait  bien  être  la  Javana  de  Wiedeman. 
Enfui,  le  même  type,  la  D.  polita,  vit  en  même  temps  en  Sicile  et 
dans  l'Afrique  septentrionale.  C'est  avec  une  espèce  du  Sénégal,  le 
seul  contingent  de  l'Afrique. 

Si  nous  mettons  eu  regard  l'aire  géographique  des  Donacides  et 
celle  des  Sagrides,  nous  voyons  que  ces  jolis  insectes,  qui  paraissent 
remplir  à  peu  près  les  mêmes  rôles  dans  la  nature,  se  sont  en  quelque 
sorte  partagé  la  surface  du  globe  :  les  Uouacides  habitent  les  contrées 
froides,  les  Sagrides  les  terres  chaudes;  l'Amérique  méridionale,  si 
riche  d'ailleurs  et  si  bien  partagée  en  Phytophages  de  toute  sorte,  ne 
possède  qu'un  seul  représentant  de  ce  beau  groupe  de  Coléoptères. 

HŒMONIA. 
Megerle,  Latr.  Règ.  anim.  éd.  2,  V,  p.  136  (1). 

Tête  ovalaire,  penchée,  prolongée  en  un  museau  subcylindrique, 
obtus;  labre  médiocre,  légèrement  émarginé  en  avant;  mandibules 
un  peu  échancrées  à  leur  extrémité;  mâchoires  à  lobes  à  peine  de 
moitié  aussi  longs  que  les  palpes,  à  peu  près  égaux  entre  eux,  tron- 
qués sur  une  môme  ligne  oblique  et  ciliés,  à  palpes  robustes,  article 

(1)  Syn.  Rhagium,  Fabr.  Entom.  Syst.  II,  p.  306;  Payk.  Fdun.  Suec.  III, 
p.  69.  —  Macroi'lea,  HoS'm.  Samouelle,  Eiitom.  usef.  Comp.  éd.  l,  p.  211.  — 
DoNACiA,  Fabr.  Syst.  El.  II,  p.  127.  —  HyEMONiA,  Megerle,  Dej.  Cal.  3^  éd. 
p.  384.  Lac.  Monog.  Phytop.  I,  p.  205;  Fairmaire,  Gênera  des  Col.  d'Europ. 
IV,  p.  207. 


DONACIDES.  61 

i  difficile  à  distinguer,  2  et  3  égaux,  obconiques,  4  trigone  ou  subova- 
laire,  plus  développé  que  les  précédents;  lèvre  inférieure  à  menton 
très-court,  transversal,  membraneux,  irrégulièrement  trapézoïdal,  à 
palpes  de  3  articles  :  le  1  peu  distinct,  2  obconique,  3  brièvement 
ovalaire  et  comprimé,  à  langu^te  assez  grande,  un  peu  élargie  en 
avant,  à  peine  sinuée  à  son  bord  antérieur.  —  Antennes  filiformes, 
rigidules  et  fragiles,  au  moins  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps, 
article  1  gros,  obconique,  2  et  3  subégaux,  plus  courts  que  les  sui- 
vants, qui  sont  cylindriques,  allongés.  —  Yeux  médiocres,  subglobu- 
leux, arrondis,  saillants.  —  Protborax  un  peu  oblong,  légèrement 
élargi  en  avant,  à  base  arrondie  ou  sinueuse,  ses  angles  effacés  ;  écus- 
son  triangulaire  oblong. —  Elytres  de  moitié  plus  larges  à  la  base  que 
le  prothorax,  rétrécies  vers  l'extrémité  qui  est  armée  d'une  épine  à 
l'angle  externe,  ornées  de  dix  stries  ponctuées  ou  de  sillons,  avec  une 
strie  rudimentaire  près  de  l'écusson.  —  Prosternum  nul  entre  les 
hanches  antérieures. —  Pattes  semblables  dans  les  deux  sexes,  grêles, 
très- allongées;  les  cuisses  un  peu  renflées,  les  postérieures  plus  lon- 
gues que  les  autres,  inermes;  jambes  allongées,  flexueuses;  tarses 
cylindriques,  nus  en  dessous,  sauf  quelques  poils  rigides,  articles  i 
et  2  de  longueur  variable,  3  très-court,  subcupuliforme  et  entier,  4 
plus  long  que  les  précédents  réunis,  grêle  à  la  base,  renflé  au  bout, 
et  armé  de  deux  forts  crochets  très-arqués. 

Ces  insectes,  dit  le  Prof.  Lacordaire,  diffèrent  essentiellement  des 
Donacies,  et  en  même  temps  de  tous  les  autres  Phytophages,  par  leurs 
tarses  qui  forment  exception  dans  la  famille  actuelle.  Une  structure 
analogue  se  retrouve  dans  un  groupe  très-éloigné,  celui  des  Elmides. 
On  sait,  en  effet,  que  les  Elmis,  les  Macronychus,  les  Stenelmis  vi- 
vent sous  l'eau,  accrochés  aux  plantes,  aux  cailloux  immergés,  à  l'aide 
des  robustes  crochets  dont  sont  armés  leurs  tarses.  Les  Hœmonia  ont 
des  habitudes  à  peu  près  semblables;  ils  jouissent  des  mêmes  moyens 
pour  se  mouvoir  dans  l'élément  liquide  et  résister  efficacement  à  l'en- 
traînement des  courants.  Comme  les  Elmis,  les  Hœmonia,  sortis  de 
i'eau,  sont  très-lents  dans  leurs  mouvements,  incertains  dans  leur  dé- 
marche, presque  incapables  de  se  mouvoir  sur  un  plan  horizontal 
sans  s'exposer  à  des  culbutes  fréquentes  ;  au  contraire,  lorsqu'ils  se 
trouvent  dans  leur  élément,  ils  paraissent  moins  empruntés  et  se  pro- 
mènent avec  facilité,  quoique  avec  lenteur,  sur  les  plantes  immer- 
gées. 

Certaines  espèces  vivent  dans  les  étangs,  les  rivières,  d'autres  se 
trouvent  dans  les  eaux  saumâtres  ou  salées.  On  les  rencontre  parfois 
rejetés  en  masse,  avec  les  plantes  marines,  sur  les  bords  de  la  mer 
Baltique  ou  de  la  mer  du  Nord.  Mais  ce  sont  des  occasions  tout  à  fait 
exceptionnelles,  et  les  Hœmonia  sont  des  insectes  généralement  rares 
dans  les  collections.  Leur  histoire  était  restée  très-obscure,  lorsque. 


62  PHYTOPHAGES. 

dans  ces  derniers  temps,  Germar  (1),  Kunze  (2),  Lacordaire  (3)  ont 
enrichi  la  science  d'observations  de  détail  concernant,  soit  leurs 
mœurs,  soit  l'organisation  de  leurs  nymphes.  En  '1833,  Heeger  (4)  a 
publié  des  renseignements  plus  complets  dans  les  Mémoires  de  l'Aca- 
démie de  Vienne.  D'après  cet  auteiïr,  les  œufs  de  VHœmonia  equiseli 
sont  pondus,  en  automne,  aux  racines  du  Potamogeton  naians  ;  les 
larves  éclosent  au  printemps  suivant  et  rongent  ces  mêmes  racines. 
Au  mois  d'août,  parvenues  à  toute  leur  croissance,  elles  construisent 
wn  cocon  qu'elles  attachent  sous  l'eau  aux  ramuscules  de  la  plante 
qui  les  a  nourris,  et,  dix- huit  à  vingt  jours  après,  l'insecte  parfait  ap- 
paraît. 

Dans  ces  dernières  années,  M.  Leprieur  a  fait,  sur  une  Hœmonu 
qui  vit  dans  la  Moselle,  des  observations  suivies  et  très-détaillées. 
Nous  donnerons  également  un  très  court  résumé  de  son  mémoire  (5). 

Les  Hœmonia  vivent  en  compagnies  nombreuses  sur  les  plantes 
aquatiques  complètement  submergées,  telles  que  les  myriophyllum, 
les  potamoget07i.  Les  larves  se  tiennent  vers  la  base  de  la  plante,  et 
lorsqu'elles  veulent  se  changer  en  nymphes,  elles  se  construisent  une 
petite  coque  e!lii»soïdale  qu'elles  attachent,  parallèlement  à  leur  grand 
diamètre,  aux  racines  du  végétal.  Cette  coque,  résultat  d'une  sécré- 
tion de  l'animal,  est  lisse,  parcheminée,  jaunâtre  ou  brunâtre,  d'une 
longueur  de  8  à  9  millimètres.  Les  Hœjionia  aiment  les  cours  d"eaux 
peu  rapides,  les  anses  des  rivières  où  abondent  sur  un  fond  vaseux 
les  plantes  signalées  plus  haut.  Les  saisons  paraissent  avoir  moins 
d'influence  sur  les  phases  de  leur  vie  que  sur  celles  des  autres  Phy- 
tophages, dont  le  développement  est  intimement  lié  à  celui  des  végé- 
taux qui  croissent  à  la  surface  du  sol.  En  effet,  on  trouve,  presque  en 
toute  saison,  des  sujets  à  tous  les  âges,  depuis  la  jeune  larve  jusqu'à 
la  nymphe  et  l'insecte  parfait.  D'après  des  observations  souvent  réi- 
térées, il  paraîtrait  que  le  développement  complet,  de  l'œuf  à  l'in- 
secte, ne  pourrait  s'effectuer  que  dans  l'espace  de  quatre  à  cinq  mois. 

La  larve  de  I'Hœmonia  présente  une  organisation  identique  à  celle 
des  Donacies;  elle  est  peut-être  un  peu  plus  grêle,  sa  tète  est  plus 
rétrécie  en  arrière  des  ocelles,  ses  antennes  sont  un  peu  plus  courtes 
et  plus  larges  vers  la  base.  Il  n'y  a,  en  un  mot,  que  des  différences 
tout  à  fait  superficielles,  et  comme  nous  avons  donné  la  description 
de  la  larve  des  Donacies,  il  est  inutile  de  reproduire  celle  des  espèces 
du  genre  actuel.  Cependant  nous  ferons  rem.arquer  que  dans  l'une  et 

(t)  Germar,  Neue  Schrift.  de  Naturf.  Gssells.  zù  Halle,  I,  p.  35. 

(2)  Kunze,  Neue  Schrift.  d.  Naturf,  Gesells.  zù  Halle,  II,  p.  31. 

(3)  Lacordaire,  Entomol.  Zeit.  Statt.  1851,  p.  2G3. 

(4)  Heeger,  Sitzungsberichte  d.  Wien.  Acad.  XI,  p.  940,  lab.  6. 

(5)  Leprieur,  Notes  sur  le  genre  Hœmonia,  extrait  du  Bull,  de  la  Soc.  d'hist. 
oatur.  de  Colmar,  10«  année,  1869. 


CRIOCÉRIDES.  63 

l'autre  de  ces  larves,  le  dernier  segment  abdominal  porte  deux  longs 
crochets  verticaux,  dont  l'usage  était  resté  tout  à  fait  ignoré.  M.  Le- 
prieur  a  pu  éclaircir  ce  point  de  l'histoire  des  Hœmonia,  et  par  ana- 
logie, des  DoNACiA.  Un  jour  que  les  eaux  de  la  Moselle  coulaient  avec 
plus  de  rapidité,  il  remarqua  que  l'extrémité  postérieure  de  la  larve, 
avec  les  robustes  crochets  dont  elle  est  armée,  était  enfoncée  dans 
une  cavité  creusée  précédemment  parla  larve  elle-même  dans  la  tige, 
et  s'y  trouvait  solidement  maintenue.  Le  reste  du  corps  pouvait  se 
porter  dans  tous  les  sens,  et  les  pattes  abandonner  la  tige  sans  que 
l'animal,  ainsi  ancré,  pût  être  entraîné.  Les  crochets  terminaux  rem- 
plissent ici  le  même  office  que  les  fausses  pattes  des  chenilles  arpen- 
teuses.  Grâce  à  ces  patientes  et  judicieuses  observations,  M.  Leprieur 
a  pu  nous  dévoiler  les  mœurs  intéressantes  de  cet  insecte,  qui  avaient 
jusqu'à  ce  jour  échappé  aux  recherches. 

Comme  chez  les  Donacies,  les  différences  sexuelles  sont  peu  appré- 
ciables; une  taille  un  peu  plus  forte  et  des  antennes  un  peu  plus 
courtes  paraissent  caractériser  les  femelles.  Les  mâles  seraient  plus 
reconnaissables,  si  la  fossette  oblongue  que  Fou  observe  sur  le  pre- 
mier arceau  ventral  de  quelques  espèces  se  retrouvait  chez  toutes. 

Des  huit  types  différents,  décrits  dans  la  Monographie  des  Phyto- 
phages, deux  appartiennent  à  l'Amérique  du  Nord,  les  autres  sont 
propres  à  l'Europe  tempérée  et  boréale.  M,  Bellevoye  a  signalé  dans 
ces  derniers  temps  une  espèce  qu'il  regarde  comme  nouvelle,  l'Hœ- 
monia  Mosellœ.  Il  paraîtrait  cependant  que  les  Hœmonia,  en  général, 
sont  d'une  détermination  très- difficile,  et  qu'une  révision  attentive 
de  nos  espèces  européennes  est  indispensable. 


TRIBU  III. 

CRIOCÉRIDES. 

Tète  ovalaire,  rarement  arrondie,  avec  un  cou  g^éralement  dis- 
tinct, dégagée  du  prothorax;  mandibules  échancrées  ou  bifides  à  leur 
sommet;  palpes  maxillaires  et  labiaux  à  dernier  article  plus  petit  que 
le  précédent;  languette  cornée  ou  subcornée,  très-rarement  membra- 
neuse, entière  ou  faiblement  échancrée  à  son  bord  libre.  —  Yeux 
petits,  assez  convexes,  échancrés  à  leur  bord  interne,  sauf  chez  un  très- 
petit  nombre.  —  Antennes  écartées  à  leur  ba^e,  insérées  au  bord  an- 
tero-interne  des  yeux,  filiformes,  parfois  légèrement  épaissies.  — 
Prothorax  subcylindrique,  sans  bords  latéraux,  par  exception  un  peu 
déprimé  et  muni  latéralement  de  bords  simples  ou  dentés,  toujours 
plus  étroit  à  sa  base  que  les  ély très.  — Celles-ci  oblongues,  ovalaires, 
déclives  en  arrière  et  recouvrant  complètement  l'abdomen.  —  Pro- 
sternum nul  ou  réduit  à  une  mince  lamelle.  —  Abdomen  à  1  seg- 


64  PHYTOPHAGES. 

ment  un  peu  plus  long  que  chacun  des  suivants.  —  Pattes  robustes, 
assez  longues;  cuisses  épaisses,  les  postérieures  très-rarement  ren- 
flées, tarses  à  crochets  simples  ou  soudés,  rarement  bifides. 

La  tribu  des  Criocérides,  telle  que  l'avait  conçue  le  Prof.  Lacordaire, 
correspondait  à  celle  de  Latreille,  moins  les  Hœmoma  et  les  Donacia. 
Ainsi  qu'on  a  pu  le  remarquer  précédemment,  les  genres  Rhœbus  et 
Elbaptus  ont  été  distraits  du  groupe  actuel  et  transportés  parmi  les 
Sagrides.  De  plus,  les  genres  Megascelis  et  Ateledera,  eu  égard  à  la 
conformation  toute  spéciale  de  l'abdomen,  doivent  passer  dans  la 
section  suivante,  celle  des  Camptosomes.  Par  suite  de  ces  change- 
ments, la  tribu  des  Criocérides  a  gagné  en  homogénéité  ce  qu'elle  a 
perdu  en  importance. 

Sous  le  rapport  de  la  forme  de  la  tête,  ces  insectes  forment  deux 
groupes  bien  tranchés  :  dans  l'un,  comprenant  la  très- grande  majo- 
rité des  espèces,  la  tète  est  ovalaire,  terminée  en  avant  par  un  mu- 
seau court  et  obtus;  en  arrière,  à  cause  de  la  saillie  des  yeux  et  la 
présence  d'un  sillon  transversal,  elle  parait  unie  au  prothorax  par 
une  espèce  de  cou.  Dans  le  second  groupe,  qui  comprend  les  genres 
Syneta,  Zeugophora,  Psathyrocerl's,  la  têle  est  arrondie,  aussi  large 
que  longue  et  très-obtuse  en  avant,  quoique  toujours  bien  dégagée 
du  corselet. 

Les  organes  buccaux  sont  semblables  à  ceux  des  Donacies  ;  ils  se 
composent  d'un  labre  arrondi  ou  sinueux  à  son  bord  libre;  de  man- 
dibules échancrées  ou  bifides;  de  mâchoires  à  deux  lobes  simples,  à 
palpes  maxillaires  de  quatre  articles,  cylindriques  et  plus  ou  moins 
allongés  selon  les  types;  enfin,  d'une  lèvre  inférieure  à  menton  trans- 
versal, échancré,  à  languette  petite,  entière  ou  émarginée,  à  palpes 
labiaux  tri- articulés.  Le  dernier  article  des  palpes,  à  la  mâchoire  et 
à  la  lèvre  inférieure,  est  en  général  un  peu  moins  développé  que  le 
précédent. 

Les  yeux  sont  petits,  assez  convexes  et  prnsque  toujours  échancrés 
à  leur  bord  antero-interne;  les  Syneta,  les  Psathyrocerus,  quelques 
Lema  ont  des  yeux  entiers;  ceux  des  Zeugophora  offrent  une  très- 
petite  échancriîre. 

Les  antennes  varient  peu  ;  elles  sont  cylindriques,  grêles  ou  ro- 
bustes; insérées  au  bord  antérieur  et  interne  des  yeux,  elles  sont  tou- 
jours séparées  par  toute  la  largeur  du  front. 

Dans  tous  les  genres,  le  prothorax  est  plus  étroit  à  sa  base  que  les 
élytres.  Il  est  subcylindrique,  sans  bords  marginaux  dans  la  grande 
majorité  des  espèces.  Dans  le  seul  genre  Psathyrocerus,  on  observe 
un  bord  latéral  sous  forme  d'une  très-mince  carène,  à  peine  sail- 
lante; ce  même  bord,  chez  les  Syneta,  les  Zeugophora  est  remplacé 
par  une  spinule  grêle  ou  tuberculifurme. 

Le  premier  segment  abdominal  est  seulement  un  peu  plus  long 
que  chacun  des  suivants  et  ne  prend  jamais  ce  grand  développement. 


CHIOCÉRIDES.  65 

si  fréquent  chez  les  Sagrides  et  qui  est  constant  chez  les  Donacides. 
Comme  chez  ces  dernières,  le  prosternum  est  nul  entre  les  hanches 
antérieures  dans  la  généralité  des  espèces;  il  est  très-étroit  chez  les 
PSATHYROCERUS,  les  BRACHYDACTYtA,  les  Macrolema  et  un  petit  nom- 
bre de  Crioceris.  Les  deux  autres  segments  thoraciques  ne  présen- 
tent rien  de  particulier,  si  ce  n'est  dans  les  genres  Plectonycha  et 
Stethopachys,  chez  lesquels  le  niétasternum  se  prolonge  en  avant 
entre  les  hanches  moyennes  au  point  de  cacher,  au  moins  en  partie, 
le  mésosternum. 

Les  pattes  sont  généralement  bien  développées,  tantôt  grêles,  tan- 
tôt robustes.  Les  hanches  antérieures  sont  cyUndro-coniques,  sauf 
chez  les  Brachydactyla,  oii  elles  sont  subglobuleuses.  Les  cuisses 
postérieures  sont  parfois  renflées,  mais  ne  ressemblent  pas  à  celles 
des  Sagrides  et  encore  moins  à  celles  des  Donacides;  elles  ne  donnent 
pas  non  plus  aux  espèces,  qui  en  sont  pourvues,  la  faculté  de  sauter. 

Dans  la  tribu  actuelle,  les  crochets  des  tarses  offrent  des  modifica- 
tions importantes  :  dans  la  très-grande  majorité  des  espèces,  c'est-à- 
dire  dans  le  genre  Lema  tout  entier,  chez  les  Plectonycha,  les  Ste- 
thopachys, ces  organes  sont  soudés  l'un  à  l'autre  sur  une  étendue 
plus  ou  moins  considérable.  Ces  mêmes  crochets  sont  bifides  chez  les 
Syneta,  les  Psathyrocerus;  appendiculés  chez  lesZEUGOPHORA;  enfin 
comme  dernière  modification,  ils  sont  simples  et  libres  chez  les  Crio- 
ceris, les  Brachydactyla,  les  Macrolema. 

Les  Criocérides  forment  le  dernier  groupe  des  Eupodes;  l'exposé 
des  caractères  ci-dessus  permet  de  les  distinguer  avec  facilité  des  Sa- 
grides et  des  Donacides.  Ces  dernières  ont  les  antennes  sensiblement 
plus  rapprochées  l'une  de  l'autre  à  leur  base,  le  premier  segment 
abdominal  est  presque  aussi  long  que  les  suivants  réunis,  enfin  les 
yeux  sont  toujours  entiers  et  les  cuisses  postérieures  presque  cons- 
tamment renflées.  On  a  vu  que  la  tribu  des  Sagrides  est  formée  d'élé- 
ments très-hétérogènes  et  par  là  même,  il  serait  très-long  d'exposer 
en  quoi  ces  éléments  divers  se  distinguent  des  Criocérides,  s'ils  n'a- 
vaient en  commun  une  languette  grande,  membraneuse  et  bilobée; 
caractère  qui  fait  défaut  dans  la  tribu  actuelle. 

Depuis  longtemps  on  sait  que  les  Criocérides,  tant  à  l'état  parfait 
qu'à  l'état  de  larves,  vivent  des  parties  molles  des  plantes  herbacées, 
surtout  aux  dépens  des  feuilles  et  des  tiges.  On  connaît  seulement 
les  larves  de  quelques  Lema  ou  de  Crioceris,  ainsi  que  nous  le  ver- 
rons à  l'occasion  de  ces  genres;  les  seuls  détails  que  Ton  possède  sur 
l'organisation  interne  de  ces  insectes  sont  dus  à  Ramdohr  (d)  et  à  L. 
Dufour  (2). 

(1)  Abhandl.  ub.  d.  Verdauungs.  d.  Ins.  p.  106,  pi.  VI,  fig.  3. 

(2)  Annales  des  Se.  nat.  t.  IV,  p.  116.  —  T.  V,  p.  281,  et  "2*  Ser.  Zool.  t.  XIX, 
p.  157. 

Coléoptères.    Tome  X.  5 


66 


PHYTOPHAGES. 


La  tribu  actuelle  est  beaucoup  plus  riche  en  espèces  que  les  deux 
précédentes  réunies;  elle  en  renferme  plus  de  six  cents,  réparties  en 
neuf  genres  seulement;  il  est  vrai  que  le  genre  Lema  en  contient  à. 
lui  seul  les  deux  tiers. 

Le  tableau  suivant  résume  les  caractères  distinctifs  de  ces  diffé- 
rentes coupes  génériques  : 

I.  Prothorax  crénelé  ou  épineux  sur  les  côtés. 

A.  Yeux  entiers,  hanches  moyennes  contiguës.  Syneta. 

A'.  Yeux  échancrés,  hanches  moyennes  séparées.  Zeugophora. 

II.  Prothorax  ni  denticulé  ni  épineux  sur  les  côtés. 

B.  Prosternum  distinct  entre  les  hanches. 

C.  Crochets  des  tarses  bifides.  Psathyrocerus . 

C.  —  —      simples. 

D.  4»  article  des  tarses  complètement  engagé  dans  le 

précédent.  Brachydactyla. 

D*.  4e  article  des  tar&es  en  grande  partie  libre.  Macromela. 

B'.  Prosternum  nul  entre  les  hanches. 

E.  Crochets  des  tarses  libres  à  la  base.  Crioceris. 
E'.        —             —      soudés       — 

F.  Mésosternum  séparant  les  hanches  moyennes.  Lema. 
¥'.  Métasternum  prolongé  entre  les  hanches  moyennes. 

G.  Métasternum  cachant  le  mésosternum,  lorsqu'il  est 

TU  directement.  Plectonycka. 

G'.  Métasternum  laissant  voir  le  mésosternum,  lorsqu'il 

est  vu  directement.  Stethopachys. 


PSATHYROCERUS. 
Blanchard  In  Gay,  Historia  fisica  de  Chile.  Zool.  \,  p.  523  (1). 

Tète  arrondie,  plus  large  que  longue,  très-obtuse  en  avant;  -Ipis- 
tome  séparé  du  front  par  un  sillon  peu  profond;  labre  transversal, 
émarginé  et  cilié  à  son  bord  antérieur;  mandibules  courtes,  très-ar- 
quées, convexes  en  dehors,  concaves  en  dedans,  à  extrémité  forte- 
ment échancrée;  mâchoires  faibles,  à  lobes  subégaux,  l'interne  acu- 
miné,  l'externe  obtus,  à  palpes  grêles,  article  1  court,  2  et  3  égaux, 
oticoniques,  -4  ovalaire,  obtus;  lèvre  inférieure  à  menton  court,  ré- 
fléchi vers  l'intérieur  de  la  cavité  buccale,  échancré  en  avant,  à  lan- 
guette courte,  subéchancrée  au  milieu,  à  palpes  très-grèles,  article  1 
court,  2  subcylindrique,  3  allongé,  atténué  et  un  peu  tronqué  vers  l'ex- 
trémité.—  Aniennes  filiformes,  très-grêles  et  longues,  à  peùie  épais- 
sies vers  l'extrémité,  article  i.   très-gros,  ovalaire,  2  de  moitié  plus 

(i)  Syn.  Philippi,  Entoni.  Zeil.  Stett.  1864,  p.  384.  —  H.  Clark,  Appendic. 
Cat.  Phyt.  1865,  p.  20. 


CRIOCÉRIDES.  67 

court,  3-10  très-longs,  le  dernier  ovalaire,  acuminé.  —  Yeux  subar- 
rondis, entiers.  —  Prothorax  transversal  ou  subquadrangulaire,  un 
peu  élargi  en  avant,  marginé  latéralement,  à  base  moins  large  que 
les  élytres;  écusson  subquadrangulaire,  oblong.  —  Élytres  subparal- 
lèles, arrondies  à  l'extrémité,  à  b.ise  un  peu  échancrée  en  demi-cercle 
par  la  saillie  des  épaules.  —  Prosternum  très-étroit  et  convexe  entre 
les  hanches  antérieures;  mésosternum  plus  large,  en  lamelle,  de  ni- 
veau avec  le  œétasternum.  —  Abdomen  à  premier  segment  semblable 
aux  autres. —  Pattes  faibles,  hanches  antérieures  conico-cylindriques, 
les  moyennes  subglobuleuses;  cuisses  à  peine  renflées;  jambes 
droites,  tarses  grêles,  à  article  1  allongé,  parfois  aussi  long  que  les 
suivants  réunis,  2  triangulaire,  3  fortement  bilobé,  4  plus  long,  grêle, 
terminé  par  des  crochets  faibles,  profondément  bifides,  la  division  in- 
terne plus  courte  que  l'externe. 

La  création  de  ce  genre  est  de  date  récente  et  due  au  Prof.  Blan- 
chard; il  a  été  publié  dans  l'Histoire  naturelle  du  Chili,  de  Gay,  et  ne 
renferme  qu'une  douzaine  d'espèces.  Comme  les  Syneta,  avec  les- 
quelles ils  ont  des  analogies  assez  rapprochées,  ils  présentent  aux 
tarses  des  crochets  bifides;  ce  sont  les  deux  seuls  genres  de  la  tribu 
des  Criocérides  qui  ofirent  ce  caractère.  On  distinguera  facilement 
ces  deux  types  par  la  forme  du  pronotum;  celui-ci  est  dépourvu  de 
bord  latéral  et  muni  d'une  spinule  dans  le  genre  Syneta;  dans  les 
PsATHYROCERUS,  la  spiuulo  manque  et  une  mince  carène  peu  sail- 
lante simule  un  bord  latéral.  Il  est  probable  que  ce  genre  se  rencon- 
trera dans  la  plus  grande  partie  de  l'Amérique  méridionale  ;  l'His- 
toire naturelle  du  Chili  renferme  la  description  de  six  types  diifé- 
rents  appartenant  à  cette  contrée  ;  le  D'  Philippi,  directeur  du  Musée 
de  Santiago,  en  a  ajouté  quatre  de  même  origine  ;  enfin,  H.  Clark  a 
donné  la  description  d'une  espèce  de  Venezuela  et  une  autre  de  Rio- 
Janeiro. 

SYNETA. 

ËscHSCH.  DEIE&N,  Catal.  3*  éd.  p.  383  (1). 

Tête  arrondie,  très-obtuse  en  avant,  sans  col  distinct;  épistome 
séparé  du  front  par  une  rainure  arquée;  labre  fortement  arrondi; 
mandibules  courtes,  arquées,  distinctement  bifides  à  leur  extrémité; 
mâchoires  grêles,  faibles,  à  lobes  droits,  ciliés,  l'interne  aigu,  l'ex- 
terne obtus,  à  palpes  cylindriques,  1  article  très-court,  2  et  3  ob- 

(1)  Syn.  Crioceris,  Fabr.  Syst.  El.  I,  p.  462.  —  Orsodacna,  Gyll.  Ins.  Suec. 
III,  p.  644;  Say,  Journ.  of  the  Acad.  of  N.  S.  Phil.  V,  p.  281.  —  Auchenia, 
Zetlerts.  Faun.  Ins.  Lapp.  I,  p.  389;  liiî.  Lapp.  p.  214.  —  Donacia,  Germ. 
Nov.  Act.  Halens.  1,  6,  p.  36.  —  Syneta,  Lac.  Mouog.  Piiylopii.  1,  p.  226; 
Fairmaire,  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  209. 


68  PHYTOPHAGES. 

coniques,  subégaux,  A  aussi  long  que  les  deux  précédents  réunis, 
ovoïde,  obtus  ;  lèvre  inférieure  à  menton  court,  replié  dans  la  cavité 
buccale,  ses  angles  latéraux  aigus  et  embrassant  la  languette,  celle-ci 
courte,  arrondie, entière  en  avant,  profondément  sillonnée  au  milieu 
extérieurement,  palpes  courts,  subbasilaires,  1  article  annulaire,  2  ob- 
coniqae,  3  ovalaire,  obtus,  plus  long  que  les  deux  précédents.  — An- 
tennes grêles,  filiformes,  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  gros- 
sissant légèrement  vers  l'extrémité,  article  1  renflé,  obconique,  les 
suivants  cylindriques,  allongés,  le  dernier  acuminé.  —  Yeux  petits, 
subarrondis,  entiers.  —  Prothorax  légèrement  rétréci  en  avant  et  à 
la  base,  élargi  au  milieu,  denticulé  au  milieu  des  côtés  latéraux  ; 
écusson  presque  carré.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  subcoiivexes, 
arrondies  à  l'extrémité,  fortement  ponctuées  avec  des  lignes  ou  des 
côtes  élevées.  —  Prosternum  nul  entre  les  hanches  antérieures  qui 
sont  cylindro-coniques  et  contiguës,  les  intermédiaires  de  même  forme, 
à  peine  séparées  par  un  mésosternum  linéaire. —  Abdomen  à  premier 
segment  à  peine  plus  long  que  le  suivant,  le  dernier  fortement  creusé 
et  échancré  chez  la  femelle,  beaucoup  moins  chez  le  mâle.  —  Pattes 
assez  longues,  grêles,  cuisses  peu  renflées,  jambes  grossissant  un  peu 
à  l'extrémité,  tarses  assez  longs,  articles  détachés,  1  et  2  triangu- 
laires, 3  profondément  bilobé,  4  terminé  par  des  crochets  bifides,  à 
division  interne  très-courte. 

Ce  genre  est  de  la  création  d'Eschscholtz  ;  il  a  été  signalé  dans  les 
catalogues  de  Dejean  et  de  Slurm,  mais  les  caractères  n'en  avaient 
pas  été  publiés,  lorsque  le  Prof.  Lacordaire  entreprit  la  Monographie 
des  Phytophages.  Comme  nous  l'avons  vu,  le  genre  actuel  paraît  se 
rapprocher  des  Psathyrocerus,  avec  lesquels  il  possède  en  commun 
des  crochets  bilides,  une  tête  arrondie  et  obtuse  en  avant,  une  forme 
allongée;  il  s'en  éloigne  par  l'absence  du  prosternum  et  la  présence 
d'une  forte  spinule  sur  les  parties  latérales  du  pronotum. 

Les  différences  sexuelles  sont  très-prononcées  chez  ces  insectes  :  les 
femelles,  d'ordinaire  plus  grandes  que  les  mâles,  ont  l'arceau  infé- 
rieur du  dernier  arceau  abdominal  comme  replié  en  dedans  et  creusé 
d'une  grande  fossette  pubescente.  Les  mâles  ont  ce  même  arceau  en- 
tier ou  impressionné  autrement  que  les  femelles. 

Une  seule  espèce  habile  l'Europe  boréale,  en  Norwège,  en  Laponie; 
les  autres,  au  nombre  de  7,  se  rencontrent  dans  l'Amérique  du  Nord. 
Le  Prof.  Lacordaire  en  a  connu  deux  et  signalé  une  3"  décrite  par 
Newmann;  les  autres  sont  dues  aux  recherches  du  D''  J.  Le  Conte. 


CRIOCÉRIDF.S.  69 

ZEUGOPHORA. 
KuNZE,  Nov.  Act.  Halens.  II,  i,  p.  71  (1). 

Tête  aussi  large  que  longue,  subarrpndie,  dégagée  du  prothorax 
avec  un  indice  de  cou,  déterminé  par  un  sillon  transversal  en  arrière 
des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  en  demi-cercle; 
labre  très-court,  large,  cilié,  subsinué,  infléchi  vers  la  bouche  ;  man- 
dibules courtes,  larges,  arquées,  bifides  au  sommet,  bidentées  au 
bord  interne  près  de  l'extrémité;  mâchoires  à  lobes  tronqués  obli- 
quement en  dedans,  ciliés,  à  peu  près  de  même  largeur,  l'externe 
un  peu  plus  long;  à  palpes  cylindriques  dépassant  les  lobes,  1  article 
très-court,  2  le  plus  long,  obconique,  3  de  même  forme,  plus  court, 
4  ovalaire,  à  pointe  obtuse;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal, 
échancré,  ses  bords  latéraux  arrondis,  à  palpes  insérés  près  de  la  li- 
gne médiane  vers  la  base  de  la  languette,  1  article  court,  2  long,  tur- 
biné, 3  ovalaire,  atténué,  à  languette  cornée  vers  la  base,  translu- 
cide et  élargie  en  avant,  échancrée  dans  son  milieu.  —  Antennes  plus 
courtes  que  la  moitié  du  corps,  filiformes,  grossissant  très-peu  vers 
l'extrémité,  1  article  épais,  arqué,  2  et  3  grêles,  plus  longs  que  les 
suivants,  ceux-ci  diminuant  graduellement  de  longueur,  à  peu  près 
aussi  larges  que  longs,  le  dernier  acuminé,  obtus.  —  Yeux  arrondis, 
médiocres,  légèrement  échancrés  au  côté  interne,  leurs  canthus  en 
triangle  aigu.  —  Prothorax  beaucoup  plus  étroit  à  sa  base  que  les 
élytres,  coupé  carrément  en  arrière  et  en  avant,  dilaté  et  muni  en 
avant  du  milieu  de  chaque  côté  d'nn  gros  tubercule  à  pointe  aiguë 
ou  obtuse  ;  écusson  petit,  triangulaire,  obtus.  —  Elytres  oblongues, 
coupées  carrément  à  la  base,  à  bords  parallèles,  arrondies  à  l'extré- 
mité. —  Prosternum  nul  entre  les  hanches  antérieures  qui  sont  con- 
tiguës  et  conico-cylindriques,  les  intermédiaires  de  môme  forme  et 
légèrement  séparées  par  le  mésosternum.  —  Abdomen  à  i  segment 
un  peu  plus  long  que  le  suivant.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu 
renflées,  les  postérieures  davantage;  jambes  cylindriques,  terminées 
par  deux  courtes  épines;  tarses  courts,  élargis,  i  article  en  triangle 
obiong,  2  de  même  forme,  de  moitié  plus  court,  3  large,  bilobé,  le 
derniec-  à  moitié  engagé  entre  les  lobes  du  précédent,  armé  de  cro- 
chets arqués,  largement  appendiculés  à  leur  base. 

C'est  à  Kunze  que  l'on  doit  d'avoir  distingué  sous  un  nom  spécial 
plusieurs  petites  espèces  que  l'on  avait  jusqu'alors  confondues  avec 

(1)  Syn.  AucHENU,  Thunberg,  Nov.  Act.  Ups.  V,  p.  110.  —  Crioceris,  Fabr. 
Syst.  El.  1,  p.  461.  —  Lema,  Fabr.  Supp.  Eut.  Syst.  p.  93.  —  Zeugophora, 
Lac.  Monogr.  Phytoph.  \,  p.  !2:«;  Hedt.  Faim.  Austr.  ^e  éd.  p.  885;  Fair- 
maire,  Gen.  Col.  Euiop.  IV,  p.  '209.  —  Taraxis,  Le  Conte,  Col.  of  Lak.  Sup. 
1850,  p.  237. 


70  PHYTOPHAGES. 

les  Crioceris  et  les  Lema.  Le  nom  générique  de  Zeucophora,  proposé 
par  Kunze,  a  eu  beaucoup  de  peine  à  s'établir  dans  la  science.  D'a- 
bord parce  que  Latreille  n'a  pas  connu  le  travail  de  Kunze,  et  en 
second  lieu  parce  que  le  nom  d'AucHENu  proposé  parThunberg,  pour 
les  Criocères,  a  été  erronément  attribué  aux  types  du  genre  en  ques- 
tion. Quoi  qu'il  en  soit,  le  nom  de  Kunze  est  aujourd'hui  généralement 
adopté.  Vers  1850,  M.  Le  Conto,  en  décrivant  les  Coléoptères  du  Lac 
Supérieur,  avait  rencontré  une  petite  espèce  dont  il  avait  fait  un 
genre  nouveau  qu'il  avait  nommé  Taraxis.  U  est  extrêmement  pro- 
bable que  ce  nouveau  genre  est  identique  avec  le  genre  Zeugophora, 
et  si  M.  Le  Conte  a  créé  cette  coupe  nouvelle,  c'est  qu'il  avait  été  in- 
duit en  erreur  par  la  description  du  genre  Zeugophora  donnée  par  le 
Prof.  Lacordaire.  En  cfFet,  cette  description  est  inexacte  en  ce  qui  con- 
cerne les  crochets  des  tarses,  qui  sont  non  bifides,  mais  réellement 
appendiculés,  et  tels  que  les  décrit  M.  Le  Conte  pour  le  genre  Ta- 
raxis. J'ai  soumis  au  microscope  les  crochets  des  tarses  de  nos  es- 
pèces européennes,  et  je  les  ai  trouvés  appendiculés,  c'est-à-dire  mu- 
nis à  leur  base  d'une  grande  expansion  quadrangulaire,  qui,  vue  sous 
un  certain  jour,  peut  prêter  à  l'erreur  et  faire  considérer  le  crochet 
comme  bifide;  mais  en  réalité  le  crochet  n'est  pas  divisé. 

Ce  genre  se  compose  de  petits  insectes  dont  la  coloration  est,  en 
général,  le  jaune  ferrugineux  combiné  avec  le  noir.  Les  élytres  sont 
de  cette  dernière  couleur.  Leurs  diflerences  sexuelles  sont  peu  sensi- 
bles et  leurs  premiers  états  sont  inconnus.  Les  Zeugophora  sont  pro- 
pres aux  contrées  septentrionales  de  l'Europe,  de  l'Asie,  de  l'Améri- 
que. 

Le  Prof.  Lacordaire  en  décrit  quatre  espèces  découvertes  dans  les 
contrées  de  l'Europe  tempérée  et  boréale.  11  faut  y  ajouter  celle  dé- 
crite par  le  D""  Le  Conte  et  une  autre  par  le  D''  Baly,  toutes  deux  de 
l'Amérique  du  Nord.  Une  3%  originaire  de  l'Ecosse,  a  été  signalée 
par  M.  Power.  Ces  espèces,  avec  leur  synonymie,  sont  énumérées 
dans  le  catalogue  de  M.  Clark  (1). 

PLECTONYCHA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  I,  p.  299. 

Tête  petite,  peu  ou  point  rétrécie  en  arrière  des  yeux,  terminée  eu 
avant  par  un  museau  court  et  obtus;  front  séparé  de  l'épistome  par 
un  profond  sillon  anguleux,  à  sommet  dirigé  en  arrière,  et  duquel 
partent  deux  sillons  divergents  contournant  les  yeux. — Organes  buccaux 
comme  chez  les  Lema.  —  Antennes  médiocrement  longues  et  robus- 
tes, à  1  article  gros  et  court,  2  plus  court  et  plus  grêle,  3  et  4  plus 
longs,  subégaux,  5  le  plus  long,  6-11  décroissant  légèrement  en  Ion- 
Ci)  U.  Clark,  Â.  Catalogue  of  Pbytophaga,  1866. 


CRIOCÉRIDES.  71 

gueur  et  croissant  de  même  en  largeur.  —  Yeux  assez  gros  et  sail- 
lants, subarrondis,  étroitement  et  assez  profondément  échancrés  à 
leur  bord  interne,  pourvus  en  arrière  et  en  dessus  d'une  orbite  bien 
distincte.  —  Prothorax  petit,  déclive,  à  peine  de  moitié  aussi  large  à 
la  base  que  les  élytres,  un  peu  arrondi  en  arrière,  rétréci  dans  son 
milieu,  sans  sillons  transversaux  en  dessus;  écusson  triangulaire, 
tronqué  au  sommet.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  paraissant  un 
peu  échancrées  à  la  base  par  la  saillie  des  épaules  larges  et  arron- 
dies. —  Prosternum  nul  entre  les  hanches  antérieures;  métasternum 
formant  entre  les  hanches  moyennes  une  saillie  courte  et  obtuse,  ca- 
chant le  mésosternum  quand  on  regarde  l'insecte  perpendiculaire- 
ment en  dessous.  —  Abdomen  à  premier  segment  beaucoup  plus 
grand  que  chacun  des  suivants.  —  Pattes  courtes  et  assez  grêles; 
hanches  antérieures  développées,  conico-cylindriqucs,  contiguës;  les 
intermédiaires  subglobuleuses;  cuisses  un  peu  renflées  vers  leur  mi- 
lieu; jambes  droites;  tarses  larges,  robustes,  i  article  en  triangle  al- 
longé, 2  de  même  forme,  plus  court,  3  de  la  longueur  du  1,  biiobé, 
4  engagé  dans  sa  première  moitié  entre  les  lobes  du  précédent,  ter- 
miné par  des  crochets  soudés  à  leur  base. 

Les  espèces  de  ce  genre  ont  un  faciès  quelque  peu  différent  de  ce- 
lui des  Lema,  dû  à  la  petitesse  relative  de  la  tête  et  du  prothorax; 
mais  ce  qui  a  porté  le  Prof.  Lacordaire  à  les  comprendre  dans  une 
coupe  générique  spéciale,  c'est  la  conformation  du  métasternum  et 
ses  rapports  avec  le  mésosternum.  Cet  auteur  a  décrit  cinq  espèces, 
qui  toutes  étaient  nouvelles,  lorsqu'il  a  composé  sa  Monographie  ; 
elles  sont  originaires  de  la  Colombie,  du  Brésil  et  de  la  République 
Argentine.  Aucune  espèce  n'a  été  découverte  ni  décrite  depuis  cette 
époque. 

STETHOPACHYS. 

Baly,  Journ.  of  Entomology.  I,  p.  193. 

Tête  petite,  portée  par  un  cou  très-étroit;  épistome  séparé  du  front 
par  un  sillon  anguleux  en  arrière,  et  prolongé  de  chaque  côté  au 
pourtour  interne  des  yeux.  —  Antennes  filiformes,  robustes,  2  et  3  ar- 
ticles courts,  égaux ,  moniliformes,  -i  à  peu  près  aussi  long  que  les 
deux  précédents  réunis,  les  suivants  plus  longs  que  ce  dernier  et  cy- 
lindriques. —  Yeux  très-saillânts,  globuleux,  fortement  et  triangulai- 
rement  échancrés  à  leur  bord  interne.  —  Pruthorax  cylindrique,  co- 
nique et  réti'éci  en  avant,  sans  indice  de  sillon  transversal  en  dessus. 
—  Ecusson  triangulaire,  à  sommet  très-obtus.  —  Elytres  oblongues, 
très-larges  à  la  base  et  s'atténuant  vers  rextrémité,  légèrement  dépri- 
mées en  dessus,  ponctuées-striées.  —  Prosternum  nul;  mésosternum 
alloHgé,  perpendiculaire;  métasternum  fortement  développé,  pro- 
longé entre  les  hanches  moyennes  en  une  forte  saillie  accolée  au  mé- 


72  PHYTOPHAGES. 

sosternum  qu'elle  laisse  eu  partie  à  découvert.  —  Abdomen  à  pre- 
mier segment  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis.  —  Pattes  assez 
robustes,  hanches  antérieures  contiguës,  coniques,  hanches  moyennes 
cylindriques,  largement  séparées  par  le  métasternum  ;  cuisses  posté- 
rieures Irès-renilées  à  leur  face  supérieure;  les  trois  premiers  articles 
des  tarses  subégaux ,  le  4  très-long  et  robuste,  égalant  en  longueur 
les  trois  précédents  réunis,  et  terminé  par  des  crochets  soudés  à  la 
base. 

Ce  genre  correspond,  dans  la  Nouvelle-Hollande  et  les  îles  voisines, 
aux  Plectonvcha  de  l'Amérique  méridionale.  Il  se  distingue  aisé- 
ment par  la  structure  des  tarses  et  du  métasternum.  Ce  dernier,  au 
lieu  de  se  prolonger  simplement  entre  les  hanches  moyennes  et  de 
recouvrir  le  mésosternum,  se  relève  en  avant  et  s'accole  à  la  saillie 
formée  par  ce  dernier.  De  sorte  que,  lorsqu'on  regarde  l'insecte  per- 
pendiculairement en  dessous,  on  voit  encore  une  partie  du  mésoster- 
num, tandis  que  chez  les  Plectonycha,  il  est  caché  à  la  vue. 

Fondé  en  1862  par  M.  Baly,  ce  genre  contient  actuellement  quatre 
espèces  originaires  de  l'Australie,  de  la  Nouvelle-Calédonie  et  des  îles 
Lifu. 

LEMA. 

Fabr.  Suppl.  Entom.  Syst.  p.  90  (1). 

Tête  oblongue,  peu  ou  point  rétrécie  en  arrière  des  yeux,  termi- 
née en  avant  par  un  museau  assez  saillant,  subquadrangulaire  ;  front 
séparé  de  l'épistome  par  un  sillon  anguleux,  à  sommet  dirigé  en  ar- 
rière et  duquel  partent  deux  autres  sillons  contournant  les  yeux  et  un 
sillon  médian,  tantôt  entier,  tantôt  en  partie  effacé,  parfois  absent. — 
Labre  transversal,  assez  grand,  entier,  subarrondi  ou  subémarginé; 
mandibules  courtes,  fortes,  arquées,  à  sommet  fendu  ou  échancré; 
mâchoires  assez  épaisses,  lobes  courts,  assez  larges,  l'interne  tronqué 
obliquement,  l'externe  arrondi  ou  coupé  carrément,  dépassant  un  peu 
l'interne,  tous  deux  ciliés;  à  palpes  médiocres,  l  article  court,  2  pliis 
ou  moins  allongé,  obconique,  souvent  gros  et  un  peu  arqué,  3  tur- 
biné ou  obconique,  plus  court,  -4  en  cône  ou  subovalaire,  plus  ou 
moins  obtus;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  échancré  cu 
avant,  à  languette  cornée,  dépassant  assez  fortement  le  menton,  de 
forme  carrée  ou  élargie  en  avant,  bord  antérieur  droit  ou  sinué  au 
milieu,  cilié;  à  palpes  courts,  insérés  au  milieu  ou  vers  la  base,  à 
'1  article  court,  2  obconique,  3  en  cône  ou  subovalaire.  —  Antennes 

(1)  Syn.  Crioceuis,  GeofTr.  Ins.  des  env,  de  Paris,  I,  p.  243.  —  Auchenia, 
TJmnberg,  Cliaract.  Geii.  Ins.  p.  '2\  ;  Marsli.  Brit.  Entom.  I,  p.  215.  —  Petau- 
uisTEs,  Guérin,  Icon.  tlu  Rt''g.  an.  Ins.  p.  25!). —  Lema,  Lacord.  Monog.Phyt.l, 
p.  303  et  aliornm. 


CRIOCÉRIDES.  73 

insérées  au  bord  interne  et  antérieur  des  yeux,  de  longueur  moyen- 
ne, grêles  ou  robustes,  filiformes  ou  grossissant  un  peu  vers  l'extré- 
mité, 1  article  gros,  ovalaire  ou  subcylindrique,  2  court,  3-S  de  lon- 
gueur variable,  6-11  allongés,  subégaux.  —  Yeux  gros  ou  médiocres, 
oblongs  ou  subglobuleux ,  avec  une  orbite  distincte  en  arrière,  sail- 
lants, plus  ou  moins  échancrés  au  côté  interne,  rarement  entiers.  • — 
Prothorax  variable,  le  plus  souvent  rétréci  sur  les  cotés  et  traversé 
en  dessus  par  un  sillon,  qui  se  continue  ou  non  avec  le  rétrécisse- 
ment latéral,  toujours  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres  à  sa  base  ; 
écusson  toujours  fortement  tronqué  au  sommet.  —  Elytres  peu  con- 
vexes, souvent  presque  planes,  avec  une  impression  sulciforme  en  de- 
dans des  épaules,  et  une  autre  transversale,  droite  ou  oblique  un  peu 
en  arrière.  —  Prosternum  nul  entre  les  premières  hanches,  méso- 
sternum assez  large  entre  les  intermédiaires  et  accolé  au  métaster- 
num.  —  Abdomen  à  premier  segment  beaucoup  plus  grand  que 
chacun  des  suivants.  —  Pattes  médiocres,  hanches  antérieures  coni- 
co-cylindriques,  contiguës;  les  intermédiaires  subglobuleuses;  cuis- 
ses un  peu  renflées,  les  postérieures  souvent  plus  fortes,  tantôt  sem- 
blables dans  les  deux  sexes,  tantôt  plus  grosses  chez  les  mâles,  parfois 
volumineuses  et  dentées  en  dessous  ;  jambes  droites  ;  tarses  médio- 
cres, 1  article  trigone,  assez  grand,  2  de  même  forme,  plus  court, 
3  bilobé,  4  médiocre  engagé  seulement  à  la  base  entre  les  lobes  du 
précédent,  et  terminé  par  des  crochets  soudés  à  leur  base. 

Par  suite  des  progrès  réalisés  par  des  recherches  soutenues,  les 
genres  ont  souvent  changé  d'acception  dans  la  science.  C'est  ainsi 
que  les  noms  de  Criocebis,  créé  par  Geoffroy  en  1762,  et  de  Lema, 
publié  par  Fabricius  en  1798,  renfermaient  l'un  et  l'autre  les  mêmes 
types;  il  est  bien  vrai  que  Fabricius  aurait  dû  conserver  au  genre 
Ckioceris  sa  significatien  primitive  et  ne  pas  l'appliquer  à  des  Galé- 
rucides.  Pendant  la  première  partie  de  ce  siècle,  les  deux  noms  étaient 
employés  concurremment,  celui  de  Geoffroy  par  une  partie  des  au- 
teurs français,  tandis  que  les  autres  conservaient,  avec  les  auteurs 
allemands,  le  nom  créé  par  Fabricius.  Le  Prof.  Lacordaire  a  pu  eu 
quelque  sorte  faire  la  part  de  chacun,  en  partageant  en  deux  coupes 
génériquement  distinctes,  les  espèces  contenues  soit  dans  les  Crioce- 
Ris,  soit  dans  les  Lema.  En  précisant  ainsi  les  caractères  de  chacun 
de  ces  deux  genres,  qui  sont  aujourd'hui  généralement  adoptés,  il  en 
est  réellement  le  créateur. 

Le  caractère  qui  a  permis  de  conserver  les  deux  noms,  consiste  en 
ce  que  certaines  espèces  ont  les  crochets  des  tarses  soudés  l'un  à 
l'autre,  sur  une  étendue  plus  ou  moins  grande;  tandis  que  chez  les 
autres,  ces  crochets  sont  libres,  comme  chez  la  plupart  des  Coléop- 
tères. Les  premières  furmeht  le  genre  Lema,  les  secondes  le  genre 
Crioceris.  C'est  là  c\  peu  près  le  seul  caractère  distinctif  de  ces  deux 
coupes,  qui  ont  par  conséquent  les  plus  grandes  analogies.  Chez  les 


74  PHYTOPHAGES. 

Lema,  l'écusson  est  toujours  plus  ou  moins  quadrangulaire,  ou  plutôt 
en  triangle  fortement  tronqué  au  sommet;  mais  ce  caractère  n'est 
pas  tout  à  fait  étranger  aux  Crioceris.  Dans  les  deux  genres,  le  pro- 
thorax varie  beaucoup  :  on  observe  cependant  que  chez  les  Lema  cet 
organe  présente  un  rétrécissement  latéral,  en  général  bien  marqué 
et  presque  toujours  accompagné  en  dessus  d'un  sillon  transversal; 
chez  les  Crioceris,  au  contraire,  il  est  rare  que  ce  sillon  soit  bien 
marqué  et  le  rétrécissement  latéral,  quand  il  existe,  est  seul  distinct. 

L'organisation  interne  des  Lema  est  restée  inconnue;  mais  leurs 
mœurs  et  leurs  larves  ont  fait  l'objet  de  nombreuses  publications.  La 
science  possède  des  détails  plus  ou  moins  étendus  sur  les  larves  des 
I.  melanopa  L.,  L.  cyanella  Fabr.,  L.  rugicollis  Sff.,  et  L.  trilineata 
Oliv.,  des  Etats-Unis  (1). 

Ces  larves  sont  courtes,  ovoïdes,  avec  leur  plus  grosse  extrémité  eu 
arrière,  leurs  téguments  sont  minces  et  ordinairement  de  couleur 
sombre.  Elles  présentent  les  caractères  suivants  : 

Tète  médiocre,  subhémisphérique,  écailleuse  et  lisse  ;  six  ocelles  de 
chaque  côté,  disposés  en  deux  groupes,  le  premier  formé  de  quatre 
ocelles,  en  arrière  de  l'insertion  des  antennes;  le  second  de  deux,  si- 
tué en  dessous  et  un  peu  en  avant  du  précédent  ;  antennes  sublaté- 
rales, de  3  articles,  les  2  premiers  annulaires,  le  3^  très-grêle,  fili- 
forme, accompagné,  à  son  côté  externe,  d'un  très-petit  article  mobile; 
épistome  transversal,  échancré  à  son  bord  antérieur,  labre  fermant 
avec  l'épistome  l'espace  qui  sépare  les  mandibules;  celles-ci  mé- 
diocres, arquées,  à  extrémité  armée  de  piusieui's  dents;  mâchoires 
libres,  formées  d'une  masse  charnue  où  l'on  distingue  à  peine  la 
pièce  cardinale,  d'une  pièce  basilaire  terminée  intérieurement  par  uu 
petit  lobe  maxillaire,  aplati  et  cilié;  de  palpes  de  -4  articles,  i  gros, 
globuleux,  2  et  3  égaux,  moins  longs,  4  petit  et  conique;  lèvre  infé- 
rieure à  menton  en  losange  tronqué  en  avant,  à  pièces  palpigères 
confondues  à  leur  base  et  divergentes,  supportant  des  palpes  labiaux 
biarticulés,  d'une  languette  représentée  par  un  petit  tubercule  charnu. 
—  Segments  thoraciques  plus  courts  et  plus  étroits  que  les  segments 
abdominaux;  prothorax  muni  en  dessus  d'un  écusson  corné  avec  un 
sillon  médian.  —  Pattes  de  médiocre  longueur,  terminées  par  un 
ongle  grêle,  crochu,  —  Segments  abdominaux  au  nombre  de  neuf, 
charnus,  recouverts  d'une  peau  fine  et  luisante,  présentant  des  points 
épars  surmontés  d'une  petite  soie  spinuliforme  dirigée  eu  avant;  seg- 
ment anal  très-petit,  portant  en  dessous  un  tubercule  bifide  et  en 
dessus  une  fente  transversale  qui  est  l'anus.  —  Stigmates  au  nombre 
de  neuf  paires,  dont  huit  sur  les  huit  premiers  segments  abdominaux, 
la  neuvième  à  l'angle  antérieur  externe  du  mésothorax. 

(1)  Chapuis  et  Candèze,  Catalog.  des  Larves,  p.  273,  ajoutez  :  Cornélius, 
Entom.  Zeit.  Stett.  1839,  p.  44  {^Lema  rugicollis  Sff.). 


CRIOCÉRIDES.  75 

On  sait  que  ces  larves  se  recouvrent  de  leurs  excréments,  qui  les 
protègent  à  la  fois  contre  l'ardeur  du  soleil  et  la  voracité  des  oiseaux. 
A  cet  effet,  l'ouverture  anale  au  lieu  d'être  située  à  l'extrémité  ou  en 
dessous  du  dernier  segment,  l'est  en  dessus  et  s'ouvre  de  façon  à  ce 
que  les  déjections  soient  poussées  «uccessiveraent  en  avant  à  mesure 
qu'elles  sortent  et  forment  une  couche  humide  qui  revêt  le  corps  de 
l'animal.  Ces  larves  vivent  aux  dépens  des  feuilles  des  végétaux  et 
lorsqu'elles  ont  acquis  toute  leur  croissance,  elles  s'enfoncent  en  terre, 
s'y  creusent  une  retraite  de  forme  ovale,  qu'elles  revêtent  d'une 
espèce  de  vernis  et  y  subissent  leur  métamorphose  en  insectes  par- 
faits. 

La  Lema  melanopa  vit  sur  les  graminées,  la  L.  rugicollis  sur  le 
Cirsium  arvense,  la  L.  trilineata  sur  la  pomme  de  terre.  Comme  nos 
espèces  d'Europe,  les  espèces  exotiques  paraissent  vivre  sur  les  plan- 
tes herbacées,  rarom.ent  sur  les  arbrisseaux;  elles  se  rencontrent  iso- 
lément et  parfois  en  agglomérations  très-nombreuses. 

Le  genre  Lema,  déjà  très-riche  en  espèces  lorsque  le  Prof.  Laccr- 
daire  composa  sa  Monographie  des  Phytophages,  qui  ne  contient  pas 
moins  de  238  descriptions  détaillées,  s'est  encore  beaucoup  augmenté 
depuis  cette  époque,  grâce  aux  recherches  persévérantes  de  MM.  Baly, 
Bâtes  et  H.  Ciark;  il  compte  aujourd'hui  quatre  cents  espèces. 

L'Amérique  méridionale,  couverte  d'une  végétation  luxuriante  et 
variée,  nourrit  à  elle  seule  près  de  la  moitié  des  espèces  décrites.  Oq 
connaît  57  types  de  la  Colombie,  14  de  Cayenne,  1  de  Bolivie,  i  du 
Pérou,  107  du  Brésil.  L'Amérique  centrale  a  fourni  48  espèces,  dont 
38  se  trouvent  sur  le  continent,  c'est-à-dire  au  Texas,  au  Mexique,  au 
Guatemala  et  10  dans  les  Antilles.  Seulement  14  espèces  sont  indi- 
quées dans  l'Amérique  du  Nord.  Ainsi,  pour  le  Nouveau-Monde  seule- 
ment, nous  comptons  243  espèces  différentes.  Dans  l'Ancien  Conti- 
nent, c'est  l'Afrique  qui  est  la  contrée  la  plus  riche,  72  espèces  en 
ont  été  rapportées;  46  appartiennent  au  Sénégal,  24  à  la  côte  de 
Guinée,  dans  son  sens  le  plus  étendu,  c'est-à-dire  à  la  Côte-Dorée,  au 
Bénin,  au  Vieux-Calabar,  au  Gabon,  au  royaume  d'Aw^are.  L'Afrique 
australe  en  compte  49,  Madagascar  44,  l'Abyssin-ie  4,  la  Kabytie  4. 
L'Asie,  dont  les  contrées  centrales  sont  si  mal  connues,  n'a  fourni 
aux  voyageurs  que  35  espèces,  dont  2  de  Sibérie.  L'Archipel  indien  et 
la  Nouvelle-Hollande  en  ont  donné  39.  Enfin  l'Europe  est  la  partie  du 
monde  la  plus  pauvre  en  espèces  de  ce  genre;  on  en  connaît  seule- 
ment 7  espèces. 


70  PHYTOPHAGES. 

CRIOCERIS. 
Geoffroy,  Ins.  d.  environs  de  Paris,  1,  p.  237  (1), 

Caractères  des  Lemà.  —  L'absence  de  soudure  des  crochets  des 
tarses  constitue  en  réalité  leur  seule  ditTérence.  Il  faut  cependant 
ajouter  comme  caractères  secondaires  que,  sauf  quelques  espèces, 
l'écusson  n'est  jamais  tronqué  en  arrière,  que  les  yeux  sont  toujours 
distinctement  et  en  général  fortement  échancrés,  que  le  prothorax  ne 
présente  jamais  en  dessus  d'une  manière  bien  marquée  ce  sillon 
transversal  qui  est  si  fréquent  chez  les  Lema. 

Ce  genre,  fondé  en  1762,  par  Geoffroy,  n'a  nullement  été  compris 
de  la  même  manière  par  l'auteur  des  Insectes  des  environs  de  Paris 
et  l'auteur  de  la  Monographie  des  Phytophages.  Quoi  qu'il  en  soit,  le 
genre  Crioceris  est  bien  moins  riche  en  espèces  que  le  genre  Lema, 
il  ne  doit  pas  être  considéré  comme  faisant  suite  à  ce  dernier,  mais 
comme  constituant  un  groupe  parallèle  ;  on  trouve,  en  effet,  que  les 
mêmes  formes  se  répètent  d'une  manière  souvent  frappante;  cela  est 
vrai,  surtout  pour  le  pvothorax,  qui,  dans  le  genre  actuel,  affecte 
comme  chez  les  Lema  six  formes  différentes,  correspondant  presque 
exactement  dans  les  deux  genres. 

Le  Prof.  Lacordaire,  à  la  sagacité  duquel  les  moindres  détails 
d'organisation  chez  les  espèces  soumises  à  ses  recherches  n'ont  pu 
échapper,  fait  remarquer  que  certaines  Crioceris  ont  les  hanches  an- 
térieures séparées  par  un  prosternum  étroit;  c'est  le  cas  chez  les  C. 
Laferlei,  viridis,  nitida.  Mais  à  ses  yeux,  l'importance  de  ce  carac- 
tère ne  prime  pas  la  similitude  complète  de  ces  espèces  avec  leurs 
congénères;  il  n'a  pas  voulu  créer  de  coupe  nouvelle,  ni  en  adopter 
une  autre  de  M.  Chevrolat,  inscrite  sous  le  nom  de  Pleurophora  et 
qui  est  basée  uniquement  sur  un  faciès  particulier.  La  multiplicité  des 
genres  a  le  grave  inconvénient  de  détruire  des  analogies  pour  mettre 
en  relief  des  différences  parfois  très-légères. 

La  distribution  géographique  des  Crioceris  présente  des  particu- 
larités remarquables.  Tandis  que  l'Amérique  méridionale  avait  fourni 
un  contingent  si  riche  au  genre  Lema,  elle  ne  possède  aucune  Crio- 
ceris; l'Amérique  septentrionale  se  trouve  dans  le  même  cas;  seul, 
dans  le  Nouveau-Monde,  le  Mexique  nourrit  quelques  représentants 
de  ce  genre,  au  nombre  de  13  seulement.  L'Europe  entière  en  pos- 
sède exactement  le  même  nombre.  Vient  ensuite  l'Afrique  qui  en  a 
16,  découvertes  en  Guinée  et  vers  les  terres  australes.  L'Asie  et  l'O- 

(1)  Syn.  Lema,  Fabr.  Supp.  Eutoin.  Syst.  p.  90;  Syst.  El.  I,  p.  471.  — Au- 
CHENiA^  Tliunbcig,  Cha>act.  gen.  Ins.  (éd.  Meyer),  p.  21.  —  Pleurophoka, 
Chevr.  in  Dej.  Cal.  3^  td.  p.  383.  ~  Cbuoceris,  Lac.  Monog.  Phyt.  1,  p.  Ti^G 
et  auctor. 


CRIOCÉRIDES.  77 

céanie  sont  à  peu  près  également  riches;  la  première  a  fourni 
20  types,  la  seconde  21,  et  de  ce  nombre,  quelques-uns  habitent  en 
même  temps  le  continent  et  l'Archipel  indiens.  En  additionnant  ces 
divers  chiffres,  nous  arrivons  à  la  somme  de  83  espèces;  c'est  à  peu 
près  le  double  de  celles  décrites  dans  la  Monographie  des  Phyto- 
phages. 

Les  mœurs  des  Criecères  sont  les  mêmes  que  celles  des  Lemx;  leurs 
larves  ont  également  la  plus  grande  analogie  et  ne  demandent  pas  de 
description  spéciale. 

BRACHYDACTYLA. 

Lacordaire,  Monog.  d.  Phytoph.  l,  p.  599  (1). 

Tête  petite,  non  rétrécie  en  arrière  des  yeux  ;  épistome  séparé  du 
front  par  une  ligne  anguleuse  à  sommet  dirigé  en  arrière  et  duquel 
partent  deux  sillons  contournant  les  yeux;  labre  court,  transversal, 
arrondi  en  avant;  mandibules  larges,  arquées,  bifides  à  leur  extrémité, 
tranchantes  au  côté  interne  et  finement  ciliées  à  leur  base  ;  mâchoires 
à  lobe  interne  assez  large,,  droit,  tronqué  en  dedans  obliquement  et 
cilié;  l'externe  ne  dépassant  pas  le  précédent,  arqué  et  cilié  en  avant, 
à  palpes  très-courts,  cylindriques,  article  1  indistinct,  2  et  3  obconi- 
ques,  subégaux,  4  ovoïde  et  obtus,  plus  long  que  les  précédents;  lèvre 
inférieure  à  menton  très-court,  transversal,  échancré  en  avant  et  lur 
peu  oblique  en  dedans,  à  languette  assez  grande,  coriace,  échancrée 
dans  son  milieu,  cà  palpes  courts,  article  1  oblong,  2  obconique,  3 
ovoïde,  tronqué  au  bout.  —  Antennes  robustes,  moins  longues  que  la 
moitié  du  corps,  grossissant  légèrement  vers  l'extrémité,  article  1 
gros,  2  moniliforme,  3-4  obconiques,  un  peu  plus  longs,  5-1  i  cylin- 
driques, subégaux.  —  Yeux  médiocres,  ovalaires,  un  peu  échancrés, 
pourvus  d'une  orbite.  —  Prothorax  de  moitié  au  moins  plus  étroit 
que  les  élytres  à  sa  base,  carré  ou  un  peu  transversal,  subconvexe  en 
dessus,  une  petite  dépression  latérale  près  de  la  base;  écusson  petit, 
en  triangle,  à  sommet  arrondi.  —  Elytres  larges,  subparalièles,  assez 
convexes,  chacune  d'elles  arrondie  à  la  base.  —  Prosternum  étroit  et 
convexe  entre  les  premières  hanches;  més&sternura  assez  large  et 
très-court.  ~  Abdomen  à  premier  segment  plus  long  que  les  deux 
suivants  réunis.  —  Pattes  courtes,  robustes,  hanches  antérieures  et 
intermédiaires  globuleuses;  cuisses  semblables,  un  peu  renflées  au 
milieu;  jambes  droites;  tarses  très-courts,  fortement  élargis  du  1"  au 
3"  article,  article  1  trigone,  2  transversal,  3  bilobé,  très-large,  4  court, 
engagé  presque  en  entier  entre  les  lobes  du  précédent,  robuste,  dé- 
primé en  dessus,  terminé  par  deux  crochets  petits,  arqués  et  très-aigus. 

Ce  genre  est  parfaitement  caractérisé  à  la  première  vue  par  la 
(I)  Syn.  Orioceris,  Guér.  Icon.  du  Règ.  Anim.  lus.  p.  rJGl. 


78  PHYTOPHAGES. 

forme  de  ses  tarses,  dont  les  parties  foriEent,  dans  leur  ensemble,  une 
espèce  de  spatule  allongée;  à  ce  caractère,  il  faut  ajouter  la  forme  du 
prothorax,  celle  du  prosteruum  et  des  quatre  hanches  antérieures.  Le 
Prof.  Lacordaire,  qui  a  fondé  et  publié  ce  genre  en  18iS,  décrit  deux 
espèces,  l'une  de  Java,  l'autre  de  Madagascar.  On  n'a  rien  ajouté  de- 
puis. 

MACROLEMA. 
Baly,  Journal  of  Entomolog.  1861,  I,  p.  275. 

Tète  saillante,  légèrement  rétrécie  en  arrière  des  yeux;  labre  trans- 
versal; mandibules  assez  fortes,  à  sommet  bifide;  mâchoires  à  lobe 
externe  palpiforme,  à  palpes  à  dernier  article  ovalaire,  tronqué  au 
sommet;  lèvre  inférieure  à  menton  court,  transversal,  à  bord  anté- 
rieur concave,  à  languette  semi-cornée,  obtuse,  entière.  —  Antennes 
médiocres,  suballongées,  filiformes,  article  1  renflé,  2  court,  3  du 
double  plus  long,  4  un  peu  plus  long  que  le  précédent,  5-11  presque 
égaux  à  4.  —  Yeux  saillants,  avec  une  orbite  indistincte  en  arrière, 
à  peine  sinués  en  dedans.  —  Prothorax  transversal,  les  côtés  rétrécis 
vers  la  base;  écusson  triangulaire,  allongé.-—  Elytres  beaucoup  plus 
larges  à  la  base  que  le  corselet,  parallèles,  à  dos  convexe.  —  Proster- 
num distinct  entre  les  hanches  antérieures.  —  Abdomen  à  premier 
segment  un  peu  plus  long  que  le  suivant.  —  Pattes  médiocres,  subal- 
longées, simples;  hanches  antérieures  transversales;  cuisses  posté- 
rieures semblables  aux  autres,  tarses  à  4^  article  du  double  plus  long 
que  le  précédent,  hbre ,  terminé  par  des  crochets  séparés,  non  soudés 
à  la  base. 

Ce  genre  remarquable  est  très-voisin  des  Brachydactyla  ;  comme 
lui,  il  possède  un  prosternum  distinct  et  des  hanches  antérieures  non 
conico-cylindriques,  mais  il  s'en  distingue  par  les  S''  et  4"  articles  des 
tarses,  qui  sont  formés  comme  dans  les  espèces  typiques  de  la  famille 
et  par  ses  hanches  transversales. 

Une  seule  espèce  d'Australie  est  connue,  M.  vittata,  Baly. 


SECTION  IL 

GAMPTOSOmES. 

Tête  arrondie,  souvent  complètement  engagée  dans  le  pro thorax, 
à  front  plan,  oblique  ou  vertical  ;  à  bouche  dirigée  en  bas.  -^  Yeux 
presque  toujours  échancrés.  —  Antennes  insérées  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  face,  au  bord  antero-interne  des  yeux,  toujours  très-dis- 
tantes à  leur  base,  de  forme  variable,  tantôt  courtes  et  pectinées, 
tantôt  filiformes  et  beaucoup  plus  longues.  —  Prothorax  transversa- 


CAMPTOSOMES.  79 

lement  convexe,  ample,  presque  toujours  aussi  large  que  les  élytres 
à  sa  base.  —  Elytres  oblongues,  cylindroïdes  ou  rectangulaires,  par- 
fois brièvement  ovalaires.  —  Prosternum  variable.  —  Abdomen  pré- 
sentant une  double  courbure  :  l'une  dans  le  sens  transversal,  l'autre 
selon  Taxe  longitudinal;  premier  arceau  très  développé  aussi  bien 
dans  sa  longneur  que  dans  sa  largeur,  prolongé  de  chaque  côté  du 
métathorax  et  embrassant  les  épimères  métathoraciques  ;  les  trois 
segments  intermédiaires  rétrécis  dans  leur  milieu,  parfois  soudés  ou 
rudimentaires;  dernier  segment  ordinairement  bien  développé  et  à 
peu  d'exceptions  près,  muni  chez  la  femelle  d'une  fossette  profonde. 
—  Toujours  un  pygidium  plus  ou  moins  apparent.  —  Pattes  normales 
et  semblables  entre  elles  dans  le  plus  grand  nombre. 

Comme  on  peut  en  juger  par  la  diagnose  ci-dessus,  les  caractères 
fondamentaux  de  cette  deuxième  section  résident  dans  la  conforma- 
tion de  l'abdomen.  Il  est  indispensable  de  se  rendre  compte  de  cette 
structure  exceptionnelle  et  d'en  rechercher  la  cause. 

On  sait  que  de  nombreuses  espèces  de  Clytrides  et  de  Cryptocé- 
phalides,  et  l'analogie  permet  d'admettre  la  même  règle  pour  chacun 
de  ces  groupes  dans  sa  totalité,  on  sait,  disons-nous,  que  ces  espèces 
vivent,  à  l'état  de  larves,  dans  des  fourreaux  qui  lenr  servent  de  de- 
meure et  d'abri.  Ce  fourreau  ressemble  à  un  petit  sac,  de  forme 
ovoïde,  diversement  orné  à  sa  surface  et  pourvu  en  général  d'une 
seule  ouverture.  La  larve  qui  s'y  loge  a  la  tête  dirigée  vers  l'ouver- 
ture et  son  corps  est  replié  sur  lui-même  par  sa  face  ventrale,  de 
façon  que  l'extrémité  anale  se  trouve  reportée  en  avant  jusqu'à  la 
troisième  paire  de  pattes.  Cette  courbure  de  la  partie  abdominale  de 
l'animal  dans  son  jeune  âge  paraît  avoir  laissé  des  traces  chez  l'in- 
secte parfait.  En  effet,  dans  les  six  tribus  qui  composent  la  section 
actuelle,  on  observe  une  conformation  des  différents  segments  abdo- 
minaux, qui  les  caractérise  entre  tous  les  autres  Phytophages.  Le 
premier  de  ces  segments,  tout  en  étant  un  peu  plus  long  que  chacun 
des  trois  suivants,  est  relativement  très-large,  il  se  prolonge  de  cha- 
que côté  en  avant  et  il  embrasse  les  flancs  de  la  poitrine,  ou  bien,  si 
l'on  veut,  les  parapleures  métathoraciques.  Cette  structure  est,  sans 
aucun  doute,  le  vestige  de  l'élargissement  que  doit  subir  le  corps  de 
la  larve,  à  l'endroit  où  l'abdomen  se  replie  sur  lui-même.  Chez  ces 
mêmes  insectes,  à  l'état  parfait,  le  dernier  segment  abdominal  est 
aussi  très-allongé  ;  cet  accroissement  de  longueur  semble  résulter  de 
ce  que  chez  la  larve,  le  dernier  segment,  qui  porte  l'ouverture  anale^ 
a  dû,  pendant  l'excrétion,  subir  de  fréquents  allongements  pour  faire 
arriver  le  produit  jusqu'à  l'ouverture  du  fourreau,  ou  au  moins  jus- 
qu'aux pattes  postérieures.  Au  contraire,  les  segments  intermédiaires, 
dans  la  courbure  de  l'abdomen,  ont  été  exposés  à  une  compression, 
dont  l'étendue  est  en  quelque  sorte  révélée  par  la  conformation  de 
ces  arceaux  chez  l'insecte  parfait.  On  pourrait  poursuivre  cet  exa- 


80  PHYTOPHAGES. 

men,  réchercher  les  causes  qui  ont  eu  une  influence  sur  la  forme  et 
la  nature  du  pygidium,  sur  celles  des  arceaux  dorsaux  de  la  partie 
abdominale  ;  mais  on  s'exposerait  à  produire  des  hypothèses  hasar- 
dées, nos  connaissances  sur  les  états  primitifs  de  ces  insectes  étant 
encore  trop  incomplètes  à  l'époque  actuelle. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  structure  de  l'abdomen  chez  les  Clytrides  et 
les  Cryptocéphalides  est  éminemment  caractéristique;  elle  se  montre, 
sinon  identique,  au  moins  très-analo^e  chez  les  Mégascélides,  les 
Mégalopides,  les  Chlamydes  et  les  Sphœrocharides.  Ces  dernières  tri- 
bus peuvent,  en  conséquence,  être  réunies  sous  un  même  titre,  que 
les  larves  dont  résultent  les  insectes  parfaits  soient  ou  non  des  larves 
tubicoles.  11  est  très-probable  que  l'affirmative  est  vraie,  mais  en 
fût-il  autrement,  ce  n'est  pas  en  vue  des  larves  que  cette  deuxième 
section  a  été  délimitée,  mais  à  cause  de  la  structure  de  l'abdomen. 

A  part  la  constitution  exceptionnelle  de  cette  partie  du  corps,  il 
serait  difficile  de  tracer  une  description  générale  appUcable  à  ces 
divers  groupes.  Tout  ce  que  l'on  peut  dire,  c'est  que  la  forme  cylin- 
droïde  est  dominante  ;  chez  les  espèces  allongées,  elle  est  manifeste, 
mais  il  en  est  d'autres  où  la  longueur  est  réduite  à  ce  point,  que  le 
corps  afl'ecte  une  forme  cubique. 

Les  organes  buccaux  sont  conformés  comme  chez  les  autres  Phjio- 
phages,  et,  sauf  quelques  exceptions,  varient  peu;  les  mandibules 
sont  en  général  bien  développées  et  prennent  parfois  des  dimensions 
anormales.  Les  yeux  sont  médiocres,  peu  saillants,  le  plus  souvent 
échancrés  à  leur  bord  antérieur.  Les  antennes  affectent  deux  formes 
principales  :  tantôt  filiformes  et  allongées,  tantôt  plus  courtes,  dila- 
tées vers  l'extrémité  ou  plus  ou  moins  distinctement  pectinées,  avec 
tous  les  passages  intermédiaires.  Dans  la  très-grande  majorité,  le 
prothorax  est  de  la  largeur  des  élytres  et  ses  bords  latéraux  sont  tou- 
jours distincts.  Les  pattes  varient  peu  ;  en  général,  elles  sont  sembla- 
bles entr'elles;  dans  les  espèces  oi^iil  en  est  autrement,  tantôt  ce  sont 
les  antérieures,  tantôt  les  postérieures  qui  gagnent  un  plus  grand 
développement. 

Comme  il  a  été  dit,  la  section  des  Camptosomes  se  compose  de  six 
tribus.  Deux  d'entr'elles,  celle  des  Chlamydes  et  celle  des  Sphœro- 
charides, ont  en  commun  un  caractère  qui  permet  de  les  distinguer 
des  autres  types  ;  ce  caractère  réside  dans  la  présence,  le  long  du 
prosternum,  entre  cet  organe  et  les  hanches  antérieures,  d'une  rai- 
nure oîi  les  antennes  peuvent  se  loger  au  repos.  Quant  à  la  distinc- 
tion de  ces  deux  groupes,  on  remarquera  que  chez  les  Sphœrocha- 
rides les  crochets  des  tarses  sont  profondément  bifides,  tandis  que 
ces  mêmes  organes,  chez  les  Chlamydes,  sont  simples  ou  appen- 
diculés. 

Les  autres  tribus,  quoique  d'un  type  idéal  facilement  reconuais- 
sable  à  la  première  vue,  renfermant  néanmoins  des  formes  de  tran- 


CAMPTOSOMES.  *  81 

sitionqui  rendent  la  division  systématique  parfois  difficile;  une  dé- 
marcation un  peu  plus  complète  ne  peut  guère  s'obtenir  que  par  la 
réunion  d'un  ensemble  de  caractères.  Ainsi,  chez  les  Mégascélides,  la 
tète  est  libre,  un  peu  plus  large,  y  compris  les  yeux,  que  le  pour- 
tour antérieur  du  corselet,  les  antennes  sont  très-longues,  grêles  et 
filiformes,  le  pronotum  est  plus  étroit  que  les  élytres,  le  prosternum 
est  nul  ou  réduit  à  une  mince  lamelle,  le  dernier  article  des  palpes 
est  ovalaire  et  obtus;  enfin,  les  crochets  des  tarses  sont  soudés  ou 
simples.  Chez  les  Mégalopides,  la  tête  est  également  libre,  le  dernier 
article  des  palpes  est  grêle  et  acuminé,  la  languette,  dans  les  dix-neuf 
vingtièmes  des  espèces,  est  membraneuse  et  profondément  bilobée, 
les  mandibules  entières  au  sommet  ;  les  antennes  courtes,  épaissies 
vers  l'extrémité,  sont  souvent  dentées  ou  pectinées;  les  cuisses  posté- 
rieures, en  général  renflées,  et  les  crochets  des  tarses  toujours  simples. 
La  tête  change  de  direction  dans  les  deux  dernières  tribus;  elle 
rentre  graduellement  dans  le  corselet  et  la  bouche  se  dirige  en  bas. 
En  même  temps,  le  prothorax  devient  plus  large,  il  est,  ou  peu  s'en 
faut,  presque  toujours  de  la  largeur  des  élytres  à  la  base,  et  parfois 
il  les  enserre  par  le  prolongement  de  ses  angles.  Ces  deux  tribus  ont 
des  analogies  très-intimes.  Aussi  le  Prof.  Blanchard  (1)  avait  réuni  les 
Clytra  et  les  Cbyi-tocephalus  des  auteurs  dans  un  seul  groupe,  au- 
quel il  avait  donné  le  nom  de  Chjtrides.  De  son  côté,  M.  Chevro- 
lat  (2),  se  fondant  sur  les  caractères  empruntés  aux  larves,  avait  réuni 
ces  deux  types  en  une  seule  famille,  celle  des  Tubifères,  divisée  en  deux 
tribus,  les  Clylhraires  et  les  Cryptocéphalides.  Aujourd'hui,  l'opinion 
du  Prof.  Lacordaire  a  prévalu,  et  la  distinction  des  deux  groupes  est 
généralement  admise.  Elle  s'appuie  sur  les  caractères  suivants  :  chez 
les  Clytrides,  les  antennes  sont  presque  toujours  pectinées,  le  pro- 
sternum nul  entre  les  hanches  antérieures,  et  lorsque  les  trois  paires 
de  pattes  ne  sont  pas  semblables  entre  elles,  l'ahongement  se  pro- 
nonce d'arrière  en  avant,  de  sorte  que  ce  sont  les  pattes  antérieures 
qui  gagnent  le  plus,  soit  en  longueur,  soit  en  force. 

Il  est  très-rare  que  les  pattes  ne  soient  pas  semblables  entre  elles 
chez  les  Cryptocéphalides.  Il  y  a  cependant  'des  exceptions,  et  tantôt 
c'est  la  paire  antérieure,  tantôt  la  paire  postérieure  dont  les  dimen- 
sions se  sont  agrandies.  En  outre,  le  prosternum  est  toujours  bien 
développé  et  sépare  plus  ou  moins  largement  les  hanches  antérieu- 
res; les  antennes,  dans  la  majorité  des  espèces,  sont  longues  et  fili- 
formes. Chez  quelques-unes,  elles  s'épaississent  légèrement  vers  l'ex- 
trémité; chez  d'autres,  elles  sont  un  peu  raccourcies  et  deviennent 
subclaviformes,  sans  jamais  alfecter  la  forme  réellement  pectinée. 

(1)  Annales  des  Se.  uat.  3«  Sér.  Zool.  V,  p.  370. 

(2)  D'Orbigny,  Dict.  d'Hisl.  natur.  —  Articles  Clythruires  et  CryptocéphU' 
lides. 

Coléoptères.    Tome  X.  6 


82  PHYTOPHAGES. 

Le  tableau  analytique  suivant  permettra,  dans  la  très-grande  ma- 
jorité des  circonstances,  de  déterminer  la  tribu  à  laquelle  appartient 
une  espèce  donnée  : 

I.  Antennes  libres,  non  logées  au  repos  dans  des  rainures 

prothoraciques. 

A.  Prosternum  apparent,  très-rarement  nul;  anteunes 

filiformeSj  par  exception  subclavlformes. 

B.  Pronotum  plus  étroit  que  les  élytres.  Mégascélides. 

B'.        —        anssi  large  que  les      —  CryptocéphalidesJ^  3 

A'.  Prosternum  nul  entre  les  hanches  antérieures;  an- 
tennes courtes,  pectinées  ou  dilatées  vers  le 
sommet.  ,  ., 

C.  Dernier  article  des  palpes  ovalaire,  tronqué.  Clytrides.  r  '  ~ 

C.  —        —  —      giêle,  acuminé.  Mégalopides./^  o » 

II.  Antennes  logées  au  repos  dans  des  rainures  protho- 

raciques. 

D.  Crochets  des  tarses  simples  ou  appendiculés.  Chlamydes.     •;  J 
D'.       —            —      bifldes.  Sphœrocharides.^èC 


TRIBU  IV. 

MÉGASCÉLIDES. 

Tête  saillante,  subovalaire  ou  arrondie,  à  front  peu  convexe,  très- 
obtuse  en  avant;  épistome  le  plus  souvent  confondu  avec  le  front; 
labre  entier,  émarginé  ou  profondément  sinueux;  mandibules  cour- 
tes, épaisses,  à  extrémité  obtuse,  échancrée,  ou  plus  rarement  minces, 
arquées,  à  pointe  entière  ;  dernier  article  des  palpes  ovalaire,  renflé, 
obtus  à  son  sommrt.  —  Yeux  assez  grands,  échancrés  à  leur  bord  in- 
terne, rarement  subentiers.  —  Antennes  longues,  très-grêles,  filifor- 
mes, à  premier  article  remarquablement  gros.  —  Prothorax  subcy- 
lindriiiue,  sans  bords  latéraux  marqués,  {dus  long  que  large,  parfois 
très-allongé.  —  Elytres  oblongues,  linéaires,  subdéprimées  en  dessus, 
échancrées  en  demi-cercle  à  la  base,  laissant  en  partie  le  pygidium  à 
découvert.  —  Prosternum  très-étroit,  convexe  entre  les  hanches  an- 
térieures, parfois  nul.  —  Abdomen  subcylindrique,  légèrement  com- 
primé latéralement,  4  segment  plus  long  que  chacun  des  suivants, 
prolongé  sur  les  côtés  des  parapleures  métathoraciques  ;  segment  ter- 
minal tantôt  petit  et  conique,  t.mtôt  plus  grand  et  muni  d'une  fos- 
sette; un  pygidium  toujours  distinct,  peu  développé.  —  Pattes  lon- 
gvJes  et  grêles,  cuisses  postérieures  épaissies,  tarses  allongés,  terminés 
par  des  crochets  simples  ou  soudés  à  la  base. 

11  n'était  pas  possible  de  laisser  le  genre  Megascelis  dans  la  tribu 


MÉGASCÉIIDES.  83 

des  Criocérides.  Eu  égard  à  la  conformation  si  caractéristique  de  l'ab- 
domen, ce  type  doit  rentrer  dans  la  section  des  Phytophages  camp- 
tosomes.  Par  une  raison  semblable,  le  genre  Ateledera  se  trouve 
également  transposé,  et  il  paraît  assez  bien  à  sa  place  à  la  suite  des 
Megascelis.  Ceux-ci  sont  très-voisins  des  Mégalopides,  il  n'y  a  pas  de 
doute  ;  mais,  sous  peine  d'altérer  l'homogénéité  du  groupe  formé  par 
ces  derniers,  ils  ne  peuvent  en  faire  partie.  Il  n'y  a  d'autre  parti  à 
prendre  que  d'en  faire  le  type  d'une  tribu  spéciale.  Comme  on  le 
verra  ci-après,  la  même  alternative  s'est  présentée  à  l'occasion  du 
genre  SphvErochahis.  Ce  sont,  croyons-nous,  les  seules  tribus  que 
nous  aurons  à  créer. 

La  place  occupée  par  le  genre  Megascelis,  dans  la  Monographie 
des  Coléoptères  subpentamères  et  celle  que  nous  lui  avons  assignée, 
démontrent  clairement  que  l'on  a  affaire  à  un  groupe  de  trimsition. 
Par  son  pronotum  plus  étroit  que  les  élytres  et  dépourvu  de  bords 
latéraux ,  il  se  rapproche  des  tribus  des  Eupodes,  il  s'en  éloigne  par 
la  structure  de  l'abdomen. 

La  tribu  des  Mégascélidesne  renferme  que  deux  genres,  l'un  très- 
riche  en  espèces,  l'autre  formé  d'un  seul  type.  Tous  deux  sont  pro- 
pres à  l'Amérique  méridionale  et  au  Mexique.  Ils  se  distinguent  de  la 
manière  suivante  : 

I.  Tête  arrondie,  prothorax  oblong.  Megascelis. 

IL    —    ovalaire,         —      trois  fois  aussi  long  que  large.  Ateledera. 

MEGASCELIS. 
Dejean,  Cat.  S"  éd.  p.  384  (1). 

Tête  arrondie,  courte,  très-obtuse  en  avant  ;  front  large  ;  labre  plus 
eu  moins  saillant,  profondément  échancré  dans  son  milieu;  mandi- 
bules courtes,  épaisses,  convexes  et  arrondies  en  dehors,  concaves  en 
dedans,  à  sommet  très-obtus,  tantôt  coupé  carrément,  tantôt  plus  ou 
moins  échancré;  mâchoires  grêles,  à  lobe  externe  allongé,  obtus, 
l'interne  plus  large,  plus  court,  ciliés  tous  deux  ;  à  palpes  très-longs, 
grêles,  cylindriques,  1  article  court,  2  et  3  subégaux,  obconiques, 
4  ovoïde,  tronqué-arrondi  au  sommet;  lèvre  inférieure  à  menton  peu 
distinct,'  très-court,  infléchi  vers  la  bouche,  à  languette  brève,  mem- 
braneuse, oblique  en  dedans,  subémarginée  à  son  bord  antérieur,  à 
palpes  longs,  insérés  vers  la  base  de  la  languette,  4  article  le  plus 
court,  2  obconique,  3  ovalaire,  obtus.  —  Antennes  insérées  au  côté 
interne  et  antérieur  des  yeux,  très-longues,  très-grêles,  filiformes, 
4  article  ovoïde,  beaucoup  plus  gros  que  les  autres,  2  très-court,  glo- 

(1)  Syn.  Latreille,  Règ.  Anim.  2"  éd.  V,  p.  138.  —  Lacord.,  Moriog.  d.  Phy- 
topb.  1,  p.  241.  —  Lema,  Fabr.  Syst.  El.  1,  p.  477. 


Si  PHYTOPHAGES. 

buleux,  les  autres  allongés,  cylindriques  ou  un  peu  comprimés  et 
subégaux.  —  Yeux  assez  gros,  pourvus  d'une  orbite  en  arrière,  sub- 
arrondis, tantôt  entiers,  tantôt  plus  ou  moius  échancrés.  —  Prothorax 
subcylindriquo,  plus  long  que  large,  toujours  plus  étroit  que  les  ély- 
tres  à  sa  base  ;  écusson  quadrangulaire  ou  en  triangle  fortement 
échancré  au  sommet.  —  Elytres  allongées,  parallèles  ou  légèrement 
rétrécies  eu  arrière,  échancrées  en  demi-cercle  à  la  base,  presque 
planes  en  dessus. — Prosternum  très-étroit  et  convexe  entre  les  han- 
ches, parfois  nul  ;  mésosternum  un  peu  plus  large,  —  Abdomen  sub- 
comprimé latéralement,  à  1  segm.ent  un  peu  plus  long  que  chacun 
des  suivants,  fortement  prolongé  en  avant  et  «mbrassant  les  para- 
pleures  métathoraciques,  dernier  segment  conique,  à  découvert  en 
dessus.  —  Pattes  longues  et  grêles,  hanches  antérieures  conico-cyhn- 
driques,  les  intermédiaires  subglobuleuses;  cuisses  oblongues,  sub- 
compriraées,  les  postérieures  plus  fortes,  du  plus  au  moins;  jambes 
droites,  un  peu  comprimées;  tarses  assez  longs,  1  article  allongé,  à 
bords  parallèles  aux  quatre  tarses  antérieurs,  très-rétréci  à  sa  base 
aux  postérieurs,  2  trigone,  presque  de  moitié  plus  court,  3  bilobé, 
4  long,  grêle,  armé  de  crochets  faibles,  soudés  à  leur  base,  au  moins 
sur  la  moitié  de  leur  longueur. 

Fabricius,  dans  son  dernier  ouvrage  sur  les  Coléoptères,  a  décrit 
plusieurs  espèces  de  ce  genre  sous  le  nom  de  Lema,  et  leur  attribuant 
la  faculté  de  sauter,  il  les  avait  placées  dans  la  division  des  Lemœ 
saltatorice.  Le  genre  actuel  a  été  indiqué  par  Dejeau,  dans  la  l""'-  édi- 
tion de  son  Catalogue,  et  brièvement  caractérisé  par  LatreiUe  dans  la 
2^  édition  du  Règne  animal. 

Le  dernier  catalogue  de  Dejean  indique  neuf  espèces  seulement 
dans  le  genre  Megascelis.  Le  Prof.  Lacordaire  l'a  beaucoup  enrichi 
dans  sa  Monographie  et  a  donné  la  description  détaillée  de  51  types, 
tout  en  observant  que  ce  nouibre  sera  beaucoup  augmenté  par  la 
suite,  lorsque  les  collecteurs  négligeront  moins  ces  petites  espèces. 
Ces  prévisions  se  sont  réalisées,  grâce  aux  recherches  persévérantes 
de  II.  Clark,  de  MM.  Bâtes  et  Baly,  le  nombre  des  espèces  signalées 
dans  le  catalogue  du  premier  de  ces  auteurs  est  porté  à  87.  La  très- 
grande  majorité  des  Megascelis  appartient  à  l'Amérique  méridio- 
nale. On  les  rencontre  depuis  Carthagène  jusqu'à  Montevideo,  depuis 
Ega  jusqu'à  Baliia;  après  le  Brésil,  c'est  la  Colombie  et  les  Guyanes 
qui  en  nourrissent  le  plus  grand  nombre  ;  quatre  espèces  se  sont  ren- 
contrées au  Mexique  et  Bohemau  en  a  décrit  une  de  l'île  d'Oaha, 
dans  la  Polynésie. 

Sous  le  rapport  des  couleurs,  qui  sont  souvent  plus  ou  moins  mé- 
taUiques,  de  la  sculpture  de  la  tète  et  du  prothorax,  les  Megascelis 
ont  une  certaine  analogie  avec  les  Donacies. 

Les  différences  sexuelles  ne  sont  pas  constantes  :  chez  un  certain 
nombre,  les  femelles  ne  se  distinguent  des  mâles  que  par  leur  taille 


MÉGASCÉLIDES.  8S 

plus  forte  et  leur  faciès  plus  robuste.  Chez  d'autreS;,  les  mâles  sont  plus 
grêles,  leurs  élytres  rétrécies  en  arrière  et  leurs  antennes  plus  longues; 
quelques-uns  ont  les  cuisses  postérieures  dentées  ou  crénelées  en 
dessous,  tandis  que  ces  organes  sont  constamment  inermes  chez  les 
femelles.  Les  caractères  les  plus  constants  résident  dans  le  prothorax 
qui,  à  quelques  exceptions  près,  est  plus  allongé  dans  ce  dernier  sexe 
et  en  même  temps  plus  finement  ponctué  ou  rugueux.  Nous  avons 
vainement  recherché  la  fossette  dont  est  muni,  chez  la  femelle,  le  der- 
nier segment  abdominal  dans  les  tribus  qui  suivent  et  nous  appelons 
l'attention  des  entomologistes  sur  ce  point. 

On  trouve  les  Megascelis  isolés  ou  réunis  en  petit  nombre  sur  les 
feuilles  des  arbustes  et  des  plantes.  Le  Prof.  Lacordaire,  qui  a  eu 
l'occasion  de  les  observer  pendant  ses  voyages  au  Brésil,  ne  les  a 
jamais  trouvés  sur  les  fleurs  ;  il  a  constaté,  en  même  temps,  que 
malgré  le  développement  de  leurs  cuisses  postérieures,  ce  ne  sont  pas 
des  insectes  sauteurs. 

ATELEDERA. 

Lacordaibe,  Monogr.  d.  Phytoph.  I,  p.  607. 

Tête  allongée,  subovalaire,  un  peu  déprimée  en  dessus,  sans  cou 
distinct  en  arrière,  obtuse  en  avant;  épistome  séparé  du  front  par  un 
léger  bourrelet  un  peu  arqué;  labre  transversal,  arrondi  en  avant; 
mandibules  minces,  légèrement  arquées,  dépassant  à  peine  le  labre, 
entières  à  leur  extrémité;  palpes  maxillaires  à  article  2  allongé,  ob- 
conique,  3  très-court,  cupuliforme,  4  ovalaire,  aussi  long  que  2, 
obtus  à  son  sommet;  lèvre  inféiieure  à  menton  transversal,  assez  for- 
tement échancré  en  ligne  droite  en  avant,  ses  côtés  obliquement  ar- 
rondis, à  palpes  plus  courts  que  les  maxillaires;  leur  dernier  article 
semblable  à  celui  de  ces  derniers.  —  Antennes  de  la  longueur  du 
corps,  très-grêles,  grossissant  légèrement  à  leur  extrémité,  article  1 
assez  gros,  en  cône  renversé,  2  très-court,  obconique,  3-4  très-longs, 
cylindriques,  subégaux,  S-ll  obconiques,  décroissant  graduellement. 
—  Yeux  grands,  sessiles,  peu  convexes,  oblongs,  obliquement  et  pro- 
fondément échancrés  au  côté  interne  en  avant.  —  Prothorax  très-al- 
longé, conique,  sensiblement  plus  étroit  à  la  base  que  les  élytres, 
graduellement  rétréci  en  avant;  écusson  carré.  —  Elytres  allongées, 
un  peu  rétrécies  en  arrière,  échancrées  en  demi-cercle  à  leur  base, 
avec  les  angles  huméraux  arrondis  et  non  saillants,  laissant  en  par- 
tie le  pygidium  à  découvert.  —  Prosternum  nul  entre  les  hanches  an- 
térieures, mésosternum  très-étroit  entre  les  hanches  moyennes.  — 
Abdomen  à  dernier  segment  presque  aussi  grand  que  les  autres  pris 
ensemble  et  fovéolé.  —  Pattes  assez  longues,  peu  robustes  ;  hanches 
antérieures  et  intermédiaires  cylindro-coniques;  cuisses  un  peu  ren- 
flées dans  leur  moitié  terminale;  les  postérieures  un  peu  plus  fortes; 


86  PHYTOPHAGES. 

jambes  droites;  tarses  assez  longs,  à  articles  1  et  2  en  triangle  al- 
longé, 3  bilobé,  4  engagé  à  sa  base  entre  les  lobes  du  précédent  et 
terminé  par  deux  crochets  simples. 

Le  Prof.  Lacordalre,  à  qui  nous  devons  la  connaissance  de  ce  type 
remarquable,  n'a  vu  ciu'un  seul  exemplaire  de  VAleledera  cygnoîdes  et 
tfa  pas  cru  pouvoir  le  mutiler  pour  étudier  d'une  manière  plus  com- 
plète les  parties  de  la  bouche.  Nous  n'avons  pas  été  plus  heureux, 
quoique  nous  ayons  pu  voir  l'exemplaire,  également  unique,  que 
renferme  la  collection  du  Muséum  britannique.  Quoi  qu'il  en  soit,  il 
n'y  a  pas  de  doute  que  cet  insecte  ne  soit  un  Camptosome  et  très- 
voisin  des  Megascelis  ;  la  longueur,  la  ténuité  des  antennes,  la  forme 
subcylindrique,  allongée  du  pronotum,  ne  laissent  subsister  aucune 
incertitude  à  cet  égard;  certains  Megascelîs  (M.  circwmducta  Lac.) 
offrent  un  prothorax  deux  fois  aussi  long  que  large.  l'ar  la  forme  de 
ses  yeux,  par  la  fossette  dont  est  muni  le  dernier  segment  abdomi- 
nal, ce  type  forme  en  quelque  sorte  le  passage  des  Megascelis  aux 
Megalopus. 

TRIBU  V. 

MÉGALOPIDES. 

Tête  saillante,  penchée,  généralement  munie  d'un  cou  en  arrière; 
front  large,  très-légèrement  convexe,  séparé  de  l'épistome  par  un  sil- 
lon transversal  rectiligne,  toujours  très-marqué;  labre  assez  large, 
arrondi  en  avant;  mandibulfs  grandes,  saillantes,  à  pointe  entière, 
tranchantes  au  coté  interne;  mâchoires  à  deux  lobes  simples,  Tex- 
terne  beaucoup  plus  grand  que  l'interne,  à  palpes  cylindriques, 
longs,  le  dernier  article  allongé  et  acuminé;  lèvie  inférieure  à  men- 
ton subquadrangulaire,  le  plus  souvent  échancré  en  ligne  droite  en 
avant,  à  languette  développée,  membraneuse,  rarement  demi-cor- 
née, fortement  bilobée  chez  le  plus  grand  nombre,  subentière  chez 
quelques-uns,  à  palpes  filiformes,  longs,  tri-articulés.  —  Yeux 
grands,  fortement  échancrés.  —  Antennes  grossissant  plus  ou  moins 
de  la  base  à  l'extrémité,  dentées  ou  pectinées,  insérées  à  la  base  des 
canthus  oculaires.  —  Prothorax  le  plus  souvent  trapézoïdal,  parfois 
subquadrangulaire  ou  subcylindrique,  plus  ou  moins  convexe  et  sou- 
vent parcouru  par  des  sillons  transversaux  ;  écusson  en  triangle  cur- 
viligne, à  sommet  entier  ou  échancré,  rarement  transversal.  — 
Élytres  oblongues  ou  parallèles,  à  base  droite  ou  sinueuse,  à  épaules 
assez  marquées,  arrondies  postérieurement  et  parfois  un  peu  déhis- 
centes, embrassant  légèrement  le  corps  sur  les  parties  latérales.  — 
Prosternum  nul  entre  les  hanches  antérieures,  mésosternum  égale- 
ment oblitéré  ou  réduit  à  une  saillie  gri  lo  entre  les  hanches  moyen- 
nes ;  métasternum  simple,  parfois  prolongé  antérieurement  et  orné 


MÉGALOPIDES.  87 

de  mamelons  plus  ou  moins  saillants.  —  Abdomen  à  premier  et  der- 
nier segments  développés,  le  dernier  le  plus  grand  de  tous,  le  pre- 
mier embrassant  de  chaque  côté  les  épimères  métathoraciques  ;  les 
trois  segments  intermédiaires  plus  ou  moins  rétrécis  vers  la  ligne 
médiane.  —  Pattes  généralement  bien  développées,  hanches  anté- 
rieures et  intermédiaires  cylindriques,  les  premières  toujours  conti- 
guës,  les  secondes  également  contiguës  ou  très-rapprochées  ;  cuisses 
fortes,  les  postérieures  en  général  très-développées,  surtout  chez  les 
mâles 5  jambes  longues,  plus  ou  moins  arquées;  tarses  robustes,  dilatés 
et  pubescents  en  dessous,  articles  1  et  2  subtriangulaires,  3  bilobé, 
4  terminé  par  deux  forts  crochets  simples,  appendiculés  dans  un 
genre  (Pedrillia). 

La  tribu  des  Mégalopides,  telle  que  l'a  constituée  le  Prof.  Lacor- 
daire,  forme  le  deuxième  groupe  de  la  section  des  Phytophages  camp- 
tosoraes.  C'est  un  type  parfaitement  caractérisé. 

Chez  ces  insectes,  les  parties  de  la  bouche  ne  varient  que  dans  des 
limites  restreintes  :  les  palpes  sont  constamment  terminés  par  un 
article  allongé  et  acuminé;  c'est  le  principal  caractère  qui  les  dis- 
tingue de  la  tribu  suivante,  celle  des  Clytrides.  L'insertion  des 
palpes  labiaux  a  lieu  dans  la  majorité  des  espèces  en  avant  et  à  la 
base  de  la  languette,  tantôt  sur  ses  lobes.  Cet  organe  affecte  deux 
formes  différentes  :  dans  l'une,  qui  est  de  beaucoup  la  plus  commune, 
elle  est  divisée  jusqu'à  l'insertion  des  palpes  en  deux  lobes,  un  peu 
divergents,  légèrement  concaves  et  ciliés;  dans  l'autre,  la  languette 
est  entière,  coupée  carrément  ou  arrondie  en  avant. 

Les  antennes  subissent  de  nombreuses  moclitications  dues  à  l'al- 
longement ou  à  la  brièveté  des  six  articles  terminaux,  ceux-ci  sont 
tantôt  longs  et  un  peu  en  massue,  tantôt  en  triangle  ou  en  carré, 
tantôt  très-courts  et  transversaux.  Les  quatre  premiers  articles  va- 
rient moins,  le  1  est  gros  et  cylindrique,  le  2  très-court,  le  3  grêle  et 
beaucoup  plus  long  que  4  qui  est  obconique. 

Les  yeux  sont  toujours  plus  ou  moins  fortement  échancrés  et  l'é- 
chancrure  n'est  pas  sujette  à  disparaître,  comme  dans  la  tribu  des 
Criocérides.  Sauf  dans  le  genre  Poecilomorpha,  ils  sont  munis  d'une 
orbite  prononcée  en  arrière. 

Le  prothorax  varie  ;  on  pourrait  y  reconnaître  plusieurs  formes 
différentes  :  le  plus  souvent  il  est  transversal,  subquadrangulaire  ou 
trapézoïdal;  les  bords  latéraux  sont  très-obtus  et  le  plus  généralement 
incomplets;  deux  sillons,  l'un  au  bord  antérieur,  l'autre  au  bord  pos- 
térieur, plus  ou  moins  marqués,  en  parcourent  la  surface.  L'écusson 
est  en  triangle  curviligne,  à  base  plus  ou  moins  large,  à  sommet  sim- 
ple, tronqué  ou  échancré. 

Les  élytressont  allongées,  subcylindriques,  embrassant  légèrement 
les  flancs  sur  les  côtés,  dépourvues  d'épipleures,  sauf  dans  le  genre 
HoMALOPTERus.  La  coupe  de  leurfcase  mérite  attention  ;  elle  est  sinueuse. 


OO  PHYTOPHAGES. 

arquée  ou  coupée  carrément.  Elles  recouvrent  presque  tout  à  fait  le 
pygidium,  mais  parfois  s'arrondissent  isolément  et  deviennent  un  peu 
déhiscentes. 

A  la  partie  inférieure  du  corps^  le  prosternum  est  toujours  nul  entre 
les  hanches  antérieures  ;  le  mésosternum  disparaît  quelquefois  entre 
les  hanches  moyennes  ou  bien  se  trouve  réduit  à  une  étroite  saillie 
linéaire.  Le  métasternum  est  de  forme  normale  ou  bien  présente  en 
avant  une  saillie  plus  ou  moins  prononcée,  conique  ou  comprimée 
et  qui  souvent  s'interpose  entre  les  hanches  moyennes  en  prenant  la 
forme  d'une  carène. 

L'abdomen  est  subcylindrique,  légèrement  comprimé  latéralement 
et  par  conséquent  très-convexe  dans  ses  arceaux  ventraux;  le  dernier 
segment  est  toujours  très-allongé,  le  pygidium  est  bien  développé  et 
l'arceau  ventral  muni,  chez  les  femelles,  dans  la  plupart  des  espèces, 
d'une  fossette  plus  ou  moins  profonde. 

Les  pattes  sont  robustes  et  bien  développées  ;  les  postérieures  tou- 
jours plus  grandes.  Les  hanches  antérieures  contiguës  et  les  moyennes 
subcontiguës,  sont  de  forme  cylindrique.  Les  cuisses  postérieures  sont 
fréquemment  renflées,  très-convexes  à  leur  face  supérieure  et  quelque- 
fois munies  de  spinules  chez  les  màles.  Les  tarses  sont  élargis ,  pu- 
bescents  en  dessous  et  terminés  par  deux  forts  crochets  simples, 
excepté  dans  le  g.  Pedrillia,  où  ils  sont  appendicuiés. 

Le  Prof.  Lacordaire,  qui  a  observé  dans  ses  voyages  en  Amérique 
un  grand  nombre  d'espèces  vivantes,  affirme  que  les  Mégalopides  ne 
sautent  jamais,  que  leur  vol  est  lourd  et  n'a  lieu  que  pendant  la 
forte  chaleur  du  jour.  Ils  vivent  sur  les  plantes  et  les  arbrisseaux  peu 
élevés;  quand  on  les  saisit,  ils  fléchissent  leurs  antennes  et  répandent 
par  les  articulations  des  pattes,  une  liqueur  jaune  analogue  à  celle 
des  Coccinelles.  Ils  produisent,  comme  les  Criocères,  un  bruit  aigu 
par  le  frottement  du  prothorax  contre  le  pédoncule  du  mésothorax. 

Deux  genres  ont  été  ajoutés  à  ceux  que  renferme  la  Monographie 
des  Phytophages,  ce  qui  porte  à  huit  le  nombre  des  types  génériques 
de  la  tribu  des  Mégalopides;  le  tableau  suivant  résume  leurs  caractères 
distinctifs  : 

I.  Languette  profondément  divisée  en  deux  lobes. 

A.  Métasternum  muni  d'une  s^iiillie  conique  ou  compri- 

mée en  avant.  Mastostethus. 

A'.  Point  de  saillie  métasternale. 

B.  Elytres  non  déhiscentes  à  leur  extrémité. 

C.  Eh  très  carénées  latéralement,  pourvues  d'épiplcures 

perpendiculaires.  Homalopterus. 

C.  Elytres  non  carénées,  s'arrondissant  pour  embras- 

ser légèrement  les  flancs. 

D.  Ecusson  en  triangle  curviligne,  entier.  Agalliomerus. 


MÉGAIOPIDES.  89 

D'.  Ecusson  échancré  à  son  extrémité;  deux  mamelons 

sur  le  métasternum.  Temnaspis. 

B'.  Elytres  déhiscentes  à  leur  extrémité,  ayant  une  aire 

élevée  à  leur  base.  Megalopus. 

II.  Languette  entière  ou  subentière. 

E.  Articles  terminaux  des  antennes  plus  ou  moins  dentés 

en  dedans.  Poecilomorpha. 

E'.  Articles  terminaux  des  antennes  non  dentés  en  de- 
dans. 

F.  Prothorax  muni  de  deux  sillons  transversaux,  Tun 

antérieur,  l'autre  postérieur.  Leucastea. 

F'.  Prothorax  muni  d'un  seul  sillon  transversal,  le  pos- 
térieur. PedrilUa. 

MASTOSTETHUS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytop.  I,  p.  614  (1). 

Tête  bien  dégagée  du  prothorax,  présentant  des  organes  buccaux 
normaux  ;  les  palpes  labiaux  insérés  en  avant  et  à  la  base  de  la  lan- 
guette, les  lobes  de  cette  dernière  évasés  et  arrondis  à  leur  sommet. 
— Antennes  cou'  .et,  robustes,  3  article  grêle,  deux  fois  plus  long  que  4, 
les  six  suivants  transversaux,  serrés,  non  ou  à  peine  dentés  au  côté 
interne.  —  Prothorax  trapézoïdal  ou  quadrangulaire,  arrondi  ou  sinué 
et  finement  marginé  à  sa  base,  sans  sillon  transversal  antérieur  ou 
n'en  ayant  qu'un  faiblement  marqué  et  interrompu  dans  son  milieu; 
écusson  en  triangle  curviligne,  très-rarement  tronqué  à  son  sommet. 

—  Elytres  sinuées  à  la  base,  ayant  leurs  angles  huméraux  saillants, 
embrassant  légèrement  les  lianes,  sans  aire  sous-scutellaire  à  la  base, 
arrondies  conjointement  et  se  joignant  exactement  à  leur  extrémité. 

—  Métasternum  formant  en  avant  une  sailhe  conique  ou  comprimée, 
souvent  accompagnée  d'un  carène  qui  s'interpose  entre  les  hanches 
intermédiaires.  —  Dernier  segment  abdominal  simxple,  rarement  dé- 
primé dans  son  milieu  chez  les  mâles  connus,  toujours  creusé  à  son 
extrémité  cbez  les  femelles  d'une  fossette  plus  ou  moins  profonde. 

—  Pattes  postérieures  souvent  médiocres  et  presque  pareilles  dans 
les  deux  sexes. 

Le  corps  des  insectes  de  ce  genre  est  généralement  large,  court,  peu 
convexe  et  glabre  en  dessus,  peu  pubescent  en  dessous,  parallèle  pu 
subparallèle.  Leur  caractère  essentiel  réside  dans  la  conformation  du 
métathorax. 

Avant  la  publication  de  la  Monographie  des  Phytophages,  les  espèces 

(1)  Syu.  Clytra,  Fabr.  Syst.  El.  II,  p.  29.  —  Megalopus,  Oliv.  Ectom.  VI* 
p.  920;Klug,  Entom.  Monogr.  et  Jahrb.  d.  loseki.  —  Bruchus,  Oliv.  Entom. 
IV,  no  79,  p.  7. 


90  PHYTOPHAGES. 

de  ce  genre  avaient  été  rangées  soit  parmi  les  Clytra,  par  Fabricius, 
soit  parmi  les  Megalopus  par  Olivier  et  Klug.  Le  Prof.  Lucordaire,  en 
établissant  ce  genre,  a  pu,  grâce  aux  riches  matériaux  dont  il  dispo-» 
sait,  décrire  57  espèces  ;  aujourd'hui,  par  suite  des  recherches  persé- 
vérantes des  auteurs  anglais  en  particulier,  ce  nombre  est  porté  à  85 
et  les  espèces  sont  réparties  de  la  manière  suivante  :  1G  habitent  le 
Mexique,  17  la  Colombie  ou  les  Guyanes,  5  la  Bolivie,  47  les  diffé- 
rentes contrées  du  Brésil.  Ces  types  sont  inscrits  au  catalogue  de 
H.  Clark. 

HOMALOPTERUS. 

Perty,  Delect.  Anim.  artic.  Brasil,  p.  88  (t). 

Tête  et  organes  buccaux  comme  dans  le  genre  Mastostethus.  — 
Antennes  plus  longues  et  plus  robustes  chez  les  mâles  que  chez  les 
femelles,  élargies  et  dentées  à  partir  du  5  article,  3  on  cône  renvei'sé, 
à  peine  plus  long  que  4,  celui-ci  en  carré  transversal.  —  Protborax 
subquadrangulaire,  bords  latéraux  subsinueux,  les  sillons  antérieur  et 
postérieur  bien  marqués.  —  Ecusson  en  triangle  à  sommet  aigu.  — 
Elytres  parallèles,  carénées  latéralement  depuis  la  base  jusque  près 
de  l'extrémité,  munies  d'épipleures  étroites,  verticales,  regardant  en 
dehors,  sans  aire  sous-scutellaire,  arrondies  ensemble  et  se  joignant 
presque  à  leur  extrémité. —  Point  de  saillie  métasternale.  —  Dernier 
segment  abdominal  fovéolé  dans  les  deux  sexes. —  Pattes  postérieures 
presque  semblables  chez  le  mâle  et  la  femelle;  leurs  tibias  courbés. 

Perty  a  fondé  ce  genre  en  1832  sur  un  insecte  assez  rare  du  Brésil. 
Le  Prof.  Lacordaire  a  décrit  une  seconde  espèce,  originaire  de  la 
même  contrée.  Cette  coupe  générique  est  très-voisine  de  la  précédente 
et  ne  s'en  distingue  guère  que  par  la  forme  des  élytres  et  celle  des 
antennes.  La  taille  des  espèces  est  assez  grande,  le  corps  parallèle, 
allongé  et  pubesceut. 

AGATHOMERUS. 

Lacordaire,  Monogr.  des  Phytop.  I,  p.  673  (2). 

Tête  et  organes  buccaux  semblables  à  ces  mêmes  parties  chez  les 
Mastostethus.  —  Menton  échancré  en  ligne  droite  en  avant,  ses 
bords  latéraux  obliquement  arrondis,  languette  à  lobes  arrondis  et 
évasés  en  avant,  à  palpes  labiaux  insérés  vers  sa  base.  —  Antennes 
de  forme  variable,  3  article  grêle  et  toujours  beaucoup  plus  long  que  4; 
les  6  suivants  tantôt  grêles,  obconiques  et  décroissant  graduellement 

(1)  Syn.  Mecalopus,  Klug,  Jahib.  d.  lusckt.  p. 209.  —  Dej.  Cat.  3»  éd.  p.  384. 
—  HoMALOi'TEKUs,  Lai.',  Mouoy.  Pliytopli.  ],  p.  ()70. 

(2)  Syn.  Megalopus,  Klug,  Entom.  Monogr.  et  Jahrb.  des  Insect. 


MÉGALOPIDES.  91 

de  longueur,  tantôt  trigones  et  dentés  au  côté  interne,  tantôt  trans- 
versaux et  serrés.  —  Prothorax  sul)trapézoïdal,  subcylindrique  ou 
subquadrangulaire,  traversé  eu  dessus  par  deux  sillons  étroits,  bien 
marqués,  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur;  écusson  triangulaire.  — 
Elytres  dépourvues  d'épipleures,  non  carénées  latéralement,  sans  aire 
sous-scutellaire,  sinueuses  à  leur  base,  arrondies  et  se  joignant  exac- 
tement à  leur  extrémité.  —  Dernier  segment  abdominal  presque 
toujours  simple  chez  les  mâles,  fovéolé  chez  les  femelles.  —  Pattes 
postérieures  tantôt  presque  semblables  dans  les  deux  sexes,  tantôt 
beaucoup  plus  fortes  chez  les  mâles. 

Ce  genre  diffère  des  Mastostethus  par  l'absence  de  saillie  méso- 
sternale  et  des  Homalopterus  par  ses  élytres  non  carénées  latérale- 
ment. Les  antennes  sont  très-variables,  tantôt  subcylindriques,  tantôt 
plus  ou  moins  fortement  denticulées,  avec  tous  les  passages  entre  ces 
deux  formes.  Le  Prof.  Lacordaire  qui  a  fondé  ce  genre,  donne  la  des- 
cription de  22  espèces,  dont  5  à  6  étaient  nôuveiles  à  l'époque  oîi  il 
composa  son  ouvrage.  Depuis,  le  genre  s'est  enrichi  et  compte  30  es- 
pèces du  Brésil,  1  de  Cayenne  et  S  du  Mexique  ;  toutes  se  trouvent 
inscrites  au  catalogue  des  Phytophages  de  H.  Clark, 

MEGALOPUS. 
Fabr.  Syst.  El.  11,  p.  367  (1). 

Tête  et  organes  buccaux  comme  dans  le  genre  Agathomerus.  — 
Antennes  de  forme  variable,  3  article  loujours  grêle  et  beaucoup  plus 
long  que  -4,  les  six  suivants,  tantôt  trigones  et  dentés  au  côté  interne, 
tantôt  transversaux.  —  Prothorax  cylindrique  ou  subglobuleux,  tra- 
versé en  dessus  par  deux  sillons,  l'un  antérieur,  l'autre  postérieur, 
le  premier  toujours  très-fortement  marqué,  le  second  plus  faible; 
écusson  souvent  tronqué  au  sommet.  —  Elytres  de  forme  variable, 
non  sinueuses  et  légèrement  coupées  en  demi-cercle  à  leur  base, 
ayant  une  aire  sous-scuteliaire  plus  ou  moins  distincte,  parfois  tuber- 
culeuses, arrondies  isolément  et  légèrement  déhiscentes  à  leur  extré- 
mité. —  Pattes  postérieures  de  grandeur  et  de  grosseur  variables 
chez  les  mâles,  médiocres  ou  faibles  chez  les  femelles. —  Dernier  seg- 
ment abdominal  simple  ou  impressionné  chez  le  mâle,  presque  tou- 
jours fovéolé  chez  la  femelle. 

Les  Megalopus  ont  le  corps  allongé,  étroit,  rétréci  en  arrière  ou 
parallèle,  pubescent  tant  en  dessus  qu'en  dessous.  Ils  ont  toujours 
un  faciès  spécial,  dû  à  leur  forme  étroite  et  à  leurs  téguments,  qui 
sont,  sauf  deux  ou  trois  exceptions,  d'un  aspect  parcheminé,  d'une 

(1)  Kiug,  Entom.  Monogr.  et  Jahrb.  d.  Inseckt.;  Lacordaire,  MoDogr.  des 
Pbytoph.  I,  p.  696. 


92  PHYTOPHAGES. 

couleur  jaune  tostacée,  avec  des  taches  d'un  noir  brunâtre  mal  limi- 
tées et  sujettes  à  disparaître.  La  pubescence  des  élytres,  souvent  aussi 
celle  des  pattes  postérieures,  contribue  à  caractériser  ce  faciès.  Du 
reste,  la  déhiscence  des  élytres,  la  présence  d'une  aire  sous-scutellaire 
serviront  à  les  distinguer  des  Agathomerus. 

Fabricius  a  fondé  ce  genre  sur  deux  espèces  américaines,  l'une,  le 
M.  nigricornis,  l'autre,  le  M.  ruficornis,  que  le  Prof.  Lacordaire  n'a 
pas  connue.  Klug  a  décrit  un  grand  nombre  de  Megalopus,  qui, 
pour  la  majeure  partie,  ont  été  répartis  dans  les  genres  précédents. 
Le  Prof.  Laciirdaire  a  donné,  de  son  côté,  la  description  d'un  certain 
nombre  d'espèces;  d'autres  en  petit  nombre,  ont  été  ajoutées  depuis, 
et  aujourd'hui  le  genre  se  compose,  d'après  le  catalogue  de  H.  Clark, 
de  22  espèces,  toutes  confinées  dans  l'Amérique  méridionale,  au 
Brésil,  dans  la  Colombie,  dans  les  Guyanes. 

TEMNASPIS. 
LAfcoRDAiRE,  Monogr.  des  Phytoph.  I,  p.  716  (1). 

Tète  et  organes  buccaux  comme  dans  les  genres  précédents,  sauf 
les  parties  suivantes  :  languette  médiocre,  membraneuse,  bilobée, 
lobes  coupés  un  peu  obhquement  à  l'extrémité  ;  palpes  labiaux  insé- 
rés au  milieu  de  leur  face  antérieure  ;  menton  de  la  largeur  de  la 
languette  à  sa  base,  entier,  coupé  carrément  ou  légèrement  arrondi 
en  avant.  —  Yeux  médiocres,  leur  orbite  postérieure  peu  saillante. 
—  Antennes  assez  longues,  article  3  grêle,  plus  long  que  i,  les  six 
suivants  subtrigones,  assez  larges,  dentés  au  côté  interne.  —  Protho- 
r.'ix  beaucoup  plus  étroit  à  sa  base  que  les  élytres,  subquadrangulaire, 
ayant  deux  sillons  transversaux,  antérieur  et  postérieur,  fins,  assez 
marqués  ;  écusson  triangulaire,  échancré  à  son  sommet,  —  Elytres 
coupées  carrément  à  leur  base,  ayant  leurs  angles  huméraux  uoa 
saillants,  sans  aire  sous-scutellaire,  arrondies  et  se  joignant  exacte- 
ment à  leur  extrémité.  —  Deux  mamelons  plus  ou  moins  prononcés 
sur  le  métasternum.  —  Cuisses  postérieures  plus  ou  moins  renflées  et 
épineuses  en  dessous  chez  les  mâles. 

Les  caractères  des  Temnaspis,  comme  on  peut  le  voir  ci-dessus, 
sont  bien  ceux  des  Mégalopides  en  général  et  il  est  remarquable 
qu'ils  se  retrouvent  à  peine  modifiés  dans  des  types  dont  la  patrie  est 
si  diff'érente,  les  Temnaspis  appartenant  pour  la  plupart  au  Conti- 
nent et  à  l'Archipel  imliens.  On  observe  cependant  des  différences 
sensibles  dans  la  forme  de  la  languette  et  surtout  dans  celle  du 
menton  ;  les  élytres,  les  yeux  sont  aussi  un  peu  autrement  confor- 

(1)  Syn.  Megalopus,  Klug,  Jahrb.  (1.  Inseciit.  p.  216;  Guérin,  Icon.  du  Règ. 
An.  Ins.  p.  256. 


MÉGALOPIDES.  93 

mes.  A  cela,  il  faut  ajouter  la  présence  de  ces  deux  mamelons  sin- 
guliers, quelquefois  énormes,  qui  reposent  sur  le  métastornum, 
L'échancrure  de  l'écusson,  qui  a  servi  à  dénommer  le  genre,  est 
étrangère  aux  genres  précédents. 

Les  espèces  décrites  par  le  Prof.  Lacordaire,  qui  a  constitué  cette 
coupe  générique,  sont  toutes  quatre  originaires  de  Java;  mais,  grâce 
aux  recherches  des  auteurs  anglais,  elles  se  sont  considérablement 
multipliées  ;  on  en  compte  aujourd'hui  18,  dont  7  appartiennent 
aux  îles  de  Java,  de  Bornéo,  de  Manille,  8  à  l'Inde,  1  à  la  Chine  bo- 
réale et  2  à  l'Afrique,  la  première  à  Madagascar,  la  seconde  au  Vieux- 
Calabar.  Comme  on  le  voit,  ce  genre  possède  une  aire  de  dispersion 
considérable  et  plus  étendue  que  celle  d'aucun  autre  genre  de  la  tribu 
actuelle.  H.  Clark  a  donné  dans  son  catalogue  l'énumération  de  ces 
espèces. 

POECILOMORPHA. 
HoPE,  Coleopt.  Manual,  III,  p.  178  (1). 

Tète  sans  cou  distinct  en  arrière  ;  organes  buccaux,  comme  dans 
les  genres  précédents,  sauf  la  lèvre  inférieure;  menton  échancré  en 
ligne  droite  en  avant,  ses  bords  latéraux  plus  ou  moins  saillants  en 
avant  de  l'échancrure  et  obliquement  arrondis  ;  palpes  labiaux  insé- 
rés à  la  base  de  la  languette  ;  celle-ci  membraneuse,  parfois  demi- 
cornée,  entière,  arrondie,  légèrement  sinuée  ou  coupée  carrément 
en  avant.  —  Yeux  sessiles,  sans  aucune  trace  d'orbite  en  arrière, 
peu  convexes,  ne  débordant  pas  ou  à  peine  le  prothorax  sur  les 
cotés.  —  Prothorax  de  forme  variable,  toujours  transversal  et  un  peu 
moins  large  seulement  que  les  élytres  à  sa  base  ;  écusson  de  forme 
variable,  tantôt  triangulaire  et  entier  ou  échancré  à  son  sommet, 
tantôt  transversal.  — Elytres  légèrement  échancrées  ou  coupées  car- 
rément à  leur  base,  sans  aire  sous-scutellaire,  souvent  un  peu  déhis- 
centes à  leur  extrémité. —  Abdomen  et  pattes  comme  dans  les  genres 
précédents. 

Cette  coupe  générique  a  été  indiquée  par  Hope  et  caractérisée 
d'une  façon  précise  par  le  Prof.  Lacordaire.  Ainsi  qu'on  a  pu  le  voir 
par  la  diagnose  ci-dessus,  les  caractères  fondamentaux,  notamment 
ceux  de  la  lèvre  inférieure,  présentent  des  variations  qu'il  serait  né- 
cessaire d'examiner  sur  un  nombre  suffisant  d'espèces,  afin  d'être 
renseigné  sur  leur  plus  ou  moins  de  fixité;  c'est  un  travail  pour  l'a- 
venir. Quoi  qu'il  en  soit,  ce  genre  se  reconnaît  facilement  par  l'absence 
d'orbite  en  arrière  des  yeux.  Leur  forme  est  plus  ou  moins  allongée, 

(1)  Syn.  Megalopus^  K'ug,  Entom.  Monogr.  p.  67;  Jalirb.  d.  Inseckt.  p.  216. 
—  Dej.  Cal.  éd.  3,  p.  385.  —  roECiLOMOKPUA,  Lacord.  Mouogr.  d.  Phyt.  I, 
p.  721. 


94  PHYTOPHAGES. 

parallèle  ou  graduellement  rétrécie  en  arrière  ;  une  pubescence  plus 
ou  moins  serrée  existe  en-dessus  aussi  bien  qu'en-dessous.  Aux  cinq 
espèces  décrites  par  le  Prof.  Lacordaire,  les  entomologistes  contem- 
porains, et  en  particulier  M.  Westwood,  en  ont  ajouté  un  bon  nom- 
bre. Le  catalogue  de  H.  Clarck  signale  41  espèces  de  la  côte  occiden- 
tale d'Afrique,  9  de  l'Afrique  australe  et  une  de  Java. 

LEUCASTEA. 
Stal,  Ofv.  Vet.  Akad.  Forh.  1855,  p.  34-i. 

Tête  subarrondie,  légèrement  convexe;  épistome  séparé  du  front 
par  un  sillon  très-profond;  labre  transversal,  presque  entier;  palpes 
maxillaires  à  dernier  article  allongé,  très-grêle,  acuminé,  aigu; 
menton  coupé  carrément  en  avant,  languette  carrée,  cornée  et  mem- 
braneuse vers  l'extrémité  qui  est  subsinueuse;  palpes  très-grêles,  à 
dernier  article  allongé.  —  Yeux  assez  convexes,  fortement  échancrés. 
—  Antennes  non  pectinées,  à  peu  près  aussi  longues  que  la  moitié 
du  (^rps,  1  article  subclaviforme,  le  plus  long  de  tous,  2  court,  ob- 
conique,  3-S  filiformes,  allongés,  les  suivants  diminuant  graduelle- 
ment de  longueur  et  s'élargissant  peu  à  peu,  le  dernier  brièvement 
ovalaire.  —  Prothorax  transversal,  légèrement  convexe,  bords  laté- 
raux arrondis,  sillons  antérieur  et  postérieur  étroits,  très-marqués  ; 
écusson  triangulaire  à  sommet  obtus  ou  subémarginé.  —  Elytres  pa- 
rallèles, presque  arrondies  isolément  à  l'extrémité  et  un  peu  déhis- 
centes, sans  aire  sous-scutellaire  distincte,  à  épipleures  très-étroites, 
verticales  et  regardant  en  dehors.  —  Pas  de  saillie  métasternale.  — 
Pattes  postérieures  robustes,  cuisses  renflées,  comprimées,  ovalaires, 
tibias  arqués,  crochets  des  tarses  simples. 

Ces  Mégalopides  sont  de  petite  taille,  à  corps  parallèle,  allongé, 
toujours  plus  ou  moins  pubescent.  Ce  genre,  créé  par  M.  Stiil,  l'au- 
teur de  la  belle  Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amérique,  est 
également  africain.  Dans  son  Catalogue,  H.  Clark  signale  une  espèce 
au  Vieux-Calabar,  2  à  la  côte  de  Guinée,  et  8  à  l'Afrique  australe. 

PEDRILLIA, 

Westwood,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  3«  S.  t.  II,  p.  280. 

Tête  médiocre,  peu  convexe;  épistome  distinct,  limité  en  arrière 
par  un  profond  sillon;  labre  fortement  transversal,  subémarginé; 
palpes  maxillaires  grêles,  à  dernier  article  oblong-ovalaire,  longue- 
ment acuminé;  lèvre  inférieure  à  menton  très-court,  subéchancré, 
languette  assez  gronde,  coupée  carrément  en  avant,  à  palpes  insérés 
vers  la  base,  grêles,  à  dernier  article  allongé,  aigu.  —  Yeux  assez 


CLYTRIDES.  93 

saillants,  fortement  échancrés.  —  Antennes  non  pectinées,  allongées 
et  atteignant  presque  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  4  article 
subclaviforme,  2  court,  3-5  oblongs,  subcylindriques,  les  suivants  un 
peu  plus  courts  et  épaissis.  —  Prothorax  légèrement  transversal ,  un 
peu  convexe,  pas  de  sillon  au  bord  antérieur,  un  sillon  au  bord  pos- 
térieur large  et  peu  profond,  continu  sur  les  côtés  et  produisant  un 
étranglement  bien  dislinct;  écusson  triangulaire,  tronqué  au  sommet. 

—  Elytres  parallèles,  déclives  en  arrière,  arrondies  simultanément  à 
l'extrémité,  à  épipleures  très-rétrécies  et  regardant  en  dehors.  —  Pat- 
tes assez  grêles,  hanches  antérieures  contiguës  et  cylindro-coniques  ; 
hanches  moyennes  très-légèrement  séparées,  très-grosses  et  globu- 
leuses; cuisses  postérieures  épaissies,  comprimées,  tous  les  tibias  plus 
ou  moins  arqués;  crochets  des  tarses  dilatés  à  la  base. 

Deux  espèces  de  ce  genre  sont  connues,  l'une,  originaire  de  Bom- 
bay, a  été  décrite  par  M.  Westwood  (loc.  cit.);  l'autre,  propre  à  l'île 
de  Ceylan,  par  H.  Clark.  Ce  sont  des  insectes  de  petite  taille,  à  corps 
subparallèle,  légèrement  pubescent.  Comme  coupe  générique,  ce  type 
se  distingue,  à  la  première  vue,  do  tous  les  précédents  par  la  forme 
des  antennes  et  par  l'étranglement  basilaire  du  prothorax. 

TRIBU  VI. 

CLYTRIDES. 

Tête  suborbiculaire  ou  légèrement  oblongue,  plus  ou  moins  pro- 
fondément engagée  dans  le  prothorax,  souvent  invisible  d'en  haut; 
épjstome  à  bord  antérieur  éch ancré,  labre  carré  ou  transversal,  ar- 
rondi ou,émarginé;  mandibules  courtes,  arquées,  à  extrémité  large, 
bi-ou  tri-dentée,  parfois  très-développées  chez  les  mâles  ;  mâchoires 
à  lobe  externe  bi-articulé,  palpiforme,  l'interne  lamelleux,  blanchâtre, 
simple  ou  très-rarement  bifurqué  (Mrgalostomis)  ;  palpes  de  4  arti- 
cles, 2  le  plus  long,  4  court,  conique,  obtus  ou  tronqué  au  som- 
met ;  lèvre  inférieure  à  menton  court,  plus  ou  moins  échancré,  à  lan- 
guette petite,  cornée,  entière,  tronquée  ou  légèrement  sinuée  en 
avant,  à  palpes  de  3  articles,  le  2  le  plus  long,  insérés  tantôt  à  la  base, 
tantôt  au  sommet  de  la  languette.  —  Yeux  de  forme  très-variable, 
échancrés  à  leur  bord  interne,  échancrure  médiocre,  légère  ou  nulle. 

—  Antennes  largement  séparées  l'une  de  l'autre,  insérées  au  bord 
antérieur  des  yeux,  courtes  et  dépassant  rarement  la  base  du  prono- 
tum,  dentées  ou  pectinées  à  partir  du  4«  ou  du  5^  article.  —  Prono- 
tum  très-convexe  et  bombé,  presque  toujours  de  la  largeur  des  ely- 
tres à  sa  base,  à  bords  latéraux  bien  marqués,  les  angles  souvent 
distincts  ;  écusson  plus  ou  moins  régulièrement  triangulaire,  parfois 
déclive  en  avant.  —  Elytres  subcylindriques,  oblongues  ou  en  carré 


90  PHYTOPHAGES. 

presque  régulier,  cachant  le  pygidium  ou  le  laissant  en  partie  à  dé- 
couvert, ordinairement  pourvues  de  lobes  épipleuraux  plus  ou  moins 
marqués.  —  Prosternum  nul  ou  très-étroit,  rarement  assez  large, 
presque  toujours  invisible  entre  les  hanches  antérieures;  mésoster- 
num souvent  plus  large  que  le  précédent,  accolé  au  métasternum  ou 
bien  présentant  entre  les  hanches  moyennes  une  lamelle  saillante, 
disposée  transversalement.  —  Abdomen  normal.  —  Pattes  médiocres, 
tantôt  égales  entre  elles,  tantôt  dissemblables,  et,  dans  ce  dernier  cas, 
croissant  en  longueur  et  en  force  des  postérieures  aux  antérieures, 
les  postérieures  ni  plus  longues  ni  plus  fortes  que  les  antérieures  dans 
aucune  espèce  ;  crochets  des  tarses  variables,  simples,  bifides  ou  ap- 
pendiculés. 

La  tribu  actuelle  est  très-riche  en  espèces,  plus  riche  peut-être  que 
celle  des  Criocérides,  malgré  que  deux  groupes  en  aient  été  retran- 
chés. 

Dans  le  premier  volume  de  sa  Monographie  des  Phytophages,  le 
Prof.  Lacordaire  avait,  eu  égard  à  la  forme  du  prosternum,  séparé 
des  Clytrides,  les  Lamprosomides  et  les  Chlamydes.  Dans  le  second 
volume,  il  modifie  cette  manière  de  voir,  et  attribuant  une  impor- 
tance plus  grande  à  la  forme  des  antennes,  il  réunit  les  trois  divi- 
sions sous  un  même  titre.  Nous  avons  repris  en  partie  Topinion  pre- 
mière de  notre  excellent  maître,  et  nous  séparons  de  nouveau  les  deux 
derniers  groupes;  mais  au  lieu  de  les  ranger  parmi  les  Cryptocépha- 
lides,  nous  en  formerons  deux  tribus  distinctes.  La  question  n'est  pas 
douteuse  pour  les  Lamprosomides.  En  eifet,  si  l'on  examine  la  struc- 
ture de  l'abdomen  chez  ces  insectes,  on  reconnaît  facilement  qu'ils 
ne  peuvent  faire  partie  de  la  section  des  Phytophages  Camptosomes, 
mais  bien  de  celle  des  Cycliques.  De  cette  façon,  on  peut  les  rappro- 
cher des  Eumolpides,  avec  lesquels,  de  l'avis  même  du  Prof.  Lacor- 
daire, ils  ont  les  plus  intimes  analogies. 

Quant  aux  Chlamydes,  elles  appartiennent  bien,  comme  les  Cly- 
trides, à  la  section  des  Camptosomes,  mais  leur  séparation  en  tribu 
distincte,  se  justifie  par  leur  faciès  spécial  et  par  quelques  caractères 
propres,  entr'autres  le  développement  du  prosternura  et  la  position 
exceptionnelle  de  ses  épisternums  prothoraciques. 

Ainsi,  des  cinq  groupes  que  renfermait  la  tribu  des  Clytrides  dans 
la  Monographie  des  Coléoptères  subpentamères,  nous  en  avons  éli- 
miné deux,  celui  des  Chlamydes  et  celui  des  Lamprosomides;  et  aux 
trois  autres,  les  Clytrites,  Mégalostomites  et  Babiites,  nous  avons 
ajouté  un  tpiatrième  groupe,  celui  des  Ischiopachites. 

L'exposition  que  le  Prof.  Lacordaire  avait  adoptée  se  trouve  éga- 
lement modifiée  dans  cet  ouvrage,  précisément  à  cause  de  la  créa- 
tion de  ce  dernier  groupe.  Nous  avons  reconnu  chez  les  Ischiopachys 
des  rainures  prothoraciques  destinées  à  loger  les  antennes  au  repos  ; 
or,  on  sait  que  les  Chlamydes  jouissent  également  de  ces  rainures. 


r.LYTRIDES.  9*7 

Quoique  ces  dernières  soient  placées  différemment  dans  l'un  et  dans 
l'autre  type,  il  n'en  demeure  pas  moins  acquis  que  ce  caractère  les 
rapproche  d'une  manière  très-étroite.  La  tribu  des  Clytrides  doit 
donc  avoir  pour  dernier  terme,  le  groupe  des  Ischiopacliites,  pour 
marquer  la  transition  à  la  tribu  des  Chlamydes. 

11  est  bien  vrai  que  dans  la  série  que  nous  avons  choisie,  les  Cryp- 
tocéphalides  séparent  les  deux  tribus  dont  nous  venons  de  parler, 
c'est-à-dire  les  Clytrides  et  les  Chlamydes.  Il  est  impossible  de  sau- 
vegarder toutes  les  liaisons  naturelles,  et  cela  prouve  seulement 
que  la  série  linéaire,  que  nous  suivons  forcément  dans  nos  ouvrages, 
ne  correspond  nullement  à  l'état  véritable  des  choses. 

Puisque  les  Ischiopachites  terminent  la  tribu  des  Clytrides,  les 
Babiites  doivent  immédiatement  les  précéder  et  les  Mégalostomites  se 
trouveront  ainsi  placées  à  la  suite  des  Clytrites  ;  ce  rapprochement 
n'est  pas  mauvais;  en  effet,  le  Prof.  Lacordaire  dit  expressément  que 
les  Mégalostomites  sont  très-voisines  des  Clytrites  et  en  particulier 
des  Clytra.  proprement  dites,  par  la  forme  générale  et  par  la  sim- 
plicité des  crochets  des  tarses;  nous  ajouterons  par  les  différences 
sexuelles  que  l'on  observe  dans  le  genre  typique  et  par  les  modifica- 
tions étranges  des  organes  buccaux  chez  certains  mâles  de  l'un  et 
de  l'autre  groupe. 

Ainsi  constituée,  la  tribu  des  Clytrides  se  compose  encore  d'un 
grand  nombre  de  types  génériques.  Elle  se  distingue  facilement  des 
tribus  précédentes,  les  Mégascélides  et  les  Mégalopides,  par  la  pré- 
sence de  bords  latéraux  bien  marqués  au  pronotum  et  par  le  dernier 
article  des  palpes  qui  est  ovalaire,  obtus  ou  tronqué  à  son  extrémité. 
La  forme  des  antennes  des  Cryptocéphalides,  la  structure  des  épi- 
sternums  prothoraciques  des  Chlamydes,  la  largeur  du  prosternum 
chez  les  unes  et  les  autres  facilitent  la  distinction  de  ces  tribus,  avec 
celle  dont  il  est  ici  question. 

Ce  ne  sont  pas  là  les  seuls  caractères  des  Clytrides,  elles  possè- 
dent en  commun  d'autres  particularités  qu'il  est  bon  de  signaler. 

Les  mâchoires  offrent  une  structure  très-remarquable,  en  ce  que 
leurs  parties  constituantes,  au  lieu  d'être  distinctes,  sont  intimement 
soudées  ensemble  sans  traces  de  sutures,  et  forment  une  plaque  cor- 
née, de  forme  variable,  souvent  ornée  sur  sa  face  externe  de  couleurs 
métalliques,  lorsque  la  tète  en  présente  elle-même.  En  général,  le 
lobe  interne  des  mâchoires  est  simple  ;  chez  les  Mégalostomites,  il 
est  divisé  en  deux  pointes  divergentes  qui  tantôt  restent  divisées 
(MEGAL0S70MIS,  Euryscopa),  et  tantôt  se  soudent  l'une  à  l'autre 
(Proctophana,  Coscinoptera,  Themesia). 

Lorsque  les  sexes  dilfèrent  et  que  la  tête  des  mâles  acquiert  un 
grand  développement,  ce  qui  n'a  lieu  que  chez  les  Clytrites  et  les 
Mégalostomites,  le  plus  souvent  les  mandibules  prennent  des  dimen- 
sions considérables,  tous  les  autres  organes  s'agrandissent,  et  la  lèvre 

Coléoptères.    Tome  X.  7 


98  FHTTOPHACES. 

inférieure  se  replie,  avec  les  mâchoires,  dans  l'intérieur  de  la  cavité 
buccale.  La  bouche,  considérée  dans  son  ensemble,  est  par  consé- 
quent très-différente  de  celle  des  femelles.  Mais  ces  modifications  ont 
lieu  d'une  espèce  à  l'autre  et  l'on  ne  peut  en  tirer  aucun  parti  pour 
les  distinctions  génériques. 

Les  yeux  et  les  antennes  ne  présentent  que  des  modifications  tout 
à  fait  secondaires  :  les  premiers  varient  dans  leur  forme  générale, 
l'échancrure  du  bord  interne  est  petite  ou  médiocre,  parfois  nulle  ; 
sauf  quelques  cas  très-rares,  les  secondes  sont  ou  dentées  ou  pecti- 
nées  et  relativement  assez  courtes. 

Le  pronotum  est  toujours  de  la  largeur  des  élytres,  parfois  plus 
large,  très-rarement  plus  étroit.  Ses  bords  latéraux  sont  constamment 
bien  distincts;  ils  sont  très-développés  chez  les  Babiites  et  forment 
une  espèce  de  voûte.  Dans  quelques  genres,  l'écusson,  au  lieu  d'être 
de  niveau  avec  la  surface  des  élytres,  est  incliné  obliquement  de  haut 
en  bas  et  d'arrière  en  avant;  cette  disposition  exceptionnelle  devient 
très-fréquente  dans  les  tribus  suivantes. 

Pour  la  première  fois,  on  constate  la  présence  de  lobes  épipleuraux. 
Ces  lobes  sont  formés  par  une  expansion  du  bord  marginal  des  élytres 
immédiatement  à  son  origine,  en  dessous  des  saillies  humérales.  La 
grandeur  et  la  forme  de  ces  lobes  acquièrent  dans  la  tribu  actuelle 
une  certaine  importance  pour  la  distinction  des  genres. 

A  la  partie  inférieure  du  corps,  on  constate  l'absence  du  proster- 
num dans  un  grand  nombre  de  types;  et,  lorsqu'il  existe,  il  est  sou- 
vent réduit  à  une  lamelle  peu  saillante,  presque  invisible  par  le  rap- 
prochement des  hanches;  rarement  il  possède  une  certaine  largeur 
(MegalostO'Mis).  Le  mésostornum  et  le  métasternuni  présentent  cer- 
taines particularités  q^i  seront  mentionnjées  à  propos  des  Babiites. 

Le  premier  et  le  dernier  segments  de  l'abdomen  sont  en  général  à 
peu  près  égaux  en  longueur;  pour  le  reste,  cette  partie  du  corps  est 
conformée  comme  chez  les  autres  Camptosomes. 

Les  pattes  sont  médiocres,  tantôt  semblables  entre  elles,  tantôt  très- 
différentes.  Dans  ce  dernier  cas,  qui  se  montre  de  préférence  chez  les 
mâles  de  certains  groupes,  l'allongement  des  pattes  a  lieu  d'arrière 
en  avant;  c'est-à-dire  que  ce  sont  celles  de  la  paire  antérieure  qui 
sont  le  plus  développées.  Dans  aucune  espèce,  les  cuisses  postérieures 
ne  sont  ni  renflées,  ni  pins  fortes  que  les  antérieures.  Les  crochets  qui 
terminent  le  4«  article  des  tarses,  sont  simples  chez  les  Clytrites  et 
les  Mégalostomites,  appendicnlés  chez  les  Ischiopachites  etles  BabiiteS/ 
sauf  dans  le  genre  Tellena  où  ils  sont  bifides. 

Les  renseignements  que  possède  la  science  sur  les  états  primitifs 
des  Clytrides  sont  assez  complets,  mais  ne  concernent  que  le  premier 
groupe,  celui  des  Clytrites;  les  autres  sont  composés  uniquement 
d'espèces  étrangères  à  l'Europe,  et  il  est  toujours  beaucoup  plus  difficile 
d'obtenir  les  larves  que  les  insectes  parfaits;  on  sait  que  même  dans  nos 


CLYTRITES.  99 

contrées,  l'étude  des  larves  est  hérissée  de  difficultés.  On  trouvera 
plus  loin  l'exposé  de  nos  connaissances  sur  ce  sujet. 

Linné  avait  classé  dans  le  genre  Chrysomela  les  espèces  de  cette 
tribu  qu'il  avait  connues;  Geoffroy  en  avait  fait  des  Melolontha, 
méconnaissant  les  rapports  de  ces  insectes  avec  les  espèces  du  genre 
Cryptocephalus  qu'il  avait  créé;  aussi  Fabricius  les  replaça  dans  ce 
dernier  genre.  Peu  de  temps  après,  cependant,  Laicharting  (1)  carac- 
térisa le  genre  Clytra  qui  fut  successivement  adopté  par  Fabricius, 
Olivier,  Latreille  et  les  auteurs  qui  suivirent.  En  1821,  Forsberg  (2) 
publia  sur  ce  genre  la  seule  Monographie  dont  il  ait  été  jusqu'ici 
l'objet  et  il  y  comprit  les  Mégalopides.  Aucun  autre  genre  n'avait  été 
établi  parmi  les  Clytrides,  jusqu'à  l'apparition  des  deux  dernières 
éditions  du  catalogue  du  comte  Dejean.  Cet  ouvrage  en  contient  17, 
dus  presque  tous  à  M.  Chevrolat  et  qui  sont  adoptés  dans  les  collec- 
tions. Cependant  leurs  caractères  n'avaient  jamais  été  publiés  et  le 
furent  seulement  dans  la  Monographie  du  Prof.  Lacordaire. 

La  distribution  géographique  de  ces  insectes,  considérés  dans  leur 
ensemble,  ne  présente  que  cette  seule  particularité  :  les  Clytrites 
ont  leur  siège  dans  l'ancien  continent,  principalement  en  Afrique,  en 
Europe  et  dans  les  contrées  voisines  de  l'Asie;  elles  ne  sont  repré- 
sentées en  Amérique  que  par  un  petit  nombre  d'espèces  seulement. 
Les  autres  groupes  sont  propres  au  iNouveau-Monde,  à  l'exception  d'une 
seule  espèce  du  genre  Dachrys.  (D.  capensis). 

Les  quatre  groupes  de  la  tribu  des  Clytrides  peuvent  se  recon- 
naître aux  caractères  suivants  : 

I.  Antennes  libres  au  repos. 

A.  Crochets  des  tarses  simples. 

B.  Saillie  prosternale  nulle,  existant  rarement  à  l'étal 

de  vestige.  Clytrites. 

B'.  Saillie  prosternale  distincte.  Mégalostomites.    (~ 

A'.  Crochets  des  tarses  appendiculés  ou  bifides.  Babiites. 

II.  Antennes  logées  au  repos  dans  une  rainure  située  sous  le 

bord  latéial  du  pronotum.  Ischiopachites. 

Groupe  I.     Clytrites. 

Tête  en  général  large,  ou  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  à 
peu  près  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  plus  ou  moins 
émarginé,  parfois  indistinct;  labre  sinué;  mandibules  robustes,  ar- 
quées, bi-  ou  tri-dentées  au  bout,  parfois  très-grandes  et  même  dif- 
formes chez  les  mâles;  mâchoires  plus  ou  moins  développées,  à  lobe 
externe  étroit,  arqué,  articulé  à  sa  base,  l'interne  plus  court,  plus 

(1)  Verzeichniss  Tyroler  Insekten,  1,  p.  165. 

(2)  Nov.  Act.  Upsal.  VIII,  p.  258. 


#  ^f  ? 


100  PHYTOPHAGES. 

large,  hérissés  ou  ciliés  l'un  et  l'autre;  à  palpes  grêles,  filiformes,^ 
article  1  court,  2  le  plus  long,  3  obconique,  plus  court,  i  ovoïde,* 
obtus  ou  tronqué  à  l'extrémité;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal, 
subtrapézoïdal,  échancré  ou  sinué  en  avant,  à  languette  courte,  à 
bord  antérieur  émarginé,  à  palpes  de  3  articlesje  dernier  fusiforme, 
tronqué  ou  obtus. —  Yeux  petits,  arrondis  et  convexes;  ou  bien  plus 
grands,  ovalaires,  tantôt  entiers,  tantôt  faiblement  échancrés.  —  An- 
tennes courtes,  grêles  ou  robustes,  plus  ou  moins  dentées  à  partir  du 
4«  ou  du  5'^  article,  affectant  excepiionnellement  une  forme  allongée, 
filiforme,  presque  touiours  munies  d'un  douzième  article,  le  plus 
souvent  rudimentaire,  rarement  aussi  développé  que  le  précédent. — 
Protliorax  variable,  plus  ou  moins  convexe,  subcylindrique  ou  dé- 
primé ;  son  bord  postérieur  tantôt  presque  droit  et  horizontal,  tantôt 
très-arqué  en  travers  et  en  demi-cercle.  —  Ecusson  triangulaire,  dé- 
clive en  avant. —  Elytres  subcylindriques  ou  oblongo-ovalaires,  à 
ponctuation  éparse,  des  lobes  épipleuraux  tantôt  marqués,  tantôt 
indistincts.  —  Prosternum  nul  ou  rudimentaire  entre  les  hanches  an- 
térieures; mésosternum  très-étroit  sur  la  ligne  médiane.  —  Abdomen 
présentant  un  pygidium  distinct,  caché  ou  non  par  les  élylrcs.  — 
Pattes  en  général  longues  et  grêles,  s'allongeant  plus  ou  moins  d'ar- 
rière en  avant;  hanches  antérieures  et  moyennes  saillantes,  parfois  à 
un  très-haut  degré  ;  cuisses  et  jambes  extrêmement  variables  dans 
leur  longueur  et  dans  leur  forme,  tarses  grêles  ou  robustes,  courts  ou 
longs,  terminés  par  des  crochets  toujours  simples. 

La  forme  cylindrique  est  la  forme  normale  chez  les  Clytrites;  elle  de- 
vient parfois  cylindro-conique  ou  ovalaire-oblongue,et  plus  ou  moins 
dilatée  en  arrière.  Leur  taille  est  moyenne  ou  petite;  la  coloration  do- 
minante est  le  jaune  ferrugineux  ou  le  jaune  brunâtre,  très-rarement 
la  couleur  est  uniforme,  verte  ou  bleue  avec  des  reflets  métalliques. 

La  tête  est  plus  ou  moins  engagée  dans  le  prothorax,  mais  non  au 
même  degré  que  chez  les  Cryptocéphalides  ou  les  Chlamydes  ;  elle 
offre,  et  principalement  chez  les  mâles,  des  modifications  dont  il  est 
impossible  de  rien  dire  de  général.  Les  antennes  sont  robustes,  courtes 
et  pectinées,  à  partir  du  4«  ou  du  o<=  article  ;  presque  toujours,  on 
observe  à  leur  extrémité  un  petit  article  appendiculairc,  qui  peut 
devenir  assez  grand  et  parfois  semblable  au  11,  dans  quelques  rares 
espèces  où  ces  organes  deviennent  filiformes.  La  partie  du  corps  sujette 
aux  plus  profondes  modifications  est  peut-être  le  prothorax  ;  les  bords 
latéraux  sont  toujours  bien  marqués  et  les  angles  antérieurs  plus  ou 
moins  fortement  abaissés;  la  surface  est  tantôt  bombée  et  régulière- 
ment convexe,  tantôt  elle  est  plus  plane  et  irréguhère  par  le  redres- 
sement des  angles  postérieurs;  dans  ce  dernier  cas,  le  bord  posté- 
rieur du  pronotum  est  à  peu  près  horizontal,  c'est-à-chre  que  les 
angles  latéraux  sont  au  même  niveau  que  le  milieu;  dans  la  première 
forme,  au  contraire,  ce  même  bord  est  courbé  et  parfois  semi-circu- 


CLYTRITES.  101 

laire.  Les  rapports  du  pronotum  avec  la  base  des  élytres  sont  aussi 
différents  dans  Tune  et  dans  l'autre  de  ces  deux  formes  :  ainsi,  lorsque 
le  pronotum  présente  une  convexité  régulière,  le  bord  postérieur 
est  échancré  en  demi-cercle,  de  chaque  côté,  et  s'unit  plus  ou  moins 
intimement  à  chacune  des  élytres  ;  mais  si  les  angles  latéraux  sont 
relevés,  le  bord  devient  sinueux  et  ne  s'adapte  plus  aux  élytres. 
Quoique  ces  deux  formes  ne  soient  pas  toujours  bien  nettement 
tranchées,  elles  ont  pu  néanmoins  servir  à  diviser  les  genres  en  deux 
groupes,  et  comme  telles,  il  fallait  en  faire  mention. 

Il  faut  aussi  remarquer  cette  tendance  singulière  que  présentent 
les  deux  premières  paires  de  pattes  et  surtout  l'antérieure,  de  prendre 
un  développement  marqué  en  longueur  et  en  force.  C'est  tout-à-fait 
l'opposé  de  ce  qui  a  été  observé  jusqu'ici  ;  lorsque  les  pattes  n'étaient 
pas  semblables  entr'elles,  le  développement  portait  sur  les  dernières 
seulement. 

11  n'est  pas  nécessaire  de  donner  d'autres  détails  touchant  l'organi- 
sation des  Clytrites;  ce  qui  a  été  dit  à  propos  des  Phytophages 
Camptosomes  et  de  la  tribu  dont  ce  premier  groupe  fait  partie,  sufTit 
à  cet  égard. 

Dans  les  différentes  divisions  dont  l'étude  a  été  faite  juscpi'ici,  les 
deux  sexes  étaient  habituellement  semblables,  ou  ne  se  distinguaient 
l'un  de  l'autre  que  par  des  caractères  simples  et  qu'il  suffisait  en 
général  de  mentionner.  Dans  le  groupe  actuel,  il  n'en  est  plus  ainsi; 
les  différences  sexuelles  sont  parfois  très-compliquées,  c'est-à-dire 
qu'elles  portent  sur  un  ensemble  d'organes  simultanément  tnodifiés  et 
dont  il  est  nécessaire  de  dire  quelques  mots. 

Les  deux  sexes  ne  sont  jamais,  à  proprement  parler,  tout  à  fait 
pareils,  puisque  toujours  la  femelle  présente  sur  le  dernier  arceau 
ventral  une  fossette  plus  ou  moins  profonde  et  qu'en  outre,  en  y  regar- 
dant de  près,  ses  tarses  sont  plus  faibles,  surtout  à  la  première  paire. 

Ce  sont  les  seules  différences  qu'on  observe  dans  un  petit  nombre 
d'espèces;  mais  ailleurs  les  sexes  sont  plus  ou  moins  dissemblables  et 
il  existe  à  cet  égard  une  telle  multitude  de  combinaisons,  des  grada- 
tions si  bien  ménagées  d'une  espèce  à  l'autre,  qu'il  faudrait  entrer 
dans  de  très-longs  détails  pour  en  donner  une  idée  un  peu  complète. 

La  modification  la  plus  légère  qui  puisse  avoir  lieu,  consiste  dans 
l'allongement  chez  les  mâles  des  pattes  antérieures;  l'agrandissement 
de  la  tète  est  plus  important  parce  qu'il  entraîne  des  changements 
dans  les  organes  dont  elle  est  le  siège,  aussi  bien  que  sur  la  forme 
du  prothorax.  Ces  changements  varient  à  l'infini  et  d'une  espèce  à 
l'autre;  tout  ce  que  l'on  peut  dire,  c'est  qu'une  tête  très-grosse  est 
accompagnée  de  mandibules  saillantes  en  tenailles,  de  mâchoires  et 
d'une  lèvre  inférieure  plus  grandes  et  repliées  dans  l'intérieur  de  la 
cavité  buccale,  d'yeux  relativement  plus  petits,  d'antennes  plus  robustes 
et  plus  longues.  La  forme  du  prothorax  est  aussi  soumise  à  de  nom- 


i02  PHYTOPHAGES. 

breuses  variations;  d'une  manière  générale,  cette  partie  est  toujours 
plus  courte  chez  les  femelles,  plus  rabattue  sur  les  côtés  antérieurs, 
plus  rétrécie  en  avant.  Malgré  l'apparence  contraire,  les  élytres  sont 
à  peu  près  pareilles  dans  la  très-grande  majorité  des  espèces. 

Le  grand  nombre  et  le  peu  de  fixité  des  différences  sexuelles,  joint® 
à  la  variabilité  de  la  taille  et  des  couleurs,  rendent  l'étude  des  Cly- 
trites  extrêmement  pénible,  aussi  bien  au  point  de  vue  générique 
que  pour  la  détermination  des  espèces.  Le  Prof.  Lacordaire  a  eu  à  sa 
disposition  les  plus  riches  matériaux,  et  malgré  les  études  les  plus 
assidues,  il  regrette  de  n'être  pas  arrivé  à  un  résultat  plus  satisfaisant.  II 
s'est  vu  obligé  d'en  revenir  à  peu  près  à  l'ancien  genre  Clytba,  dans 
lequel  il  a  établi  un  grand  nombre  de  sous-genres.  Ces  derniers  sont 
fondés  pour  la  plupart  sur  les  mâles  seulement;  ils  ne  s'élèvent  pas 
à  moins  de  3fl  et  il  aurait  fallu  les  multiplier  davantage  encore,  car 
la  plupart  d'entre  eux  renferment  des  groupes,  des  subdivisions. 
D'un  autre  côté,  l'ordre  dans  lequel  ils  sont  disposés  est  tout  à  fait 
arbitraire  ;  en  un  mot,  dit  Lacordaire,  je  les  donne  pour  ce  qu'ils 
valent,  c'est-à-dire  comme  une  tentative  malheureuse  pour  résoudre 
un  problème  que  j'ai  trouvé  insoluble. 

Nous  avons  à  notre  tour  essayé  de  grouper  ces  trente-neuf  sous- 
genres.  Grâce  à  certains  rapprochements,  nous  avons  pu  distinguer 
douze  types  que  nous  avons  élevés  au  rang  de  genres,  et  les  sous-genres 
du  Prof.  Lacordaire  ont  pu  y  trouver  place.  De  cette  façon,  nous 
avons  conservé  à  la  Monographie  des  Phytophages  toute  sa  valeur 
intrinsèque,  au  point  de  vue  spécifique.  Le  changement  que  nous 
avons  apporté  aura  pour  résultat  de  rendre  moins  laborieuse  la  déter- 
mination des  espèces  ;  l'avenir  et  de  nouvelks  recherches  décideront 
s'il  faut  persister  dans  cette  voie  ou  chercher  ailleurs  les  bases  d'une 
bonne  classification. 

Depuis  la  pubUcation  de  la  Monographie  des  Phytophages,  la  science 
s'est  enrichie  de  découvertes  précieuses  sur  les  états  primitifs  des 
Clytrites  et  le  résumé  que  nous  allons  donner  fera  ressortir  les  traits 
principaux  de  leur  histoire.  Les  larves  des  Ciytrides,  des  Crypto- 
céphalides,  probablement  aussi  celles  des  Chlamydes,  des  Mégalopides 
forment  le  type  des  larves  tubicoles  ou  de  la  cinquième  division 
établie  par  le  Prof.  Lacordaire  dans  la  Monographie  des  Phytophages 
(t.  L  Introd.  p.  XL).  Elles  ont  pour  caractère  commun  de  vivre  dans 
des  fourreaux  protecteurs  de  formes  très-variées. 

Aujourd'hui,  la  science  possède  des  renseignements  assez  détaillés 
sur  l'organisation  et  les  mœurs  de  diverses  espèces  de  Ciytrides  et  de 
Cryptocéphalides.  Leur  structure,  à  peu  de  chose  près  semblable  chez 
les  unes  et  les  autres,  peut  être  définie  de  la  manière  suivante  :  Tète 
suborbiculaire,  déprimée  en  dessus,  écailleuse,  à  bouche  dirigée  en 
bas  et  en  avant;  ocelles  au  nombre  de  six  de  chaque  côté,  -4  en  ar- 
rière de  l'insertion  des  antennes,  2  en  dessous,  tous  arrondis  et  subé- 


CLTTMTES.  103 

gaux  ;  antennes  coniques,  de  3  articles,  le  dernier  accompagné  à  sa 
base  d'une  soie  placée  à  son  côté  externe  ;  labre  très-court,  cilié;  man- 
dibules en  lamelles  triangulaires,  bidentées  ;  mâchoires  soudées  à  la 
lèvre  inférieure  et  formant  avec  elle  une  grande  pièce  quadrangu- 
laire,  terminées  chacune  en  avant  par  un  petit  lobe  mobile,  cilié  sur 
ses  bords,  et  un  palpe  court,  conique,  formé  de  quatre  articles;  lèvre 
inférieure  formée  d'un  menton  très-grand,  soudé  aux  pièces  basilaire 
et  cardinale  des  mâchoires;  de  pièces  pulpigères  confondues  à  leur 
base  ;  de  palpes  labiaux  bi-articulés  et  d'un  petit  rudiment  de  lan- 
guette. -^  Segments  thoraciques  semblables  aux  segments  abdominaux, 
sauf  le  prothorax,  lequel  est  recouvert  en  dessus  d'un  écusson  corné 
assez  ferme.  —  Pattes  longues,  formées  d'une  hanche  allongée,  co- 
nique, dirigée  en  dedans  et  un  peu  en  avant;  cuisses  longues;  jambes 
plus  longues  encore,  comprimées  et  garnies  sur  leurs  bords  de  soies 
et  d'aspérités,  terminées  par  un  crochet  long,  aigu.  —  Segments  ab- 
dominaux au  nombre  de  9,  charnus,  très-convexes  en  dessus,  sillon- 
nés en  travers,  anus  en  fente  transversale.  —  Neuf  paires  de  stigmates, 
huit  sur  les  huit  premiers  segments  abdominaux,  le  neuvième  situé 
à  l'angle  inférieur  et  antérieur  du  mésothorax. 

Ces  larves  sont  d'un  blanc  jaunâtre,  avec  la  tête,  l'écusson  protho- 
racique  et  l'extrémité  des  pattes  d'un  rouge  brunâtre;  le  corps  est 
recouvert  çà  et  là  de  quelques  poils,  un  peu  moins  rares  sur  les  par- 
ties antérieures.  L'abdomen  est  fortement  épaissi  et  replié  sur  sa 
face  ventrale,  dans  sa  moitié  postérieure,  de  sorte  que  l'anus  s'avance 
jusque  vers  la  dernière  paire  de  pattes. 

Les  fourreaux  dans  lesquels  demeurent  ces  larves  sont  de  forme 
ovoïde  ou  subcylindrique,  à  grosse  extrémité  en  arrière;  leur  couleur 
est  terne,  noirâtre,  brunâtre  ou  grisâtre;  leur  surface  est  tantôt  simple, 
tantôt  ornée  de  côtes  disposées  en  chevrons,  ou  plus  rarement  de 
prolongements  capi.'lif ormes  dont  la  nature  et  l'origine  sont  inconnues. 
Ces  fourreaux,  qui  sont  positivem.ent  formés  des  excréments  de  la 
larve,  sont  clos  de  toutes  parts,  sauf  à  la  partie  antérieure,  qui  est 
coupée  obliquement. 

Nous  extrayons  de  l'excellent  mémoire  de  M.  Rosenhauer  (1)  un 
court  exposé  de  l'histoire  de  ces  larves.  Les  insectes  parfaits  s'ac- 
couplent dans  les  mois  de  juin  et  de  juillet;  la  femelle  pond  de  20 
à  30  œufs  allongés,  cylindriques,  jaunâtres  et  luisants;  les  retenant 
entre  ses  tarses  postérieurs  et  contre  la  fossette  du  dernier  segment 
abdominal,  elle  les  entoure  d'une  couche  d'excréments  régulièrement 
disposés  et  qui  plus  tard  doit  former  le  premier  fourreau  de  la  jeune 
larve.  Celle-ci  éclôt  quatorze  ou  dix-huit  jours  après  la  ponte,  mais 
n'atteint  son  complet  développement,  du  moins  pour  les  espèces  que 

(1)  Roseuhauer,  Uber  die  Entwickelung  uad  Fortpl.  der  Clytr.  uBd  Cryptoc. 
in  Bericht  uber  die  XXIII  Versamml.  der  deutschen  Naturf.  und  Acrzte   in 
Nurûberg,  184o,  p.  179. 


•104  PHYTOPHAGES. 

l'on  a  étudiées,  qu'après  deux  ou  trois  étés.  Jamais  ces  larves  n'aban- 
donnent leurs  fourreaux;  mais  lorsque  par  l'effet  de  la  croissance,  ils 
deviennent  trop  petits,  elles  l'agrandissent  eu  y  ajoutant  de  nouvelles 
pièces.  Lorsqu'elles  veulent  changer  de  peau,  elles  en  ferment  l'ou- 
verture par  un  opercule  composé  de  la  même  substance  que  le  four- 
reau. Elles  agissent  de  même  quand  le  temps  de  la  métamorphose  en 
nymphe  est  prochain  et  se  retournent  dans  leur  loge,  c'est-à-dire  que 
par  un  mouvement  de  bascule,  la  tète  se  trouve  placée  vis-à-vis  du  fond. 
Nous  avons  souvent  observé  des  fourreaux  vides,  appartenant  à  la 
Clytra  A-punctata,  collés  par  leur  ouverture  antérieure  à  des  frag- 
ments de  bois,  à  des  bûchettes,  à  des  pierres;  un  fait  analogue  s'ob- 
serve aussi  chez  quelques  larves  exotiques  qui  attachent  leurs  four- 
reaux au  tronc  des  arbres.  Par  cette  manœuvre,  la  larve  ferme  sa 
cellule  avec  moins  de  frais  et  en  môme  temps  l'insecte  parfait  sort 
avec  plus  de  facilité. 

Les  larves  des  Cryptocéphalides  se  trouvent  dans  leur  jeune  âge 
sous  les  haies,  dans  le  gazon  où  elles  se  nourrissent  de  feuilles  sèches, 
mais  parvenues  à  un  certain  degré  de  développement,  elles  vont  sur 
les  buissons  chercher  des  feuilles  fraîches. 

La  manière  do  vivre  des  Clylrides  n'est  pas  établie  avec  la  môme 
certitude,  et  quoique  Hubner  ait  nourri  jusqu'à  son  entier  développe- 
ment une  larve  de  Labidostomis  longimana  des  feuilles  du  Trifolium 
montanum,  quelques  espèces  paraissent  vivre  de  substance  animale; 
pour  celles  qui  vivent  dans  les  fourmilières,  comme  par  exemple,  la 
Clytra  i-pu7ictata,  cette  substance  leur  serait  apportée  par  les  four- 
mis. L'organisation  de  la  bouche,  si  différente  de  celle  des  autres 
larves  de  Phytophages,  rappelle  à  un  haut  degré  celle  des  Elatérides. 
Dans  ces  dernières,  les  mandibules  sont  plus  grandes  et  plus  fortes, 
mais  aussi  certaines  de  leurs  larves  vivent  de  proie  vivante;  pour  la 
disposition  des  mâchoires  et  de  la  lèvre  inférieure,  l'analogie  est  très- 
remarquable.  Du  reste,  M.  Rosenhauer,  qui  a  exposé  l'histoire  de  ces 
larves  avec  tant  de  soin  et  d'exactitude,  pense  que  de  nouvelles  ob- 
servations sont  nécessaires  pour  décider  ce  point  (1). 

La  distribution  géographique  des  Clylrites  nous  offre  deux  particula- 
rités à  mentionner.  La  première,  c'est  que  cette  distribution  ne  peut  se 
faire  d'une  manière  bien  précise,  parce  que  bon  nombre  d'espèces  ont 
des  aires  de  distribution  très-étendues;  la  seconde,  c'est  le  petit  nom- 
bre des  types  qui  ont  été  découverts  dans  le  Nouveau-Monde  et  dans 
l'Australie.  Ce  groupe  appartient  essentiellement  à  l'ancien  continent. 

(1)  Pour  la  liste  des  larves  décriles  et  les  travaux  où  sont  insérées  ces  des- 
cripliotis,  voyez  Cliap.  et  Cand.  Catal.  d(  s  Larves,  p.  :27!)  et  suiv.  —  Ajoutez  à 
CCS  indications  :  Vallot,  Rev.  Zoo!.  Comptes  rendus,  t.  XXVI,  p.  180,  C.  i- 
punctata.  —  Fuss,  Mittlieil.  de  Siebenburg.  Vereins  f.  NalurM'.  zù  Herman- 
stadl,  VII,  p.  3o,  Labidosiomis  Irkleniatit.  —  Letzner,  Zeilschrifl.  f.  Entam. 
d.  Ver.  f.  Schlesich.  Insecktenk.  iX,  p.  78,  Coptocephala  scopolina. 


CLYTRITES. 


10S 


Le  Prof.  Lacordaire  a  donné  les  descriptions  de  235  types  ;  on  en 
a  ajouté  33.  De  ce  nombre,  une  seule  espèce  appartient  à  la  Nouvelle- 
Hollande,  18  au  Nouveau-Monde,  le  reste  se  répartit  comme  suit  : 
101  appartiennent  à  la  Faune  méditerranéenne,  européenne  et  sibé- 
rienne, 12S  à  l'Afrique,  et  43  au  Continent  et  à  l'Archipel  indiens. 

Le  tableau  analytique  ci-dessous  facilitera  la  détermination  des 
genres  : 

I,  Prothorax  à  bord  postérieur  plus  ou  moins  sinueux, 

mais^à  peu  près  horizontal  ou  seulement  légère- 
ment courbé  en  travers. 

A.  Bord  postérieur  du  prothorax  horizontal,  ses 

angles  à  peu  près  de  niveau  avec  le  milieu. 

B.  Angles  postérieurs  du  prothorax  très-saillants 

et  relevés.  Lahidosfomis. 

B'.  Angles  postérieurs  du  prothorax  peu  saillants 

ou  à  peine  relevés.  Miopristis. 

A'.  Bord    postérieur    du    prothorax    légèrement 

courbé  en  travers. 

C.  Pronotum  plus  ou  moins  pubescent.  Lachnœa. 
C  Pronotum  glabre.  Titubœa. 

II.  Bord  postérieur  du  pronotum  très-courbé  en  tra- 

vers, presque  semi-circulaire. 

D.  Tarses  à  1  article  moins  long  que  les  deux  sui- 

vants réunis. 

E.  Tarses  à  articles  1  et  2  égaux,  semblables. 

F.  Corps  allongé,  cylindiique,  glabre.  Miochira. 
F'.  Corps    très-court,    cylindrico-ovalc,   finement 

pubescent.  Diapericera. 

E'.  Tarses  à  articles  1  et  2  dissemblables,  1  plus 
long  que  2. 

G.  Lobes  épipleuraux  prononcés.  Diapromorpha. 
G'.      —           —        peu  ou  point  distincts. 

H.  Tarses  très-courts,  2«  article  plus  large  que  long.    Clylra. 

H'.  Tarses  médiocres,  2«  article  plus  long  que  large. 

K.  Yeux  très-médiocres,  subarrondis.  Cheilotoma. 

K'.  Yeux  ovalaires,  grands  ou  très-grands. 

I.    Corps  allongé,  subcylindrique,  prothorax  bombé 

et  souvent  saillant  en  avant.  ^feUtonGma. 

V.  Corps  court  ou  oblong,  prothorax  moins  con- 
vexe, non  saillant  en  avant.  Gynandrophthalma. 

D*.  Premier  article  des  tarses  aussi  long  que  les 

deux  suivants  réunis.  Coptocephala  (1). 


(1)  Au  moment  oii  la  Tribu  des  Clytrides  nous  occupait,  nous  avons  reçu 
le  premier  cahier  du  1. 11,  5»  Série  des  Annales  de  la  Soc.  entom.  de  France. 


106  PHYTOPHAGES. 

LABIDOSTOMIS. 
Dejean^  Lacord.  Monog.  Phytop.  II,  p.  30  (1). 

Mâle.  Tête  tantôt  presque  pareille  à  celle  des  femelles,  tantôt  très- 
différente,  et,  dans  ce  cas,  beaucoup  plus  forte,  dégagée  du  protho- 
rax, penchée,  plus  ou  moins  îîubquddrarigulaire,  prolongée,  de  chaque 
côté,  sous  les  yeux,  en  une  forte  oreillette  trigone,  avec  l'épistome 
profondément  entaillé,  les  mandibules  saillantes,  robustes,  en  forme 
de  tenailles,  et  la  lèvre  inférieure  repliée  dans  l'intérieur  de  la  cavité 
buccale.  —  Yeux  petits,  au  plus  médiocres,  subglobuleux  ou  ovalaires. 
—  Antennes  un  pei^  plus  longues  que  le  prothorax,  à  1  article  de 
forme  variable,  2  obconique,  très-court,  3  de  môme  forme,  mais  plus 
long,  4  variable;  les  suivants  triangulaires,  plus  ou  moins  transver- 
saux. —  Prothorax  transversal,  tombant  sur  les  côtés  en  avant;  ses 
bords  latéraux  d'abord  droits,  puis  coupés  obliquement  vers  le  haut  ; 
son  bord  postérieur  fortement  sinueux,  horizontal,  avec  les  angles 
toujours  saillants  et  relevés  au  niveau  du  milieu.  —  Ecusson  assez 
grand,  en  triangle  rectiligue  allongé,  tronqué  ou  arrondi  à  sou  som- 
met. —  Elyfres  allongées,  à  bords  parallèles,  légèrement  convexes, 
sans  lobes  épipleuraux  distincts.  —  Pattes  allongées,  les  antérieures. 

Ce  cahier  contient  une  Monographie  des  Clytrides  d'Europe  et  du  bassin  de 
la  Méditerranée  par  M.  Ed.  Lefèvre.  Dans  le  tableau  synoptique  des  genres, 
se  trouve  une  nouvelle  coupe  générique  sous  le  nom  d'OriocEPUALA^  dont  la 
diagnose  sera  seulement  publiée  plus  lai'J,  de  sorte  qu'il  nous  est  impossible 
d'en  parler  en  ce  momett.  M.  Lefèvre  élève  au  rang  de  genres  tous  les  sons- 
genres  du  Prof.  Lacordaire  qui  ont  des  représentants  en  Europe;  comme  on  a 
pu  le  voir  ci-dessus,  nous  partageons  en  partie  cette  manière  de  voir,  avec  cette 
différence  que  nous  avons  tâché  de  réduire  le  nombre  des  coupes  génériques. 
Il  est  incontestable  que  ce  groupe  est  d'une  étude  extrêmement  diinciie;  on 
doit  cependant  remarquer  qu'en  multipliant  les  genres,  ou  est  obligé  de  s'ap- 
puyer sur  des  caractères  bien  fugaces  et  de  peu  de  valeur;  c'est  ainsi  que 
M.  Lefèvre  est  obligé,  dans  son  tableau  analytique,  de  recourir  à  la  couleur  du 
prothorax,  à  la  ponctuation  plus  ou  moins  forte  du  pronotum,  à  la  taille  supé- 
rieure >»u  inférieure  à  6  millimètres,  etc.  M.  Lefèvre  rapproche  les  Clytridées 
des  Lamprosomidées;  pour  nous  ces  deux  types  sont  très-différents,  ils  ne  pos- 
sèdent en  commun  que  des  antennes  plus  ou  moins  analogues.  Nous  attirerons 
aussi  l'attention  de  l'entomologiste  français  sur  la  constitution  des  antennes  du 
Lamprosoma  concolor,  et  nous  sommes  persuadé  qu'il  rétablira,  comme  nous, 
le  genre  Oomorpuus  de  Curlis.  M.  Lefèvre  a  prouvé  ce  qu'il  peut  et  il  ne  craint 
pas  les  difficultés;  au  lieu  de  limiter  son  travail  aux  Clytrides  d'Europe,  if 
devrait  élargir  son  cadre  et  entreprendre  la  Monographie  de  celles  des  Deux- 
Mondes. 

{!)  L\BiDosTOMis  et  Lacbn^a  (pars),  Dejeau,  Cat.  3^  Ed.  p.  -442.  —  Labido- 
STOMis,  Fairm.  Gênera  des  Coleop.  Europ.  IV,  p.  212,  pi.  01,  fig.  285;  Redt. 
Faun.  Austr.  2»  Ed.  p.  888. 


ClYTRITES.  107 

en  général,  beaucoup  plus  que  les  autres;  leurs  hanches  excessive- 
ment saillantes,  cylindriques;  leurs  cuisses  robustes,  de  forme  varia- 
ble; leurs  jambes  assez  grêles,  arquées,  inermesau  bout;  leurs  tarses 
antérieurs  médiocrement  allongés,  mais  toujours  notablement  plus 
grands  que  les  quatre  postérieurs;  le  d"  article  de  tous  aussi  long  que 
les  deux  suivants  réunis;  le  3^  en  cœur  oblong,  fendu  presque  jusqu'à 
sa  base. 

Femelle.  Corps  oblong,  moins  parallèle;  tête  petite  ou  médiocre, 
non  prolongée  en  oreillettes  sous  les  yeux  ;  mandibules  courtes,  les 
autres  parties  de  la  bouche  très-réduites.  —  Antennes  plus  faibles, 
moins  allongées.  —  Prothorax  plus  court,  ses  angles  moins  relevés. — 
Pattes  moins  longues,  s'allongeant  graduellement  d'arrière  en  avant  ; 
hanches  antérieures  peu  saillantes,  conico-cylindriques;  jambes  de  la 
même  paire  presque  droites  ;  tarses  médiocres. 

Les  couleurs  de  ces  insectes  sont  constantes;  sauf  trois  espèces  {si- 
birica,  Guerinii  et  hordei),  toutes  sont  d'un  vert  bronzé  ou  bleuâtre, 
avec  des  élytres  jaunâtres  ou  ferrugineuses,  marquées  d'un  point  hu- 
merai obscur. 

Les  Labidostomis  paraissent  essentiellement  propres  à  la  Faune 
méditerranéenne,  à  l'Europe  et  au  nord  de  l'Asie.  Plusieurs  d'entre 
elles  ont  un  habitat  extrêmement  étendu  et  se  retrouvent  depuis  la 
Sibérie  orientale  jusque  sur  les  bords  de  la  Méditerranée.  Le  Prof. 
Lacordaire  n'a  pas  décrit  moins  de  32  espèces.  Aussi,  depuis  la  pu- 
blication de  son  ouvrage  en  mai  1848,  la  science  s'est  enrichie  de  3  à 
4  types  seulement. 

MIOPRISTIS,  Lac. 

Mâle.  Tète  moins  large  que  le  pvothorax,  assez  convexe,  souvent 
avec  des  oreillettes  latéralement,  dégagée  du  prothorax  et  penchée. 
—  Mandibules  courtes  ou  légèrement  saillantes.  —  Antennes  très-va- 
riables, composées  de  11  ou  12  articles,  tantôt  courtes  et  dépassant  à 
peine  la  base  du  prothorax,  dans  ce  cas,  les  articles  terminaux  très- 
courts  et  transversaux;  tantôt  beaucoup  plus  longues,  et  les  derniers 
articles  plus  longs  que  larges.  —  Yeux  petits  ou  médiocres,  généra- 
lement arrondis  et  convexes.  —  Prolhorax  subquadrangulaire,  légè- 
rement transversal,  peu  convexe,  bords  latéraux  plus  ou  moins  ar- 
rondis, se  relevant  en  arrière;  bord  postérieur  légèrement  sinueux, 
à  peu  près  horizontal,  avec  les  angles  marqués,  aigus  ou  obtus  ;  à 
surface  réguhèrement  et  faiblement  convexe,  parfois  des  sillons  trans- 
versaux près  des  angles  postérieurs  et  du  bord  antérieur.  —  Ecusson 
petit  ou  médiocre,  en  triangle  à  sommet  aigu  ou  subobtus.  —  Elytres 
oblongues,  à  côtés  très-parallèles,  obtuses  en  arrière,  à  lobes  épipleu- 
raux  peu  ou  point  prononcés.  —  Pattes  antérieures  très-allongées, 
leurs  hanches  cylindriques,  très-saillantes;  leurs  cuisses  renflées; 


108  PHYTOPHAGES. 

leurs  jambes  gr^^les,  fortement  arqu6es;  leurs  tarses  sensiblement 
plus  longs  que  les  quatre  postérieurs;  tous  peu  robustes,  à  3'^  article 
fendu  jusqu'à  sa  base. 

Femelle.  Forme  générale  du  mâle,  avec  la  tète  plus  petite  et  toutes 
ses  parties  réduites;  prothorax  plus  court,  plus  cylindrique.  —  Pattes 
très-grêles,  les  antérieures  notablement  plus  longues  que  les  autres, 
à  hanches  médiocrement  saillantes,  1  article  de  leurs  tarses  à  peine 
plus  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Huit  sous-genres  établis  par  le  Prof.  Lacordaire,  dans  la  Monogra- 
phie des  Phytophages,  ont  été  réunis  sous  le  nom  de  Miopristis.  Le 
nom  de  Macrolenes  eût  été  préféré,  si  le  type  désigné  sous  le  nom 
de  Miopristis  n'eût  paru  mieux  représenter  l'ensemble  des  caractères 
assignés  à  cette  coupe  générique.  A  côté  de  notables  différences  de 
détail,  ainsi  qu'on  pourra  en  juger  ci-dessous,  ces  types  divers  pré- 
^  sentent  un  même  faciès.  Ce  sont  des  insectes  à  formes  plus  sveltes 
que  la  plupart  des  Clytrites,  leurs  pattes  sont  longues  et  grôles;  ils 
affectent  une  forme  quadrangulaire  allongée,  à  côtés  subparallèles; 
en  outre,  leur  prothorax  régulièrement  convexe  est  à  peu  près  aussi 
large  en  avant  qu'en  arrière,  son  bord  postérieur  est  à  peu  près  ho- 
rizontal, ses  angles  ne  sont  pas  relevés  comme  chez  les  Labidostomis. 
Cette  forme  spéciale  est  bien  rendue  par  la  figure  291,  pi.  61  du  Gê- 
nera des  Coléoptères  d'Europe  {Macrolenes  ruficollis). 

Ces  insectes  sont  à  peu  près  exclusivement  propres  à  l'Afrique  aus- 
trale. 

Sous-GENRE.    TEINOCERA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  17. 

Mâle.  Antennes  presque  aussi  longues  que  le  corps,  larges,  com- 
prim.ées,  formées  de  12  articles,  1  très-gros,  ovalaire  et  tronqué, 
2  très-court,  turbiné,  3-12  allongés,  subéganx,  en  triangle  renversé 
et  faiblement  prolongé  à  son  angle  antérieur  externe  ;  les  cinq  der- 
niers un  peu  plus  grêles  que  les  autres.  —  Une  crête  transversale  II 
la  base  de  chaque  élytre. 

Femelle.  Inconnue. 

Avec  une  organisation  normale,  cet  insecte  présente  des  antennes 
tout  à  fait  exceptionnelles,  non-seulement  dans  la  section  actuelle, 
mais  dans  la  Tiibu  tout  entière.  Il  ne  faut  cependant  pas  attacher 
à  cette  particularité  plus  d'importance  qu'ehe  n'en  mérite.  La  Teino- 
cera  nitidicollis,  originaire  de  l'Afrique  australe,  mesure  trois  lignes 
de  longueur  ;  sa  couleur  est  d'un  bleu  métallique  foncé  avec  des  ta- 
ches jaunes  sur  les  élytres. 


CLYTRITES.  109 

SoCS-GENRE.     LOPHOBASIS. 

Lacordaire,  Monog.  Phyt.  II,  p.  19. 

Mâle.  Antennes  de  12  ou  de  11  articles,  moins  longues  que  la 
moitié  du  corps.  —  Une  crête  transversale  à  la  base  de  chaque  élytre. 

Femelle.  Antennes  de  12  articles,  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps,  rétrécies  à  la  base,  parallèles  dans  le  reste  de  leur  étendue,  à 
peine  dentées;  1  article  médiocre,  ovalaire,  2  très-court,  3  du  double 
plus  long,  obconique,  4  en  triangle  très-allongé,  5-11  en  triangle 
renversé  et  régulier,  très-obtus,  devenant  graduellement  transver- 
saux, 12  suborbiculaire.  —  Corps  allongé,  assez  convexe. 

Le  Prof.  Lacordaire  décrit  trois  espèces  appartenant  à  ce  sous- 
genre;  la  variabilité  des  types  est  telle  dans  les  Clytrites  qu'il  a 
cru  devoir  les  ranger  en  trois  groupes  distincts.  Les  individus  du 
sexe  mâle  se  reconnaissent  assez  facilement  à  la  crête  qui  s'élève  à 
la  base  de  chaque  élytre  ;  quant  aux  femelles,  la  seule  connue  pré- 
sente des  antennes  caractéristiques.  Ce  sont  des  insectes  très-rares 
dans  les  collections  et  propres  à  l'Afrique  australe. 

SoUS-GENRE.     SMEIA. 
Lacordaire,  Monog.  Phyt.  II,  p.  24. 

Mâle.  Antennes  robustes,  de  11  articles,  un  peu  plus  longues  que 
le  prothorax,  à  1  article  gros,  subglobuleux,  2-3  extrêmement  courts, 
égaux,  4  épais,  allongé,  obconique  et  déprimé,  5-11  en  triangle  trans- 
versal et  oblique.  —  Prothovax  court,  très-peu  convexe,  droit  sur  les 
côtés  en  avant,  arrondi  aux  angles  postérieurs,  coupé  carrément  à  sa 
base,  faiblement  impressionné  le  long  de  son  bord  antérieur.  ~  Pattes 
antérieures  très-allongées;  leurs  hanches  cylindriques,  très-saillantes; 
leurs  cuisses  extrêmement  grosses,  en  ovoïde  allongé,  striées  partout 
et  dentelées  en  dessous;  leurs  jambes  arquées,  âpres,  terminées  par 
un  très-court  mucrori;  tarses  allongés,  peu  robustes,  à  1  article  aussi 
long  que  les  deux  suivants  réunis. 

La  Smeia  virginea  Lac.  est  un  petit  insecte  de  l'Afrique  australe, 
d'un  bronzé  obscur,  avec  des  élytres  testacées  ornées  de  dessins  d'un 
noir  bronzé. 

Sous-genre.    MIOPRISTIS. 

Lacordaire,  Monog.  Phyt.  II,  p.  25. 

Mâle.  Antennes  grêles,  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps,  article 
1  allongé,  renflé  à  son  sommet,  droit  ou  légèrement  arqué,  2-3  très- 


no  PHYTOPHAGES. 

grêles,  subcylindriqu'es,  croissant  graduellement,  4  plus  long  que  les 
deux  précédents  réunis,  légèrement  obconique,  5-H  triangulaires, 
d'abord  très-allongés,  puis  se  raccourcissant  et  s'élargissant  peu  k 
peu. —  Pattes  antérieures  très-allongées  ;  leurs  cuisses  robustes  et 
comprimées;  leurs  jambes  arquées,  grêles,  souvent  terminées  par 
une  pointe  aiguë. 

Une  seule  femelle  appartenant  à  ce  sous-genre  est  connue,  elle  ne 
présente  aucune  particularité  à  mentionner,  sa  tête  ressemble  à  celle 
du  mâle,  mais  beaucoup  plus  petite,  son  prothorax  est  plus  court, 
plus  cylindrique,  ses  pattes  plus  grêles.  Comme  les  Lophobasis,  les 
trois  espèces  connues  forment  les  types  de  trois  groupes  diiférents. 
Cependant,  malgré  cette  variabilité  des  caractères,  elles  conservent 
bien  la  forme  générale  du  genre  actuel. 

Elles  proviennent  également  de  l'Afrique  australe. 

So'JS-GENRE.    ATELECHIRA. 

Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  8i  (1). 

Mâle.,  Tête  (abstraction  faite  des  mandibules)  assez  forte,  dégagée 
du  protliorax,  penchée,  presque  carrée,  sans  épistome  proprement 
dit,  tronquée  en  avant  des  antennes,  avec  son  bord  antérieur  de 
forme  variable,  prolongée  sous  les  yeux  en  une  courte  et  grosse  oreil- 
lette. —  Mandibules  assez  saillantes,  médiocrement  épaisses,  arquées 
régulièrement  dès  leur  base.  —  Antennes  assez  robustes,  dépassant  à 
peine  la  base  du  prothorax,  à  i  article  gros,  ovalaire  ou  cylindrique, 
2-3  courts,  égaux,  obconiques,  4-11  en  triangle  assez  aigu  et  trans- 
versal. —  Pattes  grêles,  les  antérieures  extrêmement  grandes;  leurs 
cuisses  faibles  et  comprimées;  leurs  jambes  arquées,  grêles,  terminées 
ou  non  par  une  pointe  aiguë  ;  leurs  tarses  excessivement  allongés, 
grêles,  à  1  article  plus  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

La  femelle  ne  présente  aucune  particularité  digne  d'être  men- 
tionnée. On  ne  connaît,  du  reste,  que  deux  espèces  propres  à  l'Afrique 
australe. 

Sous-genre.    MACROLENES. 

Dejeam,  Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  100  (2). 

Mâle.  Antennes  très-robustes,  1  article  très-gros,  ovalaire  et  dé- 
primé, 2  très-court,  en  cône  renversé,  3  de  même  forme,  plus  long; 

(1)  Syn.  Crioceris,  Fabr.  Syst.  El.  11^  p.  4S8.  —  Melïris,  Oliv.  Entom.  II, 
n°  21,  p.  7.  —  Clytra,  Tliunb.  Nov.  Act.  Upsal.  VIII,  p.  184. 

(2)  Syn.  Clttra  et  Cryj'Tocephalus,  Fabr.  et  auct.  —  Macrolenes,  Fairiii. 
Gen.  Col.  Eurdp.  IV,  p.  213,  pi.  61,  fig.  291. 


CLYTRITES.  411 

les  suivants  fortement  transversaux^  en  triangle  aigu.  —  Prothorax 
assez  grand,  fortement  déclive  sur  les  côtés  antérieurs,  arrondi  sur 
les  bords  latéraux  en  avant,  puis  fortement  rétréci  avec  ses  angles 
postérieurs  saillants  et  un  peu  relevés.  —  Pattes  antérieures  très- 
longues  ;  leurs  hanches  excessivement  grosses  et  saillantes,  subqim- 
drangulaires;  leurs  cuisses  comprimées,  droites  sur  la  tranche  dorsale, 
légèrement  arrondies  sur  le  bord  opposé,  angulées  et  épineuses  vers 
l'extrémité;  leurs  jambes  grêles,  arquées;  leurs  tarses  très-longs,  à 
1  article  d'un  tiers  plus  long  que  les  deux  suivants  réunis;  hanches 
intermédiaires  échancrées  en  dessous  près  de  leur  extrémité  ;  tarses 
postérieurs  relativement  très-courts. 

Lors  de  la  publication  de  la  Monographie  des  Phytophages,  le  sous- 
genre  Macrolenes  ne  renfermait  qu'une  seule  espèce,  connue  depuis 
longtemps  et  appartenant  à  la  Faune  méditerranéenne.  La  femelle, 
tout  en  conservant  quelque  chose  du  faciès  si  caractéristique  du  sexe 
mâle,  ne  présente  cependant  aucune  particularité  à  mentionner.  De- 
puis cette  époque,  M.  Reiche  en  a  fait  connaître  une  seconde,  Macro- 
lenes Bellieri,  originaire  de  la  Sicile. 

Sous-genre.    PLECOMERA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  103. 

Mâle.  Antennes  médiocrement  robustes,  i  article  très-gros,  assez 
long,  en  massue  arquée,  2-4  obconiques,  s'allongeant  graduellement; 
les  suivants  en  triangle,  transversaux.  —  Prothorax  régulièrement 
quadrangulaire,  un  peu  convexe,  criblé  de  gros  points  enfoncés.  — 
Pattes  antérieures  extrêmement  allongées  ;  leurs  hanches  très-grosses, 
très-saillantes,  irrégulièrement  quadrangulaires  ;  leurs  cuisses  très- 
fortes,  comprimées,  ridées  au  côlé  interne,  droites  sur  leur  tranche 
dorsale,  légèrement  arrondies  sur  leur  bord  inférieur;  leurs  jambes 
grêles,  arquées,  terminées  en  pointe'  plus  ou  moins  longue  ;  leurs 
tarses  du  double  plus  longs  que  les  quatre  postérieurs;  tous  assez 
robustes,  à  1  article  de  la  longueur  des  deux  suivants  réunis;  le 
3^  fendu  presque  jusqu'à  sa  base. 

Femelle.  Inconnue. 

Ce  sous-genre  ne  comprend  que  deux  espèces  de  l'Afrique  aus- 
trale; leur  corps  est  allongé,  très-parallèle,  leur  couleur  d'un  jaune 
rougeâtre  opaque,  leur  taille  varie  de  2  à  3  1/2  lignes.  La  forme  du 
prothorax  est  tout  à  fait  caractérislique. 


112  PHYTOPHAGES. 

SoUS-GENRE.     MERILIA. 

Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  125. 

Mâle.  Corps  médiocrement  allongé,  en  cylindre  plus  ou  moins  dé- 
primé, métallique  ou  non,  glabre  en  dessus.  —  Tète  assez  forte,  dé- 
gagée du  prothorax,  penchée,  terminée  par  un  museau  quadrangu- 
laire,  tantôt  assez  long,  tantôt  fortement  tronqué. — Mandibules  assez 
saillantes,  droites,  puis  arquées  à  leur  extrémité.  —  Prothorax  sub- 
cylindrique, droit  sur  les  côtés,  arrondi  aux  angles  postérieurs,  coupé 
carrément  et  faiblement  lobé  au  milieu  de  sa  base.  —  Pattes  anté- 
rieures assez  allongées  ;  leurs  tarses  notablement  plus  longs  que  les 
autres. 

Les  femelles  connues  diffèrent  notablement  des  mâles  et  repro- 
duisent assez  bien  les  caractères  que  nous  avons  reproduits  en  tête 
du  genre. 

Les  antennes  du  sous-genre  actuel  sont  construites  sur  le  type  le 
plus  ordinaire  de  la  section  actuelle,  c'est-à  dire  qu'elles  sont  médio- 
crement robustes,  4  article  médiocre,  de  forme  variable,  2-3  obco- 
niques,  courts,  égaux,  les  suivants  transversaux  et  obliques,  en  trian- 
gle assez  aigu. 

Des  trois  espèces  connues,  une  appartient  au  continent  Indien,  les 
deux  autres  à  l'Afrique  australe. 

LACHNiEA,  Dej.  Lac. 

Mâle.  Tête  tantôt  presque  pareille  à  celle  des  femelles,  tantôt  nota- 
blement plus  grosse,  et,  dans  ce  cas,  carrée  ou  arrondie,  prolongée 
inférieurement,  plus  ou  moins  renflée  sur  le  vertex,  prolongée  ou 
non  sous  les  yeux  en  oreillettes,  avec  les  mandibules  robustes  et  plus 
ou  moins  saillantes.  —  Yeux  ordinairement  assez  grands,  peu  con- 
vexes, oblongs,  subréniformes.  —  Antennes  assez  robustes,  dépassant 
à  peine  le  pruthorax,  à  1  article  gros,  arrondi  en  avant,  2-3  obconi- 
ques,  courts,. égaux,  4-H  larges,  triangulaires  et  serrés.  —  Prolhorax 
court,  légèrement  convexe,  récréci  en  avant  par  la  flexion  des  angles 
antérieurs,  bords  latéraux  droits  ou  subarrondis,  bord  postérieur  sub- 
sinueux de  chaque  côté,  légèrement  convexe  en  travers,  à  surface 
pubcscente  ou  villeuse,  comme  la  tête.  —  Ecusson  médiocre,  trian- 
gulaire, à  sommet  aigu  ou  obtus,  très-déclive.  —  Elytres  oblongues, 
allongées,  à  lobes  épipleuraux  peu  marqués.  —  Pattes  robustes,  les 
antérieures  plus  développées  que  les  autres,  leurs  hanches  cylindri- 
ques, saillantes,  leurs  cuisses  comprimées;  leurs  jambes  légèrement 
arquées;  leurs  tarses  ^larges,  déprimés,  à  1  article  en  triangle  ren- 
versé, très-long,  2  presque  carré,  3  fendu  à  moitié  de  sa  longueur. 


CLYTRITES.  113 

Femelle.  Forme  générale  des  mâles,  avec  la  tète  médiocre,  oblou- 
gû-ovalaire,  les  mandibules  et  toutes  les  parties  de  la  bouche  très- 
réduites;  corselet  un  peu  moins  développé,  les  pattes  antérieures 
seulement  un  peu  plus  allongées  que  les  autres. 

Les  espèces  qui  composent  cette  coupe  générique  sont  toutes  de 
grande  taille,  leur  corps  est  massif  et  subcyliudrique  ;  elles  emprun- 
tent un  faciès  spécial  à  la  pubescence,  parfois  à  la  villosité  qui  re- 
couvre la  tête  et  le  prothorax,  et  qui,  mais  par  exception  seulement 
et  d'une  façon  moins  apparente,  se  continue  sur  les  élytres.  Cette  pu- 
bescence, jointe  à  la  légère  courbure  transversale  du  prothorax,  per- 
mettra de  les  distinguer  aussi  bien  des  genres  précédents  que  de  ceux 
qui  suivent. 

En  général,  les  Lachn^a  appartiennent  à  la  Faune  méditerranéenne 
et  à  l'Afrique  australe  ;  elles  se  répartissent  en  quatre  sous-genres. 

Sous-genre.    CRABRONITES. 
Lagordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  HO. 

Mâle.  Corps  finement  pubescent  sur  toute  sa  surface.  —  Tête  très- 
grosse,  dégagée  du  prothorax,  suborbiculaire,  légèrement  rétrécie  en 
arrière,  arrondie  en  avant,  prolongée  sous  les  yeux  en  une  grosse 
oreillette.  —  Mandibules  irès-saillantes,  peu  robustes,  égales,  circons- 
crivant au  repos  un  espace  vide  ogival.  —  Antennes  assez  robustes, 
plus  longues  que  le  prolhorax,  à  4  article  allongé,  obconique.  — 
Tarses  antérieurs  très-longs,  déprimés;  leur  1^"'  article  d'un  tiers  plus 
long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Femelle.  Forme  générale  du  mâle,  tête  médiocre,  engagée  en  par- 
tie dans  le  prothorax,  les  mandibules  et  les  organes  buccaux  très- 
réduits. 

Une  seule  espèce,  de  l'Afrique  australe,  appartient  à  ce  sous-genre. 
La  tète  du  mâle  ressemble  singulièrement  à  celle  des  Crabro  du 
même  sexe.  Comme  coloration,  c'est  l'une  des  plus  belles  espèces  de 
la  section;  elle  est  longue  de  5  à  6  lignes,  d'un  beau  bleu  foncé,  avec 
les  élytres  jaunes  et  ornées  de  bandes  de  la  couleur  du  fond. 

Sous-GENRE.     CAMPTOLENES. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  Il,  p.  112. 

Mâle.  Tête  parfois  presque  semblable  à  celle  des  femelles,  le  plus 
souvent  très-différente  et,  dans  ce  cas,  très-forte,  dégagée  du  protho- 
rax, presque  perpendiculaire,  transversale  et  prolongée  en  un  fort 
museau  quadrangulaire,  avec  l'épistome  déclive  et  les  mandibules 
assez  saillantes,  droites  et  recourbées  à  leur  extrémité.  —  Yeux  tou- 

Coléoptères.    Tomu  X.  8 


H4  PHYTOPHAGES. 

jours  assez  grands,  médiocrement  convexes,  ublongs  et  réniformes. — 
Antennes  assez  robustes,  dépassant  à  peine  le  prothorax,  leur  i"  ar- 
ticle de  forme  variable.  —  Pattes  antérieures  très-allongées,  avec 
leurs  tarses  robustes,  déprimés,  mais  beaucoup  plus  longs  que  les 
quatre  postérieurs. 

La  Monographie  des  Pliytophages  contient  la  description  de  quatre 
espèces  de  ce  sous-genre.  Trois  sont  de  l'Afrique  australe  et  la  der- 
nière du  Sénégal.  La  pubescence  de  la  tête  et  du  corselet  forme,  ainsi 
que  nous  l'avons  vu,  le  caractère  principal  du  genre  Laciinœa.  Nous 
devons  cependant  mentionner  ^une  exception  présentée  par  la  C.  fas- 
tuosa  Lac,  chez  laquelle  les  mêmes  parties  sont  glabres. 

Sous-genre.    BARATHRŒA. 
Lacordmre,  Monogr.  Phytoph.  Il,  p.  1&4  (1). 

Mâle.  Corps  court,  massif,  cylindrique,  plus  ou  moins  pubescent 
sur  la  tête  et  le  prothorax.  —  Tête  très-grosse,  suborbiculaire,  enga- 
gée dans  le  prothorax,  comme  tronquée  perpendiculairement,  pro- 
longée sous  chaque  œil  en  une  grosse  oreillette  ;  épistome  profondé- 
ment et  quadrangulairement  entaillé,  caverneux.  —  Yeux  petits,  peu 
saillants,  oblongs,  distinctement  échancrés.  —  Pattes  antérieures 
beaucoup  plus  longues  que  les  autres. 

La  femelle  ne  présente  pas  de  caractère  qui  puisse  la  distinguer 
des  autres  du  genre  actuel.  Deux  espèces  sont  décrites  et  appartien- 
nent au  nord  de  l'Afrique. 

Sous-genre.    LACHNiEA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  168  (2). 

Mâle.  Corps  massif,  plus  ou  moins  régulièrement  cylindriqu(}, 
presque  toujours  villeux,  sauf  sur  les  élytres.  —  Tête  tantôt  presque 
pareille  à  celle  des  femelles,  tantôt  notablement  plus  grosse  et,  daus 
ce  cas,  presque  carrée,  prolongée  inférieurement,  plus  ou  moins  ren- 
flée sur  le  vertex,  avec  les  mandibules  assez  saihantes,  droites,  puis 
recourbées  au  bout,  mais  toujours  plus  ou  moins  engagée  dans  le 
prothorax  et  dépourvue  d'oreillettes  sous  les  yeux.  —  Ceux-ci  allon- 
gés, peu  saillants,  distinctement  échancrés,  parfois  plus  saillants  et 
alors  entiers.  —  Antennes  pareilles  à  celle  des  Barathrœa.  —  Pro- 
thorax plus  ou  moins  cylindrique,  droit  et  rebordé  sur  les  côtés,  ar- 

(1)  Fairm.  Gea.  Col.  Euiop.  IV,  p.  214,  pi.  62,  fig.  293. 

(2)  Syn.  Lachn/Ea^  Redt.  Fiiun.  Austr.  2»  éd.  p.  890.  —  Fairm.  Gen.  Col. 
Europ.  IV,  p.  214,  pi.  62,  Og.  294. 


CLYTRITES.  115 

rondi  aux  angles  postérieurs,  coupé  carrément  à  sa  base.  —  Ecusson 
assez  grand  ou  médiocre,  large,  en  triangle  fortement  tronqué  à  sou 
sommet.  —  Pattes  allongées,  lés  antérieures  de  longueur  variable, 
tantôt  beaucoup,  tantôt  un  peu  plus  longues  que  les  autres. 

Femelle.  La  femelle  reproduit  la  forme  générale  du  mâle  et  ne  pré- 
sente pas  de  caractères  spéciaux. 

Les  espèces,  au  nombre  de  12,  appartiennent  à  la  Faune  méditerra- 
néenne. Une  seule  est  en  outre  répandue  dans  la  plus  grande  partie 
de  l'Europe,  et  une  autre  est  propre  au  cap  de  Bonne-Espérance.  Les 
Annales  de  la  Société  entomologique  de  France  (i^  Sér.,  t.  IV,  p.  383) 
donnent  la  description  d'une  espèce  nouvelle  des  environs  de  Madrid. 
A  cette  occasion,  M.  AUard,  qui  l'a  fait  connaître,  a  donné  un  tableau 
analytique  des  espèces. 

Leur  coloration  varie  du  noir  au  bleu  ou  au  vert  métallique,  avec 
les  élytres  d'un  jaune  paille  ou  rouge  de  brique,  et  ayant  chacune 
(sauf  le  paradoxa)  un  point  humerai  noir  et  deux  autres  disposés 
transversalement  un  peu  au-delà  du  milieu  de  la  longueur. 

TITUB^A,  Lac. 

Mâle.  Corps  massif,  parallèle  ou  cylindro-conique.  —  Tête  parfois 
ornée  de  quelques  poils  épars,  prothorax  toujours  glabre  en  dessus. — 
Tête  variable,  tantôt  grosse  et  dégagée  du  prothorax,  subcirculaire 
ou  oblongue,  le  plus  souvent  de  même  forme  que  chez  les  femelles, 
seulement  un  peu  plus  grosse.  —  Mandibules  parfois  très-dévelop- 
pées,  ou  bien  médiocres  et  peu  saillantes,  par  exception  très-inégales 
entre  elles  (sous-genre  Nosognatha).  —  Yeux  rarement  petits  et  ar- 
rondis, le  plus  souvent  grands,  allongés,  plus  ou  moins  convexes.  — 
Antennes  parfois  composées  de  12  articles,  robustes,  articles  2-3  ob- 
coniques,  courts,  égaux,  4  obconique  ou  triangulaire,  en  général  plus 
petit  que  le  suivant,  les  derniers  transversaux,  plus  ou  moins  larges. 
—  Prothorax  transversal,  en  général  peu  convexe,  jamais,  à  propre- 
ment parler,  cylindrique,  ayant  ses  bords  latéraux  obliquement  arron- 
dis dans  leur  moitié  postérieure,  le  postérieur  légèrement  convexe 
en  travers,  avec  ses  angles  assez  souvent  distincts.  —  Elytres  peu  ou 
point  lobées  à  la  base  des  épipleures,  subparallèles  ou  légèrement  ré- 
trécies  en  arrière.  —  Pattes  antérieures  toujours  très-allongées;  leurs 
hanches  très-saillantes,  cylindriques;  leurs  cuisses  parfois  très-grosses 
(sous-genre  Barybœna);  leurs  jambes  allongées,  arquées,  inermes  ou 
mucronées  au  bout  (Barybœxa  et  Nosognatha),  à  1  article  des  tarses 
au  moins  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Femelle.  Corps  oblong,  plus  ou  moins  allongé,  assez  convexe.  — 
Tête  presque  toujours  plus  petile  que  celle  des  mâles,  plus  engagée 
dans  le  prolhorax  ;  épistome  moins  échancré,  mandibules  et  parties 


HG  PHYTOPHAGES. 

de  la  bouche  très-réduites.  —  Prothorax  plus  rétréci  en  avant.  — 
Pattes  moins  fortes,  croissant  d'arrière  en  avant,  les  antérieures  un 
peu  plus  longues  que  les  autresj  leurs  jambes  presque  droites,  le 
î"  article  des  tarses 'presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Ce  genre,  assez  nombreux  en  espèces,  est  moins  homogène  que  les 
précédents,  ses  caractères  sont  moins  précis  et  pour  la  plupart  néga- 
tifs. Cependant,  à  moins  de  cas  tout  à  fait  exceptionnels,  il  seïa  tou- 
jours facile  df  distinguer  une  Titubœa  des  Labidostomis  par  l'absence 
de  saillie  des  angles  postérieurs  du  prothorax,  des  Miopristis  par  la 
convexité  du  prothorax  et  celle  de  son  bord  postérieur,  des  Lachnœa 
par  l'absence  de  pubescence  du  corselet.  En  général,  les  caractères 
indiqués  s'apppliquent  également  bien  à  l'un  et  l'autre  sexe. 

Parmi  les  sous-genres  que  nous  décrivons  ci-dessous  et  qui  ont  été 
établis  par  le  Prof.  Lacordaire,  5  appartiennent  à  l'Afrique  australe 
ou  au  Sénégal.  Un  seul  (Titubœa)  à  la  Faune  méditerranéenne;  le 
dernier  à  l'Amérique  centrale  (Anomœa). 

Sous-genre.    ANTIPA. 
De  Geer,  Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  Il,  p.  88  (1). 

Mâle.  Tête  (abstraction  faite  des  mandibules)  grosse,  dégagée  du 
prothorax,  iuclinée,  arrondie  au-devant  des  antennes,  sans  épistome 
proprement  dit.  —  Palpes  maxillaires  très-grèles,  allongés,  leur  2"= 
article  sensiblement  plus  long  que  les  deux  suivants  réunis.  —  Man- 
dibules saillantes,  larges,  planes  ou  an  peu  excavées  en  dessus, 
d'abord  droites,  puis  brusquement  recourbées  à  l'extrémité.  —  Yeux 
petits,  subarrondis,  médiocrement  saillants,  presque  sessiles. —  Elytres 
oblongues,  parallèles,  finement  ponctuées.  —  Pattes  plus  ou  moins 
robustes,  les  antérieures  notablement  plus  longues  que  les  autres; 
leurs  cuisses  comprimées,  leurs  jambes  inermes. 

Femelle.  Corps  brièvement  oblong.  —  Tète  oblongo-trigone;  yeux 
assez  gros.  —  Prothorax  plus  court  que  chez  le  mâle.  —  Pattes  courtes, 
article  1  des  tarses  un  peu  plus  court  que  les  deux  suivants  réunis. 

Deux  espèces  de  l'Afrique  centrale  composent  ce  sous-genre  ;  elles 
sont  noires  en  dessous  et  jaunâtres  en  dessus;  les  femelles  diffèrent 
notablement  des  mâles. 

(1)  Syn.  Aktipus,  De  Geer,  Mém.  VlU,  p.  039.  —  Clytra,  Fabr.  Syst.  El.  11, 
p.  36.  —  Maorolenes  (pars),  Dej.  Cat.  3»  éd.  p.  443. 


CLYTRITES.  117 

Sous-GENRE.    PHŒNICODERA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  93. 

Mâle.  Tète  trigono-ovalaire,  terminée  par  un  museau  subqua- 
drangulaire  assez  saillant,  avec  l'épistome  distinct  et  échancré  en 
demi-cercle.  —  Mandibules  médiocrement  saillantes,  arquées  dès  leur 
base  et  de  forme  normale. —  Yeux  médiocres,  subréniformes,  munis 
d'une  orbite  assez  saillante  en  arrière.  —  4"=  article  des  antennes  ob- 
conique. —  Pattes  antérieures  très-allongées,  leurs  jambes  inermes, 
leurs  tarses  excessivement  longs,  à  article  1  plus  grand  que  les  deux 
suivants  réunis. 

Ce  type  est  très-voisin  des  Antipa  et  en  diffère  par  la  forme  de  Ja 
tête  et  celle  du  4"  article  des  antennes. 
On  connaît  deux  espèces  de  l'Afrique  australe. 

Sous-GENRE.    BARYBŒNA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  95. 

Mâle.  Tète  médiocre,  à  peine  dégagée  du  prothorax,  aussi  large  que 
longue  et  terminée  par  un  court  museau  triangulaire,  avec  l'épistome 
échancré.  —  Mandibules  courtes.  —  Yeux  assez  gros,  plus  ou  moins 
saillants.  —  Pattes  antérieures  beaucoop  plus  longues  que  les  autres; 
leurs  hanches  très-fortes,  cylindriques,  très-saillantes  ;  leurs  cuisses 
extrêmement  grosses,  formant  un  ovoïde  allongé,  plus  ou  moins  com- 
primé; leurs  jambes  arquées,  souvent  munies  d'un  ou  de  deux  épe- 
rons au  bout;  tous  les  tarses  robustes;  les  antérieurs  beaucoup  plus 
longs  que  les  autres;  le  1"  article  de  tous  à  peine  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis. 

L'Afrique  australe  est  la  patrie  des  espèces  de  ce  groupe.  Elles  sont 
au  nombre  de  quatre,  décrites  pour  la  première  fois,  dans  la  Mono- 
graphie des  Phytophages.  Le  Prof.  Lacordaire  n'a  connu  qu'une  seule 
femelle  et  ses  caractères  rentrent  complètement  dans  la  diagnose  que 
nous  avons  donnée. 

Sous-GENRE.    NOSOGNATHA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  103. 

Mâle.  Tête  assez  forte,  dégagée  du  prothorax,  penchée,  transversa- 
lement ovalaire;  épistome  rétréci  en  avant  des  antennes,  arrondi  et 
entier  ou  échancré  en  avant.  —  Mandibules  saillantes,  larges,  planes, 
contiguës  au  repos  ;  la  gauche  brusquement  recourbée  et  prolongée 


us  .      PHYTOPHAGES. 

en  une  longue  pointe  très-aiguë;  la  droite  comme  tronquée,  parfois 
difforme.  —  Yeux  gros,  globuleux,  très-saillants,  comme  portés  par 
des  prolongements  latéraux  de  la  tête,  —  Faux  article  terminal  des 
antennes  plus  ou  moins  libre  et  simulant  un  12"  article.  —  Prothorax 
fortement  transversal,  débordant  légèrement  les  élytres,  arrondi  sur 
les  côtés.  —  Elytres  très-finement  pointillées.  —  Pattes  antérieures 
très-longues;  leurs  hanches  grosses, très-saillantes,  cyUndriques;  leurs 
cuisses  très-longues,  grêles;  leurs  jambes  arquées,  mucronées  à  l'ex- 
trémité; tarses  peu  robustes;  les  antérieurs  beaucoup  plus  longs  que 
les  autres,  à  1"  article  plus  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

La  femelle  diffère  beaucoup  du  mâle  ;  son  prothorax  a  seulement  la 
largeur  des  élytres,  ses  yeux  sont  relativement  plus  gros  et  tout  à  fait 
sessiles;  le  faux  article  terminal  des  élytres  est  de  forme  normale. 

Deux  espèces  seulement  constituent  ce  sous-genre,  l'une  est  du  Sé- 
négal, l'autre  a  probablement  la  même  patrie,  mais  ce  n'est  pas  cer- 
tain. 

Sous-genre.    GYRIODERA. 

Lacordairb,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  119  (1). 

Mâle.  Corps  oblong,  rarement  parallèle,  toujours  peu  convexe,  non 
métallique  et  glabre  en  dessus,  —  Tête  brièvement  oblongue,  obtuse 
en  avant,  dégagée  du  protliorax,  penchée.  —  Mandibules  courtes,  — 
Yeux  petits  ou  médiocres,  assez  saillants,  ovalaires,  munis  d'une 
orbite  assez  forte  en  arrière  et  en  dessous.  —  Antennes  parfois  com- 
posées de  12  articles,—  Prolhorax  fortement  transversal  et  arrondi 
sur  les  côtés,  plus  ou  moins  fortement  impressionné  le  long  de  son 
bord  antérieur,  transversalement  bombé  dans  son  milieu,  plus  ou 
moins  ponctué.  —  Pattes  antérieures  très-allongées,  leurs  cuisses  peu 
robustes;  leurs  jambes  très-grêles,  plus  ou  moins  arquées,  inermes 
au  bout;  leurs  tarses  à  peine  plus  longs  que  les  autres. 

Les  femelles  diffèrent  peu  des  mâles,  la  tête  est  de  même  forme, 
mais  plus  petite.  Toutes  les  espèces,  au  nombre  de  cinq,  sont  origi- 
naires de  l'Afrique  australe;  elle  sont  d'un  noir  plus  ou  moins  bril- 
lant avec  des  élytres  ornées  de  taches  fauves  ou  bien  fauves  avec  des 
taches  ou  des  bandes  noires.  Leur  prothorax  bombé  dans  son  milieu 
leur  donne  un  faciès  spécial. 

Sous-genre.    ANOMŒA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  130. 

Mâle.  Corps  allongé,  subparallèle,  médiocrement  convexe,  non  mé- 

(1)  Syn.  Clytra,  Thunb.  Nov.  Act.  Upsal.  VIII,  p.  184.  —  Macrolenes 
(pars),  Dejean,  Cat,  S»  ed,  p.  443. 


CLYTRITES.  119 

tallique,  glabre  en  dessus.  —  Tête  oblongo-ovalaire,  dégagée  du  pro- 
thorax,  penchée,  avec  l'épistome  fortement  échancré  en  triangle  aigu. 

—  Mandibules  courtes,  très-épaisses.  —  Yeux  très-grands,  allongés, 
snbdéprimés,  parfois  un  peu  plus  courts  et  alors  plus  convexes.  — 
Prothorax  transversal,  peu  convexe.  —  Ecusson  en  triangle  assez 
grand,  allongé,  tronqué  au  sommet.  —  Pattes  assez  robustes,  les  an- 
térieures beaucoup  plus  longues  que  les  autres;  leurs  cuisses  grêles; 
jambes  arquées,  inermes  au  bout;  leurs  tarses  très-longs,  à  1  article 
de  la  longueur  des  deux  suivants  réunis. 

La  femelle  diffère  du  mâle  par  sa  forme  oblongue,  assez  convexe, 
sa  tête  un  peu  plus  petite,  son  prothorax  plus  rétréci  en  avant. 

M.  Chevrolat  a  indiqué  cette  coupe  pour  quelques  espèces  inté- 
ressantes, on  ce  qu'elles  sont  les  seules  qu'on  puisse  considérer  comme 
représentant  sur  le  nouveau  continent,  les  genres  de  l'ancien  que 
nous  avons  étudiés  précédemment.  Il  est  très-difficile  de  les  distin- 
guer des  espèces  du  sous-genre  Titubœa,  cependant  les  angles  posté- 
rieurs du  prothorax  chez  ces  dernières  sont  souvent  distincts,  tandis 
qu'ils  sont  largement  arrondis  chez  les  Anomœa.  La  monographie 
des  Phytophages  donne  la  description  de  six  espèces  dont  une  paraît 
propre  aux  parties  centrales  et  méridionales  des  Etats-Unis;  quatre 
sont  du  Mexique  et  la  dernière  est  répandue  tout  autour  du  golfe  du 
même  nom. 

SoUS-GENRE.     TITUBŒA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  141  (1). 

Mâle.  Corps  massif,  parfois  cylindro-conique,  le  plus  souvent  cunéi- 
forme, non  métallique,  glabre  en  dessus,  sauf  sur  la  tète.  —  Celle-ci 
variable,  mais  le  plus  souvent  de  même  forme  que  chez  les  femelles, 
seulement  un  peu  plus  grosse.  —  Yeux  grands,  allongés,  tantôt  peu, 
tantôt  assez  convexes. —  Antennes  plus  ou  moins  robustes,  à  4«  article 
en  général  plus  petit  que  le  suivant.  —  Prothorax  fortement  trans- 
versal, plus  ou  moins  convexe,  presque  jamais  à  proprement  parler 
cylindrique,  ayant  en  général  ses  bords  latéraux  obliquement  arrondis 
dans  leur  moitié  postérieure,  et  ses  angles  postérieurs  assez  souvent 
distincts.  —  Elytres  distinctement  lobées  à  la  base  des  épipleures  chez 
la  plupart,  puis  rétrécies  en  arrière.  —  Pattes  antérieures  toujours 
très-allongées;  article  1  de  leurs  tarses  au  moins  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis;  leurs  hanchos  très-saillantes,  cylindriques; 
leurs  jambes  allongées,  arquées  et  inermes  au  bout. 

Femelle.  —  Pattes  plus  courtes,  à  peu  près  égales  entre  elles,  avec 

(1)  Syn.  Macrolenes  (pars),  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  443.—  Tituboea,  Redt.  Faun. 
Austr.  2«  éd.  p.  890.  —  Fairm.  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  214,  pi.  62,  flg.  292. 

—  Baly^  Phytoph.  Malay.  p.  44. 


120  PHYTOPHAGES. 

les  jambes  droites,  les  tarses  subégaux,  h  article  1  aussi  long  que  les 
deux  suivants  pris  ensemble. 

Les  TiTUBŒA,  proprement  dites,  ont,  sauf  quelques  rares  exceptions, 
le  corps  noir,  avec  le  prothorax  et  les  élytres  d'un  fauve  plus  ou 
moins  vif,  marqués  l'un  et  les  antres  de  taches  ou  de  points  noirs. 
Elles  habitent  plus  particulièrement  l'Europe  australe,  l'occident  de 
l'Asie  et  le  nord  de  l'Afrique;  une  seule,  sur  les  16  espèces  décrites 
dans  la  Monographie  du  Prof.  Lacordaire,  appartient  à  l'Afrique 
australe.  Cependant  dans  ces  derniers  temps,  le  docteur  Baly  a  fait 
connaître,  dans  les  Insecta  Malayana,  trois  types  nouveaux. 

CLYTRA. 

Laich.  Verseich.  Tyrol.  Insekt.  1,  p.  165  (1). 

Corps  oblong  ou  subcylindrique,  médiocrement  massif,  non  métal- 
lique, glabre  en  dessus,  sauf  sur  la  tête.  —  Celle-ci  plus  ou  moins 
rugueuse  et  impressionnée,  engagée  dans  le  prothorax,  perpendicu- 
laire. —  Mandibules  courtes.  —  Antennes  plus  ou  moins  robustes, 
article  1  allongé,  turbiné,  arqué,  2-3  très-courts,  obconiques,  subé- 
gaux; les  suivants  triangulaires  ou  fortement  pectines.  —  Yeux  très- 
grands,  allongés,  peu  convexes,  distinctement  échancrés.  —  Prothorax 
de  forme  variable,  toujours  faiblement  lobé  à  sa  base  et  plus  ou 
moins  court:  rétréci  en  avant,  à  bord  postérieur  convexe  transversa- 
lement; saillie  prosternale  parfois  distincte. —  Ecusson  assez  grand, 
en  triangle  allongé,  plus  ou  moins  obtus  à  son  sommet.  —  Elytres 
faiblement  sumées  sur  les  côtés  dans  leur  milieu,  rarement  entières, 
parfois  dilatées,  recouvrant  complètement  le  pygidium  en  arrière. 
—  Pattes  courtes,  robustes,  égales;  hanches  antérieures  globoso-co- 
niques,  transversales,  peu  saillantes;  toutes  les  cuisses  fortes,  en 
ovoïde  allongé  et  très  comprimées;  les  jambes  subtrigones,  grossissant 
graduellement,  presque  en  massue  et  un  peu  recourbées  à  leur  ex- 
trémité; tarses  courts,  article  i  triangulaire,  moins  long  que  les 
deux  suivants  réunis;  2  transversal,  plus  court  que  le  1,  3  et  4 
variables. 

Dans  le  genre  actuel,  les  sexes  sont  semblables,  à  part  quelques 
différences  très-légères  ;  ainsi  les  femelles,  outre  la  petite  fossette  du 
dernier  segment  abdominal,  ont  les  tarses  un  peu  moins  larges. 

La  Monographie  des  Phytophages  renferme  la  description  de  23 
espèces,  sur  lesquelles  8  sont  plus  ou  moins  répandues  en  Europe  et 
en  Asie,  2  appartiennent  à  l'Arabie,  2  au  Sénégal,  4  à  la  côte  de 

(t)  CiATRA  (pars),  Dcj.  Cat.  3«  éd.  p.  AU.  —  Clytra,  Lacord.  Monogr, 
Pliytoph.  Il,  p.  190.  —  Redt.  Faun.  Anslr.  "2»  cd.  p.  890.  —  Fairm.  Gen.  Col. 
Europ.  IV,  p.  215,  pi,  6-2.  fig.  295.  —  Baly,  Phytoph.  Malay,  p.  47. 


CLYTRITES.  121 

Guinée,  4-  à  l'Afrique  australe,  3  au  Bengale  et  une  à  Java.  Depuis  la 
publication  de  ce  travail  remarquable,  la  science  s'est  enrichie  de  7 
à  8  types  nouveaux,  découverts  en  différentes  contrées  de  l'Ancien  et 
du  Nouveau-Monde;  il  n'est  pas  bien  certain  cependant  que  ces  diffé- 
rentes espèces  puissent  rentrer  dans  ce  genre. 

DIAPROMORPHA,  Lac. 

Tète  médiocre,  fortement  engagée  dans  le  prothorax,  penchée,  de 
forme  ovalaire,  prolongée  en  un  petit  museau  triangulaire  obtus.  — 
Epistome  légèrement  échancré,  mandibules  peu  saillantes. —  Antennes 
robustes,  courtes,  n'atteignant  pas  la  base  du  prothorax,  article  1 
assez  gros,  2-3  courts,  les  suivants  triangulaires,  transversaux,  —  Yeux 
très-gros,  oblongs-ovalaires,  peu  convexes,  échancrés  ou  sinueux  à 
leur  bord  antérieur.  —  Prothorax  grand,  subcylindrique,  régulière- 
ment et  fortement  convexe,  bords  latéraux  très-lombants,  le  posté- 
rieur un  peu  échancré  de  chaque  côté,  très-convexe,  semi-circulaire 
transversalement,  avec  les  angles  plus  ou  moins  distincts.  —  Ecusson 
médiocre  ou  petit,  très-déclive.  —  Elytres  oblongues,  subparallèles, 
ou  rétrécies  en  arrière,  recouvrant  imparfaitement  le  pygidium,  mu- 
nies vers  la  base  des  épipleures  de  lobes  plus  ou  moins  marqués.  — 
Pattes  généralement  robustes;  hanches  antérieures  peu  saillantes; 
cuisses  non  renflées;  jambes  élargies  vers  l'extrémité  ;  tarses  robustes, 
à  article  1  un  peu  plus  long  que  2,  plus  court  que  les  deux  suivants 
réunis. 

A  part  quelques  exceptions,  les  sexes  sont  semblables  dans  le  genre 
actuel,  comme  chez  les  Clytra.  Les  Diapromorpha  ont  le  corps  mas- 
sif, subcylindrique  ou  cunéiforme.  Le  bord  postérieur  du  corselet  est 
subsemi-circulaire  transversalement,  intimement  appliqué  contre  la 
base  des  élytres,  avec  les  angles  en  général  très-marqués.  Dans  la 
plupart  des  cas,  la  forme  générale,  celle  du  prothorax,  la  présence 
de  lubes  épipleuraux,  le  recouvrement  incomplet  du  pygidium  par 
les  élytres  feront  aisément  distinguer  le  genre  actuel  des  Clytra  j 
et  la  forme  des  tarses  ne  permettra  pas  de  les  confondre  avec  les 
suivants. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre,  quoique  propres  à  l'ancien  conti- 
nent, sont  étrangères  à  l'Europe. 

Sous-genre.    DIAPROMORPHA. 
LACORDiURE,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  227  (1). 

Corps  massif,  très-régulièrement  cylindrique  ou  cylindro-conique. 
—  Prothorax  plus  ou  moins  grand,  fortement  arrondi,  cintré  en 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  49. 


122  PHYTOPHAGES. 

.avant,  muni  à  sa  base  d'un  lobe  médian  assez  saillant  [pinguis  ex- 
ceptée), ses  angles  postérieurs  toujours  distincts.  —  Elytres  un  peu 
lobées  à  la  base  des  épipleures,  rétrécies  en  arrière,  recouvrant  im- 
parfaitement le  pygidium. 

Le  Prof.  Lacordaire  donne  la  description  de  10  espèces,  dont  2  de 
l'Afrique  australe,  3  de  la  côte  de  Guinée  et  5  du  continent  indien. 
Depuis  lors,  M.  Gerstaecker  a  décrit  la  D.  Tettensis  de  l'Afrique  aus- 
trale, et  le  D""  Baly,  la  D.  Walleri  duZambèse. 

Sous-genre.    PEPLOPTERA. 
Lâcordaire,  Monogr.  Phytoph.  Il,  p.  239. 

Corps  massif,  cunéiforme  chez  la  plupart,  cylindrique  chez  un  petit 
nombre.  —  Prothorax  formant  une  portion  transversale  de  cylindre, 
cintré  en  avant,  faiblement  lobé  au  milieu  de  sa  base  [angustata 
exceptée);  ses  angles  postérieurs  toujours  distincts.  —  Ecusson  petit, 
presque  toujours  largement  triangulaire.  —  Elytres  fortement  et 
étroitement  lobées  à  la  base  des  épipleures,  très-rétrécies  en  arrière 
chez  les  espèces  à.  corps  cunéiforme,  recouvrant  imparfaitement  le 
pygidium  chez  toutes.  —  Saillie  prosternale  distincte,  sauf  dans  un 
seul  cas  [poslica).  —  Pattes  très-robustes  ainsi  que  les  tarses  chez  les 
mâles  {poslica  exceptée);  leur  dernier  article  médiocrement  dégagé 
des  lobes  du  3*;  ceux  des  femelles  plus  grêles,  avec  leur  dernier  ar- 
ticle plus  saillant. 

La  Monographie  des  Phytophages  renferme  la  description  de  H 
espèces,  7  de  l'Afrique  australe,  2  du  Congo  et  2  de  la  côte  de  Guinée. 
Le  D'  Baly  a  ajouté  la  P.  tibialis  de  Port-Natal. 

Sous-genre.    ASPIDOLOPHA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  252  (1). 

Corps  massif,  médiocrement  allongé  ou  très-court,  plus  ou  moins 
rétréci  en  arrière.  —  Pro thorax  court,  subcyUndrique  et  un  peu  ré- 
tréci en  avant,  fortement  lobé  à  sa  base.  —  Ecusson  grand,  souvent 
caréné  sur  la  ligne  médiane.  —  Elytres  fortement  et  étroitement 
lobées  à  la  base  des  épipleures,  rétrécies  en  arrière,  peu  convexes 
et  ne  recouvrant  qu'imparfaitement  le  pygidium.  —  Saillie  proster- 
nale indistincte.  —  Pattes  peu  robustes;  jambes  assez  grêles,  gros- 
sissant légèrement  de  la  base  à  l'extrémité;  1  article  des  tarses  un 
peu  plus  long  que  le  2*,  3  petit,  fendu  jusqu'à  sa  base,  4  fortement 
dégagé  des  lobes  du  précédent. 

^^)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  50. 


CLTTRITES.  123 

Quatre  espèces  depuis  longtemps  connues,  sauf  une  seule  qui  a  été 
décrite  pour  la  première  fois  par  le  Prof.  Lacordaire,  ont  servi  de 
base  à  la  création  de  ce  sous-genre;  trois  d'entre  elles  appartiennent 
au  continent  indien,  la  4^  se  trouve  à  Java  et  à  Sumatra.  Une  seule 
espèce  nouvelle,  VA.  imperialis,  de  Bornéo,  a  été  publiée  par  le  D'' 
Baly. 

Sous-genre.    AETHEOMORPHA. 

Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  311  (1). 

Corps  de  forme  variable,  tantôt  cylindrique,  tantôt  subovale.  — 
Tète  petite,  très-courte,  subarrondie,  plane,  lisse,  engagée  dans  le 
prothorax  et  perpendiculaire.  —  Mandibules  très-courtes.  —  Yeux 
assez  grands,  oblongs,  sessiles,  peu  ou  médiocrement  convexes.  — 
Antennes  plus  ou  moins  robustes,  1  article  médiocre,  2-3  obconiques, 
courts,  égaux;  les  suivants  triangulaires  et  assez  serrés.  —  Prothorax 
de  forme  variable,  ayant  en  général  ses  angles  postérieurs  distincts. 

—  Ecusson  assez  grand,  en  triangle  rectiligne  aigu.  —  Elytres  plus 
ou  moins  lobées  à  la  base  des  épipleures.  —  Pattes  peu  allongées, 
grêles,  subégales;  hanches  antérieures  globoso-coniques,  peu  sail- 
lantes ;  jambes  droites;  tarses  courts,  ou  au  plus  médiocres,  mais 
ayant  toujours  le  1  article  plus  long  que  2,  3  petit,  fendu  jusqu'à  sa 
base,  4  grêle,  allongé  et  dégagé  des  lobes  du  précédent. 

Six  espèces  ont  été  décrites  dans  la  Monographie  des  Phytophages, 
elles  appartiennent  :  4  à  l'Egypte,  2  au  Sénégal,  2  au  continent  in- 
dien, 1  à  l'Australie.  Le  D"'  Baly,  dans  la  description  des  Phytophages 
de  la  Malaisie,  a  enrichi  cette  coupe  de  trois  types  nouveaux. 

MIOCHIRA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  Il,  p.  315. 

Corps  très-allongé,  grêle,  cylindrique  et  glabre  en  dessus.  —  Tète 
petite,  ovalaire,  entièrement  dégagée  du  prothorax,  penchée  et  lisse. 

—  Mandibules  courtes.  —  Yeux  assez  grands,  oblongs,  sessiles  et  mé- 
diocrement saillants. — Antennes  assez  robustes,  à  article  1  médiocre, 
2-3  obconiques,  courts,  égaux;  les  suivants  transversaux  et  assez 
serrés.  —  Prothorax  ayant  ses  angles  postérieurs  distincts,  —  Ecusson 
petit.  —  Pattes  courtes,  subégales,  peu  robustes;  hanches  antérieures 
globoso-coniques,  peu  saillantes;  tarses  très-courts,  leurs  deux  pre- 
miers articles  en  triangle  renversé,  subégaux,  le  3*=  petit,  fendu  jus- 
qu'à la  base,  4  assez  long  et  dégagé  des  lobes  du  précédent. 

Le  mâle  d'une  espèce,  la  femelle  d'une  autre,  et  ce  sont  les  seules 
(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  53. 


124  PHYTOPHAGES. 

connues,  ont  permis  au  Prof.  I.acordaire,  par  suite  de  leurs  carac- 
tères, d'admettre  que  dans  ce  genre  les  sexes  étaient  semblables. 
Rien  jusqu'à  ce  jour  n'est  venu  confirmer  cette  hypothèse.  L'une  de 
ces  espèces  appartient  au  royaume  d'Assam,  l'autre  au  Sénégal. 

La  brièveté  des  tarses,  qui  surpasse  même  celle  de  ces  mêmes  or- 
ganes chez  les  Clytra,  permettra  toujours  de  les  reconnaître  avec 
facilité.  On  ne  trouve  des  tarses  semblables  que  chez  la  Diapericera, 
qui  a  le  corps  brièvement  ovalaire  et  subpubescent. 

MELITONOMA,  Lac. 

Mâle.  Corps  plus  ou  moins  cylindrique,  le  plus  souvent  assez  al- 
longé, glabre  en  dessus.  —  Tête  carrée  ou  ovalaire,  plus  ou  moins 
grosse,  engagée  dans  le  prothorax  et  perpendiculaire.  —  Mandibules 
toujours  plus  ou  moins  robustes,  peu  ou  point  saillantes.  —  Yeux  très- 
gros,  envahissant  la  majeure  partie  des  bords  latéraux  de  la  tète.  — 
Prothorax  assez  grand,  très-convexe,  subcylindrique,  à  bord  posté- 
rieur très-courbé  en  travers,  avec  ses  angles  très-arrondis.  —  Ecusson 
médiocre.  —  Elytres  subcylindriques,  à  bords  latéraux  parallèles,  ca- 
chant complètement  le  pygidium,  à  lobes  épipleuraux  peu  marqués. 
—  Pattes  médiocres,  subégales,  cuisses  assez  fortes,  jambes  droites, 
tarses  à  4  article  plus  court  que  les  deux  suivants  réunis,  4  allongé, 
fortement  dégagé  du  précédent. 

Femelle.  Elle  diffère  seulement  du  mâle  par  la  tête  plus  petite,  le 
prothorax  un  peu  plus  court  et  les  pattes  plus  égales  entre  elles. 

Tout  en  rappelant  la  forme  si  caractéristique  des  Diapromorpha,  le 
genre  actuel  en  a  perdu  les  caractères  les  plus  saillants;  le  corselet  est 
moins  allongé,  moins  convexe,  les  élytres  sont  moins  lobées  à  la  base 
des  épipleures  et  elles  ne  laissent  pas  le  pygidium  à  découvert,  enfin 
les  pattes  sont  plus  allongées  et  moins  robustes.  Il  est  très-dilficile  de 
distinguer  le  type  actuel  de  celui  de  la  plupart  desGYNANDROPHTHALMA. 
Cependant  la  forme  est  plus  cylindrique,  le  corselet  est  plus  convexe, 
les  élytres  offrent  à  la  base  des  épipleures  des  indices  de  lobes,  tandis 
que  ces  derniers  ont  tout  à  fait  disparu  dans  les  Gynandrophthalma. 

Quoique  ce  genre  ne  soit  pas  bien  riche  en  espèces,  il  faut  néan- 
moins y  reconnaître  deux  types  un  peu  différents,  représentés  par  les 
deux  sous-genres  suivants. 

Sous-genre.    MELITONOMA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  371. 

Mâle.  Corps  régulièrement  cylindrique,  en  général  assez  allongé, 
glabre  en  dessus.  —  Tête  plus  ou  moins  carrée,  médiocre.  —  Man- 


CLYTRITES.  125 

dibules  robustes,  un  peu  saillantes.  —  Yeux  très-gros,  subovalaires. — 
Prothorax  médiocrement  grand,  Irès-convexe  et  un  peu  bombé  sur  le 
disque,  le  bord  antérieur  non  avancé.  —  Elytres  oblongues,  à  côtés 
parallèles.  —  Pattes  assez  robustes,  subégales,  les  deux  premiers  ar- 
ticles des  tarses  convexes  en  dessus. 

Ce  sont  des  insectes  de  taille  moyenne,  d'un  fauve  plus  ou  moins 
vif  en  dessus,  avec  les  élytres  ornées  presque  constamment  de  cinq 
points  noirs,  l'un  humerai,  les  quatre  autres  disposés  en  carré  régu- 
lier. Ces  points  en  se  réunissaut  deux  à  deux  forment  parfois  des 
bandes  transversales,  et  il  y  a  un  petit  nombre  d'espèces  chez  les- 
quelles des  bandes  analogues  constituent  le  dessin  normal. 

Le  Prof.  Lacordaire  a  décrit  10  espèces,  4  de  l'Afrique  australe,  3  à 
la  fois  de  ce  pays  et  de  la  côte  du  Sénégal,  2  de  la  côte  de  Guinée  et 
une  du  continent  indien.  M.  Thomson,  dans  les  Archives  entomolo- 
giques,  a  décrit  un  nouveau  type,  originaire  du  Gabon. 

SoUS-GENRE.     DAMIA. 
Lacoudaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  38:2  (1). 

Mâle.  Corps  de  forme  variable,  non  régulièrement  cylindrique, 
oblongo-ovalaire,  médiocrement  convexe  et  glabre  en  dessus.  —  Tête 
[dilata  exceptée)  en  triangle  un  peu  allongé,  en  partie  dégagée  du 
prothorax  et  penchée.  —  Mandibules  courtes.  —  Prolhorax  assez 
court;  plus  rétréci  en  avant,  ses  angles  postérieurs  toujours  arrondis. 

—  Pattes  assez  longues  ;  les  antérieures  plus  allongées  que  les  autres, 
à  tarses  grêles,  subcylindriques. 

Ce  sous-genre  se  compose  de  5  espèces  seulement,  2  sont  originai- 
res du  cap  de  Bonne-Espérance,  1  du  Sénégal,  1  du  continent  indien 
et  1  de  Java. 

GYNANDROPHTHALMA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  356  (2). 

Corps  court,  oblong  ou  subovale,  parfois  allongé  et  subcyhndrique, 
presque  toujours  glabre  en  dessus.  —  Tête  petite  ou  médiocre,  tantôt 
pareille  dans  les  deux  sexes,  tantôt  un  peu  plus  forte  chez  les  mâles. 

—  Mandibules  très-courtes,  rarement  un  peu  saillantes  chez  les  mâles. 

—  Yeux  gros  et  très-saillants  chez  les  uns,  petits  chez  les  autres.  — 
Antennes  grêles,  à  articles  2-3  obconiques,  courts,  égaux,  les  suivants 
variables,  en  général  faiblement  transversaux.  —  Prothorax  moins 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  56. 

(2)  Redt.  Faun.  Austr.  2^  éd.  p.  891.  —  Fairm.  Gea.  Col.  Europ.  IV.  p.  215, 
pi.  62,  fig.  296.  —  Baly,  Phytoph.  Matay.  p.  5t . 


126  PHYTOPHAGES. 

développé  que  dans  les  genres  précédents,  variant  dans  sa  forme, 
assez  convexe  et  son  bord  postérieur  toujours  assez  fortement  arqué 
en  travers.  —  Elytres  jamais  lobées  à  la  base  des  épipleures,  subpa- 
rallèles ou  légèrement  dilatées  en  arrière.  —  Pattes  courtes,  rarement 
un  peu  allongées;  les  antérieures  parfois  un  peu  plus  longues  chez 
les  mâles;  hanches  antérieures  coniques,  peu  saillantes;  tarses  de 
grosseur  et  de  longueur  variables,  1  article  moins  long  que  les  deux 
suivants  pris  ensemble,  2  en  général  aussi  long  que  large  ou  plus 
long. 
Les  sexes  sont  pareils  ou  légèrement  dissemblables. 

Comme  on  peut  le  voir  par  la  diagnose  ci-dessus,  les  caractères  de 
cette  coupe  générique  sont  bien  peu  précis.  A  la  rigueur,  ils  pour- 
raient s'appliquer  à  des  types  variés  et,  en  particulier,  à  peu  près  à 
toutes  les  femelles  des  genres  précédents  où  les  sexes  difièrent.  Quoi 
qu'il  en  soit,  les  choses  sont  ainsi  faites  et  s'accommodent  peu  à  nos 
vues. 

Les  mêmes  difficultés  se  présentent  lorsqu'il  s'agit  de  la  détermi- 
nation et  du  classement  des  espèces.  Toute  la  sagacité,  toute  l'expé- 
rience du  Prof.  Lacordaire  ont  échoué  dans  les  tentatives  prolongées 
qu'il  a  faites  pour  classer  les  S8  types  qu'il  a  connus.  Il  a  dû  se  dé- 
cider à  grouper  les  espèces  d'après  leur  distribution  géographique. 
C'est  ainsi  qu'il  décrit  d'abord  les  espèces  américaines,  au  nombre  de 
9,  puis  5  espèces  du  continent  et  de  l'Archipel  indien.  11  trace  ensuite 
la  description  de  23  espèces  africaines,  et  dans  ce  nombre  ne  sont 
pas  comprises  celles  du  littoral  de  la  Méditerranée.  Il  réunit  la  Faune 
des  contrées  qui  limitent  cette  mer  intérieure  à  la  Faune  européenne 
et  à  la  Faune  de  la  Sibérie.  Depuis  la  publication  de  cette  Monogra- 
phie, on  n'a  ajouté  à  la  liste  des  Gynandrophthalma  que  3  à  6  types 
nouveaux. 

CHEILOTOMA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  341  (1). 

Mâle.  Corps  court,  massif,  cylindrique,  glabre  eu  dessus.  —  Tète 
très-grosse,  perpendiculaire,  suborbiculaire,  uniformément  convexe, 
prolongée,  de  chaque  côté,  sous  les  yeux,  en  une  grosse  oreillette, 
avec  l'épistonie  entaillé  par  une  profonde  échancrure  quadrangu- 
laire.  —  Mandibules  robustes,  de  forme  variable.  —  Antennes  faibles, 
1  article  allongé,  en  massue  arquée,  2  obconique,  assez  gros,  3  de 
même  forme,  plus  grêle,  4  plus  long,  à  peine  denté,  les  suivants 
triangulaires.  —  Yeux  petits,  subarrondis.  —  Prothorax  trois  fois  aussi 
large  que  long,-  régulièrement  cylindrique,  à  bords  latéraux  arrondis 

(1)  Redt.  Faun.  Austr.  2»  éd.  p.  89:2.—  Fairm.  Gcn.  Col.  Europ.  IV,  p.  2V6, 
pi.  63,  lig.  297. 


CLYTRITES.  127 

et  relevés  en  arrière,  le  postérieur  arqué  en  travers,  avec  ses  angles 
eifacés.  —  Ecusson  grand,  en  triangle  aigu.  —  Elytres  courtes,  paral- 
lèles, convexes.  —  Pattes  assez  longues  et  assez  robustes,  les  anté- 
rieures un  peu  plus  longues  que  les  autres;  cuisses  comprimées; 
jambes  droites,  tarses  subégaux,  à  1  article  renflé,  plus  court  que  les 
deux  suivants  réunis. 

Femelle.  Tête  plus  petite,  épistome  faiblement  échancré,  mandi- 
bules courtes;  pattes  moins  allongées,  plus  fortes,  égales;  1  article 
des  tarses  à  peine  renflé. 

Ce  genre  reproduit  assez  exactement  la  forme  des  Coptocf.phala, 
notamment  par  le  corselet  et  la  tête,  mais  la  structure  des  tarses  est 
très-différente. 

Il  renferme  actuellement  trois  espèces.  Aux  deux  types  décrits  dans 
la  Monographie  des  Phytophages,  M.  Brisout  a  ajouté  la  C.  Reyi.  Ces 
trois  espèces  appartiennent  à  la  Faune  européenne,  deux  se  rencon- 
trent dans  l'Europe  centrale  et  méridionale,  la  3^  dans  la  Russie  mé- 
ridionale. 

COPTOCEPHALA,  Chevr.  Lac. 

Mâle.  Taille  au-dessous  de  la  moyenne,  corps  médiocrement  al- 
longé, très-parallèle,  plus  ou  moins  cylindrique,  un  peu  déprimé  et 
glabre  en  dessus  (Pantocometis  excepté).  — Tête  grande,  peu  épaisse, 
suborbiculaire,  perpendiculaire,  comme  tronquée  verticalement,  très- 
rarement  convexe  sur  le  vertex  (Physauchenia).  —  Mandibules  mé- 
diocres, peu  saillantes,  parfois  inégales  (Anisognatha). — Antennes  peu 
robustes,  i  article  plus  ou  moins  gros,  turbiné  ou  arqué,  2-3  obconi- 
ques,  courts,  égaux,  les  suivants  élargis.  —  Yeux  grands  ou  médio- 
cres, oblongs,  légèrement  saillants,  presque  entiers.  —  Prothorax  ré- 
gulièrement cylindrique,  très-court,  bord  antérieur  coupé  carrément, 
côtés  latéraux  droits,  bord  postérieur  arqué  en  travers,  avec  les  an- 
gles arrondis,  parfois  un  peu  marqués.  —  Ecusson  médiocre,  en  trian- 
gle aigu  ou  obtus.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  cachant  le  pygi- 
dium  en  arrière,  à  lobes  épipleuraux  peu  ou  point  distincts.  —  Pattes 
allongées,  peu  robustes;  les  antérieures  notablement  plus  longues  que 
les  autres;  tarses  variables,  les  antérieurs  en  général  beaucoup  plus 
longs  que  les  quatre  postérieurs;  1  article  de  tous  presque  aussi  long 
que  les  deux  suivants  pris  ensemble. 

Femelle.  Corps  oblong-ovalaire,  moins  parallèle;  tête  un  peu  plus 
petite;  pattes  plus  égales;  tarses  un  peu  plus  courts. 

Nous  avons  compris  sous  le  nom  de  Coptocephala  huit  sous-genres 
de  la  Monographie  des  Phytophages,  composés  d'espèces  chez  les- 
quelles le  bord  postérieur  du  prothorax  est  manifestement  arqué  en 
travers  et  le  l*'  article  des  tarses  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis.  A  ces  caractères,  il  faut  ajouter  que  la  tète  est  toujours  peu 


128  PHYTOPHAGES. 

saillante,  fortement  penchée  et  dans  la  majorité  des  cas  très-plane, 
comme  tronquée  verticalement;  que  le  prothorax  est  court,  non  di- 
laté latéralement;  que  les  élytres  sont  oblongues,  à  bords  subparal- 
lèles. Enfin  les  sexes  sont  toujours  plus  ou  moins  différents. 

En  attendant  une  bonne  classification  des  Clytrltes,  nous  avons 
cru,  au  prix  de  quelques  rapprochements  peut-être  hasardés,  rendre 
la  détermination  des  espèces  plus  facile. 

Celles-ci ,  au  nombre  de  Su  à  30,  appartiennent  h  la  Faune  médi- 
terranéenne, à  l'Afrique  occidentale,  au  continent  indien. 

SoDS-GENRE.     LABIDOGNATHA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  369. 

Mule.  Tête  grosse,  allongée,  renfiée  sur  le  vertex,  dégagée  du  pro- 
thorax.—  Mandibules  médiocrement  robustes,  assez  saillantes,  droites, 
puis  arquées  à  leur  extrémité.  —  Yeux  très-gros,  ovalaires  et  sail- 
lants. —  Prothorax  ayant  ses  angles  postérieurs  distincts. 

Femelle.  Tête  beaucoup  plus  petite,  ovalaire.  —  Yeux  relativement 
plus  grands,  —  Pattes  subégales. 

Ce  sous-genre  ne  comprend  que  la  Clyira  cœrulans,  Fabr.,  insecte 
remarquable  par  sa  couleur  d'un  bleu  uniforme,  originaire  de  la  côte 
de  Guinée. 

Sous-genre.    PHYSAUCHENIA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  l],  p.  367. 

Mâle.  Corps  assez  allongé,  très-parallèle,  subcylindrique,  non  mé- 
tallique, très-lisse  et  glabre  en  dessus.  —  Tête  très-forte,  dégagée  du 
prothorax,  perpendiculaire,  en  carré  long,  renflée  sm'  le  vertex, 
prolongée  sous  les  yeux  en  une  grosse  et  courte  oreillette.  —  Mandi- 
bules robustes,  saillantes,  droites,  puis  recourbées  à  leur  extrémité.  — 
Yeux  médiocres,  oblongs,  déprimés,  distinctement  échancrés,  très- 
éloigncs  du  bord  antérieur  du  prothorax. —  Celui-ci  cylindrique  avec 
ses  angles  postérieurs  distincts.  —  Ecusson  médiocre,  en  triangle  aigu. 
—  Pattes  assez  longues  et  assez  robustes,  égales  entre  elles  ;  tarses 
assez  allongés,  article  1  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

La  femelle  ne  présente  aucune  particularité  à  noter,  si  ce  n'est  la 
grandeur  des  yeux,  qui,  toute  proportion  gardée,  surpasse  celle  des 
mâles.  Une  seule  espèce,  la  Clytra  pallens  Fabr.,  originaire  des  Indes 
orientales,  peut  rentrer  dans  cette  coupe. 


CLYTRITES.  129 

Sous-GENRE.    PANTOCOMETIS. 
Lacordaire^  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  366. 

Femelle.  Corps  oblongv,  médiocrement  convexe,  hérissé  de  toutes 
parts  de  poils  redressés.  —  Protliorax  très-court,  subcylindrique.  — 
Ecusson  assez  grand,  en  triangle  tronqué  au  bout.  —  Pattes  grêles, 
allongées,  à  article  1  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Ce  sous-genre,  établi  par  le  Prof.  Lacovdaire  sur  une  seule  femelle 
rapportée  de  Pondichéry,  est  très-remarquable  par  la  pubescence  qui 
la  recouvre  en  entier.  Le  D''  Baly  a  décrit  dans  ces  derniers  temps 
une  seconde  espèce,  P.  Doiunesi,  découverte  dans  les  environs  de 
Bombay. 

Sous-GENRE.    COPTOCEPHAU. 

Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  345  (1). 

Mâle.  Corps  médiocrement  allongé,  parallèle,  cylindrique  et  un 
peu  déprimé,  glabre  en  dessus.  —  Tète  grande,  peu  épaisse,  comme 
tronquée  verticalement.  —  Mandibules  assez  grandes,  arquées,  appli- 
quées exactement  au  repos  contre  le  bord  inférieur  de  la  tète.  —  Pro- 
thorax très-court,  cylindrique.  —  Ecusson  médiocre,  en  triangle  aigu. 
—  Pattes  allongées,  cuisses  comprimées,  jambes  légèrement  arquées. 

Ce  sous-genre,  pour  ce  qui  concerne  les  mâles,  est  le  plus  tranché 
peut-être  de  la  section  actuelle,  et  cela  tient  à  la  forme  caractéristique 
de  la  tête,  à  la  grande  brièveté  du  corselet.  Par  contre,  les  espèces, 
actuellement  au  nombre  de  douze,  sont  frès-difliciles  à  distinguer  les 
unes  des  autres.  Le  Prof.  Lacordaire  en  décrit  9,  Ku&tcr  2  et  M.  Reiche 
1  ;  elles  appartiennent  toutes  à  la  Faune  méditerranéenne,  sauf  une 
seule  qui  est  répandue  dans  presque  toute  FEurope. 

Sous-GENRE.    CERATOBASIS. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  11^  p.  362  (2). 

Mâle.  Corps  court,  régulièrement  cylindrique,  glabre  en  dessus.  — 
Tête  médiocre,  brièvement  trigone,  très-lisse  et  très-plane,  engagée 
dans  le  prothorax  et  perpendiculaire.  —  Mandibules  légèrement  sail- 
lantes.—  Yeux  assez  grands,  oblongs,  déprimés  et  sessiles. —  Antennes 
à  4  article  très-développé,  quoique  médiocrement  long,  carré  ou  en 
triangle  arqué. —  Pattes  assez  allongées. 

(1)  Chevr.  Dej.  Cat.  3^  éd.  p.  443.  —  Redt.  Faiin.  Austr.  2^  éd.  p.  892.  — 
Fairm.  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  216,  pL  63,  fig.  298. 

(2)  Baly,  Pli  y  t.  Malay.  p.  56. 

Coléoptères.    Tome  X.  9  i 


130  PHYTOPHAGES. 

Femelle.  Tô?c  plus  petite,  avec  le  l"""  article  des  antennes  très-ré- 
duit. 
Ce  sous-genre  ne  renferme  que  deux  espèces  des  Indes  orientales. 

Sons-GENRE.    ANISOGNATHA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  317. 

Mâle.  Corps  allongé,  cylindrique,  glabre  en  dessus,  sauf  la  lête. 

—  Celle-ci  médiocre,  subquadrangulaire,  dégagée  du  prothorax  et 
penchée.  —  Mandibules  faibles,  assez  saillantes,  la  gauche  beaucoup 
plus  courte  que  la  droite;  celle-ci  fortement  recourbée  et  prolongée 
en  une  longue  pointe  très-aiguë.  —  Yeux  assez  grands,  subovalaires, 
peu  convexes.  —  Prothorax  court,  subcylindrique.  —  Pattes  allongées, 
grêles. 

Femelle.  Tête  plus  petite;  mandibules  courtes;  yeux  relativement 
plus  gros. 

Ce  sous-genre,  facile  à  reconnaître  par  la  forme  des  mandibules 
chez  le  mâle,  se  compose  de  deux  espèces  trouvées  dans  le  royaume 
d'Angola,  sur  la  côte  occidentale  de  l'Afrique. 

Sous-GENRE.    CALYPTORHINA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  81  (1). 

Mâle.  Corps  court,  cylindrique,  subdéprimé  et  glabre  en  dessus. 

—  Tête  médiocre,  dégagée  du  prothorax,  penchée,  presque  carrée, 
légèrement  convexe.  —  Mandibules  assez  saillantes,  en  forme  de 
tenailles.  —  Yeux  petits,  arrondis  ou  brièvement  ovalaires,  plus  ou 
moins  saillants.  —  Prothorax  court,  subcyhndrique.  —  Ecusson  grand, 
obtus  au  sommet.  —  Pattes  grêles  et  allongées. 

Femelle.  Tête  oblongue,  yeux  relativement  plus  gros  que  chez  le 
mâle.  —  Prothorax  plus  court  et  plus  cylindrique.  —  Pattes  assez 
longues,  très-grêles. 

Deux  espèces  seulement,  d'un  vert  métallique  ou  bleu  foncé,  com- 
posent ce  sous-genre;  l'une  est  originaire  de  l'Europe  orientale, 
l'autre  du  nord  de  l'Afrique. 

Sous-GENRE.    AETHEODACTYLA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  188. 

Mâle.  Corps  oblong,  allongé,  non  métallique,  glabre  en  dessus.  — 
Tète  médiocre,  ovalaire,  plane,  perpendiculaire. —  Mandibules  courtes. 

(1)  Fairm.  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  213,  pi.  61,  Og.  290. 


MÉGALOSTOMITES.  131 

— Yeux  très-grands,  allongés,  assez  saillants,  entiers. —  Prothorax  sub- 
cylindrique, rétréci  en  avant.  —  Ecusson  très-grand,  à  sommet  obtus. 

—  Elytres  allongées,  très-faiblement  lobées  à  la  base  des  épipleures. 

—  Pattes  assez  longues  et  robustes,  les  antérieures  sensiblement  plus 
longues;  article  1  des  tarses  intermédiaires  très-gros,  convexe  en 
dessus,  celui  des  postérieurs  un  peu  moins. 

Femelle.  Semblable  au  mâle,  avec  les  pattes  antérieures  plus  courtes 
et  le  1"  article  des  tarses  un  peu  moins  long  que  les  deux  suivants 
réunis. 

Ce  type  est  immédiatement  reconnaissable  à  la  forme  du  premier 
article  des  quatre  tarses  postérieurs,  caractère  qui  existe  aussi  bien 
chez  le  mâle  que  chez  la  femelle.  L'unique  espèce  connue  est  origi- 
naire de  la  côte  de  Malabar. 


DIAPERICERA. 
Lacordaire,  Monogr.  Phytoph.  II,  p.  388. 

Corps  très-court,  cylindrico-ovale,  partout  finement  pubescent.  — 
Tète  aussi  large  que  longue,  trôs-plane,  engagée  dans  le  prothorax. 
—  Yeux  grands,  ovalaires,  assez  saillants,  —  Antennes  courtes,  rigi- 
dules,  article  1  médiocre,  turbiné,  2  aussi  gros,  globuleux,  3-i  obco- 
niques,  égaux,  très-courts,  5-10  s'élargissant  graduellement,  forte- 
ment transversaux,  subperfoliés,  11  en  forme  de  bouton.  —  Prothorax 
grand,  ayant  son  bord  antérieur  avancé  et  ses  angles  postérieurs 
distincts.  —  Ecusson  développé,  en  triangle  curviligne. —  Elytres  sans 
trace  de  lobes,  ni  de  sinus  sur  les  côtés.  —  Pattes  courtes,  grêles, 
égales;  tarses  très-courts,  a  articles  très-serrés,  1  et  2  triangulaires, 
presque  égaux,  3  petit,  fendu  jusqu'à  sa  base,  4  en  grande  partie 
engagé  entre  les  lobes  du  précédent. 

Ce  genre  est  fondé  sur  une  petite  espèce  de  l'Afrique  australe, 
longue  d'un  peu  plus  d'une  ligne,  noire  en  dessous,  d'un  bleu-violet 
en  dessus  et  ornée  d'une  fine  pubescence  couchée.  Elle  a  perdu  le 
faciès  des  Clytrides  et  semble  se  rapprocher  des  Lamprosomides. 

Groupe  II.     Mégalostomites. 

Tête  suborbiculaire  ou  oblongue,  assez  fortement  engagée  dans  le 
prothorax,  penchée  ou  même  infléchie,  sujette  à  prendre  un  déve- 
loppement insolite  dans  le  sexe  mâle  ;  épistome  à  échancrure  varia- 
ble, triangulaire  ou  en  demi-cercle  ;  labre  carré  ou  subtransversal, 
mandibules  robustes,  plus  ou  moins  saillantes,  fortement  dentées, 
anormales  chez  quelques  ujâles;  mâchoires  toujours  très-développécs; 
lobe  externe  bi-articulé,  article  terminal  grand  et  obtus,  cilié;  l'in- 


i32  PHYTOPHAGES. 

terne  affectant  deux  formes  très-différentes  :  tantôt  fendu  en  deux 
lamelles  divergentes,  tantôt  simple,  les  deux  lamelles  étant  soudées; 
palpes  de  4  articles,  1  très-court,  2  et  3  subégaux,  subclaviformes, 
4  cylindrique,  obtus;  lèvre  inférieure  à  menton  toujours  porté  sur 
un  pédicelle  appartenant  au  sous-menton,  transversal,  de  forme  qua- 
drangulaire  ou  trapézoïdale,  anormal  chez  quelques  mâles;  languette 
courte,  cornée,  simple  ou  échancrée  à  son  bord,  à  palpes  tri-articulés, 
i  très-court,  les  suivants  allongés  et  étroitement  ovalaires.  —  Yeux 
grands  ou  médiocres,  entiers  ou  échancrés.  —  Antennes  robustes, 
dentées  à  partir  du  4"=  ou  du  5<=  article,  4  article  gros,  assez  allongé, 

2  court,  obconique,  3  de  même  forme,  un  peu  plus  long,  les  suivants 
transversaux.  —  Prothorax  transversal,  légèrement  convexe,  rétréci 
de  la  base  au  sommet,  à  côtés  latéraux  infléchis,  bord  postérieur  sinué 
de  chaque  côté  avec  un  lobe  médian  plus  ou  moins  développé;  écus- 
son  triangulaire,  plan.  —  Elytrcs  oblongues,  plus  ou  moins  allongées, 
tantôt  parallèles,  tantôt  atténuées,  avec  des  lobes  épipleuraux  peu 
saillants  et  arrondis,  très-rarement  (rnocTOPHANA)  plus  accentués. 
—  Prosternum  toujoiu:'s  distinct,  parfois  étroit  ou  très-large,  plus  ou 
moins  saillant  entre  les  hanches,  souvent  prolongé  en  arrière;  méso- 
sternum toujours  assez  large,  perpendiculaire,  échancré  à  son  sommet 
et  accolé  au  métasternum;  pygidium  assez  développé  et  générale- 
ment en  partie  à  découvert.  —  Pattes  robustes;  hanches  antérieures 
peu  ou  point  saillantes,  transversales;  cuisses  et  jambes  simples,  le 
plus  souvent  semblables  dans  les  deux  sexes  et  semblables  entre  elles; 
tarses  à  i  article  en  triangle  allongé,  2  plus  court,  de  même  forme, 

3  plus  ou  moins  ovale,  bilobé,  4  grêle,  allongé  et  portant  des  cro- 
chets simples. 

Les  Mégalostomites  se  distinguent  des  Ischiopacliites  par  l'absence 
de  rainure  prothoracique  et  tout  aussi  facilement  des  Babiites  par 
les  crochets  des  tarses  simples;  la  présence  constante  d'un  prosternum, 
plus  ou  moins  développé  entre  les  hanches  antérieures,  établit  une 
ligne  de  démarcation  avec  le  groupe  précédent,  celui  des  Clytrites. 

Indépendamment  de  ces  différences,  les  Mégalostomites  paraissent 
constituer  un  groupe  naturel;  elles  ont  une  forme  robuste,  massive, 
un  faciès  particulier;  leur  colpration  leur  appartient  aussi  en  propre  ; 
à  part  quelques  espèces,  qui  sont  d'une  teinte  uniforme,  obscure  ou 
submétallique,  rarement  brillante,  la  plupart  ont  les  élytres  d'un 
fauve  terne  et  rayées  de  bandes  transversales  noires.  Elles  sont  en 
général  de  taille  moyenne,  mais  cependant,  c'est  dans  la  section  ac- 
tuelle, ([ue  l'on  rencontre  les  formes  les  plus  développées  de  la  Tribu 
entière. 

Leur  organisation  présente  certaines  particularités  qui  méritent 
d'être  mentionnées. 

A  part  les  genres  Proctophana,  Coscinoptera  et  Themesia,  partout 
le  lobe  interne  des  mâchoires  est  très-dé veloppé;  il  est  plus  ou  moins 


MÉGALOSTOMITES.  133 

corné  et  divisé  jusqu'à  sa  base  en  deux  lamelles  divergentes,  garnies 
de  cils  plus  ou  moins  nombreux  et  de  formes  un  peu  variables  selon 
les  espèces.  Dans  les  trois  genres  que  nous  venons  de  nommer  et  qui 
s'écartent  de  la  généralité  des  espèces  sous  ce  rapport,  les  deux  la- 
melles se  sont  accolées  et  soudées,  l'interne  est  devenue  membra- 
neuse, blanche,  translucide. 

Le  menton  est  constamment  porté  sur  un  pédicelle  qui  émane  du 
sous-menton-  sa  forme  est  excessivement  variable,  même  chez  les 
espèces  voisines;  il  présente  chez  quelques  mâles  des  formes  extrê- 
mement bizarres,  ainsi  que  nous  le  verrons  ci-dessous. 

Notons,  en  passant,  que  cette  variabilité  des  organes  buccaux  con- 
firme pleinement  cette  observation,  que,  chez  les  Phytophages,  sauf 
quelques  exceptions,  la  fixité  de  ces  parties  laisse  beaucoup  à  désirer 
et  ne  répond  nullement  à  celle  dont  jouissent  les  familles  plus  élevées 
de  l'ordre  des  Coléoptères, 

Une  autre  particularité  qui  mérite  une  mention  particulière,  c'est 
la  ponctuation  des  élytres,  qui,  dans  l'opinion  du  Prof.  Lacordaire, 
peut  figurer  dans  la  caractéristique  de  ces  genres.  On  remarque,  en 
effet,  que  toutes  les  fois  que  les  yeux  sont  échancrés,  elle  est  {Mega- 
lostomis  microcephala  exceptée)  toujours  disposée  sans  ordre,  et  que 
chez  les  espèces  qui  ont  les  yeux  entiers,  elle  affecte  deux  dispositions 
qui  sont  en  rapport  intime  avec  la  forme  du  lobe  interne  des  mâ- 
choires. Si  ce  lobe  est  double,  ce  qui  est  le  cas  le  plus  commun,  elle 
est  rangée  en  lignes  régulières  au  nombre  de  neuf,  avec  le  commen- 
cement d'une  10^  à  la  base  interne;  si,  au  contraire,  le  lobe  est  sim- 
ple, elle  devient  aussitôt  confuse.  La  Proctophana  basalis  est  la  seule 
espèce  qui  fasse  exception  à  cet  égard,  avec  un  lobe  interne  simple, 
elle  a  des  élytres  ponctuées  en  stries,  et  encore,  ces  stries  sont  en 
partie  irrégulières. 

Les  différences  sexuelles  sont  peu  prononcées  dans  les  Tribus  pré- 
cédentes; d'une  manière  générale,  elles  portent,  à  peu  près  exclusi- 
vement, sur  le  développement  des  cuisses  postérieures.  Ainsi  qu'on 
a  pu  le  voir,  il  en  est  tout  autrement  chez  les  Clytrites,  où  presque 
tous  les  organes  peuvent  subir  certaines  modifications  sous  l'influence 
des  sexes.  Aussi,  c'est  dans  ce  dernier  groupe  que  les  différences 
sexuelles  sont  le  plus  marquées.  Chez  les  Mégalostomites,  elles  ten- 
dent déjà  à  diminuer,  elles  sont  moins  importantes  et  moins  fré- 
quentes; elles  deviennent  rares  chez  les  Babiites. 

Ces  modifications,  dans  le  groupe  actuel,  portent  sur  la  tête  et  les 
organes  qui  en  dépendent,  sur  le  prothorax  et  sur  les  pattes;  quant 
à  la  fossette  du  dernier  segment  abdominal,  on  sait  qu'elle  ne  fait 
jamais  défaut. 

La  tête  varie  dans  la  moitié  des  espèces  environ;  dans  ce  cas,  elle 
s'agrandit  considérablement  chez  les  mâles  et  prend  à  peu  près  la 
forme  que  nous  lui  connaissons  chez  les  Coptocephala,  c'est-à-dire. 


134  PHYTOPHAGES. 

elle  s'élargit  beaucoup  dans  le  sens  transversal,  le  front  s'aplatit  ;  de 
plus,  sa  sculpture  se  creuse  profondément,  sa  surface  présente  des 
saillies  à  la  base  des  mandibules,  h  l'extrémité  de  l'épistome,  sur  les 
joues;  en  môme  temps,  les  mandibules  sont  plus  robustes,  plus  sail- 
lantes, elles  deviennent  parfois  énormes,  armées  de  fortes  dentelures 
et  laissent  un  intervalle  vide  entre  elles  et  le  labre. 

Dans  les  mêmes  circonstances,  les  organes  buccaux  et  le  menton, 
en  particulier,  prennent  des  dimensions  insolites  et  se  replient  plus 
oa  moins  dans  l'intérieur  de  la  cavité  buccale;  c'est  ainsi  que  dans 
le  sous-genre  Scaphigenia,  il  est  notablement  allongé,  ses  bords  laté- 
raux sont  relevés  et  anguleux;  et  que,  dans  le  sous-genre  Hetero- 
STOMis,  il  est  du  double  plus  long  que  large  et  sillonné  dans  son  mi- 
lieu. Les  antennes  ne  prennent  qu'une  faible  part  à  ce  développement 
et  leurs  articles  terminaux  sont  seulement  un  peu  plus  larges. 

Chez  les  mâles,  où  la  tète  se  modifie  à  ce  point,  on  comprend  que 
le  prothorax  en  subisse  l'influence;  il  perd  sa  forme «onico-cylindri- 
que,  il  devient  plus  large  dans  le  sens  transversal  et  se  raccourcit  ; 
dans  quelques  espèces,  il  parait  plus  large  que  les  élytres  elles-mêmes. 
Quant  aux  pattes,  il  est  rare  que  les  antérieures  s'allongent  un  peu 
et  cela  seulement  chez  certains  mâles;  jamais  elles  ne  prennent  ces 
formes  extraordinaires,  qui  sont  si  communes  chez  les  Clytrites. 

Les  métamorphoses  des  Mégalostomites  sont  inconnues.  Comme 
appendice  à  sa  belle  Monographie,  le  Prof.  Lacordaire  donne  la  des- 
cription de  trois  fourreaux  de  larves  qu'il  rapporte  par  voie  d'exclusion 
au  groupe  des  Babiites  ou  des  Mégalostomites  ;  ces  fourreaux,  qui 
sont  actuellement  en  ma  possession,  sont,  en  effet,  très-curieux,  la 
description  qui  eu  a  été  faite  est  complète  et  si  nous  n'en  parlons  pas 
ici,  c'est  à  cause  du  doute  qui  continue  à  subsister  sur  les  espèces 
auxquelles  ils  ont  servi  d'abri, 

A  l'état  parfait,  dit  le  Prof.  Lacordaire,  on  trouve  les  Mégalostomites 
sur  les  feuilles  des  buissons,  principalement  dans  les  taillis,  les  bois 
peu  fourrés  et  le  voisinage  des  plantations.  Ce  sont  des  insectes  en- 
core plus  lourds  que  nos  Clytra  et  qu'il  n'a  jamais  vus  voler. 

Avant  la  publication  de  la  Monographie  des  Phytophages,  on  trouve 
seulement  la  description  de  sept  espèces  de  cette  section  dans  les 
anciens  entomologistes  ;  elles  étaient  génériquement  placées  parmi  les 
Clytra.  Dans  la  2«  édition  du  Catalogue  du  comte  Dejean,  M.  Che- 
vrolat  les  a  isolées  sous  le  nom  de  Megalostomis  et  23  espèces  s'y 
trouvent  inscrites.  Le  Prof.  Lacordaire  en  décrit  50,  qu'il  a  réparties 
en  cinq  genres  différents.  Depuis  cette  époque,  quatre  types  nouveaux 
ont  été  décrits  par  le  D''  Le  Conte.  Toutes  les  espèces  sont  américaines 
et  plus  nombreuses  an  Brésil  que  partout  ailleurs. 

Le  tableau  analytique  suivant,  emprunté  à  la  Monographie  des 
Phytophages,  n'a  pas  subi  de  modification  : 


MÉGAIOSTOSÏITES.  1 35 

I.  Yeux  entiers,  parfois  très-légèrement  sinués. 

A.  Prosternum  large,  plan^  continu  avec  le  mésosternum.    Proctophana. 
A*.  Prosternum  étroit,  parfois  large,  ne  rejoignant  pas  le 

mésosternum. 

B.  Lobe  interne  des  mâchoires  double.  Ponctuation  des 

élytres  disposée  en  rangées  régulières.  Euryscopa. 

B'.  Lobe  interne  des  mâchoires  simple.  Ponctuation  des 
élytres  sans  ordre. 

C.  Yeux  médiocres,  ovalaires  et  saillants.  Coscinoptera. 
C.  Yeux  très-grands,  allongés  et  saillants.  Themesia. 

IL  Yeux  distinctement  échancrés.  Prosternum  large,  attei- 
gnant le  mésosterniim.  Lobe  interne  des  mâchoires 
double.  Ponctuation  des  élytres  sans  ordre.  Megalostomis. 

MEGALOSTOMIS. 
Lacordaire,  Monog.  d.  Phytoph.  Il,  p.  S19  (1). 

Tête  brièvement  oblongue,  penchée,  engagée  jusqu'aux  yeux  dans 
le  prothorax;  labre  plus  ou  moins  allongé,,  émarginé;  mandibules 
robustes,  légèrement  saillantes,  dentées;  mâchoires  à  lobe  interne 
bifide;  lèvre  inférieure  à  menton  subquadrangulaire,  trapézoïdal, 
plus  ou  moins  concave.  —  Yeux  grands,  plus  ou  moins  allongés, 
presque  toujours  peu  saillants  et  même  déprimés,  faiblement,  mais 
toujours  distinctement  échancrés.  — Antennes  médiocres,  articles  2  et 
3  de  longueurs  relatives  variables,  à  partir  du  4  ou  5,  les  suivants  plus 
ou  moins  transversaux  et  triangulaires.  —  Prothorax  cylindro-coni- 
que,  à  bord  postérieur  sinué  latéralement,  lobé  dans  son  milieu; 
écusson  grand,  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  confusément  ponc- 
tuées, oblongues  et  subparallèles,  ou  bien  rétrécies  en  arrière,  cachant 
imparfaitement  le  pydidium.  —  Prosternum  plus  ou  moins  large, 
prolongé  en  arrière  jusqu'au  mésosternum.  —  Pattes  assez  robustes. 

Les  caractères  que  nous  avons  exposés,  s'appliquent  à  la  majorité 
des  espèces  de  ce  genre  si  nombreux  ;  ils  conviennent  d'abord  à  toutes 
les  femelles  et,  en  second  lieu,  aux  mâles  des  espèces  chez  lesquelles 
les  sexes  sont  semblables.  11  en  résulte ,  ainsi  que  le  remarque  judi- 
cieusement le  Prof.  Lacordaire,  que  les  modifications  sexuelles  que 
nous  rencontrons  ici,  ne  laissant  presque  point  de  traces  chez  les  fe- 
melles, peuvent  servir  tout  au  plus  à  l'étabUssement  de  sous-genres. 
Ces  modifications  portent  principalement  sur  la  tète  et  les  organes  qui 
en  dépendent,  et  parmi  ces  derniers,  le  menton  affecte  trois  formes 
assez  nettement  caractérisées,  qui  permettent  l'établissement  de  trois 

(1)  Syn.  Chevr.  Dej.  Cat.  S»  éd.  p.  440.  —  Clïthra,  Germ.  Ins.  Sp.  Nov.  — 
Foersberg,  Nov.  Act.  Upsal.  VIII. 


136  PHYTOPHAGES. 

coupes  correspondantes;  mais  l'une  de  ces  formes  se  retrouvant  en 
même  temps  chez  des  espèces,  dont  les  unes  ont  les  sexes  semblables 
et  les  autres  des  sexes  différents ,  il  est  nécessaire  d'établir  une  sub- 
division dans  cotte  coupe;  nous  aurons  ainsi  à  caractériser  quatre 
sous-genres. 

Dans  son  ensemble,  le  genre  Megalostomis  se  distingue,  à  la  pre- 
mière vue,  des  autres  genres  du  groupe  actuel;  les  yeux  sont  tou- 
jours distinctement  échancrés,  les  élytres  sont  toujours  ponctuées  sans 
ordre  (M.  microcephala  excepté),  et  le  lobe  interne  des  mâchoires  est 
profondément  bifurqué. 

Les  Megalostomis  sont  presque  tous  de  grande  taille  et  ornés  de 
couleurs  vives,  parfois  métalliques. 

Avant  la  publication  de  la  Monographie  des  Phytophages,  4  espèces 
seulement,  considérées  comme  des  Clytra.  avaient  été  décrites  par 
les  auteurs.  Le  Prof.  Lacordaire  donne  la  description  de  31  espèces, 
dont  17  du  Brésil,  1  du  Tucuman,  1  de  Bolivia,  5  de  Cayenne,  2  de 
Colombie  et  4  du  Mexique.  La  patrie  de  la  dernière  ne  lui  était  pas 
exactement  connue.  Depuis  cette  date,  le  docteur  Le  Conte  a  fait  con- 
naître la  Megalostomis  mucorea,  originaire  de  la  Californie. 

Sous-genre.    MINTURNIA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  520. 

Sexes  semblables.  —  Tête  médiocre  ou  petite,  jamais  prolongée  en 
oreillettes  sous  les  yeux.  —Mandibules  parfois  un  peu  plus  développées 
chez  les  mâles.  —  Menton  plus  ou  moins  replié  dans  l'intérieur  de  la 
cavité  buccale,  quadrangulaire,  tantôt  assez  fortement  transversal, 
tantôt  et  plus  rarement  subéquilatéral,  légèrement  échancré  ou  en- 
tier en  avant,  presque  plan  ou  concave,  parfois  caréné  ou  canaliculé 
sur  la  ligne  médiane.  —  Yeux  n'ayant  jamais  de  bourrelet  en  arrière. 
—  Antennes  dentées  à  partir  du  5"  article,  le  4*^  aussi  long  que  les 
deux  précédents  réunis,  ceux-ci  obconiques.  —  Prothorax  et  élytres 
variables  ;  les  pattes  presque  égales,  les  antérieures  n'étant  pas  mani- 
festement plus  longues  que  les  autres. 

Le  corps  des  Minturnia  est  de  forme  variable,  presque  toujours  gla- 
bre sur  les  élytres  et  assez  souvent  sur  le  prothorax  et  même  sur  la  tète. 

Ainsi,  les  individus  mâles  qui  ressemblent  aux  femelles,  c'est-à- 
dire  dont  la  tête  ni  le  prothorax  ne  présentent  de  modifications  ca- 
ractéristiques de  leur  sexe,  apparliennent  au  sous-gem'e  actuel.  Quant 
aux  femelles,  il  est  impossible  de  les  distinguer  de  celles  du  sous-genre 
suivant.  Les  espèces,  assez  nombreuses,  varient  d'une  manière  remar- 
quable au  point  de  vue  de  la  forme  et  des  couleurs.  Elles  sont  au 
nombre  de  13,  dont  5  se  rencontrent  au  Brésil,  3  à  Cayenne,  1  dans 
la  Colombie  et  4  au  Mexique. 


MÉGAIOSTOMITES.  137 

Sous-GENRE.    MEGALOSTOMIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  534. 

Sexes  dissemblables. 

Mâles.  Tête  plus  ou  moins  grosse,  de  forme  variable.  —  Menton 
fortement  replié  dans  l'intérieur  de  la  cavité  buccale,  très-grand,  sub- 
quadrangulaire  et  variable  dans  certaines  limites.  —  Yeux  toujours 
déprimés,  parfois  munis  d'un  bourrelet  en  arrière.  —  Angles  posté- 
rieurs du  protliorax  toujours  distincts.  —  Pattes  antérieures  visible- 
ment un  peu  plus  grandes  que  les  autres.  —  Corps  presque  toujours 
pubescent  sur  toute  sa  surface. 

Les  femelles  ne  pouvant  pas  se  distinguer  de  celles  du  sous-genre 
précédent,  il  n'est  pas  nécessaire  d'en  exposer  les  caractères.  Quant 
aux  mâles,  on  a  vu  dans  les  généralités  du  groupe  que  les  modifica- 
tions sexuelles  portent  sur  la  tête,  le  prothorax  et  d'une  façon  moins 
marquée  sur  les  pattes  antérieures.  Cependant  ces  modifications  ne 
sont  pas  toujours  bien  prononcées;  elles  ne  deviennent  manifestes 
que  dans  la  moitié  environ  des  espèces.  Celles-ci  sont  au  nombre  de 
41,  dont  7  du  Brésil,  2  de  Cayenne,  1  de  Colombie  et  1  de  la  Bolivie. 

Sous-GENRE.    SCAPHIGENIA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  547. 

Sexes  dissemblables. 

Mâles.  Tête  plus  forte  que  chez  les  femelles,  perpendiculaire, 
oblongo-orbiculaire,  prolongée  de  chaque  côté  sous  les  yeux  en  une 
grosse  oreillette.  —  Mandibules  robustes,  saillantes,  surmontées  à  leur 
base  d'une  grande  corne  recourbée  en  dedans,  rarement  remplacée 
par  une  forte  lame.  —  Menton  très-grand,  notablement  plus  long  que 
large,  rétréci  antérieurement,  ayant  son  bord  antérieur  échancré, 
sillonné  sur  la  ligne  médiane,  avec  ses  bords  latéraux  plus  ou  moins 
anguleux  dans  leur  moitié.  —  Corps  toujours  pubescent  sur  toute  sa 
surface. 

Il  est  impossible  de  confondre  les  mâles  qui  appartiennent  au  sous- 
genre  actuel  avec  ceux  d'aucun  autre,  la  forme  du  menton  et  celle 
de  la  tête  les  font  reconnaître  au  premier  coup-d'œil.  Quant  aux  fe- 
melles, elles  sont  absolument  identiques,  surtout  avec  celles  des  Me- 

GALOSTOMIS. 

Le  Prof.  Lacordaire  décrit  5  espèces  qui  toutes  sont  originaires  du 
Brésil. 


138  PHYTOPHAGES. '•^ 

SoDS-GENRE.    HETEROSTOMIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  il,  p.  SS4. 

Sexes  semblables  extérieurement,  ne  différant  que  par  quelques- 
uns  des  organes  buccaux. 

Menton  des  mâles  étroit,  parallèle,  presque  du  double  plus  long 
que  large,  profondément  canaliculé  dans  toute  sa  longueur  avec  les 
bords  du  canal  perpendiculaires  et  tranchants,  précédé  intérieure- 
ment d'une  lame  comprimée,  aussi  longue,  mais  plus  haute  que  lui 
et  étroitement  canaliculée  sur  sa  tranche  inférieure  ;  celui  des  femelles 
très-petit,  presque  nul,  transversal,  un  peu  rétréci  à  sa  base  et  por- 
tant les  palpes  labiaux. 

Chez  ces  insectes  le  corps  est  court,  oblongo-cyUndrique,  massif. 
La  tête  est  plus  longue  que  large,  un  peu  renflée  sur  le  vertex,  per- 
pendiculaire, sans  oreillettes  sous  les  yeux.  Les  mandibules  sont  ro- 
bustes, triquètres,  étroites,  puis  légèrement  arquées  à  leur  extrémité, 
plus  longues  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles.  Le  prothorax  est 
conico-cyiindrique  et  ses  angles  postérieurs  sont  distincts,  les  élytres 
recouvrent  en  partie  le  pygidium. 

La  forme  du  menton,  dit  le  Prof.  Lacordaire,  déjà  si  remarquable 
chez  les  mâles  des  Scaphigenia,  Test  encore  davantage  chez  ceux  du 
sous-genre  actuel  ;  c'est  la  plus  singulière  qui  existe  non-seulement 
dans  la  tribu  des  Cîytrides,  mais  peut-être  parmi  les  Phytophages. 
Chez  les  femelles,  l'état  rudimentaire  de  la  languette  a  obligé,  en 
quelque  sorte,  les  palpes  labiaux,  auxquels  elle  ne  pouvait  plus  four- 
nir leurs  points  d'insertion  ordinaires,  à  s'articuler  avec  le  menton. 
Les  femelles  des  groupes  précédents  ne  présentent  rien  de  pareil, 
même  chez  les  types  les  plus  petits. 

Deux  espèces  seulen\ent  sont  comprises  dans  ce  sous-genre,  toutes 
deux  ont  été  décrites  dans  la  Monographie  des  Phytophages;  l'une  est 
originaire  du  Brésil,  l'autre  du  Tucuman. 

THEMESIA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  517  (1). 

Tète  allongée,  terminée  par  un  museau  assez  long  et  rétréci  à  sa 
base  par  les  cavités  anionnaires,  avec  les  mandibules  saillantes;  celles 
des  lemelles  un  peu  plus  courtes  que  celles  des  mâles.  —  Organes 
buccaux  semblables  à  ceux  des  Coscinopteua.  —  Yeux  très-grands, 
oblongs,  un  peu  plus  saillants  chez  les  mâles  que  chez  les  femelles. — 

(1)  Syn.  Clytra,  Fabr.  Syst.  El.  IL  p.  34;  Germar,  Ins.  Sp.  Nov.  p.  S-io.  — 
Megalostomis,  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  440. 


MÉGAIOSTOMITES.  439 

Antennes  médiocres,  1  article  globuleux,  assez  gros,  2  et  3  très-courts, 
obconiques,  les  suivants  subtransversaux.  —  Prothorax  transversal, 
peu  convexe,  à  bord  antérieur  un  peu  avancé  ;  écusson  en  triangle 
subéquilatéral.  —  Eiytres  courtes,  très-larges  aux  épaules,  atténuées 
en  arrière  et  cachant  la  plus  grande  partie  du  pygidium,  ponctuation 
confuse.  —  Prosternum  étroit,  appuyé  sur  le  mésosternum.  —  Pattes 
robustes. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  à  corps  court,  massif, 
très-convexe  et  rétréci  en  arrière,  d'un  beau  bleu  clair  et  brillant  en 
dessus,  revêtu  en  dessous  d'une  pubescence  serrée  d'un  beau  jaune 
doré.  Elle  est  originaire  du  Brésil  et  n'est  pas  rare  aux  environs  de 
Rio-Janeiro. 

Les  sexes  sont  à  peu  près  semblables.  Au  point  de  vue  générique, 
elle  reproduit  assez  fidèlement  les  caractères  des  Coscinoptera;  mais 
sa  forme  générale,  ses  yeux  et  sa  tête  l'éloignent  trop  de  ces  dernières 
pour  qu'on  puisse  l'y  réunir. 

COSCINOPTERA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  5H. 

Tête  petite,  courte,  plus  large  que  longue,  terminée  par  un  très- 
court  museau  quadrangulaire,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'aux 
yeux,  ou  bien  chez  quelques  mâles  seulement,  plus  longue  que  large, 
avec  un  museau  allongé,  rétréci  à  sa  base  par  les  cavités  antennaires, 
et  les  mandibules  saillantes.  —  Labre  carré,  tronqué  en  avant; 
mâchoires  à  lobe  interne  simple,  ses  deux  lamelles  étant  soudées  ; 
l'externe  plus  ou  moins  spiniforme,  parfois  indistincte;  l'interne 
membraneuse,  blanche,  translucide,  de  forme  variable,  le  plus  sou- 
vent obliquement  quadrangulaire.  —  Yeux  médiocres,  ovalaires  et 
saillants.  —  Antennes  à  articles  3  et  4  de  formes  variables,  tantôt 
obconiques  et  subégaux,  tantôt  le  4  plus  long  que  3.  —  Prothorax 
plus  ou  moins  régulièrement  cylindrique,  rétréci  en  avant;  écusson 
assez  grand,  en  triangle  curviligne  aigu.  —  Eiytres  à  ponctuation 
confuse,  recouvrant  imparfaitement  le  pygidium,  leurs  tubercules 
huméraux  un  peu  saillants,  leurs  épipleures  médiocrement  lobées  à 
la  base. —  Prosternum  très-étroit,  s'arrondissant  en  arrièi'e  des  hanches 
antérieures.  —  Pattes  courtes,  égales  entre  elles  dans  les  deux  sexes. 

Les  espèces  de  ce  genre  ont  le  corps  tantôt  allongé,  tantôt  court, 
épais,  toujours  un  peu  rétréci  en  arrière;  elles  se  distinguent  des 
EuRYSCOPA  par  la  structure  du  lohe  interne  de  leurs  mâchoires.  Ce 
caractère  d'une  vérification  difficile,  se  traduit  extérieurement  par  la 
ponctuation  sans  ordre  des  élytres., 

Ainsi  que  nous  l'avons  vu  dans  la  diaguose  générique,  il  y  a  quel- 
ques espèces  chez  lesquelles  la  tête  et  les  mandibules  des  mâles 


<40  PHYTOPHAGES. 

prennent  des  dimensions  insolites,  de  sorte  que  les  espèces  se  par- 
tagent en  deux  divisions.  Le  Prof.  Lacordaire  a  décrit  7  espèces,  le 
D""  Le  Conte  en  a  ajouté  une  huitième  ;  2  sont  du  Brésil,  3  de  Co- 
lombie, 2  du  Mexique  et  1  des  Etats-Unis. 

EURYSCOPA. 
Lacokdaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  493. 

Tête  ovalaire,  de  forme  un  peu  variable,  penchée  ;  labre  très-sail- 
lant, carré,  tronqué  ou  arrondi  en  avant;  mandibules  courtes,  dépas- 
sant parfois  un  peu  le  labre  ;  mâchoires  à  lobe  interne  profondément 
bifurqué  ;  lèvre  inférieure  à  menton  carré,  transversal  ou  un  peu 
rétréci  en  avant,  plane  ou  légèrement  concave.  —  Yeux  o  val  aires  ou 
oblongs,  plus  ou  moins  saillants  et  entiers.  —  Antennes  médiocres, 
article  1  court  et  renflé,  2  annulaire,  3  un  peu  plus  long,  subcylin- 
drique, 4  subtriangulaire,  de  moitié  plus  petit  que  les  suivants  qui 
sont  transversaux. —  Prothorax  de  forme  variable,  sans  sillon  en  avant 
du  lobe  de  sa  base,  à  bord  antérieur  plus  ou  moins  saillant;  écusson 
assez  grand,  très-plane,  en  triangle  curviligne  aigu  ou  subarrondi, 
ayant  souvent  une  dépression  superficielle  ou  une  fossette  bien  mar- 
quée. —  Elytres  ne  recouvrant  qu'imparfaitement  le  pygidium,  à 
ponctuation  disposée  en  rangées  plus  ou  moins  régulières,  à  lobes 
épipleuraux  faibles  et  arrondis.  —  Prosternum  large  ou  étroit,  s'abais- 
sant  ou  s'arrondissant  eu  arrière  des  hanches  antérieures  sans  s'accoler 
au  mésosteruum.  —  Pattes  d'égale  longueur. 

Le  corps  est  tantôt  court  et  épais,  tantôt  cylindrique  ;  il  est  pubes- 
cent  en  dessous,  sur  la  tête  et  sur  le  prothorax  ;  les  sexes  sont  sem- 
blables ou  légèrement  différents;  la  taille  est  moyenne  ou  petite. 

Les  différences  sexuelles  que  présentent  quelques  espèces  sont  très- 
légères  et  résident  dans  la  pubescence  plus  ou  moins  serrée  des  parties 
inférieures  ou  dans  la  saillie  plus  ou  moins  prononcée  des  mandibules. 

Les  modifications  dont  le  prosternum,  la  tête  ou  les  yeux  sont 
susceptibles,  n'ont  pas  paru  au  Prof.  Lacordaire  assez  importantes 
pour  motiver  la  création  de  genres  distincts. 

Des  18  espèces  décrites  par  cet  auteur,  une  seule  était  connue 
avant  la  publication  de  son  ouvi'age,  la  description  est  due  à  Latreille. 
Neuf  espèces  habitent  le  Brésil,  2  la  Guyane,  2  la  Colombie,  4  le 
Mexique.  Le  D'  Le  Conte  a  fait  connaître  deux  types  de  l'Améri- 
que du  Nord  (Llano  Estocado).  La  patrie  de  la  dernière  est  restée 
inconnue. 


BAB1ITES.  141 

PROCTOPHANA. 
Lacokdaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  490. 

Tête  petite,  rétrécie  en  avant  en  un  museau  court;  labre  peu  sail- 
lant; mandibules  très-courtes;  mâchoires  à  lobe  interne  simple, 
corné,  formant  une  grande  pointe  dirigée  obliquement;  lèvre  infé- 
rieure à  menton  presque  nul,  à  languette  très-courte,  transversale, 
un  peu  sinuée  dans  son  milieu.  —  Yeux  très-grands,  peu  convexes, 
entiers,  obliques  et  occupant  la  majeure  partie  des  côtés  de  la  tête. 

—  Antennes  à  2  article  presque  aussi  gros  que  le  1,  mais  plus  court, 
3  très-petit,  obconique,  4  un  peu  plus  long,  subtrigone,  les  suivants 
transversaux,  dentés. —  Prothorax  convexe,  légèrement  rétréci  d'arrière 
en  avant,  le  lobe  de  sa  base  précédé  d'un  sillon  transversal  limitant 
la  convexité  du  disque  ;  écusson  médiocre,  en  triangle  rectiligne  aigu. 

—  Elytres  presque  planes,  laissant  le  pygidium  entièrement  à  dé- 
couvert, ponctuation  variable,  lobes  épipleuraux  très-développés  et 
anguleux.  —  Prosternum  assez  large,  plane,  un  peu  dilaté  à  son  ex- 
trémité et  atteignant  le  mésosternura.  —  Abdomen  gros,  renflé  sur 
les  côtés,  ses  trois  segments  plus  ou  moins  imbriqués. —  Pattes  d'égale 
longueur,  médiocres. 

A  part  la  fossette  du  dernier  segment  abdominal,  les  deux  sexes 
sont  semblables.  Le  corps  est  court,  épais.  Deux  espèces  originaires  du 
Brésil,  ont  été  décrites  dans  la  Monographie  des  Coléoptères  subpen- 
tamères,  et  je  ne  pense  pas  que  Ton  ait  rien  ajouté  depuis. 

Groupe  III.    Babiites. 

Tête  suborbiculaire,  rarement  oblongue,  penchée  ou  repliée  en 
dessous;  épistome  bien  distinct,  le  plus  souvent  légèrement  émarginé 
en  demi-cercle,  labre  plus  ou  moins  saillant,  transversal,  échancré; 
mandibules  courtes,  épaisses,  robustes,  terminées  par  de  fortes  dents 
plus  ou  moins  aiguës;  mâchoires  à  lobe  externe  très-grand,  parfois 
subbiarticulé,  l'interne  beaucoup  plus  court,  simple,  rarement  lamel- 
liforme ;  palpes  cylindriques,  de  4  articles,  1  court,  2  le  plus  long, 
subclaviforme,  3  court,  obconique,  4  cylindrique,  obtus;  lèvre  infé- 
rieure à  menton  transversal,  trapézoïdal,  languette  courte,  entière, 
subcarrée,  à  palpes  cylindriques,  tri-articulés. —  Yeux  médiocres, 
parfois  très-grands,  échancrés  ou  entiers,  peu  convexes.  —  Antennes 
dentées,  courtes,  robustes,  1  article  très-gros,  triangulaire,  obtus  ou 
ovoïde,  articles  2-5  variables,  ordinairement  peu  développés,  les  sui- 
vants transversaux,  triangulaires,  à  pointe  aiguë  ou  obtuse.  —  Pro- 
thorax transversal,  plus  ou  moins  convexe  au  milieu  en  avant,  cachant 
plus  ou  moins  la  tète,  son  bord  postérieur  bisinué,  avec  un  lobe 


142  PHYTOPHAGES. 

médian  plus  ou  moins  développé,  ses  bords  marginaux  tranchants, 
intléchis  ou  latéralement  dilatés,  les  angles  ordinairement  très-mar- 
qués; écusson  développé  en  triangle  curviligne,  aigu  ou  obtus,  déclive 
en  avant  ou  horizontal. —  Elytres  à  côtés  plus  ou  moins  parallèles, 
très-obtuses  en  arrière,  arrondies  isolément,  laissant  ordinairement  à 
découvert  une  portion  plus  ou  moins  étendue  du  pygidium,  —  Pro- 
sternum étroit,  ne  s'élevant  jamais  entre  les  hanches  antérieures,  entre 
lesquelles  il  est  comme  enfoui  et  indistinct  ;  parfois  il  s'élargit  quelque 
peu;  mésosternum  toujours  visible,  parfois  assez  large. —  Pattes 
médiocres,  souvent  égales  entre  elles  et  semblables  dans  les  deux  sexes, 
avec  des  tarses  terminés  par  des  crochets  bifides  ou  appendiculés. 

L'absence  de  rainure  prothoracique  distingue  les  Babiites  aussi  bien 
des  Ischiopachites  que  des  Lamprosomides  et  des  Chlamydes.  Un  seul 
caractère  les  difterencie  aussi  très-nettement  des  sections  suivantes, 
les  Clytrites  et  les  Mégalostomites;  ce  caractère  réside  dans  la  struc- 
ture des  crochets  des  tarses  qui  sont  toujours  simples  dans  ces  deux 
derniers  groupes,  tandis  que  dans  les  Babiites,  ils  sont  appendiculés 
ou  bifides. 

Le  groupe  des  Babiites  se  compose  d'un  assez  grand  nombre  de 
genres,  passablement  riches  en  espèces,  et  il  est  indispensable  de 
donner  quelques  développements  sur  leur  organisation  et  sur  les  mo- 
difications auxquelles  elle  se  prête. 

La  tète  est  suborbiculaire,  obtuse  en  avant,  très-rarement  (Pnesthes) 
ovalaire-allongée;  elle  a  une  forte  tendance  à  s'engager  dans  le  pro- 
thorax  et  à  se  replier  en  dessous;  elle  est  souvent  invisible  lorsque 
l'on  regarde  l'insecte  directement  en  dessus.  Les  organes  buccaux 
varient  peu;  l'épistome  et  le  labre,  toujours  bien  distincts,  peuvent 
être  pins  ou  moins  profondément  émarginés;  les  mandibules  toujours 
très-courtes,  de  forme  à  peu  près  cubique,  sont  fortement  dentées  et 
ne  dépassent  guère  le  labre.  Aux  mâchoires,  on  observe  parfois  des 
traaes  d'une  articulation  au  lobe  externe,  l'interne  offre  dans  quelques 
espèces  une  expansion  membraneuse,  comme  le  cas  est  si  fréquent 
et  presque  normal  dans  le  groupe  des  Mégalostomites.  La  lèvre  infé- 
rieure, très-réduite,  ne  nous  a  pas  offert  de  modifications  notables.     ' 

Les  yeux  sont  généralement  médiocres,  parfois  très-grands  et 
sphériques  (Dinophthalma);  ils  sont  plus  ou  moins  manifestement 
échancrés,  rarement  entiers. 

Les  antennes  sont  toujours  assez  robustes  et  ne  varient  que  dans 
les  proportions  relatives  de  leurs  articles  basilaires;  le  premier  est 
ordinairement  assez  gros,  un  peu  allongé,  les  2  et  3  généralement 
courts,  parfois  aussi  les  4  et  5;  mais  le  plus  souvent  ces  deux  derniers 
et  les  suivants  sont  transversaux,  beaucoup  plus  larges  que  longs, 
subtriangulaires,  à  pointe  interne  aiguë  ou  obtuse. 

Le  prothorax  est  toujours  transversal,  à  des  degrés  diflérents;  il 
varie  dans  son  bord  antérieur  qui  est  droit  ou  bien  avancé  au-dessus 


BABIITES.  143 

de  la  tête  ;  dans  son  bord  postérieur  qui  est  sinueux  de  chaque  côté 
et  prolongé  au  milieu  en  un  lobe  plus  ou  moins  accentué.  En  général, 
les  côtés  latéraux  sont  fortement  infléchis  vers  le  bas,  d'une  façon 
plus  marquée  en  avant  qu'en  arrière  ;  dans  d'autres,  la  convexité  est 
moins  prononcée,  les  bords  marginaux  sont  relevés,  plus  ou  moins 
dilatés  et  réfléchis.  L'écusson  est  toujours  bien  développé,  en  triangle 
curviligne,  aigu  ou  obtus;  il  est  déclive  en  avant  ou  bien  à  peu  près 
horizontal. 

Les  élytres,  eu  égard  à  leur  largeur,  sont  peu  allongées,  leurs  bords 
latéraux  sont  généralement  subparalièles.  En  arrière,  elles  s'arrondis- 
sent isolément  d'une  façon  plus  ou  moins  prononcée  et  laissent  à 
découvert  une  portion  variable  du  pygidium  ;  il  est  cependant  cer- 
taines espèces,  oii  les  élytres  débordant  le  corps  en  arrière,  cachent 
en  entier  cette  partie  de  l'arceau  terminal. 

A  la  partie  inférieure  du  corps,  le  prosternum  a  perdu  en  étendue 
tout  ce  que  le  prothorax  a  gagné;  il  est  bien  moins  long  d'avant  en 
arrière  et  sur  la  ligne  médiane,  il  s'elTace  souvent  entre  les  hanches 
antérieures  ;  et  s'il  ne  disparaît  pas  complètement,  il  est  très-réduit 
et  comme  caché  entre  ces  dernières  ;  c'est  par  exception  qu'il  devient 
bien  distinct;  mais  jamais  il  ne  s'élève  à  la  hauteur  des  hanches, 
ainsi  que  nous  l'avons  observé  dans  les  groupes  précédents.  Le  mé- 
sosternum est  toujours  distinct,  étroit,  chez  les  espèces  qui  ont  le 
prosternum  oblitéré,  plus  large  ailleurs  ;  il  se  présente  chez  ces  der- 
niers comme  une  lame  perpendiculaire, presque  aussi  large  que  haute; 
il  n'est  pas  rare  (Stereoma)  que  cette  lame  soit  libre  à  son  bord, 
c'est-à-dire  non  accolée  au  métathorax,  au  moins  d'une  manière  ap- 
parente sans  dissection  de  l'animal. 

Les  pattes  ne  présentent  pas  de  modifications  bien  importantes  et 
sont  en  général  semblables  dans  les  deux  sexes;  chez  quelques  mâles 
seulement,  les  antérieures  sont  plus  allongées  que  de  coutume^  et 
dans  le  genre  Stereoma,  les  tarses  sont  fortement  élargis  et  plus  chez 
les  mâles  que  dans  l'autre  sexe. 

A  part  les  différences  sexuelles,  que  nous  venons  de  signaler,  les 
femelles  dans  la  généralité  des  espèces,  se  reconnaissent  à  la  fossette 
qui  occupe  le  dernier  segment  abdominal. 

Outre  un  faciès  tout  spécial,  dû.  à  leur  forme  courte  et  robuste,  ces 
insectes  offrent  un  système  de  coloration  très-constant.  Il  consiste 
simplement  en  taches  ou  bandes  fauves  sur  un  fond  noir  ou  métallique, 
au  nombre  de  deux  sur  chaque  élytre,  l'une  basilaire,  l'autre  apicale. 
Quelquefois,  ces  taches  sont  remplacées  par  une  bordure  de  même 
couleur  ou  bien  elles  s'agrandissent  au  point  do  former  le  fond  de  la 
couleur  des  élytres.  En  général,  ces  taches  sont  constantes  dans  leur 
forme  et  fournissent  de  bons  caractères  spécifiques.  Jamais  le  prothorax 
ne  présente  le  moindre  vestige  de  dessin. 

On  ne  possède  encore  aucun  renseignement  précis  sur  les  premiers 


iU 


PHYTOPHAGES. 


états  des  Babiites  et  leur  histoire  scientifique  est  très-simple.  A  l'époque 
de  la  publication  de  la  Monographie  des  Phytophages,  quatre  espèces 
seulement  étaient  connues  et  inscrites  dans  le  genre  Clytra.  Dans 
le  catalogue  du  comte  Dejean,  les  types  de  sa  collection,  au  nombre 
de  23,  ont  été  compris  dans  le  genre  Babia,  de  M.  Chevrolat,  genre 
dont  les  caractères  n'ont  pas  été  publiés. 

Le  Prof.  Lacordaire  a  donné  la  description  de  83  types;  ce  nombre 
a  été  augmenté  depuis  de  4  à  5  seulement;  ils  sont  répartis  dans  les 
neuf  genres,  dont  le  tableau  analytique  ci-dessous  donnera  une  idée. 

I.  Lobes  (les  épipleures  faibles,  parfois  presque  nuls,  large- 
ment arrondis. 

A.  Prostornnm  indistinct,  caché  par  les  hanches  anté- 

rieures; celles-ci  contiguësà  leur  sommet.  Méso- 
sternum  très-étroit. 

B.  Crochets  des  tarses  bifides.  Tellenu. 
B'.        —             —      appendiculés. 

C.  Yeux  très-grands,  sphériques  chez  les  mâles,  ohlongs 

chez  les  femelles.  Dinophthalma, 

C  Yeux  de  grandeur  normale,  oblongs. 

D.  Tête  allongée,  subcuuéiforme,  obtuse  en  avant.  Pnesthes. 
D'.  Tête  presque  aussi  large  que  longue,  terminée  par  un 

museau  brusquement  formé. 

E.  Prothorax  ayant  son  bord  antérieur  coupé  carrément.     Dachrys. 
E'.        —         —  —       —       avancé.  Babia. 
A'.  Prosternum  et  mésosternum  plus  ou  moins  larges. 

Prothorax  plus  ou  moins  lobé  à  sa  base. 

F.  Pattes  antérieures  allongées;  tarses  des  mâles  très- 

larges,  leur  3e  article  suborbiculaire,  fendu  seule- 
ment à  moitié  de  sa  longueur;  ceux  des  femelles 
un  peu  moins  robustes,  leur  3»  article  ovalaire, 
fendu  aux  deux  tiers  de  sa  longueur.  Slereoma. 

F'.  Pattes  presque  d'égale  longueur  entre  elles,  pareilles 
dans  les  deux  sexes;  tarses  peu  robustes;  leur 
3«  article  fendu  presque  jusqu'à  sa  base.  Urodera. 

U.  Lobes  des  épiploures  plus  eu  moins  saillants. . 

G.  Ecusson  déclive  en  avant.  Aratea. 
G'.      —      plan.  Saxinis. 

TELLENA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phyioph.  II,  p.  397  (1). 

Tète  légèrement  oblongue,  enfoncée  dans  le  prothorax  presque 
jusqu'à  la  moitié  de  la  largeur  des  yeux;  épistome  légèrement  échancré 

(1)  AciDALu,  Chevr.  Dej.  Cat.  3^  éd.  p.  440.  —  Clïthra,  Sahlb.  Pericul. 
entom.  p.  79. 


BABUTES.  143 

en  triangle;  labre  en  carré  transversal,  subémarginé. —  Yeux  très- 
grands,  allongés,  peu  convexes.  —  Antennes  à  article  1  ovalaire,  2 
très-court,  3  plus  long,  plus  grêle,  subcylindrique,  4  et  les  suivants 
triangulaires,  à  pointe  aiguë  en  dedans,  un  peu  moins  longs  que 
larges.  —  Prothorax  transversal,  subquadrangulaire,  à  peine  lobé  à 
sa  base,  médiocrement  et  régulièrement  convexe  en  dessus,  avec  ses 
bords  latéraux  largement  marginés  et  réfléchis,  les  angles  postérieurs 
obtus,  mais  distincts,  les  antérieurs  subarrondis,  fortement  infléchis, 
dépassant  vers  le  bas  le  milieu  de  la  longueur  des  yeux;  écusson  en 
triangle  allongé  fortement  arrondi  à  son  sommet,  un  peu  déclive  en 
avant.  —  Elytres  allongées,  parallèles,  recouvrant  le  pygidium,  à 
ponctuation  confuse.  —  Prosternum  invisible  entre  les  hanches  anté- 
rieures, mésosternum  extrêmement  étroit.  —  Pattes  assez  longues, 
égales  entre  elles,  semblables  dans  les  deux  sexes  ;  tarses  longs, 
article  1  triangulaire  allongé,  graduellement  rétréci  vers  la  base,  un 
peu  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis,  le  2  court,  triangulaire, 
le  3  profondément  bilobé,  le  4  engagé  entre  les  lobes  pour  la  moitié 
de  sa  longueur,  terminé  par  deux  crochets  médiocres,  bifides,  la  di- 
vision interne  un  peu  plus  courte  que  l'externe. 

Une  seule  espèce,  qui  paraît  très-commune  dans  certaines  localités 
du  Brésil,  compose  ce  genre;  son  corps  est  allongé,  médiocrement 
convexe,  d'un  bleu  ou  d'un  vert  doré  métallique.  Comme  forme  gé- 
nérique, elle  se  distingue  nettement  de  tous  les  autres  types  de  cette 
section  par  ses  crochets  bifides,  la  division  interne  étant  seulement 
un  peu  plus  courte  que  l'externe.  Elle  ressemble  tout-à-fait  à  une 
Clytra,  et  si  ce  n'était  la  forme  de  ses  crochets,  elle  serait  tout  aussi 
bien  placée  dans  le  groupe  des  Clytrites;  c'est  une  espèce  de  tran- 
sition. 

DINOPHTHALMA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  400. 

Tète  penchée,  suborbiculaire,  obtuse  en  avant;  épistome  largement 
échancré  en  demi-cercle.  —  Yeux  énormes,  globuleux,  envahissant  en 
entier  les  côtés  de  la  tète  chez  les  mâles,  plus  petits  et;  un  peu  oblongs 
chez  les  femelles  connues,  à  peine  échancrés  dans  les  deux  sexes.  — 
Antennes  dentées  seulement  à  partir  du  5'^  article,  le  1  gros,  ovalaire, 
2  très-court,  3  plus  long,  grêle  et  obconique,  4  très-court,  de  même 
forme  ;  les  suivants  en  carré  transversal  ou  en  triangle.  —  Prothorax 
fortement  transversal,  coupé  carrément  en  avant,  ci  peine  lobé  au 
milieu  de  sa  base,  plus  ou  moins  convexe,  finement  raarginé  sur  ses 
bords  latéraux;  pronotum  débordant  médiocrement  les  flancs;  écus- 
son médiocre,  en  triangle  rectiligne,  aigu  ou  arrondi  à  son  sommet. 
—  Elytres  oblongues,  recouvrant  le  pygidium  en  arrière,  leur  ponc- 
tuation disposée  en  stries.  —  Prosternum  indistinct;  métasternum 

Coléoptères.    Tome  X.  10 


i46  PHYTOPHAGES. 

presque  nul.  —  Pattes  peu  robustes,  presque  égales  entre  elles;  tarses 
grêles,  3«  article  long,  bilobé  jusqu'à  sa  base,  le  1"'  assez  allongé,  for- 
tement rétréci  à  sa  base. 

Les  quatre  espèces  que  contient  ce  genre  sont  originaires  du  Bré- 
sil; elles  ressemblent  en  tous  points  aux  Dachrys  et  ne  se  distinguent 
que  par  le  développement  énorme  des  yeux  chez  les  mâles;  dans 
l'autre  sexe,  ces  organes  sont  moins  développés,  mais  l'emportent 
encore  en  grandeur  sur  ceux  des  espèces  des  genres  voisins. 

PNESTHES. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phylopli.  II,  p.  403. 

Tête  oblongue,  plus  ou  moins  allongée,  se  rétrécissant  graduelle- 
ment, obtuse  en  avant,  penchée,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux,  ponctuée  et  rugueuse;  épistome  échancré 
angulairement  ;  labre  court.  —  Yeux  médiocres,  oblongs,  assez  sail- 
lants. —  Antennes  à  1  article  très-gros,  ovalaire,  2  très-court,  trans- 
versal, 3  plus  long,  obconique,  4  et  suivants  triangulaires,  du  double 
plus  larges  que  longs.  —  Prothorax  transversal,  à  peine  lobé  à  sa 
base,  coupé  presque  carrément  en  kvant,  plus  ou  moins  régulière- 
ment décUve  sur  les  côtés;  ses  angles  postérieurs  arrondis,  les  anté^ 
rieurs  plus  marqués,  atteignant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  des 
yeux;  écusson  en  triangle  assez  allongé,  arrondi  au  sommet. —  Elytres 
oblongues,  recouvrant  le  pygidium  en  arrière;  lobes  épipleuraux  à 
peine  saillants,  largement  arrondis.  —  Prosternum  indistinct;  méta- 
sternum  très-étroit.  —  Pattes  peu  robustes,  presque  d"égale  longueur, 
semblables  dans  les  deux  sexes;  tarses  assez  courts,  terminés  par  des 
crochets  appendiculés. 

Ce  genre  a  été  établi  par  le  Prof.  Lacordaire  pour  deux  espèces  du 
Brésil  qui  s'éloignent  de  toutes  les  autres  de  cette  section  par  la  forme 
anormale  de  leur  tête  qui  leur  donne  un  faciès  particuher. 

DACHRYS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  403. 

Tête  subarrondie,  penchée,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  échancré  en  demi-cercle;  labre 
transversal,  subémarginé.  —  Yeux  médiocres,  oblongs,  assez  saillants. 
—  Antennes  à  1  article  trigone,  2  très-court,  3  un  peu  plus  long,  ob- 
conique, 4  court,  en  triangle,  les  suivants  plus  développés,  triangu- 
laires. —  Prothorax  toujours  fortement  transversal,  finement  marginé 
sur  ses  bords  latéraux,  à  peine  lobé  en  arrière,  coupé  presque  carré- 
ment en  avant;  écusson  en  triangle  curviligne,  un  peu  allongé,  ar- 


BABÏITES.  147 

rondi  au  sommet.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  recouvrant  le 
pygidium  en  arrière.  —  Prosternum  indistinct;  mésosternum  étroit. 
—  Pattes  semblables  dans  les  deux  sexes,  s'allongeant  un  peu  d'ar- 
rière en  avant;  tarses  peu  allongés,  1  article  court,  souvent  comme 
renflé  en  dessus,  3  oblong,  fendu  jusqu'à  la  base  ;  crochets  appendi- 
culés. 

Ce  genre  se  compose  uniquement  de  petites  espèces,  à  corps  plus 
ou  moins  allongé,  oblong,  parfois  cylindrique  ;  leur  prothorax  forte- 
ment transversal,  non  avancé  antérieurement  et  laissant  à  découvert 
la  partie  postérieure  de  la  tète,  les  distingue  des  Babia..  A  quoi  il 
faut  ajouter  que  ces  petits  insectes,  à  part  quelques  rares  exceptions, 
ont  un  système  de  coloration  qui  est  l'opposé  de  celui  des  autres 
espèces  de  ce  groupe.  Chez  ces  dernières,  les  élytres  sont  ornées  en 
général  de  taches  fauves  sur  un  fond  noir  ou  métallique;  ici,  au  con- 
traire, c'est  le  fauve  qui  forme  très-souvent  le  fond  de  la  couleur  et 
les  taches  sont  obscures. 

Ainsi  que  nous  l'avons  vu,  la  grande  majorité  des  Babiites  appar- 
tient à  l'Amérique  méridionale,  une  seule  espèce  appartenant  au 
genre  actuel,  Dachrys  capensis,  se  trouve  dans  l'Afrique  australe. 
Les  autres  Dachrys,  au  nombre  de  22,  sont  réparties  comme  suit  : 
3  sont  originaires  des  bords  du  Rio  de  la  Plata,  1 1  habitent  le  Brésil, 
2  le  Chili,  2  la  Bolivie,  3  la  Colombie  et  1  le  Mexique. 

BABIA. 
Lacokdaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  424  (1). 

Tête  subarrondie,  fléchie  en  dessous,  enfoncée  dans  le  prothorax 
au  moins  jusqu'à  la  moitié  des  yeux;  épistome  et  labre  subémarginés. 

—  Yeux  oblongs-ovalaires,  médiocrement  saillants.  —  Antennes  assez 
robustes,  1  article  court,  renflé,  2  obconique,  3  d'égale  longueur, 
subcylindrique,  Â  semblable  au  précédent  ou  triangulaire,  les  suivants 
triangulaires,  transversaux,  dentés  à  partir  du  4  ou  du  S.  —  Pro- 
thorax court,  transversal,  plus  ou  moins  convexe,  ayant  ses  angles 
postérieurs  arrondis,  très-obtus  ou  bien  coupés  carrément  et  distincts; 
son  bord  postérieur  faiblement  lobé  au  milieu,  avancé  au  milieu  de 
son  bord  antérieur  et  cachant  plus  ou  moins  la  tête  ;  écusson  variable, 
triangulaire,  parfois  subrétréci  à  la  base,  aigu  ou  arrondi  au  sommet. 

—  Elytres  oblongues,  subparallèles,  cachant  le  pygidium.  -  Proster- 
nura  indistinct;  mésosternum  étroit.  —  Pattes  assez  robustes,  égales 
entre  elles;  tarses  plus  ou  moins  allongés,  1  article  tantôt  fortement 
rétréci  à  sa  base,  tantôt  plus  linéaire,  terminés  par  des  crochets  ap- 
pendiculés. 

(1)  SyQ.  Cbevr.  Dej.  Cat.  3'  éd.  p.  441.  —  Clythra,  Oliv.  Entom.  VI,  p.  869. 


148  PHYTOPHAGES. 

Les  Babia  avec  les  trois  genres  suivants,  c'est-à-dire  les  Dachrys, 
les  Pnesthes,  les  Dinophthalma,  pourraient  former  dans  la  section 
actuelle  un  petit  groupe  distinct  des  autres  genres  par  l'étroitesse  ou 
l'absence  du  prosternum  et  du  raésosternum  :  ces  quatre  genres  ont 
entre  eux  des  analogies  multiples  et  ne  se  distinguent  réellement  que 
par  certaines  particularités,  remarquables  du  reste,  mais  qui  ne  pa- 
raissent pas  avoir  en  rien  modifié  l'organisation  générale.  Quoi  qu'il 
en  soit,  nous  ne  changerons  pas  l'ordre  de  choses  établi  par  le  Prof. 
Lacordaire  ;  les  découvertes  ultérieures  nous  feront  connaître  s'il  existe 
des  passages  entre  ces  diverses  formes. 

Les  Babia  ont  le  corps  robuste  et  assez  allongé,  les  élytres  cachant 
tout  à  fait  le  pygidium;  leur  taille  varie;  à  côté  d'espèces  qui  figurent 
parmi  les  plus  grandes  de  cette  section,  il  en  existe  d'autres  qui  sont 
très-petites.  Elles  sont  répandues  dans  les  deux  Amériques.  Sur  les 
4o  espèces  décrites  par  le  Prof.  Lacordaire,  7  appartiennent  au  Brésil, 
1  à  la  Colombie,  4  au  Mexique  et  2  aux  Etats-Unis;  la  patrie  de  la 
dernière  est  inconnue  (iB.  heteroplera). 

STEREOMA. 
Lacordaire,  Moriogr.  d.  Phytoyh.  II,  p.  437. 

Tête  subarrondie,  un  peu  fléchie  en  dessous,  engagée  dans  le  pro- 
thorax au  moins  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  et  labre 
presque  semi-circulairement  échancrés. —  Yeux  grands,  oblongs,  mé- 
diocrement convexes  et  distinctement  échancrés. — Antennes  robustes, 
i  article  obtusément  trigone  ou  sulitriangulairc,  2  très-court,  pro- 
longé en  pointe  aiguë  en  dedans,  3  obconique,  plus  long,  les  suivants 
transversaux,  triangulaires  à  pointe  subaiguë.  —  Prothorax  généra- 
lement grand,  à  bord  antérieur  avancé  dans  son  milieu,  à  bord  pos- 
térieur coupé  paraboliquement  de  chaque  côté  avec  un  lobe  médian 
large  et  assez  saillant,  largement  marginé  et  dilaté  sur  les  côtés  ;  les 
angles  postérieurs  toujours  très-distincts,  les  antérieurs  aigus  et  sail- 
lants, se  prolongeant  presque  jusqu'au  bord  inférieur  des  yeux;  à  sur- 
face médiocrement  convexe;  écusson  grand,  en  triangle  curviligne, 
large  et  assez  aigu  au  sommet.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  rela- 
tivement très-larges,  recouvrant  imparfaitement  le  pygidium.  —  Pro- 
sternum et  mésosternum  assez  larges.  —  Pattes  robustes,  s'allongeant 
distinctement  de  la  3"  paire  k  la  l""";  jambes  s'élargissant  un  peu  de 
la  base  à  l'extrémité,  à  surface  cannelée  longitudinalement;  tarses 
déprimés,  allongés,  très-larges  chez  les  mâles,  à  i  article  rétréci  gra- 
duellement dans  sa  moitié  basilaire,  le  3  suborbiculaire,  fendu  seu- 
lement à  moitié  de  sa  longueur;  ceux  des  femelles  plus  faibles,  à 
3*"  article  fendu  dans  ses  deux  tiers  antérieurs. 

Ce  genre  a  été  établi  par  le  Prof.  Lacordaire  sur  un  certain  nombre 


BABIITES.  149 

d'espèces,  presque  toutes  de  grande  taille,  d'un  faciès  robuste  et  qui 
se  distinguent  de  tous  les  genres  qui  précèdent  et  qui  suivent  par  la 
forme  particulière  de  leurs  tarses  chez  les  mâles.  Ces  organes  sont 
élargis  et  déprimés  au  point  de  former,  chez  la  plupart  d'entre  elles, 
une  sorte  de  large  palette.  Ce  caractère  s'affaiblit  un  peu  chez  les 
femelles,  mais  en  restant  encore  assez  prononcé  pour  qu'elles  l'em- 
portent, à  cet  égard,  sur  les  individus  des  deux  sexes  des  autres 
genres. 

Les  jambes  ont  aussi  une  forme  étrangère  à  la  plupart  des  espèces 
de  ce  groupe,  et  que  l'on  ne  retrouve  amoindrie  que  chez  quelques 
Urodera;  nous  voulons  parler  de  ces  carènes  tranchantes  qui  en  re- 
couvrent la  surface. 

Le  prosternum  et  le  mésosternum  sont  toujours  bien  développés, 
et  ce  dernier  présente  deux  modifications  importantes  :  dans  un  cer- 
tain nombre  d'espèces,  il  se  présente  sous  formée  d'une  lame  trans- 
versale détachée  du  métasternum  et  coupée  carrément  sur  son  bord 
libre  ;  chez  les  autres,  il  ne  d-épasse  pas  le  métasternum,  et  se  trouve 
accolé  à  sa  partie  antérieure  ou  peu  s'en  faut. 

Douze  espèces  ont  été  décrites  dans  la  Monographie  des  Phyto- 
phages, 10  sont  originaires  du  Brésil,  1  de  Bolivie  et  1  du  Mexique. 

URODERA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  449. 

Tête  suborbiculaire,  fléchie  en  dessous,  engagée  dans  le  prothorax 
au  moins  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux  —  Ceux-ci  grands,  ou 
très-grands,  peu  convexes  et  distinctement  échancrés.  —  Antennes 
robustes,!  article  obtusément  trigoire  ou  quadrangulaire>  2  très-court, 
prolongé  en  pointe  en  dedans,  3  un  peu  plus  long  ou  égal,  obconi- 
que,  les  suivants  en  triangle  .allongé  et  assez  aigu,  disposés  trans- 
versalement. —  Prothorax  de  forme  variable,  ses  angles  postérieurs 
accusés  et  aigus;  écusson  en  triangle  curviligne,  large  et  assez  pointu 
au  sommet.  —  Elytres,  en  général,  oblongues,  subparallèles,  recou- 
vrant incomplètement  le  pygidium.  —  Prosternum  et  mésosternum 
toujours  distincts,  de  largeur  variable.  —  Pattes  rarement  un  peu 
allongées  et  inégales,  presque  toujours  subégales  et  robustes;  jambes, 
surtout  les  antérieures,  plus  ou  moins  fortement  carénées  ;  tarses  sem- 
blables dans  les  deux  sexes,  assez  robustes,  à  3  article  ovale-oblong, 
feudu  au  moins  dans  les  deux  tiers  de  sa  longueur. 

Corps  robuste,  très-court,  de  forme  subquadrangulaire  ou  parfois 
subhémisphérique.  Quoique  le  prosternum  soit  difficile  à  observer  à 
cause  de  l'inclinaison  de  la  tète,  il  existe  cependant  dans  toutes  les 
espèces  à  divers  degrés  de  développement;  tantôt  médiocre,  tantôt 
assez  large,  exceptionnellement  presque  carré;  le  mésosternum  est 


450  PHYTOPHAGES. 

toujours  large,  accolé  au  métasternum,  très -rarement  séparé.  Ces  ca- 
ractères distinguent  les  Urodera  des  autres  genres  de  la  section  ac- 
tuelle, sauf  des  Stereoma  ;  la  ditférence  avec  ces  derniers  réside  dans 
la  forme  des  tarses,  qui  sont,  chez  les  Urodera,  semblables  dans  les 
deux  sexes,  et  sans  dilatation  chez  les  mâles. 

Le  genre,  comme  tous  ceux  de  cette  Section,  a  été  créé  par  le 
Prof.  Lacordaire,  qui  a  décrit  21  espèces,  8  du  Brésil,  9  de  la  Co- 
lombie, 3  du  Mexique;  la  patrie  de  la  dernière  lui  est  restée  inconnue; 
toutes  ces  espèces  étaient  nouvelles,  à  l'époque  où  il  composa  son  ou- 
vrage. 

SAXINIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  478. 

Tête  subarrondie,  obtuse  en  avant,  infléchie  en  dessous,  engagée 
dans  le  prothorax  jusqu'au  quart  environ  de  la  largeur  des  yeux, 
épistome  et  labre  subémarginés.  —  Yeux  grands,  oblongs,  assez  con- 
vexes. —  Antennes  assez  robustes,  à  1  article  trigone,  arrondi,  2  an- 
nulaire, 3  obconique,  un  peu  plus  long,  A  triangulaire,  les  suivants 
transversaux,  deux  fois  plus  larges  que  longs.  —  Prothorax  très-con- 
vexe, régulièrement  arrondi  sur  le  disque,  tombant  rapidement  sur 
les  côtés,  faiblement  et  légèrement  lobé  au  milieu  de  sa  base  ;  le 
lobe  précédé  d'un  sillon  transversal  qui  ne  se  prolonge  jamais  sur 
les  bords  latéraux;  le  bord  antérieur  avancé  dans  son  milieu;  les 
angles  nettement  accusés,  les  antérieurs  atteignant  le  milieu  de  la 
longueur  des  yeux;  écusson  en  triangle  aigu,  plane.  —  Elytres  un 
peu  calleuses  sur  les  épaules,  plus  ou  moins  fortement  ponctuées- 
striées,  recouvrant  imparfaitement  le  pygidium,  avec  des  lobes  épi- 
pleuraux  assez  saillants,  arrondis,  rarement  anguleux.  —  Prosternum 
indistinct;  mésosternum  médiocrement  large,  perpendiculaire.  — 
Pattes  robustes,  courtes;  hanches  antérieures  assez  saillantes,  obli- 
ques et  contiguës  à  leur  sommet;  jambes  simples,  non  carénées; 
tarses  courts,  le  3"  article  fortement  bilobé,  crochets  appendiculés. 

Le  développement  des  lobes  épipleuraux,  la  convexité  du  prothorax, 
la  présence  du  sillon  arqué  en  avant  del'écusson  rapprochent  ce  genre 
des  IscHioPACiiYS,  mais  ici  nous  n'avons  aucune  trace  d'une  rainure 
destinée  à  loger  les  antennes.  Les  Saxinis  ont  la  forme  oblongue  et 
la  coloration  des  Dachrts,  et  des  petites  espèces  du  genre  Baria  J 
des  caractères  faciles  à  saisir  les  séparent  facilement  des  unes  et  des 
autres;  ainsi,  les  Babia,  comme  les  Dachrys,  ont  les  lobes  des  épi- 
pleures  bien  moins  développés,  leur  pygidium  est  caché  par  les  ely- 
tres, leur  prothorax  est  moins  convexe  et  manque  du  sillon  qui  limite 
cette  convexité  en  arrière;  enfin  les  Saxinis  ont  un  écusson  en  triangle 
rectihgne  aigu,  une  ponctuation  beaucoup  plus  forte  et  disposée  en 
séries  très-rapprochées. 


ISCHIOPACHITKS.  i51 

Le  Prof.  Lacordaire  a  décrit  six  espèces,  1  du  Brésil,  i  de  Cayenne, 

3  du  Mexique  et  1  des  Etats-Unis. 

ARATEA. 

Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  467. 

Tête  un  peu  plus  longue  que  large,  terminée  par  un  museau  sub- 
équilatéral,  épistome  légèrement  échancré  en  demi-cercle.  —  Yeux 
grands,  oblongs,  convexes,  distinctement  échancrés.  —  Antennes  mé- 
diocres, 4  article  subglobuleux,  2  obconique,  3  de  même  forme,  plus 
long,  4  en  triangle  renversé,  les  suivants  presque  carrés.  —  Prothorax 
médiocrement  convexe,  s'abaissant  assez  rapidement  sur  les  côtés, 
légèrement  et  paraboliquement  coupé  de  chaque  côté  de  sa  base, 
avec  son  lobe  médian  large,  arrondi  et  ses  angles  postérieurs  dis- 
tincts: son  bord  antérieur  non  avancé;  écusson  large,  en  triangle 
curviligne,  déclive  en  avant.  —  Elytres  ayant  leurs  épaules  un  peu 
tuberculeuses  et  recouvrant  à  peine  le  pygidium,  lobes  épipleuraux 
médiocres,  non  anguleux,  arrondis.  —  Prosternum  indistinct,  méso- 
sternum médiocrement  large,  perpendiculaire.  —  Pattes  assez  lon- 
gues, peu  robustes;  hanches  antérieures  un  peu  saillantes,  obUques, 
se  rejoignant  à  leur  sommet;  jambes  simples;  tarses  assez  longs, 
grêles,  leur  4  article  assez  allongé,  faiblement  rétréci  en  arrière,  le  3 
fendu  jusqu'à  sa  base. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  petit  insecte  du  Brésil,  à  corps  très- 
court,  rétréci  en  arrière,  épais  et  peu  convexe  en  dessus;  il  s'éloigne 
des  autres  espèces  de  ce  groupe  par  son  faciès,  dû  à  la  nature  de  sa 
ponctuation  et  à  la  présence  de  côtes  étroites,  mais  très-saillantes  sur 
les  élytres.  La  saillie  des  lobes  des  épipleures  rapproche  ce  type  des 
Saxinis;  il  s'en  distingue  néanmoins,  au  premier  aspect,  par  son 
pronotum  moins  convexe  et  par  son  écusson  déclive  en  avant.  En 
dessous  du  bord  latéral  du  prothorax,  on  observe  un  large  sillon,  im- 
parfaitement limité  en  dedans,  qui  fait  penser  aux  rainures  protho- 
raciques  des  Ischiopachys;  le  genre  actuel  formerait  ainsi  une  tran- 
sition très-naturelle  au  groupe  suivant. 

Groupe  IV.     Isohiopachites. 

Tête  suborbiculaire,  penchée;  épistome  et  labre  légèrement  échan- 
crés semi-circulairement;  mandibules  courtes,  cubiques,  dentées; 
mâchoires  à  lobe  externe  très-grand,  bi-articulé,  longuement  cilié, 
lobe  interne  très-court,  aigu,  triangulaire,  palpes  courts,  cylindriques, 

4  article  annulaire,  2  et  3  subégaux,  4  un  peu  plus  long,  obtus;  lèvre 
inférieure  à  menton  très-court,  membraneux  dans  son  milieu,  lan- 
guette subquadrangulaire,  palpes  à  4  article  à  peine  distinct,  2  assez 


iHi  PHYTOPHAGES. 

gros,  3  plus  grêle,  obtus.  —  Yeux  brièvement  ovalaires,  assez  con- 
vexes, légèrement  échancrés.  —  Antennes  médiocres,  à  1  article  al- 
longé, un  peu  épaissi,  2  court,  dilaté  intérieurement,  3  de  même 
longueur,  cylindrique,  les  suivants  transversaux,  subquadrangulaires. 
—  Prothorax  très-convexe  sur  le  disque,  avec  les  côtés  antérieurs 
obliquement  et  fortement  subobtus,  cintré  en  avant,  muni  à  sa  base 
d'un  lobe  médian  large,  peu  saillant,  précédé  en  dessus  d'un  sillon 
semi-circulaire  limitant  la  convexité  du  disque  et  atteignant  souvent 
les  bords  latéraux  ;  ses  angles  postérieurs  bien  marqués,  les  antérieurs 
aigus,  prolongés  jusqu'au  bord  inférieur  des  yeux;  écusson  grand, 
allongé,  un  peu  rétréci  et  fortement  arrondi  en  arrière,  très-déclive 
en  avant;  son  sommet  faisant  saillie  au-dessus  des  élytres.  —  Celles-ci 
oblongues,  parallèles,  relativement  très-larges,  ne  recouvrant  pas  le 
pygidium;  lobes  épipleuraux  très-saillants,  anguleux,  arrondis  à  leur 
sommet,  leur  bord  antérieur  oblique  et  plus  long  que  le  postérieur. — 
Prosternum  très-rétréci  d'avant  en  ariière,  recouvert  et  caché  sur  la 
ligne  médiane  par  les  hanches  antérieures  qui  sont  fortement  trans- 
versales ;  entre  les  épisternums  qui  sont  saillants  et  le  bord  marginal 
du  pronotum,  se  trouve  une  profonde  gouttière  destinée  à  loger  les 
antennes  au  repos.  —  Mésosternum  oblique,  assez  large.  —  Pattes 
robustes,  presque  de  même  longueur,  semblables  dans  les  deux 
sexes;  jambes  un  peu  élargies  de  la  base  au  sommet,  avec  leur  face 
antérieure  présentant  des  vestiges  de  carènes;  tarses  médiocres,  1  ar- 
ticle un  peu  plus  long  que  les  suivants,  brusquement  rétréci  à  la 
base,  le  3*=  fortement  bilobé,  le  A^  terminé  par  des  crochets  appendi- 
culés-bifîdes. 

A  propos  des  Ischiopachys,  le  Prof.  Lacordaire  remarque  que  leur 
forme  générale,  leur  prothorax  et  les  lobes  de  leurs  élytres  leur  don- 
nent des  rapports  marqués  avec  les  Cblamydes,  et  qu'on  peut  les 
considérer  comme  unissant,  jusqu'à  un  certain  point,  le  groupe  des 
Babiites  à  ces  insectes;  il  n'est  pas  douteux  qu'il  n'eût  insisté  d'une 
manière  toute  particulière  sur  ce  rapprochement,  si  un  caractère  de 
la  plus  haute  importance  n'avait  échappé  à  sa  sagacité  habituelle. 
Nous  voulons  parler  de  cette  rainure  proihoracique  qui  rappelle  celle 
dont  jouissent  les  Lamprosomides  et  les  Cblamydes.  Sans  doute^  la 
rainure  qui  caractérise  ces  deux  groupes  est  située  entre  les  hanches 
et  le  prosterrmm,  tandis  que  celle  des  Ischiopachys  se  trouve  reportée 
plus  en  dehors,  le  long  du  bord  marginal  du  pronotum  :  la  nature  a 
obtenu  le  même  résultat,  la  protection  des  antennes,  par  deux  moyens 
différents.  Cette  rainure  commence  par  un  léger  sillon  situé  entre  le 
bord  inférieur  des  yeux  et  la  base  des  mandibules  ;  plus  eu  arrière, 
elle  se  creuse  davantage  et  se  trouve  limitée  en  dehors  par  le  bord 
latéral  du  pronotum,  et  en  dedans  par  les  épisternums  antérieurs  qui 
sont  réduits  à  des  lamelles  saillaiites.  C'est  encore  en  vue  de  cette 
rainure  que  les  côtés  du  corselet  se  sont  infléchis  vers  le  bas,  que  ses 


CRYPTOCÉPHALIDES.  153 

angles  antérieurs  se  sont  prolongés  au  point  d'atteindre  au  bord  infé- 
rieur du  pourtour  des  yeux. 

A  part  cette  rainure  et  les  modifications  qu'elle  entraîne  dans  les 
parties  voisines,  les  Ischiopachites  possèdent  en  tous  points  l'organi- 
sation des  Babiites  qui  a  été  exposée  plus  haut. 

Ce  groupe  ne  renferme  actuellement  qu'un  seul  genre. 

ISCHIOPACHYS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  468  (4). 

Les  caractères  du  groupe  s'appliquent  en  tous  points  au  genre  ac- 
tuel, et  il  est  inutile  de  les  rappeler  ici. 

Le  système  de  coloration  des  Ischiopachys  est  différent  de  celui  des 
Babiites,  tandis  que  celles-ci  oifi'ent,  en  général,  des  élytres  ornées 
de  grandes  taches;  chez  les  premiers,  les  couleurs  sont  uniformes, 
tantôt  métalliques,  tantôt  d'un  bleu  éclatant.  Par  exception,  les  ély- 
tres de  l'une  des  espèces  connues  sont,  dans  certaines  variétés,  d'une 
couleur  différente  de  celle  du  corps,  quoique  toujours  uniforme. 

Le  Prof.  Lacordaire  a  décrit  iO  espèces  de  ce  genre,  originaires  du 
Brésil  et  du  Mexique.  On  n'a  rien  ajouté  depuis. 

TRIBU  VII. 

CRYPTOCÉPHALIDES. 

Tête  en  général  médiocre,  plus  ou  moins  engagée  dans  le  protho- 
rax, tantôt  au-delà  des  yeux  et  invisible  d'en  haut,  tantôt  jusqu'au 
bord  postérieur  de  ces  organes  seulement;  à  bouche  dirigée  perpen- 
diculairement en  bas,  ou  même  infléchie  en  arrière  par  suite  de  l'é- 
chancrure  du  prosternum,  à  front  tout  à  fait  plan  ou  très-légèrement 
convexe,  de  forme  subcirculaire.  —  Epislome  le  plus  souvent  con- 
fondu avec  le  front,  à  bord  antérieur  tronqué  carrément  ou  bien  lé- 
gèrement émarginé.  —  Labre  toujours  distinct,  transversal,  attéimé 
d'arrière  en  avant,  ses  angles  latéraux  arrondis,  son  bord  antérieur 
renflé,  droit  ou  échancré.  —  Mandibules  médiocres,  rarement  très- 
saillantes,  subtrigones,  à  face  externe  convexe,  l'interne  concave,  son 
extrémité  assez  large  et  plus  ou  moins  dentée.  —  Mâchoires  formées 
de  deux  lobes  inermes,  ciliés,  l'interne  plus  court,  plus  large,  l'ex- 
terne allongé,  grêle,  sub-biarticulé ;  palpes  filiformes,  de  4  articles, 
1  court,  2-3  légèrement  obconiques,  4  plus  allongé  ou  égal  au  précé- 
dent, atténué  vers  l'extrémité,  non  tronqué,  tantôt  obtus,  tantôt  aigu. — 

(1)  Syn.  Chevr.  Dej.  Cat.  3^  éd.  p.  440.  —  Clytra,  Fabr.  Syst.  El.  II, 
p.  39;  bliv.  Entom.  VI,  p.  864. 


154  PHYTOPHAGES. 

Lèvre  inférieure  à  sous-menton  indistinct,  menton  transversal,  arrondi 
en  avant  ou  échancré  en  arc  de  cercle;  languette  petite,  cornée,  émar- 
ginée  à  son  bord  libre,  à  palpes  de  3  articles,  1  court,  2  et  3  plus  longs, 
subégaux,  de  même  forme  que  ceux  de  la  mâchoire.  —  Yeux  assez 
grands,  peu  convexes,  réniformes,  échancrés  au  bord  antérieur, 
écliancrure  plus  ou  moins  profonde,  en  triangle  ou  en  segment  de 
cercle,  très-rarement  les  yeux  subarrondis,  presque  entiers  et  simple- 
ment sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  distantes  Tune  de  l'autre, 
insérées  vers  la  partie  inférieure  du  bord  interne  des  yeux,  formées 
de  il  articles,  avec  un  article  appendiculaire  plus  ou  moins  apparent, 
de  longueur  variable,  tantôt  grêles,  filiformes,  tantôt  plus  courtes, 
subclavif ormes,  avec  les  derniers  articles  dilatés,  et  formant  une  mas- 
sue allongée,  subdentée  en  dedans.  —  Prothorax  toujours  transver- 
sal, plus  ou  moins  convexe,  parfois  gibbeux  dans  la  partie  discoïdale, 
rétréci  d'arrière  en  avant,  avec  les  côtés  fortement  infléchis  vers  les 
angles  antérieurs;  bord  antérieur  tronqué  ou  coupé  obliquement 
d'avant  en  arrière  et  de  haut  en  bas;  bords  latéraux  droits,  subar- 
rondis ou  obliques,  le  postérieur  souvent  denticulé,  émarginé  en  arc 
de  cercle  ou  bisinueux  de  chaque  côté,  avec  un  lobe  médian  tantôt 
très-grand,  tantôt  presque  effacé,  entier,  arrondi  ou  tronqué,  bifide 
ou  denté  ;  les  angles  postérieurs  tantôt  aigus,  prolongés  et  embrassant 
plus  ou  moins  la  base  des  élytres,  tantôt  droits  ou  obtus.  —  Ecusson 
apparent,  très-rarement  indistinct,  plan  ou  relevé  vers  le  sommet, 
parfois  presque  vertical;  de  forme  extrêmement  variable.  —  Elytres 
oblongues,  subcylindriques,  ou  bien  beaucoup  plus  courtes  et  formant 
un  ensemble  rectangulaire,  à  bords  latéraux  parallèles  ou  légèrement 
convergents  en  arrière;  épaules  plus  ou  moins  saillantes,  lobes  épi- 
pleuraux  petits  ou  médiocres;  à  surface  ornée  de  points  confus  ou 
sériés,  rarement  de  côtes.  —  Prosternum  toujours  bien  développé  et 
séparant  plus  ou  moins  les  hanches  antérieures,  la  surface  et  les  con- 
tours variables  selon  les  genres  et  le  plus  souvent  caractéristiques; 
les  épisternums  assez  grands,  triangulaires,  touchant  les  angles  anté- 
rieurs du  pronotum,  les  épimères  indistinctes,  prolongées  en  arrière 
des  hanches  jusqu'au  sternum  et  fermant  les  cavités  cotyloïdes;  mé- 
sosternum transversal  ou  oblong;  métasternum  plus  long  que  les 
deux  arceaux  précédents  réunis,  ses  épisternums  confondus  avec  les 
épimères  et  formant  une  lamelle  assez  grande  et  de  contours  varia- 
bles selon  les  genres.  —  Abdomen  de  5  segments,  leâ  1  et  5  beaucoup 
plus  développés,  les  intermédiaires  fortement  rétrécis  sur  la  ligne 
médiane,  les  3  et  -4  parfois  soudés  au  dernier,  à  sutures  plus  ou  moins 
effacées;  toujours  un  pygidium  plus  ou  moins  à  découvert.  —  Pattes 
médiocres,  les  antérieures  et  les  moyennes  également  et  médiocre- 
ment éloignées  de  la  hgne  médiane,  les  postérieures  un  peu  plus 
distantes  l'une  de  l'autre  et  de  la  paire  moyenne;  semblables  entre 
elles,  ou  les  antérieures  un  peu  plus  fortes  ;  les  hanches  des  deux 


CRYPTOCÉPHALIDES.  iSSÎ 

premières  paires  subglobuleuses,  les  postérieures  un  peu  transver- 
sales ;  cuisses  légèrement  renflées  dans  leur  milieu ,  les  antérieures 
parfois  plus  développées,  très-exceptionnellement  (1)  les  postérieures 
renflées  ;  jambes  grêles,  droites  ou  légèrement  arquées  à  leur  base, 
parfois  subélargies  vers  l'extrémité;  tarses  construits  sur  un  plan  uni- 
forme, ne  présentant  que  de  très-légères  modifications,  crochets  sim- 
ples ou  appendiculés. 

L'organisation  des  Cryptocéphalides  ne  varie  que  dans  des  limites 
très-restreintes;  c'est  une  tribu  des  plus  homogènes.  Les  organes  buc- 
caux ne  sont  d'aucun  secours  dans  la  classification.  A  l'égard  de  ces 
derniers,  il  faut  cependant  remarquer  que  chez  quelques  mâles,  les 
mandibules  peuvent  prendre  un  certain  développement  et  faire  sail- 
lie au-delà  du  labre.  C'est  ce  que  l'on  observe  daus  le  genre  Ditro- 
piDus,  ELApnoDES  et  dans  un  petit  groupe  de  Cryptocephalus,  propre 
au  cap  de  Bonne-Espérance.  Cette  structure  rappelle  évidemment  ce 
que  l'on  rencontre  dans  un  grand  nombre  de  Clytrides  et  chez  quel- 
ques Mégalopides;  mais,  au  contraire  de  ce  qui  existe  dans  ces  deux 
dernières  tribus,  où  le  développement  des  mandibules  s'accompagne 
d'ordinaire  de  modifications  importantes  dans  la  forme  et  la  grandeur 
de  la  tête,  des  yeux  et  des  organes  buccaux,  cette  structure,  chez  les 
Cryptocéphalides,  reste  à  peu  près  complètement  isolée. 

Le  menton,  ainsi  qu'il  a  été  dit,  présente  aussi  certaines  modifica- 
tions dans  sou  bord  antérieur,  qui  est  tantôt  échancré,  tantôt  prolongé 
et  arrondi  en  avant,  avec  tous  les  passages  intermédiaires. 

La  forme  des  yeux  est  sujette  à  quelques  variations  :  on  les  ren- 
contre parfois  subentiers,  convexes,  presque  arrondis  (Stylosomites); 
ailleurs  ils  s'allongent  dans  le  sens  transversal  d'une  façon  plus  ou 
moins  marquée  et  dans  certains  types,  ils  sont  à  peu  près  contigus 
sur  la  ligne  médiane  du  front  ;  quant  à  l'échancrure  du  bord  anté- 
rieur, elle  est  pins  ou  moins  profonde,  son  sommet  est  très-large  et 
obtus  ou  bien  aigu.  Deux  modifications  très-importantes  pour  la  dis- 
position systématique  des  genres,  nous  sont  offertes  par  les  antennes; 
dans  le  groupe  des  Monachides,  elles  sont  subclaviformes,  c'est-à-dire 
que  les  derniers  articles,  au  nombre  de  5,  de  6  et  même  de  7,  sont 
dilatés  à  leur  bord  interne,  et  constituent  une  massue  lâche  ou  serrée, 
toujours  allongée  et  plus  ou  moins  nettement  séparée  du  reste  de 
l'organe.  Dans  les  autres  groupes,  les  antennes  sont  filiformes,  avec 
les  derniers  articles  un  peu  comprimés  et  dilatés.  Une  autre  particu- 
larité de  ces  organes,  tout  aussi  utile  à  mentionner,  c'est/ fcelle  que 
l'on  observe  dans  leur  longueur  relative  selon  les  sexes;  chez  la  fe- 
melle, les  antennes  sont  souvent  moins  allongées  et  le  raccourcisse- 
ment porte  uniquement  sur  les  derniers  articles. 

(1)  Il  en  est  ainsi  dans  le  Cryptocephalus  podager  Seidl.  et  dans  le  genre 
Chlauydicaduus,  mais  uniquement  chez  les  mâles. 


186  PHYTOPHAGES. 

A  propos  des  modifications  du  pronotum,  nous  dirons  un  mot  de  sa 
forme  générale,  parce  que  celle-ci  est  intimement  liée  aux  premières. 
Lorsque  le  prothorax  est  subcylindrique,  la  forme  est  allongée,  oblon- 
gue  ;  au  contraire,  lorsqu'il  est  conique  et  rétréci  en  avant,  la  forme 
devient  plus  courte,  plus  ovalaire  ou  subcarrée,  et  les  espèces  rap- 
pellent d'une  manière  frappante  la  coupe  générale  des  Saprinus  parmi 
les  Histérides. 

A  ces  deux  formes  principales  sont  liés  d'autres  caractères  sur  les- 
quels il  importe  de  fixer  l'attention  :  chez  les  espèces  courtes,  ovalaires 
(DiTUOPiDus,  MoNACHus),  la  mobilité  du  prothorax  est  très-limitée, 
parce  que  le  lobe  prononcé  du  bord  postérieur  du  pronotum  s'emboîte 
comme  un  coin  dans  l'angle  formé  à  la  base  des  élytres;  en  outre, 
ce  même  bord  est  denticulé  et  ses  angles  embrassent  d'une  façon  plus 
ou  moins  étroite  les  saillies  huniérales  des  élytres.  Par  suite  de  cette 
structure,  le  prothorax  ne  peut  se  mouvoir  dans  le  seas  latéral  que 
dans  des  limites  très-restreintes.  Au  contraire,  lorsque  le  lobe  médian 
du  bord  postérieur  du  pronotum  est  Irès-obtus  ou  même  presque  nul, 
comme  chez  les  Pachybrachites,  les  Stylosomites,  les  angles  sont  ob- 
tus et  les  dentelures  du  bord  effacées;  il  en  résulte  une  structure  plus 
lâche  et  les  mouvements  de  latéralité  du  prothorax  sont  rendus  pos- 
sibles. On  remarque  encore  que  chez  ces  mêmes  espèces,  les  pattes 
antérieures  sont  souvent  plus  développées  que  les  autres  ;  cette  corré- 
lation organique  peut  être  observée  dans  nombre  d'espèces  du  groupe 
des  Pachybrachites. 

Il  y  a  peu  de  chose  à  dire  sur  la  forme  et  la  sculpture  des  élytres. 
On  sait  que  leur  surface  est  ornée  de  points  disposés  sans  ordre  ou  en 
séries  régulières,  très-rarement  on  observe  quelques  vestiges  de  côtes. 
Une  particularité  digne  d'être  mentionnée,  c'est  que  toutes  les  espèces 
du  Nouveau-Monde,  appartenant  au  genre  Cryptocephall's,  ont  les 
élytres  plus  ou  moins  régulièrement  poncluees-striées.  Parfois  aussi, 
on  remarque  la  présence  de  quelques  rides  transversales  derrière  les 
épaules;  cette  structure  ne  se  rencontre  que  chez  des  espèces  qui  ha- 
bitent les  Antilles  et  chez  un  petit  nombre  seulement  de  celles  qui  se 
trouvent  dans  les  contrées  continentales  voisines.  Comme  dans  les 
autres  tribus  de  la  section  des  Camptosomes,  le  pygidium  est  plus  ou 
moins  à  découvert,  selon  que  les  élytres  sont  isolément  ou  simulta- 
nément arrondies  à  l'extrémité. 

Le  prosternum  joue  chez  les  Cryptocéphalides  un  rôle  très-impor- 
tant, et  il  faut  tenir  compte  des  modifications  auxquelles  il  est  sou- 
mis. Ce  premier  arceau  thoracique  est  toujours  bien  développé  et 
tient  à  distance  les  hanches  de  la  première  paire  de  pattes. 

11  faut  étudier  attentivement  son  bord  antérieur,  sa  surface  et  la 
manière  dont  il  se  termine  en  arrière.  Par  suite  de  la  position  inflé- 
chie de  la  tète,  le  bord  antérieur  du  prosternum  est  souvent  échancré 
ou  bien  il  est  replié  vers  le  bas,  et  dessine  ainsi  une  rainure  que  l'on 


CRYPTOCÉPHALIDES.  137 

peut  regarder  comme  une  espèce  de  cou  ;  dans  quelques  types  seu- 
lement il  est  simple.  Le  bord  opposé  est  plus  variable;  il  peut  être 
droit,  c'est-à-dire  tronqué  carrément,  avec  les  angles  saillants  ou  non; 
il  peut  être  échancré  en  arc  de  cercle,  ou  bien  il  offre  une  échancrure 
triangulaire  tantôt  simple  (Heptarthrius),  tantôt  double  (Dioryctus). 
Les  angles  latéraux  de  ce  bord,  immédiatement  en  arrière  des  han- 
cbes,  sont  coupés  obliquement  et  plus  ou  moins  obtus,  ou  bien  ils 
sont  nettement  accusés,  aigus  et  plus  ou  moins  prolongés.  Enfin  le 
prosternum,  au  lieu  d'un  bord,  se  prolonge  parfois  vers  le  mésoster- 
num en  une  saillie  dont  l'extrémité  se  loge  dans  une  excavation  de 
ce  dernier.  Quant  à  la  surface,  elle  est  plane,  ou  concave  ou  convexe; 
elle  est,  dans  quelques  genres,  surmontée  d'une  carène  médiane  ob- 
tuse ou  tranchante,  ou  bien  de  deux  carinules  latérales. 

Ces  diverses  modifications  se  combinent  entre  elles  et  fournissent 
de  bons  caractères  pour  les  coupes  génériques.  L'étude  des  pattes  ne 
présente  pas  à  beaucoup  près  la  même  valeur.  Les  cuisses  et  les 
jambes  de  la  première  paire  sont,  dans  quelques  genres,  plus  déve- 
loppées que  celles  des  deux  paires  postérieures  et  dans  quelques  types 
seulement,  les  cuisses  postérieures  sont  très-différentes  des  autres  par 
leur  renflement.  Dans  plusieurs  espèces  du  genre  Chlamydicadmus,  il 
faut  signaler  cette  particularité  bizarre  du  premier  article  des  tarses 
antérieurs,  d'être  tout  à  fait  asymétrique  chez  le  mâle.  Pour  le  reste, 
on  n'observe  guère  aux  pattes  que  des  nuances  de  structure  qui  se 
fondent  insensiblement  les  unes  dans  les  autres;  il  en  est  ainsi  de  la 
courbure  des  jambes,  de  la  longueur  relative  de  l'article  onguéal  et 
des  crochets  simples  ou  appendiculés  qui  le  terminent. 

La  coloration  varie  peu,  et  cependant  des  modifications  innombra- 
bles se  trouvent  réalisées  avec  un  petit  nombre  de  nuances.  Elle  est 
tantôt  métallique  et  passe  du  vert  clair  au  vert  doré,  au  bleu  foncé  ; 
tantôt  elle  est  dépourvue  de  cet  éclat,  quoique  généralement  vive  et 
brillante,  et  sur  un  fond  noir,  elle  est  relevée  de  dessins  d'un  rouge 
de  brique  ou  d'un  jaune  pâle. 

Les  différences  sexuelles  sont  facilement  et  toujours  appréciables. 
Dans  la  grande  majorité,  ces  différences  sont  limitées  à  la  présence 
d'une  fossette  sur  le  dernier  segment  abdominal  chez  la  femelle;  au 
même  endroit,  chez  le  mâle,  on  voit  souvent  une  légère  dépression, 
ou  un  espace  plus  lisse,  plus  brillant,  ou  bien  une  disposition  parti- 
culière de  la  pubescence.  A  ce  caractère  principal,  il  n'est  pas  rare 
que  d'autres  diiférences  sexuelles  se  remarquent  soit  aux  antennes, 
soit  à  la  première  paire  de  pattes ,  ou  bien  aux  cuisses  postérieures. 
Nous  faisons  ici  abstraction  des  dilléreiices  que  peut  ofl'rir  la  coloration 
dans  l'un  et  l'autre  sexe;  cet  exposé  sortirait  du  cadre  de  ces  généra- 
lités. 

Les  Cryptocéphalides  sous  leurs  états  primitifs  ont  la  plus  intime 
analogie  avec  les  Clytrides,  ils  sont  moins  bien  connus  que  ces  der- 


i88  PHYTOPHAGES. 

nières  et  tout  ce  qui  a  été  dit  de  général  à  propos  des  Clytrides, 
notamment  pour  l'organisation,  pourra  s'appliquer  aux  larves  des 
Cryptocépbalides.  Elles  vivent  d'ordinaire  isolément,  leur  genre 
de  nourriture  n'est  pas  bien  connu;  aussi  les  tentatives  faites 
pour  les  élever,  échouent  le  plus  souvent.  On  les  rencontre  dans  leur 
jeune  âge  sous  les  haies,  dans  le  gazon  où  elles  paraissent  se  nourrir 
de  feuilles  sèches;  parvenues  à  un  certain  degré  de  développement, 
elles  vont  sur  les  buissons  à  la  recherche  des  feuilles  fraîches.  Les 
fourreaux  dans  lesquels  vivent  ces  larves  sont  de  forme  ovalaire  et 
clos  de  toutes  parts,  sauf  à  l'une  des  extrémités,  qui,  donnant  passage 
à  la  tête,  présente  une  ouverture  subcirculaire  et  est  coupée  oblique- 
ment. J^eur  surface  est  rugueuse,  mate,  dépourvue  des  appendices 
piliformes  et  des  côtes  saillantes  qui  ornent  souvent  celles  des  Cly- 
trides. 

La  science  possède  des  renseignements  plus  ou  moins  complets  sur 
les  premiers  états  d'une  douzaine  d'espèces  du  genre  Cryptocepha- 
Lus  (1);  aucun  autre  type  générique  n'a  été  étudié  sous  ce  rapport.  Ces 
recherches  sont,  au  reste,  d'une  grande  difficulté  et  le  plus  souvent  le 
hasard  seul  peut  nous  mettre  sur  la  voie  d'une  découverte. 

Jusqu'à  preuve  du  contraire,  on  peut  cependant  admettre  que  tous  les 
Cryptocépbalides  sont  des  Phytophages  camptosomes.  La  disposition 
des  arceaux  inférieurs  de  l'abdomen  confirme,  au  reste,  pleinement 
cette  manière  de  voir.  Us  constituent  dans  cette  section  une  tribu 
spéciale,  bien  distincte  par  des  caractères  prononcés  :  chez  les  Sphœ- 
rocharides  et  les  Chlamydes,  les  antennes  sont  logées  au  repos  dans 
des  rainures  prothoraciques,  qui  font  totalement  défaut  dans  le  groupe 
actuel.  La  forme  des  hanches  antérieures  chez  les  Cryptocépbalides 
et  leur  écartement  par  un  prosternum  toujours  bien  développé,  sont 
des  caractères  suffisants  pour  les  séparer  des  Clytrides  et  des  Méga- 
lopidcs,  si  leurs  antennes  ne  suffisaient  pas  dans  la  plupart  des  cas  à 
établir  la  distinction.  On  sait,  en  effet,  que  dans  ces  deux  derniers 
groupes,  les  antennes  sont  pectinées  vers  leur  extrémité;  et  si  même  quel- 
ques Monachites  nous  ofirent  quelque  chose  d'analogue,  leurs  antennes 
subclavif ormes  ne  peuvent  jamais  être  quahfiées  de  la  même  façon. 

On  connaît  actuellement  plus  de  treize  cents  espèces,  grâce  aux 
persévérantes  recherches  du  D'^  Suffrian.  Le  genre  Cryptocepualus  en 
renferme  à  lui  seul  plus  de  la  moitié;  il  a  des  représentants  dans 

(1)  Outre  les  ouvrages  signalés  dans  le  Catalogue  des  Larves  des  Coléoptères 
par  CuAPUis  et  Candéze,  p.  281,  on  pourra  consulter  : 

Letzner,  Zeils.  f.  Eutom.  d.  Verein  f.  Schlesis.  Insect.  9^  Jahrgang.  p.  78, 
pour  les  fourreaux  des  Cr.  pini  et  janthinus. 

Peukis,  Ann.  de  la  Soc.  cntoin.  France,  1837,  mœurs  du  Cr.  pi'ni. 

Letzner,  3^"  Jalirg.  d.  Soldes.  Gesells.  f.  Vaterl.  Kult.  p.  133,  Cr.  sericeus. 

CuEVttOLAT,  Ann.  Soc.  entoui.  Fr&nce,  1845,  BuU.  p.  H,  mœurs  des  Crypto- 
CEPHALUS,  leur  nourriture  à  l'état  de  larves. 


CRYPTOCÉPHALIDES.  159 

toutes  les  parties  du  monde,  aussi  bien  de  l'Ancien  que  du  Nouveau- 
Continent.  Les  Pachybrachys,  quoique  bien  moins  nombreux,  ont 
une  aire  de  distribution  Irès-étendue  et  à  peu  de  chose  près  égale  à 
celle  du  type  précédent.  La  patrie  des  autres  genres  est  beaucoup 
plus  limitée  :  les  Monachus,  les  Scolochrl's,  ont  été  retrouvés  dans 
les  deux  Amériques,  les  Metallactus  dans  TAmérique  méridionale 
seulement,  de  même  que  les  Sternoglossus,  les  Heptarthrius  ;  enfin, 
les  Ambrotodes  paraissent  propres  au  Chili,  les  Mastacantuus  à  l'île 
de  Cuba.  Les  Melixanthus,  Dioryctus,  Atropidius  ont  été  découverts 
en  Asie.  L'Afrique  ne  possède  en  propre  que  trois  petits  genres, 
Cœnobius,  Achoenops,  Acolastus.  L'Australie,  y  compris  les  îles  voi- 
sines, quoique  peu  riche  en  types  spécifiques,  a  fourni  à  la  science 
le  plus  grand  nombre  de  formes  spéciales,  les  Prosonotus,  Bucharis, 
ScAPHODUis,  Elaphodes,  Ditropidus,  Pleomorphus,  Cadml's,  Chlamy- 
D1CADMUS,  LoxopLEURUs,  Rhojibosternus  u'out  pas  été  retrouvés  ail- 
leurs que  dans  les  Iles  de  l'Archipel  indien  et  le  plus  grand  nombre 
dans  la  Nouvelle-Hollande  seulement.  L'Europe  n'a  aucun  genre  en 
propre;  car,  outre  les  Cryptocephalus  et  les  Pachybrachys,  elle  n'a 
fourni  à  la  science  qu'un  nombre  très-limité  de  Stylosomus;  ce  genre 
appartient  à  la  faune  méditerranéenne;  une  espèce  a  été  retrouvée 
en  Mésopotamie,  une  autre  en  Egypte. 

Au  point  de  vue  numérique  les  divers  continents  sont  rangés  de  la 
manière  suivante  ;  Le  Nouveau-Monde  renferme  671  espèces,  la 
Malaisie  et  l'Australie  199,  l'Asie  190,  l'Europe  181  et  l'Afrique  108. 

L'histoire  scientifique  des  Cryptocéphalides  se  divise  en  deux  pé- 
riodes :  la  première  comprend  environ  un  siècle  et  se  compose  des 
recherches  faites  sur  les  insectes  de  ce  groupe,  depuis  Linné,  le  fon- 
dateur de  la  nomenclature  zoologique,  jusqu'à  l'époque  de  la  pre- 
mière publication,  en  18i7,  du  D'  Sulfrian.  La  seconde,  bien  moins 
longue,  est  par  contre,  beaucoup  plus  riche  en  travaux  importants, 
dus  pour  la  plus  grande  part,  à  cet  entomologiste  si  distingué,  qui  a 
consacré  tous  ses  loisirs,  toute  son  inteUigence  à  l'étude  des  Crypto- 
céphalides. Grâce  à  sa  persévérance,  jointe  à  une  perspicacité  hors 
ligne,  ce  groupe  est  aujourd'hui  l'un  des  mieux  connus,  non-seule- 
ment au  point  de  vue  du  nombre  des  espèces,  mais  encore  de  la  dis- 
position systématique. 

Linné  a  placé  dans  la  troisième  division  de  son  genre  Chrysomela 
les  quelques  tjq)es  européens  qu'il  avait  appris  à  connaître,  et  c'est 
à  Geoffroy  que  revient  l'honneur  d'avoir  introduit  dans  la  science  le 
nom  de  Cryptocephalus,  qui  a  été  adopté  par  tous  les  entomologistes. 
Fabricius,  Kugelan,  lUiger  ont  successivement  enrichi  cette  coupe 
générique;  Olivier,  dans  son  dernier  ouvrage,  le  tome  Vi  de  l'Ento- 
mologie, en  soumet  les  types  à  de  nouvelles  recherches  et  par  la 
description  de  six  formes  inédites,  porte  à  46,  dont  44  Cryptocephalus 
et  2  Pachybrachys,  le  nombre  des  espèces  connues  à  son  époque. 


« 


160  rHYIOPHAOES. 

C'est  le  dernier  auteur  qui  se  soit  occupé  du  genre  dans  son  ensemble; 
les  entomologistes  qui  l'ont  suivi,  ont  pu  faire  connaître  un  nombre 
assez  considérable  d'espèces  restées  inconnues,  mais  aucun  n"a  tenté 
de  soumettre  à  un  examen  critique  toutes  ces  nouvelles  acquisitions. 

Ce  travail  fat  entrepris,  vers  l'année  1817,  par  le  D''  SufFrian,  et  la 
manière  dont  il  fut  conduit,  attira  immédiatement  à  son  auteur  la 
considération  des  entomologistes  contemporains;  le  D''  SufFrian  suit 
les  principes  de  Tancienn-e  école,  des  Fabricius,  des  lUiger,  etc.;  il 
n'aime  pas  à  innover,  il  procède  avec  une  sage  lenteur,  il  ne  se  décide 
pas  à  la  légère,  et  préfère  réserver  son  opinion  dans  un  cas  douteux 
que  d'adopter  un  parti  sans  parfaite  connaissance  de  cause.  Ces  qua- 
lités solides  ont  conquis  à  M.  Sutïrian  l'estime  de  tous  les  entomolo- 
gistes; chacun  a  voulu  l'aider  pour  sa  part  dans  le  grand  travail  qu'il 
a  entrepris  et  de  très-riches  matériaux  ont  été  mis  à  sa  disposition; 
toutes  les  grandes  collections  lui  ont  été  communiquées.  Dans  ces 
conditions,  il  a  inauguré  ses  recherches  par  l'étude  des  Cryptocéphalides 
européens,  il  a  pu  en  doubler  presque  le  nombre,  tracer  les  carac- 
tères du  genre  Pachybrachys  indiqué  par  M.  Chevrolat  et  créer  le 
genre  Stylosomtjs  (1).  11  a  successivement  travaillé  avec  un  égal  suc- 
cès les  espèces  de  l'Amérique  du  Nord  (1832),  celles  de  l'Asie  (1854) 
et  de  rAfrique  (1857),  celles  de  l'Australie  (18o9)  et  celles  de  l'Amé- 
rique méridionale  (1863-66).  Enfin,  comme  couronnement  à  ces  tra- 
vaux monographiques,  M.  Sufirian  entreprend  en  ce  moment  la 
division  cl  la  disposition  systématique  des  groupes  et  des  genres  de 
la  tribu  entière  et  il  se  propose  de  compléter  cette  exposition  par  des 
tableaux  analytiques  qui  faciliteront  beaucoup  la  détermination  des 
espèces  si  nombreuses  de  ce  groupe. 

M.  SufFrian  a  eu  l'extrême  obligeance  de  me  communiquer  le  résultat 
de  ses  dernières  recherches  :  une  division  des  Cryptocéphalides  en 
cinq  groupes,  une  disposition  méthodique  des  genres  avec  leurs  ca- 
ractères principaux,  et  le  nombre  exact  des  espèces  de  chacun  d'eux, 
espèces  qui  se  trouvent  déjà  publiées  dans  ses  différents  mémoires  ou 
qui  figurent  dans  sa  collection  et  seront  décrites  dans  un  avenir  rap- 
proché (2).  Ces  renseignements,  je  me  plais  à  le  reconnaître,  m'ont 

(1)  LiniicTa  entomologica,  t.  II,  t.  Ill,  etc. 

(2)  Les  exigences  de  la  classification  m'ont  obligé  de  modifier  l'ordre  des 
genres  que  le  D'  Suffi ian  m'avait  exposé  dans  ^es  lettres;  comme  la  tribu  ac- 
tuelle vient  immédiatement  avant  celle  des  Clilamydes,  j'ai  cru  devoir  terminer 
par  les  Chlamydicadmus  comme  forme  de  transition. 

M.  SutlVian  m'avait  aussi  communiqué  un  projet  de  division  supérieure  à 
celle  qui  partage  la  tribu  en  cinq  groupes  :  Une  I'»  Section  qualifiée  Cryptôce- 
plwli  gemini  renferme  les  Monachiiles,  les  Cryptocéplialides;  la  1I«  Section^ 
Cryptocephali  Spurii,  est  formée  des  Achœuopides,  des  Pachybracbides;  enfin, 
la  III"  Section,  Cryptocephali  adsciti,  est  consliluéc  par  les  Stylosomides.  Cette 
division  m'a  paru  superflue,  les  Cryptocéphalides  forment  un  ensemble  si  ho- 


CRYPTOCÉPHALIDES.  161 

été  de  la  plus  grande  utilité,  et  si  les  Cryptocéphalides  sont  mieux 
connus  au  point  de  vue  systématique,  que  d'autres  groupes  de  Phy- 
tophages, c'est  que  grâce  à  l'ohligoance  de  M.  Suffrian,  le  lecteur  peut 
dès  maintenant  profiter  et  de  son  expérience  et  de  ses  longues  études 
sur  ces  coléoptères. 

Parmi  les  puhlications  faites  encore  dans  cette  seconde  période,  il 
faut  signaler  la  tentative  de  M.  Saunders  pour  diviser  les  Cryptocé- 
phalides de  la  Nouvelle-Hollande  ;  difTérents  mémoires  insérés  dans 
les  Transactions  de  la  Société  entomologique  de  Londres  traitent  de 
cet  objet  (1).  Quant  aux  autres  travaux  des  entomologistes  modernes, 
ils  contiennent  la  description  d'espèces  plus  ou  moins  nombreuses  ou 
la  création  de  nouvelles  coupes  génériques.  Quant  aux  premières, 
elles  se  trouvent  inscrites  dans  l'excellent  Catalogue  que  publient  en 
ce  moment  MM.  Harold  et  Gemminger.  Les  seconds  ne  sont  pas  bien 
multipliés.  Dans  une  étude  sur  les  Cryptocéphalides  de  l'Amérique 
du  Nord,  Haldeman  (2)  a  caractérisé  deux  genres  :  Griburius  et  Bas- 
SAREus;  le  premier  de  ces  noms,  que  les  règles  de  la  nomenclature 
ne  permettent  pas  d'adopter,  correspond  au  genre  Scolochrus  de 
Suffrian  ;  l'autre  rentre  dans  le  genre  Cryptocephaliis  du  même  en- 
tomologiste. Stâl  (3)  a  donné  également  les  diagnoses  de  deux  genres 
nouveaux,  Mylassa  et  Mecostethus,  qui  tous  deux  font  partie  du 
même  genre  Cryptocephalus  ;  Mylassa  compose  le  premier  groupe 
du  travail  de  M.  Suffrian  sur  les  Cryptocéphalides  de  l'Amérique  du 
Sud  (4);  l'autre  constitue  le  seizième  groupe  de  ce  même  ouvrage  (3). 
La  dernière  coupe  générique  que  nous  ayons  à  mentionner  est  due 
au  D'  Baly  (6),  elle  est  désignée  sous  le  nom  de  Bucharis  et  sera 
décrite  ci-après. 

Comme  nous  l'avons  dit  incidemment,  la  Tribu  des  Cryptocépha- 
lides se  divise  en  cinq  groupes  qu'un  petit  nombre  de  caractères  mis 
en  relief,  permettront  de  distinguer. 

L  Ecusson  invisible.  —  Yeux  subentiers.  L  Stylosomites. 

IL  Ecusson  apparent.  —  Yeux  échancrés, 

A.  Pronotum  à  bord  postérieur  marginé,  simple, 
ses  angles  obtus. 

mogèue,  que  ces  qualifications  latines  ne  me  semblent  pas  applicables  dans  Ift 
cas  actuel. 

(1)  Saonders,  Trans.  ent.  Soc.  of  Loudon,  t.  IV,  1845-1817,  p.  141, 197,  268, 
293. 

(2)  Haldeman,  Journ.  Acad.  N.  Scient.  Pliil.  N.  S.  1849,  p.  24S. 

(3)  Siàt,,  Ofv.  of  Kongl.  V.  Akacl.  Forh.  1855,  p.  60,  61. 

(4)  StJFFRïAN,  Linn.  entom.  XV,  p.  175. 
(3)  Sdffrian,  —  —  XV,  p.  328. 
(6)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  61. 

Coléoptères.    Tome  X.  H 


162  PHYTOPHAGES. 

B.  Antennes  allongées,  filiformes.  II.  Pachybrachites. 
B'.      —        courtes,  claviformes.                          III.  Achaenopites. 
A'.  Pronoliim  à  bord  postérieur  non  marginé,  den- 

ticulé,  ses  angles  aigus. 

C.  Antennes  courtes,  claviformes.  IV.  Monachites. 

C.       —     allongées,  filiformes.  V.  Cryptocéphautes. 

Groupe  I.    Styloiomltes. 

Ecusson  invisible.  —  Yeux  presque  entiers. 

Comme  ce  premier  groupe  ne  renferme  que  le  seul  genre  Sttlo- 
SOMUS,  peu  riche  en  espèces,  il  est  inutile  d'exposer  ses  caractères  qui 
trouveront  mieux  leur  place  dans  la  diagnose  générique  ci-après.  Il 
suffit  de  faire  remarquer  que  le  bord  postérieur  du  pronotum  relevé 
en  carène  et  appliqué  étroitement  contre  la  carène  analogue  qui  sur- 
monte la  base  des  élytres,  permet  de  reconnaître  à  la  première  vue 
ces  petits  Cryptocéphalides.  Ils  ressemblent  dans  leur  forme  générale 
à  de  petites  Clytra,  mais  par  leur  structure,  ils  sont  beaucoup  plus 
rapprochés  des  Pachybrachites. 

Un  seul  genre  :  Stylosomus. 

STTLOSOMUS. 
SoFFRiAN,  Linn.  entom.  III,  p.  146. 

Tête  large,  plane,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  pos- 
térieur des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  tronqué  carrément 
en  avant;  labre  rétréci  vers  son  bord  antérieur,  émarginé;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  à  peu  près  aussi  long  que  le  précédent, 
brusquement  aminci  vers  le  bout.  —  Yeux  brièvement  ovalaires, 
presque  arrondis,  subhémisphériques,  très-légèrement  sinués,  non 
échancrés  à  leur  bord  interne.  —  Antennes  courtes,  \  article  subcla- 
viforme,  2  ovalaire-oblong,  un  peu  moins  long  et  un  peu  moins  gros 
que  le  précédent,  3-b  obconiques,  très-grêles,  pas  plus  allongés  que 
2,  les  six  derniers  dilatés,  triangulaires,  subcomprimés,  à  peu  près 
aussi  larges  que  longs.  —  Prothorax  court,  subcylindrique,  bords  la- 
téraux très-finement  margiués,  droits,  bord  postérieur  fortement  re- 
levé en  carène  subangulcuse  dans  son  milieu,  avec  ses  angles  obtus 
à  pointe  marquée;  à  surface  convexe  transversalement  avec  un  large 
sillon  le  long  de  la  base. —  Ecusson  invisible.—  Elytres  cylindriques, 
subélargies  en  arrière,  à  base  fortement  carénée,  arrondies  simulta- 
nément en  arrière  et  cachant  la  plus  grande  partie  du  pygidium;  à 
surface  couverte  de  quelques  poils  épars  et  do  points  profonds  dis- 
posés en  séries  ou  bien  sans  ordre;  épaules  assez  saillantes;  lobes 
épipleuraux  faiblement  marqués.  —  Prosternum  plan,  assez  large. 


PACHYBRACHITES.  163 

tronqué  -carrément  en  arrière,  avec  les  angles  marqués  sans  être  sail- 
lants; mésosternum  plus  étroit,  oblong;  parapleures  métathoraciques 
un  peu  élargies  à  l'extrémité.  —  Abdomen  assez  ample,  les  2"  et  3^ 
arceaux  à  peine  rétrécis  sur  la  ligne  médiane,  le  4«  de  moitié  moins 
large  au  milieu  que  sur  les  côtés,  —  Pattes  assez  longues,  grêles; 
jambes  antérieures  arquées  en  dedans;  tarses  très-grêles,  1  et  2  ar- 
ticles semblables,  3  bilobé,  de  moitié  moins  long  que  chacun  des 
précédents,  article  onguéal  très-allongé,  engagé  entre  les  lobes  du 
3^  pour  le  quart  seulement  de  sa  longueur  ;  crochets  simples. 

Les  caractères  sexuels  n'offrent  aucune  particularité  à  mentionner, 
le  dernier  segment  abdominal  est  simple  chez  le  mâle,  muni  d'une 
fossette  chez  la  femelle.  Les  états  primitifs  ainsi  que  le  genre  de  vie 
des  espèces  sont  encore  inconnus.  Elles  appartiennent  à  la  Faune 
circum-méditerranéenne,  et  se  rencontrent  dans  les  diverses  contrées 
de  l'Europe,  en  Mésopotamie  et  en  Egypte.  D'après  une  récente  com- 
munication du  D'  SuffriaUj  elles  seraient  actuellement  au  nombre 
de  huit. 

Groupe  II.     Paohybrachites. 

Tête  médiocre,  assez  souvent  un  peu  visible  d'en  haut.  —  Yeux 
grands,  souvent  prolongés  intérieurement,  parfois  presque  contigus 
sur  la  ligne  médiane  du  front,  distinctement  écbancrés  à  leur  bord 
interne,  rarement  sinués.  —  Anteimes  longues  et  filiformes.  —  Pro- 
thorax  subcylindrique,  convexe  transversalement,  sans  renflement 
très-marqué  sur  le  disque,  à  bord  postérieur  marginé,  simple,  «avec 
des  angles  latéraux  obtus  et  un  lobe  médian  très-court,  très-large 
et  arrondi.  —  Ecusson  variable,  le  plus  souvent  relevé  en  arrière.  — 
Elytres  oblongues,  subcylindriques.  —  Prosternum  moins  large  que 
dans  les  groupes  précédents,  à  surface  rarement  plane,  le  plus  sou- 
vent ornée  de  carinules  ou  de  sillons  longitudinaux. 

La  forme  du  corps  de  ces  insectes  est  plus  cylindrique  que  dans 
les  groupes  suivants,  très-obtuse  en  avant  et  en  arrière.  Les  antennes 
et  le  bord  postérieur  du  pronotum  les  caractérisent  suffisaimnent  ;  les 
parties  supérieures,  ou  plutôt  le  prothorax  est  moins  étroitement  uni 
à  la  base  des  élytres,  et  cette  disposition,  ainsi  que  nous  l'avons  vu 
dans  les  généralités  de  la  tribu,  permet  des  mouvements  étendus  en 
divers  sens. 

Huit  genres,  assez  riches  eu  espèces,  composent  ce  groupe  : 

L  Prosternum  relevé  en  carène  Jongitudinale  sur  la  ligne 
médiane. 
A.  Carène   médiane  très-saillante,  comprimée  latérale- 
ment. Sternoglossus. 
A'.  Carène  médiane  faible,  accompagnée  de  deux  gout- 
tières latérales. 


164  JPHYTOPHAGES. 

B.  Ycul  riistinctsraent  échancrés  au  bord  interne.  Mastacanthus. 
B'    —    très-légèrement  échancrés  ou  siniplement   si- 
nueux. Ambrotodes. 

II.  Prosternum  plan  ou  creusé  longitudinalcment  sur  la  ligne 
médiane. 

C.  Prosternuia  plan  en  a\ant. 

D.  —  déprimé  transversalement  en  arrière.  Scolochrus. 
D'.  —  déprimé  longitudinalcment  eu  arrière.  Metallactus. 
C.         —         creusé  sur  la  ligne  médiane  sur  toute  sa 

longueur. 

E.  Premier  article  des  tarses  aussi  long  que  les  2  sui- 

vants réunis.  Acolastus. 

E'.  Premier  article  des  tarses  moins  long  que  les  2  sui- 
vants réunis. 

F.  Prosternum  fortement  rétréci  entre  les  hanches,  élargi 

en  arrière.  Diandichus. 

F'.  Prosternum  peu  ou  point  rétréci  entre  les  hanches, 

infléchi  en  arrière.  Pachybrachys. 

MASTACANTHUS. 
Suffrian,  Linn.  entom.  VII,  p.  13S. 

Tête  légèrement  convexe;  épistome  confondu  avec  le  front;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  plus  long,  plus  grêle  et  plus  atténué 
que  dans  les  autres  genres.  —  Yeux  courts  et  larges,  partagés  en 
deux  portions  très-inégales  par  une  profonde  échancrure.  —  Antennes 
très-longues  et  grêles,  2*  article  obconique.  —  Prothorax  très-court, 
élargi  vers  la  base  avec  des  impressions  obliques  profondes.  —  Ecus- 
son  plus  long  que  large,  déprimé  vers  la  base,  à  sommet  à  peine 
marqué.  —  Elytres  oblungues,  un  peu  élargies  en  arrière,  à  base 
fortement  carénée,  saillies  humérales  très-marquées,  lobes  épipleuraux 
larges;  à  surface  striée-pouctuée. —  Prosternum  médiocrement  large, 
offrant  deux  gouttières,  plus  profondes  eu  arrière  et  un  renflement 
assez  marqué  sur  la  ligne  médiane,  terminé  en  arrière  par  une  saillie 
subaiguë  ;  mésoirternum  concave  en  avant.  —  Pattes  courtes,  cuisses 
antérieures  plus  épaisses  que  les  autres,  les  jambes  de  la  môme  paire 
légèrement  courbées. 

Une  seule  espèce  de  Cuba  constitue  ce  genre;  le  sexe  mâle  est  resté 
inconnu  jusqu'à  ce  jour.  La  forme  du  prosternum  est  caractéristique. 


STERNOGLOSSUS. 
SuFFRiAN,  Linn.  entom.  XVI,  p.  378. 

Caractères  généraux  des  Scolochrus,  distinct  par  la  conformation 
du  prosternum.  Celui-ci  est  un  peu  plus  long  que  large,  sa  surface 


PACHTBRA.CHITES.  165 

est  déprimée  vis-à-vis  des  hanches,  tandis  que  du  milieu  s'élève  une 
saillie  qui  se  prolonge  en  arrière  en  carène  tranchante  jusqu'à  l'ex- 
trême limite  du  prosternum;  celle-ci  s'avance  en  angle  obtus  jusque 
sur  le  mésosternum  qu'elle  recouvre  en  grande  partie. 

Une  modification  aussi  importante  du  prosternum  ne  permet  pas 
de  confondre,  avec  les  Scolochrus,  les  espèces  qui  la  présentent,  quoi- 
que la  similitude  soit  très-grande  dans  le  reste  de  leur  organisation. 
Noos  remarquerons  cependant  que  cette  coupe  générique  est  encore 
incomplète,  en  ce  sens  que  le  sexe  femelle  seul  est  connu  ;  le  sexe 
mâle,  ni  de  l'une,  ni  de  l'autre  espèce,  n'a  encore  été  découvert.  La 
première  est  originaire  du  Brésil,  la  seconde  de  la  Guyane. 

DIANDICHUS,  SuFFRUN  (M.  S.). 

Tête  petite,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  front  légèrem.ent  convexe;  labre  assez  grand,  distinctement 
échancré  à  son  bord  libre.  —  Yeux  assez  gros,  convexes,  fortement 
granulés,  triangulairement  sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  un 
peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  i  article  renflé  ovalaire,  2 
oblong,  3-6  cylindriques,  grêles,  les  derniers  triangulaires  allongés, 
un  peu  élargis  et  comprimés.  —  Prothorax  très-court,  à  surface  pré- 
sentant deux  larges  dépressions  dirigées  des  angles  latéraux  antérieurs 
vers  l'écusson,  bords  latéraux  subarrondis,  le  postérieur  légèrement 
relevé ,  très-largement  arrondi ,  sans  lobe  médian  marqué.  —  Ecus- 
son  allongé,  trois  fois  aussi  long  que  large  à  sa  basé,  relevé  en  ar- 
rière, un  peu  atténué,  arrondi  et  saillant  au-dessous  de  la  surface 
des  élytres.  —  Elytres  amples,  oblongues,  recouvrant  presque  com- 
plètement l'abdomen,  base  un  peu  élevée,  avec  les  épaules  très-sail- 
lantes, à  surface  régulièrement  convexe,  finement  chagrinée  et  poin- 
tillée  confusément.  —  Prosternum  court,  à  bord  antérieur  échancré, 
non  réfléchi,  à  surface  subconcave  longitudinalement,  rétrécie  entre 
les  hanches,  un  peu  dilatée  en  arrière  de  celles-ci  et  abaissée.  —  Ab- 
domen à  i  arceau  très-grand.  —  Pattes  faibles,  grêles,  cuisses  un  peu 
renflées  dans  leur  milieu,  tarses  postérieurs  à  premier  article  aussi 
long  que  les  deux  suivants  réunis. 

Ce  genre,  encore  inédit,  a  été  créé  par  le  D""  SufFrian  pour  un  petit 
insecte  originaire  de  l'Australie,  et  faisant  partie  de  la  collection  du 
comte  de  Castelnau.  Il  mesure  3  millimètres  de  longueur,  et  res- 
semble à  un  petit  Malachius,  ses  élytres  étant  verdâtres  et  son  pro- 
notum  rougeàlre;  la  plus  grande  partie  de  l'abdomen  est  d'un  jaune 
très-pâle,  presque  blanc.  M.  Suffrian  lui  a  imposé  le  nom  d'ANAUS  ; 
les  deux  exemplaires  que  j'ai  trouvés  dans  la  collection  du  comte  de 
Castelnau  se  ressemblaient  en  tous,  points  et  m'ont  paru  être  du  sexe 
femelle. 

Au  point  de  vue  générique,  ce  genre  est  bien  caractérisé  par  la 


166  PHYTOPHAGES. 

forme  du  corselet  assez  convexe  sur  le  disque,  et  déprimé  sur  les  an- 
gles antérieurs,  par  l'ampleur  de  ses  élytres  et  la  forme  du  pro- 
sternum. 

SCOLOCHRUS. 
Haldeman,  Suffrian,  Linn.  entom.  VII,  p.  104  (1). 

Tête  forte,  plane,  engagée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  rare- 
ment séparé  par  un  sillon,  triangulairement  échancré  en  avant;  labre 
assez  grand,  subémarginé.  —  Yeux  développés,  peu  convexes,  par- 
fois rapprochés  vers  la  ligne  médiane  et  presque  contigus  chez  les 
mâles,  inégalement  partagés  en  deux  parties  par  des  canthus  assez 
grands  et  à,  sommet  obtus.  —  Antennes  en  général  plus  courtes  que 
la  moitié  du  corps,  1  article  épaissi,  ovalaire,  2  oblong,  renflé  dans 
son  milieu,  3-5  filiformes,  6-11  légèrement  comprimés  et  élargis.  — 
Prothorax  court,  convexe  transversalement,  rétréci  en  avant  avec  les 
angles  très-infléchis,  tous  les  bords  marginés,  les  latéraux  plus  large- 
ment, le  postérieur  coupé  plus  ou  moins  droit  de  chaque  côté  avec 
un  lobe  médian  court,  très-large,  arrondi.  —  Ecusson  assez  grand, 
divisé  en  deux  parties,  l'antérieure  plus  grande,  trapézoïdale,  relevée  en 
arrière;  la  postérieure  très-courte,  triangulaire,  en  pointe  obtuse  et 
fortement  infléchie  en  bas.  —  Elytres  subcylindriques,  allongées,  à 
base  subcarénée,  épaules  peu  saillantes,  lobes  épipleuraux  assez  mar- 
qués, largement  arrondis,  à  surface  ponctuée-striée.  —  Prosternum  à 
bord  antérieur  échancré,  non  réfléchi,  à  surface  un  peu  plus  longue 
que  large,  plane  ou  subconvexe,  parfois  ornée  de  carinules  parallè- 
les, terminé  en  arrière  des  hanches  par  un  prolongement  arrondi- 
obtus,  cachant  la  moitié  du  mésosternum  et  souvent  impressionné 
tranversalement  ;  mésosternum  assez  large  entre  les  hanches  moyen- 
nes; parapleures  métathoraciques  larges,  atténuées  de  la  base  à  l'ex- 
trémité. —  Abdomen  assez  développé,  tous  les  segments  visibles. 
—  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  renflées,  surtout  les  antérieures, 
jambes  assez  longues,  légèrement  arquées,  tarses  à  1  article  oblong, 
2  court,  3  fortement  bilobé,  article  onguéal  inclus  dans  le  précédent 
sur  la  nvoitié  de  sa  longueur,  armé  de  crochets  simples. 

Un  ensemble  de  caractères  tenant  en  même  temps  des  Cryptoce- 
PHALL'S  et  des  Pachybrachys,  indique  clairement  que  le  type  actuel 
forme  un  chaînon  entre  ces  deux  groupes  :  il  se  rapproche  des  pre- 
miers par  son  corps  oblong  et  massif,  par  ses  téguments  supérieurs 
glabres,  brillants,  ornés  de  couleurs  vives.  Au  contraire,  il  rappelle 
les  Pachybrachys  par  son  corps  subdéprimé,  par  son  pronotum  large, 
obliquement  impressionné  de  chaque  côté  vers  la  base,  dépourvu  à 

(1)  Syii.  Gribdrihs,  Haldem.  Journ.  Ac.  N.  Se.  Phil.  1849,  p.  243. 


PACHTBRACHITES.  167 

son  bord  postérieur  de  lobes  bien  distincts,  enfin  par  ses  pattes  anté- 
rieures plus  développées  que  les  autres. 

Les  caractères  sexuels  mâles  sont  plus  accentués  dans  ce  genre  que 
dans  les  autres  :  le  corps  est  plus  grêle,  les  antennes  sont  plus  lon- 
gues, plus  épaisses,  les  pattes  antérieures  plus  fortes,  les  yeux  sont 
plus  grands  et  parfois  se  touchent  presque  sur  la  ligne  médiane;  l'ab- 
sence de  fossette  sur  le  dernier  segment  abdominal  se  remarque  ici 
comme  ailleurs. 

A  propos  de  ce  genre,  le  D'"  Sufifrian  fait  remarquer  que  le  déve- 
loppement des  pattes  antérieures  est  en  corrélation  avec  celui  du 
prothorax,  et  que,  selon  toute  probabilité,  l'absence  de  lobe  au  bord 
postérieur  du  pronotum,  et  la  forme  tronquée  carrément  de  ce  mince 
bord,  sont  en  rapport  avec  la  mobilité  dont  jouit  cet  organe  pendant 
la  vie  de  l'insecte. 

Sans  être  tout-à-fait  inconnu  dans  les  contrées  méridionales  des 
Etats-Unis,  ce  genre  a  déjà  de  nombreux  représentants  dans  l'Amé- 
rique centrale  et  notamment  au  Mexique;  il  prend  son  plus  grand 
développement  dans  l'Amérique  méridionale.  D'après  une  récente 
communication  du  D""  Suffrian,  le  nombre  des  espèces  ne  serait  pas 
bien  éloigné  de  140  (1). 

METALLACTUS. 
Suffrian,  Linn.  entom.  XVÏ,  p.  248. 

Yeux  échancrés.  —  Parties  supérieures  du  corps  lâchement  unies 
et  jouissant  d'une  certaine  mobilité.  —  Prosternum  plus  long  que 
large,  plan  en  avant,  légèrement  creusé  en  gouttière  en  arrière  par  la 
saillie  cariniforme  des  bords  latéraux,  terminé  par  un  prolongement 
arrondi,  à  bord  antérieur  échancré,  non  réfléchi.  —  Ecusson  visible. 

Par  ces  caractères,  on  reconnaît  que  ce  type  est  intermédiaire  entre 
lesScoLOCHRus  et  les  Pachybrachts,  qu'il  se  rapproche  tantôt  des 
premiers  et  tantôt  des  seconds,  sans  qu'il  soit  possible  de  le  confondre 
ni  avec  les  uns  ni  avec  les  autres,  à  moins  que  de  détruire  l'homo- 
généité de  chacune  de  ces  formes.  Le  D""  Suffrian,  d'ailleurs  si  pru- 
dent et  si  réservé  dans  la  création  des  coupes  génériques,  a  cepen- 
dant cru  devoir  laisser  subsister  ce  genre  Metallactus,  quoiqu'il  eût 
cherché  en  vain  à  lui  assigner  des  caractères  positifs.  Nous  acceptons 
les  choses  telles  qu'il  les  a  établies ,  en  formant  des  vœux  pour  que 

(1)  La  singulière  idée  de  Haldeman  de  latiniser  le  nom  français  de  Gri- 
bouri,  rappelle  trop  les  plaisantes  critiques  du  poète  MoliôrC;,  à  propos  du  latin 
de  cuisine  employé  par  les  médicastres  de  sou  temps.  La  science  est  plus  sé- 
rieuse et  ne  peut  tolérer  ces  écarts.  Il  est  préférable,  lorsqu'on  ne  peut  mieux, 
de  donner  des  noms  sans  signification  aucuue,  que  d'en  créer  qui  provoquent 
le  sourire. 


1 68  PHYTOPHAGES. 

ses  études  nouvelles  soient  couronnées  de  succès  dans  le  grand  travail 
de  révision  dont  il  s'occupe  en  ce  moment. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  70  espèces  connues  sont  réparties  par  le 
D''  Suffrian  en  11  groupes  différents,  groupes  où  la  forme  générale  du 
corps,  celle  du  pronotum  et  la  coloration  jouent  le  rôle  principal.  Ces 
espèces  habitent  pour  la  plupart  les  diverses  contrées  du  Brésil. 

ACOLASTUS. 
Gerstaecker,  Monats.  der  Ak.  d.  Wissens.  zù  Berlin,  1853,  p.  636  (1). 

Tête  forte,  déprimée,  avec  une  impression  transversale.  —  Yeux 
ovalaires,  assez  développés,  légèrement  échancrés.  —  Antennes  fili- 
formes, un  peu  épaissies  vers  l'extrémité,  courtes  et  ne  mesurant  pas 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  —  Prothorax  court,  un  peu  con- 
vexe transversalement  en  arrière  du  milieu,  angles  antérieurs  forte- 
ment intléchis,  les  postérieurs  largement  arrondis;  bords  latéraux 
marginés,  le  postérieur  échancré,  de  chaque  côté,  avec  un  lobe  mé- 
dian prononcé.  —  Ecusson  non  relevé  en  arrière,  très-large  à  la  base, 
tantôt  court  et  arrondi  au  sommet,  tantôt  aigu  et  de  forme  spéciale. 

—  Elytres  subcylindriques,  oblongues,  semblables  à  celles  des  Pachy- 
BRACHYS.  —  Prosternum  étroit,  creusé  en  gouttière  sur  la  ligne  mé- 
diane, profonde  entre  les  hanches  et  s'effaçant  peu  à  peu.  en  arrière. 

—  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  grôlcs,  les  anté- 
rieures arquées  à  la  base,  tarses  étroits,  '1  article  presque  aussi  long 
que  les  deux  suivants  réunis,  article  onguéal  engagé  entre  les  lobes 
du  3®  pour  la  moitié  de  sa  longueur. 

Ce  genre  ne  renferme  que  A  espèces  répandues  sur  la  côte  orien- 
tale de  l'Afrique,  depuis  le  Mozambique  jusqu'à  la  Cafrerie.  L'auteur 
du  genre,  le  Prof.  Gerstaecker,  n'a  connu  qu'une  seule  espèce,  1'^.  cal- 
losus,  et  précisément  ce  type  présente  un  écusson  de  forme  spéciale. 
Cet  organe,  comme  dans  beaucoup  d'autres  genres,  est  divisé  en  deux 
parties;  mais  ici  la  partie  postérieure,  au  lieu  d'être  réduite  et  inflé- 
chie en  arrière,  est  assez  grande,  large,  à  sommet  aiga  et  séparée  de 
la  partie  antérieure  par  une  impression  transversale  peu  profonde,  ce 
qui  donne  à  l'organe,  considéré  dans  son  ensemble,  un  aspect  ondulé. 
A  part  cette  particularité,  le  genre  parait  assez  homogène. 

PACHYBRACHYS. 
Chevr.  Suffrian,  Linn.  entom.  III,  p.  111. 

Tête  médiocre,  plane,  engagée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  émarginé, 
ainsi  que  le  labre,  à  son  bord  Ubre  ;  dernier  article  des  palpes  maxil- 

(1)  Suffrian,  Linn.  entom.  t.  XI,  p.  237. 


PACHYBRACHITES.  169 

laires  aussi  long  que  le  précédent,  acumiué.  —  Yeux  fortement  sé- 
parés l'un  de  l'autre,  réniformes,  médiocrement  échancrés  au  bord 
interne.  —  Antennes  filiformes,  grêles,  mesurant  la  moitié  de  la  lon- 
gueur totale,  1  article  renflé,  assez  long,  2  subglobuleux,  3-5  grêles, 
allongés,  6-11  également  allongés,  subcompriraés,  un  peu  dilatés.  — 
Prothorax  deux  fois  aussi  large  que  long,  convexe  transversalement, 
les  angles  antérieurs  droits  et  très-infléchis,  les  postérieurs  obtus;  tous 
les  bords  plus  ou  moins  distinctement  marginés,  le  postérieur  échan- 
cré  de  chaque  côté,  avec  un  lobe  médian  très-court,  très-obtus,  à 
peine  indiqué.  —  Ecusson  divisé  en  deux  parties,  l'une  antérieure  en 
trapèze,  l'autre  postérieure  en  triangle  à  sommet  aigu,  séparée  de  la 
1"  par  une  carène  et  fortement  abaissée  en  arrière.  —  Elytres  cylin- 
driques, oblongues,  un  peu  déprimées,  à  bord  caréné  vers  la  base  et 
autour  de  Técusson,  épaules  assez  saillantes,  lobes  épipleuraux  peu 
marqués  et  arrondis,  à  surface  confusément  ponctuée,  quelque- 
fois- des  indices  de  séries  de  points.  —  Prosternum  à  bord  antérieur 
réfléchi  et  subéchancré  au  milieu,  à  surface  creusée  en  gouttière  sur 
la  ligne  médiane,  terminée  postérieurement  par  un  prolongement 
triangulaire  obtus,  infléchi  en  arrière  des  hanches  antérieures  ;  mé- 
sosternum plus  long  que  large  entre  les  pattes  moyennes;  parapleures 
métathoraciques  à  bords  subparallèles.  —  Pattes  médiocres,  diminuant 
peu  à  peu  de  longueur  et  de  largeur,  des  antérieures  aux  postérieures; 
tarses  allongés,  1  article  triangulaire,  2  de  même  forme,  un  peu  plus 
court,  3  fortement  bilobé,  article  onguéal  engagé  entre  les  lobes  du 
précédent  pour  la  moitié  de  sa  longueur,  armé  de  crochets  simples. 

La  forme  cylindrique-linéaire,  obtuse  aux  deux  bouts  de  ces  in- 
sectes, est  bien  connue.  Comme  d'ordinaire,  les  différences  sexuelles 
siègent  au  dernier  segment  abdominal,  une  dépression  transversale, 
brillante,  caractérise  le  mâle;  une  fossette  arrondie,  plus  ou  moins 
profonde,  se  rencontre  toujours  chez  la  femelle.  La  couleur  générale 
est  très-variable,  noire,  brune,  jaune,  rarement  métallique,  souvent 
avec  les  nuances  foncées,  des  taches  d'un  jaune  vif,  petites  et  en  nom- 
bre parfois  considérable;  la  base  des  antennes  est  toujours  de  cette 
dernière  couleur,  souvent  aussi  les  pattes  en  totalité  ou  en  partie.  La 
ponctuation  des  élytres,  forte  à  la  base,  plus  superficielle  vers  l'ex- 
trémité, est  confuse  dans  les  espèces  unicolores  et  présente  des  points 
sériés  lorsque  les  élytres  sont  ornées  de  taches  jaunes.  On  remarque 
encore  que  ces  taches  sont  plus  saillantes,  comme  vernissées  et,  en 
général,  exemptes  de  points. 

Ce  genre  a  des  représentants  sur  toute  la  surface  du  globe.  Actuel- 
lement, l'Europe  en  compte  au  moins  25,  plus  spécialement  répandus 
dans  les  contrées  limitrophes  de  la  Méditerranée.  L'Amérique  du  Nord 
est  de  beaucoup  la  plus  riche  et  a  fourni  une  soixantaine  de  types  dif- 
férents. L'Amérique  du  Sud  n'est  guère  moins  bien  partagée,  47  à 
50  espèces  en  ont  été  rapportées,  L'Asie  n'a  que  13  Pachybrachys,  et 


170  PHYTOPHAGES. 

tous  paraissent  avoir  été  découverts  dans  les  régions  occidentales  de 
cette  partie  du  monde.  Jusqu'à  présent,  une  seule  espèce  de  l'Austra- 
lie a  été  décrite,  une  seule  du  continent  africain,  de  l'Egypte.  En 
résumé,  ce  genre  présente  son  plus  grand  développement  dans  le  Nou- 
veau-Monde, il  est  assez  nombreux  encore  dans  les  contrées  méditer- 
ranéennes de  l'Europe  et  les  provinces  limitrophes  de  l'Asie.  Cette 
distribution  géographique  porte  sur  les  150  espèces  environ  décrites 
actuellement.  D'après  une  communication  manuscrite,  le  D^  Suffrian 
porte  le  nombre  des  types  en  collection  à  170  à  peu  près. 

AMBROTODES. 
SoFFRUN,  Linn.  entomol.  XVI,  p.  469. 

Tète  médiocre,  plane,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  subélargi  en 
avant;  labre  un  peu  transversal,  profondément  ém.arginé.  —  Yeux 
brièvement  ovalaires,  assez  convexes,  non  échancrés  au  bord  interne, 
simplement  sinués.  —  Antennes  grêles,  mesurant  plus  de  la  moitié 
de  la  longueur  du  corps,  article  1  très-gros,  oblongj  2  subglobuleux, 
3-6  plus  ou  moins  grêles  et  allongés,  7-11  très-légèrement  comprimés 
et  subdilatés.  —  Prothorax  du  double  plus  large  que  long,  convexe 
transversalement  et  un  peu  bombé  sur  le  disque,  angles  antérieurs 
un  peu  saillants,  les  postérieurs  droits  à  pointe  mousse,  bords  latéraux 
largement  marginés,  le  postérieur  échancré  en  arc  de  chaque  côté, 
avec  un  lobe  médian  assez  prononcé,  obtus,  impressionné  à  sa 
surface.  —  Ecusson  divisé  en  deux  parties,  l'antérieure  subquadnan- 
gulaire,  très-fortement  relevée,  impressionnée  à  la  base,  la  postérieure 
brièvement  triangulaire,  très-déclive  en  arrière,  séparée  de  la  pre- 
mière par  une  carène  saillante.  —  Elytres  allongées,  trois  fois  aussi 
longues  que  le  corselet,  très-peu  élargies  en  arrière,  arrondies  simul- 
tanément et  cachant  la  plus  grande  partie  du  pygidiura,  épaules  à 
peine  saillantes,  lobes  épipleuraux  peu  marqués  et  arrondis  ;  à  sur- 
face fortement  et  confusément  ponctuée  avec  quelques  vestiges  de 
stries  ponctuées.  —  Prosteruum  plus  long  que  large,  terminé  en  ar- 
rière par  une  saillie  triangulaire  à  angles  assez  marqués,  à  surface 
convexe  sur  la  ligne  médiane  et  creusée  en  gouttière  de  chaque  côté  ; 
mésosternum  concave  et  plus  long  que  large  entre  les  hanches 
moyennes;  parapleures  métathoraciques,  atténuées  de  la  base  à  l'ex- 
trémité qui  est  arrondie  et  à  surface  légèrement  concave.  —  Pattes 
médiocres,  grêles,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  droites,  à  peine 
épaissies,  les  antérieures  plus  longues  que  la  cuisse  correspondante, 
tarses  assez  allongés,  peu  élargis. 

Le  genre  actuel  paraît,  jusqu'à  maintenant,  propre  au  ChiU,  il  ne 
renferme  que  trois  espèces.  La  forme  des  yeux  qui  sont,  toute  pro- 


ACHAENOPITES.  171 

portion  gardée,  très-convexes  pour  la  tribu  actuelle  et  simplement 
sinueux  à  leur  bord  interne,  les  caractérise  suffisamment. 


Grodpe  III.     Aohaenopîtes. 

Yeux  émarginés.  —  Antennes  courtes,  subclaviformes.  —  Prothorax 
à  bord  postérieur  marginé,  non  denticulé,  avec  les  angles  latéraux 
obtus,  son  lobe  médian  tronqué. 

Cette  tribu  ne  renferme  qu'un  seul  genre  et  ce  genre  qu'une  seule 
espèce.  La  diagnose  tracée  ci-dessus  suffit  pour  montrer  que  ce  genre 
doit  former  le  type  d'une  tribu  et  qu'il  constitue  une  forme  de  passage. 

Un  seul  genre  :  Achaenops. 

ACHAENOPS.  * 

SuFFRiAN,  Linn.  entotn.  XI,  p.  234. 

Tête  large  et  plane;  épistome  court,  fortement  rétréci  avec  une 
dépression  transversale.  —  Yeux  largement  séparés  l'un  de  l'autre, 
courts,  ovalaires,  très-faiblement  échancrés.  —  Antennes  mesurant 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  les  2  premiers  articles  fortement 
renflés,  3-5  obconiques,  6-11  formant  une  massue  allongée,  faible- 
ment en  scie,  peu  distincte.  —  Prothorax  court  et  large,  peu  convexe 
transversalement,  très-rétré,ci  en  avant;  angles  postérieurs  obtus,  non 
prolongés;  bord  postérieur  ondulé,  non  denté,  à  lobe  médian  court, 
obtus,  non  relevé  en  arrière. —  Ecusson  triangulaire,  à  sommet  obtus, 
peu  relevé,  sans  fossette  basilaire. —  Elytres  ovalaires,  un  peu  dilatées 
aux  épaules  et  arrondies  en  arrière,  cachant  une  partie  du  pygidium, 
épaules  et  lobes  épipleuraux  peu  marqués,  à  surface  peu  convexe, 
ponctuée-striée.  —  Prosternum  plus  long  que  large,  plane,  élargi  en 
arrière  et  terminé  par  une  saillie  arrondie  avec  les  angles  latéraux 
effacés. —  Pattes  courtes;  cuisses  peu  épaissies;  jambes  antérieures 
un  peu  courbées;  tarses  courts  et  larges,  3®  article  très-large,  article 
onguéal  presque  entièrement  engagé  entre  les  lobes  du  précédent. 

Le  type  unique  de  ce  genre  est  originaire  du  Cap  de  Bonne-Espé- 
rance, c'est  un  petit  insecte  rougeâtre  nuancé  de  noir,  mesurant  à 
peine  une  demi-ligne.  Au  point  de  vue  générique,  il  se  rapproche 
par  sa  forme  courte  et  globuleuse,  des  Monachus,  des  Coenobius; 
tandis  que  par  ses  yeux  fortement  distants  et  faiblement  éraarginés, 
il  rappelle  les  Stylosomus.  Eu  égard  à  cette  organisation,  on  peut  le 
considérer  comme  une  espèce  intermédiaire  entre  les  Cryptocéphalites 
et  les  Pachybrachites. 


172  PHYTOPHAGES. 


Groupe  IV.     Monaohites. 


Tête  médiocre,  très-souvent  invisible  d'en  haut.  —  Yeux  grands, 
développés  transversalement  et  parfois  se  touchant  presque  sur  la 
ligne  médiane  du  front,  toujours  distinctement  échancrés. —  Antennes 
relativement  très-courtes,  en  général,  atteignant  à  peine  la  base  du 
pronotum.  —  Celui-ci  fortement  rétréci  en  avant,  moins  convexe  sur 
le  disque,  à  bord  postérieur  denticulé,  largement  échancré  de  chaque 
côté,  parfois  bisinueux,  lobe  médian  très-prononcé,  acuminé,  tron- 
qué ou  bifide;  angles  latéraux  très-aigus,  saillants  en  arrière  et  em- 
brassant étroitement  la  base  des  élytres.  —  Ecusson  moins  développé, 
souvent  aigu  en  avant  et  obtus  en  arrière,  en  général  peu  ou  point 
relevé  vers  le  sommet.  —  Elytres  très-courtes,  un  peu  dilatées  aux 
épaules,  légèrement  atténuées  en  arrière.  —  Prosternum  plus  déve- 
Toppé  que  dans  le  groupe  précédent,  souvent  plus  large  que  long,  à 
surface  plane  on  carénée  ;  parapleures  métathoraciques  courtes,  ordi- 
nairement un  peu  rétrécies  dans  leur  milieu. 

Le  corps  des  Cryptocéphalides  du  groupe  actuel  affecte  une  forme 
caractéristique  :  il  est  très-court,  atténué  en  avant  et  en  arrière,  à 
peu  près  également  convexe  à  la  face  inférieure  et  à  la  face  supé- 
rieure; en  un  mot,  ressemblant  à  celui  des  Histérides  du  genre 
Saprinus.  Le  prothorax  est  intimement  appliqué  contre  la  base  des 
élytres  et  sa  conformation  lui  permet  tout  au  plus  de  légers  mouve- 
ments verticaux  ;  latéralement,  la  mobilité  parait  nulle.  Du  reste,  la 
forme  des  antennes  les  caractérise  à  la  première  vue. 

Quoique  médiocrement  riche  en  espèces,  c'est  le  groupe  où  les  types 
génériques  sont  les  plus  nombreux  : 

L  Massue  des  antennes  de  7  articles.  Heptarthrius. 

II.  Missue  de  6  articles. 

A.  Lobe  médian  du  bord  postérieur  du  pronotum  tronqué. 

B.  Prosternum  transversal,  échancré  en  arc  de  cercle.  Monachus. 
B'.          —        oblong,  tronqué  carrément  en  arrière  avec 

les  angles  en  pointe.  Melixanthus. 

A'.  Lobe  médian  du  bord  postérieur  du  pronotum  acu- 
miné. 

C.  Prosternum  plan,  émarginé  en  arc  en  arrière.  Cœnobms. 
C         —        à  surface  carénée. 

D.  —        bicaréné,  biémarginé  en  arrière.  Dioryctus. 
D'.         —        caréné  latéralement,  tronqué  en  arrière.        Atropiditis. 

IIL  Massue  des  antennes  de  5  articles. 

E.  Lobe  médian  du  bord  postérieur  du  pronotum  entier.     Bucharis. 
E'.    —      —  _         _  _  bifide. 

F.  Prosternum  oblong. 


MONACHITES.  173 

G.  Bord  postérieur  du  prosternum  émarginé  en  arc  de 

cercle.  Prasonotus. 

G'.  Bord  postérieur  du  prosternum  échancré  Iriangulaire- 

ment.  Pleomorphus. 

F'.  Prosternum  transversal. 

H.  Bord  postérieur  du  prosternum  tronqué  carrément.         Scaphodius. 

H\    —         —  —        échaucré  en  arc. 

I.    Massue  des  antennes  lâche.  Elaphodes. 

r.      —  —       serrée.  Diiropidus. 

HEPTARTHRIUS. 

ScFFRiAN,  Linn.  entom.  XVI,  p.  2. 

Tête  déprimée,  épistome  distinct,  bien  limité,  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  très-long,  atténué  vers  l'extrémité.  —  Yeux  assez 
gros,  largement  et  profondément  échancrés,  assez  rapprochés  l'un  de 
l'autre  sur  le  vertex.  —  Antennes  courtes,  1  article  grêle  et  allongé, 
les  3  suivants  oblongs,  glabres,  le  4«  le  plus  allongé,  les  7  derniers 
pubescents,  les  S-6-7  serrés,  dilatés,  un  peu  plus  longs  que  larges, 
8-11  plus  grêles,  lâchement  unis  entre  eux.  —  Prothorax  bombé  en 
avant,  les  angles  antérieurs  très-tombants,  bord  postérieur  à  lobe  mé- 
dian à  peine  émarginé,  denticulé,  les  dentelures  égales  entre  elles, 
les  extrêmes  seules  saillantes.  —  Ecusson  en  triangle  équilatéral,  un 
peu  tronqué  au  sommet,  —  Elytres  convexes  derrière  i'écusson,  dé- 
clives vers  l'extrémité  d'une  manière  graduelle,  très-brusquement  sur 
les  côtés.  —  Prosternum  à  bord  antérieur  un  peu  réfléchi ,  plus  long 
que  large,  à  surface  creusée  sur  la  ligne  médiane,  échancfé  triangu- 
lairement  au  bord  postérieur,  avec  les  angles  saillants  de  chaque  côté; 
mésosternum  en  carré  transversal.  —  Pattes  allongées,  assez  grêles; 
cuisses  et  jambes  antérieures  distinctem.eut  plus  longues  et  courbées, 
les  dernières  subélargics  jusque  vers  l'extrémité.  —  Crochets  des 
tarses  munis  d'une  dent  obtuse  à  la  base. 

L'espèce  unique  de  ce  genre  ressemble  à  un  grand  Monachus;  mais 
il  ne  peut  rentrer  ni  dans  ce  genre,  ni  dans  aucun  de  ceux  qui  sui- 
vent. Le  développement  des  pattes  antérieures  rappelle  certaines  es- 
pèces du  genre  Ditropidus  ;  les  antennes  ressemblent  à  celles  des 
Elaphodes  et  des  Prasonotus,  mais  la  rainure  du  prosternum  le  dis- 
tingue aisément  de  ces  divers  types.  Cet  insecte  a  été  rapporté  du 
Venezuela;  il  est  noir  avec  quelques  parties  rougeâtres,  et  mesure 
2  1/2  lignes  de  longueur.  Le  D''  Suffrian  signale  deux  autres  espèces 
inédites  des  mêmes  latitudes. 


174  PHYTOPHAGES. 

MONACHUS. 
Chevr.  Suffrun,  Linn.  entom.  VI,  p.  210  (1). 

Tête  assez  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  à  front  très-peu  convexe;  épistorae  subquadrangulaire ; 
labre  court,  subémarginé,  organes  buccaux  normaux.  — Yeux  large- 
ment séparés,  à  canthus  médiocres,  subtriangulaires,  atteignant  à 
peu  près  la  moitié  du  petit  diamètre  des  yeux.  —  Antennes  courtes, 
à  1  article  arqué,  claviforme,  les  4  suivants  oblongs,  grêles,  les  6  der- 
niers brusquement  élargis  et  triangulaires,  un  peu  plus  longs  que 
larges.  —  Prothorax  médiocre,  convexe  au  miheu  en  avant,  à  bords 
latéraux  convergents,  étroitement  marginés,  tous  les  angles  aigus, 
bord  postérieur  échancré  en  arc  de  cercle  de  chaque  côté,  avec  un 
lobe  médian  assez  prononcé,  coupé  carrément  ou  subémarginé.  — 
Ecusson  étroit,  en  triangle  allongé,  à  sommet  aigu  et  légèrement  re- 
levé. —  Elytres  convexes  en  arrière  de  l'écusson,  à  épaules  saillantes, 
arrondies  isolément  à  l'extrémité  et  laissant  le  pygidium  largement  à 
découvert;  lobes  épipleuraux  assez  prononcés  et  subanguleux  en  ar- 
rière. —  ProKternum  plan,  remarquablement  court,  une  fois  et  demie 
aussi  large  que  long,  à  côtés  subparallèles,  bord  antérieur  marginé 
et  subréfléchi,  le  postérieur  échancré  en  arc  de  cercle  avec  les  angles 
aigus  et  saillants;  mésosternum  en  carré  transversal;  parapleures 
métathoraciques  médiocres,  rétrécies  de  la  base  jusqu'au  milieu  de 
leur  longueur,  parallèles  dans  la  dernière  moitié.  —  Pattes  assez 
courtes,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  droites,  cuisses  de  la  pre- 
mière paire  logées  dans  une  excavation  du  prosternum  et  les  jambes 
un  peu  plus  longues  que  les  autres;  tarses  médiocres,  2<^  article  petit, 
article  onguéal  engagé  entre  les  lobes  du  précédent  dans  les  deux 
tiers  de  sa  longueur,  terminé  par  des  crochets  épaissis  à  leur  base  et 
munis  d'une  expansion  carrée  qui  pourrait  les  faire  paraître  appeu- 
diculés. 

Les  espèces  qui  forment  ce  genre  sont  de  petite  taille  ;  le  corps  est 
assez  convexe,  rétréci  en  avant  et  en  arrière,  d'une  couleur  foncée, 
bleuâtre  avec  ou  sans  taches  rougeâtres.  Ce  type  paraît  constituer  une 
forme  intermédiaire  entre  les  Cryptocéphalides  et  les  Chlamydes. 

Dans  les  tomes  XV  et  XVI  de  la  Linnœa  entomologica,  le  D''  Suffrian 
décrit  environ  80  types  différents;  la  collection  du  comte  Dejean  en 
renfermait  J  3  seulement.  On  ne  connaît  rien  de  leurs  mœurs ,  ni  de 
leurs  états  primitifs. 

L'aire  de  distribution  géographique  des  Monachus  est  extrêmement 
étendue  :  des  lacs  du  Canada  au  nord,  elle  s'étend  jusqu'à  Montevi- 

(i)  Chevrolat,  Cat.  Dej.  3«  éd.  p.  449. 


MONACHITES.  175 

deo  et  jusqu'au  Chili;  les  types  sont  surtout  nombreux  au  Brésil  et 
dans  la  Colombie,  moins  fréquents  au  Mexique  et  aux  Etats-Unis,  et 
tout  à  fait  étrangers  aux  Antilles.  Le  genre  aurait  même  été  retrouvé 
dans  l'Asie  septentrionale,  aux  environs  de  Iakoutzk;  mais  cette  dé- 
couverte demande  confirmation. 

MELIXANTHUS. 
S0FFRIAN,  Linn.  entom.  IX,  p.  8. 

Tête  large  et  déprimée,  épistome  court,  distinct.  —  Yeux  allongés, 
médiocrement  échancrés.  —  Antennes  courtes,  n'atteignant  pas  la 
base  du  pronotum,  1  article  grêle,  claviforme,  2  ovale,  les  suivants 
peu  allongés,  les  6  derniers  brusquement  dilatés,  aussi  larges  que 
longs.  —  Prothorax  assez  conveje,  légèrement  rétréci  en  avant,  les 
bords  latéraux  finement  marginés,  les  angles  postérieurs  aigus,  sail- 
lants. —  Ecusson  en  triangle  allongé,  à  sommet  légèrement  relevé, 
à  base  munie  d'une  petite  fossette.  —  Elytres  assez  convexes  à  la  base 
et  autour  de  l'écusson,  déclives  peu  à  peu  en  arrière,  brusquement 
sur  les  côtés,  arrondies  isolément  à  l'extrémité.  —  Prosternum  plus 
long  que  large,  à  bord  antérieur  distinctement  réfléchi,  le  postérieur 
coupé  carrément  avec  ses  angles  saillants  et  aigus.  —  Pattes  courtes 
et  robustes,  jambes  distinctement  élargies  et  les  antérieures  arquées; 
tarses  courts,  plus  larges  chez  le  mâle. 

Ce  genre  a  été  fondé  sur  une  seule  espèce,  originaire  de  Bornéo. 
D'après  une  communication  du  D""  Suffrian,  il  s'est  enrichi  de  deux, 
peut-être  de  trois  espèces  des  Indes  orientales.  Comme  type  géné- 
rique, il  se  rapproche  des  Monachus,  notamment  par  la  forme  des 
antennes,  et  paraît  former  le  passage  de  ce  genre  aux  Cryptocepha- 

LUS. 

ATROPIDIUS,  Suffrian  (M.  S.). 

Tête  assez  large  et  déprimée,  profondément  engagée  dans  le  pro- 
thorax; épistome  indistinct,  labre  transversal,  entier;  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  presque  aussi  long  que  les  deux  précédents 
réunis,  subatténué  vers  la  pointe.  —  Yeux  allongés,  en  grande  partie 
cachés  par  les  bords  du  prothorax,  à  peine  saillants,  peu  profondé- 
ment échancrés  à  leur  bord  interne.  —  Antennes  courtes,  dépassant 
peu  la  base  du  pronotum,  1  article  claviforme,  2  ovalaire,  3-5  grêles, 
oblongs,  6-11  triangulaires,  un  peu  plus  longs  que  larges,  formant 
une  massue  peu  distincte.  —  Prothorax  court,  rétréci  en  avant,  ré- 
gulièrement convexe  en  travers,  à  bord  postérieur  bisinueux  de 
chaque  côté,  avec  un  lobe  médian  très-prononcé  et  en  pointe  à  son 
sommet.  —  Ecusson  très-petit,  punctiform.e,  visible  seulement  par 
l'écartement  des  élytres.  —  Celles-ci  très-courtes,  convexes  sur  le 


176  PHYTOPHAGES. 

disque,  déclives  peu  à  peu  eu  arrière  et  plus  brusquement  sur  les 
côtés,  ponctuées-striées.  —  Prosternum  transversal,  plan,  tronqué 
carrément  en  arrière,  muni  de  chaque  côté  d'une  forte  carène  tran- 
chante et  continue  jusqu'aux  angles  postérieurs;  mésosternum  en 
carré  transversal.  —  Abdomen  normal.  —  Pattes  courtes  et  robustes, 
tarses  assez  dilatés,  terminés  par  des  crochets  divergents  et  appendi- 
culés  à  la  base. 

Parmi  les  genres  dont  les  six  derniers  articles  des  antennes  sont 
dilatés,  celui-ci  se  reconnaît  facilement  à  son  pronotum  acuminé  en 
arrière  et  à  son  prosteromu  bi-caréné  latéralement.  Le  D^  SuflVian  a 
créé  cette  coupe  pour  une  petite  espèce  originaire  des  Indes  orien- 
tales, longue  d'une  ligne  à.  peine,  d'un  fauve  rougeàtre  avec  quelques 
macules  noires  {A.  improbus).  La  diagnose  générique,  comme  celle 
des  genres  Diandiciius  et  Scaphodius,  a  été  tracée  d'après  des  types 
qu'il  a  bien  voulu  me  communiquer. 

DIORYCTUS. 
SuFFRiAN,  Linn.  enlomol.  XIV,  p.  3. 

Tète  large  et  déprimée,  profondément  engagée  dans  le  prothorax  ; 
épistome  distinct;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  du  double 
plus  long  que  le  précédent,  atténué  vers  le  bout  et  tronqué  oblique- 
ment. —  Yeux  très-allongés,  échancrés  jusqu'au  miUeu  de  leur  petit 
diamètre.  —  Antennes  courtes,  dépassant  peu  la  base  du  pronotum, 
1  article  subclaviforme,  2  subglobuleux,  3-5  obconiques,  6-M  brus- 
quement élargis  en  triangle,  un  peu  moins  larges  que  longs  et  for- 
mant une  massue  peu  distincte.  —  Prothorax  convexe  en  avant,  avec 
les  bords  latéraux  très-tombants  en  avant,  bord  postérieur  à  lobe  pro- 
longé, acuminé.  —  Ecusson  très-petit,  punctiforme,  visible  seule- 
ment en  écartant  les  élytres.  —  Celles-ci  convexes  sur  le  disque,  dé- 
clives peu  à  peu  en  arrière,  brusquement  sur  les  côtés,  des  lobes 
épipleuraux  très-saillants,  tirés  obliquement  en  arrière  et  anguleux. — 
Prosternum  de  moitié  moins  long  que  large  au  bord  antérieur,  à  sur- 
face ornée  de  trois  carènes  longitudinales,  terminées  en  arrière  par 
des  angles  saillants,  de  sorte  que  le  bord  postérieur  paraît  bi-échan- 
cré;  l'antérieur  subémarginé  dans  son  milieu;  mésosternum  trans- 
versal.— Abdomen  à  1  segment  très-développé. —  Pattes  courtes  et  ro- 
bustes, cuisses  et  jambes  élargies  à  la  paire  pustérieure;  les  3  premiers 
articles  des  tarses  munis  en  dessous  d'une  pubescence  longue  et  épaisse. 

Une  seule  espèce,  originaire  de  l'île  de  Ceylan,  compose  le  genre 
actuel  [D.  porculus  Suff.).  Des  caractères  remarquables  la  distinguent 
aisément  au  point  de  vue  générique  ;  sa  forme  est  courte  et  subglo- 
buleuse, son  pronotum  fortement  infléchi  vers  les  angles  antérieurs 
rappelle  celui  des  Liodes.  Cependant  sa  structure  intime  la  place  évi- 


MONACHITES.  177 

demment  dans  le  groupe  des  Monachites,  où,  par  la  petitesse  de  l'é- 
cussorij  par  la  forme  du  prosternum  et  celle  du  lobe  du  pronotum, 
elle  doit  constituer  une  division  spéciale. 

COENOBIUS. 
SuFFRUNj  Linn.  entom.  XI,  p.  61. 

Tête  large  et  déprimée,  épistome  confondu  avec  le  front.  —  Yeux 
grands,  profondément  échancrés,  fortement  granulés,  presque  con- 
tigus  l'un  à  l'autre  au  sommet  du  front. —  Antennes  courtes,  article  4 
ovalaire-oblong,  2  plus  court,  seul-ement  un  peu  plus  mince,  3-5  très- 
grêles,  les  6  derniers  dilatés  et  formant  une  massue  assez  distincte. 
—  Prothorax  rétréci  en  avant,  peu  convexe,  tous  les  angles  marqués, 
bord  pustérieur  échancro,  avec  un  lobe  médian  peu  prononcé,  à 
sommet  plus  ou  moins  obtus  ou  aigu.  —  Ecusson  à  côtés  parallèles 
sur  les  deux  tiers  de  la  longueur,  puis  convergents  vers  le  sommet 
qui  est  légèrement  relevé,  une  fossette  basilaire  oblongue.  —  Elytres 
uu  peu  convexes  autour  de  l'écusson,  tombant  brusquement  sur  les 
côtés,  très-peu  vers  l'extrémité  postérieure;  saillie  humérale  et  lobes 
épipleuraux  très-marqués;  à  surface  régulièrement  ponctuée-striée, 
parfois  même  des  stries  ponctuées.  —  Prosternum  une  fois  et  demie 
plus  large  que  long,  un  peu  renflé  à  sou  bord  antérieur  avec  une 
dépression  marginale  qui  le  fait  paraître  infléchi;  bord  postérieur 
émarginé  en  arc  de  cercle  avec  des  angles  latéraux  irès-saillants  — 
Pattes  courtes,  cuisses  médiocrement  renflées,  jambes  antérieures  et 
moyennes  légèrement  arquées;  tarses  à  3^  article  profondément 
échancré,  article  onguéal  presque  entièrement  engagé  dans  le  précé- 
dent et  terminé  par  des  crochets  dilatés-dentés  à  la  base. 

Les  espèces  de  ce  genre  paraissent  représenter  en  Afrique  le  type 
américain  des  Monachus;  elles  s'en  distinguent  par  la  forme  générale, 
par  celle  du  pronotum,  de  lécusson  et  surtout  par  la  disposition  des 
yeux  qui  se  touchent  sur  le  vertex.  Leur  corps  ne  mesure  pas  plus 
d'une  ligue  de  longueur;  il  est  largement  elliptique,  de  couleur 
noire  ou  rouge  avec  des  dessins  noirs,  très-lisses  et  brillants,  ce  qui  les 
fait  reconnaître  de  prime  abord,  vu  que  la  plupart  des  Monachus  ont 
un  aspect  mat.  Quatre  types,  originaires  de  la  Cafrerie,  sont  décrits 
dans  le  t.  XI  de  la  Linn.  entom.  ;  une  cinquième  espèce  a  été  décou- 
verte depuis  cette  publication.  (Sulfr.M.  S.). 

PRASONOTUS. 
SuFFRiAN,  Linn.  entom.  XIII,  p.  10. 

Tète  assez  large,  à  front  légèrement  convexe,  engagée  dans  le  pro- 
thorax jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front 

Coléoptères.    Tome  X.  12 


i78  PHYTOPHAGES. 

par  une  strie  arquée  ;  labre  peu  saillant,  transversal  ;  dernier  article 
des  pnlpes  maxillaires  de  la  longueur  du  précédent,  atténué  vers  l'ex- 
trémité. —  Yeux  courts  et  largos,  subovalaires;  émarginés  en  arc  de 
cercle. — Antennes  grêles,  n'atteignant  paslabasedu  pronotum,  article  1 
assez  long,  arqué,  2  subglobnleux,  3-6  oblongs,  obconiques,  7-11  dilatés 
et  subconiprimés,  l'angle  antérieur  externe  assez  saillant,  plus  longs 
que  larges  et  formant  une  massue  très-lâche,  dernier  article  subova- 
laire,  avec  un  article  appendiculaire  peu  distinct. —  Prothorax  grand, 
rétréci,  et  abaissé  latéralement  en  avant,  assez  régulièrement  convexe, 
bords  latéraux  distinctement  marginés,  bord  postérieur  bisinué  de 
chaque  côté,  angles  latéraux  très-aigus,  lobe  médian  tronqué  et  dis- 
tinctement échancré  au  sommet. —  Ecusson  ovale-oblong,  atténué  aux 
deux  bouts,  non  relevé  en  arrière.  —  Elytres  oblongues,  à  côtés  sub- 
parallèies,  arrondies  isolément  en  arrière,  peu  déhiscentes,  laissant 
le  pygidium  à  découvert;  épaules  assez  saillantes,  lobes  épipleuraux 
très-marqués,  subanguleux  en  arrière.  —  Prosternum  plus  long  que 
large,  les  bords  latéraux  un  peu  relevés  en  carènes,  légèrement  rap- 
prochés en  arrière,  à  bord  postérieur  fortement  émarginé  en  arc  avec 
les  angles  latéraux  très-saillants,  à  surface  légèrement  convexe;  mé- 
sosternum transversal,  cintré;  parapleures  métathoraciques  légère- 
ment rétrécies  dans  leur  milieu.  —  Abdomen  à  segments  moyens  dis- 
tincts sur  la  ligne  médiane.  —  Pattes  courtes  et  robustes;  cuisses 
renflées;  jambes  un  peu  arquées;  tarses  très-courts;  articles  serrés, 
plus  larges  que  longs,  densément  pubescents  en  dessous,  3  triangu- 
lairement  échancré,  article  onguéal  à  peine  saillant  des  lobes  du  pré- 
cédent, crochets  courts,  épaissis  à  leur  base. 

Les  espèces  qui  composent  le  genre  actuel  sont  de  taille  moyenne, 
d'une  forme  cylindrique  allongée,  deux  fois  aussi  longs  que  larges, 
d'un  vert  métallique  avec  certaines  parties  d'un  rouge  ferrugineux. 
Toutes,  au  nombre  de  5,  appartieunent  à  l'Australie.  Au  point  de  vue 
générique,  ce  type  est  bien  distinct  par  ses  antennes  claviformes,  à 
massue  de  5  articles,  par  le  lobe  du  pronotum  bifide,  par  son  pro- 
sternum, enfin  par  sa  forme  générale  qui  le  fait  reconnaître  à  première 
vue  parmi  les  autres  genres  australiens. 

BUCHARIS. 
Baly,  Phytoph.  Malayan.  p.  61,  pi.  3,  fig.  6  (1). 

Tète  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des 
yeux;  épistome  indistinctement  séparé  du  front;  labre  transversal, 

(1)  La  fif^ure  donnée  par  M.  Baly  ne  rend  pas  exactement  la  forms  de  l'é- 
cusson,  celui-ci  n'est  jtas  en  pointe  en  arrière,  mais  largement  Ironqué-ar- 
rondi  ;  au  moins,  nous  le  voyous  ainsi  dans  le  B.  Suffriani  que  le  D'  Baly  a 
eu  l'obligeance  de  nous  communiquer. 


MONACHITES.  *  179 

court;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  un  peu  plus  long  que 
le  précédent,  atténué.  —  Yeux  grands,  faiblement  émarginés  en  arc 
de  cercle.  —  Antennes  grêles,  n'atteignant  pas  la  base  du  pronotum, 
article  1  allongé,  claviforrae,  2  oblong,  renflé,  3-6  très-grêles,  7-H 
dilatés,  comprimés,  en  triangles  plus  longs  que  larges,  formant  une 
massue  lâche.  —  Prothorax  grand,  régulièrement  convexe,  bords  la- 
téraux presque  droits,  angles  antérieurs  droits,  abaissés,  bord  posté- 
rieur légèrement  bisinué  de  chaque  coté,  le  !o.be  médian  triangulaire, 
très-saillant,  à  sommet  légèrement  tronqué  et  s'appuyaut  sur  Técusson. 

—  Celui-ci  subarrondi,  à  sommet  très-obtus  ou  tronqué  arrondi,  non 
relevé.  —  Elytres  formant  par  leur  ensemble  un  carré  atténué  en 
arrière,  épaules  assez  saillantes  et  arrondies,  lobes  épipleuraux  peu 
saillants,  anguleux  en  arrière,  arrondies  isolément  à  Textrémité, 
laissant  le  pygidium  à  découvert,  à  surface  Unement  ponctuée-striée. 

—  Prosternum  plan,  en  carré  transversal,  à  bord  postérieur  très-légè- 
rement émarginé  avec  les  angles  un  peu  saillants;  mésosternum  qua- 
drangulaire  transversal;  parapleures  métathoraciques  rétrécies  jus- 
qu'au milieu  de  leur  longueur,  très-légèrement  dilatées  vers  l'extrémité. 

—  Abdomen  à  1  et  5  segments  très-grands,  les  3  intermédiaires  visibles 
sur  les  côtés,  un  seul  au  milieu.  —  Pattes  médiocres,  courtes,  cuisses 
assez  renflées,  jambes  grêles,  un  peu  élargies  vers  l'extrémité,  tarses 
faibles,  terminés  par  des  crochets  dilatés  à  la  base  en  une  lamelle 
quadrangulaire,  avec  l'angle  antérieur  subaigu. 

Ce  genre  créé  par  le  D""  Baly  présente  tous  les  caractères  des  Mona- 
chiles,  et  le  bord  postérieur  du  prothorax  non  marginé,  serrulé,  avec 
un  lobe  médian  très-prononcé,  et  des  angles  latéraux  aigus  et  em- 
brassant la  base  des  élytres.  Par  ses  antennes  claviformes,  les  5  der- 
niers articles  étant  dilatés,  il  est  très-voisin  des  Prasonotus  dont  il  se 
distingue  au  premier  coup  d'oeil  par  le  lobe  médian  du  pronotum 
tronqué  et  non  biûde.  Il  ne  renferme  jusqu'à  ce  jour  que  deux  petites 
espèces  originaires  l'une  de  la  Nouvelle-Guinée,  l'autre  de  i'ile  Âlorty. 

SCAPHODIUS,  SuFFiuAN  (M.  S.). 

Tête  grosse,  plane,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  pos- 
térieur des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  émarginé  à  son 
bord  libre  ;  labre  court,  entier;  dernier  article  des  palpes  maxihaires 
oblong,  subacuminé.  —  Yeux  petits,  ovalaires,  à  peine  sinués  à  leur 
bord  interne.  —  Antennes  courtes,  dépassant  un  peu  la  base  du  pro- 
notum, article  4  très-gros,  allongé,  2  subglobuleux,  3-6  grêles,  sub- 
cylindriques, 7-11  triangulaires,  subdilaiés  en  dedans  et  un  peu 
comprimés.  —  Prothorax  convexe  transversalement,  bords  laîéraux 
droits,  l'antérieur  coupé  carrément,  le  postérieur  bisinué  de  chaque 
côté,  les  angles  latéraux  aigus  et  saillants,  le  lobe  médian  prononcé, 
terminé  par  un  sommet  indistinctement  bifide.  —  Ecusson  puncti- 


180  PHYTOPHAGES. 

forme,  plan,  subarrondi. —  Elytrcs  courtes,  ohlongues,  arrondies  iso- 
lément à  l'extrémité,  marquées  de  profondes  stries  ponctuées;  des 
lobes  épi  pleuraux  peu  saillants  et  arrondis.  —  Prosternum  transversal, 
plan,  à  bord  antérieur  un  peu  réfléchi,  à  bord  postérieur  coupé  carré- 
ment avec  les  angles  marqués.  —  Abdomen  normal.  —  Pattes  très- 
courtes,  tarses  assez  fortement  dilatés,  article  onguéal  peu  saillant 
au-delà  des  lobes  du  précédent,  terminé  par  de  petits  crochets  appen- 
diculés  à  la  base. 

Le  Scaphodius  complus  SfF.,  sur  lequel  nous  avons  tracé  cette  des- 
cription, nous  a  été  communiqué  parle  D' Suffrian  ;  c'est  une  très-belle 
petite  espèce,  d'un  jaune  fauve,  orné  de  macules  plus  obscures,  vagues 
et  réunies  en  bandes  irrégulières,  transversales  ;  le  corselet  est  très- 
finement  siriolé  sur  toute  sa  surface  et  permet  de  le  reconnaître  assez 
facilement.  U  a  été  découvert  dans  la  Nouvelle-Calédonie  et  pourrait 
bien  être  le  Cryploceplialus  strialicollis  de  Montrouzier  (Ann.  Soc. 
entora.  de  Fr.  dSGl,  V,  p.  303)  dont  la  description  est  insuffisante. 

ELAPHODES. 
ScFFRiAN,  Linn.  entomol.  XIII,  p.  16. 

Tête  assez  large,  plane,  plus  ou  moins  engagée  dans  le  prothorax; 
épistonie  confondu  avec  le  front;  labre  distinctement  échancré. —  Yeux 
subovalaires,  émarginés  eja  arc  de  cercle  au  bord  interne. —  Antennes 
couries,  mesurant  à  peine  le  quart  de  la  longueur  totale,  1  article 
assez  grand,  claviforme,  2  très-court,  3-6  très-grèles,  ob:ongs,  les  5 
derniers  dilatés,  triangulaires  avec  Tangle  antérieur  obtus,  formant 
une  massue  lâche,  H  le  plus  grand,  ovalaire  avec  un  article  appen- 
diculaire.  —  Prothorax  réiréci  en  avant,  légèrement  convexe,  bords 
latéraux  margiués,  b'^rd  antérieur  plus  ou  moins  avancé  dans  son 
milieu,  bord  postérieur  bisinué  de  chaque  côté,  avec  un  lobe  méJiau 
eu  triangle  peu  prolongé  et  à  sommet  bifide,  échani-ré.  —  Ecusson 
cordiforme,  à  sommet  ubti:;-,  déprimé;  à  base  très-rétrécie,  engagée 
dans  l'échancrure  du  lobe  médian  du  pronotum.  —  Elytres  br  èvt- 
ment  ovalaires,  médiocreuient  conve.xes,  peu  atténuées  en  arrière, 
arrondies  isolément,*à  peine  déhiscentes,  laissant  le  pygidium  à  dé- 
couvert, épaules  peu  inarquées,  lobes  épipleuraux  légèrement  sail- 
lants, arrondis.—  Prosternum  un  peu  plus  large  que  long,  plan,  bords 
latéraux  un  peu  rapprochés  en  arrière,  se  terminant  par  des  angles 
légèrement  saillants  par  suite  de  l'échancrure  en  arc  de  cercle  du 
bord  postérieur,  mésosternum  transversal,  court,  parapleures  méta- 
thoracifjues,  un  peu  dilatées  dans  leur  dernière  moitié.  —  Segments 
abdominaux  tous  visibles  sur  la  ligne  médiane.  —  Pattes  médiocres, 
cuisses  robustes,  jambes  un  peu  dilatées  vers  l'extrémité,  tarses  den- 
sément  pubescents,  article  onguéal  engagé  pour  les  deux  tiers  de  sa 


MONACHITES.  '181 

longueur  entre  les  lobes  du  précédent,  terminé  par  des  crochets  di- 
latés en  lamelle  carrée  à  leur  base. 

Le  corps  est  distinctement  rétréci  en  avant,  médiocrement  convexe, 
en  général  d'un  brun  rougeàtre  et  entièrement  recouvert  d'une  pu- 
bescence  jaunâtre,  couchée. —  Ce  type  se  distingue  aisément  des  Pra- 
SONATUS  par  la  couleur  et  la  pubescence  du  corps,  par  la  conforma- 
tion du  prosternum  aussi  bien  que  parcelle  des  tarses.  Dans  le  tome 
XIII  de  la  Linn.  entom.,  le  D''  Snffrian  ne  décrit  que  deux  espèces; 
ce  nombre  paraît  bien  augmenté  depuis,  car  dans  une  communica- 
tion manuscrite,  cet  entomologiste  le  porte  à  18,  toutes  originaires 
de  la  Nouvelle-Hollande. 

Chez  quelques  mâles  appartenant  à  ce  genre,  peut-être  chez  le  plus 
grand  nombre,  les  mandibules  offrent  une  tendance  à  prendre  un 
certain  développement,  ainsi  qu'il  arrive  si  fréquemment  dans  la 
tribu  dei  Clytrides. 

DITROPIDUS. 
Erichson,  Archiv.  f.  Naiurg.  VIII,  pi.  1,  p.  i20  (1). 

Tète  assez  grosse,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux,  épistome  à  peine  distinct  du  front  ;  labre  transversal, 
court,  légèrem.ent  échancré  ;  dernier  article  des  palpes  m.axillaires  de 
la  longueur  du  précédent,  fortement  attéhué  au  bout.  —  Yeux  assez 
grands,  subovalaires,  assez  profondément  émarginés  en  arc.  —  An- 
tennes très-courtes,  i  article  claviforme,  arqué,  2-6  courts,  monili- 
formes,  subégaux;  7-11  en  triangles  presque  aossi  larges  que  longs, 
dilatés  en  avant  en  un  angle  obtus,  le  dei'nier  court,  ovalaire.  — 
Prothorax  grand,  rétréci  en  avant,  Irès-convexe  vers  la  partie  anté- 
rieure du  disque,  bords  latéraux  marginés,  bord  postérieur  très-fai- 
blement bisinué,  angles  latéraux  très-aigus  et  saillants,  lobe  moyen 
assez  prononcé,  bifide  au  sommet.  —  Ecusson  pian,  non  relevé,  très- 
obtus  en  arrière,  acuminé  en  avant  et  reçu  dans  l'échancrure  du  lobe 
moyen  du  pronotum. —  Elytres  formant  un  ensemble  subquadran- 
gulaire,  distinctement  atténué  en  arrière,  épaules  assez  saillantes, 
lobes  épipleuraux  prononcés,  anguleux  en  arrière,  arrondis  isolé- 
ment au  bout  et  laissant  le  pygidium  à  découvert.  —  Prosternum 
plus  large  que  long,  à  surface  plus  ou  moins  convexe,  bords  latéraux 
en  carènes  un  peu  convergeâtes  en  arrière  et  se  terminant  dans  les 
angles  latéraux,  rendus  saillants  par  l'échancrure  en  arc  de  cercle  du 
bord  postérieur;  mésosternum  transversal;  parapleures  métalhoracl- 
ques  un  peu  rétrécies  dans  leur  milieu.  —  Pattes  courtes  et  robustes, 
cuisses  épaisses,  canaliculées  en  dessous,  jambes  courbées  à  leur  base, 

(1)  Sufl'rian,  Linn.  entom.  XIII,  p.  23.  —  Pleomorpha,  Saunders,  Trans. 
Linn.  Soc.  o(  Lond.  IV,  p.  268. 


i 82  PHYTOPHAGES. 

suhdilatées  vers  l'extrémité;  tarses  assez  larges,  article  onguéal  en- 
foncé pour  ses  deux  tiers  entre  les  lobes  du  précédent,  armé  de  cro- 
chets faiblement  dilatés  à  leur  base. 

Dans  les  espèces  assez  nombreuses  de  ce  genre,  Li  forme  générale 
du  corps  varie  dans  certaines  limites;  elle  est  toujours  plus  ou  moins 
atténuée  aux  deux  bouts,  mais  tantôt  elle  est  brièvement,  tantôt  plus 
longuement  ovalaire,  en  général  très-convexe  et  glabre  ;  quelques  es- 
pèces seulement  sont  pourvues  d'une  légère  pubescence  sur  les  parties 
supérieures. 

La  plupart  des  espèces  sont  d'une  nuance  bronzée,  métallique  et 
brillante,  souvent  avec  la  base  des  antennes  et  des  pattes  d'un  jaune 
rongeàtre;  rarement  cette  nuance  prend  une  plus  grande  extension. 
On  connaît  cependant  quelques  types  où  elle  domine  complètement. 
D'après  une  communication  récente  du  D'  Suffrian,  ce  genre  ne  con- 
tiendrait pas  moins  de  soixante-dix  espèces,  propres  à  l'Australie  et 
les  îles  voisines. 

Quelques-unes  d'entre  elles  présentent  un  allongement  manifeste 
des  pattes  antérieures,  ainsi  que  l'a  décrit  et  figuré  M.  Saunders(Trans. 
loc.  cit.  PI.  XV,  fig.  4)  pour  le  Dilropidus  Davisi  cf.  Ce  type,  que 
nous  avons  en  ce  moment  sous  les  yeux,  grâce  à  l'obligeance  du  D'' 
Baly,  présente,  en  etîet,  cette  structure;  la  cuisse  et  la  jambe  de  la 
première  paire  de  pattes,  sont  un  peu  allongées;  la  dernière  notam- 
ment est  aussi  longue  que  la  cuisse;  tandis  qu'elle  est  aux  autres  paires 
de  pattes  évidemment  plus  courte  que  cette  dernière. 

Une  autre  particularité  est  offerte  par  les  mâles  de  certaines  es- 
pèces ;  chez  eux,  les  derniers  articles  des  antennes  s'allongent,  au 
point  que  ces  organes  dépassent  en  longueur  la  totalité  du  corps; 
les  femelles  do  ces  espèces,  qui  toutes  sont  rougeâtrcs,  ne  présentent 
rien  d'exceptionnel  sous  ce  rapport.  Comme  chez  les  Elaphodes,  quel- 
ques mâles  ont  aussi  des  mandibules  robustes  et  plus  développées 
que  de  coutume. 

PLEOMORPHUS,  Suffrian  (M.  S.). 

Tête  large  et  légèrement  convexe,  engagée  dans  le  prothorax  au 
moins  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le 
front;  labre  transversal,  entier.  —  Yeux  largement  ovalaires,  peu 
profondément  échancrés  eu  triangle.  —  Antennes  courtes,  atteignant 
à  peine  à  la  base  du  pronotum,  1  article  oblong,  claviforme,  2  sub- 
globuleux, 3-6  oblongs,  subnioniliformes,  7-11  dilatés,  triangulaires, 
l'angle  antérieur  arrondi,  formant  une  massue  distincte  et  assez  ser- 
rée. —  Prothorax  fortement  rétréci  en  avant,  régulièrement  convexe, 
bords  marginaux  droits,  iinemont  marginés,  bord  postérieur  échancré 
de  chaque  côté,  avec  un  lobe  médian  prononcé,  à  sommet  bifide.  — 
Eeusson  pyriforme,  très-obtus  en  arrière,  aminci  eu  avant,  logé  dans 


CRTPTOCÉPHALITES.  i83 

l'échancrure  du  pronotum,  plan  et  non  relevé  en  arrière.  —  Elytres 
convexes  vers  la  base,  un  peu  dilaiées  aux  épaules,  très-distincte- 
ment atténuées  en  arrière;  épaules  marquées,  lobes  épipleuraux  dis- 
tincts et  arrondis,  à  surface  régulièrement  ponctuée-striée.  —  Proster- 
num plus  long  que  large,  subcouvexe  en  avant,  à  bords  latéraux 
relevés  en  carène,  sinueux-convergents  en  arrière,  se  terminant  par 
des  angles  aigus  très-saillants, bord  postérieur  incisé  triangulairement; 
mésosternum  convexe,  arrondi  en  avant;  parapleures  métathoraci- 
ques  fortement  rétrécies  dans  leur  milieu,  presque  aussi  larges  à  l'ex- 
trémité postérieure  qu'à  la  base.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  et 
jambes  de  la  V  paire  plus  longues  que  celles  des  autres,  tarses  al- 
longés, articles  en  triangles  oblongs,  le  dernier  dégagé  du  précédent 
pour  la  moitié  environ  de  sa  longueur,  terminé  par  des  crochets  sim- 
ples. 

Parmi  les  genres  dont  les  antennes  ont  la  massue  formée  de  5  ar- 
ticles, deux  seulement  ont  le  prosternum  oblong,  Prasonotus  et  Pleo- 
MORPHUs;  mais  chez  le  premier,  ce  prosternum  est  échancré  en  arc 
de  cercle,  tandis  que  dans  le  second  l'échancrure  est  nettement  trian- 
gulaire. Outre  ces  caractères  distinctifs,  les  antennes  sont  autrement 
conformées,  les  tarses  surtout  présentent  une  toute  autre  structure. 
Il  renferme  actueUement  5  espèces,  originaires  de  l'Australie;  nous 
n'avons  connu  que  les  P.  pulridus  Sff.  et  P.  hislerinus  S£f. 

Groupe  V.     Gryptocéphalît&s. 

Tête  le  plus  souvent  invisible  d'en  haut.  —  Yeux  toujours  transver- 
salement oblongs,  développés  et  distinctement  échancrés  à  leur  bord 
antérieur.  —  Antennes  longues  et  grêles,  fihformes  avec  les  derniers 
articles  très-légèrement  comprimés  et  un  peu  dilatés.  —  Prothorax 
très-convexe  dans  sa  partie  discoïdale  antérieure  et  parfois  gibbeux,  à 
bord  postérieur  denticulé  avec  un  lobe  médian  prononcé,  tronqué 
carrément  ou  subémarginé,  muni  de  1-3  dents,  parfois  denticulé 
comme  le  reste  du  bord;  angles  antérieurs  forlement  infléchis  et  or- 
dinairement droits,  les  postérieurs  toujours  aigus,  prolongés  et  em- 
brassant plus  ou  moins  étroitement  la  base  des  élyires.  —  Ecusson 
grand,  trapézoïdal  ou  triangulaire,  relevé  vers  le  sommet.  —  Elytres 
suhcyhndriques,  oblongues  ou  formant  par  exceptioia  un  ensemble 
subcarré.  —  Prostenium  assez  large,  plan,  tronqué  en  arrière  avec  les 
angles  aigus  ou  coupés  obhquement,  rarement  prolongé  en  saillie 
vers  le  mésosternum.  —  P.irapleures  métathoraciques  atténuées  de 
la  base  à  l'extrémité  ou  bien  subpaiallôles  sur  une  partie  de  leur 
étendue. 

Le  corps  des  Cryptocéphalites  est  toujours  oblong  ou  subcylindrique, 
sauf  dans  le  genre  Chlamydicadmus,  où  la  forme  est  subquadrangu- 


184  PHYTOPHAGES. 

laire.  Ce  groupe,  quoique  de  beaucoup  le  plus  riche  en  espèces,  ne 
renferme  que  cinq  genres,  dont  le  tableau  suivant  résume  les  ca- 
ractères distinctifs  : 

I.  Proslftrnum  tronqué,  arrondi  ou  subémarginé  en  arrière. 

A.  Prosternum  à  bord  postérieur  subémarginé,  bilobé 

ou  biépineux.  Cryptocephalus. 

A'.  Prosternum  à  bord  postérieur  tronqué  ou  subar- 
rondi, «es  angles  très-obtus. 

B.  Parties  supérieures  ponctuées  ou  rugueuses,  cuisses 

postérieures  normales.  Cadmus. 

B'.  Parties  supérieures  plus  ou  moins  fortement  tu- 
berculeuses, cuisses  postérieures  renflées  cbez 
le  mâle.  Chlamydtcadtnus. 

II.  Prosternum  rhomboidal,  terminé  en  pointe  en  arrière. 

C.  Parapîeures  métathoraciques  à  bords  parallèles  sur 

les  3/-4  postérieurs  de  la  longueur.  Loxopleurus. 

C.  Parapîeures  métathoraciques  régulièrement  atté- 
nuées de  la  base  à  l'extrémité.  Rhotnhosternns. 

CRYPTOCEPHALUS. 
Geoffroy,  Hist.  Ins.  Par.  I,  p.  231  (1). 

Tf^te  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux  et  devenant  invisible  d'en  haut;  front  plan,  iionctué 
ou  rugueux,  labre  un  peu  rétrtci  en  avant,  arrondi  aux  angles,  sub- 
émarginé. —  Yeux  grands,  médiocrement  sinués  au  bord  interne, 
canthus  larges,  occupant  le  tiers  de  la  lirgour  des  yeux,  k  sommet 
très-obtus.  —  Antennes  filiformes,  très-li'gèrement  comprimées  et  di- 
latées vers  l'extrémité,  dépassant  en  longueur  la  moitié  du  corps, 
parfois  sa  totalité,  1  article  claviforme,  un  peu  aplati,  2  subglobuleux, 
les  intermédiaires  les  ijIus  longs,  les  4  ou  5  derniers  subcom[»rimés, 
leur  angle  supérieur  interne  assez  marqué,  un  12"  article  rudimen- 
taire,  conique.  —  Prothorax  rétréci  en  avont.  convexe  et  parfois  gib- 
beux  sur  le  disque,  très-court  eu  dessous  ;  bord  antérieur  avancé, 
bords  marginaux  droits  ou  anguleux,  plus  ou  moins  réUéchis,  bord 
postérieur  crénelé,  largement  lobé  dans  son  milieu,  lube  coupé  carré- 
ment ou  étBarginé,  les  angles  latéraux  plus  ou  moins  aigus.  —  Ecus- 
son  assez  grand,  triangulaire  uu  trapézoïdal  par  la  troncature  du 
sommet,  toujours  plus  ou  moins  relevé  en  arrière.  —  Elytres  cylin- 

(t)  Cryptocephalus,  Gcoffr.  Fabr.  Syst.  El.  II,  p.  -i2.  —  Suiïr.  Linn.  entom. 
11,  p.  13.  —  Redt.  Faun.  Auslr.  i^'  Ed.  {i.  5G5.  -  Proctopuïsus,  Disopus,  Redt. 
Faun.  Austr.  l^e  Ed.  p.  564,  372.  —  ,AI\lass\  et  Mecostethis,  Slài,  Ofv.  of 
Kongl.  V.  Ak.  Forb.  1865,  p.  60  et  61.  —  Bassareos,  Haldeman,  Journ.  Acad. 
N.  Scienc.  Philad.  New.  Ser.  Vol.  I,  p.  249. 


CRTPTOCÉPHALITES .  1 8S 

driques,  très-rarement  subélargies  vers  la  base,  plus  fréquemment  en 
arrière,  arrondies  isolément  à  l'extrémité  et  laissant  le  pygidium  à 
découvert,  lobes  épipleuvaux  peu  saillants,  larges  et  arrondis;  à  sur- 
face médiocrement  convexe,  confusément  ponctuée  ou  subrngueuse, 
ou  ponctuée-striée.  —  Prosternum  court,  suhélargi  en  arrière,  tron- 
qué carrément,  ou  bien  éroarginé  avec  les  angles  plus  ou  moins  sail- 
lants latéralement  ;  bord  antérieur  plus  ou  moins  réfléchi;  paraploures 
métathoraciques  larges,  à  bords  subparallèles  dans  leurs  trois  quarts 
postérieurs.  —  Abdomen  de  S  segments,  4  très-grand,  2-3  très-courts 
sur  la  ligne  médiane,  4  sou.ié  à  5,  la  suture  efTacée  au  milieu,  visible 
seulement  sur  les  côtés,  5  très-développé,  diversement  configuré.  — 
Pattes  médiocres;  cuisses  un  peu  renflées;  jambes  droites,  un  peu 
courbes  à  la  base,  présentant,  par  exception  et  chez  certains  mâles, 
une  forme  légèrement  anormale;  tarses  médiocres,  1  article  oldong, 
2  triangulaire,  plus  court,  3  bilohé,  le  plus  large,  son  bord  libre  plus 
ou  moins  fortement  échancré,  •i  très-rudimentaire,  S  ou  article  on- 
guéal  plus  ou  moins  robuste,  terminé  par  des  crochets  simples  ou 
épaissis  vers  la  base. 

Avant  de  considérer  le  type  actuel  dans  sa  généralité,  nous  devons 
nous  arrêter  un  instant  à  l'examen  des  différences  sexuelles.  A  part  la 
petitesse  de  la  taille  chez  les  mâles  H  la  plus  grande  longueur  de  leurs 
antennes,  différences  que  l'on  retrouve  dans  la  plupart  des  Phyto- 
phages, celles  que  l'on  observe  dans  les  Cryptocéphales  ont  rapport  à 
la  structure  et  à  la  coloration. 

Le  dernier  segment  abdoannal  est  toujours  creusé  chez  la  femelle 
d'une  fossette  plus  ou  moins  profimde,  de  forme  arrondie,  elliptique 
ou  somi-elliptique.  Chez  le  màlcj  le  même  segment  présente  à  cet 
endroit  un  espace  lisse,  brillant,  très-rarement  un  enfoncement  peu 
profond. 

En  outre,  certains  mâles  présentent  des  particularités  tout  à  fait 
exceptionnelles  sur  lesquelles  on  a  pu  fonder  des  genres,  mais  qui, 
en  réalité,  ont  très-peu  d'importance,  parce  que  ces  particularités  dis- 
paraissent chez  les  femelles.  C'est  ainsi  que  le  Cr.  Lorexji  cT  a  les  pattes 
antérieures  plus  développées,  les  jambes  des  deux  derniôies  paires  ar- 
quées à  la  base,  dilatées  à  l'extrémité,  le  1'^''  anicle  des  tarses  anté- 
rieurs relativement  très-grand  et  triangulairi\M.  Chovrolat  avait  créé 
le  genre  Ho.malopus  d'après  ces  notes  di.-tincilves.  M.  Rodtenbacher 
avait  adopté  le  genre  Proctophysus,  indiqué  également  par  M.  Che- 
vrolat  peur  le  Cr.  lobalus,  dont  le  mâle  présente  des  antennes  et  des 
pattes  autrement  conformées  que  les  autres  Chryptocéphales.  Il  en  est 
de  même  du  genre  Disopus,  créé  uniquement  sur  la  structure  des 
pattes  antérieures  du  mâle.  Comme  nous  l'avons  dit,  ces  particularités, 
ne  portant  que  sur  Tun  des  sexes,  ne  peuvent  tout  au  plus  servir  qu'à 
la  distinction  de  sous-genres. 

Des  différences  sexuelles  dans  la  coloration  nous  sont  offertes  par 


186  PHYTOPHAGES. 

de  nombreux  types  et  sont  parfois  si  considérables  qu'elles  peuvent 
induire  en  erreur  dans  la  détermination  des  espèces.  La  couleur  rouge 
ou  jaune  des  taches  peut  disparaître  en  totalité  ou  envahir  complè- 
tement l'organe  qui  en  est  orné.  1!  suffit,  à  cet  égard,  de  se  rappeler 
les  Cryptoceplialus  Q-pimciatus,  Conjli,  Loreyi,  marginalus,  etc. 

11  n'est  aucun  genre,  parmi  les  Phytophages,  qui  soit  aussi  riche 
en  espèces  et  oîi  la  forme  générale  soit  mieux  conservée;  elle  est  tou- 
jours cylindrique,  très-rarement,  les  élytres  sont  un  peu  plus  larges 
à  la  base  et  dorment  à  la  forme  un  contour  ovalaire  ;  plus  souvent  les 
élytres  sont  un  pea  élargies  vers  la  déclivité  et  l'insecte  paraît  atté- 
nué en  avant.  Par  suite  de  cette  uniformité  dans  l'organisation,  il 
n'est  pas  nécessaire  d'entrer  dans.plus  de  détails  sur  les  caractères  ex- 
posés dans  la  diagnose  du  genre. 

La  couleur  varie  du  noir  foncé  au  vert  métallique,  avec  toutes  les 
nuances  de  rouge  et  de  jaune  disposées  en  une  infinité  de  dessins  di- 
vers. 

A  l'état  parfait,  on  rencontre  les  Cryptocéphales  sur  des  plantes 
assez  variées;  cependant,  pour  autant  que  l'on  peut  en  juger  dans 
l'état  actuel  de  nos  connaissances,  ils  paraissent  alFectionner  les  chê- 
nes, les  saules,  les  bouleaux,  en  un  mot,  les  amentacées  qui  forment 
le  fond  de  nos  forêts. 

Us  se  trouvent  dispersés  sur  la  surface  entière  du  globe,  il  n'est  pas 
de  contréiî  qui  n'en  renferme  un  certain  nombre  de  types.  Le  Cata- 
logue du  comte  Dejean  en  signalait  environ  160;  depuis  l'époque  de 
sa  publication,  le  nombre  des  espèces  a  été  porté  à  700  et  peut-être 
davantage.  L'Europe  en  nourrit  environ  150,  l'Amérique  boréale  120, 
l'Amérique  méridionale  140,  le  continent  de  l'Inde  et  les  grandes  îles 
voisines  plus  de  170,  la  Nouvelle-Hullande  lu,  et  l'Afrique  de  94  à  96. 

LOXOPLEURUS. 
Shffrian,  Linn.  entom.  XIII,  p.  123. 

Tète  médiocre,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au-delà  du  bord 
postérieur  des  yeux;  labre  assez  grand,  rétréci  vers  son  bord  libre  et 
presque  entier.  —Yeux  assez  gros,  canthus  triangulaires,  mesurant  la 
moitié  de  la  largeur  des  yeux,  à  sommet  sulxiigu.  —  Antennes  fili- 
formes, très-légèrement  comprimées  vers  l'extrémité,  plus  courtes  que 
le  corps  dans  les  deux  sexes,  dépassant  h  peine  la  moitié  de  cette  lon- 
gueur chez  la  femelle.  —  Prothorax  rétréci  en  avant,  fortement  in- 
fléchi vers  les  angles  antérieurs,  assez  convexe  sur  le  disque  et  un 
peu  prolongé  dans  le  milieu  du  bord  antérieur,  bords  marginaux  pres- 
que droits,  entiers,  un  peu  relevés,  bord  postérieur  à  peine  lobé  dans 
son  milieu,  deux  fortes  impressions  partant  de  l'écusson  et  se  diri- 
geant vers  les  angles  antérieurs.  —  Ecusson  oblong,  assez  relevé  en 


CRYPTOCÉPHALITES.  187 

arrière  et  atténué,  une  fossette  à  la  base,  le  sommet  subarrondi.  — 
Elytres  allongées,  subcylindriques,  un  peu  élargies  en  arriére,  lobes 
épipleuraus  peu  saillants,  arrondis,  épaules  marquées,  suivies  d'une 
compression  latérale  du  corps,  à  surfcice  poncfuoe-striée,  les  séries 
parfois  confondues  et  indistinctes  vers  la  base,  dans  quelques  espèces 
des  côtes  saillantes.  —  Prosternum  à  bord  antérieur  un  peu  réfléchi 
vis-à-vis  des  organes  buccaux,  subdilaté  en  arrière  des  hanches  anté- 
rieures, tronqué  obliquement  de  chaque  côté  et  formant  ainsi  un  pen- 
tagone dont  le  sommet  est  appuyé  sur  le  mésosternum;  parapleures 
raétathoraciques  à  bords  parallèles  sur  les  trois  quarts  postérieurs  de 
leur  longueur.  —  Pattes  grêles,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  droi- 
tes, un  peu  courbes  à  la  base,  tarses  assez  longs,  les  3  premiers  arti- 
cles triangulaires,  subégaux,  le  3*  plus  large,  article  onguéal  un  peu 
saillant,  terminé  par  deux  crochets  grêles,  dilatés  et  sinueux  à  leur 
base. 

Les  espèces  qui  composent  le  genre  actuel  sont  de  petite  taille,  de 
forme  !^ubcylindrique,  allongée,  un  peu  atténuée  vers  la  tête  et  rap- 
pelant la  forme  des  Stylosomus.  Elles  ?e  distinguent  facilement  des 
Cryptocephalus  par  la  forme  du  prosternum  et  ne  peuvent  être  con- 
fondues avec  les  autres  genres  de  la  tribu  actuelle. 

Sept  types  sont  décrits  dans  la  Linnœa  entomologica,  tome  XIII, 
p.  127.  Le  D""  Suffrian  (in  litteris)  porte  ce  nombre  à  24,  toutes  pro- 
pres à  la  Nouvelle-Hollande. 

RHOMBOSTERNUS. 
SuFFRUN,  Linn.  entom.  Xill,  p.  141. 

Tête  assez  petite,  à  front  plan  ;  labre  un  peu  convexe,  cachant  tout 
à  fait  les  mandibules,  échancré  en  demi-cercle.  —  Yeux  profondément 
émarginés,  canthus  plus  longs  que  larges,  à  sommet  arrondi.  —  An- 
tennes grêles,  mesurant,  chez  le  mâle,  la  longueur  du  corps  et  les 
2/3  seulement  chez  la  femelle,  les  articles  intermédiaires  distinctement 
élargis  et  subcomprimés,  les  derniers  plus  grêles  et  moins  allongés. 
—  Prothorax  plus  de  deux  fois  aussi  large  que  long,  médiocrement 
convexe  avec  deux  dépressions  obliques  obsolètes  sur  les  côtés,  les 
bords  marginaux  larges  et  relevés,  le  bord  postérieur  très-lînement 
crénelé.  —  Ecusson  plus  long  que  large,  très-relevé  vers  l'extrémité 
qui  est  obtuse.  —  Elytrcs  subrectangulaires,  déprimées  le  long  de  la 
suture  derrière  l'écusson;  angles  hnméraux  petits  et  assez  saillants, 
lobes  latéraux  peu  prononcés;  à  ponctuation  disposée  irrégulièrement 
en  stries. —  Prosternum  rhomboïdal,  oblon.g,  à  bord  antérieur  réfléchi, 
prolongé  derrière  les  hanches  et  coupé  obliquement,  de  chaque  côté,  de 
manière  à  former  une  pointe  mousse,  dirigée  en  arrière  et  reposant 
en  grande  partie  sur  le  mésosternum  ;  parapleures  métathoraciques 


188  PHYTOPHAGES. 

larges,  planes,  régulièrement  atténuées  de  la  base  à  l'extrémité.  — 
Pattes  robustes,  cuisses  renflées  dans  leur  milieu,  jambes  presque 
droites,  un  peu  élargies  vers  l'exU'étnité  chez  la  femelle;  tarses  dilalés, 
article  1  de  moitié  plus  long  que  2,  3  un  peu  plus  long  que  celui-ci, 
artii-le  onguéal  engagé  pour  les  deux  tiers  entre  les  lobes  du  précé- 
dent, terminé  par  des  crochets  simples. 

Une  espère  de  ce  genre,  que  nous  devons  à  l'obligeance  de  M.  Baly, 
le  Rhomboslernm  sulfuripennis  SfF.,  rappelle  beaucoup  pour  la  taille 
et  la  forme  para'lélipipédique  notre  Cr.  sericeus  ;  mah  le  prosternum 
établit  entre  les  deux  types  une  démarcation  nette  et  tranchée.  Le 
même  caractère  suffit  pour  distinguer  le  genre  actuel  de  tous  les 
autres  de  la  tribu.  M.  Suflrian  (i)  croit  que  plusieurs  des  espèces  dé- 
crites par  M,  Saunders,  sous  le  nom  d'ApouocEKA,  pourraient  bien 
rentrer  dans  cette  C(mpe  générique;  le  faciès  nous  paraît  cependant 
assez  différent.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'auteur  anglais  a  fait  connaître 
quatre  espèces,  M.  Suffrian  deux,  toutes  originaires  de  l'Australie. 

CADMUS. 
Erichson,  Archiv.  f.  Naturg.  VIII,  pi.  1,  p.  119  (i). 

Tète  assez  forte,  à  front  plan;  labre  transversal,  un  peu  convexe, 
non  ou  à  peine  rétréci  en  avant,  écliancré  en  arc  de  cercle.  —  Yeux 
médiocres,  très-profondément  sinués,  à  canlhus  oculaires  dépassant 
le  milieu  de  la  largeur  des  yeux,  à  extrémité  arrondie.  —  Antennes 
filiformes,  subcomprimées,  de  longueur  très-variable,  tantôt  au 
moins  aussi  longues  que  le  corps  et  tantôt,  on  mesurant  seulement  le 
tiers,  très-différentes  sons  ce  rapport  dans  l'un  et  l'autre  sexe. —  Pro- 
thorax au  moins  deux  fois  aussi  large  que  loi. g,  surface  assez  convexe, 
souvent  très-inégale,  à  bords  latéraux  entiers  ou  denticulés,  le  posté- 
rieur à  lohe  médian  peu  prolongé  et  muni  de  trois  pointes,  une  mé- 
diane, deux  latérales.  —  Ecusson  en  général  grand,  plus  ou  moins 
relevé,  tronqué  à  l'extrémité,  tantôt  subcarré,  tantôt  en  trapèze  oblong. 
—  Eiytres  oblongues  et  subcylindriques,  formant  un  ensemble  sub- 
quadrangulaire,  ou  snbcarré,  à  surface  ponctuée,  rugueuse,  ou 
tuberculeuse;  tantôt  arrondies  isolément  et  laissant  à  découvert  une 
partie  du  pygidium,  tantôt  arrondies  simultanément  et  le  recouvrant 
plus  ou  moins  complètement.  —  Prosternum  rétréci  vers  le  milieu 
par  le  rapprochement  des  hanches,  subdilaté  en  arrière,  arrondi  ou 
légèrement  émarginé,  avec  les  angles  latéraux  obtus  et  obliquement 

(1)  Sultrian,  Linn.  Entomolog.  XUI,  p.  142. 

(2)  Suffrian,  Linn.  éniom.  t.  XllI,  p.  48.  —  Brachycaulus,  L.  Fairmaire, 
Adû.  Soc.  eut.  de  Fr.  1813,  p.  13.  —  Odontoderes,  Prionopleura,  Onchosoma, 
Saunders,  Trans.  entom.  Soc.  of  Loiid.  t.  IV,  p.  197. 


CRYPTOCÉPHALITES.  189 

disposés,  à  bord  antérieur  réfléchi  ;  mésosternum  court,  impressionné 
dans  son  milieu;  métasternum  à  parapleures  larges,  plus  ou  moins 
brusquement  rétrécies  en  arrière.  —  Pattes  en  général  épaisses  et 
robustes,  souvent  plus  longues  et  plus  grêles  chez  les  m.âles,  cuisses 
plus  ou  moins  raccourcies,  jambes  droites,  élargies  vers  l'extrémité; 
tarses  robustes,  larges,  les  3  premiers  articles  densément  ciliés,  le  1 
souvent  le  plus  long,'  article  onguéal  court,  terminé  par  deux  crochets 
robustes,  divergents,  renflés  à  leur  base  et  souvent  subdentés. 

Le  genre  actuel,  tel  qu'il  a  été  créé  par  Erichson  et  étudié  dans 
tous  ses  détails  par  le  D"'  SufFrian,  ne  satisfait  nullement  aux  exigences 
de  la  science.  De  l'avis  de  l'éminent  entomolo-:;iste  que  nous  venons 
de  citer  et  qui,  à  notre  époque,  connaît  le  mieux  les  Cryptocéphalides, 
ce  genre  doit  être  remanié.  Mais  il  serait  prématuré  de  vouloir  en 
entreprendre  l'étude,  avant  d'avoir  réuni  un  nombre  suffisant  d'exem- 
plaires de  l'un  et  de  l'autre  sexe  de  chacune  des  espèces,  afin  de 
se  rendre  un  compte  exact  des  limites  dans  lesquelles  les  variations 
ont  lieu.  Faute  de  matériaux  suffisants,  on  s'expose  à  décrire  comme 
espèces  des  variétés  d'un  même  type  et  à  désigner  sous  des  noms  dif- 
férents les  deux  sexes  d'une  même  forme.  La  tentative  de  M.  Saunders 
pour  diviser  les  Cryptocéphalides  de  l'Australie  n'a  pas  été  heureuse; 
il  a  créé  ses  genres,  au  moins  en  grande  partie,  uniquement  d'après 
le  faciès  et  n'a  fait  usage  que  de  deux  caractères,  la  forme  des  an- 
tennes et  l'état  des  bords  latéraux  du  pronotum;  il  n'a  pas  remarqué 
les  grandes  différences  sexuelles  des  premières,  ni  l'inconstance  du 
second. 

Le  D'  Suifrian  qui  a  publié  dans  le  t.  XIII  de  la  Linna;a  entomolo- 
gica,  ses  études  sur  les  Cryptocéphalides  de  l'Australie  et  qui,  à  cette 
occasion,  a  dû  soumettre  à  un  examen  approfondi  les  mémoires  de 
M.  Saunders,  est  arrivé  à  celte  conchision  que  la  majorité  des  genres 
de  cet  auteur  ne  peuvent  pas  être  maintenus,  tels  qu'ils  s  mt  délimités  : 

les    DlCENOPSlS  (1),  luiOCEPHALA  (2),  MlTOCERA  (3),  OcHROSOPSIS  (4)    et 

Chloropu-ma  (5)  sunt  de  vrais  CuYPXocKPHALUset  pourraient  tout  au 
plus  être  conservés  comme  groupes  dans  ce  genre.  D'après  l'apparence 
extérieure,  quelques  espèces  du  genre  Aporocera  de  M.  Sa.mders 
pourraient  être  des  Rhombosternus  (6),  mais  comme  l'auteur  anglais 
n'a  pas  parlé  de  la  f(jrme  si  remarquable  du  prosternum,  il  faut  at- 
tendre de  nouvelles  recherches.  Les  deux  genres  Odojvtoderes  (7)  et 

(1)  SufFrian,  Linn.  entomol.  XllI,  p.  93. 

(2)  Sfr.  1.  c.  p.  98,  112,  118. 

(3)  SU'.  1.  c.  p.  150,  137. 

(4)  Sff.  1.  c.  p.  98. 

(5)  SfF.  1.  c.  p.  167. 

(6)  Sff.  J.  c.  p.  U2. 

(7)  SJf.  1.  c.  p.  52. 


i90  PHYTOPHAGES. 

pRiONOPLEURA  (1)  sont  des  Cadmus.  Il  en  serait  de  même  du  genre 
Onchosoma  (2).  Cependant  il  paraîtrait  assez  probable  que  de  nouvelles 
recherches  permettront  de  conserver  cette  dernière  coupe,  si  le  re- 
couvrement du  pygidium  par  les  élytres  s'accompagne  de  quelques 
autres  notes  distinctives  de  certaine  valeur.  On  devra,  dans  ce  cas,  lui 
restituer  le  nom  de  Brachycaulus  qui  lui  lut  imposé  en  1843  par 
M.  L.  Fairmaire. 

M.  Saunders,  qui  a  enrichi  la  science  entomologique  de  travaux  si 
nombreux  et  si  variés,  n'a  pas  eu  à  sa  disposition  des  matériaux  suf- 
fisants pour  diviser  les  Cryptocéphalides  australiens;  il  n'a  pas  soup- 
çonné les  grandes  variations  auxquelles  ils  sont  sujets,  ni  reconnu 
leurs  profondes  différences  sexuelles.  Il  n'est  pas  impossible,  cepen- 
dant, qu'à  l'aide  des  découvertes  récentes  et  de  nouvelles  études, 
plusieurs  des  coupes  établies  par  l'auteur  anglais  ne  puissent  re- 
prendre leur  rang  primitif,  comme  cela  a  déjà  eu  lieu  pour  le  genre 
Chlamydicadml's,  dont  M.  Baly  vient  de  compléter  la  description  basée 
sur  un  ensemble  suffisant  d'espèces. 

C'est  dans  le  genre  actuel  que  l'on  rencontre  les  Cryptocéphalides 
de  la  taille  la  plus  grande  et  de  la  forme  la  plus  robuste;  tantôt  leur 
corps  est  épais  et  mat,  à  marbrures  elfacées  et  recouvert  d'une  légère 
pubescence  ;  tantôt,  il  est  lisse,  glabre  et  orné  de  dessins  nettement 
définis. 

Les  antennes  varient  beaucoup  en  longueur  selon  les  sexes,  plus 
longues  chez  le  mâle,  elles  se  raccourcissent  chez  la  femelle  et  le 
raccourcissement  porte  sur  les  articles  qui  forment  l'extrémité  de 
l'organe;  en  mènie  temps,  ces  articles  sont  un  peu  élargis  et  légère- 
ment comprimés.  Le  prothorax  et  les  élytres,  notamment  chez  les 
grandes  espèces,  sont  parsemés  de  rugosités,  parfois  de  tubercules 
qui  leur  donnent  un  aspect  mat.  Dans  d'autres,  le  dessus  du  corps 
est  glabre,  plus  égal,  plus  finement  pointillé.  Les  parties  inféiieures 
présentent  des  diiférences  analogues.  L'écusson  est  en  général  bien 
développé,  médiocrement  déclive,  tantôt  quadrangulaire,  tantôt  tra- 
pézoïdal, la  base  et  le  sommet  étant  coupés  carrément,  les  côtés  la- 
téraux convergent  en  arrière.  Souvent,  il  est  divisé  en  deux  parties 
par  une  carène  longitudinale  saillante. 

Le  genre  Cadmus  se  distingue  aisément  des  autres  types  du  groupe 
des  Cryptocéphalites  par  la  forme  du  proslernum,  dont  les  angles 
latéraux  postérieurs  sont  obtus  et  tronqués  obliquement.  Les  espèces 
décrites  jusqu'à  ce  jour,  au  nombre  de  14  à  iS,  appartiennent  au 
continent  de  la  Nouvelle  Hollande.  D'après  des  indications  manus- 
crites du  D''  SulTrian,  ce  nombre  serait  actuellement  de  40  à  43. 

(1)  Sff.  1.  c.  p.  62. 

(2)  Suffrian,  Linn.  entom.  Xlll,  p.  88. 


CRYPTOCÉPHALITES.  lUl 

CHLAMYDICADMUS. 
Saundkrs,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  t.  IV,  p.  294  (Lachnabothra)  (1). 

Tête  médiocre,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  à  front  légèrement  convexe.  —  Yeux  profondément  sinués, 
canthus  atteignant  au-delà  de  la  moitié  du  petit  diamètre  de  ces 
organes,  à  sommet  arrondi.  —  Antennes  grêles,  différentes  selon  les 
sexes  :  chez  le  mâle,  longueur  dépassant  d'un  quart  celle  du  corps, 
articles  très-longs,  subégaux,  dernier  comprimé  et  un  peu  plus  large 
que  le  précédent;  chez  la  femelle,  longueur  mesurant  un  peu  plus 
de  la  moitié  du  corps,  les  cinq  derniers  articles  plus  courts  qi-ie  les 
précédents,  légèrement  dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  trois 
fois  aussi  large  que  long,  côtés  latéraux  fortement  infléchis,  bords 
marginaux  subsinueux  ou  denticulés,  le  postérieur  denté,  à  lobe  mé- 
dian peu  prononcé,  tronqué  carrément,  surface  très-inégale,  ornée  le 
plus  souvent  chez  le  mâle  de  deux  forts  tubercules.  —  Ecusson  grand, 
assez  déclive,  en  trapèze  allongé,  très-souvent  caréné  longitudinale- 
ment. —  Elytres  subcyUndriques,  formant  par  leur  ensemble  un  carré 
régulier  ou  très-légèrement  oblong,  arrondies  isolément  à  l'extrémité 
et  laissant  le  pygidium  à  découvert,  à  lobes  épipleuraux  prononcés  et 
anguleux  en  arrière,  à  surface  très-inégale,  presque  mate  et  ponctuée- 
rugueuse,  ornée  de  tubercules  plus  ou  moins  saillants,  de  côtes  inter- 
rompues et  sinueuses.  —  Prosternum  subconcave  d'avant  en  arrière, 
assez  large,  un  peu  réfléchi  au  bord  antérieur  vis-à-vis  des  organes 
buccaux,  tronqué-arrondi  au  bord  postérieur  avec  les  angles  très-ubtus. 

—  Parapleures  raétathoraciques  très-fortement  rétrécies  en  arrière. 

—  Pattes  robustes,  cuisses  courtes,  ovalaires,  les  postérieures  un  peu 
plus  furtes  que  les  autres,  jambes  droites,  très-faiblement  élargies 
vers  l'extrémité;  tarses  robustes,  article  1  un  peu  plus  long  que  2, 
3  très-large,  bilobé,  article  onguéal  logé,  pour  les  deux  tiers,  dans  les 
lobes  du  précédent,  armé  de  crochets  médiocres,  un  peu  épaissis  à 
la  base. 

Les  différences  sexuelles  des  insectes  de  ce  genre  sont  bien  appa- 
rentes et  en  même  temps  très-remarquables  :  nous  avons  déjà  décrit 
la  forme  des  antennes,  et  signalé  les  tubercules  géminés  qui  recouvrent 
le  disque  du  pronotum  et  qui  rappellent  la  disposition  que  l'on  ob- 
serve chez  les  Chlamydes.  Il  nous  reste  à  parler  des  pattes.  Chez  le 
mâle,  les  cuisses  sont  notablement  plus  longues  et  plus  épaisses  que 

(1)  Nous  avons,  autant  que  faire  se  peut,  respecté  les  œuvres  de  nos  devan- 
ciers, on  a  pu  en  juger  d'ailleurs  ;  mais  au  nom  si  difficile  de  Lachnabothra, 
nous  avons  cru  devoir  en  substituer  un  autre,  qui  paraîtra  certainement  plus 
approprié. 

Lachnabothra,  Baly,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  1871,  pL  III,  p.  391. 


192  PHYTOPHAGES. 

chez  la  femelle;  en  outre,  dans  quelques  types,  on  remarque  aux 
tarses  antérieurs,  une  structure  tout  à  fait  exceptionnelle  et  dont  je 
ne  connais  qu'un  second  exemple  chez  les  phytophages;  il  se  repro- 
duit chez  le  Donacia  palmata;  le  premier  article  de  ces  tarses  est  un 
peu  plus  long  et  beaucoup  plus  large  que- le  second,  mais  l'élargisse- 
ment, au  li'eu  de  se  faire  de  chaque  côté  d'une  manière  égale,  s'est 
eflectué  au  bord  postérieur,  de  sorte  que  cet  article  présente  un  dé- 
faut de  symétrie  tout  à  fait  caractéristique. 

Dans  les  exemplaires  que  j'ai  sous  les  yeux,  ils  ne  sont  pas  bien 
nombreux,  il  est  vrai,  j'ai  trouvé  chez  tous  indistincteinent,  le  der- 
nier segment  abdominal  creusé  d'une  fossette.  Par  conséquent,  aussi 
bien  chez  le  mâle  que  chez  la  femelle,  puisque  les  différences  sexuelles, 
signalées  plus  haut,  sont  parfaitement  apftréciables. 

Le  nom  que  nous  avons  donné  à  ce  genre  indique  clairement  ses 
analogies;  il  relie  de  la  manière  la  plus  intime  la  tribu  des  Crypto- 
céphalides  à  celle  des  Chlamydes,  qui  suit  immédiatement  dans  la 
série  que  nous  avons  adoptée. 

C'est  ainsi  qu'une  espèce  de  ce  genre  paraît  avoir  été  décrite  depuis 
très-longtemps  par  Klug  (1)  sous  le  nom  de  Cklamys{?)  bracata. 
M.  Baly  n'a  pu  le  reconnaître  avec  certitude  parmi  les  nomjjreux 
exemplaires  qu'il  a  eus  à  sa  disposition  et  parmi  lesquels  il  a  distingué 
sept  espèces  différentes.  Ces  dernières,  avec  la  C.  Hopei  Saundeis, 
portent  à  hfiit  le  nombre  des  espèces  décrites.  Toutes  sont  originaires 
de  la  Neuve' le-HoUande  et  se  rencontrent  principalement  sur  les  côtes 
méridionales  et  occidentales. 

(1)  Klug,  Entom.  Mon.  p.  159,  tab.  VI,  (ig.  9. 

Le  D^  SufïViaii  a  reçu  en  communication  le  type  étudié  par  Klug  et  déposé 
au  musée  entomoioj^iciue  de  Borlin.  lia  bien  voulu  me  transmettre  la  diaynose' 
ci-dessous. 

Chili mydicadmus  bracains,  Klug.  Sordide  luteo-brunneus,  capite  thura- 
ceque  (lavû-pdusis,  ely/rorum  cosln  quintn  bis  oblique  fructa,  nnttce  rugis  in- 
ierrupta,  cœleris  apice,  nona  totii,  integris.  Long.  "2  1/i  —  3  1/2,  lut.  1  3/4  —  2. 

cf.  Anlennarum  articulis  inferioribiis  cdialo-harbati!>,  thurace  acute  bi- 
tuberculato.  femoribus  posticis  inflato-iucrassatis,  abdumiins  .segniento  ultime 
prufuiide  iransversim  impresso. 

9-  Anlennïs  crossiusculis,  articulo  quinto  tertium  superanie,  sexto  et 
septimo  œquulibus,  tertio  parum  minoribus,  abdominis  seginento  ullimo  fo- 
veolu  roiundutu  instruclo. 

II  faut  remarquer  que  Klug  n'a  connu  que  le  (f  et  qu'il  n'en  indique  pas 
l'origine  précise.  Les  individus  que  M.  SutlVian  considère  comme  appartenant 
à  cette  espèce  et  qui  appartiennent  à  l'autre  sexe,  sont  originaires  de  la  rivière 
des  Cygnes  et  de  l'Australie  méridionale. 


CHLAMYDES.  193 

TRIBU   VIII. 

CHLAMYDES. 

Tête  orbiculaire,  perpendiculaire  ou  infléchie,  complètement  engagée 
dans  le  prothorax  ;  épistome  coupé  carrément  ou  légèrement  echancré  ; 
labre  transversal,  plus  ou  moins  saillant,  plane  ou  voûté,  coupé  carré- 
ment, un  peu  arrondi  ou  subéroarginé,  finement  cilié  ;  mandibules 
courtes,  épaisses^  arquées,  concaves  en  dedans,  iridentées  au  sommet, 
à  dent  médiane  terminale;  mâchoires  robustes;  lobe  interne  man- 
quant chez  la  plupart,  consistant,  lorsqu'il  existe,  en  une  lamelle  crus- 
tacée,  très-mince,  blanchâtre,  translucide,  de  forme  et  de  grandeur 
variables,  placée  sur  un  plan  plus  interne  que  le  lobe  externe  et  cachée 
par  lui;  ce  dernier  robuste,  bi-articulé  ou  non,  élargi,  déprimé, 
tronqué  et  finement  cilié  à  son  sommet;  à  palpes  assez  longs,  article  1 
grêle,  court,  obconique  et  arqué,  2  et  3  plus  longs,  beaucoup  plus 
gros,  arqués  et  un  peu  déprimés,  4  en  cône  obtus.  Lèvre  inférieure  à 
menton  court,  transversal,  fortement  echancré,  à  languette  cornée, 
courte,  parfois  évasée,  arrondie  ou  faiblement  tridentée  à  son  som- 
met; palpes  à  1  et  2  articles  pareils  à  ceux  des  maxillaires,  3  en  cône 
obtus,  tronqué  au  bout.  —  Yeux  grands,  toujours  fortement  échanerés  ; 
leurs  canthus  arrondis  à  leur  sommet.  —  Antennes  reçues  au  repos 
dans  des  rainures  prothoraciques,  très-variables,  dentées  à  partir  du 
2*=  article,  de  l'un  des  suivants,  parfois  même,  seulement  à  partir  du 
7«.  —  Prothorax  toujours  très-convexe,  très-souvent  surmonté  d'une 
élévation  plus  ou  moins   forte,  cintré  en  avant,  ayant  ses  angles 
antérieurs  très-déclives,  ses  b(jrds  latéraux  obliques  et  un  peu  sinués 
en  dessous  de  leur  milieu,  ses  angles  postérieurs  distincts,  sa  base 
pourvue  d'un  lobe  médian,  presque  toujours  echancré  à  son  sommet 
et  fortement;  bisinué  de  chaque  côté  de  ce  lobe.  —  Ecusson  en  tra- 
pèze, à  base  postérieure,  muni  en  avant  d'une  petite  pointe  logée 
dans  l'échancrure  du  lobe  du  pro thorax.  —  Elytres  exactement  appli- 
quées contre  la  base  de  ce  dernier,  bisinuées  chacune  à  leur  base, 
qui  est  en  même  temps  plus  ou  moins  denticulée;  munies  de  lobes 
épipleuraux  très-prononcés,  brusquement  déclives  en  arrière  et  lais- 
sant le  pygidium  à  découvert;  leur  suture  en  général  denticulée  sur 
une  partie  ou  sur  la  totalité  de  sa  longueur.  —  Prosternum  distinct, 
appuyé  en  arrière  sur  le  métathorax,  souvent  reçu  dans  im  sinus  de 
ce  dernier;  épisternums  prothoraciques  de  niveau  avec  les  angles 
antérieurs  du  pronotum,  soudés  avec  eux  et  les  prolongeant  inférieu- 
rement;  parapleures  métathoraciques  courtes  et  larges,  échancrées  au 
côté  interne  et  en  général  coupées  carrément  à  leur  extrémité  posté- 
rieure.—  Abdomen  comme  refoulé  sur  lui-même,  son  premier  segment 

Coléoptères.    Tome  X.  13 


194  PHYTOPHAGES. 

caréné  sur  la  ligne  médiane,  étroit  dans  son  milieu  et  très-large  sur 
les  côtés,  où  ses  angles  sont  surmontés  d'une  crête  qui,  sans  embrasser 
les  parapleures  métathoraciques,  se  recourbe  en  dedans  et  en  rejoint 
le  sommet;  les  3  segments  intermédiaires  très-courts, imbriqués,  le  4 
souvent  visible  seulement  sur  les  côtés,  le  S  très-grand,  fovéolé  chez 
les  femelles  et  parfois  chez  les  mâles.  —  Pattes  d'égale  longueur, 
rétractiles,  se  logeant  au  repos  dans  des  excavations  de  leurs  segments 
thoraciques  respectifs  ;  hanches  antérieures  et  intermédiaires  allongées, 
transversales  et  obliques;  cuisses  assez  longues,  comprimées,  régu- 
lièrement et  faiblement  atténuées  à  leurs  deux  extrémités,  canalicu- 
lées  en  dessous,  la  lèvre  intérieure  du  sillon  tranchante;  les  posté- 
rieures atteignant  presque  au  repos  les  bords  des  élytres;  jambes 
grossissant  régulièrement  de  leur  base  à  leur  sommet,  simples,  légè- 
rement arquées;  leur  tranche  dorsale  comprimée;  tarses  tantôt  très- 
larges,  tantôt  grêles,  courts  ou  longs  ;  à  1  article  en  carré  long,  rétréci 
en  arrière  ou  triangulaire,  2  court,  largement  échancré  en  avant,  3 
profondément  bilobé,  4  de  longueur  variable,  terminé  par  des  crochets 
app-endiculés  ou  bifides. 

On  sait  que  le  Prof.  Lacordaire  avait  compris  les  insectes  qui  com- 
posent le  groupe  actuel  dans  la  tribu  des  Clytrides  et  qu'il  en  avait 
formé  une  section  à  part,  sous  le  nom  de  Chlamydées. 

Le  D' Baly  (1),  dans  ses  études  sur  les  Phytophages  de  la  Malaisie, 
a  élevé  au  rang  de  famille  cette  division  des  Chlamydées.  D'après  les 
règles  que  s'était  tracées  le  Prof.  Lacordaire,  dans  la  rédaction  du 
Gênera  des  Coléoptères,  le  nom  de  Famille  est  appliqué  seulement 
aux  divisions  primaires,  telles  que  les  Carabiques,  les  Curculionides, 
les  Longicornes,  les  Phytophages;  cette  manière  de  voir  a  pour  elle 
la  consécration  de  l'usage  et  il  est  toujours  utile  de  s'y  conformer. 
En  désignant,  sous  le  nom  de  tribu,  le  groupe  des  Chlamydes,  nous 
nous  rangeons  à  l'avis  du  D"^  Baly,  sans  en  adopter  la  forme.  Ces  in- 
sectes ont,  en  effet,  un  faciès  tout  spécial,  et  le  détail  de  leur  orga- 
nisation présente  des  caractères  qui  motivent  ce  léger  changement. 
La  largeur  du  prosternum  justifie  la  séparation  d'avec  les  Cîytrides 
et  la  disposition  des  épisternums  prothoraciques  est  assez  remarquable 
pour  permettre  d'en  faire  une  tribu  dit^tincte. 

Les  analogies  les  plus  étroites  des  Chlan)ydes  avec  les  autres  tribus, 
sont  celles  qu'elles  possèdent  avec  les  CryptocéphaUdes  et  les  Sphœro- 
charides. 

11  est  certaines  formes  parmi  les  Cryptocéphalides  de  l'Australie 
qui,  au  premier  aspect,  pourraient  être  pris  pour  des  Chlamydes  ; 
c'est  le  même  corps  court  et  massif,  c'est  le  môme  prouotum  surmonté 
d'une  forte  gibbosité,  ce  sont  les  mêmes  élytres  ornées  de  tubercules 
et  de  crêtes;  cependant,  en  y  regardant  de  près,  les  types  sont  diffé- 

(1)  Phytophaga  Malayaua,  p.  38. 


CHLAMYDES.  195 

reuts  et  la  seule  inspection  des  antennes  suffit  pour  les  distinguer. 
Si  les  apparences  extérieures  sont  moins  trompeuses  chez  les  Sphœ- 
rocliarides,  leur  parenté  avec  les  Chlamydes  n'en  est  pas  moins  réelle. 
On  connaît  des  Chlamys,  à  forme  subglobuleuse,  dépourvues  de  ces 
ornements  en  saillie  et  qui,  par  là  même,  se  rapprochent  davantage 
des  Sphœrocharides;  le  principal  point  de  contact  de  ces  deux  groupes 
réside  dans  la  présence  des  rainures  prothoraciques  destinées  à  re- 
cevoir les  antennes.  Il  est  à  remarquer  que  les  Lamprosoniides  pos- 
sèdent également  ces  rainures,  quoiqu'ils  appartiennent  à  la  section 
des  Cychques.  On  voit  ainsi  que  les  Chlamydes,  par  l'intermédiaire 
des  Sphœrocharides,  se  relient  très-intimement  aux  Lamprosoniides  ; 
l'ordre  que  nous  avons  adopté  pour  les  tribus,  permet  de  sauvegarder 
les  analogies  que  l'éminent  Professeur  de  l'Université  de  Liège  avait 
constatées  entre  ces  divers  groupes  de  Phytophages. 

Dans  l'arrangement  linéaire  que  nous  sommes  obligés  de  suivre 
dans  nos  ouvrages,  il  est  impossible  de  tenir  compte  de  toutes  les 
affinités;  il  faut  souvent  se  borner  à  les  reconnaître  :  ainsi,  il  est 
bien  évident  que  la  tribu  des  Clytrides  se  relie  avec  les  Chlamydes 
par  l'intermédiaire  des  Ischiopachys;  eu  effet,  les  espèces  de  ce  genre 
ont  une  forme  générale  à  peu  près  semblable,  elles  possèdent  égale- 
ment des  rainures  prothoraciques  pour  loger  les  antennes  au  repos; 
si  ces  dernières  sont  autrement  disposées,  l'analogie  n'en  subsiste  pas 
moins. 

A  côté  de  ces  ressemblances,  des  caractères  très-nombreux,  sura- 
bondants même,  établissent  une  ligne  de  démarcation  bien  tranchée 
entre  le  groupe  actuel  et  ceux  qui  précèdent  ou  qui  suivent.  La  dis- 
position et  la  grandeur  relative  des  segments  abdominaux  ne  se  re- 
trouvent dans  aucune  autre  tribu  à  un  degré  aussi  caractéristique. 
L'abdomen  est  comme  refoulé  sur  lui-même,  les  segments  intermé- 
diaires rétrécis  et  en  quelque  sorte  imbriqués;  le  premier  arceau 
est  très-large,  ses  angles  latéraux  sont  surmontés  d'une  crête  très- 
saillante  qui  se  recourbe  et  vient  s'appuyer  sur  l'angle  externe  et 
postérieur  des  parapleures  métathoraciques  ;  parfois  elle  les  embrasse 
sur  une  faible  étendue.  La  partie  moyenne  de  ce  même  arceau  est 
très-étroite  et  pourvue  d'une  carène  longitudinale  plus  ou  moins 
saillante;  par  une  disposition  dont  je  ne  connais  pas  d'autre  exemple 
parmi  les  coléoptères,  cette  carène  résulte  de  la  réunion  des  bords 
postérieurs  de  l'arceau;  en  effet,  ce  bord,  au  lieu  d'êlre  simple  et  de 
passer  sans  interruption  d'un  côté  à  l'autre,  est  divisé  en  deux  parties, 
qui  se  réunissant  sous  un  angle  aigu,  se  continuent  jusqu'au  méta- 
thorax  sous  forme  do  carène.  Oii  observe  cependant  quelques  espèces 
où  le  bord  postérieur  de  l'arceau  est  normal  et  continu,  quoique  la 
carène  médiane  soit  encore  apparente.  Le  dernier  segment  est,  toute 
proportion  gardée,  plus  développé  ({ue  les  précédents;  son  arceau 
inférieur  présente,  chez  les  femelles,  une  fossette  arrondie,  parfois 


196  PHYTOPHAGES. 

énorme,  et  son  arceau  supérieur  ou  pygidium  est  plus  grand  que  dans 
aucun  autre  groupe. 

En  poursuivant  l'examen  des  parties  inférieures,  on  trouve  que  les 
autres  organes  ne  sont  pas  moins  remarquables.  Le  prosternum  est 
bien  moins  développé  que  le  pronotum  ;  ses  épisternums  sont  sub- 
triangulaires, tout  à  fait  refoulés  en  dehors  et  accolés,  parfois  sans 
suture,  aux  angles  du  pronotum,  qui  paraissent  ainsi  se  prolonger  en 
dessous.  Sur  la  ligne  médiane,  le  prosternurn  est  étroit,  il  se  rétrécit 
encore  et  simule  une  carène  ;  l'extrémité  postérieure  de  celle-ci  fait 
saillie  en  arrière,  passe  au-dessus  du  mésosternum  et  contracte  des 
rapports  de  contiguïté  avec  le  métasternum;  son  extrémité  est  parfois 
reçue  dans  une  excavation  de  ce  dernier.  Les  rainures  destinées  à 
recevoir  les  antennes,  commencent  sur  la  face,  se  continuent  entre 
le  bord  inférieur  des  yeux  et  la  base  des  mandibules,  puis  entre  le 
prosternum  et  les  hanches  antérieures  pour  se  terminer  sur  le  méta- 
sternum. 

Le  segment  thoracique  moyen  est  invisible  et  recouvert  par  la 
saillie  du  prosternum;  cependant  en  détachant  les  parties,  on  re- 
trouve un  mésosternum  très-étroit,  comprimé  et  légèrement  saillant 
en  avant. 

La  portion  la  plus  remarquable  du  métasternum  est  formée  par  les 
parapleures;  on  ne  distingue  pas  de  vestige  de  suture,  si  ce  n'est 
dans  quelques  cas  très-rares,  entre  les  épimôres  et  les  épisternums  ; 
la  pièce  qui  résulte  de  cette  soudure  est  très-grande,  subquadrangu- 
laire,  son  bord  externe  est  largement  échancré  et  en  général  son  ex- 
trémité postérieure  est  tronquée  carrément. 

Ces  trois  segments  thoraciques  n'offrent  qu'une  surface  très-iné- 
gale, par  suite  des  profondes  excavations  dont  ils  sont  creusés  pour 
loger  les  pattes,  lorsque  l'insecte  se  contracte. 

Le  pronotum  varie  heaucoup;  il  passe  insensiblement  de  la  forme 
régulièrement  convexe,  à  la  forme  la  plus  bossue;  l'extrémité  du  lobe 
médian  de  son  bord  postérieur  est  plus  ou  moins  échancré,  et  il  est 
rare  que  cette  échancrure  disparaisse  complètement.  La  particularité 
la  phis  remarquable  qu'il  présente,  consiste  dans  la  fusion  des  épi- 
sternums avec  les  angles  antérieurs  du  pronotum,  ce  qui  fait  paraître 
ceux-ci  beaucoup  plus  grands  qu'ils  ne  le  sont  en  réalité  (I'seudo- 
(.iiLAMYS  excepté);  souvent  il  n'existe  aucune  trace  de  distinction  entre 
ces  organes;  m.ais  il  n'est  pas  rare  non  plus  qu'il  y  ait  à  la  place  do 
la  suture,  une  petite  ligne  saillante  qui  n'est  pas  autre  chose  que  le 
prolongement  du  bord  latéral  du  pronotum,  ou  bien  que  les  épister- 
nums soient  d'une  autre  couleur  que  ce  dernier. 

L'écusson  est  construit  sur  un  plan  absolument  opposé  à  celui 
d'après  lequel  il  est  fait  chez  les  autres  Coléoptères  ;  chez  ceux-ci,  cet 
organe  se  rétrécit  d'avant  en  arrière,  ici  d'arrière  en  avant.  Mais  ce 
qui  est  encore  plus  singulier,  c'est  l'existence  de  deux  écussons  chez 


CHLAMYDES.  197 

une  espèce  de  ce  groupe  {Diaspis  paradoxa),  le  métascutellum  s'étant 
développé  et  interposé  entre  les  élytres,  comme  le  mésoscutellum  le 
fait  ordinairement.  Cet  insecte  est  jusqu'ici  le  seul  Coléoptère  connu 
qui  soit  dans  ce  cas. 

Les  dentelures  de  la  suture  et  de  la  base  des  élytres  sont  très-fortes 
chez  beaucoup  d'espèces,  puis  s'affaiblissent  chez  d'autres  et  finissent 
par  disparaître  complètement  chez  un  assez  grand  nombre.  La  sculp- 
ture de  ces  mêmes  organes  paraît  au  premier  coup-d'œil  disposée 
sans  ordre,  mais  il  n'en  est  rien  ;  ce  dessin  est  constant  dans  chaque 
espèce  et  ne  subit  que  les  modifications  individuelles  que  présentent 
tous  les  caractères. 

La  structure  des  pattes  tout  aussi  bien  que  les  caractères  précédents 
servirait  à  distinguer  les  Chlamydes  ;  ces  organes  rappellent  sous 
divers  rapports  la  conformation  de  ceux  des  Byrrhiens  et  peuvent 
également  se  loger  dans  de  profondes  excavations  creusées  dans  cha- 
cun des  segments  thoraciques  dont  elles  dépendent.  Cette  faculté  ne 
peut  s'obtenir  qu'à  l'aide  de  certaines  modifications  spéciales  :  les 
cuisses  et  les  jambes  sont  fortement  comprimées;  les  premières  pré- 
sentent à  leur  tranche  interne  une  profonde  excavation  à  bords  aigus, 
où  les  secondes  sont  reçues  pendant  la  contraction;  les  jambes  à  leur 
tour  ont  subi  une  compression  analogue  et  de  plus  leur  extrémité 
inférieure  sensiblement  élargie  est  creusée  d'une  rainure  dans  la- 
quelle les  tarses  peuvent  trouver  un  abri;  cette  rainure  est  très-mar- 
quée chez  les  Carcinobœna,  oiî  les  pattes  ont  subi  la  plus  étonnante 
modification;  chez  les  Diaspis,  elle  est  plus  limitée  et  elle  s'affaiblit 
beaucoup  dans  les  genres  suivants,  sans  disparaître  complètement. 

Les  caractères  sexuels  se  bornent  à  un  seul  chez  ces  insectes  :  la 
présence  d'une  fossette  plus  ou  moins  profonde  sur  le  dernier  seg- 
ment abdominal;  elle  est  énorme  chez  les  Poropleura.  Les  mâles  en 
sont  dépourvus,  ce  qui  est  le  cas  ordinaire,  ou  Font  beaucoup  moins 
marquée. 

Les  premiers  renseignements  que  l'on  possède  sur  les  états  pri- 
mitifs des  Chlamydes  sont  dus  au  Prof.  Burmeister  (1),  qui  a  décrit 
la  larve  et  le  fourreau  de  la  Poropleura  monslrosa.  Suivant  M.  Beke, 
qui  a  envoyé  ses  matériaux  à  M.  Burmeister,  la  larve  se  trouve  aux 
environs  de  Rio-Janeiro,  dans  les  mois  de  décembre  et  de  janvier, 
rampant  ou  immobile  au  pied  des  arbres,  sur  la  terre  ou  sur  de  pe- 
tites branches;  sa  nourriture  paraît  consister  en  mousses  et  en  lichens. 
Quand  le  moment  de  sa  métamorphose  est  arrivé,  elle  fixe  sa  coque 
au  point  de  jonction  de  deux  petits  rameaux,  et  l'insecte  parfait  eu 
sort  en  février  ou  en  mars. 

Cette  larve,  selon  M.  Burmeister,  a  la  plus  grande  analogie  avec 
celle  de  nos  Clytra.  Son  corps  se  compose,  y  compris  la  tête,  de 

(1)  Wiegmann's  Archiv.  A.  1835,  II,  p.  245,  p!.  V. 


■198  PHYTOPHAGES. 

treize  segments  qui,  à  partir  du  8%  s'épaississent  et  se  recourbent  à 
angle  droit  du  côté  ventral.  La  tête  est  inclinée,  cornée,  et  porte  deux 
courtes  antennes  tri-articulées,  six  yeux  simples,  un  labre  échancré, 
deux  courtes  mandibules  triquètres,  deux  mâchoires  dentelées,  enfin 
une  lèvre  inférieure  carrée, mi-cornée,  mi-coriace;  en  plus,  on  observe 
des  palpes  maxillaires  de  4  articles,  des  labiaux  de  trois.  Le  prothorax 
est  corné,  les  2  suivants  ont  seulement  des  plaques  de  cette  nature 
en  dessus  et  sur  les  côtés.  Les  pattes  sont  bien  développées  et  com- 
posées des  pièces  ordinaires.  Les  segments  abdominaux  ont  une  peau 
fine,  blanchâtre,  mate,  et  garnie  de  quelques  petits  poils;  le  dernier 
est  muni  d'un  court  prolongement  anal. 

M.  Burmeister  a  également  fait  connaître  la  disposition  du  canal 
intestinal. 

La  coque  dans  laquelle  vit  cette  larve  est  formée  de  ses  excréments, 
disposés  en  couches  concentriques  et  est  très- singulière.  Elle  a  la 
forme  d'un  cœur  à  pointe  rétrécie,  obtuse  et  recourbée  en  avant,  gra- 
duellement élargi  en  arrière,  très-convexe  sur  sa  surface  dorsale, 
élargi  et  déprimé  à  sa  base,  qui  se  prolonge,  de  chaque  côté,  en  une 
sorte  d'aileron  triangulaire.  La  partie  ainsi  élargie  est  parcourue  par 
un  large  sillon  qui  échancré  son  bord  dorsal,  et  chaque  aileron  est 
percé  d'une  large  ouverture  destinée  à  livrer  passage  aux  excréments 
de  l'animal.  Sa  tête,  en  effet,  correspond  à  la  pointe  de  la  coque  et 
sa  partie  postérieure  à  la  partie  élargie  de  cette  dernière.  C'est  ceile-ci 
qu'il  fixe  aux  branches  quand  le  moment  de  sa  métamorphose  ap- 
[iroche,  après  quoi  il  bouche  les  ouvertures  des  ailerons.  .L'insecte 
parfait,  après  son  éclosion,  détache  par  une  incision  parfaitement  cir- 
culaire, à  peu  près  le  tiers  antérieur  du  fourreau,  et  pratique  ainsi 
une  large  ouverture  qui  lui  permet  de  sortir  sans  difficulté. 

Il  parait,  du  reste,  que  la  forme  de  ces  coques  varie  suivant  les 
espèces,  comme  chez  les  Clytrides  de  nos  pays.  M.  Westwood  a  pré- 
senté à  la  Société  entomologique  de  Londres,  dans  sa  séance  du  5  mai 
1841,  plusieurs  exemplaires  de  celui  d'une  grande  espèce  indéter- 
minée et  qui  diffère  à  plusieurs  égards  de  la  description  de  la  Poro- 
pleura  monstrosa  (1). 

A  l'état  parfait,  les  Chlamydes  figurent  parmi  les  espèces  les  plus 
remarquables  de  la  famille;  quelques-unes  rivalisent,  sous  le  rapport 
des  couleurs,  avec  les  Coléoptères  les  plus  brillants,  si  mémo  elles  ne 
les  surpassent  pas.  Elles  vivent,  dit  le  Prof.  Lacordaire,  isolément  ou 
éparses  en  petit  nombre  sur  les  feuilles,  dont  ceux  de  couleur  obscure 
paraissent  souvent,  au  premier  aspect,  n'être  que  des  excroissances. 
Leur  démarche  est  très-leute  et  ordinairement  elles  restent  complè- 
tement immobiles.  Quand  on  veut  les  saisir,  elles  se  laissent  tomber 
et  simulent  la  mort  après  qu'on  les  a  saisies.  Il  ne  croit  pas  qu'elles 

(1)  Annals  and  Magaz.  of  Nat.  Hist.  VIU,  p.  297. 


CHLAMYDES.  199 

fassent  Jamais  usage  de  leurs  ailes  inférieures,  quoiqu'elles  soient 
bien  développées  ;  du  moins,  M.  Lacordaire  ne  les  a  jamais  vues 
voler. 

Ces  insectes  appartiennent  essentiellement  à  F  Amérique  ;  elles  ne 
sont  cependant  pas  étrangères  à  l'ancien  continent  ;  elles  ont  été  dé- 
couvertes dans  ces  derniers  temps  au  cap  de  Bonue-Espérance,  dans 
rinde  et  à  Java. 

Fabricius  a  décrit  quelques-unes  des  espèces  de  ce  groupe  en  les 
plaçant  parmi  les  Clytra.  En  1801,  Knoch  créa  le  genre  Chlamys 
qui  fut  adopté  par  tous  les  entomologistes.  Peu  d'espèces  nouvelles 
avaient  été  décrites  jusqu'en  1824,  époque  oii  parurent  les  Monogra- 
phies de  Kollar  et  celle  de  Klug  ;  la  première  comprenant  45  espèces, 
la  seconde  63.  Dans  la  Monographie  des  Phytophages,  le  Prof.  Lacor- 
daire donne  la  description  de  209  espèces,  réparties  en  7  genres, 
dont  le  tableau  synoptique  suivant  fera  aisément  saisir  les  caractères 
difiérentiels.  Depuis  cette  pubhcation,  on  a  ajouté  H  espèces,  dont 
10  Chlamys,  1  Exema. 

I.  Tête  en  partie  dégagée  du  prothorax.  Epistome  profon- 

dément entaillé.  Pseudochlamys. 

II.  Tête  profondément  engagée  dans  le  prothorax.  Epi- 

stome non  ou  faiblement  échancré. 

A.  Deux  éeussons  visibles,  le  méso-  et  le  métascutel- 

lum.  Diaspis. 

A'.  Un  seul  écusson,  le  mésoscutellum. 

B.  Cuisses  et  jambes  très-fortement  élargies,  difformes.     Carcinobœna. 
B'.      —  —      de  forme  normale. 

C.  Crochets  des  tarses  appe'ndiculés. 

D.  Mélasternum  échancré  ou  non,  jamais  prolongé  en 

pointe  antérieurement. 

E.  Antennes  dentées  au  moins  à  partir  du  S"  article.      Chlamys. 
E'.        —      dentées  seulement  à  partir  du  6°  article.      Exema. 
D'.  Métaslernum  prolongé  aHtérieurement  en  une  sail- 
lie triangulaire.  Hymetes. 

C.  Crochets  des  tarses  simples.  Poropleura. 

PSEUDOCHLAMYS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  644. 

Tête  subquadrangulaire,  très-plane,  un  peu  relevée  et  dégagée  du 
prothorax;  epistome  profondément  et  quadraugulairement  échancré, 
les  angles  antérieurs  de  l'échancrure  prolongés  en  pointe;  mandi- 
bules étroites,  graduellement  amincies  de  la  base  à  leur  extrémité, 
obliques  quand  elles  sont  fermées.  —  Antennes  assez  robustes, 
dentées  à  partir  du  3  article;  celui-ci  trigone,  de  la  longueur  du  2. 


200  PHYTOPHAGES. 

—  Prothorax  assez  grand  et  convexe.  —  Elytres  oblongues,  parallèles. 

—  Prosternum  court,  très-élargi  triang-ulairement  dans  sa  moitié  an- 
térieure, comprimé  en  lame  en  arrière  ;  ses  épisternurns  placés  sous 
les  bords  latéraux  du  pronotum,  ne  prolongeant  pas  ses  angles  anté- 
rieurs ;  métasternum  offrant  une  simple  fissure  vis-à-vis  du  proster- 
nura;  dernier  segment  abdominal  non  creusé  d'une  fossette.  —  Tarses 
faibles,  à  dernier  article  allongé  et  terminé  par  des  crochets  forte- 
ment appendiculés. 

Parmi  les  genres  de  la  section  actuelle,  celui-ci  se  reconnaît  immé- 
diatement à  la  saillie,  quoique  légère,  de  la  tète  en  dehors  du  pro- 
thorax ;  un  second  caractère,  tout  aussi  facile  à  constater,  réside  dans 
la  position  des  épisternums  prothoraciques  qui  sont  placés  en  dessous 
et  non  à  la  suite  des  angles  antérieurs  du  pronotum. 

L'unique  espèce,  sur  laquelle  le  Prof.  Lacordaire  a  fondé  ce  genre, 
est  originaire  de  l'Amérique  méridionale;  le  nom  de  megalostomoïdes 
qu'il  lui  a  imposé,  a  pour  but,  dans  la  pensée  de  Fauteur,  de  rappeler 
ses  analogies  avec  le  genre  Megalostûmis.  Cet  insecte  est  de  forme 
subcylindrique,  long  de  deux  lignes,  de  couleur  jaune  maculé  de 
noir.  Il  ne  nous  a  pas  été  donné  d'étudier  en  nature  cet  insecte  re- 
marquable. 

DIASPIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph,  II,  p.  645. 

Tête  tout  à  fait  engagée  dans  le  prothorax,  très-légèrement  con- 
vexe en  avant  ;  épistome  subémarginé  ;  labre  apparaissant  sous  forme 
d'un  mince  liseré;  mandibules  très-courles,  à  peine  saillantes.  — ' 
Yeux  très-grands,  de  niveau  avec  la  convexité  de  la  tète,  largement 
et  profondément  échancrés.  —  Antennes  assez  allongées,  robustes, 
grossissant  peu  à  peu  à  partir  du  2  article,  articles  2  et  3  égaux, 
moniliformes,  les  suivants  transversaux,  assez  serrés.  —  Pruthorax 
très-grand,  un  peu  plus  large  que  les  élylres,  offrant  une  gihbosité 
peu  prononcée  sur  le  lobe  médian  du  bord  postérieur,  gibbosité  ca- 
naliculée  dans  son  milieu  ;  angles  postérieurs  aigus,  —  Deux  écus- 
sons,  le  premier  ou  le  mésoscutellum  eu  carré  transversal,  tridenté 
en  avant,  les  dents  recouvertes  par  le  lobe  postérieur  du  prothorax  ; 
le  second  ou  le  métascutellum  étroit,  rétréci  graduellement  d'avant 
en  arrière,  très-aigu  à  son  sommet  et  arrivant  un  peu  au-delà  du 
quart  antérieur  des  élytrcs.  —  Elytres  brièvement  oblongu-^s,  rétrécies 
de  la  base  à  l'extrémité,  à  surface  ponctuée  et  inégale,  à  suture  den- 
ticulée.  —  Prosternum  très-large  et  de  forme  ogivale  dans  plus  de 
sa  moitié  antérieure,  puis  fortement  rétréci  et  terminé  en  fer  de 
lance  ;  épisternums  très-grands,  prolongeant  les  angles  antérieurs  du 
pronotum  en  avant  et  s'étendant  sous  son  bord  marginal  en  arrière; 
métasternum  à  sinus  antérieur  étroit  et  profond,  —  Pattes  robustes  ; 


CHLAMYDES.  201 

jambes  très-comprimées  et  très-tranchantes  à  leur  bord  dorsal,  pré- 
sentant à  leur  extrémité  une  troncature  oblique  triangulaire,  logeant 
les  tarses  au  repos;  ceux-ci  courts,  épais,  très-robustes;  leur  3  article 
orbiculaire,  entamé  par  une  échancrure  qui  ne  s'étend  qu'aux  deux 
tiers  de  sa  longueur;  le  dernier  court,  ne  dépassant  pas  le  bord  anté- 
rieur du  précédent;  ses  crochets  très-petits,  bifides. 

La  présence  de  deux  écussons  caractérise  ce  genre  non-seulement 
entre  ceux  de  la  Tribu  actuelle,  mais  encore  entre  ceux  de  l'ordre 
entier  des  Coléoptères;  c'est  jusqu'à  ce  jour,  la  seule  exception  connue 
à  la  loi  d'après  laquelle  chez  les  Coléoptères  le  scutellum  du  méta- 
thorax  n'est  jamais  visible  au  dehors  entre  les  élytres.  A  défaut  de 
ce  caractère,  les  tarses  seuls  suffiraient  pour  autoriser  la  création 
d'un  genre  ;  ils  ne  ressemblent  à  ceux  d'aucune  autre  espèce  de  cette 
tribu.  Et  cependant,  malgré  ces  caractères  remarquables,  cet  insecte 
n'offre,  au  premier  aspect,  rien  de  bien  particulier.  La  forme  géné- 
rale de  la  D.  paradoxa  Lac.  rappelle  celle  des  Chlamys  des  premiers 
groupes,  qui  sont  subglobuleuses  et  dont  la  surface  est  très-modé- 
rément rugueuse  ;  il  mesure  deux  lignes  de  longueur  et  sa  couleur 
est  d'un  gris  verdàtre  métallique  légèrement  cuivreux;  on  le  ren- 
contre dans  les  parties  orientales  du  Mexique,  à  Tabasco,  dans  le 
Yucatan. 

CARCINOBŒNA. 

Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytcph.  II,  p.  647. 

Tête  très-petite,  complètement  engagée  dans  le  prothorax,  à  front 
presque  plan;  épistome  subémarginé,  labre  transversal,  subéchancré; 
mandibules  robustes,  non  saillantes.  —  Yeux  à  peine  convexes,  mé- 
diocrement échanciés.  —  Antennes  robustes,  dentées  seulement  à 
partir  du  6  article;  les  articles  2,  3,  4  égaux,  submoniliformes,  5  un 
peu  plus  long,  obconique  et  comprimé,  les  suivants  transversaux  et 
serrés.  —  Prothorax  très-grand,  un  peu  plus  étroit  que  les  élytres, 
sans  gibbùsité  proprement  dite,  régulièrement  convexe  partout,  son 
lobe  médian  très-prononcé,  échancré  à  son  sommet;  écusson  en  tra- 
pèze, orné  de  deux  carènes  qui  partant  du  milieu  du  bord  antérieur, 
se  dirigent  vers  les  angles  postérieurs.  —  Elytres  brièvement  oblon- 
gues,  très-convexes,  à  surface  inégale,  suture  subentière.  —  Proster- 
num en  triangle  curviligne,  à  base  antérieure,  à  sommet  prolongé 
en  arrière;  parapleures  métathoraciques  dilatées  et  fortement  arron- 
dies à  leur  extrémité  postérieure;  premier  segment  abdominal  sans 
carène  sur  ses  angles  antérieuis  ;  ceux-ci  échancrés  pour  embrasser 
le  sommet  des  épimères  métathoraciques. —  Pattes  très-élargies; 
difformes;  cuisses  oblongo-ovales,  tranchantes  sur  leurs  tranches 
dorsale  et  inférieure  ;  les  postérieures  courtes  et  n'atteignant  pas  le 
bord  marginal  des  élytres;  jambes  antérieures  en  forme  de  hache,  les 


202  PHYTOPHAGES. 

autres  trigones;  toutes  tranchantes  sur  leur  tranche  externe  et  termi- 
nées par  une  troncature  concave  logeant  les  tarses  au  repos  ;  tarses 
très-courts,  robustes;  leur  dernier  article  épais,  engagé  entre  les 
lobes  du  3,  terminé  par  deux  crochets  très-petits  et  soudés  à  leur 
base. 

L'espèce  unique  de  ce  genre,  C.  pilula  Klug,  est  originaire  de 
Cayenne  et  du  nord  du  Brésil;  sa  forme  est  subglobuleuse  et  sa  cou- 
leur d'un  bron".é  ou  d'un  cuivreux  obscur  très-opaque.  Au  point  de 
vue  générique,  elle  est  parfaitement  caractérisée  par  la  forme  insolite 
de  ses  pattes,  la  dilatation  postérieure  de  ses  épimères  métathoraciques 
et  la  structure  du  premier  segment  abdominal.  C'est  un  type  peu 
distingué  par  son  faciès,  mais  bien  remarquable  par  ses  caractères. 

CHLAMYS. 
Knoch,  Neue  Beitr.  sur  Insektenk.  p.  122  (1). 

Tète  tout-à-fait  engagée  dalis  le  prothorax,  plus  ou  moins  convexe 
sur  le  front;  épistonae  échancré,  labre  fortement  transversal,  sinueux 
en  avant.  —  Yeux  de  grandeur  moyenne,  médiocrement  échancrés. 

—  Antennes  de  forme  très-variable,  le  point  où  elles  commencent  à 
grossir  manifestement  variant  du  3  au  5  article;  dans  ce  dernier 
cas,  les  articles  3  et  4  presque  toujours  plus  ou  moins  allongés,  et 
obtusémeut  trigones;  les  articles  S-'IO  formant  rarement  une  massue 
proprement  dite.  —  Protborax  toujours  très-grand,  à  lobe  médian  du 
bord  postérieur  très-développé,  de  forme  triangulaire,  à  sommet 
échancré;  parfois  régulièrement  ctfnvexe,  plus  souvent  fortement 
gibbeux  dans  son  milieu  et  garni  d'aspérités  plus  ou  moins  prononcées. 

—  Ecusson  de  forme  trapézoïdale,  sa  base  dirigée  en  arrière,  sa  sur- 
face souvent  ornée  de  carinules.  —  Elytres  brièvement  oblongues, 
imprimant  au  corps  une  forme  tantôt  subglobuleuse,  tantôt  cubique 
ou  en  parallélipipède  ;  à  surface  régulièrement  convexe  ou  bien  ornée 
de  carènes,  de  tubercules  multipliés  et  de  formes  variables  selon  les 
espèces. —  Prosternum  parfois  large,  parallèle  et  échancré  en  arrière; 
le  plus  souvent  rétréci  et  reçu  dans  une  échancrure  du  métasternum, 
qui  n'est  jamais  prolongé  en  avant  en  une  saillie.  —  Pattes  normales, 
moins  comprimées  que  dans  les  genres  précédents,  la  rainure  destinée 
à  recevoir  les  tarses  bien  moins  développée  ;  ceux-ci  terminés  par 
des  crochets  plus  ou  moins  largement  appendiculés. 

Ce  genre,  plusieurs  fois  aussi  riche  en  espèces  que  tous  ceux  de  la 
section  actuelle  pris  ensemble,  est  comme  type  parfaitement  distinct 
et  réunit  les  caractères  généraux  assignés  à  la  tribu;  mais  lorsqu'il 

(1)  Clytra,  Fabr.  Syst.  El.  II,  p.  33.  —  Bruchus,  Fabr.  Ent.  Sysl.  II, 
p.  370.  —  Chlamys,  Lac.  Monogr.  d.  Phyt.  II,  p.  649. 


CHLAMYDES.  203 

s'agit  de  la  distinguer  des  autres  genres,  il  peut  se  présenter  certaine 
difficulté;  cela  n'aura  pas  lieu  pour  les  Pseudochlamys,  les  Carcino- 
BDENA  ou  les  DiASPis,  qui  sont  suffisamment  caractérisés;  parmi  les 
suivants,  les  Poropleura  se  reconnaissent  assez  bien  à  leurs  crochets 
simples,  tandis  qu'ils  sont  appendiculés  chez  les  Chlamys  ;  l'unique 
espèce  du  genre  Hymetes  présente  une  saillie  à  la  partie  antérieure 
du  métathorax,  qui  manque  tout  à  fait  dans  le  genre  actuel.  Enfin, 
il  ne  reste  que  le  genre  Exema  chez  lequel  les  antennes  sont  pectinées 
seulement  à  partir  du  6  article;  elles  le  sont  à  partir  du  3,  du  4  ou 
du  5  chez  les  Chlamys  ;  mais  ce  caractère,  à  peu  près  le  seul  qui 
distingue  les  deux  types,  peut  être  d'une  observation  difficile  et  prêter 
à  Terreur,  lorsque  le  6  article  est  de  dimension  un  peu  moindre 
que  le  suivant. 

Quoi  qu'il  en  soit,  ces  organes  éprouvent  chez  les  Chlamys  de  très- 
fortes  modifications,  mais  on  trouve  tous  les  passages  possibles  d'une 
forme  à  l'autre,  et  seules,  les  antennes  ne  peuvent  même  servir  au 
groupement  naturel  des  espèces.  11  faut  recourir  à  un  ensemble  de 
caractères  afin  de  pouvoir  établir  des  divisions  dans  ce  genre  si  nom- 
breux en  espèces,  et  leur  détermination  est  soumise  à  de  grandes 
difficultés. 

La  monographie  des  Phytophages  contient  la  description  précise 
et  détaillée  de  180  espèces,  toutes  américaines,  sauf  une,  et  qui  se 
répartissent  de  la  manière  suivante  :  120  sont  du  Brésil,  1  du  Chili, 
1  de  Bolivia,  11  de  la  Guyane,  16  de  la  Colombie,  2S  du  Mexique, 
5  des  Etats-Unis  et  1  de  Cuba;  laC.  Bohemanni,  étrangère  à  l'Amé- 
rique, est  originaire  de  l'Afrique  australe.  Parmi  les  découvertes 
qui  ont  été  faites  dans  les  temps  récents,  nous  avons  à  enregistrer 
celle  d'un  type  à  l'île  Formose  (1),  de  deux  aux  îles  d'Amboine  et  de 
Macassar  (2);  de  trois  à  Cuba  (3);  d'un  môme  nombre  au  Chili  (4)  et 
d'une  seule  à  Cayenne  (5)  ;  ce  qui  porte  à  190  le  nombre  des  Chlamys 
actuellement  connues.  Les  découvertes  récentes  sont  importantes  au 
point  de  vue  de  l'extension  de  la  distribution  géographique  des  in- 
se'ctes  de  ce  genre. 

(1)  Bâtes,  Proceed.  zool.  Soc.  of  London,  1866,  p.  353. 

(2)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  58. 

(3)  Sunrian,  Arch.  f.  Naturg.  XXXII,  p.  290. 

(4)  Blanchard,  Gay's  Fauna  de  Chili,  t.  V,  p.  536.  —  Philippin  Entom.  Zeit. 
XXV,  p.  380. 

(5)  Fauvel,  Bull.  Soc.  Linn.  Norm.  V^  p.  319. 


204  PHYTOPHAGES. 

EXEMA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  844  (1). 

Caractères  généraux  des  Chlamys,  sauf  les  particularités  suivantes  : 
Antennes  grêles,  courtes,  dentées  seulement  à  partir  du  6 article;  le 
2  assez  gros,  globuleux,  3  cylindrique,  très-court,  4  et  S  plus  longs, 
de  môme  forme,  le  6  à  peine  un  peu  plus  petit  que  chacun  des  sui- 
vants qui  sont  transversaux,  et  subtriangulaires.  —  Tarses  linéaires, 
crochets  appendiculés. 

Le  Prof.  Lacordaire  n'ayant  pas  rencontré  de  forme  intermédiaire 
qui  pût  relier  la  forme  antennaire  des  Chlamys  à  celle  des  Eyema,  a 
cru  devoir  établir  cette  coupe  générique.  La  limite  entre  les  deux 
genres,  laisse  beaucoup  à  désirer  et  elle  pourra  s'effacer  le  jour  où 
l'on  découvrira  quelque  Chlamys  à  6  article  des  antennes  un  peu 
moins  dilaté  que  les  suivants.  On  remarque  cependant  que  les  tarses 
sont  en  général  moins  dilatés,  mais  déjà  certaines  Chlamys  en  pré- 
sentent de  semblables.  Le  prothorax  offre  aussi  quelques  particularités 
dans  sa  sculpture,  au  lieu  de  tubercules,  sa  surface  est  ornée  de  cari- 
nules  longitudinales  dans  la  majorité  des  espèces;  elles  sont  au  nombre 
de  six,  trois  de  chaque  côté  et  toutes  sont  convergentes  vers  l'extré- 
mité du  lobe  médian  du  bord  postérieur. 

Ces  insectes  sont  à  peu  près  tous  de  petite  taille,  et  répandus  dans 
l'ancien  et  le  nouveau  continents  ;  la  monographie  du  Prof.  Lacordaire 
contient  la  description  de  16  espèces,  7  du  Brésil,  3  de  Colombie,  2 
des  Etats-Unis,  l  de  l'île  Saint-Jean  dans  les  Antilles,  4  de  l'Afrique 
australe,  1  du  continent  indien  ;  la  dernière  est  américaine,  sans 
qu'il  soit  possible  de  dé.'-igner  plus  exactement  son  iiabitat.  Depuis  la 
publication  de  cet  ouvrage,  le  D""  Bal  y  a  fait  connaître  dans  les  Phy- 
tophaga  Malayana,  p.  60,  YExema  Malayana  qui  se  rencontre  à  Ma- 
lacca,  dans  les  îles  Macassar  et  Flores. 

HYMETES. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  861. 

Caractères  généraux  des  Chlamys,  sauf  les  points  suivants  :  An- 
tennes courtes,  grêles,  manifestement  dentées  à  partir  du  7  article 
seulement,  2  globuleux,  3,  4,  5  égaux,  allongés,  cylindriques,  6  plus 
court,  obiusémcnt  trigone,  les  suivants  transversaux,  formant  une 
petite  massue  duntée  intérieurement.  —  Pronotum  très-gibbeux,  orné 
de  faibles  carinulcs  longitudinales.  —  Ecusson  assez  grand,  plane, 
terminé  en  arrière  par  deux  longues  cornes  divergentes.  —  Proster- 

(1)  Syn.  Chlamys,  Klug,  KoUar. 


CHLAMYDES.  205 

num  long,  dilaté  triangulairement  dans  sa  partie  antérieure,  un  peu 
dilaté  et  arrondi  à  son  extrémité;  métasternum  prolongé  en  une 
petite  saillie  en  avant;  ses  parapleures,  très-courtes,  fortement  échan- 
crées  au  bord  externe,  leur  extrémité  postérieure  légèrement  convexe. 
—  Tarses  robustes,  assez  allongés^  leur  dernier  article  assez  épais, 
entièrement  engagé  entre  les  lobes  du  précédent. 

Le  Prof.  Lacordaire  a  établi  ce  genre  sur  une  grande  et  belle  espèce 
de  Java,  qui  par  sa  taille,  sa  forme  générale,  le  dessin  du  pronotum 
et  des  élytres,  enfin  par  ses  couleurs,  a  beaucoup  d'analogie  avec  la 
Chlamys  Selovi,  du  Brésil.  Mais  ses  antennes  et  son  métasternum  ne 
permettent  pas  de  la  rapporter  à  aucun  des  genres  qui  précèdent. 
Nous  avons  sous  les  yeux  une  seconde  espèce  de  ce  genre,  originaire 
de  l'Inde  et  qui  nous  a  été  communiquée  par  M.  le  comte  de  Mniszech  (1  ) . 

POROPLEURA. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phyioph.  II,  p.  863. 

Tête  orbiculaire,  très-légèrement  saillante  au-dessus  des  bords  du 
prothorax;  épistome  largement  échancré,  labre  transversal  un  peu 
voûté.  —  Yeux  légèrement  convexes,  à  canthus  triangulaires,  à  som- 
met moins  arrondi  que  dans  les  Chlamys.  —  Antennes  robustes,  den- 
tées à  partir  du  3  ou  du  4  article,  2  subglobuleux,  3  obconique  ou 
trigone,  plus  long  que  le  précédent.  —  Prothorax  fortement  gilibeux, 
un  peu  moins  large  que  les  élytres.  —  Celles-ci  à  bords  latéraux  pa- 
rallèles ou  très-légèrement  rétrécies  en  arrière,  coupées  carrément  ou 
sub&inueuses  à  l'extrémité;  à  sculpture  fortement  dessinée.  —  Proster- 
num atténué  d'avant  en  arrière,  obtus  à  son  extrémité  et  reçue  dans 
une  profonde  échancrure  du  métasternum;  premier  segment  abdo- 
minal très-grand,  avec  un  gros  tubercule  de  chaque  côté.  —  Tarses 
courts,  1  et  2  articles  subégaux,  plus  larges  que  longs,  le  3  presque 
aussi  long  que  les  deux  précédents  réunis,  élargi  et  profondément  bi- 
lobé,  4  court,  déprimé,  engagé  presque  en  entier  entre  les  lobes  du 
précédent,  terminé  par  deux  crochets  simples. 

Ce  genre,  fondé  par  le  Prof.  Lacordaire,  repose  sur  la  structure  des 
crochets  des  tarses  qui  sont  simples  et  bien  séparés,  tandis  que  dans 
tous  les  autres  genres  de  la  tribu,  ils  sont  ou  appendiculés,  ou  très- 
petits  et  soudés  à  la  base;  il  contient,  d'ailleurs,  les  espèces  les  plus 
remarquables  de  la  coupe  actuelle  par  leur  taille,  qui  est  gigantesque, 

(1)  Hymetes  iNDicA.  Quadrato-elongata,  îœte  rufo-cinnamomœa  ;  prothorace 
lateribus  punclato-rugoso,  elevato-gihhoso,  gibbere  subgloboso,  medio  canali- 
culato,  posiice  bi-carinaio,  carina  utraque  antrorsùm  in  carinulis  tribus  di- 
visa ;  elylris  punctaiis,  subcarinatis  et  tuberculatis  ;  tuberculis  duobus  ad  mé- 
dium (ortioribus,  duobusque  parvis  posticis  fusco-nigris .  Long.  6-7  niill. 
Inde. 


206  PHYTOPHAGES. 

comparée  à  celle  des  autres  espèces.  Leurs  couleurs  varient  seulement 
du  cuivreux  plus  ou  moins  éclatant  au  bleu  et  au  violet.  Chez  toutes, 
le  prothorax  est  surmonté  d'une  forte  élévation  tuberculeuse  ou  pour- 
vue de  crêtes  sur  les  côtés.  Quant  aux  tubercules  latéraux  de  l'abdo- 
men, quoique  le  Prof.  Lacordaire  leur  ait  emprunté  le  nom  donné  au 
genre,  ils  ne  constituent  qu'un  caractère  d'une  médiocre  importance, 
parce  qu'ils  ne  font  pas  complètement  défaut  chez  les  Chlamys. 

On  ne  connaissait  de  ce  beau  groupe  que  trois  espèces  avant  la  pu- 
blication de  la  Monographie  des  Phytophages.  Cet  ouvrage  contient 
la  description  de  six  types,  dont  3  du  Brésil,  2  de  la  Guyane  et  1  de 
la  Colombie.  On  n'a  rien  ajouté  depuis. 


TRIBU  IX. 

SPHŒROCHARIDES. 

Tête  subarrondie,  complètement  engagée  dans  le  prothorax,  épis- 
tome  non  séparé  du  front,  labre  quadrangulaire ;  mandibules  fortes, 
tridentées  à  l'extrémité;  mâchoires  médiocres,  ses  lobes  simples,  pal- 
pes assez  gros;  lèvre  inférieure  à  menton  transversal,  à  languette  pe- 
tite, cornée,  simple,  palpes  également  assez  forts.  —  Yeux  oblongs, 
échancrés.  —  Antennes  grêles,  courtes,  pectinées.  —  Prothorax  forte- 
ment transversal,  large  en  arrière,  rétréci  en  avant,  à  bord  postérieur 
échancré  subcirculairement  de  chaque  côté,  ses  angles  antérieurs  for- 
tement infléchis.  —  Ecusson  triangulaire,  subéquilatéral.  —  Elytres 
subhcmisphériques,  très-convexes.  —  Prosternum  semi-ogival,  assez 
large,  rétréci  en  arrière,  s'appuyant  sur  le  mésosternum,  creusé  de 
rainures  prothoraciques  pour  loger  les  antennes  au  repos;  épister- 
nums  de  forme  triangulaire,  allongée,  disposés  transversalement,  sou- 
dés directement  à  l'angle  antérieur  du  pronotum  qu'ils  semblent  pro- 
longer vers  le  bas.  —  Abdomen  convexe  transversalement,  concave 
d'avant  en  arrière,  segments  i  et  5  à  peu  près  d'égale  longueur  entre 
eux,  plus  allongés  que  les  segments  moyens  qui  sont  un  peu  rétrécis 
dans  leur  milieu;  un  pygidium  médiocre  et  non  caché  par  les  ely- 
tres. —  Pattes  assez  robustes,  contractiles,  comprimées;  tarses  larges, 
courts,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Avec  un  faciès  qui  se  distingue  à  peine  de  celui  des  Lamprosoma, 
pendant  longtemps  ils  ont  même  été  confondus,  les  insectes  de  cette 
section  sont  profondément  différents  dans  les  détails  de  leur  organi- 
sation. Lfis  épibternums  protho'  aciques  sont  exactement  disposés,  par 
rapport  à  l'angle  antérieur  du  pronutum,  comme  le  sont  ceux  des 
Chlamydes,  et  cette  structure,  qui  constitue  un  caractère  très-impor- 
tant, n'a  rien  d'analogue  dans  la  Famille  des  Phytophages.  En  second 


SPHŒROCH  ARIDES.  207 

lieu,  la  conformation  de  l'abdomen  ne  ressemble  en  aucune  façon  à 
celle  des  Lamprosomides,  où  cette  partie  du  corps  est  tout  à  fait  plane  ; 
au  contraire,  elle  rappelle  de  la  manière  la  plus  évidente  la  disposi- 
tion si  caractéristique  des  Phytophages  camptosomes.  A  côté  de  ces 
différences  fondamentales,  il  en  est  d'autres  qui  ne  sont  pas  dénuées 
d'importance  :  chez  les  Sphœrocharides,  les  antennes  sont  assez  grêles, 
délicates,  leurs  articles  sont  lâchement  unis  l'un  à  l'autre;  chez  les 
Lamprosomides,  ces  mêmes  organes  sont  fortement  comprimés,  ils 
ont  une  apparence  rigide  et  les  articles  sont  serrés.  Une  diflerence 
non  moins  saillante  se  remarque  dans  les  mandibules,  dont  l'extré- 
mité, chez  les  Lamprosomides,  est  simplement  entaillée  par  le  pro- 
longement de  la  rainure  qui  parcourt  leur  face  convexe.  Rien  de  sem- 
blable dans  la  Tribu  actuelle,  où  les  mandibules  se  terminent  par  une 
extrémité  large  et  distinctement  tridentée.  Les  cannelures  du  bord  du 
dernier  segment  abdominal,  que  nous  avons  retrouvées  dans  les  trois 
genres  qui  composent  la  tribu  des  Lamprosomides,  fout  complète- 
ment défaut  ici.  Enfin,  il  existe  un  pygidium  médiocre,  mais  bien 
distinct. 

A  côté  de  ces  différences,  il  y  a  aussi  entre  les  deux  groupes  de 
grandes  analogies  :  dans  l'un  et  dans  l'autre,  nous  observons  la  même 
forme  subglobuleuse  et  massive;  le  faciès,  auquel  la  grandeur  et  le 
développement  transversal  du  corselet,  la  rétraction  de  la  tête  dans  le 
prothorax,  donnent  un  caractère  tout  spécial,  est  bien  identique  dans 
les  deux  Tribus.  Si  les  antennes  sont  construites  sur  un  plan  un  peu 
différent,  chez  les  Sphœrocharides  comme  chez  les  Lamprosomides, 
elles  peuvent,  au  repos,  se  loger  dans  des  rainures  prothoraciques, 
creusées  dans  des  conditions  analogues,  sur  les  bords  du  prosteruum. 
L'analogie  n'est  pas  moins  intime,  si  l'on  considère  la  structure  des 
organes  de  progression;  chez  les  unes  et  les  autres,  les  pattes  sont 
contractiles,  et  cette  faculté  est  en  rapport  avec  une  conformation  par- 
ticulière des  parties  inférieures  du  corps. 

Il  résulte  de  ces  considérations  que  la  tribu  des  Sphœrocharides  se 
rattache  par  des  liens  nombreux  aux  Làmprosoma;  mais  après  avoir 
étudié  les  Chlamydes,  on  reconnaît  facilement  qu'elle  se  lie  tout 
autant,  pour  ne  pas  dire  davantage,  à  cette  dernière  tribu.  C'est  bien 
une  forme  de  transition  qui  ne  peut  convenablement  rentrer  ni  dans 
Tune  ni  dans  l'autre  des  Tribus  que  nous  avons  admises;  son  organi- 
sation est  un  curieux  assemblage  des  caractères  qui  appartiennent  en 
propre  à  deux  formes  très-différentes,  et  il  ne  noub  reste  d'autre  al- 
ternative que  de  la  considérer  comme  le  type  d'une  coupe  nouvelle. 

Elle  ne  renferme  qu'un  seul  genre. 


208  PHYTOPHAGES. 

SPHŒROCHARIS. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  II,  p.  631. 

Tête  subarrondie,  un  peu  infléchie  vers  le  bas,  front  légèrement  con- 
vexe; épistome  à  bord  inférieur  fortement  accusé  et  en  ligne  droite; 
labre  assez  saillant,  quadrangnlaire,  un  peu  transversal,  à  bord  libre, 
sinueux;  mandibules  assez  robustes,  saillantes,  arquées,  à  extrémité 
large  et  armée  de  trois  dents  courtes  et  obtuses;  mâchoires  à  lobes 
simples,  à  peu  près  égaux  on  longueur,  l'interne  deux  fois  plus  large 
que  l'externe,  à  palpes  assez  renflés,  '1  article  peu  distinct,  2  cupuli- 
forme,  3  obconique,  4  subsécuriforme,  largement  tronqué,  aussi  long 
que  les  deux  précédents  réunis;  lèvre  inférieure  à  menton  rectangu- 
laire, transversal,  à  languette  courte,  cornée,  à  bord  libre  subarrondi, 
à  palpes  également  développés,  tri-articulés,  semblables  aux  maxil- 
laires. —  Yeux  oblongs,  ovalaircs,  distinctement  et  faiblement  échan- 
crés  vis-à-vis  de  l'insertion  antennaire.  —  Antennes  insérées  au  bord 
interne  des  yeux,  grêles,  assez  allongées,  ne  dépassant  pas  la  base  du 
prothorax,  1  article  allongé,  renflé  vers  le  bout,  2  de  moitié  niuins 
long  et  moins  large,  3  et  4  très-courts,  subcylindriques,  A  et  5  de  même 
longueur,  un  peu  prolongés  en  dedans,  les  suivants  fortement  trans- 
versaux, formant  une  sorte  de  massue  oblongue.  —  Prothorax  en  seg- 
ment de  sphère,  régulièrement  convexe,  bord  postérieur  lobé  dans 
son  milieu,  lobe  peu  saillant  et  obtus;  bords  marginaux  sinués  et  lé- 
gèrement dilatés  dans  leur  milieu.  —  Ecusson  en  triangle  subéquila- 
téral,  curviligne,  à  sommet  prolongé  et  très-aigu.  —  Elytres  larges, 
courtes,  convexes  et  largement  arrondies  en  arrière,  callosités  humé- 
raies  assez  prononcées,  à  ponctuation  disposée  en  séries,  lobes  épi- 
pleuraux  saillants  et  arrondis.  —  Mésosternum  en  lamelle  perpendi- 
culaire, comme  écrasée  entre  le  prosternum  et  le  métasteinum,  — 
Pattes  assez  robustes,  hanches  antérieures  et  iutermédiaires  transver- 
sales, distantes  l'une  de  l'autre  ;  cuisses  comprimées,  creusées  à  leur 
bord  interne  d'une  gouttière  pour  loger  la  jambe;  celle-ci  en  triangle 
allongé,  insensiblement  élargie  vers  l'extrémité  qui  est  creusée  d'une 
longue  gouttière  pour  recevoir  une  partie  du  tarse;  les  tarses  assez 
larges,  3  article  à  peine  plus  long  que  chacun  des  précédents,  bilobé, 
4  assez  long,  engagé  seulement  par  sa  base  entre  les  lobes  du  3,  in- 
sensiblement renflé  vers  son  extrémité  qui  porte  de  faibles  crochets 
paraissant  soudés  à  leur  base  et  profondément  bifides,  la  division  in- 
terne un  peu  moins  longue  que  l'externe. 

Ce  genre  ne  renferme  que  deux  espèces  originaires  du  Brésil,  les 
caractères  que  nous  lui  avons  assignés  ne  demandent  pas  de  déve- 
loppements; il  n'est  pas  nécessaire  de  rappeler  que  les  rainures  des- 
tinées à  loger  les  antennes,  que  la  forme  des  épimères  métathoraciques 


CYCLIQUES.  209 

sont  semblables  à  ces  mêmes  parties  chea  les  Lamprosoma,  Le  pro- 
thorax présente  cependant  quelque  différence;  chez  ces  derniers,  il  est 
très-grand,  et  sa  convexité  continue  régulièrement  celle  des  élytres; 
dans  le  genre  actuel,  le  segment  de  sphère  représenté  par  le  prothorax 
semble  appartenir  à  un  rayon  plus  petit,  il  a  des  proportions  moin- 
dres. En  outre,  ses  côtés  ne  sont  pas  en  ligne  droite,  mais  subissent 
dans  leur  milieu  une  dilatation,  que  nous  retrouvons  plus  fortement 
accentuée  dans  les  Chlamys.  Enfin,  et  quoique  ce  ne  soit  qu'un  détail 
de  médiocre  valeur,  le  bord  «postérieur  est  orné  d'une  rangée  régu- 
lière de  larges  points  enfoncés  qui  le  rendent  subdenticulé  ;  caractère 
très-fréquent  chez  les  Chlamys  et  tout  à  fait  inconnu  chez  les  Lam- 
prosoma. 

SECTION  III. 

CYCLIQUES. 

Tète  médiocre,  plus  ou  moins  profondément  engagée  dans  le  pro- 
thorax, plus  rarement  libre,  à  bouche  dirigée  en  bas  ou  portée  oblique- 
ment en  avant. — Antennes  très-variables,  tantôt  courtes  et  pectinées, 
tantôt  de  longueur  moyenne  et  légèrement  dilatées  vers  l'extrémité, 
rarement  plus  longues  et  filiformes,  insérées  en  avant  de  la  face,  au 
côté  antéro-interne  des  yeux  et  séparées  par  toute  la  largeur  de  la 
tête,  parfois  plus  ou  mohis  rapprochées  à  leur  base  et  insérées  soit 
entre  les  yeux,  soit  sur  le  front.  —  Prothorax  plus  large  que  long,  en 
général  de  la  largeur  des  élytres  à  la  base  et  muni  de  bords  latéraux 
distincts.  —  Elytres  ovalaires  ou  oblongues,  régulièrement  convexes 
en  dessus,  rarement  raccourcies.  —  Prosternum  oblong,  bien  déve- 
loppé dans  la  majorité  des  genres,  nul  ou  réduit  à  une  lamelle  étroite 
dans  un  petit  nombre  seulement.  —  Abdomen  plan  ou  convexe  trans- 
versalement. —  Pattes  médiocres,  presque  toujours  cachées  par  les 
bords  latéraux  des  élytres,  semblables  entre  elles,  moins  souvent  dis- 
semblables, parfois  les  cuisses  postérieures  très-fortes  et  propres  au 
saut. 

Cette  troisième  section,  pour  laquelle  nous  avons  conservé  le  nom 
de  Latreille,  ne  correspond  qu'en  partie,  au  point  de  vue  de  la  com- 
position, à  celle  de  l'entomologiste  fiançais.  En  effet,  Latreille  (1)  l'a- 
vait divisée  en  trois  tribus  :  la  première,  celle  des  Cassidaires,  était 
formée  des  Cassidides  et  des  Hispides  ;  la  deuxième,  celle  des  Chry- 
somélines,  comprenait  entre  autres  les  groupes  que  nous  avons  dé- 
signés sous  les  noms  de  Cryptocéphaiides,  Clytrides,  Chlamydes, 
Lamprosomides,  Eumolpides,  Chrysomélides;  enfin,  la  troisième  était 
constituée  pas  les  Galérucides  et  en  porte  le  nom. 

(1)  Règne  Animal,  t.  V,  p.  139. 

Coléoptères.    Tome  X.  14 


210  PHYTOPHAGES. 

Dans  notre  travail,  la  section  des  Cycliques  ne  renferme  que  quatre 
tribus  :  Lamprosomides,  Eumolpides,  Chrysomélides  et  Galérucides. 
Ainsi  constituée,  elle  se  distinguo  plus  facilement  des  trois  autres  sec- 
tions, et  parmi  celles-ci,  la  première  seule  peut  offrir,  à  l'égard  de 
quelques  types,  une  certaiiie  difficulté. 

En  se  rappelant  la  forme  de  l'abdomen  chez  les  Camptosomes  et 
en  la  comparant  à  celle  des  espèces  de  la  section  actuelle,  la  distinc- 
tion ne  soulève  aucun  doute,  si  ce  n'est  peut-être  chez  deux  ou  trois 
petits  genres  de  Chrysomélides,  ainsi  qiie  nous  aurons  l'occasion  d'en 
parler  par  la  suite. 

La  comparaison  des  Cycliques  et  des  Cryptosomes  fait  reconnaître 
qu'il  existe  entre  ces  deux  sections  des  caractères  distinctifs  nom- 
breux. Chez  ces  dernières,  l'insertion  des  antennes  est  frontale,  et  ces 
organes  sont  presque  contigus  à  leur  base  ;  un  petit  nombre  de  Galé- 
rucides présentent  quelque  chose  d'analogue,  mais  chez  aucun,  à 
notre  connaissance,  l'insertion  des  antennes  n'est  aussi  décidément 
frontale,  jamais  ces  organes  ne  sont  contigus  à  leur  base.  L'article 
onguéal  chez  les  Hispides  et  les  Cassidides  est  presque  toujours  en- 
châssé entre  les  lobes  du  précédent,  il  y  est  parfois  comme  enfoui  ; 
dans  les  quatre  tribus  des  Cycliques,  on  ne  rencontre  rien  de  sem- 
blable. Enfin,  le  caractère  le  plus  important  réside  dans  la  forme  de 
la  tête;  chez  les  Cryptosomes,  le  front  est  replié  sur  lui-même  et  la 
bouche  est  tout  à  fait  reportée  en  dessous,  d'où  le  nom  imposé  à  cette 
section;  en  même  temps  les  organes  buccaux  présentent  des  dimen- 
sions remarquablement  petites.  En  présence  de  cette  structure,  il  est 
inutile  d'insister  davantage  sur  la  séparation  des  3*  et  4«  sections. 

Il  n'en  est  pas  tout  à  fait  de  même  pour  celle  des  Eupodes  et  des 
Cycliques.  La  difficulté  cependant  est  plus  apparentp  que  réelle,  ou 
plutôt  la  distinction  se  laisse  mieux  apercevoir  qu'elle  ne  s'exprime 
par  des  mots.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  caractère  principal  réside  dans  la 
forme  du  prothorax  ;  presque  toujours,  chez  les  Eupodes,  cet  organe 
est  plus  étroit  que  les  éiytres  à  sa  base  et  il  est  dépourvu  de  bords 
latéraux.  Cette  structure  n'est  pas,  à  la  vérité,  tout  à  fait  étrangère 
aux  Cycliques;  on  trouve  un  certain  nombre  de  types  où  le  prono- 
tum  est  plus  étroit  que  les  élytrcs  (Galérucides);  chez  d'autres,  les 
bords  latéraux  sont  effacés  (Leprotites).  Mais  les  genres  chez  lesquels 
ces  deux  caractères  se  rencontrent  simultanément,  sont  extrêmement 
rares.  Il  n'y  a  guère  que  quelques  Eiunolpides  qui  soient  dans  ce 
cas,  et  chez  eux  le  prosternum  est  plus  développé  que  dans  ces  types 
de  la  tribu  des  Criocérides  qui  pourraient  prêter  à  erreur  (1). 

(1)  On  est  étonné  de  la  ressemblance  qui  existe  entre  le  genre  Psathïro- 
CERUS  et  divers  types  voisins  des  Bromius;  par  leurs  antennes,  par  les  crochets 
des  tarses  bifides,  par  la  forme  de  la  tête  et  leur  /actes,  les  espèces  de  ce  genre 
pourraient  être  regardéc-s  comme  des  Eumolpides. 


CYCLIQUES.  211 

A  part  quelques  Galérucides,  les  Cycliques  n'ont  pas  la  tête  aussi 
dégagée  du  prothorax  ;  presque  toujours  le  corps  est  subhémisphérique 
ou  ovalaire  ;  les  trois  parties  dont  il  se  compose,  la  tète,  le  prothorax 
et  la  portion  que  recouvrent  les  élytres,  sont  unies  et  comprises  sous 
une  seule  et  même  courbure.  Au  contraire,  chez  les  Eupodes,  la  tête 
se  détache  aussi  nettement  du  pronotum  que  celui-ci  des  élytres.  Une 
dernière  remarque  à  faire,  c'est  que  chez  les  Cycliques  les  pattes  sont 
d'ordinaire  assez  courtes  et  cachées  sous  les  rebords  latéraux  du  corps 
et  les  élytres  ;  chez  les  Eupodes,  ces  organes  et  notamment  les  cuisses 
postérieures  ont  acquis  un  développement  tel  qu'ils  débordent  de 
tous  côtés. 

En  résumé,  et  d'une  manière  générale,  les  Camptosomes  sont  ca- 
ractérisés par  la  structure  de  l'abdomen  ;  les  Cryptostomes  par  la 
forme  du  front;  les  Eupodes  par  leur  prothorax  étroit  et  dépourvu 
de  bords  latéraux  ;  les  Cychques  par  leur  pronotum  large  et  marginé 
de  chaque  côté. 

Les  quatre  tribus  qui  composent  la  section  actuelle  sont  d'ordinaire 
facil-es  à  distinguer  l'une  de  l'autre. 

Chez  les  Lamprosomides,  que  nous  avons  placés  en  tête,  on  observe 
des  rainures  prothoraciques  destinées  à  recevoir  les  antennes.  Cette 
organisation,  qui  relie  si  intimement  cette  première  tribu  aux  Chla- 
mydes  et  aux  Sphœrocharides,  ne  se  retrouve  plus  par  la  suite,  si  ce 
n'est  dans  le  genre  Pachnephorus  de  la  Tribu  des  Euraolpides. 

Un  caractère  très-développé  dans  un  groupe  quelconque,  disparaît 
rarement  d'une  manière  brusque  ;  les  vestiges  sous  lesquels  il  se 
montre  dans  les  autres  types,  indiquent  un  lien  de  parenté  plus  ou 
moins  rapproché.  C'est  ainsi  que  le  développement  de  la  tête,  et  ea 
particulier  des  mandibules  chez  quelques  Mégalopides,  chez  quelques 
Cryptocéphalides  du  sexe  mâle,  indique  que  ces  groupes  sont  voi  - 
sins  des  Clytrides,  oiî  ce  développement  est  en  quelque  sorte  la 
règle.  De  même,  ces  rainures  prothoraciques,  dont  le  premier  indice 
s'est  rencontré  chez  les  Ischiopachytes,  sont  constantes  chez  les  Chla- 
mydes,  les  Sphœrocharides,  les  Lamprosomides,  et  se  montrent  en- 
core chez  les  Pachnephorus.  Il  y  ^,  en  effet,  des  liens  de  parenté  entre 
la  Tribu  des  Eumolpides  et  celle  des  Lamprosomides. 

Deux  caractères  établissent  entre  les  Chrysomélides  et  les  Eumol- 
pides une  ligne  de  démarcation  assez  nette  :  le  premier,  et  le  plus 
facilement  appréciable,  réside  dans  la  forme  du  3«  article  des  tarses, 
qui  est  toujours  profondément  bilobé  chez  les  Eumolpides,  et  entier 
dans  la  très-grande  majorité  des  Chrysomélides;  quelques  genres 
seulement  ont  cet  article  échancré  ou  subbilobé.  Le  second  caractère 
distinctif,  qui  pourra,  chez  ces  derniers,  suppléer  au  premier,  est 
fourni  par  la  structure  du  prosternum.  Chez  les  Eumolpides,  les  ca- 
vités cotyloïdes  de  ce  premier  segment  thoracique  sont  arrondies;  elles 
se  montrent  toujours  transversalement  ovalaires  chez  les  Chrysoméli- 


212  PHYTOPHAGES. 

des.  Comme  on  verra  par  la  suite,  la  forme  des  épisternums  protho- 
raciques  est  en  corrélation  avec  celle  des  cavités  cotyloïdes  et  jouit  de 
la  même  importance  dans  la  séparation  des  deux  divisions. 

La  dernière  tribu ,  celle  des  Galérucides,  se  distingue  avec  la  plus 
grande  facilité  des  trois  précédentes  par  l'insertion  des  antennes. 
Celles-ci  sont  rapprochées  à  leur  base  et  implantées,  soit  entre  les 
yeux,  soit  un  peu  en  arriére.  Les  quelques  genres  (Podgntia),  où  ce 
caractère  pourrait  laisser  quelque  doute  dans  l'esprit,  sont  trop  peu 
nombreux  pour  qu'il  soit  nécessaire  d'insister  davantage. 

Sous  leur  forme  primitive,  à  l'état  de  larves,  les  Cycliques  sont 
tout  aussi  distincts  des  aulres  sections  qu'à  l'état  d'insectes  parfaits. 
A  part  celles  des  Lamprosomides,  sur  lesquelles  la  science  ne  possède 
aucune  donnée,  les  larves  des  trois  autres  tribus  sont  des  larves  nues; 
elles  s'éloignent  ainsi  des  larves  coprophores  et  des  larves  tubicoles, 
qui  correspondent,  celles-ci  aux  Camptosomes  et  celles-là  aux  Cassi- 
dides,  aux  Criocôrides.  On  sait  qu'une  bonne  partie  des  Halticides, 
sous  leur  première  forme^  sont  des  larves  mineuses  et  se  rapprochent 
de  celles  des  Hispides  qui  ont  le  même  genre  de  vie.  Quant  aux  Do- 
nacides  et  probablement  aux  Sagrides,  leurs  larves  vivent  submergées 
sur  les  plantes  aquatiques. 

La  section  actuelle  est  extrêmement  riche  en  types  génériques  et 
spécifiques  ;  les  genres  y  sont  plus  multipliés  que  dans  les  trois  autres 
sections  réunies;  les  Eumolpides,  les  Chrysomélides,  les  Galérucides 
surtout,  constituent  des  groupes  très-importants. 

Leurs  principaux  caractères  distinctifs  sont  résumés  dans  le  tableau 
suivant  : 

L  Des  rainures  prothoraciques  pour  recevoir  les  an- 
tennes. L  Lamprosomides. 
IL  Pas  de  rainures  prothoraciques. 

A.  Antennes  séparées  par  toute  la  largeur  du  front. 

B.  3«  article  fies  tarses  bilobc,  cavités  cotyloides 

antérieures  circulaires.  II.  Eumolhdes. 
B'.  3«  article  des  tarses  entier,  cavités  cotyloides 

antérieures  transversalement  ovalaires.  lll.  Chrasomélides. 

A'.  Antennes  rapprochées  à  leur  base.  IV.  Galékccides. 


TRIBU  X. 

LAMPROSOMIDES. 

Tête  suborbiculaire,  fortement  infléchie,  enfoncée  dans  le  protho- 
rax et  invisible  d'en  haut;  épistome  légèrement  échancré  en  avant, 
labre  transversal,  coupé  plus  ou  moins  carrément  en  avant;  mandi- 
bules robustes,  arquées,  inermes,  à  peine  saillantes;  mâchoires  bien 


LAMPROSOMIDES.  213 

développées,  à  lobe  externe  corné,  ovoïde,  tronqué,  l'interne  plus  ou 
moins  membraneux,  de  forme  variable,  à  palpes  assez  épais,  1  article 
grêle  et  subclaviforme,  2  cupuliforme  et  oblique,  3  de  même  forme, 
mais  droit,  4  plus  long  que  les  autres,  ovoïde  et  tronqué  au  bout; 
lèvre  inférieure  à  menton  court,  arrondi  ou  droit  en  avant,  languette 
cornée,  courte,  un  peu  élargie  et  arrondie  à  son  bord  libre,  à  palpes 
courts,  4  article  renflé  au  bout,  2  cupuliforme,  3  ovoïde  et  tronqué. 
—  Yeux  brièvement  ovoïdes,  subconvexes,  légèrement  échancrés.  — 
Antennes  courtes,  robustes,  rigides,  1  article  renflé,  arqué,  allongé, 
2  assez  gros,  turbiné,  3  et  4  plus  courts,  plus  grêles,  les  suivants  plus 
ou  moins  transversaux.  —  Prothorax  très-grand,  convexe,  son  bord 
postérieur  échancré  en  arc  de  cercle,  de  chaque  côté,  plus  ou  moins 
fortement  lobé  dans  son  milieu,  les  angles  antérieurs  et  postérieurs 
toujours  marqués.  —  Ecusson  en  triangle  très-étroit  et  allongé,  ou 
bien  médiocre  et  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  relativement  très- 
courtes  et  très -convexes,  plus  ou  moins  arrondies  chacune  à  leur  base, 
des  lobes  épipleuraux  très-faibles,  à  ponctuation  généralement  en  sé- 
ries régulières.  —  Prosternum  très-large,  subquadrangulaire,  creusé 
de  rainures  plus  ou  moins  profondes  pour  loger  les  antennes  au  re- 
pos ;  épisternums  prothoraciques  de  forme  triangulaire,  placées  dis- 
tinctement en  dessous  du  bord  marginal  du  pronotura  et  à  quelque 
distance  de  ses  angles  antérieurs.  —  Mésosternum  en  lamelle  perpen- 
diculaire. —  Parapleures  métathoraciques  en  triangle  allongé.  —  Ab- 
domen tout  à  fait  plan,  1  segment  un  peu  plus  long  que  le  suivant, 
2^  3  et  4  à  peu  près  égaux  entre  eux,  5  presque  de  même  longueur 
que  le  premier,  orné  à  son  bord  postérieur  de  dentelures  transversa- 
les, plus  ou  moins  nombreuses.  —  Pattes  robustes,  égales  entre  elles, 
contractiles;  hanches  antérieures  et  moyennes  transversales;  cuisses 
comprimées  et  canaliculées  en  dessous;  jambes  également  compri- 
mées et  élargies  vers  l'extrémité  ;  tarses  courts,  larges,  à  articles  ser- 
rés, 4  et  2  triangulaires,  subégaux,  3  plus  long,  bilobé,  4  très-médio- 
cre, engagé  en  grande  partie  entre  les  lobes  du  précédent,  terminé 
par  des  crochets  simples  ou  appendiculés. 

Dans  la  Monographie  des  Phytophages,  les  Lamprosomides  forment 
seulement  une  section  dans  la  Tribu  des  Clytrides;  l'importance  qui 
nous  paraît  devoir  être  attribuée  à  la  structure  de  l'abdomen,  nous 
force  à  les  déplacer.  Nous  croyons  que  cette  importance  est  justifiée 
par  cette  observation,  que  la  forme  spéciale  de  l'abdomen  chez  les 
Phytophages  camptosomes  n'admet  aucune  exception  dans  les  groupes 
si  riches  des  Chlamydes,  des  Cryptocéphalides,  des  Clytrides,  des 
Mégalopides;  elle  est  constante,  malgré  la  grande  diversité  que  nous 
observons  dans  les  genres  nombreux  qui  composent  ces  groupes,  et 
malgré  que  tous  leurs  autres  organes  soient  soumis  à  des  modifica- 
tions plus  ou  moins  profondes. 

Nous  nous  rangeons  à  l'avis  du  Prof.  Lacordaire,  dans  le  rappro- 


214  PHYTOPHAGES. 

chement  qu'il  opère  des  Lamprosomides  et  des  Chlamydes;  nous  nous 
en  écartons  pour  suivre  celui  du  comte  Dejean,  dont  le  coup-d'œil  pa- 
raissait si  juste  dans  l'arrangement  qu'il  avait  admis,  et  où  les  Lam- 
prosomides établissent  la  liaison  entre  la  Tribu  des  Eumolpides  et 
celle  des  Chlamydes,  Clytrides,  etc.  En  effet,  nous  voyons  que  les 
anciens  auteurs  avaient  placé,  parmi  les  Eumolpus  ou  les  Chryso- 
MELA,  les  quelques  Lamprosoma  qu'ils  avaient  eu  à  décrire,  et  que  de 
nos  jours,  des  entomologistes,  et  parmi  les  plus  distingués,  ont  suivi 
les  mômes  errements.  D'un  autre  côté,  on  doit  reconnaître  que,  dans 
l'état  actuel  de  la  science,  il  semble  peu  naturel  de  placer  les  Lam- 
prosoma à  la  suite  des  Mcgalostomides. 

Du  reste,  le  Prof.  Lacordaire  reconnaissait  lui-même  l'intime 
liaison  qui  existe  entre  les  Eumolpides  d'une  part  et  les  Lamprosomides 
de  l'autre,  et  bien  certainement  il  l'eût  respectée,  s'il  n'avait  dû  pour 
l'adopter,  sacrifier  quelqu' autre  analogie.  Nous  sommes  loin  de  pré- 
tendre que  nous  réussirons  mieux  dans  l'arrangement  que  nous  avons 
adopté,  il  aura  ses  côtés  faibles,  sans  nul  doute;  mais  après  avoir 
constaté  la  prééminence  d'un  caractère,  nous  devons  nous  soumettre 
à  ses  exigences,  comme  on  doit  s'incliner  devant  un  principe  dont  on 
a  reconnu  la  vérité. 

Parmi  les  tribus  de  la  famille  des  Phytophages,  celle  des  Eumolpides 
est  peut-être  la  plus  variée  et  la  plus  riche  en  types  divers;  dans  le 
nombre,  les  uns  sont  très-différents  des  Lamprosomides  par  leur 
faciès,  d'autres  s'en  rapprochent  à  ce  point  que  l'on  ne  peut,  à  la 
première  vue,  établir  la  distinction  et  qu'il  faut  pour  y  arriver,  re- 
courir aux  détails  de  l'organisation.  11  est  cependant  des  caractères 
qui  établissent  entre  les  deux  groupes  une  ligne  de  démarcation  assez 
nette  ;  ils  résident,  ainsi  que  nous  le  verrons  ci-dessous,  dans  la  forme 
des  antennes,  des  pattes  et  des  parapleures  métathoraciques. 

Plusieurs  points  de  la  diagnose  placée  en  tête  de  ce  chapitre,  de- 
mandent quelques  développements. 

Les  organes  buccaux  varient  à  peine  d'une  manière  appréciable  et 
ne  sont  d'aucun  secours  pour  la  classification.  Les  mandibules  sont 
médiocrement  robustes,  peu  saillantes,  arquées,  triquètres,  leur  partie 
convexe  est  parcourue  d'une  ramure  plus  ou  moins  profonde,  celle-ci 
se  prolonge  jusqu'à  l'extrémité  qui  devient  subdentée.  Les  yeux  sont 
toujours  échancrés  et  quoique  cette  échancrure  soit  parfois  très-réduite, 
elle  ne  disparait  que  dans  une  seule  espèce,  VOomorphus  concolor. 

Les  antennes  sont  construites  sur  un  plan  différent  de  celles  des 
Eumolpides  :  elles  sont  beaucoup  plus  courtes  et  s'élargissent  sensible- 
ment vers  l'extrémité  ;  leurs  articles  sont  fortement  comprimés,  serrés 
et  donnent  à  l'organe  une  certaine  apparence  de  rigidité.  Par  leur 
brièveté,  par  la  dilatation  des  articles,  par  leur  forme  pectinée,  elles 
rappellent  davantage  celles  des  groupes  précédents,  mais  elles  con- 
servent en  propre  leur  aspect  rigide,  leur  compression,  et  chacun  des 


LAMPROSOMIDES.  215 

articles  est  orné  à  ses  angles  antérieurs  de  quelques  poils  très-raides, 
que  nous  ne  retrouvons  pas  ailleurs.  Quant  à  leur  composition,  le 
l^""  article  est  assez  long,  renflé,  arqué,  comprimé  et  presque  tranchant 
en  avant,  le  2  est  au  moins  de  moitié  moins  allongé,  encore  assez 
gros  et,  chose  remarquable,  toujours  de  couleur  fauve,  les  3  et  4  sont 
moins  larges  et  plus  courts  que  le  précédent,  les  5  et  6  s'élargissent, 
les  suivants  sont  transversaux,  triangulaires  ou  quadrangulaires, 
le  dernier  est  irrégulièrement  arrondi.  De  plus,  elles  se  distinguent 
encore  de  celles  des  Eumolpides  et  des  Clytrides,  en  ce  qu'elles  peu- 
vent se  loger  au  repos  dans  des  rainures  creusées  à  la  fac*  inférieure 
du  corselet.  Ces  rainures  débutent  par  im  sillon  destiné  au  premier 
article  et  qui  longe  le  bord  inférieur  des  yeux;  plus  loin,  elles  sont 
formées,  au  côté  externe,  par  les  épisternums  prothoraciques  et  les 
hanches  antérieures,  en  dedans  par  le  prosteruum.  C'est  exactement 
la  même  structure  que  celle  des  Chlamydes. 

Le  prothorax  a  constamment  la  forme  d'un  segment  de  sphère  tron- 
qué, et  rétréci  en  avant  ;  sa  base  est  circonscrite  par  deux  lignes  pa- 
raboliques partant  des  angles  postérieurs  et  se  rejoignant  sur  la  ligne 
médiane  sous  un  angle  plus  ou  moins  aigu  ou  en  décrivant  une  ligne 
courbe.  11  en  résulte  un  lobe  plus  ou  moins  large  et  saillant,  très- 
rarement  presque  effacé. 

Le  prosternum  est  toujours  très-large,  en  carré  long  ou  légèrement 
rétréci  en  arrière,  échancré  en  avant  pour  recevoir  la  tète  dans  ses 
mouvements  de  flexion  ;  le  mésosternum  apparaît  sous  forme  d'ime 
lame  perpendiculaire,  comme  écrasée  entre  le  prosternum  et  le  mé- 
tasternum.  Les  parapleures  de  ce  dernier  sont  très-grandes,  déforme 
triangulaire,  fortement  atténuées  en  arrière  jusqu'à  la  dépression  où 
se  logent  les  cuisses  postérieures;  dans  cette  dernière,  elles  s'élargis- 
sent plus  ou  moins  et  se  terminent  par  une  extrémité  arrondie  ou 
simplement  obtuse. 

Les  pattes  sont  robustes,  contractiles  et  par  suite  toujours  plus  ou 
moins  comprimées;  les  hanches  antérieures  et  moyennes  sont  trans- 
versales et  disposées  un  peu  obliquement,  largement  distantes  sur  la 
ligne  médiane.  Les  cuisses  sont  creusées  à  leur  bord  interne  d'une 
gouttière  pour  loger  les  jambes  ;  celles-ci  sont  longuement  triangu- 
laires, élargies  de  la  base  à  l'extrémité,  et  cette  dernière  est  munie 
d'une  dépression,  oiî  les  tarses  se  logent  en  partie;  les  tarses  sont 
courts  et  très-larges,  les  1  et  2  articles  transversalement  triangulaires 
sont  égaux,  le  3  un  peu  plus  long,  à  lobes  divergents,  le  4  robuste,  à 
moitié  engagé  dans  le  précédent,  armé  d'ongles  médiocres,  simples  ou 
appendiculés  à  leur  base. 

Chez  les  Eumolpides,  les  pattes  ne  sont  pas  contractiles  et  ne  pré- 
sentent ni  la  compression,  ni  les  excavations  de  celles  des  Lamproso- 
mjdes;  au  contraire,  ces  mêmes  organes  chez  les  Chlamydes,  sont 
exactement  conformés  comme  ceux  que  nous  venons  de  décrire. 


216  PHYTOPHAGES. 

Les  différences  sexuelles  sont  nulles  chez  ces  insectes,  à  l'exception 
de  trois  espèces  du  genre  Lychxophaes,  chez  lesquelles  les  mâles  se 
distinguent  des  femelles  par  certaines  modifications  qui  n'ont  rien  de 
commun,  c'est-à-dire  qui  varient  du  mâle  d'une  espèce  à  celui  d'une 
autre. 

Les  Lamprosomidcs  sont  tous  de  taille  en  dessous  de  la  moyenne, 
de  forme  subglobnleuse,  ou  légèrement  oblongue;  leurs  couleurs  va- 
rient du  vert  métallique  au  rouge  cuivreux,  au  cuivreux  doré,  puis 
au  bleu;  un  petit  nombre  sont  ornés  d'autres  couleurs,  telles  que  le 
noir,  le  vert  olive,  etc.  Ces  couleurs  sont  généralement  uniformes,  et, 
quand  il  existe  un  dessin,  il  est  toujours  composé  de  nuances  métal- 
liques éclatantes.  D'après  les  observations  du  Prof.  Lacordaire,  ils 
marchent  lentement  à  la  surface  des  feuilles  ou  volent  pendant  la 
chaleur  du  jour  dans  les  bois.  Quand  on  veut  les  saisir,  ils  contrac- 
tent leurs  pattes  et  se  laissent  tomber  en  simulant  la  mort. 

Leurs  premiers  états  sont  très-incoraplétement  connus;  il  est  à  pré- 
sumer cependant,  par  suite  d'une  communication  de  M.  Westwood 
à  la  Société  entomologique  de  Londres,  qu'ils  vivent  à  l'état  de  larves 
dans  des  fourreaux,  et  que  sous  ce  rapport  ils  se  rapprochent  davan-' 
tage  des  Chlamydes  que  des  Clytra  de  nos  pays. 

Kirhy  est  le  premier  qui  ait,  en  1817,  séparé  ces  insectes  des  Eu- 
MOLPUS  et  des  Chrysomela,  en  créant  le  genre  Lamprosoma,  qui  a  été 
généralement  adopté.  La  monographie  des  Phytophages  contient  la 
description  de  77  espèces,  dont  une  dizaine  seulement  étaient  con- 
nues avant  sa  publication;  depuis,  on  a  ajouté  deux  espèces  nou- 
velles. Les  Lamprosomides  sont  des  Phytophages  essentiellement 
américains,  deux  espèces  seulement  sont  étrangères  au  Nouveau- 
Monde,  l'une  habite  l'Europe,  l'autre  l'île  Formose,  dans  la  mer  de  la 
Chine. 

Le  tableau  synoptique  suivant  fera  aisément  distinguer  les  trois 
genres  qui  composent  cette  tribu. 

A.  Antennes  à  8^  article  beaucoup  plus  petit  que  7  et  9.        Oomorphus. 
AA.  Antennes  à  8^  article  semblable  à  7  et  à  9. 

b    Crochets  des  tarses  simples.  Lijchnophaes. 

bb         —  —      appeudiculés.  Lamprosoma, 

LAMPROSOMA. 
KiRBY,  Transactions  of  the  Linn.  Soc.  Xlf,  p.  iib  (1). 

Tête  suborbiculaire,  infléchie  vers  le  bas,  front  légèrement  con- 
vexe; épibtome  semicirculairement  échancré,  ses  angles  saillants, 
parfois  plus  ou  moins  prolongés;  labre  transversal,  à  bord  antérieur 

(1)  Syn.  Lacordaire,  Monopr.  d.  Phytoph.  Il,  p.  574. 


LAMPROSOMIDES.  217 

droit'ou  subéraarginé. —  Yeux  peu  profondément  échancrés,  échancrure 
toujours  distincte,  parfois  très-faible.  —  Antennes  robustes,  plus 
courtes  que  le  prothorax,  fortement  comprimées  et  élargies  réguliè- 
rement vers  l'extrémité,  1  article  très-gros,  arqué,  déprimé  et  pres- 
que tranchant  en  avant,  2  au  moins  de  moitié  moins  long,  plus  gros 
que  le  suivant,  3  très-court,  cylindrique,  4  de  même  îorme,  5  et  6 
élargis  vers  leur  extrémité,  les  suivants  transversaux,  le  dernier  plus 
grand,  irrégulièrement  arrondi,  chaque  article  orné  à  chacun  de  ses 
angles  antérieurs  de  deux  ou  trois  poils  très-raides. —  Prothorax  très- 
grand,  régulièrement  convexe,  bord  antérieur  subsinué  de  chaque 
côté,  bords  latéraux  fortement  marqués,  droits  ou  subanguleux,  an- 
gles antérieurs  aigus,  les  postérieurs  à  peu  près  droits  ;  lobe  du  bord 
postérieur  plus  ou  moins  aigu;  écusson  en  triangle  tantôt  régulier, 
tantôt  allongé,  aigu  à  son  sommet.  —  Elytres  convexes,  courtes,  ar- 
rondies cà  leur  extrémité;  épaules  assez  marquées  et  indiquées  par 
un  renflement  mousse;  lobes  des  épipleures  faibles,  consistant  en  une 
saillie  triangulaire  aiguë  ou  obtuse,  formées  brusquement  un  peu 
avant  le  miUeu  et  se  perdant  insensiblement  vers  la  base;  ponctua- 
tion disposée  généralement  en  dix  stries  assez  régulières.  —  Pattes 
médiocres,  assez  fortement  comprimées  et  larges,  jambes  en  triangle 
allongé,  le  petit  côté  ou  l'extrémité  creusé  d'une  petite  fossette  pour 
loger  une  partie  des  tarses;  ceux-ci  courts,  élargis,  1  et  2  articles  sub- 
égaux, transversaux,  3  plus  long,  bilobé,  4  médiocre,  engagé  pour 
plus  de  la  moitié  de  sa  longueur  entre  les  lobes  du  précédent,  et 
terminé  par  des  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  est  extrêmement  riche  en  espèces,  toutes  affectent  à  peu 
près  la  même  forme,  et  leurs  couleurs  sont  peu  variées;  on  en  compte 
aujourd'hui  69;  le  prof.  Lacordaire  en  a  décrit  67.  C'est  de  ces  in- 
sectes que  cet  entomologiste  distingué  a  dit  qu'ils  laissent  bien  loin 
derrière  eux  la  plupart  des  Coléoptères,  sous  le  rapport  de  la  difïï- 
culté  que  présentent  la  description  et  la  détermination  des  espèces. 
«  Et  pour'tout  dire  en  un  mot,  ajoute-t-il  plus  bas,  je  crois  qu'il  y  a 
au  moins  un  tiers  d'entre  elles  qu'on  ne  parviendra  jamais  à  décrire 
de  façon  à  les  rendre  reconnaissables;  du  moins  suis-je  obligé  de  dé- 
clarer, après  le  travail  le  plus  opiniâtre,  que  ce  résultat  est  au-dessus 
de  mes  forces.  » 

Parmi  ces  espèces,  36  sont  du  Brésil,  7  de  Cayenne,  7  de  Colombie, 
13  du  Mexique,  4  de  Puerto-Rico,  i  de  Cuba;  une  seule  est  étrangère 
à  l'Amérique,  et  a  été  découverte  dans  l'île  Formose.  La  patrie  d'une 
autre  n'est  pas  exactement  connue. 


Î18  PHYTOPHAGES. 

LYCHNOPHAES. 
Lacordaire,  Monogr.  d.  Phytoph.  11^  p.  564  (1). 

Mêmes  caractères  génériques  que  les  Lamprosoma,  sauf  les  particu- 
larités suivantes  :  —  Echaiicrure  des  yeux  tantôt  triangulaire,  tantôt 
quadrangulaire.  —  Palpes  médiocrement  épais.  —  Prothorax  non  an- 
guleux sur  les  côtés,  toujours  très-fortement  lobé  et  jamais  crénelé  à 
sa  base.  —  Ecusson  très-petit  et  très-obtus,  ou  bien  en  triangle  très- 
aigu.  —  Elytres  à  lobes  épipîeuraax  petits,  anguleux  et  brusquement 
formés.  —  Dernier  article  des  tarses  médiocrement  allongé,  terminé 
par  des  crochets  simples. 

•  A  part  quelques  légères  modifications,  qui  sont  suffisamment  indi- 
quées dans  la  diagnose,  ce  genre  ne  se  distingue  en  réalité  du  précé- 
dent que  par  les  crochets  des  tarses,  qui  sont  simples,  plus  longs  et 
plus  fortement  arqués  dans  leur  moitié  terminale  que  chez  la  plupart 
des  Lamprosoma.  Il  ne  renferme  que  9  espèces,  décrites  dans  la  mo- 
nographie des  Phytophages,  dont  4  du  Brésil,  1  du  Brésil  et  de  la 
Guyane,  5  de  ce  dernier  pays  et  2  de  Colombie. 

OOMORPHUS. 
CuRTis,  Brit.  Entom.  VIII,  p.  Zil  (2). 

Tête  petite,  subarrondie,  un  peu  réfléchie  en  dessous  ;  labre  très- 
légèrement  émarginé;  mandibules  courtes,  massives,  subbidentées  à 
l'extrémité;  mâcheires  à  lobe  interne  large,  subovalaire, l'externe  très- 
grêle,  plus  allongé,  à  palpes  assez  gros  et  courts. — Yeux  un  peuoblongs, 
à  bord  interne  irrégulier,  non  distinctement  échancré.  —  Autennes 
assez  grêles,  un  peu  allongées  et  atteignant  au-delà  de  la  base  du  pro- 
thorax, 4  article  assez  long,  arrondi  et  un  peu  en  massue,  2  de  moitié 
moins  allongé,  subovalaire,  fortement  rétréci  vers  sa  base/  3-6  cylin- 
driques, diminuant  progressivement  de  longueur,  7  beaucoup  plus 
grand,  triangulaire,  aigu  en  dedans;  8  beaucoup  plus  petit,  subcy- 
lindrique, 9-40  dilatés  et  transversaux  comme  le  7,  44  ovalaire,  atté- 
nué vers  son  extrémité.  —  Prothorax  médiocre,  transversal,  son  bord 

(1)  Syn.  EcMOLPUs,  Oliv.  Entom.  VI,  p.  906.  —  Crtptocephalus,  Oliv.  En- 
cyclop.  raéth.  Ins.  VI,  p.  608.  —  Lamprosoma,  Dej.  Cat.  éd.  3,  p.  439. 

(2)  Syn.  Byrrhcs,  Sturœ,  Deutschl.  Ins.  II,  p.  109, 15,  pi.  XXXV,  fig.  a,  Aj 
Stepliens,  Illuslr.  of  Brit.  Entom.  III,  p.  139. —  Phalacrus,  Stcphens,  III.  of 
Brit.  Entom.  Il,  p.  197,  pi.  15,  fig.  1.  —  Lamprosoma,  Lacordaire,  Monogr.  d. 
Phytoph.  II,  p.  G3I.  —  Fairniairc,  Gênera  d.  CoL  IV,  p.  216.  —  Oomorphus, 
Stephens.  Illustr.  of  Brit.  Entom.  V,  p.  411.—  BruUé,  Hist.  nat.  d.  Ins.  V, 
p.  355;  De  Casleln.  Hist.  nat.  des  Coléop.  II,  p.  39. 


lAMPROSOMIDES.  219 

postérieur  non  distinctement  lobé  dans  son  milieu,  mais  légèrement 
échancré  de  chaque  côté  ;  écusson  très-petit,  en.  triangle  équilatéral. 

—  Elytres  ovalaires,  médiocrement  convexes,  très-légèrement  atté- 
nuées en  arrière  et  arrondies,  lobes  épipleuraux  à  peine  marqués. 

—  Prosternum  large,  plan,  un  peu  atténué  en  arrière.  —  Pattes 
relativement  faibles,  jambes  à  peine  élargies  vers  l'extrémité,  tarses 
linéaires,  articles  à  peu  près  égaux,  crochets  des  tarses  simples. 

J'avais  reçu  d'Italie,  de  M.  Pirazzoli,  deux  petits  insectes  sous  le 
nom  de  Lamprosoma  concolor;  en  étudiant  les  Lamprosomides,  j'ai 
eu  l'occasion  de  rectifier  l'exactitude  de  la  détermination.  L'espèce 
est  trop  petite  pour  être  étudiée  convenablement  à  la  loupe  simple  ; 
je  me  décidai  à  sacrifier  l'un  de  mes  individus  pour  en  faire  une 
piéparation  microscopique.  Le  premier  organe  qui  se  présenta  à  l'ob- 
jectif, fut  une  antenne.  Cette  vue  ne  me  laissa  pas  le  moindre 
doute,  le  genre  de  Curtis  doit  être  rétabli,  et  prend  place  dans  la  fa- 
mille actuelle. 

Il  faut  reconnaître  que  ce  nouveau  changement  n'est  pas  la  moins 
surprenante  des  vicissitudes  auxquelles  cette  bestiole  a  été  soumise. 
Le  Prof.  Lacordaire  les  décrit  trop  clairement  pour  que  nous  résistions 
au  plaisir  de  citer  ses  propres  paroles  :  «  Qaoique  décrit  par  un  petit 
nombre  d'auteurs,  Thistoire  scientifique  de  cet  insecte  est  assez  com- 
pliquée. M.  Sturm  qui  l'a  publié  le  premier,  l'a  placé,  sans  aucune 
observation,  parmi  les  Byrbhus.  M.  Stephens,  le  second  qui  s'en 
soit  occupé,  le  décrivit  et  le  figura  sous  le  nom  de  Phalacrus  marili- 
mus,  dans  le  tome  II  de  ses  Illustrations  of  British  Entomology  (p.  197), 
sans  s'apercevoir  que  M.  Slurra  l'avait  déjà  fait  connaître.  L'ayant 
su  quelque  temps  après,  il  se  conforma  (loc  cit.  IH,  p.  111)  à  l'opinion 
de  cet  auteur,  en  plaçant  l'insecte  parmi  les  Byrrhus  sous  le  nom  que 
lui  avait  imposé  M.  Sturm.  En  1831,  M.  Curtis  (Brit.  Entom.  VIII, 
p.  347)  voyant  bien  qu'il  ne  pouvait  rester  parmi  les  Byrrhus  pro- 
prement dits,  l'en  sépara,  sans  toutefois  le  sortir  des  Byrrhides,  sous 
le  nom  générique  d'OoiioRPHUs,  qui  fut  adopté  par  M.  Stephens  (loc. 
cit.  p.  411,  et  Brit.  Beek.  p.  1 47),  et  par  MM.  BruUé  et  de  Castelnau; 
mais,  par  inadvertance  sans  doute,  ces  deux  derniers  auteurs  ont  sub- 
stitué au  nom  primitif  de  l'espèce,  celui  d'unicolor.  C'est  à  M.  Erichson 
(Germar's  Zeitschf  I,  1839,  p.  309)  qa'on  doit  la  connaissance  des 
véritables  analogies  de  cet  insecte,  sans  du  reste  que  dans  la  courte 
note  qu'il  a  publiée  à  ce  sujet,  ce  savant  entomologiste  se  soit  pro- 
noncé sur  la  question  de  savoir  si  le  genre  Oomorphus  de  M.  Curtis 
doit  être  conservé  ou  non.  » 

Malgré  sa  petite  taille,  cet  insecte  est  intéressant  à  divers  égards  : 
d'abord  comme  étant  jusqu'ici  le  seul  représentant  des  Lam.proso- 
mides  en  Europe,  et  à  peu  près  le  seul  dans  l' Ancien-Monde,  puis- 
qu'une seconde  espèce  seulement  appartient  à  l'île  Formose  ;  en 
second  lieu,  par  les  vicissitudes  que  sou  nom  a  subies  dans  la  classi- 


220  PHYTOPHA.GES. 

fîcation  naturelle  ;  enfin,  il  éveille  encore  notre  curiosité  par  Tin- 
ccrtitude  qui  règne  sur  ses  mœurs. 

Le  Prof.  Lacordaire  considère  son  Lamprosoma  concolor,  comme 
aptère,  et  cependant  il  dit  dans  une  note  (loc.  cit.  p.  632)  que  M.  Che- 
vrolat  lui  a  montré  un  assez  grand  nombre  d'exemplaires  «  qu'il  m'a 
dit  avoir  pris  au  vol  sur  des  charmilles.  Mais  cet  entomologiste  dis- 
tingué a  été  très-certainement  induit  en  erreur  par  ses  souvenirs  dans 
cette  circonstance,  car  l'insecte  est  aptère.  »  D'un  autre  côté,  M.  Red- 
tenbacher  (Fauna  Austr.  2"=  éd.  p.  893)  dit  que  l'insecte  a  été  souvent 
pris  sur  les  fleurs  de  l'Astrantia  major,  et  M.  Pirazzoli  me  l'a  envoyé 
comme  trouvé  sur  le  lierre.  Ces  assertions  diff'érentes  réclament  évi- 
demment de  nouvelles  observations.  11  ne  serait  pas  impossible  que 
plusieurs  espèces  eussent  été  confondues. 

Cet  insecte  paraît  se  trouver  dans  la  plus  grande  partie  de  l'Eu- 
rope; jusqu'à  ce  jour,  il  a  été  signalé  en  Italie,  en  Autriche,  en  Alle- 
magne, en  France,  en  Belgique  et  en  Angleterre. 


TRIBU  XL 

EUMOLPIDES. 

Tête  médiocre,  plus  ou  moins  engagée  dans  le  prothorax  ;  front 
plan  ou  légèrement  convexe;  épistome  distinct  ou  non;  labre  trans- 
versal, échancré;  mandibules  à  extrémité  large,  bidentée;  mâchoires 
à  lobe  interne  court,  large,  membraneux;  l'externe  grêle,  allongé, 
sub-biarticulé  ;  palpes  de  4  articles  de  forme  et  de  longueur  variables  ; 
lèvre  inférieure  à  menton  court,  échancré  en  avant,  languette  semi- 
ovalaire  ou  subcarrée,  munie  de  palpes  tri-articulés.  —  Yeux  oblongs, 
plus  ou  moins  sinués  au  bord  interne.  —  Anteimes  largement  écartées 
l'une  de  l'autre,  filiformes  ou  subclaviformes,  mesurant  en  moyenne 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  jamais  pectinées.  —  Prothorax  co- 
nique, cylindroïde  ou  globuleux,  parfois  les  bords  latéraux  effacés; 
écusson  toujours  distinct,  de  forme  très-variable.  —  Elytres  courtes 
ou  allongées,  ovalaires  ou  cyhndriques,  entières,  ni  tronquées,  ni  rac- 
courcies. —  Prosternum  toujours  apparent,  transversal  ou  oblong, 
rarement  étroit,  son  épisternum  triangulaire,  allongé  dans  le  sens  lon- 
gitudinal; cavités  cotyloïdes  antérieures  arrondies.  —  Pattes  ordinai- 
rement différentes  les  unes  des  autres,  tantôt  rapprochées  de  la  ligne 
médiane,  tantôt  les  postérieures  très-écartées,  terminées  par  des  cro- 
chets appendiculés  ou  bifides,  rarement  simples. 

Sans  affecter  une  forme  bien  spéciale,  les  Eumolpides  ne  ressem- 
blent ni  aux  Lamprosomides  à  forme  subglobuleuse,  ni  aux  Chryso- 
mélides  à  contour  ovalaire,  à  faciès  massif  et  contracté.  C'est  à  peu 


EUMOLPIDES.  221 

près  ce  que  l'on  peut  en  dire  de  plus  général,  car  dans  une  tribu  qui 
contient  actuellement  plus  de  cent  genres,  on  doit  s'attendre  à  ce  que 
le  faciès  subisse  de  nombreuses  et  profondes  modifications.  Aussi,  il 
est  nécessaire  d'entrer  dans  quelques  développements  à  l'égard  des 
caractères  énoncés  dans  la  diagnose  qui  précède. 

Le  corps  est  généralement  oblong,  et  la  tète,  le  prothorax,  les  ély- 
tres  sont  assez  nettement  séparés  l'un  de  l'autre.  Dans  le  plus  grand 
nombre,  les  téguments  sont  fermes,  lisses  et  brillants,  ornés  parfois 
de  couleurs  vives,  à  reflets  métalliques  ou  non;  ils  sont  glabres,  plus 
rarement  recouverts  de  poils  rares  ou  serrés,  épars  ou  disposés  régu- 
lièrement en  plaques  ou  en  stries;  ou  bien  de  squamules  de  forme  et 
de  disposition  très-variables. 

La  tète  est  arrondie  ou  oblongue,  à  bouche  dirigée  en  bas  ou  en 
arrière,  plus  rarement  portée  en  avant.  Elle  est  parfois  libre  et  dé- 
gagée du  prothorax,  plus  souvent  elle  s'y  trouve  enfoncée  jusqu'aux 
yeux  ou  bien  jusque  près  du  bord  antérieur  de  ces  organes.  Le  front 
est  plan  ou  à  peu  près;  l'épistome  est  tantôt  séparé  du  front  par  des 
sillons  obliques  et  convergents  en  arrière,  tantôt  il  est  imparfaitement 
limité;  son  bord  antérieur  varie  beaucoup;  il  supporte  le  labre  dont 
la  saillie  est  plus  ou  moins  considérable,  selon  la  position  qu'il  occu- 
pait, lorsque  les  organes  ont  été  paralysés  par  la  mort.  En  général,  son 
bord  libre  est  échancré,  sa  forme  est  transversale  ou  rétrécie  d'arrière 
en  avant  comme  un  coin. 

Les  mandibules  sont  courtes,  épaisses,  légèrement  arquées,  leur 
face  interne  est  plus  ou  moins  excavée,  leur  extrémité  est  large  et 
divisée  en  deux  fortes  dents  obtuses.  Dans  quelques  cas,  l'extrémité 
paraît  simple  par  la  prédominance  de  l'une  des  dents  {Chrysochares). 

Les  autres  organes  buccaux  ne  varient,  comme  les  mandibules,  que 
dans  des  limites  très-reslreintes,etue  sont  presque  d'aucune  ressource 
dans  la  classification.  Les  mâchoires  sont  toujours  munies  de  deux 
lobes,  l'interne  est  lamelleux,  assez  court,  très-obtus  à  l'extrémité, 
libre  et  plus  ou  moins  cilié;  l'externe  est  presque  du  double  plus  long, 
grêle,  acuminé,  et  il  présente  vers  sa  base  des  vestiges  de  suture  qui 
le  font  paraître  bi-articulé.  Le  palpe  maxillaire  est  invariablement 
formé  de  4  articles,  le  1  court,  2  plus  allongé,  parfois  très-long  (Eu- 
RYOPE,  Syricta),  3  obconique,  4  en  général  ovalaire,  plus  ou  moins 
atténué  vers  l'extrémité  et  tronqué;  tantôt  largement,  tantôt  d'une 
manière  à  peine  appréciable.  Les  palpes  claviformes  du  genre  Al- 
PHiTES  sont  les  seuls  à  signaler. 

La  lèvre  inférieure  se  compose  d'un  menton  très-court,  plus  ou 
moins  échancré  en  avant,  d'une  languette  semi-ovalaire  ou  subcar- 
rée; elle  est  échancrée  en  avant  dans  le  genre  Syricta  et  munie  de 
chaque  côté  d'une  paraglosse  formée  de  quelques  poils  fascicules;  les 
palpes  sont  tri-articulés  et  moins  variables  que  ceux  de  la  mâchoire. 

Les  yeux  sont  généralement  médiocres,  rarement  très-développés 


222  PHYTOPHAGES. 

(EuRYDEML's)  ;  ils  sont  oblongs,  échancrés  ou  seulement  sinués  au 
bord  interne,  moins  souvent  entiers  et  subhémisphériques. 

La  structure  des  antennes  est  sujette  à  une  foule  de  variations,  soit 
dans  la  forme,  soit  dans  la  longueur  relative  des  articles;  mais  tou- 
jours elles  sont  ou  filiformes  (Edusa),  ou  plus  ou  moins  dilatées  vers 
l'extrémité  (Corynodes).  Leur  insertion  ne  varie  pas,  elle  a  lieu  au 
bord  interne  et  antérieur  des  yeux,  de  sorte  qu'elles  sont  séparées  par 
toute  la  largeur  du  front.  Dans  le  genre  Colaspis,  elles  sont  un  peu 
moins  rapprochées  des  yeux  et  moins  distantes  l'une  de  i'aulre.  Il  faut 
aussi  mentionner  que  dans  plusieurs  genres  (Pachnephorus,  Mecistes, 
Neocles,  etc.),  elles  peuvent,  au  repos,  se  loger  dans  des  rainures 
creusées  à  la  surface  du  prosternum. 

En  général,  le  prothorax  est  moins  large  que  les  élytres;  il  se  ré- 
trécit souvent  de  la  base  vers  le  sommet,  et,  dans  ce  cas,  il  est  plus 
ou  moins  déprimé  ;  ailleurs,  il  afîecte  une  forme  cylindrique  avec  des 
bords  latéraux  très-peu  saillants.  Deux  groupes  sont  caractérisés  par 
l'absence  de  ces  bords  latéraux  (Leprotites,  Bromiites);  le  pronotum 
prend  alors  une  forme  globuleuse  ou  cylindroïde. 

L'écusson  le  plus  remarquable  est  celui  de  la  plupart  des  Pseudo- 
colaspites  ;  il  est  plus  développé  que  dans  les  autres  types  ;  son  con- 
tour est  pentagonal  et  les  trois  angles  postérieurs  sont  assez  aigus. 

Les  épaules,  à  cause  de  Tétroitesse  relative  du  pronotum,  sont  as- 
sez marquées,  et  souvent  une  impression  oblique  de  la  partie  dis- 
coïdale  des  élytres  les  fait  paraître  plus  saillantes  encore.  Pour  le  reste,, 
les  élytres  ne  présentent  guère  de  particularités  à  signaler. 

11  est  plus  important  d'étudier  les  parties  inférieures,  et  notamment 
celles  du  premier  arceau  thoracique;  à  cause  de  l'inflexion  très-mar- 
quée de  la  tête,  le  prosternum  est  toujours  beaucoup  plus  court  que 
le  pronotum;  son  bord  antérieur  est  excavé  ou  réfléchi,  parfois  il  re- 
couvre en  partie  les  organes  buccaux.  Le  sternum  ne  manque  dans 
aucun  type;  il  est  oblong,  c'est-à-dire  allongé  dans  le  sens  longitu- 
dinal, convexe  entre  les  hanches  et  abaissé  en  avant  et  en  arrière 
dans  plusieurs  groupes  (Colaspites).  Dans  d'autres,  il  est  carré  ou 
même  transversal;  sa  surface  est  presque  plane  et  il  s'appuie  large- 
ment sur  le  mésosternum;  tandis  que  dans  la  forme  précédente,  à 
cause  de  son  abaissement  en  arrière  des  hanches,  il  se  trouve  en  quel- 
que sorte  placé  bout  à  bout  entre  le  segment  suivant. 

Les  épimères  prothoraciques  sont  rarement  bien  hmitées  par  des 
sutures  (Dermoxanthus).  Il  n'en  est  pas  de  même  des  épisteruums,  qm 
jouent  un  grand  rôle  dans  la  Tribu  actuelle.  Cette  partie,  située  comme 
d'ordinaire  entre  l'angle  aniérieur  du  pronotum  et  le  prosternum,  est 
découpée  en  triangle  à  angles  obtus,  quelquefois  en  forme  de  feuilles  de 
trèfle;  il  importe  de  bien  observer  son  bord  antérieur,  qui  est  tantôt 
plus  ou  moins  convexe  et  saillant,  tantôt  droit  ou  même  concave. 
L'angle  interïie  est  effacé  et  soudé  d'une  manière  intime  avec  le  pro- 


EUMOLPIDES.  223 

sternum  ou  bien  il  est  libre,  saillant,  et,  dans  ce  cas,  il  constitue  chez 
beaucoup  d'espèces  une  partie  du  bord  externe  de  la  gouttière  oiî  se 
logent  les  antennes  au  repos.  L'angle  externe  s'arrête  à  quelque  dis- 
tance de  l'angle  du  pronotum,  ou  bien  se  confond  avec  lui  (Endoce- 
PHALUs),  ou  même  le  déborde  en  avant  (Dermoxanthus).  Toujours,  à 
deux  exceptions  près,  l'angle  postérieur  se  prolonge  le  long  du  bord 
externe  des  cavités  cotyloïdes  ;  cette  disposition  distingue  les  Eumol- 
pides  des  Chrysornélides,  chez  lesquelles  l'épisternum  prothoracique 
est  quadrangulaire,  allongé  dans  le  sens  transversal  et  disposé  au  bord 
antérieur  des  cavités  cotyloïdes.  Les  deux  exceptions,  dont  nous  avons 
parlé,  se  rencontrent  dans  les  genres  Euryope  et  Spilopyra,  et  par  là, 
ces  types  se  rapprochent  des  Chrysornélides. 

Enfin,  une  dernière  particularité  à  mentionner  par  rapport  au  pro- 
sternuni,  est  la  présence,  dans  un  certain  nombre  de  genres,  de  rai- 
nures destinées  à  loger  les  antennes  au  repos.  Ces  rainures  sont  très- 
développées  dans  un  type  européen,  le  genre  Pa£hnephorus,  et  il  est 
étonnant  que  leur  structure  et  leur  usage  aient  passé  inaperçus.  On 
peut  les  observer  dans  le  plus  grand  nombre  des  genres  du  groupe  des 
Myochroïtes  (Neocles,  Heterotrichus,  Mecistes,  etc.);  lem'burd  ex- 
terne est  formé  par  l'angle  relevé  de  Tépisternum  prothoracique  et 
par  la  hanche,  l'interne  par  une  saillie  de  la  face  inférieure  du  ster- 
num ;  d'ordinaire,  elles  convergent  en  arrière  et  limitent  ainsi  un  es- 
pace triangulaire,  à  base  antérieure  et  dont  le  sommet  se  rapproche 
plus  ou  moins  du  bord  postérieur  du  sternum. 

Le  mésosternum  présente  peu  d'intérêt  pour  la  classification,  il  est 
le  plus  souvent  transversal,  sou  bord  postérieur  est  prolongé  en  pointe, 
rarement  échancré  (Aoria).  Il  est  quelquefois  étroit  et  oblong,  conuue 
dans  le  genre  CnRYSOCHARES. 

Le  métasternum  présente  des  parapleures  toujours  bien  distinctes, 
obtuses  à  l'extrémité  postérieure  ou  acuminées. 

Les  pattes  sont  médiocres  ou  allongées  et  plus  ou  moins  robustes. 
Les  hanches  antérieures  sont  cylindro-coniques,  par  suite  les  cavités 
cotyloïdes  sont  circulaires  et  toujours  complètes  ;  elles  sont  plus  ou 
moins  séparées  l'une  de  l'autre,  selon  la  longueur  du  prosternum. 
Dans  un  genre  (Eurytus),  les  hanches  postérieures  sont  écartées  cà  ce 
point  qu'elles  touchent  le  bord  latéral  des  élytres;  dans  d'autres  types 
du  même  groupe  des  Pseudocolaspites,  l'écartement,  quoique  toujours 
considérable,  est  moins  important.  Les  cuisses  sont  tantôt  fusiformes, 
tantôt  clavifurmes,  inermes  ou  armées  en  dessous  de  dents  obtuses  ou 
aiguës  ;  les  tibias  sont  droits  ou  arqués,  cyh'ndriques  ou  cannelés  lon- 
gitudinalcment  et  canaUculés  en  dehors. 

Les  tarses  jouent  un  rôle  important  dans  la  classification  des  Eu- 
molpides.  Les  trois  premiers  articles,  toujours  plus  ou  moins  dilatés, 
comme  chez  les  Phytophages,  en  général,  sont  de  longueurs  relatives 
très-variables;  le  plus  souvent  le  premier  est  le  plus  long,  et  sa  Ion- 


224  PHYTOPHAGES. 

gueur  se  compare  à  celle  des  deux  articles  suivants  réunis.  L'article 
onguéal  est  constamment  saillant  entre  les  lobes  du  troisième,  il  se 
termine  par  des  crochets  simples,  appendiculés  ou  bifides.  La  première 
forme  est  tout  à  fait  exceptionnelle;  sur  cent  et  quatorze  genres,  elle 
ne  se  montre  que  dans  trois  d'entre  eux,  Spilopyra,  Chloropterus, 
Pales. 

Les  deux  autres  formes  de  crochets  se  partagent  à  peu  près  égale- 
ment le  reste  de  la  Tribu.  La  nature  n'a  pas  façonné  les  types  pour 
la  facilité  de  nos  divisions,  et  il  n'est  pas  toujours  facile  de  distinguer 
le  crochet  appendiculé  du  crochet  bifide.  Ainsi,  le  Chrysochares  offre 
quelque  chose  d'intermédiaire  entre  les  deux  formes;  cependant  l'ex- 
trémité de  la  partie  interne  étant  très-aiguë,  il  faut  considérer  l'ongle 
comme  bifide.  On  doit  bien  remarquer  que  le  crochet  bifide  est  celui 
qui  présente  une  double  pointe,  que  l'interne  soit  basilaire  (Metachro- 
MA,  Trichotheca)  ,  OU  médiane  (Chrysocdares),  ou  terminale  (Hete- 
ROSPis,  INeculla,  Euryope).  La  dénomination  de  crochets  unidentés, 
usitée  par  M.  Baly  (Phytoph.  Malay.,  p.  163),  ne  nous  paraît  pas 
exacte.  Dans  le  cas  en  question,  le  crochet  est  réellement  bifide,  seu- 
lement la  division  interne  est  courte  et  basilaire;  l'expression  d'uni- 
denté  nous  parait  devoir  être  réservée  pour  le  cas  oii  le  crochet  porte 
à  son  btî'rd  inférieur  une  saillie  dentiforme,  comme  cela  a  lieu,  par 
exemple,  chez  les  Telephores. 

Enfin,  on  remarquera  que  la  distinction  n'est  pas  difficile,  si  l'on 
veut  faire  attention  que  les  crochets  appendiculés  sont  presque  cons- 
tamment divariqués,  tandis  que  les  crochets  bifides  sont  simplement 
divergents. 

Au  moyen  des  caractères  que  nous  avons  exposés,  on  pourra  dis- 
tinguer avec  certitude  les  Eumolpides  des  tribus  voisines.  Les  Lam- 
prosomides  ont  des  antennes  très-courtes  et  pectinées.  Les  Chryso- 
mélides  se  différencient  des  Eumolpides  par  le  3'^  article  des  tarses 
subentier,  non  profondément  bilobé;  ce  caractère,  indiqué  déjà  par  le 
Prof.  Lacordaire,  reste  toujours  le  plus  important  pour  la  distinction 
dont  il  s'agit.  Dans  les  quelques  cas  rares  ovi  le  doute  pourrait  s'élever, 
l'inspection  de  la  forme  de  l'épisternum  prothoracique  dissipera  toute 
incertitude.  Quant  aux  Galérucides,  qui  forment  la  dernière  tribu  de 
la  section  des  Cycliques,  on  sait  que  l'insertion  des  antennes  suffît  pour 
les  séparer  des  Eumolpides. 

Telles  sont  les  différences  qui  séparent  ces  divers  groupes;  les  affi- 
nités ne  sont  pas  plus  difficiles  à  saisir.  Dans  Tordre  adopté,  les  Eu- 
molpides suivent  les  Lamprosomides  et  précèdent  les  Chrysomélides  : 
quelques  genres  et  notamment  les  Iphiméites  à  formes  suhglobuleu- 
ses  sont  intimement  unis  aux  Lamprosomides  ;  il  suffit  de  comparer 
sous  ce  rapport  les  Chrysodina  aux  Lamprosoma.  Les  affinités  avec 
les  Chrysomélides  ne  sont  pas  moins  apparentes;  certains  genres,  à 
pronotum  large,  comme  les  Chrysolajipr.\  ,  Colaspoïdes,  etc.),  les 


EliJlOLFlOES.  ââS 

rappellent  ù,  la  première  vue,  et  il  faut  y  regarder  de  près  pour  saisir 
la  différence.  Le  faciès  des  Spilopyra  est  si  bien  celui  de  quelques 
Chrysomélines  australiennes,  que  M.  Baly  les  regarde,  avec  raison, 
comme  une  forme  de  transition,  et  qu'il  les  eût  placées  hors  du  groupe 
actuel,  si  le  3*^  article  des  tarses  n'élait  profondément  bilobé. 

Une  parenté  digne  d'être  signalée  est  celle  des  Mégascélides  et  de 
quelques  genres  des  Ci'iocérides  ;  la  forme  générale  du  corps,  la  gra- 
cilité des  antennes,  la  structure  des  pattes,  etc.,  ont  des  analogues 
chez  les  Eumolpides  ;  les  différences  résident  dans  la  forme  du  pro- 
notum,  dans  celle  du  prosternum,  qui  ne  disparait  jamais,  dans  le 
groupe  actuel,  enfin  dans  l'abdomen,  qui  est  différemment  conformé. 
Néanmoins  l'analogie  existe  et  pourrait  de  prime  abord  induire  en 
erreur. 

D'une  manière  très-générale,  les  Eumolpides  ne  sont  pas  construits 
sur  un  plan  tout  à  fait  uniforme,  on  y  rencontre  des  types  divers  dont 
la  classification  semble  ne  pas  devoir  présenter  de  difficulté;  par  con- 
tre, la  Tribu  est  extrêmement  riche,  les  types  les  plus  saillants  sont 
reliés  entre  eux  par  des  formes  intermédiaires,  les  organes  sont  sou- 
mis à  de  nombreuses  variations,  et  il  est  très-difficile  de  reconnaître 
et  d'apprécier  la  valeur  qu'il  faut  attribuer  à  chacun  d'eux. 

La  première  tentative  faite  pour  diviser  les  Eumolpides  est  due  à 
M.  Chevrolat  (1).  Ce  n'est,  à  proprement  parler,  qu'un  arrangement 
artificiel  et  très-incomplet.  A  son  tour,  M.  Baly  (2)  a  repris  cet  objet. 
Sa  division  primaire  renferme  toutes  les  formes  chez  lesquelles  Fépi- 
sternum  prothoracique,  de  contour  variable,  est  toujours  prolongé  en 
arrière,  le  long  du  bord  externe  des  cavités  cotyloïdes.  Tous  les  genres 
connus,  sauf  deux  (Spilopyra,  Eukyope),  doivent  rentrer  dans  cette 
première  section.  11  y  distingue,  en  outre,  trois  groupes  :  Adoxinœ, 
Myochroinœ,  Bromiinœ,  qu'il  élève  au  rang  de  Sous-familles  ;  mais  il 
n'indique  ni  le  nombre,  ni  les  noms  des  autres  groupes  de  la  section. 
M.  Baly  a  laissé  cette  tentative  inachevée  ;  peut-être  a-t-il  reconnu 
que  son  point  de  départ  laissait  à  désirer.  En  effet,  une  section  qui  ne 
renferme  que  deux  types,  tandis  que  l'autre  en  contient  près  de  cent, 
est  en  réalité  d'une  médiocre  ressource  pour  la  classification.  D'ail- 
leurs, les  deux  types,  isolés  du  reste,  n'ont  entre  eux  aucune  analo- 
gie, la  forme  exceptionnelle  de  l'épisternum  est  leur  seul  point  de  con- 
tact. 

Il  ne  suffisait  pas  de  décrire,  les  uns  à  la  suite  des  autres,  les  nom- 
breux genres  des  Eumolpides;  il  fallait  trouver  un  principe  pour  un 
arrangement  quelconque.  Les  divisions  que  nous  avons  élaborées  en 
nous  basant,  soit  sur  le  prosternum,  soit  sur  les  tibias  ou  les  tarses, 
ne  nous  ont  pas  donné  de  résultats  satisfaisants;  dans  l'une,  les  rap- 

(1)  D'Orbigny,  Dict.  d'Uist.  nat.,  article  Colaspides. 

(2)  Journal  of  Entom.  I,  p.  146. 

Coléoptères.    Tome  X.  Ib 


226  PHTTOPflAGES. 

prochements  étaient  forcés,  dans  l'autre,  des  analogies  évidentes 
étaient  méconnues.  Après  bien  des  efforts  inutiles,  la  forme  du  bord 
antérieur  de  répisternum  prothoracique  nous.a  conduit  à  une  dispo- 
sition moins  mauvaise  que  celles  qui  l'avaient  précédée,  et  nous  l'a- 
vons admise. 

Au  premier  abord,  il  nous  a  paru,  et  sans  doute  il  paraîtra  à  d'au- 
tres, qu'il  était  d'une  médiocre  importance  que  le  bord  antérieur  de 
cet  épisternum  fût  convexe  ou  concave.  Néanmoins,  en  y  regardant 
de  près,  on  ne  tardera  pas  à  reconnaître  que  ce  caractère  est  lié  à  un 
ensemble  d'autres,  qui  influent  d'une  manière  très-appréciable  sur 
l'organisation.  Ainsi,  pour  ne  citer  qu'un  exemple,  prenons  une  es-- 
pèce  du  genre  Pachnephorus,  nous  remarquerons  que  la  tète  est  pro- 
fondément engagée  dans  le  prothorax,  que  la  convexité  du  bord  de 
répisternum  recouvre  une  partie  des  yeux  et  des  organes  buccaux, 
que  l'angle  interne  de  ce  même  bord  est  soulevé  et  forme  l'arête  ex- 
terne d'une  rainure  destinée  à  loger  les  antennes  au  repos,  enfin  que 
cette  rainure  se  prolonge  plus  ou  moins  loin  à  la  face  inférieure  du 
prosternum.  Dans  la  grande  majorité  des  cas,  la  eonvexité  de  ce  bord 
suppose  l'existence  de  cet  ensemble  de  caractères.  Il  est  donc  permis 
de  lui  attribuer  une  certaine  valeur. 

Ce  principe  posé,  il  a  été  relativement  assez  facile  de  coordonner 
les  genres  en  groupes.  Nous  ne  livrons  cette  division  que  comme  la 
première  ébauche  d'un  arrangement  dos  Eumolpides.  Des  études  plus 
approfondies  eu  corrigeront  les  points  faibles. 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  la  connaissance  des  Eumolpides  est 
encore  bien  incomplète,  que  leur  étude  a  été  laissée  dans  l'oubli.  En 
eflet,  leur  histoire  scientifique  pourrait  se  borner  à  une  seule  chose, 
à  rénumération  chronologique  des  genres  que  les  auteurs  ont  créés 
au  fur  et  mesure  des  découvertes. 

Pour  Linnée,  ces  insectes  étaient  des  Chrtsomela.  Pour  Fabricius, 
au  moins  dans  ses  premiers  ouvrages,  c'étaient  des  Chrysgjiela,  des 
Galeruca  ou  des  Cryptocephalus.  Plus  tard  cependant,  le  grand  en- 
tomologiste danois  reconnut  le  genre  Eumolpls  indiqué  par  Kugelan 
et  créa  le  genre  Colaspis.  Les  auteurs  de  cette  époque  reculée,  comme 
Herbst,  Pallas,  OUvier,  Illiger,  etc.,  ont  pu  décrire  des  espèces  iné- 
dites, mais  n'apportèrent  aucune  modification  bien  importante  à  l'état 
de  lasciencc.  En  1824,  Dalman  créa  le  genre  Euryope.  Le  comte  de  Cas- 
telnau  publia,  en  1833,  dans  l;i  llevue  entomologique  de  Silberman,  ses 
recherches  sur  !e  genre  Colaspis  de  Fabricius,  aux  dépens  duquel  il 
constitua  sept  coupes  nouvelles.  Le  nombre  de  ces  dernières  s'aug- 
menta tout  à,  coup  d'une  façon  inattendue  par  suite  de  la  publication 
du  Catalogue  du  comte  Dejean.  Cet  entomologiste  distingué  avait  ras- 
semblé la  plus  riche  culfiiction  de  Coléoptères  connue;  le  groupe  des 
Eumolpides,  quoiqu'il  no  fût  pas  encore  désigné  sous  un  nom  spécial, 
ne  renfermait  pas  moius.de  38  genres.  La  détermination  des  espèces 


EUMOLPIDES.  227 

déjà  publiées,  celle  des  espèces  inédites,  leur  classement  en  genres, 
ont  dû  lui  coûter  des  études  bien  longues,  des  recherches  bien  labo- 
rieuses; il  obtint,  il  est  vrai,  le  concours  de  plusieurs  entomologistes, 
et  pour  les  Phytophages  en  particulier,  M.  Chevrolat  l'aida  puissam- 
ment à  débrouiller  ce  chaos.  Malheureusement  les  caractères  des  gen- 
res n'ont  pas  été  publiés,  et  la  tradition  était  insuffisante  pour  les  faire 
passer  dans  la  science.  Cependant  divers  savants  de  premier  ordre,  qui 
ont  eu  sous  les  yeux  des  types  de  la  collection  Dejean ,  se  sont  em- 
pressés d'adopter  et  de  décrire  les  genres  de  son  catalogue  pour  ren- 
dre un  légitime  hommage  à  ses  longues  recherches.  C'est  ainsi  que  le 
Prof.  Erichson,  à  l'occasion  de  la  description  des  Eumolpides  du  Pé- 
rou, a  caractérisé  plusieurs  coupes  indiquées  par  le  comte  Dejean.  La 
même  chose  a  été  faite  par  le  D*^  J.  Le  Conte  pour  d'autres  types,  ori- 
ginaires de  l'Amérique  boréale,  et  M.  Marshall  se  proposait  de  suivre 
cet  exemple,  lorsqu'il  entreprit,  en  1864,  de  décrire  les  Eumolpides 
de  la  collection  de  son  ami,  H.  Clark,  dans  laquelle  se  trouvaient,  eu 
grand  nombre,  des  types  du  comte  Dejean. 

Vers  cette  même  époque,  H.  Clark  et  le  D""  Baly  publièrent  sur  les 
mêmes  insec'tes  de  nombreux  mémoires,  qui  furent  insérés  dans  les 
Transactions  de  la  Société  entomologique  de  Londres,  dans  les  Annales 
d'histoire  naturelle,  dans  le  Journal  d'entomologie.  Comme  nous  l'a- 
vons dit,  ces  travaux  ont  eu  pour  but  la  création  de  genres  nouveaux, 
la  description  d'espèces  inédites;  la  place  systématique  de  ces  genres, 
leurs  affinités,  leurs  différences,  leur  distribution  géographique  sont 
le  plus  souvent  passées  sous  silence.  Il  s'agissait  de  coordonner  tous 
ces  matériaux  épars,  et  c'est  ce  nous  avons  tenté  do  faire  dans  les 
pages  suivantes. 

L'étude  des  états  primitifs  des  Eumolpides  est  encore  à  faire.  Les 
seuls  renseignements  que  l'on  possède  concernent  le  Bromius  vitis, 
dont  les  ravages  ont  depuis  longtemps  attiré  l'attention  des  vignerons. 
11  paraît  que  la  femelle  dépose  ses  œufs  au  pied  de  la  vigne,  en  au- 
tomne, et  que  les  larves,  édoses  au  printemps  suivant,  rongent  les 
feuilles  naissantes  de  cet  arbuste.  D'après  les  observations  de  M.  Che- 
vrolat, il  paraîtrait  que  la  larve  se  nourrit  du  raisin,  mais  qu'elle  ne 
se  trouve  que  dans  les  grappes  dont  les  grains  sont  très-serres  et  noirs. 
C'est  un  insecte  considéré  comme  très-nuisible  tant  à  l'état  parfait  qu'à 
l'état  de  larve  (1). 

M.  Bâtes,  voyageur  aussi  expérimenté  qu'entomologiste  distingué, 
a  transrais  à  M.  Baly  des  observations  intéressantes  sur  la  répartition 
des  Eumolpides  dans  les  régions  équatoriales  de  l'Amérique  du  Sud. 

(1)  Latreille,  Hist.  nat.  des  Crnst.  et  des  lus.  1802-1803,1.  XI,  p.  331.  — 
Waliienaer,  Ann.  Soc.  entom.  de  Fr.  t.  V,  p.  247.  —  Guérin-Mén.  Ann.  Soc. 
ent.  de  Fr.  2'  S.  t.  IV,  p.  XXXV.  —  Ciievroial,  Dict.  Hist.  nat.  DOrbiguy,  ar- 
ticle Bromius. 


228  ruTTOPHAGES. 

Ces  insectes,  d'après  cet  observateur,  forment  une  partie  importante 
de  la  Faune  entomologique  de  ces  contrées,  non-seulement  par  le 
nombre  des  espèces  et  la  diversité  des  formes,  mais  encore  par  l'a- 
bondance des  individus.  A  cet  égard,  ils  sont  inférieurs  aux  Curcu- 
lionides  et  aux  Galérucides  seulement,  et  surpassent  de  beaucoup  les 
Chrysomélides.  L'inverse  a  lieu  pour  nos  contrées  européennes.  En 
effet,  les  Chrysomélides  y  sont  nombreuses,  tandis  que  les  Eumolpi- 
des  ne  sont  repré^entés  que  par  quelques  espèces  rares  et  peu  remar- 
quables. Cette  ditFérence  paraît  liée  au  genre  de  vie  des  unes  et  des 
autres  ;  les  Chrysomélides  se  tiennent  de  préférence  sur  les  arbustes 
de  moindre  dimension  et  se  nourrissent  de  leurs  feuilles,  tandis  que 
les  Eumolpides,  et  surtout  les  formes  américaines,  passent  leur*  vie 
sur  les  arbres.  C'est  ainsi  que  les  grandes  espèces,  à  coloration  métal- 
lique, se  rencontrent  exclusivement  sur  les  Solanées  arborescentes,  qui 
végètent  en  abondance  dans  les  terres  vagues  à  proximité  des  bourgs 
ou  des  villages.  Ils  vivent  en  sociétés  plus  ou  moins  nombreuses  comme 
les  Chrysomèles,  et  ne  paraissent  pas  plus  agiles  dans  leurs  mouve- 
ments; comme  elles,  à  l'approche  du  danger,  ils  simulent  la  mort  ou 
se  laissent  choir  sur  le  sol;  au  contraire  des  Mégalopides  qui  s'échap- 
pent par  la  fuite,  des  Hispides  et  des  Cassidides  qui  se  cramponnent 
à  la  surface  des  feuilles,  ou  des  Chlamydes  qui  essaient  de  dissimuler 
leur  présence  en  contractant  leurs  membres  pour  donner  le  change  à 
leurs  ennemis. 

Il  serait  prématuré  de  traiter  en  ce  moment  la  distribution  géogra- 
phique des  Eumolpides.  Dans  la  3^  édition  de  son  Catalogue,  le  comte 
Dejean  a  signalé  415  espèces,  dont  308  en  Amérique,  51  en  Afrique, 
26  en  Asie,  18  en  Europe,  8  en  Australie,  et  quelques  autres  dont  la 
patrie  est  inconnue.  Aujourd'hui,  non-seulement  ces  chiffres  ne  sont 
plus  exacts,  mais  ils  ne  donnent  pas  une  idée  vraie  de  la  répartition 
géographique  de  ces  insectes.  Depuis  les  voyages  de  M.  Wallace  dans 
la  Malaisie,  et  les  travaux  du  D''  Baly  sur  les  Phytophages  recueillis 
par  cet  illustre  voyageur,  les  proportions  indiquées  devraient  être 
profondément  modifiées  :  c'est  ainsi  que  les  Eumolpides  décrits  par 
M.  Baly,  dans  ses  Phytophaga  nialayana,  sont  au  nombre  de  274;  si 
l'on  y  ajoute  les  espèces  indiennes  déjà  connues,  l'Asie  et  son  grand 
Archipel  devraient  occuper  un  rang  au  moins  égal  à  celui  du  Nou- 
veau-Monde. Il  est  bien  vrai  que  les  espèces  américaines  qui  se  trou- 
vent actuellement  dans  les  collections  et  qui  sont  encore  inédites,  pa- 
raissent également  bien  nombreuses.  On  connaît  peu  de  chose  des 
espèces  australiennes.  L'Afrique  a  été  explorée  sur  quelques  points  seu- 
lement; les  Eumolpides  d'Europe  seuls  peuvent  se  compter  assez  exac- 
tement et  d'une  manière  suffisante  pour  démontrer  que  cette  partie  de 
l'Ancien  Continent  est  la  moins  bien  partagée  en  espèces  de  cette  Tribu. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  faut  espérer  que  ces  charmants  insectes  seront 
prochainement  l'objet  d'une  bonne  Monographie. 


EUMOLPIDES. 


229 


La  Tribu  des  Eumolpides  se  divise  en  un  nombre  relativement  peu 
considérable  de  groupes.  Le  tableau  suivant  fera  facilement  saisir  leurs 
caractères  distinctifs  : 


L  Episternuni  prothoracique  à  bord  antérieur  droit  ou 

concave,  son  angle  interne  non  relevé. 
—    A.  Crochets  des  tarses  appendiculés,  très -rarement, 
simples. 
B.  Tibias  des  deux  paires  postérieures  simples,  non 
échancrés,  rarement  les  moyens  échancrés  (Me- 
tazyonycha). 
- — -C.  Crochets  des  tarses  appendiculés. 

D.  Prosternum  tronqué  carrément  à  sa  base. 

E.  Bords  latéraux  du  pronotum  simples,  entiers 

(rarement  subdentés,  Chalcophyma). 
Ç'.  Bords  latéraux  du  pronotum  dentés  ouonduleux. 
D'.  Prosternum  bilobé  à  sa  base. 
—     C.  Crochets  des  tarses  simples. 

B'.  Tibias  des  deux  paires  postérieures 'échancrés, 

au  bord  externe  vers  l'extrémité. 

F.  Corps  glabre. 

G.  Antennes  filiformes  ou  subfiliformes. 
G'.        —      subclaviformes. 

F*.  Corps  pubescent. 

A*.  Crochets  des  tarses  bifides. 

H.  Un  très-fort  sillon  creusé  à  quelque  distance 
du  bord  supérieur  des  yeux. 
•  '  H'.  Pas  de  sillon  très-marqué  au-dessus  des  yeux. 

l.  Corps  pubescent  ou  écailleax  en  dessus. 

K.  Bords  latéraux  du  pronotum  effacés. 

K'.      —  —  —  distincts. 

L.  Tibias  moyens  et  parfois  les  postérieurs  échan- 
crés au  bord  externe. 

L'.  Tibias  entiers. 

r.  Corps  glabre. 

M.  Les  4  tibias  postérieurs  échancrés  au  bord 
externe. 

M'.  Les  4  tibias  postérieurs  entiers. 

N.  Antennes  à  2  article  très-court,  subglobuleux. 

N*.  Antennes  à  2  article  allongé,  plus  long  que  3. 

IL  Episternum  prothoracique  à  bord  antérieur  convexe, 
son  angle  interne  souvent  relevé  et  saillant. 
0.  Eiytres  ornées  latéralement  de  rugosités  trans- 
versales, le  plus  souvent  bien  distinctes. 
0*.  Eiytres  dépourvues  latéralement  de  rugosités. 


Iphiméites. 

colaspites. 

Chalcophanites. 
Spilo^yrites. 


5. 

NODOSTONITES. 

6. 

Callisinites. 

7. 

TOMYRITES. 

8. 

SCÉLODONTITES. 

9. 

Léprotites. 

10. 

Hétéraspites. 

u, 

PSEUDOCOLASPITES, 

12, 

,  Métachromites. 

13, 

.    EUMOI.PITES. 

14, 

.  Eoryopite.s. 

13.  Edusites. 


230  PHYTOPHAGES. 

P.  Corps  orné  en  dessus  de  poils  ou  de  squamules. 

Q.  Bords  latéraux  du  pronotum  elfacés.  16.  Bromiites. 

Q'.    —         —  —  distincts,  17.  MyOchroïtbs.  u  .    '■  'y" 

F.  Corps  glabre. 

R.  Tibias  échancrés  vers  l'extrémité  du  bord  externe. 

S.  Tous  les  tibias  échancrés.  18.  Mérodites. 

S'.  Les  4  tibias  ^stérieurs  échaacrés,  rarement  les 

deux  moyens  seulement.  19.  Typophorites. 

R'.  Tibias  non  échancrés,  très-rarement  les  moyens 
subémarginés. 

T.  Crochets  des  tarses  bifides  ou  appendiculés,  tou- 
jours divergents.  20.  Corynodites. 

T'.  Crochets  des.  tarses  toujours  appendiculés  et  di- 

variqués.  21.  Endocéphalites./  3^3 

Groupe  I.     Iphiméites. 

Tête  médiocre,  arrondie,  fortement  engagée  dans  le  prothorax.  — 
Antennes  souvent  dilatées  au  bout.  —  Prothorax  aussi  large  à  sa  base 
que  les  élytres,  ou  un  peu  moins  large,  ses  bords  latéraux  toujours 
bien  marqués  et  entiers  (Chalcophyma  excepté).  —  Elytres  ovalaires 
ou  brièvement  ovalaires,  rarement  oblougues.  —  Prosternuni  tron- 
qué carrément  à  sa  base;  épisternmn  prothoracique  subtriangulaire 
à  bord  antérieur  droit  ou  concave.  —  Pattes  normales,  les  tibias  des 
deux  dernières  paires  non  échancrés  au  bord  externe;  crochets  appen- 
diculés. 

Ce  groupe,  l'un  des  plus  nombreux  de  la  tribu,  puisqu'il  ne  ren- 
ferme pas  moins  de  17  genres,  se  compose  d'espèces  de  taille  en  des- 
sous de  la  moyenne  et  de  forme  raccourcie;  quelques-unes  sont 
presque  globuleuses  ou  plutôt  subhémisphériques;  par  exemple,  les 
Lamproph/eiius  et  genres  voisins  affectent  la  forme  connue  des  Lam- 
prosomides,  et  semblent  devoir  occuper  le  premier  rang  dans  la  dis- 
position systématique.  Cependant  la  forme  générale  ne  constitue  pas 
le  seul  point  de  contact  de  ces  genres  avec  les  Lamprosomides;  les 
Chrysodina  ont  des  antennes  relativement  très-courtes,  les  derniers  ar- 
ticles sont  plus  larges  que  longs,  la  tète  est  tout-à-fait  engagée  dans  le 
prothorax  et  invisible  d'en  haut,  le  prosternum  est  très-développé  dans 
le  sens  transversal,  il  y  a  des  lobes  épipleuraux  bien  marqués,  et  les 
pattes,  surtout  les  antérieures,  peuvent  se  loger  dans  des  excavations 
creusées  à  la  face  inférieure  du  premier  segment  thoracique  ;-  ces  ca- 
ractères, ainsi  qu'il  est  facile  de  s'en  convaincre,  les  rapprochent  de 
la  tribu  précédente,  et  la  transition  de  l'un  à  l'autre  paraît  assez  bien 
ménagée. 

D'autre  part,  les  Iphiméites  ne  sont  pas  bien  éloignés  des  Colas- 
pites  qui  constituent  le  groupe  suivant.  Ainsi  qu'on  a  pu  le  voir  dans 


IPHIMÉITES. 


231 


le  tableau  des  groupes,  1g  principal  caractère  qui  les  sépare,  réside 
dans  la  forme  des  bords  latéraux  du  pronotum,  simples  chez  les  Iphi- 
méites,  onduleux  ou  dentés  chez  les  Colaspites.  Ce  caractère  est 
d'une  application  facile  dans  la  grande  majorité  des  cas;  cependant, 
même  parmi  les  individus  d'une  même  espèce  (  Geloptera  tubercu- 
lata),  on  peut  rencontrer  certaine  diiïiculté,  puisque  les  uns,  ont  ces 
bords  distinctement  ondulés,  taudis  que  les  autres  les  ont  presque 
régulièrement  arrondis.  Il  est  plus  facile  de  distinguer  la  coupe  ac- 
tuelle de  celle  des  Chalcophanites,  chez  lesquelles  le  prosternum  est 
fortement  bilobé  en  arrière.  Quant  aux  autres  groupes,  la  distinction 
sera  toujours  de  la  plus  grande  facilité. 

Les  nombreux  genres  d-e  ce  groupe  se  trouvent  presque  exclusi- 
vement dans  l'Amérique  méridionale,  trois  d'entre  eux  seulement 
font  exception  à  cette  règle  :  ce  sont  les  genres  Chrysolampra  de 
Siam,  Alittus  et  Terillus  de  la  Nouvelle-Hollande.  Leurs  principaux 
caractères  se  trouvent  résumés  dans  le  tableau  suivant  : 

A.  Corps  subhémisphérique  ou  brièvement  ovale. 

B.  Cuisses  postérieures  dentées  en  dessous.  Chakophyma. 
B'.      —           —          inermes. 

C.  Antennes  subclaviformes,  les  S  derniers  articles  di- 

latés. Chrysodina. 

C.  ABtennes  filiformes. 

D.  Bord  inférieur  du  pronotum  épaissi,  convexe  en  des- 

sous. Ckalcoplacis. 

D'.  Bord  inférieur  du  pronotum  simple,  non  épaissi. 

E.  Epipleures  fortement  concaves,  regardant  en  bas.      Phœdra. 
E'.         —        planes,  regardant  obliquement  en  de- 
hors. Lamprosphœrus. 

A'.  Corps  oblong  ou  allongé. 

F.  Corps  tout  à  fait  glabre. 

G.  Tibias  postérieurs  mucronés  en  dedans.  Amasis. 
G'.      —           —        non  mucronés  en  dedans. 

H.  Cuisses  antérieures  dentées  en  dessous.  Chrysolampra. 

W.      —  —         inermes. 

L  Antennes  dilatées  dans  leur  milieu,  atténuées  au 

bout. 
K.  Epistome  tronqué  carrément  en  avant.  Clisithera. 

K'.        —      échancré  en  arc  de  cercle,  bidenté.  Agrianes. 

r.  Antennes  dilatées  vers  l'extrémité. 
L.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  renflé,  aussi 

large  que  long.  Alphites. 

L'.  Dernier  article  des  palpes  maxilkires  allongé,  acu- 

miné. 
M.  Elytres  plus  ou  moins  densément  ponctuées. 


232  PHYTOPHAGES. 

N.  Ecusson  oblong,  subacuminé.  Iphimeis. 

N'.      —      aussi  large  que  long,  très-obtus.  Noda. 

M'.  Elytres  rugueuses  et  tuberculeuses.  Lepronata. 

F'.  Corps  pubescent,  au  moius  sur  la  tête  et  le  cor- 
selet. 
0.  Tibias  postérieurs  mucronés  en  dedans.  Aghalus. 

0*.      —  —        non  mucronés. 

P.  Bords  latéraux  du  pronotum  tout  à  fait  droits,  AUttus. 

P'.  Bords  latéraux  du  pronotum  a.-rondis  au  milieu. 
Q.  Angles  antérieurs  du  pronotum  aigus  et  saillants.        Teaspes. 
Q'.      —         —        du  pronotum  obtus,  non  saillants.     Terillus. 

CHRYSODINA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  Il,  p.  221. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorq^K  au  moins  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  labre  très- 
grand,  entier;  mandibules  robustes;  palpes  maxillaires  assez  épais, 
dernier  article  ovalaire,  subtronqué  au  bout.  —  Yeux  brièvement 
ovalaires,  assez  profondément  écbancrés.  —  Antennes  courtes,  robus- 
tes, les  cinq  derniers  articles  dilatés,  plus  larges  que  longs,  formant 
une  massue  oblongue.  —  Prothorax  transversal,  aussi  large  que  les 
élytres  à  sa  base,  fortement  rétréci  vers  le  sommet;  bord  postérieur 
échancré  en  arc  de  cercle  de  chaque  côté,  lobé  arrondi  dans  son  mi- 
lieu, bords  latéraux  entiers,  l'antérieur  avancé  sur  le  vertex;  écusson 
subpentagonal. —  Elytres  Irès-courtes,  presque  aussi  larges  que  longues, 
fortement  déclives  en  arrière,  avec  des  épipleures  larges,  planes,  obli- 
ques en  dehors,  et  des  lobes  épipleuraux  larges  et  arrondis  ;  à  surface 
ponctuée-striée. —  Prosternum  oblong,  quadrangulaire,  tronqué  car- 
rément à  sa  base  qui  s'appuie  sur  le  mésosternum;  épisternum  pro- 
thoracique  dilaté  transversalement  jusqu'à  l'angle  antérieur  du  pro- 
notum. —  Abdomen  à  1  segment  à  peine  plus  long  que  les  suivants, 
ceux-ci  légèrement  rétrécis  dans  leur  milieu,  le  dernier  un  peu  plus 
allongé.  —  Pattes  courtes  et  robustes,  cuisses  et  jambes  sira[jles,  tarses 
assez  dilatés,  1  article  des  postérieurs  en  triangle  allongé,  celui  des 
quatre  tarses  antérieurs  dilaté  et  de  forme  quadrangulaire,  les  2  et  3 
emboîtés  l'un  dans  l'autre  conmie  des  chevrons;  crochets  appendi- 
culés. 

Par  sa  forme  courte,  contractée,  ce  type  rappelle  les  Lamproso- 
mides  et  plus  encore  les  Sphaerocharides.  Cette  analogie  devient  plus 
frappante,  si  l'on  compare  la  forme  de  l'abdomen  des  Ciirysodina 
avec  celle  des  Sphaerocharides;  dans  les  unes  et  les  autres,  les  seg- 
ments intermédiaires  sont  rétrécis  sur  la  ligne  médiane,  l'abdomen 
présente  uae  légère  courbure  dans  le  sens  de  la  longueur.  Cependant, 


IPHIMÉITES.  233 

dans  le  type  actuel,  le  premier  segment  abdominal  est  à  peine  plus 
développé  que  les  suivants,  il  n'embrasse  pas,  par  des  prolongements, 
les  parapleures  métathoraciques,  comme  cela  a  lieu  chez  les  Phyto- 
phages camptosomes  ;  enfin,  il  n'y  a  pas  de  pygidium  proprement  dit. 
Quoi  qu'il  en  soit,  avec  tous  les  caractères  des  Eumolpides,  on  recon- 
naît dans  les  Chrysodina  une  forme  de  transition  bien  décidée. 

Ce  type  est  propre  au  Brésil  et  se  compose  d'un  petit  nombre  d'es- 
pèces innommées  ;  une  seule,  C.  igneicollis,  a  été  décrite,  jusqu'à  ce 
jour,  par  l'auteur  du  genre.  La  forme  des  antennes,  la  forme  ar- 
rondie du  corps  le  caractérisent  suffisamment  dans  le  groupe  des 
Iphiméites. 

CHALCOPLACIS. 
Cheyr.  Baly,  Trans.  of  ihe  Eut.  Soc.  of  Lond.  3e  S.  t.  11,  p.  338  (1). 

Tète  arrondie,  plane,  profondément  engagée  dans  le  prothorax  et 
invisible  d'en  haut;  épistome  confondu  avec  le  front,  coupé  droit; 
labre  grand,  à  bord  renflé,  entier;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires assez  gros  et  fortement  tronqué.  —  Yeux  développés,  indistinc- 
tement sinués.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  dépassant  légèrement 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps.  —  Prothorax  fortement  transversal, 
aussi  large  que  les  élytres,  un  peu  rétréci  en  avant;  bord  postérieur 
échancré  en  arc  de  cercle  de  chaque  côté,  lobé  au  milieu,  ses  angles 
aigus;  bords  latéraux  dilatés,  arrondis,  entiers,  accompagnés  d'un 
bourrelet  en  dessous;  écusson  semi-circulaire. —  Elytres  brièvement 
ovalaires,  subgibbeuses  vers  leur  milieu,  à  surface  substriée-ponctuée, 
épipleures  légèrement  convexes,  regardant  directement  en  bas.  — 
Prosternum  snbquadranguiaire,  plan,  à  base  coupée  carrément  et 
s'appuyant  sur  le  mésosternum.  —  Pattes  médiocres,  assez  robustes, 
cuisses  inermes,  jambes  un  peu  dilatées  vers  l'extrémité  et  subcom- 
primées, tarses  à  1  article  triangulaire,  un  peu  plus  long  que  le  sui- 
vant; crochets  appendiculés. 

M.  Chevrolat  avait  indiqué  cette  coupe  générique  et  l'avait  inscrite 
dans  la  2«  édition  du  Catalogue  du  comte  Dejean.  Erichson  l'avait 
adoptée  pour  décrire  deux  espèces  appartenant  à  la  Faune  du  Pérou. 
En  1859,  le  D''  Baly  fit  connaître  une  nouvelle  espèce  de  ce  genre 
sous  le  nom  de  Lamprusphœrus  abdominalis,  mais  après  de  nouvelles 
recherches,  il  reconnut,  en  186o,  que  cette  espèce  devait  rentrer  dans 
le  genre  actuel,  dont  il  fixa  les  caractères. 

Comme  les  Chrysodina,  les  Chalcoplacis  rappellent  beaucoup  les 
Lamprosomides  pour  la  forme  générale  du  corps;  mais  les  antennes, 

(1)  Syn.  Clievr.  Dcj.  Cat.  2'  éd.  p.  409.  —  Erichson,  Archiv.  f.  Naturg.  XIII 
(Ins.  peruv.),  p.  162.  —  Lamprosphoerus  (pars),  Baly,  Ann.  and  Mag.  of  Nat. 
Hist.  3»  S.  t.  IV,  p.  124. 


234  PHYTOPHAGES. 

les  pattes  permettent  une  distinction  facile.  Comparé  aux  Lampro- 
sPHiERLS,  le  type  actuel  se  reconnaît  à  la  forme  plane  du  prosternum, 
à  la  présence  d'un  fort  bourrelet,  qui  longe,  à  sa  partie  inférieure, 
le  bord  latéral  du  pronotum.  Ce  dernier  caractère  se  retrouve  chez 
les  Chalcophyma,  il  est  vrai,  mais  chez  les  Chalcoplacis  le  prosternum 
est  presque  carré,  les  bords  latéraux  du  pronotum  sont  simples,  les 
cuisses  inermes. 

Le  catalogue  Dejean  énumère  H  espèces  de  ce  genre,  Erichson  et 
M.  Baly  chacun  deux;  toutes  originaires  des  contrées  chaudes  de  l'A- 
mérique méridionale.  M.  Fauvel  (1)  a  fait  connaître  une  dernière 
forme  de  la  Nouvelle-Calédonie. 


LAMPROSPHŒRUS. 
Baly,  Truns.  Ent.  Soc.  of  Lond.  3«  S,  t.  II,  p.  337  (2). 

Tête  arrondie,  plane,  tout  à  fait  engagée  dans  le  prothorax,  invisible 
d'en  haut;  épistome  séparé  du  front  par  des  sillons  très-fins;  labre 
grand,  entier;  palpes  filiformes,  assez  allongés.  —  Yeux  développés, 
subéchancrés.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  un  peu  moins  longues 
que  le  corps.  —  Prothorax  fortement  transversal,  aussi  large  que  les 
élytres  et  très-rétréci  en  avant;  bord  postérieur  échancré  en  arc  de 
cercle  de  chaque  côté,  lobé-arrondi  au  milieu;  bords  latéraux  entiers, 
simples  en  dessous;  bord  antérieur  échancré  ;  angles  antérieurs  et 
postérieurs  aigus,  saillants.  —  Ecusson  ogival  eu  arrière.  —  Elytres 
très-brièvement  ovales,  gibbeuses  vers  leur  milieu;  épipleures  larges, 
planes,  un  peu  obliques  en  dehors  ;  à  surface  lisse,  confusément 
ponctuée  ou  ornée  do  séries  irrégulières  de  points  fins.  —  Prosternum 
oblong,  subconcave  longitudinaloment,  un  peu  abaissé  en  arrière  des 
hanches  par  suite  de  cette,  concavité,  à  base  tronquée,  ses  angles  laté- 
raux relevés  et  s'appuyant  sur  le  mésosternum.  —  Abdomen  à  seg- 
ments subégaux.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  assez  épaisses,  courtes, 
inermes,  tarses  peu  élargis,  1  article  un  peu  plus  long  que  2,  cro- 
chets appendiculés. 

Sept  espèces  de  ce  genre,  appartenant  à  la  Faune  du  Brésil  et  de 
la  Guyane  Française,  ont  été  décrites  par  le  D""  Baly.  Quoique  très- 
voisin  des  Chalcophyma  et  des  Chalcoplacis,  le  genre  actuel  se  dis- 
tingue aisément  de  l'un  et  de  l'autre  par  l'absence  de  bourrelet  en 
dessous  du  bord  latéral  du  pronotum.  Il  a  d'ailleurs  des  palpes  diffé- 
rents et  le  prosternum  autrement  conformé. 

(1)  Bull.  Soc.  Linn.  Normandie,  t.  VU,  p.  167. 

(2)  Lamprosphoerds  (pars),  Baly,  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.  3°  S.  t.  IV,  18o9, 
p.  124. 


IPHIMÉITES.  235 

CHALCOPHYMA. 
Baly,  Trans.  ofthe  Entom.  Soc.  of  Lond.  3"  Sér.  t.  II,  p.  339  (1). 

Tête  arrondie,  plane,  profondément  engagée  dans  le  prothorax, 
invisible  d'en  haut;  épistome  confondu  avec  le  front,  à  bord  anté- 
rieur échancré  au  milieu,  denté  de  chaque  côté;  labre  court;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  assez  renflé  et  très-atténué  vers  l'extré- 
mité. —  Yeux  subarrondis,  entiers.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  à 
peu  près  de  la  longueur  du  corps,  1  article  assez  gros,  2  très-court, 
les  suivants  allongés.  —  Prothorax  fortement  transversal,  aussi  large 
que  les  élytres,  Irès-rétréci  en  avant,  bord  postérieur  légèrement 
échancré  de  chaque  côté,  lobé  au  milieu;  bords  latéraax  dilatés  ar- 
rondis, dentés  ou  sinueux,  rarement  simples,  épaissis  en  dessous; 
angles  antérieurs  aigus;  écusson  ogival.  —  Elytres  brièvement  ova- 
laires,  subgibbeuses  sur  le  disque,  surface  ponctuée-striée,  parfois 
tuberculeuse  ou  ornée  de  côtes;  à  parapleures  assez  larges,  regardant 
directement  en  bas,  rarement  un  peu  en  dehors.  —  Prosternum  un 
peu  plus  long  que  large,  rétréci  dans  son  miheu,  subdilaté  en  avant 
et  en  arrière,  plan,  à  base  coupée  carrément  et  s'appuyaut  sur  le  mé- 
sosternura.  —  Les  trois  premiers  segments  abdominaux  courts,  les 
deux  derniers  plus  longs.  —  Pattes  assez  allongées,  cuisses  postérieures 
et  parfois  les  moyennes  dentées  en  dessous;  tarses  à  1  article  dilaté 
en  palette  aux  deux  paires  antérieures,  grêle  et  subtriangulaire  à  la 
paire  postérieure;  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  a  été  créé  par  M.  Baly  sur  une  petite  espèce  rapportée 
des  bords  de  l'Amazone  et  qu'il  avait  primitivement  décrite  sous  le 
nom  de  Lamprosphœrus  œruginosus.  Comme  le  genre  Chalcoplacis, 
le  type  actuel  présente  sous  le  bord  latéral  du  pronotum  un  bourrelet 
bien  distinct;  ce  caractère  les  différencie  l'un  et  l'autre  des  Lampro- 
sphœrus. Comme  caractères  propres,  on  doit  signaler  chez  les  Chaxco- 
PHYMA  la  longueur  des  antennes,  les  sinuosités  ou  les  dentelures  du 
bord  latéral  du  pronotum,  la  présence  d'une  dent  aux  cuisses  posté- 
rieures. 

PHŒDRA. 
Dejean,  Cafal.  3'  éd.  p.  438. 

Tête  petite,  arrondie,  tout  <à  fait  engagée  dans  le  prothorax  et  invi- 
sible d'en  haut  ;  à  front  plan,  assez  étroit  ;  épistome  limité  latérale- 
ment par  deux  petites  carènes  et  en  arrière  par  un  sillon  très-fin, 
tronqué  carrément  en  avant;  labre  transversal,  fortement  cilié;  der- 

(1)  Syn.  Lamprosphoerus  (pars),  Baly,  Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist,  3"  S- 
t.  IV,  p.  12S. 


236  PHYTOPHAGES. 

nier  article  des  palpes  ovalaire,  subtronqué  an  bout.— Yeux  assez 
grands,  peu  convexes,  à  peine  sinués,  en  partie  cachés.  —  Antennes 
médiocres,  dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article 
assez  gros,  2  court,  plus  épais  que  3,  celui-ci  du  double  plus  long, 
les  cinq  derniers  très-légèrement  dilatés:  —  Prothorax  développé, 
plus  de  trois  fois  aussi  large  que  long,  bord  antérieur  droit,  cintré, 
le  postérieur  légèrement  sinué  de  chaque  côté,  les  latéraux  entiers, 
subarrondis,  convergents  en  avant,  angles  postérieurs  droits,  à  som- 
met arrondi,  les  antérieurs  légèrement  saillants,  obtus;  écusson  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  aussi  larges  que  longues,  régulière- 
ment bombées,  surface  finement  ponctuée-striée  ;  épipleures  très-larges, 
profondément  concaves,  regardant  en  bas;  des  lobes  épipleuraux 
arrondis,  peu  saillants.  —  Prostsrnum  tout  à  fait  plan,  carré,  tousses 
bords  carénés.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  renflées  au  milieu, 
inermes,  jambes  grêles,  les  postérieures  légèrement  flexueuses,  tarses 
courts  et  larges,  à  crochets  appendiculés  et  divariqués. 

Le  petit  insecte  qui  forme  le  type  de  ce  genre  est  originaire  de 
Cayenne;  il  présente  une  forme  caractéristique;  il  a  tout  à  fait  l'as- 
pect d'une  coccinellide  et  en  particulier  d'un  Chilochorus.  Il  se  dis- 
tingue facilement  des  genres  précédents  par  la  grandeur  et  la  conca- 
vité des  épipleures  des  élytres.  Un  type,  désigné  dans  la  collection  du 
comte  de  Castelnau  sous  le  nom  de  Phœdra  rufipes,  est  probablement 
l'espèce  du  comte  Dejean,  qui  n'a  pas  été  décrite  (4). 

AMASIS. 

Tète  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  fortement  inclinée  en  bas;  front  plan,  épistome  limité  en 
arrière  par  un  sillon  très-fin,  largement  sulu'marginé  en  avant;  labre 
peu  saillant,  subsinué  à  sou  bord  libre;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  atténué  et  tronqué.  —  Yeux  assez  convexes,  arrondis, 
subéchancrés.  —  Antennes  un  peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps, 
4  article  court,  renflé,  2  subglobuleux,  3  et  suivants  du  double  plus 
longs,  les  derniers  allongés  et  très-légèrement  épaissis.  —  Prothorax 
transversal,  régulièrement  coùvexe,  angles  antérieurs  pointus;  écus- 
son ogival. —  Elytres  oblongucs,  un  peu  plus  longues  que  larges,  den- 
sément  ponctuées-striées.  —  Prosternum  oblong,  plan,  dilaté  en  ar- 
rière et  tronqué  carrément  à  sa  base.  —  Pattes  robustes,  cuisses  renflées 
au  milieu,  jambes  droites,  dilatées  à  l'extrémité,  cannelées  en  dehors, 
les  postérieures  pourvues  en  dedans  d'un  fort  talon  longuement  pubes- 
cent;  tarses  robustes,  1  article  allongé,  subquadrangulaire  aux  quatre 

(1)  Phœdra  rufipes.  —  Subhemisphferica,  subnitida,  supra  cyanco-virescens, 
subtus  bruunea,  abdominc,  pedibus  etarilennis  flaTescentibus,  haruffi  arliculis 
ultimis  infuscatis.  Long.  2  t/2  mill.  Cayenne. 


IPHIUÉITES.  237 

tarses  antérieurs,  triangulaire  aux  deux  postérieurs;  crochets  appen- 
diculés. 

Ce  type  ressemble  pour  la  forme  générale  et  la  taille  à  VIphimeis 
dives;  il  s'en  distingue  par  son  cpistome  à  peine  émarginé,  par  ses 
pattes  plus  robustes,  par  la  structure  des  tibias  de  la  dernière  paire. 
VAmasis  calcaratus  a  été  trouvé  aux  environs  de  Rio- Janeiro  (î). 

CHRYSOLAMPRA. 
Baly,  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.  3-  S.  t.  IV,  p.  126  (2). 

Tête  grande,  subconvexe,  fortement  infléchie  en  dessous  ;  épistomc 
limité  latéralement  par  une  petite  crête,  échancré  à  son  bord  libre; 
labre  court,  rétréci  d'arrière  eu  avant,  très-légèrement  émarginé; 
palpes  maxillaires  à  dernier  article  grêle,  ovalaire,  atténué;  yeux 
brièvement  ovales,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  grêles,  filiformes, 
presque  aussi  longues  que  le  corps,  article  1  épaissi,  2  court,  3  égal 
à  4,  5  et  suivants  plus  larges  et  égaux  entre  eux.  —  Prothorax 
transversal,  aussi  large  que  les  élytres,  à  peine  rétréci  en  avant; 
bord  postérieur  très -légèrement  échancré  de  chaque  côté,  non  lobé 
dans  son  milieu,  bords  latéraux  un  peu  convexes,  arrondis;  angles 
postérieurs  obtus,  les  antérieurs  subaigus  et  fortement  infléchis; 
écusson  subcarré,  un  peu  arrondi  en  arrière.  —  Elytres  oblongues, 
subparatlèles,  fortement  et  irrégulièrement  ponctuées,  de-s  rugosités 
transversales  en  arrière  des  épaules.  —  Prosternum  plus  long  que 
large,  un  peu  abaissé  en  arrière  des  hanches,  à  base  tronquée  et 
s'appuyant  largement  sur  le  mésosternum.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
distinctement  épaissies,  les  antérieures  plus  fortes  et  armées  à  leur 
bord  inférieur  d'une  dent  aiguë;  tarses  antérieurs  et  moyens  à  4  ar- 
ticle dilaté,  subcarré,  en  palette  ;  celui  des  postérieurs  en  triangle 
allongé,  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets 
des  tarses  longuement  appendiculés. 

Ce  genre  ne  renferme  que  deux  espèces,  originaires  l'une  de  la  Chine 
boréale,  l'autre  du  royaume  de  Siam.  11  a  des  analogies  incontesta- 
bles avec  les  Edusa  par  la  forme  générale  du  corps,  par  la  structure 
des  antennes  et  des  pattes,  par  les  rugosités  transversales  des  élytres; 
cependant  il  s'en  distingue  à  la  première  vue  par  la  forme  de  l'épi- 
sternum  prothoracique,  par  l'absence  de  pubescence  sur  les  élytres, 
par  la  forme  subcarrée  de  l'écusson. 

(1)  Amasis  calcaratus.  —  Brcviter  ovatus,  nigro-viridis,  vertice  longitudina- 
liter  et  satprofundè  impresso;  elytris  lufis,  dense  et  fortiter  subser;atim  punc- 
talis  ;  aiitennis  basi  inluscatis,  pedibus  nigris,  femoribus  virescenlibus.  —  Long. 
9  mill.  Rio-Janeiro. 

(2)  Baly,  Journ.  of  Eutom.  II,  p.  220. 


238  PHYTOPHAGES. 

CLISITHERA. 
Baly,  Journ.  of  Entomol.  II,  p.  220. 

Tête  assez  forte,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  indistinctement  séparé  du  front  par  de  fins 
sillons  convergents  en  arrière,  à  peine  échaiieré  en  avant  ;  labre  grand, 
un  peu  en  coin,  échancré  à  son  bord  libre;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  grêle,  fortement  atténué  en  pointe  —  Yeux  ovalaires,  si- 
niiés  en  dedans.  —  Antennes  robustes,  atténuées  vers  la  base  et  vers 
l'extrémité,  à  articles  intermédiaires  dilatés  et  subcomprimés,  assez 
densémont  pubescents. —  Prothorax  fortement  transversal,  aussi  large 
que  les  élytres,  à  bords  latéraux  marginés,  arrondis;  écusson  ogival. 

—  Elytres  oblongues,  subparallèles,  confusément  et  fortement  ponc- 
tuées. —  Prosternum  oblong,  plan,  un  peu  dilaté  en  arrière.  —  Pattes 
robustes,  cuisses  renflées  au  milieu,  inermes,  jambes  droites,  dilatées 
vers  l'extrémité;  crochets  des  tarses  appendiculés. 

La  forme  des  antennes  est  tout-à-tait  caractéristique  du  genre  actuel  ; 
outre  cette  note  distinctive,  il  se  différencie  encore  des  Iphimeis  par  sa 
forme  plus  parallèle,  par  la  dilatation  transversale  du  pronotum.  II 
ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  C.  nigricornis,  rapportée  des  bords 
de  TAinazone  et  décrite  par  le  D''  Baly. 

AGRIANES. 

Tète  assez  forte,  engagée  dans  le  prothorax  seulement  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  échancré  en  demi-cercle  en  avant,  avec 
une  dent  aiguë  de  chaque  côté  de  l'échancrure;  labre  grand,  subcu- 
néiforme, émarginé  à  son  bord  libre.  —  Yeux  ovalaires,  convexes, 
sinués  en  dedans.  —  Antennes  presque  aussi  longues  que  le  corps, 
fortement  atténuées  à  la  base  et  au  sommet,  les  articles  intermédiai- 
res dilatés,  subcomprimés  et  légèrement  pubescents.  —  Prothorax  en 
carré  transversal,  bords  latéraux  très-faiblement  arrondis,  angles  an- 
térieurs en  pointe  aiguë  ;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres 
oblongues,  à  côtés  parallèles,  à  surface  densément  ponctuée-substriée. 

—  Prosternum  très-étroit,  convexe  entre  les  hanches,  abaissé  en  avant 
et  en  arrière.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  assez  renflées  au  milieu, 
jambes  droites,  tarses  à  1  article  allongé  et  subdilaté,  crochets  appeu- 
diculés. 

La  forme  de  ces  insectes  est  oblongue,  subparallèle,  leurs  antennes 
sont  tout  à  fait  caractéristiques;  les  articles  de  la  base,  à  part  le  pre- 
mier, ainsi  que  ceux  de  l'extrémité,  sont  distinctement  plus  grêles  que 
ceux  du  milieu  ;  la  dilïérence  est  même  plus  sensible  que  dans  le  geure 
Clisithera.  D'après  quelques-uns  des  exemplaires  que  nous  avons 


IPHIMÉITES.  239 

SOUS  les  yeux,  il  paraîtrait  que  cette  forme  des  antennes  est  plus  mar- 
quée chez  certains  individus,  et  comme  chez  eux,  le  premier  article  des 
tarses  antérieurs  et  moyens  est  plus  dilaté,  il  est  à  croire  qu'ils  sont 
du  sexe  mâle  ;  tandis  que  chez  les  femelles,  le  corps  semble  plus  ro- 
buste, les  antennes  plus  grêles,  le  premier  article  des  tarses  moins 
dilaté.  Les  espèces,  au  nombre  de  3  ou  4,  sont  toutes  originaires  du 
Brésil  (1). 

ALPHITES. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  de  très-fins  sillons  conver- 
gents, à  bord  antérieur  formé  par  deux  lobes  saillants  et  arrondis; 
labre  développé,  transversal,  un  peu  en  coin,  subémarginé;  palpes 
maxillaires  claviformes,  pénultième  article  très-court,  en  cupule,  le 
dernier  globuleux,  à  base  large  et  l)rusquement  atténué  ;  dernier  ar- 
ticle des  palpes  labiaux  ovalaire,  un  peu  tronqué  au  bout.  —  Yeux 
ovalaires,  assez  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  robustes, 
courtes,  atteignant  seulement  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  i  ar- 
ticle renflé,  presque  aussi  large  que  long,  2  globuleux,  3-G  oblongs, 
grêles,  les  derniers  subdilatés,  un  peu  plus  longs,  le  dernier  à  peine 
plus  long  que  large  à  son  extrémité,  portant  un  petit  article  en  cône 
obtus.  —  Prothorax  seulement  un  peu  plus  large  que  long,  légère- 
ment rétréci  en  avant,  bord  antérieur  faiblement  sinué  de  chaque 
côté  avec  ses  angles  aigus  ;  bords  latéraux  presque  droits,  très-peu 
arrondis  en  avant;  écusson  oblong,  régulièrement  arrondi  en  arrière. 
—  Elytres  oblongues,  légèrement  rétrécies  à  partir  des  épaules,  plus 
brusquement  vers  l'extrémité,  à  surface  finement  et  confusément 
ponctuée.  —  Prosternum  un  peu  plus  long  que  large,  plan,  subdilaté 
en  arrière,  à  base  droite.  —  Pattes  robustes,  cuisses  renflées,  jambes 
longues,  droites,  brusquement  dilatées  à  l'extrémité,  non  canaliculées 
en  dehors;  tarses  à  1  article  développé,  dilaté,  plus  long  que  chacun 
des  suivants,  crochets  longuement  appendiculés,  l'appendice  à  pointe 
subaiguë. 

La  forme  générale  du  corps  de  cet  insecte  remarquable  rappelle  un 
peu  celle  des  Chalcophana,  mais  par  son  prosternum,  il  s'en  distin- 
gue facilement.  Ses  divers  organes,  et  surtout  les  palpes,  les  anten- 
nes, l'écusson,  les  tarses  nous  offrent,  comparés  à  ces  mêmes  parties 
dans  les  genres  de  ce  groupe,  des  différences  facilement  appréciables 
et  qui  justifient  la  création  d'une  coupe  générique.  L'insecte  qui  en 
forme  le  type  appartient  au  Brésil,  et  provient,  selon  toute  probabi- 

(1)  Agrianes  validicornis. —  Elongatus,  flavo-ferrugineus,  peclore  abdomine- 
que  nigro-virescentibus.  sculello,  antennis,  basi  excepta,  tarsis  tibiis  partim  et 
geuubus  uigris.  Long.  7  mill. 


240  PHYTOPHAGES. 

lité,  des  environs  de  Bahia.  Nous  l'avons  désigné  sous  le  nom  ù'Al- 
phites  clavipalpus  (1). 

IPHIMEIS. 

Baly,  Enfom,  monthly  Maguz.  1,  p.  133. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prolhorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux  ;  épistome  peu  distinct  du  front,  à  bord  antérieur  émarginé 
en  demi-cercle  en  avant;  labre  transversal,  échancré;  dernier  article 
des  palpes  étroitement  ovalaire,  atténué  au  bout. —  Yeux  assez  grands, 
sinués  en  dedans.  —  Antennes  dépassant  un  peu  le  milieu  de  la  lon- 
gueur du  corps,  1  article  renflé,  2  oblong,  3-G  grêles,  du  double  plus 
longs  que  2,  les  derniers  allongés,  élargis,  subcomprimés. —  Prothorax 
transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres  à  sa  base,  atténué 
vers  le  sommet,  régulièrement  convexe,  bord  antérieur  un  peu  pro- 
longé dans  son  milieu,  sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux;  bords" 
latéraux  légèrement  arrondis  et  convergents;  écusson  oblong,  atténué, 
arrondi  au  sommet.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  à  côtés  subparal- 
lèles, confusément  ponctuées.  —  Prosternum  plus  long  que  large, 
convexe  entre  les  hanches,  tronqué  carrément  à  la  base.  —  Pattes 
médiocres,  simples,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  droites,  canalicu- 
lées  en  dehors  ;  tarses  à  1  article  un  peu  plus  long  que  chacun  des 
suivants,  crochets  des  tarses  appeudiculés  et  divariqués. 

Ce  genre  a  été  distingué  avec  raison  des  Colaspoïdes  par  le  D^  Baly  ; 
il  n'y  a  en  effet  enlre  les  deux  types,  qu'une  analogie  extérieure 
résultant  de  la  forme  générale  oblongue,  ovalaire  et  convexe;  la 
principale  ditlerence  résulte  de  la  forme  de  l'épisternum  prothoracique 
dont  le  bord  antérieur  est  concave  chez  les  Iphimeis  et  convexe  chez 
les  Colaspoïues.  On  connaît  les  différences  d'organisation  qui  coïn- 
cident avec  celte  structure,  en  apparence  peu  importante.  M.  Baly  a 
pris  pour  type  de  cette  coupe  générique  1'/.  fulvipes;  on  peut  y  rap- 
porter encore  17.  dives  Dejean;  il  est  probable  que  ce  genre  est  assez 
nombreux,  et  répandu  dans  les  diverses  contrées  du  Brésil. 

NODA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3«  éd.  p.  434  (2). 

Tète  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 

(1)  Alphites  clavipalpus, —  Oblongo-ovatus,  nigro-cyaneus,  antennis  pedibus- 
que  nigro-piccis,  piotliorace  parce  et  subtilissinie  piinctulato ;  clytiis  confuse 
punclulatis,  ia  ulroque  inlerstitiis  duobus  sublcevibus,  vis  elevatis.  —  Long. 
10  mill.  Brésil. 

(2)  Blanchard,  Faiin.  du  Chili  de  Gay,  t.  V,  p.  546.  —  Erichson,  Schomb. 
Reise,  t.  3.  — Boheman,  Eugen.  Res.  1ns.  p.  164.  — Pbilippi,  Stetl.  entoin. 
Zeit.  XXV,  p.  390. 


IPHIMÉITES.  241 

rieur  des  yeux;  épistome  légèrement  sinué  en  avant  ;  labre  transversal, 
presque  entier  à  son  bord  libre  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 

allongé,  un  peu  atténué  vers  l'extrémité Yeux  assez  grands,  ova- 

laires,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  dépassant  faiblement  la  moitié 
de  la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  subglobuleux,  3-6  du 
double  plus  longs,  grêles,  les  derniers  légèrement  épaissis  et  subcom- 
primés. —  Prothorax  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bords  laté- 
raux presque  droits,  convergents  en  avant,  bord  antérieur  un  peu 
avancé  au  milieu,  subsinueux  de  chaque  côté,  angles  antérieurs  peu 
saillants;  écusson  aussi  large  que  long,  arrondi  en  arrière.  —  Elytres 
oblongues-ovalaires,  à  cotés  subparallèles,  à  surface  irrégulièrement 
ponctuée-striée. —  Prosternum  oblong,  étroit,  à  bords  latéraux  sinueux, 
à  base  droite  ou  très-légèrement  échancrée.  —  Pattes  médiocres, 
normales,  tibias  assez  fortement  et  insensiblement  dilatés  vers  l'ex- 
trémité; tarses  à  crochets  appendicdés  et  divariqués. 

Le  caractère  qui  distingue  le  plus  facilement  les  Noda  des  Iphimeis, 
réside  dans  la  forme  de  l'écusson  qui  est  allongé  chez  les  dernières  et 
presque  circulaire  chez  les  autres  ;  en  outre,  le  corps  est  moins  oblong, 
moins  convexe,  le  prosternum  est  moins  large,  toute  proportion  gardée. 
11  est,  du  reste,  très-difflcile  de  dire  si  toutes  les  espèces  décrites  par 
les  différents  auteurs  que  nous  avons  signalés  plus  haut,  peuvent 
faire  partie  de  ce  genre,  parce  que  ses  caractères  n'ont  pas  été  exposés 
d'une  manière  complète;  les  espèces  décrites  par  M.  Blanchard  parais- 
sent avoir  une  forme  plus  courte,  plus  arrondie  que  les  espèces  typiques 
qui  ont  servi  à  M.  Chevrolat  pour  la  création  de  cette  coupe  générique. 
Dans  une  forme  décrite  par  Boheman  (1.  c.j,  les  bords  latéraux  du 
pronotimi  sont  anguleux;  nous  n'avons  pas  cette  espèce  sous  les 
yeux,  mais  il  est  probable  qu'elle  devra  faire  partie  d'un  autre  genre. 

LEPRONOTA. 
Chevrolat,  Deaean,  Cat.  3'  éd.  p.  432. 

Tète  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux  seulement;  épistome  confondu  avec  le  front,  à  peine  émar- 
giné  en  avant  ;  labre  assez  saillant,  un  peu  rétréci  d'arrière  en  avant, 
presque  entier;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  atténué, 
tronqué  au  bout.  —  Yeux  presque  arrondis,  convexes,  à  peine  sinués 
en  dedans.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps, 
2  article  oblong,  3-G  plus  allongés,  grêles,  les  derniers  subdilatés  et 
légèrement  comprimés.  —  Prothorax  seulement  un  peu  plus  long 
que  large,  fortement  rétréci  dans  sa  moitié  antérieure,  bord  anté- 
rieur non  avancé  au  milieu,  légèrement  sinué  derrière  les  yeux  avec 
les  angles  tombants  et  aigns;  écusson  très-petit,  subcirculaire,  tronqué 
à  sa  base, —  Klytres  brièvement  oblongues-ovalaires,  assez  convexes, 

Coléoplères.    Tome  X.  16 


242  PHYTOPHAGES. 

à  surface  ponctuée-rugueuse  et  ornée  de  gros  tubercules  lisses  plus 
ou  moins  saillants  et  nombreux.  —  Prosternum  oblong,  sinueux  sur 
les  côtés,  un  peu  dilaté  à  la  base  qui  est  subéchancrée.  —  Pattes  mé- 
diocres, tibias  forts,  dilatés  peu  à  peu  vers  l'extrémité  et  pourvus  de 
plusieurs  carènes  longitudinales  très-saillantes;  tarses  postérieurs  à 
1  article  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis  ;  crochets 
appendiculés. 

Le  genre  Lepronota  indiqué  par  M.  Chevrolat  dans  le  Catalogue 
du  comte  Dejean,  renferme  des  espèces  hétérogènes,  que  l'on  ne  peut 
laisser  dans  la  même  coupe  générique  ;  nous  en  avons  distrait  les 
types  désignés  sous  les  noms  de  tessellata  et  villosula,  à  cause  de 
leur  pubescence,  ainsi  que  Vinterrupta  à  cause  de  son  pronotum  à 
bords  latéraux  fortement  denticulés.  Nous  avons  reconnu  comme  forme 
typique  le  L.  morbillosa  Dej.  (1)  du  Brésil. 

AGBALUS. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux,  è,  bouche  dirigée  en  bas  et  en  arrière  ;  épistome  con- 
fondu avec  le  front,  subémarginé  en  avant,  labre  peu  développé, 
fortement  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  à 
peine  atténué  et  échancré  au  bout.  —  Yeux  arrondis,  convexes,  à 
peine  sinués  en  dedans.  —  Antennes  robustes,  courtes,  atteignant  le 
milieu  de  la  longueur  du  corps,  1  article  assez  gros,  2  globuleux, 
3-6  un  peu  plus  longs  que  larges,  les  derniers  dilatés,  à  peu  près 
aussi  larges  que  longs,  le  dernier  oblong,  avec  un  article  supplémen- 
taire conique.  —  Prothorax  transversal,  fortement  bombé  sur  le 
disque,  bord  antérieur  avancé  au  milieu,  sinué,  de  chaque  côté, 
derrière  les  yeux,  bords  latéraux  légèrement  arrondis;  écusson  plus 
large  que  long,  arrondi-acuminé  au  sommet.  —  Elytres  ovalaires- 
oblongues,  à  côtés  subparallèles,  largement  arrondies  à  l'extrémité, 
à  surface  très-finement  chagrinée,  subrugueuse,  avec  quelques  séries 
do  points  peu  distincts.  —  Prcsternum  subcarré,  plan.  —  Pattes  très- 
courtes  et  robustes,  cuisses  renflées,  tibias  fortement  dilatés  vers  l'ex- 
trémité; les  postérieurs  un  peu  plus  longs  que  les  précédents  et 
pourvus  à  leur  bord  interne  d'un  fort  talon  longuement  pubescent; 
tarses  courts  et  larges,  aux  quatre  tarses  antérieurs  le  i  article  forte- 
ment dilaté,  plus  large  que  long,  arrondi  ;  aux  postérieurs  1  article 
triangulaire,  allongé  ;  crochets  appendiculés. 

Ainsi  que  l'on  vient  de  voir,  ce  type  est  fortement  caractérisé  et 

(1)  Lepronota  morbillosa.  —  Oblongo-ovalis,  nigro-picca,  capite,  prothoraoe 
et  femoribus  fenco-micautibus;  antennis  basi  flavis,  apicc  infiiscatis;  elytris 
fortiter  punctatis,  tuberculatis,  tuberculis  roturidatis  vel  ad  suturam  et  apicem 
versus  oblongis  et  subseriatis.  Loug.  6  mill.  Brésil. 


IPHIMÉITES.  243 

présente  plusieurs  particularités  remarquables  ;  les  divers  individus 
que  nous  avons  sous  les  yeux,  originaires  du  Brésil,  semblent  appar- 
tenir au  sexe  mâle  (1).  Ce  sont  de  petits  insectes  de  forme  oblongue, 
convexe,  d'un  bronzé  métallique  et  pubescents  en  dessus. 

ALITTUS. 

Tête  à  front  plan,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistoine  triangulaire,  très-nettement  séparé  du  front 
par  deux  sillons  latéraux  convergents  en  arrière,  très-légèrement 
échancré  en  avant;  labre  transversal  également  échancré;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  oblong-ovalaire.  —  Yeux  assez  grands  et 
convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  longues,  dépassant  le  milieu 
du  corps,  2  article  obconique,  3  plus  de  deux  fois  aussi  long,  les  cinq 
derniers  très-légèrement  dilatés  à  leur  extrémité.  —  Prothorax  trans- 
versal, assez  long,  régulièrement  convexe,  bord  antérieur  sinué  de 
chaque  côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  tout  à  fait  droits,  con- 
vergents en  avant;  écusson  plus  large  que  long,  semi-circalaire.  — 
Elj'tres  oblongo-ovalaires,  insensiblement  atténuées  à  partir  des 
épaules,  ornées  de  fovéoles  assez  larges  et  profondes,  presque  dispo- 
sées en  séries  longitudinales  et  un  peu  continentes;  chaque  fovéole 
pourvue  dans  son  fond  d'un  point  ou  disque  brillant.  —  Prosternum 
oblong,  élargi  et  fortement  abaissé  en  arrière  des  hanches.  —  Pattes 
médiocres,  simples,  jambes  canaliculées  en  dehors,  tarses  postérieurs 
à  1  article  aussi  long  que  lés  deux  suivants  réunis  ;  crochets  appen- 
diculés  et  divariqués. 

Ce  type  ressemble  pour  la  forme  générale  et  la  taille  au  Dermorhytis 
igneo-fasciata  ;  la  tête,  le  corselet,  les  parties  inférieures  sont  pour- 
vues d'une  pubescence  dorée,  assez  dense  et  couchée  ;  ce  caractère, 
la  forme  des  bords  latéraux  du  pronotum,  la  largeur  du  premier 
article  des  tarses  le  distinguent  suffisamment  des  Dermorhytis.  Il  no 
renferme  qu'une  seule  espèce,  rapportée  des  environs  du  Port  De- 
nisou  (2). 

TERILLUS. 

Tête  assez  forte,  engagée  dans  le  prothorax  seulement  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux;  front  légèrement  convexe,  épistome  indis- 

(1)  Agbnlus  serkens.  —  Oblongo-ovalis,  convexiis,  put»e  appressa,  aurea  ves- 
titus,  sublus  viridi-œneus;  elytris^  pcdihusque  brunneis  œneo-micanlibuf,  tarsis 
subviolaceis  ;  antcnnis  basi  flavis,  apice  inl'uscalis.  Long.  3  1/2  mill. 

(3)  Alittus  l'oveolatus.  —  Oblongo-ovatus,  brunueo-ferniginens,  subtus  ciim 
capite,  protborace  et  femoribus  a;neo-micans  pubeque  aurea  vostitus;  elytris 
foveolatis,  foveolis  subseriatis,  parlim  conflutMitibus,  viridi-uiicantibus;anteunis, 
tibiis  tarsisque  flavo-ferrugineis.  Long.  10  miU. 


24i  PHYTOPHAGES. 

tinct  en  arrière,  légèrement  émarginé  en  avant;  labre  échancré; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire-oblong,  sabtronqué. — 
Yeux  convexes,  subarrondis,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  dépas- 
sant le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  oblong,  un 
peu  moins  long  que  le  suivant,  3-4  égaux,  5-6  un  peu  plus  allongés, 
les  derniers  légèrement  dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  presque 
aussi  long  que  large,  peu  convexe  sur  le  disque,  bord  antérieur  très- 
avancé  dans  son  milieu,  les  latéraux  arrondis  au  milieu,  également 
rétrécis  vers  le  sommet  et  vers  la  base;  écusson  peu  développé,  deux 
fois  aussi  large  que  long,  arrondi  au  sommet.  —  Elytres  oblongues, 
ornées  de  côtes  lisses  irrégulières  et  de  fines  rugosités  transversales. 

—  Proslernum  oblong,  tronqué  carrément  en  arrière.  —  Pattes  mé- 
diocres, simples,  cuisses  un  peu  renflées,  tarses  postérieurs  à  i  article 
presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  des  tarses 
appendiculés,  appendice  très-long,  à  pointe  antérieure  subaiguë. 

Par  la  taille  et  la  forme  oblongue,  ce  type  rappelle  au  premier 
abord  celui  des  Myochrous;  mais  la  forme  de  l'épisternum  établit 
entre  eux  une  distinction  nette  et  tranchée  ;  il  est  entièrement  recou- 
vert de  poils  squammiformes  d'un  jaune  doré,  assez  rares  et  couchés. 
Sa  longueur,  sou  écusson,  la  forme  subcirculaire  du  pronotum,  celle 
de  ses  angles  antérieurs  le  différencient  amplement  du  genre  le  plus 
voisin,  les  Teaspes.  L'unique  espèce  connue  a  été  trouvée  près  du 
détroit  du  Roi- George  en  Australie  (1). 

TEASPES. 

Tète  petite,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  indistinctement  séparé  du  front,  subémargiué; 
labre  transversal,  un  peu  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires allongé,  atténué  et  tronqué  à  l'extrémité.  —  Yeux  niédiocres, 
subarrondis,  à  peine  sinués  en  dedans. —  Antennes  grêles,  mesurant 
à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  2  article  un  peu  moins 
long  que  3,  les  derniers  assez  fortement  épaissis  et  subcomprimés. 

—  Prothorax  transversal,  conique  et  fortement  rétréci  d'arrière  en 
avant,  bord  antérieur  subsinué  de  chaque  côté,  bords  latéraux  très- 
peu  dilatés-arrondis  dans  leur  milieu;  écusson  aussi  large  que  long, 
semi-circulaire.  —  Elytres  courtes,  ovalaires,  largement  arrondies  eu 
arrière,  à  surface  ponctuée-striée,  les  points  souvent  disposés  en  séries 
multi- ponctuées.  —  Prosternum  oblong,  plan,  dilaté  en  arrière.  — 
Pattes  médiocres,  simples,  jambes  droites,  à  peine  dilatées  vers  l'ex- 

(1)  Terillus  rotundicoUis.  —  Oblongus,  obscure  éeneus,  pube  brevi,  appressa 
pjirce  vestitus,  antcrinis  flavo-briuiueis;  capiie  et  proUiorace  bifoveolato  dense 
punctatis,  elytris  costellis  lril)Uà  iiiterruplis,  subla^vibus  slrigisque  transversis 
ornatis.  —  Long.  6  mill. 


COLASPITES.  245 

trémité,  les  postérieures  indistinctement  canaliculéesen  dehors;  tarses 
postérieurs  à  1  article  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis;  cro- 
chets appendiculés. 

Ce  type  possède  la  forme  courte  et  trapue  du  Bromius  vitis;  son 
pronotum  est  construit  tout  difteremment.  Le  corps,  souvent  d'un 
brun  obscur  avec  des  reflets  métalliques,  est  entièrement  recouvert 
d'une  fine  pubescence  couchée,  d'un  jaune  doré,  disposée  par  plaques 
sur  les  élytres.  11  paraît  propre  au  Brésil;  la  Lepronata  tessellata 
Von  Winthem,  du  Catalogue  Dejean,  en  forme  le  type  (1).  Le  genre 
actuel  se  distingue  des  Lepronota  non  seulement  par  la  présence  de 
la  pubescence,  l'absence  de  tubercules  sur  les  élytres,  mais  encore 
par  la  structure  des  tibias,  qui  est  simple,  tandis  que  chez  les  Lepro- 
nota le  tibia  est  élargi  vers  l'extrémité  et  parcouru  dans  toute  sa 
longueur  par  plusieurs  carènes  élevées  qui  lui  donnent  un  aspect 
prismatique. 

Groupe  II.    Golaspites. 

Tête  arrondie  ou  oblongue,  engagée  ou  non  dans  le  prothorax.  — 
Antennes  ordinairement  longues  et  grêles.  —  Prothorax  souvent  ré- 
tréci en  avant,  plus  étroit  à  la  base  que  les  élytres,  ses  bords  latéraux 
dentés  ou  onduleux.  —  Elytres  oblongues  ou  allongées.  —  Proster- 
nura  à  base  droite;  épisternum  à  bord  antérieur  droit  ou  concave. 
—  Tibias  des  deux  dernières  paires  non  échancrés.  —  Tarses  longs 
et  grêles,  crochets  appendiculés. 

La  forme  la  plus  saillante  du  groupe  actuel,  nous  est  offerte  par  le 
genre  Colaspis.  Autour  d'elle,  viennent  se  grouper  d'autres  types 
dont  les  affinités  paraissent  ne  donner  lieu  à  aucun  doute  ;  tels  sont 
les  Metazyonycha,Prionodera,Aletes,Stenolampra,  etc.;  d'autres  s'en 
éloignent  davantage,  comme  les  genres  Agetus,  Dermorhytis,  Gelof- 
TERA.  Quelques-unes,  et  entre  autres  les  Pales,  les  Lephonida  n'ont 
que  des  analogies  très-éloignées  avec  la  forme  normale,  les  Colaspis. 
A  la  rigueur,  on  aurait  pu  former  des  groupes  pour  ces  formes 
aberrantes,  mais  sans  aucun  avantage  réel  ;  au  contraire,  les  groupes 
de  la  tribu  sont  assez  nombreux  et  leur  multiplication  ne  servirait 
qu'à  rendre  les  recherches  plus  longues.  Tous  les  genres  réunis  dans 
le  groupe  des  Colaspites,  présentent  ce  cnractère  commun  d'avoir  les 
bords  latéraux  du  pronotum  tantôt  dentés  ou  anguleux,  tantôt  sim- 
plement onduleux,  très-rarement  et  par  exception  seulement,  ces 
bords  peuvent  être  regardés  comme  simples  et  entiers.  11  est  inutile 

(1)  Teaspes  tessellaln.  —  Breviter  ovalis,  obscure  rufo-picca,  pube  aurea 
parce  vestita,  antenuis  flavo-forruginois;  capite  prothoracei^ue  dense  et  fortiter 
piuiclatis,  elytris  irreguluriler  subs(rialim  panclatis,  plagisque  aureo-pubescen- 
tibus  ornutis.  —  LoDy.  4  1/2  mill.  Brésil. 


246 


PHYTOPHAGES. 


d'insister  sur  l'organisation  de  ces  insectes,  tout  ce  que  l'on  pourrait 
en  dire  présente  des  exceptions  trop  nombreuses  pour  que  son  expo- 
sition puisse  en  faire  saisir  l'ensemble. 

Les  principaux  caractères  distinctifs  des  genres  se  trouvent  résumés 
dans  le  tableau  qui  suit  : 


Pales. 


Metazyonycha. 
Stenolampra.    *l  " 


A.  Crochets  des  tarses  non  appendiculés. 
A'.        —  —    appendiculés. 

B.  Bord  externe  des  tibias  moyens  échancré. 
B'.     —        —  —       —      entier. 

C.  Cuisses  antérieures  dentées  en  dessous. 

C.  —  —        inermes. 

D.  Tarses  postérieurs  à  1  article  aussi  long  que  les  deux 

suivants  réunis. 

E.  Antennes  épaissies  au  milieu,  atténuées  vers  l'extré- 

mité. 

F.  Antennes  à  articles  subcylindriques. 
F'.        —  —        distinctement  comprimés. 
E'.  Antennes  grêles,  non  atténuées  au  bout. 

G.  Pronotum  atténué  de  la  base  vers  le  somoiet. 
G'.  —  rétréci  à  la  base,  dilaté  au  sommet. 
D'.  Tarses  postérieurs  à  1  article  moins  long  que  les  deux 

suivants  réunis. 
■  H.  Proslernum  transversal,  non  rétréci  entre  les  hanches. 
H'.  —        oblong,  plus  ou  moins  rétréci  entre  les 

hanches. 

I.  Antennes  à  articles  2  et  3  subégaux. 
r.        —  —        —      très-ditl'érents  en  longueur. 

K.  Tarses  postérieurs  à  1  article  uu  peu  plus  long  que  2. 
K'.      —  —        à  1  article  beaucoup  plus  long  que  2. 

L.  Parties  supérieures  tout  à  fait  glabres. 
L'.  Pronotum  et  élytres  munis  latéralesnent  de  quelques 
poils  épars. 

METAZYONYCHA. 
Chevrolat,  Dejean,  Catal.  S"  éd.  p.  430  (1). 

Tête  médiocre,  verticale,  insérée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  peu  distinct  du  front,  à  bord  antérieur 
émarginé  au  milieu,  avec  un  petit  lobe  saillant  de  chaque  côté;  labre 
très-grand,  transversal,  à  peine  sinueux  à  son  bord  libre;  dernier  ar- 
ticle des  palpes  maxillaires  ovalaire  obloug,  atténué  et  tronqué  au 
bout.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes 


Prioncdera. 
Aletes. 

Colaspis. 
Thasydes. 


Lepronida. 

Agetus. 
Dermorhytis. 
Epiphyma. 
Geloptera. 


I\)  Marshall,  Ann.  of  Nat.  Hist.  3'  S.  t.  XIII,  p.  382. 


COLASPITES.  247 

grêles,  filiformes,  dépassant  plus  ou  moins  le  milieu  de  la  longueur 
du  corps j  2«  article  globuleux,  les  suivants  beaucoup  plus  longs,  les 
derniers  plus  grêles  que  les  articles  moyens.  —  Prothorax  plus  ou 
moins  transversal,  parfois  subquadrangulaire  ou  rétréci  vers  le  som- 
met, bord  antérieur  droit,  bords  latéraux  plus  ou  moins  dilatés  arron- 
dis, distinctement  bidentés  ou  simplement  onduleux,  à  surface  légè- 
rement convexe;  écusson  oblong,  à  sommet  arrondi.  —  Elytres  un 
peu  plus  larges  que  le  pronotum,  oblongues,  à  côtés  subparallèles,  à 
surface  ponctuée-rugueuse,  ornée  parfois  de  stries  ponctuées,  simples 
ou  géminées,  parfois  de  côtes  lisses  plus  ou  moins  saillantes.  —  Pro- 
sternum très-étroit,  fortement  convexe,  abaissé  en  avant  et  en  arrière; 
mésosternum  tout  aussi  étroit.  —  Pattes  longues  et  grêles,  les  cuisses 
et  surtout  les  postérieures  un  peu  renflées;  tibias  droits,' les  moyens 
présentant  en  dehors  vers  l'extrémité  une  large  échancrure  plus  ou 
moins  profonde,  parfois  les  postérieurs  munis  d'une  échancrure  sem- 
blable, mais  plus  faible;  tarses  postérieurs  à  1  article  aussi  long  que 
les  deux  suivants  réunis,  triangulaire  et  grêle  à  sa  base  ;  crochets  des 
tarses  longuement  appendiculés. 

Ce  genre  a  été  indiqué  par  M.  Chevrolat  et  inscrit  dans  le  catalogue 
du  comte  Dejean;  les  espèces,  au  nombre  d'une  douzaine,  sont  origi- 
naires du  Brésil  et  quelques-unes  s'étendent  jusqu'au  Mexique.  Dans 
ces  derniers  temps,  en  1864,  M.  Marshall  (1.  c.)  a  parfaitement  exposé 
les  caractères  de  ce  genre,  et  a  publié  en  même  temps  la  description 
complète  d'une  dizaine  d'espèces  dont  la  plupart  n'avaient  pas  été  si- 
gnalées dans  le  Catalogue  du  comte  Dejean. 

La  forme  des  tibias  moyens  constitue  le  caractère  principal  de  ce 
type  et  le  fera  toujours  reconnaître,  indépendamment  d'autres  carac- 
tères importants,  tels  que  la  structure  des  antennes,  la  forme  du  pro- 
notum et  surtout  le  faciès  dû  à  l'allongement  du  corps.  Deux  nuances, 
le  jaune  et  le  vert,  constituent  leur  système  de  coloration  :  le  prono- 
tum est  toujours  d'un  jaune  ferrugineux;  les  élytres  sont  tantôt  d'un 
vert  métallique  brillant  et  sans  taches,  tantôt  d'un  jaune  pâle,  avec 
des  taches  ou  des  points  noirs  ou  verts,  très-rarement  d'un  bleu-vio- 
let. 

Nous  avons  trouvé  dans  la  Collection  du  comte  de  Castelnau  diffé- 
rentes espèces  déterminées  sous  les  noms  de  Stenodiloba  et  de  Pro- 
MECOSOMA.  En  supposant  que  la  détermination  générique  soit  exacte, 
nous  croyons  que  ces  deux  genres  de  M.  Chevrolat  ne  peuvent  être 
maintenus,  et  que  les  espèces  que  Ton  y  avait  placées  doivent  rentrer 
dans  le  genre  Metaztonycha,  dont  elles  offrent  les  caractères  essen- 
tiels, quoique  le  faciès  soit  quelque  peu  diiférent. 


248  PHYTOPHAGES. 

PRIONODERA. 
Chevrolat,  Dejean,  Catalog.  3»  éd.  p.  431  (1). 

Tête  assez  grande,  engagée  dans  le  prothprax  un  peu  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  large- 
ment émarginé  en  avant  dans  son  milieu,  avec  un  petit  lobe  aigu  de 
chaque  côté;  labre  cunéiforme,  fortement  échancré  à  son  bord  libre; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  très-acuminé,  indistinc- 
tement tronqué.  —  Yeux  grands,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  fili- 
formes, dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  les  arti- 
cles moyens  un  peu  épaissis,  et  plus  larges  que  les  premiers  et  que  les 
derniers.  —  Prothorax  transversal,  subquadrangulaire,  bord  antérieur 
légèrement  sinué  do  chaque  coté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  à 
peine  dilatés  dans  leur  milieu,  fortement  sinués-dentés,  à  surface  fai- 
blement convexe,  avec  une  forte  impression  oblique  de  chaque  côté; 
écusson  petit,  semi-ogival.  —  Elytres  oblongues,  à  bords  subparallè- 
les, largement  arrondies  en  arrière,  irrégulièrement  ponctuées-striées. 
—  Prosternum  étroit,  convexe  entre  les  hanches,  dilaté  en  arrière.  — 
Pattes  simples,  cuisses  fusiformes,  tibias  grêles,  tarses  longs,  les  pos- 
térieurs à  1  article  aussi  long  que  les  deux  suivants;  crochets  appen- 
diculés. 

Ce  genre  est  tout  à  fait  intermédiaire  entre  les  Metazyonycha  et  les 
CoLASPis  ;  il  se  rapproche  des  premiers  par  la  forme  allongée,  par  la 
structure  des  antennes  ;  il  s'en  éloigne  par  l'absence  d'échancrure  aux 
tibias  moyens.  Si  ce  dernier  caractère  le  fait  ressembler  aux  Colaspis, 
les  deux  premiers,  c'est-à-dire  la  forme  générale,  l'épaississement  des 
antennes  dans  leur  milieu,  établissent  entre  les  deux  types  une  dé- 
marcation très-apparente.  Les  espèces  de  ce  genre  que  nous  avons 
sous  les  yeux  sont  originaires  du  Brésil  et  de  la  Guyane  française. 

COLASPIS. 
Fabu.  Sy&i.  Eleut.  l,  p.  til  (2). 

Tète  petite,  assez  dégagée  du  prothorax;  épistome  confondu  avec 
le  front,  largement  émarginé  en  avant;  labre  assez  grand;  palpes 
maxillaires  grêles,  1  article  court,  2  le  plus  long,  3  un  peu  plus  court, 
•4  à  peu  près  de  même  longueur,  très-étroitement  ovalaire,  acuminé 
et  tronqué.  —  Yeux  assez  grands,  convexes,  très-légèrement  sinués 
en  dedans.  —  Antennes  insérées  à  quelque  distance  du  bord  interne 
et  antérieur  des  yeux,  par  suite  un  peu  plus  rapprochées  à  leur  base, 

(1)  Ericlison,  Ardiiv.  de  Wicgmaii,  t.  XIII,  1847,  p.  161. 

(2)  Laporto,  Rev.  ent.  de  SilLcrm.  I,  p.  19. 


r.OLASPITES.  249 

filiformes  et  dépassant  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  les  5  der- 
niers articles  très-faiblement  dilatés  et  subcomprimés.  —  Protliorax 
transversal,  un  peu  plus  étroit  que  les  élytres,  bord  antérieur  coupé 
droit,  avec  ses  angles  un  peu  saillants  et  dirigés  en  dehors,  bords  la- 
téraux dilatés  arrondis,  sinueux,  anguleux  ou  dentés;  écusson  ogival. 
—  Elytres  oblongo-ovalaires,  à  côtés  subparallèles,  rétrécies  et  sou- 
vent un  peu  acuminées  en  arrière  ;  à  surface  ponctuée-striée,  fovéo- 
lée  ou  rugueuse,  parfois  ornée  de  côtes  longitudinales.  —  Prosternum 
étroit,  fortement  convexe  entre  les  hanches,  abaissé  en  avant  et  en  ar- 
rière, un  peu  dilaté  vers  sa  base  et  ne  s' appuyant  pas  sur  le  mésoster- 
num, —  Pattes  grêles  et  allongées,  cuisses  fusiformes,  tibias  simples, 
tarses  relativement  très-longs,  1  article  des  postérieurs  au  moins  aussi 
long  que  les  deux  suivants  réunis  ;  crochets  appendiculés. 

Le  genre  Colaspis,  créé  par  Fabricius,  brièvement  caractérisé  plus 
tard  par  le  comte  de  Casteluau  dans  la  Revue  entomologique  de  Silber- 
man,  a  souffert  tout  le  premier  de  l'abandon  où  les  Eumolpides  sont 
restés  jusqu'à  ce  jour.  En  effet,  il  a  servi  d'enseigne  à  la  description 
d'une  foule  d'espèces  des  provenances  les  plus  diverses  (1).  On  a  dé- 
crit des  Colaspis  de  Ceylan,  de  l'Inde,  des  îles  Lifu,  de  la  Nouvelle- 
Hollande,  de  la  Nouvelle-Calédonie,  du  Gabon,  etc.  La  plupart  des 
types  que  Fabricius  a  fait  connaître  appartiennent  à  l'Amérique  mé- 
ridionale, et  il  est  probable  que  les  régions  équatoriales  du  Nouveau- 
Monde  doivent  être  regardées  comme  le  berceau  du  genre  actuel.  Aussi 
plusieurs  auteurs  ont  exprimé  des  doutes  sur  la  détermination  des  es- 
pèces qu'ils  avaient  sous  les  yeux  ;  il  est  indispensable  qu'elles  soient 
soumises  à  de  nouvelles  études,  et  la  distribution  géographique  des 
Colaspis  ne  peut  être  traitée  en  connaissance  de  cause  à  l'époque  ac- 
tuelle; nous  remarquerons  seulement  que  le  genre  nous  paraît  possé- 
der des  représentants  à  la  Nouvelle-Hollande. 

EPIPHYMA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  ï,  p.  29  (2). 

Tête  assez  grosse,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas  ; 
épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  très-fin,  à  bord  antérieur  droit, 
im  peu  ondulé;  labre  émarginé;  palpes  maxillaires  à  dernier  article 

(1)  Perroud,  Ann.  Soc.  Linn.  de  Lyon,  XI,  p.  207.  Nouvelle-CalMi.nie. 
Motschulsky,  Bull.  Natur.  de  Moscou,  1863,  I,  p.  520.  Ceylan. 
Montrouzier,  Anu.  Soc.  ont.  de  Fr.  4°  Sér.  1,  p.  302.  Iles  Lifu. 
Thomson,  Arcliiv.  cntomol.  II,  p.  382.  Gabon. 

Germar,  Linnœa  entomol.  III,  p.  239.  Adélaïde. 

Wliite,  Erebus  and  Terror.  XI.  Nouvelle-Zélande. 

Erichson,  Archiv.  de  Wiegman,  8°  année,  1,  p.  232.  Van  Diémen. 

(2)  Syn,  EiTMOLPUs,  Thoms.  Aicliiv.  ontom.  t.  I,  p.  12G. 


2S0  PHYTOPHAGES. 

ovalaire,  aussi  long  que  le  second.  —  Yeux  assez  gros,  indistinctement 
sinués.  —  Antennes  fortement  séparées  l'une  de  l'autre,  dépassant  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  gros  et  court,  2  globuleux, 
3-6  grêles,  égaux,  les  suivants  un  peu  plus  longs,  légèrement  compri- 
més et  un  peu  dilatés.  —  Prothorax  transversal,  moins  large  que  les 
élytres,  abords  latéraux  dilatés  arrondis,  sinueux  etdenticulés;  écus- 
son  petit,  ogival.  —  Elytres  très-amples,  oblongues,  grossement  réti- 
culées. —  Prosternum  un  peu  élevé  entre  les  hanches,  distinctement 
abaissé  en  avant  et  en  arrière ,  dilaté  vers  la  base  et  tronqué  carré- 
ment, tous  ses  bords  relevés  en  bourrelet,  à  surface  inégale,  parfois 
carénée  au  milieu  dans  le  sens  transversal.  —  Pattes  médiocrement 
longues,  robustes,  cuisses  épaissies  dans  leur  milieu,  tibias  dilatés  de 
la  base  à  l'extrémité,  tarses  à  1  article  triangulaire,  un  peu  moins  long 
que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  longuement  appendiculés. 

VEumolpus  intestinorum  de  M.  Thomson  a  servi  de  type  pour  l'é- 
rection de  ce  genre.  C'est  un  insecte  de  grande  taille,  originaire  du 
Brésil,  remarquable  par  la  sculpture  bizarre  des  élytres  et  connu  dans 
quelques  collections  sous  le  nom  de  Colaspis  gigas  Chevr.  Ce  type  est, 
en  effet,  très-voisin  des  Colaspis;  il  s'en  distingue  néanmoins  assez 
facilement  par  la  grosseur  de  la  tète,  l'écartement  des  antennes  et  la 
forme  robuste  du  corps.  Il  ne  renferme  que  l'espèce  typique. 

ALETES. 

Tête  médiocre,  tout  à  fait  dégagée  du  prothorax  par  la  forte  saillie 
des  yeux;  épistome  déprimé,  limité  en  arrière  par  deux  fins  sillons 
convergents,  bord  antérieur  échancré,  lobé  de  chaque  côté;  labre 
transversal,  émarginé  au  milieu;  dernier  article  des  palpes  maxillai- 
res allongé,  très-légèrement  atténué,  à  peine  échancré  au  bout.  — 
Yeux  très-gros,  très-convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  robus- 
tes, épaisses,  un  peu  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  1  article 
renflé,  2  globuleux,  un  peu  plus  court  que  large,  3  d'un  tiers  plus 
court  que  4,  tous  les  articles  obconiques,  grêles  à  la  base,  dilatés  A'ers 
l'extrémité  et  légèrement  comprimés,  les  articles  intermédiaires  un 
peu  plus  épaissis  que  les  premiers  et  que  les  derniers.  —  Prothorax 
transversal,  bord  antérieur  coupé  droit,  bords  latéraux  dilatés  et  ar- 
rondis dans  leur  milieu,  anguleux;  écusson  oblong,  atténué  vers  le 
sommet,  qui  est  arrondi.  —  Elytres  oblongues,  parallèles,  arrondies 
au  bout,  finement  ponctuées-substriées.  —  Prosternum  étroit,  convexe 
entre  les  hanches,  dilalé  à  la  base.  —  Pattes  assez  longues  et  grêles, 
cuisses  fusiformes,  tibias  droits,  1  article  des  tarses  postérieurs  aussi 
long  que  les  deux  suivants  réunis  ;  crochets  appendiculés. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  insecte  de  taille  moyenne  originaire  de 
la  Colombie.  Il  est  évidemment  voisin  des  Colaspis;  cependant,  comme 


COLASPITES.  251 

type  générique,  il  sera  toujours  facile  de  le  distinguer  par  la  structure 
des  antennes,  par  le  développement  des  yeux,  par  la  forme  du  pro- 
notum  et  l'allongement  des  élytres.  Le  quasi-parallélisme  des  bords 
antérieur  et  postérieur  du  pronotum  donne  à  cette  partie  du  corps  un 
cachet  particulier,  qui  est  étranger  aux  Colaspis;  la  tête  est  plus  dé- 
gagée du  prothorax  que  dans  les  genres  voisins,  et,  à  cause  de  la  forte 
saillie  des  yeux,  elle  ne  peut  en  aucime  façon  s'engager  dans  ce  pre- 
mier segment  thoiacique  (1). 

STENOLAMPRA. 
Baly,  Am.  and  Mag.  ofNat.  Hist.  Z"  S.  t.  IV,  p.  127. 

Tête  assez  forte,  engagée  dans  le  prothorax  un  peu  au-delà  du  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  par  de  fins  sillons 
flexueux  et  convergents  en  arrière,  à  bord  antérieur  émarginé;  labre 
plus  ou  moins  saillant,  également  émarginé  à  son  bord  libre  ;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  allongé,  acuminé  dès  la  base,  un  peu 
tronqué  à  l'extrémité.  —  Yeux  développés,  distinctement  sinués  ,en 
dedans.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  mesurant  les  trois  quarts  de 
la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  court,  3  et  4  subégaux,  les 
derniers  plus  allongés  et  très-grêles,  le  dernier  seulement  longuement 
ovalaire.  ~  Prothorax  un  peu  plus  large  que  long,  subquadrangu- 
laire,  bord  antérieur  un  peu  avancé  sur  le  vertex,  légèrement  sinué 
de  chaque  coté  derrière  le^yeux,  avec  les  angles  saillants  et  aigus, 
bords  latéraux  presque  droits,  pourvus  de  2  ou  3  dents  saillantes  j 
écusson  semi-circulaire.  —  Elytres  allongées,  un  peu  dilatées  dans 
leur  milieu,  plus  larges  à  la  base  que  le  pronotum,  fortement  striées- 
ponctuées.  —  Prosternum  assez  large,  rétréci  et  un  peu  convexe  entre 
les  hanches,  subdilaté  à  sa  base.  —  Pattes  assez  longues;  cuisses  fu- 
siformes,  les  antérieures  pourvues  d'une  saillie  dentiforme;  tarses 
grêles  et  allongés,  1  article  des  postérieurs  aussi  long  que  les  deux 
suivants  réunis;  crochets  appendiculés  et  fortement  divariqués. 

L'affinité  de  ce  genre  avec  les  Colaspis  n'est  pas  douteuse,  quoi- 
que le  fades  soit  assez  différent;  ses  tarses  grêles,  ses  cuisses  anté- 
rieures dentées  établissent  entre  les  deux  types  une  distinction  facile. 
Le  D""  Baly,  qui  a  créé  ce  genre,  a  décrit  deux  types,  trouvés  dans  les 
environs  de  la  ville  d'Ega,  sur  l'Amazone  supérieure. 

(1)  Ateles  anguUcoUis.  —  Oblongus,  subparallelus,  rufo-brunneus,  eeneo- 
micans;  antennis  fascis,  pedibus  flavesceutibus;  prothorace  parce  et  subtiliter 
punctato  ;  elylris  punctato-stnatis,  punctis  geminatina  irregulariter  impressis. 
—  Long.  8  mill. 


2S2  PHYTOPHAGES. 


AGETUS. 


Tète  assez  forte,  à  bouche  tout  à  fait  dirigée  en  bas,  engagée  dans 
le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  front  légèrement 
convexe,  épistome  indistinct,  onduleux  à  son  bord  libre  ;  labre  trans- 
versal, subéchancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire, 
acuminé  et  subtronqué.  —  Yeux  médiocrf-s,  convexes,  profondément 
sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  dépassant  peu  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  2  et  3  articles  subégaux  en  longueur  et  en  gros- 
seur, 4-6  plus  longs  et  plus  grêles  que  les  précédents,  7-11  légère- 
ment dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  deux  fois  aussi  large 
que  long,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur  sinué 
de  chaque  côté,  bords  latéraux  dilatés  arrondis  au  milieu,  ondulés- 
anguleux  ;  écnsson  petit,  arrondi  en  arrière.  —  Elytres  ovalaires- 
oblongues,  un  peu  acuminées  en  arrière,  à  surface  ponctuée,  ou 
fovéolée-rugueuse,  parfois  des  indices  de  côtes  longitudinales  lisses. 
—  Prosternum  oblong,  assez  large,  plan,  dilaté  en  arrière,  tronqué 
carrément  et  s'appuyant  sur  le  mésosternum.  —  Pattes  simples, 
cuisses  un  peu  renflées,  tarses  postérieurs  à  1  article  un  peu  plus  long 
que  le  suivant  ;  crochets  longuement  appendiculés. 

Quoique  faisant  partie  du  groupe  des  Colaspites,  le  type  actuel  a 
perdu  le  faciès  des  espèces  des  genres  que  nous  avons  examinés,  ses 
formes  sont  plus  massives,  la  tête  est  mo^s  dégagée,  le  pronotum  est 
plus  large,'  les  antennes  sont  plus  courtes,  et  ce  qui  les  distingue 
avec  facilité,  c'est  la  presque  similitude  des  2  et  3  articles  de  ces 
derniers  organes.  Le  prosternum  est  aussi  construit  sur  un  autre  plan 
et  se  rapproche  davantage  de  celui  des  Lepronida  que  des  Colaspis. 
Le  corps  des  Agetus  est  court,  ramassé,  les  parties  supérieures  sont 
fortement  sculptées  et  en  général  d'un  noir  bronzé  médiocrement 
brillant.  Les  espèces,  au  nombre  de  3  ou  4,  appartiennent  à  la  Nou- 
velle-Hollande et  proviennent  de  Melbourne,  Adélaïde,  du  détroit  du 
Roi-George,  de  Sydney.  Nous  donnerons  la  description  de  l'une  de 
ces  formes  (1). 

DERMORHYTIS. 

Baly,  Journ.  of  Entom.  I,  p.  282. 

Tète  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux  ;  épistome  indistinct  du  front,  ouduleux  à  son  bord  anté- 
rieur ;  labre  transversal,  entier  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 

(i)  Agetus  subcostatus.  —  Oblongo-ovalis,  subnilidus,  aeneus,  subtus  viridi- 
micans,  pedibus  piceo-brunnois;,  antcnnis  fiiscis^  basi  flavo-ferrugineis  ;  capite 
lirothoraceque  dense  et  fortiter  punctatis  ;  clytris  costellis  quatuor  subla^vibus 
•irnatis,  insterstitiis  dense  punctatis.  —  Lonj;.  6  mill.  Adeiaide. 


COLASPIXES.  25J 

court,  ovalaire,  obtusément  acuminé.  —  Yeux  assez  gros,  subarrondis, 
légèrement  sinués  en  dedans.  —  Antennes  grêles,  liliformes,  2  article 
à  peine  la  moitié  de  3,  3  un  peu  plus  long  que  4,  les  5  derniers  lé- 
gèrement dilatés  et  comprimés.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que 
long,  peu  convexe  ;  bord  antérieur  fortement  sinué  de  chaque  côté 
derrière  les  yeux,  avec  des  angles  antérieurs  très-aigus  et  saillants 
en  avant,  bords  latéraux  très-légèrement  arrondis,  ondulés-anguleux; 
écusson  très-petit,  subarrondi.  —  Elytres  oblongues,  à  côtés  subpa- 
rallèles, à  surface  profondément  et  densémcnt  fovéolée,  ou  bien  ponc- 
tuée-striée  et  un  peu  rugueuse.  —  Prosternum  très-étroit,  surface 
inégale,  dilaté  en  arrière  et  peu  sensiblement  émarginé  à  sa  base. 
—  Pattes  assez  longues,  cuisses  un  peu  renflées  au  milieu,  tibias  can- 
nelés, tarses  postérieurs  à  1  article  seulement  un  peu  plus  long  que 
le  suivant;  crochets  des  tarses  appendiculés. 

A  propos  de  ce  genre,  M.  Baly  dit  que  le  2  et  le  3  articles  des  an- 
tennes sont  à  peu  près  égaux  en  longueur;  dans  le  type  du  genre  que 
nous  avons  sous  les  yeux,  le  2"  article  est  à  peine  de  moitié  aussi 
long  que  le  3«;  il  en  est  de  même  dans  d'autres  espèces,  telles  que  le 
D.  elegantissima,  etc.  Cette  structure  des  antennes  est  le  principal 
caractère  qui  distingue  le  type  actuel  du  genre  Agetus,  oîi  réelle- 
ment les  2  et  3  articles  sont  à  peu  près  semblables  en  grosseui*  et  en 
largeur. 

11  était  aussi  nécessaire  de  séparer  du  genre  les  espèces  chez  les- 
quelles l'épisternum  prothoracique  a  son  bord  antérieur  plus  ou  moins 
convexe,  telle  que  le  Dermorhylis  œneus.  Si  l'on  ne  tenait  pas  compte 
de  ces  modifications,  en  apparence  légères,  il  serait  impossible  d'ar- 
river à  une  classification  quelconque  des  nombreux  types  de  la  tribu 
actuelle. 

Le  type  du  genre  est  originaire  de  l'île  de  Ceylan;  d'autres  espèces 
habitent  la  Chine  et  les  grandes  îles  de  la  Malaisie.  Pour  le  présent, 
il  est  impossible  d'en  donner  la  distribution  géographique. 

GELOPTERA. 
Baly,  Journ.  of  Entomol.  I,  p.  283  (1). 

Tête  arrondie,  plane,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  à  peine  émar- 
giné en  avant;  labre  transversal,  échancré;  palpes  maxillaires  à 
2  article  le  plus  long,  3  obconique,  assez  gros,  4  ovalaire-obtus.  — 
Yeux  assez  gros,  distinctement  sinués.  —  Antennes  grêles,  filiformes, 
dépassant  un  peu  le  milieu  du  corps,  1  article  renflé,  2  à  peine  la 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  266.  —  U.  Clark,  Traus.  eutom.  Soc.  of  Lond. 
3*  S.  t.  II,  p.  417. 


254  PHYTOPHAGES. 

moitié  du  suivant,  3  et  4  subégaux,  S  et  suivants  plus  allongés,  les 
derniers  très-légèrement  dilatés  et  comprimés.  —  Prothorax  trans- 
versal, moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur  sinué  de  chaque 
côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  dilatés-arrondis,  sinueux-an- 
guleux, parfois  presque  réguliers;  écusson  aussi  large  que  long,  ar- 
rondi au  sommet.  —  Elytres  oblongues,  ovalaires,  assez  larges,  à 
surface  souvent  tuberculeuse.  —  Prosternum  oblong,  plan,  fortement 
élargi  en  arrière  des  hanches,  à  base  tronquée  carrément  et  s'ap- 
puyant  largement  sur  le  mésosternum;  épisternum  prothoracique 
prolongé  en  dehors  presque  jusqu'à  l'angle  du  pronotum.  —  Pattes 
médiocres,  cuisses  un  peu  renflées,  inermes,  tarses  allongés,  1  article 
des  postérieurs  un  peu  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis,  aux 
antérieurs,  large  et  en  palette  ;  crochets  appendiculés. 

Au  premier  coup-d'œil,  ce  genre  se  distingue  des  Edusa,  par  la 
sculpture  des  parties  supérieures;  le  pronotum  aussi  bien  que  les 
élytres  ont  un  aspect  mat,  le  fond  est  rugueux  et  parsemé  de  nodo- 
sités lisses  à  bords  trôs-irréguliers.  Indépendamment  de  ce  faciès,  les 
Gkloptera  se  distinguent  des  Edusa,  par  la  forme  de  l'épisternum 
prothoracique.  Parmi  les  genres  du  groupe  des  Colaspitcs,  il  se  re- 
connaît à  la  structure  de  ses  pattes,  de  ses  antennes  et  par  une  légère 
pubesc'ence  qui  s'observe  sur  les  parties  latérales  du  pronotum  et  des 
élytres. 

Six  espèces  sont  connues,  quatre  appartiennent  à  l'Australie  et  ont 
été  décrites  par  le  D''  Baly  et  H.  Clark;  deux  autres  sont  originaires 
des  îles  Célèbes,  et  c'est  le  premier  de  ces  entomologistes  qui  les  a 
fait  connaître. 

THASYCLES. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  subémarginé  à  son  bord 
antérieur;  labre  transversal,  court,  échancré;  dernier  article  des  pal- 
pes maxillaires  ovalaire  allongé,  très-légèrement  tronqué.  —  Yeux 
assez  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  subliliformes,  dépas- 
sant un  peu  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  2  article  à  peine  de 
moitié  aussi  long  que  3,  3-G  grêles,  longs,  les  derniers  légèrement  di- 
latés et  subconiprimés.  —  Prothorax  transversal,  peu  convexe,  dilaté 
latéralement,  bord  antérieur  coupé  carrément,  avec  les  angles  laté- 
raux très-oblus,  effacés;  bords  latéraux  fortement  rétrécis  à  la  base, 
anguleux  au  milieu,  largement  dilatés  et  arrondis  dans  leur  moitié 
antérieure;  écusson  aussi  long  que  large,  subarrondi  en  arrière.  — 
Elytres  oblongues,  subparallèlus,  à  surface  ponctuée  et  ornée  de  nom- 
breuses séries  irréguliôres  de  tubercules  hsses,  peu  saillants.  —  Pro- 
sternum obloug,  un  peu  convexe  entre  les  hanches,  abaissé  et  dilaté 
en  arrière.  —  Pattes  simples,  cuisses  fusiformes,  jambes  droites,  sub- 


coLAsriTES.  235 

canaliculées  en  dehors;  tarses  postérieurs  à  1  article  un  peu  moins 
long  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  appendiculés. 

La  forme  du  pronotum,  la  sculpture  des  élytres  donnent  à  ce  type 
un  faciès  spécial;  l'absence  d'angles  antérieurs  au  prothorax  permet 
de  le  reconnaître  avec  facilité.  Nous  n'en  connaissons  qu'un  seul  type, 
originaire  de  la  Nouvelle-Calédonie  (1). 

LEPRONIDA. 
Baly,  Journ.  of  Entomol.  Il,  p.  221. 

Tête  un  peu  oblongue,  légèrement  concave  entre  les  yeux,  engagée 
dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  de  ces  organes;  épistome 
limité  latéralement  par  deux  sillons,  émarginé  à  son  bord  libre;  labre 
grand,  subéchancré;  dernier  arlicle  des  palpes  maxillaires  un  peu  plus 
long  que  chacun  des  précédents,  ovalaire,  assez  renflé  et  acuminé  au 
bout.— Yeux  subarrondis,  assez  convexes,  entiers.  —  Antennes  grêles, 
subfiliformes,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article 
gros,  renflé,  2  de  même  forme,  moitié  plus  petit,  3-6  grêles,  subégaux, 
7-11  en  triangles  allongés,  subdilatés  au  bout,  avec  un  article  appendi- 
culaire  grêle  et  conique.  —  Prothorax  transversal,  gibbeux-tubercu- 
leux  sur  le  disque,  bord  postérieur  à  peu  près  droit,  les  latéraux  sinués- 
dentés,  les  angles  aigus;  écusson  ogival. —  Elytres  subquadrangulaires 
oblongues,  très-obtuses  en  arrière,  à  surface  tuberculeuse.  —  Proster- 
num subcarré,  un  peu  transversal,  plan,  tronqué  carrément  en  arrière 
et  s'appuyant  largement  sur  le  mésosternum.  —  Pattes  médiocres, 
cuisses  un  peu  renflées  dans  leur  milieu,  tibias  cannelés  longitudi- 
nalement,  tarses  à  1  article  un  peu  plus  long  que  le  suivant;  crochets 
appendiculés. 

Ce  genre,  créé  par  M.  Baly,  a  tout  à  fait  l'aspect  d'une  Chlamyde 
de  moyenne  grandeur;  son  pronotum  surmonté  de  deux  gros  tuber- 
cules oblongs,  séparés  sur  la  ligne  médiane,  ses  élytres  subquadran- 
gulaires et  ornées  de  nodosités  transversales  ou  oblongues  complètent 
l'analogie  entre  ces  deux  types.  11  suffit  cependant  de  considérer  les 
antennes  et  les  pattes  pour  reconnaître  qu'il  n'y  a  entre  eux  qu'une 
apparence  tout  à  fait  extérieure.  Le  type  actuel  est  en  réalité  plus  voi- 
sin des  Lepronota  du  comte  Dejean;  mais  chez  ces  dernières,  le  pro- 
sternum est  oblong  et  autrement  conformé.  Nous  ne  connaissons  qu'une 
seule  espèce,  Lepronida  Batesii,  rapportée  des  bords  de  l'Amazone. 

(1)  Thasydes  cordiformis .  —  Oblongus,  subnitidiis,  piceus,  antennis,  piedibus 
partim,  elytrorum  tuberculis  rul'o-brtinneis;  capitc  punctalo,  prothorace  parce, 
subtiliter  et  iiregulariter  punctato;  elytris  punctato-striatis,  tuberculorum  se- 
riebas  6  vel  7  irregularibus  ornatis.  —  Long.  9  rnill. 


256  rnYioriuGES. 

PALES. 
Chevrolat,  Dejean,  Caialog.  3"  éd.  p.  432  (1). 

Tète  médiocre,  inclinée,  engag.^e  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  très-légèrement 
émarginé  en  avant;  labre  assez  développé,  transversal,  un  peu  en  coin 
et  arrondi  en  avant;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 
acuminé  dès  la  base,  assez  aigu  à  l'extrémité.  —  Yeux  hémisphériques, 
entiers.  —  Antennes  mesurant  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps, 
filiformes,  grêles,  2  article  oblong-ovalaire,  les  suivants  allongés,  les 
trois  derniers  un  peu  plus  courts,  très-légèrement  élargis.  —  Protho- 
rax transversal,  un  peu  plus  étroit  que  les  élylres,  peu  couvexe,  bords 
latéraux  dilatés  et  arrondis,  fortement  bidentés  de  chaque  cùté  vers 
le  milieu,  bord  antérieur  avancé  au-dessus  du  vertex,  non  sinué  sur 
les  côtés,  les  angles  saillants  ;  écusson  petit,  arrondi.  —  Elytres  oblon- 
gues,  à  côtés  parallèles,  semi-cylindriques,  à  surface  fortement  et  den- 
sément  ponctuée.  —  Prosternum  très-étroit,  convexe  entre  les  han- 
ches, abaissé  en  avant  et  en  arrière.  —  Pattes  grêles,  cuisses  un  peu 
renflées  au  milieu,  tibias  droits,  pourvus  à  l'extrémité  de  deux  petites 
spinules  aiguës;  tarses  postérieurs  à  1  article  moins  long  que  les  deux 
suivants  ;  crochets  non  appendiculés  ni  bifides,  portant  seulement  vers 
la  base  une  petite  dilatation  dentiforme. 

La  seule  espèce  de  ce  genre  remarquable  a  été  décrite  par  Gerniar 
(1.  c.)  sous  le  nom  de  Colaspis  ;  elle  est  originaii^e  des  contrées  méri- 
dionales et  orientales  de  l'Europe  et  particulièrement  répandue  en 
Hongrie.  Son  corps  est  oblong,  d'un  vert  métallique  doré,  entièrement 
recouvert  d'une  légère  pubescence  dorée;  les  femelles,  un  pou  plus 
grandes  que  les  mâles,  paraissent  se  distinguer  par  la  présence  d'une 
forte  côte  légèrement  sinueuse,  qui,  partant  des  tubérosités  huméra- 
les,  se  dirige  latéralement  jusque  près  de  l'extrémité  des  élytres. 

Comme  type  générique,  cette  espèce  est  fortement  caractérisée,  et 
pourrait,  par  ses  crochets  simples,  par  ses  tibias  bi-mucronés,  former 
un  groupe  spécial,  si  d'autres  caractères  ne  la  rapprochaient  évidem- 
ment des  Colaspis,  telles  sont  la  forme  du  prosternum,  celle  des  bords 
latéraux  du  pronotum. 

Groupe  III.     Ghalcophanîtes. 

Tête  oblongue,  assez  dégagée  du  prothorax.  —  Antennes  longues  et 
grêles,  rarement  un  peu  dilatées  vers  l'extrémité,  légèrement  rappro- 
chées à  leur  base.  —  Prothorax  tantôt  rétréci  et  conique,  tantôt  large 

(1)  Syn.  Colaspis,  Germ.  Mag.  I,  I,  p.  125.  —  Pales,  Redtenbaeher,  Fauna 
Austr.  2'  éd.  p.  92o;  Fairm.  Gen.  des  Col.  IV,  p.  22i,  pi.  66,  lig.  312. 


CHALCOPHAMTES.  257 

et  subdilaté  en  avant;  ses  bords  latéraux  entiers.  —  Elytres  oblongo- 
ovalaires.  —  Prosternum  à  base  profondément  échancrée,  sublulobée; 
son  épisternum  à  bord  antérieur  droit  ou  concave.  —  Pattes  grêles  et 
longues,  tibias  non  échancrés,  crochets  appendiculés. 

Ce  groupe  ne  renferme  que  deux  genres,  Chalcophana  et  Corys- 
thea;  leur  principal  caractère,  pour  les  distinguer  des  autres  grou- 
pes, réside  dans  la  forme  du  prosternum,  dont  la  base,  plus  ou  moins 
échancrée,  reçoit  la  convexité  d'une  saillie  du  mésosternum.  La  forme 
de  la  tête  est  également  caractéristique;  elle  est  oblongue,  assez  ré- 
trécie  entre  les  yeux  ;  elle  porte  des  antennes  légèrement  rapprochées 
à  leur  base  et  logées  dans  de  profondes  cavités,  dont  le  bord  supé- 
rieur présente  un  léger  renflement,  en  forme  de  calus,  ordinairement 
lisse  et  brillant.  Cette  conformation  rappelle  ce  que  l'on  observe  dans 
la  famille  des  Galérucides. 

A.  Pronotum  conique,  rétréci  de  la  base  au  sommet.  Chalcophana. 

A'.       —       très-large,  dilaté  en  avant.  Corysthea. 

CORYSTHEA. 
Baly,  Trans.  entom.  Soc.  of  Lond.  3'  S.  t.  II,  p.  336  (1). 

Tête  légèrement  oblongue,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au 
bord  postérieur  des  yeux,  à  bouche  fortement  infléchie  en  dessous: 
épistome  triangulaire,  limité  de  chaque  côté  par  des  sillons  conver- 
gents, légèrement  émarginé;  labre  assez  grand,  échancré;  palpes 
maxillaires  grêles,  allongés,  dernier  article  longuement  ovalaire,  acu- 
miné.  —  Yeux  très-gros,  convexes,  sinués.  —  Antennes  grêles,  fili- 
formes, dépassant  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  1  article  gros, 
2  mociliforme,  3-4  subégaux,  les  suivants  plus  longs  que  les  précé- 
dents. —  Prothorax  transversal,  aussi  large  que  les  élytres  dans  sa 
partie  moyenne ,  bord  postérieur  échancré  en  demi-cercle  de  chaque 
côté,  sublobé  dans  son  milieu,  bords  latéraux  convexes-arrondis^  en- 
tiers ou  un  peu  onduleux,  bord  antérieur  avancé  sur  le  vertex  et  ca- 
chant la  tête;  écusson  en  ogive.  —  Elytres  oblongues,  subparallèles, 
irrégulièrement  ponctuées-striées.  —  Prosternum  oblong,  plan,  s'ap- 
puyant  sur  le  mésosternum,  à  base  émarginée,  avec  tes  angles  laté- 
raux aigus,  relevés  et  faisant  paraître  la  surface  un  peu  concave  en 
arrière.  —  Pattes  assez  longues,  cuisses  fusiformes,  simples,  jambes 
subarquées,  tarses  à  l  article  à  peu  près  aussi  long  que  les  deux  sui- 
vants réunis  ;  crochets  appendiculés. 

Primitivement,  M.  Baly  avait  tracé  la  description  de  ce  genre  sous 
le  nom  de  Corycia,  qu'il  a  changé  plus  tard  (1.  c)  en  celui  de  Corys- 

(1)  Syn.  Corycia,  Baly,  Jouru.  of  Entom.  t.  II,  p.  221. 

Coléoptères.    Tome  X.  17 


258  PHTTOPDAGES. 

THEA,  parce  que  le  premier  avait  été  appliqué  à  un  genre  de  Lépi- 
doptère, Il  se  rapproche  des  Chalcopiiana  par  la  forme  de  la  lète  et 
par  son  prosternum,  il  semble  établir  le  passage  entre  ce  dernier  et 
les  CoLASPis.  Deux  espèces  seulement  ont  été  décrites  par  l'auteur  du 
genre,  l'une  appartient  au  Drésil,  l'autre  à  la  Guyane  française. 


CHALCOPHANA. 
Chevrolat,  Dejean,  Catal.  3*  éd.  p.  431  (1). 

Tête  oblongue,  étroite,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée 
obliquement  en  avant;  épistome  séparé  du  front  par  des  sillons  très- 
fins,  flexueux,  convergents  en  arrière,  à  bord  antérieur  émarginé  au 
milieu,  sublobé  de  chaque  côté;  labre  assez  allongé,  échancré;  palpes 
maxillaires  à  2  article  un  peu  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis, 
le  dernier  étroitement  ovalaire,  subtronqué  à  l'extrémité. —  Yeux 
assez  gros,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  de  forme  variable,  tantôt 
filiformes  ou  légèrement  dilatées  au  milieu,  tantôt  plus  ou  moins 
épaissies  vers  l'extrémité,  dépassant  notablement  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  insérées  au  côté  interne  des  yeux,  dans  une  grande 
cavité  antennaire  dont  le  bord  supérieur  est  muni  d'une  espèce  de 
calus  convexe  et  ordinairement  lisse. —  Prothorax  transversal,  moins 
large  que  les  élytres,  rétréci  de  la  base  vers  le  sommet,  à  bords  laté- 
raux souvent  droits  ou  dilatés,  arrondis,  entiers;  bord  antérieur  très- 
légèrement  sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux,  les  angles  antérieurs 
et  postérieurs  spinuliformes;  écusson  oblong,  arrondi  au  sommet. 
—  Elytres  oblongo-ovalaires,  un  peu  atténuées  en  arrière,  très-rare- 
ment dilatées  avaut  l'extrémité,  à  surface  confusément  ponctuée  ou 
ponctuée-striée,  parfois  ornée  de  côtes  longitudinales  plus  ou  moins 
saillantes.  —  Prosternum  médiocrement  large,  élevé  entre  les  han- 
ches, insensiblement  abaissé  en  arrière,  à  surface  à  peu  près  plane 
ou  creusée  longitudinalement,  terminé  par  une  base  bilobée  plus  ou 
moins  fortement  échancrée,  emboîtant  une  convexité  correspondante 
du  mésosternum.  —  Les  deux  premiers  segments  abdominaux  assez 
grands.  —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses  fusiformes,  tibias  simples, 
tarses  à  1  article  étroit,  aussi  long,  aux  tarses  postérieurs,  que  les 
deux  articles  suivants  réunis;  crochets  appendiculés. 

La  forme  du  prosternum  est  tout-à-fait  caractéristique  dans  le  genre 
actuel.  Chez  les  Colaspis  et  genres  voisins,  cette  partie  du  corps  est 

(1)  Syn.  _  Chevrotât,  Dict.  dhist.  nat.  de  D'Orbigny,  t.  III,  p.  372;  Ericli- 
son^  Arcliiv.  f.  Naturg.  Ins.  Peruaua,  t.  XIII,  p.  161  ;  Sutrrian,Aichiv.  f.  Naturg» 
Ins.  de  Cuba,  t.  XXXII,  p.  327.  —  Cychrea  et  Eripuylb,  Baly,  Journ.  of  En- 
tom.  II,  p.  222. 


SPIIOPYRITES.  2S9 

autrement  disposée;  elle  est  convexe  entre  les  hanches  et  fortement 
abaissée  en  avant  et  en  arHère;  dans  les  Chalcophana  le  prosternum 
peut  être  plus  ou  moins  saillant  entre  les  premières  pattes,  mais  il 
s'abaisse  peu  ou  point  en  arrière;  sa  base  est  plus  ou  moins  forte- 
ment échancrée  et  s' appuyant  sur  le  mésosternum,  loge  dans  son 
échancrure  la  saillie  qui  forme  ce  dernier. 

Les  antennes  affectent  des  formes  variées.  Elles  sont  filiformes 
dans  bon  nombre  d'espèces;  tantôt  elles  présentent  un  léger  épaississe- 
ment  des  articles  moyens  (C.  apicalis,  C.  maculata),  tantôt  elles 
sont  plus  ou  moins  dilatées  vers  l'extrémité  (Eriphyle).  On  observe 
tous  les  passages  entre  ces  diverses  formes,  et  par  suite  le  caractère 
emprunté  des  antennes  perd  ici  une  partie  de  sa  valeur,  d'autant 
plus  que  les  dimensions  relatives  des  articles  basilaires  restent  les 
mêmes.  C'est  par  suite  de  ces  observations  que  nous  avons  cru  de- 
voir réunir  aux  Chalcophana  ,  les  Eriphyle  du  D""  Baly,  dont  nous 
avons  plusieurs  types  sous  les  yeux.  Nous  n'avons  pas  non  plus  trouvé 
dans  la  diagnose  du  genre  Cychrea  du  même  auteur,  des  notes  dis- 
tinctives  suffisantes  pour  motiver  l'établissement  d'une  nouvelle  coupe 
générique.  Il  est  vrai  que  nous  ne  possédons  pas  la  Cychrea  histrio,  et 
que  nous  n'avons  pu  nous  baser  que  sur  la  diagnose  trop  brève  tra- 
cée par  Tauteur  anglais. 

Le  genre  Chalcophana,  créé  par  M.  Chevrolat  et  indiqué  dans  la 
2"  édition  du  catalogue  du  comte  Dejean,  n'a  pas  encore  été  complète- 
ment caractérisé,  si  l'on  fait  abstraction  des  quelques  mots  cités  dans 
le  Dictionnaire  d'Histoire  naturelle  de  D'Orbigny.  11  est  très-riche  en 
espèces.  La  plupart  se  rencontrent  au  Brésil  et  ne  sont  pas  rares  au 
Mexique,  dans  les  Antilles  et  dans  les  Etats  du  Sud  de  TAmérique 
boréale.  Olivier,  Germar,  Klug  ont  décrit  différentes  espèces  de  Chal- 
cophana. Plus  récemment,  Erichson  a  fait  connaître  celles  qui  appar- 
tiennent à  la  Faune  du  Pérou,  et  M.  Siiffrian  a  décrit  les  types  qui 
ont  été  recueillis  dans  l'île  de  Cuba  par  le  D"'  Gundlach. 

D'après  plusieurs  échantillons  de  la  collection  du  comte  de  Castel- 
nau,  le  genre  Guyanica  de  M.  Chevrolat,  serait  synonyme  d'ERiPHYLE 
du  D>^  Baly. 

Groupe  IV.    Spilopyrites. 

Tète  forte,  engagée  dans  le  prothorax.  —  Celui-ci  subquadrangu- 
laire,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  à  bords  latéraux  entiers.  — 
Elytres  assez  grandes,  oblongo-oval  aires.  —  Prosternum  à  base  en 
saillie  obtuse;  son  épisternum  prothoracique  en  trapèze,  disposé 
transversalement  en  avant  des  cavités  cotyloïdes. —  Tibias  entiers; 
crochets  simples. 

Parmi  les  groupes  chez  lesquels  l'épisternum  prothoracique  a  son 
bord  antérieur  droit  ou  concave,  celui-ci  se  distingue  par  les  crochets 


260  PHYTOPHAGES. 

de  ses  tarses  qui  sont  simples.  Le  seul  geiive  Pales  nous  a  offert  ce 
même  caractère,  mais  la  confusion  n'est  pas  possible,  les  deux  types 
n'ont  aucun  rapport  entre  eux;  le  genre  Pales  a  été  rangé  parmi  les 
Colaspites  parce  que  les  bords  latéraux  du  pronotum  sont  dentés,  ce 
qui  n'a  pas  lieu  cliezles  Spilopïra.  Une  autre  forme,  le  Chloropterus, 
a  également  les  crochets  simples,  mais  il  appartient  à  la  section  des 
Eumolpides,  chez  lesquels  le  bord  antérieur  de  l'épisternum  protho- 
racique  est  convexe.  Le  genre  Spilopyra,  qui  seul  compose  ce  groupe, 
est  très-remarquable  à  divers  égards;  les  particularités  qui  le  distin- 
guent seront  mentionnées  ci-après  : 
Un  seul  genre  :  Spilopyra. 

SPILOPYRA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  I,  p.  24. 

Tête  large,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  à  peine  émargiué;  labre 
transversal,  subarrondi  en  avant;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires court,  ovalaire,  un  peu  atténué.  —  Yeux  subarrondis,  assez 
convexes,  indistinctement  sinués.  —  Antennes  robustes,  atteignant  le 
milieu  de  la  longueur  du  corps,  filiformes  et  très-légèrement  dilatées 
vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  subquadrangulaire,  plus 
convexe,  bord  antérieur  fortement  sinué  de  chaque  côté  en  arrière 
des  yeux,  avec  les  angles  antérieurs  très-saillants;  bords  latéraux 
entiers,  presque  droits.  —  Elytres  oblongues-gvalaires,  à  côtés  sub- 
parallèles, surface  ponctuée-striée,  avec  un  étranglement  très-marqué 
et  oblique  un  peu  en  avant  du  miheu.  —  Prosternum  oblong,  con- 
vexe longitudinalement  dans  son  miheu  et  prolongé  en  arrière  en  une 
sailhe  obtuse  qui  se  loge  dans  un  faible  enfoncement  du  mésosternum; 
épisternum  prothoracique  de  forme  quadrangulaire,  disposé  transver- 
salement. —  Pattes  robustes  et  longues,  cuisses  renflées  au  milieu, 
tibias  légèrement  arqués,  les  antérieurs  un  peu  plus  longs  que  les 
autres,  tarses  larges,  le  1  article  à  peine  plus  long  que  le  suivant, 
le  3  fortement  bilobé  ;  crochets  simples,  divariqués,  un  peu  épaissis 
à  la  base. 

Ce  genre  a  été  créé  par  le  D'  Baly  pour  un  insecte  superbe  décou- 
vert en  Australie,  à  Moreton  Bay.  Il  ressemble  à  une  Chrysomèle  de 
moyenne  taille;  cette  apparence  ne  résulte  pas  seulement  de  sa  forme 
générale,  mais  encore  des  caractères  que  présente  cet  insecte  remar- 
quable. Ces  caractères,  en  le  rapprochant  des  Chrysomélidcs,  en  font, 
parmi  les  Eumolpides,  une  forme  exceptionnelle.  Ainsi,  chez  la  très- 
grande  majorité  de  ces  dernières,  l'épisternum  prothoracique  est  plus 
long  que  large  et  sa  partie  postérieure  longe  le  bord  externe  des  cavi- 
tés cotyloïdes  antérieures  ;  dans  le  type  actuel,  cette  partie  est  sub- 


NODOSTOMITES.  261 

quadrangulaire  et  disposée  transversalement,  comme  cela  a  lieu  chez 
les  Chrysomélides.  En  effet,  comme  chez  ces  dernières,  les  hanches 
antérieures  des  Spilopyra  sont  ovalaires-oblongues  et  non  subcyUn- 
driques.  Comme  chez  les  Chrysomélides  encore,  les  crochets  des  tarses 
sont  simples,  structure  très-rare  chez  les  Euraolpides.  Cependant  par 
sa  forme,  par  la  constitution  des  antennes,  par  la  structure  des  pattes 
et. surtout  par  l'échancrure  profonde  qui  divise  le  3^  article  des  tarses, 
cette  forme  bizarre  doit  être  rangée  dans  la  famille  actuelle.  C'est 
aussi  la  manière  de  voir  du  D^  Baly  qui  s'est  occupé  avec  tant  de  suc- 
cès de  l'étude  des  Phytophages. 

Gaoope  V.     Nodostomîtes. 

Tête  médiocre,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax. — Antennes  fi- 
liformes ou  subfihformes. —  Prothorax  transversal,  rétréci  en  avant,  à 
bords  arrondis  ou  anguleux  vers  la  base.  —  Elytres  ovalaires,  large- 
ment arrondies  à  l'extrémité,  souvent  gibbeuses  à  la  base. —  Proster- 
num large,  son  épisternum  assez  prolongé  en  arrière,  à  bord  antérieur 
droit  ou  concave.  —  Tibias  des  deux  dernières  paires  échancrés  au 
bord  externe  ;  crochets  appendiculés. 

Dans  cette  première  division  des  Eumolpides,  caractérisée  par  la 
forme  de  l'épisternum  profhoracique,  le  groupe  actuel  se  distingue 
avec  facilité  par  les  crochets  de  ses  tarses  appendiculés  et  l'échancrure 
des  quatre  tibias  postérieurs.  Ces  deux  derniers  caractères  lui  sont 
communs  avec  les  groupes  des  Callisinites  et  des  Tomyrites;  chez 
ces  derniers,  le  corps  est  pubescent  et  les  Callisinites  ont  les  antennes 
fortement  dilatées  et  comprimées  vers  l'extrémité.  Quoique  passable- 
ment riche  en  petites  espèces,  le  groupe  ne  renferme  que  deux  genres 
que  l'on  peut  séparer  par  les  notes  distinctives  suivantes  : 

A.  PronotHm  anguleux  sur  les  côtés,  élytres  gibbeuses  à  la 

base.  Nodostoma. 

A'.        —        non  anguleux  sur  les  côtés,  élytres  réguli''.'re- 

ment  convexes.  Nodina. 

NODOSTOMA. 
MoTSCHCLSKY,  Schretick's  Reis.  in  Amur  Lande,  II,  p.  176  (1). 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  tout  à  fait  confondu  avec  le  front;  son  bord  an- 
térieur émarginé  au  milieu,  lobé  de  chaque  côté  ;  labre  transversal, 
subarrondi  en  avant;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 

(1)  Syn.  Baly,  Phytopb*Ma]ayan.  p.  212.—  Basilepta,  Baly,  Journ.  of  Entoia. 
I,  p.  23. 


262  PHYTOPHAGES. 

atténué,  subtronqué.  —  Yeux  assez  gros,  subarrondis,  sinués  en  de- 
dans. —  Antennes  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  filiformes  ou 
légèrement  épaissies  vers  l'extrémité;  rarement  très-grêles  et  plus 
longues  que  le  corps.  —  Prothorax  transversal,  rétréci  de  la  base  au 
sommet,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  régulièrement  convexe, 
bord  antérieur  coupé  droit,  non  sinué  de  chaque  côté,  les  angles  peu 
ou  point  saillants,  bords  latéraux  dilatés  et  anguleux  un  peu  en  avant 
de  la  base;  écusson  oblong,  atténué  vers  le  sommet  et  arrondi. — 
Elytres  brièvement  ovalaires,  rarement  oblongues,  subgibbeuses  vers 
la  base,  à  surface  ponctuée-striée.  —  Prosternum  large,  plus  ou  moins 
transversal  ou  subquadrangulaire,  à  surface  un  peu  inégale,  à  base 
tronquée  carrément.  —  Pattes  médiocres,  rarement  très-grêles  et 
très-longues,  cuisses  toujours  plus  ou  moins  renflées  dans  leur  milieu, 
inermes  ou  subdentées  ;  tibias  grêles,  droits,  les  quatre  postérieurs 
toujours  échancrés  au  bord  externe  vers  l'extrémité;  tarses  à  1  article 
un  peu  plus  long  que  le  suivant,  terminés  par  des  crochets  appendi- 
culés  et  divariqués. 

Ce  genre  est  très-nombreux  en  espèces,  le  D'  Baly  n'en  a  pas  décrit 
moins  de  soixante  dans  ses  Phytophaga  Malayana;  Motschulsky  en  a 
fait  connaître  une  dizaine  d'autres,  appartenant  à,  la  Daourie  et  aux 
Indes  orientales;  de  la  sorte,  le  genre  paraît  répandu  sur  tout  le  con- 
tinent indien  et  dans  la  plupart  des  îles  de  la  Malaisie. 

Pour  bien  le  reconnaître,  ce  qui  n'est  pas  toujours  facile,  il  faut 
se  rappeler  que  le  bord  antérieur  de  son  épisternum  prothoracique 
est  droit  ou  concave,  que  ses  quatre  tibias  postérieurs  sont  échancrés, 
que  ses  crochets  sont  appendiculés  et  que  les  bords  latéraux  de  son 
pronotum  sont  anguleux-dentés.  M.  Baly  dit  que  parfois  les  bords  du 
pronotum  sont  arrondis  ;  Motschulsky  au  contraire  les  signale  comme 
anguleux;  nous  croyons  qu'il  est  indispensable  de  maintenir  ce  der- 
nier caractère,  car  c'est  le  seul  à  notre  connaissance  qui  puisse  per- 
mettre de  le  distinguer  des  Nodina. 

C'est  avec  raison  que  M.  Baly  a  réuni  son  genre  Basilepta  au  genre 
actuel;  le  Basilepta  longipes,  malgré  ses  formes  extrêmement  remar- 
quables, possède  cependant  tous  les  attributs  du  genre  Nodostoma. 

NODINA. 
Motschulsky,  Etudes  entomol.  VII^  p.  108  (1). 

Tête  assez  forte,  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  un  peu 
au-delà  du  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front, 
son  bord  antérieur  émarginé  et  lobé,  anguleux  de  chaque  côté;  labre 
transversal,  fortement  échancré;  dernier  ar^cle  des  palpes  maxil- 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malayana,  p.  259. 


CALLISmiTES.  263 

laires  oblong,  sublinéaire,  tronqué  au  bout.  —  Yeux  peu  convexes, 
à  peine  sinués  en  dedans.  —  Antennes  dépassant  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  1  article  renflé,  2  moins  long  et  un  peu  plus  gros 
que  3,  les  derniers  légèrement  épaissis.  —  Prothorax  transversal,  à 
peu  près  aussi  large  que  les  élytres  à  sa  base,  assez  convexe,  bord 
antérieur  un  peu  avancé  au  milieu,  non  sinué  de  chaque  côté,  bords 
latéraux  entiers,  non  anguleux,  arrondis  et  rétrécis  vers  le  sommet; 
écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  convexes,  non  gibbeuses  à 
la  base,  presque  aussi  larges  que  longues,  arrondies  à  l'extrémité, 
ponctuées-striées.  —  Prosternum  transversal,  plan,  fortement  dilaté 
en  arrière.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  inermes,  épaissies  au  milieu, 
les  quatre  tibias  postérieurs  échancrés  à  leur  bord  externe  vers  l'ex- 
trémité; tarses  assez  longs,  terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  se  compose  de  très-petits  insectes  de  forme  arrondie  ou 
très-brièvement  ovalaire,  ce  qui  leur  donne  un  faciès  assez  distinct 
des  Nodostoma;  en  outre,  les  bords  latéraux  du  pronotum  sont  régu- 
lièrement arrondis  et  convergents  en  avant,  la  surface  des  élytres  est 
régulièrement  convexe  et  n'offre  pas  ces  dépressions  qui  rendent  chez 
les  Nodostoma  la  base  plus  ou  moins  gibbeuse. 

Motschulsky,  qui  a  très-imparfaitement  décrit  ce  genre,  a  fait  con- 
naître plusieurs  espèces  de  l'Inde  ;  le  D'  Baly  en  a  ajouté  quelques 
autres,  rapportées  des  îles  de  la  Malaisie  par  M.  Wallace. 

Groupe  VI.     Callisinltes. 

Tête  oblongue,  assez  dégagée.  —  Antennes  fortement  dilatées  vers 
l'extrémité.  —  Prothorax  subquadrangulaire,  ses  bords  latéraux  an- 
guleux.—  Elytres  courtes,  subgibbeuses.  —  Prosternum  un  peu  trans- 
versal, son  épisternum  à  bord  antérieur  concave.  —  Tibias  des  deux 
dernières  paires  échancrés  au  bord  externe  ;  crochets  appendiculés. 

Ce  groupe  ne  renferme  qu'un  seul  genre  découvert  dans  les  grandes 
îles  de  la  Sonde  et  dans  la  presqu'île  de  Malacca.  Les  espèces  qui  le 
composent  ont  la  taille  et  la  forme  du  Bromius  vitis;  elles  sont  gla- 
bres, brillantes,  quoique  non  métalliques  et  ornées  de  grandes  taches 
d'une  nuance  plus  claire  que  le  fond.  Elles  offrent,  comme  types 
génériques,  des  caractères  saillants  qui  permettent  de  les  reconnaître 
avec  facilité  et  certitude  :  tels  sont,  les.  bords  latéraux  du  pronotum 
anguleux,  les  antennes  claviformes,  les  quatre  tibias  postérieurs 
échancrés,  les  crochets  appendiculés. 

Un  seul  genre  :  Callisina. 


264  PHYTOPHAGES. 

CALLISINA. 
Baly,  Journ.  of  Eniomol.  l,  p.  30. 

Tète  un  peu  oblongue,  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  peu  net- 
tement séparé  du  front,  à  bord  antérieur  émarginé  ;  labre  transversal, 
subéchancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  court,  très-obtus. 

—  Yeux  assez  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  insérées  dans 
une  large  fossette  avec  un  calus  sus-orbitaire,  dépassant  légèrement 
le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  1  article  assez  gros,  2  allongé,  un 
peu  plus  court  que  le  suivant,  3  et  4  subégaux,  5-9  s'élargissant  ra- 
pidement et  graduellement,  les  3  derniers  égaux  en  longueur,  les 
articles  élargis  plus  ou  moins  comprimés.  —  Frothorax  un  peu  trans- 
versal, subquadrangulaire,  faiblement  convexe,  bord  antérieur  droit, 
bords  latéraux  à  peine  dilatés,  anguleux  dans  leur  milieu  ;  écusson 
oblong,  à  sommet  arrondi.  —  Elytres  courtes,  ovalaires-oblongues, 
assez  convexes,  ponctuécs-siriées,  tubérosités  humérales  saillantes.  — 
Prosternum  subquadrangulaire,  légèrement  transversal.  —  Pattes  ro- 
bustes, cuisses  fortement  renflées,  les  moyennes  un  peu  plus  faibles, 
toutes  plus  ou  moins  fortement  dentées  eu  dessous;  tibias  des  deux 
paires  postérieures  fortement  échancrés  au  bord  externe  vers  l'extré- 
mité, légèrement  arqués;  tarses  postérieurs  à  i  article  moins  long  que 
les  deux  suivants  réunis;  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  est  fortement  caractérisé  et  ne  peut  être  confondu  avec 
aucun  autre  ;  il  ne  renferme  que  deux  espèces  originaires,  l'une  de 
Malacca,  Bornéo,  l'autre  de  Java. 

Groupe  VII.     Tomy rites. 

Tète  courte,  arrondie,  reçue  dans  le  prothorax.  —  Antennes  lon- 
gues, filiformes.  —  Prothorax  presque  aussi  large  que  les  élytres,  ses 
bords  latéraux  arrondis  et  entiers. —  Elytres  oblongucs,  subparallèles. 

—  Prosternum  étroit,  son  épisternum  subconcave  à  son  bord  anté- 
rieur. —  Tibias  des  deux  dernières  paires  échancrés;  crochets  appen- 
diculés. 

Ainsi  que  nous  l'avons  vu,  trois  groupes  seulement  dans  cette  pre 
mière  division  des  Eumolpides  ont  le  bord  externe  des  tibias  échan- 
cré,  et  le  groupe  actuel  se  distingue  des  deux  autres  par  la  puboscînce 
qui  le  recouvre  de  toutes  parts.  Ce  n'est  cependant  pas  la  seule  chose 
qui  le  diflërencie.  Ainsi  qu'on  pourra  en  juger  par  la  description  ci- 
dessous,  il  possède  un  ensemble  de  caractères  propres  qui  en  font  un 
type  spécial  ;  mais  comme  il  ne  se  compose  que  d'un  seul  genre,  il  est 
inutile  d'entrer  dans  des  détails  qui  trouveront  mieux  leur  place  à  la 
suite  de  la  diagnose. 

Un  seul  genre  :  Tomyris. 


TOMYRITRS.  265 


TOMYRIS. 


Tête  assez  forte,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux,  front  plan  ;  épisiome  rrial  limité  en  arrière,  à  peu 
près  droit  en  avant,  avec  un  petit  lobe  anguleux  de  chaque  côté;  labre 
assez  grand,  subéchancré;  palpes  maxillaires  à  dernier  article  ova- 
laire,  atténué  et  très-peu  tronqué  au  bout. —  Yeux  très-gros,  convexes, 
débordant  de  chaque  côté  les  angles  antérieurs  du  pronotum,  forte- 
ment sinués  en  dedans.  —  Antennes  longues,  grêles,  filiformes,  me- 
surant les  trois  quarts  de  la  longueur  du  corps,  2  article  subglobu- 
leux, 3  et  i  allongés,  subégaux,  les  suivants  plus  longs,  le  dernier 
court  avec  un  long  article  appendiculaire  conique.  —  Prolhorax  trans- 
versal, à  peu  près  aussi  large  que  les  élytres,  convexe,  bord  antérieur 
coupé  carrément,  avec  ses  angles  obtus  et  très-fortement  infléchis; 
bords  latéraux  entiers,  arrondis,  un  peu  rétrécis  vers  la  base,  plus 
fortement  au  sommet;  écusson  subpentagonal  ou  subquadrangulaire, 
à  sommet  obtus  ou  arrondi.  —  Elytres  oblongues,  à  côtés  subparal- 
lèles, arrondies  à  l'extrémité,  à  surface  très-flnement  chagrinée  et  con- 
fusément ponctuée,  très-rarement  rugueuse  derrière  les  épaules.  — 
Prosternum  étroit,  fortement  rétréci  et  convexe  entre  les  hanches, 
abaissé  en  avant  et  en  arrière.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu 
renflées,  tibias  grêles,  les  4  postérieurs  échancrés  au  bord  externe  vers 
l'extrémité,  tarses  à  1  article  un  peu  moins  long  que  les  deux  sui- 
vants réunis,  terminés  par  des  crochets  appendiculés  et  divariqués. 

Ce  genre  se  compose  de  petits  insectes  découverts  dans  les  parties 
méridionales  de  la  Nouvelle-Hollande;  leur  corps  est  oblong,  très- 
obtus  en  avant  et  en  arrière,  entièrement  recouvert  d'une  très-fine 
pubescence,  dorée  ou  jaunâtre,  presque  couchée,  entremêlée  dans 
quelques  espèces  de  poils  plus  forts,  dressés,  subsériés  ;  leur  coloration 
passe  du  vert  doré  au  vert  bronzé  ou  bleuâtre,  à  reflets  métalliques. 
Dans  les  espèces  que  nous  avons  examinées,  la  tête  et  le  pronotum  se 
sont  montrés  couverts  de  points  serrés,  assez  larges,  peu  profonds  et 
ombiliqués;  la  surface  des  élytres  est  tantôt  très-finement  chagrinée 
et  ponctuée,  tantôt  brillante  etsubponctuée-striée;  rarement  on  observe 
des  rugosités  transversales  en  arrière  des  épaules. 

La  distinction  des  Tomyris  avec  les  Nodostomites  et  les  Callisinites 
se  fera  toujours  avec  la  plus  grande  facilité,  en  se  rappelant  la  forme 
étroite  du  prosternum  chez  les  Tomyris,  ses  antennes  longuement  fili- 
formes, ses  gros  yeux  profondément  sinués,  etc.  Il  est  incontestable, 
d'autre  part,  que  le  genre  Edusa,  tel  que  nous  aurons  à  le  caractéri- 
ser par  la  suite,  présente  d'étroites  affinités  avec  les  Tomyris.  Ainsi, 
par  exemple,  les  antennes  sont  construites  à  peu  près  sur  le  même 
plan,  la  forme  générale  du  corps  est  semblable,  la  pubescence  se  re- 
trouve dans  les  deux  types.  On  remarquera  cependant  que  l'échan- 


266  PHYTOPHAGES. 

crure  des  tibias  n'existe  pas  chez  les  Edusa,  et  que  leur  épisternura 
prothoracique  présente  un  bord  antérieur  légèrement  convexe  et  un 
peu  relevé  à  son  angle  interne  (1). 

Groupe  VIII.     Scelodontites. 

Tête  forte,  large,  assez  dégagée  du  prothorax,  à  front  sillonné  au- 
dessus  des  yeux.  —  Antennes  robustes,  épaissies  vers  l'extrémité.  — 
Prothorax  court,  subglobuleux,  plus  étroit  que  les  élytres,  bords  laté- 
raux subentiers.  —  Elytres  courtes,  convexes.  —  Prosternum  trans- 
versal, son  épisternum  à  bord  antérieur  concave.  —  Pattes  robustes, 
tibias  entiers  ou  échancrés  au  bord  externe;  crschets  bifides. 

Comparé  aux  groupes  précédents,  la  distinction  du  groupe  actuel  se 
fera  facilement  par  la  structure  des  crochets  des  tarses  qui  sont  bifides, 
tandis  qu'ils  sont  appendiculés  chez  les  premiers.  Un  caractère  artifi- 
ciel, mais  d'une  application  facile,  le  différencie  tout  aussi  bien  des 
suivants,  c'est  la  présence  d'un  sillon  profond  de  chaque  côté  du  front, 
au-dessus  des  yeux.  Les  espèces  qui  composent  les  deux  genres  de  ce 
groupe  sont  des  insectes  remarquables  par  leur  brillant  métallique, 
par  les  poils  dorés  qui  forment  sur  les  élytres  des  dessins  variés,  par 
la  forte  sculpture  des  parties  supérieures.  Quoique  d'un  aspect  assez 
'différent,  ces  deux  genres  sont  voisins  l'un  de  l'autre,  ainsi  qu'on 
pourra  en  juger  par  les  descriptions  ci- dessous  : 

A.  Sillon  des  yeux  très-profond,  non  parallèle  au  contour  de 

l'orbite.  Scelodonta. 

A'.  Sillon  médiocre,  parallèle  au  contour  de  l'orbite.  Syricta. 

SCELODONTA. 
Westwood,  Proceed.  zool.  Soc.  1837,  p.  129  (2). 

Tête  médiocre,  plus  large  que  longue,  dégagée  du  prothorax,  à 
front  presque  plan,  pourvu  de  chaque  côté  d'un  très-fort  sillon  arqué, 
placé  à  quelque  distance  des  bords  interne  et  supérieur  des  yeux; 
épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  échancré  en  avant,  lobé 
anguleux  de  chaque  côté;  labre  transversal,  également  échancré; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  très-atténué.  —  Yeux 
très-gros,  subhémisphériques.  —  Antennes  filiformes,  un  peu  épaissies 
vers  l'extrémité,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article 

(1)  Tomyris  pulchella.  —  Oblonga,  viridi-aurea,  pube  subtili  aurea  vestita, 
anlennis,  articulo  ultimo  nigricante,  palpis  pedibusque  flavo-ferrugineis;  capite 
et  prothoracc  confertissime  punctatis,  elylris  subtilissimè  striolatis  punctatis- 
que.  Long.  6  mill.  —  Sydney. 

(2)  Baly,  Phytoph.  Malayan.  p.  155. 


SCELODONTITES.  267 

très-gros,  2  plus  gros  et  moins  long  que  3,  les  derniers  épaissis, 
subcylindriques.  —  Prothorax  subcylindrique,  rétréci  à  la  base  et  au 
sommet,  bord  antérieur  coupé  droit,  les  latéraux  très-peu  marqués, 
parfois  en  partie  effacés;  écusson  aussi  large  que  long,  pentagoiial,  à 
sommet  obtus.  —  Elytres  beaucoup  plus  larges  à  la  base  que  le  pro- 
notam,  rétrécies  à  partir  des  épaules  qui  sont  très-saillantes,  à  surface 
profondément  ponctuée-striée.  —  Prosternum  plus  large  que  long, 
un  peu  convexe  et  rétréci  entre  les  hanches,  abaissé  en  arrière.  — 
Pattes  robustes,  longues;  cuisses  claviformes,  ordinairement  et  plus 
ou  moins  fortement  dentées  en  dessous;  tibias  un  peu  dilatés  à  l'ex- 
trémité, cannelés  longitudinalement,  les  4  postérieurs  échancrés  à 
leur  bord  externe  vers  l'extrémité  ;  tarses  larges,  terminés  par  des 
crochets  divergents  et  bifides. 

11  est  peu  de  genres  aussi  facilement  reconnaissables  que  celui-ci, 
à  cause  du  sillon  qui  contourne  ie  bord  interne  et  supérieur  des  yeux  ; 
dans  aucun  autre  type,  il  n'est  aussi  profond  et  aussi  large.  Le 
prothorax  est  subcylindrique;  par  suite,  les  bords  latéraux  sont  très- 
obtuS  et  parfois  en  partie  effacés;  les  élytres  varient  un  peu  dans  leur 
forme,  tantôt  elles  forment  un  ovale-oblong,  tronqué  en  avant,  tantôt 
elles  sont  coupées  en  coin  à  partir  des  épaules.  La  coloration  est  sou- 
vent obscure  avec  des  reflets  bronzés,  parfois  d'un  vert  métallique 
avec  des  taches  pourprées  ou  d'un  noir  velouté;  la  sculpture  des 
parties  supérieures  est  toujours  nettement  accusée. 

Les  espèces  paraissent  assez  nombreuses  et  répandues  sur  le  conti- 
nent et  l'archipel  indiens  ;  elles  se  retrouvent  encore  au  Cap  de  Bonne- 
Espérance  et  au  Vieux-Calabar.  L'habitat  de  quelques  espèces  signalées 
comme  originaires  de  l'Amérique  du  Nord,  doit  être  vérifié. 

SYRICTA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  440  (1). 

Tête  forte,  oblongue,  dégagée  du  prothorax,  front  légèrement  con- 
vexe, pourvu  de  chaque  côté  d'un  fort  sillon  qui  contourne  la  moitié 
supérieure  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  échancré; 
labre  petit,  transversal,  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
ovalaire,  tronqué  au  bout.  —  Yeux  ovalaires,  très-légèrement  sinués 
en  dedans.  —  Antennes  robustes,  mesurant  à  peine  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  1  article  subglobuleux,  2-5  à  peu  près  de  môme 
longueur,  6-11  dilatés,  renflés,  légèrement  comprimés.  —  Prothorax 
subcylindrique,  à  surface  très-inégale,  bords  latéraux  effacés  en 
avant;  écusson  subquadrangulaire.  —  Elytres  ovalaires,  oblongues, 
très-convexes,  plus  larges  à  la  base  que  le  pronotum,  à  surface 

(1)  Syn.  Calohorpba,  Stâl,  Ofver.  of  KÔDgl.  Vetens.  Akad.  Forh.  XV,  p.  251. 


2C8  PHYTOPHAGES. 

éparsément  ponctuée  et  ornée  de  taches  brillantes  recouvertes  de 
poils  d'un  jaune  clair  et  vif.  —  Prosternum  un  'peu  plus  long  que 
large,  presque  plan,  tronqué  carrément  à  sa  base. —  Pattes  robustes, 
cuisses  renflées,  inermes,  tibias  épais,  sillonnés  longitudinalement, 
brusquement  dilates  à  rcxtrcmité;  tarses  larges,  à  I  article  un  peu 
plus  long  que  le  suivant,  terminés  par  de  petits  crochets  bifides. 

Ce  genre  avait  été  créé  en  1838  par  M.  Still,  et  publié  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  de  Stockholm  sous  le  nom  de  Calomorfha; 
mais  M.  Baly  a  dû  changer  ce  nom  parce  qu'il  avait  déjà  été  employé 
par  Latreille  pour  un  genre  de  Lépidoptère.  Il  ne  renferme  que  deux 
espèces,  toutes  deux  originaires  du  Cap  de  Bonne-Espérance  ;  ce  sont 
des  insectes  de  taille  moyenne,  à  formes  massives,  d'un  grand  éclat 
métalUque  et  ornés  de  poils  d'un  jaune  doré,  distribués  par  grandes 
taches.  Outre  la  forme  générale  qui  est  différente,  le  genre  Syricta 
se  distingue  du  genre  Scelodonta  par  la  forme  des  sillons  frontaux  ; 
dans  le  premier  ce  sillon  est  étroit,  creusé  parallèlement  au  contour 
interne,  supérieur  et  postérieur  des  yeux  ;  tandis  que  dans  les  Sce- 
lodonta, le  sillon  commence  entre  les  yeux  et  la  ligne  médiane  et 
n'atteint  le  pourtour  de  l'œil  que  dans  sa  partie  supérieure  externe; 
il  est  aussi  plus  profond  et  plus  large.  Du  reste,  la  structure  des 
antennes  et  des  pattes  offre  d'autres  diflerences  dans  l'un  et  l'autre 
types. 

Groupe  IX.    Leprotites. 

Tête  en  général  petite  et  assez  dégagée  du  prothorax. —  Antennes  le 
plus  souvent  grêles  et  longues.  —  Prothorax  subcyliiidrique,  dépourvu 
de  bords  latéraux.  —  Elytres  oblongues,  pubescentes  ou  squamuleuses 
comme  toutes  les  parties  du  corps. —  Prosternum  souvent  étroit,  son 
épisternum  à  bord  antérieur  subcoucave.  —  Pattes  longues  et  grêles, 
tibias  presque  toujours  entiers;  crochets  bifides. 

Ce  groupe  est  le  plus  nombreux  de  la  tribu  des  Eumolpides  ;  il 
renferme  dix-huit  genres.  Ceux-ci  se  composent  de  petites  espèces, 
peu  remarquables  et  d'une  étude  très-laborieuse;  leur  couleur  varie 
du  brun  rougeâtre  au  brun  noirâtre,  rarement  jaunâtre  ;  aucune  ne 
présente  de  reflets  métalliques  et  chez  presque  toutes  la  couleur  du 
fond  disparaît  sous  la  vestiture  qui  le  recouvre.  Cette  vestiture  se 
compose  tantôt  de  poils  couchés  ou  subhérissés,  disposés  sans  ordre, 
tantôt  de  poils  squamuliformes  ou  de  véritables  écailles  analogues  à 
celles  des  Curculionides;  ces  dernières  sont  d'ordinaire  plus  régu- 
lièrement disposées. 

Tous  les  organes  présentent  des  modifications  très-sensibles  selon 
les  genres;  les  antennes,  les  pattes,  les  yeux  ont  des  structures  diverses; 
en  réalité,  c'est  un  groupe  peu  homogène.  Cependant,  il  se  dis- 
tingue assez  facilement  des  autres  types  de  cette  première  division 


LKrnoriTES.  269 

qui  ont  les  crochets  bifides  par  l'absence  des  bords  latéraux  du  pro- 
notum,  qui  sont  toujours  plus  ou  moins  complètement  effacés,  et 
remplacés  quelquefois  par  une  série  de  petites  dentelures  disposées 
sur  un  seul  rang. 

Ce  groupe  a  été  établi  par  le  D""  Baly  ;  nous  l'avons  conservé,  à  part 
quelques  légères  modifications  :  ainsi  nous  en  avons  distrait  plusieurs 
types  (Bromius,  Apolepis,  Lepina,  Aulacolepis),  que  nous  avons  re- 
portés dans  la  seconde  division,  parce  que  chez  eux  l'épisternum 
prothoracique  a  son  bord  antérieur  plus  ou  moins  convexe.  En  même 
temps  nous  y  avons  ajouté  une  forme  inédite,  le  genre  Irenes. 

Presque  tous  ces  genres,  très-peu  riches  en  espèces,  appartiennent 
au  Continent  et  à  l'Archipel  indiens;  quatre  seulement  font  exception 
et  se  rencontrent  dans  diverses  contrées  du  Nouveau-Monde. 

Deux  ou  trois  des  types  décrits  ci- dessous  nous  ont  fait  défaut, 
leurs  descriptions  et  le  tableau  suivant  sont  empruntés  à  l'excellent 
travail  du  D^  Baly,  pubhé  dans  le  Journal  d'Entomologie  (T.  II. 
p.  143). 

A.  Corps  recouvert  de  poils  ou  de  fines  squaminules  pili- 

formes. 

B.  Yeux  entiers  ou  obsolètement  sinués. 

C.  Bord  antérieur  de  l'épistome  simple. 

D.  Mésosternum  transversai,  bifurqué  en  arrière. 
D'.  Mésosternum  entier  ou  subéchancré. 

E.  Elytres  tuberculeuses. 

F.  Elytres  subponctuées-striées,  hérissées. 
F'.      —    confusément  ponctuées,  poils  rares,  couchés. 
E\      —    non  tuberculeuses. 

G.  Cuisses  antérieures  élargies,  comprimées,  dentées  en 

dessous. 
G'.  Cuisses  antérieures  normales,  simples. 
H.  Prothorax  légèrement  transversal  et  déprimé  en  des- 
sus. 
H'.        —        régulièrement  cylindrique. 
I.  Cuisses  dentées  en  dessous. 
K.  Corps  allongé,  recouvert  de  poils  courts,  squammi- 

formes. 
K'.  Corps  oblong,  recouvert  de  poils  longs  soyeux, 
r.  Cuisses  inermes. 
C.  Bord  antérieur  de  l'épistome  armé  de  deux  fortes 

dents^  déprimées^ 
B'.  Yeux  distinctement  échancrés. 
L.  Yeux  allongés,  réniformes. 
M.  Cuisses  dentées  en  dessous. 
M'.      —    inermes. 


Aoria. 


Stasimus. 
Damelia. 


Trichotheca. 


Xanthonia. 


Lypesthes. 

Neculla. 

Fidia. 

Aulexis. 


Brevicolaspis. 
Nephrella. 


270  PHYTOPHAGES. 

L'.  Yeux  ovales  ou  arrondis,  échancrés.  Habrophora. 

A'.  Corps  recouvert  d'écaillés,  plus  ou  moins  régulière- 
ment disposées. 

N.  Cuisses  antérieures  fortement  épaissies,  épistome  trans- 
versal. Piomera. 

N'.  Cuisbes  antérieures  et  postérieures  subégales,  cuisses 

moyennes  grêles,  épistome  cunéiforme.  Metaxis. 

N".  Cuisses  antérieures  normales. 

0.  Bord  externe  des  tibias  simple.  Leprotes. 

0'.  Bord  externe  des  tibias  postérieurs  ou  des  tibias 
moyens  échancré. 

P.  Ecailles  plus  ou  moins  déprimées,  couchées  ou  très- 
légèrement  arquées. 

Q.  Yeux  réniformes,  profondément  échancrés.  Irenes. 

Q'.    —    arrondis,  entiers.  Demotina. 

P'.  Ecailles  subhérissées,  fortement  arquées,  leur  sommet 

prolongé  en  un  appendice  filiforme.  Hemiplatys. 

AORIA. 
Baly,  Journ.  of  Entomol.  II,  p.  149  (1).  , 

Tête  médiocre,  assez  dégagée  du  prothorax;  épistome  émarginé; 
labre  très-large,  échancré  en  avant;  palpes  très-grèies,  filiformes,  le 
dernier  article  acuminé,  à  peine  un  peu  renflé  dans  son  milieu.  — 
Yeux  assez  gros,  très-convexes.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  1  ar- 
ticle très-épaissi,  arqué,  2  de  moitié  plus  court,  3  grêle,  plus  long,  4  et 
suivants  plus  allongés.  —  Prothorax  globuleux,  sans  trace  de  bords 
latéraux;  écusson  oblong,  ogival.  —  Elytres  beaucoup  plus  larges  que 
le  prothorax,  oblongues-ovalaires,  laissant  une  partie  du  pygidium  à 
découvert,  confusément  ponctuées.  —  Prosternum  fortement  trans- 
versal, un  peu  dilaté  en  arrière,  convexe  enlre  les  hanches,  abaissé 
en  avant  et  en  arrière,  épisternums  oblongs,  non  séparés  par  une 
suture  du  côté  interne;  mésosternum  transversal,  à  bord  postérieur 
profondément  échancré;  épiijfernums  métathoraciques  atténués  en 
arrière,  les  épinières  acuminées.  —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses 
un  peu  renflées  au  miheu,  inermes;  tibias  grêles,  à  peine  épaissis  au 
bout,  substriés  en  dehors;  tarses  à  1  article  longuement  triangulaire, 
à  peu  près  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  bifides. 

Deux  espèces  seulement  constituent  ce  genre;  toutes  deux  ont  été 
décrites  par  le  D""  Baly,  l'une  se  rencontre  dans  les  grandes  îles  de 
l'Archipel  indien  et  jusque  dans  la  Chine  boréale;  l'autre  a  été  dé- 
couverte dans  le  royaume  de  Siam.  Elles  ont  tout-à-fait  la  forme  et 
l'apparence  des  Bromius,  à  ce  point  que  l'une  des  espèces  a  été  dé- 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  78. 


-^  LEPROTITES.  271 

crite  sous  ce  nom  par  l'auteur  anglais;  en  y  regardant  de  près,  les 
deux  genres  sont  différents,  en  ce  que  l'épisternum  prothoracique  est 
subconcave  à  son  bord  antérieur  dans  le  type  actuel  et  convexe  dans 
les  Bromius.  La  pubescence  dont  les  Aoria  sont  recouverts,  la  forme 
des  yeux,  celle  de  l'épistome  permettront  de  les  distinguer  parmi  les 
genres  du  groupe  des  Leprotites;  ils  sont  surtout  remarquables  par 
la  profonde  échancrure  du  bord  postérieur  du  mésosternum. 

STASIMUS. 
Bal  Y,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  150. 

Tête  oblongue,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovale-lancéolé,  bord  antérieur 
du  menton  échancré  en  triangle.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  légèrement  épaissi,  un  peu 
plus  court  que  le  suivant,  3,  4,  5,  6  égaux  à  2,  grêles,  7  et  suivants 
modérément  épaissis,  7  pyriforme,  8,  9,  10  moniliformes,  11  ovale. 
—  Yeux  entiers.  —  Prothorax  à  partie  discoïdale  antérieure  gibbeuse, 
bords  latéraux  efiacés. —  Elytres  densément  ponctuées,  les  intervalles 
épaissis  et  plus  ou  moins  saillants,  çà  et  là,  en  tubercules  irrégu- 
liers. —  Prosternum  subcarré,  dilaté  en  arrière,  son  bord  antérieur 
continu  avec  celui  des  épisternums;  mésosternum  subcarré,  à  sommet 
dilaté  et  obtus.  —  Pattes  médiocres,  les  cuisses  des  deux  paires  anté- 
rieures armées  en  dessous  d'une  petite  dent,  tarses  àl  article  à  peine 
plus  long  que  le  suivant;  crochets  bifides. 

La  forme  gibbease  du  pronotum,  les  tubercules  qui  recouvrent 
les  élytres,  la  structure  des  antennes,  caractérisent  suffisaamient  ce 
genre;  il  ne  se  compose  que  d'une  seule  espèce,  originaire  de  Singa- 
pore;  c'est  un  insecte  de  forme  oblongue,  subcylindrique,  de  S  à  6  mil- 
hmètres  de  longueur,  d'un  brun  terne,  et  recouvert  en  dessus  de 
poils  hérissés,  et  en  dessous  de  poils  squammuliformes. 

DAMELIA. 
H.  Clark,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  25b. 

Tête  petite,  oblongue,  bien  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  con- 
fondu avec  le  front,  labre  transversal,  échancré;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  oblong,  acumiué,  subtronqué.  —  Yeux  gros,  très- 
convexes,  fortement  granulés,  à  peine  sinués  en  dedans.  — Antennes 
grêles,  filiformes,  mesurant  les  Irois  quarts  de  la  longueur  du  corps, 
1  article  renflé,  2  et  3  pou  dilférents  en  longueur,  les  suivants  plus 
longs,  les  derniers  diminuant  graduellement  de  longueur  et  légère- 
ment épaissis.  —  Prothorax  cylindrique,  à  peu  près  aussi  long  que 


272  PHYTOPHAGES. 

large,  un  peu  dilaté  dans  son  milieu,  bords  latéraux  tout  à  fait  effacés; 
à  surface  très-inégale;  écusson  semi-ovalaire.  —  Elytres  beaucoup  plus 
larges  que  le  pronotuni,  furmant  un  ensenible  subquadrangulaire, 
arrondi  à  l'extrémité,  déprimé  sur  le  disque,  à  surface  très-inégale, 
ponctuée,  ornée  de  tubercules,  de  rugosités,  de  carinules  disposés  sans 
ordre,  entremêlés  de  quelques  poils  rares,  flexueux,  grêles,  argentés. 
—  Prosternum  oblong,  plan,  tronqué  carrément  en  arrière.  —  Pattes 
médiocres,  plutôt  grêles,  cuisses  claviformes,  inermes,  les  4  tibias 
postérieurs  échancrés  au  bord  externe  ;  tarses  terminés  par  des  cro- 
chets bifides. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  trouvée  aux  îles  Fiji,  et 
décrite  par  H.  Clark.  11  se  distingue  facilement  des  genres  voisins  par 
l'échancrure  très-apparente  du  bord  externe  des  quatre  tibias  posté- 
rieurs. Parmi  ceux  qui  ont  les  yeux  entiers  et  le  corps  recouvert  de 
poils  épars,  c'est  le  seul  qui  pressente  ce  caractère.  11  a,  du  reste,  un 
fades  spécial,  qui  rappelle  un  peu  celui  des  Lefronida. 

TRICHOTHECA. 
Baly,  Journ.  of  Enlom.  1,  p.  2G  (1). 

Tête  médiocre,  dégagée  du  prothorax,;  épistome  émarginé  en  avant, 
subdenté  de  chaque  côté,  labre  large,  un  peu  échancré  ;  palpes  assez 
longs,  grêles,  dernier  article  renflé  dans  son  milieu  et  acuminé.  — 
Yeux  assez  gros,  ovalaires,  subentiers,  saillants. — Antennes  presque 
aussi  longues  que  le  corps,  subfilifornies,  épaissies  vers  l'extrémité, 
4  article  renflé,  2  très-court,  ovalaire,  13,  4,  5  très-grêles,  cylindriques, 
subégaux  entre  eux,  les  suivants  un  peu  plus  courts,  épai;^sis,  avec 
un  article  appendiculaire  en  cône.  —  Prothorax  subcylindrique,  légè- 
rement rétréci  à  la  base  et  à  l'extrémité,  sans  trace  de  bords  latéraux, 
un  léger  dllon  transversal  au  bord  antérieur  ;  écusson  un  peu  oblong, 
très- obtus  au  sommet.  —  Elytres  oblongues,  ovalaires,  plus  larges  que 
le  prothorax.  —  Prosternum  étroit,  convexe  entre  les  hanches,  abaissé 
en  avant  et  en  arrière  ;  mésosiernum  également  étroit,  à  bord  posté- 
rieur émarginé;  parapleures  métathoraciques  linéaires,  obtusément 
arrondies  eu  arrière.  —  Pattes  grêles,  cuisses  antérieures  plus  fortes 
que  les  autres,  subcomprimées,  fusiformes,  armées  en  dessous  d'une 
petite  dent;  les  cuisses  moyennes  et  postérieures  plus  faibles,  à  peine 
dilatées,  subangulenses  à  leur  bord  inférieur  et  subdentées;  tarses 
postérieurs  à  4  article  au  moins  aussi  long  que  les  deux  suivants  réu- 
nis; crochets  bifides,  la  division  interne  très-courte  et  basilaire. 

La  genre  ne  renferme  jusqu'à  ce  jour  qu'une  seule  espèce  appar- 
tenant à  la  Faune  de  l'Inde  boréale.  C'est  un  petit  insecte  à  formes 

(1)  Balj,  Journ,  of  Enlom.  II,  p.  150. 


LEPROTITES.  273 

grêles,  entièrement  recouvert  d'une  longue  pubescence  subhérissée, 
de  nuance  pâle^  avec  des  taches  noires  sur  les  élytres.  Comme  type 
générique,  il  est  bien  caractérisé  par  la  longueur  de  ses  antennes,  et 
par  la  forme  des  cuisses  antérieures  qui  est  tout  à  fait  spéciale. 

XANTHONIA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  151. 

Tète  arrondie,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas;  épis- 
tome  et  labre  subéchancrés;  palpes  médiocres,  à  dernier  article  légè- 
rement dilaté  vers  la  basej  longuement  acuminé.  —  Yeux  arrondis, 
convexes,  entiers.  —  Antennes  grêles,  pubfiliformes,  dépassant  légè- 
rement la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  assez  renflé,  2  ova- 
laire,  de  moitié  plus  court,  3-3  grêles,  subcylindriques,  allongés,  les 
suivants  plus  courts,  un  peu  dilatés  vers  l'angle  antérieur,  en  triangle 
allongé,  11  ovalaire,  un  article  appendiculaire  très-court.  —  Protho- 
rax transversal,  subcylindrique,  sans  trace  de  bords  latéraux,  un  large 
sillon  parallèle  au  bord  antérieur;  écusson  en  trapèze,  tronqué  au 
sommet,  bords  latéraux  sinueux.  —  Elytres  plus  larges  que  le  pro- 
thorax, oblongues,  subparallèles,  irrégulièrement  pou(;tuées-striées.  — 
Prosternum  étroit,  convexe  entre  les  hanches,  abaissé  en  avant  et  en 
arrière;  mésosteruum  de  même  largeur;  parapleures  métathoraciques 
linéaires,  obtuses  à  l'extrémité.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu 
renflées  au  milieu,  inermes;  tibias  simples,  tarses  à  1  article  plus  court 
quG  les  deux  suivants  réunis  ;  crochets  bifides,  la  dent  interne  plus 
courte. 

Ce  genre,  créé  par  le  D''  Baly,  a  poiir  type  un  petit  insecte  origi- 
_  naire  du  Canada.  La  Xanlhonia  Stevensi  est  de  forme  oblongue,  sub- 
cyhndrique,  d'un  jaune  ferrugineux;  le  corps  est  entièrement  recou- 
vert de  poils  de  même  nuance,  plus  longs  et  plus  serrés  sur  les  élytres. 

D'après  M.  Baly,  ce  genre  renferme  quatre  espèces,  dont  trois  de 
l'Amérique  du  Nord,  la  quatrième  du  Brésil;  une  seule  est  décrite 
jusqu'à  ce  jour. 

Comme  forme  générique,  ce  type  se  distingue  des  Neculla  par  son 
prot^orax  transversal  et  subdéprimé  en  dessus. 

LYPESTHES. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  Il,  p.  15:2. 

Tête  ovalaire,  médiocre,  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  subémar- 
giné,  labre  assez  long,  rétréci  en  avant,  échancré;  palpes  à  3  et  4  ar- 
ticles assez  gros,  le  dernier  acuminé,  subtrunqué  au  b(mt.  —  Yeux 
arrondis,  assez  saillants,  entiers.  —  Antennes  mesurant  les  trois  quarts 

Coléoptères.    Tome  X.  18 


274  PHYTOPHAGES. 

de  la  longueur  du  corps,  grêles,  filiformes,  i  article  assez  gros,  2ob- 
coniquc,  de  moitié  plus  court,  les  suivants  cylindriques,  allongés,  les 
5  derniers  très-légèrement  épaissis  à  leur  extrémité.  —  Prothorax 
aussi  long  que  large^  subcylindrique,  sans  bords  latéraux  ;  écusson 
ogival.  —  Elytres  plus  larges  que  le  prothorax,  oblongues-ovalaires, 
striécs-ponctuées.  —  Prosternum  oblong,  convexe  entre  les  hanches, 
abaissé  en  avant  et  en  arrière;  mésosteruum  de  même  largeur;  para- 
pleures  métathoraciques  linéaires.  —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses 
fusiformes,  dentées,  tibias  très-grêles,  striés  en  dehors;  tarses  fai- 
bles, 1  article  assez  long,  crochets  profondément  bifides,  la  division 
interne  un  peu  plus  courte  que  l'externe. 

La  Fidia  atra  Motsch.  (1)  constitue  ce  genre  à  elle  seule.  C'est  un 
petit  insecte  de  4  à  5  millimètres  de  longueur,  de  couleur  noire  ou 
d'un  brun  obscur,  entièrement  recouvert  d'une  villosité  grisâtre,  courte 
et  assez  serrée.  M.  Baly  a  cru,  avec  raison,  devoir  en  faire  un  genre 
spécial,  parce  que  toutes  les  cuisses  sont  dentées  en  dessous,  tandis 
qu'elles  sont  inermes  dans  les  Fidia.  Les  Neculla  s'éloignent  du  type 
actuel  par  leurs  antennes  plus  courtes,  plus  robustes,  et  chez  lesquelles 
le  2^  article  égale  à  pou  près  le  3«,  tandis  que  chez  les  Lypesthes,  ce 
dernier  article  est  deux  fois  aussi  long  que  le  second;  en  outre,  la  pu- 
bescence  est  beaucoup  plus  longue,  plus  rare,  plus  grossière. 

L'espèce  est  japonaise.  Elle  paraît  avoir  été  retrouvée  dans  la  Chine 
boréale. 

NECULLA. 

Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  152  (2). 

Tête  médiocre,  dégagée  du  prothorax;  épistome  à  bord  antérieur 
ondulé,  labre  transversal,  rétréci  vers  son  bord  libre  qui  est  émar- 
giné;  palpes  assez  allongés,  à  dernier  article  fortement  acuir.iné.  — 
Yeux  eniiers,  hémisphériques.  —  Antennes  ne  dépassant  pas  le  mi- 
lieu du  corps,  assez  robuste,  '1  article  épaissi,  2  et  3  oliconiques,  égaux, 
les  suivants  plus  longs,  les  derniers  distinctement  dilatés.  —  Prothorax 
un  peu  plus  large  que  long,  légèrement  rétréci  de  la'base  au  sommet, 
subcylindrique,  fi  bords  latéraux  tout  à  fait  elfacés  ;  écusson  allongé, 
subtiuadrangulaire.  —Elytres  beaucoup  plus  l.irges  que  le  protirOi'ax, 
ov.ilaires,  assez  courtes,  confi. sèment  ponctuées.  —  l*rosternum  assez 
large,  convexe  1 1  rétréci  entre  léS  hafichcs,  fortement  dilaté  et  abaissé 
en  arrière  ;  nié.^Oïternuui  plus  élroitj  légèrement  concave;  parapleures 
métiithoraciqucs  légèrement  at  énuées  vers  l'extiémité  qui  est  arron- 
•)(Jie>iT:-  Paltfs  courtes,  robustes;  cuisses  fusiformes,  armées  d'une 
très-petite  dent  en  dessous;  tibias  assez  com'ts,  striés  en  dehors;  les 

(1)  Mot».  Elud.  entofli.  1860,  p.  22. 

(2)  ÀDOXUs,  Baly,  Jourti.  of  Eutom.  I,  p.  28. 


lEPROTITES.  275 

3  premiers  articles  des  tarses  à  peu  près  égaux;  crochets  bifides  vers 
rextrémité  seulement. 

L'Adoxus  jwllinarius  a  servi  de  type  à  M.  Balypour  la  création  de 
ce  genre.  Cet  insecte  a  été  rapporté  des  environs  de  Bombay;  il  me- 
sure 5  à  6  millim.  de  longueur,  il  est  de  couleur  sombre  et  entière- 
ment recouvert  de  longs  poils  couchés,  assez  grossiers.  Par  sa  forme 
raccourcie  et  robuste,  ce  type  rappelle  les  genres  Bromius  et  Aoria;  il 
s'en  distingue  néanmoins  sans  difficulté  par  ses  cuisses  dentées  et  par 
la  tète  plus  dégagée  du  prothorax. 

FIDIA. 
Deiean,  Cat.  3e  éd.  p.  436  (1). 

Tète  obiongue,  médiocre,  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  et  labre 
légèrement  émarginés;  palpes  médiocres,  dernier  article  assez  long, 
ovalaire,  atténué  vers  l'extrémité.  —  Yeux  brièvement  ovalaires, 
très-convexes,  entiers.  —  Antennes  mesurant  un  peu  plus  que  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps,  grêles,  filiformes,  4  article  renflé,  2 
ovalaire,  3  du  double  plus  long,  les  suivants  grêles,  cylindriques,  les 
derniers  très-légèrement  épaissis.  —  Prothorax  aussi  long  que  large, 
rétréci  à  la  base  et  à  rextrémito,  cylindrique,  sans  trace  de  bords 
latéraux;  écusson  en  trapèze,  rétréci  vers  le  sommet  et  tronqué.  — 
Elytres  plus  larges  que  le  prothorax,  ovaiaires-oblongucs,  ponctuées- 
striées.  —  Prosteruum  oblong,  rétréci  et  convexe  entre  les  hanches, 
fortement  abaissé  en  avant  et  en  arrière  ;  mésosternum  de  même  lar- 
geur; parapleures  métathoraeiques  atténuées  en  arrière.  —  Pattes 
longues  et  grêles,  cuisses  fusiformes,  inermes;  tibias  allongés;  1 
article  des  tarses  égal  ou  peu  s'en  faut  aux  deux  suivants  réunis; 
crochets  bifides,  la  division  interne  plus  courte  que  l'externe. 

Ce  genre  a  été  indiqué  par  le  comte  Dejean  dans  le  catalogue 
des  Coléoptères  de  sa  collection  ;  M.  ie  D''  Baly  l'a  adopté  et  en  a 
tracé  les  caractères.  Les  espèces  qui  peuvent  y  rentrer,  appartiennent 
à  la  Faune  des  Etats-Unis  et  du  Mexique;  ce  sont  de  petits  Eumol- 
pides  de  forme  allongée  et  subcyliadrique,  de  couleur  sombre  et 
recouverts  en  dessus  et  en  dessous  de  poils  très-fins,  couchés  ou 
subhérissés,  entremêlés  parfois  de  poils  squammiformes  disposés  en 
séries. 

Parmi  les  genres  qui  possèdent  des  yeux  entiers,  celui-ci  se  re- 
connaît aisément  par  ses  cuisses  inermes,  ses  pattes  allongées,  par 
son  prothorax  rétréci  à  la  base  et  au  sommet. 

(1)  Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  153. 


Î76  rnTTOPHAGES. 

AULEXIS. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  153. 

Tête  dégagée  du  prolhorax,  à  museau  grêle,  bord  antérieur  de 
l'épistome  muni  de  deux  fortes  dents  aiguës  appliquées  sur  le  labre, 
celui-ci  subquadrangulaire  entier.  —  Dernier  article  des  palpes 
maxillaires  ovalaire,  plus  ou  moins  épaissi,  subtronqué.  —  Antennes 
subfiliformes,  snbpubescentes,  1  article  épaissi,  2  de  moitié  plus  court, 
3  obconique,  4  plus  long  que  les  deux  précédents  réunis,  les  sui\'ants 
subégaux  en  longueur  et  un  peu  plus  courts  ([ue  4.  —  Yeux  saillants, 
très-gros,  séparés  par  un  front  étroit,  légèrement  sinués  à  leur  bord 
interne.  —  Prothorax  transversal,  fortement  déprimé  eu  arc  de  cercle 
un  peu  en  arrière  du  milieu,  bord  latéral  effacé  ou  apparent 
seulement  vers  la  base,  avec  3  à  4  dents  aiguës  vers  le  milieu;  écus- 
son  oblong,  subtriangulaire.  —  Elytres  un  peu  plus  larges  que  le 
corselet,  oblongues,  éparsément  ponctuées.  —  Prosternum  très-étroit, 
convexe  entre  les  hanches  antérieures,  abaissé  en  arrière  et  en  avant; 
mésosternum  un  peu  plus  large,  dilaté  en  arrière.  —  Pattes  médio- 
cres, cuisses  inermes,  crochets  des  tarses  dentés  ou  bifides  à  la  base. 

Les  espèces  de  ce  genre  ont  le  corps  allongé,  subcylindrique,  re- 
couvert en  dessus  et  en  dessous  de  longs  poils  subhérissés;  ehes  sont 
au  nombre  de  deux,  l'une  et  l'autre  originaires  de  Bornéo,  la  pre- 
mière, A.  nigricoUis,  a  été  décrite  par  le  D'  Baly  (Journ.  of.  Entom. 
II.  p.  154),  la  seconde  m'a  été  conimuniquée  par  cet  entomologiste 
distingué,  sous  le  nom  de  A.  Wallacei.  Cette  dernière  a  les  crochets 
des  tarses  bifides;  par  la  présence  de  ce  caractère,  le  genre  (jui 
faisait  exception  dans  le  groupe  actuel,  rentre  dans  la  règle,  au 
moins  en  partie;  du  reste,  ainsi  que  nous  l'avons  vu,  il  n'y  a  entre 
les  crochets  dentés  et  les  crochets  bifides,  qu'une  différence  du  plus 
au  moins;  lorsque  la  division  interne  est  courte  et  basilaire,  le  cro- 
chet est  denté  pour  M,  Baly;  nous  croyons  qu'il  faut  encore  le  regarder 
comme  bifide,  seulement  il  faut  ajouter  que  la  division  interne  est 
très-réduite  et  basilaire. 

BREVICOLASPIS. 
Laporte,  Silberm.  Revue  Entom.  t.  I,  p.  24  (1). 

Tête  dégagée  du  prothorax,  dirigée  perpendiculairement  en  bas; 
épistoiue  confondu  avec  le  front,  pmfondi'ment  échancré  et  muni 
de  deux  fortes  dents  ai)puyées  sur  le  labre;  dernier  article  des  palpes 

(1)  Baly,  JourD.  of  Entom.  II.  p.  154.  —  J.  Tlioinsou,  Arcliiv.  Eutoui.  il, 
p.  377. 


LEPROTITES.  277 

maxillaires  longuement  ovalaire  ;  bord  antérieur  du  menton  concave. — 

Antennes  filiformes,  aussi  longues  que  le  corps  ou  même  plus  longues, 
article  1  renflé,  2  court,  les  3  ou  4  suivants  égaux,  de  la  longueur 
du  premier,  les  derniers  plus  courts,  subégaux,  légèrement  dilatés.  — 
Yeux  réniformes,  un  peu  saillants.  —  Protborax  convexe  en  dessus, 
arrondi  latéralement,  rétréci  en  avant,  bords  latéraux  indiqués  par 
une  ligne  distinctement  saillante.  —  Elytres  plus  larges  que  le  pro- 
notum,  parallèles,  à  extrémité  largement  arrondie,  confusément 
ponctuées.  —  Prosternum  oblong,  subquadrangulaire.  —  Pattes  ro- 
bustes, cuisses  médiocrement  épaissies,  les  antérieures  plus  fortes, 
toutes  armées  d'une  forte  dent;  tibias  courbés  en  dedans,  les  anté- 
rieurs épaissis  vers  l'extrémité,  les  intermédiaires  profondément 
écbancrés  au  bout,  crochets  bifides. 

Le  type  du  genre,  Brevicolaspis  pilosa  Lap.,  du  Brésil,  est  un  petit 
insecte  de  forme  oblongue  allongée,  recouvert  en  dessus  de  poils 
couchés  et  squammiformes.  Il  se  distingue  surtout  par  ses  yeux  réni- 
formes  et  la  structure  des  pattes.  Les  espèces  décrites  par  M.  Thomson, 
au  nombre  de  quatre  et  découvertes  au  Gabon,  appartiennent  selon 
toute  probabilité  à  une  autre  coupe  générique. 

NEPHRELLA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  laS. 

Tête  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas;  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  ovalaire,  celui  des  labiaux  plus  allongé,  lancéolé. 
—  Yeux  larges,  allongés,  réniformep,  assez  convexes.  —  Antennes 
médiocrement  robustes,  subfiliformes,  4  article  épaissi,  2  plus  court, 
un  peu  renflé,  le  3  de  moitié  plus  long,  4-6  subégaux  entre  eux,  un 
peu  plus  allongés  que  le  précédent,  7-11  subégaux,  plus  courts. — 
Proihorax  subcylindrique,  bords  latéraux  effacés.  —  Elytres  plus 
larges  que  le  prouotum,  parallèles,  densément  ponctuées.  —  Pro- 
sternum étroit,  allongé;  mésosternum  oblong,  un  peu  dilaté  en 
arrière  et  tronqué.  —  Pattes  courtes,  médiocrement  robustes,  cuisses 
subépaissies,  inermes,  la  paire  postérieure  plus  courte  que  l'abdomen  ; 
tarses  à  4  article  plus  court  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets 
bifides. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  rencontrée  dans  l'île  de 
Ceylan;  c'est  un  petit  insecte  de  forme  allongée,  subcylindrique,  d'un 
fauve  obscur,  recouvert  en  dessus  et  en  dessous  de  poils  couchés; 
ses  yeux  sont  fortement  réniforraes,  et  ce  caractère  le  distingue  au 
point  de  vue  générique  des  autres  types  de  ce  groupe.  Nous  n'avons 
pu  étudier  cette  espèce,  la  description  que  nous  en  avons  donnée, 
est  empruntée  aux  travaux  remarquables  du  D"^  Baly, 


878  PHYTOPHAGES. 

HABROPHORA. 
Erichson,  Archiv.  f.  Naturg.  Ins.  peruan.  t.  XIII,  pi.  I,  p.  163  (1). 

Tête  ovalaire,  dégagée  du  prothorax;  épistome  échancré,  labre 
subémargiué;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  longuement  acu- 
miné.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  à  peu  près  de  la  longueur  du 
corps,  article  1  ovalaire,  oblong,  2  de  moitié  plus  court,  3-6  très- 
grèles,  subcylindriques,  du  double  plus  longs  chacun  que  le  premier, 
les  derniers  un  peu  plus  courts,  légèrement  dilatés. —  Yeux  assez  sail- 
lants, grands,  profondément  échancrés  à  leur  bord  interne.  —  Pro- 
thorax subcylindrique,  un  peu  déprimé  en  dessus  avec  un  sillon 
transversal  médian,  obsolète  au  milieu  ;  bords  latéraux  indiqués  par 
une  très-fine  ligne  un  peu  saillante.  —  Ecusson  trapézoïdal,  très-obtus 
en  arrière.  —  Elytres  allongées,  beaucoup  plus  larges  que  le  corselet, 
un  peu  déprimées.  —  Proslernum  très-étroit,  convexe  entre  les 
hanches,  un  peu  dilaté  en  arrière.  —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses 
inermes;  tibias  très-minces,  les  postérieurs  plus  allongés;  aux  quatre 
tarses  antérieurs,  1  article  plus  court  que  les  deux  suivants  réunis; 
à  la  paire  postérieure,  cet  article  est  très-long  et  égale  les  trois  der- 
niers réunis  ;  crochets  bifides. 

Ce  genre,  créé  par  Erichson  dans  la  Faune  des  Insectes  du  Pérou, 
a  été  adopté  par  M.  Baly;  il  se  distingue  des  F/uia  par  Téchancrure 
des  yeux  et  des  Brevicolaspis  par  la  ténuité  des  antennes.  Erichson 
a  décrit  deux  espèces,  M.  Baly  en  a  reconnu  quatre  ou  cinq  nouvelles 
parmi  les  Coléoptères  rapportés  des  bords  de  l'Amazone  par  M.  Bâtes. 

PIOMERA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  Il,  p.  156. 

Tête  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux; 
épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  droit,  transversal,  émargiué  et 
bidenté  en  avant;  labre  court,  entier;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires, ovalaire  aigu.  —  Antennes  grêles,  subfiliformes,  dépassant  un 
peu  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  article  1  épaissi,  2  un  peu  plus 
grêle,  de  moitié  plus  court,  3-6  grêles,  cylindriques,  plus  longs  que 
1,  6-11  un  pou  plus  courts,  légèrement  épaissis.  — Yeux  petits,  sub- 
hénûsphériques,  entiers.  —  Prothorax  subcylindrique,  aussi  long  que 
large,  bords  latéraux  effacés;  écusson  oblong,  à  sommet  obtus,  ar- 
rondi. —  Elytres  plus  larges  que  le  pronotum,  oblongues,  très-obtuses 
en  arrière,  densément  recouvertes,  comme  le  reste  du  corps,  de 
squammules  couchées.  —  Prosternum  oblong,  légèrement  convexe 

(1)  Baly,  Jouro.  of  Eotom.  Il,  p.  153. 


LEPROTITES.  279 

entre  les  hanches,  surface  inégale,  un  peu  dilatée  en  arrière.  — 

Pattes  courtes,  cuisses  dilatées,  les  antérieures  très-fortement,  toutes 
armées  d'une  dent  cà  leur  bord  inférieur;  tibias  antérieurs  épaissis 
vers  l'extrémité;  tarses  à  1  article  plus  court  que  les  deux  suivants 
réunis  ;  crochets  bifides,  la  division  interne  beaucoup  plus  courte  que 
l'externe. 

La  structure  des  pattes  antérieures,  la  vestiture  du  corps  constituent 
de  bons  caractères  pour  distinguer  cette  coupe  générique  des  précé- 
dentes ;  elle  se  différencie  des  Metaxis  par  son  épistome  court  et  trans- 
versal. Elle  ne  renferme,  du  reste,  qu'une  seule  espèce,  découverte 
dans  l'île  de  Bornéo. 

METAXIS. 

Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  157. 

Tète  un  peu  dégagée  du  prothorax,  dirigée  en  bas  ;  épistome  trian- 
gulaire, cunéiforme;  dernier  ai-iicle  des  palpes  maxillaires  grêle,  ova- 
laire-lancéolé.  —  Yeux  entiers,  saillants.  —  Antennes  grêles,  filifor- 
mes, presque  aufcsi  longues  que  le  corps,  \  article  épaissi,  2  très-court, 
modérément  renflé,  3  étroit,  égal  en  longueur  aux  deux  précédents 
réunis,  les  suivants  égaux  à  3,  les  derniers  un  pt-u  plus  courts  et 
épaissis.  —  Prothorax  subcylindrique,  ses  bords  latéraux  effacés.  — 
Elytres  beaucoup  plus  larges  que  le  pronolum,  densément  ponctuées- 
striées,  à  surface  recouverte  de  squammules  régulières,  déprimées, 
entremêlées  de  quelques  poils  hérissés.  —  Prostorimm  oblong,  large, 
un  peu  en  coin.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  renflées,  dentées  en  des- 
sous, la  paire  moyenne  moins  forte  que  les  deux  autres  qui  sont  égales; 
tibias  moyens  subéchancrés  à  leur  bord  externe  près  de  l'extrémité  ; 
crochets  des  tarses  bifides. 

Les  Metaxis  se  distinguent  des  Piomera  par  la  forme  de  l'épistome, 
par  le  peu  de  développement  des  cuisses  moyennes,  bien  moins  ac- 
centué que  celui  des  cuisses  antérieures  et  postérieures  qui  sont  à 
peu  près  égales  entre  elles.  La  Metaxis  sellata,  originaire  de  Bornéo, 
que  nous  n'avons  pu  étudier  de  visu,  est  un  petit  insecte  d'environ 
deux  lignes  de  longueur,  de  forme  oblongue,  subcylindrique,  d'un 
brun  fauve  et  recouvert  d'écaillés  déprimées  de  môme  nuance. 

LEPROTES. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  158  (1). 

Tête  médiocre,  dégagée  du  prothorax,  dirigée  en  bas;  épistome  et 
labre  de  forme  transversale,  subquadrangulaire;  dernier  article  des 

(1)  Adoius,  Baly,  Jouro.  of  Ëutom.  I,  p.  285. 


280  PHYTOPHAGES. 

palpes  maxillaires  ovalaii-e  allongé,  atlénut';.  —  Yeux  siibhémisphéri- 
ques,  entiers.  —  Antennes  un  peu  moins  longues  que  le  corps,  grêles, 
filiformes,  très-faiblement  épaissies  vers  l'extrémité,  i  article  épaissi, 

2  oblong,  obconique,  3  et  suivants  du  double  plus  longs,  les  derniers 
un  peu  raccourcis.  —  Prothorax  subcylindrique,  un  peu  plus  long  que 
large,  à  bords  latéraux  effacés;  écusson  oblong,  rétréci  vers  le  som- 
met. —  Eiytres  oblongues,  subparallèles,  beaucoup  plus  larges  à  la 
base  que  le  pronotum,  à  surface  profondément  ponctuée-striée,  ornée 
de  squarnmulcs  couchées,  parsemées  de  quelques  poils  hérissés.  — 
Prosternum  oblong,  rétréci  entre  les  hanches,  dilaté  et  tronqué  à  la 
base.  —  Pattes  assez  allongées,  cuisses  fusiformes,  dentées  en  dessous; 
tibias  longs,  grêles,  linéaires,  tarses  allongés,  1  article  moins  long  que 
les  deux  suivants  réunis;  crochets  bifides. 

Ce  genre  se  caractérise  assez  bien  par  ses  pattes  longues  et  grêles, 
ses  cuisses  dentées,  subégales^  ses  tibias  simples,  non  échancrés,  son 
pronotum  sans  vestige  de  bords  latéraux,  ses  antennes  filiformes,  la 
vesliture  squammuleuse  qui  le  recouvre  en  entier.  La  seule  espèce  qui 
le  compose  est  originaire  de  la  Chine  (Hong-Kong)  ;  elle  est  de  forme 
oblongue,  subcylindrique,  mesurant  .7  milhrn.  de  longueur,  de  cou- 
leur sombre,  noirâtre,  entièrement  recouverte  de  squammules  cou- 
chées, formant  sur  les  élytres  des  lignes  longitudinales  plus  apparen- 
tes, au  nombre  de  4  sur  chaque  élytre. 

IRENES. 

Tête  assez  forte,  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  indistinct,  voilé 
par  la  pubescence;  labre  transversal  échancré;  dernier  article  des  pal- 
pes maxillaires  linéaire,  snbatténué  et  tronqué  au  bout.  —  Yeux  très- 
grands,  réniformes,  profondément  émarginés  en  dedans.  —  Antennes 
filiformes,  dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  ar- 
ticle épaissi,  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  2  oblong, 

3  du  double  plus  long,  les  derniers  diminuant  graduellement  de  lon- 
gueur, subépaissis.  —  Prothorax  subcylindrique,  un  peu  moins  large 
que  les  élytres  à  sa  base,  un  peu  transversal,  subrétréci  vers  le  som- 
met, avec  un  sillon  obsolète,  parallèle  au  bord  antérieur;  écusson  sub- 
carré, avec  un  très-petit  sommet  aigu.  —  Élytres  oblongues,  subpa- 
rallèles, confusément  et  densément  ponctuées,  recouvertes,  comme 
tout  le  reste  du  corps,  de  squammules  couchées,  assez  épaisses  et  ser- 
rées, cachant  tout  à  fait  la  couleur  du  fond.  —  Prosternum  en  carré 
transversal.  —  Pattes  normales,  cuisses  renflées  au  milieu,  dentées  en 
dessous;  tibias  assez  épais,  dilatés  vers  l'extrémité,  les  quatre  derniers 
échancrés  au  bord  externe;  tarses  dilatés  et  robustes,  terminés  par  des 
crochets  bifides. 

Par  ses  squammules  régulières,  ce  genre  appartient  bien  à  la  der- 


LEPROTITES.  281 

nière  division  du  groupe  actuel  ;  en  outre  ses  cuisses  antérieures  sont 
de  grosseur  normale,  sesi  tibias  postérieurs  sont  échancrés,  sessquam- 
mules  sont  couchées.  Par  ces  caractères,  il  se  rapproche  évidemment 
des  Demotina.  Cependant  il  n'y  a  que  des  analogies  superficielles  en- 
tre les  deux  types  ;  d'ailleurs  le  genre  Irenes  s'éloigne  des  Demotina 
par  la  forme  des  yeux,  très-grands,  réniformes  et  profondément  échan- 
crés. 

Nous  ne  possédons  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre,  et  encore  sa 
patrie  ne  nous  est  pas  connue  d'une  manière  certaine;  elle  était  con- 
fondue avec  quelques  autres  espèces  de  la  Malaisie  ;  de  sorte  qu'elle 
peut,  avec  probabilité,  être  considérée  comme  originaire  de  ces  con- 
trées (1). 

DEMOTINA. 

Baly,  Journ.  of  Entomol.  II,  p.  158  (2). 

Tète  médiocre,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas; 
épistome  court,  subquadrangulaire  ou  pentagonal,  labre  transversal, 
subéchancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  oblong. 
— Yeux  subhémisphériques,  entiers,  grossement  granulés.  —  Antennes 
variables,  plus  ou  moins  allongées,  lllil'ormes  ou  légèrement  épaissies 
vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  un  peu  dilaté-arrondi  dans 
son  milieu,  subcylindrique,  à  bords  latéraux  effacés  ou  remplacés  par 
une  série  de  fines  dentelures;  écusson  oblong,  arrondi  au  sommet. — 
Elytres  ovalaires,  plus  larges  que  le  pronotum  à  la  base,  densément 
ponctuées-substriées.  —  Prosternum  oblong  ou  presque  carré,  plan. 
—  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  épaissies,  armées  en  dessous  d'une 
très-petite  dent;  les  quatre  tibias  postérieurs  ou  seulement  les  deux 
moyens,  très-légèrement  échancrés  au  bord  externe  vers  l'extrémité; 
tarses  médiocres,  à  crochets  bifides. 

Ces  petits  insectes  ont  une  forme  oblongue,  subcylindrique,  à  par- 
ties supérieures  fortement  ponctuées  et  recouvertes  de  squammules 
couchées  ou  très-légèrement  arquées  ;  ils  sont  d'un  brun  fauve  et  mat. 
On  les  trouve  depuis  le  nord  de  la  Chine  et  le  Japon  jusque  dans  les 
grandes  îles  de  l'Archipel  Malais.  Treize  espèces  appartenant  a  ces 
diverses  contrées  ont  été  décrites  par  l'auteur  du  ginre,  deux  dans  le 
Journal  d'Entomologie,  onze  dans  les  Phytophages  de  la  Malaisie. 

Comme  type  générique,  ces  Eumolpides  se  distinguent  des  Leprotes 
par  l'échancrure  du  bord  externe  des  tibias  ;  des  Hemiplatys,  par  la 
forme  des  squammules;  des  Apolepis,  que  nous  avons  rangés  parmi 
les  Myochroïtes,  par  la  forme  de  l'épisternum  prothoracique. 

(1)  h-enes  manca.  —  Oblongo-ovalis,  subcylindrica,  fusca,  antonnis  pedibus- 
que  rufo-i'eiTui-'ineis,  undique  squammulis  obloiigis,  griseis,  appressis  sat  dense 
vestita  ;  elytris  confuse,  dense  et  fortiter  punctatis.  Long.  3  millim. 

(2)  Baly,  Phytoph.  Malayan.  p.  84. 


282  PBYTOPHAGKS. 

HEMIPLATYS. 
Baly,  Journ.  of  Entomolog .  II,  p.  160, 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  épistome  subtriangulaire,  arrondi  au  sommet  en  arrière, 
subémarginé  en  avant;  labre  un  peu  transversal,  légèrement  rétréci 
d'arrière  en  avant;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire- 
oblong,  atténué  et  pointu  vers  le  sommet. —  Yeux  subhémisphériques, 
entiers.  —  Antennes  n'atteignant  pas  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  1  article  épaissi,  2  subglobuleux,  3-6  oblongs,  7-11  dilatés, 
plus  larges  que  longs.  —  Prothorax  subcylindrique,  aussi  long  que 
large,  plus  étroit  que  les  élytres,  à  bords  latéraux  subdenticulés  j 
bord  antérieur  avancé  dans  son  miheu  et  cachant  plus  ou  moins  la 
tète;  écusson  subarrondi  en  arrière. —  Elytres  ovalaires,  à  bords  sub- 
parallèlcs,  foriemont  ponctuées  et  recouvertes,  comme  ie  pronotum, 
de  squammules  hérissées,  courbées  en  arc  et  devenant  brusquement 
fiUformes  dans  leur  dernière  moitié. —  Prosternum  sabquadraogulaire, 
plan. —  Pattes  courtes,  robustes,  cuisses  fusiformes,  dentées  en  dessous; 
crochets  des  tarses  bifides. 

Le  genre  Demotina,  qui  ressemble  pour  la  forme  générale,  la  cou- 
leur, la  sculpture  au  genre  Hemiplatys,  s'en  distingue  par  la  forme 
des  squammules  :  dans  le  dernier  de  ces  genres,  les  squammules  sont 
rares,  hérissées  et  semblent  terminées  dans  leur  moitié  postérieure 
par  un  appendice  filiforme  :  cette  structure  est  étrangère  au  Demotixa. 
Le  genre  actuel  est  aussi  voisin  des  Afolepis;  mais  dans  ce  dernier, 
répisternum  prothoracique  est  fortement  convexe  en  avant  et  autre- 
ment disposé. 

Le  D'"  I3aly  n'a  décrit  qu'un  seul  type  de  ce  genre,  originaire  du 
Camboje.  Nous  en  connaissons  un  second,  beaucoup  plus  petit  et 
originaire  de  la  presqu'île  de  Malacca. 

Groupe  X.     Hétéraspites. 

Tête  médiocre  ou  forte,  libre  ou  reçue  dans  le  prothorax.  —  Celui-ci 
transversal,  plus  étroit  que  les  élytres  à  sa  base,  pourvu  de  bords 
latéraux  marqués. —  Elytres  ovalaii'es  ou  oblongo-ovalaires,  pubes- 
centes  comme  ie  reste  du  corps.  —  Prosteruum  étroit  ou  assez  large, 
son  épisternum  à  bord  antérieur  subconcave. —  Tibias  moyens  éclian- 
crés,  souvent  aussi  les  postérieurs;  crochets  bifides. 

Cette  division  est  peu  homogène,  on  y  reconnaît  aisément  deux 
types,  qui  pourront  par  la  suite  former  des  groupes  distincts  :  l'un 
est  formé  par  les  genres  Eryxia  et  Casmena,  Tautre  par  les  Bhomius 
et  les  Nerissus  ;  le  premier  rappelle  les  Leprotites  par  ses  formes 


HÉTÉRASPITES.  283 

grêles  et  oblongues,  il  établit  la  transition  au  second  qui  se  compose 
de  types  robustes  et  massifs.  Quoi  qu'il  en  soit,  parmi  les  groupes  de 
la  première  section  qui  ont  les  crochets  bifides,  les  Hétéraspites  se 
distinguent  des  Pseudocolaspites  par  leurs  tibias  échancrés,  des  Le- 
protites  par  la  présence  des  bords  latéraux  du  pronotum  et  des  autres 
par  la  pubescence  qui  les  recouvre.  Ils  se  composent  principalement 
d'espèces  africaines  et  indiennes. 

Les  genres  de  ce  groupe  se  différencient  l'un  de  l'autre  par  les 
caractères  ci-dessous  : 

A.  Cuisses  forlement  dentées.  Casmena. 
A'.      —    inerraes. 

B.  Bords  latéiaux  du  pionotum  régulièrement  crénelés.  Nerissus. 
B'.    —         —                —         simples. 

C.  Corps  hérissé  de  longs  poils.  Heteraspis. 
C.    —    couvert  de  poils  couchés.  Eryxia. 

ERYXIA. 
Baly,  Journ.  of  Entomol.  II,  p.  437. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  indistinct,  labre  subéchancré;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  oblong,  subacuminé.  —  Yeux  subarrondis,  très- 
convexes,  un  peu  sinués  en  dedans.  —  Antennes  grêles,  snbfiliformes, 
atteignant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  assez 
épaissi,  2  plus  gros  et  un  peu  moins  long  que  3,  3-6  oblongs,  grêles, 
7-'H  légèrement  dilatés,  décroissant  graduellement  de  longueur.  — 
Prothorax  transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  régulière- 
ment convexe,  subdilaté  au  milieu,  aussi  large  au  sommet  qu'à  la 
base,  bord  antérieur  très-avancé  au-dessus  de  la  tête,  angles  anté- 
rieurs et  postérieurs  obtus,  bords  latéraux  bien  marqués  et  entiers  ; 
écusson  petit,  subsemicirculaire.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  ré- 
gulièrement convexes,  confusément  ponctuées,  pourvues,  ainsi  que 
tout  le  reste  du  corps,  d'une  pubescence  grisâtre,  couchée,  serrée.  — 
Prosternum  très-étroit,  convexe  entre  les  hanches.  —  Pattes  grêles, 
cuisses  reuflées  au  milieu,  inermes;  tibias  dilatés  vers  l'extrémité,  les 
A  l'Ostérieurs  légèrement  échancrés  au  bord  externe  vers  l'extrémité; 
tarses  assez  robustes,  1  article  un  peu  moins  long  que  les  deux  sui- 
vants réunis  ;  crochets  bifides,  les  deux  divisions  subégales. 

Le  type  de  ce  genre  a  été  recueilli  sur  les  bords  du  Niger  par 
Baikie  auquel  il  a  été  dédié  par  le  D""  Baly.  Notre  collection  renferme 
une  autre  espèce,  le  Pachnephorus  holosericeus  Dej.  indiqué  comme 
originaire  du  Sénégal.  Dans  l'espèce  du  IJ''  Baly,  la  vestilure  du  corps 
est  formée  de  squammules  couchées,  obtuses  au  bout;  dans  celle  du 


284  PHYTOPHAGES. 

comte  Dejean,  elle  est  plutôt  cons1itu(^e  par  des  poils  grêles  et  effilés; 
dans  la  première,  les  téguments  ont  quelques  reflets  métalliques,  ils 
sont  ternes  dans  la  seconde.  Malgi'ù  ces  légères  diirérences,  on  ne 
peut  pas  séparer  génériquement  ces  types  qui  jusqu'à  ce  jour  sont 
les  seuls  connus. 

CASMENA. 

Tête  petite,  arrondie,  tout  à  fait  dégagée  du  prothorax  ;  épistome 
confondu  avec  le  front,  labre  échancré  ;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  allongé,  atténué  au  bout  et  tronqué.  —  Yeux  très-déve- 
loppés,  hémisphériques,  entiers.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  mesu- 
rant les  trois  quarts  de  la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  de 
moitié  plus  court  que  3,  les  suivants  très-longs.  —  Prothorax  un  peu 
plus  large  que  long,  bords  antérieur  et  postérieur  subparallèles,  les 
latéraux  très-légèrement  dilatés,  arrondis,  les  angles  antérieurs  et 
postérieurs  saillants  et  dentiformcs;  écnsson  obloiig,  arrondi  au  bout. 
—  Elytr.es  oblongues,  à  côtés  sub"]6tarallè!es,  arrondies  au  bout,  régu- 
lièrement convexes,  à  surface  profondément  ponctuée-striée  et  re- 
couverte, ainsi  que  le  reste  du  corps,  d'une  très-fine  et  très-rare 
pubescence  fauve.  —  Prosternum  très-étroit,  convexe  entre  les  han- 
ches. —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses  fortement  épaissies  et  sub- 
comprimées, les  antérieures  plus  fortes  que  les  autres,  les  moyennes 
moins  que  les  postérieures,  toutes  pourvues  en  dessous  d'une  forte 
dent  aiguë;  tibias  linéaires,  tarses  longs,  i  article  des  postérieurs  un 
peu  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  bifides. 

Cette  nouvelle  forme  générique  est  fortement  caractérisée;  le  con- 
tour de  son  pronotum,  que  Ton  ne  peut  ais-ément  faire  saisir  par  une 
description,  servirait  seul  à  le  faire  reconnaître.  Ses  bords  latéraux 
bien  marqués  la  différencient  des  nombreux  genres  du  groupe  des 
Leprotites  dont  elle  a  le  faciès  général  ;  ses  antennes,  la  forme  de 
ses  cuisses  et  les  dents  dont  elles  sont  armées,  la  feront  reconnaître 
lorsqu'on  voudra  la  comparer  aux  autres  types  du  groupe  des  Hété- 
raspites.  Elle  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  découverte  au  Vieux- 
Calabar  (1). 

HETERASPIS. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  437  (2). 

Tête  forte,  arrondie,  profondément  engagée  dans  le  prothorax; 

(1)  Casmenn  Murrnyi. —  OlMorga,  flaTO-brunnea,  pube  subtili  aurea  ves- 
tita;  oculis,  tiliiis  ajiice,  tarsisque  nigricantibiis  ;  capite  prothoraccfjue  dense 
punctati?,  punctis  umbilicatis;  elytriâ  regiilariter  striato-punctatis.  —  Long. 
5  mill. 

(2)  Syn.  Hetebaspis,  Blanchard,  Hist.  des  Insectes,  t.  II,  p.  186;  Le  Corde, 


HÉTÉRASFÏTES.  285 

épistome  imparfaitement  séparé  du  front  en  arrière,  émarginé  en 
avant;  labre  transversal,  entier;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
large,  ovalaire,  tronqué  au  bout.  —  Yeux  assez  gros,  subirrondis,  à 
peine  sinués  en'dedans.  —  Antennes  robustes,  dépassant  légèrement 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  court,  très-gros,  2  beau- 
coup plus  grêle,  un  peu  plus  court,  3-6  oblong?,  grêles,  7-11  dilatés, 
subcomprimés.  —  Prothorax  transversal,  subquadrangulaire,  assez 
bombé  sur  le  disque,  bords  latéraux  presque  droits  ou  légèrement 
dilatés-arrondis,  peu  saillants,  les  angles  obtus  et  peu  distincts; 
écusson  triangulaire,  curviligne.  —  Elytres  ovalaires,  largement  ar- 
rondies au  bout,  convexes,  confusément  ponctuées,  recouvertes,  ainsi 
que  les  autres  parties  du  corps,  de  longs  poils  hérissés.  —  Proster- 
num oblong,  assez  large,  à  surface  inégale,  un  peu  convexe  entre  les 
hanches.  —  Pattes  robustes,  cuisses  fusiformes,  inermes  ;  tibias  inter- 
médiaires échancrés  à  leur  bord  externe  ;  tarses  larges,  courts,  ter- 
minés par  des  crochets  bifides. 

En  1863,  lorsque  M.  Baly  a  publié  d'excellentes  recherches  sur  les 
Eumolpides,  il  n'a  pas  remarqué  que  le  genre  Heteraspis  avait  été 
décrit  par  le  Prof.  Blanchard  dans  son  Histoire  des  Insectes  (t.  llj 
p.  186).  Par  la  suite,  M.  J.  Le  Conte  a  de  nouveau  décrit  ce  genre  en 
1859,  à  l'occasion  de  la  description  des  Coléoptères  du  Kansas  et  du 
Nouveau-Mexique.  Ces  descriptions  beaucoup  trop  courtes  laissent 
subsister  des  doutes  dans  l'esprit  et  il  n'est  pas  certain  que  les  es- 
pèces décrites  par  l'auteur  américain  fassent  réellement  partie  du 
genre  Heteraspis  de  Blanchard.  A  la  réunion  que  nous  avons  opérée 
de  ce  dernier  genre  avec  les  Bromius  du  D''  Baly,  on  pourrait  ob- 
jecter que  les  Bromius  décrits  par  l'auteur  anglais  n'ont  pas  l'écusson 
presque  carré,  un  peu  pointu  à  l'extrémité;  en  effet,  mais  si  Ton 
étudie  le  Bromius  Mouhoti,  on  trouve  que  ce  caractère  lui  est  parfai- 
tement applicable  ;  d'ailleurs,  le  Prof.  Blanchard  dit  que  les  Hete- 
raspis habitent  les  Indes  orientales  et  l'Afrique  australe.  En  résunié, 
nous  considérons  les  Bromius  de  M.  Baly  comme  des  Heteraspis; 
quant  aux  espèces  américaines,  nous  devons,  faute  de  matériaux  suf- 
fisants, suspendre  notre  jugement. 

Ce  type  générique  est  bien  distinct  et  facile  à  reconnaître  à  la  forte 
pubescence  qui  le  recouvre  en  entier,  à  sa  forme  massive,  à  l'échan- 
crure  des  tibias  moyens,  enfin  à  ses  antennes  subclavif ormes. 

Dans  quelques  espèces,  dont  M.  Baly  avait  formé  le  genre  Tricho- 
CHRYSEA,  la  face  est  oblongue,  les  mandibules  plus  fortes  et  plus  sail- 
lantes, le  bord  antérieur  de  l'épistome  est  profondément  émarginé  et 

Colcop.  of  Kansas  and  N.-Mnx.  p.  23;  Motsclmlsky,  Etiui.  entorn.  VI,  p.  37; 
SudViaii,  Aiehiv.  j.Natnrg.  XXXII,  p.  337.  —  BuoMiLs,Baly,Joiirii.  of Entom.  il, 
p.  439.  —  TuicuocHUïSKA,  Baly,  Joi;rii.  of  Entom.  1,  p.  195.  —  Callomorpua, 
BaJy,  Journ.  of  Entom.  1,  p.  285. 


286  PHYTOPHAGES. 

pourvu  de  chaque  côté  d'un  fort  prolongemenl  deutiforme.  Ainsi 
que  l'auteur  anglais  l'a  reconnu,  ces  caractères  sont  l'apanage  du 
mâle  seulement,  de  sorte  qu'ils  peuvent  servir  seulement  à  établir 
une  division  dans  le  genre. 

Les  espèces,  très-remarquables  par  leurs  couleurs  brillantes  et  la 
pubescence  qui  les  recouvre,  sont  répandues  depuis  le  nord  de  la 
Chine  et  le  Japon,  jusque  dans  les  grandes  îles  de  la  Malaisio;  elles 
sont  au  nombre  de  huil  seulement,  ou  de  onze,  si  l'on  peut  y  ajouter 
les  types  décrits  par  MM.  Le  Conte  et  Suffrian  ;  dans  ce  cas,  l'aire  de 
distribution  du  genre  serait  bien  plus  étendue  que  celle  que  nous 
venons  de  donner. 

NERISSUS. 

Dejean,  Catal.  3°  éd.  p.  438. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épisiome  imparfaitement  séparé  du  front,  émarginé  à  son 
bord  libre;  Libre  transversal,  subeniirr;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  sabiinéaire,  largement  tronqué  au  bout.  —  Yeux  subhé- 
misphériques, entieis.  —  Antennes  grèies,  filiformes,  avec  les  articles 
moyens  un  peu  plus  gros  que  les  autrt'S,  4  article  court,  épais,  2  de 
moitié  moins  long  que  3,  les  suivants  à  peu  près  égaux  en  longueur. 
—  Prothorax  transversal,  suhquadrangulaire,  peu  convexe,  moins 
large  que  les  élytres,  bord  antérieur  coupé  carrément,  bords  latéraux 
légèrement  dilatés-arrondis,  finement  et  régulièrement  crénelés;  écus- 
sou  oblong,  à  sonmiet  très-obtus.  —  Eiytres  obiougues-ovalaires,  assez 
convexes,  largement  arrondies  eu  arrière,  à  surface  confusément  ponc- 
tuée ou  ponctuée-striée,  ornées  tantôt,  comme  le  reste  du  corps,  d'une 
pubescence  éparse,  presque  couchée,  tantôt  de  séries  très-régu.'ières  de 
poils  disposés  en  chtvrons.  —  Frosternum  oblong,  assez  large. —  Pattes 
robustes,  cuisses  fusiformes,  inermes,  tibias  dilatés  ve.'S  l'extrémité, 
les  intermédiaires  échancrés  au  bord  externe  vers  l'extrémité;  tarses 
larges,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Comparés  aux  Heteraspis,  dont  ils  possèdent  à  peu  près  la  taille 
et  la  forme,  les  Nerissls  se  distinguent  non-seulement  par  le  prono- 
tam  dont  les  bords  sont  crénelés  et  le  disque  bien  moins  convexe, 
mais  encore  par  les  antennes  qui  sont  construites  sur  un  plan  très- 
dillérent.  Nous  n'avons  p^s  coouu  les  espèces  signalées  dans  le  Cata- 
logue du  comte  Dejcau;  la  diagnose  ci-dessus  a  été  tracée  d'après  des 
exemplaires  que  M,  A.  Murray  a  bien  voulu  nous  communiquer,  et 
originaires  du  Vieux-Calabar  (1). 

(1)  Kerissus  strigosus,  Murray  —  Oblougus,  nijro-pioeus^  viiidi-micans, 
pube  gnsea  parce  vestitus  ;  elytns  punclalo-striatis  liiiuisque  uovem  lougitu- 
dinalibus,  é  pilis  angulatim  disposil'is  oruatis.  —  Long.  9  mill. 


PSEUDOCOLASPITES.  287 

Groupe  XI.     Pseudocolaspites. 

Tète  en  général  un  peu  oblongue  et  assez  dégagée  du  prothorax. — 
Antennes  courtes  et  robustes,  dilatées  vers  l'extrémité.  —  Prothorax 
subglolmleux  ou  conique,  pourvu  de  bords  latéraux  plus  ou  moins 
complets,  parfois  presque  effacés.  —  Elytres  courtes,  souvent  dépri- 
mées en  dessus,  pubescentes  ou  squammuleuses.  —  Prosternum  large, 
transversal,  son  épisternum  à  bord  antérieur  concave.  —  Pattes  lon- 
gues, tibias  entiers;  crochets  bifides. 

Un  petit  insecte,  découvert  en  Algérie,  a  servi  de  type  au  genre 
PsEUDOcoLASPis,  Créé  par  le  comte  de  Castelnau.  Ce  genre,  à  sou  tour, 
est  la  forme  normale  du  groupe  actuel  qui  en  a  pris  le  nom.  Autour 
de  ce  genre,  qui  présente  des  caractères  bien  tranchés,  se  sont  grou- 
pées, en  nombre  assez  considérable,  d'autres  formes,  dont  le  faciès 
a  pu  s'altérer,  mais  dont  la' structure  rappelle  évidemment  la  forme 
typique.  Dans  la  division  actuelle,  les  antennes  sont  toujours  assez 
courtes  et  robustes,  très-souvent  le  2<=  article  est  aussi  long  que  le  3% 
et  les  derniers  sont  presque  toujours  dilatés  et  constituent  une  massue 
allongée;  le  prosternum  est  souvent  carré  et  même  transversal,  de 
sorte  que  les  hanches  antérieures  sont  distantes  l'une  de  l'autre.  Cet 
écartement  des  hanches  est  encore  plus  manifeste  à  la  paire  posté- 
rieure, et  à  ce  point  que,  dans  certains  types,  les  cuisses  ont  l'air 
d'être  articulées  tout  contre  le  bord  latéral  des  élytres.  Cette  structure 
ne  se  manifeste  d'une  manière  aussi  remarquable  dans  aucun  autre 
type. 

La  coloration  est  ordinairement  sombre,  constamment  avec  des  re- 
flets métalliques  plus  ou  moins  prononcés;  toujours  le  corps  est  plus 
ou  moins  recouvert  d'une  pubesccnce  tantôt  rare  et  très-fine,  tantôt 
plus  abondante,  plus  serrée^  rarement  il  est  orné  de  véritables  squam- 
mules.  Le  prothorax  est  globuleux  ou  conique,  toujours  plus  étroit 
que  les  élytres,  rarement  presque  aussi  large.  Les  pattes  sont  assez 
longues  et,  par  suite  de  leur  aniculation,  visibles  au-delà  des  élytres; 
souvent  les  cuisses  sont  brusquement  renflées  dans  leur  milieu  et  at- 
ténuées aux  extrémités. 

Parmi  les  groupes  des  Eumoipides  de  la  première  section  qui  ont 
les  crochets  bifides,  celui-ci  se  distingue  facilement  par  lapubescence, 
par  l'absence  d'échancrure  au  bord  externe  des  tibias,  par  la  présence 
de  bords  latéraux  plus  ou  moins  complets  au  pronotum.  Le  Iront  est 
plan  et  dépourvu  de  ces  sillons  profonds  qui  caractérisent  les  Scclo- 
doutiles. 

On  peut  dire,  d'une  manière  générale,  que  les  Pseudocolaspites  sont 
propres  à  l'Afrique.  On  connaît  des  types  des  contrées  boréales,  occi- 
dentales et  méridionales  de  cette  partie  du  monde;  les  espèces  qui  se 


288  PHYTOPHAGES. 

retrouvent  ailleurs  sont  tout  à  fait  exceptionnelles.  Ainsi  il  y  a  une 
espèce  en  Syrie,  peut-être  une  autre  en  Espagne. 
Le  tableau  suivant  retrace  leurs  caractères  distinctifs  : 

A.  Cuisses  antérieures  et  moyennes  égales  ou  subégales. 

B.  Bords  latéraux  du  pronotum  nuls  ou  incomplets.  Pseudocolaspis. 
B'.    —       —                  —        bien  distincts. 

C.  Cuisses  inerœes.  Trichostola. 

C.  —    antérieures  dentées.  Enipeus. 
A'.      —    moyenues  visiblement  plus  faibles  que  les  an- 
térieures. 

D.  Ecusson  triangulaire.  Eurytus. 
D'.      —      pentagonal. 

E.  Parties  supérieures  squammuleuscs.  Himera. 
E'.      —             —        pubescentes. 

F.  Pubcscence  longue,  serrée,  laineuse.  Macrocoma. 
F'.          —        rare,  couchée. 

G.  Protliorax  globuleux,  dilaté  au  milieu.  Pausiris. 
G'.        —        conique,  rétréci  de  la  base  au  sommet. 

H.  Derniers  articles  des  antennes  plus  larges  que  longs.      Pallena. 
H'.      —  —  —        plus  longs  que  larges.      Macetes. 

PSEUDOCOLASPIS. 
Laporte,  Rev.  entom.  Silberm.  I,  p.  23  (1). 

Tète  un  pou  oblongue,  assez  dégagée  du  prothorax,  épistome  souvent 
limité  latéralement  par  deux  petites  carènes,  échancré  et  denté  à  son 
Lord  libre;  labre  parfois  très-graud  (P.  setosa),  parfois  très-peu  sail- 
lant et  à  peine  distinct  [P.  tinuliathus);  palpes  à  dernier  article  ova- 
laire,  allongé,  acamiué.  —  Yeux  subarrondis,  convexes,  entiers,  — 
Antennes  courtes,  atteignant  à  peine  à  la  base  du  pronotum,  \  article 
grcs,  2  un  peu  plus  grêle,  à  peu  près  de  même  longueur  et  plus  long 
que  3,  3-6  allongés,  obconiques,  7-11  larges,  subcarrés,  le  dernier 
acuminé.  —  Prothorax  subglubuleux,  un  peu  déprimé  en  dessus,  ré- 
tréci en  avant,  plus  étroit  que  les  élytres,  bords  latéraux  indiques 
seulement  par  une  fine  strie,  effacée  en  avant,  angles  antérieurs  et 
postérieuis  presque  nuls;  écusson  subpentagonal  ou  subquadrangu- 
laire,  parfois  (P.  curculionoïdes)  son  bord  postérieur  biéchancré 
et  muni  de  trois  poifites  aiguës.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  ou 
cunéiformes  et  atténuées  des  épaules  à  l'extrémité  ;  à  surface  irrégu- 

(1)  Fdirmaire,  Gen.  Col.  Europ.  IV,  p.  222,  pi.  63,  fig.  309.  —  Thomson, 
Archiv.  eutoin.  Il,  [>.  381.  —  Wollaston,  Catalogue  of  Canarien  Coleopt.  p.  39 i. 

—  Baly,  Journ.  of  Entom.  I,  p.  197.  —  Marshall,  Journ.  ot  Entom.  IJ,  p.  3-K3. 

—  Schaufuss,  Aun.  Soc.  Ent.  de  Fr.  4"  S.,  11,  p.  311. 


PSEVJDOCOLASPITES.  289 

lièrement  ponctuée,  ou  bien  ornée  de  côtes  obtuses  peu  élevées.  — 
Prosternum  oblong,  presque  plan,  subéiargi  en  arrière,  à  base  coupée 
carrément  et  s' appuyant  largement  sur  le  mésosternum;  celui-ci  et  le 
métasternum  larges  et  séparant  fortement  les  hanches.  —  Abdomen 
à  1  segment  aussi  long  que  les  suivants  réunis.  —  Pattes  médiocres, 
cuisses  renflées  dans  leur  milieu,  armées  en  dessous  d'une  petite  dent 
aiguë;  tibias  cannelés,  tarses  larges  et  robustes,  les  articles  subégaux; 
crochets  bifides. 

Nous  avons  observé  de  très-grandes  différences  entre  les  espèces 
pour  la  forme  du  labre;  dans  l'espèce  typique  (P.  setosa),  l'épistome 
est  fortement  échancré  en  triangle,  le  labre  est  relativement  très- 
long,  un  peu  atténué  et  légèrement  échancré  à  son  bord  libre.  Dans 
la  P.  timiliathus,  le  labre  est  à  peine  visible  dans  l'échancrure  très- 
légère  de  l'épistome. 

Un  caractère  très-saillant  dans  ce  genre,  c'est  la  longueur  relative 
du  deuxième  article  des  antennes  :  tandis  que,  dans  la  grande  majo- 
rité des  Eumolpides,  cet  article  est  très-petit  et  plus  court  que  le  troi- 
sième ;  ici,  au  contraire,  il  est  oblong,  souvent  égal  au  suivant  et  par- 
fois plus  allongé. 

Le  nombre  des  espèces  s'élève  à  25  ou  30  ;  elles  sont  plus  particu- 
lièrement répandues  au  midi  de  l'Afrique  et  sur  les  cotes  occidentales 
de  cette  partie  du  monde.  En  dehors  de  là,  quelques  types  ont  été 
signalés  aux  Canaries  {Wollaston),  en  Algérie  [H.  Lucas),  en  Grèce 
{Schaufuss),  en  Syrie  {Dejean). 

EURYTUS. 

Tête  forte,  dégagée  du  prothorax  et  infléchie  en  dessous;  épistome 
confondu  avec  le  front,  triangulairement  échancré  et  lobé  anguleux 
de  chaque  côté;  épistome  transversal,  échancré  comme  l'épistome; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  très-allongé,  sublinéaire,  large- 
ment tronqué.  —  Yeux  grands,  assez  convexes,  arrondis,  subentiers. 
—  Antennes  dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1 
article  oblong,  épaissi,  2  de  même  longueur  que  3,  un  peu  plus  épais, 
3-6  allongés,  grêles,  7-11  très-dilatés,  cylindriques,  à  peine  plus  longs 
que  larges,  le  dernier  en  ovale  allongé,  acuminé.  —  Prothorax  trans- 
versal, aussi  large  que  les  élytres,  très-fortement  rétréci  en  avant, 
médiocrement  convexe,  bord  antérieur  avancé  dans  son  milieu;  les 
angles  antérieurs  et  postérieurs  très-obtus;  bords  latéraux  infléchis; 
écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  ovalaires,  un  peu  dilatées 
dans  leur  milieu,  aussi  larges  que  longues  ou  à  peu  près,  sans  callo- 
sités humérales,  éparsément  ponctuées,  pourvues,  comme  le  reste  du 
corps,  de  poils  rares,  courts,  couchés,  d'un  blanc  argenté. —  Prosternum 
presque  aussi  large  que  long,  plan;  mésosternum  très-largo;  méta- 

Colëoptères.    Tome  X.  19 


290  PHYTOPHAGES. 

sternum  beaucoup  plus  large  encore,  de  façon  que  le  bord  externe  des 
hanches  postérieures  touche  le  bord  lat(^ral  des  élytres.  —  Pattes  lon- 
gues et  grêles,  cuisses  renflées  au  milieu,  très-atténuées  à  la  base, 
les  antérieures  et  les  postérieures  plus  fortes  et  dentées  eu  dessous; 
tibias  grêles,  tarses  médiocres,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Entre  tous  les  Eumolpides,  ce  genre  est  remarquable  par  la  largeur 
du  métasternum  et  par  la  distance  qui  sépare  les  cuisses  postérieures 
l'une  de  l'autre,  à  ce  point  que  leur  partie  basilaire  correspond  au 
bord  latéral  des  élytres  et  que  l'organe  en  entier  est  visible  d'en 
haut.  Ce  caractère  peut  le  faire  reconnaître,  si  on  le  compare  aux 
autres  genres  du  groupe  actuel;  de  plus,  son  écusson  est  en  triangle 
curviligne,  forme  très-rare  et  exceptionnelle  chez  les  Pseudocolaspites, 
où  il  est  en  général  quadrangulaire  ou  pentagonal.  Nous  connaissons 
deux  espèces  d'EuRYius,  originaires  du  Cap  de  Bonne-Espérance  (1). 

PAUSIRIS. 

Tête  oblongue,  dégagée  du  prothorax  et  infléchie;  épistome  con- 
fondu avec  le  front,  échancré  en  avant  et  lobé  anguleux  de  chaque  côté  ; 
labre  échancré  comme  l'épistome;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
allongé,  atténué  peu  à  peu  vers  l'extrémité  qui  est  tronquée. —  Yeux 
petits,  subhémisphériques,  entiers.  —  Antennes  mesurant  la  moitié 
de  la  longueur  du  corps,  1  article  épaissi,  2  plus  gros  et  un  peu  moins 
long  que  3,  3-6  joblongs,  obconiques,  7-11  dilatés,  subcomprimés.  — 
Prothorax  un  peu  plus  large  que  long,  moins  large  que  les  élytres, 
rétréci  à  sa  base  et  plus  au  souïniet,  dilaté  arrondi  dans  sou  milieu, 
bord  antérieur  un  peu  avancé  au  milieu,  les  latéraux  sous  forme  de 
fines  carinules,  tous  les  angles  très-obtus;  écusson  subquadraugulaire, 
arrondi  au  sommet.  —  Elytres  ovalaires-oblongues,  subcylindriques, 
à  côtés  subparallèles,  des  callosités  humérales  et  une  saillie  obtuse  à  la 
base,  à  surface  ponctuée-striée,  ornée  de  quelques  poils  rares,  un  peu 
dressés,  blanchâtres.  —  Prosternum  oblong,  légèrement  relevé  entre 
les  hanches.  —  Pattes  longues  et  grêles,  cuisses  épaissies  dans  leur 
milieu,  très-atténuées  à  la  base,  toutes  inermes,  les  antérieures  et  les 
postérieures  plus  développées  que  les  intermédiaires;  tibias  grêles; 
tarses  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Ces  petits  insectes  ressemblent  pour  la  forme,  la  taille  et  la  couleur 
aux  Colaspidea;  il  y  a  cependant  entre  les  deux  types  une  différence 
d'organisation,  résultant  surtout  de  la  forme  de  l'épisternum  protho- 
racique.  Parmi  les  genres  du  groupe  des  Pseudocolaspites,  le  genre 

(1)  Eurytus  Balyi.  —  Brcviter  ov.ilis,  acneus,  subnitidus,  pn\)c  brevi,  ar- 
gcniea,  parce  vestitus:  capile  forlitur,  prolliorace  siibtilius,  dense  puDCtatis; 
clylris  parcius  fortiusque  punctatis  ;  anteonis  basi  obscure  bruniieis,  apice 
fuscis.  Long.  2  mil). 


PSEUDOCOLASPITES.  291 

Pausiris  se  distingue  par  la  forme  suhglohuleuse  du  prothorax.  Quoi- 
que les  pattes  soient  encore  très-distantes  l'une  de  l'autre,  la  dis- 
tance qui  les  sépare  est  cependant  bien  moins  considérable  que  chez 
les  EuRYTus.  L'espèce  typique  (1)  est  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

PALLENA. 

Tête  subarrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  triangulairement 
échancré  en  avant  et  anguleux  lobé  de  chaque  côté;  labre  émarginé; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  atténué,  tronqué.  — 
Yeux  brièvement  ovalaires,  assez  convexes,  subentiers.  —  Antennes 
courtes,  dépassant  un  pe'u  la  base  du  prothorax,  i  article  renflé,  pres- 
que aussi  large  que  long,  2-6  oblongs,  obconiques,  subégaux,  7-1 1  ren- 
flés, subcylindriques  ;  les  8,  9  et  10  plus  larges  que  longs.  —  Prothorax  . 
transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  conique,  fortement 
rétréci  de  la  base  au  sommet,  bord  antérieur  coupé  droit  et  accom- 
pagné d'un  large  sillon  obsolète,  bord  postérieur  flexueux,  bords  la- 
téraux très-peu  saillants,  indiqués  seulement  par  une  une  carène 
visible  en  retournant  l'insecte;  écusson  pentagonal.  ~  Elytres  briè- 
vement ovalaires,  un  peu  plus  longues  que  larges  à  la  base,  tubéro- 
sités  humérales  saillantes,  un  renflement  large  et  peu  convexe  en 
dedans  de  l'épaule,  à  surface  inégalement  ponctuée,  subrugueuse  la- 
téralement, ornée  de  lignes  longitudinales  lisses  et  de  poils  courts, 
blanchâtres,  inclinés. —  Prosternum  plus  large  que  long,  presque 
plan.  —  Pattes  allongées,  cuisses  renflées  au  milieu,  atténuées  à  la 
base,  les  antérieures  et  les  postérieures  plus  fortes,  dentées  en  des- 
sous, les  postérieures  fortement  écartées  à  la  base;  tibias  antérieurs 
plus  longs  que  les  moyens,  les  postérieurs  très-longs,  fortement  cour- 
bés; tarses  larges,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Par  la  forme  générale  et  l'écarteraent  des  hanches  postérieures,  le 
genre  actuel  est  voisin  des  Eurytus;  il  s'en  éloigne  par  son  écusson 
peutagonai,  par  son  proootum  conique,  sa  forme  plus  allongée,  et 
d'autres  caractères  de  détail.  Deux  espèces  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance font  partie  de  ma  collection  (2). 

(1)  Pausiris  rotundicollis.  —  Oblonga,  subnitida,  œnea,  piibe  suberecta,  pal- 
lida  parce  vestita;  capile  et  prothorace  punctatis;  elytris  punctato-striatis;  an- 
tennis  fuscis,  basi  brunneo-fcrrugineis.  —  Long.  2  1/2  inill. 

(2)  Pallena  tibialis.  —  Oblongo-ovata,  nitida,  cuprea,  pube  subtili,  albicanle 
parce  vestita  ;  capits  et  protiioraco  sat  fortiter  punctatis,,  punctis  oblongis; 
elytris  iriegulariter  i^ubiugulose  puuctalis;  tibiis  et  anteuuarum  Ijasi  bruuiieo- 
feiTuginsis.  —  Long.  4  mill. 


25)2  PHYTOPHAGES. 

MACROCOMA. 

Tête  oblongue,  eugagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  terminée  en  avant  par  un  museau  large  et  obtus;  épistome 
confondu  avec  le  front,  très-faiblement  émarginé;  labre  très-large, 
coupé  carrément  sur  les  côtés,  échancré  en  arc  à  son  bord  libre;  der- 
nier article  des  palpes  maxillaires  oblong,  un  peu  atténué  et  tronqué  au 
bout.  —  Yeux  ovalaires,  peu  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes 
dépassant  à  peine  la  base  du  pronotum,  1  article  oblong,  2-6  sub- 
égaux, obconiques,  7  triangulaire,  de  moitié  plus  long  que  chacun 
des  précédents^  les  derniers  dilatés,  subcylindriques.  —  Prothorax 
subglobuleux,  un  peu  plus  large  que  long,  rétréci  à  la  base  et  plus 
fortement  au  sommet,  bord  antérieur  droit,  bords  latéraux  effacés, 
angles  nuls  ;  écusson  subquadrangulaire,  un  peu  arrondi  au  sommet. 
—  Elytres  ovalaires-oblongues,  à  côtés  parallèles,  tubérosités  humé- 
raies  petites  et  saillantes,  surface  confusément  et  densémeut  ponctuée, 
ornée,  ainsi  que  le  reste  du  corps,  d'une  longue  pubescence  argentée, 
hérissée,  assez  épaisse.  —  Prosternum  subcarré,  presque  plan.  — 
Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  les  antérieures  et  les  postérieures 
fortement  dentées, plus  développées  que  les  moyennes;  tibias  robustes, 
cannelés  longitudinalement,  dilatés  à  l'extrémité;  tarses  larges,  ter- 
minés par  des  crochets  profondément  bifides;  la  division  interne  grêle 
et  de  moitié  moins  longue  que  l'externe. 

Remarquable  par  sa  longue  pubescence  soyeuse,  ce  genre  présente 
un  ensemble  de  caractères  assez  saillants;  il  se  distingue  des  Pseu- 
coLASPis  par  sa  forme  cylindroïde,  par  ses  cuisses  moyennes  faibles, 
par  son  pronotum  globuleux.  La  seule  espèce  connue  est  originaire 
de  Natal  (1). 

HIMERA. 

Tête  arrondie,  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  épislomc 
confondu  avec  le  front,  son  bord  libre  triangulairenient  échancré, 
lobé  aiiguleux  de  chaque  côté;  labre  subémarginé;  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  ovalaire-oblung,  atténué  et  tronqué.  —  Yeux 
ovalaires,  très-convexes,  entiers.  —  Antennes  assez  robustes,  mesu- 
rant la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  épaissi,  2  plus  court 
et  plus  gros  que  le  suivant,  3-6  subégaux,  oblongs,  7-11  dilatés  ot 
subcylindriques. —  Prothorax  transversal,  fortement  rétréci  de  la  base 
au  sommet,  bord  antérieur  coupé  carrément;  bords  latéraux  presque 
droits,  effacés  en  avant,  angles  antérieurs  nuls;  écusson  plus  large 

(t)  Macrocoma  eriophorci.  —  Oblonga,  subc\ iimlrica,  uilida,  viridi-aurea, 
pube  soiicca,  argcutca,  longiori,  siiberecla  deiiso  vcstita;  anteuuarum  articulis 
quatuor  ultimis  nigris,  opacis.  —  Long,  ti  inill. 


PSEUDOCOLASPITES.  293 

que  long,  pentagonal.  —  Elytres  brièvement  ovalaires,  plus  larges  que 
le  pronotum,  régulièrement  convexes,  à  surface  entièrement  recou- 
verte, comme  le  reste  du  corps,  de  squammules  couchées,  assez  larges 
et  très-serrées.  —  Prosternura  quadrangulaire ,  un  peu  plus  large 
que  long,  plan.  —  Pattes  robustes,  cuisses  fusiformes,  dentées  en  des- 
sous, les  moyennes  plus  faibles;  tibias  épais,  cannelés  longitudinale- 
ment;  tarses  larges,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Dans  le  groupe  des  Pseudocolaspites,  c'est  le  seul  genre  qui  soit 
recouvert  d'écaillés  semblables,  les  autres  genres  sont  plus  ou  moins 
pubescents.  La  forme  courte  et  massive  rappelle  celle  des  Bromius. 
Une  seule  espèce  est  connue,- elle  est  indiquée  de  la  Cafrerie  et  du 
Lac  N'gami  (1). 

MACETES. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  émarginé  en  avant,  labre 
transversal,  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong- 
ovalaire,  atténué  et  tronqué  au  bout.  —  Yeux  assez  convexes,  sub- 
arrondis ,  entiers.  —  Antennes  mesurant  à  peu  près  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  1  article  oblong,  renflé,  2  plus  gros  et  plus  court 
que  3,  3-6  allongés,  obconiques,  7-11  de  même  forme,  dilatés  et 
subcomprimés.  —  Prothorax  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  for- 
tement rétréci  de  la  base  au  sommet,  bord  antérieur  coupé  carrément 
avec  un  très-léger  sillon  obsolète;  bords  latéraux  droits,  peu  saillants, 
représentés  par  une  fine  carène  à  peu  près  entière;  surface  réguUè- 
rement  convexe;  écusson  pentagonal.  —  Elytres  ovalaires-oblongues, 
subcylindriques,  assez  convexes,  sans  gibbosité  basilaire,  épaules  un 
peu  saillantes,  surface  finement,  confusément  ponctuée,  recouverte, 
ainsi  que  le  reste  du  corps,  d'une  pubescence  assez  serrée  et  couchée. 
—  Prosternum  un  peu  plus  long  que  large,  plan.  —  Pattes  médiocres, 
cuisses  assez  fortement  renflées  au  m.ilieu,  les  antérieures  et  les  pos- 
térieures plus  fortes  que  les  moyennes,  et  dentées  en  dessous;  tibias 
droits,  brusquement  dilatés  à  l'extrémité;  tarses  larges,  épais,  1  ar- 
ticle plus  développé  que  les  autres,  crochets  bifides. 

Ce  type  appartient,  comme  les  précédents,  à  l'Afrique  australe;  il 
a  un  faciès  qui  le  fait  aisément  reconnaître  parmi  les  Pseudocolaspites; 
sous  ce  rapport,  il  ressemble  au  genre  Himera,  seulement  il  est  plus 
allongé,  et  au  lieu  de  squammules,  il  est  recouvert  d'une  pubescence 
couchée.  Jusque  maintenant,  nous  ne  connaissons  qu'un  seul  type 
qui  puisse  rentrer  dans  cette  coupe  générique  (2). 

(1)  Himera  squammulosa.  —  Brevitor  oblonga,  piceo-nigra,  fcneo-micans, 
sqiiammulis  variegatis  dense  vestita;  pedibus  obscure  brunneis;  antennis  piceis, 
basi  forrugineis.  —  Long.  3  mill. 

(2)  Mnceles  albicans.  —  Oblongo-ovata,  obscure  viridi-tenca,  pultc  all)icante. 


294  PHYTOPHAGES. 

TRICHOSTOLA. 
Chevrolat,  Dej.  Catal.  3e  éd.  p.  433. 

Tête  arrondie,  infléchie  et  engagée  dans  ie  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front  en  ar- 
rière, subémarginé  à  son  bord  libre  ;  labre  rétréci  en  avant  et  légère- 
ment échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué 
et  obtus  vers  le  bout.  —  Yeux  médiocres,  arrondis,  entiers.  —  An- 
tennes grêles,  dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps, 
i  article  renflé,  2  ovalaire,  3  plus  allongé,  4-6  grêles,  oblougs,  7-H 
très-légèrement  dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  transversal, 
presque  aussi  large  que  les  élytres  à  sa  base,  fortement  rétréci  en 
avant,  assez  convexe;  bord  antérieur  coupé  carrément  avec  ses  an- 
gles effacés,  bords  latéraux  très-légèrement  arrondis,  infléchis;  écusson 
semi-circulaire.  —  Elytres  ovalaires-oblongucs,  ponctuées-striées,  re- 
couvertes comme  le  reste  du  corps  d'une  pubescence  épaisse,  presque 
couchée,  d'un  jaune  doré.  —  Prosternum  plus  large  que  long,  légè- 
rement convexe  entre  les  hanches.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusi- 
formes,  les  postérieures  à  peine  plus  fortes,  toutes  inermes,  tibias 
grêles,  linéaires;  tarses  étroits,  terminés  par  de  petits  crochets  bifides. 

La  diagnose  ci-dessus  a  été  tracée  d'après  la  Trichostola  vestita  De- 
jean,  de  l'île  Bourbon.  C'est  un  pelit  insecte  qui  se  distingue  au  pre- 
mier abord  des  Pseudocolaspis  par  sa  forme  ovalaire,  par  son  pro- 
thorax  conique,  et  des  genres  suivants  par  ses  cuisses  à  peu  près  égales 
entre  elles.  Outre  cette  espèce  de  l'île  Bourbon,  le  genre  paraît  avoir 
des  représentants  à  Madagascar  et  au  cap  de  Bonne-Espérance  (1). 

ENIPEUS. 

Tête  un  peu  oblongue,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  émarginé  en 
avant,  labre  assez  grand,  transversal,  entier;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  ovalaire,  atténué  vers  le  bout,  très-faiblement 
tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes,  atténués  en  pointe  aiguë 
vers  le  bas,  non  sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  robustes,  moins 
longues  que  la  moitié  du  corps,   i   article  épaissi,  2-3  obconiques, 

appressa,  sat  dense  vestita;  antennis  fuscis  basi  ferrugineis;  pedibus  ferrugiiieo- 
brunneis,  femoribus  œneo-micantibus;  elytris  confuse  sat  dense  punctatis.  — 
Long.  6  mili. 

(1)  Trichostola  vestita,  Dejean.  —  Ovalis,  flavo-ferruginea,  supra  nitidi-au- 
reo-micans,  antennis  apice  infuscatis  pedibusque  pallide  tlavis;  capite  et  pro- 
thorace  parce  punctatis,  aureo-pllosis  ;  elytris  seriatim  punctatis  piiosisque.  — 
Long.  3  roili.  Ile  Bourbon. 


MÉTACHROMITES.  295 

suLégaux,  4-6  oblongs,  égaux  entre  eux  et  plus  courts  que  les  précé- 
dentS;,  7-14  fortement  dilatés,  comprimés,  plus  longs  que  les  autres, 
avec  un  article  appendiculaire  conique.  —  Prothorax  transversal, 
plus  étroit  que  les  élytres,  rétréci  de  la  base  au  sommet,  assez  convexe, 
bord  antérieur  droit  avec  ses  angles  effacés,  bords  latéraux  presque 
droits,  formés  par  une  carinule  à  peine  saillante,  bord  postérieur 
échancré  sinueux  de  chaque  côté,  lobé  dans  son  milieu;  écusson 
pentagonal.  —  Elytres  oblongues,  légèrement  rétrécies  vers  l'extré- 
mité à  partir  des  épaules  qui  sont  saillantes  et  anguleuses;  à  surface 
finement,  éparsément  ponctuée,  pourvue,  comme  le  reste  du  corps, 
d'une  pubescence  rare,  très-fine,  hérissée.  —  Prosternum  presque 
aussi  large  que  long,  légèrement  convexe  entre  les  hanches.  —  Pattes 
assez  robustes,  cuisses  subfusiformes,  les  moyennes  à  peine  plus 
faibles  que  les  autres,  les  antérieures  muuies  d'une  dent  en  dessous; 
tibias  brusquement  dilatés  à  l'extrémité,  cannelés  longitudinalement; 
tarses  dilatés,  terminés  par  des  crochets  profondément  bifides. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  bel  insecte  du  Yieux-Calabar,  que  M.  A. 
Murray  a  probablement  donné  à  M.  de  Castelaau,  dans  la  collection 
duquel  je  l'ai  retrouvé.  Il  est  de  la  taille  d'un  grand  Cotiynodes,  et 
présente  le  même  aspect  métallique  vif  et  brillant.  Il  se  distingue  faci- 
lement des  espèces  de  ce  dernier  genre  par  la  sculpture  du  front,  la 
fine  pubescence  qui  le  recouvre  et  la  présence  d'une  dent  aux  cuisses 
antérieures.  Il  ne  sera  pas  plus  difficile  de  le  reconnaître  parmi  les 
autres  genres  du  groupe  actuel  par  sa  grande  taille  à  laquelle  aucun 
autre  type  n'atteint  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances  (1). 

Groupe  XII.    Métachromîtes. 

Tête  petite,  souvent  dégagée,  plus  rarement  enfoncée  dans  le  pro- 
thorax. —  Antennes  longues  et  grêles.  —  Prothorax  conique  ou  sub- 
quadrangulaire,  rarement  subcylindrique,  plus  étroit  que  les  élytres, 
à  bords  latéraux  distincts,  parfois  à  peine  saillants,  entiers  ou  angu- 
leux.—  Elytres  oblongo-ovalaires. —  Prosternum  étroit  ou  médiocre- 
ment large,  son  épisternum  à  bord  antérieur  concave.  —  Tibias  des 
deux  dernières  paires  échancrésau  bord  externe;  crochets  bifides. 

Parmi  les  groupes  de  la  première  division  dont  les  crochets  des 
tarses  sont  bifides,  le  groupe  actuel  se  reconnaît  à  deux  caractères 
très-faciles  à  observer,  c'est  l'absence  de  pubescence  et  Téchancrure 
du  bord  externe  des  tibias  postérieurs.  Il  ne  se  compose  que  de  trois 

(1)  Enipeus  Murrayi.  —  Oblongus,  nitidus,  viridi-metallicus,  pube  tenuis- 
sima  parce  vestitus;  capite  forliler^  protliorace  subtilius  punclatis;  elytris  sat 
dense,  regulariter  punctatis,  lateraiitcr  violaceo-micantibiis;  antennis  bruuneo- 
nigris, di'ticulo  basali  viiidi-micante,  pedibus  flavo-aureis.  — Long.  1:2  mill. 


296  PHYTOPHAGES. 

genres  dont  le  premier  seul,  le  genre  Metac.hroma,  est  assez  riche  et 
renferme  des  espèces  indiennes  et  américaines  ;  les  deux  autres  sont 
exclusivement  propres  à  l'Asie.  Le  tableau  suivant  fera  ressortir  leurs 
caractères  distinctifs  : 

A.  Antennes  à  2  et  3  articles  subégaux.  Metachroma. 
A'.        —      à  2  article  de  moitié  plus  petit  que  3. 

B.  Cuisses  postérieures  et  antérieures  dentées.  Chrysopida. 
B*.      —              —                —         inermes.  Pyropida. 

METACHROMA. 
Chevrolat,  Dejean,  Cat.  3°  éd.  p.  436  (1). 

Tête  arrondie,  dégagée  du  prothorax,  à  bouche  dirigée  en  bas 
et  un  peu  intléchie;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  trian- 
gulairement  échancré  en  avant  et  lobé-anguleux  de  chaque  côté; 
labre  transversal;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 
atténué  vers  l'extrémité,  très-faiblement  tronqué.  —  Yeux  oblongs- 
ovalaires,  assez  saillants,  sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  grêles, 
filiformes  ou  subfiliformes,  dépassant  le  milieu  de  la  longueur  du 
corps,  i  article  renflé,  2  et  3  suljégaux,  les  suivants  plus  allongés, 
les  derniers  en  général  très-légèrement  dilatés.  —  Prothorax  trans- 
versal, tantôt  rétréci  de  la  base  vers  le  sommet  et  plus  ou  moins 
conique,  tantôt  subquadrangulaire  avec  les  bords  latéraux  suharrondis  ; 
médiocrement  convexe;  bords  latéraux  entiers  ou  parfois  sinués- 
anguleux,  les  angles  plus  ou  moins  distinctement  prolongés  en 
spinules;  écnsson  oblong  ou  semi-circulaire,  à  sommet  arrondi. — 
Elytres  oblongues  ou  ovalaires,  arrondies  à  l'extrémité,  ponctuées- 
striées.  —  Prosternum  oblong  ou  allongé,  un  peu  convexe  entre  les 
hanches.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  rarement  dentées 
en  dessous;  tibias  droits,  les  A  postérieurs  fortement  échancrés  au 
bord  externe  vers  l'extrémité  ;  tarses  assez  longs  et  grêles,  terminés 
par  des  crochets  bifides,  la  division  interne  basilaire  et  phis  ou  moins 
allongée. 

Il  nous  a  été  impossible  de  séparer  le  genre  RHYPAmoA  du  D''  Baly, 
du  genre  Metachroma  Chevr.,  et  comme  ce  dernier  a  été  suffisam- 
ment caractérisé  en  1858  par  le  D""  J.  Le  Conte,  il  doit  conserver  la 
priorité.  La  même  chose  a  lieu  pour  le  genre  Mars.eus  de  H.  Clark; 
les  différences  indiquées  par  l'auteur  anglais  sont  plutôt  spécifiques 

(1)  Syn.  EuMOLPUS,  Fabr.,  Olivier  et  al.  —  Rbyparida,  Baly,  Journ.  of  En- 
tomol.  I,  p.  :286;  Baly,  Phytopli.  Malay.  p.  163.  —  Marsoecs,  H.  Clark,  Journ. 
oï  Entomol.  II,  p,  252.  —  Metacuiioma,  Le  Conte,  Proceed.  of  the  Acad.  of  * 
Nat.  Se.  Pliil.  1858,  p.  85;  Sulfriûn,  Arciiiv.  f.  Naturg.  XXX,  p.  339.  —  Mots- 
cbulskN,  Etud.  entom.  Vil,  p.  110. 


MÉTACHROMITES.  297 

que  génériques.  Au  contraire,  nous  avons  rétabli  un  gonre  distingué 
d'abord  par  M.  Baly,  et  réuni  par  lui  dans  un  ouvrage  postérieur  au 
type  actuel,  nous  voulons  parler  du  genre  Pyuopida.  Dans  ce  dernier, 
le  prosternum  est  très-grand,  plus  large  que  long,  presque  plan,  le 
2^  article  des  antennes  est  deux  ou  trois  fois  plus  court  que  le  suivant, 
l'épistome  est  bien  séparé  du  front,  les  cuisses  sont  arrondies  et' tou- 
jours inermes;  enfin  le  faciès  et  la  coloration  sont  bien  différents  de 
ce  que  nous  offrent  les  espèces  de  genre  Metachroma. 

Le  groupe  auquel  ce  genre  a  donné  son  nom,  se  distingue  do 
tous  les  Eumolpides  par  la  présence  d'un  petit  nombre  de  caractères  : 
on  doit  y  comprendre  les  espèces  cbez  lesquelles  le  bord  antérieur 
de  l'épisternum  prothoracique  est  droit  ou  concave,  les  crochets  bi- 
fides, le  corps  glabre,  les  quatre  tibias  postérieurs  écbancrés.  Ce  sont 
des  particularités  faciles  à  reconnaître.  Quant  au  genre  Metachroma 
en  lui-même,  il  se  distingue  avec  autant  de  facilité  des  Chrysopiua 
et  des  Pyropida  par  la  longueur  relative  des  2"^  et  3^  articles  des 
antennes;  chez  lui  seulement  ces  articles  sont  subégaux  en  longueur, 
dans  les  deux  autres,  le  2*  est  toujours  notablement  plus  court  et  à 
peine  de  moitié  aussi  long  que  le  suivant.  Quant  aux  Typopeorus  et 
genres  voisins,  il  ne  peut  en  être  question,  puisque  chez  eux  le  bord 
antérieur  de  l'épisternum  prothoracique  est  convexe  et  plus  ou  moins 
relevé. 

Les  Metachroma  sont  en  général  des  Eumolpides  de  petite  taille; 
leur  forme  générale  est  sujette  à  varier  dans  certaines  limites;  elle 
peut  être  oblongue  et  sublinéaire  dans  quelques  espèces,  plus  raccourcie 
et  ovalaire  dans  le  plus  grand  nombre;  dans  quelques  types  (Java), 
le  bord  latéral  est  en  quelque  sorte  dilaté,  et  cette  dilatation  donne 
lieu  h.  la  formation  d'épipleures  larges  et  concaves;  tandis  que  dans 
les  espèces  normales,  les  épipleures  sont  étroites,  planes  et  disparais- 
sent avant  d'atteindre  à  l'extrémité  des  élytres.  La  coloration  varie 
peu;  en  général,  les  téguments  sont  d'un  jaune  pâle  passant  au 
ferrugineux,  au  brun  et  parfois  au  noir  profond  ;  souvent  sur  un  fond 
clair,  les  élytres  sont  ornées  de  taches,  de  bandes  noires.  Rarement 
les  parties  supérieures  sont  bleuâtres  ou  verdàtres  avec  des  retlets 
métalliques  plus  ou  moins  prononcés. 

D'après  M.  Baly,  les  élytres  seraient  ornées  de  treize  séries  de  points  : 
la  !■'«  courte,  ies  9,  10,  H  commençant  en  arrière  des  épaules  et 
souvent  confluentes  à  leur  base,  la  12«  est  effacée  dans  son  milieu  ou 
confondue  avec  la  IS"  ou  série  marginale.  iXous  avons  observé  une 
disposition  identique  chez  les  quelques  espèces  de  l'Amérique  dn 
Nord  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

La  distribution  géographique  des  Metachroma,  comme  celle  de  la 
plupart  des  anciens  genres  des  Eumolpides,  ne  peut  être  exposée 
d'une  manière  satisfaisante  à  l'époque  actuelle,  parce  que  les  carac- 


298  PHYTOPHAGES. 

tères  du  genre  n'ayant  pas  été  tracés  avec  précision,  on  y  a  introduit 
des  types  qui  pourraient  en  être  éliminés.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  possède 
de  nombreux  représentants  dans  l'Amérique  du  Nord  et  dans  les  An- 
tilles, de  plus  nombreux  encore  dans  la  Malaisie  et  dans  la  Nouvelle- 
Hollande. 

PYROPIDA. 

Baly,  Journ.  of  Entomol.  I,  p.  4S0  (1). 

Tète  oblongue,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux  ;  épistome  séparé  da  front  par  des  sillons  convergents  en 
arrière,  onduleux  à  son  bord  libre;  labre  transversal,  subarrondi  en 
avantj  dernier  article  des  palpes  maxillaires  court,  largement  tronqué 
au  bout.  —  Yeux  ovalaires,  profondément  échancrés  au  bord  interne. 
—  Antennes  grêles,  filiformes,  dépassant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  article  1  renflé,  2  de  moitié  plus  petit  que  3,  les  suivants  sub- 
égaiix  ou  longueur  et  en  largeur.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que 
long,  de  moitié  moins  large  que  les  élytres,  de  forme  cyiindrolde,  sub- 
déprimée en  dessus  ;  bord  antérieur  légèrement  avancé  au  milieu  ;  bords 
latéraux  presque  droits,  à  peine  saillants,  insensiblement  arrondis, 
angles  obtus;  écusson  oblong,  arrondi  au  sommet.  —  Elytres  oblon- 
gues-ovalaires,  très-légèrement  rétrécies  à  partir  des  épaules  qui  sont 
saillantes,  largement  arrondies  à  l'extrémité,  à  surface  convexe,  fine- 
ment ponctuée-striée.  —  Prosternum  plus  large  que  long,  à  peu  près 
plan,  dilaté  vers  la  base  et  tronqué  carrément.  —  Pattes  robustes, 
assez  longues,  cuisses  f usiform es,  inermes;  tibias  un  peu  dilatés  à 
l'extrémité,  les  4  postérieurs  échancrés  au  bord  externe;  tarses  larges, 
dilatés  du  l"""  au  3<=  article  qui  est  très-grand,  terminés  par  des  cro- 
chets bifides,  la  division  interne  petite  et  basilaire. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  très-bel  insecte  qui  appartient  à  la  Faune 
de  la  presqu'île  de  Malacca  et  qui  ressemble  à  un  Eumolpls  de  petite 
taille  ;  il  en  possède  la  forme  générale,  l'éclat  et  le  brillant  métallique. 
M.  Baly  avait  pour  cet  insecte  créé  le  genre  Pyropida,  qu'il  a  aban- 
donné par  la  suite  pour  le  réunir  aux  Rhyparida,  qui  sont,  ainsi  que 
nous  l'avons  vu,  des  Metachroma.  Nous  avons  cru  devoir  rétablir  ce 
genre  en  nous  basant  sur  la  forme  du  prosternum,  sur  la  longueur 
relative  des  2"  et  3*=  articles  des  antennes.  La  forme  cylindroïde  du 
prolhorax,  la  sculpture  de  la  face,  la  structure  des  pattes  présentent 
d'autres  détails  d'organisation  qui  motivent  suffisamment  la  conser- 
vation de  cette  coupe  générique. 

(1)  Syn.  Rhyparida,  Baly,  Fliytoph.  Mal-iyan.  p.  1G3. 


EUMOLPITES.  299 

CHRYSOPIDA. 
Baî,y,  Journal  of  Eniom.  \,  p.  288  (1). 

Tête  ovalaire  allongée,  dégagée  du  prothorax  ;  épistome  séparé  du 
front  par  des  sillons  convergents  en  arrière,  échancré  en  avant  dans 
son  milieu,  subbidenté  de  chaque  côté;  labre  transversal,  subarrondi 
en  avant;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué  et 
presque  en  pointe.  —  Yeux  assez  grands,  un  peu  convexes,  fortement 
sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  grêles,  subfiliformes,  mesurant 
les  trois  quarts  de  la  longueur  du  corps,  1  article  subclaviforme,  2 
de  moitié  moins  long  que  3,  les  suivants  subégaux. —  Prothorax  un 
peu  plus  long  que  large,  cylindroïde,  rétréci  à  la  base,  plus  forte- 
ment au  sommet,  de  moitié  moins  large  que  les  élytres;  bord  anté- 
rieur droit,  bords  latéraux  remplacés  par  une  fine  carène  flexueuse; 
écusson  oblong,  arrondi  au  sommet.  —  Elytres  oblongues-ovalaires, 
très-convexes,  épaules  assez  saillantes,  à  surface  confusément  ponctuée, 
plus  souvent  ponctuée-striée,  ornée  parfois  de  scpiammules  éparses.  — 
Prosternum  subquadrangulaire,  presque  aussi  large  que  long. —  Pattes 
fortes,  allongées,  cuisses  fusiformes,  dentées  en  dessous,  les  antérieures 
un  peu  plus  développées;  tibias  antérieurs  plus  longs,  dilatés  à  l'ex- 
trémité chez  le  mâle  ;  dans  les  deux  sexes  les  4  postérieurs  échancrés 
au  bord  externe;  tarses  robustes,  subdilatés,  terminés  par  des  crochets 
bifides,  la  division  interne  petite  et  basilaire. 

Comme  on  peut  le  voir  par  cette  diagnose,  le  genre  actuel  est  bien 
caractérisé  ;  il  se  distingue  facilement  par  la  forme  de  la  tête,  celle  du 
prothorax,  la.  structure  des  pattes.  Il  se  compose  d'un  petit  nombre 
d'espèces,  remarquables  par  l'éclat  de  leur  coloration  et  originaires 
de  la  Malaisie,  principalement  des  îles  Philippines. 

Groupe  XIIE.    Eumolpites. 

Tête  forte,  engagée  dans  le  prothorax.  —  Antennes  filiformes  ou 
subfiliformes.  —  Prothorax  rétréci  de  la  base  au  sommet,  moins 
large  que  les  élytres,  bords  latéraux  distincts  et  entiers.  —  Elytres 
amples.  —  Prosternum  oblong  ou  carré,  son  épisternum  à  bord  anté- 
rieur concave.  —  Pattes  parfois  inégales  entre  elles,  tibias  entiers, 
crochets  bifides. 

11  ne  renferme  que  deux  genres  très-riches  en  espèces;  l'un  habite 
le  Nouveau-Monde,  l'autre  une  partie  assez  étendue  de  l'ancien  con- 
tinent. Comme  groupe,  il  fait  partie  de  la  première  division,  c'est-à- 

(1)  Syn.  CoLASPis,  Erichs.  Beltr.  z.  Zool.  1834,  p.  271.  —  Chrysopida,  Baly, 
Phytoph.  Malay.  p.  159. 


300  PHYTOPHAGES. 

dire  de  ces  Eumolpides  où  le  Luid  antérieur  de  l'épisternum  protho- 
racique  n'est  pas  convexe  ;  les  crochets  des  tarses  sont  bifides,  le  corps 
est  glabre,  les  tibias  sont  entiers  sur  leur  bord  externe;  ces  caractères 
le  distinguent  de  tous  les  autres  groupes,  sauf  des  Euryopites;  quant 
à  ces  derniers,  ils  sont  faciles  à  reconnaître  par  leur  faciès,  la  forme 
du  pronotum  et  la  grande  largeur  de  la  tète.  Les  deux  genres  se  dif- 
férencient comme  suit  : 

A.  Tarses  postérieurs  à  1  article  presque  aussi  long  que  les 

deux  suivants  réunis.  Eumolpus. 

A'.      —  —      à  1  article  à  peine  plus  long  que  le 

suivant.  Colasposoma. 

EUMOLPUS. 
Fabb.  Syst.  Eleuth.  I,  p.  418  (1). 

Tète  médiocre,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  trian- 
gulairement  échancré  à  son  bord  libre,  denté-anguleux  de  chaque 
côté;  labre  plus  ou  moins  saillant,  subentier;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  ovalaire  obtus,  à  peine  tronqué  au  sommet.  —  Yeux 
ovalaires,  peu  convexes^  sinués  en  dedans.  —  Antennes  mesurant  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps, .  grêles,  filiformes  ou  subtil  if  ormes, 
i  article  renflé,  2  subglobuleux,  3  trois  ou  quatre  fois  plus  long, 
4-6  un  peu  plus  courts,  obconiques,  7-H  légèrement  dilatés  et  sub- 
comprimés. —  Prothurax  moins  large  que  les  élytres,  transversal, 
rétréci  de  la  base  au  sommet,  régulièrement  convexe,  bord  antérieur 
échancré  de  chaque  coté  en  arrière  des  yeux,  avec  ses  angles  aigus  ; 
bords  latéraux  presque  droits  ou  très-légèrement  arrondis;  écusson 
oblong,  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  très-amples,  oblongues-ova- 
laires,  à  côtés  subparallèles,  épaules  assez  saillantes,  à  surface  régu- 
lièrement convexe,  finement,  éparsément  ponctuée.  —  Prosteruum 
subquadrangulaire,  un  peu  plus  long  que  large,  presque  plan,  tronqué 
carrément  à  sa  base.  —  Pattes  médiocrement  robustes,  cuisses  fusi- 
formes,  inermes,  tibias  longs,  brusquement  dilatés  à  l'extrémité, 
parfois  un  peu  courbés,  tarses  larges,  1  article  des  postérieurs  presque 
aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  crochets  bifides,  la  division 
interne  plus  courte  que  l'externe. 

La  richesse  des  nuances,  l'éclat  métallique,  la  grandeur  de  la  taille 
ont  valu  aux  Eumolpus  d'attirer  Tattentiou  et  d'imposer  leur  nom  à 
la  famille  actuelle.  Les  espèces  sont  nombreuses  et  difficiles  à  dis- 
tinguer les  unes  des  autres  ;  elles  affectent  deux  couleurs  principales, 
le  vert  pur  ou  passant  au  cuivreux,  au  doré,  et  le  bleu  nuancé  tantôt 
de  violet,  tantôt  de  pourpre;  leur  coloration  est  uniforme  et  n'admet 

(1)  Non  Recltenharlier,  Faun.  Austr.  -2»  éd.  p.  893. 


EUMOLtlTES.  301 

ni  taches,  ni  bandes  autrement  nuancées  que  le  fond  ;  le  pronotum 
seul  peut  différer  des  élytres  à  cet  égard. 

Le  Brésil  est  le  berceau  di>  genre;  de  cette  immense  contrée,  les 
espèces  s'étendent  jusqu'au  Mexique  et  en  Californie  au  nord,  et  jus- 
qu'aux terres  magellaniques  au  sud.  Elles  sont  représentées  dans 
TAncien-Monde  par  les  Colasposoma,  avec  lesquelles  elles  ont  les  afTi- 
nités  les  plus  étroites.  A  part  la  taille,  le  principal  caractère  pour  les 
distinguer  réside  dans  la  longueur  du  premier  article  des  tarses,  qui, 
ainsi  que  nous  l'avons  vu,  est  plus  allongé  dans  le  genre  actuel. 

Nous  n'avons  pas  donné  la  nomenclature  des  espèces  qui  ont  été 
décrites  sous  le  nom  d'EuMOLPUs,  parce  que  plusieurs  d'entre  elles 
doivent  passer  dans  d'autres  genres,  tel  est  YEurnolpus  intestinorum, 
Thoms.  (1),  qui  est  un  Epiphyma  ;  tel  est  VEumolpus  ignicollis,  Hope  (2), 
qui  est  un  Corynodes,  etc. 

COLASPOSOMA. 
Laporte,  Revue  entom.  Silberm.  l,  p.  22  (3). 

Tête  assez  forte,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  échancré 
et  denté  anguleux  à  son  bord  libre;  labre  court,  émarginé  ;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  grêle,  acuminé.  —  Yeux  assez  gros, 
subsinués  en  dedans.  —  Antennes  grêles,  filiformes  ou  subfiliformes, 
dépassant  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  oblong, 
plus  court  que  le  suivant,  3-6  grêles,  allongés,  7  triangulaire,  oblong, 
8-11  un  peu  élargis,  subcomprimés,  le  dernier  acuminé.  —  Prothorax 
transversal,  moins  large  que  les  élytres,  parfois  à  peu  près  aussi  large, 
légèrement  rétréci  en  avant,  bord  antérieur  un  peu  avancé  au  milieu, 
avec  ses  angles  aigus,  bords  latéraux  entiers,  convexes-arrondis,  an- 
gles postérieurs  obtus;  écusson  oblong,  arrondi  au  sommet.  —  Ely- 
tres oblongues,  ovalaires  et  largement  arrondies  à  l'extrémité,  parfois 
subquadrangulaires,  à  cotés  subpardllèles,  surface  assez  convexe,  ir- 
régulièrement ponctuée,  souvent  rugueuse  derrière  les  épaules,  rare- 
ment ornée  de  quelques  côtes  longitudinales  incomplètes.  —  Proster- 
num subquadrangulaire,  presque  carré,  plan,  élevé  entre  les  hanches, 
à  base  coupée  carrément.  ~  Pattes  médiocres,  cuisses  renflées  dans 
leur  milieu,  ordinairement  inermes;  tibias  antérieurs  du  mâle  souvent 
renforcés,  arqués,  dilatés  à  l'extrémité;  les  postérieurs  simples;  tarses 
à  1  article  un  peu  plus  long  que  le  suivant,  terminé  par  des  crochets 
bifides. 

(1)  Thomson,  Archiv.  entom.  I,  p.  12G. 

(2)  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  t.  IV,  p.  17. 

(3)  Thotnson,  Archiv.  entom.  II,  p.  374;  Baly,  Phytoph.  Malayan.  p.  270.  — 
Acis,  Chevr.  Dej.  Calai.  3«  éd.  p.  435.  —  liuMOLPUs,  Fabr.  Syst.  El.  I,  p.  420. 
—  TuYSBE,  Dej.  Catal.  3«  éd.  p.  433  ;  Thomson,  Archiv.  entom.  II,  p.  370. 


302  PHYTOPHAGES. 

Il  nous  a  été  impossible  de  trouver  des  caractères  suffisants  pour 
séparer  les  Colasfosoma  des  Thysbe,  coupe  générique  indiquée  par 
le  comte  Dejean  et  brièvement  caractérisée  par  M.  Thomson  dans  ses 
Archives  entomologiques.  Lorsqu'on  a  sous  les  yeux  un  grand  nombre 
d'espèces,  on  observe  lacilement  entre  les  divers  types,  en  apparence 
assez  distincts,  des  formes  de  passage.  Chez  la  plupart  des  Thysbe, 
les  pattes  antérieures  so'nt  plus  développées  que  les  autres,  le  prono- 
tum  est  souvent  à  peu  près  aussi  large  que  les  élytres;  mais  par  une 
suite  de  dégradations  insensibles,  ces  caractères  perdent  toute  valeur 
réelle.  D'une  autre  part,  ils  nous  paraissent  indiquer  des  différences 
sexuelles  plutôt  que  génériques. 

Enfin  les  espèces  désignées  sous  le  nom  de  Thysbe  cohabitent  avec 
les  Colasfosoma,  au  moins  il  en  est  ainsi  sur  les  côtes  occidentales 
de  r Afrique. 

Dans  l'état  actuel  de  la  science,  il  y  a  une  quarantaine  d'espèces  de 
Colasfosoma;  si  elles  ne  sont  pas  toutes  décrites,  elles  existent  dans 
les  collections.  Elles  sont  répandues  sur  tous  les  points  de  l'Ancien- 
Monde,  sauf  TEurope  et  la  Nouvelle-Hollande.  Elles  ont  été  trouvées 
au  Sénégal  (Laporle.,  Dejean),  au  Gabon  [Thomson),  à  Madagascar 
(Dejean),  au  Mozambique  [Gentaecher),  dans  l'Inde  boréale,  la  Mon- 
golie, la  Cliine,  au  Birman  [Motschulsky),  au  Siam  [lialy),  dans  un 
grand  nombre  d'îles  de  l'Archipel  Malais  [Daly,  H.  Clark). 

On  doit  remarquer  le  paralléhsme  à  peu  près  complet  que  l'on  ob- 
serve entre  l'aire  de  distribution  des  Colasfosoma  et  celle  des  Sagra. 
Les  deux  types  se  rencontrent  sur  les  côtes  occidentales  et  orientales 
de  l'Afrique,  à  Madagascar,  sur  le  continent  et  dans  l'Archipel  indiens. 
Jusqu'à  ce  jour,  on  n'a  découvert  ni  Sagiia,  ni  Colasfosoma  dans  la 
N  ouv  elle-HoUande . 

Groupe  XIV.    Euryopites. 

Tèle  plus  large  que  longue,  engagée  dans  le  prothorax.  —  Antennes 
courtes  et  robustes,  à  2  article  plus  long  que  3.  —  Prothorax  trans- 
versal, plus  étroit  que  les  élytres,  bords  latéraux  distincts.  —  Elytres 
cylindjùïdes.  —  Prosternum  oblong,  épisternum  en  trapèze, «disposé 
transversalement.  —  Hanches  antérieures  transversales,  tibias  entiers  ; 
crochets  bifides. 

Les  EuRYOPE,  qui  seuls  constituent  ce  groupe,  ont  un  faciès  très- 
différent  de  tout  ce  que  nous  avons  vu  jusqu'ici,  et  cette  différence, 
jointe  à  quelques  particularités  de  structure,  nous  a  semblé  motiver 
la  création  d'un  groupe  spicial.  La  coupe  la  plus  voisine,  celle  des 
Eumolpites,  se  distingue  par  le  faciès  et  par  la  forme  oblongue  de  la 
tète  ;  les  Métachromites  s'éloignent  davantage  par  leurs  tibias  échan- 


EURYOPITES.  303 

crés  au  bord  externe  ;  les  autres  groupes  ne  peuvent  guère  être  con- 
fondus avec  le  type  actuel. 

Un  seul  genre  :  Euryofe. 

EURYOPE. 
DalmaNj  Ephémér.  entom.  I^  p.  417  (4), 

Tête  très-grande,  au  moins  aussi  large  que  longue,  enfoncée  dans 
le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux,  coupée  verticalement 
et  à  bouche  dirigée  en  bas;  épistome  confondu  avec  le  front,  à  peine 
émarginé  en  avant;  labre  transversal,  échancré;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  subovalaire,  obtus  et  tronque  au  sommet,  ou  plus 
ou  moins  acuminé;  mandibules  très-longues,  robustes,  échancrées  à 
l'extrémité.  —  Yeux  en  ovale  allongé,  rétrécis  en  bas,  entiers.  — 
Antennes  courtes  et  robustes,  moins  longues  que  la  moitié  du  corps, 
1  article  renflé,  2  un  peu  plus  long  et  plus  gros  que  le  suivant,  3-5 
obconiques,  oblong,  les  derniers  dilatés,  subcomprimés,  aussi  larges 
que  longs.  —  Prothorax  fortement  transversal,  plus  étroit  que  les  ély- 
tres,  subquadranguiaire,  bord  antérieur  droit,  un  peu  avancé  au  mi- 
lieu, bords  latéraux  droits  ou  légèrement  dilatés,  arrondis  ;  écusson 
oblong,  arrondi  au  sommet.  —  Elylres  oblongues-ovalaires  ,  à  côtés 
subparallèles,  convexes,  épaules  saillantes,  à  surface  confusément 
ponctuée.  —  Prosternum  oblong,  un  peu  convexe  entre  les  hanches, 
épisternum  en  trapèze,  disposé  transversalement.  —  Pattes  robustes, 
hanches  antérieures  transversales,  cuisses  fusiformes,  tibias  cannelés 
longitudinalement,  épaissis  à  l'extrémité,  tarses  dilatés,  i  article  plus 
long  que  le  suivant,  crochets  des  tarses  bifides  vers  l'extrémité. 

Les  EuRYOPE  ont  un  faciès  qui  les  fait  reconnaître  à  la  première 
vue.  La  forme  du  corps  est  subcylindrique  et  rappelle  certaines  formes 
de  Clytrides;  ils  ont,  comme  les  Coptocephala,  la  tête  très-grande, 
coupée  verticalement  en  avant  et  aussi  large  que  le  pronotum  ;  la  res- 
semblance est  rendue  plus  complète  encore  par  la  forme  cylindroïde 
des  élytres,  par  la  brièveté  des  antennes,  le  développement  des  man- 
dibules; en  un  mot,  on  peut  considérer  les  Euryope  comme  un  rameau 
reliant  la  famille  des  Clytrides  à  celle  des  Eumolpides. 

Ce  type  présente  en  outre  une  structure  exceptionnelle  dans  la  fa- 
mille actuelle.  Malgré  les  grandes  variations  auxquelles  est  soumis 
l'épisternum  prothorâcique,  nous  ne  connaissons  que  deux  seuls  types 
où  cette  partie  du  corps  affecte  une  forme  subquadranguiaire  allon- 
gée et  qui,  placée  transversalement,  hmite  en  avant  la  cavité  coly- 

(1)  Thomson,  Arcliiv.  cntomol.  11^  p.  370.  —  Baly,  Anii.  and  Mag.  of  Natur. 
Hist.  3^  Sér.  X,  p.  19;  Baly,  Jouid.  of  Entom.  l,  p.  33.  —  Arachkospuvërus, 
Thoinsou,  Ann.  Soc.  entom.  de  Fr.  t.  IV,  p.  329. 


364  PUYTOPHAGES. 

lûïde  antérieure.  Cette  conformation  résulte  du  cuntour  allongé  et 
transversal  des  hanches  antérieures.  Deux  genres  seulement,  Spii.o- 
PYRA  et  EuRYOPE,  parmi  les  Eumolpides,  présentent  cette  disposition 
des  pièces  prosternales,  qui  est  de  règle  chez  les  Chrysomélides. 

Quelques  espèces  ont  été  décrites  par  MM.  Baly  et  Thomson  (1.  c). 
Les  collections  en  renferment  actuellement  7  à  8.  Elles  sont  originaires 
de  l'Afrique  australe  et  du  Gabon. 

Nous  n'avons  pas  connu  le  genre  Arachnosphœrus,  créé  par 
M.  Thomson  pour  une  espèce  du  Mozambique.  Comme  coupe  géné- 
rique, elle  ne  paraît  pas  bien  dillercntc  des  Euryope,  et,  sur  la  foi 
de  M.  Gerstaecker,  nous  l'avons  réunie  au  genre  actuel. 

Groupe  Xy.     Bromiites. 

Tète  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax.  —  Antennes  épaissies 
au  bout.  —  l'rothorax  globuleux,  sans  bords  latéraux.  —  Elytres 
larges,  obtuses,  pubescentes  comme  le  corps. —  Prosternum  plus  large 
que  long,  épistome  à  bord  antérieur  convexe  avec  l'angle  interne 
relevé.  —  Tibias  entiers,  crochets  bifides. 

Avec  les  Bromiites  commence  une  nouvelle  série  de  groupes,  chez 
lesquels  l'épisternum  protboraciquc  présente  un  bord  antérieur  plus 
ou  moins  convexe  et  relevé  à  son  angle  interne.  Parmi  ces  groupes, 
un  seul  caractère  suffit  pour  distinguer  les  Bromiites,  c'est  l'absence 
complète  de  bords  latéraux  au  prolhorax.  L'unique  genre  cpii  cons- 
titue ce  premier  groupe^  avait  été  désigné  par  M.  Baly  sous  le  nom 
d'ADOXus,  et  avait  donné  son  nom  au  groupe  des  Adoxin.ï:  ;  mais 
précisément  ce  type  fait  exception  dans  ce  groupe  par  la  conforma- 
tion de  l'épisternum  prothoracique,  M.  Baly  l'a  parfaitement  reconnu 
et  il  y  a  lieu  de  s'étonner  qu'il  ait  choisi  un  genre  exceptionnel  comme 
forme  typique  du  groupe  qu'il  a  institué.  Il  est  bien  vrai  que  par  le 
faciès,  le  genre  se  rapproche  des  Aoria,  mais  en  réalité,  ce  n'est 
qu'une  apparence,  l'organisation  étudiée  de  près  présente  des  diffé- 
rences nombreuses. 

Un  seul  genre  :  Bromius. 

BROMIUS. 
CiiEVROLAT,  Dej.  Cat.  3»  éd.  p.  -iSO  (1). 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  et  labre  subémarginés;  dernier  article 

(1)  S>n.  EuMOLPUb,  Fabr.  S\st.  Eiitom.  I,  p.  ilS;  Fabr.  S>st.  El.  l,  p.  -ilS 
à  79;  r.edt.  Faun.  Auslr.  2«  éd.  p.  893.  — Adoxus,  Kiiby,  Faun.  bor.-Am. 
p.  209.  —  Baly,  Joiini.  of  Entom.  II,  p.  140. 


BROMUTES.  308 

des  palpes  maxillaires  étroitement  ovalaire,  allongé,  acuminé. — Yeux 
subari'ondis,  assez  convexes,  entiers.  —  Antennes  robustes,  épaissies 
vers  l'extrémité  ;  1  article  renflé,  arqué,  2  un  peu  plus  court,  obco- 
nique,  3  cylindrique,  égal  au  précédent,  4-5  de  même  forme,  un  peu 
plus  longs,  les  suivants  épaissis,  plus  longs  que  larges,  un  12^  appen- 
diculaire,  acuminé.  —  Prothorax  globuleux,  sans  aucune  trace  de 
bords  latéraux;  écusson  oblong,  ogival.  —  Elytres  beaucoup  plus  larges 
que  le  prothorax,  oblongues-ovalaires,  laissant  une  partie  du  pygi- 
dium  à  découvert,  à  surface  subéparsément  ponctuée. —  Prosternum 
transversal,  subquadrangulaire,  à  peu  près  plan,  légèrement  abaissé 
en  avant  et  en  arrière  des  hanches;  épisternums  distincts,  allongés, 
à  bord  antérieur  subconvexe,  l'angle  interne  relevé;  mésosternum  en 
carré  transversal;  parapleures  métathoraciques  très-acuminées  en  ar- 
rière. —  Pattes  longues  et  grêles,  hanches  antérieures  et  moyennes 
cylindro-coniques,  également  espacées,  cuisses  renflées  dans  leur  mi- 
lieu, inermes  ;  tibias  longs  et  subdilatés  à  l'extrémité,  striés  en  de- 
hors; tarses  à  1  article  moins  long  que  les  deux  suivants  réunis; 
crochets  bifides. 

Les  espèces  contenues  dans  ce  genre  ont  été,  selon  les  temps  et  les 
auteurs,  désignées  sous  des  noms  divers.  Fabricius  et  les  Entomolo- 
gistes qui  le  suivirent,  avaient  compris  dans  le  genre  Eumolpus,  in- 
diqué par  Kugelan,  deux  petites  espèces  connues  depuis  longtemps, 
dont  l'une  avait  été  décrite  par  Linné  dans  le  genre  Chrysomela.  A 
côté  de  ces  espèces ,  Fabricius  avait  fait  connaître  d'autres  types  de 
grande  taille,  de  couleurs  métalliques  brillantes,  que  Ton  désigne  au- 
jourd'hui sous  les  noms  de  Ciirtscchares,  d'EuMOiPus,  de  Corynodes. 
Dans  ses  études  sur  la  Faune  de  l'Amérique  boréale,  Kirby,  frappé 
de  l'aspect  différent  de  toutes  ces  espèces^  proposa  de  diviser  le  genre 
Eumolpus  (1)  en  deux  sous-genres  :  le  premier,  Adoxus,  devait  com- 
prendre les  espèces  à  couleurs  sombres,  ternes  et  dont  le  prothorax 
est  dépourvu  de  bords  latéraux;  le  second,  Eudoxus,  renfermait  celles 
où  ces  bords  sont  bien  apparents,  et  dont  les  couleurs  sont  vives  et  à 
remets  métalliques.  Mais,  déjà  antérieurement,  M.  Chevrolat  (2),  dans 
la  2*  éd.  du  Catalogue  Dejean,  avait  indiqué  de  bonnes  coupes  géné- 
riques pour  le  groupe  actuel  et  distingué  les  Eumolpus  des  Bromius, 
des  Chrysochus,  etc.  Dans  le  genre  Bromius  étaient  inscrites  les  E. 
obscurus  et  vilis,  espèces  très-connues  et  répandues  dans  une  bonne 
partie  de  l'Europe  ;  il  avait  réservé  le  nom  d'EuMOLPUS  pour  ces  belles 
et  grandes  espèces  que  nourrit  l'Amérique  méridionale  et  principale- 
ment le  Brésil.  Ces  deux  coupes  génériques  sont  parfaitement  dis- 
tinctes, et  les  espèces  auxquelles  elles  s'appliquent,  se  rencontrent 

(1)  Fauna  boreali  Americana,  p.  209. 

(2)  Catal.  (lu  comte  Dejean,  2e  éd.  1835. 

Coléoplères.    Tome  X.  20 


306  PHYTOPHAGES. 

dans  toutes  les  collections  ;  aussi,  nous  ne  doutons  pas  que'si  Kirby 
avait  eu  connaissance  de  ce  travail,  il  n'eût  pas  produit  les  noms  d'A- 
Doxus  et  d'EuDOxus  ;  remarquons,  d'autre  part,  que  ces  noms  ont  été 
créés  pour  désigner  des  sous-genres  seulement,  et  que  la  description 
en  est  tout-à-fait  insuffisante.  M.  Redtenbacher,  dans  la  première  édi- 
tion de  la  Faune  d'Autriche ,  avait  adopté  le  nom  de  Bromius  et 
avait  défini  les  caractères  de  cette  coupe  générique;  dans  la  seconde 
édition  qu'il  a  produite  quelques  années  après,  il  en  a  abandonné  le 
nom  proposé  par  M.  Chevrolat  pour  celui  d'EuMOLPUS.  Ces  deux  noms 
sont  restés  l'un  et  l'autre  dans  divers  catalogues.  Enfin,  dans  les  der- 
niers temps,  M.  L.  Fairmaire,  dans  le  Gênera  des  Coléoptères  d'Europe 
(p.  221),  a  repris  le  nom  de  Bromius  pour  nos  espèces  européennes, 
réservant  celui  d'EuMOLPus  pour  celles  du  Brésil.  Malgré  l'avis  con- 
traire du  D""  Baly,  nous  croyons  que  cette  opinion  doit  prévaloir. 

Le  genre  Bromius  paraît  renfermer  actuellement  trois  espèces  : 
deux  d'entre  elles,  connues  depuis  très-longtemps,  sont  répandues 
dans  les  contrées  de  l'Europe  tempérée  et  méridionale  ;  et  l'une  pa- 
raît avoir  été  transportée  avec  la  vigne  au  Canada  et  dans  quelques 
Etats  de  l'Amérique  du  Nord.  M.  Baly  croit  qu'il  existe  une  troisième 
espèce  découverte  au  Japon,  mais  non  décrite. 

Groupe  XV|.    Edutitei. 

Tête  arrondie  et  fortement  engagée  dans  le  prothorax.  —  Anten- 
nes grêles,  filiformes.  —  Prothorax  rétréci  de  la  base  au  sommet,  ub 
peu  moins  large  que  les  élytres,  bords  latéraux  distincts.  —  Elytres 
allongées,  le  plus  souvent  ornées  de  rugosités  transversales,  au  moins 
en  arrière  des  épaules.  —  Prothorax  oblong;  sou  épisternum  à  bord 
antérieur  plus  ou  moins  convexe  et  relevé  à  son  angle  interne  ;  cro- 
chets appendiculés. 

Le  caractère  qui  distingue  ce  groupe  est  de  médiocre  valeur,  c'est 
la  présence  de  rugosités  transversales  sur  les  parties  latérales  des 
élytres,  en  arrière  des  épaules  ;  leur  importance  diminue  encore  par 
cette  observation  qu'elles  s'alFaibUssent  et  peuvent  passer  inaperçues 
dans  le  genre  Tymnes,  dans  le  sous-genre  Edusella.  Nous  n'avons 
pu  trouver  mieux.  Ce  caractère,  quelle  que  soit  son  importance,  per- 
met de  réunir  des  formes  voisines  et  de  les  séparer  des  autres  groupes. 
Des  six  genres  compris  dans  les  Edusites,  quatre  appartiennent  à 
l'Australie,  à  l'Archipel  et  au  Continent  indiens;  les  deux  autres  sont 
originaires  du  Nouveau-Monde.  Ces  genres  se  distinguent  de  la  ma- 
nière suivante  : 

A.  Corps  pubescent.  Edusa. 

A'.    —    glabre. 


BROMIITES.  307 

B.  Cuisses  postérieures  dentées  ou  appendiculées. 

C.  —  —         dentées.  Amasia. 

C.  —  —         appendiculées.  Olorus. 
B*.      —             —  .       simples,  inermes. 

D.  Tibias  antérieurs  fortement  échancrés  au  bord  interne.  Argolis. 
D'.    —           —       normaux. 

E.  Elytres  ornées  de  fortes  rugosités  transversales.  Abirus. 
E'.      —      dépourvues  de  fortes  rugosités  transversales.  Tymnes. 

EDUSA. 
Chevrolat,  Dejean,  Catal.  3»  éd.  p.  432. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux,  à  front  plan  ou  subconcave  ;  épistome  imparfaitement 
séparé  du  front,  largement  émarginé  en  ayant;  labre  transversal, 
quadrangulaire,  échancré;  palpes  maxillaires  à  article  1  très-court, 
2  très-long,  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  3  obconique, 
élargi,  4  oblong,  largement  tronqué.  —  Yeux  grands,  distinctement 
sinués.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  mesurant  les  deux  tiers  de  la 
longueur  du  corps,  1  article  renflé,  assez  court,  2  oblong  ou  submo- 
niiiforme,  3  égal  à  4,  5  et  suivants  égaux  entre  eux,  plus  longs  que 
3, 11  portant  un  12^  article  bien  distinct,  de  forme  conique. —  Pro- 
thorax transversal,  presque  aussi  large  dans  son  milieu  que  les  élytres, 
légèrement  rétréci  à  la  base  et  au  sommet  ;  bords  latéraux  convexes- 
arrondis,  tombants;  écusson  transversal,  acuminé  au  sommet.  — 
'Elytres  oblongues,  allongées,  subparallèles,  épipleures  étroites,  sub- 
concdves,  à  surface  subponctuée,  trausversalement  rugueuse. — Proster- 
num oblong,  plan,  assez  élevé  entre  les  hanches,  à  base  dilatée, 
coupée  carrément  et  s'appuyant  largement  sur  le  mésosternum.  — 
Pattes  médiocrement  robustes,  cuisses  très-renflées,  subcomprimées, 
les  antérieures  et  souvent  les  postérieures  armées  à  leur  bord  infé- 
rieur d'mie  forte  dent  aiguë;  tibias  simples,  les  postérieurs  offrant 
souvent  chez  les  mâles  une  conformation  spéciale  et  variable  ;  tarses 
assez  allongés,  1  article  des  postérieurs  un  peu  moins  long  que  les 
deux  suivants,  variable  selon  les  types  et  les  sexes.  —  Crochets  lon- 
guement appendiculés,  la  division  interne  soudée  à  l'externe  jusque 
près  de  son  extrémité  qui  est  subaiguë. 

La  forme  des  Edusa  est  tantôt  oblongue-allongée,  subparallôle,  très- 
obtuse  en  avant  et  en  arrière,  tantôt  ovalaire  ;  une  pubescence  blanchâtre 
ou  jaunâtre,  couchée'  ou  inclinée,  recouvre  les  parties  supérieures  et 
inférieures;  la  coloration  est  vive  et  brillante,  le  plus  ordinairement  à 
reflets  métaUiques.  Les  rugosités  transversales  des  élytres  sont  bien 
apparentes,  elles  s'atténuent  cependant  dans  certains  types  et  peuvent 
disparaître  eu  grande  partie. 


308  PHYTOPHAGES. 

Les  différences  sexuelles  sont  assez  marquées  dans  le  type  actuel,  et 
s'accompagnent  de  différences  de  structure  assez  importantes  pour 
justifier  la  création  de  plusieurs  subdivisions  distinctes;  néanmoins, 
à  côté  de  ces  différences,  il  y  a  dos  analogies  incontestables,  et  le 
mieux  paraît  de  considérer  ces  subdivisions  comme  des  sous-genres. 
11  serait  difficile,  par  la  simple  lecture  des  descriptions,  d'y  rapporter 
les  espèces  décrites  par  les  auteurs,  on  doit  avoir  les  exemplaires  sous 
les  yeux.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  catalogue  du  comte  Dejean,  où  M. 
Cbevrolat  a  indiqué  cette  coupe  générique,  ne  signale  que  trois  espèces. 
Germar  (i),  et  Boheman  (2)  en  ont  décrit  chacun  le  même  nombre  et 
H.  Clark  (3),  quatre.  Toutes  appartiennent  à  la  Nouvelle-Hollande  et 
les  quatre  dernières  aux  côtes  occidentales.  Montrouzier  (4)  a  publié 
deux  types  découverts  aux  îles  Lifu. 

Sous-genre.    EDUSA. 

Mâle.  —  Antennes  paraissant  un  peu  plus  allongées;  1  article  des 
tarses  très-développé,  celui  des  4  tarses  antérieurs  en  palette  obi ongue, 
dilatée-arrondie  à  la  base,  rétrécie  et  échancrée  au  sommet,  convexe; 
celui  des  tarses  postérieurs  plus  étroit,  irrégulier,  échancré  à  son 
bord  interne. —  Cuisses  postérieures  plus  fortement  dentées  en  des- 
sous ;  tibias  postérieurs  longs,  angulés  aux  deux  tiers  de  leur  longueur, 
le  dernier  tiers  infléchi  en  dedans,  dilaté,  pourvu  à  sa  face  externe 
d'une  fossette  inégale,  ciliée  sur  ses  bords,  prolongé  en  pointe  sub- 
aiguë au-delà  de  l'articulation  du  tarse. 

Femelle.  —  Antennes  paraissant  moins  longues;  1  article  des  tarses 
moins  développé,  à  bords  subparallèles;  celui  des  postérieurs  un  peu 
irrégulier,  subéchancré  en  dedans  ;  cuisses  postérieures  moins  distinc- 
tement dentées  ;  tibias  de  la  même  paire  droits  et  seulement  un  peu 
plus  dilatés  à  l'extrémité  qu'aux  paires  antérieures. 

Dans  ce  type,  la  taille  est  assez  grande,  la  forme,  oblongue,  subcy- 
lindrique, les  rugosités  transversales  toujours  bien  distinctes,  visibles 
sur  presque  toute  la  surface  des  élytres  et  une  grande  partie  du  pro- 
notum;  les  séries  longitudinales  de  points  ont  disparu,  sauf  sur  la 
partie  postérieure  des  élytres,  où  les  stries  sont  ponfondes  et  les 
intervalles  convexes.  La  pubescence  est  assez  longue,  éparse  sur  la 
partie  discoïdale,  plus  serrée  sur  les  parties  latérales  et  disposée  en 
séries. 

C'est  à  cette  forme  qu'appartient  l'espèce  décrite  par  Germar  avec 
ses  nombreuses  variétés. 

(4)  Linn.  enlomol.  III,  p.  239. 

(2)  Eugen.  Resa  Ins.  p.  167. 

(3)  Trans.  cntoai.  Soc.  of  Lond.  3'  Sér.  t.  II,  p.  419. 

(4)  Ann.  Soc.  eutoni.  Fr.  4'  Sér.  t.  I,  p.  302. 


éDUSITBS.  309 

Sous-genre.    EDUSINA. 

Mâle.  —  1  article  des  i  tarses  antérieurs  allongé,  dilaté,  à  côtés 
parallèles,  celui  des  postérieurs  aussi  long,  plus  rétréci  vers  la  base 
et  irrégulier,  son  bord  interne  échancré  ;  cuisses  postérieures  inermes; 
tibias  de  la  même  paire  longs,  courbés  à  l'extrémité,  la  partie  inflé- 
chie en  dedans  pourvue  d'une  fossette  oblongue  et  terminée  en  pointe 
subaiguë  au-dessus  de  laquelle  le  tarse  est  inséré. 

Femelle.  —  Les  4  tarses  antérieurs  à  1  article  en  triangle  allongé, 
celui  des  postérieurs  légèrement  tronqué,  inégalement  dilaté  de  l'un 
et  de  l'autre  côté.  —  Cuisses  postérieures  plus  grêles,  inermes; 
tibias  de  la  môme  paire  droits,  dilatés  à  l'extrémité  avec  une  très- 
petite  fossette. 

Dans  ce  second  type,  le  corps  est  plus  court,  plus  ovalaire;  les 
rugosités  transversales  ont  disparu  du  pronotum  et  sont  bien  moins 
marquées  sur  les  élytres;  celles-ci  sont  ponctuées-striées  et  les  inter- 
valles sont  un  peu  rugueux  en  travers  ;  la  pubescence  est  plus  serrée, 
plus  courte  et  plus  régulièrement  disposée  en  séries  longitudinales. 
.  A  ce  sous-genre  appartient  l'Edusa  puberula  décrite  par  le  Prof. 
Boheman  (1.  c). 

Sous-GENRE.    EDUSELLA. 

Mâle.  —  Premier  article  des  4  tarses  antérieurs  dilaté,  allongé,  à 
bords  subparallèles,  celui  des  postérieurs  longuement  triangulaire, 
très-légèrement  irrégulier,  un  peu  asymétrique;  cuisses  postérieures 
fortes,  anguleuses  en  dessous,  non  distinctement  dentées  ;  tibias 
de  la  même  paire  droits  de  la  base  à  l'extrémité,  celle-ci  dilatée, 
avec  une  très-petite  fossette  ;  au  bord  interne,  vers  les  trois  quarts 
de  la  longueur,  le  tibia  est  subdilaté  et  pourvu  d'une  spinule  aiguë. 

Femelle.  —  Antennes  un  peu  moins  longues;  premier  article  des 
tarses  subtriangulaire  allongé  ;  celui  des  postérieurs  plus  long,  à  peu 
près  régulier  ;  cuisses  postérieures  subanguleuses  en  dessous  ;  tibias 
de  la  même  paire  normaux,  dépourvus  d'épine  au  bord  interne. 

Le  corps  est  plus  régulièrement  ovalaire  que  chez  les  Edusina,  les 
rugosités  ont  également  disparu  du  pronotum;  les  élytres  sont  densé- 
ment  striées-ponctuées,  et  on  aperçoit  avec  difficulté  quelques  lines 
rugosités  sur  les  intervalles  eu  arrière  des  épaules.  La  pubescence  est 
assez  serrée,  et  paraît  uniformément  répandue  sur  toutes  les  parties 
supérieures.  Je  n'ai  pas  découvert  dans  les  descriptions  des  auteurs 
de  type  qui  puisse  se  rapporter  à  ce  sous-genre  et  nous  donnerons 
ci-dessous  une  courte  diagnose  de  l'une  des  espèces  que  nous  avons 
sous  les  yeux  (1). 

(1)  Edusa  (Edusella)  SMiura/ts.  —  Oblongo-ovata,  sut  convexa,  rufo-crocata. 


340  PHYTOPHAGES. 


ABIRUS  (1). 


Tête  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  postérieur  des 
yeux;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  légèrement  émar- 
giné  ;  labre  transversal,  échancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires ovalaire,  acuminé  et  tronque  au  bout.  —  Yeux  presque  arron- 
dis, convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps,  1  article  renflé,  2  oblong,  de  moitié  moins  long 
que  le  suivant,  3-6  subégaux,  7-H  dilatés  et  comprimés.  —  Pro- 
thorax transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  anté- 
rieur avancé  au  milieu,  sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux  avec 
ses  angles  saillants  et  aigus  ;  bords  latéraux  légèrement  arrondis  dans 
leur  milieu,  largement  ou  étroitement  marginés,  réguliers,  parfois 
légèrement  anguleux;  écusson  petit,  semi-circulaire.  —  Elytres  oblon- 
gues,  subcylindriques,  arrondies  à  l'extrémité,  à  surface  régulière- 
ment convexe,  ponctuée  ou  ponctuée-striée,  pourvue  de  fortes  rugo- 
sités transversales  sur  les  parties  latérales.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
fusiformes,  inermes,  tibias  insensiblement  élargis  à  l'extrémité,  i 
article  des  tarses  triangulaire,  atténué  à  sa  base,  moins  long  que  les 
deux  suivants  réunis;  crochets  appendiculés  et  divariqués. 

Cette  coupe  est  créée  aux  dépens  de  plusieurs  espèces  du  genre 
Dermorhytis  de  M.  Baly  et  entre  autres  du  D.  œneus,  déjà  décrit  de- 
puis longtemps  par  Wiedeman  sous  le  nom  de  Cryptocephalus.  Les 
espèces  sont  assez  nombreuses  et  répandues  dans  les  îles  de  la  Ma- 
lasie  et  sur  le  continent  indien,  jusqu'au  nord  de  la  Chine. 

Comme  type  générique,  elle  se  distingue  des  Dermorhytis  par  la 
convexité  du  bord  antérieur  de  l'épisternum  prothoracique,  par  ses 
antennes  dilatées  vers  l'extrémité,  par  les  bords  latéraux  du  pronotum 
très-peu  ou  point  anguleux.  Sous  le  rapport  de  la  forme  générale, 
elle  se  rapproche  davantage  des  Edusa,  mais  elle  s'en  éloigne  par  l'ab- 
sence de  pubescence,  par  ses  antennes,  par  la  similitude  des  sexes. 

TYMNES. 

Tête  arrondie,  iniléchie  et  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  pres- 
que droit  en  avant;  labre  subéchancré;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  ovalaire,  atténué  au  bout  et  subtronqué.  —  Yeux  mé- 

pube  flava,  subdepressa,  dense  vestita;  pectore,  abdomine,  oculis,  elylrorum 
raargine  laterali,  et  sutura  nigricantibus.  —  Long.  5  oiill. 
Mas.  —  Elytroium  sutura  basi  angustè  nigra,  tibiis  porticis  mucrotiatis. 

(i)  Syn.  Cryptocephalus,  Wied.  Germ.  Magaz.  IV,  p.  182.  —  Dermorhytis 
(p.),  Baly,  Phytopb.  Malay.  p.  263, 


ÉBUSITBS.  311 

diocres,  oblongs,  un  peu  sinués  en  dedans.  —  Antennes  longues,  me- 
surant plus  des  trois  quarts  de  la  longueur  du  corps,  grêles,  filiformes, 
1  article  oblong,  renflé,  2  un  peu  plus  gros  et  de  moitié  plus  court 
que  3,  les  suivants  allongés,  subégaux,  cylindriques.  —  Prothorax 
transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur  légè- 
rement sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux,  les  latéraux  faiblement 
dilatés  arrondis,  fortement  infléchis  vers  les  angles  antérieurs,  à  sur- 
face assez  convexe  sur  le  disque;  écusson  en  triangle  curviligne.  — 
Elytres  oblongues,  à  côtés  subparallèles,  densément  ponctuées,  avec 
quelques  vestiges  de  stries  vers  la  suture.  —  Pro thorax  oblong,  un 
peu  convexe  entre  les  hanches,  subdilaté  et  tronqué  à  la  base.  — 
Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  inermes,  tibias  grêles,  subcy- 
lindriques, tarses  à  1  article  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis,  un  peu  dilaté  aux  pattes  antérieures;  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  représente  tout-à-fait  dans  le  Nouveau-Monde  les  types  des 
Edusites  qui  se  rencontrent  dans  l'Ancien;  il  ne  se  distingue  guère 
des  Abirus  que  par  l'absence  à  peu  près  entière  de  rugosités  trans- 
versales derrière  les  épaules  ;  il  n'en  présente  pas  davantage  que  les 
Olorus.  Les  antennes  qui  jouent  un  rôle  si  important  dans  la  tribu 
des  Eumolpides,  sont  identiquement  conformées  comme  celles  des 
Edusa;  la  forme  générale  est  la  même,  etc. 

Notre  collection  renferme  des  types  découverts  dans  l'Amérique  mé- 
ridionale, d'autres  dans  la  partie  sud  des  Etats-Unis;  il  est  probable 
que  plusieurs  espèces  décrites  sous  le  nom  de  Colispis  [C.  longicornis 
Mels.?)  appartiennent  à  la  coupe  actuelle  (i). 

OLORUS. 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  par  des  sillons  convergents  en 
arrière,  à  peine  émarginé  en  avant;  labre  grand,  échancré  ;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  oblong,  acuminé,  presque  pointu.  — 
Yeux  développés,  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  filiformeS;, 
mesurant  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps,  1  article  court,  ren- 
flé, de  moitié  plus  court  que  3,  2  globuleux,  quatre  ou  cinq  fois  plus 
court  que  le  suivant,  les  autres  allongés,  subégaux.  —  Prothorax  trans- 
versal, rétréci  vers  le  sommet,  à  peu  près  aussi  large  que  les  élytres, 
bord  antérieur  un  peu  avancé  au  milieu  et  sinué  de  chaque  côté  en 
arrière  des  yeux,  aVec  les  angles  mousses,  bords  latéraux  subdilatés, 
régulièrement  arrondis;  écusson  en  triangle  curvihgne.  —  Elytres 

(!)  Tymnes  verticalis.  —  Oblongiis,  Ditidus,  brunneus,  supra  viridi-metal- 
lico-niicans  ;  antennis  pedibusque  flavo-ferrugineis  ;  capite  punctato,  vestice  iu 
utroque  latere  iinea  Ifcvi  subolevata;  prolhorace  inœqualiter  punctato;  elytris 
deuse,  l'ortiter,  subseriatim  puuctalis.  —  Long.  6  milL  Amer,  mérid. 


'i^WX:  -^   - 


312  PHYTOPHAGES. 

oblongues,  subcylindriques,  à  surface  régulièrement  convexe,  confu- 
sément ponctuée,  avec  des  indices  de  séries  de  points  le  long  de  la 
suture  et  vers  l'extrémité:  quelques  rugosités  transversales  derrière 
les  épaules.  —  Prosternum  oblong,  rétréci  entre  les  hanches,  dilaté 
en  arrière  et  coupé  droit.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  les 
postérieures  notablement  plus  développées  et  munies  à  leur  bord  in- 
férieur d'un  large  appendice,  cilié  en  avant,  et  aussi  long  que  le  dia- 
mètre transversal  de  la  cuisse  ;  tibias  postérieurs  dentés  aux  devix  tiers 
de  leur  longueur  et  échancrés  sur  le  dernier  tiers  ;  tarses  à  1  article 
dilaté,  subquadrangulaire  aux  deux  paires  antérieures,  triangulaire  à 
la  postérieure  ;  crochets  appendiculés. 

Ce  genre,  très-bizane  par  la  conformation  des  pattes  postérieures, 
est  sans  nul  doute  voisin  des  Edusa.  L'individu  unique  que  nous 
avons  sous  les  yeux  est  très-probablement  un  mâle.  Nous  n'aurions 
pas  attribué  plus  d'importance  à  cette  conformation  qu'elle  n'en  mé- 
rite, si  elle  n'avait  été  accompagnée  d'autres  caractères  qui  nous  ont 
forcé  d'y  voir  un  type  générique  spécial.  Il  provient  de  Juthia.  Il 
diffère  des  Edusa  par  l'absence  de  pubescence,  par  la  ponctuation  des 
élytres,  par  la  sculpture  du  front,  etc.  (1) 

ARGOLIS. 

Tête  assez  forte,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  échancré 
en  avant;  labre  développé,  échancré  de  même;  dernier  article  des 
palpes  m.axillaires  allongé,  atténué  et  obtus.  —  Yeux  médiocres,  si- 
nués  en  dedans.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  1  article  assez  gros,  2  obconique,  de  moitié  moins  long  que  le 
suivant,  3  plus  long  que  4,  5  et  6  subégaux,  les  derniers  dilatés  et 
comprimés.  —  Prothorax  transversal,  à  peu  près  aussi  large  que  les 
élytres,  un  peu  rétréci  en  avant,  très-bombé  sur  le  disque,  bord  an- 
térieur flexueux,  bords  latéraux  à  peine  dilatés,  arrondis  ;  angles  an- 
térieurs aigus  et  fortement  iulléchis;  écusson  en  triangle  curviligne. 
—  Elytres  oblougues-ovalaires,  assez  convexes,  surface  confusément 
ponctuée,  des  rugosités  transversales  sur  les  côtés,  vers  la  suture  et 
sur  la  partie  décUve  des  vestiges  de  séries  de  points  et  de  côtes  lon- 
gitudinales. —  Prosternum  oblong,  plan.  —  Pattes  robustes,  cuisses 
renflées-fusiformes,  les  antérieures  dentées-anguleuses  au  bord  infé- 
rieur; tibias  dilatés  à  l'extrémité,  les  antérieurs  largement  et  forte- 
ment échancrés  à  leur  bord  interne  ;  ceux  des  autres  paires  beaucoup 

(1)  Olorus  femoralis.  —  Oblongus,  subparallelus,  nitidns  ;  obscure  flavo-fer- 
rugineus,  cnpite  protlioraceque  brunncis  hic  iîlic  viridi-micanlibus;  elytris  cas- 
laneis,  confuse  punclatis,  piope  suturam  et  apicem  ■versus  subslriato-punctatis, 
latorstitiisquc  subelevatis.  —  Long.  7  mill. 


ÉDIISITES.  313 

moins  ;  1  arlifcle  des  tarses  aussi  large  que  long,  pas  plus  long  que  le 
suivant;  aux  tarses  postérieurs,  1  article  triangulaire;  crochets  appen- 
diculés. 

Ce  genre  appartient  au  Brésil,  où  il  semble  représenter  les  Edusa 
de  l'Australie.  Les  caractères  fondamentaux  sont  les  mêmes  dans  les 
deux  types;  chez  tous  deux  les  élytres  présentent  la  même  sculpture, 
de  fortes  rugosités  transversales  sur  les  parties  latérales,  des  vestiges 
de  séries  ponctuées  vers  la  suture,  et  des  indices  de  côtes  sur  la  par- 
tie déclive.  Ils  sont  cependant  bien  différents  par  la  forme  du  pro- 
notum,  par  la  structure  des  pattes,  par  la  présence  ou  l'absence  de 
pubescence.  Dans  aucun  autre  genre  de  la  famille,  nous  n'avons  ren- 
contré des  tibias  conformés  comme  nous  l'avons  exposé  ci-dessus. 
g  Le  genre  ne  paraît  pas  bien  riche;  nous  en  connaissons  deux  es- 
pèces, toutes  deux  du  Brésil  (1). 

AMASIA. 
Dejean,  Catal.  3»  éd.  p.  433. 

Tête  petite,  un  peu  oblongue,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà 
du  bord  postérieur  des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  par  des  sillons 
convergents  en  arrière,  très-légèrement  émarginé  en  avant;  labre 
grand,  échancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  atté- 
nué et  tronqué.  —  Antennes  à  1  article  renflé,  2  globuleux  (les  autres 
manquent).  —  Prothorax  transversal,  presque  aussi  large  que  les  ély- 
tres, rétréci  en  avant,  bord  antérieur  légèrement  sinué  de  chaque 
côté,  derrière  les  yeux,  avec  les  angles  aigus,  bords  latéraux  dilatés- 
arrondis  ,  surface  régulièrement  convexe,  un  peu  bombée  sur  le  dis- 
que en  avant  ;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  oblongues- 
ovalaires,  ponctuées-striées,  un  peu  rugueuses  transversalement  en 
arrière  de^  épaules.  —  Prosteruum  oblong,  plan,  fortement  dilaté  en 
arrière  et  tronqué  carrément.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  renflées  au 
milieu,  les  postérieures  très-fortement  dentées,  les  antérieures  faible- 
ment; tibias  dilatés  vers  l'extrémité,  les  antérieurs  grêles  à  la  base  et 
un  peu  arqués;  1  article  des  tarses  dilaté,  subquadrangulaire  aux 
4  tarses  antérieurs,  triangulaire  aux  postérieurs  et  presque  aussi  long 
que  les  deux  suivants  réunis;  crochets  fortement  divariqués  et  appen- 
diculés. 

Ce  genre,  dont  nous  ne  connaissons  qu'une  espèce  originaire  de 
Java,  se  distingue  des  précédents  par  sa  forme  ovalaire,  atténuée  en 

(1)  Argolis  tïbialis.  —  Obloago-ovalis,  nitidus,  obscure  aoneus  ;  subtus  cum 
antenuis  pedibusque  rufo-ferrugincus,  aeneo-micans  ;  capite  et  prothorace 
punctatc-rugulosis;  elytris  irregularilcr  punctatis,  latcraliter  Iransversim  ru- 
gulosis,  et  apicem  versus  prope  suturam  costatis,  —  Long.  7  mil!. 


314  PHYTOPHAGES. 

avant  et  en  arrière,  par  l'absence  de  pubescence,  par  ses  cuisses  pos- 
térieures très-fortement  dentées  (1). 

Groupe  XVII.    Myoobroïtes. 

Tête  arrondie,  souvent  profondément  engagée  dans  le  prothorax.  — 
Antennes  médiocres,  filiformes  ou  subfiliformes.  —  Prothorax  subcy- 
lindrique, ses  bords  latéraux  distincts.  —  Élytres  brièvement  ovalai- 
res  ou  allongées,  toujours  recouvertes,  comme  le  reste  du  corps,  de 
poils  ou  de  squammules.  —  Prosternum  allongé,  souvent  pourvu  de 
rainures  pour  loger  les  antennes  ;  épisternum  à  bord  antérieur  con- 
vexe. —  Tibias  à  bord  externe  entier,  ceux  des  deux  dernières  paires 
rarement  échancrés;  crochets  bifides  ou  appendiculés. 

On  se  rappelle  que  la  seconde  division  des  Eumolpides  est  carac- 
térisée par  la  forme  de  l'épisternum  prothoracique,  dont  le  bord  an- 
térieur est  plus  ou  moins  convexe.  Parmi  les  groupes  dont  elle  se 
compose,  celui-ci  renferme  toutes  les  espèces  pubescentes  ou  squam- 
rauleuses  qui  ont  les  bords  latéraux  du  pronotum  distincts  et  dont  les 
élytres  sont  dépourvues  de  rugosités  transversales. 

Les  nombreux  genres  de  cette  coupe  pourraient  eux-mêmes  se  par- 
tager en  plusieurs  groupes  secondaires.  Ainsi,  les  genres  Acrothinium, 
LoPHEA,  EuRASPis,  Heterotrichus  forment  une  section  caractérisée 
par  des  crochets  appendiculés,  par  une  pubescence  rare  et  formée  de 
poils  plus  ou  moins  dressés.  Une  deuxième  section  serait  représentée 
par  les  Myochrous,  Neocles,  Dictyneis,  Damasus,  Glyptoscelis,  qm 
ont  une  forme  très-allongée,  subcylindrique,  une  pubescence  serrée 
et  couchée.  Le  genre  Pachnephorus  peut  être  regardé  comme  le  type 
d'une  troisième  division  renfermant  les  autres  genres.  Ces  subdivi- 
sions secondaires  indiquées,  le  groupe  paraît  assez  naturel  et  ses  ca- 
ractères, indiqués  ci-dessus,  sont  d'une  appréciation  très-facile. 

Quant  à  la  distribution  géographique  de  ces  nombreux  genres,  elle 
ne  présente  rien  qui  paraisse  digne  d'être  signalé.  Les  cinq  parties  du 
monde  ont  chacune  leurs  représentants.  Le  tableau  analytique  sui- 
vant résume  leurs  caractères  distinctifs  : 

A.  Tibias  des  deux  paires  postérieures  écliancrés.  Pachnephorus. 
A'.      —                —              —           non  écliancrés. 

B.  Croclicts  appendiculés  et  presque  toujours  divariqués. 

C.  Coloration  plus  ou  moins  vive,  à  reflets  métalliques. 

D.  Ecusson  transversal.  Euraspis. 
D'.        —      oblong. 

(1)  Amasia  spimpe*,  Dejean.  —  Oblongo-ovalis,  nitida,  viridi-cuprea ;  an- 
tennis  basi  pedibusque  rufo-ferrugincis;  capite  prothoracequc  subliliter  et  parce 
punctatis;  elytris  punctalo-striatis,  postice  ad  suturam  subcostatis,  lateraliter 
rugulosis.  —  Long.  6  mill. 


MTOCHROÏTES.  315 

E.  Derniers  articles  des  antennes  plus  larges  que  longs.       Heterotrichus. 
E'.      —         —  —       plus  longs  que  larges.       Acrothinium. 
C.  Coloration  noire  ou  terne^  non  métallique. 

F.  Parties  supérieures  ornées  de  poils  dressés.  Lophea. 
Y'.      —           —           —    de  poils  ou  de  squammules 

couchés. 

G.  Elytres  soudées.  Dictyneis. 
G'.      —      libres. 

H.  Prosternum  pourvu  de  deux  rainures  convergentes  en 

arrière.  Neocles. 

H'.         —         dépourvu  de  rainures.  Myochrous. 

B'.  Crochets  des  tarses  bifides. 
I.  Prosternum  allongé,  convexe  entre  les  hanches,  abaissé 

en  arrière. 
K.  Yeux  subtriangulaires,  entiers.  Damasus. 

K*.    —    subarrondis,  profondément  é.chancrés.  Glyptoscelis. 

r.  Prosternum  court,  subquadrangulairc,  plan. 
L.  —        muni  de  rainures. 

M.  Squammules  larges,  concaves.  Aulacolepis. 

W.  —       piliformes.  Mecistes. 

U.  Prosternum  sans  rainures. 

N.  Squammules  courbées,  crochues.  Apolepis. 

N'.  —        à  peu  près  droites. 

0.  Corps  métallique,  bronzé.  Colaspidea. 

0'.    —    brunâtre,  terne.  Lepina. 


ACROTHINIUM. 
Marshall,  Journ.  of  the  Linn.  Soc.  Zool.  VIII,  p.  47  (\). 

Tète  arrondie,  assez;  forte,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux,  épistome  imparfaitement  séparé  du  front, 
à  peine  émarginé;  labre  très-court;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires oblong,  largement  tronqué  à  l'extrémité.  —  Yeux  subhémisphé- 
riques, presque  entiers.  —  Antennes  atteignant  le  milieu  de  la 
longueur  du  corps,  i  article  court  et  très-renflé,  2  obconique,  de 
moitié  moins  long  que  3,  3-6  oblongs,  7-M  dilatés,  comprimés.  — 
Prothorax  sul)quadrangulaire,  un  peu  transversal,  médiocrement  con- 
vexe, bord  antérieur  fortement  sinué  de  chaque  côté  en  arrière  des 
yeux,  bords  latéraux  presque  droits;  écusson  semi-elliptique.  —  Ely- 
tres  oblongues-ovalaires,  assez  convexes,  avec  une  dépression  oblique 
un  peu  en  arrière  et  en  dedans  des  épaules,  à  surface  poncluée-striée, 

(1)  Chrysochus,  Motschulsky,  Etud,  entomol.  IX,  p.  23.  —  Acrothinium, 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  441. 


316  PHYTOPHAGtS. 

pourvue,  comme  le  pronotum,  d'une  pubescence  fine,  rare,  hérissée. 
—  Prosternum  oblong,  assez  large,  plan.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
renllées  au  milieu,  dentées  en  dessous  ;  tibias  brusquement  et  forte- 
ment dilatés  à  l'extrémité,  tarses  à  articles  subégaux  en  largeur,  ter- 
minés par  des  crochets  appendiculés. 

Quoique  le  genre  actuel  se  distingue  facilement  par  la  pubescence 
qui  le  recouvre  des  Corynodes  et  des  Chrysochus,  il  n'en  est  pas 
moins  très-voisin  par  la  forme  générale  du  corps  et  par  l'organisa- 
tion. 11  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  du  Japon  et  de  la  Chine 
boréale  ;  ce  bel  insecte,  long  de  7  à  8  millimètres,  est  d'un  vert  mé- 
tallique brillant  avec  des  reflets  dorés  et  pourprés  sur  les  élytres;  cet 
éclat  n'est  pas  diminué  par  la  fine  et  rare  pubescence  des  parties 
supérieures. 

LOPHEA. 

^ALY,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  441. 

Tète  profondément  engagée  dans  le  protliorax,  perpendiculaire; 
yeux  entiers.  —  Antennes  subfiliformes,  les  cinq  derniers  articles  lé- 
gèrement épaissis  et  comprimés;  1  article  renflé,  2  court,  3-6  grêles, 
égaux,  plus  longs  que  le  1 .  —  Prothorax  transversalement  convexe, 
bombé  sur  le  disque,  bords  latéraux  distincts,  entiers.  —  Elytres  plus 
larges  que  le  prothorax,  subcylindriques,  densément  ponctuées.  — 
Pattes  robustes,  cuisses  simples;  bord  externe  des  tibias  non  échancré; 
i  article  des  tarses  plus  étroit  que  le  2,  celui-ci  triangulaire,  le  3  large 
;\  sa  base,  transversal,  étroitement  articulé  avec  2,  les  deux  réunis 
cordiformes;  crochets  appendiculés. 

M.  Baly,  qui  a  tracé  la  diagnose  ci  dessus,  ajoute  que  le  corps  est 
suballongé,  parallèle,  subcylindrique,  non  métallique,  recouvert  de 
poils  épais,  hérissés;  que  le  prosternum  est  continu  avec  répisternum 
antérieur,  que  celui-ci  est  cunéiforme. 

L'auteur  anglais  compare  ce  nouveau  genre  aux  Acrotiiin'ium  et  ne 
trouve  d'autre  différence  à  signaler  que  la  forme  un  peu  différente 
des  tarses.  C'est  ce  qui  nous  a  engagé  à  rapprocher  les  deux  types, 
quoique  nous  n'ayons  pu  nous  procurer  le  genre  Lophea.  L'unique 
espèce  connue  est  originaire  du  Birman,  c'est  un  insecte  de  cinq 
'ligues  de  longueur,  noir  ou  noir  bleuâtre,  recouvert  de  poils  grisâtres, 
hérissés  et  fortement  ponctué. 

HETEROTRICHUS. 

Tète  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  presque  jusqu'au  bord 
antérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  presque  entier 
en  avant;  labre  subéchancré,  dernier  article  des  palpes  maxillaires 


MYOCHROÏTES.  317 

allongé,  atténué,  tronqué.  —  Yeux  peu  convexes,  en  grande  partie 
cachés,  indistinctement  sinués  en  dedans.  —  Antennes  mesurant  à 
peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  globuleux,  2  ova- 
laire,  aussi  long,  3-6  obconiques,  subégaux,  7-11  fortement  dilatés, 
comprimés,  plus  larges  que  longs,  le  dernier  obtus.  —  Prothorax 
transversal,  beaucoup  moins  large  que  les  éiytres,  assez  convexe, 
bord  antérieur  droit,  bords  latéraux  faiblement  arrondis;  écusson 
semi-elliptique.  —  Eiytres  brièvement  ovalaires,  très-convexes,  avec 
une  dépression  transversale  obsolète  derrière  les  épaules;  surface  pro- 
fondément et  confusément  ponctuée,  ornée,  ainsi  que  le  reste  du 
corps,  d'une  pubescence  hérissée  assez  serrée.  —  Prosternum  sub- 
quadrangulaire,  presque  aussi  large  que  long,  offrant  à  sa  surface 
deux  sillons  obliques  destinés  à  recevoir  les  antennes;  épisternum 
développé,  soulevé  à  son  angle  interne  pour  laisser  passer  l'antenne. 
—  Pattes  robustes,  cuisses  fusif ormes,  dentées  en  dessous;  tibias 
épais,  dilatés  à  l'extrémité,  cannelés  longitudinalement,  offrant  une 
courbure  sigmoïde  ;  tarses  larges,  terminés  par  des  crochets  appendi- 
culés,  simplement  divergents. 

Ainsi  que  l'indique  la  diagnose,  cette  nouvelle  coupe  générique 
présente  plusieurs  caractères  saillants  :  la  forme  du  corps  est  plus 
courte  et  plus  contractée  que  celle  de  I'Acbothinium,  la  pubescence 
est  plus  abondante  et  constituée  par  deux  espèces  de  poils,  les  uns 
raides,  noirs,  hérissés  ;  les  autres  plus  mous,  couchés  ou  arqués  et 
d'une  nuance  jaunâtre;  les  yeux  sont  en  partie  recouverts  parle' 
bord  antérieur  du  pronotum;  des  rainures  sont  creusées  dans  la  sur- 
face du  prosternum  et  destinées  à  recevoir  une  partie  des  antennes 
lorsqu'elles  se  cachent  à  la  partie  inférieure  du  corps.  Du  reste,  la 
forte  dilatation  des  derniers  articles  des  antennes  permet  de  recon- 
naître le  type  actuel  et  de  le  distinguer  des  genres  voisins.  Une  seule 
espèce  nous  est  connue,  elle  est  originaire  de  Juthia  (1). 

EURASPIS. 

Tète  petite,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-deLà  du  bord 
postérieur  des  yeux,  épistome  confondu  avec  le  front,  émarginé  en 
avant;  labre  très-court;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 
atténué,  tronqué.  —  Yeux  subhémisphériques,  sinués  en  dedans.  — 
Antennes  subliliformes,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps, 
1  article  renflé,  2  oblong,  de  moitié  plus  court  que  3,  celui-ci  un 
peu  plus  long  que  4,  5  et  6  subégaux,  les  suivants  assez  fortement 

(1)  Heterotrichus  Balyi.  —  Breviter  ovatus,  subiiitidus,  pube  e  pilis  nigris 
ereclis  et  pilis  mollibus  pallidis  formata,  sat  donse  vestil^is;  subtus  nigro-piccus, 
supra  cupreo-viridi-micaus;  elylrorum  marginibus  suturuli  et  laterali,  plaga- 
quc  magna  purpureis.  —  Long.  6  inill. 


318  PHYTOPHAGES. 

dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  transversal,  moins  large  que 
les  élytres,  rétréci  de  la  base  au  sommet,  peu  convexe,  bord  antérieur 
sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux,  angles  antérieurs  aigus  et 
saillants,  bords  latéraux  très-peu  dilatés  et  indistinctement  anguleux 
dans  leur  milieu;  écusson  plus  large  que  long,  très-obtus  en  arrière, 
à  contours  arrondis.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  épaules  assez 
saillantes,  à  surface  ponctuée  en  séries  un  peu  irrégulières;  chaque 
point  donnant  naissance  à  un  poil  très-fin.  —  Prosternum  étroit,  plan. 
—  Pattes  médiocres,  cuisses  renflées  au  milieu,  inermes,  tibias  gra- 
duellement dilatés  vers  l'extrémité;  tarses  assez  larges,  à  1  article  à 
peine  plus  long  que  le  suivant,  terminés  par  des  crochets  appendi- 
culés. 

Aucun  caractère  bien  saillant  ne  distingue  ce  type,  et  cependant 
il  doit  être  séparé  des  précédents  dont  il  s'éloigne  parcertaines  par- 
ticularités. Ainsi,  le  corps  est  moins  convexe,  pourvu  d'une  pubes- 
cence  extrêmement  rare  et  en  réalité  difficile  à  percevoir,  un  poil 
très-fin  et  de  peu  de  longueur,  s'élève  de  chacun  des  points  qui  or- 
nent les  élytres  et  le  pronotum;  c'est  comme  dans  le  genre  Acrothi- 
NiUM,  oîi  la  pubescence,  par  sa  ténuité  et  sa  rareté,  a  passé  inaperçue 
pour  plusieurs  observateurs.  La  forme  de  l'écusson  est  différente  de 
celle  des  genres  précédents,  et  permet  une  séparation  facile  (1).  L'u- 
nique espèce,  décrite  ci-après,  appartient  à  la  Faune  des  Indes-Orien- 
tales. 

MYOCHROUS. 

Chevrolat,  Deiean,  Catal.  3^  éd.  p.  438  (2). 

Tête  courte,  subarrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au  moins  jus- 
qu'au bord  postérieur  des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front  ; 
labre  transversal,  subéchaucré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
court,  ovalaire,  tronqué  au  bout.  —  Yeux  petits,  subhémisphériques, 
entiers  ou  légèrement  sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  subfili- 
formes, mesurant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  i  article 
renflé,  2  court,  obiong,  3-6  plus  grêles,  subégaux,  les  derniers  très- 
légèrement  dilatés  et  subcomprimés.  —  Prothorax  transversal ,  un 
peu  moins  large  que  les  élytres,  peu  convexe  en  dessus,  bord  anté- 
rieur fortement  prolongé  et  arrondi  dans  son  nailieu,  angles  anté- 
rieurs obtus  ou  eflacés,  bords  latéraux  dilatés-arrondis,  plus  ou  moins 
fortement  dentés  ou  anguleux;  écusson  très-petit,  subcordiforme.  — 

(1)  £MrflspjsDî7/r//Ms.— Oblongoo-vatus,subniUdus,pube  brevj,  rara^sparsim 
vestitns,  siibtus  piceo-niger,  antenuis  basi  lenugineis;  supra  piirpuretis,  vittis 
viridi-aurcis  ornatus;  elytris  subseriatim  fortiter  punctalis.  —  Long.  8  mill. 

(2)  ErichsoD,  Arch.  f.  Naturg.-Ins.  Periiana,  XIII,  pi.  I,  p.  67.  —  Blanchard, 
Faun.  de  Chil.  Zoolog.  t.  V,  p.  543.  —  Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  433. 


MYOCHROÏTES.  319 

Elytres  oblongues,  allongées,  subcylindriques  et  un  peu  déprimées 
en  dessus,  à  surface  confusément  ponctuée  ou  ponctuée-striée,  ornée, 
conune  le  reste  du  corps,  de  squammules  serrées,  petites,  couchées.  — 
Prosternum  étroit,  légèrement  relevé  entre  les  hanches,  épisternum 
à  bord  antérieur  fortement  convexe,  relevé,  son  angle  externe  con- 
fondu avec  l'angle  effacé  du  pronotum.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
fusiformes,  les  antérieures  un  peu  plus  fortes  que  les  autres,  souvent 
dentées  en  dessous;  tibias  dilatés  à  l'extrémité,  les  antérieurs  un  peu 
courbés  et  munis  à  leur  bord  interne  d'une  petite  dent  aiguë  ;  tarses 
assez  larges,  terminés  par  des  crochets  divariqués  et  appendiculés. 

Le  genre  Myochrous  se  compose  d'Eumolpides  à  forme  allongée, 
légèrement  déprimée  en  dessus  ;  ils  sont  entièrement  recouverts  de 
squammules  minimes,  étroitement  apphquées  sur  les  téguments  et 
parfois  si  serrées,  qu'elles  cachent  la  couleur  du  fond.  Ces  caractères, 
joints  à  ceux  que  fournit  le  pronotum,  permettent  de  distinguer  avec 
faciUté  ces  insectes. 

Le  genre  se  compose  actuellement  de  14  à  15  espèces  répandues 
dans  l'Amérique  méridionale,  au  Mexique  et  jusqu'en  Californie. 

On  doit  observer  que  la  dent  du  bord  interne  des  tibias  antérieurs 
peut  manquer  dans  certaines  espèces;  c'est  le  cas  pour  le  M.  immundus 
de  la  Faune  du  Chili;  aussi,  Erichson  qui  l'a  fait  connaître,  ne  men- 
tionne pas  ce  caractère  dans  la  diagnose  qu'il  a  tracée  de  ce  genre. 
Quoique  d'ordinaire  les  téguments  soient  d'une  coloration  sombre  et 
terne,  quelques  types  présentent  cependant  de  légers  reflets  métalli- 
ques. 

DICTYNEIS. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  434  (1). 

Tête  assez  grosse,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  a.u  moins 
jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front, 
à  peine  émarginé  en  avant;  labre  assez  grand,  subéchancré;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  oblong,  obtus  et  tronqué.  — 
Yeux  médiocres,  assez  convexes,  grossement  granulés,  subentiers.  — 
Antennes  allongées,  grêles,  filiformes,  parfois  légèrement  dilatées  au 
sommet,  1  article  épaissi,  2  court,  3  allongé,  parfois  aussi  long  ou 
plus  long  que  les  deux  précédents  réunis.  —  Prothorax  subcyUudri- 
que,  à  peu  près  aussi  long  que  large,  bord  antérieur  avancé  dans  son 
milieu,  ses  angles  effacés,  bords  latéraux  marqués  seulement  à  la 
base,  indiqués  au  milieu  par  quelques  dents  saillantes,  effacés  en 
avant;  écusson  petit,  triangulaire.  —  Elytres  très-peu  plus  larges 
que  le  pronotum,  soudées  Tune  à  l'autre  le  long  de  la  suture,  oblon- 
gues,  sub cylindriques,  atténuées  en  arrière;  à  surface  subdéprimée 

(1)  Myochrous,  Blanchard,  Faun.  d.  Chil.  Zooi.  V,  p.  544. 


320  PHYTOPHAGES. 

en  dessus,  irrégulièrement  ponctuée,  ornée  de  tubercules  irréguliers, 
allongés  et  simulant  des  côtes  incomplètes,  recouverte,  comme  le 
reste  du  corps,  de  poils  squammiformes,  couchés,  irrégulièrement 
disposés.  —  Prosternum  subcarré,  aussi  élevé  que  le  mésosternum, 
épisternum  fortement  convexe  et  relevé  à  son  bord  antérieur.  — 
Pattes  médiocres,  cuisses  épaissies  au  milieu,  souvent  dentées  en 
dessous,  tibias  grêles,  tarses  peu  dilatés,  terminés  par  des  crochets 
appendiculés. 

Quoique  très-voisin,  par  l'ensemble  de  ses  caractères,  des  Myo- 
CHUous,  le  type  actuel  s'en  distingue  facilement  par  la  soudure  des 
élytres,  par  la  longueur  du  3'^  article  des  antennes,  par  les  bords  la- 
téraux du  pronotum  effacés  en  avant.  Plusieurs  des  espèces  décrites 
par  le  Prof.  Blanchard,  dans  la  Faune  du  Chih,  appartiennent  à  cette 
coupe  générique,  et  la  collection  du  D'  Baly  en  contient  plusieurs 
autres  encore  inédites. 

NEOCLES. 

Tête  assez  forte,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  pos- 
térieur des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  fortement  échan- 
cré,  labre  grand,  émarginé;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
ovalaire,  atténué  et  tronqué  au  bout.  ^  Yeux  oblongs,  convexes, 
assez  grossement  granulés,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  grêles,  fili- 
formes, 1  article  globuleux,  renflé,  2  oblong,  3  aussi  long  que  les 
deux  précédents  réunis,  4-(j  subégaux,  de  moitié  moins  allongés,  les 
suivants  légèrement  dilatés,  le  dernier  ovalaire,  obtus  à  l'extrémité. 
—  Pronotum  moins  large  que  les  élytres,  sa  longueur  au  milieu  dé- 
passant sa  largeur  à  la  base,  surface  peu  convexe  parcourue  sur  la 
ligne  médiane  par  un  large  sillon  plus  prononcé  en  avant,  par  la  pré- 
sence au  bord  antérieur  de  deux  gros  tubercules  mousses;  bord  an- 
térieur très-avancé  au-dessus  du  vertex,  fortement  sinué  de  chaque 
côté  derrière  les  yeux  ;  bords  latéraux  distincts  de  la  base  à  peu  près 
jusqu'au  sommet,  faiblement  dentés  au  milieu;  écusson  subquadran- 
gulaire,  transversal.  —  Elytres  ovalaires-oblongues,  un  peu  dilatées 
au-delà  du  milieu,  largement  arrondies  à  l'extrémité;  à  surface  ponc- 
tuée-rugueuse,  ornée  de  côtes  longitudinales  et  de  squamraules  ap- 
primées,  oblongues,  assez  serrées.  —  Pronotum  oblong,  creusé  do 
doux  profondes  rainures  obliques.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusi- 
formes,  faiblement  dentées  en  dessous;  tibias  insensiblement  dilatés 
vers  l'extrémité,  les  antérieurs  subarqués,  un  peu  sinueux  au  bord 
interne;  tarses  assez  larges,  terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Le  prosternum  de  ce  genre  est  construit  sur  un  modèle  différent 
de  celui  des  genres  précédents;  il  est  étroit  et  subcouvexe  dans  les 
Myocurous,  carré  et  plan  chez  les  Dictyneis.  Dans  le  genre  actuel,  il 
est  oblong  et  divisé  en  deux  parties  par  deux  profondes  rainures  cou- 


MYOCHROÏTES.  .  321 

vergentes  en  arrière^  et  limitant  ainsi  un  espace  triangulaire  à  base 
dirigée  en  avant,  à  sommet  postérieur.  Ces  rainures  sont  destinées  à 
recevoir  les  antennes  au  repos,  et  continuent  celles  que  foi'me  de 
cha,que  côté  le  bord  antérieur  et  interne  des  épisternums  prothoraci- 
ques.  La  partie  postérieure  du  prosternum  est  située  sur  un  plan  dif- 
férent, un  peu  élargie  et  tronquée  vers  sa  base. 

Le  type  actuel  diffère  encore  des  deux  genres  avec  lesquels  nous 
l'avons  comparé  par  la  forme  des  antennes,  dont  le  3^  article  est  très- 
long,  par  les  bords  latéraux  du  pronotum,  par  la  forme  transversale 
de  récusson. 

La  seule  espèce  connue  a  été  trouvée  aux  environs  de  Sydney.  Elle 
représente  ainsi,  en  Australie,  les  Myochrous  de  l'Amérique  (1). 

DAMASUS. 

Tête  grosse,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  front  convexe  ;  épistome  indistinct,  labre  échancré  ;  dernier 
article  dos  palpes  maxillaires  ovalaire,  oblong,  acuminé  et  tronqué 
au  bout.  —  Yeux  petits,  subtriangulaires,  un  peu  sinués  en  dedans. 
—  Antennes  subfiliformes,  mesurant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur 
du  corps,  i  article  renflé,  2-G  oblongs,  égaux  entre  eux ,  les  derniers 
légèrement  dilatés,  à  peu  près  de  même  longueur.  —  Prothorax  de 
la  largeur  des  élyîres,  à  peu  près  aussi  long  que  large,  bord  antérieur 
droit,  à  peine  sinué  de  chaque  côté  en  arrière  des  yeux,  bords  laté- 
raux entiers,  très-légèrement  dilatés,  arrondis,  à  surface  régulière- 
ment convexe;  écusson  deux  fois  aussi  large  que  long,  arrondi  sur 
les  côtés.  —  Elytres  subcyhndriques,  un  peu  dilatées  au  milieu,  atté- 
nuées et  arrondies  vers  l'extrémité,  à  surface  très-régulièrement  con- 
vexe, finement,  éparsément  ponctuée,  ornée,  comme  le  reste  du  corps, 
d'une  pubescence  serrée,  longue,  couchée,  d'un  blanc  jaunâtre  et 
voilant  la  couleur  du  fond.  —  Prosternum  étroit,  convexe  entre  les 
hanches,  abaissé  en  avant  et  en  arrière.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
fusiformes,  inermes;  tibias  épais,  dilatés  à  l'extrémilé,  à  bord  externe 
flexueux;  tarses  très-larges,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Parmi  les  Eumolpides,  c'est  la  forme  la  plus  régulièrement  cylin- 
droïde;  le  corps  forme  un  ovale  régulier  et  très-allongé,  en  même 
temps  la  surface  est  convexe  et  ne  présente  aucune  dépression;  la 
base  du  pronotum  est  parallèle  et  intimement  unie  à  celle  des  élytres. 
Comme  coupe  générique,  elle  se  distingue  facilement  des  précédentes 

(1)  Neocles  sulcicoîlis.  —  Elongatus^  rufo-castaneus,  anlennis  pedibusque 
subfcrrugineis;  pube  griseo-flavi  fasciatlni  et  seriatim  vestitus;  liontc  anguste 
sulcata,  protiiorace  late  et  sat  profunde  longitudiaaliter  sulcalo;  clytri»  ccslis 
quatuor  subacutis  ornatis.  —  Long.  6  1/2  mill. 

Coléoptères.    Tome  X.  21 


322  PHYTOPHAGES. 

par  les  crochets  des  tarses  bifides.  Une  seule  espèce,  découverte  en 
Syrie,  constitue  ce  genre  (1). 

6LYPT0SCELIS. 
Chevrolat,  DejkaNj  Catal.  3°  éd.  p.  438  (2). 

Tête  arrondie^  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  coupé  carrément  eu  avant, 
labre  échancré  ;  dernier  article  des  palpes  ovalaire,  acuminé  et  tron- 
qué. —  Yeux  subarrondis,  peu  convexes,  largement  échancrcs  en  de- 
dans. —  Antennes  subfiliformes,  atteignant  le  milieu  de  la  longueur 
du  corps,  1  article  renflé,  2  court,  la  moitié  moins  loilg  que  le  sui- 
vant, 3-6  ohlongs,  obconiques,  7-11  subdilatés. — Prothorax  un  peu 
transversal,  rétréci  de  la  base  au  sommet,  bord  antérieur  sinué  de 
chaque  côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  presque  droits,  angles 
postérieurs  aigus  ;  écusson  subquadrangulaire,  à  angles  arrondis.  — 
Elytres  allongées,  à  bords  parallèles,  atténuées  en  arrière,  souvent 
mucronées  à  l'angle  suturai,  à  surface  confusément  ponctuée,  ornée, 
comme  le  reste  du  corps,  d'une  pubescence  squammiforme,  de  nuances 
variées,  éparse  ou  subfasciculée.  —  Prosternum  allongé ,  un  peu  re- 
levé entre  les  hanches,  abaissé  en  avant  et  en  arrière.  —  Pattes  mé- 
diocres, cuisses  inermos;  tibias  grêles,  cannelés  longitudinalement, 
tarses  élargis,  crochets  bifides. 

Le  corps  des  Gltftosceus  est  oblong,  atténué  aux  deux  bouts,  sou- 
vent à  reflets  métalliques;  ils  se  distinguent  des  Myochrûus  parles 
crochets  des  tarses  bifides,  par  l'absence  de  dents  aux  bords  latéraux 
du  pronotum.  La  forme  et  l'échancrure  dos  yeux,  celle  de  l'écusson, 
le  faciès  tout  différent,  les  éloignent  des  Damasus. 

Les  Glyptoscelis  connus,  au  nombre  de  cinq,  ont  été  trouvés  dans 
l'Amérique  du  Nord  et  en  Colombie.  La  première  espèce  signalée  par 
Dejean,  G.  œneus,  est,  comme  nous  l'avons  vu,  un  Abirus. 

MECISTES. 

Tête  petite,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  labre  sub- 
échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué  et 
tronqué.  —  Yeux  grands,  convexes,  entiers.  —  Antennes  moins  lon- 
gues que  la  moitié  du  corps,  1  article  subglobuleux,  2  oblong,  plus 

(1)  Damasus  albicans.  —  Eiongato-ovatus,  subnitidus,  nigro-piceus,  pube 
dcpressa,  deasa,  altjicsnle  vestita,  antcnais  basi  ferrugincis.  —  Long.  7  mil!. 

(2)  LeCûnte,Proceed.  of  the  Acad.  Nat.  Se.  Phi!.  18S9,  p.81.— Baly,  Jouru. 
of  ËDtom.  II,  p.  436. 


MYOCHROÏTES.  323 

gros  et  pr^isque  aussi  long  que  le  suivant,  3-6  obconiques,  subégaux, 
7-11  subcomprimés,  dilatés,  presque  aussi  larges  que  longs,  le  der- 
nier ovalaire.  —  Prothorax  transversal,  un  peu  moins  large  que  les 
élytres,  rétréci  de  la  base  au  sommet,  convexe  sur  le  disque,  bord 
antérieur  avancé  au  milieu,  sinué  de  chaque  côté,  bords  latéraux 
très-faiblement  arrondis  ;  écus£on  un  peu  plus  large  que  long,  pen- 
tagonal.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  ponctuées-striées,  peu  con- 
vexes, ornées,  ainsi  que  le  reste  du  corps,  d'une  pubescence  formée 
de  poils  squammiformes,  épars  ou  subsériés.  —  Prosternum  sabqua- 
drangulaire,  presque  aussi  large  que  long,  pourvu  de  chaque  côté 
d'un  profond  sillon  longitudinal  destiné  à  recevoir  les  antennes.  — 
Pattes  médiocres,  cuisses  grêles,  non  renflées,  inermes,  tibias  grêles, 
tarses  simples,  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Les  Mecistes  sont  de  petits  insectes  de  4  à  5  millimètres  de  lon- 
gueur, à  forme  assez  large  et  subdéprimée  ;  leur  coloration  est  noire 
ou  d'un  vert  foncé,  quelquefois  d'un  bleu  verdâtre;  ils  sont  ornés 
d'une  pubescence  courte,  rare,  blanchâtre,  éparse  ou  disposée  en 
séries  régulières  sur  les  élytres.  Les  espèces,  au  nombre  de  cinq  à 
six,  ont  été  rapportées  de  la  Cafrerie,  du  Lac  N'gami,  de  Port-Natal. 
Elles  constituent  une  coupe  générique  bien  distincte  par  le  faciès,  et 
un  ensemble  de  caractères  spéciaux  ;  les  principaux  résident  dans 
leur  prosternum  subcarré  et  creusé  de  deux  sillons  un  peu  conver- 
gents et  visibles  surtout  en  avant;  dans  leurs  antennes  subclavi- 
formes,  leurs  cuisses  faibles,  Hnéaires  (1). 

PACHNEPHORUS. 
Chevrolat,  Deiean,  Catal.  3"  éd.  p.  438  (2). 

Tête  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  à  front  convexe,  à 
bouche  infléchie  en  dessous  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  émar- 
giné  en  avant;  labre  très-petit, échancré;  palpes  maxillaires  filiformes, 
à  dernier  article  grêle,  subacuminé,  aussi  long  que  les  deux  précé- 
dents réunis.  —  Yeux  peu  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes 
subfiliformes,  dépassant  un  peu  la  base  du  pronotum,  1  article  renflé, 
court,  2  plus  grêle,  aussi  long,  3-6  plus  courts,  oblongs,  les  S  derniers 
subépaissis,  presque  aussi  larges  que  longs,  formant  une  massue 
oblongue.—  Prothorax  subcylindrique,  presque  aussi  long  que  large, 

(1)  Mecistes  tarsalis.  —  Oblougus,  ovatus,  siibnitiJus,  subtus  niger  supra 
obscure  viridis,  antennis  basi  tarsisqac  obscure  ferrugineis;  pube  albicante,  op- 
pressa, parce  7estilus;elytris  subsenatim  punclatis,interstitiisnonnuilislœvibus, 
costaque  laterali  ab  humeris  ad  apicem  eïevata.  —  Long.  4  mill. 

(2)  Syn.  Redlenbacher,  Faun.  Austr.  2°  éd.  p.  894.  —  Baly,  Journ.  of  Entom. 
Il,  p.  436.  —  Baly^  Pbytopb.  Malay.  p.  94.  —  Fairm.  Gênera  Col.  Europ. 
t.  IV,  p.  223. 


324  PHYTOPHAGES. 

légèrement  atténué  vers  la  base,  un  peu  moins  large  que  les  élytres, 
à  bords  latéraux  distincts,  infléchis  en  avant,  bord  antérieur  très- 
avoncé  dnns  £on  milieu;  écusson  allongé,  très-obtus  en  arrière.  — 
Elytres  oblonguts,  ovalaires,  cylindroïdcs,  à  surface  poactuée-striée. 
—  Prosteraum  oblorig,  pian,  de  niveau  avec  le  mésosternum,  et  creusé 
de  cliaque  côté  d'une  profonde  rainure  oblique;  épisternuni  dilaté 
en  oreillette  en  arrière  des  yeux^  son  angle  externe  confondu  avec 
l'angle  du  pronotum.  —  Mésosternum  court,  transversal.  —  Abdomen 
à  1  segment  aussi  long  que  les  suivants  réunis.  —  Pattes  courtes,  les 
postérieures  assez  écartées  l'une  de  l'autre  ;  cuisses  un  peu  renflées 
dans  leur  milieu;  tibias  dos  deux  paires  postérieures  légèrement 
échancrés  à  leur  bord  externe  avant  l'extrémité;  tarses  larges,  ro- 
bustes, terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Ce  genre,  parfaitement  caractérisé  entre  tous  les  Eumolpides  par 
la  profondeur  des  rainures  prothoraciques  destinées  à  loger  les  an- 
tennes au  repos,  contient  actuellement  :20  à  25  espèces,  répandues  à 
peu  près  sur  toute  la  surface  du  globe.  Le  plus  grand  nonihre  d'entre 
elles  appartient  a  la  Faune  méditerranéenne.  Dans  ces  derniers  temps, 
le  D''  Baly  a  fait  connaître  trois  types  nouveaux  de  l'Archipel  malais. 
Le  genre  a  aussi  des  représentants  au  Mozambique  (Gerstaecker),  au 
Sénégal  (Dejean)  et  très-probablement  dans  l'Amérique  du  Nord 
(Dejean,  Uhler). 

Ces  petits  insectes,  ornés  de  squammules  spéciales,  se  rencontrent 
dans  les  endroits  sablonneux,  souvent  au  bord  des  rivières  ou  sur  les 
plantes  basses.  Ces  squammules  sont  tantôt  presque  coutiguës  les 
unes  aux  autres  et  cachent  la  couleur  du  fond;  tantôt,  elles  sont  plus 
rares  et  disposées  par  bandes  ou  par  taches  ;  parfois  elles  sont  entre- 
mêlées de  poils  hérissés.  Observées  sous  une  forte  loupe  ou  bien  sous 
le  microscope,  ces  écailles  sont  obtuses  à  leur  extrémité  et  bifides  : 
caractère  bien  remaTquable  et  qui  n'a  pas  été  rencontré  ailleurs  dans 
la  famille  actuelle. 

COLASPIDEA. 

Laporte,  Rev.  eniom.  de  Silberm.  I,  p.  21  (1). 

Tête  assez  forte,  un  peu  convexe,  engagée  dans  le  prothorax  au- 
delà  du  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  indistinct,  labre  échan- 
cré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué,  un  peu 
tronqué.  —  Yeux  subarrondis,  subconvexes,  entiers.  —  Antennes  me- 
surant la  moitié  de  la  longueur  -du  corps,  i  article  épaissi,  2  oblong, 
plus  gros  et  un  peu  moins  long  que  le  suivant,  3-6  grêles,  subégaux, 

(1)  Syn.  CoLASPiDEA,  Fairm.  Gêner.  Col.  Europ.  IV,  p.  22i,  pi.  G5,  fig.  3H. 
—  DiA,  Dejean,  Catal.  3°  éd.  p.  435.  —  Redtenbacher,  Faun.  Auslr.  2°  éd. 
p.  894.  —  Boheman^  Eug.  Rcs.  Ins.  p.  164. 


MYOCHROÏTES.  325 

7-H  distinctement  dilatés.  —  Prothorax  transversal,  assez  convexe, 
rétréci  à  la  base  et  au  sommet,  bord  antérieur  droit,  ses  angles  for- 
tement abaissés,  bords  latéraux  entiers,  dilatés  et  arrondis  dans  leur 
milieu;  écusson  en  triangle  rectiligne.  —  Elytres  brièvement  ova- 
laires,  dilatées  dans  leur  milieu,  soudées  l'une  à  l'autre  le  long  de  la 
suture,  ne  recouvrant  pas  d'ailes,  à  surface  munie  d'une  villosité  peu 
abondante,  molle,  blanchâtre,  ponctuée  ou  rugosule.  —  Prosternum 
subquadrangulaire,  plan,  un  peu  plus  long  que  large,  ne  présentant 
que  des  vestiges  incertains  de  rainures  longitudinales.  —  Pattes  mé- 
diocres, la  paire  postérieure  à  peine  plus  éloignée  de  la  deuxième  que 
celle-ci  de  la  première;  cuisses  fusiformes,  tibias  à  bord  externe  en- 
tier, tarses  assez  larges,  terminés  par  des  crochets  bifides,  la  division 
interne  un  peu  plus  courte  que  l'externe. 

Le  nom  de  Colaspidea  a  la  priorité  sur  celui  de  Du  du  comte 
Dejean  et  devait  être  conservé,  quoiqu'il  y  ait  parmi  les  Cassidides 
un  genre  Calaspidea  que  Boheman  a  inscrit  dans  sa  Monographie. 
Le  nom  de  Dia  semblait  bien  convenir  à  ces  charmants  petits  insectes 
auxquels  Dejean  l'avait  appliqué.  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  nom  pourra 
probablement  être  conservé  comme  terme  générique  pour  la  Dia 
palagonica  décrite  par  Boheman  et  qui  me  paraît,  d'après  la  des- 
cription de  l'auteur,  génériquement  distincte  de  nos  espèces  euro- 
péennes. A  part  l'espèce  de  l'auteur  suédois,  toutes  les  Colaspidea, 
au  nombre  d'une  douzaine,  appartiennent  à  la  Faune  méditerra- 
néenne. Ce  sont  de  petits  insectes  d'un  bronzé  brillant,  et  couverts 
d'une  fine  viilosité  blanchâtre  ;  ils  se  rencontrent  comme  les  Pachne- 
PHORus,  dans  les  endroits  sablonneux,  et  se  nourrissent  de  plantes 
rampan^tes,  puisque  la  faculté  de  voler  leur  fait  défaut. 

APOLEPIS. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  161  (1). 

Tête  petite,  profondément  engagée  dans  le  prothorax;  épistome 
séparé  du  front  par  un  sillon  subcirculaire,  tronqué  en  avant;  labre 
échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  atténué  vers 
l'extrémité  et  tronqué.  —  Yeux  petits,  subhémisphériques,  paraissant 
entiers.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps; 
article  1  renllé,  2  un  peu  plus  gros  et  aussi  long  que  le  suivant,  3-6 
grêles,  subégaux,  7-11  fortement  dilatés,  aussi  larges  que  longs,  for- 
mant une  massue  allongée.  —  Prothorax  subcylindrique,  presque 
aussi  large  que  long,  bord,  antérieur  un  peu  avancé  au  milieu,  bords 
latéraux  légèrement  arrondis,  paraissant  crénelés  par  suite  de  la  grosse 
ponctuation  qui  recouvre  la  surface;  écusson  en  triangle  curviligne. 

(l)tBaly,  Phytoph.  Malay.  p.  91,  pi.  IV,  fig.  7. 


326  PHYTOPHAGES. 

—  Elytres  brièvement  ovalaires,  subcylindriques,  ponctuées-striées  et 
recouvertes,  ainsi  que  le  reste  du  corps,  de  poils  squammiformes 
sériés,  dressés  et  fortement  recourbés  à  leur  extrémité.  —  Prosternum 
un  peu  plus  large  que  long,  inégal,  ses  épisternums  étroits,  arrondis 
et  saillants  à  leur  bord  antérieur.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  faible- 
ment dentées  à  leur  bord  inférieur  ;  tibias  grêles,  les  intermédiaires 
légèrement  échanorés  au  bord  externe  vers  l'extrémité;  tarses  un 
peu  élargis,  crochets  bifides. 

Ce  genre,  formé  par  un  petit  insecte  de  Bornéo,  de  3  millim.,  est 
caractérisé  par  la  forme  de  ses  épisternums  dont  le  bord  antérieur 
est  dilaté,  arrondi  et  saillant;  son  épistome  élargi  eu  avant,  et  subcu- 
néiforme est  séparé  du  front  par  un  prolond  sillon  ;  ses  squammules 
sont  recourbées  à  l'extrémité.  Un  seul  de  ces  caractères  suffirait  pour 
le  faire  reconnaître  parmi  les  autres  genres  de  ce  groupe. 

LEPINA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  161  (1). 

Tête  petite,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
antérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  {>rofond  sillon, 
triangulaire,  à  base  antérieure,  droite;  labre  subéchancré  ;  dernier 
article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué  et  tronqué.  —  Yeux 
presque  entièrement  cachés,  petits,  entiers.  —  Antennes  à  peine  aussi 
longues  que  la  moitié  du  corps,  4  article  oblong,  renflé,  2  aussi  long 
et  un  peu  plus  épais  que  le  suivant,  3-6  grêles,  obconiques,  7-11  di- 
latés, aussi  larges  que  longs,  le  dernier  ovalaire.  —  Prothorax  trans- 
versal, un  peu  moins  large  que  les  élytres,  rétréci  de  la  base  au 
sommet,  bord  antérieur  un  peu  avancé  au  milieu,  bords  latéraux 
presque  droits,  recouverts  de  squammules  arquées;  écusson  subarrondi. 

—  Elytres  ovalaires-oblongues,  ponctuées-striées,  recouvertes  de 
squammules  couchées,  disposées  en  séries  longitudinales.  —  Proster- 
num oblong,  plan. —  Pattes  médiocres;  cuisses  fusiformes,  les  posté- 
rieures distinctement  dentées;  tibias  moyens  entiers;  tarses  grèies, 
crochets  bifides. 

Le  genre  Lepina  est  extrêmement  voisin  des  Apolepis;  c'est  la 
même  taille,  la  même  coloration,  les  mêmer.  contours,  et  cependant  il 
y  a  entre  eux  des  différences  assez  sensibles  dans  la  forme  des  épi- 
sternums prothoraciques,  du  prosternura,  des  tibias  moyens,  enfin 
dans  celle  des  squammules  qui  recouvrent  les  élytres.  Une  seule  es- 
pèce, découverte  à  Sumatra,  constitue  cette  coupe  générique. 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  92,  pi.  IV,  fig.  6. 


MERODITES.  327 

AUUCOLEPIS. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  162  (1). 

Tête  petite,  engagée  dans  le  prothorax  presque  jusqu'au  bord  an- 
térieur des  yeux  ;  épistome  confondu  avec  le  front,  largement  émar- 
giné;  labre  peu  distinct;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ova- 
laire-oblong,  atténué  et  tronqué  à  l'extrémité. —  Yeux  oblongs,  rétrécis 
en  bas,  subentiers.  —  Antennes  moins  longues  que  la  moitié  du 
corps,  1  article  renflé,  2  plus  épais,  plus  court  que  le  suivant,  3-6 
décroissant  un  peu  de  longueur,  oblongs-obconiques,  7-11  dilatés, 
subégaux,  le  dernier  ovalaire.  —  Prothorax  transversal,  moins  large 
que  les  élytres,  rétréci  en  avant,  bombé  et  muni  de  deux  forts  tuber- 
cules sur  le  disque,  bord  antérieur  sinué  de  chaque  côté  derrière  les 
yeux,  avec  les  angles  aigus;  bords  latéraux  subdilatés  arrondis; 
écusson  subpentagonal,  à  angles  mousses.  —  Elytres  oblongues-ova- 
laires,  assez  convexes,  à  surface  rugueuse-ponctuée,  densément  re- 
couverte de  squammules  couchées  ou  inclinées,  de  couleurs  variées 
et  creusées  chacune  d'un  sillon  à  leur  face  supérieure.  —  Proster- 
num presque  carré,  creusé  de  chaque  côté  d'un  large  sillon,  oblique 
en  dedans  et  destiné  à  loger  l'antenne  au  repos.  —  Pattes  assez 
robustes,  cuisses  dilatées  au  milieu  et  à  l'extrémité,  ces  deux  renfle- 
ments séparés  par  un  étranglement  marqué,  munies  en  dessous  d'une 
petite  dent;  tibias  courbés;  tarses  très-larges,  terminés  par  des 
crochets  profondément  bifides. 

Ce  genre  a  été  créé  pour  l'A.  Mouhoti,  trouvé  à  Siam;  une  seconde 
espèce,  également  décrite  par  M.  Baly,  a  été  découverte  à  Sumatra. 
Il  est  profondément  différent  des  autres  genres  de  ce  groupe  par  la 
vestiture  remarquable  qui  le  recouvre  en  entier;  les  squammules,  re- 
lativement assez  larges,  allongées  et  atténuées,  sont  concaves  sur  toute 
la  longueur  de  leur  face  dorsale;  elles  paraissent,  çà  et  là,  subfasci- 
cuiées  et  un  peu  redressées;  en  général,  elles  sont  couchées.  Le  pro- 
sternum présente  aussi  des  caractères  propres;  de  chaque  côté,  on 
aperçoit  un  large  t-illon,  convergent  avec  celui  du  côté  opposé;  entre 
ces  sillons  se  trouve  un  espace  triangulaire  un  peu  plus  élevé  et  pu- 
bescent.  Les  cuisses,  les  tarses,  les  crochets  nous  offrent  aussi  une 
structure  différente. 

Groupe  XVIII.    Merodites. 

Tête  arrondie,  profondément  engagée  dans  le  prothorax. —  Celui-ci 
plus  étroit  que  les  élytres,  à  bords  latéraux  distincts  et  presque  droits, 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  93,  pi.  V,  Ûg.  8. 


328  PHYTOPHAGES. 

—  Elytres  oblongo-ovalaires.  —  Prosternum  oblong,  son  épisternum 
très-grand,  convexe  à  son  bord  antérieur  et  dilaté. —  Pattes  inégales, 
tous  les  tibias  échancrés  à  l'extrémité  j  crochets  appendiculés. 

L'unique  type  que  renferme  ce  groupe,  se  distingue  aisément  par 
le  développement  considérable  des  cuisses  antérieures  et  par  la  forme 
de  l'extrémité  des  tibias;  l'échancrure  que  l'on  y  observe  ne  res- 
semble pas  à  celle  des  Typophorites,  par  exemple,  c'est  plutôt  une 
sinuosité  de  l'extrémité  de  la  jambe,  qu'une  échancrure  de  son  bord 
externe;  en  outre,  elle  existe  aux  trois  paires  de  pattes,  tandis  que 
dans  tous  les  antres  types,  elle  ne  se  présente  qu'à  la  paire  moyenne 
et  plus  généralement  aux  deux  paires  postérieures.  De  sorte  que  ce 
caractère  est  d'une  nature  différente  dans  l'une  et  l'autre  forme,  et 
ne  peut  être  invoqué  pour  le»  rapprocher. 

Un  seul  genre  :  Meroda. 

MERODA. 
Baly,  Journ.  of  Entom.  1,  p.  29,  pi.  I,  Gg.  2. 

Tète  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux  ;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  échancré 
en  avant;  labre  émarginé;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
oblong,  atténué  et  légèrement  tronqué.  —  Yeux  grands,  ovalaires,  dis- 
tinctemcnt  sinués  au  bord  interne.  —  Antennes  grêles,  subfiliformes, 
mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  2  article  deux  fois  plus 
court  que  le  suivant.  —  Prothorax  transversal,  nn  peu  moins  large 
que  les  élytres,  bord  antérieur  slnué  de  chaque  côté  derrière  les  ye\ix, 
bords  latéraux  presque  droits,  infléchis  en  avant;  écusson  semi-circu- 
laire. —  Elytres  oblongues-ovalaires,  à  surface  inégale,  ornées  de 
séries  de  points  et  de  côtes  longitudinales. —  Prosternum  oblong,  con- 
vexe entre  les  hanches,  abaissé  on  avant  et  en  arrière,  côtés  latéraux 
bisinués,  base  large,  tronquée  carrément;  épisternum  grand,  large, 
son  angle  externe  confondu  avec  l'angle  du  pronotum.  —  Pattes  très- 
inégales,  cuisses  antérieures  très-fortes,  à  bord  inférieur  dilaté  en 
forme  de  crête  fortement  dentée  ;  cuisses  moyennes  et  postérieures 
plus  grêles,  fusiformes;  tibias  antérieurs  très-arqués,  tous  dilatés  vers 
l'extrémité,  et  présentant  une  échancrure  plus  ou  moins  profonde  au 
bord  externe;  tarses  médiocres,  à  1  article  allongé,  à  crochets  appen- 
diculés. 

Les  affinités  de  ce  genre  ne  sont  pas  bien  évidentes;  si  l'on  consi- 
dère la  forme  du  prosternum  et  de  ses  épisternums,  c'est  aux  Colas- 
poïDES  qu'il  ressemble  le  plus;  quoique  sa  forme  générale,  la  sculp- 
ture des  élytres  lui  donnent  l'aspect  des  Cualcophana.  Ce  type 
remarquable  a  été  trouvé  par  M.  Bâtes  sur  les  bords  de  l'Amazone. 


TYPOPHORITES,  329 

Groupe  XIX.     Typophorites. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prolhorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux.  —  Antennes  grêles,  filiformes  ou  subfilifotmes.  — 
Proihorax  plus  étroit  que  les  élytres,  rétréci  vers  le  sommet,  bords- 
latéraux  distincts.  —  Elytres  oblongues  ou  ovalaires.  —  Prosternum 
oblong,  son  épisternum  fortement  convexe  au  bord  antérieur.  —  Ti- 
bias des  deux  dernières  paires  échancrés  au  bord  externe,  crochets 
bifides. 

Cinq  genres  de  ce  groupe  présentent  entre  eux  des  analogies  in- 
contestables, les  Paru,  Typophorus,  Syagrus,  Menius,  Eurydemus  ont 
la  même  structure  générale;  le  faciès  des  Chloropterus,  des  Ste- 
THOTES  est  différent,  et  leurs  analogies  ne  sont  pas  aussi  étroites; 
quant  au  genre  Aulacia,  il  nous  est  resté  inconnu,  et  l'on  sait  que 
l'aspect  ne  se  définit  pas  par  des  mots. 

Un  petit  nombre  de  caractères  permettra  toujours  de  reconnaître 
les  espèces  qui  peuvent  rentrer  dans  le  groupe  actuel  ;  ces  caractères 
sont  :  bord  antérieur  de  l'épisternum  prothoracique  convexe,  corps 
glabre,  les  quatre  tibias  postérieurs  échancrés;  absence  de  rugosités 
transversales  aux  élytres. 

Les  Paria  et  les  Typophorus  appartiennent  au  Nouveau-Monde, 
les  premiers  principalement  à  l'Amérique  boréale;  les  seconds  à  l'A- 
mérique du  Sud;  les  Syagrus  et  Menius  au  continent  africain,  les 
Eurydemus  à  l'Austrahe.  Quant  aux  trois  genres  aberrants,  le  Clo- 
ropterus  est  originaire  de  la  Russie  méridionale,  les  Aulacia  et  Ste- 
thotes  des  îles  de  la  Malaisie. 

Les  uns  et  les  autres  se  distinguent  comme  suit  : 

A.  Crocliets  des  tarses  simples.  •  Chloropterus. 
A'.        —               —    appeudiculés.                                     Aulacia. 

A".       —  —    bifides. 

B.  Cuisses  inermes.  Paria. 

B'.      —    postérieures  dentées.  Typofhorus. 

B".  Toutes  les  cuisses  dentées. 

C.  Yeux  entiers.  Slethotes. 

C.  —    écliancrés. 

D.  Yeux  tiès-dévcloppés,  séparés  par  un  espace  moins 

grand  que  le  petit  diamètre  des  yeux.  Eurydemus. 
D'.  Yeux  médiocres,  fortement  distants. 

E.  Un  fort  sillon  autour  des  yeux,  dilaté  en  arrière.  Menius. 
E'.  Un  sillon  grêle  autour  des  yeux  non  dilaté  en  arrière.  Syagrus. 


330  PBTTOPHAGBS. 

TYPOPHORUS. 
Chevroiat,  Dejean,  CatcU.  S'  éd.  p.  436  (1). 

Tête  subaiTondie  ou  un  peu  oblongue,  engagée  dans  le  prolhorax 
au-delà  du  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  subquadrangulaire, 
séparé  du  front  par  un  sillon  subtransvorsal ,  un  peu  émarginé  en 
avant;  labre  plus  ou  moins  saillant,  presque  entier;  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  allongé,  étroitement  ovalaire,  atténué  au  bout 
et  légèrement  tronqiié.  —  Yeux  uvalaires,  peu  convexes,  indistincte- 
ment sinués  en  dedans.  —  Antennes  mesurant  la  moitié  de  la  longueur 
du  corps,  1  article  renflé,  peu  allongé,  2  obconiqne,  mesurant  les  deux 
tiers  du  suivant,  3-6  décroissant  graduellement  de  longueur,  7-H  dis- 
tinctement dilatés.  —  Prothorax  transversal,  moins  large  que  les  ély- 
tres,  rétréci  de  la  base  au  sommet,  les  angles  antérieurs  fortement 
infléchis,  bord  antérieur  légèrement  sinué  de  chaque  côté  en  arrière 
des  yeux,  bords  latéraux  presque  droits  ;  écussou  semi-ovalaire.  — 
Elytres  ovalaires-oblongues,  largement  arrondies  à  l'extrémité,  ponc- 
luées-striées.  —  Prosternum  oblong,  plan,  élevé,  ses  épisternums 
très-grands,  à  bord  antérieur  saillant,  son  angle  externe  avancé  au- 
delà  de  l'angle  du  pronotum.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes, 
les  postérieures  ordinairement  dentés;  les  4  tibias  postérieurs  échan- 
crés  au  bord  externe;  tarses  assez  larges,  les  3  articles  subégaux,  cro- 
chets bifides. 

M.  Che^Tolat  avait  depuis  longtemps  indiqué  cette  coupe  générique 
dans  difTérenîes  éditions  du  Catalogue  du  comte  Dejean  ;  elle  a  été 
brièvement  décrite  par  Erichson,  à  l'occasion  de  ses  études  sur  les 
insectes  du  Pérou.  Elle  se  rapproche  de  la  manière  la  plus  intime  de 
ce  type,  décrit  par. M.  Le  Conte  sous  le  nom  de  Paria  ;  les  légères 
différences  à  mentionner  résident  dans  la  forme  du  prosternum  ré- 
tréci entre  les  hanches  chez  les  Paria,  dans  la  sculpture  de  la  tête 
plus  profonde  chez  les  Typophorus,  dans  la  présence  à  peu  près  cons- 
tante chez  les  mêmes  d'une  dent  aux  cuisses  postérieures.  Cette  dent 
se  retrouve,  mais  exceptionnellement,  chez  les  Paria.  Si  des  séries 
plus  nombreuses  d'individus  et  d'espèces  font  évanouir  les  légères 
différences  de  ces  deux  types,  la  priorité  devra  être  réservée  au  nom 
du  Catalogue  Dejean,  puisque  Erichson  l'a  suffisamment  fait  connaître 
dès  l'année  18i7. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  Typophorus  habitent  les  diverses  contrées  de 
l'Amérique  méridionale,  sauf  Textrêuie  sud,  et  s'étendent  jusqu'au 
Mexique.  Outre  les  espèces  signalées  par  Dejean,  les  auteurs  en  ont 

(1)  Erictisoii,  Archiv.  f.  Naturg.  his.  Peruana,  XIII,  p.  I,  p.  163. —  Bolieman, 
Eugeu.  Resa  lus.  p.  163.  —  Baly,  Ann.  aud  Mag.  of  Nat.  Hist.  t.  IV. 


TYPOPHORITES.  331 

fait  connaître  une  douzaine.  Deux  espèces  décrites  par  Boheman  et 
indiquées  de  Java,  appartiennent  à  un  autre  genre  (1). 

PARIA. 
Le  Conte,  Proceed.  Acad.  Nat.  Se.  Phil.  1858,  p.  8b  (2). 

Tète  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  subquadrangulaire,  imparfaitement  séparé 
du  front;  labre  entier;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 
atténué  vers  le  bout  et  tronqué.  —  Yeux  assez  grands,  peu  convexes, 
sinués  en  dedans.  —  Antennes  subfiliformes,  atteignant  le  milieu  de 
la  longueur  du  corps,  i  article  renflé,  2  un  peu  plus  gros  et  moins 
long  que  le  suivant,  3  très-grêle  et  allongé,  4-6  très-légèrement  di- 
latés et  obconiques,  7-11  distinctement  épaissis  et  subcoraprimés,  — 
Prothorax  un  peu  transversa.l,  moins  large  que  les  élytres,  bord  anté- 
rieur presque  droit,  bords  latéraux  très-faiblement  dilatés  et  arrondis  ; 
écusson  semi-ovalaire.  —  Elytres  brièvement  ovalaires,  assez  larges, 
arrondies  à  l'extrémité,  ponctuées-striées.  —  Prosternum  oblong,  ré- 
tréci entre  les  hanches,  à  base  très-légèrement  émarginée  ;  épisternum 
très-grand,  à  bord  antérieur  relevé,  convexe,  son  angle  externe  con- 
fondu avec  l'angle  du  pronotum.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusi- 
formes,  indistinctement  dentées  en  dessous;  tibias  grêles,  ceux  des 
deux  paires  de  pattes  postérieures  échancrés  au  bord  externe;  tarses 
à  articles  subégaux,  terminés  par  des  crochets  profondément  bifides. 

Les  principaux  caractères  de  ce  genre  ont  été  parfaitement  saisis 
par  M.  J.  Le  Conte,  et  exposés  dans  le  Bulletin  de  l'Académie  des 
sciences  naturelles  de  Philadelphie.  Le  genre  Metachroma  qui  lui  res- 
semble pour  la  taille,  la  forme  et  la  coloration  générale,  s'en  distingue 
à  la  première  vue  par  le  contour  antérieur  de  l'épisternum  du  pro- 
thorax. Les  espèces,  au  nombre  de  7  à  8,  n'ont  pas  été  rencontrées 
ailleurs  que  dans  les  Etats  du  Sud  de  l'Amérique  boréale. 

SYAGRUS. 

Tète  grande,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord 
postérieur  des  yeux,  front  convexe  sur  le  vertex;  épistome  limité  la- 
téralement par  des  sillons  convergents  en  arrière,  parfois  indistinct; 
labre  subéchancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé, 
très-attéuué  et  légèrement  tronqué.  —  Yeux  grands,  profondément 
sinués  en  dedans.  —  Antennes  subûliformes,  mesurant  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps,  1  article  subglobuleux,  2  oblong,  de  moitié 
moins  long  que  le  suivant,  3-5  longuement  obconiques,  subégaux, 

(1)  Bohemau,  Eugen.  Resa^  Ins.  p.  163. 

(-2)  Sya.  Metacurgua.  SuQriaa,  Stetlin.  Eutom.  Zeit.  XXXU,  p.  339. 


332  PHYTOPHAGES. 

6  dilaté  au  sommet,  triangulaire,  les  suivants  épaissis,  subcomprimés, 
les  derniers  subatténués.  —  Prothorax  subcylindrique,  moins  large 
que  les  élytres,  presque  carré,  bords  latéraux  droits  vers  la  base,  ré- 
trécis et  arrondis  tout  à  fait  au  sommet,  surface  assez  convexe;  écus- 
son  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  à  côtés 
subparallèles,  largement  arrondies  au  sommet,  ponctuées-striées.  — 
Prosternum  oblong,  plan,  rétréci  entre  les  hanches,  ses  épisternums 
à  bord  antérieur  très-convexe  et  confondu  en  dedans  avec  l'angle  du 
pronotom.  —  Pattes  assez  robut<tes,  cuisses  épaissies  au  milieu,  étran- 
glées avant  l'extrémité,  toutes  fortement  dentées  en  dessous  ;  tibias 
subarqués,  ceux  des  deux  dernières  paires  échancrés  au  bord  externe; 
tarses  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Ce  genre  est  entièrement  africain  ;  il  a  été  découvert  à  la  Guinée, 
au  Sénégal,  au  Vieux-Calabar,  dans  l'Afrique  australe  et  sur  les  bords 
du  INil-Blanc.  Il  y  représente  le  genre  américain  des  Typophorus, 
dont  il  se  distingue  à  la  première  vue  par  sa  forme  allongée,  subpa- 
rallèle, son  pronotum  subcarré,  par  ses  cuisses  fortement  dentées  en 
dessous. 

Il  a  pour  type  le  Typophorus  Buqueti  Dejean,  qui  est  une  des  for- 
mes les  moins  allongées  du  genre  (1). 

MENIUS. 

Tête  médiocre,  arrondie,  engagée  dans  le  protliorax  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux;  épistome  subquadrangulaire,  séparé  du 
front  par  un  sillon  transversal,  subémarginé  en  avant;  labre  sub- 
échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong,  atténué  au 
bout.  —  Yeux  assez  grands,  surmontés  d'un  fort  sillon  et  sinués  en 
dedans.  —  Antennes  dépassant  le  milieu  de  la  longueur  du  corps, 
1  article  subglohuleux,  2  obconique,  à  peu  près  aussi  long  que  le 
suivant,  3-6  grêles,  subégaux,  7-11  plus  longs,  très-légèrement  dila- 
tés, —  Prothorax  subcylindriquo,  un  peu  transversal  et  moins  large 
que  les  élytres,  bord  antérieur  sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux, 
bords  latéraux  presque  droits;  écusson  scmi-ovalaire.  —  Elytres  oblon- 
gues,  légèrement  rétrécies  des  épaules  vers  l'extrémité,  à  surface  assez 
convexe,  ponctuée-striée.  —  Piosternum  oblong,  plan  et  un  peu  con- 
cave vers  la  base  qui  est  coupée  carrément  et  dont  les  angles  latéraux 
sont  un  peu  saillants  et  aigus,  épisternum  très-développé  à  son  bord 
antérieur  qui  est  convexe  et  relevé,  son  angle  confondu  avec  celui  du 
pronotum.  —  Pattes  robustes,  cuisses  renllées  au  milieu,  dentées  en 
dessous,  étranglées  avant  l'extrémité;  tibias  subcyîindriques,  ceux 

(1)  Syagrus  Buqueti,  Dejcau.  —  Oblongus,  subnitidus,  niger,  capitc  et  pro- 
tlionice,  antennis  bas!,  feinoribusque  inedio  rufo-ferrugiRcis;  clytris  subtililcr 
punclalo-striatis,  nigro-violaceis.  —  Long.  7  mill. 


TYPOPHORITES.  333 

des  àexix  dernières  paires  échancrés  au  bord  externe  ;  tarses  larges, 
terminés  par  des  crochets  bifides,  la  division  interne  petite,  grêle, 
basilaire. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  bel  insecte,  originaire  du  Vieux-Calabar 
et  dont  M.  Murray  a  enrichi  la  collection  du  comte  de  Castelnau.  Au 
point  de  vue  générique,  il  se  distingue  aisément  des  genres  voisins 
par  ses  cuisses,  toutes  dentées  en  dessous,  par  son  prouotum  concave 
et  bianguleux  en  arrière,  par  le  sillon  profond  qui  entoure  le  bord 
interne  et  supérieur  des  yeux.  Par  la  présence  de  ce  sillon,  par  la 
sculpture  de  la  face  et  par  sa  taille,  ce  type  semble  établir  le  passage 
entre  les  Typophorites  et  les  Corynodites.  Une  seule  espèce  nous  est 
connue  (1). 

EURYDEMUS. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux,  front  un  peu  convexe,  étroit;  épistome  séparé  du 
front  par  des  sillons  subconvergents,  à  bord  libre  subémarginé,  an- 
guleux; labre  transversal,  arrondi  en  avant;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  allongé,  atténué,  subtronqué.  —  Yeux  très-développés, 
assez  rapprochés  de  la  ligne  médiane,  distinctement  sinués  en  dedans. 

—  Antennes  subfiliformfs,  dépassant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  1  article  aUongé,  épaissi,  2  obconiqae,  un  peu  plus  long  que 
la  moitié  du  suivant,  3-6  allongés,  subégaux,  les  suivants  un  peu 
plus  longs  et  plus  gros,  7  paraissant  un  peu  plus  dilaté  que  les  autres. 

—  Prothorax  transversal,  notablement  plus  étroit  que  les  élytres,  ré- 
tréci de  la  base  au  sommet;  bord  antérieur  subsinué  de  chaque  côté 
derrière  les  yeux,  bords  latéraux  presque  droits  ;  écusson  semi-ovalaire. 

—  Elytres  oblongues,  rétrécies  à  partir  des  épaules  vers  Fextrémité; 
à  surface  assez  convexe,  ponctuée-striée.  —  Prosternum  oblong,  sub- 
quadrangulaire  et  assez  large  ;  épisternum  médiocre,  flexueux  et 
convexe  à  son  bord  antérieur.  —  Pattes  assez  robustes,  cuisses  renflées 
au  milieu,  dentées  en  dessous,  étranglées  avant  l'extrémité;  tibias  à 
surface  cannelée  longitudinalement,  ceux  des  deux  dernières  paires 
fortement  échancrés  au  bord  externe  ;  tarses  dilatés,  terminés  par 
des  crochets  bifides,  la  division  interne  petite,  grêle,  basilaire. 

Ce  genre  a  été  créé  pour  un  insecte  très-remarquable,  originaire  de 
l'Australie;  c'est  le  plus  grand  des  Eumolpides  de  cette  contrée;  le 
genre  Eumolpus  seul  renferme  des  espèces  de  taille  plus  grande.  Il 
y  représente  les  Typophorus  de  l'Amérique,  dont  il  offre  les  princi- 
paux caractères  ;  ce  qui  frappe  dans  l'étude  de  ce  type,  c'est  le  dé- 
veloppement considérable  des  yeux;  dans  aucun  autre  de  la  tribu 

(1)  Mennis  Lacordairei.  —  Oblongus,  nitidus,  subtus  nigro-subcyaneus, 
supra  laete  viridis,antcnms  pcdibusquc  rufo-ferrugineis,  genubus  nigris. —  Long. 
9  mill. 


334  PHTTOPHAGES. 

actuelle,  ces  organes  ne  sont  aussi  rapprochés  de  la  ligne  médiane 
du  front,  la  distance  qui  les  sépare  est  moins  grande  que  le  petit  dia- 
mètre de  l'un  d'eux.  Une  seule  espèce  compose  ce  genre  (1). 

STETHOTES. 
Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  254. 

Tète  oblongue,  libre  et  dégagée  du  prothorax  ;  front  bombé  sur  le 
vertex,  pourvu  de  sillons  profonds;  épistome  limité  en  arrière  par  un 
sillon  transversal,  élargi  en  avant  et  coupé  droit,  labre  subémarginé; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  allongé,  atténué  et  tronqué  au 
bout.  —  Yeux  très-gros,  subarrondis,  entiers.  —  Antennes  fiUformes, 
mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  ovalaire,  renflé, 
2  lui  peu  plus  gros  et  à  peu  près  aussi  long  que  le  suivant  ;  3-6  très- 
grêles,  subégaux,  les  derniers  légèrement  dilatés.  —  Prothorax  aussi 
long  que  large,  beaucou])  plus  étroit  que  les  élytres,  cylindro-conique, 
rétréci  en  avant,  bords  latéraux  brisés,  d'abord  obliques  puis  horizon- 
taux, indiqués  seulement  par  une  fine  carène;  écusson  semi-ovaiaire. 
—  Elytres  ovalaires,  un  peu  plus  longues  que  larges  à  la  base,  très- 
convejies,  ponctuées-siriées.  —  Prosternum  subquadrangulaire,  plan, 
fortement  transversal;  épisternum  étroit,  très-convexe  et  saillant  en 
avant,  disposé  à  peu  près  verticalement.  —  Pattes  longues  et  grêles  ; 
cuisses  renflées  au  milieu;  étranglées  avant  l'extrémité,  toujours 
plus  ou  moins  fortement  dentées  en  dessous;  tibias  grêles,  ceux  des 
deux  •  dernières  paires  échancrés  au  bord  externe;  tarses  grêles, 
allongés,  crochets  profondément  bifides. 

On  peut  se  faire  une  bonne  idée  du  type  actuel  en  se  rappelant 
celle  des  Rhynchites  parmi  les  Curculionides;  c'est  la  même  taille, 
la  même  coloration  et  surtout  la  même  forme  générale  :  la  tête  est 
oblongue,  le  pronotum  conique,  les  élytres  larges  à  la  base  et  briève- 
ment ovalaires.  Ce  genre  est  fortement  caractérisé  et  ne  peut  se  con- 
fondre avec  aucun  autre  ;  la  forme  seule  du  front  permet  de  le  re- 
connaître avec  facilité  :  au-dessus  des  yeux,  on  trouve  de  chaque 
côté,  un  profond  sillon  un  peu  arqué;  dans  d'autres  espèces,  il  y  a 
deux  sillons,  le  long  du  pcmrtour  des  yeux.  De  même,  l'épisternum 
prothoracique  est  placé  d'une  façon  tout  exceptionnelle,  il  est  presque 
vertical  et  refoulé  en  dehors. 

M.  Baly  qui  a  créé  ce  genre,  a  pu  faire  connaître  neuf  espèces, 
découvertes  la  plupart  par  M.  Wallace  dans  la  Nouvelle-Guinée  et  les 
îles  qui  l'environnent, 

(1)  Eurydemus  insignis.  —  Ovalis,  nilidus,  piceo-brunneiis  ;  antennis  basi 
brunneo-fcmigiiieis;  capite  prothoraceque  sub4iiiter  punctatis;  clytris  casta- 
neis,  fortiter  et  profuode  puuctato-slriatis.  —  Loug  13  milJ. 


TYPOPHORITES.  333 

AULACIA. 
Balt,  Phyioph.  Malayan.  p.  268. 

Tête  profondément  engagée  dans  le  prothorax  ;  antennes  filiformes. 
—  Prothorax  transversal,  aussi  large  que  les  élytres  à  sa  base,  bords 
latéraux  marginés,  arrondis  et  convergents,  —  Elytres  rétrécies  en 
arrière,  irrégulièrement  ponctuées-striées.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
un  peu  épaissies,  inermes,  parfois  les  tibias  de  la  paire  moyenne 
échancrés  au  bord  externe;  crochets  appendiculés. —  Episternum 
prothoracique  séparé  du  prosternum  par  un  sillon  profond,  son  angle 
interne  libre. 

Le  corps  de  ces  petits  insectes  est  ovalaire,  très-convexe,  ordinaire- 
ment rétréci  en  arrière.  Leur  coloration  varie  du  brun  au  noir  de 
poix;  il  ont  été  découverts  dans  l'île  de  Bornéo  et  à  Siugapore. 

Nous  n'avons  pas  vu  ce  genre  en  nature;  pour  autant  que  nous 
pouvons  en  juger  par  la  description  du  D''  Baly,  il  nous  paraît  ap- 
partenir à  ce  groupe  et  il  se  distingue  des  autres  genres  par  ses  cro- 
chets appendiculés. 

CHLOROPTERUS. 

MoRAWiTZ,  Hor.  Soc.  enfom.  Rossic.  I,  p.  159  (1). 

Tète  petite,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistonie  imparfaitement  séparé  du  front,  coupé 
droit  en  avant;  labre  subémarginé;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires allongé,  atténué  et  très-légèrement  tronqué  au  bout.  —  Yeux 
assez  grands,  convexes,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  fîhformes, 
mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  épaissi,  2  un 
peu  plus  gros  et  à  peu  près  aussi  long  que  3,  les  suivants  allongés, 
subégaux.  —  Prothorax  transversal,  presque  aussi  large  que  les  élytres, 
rétréci  à  la  base  et  au  sommet,  bord  antérieur  presque  droit,  les  la- 
téraux dilatés  arrondis;  les  angles  obtus  et  terminés  par  une  spinule 
aiguë;  écusson  ovalaire,  tronqué  en  avant. —  Elytres  oblongues,  à 
côtés  subparallèles,  finement  ponctuées-striées.  —  Prosternum  oblong, 
étroit,  convexe  entre  les  hanches;  episternum  développé,  convexe, 
son  angle  externe  un  peu  séparé  de  Taugle  du  pronotum.  —  Pattes 
médiocres,  cuisses  fusiformes,  dentées  en  dessous,  les  moyennes 
parfois  inermes  ;  les  tibias  des  deux  dernières  paires  échancrés  au 
bord  externe;  tarses  grêles,  les  3  premiers  articles  subégaux,  le  4 
très-allongé,  robuste  et  terminé  par  des  crochets  simples. 

M.  Morawitz,  qui  a  créé  ce  genre,  l'avait  d'abord  désigné  sous  le 

(1)  Heterocnemis,  Mor.  Bull,  de  Moscou,  1860,  p.  301.  —  Nodostoma,  Fairm. 
Gen,  Coleop.  Europ.  IV,  p.  222,  pi.  6o,  fig.  308;  noa  Motschulsky,  nec  Baly. 


330  PHYTOPHAGES. 

nom  d'HETEROCNEMis;  plus  tard,  ce  nom  faisant  double  emploi,  il 
l'avait  changé  en  celui  de  Chloroptep.ls;  et  même,  peu  de  temps 
après,  il  avait  supprimé  cette  coupe  générique,  la  regardant  comme 
identique  avec  celle  que  venait  de  créer  Moischulsky,  sous  le  nom  de 
NoDOSTOMA.  Comme  on  le  voit,  nous  avons  rétabli  le  genre  Chlouop- 
TERus;  il  n'a  qu'une  analogie  éloignée  avec  les  ÎNodostoma.  de 
Mots,  et  de  M.  Baly;  la  différence  principale  se  trouve  dans  la  forme 
de  l'épisternum,  dont  le  bord  antérieur  est  convexe  et  relevé  dans  le 
type  actuel;  de  plus  les  tarses  sont  très-différents,  l'article  onguéal 
est  très-long  et  les  crochets  qui  le  terminent  paraissent  tout-à-fait 
simples.  Le  faciès  est  également  différent,  le  Chloropterus  versicolof 
est  de  forme  allongée,  cylindroïdej  celle  des  nombreuses  espèces  du 
genre  Nodostoma  est  plus  courte,  plus  ramassée,  le  pronotum  est 
anguleux  sur  les  côtés. 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce,  originaire  de  la  Russie  méridio- 
nale et  assez  commune  dans  les  collections. 


Groupe  XX.     Gorynodites. 

Tète  assez  grande,  fortement  engagée  dans  le  prothorax.  —  An- 
tennes robustes,  subclaviformes  ou  filiformes.  —  Prothorax  subconi- 
que ou  globuleux,  plus  étroit  que  les  élytres,  à  bords  latéraux  en- 
tiers. —  Elytres  oblongo-ovalaires  ou  cylindroïdes,  de  couleur  foncée, 
brillante,  à  reflets  métalliques.  —  Prosternum  oblong,  parfois  étroit, 
son  épisternum  à  bord  antérieur  convexe.  —  Tibias  entiers,  parfois 
les  moyens  subémarginés  ;  crochets  bifides,  rarement  appendiculés, 
toujours  divergents. 

Trois  genres  seulement,  passablement  riches  en  espèces,  constituent 
ce  groupe;  ce  sont  des  Eumolpides  de  grande  taille,  d'une  coloration 
vive,  parfois  très-agréable  à  l'œil  et  rehaussée  de  l'éclat  métallique 
le  plus  brillant.  L'échancrui'e  des  tibias  que  l'on  remarque  chez  les 
Mérodites  et  les  Typophorites,  fait  défaut  dans  le  groupe  actuel; 
quelques  espèces  seulement,  parmi  les  Cop.ynodes,  présentent,  chez 
les  mâles,  au  bord  externe  des  tibias  moyens,  quelque  chose  d'ana- 
logue; n)ais  ce  n'est  pas  l'échancrure  bien  limitée  et  pubescente  des 
Typophorus.  Les  Bromiites  et  les  Mychroïtes  ont  les  parties  supérieures 
pubescentes  ou  squammuleuses,  les  Edusites  ont  des  rugosités  trans- 
versales derrière  les  épaules.  Ces  caractères  n'existent  pas  chez  les 
Corynodites;  tout  au  plus  pourrait-on  signaler  quelques  rares  excep- 
tions. Ils  se  distinguent  des  Endocéphalites  par  les  crochets  des  tarses 
qui  sont  ordinairement  bifides,  rarement  appendiculés  et  toujours 
simplement  divergents.  En  général,  la  distinction  des  Corynodites 
peut  s'étabUr  d'une  façon  nette  et  tranchée;  ils  ont  d'ailleurs  un  fa- 
ciès qui  permet  de  les  reconnaître  à  la  première  vue. 


CORYNODITES.  337 

Les  trois  genres  se  distinguent  Tun  de  l'autre  par  les  caractères 
suivants  : 

A.  Sillon  creusé  au  boid  interne  et  supérieur  des  yeux, 

très-grand,  dilaté  vers  le  haut.  Corynudes. 

A'.  Sillon  des  yeux  court,  peu  large,  à  bords  parallèles. 

B.  Antennes  subépaissies  au  bout,  mé?osternum  trans- 

versal. Chrysochtui. 

B'.  Antennes  subatlénuées  au  bout,  mésosterniim  longi- 
tudinal. Chrysochar  es. 

CORYNODES. 
HoPE,  Coleoyt.  Man.  III,  p.  162  (1). 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux,  front  subconvexe,  fortement  sillonné  de  chaque  côté 
au-dessus  des  yeux;  épistome  confondu  avec  le  front,  ou  bien  séparé 
par  des  sillons  convergents,  son  bord  antérieur  émarginé;  labre  sub- 
entier; dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  un  peu  renflé, 
très-atténué  et  subtronqué  à  l'extrémité.  — Yeux  petits,  subhémisphé- 
riques, sinués  en  dedans.  —  Antennes  dépassant  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  claviformes,  4  article  ovalaire  oblong,  2  subglobuleux, 
3  obconique,  le  plus  long  de  tous,  les  suivants  graduellement  dilatés,  les 
cinq  ousix  derniers  formant  une  massue  oblongue,  obtuse,  à  articles  ser- 
rés, très-comprimés  et  plus  ou  moins  transversaux  ;  parfois  les  antennes 
presque  aussi  longues  que  le  corps  et  presque  filiformes.  —  Prothorax 
Hioins  large  que  les  élytres,  oblong  ou  transversal,  tantôt  conique  et 
rétréci  de  la  base  au  sommet,  tantôt  rétréci  vers  la  base  et  plus  ou 
moins  subcordiforme,  bord  antérieur  sinué  de  chaque  côté  derrière  les 
yeux,  bords  latéraux  faiblement  dilatés-arroudis ,  angles  antérieurs 
infléchis  et  presque  effacés;  écusson  le  plus  souvent  en  triangle  curvi- 
ligne.—  Elytres  oblongues-ovalaires ,  largement  arrondies  à  l'extré- 
mité, à  surface  convexe,  avec  une  légère  dépression  oblique  derrière 
les  épaules,  confusément  ponctuée  ou  ponctuée-striée.  —  Prosternum 
oblong,  presque  plan,  subélargi  en  arrière,  ses  épisternums  assez 
grands  et  arrondis  au  bord  antérieur.  —  Pattes  robustes,  cuisses  fu- 
siformes,  inermes;  tibias  cannelés  longitudinalement,  entiers  ou  par- 
fois les  moyens  subémarginés  au  bord  externe;  tarses  assez  larges  et 
terminés  par  des  crochets  bifides  ou  appendiculés. 

(1)  Syn.  EcMOLPns,  Fabricius,  Syst.  El  I,  p.  419.  —  Platycorinus,  Che- 
vrotât, Dej.  Cat.  3e  éd.  p.  437.  —  Brdy,  Uescr.  New  Cen.  and  Spec.  Phyt.  p.  2. 
—  CoRYNortES,  Gerst.  ticise  nach  Mossamb.  p.  333  (in  Munatsli.  der  Berlin.  Acad. 
dcr  Wiss.  1S()5).  —  Marshall,  .Tourn.  Linn.  Soc.  Zool.  YIII,  p.  30.  —  Baly, 
Phytojili.  Malayan.  p.  99.  —  CoitY.NOEiBts,  II.  Clark,  Ann.  of  Nul.  llist.  3'  Sér. 
t.  XV,  p.  139.' 

Coléoptères.    Tumc  X.  22 


338  PHYTOPHAGES. 

Des  organes  importants  présentent  dans  ce  genre  des  variations 
inattendues;  c'est  ainsi  que  les  antennes  passent  de  la  forme  en  massue 
à  la  forme  subcylindrique;  dans  le  premier  cas,  elles  sont  courtes,  et 
dans  le  second  elles  sont  presque  aussi  longues  que  le  corps.  Jusqu'ici, 
nous  n'avons  rencontré  aucun  genre  renfermant  en  même  temps  des 
espèces  à  crochets  bifides  et  d'autres  à  crochets  appendiculés.  Les 
élytres,  le  pronotum  montrent  aussi  des  variations  dont  on  doit  tenir 
compte.  Aussi,  M.  Marshall  qui  a  publié  une  monographie  de  ce  genre, 
y  a  reconnu  sept  types  qu'il  a  élevés  au  rang  de  sous-genres.  Peu  de 
temps  après,  H.  Clark  a  cru  devoir  créer  un  genre  spécial ,  Cory- 
NOEiDES,  pour  l'une  de  ces  formes  désignées  par  M.  Marshall  sous  le  nom 
d'OMODON.  Dans  l'opinion  de  M.  Baly,  ce  genre  ne  peut  être  maintenu 
et  doit  rentrer  dans  le  genre  Corynodes;  si  l'on  en  juge  par  l'étude 
des  Phytophaga  Malayana  de  cet  auteur,  il  n'accepte  pas  non  plus 
les  divisions  de  M.  Marshall  ;  il  est  bien  vrai  que,  telles  qu'elles  sont 
établies  et  définies,  les  limites  des  uns  et  des  autres  paraissent  assez 
indécises;  mais  de  nouvelles  recherches  pourront  les  perfectionner 
peut-être  ;  en  nous  basant  sur  l'autorité  et  l'expérience  du  Prof.  Lacor- 
daire,  c'est  bien  le  cas  de  tâcher  de  créer  des  sous-genres,  puisque 
des  caractères  aussi  importants  que  ceux  tirés  des  antennes,  des  cro- 
chets des  tarses,  du  pronotum  permettent  d'établir  ces  groupes;  do 
plus,  dans  certains  types,  les  sexes  sont  semblables;  dans  d'autres, 
ils  sont  diiférents  à  ce  point,  qu'ils  seraient  considérés  comme  appar- 
tenant à  des  espèces  diverses,  si  la  certitude  du  contraire  n'avait  pas 
été  établie  par  l'explorateur  qui  en  a  fait  la  découverte. 

La  description  de  l'organisation  des  Corynoues,  dans  leur  forme 
typique  et  dans  leurs  principales  variétés,  trouvera  mieux  sa  place 
dans  la  diagnose  des  sous-genres;  pour  le  moment,  il  suffira  d'ajouter 
quelques  détails  sur  leur  histoire  scientifique  et  sur  leur  distribution 
géographirjue;  M.  Marshall  a  traité  ces  points  dans  sa  Monographie, 
et  nous  mettrons  ses  recherches  à  profit. 

Linné  ne  parait  avoir  connu  que  le  Chrysochus  asiaticus  qu'il  avait 
placé  dans  son  genre  Ciirysomela.  Fabricius  a  décrit  sept  espèces 
qu'il  avait  primitivement  inscrites  parmi  les  Cuyptocephalus,  et 
qui  plus  tard  furent  considérées  par  lui  comme  des  Eumolpus.  Olivier 
a  décrit  de  nouveau  les  espèces  de  Fabricius  et  en  a  ajouté  quelques 
autres.  Dans  le  catalogue  publié  par  le  comte  Dejean,  M.  Chevrolat 
a  séparé  des  Eumolpus  les  deux  genres  Platycokinus  et  Chrysochus, 
mais  sans  y  ajouter  de  description.  Celle-ci  a  été  tracée  par  Hope,  et 
plus  tard  d'une  manière  plus  complète  par  M.  Gerstaecker.  Les 
auteurs  qui  suivirent,  sans  s'occuper  davantage  de  la  délimitation 
générique,  se  bornèrent  à  décrire  plusieurs  belles  espèces. 

Le  goiu'e  a  ses  plus  nouibrtjux  représentants  sur  le  continent  et 
l'archipel  indiens,  depuis  la  Chine  boréale  jusqu'à  la  Nouvelle-Guinée  ; 
ils  font  défaut  dans  la  JNouvelle-Hoilande.  Le  continent  de  l'Afrique, 


CORYNODITES.  339 

depuis  la  Sénégambie  jusqu'au  Cap  d'un  côté,  et  une  partie  de  la  côte 
orientale  de  l'autre  ont  aussi  enrichi  les  collections  de  quelques  types 
remarquables. 

Sous-genre.    PLATYCORYNUS. 
Chevrolat,  Dejean,  Catal.  3"  éd.  p.  437  (1). 

Crochets  des  tarses  bifides  ;  massue  des  antennes  de  cinq  articles  ; 
prothorax  plus  long  que  large,  abord  antérieur  sinué  de  chaque  côté; 
corps  allongé,  étroit;  élytres  unicolores. 

Le  type  de  ce  sous-genre  est  le  Corynodes  compressicornis,  origi- 
naire, ainsi  que  tous  ceux  de  cette  division,  du  continent  de  l'Afrique. 

Sous-genre.    CORYNODES. 
HoPE,  Coleopt.  Man.  III,  p.  162  (2). 

Tarses  à  crochets  bifides;  massue  des  antennes  de  6  articles;  pro- 
thorax raccourci,  ordinairement  transversal,  moins  rétréci  en  avant, 
indistinctement  sinué  au  bord  antérieur.  Corps  robuste,  convexe, 
élytres  souvent  ornées  de  taches  ou  de  bandes  d'une  couleur  diffé- 
rente de  celle  du  fond. 

Les  espèces  se  trouvent  en  Chine  et  dans  les  îles  de  l'archipel 
indien. 

Sous-genre.    THEUMORUS. 

Marshall,  Journ.  of  ihe  Linn.  Soc.  t.  VIII,  p.  35. 

Tête  assez  dégagée  du  prothorax,  les  yeux  à  découvert,  assez  con- 
vexes, à  pehie  sinués  en  dedans  ;  antennes  longues,  les  7  derniers  ar- 
ticles comprimés-dilatés,  le  terminal  ovalaire.  —  Prothorax  plus  long 
que  large,  globuleux  en  dessus  et  gibbeux  au  milieu,  rétréci  à  la  base 
et  au  sommet;  angles  antérieurs  inclinés  et  embrassant  étroitement 
le  col;  épisternum  prothoracique  en  triangle  allongé,  son  angle  ex- 
terne prolongé  presque  jusqu'à  l'angle  du  pronotum;  écusson  orbicu- 
laire.  —  Elytres  parallèles,  déprimées  en  arrière  de  la  base;  pattes 
robustes,  tibias  antérieurs  allongés,  incurvés;  crochets  des  tarses  ap- 
pendiculés,  la  dent  interne  pyriforme,  subaiguë,  libre. 

La  patrie  de  la  seule  espèce  qui  constitue  ce  sous-genre,  6".  ame- 
Ihystinus,  est  inconnue;  nous  n'avons  pu  l'étudier  eu  nature.  Elle 
paraît  offrir  à  l'observation  des  caractères  assez  saillants.  Nonsobser- 

(1)  Marshall,  Journ.  of  thc  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIIl^  p.  31,  uou  Ba!y.  Dose. 
New  Gêner,  ami  S|iec.  l'Iiytopli.  p.  2. 

(2)  Marslmllj  Journ.  of  llie  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  j).  34. 


340  PHYTOPHAGES. 

verons  seulement  que,  d'après  la  description  des  crochets  des  tarses 
donnée  par  M.  Marshall,  ces  crochets  sont  pour  nous  simplement  hi- 
fîdes,  seulement  la  division  interne  est  tout  à  fait  basilaire. 

Sous-genre.    EURYCORYNUS. 
Marshall,  Journ.  of  the  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  p.  36  (1). 

Massue  des  antennes  de  5  articles,  tibias  intermédiaires  en  général 
échancrés  au  bord  externe  chez  le  mâle  ;  crochets  des  tarses  appen- 
diculés. 

Le  sous-genre,  de  beaucoup  le  plus  riche  en  espèces,  se  différencie 
des  CoRYNODES  par  la  massue  des  antennes  de  5  articles  et  ses  cro- 
chets appendiculés.  On  les  rencontre  dans  l'Inde,  la  presqu'île  de 
Malacca  et  les  grandes  îles  de  l'Archipel  indien. 

SoUS-GENRE.     OMODON. 
Marshall,  Journ.  of  the  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  p.  44  (2). 

Yeux  presque  arrondis,  échancrés  au  bord  interne.  —  Prothorax 
subcylindrique,  transversal;  écusson  développé,  subcordiforme.  — 
Elytres  plus  larges  que  le  pronotum,  parallèles,  subcylindriques, 
convexes,  rétrécies  en  arrière.  —  Pattes  robustes;  crochets  appendi- 
dulés. 

Mâle.  Antennes  presque  aussi  longues  que  le  corps,  filiformes,  1  ar- 
ticle globuleux,  2  court,  les  suivants  allongés,  subcylindriques,  un 
peu  épaissis  à  l'extrémité  seulement.  —  Elytres  lisses,  non  tubercu- 
leuses. 

Femelle.  Antennes  dépassant  un  peu  le  milieu  de  la  longueur  du 
corps,  articles  plus  courts,  7-M  dilatés,  comprimés,  plus  longs  que 
larges.  —  Elytres  plus  ou  moins  tuberculeuses. 

Cinq  à  six  espèces  composent  jusque  maintenant  le  sous-genre  Omo- 
don;  elles  sont  originaires  des  grandes  îles  de  l'Archipel  indien  et  dé- 
crites pour  la  plupart  par  le  lY  Baly. 

Sous-genre.    ERIGENES. 

Marshall,  Journ.  of  the  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  p.  4S  (3). 

Antennes  avec  les  5  derniers  articles  comprimés-dilatés,  le  dernier 

(1)  Platvcoryniis,  Baly,  Desrr.  Ne\v  Gen.  nnd  Spec.  Phytoph.  p.  2. 

f2)  S\ n.  CoRYNOEiDKS,  H.  Cl.uk,  Ann.  of  N;it.  Hist.  3'  Sér.  t.  XV,  p.  139.  — 
CouYNouES  (pars),  JJaly,  rMiyt.  Malaj .  p.  100.  —  Putycorynos,  Baly,  Descr. 
Nc%v  Gcti.  and  Spec.  Pin  topli.  p.  5. 

(3)  Platycorynus,  Baly,  Descr.  New  Gen.  aud  Spec.  Pliyt.  p.  2. 


CORYNODITES. 


341 


oblong,  triangulaire  ou  acuminé  au  bout  ;  palpes  maxillaires  à  dernier 
article  ovalaire,  l'avant-dernier  globuleux.—  Prothorax  hémisphérique 
en  dessus,  large,  gibbeux  en  avant,  non  sinué  au  bord  antérieur, 
bords  latéraux  arrondis,  bord  postérieur  légèrement  bisinué.  —  Epi- 
sternum  prothoracique  très-court,  triangulaire,  fortement  distant  de 
l'angle  du  pronotum  ;  écusson  semi-elliptique.  —  Elytres  à  peine 
plus  larges  que  le  pronotum,  un  peu  élargies  en  arrière,  oblongues, 
convexes,  brusquement  arrondies  à  l'extrémité.  —  Tibias  antérieurs 
allongés,  arqués;  crochets  appendiculés. 

M.  Marshall  rapporte  seulement  deux  espèces  à  ce  sous-genre,  de 
l'Inde. 

Sous-genre.    BATHYCOLPUS. 
Marshall,  Journ.  ofthe  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  p.  46  (1). 

Tête  profondément  engagée  dans  le  prothorax.—  Yeux  très-faible- 
ment échancrés.  —  Antennes  subélargies  à  partir  du  4«  article,  le 
dernier  obtus  ;  prothorax  en  général  transversal,  globuleux  en  avant, 
non  rétréci;  ses  épisternums  triangulaires,  largement  séparés  de 
l'angle  du  pronotum;  écusson  arrondi,  parfois  sinué  de  chaque  côté; 
élytres  courtes,  parallèles,  convexes,  saillies  humérales  obtuses;  pattes 
courtes,  robustes,  à  crochets  brièvement  appendiculés. 

L'auteur  de  cette  division  n'a  décrit  qu'une  seule  espèce,  originaire 
de  la  Chine,  le  C.  ignicollis  de  Hope. 

CHRYSOCHUS. 
Cheyrolat,  Dej.  Catal.  3»  éd.  p.  437  (2). 

Tète  un  peu  oblongue,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux.  —  Epistome  imparfaitement  séparé  du  front, 
subémarginé  en  avant;  labre  transversal,  subéchancré. —  Palpes 
maxillaires  à  dernier  article  aussi  large  que  long,  largement  tronqué, 
l'avant-dernier  de  même  longueur,  obconique. —  Yeux  médiocres, 
siuués  en  dedans,  accompagnés  d'un  sillon  peu  profond.  —  Antennes 
aussi  longues  que  la  moitié  du  corps,  subfiliformes,  les  derniers 
articles  un  peu  épaissis,  très-faiblement  comprimés.  —  Prothorax 
assez  convexe,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur 

(1)  Platycorynos,  Baly,  Descr.  New  Gen.  and  Spec.  Phyt.  p.  2. 

(2)  Syn.  Chrysomela,  Fabr.  Entom.  Syst.  I,  324-83,  —  Cryptocepiialus, 
Schneid.  Mag.  p.  21S;  Geoffroy,  etc.  —  Eumolpus,  Fabr.  Syst.  El.  I,  p.  419, 
n»  3;  Fairm.  Gen.  Col.  Europ.  t.  IV,  p.  221,  pi.  01,  lig.  300.  —  Curysochus, 
Redt.  Faun.  Austr.  l'"^  éd.  p.  338;  Morawilz,  Hor.  Soc.  eut.  Ross.  1. 1,  p.  139; 
Balv,  Phvt.  Malay.  p.  133;  Marshall,  Journ.  of  tlie  Lirni.  Soc.  Zool.  t.  ViU, 
p.  48. 


342  PHYTOPHAGES. 

sinué  (le  chaque  côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  droits  ou  un 
peu  rétrécis  vers  la  base,  dilatés-arrondis  en  avant  ;  écusson  eu  triangle 
curviligne.  —  Elytres  oblongucs,  à  côtés  subparallôles,  à  surface  assez 
convexe^  déprimée  derrière  les  épaules,  ponctuée- striée  ou  confusément 
ponctuée.  —  Prosternum  oblong,  rétréci  entre  les  hanches,  dilaté  et 
abaissé  en  arrière;  épisternum  très-convexe  en  avant,  relevé  à  son 
angle  interne,  l'externe  séparé  de  l'angle  du  pronotuni.  —  Pattes 
médiocres,  cuisses  fusiformes,  tibias  non  échancrés,  subdilatés  à 
l'extrémité,  tarses  larges,  terminés  par  des  crochets  bifides,  la  division 
interne  d'un  tiers  plus  courte  que  l'externe. 

Les  Chrysochus  ont  le  corps  subcyliudrique,  d'un  brillant  métal- 
lique et  plus  ou  moins  allongé;  à  cet  égard,  ils  peuvent,  suivant  M. 
Baly,  se  diviser  en  deux  groupes;  les  uns  sont  allongés  comme  le 
Chrysochus  pretiosus,  les  autres  sont  plus  courts  et  plus  convexes, 
comme  le  Ch.  pulcher  Baly. 

Le  caractère  principal  qui  distingue  les  Chrysochus  des  Corynodes 
réside  dans  la  conformation  du  sillon  qui  longe  les  bords  interne  et 
supérieur  des  yeux;  chez  les  premiers,  ce  sillon  n'est  pas  toujours 
bien  apparent,  il  est  d'ailleurs  très-court  et  ses  bords  presque  paral- 
lèles. Chez  les  Corynodes,  ce  sillon  prend  de  grandes  proportions,  si 
ses  bords  restent  parallèles,  il  est  très-large  ;  dans  le  cas  contraire,  il 
s'élargit  d'autant  plus  qu'il  se  rapproche  du  vertex. 

Un  autre  caractère  distinctif  nous  est  fourni  par  la  structure  des 
antennes.  Chez  les  Chrysochus,  les  articles  terminaux  sont  un  peu 
épaissis  et  très-légèrement  comprimés,  ils  paraissent  presque  cylin- 
driques; chez  les  Corynodes,  ces  articles  sont  si  aplatis  qu'ils  semblent 
foliacés;  d'autre  part,  lorsque  les  antennes  deviennent  filiformes, 
comme  cela  a  lieu  chez  quelques  individus  du  sexe  mâle,  les  derniers 
articles  sont  aussi  longs  que  les  premiers,  tandis  qu'ils  restent  très- 
courts  chez  les  Chrysochus. 

On  connaît  actuellement  une  douzaine  d'espèces  dont  la  distribution 
géographique  est  extrêmement  étendue;  l'Europe  dans  ses  contrées 
les  plus  orientales,  l'Asie  depuis  le  Caucase  jusqu'au  Japon,  du  nord 
de  la  Chine  à  la  presqu'île  de  Malacca,  l'Amérique  boréale  dans  sa 
partie  méridionale  et  occidentale,  en  ont  offert  quelques  représentants. 
Jusqu'à  ce  jour,  le  genre  est  inconnu  dans  la  Malaisie,  l'Australie  et 
l'Afrique. 

CHRYSOCHARES. 

MoRAWiTZ,  Hor.  Soc.  Ent.  Ross.  t.  I,  p.  139  (1). 

Tête  grande,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 

(1)  Syn.  CuRYSOMELA,  Linné,  Syst.  Nat.  Gmel.  I,  A,  p.  1670.  —  Eumolpus, 
Fabr.  Syst.  Eleut.  I,  p.  419;  Schônheer,  Syn.  Insect.  I,  pL  11,  p.  234,  n»  5.  — 


ENDOCÉPHALITES.  343 

postérieur  des  yeux  ;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  sub- 
émarginé  en  avant;  labre  grand,  snliéchancré;  mandibules  dévelop- 
pées, terminées  par  deux  dents  très-inégales;  palpes  maxillaires  h 
dernier  article  presque  aussi  large  que  long,  très-fortement  atténué 
et  légèrement  tronqué  au  bout.  —  Yeux  médiocres,  oblongs,  sinués  en 
dedans.  —  Antennes  mesurant  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps, 
4  article  oblong,  renflé,  2  de  moitié  moins  long  que  le  suivant,  3-6  ob- 
coniques,  subégaux,  7  presque  triangulaire,  plus  long  et  un  pou  plus 
large  que  les  précédents,  8-11  plus  courts  que  7  et  moins  dilatés  à 
l'extrémité.  —  Prothorax  subglobuleux,  plus  large  que  long,  rétréci 
à  peu  près  également  à  la  base  et  à  l'extrémité,  bord  antérieur  légè- 
rement sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux;  bords  latéraux  dila- 
tés-arrondis au  milieu;  écusson  semi-elliptique.  — Elytres  allongées, 
subparallèles,  subcylindriques,  à  surface  déprimée  derrière  les  épau- 
les, confusément  ponctuée.  —  Prosternum  étroit,  convexe  en  avant, 
subrétréci  eu  arrière,  épisternum  subquadrangulaire,  à  bord  antérieur 
convexe,  un  peu  relevé  à  son  angle  interne.  —  Pattes  robustes  et  al- 
longées, cuisses  fusiformes,  tibias  longs,  tarses  un  peu  dilatés,  termi- 
nés par  des  crochets  bifides,  la  division  interne  soudée  à  l'externe  et 
détachée  seulement  en  pointe  aiguë  vers  le  m.ilieu  de  la  longueur  de 
cette  dernière. 

Quoique  très -voisin  par  son  faciès  et  son  organisation  générale  des 
types  précédents,  le  genre  actuel  s'en  distingue  par  des  détails  de 
structure  qui  justifient  sa  distinction  générique;  les  antennes  sont 
longues  et  subatténuées  vers  l'extrémité,  le  pronotum  est  subglobu- 
leux, le  prosternum  est  très-étroit  et  autrement  configuré,  le  mésoster- 
num est  oblong  et  non  transversal,  les  crochets  des  tarses  présentent 
une  structure  qui  n'a  pas  sou  analogue  dans  la  tribu  entière. 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce,  originaire  du  Caucase  et  de  la 
Russie  méridionale.  Par  sa  taille,  par  ses  couleurs  vives  et  brillantes, 
elle  rappelle  les  plus  beaux  types  des  régions  équatoriales. 

Groupe  XXI.     Endooéphalites. 

Tête  assez  grande,  fortement  engagée  dans  le  prothorax.  —  Anten- 
nes filiformes  ou  subfiliformes.  —  Prothorax  transversal,  plus  étroit 
que  les  élytres,  rarement  presque  aussi  large,  bords  latéraux  distincts. 
—  Elytres  ovalaires  ou  oblongues,  d'un  jaune  uniforme  ou  varié  de 
noir  ou  de  blou,  moins  souvent  métalliques.  —  Prosternum  oblong, 
son  épisternum  à  bord  antérieur  convexe.  —  Tibias  entiers,  crochets 
appendiculés  et  divariqués. 

Chrysocuares,  Fairmaire,  Gen.  Col.  Europ.  t.  IV,  p.  220,  pi.  64,  fig.  30S; 
Marshall,  Journ.  ol  tlie  Linn.  Soc.  Zool.  t.  VIII,  p.  48. 


344  PHYTOPHAGES. 

Ce  deruior  groupe  est  extrt*'mement  voisin  du  précédent,  quoique 
les  Corynodites  aient  un  faciès  ([ui  permette  de  les  reconnaître  assez 
facilement.  D'ailleurs  la  constitution  des  tarses  est  différente  ;  chez  les 
Endocéphalites,  les  crochets  qui  les  terminent  sont  toujours  appendi- 
culés  et  divariqués;  chez  les  Corynodites,  ils  sont  en  général  bifides, 
dans  quelques  sous-genres  seulement,  ils  sont  appendiculés  ;  mais 
quelle  que  soit  leur  structure,  ils  ne  sont  pas  divariqués,  mais  sim- 
plement divergents.  Les  espèces  du  groupe  précédent  sont  toujours 
ornées  de  couleurs  vives  et  métalliques;  celles  du  groupe  actuel,  sauf 
dans  le  genre  Colaspoïdes,  sont  d'un  jaune  ferrugineux  varié,  chez 
quelques-unes,  de  taches  noires  ou  bleuâtres. 

Trois  des  genres  qui  restent  à  décrire  sont  intimement  unis  l'un  à 
l'autre  et  se  rencontrent  dans  les  régions  chaudes  de  l'Amérique  mé- 
ridionale; un  seul  d'entre  eux,  Colaspo'ïdes,  possède  des  représen- 
tants dans  rOcéanie. 

Le  quatrième  genre,  Dermoxanthus,  s'éloigne  davantage  de  la 
forme  tj'pique;  il  appartient  à  la  Faune  du  Yieux-Calabar. 

Le  cinquième  n'a  trouvé  place  à  côté  des  premiers  que  par  voie  d'ex- 
clusion ;  son  organisation  ne  nous  est  connue  que  très-imparfaitement. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  tableau  suivant  résume  leurs  caractères  dis- 
tinctifs  : 

A.  Antennes  robustes,  un  peu  épaissies  au  milieu,  atté- 

nuées au  bout.  Dematochroma. 

A'.  Antennes  grêles,  filiformes  et  si.bdiiatées  au  bout. 

B.  Epislernum  prolhcracique  prolongé  par  son  angle  ex- 

terne au-delà  de  l'angle  du  pronotum.  Dermoxanthus. 

B'.  Episternum  protlioracique  non  prolongé  au-delà  de 
l'angle  du  pronotum. 

C.  Prosternum  aussi  large  ou  plus  large  que  long.  Colaspoides. 

C.  —  obîong. 

D.  Pronotum  étroit,  à  bords  latéraux  presque  droits.         Endccephalus. 
D'.        —        très-large,  à  bords   latéraux   dilalés-ar- 

rondis.  Melina. 

ENDOCEPHALUS. 
CnEVKOLAT,  Dej.  Cut.  3'  éd.  p.  436. 

Tète  assez  grande,  engagi'e  dans  le  prothorax  un  peu  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux  ;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front, 
émargiué,  tlexucux  à  son  bord  antérieur;  labre  plus  ou  moins  sail- 
lant, échancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  forte- 
ment atténué  et  légèrement  tronqué.  —  Yeux  médiocres,  sinués.  — 
Antennes  mesurant  environ  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  '1  ar- 
ticle renllé,  oblong,  2  à  peine  la  moitié  du  suivant,  3  grêle,  le  plus 


ENDOCÉPHALITES.  34S 

allongé,  -4-6  subégaux,  les  derniers  un  peu  dilatés,  subcomprimés, 
presque  rectangulaires.  —  Prothorax  fortement  transversal,  plus  étroit 
que  les  élytres,  bord  antérieur  avancé  au  milieu  et  cachant  la  tête, 
sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  un  peu  dilatés- 
arrondis;  surface  assez  convexe  sur  le  disque  en  avant;  écusson  en 
triangle  curviligne  ou  semi-elUptique.  —  Elytres  oblongues,  subpa- 
rallèles, épaules  assez  saillantes,  confusément  ponctuées.  —  Prosler- 
num  oblong,  dilaté  vers  la  base,  un  peu  relevé  entre  les  hanches, 
abaissé  en  avant  et  en  arrière,  à  surface  inégale;  épisternuin  à  bord 
antérieur  convexe  et  relevé,  son  angle  externe  atteignant  presque 
l'angle  du  pronotum.  —  Pattes  longues  et  robustes,  cuisses  fusifor- 
mes,  les  moyennes  un  peu  plus  faibles,  les  antérieures  parfois  mu- 
nies en  dessous  d'une  forte  dent  en  forme  de  crête;  tibias  dilatés  vers 
l'extrémité  ;  tarses  à  1  article  moins  long  que  les  deux  suivants  réu- 
nis, terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Au  point  de  vue  de  l'ensemble,  le  type  actuel  paraît  plus  robuste 
que  celui  des  Colaspoïdes,  le  pronotum  est  relativement  moins  large, 
mais  les  épaules  sont  plus  saillantes,  les  pattes  plus  longues  et  plus 
fortes.  La  conformation  du  prosternum  est  le  caractère  qui  les  sépare 
le  mieux. 

Les  espèces  sont  assez  nombreuses,  le  comte  Dejean  en  signale  une 
douzaine  dans  la  dernière  édition  de  son  Catalogue;  deux  ou  trois 
espèces  seulement  ont  été  décrites  depuis.  Le  genre  paraît  tout  à  fait 
limité  au  Brésil. 

Si  l'on  peut  en  juger  par  les  exemplaires  du  Laertes  testaceus  Dej. 
que  nous  avons  sous  les  yeux,  ce  genre  ne  nous  paraît  pas  suffisam- 
ment distinct  des  Endocephalus. 

MELINA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  433. 

Tête  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  limité  latéralement,  confondu  en  arrière 
avec  le  front,  à  bord  antérieur  subémarginé,  lobé-anguleux  de  chaque 
côté;  labre  subentier;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  assez 
gros,  ovalaire,  atténué  et  tronqué.  —  Yeux  médiocres,  sinués  en 
dedans.  —  Antennes  plus  longues  que  la  moitié  du  corps,  1  article 
renflé,  2  court,  3-6  subégaux,  du  double  plus  longs,  7-11  paraissant 
UQ  peu  plus  longs  que  les  précédents,  subdilatés,  un  peu  comprimés. 
—  Prothorax  fortement  transversal,  un  peu  plus  étroit  que  les  élytres, 
bord  antérieur  faiblement  sinné  de  chaque  côté,  à  peine  avancé  dans 
son  milieu,  bords  latéraux  dilatés-arrondis,  rétrécis  en  avant;  écusson 
semi-olliptique.  —  Elytres  ovalaires,  un  peu  oblongues,  largement 
arrondies   à  l'extrémité,  ponctuées-striées.  —  Prosternum   oblong. 


346  PHYTOPHAGES. 

presque  plan,  élevé  entre  les  hanches  et  s'appuyant  largement  sur  le 
mésosternum;  épisternum  convexe  en  avant,  relevé  à  son  angle  in- 
terne; l'angle  externe  un  peu  séparé  de  l'angle  du  pronotum. — 
Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  inermes,  tibias  grêles,  tarses 
postérieurs  à  1  article  presque  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis, 
terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Ce  genre  est  une  modification  du  type  représenté  par  les  Endoce- 
piiALus,  l'organisation  générale  est  la  même.  On  observe  néanmoins 
des  caractères  qui  permettent  de  le  conserver;  les  contours  sont  plus 
régulièrement  ovalaires,  ce  qui  dépend  en  grande  partie  de  la  largeur 
du  pronotum  et  de  la  brièveté  des  élytres  ;  le  prosternum  tient  en 
quelque  sorte  le  milieu  entre  celui  des  Colaspoïdes  et  celui  des  Endo- 
CEPHALus  ;  il  est  plus  étroit  que  celui  des  premiers  et  sa  surface  est 
plus  plane  que  dans  celui  des  seconds.  Les  antennes  et  les  pattes 
présentent  d'aulres  différences  dont  il  est  facile  de  se  rendre  compte 
par  la  description  que  nous  en  avons  donnée.  Le  comte  Dejean  signale 
trois  espèces,  propres  au  Brésil;  la  plus  répandue  paraît  être  la 
Meiina  calceaia  L)ej.  (1). 

colaspoïdes. 

Laporte,  Rev.  entom.  Silberm.  I,  p.  20  (2). 

Tête  assez  forte,  profondément  engagée  dans  le  prothorax  au-delà 
du  bord  postérieur  des  yeux;  épistome  peu  distinctement  limité  en 
arrière,  échancré  triangulairement  en  avant  avec  une  forte  saillie  de 
même  forme  de  chaque  côté  ;  labre  subémarginé  ;  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  assez  gros,  allongé-ovalaire,  légèrement  tron- 
qué au  bout.  —  Yeux  grands,  oblongs,  échancrés  au  bord  interne.  — 
Antennes  subfiliformes,  atteignant  le  milieu  de  la  longueur  du  corps, 
1  article  renflé,  oblong,  2  de  moitié  plus  court,  3-6  allongés,  7-11 
subdilatés,  un  peu  comprimés.  —  Prothorax  fortement  transversal,  à 
peu  près  aussi  large  que  les  élytres,  rétréci  en  avant,  bord  antérieur 
sinué  de  chaque  côté  derrière  les  yeux,  bords  latéraux  dilatés-arrondis  ; 
angles  antérieurs  aigus  ;  écusson  oblong,  en  triangle  curviligne.  — 
Elytres  courtes,  ovalaires-oblongues,ponctuées-striées  ou  confusément 
ponctuées.  —  Prosternum  un  peu  variable,  assez  large,  à  bord  anté- 
rieur échancré  ou  concave,  élevé  entre  les  hanches,  dilaté  et  non 
abaissé  en  arrière,  coupé  carrément  à  la  base  ;  cuisses  renflées  dans 

(1)  Melinn  calceata,  Dej.  —  Ovalis,  subnitida,  ferruginea,  antcnnis  basi  ex- 
cepta, gemibus,  tibiis  tarsi.sque  nigris;  capite  et  prothorace  subtilitor  parce 
Iiunctalis;  elylris  dense  punctato-striatis.  —  Long.  6-8  null. 

(2)  Syn.  Baly,  Entom.  Monthly.  Mag.  p.  i3-t.  —  Phytopliaga  Malayan.  iM. 
—  Pleuraulaca,  Chevr.  Dejean,  Cat.  2°  édit.  p.  109. 


ENDOCÉPHALITES.  347 

leur  milieu,  simples,  parfois  dentées  ;  tarses  assez  longs,  à  1  article 
moins  long  que  les  deux  suivants  réunis,  crochets  des  tarses  appen- 
diculés. 

Les  caractères  indiqués  par  le  comte  de  Castelnau  dans  la  Revue 
entomologique  de  Silberman,  sont  suffisants  pour  distinguer  les 
CoiASPOïDES  des  CoiASPis,  des  Colaspidea,  etc.;  mais  aujourd'hui,  en 
présence  des  nombreuses  coupes  génériques  qui  ont  été  créées,  il  im- 
porte de  rechercher  d'autres  notes  distinctives  et  nous  croyons  que  la 
forme  du  prosternum  est  de  la  plus  grande  importance.  Cet  organe 
est  bien  développé,  en  général  aussi  large  que  long,  parfois  plus 
large,  il  est  saillant  entre  les  hanches  antérieures,  légèrement  déclive 
et  parfois  subconcave  en  avant;  en  arrière,  il  s'élargit  plus  ou  moins, 
conserve  le  même  niveau  ou  à  peu  près  et  s'appuie  par  une  base  large, 
coupée  carrément,  sur  le  segment  suivant,  le  mésosternum. 

Les  CoiASPOÏDES  sont  des  insectes  à  forme  courte  et  ramassée,  assez 
convexe,  la  tète  est  profondément  engagée  dans  le  prothorax  et  sou- 
vent invisible  d'en  haut;  ils  sont  le  plus  souvent  ornés  de  couleurs 
métalliques  très-brillantes.  M.  Baly  fait  remarquer  que  les  espèces 
asiatiques  de  ce  genre  ont  la  ponctuation  des  élytres  disposée  en  séries 
plus  ou  moins  régulières,  tandis  qu'elle  est  en  général  confuse  dans 
les  espèces  du  Nouveau-Monde.  Comme  nous  l'avons  vu,  les  cuisses 
sont  parfois  armées  d'une  dent  à  leur  bord  inférieur,  tantôt  les  an- 
tennes seules  sont  dentées,  tantôt  les  postérieures  présentent  ce  même 
caractère;  il  est  possible  ainsi  de  diviser  en  plusieurs  groupes  les 
nombreuses  espèces  de  ce  genre. 

Dans  son  Catalogue,  le  comte  Dejean,  sous  le  nom  de  Pleuraulaca, 
signale  onze  espèces,  toutes  originaires  de  l'Amérique  méridionale. 
Dans  un  récent  ouvrage  consacré  à  la  description  des  Phytophages  de 
la  Malaisie,  le  D''  Baly  fait  connaître  28  espèces  répandues  dans  les 
différentes  îles  de  ce  grand  Archipel.  En  dehors  de  ces  deux  ouvrages, 
H.  Clark  a  décrit  une  espèce  de  Pulo-Penang  et  M.  Thomson  le 
C.  pubipennis  du  Gabon.  Cette  dernftre  devra  probablement  rentrer 
dans  une  autre  coupe  générique. 

DERMOXANTHUS. 
Baly,  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.  3^  S.  t.  IV,  p.  126. 

Tète  petite,  arrondie,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà,  du  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  éraar- 
giné  en  avant;  labre  grand,  transversal,  échancré;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  ovalaire,  atténué  et  très-légèrem«nt  tronqué.  — 
Yeux  subhémisphériques,  indistinctement  sinués  en  dedans.  —  An- 
tennes dépassant  un  peu  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article 
assez  gros,  2  court,  mesurant  environ  le  tiers  de  la  longueur  du  sui- 


348  PHYTOPHAGES. 

vant,  3  le  plus  long,  4-5  un  peu  plus  courts,  subégaux,  6-H  subdilatés 
et  comprimés,  en  triangles  allongés,  le  dernier  ovalaire,  acuminé.— 
Prothorax  subcylindrique,  presque  aussi  long  que  large,  plus  étroit 
que  les  élytres,  bords  lat''raux  fortement  infléchis,  non  saillants,  indi- 
qués seulement  par  une  fine  carène  tlexueuse;  écusson  en  triangle 
curviligne.  —  Elytres  oblongues,  subparallèles,  arrondies  à  l'extré- 
mité, ponctuées-striées. —  Prosternuni  oblong,  dilaté  en  arrière,  un 
peu  convexe  entre  les  hanches  ;  épisternum  développé,  son  bord  an- 
térieur très-convexe,  son  angle  externe  prolongé  au-delà  de  l'angle  du 
pronotum. —  Pattes  médiocres,  cuisses  fusiformes,  inermes,  étranglées 
avant  l'extrémité,  les  moyennes  plus  faibles  ;  tibias  droits,  tarses  à 
1  article  allongé,  2  triangulaire,  court,  3  très-fortement  dilaté,  ses 
lobes  divergents  et  profondément  séparés  l'un  de  l'autre;  crochets 
appendiculés. 

Dans  aucun  autre  genre  de  la  tribu  actuelle,  les  épisternums  pro- 
thoraciques  n'ont  pris  un  développement  aussi  considérable  :  le  bord 
antérieur  est  très-convexe,  l'angle  interne  large  et  arrondi,  l'angle 
externe  prolongé  bien  au-delà  de  l'angle  antérieur  du  pronotum.  En 
même  temps,  l'épimère  de  ce  premier  segment  thoracique  est  bien 
séparée  du  pronotum  et  du  prosternum  par  des  sutures  distinctes. 
A  défaut  de  ces  caractères,  la  structure  des  tarses  et  des  antennes 
pourrait  servir  à  reconnaître  ce  type  générique.  Deux  espèces  de 
moyenne  taille,  d'un  fauve  brillant,  ont  été  découvertes  au  Vieux- 
Calabar  et  sont  les  seules  connues  jusqu'à  ce  jour. 

DEMATOCHROMA. 
Baly,  Desc.  New  Gen.  and  Spec.  Phytoph.  p.  16. 

Tète  arrondie,  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  imparfaitement  séparé  du  front,  sub- 
dilaté et  émarginé  en  avant  ;  lafcre  assez  développé,  subentier  ;  der- 
nier article  des  palpes  maxillaires  grêle,  allongé,  atténué  et  tronqué 
au  bout.  —  Yeux  oblongs,  sinués  en  dedans.  —  Antennes  assez  ro- 
bustes, dépassant  un  peu  le  milieu  de  la  longueur  du  corps,  élargies 
dans  leur  milieu,  atténuées  vers  l'extrémité,  les  articles  plus  ou  moins 
distinctement  comprimés,  1  épaissi,  2  de  moitié  moins  long  que  3,  les 
suivants  à  peu  près  égaux  en  longueur,  les  derniers  un  peu  plus  longs 
et  plus  grêles.  —  Prothorax  transversal.  —  Elytres  oblongues,  paral- 
lèles, à  peine  plus  larges  que  le  prothorax,  à  surface  ponctuée,  avec 
des  vestiges  de  stries.  —  Pattes  robustes,  courtes,  cuisses  fusiformes, 
inermes,  tibias  fortement  dilatés  vers  l'extrémité,  un  peu  flexueux, 
cannelés  longitudinalemcnt;  tarses  longs,  subdilatés,  i  article  presque 
aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  crochets  des  tarses  appendi- 
culés. 


ENDOCÉPHALITES.  349 

La  description  de  ce  genre,  tracée  par  le  D'  Baly,  est  très-incom- 
plète et  pourrait  s'appliquer  à  divers  types.  11  a  bien  voulu  nous  com- 
muniquer un  individu  disséqué  de  ce  genre  5  malheureusement  la 
partie  la  plus  importante  du  corps  s'est  perdue  et  nous  n'avons  pu 
étudier  le  prothorax;  c'est  par  voie  d'exclusion  que  nous  avons  placé 
ce  genre  dans  le  groupe  actuel,  dans  lequel  ses  antennes  le  caracté- 
risent suffisamment.  On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce,  originaire  de 
la  Nouvelle-Calédonie. 

Note. 

Ainsi  qu'on  a  pu  le  voir  dans  le  cours  de  ces  études,  nous  avons  pu 
disposer,  pour  la  tribu  des  Eumolpides,  de  matériaux  assez  complets. 
Tous  les  genres,  sauf  deux  ou  trois,  ont  été  décrits  d'après  nature, 
grâce  à  l'obligeance  du  D"'  Baly,  qui  a  bien  voulu  en  mettre  un  bon 
nombre  à  notre  disposition,  grâce  encore  à  la  collection  de  M.  le  comte 
de  Castelnau,  dans  laquelle  cette  tribu  est  bien  représentée.  Six  genres 
cependant  nous  sont  inconnus  et  les  descriptions  ne  nous  ont  pas  per- 
mis de  leur  assigner  une  place  dans  l'ordre  adopté  ;  il  ne  reste ,  en 
conséquence,  qu'à  citer  ces  genres  et  à  renvoyer  le  lecteur  aux  ou- 
vrages originaux  : 

Callidemum,  Blanchard,  Voy.  au  Pôle  sud,  t.  IV,  p.  324. 

Ce  genre,  créé  pour  une  espèce  de  la  Nouvelle-Guinée,  est  surtout 
remarquable  par  l'élargissement  de  la  tête  et  du  prothorax.  Sous  ce 
rapport,  il  rappelle  le  Chrysolampra,  de  Siam,  que  le  D""  Baly  a  fait 
connaître;  mais  il  offre  un  caractère  que  nous  n'avons  retrouvé  dans 
aucun  autre  Eumolpide;  le  prosternum,  dit  le  Prof.  Blanchard,  est 
avancé  en  pointe  droite.  Ses  analogies  sont  difficiles  à  saisir,  à  moins 
que  l'auteur  n'ait  voulu  dire  que  le  prosternum  s'avançait  au-de^svis 
du  mésosternum,  auquel  cas  le  Callidemum  serait  très-voisin  des  Spi- 

LOPYRA. 

Cyno,  Marshall,  Journ.  of  Entom.  II,  p.  350. 

Selon  toute  probabilité,  ce  genre  appartient  au  groupe  des  Pscudo- 
colaspites;  il  est  facilement  reconnaissable  au  développement  de  la 
tête  et  des  mandibules.  Une  seule  espèce  de  l'Afrique  australe  est 
connue. 

EcRANUS,  Walker,  List  of  Coleopt.  collect.  B.,  J.  K.  Lord  esq.  in 
Egypt.,  Arab.  etc.  Lond.,  1871,  p.  19. 

La  description  tracée  par  l'auteur  ne  renferme  pas  la  forme  du  pro- 
sternum, ni  la  structure  des  crochpts,  parties  essentielles  cliez  les  Eu- 
niol[)ides.  Serait-ce  lui  métachroniitc  ? 

OcNUS,  H.  Clark,  Trans.  eut.  Soc,  of  Lond.,  'A'  scr.,  t.  Il,  p.  420. 
La  description  de  ce  genre,  que  l'auteur  compare  aux  Euusa,  ne 


350  l'IlTTOPHAGES. 

renferme  aucun  caractère  saillant;  elle  pourrait  s'appliquer  à  divers 
types,  et  il  est  impossible  de  deviner  ses  affinités. 

Thaumastomerus,  h.  Clark,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.,  3«  sér.  1. 11, 
p.  418. 

11  nous  paraît  probable  que  H.  Clark,  en  décrivant  ce  genre,  a  eu 
sous  les  yeux  une  forme  du  groupe  des  Edusites.  On  sait  que  chez 
les  Edusa  en  particulier,  les  individus  mâles  présentent  aux  pattes  des 
modifications  bizarres ,  et  il  ne  serait  pas  impossible  que  le  type  dé- 
crit ne  fût  qu'une  forme  très-extraordinaire  de  ce  sexe. 

Xanthopachys,  Baly,  Descr.  New  Gen.  and  Spec.  Phyt.,  p.  16. 

Ce  genre  appartient,  selon  toute  probabilité,  au  groupe  des  Iphi- 
méites,  et  par  sa  forme  courte  et  convexe,  il  ne  s'éloigne  pas  des  Chal- 
coi'HYMA.  Cela  n'est  cependant  qu'une  supposition. 


CHRTSOMÉLIDES.  3S1 

TRIBU  XII. 

CHRYSOMÉLIDES. 

Tête  arrondie,  médiocre,  profondément  engagée  dans  le  prothorax, 
invisible  d'en  haut,  à  bouche  dirigée  plus  ou  moins  directement  en 
bas;  rarement  dégagée  et  à  bouche  portée  obliquement  en  avant; 
front  plan  ou  peu  convexe;  épistome  en  général  distinct;  labre  trans- 
versal, éraarginé;  mandibules  courtes,  robustes,  concaves  en  dedans 
et  dentées  à  l'extrémité;  mâchoires  à  deux  lobes,  l'interne  plus  ou 
moins  développé,  l'externe  bi-articulé  ;  palpes  maxillaires  de  4  articles, 
le  dernier  variable,  tantôt  grêle  et  acuminé,  tantôt  aussi  large  que 
le  précédent  et  plus  ou  moins  tronqué,  rarement  semi-circulaire  ou 
sécuriforme;  lèvre  inférieure  composée  d'un  menton  transversal, 
d'une  languette  petite,  le  plus  souvent  entière,  et  de  palpes  tri-articu- 
lés. —  Yeux  médiocres,  en  général  peu  saillants,  subsinués  en  dedans. 

—  Antennes  insérées  au  bord  interne  et  antérieur  des  yeux,  séparées 
par  toute  la  largeur  du  front,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  légèrement  dilatées  vers  l'extrémité  et  formées  de  11  articles. 

—  Prothorax  transversal,  à  peu  près  aussi  large  que  les  élytres,  très- 
convexe  en  travers  ou  bien  subquadrangulaire  et  presque  plan,  les 
angles  antérieurs  souvent  saillants;  écusson  toujours  apparent  et 
d'ordinaire  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  de  forme  variable,  sub- 
hémisphériques, ovalaires  ou  oblongues,  en  général  très-convexes  et 
très-amples,  jamais  tronquées  ni  raccourcies.  —  Prosternum  séparant 
constamment  les  hanches  antérieures,  souvent  caréné  sur  la  ligne 
médiane,  ses  épisternums  de  forme  quadrangulaire  allongée,  dispo- 
sés transversalement  en  avant  des  cavités  cotyloïdes;  mésosternum 
et  métasternum  de  formes  variables.  —  Abdomen  formé  de  cinq 
segments.  —  Pattes  courtes  et  robustes,  tarses  généralement  déve- 
loppés en  largeur,  densément  tomenteux  en  dessous,  3  article  en- 
tier, creusé  en  dessus  d'une  rainure  pour  loger  l'article  appendicu- 
laire  et  la  base  de  l'article  onguéal,  son  bord  libre  droit,  parfois  sinué 
au  milieu,  très-rarement  échancré;  article  onguéal  toujours  saillant, 
terminé  par  des  crochets  simples,  appendiculés,  bifides  ou  dentés, 

11  est  probable  que  Latreille,  en  créant  le  nom  de  Cycliques,  a  eu 
surtout  en  vue  la  tribu  des  Cassidides;  dans  la  division  en  sections, 
adoptée  dans  cet  ouvrage,  c'est  à  la  tribu  actuelle  que  convient  le 
mieux  la  dénomination  de  l'illustre  entomologiste  français;  en  ellet, 
ce  nom  s'applique  mal  aux  Euraolpides  et  aux  Galérucides;  il  est  mieux 
en  rapport  avec  la  forme  globuleuse  des  Lamprosomides,  avec  la 
forme  ovalaire  des  Chrysomélides. 

Les  limites  de  cette  tribu  peuvent  être  tracées  d'une  manière  assez 


332  PHYTOPHAGES. 

précise  ;  cependant,  elle  est  trop  riche  en  types  divers  pour  supposer 
qu'un  seul  caractère  suflQra  dans  tous  les  cas  pour  établir  la  distinc- 
tion. !>orsque  l'on  compare  les  Chrysomélides  aux  Eumolpidcs,  la 
note  distinctive  la  plus  importante  et  k  plus  généralement  applicable 
réside  dans  la  forme  du  troisième  article  des  tarses.  Cet  article  est 
constamment  bilobé  dans  la  famille  précédente,  aucun  Eumolpide 
ne  fait  exception  à  cet  égard.  Par  contre,  il  est  entier  chez  les  Chry- 
somélides, légèrement  émarginé  dans  deux  ou  trois  genres  seule- 
ment, réellement  bilobé  dans  un  seul  (A(;asta).  C'est  en  considération 
de  la  structure  des  tarses,  que  le  genre  Spilopyra  a  été  rangé  parmi 
les  Eumolpides.  Un  autre  caractère  à  peu  près  aussi  constant  et  qui 
supplée  le  premier  dans  les  cas  douteux,  se  tire  de  la  forme  des  han- 
ches antérieures  :  celles-ci,  de  môme  que  les  cavités  cotyloïdes  qui 
les  renferment ,  sont  allongées  dans  le  sens  transversal ,  tandis 
qu'elles  sont  cylindriques,  et  les  cavités  cotyloïdes  subcirculaires  chez 
les  Eumolpides,  Ce  caractère  a  été  indiqué  par  le  prof,  Stâl,  dans 
l'Introduction  à  sa  belle  Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amé- 
rique. Presque  simultanément,  le  D''  Baly  signalait  pour  distinguer 
les  Eumolpides  des  Chrysomélides,  la  forme  des  épisternums  protho- 
raciquos.  Ces  pièces  sternales  sont  subquadrangulaires,  allongées  chez 
les  dernières  et  ferment  en  avant  les  cavités  cotyloïdes  antérieures; 
chez  les  Eumolpides,  elles  affectent  une  forme  triangulaire  ou  en 
feuille  de  trèfle  et  se  prolongent  par  leur  angle  postériem'  le  long  du 
bord  externe  des  cavités  cotyloïdes.  Deux  genres  seulement  (Spilo- 
pyra, Eluyope)  ont  des  épisternums  prothoraciques  conforniés 
comme  chez  les  Chrysomélides. 

La  distinction  de  ces  deux  groupes  étant  bien  établie,  il  n'y  a  plus 
de  difflculté  à  l'égard  des  autres  :  ainsi,  ceux  qui  suivent  se  distin- 
guent facilement  par  l'insertion  des  antennes,  qui  sont  plus  ou  moins 
rapprochées  à  leur  base,  tandis  que  chez  les  Chrysomélides,  ces 
organes  sont  séparés  par  toute  la  largeur  du  front.  Les  Lamproso- 
mides  se  distinguent  de  même  par  leurs  antennes  courtes  et  pecti- 
nées,  par  la  présence  de  rainures  prothoraciques  destinées  à  recevoir 
les  antennes  au  repos.  Aucune  espèce,  ni  dans  la  section  des  Camp- 
tosomes,  ni  dans  celle  des  Eupodes,  ne  peut  soulever  le  moindre 
doute. 

Quelques  détails  sur  l'organisation  générale  des  Chrysomélides 
justifieront  mieux  encore  leur  séparation  en  tribu  distincte. 

La  tète  est  toujours  de  forme  plus  ou  moins  arrondie,  plus  étroite 
que  le  prothorax,  et  engagée  dans  sa  concavité  antérieure  au-delà  du 
bord  postérieur  des  yeux;  la  bouche  est  dirigée  en  bas  et  même  in- 
fléchie endessuus;  dans  quelques  genres  seulement  (Phyllocharites), 
la  tête  est  plus  di'gagée,  et  au  lieu  d'être  inclinée,  elle  se  relève  et 
porte  obliquement  en  avant  b^s  organes  buccaux  qui  la  terminent.  Le 
front  est  peu  convexe,  et  le  plus  souvent  parcouru  par  un  sillon  qui, 


CHRYS0.MÉL1DES.  353 

longitudinal  sur  le  vertex,  se  bifurque  en  avant  pour  séparer  d'une 
manière  plus  ou  moins  nette,  le  front  d'avec  l'épistome.  Le  labre, 
qui  fait  suite  à  ce  dernier,  est  transversal,  subquadrangulaire,  rare- 
ment entier,  le  plus  souvent  légèrement  sinueux. 

Les  mandibules  sont  généralement  simples,  courtes  et  robustes,  lé- 
gèrement arquées  en  dehors,  elles  offrent  à  leur  face  interne  une 
concavité  plus  ou  moins  profonde;  leur  extrémité  est  obtuse,  si- 
nueuse et  divisée  en  plusieurs  dents;  elles  ferment  complètement 
la  cavité  buccale.  Dans  quelques  genres  seulement  (Gonioctena,  Cal- 
ligrapha)  leur  face  externe,  près  de  la  base,  est  creusée  d'une  cavité 
plus  ou  moins  distincte  et  destinée  à  recevoir  le  dernier  article  des 
palpes  maxillaires.  Il  est  très-rare  qu'elles  présentent  quelqu'appen- 
dice  en  forme  de  corne  ou  de  crochet  (Plagiodera,  sp.). 

Les  mâchoires  sont  faibles,  formées  de  deux  lobes,  de  forme  très- 
variable,  l'interne  plus  petit,  aigu  ou  obtus  à  son  extrémité,  et  plus 
ou  moins  densément  cilié  sur  ses  bords,  l'externe  est  de  même  forme 
ou  plus  allongé  et  bi-articulé.  Elles  portent  des  palpes  constamment 
formés  de  quatre  articles,  le  4  très-petit,  les  2  et  3  plus  longs,  ob- 
coniques,  le  4  très-variable,  ovalaire  et  acuminé,  ou  bien  subqua- 
drangulaire et  tronqué  au  bout;  rarement  (Paropsis)  semi-circulaire 
ou  sécuriforme. 

Le  menton,  qui  forme  la  première  pièce  de  la  lèvre  inférieure  est 
transversal,  son  bord  antérieur  est  plus  ou  moins  échancré,  et  dans 
cette  échancrure  se  loge  une  languette  éminemment  variable;  sa 
forme  la  plus  commune  est  quadrangulaire,  arrondie  en  avant  (Pla- 
giodera) ou  terminée  en  pointe  obtuse  (Phratora);  parfois  subémar- 
ginée  (Phyllocharis), rarement  subbilobée  (Colaspidema);  le  palpe 
est  tri-articulé  et  son  dernier  article  varie  beaucoup  moins  que  celui 
des  mâchoires. 

Comme  on  peut  en  juger,  les  organes  buccaux  sont  construils  sur 
un  plan  uniforme  et  ne  présentent  aucune  ressource  pour  la  classifi- 
cation. Les  légères  modifications  de  la  languette,  du  menton  ou  des 
mâchoires  se  fondent  insensiblement  les  unes  dans  les  autres  et  ne 
sont  d'aucun  secours;  le  dernier  article  des  palpes  maxillaires  seul 
peut  être  pris  en  considération. 

Les  yeux  ne  présentent  pas  non  plus  de  modifications  bien  spé- 
ciales. En  général  ils  sont  oblongs,  ovalai'es,  parlois  subrénifor- 
mes  par  suite  d'une  légère  échancrure  au  bord  interne. 

Il  n'est  pas  de  groupe  où  les  antennes  varient  moins  que  dans  ce- 
lui-ci. Toujours  elles  sont  insérées  au  bord  interne  et  antérieur  des 
yeux,  séparées  par  toute  la  largeur  du  front;  elles  mesurent  la  moitié 
ou  les  trois-quarts  de  la  longueur  du  corps  et  sunt  formées  de  onze 
articles,  dont  les  derniers  sont  habituellement  un  peu  dilatés  et  sub- 
comprimés. Le  seul  genre  Diphyllocera,  à  antennes  tlahellces,  nous 
offre  une  anomalie  remarquable. 

Coléoptères.    Tome  X.  23 


354  PHYTOPHAGES. 

L'importance  du  premier  segment  thoracique  est  plus  considérable 
que  celle  des  parties  esamint^'es  jusqu'ici.  Son  arceau  dorsal  présente 
deux  formes  principales  :  dans  la  majorité  des  types,  il  est  forte- 
ment transversal,  très-convexe  de  droite  à  gauche,  et  ses  bords  laté- 
raux plus  ou  moins  infléchis  en  bas;  dans  d'autres  espèces,  il  est 
quadrangulaire,  tantôt  transversal,  tantôt  presque  carré,  sa  surface 
est  bien  moins  convexe  ;  de  chaque  côté,  il  présente  souvent  une 
impression  plus  ou  moins  profonde ,  lisse  ou  ponctuée,  dirigée  dans 
le  sens  de  la  longueur  et  qui  rend  le  bord  latéral  convexe  et  comme 
renflé  en  bourrelet.  Les  angles  antérieurs  sont  presque  toujours  sail- 
lants et  souvent  aigus;  les  postérieurs  se  rapprochent  plus  ou  moins 
de  l'angle  droit,  mais  jamais  ils  ne  sont  prolongés  au  point  d'em- 
brasser la  base  des  élytres,  comme  cela  a  lieu  dans  le  genre  Cyr- 

TONUS. 

A  la  face  inférieure  de  ce  premier  arceau  thoracique,  l'épisternum, 
comme  il  a  déjà  été  dit,  est  transversal,  subquadrangulaire,  U  ferme 
la  cavité  cotyloïde  en  avant;  l'épimère  est  indistincte;  dans  plusieurs 
groupes,  elle  se  prolonge  en  arrière  des  hanches  à  la  rencontre  du 
prosternum,  de  sorte  que  les  cavités  cotyloïdes  sont  fermées  de  toutes 
parts;  dans  les  autres  groupes,  ces  dernières  restent  plus  ou  moins 
largement  ouvertes  en  arrière. 

La  partie  médiane  du  prosternum  présente  des  modifications  va- 
riées :  tantôt  elle  est  simple,  un  peu  relevée  entre  les  hanches, 
abaissée  en  avant  et  en  arrière;  ailleurs,  elle  se  relève  en  forme  de 
carène,  plus  ou  moins  prolongée  en  avant,  ovielle  s'efface  peu  à  peu 
ou  bien  se  continue  jusqu'au  bord  et  détermine,  près  de  celui-ci,  une 
saillie  aiguë  ou  obtuse.  En  arrière,  cette  carène  est  simple,  arrondie 
ou  tronquée,  rarement  bifurquée  (Phyllocharis,  Aesernia). 

Le  mésosternum  présente  des  modifications  de  plus  grande  valeur 
encore.  Dans  quelques  cas  très-rares  (Gavirga,  Paralina),^  est  invisi- 
ble et  caché  par  la  juxta-positiou  du  prosternum  et  du  métasternum. 
Ailleurs,  il  apparaît  sous  forme  d'un  mince  liseré,  resserré  entre  les 
deux  arceaux  qui  viennent  d'être  nommés;  ce  liseré  est  droit  (Lio- 
PLACis,  Luienta),  ou  en  chevron  à  concavité  postérieure  (Aesernia, 
Stethomela).  Par  une  suite  de  gradations  ménagées,  on  passe  à  la 
forme  carrée  et  même  oblougue  dans  le  sens  longitudinal  (Steno- 
mela). 

Dans  beaucoup  d'espèces,  le  mésosternum  se  renfle  à  sa  face  anté- 
rieure en  une  saillie  obtuse  ou  subaiguë  de  peu  de  longueur.  C'est 
le  premier  degré  de  cette  structure  anormale  que  présentent  les  Do- 
RYPHOKA.  Cnez  celles-ci,  on  aperçoit,  en  examinant  l'insecte  en  des- 
sous, une  pointe  saillante  dirigée  obliquement  en  avant.  Cette  pointe 
est  tantôt  courte,  arrondie  ou  déprimée,  tantôt  très-longue  et  rappe- 
lant par  sa  foruie  cylindrique  et  aiguë,  les  épines  de  certaines  plantes, 
telle  que  l'acacia.  Ce  dard  immobile,  dont  l'usage  et  la  destination 


CHRYSOMELIDES.  355 

sont  restés  inconnus,  est  formé  en  grande  partie  par  le  mésosternuni 
et  en  partie  par  le  métasternum,  qui  semble  avoir  entraîné  dans  cet 
allongement  le  premier  de  ces  arceaux.  En  effet,  une  suture,  ordi- 
nairement distincte,  délimite  exactement  ce  qui  appartient  à  l'un  et 
à  l'autre.  11  n'en  est  pas  de  même  dans  une  espèce,  qui,  par  cette 
raison,  constitue  un  genre  à  part,  oiî  le  métasternum  seul  donne 
naissance  à  ce  prolongement  (Metastyla);  la  même  structure  se  re- 
trouve chez  les  Paralina. 

On  connaît  ces  exemples,  oii  le  métasternum  va  rejoindre,  en  re- 
couvrant le  mésosternum,  le  bord  postérieur  du  prosternum,  ou  même 
se  porter  au-delà  (Gavirga,  Paralina,  Metastyla).  En  général, 
l'articulation  du  métasternum  avec  le  si^gment  moyen  de  la  poitrine 
a  lieu  entre  les  hanches  intermédiaires;  dans  un  seul  cas,  (Colaspi- 
dema)  elle  a  lieu, au  niveau  postérieur  de  ces  mêmes  hanches. 

Apartlesparapleures  métathoraciques  dont  l'extrémité  postérieure 
est  aiguë  ou  obtuse,  dont  la  surface  est  lisse,  pointillée  ou  sillonnée, 
les  autres  parties  des  arceaux  ventraux  de  la  poitrine  ne  présentent 
aucune  particularité  à  mentionner. 

L'abdomen  est  formé  de  cinq  segments.  Dans  un  seul  groupe 
(Ptxites),  il  présente  comme  chez  les  Camptosomes,  une  courbure 
dans  le  sens  longitudinal,  et  les  arceaux  intermédiaires  sont  plus  ou 
moins  rétrécis  sur  la  ligne  médiane.  Par  leurs  autres  caractères,  les 
espèces  peu  nombreuses  de  ce  groupe  sont  bien  des  Chrysoméhdes, 
mais  néanmoins  elles  constituent  un  rameau  destiné  à  relier  ces  in- 
sectes aux  Phytophages  camptosomes  et  particulièrement  aux  Sphœ- 
rocharides. 

Il  suffira  de  dire  quelques  mots  de  l'écusson  et  des  élytres  dont 
nous  avons  omis  de  parler.  Le  premier  est  toujours  distinct  et  eu  gé- 
néral en  triangle  curvihgne  ou  semi-elliptique.  Les  secondes  sont 
remarquables  par  leur  ampleur,  elles  embrassent  complètement  le 
corps  et  très-étroitement  chez  quelques  espèces  aptères  (Timarchites, 
Elytrosphœrites)  ;  elles  cachent  tout-à-fait  les  pattes  à  moins  que 
celles-ci  ne  soient  soumises  à  une  extension  forcée.  Leur  surface  est 
lisse,  confusément  ponctuée  ou  ponctuée  en  stries,  très- rarement 
ornée  de  côtes,  de  tubercules  ou  de  fossettes. 

Les  pattes  présentent  diverses  modifications  dont  il  importe  de  se 
rendre  compte. 

Dans  toutes  les  espèces,  sans  exception,  les  hanches  antérieures 
sont  allongées  transversalement;  chez  lesCERALCES  seulement  cet  al- 
longement est  peu  marqué.  Un  second  point  à  examiner  est  l'articu- 
lation de  ces  organes.  Dans  l'immense  majorité  des  Chrysoméhdes  et 
même  des  Coléoptères,  la  dernière  paire  de  pattes  est  reportée  en  ar- 
rière par  suite  de  la  grandeur  relative  du  métasternum,  de  sorte  que 
ces  pattes  sont  plus  éloignées  des  intermédiaires  que  celles-ci  des  an- 
térieures. Cela  n'a  pas  lieu  dans  quatre  groupes  différents,  chez  les- 


356  PHYTOPHAGES. 

quels  la  brièveté  du  métasternum  comparée  à  celle  du  pronotuni 
constitue  un  caractère  d'une  grande  valeur. 

Les  cuisses  sont  en  général  assez  robustes  et  toujours,  excepté  dans 
le  sous-genre  Laeidomera,  dépourvues  de  dents.  Les  jambes  varient 
davantage,  elles  peuvent  être  cylindriques  ou  prismatiques,  arron- 
dies à  leur  face  externe  ou  canaliculéesj  leur  extrémité  peut  être 
plus  ou  moins  dilatée,  mais  dans  aucune  espèce  elle  ne  porte  d'é- 
peron, comme  c'est  si  souvent  le  cas  dans  la  tribu  des  Galérucides. 

Les  tarses  sont  très-remarquables  chez  les  Chrysomélides.  Ils  sont 
médiocrement  allongés;  les  trois  premiers  articles  sont  dilatés  et  gar- 
nis en  dessous  d'une  pubescence  dense  et  serrée;  le  premier  article 
est  élargi,  plus  développé,  parfois  aussi  long  que  les  deux  suivants 
réunis;  la  pubescence  de  la  face  inférieure  est  parfois  divisée  en  deux 
parties  par  une  ligne  longitudinale  lisse.  Ce  caractère  paraît  consti- 
tuer une  différence  sexuelle  (Timarcha,  Stethomela). 

Le  deuxième  article  est  le  plus  petit  et  de  forme  triangulaire.  Le 
troisième  est  le  plus  remarquable  :  à  sa  face  supérieure  il  est  divisé 
en  deux  lobes  par  une  rainure  où  se  loge  un  article  appendiculaire  et 
la  base  de  l'article  onguéal.  La  face  inférieure  simple,  son  bord  ter- 
minal est  entier  ou  subsiuueux  dans  son  milieu;  dans  quelques 
genres  il  est  subémarginé  (Plagiodera,  Phratora),  très-rarement 
échancré  à  peu  près  jusqu'cà  sa  base  (Agasta,  Stenomela).  Sa  forme 
générale  varie,  de  son  côté,  dans  des  limites  assez  étendues. 

L'article  onguéal  est  toujours  plus  ou  moins  saillant  d'entre  les 
lobes  du  précédent;  il  est  arrondi  ou  comprimé,  parfois  muni  d'une 
ou  de  deux  dents  peu  saillantes,  situées  à  son  bord  interne  près  de 
l'extrémité,  c'est-à-dire  à  la  base  des  crochets  (Cosmogramma,  Gas- 
trolina). 

Les  ongles  ou  crochets  présentent  des  modifications  de  structure 
d'une  très-grande  valeur  syt,témat}.que.  Chez  les  Chrysomélides,  ils 
sont  simples  dans  la  majorité  des  espèces,  et  dans  ce  cas,  ils  se 
montrent  divariqués,  divergents,  beaucoup  plus  rarem.ent  rappro- 
chés (Zygogramma,  S.-G.  Megistomela).  On  trouve  des  crochets  ap- 
pendiculés  chez  les  Gonioctena,  les  Platymela,  etc.  ;  bifides  chez  les 
Stethomela,  Pyxis  et  quelques  autres;  le  plus  souvent  la  division 
interne  est  courte  et  basilaire;  dans  le  seul  genre  Lycaria,  la  divi- 
sion interne  est  à  peu  près  aussi  longue  que  l'externe. 

On  peut  voir  par  cet  exposé  combien  les  Chrysomélides  forment 
un  tout  homogène;  le  faciès  est  très-uniforme,  toutes  les  parties 
supérieures  sont  semblables;  aussi  faut-il  recourir  à  la  configuration 
des  arceaux  inférieurs  de  la  poitrine  et  à  la  structure  des  pattes  afin 
de  pouvoir  y  établir  des  groupes  et  des  divisions  génériques. 

Les  larves  elles-mêmes,  pour  autant  qu'elles  sont  actuellement 
connues,  présentent  entre  elles  de  grandes  analogies;  elles  appartien- 
nent à  la  troisième  division  des  larves  nues. 


OHRYSOMÉLIDES.  397 

Oa  peut  distinguer  trois  types  légèrement  différents,  correspon- 
dant respectivement  aux  genres  Chrysojiela,  Lina  et  Timarcha. 
Comme  forme  normale,  nous  donnerons  la  description  de  la  larve 
de  la  Chrysomela  violacea,  que  l'on  trouve,  en  été,  sur  différentes 
espèces  de  menthe. 

Tète  subhémisphérique,  convexe  en  dessus,  lisse,  avec  un  épistome 
distinct  et  un  labre  transversal,  émarginé;  mandibules  en  lame  qua- 
drangulaire,  terminée  par  cinq  dents  dont  deux  plus  fortes  ;  mâchoires 
libres,  terminées  en  dedans  par  un  lobe  aplati  et  cilié,  portant  en 
dehors  un  palpe  conique,  formé  de  4  articles;  lèvre  inférieure  formée 
d'un  menton  oblong,  de  pièces  palpigères  confondues  à  leur  base  et 
portant  des  palpes  bi-articulés,  d'une  languette  très-petite,  obtuse  en 
avant.  —  Ocelles  au  nombre  de  6  de  chaque  côté,  disposés  en  deux 
groupes  :  le  premier  de  4  ocelles,  en  losange,  derrière  les  antennes; 
le  second  en  dessous  et  en  avant  du  premier,  formé  de  2  ocelles.  An- 
tennes coniques,  de  4  articles,  le  3«  portant  au  côté  interne  de  l'ar- 
ticle terminal,  un  article  appendiculaire  terminé  par  une  soie.  — 
Prothorax  plus  long  que  chacun  des  deux  segments  suivants,  lisse,  of- 
frant un  sillon  le  long  de  ses  bords;  les  deux  autres  arceaux  du  méso- 
thorax et  du  métathorax  semblables  aux  segments  abdominaux;  ceux- 
ci  fortement  convexes  en  dessus,  divisés  chacun  en  deux  parties 
par  un  sillon  transversal. — Stigmates  au  nombre  de  neuf  paires,  la 
première  située  à  l'angle  inlérieur  et  antérieur  du  métathorax;  les  huit 
autres  sur  les  huit  premiers  segments  abdominaux.  —  Pattes  nor- 
males, propres  à  la  progression,  de  longueur  médiocre. 

Cette  larve  est  glabre,  courte,  contractée,  de  forme  ovoïde,  à  grosse 
extrémité  postérieure  ;  d'un  brun  verdâtre  obscur,  à  reflets  submétal- 
liques; la  tête,  leprolhorax  et  la  partie  externe  des  pattes  sont  d'une 
nuance  plus  foncée. 

Le  deuxième  type  nous  est  offert  par  les  Timarcha,  dans  leurs  états 
primitifs.  La  larve  présente  la  même  forme  générale,  très-convexe 
en  dessus  et  renflée  en  arrière;  ses  téguments  sont  plus  fermes,  fine- 
ment réticulés  et  d'un  vert  foncé  à  reflets  métalliques.  Les  antennes 
sont  formées  de  trois  articles  seulement,  et  il  n'y  a  que  huit  paires 
de  stigmates;  celle  du  8"  segment  abdominal  fait  défaut. 

En  troisième  lieu,  la  larve  des  Lina  diffère  en  certains  points  des 
deux  formes  précédentes  :  Le  corps  est  de  forme  oblongue-ovalaire, 
moins  convexe  en  dessus,  atténuée  à  ses  deux  extrémités,  de  couleur 
jaunâtre  et  ornée  de  taches  ou  de  lignes  d'un  noir  brillant.  La  dispo- 
sition de  ces  taches  est  à  peu  près  la  même  dans  les  diverses  espèces 
que  l'on  a  étudiées;  la  larve  si  bien  connue  de  la  Lina  populi  nous 
servira  de  type. 

Le  prothorax  présente  à  sa  face  supérieure  un  écusson  transversal 
bordé  de  noir,  et,  de  chaque  côté,  un  point  de  même  couleur;  les 
deux  segments  suivants  ont  des  taches  semblables,  chacun  d'eux 


358  PHYTOPHAGES. 

étant  pourvu  de  chaque  côté,  i)rrs  fie  la  ligne  médiane,  de  deux 
points,  un  troisième,  un  peu  plus  en  dehors,  se  voit  au  côté  externe 
de  ce  dernier,  puis  un  fort  tubercule  conique,  et  tout-à-fait  latérale- 
ment, deux  autres  points. 

Chacun  des  segments  abdominaux  présente  de  chaque  côté  de  la 
ligne  médiane,  une  tache  transversale  allongée  ;  en  dehors  un  tu- 
bercule conique,  puis  un  point,  enfin,  latéralement,  un  tubercule 
arrondi;  de  sorte  que  l'abdomen  entier  offre  de  chaque  côté  quatre 
séries  de  points  noirs.  En  partant  de  la  ligne  médiane,  la  première  est 
formée  de  taches  transversales,  la  seconde  de  tubercules  coniques 
qui  donnent  issue  à  des  tubes  à  l'état  vivant;  la  troisième,  de  petits 
points  noirs  arrondis  oii  s'ouvrent  les  stigmates;  enfin,  la  quatrième, 
tout-à-fait  latérale,  de  tubercules  arrondis.  En  dessous,  l'abdomen 
présente  en  tout  cinq  séries  :  une  médiane,  deux  latérales  très-rap- 
prochées  de  la  première,  et  deux  externes.  La  tête,  les  pattes  et  le 
dernier  segment  sont,  de  même  que  tous  ces  points  ou  tubercules, 
d'un  noir  profond  et  luisant. 

Quant  à  l'organisation  céphalique,  aux  neuf  paires  de  stigmates  et 
au  prolongement  anal  bifide  servant  à  la  progression,  ils  sont  les 
mêmes  que  dans  les  Chrysomela. 

Lorsqu'on  touche  la  larve  vivante,  elle  fait  sortir  par  les  tubercules 
coniques,  des  tubes  membraneux  qui  répandent  un  suc  blanchâtre 
dont  l'odeur  se  rapproche  beaucoup  de  celle  des  amandes  amères  (1). 
Elle  subit  ses  métamorphoses  sur  les  feuilles,  la  dépouille  de  la  der- 
nière mue  se  trouve  pelotonnée  à  l'extrémité  caudale  de  la  nymphe, 
qui  est  maculée  à  peu  près  comme  la  larve. 

On  possède  actuellement  des  renseignements  plus  ou  moins  dé- 
taillés sur  la  structure,  les  mœurs,  les  métamorphoses  d'une  qua- 
rantaine d'espèces  de  la  tribu  actuelle;  toutes  appartiennent  à  la 
Faune  européenne.  Quoique  ces  larves  phytophages  soient  aussi  fa- 
ciles à  élever  que  les  chenilles,  on  ne  possède  absolument  aucun 
renseignement  sur  les  grandes  et  belles  espèces  des  contrées  tropi- 
cales. 

Les  Chrysomélides  se  nourrissent  des  parties  molles  des  végétaux  ; 
il  est  très-rare  qu'elles  se  multiplient  au  point  de  devenir  réellement 
nuisibles;  cependant,  dans  nos  pays,  on  voit  parfois  les  espèces  les 
plus  communes  (L,  populi,  tremula,  etc.),  dépouiller  de  leurs  feuilles 
les  arbustes  sur  lesquelles  elles  se  trouvent. 

Ces  beaux  insectes  ont  \me  démarche  lente  et  mal  assurée;  le  jour, 
ils  sont  ordinairement  immobiles  sur  les  feuilles,  au  pied  des  arbres, 
sous  la  mousse  ou  sous  les  pierres;  ils  ne  se  mettent  guère  en  mou- 
vement que  vers  le  soir  ou  pendant  la  nuit.  Lorsqu'on  veut  les  saisir, 

(1)  Clans.  V.  Siebold  ùnd  KôUiker,  Zeitschrift  fiir  Wissenschaft,  Zoolog.  XI, 
p.  309,  pi.  25. 


CHRYSOMÉLIDES.  3S9 

ils  rendent  par  la  bouche  ou  par  les  articulations  un  liquide  jaune 
rougeâtre;  ils  raidissent  les  pattes  et  simulent  la  mort. 

Ils  sont  ornés  des  plus  riches  couleurs,  tantôt  uniformes,  tantôt 
variées  de  grandes  taches.  En  général,  les  nuances  sont  des  plus 
vives  ou  rehaussées  du  plus  bel  éclat  métaUique.  Le  nombre  des  es- 
pèces chez  lesquelles  les  téguments  sont  recouverts  d'une  légère  pu- 
bescence  est  extrêmement  limité  (Ceralces,  Trichomela). 

L'anatomie  interne  de  ces  insectes  a  été  l'objet  des  recherches  de 
plusieurs  savants  ;  quoique  très-imparfaitement  connue  encore,  elle 
est  cependant  plus  avancée  que  celle  des  autres  groupes  des  Phyto- 
phages. Le  Prof.  Lacordaire  a  signalé  les  anatomistes  qui  s'en  sont 
occupés  (1). 

On  conçoit  que  depuis  longtemps  les  Chrysomélides  aient  attiré 
l'attention  des  entomologistes  et  qu'elles  aient  été  l'objet  de  travaux 
importants. 

C'est  à  Linné  que  revient  l'honneur  d'avoir  créé  le  genre  Chryso- 
MELA  et  d'avoir  ainsi  distingué  la  forme  typique  qui  a  donné  son  nom 
à  la  tribu  actuelle.  11  est  bien  vrai  qu'il  y  avait  fait  rentrer  une  foule 
d'espèces  qui  appartiennent  non-seulement  à  d'autres  coupes  géné- 
riques, mais  à  d'autres  familles  ;  à  part  les  Hispides  et  les  Cassidides 
que  Linné  avait  bien  distinguées,  les  autres  groupes  des  Phytophages 
ont  des  représentants  plus  ou  moins  nombreux  qui  ont  été  décrits 
primitivement  sous  le  nom  de  Chrysomela.  On  n'y  retrouve  qu'une 
seule  forme  exotique  que  Linné  a  désignée  sous  le  nom  de  Chryso- 
mela aestuans.  On  sait  qu'à  cette  date,  une  impulsion  vigoureuse 
avait  été  imprimée  à  l'étude  des  sciences  naturelles;  et  déjà,  dans  le 
Systema  Eleutheratorum  de  Fabricius,  publié  en  1801  et  que  l'on 
peut  considérer  comme  résumant  les  travaux  des  entomologistes  de 
cette  époque,  nous  trouvons  les  Chrysomela  de  Linné,  distribuées  en 
un  certain  nombre  de  genres,  tels  que  Lema,  Helodes,  Galeruca, 
CoLASPis,  EuMOLPus,  Clytra,  Cryptocephalus,  etc. 

Les  espèces  exotiques  qui  commençaient  à  arriver  en  abondance 
en  Europe,  permirent  à  Illiger  de  créer  le  genre  Doryphora;  à  Olivier, 
celui  de  Paropsis.  C'est  vers  les  mêmes  temps  que  furent  créées 
plusieurs  coupes  génériques  par  Megerle,  Dalman,  Kirby,  Hope,  etc. 
Ces  divers  genres,  déjà  assez  multipliés,  furent  réunis  par  Latreille 
en  un  seul  groupe.  On  sait  que  cet  auteur  avait  divisé  les  Phyto- 
phages qui  nous  occupent  en  deux  familles,  les  Eupodes  et  les  Cycli- 
ques; c'est  dans  cette  dernière  que  furent  placées  les  Chrysomélides, 
en  compagnie  des  Cassidaires  et  des  Galôrucides.  La  seconde  tribu 
des  Cycliques  ou  les  Chrysomélines  de  Latreille,  renferme  encore, 
outre  les  Chrysomélides,  les  Clytra,  les  Cryptocephalus,  les  Chlamys, 
les  Eumolpus,  etc.,  et  sous  ce  même  nom,  emprunté  à  Latreille,  le 

(1)  Monogr.  des  Coléopt.  subpent.  Introd.  p.  XXXVL 


3G0  PHYTOPHAGES. 

comte  Dejean  comprenait  les  Eupodes,  les  Cycliques  et  les  Eroty- 
lènes. 

Les  Chrysomélinites  du  comte  de  Castelnau  (1)  renferment  tous  les 
Phytophages  qui  ont  les  antennes  écartées  à  la  base  et  insérées  au 
devant  des  yeux;  les  Galérucides,  les  Cassidides,  les  Hispides  font 
partie  d'une  autre  division. 

La  vingt-quatrième  tribu  du  Prof.  Blanchard  (2),  les  Chrysoméliens, 
correspond  à  peu  près  exactement  à  la  famille  des  Phytophages,  et 
sa  4"^  famille,  les  Chrysom.élides,  renferme  cinq  groupes  :  Clytrites, 
Cryptocéphalites,  Chlamytes,  Eumolpites,  Chrysomélites;  on  voit  que 
la  dernière  seule  répond  tout  à  fait  à  notre  tribu  des  Chrysomélides, 
telle  que  l'a  définie  le  Prof.  Lacordaire  dans  les  généralités  de  sa 
Monographie  des  Coléoptères  subpentamères  (3). 

A  peu  près  à  l'époque  oili  le  Professeur  de  l'Université  de  Liège 
terminait  le  premier  volume  de  sa  Monographie,  M.  Chevrolat  rédi- 
geait la  partie  entomologique  du  Dictionnaire  d'Histoire  naturelle 
publié  par  Alcide  d'Orbigny.  A  l'article  Chrysomélines,  M.  Chevrolat, 
après  avoir  délimité  cette  tribu,  expose  une  division  systématique  des 
nombreux  genres  exposés  dans  !e  Catalogue  du  comte  Dejean,  genres 
dont  le  grand  nombre  est  dû  à  ses  propres  recherches.  Sa  classifi- 
cation est  basée  sur  la  structure  des  tardes  qui  sont  simples,  appen- 
diculés  ou  bifides  :  la  première  division,  de  beaucoup  la  plus  impor- 
tante, est  caractérisée  par  des  crochets  simples  et  se  divise  en  trois 
groupes  selon  que  les  élytres  sont  soudées,  que  les  ailes  sont  absentes, 
ou  que  les  ailes  sont  bien  développées.  Les  2*^  et  B''  divisions  no  ren- 
ferment chacune  qu'un  seul  groupe,  et  une  4",  surajoutée  par  M.  Che- 
vrolat, ne  renferme  que  le  genre  Amphicyrta  Esch. 

C'est  la  seule  tentative  de  classification  que  la  science  ait  eu  à  en- 
registrer. Elle  a  l'inconvénient  de  séparer  des  genres  voisins  et  d'être 
d'une  médiocre  ressource  pour  la  détermination,  le  3''  groupe  ren- 
fermant à  peu  près  les  neuf  dixièmes  des  genres. 

En  185J,  le  D''  Sufli"rian  a  pubUé  dans  le  tome  V  de  la  Linnaea  en- 
tomologica,  ime  étude  approfondie  des  Chrysomélides  d'Europe.  Cet 
entomologiste  distingué  n'a  pas  cru  devoir  conserver  les  gem-es  indi- 
qués dans  le  Catalogue  du  comte  Dejean  et  dont  plusieurs  avaient 
été  caractérihés  par  M.  Redtenbacher  dans  la  première  édition  de  la 
Faune  d'Autriche. 

En  18G0,  M.  Sial,  aujourd'hui  professeur  à  l'Université  de  Stock- 
holm, a  cru  devoir  adopter  les  mêmes  principes,  et  dans  sa  belle 
Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amérique,  il  n'a  pas  tenté  de 
caractériser  les  genres  indiqués  par  M.  Chevrolat.  Celte  tentative 

(1)  Histoire  nat.  des  Coléop.  II,  p.  511. 

(2)  Histoire  des  Insectes,  t.  II,  p.  178. 

(3)  Monogr.  des  Coléop.  subpent.  Inlrod.  p.  4-. 


CHRYSOMÉLIDES.  361 

avait  été  faite  par  lui  dans  divers  mémoires  publiés  dans  le  Bulletin 
de  l'Académie  de  Stockholm,  mais  elle  a  été  abandonnée  par  suite 
de  l'étude  d'un  plus  grand  nombre  de  formes  spécifiques. 

Ainsi  qu'on  en  jugera  ci-après,  nous  avons  abandonné  la  voie  tracée 
par  ces  entomologistes  distingués  et  pour  lesquels  nous  conservons  la 
plus  haute  estime.  Quelques  mots  d'explication  sont  nécessaires. 

A  mesure  qu'on  descend  l'échelle  des  êtres,  et  la  même  chose  a  lieu 
dans  les  Règnes  animal  et  végétal,  les  caractères  organiques  deviennent 
moins  nombreux;  l'organisation  est  plus  uniforme;  le  travail  de  la 
vie  est  dévolu  à  des  organes  moins  variés  ;  en  même  temps,  les  ca- 
ractères deviennent  moins  stables.  Ainsi,  chez  les  Carabiques,  la 
ponctuation  est  à  peu  près  identique  chez  tous  les  individus  d'une 
même  espèce;  il  n'en  est  plus  de  même  chez  les  Chrysomélides,  et 
telle  espèce  de  Calligrapha  présente  sous  ce  rapport  des  variations 
tout  à  fait  inconnues  chez  les  Coléoptères  carnassiers. 

A  cela,  il  faut  ajouter  que  les  espèces  deviennent  beaucoup  plus 
nombreuses  dans  les  familles  moins  parfaites  du  Règne  animal;  au- 
jourd'hui les  Curculionides  sont  innombrables,  et  les  Phytophages 
tentent  à  rivaliser  avec  eux. 

De  ces  deux  considérations  capitales,  dont  l'exposé  complet  exige- 
rait de  longs  développements,  il  résulte  que  l'on  ne  peut  espérer  de 
découvrir  chez  les  Chrysomélides  des  caractères  aussi  nets  et  aussi 
tranchés  pour  différencier  les  genres  que  dans  d'autres  familles  plus 
élevées  de  l'ordre  des  Coléoptères.  Les  limites  de  certains  genres 
pourront  paraître  incertaines,  mais  il  n'est  pas  impossible  que. des 
études  plus  approfondies  permettront  de  mieux  les  fixer  ;  la  subordina- 
tion des  caractères,  les  combinaisons  variées  auxquelles  ils  se  prêtent 
nous  laissent  l'espoir  d'un  résultat  favorable. 

Dans  la  tâche  immense  que  l'homme  s'est  imposée,  celle  de  dresser 
l'inventaire  de  la  nature,  et  qui  est  pour  lui  une  source  toujours 
nouveUe  des  plus  pures  jouissances,  il  doit  bien  accepter  les  choses 
telles  qu'elles  sont. 

On  objectera  peut-être  que  les  divisions  établies  dans  un  genre 
nombreux  rendent  le  même  service  que  les  genres  en  lesquels  on 
pourrait  la  démembrer.  11  y  a  évidemment  des  règles  à  obst>rver,  un 
juste  milieu  à  garder. 

Lorsque  le  genre  présente  plusieurs  types  distincts,  comme  cela 
est  le  cas  pour  le  genre  Chrysomela,  on  doit  essayer  de  les  circon- 
scrire et  de  les  définir  génériquemeut,  parce  que  le  nom  qui  leur  est 
attribué  fixe  dans  l'esprit  un  faciès  particulier  et  un  ensemble  de 
caractères  donnés.  Ainsi,  les  mots  de  Calligrapha,  de  Leucocera,  etc.^ 
représentent  à  l'esprit  l'idée  claire  d'un  type,  d'une  forme  spéciale, 
d'un  ensemble  de  notes  distinctives. 

Un  nom  doit  toujours  correspondre  à  une  idée  aussi  claire  et  aussi 
précise  que  possible  ;  l'idée  devient  très-vague  et  insaisissable,  si  le 


362  PHYTOPHAGES. 

nom  s'applique  à  des  objets  très-dissemblables;  dans  le  cas  actuel,  si 
le  même  nom  générique  devait  s'app!i(|uer  à  la  Doryphora  puncta- 
tissima  et  à  la  Phratora  vitellinœ,  il  perd  toute  précision.  Au  con- 
traire, dans  l'état  actuel  des  choses,  on  aurait  tort  de  vouloir  dé- 
membrer le  genre  Lema,  quoique  très-riche,  parce  que  toates  les 
espèces  sont  construites  sur  le  même  plan.  C'est  ainsi  que  le  mot 
cercle  s'applique  à  des  milliers  de  cercles  différents  tout  en  restant 
parfaitement  clair. 

D'un  autre  côté,  la  trop  grande  multiplication  des  genres  a  pour 
résultat  d'obscurcir  la  science  et  de  fatiguer  l'esprit.  En  histoire  na- 
turelle, désigner  deux  objets  analogues  par  des  noms  génériques 
divers,  c'est  faire  ressortir  les  différences  aux  dépens  des  affinités,  et 
pourtant  celles-ci  sont  tout  au  moins  aussi  utiles  h  C(jnnaître  que  les 
premières.  Cette  considération  nous  présente  l'occasion  de  justifier  la 
création  des  sous-genres.  11  est  admis  que  le  sousgenre  n'impose  pas 
son  nom  à  l'espèce,  celle-ci  doit  conserver  le  nom  générique  et  s'il 
est  nécessaire  de  préciser  davantage,  on  met  le  nom  du  sous-genre 
entre  parenthèses,  à  la  suite  du  premier.  Ainsi  entendu,  le  sous-gerire 
correspond  entièrement  aux  groupes  dénommés  du  D"'  Suffrian  et  à 
ceux  que  nous  avons  proposés  dans  la  Monographie  des  Platypides. 

En  résumé,  nos  divisions,  de  quelque  degré  qu'elles  soient,  n'exis- 
tent pas  dans  la  nature,  jusqu'à  ce  que  nous  ayons  découvert  la  clef 
de  la  création  elles  seront  soumises  à  l'arbitraire.  Pour  travailler 
utilement,  on  doit  bien  se  pénétrer  de  l'esprit  de  son  époque,  consi- 
dérer les  choses  d'un  point  de  vue  élevé  et  ne  pas  s'abandonner  aux 
écarts  d'une  imagination  désordonnée. 

Ceci  nous  amène  à  dire  un  mot  de  la  classificatioD  des  Chrysomé- 
lides  imaginée  par  Motschulsky  et  publiée  à  propos  de  la  description 
des  Coléoptères  de  la  Sibérie  {i).  A  diverses  reprises,  nous  avons 
voulu  entreprendre  l'étude  des  quatre-vingt-quatorze  genres  de  cette 
tribu;  nous  avons  dû  nous  désister.  Cette  élucubration  est  une  erreur 
entomologique,  dont  le  mal  sera  de  faire  perdre  un  temps  précieux 
à  qui  voudra  s'en  rendre  compte. 

D'autres  travaux,  comportant  des  sujets  moins  étendus,  sont  néan- 
moins plus  utiles  à  la  science;  tel  est  le  Mémoire  du  D'  Baly  sur  les 
Chrysoméhdes  de  l'Australie,  et  en  particuher  sur  les  Phyllocharis 
et  genres  voisins,  La  Revue  des  Polysticta,  de  Hope,  par  M.  Clarck, 
et  les  recherches  plus  approfondies  de  Vogel  sur  les  Chrysomélides 
de  l'Afrique,  sont  d'excellents  Mémoires  qui  contribuent  à  l'avance- 
ment de  la  science.  Nous  ne  signalerons  pas  toutes  les  notices  dont 
les  Chrysoméhdes  ont  été  l'objet,  elles  seront  mieux  à  leur  place  à 
l'occasion  des  genres. 

L'ouvrage  le  plus  utile  que  l'on  puisse  consulter  au  point  de  vue 

(1)  Schrenk's  Reis.  in  Amur-Lande,  11,  p.  179. 


CHBYSOMÉLIDES.  363 

de  la  distribution  géographique  des  Chrysomélides  est  le  Catalogue 
du  comte  Dejean.  Lorsqu'on  étudie  ce  travail,  on  est  étonné  de 
Tordre,  du  nombre  et  de  la  rareté  des  espèces  que  l'on  y  rencontre  à 
chaque  page.  Les  Chrysomélides  de  la  collection  Dejean  étaient  re- 
présentées par  cinq  cents  espèces,  nombre  très-important  pour  l'é- 
poque. La  Faune  de  l'Europe  y  comptait  165  types;  celle  de  l'Asie, 
26;  celle  de  l'Afrique,  47;  celle  de  la  Nouve'lfi-Hollande,  U,  et  celle 
du  Nouveau-Monde,  219.  Aujourd'hui,  le  nombre  total  est  plus  que 
doublé.  D'après  le  relevé,  très-imparfait,  que  nous  avons  pu  faire,  il 
s'élève  à  environ  l'lS7.  Grâce  à  des  travaux  monographiques  de 
haute  valeur  scientifique,  on  possède  en  ce  moment  les  descriptions 
de  650  espèces  américaines.  Dans  les  recherches  sur  les  Chrysomélides 
de  l'Afrique  moyenne  et  australe,  90  types  ont  été  décrits  par  Vogel. 
M.  SufFrian  a  tracé  la  description  exacte  de  187  espèces,  appartenant 
à  la  Faune  d'Europe;  et  dans  ce  nombre  ne  sont  compris  ni  les 
TiMARCHA,  ni  les  Cyrtonus,  de  sorte  qu'en  ajoiitant  les  espèces  de 
ces  deux  genres  et  celles  qui  ont  été  découvertes  depuis  la  publica- 
tion du  tome  V  de  la  Linnaea  entomologica,  on  peut  évaluer  à 
près  de  300  le  nombre  des  espèces  européennes.  La  Faune  de  la 
Nouvelle-Hollande  a  reçu,  dans  ces  derniers  temps,  un  contingent 
important,  le  chiffre  du  Catalogue  Dejean  est  triplé  et  les  espèces 
contenues  dans  les  collections  sont  bien  nombreuses  encore.  L'Asie 
et  la  Malaisie  sont  les  parties  les  moins  bien  connues;  Gebler  et  Mot- 
schulski  ont  fait  connaître  les  espèces  de  la  Sibérie,  le  D''  Baly  a  dé- 
crit beaucoup  de  types  de  l'Inde,  de  la  Malaisie;  il  étudie  en  ce  mo- 
ment celles  du  Japon, 

La  tribu,  considérée  d'une  manière  générale,  est  à  peu  près  re- 
présentée dans  chaque  partie  du  monda  par  un  type  spécial.  A  côté 
d'un  nombre  important  de  Chrysomèles  vraies,  l'Europe  est  carac- 
térisée par  le  développement  du  genre  Timarcha,  dont  le  berceau  se 
trouve  dans  les  contrées  qui  limitent  la  mer  Méditerranée.  L'Afrique 
australe  possède  les  Polysticta;  la  Nouvelle-Hollande,  les  Paropsis; 
le  Nouveau-Monde,  les  Doryphora.  On  est  moins  fixé  sur  le  carac- 
tère de  la  Faune  de  l'Asie  ;  peut-être  son  type  principal  sera-t-il  re- 
présenté par  ces  belles  et  grandes  espèces,  dont  la  Paralina  indica 
Hop.,  pourrait  former  le  type. 

Le  nombre  des  genres  de  la  tribu  si  importanle  des  Chrysomélides 
est  relativement  assez  restreint.  Ils  sont,  en  général,  assez  diificiles  à 
caractériser  et  à  grouper  d'une  manière  satisfaisante.  Quoi  qu'il  eu 
soit,  l'avenir  pourra  modifier  le  tableau  analytique  que  nous  expo- 
sons ci-dessous. 

L  Métasternum  plus  court  que  le  pronotum  sur  la 
ligne  médiane. 
A.  Cavités  cotyloides  antérieures  fermées.  4.  Timarcbites. 

A*.      —  —  —         ouvertes. 


364 


PHYTOPHAOKS. 


B.  Eljtres  non  soudées  à  la  suture. 
B'.      —      soudées  — 

C.  Angles  postérieurs  du  pronotum  non  prolongés 

et  n'embrassant  pas  la  base  des  éljtres. 

C.  Angles  postérieurs  du  pronotum  prolongés  et 

embrassant  la  base  des  élytres. 

Métasternum  plus  long  que  le  pronotum  sur  la 
ligne  médiane. 

D.  Cavités  cotyloides  antérieures  fermées. 

E.  Tarses  à  3  article  profondément  bilobé. 
E'.    —  —      entier. 

F.  Tibias  canaliculés  en  debors,  sur   les  trois 

quarts  de  leur  longueur. 

G.  Crochets  des  tarses  [irofondément  biQdes. 
G'.      —  —      simples. 

F'.  Tibias  subcylindriques,  non  canaliculés. 

D'.  Cavités  cotyloides  antérieures  ouveites. 

H.  Crochets  des  tarses  appendiculés,  bifides  ou 
dentés. 

I.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  semi-cir- 
culaire ou  sécuriforme. 

r.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  peu  ou 
point  dilaté. 

K.  Abdomen  concave  dans  sa  longueur,  les  seg- 
ments moyens  rétrécis  au  milieu. 

K'.  Abdomen  plan,  les  segments  moyens  non  ré- 
trécis au  milieu. 

L.  Tibias  triangulairement  dilatés,  souvent  dentés 
à  l'extrémité. 

L'.  Tibias  peu  ou  point  dilatés,  noD  dentés. 

M.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  subdilalé 
vers  l'extrémité  et  largement  tronqué. 

M'.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  gréle, 
atténué  vers  l'extrémité. 

H'.  Crochets  des  tarses  simples. 

N.  Pronotum  à  bord  antérieur  tronqué  carré- 
ment. 

N'.  Pronotum  à  bord  antérieur  plus  ou  moins 
échancré. 


3.  Elttrosphoerites. 

5.  Clidonotites. 

6.  Cyrtonites. 

9.  Sténomélites. 


8.  Lycariites. 
7.  Entomoscélites. 
10.  Phyllocuarites. 


13.  Paropsites. 

14.  PVXITES. 

12.  goniocténites. 

11,  aostralicites. 

13.  Phratorites. 

1.  colaspidêuites. 

2.  Ghrtsomélites. 


Groupe  I.    Colaspidémites. 

Tête  petite,  fortement  inclinée,  à,  peine  visible  d'en  haut.  —  Yeux 
subarrondis,  entiers,  pourvus  en  arrière  d'une  espèce  d'orbite. — An- 
tennes mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  subclaviforpaes. 


COLASPIDÉMITES.  365 

—  Prothorax  transversal,  à  bord  antérieur  coupé  carrément,  —  Ely- 
tres  ovalaires,  atténuées  et  prolongées  à  l'angle  suturai  eu  une  saillie 
obtuse.  —  Prosternum  étroit,  cavités  cotyloïdes  ouvertes;  mésoster- 
num plus  ou  moins  développé,  articulé  au  niveau  postérieur  des 
hanches  intermédiaires  avec  le  métasternum;  celui-ci  plus  long  que 
le  pronotum.  —  Hanches  antérieures  assez  rapprochées  et  assez  sail- 
lantes; 3  article  des  tarses  entier;  crochets  simples. 

La  forme  des  yeux,  le  développement  du  mésosternum,  la  saiUie 
des  hanches  antérieures  sont  des  caractères  que  l'on  observe  chez  les 
Eumolpides.  D'un  autre  côté,  ainsi  que  l'ont  àéjh  fait  observer 
MM.  Fairmaire  (I)  et  Stâl  (2),  on  ne  peut  pas  distraire  le  genre  Co- 
LASPiDEMA  de  la  tribu  des  Chrysoméhdes;  en  effet,  ses  hanches  anté- 
rieures transversales,  son  épisternum  prothoracique  subquadrangu- 
laire,  ses  tarses  à  3  article  entier  et  à  crochets  simples,  sont  des 
caractères  qui  appartiennent  à  la  tribu  actuelle;  en  conséquence, 
par  suite  de  cette  organisation  ambiguë,  c'est  bien  un  groupe  de 
transition  ;  il  ne  renferme  qu'un  seul  genre  propre  à  l'ancien  conti- 
nent :   COLASPIDEMA. 

COLASPIDEMA. 

Laporte  de  Cast.  Rev.  entom.  Silberm.  I,  p.  21  (3). 

Tête  assez  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  non  séparé  du  front;  labre  grand,  large, 
très-légèrement  ém;irginé  ;  mandibules  longues,  grêles,  creusées  à 
leur  face  externe  et  terminées  par  deux  ou  trois  fortes  dents  ;  mâchoires 
avec  deux  lobes  subégaux,  l'interne  très-cilié,  l'externe  un  peu  plus 
large,  bi-articuié ,  à  palpes  subcylindriques,  i  article  court,  2  et  3 
obcouiques,  subégaux,  4  ovalaire,  obtus,  un  peu  plus  court;  lèvre 
inférieure  à  menton  transversal,  très-échancré  en  avant,  languette 
élargie  dans  son  milieu,  rétrécie  à  son  bord  libre  et  terminée  par 
deux  très-petits  lobes  divergents  ;  à  palpes  grêles,  semblables  à  ceux 
des  mâchoires.  —  Yeux  arrondis,  subglobuleux.  —  Antennes  grêles 
et  longues,  1  article  renflé,  2  de  moitié  plus  court,  3  un  peu  plus  long 
et  plus  grêle,  les  5  derniers  épaissis,  aussi  longs  que  larges,  cylindri- 
ques. —  Prothorax  court,  transversal,  un  peu  moins  large  que  les 
élytres  à  la  base,  très-convexe,  bord  antérieur  coupé  tout-à-fait  car- 
rément, sans  trace  de  saiUie  des  angles  antérieurs,  bord  posté- 
rieur largement  et  distinctement  arrondi;  écusson  grand,  en  trian- 

(1)  Fairmaire,  Gen.  des  Coléop.  Europ.  t.  IV,  p.  236. 

(2)  Stàl,  Monogr.  Chrysom.  Atnér.  p.  4. 

(3)  Syn.  CoLASPiDEMA,  Fairmaire,  Gen.  des  Col'.  d'Europ.  t.  IV,  p.  23o.  — 
CoLAPHus,  Megerle,  Dej.  Cat.  3'  éd.  p.  435.  —  Redt,  Faun.  Austr.  l'"  éd. 
p.  536. 


366  PHÏTOPHAGES. 

gle  curviligne.— Elytres  très-convexes,  allongées,  ovalaires,  atténuées 
tout-à-fait  à  l'extrémité  avec  l'angle  suturai  uu  peu  saillant.  —  Pro- 
sternum très-étroil,  faiblement  relevé  entre  les  hanches,  légèrement 
abaissé  en  arrière;  cavités  cotyloïdes  antérieures  incomplètes;  mé- 
sosternum très-développé,  subquadrangulaire,  légèrement  incUné, 
plan  et  coupé  carrément  en  avant  et  en  arrière;  métasternum  à  pa- 
rapleures  parallèles,  étroites.  —  Pattes  médiocres,  jambes  subarquées 
à  leur  base,  légèrement  dilatées  vers  l'extrémité,  un  peu  creusées 
jusqu'au  milieu  de  leur  longueur;  tarses  faibles,  2  article  un  peu  plus 
petit  que  le  1,  3  à  peine  émarginé  à  son  bord  hbre;  crochets 
simples. 

A  l'occasion  du  démembrement  du  genre  Colaspis  de  Fabricius, 
le  comte  de  Castelnau  a  fondé  le  genre  Colaspidema  sur  le  C.  bar- 
bara  Fab.  (Atra  Oliv.),  et  en  a  exposé  les  caractères,  en  1833,  dans 
la  Revue  entomologique  de  Silberman.  Tout  en  le  regardant  comme 
un  genre  de  transition,  intermédiaire  entre  les  Eumolpides  et  les 
Chrysomélides,  il  faut  le  ranger  parmi  ces  dernières,  ainsi  que  nous 
l'avons  déjà  vu. 

Quelques  femelles  présentent  cette  particularité  d'avoir  l'abdomen 
parfois  énormément  développé,  comme  on  le  voit  chez  les  Gastro- 
PHYSA  et  bon  nombre  de  Galérucides. 

Quoique  la  plupart  des  espèces  habitent  de  préférence  les  bords  de 
la  Méditerranée,  plusieurs  d'entre  elles  sont  répandues  dans  diverses 
contrées  de  l'Europe  tempérée  et  vers  l'Orient,  en  Turquie,  en  Perse, 
jusque  dans  la  Chine  boréale  et  la  Sibérie  (1). 

Groupe  II.     Ghrysomélites. 

Tête  assez  forte,  arrondie,  profondément  engagée  dans  le  prothorax. 

—  Yeux  peu  convexes,  transversalement  oblongs.  —  Antennes  fili- 
formes ou  subfiliformes,  mesurant  à  peu  près  la  moitié  de  la  longueur 
du  corps.  —  Prothorax  transversal,  presque  plan  ou  convexe,  à  bord 
antérieur  plus  ou  moins  échancré  avec  des  angles  plus  ou  moins 
saillants.  —  Elytres  très- amples,  recouvrant  complètement  le  corps. 

—  Segments  de  la  poitrine  toujours  développés,  de  structure  très- 
variable,  cavités  cotyloïdes  antérieures  ouvertes;  métasternum  plus 
long  que  le  prosternum.  —  Pattes  normales,  tarses  dilatés  à  3  article 
entier,  crochets  simples. 

Ce  groupe  contient  toutes  les  belles  et  grandes  Chrysomélides  du 
Nouveau-Moudo,  toutes  les  Chrysomèles  européennes  et  des  repré- 
sentants plus  ou  moins  nombreux  dans  les  diverses  contrées  de  Fan- 

(1)  Ménétriés,  Insectes  recucill.  par  Lelinian,  Méni.  St-Pétersbg,  18i8,  t.  VI, 
p.  112.  —  Graells,  Mém.  de  la  Comniissiou,  p.  100.  —  Baly,  Ann.  of  Nat.  Hist. 
3e  Sér.  t.  XV,  p.  35. 


CHRYSOMÉLITES.  367 

cien  continent.  Les  coupes  génériques  entre  lesquelles  on  peut  les 
répartir  sont  aussi  nombreuses  qu'elles  sont  difficiles  à  circonscrire. 
On  sait  que  le  problème  a  paru  insoluble  à  d'éminents  monographes. 
Au  lieu  de  la  plupart  des  genres  que  nous  avons  analysés  ci-dessous, 
deux  entomologistes  distingués,  M.  Slâl,  pour  les  Chrysomélides  d'A- 
mérique, M.  Suffrian,  pour  celles  d'Europe,  ont  simplement  admis  le 
genre  linnéen  avec  quelques  légères  modifications. 

C'est  la  première  lois  que  les  Chrysomélides  sont  étudiées  dans 
leur  ensemble  ;  à  moins  de  comprendre  dans  un  seul  genre,  un  millier 
d'espèces  passablement  hétérogènes,  il  fallait  se  décider  à  tenter  l'en- 
treprise que  nous  soumettons  à  l'appréciation  des  entomologistes; 
notre  tâche  eût  été  bien  moins  lourde,  si,  nous  autorisant  de  l'exem- 
ple de  savants  distingués,  nous  nous  étions  borné  à  décrire  le  genre 
Chrysomela  et  à  y  établir  quelques  sous-genres;  mais  nous  croyons 
que  les  déterminations  seront  plus  faciles  par  la  méthode  que  nous 
avons  choisie  ;  elle  n'est  pas  irréprochable,  certains  rapprochements 
sont  peut-être  forcés,  des  affinités  méconnues.  Nous  la  proposons 
comme  un  résultat  à  perfectionner. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  groupe  des  Chrysomélites  renferme  les  trois 
quarts  des  espèces  de  cette  tribu,  il  possède  des  représentants  dans 
toutes  les  parties  du  monde,  et  chacune  a  ses  genres  propres.  L'Amé- 
rique méridionale  est  de  beaucoup  la  plus  riche,  elle  possède  la  moitié 
des  genres  et  la  moitié  des  espèces.  Des  détails  plus  précis  sur  la 
distribution  géographique  seront  exposés  pour  autant  que  le  permet 
l'état  de  la  science,  à  propos  de  chacune  des  coupes  génériques. 

Le  tableau  suivant  résume  les  caractères  distinctifs  de  chacun  des 
genres  : 

A.  Tarses  à  3  article  plus  ou  moins  échancré. 

B.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  tronqué, 

subquadrangulaire.  27.  Agasta. 

B'.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire, 
acuminé,  plus  long  que  large. 

C.  Parapleures  mélathoraciques  élargies  en  arrière.      1.  Gastrophysa. 
C.  —  —  linéaires  ou  atténuées 

en  arrière. 

D  Pronotum  subcarré,  bords  antérieur  et  posté- 
rieur presque  droits.  3.  Prasocuris. 

D'.  Pronotum  très-rétréci  eu  avant,  ses  bords  anté- 
rieur et  postérieur  arqués.  2.  Phœdon. 

A'.  Tarses  à  3  article  entier  ou  légèrement  sinué. 

E  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  distincte- 
ment plus  court  que  le  pénultième. 

F.  Labre  semi-circulaire,  arrondi  à  son  bord  anté- 
rieur. \A.  Eugonycha. 

F'.    —    transversal,  subémarginé  eu  avant. 


368  PHYTOPHAGES. 

G.  Proslernum  profondément  bilobé  à  sa  base.  28.  Aesernia. 

G'.         —       à  base  arrondie  ou  subéchancrée. 
H.  Métasternum  pourvu  d'uu  processus  antérieur 
recouvrant  le  mésosternum. 

I.  Processus  prolongé  jusque  entre  les  hanches  anté- 
rieures. 21.  Metastyln. 

r.  Processus  court,  atteignant  seulement  la  base  du 

prosternuni.  7.  Paralina. 

H'.  Métasternum  ne  recouvrant  pas  le  mésosternum 
par  un  processus. 

K.  Métasternum  et  mésosteruum  unis  pour  former 

un  processus  plus  ou  moins  allongé.  20.  Doryphora. 

K'.  Métasternum  et  mésosternum  ne  form.ant  pas 
de  processus  commun. 

L.  Métasternum  et  mésosternum  renflés,  subtuber- 
culeux, du  niveau  avec  les  hanches   et  plus  ^r^ 
élevés  que  le  prosternum.                                 18.  Cryplostetha.  c^ 

U.  Métasternum  et  mésosternum  non  renflés,  situés 
plus  bas  que  les  haucheg  et  à  peu  près  de  ni- 
veau avec  le  presternum. 

M.  Prosteraum  relevé  en  carène  sur  une  partie  de  sa 

longueur,  b;us(iuement  interrompue  en  avant.    22.  Desmogramma. 

M'.  Prosternum  non  relevé  en  carène  brusquement 
interrompue  eu  avant. 

N.  Antennes  longues  et  filiformes.  19.  Prosicela. 

N'.  —  plus  ou  moins  dilatées  vers  l'extré- 
mité. 

0.  Elytres  et  parties  inférieures  légèrement  pubes- 

cenies.  24.  Ceralces. 

0'.  Elytres  et  corps  glabres. 

P.  Face  externe  des  tibias  sillonnée  au  moins  dans 

la  moitié  inférieure.  16.  Leptinotarsa. 

P'.  Face  externe  des  tibias  non  sillonnée  ou  seule- 
ment dans  le  tiers  inférieur. 

Q.  Parapleures  métathoraciques  lisses  ou  peu  s'en 

faut.  15.  Stilodes. 

Q'.  Parapleures  métathoraciques  plus  ou  moins 
ponctuées. 

R.  Forme  ovalaire,  elytres  oblongues.  17.  Deuterocampta. 

R'.      —    globuleuse,  elytres  gibbeuses.  8.  Sphœrolina. 

E'.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  égal  au 
précédent  ou  plus  grand. 

S.  Article  onguéal  bidenté  en  dessous,  à  la  base  des 
crochets. 

T.  Corps  déprimé;  pronotum  plan^  à  bourrelets  la- 
téraux. 6.  Gastrolina. 


CHRYSOMliLlTliS 


369 


T'.  Elytres  et  prouotum  convexes,  le  dernier  sans 

bourrelets  latéraux.  1:2.  Cosmogramma. 

S'.  Article  onguéal  inerme,  très-rarement  denté  en 

dessous. 
U.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire 

atténué  vers  l'extrémité,  au  moins  aussi  long 

que  le  pénultième. 
V.  Pronotum  muni  de  bourrelets  latéraux.  S.  Lina. 

y.        —        dépourvu  de  bourrelets  latéraux.  4.  Plagiodera. 

U'.  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  subquà- 

drangulaire  ou  dilaté,  largement  tronqué  à 

l'extrémité. 
W.  Crochets  des  tarses  contigus  à  li  base,  très-peu 

divergents.  11.  Zygogramma. 

W.  Crochets  séparés  à  la  base  et  divergents. 
Y.  Prosternum  relevé  en  carène  terminée  en  avant 

par  une  saillie  marquée,  distincte  du  bord. 
Z.  Elytres  dépourvues  de  lobes  épipleuraux  23.  Strichosa. 

Z'.      —      pourvues  —  —  25.  Cyclomela. 

Y'.  Prosternura  non  relevé  en  carène  terminée  par 

une  saillie  en  avant. 

a.  Antennes  d'un  blanc  jaunâtre.  13.  Leucocera. 
a'.        —      de  couleur  foncée. 

b.  Epipleures  des  elytres  grandes,  larges,  concaves, 

regardant  directement  en  bas.  26.  Chulcomclu. 

b'.  Epipleures  plus  ou  moins   étroites,  regardant 
obliquement  en  dehors. 

c.  Mandibules  saillantes,  plus  ou  moins  creusées  en 

dehors  à  leur  base  et  formant  un  museau 
quadrangulaire.  10.  CalUgrapha. 

c\  Mandibules  arijuées,  tète  large,  arrondie  en  avant, 

sans  museau  quadrangulaire.  9.  Chrysomela. 


GASTROPHYSA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3e  éd.  p.  429  (1). 

Tête  petite,  engagée  dans  le  pvothorax  jusqu'aux  yeux;  épistome 
séparé  du  front  par  un  sillon  profond,  anguleux  en  arrière;  labre 
court,  très-légèrement  émarginé;  mandibules  arquées,  fortement  bi- 
dentées  à  l'extrémité  ;  mâchoires  à  lobes  courts,  subégaux,  arrondis, 

(1)  GASTROPHTSA,Redt.  Faun.  Austr.  l">  éd.  p.  SS3.  —  Fairmaire,  Gen.  Coleop. 
Europ.  iV,  p.  234.  —  Gastroeidea,  Hope,  Golcop.  Man.  111,  p.  164;  Slâl,  Mo- 
nogr.  Chrysom.  Amer.  p.  286.  —  Chrysomelw  subdenlatœ,  Suffr.  Linn.  entom. 
V,  p.  237. —  Galercca,  Fabr.  Entom.  Syst.  II,  p.  13.  —  Chuysomela  (p  ),  Say, 
Juurn.  Acad.  Phil.  III,  p.  1. 


Coléoptères.    Tome  X. 


24 


370  rHYTOPHAGtS. 

assez  densément  ciliés  j  à  palpes  subcylindriques,  1  article  à  peine 
distinct,  2  obconiquc,  assez  long,  3  de  même  forme,  plus  court, 
•4  conique,  atténué  et  légèrement  tronqué;  lèvre  inférieure  à  menton 
très-court,  émarginé  en  avant,  languette  petite,  cornée,  rétrécie  à  la 
base,  siiiuée  en  avant;  palpes  semblables  à  ceux  des  mâchoires  avec 
un  article  en  moins.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  —  Antennes 
moins  longues  que  la  moitié  du  corps,  1  article  renflé,  2  obconique, 
moins  long,  3  le  plus  long  et  le  plus  grêle,  4-5  moins  allongés,  les 
6  derniers  renflés,  aussi  longs  que  larges,  le  dernier  atténué,  aigu. — 
Prothorax  du  double  plus  large  que  long,  assez  convexe,  un  peu  plus 
étroit  que  les  élytres  à  la  base,  bord  antérieur  à  peine  échancré,  ses 
angles  très-saillants  et  déclives  ;  écusson  en  triangle  curviligne.  — 
Elytres  convexes,  oblongues,  à  bords  subparallèles,  étroitement  mar- 
ginées  sur  tout  leur  pourtour.  —  Prosternum  très-étroit,  relevé  entre 
les  hanches  antérieures  et  brusquement  terminé  à  leur  niveau  pos- 
térieur; cavités  cotyloïdes  incomplètes;  mésosternum  plus  large; 
métasternum  à  parapleures  un  peu  dilatées  dans  leur  moitié  posté- 
rieure. —  Hanches  antérieures  rapprochées  et  assez  saillantes;  pattes 
assez  fortes,  tibias  élargis  vers  l'extrémité,  aplaties  en  dehors,  creu- 
sées seulement  tout  à  fait  au  bout,  le  bord  externe  de  la  dépression 
relevé  en  dent  aiguë,  bien  marquée  et  ciliée  à  la  paire  postérieure; 
tarses  à  I  article  triangulaire,  allongé,  2  de  môme  forme,  plus  court, 
3  le  plus  large,  échancré  à  son  bord  libre  sur  le  tiers  de  sa  longueur; 
crochets  simples. 

Les  Gastrophysa  ont  un  faciès  spécial  et  qui  les  distingue  assez 
bien  des  autres  Chrysomélites.  Parmi  leurs  caractères  propres,  il  faut 
noter  que  leurs  hanches  antérieures  sont  légèrement  saillantes  et 
assez  rapprochées,  que  l'extrémité  des  tibias  et  surtout  des  posté- 
rieurs est  munie  d'une  saillie  dentiforme  ciUée.  De  plus,  la  forme 
élargie  des  parapleures  du  métathorax,  la  longueur  du  dernier  article 
des  palpes  maxillaires,  l'échancrure  du  3  article  des  tarses,  forment 
un  ensemble  de  caractères  qui  le  distinguent  des  autres  divisions 
génériques. 

La  sailUe  des  hanches  et  le  développement  parfois  énorme  de  l'ab- 
domen chez  certaines  femelles,  semblent  rapprocher  les  Gastrophysa 
des  Galérucides.  Motschulsky  (1)  va  plus  loin  et  les  considère  comme 
voisines  des  Podagrica;  il  afftrme  que  quelques  espèces  peuvent 
sauter  (G.  amphibia  Mots.). 

Les  larves  de  la  Gastrophysa  polygoni  que  nous  avons  rencontrée 
sur  le  polygonum  aviculare.,  présentent  la  même  organisation  que 
celle  des  Li.va.  Elles  sont  d'un  blanc  jaunâtre,  la  tèle  et  les  pattes 
sont  d'un  brun  foncé,  de  même  que  deux  lignes  longitudinales  si- 
tuées sur  les  parties  latérales  du  corps;  celui-ci  est  assez  abondam- 

(•)  Motschulsky,  Sehrenk's  Reis.  iii  Amur-Lande,  p.  174. 


CHRYSOMÉLITES.  371 

ment  recouvert  de  longs  poils  grisâtres.  Depuis,  d'autres  détails  ont 
été  donnés  sur  cette  larve  et  sur  celle  du  G.  raphani  {!). 

Les  espèces,  au  nombre  d'une  douzaine,  appartiennent  à  l'Europe 
tempérée  et  méridionale,  à  la  Sibérie,  à  l'Amérique  du  Nord. 

Le  nom  proposé  par  M.  Chevrolat  et  publié  dans  le  Catalogue  de 
Dejean  a  été  connu  de  Hope.  L'auteur  anglais  l'a  trouvé  assez  con- 
venable pour  en  prendre  la  moitié  et  lui  donner  une  nouvelle  ter- 
minaison ;  il  le  décrit,  du  reste,  d'une  manière  tout  à  fait  insuffisante. 
L'entomologiste  qui  pourrait  faire  valoir  les  meilleurs  titres  à  la 
priorité  serait  certes  M.  Redtenbacher  qui  a  conservé,  avec  raison,  le 
nom  du  Catalogue  Dejean. 

PHŒDON. 
Megerle,  Latr.  Règne  Anim.  2*  éd.  t.  V,  p.  131  (2). 

Tête  enfoncée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  infléchie  vers  le  bas;  épistome  confondu  avec  le  front; 
labre  subémarginé;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  oblong- 
ovalaire,  atténué  et  obtus;  languette  rétrécie  à  la  base,  fortement  di- 
latée et  convexe  à  son  bord  libre.  —  Yeux  ovalaires,  subsinués  en 
dedans.  — •  Antennes  moins  longues  que  la  moitié  du  corps;  1  article 
renflé,  2  obconique,  3  le  plus  grêle  et  le  plus  long,  4-6  subégaux, 
7-H  renflés,  plus  longs  que  larges,  le  dernier  acuminé.  — Prothorax 
court,  convexe,  très-large,  rétréci  en  avant,  bord  postérieur  large- 
ment arrondi,  l'antérieur  subéchancré;  écusson  assez  grand,  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  amples,  brièvement  ovalaires,  à  côtés 
un  peu  arrondis;  épipleures  larges,  disposées  obliquement  et  regar- 
dant en  dehors.  —  Prosternum  variable,  linéaire  ou  bien  élargi  en  ar- 
rière et  prolongé  au-delà  des  hanches;  mésosternum  trois  fois  aussi 
large  que  le  prosternum,  échancré  en  avant;  métasternum  à  para- 
pleures  parallèles. — Xbdomen  àl  segment  aussi  long  que  les  suivants 
réunis.  —  Pattes  courtes;  cuisses  un  peu  renflées,  surtout  les  posté- 
rieures; tibias  légèrement  arqués  et  dilatés,  à  face  externe  convexe, 
sauf  vers  l'extrémité  ;  tarses  larges,  3  article  échancré  à  son  bord  libre 
à  peu  près  jusqu'à  la  moitié  de  sa  longueur;  crochets  simples. 

Les  Phoedon  sont  de  petits  insectes  à  forme  arrondie  ou  briève- 
ment ovalaire,  ordinairement  très-convexe;  leur  caractère  principal 

(i)  G.  raphani,  Kawaîl,  Entora.  Zeit.  XXII,  p.  123.  —  G.  pulygoni,  Heeger, 
SilzuDgb.  d.  WicD.  Akad.  XI,  p.  1)27;  Letzuer,  37;  Jaliiesl»er.  fier  Scliles. 
Gcsellsch.  f.  Nat.  Knet.  p.  104. 

(2)  Phoedon,  Dejean,  Cal.  3«  éd.  ji.  429;  HedtenbHclier,  Fauna  Auslriœ, 
1"  éd.  p.  5ÎJ3;  Faiimaire,  Gen.  Coleop.  Eur.  IV,  p.  233;  Stâ!,  Monot,'r.  Chry- 
som.  Amer,  p.  316.  —  Chrysumelœ  globulosœ,  Sutlr.  Lina.  Entom.  V,  p.  243. 
—  Chhysomela,  Linn.  Fabr.  Duft.  etc. 


372  PHYTOPHAGKS. 

réside  dans  l'échancrure  du  3^  article  des  tarses  et  dans  la  largeur  du 
mésosternum  comparée  à  celle  du  prosternum.  Le  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  est  long,  ovalaire,  les  antennes  sont  terminées  par 
une  massue  subcylindrique  et  formée  de  cinq  articles;  les  tibias  sont 
courbés  en  dedans. 

Ces  insectes,  au  moins  ceux  qui  se  rencontrent  en  Europe,  vivent 
presque  tous  au  bord  des  eaux  sur  différentes  espèces  de  plantes.  Le 
D''  Suflrian,  dans  sa  Monographie  des  Chrysomélides  d'Europe,  en 
décrit  une  douzaine  d'espèces;  M.  Stâl  en  signale  tout  autant  dans  le 
Nouveau-Monde.  Aujourd'hui,  le  nombre  des  types's'élève  à  près  de 
40,  parmi  lesquels  deux  ou  trois  seulement  appartiennent  à  l'Asie  et 
à  l'Océanie. 

Les  larves  du  Phœdon  auclum  Fabr.  que  nous  avons  rencontrées 
sur  le  Ranunculus  flammula,  ont  une  forme  plus  cylindrique  et  plus 
acuminée  en  arrière,  que  celle  de  la  Phralora  vitellinœ.  Leur  couleur 
est  d'un  jaune  brunâtre,  avec  la  tête,  les  pattes  et  les  taches  d'une 
teinte  brune  assez  sombre;  on  observe,  du  reste,  le  même  nombre 
de  séries  longitudinales  de  points,  et  la  plus  grande  différence  con- 
siste dans  le  nombre  des  taches  des  séries  médianes,  bien  plus  con- 
sidérables dans  cette  espèce  ;  car,  tandis  que  dans  les  larves  de  la 
Phr.  vitelUnœ  et  de  la  Lina  populi,  chaque  segment  abdominal  pré- 
sente seulement  une  tache  submédiane,  ici,  chaque  arceau  en  a  deux 
un  peu  inégales  et  placées  l'une  au  bord  antérieur,  Tautre  au  bord 
postérieur  de  l'arceau;  le  corps  est  recouvert  de  petites  soies  courtes, 
pâles  et  éparses  (1). 

PRASOCURIS. 
Latreille,  Hist.  Nat.  Ins.  III,  p.  533  (2). 

Tête  enfoncée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux,  offrant  en  avant  un  petit  museau  obUis  ;  épistome  séparé 
du  front  par  un  sillon  large,  peu  enfoncé,  formant  un  angle  aigu  en 
arrière;  labro  assez  saillant,  faiblement  sinué  à  sou  bord  libre;  mâ- 
choires faibles,  lobes  très-courts,  égaux  en  longueur,  l'externe  un 
peu  plus  large  et  bi-articulé,  à  palpes  subcyiindriques,  à  dernier  ar- 

(1)  Phœdon  carniolicus,  Milrlvell,  Allgem.  Deutsch.  Nalurh.  Zeitung,  1857, 
p.  173. 

Phœdon  cochleariœ,  Letzner,  Denkscbr.  d.  Scliles.  Gese.îls.  p.  209. 
Phœdon  betulœ,  Cornélius,  Eiitom.  Zeit.  XXV,  p.  119,  1864. 
Phœdon  auclum,  Cornélius,  Eiilom.  Zeit.  XVIII,  1837. 

(2)  PuASOCLRis,  Rcdt.  Faun.  Austr.  2"  éd.  p.  923;  Fairniaire,  Gêner.  Coleop. 
Europ.  IV,  p.  233,  pi.  08,  (ii,-.  322;  Sliil,  Monogr.  Chrysoui.  Amer.  p.  287.  — 
Hei/jdes,  Fabr.  Syst.  El.  1,  p.  -iOH;  Dejeun,  Calai.  3' éd.  p.  429.  —  Chryso- 
inelœ  ripariœ,  Sullr.  Linu.  Eulom.  V,  p.  264. —  Cbrïsomela,  Fabr.  Paiiz.  Dult. 
Oliv.  etc. 


CHRYSOMÉLITES.  373 

ticle  ovalaire,  atténué  vers  l'extrémité  et  obtus  ;  lèvre  inférieure  à 
menton  transversal^  languette  rétrécie  vers  la  base,  obtuse  en  avant. 

—  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  —  Antennes  dépassant  à  peine  la 
base  du  corselet;  1  article  épais,  2  obconique,  de  moitié  moins  long, 
3  et  4  à  peu  près  semblables,  grêles  et  allongés,  5  et  6  moins  longs, 
les  suivants  renflés  vers  leur  sommet,  un  peu  moins  larges  que  longs. 

—  Prothorax  quadrangulaire,  transversal  ou  presque  carré,  peu  con- 
vexe, un  peu  plus  étroit  à  la  base  que  les  élytres;  bords  latéraux  et 
postérieur  pres(^e  droits,  l'antérieur  très -faiblement  émarginé; 
écusson  triangulaire.  —  Elytres  oblongues,  plus  ou  moins  allongées, 
bords  latéraux  parallèles;  épipleures  larges  et  prolongées  jusqu'à 
l'extrémité.  —  Prosternum  un  peu  relevé  entre  les  hanches  anté- 
rieures, prolongé  en  s'élargissant  et  s'appuyant  sur  le  mésosternum; 
celui-ci  médiocrement  long,  ses  prolongements  latéraux  très-distincts, 
larges,  s'arliculant  avec  les  épimères  du  prosternum  pour  fermer  les 
cavités  cotylûïdes  antérieures  ;  métasternum  à  parapleures  subparal- 
lèles. —  Pattes  médiocres;  cuisses  un  peu  renflées  et  comprimées; 
jambes  légèrement  arquées  en  dedans,  convexes  en  dehors;  tarses  à 
articles  subégaux  en  largeur,  le  3  biiobé  et  échancré  au  moins  dans 
la  moitié  de  sa  largeur;  crochets  simples. 

La  forme  du  mésosternum  parait  caractéristique  dans  ce  genre; 
dans  aucun  autre  type,  on  n'observe  que  cet  organe  contracte  des 
relations  analogues  avec  les  épimères  du  prosternum  et  les  cavités 
cotyloïdes  antérieures. 

Les  espèces  paraissent  assez  nombreuses;  aux  vingt-cinq  types  si- 
gnalés dans  le  Catalogue  de  M.  de  Marseul,  il  faut  en  ajouter  quel- 
ques autres  de  l'Amérique  boréale,  de  la  Cafrerie  et  du  cap  de  Bonne- 
Espérance  (1). 

D'après  de  récentes  observations,  les  larves  paraissent  différer  de 
ce  que  nous  avons  vu  jusqu'à  maintenant  :  D'après  Boie  (2),  la  larve 
de  la  P.  phellandrii  est  noire  et  vit  dans  la  tige  creuse  du  Sium  lati- 
folium,  près  du  collet.  M.  Cornélius  (3)  l'a  trouvée  sur  une  plante  de 
la  même  famille,  la  Cicuta  virosa.  Le  même  auteur  a  rencontré  la 
P.  hannoverana  sur  ]oi  Cgltha  palustris,  la  P.marginellasuv  diverses 
espèces  de  Ranunculus  (4).  Letzner  (S)  a  également  publié  des  obser- 
vations sur  diverses  espèces  de  ce  genre. 

(1)  Olivier,  Entom.  V,  p.  SOS;  Stâl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  287  ;  Suffrian, 
Linn.  Entom.  V,  p.  264;  Eotom.  Zeit.  XIX,  p.  393;  Cornélius,  Entom.  Zeit. 
1857.  —  "Vogel,  Chrys.  Faiin.  Afric.  p.  75. 

(2)  Bcie,  Entomol.  Zeit.  1850,  p.  300. 

(3)  Cornélius,  Entom.  Zeit.  1857. 

(4)  Cornélius,  Entom.  Zeit.  1857. 

(5)  Letzner, 3S-Jdhresber.  derSchlcs.  Gesells.  f.  Vateil.  Kiilt.  p.  123. 


374  PHTTOFHAGES, 

PLAGIODERA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3«  éd.  p.  428  (1). 

Tête  fortement  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  transversal  droit;  labre  très-légèrement  émar- 
giné;  mâchoires  à  lobes  très-courts,  l'externe  du  double  plus  large 
que  l'interne,  avec  quelques  cils  épars,  à  palpes  subcylindriques,  le 
dernier  article  subovalaire,  obtus,  aussi  long  que»le  précédent.  — 
Yeux  oblongs-ovalaires.  —  Antennes  courtes,  dépassant  légèrement 
la  base  du  pronotum,  grossissant  sensiblement  vers  l'extrémité;  i  ar- 
ticle gros,  2  de  même  longueur,  grêle,  3  le  plus  long  et  le  plus 
mince,  4-6  décroissant  un  peu  de  longueur,  les  derniers  plus  larges 
que  longs,  subcomprimés.  —  Prothorax  très-court,  convexe,  bord 
antérieur  émarginé  avec  les  angles  peu  saillants,  bords  latéraux 
convergents  en  avant;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres 
ovalaires,  élargies  sur  les  côtés  et  largement  arrondies  en  arrière,  à 
épipleures  lai-ges  et  concaves  de  la  base  à  l'extrémité. —  Prosternum 
très-étroit  entre  les  hanches,  un  peu  élargi  en  arrière  et  tronqué; 
mésosternum  très-large,  plan;  métasternum  à  parapleures  subélar- 
gies en  arrière.  —  Pattes  médiocres,  tibias  sillonnés  à  leur  face  ex- 
terne vers  l'extrémité  seulement,  tarses  à  3  article  assez  large,  très- 
étroitement  émarginé  dans  son  milieu ,'  crochets  simples,  faibles. 

Les  Plagiodera  se  distinguent  des  Lina  par  leur  forme  courte,  ar- 
rondie, convexe,  par  leurs  antennes  un  peu  plus  grêles  et  plus  lon- 
gues, par  leur  pronotum  plus  développé  dans  le  sens  transversal  et 
dépourvu  de  bourrelets  latéraux. 

Les  espèces  sont  très-nombreuses  et  répandues  sur  toute  la  surface 
du  globe;  l'Europe  est  la  contrée  la  moins  bien  partagée  et  ne  pos- 
sède qu'un  seul  type.  Le  prof.  Stal  signale  38  espèces  américaines, 
dont  plusieurs  ont  déjà  été  décrites  par  Erichson  dans  ses  recherches 
sur  la  Faune  du  Pérou.  Huit  types  africains  sont  consignés  dans  la 
Monographie  des  Chrysomôies  d'Afrique,  du  D""  Vogel.  Le  D'' Baly, 
dans  dill'érents  recueils,  a  fait  cotinaître  ceux  de  la  Malaisie,  de  la 
Nouvelle-Hollande,  des  Indes  orientales. 

La  larve,  que  nous  n'avons  pas  connue,  a  été  décrite  dans  ces  der- 
niers temps  par  divers  auteurs  (2). 

(1)  Syn.  Plagiodera,  Redt.  Faun.  Austr.  1"  éd.  p.  533:  Fairmaire,  Geiier. 
Coleop.  Eiirop.  IV,  p.  232.  —  Plagiodera  (pars),  Ericlisoii,  Archiv.  f.  Naturg. 
Xlll,  p.  158;  Stàl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  29(3;  Vogel,  Beitr.  Clirys.  Faun. 
Afrlc.  p.  68. —  Chrysomelœ  coccinellœ formes,  SuH'rian,  Linn.  Eutom.  V,  p.  241 . 
—  Chrysomela,  Fabr.  Oliv,  Schonh.  Rogers,  etc. 

(2)  Letzner,  Rer.  uber  die  Arb.  iind  Verti.  des  Sctiles.  Vereins  Wàhr.  des 
Jahr.  18.H2,  p.  91 .  —  Ueegrer.  Silziingsber.  der  Wien.  Alcad.  XI,  p.  927.  —  Cor- 
nélius, Entom.  Zeil.  1857. 


CHRTSOMÉMTEB,  375 

LINA. 
Mecerle,  Dejean,  Cat.  S»  éd.  p.  426  (1). 

Tête  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  presque  jusqu'au 
bord  antérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  léger 
sillon;  labre  court,  émarginé;  mâchoires  à  lobes  assez  larges  et  sub- 
arrondis, ciliés,  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire,  al- 
longé, atténué,  très-légèrement  tronqué  ou  subaigu,  —  Yeux  ova- 
laires,  subsinués.  —  Antennes  plus  courtes  que  la  moitié  du  corps, 
dépassant  peu  la  base  du  pronotum ,  distinctement  épaissies  et  sub- 
comprimées vers  l'extrémité,  1  article  épais,  2  à  peine  de  moitié 
aussi  long,  renflé  dans  son  milieu,  3  obconique,  le  plus  allongé, 
4-6  s'élargissant  et  se  raccourcissant,  les  5  derniers  très-dilatés,  com- 
primés, formant  une  massue  allongée,  le  dernier  acumiué.  —  Pro- 
thorax notablement  plus  étroit  à  la  base  que  les  élytres,  peu  con- 
vexe, bord  antérieur  profondément  émarginé,  le  postérieur  convexe- 
arrondi,  ses  angles  aigus,  bords  latéraux  parallèles  ou  rapprochés  en 
avant,  rarement  en  arrière,  côtés  latéraux  relevés  en  bourrelets; 
écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  amples,  médiocrement 
convexes,  plus  ou  moins  élargies  en  arrière,  angle  suturai  souvent 
aigu  ou  saillant.  —  Prosternum  étroit,  relevé  entre  les  hanches,  un 
peu  élargi  en  arrière,  reposant  sûr  le  mésosternum,  celui-ci  court, 
arqué;  mésosternum  assez  long,  renflé  en  bourrelet  entre  les  hanches 
moyennes;  parapleures  distinctement  élargies  en  arrière.  —  Pattes 
médiocres,  tibias  subprismatiques,  sillonnes  à  leur  face  externe  dans 
toute  leur  longueur;  3  article  des  tarses  très-large,  entier;  crochets 
simples. 

La  forme  des  Lina,  surtout  celle  de  quelques  types  de  l'Amérique 
du  Nord,  est  en  quelque  sorte  intermédiaire  entre  la  forme  subglo- 
buleuse des  Chrtsomela  et  celle  beaucoup  plus  oblongue  des  Phyl- 
LOCHARis.  En  général,  il  sera  facile  de  les  distinguer  des  unes  et  des 
autres.  Les  Lina  ont  les  antennes  courtes,  renflées  et  comprimées 
vers  l'extrémité,  le  dernier  article  des  palpes  maxillaires  est  atténué, 
presque  aigu;  le  pronotum  est  peu  développé,  notablement  plus 
étroit  que  les  élytres,  enfin  les  tibias  sont  sillonné.s  extérieurement 
dans  toute  leur  longueur.  A  la  face  inférieure,  les  parapleures  du 
métathorax  sont  un  peu  dilatées  en  arrière,  et  les  épisternums  du 
mésosternum  au  lieu  d'être  en  triangle  équilatéral,  sont  en  triangle 
rectangle.  Enfin,  les  larves  sont  très-ditférentes  ;  ce  caractère  a  bien 

(1)  Syn.  LiNA,  Redt.  Faun.  Austr.  !'«  éd.  p.  531;  Fairmaire,  Gen.  Coleop. 
Eur.  IVJp.  230.  —Melasoma,  Slephens,  Brit.  Entom.  1831,  IV,  p.  3SI;  Yogel, 
Chrysom.  Faun.  Afric.  p.  7:5.  —  Chryxomelœ  galerucoïdeœ,  Suffrian,  LiDn. 
Eotoin.  V,  p.  190.  —  Chrysomela,  Linu.  Fabr.  Oliv.  Panzer,  etc. 


376  PHYTOPHAGES. 

son  iii'.portance,  quoique  Fabrlcius  ait  prescrit  dans  sa  Philosophie 
eiitoiïiologique,  de  ne  pus  employer  les  caractères  dérivés  des  états 
primitifs  des  insectes.  L'un  des  fondateurs  de  la  science  n'eût  pas 
émis  celte  règle  s'il  eût  pu  prévoir  les  difficultés  où  nous  place  si 
souvent  la  délimitation  des  genres. 

Plusieurs  auleurs,  Erichson,  Vogel,  Stiil,  ont  réuni  les  LmA  aux 
Plagiodera.  En  effet,  les  parapleures  du  métathorax  sont  conformées 
de  même,  les  jambes,  chez  les  unes  et  les  autres,  sont  creusées,  à  leur 
face  externe,  d'un  sillon  plus  ou  moins  long;  mais  le  faciès  est  très- 
différent;  les  Plagiodera  ont  une  forme  subcirculaire  et  bombée;  le 
pronotum,  au  lieu  d'être  à  peu  près  plan,  est  arqué  en  travers,  et  son 
bord  postérieur  est  convexe-arrondi;  les  épipleures  des  élytres  sont 
relativement  plus  grandes  et  concaves. 

Les  larves  desLiNA  sont  assez  bien  connues,  nous  en  avons  tracé  les 
caractères;  depuis  la  publication  du  catalogue  des  larves,  la  science 
s'est  enrichie  de  nouvelles  observations  (1). 

Les  espèces  de  ce  genre,  au  nombre  d'une  trentaine  seulement, 
sont  répandues  sur  toute  la  surface  du  globe:  l'Europe  est  la  moins 
mal  partagée  et  compte  une  dizaine  d'espèces,  dont  quelques-unes 
habitent  les  contrées  les  plus  septentrionales  (â).  L'Amérique  du  Nord 
en  nourrit  aussi  plusieurs  espèces  (3);  d'autres  habitent  l'Amérique 
centrale  (4)  et  l'Amérique  du  Sud  (5).  De  là,  le  genre  possède  quel- 
ques représentants  dans  la  Chine  (6),  dans  l'île  de  Formose  (7),  à 
Ceylan  (8);  puis  à  Madagascar  et  dans  la  Cafrerie  (9). 

GASTROLINA. 
Baly,  Ann.  and  Mag.  Nat.  Hist.  3°  S.  lY,  p.  61. 

Tête  petite,  arrondie,  profondément  engagée  dans  le  prothorax; 
labre  échancré  ;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  ovalaire-ob- 

(1)  Lina  rupj-ea,  Letzner,  35-Jalire.sber.  derSchîes.  Gesells,  f.  VaterLKultur. 
p.  123;  Cornélius,  Entom.  Zeit.  1857. 

Lina  "i^-punctata,  Letzner  (1.  cit.). 

Lina  liipponica,  M.ieikel,  Allguin.  Deuts.  Nalurh.  Zcil.  l8o7,  \\.  174. 

(2)  Sufliiaii,  Liiiii.  entom.  V,  p.  190. 

(3)  Fabr.  Stiil,  Monogr.  Clirys.  Amer.  p.  293. 

(4-)  Jacq.  Duval,  Uist.  fis.  de  Culw,  \II,  p,  i2o;  Sullrian,  Eaîom.  Zeit.  Stelt. 
XIX,  p.  380. 

(5)  Blaii(aiard,Gay,Hist.  de  Ctiile,  Zoo),  t.  V,  p.  5-19;  Piiilippi,  Entom.  Zeit. 
Stelt.  XXV,  p.  391. 

(6)  Baly,  Aun.  aud  Mag.  of  Nùt.  Hist.  3^  Sér.  t.  IV,  p.  (il. 

(7)  Baies,  Proceed.  zool.  Soc.  of  Lond.  1866,  p.  35-i. 

(8)  Baly,  Ann.  and  Mag.  of  Nal.  Hist.  3-=  Sér.  t.  IV,  p.  60. 

(9)  Yotjel^  Beitr.  Chi  ys.  Faun.  Afric.  p.  71. 


CIIRVSOMÉLITES.  377 

tuSj  presque  aussi  long  que  le  précédent.  —  Yeux  ovalaires,  trans- 
versaux. —  Antennes  moins  longues  que  la  moitié  du  corps,  un  peu 
épaissies  vers  l'extrémité,  et  très-légèrement  comprimées,  1  article 
renflé,  2  obconiquo,  3  grêle,  le  plus  long,  3-6  de  même  forme,  plus 
courts,  les  suivants  dilatés,  triangulaires,  presque  aussi  larges  que 
longs,  le  dernier  ovale.  —  Prothorax  transversal,  presque  plan,  à  peu 
près  de  moitié  moins  large  que  les  élytres,  à  bord  antérieur  profon- 
dément échancré,  les  angles  postérieurs  aigus,  bords  latéraux  épaissis 
en  bourrelets;  écusson  subtriangulaire,  à  sommet  très-obtus.  —  Ely- 
tres oblongues-ovalaires,  subdilatées  en  arrière,  presque  planes,  à 
surface  ponctuée-striée.  —  Prosternum  assez  étroit,  à  base  légère- 
ment saillante  et  arrondie;  mésosternum  large,  trapézoïdal,  para- 
pleures  métasternales  subdilatées  à  l'extrémité.  —  Pattes  faibles, 
simples;  tibias  non  canaliculés,  article  onguéal  des  tarses  bidenté  en 
dessous  à  la  base  des  crochets;  ceux-ci  rapprochés  et  simples. 

Ce  genre,  qui  jusqu'à  ce  jour  ne  renferme  qu'une  seule  espèce, 
originaire  de  la  Chine  boréale,  se  distingue  par  la  structure  de  l'ar- 
ticle onguéal  des  tarses.  Cependant  ce  n'est  pas  la  seule  particularité 
qui  le  distingue,  son  corps,  qui  ressemble  pour  ses  contours,  à  celui 
des  LiNA,  est  bien  moins  convexe,  il  est  plus  déprimé  que  dans  aucun 
autre  genre,  et  rappelle  celui  des  Hololepta.  En  outre,  l'abdomen 
des  femelles  se  distend,  à  certaine  époque,  comme  celui  des  Galéru- 
cides. 

PARALINA. 

Baly,  Trans.  Entom.  Soc.  Lond.  2°  S.  t.  V,  p.  153. 

Tête  médiocre;  épistome  limite;  labre  échancré.  —  Dernier  article 
des  palpes  maxillaires  subquadrangulaire,  plus  large  que  long,  tron- 
qué à  l'extrémité,  un  peu  plus  court  que  le  précédent.  —  Yeux  peu 
développés,  allongés.  —  Antennes  grêles,  filiformes,  notablement 
moins  longues  que  la  moitié  du  corps;  1  article  renflé,  2  obconique, 
court,  les  suivants  allongés,  subégaux.  —  Prothorax  transversal,  de 
moitié  moins  large  que  les  élytres,  peu  convexe,  bords  antérieurs 
très-échancrés,  les  latéraux  presque  droits,  relevés  et  déterminant 
une  profonde  dépression  longitudinale  ;  écusson  petit,  en  triangle  rec- 
tiligne.  —  Elytres  très-amples,  trois  fois  plus  longues  que  le  prono- 
tum,  assez  convexes  et  dilatées  dans  leur  milieu.  —  Prostornum  re- 
levé en  carène  étroite,  mésosternum  invisible;  raétasternum  prolongé 
entre  les  hanches  moyennes  en  saillie  obtuse,  à  la  rencontre  de  la 
base  du  prosternum. —  Pattes  médiocres,  simples;  tibias  cylindri- 
ques; tarses  assez  longs,  terminés  par  des  crochets  divergents. 

La  Ch7'ysomela  indica  de  Hope  (4),  originaire  de  Nepaui,  a  servi 
(1)  Hop.  Zool.  Mise.  p.  29. 


378  PHYTOPHAGES. 

de  type  à  la  création  de  ce  genre  ;  il  est  surtout  caractérisé  par  la 
saillie  du  métasternum,  structure  qu'il  possède  en  commun  avec  la 
Metastxjla  nigro-fasciata ;  mais  dans  ce  dernier  type,  le  prolongement 
est  beaucoup  plus  long  et  s'avance  entre  les  hanches  antérieures.  Le 
Prof.  Stâl  n'attache  qu'une  importance  très-secondaire  à  cette  struc- 
ture du  métasternum  et  il  décrit  même  une  espèce  qu'il  regarde 
comme  très-voisine  du  type  du  genre  actuel  et  qui  ne  s'en  distingue 
que  par  l'absence  de  ce  prolongement  métasternal  (i).  H  est  assez 
difficile  d'admettre  que  des  modifications  de  structure  aussi  profondes 
soient  simplement  des  caractères  spécifiques;  s'il  en  était  ainsi,  il 
faudrait  renoncer  à  toute  classification  des  Phytophages. 

SPHAEROLINA. 
Baly,  Trans.  Entom.  Soc.  of  Lond.  1871,  P.  III,  p.  400. 

Tête  courte,  engagée  dans  le  prothor^^s^ au-delà  des  yeux;  épistome 
distinct;  labre  éraarginé;  mandibules  très-courtes;  palpes  maxillaires 
à  3  article  obconjque,  le  dernier  un  peu  moins  long,  subquadrangu- 
laire,  comprimé  et  largement  tronqué  au  bout,  —  Yeux  transversaux. 

—  Antennes  courtes,  atteignant  à  peine  la  base  du  pronotum,  les 
cinq  derniers  articles  fortement  épaissis,  subcomprimés,  presque  aussi 
larges  que  longs,  serrés  et  formant  une  massue  allongée.  —  Prothorax 
transversal,  moins  large  que  les  élytres,  convexe,  bord  antérieur  for- 
tement échancré  avec  les  angles  saillants,  bords  latéraux  dilatés  eu 
avant,  rétrécis  vers  la  base,  sans  renflement;  écusson  semi-elliptique. 

—  Elytres  presque  aussi  larges  que  longues,  gibbeuses  dans  leur 
partie  discoïdale,  éparsément  ponctuées;  épipleures  très-larges, 
planes.  —  Prosternum  étroit,  à  base  subdilatée,  arrondie,  reçue  dans 
une  fossette  du  mésosternum;  métasternum  relevé  en  bourrelet  à, 
son  bord  antérieur,  à  parapieures  linéaires,  ponctuées,  obtuses  en 
arrière.  —  Pattes  simples,  article  onguéal  inerme;  crochets  simples, 
divergents. 

M.  Baly  a  créé  ce  genre  pour  la  Lina  Rajah  décrite  par  Guérin- 
Méueville  et  il  y  rapporte  sa  Lina  Templetoniy  toutes  deux  des  Indes 
orientales.  La  forme  quadrangulaire  du  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  sépare  ce  type  des  Lina  ;  sa  brièveté  le  distingue  des 
Chrysomela.  Il  est  en  réalité  très-voisin  des  Paralina  ;  cependant  sa 
forme  très-brièvement  ovalaire,  ses  élytres  gibbeuses  et  la  structure 
du  métasternum  établissent  une  limite  tranchée  entre  les  deux  genres. 

(1)  Stàl,  Monog.  Chrysom.  Am.  p.  3. 


CHRYSOMÉLITES.  379 

CHRYSOMELA. 
LiNHÉ,  Syst.  Nat.  2»  éd.  p.  11  (1). 

Tête  large,  enfoncée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  angu- 
leux; labre  transversal,  subémarginé;  mandibules  grosses,  courtes,  à 
extrémité  dentée,  peu  ou  point  saillantes;  mâchoires  à  lobes  courts, 
l'externe  plus  long,  biarticulé,  terminé  par  quelques  soies  raides,  l'in- 
terne plus  court  et  conique;  palpes  à  dernier  article  tronqué,  ordi- 
nairement plus  gros  et  plus  long  que  le  précédent;  lèvre  inférieure 
à  menton  transversal,  quadrangulaire,  à  peine  échancré  en  avant  ; 
languette  entière  ou  subsinuée  à  son  bord  libre,  ses  angles  arrondis, 
palpes  plus  grêles,  de  3  articles.  —  Yeux  oblongs,  transversaux,  peu 
convexes.  —  Antennes  dépassant  légèrement  la  base  du  pronotum, 
épaissies  peu  à  peu  vers  l'extrémité  et  subcomprimées,  i  article 
oblong,  renflé,  2  de  moitié  plus  court,  3-S  plus  longs,  plus  grêles,  les 
derniers  élargis  et  allongés,  très-rarement  aussi  longs  que  larges,  — 
Prothorax  transversal,  court  ou  plus  long,  aussi  large  que  les  élytres 
à  la  base  ou  seulement  un  peu  plus  étroit,  à  bord  antérieur  émarginé, 
bords  latéraux  droits  ou  convergents  en  avant,  le  plus  souvent  renflés 
en  bourrelets,  ceux-ci  séparés  du  disque  par  une  dépression  ponctuée 
ou  par  un  sillon;  écusson  en  triangle  curviligne,  à  sommet  le  plus 
souvent  aigu.  —  Elylres  convexes,  oblongues  ou  subglobuleuses,  à 
ponctuation  très-variable,  presque  toujours  des  ailes  membraneuses. 
—  Prosternum  étroit,  subélargi  et  tronqué  en  arrière,  situé  à  peu  près 
sur  le  même  plan  que  les  deux  autres  segments;  mésosternum  du 
double  plus  large  que  le  prosternum,  excav\î  et  déclive  en  avant; 
métasternum  tronqué  en  avant,  à  bords  antérieurs  et  latéraux  mar- 
ginés,  à  parapleures  étroites,  légèrement  rétrécies  en  arrière.  —  Ab^ 
domen  à  1  segment  allongé ,  parfois  aussi  long  que  les  trois  sui- 
vants. —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes  droites, 
un  peu  épaissies  vers  l'extrémité,  à  face  externe  plane  ou  légère- 
ment convexe  ;  tarses  à  4  article  du  double  plus  long  que  le  sui- 
vant, 3  plus  large,  à  bord  droit  ou  très-légèrement  sinué  ;  crochets 
simples. 

Le  genre  Chrysomela,  tel  que  l'avait  conçu  l'illustre  Linné,  com- 
prenait nou-seulement  tous  les  Phytophages  à  lui  connus,  mais  encore 
une  foule  d'espèces  appartenant  à  d'autres  familles.  Déjà,  Fabricius, 

(1)  Chk-ïsomela,  Fabr.  Oliv.  Duft.  etc.;  Redt.  Faun.  Austr.  1"  éd.  p.  544; 
Fairm:iire,  Gen.  Coleop.  Europ.  IV,  p.  228.  —  Chrïsomela  (pars),  Suflr.  Linn. 
entom.  V,  p.  1;  non  Stà!,  Monogr.  Clirys.  Amôr.  p.  9.  —  Carystea,  Baly,  Ann. 
and  Mag.  of  Nat  Hist.  3"  Sér.  t.  XV,  p.  33. 


380  PHYTOPHAGES. 

dans  son  Gênera  Insectomra,  publié  en  1776,  a  mieux  défini  les 
caractères  du  genre  et  en  a  séparé  comme  coupes  génériques  les 
Alurnus,  les  Crioceris,  les  Donacia.  Par  la  suite,  dans  les  derniers 
ouvrages  de  ce  grand  entomologiste,  le  nombre  des  genres  créés  aux 
dépens  dos  Chrysomela  s'est  encore  accru,  les  Sagra,  les  Clytra,  les 
Megalopus,  les  Adorium,  les  Colaspis,  ont  été  nettement  séparés.  A 
peu  près  en  même  temps,  Geoffroy,  dans  l'Histoire  des  Insectes  des 
environs  de  Paris,  créait  les  genres  Galeruca,  Luperis,  Cryptoce- 

PHALLS. 

Dans  le  cours  d'un  siècle,  ce  genre  fondamental  a  été  soumis  à 
beaucoup  de  vicissitudes,  il  correspond  de  nos  jours  à  de  nombreuses 
familles,  à  des  genres  qui  se  comptent  par  centaines.  Nous  lui  avons 
donné  la  même  acception  que  M.  Redtenbaclier  dans  la  Faune  d'Au- 
triche, et  que  M.  Fairmaire  dans  le  Gênera  des  Coléoptères  d'Europe. 
Ce  n'est  par  conséquent  pas  celle  de  MM.  Suffrian  et  Stâl,  le  premier 
dans  son  excellent  travail  sur  les  Chrysomèles  d'Europe,  le  second 
dans  sa  belle  Monographie  des  Chrysomélides  d'Amérique.  Dans  l'ar- 
rangement que  nous  avons  adopté,  toutes  les  Chrysomélides  du  Nou- 
veau-Monde ont  été  reportées  dans  les  coupes  génériques  qui  avaient 
été  indiquées  antérieurement  par  Erlchson,  par  MM.  Chevrolat 
et  Baly.  Quant  aux  Chrysomèles  d'Europe,  si  bien  décrites  par  le 
D'  Suffrian  et  rangées  par  lui  en  2i  groupes,  elles  sont  comprises 
dans  le  genre  Chrysomela,  sauf  les  six  derniers  groupes  et  le  14,  qui 
forment  dans  notre  travail  autant  de  genres  différents. 

Le  genre  Cahystea,  créé  par  le  D'  Baly  pour  recevoir  des  espèces 
de  la  Nouvelle-Hollande,  ne  peut  être  conservé  ;  nous  n'avons  rien 
troxivé  qui  pût  motiver  la  séparation  de  cette  forme. 

Malgré  les  limites  relativement  étroites  dans  lesquelles  nous  avons 
circonscrit  le  genre  actuel,  les  espèces  qui  le  composent  sont  encore 
nombreuses  ;  elles  habitent  à  peu  près  toutes  les  contrées  de  l'Ancien- 
Monde  et  partout  où  la  végétation  peut  atteindre,  soit  vers  les  régions 
polaires,  soit  au  sommet  des  montagnes,  on  est  presque  sûr  de  ren- 
contrer quelques-uns  de  ces  jolis  insectes. 

Quant  à  leur  répartition  géographique,  il  est  encore  assez  difficile 
de  s'en  faire  une  idée  bien  exacte  ;  les  données  que  nous  possédons 
sur  la  Faune  entomologique  de  l'Asie  et  de  l'Afrique  centrales,  lais- 
sent, à  notre  époque,  beaucoup  à  désirer. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  D"^  Suflrian,  qui  a  donné,  en  iSo\,  le  travail 
le  plus  complet  que  nous  possédions  sur  les  Chrysomèles  de  la  Faune 
européenne,  en  décrit  environ  i-iO  espèces.  Grâce  aux  persévérantes 
recherches  des  entomologistes  contemporains  et  surtout  de  MM.  Reiche 
et  Fairmaire,  ce  nombre  est  à  peu  près  doublé  (1). 

(1)  V.  Annales  de  la  Soc.  cntoin.  de  France. 


CHRYSOMÉLITES.  381 

Ménétriés  (1),  Gebler  (2),  Falderman  (3),  Motschulsky  (4),  Stâl  (5),  et 
Baly  (6),  ont  donné  la  description  d'espèces  de  la  Sibérie,  du  Kasch- 
mire,  de  la  Mongolie,  de  la  Chine,  du  Japon.  La  longue  énumération 
qu'on  pourrait  en  faire,  manquerait  d'exactitude,  parce  que  sans  avoir 
les  types  sous  les  yeux,  on  pourrait  y  introduire  des  espèces  qui 
doivent  figurer  dans  d'autres  genres. 

Depuis  quelques  années,  on  connaît  un  peu  mieux  la  Faune  de 
l'Afrique,  grâce  au  récent  travail  de  Vogel.  On  remarquera  cepen- 
dant que  dans  ce  travail,  l'entomologiste  de  Dresde  n'a  pas  compris 
les  espèces  qui  habitent  les  contrées  du  continent  africain  qui  longent 
la  mer  Méditerranée.  Celles  qu'il  décrit  au  nombre  de  25  sont  plus 
particulièrement  originaires  du  Cap;  n'y  sont  pas  comprises,  bien 
entendu,  les  Polysticta,  qui  constituent  un  sous-genre. 

Les  espèces  de  l'Australie  et  de  lOcéanie  ont  été  décrites  par  Bois- 
duval  (7),  par  Germar  (8),  par  M.  Slâl  (9)  et  par  M.  Baly  (10).  Leur 
nombre  est  très-limité,  on  dirait  que,  dans  ces  contrées,  les  Chryso- 
mèles  vraies  sont  remplacées  par  les  Phyllocharis  et  les  Paropsis. 

Les  états  primitifs  de  diverses  espèces  sont  aujourd'hui  connus,  la 
science  possède  des  détails  assez  circonstanciés  sur  les  larves  des 
C.  fulgida  Fabr.,  hœmaptera  L.,  violacea  Fabr.,  americana  L.  (11)  des 
Ch.  duplicata  Germ.  (12)  et  sanguinolenta  L.  (13). 

Comme  on  l'a  vu  plus  haut,  ces  larves  dilfèient  de  celles  des  Lina 
par  leur  forme  raccourcie,  très-convexe  eu  dessus  et  renflée  en  arrière. 

Dans  le  nombre  des  espèces  contenues  dans  le  genre  Chrysomela, 
il  est  deux  types,  que  l'absence  de  caractères  n'a  pas  permis  do 
regarder  autrement  que  comme  des  sous-genres;  ce  sont  les  Oreina 
et  les  Polysticta.  Ils  sont  remarquables  non-seulement  par  leur 
forme  générale,  qui  permet  souvent  de  les  reconnaître  à  la  première 
vue,  mais  encore  par  leur  habitat  spécial.  A  ces  titres,  ils  peuvent 
être  considérés  comme  formant  des  sous-genres. 

(i)  Ménétriés,  Mém.  Acad.  St-Pétersbourg. 

(2)  Gebler,  Bull,  de  Moscou,  1847. 

(3)  Falderman,  Fauna  Transcaucasica. 

(i)  Motschoulsky,  Etudes  entomol.  1832-62;  Bull,  de  Moscou. 

(5)  Slài,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Fùrh.  1857-1 8o8. 

(6)  Bdly,  Journ.  of  Entomol.  I;  Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.  3*  Sér.  t.  X. 

(7)  Boisduval,  Faune  entomol.  de  l'Océauie. 

(8)  Germar,  Linn.  entom.  111. 

(9)  Stâl,  Ofv.  af  K.  Yet.  Akad.  Fùrli.  1857-1838. 

(10)  Baly,  Phytopli.  Malayan. 

(11)  V.  Cliap.  et  Candèzc,  Cat.  des  larves,  p.  268. 

(12)  Cornélius,  Entom.  Zcit.  XIX,  p.  217. 

(13)  Lctzner,  37- Jalircsber.  dcr  Schlcs.  GescU.  f.  Yat.  Kult.  p.  95 


382  PHYTOPHAGES. 

Sous-GENRE.     OREINA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  426  (1). 

Antennes  grêles  et  allongées,  plus  ou  moins  distinctement  épaissies 
vers  Textrémité.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  subqua- 
drangulaire  ou  légèrement  dilaté  au  bout,  à  peine  moins  long  que  le 
précédent.  —  Prothorax  court,  presque  toujours  légèrement  rétréci 
vers  la  base,  ses  bords  latéraux  renflés  en  bourrelets.  —  Elytres  al- 
longées, dilatées  en  arrière  et  largement  arrondies,  plus  larges  à  la 
base  que  le  pronotuni,  avec  les  saillies  humérales  assez  marquées;  à 
surface  éparsement  ponctuée  ou  chagrinée. 

Ces  insectes  sont  de  forme  oblongue,  elliptique,  peti  convexe,  de 
forme  élégante  et  parés  des  plus  belles  couleurs.  Les  espèces  sont 
extrêmement  difficiles  à  séparer  les  unes  des  autres,  à  cause  des 
nombreuses  variations  de  couleur  et  même  de  forme  auxquelles  elles 
sont  sujettes.  Elles  vivent  plus  particuUèreraent  sur  les  hautes  mon- 
tagnes; elles  habitent  les  Alpes  du  centre  de  l'Europe  et  des  Pyré- 
nées. Jusqu'ici,  elles  paraissent  faire  défaut  dans  les  Alpes  Scandi- 
naves, l'Oural  et  dans  le  Caucase  ;  cependant  elles  ont  été  découvertes 
dans  les  Montagnes  de  la  Sibérie  occidentale. 

Soos-GENRE.    POLYSTICTA. 
HoPE,  ColéoTp.  Man.  III,  p.  164. 

Tête  fortement  engagée  dans  le  prothorax,  souvent  invisible  d'en 
haut;  palpes  maxillaires  à  3  article  obconique,  4  aussi  long,  un  peu 
atténué  et  tronqué-arrondi.  —  Antennes  grêles,  dépassant  légère- 
ment la  base  du  pronotum,  les  6  ou  7  derniers  articles  élargis  et 
subcomprimés.  —  Prothorax  transversal,  régulièrement  convexe,  ré- 
tréci en  avant.  —  Elytres  ovalaires-globuleuses,  ponctuées-striées, 
épipleures  larges  et  planes.  —  Prosternum  médiocre,  sillonné  au 
milieu,  élargi  et  obtus  en  arrière;  parapleures  métasternales  faible- 
ment atténuées  en  arrière.  —  Pattes  normales. 

Les  PoLYSTiCTA  Ont  la  forme  ovalaire  de  la  Halyzia  ocellata,  très- 
convexe  en  dessus,  plane  en  dessous;  leur  coloration  rappelle  égale- 
ment celle  des  Coccinellides;  sur  un  fond  obscur,  les  elytres  sont  le 
plus  souvent  ornées  de  nombreuses  taches  arrondies,  ou  bien  le  fond 
est  clair  et  les  taches  foncées. 

Si  l'on  voulait  ne  considérer  que  les  Chrysomèles,  il  serait  tou- 
jours facile  de  distinguer  les  Polysticta  des  Chrysomela  par  la  pré- 
Ci)  Chrïsochloa,  Hope,  Coleop.  Man.  III,  p.  165.  —  Chrysomelœ  monticolœ, 
Sudr.  LiuD.  entom.  V,  p.  139. 


CHRYSOMÉLITES.  383 

sence,  à  la  face  inférieure  du  pronotum ,  d'une  rainure  profonde, 
qui^  partant  du  bord  antérieur  vis-à-vis  des  yeux,  longe  le  bord  la- 
téral et  atteint  l'angle  postérieur  du  pronotum.  Ce  caractère  ne  suf- 
firait pas  pour  motiver  une  distinction  générique,  parce  qu'il  se  re- 
trouve chez  un  nombre  assez  considérable  d'espèces  de  l'Amérique 
(Calligrapha)  et  de  l'Océanie  (Australica),  il  n'est  pas  même  tout- 
à-fait  étranger  aux  Chrysomèles  d'Europe  [C.  cœrulea,  gôUingennis). 

Dans  un  récent  travail,  Vogel  a  fait  connaître  34.  Polysticta,  dont 
une  quinzaine  sont  décrites  pour  la  première  fois.  Quelques  années 
auparavant,  M.  Clark  avait  soumis  les  espèces  de  ce  sous-genre  à  une 
revue  critique  dans  les  Annales  d'histoire  naturelle  (1);  il  y  avait 
compris  les  Centroscelis  qui  peuvent  facilement  être  distinguées  par 
la  forme  des  tibias. 

Il  pourra  paraître  étrange  que  nous  ayons  adopté  pour  ces  sous- 
genres  un  nom  de  l'invention  de  M.  Chevrolat,  un  autre  de  Hopej 
tandis  que  l'un  et  l'autre  de  ces  Entomologistes  ont  donné  des  noms 
à  chacune  de  ces  divisions  ;  les  Oreina  et  les  Atechna  de  M.  Chevro- 
lat correspondent  exactement  aux  Chrysochloa  et  aux  Polysticta 
de  Hope.  L'auteur  français  a  indiqué  les  coupes  génériques  sans  les 
décrire  ;  l'auteur  anglais,  quoique  connaissant  le  Catalogue  du  comte 
Dejean,  a  changé  les  noms  et  n'a  que  très-imparfaitement  tracé  les 
caractères  des  genres.  En  cette  circonstance,  et  vu  que  les  droits  de 
priorité  sont  contestables,  nous  avons  suivi  l'usage  qui  semble  vou- 
loir consacrer  les  deux  noms  que  nous  avons  adoptés. 

CALLIGRAPHA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3*  éd.  p.  422  (2). 

Tête  médiocrement  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  fin  et  bien  marqué,  anguleux  en  arrière  et  sou- 
vent continu,  avec  une  rainure  médiane  longitudinale  jusque  sur  le 
vertex  ;  labre  assez  grand,  subémarginé  ;  mandibules  épaisses,  cou- 
dées, subexcavées  en  dehors  à  la  base,  toujours  assez  saillantes  et 
déterminant,  en  avant  de  la  tète,  vme  espèce  de  museau  quadran- 
gulaire;  palpes  maxillaires  à  dernier  article  de  même  largeur  ou  un 
peu  plus  large  que  le  précédent,  tantôt  un  peu  plus  long,  tantôt  plus 
court,  comprimé  et  tronqué  obliquement.  —Yeux  ovalaires,  oblongs, 

(1)  Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Ilist.  3=  Sér.  t.  XIV,  p.  115. 

(2)  Syn.  Calligrapha,  Erichson,  Archiv.  f.  Natuig.  XIII,  1,  p.  158;  S'âl,  Ofv. 
af  K.  Vet.  Akad.  Forh.  1860,  p.  400.  —  Polyspila,  Hope,  Coleop.  Man.  III, 
p.  105;  Guérin-Mén.  Yerh.  Zool.  Bot.  Ver.  Wien,  V,  p.  606.  — Chrvsomela 
(p.),  Oliv.  Entoni.  V,  p.  532;  Slal,  Moiiog.  Clirys.  Amer.  p.  258;  Roger,  Pro- 
ceed.  Acad.  Phil.  VIII,  p.  35;  Sullr.  Entom.  Zeit.  XIX,  p.  253.  —  Le  Conte, 
Ann.  of  tlic  Lyc.  I,  p.  173. 


384  PHYTOPHAilES. 

peu  convexes.  —  Antennes  médiocres,  dépassant  légèrement  la  base 
du  pronotum,  distinctement  épaissies  vers  l'extrémité,  tantôt  d'une 
manière  insensible  et  graduelle,  tantôt  d'une  manière  plus  brusque 
et  présentant  alors  une  espèce  de  massue  oblongue  de  cinq  ou  de  six 
articles.  —  Prothorax  transversal,  légèrement  convexe,  les  angles 
antérieurs  plus  ou  moins  marqués  et  aigus.  —  Elytres  oblongues-ova- 
laires,  à  ponctuation  variable.  —  Prosternum  étroit,  relevé  et  sub- 
tronqué en  arrière;  mésosternura  très-court;  métasternum  à  para- 
pleures  linéaires. —  Pattes  normales,  article  onguéal  souvent  subdenté 
en  dessous;  crochets  simples  et  non  contigus  l'un  à  l'autre. 

Cette  coupe  générique,  signalée  par  M.  Chevrolat  dans  le  Catalo- 
gue du  comte  Dejean,  a  été  brièvement  caractérisée  par  Erichson 
dans  ses  Etudes  sur  les  Insectes  du  Pérou,  à  propos  de  la  C.  matro- 
nalis  qu'il  devait  décrire.  Elle  correspond  à  la  29'-  et  dernière  divi- 
sion de  la  Monographie  des  Chrysomélides  d'Amérique.  Nous  y  avons 
ajouté  la  C.  iO  guttata  Still,  de  la  Division  49.  Le  groupe  du  Prof. 
Stâl  comprend  il  espèces,  dont  trente  sont  originaires  du  Mexique, 
huit  de  l'Amérique  boréale  et  plus  particulièrement  du  Texas;  le 
reste,  limité  à  quelques  espèces,  se  trouve  disséminé  dans  diverses 
contrées  de  l'Amérique  du  Nord  jusqu'au  Canada,  et  de  l'Amérique 
du  Sud,  au  Venezuela,  en  Colombie,  en  Pérou. 

Ces  insectes,  qui  sont  remarquables  par  la  beauté  de  leurs  nuances 
et  les  dessins  variés  et  bizarres  dont  leurs  élytres  sont  ornées,  ont 
entre  eux  la  plus  grande  affinité;  aussi  la  détermination  ne  laisse  pas 
que  de  présenter  de  sérieuses  difficultés. 

Ces  difficultés  sont  augmentées  par  la  variation  que  l'on  observe 
dans  la  coloration,  la  sculpture  et  la  taille.  La  première  varie  du  vert 
doré  ou  bronzé  au  noir  et  au  brun  métallique  :  presque  toujours  les 
élytres  sont  d'un  jaune  clair  avec  des  dessins  de  la  même  nuance 
que  le  fond;  par  l'agrandissement  des  dessins,  soit  taches  ou  ban- 
des, la  couleur  du  fond  peut  être  réduite  presque  à  rien,  à  quel- 
ques points  disséminés  çà  et  là.  Selon  les  individus  qui  composent 
une  même  espèce,  ces  dessins  varient  dans  des  limites  assez  étendues, 
et,  chose  remarquable,  la  ponctuation  varie  dans  les  mêmes  rap- 
ports. En  eflet,  les  taches  sont  ordinairement  lisses,  leurs  contours 
seuls  sont  marqués  de  points  enfoncés;  il  en  résulte  que  si  plusieurs 
taches  viennent  à  se  toucher  par  leurs  bords  ou  à  se  confondre,  la 
ponctuation  disparait  aux  points  de  jonction. 

Le  Prof.  Stiil  établit  dans  sa  29  division,  7  subdivisions  basées  sur 
la  forme  des  antennes,  la  grandeur  relative  du  dernier  article  des 
palpes  maxillaires,  le  dessin  des  élytres  et  enfin  sur  la  présence  ou 
l'absence  d'une  rainure  assez  profonde,  creusée  à  la  face  inférieure 
du  prouotun),  un  peu  en  dedans  du  bord  marginal. 

Lus  auU'tuios,  ([uoique  variant  peu,  présentent  cependant  quelques 
modilications  dont  il  faut  tenir  compte:  dans  la  majorité  des  espèces, 


CBRYSOMÉLITES.  385 

elles  s'épaississent  vers  l'extrémité  d'une  manière  graduelle;  dans 
d'autres,  les  o,  plus  rarement  les  6  derniers  articles,  forment  une  es- 
pèce de  massue  plus  ou  moins  distincte. 

Le  dernier  article  des  palpes  maxillaires  présente,  à  son  tour,  cer- 
taines modifications  utiles  dans  la  détermination  des  types  :  on  le 
trouve  tantôt  subquadrangulaire  et  de  la  largeur  du  précédent, 
tantôt  il  le  surpasse  en  grandeur  et  se  dilate  manifestement  vers  son 
extrémité. 

Dans  la  majorité  des  cas,  on  remarque  à  la  partie  inférieure  du 
pronotum,  en  dedans  et  le  long  du  bord  marginal,  une  rainure  assez 
profonde,  parfois  lisse,  parfois  rugueuse  et  formée  de  points  con- 
fluents; dans  d'autres  cas,  elle  s'eiface  partiellement  et  finit  par  dis- 
paraître en  entier  dans  un  petit  nombre. 

De  tous  les  genres  de  Chrysomélites,  aucun  ne  se  rapproche  da- 
vantage du  genre  Chrysomela.  que  le  genre  actuel.  La  forme  et  les 
dimensions  des  sternums,  qui  fournissent  de  bons  caractères  distinc- 
tifs,  font  ici  tout-à-fait  défaut;  c'est  à  peine  si  l'on  trouve^  sous  ce 
rapport,  quelques  légères  différences  entre  les  Calligrapha.  et  nos 
Clirysomèles  d'Europe;  les  épisternums,  les  épimères  de  chacun  des 
trois  segments  thoi'aciques  sont  construits  sur  le  même  modèle  et 
conservent  les  mêmes  rapports.  En  un  mot,  l'organisation,  considérée 
dans  son  ensemble,  est  à  peu  près  identique.  Parmi  les  caractères  que 
Ton  peut  invoquer  pour  établir  la  distinction,  le  plus  généralement 
applicable  nous  paraît  être  celui  tiré  de  la  forme  des  mandibules, 
qui  sont  plus  saillantes  dans  les  Calligrapha,  et  forment  en  avant  de 
la  tète  u!ie  espèce  de  museau  quadrangulaire,  que  l'on  ne  retrouve 
pas  dans  nos  Chrysomèles.  Un  second  caractère,  quoique  moins  gé- 
néral, réside  dans  la  forme  de  l'article  onguéal  des  tarses,  souvent 
denté  à  sa  face  inférieure,  en  dessous  de  l'articulation  des  cro- 
chets. 

11  n'est  pas  impossible  qu'une  étude  attentive  des  organes  buccaux 
permettrait  d'ajouter  à  ces  caractères  d'autres  notes  distinctives; 
ainsi,  nous  avons  remarqué  que,  dans  les  espèces  d'Europe,  les 
palpes  et  la  languette  sont  d'une  nature  cornée  et  coriace,  tandis  que 
dans  les  Calligrapha,  ces  parties  sont  plus  ou  moins  membraneuses; 
les  mâchoires,  dans  ces  dernières,  ont  les  lobes  subégaux;  tandis  que 
dans  nos  vraies  chrysomèles  le  lobe  externe  est  beaucoup  plus  long 
que  l'interne.  Mais  on  comprend  qu'il  nous  soit  impossible,  dans  un 
ouvrage  de  la  nature  de  celui-ci,  de  disséquer  les  organes  buccaux 
de  chacune  des  espèces,  et  de  mutiler  les  matériaux  que  des  Ento- 
mologistes obligeants  ont  bien  voulu  mettre  à  notre  disposition. 
Quoi  qu'il  en  soit,  malgré  le  savant  et  consciencieux  travail  de  M.  Stâl, 
la  tribu  actuelle,  comme  plusieurs  autres,  demande  encore  de  nou- 
velles recherches. 

Colcoplères.    Tome  X.  25 


386  rBTTOPHÀGBS. 

ZYGOGRAMMA. 
Chevsolat,  Dej.  Cat.  3«  éd.  p.  422  (1). 

Tète  médiocrement  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  séparé 
du  front  par  un  sillon  très-fin,  anguleux  en  arrière,  labre  transversal, 
émarginé;  mandibules  fortes,  toujours  assez  saillantes;  palpes  maxil- 
laires assez  gros  et  robustes,  à  3  article  dilaté,  obconique,  -4  sub- 
comprimé, tronqué,  toujours  très -développé,  parfois  dilaté  à  son  ex- 
trémité et  plus  grand  que  le  précédent.  —  Yeux  ovalaires,  oblongs, 
peu  convexes.  —  Antennes  assez  longues  et  grêles,  les  5  ou  6  der- 
niers articles  distinctement  plus  gros  que  les  autres;  par  exception, 
graduellement  dilatés  vers  le  bout." —  Prcthorax  transversal,  régu- 
lièrement convexe,  bcrd  antérieur  faiblement  échancré;  écusson  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  ovalaires,  courtes  ou  oblongues,  tou- 
jours plus  ou  moins  convexes,  à  ponctuation  variable. —  Prosternum 
médiocrement  large,  un  peu  relevé  entre  les  hanches,  subdilaté  en 
arrière,  tronqué  ou  arrondi;  mésosternum  assez  large,  déclive;  mé- 
tasternum  coupé  carrément  en  avant.  —  Pattes  médiocres,  normales; 
article  onguéal  armé  en  dessous  de  l'articulation  des  crochets  d'une 
ou  de  deux  dents;  crochets  rapprochés,  contigus  à  la  base. 

Ce  genre,  indiqué  dans  le  catalogue  du  comte  Dejean,  a  été  carac- 
térisé en  1847  par  Erichson,  à  l'occasion  de  son  travail  sur  les  in- 
sectes du  Pérou.  11  correspond  en  entier  à  la  28«  division  de  la  Mo- 
nographie du  Prof.  Stâl,  qui  comprend  plus  de  50  espèces.  Une 
bonne  moitié  de  ces  dernières  appartient  à  l'Amérique  méridionale 
et  spécialement  aux  diverses  contrées  du  Brésil;  l'autre  moitié  est 
originaire  du  Mexique  et  trois  d'entre  elles  habitent  l'Amérique  du 
Nord. 

Nous  comptons  au  nombre  des  espèces  de  ce  même  genre  la  Chry- 
somela  ZeUersledti  Stâl,  qui  seule  forme  la  12°  division  de  la  Mo- 
nographie des  Chrysoméhdes  de  l'Amérique.  Cette  espèce,  également 
originaire  du  Mexique,  possède  les  deux  wiractères  principaux  de  ce 
genre,  c'est-à-dire  des  crochets  contigus  et  l'article  onguéal  denté  en 
dessous.  La  forme  générale,  la  ponctuation,  la  coloration,  la  patrie 
même  la  rapprochent  intimement  de  diverses  espèces  du  genre  ac- 
tuel; il  est  bien  vrai  que  la  dent  du  4  article  des  tarses  est  plus  for- 
tement accusée  que  dans  les  autres  Zygogramma  et  que  cette  dent  est 
simple,  mais  ces  différences  ne  nous  paraissent  pas  suffisantes  pour 
motiver  la  création  d'un  genre  spécial. 

Le  Prof.  Stâl  divise  les  espèces  de  ce  groupe  en  neuf  divisions  se- 

(1)  Syn.  Zygogramma,  Erichson,  Archiv.  f.  Nattirg.  XTII,  1,  p.  157  ;  Stài,  Ofv. 
af  K.  Vet.  Aliiid.  Forh.  1859,  p.  318.  —  Chrisomela,  Fabr.  Oliv.  Latr.  Klug,  etc. 
~  Chbysomela  (pars),  Stàl,  Monogr.  Clirys.  Amer.  p.  232,  p.  154. 


f.HRYSOMÉLITES.  387 

condaires,  basées  principalement  sur  la  coloration  des  élytres  :  dans 
les  huit  premières,  sur  un  fond  obscur,  noir  ou  bronzé,  les  élytres 
sont  ornées  de  deux,  de  trois  ou  d'un  plus  grand  nombre  de  lignes  lon- 
gitudinales jaunâtres;  ou  bien  la  couleur  du  fond  est  claire  avec  des 
bandes  obscures.  Dans  la  dernière  division,  composée  presque  uni- 
quement d'espèces  américaines,  la  coloration  est  autrement  disposée  : 
les  élytres  sont  d'un  jaune  plus  ou  moins  vif  avec  des  bandes,  des 
traits  droits  ou  arqués,  des  macules  grandes  ou  petites  d'un  brun 
brillant  ou  d'un  vert  métallique. 

La  ponctuation  de  ces  mêmes  élytres  n'est  pas  moins  remarquable 
que  la  disposition  des  couleurs  :  dans  les  espèces  où  la  coloration  est 
disposée  par  bandes  longitudinales,  la  ponctuation  est  régulière,  elle 
limite  exactement  les  parties  foncées  et  souvent  en  recouvre  égale- 
ment la  surface,  tantôt  disséminée  et  sans  ordre,  tantôt  disposée  en 
stries;  tandis  que  les  parties  claires  sont  lisses  ou  parsemées  de  points 
plus  faibles.  Lorsque  la  coloration  est  moins  régulière  et  que  les  ély- 
tres sont  marquées  de  taches  ou  de  bandes,  celles-ci  sont  ornées  sur 
leurs  contours  et  sur  leur  surface  de  points  profonds,  et  les  parties 
claires  sont  lisses  ou  vaguement  pointillées.  Une  particularité  qui  mé- 
rite d'être  mentionnée,  c'est  que  l'abondance  et  la  force  de  la  ponc- 
tuation dépendent  de  la  forme,  de  la  grandeur,  de  la  confluence  des 
taches,  et  lorsque  l'une  de  ces  dernières  vient  à  disparaître,  la  ponc- 
tuation s'efface  en  même  temps.  Des  observations  semblables,  à  cer- 
taines particularités  près,  ont  été  faites  pour  le  genre  précédent. 

COSMOGRAMMA. 
Erichson,  Archiv,  f.  Naturg.  XIII,  1,  p.  157  (1). 

Tête  petite,  terminée  en  avant  par  un  très-petit  museau  quadran- 
gulaire;  épistome  séparé  du  iront,  labre  subémarginé;  mandibules 
courtes,  brusquement  recourbées  en  dedans;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  plus  grand  que  le  précédent,  largement  tronqué  à 
son  extrémité.  —  Yeux  transversalement  oblongs.  —  Antennes  assez 
robustes,  plus  courtes  que  la  moitié  du  corps,  graduellement  et  assez 
fortement  épaissies  vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  assez 
convexe,  bord  antérieur  échancré  et  sinueux,  bords  latéraux  presque 
droits,  non  épaissis  en  bourrelets;  écusson  semi-elliptique.  — Elytres 
brièvement  ovalaires,  assez  convexes,  un  peu  plus  larges  à  leur  base 
que  le  pronotum,  subdilatées  dans  leur  milieu,  à  surface  ponctuée- 
striée.  —  Prosternum  médiocre,  un  peu  relevé  entre  les  hanches,  sa 
base  reçue  dans  un  enfoncement  du  mésusternum;  métasternum  à 

(1)  CosMOGRAMMA,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Ak.  Fodi.  1860,  p.  459.  — Chryso- 
MELi,  Stâl,  HoDogr.  Chrys.  Atnér.  p.  230. 


388  PHYTOPHAGES. 

bord  antérieur  en  bourrelet,  à  parapleures  subparallèles,  ponctuées. 

—  Pattes  plutôt  grêles  que  robustes;  article  onguéal  fortement  denté 
en  dessous,  à  la  base  des  crochets,  ceux-ci  simples  et  légèrement  di- 
vergents. 

Cette  coupe  générique  a  été  créée  par  Erichson  dans  la  Description 
des  Coléoptères  du  Pérou;  elle  correspond  à  la 27*  division  de  la  Mo- 
nographie des  Chrysomélides  de  l'Amérique  et  ne  renferme  qu'un 
petit  nombre  de  types  découverts  au  Pérou,  dans  la  Bolivie  et  les 
contrées  voisines  du  Brésil.  Ce  sont  de  très-jolis  insectes,  de  forme 
ovalaire,  de  pelite  taille,  ornés,  sur  un  fond  sombre,  d'une  bordure 
et  parfois  de  lignes  longitudinales  d'un  jaune  vif  et  tranchant  ou 
d'un  rouge  orangé. 

Il  ne  parait  pas  bien  difficile  de  reconnaître  le  genre  actuel  parmi 
les  autres  de  ce  même  groupe  :  le  développement  du  dernier  article 
des  palpes  maxillaires,  la  double  dent  de  l'extrémité  de  l'article  on- 
guéal des  tarses  le  séparent  assez  nettement  de  la  plupart  des  autres 
types.  Les  deux  caractères  signalés  lui  sont  communs  avec  les  Gas- 
TROLiNA,  mais  les  espèces  de  ce  dernier  genre  sont  différentes  du  tout 
au  tout,  et  le  faciès  seul,  à  défaut  d'autres  notes  distinctives,  ne  per- 
mettrait pas  la  confusion. 

LEUCOCERA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3'  éd.  p.  428  (1). 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax  un  peu  au-delà  du  bord 
postérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  un,  an- 
guleux dcins  son  milieu  et  souvent  prolongé  em  arrière  par  une  ligne 
médiane  longitudinale;  labre  écliancré;  palpes  maxillaires  à  dernier 
article  aussi  large  et  à  peu  près  aussi  long  que  le  précédent,  tronqué 
carrément  et  comprimé.  —  Yeux  assez  grands,  oblongs,  peu  con- 
vexes. —  Antennes  courtes,  dépassant  à  peine  la  base  du  pronotum, 
hyalines,  d'un  blanc  jaunâtre,  2  article  subglobuleux,  3  du  double 
plus  long  et  très-grêle,  les  suivants  s'élargissaut  peu  à  peu,  d'une 
manière  très-distincte  et  devenant  transversaux,  le  dernier  pointu. 

—  Prothorax  court,  régulièrement  convexe,  à  peine  un  peu  moins 
large  que  les  élytres.  —  Celles-ci  brièvement  ovalaires,  convexes.  — 
Prosteruum  médiocre,  saillant  entre  les  hanches,  subélargi  et  tron- 
qué en  arrière;  mésosternum  court,  en  bourrelet  transversal;  méta- 
sternum  tronqué  en  avant,  à  peine  saillant;  ces  trois  arceaux  thoraci- 
ques  à  peu  près  de  niveau  entre  eux.  —  Pattes  courtes  et  robustes, 
tarses  relativement  assez  larges,  croc'nets  simples. 

(1)  Leucocera,  Stài,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Foili.  1858,  p.  477;  Chrysomela, 
Jacq.-Duval,  IIisl.  fis.  de  Cuba,  VU,  p.  125;  Stal,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  201. 


CHRYSOMÉLITES.  389 

Ce  genre  est  remarquable  à  divers  titres  :  Toutes  les  espèces  sont  à 
peu  près  de  la  même  taille  et  mesurent  de  6  à  8  millimètres,  leur 
corps  est  très-convexe  et  de  forme  assez  régulièrement  ovalaire;  elles 
rappellent  à  divers  égards  les  Polysticta.  de  l'Afrique  australe.  De 
plus,  leurs  élytres  sont  marquées  de  séries  de  points  assez  gros  et  or- 
dinairement régulièrement  disposés  ;  les  antennes  sont  très-courtes  et 
dépassent  à  peine  la  base  du  pronotum,  elles  s'élargissent  peu  à  peu 
et  d'une  manière  très-sensible  yevs  l'extrémité,  leurs  derniers  arti- 
cles sont  transversaux  et,  particularité  remarquable,  elles  sont  hya- 
lines, veloutées,  d'un  blanc  jaunâtre,  exceptionnellement  rembrunies 
vers  l'extrémité. 

Ajoutez  à  cet  ensemble  de  caractères,  que  les  espèces  connues,  au 
nombre  de  douze,  sont  confinées  dans  les  îles  de  Cuba  et  de  Haïti. 

EUGONYCHA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  428  (1). 

Tête  large,  fortement  déclive  et  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au 
bord  antérieur  des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  profond 
sillon  ;  labre  très-saillant,  en  demi-cercle  ;  palpes  maxillaires  à  der- 
nier article  de  moitié  plus  court  et  un  peu  plus  grêle  que  le  précé- 
dent, légèrement  atténué  vers  l'extrémité  et  tronqué.  —  Yeux  trans- 
versaux, très-peu  convexes.  —  Antennes  courtes,  dépassant  à  peine 
la  base  du  pronotum,  insensiblement  épaissies  vers  l'extrémité,  avec 
les  derniers  articles  transversaux.  —  Prothorax  très-convexe,  trans- 
versal, ses  angles  antérieurs  très-marqués  et  abaissés.  —  Elytres  sub- 
globuieuses,  éparsément  et  finement  ponctuées. —  Prosternum  étroit, 
à  peine  élargi  en  arrière,  situé  sur  un  plan  inférieur  aux  segments 
suivants;  mésosternum  déclive  en  avant;  métasternum  un  peu  con- 
vexe, ses  parapleures  à  peu  près  lisses.  —  Pattes  robustes  et  courtes, 
article  onguéal  terminé  en  dessous  par  deux  dents  aiguës  ;  crochets 
simples. 

Deux  espèces  du  Brésil  composent  le  genre  actuel  et  la  division  XIV 
de  M.  Stâl.  Elles  sont  remarquables  par  leur  forme  subglobuleuse  et 
bien  caractérisées  par  leur  labre  entier,  leurs  antennes  à  articles 
transversaux  et  la  structure  de  l'article  onguéal  des  tarses. 

(1)  EocoNYCHA,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Forh.  1860,  p.  433.  —  Chfvïsomela, 
Stiil,  Monogr.  Chrys.  Ainér.  p.  135. 


390  PHYTOPHAGES. 

STILODES. 
Chevrolat,  Dej,  Cat.  3*  éd.  p.  427  (1). 

Tête  fortement  engagt';e  dans  le  prothorax,  à  peine  visible  d'en 
haut;  épistome  s^'paré  du  front;  labr.e  échancré;  palpes  maxillaires 
à  dernier  article  subcomprimé,  tronqué,  moins  large  que  le  précédent 
et  à  peine  de  moitié  aussi  long.  —  Yeux  oblongs,  très-étroits,  peu 
convexes.  —  Antennes  grêles,  dépassant  faiblement  la  base  du  pro- 
notum,  épaissies  vers  l'extrémité  d'une  manière  lente  et  graduelle, 
les  derniers  articles  plus  longs  que  larges.  —  Prothorax  fortement 
transversal,  convexe  et  parfois  bombé  au  milieu.  —  Elytres  briève- 
ment ovalaires,  courtes  et  convexes,  ornées  de  séries  de  points  dis- 
posés sur  un  ou  deux  rangs,  la  strie  suturale  très-courte  ou  dépassant 
un  peu  le  milieu.  —  Prosternum  peu  saillant,  légèrement  élargi  en 
arrière  des  hanches,  mésosternum  court,  déclive  en  avant  avec  une 
fossette  plus  ou  moins  profonde;  métasternum  tronqué  en  avant  dans 
son  milieu,  très-peu  renflé  en  bourrelet  ;  parapleures  lisses  ou  très- 
légèrement  ponctuées.  —  Pattes  médiocres,  tibias  subdilatés  à  leur 
extrémité  et  présentant  à  leur  face  externe  une  large  dépression  lisse, 
dont  le  sommet  s'arrête  au  tiers  de  la  longueur;  article  onguéal  et 
crochets  simples. 

Ce  genre,  qui  se  compose  des  divisions  22  et  23  du  Prof.  Stâl,  ren- 
ferme une  trentaine  d'espèces,  originaires  du  Brésil  ou  des  contrées 
limitrophes,  la  Bolivie,  la  République  de  l'Equateur.  Les  deux  divi- 
sions du  professeur  de  Stockholm  sont  basées  sur  la  longueur  de  la 
première  strie  des  éîytres  :  dans  la  22^,  cette  strie  dépasse  le  milieu 
de  l'élytre,  tandis  qu'elle  est  très-courte  dans  la  23*. 

Il  fait  partie  de  ce  groupe  nombreux  de  genres  chez  lesquels  le 
3  article  des  tarses  est  entier  et  oiî  le  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires est  moins  développé  que  le  précédent  ;  ses  limites  parfois  in- 
décises ont  besoin  d'être  mieux  fixées  et  ses  caractères  sont  plutôt 
négatifs  que  positifs. 

LEPTINOTARSA. 
Chevrolat,  Dei.  Cat.  3»  éd.  p.  421  (2). 

Tête  médiocrement  engagée  dans  le  prothorax  ;  épistome  séparé  du 

(1)  Syn.  Stilodes,  Baly,  Ann.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.  3"  S6r.  t.  IV,  p.'58; 
Desmoghamma  (pars),  Slâl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Aiiad.  Fôrh.  1839,  p.  321  ;  Chryso- 
MEi.A  (pars),  Stàl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  206;  Perty,  Delectus  Anim.  Artic. 
p.  107." 

(2)  Syn.  LEPTINOTARSA,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Aliad.  Fôrh.  1838,  p.  475.  — 
Myocorina,  Chevr.  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Fôrli.  1838,  p.  31G.— Polyspila, 


OHRTSOMÉIITES.  391 

front;  labre  assez  grand,  éniarginé;  palpes  maxillaires  gros, 3  article 
obconique,  fortement  renflé,  i  subcomprimé,  tronqué,  beaucoup  plus 
court  et  plus  étroit  que  le  précédent.  —  Yeux  un  peu  convexes.  — 
Antennes  très-variables,  plus  ou  moins  épaissies  et  subcomprimées 
vers  l'extrémité,  tantôt  allongées,  avec  les  articles  terminaux  plus 
longs  que  larges,  tantôt  plus  courtes,  les  5  ou  6  derniers  articles  trans- 
versaux ou  subcarrés,  formant  une  massue  plus  ou  moins  distincte. 
—  Prothorax  transversal,  relativement  assez  long,  toujours  assez  con- 
vexe et  parfois  bombé  dans  son  milieu,  ses  angles  antérieurs  très- 
prononcés,  le  plus  soiivent  aigus  et  parfois  mucronés.  —  Elytres 
oblongues  ou  ovalaires,  allongées,  à  ponctuation  variable,  tantôt  les 
points  disposés  régulièrement  sur  une  seule  série,  tantôt  sur  deux  ou 
plusieurs  rangs  et  plus  ou  moins  confus.  —  Prosternum  légèrement 
relevé  entre  les  hanches  antérieures,  dilaté  en  arrière  et  tronqué  ; 
mésosternum  court,  déclive  en  avant  et  seulement  un  peu  transversal  ; 
métasternum  tronqué  en  avant  dans  son  milieu,  non  renflé  en  bour- 
relet. —  Pattes  longues  ou  médiocres,  jambes  creusées  à  leur  face 
externe  d'une  gouttière  qui  atteint  ordinairement  le  milieu  de  leur 
longueur,-  article  onguéal  et  crochets  simples. 

Ce  genre,  indiqué  par  M.  Chevrolat  dans  le  Catalogue  du  comte 
Dejean,  correspond  à  la  division  XY  du  Prof.  Stâl.  Celle-ci,  très-ho- 
mogène quant  à  l'habitat  des  espèces,  l'est  fort  peu  quant  à  leur 
forme  et  à  la  disposition  des  couleurs,  et  nous  croyons  qu'il  y  aurait 
lieu  d'établir  trois  sûus-genres. 

Toutes  les  espèces  habitent  le  Texas,  le  Mexique,  le  Guatemala, 
c'est-à-dire,  à  peu  près  exclusivement  l'Amérique  centrale;  la  G.  Hey- 
deni  Stâl  est  indiquée  comme  originaire  du  Brésil;  un  doute  nous  est 
permis  à  propos  de  cette  indication,  vu  que  les  échantillons  de  notre 
collection  portent  la  suscription  du  Mexique.  La  C.  ii-lineata  Stâl 
est  mentionnée  comme  se  trouvant  en  même  temps  a,u  Mexique,  à  la 
Costa-Rica  d'une  part,  à  Bogata  et  dans  la  Bolivie  de  l'autre;  ce  serait 
un  habitat  bien  étendu;  nous  avons  reçu  l'espèce  du  Guatemala  seu- 
lement. Les  indications  données  nous  semblent  donc  demander  con- 
firmation. Cette  réserve  faite,  le  genre  Leptinotarsa  est  à  peu  près 
limité  à  l'Amérique  centrale. 

Les  espèces  se  distinguent  du  genre  précédent  par  la  rainure  plus 
ou  moins  profonde  et  plus  ou  moins  étendue  de  la  face  externe  des 
tibias. 

Comme  nous  l'avons  dit,  ce  genre  présente  trois  types  qu'une 
étude  plus  approfondie  permettrait  peut-être  d'ériger  en  sous-genres. 

Guérin-Méii.  Verli.  Zool.-Bot.  Ver.  Wien,  V,  p.  GOG,  G26.  —  Chrysomela  (pars), 
Stàl,  Mouogr.  Ctirys.  Amer.  p.  15G.  —  Doryphoua,  Roger,  Procecd.  Acad. 
nat.  Scient.  Pliil.  VIll,  p.  30.  —  Callicbapi:»,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Aliad.  Forh. 
1860,  p.  460. 


392 


PHTTOPHAGES. 


Le  premier  contiendrait  les  grandes  espèces,  à  forme  oblongue,  à 
antennes  allongées,  graduellement  épaissies  vers  le  bout,  à  coloration 
variable;  le  second  type  pourrait  comprendre  les  espèces  chez  les- 
quelles les  antennes  sont  aussi  allongées  et  graduellement  épaissies, 
mais  dont  les  élytres  sont  régulièrement  ponctuées-striées  et  ornées 
de  bandes  longitudinales  alternativement  claires  et  foncées.  Enfin, 
dans  un  troisième  type,  nous  aurions  des  antennes  courtes,  à  articles 
terminaux  plus  larges  que  longs  et  formant  une  massue  plus  ou  moins 
distincte,  une  coloration  en  général  uniforme  et  une  poncluatiou 
presque  confuse. 

MUTEROCAMPTA. 

Chevrolat,  De».  Cat.  3^  éd.  p.  421  (1). 

Tète  fortement  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  très-fin,  anguleux  en  arrière  et  souvent  continu 
avec  une  ligne  médiane  enfoncée  sur  le  vertex;  labre  assez  fortement 
échancré;  palpes  maxillaires  très-gros, 3  article  obconique, renflé, 4  un 
peu  comprimé,  notablement  plus  court  et  plus  étroit  que  le  précé- 
dent, fortement  tronqué. —  Yeux  oblongs,  assez  convexes, — Antennes 
médiocres,  dépassant  la  base  du  pronotum,  épaissies  vers  l'extrémité, 
tantôt  d'iuie  manière  graduelle,  tantôt  brusquement  et  formant  une 
massue  de  5  ou  6  articles.  —  Prothorax  transversal. —  Elytres  oblon- 
gues,  plus  rarement  subglobuleuses,  presque  toujours  ponctuées- 
striées.  —  Prosternum  assez  relevé  entre  les  hanches  antérieures,  un 
peu  élargi  en  arrière,  arrondi  ou  rarement  subtronqué;  raésosternum 
déclive  en  avant  avec  une  profonde  fossette  dans  son  milieu;  méta- 
sternum  tronqué  en  avant,  un  peu  en  bourrelet  et  à  peine  plus  sail- 
lant que  le  mésosternum;  parapleures  toujours  fortement  ponctuées. 
—  Pattes  normales,  dans  un  très-petit  nombre  d'espèces,  Tarticle  ou- 
guéal  muni  en  dessous  de  deux  dents  à  la  base  des  crochets. 

Ce  genre  correspond  aux  divisions  XVI,  XVII  et  XVIII  de  la  Mono- 
graphie des  Chrysomélides  d'Amérique.  Nous  y  avons  réuni  la  divi- 
sion XIII  qui  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  la  Ch.  crucigera 
Sahlb.  Celle-ci  et  les  Ch.  pellasla  et  nnisicalis  Stal  sont  les  seuls  types 
ciiez  lesquels  l'article  onguéal  est  bideutù  en  dessous.  Quant  à  la  Ch. 
denticeps  Still  de  la  division  XiX,  elle  peut  également  rentrer  dans 
ce  genre; la  petite  dent  qui  orne  la  base  des  antennes  n'est  peut-être 
qu'un  caractère  spécifique. 

Ainsi  qu'il  est  facile  de  le  voir  par  la  diagnose,  ce  genre  n'est  que 

(1)  Syn.  Stilodes  (pars'.,  Baly,  Ann.  aii'l  Mag.  of  Kat,  Hist.  3«  Sér,  t.  IV, 
p.  58.  —  Deutehocampta,  Ericlis.  Arcli.  f.  Nalnrg.  XllI,  1,  p.  157;  Stal,  Ofv, 
af  K.  Vet.  Aliad.  Forli.  1859,  p,3U.  —  Chrysomela  {pars),  Slâl,  Monogr.  Chrys. 
Aioér.  p,  177. 


CHBYSOMÉLITES.  393 

faiblement  caractérisé;  néanmoins,  il  se  distingue  des  Stilodes  par  la 
forte  ponctuation  des  parapleures  métathoraciques,  dos  Leptinotarsa 
par  l'absence  de  sillon  aux  tibias.  La  position  du  prosternum  par  rap- 
port aux  deux  arceaux  postérieurs  de  la  poitrine,  permettra  de  le 
séparer  des  genres  suivants,  c'est-à-dire  les  Prosicela  et  les  Cryp- 

TOSTETHA. 

Toutes  les  espèces,  au  nombre  de  64,  sont  originaires  des  diverses 
contrées  de  l'Amérique  méridionale,  sauf  trois  ou  quatre  qui  se  sont 
rencontrées  au  Mexique. 

CRYPTOSTETHA. 
Baly,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  IV,  p.  349  (1). 

Tête  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux  ; 
épistome  à  peine  distinct;  labre  court,  écliancré;  palpes  maxillaires 
longs  et  robustes,  3  article  obconique,  très-renflé,  4  court,  mesurant 
à  peine  la  moitié  du  précédent,  comprimé  et  largement  tronqué  au 
bout.  —  Yeux  oblongs,  peu  convexes.  —  Antennes  robustes,  insensi- 
blement épaissies  vers  l'extrémité,  tous  les  articles  plus  longs  que 
larges.  —  Prothorax  très-court,  régulièrement  convexe.  —  Elytres 
ponctuées-striées,  les  séries  plus  ou  moins  régalièrement  géminées. 
—  Prosternum  médiocre  entre  les  hanches  antérieures,  un  peu  relevé 
en  arrière,  subélargi  et  échancré,  situé  sur  un  plan  inférieur  à  celui 
du  mésosternum;  celui-ci  très-court,  étroit  et  transversal;  métaster- 
num  non  convexe,  un  peu  porté  en  avant  entre  les  hanches  moyennes 
et  plus  ou  moins  renflé  eu  bourrelet.  —  Pattes  médiocrement  ro- 
bustes, cuisses  variables  ;  tibias  parfois  légèrement  canaliculés  en 
dehors;  crochets  simples. 

La  division  VIII  de  la  Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amé- 
rique correspond  au  genre  actuel,  créé  par  le  D''  Baly.  Il  se  distingue 
des  types  précédents  et  en  particulier  des  Deuterocampta  par  la  con- 
formation des  arceaux  inférieurs  de  la  poitrine.  Jusqu'ici,  le  proster- 
num, le  mésosternum  et  le  métasternum  se  sont  trouvés  à  peu  près 
dans  les  mêmes  conditions  de  niveau;  au  contraire,  dans  le  type  ac- 
tuel, lorsqu'on  retourne  l'insecte,  on  observe  que  le  pcosternum  se 
trouve  sur  un  niveau  inférieur  aux  deux  autres  arceaux,  qui  parais- 
sent renflés  et  soulevés  entre  les  hanches  moyennes.  Cette  disposition 
est  le  premier  indice  de  cette  structure  qui  se  développe  chez  les 
DoRYPHORA  et  permet  de  les  reconnaître  à  la  première  vue. 

Le  Prof.  Stiil  a  divisé  cette  huitième  coupe  en  deux  groupes,  dont 
nous  formerons  deux  sous-genres. 

(1)  Syn.  CuuYSOMELi  (p.),  Stàl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  139;  Labidomera, 
Chevr.  Dej.  Cal.  3'  éd.  p.  421;  Guéiin-Mén.,  Icon.  Règne  An.  p.  301. 


394  PHYTOPHAGES. 

Sous-GENRE.    CRYPTOSTETHA. 

Mâle.  Cuisses  normales,  non  dentées  en  dessous. 

Les  espèces,  au  nombre  d'une  dizaine,  se  rentontreut  au  Brésil  et 
dans  la  Bolivie. 

Sous-genre.    LABIDOMERA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  S"  éd.  p.  421  (1). 

Mâle.  Cuisses  antérieures  très-aplaties  en  dedans  et  munies  de 
deux  fortes  spinules,  situées  à  la  face  interne,  l'une  vers  la  base, 
l'autre  vers  l'extrémité. 

Ce  type  ne  renferme  que  deux  espèces  découvertes,  l'une  dans  le 
Texas,  l'autre  au  Mexique  et  le  Yucatan;  le  Catalogue  du  comte 
Dejean  en  signale  trois.  La  présence  d'une  ou  de  plusieurs  dents  à  la 
face  inférieure  des  cuisses,  et  la  forme  même  de  ces  organes  per- 
mettent aisément  de  les  reconnaître.  Sauf  cette  particularité,  leur 
organisation  est  la  même  que  celle  des  espèces  typiques. 

PROSICELA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3°  éd.  p.  422  (2). 

Tète  assez  grande,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  pos- 
térieur des  yeux;  épistome  peu  nettement  séparé  du  front;  labre 
grand,  subérnarginé  ;  palpes  maxillaires  robustes,  à  dernier  article 
comprimé,  largement  tronqué,  tantôt  très-court,  tantôt  médiocre,  tou- 
jours moins  long  que  la  moitié  du  précédent.  —  Yeux  transversale- 
ment ohlongs.  —  Antennes  gi'èles,  tiliformes,  plus  longues  que  la 
moitié  du  corps,  les  cinq  derniers  articles  plus  longs  que  les  précé- 
dents et  à  peine  plus  gros.  —  Prothorax  légèrement  convexe;  à  bords 
latéraux  variables,  droits  ou  élargis  dans  leur  milieu.  —  Elytres  irré- 
gulièrement ponctuées  ou  présentant  des  séries  de  points  géminés, 
plus  ou  moins  régulières.  —  Prosternum  élargi  et  tronqué  en  arrière 
des  hanches  antérieures,  disposé  sur  un  plan  toujours  inférieur  à 
celui  des  deux  segments  suivants;  mésosternum  en  forme  de  bour- 
relet transversal;  métasternum  également  en  bourrelet  et  dépassant 
le  précédent  en  saillie.  —  Pattes  robustes  et  allongées,  article  onguéal 
des  tarses  inerme,  crochets  simples. 

(i)  Syn.  Chrysomela  (p.),  Slâl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  143;  Suffrian, 
Eutom.  Zeit.  Stett.  XIX,  p.  248. 

(2)  Syn.  Proseicela,  Erichson,  Archiv.  f.  Naturg.  XIII,  p.  156;  Slâl,  Ofv. 
af  K.  Vet.  Aitad.  Fôrti.  1858,  p.  474;  Baly,  Trans.  entom.  Soc.  of  Lond.  N. 
Sér.  t.  IV,  p.  351.  —  Chrysomela  (p.),  Liun.  Fabr.  Oliv.  etc.;  Stal,  Monogr. 
Chrys.  Am.  p.  151. 


CHRYSOMELITES. 


39S 


Cinq  espèces,  originaires  des  contrées  les  plus  chaudes  de  l'Amé- 
rique méridionale,  composent  la  division  XI  de  la  Monographie  des 
Clu-ysomélides  de  l'Amérique.  Elles  se  reconnaissent  assez  facilement 
à  la  forme  grêle  et  allongée  des  antennes;  dans  les  autres  Chryso- 
mélites,  les  derniers  articles  sont  plus  ou  moins  élargis  et  plus  courts 
que  les  premiers;  dans  le  genre  actuel,  au  contraire,  les  derniers  ar- 
ticles sont  les  plus  longs;  l'accroissement  de  substance  s'est  porté  non 
sur  la  largeur,  mais  sur  la  longueur  des  articles.  Quant  à  la  struc- 
ture des  arceaux  inférieurs  de  la  poitrine,  elle  est  la  même  que  celle 
des  Cryptostetha. 

DORYPHORA. 
Illiger,  Mag.  fur  Inseki.  VI,  p.  331  (1). 

Tète  ordinairement  large,  enfoncée  jusqu'aux  yeux  dans  le  pro- 
thorax; épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  très-fin,  parfois  effacé; 
labre  transversal,  court,  émarginé  ;  mandibules  robustes,  saillantes, 
extrémité  large  et  dentle;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  tou- 
jours plus  court  que  le  précédent  et  très-largement  tronqué.  —  Yeux 
oblongs,  peu  saillants.  —  Antennes  dépassant  ordinairement  la  base 
du  pronotum,  tantôt  insensiblement  épaissies  vers  l'extrémité,  tantôt 
les  S  derniers  articles  plus  développés  et  formant  une  espèce  de  mas- 
sue.—  Prothorax  de  forme  très- variable,  toujours  transversal,  à  bords 
latéraux  dilatés  et  arrondis.  —  Elytres  oblongues-ovalaires,  rarement 
subglobuleuses,  éparsém.ent  ponctuées,  rarement  ponctuées-striées, 
épipleures  larges,  planes  ou  concaves.  —  Prosternum  étroit,  un  peu 
relevé  entre  les  hanches,  tronqué  en  arrière,  situé  sur  un  plan  infé- 
rieur à  celui  des  deux  segments  suivants  ;  mésosternum  développé, 
prolongé  en  un  processus  plus  ou  moins  long,  dirigé  en  avant,  cylin- 
drique ou  comprimé,  droit  ou  courbé;  métasternum  plus  ou  moins 
saillant  à  son  bord  antérieur  et  formant  une  partie  de  la  base  du  pro- 
longement du  mésosternum;  parapleuresmétasternales  distinctement 
rétrécies  en  arrière.  —  Pattes  robustes,  tantôt  courtes,  tantôt  allon- 
gées; cuisses  un  peu  renflées,  dépassant  peu  ou  point  le  bord  latéral 
des  élytres;  jambes  antérieures  et  moyennes  parfois  arquées  à  leur 
base;  crochets  des  tarses  divergents,  rarement  rapprochés. 

Le  genre  Dortphora,  tel  qu'il  est  défini  par  cette  diagnose,  corres- 
pond aux  sept  premières  divisions  de  la  Monographie  des  Chrysomélides 
de  l'Amérique;  toutes  les  espèces  présentent  le  caractère  remarquable 
qui  avait  engagé  Illiger  à  créer  ce  genre.  Cet  auteur  n'avait  connu 
qu'une  douzaine  d'espèces,  Linné,  une  seule,  la  Chrijsomela  aestuans. 

(1)  Syn.  Chrysomela  (p.),  L.  Fabr.  Oliv.  Sch.  etc.;  S(àl,  Monogr.  Chrys. 
Amer.  p.  9.  —  Doryphora,  Dej.  Cat.  3«  éd,  p.  419  ;  Guérin-Mén.  Icon.  Kègn« 
An.  p.  296,  etc. 


39C  PHYTOPHAGES. 

M.  Stiil,  dans  son  remarquable  ouvrage,  en  décrit  2S2.  La  très-grande 
majorité  appartient  à  l'Amérique  méridionale  et  notamment  aux  di- 
verses contrées  du  Brésil  (jui  ont  fourni  plus  de  160  espèces  diverses  ; 
la  Bolivie  et  le  Pérou  en  comptent  une  trentaine;  les  contrées  plus 
septentrionales,  c'est-à-dire  les  Guyanes,  le  Venezuela,  la  République 
de  l'Equateur,  une  quarantaine;  enfin,  l'Amérique  centrale,  le  Gua- 
temala, Cùsta-Rica,  une  vingtaine  seulement;  le  genre  ne  paraît  pas 
avoir  été  découvert  au-delà  de  Mexico. 

Ces  insectes,  de  forme  un  peu  massive,  sont  ornés  des  plus  belles 
couleurs.  Leurs  nuances  très-variées  et  souvent  très-vives  forment 
les  dessins  les  plus  agréables  à  la  vue;  lorsque  la  coloration  est  uni- 
forme, elle  présente  ordinairement  des  reflets  métalliques  brillants. 

Au  point  de  vue  de  leur  structure ,  les  Doryphora  nous  offrent  la 
plus  grande  uniformité;  le  corps  est  toujours  convexe  en  dessus  à 
des  degrés  variables,  et  plan  ou  légèrement  concave  en  dessous;  par 
suite  du  développement  et  de  l'ampleur  des  élytres,  les  pattes,  à 
moins  d'être  forcément  étendues,  ne  sont  pas  visibles,  lorsqu'on  re- 
garde l'insecte  en  dessus.  La  tète  est  en  grlhde  partie  cachée  et  la 
bouche  est  toujours  dirigée  directement  en  bas  ou  peu  s'en  faut. 

Les  antennes  varient  peu;  leur  longueur  est  médiocre;  leur  extré- 
mité dépasse  d'ordinaire  la  base  du  pronotum,  mais  n'atteint  pas  le 
milieu  de  la  longueur  totale.  Elles  sont  grêles,  s'élargissent  peu  à 
peu,  généralement  d'une  manière  insensible  et  graduelle  vers  l'ex- 
trémité; dans  un  seul  sous-genre,  les  5  derniers  articles  forment  une 
espèce  de  massue  lâche  et  oblongue. 

Ni  les  yeux,  ni  les  organes  buccaux  ne  présentent  de  modifications 
importantes.  Comme  c'est  la  règle,  le  lobe  externe  des  mâchoires  est 
bi-articulé  et  notablement  plus  long  que  l'interne;  les  palpes  maxil- 
laires sont  généralement  robustes,  le  3  article  est  renflé,  obconique, 
et  le  4  est  distinctement  moins  développé  en  longueur  et  en  largeur,  La 
lèvre  inférieure  se  compose  d'un  menton  transversal,  d'une  languette 
membraneuse  très-réduite,  de  forme  variable,  de  palpes  semblables 
à  ceux  des  Inâchoires,  mais  plus  faibles  et  ayant  un  article  en  moins. 

J^e  prothorax  est  toujours  transverse  et  assez  ample  par  la  dilatation 
des  côtés,  quoique,  dans  la  majoriié  des  espèces,  il  soit  moins  large 
que  les  élytres  à  leur  base.  Sa  ponctuation  est  extrêmement  variable, 
ses  C'.Ués  ne  sont  pas  renflés  en  bourrelets  longitudinaux,  ses  angles 
antérieurs  sont  saillants,  aigus  ou  obtus.  L'écusson  est  médiocre  et 
en  triangle  curviligne. 

Les  élytres  sont  oblongues,  ovalaires-elliptiques,  toujours  plus  ou 
moins  convexes  et  parfois  subgibbeuses  à  leur  base,  leur  extrémité 
est  largement  arrondie;  les  épipleures  sont  très-marquées,  le  plus 
souvent  continues  jusqu'à  l'angle  suturai,  larges  surtout  vers  la  base, 
elles  sont  planes  ou  concaves  et  regardant  directement  en  bas.  La 
ponctuation  est  extrêmement  variable  :  tantôt  confuse  et  plus  uu  moins 


CHRYSOMÉLITES.  397 

serrée  et  profonde;  tantôt  disposée  en  séries  régulières;  ces  séries 
sont  formées  d'une  seule  rangée  de  points  ou  bien  de  plusieurs  ran- 
gées irrégulières  et  confuses. 

La  partie  inférieure  du  corps  est  plus  importante  à  étudier.  Le 
prosternum  est  toujours  apparent  et  un  peu  relevé  sur  la  ligne  mé- 
diane entre  les  hanches  antérieures  ;  il  est  légèrement  dilaté  et  tron- 
qué en  arrière,  la  troncature  dépasse  à  peine  le  niveau  des  hanches 
en  arrière,  et,  à  partir  de  ce  point,  il  est  légèrement  déclive  en 
avant;  sa  longueur,  sur  la  ligne  médiane,  ne  dépasse  pas  la  moitié  de 
la  longueur  du  hord  marginal  du  pronotum.  Ce  dernier  caractère 
doit  être  pris  en  considération,  parce  qu'il  a  une  influence  marquée 
sur  le  faciès  :  en  effet,  lorsque  le  prosternum  est  très-court,  le  pro- 
notum est  incliné  en  avant  et  la  tète  infléchie  en  dessous.  Dans  le 
genre  actuel,  le  prosternum  est  toujours  situé  sur  un  plan  inférieur 
à  celui  des  deux  segments  suivants,  en  admettant  pour  apprécier  ce 
niveau,  que  l'on  regarde  l'insecte  renversé. 

Le  mésosternum,  est  la  partie  la  plus  remarquable  de  l'organisation 
de  ces  insectes.  Toute  la  partie  visible  entre  les  hanches  moyennes 
est  occupée  par  la  base  d'un  appendice  de  forme  très-variable.  Ce 
processus  est  toujours  dirigé  en  avant,  entre  les  pattes  antérieures; 
ses  dimensions  ne  sont  pas  en  rapport  avec  la  taille  de  l'insecte.  Dans 
la  majorité  des  cas,  il  affecte  la  forme  d'une  corne  cylindrique, 
aiguë  et  effilée,  droite  ou  courbée;  dans  les  grandes  espèces,  il  peut 
atteindre  la  longueur  de  5  millimètres.  De  cette  extrême  limite,  il  se 
raccourcit  insensiblement,  c'est-à-dire  d'espèce  en  espèce,  jusqu'à  ue 
former  qu'un  tubercule  plus  ou  moins  saillant.  Pour  apprécier  sa 
longueur,  on  le  compare  à  celle  du  métasternum  sur  la  ligne  mé- 
diane. Parfois,  ce  processus  est  moins  saillant,  il  s'abaisse  insensible- 
ment en  cachant  le  prosternum  et  devient  horizontal;  sa  forme,  au 
lieu  d'être  cylindrique,  est  souvent  comprimée,  sa  pointe,  d'effilée, 
devient  obtuse  (D.  Chevrolati).  11  apparaît,  chez  ceriaines  espèces^ 
comme  une  petite  saillie  arrondie,  plus  large  que  longue  à  sa  bt^se. 
Son  épaisseur  peut  diminuer  au  point  de  ressembler  à  une  lamelle 
(D.  Boliemani). 

Le  métasternum  participe,  dans  une  certaine  mesure,  à  former  le 
processus  du  mésosternum;  en  effet,  sa  partie  médiane  qui,  d'ordi- 
naire, est  limitée  par  une  troncature  entre  les  hanches  moyennes,  so 
porte  en  avant  chez  les  Doryphores,  sur  la  base  même  du  processus 
et  s'y  adapte  intimement;  la  distinction  entre  les  deux  segments  est 
toujours  bien  marquée  par  une  fissure  profonde,  située  dans  un  point 
rapproché  ou  éloigné  de  la  pointe  du  processus.  On  observe  dans 
toutes  les  espèces  une  impression  linéaire  qui  longe  les  bords  anté- 
rieurs et  latéraux  de  la  surface  du  métasternum  ;  enfin,  ses  parapleures 
sont  légèrement  atténuées  vers  leur  extrémité,  ou  plus  rarement 
elles  offrent  des  bords  parallèles  dans  leur  dernière  moitié. 


398  THYTOPHAGES. 

L'abdomen  ne  présente  rien  de  spécial.  Son  dernier  segment,  et 
ce  sont  à  peu  près  les  seuls  caractères  sexuels,  offre  chez  les  mâles 
tantôt  une  petite  fossette  parfois  obsolète,  tantôt  une  troncature 
droite  ou  légèrement  sinueuse.  Cependant,  dans  quelques  espèces, 
les  tibias  antérieurs  sont,  chez  les  mâles,  arqués  et  infléchis  en  de- 
dans vers  leur  extrémité;  dans  d'autres,  mais  le  cas  est  plus  rare, 
ces  mêmes  parties  sont  allongées,  rétrécies  à  leur  base  et  fortement 
arquées  {D.  bifasciala). 

En  général,  les  pattes  varient  très-peu  d'une  espèce  à  l'autre,  et  la 
seule  remarque  à  faire  concerne  les  crochets  des  tarses,  qui  sont  di- 
vergents dans  la  grande  majorité,  rapprochés  et  contigus  dans  un 
petit  nombre. 

Le  Prof.  Stàl  a  établi  sept  divisions  parnii  les  espèces  rangées,  avec 
lUiger,  dans  le  genre  Doryphora.  Trois  de  ces  divisions  paraissent 
pouvoir  constituer  des  sous-genres;  de  sorte  que  le  genre,  dans  son 
ensemble,  comprendra  quatre  sous-genres,  qui  sont  assez  nettement 
caractérisés. 

Sous-genre.    MEGISTOMELA. 

Taille  très-grande.  —  Processus  du  mésosternum  très-long.  —  Cro- 
chets des  tarses  contigus. 

Le  premier  sous-genre  se  compose  de  quelques  belles  espèces,  au 
nombre  de  9  seulement,  qui  sont  les  géants  de  la  tribu.  Il  est  parfai- 
tement caractérisé  par  une  disposition  des  crochets  des  tarses,  telle 
qu'il  est  facile  de  le  reconnaître  à  la  première  vue.  Les  ongles  sont 
très-rapprochés,  quoique  paraissant  indépendants  l'un  de  l'autre; 
l'article  qui  les  porte  leur  forme  une  espèce  de  gaine  coupée  trcs- 
obhquement,  de  façon  qu'ils  peuvent  aisément  se  mouvoir  de  haut 
en  bas;  mais  les  mouvements  de  latéralité,  s'ils  existent,  doivent  être 
très-limités,  nième  lorsque  les  crochets  se  relèvent  et  se  dégagent 
autant  que  possible  de  la  gaine  qui  les  entoure  à  leur  base.  Cette  dis- 
position est  tout-à-fait  spéciale  à  cette  coupe. 

Nulle  part  ailleurs,  le  processus  du  mésosternum  n'atteint  des  di- 
mensions aussi  considérables;  il  dépasse  en  longueur  celle  du  méta- 
tliorax,  il  est  disposé  obliquement,  droit,  cylindrique  et  aigu.  En 
certaines  circonstances,  il  doit  gêner  l'insecte,  lorsqu'il  est  occupé  à 
ronger  les  feuilles. 

Comme  nous  l'avons  dit,  ce  sous-genre,  qui  répond  à  la  division  I 
de  Stâl,  renferme  les  plus  grandes  Chrysomélides  ;  presque  toutes 
mesurent  2  centimètres,  et  quelques-mies  dépassent  ce  chiffre.  Les 
élytres  sont  très-amples,  de  couleur  jaunâtre,  avec  de  petites  taches 
noires  très-nombreuses;  la  ponctuation  est  éparse  et  plus  ou  moins 
profonde. 


CKRYSOMÉLITES.  399 

Sous-GENRE.    DORYSTERNA. 
Goérin-Méneville,  Verh.  Zool.-Bot.  Ver.  Wien.  V,  p.  605. 

Antennes  à  7  article  distinctement  plus  épais  que  6,  et  formant 
avec  les  suivants  une  massue  allongée.  —  Processus  du  inésosternum 
atteignant  à  peine  la  longueur  du  métasternum,  de  forme  conique. — 
Corps  glabre.  —  Crochets  divergents. 

Cette  petite  coupe,  qui  correspond  à  la  division  V  de  la  Monogra- 
phie des  Chrysomélide?,  et  que  M.  Guérin-Méneville  a  élevée  au  rang 
de  genre,  se  compose  d'une  quinzaine  d'espèces  de  taille  au-dessous 
de  la  moyenne.  Son  caractère  principal  réside  dans  la  forme  des  an- 
tennes, qui  ne  sont  pas  peu  à  peu  épaissies  vers  l'extrémité,  mais 
chez  lesquelles  on  reconnaît  aisément  que  le  7  article  est  notable- 
ment plus  développé  que  le  précédent,  et  forme  avec  les  suivants 
une  espèce  de  massue  lâche  et  oblongue. 

Sous-GENRE.    DORYPHORA. 

Corps  glabre. — Antennes  épaissies  progressivement  vers  l'extrémité, 
ne  formant  pas  de  massue  distincte.  —  Processus  du  mésosternum 
plus  ou  moins  allongé.  —  Corps  glabre.  —  Crochets  divergents. 

Comme  on  le  voit,  la  diagnose  de  ce  sous-genre  se  compose  de 
caractères  plutôt  négatifs  que  positifs  ;  l'alisence  de  pubescence  le 
distingue  des  TniCHOMELA ,  com_me  les  crochets  divergents  des  Me- 
GiSTOMELA,  et  la  structure  des  antennes  des  Dorysterna.  La  coupe  ac- 
tuelle est  beaucoup  plus  riche  que  les  autres;  les  espèces,  au  nombre 
de  plus  de  deux  cents,  composent  les  divisions  II,  lll,  VI,  Vil,  de  la 
Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amérique.  Ces  divisions  sont 
basées  sur  la  longueur  relative  du  processus,  sur  la  ponctuation  des 
élytres,  sur  leur  coloration.  La  première  ne  contient  pas  moins  de 
140  espèces,  aussi  la  détermination  d'un  type  est  parfois  très-labo- 
rieuse; une  Iconographie  de  ces  charmants  insectes  aux  vives  cou- 
leurs rendrait  service  aux  Entomologistes. 

Sous-GENRE.    TRICHOMELA. 

Tête,  parfois  aussi  le  prothorax  et  les  élytres,  revêtue  d'une  pu- 
bescence éparse.  —  Processus  du  mésosternum  court,  mesurant  au 
moins  la  moitié  du  métasternum,  parfois  plus  long.  —  Crochets  di- 
vergents. 

Une  légère  pubescence,  molle  et  assez  caduque,  qui  échappe  faci- 
lement à  l'observation,  ne  suffirait  pas  à  rétablisscuient  d'un  sous- 
genre,  si  sa  présence  n'était  tout-à-fait  exceptionnelle  dans  la  tribu 


400  rHYTOPHAGES. 

actuelle.  Ainsi,  à  part  ce  groupe,  qui  correspond  à  la  division  IV 
de  la  Monographie  des  Chrysomélides  d'Amérique,  et  se  compose  de 
7  types,  le  Prof.  Stai,  sur  plus  de  cin(i  cents  espèces,  ne  mentionne 
que  la  Ch.  sericella,  qui  présente  ce  caractère. 

11  faut  ajouter  que  la  ponctuation  est  toujours  éparse  et  plus  ou 
moins  profonde.  Le  processus  du  mésostcrnum  est  généralement 
court,  sa  longueur  mesure  la  moitié  de  celle  du  métasternum  ou  la 
dépasse  faiblement.  Ces  espèces  n'ont  pas  d'habitat  spécial  et  se  ren- 
contrent çà  et  là  dans  l'Amérique  méridionale. 

METASTYLA  (1). 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax  ;  épistome  séparé  du  front  ; 
labre  médiocre,  émarginé;  palpes  maxillaires  courts  et  robustes,  à 
dernier  article  aussi  large  que  le  précédent,  plus  court,  coupé  car- 
rément à  sou  extrémité  et  comprimé.  —  Yeux  oblongs,  assez  con- 
vexes. —  Antennes  médiocres,  dépassant  la  base  du  pronotum,  les  5 
derniers  articles  plus  gros  que  les  précédents  et  formant  une  massue 
allongée.  —  Prothorax  transversal,  peu  convexe,  ses  angles  anté- 
rieurs saillants  et  obtus.  —  Elytres  ovalaires-oblongues,  ornées  de 
séries  multipoiictuées,  presque  régulières.  —  Prosternum  assez  étroit, 
légèrement  saillant  entre  les  hanches,  élargi  et  déprimé  en  arrière; 
mésoslernum  caché;  métasternum  prolongé  à  sa  partie  médiane  an- 
térieure en  une  pointe  déprimée,  qui  s'avance  jusqu'au  milieu  du 
prosternum.  —  Pattes  normales. 

Une  seule  espèce,  C.  nigro-fasciata,  Stâl,  de  Rio-Janeiro,  présente 
cette  particularité  remarquable  d'avoir  le  métasternum  prolongé  en 
avant.  On  voit  par  cet  exemple  combien  il  importe  d'étudier  attenti- 
vement la  structure  des  arceaux  inférieurs  de  la  poitrine;  leurs 
formes  et  leurs  rapports  réciproques  sont  caractéristiques  pour  ditfé- 
rentes  coupes,  et  si  im  jour  on  arrive  à  une  classification  satisfai- 
sante et  naturelle  de  cette  tribu,  il  paraît  hors  de  doute  qu'une 
étude  approfondie  de  ces  arceaux  y  contribuera  pour  une  bonne 
part. 

DESMOGRAMMA. 
Ekichson,  Archiv.  f.  Naturg.  XIII,  1,  p.  157  (:2). 

Tète  fortement  engagée  dans  le  prothorax  par  la  saillie  des  angles 
antérieurs  de  ce  dernier;  labre  grand,  subsinueux  à  son  bord  libre; 

(1)  Syn.  DoiiYPHORA,  Siàl,  Ofv.  af  K.  Vet  Akad.  Fôrli.  1837,  p.  58.  —  Chry- 
SOMELA,  Stàlj  Moiiogr.  Chrys.  Amer.  p.  201. 

(2)  Syn.  DESMOGRAMMA,  Slà!,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Forh.  1859-1860;  Chry- 
SOMELA  (p.),  Fabr.  Syst.  El.;  Scliùiiheer,  Syn.  Ins.;  Gernaar,  Ins.  spec.  nov.; 
Stal,  Monogr.  Clirys.  Atnér.  p.  21U. 


CHRYSOMÉLITES.  iOl 

palpes  maxillaires  médiocres,  à  dernier  article  plus  étroit  que  le  pré- 
cédent, de  moitié  moins  long,  largement  tronqué  et  sabcomprimé.  — 
Antennes  tantôt  insensiblement  épaissies  vers  l'extrémité,  tantôt  les 
5  ou  6  derniers  formant  une  massue  plus  ou  moins  distincte.  —  Pro- 
thorax à  bords  latéraux  souvent  droits  oa  un  peu  arrondis.  —  Elytres 
striées-ponctuées,  parfois  les  points  irrégulièrement  disséminés.  — 
Prosternum  saillant  entre  les  hanches  antérieures,  relevé  en  carène 
brusquement  interrompue  en  avant,  prolongé  en  arrière  en  s'élar- 
gissant,  tronqué  et  subémarginé;  mésosternum  très-court,  à  bour- 
relet transversal,  refoulé  par  le  métasternum  qui  s'avance  presque 
jusqu'au  bord  antérieur  des  hanches  moyennes;  ces  trois  segments 
à  peu  près  de  niveau  entre  eu?.  —  Pattes  normales. 

Le  caractère  essentiel  de  ce  genre  réside  dans  la  forme  du  proster- 
num qui  se  relève  sous  forme  d'une  carène  à  peu  près  de  niveau  avec 
les  hanches  antérieures  ;  cette  carène  aiguë  ou  obtuse  en  avant,  se 
dilate  un  peu  en  arrière  et  présente  une  large  troncature  qui  s'appuie 
sur  le  mésosternum.  Celui-ci  est  très-court  et  se  présente  sous  forme 
d'un  bourrelet  transversal. 

Les  antennes  varient  comme  dans  la  plupart  des  autres  genres, 
c'est-à-dire  qu'elles  sont,  dans  certaines  espèces,  graduellement,  fai- 
blement élargies  vers  le  bout,  tandis  que  dans  d'autres  les  5  ou  6  der- 
niers articles  forment  une  espèce  de  massue  lâche  et  oblongue. 

En  général,  la  ponctuation  des  élylres  est  régulièrement  disposée 
en  séries;  parfois  les  séries  sont  un  peu  confuses  et  formées  de  plu- 
sieurs rangées  de  points;  dans  une  seule  espèce,  la  ponctuation  est 
irrégulièrement  disséminée. 

Ce  genre  correspond  à  trois  divisions  du  Prof.  Stâl,  les  XXIV,  XXV 
et  XXVI.  La  première  de  celles-ci  renferme  les  espèces  chez  lesquelles 
le  Corps  est  glabre,  les  5  ou  6  derniers  articles  des  antennes  dilatés, 
les  élytres  partiellement  ponctuées-striées,  non  marquées  de  taches 
jaunes.  Elles  sont  au  nombre  de  16  ou  de  17,  originaires  du  Brésil 
ou  des  Guyanes. 

La  division  XXV  ne  contient  que  8  types  du  Brésil,  du  Pérou  et 
caractérisés  par  leur  corps  glabre,  leurs  antennes  graduellement  di- 
latées et  leurs  élytres  marquées  de  taches  jaunes.  _ 

La  XXVI  division  est  formée  d'une  seule  espèce^  légèrement  pubes- 
cente,  la  D.  sericella  d'Ecuador. 

STRICHOSA. 
CiiEVROLAT,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  421  (1). 

Tête  médiocre,  fortement  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  dis- 

(1)  Blanchard,  Histoire  du  Chili,  V,  p.  MO.  —  Chrysomela,  Slàl,  Monogr. 
Chrys.  Amer.  p.  151. 

Coléoptères.    Tome  X.  26 


402  rHTTOPHAGES. 

tinct,  labre  fortement  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxillaires 
plus  grand  que  le  précédent,  subcarré,  largement  tronqué  à  l'extré- 
mité. —  Yeux  assez  convexes,  oblongs.  —  Antennes  assez  longues, 
mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  très-légèrement  épaissies 
et  subcomprimées  vers  le  bout.  —  Prothorax  transversal,  un  peu  plus 
étroit  que  les  élytres,  fortement  écbancré  en  avant,  bords  latéraux 
presque  droits,  non  épaissis  ni  ponctués;  écusson  en  triangle  recti- 
ligne. —  Elytres  brièvement  ovalaires,  ponctuées-striées. —  Prosternum 
relevé  en  carène  brusquement  interrompue  en  avant;  mésosternum 
et  métasternum  simples,  de  niveau  avec  le  prcsternum.  —  Pattes 
normales,  article  onguéal  des  tarses  inerme;  crochets  simples. 

Une  petite  Chrysomélite,  originaire  du  Chili,  a  servi  de  type  pour 
la  création  du  genre  Strichosa.  Le  genre  et  l'espèce  ont  été  décrits 
pour  la  première  fois  par  le  Prof.  Blanchard,  dans  l'exposition  de  la 
Faune  du  Chili.  Cette  espèce  forme  à  elle  seule  la  division  X  de  la 
Monographie  des  Chrysomélides  de  l'Amérique.  Dans  ce  travail,  elle 
se  trouve  placée  immédiatement  après  la  division  IX  qui  répond  au 
genre  Elytrosfhœra;  nous  ne  savons  ce  qui  a  pu  engager  le  Prof. 
Stâl  à  opérer  ce  rapprochement;  il  nous  paraît  que  cette  espèce  se 
rapproche  beaucoup  plus  du  type  Desmogramma  par  son  prosternum 
relevé  en  carène,  de  niveau  avec  les  deux  autres  segments  thoraci- 
qucs  et  subitement  abaissée  en  avant.  Elle  se  différencie  de  ce  type 
par  ses  antennes  longues  et  grêles,  atteignant  presque  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps,  par  le  dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus 
grand  que  le  précédent. 

La  Slrichosa  eburata  mesure  6  mill.  de  longueur,  elle  est  d'un 
brun  marron  avec  des  taches  et  des  dessins  d'un  jaune  fauve.  Quant 
aux  autres  types,  rapportés  à  ce  genre  par  M.  Chevrolat  et  le  comte 
Dejean,  ils  nous  sont  inconnus. 

CERALCES. 
Gerstaecker,  Rets.  nach.  Mozamb.  Zool.  V,  p.  338  (1)  (2). 

Tête  assez  grande,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  pos- 
térieur des  yeux;  épistome  séparé  du  front;  labre  court,  émarginé; 
palpes  maxillaires  très-robustes  et  saillants,  3  article  obconique,  4  sub- 
quadrangulaire,  comprimé,  plus  grèie  et  presque  aussi  long  que  le 
précédent.  —  Antennes  courtes  et  robustes,  1  article  subglobuleux, 
2  un  peu  plus  large  que  long,  3-4  subcyîindriques,  allongés,  les  sui- 
vants épaissis,  transversaux  et  formant  une  massue  oblongue,  sub- 

(i)  In  Monatsb.  der  Kong.  Preuss.  Akad.  d.  Wiss.  lii  Berlin,  1855,  p.  637, 
(2)  Ceuâlces,  Vogcl,  Faiin.  C.lirys.  Afric.  p.  80;  Pseudomela,  Baly,  Traus.  of 
Uie  entom.  Soc.  of  Lond.  N.  S6r.  t.  VI,  p.  87. 


CHRYSOMÉIITES.  403 

comprimée.  —  Prothorax  transversal,  plus  étroit  que  les  élytres,  ré- 
gulièrement convexe,  bord  antérieur  subémarginé,  le  postérieur 
convexe,  arrondi,  les  latéraux  droits  ;  écusson  en  triangle  curviligne. 
—  Elytres  oblongues,  convexes,  ornées  de  quelques  poils  épars  sur 
les  parties  latérales  et  fortement  ponctuées,  angle  suturai  postérieur 
un  peu  pointu.  —  Prosternum  étroit,  prolongé  en  arrière  et  tronqué, 
mésosternum  déclive,  peu  développé;  métasternum  arrondi  en  avant 
et  marginé,  ses  parapleures  à  bords  subparallèles.  —  Pattes  robustes, 
assez  longues,  hanches  antérieures  transversales;  tibias  prismatiques, 
subépaissis  à  l'extrémité,  la  face  externe  creusée  d'un  sillon  qui  com- 
mence à  la  base  et  se  prolonge  jusqu'au  tarse  en  devenant  plus  large 
et  plus  profond;  crochets  simples. 

La  place  de  ce  genre  a  paru  douteuse  à  Vogel  qui  aurait  été  dis- 
posé à  le  placer  parmi  les  Eumolpides.  Il  a  bien,  à  certains  égards,  le 
faciès  d'un  Endocéphalite  ;  cependant  en  y  regardant  de  près,  il  doit 
faire  partie  de  la  tribu  des  Chrysomélides  par  ses  hanches  anté- 
rieures transversales,  ses  épisternuras  prothoraciques  dilatés  dans  le 
même  sens,  par  l'absence  d'échancrure  au  3  article  des  tarses. 

La  légère  pubescence  qui  orne  les  élytres  et  les  parties  inférieures 
permet  de  reconnaître  avec  facilité  les  espèces  peu  nombreuses  de  ce 
genre.  Ce  caractère  ne  se  rencontre  dans  la  tribu  actuelle  que  dans 
le  sous-genre  Trichomela,  dont  les  espèces  sont  pourvues  d'un  pro- 
cessus mélasternal,  et  dans  la  Desmogramma  sericella  dont  le  proster- 
num est  caréné. 

Le  genre  a  été  signalé  au  Vieux-Calabar,  dans  la  Caffrerie,  au  Mo- 
zambique. 

CYCLOMELA. 
Baly,  Trans.  of  the  Entom.  Soc.  of  Lond.  K.  S.  t.  II,  p.  237. 

Tête  large, profondément  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  dis- 
tinct; labre  échancré;  derniei*  article  des  palpes  maxillaires  aussi 
large  et  aussi  long  que  le  précédent,  subquadrangulaire,  un  peu 
comprimé,  largement  tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  — 
Antennes  à  peu  près  de  la  loiigueur  de  la  moitié  du  corps,  insensi- 
blem-ent  et  faiblement  épaissies  vers  l'extrémité,  subcomprimées.  — 
Prothorax  transversal,  beaucoup  plus  étroit  que  les  élytres,  échan- 
crure  du  bord  antérieur  profonde,  subquadrangulaire;  bords  latéraux 
droits,  sans  bourrelets  latéraux;  écusson  en  triangle  curviligne. — 
Elytres  presque  aussi  larges  que  longues,  subhémisphériques,  ponc- 
tuées-striées,  des  lobes  épipleuraux  distincts  et  arrondis.  —  Proster- 
num caréné  sur  k  ligne  médiane,  carène  brusquement  interrompue 
avant  le  bord  antérieur,  à  base  subdilatée  et  tronquée;  mésosternum 
subquadrangulaire;  métasternum  à  parapleures  très-étroites,  dilatées- 
arrondies  à  l'extrémité.  —  Pattes  robustes,  tibias  prismatiques,  légè- 


ibi  PHYTOPHAGES. 

rement  excavés  en  dehors  vers  l'extrémité;  tarses  larges,  terminés 
par  des  crochets  simples. 

L'espèce  typique  de  ce  genre,  C.  nilida  Baly,  de  Moreton-Bay,  est 
de  petite  taille  et  de  forme  hémisphérique,  semblable  à  la  Coccinella 
ocellata.  Elle  possède  des  crochets  simples,  ce  qui  la  distingue  des 
Al'stralica;  son  prosternum  est  caréné  et  ses  élytres  sont  lol)ées  laté- 
ralement; caractères  que  Ton  ne  rencontre  pas  chez  les  Chhysomela. 
Les  Desmogramma  et  Strichosa  qui  ont  le  môme  prosternum,  se  dif- 
férencient, les  premières  par  la  brièveté  du  dernier  article  des  palpes 
maxillaires;  les  secondes,  par  l'absence  de  lobes  épipleuraux.  D'après 
le  D""  Baly,  le  premier  article  des  quatre  tarses  antérieurs  est  légère- 
ment dilaté  et  la  pubescence  qui  en  revêt  la  face  interne  est  simple; 
tandis  que  chez  la  femelle,  cette  pubescence  est  divisée  en  deux  parties 
par  une  rainure  longitudinale.  Nous  n'avons  eu  en  main  que  des 
individus  mâles  de  ce  genre  australien. 

CHALCOMELA. 
Balt,  Trans.  eniom.  Soc.  of  Lond.  N.  S.  t.  II,  p.  2o8. 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  milieu  des  yeux; 
épistome  distinct,  labre  échancré;  dernier  article  des  palpes  maxil- 
laires aussi  long  et  presque  aussi  large  que  le  précédent,  oblong, 
largement  tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  —  Antennes 
dépassant  un  peu  la  base  du  pronotum,  les  cinq  derniers  articles  sub- 
dilatés, épaissis,  formant  une  massue  oblongue,  lâche.  —  Prothorax 
transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  boid  antérieur  circu- 
lairement  échancré,  parfois  l'échancrure  subquadrangulaire,  bords 
latéraux  arrondis  et  rétrécis  en  avant,  non  renflés  en  bourrelets; 
écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  courtes,  ovalaires  ou  suhhé- 
misphériquos,  ponctuées-striées,  des  lobes  épipleuraux  peu  marqués. 
• —  i'rosteinum  plan,  dilaté  à  la  hase  et  subéniarginé;  mésosternum 
transversal,  déclive;  métasternum  à  parapleures  étroites,  indistincte- 
ment dilatées  en  arrière.  —  Pattes  normales,  tibias  très-peu  dilatés 
vers  l'extrémité,  prismatiques,  tarses  médiocres,  crochets  simples. 

Comme  dans  le  genre  précédent,  les  mâles,  d'après  le  D'  Baly,  se 
distinguent  par  une  légère  dilatation  du  premier  article  des  tarses 
aux  deux  paires  de  pattes  antérieures,  et  la  pubescence  du  dessous 
est  entière,  tandis  qu'elle  est  longitudinalement  divisée  chez  les  fe- 
melles. Cette  coupe  générique,  dont  les  espèces  peu  nombreuses 
habitent  l'Australie  et  la  Malaisie,  se  distingue  des  Cyclomela  par 
son  prostfrnum  non  relevé  en  carène,  et  ses  lobes  épipleuraux  bien 
moins  saillants.  Elle  se  rapproche  davantage  de  certaines  formes  du 
genre  Curysomela,  mais  elle  s'en  éloigne  par  la  présence  de  carac- 


CHRYSOMÉLITES.  40b 

tères  sexuels,  par  la  saillie  du  lobe  latéral  des  élytres  qui  rend  l'épi- 
pleure  subconcave  et  regardant  directement  en  bas. 

AGASTA. 
HoPE,  Coléop.  Man.  III,  p.  177  (1). 

Tête  petite,  peu  engagée  dans  le  prothorax;  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  fin,  anguleux  ;  labre  transversal,  fortement  émar- 
giné  ;  palpes  maxillaires  à  3  article  légèrement  obconique,  4  cylin- 
drique, un  peu  moins  long  et  moins  large  que  le  précédent,  tronqué 
au  bout.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  —  Antennes  grêles,  dé- 
passant la  base  du  prothorax,  cylindriques  et  très-légèrement  épais- 
sies vers  l'extrémité;  3  article  très-long,  les  suivants  diminuant  gra- 
duellement de  longueur,  le  10  presque  aussi  large  que  long,  le 
dernier  acuminé. —  Prothorax  peu  développé,  de  moitié  moins  large 
que  les  élytres  à  leur  base,  presque  plan,  bord  antérieur  émarginé  en 
demi- cercle,  avec  les  angles  aigus  très-saillants;  le  postérieur  con- 
vexe, arrondi,  sinué  de  chaque  côté,  les  latéraux  droits;  écusson  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  très-amples,  six  fois  plus  longues  que 
le  pronotum,  oblongues,  ovalaires,  éparsement  ponctuées,  épipleures 
très-grandes,  subconcaves.  —  Prosternum  étroit,  marginé,  un  peu 
prolongé  en  arrière,  subélargi  et  arrondi;  mésosternum  très-court, 
déclive,  creusé  d'un  sillon  transversal;  métasternum  comme  caréné 
en  avant,  ses  parapleures  subélargies  en  arrière  à  partir  du  milieu. 
—  Pattes  longues  et  grêles,  tibias  droits,  subcylindriques,  tarses  à 
1  article  du  double  plus  long  que  i2,  3  du  double  plus  large,  triangu- 
laire, échancré  presque  jusqu'à  la  base;  crochets  simples,  divari- 
qués. 

Aucun  genre  n'est  mieux  caractérisé  que  celui-ci  par  la  profonde 
échancrure  du  3  article  des  tarses;  sous  ce  rapport,  il  ressemble  aux 
Eumolpides,  mais  il  a  le  sternum  des  Chrysomélides.  Son  faciès,  dû 
à  la  grande  disproportion  du  pronotum  et  des  élytres,  est  caractéris- 
tique; aussi,  depuis  longtemps,  il  a  été  distingué  et  toujours  re- 
connu. Il  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  répandue  à  Java,  à  Singa- 
pore,  au  Siam  et  en  Chine. 

AESERNIA. 
StIl,  Ofv.  afKon  Vet.  Akad.  Fôrh.  18S8,  p.  468  (2). 

Tête  assez  forte,  libre,  comme  rétrécis  en  arrière  des  yeux,  épis- 

(i)  Baly,  Phyt.  Malay.  p.  298. 

(2)  Syn.  Aesernu,  Baly,  Phyt.  Malay.  i).  287;  Bdly,  Journ.  of  Entom.  1, 
p.  293.  —  Promechus,  Dej.  Cit.  3'  éd.  p.  419;  Boisduval,  Faune  eutom.  de 


406  PHYTOPHAGES. 

tome  séparé  du  front  par  un  sillon  profond  ;  labre  rétréci  d'arrière 
en  avant,  émarginé;  palpes  maxillaires  à  3  article  allongé,  un  peu 
élargi  vers  son  extrémité,  4  de  moitié  plus  court,  subcomprimé,  tron- 
qué et  de  forme  presque  carrée.  —  Yeux  ovalaires,  arrondis,  très-con- 
vexes. —  Antennes  égalant  les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps, 
grêles,  cylindriques,  1  article  subglobuleux,  2  très-court,  3-4  sub- 
égaux, plus  courts  que  chacun  des  suivants.  —  Prothorax  un  peu 
plus  étroit  que  les  élytres  à  la  base,  presque  plan,  bord  antérieur 
émarginé  avec  les  angles  aigus  et  saillants,  bord  postérieur  convexe, 
arrondi  au  milieu,  échancré  de  chaque  côté  avec  les  angles  aigus, 
bords  latéraux  droits  ou  subsinuésj  écusson  triangulaire,  médiocre. 
—  Elytres  allongées,  à  côtés  subparallèles  ou  bien  un  peu  élargies  en 
arrière,  ponctuées-striées,  épipleures  médiocres,  planes.  —  Prostier- 
num  en  carène  obtuse,  commençant  par  une  pointe  saillante  au  bord 
antérieur,  prolongée  au-delà  des  hanches  et  terminée  par  une  extré- 
mité profondément  et  triangulaircment  échancrée;  mésosternum  en 
lamelle,  disposée  en  chevron;  métasternum  de  niveau  avec  les  deux 
arceaux  précédents,  pourvu  en  avant  d''une  saillie  logée  dans  l'échan- 
crure  mésosternale  ;  parapleures  assez  larges  et  à  bords  parallèles.  — 
Pattes  longues  et  assez  grêles,  tibias  légèrement  arqués,  subcylindri- 
ques, sillonnées  à  Textrémité  sur  un  espace  très-court,  tarses  assez 
larges;  i  article  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  2  court, 
triangulaire,  3  plus  large,  à  bord  subémarginé  ;  crochets  simples,  di- 
variqués. 

Comme  le  précédent,  ce  genre  est  fortement  caractérisé,  tant  par 
son  organisation  que  par  son  faciès.  Dans  aucun  autre  type,  sauf  le 
genre  Clidonotus,  les  trois  arceaux  de  la  poitrine  ne  sont  aussi  exac- 
tement situés  sur  le  même  niveau,  ni  aussi  intimement  unis  l'un  à 
l'autre.  La  tête  est  bien  dégagée  et  pourvue  d'antennes  fihformes 
très-longues.  Il  se  compose  de  grands  et  beaux  insectes,  répandus 
dans  les  îles  de  la  Malaisie  et  surtout  à  la  Nouvelle-Guinée;  on  en  con- 
naît cinq  ou  six  espèces. 

Groupe  III.     Elytrosphœrites. 

Tête  large,  médiocrement  engagée  dans  le  prothorax.  —  Yeux  sub- 
arrondis, assez  saillants. —  Antennes  un  peu  dilatées  à  l'extrémité. — 
Prothorax  peu  convexe,  rétréci  vers  la  base,  subcordifornie.  —  Ely- 
tres globuleuses-ovalaires,  dilatées  dans  leur  miUeu;  ailes  nulles.  — 
Prosternum  étroit,  cavités  colyloïdes  antérieures  ouvertes;  métaster- 
num un  peu  plus  court  que  le  prosternum.  —  Pattes  longues  et 
grêles,  articles  des  tarses  allongés,  crochets  simples. 

rOcéanie,  p.  575.  —  PHYLLOCHArus,  Blanchard,  Voy.  au  Pôle  Sud,  Zool.  IV, 
p.  332;  Guérin-Mén.  Voy.  de  la  Coquille,  II,  p.  224, 


ÉLYTROSPHŒRITES.  407 

L'absence  d'ailes  sous  les  élytres  et  quelque  chose  de  particulier 
dans  la  forme  générale  avaient  déjà  laissé  soupçonner  qu'il  existait 
une  certaine  parenté  entre  les  genres  Timarcha  et  Elytrosphoera; 
cette  affinité  est  aujourd'hui  mise  hors  de  doute  par  l'observation  de 
la  structure  du  métathorax.  Sans  être  identique  dans  l'un  et  l'autre 
types,  cette  structure  présente  des  analogies  étroites;  sa  longueur, 
comparée  à  celle  du  prosternum  sur  la  ligne  médiane,  est  toujours 
moindre;  tandis  que,  dans  les  autres  groupes,  cette  longueur  est 
plus  grande  dans  une  bonne  majorité  des  espèces  et  seulement  sub- 
égale dans  quelques  cas  exceptionnels.  Il  faut  ajouter  que  le  prono- 
tum,  comme  chez  les  Timarcha,  est  médiocrement  convexe,  qu'il  est 
rétréci  vers  la  base;  que  les  élytres,  de  forme  globuleuse-o  val  aire, 
sont  plus  arrondies  aux  épaules,  qu'elles  embrassent  plus  étroite- 
ment le  corps  en  dessous;  par  suite,  les  épipleures  sont  disposées 
très-obliquement  et  regardent  en  dehors.  Peut-être  sur  des  individus 
frais,  trouverait-on  des  vestiges  de  pygidium.  Du  reste,  il  y  a  d'au- 
tres analogies  de  détail  qui  seront  mentionnées  dans  la  diagnose  ci- 
après. 

Le  système  de  coloration  de  la  majorité  des  espèces  est  aussi  spé- 
cial; rien  d'analogue  ne  se  rencontre  chez  les  autres  Chrysomélides  : 
sur  un  fond  noir  ou  très-foncé,  sont  tracés  en  zigzag  des  traits  extrê- 
mement déliés  et  du  plus  vif  éclat  métallique.  Si  l'on  ne  rencontrait 
quelques  espèces  à  élytres  unicolores,  le  dessin,  la  disposition  de  ces 
traits  suffiraient  pour  caractériser  les  Elystrophoera,  qui  seules 
constituent  le  groupe. 

Un  seul  genre  :  Elytrosphoera. 

ELYTROSPHŒRA. 
Cheyroiat,  Dej.  Cat.  3'  éd.  p.  421  (1). 

Tête  assez  large;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  fin,  an- 
guleux en  arrière  ;  labre  assez  grand,  émarginé;  palpes  maxillaires 
robustes,  3  article  obconique,  4  cylindrique  ou  très-légèrement  sub- 
comprimé, très-obtus,  aussi  long  que  le  précédent.  — Yeux  oblongs, 
assez  convexes.  —  Antennes  dépassant  faiblement  la  base  du  prono- 
tum,  grossissant  un  peu  et  d'une  manière  graduelle  de  la  base  vers 
l'extrémité,  tous  les  articles  plus  longs  que  larges.  —  Prothorax  sub- 
transversal, fortement  rétréci  vers  la  base,  les  côtés  dilatés,  arrondis 
en  avant,  bord  postérieur  convexe-arrondi,  l'antérieur  faiblement 
échancré,  le  contour  entier  finement  marginé,  surface  régulièrement 
convexe;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  régulièrement 

(1)  Syn.  Slâl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Fôrli.  1858, p.  AU;  Chuysomelà  (pars), 
Stal,  MoD.  Chrys.  Amer.  p.  146. 


406  PHYTOPHAGES. 

ovalaires,  arrondies  aux  épaules,  dilatées  dans  leur  milieu  ou  un 
peu  on  arrière,  sondées  l'une  à  Tautro;  surface  tantôt  régulièrement 
striée-ponctuée,  avec  les  inlervalles  convexes,  tantôt  ponctuées- 
striées  ou  subéparsement  ponctuées;  épipleuves  obliques  regardant 
en  dehors  et  embrassant  étroitement  l'abdomen;  pas  d'ailes  membra- 
neuses. —  Prosternum  relevé  entre  les  hanches,  dilaté  vers  la  base 
et  tronqué;  cavités  cotyloïdes  incomplètes  en  arrière,  mésosternum 
un  peu  plus  large  seulement  que  le  prosternum,  plan  et  incliné  en 
avant;  métasternum  uni  au  précédent  entre  les  hanches  moyennes, 
plus  court  que  le  prosternum.  —  Alidomen  assez  convexe  transversa- 
lement, ouverture  anale  souvent  dirigée  perpendiculairement  en  bas 
avec  un  vestige  de  pygidium.  —  Pattes  grêles,  assez  longues,  jambes 
subarquées,  cylindriques;  tarses  à  1  article  aussi  long  que  les  2  sui- 
vants réunis;  crochets  simples. 

Ce  genre,  indiqué  par  M.  Chevrolat  dans  le  Catalogue  du  comte 
Dejean,  correspond  en  entier  h  la  division  IX  de  la  belle  Monogra- 
phie des  Chrysomélides  du  Prof.  Stàl;  il  renferme  une  douzaine  d'es- 
pèces, disséminées  çà  et  là  dans  les  diverses  contrées  de  l'Amérique 
méridionale  et  du  Mexique.  Par  leur  corstdet  rétréci  en  arrière,  par 
leurs  élyires  subglobuleuses,  à  épipleures  embrassant  étroitement 
l'abdomen  et  regardant  en  dehors,  elles  rappellent  de  prime  abord 
les  TiMARCHA  et  semblent  les  représenter  en  Amérique,  car  les  deux 
espèces  de  ce  genre,  que  l'on  retrouve  dans  les  contrées  septentrio- 
nales du  Nouveau-Monde,  ne  constituent  que  les  ramifications  d'une 
souche  mère,  dont  les  racines  sont  implantées  dans  l'ancien  conti- 
nent. 

Groupe  IV.     Timarchites. 

Tète  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des  yeux, 
inclinée  vers  le  bas  et  peu  visible  d'en  haut.  —  Yeux  transversaux, 
non  saillants.  —  Antennes  robustes,  atteignant  presque  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps  —  Prothorax  légèrement  convexe,  son  bord  an- 
térieur échancré,  le  postérieur  coupé  carrément.  —  Ecusson  très- 
petit,  subtransversal.  —  Elytres  subglobuleuses;  épaules  arrondies, 
soudées,  à  épipleures  obliques  et  regardant  en  dehors.  —  Pas  d'ailes. 
—  Cavités  cotylo'ides  antérieures  fermées;  métasternum  plus  court 
que  le  prosternum.  —  Un  vestige  de  pygidium;  pattes  robustes; 
tarses  larges;  crochets  simples. 

Déjà  depuis  longtemps  les  Timahcha  ont  été  séparées  des  Chryso- 
MELA,  et  cette  séparation  se  justifie  aussi  bien  par  les  caractères  or- 
ganiques que  par  le  genre  do  vie.  Eu  effet,  tout  en  se  nourrissant 
également  de  substance  végétale  et  vivant  généralement  sur  les 
plantes  herbacées,  elles  sont  beaucoup  plus  attachées  à  la  terre;  l'ab- 
^ence  d'ailes  les  force  à  gagner  le  soi  lorsqu'elles  veulent  se  trans- 


TIMARCHITES.  409 

porter  d'un  endroit  à  un  autre;  on  les  rencontre  souvent  sous  les 
pierres,  sous  la  mousse.  Leurs  caractères  organiques  sont  aussi  d'une 
importance  assez  grande  pour  justifier  l'admission  d'un  groupe  spé- 
cial. De  plus,  comme  les  Timarcha  sont  représentées  dans  l'Afrique 
australe  par  les  Horatopyga,  elles  forment  avec  ces  dernières,  quoi- 
que génériquement  distinctes,  un  type  qui  s'éloigne  d'une  façon  ap- 
préciable des  autres  Chrysomélides. 

Ce  sont,  en  effet,  les  deux  seu's  genres  de  la  tribu  actuelle  qui 
soient  pourvus  d'un  pygidium;  il  peut  être  en  grande  partie  caché 
par  les  élytres  dans  nos  exemplaires  desséchés,  mais  il  n'en  reste  pas 
moins  distinct;  il  porte  ordinairement  un  sillon  longitudinal  plus  ou 
moins  profond. 

D'ordinaire,  la  dernière  paire  de  pattes  se  trouve  plus  ou  moins 
reportée  en  arrière  et  toujours  à  une  distance  plus  grande  que  celle 
qui  sépare  les  deux  premières  paires  Tune  de  l'autre.  Ici,  au  con- 
traire, les  trois  paires  de  pattes  sont  à  peu  près  également  espacées 
dans  le  sens  longitudinal.  Cette  conformation  exceptionnelle  tient  au 
peu  de  longueur  du  troisième  segment  thoracique. 

II  n'est  pas  non  plus  très-commun  de  rencontrer  dans  la  tribu 
des  Chrysomélides  des  cavités  cotyloïdes  fermées  en  arrière;  en  gé- 
néral, elles  sont  plus  ou  moins  largement  ouvertes,  par  le  défaut  de 
prolongation  des  épimères  prothoraciques  qui  s'arrêtent  avant  d'at- 
teindre le  prosternum.  Et,  chose  qui  doit  être  notée,  c'est  que  dans 
la  plupart  des  cas  où  les  cavités  cotyloïdes  sont  fermées,  le  proster- 
num s'abaisse  en  arrière  des  hanches  antérieures,  tandis  qu'elles  res- 
tent ouvertes  lorsque  cette  partie  se  prolonge  directement  en  arrière 
pour  rejoindre  le  mésosternum. 

Les  deux  genres  de  ce  groupe,  quoique  d'un  faciès  très-différent, 
ne  peuvent  guère  se  séparer  scientifiquement  que  par  la  forme  du 
menton. 

A.  Menton  très-développé,  profondément  émarginé.  Timarcha. 

A'.      —     très-court,  étroit,  légèrement  cintré.  Horatopyga. 

TIMARCHA. 
Latreille,  Règn.  anim.  2»  éd.  V,  130  (1). 

Tète  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'aux  yeux;  épistome  séparé 
du  front  par  un  sillon  transversal  profond;  labre  très-médiocre,  plus 
ou  moins  sinué  dans  son  milieu;  mandibules  très-épaisses,  massives, 
leur  face  externe  creusée  à  la  base  d'une  large  fossette  oii  se  loge  le 
dernier  article  des  palpes  maxillaires;  mâchoires  cornées,  à  lobe  ex- 

(1)  Syn.  Redt.  Faun.  Austr.  l'c  éd.  p.  543.  —  L.  Fairm.  Gen.  des  Col.  d'Eu- 
rope, IV,  p.  2-2G. 


410  PHYTOPHAGES. 

terne  grêle,  biarticulé,  l'externe  plus  large,  plus  obtus,  longuement 
ciliés  tous  deux;  palpes  à  1  article  court,  bien  distinct,  2  et  3  obco- 
niques,  à  peu  près  de  même  longueur,  le  A  plus  long,  plus  large, 
comprimé,  tronqué  dans  sa  plus  grande  largeur;  lèvre  inférieure  à 
menton  grand,  très-large,  fortement  échancré  et  rentrant  vers  la  bou- 
che dans  son  milieu,  à  languette  très-courte,  cachée  derrière  le  men- 
ton, cornée,  avec  une  courte  bordure  membraneuse,  à  palpes  à  1  ar- 
ticle court,  2  obconique,  3  de  même  longueur,  plus  épais,  subcyUn- 
drique  et  tronqué.  —  Yeux  allongés,  étroits,  verticaux,  à  bord 
antérieur  légèrement  sinué.  —  Antennes  robustes,  moniliformes, 
i  article  renflé,  oblong,  2  plus  court,  les  suivants  à  peu  près  de 
même  longueur,  légèrement  épaissis  vers  l'extrémité,  le  6  souvent  un 
peu  plus  gros  que  le  suivant.  —  Prothorax  transversal,  régulière- 
ment convexe,  étroitement  marginé,  ordinairement  rétréci  à  la  base, 
parfois  subquadrangulaire  ou  rétréci  en  avant;  bord  antérieur  pro- 
fondément échancré,  le  postérieur  droit.  —  Ecusson  triangulaire, 
plus  large  que  long,  toujours  médiocre  ou  très-petit.  —  Elytres  glo- 
buleuses ou  oblongues,  ponctuées  ou  chagrinées,  soudées  l'une  à 
l'autre,  leurs  épipleures  bien  développées,  regardant  en  dehors,  em- 
brassant l'abdomen  et  cachant  plus  ou  moins  les  parapleures  méta- 
thoraciques.  —  Prosternum  convexe  entre  les  hanches  antérieures, 
abaissé  en  avant  et  en  arrière  ;  les  cavités  cotyloïdes  antérieures  fer- 
mées en  arrière;  mésosternum  peu  allongé,  simple  ou  appendiculé, 
ses  épisternums  en  triangle  rectangle;  métasternum  moins  allongé  que 
le  premier  arceau  thoracique,  ses  parapleures  linéaires.  —  Abdomen 
assez  convexe,  avec  un  pygidium  distinct.  —  Pattes  disposées  dans  le 
sens  longitudinal  à  égale  distance  l'une  de  l'autre;  jambes  subcylin- 
driques, légèrement  excavées  à  leur  extrémité;  tarses  robustes,  parfois 
dilatés,  articles  serrés  chez  les  mâles,  densémentvillcuxàlaface  infé- 
rieure, villosité  parcourue  d'un  sillon  médian  lisse  chez  les  femelles;  i 
article  en  triangle  plus  ou  moins  allongé,  le  2  triangulaire,  court,  le  3 
de  même  longueur,  le  4  robuste,  terminé  par  deux  forts  crochets. 

Le  genre  Timarcha,  indiqué  par  Megerle  dans  le  Catalogue  du 
comte  Dejean,  a  été  défini  par  Latreille  et  généralement  adopté  par 
tous  les  Entomologistes  qui  l'ont  suivi.  Latreille  ne  distinguait  cepen- 
dant les  espèces  de  ce  genre  des  Chryso mêles  proprement  dites,  que 
par  l'absence  d'ailes;  s'il  était  isolé,  ce  caractère  serait  insuffisant  et 
le  genre  devrait  disparaître,  vu  que,  pour  le  moment,  on  coimaît  bon 
nombre  de  Chrysomèles  qui  sont  dépourvues  de  ces  organes.  Ces  in- 
sectes ont  été  étudiés  d'une  manière  plus  approfondie  et  le  genre  est 
établi  aujourd'hui  sur  des  caractères  bien  définis  :  nous  citerons  en 
particulier  la  fermeture  complète  des  cavités  cotyloïdes  antérieures; 
la  disposition  des  trois  paires  de  pattes,  situées  à  égale  distance  l'une 
de  l'autre,  c'est-à-dire  que  la  paire  postérieure  n'est  pas  plus  éloignée 
de  la  seconde,  que  celle-ci  ne  l'est  de  la  première ,  disposition  qui 


TIMARCHITES.  4H 

résulte  du  peu  de  longueur  du  métasternum;  une  troisième  note  dis- 
tinctive  est  la  présence  d'un  pygidium  plus  ou  moins  visible  à  l'ex- 
trémité du  corps.  A  ces  caractères,  qui  ont  leur  importance,  il  faut 
ajouter  la  petitesse  de  l'écusson,  dont  le  développemenit  parait  être 
en  rapport  direct  avec  celui  des  organes  du  vol;  or,  ces  derniers 
étant  nuls  dans  le  genre  actuel,  l'écusson  tend  à  devenir  rudimeu- 
taire.  A  cela,  nous  ajouterons  que  sa  forme  transversale,  obtuse  au 
sommet,  est  souvent  caractéristique. 

Le  mésosternum  n'est  pas  toujours  tel  que  nous  l'avons  décrit; 
dans  certaines  espèces,  il  est  creusé  d'un  sillon  longitudinal  plus  ou 
moins  profond;  dans  d'autres,  les  angles  postérieurs  de  ce  sillon 
prennent  la  forme  de  tubercules  qui  finissent,  dans  quelques  types, 
par  se  prolonger  en  cornes  divergentes  ou  diversement  inclinées. 

Les  tarses  présentent  aussi  certaines  particularités  à  signaler.  Dans 
beaucoup  d'espèces,  chez  les  mâles,  les  tarses  sont  fortement  dilatés, 
surtout  aux  pattes  antérieures  ;  les  trois  premiers  articles  sont  très- 
larges,  serrés  les  uns  contre  les  autres  et  formant  une  espèce  de  pa- 
lette ovalaire,  leur  face  inférieure  est  revêtue  d'une  villosité  dense  et 
serrée.  Chez  les  femelles  de  ces  mêmes  espèces,  les  articles  des  tarses 
sont  moins  rapprochés  les  uns  des  autres,  ils  sont  inégaux  entre  eux, 
et  la  villosité  qui  les  recouvre  inférieurement  est  parcourue  par  un 
sillon  médian  lisse,  plus  ou  moins  accentué.  Dans  les  Chrysomélides, 
en  général,  le  3^  article  des  tarses  est  plus  ou  moins  distinctement 
bilobé;  il  aftecte  ici  une  forme  quelque  peu  différente  :  tantôt,  et 
c'est  le  cas  le  plus  commun,  il  ressemble  à  un  petit  disque  dont  la 
face  supérieure  aurait  été  partiellement  évidée;  tantôt  il  est  entier  ou 
parfois  plus  ou  moins  échancré  à  son  bord  libre.  Le  genre  est  assez 
riche  en  espèces  et  il  est  à  supposer  que  ces  modifications  donneront 
lieu  à  rétablissement  de  plusieurs  sous-genres. 

Les  états  primitifs  de  l'espèce  la  plus  répandue  dans  l'Europe  cen- 
trale, sont  assez  bien  connus  et  depuis  longtemps.  Dès  le  mois  de 
mai,  on  voit  apparaître  sur  les  différentes  espèces  de  caille-lait  {ga- 
iium)  une  larve  d'un  vert  foncé;  elle  grandit  rapidement,  et  par- 
venue à  toute  sa  croissance  elle  quitte  la  plante  qui  l'a  nourrie,  et 
s'enfonce  en  terre  pour  y  subir  ses  métamorphoses.  Ces  larves  sont 
de  forme  très-courte,  fortement  convexe  en  dessus  et  de  couleur  uni- 
forme, d'un  vert-bleuâtre  foncé  à  reflets  métalliques;  leurs  tégu- 
ments sont  fermes,  coriaces  et  finement  réticulés.  Leur  tète  est  mé- 
diocre, pourvue  d'antennes  de  trois  articles,  de  six  ocelles  de  chaque 
côté;  sauf  les  palpes  labiaux  qui  sont  bi-articu!és,  les  parties  de  la 
bouche  ressemblent  à  celles  des  larves  de  Crioceris.  Le  segment  ter- 
minal est  conique  et  se  prolonge  en  dessous  en  un  appendice  bifide 
servant  à  la  progression  ;  les  stigmates ,  sont  au  nombre  de  huit 
paires  ;  la  première  située  à  l'angle  inférieur  antérieur  du  mésothorax, 
les  sept  autres  sur  les  sept  premiers  segments  abdominaux,  vers  le 


412  PHYTOPHAGES. 

milieu  du  l)ord  externe  des  arceaux  dorsaux.  La  9®  paire  de  stigmates 
parait  faire  défaut  (1). 

Les  contrées  qui  entourent  le  bassin  de  la  mer  Méditerranée  sont 
les  parties  du  monde  les  plus  riches  en  espèces  de  ce  genre;  la  pé- 
ninsule Ibérique,  en  particulier,  paraît  être  leur  patrie  véritable.  Au 
midi  de  la  France  et  sur  les  côtes  septentrionales  de  l'Afrique,  le 
nombre  des  types  diminue  à  mesure  que  l'on  s'avance  vers  le  Nord 
ou  vers  l'Orient;  c'est  ainsi  que  Falderman,  dans  la  Faune  Iranscau- 
casienne,  n'a  signalé  qu'un  petit  nombre  d'espèces;  elles  sont  moins 
nombreuses  encore  dans  les  contrées  de  l'Europe  centrale  et  boréale. 
A  part  ces  espèces,  dont  l'énumération  complète  se  trouve  au  Cata- 
logue de  M.  de  Marseul,  on  doit  ajouter  les  T.  inlricala  Hald.  et  T. 
cerdo  St.,  mentionnées  comme  se  trouvant  dans  l'Amérique  boréale, 
et  la  T.  angusticollis,  Mots.,  comme  originaire  du  Japon. 

HORATOPYGA. 

SiiL,  Ofv.  V.  Akad.  Forh.  XT,  p.  251,  1838  (2). 

Tête  complètement  engagée  dans  le  prothorax,  seulement  un  peu 
découverte  en  dessus;  épistome  étroit,  linéaire,  labre  fortement 
échancré  dans  son  milieu;  mandibules  robustes,  cubiques,  à  extré- 
mité très-large;  palpes  maxillaires  robustes,  le  dernier  article  qua- 
drangulaire  oblong,  largement  tronqué;  les  labiaux  beaucoup  plus 
grêles,  subcylindriques;  menton  très-court,  à  bords  parallèles,  arqué, 
largement  émarginé  à  son  bord  antérieur  et  laissant  à  découvert  les 
autres  organes  buccaux.  —  Yeux  oblougs,  perpendiculaires.  —  An- 
tennes grêles,  dépassant  la  base  du  corselet,  le  2  article  le  plus 
court,  les  suivants  s'allongeant  graduellement  vers  l'extrémité  sans 
devenir  plus  épais.  —  Prothorax  en  carré  légèrement  transversal,  un 
peu  rétréci  vers  la  base,  élargi  et  épaissi  vers  les  angles  antérieurs 
qui  sont  anormaux  et  comme  intumescents  avec  le  bord  antérieur 
profondément  échancré;  écusson  très-petit,  triangulaire,  plus  large 
que  long.  —  Elytres  un  peu  plus  larges  que  le  corselet^  dilatées, 
convexes  et  très-obtuses  en  arrière,  à  surface  verruqueuse  ou  grosse- 
ment  ponctuée.  —  Ailes  nulles.  —  Prosternum  très-élevé  entre  les 
hanches  antérieures,  large,  canaliculé,  dilaté  en  arrière,  tronqué  et 
s'appuyant  sur  le  mésosternum  ;  cavités  cotyloïdes  fermées  en  ar- 
rière; mésosternum  très-court,  creusé  longitudinalement  au  milieu; 
métasternum  également  peu  allongé,  sa  surface  occupée  par  trois 
gros  bourrelets  transversaux.  —  Abdomen  à  pygidium  court,  mais 
distinct.  —  Pattes  médiocres,  assez  longues,  les  trois  paires  situées  à 

(1)  Chapuis  et  Candèze,  Catal.  des  larves  des  Colôopt.  p.  268. 

(2)  Syii.  Vogelj  Bcitrâge  z'ir  Chrysom.  Fauna  Afric.  p.  13.  — Iscadida.  Dcj. 
Cat.  2e  éd.  p.  .423. 


TIMARCHITES.  413 

peu  près  à  égale  distance  l'une  de  l'autre ,  jambes  subcylindriques, 
un  peu  aplaties  en  dehors  vers  leur  extrémité  ;  tarses  à  1  article  en 
triangle  allongé,  le  2  plus  court  et  moins  large,  le  3  dilaté,  bilobé, 
son  bord  antérieur  subémarginé,  4  assez  développé,  terminé  par  deux 
crochets  simples. 

L'analogie  de  ce  genre  avec  le  précédent  ne  peut  être  révoquée  en 
doute  ;  ce  sont  les  seuls  de  la  tribu  actuelle  qui  réunissent  ces  deux 
caractères  de  la  fermeture  des  cavités  cotyloïdes  antérieures  et  de  la 
présence  d'un  pygidium.  Les  analogies  sont  du  reste  assez  nom- 
breuses; chez  tous  deux,  la  forme  est  massive,  la  coloration  est  som- 
bre ;  l'absence  d'ailes  et  la  soudure  des  élytres  indiquent  le  même 
genre  dévie;  la  petitesse  de  l'écusson  caractérise  aussi  bien  les  Ho- 
RATOPYGA  parmi  les  Chrysomélides  de  l'Afrique  australe,  que  les  Ti- 
MARCHA  parmi  celles  d'Europe.  Enfin,  le  mode  d'insertion  des  pattes, 
le  rétrécissement  du  prothorax  en  arrière,  la  structure  de  la  poitrine 
présente  de  nouveaux  points  de  contact;  on  observe  même  parfois  au 
mésosternum  des  tubercules  analogues  à  ceux  de  certaines  espèces 
du  genre  précédent.  En  résumé,  les  analogies  sont  plus  saillantes 
que  les  difierences,  car,  à  part  certaines  particularités  de  détail,  va- 
riables peut-être  selon  les  espèces,  il  faut  recourir  à  la  forme  du 
menton  pour  trouver  entre  les  deux  genres,  une  note  distinctive 
bien  sensible  :  dans  les  Timarcha,  il  est  très-développé,  très-large, 
profondément  éraarginé  dans  son  milieu;  chez  les  Horatopyga,  au 
contraire,  cet  organe  est  t'-ès-court,  bien  plus  étroit,  légèrement  cintré 
et  son  bord  antérieur,  sans  être  coupé  carrément,  n'est  pas  à  propre- 
ment parler  échancré,  mais  présente  un  sinus  résultant  de  la  cour- 
bure totale  de  l'organe.  Chez  les  premières,  le  menton  peut  s'appli- 
quer contre  les  mandibules  et  cacher  les  autres  organes  buccaux; 
ceux-ci  sont  toujours  à  découvert  dans  les  dernières. 

On  pourrait  signaler  d'autres  différences,  dans  la  conformation 
des  palpes  qui  sont  moins  robustes;  dans  celle  des  antennes,  dont  les 
articles  sont  plus  cylindriques;  dans  la  structure  du  prosternum  qui 
se  prolonge  en  arrière  et  s'appuie,  par  une  partie  tronquée,  sur  le 
mésobternum;  mais  il  n'eu  reste  pas  moins  acquis  que  le  caractère 
distinctif  essentiel  réside  dans  la  forme  du  menton. 

Ce  genre,  qui  avait  été  indiqué  dans  le  Catalogue  de  Dejean,  sous 
le  nom  de  Iscadida,  a  été  décrit  par  M.  Stâl  et  publié  en  1858,  sous 
le  nom  de  Horatopyga,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  Stock- 
holm, Cet  éminent  Entomologiste  y  joint  la  description  de  deux  es- 
pèces, la  H.  slrumifera,  qui  était  connue  depuis  longtemps  et  ré- 
pandue dans  les  collections  sous  le  nom  d' Iscadida  Dregei;  ]a.  se- 
conde, H.  caligata,  était  nouvelle.  Dans  un  travail  monographique 
sur  les  Chrysomélides  de  l'Afrique  moyenne  et  australe,  E.  Vogel, 
que  la  mort  vient  d'enlever  à  la  science,  a  décrit  trois  nouveaux 
types,  les  H.  MnU%echii,  Schaufussii  et  Sldlii.  Ces  espèces  sont  ori- 


414  PHYTOPHAGES. 

ginaires  de  l'Afrique  australe  et  plus  particulièrement  de  la  Caî- 
frerio,  elles  revêtent  toutes  une  couleur  sombre  avec  de  légers  reflets 
métalliques,  la  sculpture  de  leurs  élytres  est  profonde  et  entremêlée 
de  tubercules  arrondis  et  plus  ou  moins  saillants. 

Groupe  V.    Glidonotites. 

Tète  grande,  subarrondie.  —  Yeux  assez  gros,  ovalaires.  —  An- 
tennes grêles,  à  peu  près  filiformes,  mesurant  la  moitié  de  la  lou- 
gueiu'  du  corps.  —  Prothorax  transversal,  fortement  échancré  à  son 
bord  antérieur;  écusson  transversal  ou  triangulaire.  —  Elytres  oblon- 
gues  ou  brièvement  ovalaires  et  gibbeuses,  soudées  à  la  suture.  — 
Prosternum  relevé  en  carène  obtuse;  cavités  cotyloïdes  ouvertes; 
métasternum  plus  court  que  le  prosternum.  —  Crochets  simples  ou 
bifides  à  la  base. 

Dans  les  deux  genres  qui  composent  ce  groupe,  le  faciès  ne  peut 
révéler  la  parenté  qu'ils  possèdent  avec  les  Timarchites  ;  il  faut,  pour 
y  arriver,  se  rendre  compte  de  leur  organisation,  mais  ce  travail 
n'est  pas  bien  difficile;  on  s'aperçoit  immédiatement  que  les  élytres 
sont  soudées  l'une  à  l'autre  le  long  de  la  suture  et  que  par  conséquent 
il  n'y  a  pas  d'ailes  membraneuses.  En  dessous,  on  recoimaît  de  suite 
la  présence  du  caractère  principal  des  Timarchites,  c'est-à-dire  la 
moindre  longueur  du  métasternum  qui  rapproche  des  pattes  moyen- 
nes l'articulation  de  la  paire  postérieure. 

Ainsi  qu'il  a  été  dit,  cette  structure  suppose  un  genre  de  vie  diffé- 
rent, c'est-à  dire  que  par  l'absence  d'ailes,  les  espèces  sont  pour  ainsi 
dire  plus  attachées  à  la  glèbe. 

Les  deux  genres  de  ce  groupe  se  distinguent  facilement  l'un  de 
l'autre  : 

A.  Crochets  des  tarses  bifides  à  la  base.  Clidonotus. 

A'.      —  —      simples.  Strumatophytna. 

CLIDONOTUS  (1). 

Tête  forte,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur  des 
yeux;  épistome  très-court,  liuiité  en  arrière  par  un  sillon  anguleux 
prolongé  sur  le  vertex;  labre  émarginé;  dernier  article  des  palpes 
maxillaires  obconique,  subcomprimé,  très-largement  tronqué,  plus 
long  et  plus  large  que  le  précédent.  —  Mandibules  à  face  externe 
subdéprimée.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  —  Antennes  grêles, 
aussi  longues  que  la  moitié  du  corps,  filiformes,  1  article  ovalaire, 
allongé,  2  de  moitié  plus  court,  les  suivants  subégaux.  —  Prothorax 

(1)  Australicà,  Baly,  âdq.  and  Mag.  of  Nat.  Hist.  3^  S.  t.  X,  p.  25. 


CLIDONOTITES.  415 

transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur 
échancré  en  arc  de  cercle,  bords  latéraux  droits,  rétrécis  au  sommet 
et  un  peu  renflés;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  aussi 
larges  que  longues,  très-gibbeuses  sur  le  disque,  acuminées  vers 
l'angle  terminal,  soudées  à  la  suture,  grossement  ponctuées,  à  épi- 
pleures  larges,  regardant  en  bas.  —  Prosternum  fortement  relevé  sur 
toute  sa  longueur  en  carène  plate,  élargie  à  la  base  et  triangulaire- 
ment  échancrée;  mésosternum  court,  cintré,  à  bords  parallèles;  mé- 
tasternum  arrondi  en  avant  et  reçu  dans  la  concavité  de  l'arceau  pré- 
cédent. —  Pattes  normales,  les  trois  paires  articulées  à  la  même 
distance  l'une  de  l'autre  dans  le  sens  de  la  longueur;  tarses  robustes, 
1  article  aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  3  très-large,  émar- 
giné,  crochets  bifides  à  la  base. 

Ce  type  est  une  modification  de  genre  Timarcha  vers  la  forme  qui 
domine  dans  la  Nouvelle-Hollande,  les  Australica.  Il  présente  un 
singulier  mélange  de  caractères,  comme  ces  dernières  il  possède  des 
cavités  cotyloïdes  antérieures  incomplètes,  des  tarses  à  crochets  bifi- 
des; comme  chez  les  Timarcha,  il  offre  un  méfasternum  très-court  et 
l'absence  d'ailes  membraneuses,  puisque  les  élytres  sont  soudées.  Sa 
coloration  bronzée,  sa  sculpture  profonde  le  rapprochent  encore  de  ce 
type. 

Le  D""  Baly  avait  compris  cette  espèce  remarquable  dans  le  genre 
Australica  et  dans  le  sous-genre  Stethomela,  où  elle  se  trouve  dé- 
crite sous  le  nom  de  Gibbosa  (1.  c).  Cet  excellent  observateur  n'a- 
vait pas  remarqué  la  forme  du  métasternum  ni  la  soudure  des 
élytres. 

STRUMATOPHYMA. 
Baly,  Trans.  entom.  Soc.  of  London,  1871,  P.  III,  p.  400  (1). 

Tète  forte,  transversale,  profondément  engagée  dans  le  prothorax; 
épistome  peu  nettement  limité  en  arrière;  labre  émarginé;  mandi- 
bules faibles,  pourvues  d'une  profonde  fossette  à  leur  face  externe; 
dernier  article  des  palpes  maxillaires  subquadrangulaire,  un  peu  plus 
court  que  le  précédent,  largement  tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  assez 
convexes. —  Antennes  grêles,  mesurant  au  moins  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  filiformes,  les  cinq  derniers  articles  croissant  peu  à 
peu  en  longueur.  —  Prothorax  transversal,  subquadrangulaire,  un 
peu  moins  large  que  les  élytres,  bord  antérieur  échancré  en  arc, 
bords  latéraux  dilatés,  arrondis,  épaissis,  bord  postérieur  presque 
droit;  écusson  petit,  en  triangle  rectiligne,  plus  large  que  long.  — 
Elytres  oblongues-ovalaires,  assez  convexes,  arrondies  à  l'extrémité, 
à  surface  tuberculeuse  soudée  à  la  suture;  épipleures  assez  larges, 

(1)  Chai.colampra,  Clark^  Jouru.  of  Eutom.  II,  p.  250.  —  Trans.  cntom.  Soc. 
of  London,  3=  S.  II. 


416  riIYTOïlIAGES. 

obliques;  ailes  nulles.  —  Prosternum  subconcave  dans  sa  longueur, 
suhélargi  el  tronqué  à  sa  base  ;  mésosternum  déclive  en  avant;  mé- 
tasternum  un  peu  renflé  et  très-court,  à  parapleures  linéaires.  — 
Pattes  normales,  les  trois  paires  insérées  à  égale  distance  l'une  de 
l'autre  dans  le  sens  longitudinal;  cuisses  grêles,  tibias  suhprismati- 
ques,  légèrement  creusés  en  dehors  vers  l'extrémité,  tarses  à  1  article 
aussi  long  que  les  deux  suivants  réunis,  terminés  par  des  crochets 
simples. 

L'espèce  typique  de  ce  genre  a  été  décrite  par  H.  Clark  dans  le 
Journal  d'Entomologie,  t.  II,  p.  250,  sous  le  nom  de  Chalcolampra 
verrucosa.  Différents  caractères,  l'absence  d'ailes,  la  soudure  des  éiy- 
tres,  la  simplicité  des  crochets,  ont  porté  M.  Baly  à  la  séparer  du 
genre  Chalcolampra  pour  en  former  une  coupe  générique  spéciale 
sous  le  nom  de  Stuumatophyma,  11  y  rapporte  encore  la  Chalcolampra 
undulalipennis  de  H.  Clark. 

Ce  genre  est  australien  et  se  rapproche  des  Australica  par  la  forme 
générale;  ses  crochets  simples,  cependant,  établissent  entre  les  deux 
types  une  limite  bien  tranchée.  D'autre  part,  la  brièveté  du  méta- 
sternum,  la  soudure  des  éiytres  et  l'absence  d'ailes  établissent  une 
affinité  réelle  avec  les  Timarchites.  Ce  rapprochement  est  encore 
augmenté  par  la  disposition  des  éiytres  qui  enserrent  étroitement 
l'abdomen.  De  plus,  la  coloration  est  noire,  à  reflets  bronzés,  et  les 
éiytres  sont  pourvues  de  tubercules  disposés  en  séries,  comme  cela 
s'observe  chez  les  Timarchites  de  l'Afrique  australe,  les  Horatopyga. 

Groupe  VI.     Cyrtonites. 

Tète  fortement  engagée  dans  le  prothorax,  presqu  invisible  par  le 
haut.  —  Yeux  ovalaires,  entiers,  grossement  granulés.  —  Antennes 
un  peu  moins  longues  que  la  moitié  du  corps,  assez  épaisses,  subfili- 
formes. —  Prothorax  très-convexe  en  travers  et  en  long;  bord  posté- 
rieur largement  arrondi  au  milieu,  distinctement  échancré  près  des 
angles  postérieurs  qui  embrassent  la  base  des  éiytres.  —  Eiytres  sou- 
dées, les  épipleures  planes,  obUques,  regardant  un  peu  eu  dehors; 
pas  d'ailes.  —  Cavités  cotyluïdes  antérieures  ouvertes;  métasternum 
plus  court  que  le  pronotum.  —  Pattes  médiocres,  crochets  simples. 

Le  genre  Cyrtonus,  qui  forme  le  type  de  ce  groupe,  est  placé  par 
tous  les  auteurs  dans  le  voisinage  des  'Fimarcha,  et  en  effet,  ces  deux 
formes  présentent  des  analogies  étroites,  non-seulement  au  point  de 
vue  de  l'organisation,  mais  encore  pour  les  mœurs.  11  existe  cepen- 
dant entre  les  Cyrtonus  et  les  Timarcha  des  différences  importantes, 
dont  la  plus  saillante  réside  dans  la  forme  du  pronotum;  en  outre, 
les  cavités  colyloïdes  antérieures  sont  ouvertes  dans  les  premiers  et 
fermées  dans  les  secondes.  11  ne  sera  pas  moins  facile  de  distinguer 


CYRfONlTES.  417 

les  Cyrtonites  des  autres  groupes  de  la  tribu  actuelle;  dans  aucun, 
en  effet,  le  prothorax  n'atteint  le  même  degré  de  convexité,  et  jamais 
ses  angles  postérieurs  n'embrassent  la  base  des  élytres. 
Un  seul  genre  :  Cyrtonus. 

CYRTONUS. 
Latreille,  Règ.  An.  2«  éd.  t.  V,  p.  149  (1). 

Tôte  fortement  engagée  dans  le  prothorax,  presque  invisible  par 
le  haut.  —  Episiome  soudé  au  front;  labre  assez  grand,  faiblement 
sinué  à  son  bord  libre;  mandibules  échancrées  à  l'extrémité;  mâ- 
choires à  lobes  subégaux,  séparés,  ciliés,  l'interne  un  peu  plus  large, 
Texterne  bi-articulé,  un  peu  coudé;  palpes  à  1  article  à  peine  dis- 
tinct, 2  assez  long,  un  peu  renflé,  3  plus  court,  cupulil'orme ,  4  de 
même  longueur,  subcarré,  largement  tronqué;  lèvre  inférieure  à 
menton  transversal,  à  languette  cornée,  faiblement  sinuée,  ayant  une 
large  bordure  membraneuse  arrondie,  à  palpes  à  1  article  très-court, 
2  gros,  3  plus  petit,  obconique.  —  Yeux  ovalaires,  entiers,  fortement 
granulés.  —  Antennes  moins  longues  que  la  moitié  du  corps,  un  peu 
épaissies  vers  l'extrémité,  4  article  épais,  un  peu  arqué,  2  court,  égal 
à  4,  3  égal  à  1,  le  dernier  ovalaire,  acuminé.  —  Prothorax  très-con- 
vexe, en  travers  et  en  long,  peu  rétréci  en  avant,  très-finement  re- 
bordé sur  les  côtés;  bord  postérieur  largement  arrondi  au  milieu, 
distinctement  échancré  près  des  angles  postérieurs  qui  embrassent 
la  base  des  élytres;  cette  échancrure  souvent  crénelée;  écusson  mé- 
diocre, en  triangle  curvihgne.  —  Elyires  en  ovale  court,  tronqué  à 
la  base,  soudées,  épipleurcs  planes,  obliques,  regardant  un  peu  en 
dehors;  ailes  nulles.  —  Prosternum  assez  large,  saillant,  canaliculé, 
formant  en  arrière  une  saillie  obtuse;  mésostcrnum  court,  arqué.  — 
Abdomen  à  premier  segment  presque  aussi  long  que  les  trois  sui- 
vants réunis.  —  Pattes  médiocres,  jambes  arrondies  ou  très-légère- 
ment comprimées,  tarses  développés,  1  article  allongé,  2  triangulaire, 
très-rétréci  à  la  base,  3  plus  large,  bilubé,  entier,  4  terminé  par  des 
crochets  simples. 

Au  rapport  de  Latreille  (1.  c),  ce  genre  a  été  indiqué  par  Dalman; 
lui-même  le  considère  comme  un  sous-genre  et  ne  le  caractérise  que 
très-imparfaitement;  cette  lacune  a  été  comblée  dans  i'excehent  tra- 
vail monograpliique  que  M.  L.  Fdirmaire  en  a  donné,  en  1850,  dans 
les  Annales  de  la  Société  entomologique  de  France.  L'année  précé- 
dente (2),  MM.  Mulsant  et  Wachanru  avaient  fait  connaître  les  mœurs 

(1)  Syu.  Redt.  Faun.  Atistr.  2*  éd.  p.  90G  ;  Fairmaire,  Ann.  Soc.  cnt.  de 
F.-.  1830,  p.  533;  Gciier.  des  Col.  d'Europe,  p.  227^  pi.  G6,  f.  313. 

(2)  Mulsant  et  Wachnuru.  —  Mémoires  Acad.  des  Sciences  de  Lyou,  t.  II 
(1849),  p.  401. 

Colcoplèrcs.    Tome  X.  27 


-ijlS  riI"ÏTOPHAGES. 

de  l'espèce  la  plus  répaudue.  A  l'étal  parlait,  le  Cyrtonus  rutundatus 
se  trouve  sur  \nMyoseris  radta^a.  mais  seulement  après  le  coucher  du 
soleil,  peudanl  le  jour  ii  se  cache  sous  les  pierres  ou  sous  les  racines 
de  cette  plante.  Comme  chez  la  plupart  des  Phytophages,  quelques 
individus  passent  l'hiver  sous  la  mousse,  sous  les  écorces,  et  au  pre- 
mier printemps  effectuent  leur  ponte;  les  jeunes  larves  rongent  les 
feuilles  du  végétal  sur  lequel  elles  sont  nées;  l'insecte  parfait  appa- 
raît pendant  le  cours  de  l'été.  La  larve  des  Cyrtonus,  qui  diffère  peu 
de  celle  des  Galérucides  et  de  certaines  Chrysomèles,  vit  comme  elles 
à  la  surface  des  feuilles  et  fait  partie  de  la  division  des  larves  nues. 
La  structure  des  yeux,  dont  les  facettes  sont  relativement  très- 
grandes,  indique  que  les  Cyrtonus  sont  des  insectes  nocturnes;  c'est 
ce  qui  résulte,  en  effet,  des  observations  consignées  dans  les  Mé- 
moires de  l'Académie  de  Lyon.  Les  espèces,  au  nombre  de  1-4  à  lo, 
sont  d'un  bronzé  métallique,  quelques-unes  sont  bleuâtres  ou  ornées 
de  bandes  cuivreuses;  elles  paraissent  limitées  à  l'Espagne,  aux  Py- 
rénées, aux  Cévennes,  à  la  côte  septentrionale  de  l'Afrique;  elles 
n'ont  pas  encore  été  rencontrées  en  ItaUe  ni  en  Sicile  (4). 

Groupe  VII.    Entomoscélites. 

Tète  forte,  un  peu  allongée.  —  Yeux  transversalement  oblongs. 

—  Antennes  médiocrement  robustes,  légèrement  et  insensiblement 
épaissies  vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  légèrement  ré- 
tréci au  sommet,  bord  antérieur  tronqué  carrément.  —  Elytres  oblon- 
gues-ovalaires.  —  Prosternum  oblong,  dilaté  vers  la  base;  cavités  co- 
tyloïdes  antérieures  fermées;  métasternum  plus  long  que  le  pronotum. 

—  Pattes  assez  robustes,  tibias  subélargis  à  l'extrémité  et  sillonnés 
en  dehors  sur  les  trois-quarts  de  leur -longueur;  tarses  à  article  3  en- 
tier, crochets  simples. 

Le  genre  Entomoscelis,  et  par  conséquent  le  groupe  actuel,  puis- 
qu'il ne  contient  que  ce  type,  semble  former  le  passage  entre  les  Ti- 
marchites  et  les  Goniocténiies,  il  tient  des  unes  et  des  autres,  et  il 
aurait  pu  occuper  une  place  intermédiaire,  si  d'autres  affinités  n'a- 
vaient dû  être  respectées. 

Une  importance  considérable  a  été  accordée  à  l'état  complet  ou  in- 
complet des  cavités  cotyloïdes,  car  le  genre  Entomoscelis  ue  paraît 

(1)  LY.tude  de  la  description  irarée  par  Vogcl  (Boitra^ge  zur  Chrysomelinea 
Famia  von  Afrifo,  p.  16]  du  Xiphomela  Javeti,  nous  avait  donné  à  penser  que 
ce  genre  pounail  se  rappiocliyr  di'S  Cyktoni's.  M;iis  le  tyi)e  que  Vogcl  a  eu 
suHS  les  yeux  nons  a  été  coramuniqué  par  M.  Javct,  et  nous  avons  reconnu  que 
le  génie  en  (|uestion  n'était  nullement  un  pliyloithage^  mais  un  peutamère, 
appartenant  probablement  à  la  famille  des  Dascyllides.  D'ailleurs,  aucun  phy- 
tophage n'd  des  tarai  angusli,  suhttis  longe  ciliati. 


ENTOMOSCÉLITES.  419 

pas,  à  la  première  vue,  bien  voisin  des  Timarcha.  Dans  une  tribu 
aussi  difficile,  c'est  déjà  un  résultat  que  d'avoir  pu,  à  l'aide  de  ce  ca- 
ractère, séparer  un  certain  nombre  de  groupes,  et  avant  de  recher- 
cher l'ordre  naturel,  il  faut  au  moins  délimiter  exactement  les  divi- 
sions. 

Un  seul  genre  :  Entomosceus. 

ENTOMOSCELIS. 
Chevrolat,  Dei.  Cat.  3°  éd.  p.  426  (1). 

Tête  forte,  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  transversal,  à 
peine  arqué;  labre  assez  saillant,  subémarginé,  mandibules  fortes, 
profondément  bidentées  à  l'extrémité,  à  face  externe  sillonnée  et 
concave  ;  palpes  maxillaires  à  dernier  article  plus  grêle  que  le  pré- 
cédent, atténué  et  obtus.  —  Yeux  ovalaires,  transversaux.  —  Antennes 
robustes,  longues,  atteignant  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  gra- 
duellement épaissies  vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  régu- 
lièrement convexe,  bord  antérieur  à  peine  échancré,  les  angles  peu 
saillants,  le  postérieur  largement  arrondi;  écusson  semi-elliptique.  — 
Elytres  oblongues,  à  bords  latéraux  subparallèles,  confusément  et 
fortement  ponctuées;  épipleures  médiocres,  disposées  un  peu  obli- 
quement et  regardant  en  dehors.  —  Prosternura  convexe  entre  les 
hanches,  abaissé  en  avant  et  en  arrière,  fortement  dilaté  à  sa  base 
et  rejoignant  latéralement  les  épimères;  cavités  cotyloïdes  fermées; 
mésosternum  étroit,  court,  déclive;  métasternum  plus  long  que  le 
prosternum,  ses  parapleures  linéaires,  à  bords  parallèles.  —  Pattes 
robustes,  assez  allongées;  tibias  prismatiques,  un  peu  dilatés  vers 
l'extrémité,  à  face  externe  plane  ou  creusée  vers  l'extrémité,  les  bofds 
du  sillon,  surtout  l'antérieur,  plus  ou  moins  relevés  en  carènes  ciliées 
et  anguleuses  vers  le  bout  ;  crochets  des  tarses  simples. 

Par  ses  cavités  cotyloïdes  antérieures  fermées,  ce  genre  rappelle  le 
type  des  Timarchites;  il  eu  diffère  par  la  longueur  relative  du  méta- 
sternum. Les  espèces,  peu  nombreuses,  sont  répandues  dans  les  con- 
trées méridionales  de  l'Europe  ;  plus  rares  vers  le  centre,  elles  s'é- 
tendent jusqu'en  Sibérie  (jE.  discoidea  Gebl.),  au  midi  de  l'Espagne 
et  sur  les  côtes  méditerranéennes  de  l'Afrique.  Une  de  nos  espèces  a 
été  retrouvée  dans  l'Amérique  du  Nord  (£.  adonidis).  Leur  colora- 
ration  est  noire  en  dessous,  d'un  jaune  ferrugineux  en  dessus  avec 
des  dessins  de  la  couleur  du  fond. 

(1)  Redtenbaclier,  Faun.  Auslr.  1"  éd.  p.  552  ;  Fairmaire,  Gen.  CoL  Europ. 
IV,  p.  225.  —  Chrysomelœ  entomoscelides,  Suflr.  Linu.  entom.  V,  p.  205. 


420  PHYTOPHAGES. 

Groupe  VIII.     Lycariites. 

Tête  petite,  infléchie.  —  Yeux  transversalement  oblongs.  —  An- 
tennes robustes,  atteignant  à  peine  à  la  base  du  pronotum,  la  plupart 
des  articles  plus  larges  que  longs.  —  Prothorax  transversal,  à  bord 
antérieur  échancré.  —  Elytres  brièvement  ovalaires.  —  Prosteruum 
étroit,  dilaté  en  arrière;  cavités  cotyloïdes  fermées;  métasternum 
plus  long  que  le  pronotum;  tibias  linéaires,  canaliculés  en  dehors, 
tarses  larges,  3  article  entier,  crochets  profondément  bifides,  les  deux 
divisions  subégales. 

Si  l'on  s'en  tenait  à  la  forme  générale  du  corps,  il  faudrait  placer 
ailleurs  le  seul  type  qui  forme  le  groupe  actuel.  Il  serait  mùeux,  à  ce 
point  de  vue,  à  côté  des  Pyxites;  mais  la  fermeture  des  cavités  coty- 
loïdes antérieures  paraît  plus  importante  et  semble  lui  assigner  cette 
place. 

Un  seul  genre  ;  Lycaria. 

LYCARIA. 

Stal,  Ofv.  afK.  Vetens.  Akad.  Fôrh.  18S7,  p.  59. 

Tête  médiocre,  enfoncée  dans  le  prothorax  jusqu'aux  yeux;  épistomo 
séparé  du  front  par  un  sillon  droit;  labre  grand,  subémarginé;  man- 
dibules un  peu  saillantes,  à  extrémité  dentée;  palpes  maxillaires  longs 
et  robustes,  3  article  obconique,  renflé,  4  presque  aussi  long,  atténué 
et  obtus  au  sommet.  —  Yeux  ovalaires  oblongs,  distinctement  éraar- 
ginés  à  leur  bord  antérieur.  —  Antennes  robustes,  dépassant  la  base 
du  prothorax,  légèrement  épaissies  vers  l'extrémité,  1  article  renflé, 
2  i^oniliforme,  3  obconique,  subtriangulaire,  les  suivants  dilatés,  sub- 
comprimés, plus  larges  que  longs,  le  dernier  acumiué.  —  Prothorax 
transversal,  très-convexe,  bord  antérieur  subéchancré,  les  angles  non 
saillants,  le  postérieur  convexe,  arrondi;  écusson  semi-elliptique.  — 
■Elytres  oblongues,  ovalaires,  largement  arrondies  en  arrière,  pouc- 
tuées-striées,  les  séries  de  points  nombreuses  et  subgéminées;  épi- 
pleures  médiocres  et  planes.  —  Prosternum  étroit,  subconvexe  entre 
les  hanches,  abaissé  en  arrière  et  très-fortement  dilaté,  ses  extrémités 
rejoignant  les  épimères,  de  sorte  que  les  cavités  cotyloïJes  sont 
fermées:  mésosternum  déclive,  transversal;  métasternum  tronqué 
carrément  en  avant,  marginé,  ses  parapluures  subdilatées  en  arrière. 
—  Pattes  assez  robustes,  jam.bes  droites,  sillonnées  à  leur  face  ex- 
terne presque  jusqu'à  la  base;  tarses  très-larges,  à  crochets  profon- 
dément bifides,  la  division  uiterne  à  peine  plus  courte  que  l'externe. 

Ce  genre,  publié  en  i8u7,  dans  les  Mémoires  do  l'Académie  de 


LYCARIITES.  421 

Stockholm  par  le  Prof.  Stiil,  est  fondé  sur  un  insecte  de  l'Assam,  long 
de  7  à  8  millimètres  et  d'un  jaune  ferrugineux.  Dans  la  section  ac- 
tuelle, aucun  autre  type  ne  présente  aux  tarses  des  crochets  aussi 
profondément  bifides;  de  plus,  les  cavités  cotyloïdes  antérieures  sont 
fermées  et  les  yeux  sont  distinctement  sinués  à  leur  bord  antérieur. 
Il  est  impossible,  en  présence  de  ces  caractères  marquants,  de  le  con- 
fondre avec  aucun  autre  genre  de  la  tribu  des  Chrysomélides. 

Groupe  IX.    Stenomèlites. 

Tête  subarrondie,  dégagée  du  prothorax.  —  Yeux  ovalaires,  assez 
grossement  granulés.  —  Antennes  filiformes,  mesurant  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps.  —  Prothorax  subquadrangulaire,  seulement  un 
peu  plus  large  que  long,  bords  latéraux  droits,  l'antérieur  coupé  car- 
rément. —  Elytres  allongées.  —  Prosternum  étroit,  dilaté  à  la  base, 
cavités  cotyloïdes  fermées;  métasternum  plus  long  que  le  pronotum. 

—  Pattes  longues  et  grêles,  3  article  des  tarses  divisé  presque  jusqu'à 
la  base,  crochets  subdentés. 

Comme  le  groupe  précédent,  celui-ci  ne  renferme  qu'un  seul  genre 
et  qu'une  seule  espèce;  mais,  au  point  de  vue  systématique, c'est  bien 
le  type  le  plus  remarquable  de  la  tribu  entière;  c'est  une  forme  tout 
à  fait  aberrante  et  dont  les  analogies  nous  échappent;  à  cause  de  ses 
cavités  cotyloïdes  antérieures  fermées  et  de  sa  forme  allongée,  elle 
se  trouve  rapprochée  des  Phyllocharites. 

Un  seul  genre  :  Stenomela. 

STENOMELA. 
Erichson,  Arch.  f.  Naturg.  Ins.  Peruan.  t.  XIU,  1,  p.  139  (1). 

Tête  triangulaire,  dégagée  du  prothorax;  épistome  peu  distincte- 
ment séparé  du  front;  labre  subémarginé;  palpes  maxillaires  grêles, 
dernier  article  ovalaire,  allongé,  plus  long  que  le  précédent,  acumiué. 

—  Yeux  brièvement  ovalaires,  assez  convexes  et  fortement  granulés. 

—  Antennes  grêles  et  filiformes,  mesurant  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps.  —  Prothorax  un  peu  plus  large  que  long,  aussi  large  que  les 
élytrcs,peu  convexe,  à  bord  antérieur  coupé  carrément,  bords  latéraux 
droits,  non  épaissis;  écussou  très -petit,  semi-circulaire. —  Elytres  allon- 
gées, acuminées  en  arrière,  à  côtés  parallèles,  à  surface  densément  et 
profondément  ponctuée.  —  Prosternum  étroit,  convexe  entre  les  han- 
ches, à  base  élargie  et  fermant  les  cavités  cotyloïdes  antérieures  avec 
les  épimères;  mésosternum  de  la  largeur  du  prosternum,  deux  fois 
plus  long  que  large;  métasternum  très-long,  à  parapleures  linéaires. — 

(1)  Slitl,  Monogr.  Chrys.  Amer.  p.  287. 


422  PHYTOPHAGES. 

Pattes  longues  et  grêles,  tibias  cylinrlriqucs,  tarses  faibles,  à  articles 
subégaux,  le  3  profondément  échancré,  bilobé,  crochets  divariqués, 
avec  une  expansion  dentiforme  vers  la  base. 

C'est  à  l'illustre  Erichson  que  nous  devons  la  connaissance  de  ce 
genre  remarquable,  il  a  été  décrit  pour  la  première  fois  dans  la 
Faune  du  Pérou.  Il  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  de  forme  très- 
allongée,  mesurant  12  mill.  de  longueur,  d'un  jaune  ferrugineux  avec 
les  yeux  noirs  et  l'extrémité  des  antennes  très-légèrement  rembrunie. 
Ainsi  que  l'on  a  pu  en  juger,  ses  caractères  sont  très-saillants,  et  quoi- 
qu'il n'y  ait  pas  de  doute  qu'elle  ne  fasse  partie  de  la  tribu  des  Chry- 
somélides,  ses  affinités  réelles  nous  échappent;  eu  égard  à  sa  forme 
générale  et  surtout  aux  contours  du  pronotum,  on  pourrait  la  rap- 
procher des  DiPHYLLOCERA,  mais  ce  n'est  là  qu'une  apparence  exté- 
rieure, il  n'y  a  pas  de  parenté  véritable. 

Groupe  X.    Phyllooharjtcs. 

Tête  arrondie,  peu  engagée  dans  le  prothorax,  à  bouche  portée 
presque  directement  en  avant.  —  Yeux  ovalaires,  assez  convexes.  — 
Antennes  subfiliformes,  tantôt  robustes,  raccourcies,  tantôt  grêles  et 
plus  longues.  —  Prothorax  peu  convexe,  subquadrangulaire,  bord  an- 
térieur fortement  échancré.  —  Elytres  allongées,  ou  ovalaires-oblon- 
gues.  —  Prosternum  relevé  en  carène ,  à  base  tronquée  ou  écliau- 
crée,  cavités  cotyloïdes  fermées;  métasternum  plus  long  que  le 
pronotum.  —  Pattes  grêles,  tibias  subcyhndriques,  crochets  simples 
ou  bifides. 

Le  genre  Phyllocharis,  qui  n'est  pas  tout  à  fait  de  date  récente, 
constitue  un  centre  autour  duquel  se  sont  groupées  diverses  formes 
découvertes  de  nos  jours  dans  la  Nouvelle-Hollande.  Un  type,  origi- 
naire de  l'Amérique  du  Sud,  n'a  pu  en  être  séparé;  ses  analogies  avec 
les  autres  formes  de  ce  groupe  nous  ont  paru  si  intimes  qu'il  peut 
être  regardé  comme  représentant  au  Brésil,  les  Phyllocharites  de 
l'Australie. 

Il  faut  remarquer  que,  en  outre  de  la  fermeture  des  cavités  coty- 
loïdes antérieures,  les  Phyllocharites  se  distinguent  des  autres  Chry- 
somélides  par  un  (actes  à  part;  celui-ci,  si  l'on  veut  bien  s'en  rendre 
compte,  résume  un  ensemble  de  caractères  intimement  unis  les  uns 
aux  autres.  Ainsi,  les  espèces  qui  rentrent  dans  la  coupe  actuelle,  ont 
une  forme  allongée, très-peu  convexe;  l'axe  longitudinal  du  corps  peut 
être  représenté  par  une  ligne  droite  ou  à  peu  près,  la  tête  est  plus 
dégagée  du  corselet  et  la  bouche  se  porte  en  avant.  Ces  caractères  se 
lient  à  la  forme  du  prosternum,  dont  la  longueur  mesure  les  deux 
tiers  ou  les  trois  quarts  de  celle  du  bord  marginal  du  pronotum.  Dans 
la  plupart  des  autres  groupes,  et  notamment  chez  les  Chrysomélites, 


PHYLIOCHARITES.  423 

le  prosternum  est  moins  allongé,  il  mesure  en  moyenne  la  moitié  seu- 
lement de  la  longueur  de  ce  boi'd. 

En  effet,  chez  ces  dernières  espèces,  la  forme  est  relativement  plus 
courte  et  plus  bombée,  l'axe  longitudinal  du  corps  est  représenté  par 
une  ligne  courbe  à  convexité  supérieure  ;  la  tète  est  fortement  inflé- 
chie et  souvent  invisible  d'en  haut;  enfin,  la  bouche  est  dirigée  en 
bas  et  même  un  peu  en  arrière. 

Le  type  des  Phyllocharites,  sans  être  exclusivement  propre  à  TAus- 
tralie  et  aux  îles  de  l'Océanie,  y  prend  son  plus  grand  développement 
dans  les  genres  Phyli.ocharis,  Chalcolampra,  etc.;  il  est  représenté 
dans  le  Nouveau-Monde  par  le  genre  Microtheca  et  dans  l'ancien 
continent  par  les  Phratora,  les  Prasocuris,  que  uous  aurions  voulu 
comprendre  dans  le  groupe  actuel,  si  la  structure  des  cavités  coty- 
loïdes  du  prosternum  ne  s'y  était  opposée. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  tableau  suivant  résume  les  caractères  dis- 
tinctifs  des  genres  : 

A.  Crochets  des  tarses  appendiculés. 

B.  Ecusson  semi-elliptique.  5.  Microtheca. 
B'.       —      en  triangle  curviligne. 

C.  Antennes  moniliformes  à  articles  très-courts.  1.  Phyllocharis. 
C.        —      grêles,  à  articles  allongés.  3.  Chalcolampra. 
C".       —      flabellées.  '                     2.  Diphyllocera. 
A'.  Crochets  des  tarses  simples.  4.  Lamprolina. 

PHYLLOCHARIS. 
Dalman,  Ephém.  entom.  p.  20  (1). 

Tête  engagée  dans  le  prothorax  seulement  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  profond,  for- 
mant au  milieu  un  angle  dirigé  en  arrière,  labre  transversal 
échancré  au  bord  antérieur;  mandibules  médiocres,  concaves  en 
dedans,  à  extrémité  irrégulièrement  dentée;  mâchoires  à  lobes  sub- 
égaux, l'interne  un  peu  plus  large,  densément  cilié,  l'externe  bi-ar- 
ticulé,  avec  quelques  cils  terminaux,  palpes  très-robustes,  subclavi- 
formes,  4  article  court,  2  obconique,  le  plus  long,  le  3  de  moitié  plus 
court,  cupuliforme,  le  4  comprimé,  subcarré,  tronqué  carrément,  un 
peu  plus  court  et  plus  étroit  que  le  précédent;  lèvre  inférieure  à 
menton  transversal,  légèrement  échancré  à  son  bord  antérieur,  lan- 
guette petite,  cornée,  subquadrangulaire,  palpes  grêles,  cylindriques, 

(i)  Syn.  Chrysomela  (p.),Fabr.  Syst.  Eut.  I,  p.  320;  Oliv.  Entom.  V,  p.  S41; 
Latr.  Règn.  An.  V,  p.  148.  —  Phyllocharis,  Boisd.  Voy.  de  l'Astrolabe,  p.  573; 
Cuvicr,  Règne  Anim.  Ins.  p.  296;  Blancli.  Voy.  au  Pôle  Sud,  Zool.  t.  ÏV,  p.  330; 
Baly,  Pliyt.  Malay.  p.  282;  Baly,  Trans.  Eut.  Soc.  Lond.  N.  S.  t.  III,  p.  170. 


424 


PHYTOPHAGES. 


beaucoup  plus  faibles  que  les  maxillaires,  de  trois  articles.  —  Yeux 
ovalairesj  assez  saillants,  non  échancrés,  —  Antennes  robustes,  me- 
surant environ  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  court  et 
renflé,  2  subglobuleux,  le  plus  court  de  tous,  les  trois  ou  quatre  sui- 
vants ûbconiques,  les  derniers  subcylindriques,  s'accroissant  légère- 
ment en  longueur  vers  l'extrémité,  le  dernier  le  plus  long,  avec  un 
petit  article  appendiculaire  très-obtus.  —  Prothorax  quadrangulaire, 
transversal,  peu  convexe,  un  peu  dilaté  vers  les  angles  antérieurs, 
bords  étroitement  marginés,  l'antérieur  très-légèrement  échancré,  le 
postérieur  arrondi  avec  les  angles  presque  droits;  écusson  très-mé- 
diocre, arrondi,  semi-ovalaire.  —  Elyties  un  peu  plus  larges  à  la 
base  que  le  corselet,  ovalaires,  oblongues,  en  général  ponctuées- 
striées.  —  Prosternum  assez  large,  convexe  entre  les  hanches  anté- 
rieures, s'abaissant  en  arrière  et  s'élargissant,  de  chaque  côté,  en 
une  pointe  aiguë  qui  va  rejoindre  l'cpimère  de  chaque  côté,  de  sorte 
que  les  cavités  cotyloïdes  sont  complètes.  — Mésosteruum  déclive  en 
avant,  large,  échancré  en  demi-cercle  en  arrière.  —  Métasternum 
aussi  long  que  les  deux  autres  parties  de  la  poitrine  réunies,  en 
pointe  arrondie  en  avant,  avec  ses  parapleures  un  peu  rétrécies  en 
arrière.  —  Abdomen  à  1  segment  presque  aussi  long  que  les  deux 
suivants.  —  Pattes  longues  et  assez  grêles,  la  paire  postérieure  très- 
séparée  des  autres,  cuisses  légèrement  renflées  dans  leur  milieu,  cy- 
lindriques; jambes  plus  ou  moins  arquées,  un  peu  épaissies  vers 
leur  extrémité,  celle-ci  évidée  en  dehors;  tarses  robustes,  i  article 
en  triangle  allongé,  2  triangulaire,  un  peu  moins  large  et  moins 
long,  3  élargi,  bilobé  en  dessus,  à  bord  libre  presque  entier,  4  ter- 
miné par  des  crochets  appendiculés. 

Plusieurs  espèces  de  ce  genre  remarquable  ont  été  connues  des 
premiers  Entomologistes,  Fabricius,  Olivier.  Depuis  cette  époque,  le 
nombre  en  a  été  beaucoup  augmenté  par  les  travaux  du  D""  Baly  (f), 
et  aujourd'hui  on  possède  les  descriptions  d'une  vingtaine  d'espèces 
répandues  en  Australie  et  dans  les  grandes  îles  de  l'Océanie. 

Le  genre  se  distingue  facilement  dos  Australica  par  ses  cavités 
cotyloïdes  antérieures  qui  sont  fermées.  Il  est  plus  facile  de  le  con- 
fondre avec  les  Lamprolina  et  les  Chalcolampua;  mais  ces  dernières 
ont  des  antennes  filiformes  et  grêles,  et  les  premières  ont  les  crochets 
des  tarses  simples. 

DIPHYLLOCERA. 
AVestwood,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  t.  V,  p.  213. 

Tète  médiocre,  dégagée  du  prothorax;  front  profondément  sillonné 

(1)  Trans  Eut.  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  t.  III,  p.  170.  — Journal  ofEntom.  t.  I, 
p.  290.  —  Phytophaga  Malay.  p.  282. 


PHYLIOCHARITES.  425 

au  milieu,  épistome  séparé  par  un  sillon  arqué;  labre  grand,  sub- 
entier; palpes  maxillaires  à  2  article  ohconique,  aussi  long  que  les 
deux  suivants  réunis,  3  de  même  forme,  4  quadrangulaire,  subconi- 
primé,  un  peu  plus  court  que  le  précédent  et  largement  tronqué.  — 
Yeux  subarrondis,  très-convexes.  —  Antennes  mesurant  plus  de  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps,  1  article  subglobuleux,  2  obconique, 
un  peu  plus  court,  3-5  oblongs,  6  et  7  triangulairement  dilatés  en 
dehors,  8-10  très-dilatés  dans  le  même  sens,  11  ovalaire.  —  Prothorax 
transversal,  un  peu  moins  large  que  les  élytres,  subquadrangulaire, 
peu  convexe,  bord  antérieur  échancré  en  arc  de  cercle,  bords  laté- 
raux droits;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elylres  ovalaires  al- 
longées, à  côtés  subparallôles,  ornées  d'une  triple  rangée  de  grandes 
fossettes.  —  Prosternum  subcarénc,  carène  large  et  sillonnée  longitu- 
dinalement,  à  base  échancrée,  cavités  cotyloïdes  fermées:  mésoster- 
num court,  eu  chevron,  convexe  en  avant,  concave  en  arrière;  mé- 
tasternum  long,  à  parapleures  atténuées  vers  l'extrémité.  —  Pattes 
normales,  cuisses  assez  renflées,  tibias  subcylindriques,  un  peu  di- 
latés à  l'extrémité;  crochets  appendiculés. 

La  forme  générale,  la  structure  des  tarses  rapprochent  le  genre  ac- 
tuel des  Phyllocharis,  cependant  il  s'en  différencie  à  la  première 
vue,  comme  il  se  distingue  de  tous  les  genres  de  la  tribu  actuelle 
par  la  forme  bizarre  des  antennes,  qui  sont  flabellées,  l'élargissement 
des  articles  ayant  lieu  en  dehors,  contrairement  à  ce  qui  se  produit 
d'ordinaire.  Cette  structure  existe  aussi  bien  chez  la  femelle  que  chez 
le  mâle.  Malgré  son  aspect  étrange,  cette  structure  ne  suffirait  pas 
pour  séparer  génériquement  les  Diphyllocera  des  Phyllocharis,  si 
elle  n'était  accompagnée  d'autres  particularités  d'organisation;  ainsi 
le  pronotum  est  construit  sur  un  plan  différent,  le  prosternum,  les 
pattes,  la  sculpture  des  élytres,  présentent  d'autres  différences  tout 
aussi  remarquables.  Jusqu'aujourd'hui  ce  genre  est  limité  à  l'Aus- 
tralie et  ne  renferme  qu'une  seule  espèce,  D,  gemellata  Westw. 

CHALCOLAMPRA. 
Blanchard,  Voy.  au  Pôle  Sud,  Zool.  t.  IV,  p.  328  (1). 

Tète  assez  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  posté- 
rieur des  yeux;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  anguleux  en 
arrière  ;  labre  émarginé  ;  palpes  maxillaires  à  3  &rticle  obconique, 
non  renflé,  4  du  double  plus  long,  plus  étroit,  subcomprimé,  tronqué 

(1)  Syu.  Chrysomela  (p.),  Fabr.  Ent.  Syst.  I,  1,  p.  322.  —  Ph-ïllocharis, 
Boisduval,  Voy.  de  l'Astrolabe,  p.  573.  —  Phyli-OPHIi.a,  Sfàl,  Ofv.  af  K.  Vet. 
Akad.  Forh.  1857,  p.  59.  —  Chalcolampra,  Baly,  Trans.  entom.  Soc.  of  Lond. 
N.  Sér.  t.  m,  p.  181;  Phytoph.  MaJay.  p.  281.  —  Eulina,  Baly,  Tians.  entom. 
Soe.  of  Lond.  N.  Sér.  t.  lll,  p.  170. 


m 


PHYTOPHAGES. 


au  bout.  —  Yeux  ovalaires,  oblongs,  transversaux,  assez  convexes. 

—  Antennes  longues,  grêles,  mesurant  presque  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps,  à  peine  épaissies  vers  l'extrémité,  les  articles  nota- 
blement plus  longs  que  larges.  —  Prothorax  deux  fois  aussi  large 
que  long,  un  peu  moins  large  que  les  élytres  à  la  base,  régulière- 
ment convexe,  bord  antérieur  émarginé,  ses  angles  à  peine  saillants, 
les  latéraux  subarrondis  ;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres 
oblongues-ovalaires,  ponctuées-striées,  épipleures  eifacces  en  arrière. 

—  Prosternum  convexe  entre  les  hanches,  abaissé  et  fortement  dilaté 
en  arrière,  rejoignant  les  épimères;  cavités  cotyloïdes  fermées;  mé- 
sosternum déclive,  très-étroit,  triangulaire;  métasternum  en  coin, 
à  pointe  dirigée  en  avant,  ses  parapleures  très-étroites,  linéaires.  — 
Pattes  médiocres,  hanches  moyennes  rapprochées,  cuisses  assez  ren- 
flées, tibias  courts,  à  face  externe  un  peu  aplatie  vers  l'extrémité; 
crochets  des  tarses  appendiculés. 

Comme  le  genre  Phyllocharis,  les  Chalcolampra  ont  les  cavités 
cotyloïdes  antérieures  fermées  et  les  crochets  des  tarses  appendi- 
culés, néanmoins  elles  se  distinguent  aisément  par  leurs  antennes 
filiformes  et  le  dernier  article  des  palpes  maxillaires  un  peu  atténué 
au  bout  et  aussi  long  que  le  précédent.  Il  nous  a  été  impossible  de 
conserver  le  genre  Eulina,  Baly;  la  seule  différence  signalée  pour 
séparer  ces  deux  types,  résulte  de  la  structure  des  palpes  maxillaires, 
dont  le  dernier  article  serait  atténué  dans  les  Chalcolampra  et  non 
atténué  dans  les  Eulina.  La  différence  est  minime  et  illusoire.  Malgré 
nos  recherches,  nous  n'avons  pas  reconnu  d'autre  caractère  distinctif 
et  la  réunion  des  deux  coupes  nous  a  paru  préférable. 

Les  espèces  sont  également  nombreuses;  on  en  connaît  une  ving- 
taine. Quoique  plus  communes  à  la  Nouvelle-Hollande  que  les  Phyl- 
locharis, leur  aire  de  dispersion  est  plus  étendue,  car  on  en  retrouve 
jusque  dans  la  presqu'île  de  Malacca  {l8-guUata  Fab.)  et  même  en 
Chine  {Cybele  Stâl). 

LAMPROLINA. 

Baly,  Trans.  ent.  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  t.  III,  p.  177  (1). 

Tète  médiocre,  à  bouche  dirigée  en  avant;  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  arqué  ;  labre  émarginé  ;  palpes  maxillaires  assez 
robustes,  3  article  obconique,  renflé,  4  plus  cum-t  et  moins  large,  lé- 
gèrement atténué  et  tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  oblongs,  assez  con- 
vexes. —  Antennes  atteignant  à  peu  près  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  subcomprimôes  et  un  peu  épaissies  vers  l'extrémité,  1  article 
renflé,  2  submoniliformo,  les  suivants  croissant  insensiblement  en 
longueur  jusqu'au  dernier.  —  Prothorax  deux  fois  aussi  large  que 

(1)  Syn.  Phyllocharis,  Boisduval,  Faune  entom.  de  l'OcéaDie,  p.  574. 


PHYLLOCHARITES.  427 

long,  bord  antérieur  échancré  en  arc  de  cercle  avec  des  angles  aigus, 
bord  postérieur  convexe-arrondi  au  milieu,  sinué  de  chaque  côté, 
bords  latéraux  plus  ou  moins  droits  et  renflés  en  bourrelets;  écusson 
allongé,  semi-elliptique.  —  Elytres  ovalaires-oblongues,  ponctuées- 
striées  et  souvent  ornées  de  fossettes  éparses.  —  Prosternum  relevé 
en  carène  sur  toute  sa  longueur,  terminé  en  saillie  aiguë  en  avant, 
un  peu  abaissé  et  fortement  élargi  en  arrière  des  hanches,  cavités 
cotyloïdes  fermées;  mésosternum  linéaire,  en  chevron  ouvert  en  ar- 
rière ;  métasternum  en  coin,  à  pointe  dirigée  en  avant,  ses  para- 
pleures  subatténuées  vers  l'extrémité.  —  Pattes  assez  fortes,  cuisses 
renflées,  tibias  droits,  convexes  à  leur  face  externe;  crochets  des 
tarses  simples  et  divariqués. 

La  plupart  des  espèces  de  ce  genre,  dont  le  (acies  rappelle  celui 
des  Phyllocharis,  sont  d'un  rouge  ferrugineux  avec  les  élytres  mé- 
talliques, bronzées  ou  bleuâtres.  Elles  habitent  l'Australie  et  sont  au 
nombre  de  cinq.  Leurs  crochets  simples  les  distinguent  des  espèces 
des  autres  genres  de  ce  même  groupe. 

MICROTHECA. 
Dejean,  Catal.  3»  éd.  p.  419  (1). 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  à  peine  jusqu'au  bord 
postérieur  des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  arqué, 
large  et  peu  profond;  labre  subémarginé ;  palpes  maxillaires  cylin- 
driques, faibles,  3  article  obconique,  4  presque  du  double  plus  long, 
un  peu  comprimé  et  tronqué  au  bout.  —  Yeux  ovalaires,  transver- 
saux, fortement  granulés.  —  Antennes  grêles,  atteignant  presque  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps,  un  peu  épaissies  vers  l'extrémité, 
1  article  renflé,  subglobuleux,  les  suivants  oblongs  —  Prothorax  du 
double  plus  large  que  long,  peu  convexe;  bord  antérieur  échancré 
avec  les  angles  aigus,  bords  latéraux  presque  droits;  écusson  semi- 
elliptique.  —  Elytres  oblongues,  ovalaires,  peu  convexes,  à  surface 
lisse  ou  ponctuée-striée,  parfois  des  sillons  multiponctués,  entiers  ou 
interrompus.  —  Prosternum  étroit,  un  peu  convexe  entre  les  hanches, 
abaissé  en  arrière  et  dilaté,  rejoignant  les  épimères,  cavités  cotyloïdes 
fermées;  mésosternum  assez  large,  déclive  et  un  peu  concave;  méta- 
sternum tronqué  carrément  en  avant,  étroitement  marginé,  ses  pa- 
rapleures  étroites,  à  bords  parallèles.  —  Pattes  médiocres,  cuisses 
renflées  dans  leur  miheu,  tibias  grêles,  subcyUndriques,  tarses  longs, 
minces,  à  crochets  faiblement  appendiculés. 

La  forme  de  ces  insectes  rappelle  tout  d'abord  celle  de  nos  Praso- 

(1)  MicROTiiECA,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Fôrh,  1864,  p.  464;  Monogr. 
Chrys.  Amer.  p.  -288.  —  Prasoccris,  Guérin-Mén.  Icon.  Règ.  Aa.  Ins.  p.  302. 


428  PHYTOPHAGES. 

cuRis,  et  la  seule  espèce  connue  avant  le  travail  du  D'  Strd,  avait  étt^ 
décrite  dans  ce  genre  par  Guéria-Méneville.  La  distinction  est  facile 
à  établir  à  l'inspection  des  cavités  cotyloïdes  antérieures  qui  sont  ou- 
vertes dans  le  genre  européen  et  fermées  dans  le  genre  actuel.  A 
l'espèce  décrite  par  l'entomologiste  français,  M.  Stâl  en  a  ajouté  trois 
autres,  originaires,  comme  la  première,  de  Montevideo  et  de  Rio- 
Janeiro. 

Ces  petits  insectes,  qui  ne  mesurent  que  4  ou  S  mill.  de  longueur, 
pourraient  aussi  être  pris  pour  de  petites  espèces  du  genre  Phyllo- 
CHARis  ;  ils  en  ont  la  forme  allongée  et  les  contours  ;  de  plus,  la  struc- 
ture présente  d'au.tres  points  de  rapprochement,  ainsi  qu'on  peut  le 
voir  par  la  diagnose.  On  peut  admettre  que  ies  Microtheca  représen- 
tent dans  le  ÎNouveau-Monde,  les  Phyllocharites  de  l'Australie. 

Groupe  XI.     Australioites. 

Tête  plus  large  que  longue  ou  subarrondie,  plus  ou  moins  engagée 
dans  le  prothorax,  dernier  article  des  palpes  maxillaires  un  peu  dilaté 
à  l'extrémité  et  largement  tronqué.  —  Yeux  ovalaires  ou  oblongs.  — 
Antennes  subépaissies  vers  l'extrémité,  mesurant  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps.  —  Prothorax  quadrangulaire,  fortement  transversal. 
—  Elylres  oblongues  ou  brièvement  ovalaires.  —  Prosternum  subca- 
réné, tronqué  ou  écbancré  à  sa  base,  les  cavités  cotyloïdes  ouvertes; 
métasternum  plus  long  que  le  pronotum.  —  Pattes  médiocres,  crochets 
appendiculés  ou  bifides. 

Certains  types  de  ce  groupe  ont  conservé,  par  leur  forme  oblongue, 
quelque  chose  des  Phyllocharites;  ils  sont  cependant  moins  allongés, 
plus  ramassés,  plus  robustes  et  deviennent  parfois  très-courts.  Outre 
la  forme,  la  structure  du  prosternum  permet  de  séparer  nettement  le 
groupe  actuel  du  précédent;  dans  celui-ci,  les  cavités  cotyloïdes  an- 
térieures sont  fermées,  tandis  que  dans  les  Australicites  et  les  groupes 
suivants,  elles  sont  ouvertes. 

Dans  le  principe,  le  D^  Baly  avait  caractérisé,  tel  que  l'avait  indi- 
qué M.  Chevrolat,  le  genre  Australica  et  y  avait  distingué  quatre 
sous-genres.  Dans  un  ouvrage  postérieur  (Phytoph.  Malay.  p.  291),  ces 
subdivisions  sont  élevées  au  rang  de  genres  ;  ce  changement  paraît 
justifié,  sauf  peut-être  pour  le  genre  Augomela  qui  nous  paraît  pou- 
voir être  réuni  au  genre  Stethomela;  la  distinction  basée  sur  la  forme 
des  antennes  perd  sa  valeur  dès  que  l'on  trouve  des  Stethomela  avec 
ces  organes  épaissis  vers  l'extrémité. 

Les  trois  autres  genres  se  distinguent  de  la  manière  suivante  : 

A.  Prostemutn  à  base  coupée  carrément.  Platymela. 

A'.         —        à  base  échancrée. 


AL'STRALICITES.  429 

B.  Prosternum  relevé  en  carène  tronquée  ou  obtuse  à  son 

extrémité  antérieure  saillante.  Steihomela. 

B'.  —  peu  ou  point  relevé  en  carène,  celle-ci  obso- 
lète vers  le  bord  antérieur.  Australica. 

AUSTRALICA. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3«  éd.  p.  426  (1). 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  milieu  de  la  largeur 
des  yeux,  à  bouche  dirigée  en  avant;  épistome  séparé  du  front  par 
un  sillon  fin,  anguleux  en  arrière;  labre  très-court,  légèrement  émar- 
giné  ;  palpes  maxillaires  à  3  article  obconique,  aussi  large  que  long, 
4  très-grand,  distinctement  plus  large  et  plus  long  que  le  précédent, 
dilaté  vers  son  extrémité,  largement  tronqué.  —  Yeux  ovalaires,  sub- 
arrondis, convexes.  —  Antennes  assez  longues,  atteignant  à  peu  près 
la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  épaissies  vers  l'extrémité,  1  article 
renflé,  claviforme,  2  court,  3-4  allongés,  subcyiindriques,  les  suivants 
graduellement  élargis  et  comprimés.  —  Prothorax  transversal,  régu- 
lièrement convexe,  bord  antérieur  émarginé  en  arc  de  cercle,  les 
angles  saillants,  bords  latéraux  droits,  un  peu  sinueux;  écusson  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  oblongues,  à  côtés  subparallèles,  à 
surface  confusément  ponctuée  ou  ponctuée-striée,  épipleures  médio- 
cres, planes  et  regardant  un  peu  en  dehors.  —  Prosternum  plus  ou 
moins  saillant  entre  les  hanches,  abaissé  eu  avant,  dilaté  en  arrière 
et  plus  ou  moins  échancré;  cavités  cotyloïdes  incomplètes;  méso- 
sternum très-court,  un  peu  convexe  en  avant;  niétasternum  à  para- 
pleures  étroites,  faiblement  rétrécies  dans  leur  milieu.  —  Pattes  mé- 
diocres, cuisses  renflées,  tibias  cylindriques,  tarses  assez  allongés, 
1  article  des  deux  premières  paires  subdilaté  chez  les  mâles,  plus 
étroit  chez  les  femelles,  et  la  pubescence  du  dessous  divisée  en  deux 
parties  par  un  sillon  longitudinal  lisse;  crochets  des  tarses  bifides,  la 
division  interne  basilaire. 

Le  genre  Australica  a  été  indiqué  par  M.  Chevrolat  dans  le  Cata- 
logue du  comte  Dejean  et  défini  d'une  manière  précise  par  le  D'  Baly 
dans  les  Transactions  de  la  Société  entomologique  de  Londres. 

Les  Alstualica  sont  moins  allongées  que  les  Phyllocharis,  leurs 
formes  sont  plus  massives,  plus  obtuses  en  avant  et  en  arrière.  Leurs 
téguments  sont  moins  brillants,  ce  qui  tient  à  la  forte  ponctuation 
des  parties  supérieures.  Le  caractère  qui  les  distingue  des  genres 
précédents  réside  dans  leurs  cavités  cotyloïdes  antérieures  qui  sont 

(1)  Syn.  AosTUALiCA,  Baly,  Trans.  entoin.  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  t.  III,  p.  241. 
—  Calomela,  Hojic,  Coleoj).  Mail.  III,  p.  1(50. —  Ciihysomela  ([>.),  Kiiby,  Trans. 
Soc.  Linn.  t.  XII,  p.  473.  —  Boisduval,  Faune  entoci.  Océanie,  p.  577.  —  Ger- 
mar,  Liun.  Eutom.  V,  p.  237. 


430  POYTOPBAGES. 

incomplètes;  nous  ne  trouvons  pas  non  plus  que  le  dernier  article 
des  palpes  maxillaires  soit  aussi  développé  que  dans  les  Austra- 

LICA. 

Le  prosternum  est  échancré  en  triangle  à  sa  base  et  assez  relevé, 
il  s'abaisse  en  avant  et  ne  présente  aucune  saillie  vers  le  bord  anté- 
rieur. Cette  structure  distingue  le  genre  actuel  des  Platymela  dont 
le  prosternvun  est  tronqué  carrément  à  sa  base,  et  en  même  temps  des 
Stethomela  chez  lesquels  cette  partie  est  relevée  en  carène  et  forme 
vers  le  bord  antérieur  une  saillie  aiguë  ou  obtuse. 

On  connaît  aujourd'hui  une  trentaine  d'espèces,  exclusivement  li- 
mitées à  la  Nouvelle-Hollande. 

PLATYMELA. 
Baly,  Trans.  eut.  Soc.  of  Lond.  N,  Sér.  t.  III,  p,  241. 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  court;  labre  émavginé;  palpes  maxillaires,  à  3 
article  obconique,  le  dernier  subquadrangulaire,  largement  tronqué, 
plus  développé  que  le  précédent.  —  Yeux  brièvement  ovalaires,  con- 
vexes. —  Antennes  n'atteignant  pas  le  milieu  de  la  longueur  du 
corps,  1  article  épaissi,  ovalaire,  2-4  allongés,  grêles,  les  suivants 
peu  à  peu  dilatés  vers  l'extrémité.  —  Pruthorax  fortement  trans- 
versal, presque  aussi  large  que  les  élytres,  peu  convexe,  bord  anté- 
rieur échancré,  avancé  au  milieu,  sinué  de  chaque  côté,  avec  les  an- 
gles courts,  aigus,  bords  latéraux  droits,  rétrécis  au  sommet;  bord 
postérieur  sublobé  au  miUeu,  échancré  en  arc  de  cercle  de  chaque 
côté,  avec  les  angles  pointus;  écusson  semi-elliptique.  —  Elytres 
oblongues-ovalaires,  peu  convexes,  ponctuées-striées.  —  Prosteruum 
assez  large,  faiblement  caréné  en  avant,  dilaté  en  arrière,  et  tronqué 
carrément;  mésosternum  pian,  transversal,  à  bords  antérieur  et  pos- 
térieur parallèles,  métasternum  à  parapleures  linéaires.  —  Pattes 
simples,  jambes  subcylindriques,  crochets  des  tarses  longuement  ap- 
pendiculés  et  divariqués. 

La  troncature  droite  du  prosternum  et  la  structure  des  crochets 
des  tarses  sont  les  principaux  caractères  du  genre  actuel;  il  en  est 
d'autres  de  moindre  importance,  mais  qui  justiiient  l'établissement 
de  cette  coupe  générique.  Deux  espèces  seulement  ont  été  décrites, 
elles  appartiennent  à  la  Faune  de  la  Nouvelle-Hollande. 


AUSTRALICITES.  431 

STETHOMELA. 
Baly,  Tram.  ent.  Soc.  of  Lond.  N.  Sér.  t.  III,  p.  2S1  (1). 

Tête  forte,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  postérieur 
des  yeux  ;  épistome  court,  limité  en  arrière  par  des  sillons  droits  ou 
arqués;  labre  émarginé;  dernier  article  des  palpes  maxillaires  plus 
développé  que  le  précédent,  dilaté  vers  l'extrémité  et  très-largement 
tronqué.  —  Yeux  ovalaires  ou  subarrondis,  convexes.  —  Antennes 
mesurant  environ  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  tantôt  subflli- 
formes,  à  articles  allongés  et  subégaux,  tantôt  subclaviformes,  à  ar- 
ticles plus  courts  et  épaissis  vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal, 
un  peu  plus  étroit  que  les  élytres,  presque  plan  et  incliné  en  avant, 
ou  bien  convexe  transversalement;  à  bord  échancré  en  arc  de  cercle, 
avec  les  angles  aigus  ou  obtus;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Ely- 
tres oblongues  ou  ovalaires,  largement  arrondies  à  l'extrémité,  à  sur- 
face ponctuée-striée,  avec  une  dépression  transversale  ou  oblique  en 
arrière  des  épaules.  —  Prosternum  relevé  en  carène  obtuse  ou  apla- 
tie, aussi  élevée  que  les  hanches,  tronquée  en  avant  au  bord  anté- 
rieur ou  terminée  par  une  saillie  subaiguë,  dilatée  en  arrière  et 
triangulairement  échancrée:  mésosternum  court,  arqué;  métaster- 
num  à  parapleures  rétrécies  de  la  base  à  l'extrémité.  —  Pattes  ro- 
bustes, tibias  subprismatiques;  tarses  à  1  article  dilaté  aux  deux 
paires  antérieures  chez  les  mâles;  la  pubescence  de  la  face  inférieure 
de  ce  même  article  divisée  chez  les  femelles,  en  deux  parties,  par 
une  rainure  longitudinale;  crochets  bifides,  vers  la  base  ou  vers  le 
milieu. 

Ce  genre  est  peu  homogène;  on  pourrait  y  reconnaître  plusieurs 
types  ou  sous-genres,  si  des  formes  intermédiaires  ne  venaient  les 
relier  les  unes  aux  autres.  Ainsi,  on  observe  des  espèces  à  forme  ro- 
buste, ovalaire,  obtuse  aux  deux  bouts,  très-convexe,  subcomprimée 
latéralement,  avec  des  antennes  subfiliforines,  la  carène  du  proster- 
num haute  et  aplatie,  le  pronotum  presque  plan  et  incliné  en  avant. 
Chez  d'autres,  la  taille  est  plus  petite,  les  contours  ovalaires,  le  pro- 
notum convexe  transversalement,  les  élytres  ovalaires  et  sans  com- 
pression latérale;  les  antennes  sont  épaissies  vers  l'extrémité  et  la 
carène  du  prosternum  est  obtuse  et  peu  élevée.  Entre  ces  deux  formes 
principales,  il  y  a  des  intermédiaires  qui  ont  la  carène  prosternale 
aplatie,  le  pronotum  plus  couvese,  les  antennes  subclaviformes.  C'est- 
un  mélange  des  caractères  des  deux  premières  qui  correspondent  aux 
genres  Stethomela.  et  Augomela  du  D'  Baly.  Faute  de  notes  distinc- 
tives  suffisantes,  nous  réunirons  provisoirement  ces  deux  coupes  en 
conservant  le  premier  comme  forme  principale. 

(1)  Baly,  Phytoph.  Malay.  p.  29t.  —  Augomela,  Baly,  1.  c.  p.  294. 


43Î  PHYTOPHAGES. 

Il  sera  facile  de  les  reconnaître  et  de  les  distinguer  des  Platymela, 
des  Al'stralîca;  les  premières  ont  le  prosternum  coupé  droit  à  la 
base,  les  secondes  sont  dépourvues  de  carène  prosternale.  Les  unes 
et  les  autres  ont  une  forme  générale  plus  allongée,  moins  convexe, 
elles  manquent  de  la  dépression  sous-humérale  des  élytres,qui  pa- 
raît ne  faire  défaut  dans  aucun  type  du  genre  actuel. 

On  compte  une  douzaine  de  Stethomela,  trois  ou  quatre  Augomela; 
ce  sont  en  général  de  très-beaux  insectes,  ornés  de  couleurs  brillan- 
tes; elles  habitent  la  Malaisie,  et  quelques-unes  la  Nouvelle-Hol- 
lande. 

Groupe  XII.    Goniocténites. 

Tôte  plus  large  que  longue,  profondément  engagée  dans  le  pro- 
tliorax.  —  Yeux  transversalement  oblongs.  —  Antennes  courtes,  épais- 
sies vers  l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  bords  latéraux  ar- 
rondis et  rétrécis  au  sommet,  bord  antérieur  échancré.  —  Elytres 
ovalaires  ou  oblongues.  —  Prosternum  un  peu  en  carène,  tronqué  à 
la  base,  cavités  cotyloïdes  ouvertes;  métasternum  plus  long  que  le 
pronotum.  —  Pattes  courtes  et  robustes;  tibias  fortement  dilatés  vers 
l'extrémité,  canaliculés  en  dehors,  l'un  des  bords  du  sillon  ordinaire- 
ment denté;  crochets  des  tarses  appendiculés. 

Deux  genres  seulement  composent  ce  groupe  :  l'un,  quoique  plus 
robuste,  a  la  forme  générale  des  Alstralica,  l'autre  est  de  forme 
plus  courte,  plus  arrondie  et  ressemble  assez  au  sous-genre  Polys- 
ticta;  leur  caractère  principal  et  distinctif  réside  dans  la  forme  des 
tibias  qui  sont  triangulairement  dilatés;  le  seul  genre  Trochalonota 
présente  quelque  chose  de  semblable  ;  mais  ici  la  forme  de  l'abdomen 
est  différente  et  les  parapleures  métathoraciques  sont  autrement  cou- 
formées. 

Les  deux  types  de  ce  groupe  se  distinguent  par  les  caractères  sui- 
vants : 

A.  Petit  côté  du  triangle  forme  par  le  tibia,  sinueux  ou 

échancré.  Gonioctena. 

A'.  Petit  côté  du  triangle  formé  par  le  tibia  droit,  eulier.    Cenlroscelis. 

GONIOCTENA. 
Redtembaguer,  Faun.  Ausir.  !'«  éd.  p.  557  (1). 

Tète  large,  profondément  engagée  dans  le  pro thorax;  épistome  peu 

(1)  Syn.  Gonioctena  cl  Spahtophila,  Chevrolat,  Dej.  Cat.  3"  éd.  p.  427.  — 
PiiYTODECTA.  Kirljv,  Faun.  boreali  Amer.  1837,  p.  213.  —  Gomoctena,  Fair- 
maire.  Gênera  Coleop.  Euiop.  IV,  p.  230. —  Chrysomelœ  calcaratœ,  Suffriau, 
Linn.  Entom.  V,  p.  209. 


GONIOCTÉNITES.  433 

nettement  séparé  du  front  ;  labre  profondément  échancré  ;  mandibules 
courtes  et  obtuses,  creusées  en  dehors  d'une  profonde  excavation  pour 
loger  le  dernier  article  des  palpes  ;  mâchoires  faibles,  à  deux  lobes 
■  ciliés,  subégaux,  l'externe  bi-articulé,  palpes  à  1  article  court,  2  le 
plus  long,  3  obeonique,  4  court,  comprimé,  largement  tronqué.  — 
Yeux  transversalement  oblongs.  —  Antennes  moins  longues  que  la 
moitié  du  corps,  1  article  renflé,  2  globuleux,  4-6  oblongs,  obconiques, 
les  suivants  élargis,  subcarrés,  le  dernier  atténué.  —  Prothorax  trans- 
versal, presque  de  la  largeur  des  élytres,  régulièrement  convexe,  à 
bord  antérieur  échancré,  le  postérieur  sinué  de  chaque  côté;  écusson 
semi-elliptique.  —  Eiytres  oblongues,  à  bords  latéraux  parallèles, 
médiocrement  convexes,  plus  ou  moins  régulièrement  ponctuées- 
striées.  —  Prosternum  étroit,  subdilaté  en  arrière  et  tronqué;  méso- 
sternum très-court;  métasternum  marginé  et  arrondi  en  avant,  à 
parapleures  étroites,  linéaires.  —  Pattes  courtes  et  fortes,  cuisses 
renflées  au  milieu  ;  tibias  robustes,  prismatiques,  face  interne  plane, 
face  externe  un  peu  excavée  ;  à  la  première  paire,  le  bord  postérieur, 
aux  deux  autres  paires,  le  bord  antérieur  relevé  en  carène  tranchante; 
celle-ci  formant  avant  l'extrémité  une  dent  plus  ou  moins  aiguë, 
au-delà  de  laquelle  elle  est  sinueuse  et  s'arrondit  au  bout;  tarses 
médiocres,  terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Les  espèces,  assez  nombreuses,  comprises  dans  ce  genre,  sont  en 
général  d"un  jaune  ferrugineux  ou  brunâtre,  uniforme  en  dessus  ou 
marqué  de  taches  noires  ;  ces  dernières  sont  extrêmement  variables 
selon  les  espèces  et  selon  les  individus  d'un  même  type,  elles  peuvent 
disparaître  eu  entier  ou  s'étendre  et  se  confondre  les  unes  avec  les 
autres,  de  manière  que  les  parties  supérieures  deviennent  entière- 
ment noires. 

On  observe  aussi  quelques  variations  d'une  espèce  à  l'autre  dans 
la  structure  des  jambes  antérieures;  la  dent  du  bord  postérieur  qui 
est  bien  visible  dans  les  formes  typiques,  s'abaisse  insensiblement 
dans  d'autres  et  peut  finir  par  disparaître.  La  forme  générale  est  éga- 
lement sujette  à  se  modifier,  et  devient  subcyUndrique  dans  certaines 
espèces. 

Ces  insectes  vivent  sur  les  buissons,  sur  les  arbres  de  moyenne 
taille  et  recherchent  de  préférence  les  arbrisseaux  de  la  famille  des 
Amentacées.  Quelques-unes  préfèrent  les  plantes  légumineuses. 

On  les  trouve  dans  toute  l'Europe  moyenne  et  boréale;  quelques- 
unes  habitent  les  plus  hautes  montagnes.  Plusieurs  ont  été  décou- 
vertes dans  la  Sibérie  et  dans  l'Amérique  du  Nord.  Dans  ces  derniers 
temps,  le  D^  Baly  a  fait  connaître  un  certain  nombre  d'espèces  rap- 
portées du  Japon,  de  la  Chine  et  même  du  Vicux-Calabar. 


Colcoptères.    Tome  X.  28 


434  PHYTOPHAGES. 

CENTROSCEUS. 
Chevrolat,  Dej.  Cat.  3»  éd.  p.  427  (1). 

Tête  large,  médiocrement  engagée  dans  le  prothorax  ;  épistome  sé- 
paré du  front,  labre  émarginé  ;  mandibules  peu  saillantes,  non  ex- 
cavées  en  dehors;  palpes  maxillaires  à  3  article  large,  obconique,  4  un 
peu  plus  large,  comprimé  et  tronqué  au  bout.  —  Yeux  ovalaires- 
cblongs,  transversaux. —  Antennes  grêles,  ne  dépassant  guère  le  bord 
postérieur  du  pronottun,  épaissies  vers  l'extrémité,  les  six  derniers 
articles  plus  larges  que  longs,  dilatés  surtout  en  dedans. —  Prothorax 
transversal,  régulièrement  convexe,  bord  antérieur  presque  droit,  ses 
angles  non  saillants,  bord  postérieur  largement  arrondi,  subéchancré 
de  chaque  côté  avec  des  angles  subaigus;  écusson  assez  grand,  en 
triangle  curviligne.  —  Elytres  ovalaires,  à  extrémité  largement  ar- 
rondie, confusément  ponctuées.  —  Prosternum  relevé  entre  les  han- 
ches, non  abaissé  en  arrière,  cavités  cotyloïdes  incomplètes;  méso- 
stei'uum  très-court,  métasternum  tronqué  en  avant,  marginé;  ses 
parapleures  linéaires,  à  bords  parallèles.  —  Pattes  courtes,  robustes, 
jambes  fortement  dilatées,  sillonnées  en  dehors,  le  bord  antérieur  du 
sillon  aux  quatre  pattes  postérieures  et  l'antérieur  à  la  première  paire 
relevé  en  carène,  s'élevant  peu  à  peu  de  la  base  jusqu'aux  deux  tiers 
de  la  longueur,  puis  s'abaissant  obliquement  vers  l'extrémité  et  for- 
mant ainsi  une  large  dent  triangulaire;  tarses  dilatés,  à  crochets 
appendiculés. 

Comme  nous  l'avons  vu,  la  forme  générale  du  corps,  ovalaire-ar- 
rondie  et  très-convexe,  rappelle  tout  à  fait  celle  des  espèces  du  sous- 
genre  PoLYSTicTA,  dont  clles  ont  également  la  coloration.  La  distinc- 
tion est,  du  reste,  très-facile  par  suite  de  la  structure  des  tibias. 
Celle-ci,  ainsi  que  les  crochets  des  tarses  appendiculés,  les  rapproche 
des  GoNiocTENA.  Avec  un  peu  d'attention,  cependant,  on  reconnaîtra 
que  la  forme  des  tibias  est  différente  :  dans  le  genre  actuel,  le  bord 
caréné  s'élève  graduellement  à  partir  de  la  base  jusqu'cà  la  saillie 
dentiforme,  puis  s'abaisse  régulièrement  jusqu'à  l'extrémité.  Chez 
les  GoNiocTENA,  au-delcà  de  la  dent,  le  bord  caréné  présente  une  si- 
nuosité plus  ou  moins  profonde  ;  d'autre  part,  leurs  mandibules  sont 
creusées  à  la  face  externe  d'une  profonde  excavation  où  se  loge  le 
dernier  article  des  palpes  maxillaires.  On  n'observe  rien  de  semblable 
chez  les  Centroscelis. 

Les  espèces,  très-variables  pour  la  coloration,  le  nombre  et  la  dis- 
position des  taches,  sont  au  nombre  de  7  et  toutes  propres  à  l'Afrique 
australe.  Elles  ont  été  l'objet  d'une  bonne  étude  de  la  part  du  D' 
Vogel. 

(1)  Vogel,  Faun.  Chrys.  Afric.  p.  6i. 


FHRATORITES.  435 

Groupe  XIII.     Phratorites. 

Tête  courte,  large,  profondément  engagée  dans  le  prothorax. —  Der- 
nier article  des  palpes  maxillaires  atténué  de  la  base  vers  l'extrémité, 
celle-ci  arrondie  ou  très-légèrement  tMnquée.  —  Yeux  transversale- 
ment ovalaires.  —  Antennes  médiocres,  filiformes  ou  sub filiformes. 
—  Prothorax  plus  ou  moins  développé  transversalement,  échancré  au 
bord  antérieur.  —  Elytres  allongées,  ou  brièvement  ovalaires.  —  Pro- 
sternum de  forme  variable,  oblong  ou  triangulaire,  ses  cavités  coty- 
loïdes  ouvertes;  mésosternum  transversal,  parfois  caché  ;  métasternum 
plus  long  que  le  pronotum.  —  Abdomen  à  arceaux  moyens  non  ré- 
trécis au  milieu.  —  Tibias  très-légèrement  dilatés  vers  l'extrémité; 
crochets  appendiculés. 

La  forme  générale  varie  dans  de  larges  limites  :  malgré  le  petit 
nombre  de  genres  qui  composent  ce  groupe,  on  y  reconnaît  trois 
types;  l'un  est  allongé,  l'autre  est  ovalaire  et  le  troisième  est  subhé- 
misphérique. En  outre,  les  caractères  sont  plutôt  négatifs  que  positifs, 
parce  que  c'est  un  assemblage  peu  homogène;  de  nouvelles  recher- 
ches pourront  en  changer  la  composition.  Les  genres  sont  assez 
faciles  à  distinguer  l'un  de  l'autre  : 

A.  Mésosternum  caché.  Gavirga. 
A'.           —         apparent. 

B.  Prosternum  tronqué  carrément  à  sa  base. 

C.  —  triangulaire,  fortement  dilaté  en  arrière.  Lioplacis. 
C.  —  sublinéaire,  à  peine  dilaté  en  arrière.  Limenta. 
B*.        —         à  base  subdilatée  et];arroEdie.                          Phratora. 

PHRATORA. 
CnETROLAT,  Dej.  Cat.  3«  éd.  p.  429  (1). 

Tête  courte,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  milieu  de  la  lar- 
geur des  yeux;  labre  transversal,  subentier;  mandibules  médiocres, 
concaves,  tri-dentées  à  leur  extrémité;  palpes  maxillaires  subcylin- 
driques, les  trois  derniers  articles  <à  peu  près  égaux  en  longueur,  le 
dernier  ovalaire,  atténué  et  tronqué  au  sommet.  —  Yeux  ovalaires, 
assez  développés.  —  Antennes  à  peine  plus  courtes  que  la  moitié  du 
corps,  grossissant  insensiblement  vers  l'extrémité,  1  article  asseî 
gros,  2  presque  aussi  long,  3  plus  allongé,  4-6  de  môme  forme,  cy- 

(1)  Syn.  Phratora,  Redtenb.  Fann.  Austr,  l'e  éd.  p.  534;  Fairmaire,  Gcner. 
Coleop.  Europ.  IV,  p.  231.  —  Phyllodecta,  Kirby,  Fauna  borcaJi  Amer.  1837, 
p.  216;  Stàl,  Monogr.  Chrysom.  Amer.  p.  331.—  Chrysomelœ  salicivorae,  Suffr. 
Linn.  entom.  V,  p.  237.  —  Chrïsomela,  L.  Fabr.  Oliv.  etc. 


436  PHYTOPHAGES. 

lindriques,  plus  courts,  les  derniers  s'épaississant  graduellement,  plus 
longs  que  larges.  —  Prothorax  transversal,  un  peu  plus  étroit  que 
les  élytres,  légèrement  convexe,  bord  antérieur  émarginé,  les  angles 
peu  saillants,  bord  postérieur  largement  arrondi,  les  latéraux  faible- 
ment rétrécis  en  avant;  écusson  semi-elliptique.  —  Elytres  oblon- 
gues,  à  bords  latéraux  subparallèles,  parfois  ovalaires,  ponctuées- 
striées.  —  Prosternum  assez  large,  margiiié,  légèrement  élargi  vers 
la  base;  mésosternum  large  et  court;  métasternum  arrondi  en  avant, 
à  parapleures  linéaires.  —  Pattes  médiocres,  jambes  cylindriques, 
tarses  à  3  article  très-large,  divisé  en  deux  lobes  au-delà  de  la  moitié 
de  sa  longueur,  4  assez  long,  terminé  par  des  crochets  appendiculés 
et  divariqués. 

Parmi  les  types  dont  les  crochets  des  tarses  sont  appendiculés,  le 
genre  Phratora  se  distingue  aisément  par  le  3°  article  de  ces  mêmes 
tarses  qui  est  échancré  au-delà  de  la  moitié  de  sa  longueur.  Ce  sont 
de  petits  insectes  de  4  à  5  mill.  de  longueur,  à  forme  allongée,  dé- 
primée et  rappelant  assez  bien  celle  des  Phyllocharites,  qu'elles  re- 
présentent sur  le  continent  européen  ;  elles  s'en  distinguent  par  la 
structure  des  arceaux  inférieurs  de  la  poitrine  et  notamment  par  les 
cavités  cotyloïdes  du  premier,  qui  sont  incomplètes. 

Kirby,  dans  la  Faune  de  l'Amérique  boréale,  avait  créé  le  genre 
Phyllodecta  pour  la  Ch.  vilellinœ,  qui  se  retrouve  dans  cette  ré- 
gion du  Nouveau-Monde;  il  est  probable  qu'il  n'eût  pas  inventé  ce 
nom,  s'il  avait  connu  celui  du  Catalogue  Dejean,  déjà  inscrit  dans  la 
2=  édition;  aujourd'hui  l'usage  a  consacré  le  nom  de  Phratora. 

Les  espèces,  peu  nombreuses,  sont  répandues  dans  toute  l'Europe, 
dans  la  Sibérie,  dans  TAmérique  boréale,  et  peut-être  dans  l'Améri- 
que du  Sud  (1). 

GAYIRGA. 
Stal,  Ofv.  af  K.  Vet.  Ak.  Fôrh.  1860,  p.  469  (2). 

Tête  assez  large,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  pos- 
térieur des  yeux  ;  épistome  séparé  du  front  ;  labre  transversal,  sub- 
entier ;  palpes  maxillaires  à  3  article  court,  obconique,  le  4  presque 
du  double  plus  long,  cylindrique  et  obtus.  —  Yeux  ovalaires.  —  An- 
tennes grêles,,  dépassant  en  longueur  la  base  du  corselet,  2-3  articles 
oblongs,  grêles,  4-G  de  moitié  plus  courts,  un  peu  plus  épais,  7-11 
épaissis,  à  peu  près  aussi  larges  que  longs  et  formant  une  massue  al- 
longée. —  Prothorax  fortement  transversal,  court,  presque  aussi 
large  que  les  élytres  à  la  base,  bord  antérieur  faiblement  émarginé, 
le  postérieur  et  les  latéraux  largement  arrondis;  écusson  un  peu  plus 

(1)  P.  limbata,  Sturm,  Cat.  Samml.  p.  292,  Brésil. 

(2)  Syn.  Gavirca,  Stàl,  Mon.  Chiys.  Amer.  p.  313. 


PHRATORITES.  437 

long  que  large,  semi-circulaire.  —  Elytres  subglobuleuses,  légère- 
ment ponctuées-striées,  atténuées  vers  l'extrémité,  les  épipleures 
très-larges,  planes,  regardant  directement  en  bas.  —  Prosternum 
plan,  marginé,  triangulaire,  fortement  dilaté  en  arrière  et  s'appuyant 
sur  le  métasternum;  mésosternum  tout-à-fait  caché;  métasternum 
coupé  carrément  en  avant,  marginé,  ses  parapleures  étroites,  subdi- 
latées en  arrière.  —  Pattes  faibles,  jambes  à  face  externe  subconvexe, 
crochets  des  tarses  appendiculés. 

Cette  coupe  générique  a  été  fondée  par  le  Prof.  Stâl,  en  1860. 
Elle  est  nettement  caractérisée  et  se  reconnaît  entre  tous  les  genres 
de  la  tribu  par  suite  des  rapports  étroits  du  prosternum  et  du  méta- 
sternum qui  se  touchent  largement  et  cachent  le  segment  intermé- 
diaire. Les  espèces  connues,  au  nombre  de  7,  ont  été  décrites  pour 
la  première  fois  par  l'Entomologiste  suédois  ;  ce  sont  de  petits  in- 
sectes, originaires  du  Brésil  et  de  la  Bolivie,  dont  la  longueur  ne  dé- 
passe pas  4  miUim.;  leurs  élytres  sont  ponctuées-striées,  leur  colo- 
ration varie  du  jaune  ferrugineux  ou  rougeâtre  au  noir,  et  dans  ce 
dernier  cas,  ils  rappellent  beaucoup  nos  Phœdon. 

LIOPLACIS. 
SiAt,  Monogr.  Chrys.  Am.  p.  312  (1). 

Tête  large,  assez  enfoncée  dans  le  prothorax,  épistome  séparé  du 
front  par  un  sillon  fin,  anguleux;  labre  transversal,  entier;  palpes 
maxillaires  médiocrement  forts,  3  article  obconique,  4  plus  grêle, 
plus  long  et  un  peu  plus  étroit,  atténué  vers  l'extrémité  et  obtusé- 
ment  arrondi.  — Yeux  ovalaires,  transversaux. — Antennes  très-grêles, 
filiformes,  atteignant  presque  la  moitié  de  la  longueur  du  corps,  tous 
les  articles  cylindriques  et  oblongs,  très-légèrement  comprimés  vers 
l'extrémité.  —  Prothorax  transversal,  régulièrement  convexe,  à  peu 
près  aussi  large  que  les  élytres  à  leur  base,  bord  antérieur  droit,  in- 
sensiblement émarginé,  le  postérieur  convexe  et  arrondi;  écusson 
aussi  large  que  long,  semi-circulaire.  —  Elytres  oblongues-ovalaires, 
ponctuées-striées,  épipleures  larges,  planes.  —  Prosternum  un  peu 
élevé  entre  les  hanches,  plan,  marginé,  en  triangle  allongé,  dilaté 
postérieurement  et  coupé  carrément;  mésosternuni  très-court,  trans- 
versal ;  métasternum  subarrondi  en  avant,  ses  parapleures  linéaires, 
étroites,  un  peu  dilatées  en  arrière.  —  Pattes  grêles,  jambes  suhar- 
quées,  à  face  externe  convexe;  crochets  des  tarses  appendiculés. 

Les  deux  seules  espèces  qui  composent  ce  genre  avaient  été  consi- 
dérées comme  des  Gavibga  par  le  Prof.  Stal;  dans  la  Monographie 
des  Chrysomélides  de  l'Amérique,  il  a  créé  pour  elles  le  genre  Lio- 

(1)  Syn.  Gaviuca  (|).),  Slil,  Ofv.  af  K.  Vet.  Ak.  Forh.  18G0,  p.  409. 


438  PHYTOPHAGES. 

PLACis.  En  effet,  quoique  très-voisin  du  précédent,  il  se  distingue 
aisément  par  son  mésosternum  qui  apparaît  à  la  face  inférieure 
sous  forme  d'une  bande  transversale.  Ce  sont  des  insectes  à  forme 
oblongue,  d'un  bronzé  obscur,  à  clytres  ponctuées-striées,  et  propres 
au  Brésil. 

LIMENTA. 
StÂl,  Ofv.  afK.  Vet.  Ak.  Fôrh.  1860,  p.  468. 

Tête  petite,  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  à  peine  vi- 
sible par  le  haut;  épistorae  apparaissant  sous  forme  d'une  carène 
transversale  ;  labre  subentier;  mandibules  arquées,  à  peine  saillantes; 
palpes  maxillaires  assez  épais,  3  article  obconique,  le  4  plus  court, 
moins  large,  à  sommet  arrondi.  —  Yeux  assez  gros,  convexes,  ova- 
laires-arrondis.  — Antennes  courtes,  atteignant  à  peine  à  la  base  du 
prothorax,  i  article  très-gros,  les  six  derniers  dilatés,  fortement  com- 
primés, et  formant  une  massue  oblongue.  —  Prothorax  aussi  large 
que  les  élytres,  court,  en  segment  semi-circulaire,  fortement 
échancré  en  avant,  bords  latéraux  légèrement  arrondis,  à  surface  peu 
convexe;  écusson  oblong,  à  sommet  très-obtus.  —  Elytres  subglobu- 
leuses, arrondies  sur  les  côtés  et  en  arrière^  ponctuées-striées,  épi- 
pieures  très-larges  et  très-concaves.  —  Prosternum  étroit,  très- 
court,  mesurant  sur  la  ligne  médiane  moins  du  tiers  du  bord  latéral 
du  pronotum;  mésosternum  transversal,  déclive,  six  fois  plus  large 
que  le  précédent;  métasternum  arrondi  en  avant  et  marginé,  ses 
parapleures  .''troites,  faiblement  atténuées  en  arrière.  —  Pattes  mé- 
diocres, jambes  à  peine  dilatées  vers  l'extrémité,  subsillonnées  vers 
le  tiers  inférieur;  tarses  grêles,  1  et  2  articles  linéaires,  étroits,  3  du 
double  plus  large,  triangulaire,  entier;  crochets  appendiculés. 

Parmi  les  genres  dont  les  crochets  des  tarses  sont  appendiculés, 
celui-ci  se  reconnaît  assez  bien  à  l'étroitesse  du  prosternum,  tandis 
que  le  mésosternum  est  beaucoup  plus  large.  Il  a  été  fondé  par  le 
Prof.  Stâl  sur  un  petit  insecte  originaire  du  Brésil,  qui  mesure  6  mil- 
limètres de  longueur  et  ressemble  à  certaines  Coccinelles  pour  la 
forme  générale. 

Groupe  XIV.    Pyzites. 

Tête  petite,  large,  engagée  dans  le  prothorax  et  invisible  d'en 
haut.  —  Yeux  transversalement  oblongs.  —  Antennes  subclaviformes. 
—  Prothorax  transversal, peu  convexe;  bords  latéraux  presque  droits, 
bord  antérieur  profondément  échancré.  —  Elytres  subglobuleuses,  à 
peine  plus  longues  que  larges.  —  Prosternum  allongé ,  tronqué  à  la 
base,  cavités  cotyloïdes  ouvertes,  mésosternum  transversal;  jnéta- 
sternum  plus  long  que  le  pronotum,  ses  parapleures  dilatées  vers  l'ex- 


PYXITES,  439 

trémité.  —  Abdomen  concave  dans  sa  longueur,  les  arceaux  moyens 
rétrécis  dans  leur  milieu,  les  1  et  5  plus  développés.  —  Pattes  ro- 
bustes, tibias  plus  ou  moins  dilatés  vers  l'extrémité;  crochets  des 
tarses  bifides. 

Après  avoir  étudié  la  structure  des  deux  genres  qui  composent  ce 
petit  groupe,  il  ne  peut  rester  aucun  doute  dans  l'esprit  ;  c'est  bien 
une  forme  de  transition,  destinée  à  relier  les  Chrysom.élides  à  la 
grande  section  des  Phytophages  camptosomes.  Ce  rapprochement  est 
basé  non-seulement  sur  la  constitution  de  l'abdomen,  où  les  segments 
intermédiaires  sont  rétrécis  dans  leur  milieu,  et  où  le  premier,  très- 
développé,  se  prolonge  latéralement  en  dehors  des  parapleures  méta- 
thoraciques,  mais  encore  sur  la  présence  de  lobes  épipleuraux  aux 
élytres  et  la  forme  des  parapleures  qui  sont  un  peu  dilatées  dans  leur 
moitié  postérieure. 

Ainsi  que  nous  l'avons  vu,  ce  sont  là  des  caractères  importants  et 
qui  caractérisent  les  Phytophages  camptosomes  ;  ils  sont  tout  à  fait 
étrangers  aux  Chrysomélides.  On  ne  peut  cependant  séparer  les 
Pyxites  de  cette  dernière  tribu;  leur  forme  générale,  leurs  tarses,  leurs 
antennes,  la  forme  des  élytres,  l'absence  de  pygidium,  ne  permettent 
pas  de  leur  assigner  une  autre  place  dans  la  série. 

On  conçoit,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  combien  il  serait  inté- 
ressant de  connaître  les  états  primitifs  de  ces  insectes. 

Les  deux  genres  se  distinguent  aisément  l'un  de  l'autre  î 

A.  Tibias  des  deux  paires  postérieures  fortement  dilatés 

eu  triangle.  Trochalonata. 

A'.  Tibias  peu  sensiblement  dilatés.  Pyxis. 

PYXIS. 

Dejean,  Cat.  3°  éd.  p.  428  (1). 

Tête  petite,  engagée  dans  le  prothorax  au  moins  jusqu'au  milieu 
de  la  largeur  des  yeux;  épistome  séparé  par  un  sillon  arqué;  labre 
subémarginé  ;  palpes  maxillaires  à  3  article  obconique,  4  plus  long, 
plus  grêle,  subcomprimé,  légèrement  tronqué.  —  Yeux  oblongs,  for- 
tement transversaux.  —  Antennes  dépassant  un  peu  la  base  du  pro- 
thorax, grêles  à  la  base,  épaissies  vers  l'extrémité, articles  3-4  allongés, 
subcylindriques,  5-6  de  moitié  plus  courts,  triangulaires,  7-11  dilatés, 
plus  larges  que  longs,  formant  une  massue  distincte.  —  Prothorax 
transversal,  régulièrement  et  faiblement  convexe,  bord  antérieur 
échancré  avec  les  angles  obtus,  le  postérieur  convexe-arrondi,  avec 
les  angles  droits;  écusson  semi-elliptique.  —  Elytres  subglobuleuses, 

(1)  Syn.  Pyxis,  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Akad.  Fôrli.  1860,  p.  463;  Monogr. 
Chrys.  Amer.  p.  289. 


440  PHYTOPHAGES. 

un  peu  oblongues,  très-convexes,  larges  en  arrière  avec  l'angle  su- 
turai aigu,  snbprolongé,  à  surface  pouctuée-striôe,  un  vestige  de  lobe 
épipleural,  épipleures  larges  et  subconcaves.  —  Prosternum  médiocre, 
sillonné  longitudinalement,  prolongé  en  arrière,  subdilaté  et  arrondi; 
mésosternum  déclive,  du  double  plus  large;  métasternum  tronqué, 
droit  en  avant,  ses  parapleures  rétrécies  en  arrière  presque  vers  l'ex- 
trémité qui  est  un  peu  élargie  et  obtuse. — Abdomen  concave  d'avant 
en  arrière,  à  1  et  5  segments  subégau.x,  beaucoup  plus  longs  que  les 
moyens,  qui  sont  très-courts  sur  la  ligne  médiane,  élargis  sur  les 
côtés.  —  Pattes  médiocres,  courtes  et  assez  robustes;  tibias  élargis 
vers  l'extrémité,  subprismatiques,  la  face  externe  plane  avec  une  pe- 
tite excavation  terminale  pour  loger  une  partie  du  1  article  des  tarses; 
ceux-ci  terminés  par  des  crochets  bifides. 

Les  espèces  de  ce  genre,  au  nombre  de  7,  ont  toutes  été  décrites 
par  le  Prof.  Stiil;  quatre  se  trouvent  au  Brésil,  deux  à  Rio-Janeiro, 
une  au  Mexique  ;  leur  livrée  est  peu  remarquable  et  leur  taille  ne 
dépasse*pas  7  à  8  millimètres  en  longueur. 

TROCHALONATA. 
WestwooDj  Mag.  de  Zool.  Ins.  1833,  pi.  93  (1). 

Tête  médiocre,  engagée  dans  le  prothorax  jusqu'au  milieu  des  yeux, 
épistome  séparé  du  front  par  un  sillon  anguleux  ;  labre  court,  émar- 
giné  ;  mandibules  à  peine  saillantes,  fortement  doutées,  à  face  externe 
profondément  creusée;  palpes  maxillaires  à  3  article  cylindrique,  4  un 
peu  moins  long,  plus  grêle,  subatténué  et  tronqué.  —  Antennes  dé- 
passant à  peine  la  base  du  pronotum,  grêles,  1  article  assez  gros,  3-6 
allongés,  subcylindriques,  7-11  élargis  en  dedans,  transversaux,  com- 
primés. —  Prothorax  réguhèrement  convexe,  bord  antérieur  faible- 
ment émarginé,  ses  angles  obtus;  angles  postérieurs  subaigus,  comme 
prolongés,  bords  latéraux  sinueux  vers  la  base  ;  écusson  en  triangle 
curviligne. —  Elytres  subglobuleuses,  ponctuées-striées,  angle  suturai 
postérieur  en  pointe,  près  de  la  base  un  lobe  épipleural  à  sommet 
arrondi,  limité  par  une  échimcrure  située  un  peu  en  avant  du  milieu; 
épipleures  larges  et  concaves.  —  Prosternum  plan^  rétréci  entre  les 
hanches;  mésosternum  très-court,  métasternum  tronqué  en  avant, 
sans  impression  longeant  le  bord  antérieur,  à  surface  inégale,  ses 
parapleures  très-larges,  brusquement  rétrécies  et  comme  étranglées 
dans  le  milieu,  dilatées  dans  leur  moitié  postérieure.  —  Abdomen  lé- 
gèrement concave  dans  le  sens  de  sa  longueur;  les  segments  1  et  5  à 

(1)  Syii.  Chrysomei.a,  Germ.  Ins.  spec.  Nov.  p.  581.  — Eor.oNYcnA,  Sliirm, 
Calai.  Kaf.  Sainml.  p.  29:2.  —  Apomoe\?  Leacli,  Latr.  lièg.  Aiiim.  V,  p.  149; 
Llievroiat,  DOrbig.  Dict.  Hisl.  Nat.  111,  "1"  p.  p.  6j6.  —  Trochai.onata,  Slitl, 
Moiiogr.  (Jiuys.  Améi .  p.  ^>2;  Dejean.  (îal.  3'  éil.  p.  4'28. 


PAROPSITES.  441 

peu  près  égaux,  plus  longs  que  les  intermédiaires  ;  ceux-ci  rétrécis 
dans  leur  milieu.  —  Pattes  courtes,  robustes,  distinctement  compri- 
mées, subrétractiles,  tibias  des  deux  paires  postérieures  en  triangle 
allongé,  s'élargissant  sensiblement  dès  la  base  jusqu'à  l'extrémité, 
celle-ci  très-large,  oblique,  creusée  d'une  fossette  oblongue  pour  loger 
le  1  article  des  tarses  ;  la  face  interne  du  tibia  plane,  très-étroite,  l'ex- 
terne nulle  est  remplacée  par  un  bord  tranchant  ;  tarses  assez  larges, 
terminés  par  des  crochets  bifides. 

Les  caractères  qui  rapprochent  les  Pyxites  des  Phytophages  camp- 
tosomes,  sont  plus  accentués  dans  ce  dernier  genre  que  dans  le  pré- 
cédent. La  forme  des  parapleures  métathoraciques  s'éloigne  beaucoup 
de  ce  que  l'on  a  vu  chez  les  autres  Chrysomélides;  Tabdomen  a  une 
structure  spéciale,  les  pattes,  médiocrement  longues,  sont  larges,  com- 
primées et  semblent  jusqu'à  un  certain  point  rétractiles;  en  effet,  on 
observe  à  la  face  inférieure  du  corps  des  enfoncements  où  elles  peu- 
vent se  loger  en  grande  partie,  lorsque  l'insecte  les  contracte.  Aux 
jambes,  qui  affectent  une  forme  triangulaire,  le  plus  petit  côté,  c'est- 
à-dire  le  bord  terminal,  est  creusé  d'une  fossette  pour  la  réception 
du  premier  article  des  tarses.  Ces  particularités  révèlent  les  affinités 
remarquables  de  ces  curieux  insectes  avec  les  Lamprosomides  et  avec 
les  Sphœrocharldes. 

Par  cela  môme,  le  genre  Trochalonata  ne  peut  être  confondu  avec 
aucun  autre;  il  se  compose  d'une  seule  espèce  originaire  du  Brésil; 
c'est  un  petit  insecte  de  7  à  8  millimètres,  d'une  couleur  fauve  les- 
tacée  avec  un  dessin  brun  à  contours  indécis  sur  les  élytres. 

GROCPE  XV.     Paropsîtes. 

Tète  médiocre,  profondément  engagée  dans  le  prothorax,  peu  ou 
point  visible  d'en  haut.  —  Dernier  article  des  palpes  maxillaires  semi- 
circulaire  ou  largement  sécuriforme.  —  Yeux  allongés,  subréniformes. 
—  Antennes  grêles,  mesurant  environ  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  filiformes  ou  subfiliformes.  —  Prothorax  court,  très-convexe 
transversalement.  —  Elytres  très-amples,  aussi  larges  que  longues  ou 
seulement  un  peu  plus  longues,  les  épipleures  très-dé  veloppées,  planes 
ou  obliques,  débordant  largement  l'abdomen  sur  les  côtés.  —  Pro- 
slernum  étroit,  obtus  en  arrière,  moins  long  que  le  métasternmn, 
cavités  cotyloïdes  ouvertes  ;  parapleures  métasternales  largement 
sillonnées;  tibias  subanguleux  au  quart  inférieur;  crochets  des  tarses 
dentés  ou  appendiculés. 

Dans  la  très-grande  majorité  des  espèces  de  ce  groupe,  le  faciès  est 
tout  à  fait  caractéristique;  la  grande  dilatation  des  épipleures  des 
élytres  leur  donne  l'apparence  extérieure  des  Cassidides.  Mais  l'in- 
sertion des  antennes  et  la  forme  du  pronotnm  établissent  entre  les 


4'i2  PHYTOPHAGES. 

deux  types  un  intervalle  considérable.  Quelques  petites  espèces  de 
Paropsis  pourraient,  à  la  première  vue,  se  confondre  avec  certaines 
Chrysomélites,  si  elles  ne  possédaient  des  tarses  à  crochets  dentés  et 
des  palpes  maxillaires  dont  le  dernier  article  est  sécuriforme  ou  au 
moins  très-largement  dilaté  ;  les  tarses  affectent  une  structure  diffé- 
rente, comme  aussi  les  parapleures  métathoraciques  ;  celles-ci,  au 
moins  dans  la  très-grande  majorité  des  espèces,  sont  divisées  en  deux 
parties  dans  le  sens  longitudinal,  l'interne  est  plane  et  l'externe  est 
parcourue  par  un  très-large  sillon.  Rien  d'analogue  ne  se  remarque 
chez  les  autres  Chrysomélides. 

On  ne  connaît  rien  des  états  primitifs  des  espèces  de  ce  groupe, 
dont  les  deux  genres  se  distinguent  comme  suit  : 

A.  Crochets  des  tarses  dentés.  Paropsis. 

A'.       —  ~    appendiculés.  Paropsides. 

PAROPSIS. 
Olivier,  Entomologie,  t.  V,  p.  597  (1). 

Tête  large,  engagée  dans  le  prothorax,  peu  visible  d'en  hawt;  épis- 
tome  séparé  du  front  par  une  strie  fme,  anguleuse  au  milieu  ;  labre 
grand,  à  peine  émarginé;  mandibules  médiocres,  épaisses,  assez  sail- 
lantes, concaves  en  dedans,  à  extrémité  large,  plus  ou  moins  échan- 
crée.  —  Mâchoires  à  deux  lobes,  l'interne  subaigu,  l'externe  plus 
grand,  arrondi,  simple,  tous  deux  longuement  ciliés  ;  palpes  à  i  ar- 
ticle petit,  2  très-grand,  subcîaviforme ,  3  de  même,  la  moitié  plus 
court,  4  très-élargi,  semi-circulaire  ou  sécuriforme  ;  menton  subqua- 
drangulaire,  languette  petite,  cornée,  à  peine  sinuée  en  avant,  palpes 
il  i  article  très-court,  2  et  3  subcylindriques,  égaux.  —  Yeux  réni- 
formes.  —  Antennes  mesurant  presque  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps,  filiformes  ou  très-légèrement  dilatées  et  comprimées  vers  l'ex- 
trémité, rarement  un  peu  atténuées,  1  article  un  peu  renflé,  2  ob- 
couique,  la  moitié  du  précédent,  les  suivants  subcylindriques.  — 
Prothorax  fortement  transversal,  plus  étroit  que  les  élytres,  bord  an- 
térieur largement  échancré,  les  angles  plus  ou  moins  prononcés, 
bord  postérieur  largement  arrondi,  angles  obtus;  cotés  latéraux  en- 
tiers ou  sinués,  élargis  et  subfoliacés;  écusson  en  triangle  allongé, 
curviligne.  —  Elytres  très-convexes,  embrassant  largement  le  corps 
et  le  débordant  de  tous  côtés;  épaules  souvent  accusées,  surface  con- 
fusément ponctuée,  ou  ponctuée-striée,  chagrinée,  rarement  tuber- 
culeuse. —  Prosternum  linéaire,  assez  saillant  entre  les  hanches, 

(t)  NoTOCLEA,  Marsham,  Trans.  oftheLinn.  S.  IX,  p.  284.  — Latreille,  Règne 
Aniin.  2°  éd.  V_,  p.  149.  —  Paropsis,  Gérai.  Linn.  entom.  III,  p.  231.  —  Erichs. 
Arcli.  f.  Naturg.  t.  YIII,  p.  83.  —  Stàl,  Ofv.  af  K.  Vet.  Aka.l.  Forh.  1800, 
p.  464.  —  Baly,  Jour»,  of  Entom.  II,  p.  291.  —  Pliytopb.  Malay.  p.  278. 


PAROPSITES.  443 

subélargi  et  obtus  en  arrière;  mésosternum  souvent  concave  et  dé- 
clive en  avant;  parapleures  métathoraciques  larges  et  arrondies  en 
avant,  brusquement  rétrécies  en  arrière  avec  une  profonde  rainure 
longitudinale.  —  Pattes  médiocres,  cuisses  un  peu  renflées,  jambes 
subcomprimées,  élargies  de  la  base  jusqu'aux  trois-quarts  de  leur 
longueur,  échancrées  et  creusées  en  dehors  dans  le  dernier  quart; 
tarses  à  1  article  du  double  plus  long  que  2,  variable  selon  les  sexes, 
2  triangulaire,  3  très-large,  entier,  4  très-long,  armé  de  crochets 
dentés. 

Les  espèces  de  ce  genre  remarquable  présentent  des  particularités 
de  structure  qu'il  importe  de  mentionner.  Leur  faciès,  tout  spécial, 
est  dû  à  la  dilatation  latérale  des  élytres  et  du  pronotum  :  les  épi- 
pleures  des  premières  sont  plus  grandes  et  plus  développées  que 
dans  aucun  autre  type  de  la  tribu  actuelle.  Sous  ce  rapport,  elles  se 
rapprochent  des  Cassidides,  mais  chez  celles-ci,  au  moins  dans  la 
très-grando  majorité,  le  pronotam  s'élargit  non-seulement  sur  les 
côtés,  mais  aussi  en  avant,  de  manière  à  cacher  complètement  la 
tète,  ce  qui  n'a  pas  lieu  chez  les  Paropsis. 

Les  palpes  maxillaires  sont  très-développés ,  comparés  aux  la- 
biaux; leur  dernier  article  est  toujours  très-grand,  moins  long  que 
large  à  son  extrémité,  il  est  tantôt  sécuriforme,  tantôt  semi-circulaire 
ou  triangulaire. 

Les  crochets  des  tarses  n'ont  pas  d'analogues  dans  la  tribu  actuelle, 
et  parmi  les  Phytophages,  il  n'y  a  guère  que  les  Cassidides  qui  nous 
offrent  quelque  chose  de  semblable;  nous  avons  toujours  trouvé  ces 
organes  simples,  appendiculés  ou  bifides;  ici,  ils  sont  réellement 
dentés,  c'est-à-dire  que  la  dent  dont  ils  sont  armés  se  trouve  au  bord 
inférieur  ou  concave  du  crochet  et  située  vers  le  milieu  de  sa  lon- 
gueur. 

Les  différences  sexuelles  paraissent  constantes  dans  le  genre  Pa- 
ropsis, elles  consistent  dans  des  modifications  du  premier  article  des 
tarses.  Chez  les  femelles,  cet  article  est  en  triangle  allongé,  sa  face 
interne  est  recouverte  d'une  pubescence  serrée,  et  parcourue  sur  une 
partie  ou  sur  la  totalité  de  sa  longueur  par  un  sillon  lisse  et  plus  ou 
moins  large.  Chez  les  mâles,  le  premier  article  des  quatre  tarses  an- 
térieurs est  ovalaire,  obtus  ;  à  la  face  inférieure,  son  pourtour  est  den- 
sément  cilié,  et  sa  surface,  dépourvue  de  pubescence,  paraît  recou- 
verte d'un  enduit  argenté.  Sous  le  microscope,  celui-ci  paraît  formé 
de  pellicules  blanchâtres.  Ces  pellicules  seraient-elles  les  débris  de 
glandules  vésiculeuses  et  sécrétant  quelque  liquide  visqueux  destiné 
à  faciliter  l'accouplement. 

La  forme  générale  des  Paropsis  varie  dans  des  limites  assez  res- 
treintes; la  forme  subhémisphéri(iiie  n'est  pas  rare,  plus  souvent  elle 
est  ovalaire,  tantôt  très-convexe,  tantôt  subdéprimée.  Elles  sont  ton- 


444  PHYTOPHAGES. 

jours  glabres,  d'un  aspect  mat  ou  faiblement  brillant,  un  peu  cireux, 
très-rarement  métallique.  La  coloration  dominante  est  le  jaune-fauve, 
uniforme  ou  nuancé  ;  la  couleur  du  fond  peut  être  noire  avec  des  ta- 
ches ou  des  bandes  longitudinales  jaunâtres,  ou  bien  le  fond  est  clair 
avec  des  dessins  foncés.  Le  dessous  du  corps,  également  glabre,  est 
plus  ou  moins  concave;  sa  coloration,  le  plus  souvent  de  nuance 
sombre,  varie  moins  que  celle  des  parties  supérieures. 

Les  premières  Paropsis  connues  ont  été  décrites  par  Fabricius  dans 
le  Systema  Eleutheratorum,  elles  sont  au  nombre  de  trois  ou  de 
quatre,  et  les  descriptions  sont  si  brèves  qu'il  serait  très-difficile, 
sans  avoir  les  types  sous  les  yeux,  de  dire  avec  certitude  à  quelles 
espèces  elles  se  rapportent.  Au  commencement  do  ce  siècle,  deux  En- 
tomologistes distingués  ont  étudié  d'une  manière  plus  complète,  les 
espèces  de  ce  genre  ;  Olivier,  en  France,  sous  le  nom  de  Paropsis, 
et  Marsham,  en  Angleterre,  sous  le  nom  de  Notoclea,  qui  a  dû  céder 
la  priorité  au  nom  d'Olivier.  C'est  sous  ce  nom  que  sont  décrites  les 
vingt-cinq  espèces  de  la  Faune  entomologique  de  l'Océanie  (1).  Plus 
tard,  en  1842,  Newman  (2)  a  donné  la  description,  très-insuffisante, 
d'une  dizaine  de  types;  et  dans  la  Faune  de  Van  Diemen,  Erich- 
son  (3)  a  fait  connaître  douze  espèces  nouvelles.  A  peu  près  le  même 
nom.bre  de  types  a  été  décrit  par  Germar  (4)  dans  l'exposé  de  la 
Faune  d'Adélaïde.  En  1860,  Stal  a  publié  dans  les  Bulletins  de  l'A- 
cadémie de  Stockholm,  la  description  de  13  espèces;  malheureuse- 
ment, vu  le  très-grand  nombre  de  types  dont  les  collections  se  sont 
enrichies  dans  ces  derniers  temps,  la  plupart  de  ces  descriptions  lais- 
sent à  désirer.  Quelques  années  après,  en  1864,  le  D""  Baly  (5),  après 
avoir  rassemblé  de  nombreux  matériaux,  a  entrepris  la  Monographie 
de  ce  genre.  Ses  descriptions  sont  complètes  et  les  caractères  nou- 
veaux dont  il  a  fait  usage,  montrent  qu'il  a  fait  de  ces  insectes  une 
étude  approfondie  ;  mais  le  travail  est  encore  inachevé.  En  même 
temps  que  le  D"'  Baly,  M.  Clark  étudiait  les  Paropsis;  ses  recherches 
ont  été  publiées  en  1865,  dans  les  Transactions  de  la  Société  entomo- 
logique de  Londres,  et  ont  fait  connaître  dix-sept  espèces  nouvelles. 
Ces  travaux  simultanés  prouvent  combien  les  espèces  de  ce  genre 
attiraient,  par  leur  variété,  l'attention  des  Entomologistes.  Et  en  effet, 
les  matériaux  continuent  h  affluer  d'une  manière  réellement  éton- 
nante, plus  do  deux  cents  espèces,  peut-être,  se  trouvent  aujour- 
d'hui dans  les  collections;  celle  du  comte  de  Castelnau  renferme  une 
très-grande  variété  de  types. 

(1)  Boisduval,  Faune  entomol.  de  rOcéanie,  p.  562. 
("2)  Newman,  Entomologist,  p.  il 4. 

(3)  Erichson,  Arcliiv.  f.  Naturger,  1842,  t.  VIII,  p.  220. 

(4)  Germar,  Liiin.  entomo).  t.  111,  p.  231. 

(5)  buly,  Jourii.  of  Entomol.  il,  p.  291. 


PAROrSITES.  443 

Le  berceau  de  ce  genre  est  la  Nouvelle-Hollande  ;  de  là  elles  se  sont 
répandues,  mais  en  petit  nombre,  dans  les  îles  voisines,  dans  la  Ma- 
laisie  et  jusqu'en  Chine. 

PAROPSIDES  (1). 
MoTSCHOULSKV,  Schrenk.  Reis.  im  Âmur-L.  Il,  1860,  p.  192. 

Tète  large,  engagée  dans  le  prothorax  au-delà  du  bord  postérieur 
des  yeux;  épistome  limité,  labre  subémarginé;  dernier  article  des 
palpes  maxillaires  beaucoup  plus  développé  que  le  précédent,  aussi 
large  que  long,  dilaté  et  fortement  tronqué  à  l'extrémité;  menton 
transversal,  qnadrangulaire,  émarginé  à  son  bord  antérieur,  languette 
très-petite,  palpes  faibles,  subcylindriques.  —  Yeux  ovalaires.  — An- 
tennes dépassant  légèrement  la  base  du  pronotum,  1  article  renflé, 
2  de  moitié  moins  long,  3-b  grêles,  allongés,  6-11  épaissis  et  subcom- 
primés, formant  une  massue  lâche,  allongée.  —  Prothorax  trans- 
versal, convexe  en  travers,  bord  antérieur  échancré,  bords  latéraux 
dilatés,  arrondis;  écusson  en  triangle  curviligne.  —  Elytres  briève- 
ment ovalaires ,  ponctuées-striées,  épipleures  grandes,  subconcaves, 
regardant  en  dedans.  —  Prosternum  relevé  en  carène,  terminé  en 
avant  par  une  saillie  obtuse,  et  en  arrière  par  une  base  élargie  et 
échancrée;  mésosternum  transversal,  un  peu  en  chevron;  métastei'^ 
num  arrondi  dans  son  milieu,  à  parapleures  larges,  divisées  en  deux 
parties  :  l'une  interne  plane,  l'autre  externe  occupée  par  un  très- 
large  sillon. —  Pattes  courtes  et  robustes,  tibias  prismatiques,  la  face 
externe  parcourue  dans  toute  sa  longueur  par  un  sillon  ;  tarses  larges, 
terminés  par  des  crochets  appendiculés. 

Les  deux  Entomologistes  qui  Ont  fait  connaître  les  deux  seules  es- 
pèces de  ce  genre,  ne  se  sont  pas  trompés  sur  leurs  affinités;  ce  sont 
bien  des  Paropsites.  Pour  s'en  convaincre,  il  faut  considérer  la  forme 
générale  du  corps,  étudier  la  structure  des  palpes  maxillaires,  celle  des 
tarses,  la  configuration  des  parapleures  métathoraciques;  si  la  dilata- 
tion latérale  du  pronotum  et  des  élytres  n'est  pas  aussi  étendue  que 
dans  la  majorité  des  Parûpsis,  elle  n'en  existe  pas  moins,  et  même 
à  un  degré  plus  marqué  que  dans  certaines  espèces  de  ce  genre. 

A  côté  de  ces  analogies,  on  trouve  cependant  certaines  dilférences 
qui  motivent  la  création  d'an  genre  nouveau.  La  principale  réside 
dans  la  structure  des  crochets  des  tarses  qui  sont  manifestement  ap- 
pendiculés, tandis  qu'ils  sont  dentés  dans  les  Paropsis  vraies.  Les 
antennes  sont  également  construites  sur  un  autre  plan;  ces  organes, 
dans  toutes  les  Paropsis  que  nous  avons  étudiées,  sont  filiformes, 
très-rarement  subcomprimés  vers  l'extrémité,  plus  atténués;  chez 

(1)  Paropsb,  Gcbler,  Hummel,  Essai  entom.  iV,  1825;  p.  51. 


M6  rnYTOPHAGES. 

les  Paropsides,  ils  sont  subclavifoimes,  les  six  derniers  articles  étant 
manifestement  épaissis. 

Dans  l'un  et  l'autre  types ,  les  tarses  sont  construits  sur  le  mémo 
plan,  quant  à  la  forme  et  à  la  longueur  relative  des  articles;  mais 
les  différences  sexuelles  que  nous  avons  reconnues  chez  les  Paropsis 
paraissent  ne  pas  exister  dans  ce  nouveau  type.  Les  exemplaires  que 
nous  avons  sous  les  yeux  ne  sont  ni  assez  nombreux  ni  assez  bien 
conservés  pour  nous  permettre  d'en  tracer  une  description  complète. 

Quoiqu'à  regret,  nous  avons  cru  devoir  adopter  le  mauvais  nom 
forgé  par  Motschoulsky  ;  ce  mot  de  Paropsides  pourra  par  la  suite 
prêter  à  confusion  par  sa  ressemblance  avec  la  terminaison  des  noms 
des  tribus  ou  de  familles.  Cet  auteur  n'a  pas  reconnu  le  caractère,  si 
important,  des  crochets  des  tarses. 

Les  deux  seules  espèces  connues  ont  été  découvertes  en  Sibérie  ; 
l'une,  P.  hieroglyphica,  a  été  nommée  par  Fischer;  l'autre,  P.  \''l-pus- 
tulala,  par  Gebler,  et  toutes  deux  ont  été  décrites  par  ce  dernier  en- 
tomologiste (1). 

(1)  Gebler,  Humm.  Essai  Entom.  IV,  1825,  p.  54  et  55. 


FIN   DU    TOME   DIXIEME. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 

DES 

TRIBUS,  DES  GROUPES,  DES  GENRES 

CONTENUS  DANS  CE  VOLUME. 


Abirus 310 

ACHAENOPITES 171 

Achaenops 171 

Acidalia 144 

Acis 301 

Acolastus 168 

Acrothinium 315 

Adoxus 274-304 

Aesernia 405 

Aetheodactyla 130 

Aetheomorpha.  ......  123 

Agasta 405 

Agathomerus 90 

Agbalus.  . 242 

Agetus 252 

Agrianes 238 

Aletes 250 

Alittus 243 

Alphites 239 

Alurmis 40 

Amasia 313 

Amasis 236 

Ambrotodes 170 

Amétallites 46 

Ametalla. 46 

Anisognatha 130 

Anomaea 118 

Antipa 116 

Aoria 270 

Apolepis 325 

Apomœa 140 

Aporocera 189 

Arachnosphœrus 303 


Pages. 

Aratea 151 

Argolis 312 

Aspidolopha 122 

Atalasis 43 

Atelechira 110 

Ateledera 85 

Atropidius 173 

Auchenia 67-69-72 

Augomela 431 

Aulacia 335 

Aulacolepis 327 

Aulacoscelis 54 

AULACOSCÉLITES 54 

Aulexis 276 

Australica 429 

AUSTRAL1CITE8 428 

B 

Babia 147 

Babiites 141 

Barathraea 114 

Barybaena 117 

Bassareus 184 

Batycoipus 341 

Brachycaulus 188 

Brachydactyla 77 

Brevicolaspis 276 

Bromiites 304 

Bromius 304 

Bruchus 89 

Bucharis 178 

Byrrhus.  . 218 


us 


TABLE    ALPHABÉnQUt 


Pages. 


Cadmus 

Callidemum 

Calligiapha 

Callisina 

Callisinites 

Calomela 

Calomorpha.    .....    267- 

Calyptorhina 

Camptolenes 

CAMPTOSOMES 

Carcinobœna 

Cakpophagites 

Carpophagus 

Carystea 

Casmena 

Centroscelis 

Ceralces 

Ceratobasis 

Chalcolampra 

Chalcomcla 

Chalcophana 

Chalcopiianites 

Chalcophyma 

Chalcoplacis 

Cheiloloma 

Cheiloxena 

Chlamydes 

Chlamydicadmus 

Clilamys 

ChloropUsma 

Chloroplerus 

Chrysochares 

Chrysochlou 

Chrysodina 

Chrysochus 

Chrysolampra.    ...... 

Chrysomelfi 

Chrysomela 

■  CHRYSOMÉLIDES 

Chrysomélites 

Chrysopida 

Clidonotites 

Clidonotus 

Clisithcra 


188 
349 
383 
264 
263 
429 
-285 
130 
113 
78 
201 
36 
37 
379 
284 
434 
402 
129 
425 
404 
238 
256 
233 
233 
126 
34 
103 
191 
202 
189 
335 
342 
382 
232 
341 
237 

;ui 

379 
351 
366 
299 
414 
414 
238 


l'ages. 

Clytra 120 

CLYTRIDES 95 

Clytrites 99 

Coenobius 177 

Colaphus 365 

Colaspidea 324 

Colaspidema 365 

Colaspidémites 364 

Colaspis.  .    , 248 

COLASPITES 245 

Colaspoïdes 346 

Colasposoma 301 

Coptocephala 127-129 

Corycia 257 

Corynodes 337-339 

CORYNODITES 336 

Corynoeides 337 

Corysthea 257 

Coscinoptera.  . 139 

Cosmogramma 387 

Crabronites 113 

CRIOCÉRIDES 63 

Crioceris 76 

CRYPTOCÉPHALIDES.  .   .  .  153 

Cryptocépualites 183 

Cryptocephalus 184 

Cryptostetha 393-394 

CYCLIQUES 209 

Cychrea 258 

Cyclomela 403 

Cyno 349 

Cyrtonites 416 

Cyrtonus 417 


Dachrys 146 

Damasus 321 

Damelia 271 

Damia 125 

Dematochroma 348 

Demotina 281 

Dormorhytis 252 

Dermoxanthus 347 

Dcsmogramma 400 

Deuterocampta 392 


DES  TRIBUS,   DES   GROUPES,   DES   GENRES. 


449 


Pages. 

Dia 324 

Diandichus 165 

Diapericera 131 

Diaphanops 38 

Diapromorpha 121 

Diaspis 200 

Dicenopsis 189 

Dictineis 319 

Dinophtbalma 145 

Dioryctus 176 

Diphyllocera 424 

Disopus 184 

Ditropidus 181 

Donacia ,   .   .  .  .  57 

DONACIDES 55 

Doryphora 395-399 

Dorysterna .  399 

Duboulaia 33 


Ecranus 349 

Edusa 307 

Edusella 309 

Edusiaa 309 

Edcsites 306 

Elaphodes 180 

Elytrosphœra 407 

ElytrospH;î;rite8 406 

Endocéphalites 343 

Endocephalus 344 

Enipeus 294 

Entomoscells 419 

Entomoscélites 418 

Epiphyma 249 

Erigenes 340 

Eriphyle 258 

Eryxia 283 

Eubaptus 53 

Eugonycha 389 

Eulina 425 

EUMOLPIDES 220 

EUMOLPITES 299 

Euraolpus 300 

EUPODES 23 

Euraspis 317 

Coléoptères.    Tome  X. 


Pages. 

Eurycorynua 340 

Eurydemus 333 

Euryope 303 

EURYOPITES 302 

Euryscopa 140 

Eurytus 289 

Exema 204 


Fidia. 


275 


Galeruca 48 

Gastrolina 376 

Gastroeidea 369 

Gastrophysa 369 

Gavirga 436 

Geloptera 253 

Glyptoscelis 322 

Gonioctena 432 

GONIOCTÉNITES 432 

Griburius •  166 

Gynandrophthalma 125 

Gyriodera 118 

H 

Habrophora 278 

Haemonia 60 

Helodes 372 

Hemiplatys 282 

Heptarthrius 173. 

Heteraspis 284 

Hétéraspites 282 

Heterocnemis 335 

Heterostomis 138 

Heterotrichus 316 

Himera 292 

Homalopterus 90 

Horatopyga.     . 412 

Hymetes 204 


Idiocepliala 189 

Iphimeis 240 

Iphiméites 230 

29 


450 


TABLE   ALPHABÉTIQUE 


Pa;;fs. 

Irencs 280 

Iscadida 412 

ISCHIOPACHITES 151 

Ischiopachys.  .  , 153 


Labidognalha 128 

Labidomera 39i 

Labidostomis 106 

Utchnabothra 191 

Lachnaea 112-114 

Lamprolina 426 

Lamprosoma 216 

LAMPROSOMIDES 212 

Lamprosphœrus 234 

Lema 72 

Lioplacis 437 

Lepina 326 

Lepronida 255 

Lepronota 241 

Leprotites 268 

Leprotes 279 

LeptiDotarsa 390 

Leucastea 94 

Leucocera 388 

Limenta 438 

Lina 373 

Lophea 316 

Lopliobasis 109 

Loxopleurus 186 

Lycaria 420 

Lycariites 420 

Lychnophaes 218 

Lypesthes 273 

M 


Macetes 293 

Macrocoma 292 

Macrolema 78 

Macrolenes 110 

Mncroploea 60 

Marsœus 296 


Pages. 

Mastacanlhus 164 

Mastostethus 89 

Mecistes 322 

MecosteOius 184 

Mecynodérites 44 

Mecynodera 45 

MÉGALOPIDES 86 

Megalopus 91 

Megalostomis 135-137 

Mégalostomites 131 

Mégamérites 30 

Megamerus 32 

MÉGASCÉLIDES 82 

Megascelis 83 

Megistomela 398 

Melasoma 375 

Melina 345 

Melitonoma 124 

Mellxanthus 175 

Menius 332 

Merilia 112 

Meroda 328 

Mérodites 327 

Mesophalacrus 43 

Métachromites 295 

Metachroma 296 

Metallactus 167 

Métastyla 400 

Metaxyonycha(l) 246 

Metaxis 279 

Microtlieca 427 

Minturoia 136 

Miochira 123 

Miopristis 107-109 

Mitocera 187 

MONACHITES 172 

Monachus 174 

Mylassa 184 

Myochroïtes 314 

Myochrous 318 

N 

NecuUa 274 


({)  L'orthographe  véritable  est  Metaxyonycha,  C'est  par  suite  d'une  er- 
reur typographique  que  le  comte  Dejean  a  écrit  Metazyonycha.  F.  C. 


DES  TRIBUS,   DES   GROUPES,   DES   GENRES. 


AM 


Neocles 320 

Nephrella 277 

Nerissus 286 

Noda 240 

Nodina 262 

Nodostoma 261 

NODOSTOMITES 261 

Nosognatha 117 

Notoclea 442 


Ochrosopsis 189 

Ocnus 349 

Odontoderes 188 

Olorus 311 

Omodon 340 

Onchosoma 188 

Oomorphus 218 

Oreina 382 

Orsodacna 48 

ÛRSODACNITES 47 


Pachybrachites 163 

Pachybrachys 168 

Pachnephorus 323 

Pallena 291 

Pales 256 

Pantocometis 129 

Paralina 377 

Paria 331 

Paropsides 445 

Paropsis 442 

Paropsites 441 

Pausiris 290 

Pedrillia 94 

Phaedon 371 

Peploptera 122 

Petauristes 72 

Phaedra 235 

Phtenicodera.  .  _ 117 

Fhalacrus.    .  .' 218 

Phratora 435 

Phratorites 435 

Phyllocharis 423 


Pages. 

Phyllocharites 422 

Phyllodecta 435 

Phyllophila 425 

Physauchenia 128 

Phytodeda 432 

PHYTOPHAGES 1 

Plagiodera 374 

Piomera 278 

Platycorynus 337-339 

Platymela 430 

Plecomera 111 

Plectonycha 70 

Pleomorpha 181 

Pleomorphus 182 

Plsuraulaca 346 

Pleurophora 76 

Pnesthes 146 

Poecilomorpha. 93 

Polyoptllus 35 

Pohjspila 383-390 

Polysticta 382 

Poropleura 205 

Prasocuris 372 

Prasonotus 177 

Prionesthis 33 

Prionodera 248 

Prionopleura 188 

Proctophana 141 

Proctophysus 184 

Promechus 405 

Prosicela 394 

Prosocuris 372 

Psathyrocerus 66 

Pseudochlamys 199 

Pseudocolaspis 288 

PSEUDOCOLASPITES 287 

Pseudomela 402 

Pyropida 298 

Pyxis 439 

Pyxites 438 

R 

Rh-«bites 49 

Rhœbus 51 

Rhagium 60 


492 


TABLE   ALPHABÉTIQUE  DES 


Pages. 

Rhombosternus 187 

Bhyncostomis 38 

Bhyparida 296 

S 

Sagra 40 

SAGRIDES 26 

Sagrites 39 

Saxinis 130 

Scaphigenia 137 

Scaphodius 179 

Scelodonta 266 

SCÉLODONTITES 266 

Scolochrus 166 

Smeia 109 

Sparlophila 432 

Sphaerolina 378 

SPHjEROCHARIDES 206 

Sphserocharis. 208 

Spilopyra 260 

Spilopyrites 259 

Stasimus 271 

Stenolampra 251 

Stenome-la 421 

Sténomélites 421 

Stereoma 148 

Sternoglossus 164 

Stethomela 431 

Stethopachys 71 

Stethotes 334 

Stilodes 390 

Strichosa 401 

Strumatophyma 413 

Stylosomites 162 

Stylosomus 162 

Syagrus 331 

Syneta 67 

Syricta .  267 


TKIBUS,  6B0UPES,  ETC. 

Pages. 
T 

Taraxis 67 

Teaspcs 244 

Teinocera 108 

Tellena 144 

Temnaspis 92 

Tenebrio 40 

Terillus 243 

Thasycles 25^4 

Thaumastomerus 330 

Themesia 138 

Theumorus 339 

Thysbe 301 

Timarcha 409 

TlMAUCUITES 408 

Titubaea 113-119 

Tomyris 263 

TOMYRITES 264 

Trichochrysea 283 

Trichomela 399 

Trichostola 294 

Trichotheca 272 

Trochalonata 440 

Tymncs 310 

Typophorites 329 

Typophorus 330 

U 

Urodera 149 

X 

Xanthonia 273 

Xanthopachys 330 

XiphomeUi 418 

Z 

Zcugophora 67 

Zygogramma 38<.> 


FIN  DE  LA  TABLE  ALPHABÉTIQUE.    • 


TABLEAU  MÉTHODIQUE 


DE  LA 


FAMILLE  DES  PHYTOPHAGES 


Section  I.  EUPODES. 
Tribu  I.  SAGRIDES. 

Groupe  1.  Mégamérites. 
Megamerus.  Cheiloxena. 

Duboulaia.  Polyoptilus. 

Prionesthis. 

Groupe  2.  Carpophagites. 
Carpophagus.  Diaphanops. 

Groupe  3.  Sagrites. 
Sagra.  Atalasis. 

Groupe  4.  Mécynodérites. 
Mecynodera. 

Groupe  5.  Amétallites. 
A  m  étal  la. 

Groupe  6.  Orsodacnites. 
Orsodacna. 

Groupe  7.  Rh^bites. 
Bhaebus.  Eubaptus. 

Groupe  8.  Aulacoscélites. 
Aulacoscelis. 


DONACIDES. 

Haemonia. 
CRIOCÉRIDES. 

Lema. 

Crioceris. 

Brachydactyla. 

Macrolema. 


Tribu  II 
Donacia. 

Tribu  III. 
Psathyrocerus. 
Syneta. 
Zeugophora. 
Plectonycha. 
Stethopachys. 

Section  II.  GAMPT080ME8 

Tribu  IV.  MÉGASCÉLIDES. 
Megascelis.  Ateledera. 


Tribu  V.  MÉGALOPIDES. 

Mastostethus.  Temnaspis. 

Homalopterus.        Pœcilomorpha. 
Agathomerus.  Leucastea. 

Megalopus.  Pedrillia. 


Tribu  VI. 

CLYTRIDES. 

Groupe  1 

.  Clytrites. 

Labidostomis. 

Miochira. 

Miopristis, 

Melitonoma. 

Lachnaea. 

Gynandrophthal 

ma. 

Titubaja. 

Cheilotoma. 

Clytra. 

Coptocephala. 

Diapromorpha. 

Diapericera. 

Groupe  2.  Mégalostomites. 
Megalostomis.         Euryscopa. 
Themesia.  Proctophana. 

Coscinoptera. 

Groupe  3.  Babiites. 
Tellena.  Stereoma. 

Dinophthalma.        Urodera. 
Pnesthes.  Saxinis. 

Dachrys.  Aratea. 

Babia. 

Groupe  4.  Ischiopachites. 
Ischiopachys. 

Tribu  VII.  CRYPTOCÉPHALIDES. 
Groupe  1.  Stylosomites. 
Stylosomus. 

Pachtbrachites. 
Metallactus. 
Acolastus. 
Pachybrachys. 


Groupe  2. 
Mastacanthus. 
Sternoglossus. 
Dlandichus. 
Scolochrus. 


Ambrotodes. 


431 


TABLF.At 


^. 


Groupe  3.   ACBJENOPITES. 

AcbxDups. 

Groupe  \.  Mo.nachitks. 

HepUrlliriuH.  Prasonotus. 

Monachus.  Bucharis. 

Melixauthas.  Sca[>hodius. 

Alropidius.  Elaphodcs. 

Dior>clus.  Ditropidus. 

Cœnobius.  Plcomori)hus. 

Groupe  5.  Cryi'tocéi'Halites. 
Cryplocephalus.      Cadmus. 
Loxopleurus.  Chlamydicadraus 

Rhombostornus. 

TrilM  VHI.  THLAMYDES. 
Pse»dochlara>.s.       Evcma. 
Diaspis.  Hymcles. 

rarcinobîcua.  Poropleuia. 

Clilam\s. 

Tribu  IX.  SPHAiHOCHAlUDES. 
Sphaîrocbaris. 

Section  III.  CYCLIQUES. 

Tribu  X.  LAMPHO>UM[DES. 
Laminosoma.  UDtDorphus. 

Lycbnopbaes. 

Tribu  XI.  EUMOLPIDES. 
Groupe  1.  iPHiMltiTES. 
Cbrysodina.  Alpbites. 

Cbalcuplacis.  Ipbimeis. 

^Lamprosphœrus.^Nud.i. 
Chalcopbyma.    ^    Lepronola. 
Pha'dra.  .^gbalus. 

Amasis.  ''   Aliltus. 

Chnsolampra.         Terillus. 
Clisithera.  ^  Teaspcs. 

Agriaues. 

Groupe  1.   COLASPITES. 

Metaxooycha.  Agelus. 

Prionodera.  Dermorhylis. 

Colaspis.  (ieloptcra. 

Epiphyma.  Tliasycles. 

Aleles.  I.epronida. 

Slenolatnpra.  Pali-s. 

Groupe  3.  Chai.coi'hamtrs. 
Corvsibea.  ,  Cbalcophana. 


MtTHODlQLF 

Groupe  \.  Spilopyrim». 
Spilopyra. 

Groupe  5.  Nodostomitk». 
Nodostoma.  Nudiiia. 

Groupe  6.  Callisimtes. 
Callisina. 

Groupe  7.  Tomyrites. 
Tomyris. 

Groupe  8.  Scelodo.ntites. 
Scelodonla.  Syricta. 

Groupe  !».  Leprotites. 

Aoria.  Hrevicola.<(pi«. 

Sla.simu.<:.  Nephrella. 

Damelia.  Habrophora. 

Trichotheca.  Piomera. 

Xanthonia.  Melaxis. 

!->  pcsthes.  Leprotes. 

NecuUa.  Irenes. 

Fidia.  Demotina. 

Aulexis.  Hemiplaty.s. 

Groupe  10.  Hétkraspitf.s. 
Eryxia.  Heleraspis. 

Ca.smena.  Nerissus. 

Groupe  11.  Pseddocclaspites. 
Pspudocolaspis.       Hiniera. 
Eurytus.  Macetes. 

-Pausiris.  Trichostola. 

Pallena.  ^x' Enipeus. 

Macrocoma. 

Groupe  13.  Métachromitf.s. 
Melachroma.  Chn.sopida. 

Pyropida. 

Groupe  i:i.  EmoLi'iTKS. 
EuDQoIpus.  Colasposoma. 

Groupe  I  i.  Ei;ryopites. 
Euryope. 

(Iroupe  U)  bHomiTFS. 
Bromius. 

Groupe  IG.  Edi'sitks. 
Edusa.  Olorus. 

Abirus.  Argolis. 

TvmDes.  Amasia. 


DE   LA   FAMILLE   UE 

■i    PHYTOPHAGES. 

-i 

Groupe  17 

.  Myochroïtes. 

Zygogramma. 

Chalcomela. 

Acrothinium. 

Glyptoscelis. 

Leucocera. 

Agasta. 

Lophea. 

Mecistes. 

Eugonycha. 

^sernia. 

Heptarthrius. 

Pachnephorus. 

Groupe  3.  Ei?ytrosph^rites. 

Euraspis. 
Myochrous. 

Colaspidea. 
Apolepis. 

Eiytrosphaera. 

Dyctineis. 

Lepina. 

Groupe  4. 

TiMARCHITES. 

Neocles. 

Aulacolepis. 

Timarcha. 

Horatopyga. 

Damasus. 

Groupe  S. 

Clidonotites. 

Groupe  18.  Mérodites. 

Clidonotus. 

Strumatophyr 

Meroda. 

Groupe  6 

.  Cyrtonites. 

Groupe  19 

Typophorites. 

Cyrlonus. 

Typophorus. 
Paria. 

Eurydemus. 
Stethotes. 

Groupe  7.  Entomoscélites. 

Syagrus. 

Aulacia. 

Entomoscelis. 

Menius. 

Chloropterus. 

Groupe  8 

.   LïCARIITES. 

Groupe  20 

.  CORYNODITES. 

Lycaria. 

Corynodes. 

Chrysochares. 

Groupe  9. 

Sténomélites. 

Chrysochus. 

Stenomela. 

Groupe  21. 

Endocéphalites. 

Groupe  10. 

Phyllocuarites. 

Endocephalus. 

Dermoxanthus. 

Phyllocharis. 

Lamprolina. 

Melina. 

Dematochroma. 

Diphyllocera. 

Microtheca. 

Colaspoides. 

Chalcolampra 

Tribu  XII.  CHRYSOMÉLIDES. 

Groupe  11. 

AUSTRALICITES. 

Groupe  1. 

COLASPIDÉMITES. 

Australica. 

Stethomela. 

Colaspidema. 

Platymela. 

Groupe  2. 

CURYSOMÉLITES. 

Groupe  12. 

GONIOCTÉNITES. 

Gastrophysa. 

Leptinotarsa. 

Gonioctena. 

Centioscelis. 

Phaedon. 

Deuterocampta. 

Prasocuris. 

Cryptostetha. 

Groupe  13 

.  Phratorites. 

Plagiodera. 

Prosicela. 

Phratora. 

Lioplacis. 

Lina. 

Doryphora. 

Gavirga. 

Limenta. 

Grastrolina. 

Metastyla. 

Groupe 

14.  Pyxites. 

Paralina. 

Desmogramma. 

Pyxis. 

Trochalonota 

Sphœrolina.  • 

Strichosa. 

Chrysomela. 

Ceralces. 

Groupe  1< 

}.  Paropsites. 

Calligrapha. 

Cyclomela. 

Paropsis. 

Paropsides. 

455 


FIN   DE   LA  TABLE   METHODIQUE. 


BAR-SUR-SlilNE.  —  IMP.    SAILLARD. 


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