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HISTOIRE NATURELLE
INSECTES
COLÉOPTÈRES
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GENERA
DES
COLÉOPTÈRES
ou
EXPOSÉ MÉTHODIQUE ET CRITIQUE DE TOUS LES GENRES PROPOSÉS JUSQU'ICI
DANS CET ORDRE D'INSECTES.
MM. Tn. LAGORDAIRE et F. GHAPUIS
TOME DIXIÈME
FAMILLE DES PHYTOPHAGES.
M. F. GHAPUIS
Chevalier de l'Ordre de Léopold,
Membre de l'Académie royale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Belgique,
Docteur en Médecine et en Sciences naturelles, etc.
PARIS
À LA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
SUE HAUTEFEUILLE', 42.
1874
6
AVANT-PROPOS
I 7
Le plus beau monument qui ait été élevé à la Science
à l'époque moderne, est, sans contredit, cette belle col-
lection d'ouvrages, désignée sous le nom de Nouvelles
Suites à Buffon /toutes les connaissances acquises dans l'un
ou dans l'autre des trois Règnes de la nature s'y trouvent
consignées et mises en lumière.
Parmi ces publications, le Gênera des Coléoptères oc-
cupe un rang distingué par son utilité scientifique et par
l'étendue du sujet qu'il embrasse. Il s'agit, en effet, pour
composer ce recueil, d'étudier et de soumettre à une cri-
tique approfondie plus de dix mille genres ; il faut en faire
l'histoire scientifique, en exposer la distribution géogra-
phique, rechercher leurs affinités et les grouper, autant
que possible, dans un ordre naturel. La tâche est im-
mense. Le Professeur Lacordaire, à qui elle fut confiée,
après y avoir consacré dix-huit années de sa vie, aidé par
la mémoire la plus heureuse, par de vastes connaissances,
par une sagacité remarquable, n'a pu achever son œuvre.
Neuf tomes sur onze étaient terminés, lorsque, le 18
juillet 1870, l'illustre professeur de l'Université de Liège,
fut enlevé à la Science.
Personne mieux que lui n'était à même d'entreprendre
ce grand travail; un coup-d'œil rapide sur sa vie et sur
ses études antérieures permettra d'en juger.
Jean-Théodore Lacordaire naquit dans le département
de la Gôte-d'Or, à Recey-sur-Ource. Déjà, pendant le
cours de ses humanités, il manifesta une inclination pro-
noncée pour l'histoire naturelle; mais l'état de fortune
II AVANT-PROPOS.
(le sa famille ne lui permit pas de se livrer uniquement
à ses goûts favoris, et, ses études terminées, il fut envoyé
au Havre, dans une maison de commerce. Des circon-
stances fortuites, en apparence, décident souvent de nos
destinées. Le jeune Lacordaire aimait la nature. Souvent,
dans un port de mer aussi fréquenté que celui du Havre,
il avait assisté au départ des navires de long cours, il
les avait vus gagner la haute mer et disparaître à l'ho-
rizon ; son imagination accompagnait les passagers, il as-
sistait en idée à leur débarquement, il admirait avec eux
le splendide spectacle de la nature sous les tropiques.
Sans cesse, les productions naturelles rapportées de ces
riches contrées, s'étalaient sous ses yeux et il se disait que,
lui aussi, pourrait découvrir et recueillir ces charmants
insectes qui excitaient son admiration. Il ne put résister
à tant de séductions, et il n'était pas âgé de 24 ans qu'il
s'embarquait pour le Nouveau-Monde. Il arriva à Buenos-
Ayres.
Nous ne le suivrons pas dans ses excursions au travers
de l'Amérique méridionale, de Buenos-Ayres à Mendoza,
ni dans son retour en France, ni dans les voyages sub-
séquents qui le ramenèrent au Chili, à Rio de Janeiro, ni
dans la Guyane française. Il a dépeint lui-même dans
divers recueils ses impressions, ses découvertes, ses ob-
servations sur les mœurs des animaux qu'il a observés
et principalement sur les habitudes des insectes. Pendant
les divers séjours qu'il fit à Paris, il fut en relations sui-
vies avec les savants les plus distingués de l'époque ; il
assistait à leurs réunions ; tous ses moments étaient con-
sacrés à l'étude de l'Histoire naturelle.
Au lieu de passer ses jours à aligner des chiffres, à
transcrire des opérations commerciales, à poursuivre la
fortune, il se dévouait à la Science ; la nature entière de-
venait son grand livre.
Vers l'année 1836, il faisait de nouveau ses préparatifs
pour revoir le Nouveau-Monde, lorsque la santé chance-
lante de sa mère l'empêcha de mettre ce projet à exécu-
tion. Sur ces entrefaites, il se maria et, peu après, il ac-
AVANT-PROPOS. III
cepta la chaire de Zoologie et d'Anatomie comparée à
l'Université de Liège. Il était fixé.
Au milieu de ces vicissitudes, Lacordaire ne cessait de
travailler et de rédiger ; il avait achevé le premier volume
de son Introduction à l'Entomologie, de ce bel ouvrage
qui révéla tout d'abord ce que l'on devait attendre de
lui. Le second volume était à peine terminé que Lacor-
daire avait déjà repris un sujet d'études : la Monographie
des Eroty liens ne devait pas tarder à rehausser la haute
estime qu'il s'était acquise dans le monde savant.
Son activité était réellement étonnante : outre diverses
publications sur des sujets variés, outre les soins con-
stants qu'il devait donner à ses cours, Lacordaire avait
encore trouvé moyen de mettre la dernière main au pre-
mier volume d'une immense Monographie, celle des Co-
léoptères subpentamères de la famille des Phytophages.
Il faut avoir traité de pareils sujets pour se rendre
compte de la persévérance, du zèle, de l'activité qu'ils
comportent ; et cependant, le second volume de cette Mo-
nographie, plus considérable encore que le premier, était
hvré au monde savant trois ans, à peine, après le premier.
C'est vers cette époque, que Lacordaire fut sollicité
par l'honorable Editeur des Suites à BujQfon, pour qui il
avait déjà composé l'Introduction à l'Entomologie, de faire
pour les Coléoptères, ce que d'autres savants avaient fait
pour les diverses branches de la Zoologie, c'est-à-dire de
résumer les connaissances que possède la Science à ce
sujet.
Gomme nous l'avons dit, personne n'était mieux à
même de traiter un sujet aussi vaste. Lacordaire avait
longtemps parcouru les contrées les plus riches du monde
en Coléoptères ; il avait observé les mœurs et les habi-
tudes de ces insectes avec une intelligence et une sa-
gacité des plus remarquables. Dans son premier grand
travail, l'Introduction à l'Entomologie, il avait eu à con-
sidérer les insectes dans leur ensemble ; rien de ce qui
les concerne n'avait pu être négUgé ; leur anatomie, leur
physiologie, leur rôle dans la nature, leur distribution
lY AVANT-PROPOS.
géographique, leurs mœurs variées avaient tour à tour
été l'objet de ses méditations et de ses recherches. C'est
par ces études générales que nous apprenons à connaître
l'importance des détails, la valeur des moindres faits.
Aussi, les Monographies que nous devons à Lacordaire
témoignent de la justesse, de la précision et de la saga-
cité de sa belle intelligence.
Et que ne pouvait-on pas espérer, si Lacordaire, après
avoir achevé les longues et pénibles recherches que ré-
clament l'étude et l'examen critique de dix mille genres,
avait pu, résumant ses connaissances, nous faire part de
ses vues sur la classification encore controversée des Co-
léoptères, sur leur organisation si complexe, sur leur
distribution à la surface du globe. Il n'a pas eu la satis-
faction d'achever son œuvre.
Longtemps Lacordaire a été notre maître, toujours, il
fut notre guide et notre ami. Si nous éprouvons une in-
time satisfaction de continuer les recherches d'un jtiomme
que nous avons beaucoup aimé, ce n'est pas sans une
certaine appréhension que nous nous engageons sur les
traces d'un savant aussi consommé. Pour tâcher de nous
y maintenir, nous ne reculerons devant aucun labeur,
nous n'épargnerons aucune peine, et la conviction d'être
utile au monde entomologique soutiendra notre courage.
Il n'est pas nécessaire de dire que nous avons con-
servé le cadre qu'avait adopté le Professeur Lacordaire.
Un seul changement nous a été imposé par les circon-
stances : depuis l'excellente publication de MM. Harold
et Gemminger, le Catalogue des Coléoptères, il est de-
venu superflu de s'occuper de l'énumération des espèces
de chaque genre. L'espace réservé à cette nomenclature
sera consacré à d'autres détails appropriés mx but de
l'ouvrage.
Verviers, février 1873.
GENERA
DES
COLÉOPTÈRES
FAMILLE LXIX.
PHYTOPHAGES.
' Tête médiocre, arrondie, rarement oblongue et prolongée en un
museau obtus, libre ou plus ou moins engagée dans le prothorax. —
Epistome distinct ou non. — Labre toujours apparent, transversal. —
Mandibules en général robustes, épaisses, courtes, à pointe large et
dentée, rarement simple. — Mâchoires peu développées, terminées
par deux lobes, Tinterne simple, l'externe grêle, souvent bi-articulé
et palpiforme, avec des palpes 4-articulés et en général filiformes.—
Lèvre inférieure dépourvue de sous-menton apparent, formée d'un
menton le plus souvent transversal et très-court, d'une languette
simple ou formée de plusieurs pièces, le plus souvent petite, subqua-
drangulaire, entière et coriacée, rarement plus développée, membra-
neuse et bilobée; de palpes labiaux tri-articulés. — Yeux petits, fine-
ment granulés, souvent sinués ou émarginés à leur bord interne. —
Antennes insérées au bord antérieur et interne des yeux dans le plus
grand nombre, sur le front ou même sur le vertex dans quelques
groupes; écartées à leur base ou plus ou moins rapprochées; tantôt
filiformes, tantôt grossissant légèrement et peu à peu vers l'extrémité;
rarement aussi longues que le corps, formées de 11 articles, avec un
12 article appendiculaire dans un grand nombre; par exception, com-
posées d'un nombre moindre, de 10, de 9, de 8 et mémo de 4. —
Coléoptères. Tome X. 1
2 PHYTOPHAGES.
PronoUim très-v.iriable. — Elytros bien développées et recouvrant
complètement le corps^ très-rarement raccourcies et laissant une par-
tie de l'abdomen à découvert. — Prosternum et mésosternum aussi
variables dans leurs formes que le pvouotum. — Abdomen formé en
dessous de cinq segments. — Pattes médiocres ou petites, cachées sous
le corps, rarement plus développées et apparentes; cuisses postérieu-
res souvent renflées; tibias simples, non dentés en dehors; tarses sub-
pentnmères, les 3 premiers articles larges et garnis en (iessous de poils
serrés formant une brosse plane ; article onguéal muni à sa base d'un
article appendiculaire et terminé par des crochets de structure très-
variable.
Larves courtes, généralement convexes en dessus, munies de six
pattes propres à la locomotion.
Aucun des caractères ci-dessus, pris isolément, ne peut servir à dis-
tinguer les Phytophages des autres familles de la section des Subpen-
tamères; comme pour celles-ci, un ensemble de caractères plus ou
moins important est indispensable pour établir la distinction. Par
leur régime et leur genre de vie uniformes, on comprend que cette
distinction doit être plus difficile à saisir que chez les Pentamères, où
néanmoins elle n'est pas toujours nettement caractérisée.
Parmi les coléoptères considérés dans leur ensemble, les Phytopha-
ges sont ou de petite taille ou tout au plus de taille moyenne; les plus
grands sont représentés par les Sacra, les Alurnus et certaines Chry-
somèles ; par contre, les pays chauds nourrissent des Halticides dont
la taille mesure à peine un millimètre de longueur. Quant à la forme,
elle est éminemment variable; oblongue chez les Eupodes, elle de-
vient cylindroïde chez les Camptosomes; arrondie ou subovalaire,
très-convexe et parfois subhémisphérique chez les Cycliques; enfin,
chez les Cryptostomes, elle affecte deux formes très-différentes, allon-
gée chez les llispiiles et subcirculaire chez les Cassidides.
Eu égard à la coloration, les Phytophages peuvent être classés
parmi les insectes vivement colorés. Mieux partagés que les Carabi-
ques, que les Coléoptères aquatiques, les Coprophages ou les Scolyti-
des, ils sont moins richement dotés que les Bnprestides ou que cer-
tains groupes de Lamellicornes. Si on les compare aux Curculionides
et aux Longicornes, on reconnaîtra que les nuances sont plus vives et
plus brillantes chez les Phytophages, mais elles paraissent plus flat-
teuses et plus agréables à l'œil chez les Curculionides et surtout chez
les Longicornes. Ce résultat est produit par la vestiture des parties
supérieures du corps. Les Longicornes et plus souvent encore les
Curculionides sont revêtus de poils couchés ou de squamules, qui
donnent à leurs parties un aspect velouté. Au contraire, le corps des
Phytophages est lisse, poli, souvent comme vernissé; rien ne modifie
le brillant, la vivacité des couleurs.
PHYTOPHAGES. 9
La tête affecte quatre formes différentes, correspondant assez exac-
tement aux quatre grandes divisions qui partagent les Phytopliages.
Cliez les Eupodes, c'est-à-dire les Sagrides, les Donacides et les Crio-
cérides, la tête est oblongue, prolongée en avant en un museau plus
ou moins distinct; elle est libre, dégagée du protliorax et parfois
portée par une espèce de cou. La forme oblongue se raccourcit in-
sensiblement, et la tête, en prenant un contour arrondi , se retire de
plus en plus et par degrés dans la cavité antérieure du prothorax;
en même temps, le front devient plan, vertical, et la bouche, au lieu
d'être dirigée obliquement en avant, regarde directement en bas et
parfois même en arrière. Cette disposition caractérise surtout la sec-
tion des Camptosomes. Chez les Cycliques, la tête est subarrondie ou
légèrement oblongue, et ses rapports avec le prothorax tiennent le
miheu entre les deux dispositions précédentes, moins dégagée que
dans la première et plus libre que dans le deuxième. Enfin chez les
Cryptostomes, la disposition de la tête ne peut se rapporter à aucune
des formes précédentes; quoique visible chez les Hispides, elle est à
peu près exactement conformée comme chez les Cassidides, chez les-
quelles elle est presque toujours complètement recouverte par l'ex-
pansion du bord antérieur du pronotum. On dirait, dans ces deux
groupes, que le front a été replié sur lui-même, de manière que la
bouche a été refoulée vers le bas ou même en arrière. Aussi est-elle
toujours complètement invisible par le haut, ce qui a valu à ces Phy-
tophages la désignation de Cryptostomes.
La conformation et la composition des antennes, ainsi que leur
mode d'insertion, demandent quelques détails. Comme dans la grande
majorité des Coléoptères, le nombre normal des articles est de H,
mais il n'est pas rare de rencontrer à l'extrémité du onzième, un ar-
ticle appendiculaire plus ou moins distinct, parfois même aussi déve-
loppé que l'article précédent (Myopristis). Par contre, ce nombre de
H acticles, se trouve parfois réduit à 10 (Psylliodes), à 9 (Nonarthra)
ou même à S et à 4 chez certaines Hispides. Ce sont les antennes fili-
formes que l'on rencontre dans la grande majorité des espèces; sou-
vent aussi elles s'épaississent vers l'extrémité, tantôt d'une manière
graduelle, comme chez les Chrysomélides, tantôt d'une manière brus-
que, c'est-à-dire que l'on trouve sur la longueur de l'organe un en-
droit où deux articles voisins diffèrent, d'une manière plus ou moins
apparente, par leur largeur (Monachites). Chez d'autres espèces (Mô-
galopides, Clytrides), les antennes, notablement plus courtes, sont
ou dentées ou pectinées. Les autres modifications sont tout à fait ex-
ceptionnelles : on connaît des antennes flabellées ( Diphylloceha,
DiAMPHmiA), des antennes subclaviformes (Mtcrorhopala), des anten-
nes très-irrégulières et difformes (Galérucldcs).
L'insertion de ces organes est le point le plus important à considé-
rer. Elle a lieu de plusieurs manières : elle peut se faire au bord in-
4 PHYTOPHAGES.
terne et antérieur des yeux, et, dans ce cas, les antennes sont sépa-
rées par toute la largeur du front, comme dans la plupart des tribus;
ou bien elles sont légèrement rapprochées à leur base (Donacides),
quoique conservant les mêmes rapports avec les yeux. Enfin, chez
les Galérucides, les Hispides, les Cassidides, les antennes, toujours
rapprochées à leur origine, sont insérées entre les yeux, sur le front
et même sur le vertex.
Les yeux ne présentent rien de bien particulier à noter. Ils sont
en général médiocres, finement granulés, sinués ou échancrés à leur
bord antéro-interne. Chez quelques Cryptocéphalides seulement (Sco-
lOCHBUs), ils se développent dans le sens transversal, et parfois ne
laissent entre eax,sur la ligne médiane, qu'un espace très-étroit. Je ne
connais des yeux grossement granulés que chez les Cyrtonus. Comme
dernière modification, il faut signaler la présence, soit en arrière,
soit eu dessous, d'une orbite, qui rendant les yeux plus saillants, fait
paraître la tète plus large et comme rétrécie en arrière.
L'étude des organes buccaux, ordinairement si féconde en résultats
utiles pour la disposition systématique des groupes, a perdu sa valeur
dans la famille actuelle. Lorsqu'on a mis de côté quelques formes
exceptionnelles, la structure reste à peu près constamment, sinon
identique, au moins si uniforme, que les modifications légères ob-
servées dans quelques types, peuvent à peine se traduire dans le
langage.
L'épistome est distinct ou confondu avec le front; il est toujours
immobile, sauf dans le seul genre Cheiloxena qui reproduit ainsi un
caractère propre aux Longicornes.
Le labre est apparent et ne varie que dans des limites restreintes.
Les mandibules sont en général robustes, courtes, à pointe large,
tranchante ou sinueuse et dentée. Elles s'allongent parfois et font
saillie au-delà du labre (Megamerus, Euryope, Cyno, quelques C!y-
trides çf) ; leur extrémité est rarement simple, aiguë (Sagrides).
Les mâchoires sont peu développées, le plus souvent de consis-
tance cornée ; le lobe interne est constamment inerme et cilié, sem-
blable à l'externe ou notablement plus large et concave (Eumolpides).
Quant au lobe externe, il est simple, allongé ou bi-articulé et palpi-
forme. Latreille avait attaché une grande importance à cette compo-
sition et avait attribué un lobe simple à ses Eupodos et un lobe bi-
articulé aux Cycliques. Des études plus complètes ont démontré qu'il
existe de nombreuses exceptions à cette loi et par suite, ce caractère
perd beaucoup de son importance. Les palpes maxillaires sont tou-
jours formés de 4 articles, de longueurs relatives variables; le der-
nier est le plus souvent ovalaire, légèrement tronqué au bout, par-
fois subsécurifornie (Megamerls, Paropsis), ou grêle et acuminé
(Megalopides). Sans parler de certaines formes tout-à-fait exception-
PHYTOPHAGES. O
nelles (Palpoxena), ces palpes, à défaut d'autres caractères, peuvent
être pris en considération au point de vue générique.
D'une manière générale, la lèvre inférieure se compose chez les
Phytophages, d'un menton, d'une languette et de palpes. Le sous-
menton ou pièce prœbasilaire est soudé à la pièce basilaire ou occi-
pitale et forme le bord postérieur du cadre buccal. Le menton est
transversal, ordinairement très-court, son bord antérieur est tronqué
ou émarginé ; dans le seul genre Rhœbus, ce menton apparaît sous
forme d'une assez grande lamelle quadrangulaire. Les palpes, tou-
jours de trois articles, suivent en quelque sorte les maxillaires dau^
leurs variations ; d'après le docteur Baly, ils manqueraient tout-à-
fait dans le genre Chœridiona de la tribu des Hispides.
Dans les différents groupes de Phytophages, sauf les Sagrides et les
Hispides, la languette varie très-peu ; presque toujours elle est cor-
née, de forme subcarrée ou transversale, à bord antérieur droit;
convexe ou légèrement émarginé. Chez les Sagrides, elle est tantôt
fissile et semi-cornée, tantôt très-grande, membraneuse, translucide,
échancrée ou bilobée. Elle paraît composée de plusieurs pièces chez
les Hispides, et ses rapports avec les palpes labiaux semblent modifiés.
Au contraire des organes buccaux, le prothorax joue, dans la fa-
mille actuelle, un rôle de toute première importance, et doit être
étudié dans sa forme aussi bien que dans ses rapports avec les élytres.
Chez les Sagrides, les Donacides, les Criocérides, quelques Eumol-
pides, un plus grand nombre de Galcrucides, le pronotum est presque
toujours notablement moins large que les élytres à leur base. Dans
les autres tribus, si parfois il est un peu moins large que les élytres,
le plus ordinairement la diiférence de largeur est peu sensible. H dé-
passe rarement les élytres en largeur, ainsi que cela a lieu chez quel-
ques Eumolpides, Chrysomélides et Cassidides.
Le développement relatif du pronotum et des élytres n'est pas la
seule chose à considérer, l'étude de leurs rapports réciproques n'est
pas moins importante. Le pronotum jouit d'une mobilité plus ou
moins complète selon la manière dont il est accolé aux éiyres. Ainsi,
chez les espèces oii cet organe est coupé carrément en arrière et se
trouve simplement juxtaposé aux élytres ,' on comprend que le pro-
thorax est mobile dans tous les sens, c'est-à-dire de haut en bas et la-
téralement. D'autres fois, au contraire, le bord postérieur du prono-
tum est largement échancré en arc de cercle, de chaque côté, et sou
milieu présente un lobe plus ou moins prolongé en arrière. Dans ce
cas, la base des élytres offre une échancrure destinée précisément à
recevoir ce lobe médian, et par suite de cet emboîtement, le prono-
tum, enchâssé comme un coin, ne peut se mouvoir latéralement : il
est immobile ou peu s'en faut. Ces deux dispositions se reproduisent
fréquemment chez les Phytophages, et il n'est pas nécessaire d'en ci-
ter des exemples.
6 PHYTOPHAGES.
Quant à la forme de ce premier segment Ihoracique, elle est glo-
buleuse chez quelques Eumolpides, et les bords latéraux sont tout à
fait effacés. Cette absence des bords latéraux, qui constitue un bon
caractère, se remarque encore dans d'autres groupes. Parfois aussi ils
sont remplacés par une légère rainure ou par une série de dents plus
ou moins complète. Bon nombre de groupes, notamment les Pachy-
brachites, les Stylosomites, ont un corselet de forme cylindroïde, avec
des bords latéraux peu ou point saillants. Une conformation diamé-
tralement opposée est celle que nous offrent les Cassidides, où les
bords latéraux et antérieurs, confondus sous une même courbure,
s'étalent en s^amincissant au point de recouvrir complètement la tête.
L'écusson manque très-rarement (Stylosomites) ; il est extrêmement
petit et souvent caché chez les Omoplata (Cassidides). Partout ailleurs,
il est plus ou moins développé. Parfois, contrairement à sa forme ha-
bituelle, il est élargi en arrière et atténué en avant, et cette partie
amincie peut être reçue dans une échancrure du pronotum, comme
cela a lieu chez quelques Cryptocéphalides et les Chlamydes. Dans un
genre de cette dernière tribu, nommé Diaspis, d'après la forme même
de l'écusson, celui-ci paraît dédoublé : c'est le métascutellum, qui,
au lieu d'être recouvert par les élytres, apparaît à la surface. L'écus-
son peut présenter au sommet une échancrure plus ou moins profonde
(Temnaspis), ou bien une double échancrure et trois saillies aiguës
(PSEUDOCOLASPIS).
Les élytres, qui, par leur forme et leur développement, impriment
au corps son aspect général, présentent peu de particularités à noter.
Dans un grand nombre de Clytrides, de Cryptocéphalides, de Chla-
mydes, elles sont munies de lobes épipleuraux plus ou moins déve-
loppés. On sait que chez quelques Hispides et chez toutes les Cassi-
dides, les bords latéraux s'élargissent d'une façon tout exceptionnelle
et débordent le corps de tous côtés. Il est très-rare que les élytres se
raccourcissent et laissent à découvert une partie de l'abdomen, ainsi
que cela a lieu dans les genres Rupilia, Metacycla, etc.
Les ailes inférieures, généralement amples, font très-rarement dé-
faut (TiMARCHA, DiCTYNEIS, COLASPIDEA).
La structure du prothorax à sa face inférieure présente, comme le
pronotum, des modifications nombreuses, dont il est extrêmement
important de se rendre compte. Il suffit d'examiner quelques Phyto-
phages pour reconnaître que le prosternum peut ou bien disparaître
entre les hanches antérieures ou bien affecter une largeur plus ou
moins considérable. Ces modifications n'influent pas seulement sur le
plus ou moins d'écartement des hanches, mais encore elles sont en
rapport avec la forme de ces dernières. Des hanches globuleuses, co-
nico-sphcriques ou transversales, dit le prof. Lacordaire, coexistent
presque toujours avec une saillie prosternale bien développée, tandis
que toutes les fois qu'on rencontre des hanches cylindriques ou cy-
PHYTOPHAGES. 7
lindro-coniques, saillantes pav conséquent hors des cavités cotyloïdes,
on observe en même temps qu'elles se touchent sur la totalité ou la
plus grande partie de leur face interne ; en d'autres termes, que la
saillie prosternale manque complètement ou n'existe qu'à l'état de
vestige. Il est évident que la facilité de la locomotion varie selon la
disposition et la saillie des hanches. On comprend à priori l'impor-
tance de ces modifications. Aussi la présence ou l'absence du proster-
num entre les hanches constitue un excellent caractère pour séparer
les tribus les unes des autres. D'autre part, la forme du prosternum,
l'état de sa surface, ses différents bords, son sommet et sa base, en
un mot toutes les particularités qui se trouvent réalisées dans cette
multitude d'insectes, constituent des caractères génériques d'une va-
leur incontestable.
Nous avons exposé les rapports du pronotum avec les élytres, et
nous avons constaté que ces rapports influent d'une façon toute par-
ticulière sur les mouvements de latéralité du premier. La manière
dont le prosternum se comporte à l'égaîd du mésosternum, possède
également son influence sur les mouvements de haut en bas du pre-
mier segment thoracique. Dans les espèces, telles que les Coios-
POÏDES, parmi les Eumolpides, beaucoup de Cryptocéphalides, de
Chrysomôlides, lorsque le prosternum est coupé carrément en arrière
et que sa base s'appuie largement sur le mésosternum, on admettra
que cette structure en arc-boutant, tout en donnant de la solidité à
cette partie du corps, limite ses mouvements de haut en bas. Au con-
traire, lorsque le prosternum est étroit et forte ment abaissé en arrière
des hanches, il est en quelque sorte indépendant du mésosternum ; il
gagne en mobilité ce qu'il perd en solidité. 11 arrive même quel-
quefois (Chlamys, Spilopyra) que le roésosternum est creusé d'une
fossette et reçoit dans cette excavation l'extrémité de la saillie pro-
sternale qui s'y trouve engagée comme un coin. Ailleurs (quelques
Hispides), cette saillie refoule le mésosternum et vient s'appuyer sur
le métasternum.
Au point de vue systématique, les rapports du prosternum avec le
mésosternum sont tout aussi importants que la présence ou l'absence
du premier. En étudiant les Phytophages sous ce rapport, on trouve
que les Sagrides, les Donacides, les Criocérides, les Mégascélides, les
Mégalopides, les Clytrides, la plupart des Galérucides ont le proster-
num libre en arrière. Cette disposition est plus rare chez les Eumolpi-
des, les Chrysomélides, et à peu près inconnue dans les autres groupes.
Des trois arceaux inférieurs du thorax, le premier est celui où les
parties constitutives sont le moins distinctes; dans la majorité des es-
pèces, les sutures ont disparu et il est à peu près impossible de les
délimiter exactement. Il est très-rare (Dermoxantuus) de rencontrer
des espèces oii les épimères soient parfaitement circonscrites par des
sutures. Il n'y a, par conséquent, rien de spécial à noter à leur égard.
8 PHYTOPHAGES.
si ce n'est leurs rapports avec le prosternum en arrière des hanches.
Tantôt l'angle postérieur externe de ce dernier se prolonge en dehors
derrière les hanches, et rejoint un prolongement analogue des épi-
mères, de manière à former à la cavité cotyloïde un bord entier;
tantôt, il existe entre le prosternum et son épimère une lacune plus
ou moins considérable en arrière des hanches, et la cavité cotyloïde
est incomplète. Il faut remarquer cependant que cette solution de
continuité n'est qu'apparente; il y a toujours connexion entre le pro-
sternum et l'épimère, seulement elle a heu intérieurement et échappe
à nos recherches.
Au contraire, les épisternums prothoraciques sont presque toujours
bien limités. Comme les autres organes, ils peuvent, le cas échéant,
servir à distinguer les genres, les groupes et même les tribus. Chez
les Chrysomélides, l'épisternum prothoracique constitue un rectangle
allongé dans le sens transversal, et limite en avant la cavité cotyloïde.
Cette disposition est hée à la forme ovalaire des hanches antérieures.
Etudié chez les Enmolpides, cet épisternum nous offre UTie forme ir-
régulièrement triangulaire ou trapézoïdale, il se porto en arrière le
long du bord externe des cavités cotyloïdes, et celles-ci sont subcir-
culaires. La conformation des épisternums prothoraciques avait été
donnée par M. Baly (1) comme caractère distinctif des Eumolpidcs et
des Chrysomélides. De son côté, M. Stâl (2), pour distinguer ces deux
mêmes groupes, avait signalé, presque à la môme date, la forme des
hanches transversales et ovalaires chez les Chrysomélides, et cylin-
driques chez les Eumolpides. 11 est aisé de comprendre la corrélation
intime qui existe entre ces deux notes distinctives. En réalité, elles
ne constituent qu'un seul et môme caractère. Comme cela arrive fré-
quemment, il admet quelques rares exceptions; mais les éminents
entomologistes que nous venons de citer n'en ont pas moins, l'un et
l'autre^ le mérite de la découverte.
Deux particularités nous restent à signaler touchant le prosternum:
la forme du bord antérieur de son épisternum d'abord et ensuite
l'état des sutures. Ces dernières, qui ont été étudiées tout particuliè-
rement chez les Eumolpides par le D"" Baly, peuvent disparaître et
cette disparition a été utilisée comme caractère générique. Enfin, cet
épisternum a ofl'ert dans le développement de son bord antérieur des
modifications que l'on doit connaître. Chez quelques Eumolpides
(Paria, Dekmoxantiius), il est convexe et dilaté en forme d'oreillette;
chez d'autres, son extrémité externe s'avance jusqu'à toucher l'angle
antérieur du pronolum. Dans une Tribu aussi difficile à étudier que
celle des Eumolpides, ces différences de structure doivent être prises
en sérieuse considération.
(1) Journal of Entomol, 1, p. 24. Avril 1860.
(2) Monogr. d. Chrysom. de l'Amer. Intiod. p. 4. Juin 1860.
PHYTOPHAGES. 9
Le mésosternum ne présente de modifications que dans sa partie
moyenne ; les épisternums et les épimères qui en constituent les par-
ties latérales, sont à peu près toujours configurées de même et ne
nous ont pas paru pouvoir être mises à profit dans la classification.
Au contraire, la partie intercoxale joue un rôle important. Celle-ci, la
plus saillante et la plus visible, lorsqu'on examine l'insecte retourné
sur le dos, peut disparaître soit en totalité, soit en partie, et cela de
deux manières différentes : tantôt par le rapprochement des hanches
moyennes (Orsodacna), tantôt par la contiguïté du prosternum et du
métasternum (Gavirga, Mniophila, Apterofeda).Au lieu de diminuer,
le mésosternum peut s'agrandir, soit en largeur, soit en hauteur ; ses
dimensions et sa forme sont éminemment remarquables, comme on
sait, dans un bon nombre de Chrysomélides du Nouveau-Monde (Do-
ryphora).
Quant au métasternum, il n'éprouve que de très-légères modifi-
cations. Dans des cas très-exceptionnels, il se prolonge en avant à la
rencontre du prosternum. Sa partie antérieure, dans le genre Mas-
TOSTETHUS (Mégalopides) prend la forme d'un cône ou d'une carène
qui s'avance entre les hanches intermédiaires en refoulant la saillie
mésosternale. Une disposition très-analogue s'observe dans les genres
PiECTONYCHA et Stethopachys ; mais ici la saillie du métasternum
s'accole à une saillie analogue du mésosternum et parfois se prolonge
avec elle en avant. Dans une espèce de Chrysomélide, la C. nigro-
fasciala, qui devra probablement constituer le type d'un genre spé-
cial, le métasiernum se comporte exactement comme le mésosternum
chez les Doryphora et s'avance entre les hanches moyennes sous
forme de saillie conique. Quant aux parapleures métathoraciques, elles
jouent un certain rôle chez les Chrysomélides, mais leurs modifica-
tions de forme ne demandent pas de mention à part.
Il ne nous reste plus à examiner, à la partie inférieure du corps,
que la constitution de l'abdomen. Toujours formé de cinq segments,
il affecte deux formes essentiellement différentes : l'une est propre
aux Phytophages Camptosomes, l'autre aux trois autres sections. Chez
ces dernières, l'abdomen est plan ou plus ou moins convexe dans le
sens transversal, c'est-à-dire de gauche à droite; le premier arceau
est souvent plus développé que les suivants ; chez les Donacides, il
atteint son summum et paraît aussi long que les autres réunis.
Chez les Camptosomes, cette partie du corps est beaucoup plus re-
marquable et demande quelques développements.
En examinant à la face inférieure l'une ou l'autre espèce de cette
section, on observe tout d'abord que l'abdomen présente une double
courbure : l'une, en quelque sorte normale, a lieu transversalement,
comme chez les autres Phytophages; l'autre, pour ainsi dire excep-
tionnelle, se produit dans le sens de l'axe longitudinal du corps. Ces
courbures ne sont pas toujours dessinées au même degré, cependant
iO PHYTOPHAGES.
les cas où elles pourraient être révoquées en doute, sont très-rares, et
d'ailleurs, d'autres caractères coexistent habituellement avec elles.
Le premier et le dernier des cinq arceaux qui composent l'abdo-
men, sont plus longs et plus développés que les segments moyens ;
ceux-ci sont comme écrasés entre les précédents; d'une largeur mé-
diocre sur les côtés, ils se rétrécissent par l'effet de la courbure lon-
gitudinale vers la ligne médiane et parfois même disparaissent en
partie.
Le premier arceau ventral s'est agrandi non-seulement en longueur,
mais aussi en largeur; il dépasse à cet égard la partie postérieure de
la poitrine, la déborde sur les côtés et par des prolongements latéraux
dirigés en avant, semble embrasser les parapleures métathoraciques.
Quant au cinquième ou dernier arceau ventral, quoique toujours
plus allongé que les trois précédents, il est plus étroit et se rétrécit
brusquement. Dans la très-grande majorité des espèces, il est creusé
chez les femelles d'une fossette plus ou moins profonde et de forme
variable. Les mâles en sont généralement dépourvus; cependant à
l'endroit qui correspond à cette fossette, on observe souvent soit une
légère dépression, soit un espace plus lisse ou quelque dessin formé
par la pubescence.
D'ordinaire, le dernier arceau dorsal de l'abdomen est de consis-
tance membraneuse et recouvert par les élytres; dans la section des
Camptosomes et encore par suite de la courbure longitudinale de
l'abdomen, cet arceau reste à découvert et il a gagné une consistance
cornée. En même temps, il a pris un grand développement et atfecte
le plus souvent une direction verticale. Comme cela arrive dans cer-
taines espèces, les élytres sont plus développées que d'habitude et
paraissent recouvrir l'extrémité de l'abdomen ; mais le pygidium n'en
existe pas moins et s'aperçoit lorsqu'on retourne l'insecte.
Il est admis en principe qu'un caractère acquiert une valeur d'au-
tant plus grande qu'il se révèle dans un nombre plus considérable
d'espèces. La structure de l'abdomen, telle que nous venons de l'ex-
poser, est commune à deux ou trois mille Phytophages divisés en six
tribus. Elle constitue le caractère fondamental de la division pri-
maire adoptée dans cet ouvrage.
Ainsi que nous le verrons ci-après, cette conformation de l'abdo-
men est intimement Uée à l'organisation des larves des Campto-
somes.
Il nous reste à parler des pattes. Ces organes, dans la famille ac-
tuelle, servent non-seulement à la progression, mais encore au saut
chez un grand nombre d'espèces.
L'insertion des hanches joue un certain rôle dans la classification.
Habituellement les hanches postérieures, par suite de la longueur du
métathorax , sont reportées en arrière ; le cas contraire se rencontre,
et le groupe des Timarchites est caractérisé par ce fait, que les han-
PHYTOPHAGES. H
ches postérieures ne sont pas plus éloignées des intermédiaires que
celles-ci ne le sont des antérieures.
On comprend, d'un antre côté, que les Entomologistes n'ont pas
négligé de tirer quelques bons caractères de l'éloignement plus ou
moins grand des hanches d'une seule et même paire, comparé à celui
des paires voisines. Rien de plus remarquable, sous ce rapport, qu'un
petit insecte de l'Afrique australe et appartenant à la tribu des Eu-
molpides, mais dont le genre n'est pas encore décrit. Dans ce petit
Phytophage, les hanches postérieures sont si distantes l'une de l'autre
que le bord externe des cavités cotyloïdes touche presque la marge des
élytres, et cependant ces cavités sont presque circulaires.
La forme même des hanches et leur plus ou moins grande saillie
des cavités oià elles s'articulent, peuvent servir à caractériser certains
genres et même certaines tribus. C'est ainsi que chez les Chryso-
mélides les hanches antérieures sont ovalaires et transversales, tandis
qu'elles sont arrondies chez les Eamolpides.
Quant aux cuisses, les postérieures seules demandent une mention
spéciale par le grand développement qu'elles acquièrent dans divers
groupes. Comme chacun le sait, ce développement des cuisses est sou-
vent lié à la faculté de sauter; les cuisses postérieures des Sagrides,
des Donacides, de quelques Criocérides et de la plupart des Mégalopi-
des sont plus ou moins renflées, et néanmoins ces insectes ne sautent
jamais. Le prof. Lacordaire a eu très-fréquemment l'occasion d'obser-
* ver celles de ces espèces qui vivent dans l'Amérique du Sud, et jamais,
il l'affirme d'une manière positive, il ne les a vues exécuter le plus
petit saut. Par contre, certaines Galérucides du genre Graptodera, qui
ont des cuisses grêles, jouissent à un certain degré de la faculté sal-
tatoire. On ne doit donc pas, dans le cas actuel, conclure de l'organe
à la fonction. Tel est au moins le résultat acquis dans l'état actuel de
nos connaissances. Cependant il y a lieu de croire que dans un avenir
plus ou moins rapproché, et par une étude plus attentive, on parvien-
dra, par la seule inspection des cuisses postérieures, à reconnaître
quelles espèces jouissent ou non de cette faculté de sauter. En un mot,
entre les diiférentes sortes de cuisses épaissies, oa pourra distinguer
lesquelles doivent être qualifiées de saltatoires. On sait déjà que chez
les espèces éminemment sauteuses, la cuisse est creusée en dessous
d'une rainure profonde pour loger la jambe, et que le tarse s'articule
en deçà de l'extrémité apicale de cette dernière.
Tous les Phytophages sont distinctement subpentamères; chez tous,
môme chez les plus petites espèces, on peut reconnaître, à la base de
l'article onguéal, un nodule plus ou moins distinct et qui correspond
au 4<* article des tarses des Coléoptères pentamères. Jusqu'à ce jour,
on n'a pas signalé d'exception à cette règle.
Chez tous également, les trois premiers articles des tarses sont plus
ou moins élargis. Une seule exception nous est offerte par le genre
12 PHYTOPHAGES.
Hœmonia, qui possède des tarses très-analogues à ceux des Elmis; on
sait aussi que les espèces de ce genre ont des mœurs tout autres que
celles des Phytophages en général. A la face inférieure de ces articles
élargis se trouve une pubescence serrée qui forme une espèce de
brosse plane. Cette structure est en rapport avec le genre de vie des
Phytophages^ et leur permet de parcourir en tous sens la surface po-
lie des feuilles et des rameaux des arbustes.
La forme et la grandeur relatives de ces trois premiers articles des
tarses sont infiniment variables et fournissent de bons caractères gé-
nériques. On peut se borner à signaler la forme du 3% qui est presque
constamment bilobé; il n'y a guère d'exception, sous ce rapport, que
dans la tribu des Chrysomélides, où les deux lobes sont intimement
soudés. Le bord libre qui résulte de cette soudure est en général en-
tier, deux ou trois genres seulement présentent une légère échan-
crure. Celle-ci n'est pas à beaucoup près aussi profonde que chez les
Eomolpides, et le caractère tiré du 3° article des tarses demeure tou-
jours le plus général et le plus facilement appréciable, lorsqu'il s'a-
gira de distinguer ces derniers Phytophages de la tribu des Chryso-
mélides.
Le dernier article des tarses s'articule à la base du 3'^, qu'il soit bi-
lobé ou entier. Il est plus ou moins long, plus ou moins robuste; par-
fois sa longueur dépasse à peine celle des lobes entre lesquels il est
inséré, comme on peut le voir chez les Brachydactyla, chez un grand ,
nombre d'espèces appartenant à la tribu des Cassidides et la plupart
des Hispides. Les (Edionychites de la tribu des Galérucides sont carac-
térisées par la forme de cet article onguéal, qui est renflé et comme
ampuUacé au sommet. Une dernière structure se rencontre dans quel-
ques genres (Gastroli\a, Cosmoghamma) de la tribu des Chrysomé-
lides : à la partie interne, sous l'articulation des crochets, cet article
présente une ou deux dents plus saillantes dont il est utile de tenir
compte.
Avant de terminer ces recherches, il nous reste à parler des ongles
ou crochets du 4^ article des tarses. Le prof. Lacordaire a constaté que
ces organes fournissent dans la Famille actuelle des caractères pré-
cieux par leur constance dans des groupes très-étendus. Cette opinion
a été justifiée par la suite. L'éminent entomologiste a reconnu que
ces organes affectent des formes différentes qu'il a désignées sous des
noms particuliers et dont il a donné des définitions étendues. D'après
de nouvelles recherches, nous avons modifié comme suit l'exposé des
structures variées de ces organes.
Leur articulation se fait de trois manières, et, sous ce rapport, les
crochets sont rapprochés, divergents, divariqués.
1° Crochets rapprochés, lorsqu'ils se touchent par leur face interne
sur une longueur indéterminée, sans qu'il y ait soudure entre eux.
(ZyGOGRAMMA, S.-g. MEGISTOMELA, CtC.)
PHYTOPHAGES. 13
2° Crochets divergents, lorsqu'ils s'écartent l'un de l'autre dès la
base, en formant un angle plus ou moins ouvert, mais toujours de
manière que le dos ou la partie convexe du crochet regarde en de-
hors. C'est la forme commune.
3° Crochets divariqués, quand l'écartement devient si considérable
que les crochets sont disposés en ligne droite et se regardent par leur
base, de façon que le bord convexe de l'un regarde en avant et celui
de l'autre en arrière. Cette disposition se retrouve dans bon nombre
de Chrysomélides ( Stenomeia ) et chez presque tous les Eumolpides
dont les crochets sont appendiculés.
Quant à la structure des crochets proprement dits, on observe les
formes suivantes :
1° Crochets simples, c'est-à-dire s'amincissant peu à peu en se re-
courbant de la base à leur sommet sans offrir rien de particulier. Ils
existent dans presque toutes les tribus, mais ils sont rares chez les
Eumolpides (Spilopyra, Chloropterus) et les Galérucides (Alphidia),
un peu moins chez les Criocérides, communs chez les Cryptocépha-
lides, les Hispides, les Cassidides. Les Sagrides, les Mégalopides, les
Clytrides n'en ont pas d'autres, cà quelques exceptions près,
2° Crochets sondés. Ce sont les précédents qui se sont réunis sur une
plus ou moins grande partie de leur longueur, quelquefois dans plus
des deux tiers de celle-ci à partir de leur base. Les Megascélides, la
plupart des Criocérides les ont ainsi faits.
3" Crochets bifides. Chacun d'eux est fendu, les deux pointes sont
aiguës et souvent très-inégales j l'externe, dans aucun cas, ne subit
de raccourcissement. La fissure se présente tantôt vers l'extrémité du
crochet (Heieraspis, Neculla, Euryope), tantôt vers son miheu (Chry-
socHAREs), tantôt à sa base (Metachroma, Trichotheca), et le crochet
sera toujours dit bilide, la division interne étant terminale, médiane
ou basilaire. Cette dernière forme avait été désignée sous le nom de
crochet denté par le prof. Lacordaire ; nous avons cru devoir nous
écarter de cette manière de voir, et réserver le nom de crochet denté
pour ce crochet dont le bord concave présente une dent h sa base,
comme cela a lieu souvent, par exemple chez les Téléphorides.
4° Crochets appendiculés. Cette forme consiste en ce que chaque
crochet paraît composé de deux pièces, une basilaire en carré plus ou
moins régulier, l'autre terminale beaucoup plus grêle, pareille à un
onglet et fixée au bord antérieur et supérieur de la précédente dont
elle paraît souvent séparée par une suture, sans toutefois qu'il y ait
jamais articulation proprement dite. Cotte forme est très-commune
dans la Famille des Phytophages et se rencontre à pou près dans toutes
les tribus, notamment chez les Eumolpides et les Galérucides.
5" Crochets pectines. Leur bord interne présente une suite de petites
dents, ordinairement trois, tantôt pareilles à celles d'une scie, tantôt
14 PHYTOPHAGES.
aiguës comme celles d'un peigne. Cette forme est très-rare et ne s'ob-
serve que chez quelques Cassidides (Aspidomorpha., Laccoptera).
A l'époque actuelle, l'étude des larves a pris une importance con-
sidérable qui se justifie tous les jours davantage, et peut être d'un
très-grand secours dans l'établissement des divisions primaires. Aussi,
avant de rechercher comment l'organisation des Phytophages diffère
de celle des Familles voisines, il importe de les étudier sous leurs états
primitifs.
Dans nos régions tempérées, on voit apparaître, dès les premiers
beaux jours du printemps, de rares Phytophages chargés de la pro-
pagation de l'espèce. D'ordinaire, chaque type a son arbuste de pré-
dilection, c'est le lieu de rendez-vous. L'accouplement a lieu et la
ponte s'effectue bientôt après. Au bout de quelques jours, les jeunes
larves éclosent et se mettent à ronger le parenchyme des feuilles sur
lesquelles elles sont nées. Parvenues à toute leur croissance, elles su-
bissent, soit en terre, soit sur les feuilles, leur métamorphose en nym-
phes. Les insectes parfaits font une nouvelle et courte apparition; mais
la mauvaise saison est imminente et le petit nombre d'entre eux qui
échappent à la destruction, vont chercher leurs quartiers d'hiver sous
les écorces, sous les feuilles tombées ou dans la mousse.
Tel est, parmi les Phytophages, le mode le plus général de l'évolu-
tion vitale. Dans un groupe aussi riche en types variés, il y a sans
doute de nombreuses modifications à cette règle. Pour le moment,
nous ne voyons les choses que dans leur ensemble. Par un motif sem-
blable nous ne donnerons ci-après qu'une description sommaire des
larves; les particularités de leur genre de vie, celles de leur organi-
sation trouveront mieux leur place à l'occasion de la description des
tribus ou des genres.
Ces larves sont de forme raccourcie et convexe, rarement subcylin-
drique, oblongue ou subdéprimée. Leurs téguments présentent, dans
quelques espèces, une mollesse remarquable, une couleur blanchâtre,
étiolée; le plus souvent ils sont fermes, coriaces, et, dans ce cas, tan-
tôt d'une nuance pâle avec des lignes ou des points colorés, tantôt
d'une teinte plus obscure avec un reflet métallique plus ou moins
marqué. Le corps est ordinairement formé de treize segments, y com-
pris la tète. Celle-ci est, en général, assez petite ou médiocre; elle
porte des antennes de moyenne longueur, des ocelles ou stemmates,
et des organes buccaux au complet. Les trois segments thoraciques
sont, dans quelques espèces, semblables aux segments abdom.inaux;
d'ordinaire le premier se distingue par sa forme, sa couleur et la
consistance do son arceau dorsal; en dessous, on reconnaît aisément
ces trois segments à la présence des pattes qui ne manquent jamais,
et qui toujours sont propres à la locomotion. Les segments abdomi-
naux sont fréquemment pourvus de mamelons charnus ou écailleux,
d'épines simples ou ramifiées, de tubercules sétigères. Dans le plus
PHYTOPHAGES. 15
grand nombre, le segment terminal se prolonge, en dessous, en un
tube rétractile simple ou bifide, qui sert à la progression et derrière
lequel aboutit le canal digestif.
Ces larves ont une démarche lente et traînante ; leur régime ali-
mentaire est le même que celui des insectes parfaits, les végétaux, et
plus spécialement les parties parenchymateuses des feuilles, forment
leur nourriture. Chaque espèce est, en général, affectée à une plante
déterminée, et le rameau qui, au printemps, nourrit quelques indi-
vidus à l'état parfait reçoit leurs œufs et sera, pendant l'été, dévoré
en parlie par les jeunes larves qui en sortiront.
On possède aujourd'hui des renseignements plus ou moins complets
sur une centaine de larves de cette Famille, et le nombre s'en accroît
tous les jours, grâce au zèle de quelques entomologistes modernes.
Comparé à la multitude des insectes parfaits, ce nombre est encore
bien restreint, et malheureusement la science ne possède pour ainsi
dire aucun renseignement sur les états primitifs de deux tribus exo-
tiques, celle des Sagrides et celle des Mégalopides.
Un point très-intéressant de l'histoire de ces larves est sans contre-
dit l'élude des moyens auxquels elles ont recours pour se protéger,
soit conire les intempéries de l'air ou l'ardeur du soleil, soit contre
leurs ennemis. Ils consistent dans l'emploi de leurs excréments dont
elles se recouvrent, ou bien au moyen desquels elles se façonnent des
espèces de cellules où. elles peuvent se retirer en entier.
Dans l'état actuel de la science, les divisions que l'on peut établir
pour les insectes parfaits ne concordent pas avec celles des larves, et
malgré nos recherches, nous n'avons pas été plus heureux que nos
devanciers. A défaut de cette concordance, les larves des Phytophages
se divisent en trois sections, selon qu'elles sont nues ou recouvertes
par leurs déjections ou protégées par un fourreau ; les deux premières
sections se subdivisent elles-mêmes en groupes secondaires. Le tableau
suivant résume les caractères de ces larves diverses, et indique d'une
manière sommaire à^,quelles tribus elles correspondent.
I. Larves nues.
A. Larves allongées, subcylindriques, blanchâtres, vivant au collet
des plantes aquatiques. — Nymphes également immergées, renfermées
dans des coques fixées aux radicelles de ces plantes. — Donacides.
B. Larves mineuses, plus ou moins allongées, sublinéaires ou atté-
nuées aux deux bouts. — Subissant leurs métamorphoses dans l'inté-
rieur de la feuille où elles ont vécu. — Hispides, Halticides (pars).
C. Larves courtes, ovalaires, très-convexes en dessus, de teinte pâle
avec des dessins colorés ou de couleur sombre à reflet métallique, vi-
vant à découvert sur les plantes, subissant leurs métamorphoses en
terre ou sur les végétaux. — Chrysoraélides, Eumolpides, Galéru-
cides.
16 PHYTOPHAGES.
II. Larves coprophores.
A. Larves courtes, ovalaires, très-convexes en dessus, de couleur
foncée, dépourvues d'appareil spécial pour supporter leurs excré-
ments. — Nymphes hypogées. — Criocérides.
B. Larves courtes, ovalaires, suhdéprimées, épineuses, portant leurs
excréments sur une fourche mobile et lixée à la face supérieure du
dernier segment anal. — Subissant leurs métamorphoses attachées aux
feuilles. — Cassidides.
in. Larves tubicoles.
Larves allongées, blanchâtres, recourbées sur elles-mêmes à partir
des premiers segments abdominaux, logées dans des fourreaux por-
tatifs et y subissant leurs métamorphoses. — Clytrides, Cryplocépha-
lides, Chlamydes, etc.
Cette division est à peu de chose près la même que celle adoptée
par le prof. Lacordaire, et exposée dans l'introduction de sa Monogra-
phie des Phytophages (1), division que nous avons reproduite dans le
catalogue des larves des Coléoptères (2). Les seules différences rési-
dent dans la disposition générale et la suppression d'un groupe, par
suite de la réunion en un seul des deux divisions des larves mineuses.
Ces deux divisions ne paraissent pas assez tranchées, et, d'un autre
côté, d'après les découvertes récentes, les larves des Halticides seraient
bien moins souvent mineuses qu'on ne l'avait supposé d'abord. Dans
ce cas, elles se rapprocheraient beaucoup plus des larves des Galéru-
cides, et seraient comprises en partie dans la même subdivision.
Telle est, d'une manière générale, et pour autant que le permet
l'état actuel de nos connaissances, l'organisation des larves des Phyto-
phages. Celle des insectes parfaits a été exposée dans son ensemble et
dans ses modifications principales. On peut maintenant rechercher en
quoi cette organisation diffère de celle des Familles voisines, et ten-
ter de tracer les limites des unes et des autres.
11 serait tout à fait superflu d'exposer les caractères distinctifs des
Phytophages, comparés à ces Familles si nombreuses que compren-
nent les grandes sections des Coléoptères pentamères, hétéromères et
trimères. Cette distinction est élémentaire, et la comparaison ne peut
porter que sur les Familles qui se partagent, dans l'état actuel de la
science, les Coléoptères suhpentamères.
Dans les tomes VI et Yll du Gênera, le prof. Lacordaire a réparti
cette immense quantité d'insectes, que l'on comprenait sous les noms
de Curculionides et de Xylophages (pars), en cinq Familles qui sont :
les Curculionides, les Scolytides, les Brenthides, les Anthribides, les
(1) Lacordaire, Monogr. des Col. subpenl. Introd. p. XL.
(;2) Chapuis cl Candèze. Cat. des Larves des Coléopt. — Dans le t. VIll des
Mémoires de la Soc. royale des Scieuce» de Liège, p. 252.
PHYTOPHAGES. 17
Bruchides. Le reste des subpentamères, non compris les Phytophages,
se compose des Longicornes et des Erotyliens.
Nous avons donc à établir la comparaison des Phytophages avec sept
Familles différentes. La première et la plus importante d'entre elles
est celle des Curculionides ; elle se distingue facilement par la forme
de la tête prolongée en rostre, par Tabsence de labre, par les antennes
claviformes et souvent coudées.
Dans les derniers Comptes-rendus des Progrès de l'Entomologie,
Erichson avait réuni les Scolytides aux Charançons, en se basant sur-
tout sur la conformation des larves qui sont apodes dans Tun et l'autre
groupe. Si le Prof. Lacordaire les a de nouveau séparés, ce n'est pas
qu'il n'en reconnaisse les affinités, puisque, dans son dernier ouvrage,
les Scolytides se trouvent intercalés entre les Curculionides et les An-
thribides, que l'on avait coutume de réunir sous un même titre. Quoi
qu'il en soit, nous distingu'erons également les deux Familles, et nous
devrons indiquer en quoi les Scolytides diffèrent des Phytophages;
les premiers affectent une forme plus ou muins cylindrique dont il est
très-peu d'exemples chez les seconds (Pachnephorus, Mtochrous). Un
caractère plus important réside dans la forme des antennes où l'on
peut distinguer un scape, un funicule et une m;issue; celle-ci est sou-
vent orbiculaire, parfois oblongue; un seul genre de Hispide (Micro-
rhopala) présente quelque chose d'analogue. Il est tout aussi facile
de déduire un bon caractère distinctif de la structure des tibias, dont
le bord externe est toujours pourvu d'épines ou de dentelures chez les
Scolytides, tandis qu'il est constamment simple et entier chez les Phy-
tophages.
La troisième Famille est celle des Brenthides. Comme chez les Cur-
culionides, il y a absence de labre, les antennes sont claviformes, et
toujours le pronotum est confondu avec les flancs du prothorax. Ce
dernier caractère ne se retrouve, à notre connaissance, que chez
quelques Eumolpides et chez les Eupodes. Chez les autres Phyto-
phages, le pronotum est séparé des flancs par une arête plus ou
moins saillante; chez tous il y a un labre et des antennes non clavi-
formes.
Il faut recourir à d'autres organes pour distinguer les Anthribides,
qui s'éloignent considérablement des Curculionides par la forme de la
tête, la brièveté et la largeur du museau, la présence du labre et leurs
antennes souvent droites; tous caractères qui les rapprochent des Phy-
tophages, ou au moins de quelques-uns de leurs genres. Chez les An-
thribides, la forme des tar.-es est différente, et presque chez tous, le
3"= article est très-petit et comme enfoui entre les -iobes du 2% tandis
que chez les Phytophages, le 3^ article, qu'il soit simple ou bilubé,
est toujours au moins aussi large que le 2*^. Un autre caractère, plus
général encore, réside dans la forme du sous-menton qui est disposé
en croissant, fortement échancré, souvent porté par un pédoncule et
ColéopUres, Tome X. ,2
18 FHTTOPHAGES.
entre les lobes duquel est logée la lèvre inférieure. Aucun Phytophage
ne présente rien de pareil.
Le Prof. Lacordaire (i) considère les Bruchides comme plus voisins
des Phytophages que des Curcuhonides ou des Anthribides. En effet,
en parcourant la diagnose qu'il a tracée de cette famille, on s'aper-
çoit que les caractères distinctifs que nous avons invoqués josqu'ici
ne sont plus d'aucune utilité j la tête se termine non par un rostre,
mais par un simple museau, comme chez un grand nombre de Phy-
tophages j le labre existe, les antennes sont dentées en scie ou pecti-
nées, rarement en massue, etc. Si l'on comp;ire, ajoute cet émment
entomologiste, l'organisation des Phytophages à celle des Bruchides,
il y a une difficulté sérieuse et peut-être insoluble à découvrir quel-
que caractère qui les distingue l'une de 1 autre. L'inutilité des recher-
ches que nous avons faites, nous a convaincu de la vérité de ces
paroles. Dans cette extrémité, il ne reste d'autre alternative que de
passer en revue les différents genres des Bruchides, et de rechercher
en quoi chacun se caractérise et se distingue des Phytophages : les
Urodon ont des antennes subclaviformes et légèrement perfoliées;
chez les Spermophagus, les hanches postérieures sont fortement dila-
tées et recouvrent en grande partie le premier arceau ventral. Enfin
chez les Bruchus, les épisternums du mésothorax et du métathorax
sont très-développés comparativement aux épimères correspondantes.
Ces caractères sont étrangers aux Phytophages.
Il est presque tout aussi difficile, ce qui paraîtra bien étrange de
prime abord, de séparer nettement les Phytophages des Longicornes;
ces types ont un faciès tellement différent qu'une observation atten-
tive peut seule nous convaincre qu'il n'existe pas un seul caractère
qui puisse marquer la limite précise de l'un et de l'autre. Dans la
très-grande majorité des cas, rien n'est plus facile de distinguer un
Longicorne d'un Phytophage, la forme du corps, la longueur des an-
tennes suffisent. Mais il est certaines espèces de la Tribu des Sagrides,
tels que les Megamekus, les Pulyoptilus qui pourraient, à la première
vue, être regardés comme des Longicornes; les Donacides avaient été
classées parini les Lepturètes par Linné et par plusieurs des auteurs
qui l'ont suivi. Si Ton se contentiil du faciès, la méprise serait iné-
vitable à l'égard du Loxopleurus cerambotdes, cette Œdit)nychite
bizarre qui a été découverte dans ces derniers temps. Quoi qu'il en
soit, chez le plus grand nombre des Longicornes, la languette est très-
déveluppée, membraneuse ou subcornée, et plus ou moins échancrée.
On ne reconnaît de structure analogue que chez les Mégalopides et un
certain nombre de types de la Tribu des Sagrides; mais chez ces Phy-
tophages, les cuisses postérieures sont plus ou moins épaissies et den-
tées à leur bord inférieur. D'autre part, les Longicornes ont presque
(1) Gênera d. Coléop. t. VII, p. 483, 598.
PHYTOPHAGES. 19
toujours, à part les Lepturètes, les yeux profondément bilobés et les
antennes insérées sur les canthus oculaires.
Il nous reste à établir le parallèle des Erotyliens et des Phytophages;
il ne sera ni bien long, ni bien difficile; les premiers ont toujours des
antennes distinctement claviformes, et si plusieurs Hispides présen-
tent quelque chose d'analogue, en y regardant de près on saisit im-
médiatement la différence; la massue des Erotyliens est fortement
comprimée, tandis qu'elle est cylindroïde chez les Hispides en ques-
tion. D'ailleurs on s'aperçoit, même à un examen superficiel, que les
premiers ont une structure différente de celle des Phytophages, les
tégum.pnts sont plus fermes, les parties du corps plus étroitement ar-
ticulées entre elles, et puis les caractères du menton, si constants chez
les Erotyliens, établissent entre les deux groupes une séparation nette
et tranchée. Jamais les Phytophages ne présentent rien d'analogue à
ce menton de forme pyramidale, souvent tricuspide en avant, qui est
propre aux Erotyliens et qui subit à peine quelques légères modifi-
cations dans certains genres.
Comme on a pu en juger par ce qui précède, la séparation des Phy-
tophages et des autres Familles de la section des Subpentamères n'est
pas toujours exempte de difficultés; mais, abstraction faite de certaines
formes de transition, de certains types aberrants, la séparation est
bien réelle et confirmée, au point de vue purement scientifique, par
l'étude des états primitifs des insectes de ces diverses famihes.
Ainsi les larves des Longicornes sont linéaires, allongées, subdépri-
mées en dessus et en dessous, la bouche est portée directement en
avant, les pattes, lorsqu'elles existent, sont très-faii)les et inhabiles à
la locomotion. Au contraire, les larves des Phytophages sont co'.u'tes,
très-souvent fortement convexes en dessus, la bouche dirigée oblique-
ment, ou bien directement en bas; dans toutes les espèces connues,
le corps est pourvu de pattes au moyen desquelles l'insecte se trans-
porte, sinon rapidement, au moins avec une certaine facilité d'un
point à un autre. Chez les Curculionides, les larves sont apodes dans
ia très-grande maj(jrité des espèces. Diuis quelques cas exception-
nels, on observe des rudiments de p:ittes terminés plutôt par des
soies rigides que par de véritables crochets. Les larves des Scolytides,
si bien connues par leurs ravages, sont toujours apodes.
Selon toute probabilité, nous ne connaissons pas les larves des Bren-
thides; celles qui ont été décrites comme appartenant à des espèces de
ce groupe, réclament une nouvelle détermination. On connaît mieux
celles des Anthribides. Parmi celles-ci, quelques espèces sont pour-
vues de pattes, d'autres n'ont que de fausses pattes ou pseudapodes
thoraciques très-contractiles; mais, pour autant que nous les connais-
sions, on les distinguera toujours avec facilité de celles des Phytopha-
ges par l'absence d'ocelles et l'étal rudimentaire des antennes.
De même que pour les insectes parfaits, la distinction des larves des
20 PHYTOPHAGES.
Bruchides et celles des Phytophages, devient plus difficile. Il paraî-
trait que chez les petites espèces [Bruchus pisi, D. lenlis), les larves
seraient apodes. MM. Letzner et Heeger le disent positivement. Du
reste, les pattes, lorsqu'elles existent même chez les grandes espèces,
sont toujours très-courtes et rudimeMtaires; il en serait de même des
antennes composées seulement de deux articles, dont le dernier séti-
fornie. Il existe toujours une différence notable entre ces larves et
celles des Phytophages, où les antennes sont formées de 3 et de 4 ar-
ticles, où les pattes sont Lien développées, terminées chacune par un
crochet distinct. En effet, les larves des Bruchides, destinées à vivre
dans l'intérieur des graines, ont très-rarement l'occasion de changer
de place, tandis que celles des Phytophages, vivant en général sur les
feuilles des végétaux, doivent avoir la faculté de se mouvoir avec une
certaine facilité.
L'histoire scientifique des Phytophages a été exposée avec de grands
développements par le Prof. Lacordaire dans sa Monographie des Co-
léoptères subpentamères. Cet excellent chapitre, et les limites res-
treintes que comporte un Gênera, dispensent d'entrer, à cet égard,
dans de longs détails.
Les Phytophages connus de Linné, au nombre de 151, sont répar-
tis dans la 12"= édition du Sijstema Natura (1767) en trois genres :
HisPA, Cassida et Cbrysomela, à l'exception d'une Donacie inscrite
sous le nom de Leplura. Fabricius, dans son principal ouvrage, le
Systema Eleutheratorum (1801), résumant les découvertes de ses de-
vanciers, fait connaître presque six fois autant d'espèces qu'il divise
en 17 genres. Ceux-ci se trouvent encore disséminés çà et là et sans
aucune liaison entre eux. Olivier, appréciant mieux les rapports des
uns et des autres, les a décrits et rassemblés dans les tomes V et Vi
de son Entomologie (1807-1808); il admet la majorité des genres de
Fabricius et en ajoute quelques autres.
A peu près simultanément, deux Entomologistes célèbres, Latreille
(1790) et lUiger (171)8), faisaient faire un grand pas à la science dans
l'appréciation des rapports de ces insectes entre eux; l'un et l'autre
avaient en vue leur disposition naturelle.
Bientôt après, Latreille (1802-1805) lit paraître son premier grand
ouvrage, et les différents genres des Phytophages qu'il avait admis se
trouvent compris dans un seul groupe, qu'il désigna sous le nom de
Chrysomélines.
En 180G, Duméril a publié sa Zoologie analytique, dans laquelle
les divers groupes du Règne animal sont brièvement caractérisés dans
des tableaux analytiques. La section des Tétramères y est divisée en
cinq familles, dont une est constituée par les insectes actuels qui por-
tent le nnin de Phytophages. Depuis cette époque, ce nom, que le Prof.
Lacordaire a jugé le plus convenable, a été généralement admis.
Dans l'un de ses ouvrages, Latreille avait émis d'une manière du-
PHYTOPHAGES. 21
bitative l'opinion que ses Chrysomélines devraient être divisées en
deux groupes. Cette idée se trouve réalisée dans ses Considérations
générales sur les Crustacés, les Arachnides et les Insectes (1810), et,
au lieu d'un seul groupe, il en reconnaît deux, les Criocérides et les
Chrysomélines. Cette division a toujours été maintenue par lui, seu-
lement les groupes ont changé de noms : les Criocérides forment les
Eupodes, et les Chrysomélines les Cycliques.
Sauf dans son premier ouvrage, le Précis des caractères génériques
des Insectes, Latreille a toujours considéré les Clavipalpes ou Eroty-
liens, comme formant une division tout à fait distincte et d'égale va-
leur aux autres groupes qui se partageaient les Telramères. Sous ce
rapport, le comte Dejean a profondément modifié la méthode de La-
treille, en réunissant, dès la i^'^ édition de son Catalogue, les Eupodes,
les Cycliques et les Erotyliens, pour n'en former qu'une seule famille
qu'il désignait sous le nom de Chrysomélines.
Il nous resterait encore à exposer la classification proposée par
Spinola. Prenant pour base de ses divisions, les organes locomoteurs
des Insectes, Spinola est arrivé à des résuUats très-différents de ceux
de Latreille et de ceux qui sont aujourd'hui universellement adoptés.
Dans cet état de choses, ils n'ont plus guère qu'un intérêt historique j
néanmoins Spinola a eu le grand mérite de mettre en relief des
caractères très-importants, notamment la structure inférieure des
segments thoraciques, la forme des hanches antérieures et intermé-
diaires; aussi, le prof. Lacordaire, tout en différant de vues, rend
un brillant hommage aux travaux entomologiques de Spinola.
On peut résumer de la manière suivante, l'état de la science à
l'époque où le professeur de l'Université de Liège entreprit son grand
travail monographique : les insectes que Duméril avait nommés
Phytophages, formaient dans les ouvrages de Latreille deux groupes
distincts, celui des Eupodes et celui des Cycliques, et le comte Dejean
avait réuni sous le nom de Chrysomélines, non-seulement les deux
groupes ci-dessus, mais encore les Clavipalpes. La manière de voir
de Lacordaire emprunte quelque chose à chacun de ces auteurs :
Sous le nom de Phytophag'es, il réunit comme Dejean les Eupodes et
les Cycliques, mais il distingue, comme Latreille, les Clavipalpes
pour en former un groupe distinct.
Quant à la disposition méthodique des genres, Latreille, dans l'His-
toire naturelle des Crustacés et des Insectes, les avait groupés de la
manière suivante : i° Criocérides, comprenant les genres Sagra, Do-
NACiA, ORSODACNAetCKiocERis; 2'' Chrysomélines propres, renfermant
les ClTTRA, CrYPTOCEPHALUS, ElMOLPUS, CHRYSOMnLA, COLASPIS,
Megalopus, Galeruca, Hispa et Cassida.
Cette disposition est très-remarquable et peu différente de celle
adoptée par Lacordaire, quoiqu'un ne comprenne pas pourquoi il a
séparé les Colaspis des Elmolpus et placé les Megalopus entre les
92 PnTTOPHAGES.
CoLASPis et les Galeruca. Les changements que Latreille y a apportés
par la suite, n'ont servi qu'à la rendre moins naturelle.
Les sous-divisions de la famille ne sont pas indiquées dans le
Catalogue du comte Dejean, mais il est facile de s'en faire une idée
en examinant l'ordre dans lequel se trouvent disposés les genres
typiques; en ne citant que les principaux, voici comment ils se trou-
vent classés : Donacia, Sagra, Megalopcs, Orsodacna, Crioceris,
HisPA, Cassida, Galeruca, Altica, Chrysomela, Colaspis, Eumolpus,
Chlamys, Clytra, Cryptocephalus. Le nombre des genres admis
par Dcjean et par M. Chevrolat son collaborateur, s'élève au chiffre
de 288, comprenant plus de trois mille espèces.
Ces entomologistes distingués n'ont pas fait connaître les principes
qui les ont guidés dans l'arrangement de ces séries génériques; il
serait superflu et très-long d'en faire la critique. A peu de chose
près, le prof. Lacordaire a suivi l'ordre indiqué primitivement par
Latreille, seulement au lieu de deux groupes primaires, les Eupodes
et les Cycliques, il en établit onze, qu'il range en deux Légions : la
première, celle des Aposlasicérides, comprend les espèces dont les
antennes sont écartées à leur base et qui composent les tribus des
Sagrides, Donacides, Criocérides, Méyalopides, Clytrides, Cryptocé-
ph.aUdes., Eumolpides, Ckrysomélides; la seconde légion, celle des
Mélopocérides, renferme les tribus des Galérucides., Hispides, Cassi-
dides, c'est-à-dire les espèces chez lesquelles les antennes sont rap-
prochées au point d'insertion, que celle-ci ait lieu sur le front ou en
arrière.
Ainsi que le fait observer M. L. Fairmaire dans le Gênera des
Coléoptères d'Europe (1), cette première division admet des excep-
tions nom.breuses. En effet, il faut bien reconnaître qu'il est une
foule de Galérucides qui n'ont pas les antennes plus rapprochées à
leur base que les Donacides; au contraire, certains genres ont ces
organes évidemment plus écartés. L'insertion des antennes, lorsqu'on
y regarde de près, est légèrement différente : chez les Galérucides,
elle a lieu généralement entre les yeux, tandis que chez les Donacides,
elle se trouve plus rapprochée des organes buccaux.
Cette considération a frappé M. L. Fairmaire et il s'en est servi
pour établir sa division primaire. D'après ce savant et infatigable
entomologiste, les Phytophages se partagent en deux groupes : dans
le premier, les antennes sont insérées entre les yeux ou près de leur
bord antéro-interne; dans le second, l'insertion a lieu au sommet du
front ou dans un point plus ou moins rapproché de l'espace qui
sépare les yeux.
Si M. L. Fairmaire s'était borné à signaler ce seul caractère pour
différencier les deux groupes, sa division ne serait pas d'un usage
(1) Fairmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 205.
FHTTOFHÀOES. S3
plus commode que celle du prof. Lacordaire ; mais il ajoute d'au-
tres notes distinctives, et sa division est en réalité plus nette-
ment tranchée. Elle a néanmoins le défaut, ainsi que l'auteur Ta
reconnu lui-même, de partager les Phytophages en deux sections
très-inégales : la première comprend tous ces insectes, sauf la tribu
des Hispides et ceile des Cassidides, qui, à elles deux, composent la
seconde.
Dans ces conditions, la tâche de rechercher d'autres points de
départ pour arriver à une solution s'imposait en quelque sorte à
nous. Grâce à l'étude des larves des Coléoptères, que nous avons faite
en collaboration avec notre ami, le docteur Candèze, nous avons été
mis sur la voie d'une division que nous ne donnons pas pour parfaite,
mais seulement comme préférable. L'édifice de la science ne se bâtit
pas en un jour; nos prédécesseurs en ont jeté les fondements, et
chacun, selon la mesure de ses forces, rassemble des matériaux ou
procède à leur coordination.
Les Phytophages paraissent pouvoir se diviser en quatre sec-
tions :
1. EuPODEs, comprenant trois tribus : les Sagrides, les DonacideSy
et les Criocérides.
IL Camptosomes, formés par six tribus : Mégascélides, Mégalo-
pides, Clytrides, Cryptocéphalides, Chlamydes, Sphœrocharides.
III. Cycliques, renfermant quatre tribus : Lamprosomides, Eumol-
pides, Chrysomélides, Galérucides.
IV. Cryptostomes, que constituent les Hispides et les Cassidides.
Comme on peut en juger par ce tableau, l'arrangement systéma-
tique des tribus diffère peu de celui suivi par le prof. Lacordaire
dans sa belle Monographie. Cet éminent entomologiste, dont tout le
monde apprécie k science et la sagacité, avait parfaitement reconnu
les affinités des différentes tribus entre elles.
Quoique les caractères de ces quatre sections doivent être exposés
d'une manière plus complète dans la suite de cet ouvrage, il n'est
cependant pas hors de propos de signaler brièvement en quoi elles se
différencient l'une de l'autre.
Le nom seul de Cryptostome indique que les espèces ainsi désignées
sont caractérisées par la position de la bouche. On sait, en effet, que
chez les Hispides et les Cassidides, le front a sa partie antérieure
infléchie en bas, sous un angle plus ou moins marqué ; ce mouvement
a reporté les organes buccaux en arrière et il faut retourner l'insecte
pour les apercevoir. A cette conformation, étrangère aux autres Phyto-
phages, il faut ajouter que les antennes, contiguës à leur base, sont
insérées sur le front ou près du verttx, que l'article onguéal dépasse
peu ou point les lobes du troisième article des tarses.
24 PHYTOPHAGES.
La section des Camptosomes paraît tout aussi bien limitée que la
précédente. Ce mot, qui signifie corps courbé, quoique rappelant la
structure des larves, n'est pas tout à f.iit inapplicable aux insectes
parfaits. Ceux-ci présentent une conformation abdominale tout autre
que celle qu'on observe dans les autres sections. Cette partie du corps
offre dans son ensemble une double courbure : l'une dans le sens
transversal, l'autre dans Ip sens du diamètre longitudinal; il est très-
rare de rencontrer des espèces oii l'appréciation de cette double cour-
bure présente quelque difficulté. D'autre part, les trois segments
intermédiaires sont rétrécis dans leur milieu; au contraire, le dernier
et le premier sont toujours plus allongés et celui-ci, par des prolon-
gements latéraux, embrasse les parapleures métathoraciques. Ce
caractère n'avait pas échappé au prof. Lacordalre, mais il n'en avait
reconnu ni la portée, ni la cause première. En effet, le développement
anormal du premier arceau ou plutôt la structure entière de l'abdo-
men, correspond, ainsi que nous le verrons plus tard, à la forme des
larves. Les Phytophages camptosomes, sous leur forme primitive,
sont des larves tubicoles.
Des six tribus que renferme cette deuxième section, quatre sont
bien connues; nous avons dû en créer deux autres, celle des Mégas-
célides et celle des Sphœrocharides ; l'un et l'autre ne contiennent
qu'un petit nombre de types génériques, mais ce sont des formes de
transition qu'il convenait de porter au rang de tribu, afin de com-
pléter autant que possible la série naturelle. Deux autres groupes,
créés par le prof. Lacordaire, celui des Chlamydées et celui des
Lamprosomidées, ont été élevés au même rang pour des motifs ana-
logues et qui seront développés plus tard.
Les deux dernières sections sont celle des Eupodes et celle des
Cycliques. Comme on le sait, ce sont des noms inventés par Latreille;
leur signification ne s'applique pas aux insectes qu'ils désignent,
d'une manière plus rigoureuse quelle ne le faisait dans les ouvrages
de Latreille ; mais le désir de ne pas produire sans nécessité des noms
nouveaux, nous a fait passer sur ce léger inconvénient; les mots
changeu't souvent de signification et d'autres ne seraient peut-être
pas à l'abri de tout reproche. Quoi qu'il en soit, les Eupodes com-
prennent, comme l'avait voulu Latreille, les Sagrides, les Donacides,
les Criocérides, c'est-à-dire ces Phytophages chex lesquels le prono-
tum est toujours, à peu d'exceptions près, notablement plus étroit que
les élytres à leur base. A ce caractère, il faut en ajouter un autre qui
est au moins aussi imxportant. C'est que chez tous, le pronotum est
confondu avec les flancs du prothorax. En un mot, il manque de bords
marginaux. Deux ou trois types, à ma connaissance, font exception à
cet égard.
Les Cycliques renferment quatre tribus, les Lamprosomides, les
Eumolpides, les Chrysoméhdes et les Galérucides. Cette section, la
EUPODES. 2S
plus riche en types génériques, se distingue avec facilité de la précé-
dente par la largeur du pronotum comparé à celle des élytres, et par
la présence constante de bords latéraux plus ou moins accentués. Ces
derniers ne manquent complètement que dans un petit nombre d'Eu-
molpides.
Pour résumer ces caractères, nous tracerons le tableau ci-dessous.
I. Front brusquement replié en dessous, bouche refoulée _
en arrière. IV. Cryptostomes. /; 2- "*
II. Front normal, plan ou convexe; bouche proclive ou
infléchie.
A. Abdomen à segments intermédiaires rétrécis dans leur
milieu ; un pygidium. II. Camptosomes. ,
A'. Abdomen normal, segments intermédiaires non ré-
trécis au milieu; pas de pygidium.
B. Pronotum plus étroit que les éiytres, dépourvu de
bords latéraux. I. Eupodes.
B'. Pronotum aussi large, ou peu s'en faut, que les ély-
tres, muni de bords latéraux. III. Cycliques. '
SECTION I.
EUPODES.
Tête bien dégagée du prothorax et séparée de lui par un étrangle-
m.ent plus ou moins apparent, à bouche portée en avant et un peu
en bas. — Antennes filiformes, grêles ou légèrement épaissies, attei-
gnant le plus souvent la moitié de la longueur du corps, rarement
plus longues, insérées en avant de la face, au bord antéro-interne des
yeux, tantôt distantes l'une de l'autre à leur base, tantôt légèrement
rapprochées. — Prothorax subcylindrique ou légèrement cordiforme,
rétréci vers la base dans la très-grande majorité des espèces; prono-
tum presque toujours confondu avec les flancs du prothorax, et plus
étroit que les élytres à leur base. — Prosternum peu développé, sou-
vent réduit à une lamelle et caché entre les hanches. — Abdomen
plan ou convexe transversalement, premier segment toujours beau-
coup plus long que chacun des suivants. — Pattes longues et robus-
tes, débordant presque toujours sur les côtés du corps, et souvent les
cuisses postérieures très-développées:
Les insectes qui composent cette première section sont répartis en
trois tribus bien définies. Ils ont un faciès commun résultant de la
distinction nette et tranchée qui se trouve entre la tête, le prothorax
et les parties du corps que recouvrent les élytres.
La tête est de forme ovalaire, plus ou moins prolongée en avant
8(J PHYTOPHA&IS.
par un museau de forme variable, presque toujours portée par un cou
distinct, comme cela a lieu chez les Criocérides, et bien dégagée du
prothorax ; la bouche est dirigée obliquement en avant.
Le prothorax, à son tour, est libre entre les deux parties dont il forme
la jonction; il affecte une forme irrégulièrement cylindrique; le pro-
notum est confondu avec les, flancs du prothorax, sauf dans quelques
genres (Rhœbus, Aulacoscelis). Par suite d'une légère dilatation an-
térieure, il devient subcordiforine dans quelques types; il est toujours
moins large à sa base que les élytres. Le prosternum est apparent et
un peu convexe entre les hanches dans les Sagrites; il est réduit à une
mince lamelle peu saillante dans les autres groupes, de sorte que les
hanches peuvent se toucher; l'abdomen est plan ou légèrement con-
vexe en travers; jamais il n'est courbé dans le sens de sa longueur;
le premier segment est plus long que chacun des suivants.
Les caractères que nous venons d'exposer distinguent bien les Eu-
podes des Camptosomes et des Cryptostomes. On pourrait en dire au-
tant de la majorité des Cycliques; mais il est deux tribus, celle des
Eumolpides et celle des Galérucides, qui présentent d.ms quelques
types la même forme générale. Néanmoins, les dernières se recon-
naissent par l'insertion antennaire qui a lieu sur le front, entre les
yeux ou dans un point plus ou moins rapproché du vertex; en même
temps, ces organes sont insérés assez près l'un de l'autre. Quant aux
Eumolpides, ils se distinguent par leur forme plus massive, par la
présence d'un prosternum plus large, et sauf quelques rares excep-
tions, par les bords latéraux qui séparent le pronotum des flancs du
prothorax.
Les trois tribus de cette première section se difï'érencient l'une de
l'autre par les caractères suivants :
L Antennes un peu rapprochées à leur base. Donacides.
IL Antennes séparées par toute la largeur du front.
A. Languette développée, inembraneuse ou cornée et fissile. Sagrides.
A'. Languette petite, cornée, entière. Criocérides.
TRIBU I.
SAGRIDES.
Tête oblongue, dégagée du prothorax, portée par une espèce de
cou, le plus souvent munie d'un museau distinct, parfois assez al-
longé, à bouche dirigée obliquement en avant; épistome plus ou
moins bien limité, labre transversal, peu saillant; mandibules mé-
diocres, à extrémité entière, par exception lé.qèrement iissile (Ame-
talla, Cheiloxena). — Organes buccaux à peine variables. — Lan-
guette grande, tantôt membraneuse, translucide, échancrée ou bilo-
SAGBIDSS. 37
bée, tantôt coriace ou semi-cornée, et, dans ce cas, presque toujours
fissile. — Yeux entiers ou échancrés. — Antennes écartées Tune de
l'autre, insérées au bord antérieur et un peu interne des yeux. —
Prothorax très-variable, toujours plus étroit à sa base que les élytres.
— Elytres oblongues, à épaules saillantes, recouvrant complètement
l'abdomen. — Prosternum distinct entre les hanches antérieures
(Rhœbus excepté). — Abdomen plan ou légèrement convexe, à pre-
mier segment du double plus long que chacun des trois suivants, —
Pattes généralement robustes, hanches antérieures de forme varia-
ble; cuisses fortes, les postérieures souvent renflées et difformes;
tarses allongés, médiocrement dilatés, terminés par des crochets sim-
ples, rarement bifides.
La tribu des Sagres, ainsi qu'il l'avait dénommée, a été indiquée
par Latreille et définie par le Prof. Lacordaire, Limitée d'abord à
quelques genres, elle a été considérablement enrichie dans la mono-
graphie des Coléoptères subpentamères Phytophages. Les entomolo-
gistes modernes, depuis la publication de cet ouvrage remarquable,
y ont ajouté plusieurs coupes génériques nouvelles : Germar a créé
le genre Polyoptilus, M. Baly a fait connaître les Cheiloxena, les
DuBOULAïA. Enfin, les genres Rhœbus et Edbaptus, que l'auteur de
la Monographie des Phytophages avait placés dans la Tribu des Crio-
cérides, ont paru devoir rentier dans lu coupe actuelle. Il en est de
même du genre Aulacoscelis que l'on avait regardé comme une
Chrysomélide. Ces transpositioHS paraissent justifiées, d'un côté, par
les caractères propres des types qui en font l'objet, et, en second lieu,
par cette considération, qu'ils semblaient altérer l'homogénéité des
Tribus dans lesquelles ils avaient été rangés.
A l'exemple du Prof. Lacordaire et des auteurs qui l'ont suivi,
nous placerons la Tribu des Sagrides en tète de la famille des Phy-
tophages. Les affinités que l'on observe entre plusieurs des groupes
qui la composent, notamment des Mégamérites, des Carpophagites et
les autres grandes familles de la section des Tétramères, surtout des
Longicornes et des Curculionides, doivent remporter sur les analo-
gies qui semblent relier les Donacides aux Lepturètes. Les genres
Megamerus, Prionesthis, Polyoptilus ont tout à fait emprunté le
faciès des Longicornes; ils les rappellent par leurs caractères les plus
saillants, la forme allongée du corps et la grande longueur des an-
tennes. Si l'on examine le premier de ces genres d'une manière plus
détaillée, on reconnaît bientôt que ses organes buccaux correspon-
dent assez exactement à ces mêmes parties chez les Longicornes,
D'autre part, le genre Cheiloxena, quoique d'un faciès un peu diffé-
rent, présente cette particularité, si saillante chez les Lamiaires, d'a-
voir le chaperon Ubre et articulé avec la partie antérieure de la tête.
Les Polyoptilus font penser à certaines espèces de Grammoptera.
28 PHYTOPHAGES. /
Mais à côté de ces analogies, il y a des différences notables entre ces
mêmes Lungicornes et les types que nous avons à examiner. Ainsi
leur bouche se prolonge en une et^pèce de museau, les antennes sont
insérées sur le front d'une manière différente, leurs yeux sont entiers,
à quoi il faut ajouter que les pattes ont une structure différente, que
les tarses sont plus larges, à 3« article bilobé, que les cuisses posté-
rieures sont le plus souvent fortement renflées, caractère qui fait dé-
faut chez les Ijongicornes et que nous retrouverons fréquemment
dans les tribus suivantes.
Notre second groupe, les Carpophagites, dans leurs analogies avec
les Curculionides, ne sont pas moins dignes d'attention, et des ento-
mologistes distingués ont placé parmi les Bruchides les deux genres
de ce groupe. Enfin, les Rhœbites paraissent établir certaines rela-
tions entre divers genres de la section des Hétéromères et la Tribu
des Mégalopides.
Ces quelques considérations justifient la place assignée à la Tribu
des Sagrides en tète de la famille actuelle. Elle se relie d'une ma-
nière tout aussi évidente aux divisions suivantes. Ainsi les Mécyno-
dérites conduisent aux Criocérides, puisque le type du genre, la Me-
cxjnodera coxalgica, avait été rangée d'abord parmi les Lema ; les Amé-
tallitcs, d'autre part, rappellent, à la première vue, les Donacidespar
leur forme générale, la sculpture de leurs élytres.
Il ne faut cependant pas croire que la Tribu des Sagrides présente
un type bien défini. Huit groupes se partagent le petit nombre de
genres qu'elle renferme, et l'on pourrait presque dire que chacun
d'eux représente un type à part. En effet, cette tribu se compose de
formes aberrantes que l'on doit grouper dans le voisinage des Sagra,
parce que, dans l'état actuel de nos connaissances, ils paraissent
mieux à cette place que partout ailleurs. Les découvertes réservées à
l'avenir pourront infirmer cette disposition quelque peu artificielle.
Quoi qu'il en soit, les Sagrides présentent, dans leur organisation,
des caractères sur lesquels il est utile d'insister. La tète, un peu plus
allongée que celle des Criocérides, est cunstruite sur le même plan.
Sans être réunie au corselet par un cou tout à fait distinct, elle paraît
cependant, à cause de la saillie des yeux, rétrécie en arrière, et par-
fois elle présente immédiatement derrière ces derniers un léger sillon
transversal qui augniente cette apparence. Les antennes, distantes
l'une de l'autre de toute la largeur du front, sont insérées au bord
antérieur et interne des yeux, séparées de ces derniers par un espace
toujours restreint, mais plus ou moins étendu selon les espèces. Elles
sont filiformes, grêles ou plus ou moins épaissies et submoniliformes,
rarement de la longueur du corps (Mégamérites) ; elles mesurent, en
général, la moitié de cette dimension. Les yeux sont entiers, sauf
chez les Sacra, les Rhœbus, où ils présentent un sinus assez marqué;
fortement granulés chez les Mégaraérites, ils le sont moins chez les
sàgrides. âd
Sagrites et linement ou médiocrement dans les autres ; ils ne sont pas
réellement sessiles, lUriis toujours accompagnés d'une orbite plus ou
moins distincte en arrière.
Les organes buccaux ne nous offrent que peu de modifications d'une
certaine importance. L'épistome est séparé du front par un sillon,
tantôt très-profond, tantôt superficiel; il est articulé et mobile, comme
chez beaucoup de Longicornes, dans le seul genre Cheiloxena. Il sup-
porte le labre qui est transversal, entier ou subsinueux à son bord
libre et cilié. Les mandibules sont allongées, recourbées à leur som-
met et terminées par une pointe aiguë, sauf chez les Ametalla et
Cheiloxena, où l'extrémité est fissile ou dentée. Les mâchoires se di-
visent toujours en deux lobes simples, de longueurs relatives varia-
bles, leurs palpes sont subfiliformes, de 4 articles, le 1*'' toujours
très-petit, les 2" et S*" obconiques, le 4*^ ovoïde, tronqué ou bien sub-
sécuriforme (Megamerus). La lèvre inférieure se compose d'un men-
ton transversal plus ou moins échancré à son bord antérieur, de pal-
pes tri-articulés, de forme analogue à celle des palpes maxillaires, et
d'une languette dont la structure demande une mention spéciale.
Cet organe est plus développé que dans aucun autre Phytophage,
à part les Mégalopides. De cette règle, il faut excepter le genre Chei-
loxena, oii la languette est cornée, obtuse et réduite à de très-faibles
dimensions, son bord est simplement arrondi au-delà de l'insertion
des palpes. Elle est memliraneuse et entière dans le genre Eubaptus.
Chez les Sagra, elle est également cornée, notablem.ent plus grande
et profondément divisée en deux lobes parallèles. Dans les autres
genres, la languette est membraneuse, translucide, et son bord anté--
rieur est plus ou moins échancré chez les Prionesthis, Carpophagus,
DiAPHANOPS, MECYN0DER4, Atalasis ct Rhœuîjs. Ce même bord est
divisé en deux lobes divergents chez les Megamerus, Ametalla et
Orsodacna.
Le prothorax subit quelques modifications de forme, mais toujours
il est plus étroit à sa base que les élytres, sauf chez les Rhœbites, oii
la différence est peu sensible. A la partie inférieure, le prosternum
présente sur la ligne médiane une saillie qui sépare plus ou moins
fortement les hanches antérieures. Chez les Rhœbites, les hanches
antérieures sont contiguës. Le premier segment abdominal est consi-
dérablement développé, parfois aussi long que les suivants réunis, à
part les Orsodacna, les Rhœbus, oîi il est seulement un peu plus long
que les suivants, à peu près comme chez les Criocérides.
Les pattes sont généralement robustes, les hanches antérieures et
moyennes sont subglobuleuses, à peine saillantes hors des cavités co-
tyloïdes, sauf chez les Sagra, oià les antérieures bont brièvement co-
niques, et les Orsodacna, où les deux paires antérieures sont conico-
cylindriques et plus visibles. Exceptionnellement Us cuisses sont toutes
semblables et médiocres (Orsodacna, Cheiloxena). Eu général, les
30 PHYTOPHAGES.
postérieures sont fortement renflées, leur bord inférieur est tranchant
et denté ou denticulé. Les jambes et les tarses ne donnent pas lieu à
des observations spéciales.
Nos connaissances sur Torganisation interne et les mœurs des Sa-
grides sont restées nulles, comme au temps où le prof. Lacordaire a
publié son bel ouvrage. Quant à leurs premiers états, nous ne sommes
guère plus avancés, seulement M. Snellen van VoUcnhoven a donné,
ainsi que nous le verrons en son lieu, la description des cocons de la
Sagra Bohduvalii.
La distribution géographique de ces insectes, considérés dans leur
enseiuble,' ne donne lieu à aucune observation importante. Il n'en est
pas de même de certains groupes, dont l'aire de dispersion est remar-
quable à divers titres.
Les quinze genres qui composent la Tribu des Sagrirles se divisent
en huit groupes, dont le tableau suivant donnera une idée!
L Bords latéraux du pionotum très-marqués.
A. Prcsternum nul entre les hanches antérieures. VIL Rhœbites.
A'. Prosteroum apparent et séparant les hanches. VilL Aulacoscélites.
IL Bords latéraux du prcnotum effacés.
B. Mélasternum saillant entre leslianchesmoyennes IV. Mécynodérites .
B'. — normal, non saillant id.
C. Angle suturai des élytres terminé en pointe aiguë. V. Amétallites.
C. — — — plus ou moins obtus.
D. Pronotum présentant sa plus grande largeur à la
base. IL Carpophagites.
D'. Pronotum présentant sa plus grande largeur en
avant ou au milieu.
E. Angles antérieurs du pronotum saillants, nodi-
formes. IIL Sagrites.
E'. Angles antérieurs du protliorax effacés, nuls.
F. Hanches moyennes conico-cylindriques. — Cro-
chets des tarses distinctement bifides. VI. Orsodacnites.
F'. Hanches moyennes subfrlobuleuses. — Crochets
des tarses simples ou bifides vers k base. I. Mégamérites.
Groupe I. Mégamérites.
Tète forte, oblongue, à front plus ou moins vertical. — Yeux arron-
dis, médiocres, plus ou moins saillants, entiers, en général fortement
granulés. — Antennes filiformi's, grêles, dépassant au moins en lon-
gueur la moitié du corps. — Prothora.x subcordiforme ou brièvement
fusiforme, c'est-à-dire rétréci à sa base et au sommet, et dilaté au
milieu, ses angles antérieurs effacés, toujours notablement plus étroit
à sa base que les élytres. — Prosternum apparent, étroit et conveie
MÉGAMÉRITES. 31
entre les hanches antérieures. — Pattes allongées, hanches antérieures
et moyennos globuleuses ou brièvement ovalaires, peu saillantes;
cuisses renflées, parfois difformes, rarement claviformes; les posté-
rieures plus fortes, simples ou dentées; crochets des tarses simples,
bifides vers la base dans le genre Cheiloxena.
Aucun groupe de la Tribu des Sagrides ne rappelle mieux le type
des Longicornes que celui des Mégamérites. Par leurs élytres allon-
gées et à bords subparallèles, par leur prothorax, et surtout par leurs
antennes qui atteignent parfois la longueur du corps, les espèces de
ce groupe réveillent en nous bien plutôt le type svelte des Céramby-
cides que celui des Chrysomélides à formes massives. D'autres carac-
tères plus intimes^ telles que la forme des palpes dont le dernier ar-
ticle est ovoïde et parfois sécuriforme, la longueur et la saillie des
mandibules, la forme du menton et des mâchoires, démontrent que
les Mégamérites établissent une liaison naturelle entre ces deux gran-
des familles, les Longicornes, d'une part, et les Phytophages de
l'autre. Leurs rapports avec ces derniers doivent néanmoins l'empor-
ter, la présence d'un museau plus ou moins développé. le mode d'in-
sertion des antennes, la constitution des tarses font pencher la ba-
lance du côté des Phytophages; leurs yeux entiers les ditférencient
tout aussi bien des Longicornes, chez lesquels, à part les Lepturètes,
ces organes sont profondément échancrés et entourent les antennes à
leur base.
Quelques mots suffisent pour distinguer les Mégamérites des autres
groupes de la Tribu des Sagrides. Us n'ont pas de sillon à la base du
prouotum, comme les Aulacoscélites, ni l'angle suturai des élytres ter-
miné par une épine, comme les Amétallites. 11 est tout aussi facile de
reconnaître les Mécynodérites à la saillie que forme le métasternum
entre les hanches moyennes. Les Sagiites et les Carpophagites ont les
formes beaucoup plus massives que les Mégamérites. En outre, les
premières se reconnaissent aisément par leur proihorax, dont les an-
gles antérieurs sont bien accentués, arrondis et saillants, tandis que
ces angles sont tout à fait effacés dans le groupe en question. Enfin,
chez les Carpophagites, le prothorax est cyliudro-conique et présente
sa plus grande largeur vers la base, tandis que chez les Mégamérites,
cette plus grande largeur se trouve au milieu ou en avant. Les Oi'so-
dacnites ont les crochets des tarses profondément fendus vers la pointe.
Les cinq genres de ce premier groupe ne renferment qu'un petit
nombre d'espèces qui toutes sont originaires de l'Australie. Le tableau
suivant fera ressortir les caractères qui les séparent l'un de l'autre.
I. Côtés du piotliorax munis de dents. Cheiloxena.
II. — — simples.
A. Quatrième article des palpes maxillaires sécuriforme. Megamerus.
À'. — ~ — — ovalaire.
32 PHYTOPHAGES.
B. Laugiietle entière. Prionesthis.
B'. Languette profondément bilobée. ,
C. Yeux saillants, hémisphériques. Polyoptilus.
C. — à peine convexes. Duboulaia.
MEGAMERUS.
Mac-Leay, Append. to King's Surv. of the Coasts of Austral. II, p. 448 (1).
Tète ovalaire, sans col bien distinct, — Mandibules assez grandes
et robustes. — Mâchoires à lobe interne droit, arrondi au bout, à
bord interne cilié, lobe externe plus long, bi-articulé, hérissé sur ses
bords de longs poils; palpes à articles allongés, 2 en massue arquée,
3 de même fornae, plus court, 4 assez fortement sécuriforme. — Lèvre
inférieure à menton transversal, à peine échancré en avant, à lan-
guette membraneuse, grande, échancrée en pointe aiguë presque jus-
qu'à l'insertion des palpes, ses lobes écartés, un peu concaves, coupés
presque carrément en avant et h<^'rissés de poils longs et fins sur leurs
bords, à palpes assez longs, article 2 très-allongé, obconique, 3 légè-
rement sécuriforme. — Antennes grêles, presque de la longueur du
corps, article 1 gros, subcylindrique, 2 très-court, obconique, 3-10
subégaux, à sommet un peu saillant en dehors. — Yeux entiers,
grands, oblongs, fortement granulés. — Prothorax subcordiforme, ré-
tréci à sa base qui est beaucoup plus étroite que celle des élytres, for-
temiTit déclive sur les côtés en avant. — Ecusson très-petit, arrondi
en arrière. — Elytres allongées, un peu rétrécies vers l'extrémité. —
Prosternum étroit, arrondi en arrière. — Abdomen à premier segment
un peu moins long que les trois suivants réunis. — Pattes longues et
robustes, cuisses antérieures et intermédiaires un peu renflées, les
postérieures très-grosses, ovoïdes, tranchantes en dessous, avec une
saillie anguleuse simulant une courte et forte dent; tous les tibias un
peu arqués: tarses allongés, articles 1 et 2 trigones, 3 fortement bi-
lobé.
Le Prof. Lacordaire, dans la Monographie des Coléoptères subpen-
tamères phytophages, a nettement établi la place que doit occuper
ce genre en tèie de la famille actuelle. Cette manière de voir paraît
généralement adoptée, et les raisons sur lesquelles elle s'appuie ont
été développées à l'occasion des générahtés qui concernent les Sagrides.
Ce genre, fondé par Mac-Leay, en 1827, ne comprend qu'une seule
espèce, le M. Kingii, originaire de l'Australie. C'est un grand et bel
insecte de onze ligne.s de longueur, d'un noir-brun assez brillant,
glabre eu dessus et couvert en dessous d'une pubescence jaunâtre,
(1) Syn. Gray in GrilTilb's Anim. Kinpd. lus. II, p. 126. — Lacord. Monogr.
Phyt. I, p. 7. — PnioNESTHis, Boisduv. Faune de l'Océanie, 11, p. 530.
MÉGAMÉRITES. 33
assez serrée sur la poitrine, rare sur l'abdomen. On ne connaît rien
sur ses mœurs ni sur ses états primitifs.
DUBOULAIA.
Baly, Trans. of the entotn. Soc. of London, 1871, Pars III, p. 381.
Tète dégagée, médiocrement allongée ; épistome large, pentagonal ;
palpes maxillaires à dernier article ovalaire, à sommet obtus; menton
transversal, languette bifide en avant. — Yeux entiers, granulés,
à peine saillants. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de la
longueur du corps. — Prothorax subcordiforme, à peu près aussi
large que long, angles antérieurs effacés. — Elytres oblongues, con-
vexes, glabres, beaucoup plus larges que le pronotum. — Proster-
num distinct, convexe, aussi élevé que les hanches, non prolongé en
arrière. — Pattes robustes, cixisses postérieures épaissies, armées en-
dessous d'une forte dent triangulaire, comprimée; crochets simples.
L'insecte remarquable, qui forme le type de ce genre^ a été rap-
porté des côtes occidentales de TAustralie par M. Duboulay et décrit
par M. Baly. Son corps est allongé, médiocrement convexe, noir mé-
tallique et recouvert d'une pubescence grisâtre et couchée ; il est d'un
brun de poix avec les élytres jaunâtres et mesure 8 à 9 lignes de
longueur.
Comme type générique, il occupe une place intermédiaire entre le
genre Megamerus et le genre Prionesthis. Il se rapproche du premier,
par la forme du prothorax et par sa languette échancrée; il s'en
éloigne par sa tête plus courte, ses antennes moins longues, ses yeux
à peine convexes et la forme du dernier article des palpes. Il paraît
plus voisin du genre Prionesthis ; néanmoins il s'en distingue faci-
lement par la forme du prothorax et la présence d'une forte dent aux
cuisses postérieures.
Cet insecte est encore peu répandu et la description que nous en
avons tracée est empruntée au travail du docteur Baly (loc. cit.).
PRIONESTHIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. î, p. 8.
Tête ovalaire sans col distinct ; labre assez saillant, arrondi et cilié
en avant; mandibules courtes, arquées, entières; mâchoires à lobe
interne étroit, acuminé au bout; l'externe un peu plus long, coupé
carrément et cilié on avant; palpes courts, article 1 presque indistinct,
2 en massue arquée, allongé, 3 obconique, 4 ovoïde et comprime;
lèvre inférieure à menton transversal, légèrement échancré en avant,
languette membraneuse, assez grande, un peu concave, entière, lé-
gèrement arrondie et finement ciliée en avant, à palpes plus petits
Coléoptères. Tome X. 3
34 PHYTOPHAGES.
que les maxillaires, article 1 court, 3 ovoïde et comprimé. — Antennes
grêles, article 1 gros, subcylindrique, 2 très-court, nodiforme, 3-10
s'allongeant successivement, 11 le plus long, acuminé. — Yeux
grands, ovales, entiers, saillants et fortement granulés. — Prothorax
assez allongé, siibfusiforme, beaucoup plus étroit que les élytres à sa
base et plus rétréci en avant qu'en arrière; écusson très-petit, oblong,
acuminé. — Elytres allongées, subparallèles. — Prosternum étroit,
arrondi à sa base, abdomen à 1 segment presque de la longueur des
3 suivants réunis. — Pattes assez longues, robustes, cuisses antérieures
et intermédiaires médiocrement renflées, les postérieures très-grosses,
ovoïdes, tranchantes et inermes en-dessous ; tarses allongés, articles 1
et 2 triangulaires, 3 fortement bilobé.
La seule espèce de ce genre, également originaire de l'Australie,
ressemble beaucoup, sauf la taille, au Megamerus Kingii; au point
de vue générique, la distinction est bien établie. Le P. funerarius
mesure seulement six à sept lignes de longueur, il est d'un noir plus
brillant, glabre en dessus, subpubescent en dessous.
CHEILOXENA.
Balt, Trans. EnL Soc. of Lond. N. Sér. T. V, p. 25^4, pi. XIV.
Tête perpendiculaire, brièvement ovale; mandibules saillantes,
robustes, à sommet bidenté; épistome libre, mobile, articulé en
dessous et en arrière du bord antérieur du front, plus ou moins sail-
lant, supportant le labre, à bord antérieur subsinué; mâchoire à lobe
interne sécuriforme, cilié, à lobe externe plus long, biarticulé, à palpes
grêles, dernier article plus long que les précédents, renflé, tronqué à
son extrémité; lèvre inférieure à menton transversal, concave, à lan-
guette cornée, entière, obtuse en avant, à palpes grêles, le dernier
article plus long que les deux précédents réunis, légèrement renflé
et subtronqué à l'extrémité. — Antennes insérées en dedans du bord
interne des yeux, filiformes, presque aussi longues que le corps,
robustes, article 1 court, épaissi, 2 très-raccourci, 3 allongé, les autres
égaux entre eux. — Yeux ovalaires, arrondis, subsinués en dedans. —
Prothorax subcylindrique, rétréci à sa base et au sommet, denté sur
ses bords; écusson subtriangulaire, obtus. — Elytres beaucoup plus
larges à leur base que le prothorax; épaules sailîantes, à bords paral-
lèles, très-obtuses en arrière. — Prosternum distinct entre les hanches
antérieures; premier segment abdominal aussi long que les suivants
réunis. — Pattes médiocres ; hanches antérieures et moyennes sub-
coniques; cuisses claviformes; les postérieures un peu plus fortes;
tarses à articles subtriangulaires, égaux entre eux, 3 légèrem.ent
émarginé, le dernier du double plus long, muni de crochets bifides
à la base, la division interne ne dépassant pas la moitié de l'externe.
MÉ6AMÉRITES. 35
Aucun autre genre parmi les Phytophages ne présente un épistome
libre, articulé, caractère qu'il emprunte aux Longicornes et spécia-
lement à la famille des Lamiaires; il rappelle, en effet, divers types
de ce groupe par son faciès, par la longueur de ses antenues; mais
la forme subarrondie des yeux le distingue à première vue, et si les
Lepturètes nous offrent ces organes conformés de même, le genre
Cheiloxena se reconnaît néanmoins par la direction perpendiculaire
de la tête et l'absence de cou. Ce mélange de caractères que nous
avons déjà rencontré dans les formes précédentes, révèle un type
aberrant; il est comme les trois premières coupes, représenté par une
seule espèce, originaire de l'Australie ; elle est longue de 4 à 5 lignes,
d'un brun foncé et recouverte de poils squammiformes d'un jaune
obscur.
POLYOPTILUS.
Germar, Linn. entom. III, p. 230,
Tête oblongue, légèrement prolongée en museau obtus; épistome
séparé du front par un sillon anguleux en arrière ; labre transversal;
mandibules à corps prolongé, saillantes au-delà du labre, à extrémité
simple, recourbée; mâchoires à lobe interne court, subatténué et cilié
vers son extrémité, à lobe externe dépassant le précédent, plus large
et muni dans sa partie libre de longs cils arqués en dedans; à palpes
médiocres, à article 1 très-court, 2 très-long, 3 à peu près la moitié
du précédent, obconique, 4 oblongo-ovalaire, à extrémité très-obtuse,
subtronquée ; lèvre inférieure à menton transversal, son bord anté-
rieur droit, à languette courte, coriace vers sa base, profondément
divisée, jusqu^à la base des palpes, en deux lobes subconcaves, mem-
braneux, divergents, à palpes médiocres, article 1 très-court, 2grêle,
égal en longueur au suivant, 3 ovalaire, à extrémité obtuse, subtron-
quée. — Antennes grêles, presque aussi longues que le corps chez le
mâle, dépassant seulement le milieu chez la femelle, article 1 renflé,
légèrement arqué, 2 obconique, à peine plus long que large, 3 du dou-
ble plus long, 4-10 cylindriques, croissant insensiblement en longueur,
11 le plus long, à extrémité acuminée. — Yeux oblongs-ovoïdes, forte-
ment granulés, à peine sinués vis-à-vis de l'insertion des antennes.
— Prothorax obiong, rétréci vers la base, qui est presque de moitié
moins large que les élytres, sans bords latéraux distincts, les angles
effacés; écussonpeu développé, à sommet très-obtus. — Elytres à base
largement échancrée dans son milieu; épaules assez saillantes, arron-
dies, de forme oblongue, légèrement atténuées en arrière chez le mâle,
plus larges et plus ovalaii'es chez la femelle. — Prosternum convexe
et très-étroit entre les hanches antérieures ; abdomen à premier seg-
ment aussi long que les 3 suivants réunis. — Pattes grêles, assez allon-
gées; hanches antérieures ovalaires, coniques et saillantes ; cuisses
36 PHYTOPHAGES.
des deux premières paires un peu renflées dans leur milieu, les pos-
térieures plus robustes, à bord inférieur simple ou anguleux dans sou
milieu et muni près de son extrémité d'une dent subaiguë; jambes
grêles, cylindriques, un peu élargies à l'extrémité; tarses très-longs
et grêles, articles 1 et 2 deux fois aussi longs que larges, égaux entre
eux, triangulaires -oblongs, 3 un peu plus court, bilobé, le dernier al-
longé, terminé par deux crochets aigus, armés d'une petite dent ob-
tuse près de leur base.
11 paraît très-probable que les deux types décrits par Germar, sous
les noms de P. Lacordairei et P. Erichsoni appartiennent à une seule
et même espèce ; le premier de ces noms aurait été appliqué au sexe
mâle, le second au sexe femelle. Cette remarque est faite non. au
point de vue spécilique, mais générique ; en effet, si cette opinion
était reconnue inexacte, il faudrait modifier les caractères du genre.
Comme les précédents, il est propre à l'Australie.
Groupe II. Garpophagites.
Tète oblongue, fortement prolongée en avant par un museau large
et obtus. — Yeux médiocres, assez saillants, finement granulés. — An-
tennes filiformes, mesurant la moitié de la longueur du corps. —
Prothorax cylindro-conique, rétréci vers le sommet et plus étroit que
les élytres, angles antérieurs effacés. — Elytres à épaules saillantes,
larges et courtes. — Prosternum distinct entre les hanches antérieures.
Pattes robustes, cuisses postérieures très-épaissies, fortement den-
tées en dessous, crochets des tarses simples.
Les espèces de ce groupe rappellent tout aussi manifestement le
type des Curculionides, que les Mégamérites celui des Longicornes ;
et à ce titre, ils doivent également former un groupe distinct. Les
deux genres Caupophagus et Diaphanops, qui le constituent, ont été
placés dans la famille des Bi-uchldes, le premier par Dejean et par
M. Boisduval, îe second par Schœnherr. Ce fait seul démontre com-
bien l'apparence extérieure les rapproche de ce type; cependant,
ainsi que l'a démontré le Prof. Lacordaire, ils doivent faire partie,
comme formes aberrantes, de la famille des Phytophages. Ils se dis-
tinguent des Bruchides, par l'absence de col étroit, par leurs yeux
brièvement ovalaires, par leurs antennes subfiliformes, non pectinéos,
par la présence d'un museau plus ou moins prononcé, par leurs
élytres cachant complètement l'abdomen, par le prothorax beaucoup
moins large que la base des élytres. D'une autre part, si ces carac-
tères les éloignent des Bruchides, ils les rapprochent des Sagrides en
général et on pourrait en parcourant les dlagnoses génériques que
nous allons exposer, signaler d'autres analogies tout aussi impor-
tantes avec les groupes qui suivent.
CARPOPHAGITES. 37
On distingue aisément les deux types :
I. Prosternum terminé en arrière par une saillie aiguë. Carpophagus.
II, Prosternum recourbé en arrière, sans former de saillie. Diaphanojis.
CARPOPHAGUS.
Mac-Leay, Append. to Ktng's Surv. of the Coasts of Austral. II, p. 447 (1).
Tête assez allongée, proclive, terminée par un petit museau sub-
quadrangulaire ; labre transversal, arrondi et cilié en avant; mandi-
bules courtes, robustes, non saillantes; mâchoires à lobe interne très-
grêle, terminé en pointe et cilié en dedans, à lobe externe un peu
plus grand, plus large et arrondi, à palpes courts et faibles, article 1
court, cylindrique, 2 et 3 obconiques, 4 ovalaire, obtus au sommet;
lèvre inférieure à menton transversal, à languelte membraneuse,
grande, évasée et échancrée dans son quart antérieur, ses lobes di-
vergents et fortement arrondis, palpes à dernier article ovoïde, tron-
qué au bout. — Antennes à peine plus longues que la moitié du
corps, grêles, i article assez gros, subcylindrique, 2 très-court, 3-10
subégaux, 11 acuminé. — Yeux un peu oblongs, saillants, finement
granulés. — Protborax subcylindrique, fortement rétréci en avant,
sa plus grande largeur à la base, celle-ci beaucoup plus étroite que
les élytres, coupée obliquement de chaque côté, angles antérieurs
nuls, les postérieurs aigus; écusson convexe, arrondi au sommet. —
Élytres courtes, larges, épaules saillantes, subrétrécies et très-obtuses
en arrière. — Prosternurn médiocre, terminé en arrière par une pe-
tite pointe aiguë ; premier segment abdominal à peine le double de
chacun des suivants. — Pattes très-robustes, hanches antérieures
transversalement ovalaires, les intermédiaires subglobuleuses; cuisses
très-fortes, renflées, surtout les postérieures, celles-ci à bord infé-
rieur tranchant et armé d'une forte dent; jambes élargies à leur ex-
trémité, plus ou moins arquées ; tarses courts, larges, 1 et 2 articles
trigones, 3 profondément bilobé.
Ce genre est remarquable par sa forme courte, large et robuste
qui rappelle celle des Bruchides et plus encore celle de certains Eu-
molpides; quoi qu'il en soit de cette apparence extérieure, on recon-
naît par une étude approfondie que le Carpophagus Banksiœ forme
encore un de ces types aberrants qui relient la famille actuelle aux
autres groupes des subpentamères et particulièrement aux Curculio-
nides. Cet insecte, originaire de l'Australie, mesure 7 à 9 lignes de
longueur; le mâle, que le Prof. Lacordaire a regardé comme une va-
(1) Syn. — Gray^ in GnfTith's Anirn. Kingd. II, p. \'2G. — Boisduv. Faune
de l'Océanie, II, p. 297. — Casteln. Hist. nat. d. Coi. Il, p. 507. — Lacord.
Monogr. d. Pliytop. I, p. 10.
38 PHYTOPHAGES.
riété, a les élytres d'une forme brunâtre, la femelle est en entier
d'un noir de poix. M. le D"" Baly a décrit une seconde espèce de ce
genre, remarquable par sa grande taille.
DIAPHANOPS.
ScHOKNHERR, Geuera et Sp. Curcul. VIIIj p. 342 (1).
Tête allongée, un peu rétrécie en arrière des yeux par un sillon
transversal, terminée par un museau allongé, subparallèle, plane en
dessus; front sans sillons divergents; labre grand, en carré trans-
versal; mandibules allongées, grêles, peu saillantes; mâcboires il
lobe interne acuminé et cilié, l'externe plus long, tronqué et cilié au
bout, à palpes grêles, article 1 très-court, 2 long, un peu en mas-
sue, 3 plus court, obconique, 4 le plus grand, ovoïde, subcomprimé
et très-peu tron(£ué à l'extrémité ; lèvre inférieure à menton transver-
sal, un peu écbancré en avant, à languette membraneuse, grande,
un peu évasée et assez fortement échancrée angulairement en avant;
à palpes courts, article 1 à peine distinct, 2 plus long, 3 plus court,
ovoïde, subtronqué. — Antennes insérées à la base du museau, à
queLiue distance des yeux, médiocres, égalant à peine la moitié de la
longueur du corps, article 1 renflé, 2 très-court, 3-10 subcylindri-
ques, plus allongés, le M le plus long, acuminé. — Yeux arrondis,
saillants. — Prothorax pins long que large, subcylindrique, fortement
rétréci en avant, sans angles distincts en avant, beaucoup plus étroit
à la base que les élytres; écusson petit, arrondi au sommet. — Élytres
larges à la base, à peine 1 1/2 fois aussi longues que larges, un peu
atténuées en arrière et obtuses. — Prosternum très-étroit entre les
hanches antérieures; abdomen à premier segment aussi long que les
trois suivants réunis. — Pattes médiocres, hanches antérieures un
peu saillantes, cuisses antérieures et moyennes un peu renflées, les
postérieures beaucoup plus fortes, tranchantes, anguleuses et créne-
lées en dessous dans leur moitié postérieure, armées près de leur ex-
trémité d'une forte dent perpendiculaire; jambes grêles, tarses mé-
diocres, article 1 triangulaire, allongé, 2 plus court, plus large, 3 bi-
lobé, 4 très-long, à crochets simples.
Une seule espèce, que nous fournit également l'Australie, repré-
sente ce type, qui est, comme les précédents, un genre de transition.
Deux auteurs du plus grand mérite ont étudié, presque à la même
époque, cet insecte remarquable, Schœuherr l'a placé parmi les Bru-
chides, Lacordaire parmi les Phytophages, comme type aberrant;
c'est cette dernière opinion qui a prévalu, cependant pour la dénomi-
nation le premier de ces auteurs doit conserver la priorité. Le Dia-
{i) Syn, Rhynchostohis, Lacoid. Monogr. Phytoph. I, p. 14.
SAGRITES. 39
phanops Westermanni mesure 4 à 5 lignes de longueur, il est d'un
brun terne et revêtu de poils grisâtres. Les collections renferment au-
jourd'hui plusieurs formes voisines de l'espèce en question et qui
constituent peut-être des types nouveaux.
Groupe III. Sagrites.
Tète grande, oblongue, terminée en avant par un museau court,
large, obtus. — Yeux petits, assez saillants, médiocrement granulés,
entiers ou distinctement échancrésaubord interne. — Antennes épaisses,
à premiers articles moniliformes, les derniers oblongs, mesurant
dans leur ensemble environ la moitié de la longueur du corps. — Pro-
thorax subcylindrique, plus étroit que les élytres, à côtés latéraux
subparallèles, avec les angles antérieurs très-marqués, en forme de
gros tubercules mousses. — Élytres oblongues ou allongées, les épau-
les saillantes. — Prosternum étroit, convexe, arrondi entre les han-
ches antérieures.— Pattes robustes, cuisses postérieures très-épaisses,
souvent difformes, dentées ; tibias parfois dentés ou appendiculés ;
tarses très-longs, armés de crochets robustes et toujours simples.
Les espèces de ce troisième groupe révèlent dans la série une forme
typique, un point central. Les deux divisions précédentes convergent
vers ce point et celles qui suivent, par des modifications graduelles,
établissent le passage des Sagrites aux autres tribus des Eupodes. La
nature semble dériver ses types les uns des autres et la science a pour
objet de les reconnaître et de rechercher les transitions qui con-
duisent des uns aux autres.
Ce qui apparaît tout d'abord, lorsqu'on examine les Sagra, c'est
leur forme robuste et massive, leur corselet oblong et un peu élargi
en avant, c'est surtout le développement des pattes et en tout pre-
mier lieu, celui des postérieures qui ont pris un tel développement
qu'elles n'ont plus de place suffisante pour se loger sous le corps,
comme cela a lieu d'ordinaire chez les Coléoptères. Si l'on examine
ces brillants insectes d'une façon plus détaillée, on reconnaît que la
forme de la tête ne ressemble pas à celle des autres groupes, que
leurs antennes ont une structure spéciale, que leurs yeux subréni-
formes n'ont pas d'analogues dans la tribu actuelle. Quant aux or-
ganes buccaux, ils établissent en quelque sorte la liaison entre les
espèces qui précèdent et celles qui suivent. En un mot, les Sagrites
présentent un assemblage de caractères que Ton retrouve plus ou
moins bien dessinés dans les divers groupes de la tribu actuelle.
Deux genres seulement en font partie : l'un, déjà connu depuis
longtemps, est très-riche en espèces et habite exclusivement l'ancien
continent; l'autre, décrit pour la première fois en 1843, par le Prof,
Lacordaire, ne renferme qu^une espèce de moyenne taille, originaire
40 PHYTOPHACF.S.
du Nouveau-Monde, où seule, elle paraît jusqu'à ce jour représenter
les Sagrites.
La forme des yeux distingue ces deux types :
I. Yeux entiers. Atalasis.
II. Yeux subréniformes. Sagra.
SAGRA.
Fabricius, Entom. Sysf. 1, 2, p. 51.
Tête médiocrement allongée, sans col distinct en arrière, terminée
en avant par un museau quadrangulaire ; épistome séparé du front
par un sillon anguleux duquel partent deux sillons divergents con-
tournant les yeux en arrière ; labre transversal, cilié, parfois faible-
ment échaucré. — Mandibules peu saillantes, simples à l'extrémité,
ciliées à lev.r bord interne et munies d'une petite dent en avant des
cils; mâchoires à lobe interne court, subacuminé, brièvement cilié,
lobe externe plus large, plus long, obtus, bordé do cils longs, arqués,
subfasciculés, à palpes courts, épais, article 1 à peine distinct, 2 et
3 obconiques, subégaux, 4 ovalaire, atténué vers l'extrémité sur les
deux tiers de sa longueur; lèvre inférieure à menton fortement
échancré en avant, ses bords latéraux obliques, arrondis, à languette
membraneuse ou cornée, fendue jusqu'à l'insertion des palpes, ses
lobes contigus, arrondis ou anguleux, fortement ciliés à leur face su-
périeure et sur les bords, à palpes également robustes, à article 1
peu distinct, 2 obcouique, 3 ovalaire, de même longueur. — An-
tennes courtes et épaisses, mesurant la moitié de la longueur du
corps, article 1 obtusément ovalaire, 2 annulaire, plus large que
long, 3-10 plus longs que larges, atténués vers la base, rétrécis vers
l'extrémité, le dernier cylindrique, terminé en pointe obtuse, les 5 ou
6 derniers ordinairement recouverts de points serrés et mats, les
autres brillants. — Yeux subréniformes, distinctement échancrés vis-
à-vis de l'insertion des antennes, saillants, munis en arrière d'i.me
orbite prononcée. — Protborax de moitié au moins plus étroit en ar-
rière que la base des élytres, plus long que large, sans bords margi-
naux distincts, les angles postérieurs effacés, les antérieurs plus ou
moins saillants et arrondis; écusson très-petit, proéminent, le plus
souvent convexe. — Élytres oblongues, rétrécies en arrière, parfois
subparallèles, leur base marsinée et souvent relevée vers son milieu,
épaules saillantes et arrondies, ordinairement im.pressionnées en de-
(1) Syn. Tenebrio, Sulzer, Abgek Gesch. d. Ins. I, p. Gi; Drury, Exot.
Entom. II, p. Gi; ÀLORNDSjFabr. Sp. Ins. I, p. llTi; Olivier, Encycl. méth. Ins.
IV, p. 1:28. — Sagka, Lacord. Monogr. Pbytop. I, p. 21; Baly, Trans. Ent. Soc.
N. S. T. V. p. 230. — Mf^tamorphoses, Sncllen van VolleDhoven, Tijdschr. voor
F.utom. y, p. 97, pi. V.
SAGRITES. 41
dans. — Prosternum étroit, convexe et saillant entre les hanches an-
térieures subglobuleuses, rarement prolongé en arrière en une sail-
lie plus ou moins accentuée; abdomen à 1 segment aussi long que
les 3 suivants réunis. — Pattes longues et robustes, cuisses anté-
rieures et moyennes modérément renflées, les postérieures toujours
très-grosses, quelquefois monstrueuses chez les mâles, le plus sou-
vent dentées en dessous; jambes assez épaisses, légèrement courbées
et sinueuses, les postérieures fortement arquées, souvent dentées chez
les mâles; tarses larges, articles 1 et 2 triangulaires, subégaux, 3 for-
tement bilobé, plus large, 4 développé et armé de crochets simples.
Le corps des Sagra est obloog ou allongé, toujours assez massif, en-
tièrement glabre, sauf les i et 5 segments de l'abdomen qui sont par-
fois tomenteux chez les mâles ; il en est de même des cuisses et des
jambes postérieurps. Le caractère principal qui les distingue des
autres Sagrides réside dans la forme de la languette, dont les lobes
distincts jusqu'à la base des palpes, sont conligus et parallèles l'un à
l'autre; à ce caractère, il faut ajouter la forme robuste des antennes,
le développement des cuisses postérieures, le faciès tout spécial.
Les différences sexuelles portent principalement sur deux organes,
le premier segment abdominal et les cuisses postérieures. Le premier
est souvent déprimé et pubescent dans son milieu chez les mâles, les
secondes sont fortement dentées dans le même sexe, plus longues et
plus fortes que chez les femelles.
Nous ne sommes pas mieux renseignés que l'auteur de la Mono-
graphie des Phytophages sur les mœurs de ces brillants insectes, on
sait seulement qu'ils vivent sur diverses espèces de plantes. Par
contre, nous devons à M. Snellen van Vollenhoven d'intéressantes
communications sur les états primitifs de la Sagra Boiscluvalii.
Vu la difficuUé d'obtenir des détails sur l'histoire des premiers
états des insectes exotiques en général, nous croyons devoir
transcrire, quoiqu'elles soient bien incomplètes encore, les connais-
sances dont la science s'est enrichie à cet égard. Voici comment
M. Snellen van Vollenhoven expose ses recherches : « M. le Prof. Cl.
Mulder me fit parvenir un morceau de bois, provenant de Java, pro-
bablement un bout de racine d'un Rizophore, ayant une longueur de
15 centimètres, grêle aux deux bouts, très-élargi au milieu, oiî le
morceau était creux et ouvert par une large fissure. Dans la cavité,
qui avait 9 centimètres de longueur sur une largeur de 5 centimètres,
se trouvaient sept cocons de consistance assez ferme et l'on voyait
aisément qu'il y en avait eu de plus deux autres. Ces cocons étaient
attachés aux parois de la cavité et se touchaient dans le sens de la lon-
gueur, au milieu d'eux se voyait un espace libre.
a J'ouvris deux des coques et j'y trouvai deux beaux exemplaires
du Sagra Boisduvalii.
42
PHYTOPHAGES.
« Les coques ont un peu plus de 3 centimètres de longueur, sont
d'une forme ovale-oblongue, rudes à l'extérieur et couvertes de petits
tubercules et de fibres de bois ; intérieurement elles sont lisses et plus
foncées en couleur. Incontestablement ces cocons étaient formés de
brins de bois rongés, collés ensemble par quelque matière gluante,
laquelle était en même temps cause du lustre de leur paroi intérieure.
Je trouvai l'insecte enfermé dans le cocon, dans la position qui avait
vraisemblablement été celle de la nymphe, c'est-à-dire le prothorax
quelque peu penché en avant, la tête recourbée sur la poitrine, les
antennes descendant le long de la bouche et étendues entre les
pattes, celles-ci enfin repliées de manière à ce que les tarses se tou-
chassent presque. »
L'auteur qui a tracé ces lignes ajoute qu'il a recherché inutilement
la peau de la nymphe; celle de la larve entortillée et chiffonnée
était collée contre la paroi; malgré les plus grandes précautions,
M. Snellen van VoUeuhoven n'a pu eu reconstituer la forme générale,
il a constaté seulement que la tète était sphéroïdale et dure, que les
six pattes avaient un tégument solide et étaient terminées par un on-
glet simple.
Le genre Sagra, assez riche en espèces, se compose de grands et
beaux insectes, remarquables par leurs belles couleurs pourprées,
cuivreuses et dorées, tantôt rehaussées du plus vif éclat métallique,
tantôt mates et satinées, rarement d'une nuance sombre. Les anciens
auteurs qui ont parlé des Sagra, Sulzer et Drury, les avaient placées
parmi les Tenebrio. Dans ses premiers ouvrages, Fabricius n'en a
pas parlé ou les a rangées parmi les Alurnus ; mais en 1792, dans
la 2^ édition de son Systema Entomologiae, il a créé le genre en ques-
tion, qui a été universellement adopté.
Weber et Olivier sont, avec Fabricius, les auteurs qui en ont décrit
le plus grand nombre. Le Prof. Lacordaire, dans sa belle Monogra-
phie, a fait connaître 28 espèces. M. Thomson, dans ses Insectes du
Gabon, en a ajouté deux nouvelles. En 18(30, M. Baly a pubhé une
excellente critique des espèces du genre Sagra; il en a fait connaître
de nouvelles, et aujourd'hui, grâce à ces recherches et à quelques
additions opérées par divers auteurs, le nombre des types décrits a
été porté à AO.
La distribution géographique des Sagra présente plusieurs particu-
larités intéressantes à noter. Quoique le nombre des espèces soit re-
lativement assez restreint, ce genre occupe une aire de dispersion
extrêmement considérable, étendue aux régions les plus chaudes de
l'ancien continent. Il habite les côtes occidentales et orientales de
l'Afrique, y compris l'île de Madagascar. On le retrouve sur le couti-
nent indien, depuis la Chine jusqu'à l'île de Ceylan. Enfin il est ri-
chement représenté dans les grandes îles de l'Archipel Malais. Par
suite d'observations nombreuses, qui ont porté également sm- d'autres
SA6RITES. 43
genres, tels que les Hoplionota, Caiopepla, Aspidimorpha, M. Baly
exprime l'opinion que le berceau des Sagra et autres genres s'est
trouvé primitivement, c'est-à-dire à une époque géologique bien re-
culée, sur un continent aujourd'hui disparu, et qui a dû s'étendre des
côtes orientales de l'Afrique jusqu'au continent et à TArchipel indien.
C'est, à son avis, le moyen le plus plausible d'expliquer la distribu-
tion géographique de certains genres et en même temps les affinités
remarquables que nous offrent certains groupes d'espèces. Quoi qu'il
en soit, onze espèces habitent l'Afrique occidentale, et spécialement
le Sénégal, la Guinée, le Gabon; neuf ont été découvertes sur la côte
orientale, dont deux à Madagascar. Le continent indien, c'est-à-dire
la Chine, la presqu'île Transgangétique, l'Indoustan ont fourni une
douzaine d'espèces, deux d'entre elles dans l'île de Ceylan. Enfin,
parmi les îles de la Sonde, Java est richement doté et compte 7 à 8
types très-remarquables.
ATALASIS.
Lacord. Monogr. Phytoph. l, p. 19.
Tète oblongue, sans col distinct en arrière, terminée par un mu-
seau médiocrement allongé, subquadrangulaire et obtus; front séparé
de l'épistome par un sillon anguleux à sommet postérieur et duquel
partent deux sillons divergents, courts et peu marqués; labre grand,
arrondi en avant ; mandibules assez larges, légèrement arquées et ai-
guës à leur extrémité, tranchantes au côté interne; mâchoires à lobe
interne grêle, acuminé, l'externe grand, large, bi-articulé, dépassant
fortement le précédent, tous deux ciliés; palpes à 1 article très-court,
2 long, obconique, 3 de même forme, court, Â ovoïde, tronqué au
bout; lèvre inférieure à menton transversal, entier en avant, à lan-
guette membraneuse, grande, carrée, assez profondément échancrée
angulairement en avant; ses angles antérieurs arrondis, à palpes à
1 article presque indistinct, 2 long et obconique, 3 pareil au dernier
des maxillaires. — Antennes assez grêles, de la longueur de la moitié
du corps, grossissant un peu à leur extrémité, à 1 article cyhndrique,
assez gros, 2 court, obconique, 4-10 de même forme, plus longs, sub-
égaux, 11 un peu acuminé au bout. — Yeux petits, entiers, oblongs,
perpendiculaires, munis d'une faible orbite en arrière. — Prothorax
assez long, beaucoup plus étroit que les élytres à sa base, un peu ré-
tréci en arrière, avec ses angles antérieurs saillants et nodiformes. —
Ecusson petit, triangulaire. — Elytres oblongues, assez convexes,
échancrées en demi-cercle à leur base avec les épaules un peu sail-
lantes et arrondies. — • Prosternum étroit, arrondi en arrière, méta-
sternum non prolongé en avant; premier segment abdominal presque
de la longueur des trois suivants réunis. — Pattes robustes, hanches
antérieures et intermédiaires subglobuleuses ; les cuisses des mêmes
44 PHYTOPHAGES.
paires un peu renflées, les postérieures très-fortes, ovoïdes, armées
en dessous près de leur extrémité d'une assez forte dent perpendicu-
laire; jambes trigones, sillonnées longitudinalement, presque droites,
épaissies et inermes à leur extrémité, celle-ci tronquée obliquement;
1 article des tarses trigone, 2 de même forme, plus court, 3 bilobé,
4 assez long, engagé seulement à sa base entre les lobes du précé-
dent.
Les caractères, tels que nous venons de les transcrire, ont été ex-
posés, en '1845, par le Prof, Lacordaire; le genre Atalasis, dont ils
décrivent nettement l'organisation externe, est fondé sur un insecte
de l'Amérique méridionale, très-intéressant en ce qu'il est le seul dé-
couvert jusqu'ici dans cette partie du monde, qui appartienne à la
Tribu actuelle. V Atalasis sagroïdes rappelle, ainsi que son nom l'indi-
que, la forme générale des SAGRA,mais se rapproche par ses caractères
plus des Mecyxodera, dont il se distingue néanmoins facilement par
son métasteriium et la forme du prothorax. Il mesure 4 1/2 lignes de
longueur. Il est d'un noir profond, glabre en dessus et revêtu en
dessous d'une légère pubescence grise. 11 se rencontre, quoique rare-
ment, aux environs de Baenos-Ayres.
Groupe IV. Mécynodérltes.
Tête médiocre, terminée en avant par un museau large et obtus. —
Yeux petits, assez saillants, subsinués en dedans. — Antennes filifor-
mes, assez grêles, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Pro-
thorax subcylindrique, un peu élargi en avant, beaucoup plus étroit
que les élytres, avec les angles peu distincts et légèrement renflés. —
Elytres oblonguesj subdéprimées en dessus. — Prosternum étroit,
convexe, aussi saillant que les hanches antérieures ; métasternum plus
ou moins prolongé en avant entre les hanches moyennes, et se ter-
minant avec le niésosternum en une saillie obtuse. — Pattes médio-
cres; cuisses postérieures très-renflées, dentées; tarses assez larges,
crochets simples.
Les deux premiers groupes, dont nous avons eu à traiter, présen-
taient, comme formes de transition, cette particularité de relier le
type des Sagra à deux familles importantes de la section des Coléop-
tères tétramères. Les groupes dont nous allons parler, paraissent, de
leur côté, relier ce même type o,ux Tribus suivantes, les Donacides
ou les Ci'iocérides. C'est ainsi que les Mecynodera rappellent, dans
leur faciès et leurs contours, les grandes espèces du genre Lema. Par
leur organisation et la constitution des organes buccaux, ce sont bien
des Sagrides; la forme de la tête, les mâchoires, la languette surtout,
les pattes et, en particulier, les cuisses postérieures, se retrouvent
dans les groupes précédents ; mais, d'autre part, la forme générale.
MÉCYNODÉRITES. 4S
les antennes^ le prothorax, une apparence de cou, éveillent dans l'es-
prit le type si bien connu des Criocérides.
Ce groupe ne renferme que le seul genre Mecynodera.
MECYNODERA.
HoPE, Coleop. Man. III, p. 181 (1).
Tête, assez allongée, offrant un léger sillon transversal en arrière
des yeux, prolongée en un museau assez long et de forme quadran-
gulaire ; épistome séparé du front par une ligne anguleuse, à sommet
dirigé en arrière et prolongé en sillons divergents ; labre transversal,
demi-circulaire et fortement cilié ; mandibules légèrement arquées à
leur extrémité, simple et assez obtuse; mâchoires à lobe interne
étroit, acuminé, l'externe plus large, plus long, tous deux ciliés, à
palpes médiocres, article 1 très-court, 2 obconique et arqué, 3 obco-
nique, aussi long, un peu plus large que 2, 4 ovoïde, plus long, obli-
quement tronqué; lèvre inférieure à menton transversal, à peine
échancré, à languette membraneuse, assez grande, légèrement con-
cave, un peu évasée en avant, échancrée en cœur, ses lobes arrondis
et finement ciliés au côté interne ; palpes grêles, assez longs, 1 article
très-court, 2 et 3 du double plus longs, 2 grêle, 3 un peu renflé et
obtus. — Antennes à peu près de la moitié de la longueur du corps,
médiocrement robustes, à 1 article renflé, presque aussi large que
long, 2 moniliforme, 3 un peu plus long, 4-10 subcylindriques, s'al-
lougeant graduellement, H à sommet aigu. — Yeux suboblongs, sail-
lants, finement granulés, très-légèrement sinués vis-à-vis de l'inser-
tion des antennes. — Protborax subquadranguîaire, oblong, au moins
de moitié moins large que les élytres, un peu étranglé vers son mi-
lieu, sans bords latéraux distincts, ses angles effacés. — Ecusson trian-
gulaire curviligne. — Elytres deux fois aussi longues que larges à la
base, celle-ci à épaules marquées et arrondies, impressionnées en
dedans et en arrière; à côtés subparallèles, à extrémité arrondie,
obtuse. — Prosternum étroit, convexe et séparant les hanches anté-
rieures ; métasternum prolongé entre les hanches intermédiaires et
formant une saillie obtuse, subcomprimée. — Abdomen à 1 segment
aussi long que les suivants réunis. — Pattes médiocres; hanches an-
térieures arrondies-ovalaires, peu saillantes; cuisses des deux premiè-
res paires un peu renflées, les postérieures très-grosses, ovoïdes, com-
primées, armées en dessous, près de l'extrémité, d'une forte dent
aiguë; jambes grêles, assez longues; tarses à articles subégaux en
longueur, le 3" fortement bilobé, le ¥ très-long, renllé.
(1) Syn. Lacord. Monogr. Plivt. l, p. 16. — Mesopualacrus, Slurm, Cat.
1843, p. 357. — Lema, Boiaduval, Faune ilc l'Océanie, II, p. 535.
46 PHYTOPHAGES.
Ce genre a été établi en 1840 par Hope sur un très-bel insecte de
l'Australie qu'il croyait nouveau, mais qui avait déjà été publié en
183b sous le nom de Lema coxalgica, par M. Boisduval, dans sa
Faune entomologique de l'Océanie. Depuis cette époque, une seconde
espèce, plus petite mais tout aussi jolie, a été découverte sur le même
continent; elle a été décrite sous le nom de Mecynodera Balyi, presque
simultanément par M. Clark dans le Journal of Entomology (1) et par
M. Westwood dans les Transactions de la Société eatomologique de
Londres (2).
Groupe V. Amétallites.
Tête médiocre, prolongée en avant en un museau court et obtus. —
Yeux petits, assez saillants, légèrement échancrés à leur bord interne.
— Antennes grêles, mesurant à peine la moitié de la longueur du
corps. — Prothorax subcordiforme, rétréci vers la base, ses angles
antérieurs elTacés. — Elytres oblongues, linéaires, terminées à l'angle
suturai par une spinule aiguë. — Prosternum étroit, convexe entre
les hanches antérieures. — Pattes médiocres; cuisses renflées dans leur
milieu, les postérieures très-fortes, comprimées, tranchantes et den-
tées à leur bord inférieur; crochets des tarses simples.
Les espèces du genre Ametalla, le seul qui constitue la coupe ac-
tuelle, lient manifestement la tribu des Sagrides à celle des Donacides.
Par le faciès général, la forme de la languette, celle des élytres et
leur sculpture, elles se rapprochent des Donacies; tandis que parla
forme de la tète, celle du prosternum et des cuisses postérieures, elles
doivent rentrer dans la division à laquelle les Sagra ont donné leur
nom. Les derniers caractères paraissent l'emporter et les Amétallites
doivent être considérés comme formes de transition.
La spinule dont est muni l'angle sutuVal des élytres, ne manque
dans aucune des espèces connues, et distingue le genre Ametalla.
AMETALLA.
Hope, Coleop. Man. III, p. 179 (3).
Tête oblongue, un peu rétrécie en arrière des yeux par un léger sillon
transversal, avec un museau quadrangulaire médiocrement allongé;
épistome non distinct du front; labre transversal, arrondi, fortement
cilié ; mandibules larges, assez longues, en lamelles, arquées au bout;
mâchoires à lobe interne grêle, atténué et aigu au sommet, cilié en
(1) Clark, Joiirn. of Entom. II, p. 2i8, pi. 12, fig. 1.
(2) Westwood, Traus. entom. Soc. of Lond. 3e Sér. II, p. 271.
(3) Lacord. Monog. Phyt. I, p. 86.
ORSODACNITES. 47
dedans, à lobe externe ne dépassant pas le précédent, très-obtus à
son extrémité, cilié et avec un faisceau de cils arqués à son côté in-
terne, à palpes à article 1 très-court, 2 le plus long et grêle, 3 plus
court, obconique, 4 ovalaire, tronqué; lèvre inférieure à menton
court, transversal, échancré, à languette membraneuse, terminée en
avant par deux lobes triangulaires arrondis, leur plus grande longueur
disposée transversalement, contigus sur la ligne médiane, finement
ciliés; à palpes à article 1 très-court, 2 et 3 subégaux, ce dernier
ovalaire, tronqué. — Antennes grêles, n'atteignant pas la moitié de la
longueur du corps, article 4 gros, ovoïde, 2 moniliforme, 3-10 ob-
coniques, s'allongeant graduellement, 11 le plus long, acuminé. —
Yeux brièvement ovalaires, saillants, échancrés vis-à-vis de l'insertion
des antennes. — Prothorax un peu plus long que large, peu convexe,
rétréci vers la base et notablement plus étroit que les élytres ; écusson
petit, subtriangulaire. — Elytres assez allongées, deux fois aussi lon-
gues que larges, peu convexes, atténuées en arrière et terminées
chacune par une pointe aiguë. — Prosternum étroit et convexe entre
les pattes antérieures, parfois terminé en arrière par une saillie com-
primée.— Abdomen à 1 segment aussi long que les 3 suivants réunis.
— Pattes médiocres ; hanches antérieures et moyennes subglobuleuses,
peu saillantes; cuisses des mêmes paires un peu renflées dans leur
milieu, les postérieures très-grosses, comprimées, tranchantes et an-
guleuses en dessous, avec une dent aiguë près de l'extrémité ; jambes
droites, subcylindriques, les postérieures plus longues, arquées ; articles
des tarses subégaux en longueur, également larges, 1 et 2 triangu-
laires, 3 bilobé, 4 assez long et armé de crochets arqués.
Ce genre, fondé par Hope en 4840, nous conduit insensiblement par
la forme générale et la constitution de la languette à la famille des
Donacides; si la légère fissure qui sépare les deux lobes delà lan-
guette venait à disparaître, on croirait avoir afi'aire à ce même organe
chez une Donacie ; d'autres caractères cependant, empruntés à la tète,
au prosternum, aux hanches établissent une ligne de démarcation
suffisante. Originaire de l'Australie, ce genre ne renferme que trois
espèces, décrites par Hope, Lacordaire et M. Westwood.
Groupe VI. Orsodacnites.
Tête médiocre avec un museau court et obtus. — Yeux arrondis,
saillants, entiers. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de la
longueur du corps. — Prothorax subcordiforme, rétréci vers la base,
de moitié moins large que les élytres. — Celles-ci oblongues, li-
néaires.—Prosternum étroit et convexe entre les hanches antérieures.
— Pattes médiocres, hanches antérieures conico-cyhndriques, les
moyennes ovalaires, les unes et les autres assez saillantes; cuisses peu
48 PHYTOPHAGES.
renflées, les postérieures à peine plus développées que les autres ;
crochets des tarses grêles, bifides vers la pointe.
On ne retrouve plus guère le type des Sagra dans l'unique genre
qui constitue ce YI« groupe; en effet, les cuisses postérieures, qui ca-
ractérisent si bien les premières, sont ici à l'état normal et sont à peine
plus grossies que celles des autres paires; le prosternum lui-même se
rétrécit déjà, les hanches antérieures deviennent plus coniques; enfin,
on pourrait à la rigueur placer les Orsodacna près des Criocères, si
la languette, dont il faut tenir le plus grand compte, ne présentait
une forme intermédiaire entre celle des Megamerus et celle des Car-
POPHAGL'S. Nous retrouvons encore ce curieux assemblage de carac-
tères qui révèle dans le genre actuel une nouvelle forme de tran-
sition.
ORSODACNA.
Latreille, Hist. nat. des Crust. et des Ins. XI, p. 3i9 (1).
Tète ovalaire, un peu rétrécie en arrière, terminée en avant par
un petit museau quadrangulaire; épistome subconvexe, non séparé
du front par un sillon distinct; labre arrondi et ciUé en avant; man-
dibules en lamelles, peu arquées, aiguës à l'extrémité; mâchoires à
corps grêle, terminé par deux lobes allongés, l'interne linéaire, acu-
miné, l'externe un peu plus long, obtus, l'un et l'autre longuement
ciliés; palpes subclaviformes, article 4 très-petit, 2 et 3 obconiques,
inégaux, 4 le plus long, ovalaire, renflé, obtusémeut tronqué et ar-
rondi au bout; lèvre inférieure à menton court, transversal, échan-
cré en avant, à côtés obliques et arrondis ; à languette assez grande,
membraneuse, échancrée en avant jusqu'à la base des palpes, ses
lobes translucides, triangulaires, se regardant par leur plus petit
côté, fortement divergents et finement ciliés; à palpes à article 1
très-court, 2 allongé, obconique, 3 semblable à l'article terminal des
palpes maxillaires. — Antennes de la longueur de la moitié du corps,
médiocres, insérées au bord antérieur et interne des yeux, article 1
ovalaire, renflé, 2 le plus court, 3-10 obconiques, très-rétrécis à la
base, s' allongeant graduellement, 11 ovalaire allongé, acuminé. —
Yeux tout à fait latéraux, arrondis, assez saillants, entiers. — Pro-
thorax oblong, subcordiforme, plus ou moins rétréci vers la base et
presijue la moitié moins large que les élytres, coupé droit en avant
et en arrière avec les angles plus ou moins marqués, peu convexe;
(i) Syn. Galeruca Fabr. Entom. Syst. 11, p. 22. — CniocERis Fabr. Entom.
Syst. Suppl. p. 89; Syst. El. I, p. 455, 436. — Lema Panz. Ins. Germ. fasc.
83, 8. — DoN'ACiA, Alirens^ Nov. act. iialens. I, 3, p. 40, 27. — Orsodacna,
Lac. Mon. des Pliyt. I, p. 69, Fairm. Gen. Col. Europ. t. lY, p. 208. — Redt.
Faun. Austr. 1« E. p. 514.
RHŒBITES. 49
écusson plus large que long, très-obtus. — Élytres oblongues,
plus de deux fois aussi longues que larges à la base, peu convexes,
à bords subparallèles. — Prosternuni étroit et très-convexe entre les
pattes antérieures. — Abdomen à 1 segment de la longueur seule-
ment des deux suivants réunis. — Pattes médiocres, hanches anté-
rieures et moyennes ovalaire?, les premières assez saillantes, cuisses
faibles, les postérieures à peine plus fortes que les autres; jambes
droites, grossissant un peu vers l'extrémité qui est armée au côté in-
terne de deux épines assez robustes; tarses à article 1 presque aussi
long que les deux suivants réunis, triangulaire, allongé, 2 de même
forme, 3 cordiforme, bilobé, 4 grand, armé de crochets bifides.
Si ce n'était la forme de la languette, on serait tenté de placer ce
genre en tète de la famille des Criocérides; en effet, leur forme gé-
nérale ne rappelle aucunement celle des Sagrides, elle est allongée,
sublinéaire, peu convexe. Aussi les espèces du genre avaient-elles été
confondues avec les Galeruca ou les Crioceris; en 1803, Latreille
reconnut leur caractère fondamental, créa le genre en question et
lui assigna sa véritable place dans le voisinage des Sagra.
On ne connaît pas les états primitifs des Orsodacna; à l'état par-
fait, on les trouve sur les fleurs des rosacées arborescentes, telles que
le merisier, le néflier, etc., au moins pour les espèces européennes.
Ce genre a une aire de distribution géographique très-vaste, quoique
peu riche en espèces; il est néanmoins répandu dans l'Amérique
septentrionale qui en fournit le plus grand nombre, dans l'Amérique
méridionale et en Europe. On en connaît aujourd'hui une douzaine
d'espèces dont la distinction présente beaucoup de difficultés, à cause
de la variation des couleurs.
Groupe VII. Rhœbîtes.
Tête ovalaire oblongue, avec un petit museau large et obtus. —
Yeux très-peu convexes, profondément échancrés. — Antennes fili-
formes, mesurant la moitié de la longueur du corps. — Prothorax
oblong, légèrement rétréci en avant, ses angles antérieurs marqués
et infléchis, sa base un peu moins large que celle des élytres, la re-
couvrant en partie. — Élytres ovalaires oblongues. — Pattes assez
longues; hanches antérieures cylindro-coniques, très-saillantes, con-
tiguës ; cuisses postérieures parfois {çfl) très-fortes et renflées; crochets
des tarses bifides.
Il n'est pas à notre connaissance que la question posée par le Prof.
Lacordaire (1) ait été positivement résolue, à savoir si les individus du
Rhœbus Gebleri munis de grosses cuisses sont du sexe mâle ou d'une
(1) Lac. Monogr. Phytoph. l. l, p. 604.
Coléoptères. Tome X. 4
30 PHYTOPHAGES.
espèce différente. Comme la première alternative est la plus plau-
sible, nous la considérerons comme vraie jusqu'à ce que le contraire
ait été reconnu.
Cette espèce, anormale à plusieurs égards, possède des pattes ex-
ceptionnelles dans la famille entière des Phytophages. Il est bien
étrange de constater que ces organes se retroiwent à peu près iden-
tiquement conformés chez les lEdémérides; l'analogie est frappante
pour la paire postérieure. C'est la même forme de cuisses renflées et
convexes à leur face supérieure, ce sont les mêmes jambes arque'es
et comprimées, c'est la même proportion dans la longueur relative
des articles des tarses. Ce parallélisme est d'autant plus remarquable,
qu'il porte sur des organes conformés d'une façon tout exception-
nelle; est-ce ime pure coïncidence ou bien est-ce qu'il révèle entre
les deux groupes quelque liaison plus ou moins intime? Nous accep-
tons la dernière hypothèse et nous signalons ce rapprochement aux
Entomologistes afin d'attirer leur attention sur ce point et voir si des
découvertes ultérieures viendront le confirmer (1).
La forme du prothorax n'est pas non plus celle des Criocérides.
Elle rappelle plutôt celle que l'on observe dans diverses espèces du
genre Philonthus : sa surface régulière et un peu convexe est limitée
par des bords latéraux et postérieurs qui semblent faire partie de la
même courbure; sa base recouvre un peu celle des élytres et une
partie de Técusson; il se rétrécit légèrement d'arrière en avant par
suite de l'abaissement marqué des angles antérieurs. C'est bien la
forme du pronotam chez les Piiilonteus, c'est aussi celle que l'on
connaît chez les Orchesia, les Hallomenus, les Dircoea, parmi les
Hétéromères. A la face inférieure du prothorax, on constate de nou-
velles analogies avec ces derniers; le prosternum est moins long que
le pronotum, sa partie antérieure forme avec les hanches qui sont
très-développôes, un plan incliné sur lequel s'appuie la tète au repos.
Les Criocérides jouissent peu de cette faculté, aussi leur bouche se
dirige en bas et en avant, tandis que chez les Rhoebus, elle se porte
plus en arrière, ce que coufirme le développement de la région cer-
vicale.
Le Prof. Lacordaire avait rangé les genres Rhoebus et Eubaptus
dans la tribu des Criocérides; nous avons cru devoir nous éloigner
de cette manière de voir. Ce sont plutôt des types aberrants, reliant
aux Phytophages certains groupes de la section des Héléromères. Si
cette manière de voir se cuntiime, les Rhœbites formeront dans la
tribu des Sagrides un groupe de liaison, au même titre que les Mé-
gamérites et IfS Carpophagites.
D'autre part, à moins de considérer ces Rhœbites comme des Hé-
(1) Ces considérations concernent uniquement le genre RHip.BDS; I'Ecbaptus
nous «st resté inconnu.
KHŒBITES. SI
téromères à système tarsal très-exceptionnel, il faut bien les ranger
parmi les Phytophages. Comme tels, ils doivent ou former une tribu
spéciale ou faire partie de celle des Sagrides ou des Criocérides;
quant aux autres groupes, il ne peut en être question. Il nous paraît,
malgré tout le respect que nous conservons pour l'autorité de notre
excellent Maître, que les Rhœbites ne peuvent trouver place à côté
des Lema, des Crioceris; la forme du corselet, celle de la tète, la
structure des ojganes buccaux et celle des pattes révèlent une autre
organisation .
Ils se rapprochent davantage des Mégalopides par la forme des
yeux, par la grandeur de la languette et le développement des cuisses
postérieures; mais d'un autre côté, le corselet ne présente aucun
point de contact avec celui des Mégalopides, la forme de la tête est
tout aussi différente. Il ne nous reste que les Sagrides; en effet, c'est
dans cette Tribu que les Rhœbites paraissent devoir se classer. L'im-
portance attribuée à la languette par le Prof. Lacordaire, nous auto-
rise à tenter ce rapprochement; cet éminent entomologiste a lui-même
reconnu combien la languette des Rhoebus rappelle celle des Méga-
mérites, des Carpophagites, etc. D'ail'eurs, ainsi que nous l'avons vu,
cette tribu des Sagrides se compose de groupes hétérogènes, de types
destinés en quelque sorte par la nature à relier les Phytophages aux
autres grandes familles des insectes; par suite de ce changement, il
s'établit une nouvelle liaison : les Rhœbites semblent rapprocher des
Phytophages certains groupes de la section des Hétéromères.
Les deux genres (4) de ce groupe se distinguent aisément par la
structure des tarses :
I. Crochets des tarses bifides. Rhœbus.
II. — — appendiculés. Eubaptus.
RHŒBUS.
Fischer de Valdheim, Entom. de la Russie, II, p. 178 (2).
Tête longuement ovalaire, sans col distinct, terminée par un assez
long museau, légèrement cunéiforme; vertex très-convexe, front ca-
réné dans son miheu, non distinct de l'épistome; labre assez grand,
transversal, légèrement échancré en avant; mandibules médiocres,
en cône presque droit, très-aiguës, en dessous de la pointe une petite
dent suivie d'un faisceau de poils raides; mâchoires faibles, à lobes
grêles, l'interne subacumiué, fortement cilié-tomenteux en dedans,
(1) Le genre Ateledera paraît être un phytophage camplosome de la famille
des Mégascéiides.
(2) Castelnau, Hist. nat. des Coléop. II, p. 309; Lacordaire, Monog. des Phy-
toph. I, p. 601.
82 PHYTOPHAGES.
l'externe obtus^ ne dépassant pas le précédent, cilié au bout; à palpes
grêles, I article court, 2 long, cylindrique, 3 obconique, moins long,
4 un peu plus court que 2, étroitement ovoïde; lèvre inférieure à
menton grand, plane, subquadrangulaire, ses angles antérieurs peu
saillants et arrondis, à languette membraneuse, translucide, cornée
vers la base, assez grande, un peu évasée, largement, peu profondé-
ment échancrée en avant, à palpes insérés à la base de la languette,
1 article assez long, 2 obconique, 3 un peu plus long, étroitement
ovoïde. — Yeux subsessiles, très-grands, profondément échancrés en
avant, presque en fer à cheval. — Antennes insérées à la base des
canthus oculaires, médiocres, grossissant un peu vers l'extrémité,
i article ovalaire, 2 assez court, 3- lO subégaux, subcomprimés, l'angle
antero-interne assez marqué, i\ fusiforme, un peu plus long. — Pro-
thorax un peu plus long que large, légèrement convexe, marginé la-
téralement, les angles antérieurs fortement abaissés, le bord posté-
rieur arrondi et cachant la base des élytres et de l'écusson ; celui-ci
petit, obtus en arrière. — Elytres oblongues, médiocres, subparallè-
les, arrondies isolément en arrière et cachant le pygidium. — Pro-
sternum tout à fait nul entre les hanches, mésosternum en lamelle
étroite adossée au métasternum. — Abdomen à segments subégaux.
— Pattes assez longues; hanches antérieures conico -cylindriques,
saillantes, largement contiguës, les intermédiaires moins développées,
de même forme ; les postérieures à trochantins en lames quadrimgu-
laires, planes; cuisses antérieures et moyennes un peu épaissies, les
postérieures très-fortes et gonflées chfz le mâle, leur bord supérieur
très-convexe, l'inférieur droit; jambes postérieures arquées et plus
longues, comprimées; tarses grêles, 1 et 2 articles très-allongés, sub-
égaux aux quatre pattes antérieures, le i beaucoup plus long que 2 aux
deux postérieures, 3 partout très-court, cordiforme, bilobé, 4 long et
grêie, armé de crochets médiocres, bifides à leur sommet, la division
interne un peu plus courte.
Ce genre a été publié, en 1824, par Fischer de Waldheim; il est
fondé sur un petit insecte découvert par Gebler dans les graines d'une
plante de Sibérie, la Nitraria Sclwberi. Le genre de vie de la seule
espèce du genre avait porté cet auteur à croire qu'il devait être placé
dans la famille des Curculionides parmi les Bruchides. Latreille a
suivi cet exemple, Schœnherr en avait fait tout autant. Cependant
plus tard, dans son grand ouvrage sur les Curculionides, il l'en a ex-
clu, en disant qu'il devait être placé à coté des Sagra. C'est à côté de
ces derniers insectes qu'il se trouve inscrit dans le Catalogue du comte
Dejean, et M. Castelnau l'a intercalé entre les Crioceris et les Petau-
RiSTES de Latreille. Nous avons vu que le Prof. Lacordaire avait placé
les Rhœbls à la suite des Crioceris, opinion dont nous avons cru
devoir nous éloigner.
RHŒBITES. 53
EUBAPTUS.
Lacordaire, Monogr. des Phytoph. I, p. 605.
Tête ovalaire, assez allongée, sans col distinct en arrière, terminée
par un museau assez long en cône obtus ; labre transversal , arrondi
en avant; mandibules entières et très-aiguës à leur extrémité; mâ-
choires à lobe interne allongé, un peu arqué à son sommet, finement
tomenteux au côté interne; l'externe très-grêle, palpiforme, bi-arti-
culé, dépassant beaucoup le précédent ; à palpes grêles, 1 article très-
court, 2 long, en massue et arqué, 3 très-court, obconique, 4 un peu
plus court que 2, acuminé. — Lèvre inférieure à menton grand, plan,
carré, légèrement rétréci et tronqué en avant ; à languette membra-
neuse, entière, à palpes très courts, 1 article allongé, 2 très-court,
obconique, 3 long, acuminé. — Antennes insérées à la base des can-
thus oculaires, robustes, comprimées, à 1 article court, cylindrique,
2 très-court,, obconique, 3 de même forme, mais deux fois plus long,
4-10 transversaux, dentés au côté interne, 41 conique. — Yeux très-
grands, sessiles, déprimés, profondément échancrés en avant, presque
en fer à cheval. — Prothorax conique, de la largeur des éiytres à la
base, en demi-cercle en arrière, rétréci en avant, avec les côtés an-
térieurs fortement déclives; écusson très-petit, en triangle aigu. —
Eiytres ovalaires, élargies en arrière, légèrement coupées en demi-
cercle en avant, avec les angles huméraux effacés, assez convexes.
— Prosteruum nul entre les hanches antérieures , mésosternum
formant entre les hanches intermédiaires une saillie perpendicu-
laire assez forte, aplatie et terminée en pointe angulaire. — Pre-
mier segment abdominal notablement plus grand que chacun des
suivants. — Pattes médiocres, assez robustes, hanches antérieures et
intermédiaires subcylindriques, les premières contiguës; cuisses pos-
térieures beaucoup plus fortes que les autres, ovoïdes et arquées,
n'atteignant pas tout-à-fait l'extrémité de l'abdomen; jambes droites,
grossissant légèrement de la base à leur extrémité; les postérieures
terminées par deux petites épines; tarses assez grêles, à article 1 al-
longé, 2 très-court, trigone, 3 médiocre, bilobé, 4 engagé seulement
à sa base entre les lobes du précédent et armé de crochets petits, pa-
raissant composés d'une base élargie et d'une partie terminale très-
fine, articulée sur cette dernière.
Ce genre, fondé par le Prof. Lacordaire, ne renferme qu'une seule
espèce originaire de la Bolivie; VEubaplus palliatus est noir, légère-
ment pubescent, avec les éiytres d'un jaune safrané; son corps est
ovale, court, élargi en arrière et mesure 2 lignes de longueur.
Quoique très-dillerent à la première vue du Rhœbus Gebleri, il pos-
sède avec lui des rapports incontestables par la forme des yeux, du
54 PHYTOPHAGES.
menton, du prothorax ; mais comme type générique, c'est également
une forme aberrante. Il ne nous a pas été donné d'étudier en nature
cette forme remarouable.
Groupe VIII. Aulaoosoélites.
Tête oblongue, avec un petit museau court et obtus. — Yeux ar-
rondis, convexes, entiers. — Antennes subfiliformes, mesurant la
moitié de la longueur du corps. — Prothorax transversal, subqua-
drangulaire, bords latéraux très-distincts, surface ornée d'un sillon
basilaire nettement limité de chaque côté avant d'atteindre les bords
latéraux. — Elytres ovalaires-oblongiies. — Prosternum étroit, convexe
entre les hanches antérieures. — Pattes médiocres; cuisses un peu
renflées, normales; crochets des tarses simples.
La place de ce type n'est pas bien définie. Il est néanmoins impos-
sible de le ranger, à l'exemple du comte Dejean, de MM. Chevrolat
et Stâl dans la tribu des Chrysomélides; la forme de la languette s'y
oppose et la structure de cet organe important, qui est ici très-déve-
loppé, translucide, divisé en deux lobes divergents parait le rapprocher
des Sagrides.
Celte forme remarquable ne présente que des analogies très-éloi-
gnées avec les Chrysomélides. Le pronotum ressemble plutôt à celui
des Carabiques ou des Endomychides; il est grand, de forme qua-
drangulaire et très-peu convexe; sa base est pourvue d'un sillon trans-
versal profond, limité de chaque côté par une strie très-courte, dirigée
dans le sens longitudinal; c'est à peu près ce que l'on observe dans
les Haltioides sulcicoles.
Ni son prosternum très-étroit, ni son mésosternum qui n'est pas
plus large, ne ressemblent aux parties correspondantes des Chryso-
méUdes. Le premier segment abdominal est aussi long que les trois sui-
vants réunis; enfin on peut dire que les pattes sont longues et grêles.
Par ces caractères, on voit que I'Aulacoscelis s'éloigne notable-
ment des Chrysomélides, et après avoir passé en revue tous les Phyto-
phages, on en arrive à croire que c'est une nouvelle forme aberrante
et que, placée dans le voisinage des Sagrides, elle paraît moins mal
que partout ailleurs. La forme de sa languette, ainsi que nous l'avons
vu, justifie ce rapprochement.
Un seul genre compose ce dernier groupe : Aulacoscelis.
AULACOSCELIS.
Dej. StIl, Monogr. Chrysom. Am. p. 341. *
Tête suboblongue, non rétrécie en arrière, terminée en avant par
un petit museau pointu; épistome séparé du front par un sillon pro-
DONA.CIDES. S5
fond, avec un labre transversal, subémarginé; mandibules médiocres,
arquées, lamelliformes, subdentées à l'extrémité, garnies à leur bord
interne d'une large lamelle fortement ciliée; mâchoires à lobe interne
grêle et aigu, densément cilié; lobe externe plus long, obtus, cilié;
palpes à article i court, 2 et 3 obconiques, 4 ovalaire obtus, aussi
long que les deux précédents réunis; lèvre inférieure à menton tra-
pézoïdal, subéchancré en avant, à languette submembraneuse, très-
élargie en avant et formant deux lobes divergents, de sorte que son
bord antérieur est profondément et angulairement échancré ; à palpes
très-grêles, article 1 court, 2 et 3 à peu près de même longueur, 3
subovalaire, aigu. — Antennes médiocres, subfiliformes, article 1
renflé, 2 le plus court, les suivants subégaux, un peu dilatés vers
l'angle antéro-interne, le dernier ovalaire, acuminé. — Yeux arrondis,
entiers. — Prothorax un peu transversal, subquadrangulaire, peu
convexe, bords latéraux largement marginés et relevés, angles posté-
rieurs droits et pointus; une impression basilaire transversale et
profonde, limitée de chaque côté par un pli. dirigé dans le sens de la
longueur. — Ecusson semi-circulaire, obtus. — Elytres oblongues,
peu convexes, éparsément ponctuées. — Prosternum étroit, très-con-
vexe entre les hanches, abaissé en arrière; mésosternum plus étroit et
plus court; parapleures métathoraciques subatténuées en arrière. —
Abdomen à premier segment aussi long que les 3 suivants réunis.
— Pattes grêles; cuisses dépassant un peu les bords latéraux du corps;
jambes cylindriques, subsiriées; tarses à article 3 bilobé, échancré
jusqu'au milieu de sa longueur; crochets simples.
Le type de ce genre est un insecte de taille médiocre, à corps al-
longé, sublinéaire, fortement déprimé, en entier d'un jaune rougeâtre
vif, avec les antennes et les pattes noires; V Aulacoscelis melanocornis
est originaire du Mexique. Nous avons reçu du Guatemala, une se-
conde espèce que nous avons nommée A. Candezei; le corps ainsi
que les pattes sont d'un bruîi foncé; les élytres sont de même couleur
avec des reflets violets et en outre elles sont ornées chacune de deux
fortes côtes longitudinales.
TRIBU IL
DONACIDES.
Tête ovalaire, saillante, dégagée du prothorax, un peu prolongée
en museau obtus ; épistome rétréci et comme étranglé à sa base par
les cavités antennaires; mandibules échancrées ou fissiles à leur
sommet; languette médiocre, semi-cornée, entière ou légèrement si-
nueuse à son bord libre. — Antennes insérées en dessous et en de-
dans des yeux, assez rapprochées l'une de l'autre à leur base, fili-
36 PHYTOPHAGES.
formes et médiocrement longues. — Yeux petits, subarrondis, entiers.
— Protliorax subcylindrique, plus étroit que les élytre;. à sa base. —
Elytres oblongues, atténuées vers l'extrémité, planes ou légèrement
convexes. — Prosternum presque nul entre les hanches antérieures.
— Abdomen à premier segment très-grand, égalant souvent les autres
pris ensemble. — Pattes allongées; hanches antérieures conico-cylin-
driques, les moyennes glubuleuses; cuisses renflées, les postérieures
souvent épaissies; tarses à crochets simples, longs et arqués.
Les Donacides ont été constituées en tribu distincte par le Prof.
Lacordaire; elles forment un petit groupe très-naturel et très-homo-
gène, tant au point de vue de leur organisation -que de leur genre de
vie.
Leur corps, de taille au-dessous de la moyenne, est de forme
oblongue, légèrement déprimée en dessus. Parmi les caractères ex-
posés ci-dessus, il en est deux qui demandent une mention spéciale,
ce sont les antennes et le prosternum.
Les premières sont toujours régulièrement filiformes, très-fragiles,
tantôt un peu plus longues, tantôt un peu plus courtes, elles dépassent
habituellement le milieu de la longueur du corps. Leur insertion,
qui est la chose principale à considérer, a lieu en avant et en dedans
des yeux, à quelque distance de leur pourtour; de cette façon, les
antennes se trouvent rapprochées de la ligne médiane et eu même
temps l'une de l'autre ; de plus, comme le premier de leurs articles
est très-gros, ces organes paraissent tout aussi rapprochés que chez
les Galérucides. On doit cependant remarquer que chez ces dernières,
l'insertion a lieu plutôt entre les yeux et souvent même dans un point
plus ou moins rapproché du vertex.
Le prothorax, par sa face supérieure, ressemble assez bien à celui
des Sagrides; mais inférieurement, il est très-différent, en ce sens que
le prosternum parait tout à fait nul; cependant en y regardant de
près, on observe qu'il existe sous forme de lamelle étroite, enfouie
entre les hanches antérieures; celles-ci paraissent contiguës, et en
effet, à cause de leur forte saillie, elles peuvent se toucher par leur
côté interne.
Ces deux caractères, l'insertion des antennes et l'étroitesse du pro-
sternum, distinguent facilement les Donacides des Sagrides; de plus,
ces dernières unt une languette plus développée, souvent divisée en
deux lobes et des mandibules à pointe simple, entière, très-exception-
nellement fissile. La distinction est encore plus facile avec les Criocé-
rides, lorsqu'on se rappellera que los Donacides ont les yeux entiers
et arrondis; tandis que dans l'immense majorité des Criocérides, ces
organes sont échancrés. D'ailleurs, l'insertion des antennes, chez les
Donacides, est caractéristique et n'admet pas d'exception ; aucun
genre parmi les Criocérides ne présente quelque chose d'analogue. Les
DONACIDES. 57
autres tribus s'éloignent davantage du groupe actuel et la distinction
ne donnera pas lieu à des difficultés ; les Donacides jouissent d'un
faciès tout spécial.
Cette différence d'organisation correspond à un genre de vie tout
aussi distinct. On sait, en effet, que les Donacies vivent aux dépens
des plantes aquatiques comme les autres phytophages le font à l'égard
des plantes terrestres. Elles recherchent les marécages, les bords des
eaux ; les Hoemonia sont, pour ainsi dire, plus aquatiques encore et
vivent sur les plantes entièrement submergées.
On distinguera aisément ces deux genres, qui, à eux seuls, consti-
tuent la tribu :
I. Tarses dilatés et tomenteux en dessous ; leur dernier article plus
court que les précédents réunis; le 3^ bilobé. Donacia.
II. Tarses gréits, presque nus en dessous; leur dernier article plus
long que les précédents réunis; le 3^ entier. Hcemonia.
DONACIA.
Fabr. Syst. Entom. p. 19S (1).
Tête saillante, ovalaire-allongée, un peu prolongée en museau obtus,
sans cou distinct, parfois un léger sillon transversal en arrière des
yeux; labre transversal, très-large, arrondi ou subéchancré en avant
et cilié; mandibules développées, saillantes, en lamelles concaves en
dessous, à corps large, à extrémité recourbée, bi-acuminée, à bord in-
terne subdenté vers son milieu et cilié à partir de cette dent jusqu'à sa
base; mâchoires à lobe interne acuminé ou tronqué, l'externe obtus,
plus long que l'interne, tous deux longuement ciliés; à palpes filifor-
mes, à article 1 très-court, 2 et 3 obconiques, égaux, 4 à peu près aussi
long que les doux précédents, étroitement ovalaire ; lèvre inférieure à
menton transversal, court,, émarginé ou subsinueux par la saillie plus
ou moins grande des angles latéraux, à palpes filiformes, article i très-
court, 2 obcOxTique, 3 ovalaire-allongé; à languette entière, à bord
antérieur droit, arrondi ou sinueux au milieu, de forme subquadran-
gulaire ou rétrécie vers la base, peu prolongée au-delà de l'insertion
des palpes. — Antennes filiformes, de la longueur de la moitié du
corps ou parfois un peu moins, article 1 assez gros, subcylindrique,
2-4 de longueur variable, 5-11 subégaux. — Yeux subarrondis, sail-
lants, finement granulés, avec un indice d'orbite en dessous. — Pro-
thorax oblong, subquadrangulaire ou subcordiforme, subcylindrique,
angles postérieurs et bords latéraux effacés, souvent tuberculeux laté-
ralement vers les angles antérieurs; écusson triangulaire, médiocre. —
(1) Leptura, Vet. auct. — Donacia, Lacord. Monog. des Phytoph. I, p. 92.
Fairmaire, Gênera des Col. d'Europ. IV, p. 206.
98 PHYTOPHAGES.
Élytres en triangle allongé ou linéaires-oblongues, arrondies ou acu-
minôes en arrière, ayant en général dix rangées de points et de plus
une rangée incomplète vers la base. — Pattes grêles ou robustes;
hanches antérieures conico-cylindriques, contiguës, hanches intermé-
diaires séparées par une saillie mésosternale assez large reposant sur
le métasternum; cuisses plus ou moins renflées, parfois toutes sem-
blables, les postérieures en général plus longues et plus fortes, iner-
mes ou armées de 1 à 4 dents; tarses médiocres, élargis, articles 1
et 2 triangulaires, 3 bilobé, 4 engagé plus ou moins profondément
entre les lobes du précédent, terminé par deux grands crochets
simples.
Les Donacies présentent un faciès caractéristique. Leur corps
oblong, subdéprimé, est presque toujours métallique; ordinairement
glabre en dessus, il est plus ou moins densément recouvert en des-
sous d'une pubescence satinée et hydrofuge, s r laquelle l'eau n'a pas
de prise et qui rend moins dangereuses les chutes auxquelles les ex-
pose leur genre de vie sur les végétaux aquatiques ; aussi lorsqu'on
veut les saisir, ces insectes ne craignent pas de se laisser tomber pour
éviter le danger. Quoique pourvus d'ailes, ils volent rarement et seu-
lement pendant la forte chaleur du jour.
Les Donacies vivent exclusivement dans les' endroits humides, sur
le bord des marécages, des étangs, des cours d'eaux vives; dans nos
contrées, elles recherchent les nénuphars, les sagittaires, les typha,
les caltha. Kœlliker (1) a observé la ponte de la D. crassipes; les
œufs sont elhpiiques, obtus aux deux bouts, disposés à la face infé-
rieure des fouilles du nénuphar blanc et placés sur un ou deux rangs
au pourtour d'une petite ouverture creusée dans le parenchyme de
la feuille. Ces observations ont été confirmées par celles du major
Blanchard qui ont été pubUées dans la Revue zoologique (2).
Après l'éclosion, qui a lieu en été, en juin ou juillet, les larves
rongent le parenchyme des feuilles ou même la substance médullaire
des tiges ; lorsqu'elles sont parvenues, vers la fin de l'été, à toute
leur croissance, elles gagnent le collet ou les racines des plantes
aquatiques pour s'y construire un cocon de forme ovalaire. Ce cocon
est attaché par son grand diamètre aux radicelles des plantes sur les-
quelles vivent ces larves. Elles s'y métamorphosent en nymphes en
automne et bientôt en insectes parfaits. Ces derniers passent l'hiver
enfermés dans leur cellule et complètement submergés; ils appa-
raissent au jour au printemps suivant.
Ces larves, aujourd'hui bien connues (3), sont d'un blanc mat, sauf
(1) Observ. de prima Ins. Genesi an. Turin, 1842, p. 13-16.
(2) Revue zoeloglque 1846, p. 384.
(3) Voyez pour les citations*: Chapuis et Gandèze, Catal. des larves, Mém.
DONACIDES. 59
la tête, les parties de la bouche et l'écusson prothoracique qui sont
jaunâtres; l'extrémité des mandibules et les crochets des tarses qui
sont bruns. Leur forme est subcylindrique, un peu aplatie en des-
sous. Tête très-petite, subcornée, plus ou moins rétractile; ocelles au
nombre de cinq de chaque coté, arrondis et très-petits, disposés sur
deux séries transversales; antennes courtes et coniques, de 4 articles :
le 1 très-large et à moitié caché, 2 moins gros, 3 un peu plus court
et supportant un article double, dont l'externe très-grêle et plus long
que l'interne, celui-ci très-court et terminé par une soie ; labre très-
petit, charnu; mandibules triangulaires, bifides au bout; mâchoires
avec un petit lobe maxillaire et un palpe de 2, peut-être de 3 articles;
lèvre inférieure à menton charnu, cintré en avant, deux pièces pal-
pigères confondues à leur base ; des palpes labiaux représentés par
un petit tubercule, un rudiment de languette. — Segments thoraci-
ques semblables aux segments abdominaux, sauf le prothorax qui pré-
sente à sa face supérieure un écusson subcorné, rugueux. — Pattes
courtes et grêles, non saillantes, terminées par un petit crochet
mousse. — Segments abdominaux au nombre de huit, croissant en
largeur jusque vers l'extrémité qui est brusquement rétrécie. Le 8
segment est rudimentaire et presque complètement enchâssé dans le
précédent ; sa face postérieure est aplatie, et près de son bord supé-
rieur sont fixés deux crochets trigones, ferrugineux et cornés, pal'a^
lèles, dirigés en bas et en avant. A la base de chaque crocliet se
trouve une petite plaque cornée, brunâtre, divisée dans son milieu
par une ligne verticale plus foncée. L'anus, sous forme d'une fente
semi-lunaire à connexité dirigée en arrière, s'ouvre près de la pointe
des crochets ; il ne peut manifestement pas servir à la progression.
— Stigmates très-petits, arrondis, au nombre de neuf paires, dont 7
sur les 7 premiers segments abdominaux, le 8^ à l'angle inférieur du
mésûthorax, le 9*^ à la face postérieure du segment terminal.
Le Prof. Lacordaire aflirme qu'il n'existe pas dans l'ordre entier
des Coléoptères et peut-êlre dans la classe des Insectes, de genre dont
l'étude présente plus de difficultés que celui-ci et dont les espèces
soient plus rebelles à la description ; la forme générale du corps varie
dans des limites assez étendues, les couleurs sont presque toujours
uniformes et extrêmement sujettes à changer. Il est en général très-
diflicile de distinguer l'un de l'autre les deux sexes ; les femelles sont
bien un peu plus grandes, leurs formes plus robustes, leurs antennes
proportionnellement plus courtes, leurs cuisses postérieures plus fai-
blement dentées et même iuermes, tandis que celles des mâles sont
de la Soc. roy. des Se. de Liège, t. VIII, 18S3, p. 253. — Blanchard, Revue
zoolog. ia46, p. 384. — Heger, Sitzungsb. d. Wieu. Acad. XIV, p. 38. — Von
Siebold, Amt. Bcricht. ùber die Si, Versammling. deulsch. Naturf. in Carls-
ruhe, p. 211. *
60 PHYTOPHAGES.
épineuses, etc.; mais ces différences ne se laissent bien saisir que lors-
qu'on a les deux sexes sous les yeux. Il n'en est pas de même cepen-
dant d'une espèce de l'Amérique du Nord, la D. pahnata, dont les
mâles, par une exception bien bizarre, présentent une dilatation ex-
cessive des tarses antérieurs. Le Prof. Lacordaire ajoute à propos de
cette espèce, que ce caractère étant propre à l'un des sexes, et n'ayant
influé eu rien sur le reste de l'organisation, ne lui a pas paru avoir
une valeur générique.
La distrilDution géographique des nombreuses espèces de ce genre
est très-étendue. C'est dans les régions froides et tempérées de l'hé-
misphère boréal qu'elles sont le plus nombreuses; c'est dans ces con-
trées que les types sont le plus grands et le plus remarquables par
la vivacité des couleurs et par l'éclat métallique. L'Europe compte 39
espèces qui se retrouvent pour la plupart dans la Sibérie ; l'Amérique
du Nord en a 51 ; l'Asie, à part les espèces sibériennes, ne possède
que 5 Donacies, dont une en Perse, et une da,ns la région Caucasique;
une seule également aux environs de Calcutta; une quatrième dans
la presqu'île indienne; la cinquième qui vit dans l'Inde, à Ceylan et
Java, a été décrite dans ces derniers temps, par M. Baly, sous le
nom d'^RARiA; mais elle pourrait bien être la Javana de Wiedeman.
Enfui, le même type, la D. polita, vit en même temps en Sicile et
dans l'Afrique septentrionale. C'est avec une espèce du Sénégal, le
seul contingent de l'Afrique.
Si nous mettons eu regard l'aire géographique des Donacides et
celle des Sagrides, nous voyons que ces jolis insectes, qui paraissent
remplir à peu près les mêmes rôles dans la nature, se sont en quelque
sorte partagé la surface du globe : les Uouacides habitent les contrées
froides, les Sagrides les terres chaudes; l'Amérique méridionale, si
riche d'ailleurs et si bien partagée en Phytophages de toute sorte, ne
possède qu'un seul représentant de ce beau groupe de Coléoptères.
HŒMONIA.
Megerle, Latr. Règ. anim. éd. 2, V, p. 136 (1).
Tête ovalaire, penchée, prolongée en un museau subcylindrique,
obtus; labre médiocre, légèrement émarginé en avant; mandibules
un peu échancrées à leur extrémité; mâchoires à lobes à peine de
moitié aussi longs que les palpes, à peu près égaux entre eux, tron-
qués sur une môme ligne oblique et ciliés, à palpes robustes, article
(1) Syn. Rhagium, Fabr. Entom. Syst. II, p. 306; Payk. Fdun. Suec. III,
p. 69. — Macroi'lea, HoS'm. Samouelle, Eiitom. usef. Comp. éd. l, p. 211. —
DoNACiA, Fabr. Syst. El. II, p. 127. — HyEMONiA, Megerle, Dej. Cal. 3^ éd.
p. 384. Lac. Monog. Phytop. I, p. 205; Fairmaire, Gênera des Col. d'Europ.
IV, p. 207.
DONACIDES. 61
i difficile à distinguer, 2 et 3 égaux, obconiques, 4 trigone ou subova-
laire, plus développé que les précédents; lèvre inférieure à menton
très-court, transversal, membraneux, irrégulièrement trapézoïdal, à
palpes de 3 articles : le 1 peu distinct, 2 obconique, 3 brièvement
ovalaire et comprimé, à langu^te assez grande, un peu élargie en
avant, à peine sinuée à son bord antérieur. — Antennes filiformes,
rigidules et fragiles, au moins de la moitié de la longueur du corps,
article 1 gros, obconique, 2 et 3 subégaux, plus courts que les sui-
vants, qui sont cylindriques, allongés. — Yeux médiocres, subglobu-
leux, arrondis, saillants. — Protborax un peu oblong, légèrement
élargi en avant, à base arrondie ou sinueuse, ses angles effacés ; écus-
son triangulaire oblong. — Elytres de moitié plus larges à la base que
le prothorax, rétrécies vers l'extrémité qui est armée d'une épine à
l'angle externe, ornées de dix stries ponctuées ou de sillons, avec une
strie rudimentaire près de l'écusson. — Prosternum nul entre les
hanches antérieures. — Pattes semblables dans les deux sexes, grêles,
très- allongées; les cuisses un peu renflées, les postérieures plus lon-
gues que les autres, inermes; jambes allongées, flexueuses; tarses
cylindriques, nus en dessous, sauf quelques poils rigides, articles i
et 2 de longueur variable, 3 très-court, subcupuliforme et entier, 4
plus long que les précédents réunis, grêle à la base, renflé au bout,
et armé de deux forts crochets très-arqués.
Ces insectes, dit le Prof. Lacordaire, diffèrent essentiellement des
Donacies, et en même temps de tous les autres Phytophages, par leurs
tarses qui forment exception dans la famille actuelle. Une structure
analogue se retrouve dans un groupe très-éloigné, celui des Elmides.
On sait, en effet, que les Elmis, les Macronychus, les Stenelmis vi-
vent sous l'eau, accrochés aux plantes, aux cailloux immergés, à l'aide
des robustes crochets dont sont armés leurs tarses. Les Hœmonia ont
des habitudes à peu près semblables; ils jouissent des mêmes moyens
pour se mouvoir dans l'élément liquide et résister efficacement à l'en-
traînement des courants. Comme les Elmis, les Hœmonia, sortis de
i'eau, sont très-lents dans leurs mouvements, incertains dans leur dé-
marche, presque incapables de se mouvoir sur un plan horizontal
sans s'exposer à des culbutes fréquentes ; au contraire, lorsqu'ils se
trouvent dans leur élément, ils paraissent moins empruntés et se pro-
mènent avec facilité, quoique avec lenteur, sur les plantes immer-
gées.
Certaines espèces vivent dans les étangs, les rivières, d'autres se
trouvent dans les eaux saumâtres ou salées. On les rencontre parfois
rejetés en masse, avec les plantes marines, sur les bords de la mer
Baltique ou de la mer du Nord. Mais ce sont des occasions tout à fait
exceptionnelles, et les Hœmonia sont des insectes généralement rares
dans les collections. Leur histoire était restée très-obscure, lorsque.
62 PHYTOPHAGES.
dans ces derniers temps, Germar (1), Kunze (2), Lacordaire (3) ont
enrichi la science d'observations de détail concernant, soit leurs
mœurs, soit l'organisation de leurs nymphes. En '1833, Heeger (4) a
publié des renseignements plus complets dans les Mémoires de l'Aca-
démie de Vienne. D'après cet auteiïr, les œufs de VHœmonia equiseli
sont pondus, en automne, aux racines du Potamogeton naians ; les
larves éclosent au printemps suivant et rongent ces mêmes racines.
Au mois d'août, parvenues à toute leur croissance, elles construisent
wn cocon qu'elles attachent sous l'eau aux ramuscules de la plante
qui les a nourris, et, dix- huit à vingt jours après, l'insecte parfait ap-
paraît.
Dans ces dernières années, M. Leprieur a fait, sur une Hœmonu
qui vit dans la Moselle, des observations suivies et très-détaillées.
Nous donnerons également un très court résumé de son mémoire (5).
Les Hœmonia vivent en compagnies nombreuses sur les plantes
aquatiques complètement submergées, telles que les myriophyllum,
les potamoget07i. Les larves se tiennent vers la base de la plante, et
lorsqu'elles veulent se changer en nymphes, elles se construisent une
petite coque e!lii»soïdale qu'elles attachent, parallèlement à leur grand
diamètre, aux racines du végétal. Cette coque, résultat d'une sécré-
tion de l'animal, est lisse, parcheminée, jaunâtre ou brunâtre, d'une
longueur de 8 à 9 millimètres. Les Hœjionia aiment les cours d"eaux
peu rapides, les anses des rivières où abondent sur un fond vaseux
les plantes signalées plus haut. Les saisons paraissent avoir moins
d'influence sur les phases de leur vie que sur celles des autres Phy-
tophages, dont le développement est intimement lié à celui des végé-
taux qui croissent à la surface du sol. En effet, on trouve, presque en
toute saison, des sujets à tous les âges, depuis la jeune larve jusqu'à
la nymphe et l'insecte parfait. D'après des observations souvent réi-
térées, il paraîtrait que le développement complet, de l'œuf à l'in-
secte, ne pourrait s'effectuer que dans l'espace de quatre à cinq mois.
La larve de I'Hœmonia présente une organisation identique à celle
des Donacies; elle est peut-être un peu plus grêle, sa tète est plus
rétrécie en arrière des ocelles, ses antennes sont un peu plus courtes
et plus larges vers la base. Il n'y a, en un mot, que des différences
tout à fait superficielles, et comme nous avons donné la description
de la larve des Donacies, il est inutile de reproduire celle des espèces
du genre actuel. Cependant nous ferons rem.arquer que dans l'une et
(t) Germar, Neue Schrift. de Naturf. Gssells. zù Halle, I, p. 35.
(2) Kunze, Neue Schrift. d. Naturf, Gesells. zù Halle, II, p. 31.
(3) Lacordaire, Entomol. Zeit. Statt. 1851, p. 2G3.
(4) Heeger, Sitzungsberichte d. Wien. Acad. XI, p. 940, lab. 6.
(5) Leprieur, Notes sur le genre Hœmonia, extrait du Bull, de la Soc. d'hist.
oatur. de Colmar, 10« année, 1869.
CRIOCÉRIDES. 63
l'autre de ces larves, le dernier segment abdominal porte deux longs
crochets verticaux, dont l'usage était resté tout à fait ignoré. M. Le-
prieur a pu éclaircir ce point de l'histoire des Hœmonia, et par ana-
logie, des DoNACiA. Un jour que les eaux de la Moselle coulaient avec
plus de rapidité, il remarqua que l'extrémité postérieure de la larve,
avec les robustes crochets dont elle est armée, était enfoncée dans
une cavité creusée précédemment parla larve elle-même dans la tige,
et s'y trouvait solidement maintenue. Le reste du corps pouvait se
porter dans tous les sens, et les pattes abandonner la tige sans que
l'animal, ainsi ancré, pût être entraîné. Les crochets terminaux rem-
plissent ici le même office que les fausses pattes des chenilles arpen-
teuses. Grâce à ces patientes et judicieuses observations, M. Leprieur
a pu nous dévoiler les mœurs intéressantes de cet insecte, qui avaient
jusqu'à ce jour échappé aux recherches.
Comme chez les Donacies, les différences sexuelles sont peu appré-
ciables; une taille un peu plus forte et des antennes un peu plus
courtes paraissent caractériser les femelles. Les mâles seraient plus
reconnaissables, si la fossette oblongue que Fou observe sur le pre-
mier arceau ventral de quelques espèces se retrouvait chez toutes.
Des huit types différents, décrits dans la Monographie des Phyto-
phages, deux appartiennent à l'Amérique du Nord, les autres sont
propres à l'Europe tempérée et boréale. M, Bellevoye a signalé dans
ces derniers temps une espèce qu'il regarde comme nouvelle, l'Hœ-
monia Mosellœ. Il paraîtrait cependant que les Hœmonia, en général,
sont d'une détermination très- difficile, et qu'une révision attentive
de nos espèces européennes est indispensable.
TRIBU III.
CRIOCÉRIDES.
Tète ovalaire, rarement arrondie, avec un cou g^éralement dis-
tinct, dégagée du prothorax; mandibules échancrées ou bifides à leur
sommet; palpes maxillaires et labiaux à dernier article plus petit que
le précédent; languette cornée ou subcornée, très-rarement membra-
neuse, entière ou faiblement échancrée à son bord libre. — Yeux
petits, assez convexes, échancrés à leur bord interne, sauf chez un très-
petit nombre. — Antennes écartées à leur ba^e, insérées au bord an-
tero-interne des yeux, filiformes, parfois légèrement épaissies. —
Prothorax subcylindrique, sans bords latéraux, par exception un peu
déprimé et muni latéralement de bords simples ou dentés, toujours
plus étroit à sa base que les ély très. — Celles-ci oblongues, ovalaires,
déclives en arrière et recouvrant complètement l'abdomen. — Pro-
sternum nul ou réduit à une mince lamelle. — Abdomen à 1 seg-
64 PHYTOPHAGES.
ment un peu plus long que chacun des suivants. — Pattes robustes,
assez longues; cuisses épaisses, les postérieures très-rarement ren-
flées, tarses à crochets simples ou soudés, rarement bifides.
La tribu des Criocérides, telle que l'avait conçue le Prof. Lacordaire,
correspondait à celle de Latreille, moins les Hœmoma et les Donacia.
Ainsi qu'on a pu le remarquer précédemment, les genres Rhœbus et
Elbaptus ont été distraits du groupe actuel et transportés parmi les
Sagrides. De plus, les genres Megascelis et Ateledera, eu égard à la
conformation toute spéciale de l'abdomen, doivent passer dans la
section suivante, celle des Camptosomes. Par suite de ces change-
ments, la tribu des Criocérides a gagné en homogénéité ce qu'elle a
perdu en importance.
Sous le rapport de la forme de la tête, ces insectes forment deux
groupes bien tranchés : dans l'un, comprenant la très- grande majo-
rité des espèces, la tète est ovalaire, terminée en avant par un mu-
seau court et obtus; en arrière, à cause de la saillie des yeux et la
présence d'un sillon transversal, elle parait unie au prothorax par
une espèce de cou. Dans le second groupe, qui comprend les genres
Syneta, Zeugophora, Psathyrocerl's, la têle est arrondie, aussi large
que longue et très-obtuse en avant, quoique toujours bien dégagée
du corselet.
Les organes buccaux sont semblables à ceux des Donacies ; ils se
composent d'un labre arrondi ou sinueux à son bord libre; de man-
dibules échancrées ou bifides; de mâchoires à deux lobes simples, à
palpes maxillaires de quatre articles, cylindriques et plus ou moins
allongés selon les types; enfin, d'une lèvre inférieure à menton trans-
versal, échancré, à languette petite, entière ou émarginée, à palpes
labiaux tri- articulés. Le dernier article des palpes, à la mâchoire et
à la lèvre inférieure, est en général un peu moins développé que le
précédent.
Les yeux sont petits, assez convexes et prnsque toujours échancrés
à leur bord antero-interne; les Syneta, les Psathyrocerus, quelques
Lema ont des yeux entiers; ceux des Zeugophora offrent une très-
petite échancriîre.
Les antennes varient peu ; elles sont cylindriques, grêles ou ro-
bustes; insérées au bord antérieur et interne des yeux, elles sont tou-
jours séparées par toute la largeur du front.
Dans tous les genres, le prothorax est plus étroit à sa base que les
élytres. Il est subcylindrique, sans bords marginaux dans la grande
majorité des espèces. Dans le seul genre Psathyrocerus, on observe
un bord latéral sous forme d'une très-mince carène, à peine sail-
lante; ce même bord, chez les Syneta, les Zeugophora est remplacé
par une spinule grêle ou tuberculifurme.
Le premier segment abdominal est seulement un peu plus long
que chacun des suivants et ne prend jamais ce grand développement.
CHIOCÉRIDES. 65
si fréquent chez les Sagrides et qui est constant chez les Donacides.
Comme chez ces dernières, le prosternum est nul entre les hanches
antérieures dans la généralité des espèces; il est très-étroit chez les
PSATHYROCERUS, les BRACHYDACTYtA, les Macrolema et un petit nom-
bre de Crioceris. Les deux autres segments thoraciques ne présen-
tent rien de particulier, si ce n'est dans les genres Plectonycha et
Stethopachys, chez lesquels le niétasternum se prolonge en avant
entre les hanches moyennes au point de cacher, au moins en partie,
le mésosternum.
Les pattes sont généralement bien développées, tantôt grêles, tan-
tôt robustes. Les hanches antérieures sont cyUndro-coniques, sauf
chez les Brachydactyla, oii elles sont subglobuleuses. Les cuisses
postérieures sont parfois renflées, mais ne ressemblent pas à celles
des Sagrides et encore moins à celles des Donacides; elles ne donnent
pas non plus aux espèces, qui en sont pourvues, la faculté de sauter.
Dans la tribu actuelle, les crochets des tarses offrent des modifica-
tions importantes : dans la très-grande majorité des espèces, c'est-à-
dire dans le genre Lema tout entier, chez les Plectonycha, les Ste-
thopachys, ces organes sont soudés l'un à l'autre sur une étendue
plus ou moins considérable. Ces mêmes crochets sont bifides chez les
Syneta, les Psathyrocerus; appendiculés chez lesZEUGOPHORA; enfin
comme dernière modification, ils sont simples et libres chez les Crio-
ceris, les Brachydactyla, les Macrolema.
Les Criocérides forment le dernier groupe des Eupodes; l'exposé
des caractères ci-dessus permet de les distinguer avec facilité des Sa-
grides et des Donacides. Ces dernières ont les antennes sensiblement
plus rapprochées l'une de l'autre à leur base, le premier segment
abdominal est presque aussi long que les suivants réunis, enfin les
yeux sont toujours entiers et les cuisses postérieures presque cons-
tamment renflées. On a vu que la tribu des Sagrides est formée d'élé-
ments très-hétérogènes et par là même, il serait très-long d'exposer
en quoi ces éléments divers se distinguent des Criocérides, s'ils n'a-
vaient en commun une languette grande, membraneuse et bilobée;
caractère qui fait défaut dans la tribu actuelle.
Depuis longtemps on sait que les Criocérides, tant à l'état parfait
qu'à l'état de larves, vivent des parties molles des plantes herbacées,
surtout aux dépens des feuilles et des tiges. On connaît seulement
les larves de quelques Lema ou de Crioceris, ainsi que nous le ver-
rons à l'occasion de ces genres; les seuls détails que Ton possède sur
l'organisation interne de ces insectes sont dus à Ramdohr (d) et à L.
Dufour (2).
(1) Abhandl. ub. d. Verdauungs. d. Ins. p. 106, pi. VI, fig. 3.
(2) Annales des Se. nat. t. IV, p. 116. — T. V, p. 281, et "2* Ser. Zool. t. XIX,
p. 157.
Coléoptères. Tome X. 5
66
PHYTOPHAGES.
La tribu actuelle est beaucoup plus riche en espèces que les deux
précédentes réunies; elle en renferme plus de six cents, réparties en
neuf genres seulement; il est vrai que le genre Lema en contient à.
lui seul les deux tiers.
Le tableau suivant résume les caractères distinctifs de ces diffé-
rentes coupes génériques :
I. Prothorax crénelé ou épineux sur les côtés.
A. Yeux entiers, hanches moyennes contiguës. Syneta.
A'. Yeux échancrés, hanches moyennes séparées. Zeugophora.
II. Prothorax ni denticulé ni épineux sur les côtés.
B. Prosternum distinct entre les hanches.
C. Crochets des tarses bifides. Psathyrocerus .
C. — — simples.
D. 4» article des tarses complètement engagé dans le
précédent. Brachydactyla.
D*. 4e article des tar&es en grande partie libre. Macromela.
B'. Prosternum nul entre les hanches.
E. Crochets des tarses libres à la base. Crioceris.
E'. — — soudés —
F. Mésosternum séparant les hanches moyennes. Lema.
¥'. Métasternum prolongé entre les hanches moyennes.
G. Métasternum cachant le mésosternum, lorsqu'il est
TU directement. Plectonycka.
G'. Métasternum laissant voir le mésosternum, lorsqu'il
est vu directement. Stethopachys.
PSATHYROCERUS.
Blanchard In Gay, Historia fisica de Chile. Zool. \, p. 523 (1).
Tète arrondie, plus large que longue, très-obtuse en avant; -Ipis-
tome séparé du front par un sillon peu profond; labre transversal,
émarginé et cilié à son bord antérieur; mandibules courtes, très-ar-
quées, convexes en dehors, concaves en dedans, à extrémité forte-
ment échancrée; mâchoires faibles, à lobes subégaux, l'interne acu-
miné, l'externe obtus, à palpes grêles, article 1 court, 2 et 3 égaux,
oticoniques, -4 ovalaire, obtus; lèvre inférieure à menton court, ré-
fléchi vers l'intérieur de la cavité buccale, échancré en avant, à lan-
guette courte, subéchancrée au milieu, à palpes très-grèles, article 1
court, 2 subcylindrique, 3 allongé, atténué et un peu tronqué vers l'ex-
trémité.— Aniennes filiformes, très-grêles et longues, à peùie épais-
sies vers l'extrémité, article i. très-gros, ovalaire, 2 de moitié plus
(i) Syn. Philippi, Entoni. Zeil. Stett. 1864, p. 384. — H. Clark, Appendic.
Cat. Phyt. 1865, p. 20.
CRIOCÉRIDES. 67
court, 3-10 très-longs, le dernier ovalaire, acuminé. — Yeux subar-
rondis, entiers. — Prothorax transversal ou subquadrangulaire, un
peu élargi en avant, marginé latéralement, à base moins large que
les élytres; écusson subquadrangulaire, oblong. — Élytres subparal-
lèles, arrondies à l'extrémité, à b.ise un peu échancrée en demi-cercle
par la saillie des épaules. — Prosternum très-étroit et convexe entre
les hanches antérieures; mésosternum plus large, en lamelle, de ni-
veau avec le œétasternum. — Abdomen à premier segment semblable
aux autres. — Pattes faibles, hanches antérieures conico-cylindriques,
les moyennes subglobuleuses; cuisses à peine renflées; jambes
droites, tarses grêles, à article 1 allongé, parfois aussi long que les
suivants réunis, 2 triangulaire, 3 fortement bilobé, 4 plus long, grêle,
terminé par des crochets faibles, profondément bifides, la division in-
terne plus courte que l'externe.
La création de ce genre est de date récente et due au Prof. Blan-
chard; il a été publié dans l'Histoire naturelle du Chili, de Gay, et ne
renferme qu'une douzaine d'espèces. Comme les Syneta, avec les-
quelles ils ont des analogies assez rapprochées, ils présentent aux
tarses des crochets bifides; ce sont les deux seuls genres de la tribu
des Criocérides qui ofirent ce caractère. On distinguera facilement
ces deux types par la forme du pronotum; celui-ci est dépourvu de
bord latéral et muni d'une spinule dans le genre Syneta; dans les
PsATHYROCERUS, la spiuulo manque et une mince carène peu sail-
lante simule un bord latéral. Il est probable que ce genre se rencon-
trera dans la plus grande partie de l'Amérique méridionale ; l'His-
toire naturelle du Chili renferme la description de six types diifé-
rents appartenant à cette contrée ; le D' Philippi, directeur du Musée
de Santiago, en a ajouté quatre de même origine ; enfin, H. Clark a
donné la description d'une espèce de Venezuela et une autre de Rio-
Janeiro.
SYNETA.
ËscHSCH. DEIE&N, Catal. 3* éd. p. 383 (1).
Tête arrondie, très-obtuse en avant, sans col distinct; épistome
séparé du front par une rainure arquée; labre fortement arrondi;
mandibules courtes, arquées, distinctement bifides à leur extrémité;
mâchoires grêles, faibles, à lobes droits, ciliés, l'interne aigu, l'ex-
terne obtus, à palpes cylindriques, 1 article très-court, 2 et 3 ob-
(1) Syn. Crioceris, Fabr. Syst. El. I, p. 462. — Orsodacna, Gyll. Ins. Suec.
III, p. 644; Say, Journ. of the Acad. of N. S. Phil. V, p. 281. — Auchenia,
Zetlerts. Faun. Ins. Lapp. I, p. 389; liiî. Lapp. p. 214. — Donacia, Germ.
Nov. Act. Halens. 1, 6, p. 36. — Syneta, Lac. Mouog. Piiylopii. 1, p. 226;
Fairmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 209.
68 PHYTOPHAGES.
coniques, subégaux, A aussi long que les deux précédents réunis,
ovoïde, obtus ; lèvre inférieure à menton court, replié dans la cavité
buccale, ses angles latéraux aigus et embrassant la languette, celle-ci
courte, arrondie, entière en avant, profondément sillonnée au milieu
extérieurement, palpes courts, subbasilaires, 1 article annulaire, 2 ob-
coniqae, 3 ovalaire, obtus, plus long que les deux précédents. — An-
tennes grêles, filiformes, plus longues que la moitié du corps, gros-
sissant légèrement vers l'extrémité, article 1 renflé, obconique, les
suivants cylindriques, allongés, le dernier acuminé. — Yeux petits,
subarrondis, entiers. — Prothorax légèrement rétréci en avant et à
la base, élargi au milieu, denticulé au milieu des côtés latéraux ;
écusson presque carré. — Elytres allongées, parallèles, subcoiivexes,
arrondies à l'extrémité, fortement ponctuées avec des lignes ou des
côtes élevées. — Prosternum nul entre les hanches antérieures qui
sont cylindro-coniques et contiguës, les intermédiaires de même forme,
à peine séparées par un mésosternum linéaire. — Abdomen à premier
segment à peine plus long que le suivant, le dernier fortement creusé
et échancré chez la femelle, beaucoup moins chez le mâle. — Pattes
assez longues, grêles, cuisses peu renflées, jambes grossissant un peu
à l'extrémité, tarses assez longs, articles détachés, 1 et 2 triangu-
laires, 3 profondément bilobé, 4 terminé par des crochets bifides, à
division interne très-courte.
Ce genre est de la création d'Eschscholtz ; il a été signalé dans les
catalogues de Dejean et de Slurm, mais les caractères n'en avaient
pas été publiés, lorsque le Prof. Lacordaire entreprit la Monographie
des Phytophages. Comme nous l'avons vu, le genre actuel paraît se
rapprocher des Psathyrocerus, avec lesquels il possède en commun
des crochets bilides, une tête arrondie et obtuse en avant, une forme
allongée; il s'en éloigne par l'absence du prosternum et la présence
d'une forte spinule sur les parties latérales du pronotum.
Les différences sexuelles sont très-prononcées chez ces insectes : les
femelles, d'ordinaire plus grandes que les mâles, ont l'arceau infé-
rieur du dernier arceau abdominal comme replié en dedans et creusé
d'une grande fossette pubescente. Les mâles ont ce même arceau en-
tier ou impressionné autrement que les femelles.
Une seule espèce habile l'Europe boréale, en Norwège, en Laponie;
les autres, au nombre de 7, se rencontrent dans l'Amérique du Nord.
Le Prof. Lacordaire en a connu deux et signalé une 3" décrite par
Newmann; les autres sont dues aux recherches du D'' J. Le Conte.
CRIOCÉRIDF.S. 69
ZEUGOPHORA.
KuNZE, Nov. Act. Halens. II, i, p. 71 (1).
Tête aussi large que longue, subarrpndie, dégagée du prothorax
avec un indice de cou, déterminé par un sillon transversal en arrière
des yeux; épistome séparé du front par un sillon en demi-cercle;
labre très-court, large, cilié, subsinué, infléchi vers la bouche ; man-
dibules courtes, larges, arquées, bifides au sommet, bidentées au
bord interne près de l'extrémité; mâchoires à lobes tronqués obli-
quement en dedans, ciliés, à peu près de même largeur, l'externe
un peu plus long; à palpes cylindriques dépassant les lobes, 1 article
très-court, 2 le plus long, obconique, 3 de même forme, plus court,
4 ovalaire, à pointe obtuse; lèvre inférieure à menton transversal,
échancré, ses bords latéraux arrondis, à palpes insérés près de la li-
gne médiane vers la base de la languette, 1 article court, 2 long, tur-
biné, 3 ovalaire, atténué, à languette cornée vers la base, translu-
cide et élargie en avant, échancrée dans son milieu. — Antennes plus
courtes que la moitié du corps, filiformes, grossissant très-peu vers
l'extrémité, 1 article épais, arqué, 2 et 3 grêles, plus longs que les
suivants, ceux-ci diminuant graduellement de longueur, à peu près
aussi larges que longs, le dernier acuminé, obtus. — Yeux arrondis,
médiocres, légèrement échancrés au côté interne, leurs canthus en
triangle aigu. — Prothorax beaucoup plus étroit à sa base que les
élytres, coupé carrément en arrière et en avant, dilaté et muni en
avant du milieu de chaque côté d'nn gros tubercule à pointe aiguë
ou obtuse ; écusson petit, triangulaire, obtus. — Elytres oblongues,
coupées carrément à la base, à bords parallèles, arrondies à l'extré-
mité. — Prosternum nul entre les hanches antérieures qui sont con-
tiguës et conico-cylindriques, les intermédiaires de môme forme et
légèrement séparées par le mésosternum. — Abdomen à i segment
un peu plus long que le suivant. — Pattes médiocres, cuisses un peu
renflées, les postérieures davantage; jambes cylindriques, terminées
par deux courtes épines; tarses courts, élargis, i article en triangle
obiong, 2 de même forme, de moitié plus court, 3 large, bilobé, le
derniec- à moitié engagé entre les lobes du précédent, armé de cro-
chets arqués, largement appendiculés à leur base.
C'est à Kunze que l'on doit d'avoir distingué sous un nom spécial
plusieurs petites espèces que l'on avait jusqu'alors confondues avec
(1) Syn. AucHENU, Thunberg, Nov. Act. Ups. V, p. 110. — Crioceris, Fabr.
Syst. El. 1, p. 461. — Lema, Fabr. Supp. Eut. Syst. p. 93. — Zeugophora,
Lac. Monogr. Phytoph. \, p. !2:«; Hedt. Faim. Austr. ^e éd. p. 885; Fair-
maire, Gen. Col. Euiop. IV, p. '209. — Taraxis, Le Conte, Col. of Lak. Sup.
1850, p. 237.
70 PHYTOPHAGES.
les Crioceris et les Lema. Le nom générique de Zeucophora, proposé
par Kunze, a eu beaucoup de peine à s'établir dans la science. D'a-
bord parce que Latreille n'a pas connu le travail de Kunze, et en
second lieu parce que le nom d'AucHENu proposé parThunberg, pour
les Criocères, a été erronément attribué aux types du genre en ques-
tion. Quoi qu'il en soit, le nom de Kunze est aujourd'hui généralement
adopté. Vers 1850, M. Le Conto, en décrivant les Coléoptères du Lac
Supérieur, avait rencontré une petite espèce dont il avait fait un
genre nouveau qu'il avait nommé Taraxis. U est extrêmement pro-
bable que ce nouveau genre est identique avec le genre Zeugophora,
et si M. Le Conte a créé cette coupe nouvelle, c'est qu'il avait été in-
duit en erreur par la description du genre Zeugophora donnée par le
Prof. Lacordaire. En cfFet, cette description est inexacte en ce qui con-
cerne les crochets des tarses, qui sont non bifides, mais réellement
appendiculés, et tels que les décrit M. Le Conte pour le genre Ta-
raxis. J'ai soumis au microscope les crochets des tarses de nos es-
pèces européennes, et je les ai trouvés appendiculés, c'est-à-dire mu-
nis à leur base d'une grande expansion quadrangulaire, qui, vue sous
un certain jour, peut prêter à l'erreur et faire considérer le crochet
comme bifide; mais en réalité le crochet n'est pas divisé.
Ce genre se compose de petits insectes dont la coloration est, en
général, le jaune ferrugineux combiné avec le noir. Les élytres sont
de cette dernière couleur. Leurs diflerences sexuelles sont peu sensi-
bles et leurs premiers états sont inconnus. Les Zeugophora sont pro-
pres aux contrées septentrionales de l'Europe, de l'Asie, de l'Améri-
que.
Le Prof. Lacordaire en décrit quatre espèces découvertes dans les
contrées de l'Europe tempérée et boréale. 11 faut y ajouter celle dé-
crite par le D"" Le Conte et une autre par le D'' Baly, toutes deux de
l'Amérique du Nord. Une 3% originaire de l'Ecosse, a été signalée
par M. Power. Ces espèces, avec leur synonymie, sont énumérées
dans le catalogue de M. Clark (1).
PLECTONYCHA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. I, p. 299.
Tête petite, peu ou point rétrécie en arrière des yeux, terminée eu
avant par un museau court et obtus; front séparé de l'épistome par
un profond sillon anguleux, à sommet dirigé en arrière, et duquel
partent deux sillons divergents contournant les yeux. — Organes buccaux
comme chez les Lema. — Antennes médiocrement longues et robus-
tes, à 1 article gros et court, 2 plus court et plus grêle, 3 et 4 plus
longs, subégaux, 5 le plus long, 6-11 décroissant légèrement en Ion-
Ci) U. Clark, Â. Catalogue of Pbytophaga, 1866.
CRIOCÉRIDES. 71
gueur et croissant de même en largeur. — Yeux assez gros et sail-
lants, subarrondis, étroitement et assez profondément échancrés à
leur bord interne, pourvus en arrière et en dessus d'une orbite bien
distincte. — Prothorax petit, déclive, à peine de moitié aussi large à
la base que les élytres, un peu arrondi en arrière, rétréci dans son
milieu, sans sillons transversaux en dessus; écusson triangulaire,
tronqué au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, paraissant un
peu échancrées à la base par la saillie des épaules larges et arron-
dies. — Prosternum nul entre les hanches antérieures; métasternum
formant entre les hanches moyennes une saillie courte et obtuse, ca-
chant le mésosternum quand on regarde l'insecte perpendiculaire-
ment en dessous. — Abdomen à premier segment beaucoup plus
grand que chacun des suivants. — Pattes courtes et assez grêles;
hanches antérieures développées, conico-cylindriqucs, contiguës; les
intermédiaires subglobuleuses; cuisses un peu renflées vers leur mi-
lieu; jambes droites; tarses larges, robustes, i article en triangle al-
longé, 2 de même forme, plus court, 3 de la longueur du 1, biiobé,
4 engagé dans sa première moitié entre les lobes du précédent, ter-
miné par des crochets soudés à leur base.
Les espèces de ce genre ont un faciès quelque peu différent de ce-
lui des Lema, dû à la petitesse relative de la tête et du prothorax;
mais ce qui a porté le Prof. Lacordaire à les comprendre dans une
coupe générique spéciale, c'est la conformation du métasternum et
ses rapports avec le mésosternum. Cet auteur a décrit cinq espèces,
qui toutes étaient nouvelles, lorsqu'il a composé sa Monographie ;
elles sont originaires de la Colombie, du Brésil et de la République
Argentine. Aucune espèce n'a été découverte ni décrite depuis cette
époque.
STETHOPACHYS.
Baly, Journ. of Entomology. I, p. 193.
Tête petite, portée par un cou très-étroit; épistome séparé du front
par un sillon anguleux en arrière, et prolongé de chaque côté au
pourtour interne des yeux. — Antennes filiformes, robustes, 2 et 3 ar-
ticles courts, égaux , moniliformes, -i à peu près aussi long que les
deux précédents réunis, les suivants plus longs que ce dernier et cy-
lindriques. — Yeux très-saillânts, globuleux, fortement et triangulai-
rement échancrés à leur bord interne. — Pruthorax cylindrique, co-
nique et réti'éci en avant, sans indice de sillon transversal en dessus.
— Ecusson triangulaire, à sommet très-obtus. — Elytres oblongues,
très-larges à la base et s'atténuant vers rextrémité, légèrement dépri-
mées en dessus, ponctuées-striées. — Prosternum nul; mésosternum
alloHgé, perpendiculaire; métasternum fortement développé, pro-
longé entre les hanches moyennes en une forte saillie accolée au mé-
72 PHYTOPHAGES.
sosternum qu'elle laisse eu partie à découvert. — Abdomen à pre-
mier segment aussi long que les deux suivants réunis. — Pattes assez
robustes, hanches antérieures contiguës, coniques, hanches moyennes
cylindriques, largement séparées par le métasternum ; cuisses posté-
rieures Irès-renilées à leur face supérieure; les trois premiers articles
des tarses subégaux , le 4 très-long et robuste, égalant en longueur
les trois précédents réunis, et terminé par des crochets soudés à la
base.
Ce genre correspond, dans la Nouvelle-Hollande et les îles voisines,
aux Plectonvcha de l'Amérique méridionale. Il se distingue aisé-
ment par la structure des tarses et du métasternum. Ce dernier, au
lieu de se prolonger simplement entre les hanches moyennes et de
recouvrir le mésosternum, se relève en avant et s'accole à la saillie
formée par ce dernier. De sorte que, lorsqu'on regarde l'insecte per-
pendiculairement en dessous, on voit encore une partie du mésoster-
num, tandis que chez les Plectonycha, il est caché à la vue.
Fondé en 1862 par M. Baly, ce genre contient actuellement quatre
espèces originaires de l'Australie, de la Nouvelle-Calédonie et des îles
Lifu.
LEMA.
Fabr. Suppl. Entom. Syst. p. 90 (1).
Tête oblongue, peu ou point rétrécie en arrière des yeux, termi-
née en avant par un museau assez saillant, subquadrangulaire ; front
séparé de l'épistome par un sillon anguleux, à sommet dirigé en ar-
rière et duquel partent deux autres sillons contournant les yeux et un
sillon médian, tantôt entier, tantôt en partie effacé, parfois absent. —
Labre transversal, assez grand, entier, subarrondi ou subémarginé;
mandibules courtes, fortes, arquées, à sommet fendu ou échancré;
mâchoires assez épaisses, lobes courts, assez larges, l'interne tronqué
obliquement, l'externe arrondi ou coupé carrément, dépassant un peu
l'interne, tous deux ciliés; à palpes médiocres, l article court, 2 pliis
ou moins allongé, obconique, souvent gros et un peu arqué, 3 tur-
biné ou obconique, plus court, -4 en cône ou subovalaire, plus ou
moins obtus; lèvre inférieure à menton transversal, échancré cu
avant, à languette cornée, dépassant assez fortement le menton, de
forme carrée ou élargie en avant, bord antérieur droit ou sinué au
milieu, cilié; à palpes courts, insérés au milieu ou vers la base, à
'1 article court, 2 obconique, 3 en cône ou subovalaire. — Antennes
(1) Syn. Crioceuis, GeofTr. Ins. des env, de Paris, I, p. 243. — Auchenia,
TJmnberg, Cliaract. Geii. Ins. p. '2\ ; Marsli. Brit. Entom. I, p. 215. — Petau-
uisTEs, Guérin, Icon. tlu Rt''g. an. Ins. p. 25!). — Lema, Lacord. Monog.Phyt.l,
p. 303 et aliornm.
CRIOCÉRIDES. 73
insérées au bord interne et antérieur des yeux, de longueur moyen-
ne, grêles ou robustes, filiformes ou grossissant un peu vers l'extré-
mité, 1 article gros, ovalaire ou subcylindrique, 2 court, 3-S de lon-
gueur variable, 6-11 allongés, subégaux. — Yeux gros ou médiocres,
oblongs ou subglobuleux , avec une orbite distincte en arrière, sail-
lants, plus ou moins échancrés au côté interne, rarement entiers. • —
Prothorax variable, le plus souvent rétréci sur les cotés et traversé
en dessus par un sillon, qui se continue ou non avec le rétrécisse-
ment latéral, toujours beaucoup plus étroit que les élytres à sa base ;
écusson toujours fortement tronqué au sommet. — Elytres peu con-
vexes, souvent presque planes, avec une impression sulciforme en de-
dans des épaules, et une autre transversale, droite ou oblique un peu
en arrière. — Prosternum nul entre les premières hanches, méso-
sternum assez large entre les intermédiaires et accolé au métaster-
num. — Abdomen à premier segment beaucoup plus grand que
chacun des suivants. — Pattes médiocres, hanches antérieures coni-
co-cylindriques, contiguës; les intermédiaires subglobuleuses; cuis-
ses un peu renflées, les postérieures souvent plus fortes, tantôt sem-
blables dans les deux sexes, tantôt plus grosses chez les mâles, parfois
volumineuses et dentées en dessous ; jambes droites ; tarses médio-
cres, 1 article trigone, assez grand, 2 de même forme, plus court,
3 bilobé, 4 médiocre engagé seulement à la base entre les lobes du
précédent, et terminé par des crochets soudés à leur base.
Par suite des progrès réalisés par des recherches soutenues, les
genres ont souvent changé d'acception dans la science. C'est ainsi
que les noms de Criocebis, créé par Geoffroy en 1762, et de Lema,
publié par Fabricius en 1798, renfermaient l'un et l'autre les mêmes
types; il est bien vrai que Fabricius aurait dû conserver au genre
Ckioceris sa significatien primitive et ne pas l'appliquer à des Galé-
rucides. Pendant la première partie de ce siècle, les deux noms étaient
employés concurremment, celui de Geoffroy par une partie des au-
teurs français, tandis que les autres conservaient, avec les auteurs
allemands, le nom créé par Fabricius. Le Prof. Lacordaire a pu eu
quelque sorte faire la part de chacun, en partageant en deux coupes
génériquement distinctes, les espèces contenues soit dans les Crioce-
Ris, soit dans les Lema. En précisant ainsi les caractères de chacun
de ces deux genres, qui sont aujourd'hui généralement adoptés, il en
est réellement le créateur.
Le caractère qui a permis de conserver les deux noms, consiste en
ce que certaines espèces ont les crochets des tarses soudés l'un à
l'autre, sur une étendue plus ou moins grande; tandis que chez les
autres, ces crochets sont libres, comme chez la plupart des Coléop-
tères. Les premières furmeht le genre Lema, les secondes le genre
Crioceris. C'est là c\ peu près le seul caractère distinctif de ces deux
coupes, qui ont par conséquent les plus grandes analogies. Chez les
74 PHYTOPHAGES.
Lema, l'écusson est toujours plus ou moins quadrangulaire, ou plutôt
en triangle fortement tronqué au sommet; mais ce caractère n'est
pas tout à fait étranger aux Crioceris. Dans les deux genres, le pro-
thorax varie beaucoup : on observe cependant que chez les Lema cet
organe présente un rétrécissement latéral, en général bien marqué
et presque toujours accompagné en dessus d'un sillon transversal;
chez les Crioceris, au contraire, il est rare que ce sillon soit bien
marqué et le rétrécissement latéral, quand il existe, est seul distinct.
L'organisation interne des Lema est restée inconnue; mais leurs
mœurs et leurs larves ont fait l'objet de nombreuses publications. La
science possède des détails plus ou moins étendus sur les larves des
I. melanopa L., L. cyanella Fabr., L. rugicollis Sff., et L. trilineata
Oliv., des Etats-Unis (1).
Ces larves sont courtes, ovoïdes, avec leur plus grosse extrémité eu
arrière, leurs téguments sont minces et ordinairement de couleur
sombre. Elles présentent les caractères suivants :
Tète médiocre, subhémisphérique, écailleuse et lisse ; six ocelles de
chaque côté, disposés en deux groupes, le premier formé de quatre
ocelles, en arrière de l'insertion des antennes; le second de deux, si-
tué en dessous et un peu en avant du précédent ; antennes sublaté-
rales, de 3 articles, les 2 premiers annulaires, le 3^ très-grêle, fili-
forme, accompagné, à son côté externe, d'un très-petit article mobile;
épistome transversal, échancré à son bord antérieur, labre fermant
avec l'épistome l'espace qui sépare les mandibules; celles-ci mé-
diocres, arquées, à extrémité armée de piusieui's dents; mâchoires
libres, formées d'une masse charnue où l'on distingue à peine la
pièce cardinale, d'une pièce basilaire terminée intérieurement par uu
petit lobe maxillaire, aplati et cilié; de palpes de -4 articles, i gros,
globuleux, 2 et 3 égaux, moins longs, 4 petit et conique; lèvre infé-
rieure à menton en losange tronqué en avant, à pièces palpigères
confondues à leur base et divergentes, supportant des palpes labiaux
biarticulés, d'une languette représentée par un petit tubercule charnu.
— Segments thoraciques plus courts et plus étroits que les segments
abdominaux; prothorax muni en dessus d'un écusson corné avec un
sillon médian. — Pattes de médiocre longueur, terminées par un
ongle grêle, crochu, — Segments abdominaux au nombre de neuf,
charnus, recouverts d'une peau fine et luisante, présentant des points
épars surmontés d'une petite soie spinuliforme dirigée eu avant; seg-
ment anal très-petit, portant en dessous un tubercule bifide et en
dessus une fente transversale qui est l'anus. — Stigmates au nombre
de neuf paires, dont huit sur les huit premiers segments abdominaux,
la neuvième à l'angle antérieur externe du mésothorax.
(1) Chapuis et Candèze, Catalog. des Larves, p. 273, ajoutez : Cornélius,
Entom. Zeit. Stett. 1839, p. 44 {^Lema rugicollis Sff.).
CRIOCÉRIDES. 75
On sait que ces larves se recouvrent de leurs excréments, qui les
protègent à la fois contre l'ardeur du soleil et la voracité des oiseaux.
A cet effet, l'ouverture anale au lieu d'être située à l'extrémité ou en
dessous du dernier segment, l'est en dessus et s'ouvre de façon à ce
que les déjections soient poussées «uccessiveraent en avant à mesure
qu'elles sortent et forment une couche humide qui revêt le corps de
l'animal. Ces larves vivent aux dépens des feuilles des végétaux et
lorsqu'elles ont acquis toute leur croissance, elles s'enfoncent en terre,
s'y creusent une retraite de forme ovale, qu'elles revêtent d'une
espèce de vernis et y subissent leur métamorphose en insectes par-
faits.
La Lema melanopa vit sur les graminées, la L. rugicollis sur le
Cirsium arvense, la L. trilineata sur la pomme de terre. Comme nos
espèces d'Europe, les espèces exotiques paraissent vivre sur les plan-
tes herbacées, rarom.ent sur les arbrisseaux; elles se rencontrent iso-
lément et parfois en agglomérations très-nombreuses.
Le genre Lema, déjà très-riche en espèces lorsque le Prof. Laccr-
daire composa sa Monographie des Phytophages, qui ne contient pas
moins de 238 descriptions détaillées, s'est encore beaucoup augmenté
depuis cette époque, grâce aux recherches persévérantes de MM. Baly,
Bâtes et H. Ciark; il compte aujourd'hui quatre cents espèces.
L'Amérique méridionale, couverte d'une végétation luxuriante et
variée, nourrit à elle seule près de la moitié des espèces décrites. Oq
connaît 57 types de la Colombie, 14 de Cayenne, 1 de Bolivie, i du
Pérou, 107 du Brésil. L'Amérique centrale a fourni 48 espèces, dont
38 se trouvent sur le continent, c'est-à-dire au Texas, au Mexique, au
Guatemala et 10 dans les Antilles. Seulement 14 espèces sont indi-
quées dans l'Amérique du Nord. Ainsi, pour le Nouveau-Monde seule-
ment, nous comptons 243 espèces différentes. Dans l'Ancien Conti-
nent, c'est l'Afrique qui est la contrée la plus riche, 72 espèces en
ont été rapportées; 46 appartiennent au Sénégal, 24 à la côte de
Guinée, dans son sens le plus étendu, c'est-à-dire à la Côte-Dorée, au
Bénin, au Vieux-Calabar, au Gabon, au royaume d'Aw^are. L'Afrique
australe en compte 49, Madagascar 44, l'Abyssin-ie 4, la Kabytie 4.
L'Asie, dont les contrées centrales sont si mal connues, n'a fourni
aux voyageurs que 35 espèces, dont 2 de Sibérie. L'Archipel indien et
la Nouvelle-Hollande en ont donné 39. Enfin l'Europe est la partie du
monde la plus pauvre en espèces de ce genre; on en connaît seule-
ment 7 espèces.
70 PHYTOPHAGES.
CRIOCERIS.
Geoffroy, Ins. d. environs de Paris, 1, p. 237 (1),
Caractères des Lemà. — L'absence de soudure des crochets des
tarses constitue en réalité leur seule ditTérence. Il faut cependant
ajouter comme caractères secondaires que, sauf quelques espèces,
l'écusson n'est jamais tronqué en arrière, que les yeux sont toujours
distinctement et en général fortement échancrés, que le prothorax ne
présente jamais en dessus d'une manière bien marquée ce sillon
transversal qui est si fréquent chez les Lema.
Ce genre, fondé en 1762, par Geoffroy, n'a nullement été compris
de la même manière par l'auteur des Insectes des environs de Paris
et l'auteur de la Monographie des Phytophages. Quoi qu'il en soit, le
genre Crioceris est bien moins riche en espèces que le genre Lema,
il ne doit pas être considéré comme faisant suite à ce dernier, mais
comme constituant un groupe parallèle ; on trouve, en effet, que les
mêmes formes se répètent d'une manière souvent frappante; cela est
vrai, surtout pour le pvothorax, qui, dans le genre actuel, affecte
comme chez les Lema six formes différentes, correspondant presque
exactement dans les deux genres.
Le Prof. Lacordaire, à la sagacité duquel les moindres détails
d'organisation chez les espèces soumises à ses recherches n'ont pu
échapper, fait remarquer que certaines Crioceris ont les hanches an-
térieures séparées par un prosternum étroit; c'est le cas chez les C.
Laferlei, viridis, nitida. Mais à ses yeux, l'importance de ce carac-
tère ne prime pas la similitude complète de ces espèces avec leurs
congénères; il n'a pas voulu créer de coupe nouvelle, ni en adopter
une autre de M. Chevrolat, inscrite sous le nom de Pleurophora et
qui est basée uniquement sur un faciès particulier. La multiplicité des
genres a le grave inconvénient de détruire des analogies pour mettre
en relief des différences parfois très-légères.
La distribution géographique des Crioceris présente des particu-
larités remarquables. Tandis que l'Amérique méridionale avait fourni
un contingent si riche au genre Lema, elle ne possède aucune Crio-
ceris; l'Amérique septentrionale se trouve dans le même cas; seul,
dans le Nouveau-Monde, le Mexique nourrit quelques représentants
de ce genre, au nombre de 13 seulement. L'Europe entière en pos-
sède exactement le même nombre. Vient ensuite l'Afrique qui en a
16, découvertes en Guinée et vers les terres australes. L'Asie et l'O-
(1) Syn. Lema, Fabr. Supp. Eutoin. Syst. p. 90; Syst. El. I, p. 471. — Au-
CHENiA^ Tliunbcig, Cha>act. gen. Ins. (éd. Meyer), p. 21. — Pleurophoka,
Chevr. in Dej. Cal. 3^ td. p. 383. ~ Cbuoceris, Lac. Monog. Phyt. 1, p. Ti^G
et auctor.
CRIOCÉRIDES. 77
céanie sont à peu près également riches; la première a fourni
20 types, la seconde 21, et de ce nombre, quelques-uns habitent en
même temps le continent et l'Archipel indiens. En additionnant ces
divers chiffres, nous arrivons à la somme de 83 espèces; c'est à peu
près le double de celles décrites dans la Monographie des Phyto-
phages.
Les mœurs des Criecères sont les mêmes que celles des Lemx; leurs
larves ont également la plus grande analogie et ne demandent pas de
description spéciale.
BRACHYDACTYLA.
Lacordaire, Monog. d. Phytoph. l, p. 599 (1).
Tête petite, non rétrécie en arrière des yeux ; épistome séparé du
front par une ligne anguleuse à sommet dirigé en arrière et duquel
partent deux sillons contournant les yeux; labre court, transversal,
arrondi en avant; mandibules larges, arquées, bifides à leur extrémité,
tranchantes au côté interne et finement ciliées à leur base ; mâchoires
à lobe interne assez large,, droit, tronqué en dedans obliquement et
cilié; l'externe ne dépassant pas le précédent, arqué et cilié en avant,
à palpes très-courts, cylindriques, article 1 indistinct, 2 et 3 obconi-
ques, subégaux, 4 ovoïde et obtus, plus long que les précédents; lèvre
inférieure à menton très-court, transversal, échancré en avant et lur
peu oblique en dedans, à languette assez grande, coriace, échancrée
dans son milieu, cà palpes courts, article 1 oblong, 2 obconique, 3
ovoïde, tronqué au bout. — Antennes robustes, moins longues que la
moitié du corps, grossissant légèrement vers l'extrémité, article 1
gros, 2 moniliforme, 3-4 obconiques, un peu plus longs, 5-1 i cylin-
driques, subégaux. — Yeux médiocres, ovalaires, un peu échancrés,
pourvus d'une orbite. — Prothorax de moitié au moins plus étroit
que les élytres à sa base, carré ou un peu transversal, subconvexe en
dessus, une petite dépression latérale près de la base; écusson petit,
en triangle, à sommet arrondi. — Elytres larges, subparalièles, assez
convexes, chacune d'elles arrondie à la base. — Prosternum étroit et
convexe entre les premières hanches; més&sternura assez large et
très-court. ~ Abdomen à premier segment plus long que les deux
suivants réunis. — Pattes courtes, robustes, hanches antérieures et
intermédiaires globuleuses; cuisses semblables, un peu renflées au
milieu; jambes droites; tarses très-courts, fortement élargis du 1" au
3" article, article 1 trigone, 2 transversal, 3 bilobé, très-large, 4 court,
engagé presque en entier entre les lobes du précédent, robuste, dé-
primé en dessus, terminé par deux crochets petits, arqués et très-aigus.
Ce genre est parfaitement caractérisé à la première vue par la
(I) Syn. Orioceris, Guér. Icon. du Règ. Anim. lus. p. rJGl.
78 PHYTOPHAGES.
forme de ses tarses, dont les parties foriEent, dans leur ensemble, une
espèce de spatule allongée; à ce caractère, il faut ajouter la forme du
prothorax, celle du prosteruum et des quatre hanches antérieures. Le
Prof. Lacordaire, qui a fondé et publié ce genre en 18iS, décrit deux
espèces, l'une de Java, l'autre de Madagascar. On n'a rien ajouté de-
puis.
MACROLEMA.
Baly, Journal of Entomolog. 1861, I, p. 275.
Tète saillante, légèrement rétrécie en arrière des yeux; labre trans-
versal; mandibules assez fortes, à sommet bifide; mâchoires à lobe
externe palpiforme, à palpes à dernier article ovalaire, tronqué au
sommet; lèvre inférieure à menton court, transversal, à bord anté-
rieur concave, à languette semi-cornée, obtuse, entière. — Antennes
médiocres, suballongées, filiformes, article 1 renflé, 2 court, 3 du
double plus long, 4 un peu plus long que le précédent, 5-11 presque
égaux à 4. — Yeux saillants, avec une orbite indistincte en arrière,
à peine sinués en dedans. — Prothorax transversal, les côtés rétrécis
vers la base; écusson triangulaire, allongé.-— Elytres beaucoup plus
larges à la base que le corselet, parallèles, à dos convexe. — Proster-
num distinct entre les hanches antérieures. — Abdomen à premier
segment un peu plus long que le suivant. — Pattes médiocres, subal-
longées, simples; hanches antérieures transversales; cuisses posté-
rieures semblables aux autres, tarses à 4^ article du double plus long
que le précédent, hbre , terminé par des crochets séparés, non soudés
à la base.
Ce genre remarquable est très-voisin des Brachydactyla ; comme
lui, il possède un prosternum distinct et des hanches antérieures non
conico-cylindriques, mais il s'en distingue par les S'' et 4" articles des
tarses, qui sont formés comme dans les espèces typiques de la famille
et par ses hanches transversales.
Une seule espèce d'Australie est connue, M. vittata, Baly.
SECTION IL
GAMPTOSOmES.
Tête arrondie, souvent complètement engagée dans le pro thorax,
à front plan, oblique ou vertical ; à bouche dirigée en bas. -^ Yeux
presque toujours échancrés. — Antennes insérées à la partie anté-
rieure de la face, au bord antero-interne des yeux, toujours très-dis-
tantes à leur base, de forme variable, tantôt courtes et pectinées,
tantôt filiformes et beaucoup plus longues. — Prothorax transversa-
CAMPTOSOMES. 79
lement convexe, ample, presque toujours aussi large que les élytres
à sa base. — Elytres oblongues, cylindroïdes ou rectangulaires, par-
fois brièvement ovalaires. — Prosternum variable. — Abdomen pré-
sentant une double courbure : l'une dans le sens transversal, l'autre
selon Taxe longitudinal; premier arceau très développé aussi bien
dans sa longneur que dans sa largeur, prolongé de chaque côté du
métathorax et embrassant les épimères métathoraciques ; les trois
segments intermédiaires rétrécis dans leur milieu, parfois soudés ou
rudimentaires; dernier segment ordinairement bien développé et à
peu d'exceptions près, muni chez la femelle d'une fossette profonde.
— Toujours un pygidium plus ou moins apparent. — Pattes normales
et semblables entre elles dans le plus grand nombre.
Comme on peut en juger par la diagnose ci-dessus, les caractères
fondamentaux de cette deuxième section résident dans la conforma-
tion de l'abdomen. Il est indispensable de se rendre compte de cette
structure exceptionnelle et d'en rechercher la cause.
On sait que de nombreuses espèces de Clytrides et de Cryptocé-
phalides, et l'analogie permet d'admettre la même règle pour chacun
de ces groupes dans sa totalité, on sait, disons-nous, que ces espèces
vivent, à l'état de larves, dans des fourreaux qui lenr servent de de-
meure et d'abri. Ce fourreau ressemble à un petit sac, de forme
ovoïde, diversement orné à sa surface et pourvu en général d'une
seule ouverture. La larve qui s'y loge a la tête dirigée vers l'ouver-
ture et son corps est replié sur lui-même par sa face ventrale, de
façon que l'extrémité anale se trouve reportée en avant jusqu'à la
troisième paire de pattes. Cette courbure de la partie abdominale de
l'animal dans son jeune âge paraît avoir laissé des traces chez l'in-
secte parfait. En effet, dans les six tribus qui composent la section
actuelle, on observe une conformation des différents segments abdo-
minaux, qui les caractérise entre tous les autres Phytophages. Le
premier de ces segments, tout en étant un peu plus long que chacun
des trois suivants, est relativement très-large, il se prolonge de cha-
que côté en avant et il embrasse les flancs de la poitrine, ou bien, si
l'on veut, les parapleures métathoraciques. Cette structure est, sans
aucun doute, le vestige de l'élargissement que doit subir le corps de
la larve, à l'endroit où l'abdomen se replie sur lui-même. Chez ces
mêmes insectes, à l'état parfait, le dernier segment abdominal est
aussi très-allongé ; cet accroissement de longueur semble résulter de
ce que chez la larve, le dernier segment, qui porte l'ouverture anale^
a dû, pendant l'excrétion, subir de fréquents allongements pour faire
arriver le produit jusqu'à l'ouverture du fourreau, ou au moins jus-
qu'aux pattes postérieures. Au contraire, les segments intermédiaires,
dans la courbure de l'abdomen, ont été exposés à une compression,
dont l'étendue est en quelque sorte révélée par la conformation de
ces arceaux chez l'insecte parfait. On pourrait poursuivre cet exa-
80 PHYTOPHAGES.
men, réchercher les causes qui ont eu une influence sur la forme et
la nature du pygidium, sur celles des arceaux dorsaux de la partie
abdominale ; mais on s'exposerait à produire des hypothèses hasar-
dées, nos connaissances sur les états primitifs de ces insectes étant
encore trop incomplètes à l'époque actuelle.
Quoi qu'il en soit, la structure de l'abdomen chez les Clytrides et
les Cryptocéphalides est éminemment caractéristique; elle se montre,
sinon identique, au moins très-analo^e chez les Mégascélides, les
Mégalopides, les Chlamydes et les Sphœrocharides. Ces dernières tri-
bus peuvent, en conséquence, être réunies sous un même titre, que
les larves dont résultent les insectes parfaits soient ou non des larves
tubicoles. 11 est très-probable que l'affirmative est vraie, mais en
fût-il autrement, ce n'est pas en vue des larves que cette deuxième
section a été délimitée, mais à cause de la structure de l'abdomen.
A part la constitution exceptionnelle de cette partie du corps, il
serait difficile de tracer une description générale appUcable à ces
divers groupes. Tout ce que l'on peut dire, c'est que la forme cylin-
droïde est dominante ; chez les espèces allongées, elle est manifeste,
mais il en est d'autres où la longueur est réduite à ce point, que le
corps afl'ecte une forme cubique.
Les organes buccaux sont conformés comme chez les autres Phjio-
phages, et, sauf quelques exceptions, varient peu; les mandibules
sont en général bien développées et prennent parfois des dimensions
anormales. Les yeux sont médiocres, peu saillants, le plus souvent
échancrés à leur bord antérieur. Les antennes affectent deux formes
principales : tantôt filiformes et allongées, tantôt plus courtes, dila-
tées vers l'extrémité ou plus ou moins distinctement pectinées, avec
tous les passages intermédiaires. Dans la très-grande majorité, le
prothorax est de la largeur des élytres et ses bords latéraux sont tou-
jours distincts. Les pattes varient peu ; en général, elles sont sembla-
bles entr'elles; dans les espèces oi^iil en est autrement, tantôt ce sont
les antérieures, tantôt les postérieures qui gagnent un plus grand
développement.
Comme il a été dit, la section des Camptosomes se compose de six
tribus. Deux d'entr'elles, celle des Chlamydes et celle des Sphœro-
charides, ont en commun un caractère qui permet de les distinguer
des autres types ; ce caractère réside dans la présence, le long du
prosternum, entre cet organe et les hanches antérieures, d'une rai-
nure oîi les antennes peuvent se loger au repos. Quant à la distinc-
tion de ces deux groupes, on remarquera que chez les Sphœrocha-
rides les crochets des tarses sont profondément bifides, tandis que
ces mêmes organes, chez les Chlamydes, sont simples ou appen-
diculés.
Les autres tribus, quoique d'un type idéal facilement reconuais-
sable à la première vue, renfermant néanmoins des formes de tran-
CAMPTOSOMES. * 81
sitionqui rendent la division systématique parfois difficile; une dé-
marcation un peu plus complète ne peut guère s'obtenir que par la
réunion d'un ensemble de caractères. Ainsi, chez les Mégascélides, la
tète est libre, un peu plus large, y compris les yeux, que le pour-
tour antérieur du corselet, les antennes sont très-longues, grêles et
filiformes, le pronotum est plus étroit que les élytres, le prosternum
est nul ou réduit à une mince lamelle, le dernier article des palpes
est ovalaire et obtus; enfin, les crochets des tarses sont soudés ou
simples. Chez les Mégalopides, la tête est également libre, le dernier
article des palpes est grêle et acuminé, la languette, dans les dix-neuf
vingtièmes des espèces, est membraneuse et profondément bilobée,
les mandibules entières au sommet ; les antennes courtes, épaissies
vers l'extrémité, sont souvent dentées ou pectinées; les cuisses posté-
rieures, en général renflées, et les crochets des tarses toujours simples.
La tête change de direction dans les deux dernières tribus; elle
rentre graduellement dans le corselet et la bouche se dirige en bas.
En même temps, le prothorax devient plus large, il est, ou peu s'en
faut, presque toujours de la largeur des élytres à la base, et parfois
il les enserre par le prolongement de ses angles. Ces deux tribus ont
des analogies très-intimes. Aussi le Prof. Blanchard (1) avait réuni les
Clytra et les Cbyi-tocephalus des auteurs dans un seul groupe, au-
quel il avait donné le nom de Chjtrides. De son côté, M. Chevro-
lat (2), se fondant sur les caractères empruntés aux larves, avait réuni
ces deux types en une seule famille, celle des Tubifères, divisée en deux
tribus, les Clylhraires et les Cryptocéphalides. Aujourd'hui, l'opinion
du Prof. Lacordaire a prévalu, et la distinction des deux groupes est
généralement admise. Elle s'appuie sur les caractères suivants : chez
les Clytrides, les antennes sont presque toujours pectinées, le pro-
sternum nul entre les hanches antérieures, et lorsque les trois paires
de pattes ne sont pas semblables entre elles, l'ahongement se pro-
nonce d'arrière en avant, de sorte que ce sont les pattes antérieures
qui gagnent le plus, soit en longueur, soit en force.
Il est très-rare que les pattes ne soient pas semblables entre elles
chez les Cryptocéphalides. Il y a cependant 'des exceptions, et tantôt
c'est la paire antérieure, tantôt la paire postérieure dont les dimen-
sions se sont agrandies. En outre, le prosternum est toujours bien
développé et sépare plus ou moins largement les hanches antérieu-
res; les antennes, dans la majorité des espèces, sont longues et fili-
formes. Chez quelques-unes, elles s'épaississent légèrement vers l'ex-
trémité; chez d'autres, elles sont un peu raccourcies et deviennent
subclaviformes, sans jamais alfecter la forme réellement pectinée.
(1) Annales des Se. uat. 3« Sér. Zool. V, p. 370.
(2) D'Orbigny, Dict. d'Hisl. natur. — Articles Clythruires et CryptocéphU'
lides.
Coléoptères. Tome X. 6
82 PHYTOPHAGES.
Le tableau analytique suivant permettra, dans la très-grande ma-
jorité des circonstances, de déterminer la tribu à laquelle appartient
une espèce donnée :
I. Antennes libres, non logées au repos dans des rainures
prothoraciques.
A. Prosternum apparent, très-rarement nul; anteunes
filiformeSj par exception subclavlformes.
B. Pronotum plus étroit que les élytres. Mégascélides.
B'. — anssi large que les — CryptocéphalidesJ^ 3
A'. Prosternum nul entre les hanches antérieures; an-
tennes courtes, pectinées ou dilatées vers le
sommet. , .,
C. Dernier article des palpes ovalaire, tronqué. Clytrides. r ' ~
C. — — — giêle, acuminé. Mégalopides./^ o »
II. Antennes logées au repos dans des rainures protho-
raciques.
D. Crochets des tarses simples ou appendiculés. Chlamydes. •; J
D'. — — bifldes. Sphœrocharides.^èC
TRIBU IV.
MÉGASCÉLIDES.
Tête saillante, subovalaire ou arrondie, à front peu convexe, très-
obtuse en avant; épistome le plus souvent confondu avec le front;
labre entier, émarginé ou profondément sinueux; mandibules cour-
tes, épaisses, à extrémité obtuse, échancrée, ou plus rarement minces,
arquées, à pointe entière ; dernier article des palpes ovalaire, renflé,
obtus à son sommrt. — Yeux assez grands, échancrés à leur bord in-
terne, rarement subentiers. — Antennes longues, très-grêles, filifor-
mes, à premier article remarquablement gros. — Prothorax subcy-
lindriiiue, sans bords latéraux marqués, {dus long que large, parfois
très-allongé. — Elytres oblongues, linéaires, subdéprimées en dessus,
échancrées en demi-cercle à la base, laissant en partie le pygidium à
découvert. — Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches an-
térieures, parfois nul. — Abdomen subcylindrique, légèrement com-
primé latéralement, 4 segment plus long que chacun des suivants,
prolongé sur les côtés des parapleures métathoraciques ; segment ter-
minal tantôt petit et conique, t.mtôt plus grand et muni d'une fos-
sette; un pygidium toujours distinct, peu développé. — Pattes lon-
gvJes et grêles, cuisses postérieures épaissies, tarses allongés, terminés
par des crochets simples ou soudés à la base.
11 n'était pas possible de laisser le genre Megascelis dans la tribu
MÉGASCÉIIDES. 83
des Criocérides. Eu égard à la conformation si caractéristique de l'ab-
domen, ce type doit rentrer dans la section des Phytophages camp-
tosomes. Par une raison semblable, le genre Ateledera se trouve
également transposé, et il paraît assez bien à sa place à la suite des
Megascelis. Ceux-ci sont très-voisins des Mégalopides, il n'y a pas de
doute ; mais, sous peine d'altérer l'homogénéité du groupe formé par
ces derniers, ils ne peuvent en faire partie. Il n'y a d'autre parti à
prendre que d'en faire le type d'une tribu spéciale. Comme on le
verra ci-après, la même alternative s'est présentée à l'occasion du
genre SphvErochahis. Ce sont, croyons-nous, les seules tribus que
nous aurons à créer.
La place occupée par le genre Megascelis, dans la Monographie
des Coléoptères subpentamères et celle que nous lui avons assignée,
démontrent clairement que l'on a affaire à un groupe de trimsition.
Par son pronotum plus étroit que les élytres et dépourvu de bords
latéraux , il se rapproche des tribus des Eupodes, il s'en éloigne par
la structure de l'abdomen.
La tribu des Mégascélidesne renferme que deux genres, l'un très-
riche en espèces, l'autre formé d'un seul type. Tous deux sont pro-
pres à l'Amérique méridionale et au Mexique. Ils se distinguent de la
manière suivante :
I. Tête arrondie, prothorax oblong. Megascelis.
IL — ovalaire, — trois fois aussi long que large. Ateledera.
MEGASCELIS.
Dejean, Cat. S" éd. p. 384 (1).
Tête arrondie, courte, très-obtuse en avant ; front large ; labre plus
eu moins saillant, profondément échancré dans son milieu; mandi-
bules courtes, épaisses, convexes et arrondies en dehors, concaves en
dedans, à sommet très-obtus, tantôt coupé carrément, tantôt plus ou
moins échancré; mâchoires grêles, à lobe externe allongé, obtus,
l'interne plus large, plus court, ciliés tous deux ; à palpes très-longs,
grêles, cylindriques, 1 article court, 2 et 3 subégaux, obconiques,
4 ovoïde, tronqué-arrondi au sommet; lèvre inférieure à menton peu
distinct,' très-court, infléchi vers la bouche, à languette brève, mem-
braneuse, oblique en dedans, subémarginée à son bord antérieur, à
palpes longs, insérés vers la base de la languette, 4 article le plus
court, 2 obconique, 3 ovalaire, obtus. — Antennes insérées au côté
interne et antérieur des yeux, très-longues, très-grêles, filiformes,
4 article ovoïde, beaucoup plus gros que les autres, 2 très-court, glo-
(1) Syn. Latreille, Règ. Anim. 2" éd. V, p. 138. — Lacord., Moriog. d. Phy-
topb. 1, p. 241. — Lema, Fabr. Syst. El. 1, p. 477.
Si PHYTOPHAGES.
buleux, les autres allongés, cylindriques ou un peu comprimés et
subégaux. — Yeux assez gros, pourvus d'une orbite en arrière, sub-
arrondis, tantôt entiers, tantôt plus ou moius échancrés. — Prothorax
subcylindriquo, plus long que large, toujours plus étroit que les ély-
tres à sa base ; écusson quadrangulaire ou en triangle fortement
échancré au sommet. — Elytres allongées, parallèles ou légèrement
rétrécies eu arrière, échancrées en demi-cercle à la base, presque
planes en dessus. — Prosternum très-étroit et convexe entre les han-
ches, parfois nul ; mésosternum un peu plus large, — Abdomen sub-
comprimé latéralement, à 1 segm.ent un peu plus long que chacun
des suivants, fortement prolongé en avant et «mbrassant les para-
pleures métathoraciques, dernier segment conique, à découvert en
dessus. — Pattes longues et grêles, hanches antérieures conico-cyhn-
driques, les intermédiaires subglobuleuses; cuisses oblongues, sub-
compriraées, les postérieures plus fortes, du plus au moins; jambes
droites, un peu comprimées; tarses assez longs, 1 article allongé, à
bords parallèles aux quatre tarses antérieurs, très-rétréci à sa base
aux postérieurs, 2 trigone, presque de moitié plus court, 3 bilobé,
4 long, grêle, armé de crochets faibles, soudés à leur base, au moins
sur la moitié de leur longueur.
Fabricius, dans son dernier ouvrage sur les Coléoptères, a décrit
plusieurs espèces de ce genre sous le nom de Lema, et leur attribuant
la faculté de sauter, il les avait placées dans la division des Lemœ
saltatorice. Le genre actuel a été indiqué par Dejeau, dans la l""'- édi-
tion de son Catalogue, et brièvement caractérisé par LatreiUe dans la
2^ édition du Règne animal.
Le dernier catalogue de Dejean indique neuf espèces seulement
dans le genre Megascelis. Le Prof. Lacordaire l'a beaucoup enrichi
dans sa Monographie et a donné la description détaillée de 51 types,
tout en observant que ce nouibre sera beaucoup augmenté par la
suite, lorsque les collecteurs négligeront moins ces petites espèces.
Ces prévisions se sont réalisées, grâce aux recherches persévérantes
de II. Clark, de MM. Bâtes et Baly, le nombre des espèces signalées
dans le catalogue du premier de ces auteurs est porté à 87. La très-
grande majorité des Megascelis appartient à l'Amérique méridio-
nale. On les rencontre depuis Carthagène jusqu'à Montevideo, depuis
Ega jusqu'à Baliia; après le Brésil, c'est la Colombie et les Guyanes
qui en nourrissent le plus grand nombre ; quatre espèces se sont ren-
contrées au Mexique et Bohemau en a décrit une de l'île d'Oaha,
dans la Polynésie.
Sous le rapport des couleurs, qui sont souvent plus ou moins mé-
taUiques, de la sculpture de la tète et du prothorax, les Megascelis
ont une certaine analogie avec les Donacies.
Les différences sexuelles ne sont pas constantes : chez un certain
nombre, les femelles ne se distinguent des mâles que par leur taille
MÉGASCÉLIDES. 8S
plus forte et leur faciès plus robuste. Chez d'autreS;, les mâles sont plus
grêles, leurs élytres rétrécies en arrière et leurs antennes plus longues;
quelques-uns ont les cuisses postérieures dentées ou crénelées en
dessous, tandis que ces organes sont constamment inermes chez les
femelles. Les caractères les plus constants résident dans le prothorax
qui, à quelques exceptions près, est plus allongé dans ce dernier sexe
et en même temps plus finement ponctué ou rugueux. Nous avons
vainement recherché la fossette dont est muni, chez la femelle, le der-
nier segment abdominal dans les tribus qui suivent et nous appelons
l'attention des entomologistes sur ce point.
On trouve les Megascelis isolés ou réunis en petit nombre sur les
feuilles des arbustes et des plantes. Le Prof. Lacordaire, qui a eu
l'occasion de les observer pendant ses voyages au Brésil, ne les a
jamais trouvés sur les fleurs ; il a constaté, en même temps, que
malgré le développement de leurs cuisses postérieures, ce ne sont pas
des insectes sauteurs.
ATELEDERA.
Lacordaibe, Monogr. d. Phytoph. I, p. 607.
Tête allongée, subovalaire, un peu déprimée en dessus, sans cou
distinct en arrière, obtuse en avant; épistome séparé du front par un
léger bourrelet un peu arqué; labre transversal, arrondi en avant;
mandibules minces, légèrement arquées, dépassant à peine le labre,
entières à leur extrémité; palpes maxillaires à article 2 allongé, ob-
conique, 3 très-court, cupuliforme, 4 ovalaire, aussi long que 2,
obtus à son sommet; lèvre inféiieure à menton transversal, assez for-
tement échancré en ligne droite en avant, ses côtés obliquement ar-
rondis, à palpes plus courts que les maxillaires; leur dernier article
semblable à celui de ces derniers. — Antennes de la longueur du
corps, très-grêles, grossissant légèrement à leur extrémité, article 1
assez gros, en cône renversé, 2 très-court, obconique, 3-4 très-longs,
cylindriques, subégaux, S-ll obconiques, décroissant graduellement.
— Yeux grands, sessiles, peu convexes, oblongs, obliquement et pro-
fondément échancrés au côté interne en avant. — Prothorax très-al-
longé, conique, sensiblement plus étroit à la base que les élytres,
graduellement rétréci en avant; écusson carré. — Elytres allongées,
un peu rétrécies en arrière, échancrées en demi-cercle à leur base,
avec les angles huméraux arrondis et non saillants, laissant en par-
tie le pygidium à découvert. — Prosternum nul entre les hanches an-
térieures, mésosternum très-étroit entre les hanches moyennes. —
Abdomen à dernier segment presque aussi grand que les autres pris
ensemble et fovéolé. — Pattes assez longues, peu robustes ; hanches
antérieures et intermédiaires cylindro-coniques; cuisses un peu ren-
flées dans leur moitié terminale; les postérieures un peu plus fortes;
86 PHYTOPHAGES.
jambes droites; tarses assez longs, à articles 1 et 2 en triangle al-
longé, 3 bilobé, 4 engagé à sa base entre les lobes du précédent et
terminé par deux crochets simples.
Le Prof. Lacordalre, à qui nous devons la connaissance de ce type
remarquable, n'a vu ciu'un seul exemplaire de VAleledera cygnoîdes et
tfa pas cru pouvoir le mutiler pour étudier d'une manière plus com-
plète les parties de la bouche. Nous n'avons pas été plus heureux,
quoique nous ayons pu voir l'exemplaire, également unique, que
renferme la collection du Muséum britannique. Quoi qu'il en soit, il
n'y a pas de doute que cet insecte ne soit un Camptosome et très-
voisin des Megascelis ; la longueur, la ténuité des antennes, la forme
subcylindrique, allongée du pronotum, ne laissent subsister aucune
incertitude à cet égard; certains Megascelîs (M. circwmducta Lac.)
offrent un prothorax deux fois aussi long que large. l'ar la forme de
ses yeux, par la fossette dont est muni le dernier segment abdomi-
nal, ce type forme en quelque sorte le passage des Megascelis aux
Megalopus.
TRIBU V.
MÉGALOPIDES.
Tête saillante, penchée, généralement munie d'un cou en arrière;
front large, très-légèrement convexe, séparé de l'épistome par un sil-
lon transversal rectiligne, toujours très-marqué; labre assez large,
arrondi en avant; mandibulfs grandes, saillantes, à pointe entière,
tranchantes au coté interne; mâchoires à deux lobes simples, Tex-
terne beaucoup plus grand que l'interne, à palpes cylindriques,
longs, le dernier article allongé et acuminé; lèvie inférieure à men-
ton subquadrangulaire, le plus souvent échancré en ligne droite en
avant, à languette développée, membraneuse, rarement demi-cor-
née, fortement bilobée chez le plus grand nombre, subentière chez
quelques-uns, à palpes filiformes, longs, tri-articulés. — Yeux
grands, fortement échancrés. — Antennes grossissant plus ou moins
de la base à l'extrémité, dentées ou pectinées, insérées à la base des
canthus oculaires. — Prothorax le plus souvent trapézoïdal, parfois
subquadrangulaire ou subcylindrique, plus ou moins convexe et sou-
vent parcouru par des sillons transversaux ; écusson en triangle cur-
viligne, à sommet entier ou échancré, rarement transversal. —
Élytres oblongues ou parallèles, à base droite ou sinueuse, à épaules
assez marquées, arrondies postérieurement et parfois un peu déhis-
centes, embrassant légèrement le corps sur les parties latérales. —
Prosternum nul entre les hanches antérieures, mésosternum égale-
ment oblitéré ou réduit à une saillie gri lo entre les hanches moyen-
nes ; métasternum simple, parfois prolongé antérieurement et orné
MÉGALOPIDES. 87
de mamelons plus ou moins saillants. — Abdomen à premier et der-
nier segments développés, le dernier le plus grand de tous, le pre-
mier embrassant de chaque côté les épimères métathoraciques ; les
trois segments intermédiaires plus ou moins rétrécis vers la ligne
médiane. — Pattes généralement bien développées, hanches anté-
rieures et intermédiaires cylindriques, les premières toujours conti-
guës, les secondes également contiguës ou très-rapprochées ; cuisses
fortes, les postérieures en général très-développées, surtout chez les
mâles 5 jambes longues, plus ou moins arquées; tarses robustes, dilatés
et pubescents en dessous, articles 1 et 2 subtriangulaires, 3 bilobé,
4 terminé par deux forts crochets simples, appendiculés dans un
genre (Pedrillia).
La tribu des Mégalopides, telle que l'a constituée le Prof. Lacor-
daire, forme le deuxième groupe de la section des Phytophages camp-
tosoraes. C'est un type parfaitement caractérisé.
Chez ces insectes, les parties de la bouche ne varient que dans des
limites restreintes : les palpes sont constamment terminés par un
article allongé et acuminé; c'est le principal caractère qui les dis-
tingue de la tribu suivante, celle des Clytrides. L'insertion des
palpes labiaux a lieu dans la majorité des espèces en avant et à la
base de la languette, tantôt sur ses lobes. Cet organe affecte deux
formes différentes : dans l'une, qui est de beaucoup la plus commune,
elle est divisée jusqu'à l'insertion des palpes en deux lobes, un peu
divergents, légèrement concaves et ciliés; dans l'autre, la languette
est entière, coupée carrément ou arrondie en avant.
Les antennes subissent de nombreuses moclitications dues à l'al-
longement ou à la brièveté des six articles terminaux, ceux-ci sont
tantôt longs et un peu en massue, tantôt en triangle ou en carré,
tantôt très-courts et transversaux. Les quatre premiers articles va-
rient moins, le 1 est gros et cylindrique, le 2 très-court, le 3 grêle et
beaucoup plus long que 4 qui est obconique.
Les yeux sont toujours plus ou moins fortement échancrés et l'é-
chancrure n'est pas sujette à disparaître, comme dans la tribu des
Criocérides. Sauf dans le genre Poecilomorpha, ils sont munis d'une
orbite prononcée en arrière.
Le prothorax varie ; on pourrait y reconnaître plusieurs formes
différentes : le plus souvent il est transversal, subquadrangulaire ou
trapézoïdal; les bords latéraux sont très-obtus et le plus généralement
incomplets; deux sillons, l'un au bord antérieur, l'autre au bord pos-
térieur, plus ou moins marqués, en parcourent la surface. L'écusson
est en triangle curviligne, à base plus ou moins large, à sommet sim-
ple, tronqué ou échancré.
Les élytressont allongées, subcylindriques, embrassant légèrement
les flancs sur les côtés, dépourvues d'épipleures, sauf dans le genre
HoMALOPTERus. La coupe de leurfcase mérite attention ; elle est sinueuse.
OO PHYTOPHAGES.
arquée ou coupée carrément. Elles recouvrent presque tout à fait le
pygidium, mais parfois s'arrondissent isolément et deviennent un peu
déhiscentes.
A la partie inférieure du corps^ le prosternum est toujours nul entre
les hanches antérieures ; le mésosternum disparaît quelquefois entre
les hanches moyennes ou bien se trouve réduit à une étroite saillie
linéaire. Le métasternum est de forme normale ou bien présente en
avant une saillie plus ou moins prononcée, conique ou comprimée
et qui souvent s'interpose entre les hanches moyennes en prenant la
forme d'une carène.
L'abdomen est subcylindrique, légèrement comprimé latéralement
et par conséquent très-convexe dans ses arceaux ventraux; le dernier
segment est toujours très-allongé, le pygidium est bien développé et
l'arceau ventral muni, chez les femelles, dans la plupart des espèces,
d'une fossette plus ou moins profonde.
Les pattes sont robustes et bien développées ; les postérieures tou-
jours plus grandes. Les hanches antérieures contiguës et les moyennes
subcontiguës, sont de forme cylindrique. Les cuisses postérieures sont
fréquemment renflées, très-convexes à leur face supérieure et quelque-
fois munies de spinules chez les màles. Les tarses sont élargis , pu-
bescents en dessous et terminés par deux forts crochets simples,
excepté dans le g. Pedrillia, où ils sont appendicuiés.
Le Prof. Lacordaire, qui a observé dans ses voyages en Amérique
un grand nombre d'espèces vivantes, affirme que les Mégalopides ne
sautent jamais, que leur vol est lourd et n'a lieu que pendant la
forte chaleur du jour. Ils vivent sur les plantes et les arbrisseaux peu
élevés; quand on les saisit, ils fléchissent leurs antennes et répandent
par les articulations des pattes, une liqueur jaune analogue à celle
des Coccinelles. Ils produisent, comme les Criocères, un bruit aigu
par le frottement du prothorax contre le pédoncule du mésothorax.
Deux genres ont été ajoutés à ceux que renferme la Monographie
des Phytophages, ce qui porte à huit le nombre des types génériques
de la tribu des Mégalopides; le tableau suivant résume leurs caractères
distinctifs :
I. Languette profondément divisée en deux lobes.
A. Métasternum muni d'une s^iiillie conique ou compri-
mée en avant. Mastostethus.
A'. Point de saillie métasternale.
B. Elytres non déhiscentes à leur extrémité.
C. Eh très carénées latéralement, pourvues d'épiplcures
perpendiculaires. Homalopterus.
C. Elytres non carénées, s'arrondissant pour embras-
ser légèrement les flancs.
D. Ecusson en triangle curviligne, entier. Agalliomerus.
MÉGAIOPIDES. 89
D'. Ecusson échancré à son extrémité; deux mamelons
sur le métasternum. Temnaspis.
B'. Elytres déhiscentes à leur extrémité, ayant une aire
élevée à leur base. Megalopus.
II. Languette entière ou subentière.
E. Articles terminaux des antennes plus ou moins dentés
en dedans. Poecilomorpha.
E'. Articles terminaux des antennes non dentés en de-
dans.
F. Prothorax muni de deux sillons transversaux, Tun
antérieur, l'autre postérieur. Leucastea.
F'. Prothorax muni d'un seul sillon transversal, le pos-
térieur. PedrilUa.
MASTOSTETHUS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytop. I, p. 614 (1).
Tête bien dégagée du prothorax, présentant des organes buccaux
normaux ; les palpes labiaux insérés en avant et à la base de la lan-
guette, les lobes de cette dernière évasés et arrondis à leur sommet.
— Antennes cou' .et, robustes, 3 article grêle, deux fois plus long que 4,
les six suivants transversaux, serrés, non ou à peine dentés au côté
interne. — Prothorax trapézoïdal ou quadrangulaire, arrondi ou sinué
et finement marginé à sa base, sans sillon transversal antérieur ou
n'en ayant qu'un faiblement marqué et interrompu dans son milieu;
écusson en triangle curviligne, très-rarement tronqué à son sommet.
— Elytres sinuées à la base, ayant leurs angles huméraux saillants,
embrassant légèrement les lianes, sans aire sous-scutellaire à la base,
arrondies conjointement et se joignant exactement à leur extrémité.
— Métasternum formant en avant une sailhe conique ou comprimée,
souvent accompagnée d'un carène qui s'interpose entre les hanches
intermédiaires. — Dernier segment abdominal simxple, rarement dé-
primé dans son milieu chez les mâles connus, toujours creusé à son
extrémité cbez les femelles d'une fossette plus ou moins profonde.
— Pattes postérieures souvent médiocres et presque pareilles dans
les deux sexes.
Le corps des insectes de ce genre est généralement large, court, peu
convexe et glabre en dessus, peu pubescent en dessous, parallèle pu
subparallèle. Leur caractère essentiel réside dans la conformation du
métathorax.
Avant la publication de la Monographie des Phytophages, les espèces
(1) Syu. Clytra, Fabr. Syst. El. II, p. 29. — Megalopus, Oliv. Ectom. VI*
p. 920;Klug, Entom. Monogr. et Jahrb. d. loseki. — Bruchus, Oliv. Entom.
IV, no 79, p. 7.
90 PHYTOPHAGES.
de ce genre avaient été rangées soit parmi les Clytra, par Fabricius,
soit parmi les Megalopus par Olivier et Klug. Le Prof. Lucordaire, en
établissant ce genre, a pu, grâce aux riches matériaux dont il dispo-»
sait, décrire 57 espèces ; aujourd'hui, par suite des recherches persé-
vérantes des auteurs anglais en particulier, ce nombre est porté à 85
et les espèces sont réparties de la manière suivante : 1G habitent le
Mexique, 17 la Colombie ou les Guyanes, 5 la Bolivie, 47 les diffé-
rentes contrées du Brésil. Ces types sont inscrits au catalogue de
H. Clark.
HOMALOPTERUS.
Perty, Delect. Anim. artic. Brasil, p. 88 (t).
Tête et organes buccaux comme dans le genre Mastostethus. —
Antennes plus longues et plus robustes chez les mâles que chez les
femelles, élargies et dentées à partir du 5 article, 3 on cône renvei'sé,
à peine plus long que 4, celui-ci en carré transversal. — Protborax
subquadrangulaire, bords latéraux subsinueux, les sillons antérieur et
postérieur bien marqués. — Ecusson en triangle à sommet aigu. —
Elytres parallèles, carénées latéralement depuis la base jusque près
de l'extrémité, munies d'épipleures étroites, verticales, regardant en
dehors, sans aire sous-scutellaire, arrondies ensemble et se joignant
presque à leur extrémité. — Point de saillie métasternale. — Dernier
segment abdominal fovéolé dans les deux sexes. — Pattes postérieures
presque semblables chez le mâle et la femelle; leurs tibias courbés.
Perty a fondé ce genre en 1832 sur un insecte assez rare du Brésil.
Le Prof. Lacordaire a décrit une seconde espèce, originaire de la
même contrée. Cette coupe générique est très-voisine de la précédente
et ne s'en distingue guère que par la forme des élytres et celle des
antennes. La taille des espèces est assez grande, le corps parallèle,
allongé et pubesceut.
AGATHOMERUS.
Lacordaire, Monogr. des Phytop. I, p. 673 (2).
Tête et organes buccaux semblables à ces mêmes parties chez les
Mastostethus. — Menton échancré en ligne droite en avant, ses
bords latéraux obliquement arrondis, languette à lobes arrondis et
évasés en avant, à palpes labiaux insérés vers sa base. — Antennes
de forme variable, 3 article grêle et toujours beaucoup plus long que 4;
les 6 suivants tantôt grêles, obconiques et décroissant graduellement
(1) Syn. Mecalopus, Klug, Jahib. d. lusckt. p. 209. — Dej. Cat. 3» éd. p. 384.
— HoMALOi'TEKUs, Lai.', Mouoy. Pliytopli. ], p. ()70.
(2) Syn. Megalopus, Klug, Entom. Monogr. et Jahrb. des Insect.
MÉGALOPIDES. 91
de longueur, tantôt trigones et dentés au côté interne, tantôt trans-
versaux et serrés. — Prothorax sul)trapézoïdal, subcylindrique ou
subquadrangulaire, traversé eu dessus par deux sillons étroits, bien
marqués, l'un antérieur, l'autre postérieur; écusson triangulaire. —
Elytres dépourvues d'épipleures, non carénées latéralement, sans aire
sous-scutellaire, sinueuses à leur base, arrondies et se joignant exac-
tement à leur extrémité. — Dernier segment abdominal presque
toujours simple chez les mâles, fovéolé chez les femelles. — Pattes
postérieures tantôt presque semblables dans les deux sexes, tantôt
beaucoup plus fortes chez les mâles.
Ce genre diffère des Mastostethus par l'absence de saillie méso-
sternale et des Homalopterus par ses élytres non carénées latérale-
ment. Les antennes sont très-variables, tantôt subcylindriques, tantôt
plus ou moins fortement denticulées, avec tous les passages entre ces
deux formes. Le Prof. Lacordaire qui a fondé ce genre, donne la des-
cription de 22 espèces, dont 5 à 6 étaient nôuveiles à l'époque oîi il
composa son ouvrage. Depuis, le genre s'est enrichi et compte 30 es-
pèces du Brésil, 1 de Cayenne et S du Mexique ; toutes se trouvent
inscrites au catalogue des Phytophages de H. Clark,
MEGALOPUS.
Fabr. Syst. El. 11, p. 367 (1).
Tête et organes buccaux comme dans le genre Agathomerus. —
Antennes de forme variable, 3 article loujours grêle et beaucoup plus
long que -4, les six suivants, tantôt trigones et dentés au côté interne,
tantôt transversaux. — Prothorax cylindrique ou subglobuleux, tra-
versé en dessus par deux sillons, l'un antérieur, l'autre postérieur,
le premier toujours très-fortement marqué, le second plus faible;
écusson souvent tronqué au sommet. — Elytres de forme variable,
non sinueuses et légèrement coupées en demi-cercle à leur base,
ayant une aire sous-scuteliaire plus ou moins distincte, parfois tuber-
culeuses, arrondies isolément et légèrement déhiscentes à leur extré-
mité. — Pattes postérieures de grandeur et de grosseur variables
chez les mâles, médiocres ou faibles chez les femelles. — Dernier seg-
ment abdominal simple ou impressionné chez le mâle, presque tou-
jours fovéolé chez la femelle.
Les Megalopus ont le corps allongé, étroit, rétréci en arrière ou
parallèle, pubescent tant en dessus qu'en dessous. Ils ont toujours
un faciès spécial, dû à leur forme étroite et à leurs téguments, qui
sont, sauf deux ou trois exceptions, d'un aspect parcheminé, d'une
(1) Kiug, Entom. Monogr. et Jahrb. d. Inseckt.; Lacordaire, MoDogr. des
Pbytoph. I, p. 696.
92 PHYTOPHAGES.
couleur jaune tostacée, avec des taches d'un noir brunâtre mal limi-
tées et sujettes à disparaître. La pubescence des élytres, souvent aussi
celle des pattes postérieures, contribue à caractériser ce faciès. Du
reste, la déhiscence des élytres, la présence d'une aire sous-scutellaire
serviront à les distinguer des Agathomerus.
Fabricius a fondé ce genre sur deux espèces américaines, l'une, le
M. nigricornis, l'autre, le M. ruficornis, que le Prof. Lacordaire n'a
pas connue. Klug a décrit un grand nombre de Megalopus, qui,
pour la majeure partie, ont été répartis dans les genres précédents.
Le Prof. Laciirdaire a donné, de son côté, la description d'un certain
nombre d'espèces; d'autres en petit nombre, ont été ajoutées depuis,
et aujourd'hui le genre se compose, d'après le catalogue de H. Clark,
de 22 espèces, toutes confinées dans l'Amérique méridionale, au
Brésil, dans la Colombie, dans les Guyanes.
TEMNASPIS.
LAfcoRDAiRE, Monogr. des Phytoph. I, p. 716 (1).
Tète et organes buccaux comme dans les genres précédents, sauf
les parties suivantes : languette médiocre, membraneuse, bilobée,
lobes coupés un peu obhquement à l'extrémité ; palpes labiaux insé-
rés au milieu de leur face antérieure ; menton de la largeur de la
languette à sa base, entier, coupé carrément ou légèrement arrondi
en avant. — Yeux médiocres, leur orbite postérieure peu saillante.
— Antennes assez longues, article 3 grêle, plus long que i, les six
suivants subtrigones, assez larges, dentés au côté interne. — Protho-
r.'ix beaucoup plus étroit à sa base que les élytres, subquadrangulaire,
ayant deux sillons transversaux, antérieur et postérieur, fins, assez
marqués ; écusson triangulaire, échancré à son sommet, — Elytres
coupées carrément à leur base, ayant leurs angles huméraux uoa
saillants, sans aire sous-scutellaire, arrondies et se joignant exacte-
ment à leur extrémité. — Deux mamelons plus ou moins prononcés
sur le métasternum. — Cuisses postérieures plus ou moins renflées et
épineuses en dessous chez les mâles.
Les caractères des Temnaspis, comme on peut le voir ci-dessus,
sont bien ceux des Mégalopides en général et il est remarquable
qu'ils se retrouvent à peine modifiés dans des types dont la patrie est
si diff'érente, les Temnaspis appartenant pour la plupart au Conti-
nent et à l'Archipel imliens. On observe cependant des différences
sensibles dans la forme de la languette et surtout dans celle du
menton ; les élytres, les yeux sont aussi un peu autrement confor-
(1) Syn. Megalopus, Klug, Jahrb. (1. Inseciit. p. 216; Guérin, Icon. du Règ.
An. Ins. p. 256.
MÉGALOPIDES. 93
mes. A cela, il faut ajouter la présence de ces deux mamelons sin-
guliers, quelquefois énormes, qui reposent sur le métastornum,
L'échancrure de l'écusson, qui a servi à dénommer le genre, est
étrangère aux genres précédents.
Les espèces décrites par le Prof. Lacordaire, qui a constitué cette
coupe générique, sont toutes quatre originaires de Java; mais, grâce
aux recherches des auteurs anglais, elles se sont considérablement
multipliées ; on en compte aujourd'hui 18, dont 7 appartiennent
aux îles de Java, de Bornéo, de Manille, 8 à l'Inde, 1 à la Chine bo-
réale et 2 à l'Afrique, la première à Madagascar, la seconde au Vieux-
Calabar. Comme on le voit, ce genre possède une aire de dispersion
considérable et plus étendue que celle d'aucun autre genre de la tribu
actuelle. H. Clark a donné dans son catalogue l'énumération de ces
espèces.
POECILOMORPHA.
HoPE, Coleopt. Manual, III, p. 178 (1).
Tète sans cou distinct en arrière ; organes buccaux, comme dans
les genres précédents, sauf la lèvre inférieure; menton échancré en
ligne droite en avant, ses bords latéraux plus ou moins saillants en
avant de l'échancrure et obliquement arrondis ; palpes labiaux insé-
rés à la base de la languette ; celle-ci membraneuse, parfois demi-
cornée, entière, arrondie, légèrement sinuée ou coupée carrément
en avant. — Yeux sessiles, sans aucune trace d'orbite en arrière,
peu convexes, ne débordant pas ou à peine le prothorax sur les
cotés. — Prothorax de forme variable, toujours transversal et un peu
moins large seulement que les élytres à sa base ; écusson de forme
variable, tantôt triangulaire et entier ou échancré à son sommet,
tantôt transversal. — Elytres légèrement échancrées ou coupées car-
rément à leur base, sans aire sous-scutellaire, souvent un peu déhis-
centes à leur extrémité. — Abdomen et pattes comme dans les genres
précédents.
Cette coupe générique a été indiquée par Hope et caractérisée
d'une façon précise par le Prof. Lacordaire. Ainsi qu'on a pu le voir
par la diagnose ci-dessus, les caractères fondamentaux, notamment
ceux de la lèvre inférieure, présentent des variations qu'il serait né-
cessaire d'examiner sur un nombre suffisant d'espèces, afin d'être
renseigné sur leur plus ou moins de fixité; c'est un travail pour l'a-
venir. Quoi qu'il en soit, ce genre se reconnaît facilement par l'absence
d'orbite en arrière des yeux. Leur forme est plus ou moins allongée,
(1) Syn. Megalopus^ K'ug, Entom. Monogr. p. 67; Jalirb. d. Inseckt. p. 216.
— Dej. Cal. éd. 3, p. 385. — roECiLOMOKPUA, Lacord. Mouogr. d. Phyt. I,
p. 721.
94 PHYTOPHAGES.
parallèle ou graduellement rétrécie en arrière ; une pubescence plus
ou moins serrée existe en-dessus aussi bien qu'en-dessous. Aux cinq
espèces décrites par le Prof. Lacordaire, les entomologistes contem-
porains, et en particulier M. Westwood, en ont ajouté un bon nom-
bre. Le catalogue de H. Clarck signale 41 espèces de la côte occiden-
tale d'Afrique, 9 de l'Afrique australe et une de Java.
LEUCASTEA.
Stal, Ofv. Vet. Akad. Forh. 1855, p. 34-i.
Tête subarrondie, légèrement convexe; épistome séparé du front
par un sillon très-profond; labre transversal, presque entier; palpes
maxillaires à dernier article allongé, très-grêle, acuminé, aigu;
menton coupé carrément en avant, languette carrée, cornée et mem-
braneuse vers l'extrémité qui est subsinueuse; palpes très-grêles, à
dernier article allongé. — Yeux assez convexes, fortement échancrés.
— Antennes non pectinées, à peu près aussi longues que la moitié
du (^rps, 1 article subclaviforme, le plus long de tous, 2 court, ob-
conique, 3-S filiformes, allongés, les suivants diminuant graduelle-
ment de longueur et s'élargissant peu à peu, le dernier brièvement
ovalaire. — Prothorax transversal, légèrement convexe, bords laté-
raux arrondis, sillons antérieur et postérieur étroits, très-marqués ;
écusson triangulaire à sommet obtus ou subémarginé. — Elytres pa-
rallèles, presque arrondies isolément à l'extrémité et un peu déhis-
centes, sans aire sous-scutellaire distincte, à épipleures très-étroites,
verticales et regardant en dehors. — Pas de saillie métasternale. —
Pattes postérieures robustes, cuisses renflées, comprimées, ovalaires,
tibias arqués, crochets des tarses simples.
Ces Mégalopides sont de petite taille, à corps parallèle, allongé,
toujours plus ou moins pubescent. Ce genre, créé par M. Stiil, l'au-
teur de la belle Monographie des Chrysomélides de l'Amérique, est
également africain. Dans son Catalogue, H. Clark signale une espèce
au Vieux-Calabar, 2 à la côte de Guinée, et 8 à l'Afrique australe.
PEDRILLIA,
Westwood, Trans. ent. Soc. of Lond. 3« S. t. II, p. 280.
Tête médiocre, peu convexe; épistome distinct, limité en arrière
par un profond sillon; labre fortement transversal, subémarginé;
palpes maxillaires grêles, à dernier article oblong-ovalaire, longue-
ment acuminé; lèvre inférieure à menton très-court, subéchancré,
languette assez gronde, coupée carrément en avant, à palpes insérés
vers la base, grêles, à dernier article allongé, aigu. — Yeux assez
CLYTRIDES. 93
saillants, fortement échancrés. — Antennes non pectinées, allongées
et atteignant presque la moitié de la longueur du corps, 4 article
subclaviforme, 2 court, 3-5 oblongs, subcylindriques, les suivants un
peu plus courts et épaissis. — Prothorax légèrement transversal , un
peu convexe, pas de sillon au bord antérieur, un sillon au bord pos-
térieur large et peu profond, continu sur les côtés et produisant un
étranglement bien dislinct; écusson triangulaire, tronqué au sommet.
— Elytres parallèles, déclives en arrière, arrondies simultanément à
l'extrémité, à épipleures très-rétrécies et regardant en dehors. — Pat-
tes assez grêles, hanches antérieures contiguës et cylindro-coniques ;
hanches moyennes très-légèrement séparées, très-grosses et globu-
leuses; cuisses postérieures épaissies, comprimées, tous les tibias plus
ou moins arqués; crochets des tarses dilatés à la base.
Deux espèces de ce genre sont connues, l'une, originaire de Bom-
bay, a été décrite par M. Westwood (loc. cit.); l'autre, propre à l'île
de Ceylan, par H. Clark. Ce sont des insectes de petite taille, à corps
subparallèle, légèrement pubescent. Comme coupe générique, ce type
se distingue, à la première vue, do tous les précédents par la forme
des antennes et par l'étranglement basilaire du prothorax.
TRIBU VI.
CLYTRIDES.
Tête suborbiculaire ou légèrement oblongue, plus ou moins pro-
fondément engagée dans le prothorax, souvent invisible d'en haut;
épjstome à bord antérieur éch ancré, labre carré ou transversal, ar-
rondi ou,émarginé; mandibules courtes, arquées, à extrémité large,
bi-ou tri-dentée, parfois très-développées chez les mâles ; mâchoires
à lobe externe bi-articulé, palpiforme, l'interne lamelleux, blanchâtre,
simple ou très-rarement bifurqué (Mrgalostomis) ; palpes de 4 arti-
cles, 2 le plus long, 4 court, conique, obtus ou tronqué au som-
met ; lèvre inférieure à menton court, plus ou moins échancré, à lan-
guette petite, cornée, entière, tronquée ou légèrement sinuée en
avant, à palpes de 3 articles, le 2 le plus long, insérés tantôt à la base,
tantôt au sommet de la languette. — Yeux de forme très-variable,
échancrés à leur bord interne, échancrure médiocre, légère ou nulle.
— Antennes largement séparées l'une de l'autre, insérées au bord
antérieur des yeux, courtes et dépassant rarement la base du prono-
tum, dentées ou pectinées à partir du 4« ou du 5^ article. — Prono-
tum très-convexe et bombé, presque toujours de la largeur des ely-
tres à sa base, à bords latéraux bien marqués, les angles souvent
distincts ; écusson plus ou moins régulièrement triangulaire, parfois
déclive en avant. — Elytres subcylindriques, oblongues ou en carré
90 PHYTOPHAGES.
presque régulier, cachant le pygidium ou le laissant en partie à dé-
couvert, ordinairement pourvues de lobes épipleuraux plus ou moins
marqués. — Prosternum nul ou très-étroit, rarement assez large,
presque toujours invisible entre les hanches antérieures; mésoster-
num souvent plus large que le précédent, accolé au métasternum ou
bien présentant entre les hanches moyennes une lamelle saillante,
disposée transversalement. — Abdomen normal. — Pattes médiocres,
tantôt égales entre elles, tantôt dissemblables, et, dans ce dernier cas,
croissant en longueur et en force des postérieures aux antérieures,
les postérieures ni plus longues ni plus fortes que les antérieures dans
aucune espèce ; crochets des tarses variables, simples, bifides ou ap-
pendiculés.
La tribu actuelle est très-riche en espèces, plus riche peut-être que
celle des Criocérides, malgré que deux groupes en aient été retran-
chés.
Dans le premier volume de sa Monographie des Phytophages, le
Prof. Lacordaire avait, eu égard à la forme du prosternum, séparé
des Clytrides, les Lamprosomides et les Chlamydes. Dans le second
volume, il modifie cette manière de voir, et attribuant une impor-
tance plus grande à la forme des antennes, il réunit les trois divi-
sions sous un même titre. Nous avons repris en partie Topinion pre-
mière de notre excellent maître, et nous séparons de nouveau les deux
derniers groupes; mais au lieu de les ranger parmi les Cryptocépha-
lides, nous en formerons deux tribus distinctes. La question n'est pas
douteuse pour les Lamprosomides. En eifet, si l'on examine la struc-
ture de l'abdomen chez ces insectes, on reconnaît facilement qu'ils
ne peuvent faire partie de la section des Phytophages Camptosomes,
mais bien de celle des Cycliques. De cette façon, on peut les rappro-
cher des Eumolpides, avec lesquels, de l'avis même du Prof. Lacor-
daire, ils ont les plus intimes analogies.
Quant aux Chlamydes, elles appartiennent bien, comme les Cly-
trides, à la section des Camptosomes, mais leur séparation en tribu
distincte, se justifie par leur faciès spécial et par quelques caractères
propres, entr'autres le développement du prosternura et la position
exceptionnelle de ses épisternums prothoraciques.
Ainsi, des cinq groupes que renfermait la tribu des Clytrides dans
la Monographie des Coléoptères subpentamères, nous en avons éli-
miné deux, celui des Chlamydes et celui des Lamprosomides; et aux
trois autres, les Clytrites, Mégalostomites et Babiites, nous avons
ajouté un tpiatrième groupe, celui des Ischiopachites.
L'exposition que le Prof. Lacordaire avait adoptée se trouve éga-
lement modifiée dans cet ouvrage, précisément à cause de la créa-
tion de ce dernier groupe. Nous avons reconnu chez les Ischiopachys
des rainures prothoraciques destinées à loger les antennes au repos ;
or, on sait que les Chlamydes jouissent également de ces rainures.
r.LYTRIDES. 9*7
Quoique ces dernières soient placées différemment dans l'un et dans
l'autre type, il n'en demeure pas moins acquis que ce caractère les
rapproche d'une manière très-étroite. La tribu des Clytrides doit
donc avoir pour dernier terme, le groupe des Ischiopacliites, pour
marquer la transition à la tribu des Chlamydes.
11 est bien vrai que dans la série que nous avons choisie, les Cryp-
tocéphalides séparent les deux tribus dont nous venons de parler,
c'est-à-dire les Clytrides et les Chlamydes. Il est impossible de sau-
vegarder toutes les liaisons naturelles, et cela prouve seulement
que la série linéaire, que nous suivons forcément dans nos ouvrages,
ne correspond nullement à l'état véritable des choses.
Puisque les Ischiopachites terminent la tribu des Clytrides, les
Babiites doivent immédiatement les précéder et les Mégalostomites se
trouveront ainsi placées à la suite des Clytrites ; ce rapprochement
n'est pas mauvais; en effet, le Prof. Lacordaire dit expressément que
les Mégalostomites sont très-voisines des Clytrites et en particulier
des Clytra. proprement dites, par la forme générale et par la sim-
plicité des crochets des tarses; nous ajouterons par les différences
sexuelles que l'on observe dans le genre typique et par les modifica-
tions étranges des organes buccaux chez certains mâles de l'un et
de l'autre groupe.
Ainsi constituée, la tribu des Clytrides se compose encore d'un
grand nombre de types génériques. Elle se distingue facilement des
tribus précédentes, les Mégascélides et les Mégalopides, par la pré-
sence de bords latéraux bien marqués au pronotum et par le dernier
article des palpes qui est ovalaire, obtus ou tronqué à son extrémité.
La forme des antennes des Cryptocéphalides, la structure des épi-
sternums prothoraciques des Chlamydes, la largeur du prosternum
chez les unes et les autres facilitent la distinction de ces tribus, avec
celle dont il est ici question.
Ce ne sont pas là les seuls caractères des Clytrides, elles possè-
dent en commun d'autres particularités qu'il est bon de signaler.
Les mâchoires offrent une structure très-remarquable, en ce que
leurs parties constituantes, au lieu d'être distinctes, sont intimement
soudées ensemble sans traces de sutures, et forment une plaque cor-
née, de forme variable, souvent ornée sur sa face externe de couleurs
métalliques, lorsque la tète en présente elle-même. En général, le
lobe interne des mâchoires est simple ; chez les Mégalostomites, il
est divisé en deux pointes divergentes qui tantôt restent divisées
(MEGAL0S70MIS, Euryscopa), et tantôt se soudent l'une à l'autre
(Proctophana, Coscinoptera, Themesia).
Lorsque les sexes dilfèrent et que la tête des mâles acquiert un
grand développement, ce qui n'a lieu que chez les Clytrites et les
Mégalostomites, le plus souvent les mandibules prennent des dimen-
sions considérables, tous les autres organes s'agrandissent, et la lèvre
Coléoptères. Tome X. 7
98 FHTTOPHACES.
inférieure se replie, avec les mâchoires, dans l'intérieur de la cavité
buccale. La bouche, considérée dans son ensemble, est par consé-
quent très-différente de celle des femelles. Mais ces modifications ont
lieu d'une espèce à l'autre et l'on ne peut en tirer aucun parti pour
les distinctions génériques.
Les yeux et les antennes ne présentent que des modifications tout
à fait secondaires : les premiers varient dans leur forme générale,
l'échancrure du bord interne est petite ou médiocre, parfois nulle ;
sauf quelques cas très-rares, les secondes sont ou dentées ou pecti-
nées et relativement assez courtes.
Le pronotum est toujours de la largeur des élytres, parfois plus
large, très-rarement plus étroit. Ses bords latéraux sont constamment
bien distincts; ils sont très-développés chez les Babiites et forment
une espèce de voûte. Dans quelques genres, l'écusson, au lieu d'être
de niveau avec la surface des élytres, est incliné obliquement de haut
en bas et d'arrière en avant; cette disposition exceptionnelle devient
très-fréquente dans les tribus suivantes.
Pour la première fois, on constate la présence de lobes épipleuraux.
Ces lobes sont formés par une expansion du bord marginal des élytres
immédiatement à son origine, en dessous des saillies humérales. La
grandeur et la forme de ces lobes acquièrent dans la tribu actuelle
une certaine importance pour la distinction des genres.
A la partie inférieure du corps, on constate l'absence du proster-
num dans un grand nombre de types; et, lorsqu'il existe, il est sou-
vent réduit à une lamelle peu saillante, presque invisible par le rap-
prochement des hanches; rarement il possède une certaine largeur
(MegalostO'Mis). Le mésostornum et le métasternuni présentent cer-
taines particularités q^i seront mentionnjées à propos des Babiites.
Le premier et le dernier segments de l'abdomen sont en général à
peu près égaux en longueur; pour le reste, cette partie du corps est
conformée comme chez les autres Camptosomes.
Les pattes sont médiocres, tantôt semblables entre elles, tantôt très-
différentes. Dans ce dernier cas, qui se montre de préférence chez les
mâles de certains groupes, l'allongement des pattes a lieu d'arrière
en avant; c'est-à-dire que ce sont celles de la paire antérieure qui
sont le plus développées. Dans aucune espèce, les cuisses postérieures
ne sont ni renflées, ni pins fortes que les antérieures. Les crochets qui
terminent le 4« article des tarses, sont simples chez les Clytrites et
les Mégalostomites, appendicnlés chez les Ischiopachites etles BabiiteS/
sauf dans le genre Tellena où ils sont bifides.
Les renseignements que possède la science sur les états primitifs
des Clytrides sont assez complets, mais ne concernent que le premier
groupe, celui des Clytrites; les autres sont composés uniquement
d'espèces étrangères à l'Europe, et il est toujours beaucoup plus difficile
d'obtenir les larves que les insectes parfaits; on sait que même dans nos
CLYTRITES. 99
contrées, l'étude des larves est hérissée de difficultés. On trouvera
plus loin l'exposé de nos connaissances sur ce sujet.
Linné avait classé dans le genre Chrysomela les espèces de cette
tribu qu'il avait connues; Geoffroy en avait fait des Melolontha,
méconnaissant les rapports de ces insectes avec les espèces du genre
Cryptocephalus qu'il avait créé; aussi Fabricius les replaça dans ce
dernier genre. Peu de temps après, cependant, Laicharting (1) carac-
térisa le genre Clytra qui fut successivement adopté par Fabricius,
Olivier, Latreille et les auteurs qui suivirent. En 1821, Forsberg (2)
publia sur ce genre la seule Monographie dont il ait été jusqu'ici
l'objet et il y comprit les Mégalopides. Aucun autre genre n'avait été
établi parmi les Clytrides, jusqu'à l'apparition des deux dernières
éditions du catalogue du comte Dejean. Cet ouvrage en contient 17,
dus presque tous à M. Chevrolat et qui sont adoptés dans les collec-
tions. Cependant leurs caractères n'avaient jamais été publiés et le
furent seulement dans la Monographie du Prof. Lacordaire.
La distribution géographique de ces insectes, considérés dans leur
ensemble, ne présente que cette seule particularité : les Clytrites
ont leur siège dans l'ancien continent, principalement en Afrique, en
Europe et dans les contrées voisines de l'Asie; elles ne sont repré-
sentées en Amérique que par un petit nombre d'espèces seulement.
Les autres groupes sont propres au iNouveau-Monde, à l'exception d'une
seule espèce du genre Dachrys. (D. capensis).
Les quatre groupes de la tribu des Clytrides peuvent se recon-
naître aux caractères suivants :
I. Antennes libres au repos.
A. Crochets des tarses simples.
B. Saillie prosternale nulle, existant rarement à l'étal
de vestige. Clytrites.
B'. Saillie prosternale distincte. Mégalostomites. (~
A'. Crochets des tarses appendiculés ou bifides. Babiites.
II. Antennes logées au repos dans une rainure située sous le
bord latéial du pronotum. Ischiopachites.
Groupe I. Clytrites.
Tête en général large, ou médiocre, engagée dans le prothorax à
peu près jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome plus ou moins
émarginé, parfois indistinct; labre sinué; mandibules robustes, ar-
quées, bi- ou tri-dentées au bout, parfois très-grandes et même dif-
formes chez les mâles; mâchoires plus ou moins développées, à lobe
externe étroit, arqué, articulé à sa base, l'interne plus court, plus
(1) Verzeichniss Tyroler Insekten, 1, p. 165.
(2) Nov. Act. Upsal. VIII, p. 258.
# ^f ?
100 PHYTOPHAGES.
large, hérissés ou ciliés l'un et l'autre; à palpes grêles, filiformes,^
article 1 court, 2 le plus long, 3 obconique, plus court, i ovoïde,*
obtus ou tronqué à l'extrémité; lèvre inférieure à menton transversal,
subtrapézoïdal, échancré ou sinué en avant, à languette courte, à
bord antérieur émarginé, à palpes de 3 articlesje dernier fusiforme,
tronqué ou obtus. — Yeux petits, arrondis et convexes; ou bien plus
grands, ovalaires, tantôt entiers, tantôt faiblement échancrés. — An-
tennes courtes, grêles ou robustes, plus ou moins dentées à partir du
4« ou du 5'^ article, affectant excepiionnellement une forme allongée,
filiforme, presque touiours munies d'un douzième article, le plus
souvent rudimentaire, rarement aussi développé que le précédent. —
Protliorax variable, plus ou moins convexe, subcylindrique ou dé-
primé ; son bord postérieur tantôt presque droit et horizontal, tantôt
très-arqué en travers et en demi-cercle. — Ecusson triangulaire, dé-
clive en avant. — Elytres subcylindriques ou oblongo-ovalaires, à
ponctuation éparse, des lobes épipleuraux tantôt marqués, tantôt
indistincts. — Prosternum nul ou rudimentaire entre les hanches an-
térieures; mésosternum très-étroit sur la ligne médiane. — Abdomen
présentant un pygidium distinct, caché ou non par les élylrcs. —
Pattes en général longues et grêles, s'allongeant plus ou moins d'ar-
rière en avant; hanches antérieures et moyennes saillantes, parfois à
un très-haut degré ; cuisses et jambes extrêmement variables dans
leur longueur et dans leur forme, tarses grêles ou robustes, courts ou
longs, terminés par des crochets toujours simples.
La forme cylindrique est la forme normale chez les Clytrites; elle de-
vient parfois cylindro-conique ou ovalaire-oblongue,et plus ou moins
dilatée en arrière. Leur taille est moyenne ou petite; la coloration do-
minante est le jaune ferrugineux ou le jaune brunâtre, très-rarement
la couleur est uniforme, verte ou bleue avec des reflets métalliques.
La tête est plus ou moins engagée dans le prothorax, mais non au
même degré que chez les Cryptocéphalides ou les Chlamydes ; elle
offre, et principalement chez les mâles, des modifications dont il est
impossible de rien dire de général. Les antennes sont robustes, courtes
et pectinées, à partir du 4« ou du o<= article ; presque toujours, on
observe à leur extrémité un petit article appendiculairc, qui peut
devenir assez grand et parfois semblable au 11, dans quelques rares
espèces où ces organes deviennent filiformes. La partie du corps sujette
aux plus profondes modifications est peut-être le prothorax ; les bords
latéraux sont toujours bien marqués et les angles antérieurs plus ou
moins fortement abaissés; la surface est tantôt bombée et régulière-
ment convexe, tantôt elle est plus plane et irréguhère par le redres-
sement des angles postérieurs; dans ce dernier cas, le bord posté-
rieur du pronotum est à peu près horizontal, c'est-à-chre que les
angles latéraux sont au même niveau que le milieu; dans la première
forme, au contraire, ce même bord est courbé et parfois semi-circu-
CLYTRITES. 101
laire. Les rapports du pronotum avec la base des élytres sont aussi
différents dans Tune et dans l'autre de ces deux formes : ainsi, lorsque
le pronotum présente une convexité régulière, le bord postérieur
est échancré en demi-cercle, de chaque côté, et s'unit plus ou moins
intimement à chacune des élytres ; mais si les angles latéraux sont
relevés, le bord devient sinueux et ne s'adapte plus aux élytres.
Quoique ces deux formes ne soient pas toujours bien nettement
tranchées, elles ont pu néanmoins servir à diviser les genres en deux
groupes, et comme telles, il fallait en faire mention.
Il faut aussi remarquer cette tendance singulière que présentent
les deux premières paires de pattes et surtout l'antérieure, de prendre
un développement marqué en longueur et en force. C'est tout-à-fait
l'opposé de ce qui a été observé jusqu'ici ; lorsque les pattes n'étaient
pas semblables entr'elles, le développement portait sur les dernières
seulement.
11 n'est pas nécessaire de donner d'autres détails touchant l'organi-
sation des Clytrites; ce qui a été dit à propos des Phytophages
Camptosomes et de la tribu dont ce premier groupe fait partie, sufTit
à cet égard.
Dans les différentes divisions dont l'étude a été faite juscpi'ici, les
deux sexes étaient habituellement semblables, ou ne se distinguaient
l'un de l'autre que par des caractères simples et qu'il suffisait en
général de mentionner. Dans le groupe actuel, il n'en est plus ainsi;
les différences sexuelles sont parfois très-compliquées, c'est-à-dire
qu'elles portent sur un ensemble d'organes simultanément tnodifiés et
dont il est nécessaire de dire quelques mots.
Les deux sexes ne sont jamais, à proprement parler, tout à fait
pareils, puisque toujours la femelle présente sur le dernier arceau
ventral une fossette plus ou moins profonde et qu'en outre, en y regar-
dant de près, ses tarses sont plus faibles, surtout à la première paire.
Ce sont les seules différences qu'on observe dans un petit nombre
d'espèces; mais ailleurs les sexes sont plus ou moins dissemblables et
il existe à cet égard une telle multitude de combinaisons, des grada-
tions si bien ménagées d'une espèce à l'autre, qu'il faudrait entrer
dans de très-longs détails pour en donner une idée un peu complète.
La modification la plus légère qui puisse avoir lieu, consiste dans
l'allongement chez les mâles des pattes antérieures; l'agrandissement
de la tète est plus important parce qu'il entraîne des changements
dans les organes dont elle est le siège, aussi bien que sur la forme
du prothorax. Ces changements varient à l'infini et d'une espèce à
l'autre; tout ce que l'on peut dire, c'est qu'une tête très-grosse est
accompagnée de mandibules saillantes en tenailles, de mâchoires et
d'une lèvre inférieure plus grandes et repliées dans l'intérieur de la
cavité buccale, d'yeux relativement plus petits, d'antennes plus robustes
et plus longues. La forme du prothorax est aussi soumise à de nom-
i02 PHYTOPHAGES.
breuses variations; d'une manière générale, cette partie est toujours
plus courte chez les femelles, plus rabattue sur les côtés antérieurs,
plus rétrécie en avant. Malgré l'apparence contraire, les élytres sont
à peu près pareilles dans la très-grande majorité des espèces.
Le grand nombre et le peu de fixité des différences sexuelles, joint®
à la variabilité de la taille et des couleurs, rendent l'étude des Cly-
trites extrêmement pénible, aussi bien au point de vue générique
que pour la détermination des espèces. Le Prof. Lacordaire a eu à sa
disposition les plus riches matériaux, et malgré les études les plus
assidues, il regrette de n'être pas arrivé à un résultat plus satisfaisant. II
s'est vu obligé d'en revenir à peu près à l'ancien genre Clytba, dans
lequel il a établi un grand nombre de sous-genres. Ces derniers sont
fondés pour la plupart sur les mâles seulement; ils ne s'élèvent pas
à moins de 3fl et il aurait fallu les multiplier davantage encore, car
la plupart d'entre eux renferment des groupes, des subdivisions.
D'un autre côté, l'ordre dans lequel ils sont disposés est tout à fait
arbitraire ; en un mot, dit Lacordaire, je les donne pour ce qu'ils
valent, c'est-à-dire comme une tentative malheureuse pour résoudre
un problème que j'ai trouvé insoluble.
Nous avons à notre tour essayé de grouper ces trente-neuf sous-
genres. Grâce à certains rapprochements, nous avons pu distinguer
douze types que nous avons élevés au rang de genres, et les sous-genres
du Prof. Lacordaire ont pu y trouver place. De cette façon, nous
avons conservé à la Monographie des Phytophages toute sa valeur
intrinsèque, au point de vue spécifique. Le changement que nous
avons apporté aura pour résultat de rendre moins laborieuse la déter-
mination des espèces ; l'avenir et de nouvelks recherches décideront
s'il faut persister dans cette voie ou chercher ailleurs les bases d'une
bonne classification.
Depuis la pubUcation de la Monographie des Phytophages, la science
s'est enrichie de découvertes précieuses sur les états primitifs des
Clytrites et le résumé que nous allons donner fera ressortir les traits
principaux de leur histoire. Les larves des Ciytrides, des Crypto-
céphalides, probablement aussi celles des Chlamydes, des Mégalopides
forment le type des larves tubicoles ou de la cinquième division
établie par le Prof. Lacordaire dans la Monographie des Phytophages
(t. L Introd. p. XL). Elles ont pour caractère commun de vivre dans
des fourreaux protecteurs de formes très-variées.
Aujourd'hui, la science possède des renseignements assez détaillés
sur l'organisation et les mœurs de diverses espèces de Ciytrides et de
Cryptocéphalides. Leur structure, à peu de chose près semblable chez
les unes et les autres, peut être définie de la manière suivante : Tète
suborbiculaire, déprimée en dessus, écailleuse, à bouche dirigée en
bas et en avant; ocelles au nombre de six de chaque côté, -4 en ar-
rière de l'insertion des antennes, 2 en dessous, tous arrondis et subé-
CLTTMTES. 103
gaux ; antennes coniques, de 3 articles, le dernier accompagné à sa
base d'une soie placée à son côté externe ; labre très-court, cilié; man-
dibules en lamelles triangulaires, bidentées ; mâchoires soudées à la
lèvre inférieure et formant avec elle une grande pièce quadrangu-
laire, terminées chacune en avant par un petit lobe mobile, cilié sur
ses bords, et un palpe court, conique, formé de quatre articles; lèvre
inférieure formée d'un menton très-grand, soudé aux pièces basilaire
et cardinale des mâchoires; de pièces pulpigères confondues à leur
base ; de palpes labiaux bi-articulés et d'un petit rudiment de lan-
guette. -^ Segments thoraciques semblables aux segments abdominaux,
sauf le prothorax, lequel est recouvert en dessus d'un écusson corné
assez ferme. — Pattes longues, formées d'une hanche allongée, co-
nique, dirigée en dedans et un peu en avant; cuisses longues; jambes
plus longues encore, comprimées et garnies sur leurs bords de soies
et d'aspérités, terminées par un crochet long, aigu. — Segments ab-
dominaux au nombre de 9, charnus, très-convexes en dessus, sillon-
nés en travers, anus en fente transversale. — Neuf paires de stigmates,
huit sur les huit premiers segments abdominaux, le neuvième situé
à l'angle inférieur et antérieur du mésothorax.
Ces larves sont d'un blanc jaunâtre, avec la tête, l'écusson protho-
racique et l'extrémité des pattes d'un rouge brunâtre; le corps est
recouvert çà et là de quelques poils, un peu moins rares sur les par-
ties antérieures. L'abdomen est fortement épaissi et replié sur sa
face ventrale, dans sa moitié postérieure, de sorte que l'anus s'avance
jusque vers la dernière paire de pattes.
Les fourreaux dans lesquels demeurent ces larves sont de forme
ovoïde ou subcylindrique, à grosse extrémité en arrière; leur couleur
est terne, noirâtre, brunâtre ou grisâtre; leur surface est tantôt simple,
tantôt ornée de côtes disposées en chevrons, ou plus rarement de
prolongements capi.'lif ormes dont la nature et l'origine sont inconnues.
Ces fourreaux, qui sont positivem.ent formés des excréments de la
larve, sont clos de toutes parts, sauf à la partie antérieure, qui est
coupée obliquement.
Nous extrayons de l'excellent mémoire de M. Rosenhauer (1) un
court exposé de l'histoire de ces larves. Les insectes parfaits s'ac-
couplent dans les mois de juin et de juillet; la femelle pond de 20
à 30 œufs allongés, cylindriques, jaunâtres et luisants; les retenant
entre ses tarses postérieurs et contre la fossette du dernier segment
abdominal, elle les entoure d'une couche d'excréments régulièrement
disposés et qui plus tard doit former le premier fourreau de la jeune
larve. Celle-ci éclôt quatorze ou dix-huit jours après la ponte, mais
n'atteint son complet développement, du moins pour les espèces que
(1) Roseuhauer, Uber die Entwickelung uad Fortpl. der Clytr. uBd Cryptoc.
in Bericht uber die XXIII Versamml. der deutschen Naturf. und Acrzte in
Nurûberg, 184o, p. 179.
•104 PHYTOPHAGES.
l'on a étudiées, qu'après deux ou trois étés. Jamais ces larves n'aban-
donnent leurs fourreaux; mais lorsque par l'effet de la croissance, ils
deviennent trop petits, elles l'agrandissent eu y ajoutant de nouvelles
pièces. Lorsqu'elles veulent changer de peau, elles en ferment l'ou-
verture par un opercule composé de la même substance que le four-
reau. Elles agissent de même quand le temps de la métamorphose en
nymphe est prochain et se retournent dans leur loge, c'est-à-dire que
par un mouvement de bascule, la tète se trouve placée vis-à-vis du fond.
Nous avons souvent observé des fourreaux vides, appartenant à la
Clytra A-punctata, collés par leur ouverture antérieure à des frag-
ments de bois, à des bûchettes, à des pierres; un fait analogue s'ob-
serve aussi chez quelques larves exotiques qui attachent leurs four-
reaux au tronc des arbres. Par cette manœuvre, la larve ferme sa
cellule avec moins de frais et en môme temps l'insecte parfait sort
avec plus de facilité.
Les larves des Cryptocéphalides se trouvent dans leur jeune âge
sous les haies, dans le gazon où elles se nourrissent de feuilles sèches,
mais parvenues à un certain degré de développement, elles vont sur
les buissons chercher des feuilles fraîches.
La manière do vivre des Clylrides n'est pas établie avec la môme
certitude, et quoique Hubner ait nourri jusqu'à son entier développe-
ment une larve de Labidostomis longimana des feuilles du Trifolium
montanum, quelques espèces paraissent vivre de substance animale;
pour celles qui vivent dans les fourmilières, comme par exemple, la
Clytra i-pu7ictata, cette substance leur serait apportée par les four-
mis. L'organisation de la bouche, si différente de celle des autres
larves de Phytophages, rappelle à un haut degré celle des Elatérides.
Dans ces dernières, les mandibules sont plus grandes et plus fortes,
mais aussi certaines de leurs larves vivent de proie vivante; pour la
disposition des mâchoires et de la lèvre inférieure, l'analogie est très-
remarquable. Du reste, M. Rosenhauer, qui a exposé l'histoire de ces
larves avec tant de soin et d'exactitude, pense que de nouvelles ob-
servations sont nécessaires pour décider ce point (1).
La distribution géographique des Clylrites nous offre deux particula-
rités à mentionner. La première, c'est que cette distribution ne peut se
faire d'une manière bien précise, parce que bon nombre d'espèces ont
des aires de distribution très-étendues; la seconde, c'est le petit nom-
bre des types qui ont été découverts dans le Nouveau-Monde et dans
l'Australie. Ce groupe appartient essentiellement à l'ancien continent.
(1) Pour la liste des larves décriles et les travaux où sont insérées ces des-
cripliotis, voyez Cliap. et Cand. Catal. d( s Larves, p. :27!) et suiv. — Ajoutez à
CCS indications : Vallot, Rev. Zoo!. Comptes rendus, t. XXVI, p. 180, C. i-
punctata. — Fuss, Mittlieil. de Siebenburg. Vereins f. NalurM'. zù Herman-
stadl, VII, p. 3o, Labidosiomis Irkleniatit. — Letzner, Zeilschrifl. f. Entam.
d. Ver. f. Schlesich. Insecktenk. iX, p. 78, Coptocephala scopolina.
CLYTRITES.
10S
Le Prof. Lacordaire a donné les descriptions de 235 types ; on en
a ajouté 33. De ce nombre, une seule espèce appartient à la Nouvelle-
Hollande, 18 au Nouveau-Monde, le reste se répartit comme suit :
101 appartiennent à la Faune méditerranéenne, européenne et sibé-
rienne, 12S à l'Afrique, et 43 au Continent et à l'Archipel indiens.
Le tableau analytique ci-dessous facilitera la détermination des
genres :
I, Prothorax à bord postérieur plus ou moins sinueux,
mais^à peu près horizontal ou seulement légère-
ment courbé en travers.
A. Bord postérieur du prothorax horizontal, ses
angles à peu près de niveau avec le milieu.
B. Angles postérieurs du prothorax très-saillants
et relevés. Lahidosfomis.
B'. Angles postérieurs du prothorax peu saillants
ou à peine relevés. Miopristis.
A'. Bord postérieur du prothorax légèrement
courbé en travers.
C. Pronotum plus ou moins pubescent. Lachnœa.
C Pronotum glabre. Titubœa.
II. Bord postérieur du pronotum très-courbé en tra-
vers, presque semi-circulaire.
D. Tarses à 1 article moins long que les deux sui-
vants réunis.
E. Tarses à articles 1 et 2 égaux, semblables.
F. Corps allongé, cylindiique, glabre. Miochira.
F'. Corps très-court, cylindrico-ovalc, finement
pubescent. Diapericera.
E'. Tarses à articles 1 et 2 dissemblables, 1 plus
long que 2.
G. Lobes épipleuraux prononcés. Diapromorpha.
G'. — — peu ou point distincts.
H. Tarses très-courts, 2« article plus large que long. Clylra.
H'. Tarses médiocres, 2« article plus long que large.
K. Yeux très-médiocres, subarrondis. Cheilotoma.
K'. Yeux ovalaires, grands ou très-grands.
I. Corps allongé, subcylindrique, prothorax bombé
et souvent saillant en avant. ^feUtonGma.
V. Corps court ou oblong, prothorax moins con-
vexe, non saillant en avant. Gynandrophthalma.
D*. Premier article des tarses aussi long que les
deux suivants réunis. Coptocephala (1).
(1) Au moment oii la Tribu des Clytrides nous occupait, nous avons reçu
le premier cahier du 1. 11, 5» Série des Annales de la Soc. entom. de France.
106 PHYTOPHAGES.
LABIDOSTOMIS.
Dejean^ Lacord. Monog. Phytop. II, p. 30 (1).
Mâle. Tête tantôt presque pareille à celle des femelles, tantôt très-
différente, et, dans ce cas, beaucoup plus forte, dégagée du protho-
rax, penchée, plus ou moins îîubquddrarigulaire, prolongée, de chaque
côté, sous les yeux, en une forte oreillette trigone, avec l'épistome
profondément entaillé, les mandibules saillantes, robustes, en forme
de tenailles, et la lèvre inférieure repliée dans l'intérieur de la cavité
buccale. — Yeux petits, au plus médiocres, subglobuleux ou ovalaires.
— Antennes un pei^ plus longues que le prothorax, à 1 article de
forme variable, 2 obconique, très-court, 3 de môme forme, mais plus
long, 4 variable; les suivants triangulaires, plus ou moins transver-
saux. — Prothorax transversal, tombant sur les côtés en avant; ses
bords latéraux d'abord droits, puis coupés obliquement vers le haut ;
son bord postérieur fortement sinueux, horizontal, avec les angles
toujours saillants et relevés au niveau du milieu. — Ecusson assez
grand, en triangle rectiligue allongé, tronqué ou arrondi à sou som-
met. — Elyfres allongées, à bords parallèles, légèrement convexes,
sans lobes épipleuraux distincts. — Pattes allongées, les antérieures.
Ce cahier contient une Monographie des Clytrides d'Europe et du bassin de
la Méditerranée par M. Ed. Lefèvre. Dans le tableau synoptique des genres,
se trouve une nouvelle coupe générique sous le nom d'OriocEPUALA^ dont la
diagnose sera seulement publiée plus lai'J, de sorte qu'il nous est impossible
d'en parler en ce momett. M. Lefèvre élève au rang de genres tous les sons-
genres du Prof. Lacordaire qui ont des représentants en Europe; comme on a
pu le voir ci-dessus, nous partageons en partie cette manière de voir, avec cette
différence que nous avons tâché de réduire le nombre des coupes génériques.
Il est incontestable que ce groupe est d'une étude extrêmement diinciie; on
doit cependant remarquer qu'en multipliant les genres, ou est obligé de s'ap-
puyer sur des caractères bien fugaces et de peu de valeur; c'est ainsi que
M. Lefèvre est obligé, dans son tableau analytique, de recourir à la couleur du
prothorax, à la ponctuation plus ou moins forte du pronotum, à la taille supé-
rieure >»u inférieure à 6 millimètres, etc. M. Lefèvre rapproche les Clytridées
des Lamprosomidées; pour nous ces deux types sont très-différents, ils ne pos-
sèdent en commun que des antennes plus ou moins analogues. Nous attirerons
aussi l'attention de l'entomologiste français sur la constitution des antennes du
Lamprosoma concolor, et nous sommes persuadé qu'il rétablira, comme nous,
le genre Oomorpuus de Curlis. M. Lefèvre a prouvé ce qu'il peut et il ne craint
pas les difficultés; au lieu de limiter son travail aux Clytrides d'Europe, if
devrait élargir son cadre et entreprendre la Monographie de celles des Deux-
Mondes.
{!) L\BiDosTOMis et Lacbn^a (pars), Dejeau, Cat. 3^ Ed. p. -442. — Labido-
STOMis, Fairm. Gênera des Coleop. Europ. IV, p. 212, pi. 01, fig. 285; Redt.
Faun. Austr. 2» Ed. p. 888.
ClYTRITES. 107
en général, beaucoup plus que les autres; leurs hanches excessive-
ment saillantes, cylindriques; leurs cuisses robustes, de forme varia-
ble; leurs jambes assez grêles, arquées, inermesau bout; leurs tarses
antérieurs médiocrement allongés, mais toujours notablement plus
grands que les quatre postérieurs; le d" article de tous aussi long que
les deux suivants réunis; le 3^ en cœur oblong, fendu presque jusqu'à
sa base.
Femelle. Corps oblong, moins parallèle; tête petite ou médiocre,
non prolongée en oreillettes sous les yeux ; mandibules courtes, les
autres parties de la bouche très-réduites. — Antennes plus faibles,
moins allongées. — Prothorax plus court, ses angles moins relevés. —
Pattes moins longues, s'allongeant graduellement d'arrière en avant ;
hanches antérieures peu saillantes, conico-cylindriques; jambes de la
même paire presque droites ; tarses médiocres.
Les couleurs de ces insectes sont constantes; sauf trois espèces {si-
birica, Guerinii et hordei), toutes sont d'un vert bronzé ou bleuâtre,
avec des élytres jaunâtres ou ferrugineuses, marquées d'un point hu-
merai obscur.
Les Labidostomis paraissent essentiellement propres à la Faune
méditerranéenne, à l'Europe et au nord de l'Asie. Plusieurs d'entre
elles ont un habitat extrêmement étendu et se retrouvent depuis la
Sibérie orientale jusque sur les bords de la Méditerranée. Le Prof.
Lacordaire n'a pas décrit moins de 32 espèces. Aussi, depuis la pu-
blication de son ouvrage en mai 1848, la science s'est enrichie de 3 à
4 types seulement.
MIOPRISTIS, Lac.
Mâle. Tète moins large que le pvothorax, assez convexe, souvent
avec des oreillettes latéralement, dégagée du prothorax et penchée.
— Mandibules courtes ou légèrement saillantes. — Antennes très-va-
riables, composées de 11 ou 12 articles, tantôt courtes et dépassant à
peine la base du prothorax, dans ce cas, les articles terminaux très-
courts et transversaux; tantôt beaucoup plus longues, et les derniers
articles plus longs que larges. — Yeux petits ou médiocres, généra-
lement arrondis et convexes. — Prolhorax subquadrangulaire, légè-
rement transversal, peu convexe, bords latéraux plus ou moins ar-
rondis, se relevant en arrière; bord postérieur légèrement sinueux,
à peu près horizontal, avec les angles marqués, aigus ou obtus ; à
surface réguhèrement et faiblement convexe, parfois des sillons trans-
versaux près des angles postérieurs et du bord antérieur. — Ecusson
petit ou médiocre, en triangle à sommet aigu ou subobtus. — Elytres
oblongues, à côtés très-parallèles, obtuses en arrière, à lobes épipleu-
raux peu ou point prononcés. — Pattes antérieures très-allongées,
leurs hanches cylindriques, très-saillantes; leurs cuisses renflées;
108 PHYTOPHAGES.
leurs jambes gr^^les, fortement arqu6es; leurs tarses sensiblement
plus longs que les quatre postérieurs; tous peu robustes, à 3'^ article
fendu jusqu'à sa base.
Femelle. Forme générale du mâle, avec la tète plus petite et toutes
ses parties réduites; prothorax plus court, plus cylindrique. — Pattes
très-grêles, les antérieures notablement plus longues que les autres,
à hanches médiocrement saillantes, 1 article de leurs tarses à peine
plus long que les deux suivants réunis.
Huit sous-genres établis par le Prof. Lacordaire, dans la Monogra-
phie des Phytophages, ont été réunis sous le nom de Miopristis. Le
nom de Macrolenes eût été préféré, si le type désigné sous le nom
de Miopristis n'eût paru mieux représenter l'ensemble des caractères
assignés à cette coupe générique. A côté de notables différences de
détail, ainsi qu'on pourra en juger ci-dessous, ces types divers pré-
^ sentent un même faciès. Ce sont des insectes à formes plus sveltes
que la plupart des Clytrites, leurs pattes sont longues et grôles; ils
affectent une forme quadrangulaire allongée, à côtés subparallèles;
en outre, leur prothorax régulièrement convexe est à peu près aussi
large en avant qu'en arrière, son bord postérieur est à peu près ho-
rizontal, ses angles ne sont pas relevés comme chez les Labidostomis.
Cette forme spéciale est bien rendue par la figure 291, pi. 61 du Gê-
nera des Coléoptères d'Europe {Macrolenes ruficollis).
Ces insectes sont à peu près exclusivement propres à l'Afrique aus-
trale.
Sous-GENRE. TEINOCERA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 17.
Mâle. Antennes presque aussi longues que le corps, larges, com-
prim.ées, formées de 12 articles, 1 très-gros, ovalaire et tronqué,
2 très-court, turbiné, 3-12 allongés, subéganx, en triangle renversé
et faiblement prolongé à son angle antérieur externe ; les cinq der-
niers un peu plus grêles que les autres. — Une crête transversale II
la base de chaque élytre.
Femelle. Inconnue.
Avec une organisation normale, cet insecte présente des antennes
tout à fait exceptionnelles, non-seulement dans la section actuelle,
mais dans la Tiibu tout entière. Il ne faut cependant pas attacher
à cette particularité plus d'importance qu'ehe n'en mérite. La Teino-
cera nitidicollis, originaire de l'Afrique australe, mesure trois lignes
de longueur ; sa couleur est d'un bleu métallique foncé avec des ta-
ches jaunes sur les élytres.
CLYTRITES. 109
SoCS-GENRE. LOPHOBASIS.
Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 19.
Mâle. Antennes de 12 ou de 11 articles, moins longues que la
moitié du corps. — Une crête transversale à la base de chaque élytre.
Femelle. Antennes de 12 articles, de la longueur de la moitié du
corps, rétrécies à la base, parallèles dans le reste de leur étendue, à
peine dentées; 1 article médiocre, ovalaire, 2 très-court, 3 du double
plus long, obconique, 4 en triangle très-allongé, 5-11 en triangle
renversé et régulier, très-obtus, devenant graduellement transver-
saux, 12 suborbiculaire. — Corps allongé, assez convexe.
Le Prof. Lacordaire décrit trois espèces appartenant à ce sous-
genre; la variabilité des types est telle dans les Clytrites qu'il a
cru devoir les ranger en trois groupes distincts. Les individus du
sexe mâle se reconnaissent assez facilement à la crête qui s'élève à
la base de chaque élytre ; quant aux femelles, la seule connue pré-
sente des antennes caractéristiques. Ce sont des insectes très-rares
dans les collections et propres à l'Afrique australe.
SoUS-GENRE. SMEIA.
Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 24.
Mâle. Antennes robustes, de 11 articles, un peu plus longues que
le prothorax, à 1 article gros, subglobuleux, 2-3 extrêmement courts,
égaux, 4 épais, allongé, obconique et déprimé, 5-11 en triangle trans-
versal et oblique. — Prothovax court, très-peu convexe, droit sur les
côtés en avant, arrondi aux angles postérieurs, coupé carrément à sa
base, faiblement impressionné le long de son bord antérieur. ~ Pattes
antérieures très-allongées; leurs hanches cylindriques, très-saillantes;
leurs cuisses extrêmement grosses, en ovoïde allongé, striées partout
et dentelées en dessous; leurs jambes arquées, âpres, terminées par
un très-court mucrori; tarses allongés, peu robustes, à 1 article aussi
long que les deux suivants réunis.
La Smeia virginea Lac. est un petit insecte de l'Afrique australe,
d'un bronzé obscur, avec des élytres testacées ornées de dessins d'un
noir bronzé.
Sous-genre. MIOPRISTIS.
Lacordaire, Monog. Phyt. II, p. 25.
Mâle. Antennes grêles, de la longueur de la moitié du corps, article
1 allongé, renflé à son sommet, droit ou légèrement arqué, 2-3 très-
no PHYTOPHAGES.
grêles, subcylindriqu'es, croissant graduellement, 4 plus long que les
deux précédents réunis, légèrement obconique, 5-H triangulaires,
d'abord très-allongés, puis se raccourcissant et s'élargissant peu k
peu. — Pattes antérieures très-allongées ; leurs cuisses robustes et
comprimées; leurs jambes arquées, grêles, souvent terminées par
une pointe aiguë.
Une seule femelle appartenant à ce sous-genre est connue, elle ne
présente aucune particularité à mentionner, sa tête ressemble à celle
du mâle, mais beaucoup plus petite, son prothorax est plus court,
plus cylindrique, ses pattes plus grêles. Comme les Lophobasis, les
trois espèces connues forment les types de trois groupes diiférents.
Cependant, malgré cette variabilité des caractères, elles conservent
bien la forme générale du genre actuel.
Elles proviennent également de l'Afrique australe.
So'JS-GENRE. ATELECHIRA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 8i (1).
Mâle., Tête (abstraction faite des mandibules) assez forte, dégagée
du protliorax, penchée, presque carrée, sans épistome proprement
dit, tronquée en avant des antennes, avec son bord antérieur de
forme variable, prolongée sous les yeux en une courte et grosse oreil-
lette. — Mandibules assez saillantes, médiocrement épaisses, arquées
régulièrement dès leur base. — Antennes assez robustes, dépassant à
peine la base du prothorax, à i article gros, ovalaire ou cylindrique,
2-3 courts, égaux, obconiques, 4-11 en triangle assez aigu et trans-
versal. — Pattes grêles, les antérieures extrêmement grandes; leurs
cuisses faibles et comprimées; leurs jambes arquées, grêles, terminées
ou non par une pointe aiguë ; leurs tarses excessivement allongés,
grêles, à 1 article plus long que les deux suivants réunis.
La femelle ne présente aucune particularité digne d'être men-
tionnée. On ne connaît, du reste, que deux espèces propres à l'Afrique
australe.
Sous-genre. MACROLENES.
Dejeam, Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 100 (2).
Mâle. Antennes très-robustes, 1 article très-gros, ovalaire et dé-
primé, 2 très-court, en cône renversé, 3 de même forme, plus long;
(1) Syn. Crioceris, Fabr. Syst. El. 11^ p. 4S8. — Melïris, Oliv. Entom. II,
n° 21, p. 7. — Clytra, Tliunb. Nov. Act. Upsal. VIII, p. 184.
(2) Syn. Clttra et Cryj'Tocephalus, Fabr. et auct. — Macrolenes, Fairiii.
Gen. Col. Eurdp. IV, p. 213, pi. 61, fig. 291.
CLYTRITES. 411
les suivants fortement transversaux^ en triangle aigu. — Prothorax
assez grand, fortement déclive sur les côtés antérieurs, arrondi sur
les bords latéraux en avant, puis fortement rétréci avec ses angles
postérieurs saillants et un peu relevés. — Pattes antérieures très-
longues ; leurs hanches excessivement grosses et saillantes, subqim-
drangulaires; leurs cuisses comprimées, droites sur la tranche dorsale,
légèrement arrondies sur le bord opposé, angulées et épineuses vers
l'extrémité; leurs jambes grêles, arquées; leurs tarses très-longs, à
1 article d'un tiers plus long que les deux suivants réunis; hanches
intermédiaires échancrées en dessous près de leur extrémité ; tarses
postérieurs relativement très-courts.
Lors de la publication de la Monographie des Phytophages, le sous-
genre Macrolenes ne renfermait qu'une seule espèce, connue depuis
longtemps et appartenant à la Faune méditerranéenne. La femelle,
tout en conservant quelque chose du faciès si caractéristique du sexe
mâle, ne présente cependant aucune particularité à mentionner. De-
puis cette époque, M. Reiche en a fait connaître une seconde, Macro-
lenes Bellieri, originaire de la Sicile.
Sous-genre. PLECOMERA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 103.
Mâle. Antennes médiocrement robustes, i article très-gros, assez
long, en massue arquée, 2-4 obconiques, s'allongeant graduellement;
les suivants en triangle, transversaux. — Prothorax régulièrement
quadrangulaire, un peu convexe, criblé de gros points enfoncés. —
Pattes antérieures extrêmement allongées ; leurs hanches très-grosses,
très-saillantes, irrégulièrement quadrangulaires ; leurs cuisses très-
fortes, comprimées, ridées au côlé interne, droites sur leur tranche
dorsale, légèrement arrondies sur leur bord inférieur; leurs jambes
grêles, arquées, terminées en pointe' plus ou moins longue ; leurs
tarses du double plus longs que les quatre postérieurs; tous assez
robustes, à 1 article de la longueur des deux suivants réunis; le
3^ fendu presque jusqu'à sa base.
Femelle. Inconnue.
Ce sous-genre ne comprend que deux espèces de l'Afrique aus-
trale; leur corps est allongé, très-parallèle, leur couleur d'un jaune
rougeâtre opaque, leur taille varie de 2 à 3 1/2 lignes. La forme du
prothorax est tout à fait caractérislique.
112 PHYTOPHAGES.
SoUS-GENRE. MERILIA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 125.
Mâle. Corps médiocrement allongé, en cylindre plus ou moins dé-
primé, métallique ou non, glabre en dessus. — Tète assez forte, dé-
gagée du prothorax, penchée, terminée par un museau quadrangu-
laire, tantôt assez long, tantôt fortement tronqué. — Mandibules assez
saillantes, droites, puis arquées à leur extrémité. — Prothorax sub-
cylindrique, droit sur les côtés, arrondi aux angles postérieurs, coupé
carrément et faiblement lobé au milieu de sa base. — Pattes anté-
rieures assez allongées ; leurs tarses notablement plus longs que les
autres.
Les femelles connues diffèrent notablement des mâles et repro-
duisent assez bien les caractères que nous avons reproduits en tête
du genre.
Les antennes du sous-genre actuel sont construites sur le type le
plus ordinaire de la section actuelle, c'est-à dire qu'elles sont médio-
crement robustes, 4 article médiocre, de forme variable, 2-3 obco-
niques, courts, égaux, les suivants transversaux et obliques, en trian-
gle assez aigu.
Des trois espèces connues, une appartient au continent Indien, les
deux autres à l'Afrique australe.
LACHNiEA, Dej. Lac.
Mâle. Tête tantôt presque pareille à celle des femelles, tantôt nota-
blement plus grosse, et, dans ce cas, carrée ou arrondie, prolongée
inférieurement, plus ou moins renflée sur le vertex, prolongée ou
non sous les yeux en oreillettes, avec les mandibules robustes et plus
ou moins saillantes. — Yeux ordinairement assez grands, peu con-
vexes, oblongs, subréniformes. — Antennes assez robustes, dépassant
à peine le pruthorax, à 1 article gros, arrondi en avant, 2-3 obconi-
ques, courts,. égaux, 4-H larges, triangulaires et serrés. — Prolhorax
court, légèrement convexe, récréci en avant par la flexion des angles
antérieurs, bords latéraux droits ou subarrondis, bord postérieur sub-
sinueux de chaque côté, légèrement convexe en travers, à surface
pubcscente ou villeuse, comme la tête. — Ecusson médiocre, trian-
gulaire, à sommet aigu ou obtus, très-déclive. — Elytres oblongues,
allongées, à lobes épipleuraux peu marqués. — Pattes robustes, les
antérieures plus développées que les autres, leurs hanches cylindri-
ques, saillantes, leurs cuisses comprimées; leurs jambes légèrement
arquées; leurs tarses ^larges, déprimés, à 1 article en triangle ren-
versé, très-long, 2 presque carré, 3 fendu à moitié de sa longueur.
CLYTRITES. 113
Femelle. Forme générale des mâles, avec la tète médiocre, oblou-
gû-ovalaire, les mandibules et toutes les parties de la bouche très-
réduites; corselet un peu moins développé, les pattes antérieures
seulement un peu plus allongées que les autres.
Les espèces qui composent cette coupe générique sont toutes de
grande taille, leur corps est massif et subcyliudrique ; elles emprun-
tent un faciès spécial à la pubescence, parfois à la villosité qui re-
couvre la tête et le prothorax, et qui, mais par exception seulement
et d'une façon moins apparente, se continue sur les élytres. Cette pu-
bescence, jointe à la légère courbure transversale du prothorax, per-
mettra de les distinguer aussi bien des genres précédents que de ceux
qui suivent.
En général, les Lachn^a appartiennent à la Faune méditerranéenne
et à l'Afrique australe ; elles se répartissent en quatre sous-genres.
Sous-genre. CRABRONITES.
Lagordaire, Monogr. Phytoph. II, p. HO.
Mâle. Corps finement pubescent sur toute sa surface. — Tête très-
grosse, dégagée du prothorax, suborbiculaire, légèrement rétrécie en
arrière, arrondie en avant, prolongée sous les yeux en une grosse
oreillette. — Mandibules irès-saillantes, peu robustes, égales, circons-
crivant au repos un espace vide ogival. — Antennes assez robustes,
plus longues que le prolhorax, à 4 article allongé, obconique. —
Tarses antérieurs très-longs, déprimés; leur 1^"' article d'un tiers plus
long que les deux suivants réunis.
Femelle. Forme générale du mâle, tête médiocre, engagée en par-
tie dans le prothorax, les mandibules et les organes buccaux très-
réduits.
Une seule espèce, de l'Afrique australe, appartient à ce sous-genre.
La tète du mâle ressemble singulièrement à celle des Crabro du
même sexe. Comme coloration, c'est l'une des plus belles espèces de
la section; elle est longue de 5 à 6 lignes, d'un beau bleu foncé, avec
les élytres jaunes et ornées de bandes de la couleur du fond.
Sous-GENRE. CAMPTOLENES.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 112.
Mâle. Tête parfois presque semblable à celle des femelles, le plus
souvent très-différente et, dans ce cas, très-forte, dégagée du protho-
rax, presque perpendiculaire, transversale et prolongée en un fort
museau quadrangulaire, avec l'épistome déclive et les mandibules
assez saillantes, droites et recourbées à leur extrémité. — Yeux tou-
Coléoptères. Tomu X. 8
H4 PHYTOPHAGES.
jours assez grands, médiocrement convexes, ublongs et réniformes. —
Antennes assez robustes, dépassant à peine le prothorax, leur i" ar-
ticle de forme variable. — Pattes antérieures très-allongées, avec
leurs tarses robustes, déprimés, mais beaucoup plus longs que les
quatre postérieurs.
La Monographie des Pliytophages contient la description de quatre
espèces de ce sous-genre. Trois sont de l'Afrique australe et la der-
nière du Sénégal. La pubescence de la tête et du corselet forme, ainsi
que nous l'avons vu, le caractère principal du genre Laciinœa. Nous
devons cependant mentionner ^une exception présentée par la C. fas-
tuosa Lac, chez laquelle les mêmes parties sont glabres.
Sous-genre. BARATHRŒA.
Lacordmre, Monogr. Phytoph. Il, p. 1&4 (1).
Mâle. Corps court, massif, cylindrique, plus ou moins pubescent
sur la tête et le prothorax. — Tête très-grosse, suborbiculaire, enga-
gée dans le prothorax, comme tronquée perpendiculairement, pro-
longée sous chaque œil en une grosse oreillette ; épistome profondé-
ment et quadrangulairement entaillé, caverneux. — Yeux petits, peu
saillants, oblongs, distinctement échancrés. — Pattes antérieures
beaucoup plus longues que les autres.
La femelle ne présente pas de caractère qui puisse la distinguer
des autres du genre actuel. Deux espèces sont décrites et appartien-
nent au nord de l'Afrique.
Sous-genre. LACHNiEA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 168 (2).
Mâle. Corps massif, plus ou moins régulièrement cylindriqu(},
presque toujours villeux, sauf sur les élytres. — Tête tantôt presque
pareille à celle des femelles, tantôt notablement plus grosse et, daus
ce cas, presque carrée, prolongée inférieurement, plus ou moins ren-
flée sur le vertex, avec les mandibules assez saihantes, droites, puis
recourbées au bout, mais toujours plus ou moins engagée dans le
prothorax et dépourvue d'oreillettes sous les yeux. — Ceux-ci allon-
gés, peu saillants, distinctement échancrés, parfois plus saillants et
alors entiers. — Antennes pareilles à celle des Barathrœa. — Pro-
thorax plus ou moins cylindrique, droit et rebordé sur les côtés, ar-
(1) Fairm. Gea. Col. Euiop. IV, p. 214, pi. 62, fig. 293.
(2) Syn. Lachn/Ea^ Redt. Fiiun. Austr. 2» éd. p. 890. — Fairm. Gen. Col.
Europ. IV, p. 214, pi. 62, Og. 294.
CLYTRITES. 115
rondi aux angles postérieurs, coupé carrément à sa base. — Ecusson
assez grand ou médiocre, large, en triangle fortement tronqué à sou
sommet. — Pattes allongées, lés antérieures de longueur variable,
tantôt beaucoup, tantôt un peu plus longues que les autres.
Femelle. La femelle reproduit la forme générale du mâle et ne pré-
sente pas de caractères spéciaux.
Les espèces, au nombre de 12, appartiennent à la Faune méditerra-
néenne. Une seule est en outre répandue dans la plus grande partie
de l'Europe, et une autre est propre au cap de Bonne-Espérance. Les
Annales de la Société entomologique de France (i^ Sér., t. IV, p. 383)
donnent la description d'une espèce nouvelle des environs de Madrid.
A cette occasion, M. AUard, qui l'a fait connaître, a donné un tableau
analytique des espèces.
Leur coloration varie du noir au bleu ou au vert métallique, avec
les élytres d'un jaune paille ou rouge de brique, et ayant chacune
(sauf le paradoxa) un point humerai noir et deux autres disposés
transversalement un peu au-delà du milieu de la longueur.
TITUB^A, Lac.
Mâle. Corps massif, parallèle ou cylindro-conique. — Tête parfois
ornée de quelques poils épars, prothorax toujours glabre en dessus. —
Tête variable, tantôt grosse et dégagée du prothorax, subcirculaire
ou oblongue, le plus souvent de même forme que chez les femelles,
seulement un peu plus grosse. — Mandibules parfois très-dévelop-
pées, ou bien médiocres et peu saillantes, par exception très-inégales
entre elles (sous-genre Nosognatha). — Yeux rarement petits et ar-
rondis, le plus souvent grands, allongés, plus ou moins convexes. —
Antennes parfois composées de 12 articles, robustes, articles 2-3 ob-
coniques, courts, égaux, 4 obconique ou triangulaire, en général plus
petit que le suivant, les derniers transversaux, plus ou moins larges.
— Prothorax transversal, en général peu convexe, jamais, à propre-
ment parler, cylindrique, ayant ses bords latéraux obliquement arron-
dis dans leur moitié postérieure, le postérieur légèrement convexe
en travers, avec ses angles assez souvent distincts. — Elytres peu ou
point lobées à la base des épipleures, subparallèles ou légèrement ré-
trécies en arrière. — Pattes antérieures toujours très-allongées; leurs
hanches très-saillantes, cylindriques; leurs cuisses parfois très-grosses
(sous-genre Barybœna); leurs jambes allongées, arquées, inermes ou
mucronées au bout (Barybœxa et Nosognatha), à 1 article des tarses
au moins aussi long que les deux suivants réunis.
Femelle. Corps oblong, plus ou moins allongé, assez convexe. —
Tête presque toujours plus petile que celle des mâles, plus engagée
dans le prolhorax ; épistome moins échancré, mandibules et parties
HG PHYTOPHAGES.
de la bouche très-réduites. — Prothorax plus rétréci en avant. —
Pattes moins fortes, croissant d'arrière en avant, les antérieures un
peu plus longues que les autresj leurs jambes presque droites, le
î" article des tarses 'presque aussi long que les deux suivants réunis.
Ce genre, assez nombreux en espèces, est moins homogène que les
précédents, ses caractères sont moins précis et pour la plupart néga-
tifs. Cependant, à moins de cas tout à fait exceptionnels, il seïa tou-
jours facile df distinguer une Titubœa des Labidostomis par l'absence
de saillie des angles postérieurs du prothorax, des Miopristis par la
convexité du prothorax et celle de son bord postérieur, des Lachnœa
par l'absence de pubescence du corselet. En général, les caractères
indiqués s'apppliquent également bien à l'un et l'autre sexe.
Parmi les sous-genres que nous décrivons ci-dessous et qui ont été
établis par le Prof. Lacordaire, 5 appartiennent à l'Afrique australe
ou au Sénégal. Un seul (Titubœa) à la Faune méditerranéenne; le
dernier à l'Amérique centrale (Anomœa).
Sous-genre. ANTIPA.
De Geer, Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 88 (1).
Mâle. Tête (abstraction faite des mandibules) grosse, dégagée du
prothorax, iuclinée, arrondie au-devant des antennes, sans épistome
proprement dit. — Palpes maxillaires très-grèles, allongés, leur 2"=
article sensiblement plus long que les deux suivants réunis. — Man-
dibules saillantes, larges, planes ou an peu excavées en dessus,
d'abord droites, puis brusquement recourbées à l'extrémité. — Yeux
petits, subarrondis, médiocrement saillants, presque sessiles. — Elytres
oblongues, parallèles, finement ponctuées. — Pattes plus ou moins
robustes, les antérieures notablement plus longues que les autres;
leurs cuisses comprimées, leurs jambes inermes.
Femelle. Corps brièvement oblong. — Tète oblongo-trigone; yeux
assez gros. — Prothorax plus court que chez le mâle. — Pattes courtes,
article 1 des tarses un peu plus court que les deux suivants réunis.
Deux espèces de l'Afrique centrale composent ce sous-genre ; elles
sont noires en dessous et jaunâtres en dessus; les femelles diffèrent
notablement des mâles.
(1) Syn. Aktipus, De Geer, Mém. VlU, p. 039. — Clytra, Fabr. Syst. El. 11,
p. 36. — Maorolenes (pars), Dej. Cat. 3» éd. p. 443.
CLYTRITES. 117
Sous-GENRE. PHŒNICODERA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 93.
Mâle. Tète trigono-ovalaire, terminée par un museau subqua-
drangulaire assez saillant, avec l'épistome distinct et échancré en
demi-cercle. — Mandibules médiocrement saillantes, arquées dès leur
base et de forme normale. — Yeux médiocres, subréniformes, munis
d'une orbite assez saillante en arrière. — 4"= article des antennes ob-
conique. — Pattes antérieures très-allongées, leurs jambes inermes,
leurs tarses excessivement longs, à article 1 plus grand que les deux
suivants réunis.
Ce type est très-voisin des Antipa et en diffère par la forme de Ja
tête et celle du 4" article des antennes.
On connaît deux espèces de l'Afrique australe.
Sous-GENRE. BARYBŒNA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 95.
Mâle. Tète médiocre, à peine dégagée du prothorax, aussi large que
longue et terminée par un court museau triangulaire, avec l'épistome
échancré. — Mandibules courtes. — Yeux assez gros, plus ou moins
saillants. — Pattes antérieures beaucoop plus longues que les autres;
leurs hanches très-fortes, cylindriques, très-saillantes ; leurs cuisses
extrêmement grosses, formant un ovoïde allongé, plus ou moins com-
primé; leurs jambes arquées, souvent munies d'un ou de deux épe-
rons au bout; tous les tarses robustes; les antérieurs beaucoup plus
longs que les autres; le 1" article de tous à peine aussi long que les
deux suivants réunis.
L'Afrique australe est la patrie des espèces de ce groupe. Elles sont
au nombre de quatre, décrites pour la première fois, dans la Mono-
graphie des Phytophages. Le Prof. Lacordaire n'a connu qu'une seule
femelle et ses caractères rentrent complètement dans la diagnose que
nous avons donnée.
Sous-GENRE. NOSOGNATHA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 103.
Mâle. Tête assez forte, dégagée du prothorax, penchée, transversa-
lement ovalaire; épistome rétréci en avant des antennes, arrondi et
entier ou échancré en avant. — Mandibules saillantes, larges, planes,
contiguës au repos ; la gauche brusquement recourbée et prolongée
us . PHYTOPHAGES.
en une longue pointe très-aiguë; la droite comme tronquée, parfois
difforme. — Yeux gros, globuleux, très-saillants, comme portés par
des prolongements latéraux de la tête, — Faux article terminal des
antennes plus ou moins libre et simulant un 12" article. — Prothorax
fortement transversal, débordant légèrement les élytres, arrondi sur
les côtés. — Elytres très-finement pointillées. — Pattes antérieures
très-longues; leurs hanches grosses, très-saillantes, cyUndriques; leurs
cuisses très-longues, grêles; leurs jambes arquées, mucronées à l'ex-
trémité; tarses peu robustes; les antérieurs beaucoup plus longs que
les autres, à 1" article plus long que les deux suivants réunis.
La femelle diffère beaucoup du mâle ; son prothorax a seulement la
largeur des élytres, ses yeux sont relativement plus gros et tout à fait
sessiles; le faux article terminal des élytres est de forme normale.
Deux espèces seulement constituent ce sous-genre, l'une est du Sé-
négal, l'autre a probablement la même patrie, mais ce n'est pas cer-
tain.
Sous-genre. GYRIODERA.
Lacordairb, Monogr. Phytoph. II, p. 119 (1).
Mâle. Corps oblong, rarement parallèle, toujours peu convexe, non
métallique et glabre en dessus, — Tête brièvement oblongue, obtuse
en avant, dégagée du protliorax, penchée. — Mandibules courtes, —
Yeux petits ou médiocres, assez saillants, ovalaires, munis d'une
orbite assez forte en arrière et en dessous. — Antennes parfois com-
posées de 12 articles,— Prolhorax fortement transversal et arrondi
sur les côtés, plus ou moins fortement impressionné le long de son
bord antérieur, transversalement bombé dans son milieu, plus ou
moins ponctué. — Pattes antérieures très-allongées, leurs cuisses peu
robustes; leurs jambes très-grêles, plus ou moins arquées, inermes
au bout; leurs tarses à peine plus longs que les autres.
Les femelles diffèrent peu des mâles, la tête est de même forme,
mais plus petite. Toutes les espèces, au nombre de cinq, sont origi-
naires de l'Afrique australe; elle sont d'un noir plus ou moins bril-
lant avec des élytres ornées de taches fauves ou bien fauves avec des
taches ou des bandes noires. Leur prothorax bombé dans son milieu
leur donne un faciès spécial.
Sous-genre. ANOMŒA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 130.
Mâle. Corps allongé, subparallèle, médiocrement convexe, non mé-
(1) Syn. Clytra, Thunb. Nov. Act. Upsal. VIII, p. 184. — Macrolenes
(pars), Dejean, Cat, S» ed, p. 443.
CLYTRITES. 119
tallique, glabre en dessus. — Tête oblongo-ovalaire, dégagée du pro-
thorax, penchée, avec l'épistome fortement échancré en triangle aigu.
— Mandibules courtes, très-épaisses. — Yeux très-grands, allongés,
snbdéprimés, parfois un peu plus courts et alors plus convexes. —
Prothorax transversal, peu convexe. — Ecusson en triangle assez
grand, allongé, tronqué au sommet. — Pattes assez robustes, les an-
térieures beaucoup plus longues que les autres; leurs cuisses grêles;
jambes arquées, inermes au bout; leurs tarses très-longs, à 1 article
de la longueur des deux suivants réunis.
La femelle diffère du mâle par sa forme oblongue, assez convexe,
sa tête un peu plus petite, son prothorax plus rétréci en avant.
M. Chevrolat a indiqué cette coupe pour quelques espèces inté-
ressantes, on ce qu'elles sont les seules qu'on puisse considérer comme
représentant sur le nouveau continent, les genres de l'ancien que
nous avons étudiés précédemment. Il est très-difficile de les distin-
guer des espèces du sous-genre Titubœa, cependant les angles posté-
rieurs du prothorax chez ces dernières sont souvent distincts, tandis
qu'ils sont largement arrondis chez les Anomœa. La monographie
des Phytophages donne la description de six espèces dont une paraît
propre aux parties centrales et méridionales des Etats-Unis; quatre
sont du Mexique et la dernière est répandue tout autour du golfe du
même nom.
SoUS-GENRE. TITUBŒA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 141 (1).
Mâle. Corps massif, parfois cylindro-conique, le plus souvent cunéi-
forme, non métallique, glabre en dessus, sauf sur la tète. — Celle-ci
variable, mais le plus souvent de même forme que chez les femelles,
seulement un peu plus grosse. — Yeux grands, allongés, tantôt peu,
tantôt assez convexes. — Antennes plus ou moins robustes, à 4« article
en général plus petit que le suivant. — Prothorax fortement trans-
versal, plus ou moins convexe, presque jamais à proprement parler
cylindrique, ayant en général ses bords latéraux obliquement arrondis
dans leur moitié postérieure, et ses angles postérieurs assez souvent
distincts. — Elytres distinctement lobées à la base des épipleures chez
la plupart, puis rétrécies en arrière. — Pattes antérieures toujours
très-allongées; article 1 de leurs tarses au moins aussi long que les
deux suivants réunis; leurs hanchos très-saillantes, cylindriques;
leurs jambes allongées, arquées et inermes au bout.
Femelle. — Pattes plus courtes, à peu près égales entre elles, avec
(1) Syn. Macrolenes (pars), Dej. Cat. 3" éd. p. 443.— Tituboea, Redt. Faun.
Austr. 2« éd. p. 890. — Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 214, pi. 62, flg. 292.
— Baly^ Phytoph. Malay. p. 44.
120 PHYTOPHAGES.
les jambes droites, les tarses subégaux, h article 1 aussi long que les
deux suivants pris ensemble.
Les TiTUBŒA, proprement dites, ont, sauf quelques rares exceptions,
le corps noir, avec le prothorax et les élytres d'un fauve plus ou
moins vif, marqués l'un et les antres de taches ou de points noirs.
Elles habitent plus particulièrement l'Europe australe, l'occident de
l'Asie et le nord de l'Afrique; une seule, sur les 16 espèces décrites
dans la Monographie du Prof. Lacordaire, appartient à l'Afrique
australe. Cependant dans ces derniers temps, le docteur Baly a fait
connaître, dans les Insecta Malayana, trois types nouveaux.
CLYTRA.
Laich. Verseich. Tyrol. Insekt. 1, p. 165 (1).
Corps oblong ou subcylindrique, médiocrement massif, non métal-
lique, glabre en dessus, sauf sur la tête. — Celle-ci plus ou moins
rugueuse et impressionnée, engagée dans le prothorax, perpendicu-
laire. — Mandibules courtes. — Antennes plus ou moins robustes,
article 1 allongé, turbiné, arqué, 2-3 très-courts, obconiques, subé-
gaux; les suivants triangulaires ou fortement pectines. — Yeux très-
grands, allongés, peu convexes, distinctement échancrés. — Prothorax
de forme variable, toujours faiblement lobé à sa base et plus ou
moins court: rétréci en avant, à bord postérieur convexe transversa-
lement; saillie prosternale parfois distincte. — Ecusson assez grand,
en triangle allongé, plus ou moins obtus à son sommet. — Elytres
faiblement sumées sur les côtés dans leur milieu, rarement entières,
parfois dilatées, recouvrant complètement le pygidium en arrière.
— Pattes courtes, robustes, égales; hanches antérieures globoso-co-
niques, transversales, peu saillantes; toutes les cuisses fortes, en
ovoïde allongé et très comprimées; les jambes subtrigones, grossissant
graduellement, presque en massue et un peu recourbées à leur ex-
trémité; tarses courts, article i triangulaire, moins long que les
deux suivants réunis; 2 transversal, plus court que le 1, 3 et 4
variables.
Dans le genre actuel, les sexes sont semblables, à part quelques
différences très-légères ; ainsi les femelles, outre la petite fossette du
dernier segment abdominal, ont les tarses un peu moins larges.
La Monographie des Phytophages renferme la description de 23
espèces, sur lesquelles 8 sont plus ou moins répandues en Europe et
en Asie, 2 appartiennent à l'Arabie, 2 au Sénégal, 4 à la côte de
(t) CiATRA (pars), Dcj. Cat. 3« éd. p. AU. — Clytra, Lacord. Monogr,
Pliytoph. Il, p. 190. — Redt. Faun. Anslr. "2» cd. p. 890. — Fairm. Gen. Col.
Europ. IV, p. 215, pi, 6-2. fig. 295. — Baly, Phytoph. Malay, p. 47.
CLYTRITES. 121
Guinée, 4- à l'Afrique australe, 3 au Bengale et une à Java. Depuis la
publication de ce travail remarquable, la science s'est enrichie de 7
à 8 types nouveaux, découverts en différentes contrées de l'Ancien et
du Nouveau-Monde; il n'est pas bien certain cependant que ces diffé-
rentes espèces puissent rentrer dans ce genre.
DIAPROMORPHA, Lac.
Tète médiocre, fortement engagée dans le prothorax, penchée, de
forme ovalaire, prolongée en un petit museau triangulaire obtus. —
Epistome légèrement échancré, mandibules peu saillantes. — Antennes
robustes, courtes, n'atteignant pas la base du prothorax, article 1
assez gros, 2-3 courts, les suivants triangulaires, transversaux, — Yeux
très-gros, oblongs-ovalaires, peu convexes, échancrés ou sinueux à
leur bord antérieur. — Prothorax grand, subcylindrique, régulière-
ment et fortement convexe, bords latéraux très-lombants, le posté-
rieur un peu échancré de chaque côté, très-convexe, semi-circulaire
transversalement, avec les angles plus ou moins distincts. — Ecusson
médiocre ou petit, très-déclive. — Elytres oblongues, subparallèles,
ou rétrécies en arrière, recouvrant imparfaitement le pygidium, mu-
nies vers la base des épipleures de lobes plus ou moins marqués. —
Pattes généralement robustes; hanches antérieures peu saillantes;
cuisses non renflées; jambes élargies vers l'extrémité ; tarses robustes,
à article 1 un peu plus long que 2, plus court que les deux suivants
réunis.
A part quelques exceptions, les sexes sont semblables dans le genre
actuel, comme chez les Clytra. Les Diapromorpha ont le corps mas-
sif, subcylindrique ou cunéiforme. Le bord postérieur du corselet est
subsemi-circulaire transversalement, intimement appliqué contre la
base des élytres, avec les angles en général très-marqués. Dans la
plupart des cas, la forme générale, celle du prothorax, la présence
de lubes épipleuraux, le recouvrement incomplet du pygidium par
les élytres feront aisément distinguer le genre actuel des Clytra j
et la forme des tarses ne permettra pas de les confondre avec les
suivants.
Toutes les espèces de ce genre, quoique propres à l'ancien conti-
nent, sont étrangères à l'Europe.
Sous-genre. DIAPROMORPHA.
LACORDiURE, Monogr. Phytoph. II, p. 227 (1).
Corps massif, très-régulièrement cylindrique ou cylindro-conique.
— Prothorax plus ou moins grand, fortement arrondi, cintré en
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 49.
122 PHYTOPHAGES.
.avant, muni à sa base d'un lobe médian assez saillant [pinguis ex-
ceptée), ses angles postérieurs toujours distincts. — Elytres un peu
lobées à la base des épipleures, rétrécies en arrière, recouvrant im-
parfaitement le pygidium.
Le Prof. Lacordaire donne la description de 10 espèces, dont 2 de
l'Afrique australe, 3 de la côte de Guinée et 5 du continent indien.
Depuis lors, M. Gerstaecker a décrit la D. Tettensis de l'Afrique aus-
trale, et le D"" Baly, la D. Walleri duZambèse.
Sous-genre. PEPLOPTERA.
Lâcordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 239.
Corps massif, cunéiforme chez la plupart, cylindrique chez un petit
nombre. — Prothorax formant une portion transversale de cylindre,
cintré en avant, faiblement lobé au milieu de sa base [angustata
exceptée); ses angles postérieurs toujours distincts. — Ecusson petit,
presque toujours largement triangulaire. — Elytres fortement et
étroitement lobées à la base des épipleures, très-rétrécies en arrière
chez les espèces à. corps cunéiforme, recouvrant imparfaitement le
pygidium chez toutes. — Saillie prosternale distincte, sauf dans un
seul cas [poslica). — Pattes très-robustes ainsi que les tarses chez les
mâles {poslica exceptée); leur dernier article médiocrement dégagé
des lobes du 3*; ceux des femelles plus grêles, avec leur dernier ar-
ticle plus saillant.
La Monographie des Phytophages renferme la description de H
espèces, 7 de l'Afrique australe, 2 du Congo et 2 de la côte de Guinée.
Le D' Baly a ajouté la P. tibialis de Port-Natal.
Sous-genre. ASPIDOLOPHA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 252 (1).
Corps massif, médiocrement allongé ou très-court, plus ou moins
rétréci en arrière. — Pro thorax court, subcyUndrique et un peu ré-
tréci en avant, fortement lobé à sa base. — Ecusson grand, souvent
caréné sur la ligne médiane. — Elytres fortement et étroitement
lobées à la base des épipleures, rétrécies en arrière, peu convexes
et ne recouvrant qu'imparfaitement le pygidium. — Saillie proster-
nale indistincte. — Pattes peu robustes; jambes assez grêles, gros-
sissant légèrement de la base à l'extrémité; 1 article des tarses un
peu plus long que le 2*, 3 petit, fendu jusqu'à sa base, 4 fortement
dégagé des lobes du précédent.
^^) Baly, Phytoph. Malay. p. 50.
CLTTRITES. 123
Quatre espèces depuis longtemps connues, sauf une seule qui a été
décrite pour la première fois par le Prof. Lacordaire, ont servi de
base à la création de ce sous-genre; trois d'entre elles appartiennent
au continent indien, la 4^ se trouve à Java et à Sumatra. Une seule
espèce nouvelle, VA. imperialis, de Bornéo, a été publiée par le D''
Baly.
Sous-genre. AETHEOMORPHA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 311 (1).
Corps de forme variable, tantôt cylindrique, tantôt subovale. —
Tète petite, très-courte, subarrondie, plane, lisse, engagée dans le
prothorax et perpendiculaire. — Mandibules très-courtes. — Yeux
assez grands, oblongs, sessiles, peu ou médiocrement convexes. —
Antennes plus ou moins robustes, 1 article médiocre, 2-3 obconiques,
courts, égaux; les suivants triangulaires et assez serrés. — Prothorax
de forme variable, ayant en général ses angles postérieurs distincts.
— Ecusson assez grand, en triangle rectiligne aigu. — Elytres plus
ou moins lobées à la base des épipleures. — Pattes peu allongées,
grêles, subégales; hanches antérieures globoso-coniques, peu sail-
lantes ; jambes droites; tarses courts, ou au plus médiocres, mais
ayant toujours le 1 article plus long que 2, 3 petit, fendu jusqu'à sa
base, 4 grêle, allongé et dégagé des lobes du précédent.
Six espèces ont été décrites dans la Monographie des Phytophages,
elles appartiennent : 4 à l'Egypte, 2 au Sénégal, 2 au continent in-
dien, 1 à l'Australie. Le D"' Baly, dans la description des Phytophages
de la Malaisie, a enrichi cette coupe de trois types nouveaux.
MIOCHIRA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. Il, p. 315.
Corps très-allongé, grêle, cylindrique et glabre en dessus. — Tète
petite, ovalaire, entièrement dégagée du prothorax, penchée et lisse.
— Mandibules courtes. — Yeux assez grands, oblongs, sessiles et mé-
diocrement saillants. — Antennes assez robustes, à article 1 médiocre,
2-3 obconiques, courts, égaux; les suivants transversaux et assez
serrés. — Prothorax ayant ses angles postérieurs distincts, — Ecusson
petit. — Pattes courtes, subégales, peu robustes; hanches antérieures
globoso-coniques, peu saillantes; tarses très-courts, leurs deux pre-
miers articles en triangle renversé, subégaux, le 3*= petit, fendu jus-
qu'à la base, 4 assez long et dégagé des lobes du précédent.
Le mâle d'une espèce, la femelle d'une autre, et ce sont les seules
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 53.
124 PHYTOPHAGES.
connues, ont permis au Prof. I.acordaire, par suite de leurs carac-
tères, d'admettre que dans ce genre les sexes étaient semblables.
Rien jusqu'à ce jour n'est venu confirmer cette hypothèse. L'une de
ces espèces appartient au royaume d'Assam, l'autre au Sénégal.
La brièveté des tarses, qui surpasse même celle de ces mêmes or-
ganes chez les Clytra, permettra toujours de les reconnaître avec
facilité. On ne trouve des tarses semblables que chez la Diapericera,
qui a le corps brièvement ovalaire et subpubescent.
MELITONOMA, Lac.
Mâle. Corps plus ou moins cylindrique, le plus souvent assez al-
longé, glabre en dessus. — Tête carrée ou ovalaire, plus ou moins
grosse, engagée dans le prothorax et perpendiculaire. — Mandibules
toujours plus ou moins robustes, peu ou point saillantes. — Yeux très-
gros, envahissant la majeure partie des bords latéraux de la tète. —
Prothorax assez grand, très-convexe, subcylindrique, à bord posté-
rieur très-courbé en travers, avec ses angles très-arrondis. — Ecusson
médiocre. — Elytres subcylindriques, à bords latéraux parallèles, ca-
chant complètement le pygidium, à lobes épipleuraux peu marqués.
— Pattes médiocres, subégales, cuisses assez fortes, jambes droites,
tarses à 4 article plus court que les deux suivants réunis, 4 allongé,
fortement dégagé du précédent.
Femelle. Elle diffère seulement du mâle par la tête plus petite, le
prothorax un peu plus court et les pattes plus égales entre elles.
Tout en rappelant la forme si caractéristique des Diapromorpha, le
genre actuel en a perdu les caractères les plus saillants; le corselet est
moins allongé, moins convexe, les élytres sont moins lobées à la base
des épipleures et elles ne laissent pas le pygidium à découvert, enfin
les pattes sont plus allongées et moins robustes. Il est très-dilficile de
distinguer le type actuel de celui de la plupart desGYNANDROPHTHALMA.
Cependant la forme est plus cylindrique, le corselet est plus convexe,
les élytres offrent à la base des épipleures des indices de lobes, tandis
que ces derniers ont tout à fait disparu dans les Gynandrophthalma.
Quoique ce genre ne soit pas bien riche en espèces, il faut néan-
moins y reconnaître deux types un peu différents, représentés par les
deux sous-genres suivants.
Sous-genre. MELITONOMA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 371.
Mâle. Corps régulièrement cylindrique, en général assez allongé,
glabre en dessus. — Tête plus ou moins carrée, médiocre. — Man-
CLYTRITES. 125
dibules robustes, un peu saillantes. — Yeux très-gros, subovalaires. —
Prothorax médiocrement grand, Irès-convexe et un peu bombé sur le
disque, le bord antérieur non avancé. — Elytres oblongues, à côtés
parallèles. — Pattes assez robustes, subégales, les deux premiers ar-
ticles des tarses convexes en dessus.
Ce sont des insectes de taille moyenne, d'un fauve plus ou moins
vif en dessus, avec les élytres ornées presque constamment de cinq
points noirs, l'un humerai, les quatre autres disposés en carré régu-
lier. Ces points en se réunissaut deux à deux forment parfois des
bandes transversales, et il y a un petit nombre d'espèces chez les-
quelles des bandes analogues constituent le dessin normal.
Le Prof. Lacordaire a décrit 10 espèces, 4 de l'Afrique australe, 3 à
la fois de ce pays et de la côte du Sénégal, 2 de la côte de Guinée et
une du continent indien. M. Thomson, dans les Archives entomolo-
giques, a décrit un nouveau type, originaire du Gabon.
SoUS-GENRE. DAMIA.
Lacoudaire, Monogr. Phytoph. II, p. 38:2 (1).
Mâle. Corps de forme variable, non régulièrement cylindrique,
oblongo-ovalaire, médiocrement convexe et glabre en dessus. — Tête
[dilata exceptée) en triangle un peu allongé, en partie dégagée du
prothorax et penchée. — Mandibules courtes. — Prolhorax assez
court; plus rétréci en avant, ses angles postérieurs toujours arrondis.
— Pattes assez longues ; les antérieures plus allongées que les autres,
à tarses grêles, subcylindriques.
Ce sous-genre se compose de 5 espèces seulement, 2 sont originai-
res du cap de Bonne-Espérance, 1 du Sénégal, 1 du continent indien
et 1 de Java.
GYNANDROPHTHALMA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 356 (2).
Corps court, oblong ou subovale, parfois allongé et subcyhndrique,
presque toujours glabre en dessus. — Tête petite ou médiocre, tantôt
pareille dans les deux sexes, tantôt un peu plus forte chez les mâles.
— Mandibules très-courtes, rarement un peu saillantes chez les mâles.
— Yeux gros et très-saillants chez les uns, petits chez les autres. —
Antennes grêles, à articles 2-3 obconiques, courts, égaux, les suivants
variables, en général faiblement transversaux. — Prothorax moins
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 56.
(2) Redt. Faun. Austr. 2^ éd. p. 891. — Fairm. Gea. Col. Europ. IV. p. 215,
pi. 62, fig. 296. — Baly, Phytoph. Matay. p. 5t .
126 PHYTOPHAGES.
développé que dans les genres précédents, variant dans sa forme,
assez convexe et son bord postérieur toujours assez fortement arqué
en travers. — Elytres jamais lobées à la base des épipleures, subpa-
rallèles ou légèrement dilatées en arrière. — Pattes courtes, rarement
un peu allongées; les antérieures parfois un peu plus longues chez
les mâles; hanches antérieures coniques, peu saillantes; tarses de
grosseur et de longueur variables, 1 article moins long que les deux
suivants pris ensemble, 2 en général aussi long que large ou plus
long.
Les sexes sont pareils ou légèrement dissemblables.
Comme on peut le voir par la diagnose ci-dessus, les caractères de
cette coupe générique sont bien peu précis. A la rigueur, ils pour-
raient s'appliquer à des types variés et, en particulier, à peu près à
toutes les femelles des genres précédents où les sexes difièrent. Quoi
qu'il en soit, les choses sont ainsi faites et s'accommodent peu à nos
vues.
Les mêmes difficultés se présentent lorsqu'il s'agit de la détermi-
nation et du classement des espèces. Toute la sagacité, toute l'expé-
rience du Prof. Lacordaire ont échoué dans les tentatives prolongées
qu'il a faites pour classer les S8 types qu'il a connus. Il a dû se dé-
cider à grouper les espèces d'après leur distribution géographique.
C'est ainsi qu'il décrit d'abord les espèces américaines, au nombre de
9, puis 5 espèces du continent et de l'Archipel indien. 11 trace ensuite
la description de 23 espèces africaines, et dans ce nombre ne sont
pas comprises celles du littoral de la Méditerranée. Il réunit la Faune
des contrées qui limitent cette mer intérieure à la Faune européenne
et à la Faune de la Sibérie. Depuis la publication de cette Monogra-
phie, on n'a ajouté à la liste des Gynandrophthalma que 3 à 6 types
nouveaux.
CHEILOTOMA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 341 (1).
Mâle. Corps court, massif, cylindrique, glabre eu dessus. — Tète
très-grosse, perpendiculaire, suborbiculaire, uniformément convexe,
prolongée, de chaque côté, sous les yeux, en une grosse oreillette,
avec l'épistonie entaillé par une profonde échancrure quadrangu-
laire. — Mandibules robustes, de forme variable. — Antennes faibles,
1 article allongé, en massue arquée, 2 obconique, assez gros, 3 de
même forme, plus grêle, 4 plus long, à peine denté, les suivants
triangulaires. — Yeux petits, subarrondis. — Prothorax trois fois aussi
large que long,- régulièrement cylindrique, à bords latéraux arrondis
(1) Redt. Faun. Austr. 2» éd. p. 89:2.— Fairm. Gcn. Col. Europ. IV, p. 2V6,
pi. 63, lig. 297.
CLYTRITES. 127
et relevés en arrière, le postérieur arqué en travers, avec ses angles
eifacés. — Ecusson grand, en triangle aigu. — Elytres courtes, paral-
lèles, convexes. — Pattes assez longues et assez robustes, les anté-
rieures un peu plus longues que les autres; cuisses comprimées;
jambes droites, tarses subégaux, à 1 article renflé, plus court que les
deux suivants réunis.
Femelle. Tête plus petite, épistome faiblement échancré, mandi-
bules courtes; pattes moins allongées, plus fortes, égales; 1 article
des tarses à peine renflé.
Ce genre reproduit assez exactement la forme des Coptocf.phala,
notamment par le corselet et la tête, mais la structure des tarses est
très-différente.
Il renferme actuellement trois espèces. Aux deux types décrits dans
la Monographie des Phytophages, M. Brisout a ajouté la C. Reyi. Ces
trois espèces appartiennent à la Faune européenne, deux se rencon-
trent dans l'Europe centrale et méridionale, la 3^ dans la Russie mé-
ridionale.
COPTOCEPHALA, Chevr. Lac.
Mâle. Taille au-dessous de la moyenne, corps médiocrement al-
longé, très-parallèle, plus ou moins cylindrique, un peu déprimé et
glabre en dessus (Pantocometis excepté). — Tête grande, peu épaisse,
suborbiculaire, perpendiculaire, comme tronquée verticalement, très-
rarement convexe sur le vertex (Physauchenia). — Mandibules mé-
diocres, peu saillantes, parfois inégales (Anisognatha). — Antennes peu
robustes, i article plus ou moins gros, turbiné ou arqué, 2-3 obconi-
ques, courts, égaux, les suivants élargis. — Yeux grands ou médio-
cres, oblongs, légèrement saillants, presque entiers. — Prothorax ré-
gulièrement cylindrique, très-court, bord antérieur coupé carrément,
côtés latéraux droits, bord postérieur arqué en travers, avec les an-
gles arrondis, parfois un peu marqués. — Ecusson médiocre, en trian-
gle aigu ou obtus. — Elytres oblongues, parallèles, cachant le pygi-
dium en arrière, à lobes épipleuraux peu ou point distincts. — Pattes
allongées, peu robustes; les antérieures notablement plus longues que
les autres; tarses variables, les antérieurs en général beaucoup plus
longs que les quatre postérieurs; 1 article de tous presque aussi long
que les deux suivants pris ensemble.
Femelle. Corps oblong-ovalaire, moins parallèle; tête un peu plus
petite; pattes plus égales; tarses un peu plus courts.
Nous avons compris sous le nom de Coptocephala huit sous-genres
de la Monographie des Phytophages, composés d'espèces chez les-
quelles le bord postérieur du prothorax est manifestement arqué en
travers et le l*' article des tarses aussi long que les deux suivants
réunis. A ces caractères, il faut ajouter que la tète est toujours peu
128 PHYTOPHAGES.
saillante, fortement penchée et dans la majorité des cas très-plane,
comme tronquée verticalement; que le prothorax est court, non di-
laté latéralement; que les élytres sont oblongues, à bords subparal-
lèles. Enfin les sexes sont toujours plus ou moins différents.
En attendant une bonne classification des Clytrltes, nous avons
cru, au prix de quelques rapprochements peut-être hasardés, rendre
la détermination des espèces plus facile.
Celles-ci , au nombre de Su à 30, appartiennent h la Faune médi-
terranéenne, à l'Afrique occidentale, au continent indien.
SoDS-GENRE. LABIDOGNATHA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 369.
Mule. Tête grosse, allongée, renfiée sur le vertex, dégagée du pro-
thorax.— Mandibules médiocrement robustes, assez saillantes, droites,
puis arquées à leur extrémité. — Yeux très-gros, ovalaires et sail-
lants. — Prothorax ayant ses angles postérieurs distincts.
Femelle. Tête beaucoup plus petite, ovalaire. — Yeux relativement
plus grands, — Pattes subégales.
Ce sous-genre ne comprend que la Clyira cœrulans, Fabr., insecte
remarquable par sa couleur d'un bleu uniforme, originaire de la côte
de Guinée.
Sous-genre. PHYSAUCHENIA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. l], p. 367.
Mâle. Corps assez allongé, très-parallèle, subcylindrique, non mé-
tallique, très-lisse et glabre en dessus. — Tête très-forte, dégagée du
prothorax, perpendiculaire, en carré long, renflée sm' le vertex,
prolongée sous les yeux en une grosse et courte oreillette. — Mandi-
bules robustes, saillantes, droites, puis recourbées à leur extrémité. —
Yeux médiocres, oblongs, déprimés, distinctement échancrés, très-
éloigncs du bord antérieur du prothorax. — Celui-ci cylindrique avec
ses angles postérieurs distincts. — Ecusson médiocre, en triangle aigu.
— Pattes assez longues et assez robustes, égales entre elles ; tarses
assez allongés, article 1 aussi long que les deux suivants réunis.
La femelle ne présente aucune particularité à noter, si ce n'est la
grandeur des yeux, qui, toute proportion gardée, surpasse celle des
mâles. Une seule espèce, la Clytra pallens Fabr., originaire des Indes
orientales, peut rentrer dans cette coupe.
CLYTRITES. 129
Sous-GENRE. PANTOCOMETIS.
Lacordaire^ Monogr. Phytoph. II, p. 366.
Femelle. Corps oblongv, médiocrement convexe, hérissé de toutes
parts de poils redressés. — Protliorax très-court, subcylindrique. —
Ecusson assez grand, en triangle tronqué au bout. — Pattes grêles,
allongées, à article 1 aussi long que les deux suivants réunis.
Ce sous-genre, établi par le Prof. Lacovdaire sur une seule femelle
rapportée de Pondichéry, est très-remarquable par la pubescence qui
la recouvre en entier. Le D'' Baly a décrit dans ces derniers temps
une seconde espèce, P. Doiunesi, découverte dans les environs de
Bombay.
Sous-GENRE. COPTOCEPHAU.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 345 (1).
Mâle. Corps médiocrement allongé, parallèle, cylindrique et un
peu déprimé, glabre en dessus. — Tète grande, peu épaisse, comme
tronquée verticalement. — Mandibules assez grandes, arquées, appli-
quées exactement au repos contre le bord inférieur de la tète. — Pro-
thorax très-court, cylindrique. — Ecusson médiocre, en triangle aigu.
— Pattes allongées, cuisses comprimées, jambes légèrement arquées.
Ce sous-genre, pour ce qui concerne les mâles, est le plus tranché
peut-être de la section actuelle, et cela tient à la forme caractéristique
de la tête, à la grande brièveté du corselet. Par contre, les espèces,
actuellement au nombre de douze, sont frès-difliciles à distinguer les
unes des autres. Le Prof. Lacordaire en décrit 9, Ku&tcr 2 et M. Reiche
1 ; elles appartiennent toutes à la Faune méditerranéenne, sauf une
seule qui est répandue dans presque toute FEurope.
Sous-GENRE. CERATOBASIS.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. 11^ p. 362 (2).
Mâle. Corps court, régulièrement cylindrique, glabre en dessus. —
Tête médiocre, brièvement trigone, très-lisse et très-plane, engagée
dans le prothorax et perpendiculaire. — Mandibules légèrement sail-
lantes.— Yeux assez grands, oblongs, déprimés et sessiles. — Antennes
à 4 article très-développé, quoique médiocrement long, carré ou en
triangle arqué. — Pattes assez allongées.
(1) Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 443. — Redt. Faiin. Austr. 2^ éd. p. 892. —
Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 216, pL 63, fig. 298.
(2) Baly, Pli y t. Malay. p. 56.
Coléoptères. Tome X. 9 i
130 PHYTOPHAGES.
Femelle. Tô?c plus petite, avec le l""" article des antennes très-ré-
duit.
Ce sous-genre ne renferme que deux espèces des Indes orientales.
Sons-GENRE. ANISOGNATHA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 317.
Mâle. Corps allongé, cylindrique, glabre en dessus, sauf la lête.
— Celle-ci médiocre, subquadrangulaire, dégagée du prothorax et
penchée. — Mandibules faibles, assez saillantes, la gauche beaucoup
plus courte que la droite; celle-ci fortement recourbée et prolongée
en une longue pointe très-aiguë. — Yeux assez grands, subovalaires,
peu convexes. — Prothorax court, subcylindrique. — Pattes allongées,
grêles.
Femelle. Tête plus petite; mandibules courtes; yeux relativement
plus gros.
Ce sous-genre, facile à reconnaître par la forme des mandibules
chez le mâle, se compose de deux espèces trouvées dans le royaume
d'Angola, sur la côte occidentale de l'Afrique.
Sous-GENRE. CALYPTORHINA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 81 (1).
Mâle. Corps court, cylindrique, subdéprimé et glabre en dessus.
— Tête médiocre, dégagée du prothorax, penchée, presque carrée,
légèrement convexe. — Mandibules assez saillantes, en forme de
tenailles. — Yeux petits, arrondis ou brièvement ovalaires, plus ou
moins saillants. — Prothorax court, subcyhndrique. — Ecusson grand,
obtus au sommet. — Pattes grêles et allongées.
Femelle. Tête oblongue, yeux relativement plus gros que chez le
mâle. — Prothorax plus court et plus cylindrique. — Pattes assez
longues, très-grêles.
Deux espèces seulement, d'un vert métallique ou bleu foncé, com-
posent ce sous-genre; l'une est originaire de l'Europe orientale,
l'autre du nord de l'Afrique.
Sous-GENRE. AETHEODACTYLA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 188.
Mâle. Corps oblong, allongé, non métallique, glabre en dessus. —
Tète médiocre, ovalaire, plane, perpendiculaire. — Mandibules courtes.
(1) Fairm. Gen. Col. Europ. IV, p. 213, pi. 61, Og. 290.
MÉGALOSTOMITES. 131
— Yeux très-grands, allongés, assez saillants, entiers. — Prothorax sub-
cylindrique, rétréci en avant. — Ecusson très-grand, à sommet obtus.
— Elytres allongées, très-faiblement lobées à la base des épipleures.
— Pattes assez longues et robustes, les antérieures sensiblement plus
longues; article 1 des tarses intermédiaires très-gros, convexe en
dessus, celui des postérieurs un peu moins.
Femelle. Semblable au mâle, avec les pattes antérieures plus courtes
et le 1" article des tarses un peu moins long que les deux suivants
réunis.
Ce type est immédiatement reconnaissable à la forme du premier
article des quatre tarses postérieurs, caractère qui existe aussi bien
chez le mâle que chez la femelle. L'unique espèce connue est origi-
naire de la côte de Malabar.
DIAPERICERA.
Lacordaire, Monogr. Phytoph. II, p. 388.
Corps très-court, cylindrico-ovale, partout finement pubescent. —
Tète aussi large que longue, trôs-plane, engagée dans le prothorax.
— Yeux grands, ovalaires, assez saillants, — Antennes courtes, rigi-
dules, article 1 médiocre, turbiné, 2 aussi gros, globuleux, 3-i obco-
niques, égaux, très-courts, 5-10 s'élargissant graduellement, forte-
ment transversaux, subperfoliés, 11 en forme de bouton. — Prothorax
grand, ayant son bord antérieur avancé et ses angles postérieurs
distincts. — Ecusson développé, en triangle curviligne. — Elytres sans
trace de lobes, ni de sinus sur les côtés. — Pattes courtes, grêles,
égales; tarses très-courts, a articles très-serrés, 1 et 2 triangulaires,
presque égaux, 3 petit, fendu jusqu'à sa base, 4 en grande partie
engagé entre les lobes du précédent.
Ce genre est fondé sur une petite espèce de l'Afrique australe,
longue d'un peu plus d'une ligne, noire en dessous, d'un bleu-violet
en dessus et ornée d'une fine pubescence couchée. Elle a perdu le
faciès des Clytrides et semble se rapprocher des Lamprosomides.
Groupe II. Mégalostomites.
Tête suborbiculaire ou oblongue, assez fortement engagée dans le
prothorax, penchée ou même infléchie, sujette à prendre un déve-
loppement insolite dans le sexe mâle ; épistome à échancrure varia-
ble, triangulaire ou en demi-cercle ; labre carré ou subtransversal,
mandibules robustes, plus ou moins saillantes, fortement dentées,
anormales chez quelques ujâles; mâchoires toujours très-développécs;
lobe externe bi-articulé, article terminal grand et obtus, cilié; l'in-
i32 PHYTOPHAGES.
terne affectant deux formes très-différentes : tantôt fendu en deux
lamelles divergentes, tantôt simple, les deux lamelles étant soudées;
palpes de 4 articles, 1 très-court, 2 et 3 subégaux, subclaviformes,
4 cylindrique, obtus; lèvre inférieure à menton toujours porté sur
un pédicelle appartenant au sous-menton, transversal, de forme qua-
drangulaire ou trapézoïdale, anormal chez quelques mâles; languette
courte, cornée, simple ou échancrée à son bord, à palpes tri-articulés,
i très-court, les suivants allongés et étroitement ovalaires. — Yeux
grands ou médiocres, entiers ou échancrés. — Antennes robustes,
dentées à partir du 4"= ou du 5<= article, 4 article gros, assez allongé,
2 court, obconique, 3 de même forme, un peu plus long, les suivants
transversaux. — Prothorax transversal, légèrement convexe, rétréci
de la base au sommet, à côtés latéraux infléchis, bord postérieur sinué
de chaque côté avec un lobe médian plus ou moins développé; écus-
son triangulaire, plan. — Elytrcs oblongues, plus ou moins allongées,
tantôt parallèles, tantôt atténuées, avec des lobes épipleuraux peu
saillants et arrondis, très-rarement (rnocTOPHANA) plus accentués.
— Prosternum toujoiu:'s distinct, parfois étroit ou très-large, plus ou
moins saillant entre les hanches, souvent prolongé en arrière; méso-
sternum toujours assez large, perpendiculaire, échancré à son sommet
et accolé au métasternum; pygidium assez développé et générale-
ment en partie à découvert. — Pattes robustes; hanches antérieures
peu ou point saillantes, transversales; cuisses et jambes simples, le
plus souvent semblables dans les deux sexes et semblables entre elles;
tarses à i article en triangle allongé, 2 plus court, de même forme,
3 plus ou moins ovale, bilobé, 4 grêle, allongé et portant des cro-
chets simples.
Les Mégalostomites se distinguent des Ischiopacliites par l'absence
de rainure prothoracique et tout aussi facilement des Babiites par
les crochets des tarses simples; la présence constante d'un prosternum,
plus ou moins développé entre les hanches antérieures, établit une
ligne de démarcation avec le groupe précédent, celui des Clytrites.
Indépendamment de ces différences, les Mégalostomites paraissent
constituer un groupe naturel; elles ont une forme robuste, massive,
un faciès particulier; leur colpration leur appartient aussi en propre ;
à part quelques espèces, qui sont d'une teinte uniforme, obscure ou
submétallique, rarement brillante, la plupart ont les élytres d'un
fauve terne et rayées de bandes transversales noires. Elles sont en
général de taille moyenne, mais cependant, c'est dans la section ac-
tuelle, ([ue l'on rencontre les formes les plus développées de la Tribu
entière.
Leur organisation présente certaines particularités qui méritent
d'être mentionnées.
A part les genres Proctophana, Coscinoptera et Themesia, partout
le lobe interne des mâchoires est très-dé veloppé; il est plus ou moins
MÉGALOSTOMITES. 133
corné et divisé jusqu'à sa base en deux lamelles divergentes, garnies
de cils plus ou moins nombreux et de formes un peu variables selon
les espèces. Dans les trois genres que nous venons de nommer et qui
s'écartent de la généralité des espèces sous ce rapport, les deux la-
melles se sont accolées et soudées, l'interne est devenue membra-
neuse, blanche, translucide.
Le menton est constamment porté sur un pédicelle qui émane du
sous-menton- sa forme est excessivement variable, même chez les
espèces voisines; il présente chez quelques mâles des formes extrê-
mement bizarres, ainsi que nous le verrons ci-dessous.
Notons, en passant, que cette variabilité des organes buccaux con-
firme pleinement cette observation, que, chez les Phytophages, sauf
quelques exceptions, la fixité de ces parties laisse beaucoup à désirer
et ne répond nullement à celle dont jouissent les familles plus élevées
de l'ordre des Coléoptères,
Une autre particularité qui mérite une mention particulière, c'est
la ponctuation des élytres, qui, dans l'opinion du Prof. Lacordaire,
peut figurer dans la caractéristique de ces genres. On remarque, en
effet, que toutes les fois que les yeux sont échancrés, elle est {Mega-
lostomis microcephala exceptée) toujours disposée sans ordre, et que
chez les espèces qui ont les yeux entiers, elle affecte deux dispositions
qui sont en rapport intime avec la forme du lobe interne des mâ-
choires. Si ce lobe est double, ce qui est le cas le plus commun, elle
est rangée en lignes régulières au nombre de neuf, avec le commen-
cement d'une 10^ à la base interne; si, au contraire, le lobe est sim-
ple, elle devient aussitôt confuse. La Proctophana basalis est la seule
espèce qui fasse exception à cet égard, avec un lobe interne simple,
elle a des élytres ponctuées en stries, et encore, ces stries sont en
partie irrégulières.
Les différences sexuelles sont peu prononcées dans les Tribus pré-
cédentes; d'une manière générale, elles portent, à peu près exclusi-
vement, sur le développement des cuisses postérieures. Ainsi qu'on
a pu le voir, il en est tout autrement chez les Clytrites, où presque
tous les organes peuvent subir certaines modifications sous l'influence
des sexes. Aussi, c'est dans ce dernier groupe que les différences
sexuelles sont le plus marquées. Chez les Mégalostomites, elles ten-
dent déjà à diminuer, elles sont moins importantes et moins fré-
quentes; elles deviennent rares chez les Babiites.
Ces modifications, dans le groupe actuel, portent sur la tête et les
organes qui en dépendent, sur le prothorax et sur les pattes; quant
à la fossette du dernier segment abdominal, on sait qu'elle ne fait
jamais défaut.
La tête varie dans la moitié des espèces environ; dans ce cas, elle
s'agrandit considérablement chez les mâles et prend à peu près la
forme que nous lui connaissons chez les Coptocephala, c'est-à-dire.
134 PHYTOPHAGES.
elle s'élargit beaucoup dans le sens transversal, le front s'aplatit ; de
plus, sa sculpture se creuse profondément, sa surface présente des
saillies à la base des mandibules, h l'extrémité de l'épistome, sur les
joues; en môme temps, les mandibules sont plus robustes, plus sail-
lantes, elles deviennent parfois énormes, armées de fortes dentelures
et laissent un intervalle vide entre elles et le labre.
Dans les mêmes circonstances, les organes buccaux et le menton,
en particulier, prennent des dimensions insolites et se replient plus
oa moins dans l'intérieur de la cavité buccale; c'est ainsi que dans
le sous-genre Scaphigenia, il est notablement allongé, ses bords laté-
raux sont relevés et anguleux; et que, dans le sous-genre Hetero-
STOMis, il est du double plus long que large et sillonné dans son mi-
lieu. Les antennes ne prennent qu'une faible part à ce développement
et leurs articles terminaux sont seulement un peu plus larges.
Chez les mâles, où la tète se modifie à ce point, on comprend que
le prothorax en subisse l'influence; il perd sa forme «onico-cylindri-
que, il devient plus large dans le sens transversal et se raccourcit ;
dans quelques espèces, il parait plus large que les élytres elles-mêmes.
Quant aux pattes, il est rare que les antérieures s'allongent un peu
et cela seulement chez certains mâles; jamais elles ne prennent ces
formes extraordinaires, qui sont si communes chez les Clytrites.
Les métamorphoses des Mégalostomites sont inconnues. Comme
appendice à sa belle Monographie, le Prof. Lacordaire donne la des-
cription de trois fourreaux de larves qu'il rapporte par voie d'exclusion
au groupe des Babiites ou des Mégalostomites ; ces fourreaux, qui
sont actuellement en ma possession, sont, en effet, très-curieux, la
description qui eu a été faite est complète et si nous n'en parlons pas
ici, c'est à cause du doute qui continue à subsister sur les espèces
auxquelles ils ont servi d'abri,
A l'état parfait, dit le Prof. Lacordaire, on trouve les Mégalostomites
sur les feuilles des buissons, principalement dans les taillis, les bois
peu fourrés et le voisinage des plantations. Ce sont des insectes en-
core plus lourds que nos Clytra et qu'il n'a jamais vus voler.
Avant la publication de la Monographie des Phytophages, on trouve
seulement la description de sept espèces de cette section dans les
anciens entomologistes ; elles étaient génériquement placées parmi les
Clytra. Dans la 2« édition du Catalogue du comte Dejean, M. Che-
vrolat les a isolées sous le nom de Megalostomis et 23 espèces s'y
trouvent inscrites. Le Prof. Lacordaire en décrit 50, qu'il a réparties
en cinq genres différents. Depuis cette époque, quatre types nouveaux
ont été décrits par le D'' Le Conte. Toutes les espèces sont américaines
et plus nombreuses an Brésil que partout ailleurs.
Le tableau analytique suivant, emprunté à la Monographie des
Phytophages, n'a pas subi de modification :
MÉGAIOSTOSÏITES. 1 35
I. Yeux entiers, parfois très-légèrement sinués.
A. Prosternum large, plan^ continu avec le mésosternum. Proctophana.
A*. Prosternum étroit, parfois large, ne rejoignant pas le
mésosternum.
B. Lobe interne des mâchoires double. Ponctuation des
élytres disposée en rangées régulières. Euryscopa.
B'. Lobe interne des mâchoires simple. Ponctuation des
élytres sans ordre.
C. Yeux médiocres, ovalaires et saillants. Coscinoptera.
C. Yeux très-grands, allongés et saillants. Themesia.
IL Yeux distinctement échancrés. Prosternum large, attei-
gnant le mésosterniim. Lobe interne des mâchoires
double. Ponctuation des élytres sans ordre. Megalostomis.
MEGALOSTOMIS.
Lacordaire, Monog. d. Phytoph. Il, p. S19 (1).
Tête brièvement oblongue, penchée, engagée jusqu'aux yeux dans
le prothorax; labre plus ou moins allongé,, émarginé; mandibules
robustes, légèrement saillantes, dentées; mâchoires à lobe interne
bifide; lèvre inférieure à menton subquadrangulaire, trapézoïdal,
plus ou moins concave. — Yeux grands, plus ou moins allongés,
presque toujours peu saillants et même déprimés, faiblement, mais
toujours distinctement échancrés. — Antennes médiocres, articles 2 et
3 de longueurs relatives variables, à partir du 4 ou 5, les suivants plus
ou moins transversaux et triangulaires. — Prothorax cylindro-coni-
que, à bord postérieur sinué latéralement, lobé dans son milieu;
écusson grand, en triangle curviligne. — Elytres confusément ponc-
tuées, oblongues et subparallèles, ou bien rétrécies en arrière, cachant
imparfaitement le pydidium. — Prosternum plus ou moins large,
prolongé en arrière jusqu'au mésosternum. — Pattes assez robustes.
Les caractères que nous avons exposés, s'appliquent à la majorité
des espèces de ce genre si nombreux ; ils conviennent d'abord à toutes
les femelles et, en second lieu, aux mâles des espèces chez lesquelles
les sexes sont semblables. 11 en résulte , ainsi que le remarque judi-
cieusement le Prof. Lacordaire, que les modifications sexuelles que
nous rencontrons ici, ne laissant presque point de traces chez les fe-
melles, peuvent servir tout au plus à l'étabUssement de sous-genres.
Ces modifications portent principalement sur la tète et les organes qui
en dépendent, et parmi ces derniers, le menton affecte trois formes
assez nettement caractérisées, qui permettent l'établissement de trois
(1) Syn. Chevr. Dej. Cat. S» éd. p. 440. — Clïthra, Germ. Ins. Sp. Nov. —
Foersberg, Nov. Act. Upsal. VIII.
136 PHYTOPHAGES.
coupes correspondantes; mais l'une de ces formes se retrouvant en
même temps chez des espèces, dont les unes ont les sexes semblables
et les autres des sexes différents , il est nécessaire d'établir une sub-
division dans cotte coupe; nous aurons ainsi à caractériser quatre
sous-genres.
Dans son ensemble, le genre Megalostomis se distingue, à la pre-
mière vue, des autres genres du groupe actuel; les yeux sont tou-
jours distinctement échancrés, les élytres sont toujours ponctuées sans
ordre (M. microcephala excepté), et le lobe interne des mâchoires est
profondément bifurqué.
Les Megalostomis sont presque tous de grande taille et ornés de
couleurs vives, parfois métalliques.
Avant la publication de la Monographie des Phytophages, 4 espèces
seulement, considérées comme des Clytra. avaient été décrites par
les auteurs. Le Prof. Lacordaire donne la description de 31 espèces,
dont 17 du Brésil, 1 du Tucuman, 1 de Bolivia, 5 de Cayenne, 2 de
Colombie et 4 du Mexique. La patrie de la dernière ne lui était pas
exactement connue. Depuis cette date, le docteur Le Conte a fait con-
naître la Megalostomis mucorea, originaire de la Californie.
Sous-genre. MINTURNIA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 520.
Sexes semblables. — Tête médiocre ou petite, jamais prolongée en
oreillettes sous les yeux. —Mandibules parfois un peu plus développées
chez les mâles. — Menton plus ou moins replié dans l'intérieur de la
cavité buccale, quadrangulaire, tantôt assez fortement transversal,
tantôt et plus rarement subéquilatéral, légèrement échancré ou en-
tier en avant, presque plan ou concave, parfois caréné ou canaliculé
sur la ligne médiane. — Yeux n'ayant jamais de bourrelet en arrière.
— Antennes dentées à partir du 5" article, le 4*^ aussi long que les
deux précédents réunis, ceux-ci obconiques. — Prothorax et élytres
variables ; les pattes presque égales, les antérieures n'étant pas mani-
festement plus longues que les autres.
Le corps des Minturnia est de forme variable, presque toujours gla-
bre sur les élytres et assez souvent sur le prothorax et même sur la tète.
Ainsi, les individus mâles qui ressemblent aux femelles, c'est-à-
dire dont la tête ni le prothorax ne présentent de modifications ca-
ractéristiques de leur sexe, apparliennent au sous-gem'e actuel. Quant
aux femelles, il est impossible de les distinguer de celles du sous-genre
suivant. Les espèces, assez nombreuses, varient d'une manière remar-
quable au point de vue de la forme et des couleurs. Elles sont au
nombre de 13, dont 5 se rencontrent au Brésil, 3 à Cayenne, 1 dans
la Colombie et 4 au Mexique.
MÉGAIOSTOMITES. 137
Sous-GENRE. MEGALOSTOMIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 534.
Sexes dissemblables.
Mâles. Tête plus ou moins grosse, de forme variable. — Menton
fortement replié dans l'intérieur de la cavité buccale, très-grand, sub-
quadrangulaire et variable dans certaines limites. — Yeux toujours
déprimés, parfois munis d'un bourrelet en arrière. — Angles posté-
rieurs du protliorax toujours distincts. — Pattes antérieures visible-
ment un peu plus grandes que les autres. — Corps presque toujours
pubescent sur toute sa surface.
Les femelles ne pouvant pas se distinguer de celles du sous-genre
précédent, il n'est pas nécessaire d'en exposer les caractères. Quant
aux mâles, on a vu dans les généralités du groupe que les modifica-
tions sexuelles portent sur la tête, le prothorax et d'une façon moins
marquée sur les pattes antérieures. Cependant ces modifications ne
sont pas toujours bien prononcées; elles ne deviennent manifestes
que dans la moitié environ des espèces. Celles-ci sont au nombre de
41, dont 7 du Brésil, 2 de Cayenne, 1 de Colombie et 1 de la Bolivie.
Sous-GENRE. SCAPHIGENIA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 547.
Sexes dissemblables.
Mâles. Tête plus forte que chez les femelles, perpendiculaire,
oblongo-orbiculaire, prolongée de chaque côté sous les yeux en une
grosse oreillette. — Mandibules robustes, saillantes, surmontées à leur
base d'une grande corne recourbée en dedans, rarement remplacée
par une forte lame. — Menton très-grand, notablement plus long que
large, rétréci antérieurement, ayant son bord antérieur échancré,
sillonné sur la ligne médiane, avec ses bords latéraux plus ou moins
anguleux dans leur moitié. — Corps toujours pubescent sur toute sa
surface.
Il est impossible de confondre les mâles qui appartiennent au sous-
genre actuel avec ceux d'aucun autre, la forme du menton et celle
de la tête les font reconnaître au premier coup-d'œil. Quant aux fe-
melles, elles sont absolument identiques, surtout avec celles des Me-
GALOSTOMIS.
Le Prof. Lacordaire décrit 5 espèces qui toutes sont originaires du
Brésil.
138 PHYTOPHAGES. '•^
SoDS-GENRE. HETEROSTOMIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. il, p. SS4.
Sexes semblables extérieurement, ne différant que par quelques-
uns des organes buccaux.
Menton des mâles étroit, parallèle, presque du double plus long
que large, profondément canaliculé dans toute sa longueur avec les
bords du canal perpendiculaires et tranchants, précédé intérieure-
ment d'une lame comprimée, aussi longue, mais plus haute que lui
et étroitement canaliculée sur sa tranche inférieure ; celui des femelles
très-petit, presque nul, transversal, un peu rétréci à sa base et por-
tant les palpes labiaux.
Chez ces insectes le corps est court, oblongo-cyUndrique, massif.
La tête est plus longue que large, un peu renflée sur le vertex, per-
pendiculaire, sans oreillettes sous les yeux. Les mandibules sont ro-
bustes, triquètres, étroites, puis légèrement arquées à leur extrémité,
plus longues chez les mâles que chez les femelles. Le prothorax est
conico-cyiindrique et ses angles postérieurs sont distincts, les élytres
recouvrent en partie le pygidium.
La forme du menton, dit le Prof. Lacordaire, déjà si remarquable
chez les mâles des Scaphigenia, Test encore davantage chez ceux du
sous-genre actuel ; c'est la plus singulière qui existe non-seulement
dans la tribu des Cîytrides, mais peut-être parmi les Phytophages.
Chez les femelles, l'état rudimentaire de la languette a obligé, en
quelque sorte, les palpes labiaux, auxquels elle ne pouvait plus four-
nir leurs points d'insertion ordinaires, à s'articuler avec le menton.
Les femelles des groupes précédents ne présentent rien de pareil,
même chez les types les plus petits.
Deux espèces seulen\ent sont comprises dans ce sous-genre, toutes
deux ont été décrites dans la Monographie des Phytophages; l'une est
originaire du Brésil, l'autre du Tucuman.
THEMESIA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 517 (1).
Tète allongée, terminée par un museau assez long et rétréci à sa
base par les cavités anionnaires, avec les mandibules saillantes; celles
des lemelles un peu plus courtes que celles des mâles. — Organes
buccaux semblables à ceux des Coscinopteua. — Yeux très-grands,
oblongs, un peu plus saillants chez les mâles que chez les femelles. —
(1) Syn. Clytra, Fabr. Syst. El. IL p. 34; Germar, Ins. Sp. Nov. p. S-io. —
Megalostomis, Dej. Cat. éd. 3, p. 440.
MÉGAIOSTOMITES. 439
Antennes médiocres, 1 article globuleux, assez gros, 2 et 3 très-courts,
obconiques, les suivants subtransversaux. — Prothorax transversal,
peu convexe, à bord antérieur un peu avancé ; écusson en triangle
subéquilatéral. — Eiytres courtes, très-larges aux épaules, atténuées
en arrière et cachant la plus grande partie du pygidium, ponctuation
confuse. — Prosternum étroit, appuyé sur le mésosternum. — Pattes
robustes.
Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, à corps court, massif,
très-convexe et rétréci en arrière, d'un beau bleu clair et brillant en
dessus, revêtu en dessous d'une pubescence serrée d'un beau jaune
doré. Elle est originaire du Brésil et n'est pas rare aux environs de
Rio-Janeiro.
Les sexes sont à peu près semblables. Au point de vue générique,
elle reproduit assez fidèlement les caractères des Coscinoptera; mais
sa forme générale, ses yeux et sa tête l'éloignent trop de ces dernières
pour qu'on puisse l'y réunir.
COSCINOPTERA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 5H.
Tête petite, courte, plus large que longue, terminée par un très-
court museau quadrangulaire, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux
yeux, ou bien chez quelques mâles seulement, plus longue que large,
avec un museau allongé, rétréci à sa base par les cavités antennaires,
et les mandibules saillantes. — Labre carré, tronqué en avant;
mâchoires à lobe interne simple, ses deux lamelles étant soudées ;
l'externe plus ou moins spiniforme, parfois indistincte; l'interne
membraneuse, blanche, translucide, de forme variable, le plus sou-
vent obliquement quadrangulaire. — Yeux médiocres, ovalaires et
saillants. — Antennes à articles 3 et 4 de formes variables, tantôt
obconiques et subégaux, tantôt le 4 plus long que 3. — Prothorax
plus ou moins régulièrement cylindrique, rétréci en avant; écusson
assez grand, en triangle curviligne aigu. — Eiytres à ponctuation
confuse, recouvrant imparfaitement le pygidium, leurs tubercules
huméraux un peu saillants, leurs épipleures médiocrement lobées à
la base. — Prosternum très-étroit, s'arrondissant en arrièi'e des hanches
antérieures. — Pattes courtes, égales entre elles dans les deux sexes.
Les espèces de ce genre ont le corps tantôt allongé, tantôt court,
épais, toujours un peu rétréci en arrière; elles se distinguent des
EuRYSCOPA par la structure du lohe interne de leurs mâchoires. Ce
caractère d'une vérification difficile, se traduit extérieurement par la
ponctuation sans ordre des élytres.,
Ainsi que nous l'avons vu dans la diaguose générique, il y a quel-
ques espèces chez lesquelles la tête et les mandibules des mâles
<40 PHYTOPHAGES.
prennent des dimensions insolites, de sorte que les espèces se par-
tagent en deux divisions. Le Prof. Lacordaire a décrit 7 espèces, le
D"" Le Conte en a ajouté une huitième ; 2 sont du Brésil, 3 de Co-
lombie, 2 du Mexique et 1 des Etats-Unis.
EURYSCOPA.
Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 493.
Tête ovalaire, de forme un peu variable, penchée ; labre très-sail-
lant, carré, tronqué ou arrondi en avant; mandibules courtes, dépas-
sant parfois un peu le labre ; mâchoires à lobe interne profondément
bifurqué ; lèvre inférieure à menton carré, transversal ou un peu
rétréci en avant, plane ou légèrement concave. — Yeux o val aires ou
oblongs, plus ou moins saillants et entiers. — Antennes médiocres,
article 1 court et renflé, 2 annulaire, 3 un peu plus long, subcylin-
drique, 4 subtriangulaire, de moitié plus petit que les suivants qui
sont transversaux. — Prothorax de forme variable, sans sillon en avant
du lobe de sa base, à bord antérieur plus ou moins saillant; écusson
assez grand, très-plane, en triangle curviligne aigu ou subarrondi,
ayant souvent une dépression superficielle ou une fossette bien mar-
quée. — Elytres ne recouvrant qu'imparfaitement le pygidium, à
ponctuation disposée en rangées plus ou moins régulières, à lobes
épipleuraux faibles et arrondis. — Prosternum large ou étroit, s'abais-
sant ou s'arrondissant eu arrière des hanches antérieures sans s'accoler
au mésosteruum. — Pattes d'égale longueur.
Le corps est tantôt court et épais, tantôt cylindrique ; il est pubes-
cent en dessous, sur la tête et sur le prothorax ; les sexes sont sem-
blables ou légèrement différents; la taille est moyenne ou petite.
Les différences sexuelles que présentent quelques espèces sont très-
légères et résident dans la pubescence plus ou moins serrée des parties
inférieures ou dans la saillie plus ou moins prononcée des mandibules.
Les modifications dont le prosternum, la tête ou les yeux sont
susceptibles, n'ont pas paru au Prof. Lacordaire assez importantes
pour motiver la création de genres distincts.
Des 18 espèces décrites par cet auteur, une seule était connue
avant la publication de son ouvi'age, la description est due à Latreille.
Neuf espèces habitent le Brésil, 2 la Guyane, 2 la Colombie, 4 le
Mexique. Le D' Le Conte a fait connaître deux types de l'Améri-
que du Nord (Llano Estocado). La patrie de la dernière est restée
inconnue.
BAB1ITES. 141
PROCTOPHANA.
Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 490.
Tête petite, rétrécie en avant en un museau court; labre peu sail-
lant; mandibules très-courtes; mâchoires à lobe interne simple,
corné, formant une grande pointe dirigée obliquement; lèvre infé-
rieure à menton presque nul, à languette très-courte, transversale,
un peu sinuée dans son milieu. — Yeux très-grands, peu convexes,
entiers, obliques et occupant la majeure partie des côtés de la tête.
— Antennes à 2 article presque aussi gros que le 1, mais plus court,
3 très-petit, obconique, 4 un peu plus long, subtrigone, les suivants
transversaux, dentés. — Prothorax convexe, légèrement rétréci d'arrière
en avant, le lobe de sa base précédé d'un sillon transversal limitant
la convexité du disque ; écusson médiocre, en triangle rectiligne aigu.
— Elytres presque planes, laissant le pygidium entièrement à dé-
couvert, ponctuation variable, lobes épipleuraux très-développés et
anguleux. — Prosternum assez large, plane, un peu dilaté à son ex-
trémité et atteignant le mésosternura. — Abdomen gros, renflé sur
les côtés, ses trois segments plus ou moins imbriqués. — Pattes d'égale
longueur, médiocres.
A part la fossette du dernier segment abdominal, les deux sexes
sont semblables. Le corps est court, épais. Deux espèces originaires du
Brésil, ont été décrites dans la Monographie des Coléoptères subpen-
tamères, et je ne pense pas que Ton ait rien ajouté depuis.
Groupe III. Babiites.
Tête suborbiculaire, rarement oblongue, penchée ou repliée en
dessous; épistome bien distinct, le plus souvent légèrement émarginé
en demi-cercle, labre plus ou moins saillant, transversal, échancré;
mandibules courtes, épaisses, robustes, terminées par de fortes dents
plus ou moins aiguës; mâchoires à lobe externe très-grand, parfois
subbiarticulé, l'interne beaucoup plus court, simple, rarement lamel-
liforme ; palpes cylindriques, de 4 articles, 1 court, 2 le plus long,
subclaviforme, 3 court, obconique, 4 cylindrique, obtus; lèvre infé-
rieure à menton transversal, trapézoïdal, languette courte, entière,
subcarrée, à palpes cylindriques, tri-articulés. — Yeux médiocres,
parfois très-grands, échancrés ou entiers, peu convexes. — Antennes
dentées, courtes, robustes, 1 article très-gros, triangulaire, obtus ou
ovoïde, articles 2-5 variables, ordinairement peu développés, les sui-
vants transversaux, triangulaires, à pointe aiguë ou obtuse. — Pro-
thorax transversal, plus ou moins convexe au milieu en avant, cachant
plus ou moins la tète, son bord postérieur bisinué, avec un lobe
142 PHYTOPHAGES.
médian plus ou moins développé, ses bords marginaux tranchants,
intléchis ou latéralement dilatés, les angles ordinairement très-mar-
qués; écusson développé en triangle curviligne, aigu ou obtus, déclive
en avant ou horizontal. — Elytres à côtés plus ou moins parallèles,
très-obtuses en arrière, arrondies isolément, laissant ordinairement à
découvert une portion plus ou moins étendue du pygidium, — Pro-
sternum étroit, ne s'élevant jamais entre les hanches antérieures, entre
lesquelles il est comme enfoui et indistinct ; parfois il s'élargit quelque
peu; mésosternum toujours visible, parfois assez large. — Pattes
médiocres, souvent égales entre elles et semblables dans les deux sexes,
avec des tarses terminés par des crochets bifides ou appendiculés.
L'absence de rainure prothoracique distingue les Babiites aussi bien
des Ischiopachites que des Lamprosomides et des Chlamydes. Un seul
caractère les difterencie aussi très-nettement des sections suivantes,
les Clytrites et les Mégalostomites; ce caractère réside dans la struc-
ture des crochets des tarses qui sont toujours simples dans ces deux
derniers groupes, tandis que dans les Babiites, ils sont appendiculés
ou bifides.
Le groupe des Babiites se compose d'un assez grand nombre de
genres, passablement riches en espèces, et il est indispensable de
donner quelques développements sur leur organisation et sur les mo-
difications auxquelles elle se prête.
La tète est suborbiculaire, obtuse en avant, très-rarement (Pnesthes)
ovalaire-allongée; elle a une forte tendance à s'engager dans le pro-
thorax et à se replier en dessous; elle est souvent invisible lorsque
l'on regarde l'insecte directement en dessus. Les organes buccaux
varient peu; l'épistome et le labre, toujours bien distincts, peuvent
être pins ou moins profondément émarginés; les mandibules toujours
très-courtes, de forme à peu près cubique, sont fortement dentées et
ne dépassent guère le labre. Aux mâchoires, on observe parfois des
traaes d'une articulation au lobe externe, l'interne offre dans quelques
espèces une expansion membraneuse, comme le cas est si fréquent
et presque normal dans le groupe des Mégalostomites. La lèvre infé-
rieure, très-réduite, ne nous a pas offert de modifications notables. '
Les yeux sont généralement médiocres, parfois très-grands et
sphériques (Dinophthalma); ils sont plus ou moins manifestement
échancrés, rarement entiers.
Les antennes sont toujours assez robustes et ne varient que dans
les proportions relatives de leurs articles basilaires; le premier est
ordinairement assez gros, un peu allongé, les 2 et 3 généralement
courts, parfois aussi les 4 et 5; mais le plus souvent ces deux derniers
et les suivants sont transversaux, beaucoup plus larges que longs,
subtriangulaires, à pointe interne aiguë ou obtuse.
Le prothorax est toujours transversal, à des degrés diflérents; il
varie dans son bord antérieur qui est droit ou bien avancé au-dessus
BABIITES. 143
de la tête ; dans son bord postérieur qui est sinueux de chaque côté
et prolongé au milieu en un lobe plus ou moins accentué. En général,
les côtés latéraux sont fortement infléchis vers le bas, d'une façon
plus marquée en avant qu'en arrière ; dans d'autres, la convexité est
moins prononcée, les bords marginaux sont relevés, plus ou moins
dilatés et réfléchis. L'écusson est toujours bien développé, en triangle
curviligne, aigu ou obtus; il est déclive en avant ou bien à peu près
horizontal.
Les élytres, eu égard à leur largeur, sont peu allongées, leurs bords
latéraux sont généralement subparalièles. En arrière, elles s'arrondis-
sent isolément d'une façon plus ou moins prononcée et laissent à
découvert une portion variable du pygidium ; il est cependant cer-
taines espèces, oii les élytres débordant le corps en arrière, cachent
en entier cette partie de l'arceau terminal.
A la partie inférieure du corps, le prosternum a perdu en étendue
tout ce que le prothorax a gagné; il est bien moins long d'avant en
arrière et sur la ligne médiane, il s'elTace souvent entre les hanches
antérieures ; et s'il ne disparaît pas complètement, il est très-réduit
et comme caché entre ces dernières ; c'est par exception qu'il devient
bien distinct; mais jamais il ne s'élève à la hauteur des hanches,
ainsi que nous l'avons observé dans les groupes précédents. Le mé-
sosternum est toujours distinct, étroit, chez les espèces qui ont le
prosternum oblitéré, plus large ailleurs ; il se présente chez ces der-
niers comme une lame perpendiculaire, presque aussi large que haute;
il n'est pas rare (Stereoma) que cette lame soit libre à son bord,
c'est-à-dire non accolée au métathorax, au moins d'une manière ap-
parente sans dissection de l'animal.
Les pattes ne présentent pas de modifications bien importantes et
sont en général semblables dans les deux sexes; chez quelques mâles
seulement, les antérieures sont plus allongées que de coutume^ et
dans le genre Stereoma, les tarses sont fortement élargis et plus chez
les mâles que dans l'autre sexe.
A part les différences sexuelles, que nous venons de signaler, les
femelles dans la généralité des espèces, se reconnaissent à la fossette
qui occupe le dernier segment abdominal.
Outre un faciès tout spécial, dû. à leur forme courte et robuste, ces
insectes offrent un système de coloration très-constant. Il consiste
simplement en taches ou bandes fauves sur un fond noir ou métallique,
au nombre de deux sur chaque élytre, l'une basilaire, l'autre apicale.
Quelquefois, ces taches sont remplacées par une bordure de même
couleur ou bien elles s'agrandissent au point do former le fond de la
couleur des élytres. En général, ces taches sont constantes dans leur
forme et fournissent de bons caractères spécifiques. Jamais le prothorax
ne présente le moindre vestige de dessin.
On ne possède encore aucun renseignement précis sur les premiers
iU
PHYTOPHAGES.
états des Babiites et leur histoire scientifique est très-simple. A l'époque
de la publication de la Monographie des Phytophages, quatre espèces
seulement étaient connues et inscrites dans le genre Clytra. Dans
le catalogue du comte Dejean, les types de sa collection, au nombre
de 23, ont été compris dans le genre Babia, de M. Chevrolat, genre
dont les caractères n'ont pas été publiés.
Le Prof. Lacordaire a donné la description de 83 types; ce nombre
a été augmenté depuis de 4 à 5 seulement; ils sont répartis dans les
neuf genres, dont le tableau analytique ci-dessous donnera une idée.
I. Lobes (les épipleures faibles, parfois presque nuls, large-
ment arrondis.
A. Prostornnm indistinct, caché par les hanches anté-
rieures; celles-ci contiguësà leur sommet. Méso-
sternum très-étroit.
B. Crochets des tarses bifides. Tellenu.
B'. — — appendiculés.
C. Yeux très-grands, sphériques chez les mâles, ohlongs
chez les femelles. Dinophthalma,
C Yeux de grandeur normale, oblongs.
D. Tête allongée, subcuuéiforme, obtuse en avant. Pnesthes.
D'. Tête presque aussi large que longue, terminée par un
museau brusquement formé.
E. Prothorax ayant son bord antérieur coupé carrément. Dachrys.
E'. — — — — avancé. Babia.
A'. Prosternum et mésosternum plus ou moins larges.
Prothorax plus ou moins lobé à sa base.
F. Pattes antérieures allongées; tarses des mâles très-
larges, leur 3e article suborbiculaire, fendu seule-
ment à moitié de sa longueur; ceux des femelles
un peu moins robustes, leur 3» article ovalaire,
fendu aux deux tiers de sa longueur. Slereoma.
F'. Pattes presque d'égale longueur entre elles, pareilles
dans les deux sexes; tarses peu robustes; leur
3« article fendu presque jusqu'à sa base. Urodera.
U. Lobes des épiploures plus eu moins saillants. .
G. Ecusson déclive en avant. Aratea.
G'. — plan. Saxinis.
TELLENA.
Lacordaire, Monogr. d. Phyioph. II, p. 397 (1).
Tète légèrement oblongue, enfoncée dans le prothorax presque
jusqu'à la moitié de la largeur des yeux; épistome légèrement échancré
(1) AciDALu, Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 440. — Clïthra, Sahlb. Pericul.
entom. p. 79.
BABUTES. 143
en triangle; labre en carré transversal, subémarginé. — Yeux très-
grands, allongés, peu convexes. — Antennes à article 1 ovalaire, 2
très-court, 3 plus long, plus grêle, subcylindrique, 4 et les suivants
triangulaires, à pointe aiguë en dedans, un peu moins longs que
larges. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, à peine lobé à
sa base, médiocrement et régulièrement convexe en dessus, avec ses
bords latéraux largement marginés et réfléchis, les angles postérieurs
obtus, mais distincts, les antérieurs subarrondis, fortement infléchis,
dépassant vers le bas le milieu de la longueur des yeux; écusson en
triangle allongé fortement arrondi à son sommet, un peu déclive en
avant. — Elytres allongées, parallèles, recouvrant le pygidium, à
ponctuation confuse. — Prosternum invisible entre les hanches anté-
rieures, mésosternum extrêmement étroit. — Pattes assez longues,
égales entre elles, semblables dans les deux sexes ; tarses longs,
article 1 triangulaire allongé, graduellement rétréci vers la base, un
peu moins long que les deux suivants réunis, le 2 court, triangulaire,
le 3 profondément bilobé, le 4 engagé entre les lobes pour la moitié
de sa longueur, terminé par deux crochets médiocres, bifides, la di-
vision interne un peu plus courte que l'externe.
Une seule espèce, qui paraît très-commune dans certaines localités
du Brésil, compose ce genre; son corps est allongé, médiocrement
convexe, d'un bleu ou d'un vert doré métallique. Comme forme gé-
nérique, elle se distingue nettement de tous les autres types de cette
section par ses crochets bifides, la division interne étant seulement
un peu plus courte que l'externe. Elle ressemble tout-à-fait à une
Clytra, et si ce n'était la forme de ses crochets, elle serait tout aussi
bien placée dans le groupe des Clytrites; c'est une espèce de tran-
sition.
DINOPHTHALMA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 400.
Tète penchée, suborbiculaire, obtuse en avant; épistome largement
échancré en demi-cercle. — Yeux énormes, globuleux, envahissant en
entier les côtés de la tète chez les mâles, plus petits et; un peu oblongs
chez les femelles connues, à peine échancrés dans les deux sexes. —
Antennes dentées seulement à partir du 5'^ article, le 1 gros, ovalaire,
2 très-court, 3 plus long, grêle et obconique, 4 très-court, de même
forme ; les suivants en carré transversal ou en triangle. — Prothorax
fortement transversal, coupé carrément en avant, ci peine lobé au
milieu de sa base, plus ou moins convexe, finement raarginé sur ses
bords latéraux; pronotum débordant médiocrement les flancs; écus-
son médiocre, en triangle rectiligne, aigu ou arrondi à son sommet.
— Elytres oblongues, recouvrant le pygidium en arrière, leur ponc-
tuation disposée en stries. — Prosternum indistinct; métasternum
Coléoptères. Tome X. 10
i46 PHYTOPHAGES.
presque nul. — Pattes peu robustes, presque égales entre elles; tarses
grêles, 3« article long, bilobé jusqu'à sa base, le 1"' assez allongé, for-
tement rétréci à sa base.
Les quatre espèces que contient ce genre sont originaires du Bré-
sil; elles ressemblent en tous points aux Dachrys et ne se distinguent
que par le développement énorme des yeux chez les mâles; dans
l'autre sexe, ces organes sont moins développés, mais l'emportent
encore en grandeur sur ceux des espèces des genres voisins.
PNESTHES.
Lacordaire, Monogr. d. Phylopli. II, p. 403.
Tête oblongue, plus ou moins allongée, se rétrécissant graduelle-
ment, obtuse en avant, penchée, enfoncée dans le prothorax jusqu'au
bord postérieur des yeux, ponctuée et rugueuse; épistome échancré
angulairement ; labre court. — Yeux médiocres, oblongs, assez sail-
lants. — Antennes à 1 article très-gros, ovalaire, 2 très-court, trans-
versal, 3 plus long, obconique, 4 et suivants triangulaires, du double
plus larges que longs. — Prothorax transversal, à peine lobé à sa
base, coupé presque carrément en kvant, plus ou moins régulière-
ment décUve sur les côtés; ses angles postérieurs arrondis, les anté^
rieurs plus marqués, atteignant à peine la moitié de la longueur des
yeux; écusson en triangle assez allongé, arrondi au sommet. — Elytres
oblongues, recouvrant le pygidium en arrière; lobes épipleuraux à
peine saillants, largement arrondis. — Prosternum indistinct; méta-
sternum très-étroit. — Pattes peu robustes, presque d"égale longueur,
semblables dans les deux sexes; tarses assez courts, terminés par des
crochets appendiculés.
Ce genre a été établi par le Prof. Lacordaire pour deux espèces du
Brésil qui s'éloignent de toutes les autres de cette section par la forme
anormale de leur tête qui leur donne un faciès particuher.
DACHRYS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 403.
Tête subarrondie, penchée, engagée dans le prothorax jusqu'au
bord postérieur des yeux; épistome échancré en demi-cercle; labre
transversal, subémarginé. — Yeux médiocres, oblongs, assez saillants.
— Antennes à 1 article trigone, 2 très-court, 3 un peu plus long, ob-
conique, 4 court, en triangle, les suivants plus développés, triangu-
laires. — Prothorax toujours fortement transversal, finement marginé
sur ses bords latéraux, à peine lobé en arrière, coupé presque carré-
ment en avant; écusson en triangle curviligne, un peu allongé, ar-
BABÏITES. 147
rondi au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, recouvrant le
pygidium en arrière. — Prosternum indistinct; mésosternum étroit.
— Pattes semblables dans les deux sexes, s'allongeant un peu d'ar-
rière en avant; tarses peu allongés, 1 article court, souvent comme
renflé en dessus, 3 oblong, fendu jusqu'à la base ; crochets appendi-
culés.
Ce genre se compose uniquement de petites espèces, à corps plus
ou moins allongé, oblong, parfois cylindrique ; leur prothorax forte-
ment transversal, non avancé antérieurement et laissant à découvert
la partie postérieure de la tète, les distingue des Babia.. A quoi il
faut ajouter que ces petits insectes, à part quelques rares exceptions,
ont un système de coloration qui est l'opposé de celui des autres
espèces de ce groupe. Chez ces dernières, les élytres sont ornées en
général de taches fauves sur un fond noir ou métallique; ici, au con-
traire, c'est le fauve qui forme très-souvent le fond de la couleur et
les taches sont obscures.
Ainsi que nous l'avons vu, la grande majorité des Babiites appar-
tient à l'Amérique méridionale, une seule espèce appartenant au
genre actuel, Dachrys capensis, se trouve dans l'Afrique australe.
Les autres Dachrys, au nombre de 22, sont réparties comme suit :
3 sont originaires des bords du Rio de la Plata, 1 1 habitent le Brésil,
2 le Chili, 2 la Bolivie, 3 la Colombie et 1 le Mexique.
BABIA.
Lacokdaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 424 (1).
Tête subarrondie, fléchie en dessous, enfoncée dans le prothorax
au moins jusqu'à la moitié des yeux; épistome et labre subémarginés.
— Yeux oblongs-ovalaires, médiocrement saillants. — Antennes assez
robustes, 1 article court, renflé, 2 obconique, 3 d'égale longueur,
subcylindrique, Â semblable au précédent ou triangulaire, les suivants
triangulaires, transversaux, dentés à partir du 4 ou du S. — Pro-
thorax court, transversal, plus ou moins convexe, ayant ses angles
postérieurs arrondis, très-obtus ou bien coupés carrément et distincts;
son bord postérieur faiblement lobé au milieu, avancé au milieu de
son bord antérieur et cachant plus ou moins la tête ; écusson variable,
triangulaire, parfois subrétréci à la base, aigu ou arrondi au sommet.
— Elytres oblongues, subparallèles, cachant le pygidium. - Proster-
nura indistinct; mésosternum étroit. — Pattes assez robustes, égales
entre elles; tarses plus ou moins allongés, 1 article tantôt fortement
rétréci à sa base, tantôt plus linéaire, terminés par des crochets ap-
pendiculés.
(1) SyQ. Cbevr. Dej. Cat. 3' éd. p. 441. — Clythra, Oliv. Entom. VI, p. 869.
148 PHYTOPHAGES.
Les Babia avec les trois genres suivants, c'est-à-dire les Dachrys,
les Pnesthes, les Dinophthalma, pourraient former dans la section
actuelle un petit groupe distinct des autres genres par l'étroitesse ou
l'absence du prosternum et du raésosternum : ces quatre genres ont
entre eux des analogies multiples et ne se distinguent réellement que
par certaines particularités, remarquables du reste, mais qui ne pa-
raissent pas avoir en rien modifié l'organisation générale. Quoi qu'il
en soit, nous ne changerons pas l'ordre de choses établi par le Prof.
Lacordaire ; les découvertes ultérieures nous feront connaître s'il existe
des passages entre ces diverses formes.
Les Babia ont le corps robuste et assez allongé, les élytres cachant
tout à fait le pygidium; leur taille varie; à côté d'espèces qui figurent
parmi les plus grandes de cette section, il en existe d'autres qui sont
très-petites. Elles sont répandues dans les deux Amériques. Sur les
4o espèces décrites par le Prof. Lacordaire, 7 appartiennent au Brésil,
1 à la Colombie, 4 au Mexique et 2 aux Etats-Unis; la patrie de la
dernière est inconnue (iB. heteroplera).
STEREOMA.
Lacordaire, Moriogr. d. Phytoyh. II, p. 437.
Tête subarrondie, un peu fléchie en dessous, engagée dans le pro-
thorax au moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome et labre
presque semi-circulairement échancrés. — Yeux grands, oblongs, mé-
diocrement convexes et distinctement échancrés. — Antennes robustes,
i article obtusément trigone ou sulitriangulairc, 2 très-court, pro-
longé en pointe aiguë en dedans, 3 obconique, plus long, les suivants
transversaux, triangulaires à pointe subaiguë. — Prothorax généra-
lement grand, à bord antérieur avancé dans son milieu, à bord pos-
térieur coupé paraboliquement de chaque côté avec un lobe médian
large et assez saillant, largement marginé et dilaté sur les côtés ; les
angles postérieurs toujours très-distincts, les antérieurs aigus et sail-
lants, se prolongeant presque jusqu'au bord inférieur des yeux; à sur-
face médiocrement convexe; écusson grand, en triangle curviligne,
large et assez aigu au sommet. — Elytres oblongues, parallèles, rela-
tivement très-larges, recouvrant imparfaitement le pygidium. — Pro-
sternum et mésosternum assez larges. — Pattes robustes, s'allongeant
distinctement de la 3" paire k la l"""; jambes s'élargissant un peu de
la base à l'extrémité, à surface cannelée longitudinalement; tarses
déprimés, allongés, très-larges chez les mâles, à i article rétréci gra-
duellement dans sa moitié basilaire, le 3 suborbiculaire, fendu seu-
lement à moitié de sa longueur; ceux des femelles plus faibles, à
3*" article fendu dans ses deux tiers antérieurs.
Ce genre a été établi par le Prof. Lacordaire sur un certain nombre
BABIITES. 149
d'espèces, presque toutes de grande taille, d'un faciès robuste et qui
se distinguent de tous les genres qui précèdent et qui suivent par la
forme particulière de leurs tarses chez les mâles. Ces organes sont
élargis et déprimés au point de former, chez la plupart d'entre elles,
une sorte de large palette. Ce caractère s'affaiblit un peu chez les
femelles, mais en restant encore assez prononcé pour qu'elles l'em-
portent, à cet égard, sur les individus des deux sexes des autres
genres.
Les jambes ont aussi une forme étrangère à la plupart des espèces
de ce groupe, et que l'on ne retrouve amoindrie que chez quelques
Urodera; nous voulons parler de ces carènes tranchantes qui en re-
couvrent la surface.
Le prosternum et le mésosternum sont toujours bien développés,
et ce dernier présente deux modifications importantes : dans un cer-
tain nombre d'espèces, il se présente sous formée d'une lame trans-
versale détachée du métasternum et coupée carrément sur son bord
libre ; chez les autres, il ne d-épasse pas le métasternum, et se trouve
accolé à sa partie antérieure ou peu s'en faut.
Douze espèces ont été décrites dans la Monographie des Phyto-
phages, 10 sont originaires du Brésil, 1 de Bolivie et 1 du Mexique.
URODERA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 449.
Tête suborbiculaire, fléchie en dessous, engagée dans le prothorax
au moins jusqu'au bord postérieur des yeux — Ceux-ci grands, ou
très-grands, peu convexes et distinctement échancrés. — Antennes
robustes,! article obtusément trigoire ou quadrangulaire> 2 très-court,
prolongé en pointe en dedans, 3 un peu plus long ou égal, obconi-
que, les suivants en triangle .allongé et assez aigu, disposés trans-
versalement. — Prothorax de forme variable, ses angles postérieurs
accusés et aigus; écusson en triangle curviligne, large et assez pointu
au sommet. — Elytres, en général, oblongues, subparallèles, recou-
vrant incomplètement le pygidium. — Prosternum et mésosternum
toujours distincts, de largeur variable. — Pattes rarement un peu
allongées et inégales, presque toujours subégales et robustes; jambes,
surtout les antérieures, plus ou moins fortement carénées ; tarses sem-
blables dans les deux sexes, assez robustes, à 3 article ovale-oblong,
feudu au moins dans les deux tiers de sa longueur.
Corps robuste, très-court, de forme subquadrangulaire ou parfois
subhémisphérique. Quoique le prosternum soit difficile à observer à
cause de l'inclinaison de la tète, il existe cependant dans toutes les
espèces à divers degrés de développement; tantôt médiocre, tantôt
assez large, exceptionnellement presque carré; le mésosternum est
450 PHYTOPHAGES.
toujours large, accolé au métasternum, très -rarement séparé. Ces ca-
ractères distinguent les Urodera des autres genres de la section ac-
tuelle, sauf des Stereoma ; la ditférence avec ces derniers réside dans
la forme des tarses, qui sont, chez les Urodera, semblables dans les
deux sexes, et sans dilatation chez les mâles.
Le genre, comme tous ceux de cette Section, a été créé par le
Prof. Lacordaire, qui a décrit 21 espèces, 8 du Brésil, 9 de la Co-
lombie, 3 du Mexique; la patrie de la dernière lui est restée inconnue;
toutes ces espèces étaient nouvelles, à l'époque où il composa son ou-
vrage.
SAXINIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 478.
Tête subarrondie, obtuse en avant, infléchie en dessous, engagée
dans le prothorax jusqu'au quart environ de la largeur des yeux,
épistome et labre subémarginés. — Yeux grands, oblongs, assez con-
vexes. — Antennes assez robustes, à 1 article trigone, arrondi, 2 an-
nulaire, 3 obconique, un peu plus long, A triangulaire, les suivants
transversaux, deux fois plus larges que longs. — Prothorax très-con-
vexe, régulièrement arrondi sur le disque, tombant rapidement sur
les côtés, faiblement et légèrement lobé au milieu de sa base ; le
lobe précédé d'un sillon transversal qui ne se prolonge jamais sur
les bords latéraux; le bord antérieur avancé dans son milieu; les
angles nettement accusés, les antérieurs atteignant le milieu de la
longueur des yeux; écusson en triangle aigu, plane. — Elytres un
peu calleuses sur les épaules, plus ou moins fortement ponctuées-
striées, recouvrant imparfaitement le pygidium, avec des lobes épi-
pleuraux assez saillants, arrondis, rarement anguleux. — Prosternum
indistinct; mésosternum médiocrement large, perpendiculaire. —
Pattes robustes, courtes; hanches antérieures assez saillantes, obli-
ques et contiguës à leur sommet; jambes simples, non carénées;
tarses courts, le 3" article fortement bilobé, crochets appendiculés.
Le développement des lobes épipleuraux, la convexité du prothorax,
la présence du sillon arqué en avant del'écusson rapprochent ce genre
des IscHioPACiiYS, mais ici nous n'avons aucune trace d'une rainure
destinée à loger les antennes. Les Saxinis ont la forme oblongue et
la coloration des Dachrts, et des petites espèces du genre Baria J
des caractères faciles à saisir les séparent facilement des unes et des
autres; ainsi, les Babia, comme les Dachrys, ont les lobes des épi-
pleures bien moins développés, leur pygidium est caché par les ely-
tres, leur prothorax est moins convexe et manque du sillon qui limite
cette convexité en arrière; enfin les Saxinis ont un écusson en triangle
rectihgne aigu, une ponctuation beaucoup plus forte et disposée en
séries très-rapprochées.
ISCHIOPACHITKS. i51
Le Prof. Lacordaire a décrit six espèces, 1 du Brésil, i de Cayenne,
3 du Mexique et 1 des Etats-Unis.
ARATEA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 467.
Tête un peu plus longue que large, terminée par un museau sub-
équilatéral, épistome légèrement échancré en demi-cercle. — Yeux
grands, oblongs, convexes, distinctement échancrés. — Antennes mé-
diocres, 4 article subglobuleux, 2 obconique, 3 de même forme, plus
long, 4 en triangle renversé, les suivants presque carrés. — Prothorax
médiocrement convexe, s'abaissant assez rapidement sur les côtés,
légèrement et paraboliquement coupé de chaque côté de sa base,
avec son lobe médian large, arrondi et ses angles postérieurs dis-
tincts: son bord antérieur non avancé; écusson large, en triangle
curviligne, déclive en avant. — Elytres ayant leurs épaules un peu
tuberculeuses et recouvrant à peine le pygidium, lobes épipleuraux
médiocres, non anguleux, arrondis. — Prosternum indistinct, méso-
sternum médiocrement large, perpendiculaire. — Pattes assez lon-
gues, peu robustes; hanches antérieures un peu saillantes, obUques,
se rejoignant à leur sommet; jambes simples; tarses assez longs,
grêles, leur 4 article assez allongé, faiblement rétréci en arrière, le 3
fendu jusqu'à sa base.
Le type de ce genre est un petit insecte du Brésil, à corps très-
court, rétréci en arrière, épais et peu convexe en dessus; il s'éloigne
des autres espèces de ce groupe par son faciès, dû à la nature de sa
ponctuation et à la présence de côtes étroites, mais très-saillantes sur
les élytres. La saillie des lobes des épipleures rapproche ce type des
Saxinis; il s'en distingue néanmoins, au premier aspect, par son
pronotum moins convexe et par son écusson déclive en avant. En
dessous du bord latéral du prothorax, on observe un large sillon, im-
parfaitement limité en dedans, qui fait penser aux rainures protho-
raciques des Ischiopachys; le genre actuel formerait ainsi une tran-
sition très-naturelle au groupe suivant.
Groupe IV. Isohiopachites.
Tête suborbiculaire, penchée; épistome et labre légèrement échan-
crés semi-circulairement; mandibules courtes, cubiques, dentées;
mâchoires à lobe externe très-grand, bi-articulé, longuement cilié,
lobe interne très-court, aigu, triangulaire, palpes courts, cylindriques,
4 article annulaire, 2 et 3 subégaux, 4 un peu plus long, obtus; lèvre
inférieure à menton très-court, membraneux dans son milieu, lan-
guette subquadrangulaire, palpes à 4 article à peine distinct, 2 assez
iHi PHYTOPHAGES.
gros, 3 plus grêle, obtus. — Yeux brièvement ovalaires, assez con-
vexes, légèrement échancrés. — Antennes médiocres, à 1 article al-
longé, un peu épaissi, 2 court, dilaté intérieurement, 3 de même
longueur, cylindrique, les suivants transversaux, subquadrangulaires.
— Prothorax très-convexe sur le disque, avec les côtés antérieurs
obliquement et fortement subobtus, cintré en avant, muni à sa base
d'un lobe médian large, peu saillant, précédé en dessus d'un sillon
semi-circulaire limitant la convexité du disque et atteignant souvent
les bords latéraux ; ses angles postérieurs bien marqués, les antérieurs
aigus, prolongés jusqu'au bord inférieur des yeux; écusson grand,
allongé, un peu rétréci et fortement arrondi en arrière, très-déclive
en avant; son sommet faisant saillie au-dessus des élytres. — Celles-ci
oblongues, parallèles, relativement très-larges, ne recouvrant pas le
pygidium; lobes épipleuraux très-saillants, anguleux, arrondis à leur
sommet, leur bord antérieur oblique et plus long que le postérieur. —
Prosternum très-rétréci d'avant en ariière, recouvert et caché sur la
ligne médiane par les hanches antérieures qui sont fortement trans-
versales ; entre les épisternums qui sont saillants et le bord marginal
du pronotum, se trouve une profonde gouttière destinée à loger les
antennes au repos. — Mésosternum oblique, assez large. — Pattes
robustes, presque de même longueur, semblables dans les deux
sexes; jambes un peu élargies de la base au sommet, avec leur face
antérieure présentant des vestiges de carènes; tarses médiocres, 1 ar-
ticle un peu plus long que les suivants, brusquement rétréci à la
base, le 3*= fortement bilobé, le A^ terminé par des crochets appendi-
culés-bifîdes.
A propos des Ischiopachys, le Prof. Lacordaire remarque que leur
forme générale, leur prothorax et les lobes de leurs élytres leur don-
nent des rapports marqués avec les Cblamydes, et qu'on peut les
considérer comme unissant, jusqu'à un certain point, le groupe des
Babiites à ces insectes; il n'est pas douteux qu'il n'eût insisté d'une
manière toute particulière sur ce rapprochement, si un caractère de
la plus haute importance n'avait échappé à sa sagacité habituelle.
Nous voulons parler de cette rainure proihoracique qui rappelle celle
dont jouissent les Lamprosomides et les Cblamydes. Sans doute^ la
rainure qui caractérise ces deux groupes est située entre les hanches
et le prosterrmm, tandis que celle des Ischiopachys se trouve reportée
plus en dehors, le long du bord marginal du pronotum : la nature a
obtenu le même résultat, la protection des antennes, par deux moyens
différents. Cette rainure commence par un léger sillon situé entre le
bord inférieur des yeux et la base des mandibules ; plus eu arrière,
elle se creuse davantage et se trouve limitée en dehors par le bord
latéral du pronotum, et en dedans par les épisternums antérieurs qui
sont réduits à des lamelles saillaiites. C'est encore en vue de cette
rainure que les côtés du corselet se sont infléchis vers le bas, que ses
CRYPTOCÉPHALIDES. 153
angles antérieurs se sont prolongés au point d'atteindre au bord infé-
rieur du pourtour des yeux.
A part cette rainure et les modifications qu'elle entraîne dans les
parties voisines, les Ischiopachites possèdent en tous points l'organi-
sation des Babiites qui a été exposée plus haut.
Ce groupe ne renferme actuellement qu'un seul genre.
ISCHIOPACHYS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 468 (4).
Les caractères du groupe s'appliquent en tous points au genre ac-
tuel, et il est inutile de les rappeler ici.
Le système de coloration des Ischiopachys est différent de celui des
Babiites, tandis que celles-ci oifi'ent, en général, des élytres ornées
de grandes taches; chez les premiers, les couleurs sont uniformes,
tantôt métalliques, tantôt d'un bleu éclatant. Par exception, les ély-
tres de l'une des espèces connues sont, dans certaines variétés, d'une
couleur différente de celle du corps, quoique toujours uniforme.
Le Prof. Lacordaire a décrit iO espèces de ce genre, originaires du
Brésil et du Mexique. On n'a rien ajouté depuis.
TRIBU VII.
CRYPTOCÉPHALIDES.
Tête en général médiocre, plus ou moins engagée dans le protho-
rax, tantôt au-delà des yeux et invisible d'en haut, tantôt jusqu'au
bord postérieur de ces organes seulement; à bouche dirigée perpen-
diculairement en bas, ou même infléchie en arrière par suite de l'é-
chancrure du prosternum, à front tout à fait plan ou très-légèrement
convexe, de forme subcirculaire. — Epislome le plus souvent con-
fondu avec le front, à bord antérieur tronqué carrément ou bien lé-
gèrement émarginé. — Labre toujours distinct, transversal, attéimé
d'arrière en avant, ses angles latéraux arrondis, son bord antérieur
renflé, droit ou échancré. — Mandibules médiocres, rarement très-
saillantes, subtrigones, à face externe convexe, l'interne concave, son
extrémité assez large et plus ou moins dentée. — Mâchoires formées
de deux lobes inermes, ciliés, l'interne plus court, plus large, l'ex-
terne allongé, grêle, sub-biarticulé ; palpes filiformes, de 4 articles,
1 court, 2-3 légèrement obconiques, 4 plus allongé ou égal au précé-
dent, atténué vers l'extrémité, non tronqué, tantôt obtus, tantôt aigu. —
(1) Syn. Chevr. Dej. Cat. 3^ éd. p. 440. — Clytra, Fabr. Syst. El. II,
p. 39; bliv. Entom. VI, p. 864.
154 PHYTOPHAGES.
Lèvre inférieure à sous-menton indistinct, menton transversal, arrondi
en avant ou échancré en arc de cercle; languette petite, cornée, émar-
ginée à son bord libre, à palpes de 3 articles, 1 court, 2 et 3 plus longs,
subégaux, de même forme que ceux de la mâchoire. — Yeux assez
grands, peu convexes, réniformes, échancrés au bord antérieur,
écliancrure plus ou moins profonde, en triangle ou en segment de
cercle, très-rarement les yeux subarrondis, presque entiers et simple-
ment sinués au bord interne. — Antennes distantes Tune de l'autre,
insérées vers la partie inférieure du bord interne des yeux, formées
de il articles, avec un article appendiculaire plus ou moins apparent,
de longueur variable, tantôt grêles, filiformes, tantôt plus courtes,
subclavif ormes, avec les derniers articles dilatés, et formant une mas-
sue allongée, subdentée en dedans. — Prothorax toujours transver-
sal, plus ou moins convexe, parfois gibbeux dans la partie discoïdale,
rétréci d'arrière en avant, avec les côtés fortement infléchis vers les
angles antérieurs; bord antérieur tronqué ou coupé obliquement
d'avant en arrière et de haut en bas; bords latéraux droits, subar-
rondis ou obliques, le postérieur souvent denticulé, émarginé en arc
de cercle ou bisinueux de chaque côté, avec un lobe médian tantôt
très-grand, tantôt presque effacé, entier, arrondi ou tronqué, bifide
ou denté ; les angles postérieurs tantôt aigus, prolongés et embrassant
plus ou moins la base des élytres, tantôt droits ou obtus. — Ecusson
apparent, très-rarement indistinct, plan ou relevé vers le sommet,
parfois presque vertical; de forme extrêmement variable. — Elytres
oblongues, subcylindriques, ou bien beaucoup plus courtes et formant
un ensemble rectangulaire, à bords latéraux parallèles ou légèrement
convergents en arrière; épaules plus ou moins saillantes, lobes épi-
pleuraux petits ou médiocres; à surface ornée de points confus ou
sériés, rarement de côtes. — Prosternum toujours bien développé et
séparant plus ou moins les hanches antérieures, la surface et les con-
tours variables selon les genres et le plus souvent caractéristiques;
les épisternums assez grands, triangulaires, touchant les angles anté-
rieurs du pronotum, les épimères indistinctes, prolongées en arrière
des hanches jusqu'au sternum et fermant les cavités cotyloïdes; mé-
sosternum transversal ou oblong; métasternum plus long que les
deux arceaux précédents réunis, ses épisternums confondus avec les
épimères et formant une lamelle assez grande et de contours varia-
bles selon les genres. — Abdomen de 5 segments, leâ 1 et 5 beaucoup
plus développés, les intermédiaires fortement rétrécis sur la ligne
médiane, les 3 et -4 parfois soudés au dernier, à sutures plus ou moins
effacées; toujours un pygidium plus ou moins à découvert. — Pattes
médiocres, les antérieures et les moyennes également et médiocre-
ment éloignées de la hgne médiane, les postérieures un peu plus
distantes l'une de l'autre et de la paire moyenne; semblables entre
elles, ou les antérieures un peu plus fortes ; les hanches des deux
CRYPTOCÉPHALIDES. iSSÎ
premières paires subglobuleuses, les postérieures un peu transver-
sales ; cuisses légèrement renflées dans leur milieu , les antérieures
parfois plus développées, très-exceptionnellement (1) les postérieures
renflées ; jambes grêles, droites ou légèrement arquées à leur base,
parfois subélargies vers l'extrémité; tarses construits sur un plan uni-
forme, ne présentant que de très-légères modifications, crochets sim-
ples ou appendiculés.
L'organisation des Cryptocéphalides ne varie que dans des limites
très-restreintes; c'est une tribu des plus homogènes. Les organes buc-
caux ne sont d'aucun secours dans la classification. A l'égard de ces
derniers, il faut cependant remarquer que chez quelques mâles, les
mandibules peuvent prendre un certain développement et faire sail-
lie au-delà du labre. C'est ce que l'on observe daus le genre Ditro-
piDus, ELApnoDES et dans un petit groupe de Cryptocephalus, propre
au cap de Bonne-Espérance. Cette structure rappelle évidemment ce
que l'on rencontre dans un grand nombre de Clytrides et chez quel-
ques Mégalopides; mais, au contraire de ce qui existe dans ces deux
dernières tribus, où le développement des mandibules s'accompagne
d'ordinaire de modifications importantes dans la forme et la grandeur
de la tête, des yeux et des organes buccaux, cette structure, chez les
Cryptocéphalides, reste à peu près complètement isolée.
Le menton, ainsi qu'il a été dit, présente aussi certaines modifica-
tions dans sou bord antérieur, qui est tantôt échancré, tantôt prolongé
et arrondi en avant, avec tous les passages intermédiaires.
La forme des yeux est sujette à quelques variations : on les ren-
contre parfois subentiers, convexes, presque arrondis (Stylosomites);
ailleurs ils s'allongent dans le sens transversal d'une façon plus ou
moins marquée et dans certains types, ils sont à peu près contigus
sur la ligne médiane du front ; quant à l'échancrure du bord anté-
rieur, elle est pins ou moins profonde, son sommet est très-large et
obtus ou bien aigu. Deux modifications très-importantes pour la dis-
position systématique des genres, nous sont offertes par les antennes;
dans le groupe des Monachides, elles sont subclaviformes, c'est-à-dire
que les derniers articles, au nombre de 5, de 6 et même de 7, sont
dilatés à leur bord interne, et constituent une massue lâche ou serrée,
toujours allongée et plus ou moins nettement séparée du reste de
l'organe. Dans les autres groupes, les antennes sont filiformes, avec
les derniers articles un peu comprimés et dilatés. Une autre particu-
larité de ces organes, tout aussi utile à mentionner, c'est/ fcelle que
l'on observe dans leur longueur relative selon les sexes; chez la fe-
melle, les antennes sont souvent moins allongées et le raccourcisse-
ment porte uniquement sur les derniers articles.
(1) Il en est ainsi dans le Cryptocephalus podager Seidl. et dans le genre
Chlauydicaduus, mais uniquement chez les mâles.
186 PHYTOPHAGES.
A propos des modifications du pronotum, nous dirons un mot de sa
forme générale, parce que celle-ci est intimement liée aux premières.
Lorsque le prothorax est subcylindrique, la forme est allongée, oblon-
gue ; au contraire, lorsqu'il est conique et rétréci en avant, la forme
devient plus courte, plus ovalaire ou subcarrée, et les espèces rap-
pellent d'une manière frappante la coupe générale des Saprinus parmi
les Histérides.
A ces deux formes principales sont liés d'autres caractères sur les-
quels il importe de fixer l'attention : chez les espèces courtes, ovalaires
(DiTUOPiDus, MoNACHus), la mobilité du prothorax est très-limitée,
parce que le lobe prononcé du bord postérieur du pronotum s'emboîte
comme un coin dans l'angle formé à la base des élytres; en outre,
ce même bord est denticulé et ses angles embrassent d'une façon plus
ou moins étroite les saillies huniérales des élytres. Par suite de cette
structure, le prothorax ne peut se mouvoir dans le seas latéral que
dans des limites très-restreintes. Au contraire, lorsque le lobe médian
du bord postérieur du pronotum est Irès-obtus ou même presque nul,
comme chez les Pachybrachites, les Stylosomites, les angles sont ob-
tus et les dentelures du bord effacées; il en résulte une structure plus
lâche et les mouvements de latéralité du prothorax sont rendus pos-
sibles. On remarque encore que chez ces mêmes espèces, les pattes
antérieures sont souvent plus développées que les autres ; cette corré-
lation organique peut être observée dans nombre d'espèces du groupe
des Pachybrachites.
Il y a peu de chose à dire sur la forme et la sculpture des élytres.
On sait que leur surface est ornée de points disposés sans ordre ou en
séries régulières, très-rarement on observe quelques vestiges de côtes.
Une particularité digne d'être mentionnée, c'est que toutes les espèces
du Nouveau-Monde, appartenant au genre Cryptocephall's, ont les
élytres plus ou moins régulièrement poncluees-striées. Parfois aussi,
on remarque la présence de quelques rides transversales derrière les
épaules; cette structure ne se rencontre que chez des espèces qui ha-
bitent les Antilles et chez un petit nombre seulement de celles qui se
trouvent dans les contrées continentales voisines. Comme dans les
autres tribus de la section des Camptosomes, le pygidium est plus ou
moins à découvert, selon que les élytres sont isolément ou simulta-
nément arrondies à l'extrémité.
Le prosternum joue chez les Cryptocéphalides un rôle très-impor-
tant, et il faut tenir compte des modifications auxquelles il est sou-
mis. Ce premier arceau thoracique est toujours bien développé et
tient à distance les hanches de la première paire de pattes.
11 faut étudier attentivement son bord antérieur, sa surface et la
manière dont il se termine en arrière. Par suite de la position inflé-
chie de la tète, le bord antérieur du prosternum est souvent échancré
ou bien il est replié vers le bas, et dessine ainsi une rainure que l'on
CRYPTOCÉPHALIDES. 137
peut regarder comme une espèce de cou ; dans quelques types seu-
lement il est simple. Le bord opposé est plus variable; il peut être
droit, c'est-à-dire tronqué carrément, avec les angles saillants ou non;
il peut être échancré en arc de cercle, ou bien il offre une échancrure
triangulaire tantôt simple (Heptarthrius), tantôt double (Dioryctus).
Les angles latéraux de ce bord, immédiatement en arrière des han-
cbes, sont coupés obliquement et plus ou moins obtus, ou bien ils
sont nettement accusés, aigus et plus ou moins prolongés. Enfin le
prosternum, au lieu d'un bord, se prolonge parfois vers le mésoster-
num en une saillie dont l'extrémité se loge dans une excavation de
ce dernier. Quant à la surface, elle est plane, ou concave ou convexe;
elle est, dans quelques genres, surmontée d'une carène médiane ob-
tuse ou tranchante, ou bien de deux carinules latérales.
Ces diverses modifications se combinent entre elles et fournissent
de bons caractères pour les coupes génériques. L'étude des pattes ne
présente pas à beaucoup près la même valeur. Les cuisses et les
jambes de la première paire sont, dans quelques genres, plus déve-
loppées que celles des deux paires postérieures et dans quelques types
seulement, les cuisses postérieures sont très-différentes des autres par
leur renflement. Dans plusieurs espèces du genre Chlamydicadmus, il
faut signaler cette particularité bizarre du premier article des tarses
antérieurs, d'être tout à fait asymétrique chez le mâle. Pour le reste,
on n'observe guère aux pattes que des nuances de structure qui se
fondent insensiblement les unes dans les autres; il en est ainsi de la
courbure des jambes, de la longueur relative de l'article onguéal et
des crochets simples ou appendiculés qui le terminent.
La coloration varie peu, et cependant des modifications innombra-
bles se trouvent réalisées avec un petit nombre de nuances. Elle est
tantôt métallique et passe du vert clair au vert doré, au bleu foncé ;
tantôt elle est dépourvue de cet éclat, quoique généralement vive et
brillante, et sur un fond noir, elle est relevée de dessins d'un rouge
de brique ou d'un jaune pâle.
Les différences sexuelles sont facilement et toujours appréciables.
Dans la grande majorité, ces différences sont limitées à la présence
d'une fossette sur le dernier segment abdominal chez la femelle; au
même endroit, chez le mâle, on voit souvent une légère dépression,
ou un espace plus lisse, plus brillant, ou bien une disposition parti-
culière de la pubescence. A ce caractère principal, il n'est pas rare
que d'autres diiférences sexuelles se remarquent soit aux antennes,
soit à la première paire de pattes , ou bien aux cuisses postérieures.
Nous faisons ici abstraction des dilléreiices que peut ofl'rir la coloration
dans l'un et l'autre sexe; cet exposé sortirait du cadre de ces généra-
lités.
Les Cryptocéphalides sous leurs états primitifs ont la plus intime
analogie avec les Clytrides, ils sont moins bien connus que ces der-
i88 PHYTOPHAGES.
nières et tout ce qui a été dit de général à propos des Clytrides,
notamment pour l'organisation, pourra s'appliquer aux larves des
Cryptocépbalides. Elles vivent d'ordinaire isolément, leur genre
de nourriture n'est pas bien connu; aussi les tentatives faites
pour les élever, échouent le plus souvent. On les rencontre dans leur
jeune âge sous les haies, dans le gazon où elles paraissent se nourrir
de feuilles sèches; parvenues à un certain degré de développement,
elles vont sur les buissons à la recherche des feuilles fraîches. Les
fourreaux dans lesquels vivent ces larves sont de forme ovalaire et
clos de toutes parts, sauf à l'une des extrémités, qui, donnant passage
à la tête, présente une ouverture subcirculaire et est coupée oblique-
ment. J^eur surface est rugueuse, mate, dépourvue des appendices
piliformes et des côtes saillantes qui ornent souvent celles des Cly-
trides.
La science possède des renseignements plus ou moins complets sur
les premiers états d'une douzaine d'espèces du genre Cryptocepha-
Lus (1); aucun autre type générique n'a été étudié sous ce rapport. Ces
recherches sont, au reste, d'une grande difficulté et le plus souvent le
hasard seul peut nous mettre sur la voie d'une découverte.
Jusqu'à preuve du contraire, on peut cependant admettre que tous les
Cryptocépbalides sont des Phytophages camptosomes. La disposition
des arceaux inférieurs de l'abdomen confirme, au reste, pleinement
cette manière de voir. Us constituent dans cette section une tribu
spéciale, bien distincte par des caractères prononcés : chez les Sphœ-
rocharides et les Chlamydes, les antennes sont logées au repos dans
des rainures prothoraciques, qui font totalement défaut dans le groupe
actuel. La forme des hanches antérieures chez les Cryptocépbalides
et leur écartement par un prosternum toujours bien développé, sont
des caractères suffisants pour les séparer des Clytrides et des Méga-
lopidcs, si leurs antennes ne suffisaient pas dans la plupart des cas à
établir la distinction. On sait, en effet, que dans ces deux derniers
groupes, les antennes sont pectinées vers leur extrémité; et si même quel-
ques Monachites nous ofirent quelque chose d'analogue, leurs antennes
subclavif ormes ne peuvent jamais être quahfiées de la même façon.
On connaît actuellement plus de treize cents espèces, grâce aux
persévérantes recherches du D'^ Suffrian. Le genre Cryptocepualus en
renferme à lui seul plus de la moitié; il a des représentants dans
(1) Outre les ouvrages signalés dans le Catalogue des Larves des Coléoptères
par CuAPUis et Candéze, p. 281, on pourra consulter :
Letzner, Zeils. f. Eutom. d. Verein f. Schlesis. Insect. 9^ Jahrgang. p. 78,
pour les fourreaux des Cr. pini et janthinus.
Peukis, Ann. de la Soc. cntoin. France, 1837, mœurs du Cr. pi'ni.
Letzner, 3^" Jalirg. d. Soldes. Gesells. f. Vaterl. Kult. p. 133, Cr. sericeus.
CuEVttOLAT, Ann. Soc. entoui. Fr&nce, 1845, BuU. p. H, mœurs des Crypto-
CEPHALUS, leur nourriture à l'état de larves.
CRYPTOCÉPHALIDES. 159
toutes les parties du monde, aussi bien de l'Ancien que du Nouveau-
Continent. Les Pachybrachys, quoique bien moins nombreux, ont
une aire de distribution Irès-étendue et à peu de chose près égale à
celle du type précédent. La patrie des autres genres est beaucoup
plus limitée : les Monachus, les Scolochrl's, ont été retrouvés dans
les deux Amériques, les Metallactus dans TAmérique méridionale
seulement, de même que les Sternoglossus, les Heptarthrius ; enfin,
les Ambrotodes paraissent propres au Chili, les Mastacantuus à l'île
de Cuba. Les Melixanthus, Dioryctus, Atropidius ont été découverts
en Asie. L'Afrique ne possède en propre que trois petits genres,
Cœnobius, Achoenops, Acolastus. L'Australie, y compris les îles voi-
sines, quoique peu riche en types spécifiques, a fourni à la science
le plus grand nombre de formes spéciales, les Prosonotus, Bucharis,
ScAPHODUis, Elaphodes, Ditropidus, Pleomorphus, Cadml's, Chlamy-
D1CADMUS, LoxopLEURUs, Rhojibosternus u'out pas été retrouvés ail-
leurs que dans les Iles de l'Archipel indien et le plus grand nombre
dans la Nouvelle-Hollande seulement. L'Europe n'a aucun genre en
propre; car, outre les Cryptocephalus et les Pachybrachys, elle n'a
fourni à la science qu'un nombre très-limité de Stylosomus; ce genre
appartient à la faune méditerranéenne; une espèce a été retrouvée
en Mésopotamie, une autre en Egypte.
Au point de vue numérique les divers continents sont rangés de la
manière suivante ; Le Nouveau-Monde renferme 671 espèces, la
Malaisie et l'Australie 199, l'Asie 190, l'Europe 181 et l'Afrique 108.
L'histoire scientifique des Cryptocéphalides se divise en deux pé-
riodes : la première comprend environ un siècle et se compose des
recherches faites sur les insectes de ce groupe, depuis Linné, le fon-
dateur de la nomenclature zoologique, jusqu'à l'époque de la pre-
mière publication, en 18i7, du D' Sulfrian. La seconde, bien moins
longue, est par contre, beaucoup plus riche en travaux importants,
dus pour la plus grande part, à cet entomologiste si distingué, qui a
consacré tous ses loisirs, toute son inteUigence à l'étude des Crypto-
céphalides. Grâce à sa persévérance, jointe à une perspicacité hors
ligne, ce groupe est aujourd'hui l'un des mieux connus, non-seule-
ment au point de vue du nombre des espèces, mais encore de la dis-
position systématique.
Linné a placé dans la troisième division de son genre Chrysomela
les quelques tjq)es européens qu'il avait appris à connaître, et c'est
à Geoffroy que revient l'honneur d'avoir introduit dans la science le
nom de Cryptocephalus, qui a été adopté par tous les entomologistes.
Fabricius, Kugelan, lUiger ont successivement enrichi cette coupe
générique; Olivier, dans son dernier ouvrage, le tome Vi de l'Ento-
mologie, en soumet les types à de nouvelles recherches et par la
description de six formes inédites, porte à 46, dont 44 Cryptocephalus
et 2 Pachybrachys, le nombre des espèces connues à son époque.
«
160 rHYIOPHAOES.
C'est le dernier auteur qui se soit occupé du genre dans son ensemble;
les entomologistes qui l'ont suivi, ont pu faire connaître un nombre
assez considérable d'espèces restées inconnues, mais aucun n"a tenté
de soumettre à un examen critique toutes ces nouvelles acquisitions.
Ce travail fat entrepris, vers l'année 1817, par le D'' SufFrian, et la
manière dont il fut conduit, attira immédiatement à son auteur la
considération des entomologistes contemporains; le D'' SufFrian suit
les principes de Tancienn-e école, des Fabricius, des lUiger, etc.; il
n'aime pas à innover, il procède avec une sage lenteur, il ne se décide
pas à la légère, et préfère réserver son opinion dans un cas douteux
que d'adopter un parti sans parfaite connaissance de cause. Ces qua-
lités solides ont conquis à M. Sutïrian l'estime de tous les entomolo-
gistes; chacun a voulu l'aider pour sa part dans le grand travail qu'il
a entrepris et de très-riches matériaux ont été mis à sa disposition;
toutes les grandes collections lui ont été communiquées. Dans ces
conditions, il a inauguré ses recherches par l'étude des Cryptocéphalides
européens, il a pu en doubler presque le nombre, tracer les carac-
tères du genre Pachybrachys indiqué par M. Chevrolat et créer le
genre Stylosomtjs (1). 11 a successivement travaillé avec un égal suc-
cès les espèces de l'Amérique du Nord (1832), celles de l'Asie (1854)
et de rAfrique (1857), celles de l'Australie (18o9) et celles de l'Amé-
rique méridionale (1863-66). Enfin, comme couronnement à ces tra-
vaux monographiques, M. Sufirian entreprend en ce moment la
division cl la disposition systématique des groupes et des genres de
la tribu entière et il se propose de compléter cette exposition par des
tableaux analytiques qui faciliteront beaucoup la détermination des
espèces si nombreuses de ce groupe.
M. SufFrian a eu l'extrême obligeance de me communiquer le résultat
de ses dernières recherches : une division des Cryptocéphalides en
cinq groupes, une disposition méthodique des genres avec leurs ca-
ractères principaux, et le nombre exact des espèces de chacun d'eux,
espèces qui se trouvent déjà publiées dans ses différents mémoires ou
qui figurent dans sa collection et seront décrites dans un avenir rap-
proché (2). Ces renseignements, je me plais à le reconnaître, m'ont
(1) LiniicTa entomologica, t. II, t. Ill, etc.
(2) Les exigences de la classification m'ont obligé de modifier l'ordre des
genres que le D' Suffi ian m'avait exposé dans ^es lettres; comme la tribu ac-
tuelle vient immédiatement avant celle des Clilamydes, j'ai cru devoir terminer
par les Chlamydicadmus comme forme de transition.
M. SutlVian m'avait aussi communiqué un projet de division supérieure à
celle qui partage la tribu en cinq groupes : Une I'» Section qualifiée Cryptôce-
plwli gemini renferme les Monachiiles, les Cryptocéplialides; la 1I« Section^
Cryptocephali Spurii, est formée des Achœuopides, des Pachybracbides; enfin,
la III" Section, Cryptocephali adsciti, est consliluéc par les Stylosomides. Cette
division m'a paru superflue, les Cryptocéphalides forment un ensemble si ho-
CRYPTOCÉPHALIDES. 161
été de la plus grande utilité, et si les Cryptocéphalides sont mieux
connus au point de vue systématique, que d'autres groupes de Phy-
tophages, c'est que grâce à l'ohligoance de M. Suffrian, le lecteur peut
dès maintenant profiter et de son expérience et de ses longues études
sur ces coléoptères.
Parmi les puhlications faites encore dans cette seconde période, il
faut signaler la tentative de M. Saunders pour diviser les Cryptocé-
phalides de la Nouvelle-Hollande ; difTérents mémoires insérés dans
les Transactions de la Société entomologique de Londres traitent de
cet objet (1). Quant aux autres travaux des entomologistes modernes,
ils contiennent la description d'espèces plus ou moins nombreuses ou
la création de nouvelles coupes génériques. Quant aux premières,
elles se trouvent inscrites dans l'excellent Catalogue que publient en
ce moment MM. Harold et Gemminger. Les seconds ne sont pas bien
multipliés. Dans une étude sur les Cryptocéphalides de l'Amérique
du Nord, Haldeman (2) a caractérisé deux genres : Griburius et Bas-
SAREus; le premier de ces noms, que les règles de la nomenclature
ne permettent pas d'adopter, correspond au genre Scolochrus de
Suffrian ; l'autre rentre dans le genre Cryptocephaliis du même en-
tomologiste. Stâl (3) a donné également les diagnoses de deux genres
nouveaux, Mylassa et Mecostethus, qui tous deux font partie du
même genre Cryptocephalus ; Mylassa compose le premier groupe
du travail de M. Suffrian sur les Cryptocéphalides de l'Amérique du
Sud (4); l'autre constitue le seizième groupe de ce même ouvrage (3).
La dernière coupe générique que nous ayons à mentionner est due
au D' Baly (6), elle est désignée sous le nom de Bucharis et sera
décrite ci-après.
Comme nous l'avons dit incidemment, la Tribu des Cryptocépha-
lides se divise en cinq groupes qu'un petit nombre de caractères mis
en relief, permettront de distinguer.
L Ecusson invisible. — Yeux subentiers. L Stylosomites.
IL Ecusson apparent. — Yeux échancrés,
A. Pronotum à bord postérieur marginé, simple,
ses angles obtus.
mogèue, que ces qualifications latines ne me semblent pas applicables dans Ift
cas actuel.
(1) Saonders, Trans. ent. Soc. of Loudon, t. IV, 1845-1817, p. 141, 197, 268,
293.
(2) Haldeman, Journ. Acad. N. Scient. Pliil. N. S. 1849, p. 24S.
(3) Siàt,, Ofv. of Kongl. V. Akacl. Forh. 1855, p. 60, 61.
(4) StJFFRïAN, Linn. entom. XV, p. 175.
(3) Sdffrian, — — XV, p. 328.
(6) Baly, Phytoph. Malay. p. 61.
Coléoptères. Tome X. H
162 PHYTOPHAGES.
B. Antennes allongées, filiformes. II. Pachybrachites.
B'. — courtes, claviformes. III. Achaenopites.
A'. Pronoliim à bord postérieur non marginé, den-
ticulé, ses angles aigus.
C. Antennes courtes, claviformes. IV. Monachites.
C. — allongées, filiformes. V. Cryptocéphautes.
Groupe I. Styloiomltes.
Ecusson invisible. — Yeux presque entiers.
Comme ce premier groupe ne renferme que le seul genre Sttlo-
SOMUS, peu riche en espèces, il est inutile d'exposer ses caractères qui
trouveront mieux leur place dans la diagnose générique ci-après. Il
suffit de faire remarquer que le bord postérieur du pronotum relevé
en carène et appliqué étroitement contre la carène analogue qui sur-
monte la base des élytres, permet de reconnaître à la première vue
ces petits Cryptocéphalides. Ils ressemblent dans leur forme générale
à de petites Clytra, mais par leur structure, ils sont beaucoup plus
rapprochés des Pachybrachites.
Un seul genre : Stylosomus.
STTLOSOMUS.
SoFFRiAN, Linn. entom. III, p. 146.
Tête large, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos-
térieur des yeux ; épistome confondu avec le front, tronqué carrément
en avant; labre rétréci vers son bord antérieur, émarginé; dernier
article des palpes maxillaires à peu près aussi long que le précédent,
brusquement aminci vers le bout. — Yeux brièvement ovalaires,
presque arrondis, subhémisphériques, très-légèrement sinués, non
échancrés à leur bord interne. — Antennes courtes, \ article subcla-
viforme, 2 ovalaire-oblong, un peu moins long et un peu moins gros
que le précédent, 3-b obconiques, très-grêles, pas plus allongés que
2, les six derniers dilatés, triangulaires, subcomprimés, à peu près
aussi larges que longs. — Prothorax court, subcylindrique, bords la-
téraux très-finement margiués, droits, bord postérieur fortement re-
levé en carène subangulcuse dans son milieu, avec ses angles obtus
à pointe marquée; à surface convexe transversalement avec un large
sillon le long de la base. — Ecusson invisible.— Elytres cylindriques,
subélargies en arrière, à base fortement carénée, arrondies simulta-
nément en arrière et cachant la plus grande partie du pygidium; à
surface couverte de quelques poils épars et do points profonds dis-
posés en séries ou bien sans ordre; épaules assez saillantes; lobes
épipleuraux faiblement marqués. — Prosternum plan, assez large.
PACHYBRACHITES. 163
tronqué -carrément en arrière, avec les angles marqués sans être sail-
lants; mésosternum plus étroit, oblong; parapleures métathoraciques
un peu élargies à l'extrémité. — Abdomen assez ample, les 2" et 3^
arceaux à peine rétrécis sur la ligne médiane, le 4« de moitié moins
large au milieu que sur les côtés, — Pattes assez longues, grêles;
jambes antérieures arquées en dedans; tarses très-grêles, 1 et 2 ar-
ticles semblables, 3 bilobé, de moitié moins long que chacun des
précédents, article onguéal très-allongé, engagé entre les lobes du
3^ pour le quart seulement de sa longueur ; crochets simples.
Les caractères sexuels n'offrent aucune particularité à mentionner,
le dernier segment abdominal est simple chez le mâle, muni d'une
fossette chez la femelle. Les états primitifs ainsi que le genre de vie
des espèces sont encore inconnus. Elles appartiennent à la Faune
circum-méditerranéenne, et se rencontrent dans les diverses contrées
de l'Europe, en Mésopotamie et en Egypte. D'après une récente com-
munication du D' SuffriaUj elles seraient actuellement au nombre
de huit.
Groupe II. Paohybrachites.
Tête médiocre, assez souvent un peu visible d'en haut. — Yeux
grands, souvent prolongés intérieurement, parfois presque contigus
sur la ligne médiane du front, distinctement écbancrés à leur bord
interne, rarement sinués. — Anteimes longues et filiformes. — Pro-
thorax subcylindrique, convexe transversalement, sans renflement
très-marqué sur le disque, à bord postérieur marginé, simple, «avec
des angles latéraux obtus et un lobe médian très-court, très-large
et arrondi. — Ecusson variable, le plus souvent relevé en arrière. —
Elytres oblongues, subcylindriques. — Prosternum moins large que
dans les groupes précédents, à surface rarement plane, le plus sou-
vent ornée de carinules ou de sillons longitudinaux.
La forme du corps de ces insectes est plus cylindrique que dans
les groupes suivants, très-obtuse en avant et en arrière. Les antennes
et le bord postérieur du pronotum les caractérisent suffisaimnent ; les
parties supérieures, ou plutôt le prothorax est moins étroitement uni
à la base des élytres, et cette disposition, ainsi que nous l'avons vu
dans les généralités de la tribu, permet des mouvements étendus en
divers sens.
Huit genres, assez riches eu espèces, composent ce groupe :
L Prosternum relevé en carène Jongitudinale sur la ligne
médiane.
A. Carène médiane très-saillante, comprimée latérale-
ment. Sternoglossus.
A'. Carène médiane faible, accompagnée de deux gout-
tières latérales.
164 JPHYTOPHAGES.
B. Ycul riistinctsraent échancrés au bord interne. Mastacanthus.
B' — très-légèrement échancrés ou siniplement si-
nueux. Ambrotodes.
II. Prosternum plan ou creusé longitudinalcment sur la ligne
médiane.
C. Prosternuia plan en a\ant.
D. — déprimé transversalement en arrière. Scolochrus.
D'. — déprimé longitudinalcment eu arrière. Metallactus.
C. — creusé sur la ligne médiane sur toute sa
longueur.
E. Premier article des tarses aussi long que les 2 sui-
vants réunis. Acolastus.
E'. Premier article des tarses moins long que les 2 sui-
vants réunis.
F. Prosternum fortement rétréci entre les hanches, élargi
en arrière. Diandichus.
F'. Prosternum peu ou point rétréci entre les hanches,
infléchi en arrière. Pachybrachys.
MASTACANTHUS.
Suffrian, Linn. entom. VII, p. 13S.
Tête légèrement convexe; épistome confondu avec le front; dernier
article des palpes maxillaires plus long, plus grêle et plus atténué
que dans les autres genres. — Yeux courts et larges, partagés en
deux portions très-inégales par une profonde échancrure. — Antennes
très-longues et grêles, 2* article obconique. — Prothorax très-court,
élargi vers la base avec des impressions obliques profondes. — Ecus-
son plus long que large, déprimé vers la base, à sommet à peine
marqué. — Elytres oblungues, un peu élargies en arrière, à base
fortement carénée, saillies humérales très-marquées, lobes épipleuraux
larges; à surface striée-pouctuée. — Prosternum médiocrement large,
offrant deux gouttières, plus profondes eu arrière et un renflement
assez marqué sur la ligne médiane, terminé en arrière par une saillie
subaiguë ; mésoirternum concave en avant. — Pattes courtes, cuisses
antérieures plus épaisses que les autres, les jambes de la môme paire
légèrement courbées.
Une seule espèce de Cuba constitue ce genre; le sexe mâle est resté
inconnu jusqu'à ce jour. La forme du prosternum est caractéristique.
STERNOGLOSSUS.
SuFFRiAN, Linn. entom. XVI, p. 378.
Caractères généraux des Scolochrus, distinct par la conformation
du prosternum. Celui-ci est un peu plus long que large, sa surface
PACHTBRA.CHITES. 165
est déprimée vis-à-vis des hanches, tandis que du milieu s'élève une
saillie qui se prolonge en arrière en carène tranchante jusqu'à l'ex-
trême limite du prosternum; celle-ci s'avance en angle obtus jusque
sur le mésosternum qu'elle recouvre en grande partie.
Une modification aussi importante du prosternum ne permet pas
de confondre, avec les Scolochrus, les espèces qui la présentent, quoi-
que la similitude soit très-grande dans le reste de leur organisation.
Noos remarquerons cependant que cette coupe générique est encore
incomplète, en ce sens que le sexe femelle seul est connu ; le sexe
mâle, ni de l'une, ni de l'autre espèce, n'a encore été découvert. La
première est originaire du Brésil, la seconde de la Guyane.
DIANDICHUS, SuFFRUN (M. S.).
Tête petite, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, front légèrem.ent convexe; labre assez grand, distinctement
échancré à son bord libre. — Yeux assez gros, convexes, fortement
granulés, triangulairement sinués au bord interne. — Antennes un
peu plus longues que la moitié du corps, i article renflé ovalaire, 2
oblong, 3-6 cylindriques, grêles, les derniers triangulaires allongés,
un peu élargis et comprimés. — Prothorax très-court, à surface pré-
sentant deux larges dépressions dirigées des angles latéraux antérieurs
vers l'écusson, bords latéraux subarrondis, le postérieur légèrement
relevé , très-largement arrondi , sans lobe médian marqué. — Ecus-
son allongé, trois fois aussi long que large à sa basé, relevé en ar-
rière, un peu atténué, arrondi et saillant au-dessous de la surface
des élytres. — Elytres amples, oblongues, recouvrant presque com-
plètement l'abdomen, base un peu élevée, avec les épaules très-sail-
lantes, à surface régulièrement convexe, finement chagrinée et poin-
tillée confusément. — Prosternum court, à bord antérieur échancré,
non réfléchi, à surface subconcave longitudinalement, rétrécie entre
les hanches, un peu dilatée en arrière de celles-ci et abaissée. — Ab-
domen à i arceau très-grand. — Pattes faibles, grêles, cuisses un peu
renflées dans leur milieu, tarses postérieurs à premier article aussi
long que les deux suivants réunis.
Ce genre, encore inédit, a été créé par le D"" SufFrian pour un petit
insecte originaire de l'Australie, et faisant partie de la collection du
comte de Castelnau. Il mesure 3 millimètres de longueur, et res-
semble à un petit Malachius, ses élytres étant verdâtres et son pro-
notum rougeàlre; la plus grande partie de l'abdomen est d'un jaune
très-pâle, presque blanc. M. Suffrian lui a imposé le nom d'ANAUS ;
les deux exemplaires que j'ai trouvés dans la collection du comte de
Castelnau se ressemblaient en tous, points et m'ont paru être du sexe
femelle.
Au point de vue générique, ce genre est bien caractérisé par la
166 PHYTOPHAGES.
forme du corselet assez convexe sur le disque, et déprimé sur les an-
gles antérieurs, par l'ampleur de ses élytres et la forme du pro-
sternum.
SCOLOCHRUS.
Haldeman, Suffrian, Linn. entom. VII, p. 104 (1).
Tête forte, plane, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au
bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, rare-
ment séparé par un sillon, triangulairement échancré en avant; labre
assez grand, subémarginé. — Yeux développés, peu convexes, par-
fois rapprochés vers la ligne médiane et presque contigus chez les
mâles, inégalement partagés en deux parties par des canthus assez
grands et à, sommet obtus. — Antennes en général plus courtes que
la moitié du corps, 1 article épaissi, ovalaire, 2 oblong, renflé dans
son milieu, 3-5 filiformes, 6-11 légèrement comprimés et élargis. —
Prothorax court, convexe transversalement, rétréci en avant avec les
angles très-infléchis, tous les bords marginés, les latéraux plus large-
ment, le postérieur coupé plus ou moins droit de chaque côté avec
un lobe médian court, très-large, arrondi. — Ecusson assez grand,
divisé en deux parties, l'antérieure plus grande, trapézoïdale, relevée en
arrière; la postérieure très-courte, triangulaire, en pointe obtuse et
fortement infléchie en bas. — Elytres subcylindriques, allongées, à
base subcarénée, épaules peu saillantes, lobes épipleuraux assez mar-
qués, largement arrondis, à surface ponctuée-striée. — Prosternum à
bord antérieur échancré, non réfléchi, à surface un peu plus longue
que large, plane ou subconvexe, parfois ornée de carinules parallè-
les, terminé en arrière des hanches par un prolongement arrondi-
obtus, cachant la moitié du mésosternum et souvent impressionné
tranversalement ; mésosternum assez large entre les hanches moyen-
nes; parapleures métathoraciques larges, atténuées de la base à l'ex-
trémité. — Abdomen assez développé, tous les segments visibles.
— Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, surtout les antérieures,
jambes assez longues, légèrement arquées, tarses à 1 article oblong,
2 court, 3 fortement bilobé, article onguéal inclus dans le précédent
sur la nvoitié de sa longueur, armé de crochets simples.
Un ensemble de caractères tenant en même temps des Cryptoce-
PHALL'S et des Pachybrachys, indique clairement que le type actuel
forme un chaînon entre ces deux groupes : il se rapproche des pre-
miers par son corps oblong et massif, par ses téguments supérieurs
glabres, brillants, ornés de couleurs vives. Au contraire, il rappelle
les Pachybrachys par son corps subdéprimé, par son pronotum large,
obliquement impressionné de chaque côté vers la base, dépourvu à
(1) Syii. Gribdrihs, Haldem. Journ. Ac. N. Se. Phil. 1849, p. 243.
PACHTBRACHITES. 167
son bord postérieur de lobes bien distincts, enfin par ses pattes anté-
rieures plus développées que les autres.
Les caractères sexuels mâles sont plus accentués dans ce genre que
dans les autres : le corps est plus grêle, les antennes sont plus lon-
gues, plus épaisses, les pattes antérieures plus fortes, les yeux sont
plus grands et parfois se touchent presque sur la ligne médiane; l'ab-
sence de fossette sur le dernier segment abdominal se remarque ici
comme ailleurs.
A propos de ce genre, le D'" Sufifrian fait remarquer que le déve-
loppement des pattes antérieures est en corrélation avec celui du
prothorax, et que, selon toute probabilité, l'absence de lobe au bord
postérieur du pronotum, et la forme tronquée carrément de ce mince
bord, sont en rapport avec la mobilité dont jouit cet organe pendant
la vie de l'insecte.
Sans être tout-à-fait inconnu dans les contrées méridionales des
Etats-Unis, ce genre a déjà de nombreux représentants dans l'Amé-
rique centrale et notamment au Mexique; il prend son plus grand
développement dans l'Amérique méridionale. D'après une récente
communication du D"" Suffrian, le nombre des espèces ne serait pas
bien éloigné de 140 (1).
METALLACTUS.
Suffrian, Linn. entom. XVÏ, p. 248.
Yeux échancrés. — Parties supérieures du corps lâchement unies
et jouissant d'une certaine mobilité. — Prosternum plus long que
large, plan en avant, légèrement creusé en gouttière en arrière par la
saillie cariniforme des bords latéraux, terminé par un prolongement
arrondi, à bord antérieur échancré, non réfléchi. — Ecusson visible.
Par ces caractères, on reconnaît que ce type est intermédiaire entre
lesScoLOCHRus et les Pachybrachts, qu'il se rapproche tantôt des
premiers et tantôt des seconds, sans qu'il soit possible de le confondre
ni avec les uns ni avec les autres, à moins que de détruire l'homo-
généité de chacune de ces formes. Le D"" Suffrian, d'ailleurs si pru-
dent et si réservé dans la création des coupes génériques, a cepen-
dant cru devoir laisser subsister ce genre Metallactus, quoiqu'il eût
cherché en vain à lui assigner des caractères positifs. Nous acceptons
les choses telles qu'il les a établies , en formant des vœux pour que
(1) La singulière idée de Haldeman de latiniser le nom français de Gri-
bouri, rappelle trop les plaisantes critiques du poète MoliôrC;, à propos du latin
de cuisine employé par les médicastres de sou temps. La science est plus sé-
rieuse et ne peut tolérer ces écarts. Il est préférable, lorsqu'on ne peut mieux,
de donner des noms sans signification aucuue, que d'en créer qui provoquent
le sourire.
1 68 PHYTOPHAGES.
ses études nouvelles soient couronnées de succès dans le grand travail
de révision dont il s'occupe en ce moment.
Quoi qu'il en soit, les 70 espèces connues sont réparties par le
D'' Suffrian en 11 groupes différents, groupes où la forme générale du
corps, celle du pronotum et la coloration jouent le rôle principal. Ces
espèces habitent pour la plupart les diverses contrées du Brésil.
ACOLASTUS.
Gerstaecker, Monats. der Ak. d. Wissens. zù Berlin, 1853, p. 636 (1).
Tête forte, déprimée, avec une impression transversale. — Yeux
ovalaires, assez développés, légèrement échancrés. — Antennes fili-
formes, un peu épaissies vers l'extrémité, courtes et ne mesurant pas
la moitié de la longueur du corps. — Prothorax court, un peu con-
vexe transversalement en arrière du milieu, angles antérieurs forte-
ment intléchis, les postérieurs largement arrondis; bords latéraux
marginés, le postérieur échancré, de chaque côté, avec un lobe mé-
dian prononcé. — Ecusson non relevé en arrière, très-large à la base,
tantôt court et arrondi au sommet, tantôt aigu et de forme spéciale.
— Elytres subcylindriques, oblongues, semblables à celles des Pachy-
BRACHYS. — Prosternum étroit, creusé en gouttière sur la ligne mé-
diane, profonde entre les hanches et s'effaçant peu à peu. en arrière.
— Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes grôlcs, les anté-
rieures arquées à la base, tarses étroits, '1 article presque aussi long
que les deux suivants réunis, article onguéal engagé entre les lobes
du 3® pour la moitié de sa longueur.
Ce genre ne renferme que A espèces répandues sur la côte orien-
tale de l'Afrique, depuis le Mozambique jusqu'à la Cafrerie. L'auteur
du genre, le Prof. Gerstaecker, n'a connu qu'une seule espèce, 1'^. cal-
losus, et précisément ce type présente un écusson de forme spéciale.
Cet organe, comme dans beaucoup d'autres genres, est divisé en deux
parties; mais ici la partie postérieure, au lieu d'être réduite et inflé-
chie en arrière, est assez grande, large, à sommet aiga et séparée de
la partie antérieure par une impression transversale peu profonde, ce
qui donne à l'organe, considéré dans son ensemble, un aspect ondulé.
A part cette particularité, le genre parait assez homogène.
PACHYBRACHYS.
Chevr. Suffrian, Linn. entom. III, p. 111.
Tête médiocre, plane, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au
bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé,
ainsi que le labre, à son bord Ubre ; dernier article des palpes maxil-
(1) Suffrian, Linn. entom. t. XI, p. 237.
PACHYBRACHITES. 169
laires aussi long que le précédent, acumiué. — Yeux fortement sé-
parés l'un de l'autre, réniformes, médiocrement échancrés au bord
interne. — Antennes filiformes, grêles, mesurant la moitié de la lon-
gueur totale, 1 article renflé, assez long, 2 subglobuleux, 3-5 grêles,
allongés, 6-11 également allongés, subcompriraés, un peu dilatés. —
Prothorax deux fois aussi large que long, convexe transversalement,
les angles antérieurs droits et très-infléchis, les postérieurs obtus; tous
les bords plus ou moins distinctement marginés, le postérieur échan-
cré de chaque côté, avec un lobe médian très-court, très-obtus, à
peine indiqué. — Ecusson divisé en deux parties, l'une antérieure en
trapèze, l'autre postérieure en triangle à sommet aigu, séparée de la
1" par une carène et fortement abaissée en arrière. — Elytres cylin-
driques, oblongues, un peu déprimées, à bord caréné vers la base et
autour de Técusson, épaules assez saillantes, lobes épipleuraux peu
marqués et arrondis, à surface confusément ponctuée, quelque-
fois- des indices de séries de points. — Prosternum à bord antérieur
réfléchi et subéchancré au milieu, à surface creusée en gouttière sur
la ligne médiane, terminée postérieurement par un prolongement
triangulaire obtus, infléchi en arrière des hanches antérieures ; mé-
sosternum plus long que large entre les pattes moyennes; parapleures
métathoraciques à bords subparallèles. — Pattes médiocres, diminuant
peu à peu de longueur et de largeur, des antérieures aux postérieures;
tarses allongés, 1 article triangulaire, 2 de même forme, un peu plus
court, 3 fortement bilobé, article onguéal engagé entre les lobes du
précédent pour la moitié de sa longueur, armé de crochets simples.
La forme cylindrique-linéaire, obtuse aux deux bouts de ces in-
sectes, est bien connue. Comme d'ordinaire, les différences sexuelles
siègent au dernier segment abdominal, une dépression transversale,
brillante, caractérise le mâle; une fossette arrondie, plus ou moins
profonde, se rencontre toujours chez la femelle. La couleur générale
est très-variable, noire, brune, jaune, rarement métallique, souvent
avec les nuances foncées, des taches d'un jaune vif, petites et en nom-
bre parfois considérable; la base des antennes est toujours de cette
dernière couleur, souvent aussi les pattes en totalité ou en partie. La
ponctuation des élytres, forte à la base, plus superficielle vers l'ex-
trémité, est confuse dans les espèces unicolores et présente des points
sériés lorsque les élytres sont ornées de taches jaunes. On remarque
encore que ces taches sont plus saillantes, comme vernissées et, en
général, exemptes de points.
Ce genre a des représentants sur toute la surface du globe. Actuel-
lement, l'Europe en compte au moins 25, plus spécialement répandus
dans les contrées limitrophes de la Méditerranée. L'Amérique du Nord
est de beaucoup la plus riche et a fourni une soixantaine de types dif-
férents. L'Amérique du Sud n'est guère moins bien partagée, 47 à
50 espèces en ont été rapportées, L'Asie n'a que 13 Pachybrachys, et
170 PHYTOPHAGES.
tous paraissent avoir été découverts dans les régions occidentales de
cette partie du monde. Jusqu'à présent, une seule espèce de l'Austra-
lie a été décrite, une seule du continent africain, de l'Egypte. En
résumé, ce genre présente son plus grand développement dans le Nou-
veau-Monde, il est assez nombreux encore dans les contrées méditer-
ranéennes de l'Europe et les provinces limitrophes de l'Asie. Cette
distribution géographique porte sur les 150 espèces environ décrites
actuellement. D'après une communication manuscrite, le D^ Suffrian
porte le nombre des types en collection à 170 à peu près.
AMBROTODES.
SoFFRUN, Linn. entomol. XVI, p. 469.
Tète médiocre, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, subélargi en
avant; labre un peu transversal, profondément ém.arginé. — Yeux
brièvement ovalaires, assez convexes, non échancrés au bord interne,
simplement sinués. — Antennes grêles, mesurant plus de la moitié
de la longueur du corps, article 1 très-gros, oblongj 2 subglobuleux,
3-6 plus ou moins grêles et allongés, 7-11 très-légèrement comprimés
et subdilatés. — Prothorax du double plus large que long, convexe
transversalement et un peu bombé sur le disque, angles antérieurs
un peu saillants, les postérieurs droits à pointe mousse, bords latéraux
largement marginés, le postérieur échancré en arc de chaque côté,
avec un lobe médian assez prononcé, obtus, impressionné à sa
surface. — Ecusson divisé en deux parties, l'antérieure subquadnan-
gulaire, très-fortement relevée, impressionnée à la base, la postérieure
brièvement triangulaire, très-déclive en arrière, séparée de la pre-
mière par une carène saillante. — Elytres allongées, trois fois aussi
longues que le corselet, très-peu élargies en arrière, arrondies simul-
tanément et cachant la plus grande partie du pygidiura, épaules à
peine saillantes, lobes épipleuraux peu marqués et arrondis ; à sur-
face fortement et confusément ponctuée avec quelques vestiges de
stries ponctuées. — Prosteruum plus long que large, terminé en ar-
rière par une saillie triangulaire à angles assez marqués, à surface
convexe sur la ligne médiane et creusée en gouttière de chaque côté ;
mésosternum concave et plus long que large entre les hanches
moyennes; parapleures métathoraciques, atténuées de la base à l'ex-
trémité qui est arrondie et à surface légèrement concave. — Pattes
médiocres, grêles, cuisses un peu renflées, jambes droites, à peine
épaissies, les antérieures plus longues que la cuisse correspondante,
tarses assez allongés, peu élargis.
Le genre actuel paraît, jusqu'à maintenant, propre au ChiU, il ne
renferme que trois espèces. La forme des yeux qui sont, toute pro-
ACHAENOPITES. 171
portion gardée, très-convexes pour la tribu actuelle et simplement
sinueux à leur bord interne, les caractérise suffisamment.
Grodpe III. Aohaenopîtes.
Yeux émarginés. — Antennes courtes, subclaviformes. — Prothorax
à bord postérieur marginé, non denticulé, avec les angles latéraux
obtus, son lobe médian tronqué.
Cette tribu ne renferme qu'un seul genre et ce genre qu'une seule
espèce. La diagnose tracée ci-dessus suffit pour montrer que ce genre
doit former le type d'une tribu et qu'il constitue une forme de passage.
Un seul genre : Achaenops.
ACHAENOPS. *
SuFFRiAN, Linn. entotn. XI, p. 234.
Tête large et plane; épistome court, fortement rétréci avec une
dépression transversale. — Yeux largement séparés l'un de l'autre,
courts, ovalaires, très-faiblement échancrés. — Antennes mesurant
la moitié de la longueur du corps, les 2 premiers articles fortement
renflés, 3-5 obconiques, 6-11 formant une massue allongée, faible-
ment en scie, peu distincte. — Prothorax court et large, peu convexe
transversalement, très-rétré,ci en avant; angles postérieurs obtus, non
prolongés; bord postérieur ondulé, non denté, à lobe médian court,
obtus, non relevé en arrière. — Ecusson triangulaire, à sommet obtus,
peu relevé, sans fossette basilaire. — Elytres ovalaires, un peu dilatées
aux épaules et arrondies en arrière, cachant une partie du pygidium,
épaules et lobes épipleuraux peu marqués, à surface peu convexe,
ponctuée-striée. — Prosternum plus long que large, plane, élargi en
arrière et terminé par une saillie arrondie avec les angles latéraux
effacés. — Pattes courtes; cuisses peu épaissies; jambes antérieures
un peu courbées; tarses courts et larges, 3® article très-large, article
onguéal presque entièrement engagé entre les lobes du précédent.
Le type unique de ce genre est originaire du Cap de Bonne-Espé-
rance, c'est un petit insecte rougeâtre nuancé de noir, mesurant à
peine une demi-ligne. Au point de vue générique, il se rapproche
par sa forme courte et globuleuse, des Monachus, des Coenobius;
tandis que par ses yeux fortement distants et faiblement éraarginés,
il rappelle les Stylosomus. Eu égard à cette organisation, on peut le
considérer comme une espèce intermédiaire entre les Cryptocéphalites
et les Pachybrachites.
172 PHYTOPHAGES.
Groupe IV. Monaohites.
Tête médiocre, très-souvent invisible d'en haut. — Yeux grands,
développés transversalement et parfois se touchant presque sur la
ligne médiane du front, toujours distinctement échancrés. — Antennes
relativement très-courtes, en général, atteignant à peine la base du
pronotum. — Celui-ci fortement rétréci en avant, moins convexe sur
le disque, à bord postérieur denticulé, largement échancré de chaque
côté, parfois bisinueux, lobe médian très-prononcé, acuminé, tron-
qué ou bifide; angles latéraux très-aigus, saillants en arrière et em-
brassant étroitement la base des élytres. — Ecusson moins développé,
souvent aigu en avant et obtus en arrière, en général peu ou point
relevé vers le sommet. — Elytres très-courtes, un peu dilatées aux
épaules, légèrement atténuées en arrière. — Prosternum plus déve-
Toppé que dans le groupe précédent, souvent plus large que long, à
surface plane on carénée ; parapleures métathoraciques courtes, ordi-
nairement un peu rétrécies dans leur milieu.
Le corps des Cryptocéphalides du groupe actuel affecte une forme
caractéristique : il est très-court, atténué en avant et en arrière, à
peu près également convexe à la face inférieure et à la face supé-
rieure; en un mot, ressemblant à celui des Histérides du genre
Saprinus. Le prothorax est intimement appliqué contre la base des
élytres et sa conformation lui permet tout au plus de légers mouve-
ments verticaux ; latéralement, la mobilité parait nulle. Du reste, la
forme des antennes les caractérise à la première vue.
Quoique médiocrement riche en espèces, c'est le groupe où les types
génériques sont les plus nombreux :
L Massue des antennes de 7 articles. Heptarthrius.
II. Missue de 6 articles.
A. Lobe médian du bord postérieur du pronotum tronqué.
B. Prosternum transversal, échancré en arc de cercle. Monachus.
B'. — oblong, tronqué carrément en arrière avec
les angles en pointe. Melixanthus.
A'. Lobe médian du bord postérieur du pronotum acu-
miné.
C. Prosternum plan, émarginé en arc en arrière. Cœnobms.
C — à surface carénée.
D. — bicaréné, biémarginé en arrière. Dioryctus.
D'. — caréné latéralement, tronqué en arrière. Atropiditis.
IIL Massue des antennes de 5 articles.
E. Lobe médian du bord postérieur du pronotum entier. Bucharis.
E'. — — _ _ _ bifide.
F. Prosternum oblong.
MONACHITES. 173
G. Bord postérieur du prosternum émarginé en arc de
cercle. Prasonotus.
G'. Bord postérieur du prosternum échancré Iriangulaire-
ment. Pleomorphus.
F'. Prosternum transversal.
H. Bord postérieur du prosternum tronqué carrément. Scaphodius.
H\ — — — échaucré en arc.
I. Massue des antennes lâche. Elaphodes.
r. — — serrée. Diiropidus.
HEPTARTHRIUS.
ScFFRiAN, Linn. entom. XVI, p. 2.
Tête déprimée, épistome distinct, bien limité, dernier article des
palpes maxillaires très-long, atténué vers l'extrémité. — Yeux assez
gros, largement et profondément échancrés, assez rapprochés l'un de
l'autre sur le vertex. — Antennes courtes, 1 article grêle et allongé,
les 3 suivants oblongs, glabres, le 4« le plus allongé, les 7 derniers
pubescents, les S-6-7 serrés, dilatés, un peu plus longs que larges,
8-11 plus grêles, lâchement unis entre eux. — Prothorax bombé en
avant, les angles antérieurs très-tombants, bord postérieur à lobe mé-
dian à peine émarginé, denticulé, les dentelures égales entre elles,
les extrêmes seules saillantes. — Ecusson en triangle équilatéral, un
peu tronqué au sommet, — Elytres convexes derrière i'écusson, dé-
clives vers l'extrémité d'une manière graduelle, très-brusquement sur
les côtés. — Prosternum à bord antérieur un peu réfléchi , plus long
que large, à surface creusée sur la ligne médiane, échancfé triangu-
lairement au bord postérieur, avec les angles saillants de chaque côté;
mésosternum en carré transversal. — Pattes allongées, assez grêles;
cuisses et jambes antérieures distinctem.eut plus longues et courbées,
les dernières subélargics jusque vers l'extrémité. — Crochets des
tarses munis d'une dent obtuse à la base.
L'espèce unique de ce genre ressemble à un grand Monachus; mais
il ne peut rentrer ni dans ce genre, ni dans aucun de ceux qui sui-
vent. Le développement des pattes antérieures rappelle certaines es-
pèces du genre Ditropidus ; les antennes ressemblent à celles des
Elaphodes et des Prasonotus, mais la rainure du prosternum le dis-
tingue aisément de ces divers types. Cet insecte a été rapporté du
Venezuela; il est noir avec quelques parties rougeâtres, et mesure
2 1/2 lignes de longueur. Le D'' Suffrian signale deux autres espèces
inédites des mêmes latitudes.
174 PHYTOPHAGES.
MONACHUS.
Chevr. Suffrun, Linn. entom. VI, p. 210 (1).
Tête assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, à front très-peu convexe; épistorae subquadrangulaire ;
labre court, subémarginé, organes buccaux normaux. — Yeux large-
ment séparés, à canthus médiocres, subtriangulaires, atteignant à
peu près la moitié du petit diamètre des yeux. — Antennes courtes,
à 1 article arqué, claviforme, les 4 suivants oblongs, grêles, les 6 der-
niers brusquement élargis et triangulaires, un peu plus longs que
larges. — Prothorax médiocre, convexe au miheu en avant, à bords
latéraux convergents, étroitement marginés, tous les angles aigus,
bord postérieur échancré en arc de cercle de chaque côté, avec un
lobe médian assez prononcé, coupé carrément ou subémarginé. —
Ecusson étroit, en triangle allongé, à sommet aigu et légèrement re-
levé. — Elytres convexes en arrière de l'écusson, à épaules saillantes,
arrondies isolément à l'extrémité et laissant le pygidium largement à
découvert; lobes épipleuraux assez prononcés et subanguleux en ar-
rière. — ProKternum plan, remarquablement court, une fois et demie
aussi large que long, à côtés subparallèles, bord antérieur marginé
et subréfléchi, le postérieur échancré en arc de cercle avec les angles
aigus et saillants; mésosternum en carré transversal; parapleures
métathoraciques médiocres, rétrécies de la base jusqu'au milieu de
leur longueur, parallèles dans la dernière moitié. — Pattes assez
courtes, cuisses un peu renflées, jambes droites, cuisses de la pre-
mière paire logées dans une excavation du prosternum et les jambes
un peu plus longues que les autres; tarses médiocres, 2<^ article petit,
article onguéal engagé entre les lobes du précédent dans les deux
tiers de sa longueur, terminé par des crochets épaissis à leur base et
munis d'une expansion carrée qui pourrait les faire paraître appeu-
diculés.
Les espèces qui forment ce genre sont de petite taille ; le corps est
assez convexe, rétréci en avant et en arrière, d'une couleur foncée,
bleuâtre avec ou sans taches rougeâtres. Ce type paraît constituer une
forme intermédiaire entre les Cryptocéphalides et les Chlamydes.
Dans les tomes XV et XVI de la Linnœa entomologica, le D'' Suffrian
décrit environ 80 types différents; la collection du comte Dejean en
renfermait J 3 seulement. On ne connaît rien de leurs mœurs , ni de
leurs états primitifs.
L'aire de distribution géographique des Monachus est extrêmement
étendue : des lacs du Canada au nord, elle s'étend jusqu'à Montevi-
(i) Chevrolat, Cat. Dej. 3« éd. p. 449.
MONACHITES. 175
deo et jusqu'au Chili; les types sont surtout nombreux au Brésil et
dans la Colombie, moins fréquents au Mexique et aux Etats-Unis, et
tout à fait étrangers aux Antilles. Le genre aurait même été retrouvé
dans l'Asie septentrionale, aux environs de Iakoutzk; mais cette dé-
couverte demande confirmation.
MELIXANTHUS.
S0FFRIAN, Linn. entom. IX, p. 8.
Tête large et déprimée, épistome court, distinct. — Yeux allongés,
médiocrement échancrés. — Antennes courtes, n'atteignant pas la
base du pronotum, 1 article grêle, claviforme, 2 ovale, les suivants
peu allongés, les 6 derniers brusquement dilatés, aussi larges que
longs. — Prothorax assez conveje, légèrement rétréci en avant, les
bords latéraux finement marginés, les angles postérieurs aigus, sail-
lants. — Ecusson en triangle allongé, à sommet légèrement relevé,
à base munie d'une petite fossette. — Elytres assez convexes à la base
et autour de l'écusson, déclives peu à peu en arrière, brusquement
sur les côtés, arrondies isolément à l'extrémité. — Prosternum plus
long que large, à bord antérieur distinctement réfléchi, le postérieur
coupé carrément avec ses angles saillants et aigus. — Pattes courtes
et robustes, jambes distinctement élargies et les antérieures arquées;
tarses courts, plus larges chez le mâle.
Ce genre a été fondé sur une seule espèce, originaire de Bornéo.
D'après une communication du D"" Suffrian, il s'est enrichi de deux,
peut-être de trois espèces des Indes orientales. Comme type géné-
rique, il se rapproche des Monachus, notamment par la forme des
antennes, et paraît former le passage de ce genre aux Cryptocepha-
LUS.
ATROPIDIUS, Suffrian (M. S.).
Tête assez large et déprimée, profondément engagée dans le pro-
thorax; épistome indistinct, labre transversal, entier; dernier article
des palpes maxillaires presque aussi long que les deux précédents
réunis, subatténué vers la pointe. — Yeux allongés, en grande partie
cachés par les bords du prothorax, à peine saillants, peu profondé-
ment échancrés à leur bord interne. — Antennes courtes, dépassant
peu la base du pronotum, 1 article claviforme, 2 ovalaire, 3-5 grêles,
oblongs, 6-11 triangulaires, un peu plus longs que larges, formant
une massue peu distincte. — Prothorax court, rétréci en avant, ré-
gulièrement convexe en travers, à bord postérieur bisinueux de
chaque côté, avec un lobe médian très-prononcé et en pointe à son
sommet. — Ecusson très-petit, punctiform.e, visible seulement par
l'écartement des élytres. — Celles-ci très-courtes, convexes sur le
176 PHYTOPHAGES.
disque, déclives peu à peu eu arrière et plus brusquement sur les
côtés, ponctuées-striées. — Prosternum transversal, plan, tronqué
carrément en arrière, muni de chaque côté d'une forte carène tran-
chante et continue jusqu'aux angles postérieurs; mésosternum en
carré transversal. — Abdomen normal. — Pattes courtes et robustes,
tarses assez dilatés, terminés par des crochets divergents et appendi-
culés à la base.
Parmi les genres dont les six derniers articles des antennes sont
dilatés, celui-ci se reconnaît facilement à son pronotum acuminé en
arrière et à son prosteromu bi-caréné latéralement. Le D^ SuflVian a
créé cette coupe pour une petite espèce originaire des Indes orien-
tales, longue d'une ligne à. peine, d'un fauve rougeàtre avec quelques
macules noires {A. improbus). La diagnose générique, comme celle
des genres Diandiciius et Scaphodius, a été tracée d'après des types
qu'il a bien voulu me communiquer.
DIORYCTUS.
SuFFRiAN, Linn. enlomol. XIV, p. 3.
Tète large et déprimée, profondément engagée dans le prothorax ;
épistome distinct; dernier article des palpes maxillaires du double
plus long que le précédent, atténué vers le bout et tronqué oblique-
ment. — Yeux très-allongés, échancrés jusqu'au miUeu de leur petit
diamètre. — Antennes courtes, dépassant peu la base du pronotum,
1 article subclaviforme, 2 subglobuleux, 3-5 obconiques, 6-M brus-
quement élargis en triangle, un peu moins larges que longs et for-
mant une massue peu distincte. — Prothorax convexe en avant, avec
les bords latéraux très-tombants en avant, bord postérieur à lobe pro-
longé, acuminé. — Ecusson très-petit, punctiforme, visible seule-
ment en écartant les élytres. — Celles-ci convexes sur le disque, dé-
clives peu à peu en arrière, brusquement sur les côtés, des lobes
épipleuraux très-saillants, tirés obliquement en arrière et anguleux. —
Prosternum de moitié moins long que large au bord antérieur, à sur-
face ornée de trois carènes longitudinales, terminées en arrière par
des angles saillants, de sorte que le bord postérieur paraît bi-échan-
cré; l'antérieur subémarginé dans son milieu; mésosternum trans-
versal.— Abdomen à 1 segment très-développé. — Pattes courtes et ro-
bustes, cuisses et jambes élargies à la paire pustérieure; les 3 premiers
articles des tarses munis en dessous d'une pubescence longue et épaisse.
Une seule espèce, originaire de l'île de Ceylan, compose le genre
actuel [D. porculus Suff.). Des caractères remarquables la distinguent
aisément au point de vue générique ; sa forme est courte et subglo-
buleuse, son pronotum fortement infléchi vers les angles antérieurs
rappelle celui des Liodes. Cependant sa structure intime la place évi-
MONACHITES. 177
demment dans le groupe des Monachites, où, par la petitesse de l'é-
cussorij par la forme du prosternum et celle du lobe du pronotum,
elle doit constituer une division spéciale.
COENOBIUS.
SuFFRUNj Linn. entom. XI, p. 61.
Tête large et déprimée, épistome confondu avec le front. — Yeux
grands, profondément échancrés, fortement granulés, presque con-
tigus l'un à l'autre au sommet du front. — Antennes courtes, article 4
ovalaire-oblong, 2 plus court, seul-ement un peu plus mince, 3-5 très-
grêles, les 6 derniers dilatés et formant une massue assez distincte.
— Prothorax rétréci en avant, peu convexe, tous les angles marqués,
bord pustérieur échancro, avec un lobe médian peu prononcé, à
sommet plus ou moins obtus ou aigu. — Ecusson à côtés parallèles
sur les deux tiers de la longueur, puis convergents vers le sommet
qui est légèrement relevé, une fossette basilaire oblongue. — Elytres
uu peu convexes autour de l'écusson, tombant brusquement sur les
côtés, très-peu vers l'extrémité postérieure; saillie humérale et lobes
épipleuraux très-marqués; à surface régulièrement ponctuée-striée,
parfois même des stries ponctuées. — Prosternum une fois et demie
plus large que long, un peu renflé à sou bord antérieur avec une
dépression marginale qui le fait paraître infléchi; bord postérieur
émarginé en arc de cercle avec des angles latéraux irès-saillants —
Pattes courtes, cuisses médiocrement renflées, jambes antérieures et
moyennes légèrement arquées; tarses à 3^ article profondément
échancré, article onguéal presque entièrement engagé dans le précé-
dent et terminé par des crochets dilatés-dentés à la base.
Les espèces de ce genre paraissent représenter en Afrique le type
américain des Monachus; elles s'en distinguent par la forme générale,
par celle du pronotum, de lécusson et surtout par la disposition des
yeux qui se touchent sur le vertex. Leur corps ne mesure pas plus
d'une ligue de longueur; il est largement elliptique, de couleur
noire ou rouge avec des dessins noirs, très-lisses et brillants, ce qui les
fait reconnaître de prime abord, vu que la plupart des Monachus ont
un aspect mat. Quatre types, originaires de la Cafrerie, sont décrits
dans le t. XI de la Linn. entom. ; une cinquième espèce a été décou-
verte depuis cette publication. (Sulfr.M. S.).
PRASONOTUS.
SuFFRiAN, Linn. entom. XIII, p. 10.
Tète assez large, à front légèrement convexe, engagée dans le pro-
thorax jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome séparé du front
Coléoptères. Tome X. 12
i78 PHYTOPHAGES.
par une strie arquée ; labre peu saillant, transversal ; dernier article
des pnlpes maxillaires de la longueur du précédent, atténué vers l'ex-
trémité. — Yeux courts et largos, subovalaires; émarginés en arc de
cercle. — Antennes grêles, n'atteignant paslabasedu pronotum, article 1
assez long, arqué, 2 subglobnleux, 3-6 oblongs, obconiques, 7-11 dilatés
et subconiprimés, l'angle antérieur externe assez saillant, plus longs
que larges et formant une massue très-lâche, dernier article subova-
laire, avec un article appendiculaire peu distinct. — Prothorax grand,
rétréci, et abaissé latéralement en avant, assez régulièrement convexe,
bords latéraux distinctement marginés, bord postérieur bisinué de
chaque côté, angles latéraux très-aigus, lobe médian tronqué et dis-
tinctement échancré au sommet. — Ecusson ovale-oblong, atténué aux
deux bouts, non relevé en arrière. — Elytres oblongues, à côtés sub-
parallèies, arrondies isolément en arrière, peu déhiscentes, laissant
le pygidium à découvert; épaules assez saillantes, lobes épipleuraux
très-marqués, subanguleux en arrière. — Prosternum plus long que
large, les bords latéraux un peu relevés en carènes, légèrement rap-
prochés en arrière, à bord postérieur fortement émarginé en arc avec
les angles latéraux très-saillants, à surface légèrement convexe; mé-
sosternum transversal, cintré; parapleures métathoraciques légère-
ment rétrécies dans leur milieu. — Abdomen à segments moyens dis-
tincts sur la ligne médiane. — Pattes courtes et robustes; cuisses
renflées; jambes un peu arquées; tarses très-courts; articles serrés,
plus larges que longs, densément pubescents en dessous, 3 triangu-
lairement échancré, article onguéal à peine saillant des lobes du pré-
cédent, crochets courts, épaissis à leur base.
Les espèces qui composent le genre actuel sont de taille moyenne,
d'une forme cylindrique allongée, deux fois aussi longs que larges,
d'un vert métallique avec certaines parties d'un rouge ferrugineux.
Toutes, au nombre de 5, appartieunent à l'Australie. Au point de vue
générique, ce type est bien distinct par ses antennes claviformes, à
massue de 5 articles, par le lobe du pronotum bifide, par son pro-
sternum, enfin par sa forme générale qui le fait reconnaître à première
vue parmi les autres genres australiens.
BUCHARIS.
Baly, Phytoph. Malayan. p. 61, pi. 3, fig. 6 (1).
Tète large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des
yeux; épistome indistinctement séparé du front; labre transversal,
(1) La fif^ure donnée par M. Baly ne rend pas exactement la forms de l'é-
cusson, celui-ci n'est jtas en pointe en arrière, mais largement Ironqué-ar-
rondi ; au moins, nous le voyous ainsi dans le B. Suffriani que le D' Baly a
eu l'obligeance de nous communiquer.
MONACHITES. * 179
court; dernier article des palpes maxillaires un peu plus long que
le précédent, atténué. — Yeux grands, faiblement émarginés en arc
de cercle. — Antennes grêles, n'atteignant pas la base du pronotum,
article 1 allongé, claviforrae, 2 oblong, renflé, 3-6 très-grêles, 7-H
dilatés, comprimés, en triangles plus longs que larges, formant une
massue lâche. — Prothorax grand, régulièrement convexe, bords la-
téraux presque droits, angles antérieurs droits, abaissés, bord posté-
rieur légèrement bisinué de chaque coté, le !o.be médian triangulaire,
très-saillant, à sommet légèrement tronqué et s'appuyaut sur Técusson.
— Celui-ci subarrondi, à sommet très-obtus ou tronqué arrondi, non
relevé. — Elytres formant par leur ensemble un carré atténué en
arrière, épaules assez saillantes et arrondies, lobes épipleuraux peu
saillants, anguleux en arrière, arrondies isolément à Textrémité,
laissant le pygidium à découvert, à surface Unement ponctuée-striée.
— Prosternum plan, en carré transversal, à bord postérieur très-légè-
rement émarginé avec les angles un peu saillants; mésosternum qua-
drangulaire transversal; parapleures métathoraciques rétrécies jus-
qu'au milieu de leur longueur, très-légèrement dilatées vers l'extrémité.
— Abdomen à 1 et 5 segments très-grands, les 3 intermédiaires visibles
sur les côtés, un seul au milieu. — Pattes médiocres, courtes, cuisses
assez renflées, jambes grêles, un peu élargies vers l'extrémité, tarses
faibles, terminés par des crochets dilatés à la base en une lamelle
quadrangulaire, avec l'angle antérieur subaigu.
Ce genre créé par le D"" Baly présente tous les caractères des Mona-
chiles, et le bord postérieur du prothorax non marginé, serrulé, avec
un lobe médian très-prononcé, et des angles latéraux aigus et em-
brassant la base des élytres. Par ses antennes claviformes, les 5 der-
niers articles étant dilatés, il est très-voisin des Prasonotus dont il se
distingue au premier coup d'oeil par le lobe médian du pronotum
tronqué et non biûde. Il ne renferme jusqu'à ce jour que deux petites
espèces originaires l'une de la Nouvelle-Guinée, l'autre de i'ile Âlorty.
SCAPHODIUS, SuFFiuAN (M. S.).
Tête grosse, plane, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord pos-
térieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé à son
bord libre ; labre court, entier; dernier article des palpes maxihaires
oblong, subacuminé. — Yeux petits, ovalaires, à peine sinués à leur
bord interne. — Antennes courtes, dépassant un peu la base du pro-
notum, article 4 très-gros, allongé, 2 subglobuleux, 3-6 grêles, sub-
cylindriques, 7-11 triangulaires, subdilaiés en dedans et un peu
comprimés. — Prothorax convexe transversalement, bords laîéraux
droits, l'antérieur coupé carrément, le postérieur bisinué de chaque
côté, les angles latéraux aigus et saillants, le lobe médian prononcé,
terminé par un sommet indistinctement bifide. — Ecusson puncti-
180 PHYTOPHAGES.
forme, plan, subarrondi. — Elytrcs courtes, ohlongues, arrondies iso-
lément à l'extrémité, marquées de profondes stries ponctuées; des
lobes épi pleuraux peu saillants et arrondis. — Prosternum transversal,
plan, à bord antérieur un peu réfléchi, à bord postérieur coupé carré-
ment avec les angles marqués. — Abdomen normal. — Pattes très-
courtes, tarses assez fortement dilatés, article onguéal peu saillant
au-delà des lobes du précédent, terminé par de petits crochets appen-
diculés à la base.
Le Scaphodius complus SfF., sur lequel nous avons tracé cette des-
cription, nous a été communiqué parle D' Suffrian ; c'est une très-belle
petite espèce, d'un jaune fauve, orné de macules plus obscures, vagues
et réunies en bandes irrégulières, transversales ; le corselet est très-
finement siriolé sur toute sa surface et permet de le reconnaître assez
facilement. U a été découvert dans la Nouvelle-Calédonie et pourrait
bien être le Cryploceplialus strialicollis de Montrouzier (Ann. Soc.
entora. de Fr. dSGl, V, p. 303) dont la description est insuffisante.
ELAPHODES.
ScFFRiAN, Linn. entomol. XIII, p. 16.
Tête assez large, plane, plus ou moins engagée dans le prothorax;
épistonie confondu avec le front; labre distinctement échancré. — Yeux
subovalaires, émarginés eja arc de cercle au bord interne. — Antennes
couries, mesurant à peine le quart de la longueur totale, 1 article
assez grand, claviforme, 2 très-court, 3-6 très-grèles, ob:ongs, les 5
derniers dilatés, triangulaires avec Tangle antérieur obtus, formant
une massue lâche, H le plus grand, ovalaire avec un article appen-
diculaire. — Prothorax réiréci en avant, légèrement convexe, bords
latéraux margiués, b'^rd antérieur plus ou moins avancé dans son
milieu, bord postérieur bisinué de chaque côté, avec un lobe méJiau
eu triangle peu prolongé et à sommet bifide, échani-ré. — Ecusson
cordiforme, à sommet ubti:;-, déprimé; à base très-rétrécie, engagée
dans l'échancrure du lobe médian du pronotum. — Elytres br èvt-
ment ovalaires, médiocreuient conve.xes, peu atténuées en arrière,
arrondies isolément,*à peine déhiscentes, laissant le pygidium à dé-
couvert, épaules peu inarquées, lobes épipleuraux légèrement sail-
lants, arrondis.— Prosternum un peu plus large que long, plan, bords
latéraux un peu rapprochés en arrière, se terminant par des angles
légèrement saillants par suite de l'échancrure en arc de cercle du
bord postérieur, mésosternum transversal, court, parapleures méta-
thoracifjues, un peu dilatées dans leur dernière moitié. — Segments
abdominaux tous visibles sur la ligne médiane. — Pattes médiocres,
cuisses robustes, jambes un peu dilatées vers l'extrémité, tarses den-
sément pubescents, article onguéal engagé pour les deux tiers de sa
MONACHITES. '181
longueur entre les lobes du précédent, terminé par des crochets di-
latés en lamelle carrée à leur base.
Le corps est distinctement rétréci en avant, médiocrement convexe,
en général d'un brun rougeàtre et entièrement recouvert d'une pu-
bescence jaunâtre, couchée. — Ce type se distingue aisément des Pra-
SONATUS par la couleur et la pubescence du corps, par la conforma-
tion du prosternum aussi bien que parcelle des tarses. Dans le tome
XIII de la Linn. entom., le D'' Snffrian ne décrit que deux espèces;
ce nombre paraît bien augmenté depuis, car dans une communica-
tion manuscrite, cet entomologiste le porte à 18, toutes originaires
de la Nouvelle-Hollande.
Chez quelques mâles appartenant à ce genre, peut-être chez le plus
grand nombre, les mandibules offrent une tendance à prendre un
certain développement, ainsi qu'il arrive si fréquemment dans la
tribu dei Clytrides.
DITROPIDUS.
Erichson, Archiv. f. Naiurg. VIII, pi. 1, p. i20 (1).
Tète assez grosse, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux, épistome à peine distinct du front ; labre transversal,
court, légèrem.ent échancré ; dernier article des palpes m.axillaires de
la longueur du précédent, fortement attéhué au bout. — Yeux assez
grands, subovalaires, assez profondément émarginés en arc. — An-
tennes très-courtes, i article claviforme, arqué, 2-6 courts, monili-
formes, subégaux; 7-11 en triangles presque aossi larges que longs,
dilatés en avant en un angle obtus, le dei'nier court, ovalaire. —
Prothorax grand, rétréci en avant, Irès-convexe vers la partie anté-
rieure du disque, bords latéraux marginés, bord postérieur très-fai-
blement bisinué, angles latéraux très-aigus et saillants, lobe moyen
assez prononcé, bifide au sommet. — Ecusson pian, non relevé, très-
obtus en arrière, acuminé en avant et reçu dans l'échancrure du lobe
moyen du pronotum. — Elytres formant un ensemble subquadran-
gulaire, distinctement atténué en arrière, épaules assez saillantes,
lobes épipleuraux prononcés, anguleux en arrière, arrondis isolé-
ment au bout et laissant le pygidium à découvert. — Prosternum
plus large que long, à surface plus ou moins convexe, bords latéraux
en carènes un peu convergeâtes en arrière et se terminant dans les
angles latéraux, rendus saillants par l'échancrure en arc de cercle du
bord postérieur; mésosternum transversal; parapleures métalhoracl-
ques un peu rétrécies dans leur milieu. — Pattes courtes et robustes,
cuisses épaisses, canaliculées en dessous, jambes courbées à leur base,
(1) Sufl'rian, Linn. entom. XIII, p. 23. — Pleomorpha, Saunders, Trans.
Linn. Soc. o( Lond. IV, p. 268.
i 82 PHYTOPHAGES.
suhdilatées vers l'extrémité; tarses assez larges, article onguéal en-
foncé pour ses deux tiers entre les lobes du précédent, armé de cro-
chets faiblement dilatés à leur base.
Dans les espèces assez nombreuses de ce genre, Li forme générale
du corps varie dans certaines limites; elle est toujours plus ou moins
atténuée aux deux bouts, mais tantôt elle est brièvement, tantôt plus
longuement ovalaire, en général très-convexe et glabre ; quelques es-
pèces seulement sont pourvues d'une légère pubescence sur les parties
supérieures.
La plupart des espèces sont d'une nuance bronzée, métallique et
brillante, souvent avec la base des antennes et des pattes d'un jaune
rongeàtre; rarement cette nuance prend une plus grande extension.
On connaît cependant quelques types où elle domine complètement.
D'après une communication récente du D' Suffrian, ce genre ne con-
tiendrait pas moins de soixante-dix espèces, propres à l'Australie et
les îles voisines.
Quelques-unes d'entre elles présentent un allongement manifeste
des pattes antérieures, ainsi que l'a décrit et figuré M. Saunders(Trans.
loc. cit. PI. XV, fig. 4) pour le Dilropidus Davisi cf. Ce type, que
nous avons en ce moment sous les yeux, grâce à l'obligeance du D''
Baly, présente, en etîet, cette structure; la cuisse et la jambe de la
première paire de pattes, sont un peu allongées; la dernière notam-
ment est aussi longue que la cuisse; tandis qu'elle est aux autres paires
de pattes évidemment plus courte que cette dernière.
Une autre particularité est offerte par les mâles de certaines es-
pèces ; chez eux, les derniers articles des antennes s'allongent, au
point que ces organes dépassent en longueur la totalité du corps;
les femelles do ces espèces, qui toutes sont rougeâtrcs, ne présentent
rien d'exceptionnel sous ce rapport. Comme chez les Elaphodes, quel-
ques mâles ont aussi des mandibules robustes et plus développées
que de coutume.
PLEOMORPHUS, Suffrian (M. S.).
Tête large et légèrement convexe, engagée dans le prothorax au
moins jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le
front; labre transversal, entier. — Yeux largement ovalaires, peu
profondément échancrés eu triangle. — Antennes courtes, atteignant
à peine à la base du pronotum, 1 article oblong, claviforme, 2 sub-
globuleux, 3-6 oblongs, subnioniliformes, 7-11 dilatés, triangulaires,
l'angle antérieur arrondi, formant une massue distincte et assez ser-
rée. — Prothorax fortement rétréci en avant, régulièrement convexe,
bords marginaux droits, iinemont marginés, bord postérieur échancré
de chaque côté, avec un lobe médian prononcé, à sommet bifide. —
Eeusson pyriforme, très-obtus en arrière, aminci eu avant, logé dans
CRTPTOCÉPHALITES. i83
l'échancrure du pronotum, plan et non relevé en arrière. — Elytres
convexes vers la base, un peu dilaiées aux épaules, très-distincte-
ment atténuées en arrière; épaules marquées, lobes épipleuraux dis-
tincts et arrondis, à surface régulièrement ponctuée-striée. — Proster-
num plus long que large, subcouvexe en avant, à bords latéraux
relevés en carène, sinueux-convergents en arrière, se terminant par
des angles aigus très-saillants, bord postérieur incisé triangulairement;
mésosternum convexe, arrondi en avant; parapleures métathoraci-
ques fortement rétrécies dans leur milieu, presque aussi larges à l'ex-
trémité postérieure qu'à la base. — Pattes médiocres, cuisses et
jambes de la V paire plus longues que celles des autres, tarses al-
longés, articles en triangles oblongs, le dernier dégagé du précédent
pour la moitié environ de sa longueur, terminé par des crochets sim-
ples.
Parmi les genres dont les antennes ont la massue formée de 5 ar-
ticles, deux seulement ont le prosternum oblong, Prasonotus et Pleo-
MORPHUs; mais chez le premier, ce prosternum est échancré en arc
de cercle, tandis que dans le second l'échancrure est nettement trian-
gulaire. Outre ces caractères distinctifs, les antennes sont autrement
conformées, les tarses surtout présentent une toute autre structure.
Il renferme actueUement 5 espèces, originaires de l'Australie; nous
n'avons connu que les P. pulridus Sff. et P. hislerinus S£f.
Groupe V. Gryptocéphalît&s.
Tête le plus souvent invisible d'en haut. — Yeux toujours transver-
salement oblongs, développés et distinctement échancrés à leur bord
antérieur. — Antennes longues et grêles, fihformes avec les derniers
articles très-légèrement comprimés et un peu dilatés. — Prothorax
très-convexe dans sa partie discoïdale antérieure et parfois gibbeux, à
bord postérieur denticulé avec un lobe médian prononcé, tronqué
carrément ou subémarginé, muni de 1-3 dents, parfois denticulé
comme le reste du bord; angles antérieurs forlement infléchis et or-
dinairement droits, les postérieurs toujours aigus, prolongés et em-
brassant plus ou moins étroitement la base des élyires. — Ecusson
grand, trapézoïdal ou triangulaire, relevé vers le sommet. — Elytres
suhcyhndriques, oblongues ou formant par exceptioia un ensemble
subcarré. — Prostenium assez large, plan, tronqué en arrière avec les
angles aigus ou coupés obhquement, rarement prolongé en saillie
vers le mésosternum. — P.irapleures métathoraciques atténuées de
la base à l'extrémité ou bien subpaiallôles sur une partie de leur
étendue.
Le corps des Cryptocéphalites est toujours oblong ou subcylindrique,
sauf dans le genre Chlamydicadmus, où la forme est subquadrangu-
184 PHYTOPHAGES.
laire. Ce groupe, quoique de beaucoup le plus riche en espèces, ne
renferme que cinq genres, dont le tableau suivant résume les ca-
ractères distinctifs :
I. Proslftrnum tronqué, arrondi ou subémarginé en arrière.
A. Prosternum à bord postérieur subémarginé, bilobé
ou biépineux. Cryptocephalus.
A'. Prosternum à bord postérieur tronqué ou subar-
rondi, «es angles très-obtus.
B. Parties supérieures ponctuées ou rugueuses, cuisses
postérieures normales. Cadmus.
B'. Parties supérieures plus ou moins fortement tu-
berculeuses, cuisses postérieures renflées cbez
le mâle. Chlamydtcadtnus.
II. Prosternum rhomboidal, terminé en pointe en arrière.
C. Parapîeures métathoraciques à bords parallèles sur
les 3/-4 postérieurs de la longueur. Loxopleurus.
C. Parapîeures métathoraciques régulièrement atté-
nuées de la base à l'extrémité. Rhotnhosternns.
CRYPTOCEPHALUS.
Geoffroy, Hist. Ins. Par. I, p. 231 (1).
Tf^te médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux et devenant invisible d'en haut; front plan, iionctué
ou rugueux, labre un peu rétrtci en avant, arrondi aux angles, sub-
émarginé. — Yeux grands, médiocrement sinués au bord interne,
canthus larges, occupant le tiers de la lirgour des yeux, k sommet
très-obtus. — Antennes filiformes, très-li'gèrement comprimées et di-
latées vers l'extrémité, dépassant en longueur la moitié du corps,
parfois sa totalité, 1 article claviforme, un peu aplati, 2 subglobuleux,
les intermédiaires les ijIus longs, les 4 ou 5 derniers subcom[»rimés,
leur angle supérieur interne assez marqué, un 12" article rudimen-
taire, conique. — Prothorax rétréci en avont. convexe et parfois gib-
beux sur le disque, très-court eu dessous ; bord antérieur avancé,
bords marginaux droits ou anguleux, plus ou moins réUéchis, bord
postérieur crénelé, largement lobé dans son milieu, lube coupé carré-
ment ou étBarginé, les angles latéraux plus ou moins aigus. — Ecus-
son assez grand, triangulaire uu trapézoïdal par la troncature du
sommet, toujours plus ou moins relevé en arrière. — Elytres cylin-
(t) Cryptocephalus, Gcoffr. Fabr. Syst. El. II, p. -i2. — Suiïr. Linn. entom.
11, p. 13. — Redt. Faun. Auslr. i^' Ed. {i. 5G5. - Proctopuïsus, Disopus, Redt.
Faun. Austr. l^e Ed. p. 564, 372. — ,AI\lass\ et Mecostethis, Slài, Ofv. of
Kongl. V. Ak. Forb. 1865, p. 60 et 61. — Bassareos, Haldeman, Journ. Acad.
N. Scienc. Philad. New. Ser. Vol. I, p. 249.
CRTPTOCÉPHALITES . 1 8S
driques, très-rarement subélargies vers la base, plus fréquemment en
arrière, arrondies isolément à l'extrémité et laissant le pygidium à
découvert, lobes épipleuvaux peu saillants, larges et arrondis; à sur-
face médiocrement convexe, confusément ponctuée ou subrngueuse,
ou ponctuée-striée. — Prosternum court, suhélargi en arrière, tron-
qué carrément, ou bien éroarginé avec les angles plus ou moins sail-
lants latéralement ; bord antérieur plus ou moins réfléchi; paraploures
métathoraciques larges, à bords subparallèles dans leurs trois quarts
postérieurs. — Abdomen de S segments, 4 très-grand, 2-3 très-courts
sur la ligne médiane, 4 sou.ié à 5, la suture efTacée au milieu, visible
seulement sur les côtés, 5 très-développé, diversement configuré. —
Pattes médiocres; cuisses un peu renflées; jambes droites, un peu
courbes à la base, présentant, par exception et chez certains mâles,
une forme légèrement anormale; tarses médiocres, 1 article oldong,
2 triangulaire, plus court, 3 bilohé, le plus large, son bord libre plus
ou moins fortement échancré, •i très-rudimentaire, S ou article on-
guéal plus ou moins robuste, terminé par des crochets simples ou
épaissis vers la base.
Avant de considérer le type actuel dans sa généralité, nous devons
nous arrêter un instant à l'examen des différences sexuelles. A part la
petitesse de la taille chez les mâles H la plus grande longueur de leurs
antennes, différences que l'on retrouve dans la plupart des Phyto-
phages, celles que l'on observe dans les Cryptocéphales ont rapport à
la structure et à la coloration.
Le dernier segment abdoannal est toujours creusé chez la femelle
d'une fossette plus ou moins profimde, de forme arrondie, elliptique
ou somi-elliptique. Chez le màlcj le même segment présente à cet
endroit un espace lisse, brillant, très-rarement un enfoncement peu
profond.
En outre, certains mâles présentent des particularités tout à fait
exceptionnelles sur lesquelles on a pu fonder des genres, mais qui,
en réalité, ont très-peu d'importance, parce que ces particularités dis-
paraissent chez les femelles. C'est ainsi que le Cr. Lorexji cT a les pattes
antérieures plus développées, les jambes des deux derniôies paires ar-
quées à la base, dilatées à l'extrémité, le 1'^'' anicle des tarses anté-
rieurs relativement très-grand et triangulairi\M. Chovrolat avait créé
le genre Ho.malopus d'après ces notes di.-tincilves. M. Rodtenbacher
avait adopté le genre Proctophysus, indiqué également par M. Che-
vrolat peur le Cr. lobalus, dont le mâle présente des antennes et des
pattes autrement conformées que les autres Chryptocéphales. Il en est
de même du genre Disopus, créé uniquement sur la structure des
pattes antérieures du mâle. Comme nous l'avons dit, ces particularités,
ne portant que sur Tun des sexes, ne peuvent tout au plus servir qu'à
la distinction de sous-genres.
Des différences sexuelles dans la coloration nous sont offertes par
186 PHYTOPHAGES.
de nombreux types et sont parfois si considérables qu'elles peuvent
induire en erreur dans la détermination des espèces. La couleur rouge
ou jaune des taches peut disparaître en totalité ou envahir complè-
tement l'organe qui en est orné. 1! suffit, à cet égard, de se rappeler
les Cryptoceplialus Q-pimciatus, Conjli, Loreyi, marginalus, etc.
11 n'est aucun genre, parmi les Phytophages, qui soit aussi riche
en espèces et oîi la forme générale soit mieux conservée; elle est tou-
jours cylindrique, très-rarement, les élytres sont un peu plus larges
à la base et dorment à la forme un contour ovalaire ; plus souvent les
élytres sont un pea élargies vers la déclivité et l'insecte paraît atté-
nué en avant. Par suite de cette uniformité dans l'organisation, il
n'est pas nécessaire d'entrer dans.plus de détails sur les caractères ex-
posés dans la diagnose du genre.
La couleur varie du noir foncé au vert métallique, avec toutes les
nuances de rouge et de jaune disposées en une infinité de dessins di-
vers.
A l'état parfait, on rencontre les Cryptocéphales sur des plantes
assez variées; cependant, pour autant que l'on peut en juger dans
l'état actuel de nos connaissances, ils paraissent alFectionner les chê-
nes, les saules, les bouleaux, en un mot, les amentacées qui forment
le fond de nos forêts.
Us se trouvent dispersés sur la surface entière du globe, il n'est pas
de contréiî qui n'en renferme un certain nombre de types. Le Cata-
logue du comte Dejean en signalait environ 160; depuis l'époque de
sa publication, le nombre des espèces a été porté à 700 et peut-être
davantage. L'Europe en nourrit environ 150, l'Amérique boréale 120,
l'Amérique méridionale 140, le continent de l'Inde et les grandes îles
voisines plus de 170, la Nouvelle-Hullande lu, et l'Afrique de 94 à 96.
LOXOPLEURUS.
Shffrian, Linn. entom. XIII, p. 123.
Tète médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'au-delà du bord
postérieur des yeux; labre assez grand, rétréci vers son bord libre et
presque entier. —Yeux assez gros, canthus triangulaires, mesurant la
moitié de la largeur des yeux, à sommet sulxiigu. — Antennes fili-
formes, très-légèrement comprimées vers l'extrémité, plus courtes que
le corps dans les deux sexes, dépassant h peine la moitié de cette lon-
gueur chez la femelle. — Prothorax rétréci en avant, fortement in-
fléchi vers les angles antérieurs, assez convexe sur le disque et un
peu prolongé dans le milieu du bord antérieur, bords marginaux pres-
que droits, entiers, un peu relevés, bord postérieur à peine lobé dans
son milieu, deux fortes impressions partant de l'écusson et se diri-
geant vers les angles antérieurs. — Ecusson oblong, assez relevé en
CRYPTOCÉPHALITES. 187
arrière et atténué, une fossette à la base, le sommet subarrondi. —
Elytres allongées, subcylindriques, un peu élargies en arriére, lobes
épipleuraus peu saillants, arrondis, épaules marquées, suivies d'une
compression latérale du corps, à surfcice poncfuoe-striée, les séries
parfois confondues et indistinctes vers la base, dans quelques espèces
des côtes saillantes. — Prosternum à bord antérieur un peu réfléchi
vis-à-vis des organes buccaux, subdilaté en arrière des hanches anté-
rieures, tronqué obliquement de chaque côté et formant ainsi un pen-
tagone dont le sommet est appuyé sur le mésosternum; parapleures
raétathoraciques à bords parallèles sur les trois quarts postérieurs de
leur longueur. — Pattes grêles, cuisses un peu renflées, jambes droi-
tes, un peu courbes à la base, tarses assez longs, les 3 premiers arti-
cles triangulaires, subégaux, le 3* plus large, article onguéal un peu
saillant, terminé par deux crochets grêles, dilatés et sinueux à leur
base.
Les espèces qui composent le genre actuel sont de petite taille, de
forme !^ubcylindrique, allongée, un peu atténuée vers la tête et rap-
pelant la forme des Stylosomus. Elles ?e distinguent facilement des
Cryptocephalus par la forme du prosternum et ne peuvent être con-
fondues avec les autres genres de la tribu actuelle.
Sept types sont décrits dans la Linnœa entomologica, tome XIII,
p. 127. Le D"" Suffrian (in litteris) porte ce nombre à 24, toutes pro-
pres à la Nouvelle-Hollande.
RHOMBOSTERNUS.
SuFFRUN, Linn. entom. Xill, p. 141.
Tête assez petite, à front plan ; labre un peu convexe, cachant tout
à fait les mandibules, échancré en demi-cercle. — Yeux profondément
émarginés, canthus plus longs que larges, à sommet arrondi. — An-
tennes grêles, mesurant, chez le mâle, la longueur du corps et les
2/3 seulement chez la femelle, les articles intermédiaires distinctement
élargis et subcomprimés, les derniers plus grêles et moins allongés.
— Prothorax plus de deux fois aussi large que long, médiocrement
convexe avec deux dépressions obliques obsolètes sur les côtés, les
bords marginaux larges et relevés, le bord postérieur très-lînement
crénelé. — Ecusson plus long que large, très-relevé vers l'extrémité
qui est obtuse. — Elytrcs subrectangulaires, déprimées le long de la
suture derrière l'écusson; angles hnméraux petits et assez saillants,
lobes latéraux peu prononcés; à ponctuation disposée irrégulièrement
en stries. — Prosternum rhomboïdal, oblon.g, à bord antérieur réfléchi,
prolongé derrière les hanches et coupé obliquement, de chaque côté, de
manière à former une pointe mousse, dirigée en arrière et reposant
en grande partie sur le mésosternum ; parapleures métathoraciques
188 PHYTOPHAGES.
larges, planes, régulièrement atténuées de la base à l'extrémité. —
Pattes robustes, cuisses renflées dans leur milieu, jambes presque
droites, un peu élargies vers l'exU'étnité chez la femelle; tarses dilalés,
article 1 de moitié plus long que 2, 3 un peu plus long que celui-ci,
artii-le onguéal engagé pour les deux tiers entre les lobes du précé-
dent, terminé par des crochets simples.
Une espère de ce genre, que nous devons à l'obligeance de M. Baly,
le Rhomboslernm sulfuripennis SfF., rappelle beaucoup pour la taille
et la forme para'lélipipédique notre Cr. sericeus ; mah le prosternum
établit entre les deux types une démarcation nette et tranchée. Le
même caractère suffit pour distinguer le genre actuel de tous les
autres de la tribu. M. Suflrian (i) croit que plusieurs des espèces dé-
crites par M, Saunders, sous le nom d'ApouocEKA, pourraient bien
rentrer dans cette C(mpe générique; le faciès nous paraît cependant
assez différent. Quoi qu'il en soit, l'auteur anglais a fait connaître
quatre espèces, M. Suffrian deux, toutes originaires de l'Australie.
CADMUS.
Erichson, Archiv. f. Naturg. VIII, pi. 1, p. 119 (i).
Tète assez forte, à front plan; labre transversal, un peu convexe,
non ou à peine rétréci en avant, écliancré en arc de cercle. — Yeux
médiocres, très-profondément sinués, à canlhus oculaires dépassant
le milieu de la largeur des yeux, à extrémité arrondie. — Antennes
filiformes, subcomprimées, de longueur très-variable, tantôt au
moins aussi longues que le corps et tantôt, on mesurant seulement le
tiers, très-différentes sons ce rapport dans l'un et l'autre sexe. — Pro-
thorax au moins deux fois aussi large que loi. g, surface assez convexe,
souvent très-inégale, à bords latéraux entiers ou denticulés, le posté-
rieur à lohe médian peu prolongé et muni de trois pointes, une mé-
diane, deux latérales. — Ecusson en général grand, plus ou moins
relevé, tronqué à l'extrémité, tantôt subcarré, tantôt en trapèze oblong.
— Eiytres oblongues et subcylindriques, formant un ensemble sub-
quadrangulaire, ou snbcarré, à surface ponctuée, rugueuse, ou
tuberculeuse; tantôt arrondies isolément et laissant à découvert une
partie du pygidium, tantôt arrondies simultanément et le recouvrant
plus ou moins complètement. — Prosternum rétréci vers le milieu
par le rapprochement des hanches, subdilaté en arrière, arrondi ou
légèrement émarginé, avec les angles latéraux obtus et obliquement
(1) Sultrian, Linn. Entomolog. XUI, p. 142.
(2) Suffrian, Linn. éniom. t. XllI, p. 48. — Brachycaulus, L. Fairmaire,
Adû. Soc. eut. de Fr. 1813, p. 13. — Odontoderes, Prionopleura, Onchosoma,
Saunders, Trans. entom. Soc. of Loiid. t. IV, p. 197.
CRYPTOCÉPHALITES. 189
disposés, à bord antérieur réfléchi ; mésosternum court, impressionné
dans son milieu; métasternum à parapleures larges, plus ou moins
brusquement rétrécies en arrière. — Pattes en général épaisses et
robustes, souvent plus longues et plus grêles chez les m.âles, cuisses
plus ou moins raccourcies, jambes droites, élargies vers l'extrémité;
tarses robustes, larges, les 3 premiers articles densément ciliés, le 1
souvent le plus long,' article onguéal court, terminé par deux crochets
robustes, divergents, renflés à leur base et souvent subdentés.
Le genre actuel, tel qu'il a été créé par Erichson et étudié dans
tous ses détails par le D"' SufFrian, ne satisfait nullement aux exigences
de la science. De l'avis de l'éminent entomolo-:;iste que nous venons
de citer et qui, à notre époque, connaît le mieux les Cryptocéphalides,
ce genre doit être remanié. Mais il serait prématuré de vouloir en
entreprendre l'étude, avant d'avoir réuni un nombre suffisant d'exem-
plaires de l'un et de l'autre sexe de chacune des espèces, afin de
se rendre un compte exact des limites dans lesquelles les variations
ont lieu. Faute de matériaux suffisants, on s'expose à décrire comme
espèces des variétés d'un même type et à désigner sous des noms dif-
férents les deux sexes d'une même forme. La tentative de M. Saunders
pour diviser les Cryptocéphalides de l'Australie n'a pas été heureuse;
il a créé ses genres, au moins en grande partie, uniquement d'après
le faciès et n'a fait usage que de deux caractères, la forme des an-
tennes et l'état des bords latéraux du pronotum; il n'a pas remarqué
les grandes différences sexuelles des premières, ni l'inconstance du
second.
Le D' Suifrian qui a publié dans le t. XIII de la Linna;a entomolo-
gica, ses études sur les Cryptocéphalides de l'Australie et qui, à cette
occasion, a dû soumettre à un examen approfondi les mémoires de
M. Saunders, est arrivé à celte conchision que la majorité des genres
de cet auteur ne peuvent pas être maintenus, tels qu'ils s mt délimités :
les DlCENOPSlS (1), luiOCEPHALA (2), MlTOCERA (3), OcHROSOPSIS (4) et
Chloropu-ma (5) sunt de vrais CuYPXocKPHALUset pourraient tout au
plus être conservés comme groupes dans ce genre. D'après l'apparence
extérieure, quelques espèces du genre Aporocera de M. Sa.mders
pourraient être des Rhombosternus (6), mais comme l'auteur anglais
n'a pas parlé de la f(jrme si remarquable du prosternum, il faut at-
tendre de nouvelles recherches. Les deux genres Odojvtoderes (7) et
(1) SufFrian, Linn. entomol. XllI, p. 93.
(2) Sfr. 1. c. p. 98, 112, 118.
(3) SU'. 1. c. p. 150, 137.
(4) Sff. 1. c. p. 98.
(5) SfF. 1. c. p. 167.
(6) Sff. J. c. p. U2.
(7) SJf. 1. c. p. 52.
i90 PHYTOPHAGES.
pRiONOPLEURA (1) sont des Cadmus. Il en serait de même du genre
Onchosoma (2). Cependant il paraîtrait assez probable que de nouvelles
recherches permettront de conserver cette dernière coupe, si le re-
couvrement du pygidium par les élytres s'accompagne de quelques
autres notes distinctives de certaine valeur. On devra, dans ce cas, lui
restituer le nom de Brachycaulus qui lui lut imposé en 1843 par
M. L. Fairmaire.
M. Saunders, qui a enrichi la science entomologique de travaux si
nombreux et si variés, n'a pas eu à sa disposition des matériaux suf-
fisants pour diviser les Cryptocéphalides australiens; il n'a pas soup-
çonné les grandes variations auxquelles ils sont sujets, ni reconnu
leurs profondes différences sexuelles. Il n'est pas impossible, cepen-
dant, qu'à l'aide des découvertes récentes et de nouvelles études,
plusieurs des coupes établies par l'auteur anglais ne puissent re-
prendre leur rang primitif, comme cela a déjà eu lieu pour le genre
Chlamydicadml's, dont M. Baly vient de compléter la description basée
sur un ensemble suffisant d'espèces.
C'est dans le genre actuel que l'on rencontre les Cryptocéphalides
de la taille la plus grande et de la forme la plus robuste; tantôt leur
corps est épais et mat, à marbrures elfacées et recouvert d'une légère
pubescence ; tantôt, il est lisse, glabre et orné de dessins nettement
définis.
Les antennes varient beaucoup en longueur selon les sexes, plus
longues chez le mâle, elles se raccourcissent chez la femelle et le
raccourcissement porte sur les articles qui forment l'extrémité de
l'organe; en mènie temps, ces articles sont un peu élargis et légère-
ment comprimés. Le prothorax et les élytres, notamment chez les
grandes espèces, sont parsemés de rugosités, parfois de tubercules
qui leur donnent un aspect mat. Dans d'autres, le dessus du corps
est glabre, plus égal, plus finement pointillé. Les parties inféiieures
présentent des diiférences analogues. L'écusson est en général bien
développé, médiocrement déclive, tantôt quadrangulaire, tantôt tra-
pézoïdal, la base et le sommet étant coupés carrément, les côtés la-
téraux convergent en arrière. Souvent, il est divisé en deux parties
par une carène longitudinale saillante.
Le genre Cadmus se distingue aisément des autres types du groupe
des Cryptocéphalites par la forme du proslernum, dont les angles
latéraux postérieurs sont obtus et tronqués obliquement. Les espèces
décrites jusqu'à ce jour, au nombre de 14 à iS, appartiennent au
continent de la Nouvelle Hollande. D'après des indications manus-
crites du D'' SulTrian, ce nombre serait actuellement de 40 à 43.
(1) Sff. 1. c. p. 62.
(2) Suffrian, Linn. entom. Xlll, p. 88.
CRYPTOCÉPHALITES. lUl
CHLAMYDICADMUS.
Saundkrs, Trans. ent. Soc. of Lond. t. IV, p. 294 (Lachnabothra) (1).
Tête médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, à front légèrement convexe. — Yeux profondément sinués,
canthus atteignant au-delà de la moitié du petit diamètre de ces
organes, à sommet arrondi. — Antennes grêles, différentes selon les
sexes : chez le mâle, longueur dépassant d'un quart celle du corps,
articles très-longs, subégaux, dernier comprimé et un peu plus large
que le précédent; chez la femelle, longueur mesurant un peu plus
de la moitié du corps, les cinq derniers articles plus courts qi-ie les
précédents, légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax trois
fois aussi large que long, côtés latéraux fortement infléchis, bords
marginaux subsinueux ou denticulés, le postérieur denté, à lobe mé-
dian peu prononcé, tronqué carrément, surface très-inégale, ornée le
plus souvent chez le mâle de deux forts tubercules. — Ecusson grand,
assez déclive, en trapèze allongé, très-souvent caréné longitudinale-
ment. — Elytres subcyUndriques, formant par leur ensemble un carré
régulier ou très-légèrement oblong, arrondies isolément à l'extrémité
et laissant le pygidium à découvert, à lobes épipleuraux prononcés et
anguleux en arrière, à surface très-inégale, presque mate et ponctuée-
rugueuse, ornée de tubercules plus ou moins saillants, de côtes inter-
rompues et sinueuses. — Prosternum subconcave d'avant en arrière,
assez large, un peu réfléchi au bord antérieur vis-à-vis des organes
buccaux, tronqué-arrondi au bord postérieur avec les angles très-ubtus.
— Parapleures raétathoraciques très-fortement rétrécies en arrière.
— Pattes robustes, cuisses courtes, ovalaires, les postérieures un peu
plus furtes que les autres, jambes droites, très-faiblement élargies
vers l'extrémité; tarses robustes, article 1 un peu plus long que 2,
3 très-large, bilobé, article onguéal logé, pour les deux tiers, dans les
lobes du précédent, armé de crochets médiocres, un peu épaissis à
la base.
Les différences sexuelles des insectes de ce genre sont bien appa-
rentes et en même temps très-remarquables : nous avons déjà décrit
la forme des antennes, et signalé les tubercules géminés qui recouvrent
le disque du pronotum et qui rappellent la disposition que l'on ob-
serve chez les Chlamydes. Il nous reste à parler des pattes. Chez le
mâle, les cuisses sont notablement plus longues et plus épaisses que
(1) Nous avons, autant que faire se peut, respecté les œuvres de nos devan-
ciers, on a pu en juger d'ailleurs ; mais au nom si difficile de Lachnabothra,
nous avons cru devoir en substituer un autre, qui paraîtra certainement plus
approprié.
Lachnabothra, Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. 1871, pL III, p. 391.
192 PHYTOPHAGES.
chez la femelle; en outre, dans quelques types, on remarque aux
tarses antérieurs, une structure tout à fait exceptionnelle et dont je
ne connais qu'un second exemple chez les phytophages; il se repro-
duit chez le Donacia palmata; le premier article de ces tarses est un
peu plus long et beaucoup plus large que- le second, mais l'élargisse-
ment, au li'eu de se faire de chaque côté d'une manière égale, s'est
eflectué au bord postérieur, de sorte que cet article présente un dé-
faut de symétrie tout à fait caractéristique.
Dans les exemplaires que j'ai sous les yeux, ils ne sont pas bien
nombreux, il est vrai, j'ai trouvé chez tous indistincteinent, le der-
nier segment abdominal creusé d'une fossette. Par conséquent, aussi
bien chez le mâle que chez la femelle, puisque les différences sexuelles,
signalées plus haut, sont parfaitement apftréciables.
Le nom que nous avons donné à ce genre indique clairement ses
analogies; il relie de la manière la plus intime la tribu des Crypto-
céphalides à celle des Chlamydes, qui suit immédiatement dans la
série que nous avons adoptée.
C'est ainsi qu'une espèce de ce genre paraît avoir été décrite depuis
très-longtemps par Klug (1) sous le nom de Cklamys{?) bracata.
M. Baly n'a pu le reconnaître avec certitude parmi les nomjjreux
exemplaires qu'il a eus à sa disposition et parmi lesquels il a distingué
sept espèces différentes. Ces dernières, avec la C. Hopei Saundeis,
portent à hfiit le nombre des espèces décrites. Toutes sont originaires
de la Neuve' le-HoUande et se rencontrent principalement sur les côtes
méridionales et occidentales.
(1) Klug, Entom. Mon. p. 159, tab. VI, (ig. 9.
Le D^ SufïViaii a reçu en communication le type étudié par Klug et déposé
au musée entomoioj^iciue de Borlin. lia bien voulu me transmettre la diaynose'
ci-dessous.
Chili mydicadmus bracains, Klug. Sordide luteo-brunneus, capite thura-
ceque (lavû-pdusis, ely/rorum cosln quintn bis oblique fructa, nnttce rugis in-
ierrupta, cœleris apice, nona totii, integris. Long. "2 1/i — 3 1/2, lut. 1 3/4 — 2.
cf. Anlennarum articulis inferioribiis cdialo-harbati!>, thurace acute bi-
tuberculato. femoribus posticis inflato-iucrassatis, abdumiins .segniento ultime
prufuiide iransversim impresso.
9- Anlennïs crossiusculis, articulo quinto tertium superanie, sexto et
septimo œquulibus, tertio parum minoribus, abdominis seginento ullimo fo-
veolu roiundutu instruclo.
II faut remarquer que Klug n'a connu que le (f et qu'il n'en indique pas
l'origine précise. Les individus que M. SutlVian considère comme appartenant
à cette espèce et qui appartiennent à l'autre sexe, sont originaires de la rivière
des Cygnes et de l'Australie méridionale.
CHLAMYDES. 193
TRIBU VIII.
CHLAMYDES.
Tête orbiculaire, perpendiculaire ou infléchie, complètement engagée
dans le prothorax ; épistome coupé carrément ou légèrement echancré ;
labre transversal, plus ou moins saillant, plane ou voûté, coupé carré-
ment, un peu arrondi ou subéroarginé, finement cilié ; mandibules
courtes, épaisses^ arquées, concaves en dedans, iridentées au sommet,
à dent médiane terminale; mâchoires robustes; lobe interne man-
quant chez la plupart, consistant, lorsqu'il existe, en une lamelle crus-
tacée, très-mince, blanchâtre, translucide, de forme et de grandeur
variables, placée sur un plan plus interne que le lobe externe et cachée
par lui; ce dernier robuste, bi-articulé ou non, élargi, déprimé,
tronqué et finement cilié à son sommet; à palpes assez longs, article 1
grêle, court, obconique et arqué, 2 et 3 plus longs, beaucoup plus
gros, arqués et un peu déprimés, 4 en cône obtus. Lèvre inférieure à
menton court, transversal, fortement echancré, à languette cornée,
courte, parfois évasée, arrondie ou faiblement tridentée à son som-
met; palpes à 1 et 2 articles pareils à ceux des maxillaires, 3 en cône
obtus, tronqué au bout. — Yeux grands, toujours fortement échanerés ;
leurs canthus arrondis à leur sommet. — Antennes reçues au repos
dans des rainures prothoraciques, très-variables, dentées à partir du
2*= article, de l'un des suivants, parfois même, seulement à partir du
7«. — Prothorax toujours très-convexe, très-souvent surmonté d'une
élévation plus ou moins forte, cintré en avant, ayant ses angles
antérieurs très-déclives, ses b(jrds latéraux obliques et un peu sinués
en dessous de leur milieu, ses angles postérieurs distincts, sa base
pourvue d'un lobe médian, presque toujours echancré à son sommet
et fortement; bisinué de chaque côté de ce lobe. — Ecusson en tra-
pèze, à base postérieure, muni en avant d'une petite pointe logée
dans l'échancrure du lobe du pro thorax. — Elytres exactement appli-
quées contre la base de ce dernier, bisinuées chacune à leur base,
qui est en même temps plus ou moins denticulée; munies de lobes
épipleuraux très-prononcés, brusquement déclives en arrière et lais-
sant le pygidium à découvert; leur suture en général denticulée sur
une partie ou sur la totalité de sa longueur. — Prosternum distinct,
appuyé en arrière sur le métathorax, souvent reçu dans im sinus de
ce dernier; épisternums prothoraciques de niveau avec les angles
antérieurs du pronotum, soudés avec eux et les prolongeant inférieu-
rement; parapleures métathoraciques courtes et larges, échancrées au
côté interne et en général coupées carrément à leur extrémité posté-
rieure.— Abdomen comme refoulé sur lui-même, son premier segment
Coléoptères. Tome X. 13
194 PHYTOPHAGES.
caréné sur la ligne médiane, étroit dans son milieu et très-large sur
les côtés, où ses angles sont surmontés d'une crête qui, sans embrasser
les parapleures métathoraciques, se recourbe en dedans et en rejoint
le sommet; les 3 segments intermédiaires très-courts, imbriqués, le 4
souvent visible seulement sur les côtés, le S très-grand, fovéolé chez
les femelles et parfois chez les mâles. — Pattes d'égale longueur,
rétractiles, se logeant au repos dans des excavations de leurs segments
thoraciques respectifs ; hanches antérieures et intermédiaires allongées,
transversales et obliques; cuisses assez longues, comprimées, régu-
lièrement et faiblement atténuées à leurs deux extrémités, canalicu-
lées en dessous, la lèvre intérieure du sillon tranchante; les posté-
rieures atteignant presque au repos les bords des élytres; jambes
grossissant régulièrement de leur base à leur sommet, simples, légè-
rement arquées; leur tranche dorsale comprimée; tarses tantôt très-
larges, tantôt grêles, courts ou longs ; à 1 article en carré long, rétréci
en arrière ou triangulaire, 2 court, largement échancré en avant, 3
profondément bilobé, 4 de longueur variable, terminé par des crochets
app-endiculés ou bifides.
On sait que le Prof. Lacordaire avait compris les insectes qui com-
posent le groupe actuel dans la tribu des Clytrides et qu'il en avait
formé une section à part, sous le nom de Chlamydées.
Le D' Baly (1), dans ses études sur les Phytophages de la Malaisie,
a élevé au rang de famille cette division des Chlamydées. D'après les
règles que s'était tracées le Prof. Lacordaire, dans la rédaction du
Gênera des Coléoptères, le nom de Famille est appliqué seulement
aux divisions primaires, telles que les Carabiques, les Curculionides,
les Longicornes, les Phytophages; cette manière de voir a pour elle
la consécration de l'usage et il est toujours utile de s'y conformer.
En désignant, sous le nom de tribu, le groupe des Chlamydes, nous
nous rangeons à l'avis du D"^ Baly, sans en adopter la forme. Ces in-
sectes ont, en effet, un faciès tout spécial, et le détail de leur orga-
nisation présente des caractères qui motivent ce léger changement.
La largeur du prosternum justifie la séparation d'avec les Cîytrides
et la disposition des épisternums prothoraciques est assez remarquable
pour permettre d'en faire une tribu dit^tincte.
Les analogies les plus étroites des Chlan)ydes avec les autres tribus,
sont celles qu'elles possèdent avec les CryptocéphaUdes et les Sphœro-
charides.
11 est certaines formes parmi les Cryptocéphalides de l'Australie
qui, au premier aspect, pourraient être pris pour des Chlamydes ;
c'est le même corps court et massif, c'est le môme prouotum surmonté
d'une forte gibbosité, ce sont les mêmes élytres ornées de tubercules
et de crêtes; cependant, en y regardant de près, les types sont diffé-
(1) Phytophaga Malayaua, p. 38.
CHLAMYDES. 195
reuts et la seule inspection des antennes suffit pour les distinguer.
Si les apparences extérieures sont moins trompeuses chez les Sphœ-
rocliarides, leur parenté avec les Chlamydes n'en est pas moins réelle.
On connaît des Chlamys, à forme subglobuleuse, dépourvues de ces
ornements en saillie et qui, par là même, se rapprochent davantage
des Sphœrocharides; le principal point de contact de ces deux groupes
réside dans la présence des rainures prothoraciques destinées à re-
cevoir les antennes. Il est à remarquer que les Lamprosoniides pos-
sèdent également ces rainures, quoiqu'ils appartiennent à la section
des Cychques. On voit ainsi que les Chlamydes, par l'intermédiaire
des Sphœrocharides, se relient très-intimement aux Lamprosoniides ;
l'ordre que nous avons adopté pour les tribus, permet de sauvegarder
les analogies que l'éminent Professeur de l'Université de Liège avait
constatées entre ces divers groupes de Phytophages.
Dans l'arrangement linéaire que nous sommes obligés de suivre
dans nos ouvrages, il est impossible de tenir compte de toutes les
affinités; il faut souvent se borner à les reconnaître : ainsi, il est
bien évident que la tribu des Clytrides se relie avec les Chlamydes
par l'intermédiaire des Ischiopachys; eu effet, les espèces de ce genre
ont une forme générale à peu près semblable, elles possèdent égale-
ment des rainures prothoraciques pour loger les antennes au repos;
si ces dernières sont autrement disposées, l'analogie n'en subsiste pas
moins.
A côté de ces ressemblances, des caractères très-nombreux, sura-
bondants même, établissent une ligne de démarcation bien tranchée
entre le groupe actuel et ceux qui précèdent ou qui suivent. La dis-
position et la grandeur relative des segments abdominaux ne se re-
trouvent dans aucune autre tribu à un degré aussi caractéristique.
L'abdomen est comme refoulé sur lui-même, les segments intermé-
diaires rétrécis et en quelque sorte imbriqués; le premier arceau
est très-large, ses angles latéraux sont surmontés d'une crête très-
saillante qui se recourbe et vient s'appuyer sur l'angle externe et
postérieur des parapleures métathoraciques ; parfois elle les embrasse
sur une faible étendue. La partie moyenne de ce même arceau est
très-étroite et pourvue d'une carène longitudinale plus ou moins
saillante; par une disposition dont je ne connais pas d'autre exemple
parmi les coléoptères, cette carène résulte de la réunion des bords
postérieurs de l'arceau; en effet, ce bord, au lieu d'êlre simple et de
passer sans interruption d'un côté à l'autre, est divisé en deux parties,
qui se réunissant sous un angle aigu, se continuent jusqu'au méta-
thorax sous forme do carène. Oii observe cependant quelques espèces
où le bord postérieur de l'arceau est normal et continu, quoique la
carène médiane soit encore apparente. Le dernier segment est, toute
proportion gardée, plus développé ({ue les précédents; son arceau
inférieur présente, chez les femelles, une fossette arrondie, parfois
196 PHYTOPHAGES.
énorme, et son arceau supérieur ou pygidium est plus grand que dans
aucun autre groupe.
En poursuivant l'examen des parties inférieures, on trouve que les
autres organes ne sont pas moins remarquables. Le prosternum est
bien moins développé que le pronotum ; ses épisternums sont sub-
triangulaires, tout à fait refoulés en dehors et accolés, parfois sans
suture, aux angles du pronotum, qui paraissent ainsi se prolonger en
dessous. Sur la ligne médiane, le prosternurn est étroit, il se rétrécit
encore et simule une carène ; l'extrémité postérieure de celle-ci fait
saillie en arrière, passe au-dessus du mésosternum et contracte des
rapports de contiguïté avec le métasternum; son extrémité est parfois
reçue dans une excavation de ce dernier. Les rainures destinées à
recevoir les antennes, commencent sur la face, se continuent entre
le bord inférieur des yeux et la base des mandibules, puis entre le
prosternum et les hanches antérieures pour se terminer sur le méta-
sternum.
Le segment thoracique moyen est invisible et recouvert par la
saillie du prosternum; cependant en détachant les parties, on re-
trouve un mésosternum très-étroit, comprimé et légèrement saillant
en avant.
La portion la plus remarquable du métasternum est formée par les
parapleures; on ne distingue pas de vestige de suture, si ce n'est
dans quelques cas très-rares, entre les épimôres et les épisternums ;
la pièce qui résulte de cette soudure est très-grande, subquadrangu-
laire, son bord externe est largement échancré et en général son ex-
trémité postérieure est tronquée carrément.
Ces trois segments thoraciques n'offrent qu'une surface très-iné-
gale, par suite des profondes excavations dont ils sont creusés pour
loger les pattes, lorsque l'insecte se contracte.
Le pronotum varie heaucoup; il passe insensiblement de la forme
régulièrement convexe, à la forme la plus bossue; l'extrémité du lobe
médian de son bord postérieur est plus ou moins échancré, et il est
rare que cette échancrure disparaisse complètement. La particularité
la phis remarquable qu'il présente, consiste dans la fusion des épi-
sternums avec les angles antérieurs du pronotum, ce qui fait paraître
ceux-ci beaucoup plus grands qu'ils ne le sont en réalité (I'seudo-
(.iiLAMYS excepté); souvent il n'existe aucune trace de distinction entre
ces organes; m.ais il n'est pas rare non plus qu'il y ait à la place do
la suture, une petite ligne saillante qui n'est pas autre chose que le
prolongement du bord latéral du pronotum, ou bien que les épister-
nums soient d'une autre couleur que ce dernier.
L'écusson est construit sur un plan absolument opposé à celui
d'après lequel il est fait chez les autres Coléoptères ; chez ceux-ci, cet
organe se rétrécit d'avant en arrière, ici d'arrière en avant. Mais ce
qui est encore plus singulier, c'est l'existence de deux écussons chez
CHLAMYDES. 197
une espèce de ce groupe {Diaspis paradoxa), le métascutellum s'étant
développé et interposé entre les élytres, comme le mésoscutellum le
fait ordinairement. Cet insecte est jusqu'ici le seul Coléoptère connu
qui soit dans ce cas.
Les dentelures de la suture et de la base des élytres sont très-fortes
chez beaucoup d'espèces, puis s'affaiblissent chez d'autres et finissent
par disparaître complètement chez un assez grand nombre. La sculp-
ture de ces mêmes organes paraît au premier coup-d'œil disposée
sans ordre, mais il n'en est rien ; ce dessin est constant dans chaque
espèce et ne subit que les modifications individuelles que présentent
tous les caractères.
La structure des pattes tout aussi bien que les caractères précédents
servirait à distinguer les Chlamydes ; ces organes rappellent sous
divers rapports la conformation de ceux des Byrrhiens et peuvent
également se loger dans de profondes excavations creusées dans cha-
cun des segments thoraciques dont elles dépendent. Cette faculté ne
peut s'obtenir qu'à l'aide de certaines modifications spéciales : les
cuisses et les jambes sont fortement comprimées; les premières pré-
sentent à leur tranche interne une profonde excavation à bords aigus,
où les secondes sont reçues pendant la contraction; les jambes à leur
tour ont subi une compression analogue et de plus leur extrémité
inférieure sensiblement élargie est creusée d'une rainure dans la-
quelle les tarses peuvent trouver un abri; cette rainure est très-mar-
quée chez les Carcinobœna, oiî les pattes ont subi la plus étonnante
modification; chez les Diaspis, elle est plus limitée et elle s'affaiblit
beaucoup dans les genres suivants, sans disparaître complètement.
Les caractères sexuels se bornent à un seul chez ces insectes : la
présence d'une fossette plus ou moins profonde sur le dernier seg-
ment abdominal; elle est énorme chez les Poropleura. Les mâles en
sont dépourvus, ce qui est le cas ordinaire, ou Font beaucoup moins
marquée.
Les premiers renseignements que l'on possède sur les états pri-
mitifs des Chlamydes sont dus au Prof. Burmeister (1), qui a décrit
la larve et le fourreau de la Poropleura monslrosa. Suivant M. Beke,
qui a envoyé ses matériaux à M. Burmeister, la larve se trouve aux
environs de Rio-Janeiro, dans les mois de décembre et de janvier,
rampant ou immobile au pied des arbres, sur la terre ou sur de pe-
tites branches; sa nourriture paraît consister en mousses et en lichens.
Quand le moment de sa métamorphose est arrivé, elle fixe sa coque
au point de jonction de deux petits rameaux, et l'insecte parfait eu
sort en février ou en mars.
Cette larve, selon M. Burmeister, a la plus grande analogie avec
celle de nos Clytra. Son corps se compose, y compris la tête, de
(1) Wiegmann's Archiv. A. 1835, II, p. 245, p!. V.
■198 PHYTOPHAGES.
treize segments qui, à partir du 8% s'épaississent et se recourbent à
angle droit du côté ventral. La tête est inclinée, cornée, et porte deux
courtes antennes tri-articulées, six yeux simples, un labre échancré,
deux courtes mandibules triquètres, deux mâchoires dentelées, enfin
une lèvre inférieure carrée, mi-cornée, mi-coriace; en plus, on observe
des palpes maxillaires de 4 articles, des labiaux de trois. Le prothorax
est corné, les 2 suivants ont seulement des plaques de cette nature
en dessus et sur les côtés. Les pattes sont bien développées et com-
posées des pièces ordinaires. Les segments abdominaux ont une peau
fine, blanchâtre, mate, et garnie de quelques petits poils; le dernier
est muni d'un court prolongement anal.
M. Burmeister a également fait connaître la disposition du canal
intestinal.
La coque dans laquelle vit cette larve est formée de ses excréments,
disposés en couches concentriques et est très- singulière. Elle a la
forme d'un cœur à pointe rétrécie, obtuse et recourbée en avant, gra-
duellement élargi en arrière, très-convexe sur sa surface dorsale,
élargi et déprimé à sa base, qui se prolonge, de chaque côté, en une
sorte d'aileron triangulaire. La partie ainsi élargie est parcourue par
un large sillon qui échancré son bord dorsal, et chaque aileron est
percé d'une large ouverture destinée à livrer passage aux excréments
de l'animal. Sa tête, en effet, correspond à la pointe de la coque et
sa partie postérieure à la partie élargie de cette dernière. C'est ceile-ci
qu'il fixe aux branches quand le moment de sa métamorphose ap-
[iroche, après quoi il bouche les ouvertures des ailerons. .L'insecte
parfait, après son éclosion, détache par une incision parfaitement cir-
culaire, à peu près le tiers antérieur du fourreau, et pratique ainsi
une large ouverture qui lui permet de sortir sans difficulté.
Il parait, du reste, que la forme de ces coques varie suivant les
espèces, comme chez les Clytrides de nos pays. M. Westwood a pré-
senté à la Société entomologique de Londres, dans sa séance du 5 mai
1841, plusieurs exemplaires de celui d'une grande espèce indéter-
minée et qui diffère à plusieurs égards de la description de la Poro-
pleura monstrosa (1).
A l'état parfait, les Chlamydes figurent parmi les espèces les plus
remarquables de la famille; quelques-unes rivalisent, sous le rapport
des couleurs, avec les Coléoptères les plus brillants, si mémo elles ne
les surpassent pas. Elles vivent, dit le Prof. Lacordaire, isolément ou
éparses en petit nombre sur les feuilles, dont ceux de couleur obscure
paraissent souvent, au premier aspect, n'être que des excroissances.
Leur démarche est très-leute et ordinairement elles restent complè-
tement immobiles. Quand on veut les saisir, elles se laissent tomber
et simulent la mort après qu'on les a saisies. Il ne croit pas qu'elles
(1) Annals and Magaz. of Nat. Hist. VIU, p. 297.
CHLAMYDES. 199
fassent Jamais usage de leurs ailes inférieures, quoiqu'elles soient
bien développées ; du moins, M. Lacordaire ne les a jamais vues
voler.
Ces insectes appartiennent essentiellement à F Amérique ; elles ne
sont cependant pas étrangères à l'ancien continent ; elles ont été dé-
couvertes dans ces derniers temps au cap de Bonue-Espérance, dans
rinde et à Java.
Fabricius a décrit quelques-unes des espèces de ce groupe en les
plaçant parmi les Clytra. En 1801, Knoch créa le genre Chlamys
qui fut adopté par tous les entomologistes. Peu d'espèces nouvelles
avaient été décrites jusqu'en 1824, époque oii parurent les Monogra-
phies de Kollar et celle de Klug ; la première comprenant 45 espèces,
la seconde 63. Dans la Monographie des Phytophages, le Prof. Lacor-
daire donne la description de 209 espèces, réparties en 7 genres,
dont le tableau synoptique suivant fera aisément saisir les caractères
difiérentiels. Depuis cette pubhcation, on a ajouté H espèces, dont
10 Chlamys, 1 Exema.
I. Tête en partie dégagée du prothorax. Epistome profon-
dément entaillé. Pseudochlamys.
II. Tête profondément engagée dans le prothorax. Epi-
stome non ou faiblement échancré.
A. Deux éeussons visibles, le méso- et le métascutel-
lum. Diaspis.
A'. Un seul écusson, le mésoscutellum.
B. Cuisses et jambes très-fortement élargies, difformes. Carcinobœna.
B'. — — de forme normale.
C. Crochets des tarses appe'ndiculés.
D. Mélasternum échancré ou non, jamais prolongé en
pointe antérieurement.
E. Antennes dentées au moins à partir du S" article. Chlamys.
E'. — dentées seulement à partir du 6° article. Exema.
D'. Métaslernum prolongé aHtérieurement en une sail-
lie triangulaire. Hymetes.
C. Crochets des tarses simples. Poropleura.
PSEUDOCHLAMYS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 644.
Tête subquadrangulaire, très-plane, un peu relevée et dégagée du
prothorax; epistome profondément et quadraugulairement échancré,
les angles antérieurs de l'échancrure prolongés en pointe; mandi-
bules étroites, graduellement amincies de la base à leur extrémité,
obliques quand elles sont fermées. — Antennes assez robustes,
dentées à partir du 3 article; celui-ci trigone, de la longueur du 2.
200 PHYTOPHAGES.
— Prothorax assez grand et convexe. — Elytres oblongues, parallèles.
— Prosternum court, très-élargi triang-ulairement dans sa moitié an-
térieure, comprimé en lame en arrière ; ses épisternurns placés sous
les bords latéraux du pronotum, ne prolongeant pas ses angles anté-
rieurs ; métasternum offrant une simple fissure vis-à-vis du proster-
nura; dernier segment abdominal non creusé d'une fossette. — Tarses
faibles, à dernier article allongé et terminé par des crochets forte-
ment appendiculés.
Parmi les genres de la section actuelle, celui-ci se reconnaît immé-
diatement à la saillie, quoique légère, de la tète en dehors du pro-
thorax ; un second caractère, tout aussi facile à constater, réside dans
la position des épisternums prothoraciques qui sont placés en dessous
et non à la suite des angles antérieurs du pronotum.
L'unique espèce, sur laquelle le Prof. Lacordaire a fondé ce genre,
est originaire de l'Amérique méridionale; le nom de megalostomoïdes
qu'il lui a imposé, a pour but, dans la pensée de Fauteur, de rappeler
ses analogies avec le genre Megalostûmis. Cet insecte est de forme
subcylindrique, long de deux lignes, de couleur jaune maculé de
noir. Il ne nous a pas été donné d'étudier en nature cet insecte re-
marquable.
DIASPIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph, II, p. 645.
Tête tout à fait engagée dans le prothorax, très-légèrement con-
vexe en avant ; épistome subémarginé ; labre apparaissant sous forme
d'un mince liseré; mandibules très-courles, à peine saillantes. — '
Yeux très-grands, de niveau avec la convexité de la tète, largement
et profondément échancrés. — Antennes assez allongées, robustes,
grossissant peu à peu à partir du 2 article, articles 2 et 3 égaux,
moniliformes, les suivants transversaux, assez serrés. — Pruthorax
très-grand, un peu plus large que les élylres, offrant une gihbosité
peu prononcée sur le lobe médian du bord postérieur, gibbosité ca-
naliculée dans son milieu ; angles postérieurs aigus, — Deux écus-
sons, le premier ou le mésoscutellum eu carré transversal, tridenté
en avant, les dents recouvertes par le lobe postérieur du prothorax ;
le second ou le métascutellum étroit, rétréci graduellement d'avant
en arrière, très-aigu à son sommet et arrivant un peu au-delà du
quart antérieur des élytrcs. — Elytres brièvement oblongu-^s, rétrécies
de la base à l'extrémité, à surface ponctuée et inégale, à suture den-
ticulée. — Prosternum très-large et de forme ogivale dans plus de
sa moitié antérieure, puis fortement rétréci et terminé en fer de
lance ; épisternums très-grands, prolongeant les angles antérieurs du
pronotum en avant et s'étendant sous son bord marginal en arrière;
métasternum à sinus antérieur étroit et profond, — Pattes robustes ;
CHLAMYDES. 201
jambes très-comprimées et très-tranchantes à leur bord dorsal, pré-
sentant à leur extrémité une troncature oblique triangulaire, logeant
les tarses au repos; ceux-ci courts, épais, très-robustes; leur 3 article
orbiculaire, entamé par une échancrure qui ne s'étend qu'aux deux
tiers de sa longueur; le dernier court, ne dépassant pas le bord anté-
rieur du précédent; ses crochets très-petits, bifides.
La présence de deux écussons caractérise ce genre non-seulement
entre ceux de la Tribu actuelle, mais encore entre ceux de l'ordre
entier des Coléoptères; c'est jusqu'à ce jour, la seule exception connue
à la loi d'après laquelle chez les Coléoptères le scutellum du méta-
thorax n'est jamais visible au dehors entre les élytres. A défaut de
ce caractère, les tarses seuls suffiraient pour autoriser la création
d'un genre ; ils ne ressemblent à ceux d'aucune autre espèce de cette
tribu. Et cependant, malgré ces caractères remarquables, cet insecte
n'offre, au premier aspect, rien de bien particulier. La forme géné-
rale de la D. paradoxa Lac. rappelle celle des Chlamys des premiers
groupes, qui sont subglobuleuses et dont la surface est très-modé-
rément rugueuse ; il mesure deux lignes de longueur et sa couleur
est d'un gris verdàtre métallique légèrement cuivreux; on le ren-
contre dans les parties orientales du Mexique, à Tabasco, dans le
Yucatan.
CARCINOBŒNA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytcph. II, p. 647.
Tête très-petite, complètement engagée dans le prothorax, à front
presque plan; épistome subémarginé, labre transversal, subéchancré;
mandibules robustes, non saillantes. — Yeux à peine convexes, mé-
diocrement échanciés. — Antennes robustes, dentées seulement à
partir du 6 article; les articles 2, 3, 4 égaux, submoniliformes, 5 un
peu plus long, obconique et comprimé, les suivants transversaux et
serrés. — Prothorax très-grand, un peu plus étroit que les élytres,
sans gibbùsité proprement dite, régulièrement convexe partout, son
lobe médian très-prononcé, échancré à son sommet; écusson en tra-
pèze, orné de deux carènes qui partant du milieu du bord antérieur,
se dirigent vers les angles postérieurs. — Elytres brièvement oblon-
gues, très-convexes, à surface inégale, suture subentière. — Proster-
num en triangle curviligne, à base antérieure, à sommet prolongé
en arrière; parapleures métathoraciques dilatées et fortement arron-
dies à leur extrémité postérieure; premier segment abdominal sans
carène sur ses angles antérieuis ; ceux-ci échancrés pour embrasser
le sommet des épimères métathoraciques. — Pattes très-élargies;
difformes; cuisses oblongo-ovales, tranchantes sur leurs tranches
dorsale et inférieure ; les postérieures courtes et n'atteignant pas le
bord marginal des élytres; jambes antérieures en forme de hache, les
202 PHYTOPHAGES.
autres trigones; toutes tranchantes sur leur tranche externe et termi-
nées par une troncature concave logeant les tarses au repos ; tarses
très-courts, robustes; leur dernier article épais, engagé entre les
lobes du 3, terminé par deux crochets très-petits et soudés à leur
base.
L'espèce unique de ce genre, C. pilula Klug, est originaire de
Cayenne et du nord du Brésil; sa forme est subglobuleuse et sa cou-
leur d'un bron".é ou d'un cuivreux obscur très-opaque. Au point de
vue générique, elle est parfaitement caractérisée par la forme insolite
de ses pattes, la dilatation postérieure de ses épimères métathoraciques
et la structure du premier segment abdominal. C'est un type peu
distingué par son faciès, mais bien remarquable par ses caractères.
CHLAMYS.
Knoch, Neue Beitr. sur Insektenk. p. 122 (1).
Tète tout-à-fait engagée dalis le prothorax, plus ou moins convexe
sur le front; épistonae échancré, labre fortement transversal, sinueux
en avant. — Yeux de grandeur moyenne, médiocrement échancrés.
— Antennes de forme très-variable, le point où elles commencent à
grossir manifestement variant du 3 au 5 article; dans ce dernier
cas, les articles 3 et 4 presque toujours plus ou moins allongés, et
obtusémeut trigones; les articles S-'IO formant rarement une massue
proprement dite. — Protborax toujours très-grand, à lobe médian du
bord postérieur très-développé, de forme triangulaire, à sommet
échancré; parfois régulièrement ctfnvexe, plus souvent fortement
gibbeux dans son milieu et garni d'aspérités plus ou moins prononcées.
— Ecusson de forme trapézoïdale, sa base dirigée en arrière, sa sur-
face souvent ornée de carinules. — Elytres brièvement oblongues,
imprimant au corps une forme tantôt subglobuleuse, tantôt cubique
ou en parallélipipède ; à surface régulièrement convexe ou bien ornée
de carènes, de tubercules multipliés et de formes variables selon les
espèces. — Prosternum parfois large, parallèle et échancré en arrière;
le plus souvent rétréci et reçu dans une échancrure du métasternum,
qui n'est jamais prolongé en avant en une saillie. — Pattes normales,
moins comprimées que dans les genres précédents, la rainure destinée
à recevoir les tarses bien moins développée ; ceux-ci terminés par
des crochets plus ou moins largement appendiculés.
Ce genre, plusieurs fois aussi riche en espèces que tous ceux de la
section actuelle pris ensemble, est comme type parfaitement distinct
et réunit les caractères généraux assignés à la tribu; mais lorsqu'il
(1) Clytra, Fabr. Syst. El. II, p. 33. — Bruchus, Fabr. Ent. Sysl. II,
p. 370. — Chlamys, Lac. Monogr. d. Phyt. II, p. 649.
CHLAMYDES. 203
s'agit de la distinguer des autres genres, il peut se présenter certaine
difficulté; cela n'aura pas lieu pour les Pseudochlamys, les Carcino-
BDENA ou les DiASPis, qui sont suffisamment caractérisés; parmi les
suivants, les Poropleura se reconnaissent assez bien à leurs crochets
simples, tandis qu'ils sont appendiculés chez les Chlamys ; l'unique
espèce du genre Hymetes présente une saillie à la partie antérieure
du métathorax, qui manque tout à fait dans le genre actuel. Enfin,
il ne reste que le genre Exema chez lequel les antennes sont pectinées
seulement à partir du 6 article; elles le sont à partir du 3, du 4 ou
du 5 chez les Chlamys ; mais ce caractère, à peu près le seul qui
distingue les deux types, peut être d'une observation difficile et prêter
à Terreur, lorsque le 6 article est de dimension un peu moindre
que le suivant.
Quoi qu'il en soit, ces organes éprouvent chez les Chlamys de très-
fortes modifications, mais on trouve tous les passages possibles d'une
forme à l'autre, et seules, les antennes ne peuvent même servir au
groupement naturel des espèces. 11 faut recourir à un ensemble de
caractères afin de pouvoir établir des divisions dans ce genre si nom-
breux en espèces, et leur détermination est soumise à de grandes
difficultés.
La monographie des Phytophages contient la description précise
et détaillée de 180 espèces, toutes américaines, sauf une, et qui se
répartissent de la manière suivante : 120 sont du Brésil, 1 du Chili,
1 de Bolivia, 11 de la Guyane, 16 de la Colombie, 2S du Mexique,
5 des Etats-Unis et 1 de Cuba; laC. Bohemanni, étrangère à l'Amé-
rique, est originaire de l'Afrique australe. Parmi les découvertes
qui ont été faites dans les temps récents, nous avons à enregistrer
celle d'un type à l'île Formose (1), de deux aux îles d'Amboine et de
Macassar (2); de trois à Cuba (3); d'un môme nombre au Chili (4) et
d'une seule à Cayenne (5) ; ce qui porte à 190 le nombre des Chlamys
actuellement connues. Les découvertes récentes sont importantes au
point de vue de l'extension de la distribution géographique des in-
se'ctes de ce genre.
(1) Bâtes, Proceed. zool. Soc. of London, 1866, p. 353.
(2) Baly, Phytoph. Malay. p. 58.
(3) Sunrian, Arch. f. Naturg. XXXII, p. 290.
(4) Blanchard, Gay's Fauna de Chili, t. V, p. 536. — Philippin Entom. Zeit.
XXV, p. 380.
(5) Fauvel, Bull. Soc. Linn. Norm. V^ p. 319.
204 PHYTOPHAGES.
EXEMA.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 844 (1).
Caractères généraux des Chlamys, sauf les particularités suivantes :
Antennes grêles, courtes, dentées seulement à partir du 6 article; le
2 assez gros, globuleux, 3 cylindrique, très-court, 4 et S plus longs,
de môme forme, le 6 à peine un peu plus petit que chacun des sui-
vants qui sont transversaux, et subtriangulaires. — Tarses linéaires,
crochets appendiculés.
Le Prof. Lacordaire n'ayant pas rencontré de forme intermédiaire
qui pût relier la forme antennaire des Chlamys à celle des Eyema, a
cru devoir établir cette coupe générique. La limite entre les deux
genres, laisse beaucoup à désirer et elle pourra s'effacer le jour où
l'on découvrira quelque Chlamys à 6 article des antennes un peu
moins dilaté que les suivants. On remarque cependant que les tarses
sont en général moins dilatés, mais déjà certaines Chlamys en pré-
sentent de semblables. Le prothorax offre aussi quelques particularités
dans sa sculpture, au lieu de tubercules, sa surface est ornée de cari-
nules longitudinales dans la majorité des espèces; elles sont au nombre
de six, trois de chaque côté et toutes sont convergentes vers l'extré-
mité du lobe médian du bord postérieur.
Ces insectes sont à peu près tous de petite taille, et répandus dans
l'ancien et le nouveau continents ; la monographie du Prof. Lacordaire
contient la description de 16 espèces, 7 du Brésil, 3 de Colombie, 2
des Etats-Unis, l de l'île Saint-Jean dans les Antilles, 4 de l'Afrique
australe, 1 du continent indien ; la dernière est américaine, sans
qu'il soit possible de dé.'-igner plus exactement son iiabitat. Depuis la
publication de cet ouvrage, le D"" Bal y a fait connaître dans les Phy-
tophaga Malayana, p. 60, YExema Malayana qui se rencontre à Ma-
lacca, dans les îles Macassar et Flores.
HYMETES.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. Il, p. 861.
Caractères généraux des Chlamys, sauf les points suivants : An-
tennes courtes, grêles, manifestement dentées à partir du 7 article
seulement, 2 globuleux, 3, 4, 5 égaux, allongés, cylindriques, 6 plus
court, obiusémcnt trigone, les suivants transversaux, formant une
petite massue duntée intérieurement. — Pronotum très-gibbeux, orné
de faibles carinulcs longitudinales. — Ecusson assez grand, plane,
terminé en arrière par deux longues cornes divergentes. — Proster-
(1) Syn. Chlamys, Klug, KoUar.
CHLAMYDES. 205
num long, dilaté triangulairement dans sa partie antérieure, un peu
dilaté et arrondi à son extrémité; métasternum prolongé en une
petite saillie en avant; ses parapleures, très-courtes, fortement échan-
crées au bord externe, leur extrémité postérieure légèrement convexe.
— Tarses robustes, assez allongés^ leur dernier article assez épais,
entièrement engagé entre les lobes du précédent.
Le Prof. Lacordaire a établi ce genre sur une grande et belle espèce
de Java, qui par sa taille, sa forme générale, le dessin du pronotum
et des élytres, enfin par ses couleurs, a beaucoup d'analogie avec la
Chlamys Selovi, du Brésil. Mais ses antennes et son métasternum ne
permettent pas de la rapporter à aucun des genres qui précèdent.
Nous avons sous les yeux une seconde espèce de ce genre, originaire
de l'Inde et qui nous a été communiquée par M. le comte de Mniszech (1 ) .
POROPLEURA.
Lacordaire, Monogr. d. Phyioph. II, p. 863.
Tête orbiculaire, très-légèrement saillante au-dessus des bords du
prothorax; épistome largement échancré, labre transversal un peu
voûté. — Yeux légèrement convexes, à canthus triangulaires, à som-
met moins arrondi que dans les Chlamys. — Antennes robustes, den-
tées à partir du 3 ou du 4 article, 2 subglobuleux, 3 obconique ou
trigone, plus long que le précédent. — Prothorax fortement gilibeux,
un peu moins large que les élytres. — Celles-ci à bords latéraux pa-
rallèles ou très-légèrement rétrécies en arrière, coupées carrément ou
sub&inueuses à l'extrémité; à sculpture fortement dessinée. — Proster-
num atténué d'avant en arrière, obtus à son extrémité et reçue dans
une profonde échancrure du métasternum; premier segment abdo-
minal très-grand, avec un gros tubercule de chaque côté. — Tarses
courts, 1 et 2 articles subégaux, plus larges que longs, le 3 presque
aussi long que les deux précédents réunis, élargi et profondément bi-
lobé, 4 court, déprimé, engagé presque en entier entre les lobes du
précédent, terminé par deux crochets simples.
Ce genre, fondé par le Prof. Lacordaire, repose sur la structure des
crochets des tarses qui sont simples et bien séparés, tandis que dans
tous les autres genres de la tribu, ils sont ou appendiculés, ou très-
petits et soudés à la base; il contient, d'ailleurs, les espèces les plus
remarquables de la coupe actuelle par leur taille, qui est gigantesque,
(1) Hymetes iNDicA. Quadrato-elongata, îœte rufo-cinnamomœa ; prothorace
lateribus punclato-rugoso, elevato-gihhoso, gibbere subgloboso, medio canali-
culato, posiice bi-carinaio, carina utraque antrorsùm in carinulis tribus di-
visa ; elylris punctaiis, subcarinatis et tuberculatis ; tuberculis duobus ad mé-
dium (ortioribus, duobusque parvis posticis fusco-nigris . Long. 6-7 niill.
Inde.
206 PHYTOPHAGES.
comparée à celle des autres espèces. Leurs couleurs varient seulement
du cuivreux plus ou moins éclatant au bleu et au violet. Chez toutes,
le prothorax est surmonté d'une forte élévation tuberculeuse ou pour-
vue de crêtes sur les côtés. Quant aux tubercules latéraux de l'abdo-
men, quoique le Prof. Lacordaire leur ait emprunté le nom donné au
genre, ils ne constituent qu'un caractère d'une médiocre importance,
parce qu'ils ne font pas complètement défaut chez les Chlamys.
On ne connaissait de ce beau groupe que trois espèces avant la pu-
blication de la Monographie des Phytophages. Cet ouvrage contient
la description de six types, dont 3 du Brésil, 2 de la Guyane et 1 de
la Colombie. On n'a rien ajouté depuis.
TRIBU IX.
SPHŒROCHARIDES.
Tête subarrondie, complètement engagée dans le prothorax, épis-
tome non séparé du front, labre quadrangulaire ; mandibules fortes,
tridentées à l'extrémité; mâchoires médiocres, ses lobes simples, pal-
pes assez gros; lèvre inférieure à menton transversal, à languette pe-
tite, cornée, simple, palpes également assez forts. — Yeux oblongs,
échancrés. — Antennes grêles, courtes, pectinées. — Prothorax forte-
ment transversal, large en arrière, rétréci en avant, à bord postérieur
échancré subcirculairement de chaque côté, ses angles antérieurs for-
tement infléchis. — Ecusson triangulaire, subéquilatéral. — Elytres
subhcmisphériques, très-convexes. — Prosternum semi-ogival, assez
large, rétréci en arrière, s'appuyant sur le mésosternum, creusé de
rainures prothoraciques pour loger les antennes au repos; épister-
nums de forme triangulaire, allongée, disposés transversalement, sou-
dés directement à l'angle antérieur du pronotum qu'ils semblent pro-
longer vers le bas. — Abdomen convexe transversalement, concave
d'avant en arrière, segments i et 5 à peu près d'égale longueur entre
eux, plus allongés que les segments moyens qui sont un peu rétrécis
dans leur milieu; un pygidium médiocre et non caché par les ely-
tres. — Pattes assez robustes, contractiles, comprimées; tarses larges,
courts, terminés par des crochets bifides.
Avec un faciès qui se distingue à peine de celui des Lamprosoma,
pendant longtemps ils ont même été confondus, les insectes de cette
section sont profondément différents dans les détails de leur organi-
sation. Lfis épibternums protho' aciques sont exactement disposés, par
rapport à l'angle antérieur du pronutum, comme le sont ceux des
Chlamydes, et cette structure, qui constitue un caractère très-impor-
tant, n'a rien d'analogue dans la Famille des Phytophages. En second
SPHŒROCH ARIDES. 207
lieu, la conformation de l'abdomen ne ressemble en aucune façon à
celle des Lamprosomides, où cette partie du corps est tout à fait plane ;
au contraire, elle rappelle de la manière la plus évidente la disposi-
tion si caractéristique des Phytophages camptosomes. A côté de ces
différences fondamentales, il en est d'autres qui ne sont pas dénuées
d'importance : chez les Sphœrocharides, les antennes sont assez grêles,
délicates, leurs articles sont lâchement unis l'un à l'autre; chez les
Lamprosomides, ces mêmes organes sont fortement comprimés, ils
ont une apparence rigide et les articles sont serrés. Une diflerence
non moins saillante se remarque dans les mandibules, dont l'extré-
mité, chez les Lamprosomides, est simplement entaillée par le pro-
longement de la rainure qui parcourt leur face convexe. Rien de sem-
blable dans la Tribu actuelle, où les mandibules se terminent par une
extrémité large et distinctement tridentée. Les cannelures du bord du
dernier segment abdominal, que nous avons retrouvées dans les trois
genres qui composent la tribu des Lamprosomides, fout complète-
ment défaut ici. Enfin, il existe un pygidium médiocre, mais bien
distinct.
A côté de ces différences, il y a aussi entre les deux groupes de
grandes analogies : dans l'un et dans l'autre, nous observons la même
forme subglobuleuse et massive; le faciès, auquel la grandeur et le
développement transversal du corselet, la rétraction de la tête dans le
prothorax, donnent un caractère tout spécial, est bien identique dans
les deux Tribus. Si les antennes sont construites sur un plan un peu
différent, chez les Sphœrocharides comme chez les Lamprosomides,
elles peuvent, au repos, se loger dans des rainures prothoraciques,
creusées dans des conditions analogues, sur les bords du prosteruum.
L'analogie n'est pas moins intime, si l'on considère la structure des
organes de progression; chez les unes et les autres, les pattes sont
contractiles, et cette faculté est en rapport avec une conformation par-
ticulière des parties inférieures du corps.
Il résulte de ces considérations que la tribu des Sphœrocharides se
rattache par des liens nombreux aux Làmprosoma; mais après avoir
étudié les Chlamydes, on reconnaît facilement qu'elle se lie tout
autant, pour ne pas dire davantage, à cette dernière tribu. C'est bien
une forme de transition qui ne peut convenablement rentrer ni dans
Tune ni dans l'autre des Tribus que nous avons admises; son organi-
sation est un curieux assemblage des caractères qui appartiennent en
propre à deux formes très-différentes, et il ne noub reste d'autre al-
ternative que de la considérer comme le type d'une coupe nouvelle.
Elle ne renferme qu'un seul genre.
208 PHYTOPHAGES.
SPHŒROCHARIS.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. II, p. 631.
Tête subarrondie, un peu infléchie vers le bas, front légèrement con-
vexe; épistome à bord inférieur fortement accusé et en ligne droite;
labre assez saillant, quadrangnlaire, un peu transversal, à bord libre,
sinueux; mandibules assez robustes, saillantes, arquées, à extrémité
large et armée de trois dents courtes et obtuses; mâchoires à lobes
simples, à peu près égaux on longueur, l'interne deux fois plus large
que l'externe, à palpes assez renflés, '1 article peu distinct, 2 cupuli-
forme, 3 obconique, 4 subsécuriforme, largement tronqué, aussi long
que les deux précédents réunis; lèvre inférieure à menton rectangu-
laire, transversal, à languette courte, cornée, à bord libre subarrondi,
à palpes également développés, tri-articulés, semblables aux maxil-
laires. — Yeux oblongs, ovalaircs, distinctement et faiblement échan-
crés vis-à-vis de l'insertion antennaire. — Antennes insérées au bord
interne des yeux, grêles, assez allongées, ne dépassant pas la base du
prothorax, 1 article allongé, renflé vers le bout, 2 de moitié niuins
long et moins large, 3 et 4 très-courts, subcylindriques, A et 5 de même
longueur, un peu prolongés en dedans, les suivants fortement trans-
versaux, formant une sorte de massue oblongue. — Prothorax en seg-
ment de sphère, régulièrement convexe, bord postérieur lobé dans
son milieu, lobe peu saillant et obtus; bords marginaux sinués et lé-
gèrement dilatés dans leur milieu. — Ecusson en triangle subéquila-
téral, curviligne, à sommet prolongé et très-aigu. — Elytres larges,
courtes, convexes et largement arrondies en arrière, callosités humé-
raies assez prononcées, à ponctuation disposée en séries, lobes épi-
pleuraux saillants et arrondis. — Mésosternum en lamelle perpendi-
culaire, comme écrasée entre le prosternum et le métasteinum, —
Pattes assez robustes, hanches antérieures et iutermédiaires transver-
sales, distantes l'une de l'autre ; cuisses comprimées, creusées à leur
bord interne d'une gouttière pour loger la jambe; celle-ci en triangle
allongé, insensiblement élargie vers l'extrémité qui est creusée d'une
longue gouttière pour recevoir une partie du tarse; les tarses assez
larges, 3 article à peine plus long que chacun des précédents, bilobé,
4 assez long, engagé seulement par sa base entre les lobes du 3, in-
sensiblement renflé vers son extrémité qui porte de faibles crochets
paraissant soudés à leur base et profondément bifides, la division in-
terne un peu moins longue que l'externe.
Ce genre ne renferme que deux espèces originaires du Brésil, les
caractères que nous lui avons assignés ne demandent pas de déve-
loppements; il n'est pas nécessaire de rappeler que les rainures des-
tinées à loger les antennes, que la forme des épimères métathoraciques
CYCLIQUES. 209
sont semblables à ces mêmes parties chea les Lamprosoma, Le pro-
thorax présente cependant quelque différence; chez ces derniers, il est
très-grand, et sa convexité continue régulièrement celle des élytres;
dans le genre actuel, le segment de sphère représenté par le prothorax
semble appartenir à un rayon plus petit, il a des proportions moin-
dres. En outre, ses côtés ne sont pas en ligne droite, mais subissent
dans leur milieu une dilatation, que nous retrouvons plus fortement
accentuée dans les Chlamys. Enfin, et quoique ce ne soit qu'un détail
de médiocre valeur, le bord «postérieur est orné d'une rangée régu-
lière de larges points enfoncés qui le rendent subdenticulé ; caractère
très-fréquent chez les Chlamys et tout à fait inconnu chez les Lam-
prosoma.
SECTION III.
CYCLIQUES.
Tète médiocre, plus ou moins profondément engagée dans le pro-
thorax, plus rarement libre, à bouche dirigée en bas ou portée oblique-
ment en avant. — Antennes très-variables, tantôt courtes et pectinées,
tantôt de longueur moyenne et légèrement dilatées vers l'extrémité,
rarement plus longues et filiformes, insérées en avant de la face, au
côté antéro-interne des yeux et séparées par toute la largeur de la
tête, parfois plus ou mohis rapprochées à leur base et insérées soit
entre les yeux, soit sur le front. — Prothorax plus large que long, en
général de la largeur des élytres à la base et muni de bords latéraux
distincts. — Elytres ovalaires ou oblongues, régulièrement convexes
en dessus, rarement raccourcies. — Prosternum oblong, bien déve-
loppé dans la majorité des genres, nul ou réduit à une lamelle étroite
dans un petit nombre seulement. — Abdomen plan ou convexe trans-
versalement. — Pattes médiocres, presque toujours cachées par les
bords latéraux des élytres, semblables entre elles, moins souvent dis-
semblables, parfois les cuisses postérieures très-fortes et propres au
saut.
Cette troisième section, pour laquelle nous avons conservé le nom
de Latreille, ne correspond qu'en partie, au point de vue de la com-
position, à celle de l'entomologiste fiançais. En effet, Latreille (1) l'a-
vait divisée en trois tribus : la première, celle des Cassidaires, était
formée des Cassidides et des Hispides ; la deuxième, celle des Chry-
somélines, comprenait entre autres les groupes que nous avons dé-
signés sous les noms de Cryptocéphaiides, Clytrides, Chlamydes,
Lamprosomides, Eumolpides, Chrysomélides; enfin, la troisième était
constituée pas les Galérucides et en porte le nom.
(1) Règne Animal, t. V, p. 139.
Coléoptères. Tome X. 14
210 PHYTOPHAGES.
Dans notre travail, la section des Cycliques ne renferme que quatre
tribus : Lamprosomides, Eumolpides, Chrysomélides et Galérucides.
Ainsi constituée, elle se distinguo plus facilement des trois autres sec-
tions, et parmi celles-ci, la première seule peut offrir, à l'égard de
quelques types, une certaiiie difficulté.
En se rappelant la forme de l'abdomen chez les Camptosomes et
en la comparant à celle des espèces de la section actuelle, la distinc-
tion ne soulève aucun doute, si ce n'est peut-être chez deux ou trois
petits genres de Chrysomélides, ainsi qiie nous aurons l'occasion d'en
parler par la suite.
La comparaison des Cycliques et des Cryptosomes fait reconnaître
qu'il existe entre ces deux sections des caractères distinctifs nom-
breux. Chez ces dernières, l'insertion des antennes est frontale, et ces
organes sont presque contigus à leur base ; un petit nombre de Galé-
rucides présentent quelque chose d'analogue, mais chez aucun, à
notre connaissance, l'insertion des antennes n'est aussi décidément
frontale, jamais ces organes ne sont contigus à leur base. L'article
onguéal chez les Hispides et les Cassidides est presque toujours en-
châssé entre les lobes du précédent, il y est parfois comme enfoui ;
dans les quatre tribus des Cycliques, on ne rencontre rien de sem-
blable. Enfin, le caractère le plus important réside dans la forme de
la tête; chez les Cryptosomes, le front est replié sur lui-même et la
bouche est tout à fait reportée en dessous, d'où le nom imposé à cette
section; en même temps les organes buccaux présentent des dimen-
sions remarquablement petites. En présence de cette structure, il est
inutile d'insister davantage sur la séparation des 3* et 4« sections.
Il n'en est pas tout à fait de même pour celle des Eupodes et des
Cycliques. La difficulté cependant est plus apparentp que réelle, ou
plutôt la distinction se laisse mieux apercevoir qu'elle ne s'exprime
par des mots. Quoi qu'il en soit, le caractère principal réside dans la
forme du prothorax ; presque toujours, chez les Eupodes, cet organe
est plus étroit que les éiytres à sa base et il est dépourvu de bords
latéraux. Cette structure n'est pas, à la vérité, tout à fait étrangère
aux Cycliques; on trouve un certain nombre de types où le prono-
tum est plus étroit que les élytrcs (Galérucides); chez d'autres, les
bords latéraux sont effacés (Leprotites). Mais les genres chez lesquels
ces deux caractères se rencontrent simultanément, sont extrêmement
rares. Il n'y a guère que quelques Eiunolpides qui soient dans ce
cas, et chez eux le prosternum est plus développé que dans ces types
de la tribu des Criocérides qui pourraient prêter à erreur (1).
(1) On est étonné de la ressemblance qui existe entre le genre Psathïro-
CERUS et divers types voisins des Bromius; par leurs antennes, par les crochets
des tarses bifides, par la forme de la tête et leur /actes, les espèces de ce genre
pourraient être regardéc-s comme des Eumolpides.
CYCLIQUES. 211
A part quelques Galérucides, les Cycliques n'ont pas la tête aussi
dégagée du prothorax ; presque toujours le corps est subhémisphérique
ou ovalaire ; les trois parties dont il se compose, la tète, le prothorax
et la portion que recouvrent les élytres, sont unies et comprises sous
une seule et même courbure. Au contraire, chez les Eupodes, la tête
se détache aussi nettement du pronotum que celui-ci des élytres. Une
dernière remarque à faire, c'est que chez les Cycliques les pattes sont
d'ordinaire assez courtes et cachées sous les rebords latéraux du corps
et les élytres ; chez les Eupodes, ces organes et notamment les cuisses
postérieures ont acquis un développement tel qu'ils débordent de
tous côtés.
En résumé, et d'une manière générale, les Camptosomes sont ca-
ractérisés par la structure de l'abdomen ; les Cryptostomes par la
forme du front; les Eupodes par leur prothorax étroit et dépourvu
de bords latéraux ; les Cychques par leur pronotum large et marginé
de chaque côté.
Les quatre tribus qui composent la section actuelle sont d'ordinaire
facil-es à distinguer l'une de l'autre.
Chez les Lamprosomides, que nous avons placés en tête, on observe
des rainures prothoraciques destinées à recevoir les antennes. Cette
organisation, qui relie si intimement cette première tribu aux Chla-
mydes et aux Sphœrocharides, ne se retrouve plus par la suite, si ce
n'est dans le genre Pachnephorus de la Tribu des Euraolpides.
Un caractère très-développé dans un groupe quelconque, disparaît
rarement d'une manière brusque ; les vestiges sous lesquels il se
montre dans les autres types, indiquent un lien de parenté plus ou
moins rapproché. C'est ainsi que le développement de la tête, et ea
particulier des mandibules chez quelques Mégalopides, chez quelques
Cryptocéphalides du sexe mâle, indique que ces groupes sont voi -
sins des Clytrides, oiî ce développement est en quelque sorte la
règle. De même, ces rainures prothoraciques, dont le premier indice
s'est rencontré chez les Ischiopachytes, sont constantes chez les Chla-
mydes, les Sphœrocharides, les Lamprosomides, et se montrent en-
core chez les Pachnephorus. Il y ^, en effet, des liens de parenté entre
la Tribu des Eumolpides et celle des Lamprosomides.
Deux caractères établissent entre les Chrysomélides et les Eumol-
pides une ligne de démarcation assez nette : le premier, et le plus
facilement appréciable, réside dans la forme du 3« article des tarses,
qui est toujours profondément bilobé chez les Eumolpides, et entier
dans la très-grande majorité des Chrysomélides; quelques genres
seulement ont cet article échancré ou subbilobé. Le second caractère
distinctif, qui pourra, chez ces derniers, suppléer au premier, est
fourni par la structure du prosternum. Chez les Eumolpides, les ca-
vités cotyloïdes de ce premier segment thoracique sont arrondies; elles
se montrent toujours transversalement ovalaires chez les Chrysoméli-
212 PHYTOPHAGES.
des. Comme on verra par la suite, la forme des épisternums protho-
raciques est en corrélation avec celle des cavités cotyloïdes et jouit de
la même importance dans la séparation des deux divisions.
La dernière tribu , celle des Galérucides, se distingue avec la plus
grande facilité des trois précédentes par l'insertion des antennes.
Celles-ci sont rapprochées à leur base et implantées, soit entre les
yeux, soit un peu en arriére. Les quelques genres (Podgntia), où ce
caractère pourrait laisser quelque doute dans l'esprit, sont trop peu
nombreux pour qu'il soit nécessaire d'insister davantage.
Sous leur forme primitive, à l'état de larves, les Cycliques sont
tout aussi distincts des aulres sections qu'à l'état d'insectes parfaits.
A part celles des Lamprosomides, sur lesquelles la science ne possède
aucune donnée, les larves des trois autres tribus sont des larves nues;
elles s'éloignent ainsi des larves coprophores et des larves tubicoles,
qui correspondent, celles-ci aux Camptosomes et celles-là aux Cassi-
dides, aux Criocôrides. On sait qu'une bonne partie des Halticides,
sous leur première forme^ sont des larves mineuses et se rapprochent
de celles des Hispides qui ont le même genre de vie. Quant aux Do-
nacides et probablement aux Sagrides, leurs larves vivent submergées
sur les plantes aquatiques.
La section actuelle est extrêmement riche en types génériques et
spécifiques ; les genres y sont plus multipliés que dans les trois autres
sections réunies; les Eumolpides, les Chrysomélides, les Galérucides
surtout, constituent des groupes très-importants.
Leurs principaux caractères distinctifs sont résumés dans le tableau
suivant :
L Des rainures prothoraciques pour recevoir les an-
tennes. L Lamprosomides.
IL Pas de rainures prothoraciques.
A. Antennes séparées par toute la largeur du front.
B. 3« article fies tarses bilobc, cavités cotyloides
antérieures circulaires. II. Eumolhdes.
B'. 3« article des tarses entier, cavités cotyloides
antérieures transversalement ovalaires. lll. Chrasomélides.
A'. Antennes rapprochées à leur base. IV. Galékccides.
TRIBU X.
LAMPROSOMIDES.
Tête suborbiculaire, fortement infléchie, enfoncée dans le protho-
rax et invisible d'en haut; épistome légèrement échancré en avant,
labre transversal, coupé plus ou moins carrément en avant; mandi-
bules robustes, arquées, inermes, à peine saillantes; mâchoires bien
LAMPROSOMIDES. 213
développées, à lobe externe corné, ovoïde, tronqué, l'interne plus ou
moins membraneux, de forme variable, à palpes assez épais, 1 article
grêle et subclaviforme, 2 cupuliforme et oblique, 3 de même forme,
mais droit, 4 plus long que les autres, ovoïde et tronqué au bout;
lèvre inférieure à menton court, arrondi ou droit en avant, languette
cornée, courte, un peu élargie et arrondie à son bord libre, à palpes
courts, 4 article renflé au bout, 2 cupuliforme, 3 ovoïde et tronqué.
— Yeux brièvement ovoïdes, subconvexes, légèrement échancrés. —
Antennes courtes, robustes, rigides, 1 article renflé, arqué, allongé,
2 assez gros, turbiné, 3 et 4 plus courts, plus grêles, les suivants plus
ou moins transversaux. — Prothorax très-grand, convexe, son bord
postérieur échancré en arc de cercle, de chaque côté, plus ou moins
fortement lobé dans son milieu, les angles antérieurs et postérieurs
toujours marqués. — Ecusson en triangle très-étroit et allongé, ou
bien médiocre et en triangle curviligne. — Elytres relativement très-
courtes et très -convexes, plus ou moins arrondies chacune à leur base,
des lobes épipleuraux très-faibles, à ponctuation généralement en sé-
ries régulières. — Prosternum très-large, subquadrangulaire, creusé
de rainures plus ou moins profondes pour loger les antennes au re-
pos ; épisternums prothoraciques de forme triangulaire, placées dis-
tinctement en dessous du bord marginal du pronotura et à quelque
distance de ses angles antérieurs. — Mésosternum en lamelle perpen-
diculaire. — Parapleures métathoraciques en triangle allongé. — Ab-
domen tout à fait plan, 1 segment un peu plus long que le suivant,
2^ 3 et 4 à peu près égaux entre eux, 5 presque de même longueur
que le premier, orné à son bord postérieur de dentelures transversa-
les, plus ou moins nombreuses. — Pattes robustes, égales entre elles,
contractiles; hanches antérieures et moyennes transversales; cuisses
comprimées et canaliculées en dessous; jambes également compri-
mées et élargies vers l'extrémité ; tarses courts, larges, à articles ser-
rés, 4 et 2 triangulaires, subégaux, 3 plus long, bilobé, 4 très-médio-
cre, engagé en grande partie entre les lobes du précédent, terminé
par des crochets simples ou appendiculés.
Dans la Monographie des Phytophages, les Lamprosomides forment
seulement une section dans la Tribu des Clytrides; l'importance qui
nous paraît devoir être attribuée à la structure de l'abdomen, nous
force à les déplacer. Nous croyons que cette importance est justifiée
par cette observation, que la forme spéciale de l'abdomen chez les
Phytophages camptosomes n'admet aucune exception dans les groupes
si riches des Chlamydes, des Cryptocéphalides, des Clytrides, des
Mégalopides; elle est constante, malgré la grande diversité que nous
observons dans les genres nombreux qui composent ces groupes, et
malgré que tous leurs autres organes soient soumis à des modifica-
tions plus ou moins profondes.
Nous nous rangeons à l'avis du Prof. Lacordaire, dans le rappro-
214 PHYTOPHAGES.
chement qu'il opère des Lamprosomides et des Chlamydes; nous nous
en écartons pour suivre celui du comte Dejean, dont le coup-d'œil pa-
raissait si juste dans l'arrangement qu'il avait admis, et où les Lam-
prosomides établissent la liaison entre la Tribu des Eumolpides et
celle des Chlamydes, Clytrides, etc. En effet, nous voyons que les
anciens auteurs avaient placé, parmi les Eumolpus ou les Chryso-
MELA, les quelques Lamprosoma qu'ils avaient eu à décrire, et que de
nos jours, des entomologistes, et parmi les plus distingués, ont suivi
les mômes errements. D'un autre côté, on doit reconnaître que, dans
l'état actuel de la science, il semble peu naturel de placer les Lam-
prosoma à la suite des Mcgalostomides.
Du reste, le Prof. Lacordaire reconnaissait lui-même l'intime
liaison qui existe entre les Eumolpides d'une part et les Lamprosomides
de l'autre, et bien certainement il l'eût respectée, s'il n'avait dû pour
l'adopter, sacrifier quelqu' autre analogie. Nous sommes loin de pré-
tendre que nous réussirons mieux dans l'arrangement que nous avons
adopté, il aura ses côtés faibles, sans nul doute; mais après avoir
constaté la prééminence d'un caractère, nous devons nous soumettre
à ses exigences, comme on doit s'incliner devant un principe dont on
a reconnu la vérité.
Parmi les tribus de la famille des Phytophages, celle des Eumolpides
est peut-être la plus variée et la plus riche en types divers; dans le
nombre, les uns sont très-différents des Lamprosomides par leur
faciès, d'autres s'en rapprochent à ce point que l'on ne peut, à la
première vue, établir la distinction et qu'il faut pour y arriver, re-
courir aux détails de l'organisation. 11 est cependant des caractères
qui établissent entre les deux groupes une ligne de démarcation assez
nette ; ils résident, ainsi que nous le verrons ci-dessous, dans la forme
des antennes, des pattes et des parapleures métathoraciques.
Plusieurs points de la diagnose placée en tête de ce chapitre, de-
mandent quelques développements.
Les organes buccaux varient à peine d'une manière appréciable et
ne sont d'aucun secours pour la classification. Les mandibules sont
médiocrement robustes, peu saillantes, arquées, triquètres, leur partie
convexe est parcourue d'une ramure plus ou moins profonde, celle-ci
se prolonge jusqu'à l'extrémité qui devient subdentée. Les yeux sont
toujours échancrés et quoique cette échancrure soit parfois très-réduite,
elle ne disparait que dans une seule espèce, VOomorphus concolor.
Les antennes sont construites sur un plan différent de celles des
Eumolpides : elles sont beaucoup plus courtes et s'élargissent sensible-
ment vers l'extrémité ; leurs articles sont fortement comprimés, serrés
et donnent à l'organe une certaine apparence de rigidité. Par leur
brièveté, par la dilatation des articles, par leur forme pectinée, elles
rappellent davantage celles des groupes précédents, mais elles con-
servent en propre leur aspect rigide, leur compression, et chacun des
LAMPROSOMIDES. 215
articles est orné à ses angles antérieurs de quelques poils très-raides,
que nous ne retrouvons pas ailleurs. Quant à leur composition, le
l^"" article est assez long, renflé, arqué, comprimé et presque tranchant
en avant, le 2 est au moins de moitié moins allongé, encore assez
gros et, chose remarquable, toujours de couleur fauve, les 3 et 4 sont
moins larges et plus courts que le précédent, les 5 et 6 s'élargissent,
les suivants sont transversaux, triangulaires ou quadrangulaires,
le dernier est irrégulièrement arrondi. De plus, elles se distinguent
encore de celles des Eumolpides et des Clytrides, en ce qu'elles peu-
vent se loger au repos dans des rainures creusées à la fac* inférieure
du corselet. Ces rainures débutent par im sillon destiné au premier
article et qui longe le bord inférieur des yeux; plus loin, elles sont
formées, au côté externe, par les épisternums prothoraciques et les
hanches antérieures, en dedans par le prosteruum. C'est exactement
la même structure que celle des Chlamydes.
Le prothorax a constamment la forme d'un segment de sphère tron-
qué, et rétréci en avant ; sa base est circonscrite par deux lignes pa-
raboliques partant des angles postérieurs et se rejoignant sur la ligne
médiane sous un angle plus ou moins aigu ou en décrivant une ligne
courbe. 11 en résulte un lobe plus ou moins large et saillant, très-
rarement presque effacé.
Le prosternum est toujours très-large, en carré long ou légèrement
rétréci en arrière, échancré en avant pour recevoir la tète dans ses
mouvements de flexion ; le mésosternum apparaît sous forme d'ime
lame perpendiculaire, comme écrasée entre le prosternum et le mé-
tasternum. Les parapleures de ce dernier sont très-grandes, déforme
triangulaire, fortement atténuées en arrière jusqu'à la dépression où
se logent les cuisses postérieures; dans cette dernière, elles s'élargis-
sent plus ou moins et se terminent par une extrémité arrondie ou
simplement obtuse.
Les pattes sont robustes, contractiles et par suite toujours plus ou
moins comprimées; les hanches antérieures et moyennes sont trans-
versales et disposées un peu obliquement, largement distantes sur la
ligne médiane. Les cuisses sont creusées à leur bord interne d'une
gouttière pour loger les jambes ; celles-ci sont longuement triangu-
laires, élargies de la base à l'extrémité, et cette dernière est munie
d'une dépression, oiî les tarses se logent en partie; les tarses sont
courts et très-larges, les 1 et 2 articles transversalement triangulaires
sont égaux, le 3 un peu plus long, à lobes divergents, le 4 robuste, à
moitié engagé dans le précédent, armé d'ongles médiocres, simples ou
appendiculés à leur base.
Chez les Eumolpides, les pattes ne sont pas contractiles et ne pré-
sentent ni la compression, ni les excavations de celles des Lamproso-
mjdes; au contraire, ces mêmes organes chez les Chlamydes, sont
exactement conformés comme ceux que nous venons de décrire.
216 PHYTOPHAGES.
Les différences sexuelles sont nulles chez ces insectes, à l'exception
de trois espèces du genre Lychxophaes, chez lesquelles les mâles se
distinguent des femelles par certaines modifications qui n'ont rien de
commun, c'est-à-dire qui varient du mâle d'une espèce à celui d'une
autre.
Les Lamprosomidcs sont tous de taille en dessous de la moyenne,
de forme subglobnleuse, ou légèrement oblongue; leurs couleurs va-
rient du vert métallique au rouge cuivreux, au cuivreux doré, puis
au bleu; un petit nombre sont ornés d'autres couleurs, telles que le
noir, le vert olive, etc. Ces couleurs sont généralement uniformes, et,
quand il existe un dessin, il est toujours composé de nuances métal-
liques éclatantes. D'après les observations du Prof. Lacordaire, ils
marchent lentement à la surface des feuilles ou volent pendant la
chaleur du jour dans les bois. Quand on veut les saisir, ils contrac-
tent leurs pattes et se laissent tomber en simulant la mort.
Leurs premiers états sont très-incoraplétement connus; il est à pré-
sumer cependant, par suite d'une communication de M. Westwood
à la Société entomologique de Londres, qu'ils vivent à l'état de larves
dans des fourreaux, et que sous ce rapport ils se rapprochent davan-'
tage des Chlamydes que des Clytra de nos pays.
Kirhy est le premier qui ait, en 1817, séparé ces insectes des Eu-
MOLPUS et des Chrysomela, en créant le genre Lamprosoma, qui a été
généralement adopté. La monographie des Phytophages contient la
description de 77 espèces, dont une dizaine seulement étaient con-
nues avant sa publication; depuis, on a ajouté deux espèces nou-
velles. Les Lamprosomides sont des Phytophages essentiellement
américains, deux espèces seulement sont étrangères au Nouveau-
Monde, l'une habite l'Europe, l'autre l'île Formose, dans la mer de la
Chine.
Le tableau synoptique suivant fera aisément distinguer les trois
genres qui composent cette tribu.
A. Antennes à 8^ article beaucoup plus petit que 7 et 9. Oomorphus.
AA. Antennes à 8^ article semblable à 7 et à 9.
b Crochets des tarses simples. Lijchnophaes.
bb — — appeudiculés. Lamprosoma,
LAMPROSOMA.
KiRBY, Transactions of the Linn. Soc. Xlf, p. iib (1).
Tête suborbiculaire, infléchie vers le bas, front légèrement con-
vexe; épibtome semicirculairement échancré, ses angles saillants,
parfois plus ou moins prolongés; labre transversal, à bord antérieur
(1) Syn. Lacordaire, Monopr. d. Phytoph. Il, p. 574.
LAMPROSOMIDES. 217
droit'ou subéraarginé. — Yeux peu profondément échancrés, échancrure
toujours distincte, parfois très-faible. — Antennes robustes, plus
courtes que le prothorax, fortement comprimées et élargies réguliè-
rement vers l'extrémité, 1 article très-gros, arqué, déprimé et pres-
que tranchant en avant, 2 au moins de moitié moins long, plus gros
que le suivant, 3 très-court, cylindrique, 4 de même îorme, 5 et 6
élargis vers leur extrémité, les suivants transversaux, le dernier plus
grand, irrégulièrement arrondi, chaque article orné à chacun de ses
angles antérieurs de deux ou trois poils très-raides. — Prothorax très-
grand, régulièrement convexe, bord antérieur subsinué de chaque
côté, bords latéraux fortement marqués, droits ou subanguleux, an-
gles antérieurs aigus, les postérieurs à peu près droits ; lobe du bord
postérieur plus ou moins aigu; écusson en triangle tantôt régulier,
tantôt allongé, aigu à son sommet. — Elytres convexes, courtes, ar-
rondies cà leur extrémité; épaules assez marquées et indiquées par
un renflement mousse; lobes des épipleures faibles, consistant en une
saillie triangulaire aiguë ou obtuse, formées brusquement un peu
avant le miUeu et se perdant insensiblement vers la base; ponctua-
tion disposée généralement en dix stries assez régulières. — Pattes
médiocres, assez fortement comprimées et larges, jambes en triangle
allongé, le petit côté ou l'extrémité creusé d'une petite fossette pour
loger une partie des tarses; ceux-ci courts, élargis, 1 et 2 articles sub-
égaux, transversaux, 3 plus long, bilobé, 4 médiocre, engagé pour
plus de la moitié de sa longueur entre les lobes du précédent, et
terminé par des crochets appendiculés.
Ce genre est extrêmement riche en espèces, toutes affectent à peu
près la même forme, et leurs couleurs sont peu variées; on en compte
aujourd'hui 69; le prof. Lacordaire en a décrit 67. C'est de ces in-
sectes que cet entomologiste distingué a dit qu'ils laissent bien loin
derrière eux la plupart des Coléoptères, sous le rapport de la difïï-
culté que présentent la description et la détermination des espèces.
« Et pour'tout dire en un mot, ajoute-t-il plus bas, je crois qu'il y a
au moins un tiers d'entre elles qu'on ne parviendra jamais à décrire
de façon à les rendre reconnaissables; du moins suis-je obligé de dé-
clarer, après le travail le plus opiniâtre, que ce résultat est au-dessus
de mes forces. »
Parmi ces espèces, 36 sont du Brésil, 7 de Cayenne, 7 de Colombie,
13 du Mexique, 4 de Puerto-Rico, i de Cuba; une seule est étrangère
à l'Amérique, et a été découverte dans l'île Formose. La patrie d'une
autre n'est pas exactement connue.
Î18 PHYTOPHAGES.
LYCHNOPHAES.
Lacordaire, Monogr. d. Phytoph. 11^ p. 564 (1).
Mêmes caractères génériques que les Lamprosoma, sauf les particu-
larités suivantes : — Echaiicrure des yeux tantôt triangulaire, tantôt
quadrangulaire. — Palpes médiocrement épais. — Prothorax non an-
guleux sur les côtés, toujours très-fortement lobé et jamais crénelé à
sa base. — Ecusson très-petit et très-obtus, ou bien en triangle très-
aigu. — Elytres à lobes épipîeuraax petits, anguleux et brusquement
formés. — Dernier article des tarses médiocrement allongé, terminé
par des crochets simples.
• A part quelques légères modifications, qui sont suffisamment indi-
quées dans la diagnose, ce genre ne se distingue en réalité du précé-
dent que par les crochets des tarses, qui sont simples, plus longs et
plus fortement arqués dans leur moitié terminale que chez la plupart
des Lamprosoma. Il ne renferme que 9 espèces, décrites dans la mo-
nographie des Phytophages, dont 4 du Brésil, 1 du Brésil et de la
Guyane, 5 de ce dernier pays et 2 de Colombie.
OOMORPHUS.
CuRTis, Brit. Entom. VIII, p. Zil (2).
Tête petite, subarrondie, un peu réfléchie en dessous ; labre très-
légèrement émarginé; mandibules courtes, massives, subbidentées à
l'extrémité; mâcheires à lobe interne large, subovalaire, l'externe très-
grêle, plus allongé, à palpes assez gros et courts. — Yeux un peuoblongs,
à bord interne irrégulier, non distinctement échancré. — Autennes
assez grêles, un peu allongées et atteignant au-delà de la base du pro-
thorax, 4 article assez long, arrondi et un peu en massue, 2 de moitié
moins allongé, subovalaire, fortement rétréci vers sa base/ 3-6 cylin-
driques, diminuant progressivement de longueur, 7 beaucoup plus
grand, triangulaire, aigu en dedans; 8 beaucoup plus petit, subcy-
lindrique, 9-40 dilatés et transversaux comme le 7, 44 ovalaire, atté-
nué vers son extrémité. — Prothorax médiocre, transversal, son bord
(1) Syn. EcMOLPUs, Oliv. Entom. VI, p. 906. — Crtptocephalus, Oliv. En-
cyclop. raéth. Ins. VI, p. 608. — Lamprosoma, Dej. Cat. éd. 3, p. 439.
(2) Syn. Byrrhcs, Sturœ, Deutschl. Ins. II, p. 109, 15, pi. XXXV, fig. a, Aj
Stepliens, Illuslr. of Brit. Entom. III, p. 139. — Phalacrus, Stcphens, III. of
Brit. Entom. Il, p. 197, pi. 15, fig. 1. — Lamprosoma, Lacordaire, Monogr. d.
Phytoph. II, p. G3I. — Fairniairc, Gênera d. CoL IV, p. 216. — Oomorphus,
Stephens. Illustr. of Brit. Entom. V, p. 411.— BruUé, Hist. nat. d. Ins. V,
p. 355; De Casleln. Hist. nat. des Coléop. II, p. 39.
lAMPROSOMIDES. 219
postérieur non distinctement lobé dans son milieu, mais légèrement
échancré de chaque côté ; écusson très-petit, en. triangle équilatéral.
— Elytres ovalaires, médiocrement convexes, très-légèrement atté-
nuées en arrière et arrondies, lobes épipleuraux à peine marqués.
— Prosternum large, plan, un peu atténué en arrière. — Pattes
relativement faibles, jambes à peine élargies vers l'extrémité, tarses
linéaires, articles à peu près égaux, crochets des tarses simples.
J'avais reçu d'Italie, de M. Pirazzoli, deux petits insectes sous le
nom de Lamprosoma concolor; en étudiant les Lamprosomides, j'ai
eu l'occasion de rectifier l'exactitude de la détermination. L'espèce
est trop petite pour être étudiée convenablement à la loupe simple ;
je me décidai à sacrifier l'un de mes individus pour en faire une
piéparation microscopique. Le premier organe qui se présenta à l'ob-
jectif, fut une antenne. Cette vue ne me laissa pas le moindre
doute, le genre de Curtis doit être rétabli, et prend place dans la fa-
mille actuelle.
Il faut reconnaître que ce nouveau changement n'est pas la moins
surprenante des vicissitudes auxquelles cette bestiole a été soumise.
Le Prof. Lacordaire les décrit trop clairement pour que nous résistions
au plaisir de citer ses propres paroles : « Qaoique décrit par un petit
nombre d'auteurs, Thistoire scientifique de cet insecte est assez com-
pliquée. M. Sturm qui l'a publié le premier, l'a placé, sans aucune
observation, parmi les Byrbhus. M. Stephens, le second qui s'en
soit occupé, le décrivit et le figura sous le nom de Phalacrus marili-
mus, dans le tome II de ses Illustrations of British Entomology (p. 197),
sans s'apercevoir que M. Slurra l'avait déjà fait connaître. L'ayant
su quelque temps après, il se conforma (loc cit. IH, p. 111) à l'opinion
de cet auteur, en plaçant l'insecte parmi les Byrrhus sous le nom que
lui avait imposé M. Sturm. En 1831, M. Curtis (Brit. Entom. VIII,
p. 347) voyant bien qu'il ne pouvait rester parmi les Byrrhus pro-
prement dits, l'en sépara, sans toutefois le sortir des Byrrhides, sous
le nom générique d'OoiioRPHUs, qui fut adopté par M. Stephens (loc.
cit. p. 411, et Brit. Beek. p. 1 47), et par MM. BruUé et de Castelnau;
mais, par inadvertance sans doute, ces deux derniers auteurs ont sub-
stitué au nom primitif de l'espèce, celui d'unicolor. C'est à M. Erichson
(Germar's Zeitschf I, 1839, p. 309) qa'on doit la connaissance des
véritables analogies de cet insecte, sans du reste que dans la courte
note qu'il a publiée à ce sujet, ce savant entomologiste se soit pro-
noncé sur la question de savoir si le genre Oomorphus de M. Curtis
doit être conservé ou non. »
Malgré sa petite taille, cet insecte est intéressant à divers égards :
d'abord comme étant jusqu'ici le seul représentant des Lam.proso-
mides en Europe, et à peu près le seul dans l' Ancien-Monde, puis-
qu'une seconde espèce seulement appartient à l'île Formose ; en
second lieu, par les vicissitudes que sou nom a subies dans la classi-
220 PHYTOPHA.GES.
fîcation naturelle ; enfin, il éveille encore notre curiosité par Tin-
ccrtitude qui règne sur ses mœurs.
Le Prof. Lacordaire considère son Lamprosoma concolor, comme
aptère, et cependant il dit dans une note (loc. cit. p. 632) que M. Che-
vrolat lui a montré un assez grand nombre d'exemplaires « qu'il m'a
dit avoir pris au vol sur des charmilles. Mais cet entomologiste dis-
tingué a été très-certainement induit en erreur par ses souvenirs dans
cette circonstance, car l'insecte est aptère. » D'un autre côté, M. Red-
tenbacher (Fauna Austr. 2"= éd. p. 893) dit que l'insecte a été souvent
pris sur les fleurs de l'Astrantia major, et M. Pirazzoli me l'a envoyé
comme trouvé sur le lierre. Ces assertions diff'érentes réclament évi-
demment de nouvelles observations. 11 ne serait pas impossible que
plusieurs espèces eussent été confondues.
Cet insecte paraît se trouver dans la plus grande partie de l'Eu-
rope; jusqu'à ce jour, il a été signalé en Italie, en Autriche, en Alle-
magne, en France, en Belgique et en Angleterre.
TRIBU XL
EUMOLPIDES.
Tête médiocre, plus ou moins engagée dans le prothorax ; front
plan ou légèrement convexe; épistome distinct ou non; labre trans-
versal, échancré; mandibules à extrémité large, bidentée; mâchoires
à lobe interne court, large, membraneux; l'externe grêle, allongé,
sub-biarticulé ; palpes de 4 articles de forme et de longueur variables ;
lèvre inférieure à menton court, échancré en avant, languette semi-
ovalaire ou subcarrée, munie de palpes tri-articulés. — Yeux oblongs,
plus ou moins sinués au bord interne. — Anteimes largement écartées
l'une de l'autre, filiformes ou subclaviformes, mesurant en moyenne
la moitié de la longueur du corps, jamais pectinées. — Prothorax co-
nique, cylindroïde ou globuleux, parfois les bords latéraux effacés;
écusson toujours distinct, de forme très-variable. — Elytres courtes
ou allongées, ovalaires ou cyhndriques, entières, ni tronquées, ni rac-
courcies. — Prosternum toujours apparent, transversal ou oblong,
rarement étroit, son épisternum triangulaire, allongé dans le sens lon-
gitudinal; cavités cotyloïdes antérieures arrondies. — Pattes ordinai-
rement différentes les unes des autres, tantôt rapprochées de la ligne
médiane, tantôt les postérieures très-écartées, terminées par des cro-
chets appendiculés ou bifides, rarement simples.
Sans affecter une forme bien spéciale, les Eumolpides ne ressem-
blent ni aux Lamprosomides à forme subglobuleuse, ni aux Chryso-
mélides à contour ovalaire, à faciès massif et contracté. C'est à peu
EUMOLPIDES. 221
près ce que l'on peut en dire de plus général, car dans une tribu qui
contient actuellement plus de cent genres, on doit s'attendre à ce que
le faciès subisse de nombreuses et profondes modifications. Aussi, il
est nécessaire d'entrer dans quelques développements à l'égard des
caractères énoncés dans la diagnose qui précède.
Le corps est généralement oblong, et la tète, le prothorax, les ély-
tres sont assez nettement séparés l'un de l'autre. Dans le plus grand
nombre, les téguments sont fermes, lisses et brillants, ornés parfois
de couleurs vives, à reflets métalliques ou non; ils sont glabres, plus
rarement recouverts de poils rares ou serrés, épars ou disposés régu-
lièrement en plaques ou en stries; ou bien de squamules de forme et
de disposition très-variables.
La tète est arrondie ou oblongue, à bouche dirigée en bas ou en
arrière, plus rarement portée en avant. Elle est parfois libre et dé-
gagée du prothorax, plus souvent elle s'y trouve enfoncée jusqu'aux
yeux ou bien jusque près du bord antérieur de ces organes. Le front
est plan ou à peu près; l'épistome est tantôt séparé du front par des
sillons obliques et convergents en arrière, tantôt il est imparfaitement
limité; son bord antérieur varie beaucoup; il supporte le labre dont
la saillie est plus ou moins considérable, selon la position qu'il occu-
pait, lorsque les organes ont été paralysés par la mort. En général, son
bord libre est échancré, sa forme est transversale ou rétrécie d'arrière
en avant comme un coin.
Les mandibules sont courtes, épaisses, légèrement arquées, leur
face interne est plus ou moins excavée, leur extrémité est large et
divisée en deux fortes dents obtuses. Dans quelques cas, l'extrémité
paraît simple par la prédominance de l'une des dents {Chrysochares).
Les autres organes buccaux ne varient, comme les mandibules, que
dans des limites très-reslreintes,etue sont presque d'aucune ressource
dans la classification. Les mâchoires sont toujours munies de deux
lobes, l'interne est lamelleux, assez court, très-obtus à l'extrémité,
libre et plus ou moins cilié; l'externe est presque du double plus long,
grêle, acuminé, et il présente vers sa base des vestiges de suture qui
le font paraître bi-articulé. Le palpe maxillaire est invariablement
formé de 4 articles, le 1 court, 2 plus allongé, parfois très-long (Eu-
RYOPE, Syricta), 3 obconique, 4 en général ovalaire, plus ou moins
atténué vers l'extrémité et tronqué; tantôt largement, tantôt d'une
manière à peine appréciable. Les palpes claviformes du genre Al-
PHiTES sont les seuls à signaler.
La lèvre inférieure se compose d'un menton très-court, plus ou
moins échancré en avant, d'une languette semi-ovalaire ou subcar-
rée; elle est échancrée en avant dans le genre Syricta et munie de
chaque côté d'une paraglosse formée de quelques poils fascicules; les
palpes sont tri-articulés et moins variables que ceux de la mâchoire.
Les yeux sont généralement médiocres, rarement très-développés
222 PHYTOPHAGES.
(EuRYDEML's) ; ils sont oblongs, échancrés ou seulement sinués au
bord interne, moins souvent entiers et subhémisphériques.
La structure des antennes est sujette à une foule de variations, soit
dans la forme, soit dans la longueur relative des articles; mais tou-
jours elles sont ou filiformes (Edusa), ou plus ou moins dilatées vers
l'extrémité (Corynodes). Leur insertion ne varie pas, elle a lieu au
bord interne et antérieur des yeux, de sorte qu'elles sont séparées par
toute la largeur du front. Dans le genre Colaspis, elles sont un peu
moins rapprochées des yeux et moins distantes l'une de i'aulre. Il faut
aussi mentionner que dans plusieurs genres (Pachnephorus, Mecistes,
Neocles, etc.), elles peuvent, au repos, se loger dans des rainures
creusées à la surface du prosternum.
En général, le prothorax est moins large que les élytres; il se ré-
trécit souvent de la base vers le sommet, et, dans ce cas, il est plus
ou moins déprimé ; ailleurs, il afîecte une forme cylindrique avec des
bords latéraux très-peu saillants. Deux groupes sont caractérisés par
l'absence de ces bords latéraux (Leprotites, Bromiites); le pronotum
prend alors une forme globuleuse ou cylindroïde.
L'écusson le plus remarquable est celui de la plupart des Pseudo-
colaspites ; il est plus développé que dans les autres types ; son con-
tour est pentagonal et les trois angles postérieurs sont assez aigus.
Les épaules, à cause de Tétroitesse relative du pronotum, sont as-
sez marquées, et souvent une impression oblique de la partie dis-
coïdale des élytres les fait paraître plus saillantes encore. Pour le reste,,
les élytres ne présentent guère de particularités à signaler.
11 est plus important d'étudier les parties inférieures, et notamment
celles du premier arceau thoracique; à cause de l'inflexion très-mar-
quée de la tête, le prosternum est toujours beaucoup plus court que
le pronotum; son bord antérieur est excavé ou réfléchi, parfois il re-
couvre en partie les organes buccaux. Le sternum ne manque dans
aucun type; il est oblong, c'est-à-dire allongé dans le sens longitu-
dinal, convexe entre les hanches et abaissé en avant et en arrière
dans plusieurs groupes (Colaspites). Dans d'autres, il est carré ou
même transversal; sa surface est presque plane et il s'appuie large-
ment sur le mésosternum; tandis que dans la forme précédente, à
cause de son abaissement en arrière des hanches, il se trouve en quel-
que sorte placé bout à bout entre le segment suivant.
Les épimères prothoraciques sont rarement bien hmitées par des
sutures (Dermoxanthus). Il n'en est pas de même des épisteruums, qm
jouent un grand rôle dans la Tribu actuelle. Cette partie, située comme
d'ordinaire entre l'angle aniérieur du pronotum et le prosternum, est
découpée en triangle à angles obtus, quelquefois en forme de feuilles de
trèfle; il importe de bien observer son bord antérieur, qui est tantôt
plus ou moins convexe et saillant, tantôt droit ou même concave.
L'angle interïie est effacé et soudé d'une manière intime avec le pro-
EUMOLPIDES. 223
sternum ou bien il est libre, saillant, et, dans ce cas, il constitue chez
beaucoup d'espèces une partie du bord externe de la gouttière oiî se
logent les antennes au repos. L'angle externe s'arrête à quelque dis-
tance de l'angle du pronotum, ou bien se confond avec lui (Endoce-
PHALUs), ou même le déborde en avant (Dermoxanthus). Toujours, à
deux exceptions près, l'angle postérieur se prolonge le long du bord
externe des cavités cotyloïdes ; cette disposition distingue les Eumol-
pides des Chrysornélides, chez lesquelles l'épisternum prothoracique
est quadrangulaire, allongé dans le sens transversal et disposé au bord
antérieur des cavités cotyloïdes. Les deux exceptions, dont nous avons
parlé, se rencontrent dans les genres Euryope et Spilopyra, et par là,
ces types se rapprochent des Chrysornélides.
Enfin, une dernière particularité à mentionner par rapport au pro-
sternuni, est la présence, dans un certain nombre de genres, de rai-
nures destinées à loger les antennes au repos. Ces rainures sont très-
développées dans un type européen, le genre Pa£hnephorus, et il est
étonnant que leur structure et leur usage aient passé inaperçus. On
peut les observer dans le plus grand nombre des genres du groupe des
Myochroïtes (Neocles, Heterotrichus, Mecistes, etc.); lem'burd ex-
terne est formé par l'angle relevé de Tépisternum prothoracique et
par la hanche, l'interne par une saillie de la face inférieure du ster-
num ; d'ordinaire, elles convergent en arrière et limitent ainsi un es-
pace triangulaire, à base antérieure et dont le sommet se rapproche
plus ou moins du bord postérieur du sternum.
Le mésosternum présente peu d'intérêt pour la classification, il est
le plus souvent transversal, sou bord postérieur est prolongé en pointe,
rarement échancré (Aoria). Il est quelquefois étroit et oblong, conuue
dans le genre CnRYSOCHARES.
Le métasternum présente des parapleures toujours bien distinctes,
obtuses à l'extrémité postérieure ou acuminées.
Les pattes sont médiocres ou allongées et plus ou moins robustes.
Les hanches antérieures sont cylindro-coniques, par suite les cavités
cotyloïdes sont circulaires et toujours complètes ; elles sont plus ou
moins séparées l'une de l'autre, selon la longueur du prosternum.
Dans un genre (Eurytus), les hanches postérieures sont écartées cà ce
point qu'elles touchent le bord latéral des élytres; dans d'autres types
du même groupe des Pseudocolaspites, l'écartement, quoique toujours
considérable, est moins important. Les cuisses sont tantôt fusiformes,
tantôt clavifurmes, inermes ou armées en dessous de dents obtuses ou
aiguës ; les tibias sont droits ou arqués, cyh'ndriques ou cannelés lon-
gitudinalcment et canaUculés en dehors.
Les tarses jouent un rôle important dans la classification des Eu-
molpides. Les trois premiers articles, toujours plus ou moins dilatés,
comme chez les Phytophages, en général, sont de longueurs relatives
très-variables; le plus souvent le premier est le plus long, et sa Ion-
224 PHYTOPHAGES.
gueur se compare à celle des deux articles suivants réunis. L'article
onguéal est constamment saillant entre les lobes du troisième, il se
termine par des crochets simples, appendiculés ou bifides. La première
forme est tout à fait exceptionnelle; sur cent et quatorze genres, elle
ne se montre que dans trois d'entre eux, Spilopyra, Chloropterus,
Pales.
Les deux autres formes de crochets se partagent à peu près égale-
ment le reste de la Tribu. La nature n'a pas façonné les types pour
la facilité de nos divisions, et il n'est pas toujours facile de distinguer
le crochet appendiculé du crochet bifide. Ainsi, le Chrysochares offre
quelque chose d'intermédiaire entre les deux formes; cependant l'ex-
trémité de la partie interne étant très-aiguë, il faut considérer l'ongle
comme bifide. On doit bien remarquer que le crochet bifide est celui
qui présente une double pointe, que l'interne soit basilaire (Metachro-
MA, Trichotheca) , OU médiane (Chrysocdares), ou terminale (Hete-
ROSPis, INeculla, Euryope). La dénomination de crochets unidentés,
usitée par M. Baly (Phytoph. Malay., p. 163), ne nous paraît pas
exacte. Dans le cas en question, le crochet est réellement bifide, seu-
lement la division interne est courte et basilaire; l'expression d'uni-
denté nous parait devoir être réservée pour le cas oii le crochet porte
à son btî'rd inférieur une saillie dentiforme, comme cela a lieu, par
exemple, chez les Telephores.
Enfin, on remarquera que la distinction n'est pas difficile, si l'on
veut faire attention que les crochets appendiculés sont presque cons-
tamment divariqués, tandis que les crochets bifides sont simplement
divergents.
Au moyen des caractères que nous avons exposés, on pourra dis-
tinguer avec certitude les Eumolpides des tribus voisines. Les Lam-
prosomides ont des antennes très-courtes et pectinées. Les Chryso-
mélides se différencient des Eumolpides par le 3'^ article des tarses
subentier, non profondément bilobé; ce caractère, indiqué déjà par le
Prof. Lacordaire, reste toujours le plus important pour la distinction
dont il s'agit. Dans les quelques cas rares ovi le doute pourrait s'élever,
l'inspection de la forme de l'épisternum prothoracique dissipera toute
incertitude. Quant aux Galérucides, qui forment la dernière tribu de
la section des Cycliques, on sait que l'insertion des antennes suffît pour
les séparer des Eumolpides.
Telles sont les différences qui séparent ces divers groupes; les affi-
nités ne sont pas plus difficiles à saisir. Dans Tordre adopté, les Eu-
molpides suivent les Lamprosomides et précèdent les Chrysomélides :
quelques genres et notamment les Iphiméites à formes suhglobuleu-
ses sont intimement unis aux Lamprosomides ; il suffit de comparer
sous ce rapport les Chrysodina aux Lamprosoma. Les affinités avec
les Chrysomélides ne sont pas moins apparentes; certains genres, à
pronotum large, comme les Chrysolajipr.\ , Colaspoïdes, etc.), les
EliJlOLFlOES. ââS
rappellent ù, la première vue, et il faut y regarder de près pour saisir
la différence. Le faciès des Spilopyra est si bien celui de quelques
Chrysomélines australiennes, que M. Baly les regarde, avec raison,
comme une forme de transition, et qu'il les eût placées hors du groupe
actuel, si le 3*^ article des tarses n'élait profondément bilobé.
Une parenté digne d'être signalée est celle des Mégascélides et de
quelques genres des Ci'iocérides ; la forme générale du corps, la gra-
cilité des antennes, la structure des pattes, etc., ont des analogues
chez les Eumolpides ; les différences résident dans la forme du pro-
notum, dans celle du prosternum, qui ne disparait jamais, dans le
groupe actuel, enfin dans l'abdomen, qui est différemment conformé.
Néanmoins l'analogie existe et pourrait de prime abord induire en
erreur.
D'une manière très-générale, les Eumolpides ne sont pas construits
sur un plan tout à fait uniforme, on y rencontre des types divers dont
la classification semble ne pas devoir présenter de difficulté; par con-
tre, la Tribu est extrêmement riche, les types les plus saillants sont
reliés entre eux par des formes intermédiaires, les organes sont sou-
mis à de nombreuses variations, et il est très-difficile de reconnaître
et d'apprécier la valeur qu'il faut attribuer à chacun d'eux.
La première tentative faite pour diviser les Eumolpides est due à
M. Chevrolat (1). Ce n'est, à proprement parler, qu'un arrangement
artificiel et très-incomplet. A son tour, M. Baly (2) a repris cet objet.
Sa division primaire renferme toutes les formes chez lesquelles Fépi-
sternum prothoracique, de contour variable, est toujours prolongé en
arrière, le long du bord externe des cavités cotyloïdes. Tous les genres
connus, sauf deux (Spilopyra, Eukyope), doivent rentrer dans cette
première section. 11 y distingue, en outre, trois groupes : Adoxinœ,
Myochroinœ, Bromiinœ, qu'il élève au rang de Sous-familles ; mais il
n'indique ni le nombre, ni les noms des autres groupes de la section.
M. Baly a laissé cette tentative inachevée ; peut-être a-t-il reconnu
que son point de départ laissait à désirer. En effet, une section qui ne
renferme que deux types, tandis que l'autre en contient près de cent,
est en réalité d'une médiocre ressource pour la classification. D'ail-
leurs, les deux types, isolés du reste, n'ont entre eux aucune analo-
gie, la forme exceptionnelle de l'épisternum est leur seul point de con-
tact.
Il ne suffisait pas de décrire, les uns à la suite des autres, les nom-
breux genres des Eumolpides; il fallait trouver un principe pour un
arrangement quelconque. Les divisions que nous avons élaborées en
nous basant, soit sur le prosternum, soit sur les tibias ou les tarses,
ne nous ont pas donné de résultats satisfaisants; dans l'une, les rap-
(1) D'Orbigny, Dict. d'Uist. nat., article Colaspides.
(2) Journal of Entom. I, p. 146.
Coléoptères. Tome X. Ib
226 PHTTOPflAGES.
prochements étaient forcés, dans l'autre, des analogies évidentes
étaient méconnues. Après bien des efforts inutiles, la forme du bord
antérieur de répisternum prothoracique nous.a conduit à une dispo-
sition moins mauvaise que celles qui l'avaient précédée, et nous l'a-
vons admise.
Au premier abord, il nous a paru, et sans doute il paraîtra à d'au-
tres, qu'il était d'une médiocre importance que le bord antérieur de
cet épisternum fût convexe ou concave. Néanmoins, en y regardant
de près, on ne tardera pas à reconnaître que ce caractère est lié à un
ensemble d'autres, qui influent d'une manière très-appréciable sur
l'organisation. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, prenons une es--
pèce du genre Pachnephorus, nous remarquerons que la tète est pro-
fondément engagée dans le prothorax, que la convexité du bord de
répisternum recouvre une partie des yeux et des organes buccaux,
que l'angle interne de ce même bord est soulevé et forme l'arête ex-
terne d'une rainure destinée à loger les antennes au repos, enfin que
cette rainure se prolonge plus ou moins loin à la face inférieure du
prosternum. Dans la grande majorité des cas, la eonvexité de ce bord
suppose l'existence de cet ensemble de caractères. Il est donc permis
de lui attribuer une certaine valeur.
Ce principe posé, il a été relativement assez facile de coordonner
les genres en groupes. Nous ne livrons cette division que comme la
première ébauche d'un arrangement dos Eumolpides. Des études plus
approfondies eu corrigeront les points faibles.
On voit par ce qui précède que la connaissance des Eumolpides est
encore bien incomplète, que leur étude a été laissée dans l'oubli. En
eflet, leur histoire scientifique pourrait se borner à une seule chose,
à rénumération chronologique des genres que les auteurs ont créés
au fur et mesure des découvertes.
Pour Linnée, ces insectes étaient des Chrtsomela. Pour Fabricius,
au moins dans ses premiers ouvrages, c'étaient des Chrysgjiela, des
Galeruca ou des Cryptocephalus. Plus tard cependant, le grand en-
tomologiste danois reconnut le genre Eumolpls indiqué par Kugelan
et créa le genre Colaspis. Les auteurs de cette époque reculée, comme
Herbst, Pallas, OUvier, Illiger, etc., ont pu décrire des espèces iné-
dites, mais n'apportèrent aucune modification bien importante à l'état
de lasciencc. En 1824, Dalman créa le genre Euryope. Le comte de Cas-
telnau publia, en 1833, dans l;i llevue entomologique de Silberman, ses
recherches sur !e genre Colaspis de Fabricius, aux dépens duquel il
constitua sept coupes nouvelles. Le nombre de ces dernières s'aug-
menta tout à, coup d'une façon inattendue par suite de la publication
du Catalogue du comte Dejean. Cet entomologiste distingué avait ras-
semblé la plus riche culfiiction de Coléoptères connue; le groupe des
Eumolpides, quoiqu'il no fût pas encore désigné sous un nom spécial,
ne renfermait pas moius.de 38 genres. La détermination des espèces
EUMOLPIDES. 227
déjà publiées, celle des espèces inédites, leur classement en genres,
ont dû lui coûter des études bien longues, des recherches bien labo-
rieuses; il obtint, il est vrai, le concours de plusieurs entomologistes,
et pour les Phytophages en particulier, M. Chevrolat l'aida puissam-
ment à débrouiller ce chaos. Malheureusement les caractères des gen-
res n'ont pas été publiés, et la tradition était insuffisante pour les faire
passer dans la science. Cependant divers savants de premier ordre, qui
ont eu sous les yeux des types de la collection Dejean , se sont em-
pressés d'adopter et de décrire les genres de son catalogue pour ren-
dre un légitime hommage à ses longues recherches. C'est ainsi que le
Prof. Erichson, à l'occasion de la description des Eumolpides du Pé-
rou, a caractérisé plusieurs coupes indiquées par le comte Dejean. La
même chose a été faite par le D*^ J. Le Conte pour d'autres types, ori-
ginaires de l'Amérique boréale, et M. Marshall se proposait de suivre
cet exemple, lorsqu'il entreprit, en 1864, de décrire les Eumolpides
de la collection de son ami, H. Clark, dans laquelle se trouvaient, eu
grand nombre, des types du comte Dejean.
Vers cette même époque, H. Clark et le D"" Baly publièrent sur les
mêmes insec'tes de nombreux mémoires, qui furent insérés dans les
Transactions de la Société entomologique de Londres, dans les Annales
d'histoire naturelle, dans le Journal d'entomologie. Comme nous l'a-
vons dit, ces travaux ont eu pour but la création de genres nouveaux,
la description d'espèces inédites; la place systématique de ces genres,
leurs affinités, leurs différences, leur distribution géographique sont
le plus souvent passées sous silence. Il s'agissait de coordonner tous
ces matériaux épars, et c'est ce nous avons tenté do faire dans les
pages suivantes.
L'étude des états primitifs des Eumolpides est encore à faire. Les
seuls renseignements que l'on possède concernent le Bromius vitis,
dont les ravages ont depuis longtemps attiré l'attention des vignerons.
11 paraît que la femelle dépose ses œufs au pied de la vigne, en au-
tomne, et que les larves, édoses au printemps suivant, rongent les
feuilles naissantes de cet arbuste. D'après les observations de M. Che-
vrolat, il paraîtrait que la larve se nourrit du raisin, mais qu'elle ne
se trouve que dans les grappes dont les grains sont très-serres et noirs.
C'est un insecte considéré comme très-nuisible tant à l'état parfait qu'à
l'état de larve (1).
M. Bâtes, voyageur aussi expérimenté qu'entomologiste distingué,
a transrais à M. Baly des observations intéressantes sur la répartition
des Eumolpides dans les régions équatoriales de l'Amérique du Sud.
(1) Latreille, Hist. nat. des Crnst. et des lus. 1802-1803,1. XI, p. 331. —
Waliienaer, Ann. Soc. entom. de Fr. t. V, p. 247. — Guérin-Mén. Ann. Soc.
ent. de Fr. 2' S. t. IV, p. XXXV. — Ciievroial, Dict. Hist. nat. DOrbiguy, ar-
ticle Bromius.
228 ruTTOPHAGES.
Ces insectes, d'après cet observateur, forment une partie importante
de la Faune entomologique de ces contrées, non-seulement par le
nombre des espèces et la diversité des formes, mais encore par l'a-
bondance des individus. A cet égard, ils sont inférieurs aux Curcu-
lionides et aux Galérucides seulement, et surpassent de beaucoup les
Chrysomélides. L'inverse a lieu pour nos contrées européennes. En
effet, les Chrysomélides y sont nombreuses, tandis que les Eumolpi-
des ne sont repré^entés que par quelques espèces rares et peu remar-
quables. Cette ditFérence paraît liée au genre de vie des unes et des
autres ; les Chrysomélides se tiennent de préférence sur les arbustes
de moindre dimension et se nourrissent de leurs feuilles, tandis que
les Eumolpides, et surtout les formes américaines, passent leur* vie
sur les arbres. C'est ainsi que les grandes espèces, à coloration métal-
lique, se rencontrent exclusivement sur les Solanées arborescentes, qui
végètent en abondance dans les terres vagues à proximité des bourgs
ou des villages. Ils vivent en sociétés plus ou moins nombreuses comme
les Chrysomèles, et ne paraissent pas plus agiles dans leurs mouve-
ments; comme elles, à l'approche du danger, ils simulent la mort ou
se laissent choir sur le sol; au contraire des Mégalopides qui s'échap-
pent par la fuite, des Hispides et des Cassidides qui se cramponnent
à la surface des feuilles, ou des Chlamydes qui essaient de dissimuler
leur présence en contractant leurs membres pour donner le change à
leurs ennemis.
Il serait prématuré de traiter en ce moment la distribution géogra-
phique des Eumolpides. Dans la 3^ édition de son Catalogue, le comte
Dejean a signalé 415 espèces, dont 308 en Amérique, 51 en Afrique,
26 en Asie, 18 en Europe, 8 en Australie, et quelques autres dont la
patrie est inconnue. Aujourd'hui, non-seulement ces chiffres ne sont
plus exacts, mais ils ne donnent pas une idée vraie de la répartition
géographique de ces insectes. Depuis les voyages de M. Wallace dans
la Malaisie, et les travaux du D'' Baly sur les Phytophages recueillis
par cet illustre voyageur, les proportions indiquées devraient être
profondément modifiées : c'est ainsi que les Eumolpides décrits par
M. Baly, dans ses Phytophaga nialayana, sont au nombre de 274; si
l'on y ajoute les espèces indiennes déjà connues, l'Asie et son grand
Archipel devraient occuper un rang au moins égal à celui du Nou-
veau-Monde. Il est bien vrai que les espèces américaines qui se trou-
vent actuellement dans les collections et qui sont encore inédites, pa-
raissent également bien nombreuses. On connaît peu de chose des
espèces australiennes. L'Afrique a été explorée sur quelques points seu-
lement; les Eumolpides d'Europe seuls peuvent se compter assez exac-
tement et d'une manière suffisante pour démontrer que cette partie de
l'Ancien Continent est la moins bien partagée en espèces de cette Tribu.
Quoi qu'il en soit, il faut espérer que ces charmants insectes seront
prochainement l'objet d'une bonne Monographie.
EUMOLPIDES.
229
La Tribu des Eumolpides se divise en un nombre relativement peu
considérable de groupes. Le tableau suivant fera facilement saisir leurs
caractères distinctifs :
L Episternuni prothoracique à bord antérieur droit ou
concave, son angle interne non relevé.
— A. Crochets des tarses appendiculés, très -rarement,
simples.
B. Tibias des deux paires postérieures simples, non
échancrés, rarement les moyens échancrés (Me-
tazyonycha).
- — -C. Crochets des tarses appendiculés.
D. Prosternum tronqué carrément à sa base.
E. Bords latéraux du pronotum simples, entiers
(rarement subdentés, Chalcophyma).
Ç'. Bords latéraux du pronotum dentés ouonduleux.
D'. Prosternum bilobé à sa base.
— C. Crochets des tarses simples.
B'. Tibias des deux paires postérieures 'échancrés,
au bord externe vers l'extrémité.
F. Corps glabre.
G. Antennes filiformes ou subfiliformes.
G'. — subclaviformes.
F*. Corps pubescent.
A*. Crochets des tarses bifides.
H. Un très-fort sillon creusé à quelque distance
du bord supérieur des yeux.
• ' H'. Pas de sillon très-marqué au-dessus des yeux.
l. Corps pubescent ou écailleax en dessus.
K. Bords latéraux du pronotum effacés.
K'. — — — distincts.
L. Tibias moyens et parfois les postérieurs échan-
crés au bord externe.
L'. Tibias entiers.
r. Corps glabre.
M. Les 4 tibias postérieurs échancrés au bord
externe.
M'. Les 4 tibias postérieurs entiers.
N. Antennes à 2 article très-court, subglobuleux.
N*. Antennes à 2 article allongé, plus long que 3.
IL Episternum prothoracique à bord antérieur convexe,
son angle interne souvent relevé et saillant.
0. Eiytres ornées latéralement de rugosités trans-
versales, le plus souvent bien distinctes.
0*. Eiytres dépourvues latéralement de rugosités.
Iphiméites.
colaspites.
Chalcophanites.
Spilo^yrites.
5.
NODOSTONITES.
6.
Callisinites.
7.
TOMYRITES.
8.
SCÉLODONTITES.
9.
Léprotites.
10.
Hétéraspites.
u,
PSEUDOCOLASPITES,
12,
, Métachromites.
13,
. EUMOI.PITES.
14,
. Eoryopite.s.
13. Edusites.
230 PHYTOPHAGES.
P. Corps orné en dessus de poils ou de squamules.
Q. Bords latéraux du pronotum elfacés. 16. Bromiites.
Q'. — — — distincts, 17. MyOchroïtbs. u . '■ 'y"
F. Corps glabre.
R. Tibias échancrés vers l'extrémité du bord externe.
S. Tous les tibias échancrés. 18. Mérodites.
S'. Les 4 tibias ^stérieurs échaacrés, rarement les
deux moyens seulement. 19. Typophorites.
R'. Tibias non échancrés, très-rarement les moyens
subémarginés.
T. Crochets des tarses bifides ou appendiculés, tou-
jours divergents. 20. Corynodites.
T'. Crochets des. tarses toujours appendiculés et di-
variqués. 21. Endocéphalites./ 3^3
Groupe I. Iphiméites.
Tête médiocre, arrondie, fortement engagée dans le prothorax. —
Antennes souvent dilatées au bout. — Prothorax aussi large à sa base
que les élytres, ou un peu moins large, ses bords latéraux toujours
bien marqués et entiers (Chalcophyma excepté). — Elytres ovalaires
ou brièvement ovalaires, rarement oblougues. — Prosternuni tron-
qué carrément à sa base; épisternmn prothoracique subtriangulaire
à bord antérieur droit ou concave. — Pattes normales, les tibias des
deux dernières paires non échancrés au bord externe; crochets appen-
diculés.
Ce groupe, l'un des plus nombreux de la tribu, puisqu'il ne ren-
ferme pas moins de 17 genres, se compose d'espèces de taille en des-
sous de la moyenne et de forme raccourcie; quelques-unes sont
presque globuleuses ou plutôt subhémisphériques; par exemple, les
Lamproph/eiius et genres voisins affectent la forme connue des Lam-
prosomides, et semblent devoir occuper le premier rang dans la dis-
position systématique. Cependant la forme générale ne constitue pas
le seul point de contact de ces genres avec les Lamprosomides; les
Chrysodina ont des antennes relativement très-courtes, les derniers ar-
ticles sont plus larges que longs, la tète est tout-à-fait engagée dans le
prothorax et invisible d'en haut, le prosternum est très-développé dans
le sens transversal, il y a des lobes épipleuraux bien marqués, et les
pattes, surtout les antérieures, peuvent se loger dans des excavations
creusées à la face inférieure du premier segment thoracique ;- ces ca-
ractères, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre, les rapprochent de
la tribu précédente, et la transition de l'un à l'autre paraît assez bien
ménagée.
D'autre part, les Iphiméites ne sont pas bien éloignés des Colas-
pites qui constituent le groupe suivant. Ainsi qu'on a pu le voir dans
IPHIMÉITES.
231
le tableau des groupes, 1g principal caractère qui les sépare, réside
dans la forme des bords latéraux du pronotum, simples chez les Iphi-
méites, onduleux ou dentés chez les Colaspites. Ce caractère est
d'une application facile dans la grande majorité des cas; cependant,
même parmi les individus d'une même espèce ( Geloptera tubercu-
lata), on peut rencontrer certaine diiïiculté, puisque les uns, ont ces
bords distinctement ondulés, taudis que les autres les ont presque
régulièrement arrondis. Il est plus facile de distinguer la coupe ac-
tuelle de celle des Chalcophanites, chez lesquelles le prosternum est
fortement bilobé en arrière. Quant aux autres groupes, la distinction
sera toujours de la plus grande facilité.
Les nombreux genres d-e ce groupe se trouvent presque exclusi-
vement dans l'Amérique méridionale, trois d'entre eux seulement
font exception à cette règle : ce sont les genres Chrysolampra de
Siam, Alittus et Terillus de la Nouvelle-Hollande. Leurs principaux
caractères se trouvent résumés dans le tableau suivant :
A. Corps subhémisphérique ou brièvement ovale.
B. Cuisses postérieures dentées en dessous. Chakophyma.
B'. — — inermes.
C. Antennes subclaviformes, les S derniers articles di-
latés. Chrysodina.
C. ABtennes filiformes.
D. Bord inférieur du pronotum épaissi, convexe en des-
sous. Ckalcoplacis.
D'. Bord inférieur du pronotum simple, non épaissi.
E. Epipleures fortement concaves, regardant en bas. Phœdra.
E'. — planes, regardant obliquement en de-
hors. Lamprosphœrus.
A'. Corps oblong ou allongé.
F. Corps tout à fait glabre.
G. Tibias postérieurs mucronés en dedans. Amasis.
G'. — — non mucronés en dedans.
H. Cuisses antérieures dentées en dessous. Chrysolampra.
W. — — inermes.
L Antennes dilatées dans leur milieu, atténuées au
bout.
K. Epistome tronqué carrément en avant. Clisithera.
K'. — échancré en arc de cercle, bidenté. Agrianes.
r. Antennes dilatées vers l'extrémité.
L. Dernier article des palpes maxillaires renflé, aussi
large que long. Alphites.
L'. Dernier article des palpes maxilkires allongé, acu-
miné.
M. Elytres plus ou moins densément ponctuées.
232 PHYTOPHAGES.
N. Ecusson oblong, subacuminé. Iphimeis.
N'. — aussi large que long, très-obtus. Noda.
M'. Elytres rugueuses et tuberculeuses. Lepronata.
F'. Corps pubescent, au moius sur la tête et le cor-
selet.
0. Tibias postérieurs mucronés en dedans. Aghalus.
0*. — — non mucronés.
P. Bords latéraux du pronotum tout à fait droits, AUttus.
P'. Bords latéraux du pronotum a.-rondis au milieu.
Q. Angles antérieurs du pronotum aigus et saillants. Teaspes.
Q'. — — du pronotum obtus, non saillants. Terillus.
CHRYSODINA.
Baly, Journ. of Entom. Il, p. 221.
Tête arrondie, engagée dans le prothorq^K au moins jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, labre très-
grand, entier; mandibules robustes; palpes maxillaires assez épais,
dernier article ovalaire, subtronqué au bout. — Yeux brièvement
ovalaires, assez profondément écbancrés. — Antennes courtes, robus-
tes, les cinq derniers articles dilatés, plus larges que longs, formant
une massue oblongue. — Prothorax transversal, aussi large que les
élytres à sa base, fortement rétréci vers le sommet; bord postérieur
échancré en arc de cercle de chaque côté, lobé arrondi dans son mi-
lieu, bords latéraux entiers, l'antérieur avancé sur le vertex; écusson
subpentagonal. — Elytres Irès-courtes, presque aussi larges que longues,
fortement déclives en arrière, avec des épipleures larges, planes, obli-
ques en dehors, et des lobes épipleuraux larges et arrondis ; à surface
ponctuée-striée. — Prosternum oblong, quadrangulaire, tronqué car-
rément à sa base qui s'appuie sur le mésosternum; épisternum pro-
thoracique dilaté transversalement jusqu'à l'angle antérieur du pro-
notum. — Abdomen à 1 segment à peine plus long que les suivants,
ceux-ci légèrement rétrécis dans leur milieu, le dernier un peu plus
allongé. — Pattes courtes et robustes, cuisses et jambes sira[jles, tarses
assez dilatés, 1 article des postérieurs en triangle allongé, celui des
quatre tarses antérieurs dilaté et de forme quadrangulaire, les 2 et 3
emboîtés l'un dans l'autre conmie des chevrons; crochets appendi-
culés.
Par sa forme courte, contractée, ce type rappelle les Lamproso-
mides et plus encore les Sphaerocharides. Cette analogie devient plus
frappante, si l'on compare la forme de l'abdomen des Ciirysodina
avec celle des Sphaerocharides; dans les unes et les autres, les seg-
ments intermédiaires sont rétrécis sur la ligne médiane, l'abdomen
présente uae légère courbure dans le sens de la longueur. Cependant,
IPHIMÉITES. 233
dans le type actuel, le premier segment abdominal est à peine plus
développé que les suivants, il n'embrasse pas, par des prolongements,
les parapleures métathoraciques, comme cela a lieu chez les Phyto-
phages camptosomes ; enfin, il n'y a pas de pygidium proprement dit.
Quoi qu'il en soit, avec tous les caractères des Eumolpides, on recon-
naît dans les Chrysodina une forme de transition bien décidée.
Ce type est propre au Brésil et se compose d'un petit nombre d'es-
pèces innommées ; une seule, C. igneicollis, a été décrite, jusqu'à ce
jour, par l'auteur du genre. La forme des antennes, la forme ar-
rondie du corps le caractérisent suffisamment dans le groupe des
Iphiméites.
CHALCOPLACIS.
Cheyr. Baly, Trans. of ihe Eut. Soc. of Lond. 3e S. t. 11, p. 338 (1).
Tète arrondie, plane, profondément engagée dans le prothorax et
invisible d'en haut; épistome confondu avec le front, coupé droit;
labre grand, à bord renflé, entier; dernier article des palpes maxil-
laires assez gros et fortement tronqué. — Yeux développés, indistinc-
tement sinués. — Antennes grêles, filiformes, dépassant légèrement
la moitié de la longueur du corps. — Prothorax fortement transversal,
aussi large que les élytres, un peu rétréci en avant; bord postérieur
échancré en arc de cercle de chaque côté, lobé au milieu, ses angles
aigus; bords latéraux dilatés, arrondis, entiers, accompagnés d'un
bourrelet en dessous; écusson semi-circulaire. — Elytres brièvement
ovalaires, subgibbeuses vers leur milieu, à surface substriée-ponctuée,
épipleures légèrement convexes, regardant directement en bas. —
Prosternum snbquadranguiaire, plan, à base coupée carrément et
s'appuyant sur le mésosternum. — Pattes médiocres, assez robustes,
cuisses inermes, jambes un peu dilatées vers l'extrémité et subcom-
primées, tarses à 1 article triangulaire, un peu plus long que le sui-
vant; crochets appendiculés.
M. Chevrolat avait indiqué cette coupe générique et l'avait inscrite
dans la 2« édition du Catalogue du comte Dejean. Erichson l'avait
adoptée pour décrire deux espèces appartenant à la Faune du Pérou.
En 1859, le D'' Baly fit connaître une nouvelle espèce de ce genre
sous le nom de Lamprusphœrus abdominalis, mais après de nouvelles
recherches, il reconnut, en 186o, que cette espèce devait rentrer dans
le genre actuel, dont il fixa les caractères.
Comme les Chrysodina, les Chalcoplacis rappellent beaucoup les
Lamprosomides pour la forme générale du corps; mais les antennes,
(1) Syn. Clievr. Dcj. Cat. 2' éd. p. 409. — Erichson, Archiv. f. Naturg. XIII
(Ins. peruv.), p. 162. — Lamprosphoerus (pars), Baly, Ann. and Mag. of Nat.
Hist. 3» S. t. IV, p. 124.
234 PHYTOPHAGES.
les pattes permettent une distinction facile. Comparé aux Lampro-
sPHiERLS, le type actuel se reconnaît à la forme plane du prosternum,
à la présence d'un fort bourrelet, qui longe, à sa partie inférieure,
le bord latéral du pronotum. Ce dernier caractère se retrouve chez
les Chalcophyma, il est vrai, mais chez les Chalcoplacis le prosternum
est presque carré, les bords latéraux du pronotum sont simples, les
cuisses inermes.
Le catalogue Dejean énumère H espèces de ce genre, Erichson et
M. Baly chacun deux; toutes originaires des contrées chaudes de l'A-
mérique méridionale. M. Fauvel (1) a fait connaître une dernière
forme de la Nouvelle-Calédonie.
LAMPROSPHŒRUS.
Baly, Truns. Ent. Soc. of Lond. 3« S, t. II, p. 337 (2).
Tête arrondie, plane, tout à fait engagée dans le prothorax, invisible
d'en haut; épistome séparé du front par des sillons très-fins; labre
grand, entier; palpes filiformes, assez allongés. — Yeux développés,
subéchancrés. — Antennes grêles, filiformes, un peu moins longues
que le corps. — Prothorax fortement transversal, aussi large que les
élytres et très-rétréci en avant; bord postérieur échancré en arc de
cercle de chaque côté, lobé-arrondi au milieu; bords latéraux entiers,
simples en dessous; bord antérieur échancré ; angles antérieurs et
postérieurs aigus, saillants. — Ecusson ogival eu arrière. — Elytres
très-brièvement ovales, gibbeuses vers leur milieu; épipleures larges,
planes, un peu obliques en dehors ; à surface lisse, confusément
ponctuée ou ornée do séries irrégulières de points fins. — Prosternum
oblong, subconcave longitudinaloment, un peu abaissé en arrière des
hanches par suite de cette, concavité, à base tronquée, ses angles laté-
raux relevés et s'appuyant sur le mésosternum. — Abdomen à seg-
ments subégaux. — Pattes médiocres, cuisses assez épaisses, courtes,
inermes, tarses peu élargis, 1 article un peu plus long que 2, cro-
chets appendiculés.
Sept espèces de ce genre, appartenant à la Faune du Brésil et de
la Guyane Française, ont été décrites par le D"" Baly. Quoique très-
voisin des Chalcophyma et des Chalcoplacis, le genre actuel se dis-
tingue aisément de l'un et de l'autre par l'absence de bourrelet en
dessous du bord latéral du pronotum. Il a d'ailleurs des palpes diffé-
rents et le prosternum autrement conformé.
(1) Bull. Soc. Linn. Normandie, t. VU, p. 167.
(2) Lamprosphoerds (pars), Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3° S. t. IV, 18o9,
p. 124.
IPHIMÉITES. 235
CHALCOPHYMA.
Baly, Trans. ofthe Entom. Soc. of Lond. 3" Sér. t. II, p. 339 (1).
Tête arrondie, plane, profondément engagée dans le prothorax,
invisible d'en haut; épistome confondu avec le front, à bord anté-
rieur échancré au milieu, denté de chaque côté; labre court; dernier
article des palpes maxillaires assez renflé et très-atténué vers l'extré-
mité. — Yeux subarrondis, entiers. — Antennes grêles, filiformes, à
peu près de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 très-court,
les suivants allongés. — Prothorax fortement transversal, aussi large
que les élytres, Irès-rétréci en avant, bord postérieur légèrement
échancré de chaque côté, lobé au milieu; bords latéraax dilatés ar-
rondis, dentés ou sinueux, rarement simples, épaissis en dessous;
angles antérieurs aigus; écusson ogival. — Elytres brièvement ova-
laires, subgibbeuses sur le disque, surface ponctuée-striée, parfois
tuberculeuse ou ornée de côtes; à parapleures assez larges, regardant
directement en bas, rarement un peu en dehors. — Prosternum un
peu plus long que large, rétréci dans son miheu, subdilaté en avant
et en arrière, plan, à base coupée carrément et s'appuyaut sur le mé-
sosternura. — Les trois premiers segments abdominaux courts, les
deux derniers plus longs. — Pattes assez allongées, cuisses postérieures
et parfois les moyennes dentées en dessous; tarses à 1 article dilaté
en palette aux deux paires antérieures, grêle et subtriangulaire à la
paire postérieure; crochets appendiculés.
Ce genre a été créé par M. Baly sur une petite espèce rapportée
des bords de l'Amazone et qu'il avait primitivement décrite sous le
nom de Lamprosphœrus œruginosus. Comme le genre Chalcoplacis,
le type actuel présente sous le bord latéral du pronotum un bourrelet
bien distinct; ce caractère les différencie l'un et l'autre des Lampro-
sphœrus. Comme caractères propres, on doit signaler chez les Chaxco-
PHYMA la longueur des antennes, les sinuosités ou les dentelures du
bord latéral du pronotum, la présence d'une dent aux cuisses posté-
rieures.
PHŒDRA.
Dejean, Cafal. 3' éd. p. 438.
Tête petite, arrondie, tout <à fait engagée dans le prothorax et invi-
sible d'en haut ; à front plan, assez étroit ; épistome limité latérale-
ment par deux petites carènes et en arrière par un sillon très-fin,
tronqué carrément en avant; labre transversal, fortement cilié; der-
(1) Syn. Lamprosphoerus (pars), Baly, Ann. and Mag. of Nat. Hist, 3" S-
t. IV, p. 12S.
236 PHYTOPHAGES.
nier article des palpes ovalaire, subtronqué an bout.— Yeux assez
grands, peu convexes, à peine sinués, en partie cachés. — Antennes
médiocres, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 article
assez gros, 2 court, plus épais que 3, celui-ci du double plus long,
les cinq derniers très-légèrement dilatés: — Prothorax développé,
plus de trois fois aussi large que long, bord antérieur droit, cintré,
le postérieur légèrement sinué de chaque côté, les latéraux entiers,
subarrondis, convergents en avant, angles postérieurs droits, à som-
met arrondi, les antérieurs légèrement saillants, obtus; écusson en
triangle curviligne. — Elytres aussi larges que longues, régulière-
ment bombées, surface finement ponctuée-striée ; épipleures très-larges,
profondément concaves, regardant en bas; des lobes épipleuraux
arrondis, peu saillants. — Prostsrnum tout à fait plan, carré, tousses
bords carénés. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées au milieu,
inermes, jambes grêles, les postérieures légèrement flexueuses, tarses
courts et larges, à crochets appendiculés et divariqués.
Le petit insecte qui forme le type de ce genre est originaire de
Cayenne; il présente une forme caractéristique; il a tout à fait l'as-
pect d'une coccinellide et en particulier d'un Chilochorus. Il se dis-
tingue facilement des genres précédents par la grandeur et la conca-
vité des épipleures des élytres. Un type, désigné dans la collection du
comte de Castelnau sous le nom de Phœdra rufipes, est probablement
l'espèce du comte Dejean, qui n'a pas été décrite (4).
AMASIS.
Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, fortement inclinée en bas; front plan, épistome limité en
arrière par un sillon très-fin, largement sulu'marginé en avant; labre
peu saillant, subsinué à sou bord libre; dernier article des palpes
maxillaires atténué et tronqué. — Yeux assez convexes, arrondis,
subéchancrés. — Antennes un peu plus longues que la moitié du corps,
4 article court, renflé, 2 subglobuleux, 3 et suivants du double plus
longs, les derniers allongés et très-légèrement épaissis. — Prothorax
transversal, régulièrement coùvexe, angles antérieurs pointus; écus-
son ogival. — Elytres oblongucs, un peu plus longues que larges, den-
sément ponctuées-striées. — Prosternum oblong, plan, dilaté en ar-
rière et tronqué carrément à sa base. — Pattes robustes, cuisses renflées
au milieu, jambes droites, dilatées à l'extrémité, cannelées en dehors,
les postérieures pourvues en dedans d'un fort talon longuement pubes-
cent; tarses robustes, 1 article allongé, subquadrangulaire aux quatre
(1) Phœdra rufipes. — Subhemisphferica, subnitida, supra cyanco-virescens,
subtus bruunea, abdominc, pedibus etarilennis flaTescentibus, haruffi arliculis
ultimis infuscatis. Long. 2 t/2 mill. Cayenne.
IPHIUÉITES. 237
tarses antérieurs, triangulaire aux deux postérieurs; crochets appen-
diculés.
Ce type ressemble pour la forme générale et la taille à VIphimeis
dives; il s'en distingue par son cpistome à peine émarginé, par ses
pattes plus robustes, par la structure des tibias de la dernière paire.
VAmasis calcaratus a été trouvé aux environs de Rio- Janeiro (î).
CHRYSOLAMPRA.
Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3- S. t. IV, p. 126 (2).
Tête grande, subconvexe, fortement infléchie en dessous ; épistomc
limité latéralement par une petite crête, échancré à son bord libre;
labre court, rétréci d'arrière eu avant, très-légèrement émarginé;
palpes maxillaires à dernier article grêle, ovalaire, atténué; yeux
brièvement ovales, sinués en dedans. — Antennes grêles, filiformes,
presque aussi longues que le corps, article 1 épaissi, 2 court, 3 égal
à 4, 5 et suivants plus larges et égaux entre eux. — Prothorax
transversal, aussi large que les élytres, à peine rétréci en avant;
bord postérieur très -légèrement échancré de chaque côté, non lobé
dans son milieu, bords latéraux un peu convexes, arrondis; angles
postérieurs obtus, les antérieurs subaigus et fortement infléchis;
écusson subcarré, un peu arrondi en arrière. — Elytres oblongues,
subparatlèles, fortement et irrégulièrement ponctuées, de-s rugosités
transversales en arrière des épaules. — Prosternum plus long que
large, un peu abaissé en arrière des hanches, à base tronquée et
s'appuyant largement sur le mésosternum. — Pattes médiocres, cuisses
distinctement épaissies, les antérieures plus fortes et armées à leur
bord inférieur d'une dent aiguë; tarses antérieurs et moyens à 4 ar-
ticle dilaté, subcarré, en palette ; celui des postérieurs en triangle
allongé, presque aussi long que les deux suivants réunis; crochets
des tarses longuement appendiculés.
Ce genre ne renferme que deux espèces, originaires l'une de la Chine
boréale, l'autre du royaume de Siam. 11 a des analogies incontesta-
bles avec les Edusa par la forme générale du corps, par la structure
des antennes et des pattes, par les rugosités transversales des élytres;
cependant il s'en distingue à la première vue par la forme de l'épi-
sternum prothoracique, par l'absence de pubescence sur les élytres,
par la forme subcarrée de l'écusson.
(1) Amasis calcaratus. — Brcviter ovatus, nigro-viridis, vertice longitudina-
liter et satprofundè impresso; elytris lufis, dense et fortiter subser;atim punc-
talis ; aiitennis basi inluscatis, pedibus nigris, femoribus virescenlibus. — Long.
9 mill. Rio-Janeiro.
(2) Baly, Journ. of Eutom. II, p. 220.
238 PHYTOPHAGES.
CLISITHERA.
Baly, Journ. of Entomol. II, p. 220.
Tête assez forte, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux; épistome indistinctement séparé du front par de fins
sillons convergents en arrière, à peine échaiieré en avant ; labre grand,
un peu en coin, échancré à son bord libre; dernier article des palpes
maxillaires grêle, fortement atténué en pointe — Yeux ovalaires, si-
niiés en dedans. — Antennes robustes, atténuées vers la base et vers
l'extrémité, à articles intermédiaires dilatés et subcomprimés, assez
densémont pubescents. — Prothorax fortement transversal, aussi large
que les élytres, à bords latéraux marginés, arrondis; écusson ogival.
— Elytres oblongues, subparallèles, confusément et fortement ponc-
tuées. — Prosternum oblong, plan, un peu dilaté en arrière. — Pattes
robustes, cuisses renflées au milieu, inermes, jambes droites, dilatées
vers l'extrémité; crochets des tarses appendiculés.
La forme des antennes est tout-à-tait caractéristique du genre actuel ;
outre cette note distinctive, il se différencie encore des Iphimeis par sa
forme plus parallèle, par la dilatation transversale du pronotum. II
ne renferme qu'une seule espèce, C. nigricornis, rapportée des bords
de TAinazone et décrite par le D'' Baly.
AGRIANES.
Tète assez forte, engagée dans le prothorax seulement jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome échancré en demi-cercle en avant, avec
une dent aiguë de chaque côté de l'échancrure; labre grand, subcu-
néiforme, émarginé à son bord libre. — Yeux ovalaires, convexes,
sinués en dedans. — Antennes presque aussi longues que le corps,
fortement atténuées à la base et au sommet, les articles intermédiai-
res dilatés, subcomprimés et légèrement pubescents. — Prothorax en
carré transversal, bords latéraux très-faiblement arrondis, angles an-
térieurs en pointe aiguë ; écusson en triangle curviligne. — Elytres
oblongues, à côtés parallèles, à surface densément ponctuée-substriée.
— Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant
et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses assez renflées au milieu,
jambes droites, tarses à 1 article allongé et subdilaté, crochets appeu-
diculés.
La forme de ces insectes est oblongue, subparallèle, leurs antennes
sont tout à fait caractéristiques; les articles de la base, à part le pre-
mier, ainsi que ceux de l'extrémité, sont distinctement plus grêles que
ceux du milieu ; la dilïérence est même plus sensible que dans le geure
Clisithera. D'après quelques-uns des exemplaires que nous avons
IPHIMÉITES. 239
SOUS les yeux, il paraîtrait que cette forme des antennes est plus mar-
quée chez certains individus, et comme chez eux, le premier article des
tarses antérieurs et moyens est plus dilaté, il est à croire qu'ils sont
du sexe mâle ; tandis que chez les femelles, le corps semble plus ro-
buste, les antennes plus grêles, le premier article des tarses moins
dilaté. Les espèces, au nombre de 3 ou 4, sont toutes originaires du
Brésil (1).
ALPHITES.
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome séparé du front par de très-fins sillons conver-
gents, à bord antérieur formé par deux lobes saillants et arrondis;
labre développé, transversal, un peu en coin, subémarginé; palpes
maxillaires claviformes, pénultième article très-court, en cupule, le
dernier globuleux, à base large et l)rusquement atténué ; dernier ar-
ticle des palpes labiaux ovalaire, un peu tronqué au bout. — Yeux
ovalaires, assez convexes, sinués en dedans. — Antennes robustes,
courtes, atteignant seulement le milieu de la longueur du corps, i ar-
ticle renflé, presque aussi large que long, 2 globuleux, 3-G oblongs,
grêles, les derniers subdilatés, un peu plus longs, le dernier à peine
plus long que large à son extrémité, portant un petit article en cône
obtus. — Prothorax seulement un peu plus large que long, légère-
ment rétréci en avant, bord antérieur faiblement sinué de chaque
côté avec ses angles aigus ; bords latéraux presque droits, très-peu
arrondis en avant; écusson oblong, régulièrement arrondi en arrière.
— Elytres oblongues, légèrement rétrécies à partir des épaules, plus
brusquement vers l'extrémité, à surface finement et confusément
ponctuée. — Prosternum un peu plus long que large, plan, subdilaté
en arrière, à base droite. — Pattes robustes, cuisses renflées, jambes
longues, droites, brusquement dilatées à l'extrémité, non canaliculées
en dehors; tarses à 1 article développé, dilaté, plus long que chacun
des suivants, crochets longuement appendiculés, l'appendice à pointe
subaiguë.
La forme générale du corps de cet insecte remarquable rappelle un
peu celle des Chalcophana, mais par son prosternum, il s'en distin-
gue facilement. Ses divers organes, et surtout les palpes, les anten-
nes, l'écusson, les tarses nous offrent, comparés à ces mêmes parties
dans les genres de ce groupe, des différences facilement appréciables
et qui justifient la création d'une coupe générique. L'insecte qui en
forme le type appartient au Brésil, et provient, selon toute probabi-
(1) Agrianes validicornis. — Elongatus, flavo-ferrugineus, peclore abdomine-
que nigro-virescentibus. sculello, antennis, basi excepta, tarsis tibiis partim et
geuubus uigris. Long. 7 mill.
240 PHYTOPHAGES.
lité, des environs de Bahia. Nous l'avons désigné sous le nom ù'Al-
phites clavipalpus (1).
IPHIMEIS.
Baly, Enfom, monthly Maguz. 1, p. 133.
Tête médiocre, engagée dans le prolhorax jusqu'au bord postérieur
des yeux ; épistome peu distinct du front, à bord antérieur émarginé
en demi-cercle en avant; labre transversal, échancré; dernier article
des palpes étroitement ovalaire, atténué au bout. — Yeux assez grands,
sinués en dedans. — Antennes dépassant un peu le milieu de la lon-
gueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, 3-G grêles, du double plus
longs que 2, les derniers allongés, élargis, subcomprimés. — Prothorax
transversal, un peu moins large que les élytres à sa base, atténué
vers le sommet, régulièrement convexe, bord antérieur un peu pro-
longé dans son milieu, sinué de chaque côté derrière les yeux; bords"
latéraux légèrement arrondis et convergents; écusson oblong, atténué,
arrondi au sommet. — Elytres oblongues-ovalaires, à côtés subparal-
lèles, confusément ponctuées. — Prosternum plus long que large,
convexe entre les hanches, tronqué carrément à la base. — Pattes
médiocres, simples, cuisses un peu renflées, jambes droites, canalicu-
lées en dehors ; tarses à 1 article un peu plus long que chacun des
suivants, crochets des tarses appeudiculés et divariqués.
Ce genre a été distingué avec raison des Colaspoïdes par le D^ Baly ;
il n'y a en effet enlre les deux types, qu'une analogie extérieure
résultant de la forme générale oblongue, ovalaire et convexe; la
principale ditlerence résulte de la forme de l'épisternum prothoracique
dont le bord antérieur est concave chez les Iphimeis et convexe chez
les Colaspoïues. On connaît les différences d'organisation qui coïn-
cident avec celte structure, en apparence peu importante. M. Baly a
pris pour type de cette coupe générique 1'/. fulvipes; on peut y rap-
porter encore 17. dives Dejean; il est probable que ce genre est assez
nombreux, et répandu dans les diverses contrées du Brésil.
NODA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 434 (2).
Tète médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
(1) Alphites clavipalpus, — Oblongo-ovatus, nigro-cyaneus, antennis pedibus-
que nigro-piccis, piotliorace parce et subtilissinie piinctulato ; clytiis confuse
punclulatis, ia ulroque inlerstitiis duobus sublcevibus, vis elevatis. — Long.
10 mill. Brésil.
(2) Blanchard, Faiin. du Chili de Gay, t. V, p. 546. — Erichson, Schomb.
Reise, t. 3. — Boheman, Eugen. Res. 1ns. p. 164. — Pbilippi, Stetl. entoin.
Zeit. XXV, p. 390.
IPHIMÉITES. 241
rieur des yeux; épistome légèrement sinué en avant ; labre transversal,
presque entier à son bord libre ; dernier article des palpes maxillaires
allongé, un peu atténué vers l'extrémité Yeux assez grands, ova-
laires, sinués en dedans. — Antennes dépassant faiblement la moitié
de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 subglobuleux, 3-6 du
double plus longs, grêles, les derniers légèrement épaissis et subcom-
primés. — Prothorax un peu moins large que les élytres, bords laté-
raux presque droits, convergents en avant, bord antérieur un peu
avancé au milieu, subsinueux de chaque côté, angles antérieurs peu
saillants; écusson aussi large que long, arrondi en arrière. — Elytres
oblongues-ovalaires, à cotés subparallèles, à surface irrégulièrement
ponctuée-striée. — Prosternum oblong, étroit, à bords latéraux sinueux,
à base droite ou très-légèrement échancrée. — Pattes médiocres,
normales, tibias assez fortement et insensiblement dilatés vers l'ex-
trémité; tarses à crochets appendicdés et divariqués.
Le caractère qui distingue le plus facilement les Noda des Iphimeis,
réside dans la forme de l'écusson qui est allongé chez les dernières et
presque circulaire chez les autres ; en outre, le corps est moins oblong,
moins convexe, le prosternum est moins large, toute proportion gardée.
11 est, du reste, très-difflcile de dire si toutes les espèces décrites par
les différents auteurs que nous avons signalés plus haut, peuvent
faire partie de ce genre, parce que ses caractères n'ont pas été exposés
d'une manière complète; les espèces décrites par M. Blanchard parais-
sent avoir une forme plus courte, plus arrondie que les espèces typiques
qui ont servi à M. Chevrolat pour la création de cette coupe générique.
Dans une forme décrite par Boheman (1. c.j, les bords latéraux du
pronotimi sont anguleux; nous n'avons pas cette espèce sous les
yeux, mais il est probable qu'elle devra faire partie d'un autre genre.
LEPRONOTA.
Chevrolat, Deaean, Cat. 3' éd. p. 432.
Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux seulement; épistome confondu avec le front, à peine émar-
giné en avant ; labre assez saillant, un peu rétréci d'arrière en avant,
presque entier; dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué,
tronqué au bout. — Yeux presque arrondis, convexes, à peine sinués
en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps,
2 article oblong, 3-G plus allongés, grêles, les derniers subdilatés et
légèrement comprimés. — Prothorax seulement un peu plus long
que large, fortement rétréci dans sa moitié antérieure, bord anté-
rieur non avancé au milieu, légèrement sinué derrière les yeux avec
les angles tombants et aigns; écusson très-petit, subcirculaire, tronqué
à sa base, — Klytres brièvement oblongues-ovalaires, assez convexes,
Coléoplères. Tome X. 16
242 PHYTOPHAGES.
à surface ponctuée-rugueuse et ornée de gros tubercules lisses plus
ou moins saillants et nombreux. — Prosternum oblong, sinueux sur
les côtés, un peu dilaté à la base qui est subéchancrée. — Pattes mé-
diocres, tibias forts, dilatés peu à peu vers l'extrémité et pourvus de
plusieurs carènes longitudinales très-saillantes; tarses postérieurs à
1 article presque aussi long que les deux suivants réunis ; crochets
appendiculés.
Le genre Lepronota indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue
du comte Dejean, renferme des espèces hétérogènes, que l'on ne peut
laisser dans la même coupe générique ; nous en avons distrait les
types désignés sous les noms de tessellata et villosula, à cause de
leur pubescence, ainsi que Vinterrupta à cause de son pronotum à
bords latéraux fortement denticulés. Nous avons reconnu comme forme
typique le L. morbillosa Dej. (1) du Brésil.
AGBALUS.
Tête médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux, è, bouche dirigée en bas et en arrière ; épistome con-
fondu avec le front, subémarginé en avant, labre peu développé,
fortement échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, à
peine atténué et échancré au bout. — Yeux arrondis, convexes, à
peine sinués en dedans. — Antennes robustes, courtes, atteignant le
milieu de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 globuleux,
3-6 un peu plus longs que larges, les derniers dilatés, à peu près
aussi larges que longs, le dernier oblong, avec un article supplémen-
taire conique. — Prothorax transversal, fortement bombé sur le
disque, bord antérieur avancé au milieu, sinué, de chaque côté,
derrière les yeux, bords latéraux légèrement arrondis; écusson plus
large que long, arrondi-acuminé au sommet. — Elytres ovalaires-
oblongues, à côtés subparallèles, largement arrondies à l'extrémité,
à surface très-finement chagrinée, subrugueuse, avec quelques séries
do points peu distincts. — Prcsternum subcarré, plan. — Pattes très-
courtes et robustes, cuisses renflées, tibias fortement dilatés vers l'ex-
trémité; les postérieurs un peu plus longs que les précédents et
pourvus à leur bord interne d'un fort talon longuement pubescent;
tarses courts et larges, aux quatre tarses antérieurs le i article forte-
ment dilaté, plus large que long, arrondi ; aux postérieurs 1 article
triangulaire, allongé ; crochets appendiculés.
Ainsi que l'on vient de voir, ce type est fortement caractérisé et
(1) Lepronota morbillosa. — Oblongo-ovalis, nigro-picca, capite, prothoraoe
et femoribus fenco-micautibus; antennis basi flavis, apicc infiiscatis; elytris
fortiter punctatis, tuberculatis, tuberculis roturidatis vel ad suturam et apicem
versus oblongis et subseriatis. Loug. 6 mill. Brésil.
IPHIMÉITES. 243
présente plusieurs particularités remarquables ; les divers individus
que nous avons sous les yeux, originaires du Brésil, semblent appar-
tenir au sexe mâle (1). Ce sont de petits insectes de forme oblongue,
convexe, d'un bronzé métallique et pubescents en dessus.
ALITTUS.
Tête à front plan, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux; épistoine triangulaire, très-nettement séparé du front
par deux sillons latéraux convergents en arrière, très-légèrement
échancré en avant; labre transversal également échancré; dernier
article des palpes maxillaires oblong-ovalaire. — Yeux assez grands et
convexes, sinués en dedans. — Antennes longues, dépassant le milieu
du corps, 2 article obconique, 3 plus de deux fois aussi long, les cinq
derniers très-légèrement dilatés à leur extrémité. — Prothorax trans-
versal, assez long, régulièrement convexe, bord antérieur sinué de
chaque côté derrière les yeux, bords latéraux tout à fait droits, con-
vergents en avant; écusson plus large que long, semi-circalaire. —
Elj'tres oblongo-ovalaires, insensiblement atténuées à partir des
épaules, ornées de fovéoles assez larges et profondes, presque dispo-
sées en séries longitudinales et un peu continentes; chaque fovéole
pourvue dans son fond d'un point ou disque brillant. — Prosternum
oblong, élargi et fortement abaissé en arrière des hanches. — Pattes
médiocres, simples, jambes canaliculées en dehors, tarses postérieurs
à 1 article aussi long que lés deux suivants réunis ; crochets appen-
diculés et divariqués.
Ce type ressemble pour la forme générale et la taille au Dermorhytis
igneo-fasciata ; la tête, le corselet, les parties inférieures sont pour-
vues d'une pubescence dorée, assez dense et couchée ; ce caractère,
la forme des bords latéraux du pronotum, la largeur du premier
article des tarses le distinguent suffisamment des Dermorhytis. Il no
renferme qu'une seule espèce, rapportée des environs du Port De-
nisou (2).
TERILLUS.
Tête assez forte, engagée dans le prothorax seulement jusqu'au
bord postérieur des yeux; front légèrement convexe, épistome indis-
(1) Agbnlus serkens. — Oblongo-ovalis, convexiis, put»e appressa, aurea ves-
titus, sublus viridi-œneus; elytris^ pcdihusque brunneis œneo-micanlibuf, tarsis
subviolaceis ; antcnnis basi flavis, apice inl'uscalis. Long. 3 1/2 mill.
(3) Alittus l'oveolatus. — Oblongo-ovatus, brunueo-ferniginens, subtus ciim
capite, protborace et femoribus a;neo-micans pubeque aurea vostitus; elytris
foveolatis, foveolis subseriatis, parlim conflutMitibus, viridi-uiicantibus;anteunis,
tibiis tarsisque flavo-ferrugineis. Long. 10 miU.
24i PHYTOPHAGES.
tinct en arrière, légèrement émarginé en avant; labre échancré;
dernier article des palpes maxillaires ovalaire-oblong, sabtronqué. —
Yeux convexes, subarrondis, sinués en dedans. — Antennes dépas-
sant le milieu de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, un
peu moins long que le suivant, 3-4 égaux, 5-6 un peu plus allongés,
les derniers légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax presque
aussi long que large, peu convexe sur le disque, bord antérieur très-
avancé dans son milieu, les latéraux arrondis au milieu, également
rétrécis vers le sommet et vers la base; écusson peu développé, deux
fois aussi large que long, arrondi au sommet. — Elytres oblongues,
ornées de côtes lisses irrégulières et de fines rugosités transversales.
— Proslernum oblong, tronqué carrément en arrière. — Pattes mé-
diocres, simples, cuisses un peu renflées, tarses postérieurs à i article
presque aussi long que les deux suivants réunis; crochets des tarses
appendiculés, appendice très-long, à pointe antérieure subaiguë.
Par la taille et la forme oblongue, ce type rappelle au premier
abord celui des Myochrous; mais la forme de l'épisternum établit
entre eux une distinction nette et tranchée ; il est entièrement recou-
vert de poils squammiformes d'un jaune doré, assez rares et couchés.
Sa longueur, sou écusson, la forme subcirculaire du pronotum, celle
de ses angles antérieurs le différencient amplement du genre le plus
voisin, les Teaspes. L'unique espèce connue a été trouvée près du
détroit du Roi- George en Australie (1).
TEASPES.
Tète petite, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome indistinctement séparé du front, subémargiué;
labre transversal, un peu échancré; dernier article des palpes maxil-
laires allongé, atténué et tronqué à l'extrémité. — Yeux niédiocres,
subarrondis, à peine sinués en dedans. — Antennes grêles, mesurant
à peine la moitié de la longueur du corps, 2 article un peu moins
long que 3, les derniers assez fortement épaissis et subcomprimés.
— Prothorax transversal, conique et fortement rétréci d'arrière en
avant, bord antérieur subsinué de chaque côté, bords latéraux très-
peu dilatés-arrondis dans leur milieu; écusson aussi large que long,
semi-circulaire. — Elytres courtes, ovalaires, largement arrondies eu
arrière, à surface ponctuée-striée, les points souvent disposés en séries
multi- ponctuées. — Prosternum oblong, plan, dilaté en arrière. —
Pattes médiocres, simples, jambes droites, à peine dilatées vers l'ex-
(1) Terillus rotundicoUis. — Oblongus, obscure éeneus, pube brevi, appressa
pjirce vestitus, antcrinis flavo-briuiueis; capiie et proUiorace bifoveolato dense
punctatis, elytris costellis lril)Uà iiiterruplis, subla^vibus slrigisque transversis
ornatis. — Long. 6 mill.
COLASPITES. 245
trémité, les postérieures indistinctement canaliculéesen dehors; tarses
postérieurs à 1 article moins long que les deux suivants réunis; cro-
chets appendiculés.
Ce type possède la forme courte et trapue du Bromius vitis; son
pronotum est construit tout difteremment. Le corps, souvent d'un
brun obscur avec des reflets métalliques, est entièrement recouvert
d'une fine pubescence couchée, d'un jaune doré, disposée par plaques
sur les élytres. 11 paraît propre au Brésil; la Lepronata tessellata
Von Winthem, du Catalogue Dejean, en forme le type (1). Le genre
actuel se distingue des Lepronota non seulement par la présence de
la pubescence, l'absence de tubercules sur les élytres, mais encore
par la structure des tibias, qui est simple, tandis que chez les Lepro-
nota le tibia est élargi vers l'extrémité et parcouru dans toute sa
longueur par plusieurs carènes élevées qui lui donnent un aspect
prismatique.
Groupe II. Golaspites.
Tête arrondie ou oblongue, engagée ou non dans le prothorax. —
Antennes ordinairement longues et grêles. — Prothorax souvent ré-
tréci en avant, plus étroit à la base que les élytres, ses bords latéraux
dentés ou onduleux. — Elytres oblongues ou allongées. — Proster-
nura à base droite; épisternum à bord antérieur droit ou concave.
— Tibias des deux dernières paires non échancrés. — Tarses longs
et grêles, crochets appendiculés.
La forme la plus saillante du groupe actuel, nous est offerte par le
genre Colaspis. Autour d'elle, viennent se grouper d'autres types
dont les affinités paraissent ne donner lieu à aucun doute ; tels sont
les Metazyonycha,Prionodera,Aletes,Stenolampra, etc.; d'autres s'en
éloignent davantage, comme les genres Agetus, Dermorhytis, Gelof-
TERA. Quelques-unes, et entre autres les Pales, les Lephonida n'ont
que des analogies très-éloignées avec la forme normale, les Colaspis.
A la rigueur, on aurait pu former des groupes pour ces formes
aberrantes, mais sans aucun avantage réel ; au contraire, les groupes
de la tribu sont assez nombreux et leur multiplication ne servirait
qu'à rendre les recherches plus longues. Tous les genres réunis dans
le groupe des Colaspites, présentent ce cnractère commun d'avoir les
bords latéraux du pronotum tantôt dentés ou anguleux, tantôt sim-
plement onduleux, très-rarement et par exception seulement, ces
bords peuvent être regardés comme simples et entiers. 11 est inutile
(1) Teaspes tessellaln. — Breviter ovalis, obscure rufo-picca, pube aurea
parce vestita, antenuis flavo-forruginois; capite prothoracei^ue dense et fortiter
piuiclatis, elytris irreguluriler subs(rialim panclatis, plagisque aureo-pubescen-
tibus ornutis. — LoDy. 4 1/2 mill. Brésil.
246
PHYTOPHAGES.
d'insister sur l'organisation de ces insectes, tout ce que l'on pourrait
en dire présente des exceptions trop nombreuses pour que son expo-
sition puisse en faire saisir l'ensemble.
Les principaux caractères distinctifs des genres se trouvent résumés
dans le tableau qui suit :
Pales.
Metazyonycha.
Stenolampra. *l "
A. Crochets des tarses non appendiculés.
A'. — — appendiculés.
B. Bord externe des tibias moyens échancré.
B'. — — — — entier.
C. Cuisses antérieures dentées en dessous.
C. — — inermes.
D. Tarses postérieurs à 1 article aussi long que les deux
suivants réunis.
E. Antennes épaissies au milieu, atténuées vers l'extré-
mité.
F. Antennes à articles subcylindriques.
F'. — — distinctement comprimés.
E'. Antennes grêles, non atténuées au bout.
G. Pronotum atténué de la base vers le somoiet.
G'. — rétréci à la base, dilaté au sommet.
D'. Tarses postérieurs à 1 article moins long que les deux
suivants réunis.
■ H. Proslernum transversal, non rétréci entre les hanches.
H'. — oblong, plus ou moins rétréci entre les
hanches.
I. Antennes à articles 2 et 3 subégaux.
r. — — — très-ditl'érents en longueur.
K. Tarses postérieurs à 1 article uu peu plus long que 2.
K'. — — à 1 article beaucoup plus long que 2.
L. Parties supérieures tout à fait glabres.
L'. Pronotum et élytres munis latéralesnent de quelques
poils épars.
METAZYONYCHA.
Chevrolat, Dejean, Catal. S" éd. p. 430 (1).
Tête médiocre, verticale, insérée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome peu distinct du front, à bord antérieur
émarginé au milieu, avec un petit lobe saillant de chaque côté; labre
très-grand, transversal, à peine sinueux à son bord libre; dernier ar-
ticle des palpes maxillaires ovalaire obloug, atténué et tronqué au
bout. — Yeux ovalaires, assez convexes, sinués en dedans. — Antennes
Prioncdera.
Aletes.
Colaspis.
Thasydes.
Lepronida.
Agetus.
Dermorhytis.
Epiphyma.
Geloptera.
I\) Marshall, Ann. of Nat. Hist. 3' S. t. XIII, p. 382.
COLASPITES. 247
grêles, filiformes, dépassant plus ou moins le milieu de la longueur
du corps j 2« article globuleux, les suivants beaucoup plus longs, les
derniers plus grêles que les articles moyens. — Prothorax plus ou
moins transversal, parfois subquadrangulaire ou rétréci vers le som-
met, bord antérieur droit, bords latéraux plus ou moins dilatés arron-
dis, distinctement bidentés ou simplement onduleux, à surface légè-
rement convexe; écusson oblong, à sommet arrondi. — Elytres un
peu plus larges que le pronotum, oblongues, à côtés subparallèles, à
surface ponctuée-rugueuse, ornée parfois de stries ponctuées, simples
ou géminées, parfois de côtes lisses plus ou moins saillantes. — Pro-
sternum très-étroit, fortement convexe, abaissé en avant et en arrière;
mésosternum tout aussi étroit. — Pattes longues et grêles, les cuisses
et surtout les postérieures un peu renflées; tibias droits,' les moyens
présentant en dehors vers l'extrémité une large échancrure plus ou
moins profonde, parfois les postérieurs munis d'une échancrure sem-
blable, mais plus faible; tarses postérieurs à 1 article aussi long que
les deux suivants réunis, triangulaire et grêle à sa base ; crochets des
tarses longuement appendiculés.
Ce genre a été indiqué par M. Chevrolat et inscrit dans le catalogue
du comte Dejean; les espèces, au nombre d'une douzaine, sont origi-
naires du Brésil et quelques-unes s'étendent jusqu'au Mexique. Dans
ces derniers temps, en 1864, M. Marshall (1. c.) a parfaitement exposé
les caractères de ce genre, et a publié en même temps la description
complète d'une dizaine d'espèces dont la plupart n'avaient pas été si-
gnalées dans le Catalogue du comte Dejean.
La forme des tibias moyens constitue le caractère principal de ce
type et le fera toujours reconnaître, indépendamment d'autres carac-
tères importants, tels que la structure des antennes, la forme du pro-
notum et surtout le faciès dû à l'allongement du corps. Deux nuances,
le jaune et le vert, constituent leur système de coloration : le prono-
tum est toujours d'un jaune ferrugineux; les élytres sont tantôt d'un
vert métallique brillant et sans taches, tantôt d'un jaune pâle, avec
des taches ou des points noirs ou verts, très-rarement d'un bleu-vio-
let.
Nous avons trouvé dans la Collection du comte de Castelnau diffé-
rentes espèces déterminées sous les noms de Stenodiloba et de Pro-
MECOSOMA. En supposant que la détermination générique soit exacte,
nous croyons que ces deux genres de M. Chevrolat ne peuvent être
maintenus, et que les espèces que Ton y avait placées doivent rentrer
dans le genre Metaztonycha, dont elles offrent les caractères essen-
tiels, quoique le faciès soit quelque peu diiférent.
248 PHYTOPHAGES.
PRIONODERA.
Chevrolat, Dejean, Catalog. 3» éd. p. 431 (1).
Tête assez grande, engagée dans le prothprax un peu au-delà du
bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, large-
ment émarginé en avant dans son milieu, avec un petit lobe aigu de
chaque côté; labre cunéiforme, fortement échancré à son bord libre;
dernier article des palpes maxillaires allongé, très-acuminé, indistinc-
tement tronqué. — Yeux grands, sinués en dedans. — Antennes fili-
formes, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, les arti-
cles moyens un peu épaissis, et plus larges que les premiers et que les
derniers. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, bord antérieur
légèrement sinué do chaque coté derrière les yeux, bords latéraux à
peine dilatés dans leur milieu, fortement sinués-dentés, à surface fai-
blement convexe, avec une forte impression oblique de chaque côté;
écusson petit, semi-ogival. — Elytres oblongues, à bords subparallè-
les, largement arrondies en arrière, irrégulièrement ponctuées-striées.
— Prosternum étroit, convexe entre les hanches, dilaté en arrière. —
Pattes simples, cuisses fusiformes, tibias grêles, tarses longs, les pos-
térieurs à 1 article aussi long que les deux suivants; crochets appen-
diculés.
Ce genre est tout à fait intermédiaire entre les Metazyonycha et les
CoLASPis ; il se rapproche des premiers par la forme allongée, par la
structure des antennes ; il s'en éloigne par l'absence d'échancrure aux
tibias moyens. Si ce dernier caractère le fait ressembler aux Colaspis,
les deux premiers, c'est-à-dire la forme générale, l'épaississement des
antennes dans leur milieu, établissent entre les deux types une dé-
marcation très-apparente. Les espèces de ce genre que nous avons
sous les yeux sont originaires du Brésil et de la Guyane française.
COLASPIS.
Fabu. Sy&i. Eleut. l, p. til (2).
Tète petite, assez dégagée du prothorax; épistome confondu avec
le front, largement émarginé en avant; labre assez grand; palpes
maxillaires grêles, 1 article court, 2 le plus long, 3 un peu plus court,
•4 à peu près de même longueur, très-étroitement ovalaire, acuminé
et tronqué. — Yeux assez grands, convexes, très-légèrement sinués
en dedans. — Antennes insérées à quelque distance du bord interne
et antérieur des yeux, par suite un peu plus rapprochées à leur base,
(1) Ericlison, Ardiiv. de Wicgmaii, t. XIII, 1847, p. 161.
(2) Laporto, Rev. ent. de SilLcrm. I, p. 19.
r.OLASPITES. 249
filiformes et dépassant le milieu de la longueur du corps, les 5 der-
niers articles très-faiblement dilatés et subcomprimés. — Protliorax
transversal, un peu plus étroit que les élytres, bord antérieur coupé
droit, avec ses angles un peu saillants et dirigés en dehors, bords la-
téraux dilatés arrondis, sinueux, anguleux ou dentés; écusson ogival.
— Elytres oblongo-ovalaires, à côtés subparallèles, rétrécies et sou-
vent un peu acuminées en arrière ; à surface ponctuée-striée, fovéo-
lée ou rugueuse, parfois ornée de côtes longitudinales. — Prosternum
étroit, fortement convexe entre les hanches, abaissé en avant et en ar-
rière, un peu dilaté vers sa base et ne s' appuyant pas sur le mésoster-
num, — Pattes grêles et allongées, cuisses fusiformes, tibias simples,
tarses relativement très-longs, 1 article des postérieurs au moins aussi
long que les deux suivants réunis ; crochets appendiculés.
Le genre Colaspis, créé par Fabricius, brièvement caractérisé plus
tard par le comte de Casteluau dans la Revue entomologique de Silber-
man, a souffert tout le premier de l'abandon où les Eumolpides sont
restés jusqu'à ce jour. En effet, il a servi d'enseigne à la description
d'une foule d'espèces des provenances les plus diverses (1). On a dé-
crit des Colaspis de Ceylan, de l'Inde, des îles Lifu, de la Nouvelle-
Hollande, de la Nouvelle-Calédonie, du Gabon, etc. La plupart des
types que Fabricius a fait connaître appartiennent à l'Amérique mé-
ridionale, et il est probable que les régions équatoriales du Nouveau-
Monde doivent être regardées comme le berceau du genre actuel. Aussi
plusieurs auteurs ont exprimé des doutes sur la détermination des es-
pèces qu'ils avaient sous les yeux ; il est indispensable qu'elles soient
soumises à de nouvelles études, et la distribution géographique des
Colaspis ne peut être traitée en connaissance de cause à l'époque ac-
tuelle; nous remarquerons seulement que le genre nous paraît possé-
der des représentants à la Nouvelle-Hollande.
EPIPHYMA.
Baly, Journ. of Entom. ï, p. 29 (2).
Tête assez grosse, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas ;
épistome séparé du front par un sillon très-fin, à bord antérieur droit,
im peu ondulé; labre émarginé; palpes maxillaires à dernier article
(1) Perroud, Ann. Soc. Linn. de Lyon, XI, p. 207. Nouvelle-CalMi.nie.
Motschulsky, Bull. Natur. de Moscou, 1863, I, p. 520. Ceylan.
Montrouzier, Anu. Soc. ont. de Fr. 4° Sér. 1, p. 302. Iles Lifu.
Thomson, Arcliiv. cntomol. II, p. 382. Gabon.
Germar, Linnœa entomol. III, p. 239. Adélaïde.
Wliite, Erebus and Terror. XI. Nouvelle-Zélande.
Erichson, Archiv. de Wiegman, 8° année, 1, p. 232. Van Diémen.
(2) Syn, EiTMOLPUs, Thoms. Aicliiv. ontom. t. I, p. 12G.
2S0 PHYTOPHAGES.
ovalaire, aussi long que le second. — Yeux assez gros, indistinctement
sinués. — Antennes fortement séparées l'une de l'autre, dépassant la
moitié de la longueur du corps, 1 article gros et court, 2 globuleux,
3-6 grêles, égaux, les suivants un peu plus longs, légèrement compri-
més et un peu dilatés. — Prothorax transversal, moins large que les
élytres, abords latéraux dilatés arrondis, sinueux etdenticulés; écus-
son petit, ogival. — Elytres très-amples, oblongues, grossement réti-
culées. — Prosternum un peu élevé entre les hanches, distinctement
abaissé en avant et en arrière , dilaté vers la base et tronqué carré-
ment, tous ses bords relevés en bourrelet, à surface inégale, parfois
carénée au milieu dans le sens transversal. — Pattes médiocrement
longues, robustes, cuisses épaissies dans leur milieu, tibias dilatés de
la base à l'extrémité, tarses à 1 article triangulaire, un peu moins long
que les deux suivants réunis; crochets longuement appendiculés.
VEumolpus intestinorum de M. Thomson a servi de type pour l'é-
rection de ce genre. C'est un insecte de grande taille, originaire du
Brésil, remarquable par la sculpture bizarre des élytres et connu dans
quelques collections sous le nom de Colaspis gigas Chevr. Ce type est,
en effet, très-voisin des Colaspis; il s'en distingue néanmoins assez
facilement par la grosseur de la tète, l'écartement des antennes et la
forme robuste du corps. Il ne renferme que l'espèce typique.
ALETES.
Tête médiocre, tout à fait dégagée du prothorax par la forte saillie
des yeux; épistome déprimé, limité en arrière par deux fins sillons
convergents, bord antérieur échancré, lobé de chaque côté; labre
transversal, émarginé au milieu; dernier article des palpes maxillai-
res allongé, très-légèrement atténué, à peine échancré au bout. —
Yeux très-gros, très-convexes, sinués en dedans. — Antennes robus-
tes, épaisses, un peu plus longues que la moitié du corps, 1 article
renflé, 2 globuleux, un peu plus court que large, 3 d'un tiers plus
court que 4, tous les articles obconiques, grêles à la base, dilatés A'ers
l'extrémité et légèrement comprimés, les articles intermédiaires un
peu plus épaissis que les premiers et que les derniers. — Prothorax
transversal, bord antérieur coupé droit, bords latéraux dilatés et ar-
rondis dans leur milieu, anguleux; écusson oblong, atténué vers le
sommet, qui est arrondi. — Elytres oblongues, parallèles, arrondies
au bout, finement ponctuées-substriées. — Prosternum étroit, convexe
entre les hanches, dilalé à la base. — Pattes assez longues et grêles,
cuisses fusiformes, tibias droits, 1 article des tarses postérieurs aussi
long que les deux suivants réunis ; crochets appendiculés.
Le type de ce genre est un insecte de taille moyenne originaire de
la Colombie. Il est évidemment voisin des Colaspis; cependant, comme
COLASPITES. 251
type générique, il sera toujours facile de le distinguer par la structure
des antennes, par le développement des yeux, par la forme du pro-
notum et l'allongement des élytres. Le quasi-parallélisme des bords
antérieur et postérieur du pronotum donne à cette partie du corps un
cachet particulier, qui est étranger aux Colaspis; la tête est plus dé-
gagée du prothorax que dans les genres voisins, et, à cause de la forte
saillie des yeux, elle ne peut en aucime façon s'engager dans ce pre-
mier segment thoiacique (1).
STENOLAMPRA.
Baly, Am. and Mag. ofNat. Hist. Z" S. t. IV, p. 127.
Tête assez forte, engagée dans le prothorax un peu au-delà du bord
postérieur des yeux ; épistome séparé du front par de fins sillons
flexueux et convergents en arrière, à bord antérieur émarginé; labre
plus ou moins saillant, également émarginé à son bord libre ; dernier
article des palpes maxillaires allongé, acuminé dès la base, un peu
tronqué à l'extrémité. — Yeux développés, distinctement sinués ,en
dedans. — Antennes grêles, filiformes, mesurant les trois quarts de
la longueur du corps, 1 article renflé, 2 court, 3 et 4 subégaux, les
derniers plus allongés et très-grêles, le dernier seulement longuement
ovalaire. ~ Prothorax un peu plus large que long, subquadrangu-
laire, bord antérieur un peu avancé sur le vertex, légèrement sinué
de chaque coté derrière le^yeux, avec les angles saillants et aigus,
bords latéraux presque droits, pourvus de 2 ou 3 dents saillantes j
écusson semi-circulaire. — Elytres allongées, un peu dilatées dans
leur milieu, plus larges à la base que le pronotum, fortement striées-
ponctuées. — Prosternum assez large, rétréci et un peu convexe entre
les hanches, subdilaté à sa base. — Pattes assez longues; cuisses fu-
siformes, les antérieures pourvues d'une saillie dentiforme; tarses
grêles et allongés, 1 article des postérieurs aussi long que les deux
suivants réunis; crochets appendiculés et fortement divariqués.
L'affinité de ce genre avec les Colaspis n'est pas douteuse, quoi-
que le fades soit assez différent; ses tarses grêles, ses cuisses anté-
rieures dentées établissent entre les deux types une distinction facile.
Le D"" Baly, qui a créé ce genre, a décrit deux types, trouvés dans les
environs de la ville d'Ega, sur l'Amazone supérieure.
(1) Ateles anguUcoUis. — Oblongus, subparallelus, rufo-brunneus, eeneo-
micans; antennis fascis, pedibus flavesceutibus; prothorace parce et subtiliter
punctato ; elylris punctato-stnatis, punctis geminatina irregulariter impressis.
— Long. 8 mill.
2S2 PHYTOPHAGES.
AGETUS.
Tète assez forte, à bouche tout à fait dirigée en bas, engagée dans
le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux; front légèrement
convexe, épistome indistinct, onduleux à son bord libre ; labre trans-
versal, subéchancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire,
acuminé et subtronqué. — Yeux médiocrf-s, convexes, profondément
sinués au bord interne. — Antennes dépassant peu la moitié de la
longueur du corps, 2 et 3 articles subégaux en longueur et en gros-
seur, 4-6 plus longs et plus grêles que les précédents, 7-11 légère-
ment dilatés et subcomprimés. — Prothorax deux fois aussi large
que long, un peu moins large que les élytres, bord antérieur sinué
de chaque côté, bords latéraux dilatés arrondis au milieu, ondulés-
anguleux ; écnsson petit, arrondi en arrière. — Elytres ovalaires-
oblongues, un peu acuminées en arrière, à surface ponctuée, ou
fovéolée-rugueuse, parfois des indices de côtes longitudinales lisses.
— Prosternum oblong, assez large, plan, dilaté en arrière, tronqué
carrément et s'appuyant sur le mésosternum. — Pattes simples,
cuisses un peu renflées, tarses postérieurs à 1 article un peu plus long
que le suivant ; crochets longuement appendiculés.
Quoique faisant partie du groupe des Colaspites, le type actuel a
perdu le faciès des espèces des genres que nous avons examinés, ses
formes sont plus massives, la tête est mo^s dégagée, le pronotum est
plus large,' les antennes sont plus courtes, et ce qui les distingue
avec facilité, c'est la presque similitude des 2 et 3 articles de ces
derniers organes. Le prosternum est aussi construit sur un autre plan
et se rapproche davantage de celui des Lepronida que des Colaspis.
Le corps des Agetus est court, ramassé, les parties supérieures sont
fortement sculptées et en général d'un noir bronzé médiocrement
brillant. Les espèces, au nombre de 3 ou 4, appartiennent à la Nou-
velle-Hollande et proviennent de Melbourne, Adélaïde, du détroit du
Roi-George, de Sydney. Nous donnerons la description de l'une de
ces formes (1).
DERMORHYTIS.
Baly, Journ. of Entom. I, p. 282.
Tète médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux ; épistome indistinct du front, ouduleux à son bord anté-
rieur ; labre transversal, entier ; dernier article des palpes maxillaires
(i) Agetus subcostatus. — Oblongo-ovalis, subnilidus, aeneus, subtus viridi-
micans, pedibus piceo-brunnois;, antcnnis fiiscis^ basi flavo-ferrugineis ; capite
lirothoraceque dense et fortiter punctatis ; clytris costellis quatuor subla^vibus
•irnatis, insterstitiis dense punctatis. — Lonj;. 6 mill. Adeiaide.
COLASPIXES. 25J
court, ovalaire, obtusément acuminé. — Yeux assez gros, subarrondis,
légèrement sinués en dedans. — Antennes grêles, liliformes, 2 article
à peine la moitié de 3, 3 un peu plus long que 4, les 5 derniers lé-
gèrement dilatés et comprimés. — Prothorax un peu plus large que
long, peu convexe ; bord antérieur fortement sinué de chaque côté
derrière les yeux, avec des angles antérieurs très-aigus et saillants
en avant, bords latéraux très-légèrement arrondis, ondulés-anguleux;
écusson très-petit, subarrondi. — Elytres oblongues, à côtés subpa-
rallèles, à surface profondément et densémcnt fovéolée, ou bien ponc-
tuée-striée et un peu rugueuse. — Prosternum très-étroit, surface
inégale, dilaté en arrière et peu sensiblement émarginé à sa base.
— Pattes assez longues, cuisses un peu renflées au milieu, tibias can-
nelés, tarses postérieurs à 1 article seulement un peu plus long que
le suivant; crochets des tarses appendiculés.
A propos de ce genre, M. Baly dit que le 2 et le 3 articles des an-
tennes sont à peu près égaux en longueur; dans le type du genre que
nous avons sous les yeux, le 2" article est à peine de moitié aussi
long que le 3«; il en est de même dans d'autres espèces, telles que le
D. elegantissima, etc. Cette structure des antennes est le principal
caractère qui distingue le type actuel du genre Agetus, oîi réelle-
ment les 2 et 3 articles sont à peu près semblables en grosseui* et en
largeur.
11 était aussi nécessaire de séparer du genre les espèces chez les-
quelles l'épisternum prothoracique a son bord antérieur plus ou moins
convexe, telle que le Dermorhylis œneus. Si l'on ne tenait pas compte
de ces modifications, en apparence légères, il serait impossible d'ar-
river à une classification quelconque des nombreux types de la tribu
actuelle.
Le type du genre est originaire de l'île de Ceylan; d'autres espèces
habitent la Chine et les grandes îles de la Malaisie. Pour le présent,
il est impossible d'en donner la distribution géographique.
GELOPTERA.
Baly, Journ. of Entomol. I, p. 283 (1).
Tête arrondie, plane, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, à peine émar-
giné en avant; labre transversal, échancré; palpes maxillaires à
2 article le plus long, 3 obconique, assez gros, 4 ovalaire-obtus. —
Yeux assez gros, distinctement sinués. — Antennes grêles, filiformes,
dépassant un peu le milieu du corps, 1 article renflé, 2 à peine la
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 266. — U. Clark, Traus. eutom. Soc. of Lond.
3* S. t. II, p. 417.
254 PHYTOPHAGES.
moitié du suivant, 3 et 4 subégaux, S et suivants plus allongés, les
derniers très-légèrement dilatés et comprimés. — Prothorax trans-
versal, moins large que les élytres, bord antérieur sinué de chaque
côté derrière les yeux, bords latéraux dilatés-arrondis, sinueux-an-
guleux, parfois presque réguliers; écusson aussi large que long, ar-
rondi au sommet. — Elytres oblongues, ovalaires, assez larges, à
surface souvent tuberculeuse. — Prosternum oblong, plan, fortement
élargi en arrière des hanches, à base tronquée carrément et s'ap-
puyant largement sur le mésosternum; épisternum prothoracique
prolongé en dehors presque jusqu'à l'angle du pronotum. — Pattes
médiocres, cuisses un peu renflées, inermes, tarses allongés, 1 article
des postérieurs un peu moins long que les deux suivants réunis, aux
antérieurs, large et en palette ; crochets appendiculés.
Au premier coup-d'œil, ce genre se distingue des Edusa, par la
sculpture des parties supérieures; le pronotum aussi bien que les
élytres ont un aspect mat, le fond est rugueux et parsemé de nodo-
sités lisses à bords trôs-irréguliers. Indépendamment de ce faciès, les
Gkloptera se distinguent des Edusa, par la forme de l'épisternum
prothoracique. Parmi les genres du groupe des Colaspitcs, il se re-
connaît à la structure de ses pattes, de ses antennes et par une légère
pubesc'ence qui s'observe sur les parties latérales du pronotum et des
élytres.
Six espèces sont connues, quatre appartiennent à l'Australie et ont
été décrites par le D'' Baly et H. Clark; deux autres sont originaires
des îles Célèbes, et c'est le premier de ces entomologistes qui les a
fait connaître.
THASYCLES.
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome confondu avec le front, subémarginé à son bord
antérieur; labre transversal, court, échancré; dernier article des pal-
pes maxillaires ovalaire allongé, très-légèrement tronqué. — Yeux
assez convexes, sinués en dedans. — Antennes subliliformes, dépas-
sant un peu le milieu de la longueur du corps, 2 article à peine de
moitié aussi long que 3, 3-G grêles, longs, les derniers légèrement di-
latés et subconiprimés. — Prothorax transversal, peu convexe, dilaté
latéralement, bord antérieur coupé carrément, avec les angles laté-
raux très-oblus, effacés; bords latéraux fortement rétrécis à la base,
anguleux au milieu, largement dilatés et arrondis dans leur moitié
antérieure; écusson aussi long que large, subarrondi en arrière. —
Elytres oblongues, subparallèlus, à surface ponctuée et ornée de nom-
breuses séries irréguliôres de tubercules hsses, peu saillants. — Pro-
sternum obloug, un peu convexe entre les hanches, abaissé et dilaté
en arrière. — Pattes simples, cuisses fusiformes, jambes droites, sub-
coLAsriTES. 235
canaliculées en dehors; tarses postérieurs à 1 article un peu moins
long que les deux suivants réunis; crochets appendiculés.
La forme du pronotum, la sculpture des élytres donnent à ce type
un faciès spécial; l'absence d'angles antérieurs au prothorax permet
de le reconnaître avec facilité. Nous n'en connaissons qu'un seul type,
originaire de la Nouvelle-Calédonie (1).
LEPRONIDA.
Baly, Journ. of Entomol. Il, p. 221.
Tête un peu oblongue, légèrement concave entre les yeux, engagée
dans le prothorax jusqu'au bord postérieur de ces organes; épistome
limité latéralement par deux sillons, émarginé à son bord libre; labre
grand, subéchancré; dernier arlicle des palpes maxillaires un peu plus
long que chacun des précédents, ovalaire, assez renflé et acuminé au
bout.— Yeux subarrondis, assez convexes, entiers. — Antennes grêles,
subfiliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article
gros, renflé, 2 de même forme, moitié plus petit, 3-6 grêles, subégaux,
7-11 en triangles allongés, subdilatés au bout, avec un article appendi-
culaire grêle et conique. — Prothorax transversal, gibbeux-tubercu-
leux sur le disque, bord postérieur à peu près droit, les latéraux sinués-
dentés, les angles aigus; écusson ogival. — Elytres subquadrangulaires
oblongues, très-obtuses en arrière, à surface tuberculeuse. — Proster-
num subcarré, un peu transversal, plan, tronqué carrément en arrière
et s'appuyant largement sur le mésosternum. — Pattes médiocres,
cuisses un peu renflées dans leur milieu, tibias cannelés longitudi-
nalement, tarses à 1 article un peu plus long que le suivant; crochets
appendiculés.
Ce genre, créé par M. Baly, a tout à fait l'aspect d'une Chlamyde
de moyenne grandeur; son pronotum surmonté de deux gros tuber-
cules oblongs, séparés sur la ligne médiane, ses élytres subquadran-
gulaires et ornées de nodosités transversales ou oblongues complètent
l'analogie entre ces deux types. 11 suffit cependant de considérer les
antennes et les pattes pour reconnaître qu'il n'y a entre eux qu'une
apparence tout à fait extérieure. Le type actuel est en réalité plus voi-
sin des Lepronota du comte Dejean; mais chez ces dernières, le pro-
sternum est oblong et autrement conformé. Nous ne connaissons qu'une
seule espèce, Lepronida Batesii, rapportée des bords de l'Amazone.
(1) Thasydes cordiformis . — Oblongus, subnitidiis, piceus, antennis, piedibus
partim, elytrorum tuberculis rul'o-brtinneis; capitc punctalo, prothorace parce,
subtiliter et iiregulariter punctato; elytris punctato-striatis, tuberculorum se-
riebas 6 vel 7 irregularibus ornatis. — Long. 9 rnill.
256 rnYioriuGES.
PALES.
Chevrolat, Dejean, Caialog. 3" éd. p. 432 (1).
Tète médiocre, inclinée, engag.^e dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, très-légèrement
émarginé en avant; labre assez développé, transversal, un peu en coin
et arrondi en avant; dernier article des palpes maxillaires allongé,
acuminé dès la base, assez aigu à l'extrémité. — Yeux hémisphériques,
entiers. — Antennes mesurant les deux tiers de la longueur du corps,
filiformes, grêles, 2 article oblong-ovalaire, les suivants allongés, les
trois derniers un peu plus courts, très-légèrement élargis. — Protho-
rax transversal, un peu plus étroit que les élylres, peu couvexe, bords
latéraux dilatés et arrondis, fortement bidentés de chaque cùté vers
le milieu, bord antérieur avancé au-dessus du vertex, non sinué sur
les côtés, les angles saillants ; écusson petit, arrondi. — Elytres oblon-
gues, à côtés parallèles, semi-cylindriques, à surface fortement et den-
sément ponctuée. — Prosternum très-étroit, convexe entre les han-
ches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes grêles, cuisses un peu
renflées au milieu, tibias droits, pourvus à l'extrémité de deux petites
spinules aiguës; tarses postérieurs à 1 article moins long que les deux
suivants ; crochets non appendiculés ni bifides, portant seulement vers
la base une petite dilatation dentiforme.
La seule espèce de ce genre remarquable a été décrite par Gerniar
(1. c.) sous le nom de Colaspis ; elle est originaii^e des contrées méri-
dionales et orientales de l'Europe et particulièrement répandue en
Hongrie. Son corps est oblong, d'un vert métallique doré, entièrement
recouvert d'une légère pubescence dorée; les femelles, un pou plus
grandes que les mâles, paraissent se distinguer par la présence d'une
forte côte légèrement sinueuse, qui, partant des tubérosités huméra-
les, se dirige latéralement jusque près de l'extrémité des élytres.
Comme type générique, cette espèce est fortement caractérisée, et
pourrait, par ses crochets simples, par ses tibias bi-mucronés, former
un groupe spécial, si d'autres caractères ne la rapprochaient évidem-
ment des Colaspis, telles sont la forme du prosternum, celle des bords
latéraux du pronotum.
Groupe III. Ghalcophanîtes.
Tête oblongue, assez dégagée du prothorax. — Antennes longues et
grêles, rarement un peu dilatées vers l'extrémité, légèrement rappro-
chées à leur base. — Prothorax tantôt rétréci et conique, tantôt large
(1) Syn. Colaspis, Germ. Mag. I, I, p. 125. — Pales, Redtenbaeher, Fauna
Austr. 2' éd. p. 92o; Fairm. Gen. des Col. IV, p. 22i, pi. 66, lig. 312.
CHALCOPHAMTES. 257
et subdilaté en avant; ses bords latéraux entiers. — Elytres oblongo-
ovalaires. — Prosternum à base profondément échancrée, sublulobée;
son épisternum à bord antérieur droit ou concave. — Pattes grêles et
longues, tibias non échancrés, crochets appendiculés.
Ce groupe ne renferme que deux genres, Chalcophana et Corys-
thea; leur principal caractère, pour les distinguer des autres grou-
pes, réside dans la forme du prosternum, dont la base, plus ou moins
échancrée, reçoit la convexité d'une saillie du mésosternum. La forme
de la tête est également caractéristique; elle est oblongue, assez ré-
trécie entre les yeux ; elle porte des antennes légèrement rapprochées
à leur base et logées dans de profondes cavités, dont le bord supé-
rieur présente un léger renflement, en forme de calus, ordinairement
lisse et brillant. Cette conformation rappelle ce que l'on observe dans
la famille des Galérucides.
A. Pronotum conique, rétréci de la base au sommet. Chalcophana.
A'. — très-large, dilaté en avant. Corysthea.
CORYSTHEA.
Baly, Trans. entom. Soc. of Lond. 3' S. t. II, p. 336 (1).
Tête légèrement oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au
bord postérieur des yeux, à bouche fortement infléchie en dessous:
épistome triangulaire, limité de chaque côté par des sillons conver-
gents, légèrement émarginé; labre assez grand, échancré; palpes
maxillaires grêles, allongés, dernier article longuement ovalaire, acu-
miné. — Yeux très-gros, convexes, sinués. — Antennes grêles, fili-
formes, dépassant le milieu de la longueur du corps, 1 article gros,
2 mociliforme, 3-4 subégaux, les suivants plus longs que les précé-
dents. — Prothorax transversal, aussi large que les élytres dans sa
partie moyenne , bord postérieur échancré en demi-cercle de chaque
côté, sublobé dans son milieu, bords latéraux convexes-arrondis^ en-
tiers ou un peu onduleux, bord antérieur avancé sur le vertex et ca-
chant la tête; écusson en ogive. — Elytres oblongues, subparallèles,
irrégulièrement ponctuées-striées. — Prosternum oblong, plan, s'ap-
puyant sur le mésosternum, à base émarginée, avec tes angles laté-
raux aigus, relevés et faisant paraître la surface un peu concave en
arrière. — Pattes assez longues, cuisses fusiformes, simples, jambes
subarquées, tarses à l article à peu près aussi long que les deux sui-
vants réunis ; crochets appendiculés.
Primitivement, M. Baly avait tracé la description de ce genre sous
le nom de Corycia, qu'il a changé plus tard (1. c) en celui de Corys-
(1) Syn. Corycia, Baly, Jouru. of Entom. t. II, p. 221.
Coléoptères. Tome X. 17
258 PHTTOPDAGES.
THEA, parce que le premier avait été appliqué à un genre de Lépi-
doptère, Il se rapproche des Chalcopiiana par la forme de la lète et
par son prosternum, il semble établir le passage entre ce dernier et
les CoLASPis. Deux espèces seulement ont été décrites par l'auteur du
genre, l'une appartient au Drésil, l'autre à la Guyane française.
CHALCOPHANA.
Chevrolat, Dejean, Catal. 3* éd. p. 431 (1).
Tête oblongue, étroite, dégagée du prothorax, à bouche dirigée
obliquement en avant; épistome séparé du front par des sillons très-
fins, flexueux, convergents en arrière, à bord antérieur émarginé au
milieu, sublobé de chaque côté; labre assez allongé, échancré; palpes
maxillaires à 2 article un peu moins long que les deux suivants réunis,
le dernier étroitement ovalaire, subtronqué à l'extrémité. — Yeux
assez gros, sinués en dedans. — Antennes de forme variable, tantôt
filiformes ou légèrement dilatées au milieu, tantôt plus ou moins
épaissies vers l'extrémité, dépassant notablement la moitié de la lon-
gueur du corps, insérées au côté interne des yeux, dans une grande
cavité antennaire dont le bord supérieur est muni d'une espèce de
calus convexe et ordinairement lisse. — Prothorax transversal, moins
large que les élytres, rétréci de la base vers le sommet, à bords laté-
raux souvent droits ou dilatés, arrondis, entiers; bord antérieur très-
légèrement sinué de chaque côté derrière les yeux, les angles antérieurs
et postérieurs spinuliformes; écusson oblong, arrondi au sommet.
— Elytres oblongo-ovalaires, un peu atténuées en arrière, très-rare-
ment dilatées avaut l'extrémité, à surface confusément ponctuée ou
ponctuée-striée, parfois ornée de côtes longitudinales plus ou moins
saillantes. — Prosternum médiocrement large, élevé entre les han-
ches, insensiblement abaissé en arrière, à surface à peu près plane
ou creusée longitudinalement, terminé par une base bilobée plus ou
moins fortement échancrée, emboîtant une convexité correspondante
du mésosternum. — Les deux premiers segments abdominaux assez
grands. — Pattes longues et grêles, cuisses fusiformes, tibias simples,
tarses à 1 article étroit, aussi long, aux tarses postérieurs, que les
deux articles suivants réunis; crochets appendiculés.
La forme du prosternum est tout-à-fait caractéristique dans le genre
actuel. Chez les Colaspis et genres voisins, cette partie du corps est
(1) Syn. _ Chevrotât, Dict. dhist. nat. de D'Orbigny, t. III, p. 372; Ericli-
son^ Arcliiv. f. Naturg. Ins. Peruaua, t. XIII, p. 161 ; Sutrrian,Aichiv. f. Naturg»
Ins. de Cuba, t. XXXII, p. 327. — Cychrea et Eripuylb, Baly, Journ. of En-
tom. II, p. 222.
SPIIOPYRITES. 2S9
autrement disposée; elle est convexe entre les hanches et fortement
abaissée en avant et en arHère; dans les Chalcophana le prosternum
peut être plus ou moins saillant entre les premières pattes, mais il
s'abaisse peu ou point en arrière; sa base est plus ou moins forte-
ment échancrée et s' appuyant sur le mésosternum, loge dans son
échancrure la saillie qui forme ce dernier.
Les antennes affectent des formes variées. Elles sont filiformes
dans bon nombre d'espèces; tantôt elles présentent un léger épaississe-
ment des articles moyens (C. apicalis, C. maculata), tantôt elles
sont plus ou moins dilatées vers l'extrémité (Eriphyle). On observe
tous les passages entre ces diverses formes, et par suite le caractère
emprunté des antennes perd ici une partie de sa valeur, d'autant
plus que les dimensions relatives des articles basilaires restent les
mêmes. C'est par suite de ces observations que nous avons cru de-
voir réunir aux Chalcophana , les Eriphyle du D"" Baly, dont nous
avons plusieurs types sous les yeux. Nous n'avons pas non plus trouvé
dans la diagnose du genre Cychrea du même auteur, des notes dis-
tinctives suffisantes pour motiver l'établissement d'une nouvelle coupe
générique. Il est vrai que nous ne possédons pas la Cychrea histrio, et
que nous n'avons pu nous baser que sur la diagnose trop brève tra-
cée par Tauteur anglais.
Le genre Chalcophana, créé par M. Chevrolat et indiqué dans la
2" édition du catalogue du comte Dejean, n'a pas encore été complète-
ment caractérisé, si l'on fait abstraction des quelques mots cités dans
le Dictionnaire d'Histoire naturelle de D'Orbigny. 11 est très-riche en
espèces. La plupart se rencontrent au Brésil et ne sont pas rares au
Mexique, dans les Antilles et dans les Etats du Sud de TAmérique
boréale. Olivier, Germar, Klug ont décrit différentes espèces de Chal-
cophana. Plus récemment, Erichson a fait connaître celles qui appar-
tiennent à la Faune du Pérou, et M. Siiffrian a décrit les types qui
ont été recueillis dans l'île de Cuba par le D"' Gundlach.
D'après plusieurs échantillons de la collection du comte de Castel-
nau, le genre Guyanica de M. Chevrolat, serait synonyme d'ERiPHYLE
du D>^ Baly.
Groupe IV. Spilopyrites.
Tète forte, engagée dans le prothorax. — Celui-ci subquadrangu-
laire, un peu moins large que les élytres, à bords latéraux entiers. —
Elytres assez grandes, oblongo-oval aires. — Prosternum à base en
saillie obtuse; son épisternum prothoracique en trapèze, disposé
transversalement en avant des cavités cotyloïdes. — Tibias entiers;
crochets simples.
Parmi les groupes chez lesquels l'épisternum prothoracique a son
bord antérieur droit ou concave, celui-ci se distingue par les crochets
260 PHYTOPHAGES.
de ses tarses qui sont simples. Le seul geiive Pales nous a offert ce
même caractère, mais la confusion n'est pas possible, les deux types
n'ont aucun rapport entre eux; le genre Pales a été rangé parmi les
Colaspites parce que les bords latéraux du pronotum sont dentés, ce
qui n'a pas lieu cliezles Spilopïra. Une autre forme, le Chloropterus,
a également les crochets simples, mais il appartient à la section des
Eumolpides, chez lesquels le bord antérieur de l'épisternum protho-
racique est convexe. Le genre Spilopyra, qui seul compose ce groupe,
est très-remarquable à divers égards; les particularités qui le distin-
guent seront mentionnées ci-après :
Un seul genre : Spilopyra.
SPILOPYRA.
Baly, Journ. of Entom. I, p. 24.
Tête large, enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome confondu avec le front, à peine émargiué; labre
transversal, subarrondi en avant; dernier article des palpes maxil-
laires court, ovalaire, un peu atténué. — Yeux subarrondis, assez
convexes, indistinctement sinués. — Antennes robustes, atteignant le
milieu de la longueur du corps, filiformes et très-légèrement dilatées
vers l'extrémité. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, plus
convexe, bord antérieur fortement sinué de chaque côté en arrière
des yeux, avec les angles antérieurs très-saillants; bords latéraux
entiers, presque droits. — Elytres oblongues-gvalaires, à côtés sub-
parallèles, surface ponctuée-striée, avec un étranglement très-marqué
et oblique un peu en avant du miheu. — Prosternum oblong, con-
vexe longitudinalement dans son miheu et prolongé en arrière en une
sailhe obtuse qui se loge dans un faible enfoncement du mésosternum;
épisternum prothoracique de forme quadrangulaire, disposé transver-
salement. — Pattes robustes et longues, cuisses renflées au milieu,
tibias légèrement arqués, les antérieurs un peu plus longs que les
autres, tarses larges, le 1 article à peine plus long que le suivant,
le 3 fortement bilobé ; crochets simples, divariqués, un peu épaissis
à la base.
Ce genre a été créé par le D' Baly pour un insecte superbe décou-
vert en Australie, à Moreton Bay. Il ressemble à une Chrysomèle de
moyenne taille; cette apparence ne résulte pas seulement de sa forme
générale, mais encore des caractères que présente cet insecte remar-
quable. Ces caractères, en le rapprochant des Chrysomélidcs, en font,
parmi les Eumolpides, une forme exceptionnelle. Ainsi, chez la très-
grande majorité de ces dernières, l'épisternum prothoracique est plus
long que large et sa partie postérieure longe le bord externe des cavi-
tés cotyloïdes antérieures ; dans le type actuel, cette partie est sub-
NODOSTOMITES. 261
quadrangulaire et disposée transversalement, comme cela a lieu chez
les Chrysomélides. En effet, comme chez ces dernières, les hanches
antérieures des Spilopyra sont ovalaires-oblongues et non subcyUn-
driques. Comme chez les Chrysomélides encore, les crochets des tarses
sont simples, structure très-rare chez les Euraolpides. Cependant par
sa forme, par la constitution des antennes, par la structure des pattes
et. surtout par l'échancrure profonde qui divise le 3^ article des tarses,
cette forme bizarre doit être rangée dans la famille actuelle. C'est
aussi la manière de voir du D^ Baly qui s'est occupé avec tant de suc-
cès de l'étude des Phytophages.
Gaoope V. Nodostomîtes.
Tête médiocre, arrondie, engagée dans le prothorax. — Antennes fi-
liformes ou subfihformes. — Prothorax transversal, rétréci en avant, à
bords arrondis ou anguleux vers la base. — Elytres ovalaires, large-
ment arrondies à l'extrémité, souvent gibbeuses à la base. — Proster-
num large, son épisternum assez prolongé en arrière, à bord antérieur
droit ou concave. — Tibias des deux dernières paires échancrés au
bord externe ; crochets appendiculés.
Dans cette première division des Eumolpides, caractérisée par la
forme de l'épisternum profhoracique, le groupe actuel se distingue
avec facilité par les crochets de ses tarses appendiculés et l'échancrure
des quatre tibias postérieurs. Ces deux derniers caractères lui sont
communs avec les groupes des Callisinites et des Tomyrites; chez
ces derniers, le corps est pubescent et les Callisinites ont les antennes
fortement dilatées et comprimées vers l'extrémité. Quoique passable-
ment riche en petites espèces, le groupe ne renferme que deux genres
que l'on peut séparer par les notes distinctives suivantes :
A. PronotHm anguleux sur les côtés, élytres gibbeuses à la
base. Nodostoma.
A'. — non anguleux sur les côtés, élytres réguli''.'re-
ment convexes. Nodina.
NODOSTOMA.
MoTSCHCLSKY, Schretick's Reis. in Amur Lande, II, p. 176 (1).
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome tout à fait confondu avec le front; son bord an-
térieur émarginé au milieu, lobé de chaque côté ; labre transversal,
subarrondi en avant; dernier article des palpes maxillaires allongé,
(1) Syn. Baly, Phytopb*Ma]ayan. p. 212.— Basilepta, Baly, Journ. of Entoia.
I, p. 23.
262 PHYTOPHAGES.
atténué, subtronqué. — Yeux assez gros, subarrondis, sinués en de-
dans. — Antennes plus longues que la moitié du corps, filiformes ou
légèrement épaissies vers l'extrémité; rarement très-grêles et plus
longues que le corps. — Prothorax transversal, rétréci de la base au
sommet, un peu moins large que les élytres, régulièrement convexe,
bord antérieur coupé droit, non sinué de chaque côté, les angles peu
ou point saillants, bords latéraux dilatés et anguleux un peu en avant
de la base; écusson oblong, atténué vers le sommet et arrondi. —
Elytres brièvement ovalaires, rarement oblongues, subgibbeuses vers
la base, à surface ponctuée-striée. — Prosternum large, plus ou moins
transversal ou subquadrangulaire, à surface un peu inégale, à base
tronquée carrément. — Pattes médiocres, rarement très-grêles et
très-longues, cuisses toujours plus ou moins renflées dans leur milieu,
inermes ou subdentées ; tibias grêles, droits, les quatre postérieurs
toujours échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses à 1 article
un peu plus long que le suivant, terminés par des crochets appendi-
culés et divariqués.
Ce genre est très-nombreux en espèces, le D' Baly n'en a pas décrit
moins de soixante dans ses Phytophaga Malayana; Motschulsky en a
fait connaître une dizaine d'autres, appartenant à, la Daourie et aux
Indes orientales; de la sorte, le genre paraît répandu sur tout le con-
tinent indien et dans la plupart des îles de la Malaisie.
Pour bien le reconnaître, ce qui n'est pas toujours facile, il faut
se rappeler que le bord antérieur de son épisternum prothoracique
est droit ou concave, que ses quatre tibias postérieurs sont échancrés,
que ses crochets sont appendiculés et que les bords latéraux de son
pronotum sont anguleux-dentés. M. Baly dit que parfois les bords du
pronotum sont arrondis ; Motschulsky au contraire les signale comme
anguleux; nous croyons qu'il est indispensable de maintenir ce der-
nier caractère, car c'est le seul à notre connaissance qui puisse per-
mettre de le distinguer des Nodina.
C'est avec raison que M. Baly a réuni son genre Basilepta au genre
actuel; le Basilepta longipes, malgré ses formes extrêmement remar-
quables, possède cependant tous les attributs du genre Nodostoma.
NODINA.
Motschulsky, Etudes entomol. VII^ p. 108 (1).
Tête assez forte, profondément engagée dans le prothorax, un peu
au-delà du bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front,
son bord antérieur émarginé et lobé, anguleux de chaque côté; labre
transversal, fortement échancré; dernier ar^cle des palpes maxil-
(1) Baly, Phytoph. Malayana, p. 259.
CALLISmiTES. 263
laires oblong, sublinéaire, tronqué au bout. — Yeux peu convexes,
à peine sinués en dedans. — Antennes dépassant la moitié de la lon-
gueur du corps, 1 article renflé, 2 moins long et un peu plus gros
que 3, les derniers légèrement épaissis. — Prothorax transversal, à
peu près aussi large que les élytres à sa base, assez convexe, bord
antérieur un peu avancé au milieu, non sinué de chaque côté, bords
latéraux entiers, non anguleux, arrondis et rétrécis vers le sommet;
écusson en triangle curviligne. — Elytres convexes, non gibbeuses à
la base, presque aussi larges que longues, arrondies à l'extrémité,
ponctuées-striées. — Prosternum transversal, plan, fortement dilaté
en arrière. — Pattes médiocres, cuisses inermes, épaissies au milieu,
les quatre tibias postérieurs échancrés à leur bord externe vers l'ex-
trémité; tarses assez longs, terminés par des crochets appendiculés.
Ce genre se compose de très-petits insectes de forme arrondie ou
très-brièvement ovalaire, ce qui leur donne un faciès assez distinct
des Nodostoma; en outre, les bords latéraux du pronotum sont régu-
lièrement arrondis et convergents en avant, la surface des élytres est
régulièrement convexe et n'offre pas ces dépressions qui rendent chez
les Nodostoma la base plus ou moins gibbeuse.
Motschulsky, qui a très-imparfaitement décrit ce genre, a fait con-
naître plusieurs espèces de l'Inde ; le D' Baly en a ajouté quelques
autres, rapportées des îles de la Malaisie par M. Wallace.
Groupe VI. Callisinltes.
Tête oblongue, assez dégagée. — Antennes fortement dilatées vers
l'extrémité. — Prothorax subquadrangulaire, ses bords latéraux an-
guleux.— Elytres courtes, subgibbeuses. — Prosternum un peu trans-
versal, son épisternum à bord antérieur concave. — Tibias des deux
dernières paires échancrés au bord externe ; crochets appendiculés.
Ce groupe ne renferme qu'un seul genre découvert dans les grandes
îles de la Sonde et dans la presqu'île de Malacca. Les espèces qui le
composent ont la taille et la forme du Bromius vitis; elles sont gla-
bres, brillantes, quoique non métalliques et ornées de grandes taches
d'une nuance plus claire que le fond. Elles offrent, comme types
génériques, des caractères saillants qui permettent de les reconnaître
avec facilité et certitude : tels sont, les. bords latéraux du pronotum
anguleux, les antennes claviformes, les quatre tibias postérieurs
échancrés, les crochets appendiculés.
Un seul genre : Callisina.
264 PHYTOPHAGES.
CALLISINA.
Baly, Journ. of Eniomol. l, p. 30.
Tète un peu oblongue, dégagée du prothorax ; épistome peu net-
tement séparé du front, à bord antérieur émarginé ; labre transversal,
subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires court, très-obtus.
— Yeux assez convexes, sinués en dedans. — Antennes insérées dans
une large fossette avec un calus sus-orbitaire, dépassant légèrement
le milieu de la longueur du corps, 1 article assez gros, 2 allongé, un
peu plus court que le suivant, 3 et 4 subégaux, 5-9 s'élargissant ra-
pidement et graduellement, les 3 derniers égaux en longueur, les
articles élargis plus ou moins comprimés. — Frothorax un peu trans-
versal, subquadrangulaire, faiblement convexe, bord antérieur droit,
bords latéraux à peine dilatés, anguleux dans leur milieu ; écusson
oblong, à sommet arrondi. — Elytres courtes, ovalaires-oblongues,
assez convexes, ponctuécs-siriées, tubérosités humérales saillantes. —
Prosternum subquadrangulaire, légèrement transversal. — Pattes ro-
bustes, cuisses fortement renflées, les moyennes un peu plus faibles,
toutes plus ou moins fortement dentées eu dessous; tibias des deux
paires postérieures fortement échancrés au bord externe vers l'extré-
mité, légèrement arqués; tarses postérieurs à i article moins long que
les deux suivants réunis; crochets appendiculés.
Ce genre est fortement caractérisé et ne peut être confondu avec
aucun autre ; il ne renferme que deux espèces originaires, l'une de
Malacca, Bornéo, l'autre de Java.
Groupe VII. Tomy rites.
Tète courte, arrondie, reçue dans le prothorax. — Antennes lon-
gues, filiformes. — Prothorax presque aussi large que les élytres, ses
bords latéraux arrondis et entiers. — Elytres oblongucs, subparallèles.
— Prosternum étroit, son épisternum subconcave à son bord anté-
rieur. — Tibias des deux dernières paires échancrés; crochets appen-
diculés.
Ainsi que nous l'avons vu, trois groupes seulement dans cette pre
mière division des Eumolpides ont le bord externe des tibias échan-
cré, et le groupe actuel se distingue des deux autres par la puboscînce
qui le recouvre de toutes parts. Ce n'est cependant pas la seule chose
qui le diflërencie. Ainsi qu'on pourra en juger par la description ci-
dessous, il possède un ensemble de caractères propres qui en font un
type spécial ; mais comme il ne se compose que d'un seul genre, il est
inutile d'entrer dans des détails qui trouveront mieux leur place à la
suite de la diagnose.
Un seul genre : Tomyris.
TOMYRITRS. 265
TOMYRIS.
Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux, front plan ; épisiome rrial limité en arrière, à peu
près droit en avant, avec un petit lobe anguleux de chaque côté; labre
assez grand, subéchancré; palpes maxillaires à dernier article ova-
laire, atténué et très-peu tronqué au bout. — Yeux très-gros, convexes,
débordant de chaque côté les angles antérieurs du pronotum, forte-
ment sinués en dedans. — Antennes longues, grêles, filiformes, me-
surant les trois quarts de la longueur du corps, 2 article subglobu-
leux, 3 et i allongés, subégaux, les suivants plus longs, le dernier
court avec un long article appendiculaire conique. — Prolhorax trans-
versal, à peu près aussi large que les élytres, convexe, bord antérieur
coupé carrément, avec ses angles obtus et très-fortement infléchis;
bords latéraux entiers, arrondis, un peu rétrécis vers la base, plus
fortement au sommet; écusson subpentagonal ou subquadrangulaire,
à sommet obtus ou arrondi. — Elytres oblongues, à côtés subparal-
lèles, arrondies à l'extrémité, à surface très-flnement chagrinée et con-
fusément ponctuée, très-rarement rugueuse derrière les épaules. —
Prosternum étroit, fortement rétréci et convexe entre les hanches,
abaissé en avant et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses un peu
renflées, tibias grêles, les 4 postérieurs échancrés au bord externe vers
l'extrémité, tarses à 1 article un peu moins long que les deux sui-
vants réunis, terminés par des crochets appendiculés et divariqués.
Ce genre se compose de petits insectes découverts dans les parties
méridionales de la Nouvelle-Hollande; leur corps est oblong, très-
obtus en avant et en arrière, entièrement recouvert d'une très-fine
pubescence, dorée ou jaunâtre, presque couchée, entremêlée dans
quelques espèces de poils plus forts, dressés, subsériés ; leur coloration
passe du vert doré au vert bronzé ou bleuâtre, à reflets métalliques.
Dans les espèces que nous avons examinées, la tête et le pronotum se
sont montrés couverts de points serrés, assez larges, peu profonds et
ombiliqués; la surface des élytres est tantôt très-finement chagrinée
et ponctuée, tantôt brillante etsubponctuée-striée; rarement on observe
des rugosités transversales en arrière des épaules.
La distinction des Tomyris avec les Nodostomites et les Callisinites
se fera toujours avec la plus grande facilité, en se rappelant la forme
étroite du prosternum chez les Tomyris, ses antennes longuement fili-
formes, ses gros yeux profondément sinués, etc. Il est incontestable,
d'autre part, que le genre Edusa, tel que nous aurons à le caractéri-
ser par la suite, présente d'étroites affinités avec les Tomyris. Ainsi,
par exemple, les antennes sont construites à peu près sur le même
plan, la forme générale du corps est semblable, la pubescence se re-
trouve dans les deux types. On remarquera cependant que l'échan-
266 PHYTOPHAGES.
crure des tibias n'existe pas chez les Edusa, et que leur épisternura
prothoracique présente un bord antérieur légèrement convexe et un
peu relevé à son angle interne (1).
Groupe VIII. Scelodontites.
Tête forte, large, assez dégagée du prothorax, à front sillonné au-
dessus des yeux. — Antennes robustes, épaissies vers l'extrémité. —
Prothorax court, subglobuleux, plus étroit que les élytres, bords laté-
raux subentiers. — Elytres courtes, convexes. — Prosternum trans-
versal, son épisternum à bord antérieur concave. — Pattes robustes,
tibias entiers ou échancrés au bord externe; crschets bifides.
Comparé aux groupes précédents, la distinction du groupe actuel se
fera facilement par la structure des crochets des tarses qui sont bifides,
tandis qu'ils sont appendiculés chez les premiers. Un caractère artifi-
ciel, mais d'une application facile, le différencie tout aussi bien des
suivants, c'est la présence d'un sillon profond de chaque côté du front,
au-dessus des yeux. Les espèces qui composent les deux genres de ce
groupe sont des insectes remarquables par leur brillant métallique,
par les poils dorés qui forment sur les élytres des dessins variés, par
la forte sculpture des parties supérieures. Quoique d'un aspect assez
'différent, ces deux genres sont voisins l'un de l'autre, ainsi qu'on
pourra en juger par les descriptions ci- dessous :
A. Sillon des yeux très-profond, non parallèle au contour de
l'orbite. Scelodonta.
A'. Sillon médiocre, parallèle au contour de l'orbite. Syricta.
SCELODONTA.
Westwood, Proceed. zool. Soc. 1837, p. 129 (2).
Tête médiocre, plus large que longue, dégagée du prothorax, à
front presque plan, pourvu de chaque côté d'un très-fort sillon arqué,
placé à quelque distance des bords interne et supérieur des yeux;
épistome imparfaitement séparé du front, échancré en avant, lobé
anguleux de chaque côté; labre transversal, également échancré;
dernier article des palpes maxillaires allongé, très-atténué. — Yeux
très-gros, subhémisphériques. — Antennes filiformes, un peu épaissies
vers l'extrémité, mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article
(1) Tomyris pulchella. — Oblonga, viridi-aurea, pube subtili aurea vestita,
anlennis, articulo ultimo nigricante, palpis pedibusque flavo-ferrugineis; capite
et prothoracc confertissime punctatis, elylris subtilissimè striolatis punctatis-
que. Long. 6 mill. — Sydney.
(2) Baly, Phytoph. Malayan. p. 155.
SCELODONTITES. 267
très-gros, 2 plus gros et moins long que 3, les derniers épaissis,
subcylindriques. — Prothorax subcylindrique, rétréci à la base et au
sommet, bord antérieur coupé droit, les latéraux très-peu marqués,
parfois en partie effacés; écusson aussi large que long, pentagoiial, à
sommet obtus. — Elytres beaucoup plus larges à la base que le pro-
notam, rétrécies à partir des épaules qui sont très-saillantes, à surface
profondément ponctuée-striée. — Prosternum plus large que long,
un peu convexe et rétréci entre les hanches, abaissé en arrière. —
Pattes robustes, longues; cuisses claviformes, ordinairement et plus
ou moins fortement dentées en dessous; tibias un peu dilatés à l'ex-
trémité, cannelés longitudinalement, les 4 postérieurs échancrés à
leur bord externe vers l'extrémité ; tarses larges, terminés par des
crochets divergents et bifides.
11 est peu de genres aussi facilement reconnaissables que celui-ci,
à cause du sillon qui contourne ie bord interne et supérieur des yeux ;
dans aucun autre type, il n'est aussi profond et aussi large. Le
prothorax est subcylindrique; par suite, les bords latéraux sont très-
obtuS et parfois en partie effacés; les élytres varient un peu dans leur
forme, tantôt elles forment un ovale-oblong, tronqué en avant, tantôt
elles sont coupées en coin à partir des épaules. La coloration est sou-
vent obscure avec des reflets bronzés, parfois d'un vert métallique
avec des taches pourprées ou d'un noir velouté; la sculpture des
parties supérieures est toujours nettement accusée.
Les espèces paraissent assez nombreuses et répandues sur le conti-
nent et l'archipel indiens ; elles se retrouvent encore au Cap de Bonne-
Espérance et au Vieux-Calabar. L'habitat de quelques espèces signalées
comme originaires de l'Amérique du Nord, doit être vérifié.
SYRICTA.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 440 (1).
Tête forte, oblongue, dégagée du prothorax, front légèrement con-
vexe, pourvu de chaque côté d'un fort sillon qui contourne la moitié
supérieure des yeux; épistome confondu avec le front, échancré;
labre petit, transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires
ovalaire, tronqué au bout. — Yeux ovalaires, très-légèrement sinués
en dedans. — Antennes robustes, mesurant à peine la moitié de la
longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2-5 à peu près de môme
longueur, 6-11 dilatés, renflés, légèrement comprimés. — Prothorax
subcylindrique, à surface très-inégale, bords latéraux effacés en
avant; écusson subquadrangulaire. — Elytres ovalaires, oblongues,
très-convexes, plus larges à la base que le pronotum, à surface
(1) Syn. Calohorpba, Stâl, Ofver. of KÔDgl. Vetens. Akad. Forh. XV, p. 251.
2C8 PHYTOPHAGES.
éparsément ponctuée et ornée de taches brillantes recouvertes de
poils d'un jaune clair et vif. — Prosternum un 'peu plus long que
large, presque plan, tronqué carrément à sa base. — Pattes robustes,
cuisses renflées, inermes, tibias épais, sillonnés longitudinalement,
brusquement dilates à rcxtrcmité; tarses larges, à I article un peu
plus long que le suivant, terminés par de petits crochets bifides.
Ce genre avait été créé en 1838 par M. Still, et publié dans les
Mémoires de l'Académie de Stockholm sous le nom de Calomorfha;
mais M. Baly a dû changer ce nom parce qu'il avait déjà été employé
par Latreille pour un genre de Lépidoptère. Il ne renferme que deux
espèces, toutes deux originaires du Cap de Bonne-Espérance ; ce sont
des insectes de taille moyenne, à formes massives, d'un grand éclat
métalUque et ornés de poils d'un jaune doré, distribués par grandes
taches. Outre la forme générale qui est différente, le genre Syricta
se distingue du genre Scelodonta par la forme des sillons frontaux ;
dans le premier ce sillon est étroit, creusé parallèlement au contour
interne, supérieur et postérieur des yeux ; tandis que dans les Sce-
lodonta, le sillon commence entre les yeux et la ligne médiane et
n'atteint le pourtour de l'œil que dans sa partie supérieure externe;
il est aussi plus profond et plus large. Du reste, la structure des
antennes et des pattes offre d'autres diflerences dans l'un et l'autre
types.
Groupe IX. Leprotites.
Tête en général petite et assez dégagée du prothorax. — Antennes le
plus souvent grêles et longues. — Prothorax subcyliiidrique, dépourvu
de bords latéraux. — Elytres oblongues, pubescentes ou squamuleuses
comme toutes les parties du corps. — Prosternum souvent étroit, son
épisternum à bord antérieur subcoucave. — Pattes longues et grêles,
tibias presque toujours entiers; crochets bifides.
Ce groupe est le plus nombreux de la tribu des Eumolpides ; il
renferme dix-huit genres. Ceux-ci se composent de petites espèces,
peu remarquables et d'une étude très-laborieuse; leur couleur varie
du brun rougeâtre au brun noirâtre, rarement jaunâtre ; aucune ne
présente de reflets métalliques et chez presque toutes la couleur du
fond disparaît sous la vestiture qui le recouvre. Cette vestiture se
compose tantôt de poils couchés ou subhérissés, disposés sans ordre,
tantôt de poils squamuliformes ou de véritables écailles analogues à
celles des Curculionides; ces dernières sont d'ordinaire plus régu-
lièrement disposées.
Tous les organes présentent des modifications très-sensibles selon
les genres; les antennes, les pattes, les yeux ont des structures diverses;
en réalité, c'est un groupe peu homogène. Cependant, il se dis-
tingue assez facilement des autres types de cette première division
LKrnoriTES. 269
qui ont les crochets bifides par l'absence des bords latéraux du pro-
notum, qui sont toujours plus ou moins complètement effacés, et
remplacés quelquefois par une série de petites dentelures disposées
sur un seul rang.
Ce groupe a été établi par le D"" Baly ; nous l'avons conservé, à part
quelques légères modifications : ainsi nous en avons distrait plusieurs
types (Bromius, Apolepis, Lepina, Aulacolepis), que nous avons re-
portés dans la seconde division, parce que chez eux l'épisternum
prothoracique a son bord antérieur plus ou moins convexe. En même
temps nous y avons ajouté une forme inédite, le genre Irenes.
Presque tous ces genres, très-peu riches en espèces, appartiennent
au Continent et à l'Archipel indiens; quatre seulement font exception
et se rencontrent dans diverses contrées du Nouveau-Monde.
Deux ou trois des types décrits ci- dessous nous ont fait défaut,
leurs descriptions et le tableau suivant sont empruntés à l'excellent
travail du D^ Baly, pubhé dans le Journal d'Entomologie (T. II.
p. 143).
A. Corps recouvert de poils ou de fines squaminules pili-
formes.
B. Yeux entiers ou obsolètement sinués.
C. Bord antérieur de l'épistome simple.
D. Mésosternum transversai, bifurqué en arrière.
D'. Mésosternum entier ou subéchancré.
E. Elytres tuberculeuses.
F. Elytres subponctuées-striées, hérissées.
F'. — confusément ponctuées, poils rares, couchés.
E\ — non tuberculeuses.
G. Cuisses antérieures élargies, comprimées, dentées en
dessous.
G'. Cuisses antérieures normales, simples.
H. Prothorax légèrement transversal et déprimé en des-
sus.
H'. — régulièrement cylindrique.
I. Cuisses dentées en dessous.
K. Corps allongé, recouvert de poils courts, squammi-
formes.
K'. Corps oblong, recouvert de poils longs soyeux,
r. Cuisses inermes.
C. Bord antérieur de l'épistome armé de deux fortes
dents^ déprimées^
B'. Yeux distinctement échancrés.
L. Yeux allongés, réniformes.
M. Cuisses dentées en dessous.
M'. — inermes.
Aoria.
Stasimus.
Damelia.
Trichotheca.
Xanthonia.
Lypesthes.
Neculla.
Fidia.
Aulexis.
Brevicolaspis.
Nephrella.
270 PHYTOPHAGES.
L'. Yeux ovales ou arrondis, échancrés. Habrophora.
A'. Corps recouvert d'écaillés, plus ou moins régulière-
ment disposées.
N. Cuisses antérieures fortement épaissies, épistome trans-
versal. Piomera.
N'. Cuisbes antérieures et postérieures subégales, cuisses
moyennes grêles, épistome cunéiforme. Metaxis.
N". Cuisses antérieures normales.
0. Bord externe des tibias simple. Leprotes.
0'. Bord externe des tibias postérieurs ou des tibias
moyens échancré.
P. Ecailles plus ou moins déprimées, couchées ou très-
légèrement arquées.
Q. Yeux réniformes, profondément échancrés. Irenes.
Q'. — arrondis, entiers. Demotina.
P'. Ecailles subhérissées, fortement arquées, leur sommet
prolongé en un appendice filiforme. Hemiplatys.
AORIA.
Baly, Journ. of Entomol. II, p. 149 (1). ,
Tête médiocre, assez dégagée du prothorax; épistome émarginé;
labre très-large, échancré en avant; palpes très-grèies, filiformes, le
dernier article acuminé, à peine un peu renflé dans son milieu. —
Yeux assez gros, très-convexes. — Antennes grêles, filiformes, 1 ar-
ticle très-épaissi, arqué, 2 de moitié plus court, 3 grêle, plus long, 4 et
suivants plus allongés. — Prothorax globuleux, sans trace de bords
latéraux; écusson oblong, ogival. — Elytres beaucoup plus larges que
le prothorax, oblongues-ovalaires, laissant une partie du pygidium à
découvert, confusément ponctuées. — Prosternum fortement trans-
versal, un peu dilaté en arrière, convexe enlre les hanches, abaissé
en avant et en arrière, épisternums oblongs, non séparés par une
suture du côté interne; mésosternum transversal, à bord postérieur
profondément échancré; épiijfernums métathoraciques atténués en
arrière, les épinières acuminées. — Pattes longues et grêles, cuisses
un peu renflées au miheu, inermes; tibias grêles, à peine épaissis au
bout, substriés en dehors; tarses à 1 article longuement triangulaire,
à peu près aussi long que les deux suivants réunis; crochets bifides.
Deux espèces seulement constituent ce genre; toutes deux ont été
décrites par le D"" Baly, l'une se rencontre dans les grandes îles de
l'Archipel indien et jusque dans la Chine boréale; l'autre a été dé-
couverte dans le royaume de Siam. Elles ont tout-à-fait la forme et
l'apparence des Bromius, à ce point que l'une des espèces a été dé-
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 78.
-^ LEPROTITES. 271
crite sous ce nom par l'auteur anglais; en y regardant de près, les
deux genres sont différents, en ce que l'épisternum prothoracique est
subconcave à son bord antérieur dans le type actuel et convexe dans
les Bromius. La pubescence dont les Aoria sont recouverts, la forme
des yeux, celle de l'épistome permettront de les distinguer parmi les
genres du groupe des Leprotites; ils sont surtout remarquables par
la profonde échancrure du bord postérieur du mésosternum.
STASIMUS.
Bal Y, Journ. of Entom. II, p. 150.
Tête oblongue, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas;
dernier article des palpes maxillaires ovale-lancéolé, bord antérieur
du menton échancré en triangle. — Antennes mesurant la moitié de
la longueur du corps, 1 article renflé, 2 légèrement épaissi, un peu
plus court que le suivant, 3, 4, 5, 6 égaux à 2, grêles, 7 et suivants
modérément épaissis, 7 pyriforme, 8, 9, 10 moniliformes, 11 ovale.
— Yeux entiers. — Prothorax à partie discoïdale antérieure gibbeuse,
bords latéraux efiacés. — Elytres densément ponctuées, les intervalles
épaissis et plus ou moins saillants, çà et là, en tubercules irrégu-
liers. — Prosternum subcarré, dilaté en arrière, son bord antérieur
continu avec celui des épisternums; mésosternum subcarré, à sommet
dilaté et obtus. — Pattes médiocres, les cuisses des deux paires anté-
rieures armées en dessous d'une petite dent, tarses àl article à peine
plus long que le suivant; crochets bifides.
La forme gibbease du pronotum, les tubercules qui recouvrent
les élytres, la structure des antennes, caractérisent suffisaamient ce
genre; il ne se compose que d'une seule espèce, originaire de Singa-
pore; c'est un insecte de forme oblongue, subcylindrique, de S à 6 mil-
hmètres de longueur, d'un brun terne, et recouvert en dessus de
poils hérissés, et en dessous de poils squammuliformes.
DAMELIA.
H. Clark, Journ. of Entom. II, p. 25b.
Tête petite, oblongue, bien dégagée du prothorax ; épistome con-
fondu avec le front, labre transversal, échancré; dernier article des
palpes maxillaires oblong, acumiué, subtronqué. — Yeux gros, très-
convexes, fortement granulés, à peine sinués en dedans. — Antennes
grêles, filiformes, mesurant les Irois quarts de la longueur du corps,
1 article renflé, 2 et 3 pou dilférents en longueur, les suivants plus
longs, les derniers diminuant graduellement de longueur et légère-
ment épaissis. — Prothorax cylindrique, à peu près aussi long que
272 PHYTOPHAGES.
large, un peu dilaté dans son milieu, bords latéraux tout à fait effacés;
à surface très-inégale; écusson semi-ovalaire. — Elytres beaucoup plus
larges que le pronotuni, furmant un ensenible subquadrangulaire,
arrondi à l'extrémité, déprimé sur le disque, à surface très-inégale,
ponctuée, ornée de tubercules, de rugosités, de carinules disposés sans
ordre, entremêlés de quelques poils rares, flexueux, grêles, argentés.
— Prosternum oblong, plan, tronqué carrément en arrière. — Pattes
médiocres, plutôt grêles, cuisses claviformes, inermes, les 4 tibias
postérieurs échancrés au bord externe ; tarses terminés par des cro-
chets bifides.
Ce genre ne renferme qu'une seule espèce trouvée aux îles Fiji, et
décrite par H. Clark. 11 se distingue facilement des genres voisins par
l'échancrure très-apparente du bord externe des quatre tibias posté-
rieurs. Parmi ceux qui ont les yeux entiers et le corps recouvert de
poils épars, c'est le seul qui pressente ce caractère. 11 a, du reste, un
fades spécial, qui rappelle un peu celui des Lefronida.
TRICHOTHECA.
Baly, Journ. of Enlom. 1, p. 2G (1).
Tête médiocre, dégagée du prothorax,; épistome émarginé en avant,
subdenté de chaque côté, labre large, un peu échancré ; palpes assez
longs, grêles, dernier article renflé dans son milieu et acuminé. —
Yeux assez gros, ovalaires, subentiers, saillants. — Antennes presque
aussi longues que le corps, subfilifornies, épaissies vers l'extrémité,
4 article renflé, 2 très-court, ovalaire, 13, 4, 5 très-grêles, cylindriques,
subégaux entre eux, les suivants un peu plus courts, épai;^sis, avec
un article appendiculaire en cône. — Prothorax subcylindrique, légè-
rement rétréci à la base et à l'extrémité, sans trace de bords latéraux,
un léger dllon transversal au bord antérieur ; écusson un peu oblong,
très- obtus au sommet. — Elytres oblongues, ovalaires, plus larges que
le prothorax. — Prosternum étroit, convexe entre les hanches, abaissé
en avant et en arrière ; mésosiernum également étroit, à bord posté-
rieur émarginé; parapleures métathoraciques linéaires, obtusément
arrondies eu arrière. — Pattes grêles, cuisses antérieures plus fortes
que les autres, subcomprimées, fusiformes, armées en dessous d'une
petite dent; les cuisses moyennes et postérieures plus faibles, à peine
dilatées, subangulenses à leur bord inférieur et subdentées; tarses
postérieurs à 4 article au moins aussi long que les deux suivants réu-
nis; crochets bifides, la division interne très-courte et basilaire.
La genre ne renferme jusqu'à ce jour qu'une seule espèce appar-
tenant à la Faune de l'Inde boréale. C'est un petit insecte à formes
(1) Balj, Journ, of Enlom. II, p. 150.
LEPROTITES. 273
grêles, entièrement recouvert d'une longue pubescence subhérissée,
de nuance pâle^ avec des taches noires sur les élytres. Comme type
générique, il est bien caractérisé par la longueur de ses antennes, et
par la forme des cuisses antérieures qui est tout à fait spéciale.
XANTHONIA.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 151.
Tète arrondie, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; épis-
tome et labre subéchancrés; palpes médiocres, à dernier article légè-
rement dilaté vers la basej longuement acuminé. — Yeux arrondis,
convexes, entiers. — Antennes grêles, pubfiliformes, dépassant légè-
rement la moitié de la longueur du corps, 1 article assez renflé, 2 ova-
laire, de moitié plus court, 3-3 grêles, subcylindriques, allongés, les
suivants plus courts, un peu dilatés vers l'angle antérieur, en triangle
allongé, 11 ovalaire, un article appendiculaire très-court. — Protho-
rax transversal, subcylindrique, sans trace de bords latéraux, un large
sillon parallèle au bord antérieur; écusson en trapèze, tronqué au
sommet, bords latéraux sinueux. — Elytres plus larges que le pro-
thorax, oblongues, subparallèles, irrégulièrement pou(;tuées-striées. —
Prosternum étroit, convexe entre les hanches, abaissé en avant et en
arrière; mésosteruum de même largeur; parapleures métathoraciques
linéaires, obtuses à l'extrémité. — Pattes médiocres, cuisses un peu
renflées au milieu, inermes; tibias simples, tarses à 1 article plus court
quG les deux suivants réunis ; crochets bifides, la dent interne plus
courte.
Ce genre, créé par le D'' Baly, a poiir type un petit insecte origi-
_ naire du Canada. La Xanlhonia Stevensi est de forme oblongue, sub-
cyhndrique, d'un jaune ferrugineux; le corps est entièrement recou-
vert de poils de même nuance, plus longs et plus serrés sur les élytres.
D'après M. Baly, ce genre renferme quatre espèces, dont trois de
l'Amérique du Nord, la quatrième du Brésil; une seule est décrite
jusqu'à ce jour.
Comme forme générique, ce type se distingue des Neculla par son
prot^orax transversal et subdéprimé en dessus.
LYPESTHES.
Baly, Journ. of Entom. Il, p. 15:2.
Tête ovalaire, médiocre, dégagée du prothorax ; épistome subémar-
giné, labre assez long, rétréci en avant, échancré; palpes à 3 et 4 ar-
ticles assez gros, le dernier acuminé, subtrunqué au b(mt. — Yeux
arrondis, assez saillants, entiers. — Antennes mesurant les trois quarts
Coléoptères. Tome X. 18
274 PHYTOPHAGES.
de la longueur du corps, grêles, filiformes, i article assez gros, 2ob-
coniquc, de moitié plus court, les suivants cylindriques, allongés, les
5 derniers très-légèrement épaissis à leur extrémité. — Prothorax
aussi long que large^ subcylindrique, sans bords latéraux ; écusson
ogival. — Elytres plus larges que le prothorax, oblongues-ovalaires,
striécs-ponctuées. — Prosternum oblong, convexe entre les hanches,
abaissé en avant et en arrière; mésosteruum de même largeur; para-
pleures métathoraciques linéaires. — Pattes longues et grêles, cuisses
fusiformes, dentées, tibias très-grêles, striés en dehors; tarses fai-
bles, 1 article assez long, crochets profondément bifides, la division
interne un peu plus courte que l'externe.
La Fidia atra Motsch. (1) constitue ce genre à elle seule. C'est un
petit insecte de 4 à 5 millimètres de longueur, de couleur noire ou
d'un brun obscur, entièrement recouvert d'une villosité grisâtre, courte
et assez serrée. M. Baly a cru, avec raison, devoir en faire un genre
spécial, parce que toutes les cuisses sont dentées en dessous, tandis
qu'elles sont inermes dans les Fidia. Les Neculla s'éloignent du type
actuel par leurs antennes plus courtes, plus robustes, et chez lesquelles
le 2^ article égale à pou près le 3«, tandis que chez les Lypesthes, ce
dernier article est deux fois aussi long que le second; en outre, la pu-
bescence est beaucoup plus longue, plus rare, plus grossière.
L'espèce est japonaise. Elle paraît avoir été retrouvée dans la Chine
boréale.
NECULLA.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 152 (2).
Tête médiocre, dégagée du prothorax; épistome à bord antérieur
ondulé, labre transversal, rétréci vers son bord libre qui est émar-
giné; palpes assez allongés, à dernier article fortement acuir.iné. —
Yeux eniiers, hémisphériques. — Antennes ne dépassant pas le mi-
lieu du corps, assez robuste, '1 article épaissi, 2 et 3 oliconiques, égaux,
les suivants plus longs, les derniers distinctement dilatés. — Prothorax
un peu plus large que long, légèrement rétréci de la'base au sommet,
subcylindrique, fi bords latéraux tout à fait elfacés ; écusson allongé,
subtiuadrangulaire. —Elytres beaucoup plus l.irges que le protirOi'ax,
ov.ilaires, assez courtes, confi. sèment ponctuées. — l*rosternum assez
large, convexe 1 1 rétréci entre léS hafichcs, fortement dilaté et abaissé
en arrière ; nié.^Oïternuui plus élroitj légèrement concave; parapleures
métiithoraciqucs légèrement at énuées vers l'extiémité qui est arron-
•)(Jie>iT:- Paltfs courtes, robustes; cuisses fusiformes, armées d'une
très-petite dent en dessous; tibias assez com'ts, striés en dehors; les
(1) Mot». Elud. entofli. 1860, p. 22.
(2) ÀDOXUs, Baly, Jourti. of Eutom. I, p. 28.
lEPROTITES. 275
3 premiers articles des tarses à peu près égaux; crochets bifides vers
rextrémité seulement.
L'Adoxus jwllinarius a servi de type à M. Balypour la création de
ce genre. Cet insecte a été rapporté des environs de Bombay; il me-
sure 5 à 6 millim. de longueur, il est de couleur sombre et entière-
ment recouvert de longs poils couchés, assez grossiers. Par sa forme
raccourcie et robuste, ce type rappelle les genres Bromius et Aoria; il
s'en distingue néanmoins sans difficulté par ses cuisses dentées et par
la tète plus dégagée du prothorax.
FIDIA.
Deiean, Cat. 3e éd. p. 436 (1).
Tète obiongue, médiocre, dégagée du prothorax ; épistome et labre
légèrement émarginés; palpes médiocres, dernier article assez long,
ovalaire, atténué vers l'extrémité. — Yeux brièvement ovalaires,
très-convexes, entiers. — Antennes mesurant un peu plus que la
moitié de la longueur du corps, grêles, filiformes, 4 article renflé, 2
ovalaire, 3 du double plus long, les suivants grêles, cylindriques, les
derniers très-légèrement épaissis. — Prothorax aussi long que large,
rétréci à la base et à rextrémito, cylindrique, sans trace de bords
latéraux; écusson en trapèze, rétréci vers le sommet et tronqué. —
Elytres plus larges que le prothorax, ovaiaires-oblongucs, ponctuées-
striées. — Prosteruum oblong, rétréci et convexe entre les hanches,
fortement abaissé en avant et en arrière ; mésosternum de même lar-
geur; parapleures métathoraeiques atténuées en arrière. — Pattes
longues et grêles, cuisses fusiformes, inermes; tibias allongés; 1
article des tarses égal ou peu s'en faut aux deux suivants réunis;
crochets bifides, la division interne plus courte que l'externe.
Ce genre a été indiqué par le comte Dejean dans le catalogue
des Coléoptères de sa collection ; M. ie D'' Baly l'a adopté et en a
tracé les caractères. Les espèces qui peuvent y rentrer, appartiennent
à la Faune des Etats-Unis et du Mexique; ce sont de petits Eumol-
pides de forme allongée et subcyliadrique, de couleur sombre et
recouverts en dessus et en dessous de poils très-fins, couchés ou
subhérissés, entremêlés parfois de poils squammiformes disposés en
séries.
Parmi les genres qui possèdent des yeux entiers, celui-ci se re-
connaît aisément par ses cuisses inermes, ses pattes allongées, par
son prothorax rétréci à la base et au sommet.
(1) Baly, Journ. of Entom. II, p. 153.
Î76 rnTTOPHAGES.
AULEXIS.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 153.
Tête dégagée du prolhorax, à museau grêle, bord antérieur de
l'épistome muni de deux fortes dents aiguës appliquées sur le labre,
celui-ci subquadrangulaire entier. — Dernier article des palpes
maxillaires ovalaire, plus ou moins épaissi, subtronqué. — Antennes
subfiliformes, snbpubescentes, 1 article épaissi, 2 de moitié plus court,
3 obconique, 4 plus long que les deux précédents réunis, les sui\'ants
subégaux en longueur et un peu plus courts ([ue 4. — Yeux saillants,
très-gros, séparés par un front étroit, légèrement sinués à leur bord
interne. — Prothorax transversal, fortement déprimé eu arc de cercle
un peu en arrière du milieu, bord latéral effacé ou apparent
seulement vers la base, avec 3 à 4 dents aiguës vers le milieu; écus-
son oblong, subtriangulaire. — Elytres un peu plus larges que le
corselet, oblongues, éparsément ponctuées. — Prosternum très-étroit,
convexe entre les hanches antérieures, abaissé en arrière et en avant;
mésosternum un peu plus large, dilaté en arrière. — Pattes médio-
cres, cuisses inermes, crochets des tarses dentés ou bifides à la base.
Les espèces de ce genre ont le corps allongé, subcylindrique, re-
couvert en dessus et en dessous de longs poils subhérissés; ehes sont
au nombre de deux, l'une et l'autre originaires de Bornéo, la pre-
mière, A. nigricoUis, a été décrite par le D' Baly (Journ. of. Entom.
II. p. 154), la seconde m'a été conimuniquée par cet entomologiste
distingué, sous le nom de A. Wallacei. Cette dernière a les crochets
des tarses bifides; par la présence de ce caractère, le genre (jui
faisait exception dans le groupe actuel, rentre dans la règle, au
moins en partie; du reste, ainsi que nous l'avons vu, il n'y a entre
les crochets dentés et les crochets bifides, qu'une différence du plus
au moins; lorsque la division interne est courte et basilaire, le cro-
chet est denté pour M, Baly; nous croyons qu'il faut encore le regarder
comme bifide, seulement il faut ajouter que la division interne est
très-réduite et basilaire.
BREVICOLASPIS.
Laporte, Silberm. Revue Entom. t. I, p. 24 (1).
Tête dégagée du prothorax, dirigée perpendiculairement en bas;
épistoiue confondu avec le front, pmfondi'ment échancré et muni
de deux fortes dents ai)puyées sur le labre; dernier article des palpes
(1) Baly, JourD. of Entom. II. p. 154. — J. Tlioinsou, Arcliiv. Eutoui. il,
p. 377.
LEPROTITES. 277
maxillaires longuement ovalaire ; bord antérieur du menton concave. —
Antennes filiformes, aussi longues que le corps ou même plus longues,
article 1 renflé, 2 court, les 3 ou 4 suivants égaux, de la longueur
du premier, les derniers plus courts, subégaux, légèrement dilatés. —
Yeux réniformes, un peu saillants. — Protborax convexe en dessus,
arrondi latéralement, rétréci en avant, bords latéraux indiqués par
une ligne distinctement saillante. — Elytres plus larges que le pro-
notum, parallèles, à extrémité largement arrondie, confusément
ponctuées. — Prosternum oblong, subquadrangulaire. — Pattes ro-
bustes, cuisses médiocrement épaissies, les antérieures plus fortes,
toutes armées d'une forte dent; tibias courbés en dedans, les anté-
rieurs épaissis vers l'extrémité, les intermédiaires profondément
écbancrés au bout, crochets bifides.
Le type du genre, Brevicolaspis pilosa Lap., du Brésil, est un petit
insecte de forme oblongue allongée, recouvert en dessus de poils
couchés et squammiformes. Il se distingue surtout par ses yeux réni-
formes et la structure des pattes. Les espèces décrites par M. Thomson,
au nombre de quatre et découvertes au Gabon, appartiennent selon
toute probabilité à une autre coupe générique.
NEPHRELLA.
Baly, Journ. of Entom. II, p. laS.
Tête dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas; dernier article
des palpes maxillaires ovalaire, celui des labiaux plus allongé, lancéolé.
— Yeux larges, allongés, réniformep, assez convexes. — Antennes
médiocrement robustes, subfiliformes, 4 article épaissi, 2 plus court,
un peu renflé, le 3 de moitié plus long, 4-6 subégaux entre eux, un
peu plus allongés que le précédent, 7-11 subégaux, plus courts. —
Proihorax subcylindrique, bords latéraux effacés. — Elytres plus
larges que le prouotum, parallèles, densément ponctuées. — Pro-
sternum étroit, allongé; mésosternum oblong, un peu dilaté en
arrière et tronqué. — Pattes courtes, médiocrement robustes, cuisses
subépaissies, inermes, la paire postérieure plus courte que l'abdomen ;
tarses à 4 article plus court que les deux suivants réunis; crochets
bifides.
Ce genre ne renferme qu'une seule espèce, rencontrée dans l'île de
Ceylan; c'est un petit insecte de forme allongée, subcylindrique, d'un
fauve obscur, recouvert en dessus et en dessous de poils couchés;
ses yeux sont fortement réniforraes, et ce caractère le distingue au
point de vue générique des autres types de ce groupe. Nous n'avons
pu étudier cette espèce, la description que nous en avons donnée,
est empruntée aux travaux remarquables du D"^ Baly,
878 PHYTOPHAGES.
HABROPHORA.
Erichson, Archiv. f. Naturg. Ins. peruan. t. XIII, pi. I, p. 163 (1).
Tête ovalaire, dégagée du prothorax; épistome échancré, labre
subémargiué; dernier article des palpes maxillaires longuement acu-
miné. — Antennes grêles, filiformes, à peu près de la longueur du
corps, article 1 ovalaire, oblong, 2 de moitié plus court, 3-6 très-
grèles, subcylindriques, du double plus longs chacun que le premier,
les derniers un peu plus courts, légèrement dilatés. — Yeux assez sail-
lants, grands, profondément échancrés à leur bord interne. — Pro-
thorax subcylindrique, un peu déprimé en dessus avec un sillon
transversal médian, obsolète au milieu ; bords latéraux indiqués par
une très-fine ligne un peu saillante. — Ecusson trapézoïdal, très-obtus
en arrière. — Elytres allongées, beaucoup plus larges que le corselet,
un peu déprimées. — Proslernum très-étroit, convexe entre les
hanches, un peu dilaté en arrière. — Pattes longues et grêles, cuisses
inermes; tibias très-minces, les postérieurs plus allongés; aux quatre
tarses antérieurs, 1 article plus court que les deux suivants réunis;
à la paire postérieure, cet article est très-long et égale les trois der-
niers réunis ; crochets bifides.
Ce genre, créé par Erichson dans la Faune des Insectes du Pérou,
a été adopté par M. Baly; il se distingue des F/uia par Téchancrure
des yeux et des Brevicolaspis par la ténuité des antennes. Erichson
a décrit deux espèces, M. Baly en a reconnu quatre ou cinq nouvelles
parmi les Coléoptères rapportés des bords de l'Amazone par M. Bâtes.
PIOMERA.
Baly, Journ. of Entom. Il, p. 156.
Tête enfoncée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux;
épistome séparé du front par un sillon droit, transversal, émargiué et
bidenté en avant; labre court, entier; dernier article des palpes maxil-
laires, ovalaire aigu. — Antennes grêles, subfiliformes, dépassant un
peu le milieu de la longueur du corps, article 1 épaissi, 2 un peu plus
grêle, de moitié plus court, 3-6 grêles, cylindriques, plus longs que
1, 6-11 un pou plus courts, légèrement épaissis. — Yeux petits, sub-
hénûsphériques, entiers. — Prothorax subcylindrique, aussi long que
large, bords latéraux effacés; écusson oblong, à sommet obtus, ar-
rondi. — Elytres plus larges que le pronotum, oblongues, très-obtuses
en arrière, densément recouvertes, comme le reste du corps, de
squammules couchées. — Prosternum oblong, légèrement convexe
(1) Baly, Jouro. of Eotom. Il, p. 153.
LEPROTITES. 279
entre les hanches, surface inégale, un peu dilatée en arrière. —
Pattes courtes, cuisses dilatées, les antérieures très-fortement, toutes
armées d'une dent cà leur bord inférieur; tibias antérieurs épaissis
vers l'extrémité; tarses à 1 article plus court que les deux suivants
réunis ; crochets bifides, la division interne beaucoup plus courte que
l'externe.
La structure des pattes antérieures, la vestiture du corps constituent
de bons caractères pour distinguer cette coupe générique des précé-
dentes ; elle se différencie des Metaxis par son épistome court et trans-
versal. Elle ne renferme, du reste, qu'une seule espèce, découverte
dans l'île de Bornéo.
METAXIS.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 157.
Tète un peu dégagée du prothorax, dirigée en bas ; épistome trian-
gulaire, cunéiforme; dernier ai-iicle des palpes maxillaires grêle, ova-
laire-lancéolé. — Yeux entiers, saillants. — Antennes grêles, filifor-
mes, presque aufcsi longues que le corps, \ article épaissi, 2 très-court,
modérément renflé, 3 étroit, égal en longueur aux deux précédents
réunis, les suivants égaux à 3, les derniers un pt-u plus courts et
épaissis. — Prothorax subcylindrique, ses bords latéraux effacés. —
Elytres beaucoup plus larges que le pronolum, densément ponctuées-
striées, à surface recouverte de squammules régulières, déprimées,
entremêlées de quelques poils hérissés. — Prostorimm oblong, large,
un peu en coin. — Pattes médiocres, cuisses renflées, dentées en des-
sous, la paire moyenne moins forte que les deux autres qui sont égales;
tibias moyens subéchancrés à leur bord externe près de l'extrémité ;
crochets des tarses bifides.
Les Metaxis se distinguent des Piomera par la forme de l'épistome,
par le peu de développement des cuisses moyennes, bien moins ac-
centué que celui des cuisses antérieures et postérieures qui sont à
peu près égales entre elles. La Metaxis sellata, originaire de Bornéo,
que nous n'avons pu étudier de visu, est un petit insecte d'environ
deux lignes de longueur, de forme oblongue, subcylindrique, d'un
brun fauve et recouvert d'écaillés déprimées de môme nuance.
LEPROTES.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 158 (1).
Tête médiocre, dégagée du prothorax, dirigée en bas; épistome et
labre de forme transversale, subquadrangulaire; dernier article des
(1) Adoius, Baly, Jouro. of Ëutom. I, p. 285.
280 PHYTOPHAGES.
palpes maxillaires ovalaii-e allongé, atlénut';. — Yeux siibhémisphéri-
ques, entiers. — Antennes un peu moins longues que le corps, grêles,
filiformes, très-faiblement épaissies vers l'extrémité, i article épaissi,
2 oblong, obconique, 3 et suivants du double plus longs, les derniers
un peu raccourcis. — Prothorax subcylindrique, un peu plus long que
large, à bords latéraux effacés; écusson oblong, rétréci vers le som-
met. — Eiytres oblongues, subparallèles, beaucoup plus larges à la
base que le pronotum, à surface profondément ponctuée-striée, ornée
de squarnmulcs couchées, parsemées de quelques poils hérissés. —
Prosternum oblong, rétréci entre les hanches, dilaté et tronqué à la
base. — Pattes assez allongées, cuisses fusiformes, dentées en dessous;
tibias longs, grêles, linéaires, tarses allongés, 1 article moins long que
les deux suivants réunis; crochets bifides.
Ce genre se caractérise assez bien par ses pattes longues et grêles,
ses cuisses dentées, subégales^ ses tibias simples, non échancrés, son
pronotum sans vestige de bords latéraux, ses antennes filiformes, la
vesliture squammuleuse qui le recouvre en entier. La seule espèce qui
le compose est originaire de la Chine (Hong-Kong) ; elle est de forme
oblongue, subcylindrique, mesurant .7 milhrn. de longueur, de cou-
leur sombre, noirâtre, entièrement recouverte de squammules cou-
chées, formant sur les élytres des lignes longitudinales plus apparen-
tes, au nombre de 4 sur chaque élytre.
IRENES.
Tête assez forte, dégagée du prothorax ; épistome indistinct, voilé
par la pubescence; labre transversal échancré; dernier article des pal-
pes maxillaires linéaire, snbatténué et tronqué au bout. — Yeux très-
grands, réniformes, profondément émarginés en dedans. — Antennes
filiformes, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 ar-
ticle épaissi, presque aussi long que les deux suivants réunis, 2 oblong,
3 du double plus long, les derniers diminuant graduellement de lon-
gueur, subépaissis. — Prothorax subcylindrique, un peu moins large
que les élytres à sa base, un peu transversal, subrétréci vers le som-
met, avec un sillon obsolète, parallèle au bord antérieur; écusson sub-
carré, avec un très-petit sommet aigu. — Élytres oblongues, subpa-
rallèles, confusément et densément ponctuées, recouvertes, comme
tout le reste du corps, de squammules couchées, assez épaisses et ser-
rées, cachant tout à fait la couleur du fond. — Prosternum en carré
transversal. — Pattes normales, cuisses renflées au milieu, dentées en
dessous; tibias assez épais, dilatés vers l'extrémité, les quatre derniers
échancrés au bord externe; tarses dilatés et robustes, terminés par des
crochets bifides.
Par ses squammules régulières, ce genre appartient bien à la der-
LEPROTITES. 281
nière division du groupe actuel ; en outre ses cuisses antérieures sont
de grosseur normale, sesi tibias postérieurs sont échancrés, sessquam-
mules sont couchées. Par ces caractères, il se rapproche évidemment
des Demotina. Cependant il n'y a que des analogies superficielles en-
tre les deux types ; d'ailleurs le genre Irenes s'éloigne des Demotina
par la forme des yeux, très-grands, réniformes et profondément échan-
crés.
Nous ne possédons qu'une seule espèce de ce genre, et encore sa
patrie ne nous est pas connue d'une manière certaine; elle était con-
fondue avec quelques autres espèces de la Malaisie ; de sorte qu'elle
peut, avec probabilité, être considérée comme originaire de ces con-
trées (1).
DEMOTINA.
Baly, Journ. of Entomol. II, p. 158 (2).
Tète médiocre, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas;
épistome court, subquadrangulaire ou pentagonal, labre transversal,
subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, oblong.
— Yeux subhémisphériques, entiers, grossement granulés. — Antennes
variables, plus ou moins allongées, lllil'ormes ou légèrement épaissies
vers l'extrémité. — Prothorax transversal, un peu dilaté-arrondi dans
son milieu, subcylindrique, à bords latéraux effacés ou remplacés par
une série de fines dentelures; écusson oblong, arrondi au sommet. —
Elytres ovalaires, plus larges que le pronotum à la base, densément
ponctuées-substriées. — Prosternum oblong ou presque carré, plan.
— Pattes médiocres, cuisses un peu épaissies, armées en dessous d'une
très-petite dent; les quatre tibias postérieurs ou seulement les deux
moyens, très-légèrement échancrés au bord externe vers l'extrémité;
tarses médiocres, à crochets bifides.
Ces petits insectes ont une forme oblongue, subcylindrique, à par-
ties supérieures fortement ponctuées et recouvertes de squammules
couchées ou très-légèrement arquées ; ils sont d'un brun fauve et mat.
On les trouve depuis le nord de la Chine et le Japon jusque dans les
grandes îles de l'Archipel Malais. Treize espèces appartenant a ces
diverses contrées ont été décrites par l'auteur du ginre, deux dans le
Journal d'Entomologie, onze dans les Phytophages de la Malaisie.
Comme type générique, ces Eumolpides se distinguent des Leprotes
par l'échancrure du bord externe des tibias ; des Hemiplatys, par la
forme des squammules; des Apolepis, que nous avons rangés parmi
les Myochroïtes, par la forme de l'épisternum prothoracique.
(1) h-enes manca. — Oblongo-ovalis, subcylindrica, fusca, antonnis pedibus-
que rufo-i'eiTui-'ineis, undique squammulis obloiigis, griseis, appressis sat dense
vestita ; elytris confuse, dense et fortiter punctatis. Long. 3 millim.
(2) Baly, Phytoph. Malayan. p. 84.
282 PBYTOPHAGKS.
HEMIPLATYS.
Baly, Journ. of Entomolog . II, p. 160,
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, épistome subtriangulaire, arrondi au sommet en arrière,
subémarginé en avant; labre un peu transversal, légèrement rétréci
d'arrière en avant; dernier article des palpes maxillaires ovalaire-
oblong, atténué et pointu vers le sommet. — Yeux subhémisphériques,
entiers. — Antennes n'atteignant pas la moitié de la longueur du
corps, 1 article épaissi, 2 subglobuleux, 3-6 oblongs, 7-11 dilatés,
plus larges que longs. — Prothorax subcylindrique, aussi long que
large, plus étroit que les élytres, à bords latéraux subdenticulés j
bord antérieur avancé dans son miheu et cachant plus ou moins la
tète; écusson subarrondi en arrière. — Elytres ovalaires, à bords sub-
parallèlcs, foriemont ponctuées et recouvertes, comme ie pronotum,
de squammules hérissées, courbées en arc et devenant brusquement
fiUformes dans leur dernière moitié. — Prosternum sabquadraogulaire,
plan. — Pattes courtes, robustes, cuisses fusiformes, dentées en dessous;
crochets des tarses bifides.
Le genre Demotina, qui ressemble pour la forme générale, la cou-
leur, la sculpture au genre Hemiplatys, s'en distingue par la forme
des squammules : dans le dernier de ces genres, les squammules sont
rares, hérissées et semblent terminées dans leur moitié postérieure
par un appendice filiforme : cette structure est étrangère au Demotixa.
Le genre actuel est aussi voisin des Afolepis; mais dans ce dernier,
répisternum prothoracique est fortement convexe en avant et autre-
ment disposé.
Le D'" I3aly n'a décrit qu'un seul type de ce genre, originaire du
Camboje. Nous en connaissons un second, beaucoup plus petit et
originaire de la presqu'île de Malacca.
Groupe X. Hétéraspites.
Tête médiocre ou forte, libre ou reçue dans le prothorax. — Celui-ci
transversal, plus étroit que les élytres à sa base, pourvu de bords
latéraux marqués. — Elytres ovalaii'es ou oblongo-ovalaires, pubes-
centes comme ie reste du corps. — Prosteruum étroit ou assez large,
son épisternum à bord antérieur subconcave. — Tibias moyens éclian-
crés, souvent aussi les postérieurs; crochets bifides.
Cette division est peu homogène, on y reconnaît aisément deux
types, qui pourront par la suite former des groupes distincts : l'un
est formé par les genres Eryxia et Casmena, Tautre par les Bhomius
et les Nerissus ; le premier rappelle les Leprotites par ses formes
HÉTÉRASPITES. 283
grêles et oblongues, il établit la transition au second qui se compose
de types robustes et massifs. Quoi qu'il en soit, parmi les groupes de
la première section qui ont les crochets bifides, les Hétéraspites se
distinguent des Pseudocolaspites par leurs tibias échancrés, des Le-
protites par la présence des bords latéraux du pronotum et des autres
par la pubescence qui les recouvre. Ils se composent principalement
d'espèces africaines et indiennes.
Les genres de ce groupe se différencient l'un de l'autre par les
caractères ci-dessous :
A. Cuisses forlement dentées. Casmena.
A'. — inerraes.
B. Bords latéiaux du pionotum régulièrement crénelés. Nerissus.
B'. — — — simples.
C. Corps hérissé de longs poils. Heteraspis.
C. — couvert de poils couchés. Eryxia.
ERYXIA.
Baly, Journ. of Entomol. II, p. 437.
Tête arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome indistinct, labre subéchancré; dernier article des
palpes maxillaires oblong, subacuminé. — Yeux subarrondis, très-
convexes, un peu sinués en dedans. — Antennes grêles, snbfiliformes,
atteignant à peine la moitié de la longueur du corps, 1 article assez
épaissi, 2 plus gros et un peu moins long que 3, 3-6 oblongs, grêles,
7-'H légèrement dilatés, décroissant graduellement de longueur. —
Prothorax transversal, un peu moins large que les élytres, régulière-
ment convexe, subdilaté au milieu, aussi large au sommet qu'à la
base, bord antérieur très-avancé au-dessus de la tête, angles anté-
rieurs et postérieurs obtus, bords latéraux bien marqués et entiers ;
écusson petit, subsemicirculaire. — Elytres oblongues-ovalaires, ré-
gulièrement convexes, confusément ponctuées, pourvues, ainsi que
tout le reste du corps, d'une pubescence grisâtre, couchée, serrée. —
Prosternum très-étroit, convexe entre les hanches. — Pattes grêles,
cuisses reuflées au milieu, inermes; tibias dilatés vers l'extrémité, les
A l'Ostérieurs légèrement échancrés au bord externe vers l'extrémité;
tarses assez robustes, 1 article un peu moins long que les deux sui-
vants réunis ; crochets bifides, les deux divisions subégales.
Le type de ce genre a été recueilli sur les bords du Niger par
Baikie auquel il a été dédié par le D"" Baly. Notre collection renferme
une autre espèce, le Pachnephorus holosericeus Dej. indiqué comme
originaire du Sénégal. Dans l'espèce du IJ'' Baly, la vestilure du corps
est formée de squammules couchées, obtuses au bout; dans celle du
284 PHYTOPHAGES.
comte Dejean, elle est plutôt cons1itu(^e par des poils grêles et effilés;
dans la première, les téguments ont quelques reflets métalliques, ils
sont ternes dans la seconde. Malgi'ù ces légères diirérences, on ne
peut pas séparer génériquement ces types qui jusqu'à ce jour sont
les seuls connus.
CASMENA.
Tête petite, arrondie, tout à fait dégagée du prothorax ; épistome
confondu avec le front, labre échancré ; dernier article des palpes
maxillaires allongé, atténué au bout et tronqué. — Yeux très-déve-
loppés, hémisphériques, entiers. — Antennes grêles, filiformes, mesu-
rant les trois quarts de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 de
moitié plus court que 3, les suivants très-longs. — Prothorax un peu
plus large que long, bords antérieur et postérieur subparallèles, les
latéraux très-légèrement dilatés, arrondis, les angles antérieurs et
postérieurs saillants et dentiformcs; écnsson obloiig, arrondi au bout.
— Elytr.es oblongues, à côtés sub"]6tarallè!es, arrondies au bout, régu-
lièrement convexes, à surface profondément ponctuée-striée et re-
couverte, ainsi que le reste du corps, d'une très-fine et très-rare
pubescence fauve. — Prosternum très-étroit, convexe entre les han-
ches. — Pattes longues et grêles, cuisses fortement épaissies et sub-
comprimées, les antérieures plus fortes que les autres, les moyennes
moins que les postérieures, toutes pourvues en dessous d'une forte
dent aiguë; tibias linéaires, tarses longs, i article des postérieurs un
peu moins long que les deux suivants réunis; crochets bifides.
Cette nouvelle forme générique est fortement caractérisée; le con-
tour de son pronotum, que Ton ne peut ais-ément faire saisir par une
description, servirait seul à le faire reconnaître. Ses bords latéraux
bien marqués la différencient des nombreux genres du groupe des
Leprotites dont elle a le faciès général ; ses antennes, la forme de
ses cuisses et les dents dont elles sont armées, la feront reconnaître
lorsqu'on voudra la comparer aux autres types du groupe des Hété-
raspites. Elle ne renferme qu'une seule espèce découverte au Vieux-
Calabar (1).
HETERASPIS.
Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 437 (2).
Tête forte, arrondie, profondément engagée dans le prothorax;
(1) Casmenn Murrnyi. — OlMorga, flaTO-brunnea, pube subtili aurea ves-
tita; oculis, tiliiis ajiice, tarsisque nigricantibiis ; capite prothoraccfjue dense
punctati?, punctis umbilicatis; elytriâ regiilariter striato-punctatis. — Long.
5 mill.
(2) Syn. Hetebaspis, Blanchard, Hist. des Insectes, t. II, p. 186; Le Corde,
HÉTÉRASFÏTES. 285
épistome imparfaitement séparé du front en arrière, émarginé en
avant; labre transversal, entier; dernier article des palpes maxillaires
large, ovalaire, tronqué au bout. — Yeux assez gros, subirrondis, à
peine sinués en'dedans. — Antennes robustes, dépassant légèrement
la moitié de la longueur du corps, 1 article court, très-gros, 2 beau-
coup plus grêle, un peu plus court, 3-6 oblong?, grêles, 7-11 dilatés,
subcomprimés. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, assez
bombé sur le disque, bords latéraux presque droits ou légèrement
dilatés-arrondis, peu saillants, les angles obtus et peu distincts;
écusson triangulaire, curviligne. — Elytres ovalaires, largement ar-
rondies au bout, convexes, confusément ponctuées, recouvertes, ainsi
que les autres parties du corps, de longs poils hérissés. — Proster-
num oblong, assez large, à surface inégale, un peu convexe entre les
hanches. — Pattes robustes, cuisses fusiformes, inermes ; tibias inter-
médiaires échancrés à leur bord externe ; tarses larges, courts, ter-
minés par des crochets bifides.
En 1863, lorsque M. Baly a publié d'excellentes recherches sur les
Eumolpides, il n'a pas remarqué que le genre Heteraspis avait été
décrit par le Prof. Blanchard dans son Histoire des Insectes (t. llj
p. 186). Par la suite, M. J. Le Conte a de nouveau décrit ce genre en
1859, à l'occasion de la description des Coléoptères du Kansas et du
Nouveau-Mexique. Ces descriptions beaucoup trop courtes laissent
subsister des doutes dans l'esprit et il n'est pas certain que les es-
pèces décrites par l'auteur américain fassent réellement partie du
genre Heteraspis de Blanchard. A la réunion que nous avons opérée
de ce dernier genre avec les Bromius du D'' Baly, on pourrait ob-
jecter que les Bromius décrits par l'auteur anglais n'ont pas l'écusson
presque carré, un peu pointu à l'extrémité; en effet, mais si Ton
étudie le Bromius Mouhoti, on trouve que ce caractère lui est parfai-
tement applicable ; d'ailleurs, le Prof. Blanchard dit que les Hete-
raspis habitent les Indes orientales et l'Afrique australe. En résunié,
nous considérons les Bromius de M. Baly comme des Heteraspis;
quant aux espèces américaines, nous devons, faute de matériaux suf-
fisants, suspendre notre jugement.
Ce type générique est bien distinct et facile à reconnaître à la forte
pubescence qui le recouvre en entier, à sa forme massive, à l'échan-
crure des tibias moyens, enfin à ses antennes subclavif ormes.
Dans quelques espèces, dont M. Baly avait formé le genre Tricho-
CHRYSEA, la face est oblongue, les mandibules plus fortes et plus sail-
lantes, le bord antérieur de l'épistome est profondément émarginé et
Colcop. of Kansas and N.-Mnx. p. 23; Motsclmlsky, Etiui. entorn. VI, p. 37;
SudViaii, Aiehiv. j.Natnrg. XXXII, p. 337. — BuoMiLs,Baly,Joiirii. of Entom. il,
p. 439. — TuicuocHUïSKA, Baly, Joi;rii. of Entom. 1, p. 195. — Callomorpua,
BaJy, Journ. of Entom. 1, p. 285.
286 PHYTOPHAGES.
pourvu de chaque côté d'un fort prolongemenl deutiforme. Ainsi
que l'auteur anglais l'a reconnu, ces caractères sont l'apanage du
mâle seulement, de sorte qu'ils peuvent servir seulement à établir
une division dans le genre.
Les espèces, très-remarquables par leurs couleurs brillantes et la
pubescence qui les recouvre, sont répandues depuis le nord de la
Chine et le Japon, jusque dans les grandes îles de la Malaisio; elles
sont au nombre de huil seulement, ou de onze, si l'on peut y ajouter
les types décrits par MM. Le Conte et Suffrian ; dans ce cas, l'aire de
distribution du genre serait bien plus étendue que celle que nous
venons de donner.
NERISSUS.
Dejean, Catal. 3° éd. p. 438.
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épisiome imparfaitement séparé du front, émarginé à son
bord libre; Libre transversal, subeniirr; dernier article des palpes
maxillaires sabiinéaire, largement tronqué au bout. — Yeux subhé-
misphériques, entieis. — Antennes grèies, filiformes, avec les articles
moyens un peu plus gros que les autrt'S, 4 article court, épais, 2 de
moitié moins long que 3, les suivants à peu près égaux en longueur.
— Prothorax transversal, suhquadrangulaire, peu convexe, moins
large que les élytres, bord antérieur coupé carrément, bords latéraux
légèrement dilatés-arrondis, finement et régulièrement crénelés; écus-
sou oblong, à sonmiet très-obtus. — Eiytres obiougues-ovalaires, assez
convexes, largement arrondies eu arrière, à surface confusément ponc-
tuée ou ponctuée-striée, ornées tantôt, comme le reste du corps, d'une
pubescence éparse, presque couchée, tantôt de séries très-régu.'ières de
poils disposés en chtvrons. — Frosternum oblong, assez large. — Pattes
robustes, cuisses fusiformes, inermes, tibias dilatés ve.'S l'extrémité,
les intermédiaires échancrés au bord externe vers l'extrémité; tarses
larges, terminés par des crochets bifides.
Comparés aux Heteraspis, dont ils possèdent à peu près la taille
et la forme, les Nerissls se distinguent non-seulement par le prono-
tam dont les bords sont crénelés et le disque bien moins convexe,
mais encore par les antennes qui sont construites sur un plan très-
dillérent. Nous n'avons p^s coouu les espèces signalées dans le Cata-
logue du comte Dejcau; la diagnose ci-dessus a été tracée d'après des
exemplaires que M, A. Murray a bien voulu nous communiquer, et
originaires du Vieux-Calabar (1).
(1) Kerissus strigosus, Murray — Oblougus, nijro-pioeus^ viiidi-micans,
pube gnsea parce vestitus ; elytns punclalo-striatis liiiuisque uovem lougitu-
dinalibus, é pilis angulatim disposil'is oruatis. — Long. 9 mill.
PSEUDOCOLASPITES. 287
Groupe XI. Pseudocolaspites.
Tète en général un peu oblongue et assez dégagée du prothorax. —
Antennes courtes et robustes, dilatées vers l'extrémité. — Prothorax
subglolmleux ou conique, pourvu de bords latéraux plus ou moins
complets, parfois presque effacés. — Elytres courtes, souvent dépri-
mées en dessus, pubescentes ou squammuleuses. — Prosternum large,
transversal, son épisternum à bord antérieur concave. — Pattes lon-
gues, tibias entiers; crochets bifides.
Un petit insecte, découvert en Algérie, a servi de type au genre
PsEUDOcoLASPis, Créé par le comte de Castelnau. Ce genre, à sou tour,
est la forme normale du groupe actuel qui en a pris le nom. Autour
de ce genre, qui présente des caractères bien tranchés, se sont grou-
pées, en nombre assez considérable, d'autres formes, dont le faciès
a pu s'altérer, mais dont la' structure rappelle évidemment la forme
typique. Dans la division actuelle, les antennes sont toujours assez
courtes et robustes, très-souvent le 2<= article est aussi long que le 3%
et les derniers sont presque toujours dilatés et constituent une massue
allongée; le prosternum est souvent carré et même transversal, de
sorte que les hanches antérieures sont distantes l'une de l'autre. Cet
écartement des hanches est encore plus manifeste à la paire posté-
rieure, et à ce point que, dans certains types, les cuisses ont l'air
d'être articulées tout contre le bord latéral des élytres. Cette structure
ne se manifeste d'une manière aussi remarquable dans aucun autre
type.
La coloration est ordinairement sombre, constamment avec des re-
flets métalliques plus ou moins prononcés; toujours le corps est plus
ou moins recouvert d'une pubesccnce tantôt rare et très-fine, tantôt
plus abondante, plus serrée^ rarement il est orné de véritables squam-
mules. Le prothorax est globuleux ou conique, toujours plus étroit
que les élytres, rarement presque aussi large. Les pattes sont assez
longues et, par suite de leur aniculation, visibles au-delà des élytres;
souvent les cuisses sont brusquement renflées dans leur milieu et at-
ténuées aux extrémités.
Parmi les groupes des Eumoipides de la première section qui ont
les crochets bifides, celui-ci se distingue facilement par lapubescence,
par l'absence d'échancrure au bord externe des tibias, par la présence
de bords latéraux plus ou moins complets au pronotum. Le Iront est
plan et dépourvu de ces sillons profonds qui caractérisent les Scclo-
doutiles.
On peut dire, d'une manière générale, que les Pseudocolaspites sont
propres à l'Afrique. On connaît des types des contrées boréales, occi-
dentales et méridionales de cette partie du monde; les espèces qui se
288 PHYTOPHAGES.
retrouvent ailleurs sont tout à fait exceptionnelles. Ainsi il y a une
espèce en Syrie, peut-être une autre en Espagne.
Le tableau suivant retrace leurs caractères distinctifs :
A. Cuisses antérieures et moyennes égales ou subégales.
B. Bords latéraux du pronotum nuls ou incomplets. Pseudocolaspis.
B'. — — — bien distincts.
C. Cuisses inerœes. Trichostola.
C. — antérieures dentées. Enipeus.
A'. — moyenues visiblement plus faibles que les an-
térieures.
D. Ecusson triangulaire. Eurytus.
D'. — pentagonal.
E. Parties supérieures squammuleuscs. Himera.
E'. — — pubescentes.
F. Pubcscence longue, serrée, laineuse. Macrocoma.
F'. — rare, couchée.
G. Protliorax globuleux, dilaté au milieu. Pausiris.
G'. — conique, rétréci de la base au sommet.
H. Derniers articles des antennes plus larges que longs. Pallena.
H'. — — — plus longs que larges. Macetes.
PSEUDOCOLASPIS.
Laporte, Rev. entom. Silberm. I, p. 23 (1).
Tète un pou oblongue, assez dégagée du prothorax, épistome souvent
limité latéralement par deux petites carènes, échancré et denté à son
Lord libre; labre parfois très-graud (P. setosa), parfois très-peu sail-
lant et à peine distinct [P. tinuliathus); palpes à dernier article ova-
laire, allongé, acamiué. — Yeux subarrondis, convexes, entiers, —
Antennes courtes, atteignant à peine à la base du pronotum, \ article
grcs, 2 un peu plus grêle, à peu près de même longueur et plus long
que 3, 3-6 allongés, obconiques, 7-11 larges, subcarrés, le dernier
acuminé. — Prothorax subglubuleux, un peu déprimé en dessus, ré-
tréci en avant, plus étroit que les élytres, bords latéraux indiques
seulement par une fine strie, effacée en avant, angles antérieurs et
postérieuis presque nuls; écusson subpentagonal ou subquadrangu-
laire, parfois (P. curculionoïdes) son bord postérieur biéchancré
et muni de trois poifites aiguës. — Elytres oblongues-ovalaires, ou
cunéiformes et atténuées des épaules à l'extrémité ; à surface irrégu-
(1) Fdirmaire, Gen. Col. Europ. IV, p. 222, pi. 63, fig. 309. — Thomson,
Archiv. eutoin. Il, [>. 381. — Wollaston, Catalogue of Canarien Coleopt. p. 39 i.
— Baly, Journ. of Entom. I, p. 197. — Marshall, Journ. ot Entom. IJ, p. 3-K3.
— Schaufuss, Aun. Soc. Ent. de Fr. 4" S., 11, p. 311.
PSEVJDOCOLASPITES. 289
lièrement ponctuée, ou bien ornée de côtes obtuses peu élevées. —
Prosternum oblong, presque plan, subéiargi en arrière, à base coupée
carrément et s' appuyant largement sur le mésosternum; celui-ci et le
métasternum larges et séparant fortement les hanches. — Abdomen
à 1 segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes médiocres,
cuisses renflées dans leur milieu, armées en dessous d'une petite dent
aiguë; tibias cannelés, tarses larges et robustes, les articles subégaux;
crochets bifides.
Nous avons observé de très-grandes différences entre les espèces
pour la forme du labre; dans l'espèce typique (P. setosa), l'épistome
est fortement échancré en triangle, le labre est relativement très-
long, un peu atténué et légèrement échancré à son bord libre. Dans
la P. timiliathus, le labre est à peine visible dans l'échancrure très-
légère de l'épistome.
Un caractère très-saillant dans ce genre, c'est la longueur relative
du deuxième article des antennes : tandis que, dans la grande majo-
rité des Eumolpides, cet article est très-petit et plus court que le troi-
sième ; ici, au contraire, il est oblong, souvent égal au suivant et par-
fois plus allongé.
Le nombre des espèces s'élève à 25 ou 30 ; elles sont plus particu-
lièrement répandues au midi de l'Afrique et sur les cotes occidentales
de cette partie du monde. En dehors de là, quelques types ont été
signalés aux Canaries {Wollaston), en Algérie [H. Lucas), en Grèce
{Schaufuss), en Syrie {Dejean).
EURYTUS.
Tête forte, dégagée du prothorax et infléchie en dessous; épistome
confondu avec le front, triangulairement échancré et lobé anguleux
de chaque côté; épistome transversal, échancré comme l'épistome;
dernier article des palpes maxillaires très-allongé, sublinéaire, large-
ment tronqué. — Yeux grands, assez convexes, arrondis, subentiers.
— Antennes dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1
article oblong, épaissi, 2 de même longueur que 3, un peu plus épais,
3-6 allongés, grêles, 7-11 très-dilatés, cylindriques, à peine plus longs
que larges, le dernier en ovale allongé, acuminé. — Prothorax trans-
versal, aussi large que les élytres, très-fortement rétréci en avant,
médiocrement convexe, bord antérieur avancé dans son milieu; les
angles antérieurs et postérieurs très-obtus; bords latéraux infléchis;
écusson en triangle curviligne. — Elytres ovalaires, un peu dilatées
dans leur milieu, aussi larges que longues ou à peu près, sans callo-
sités humérales, éparsément ponctuées, pourvues, comme le reste du
corps, de poils rares, courts, couchés, d'un blanc argenté. — Prosternum
presque aussi large que long, plan; mésosternum très-largo; méta-
Colëoptères. Tome X. 19
290 PHYTOPHAGES.
sternum beaucoup plus large encore, de façon que le bord externe des
hanches postérieures touche le bord lat(^ral des élytres. — Pattes lon-
gues et grêles, cuisses renflées au milieu, très-atténuées à la base,
les antérieures et les postérieures plus fortes et dentées eu dessous;
tibias grêles, tarses médiocres, terminés par des crochets bifides.
Entre tous les Eumolpides, ce genre est remarquable par la largeur
du métasternum et par la distance qui sépare les cuisses postérieures
l'une de l'autre, à ce point que leur partie basilaire correspond au
bord latéral des élytres et que l'organe en entier est visible d'en
haut. Ce caractère peut le faire reconnaître, si on le compare aux
autres genres du groupe actuel; de plus, son écusson est en triangle
curviligne, forme très-rare et exceptionnelle chez les Pseudocolaspites,
où il est en général quadrangulaire ou pentagonal. Nous connaissons
deux espèces d'EuRYius, originaires du Cap de Bonne-Espérance (1).
PAUSIRIS.
Tête oblongue, dégagée du prothorax et infléchie; épistome con-
fondu avec le front, échancré en avant et lobé anguleux de chaque côté ;
labre échancré comme l'épistome; dernier article des palpes maxillaires
allongé, atténué peu à peu vers l'extrémité qui est tronquée. — Yeux
petits, subhémisphériques, entiers. — Antennes mesurant la moitié
de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 plus gros et un peu moins
long que 3, 3-6 joblongs, obconiques, 7-11 dilatés, subcomprimés. —
Prothorax un peu plus large que long, moins large que les élytres,
rétréci à sa base et plus au souïniet, dilaté arrondi dans sou milieu,
bord antérieur un peu avancé au milieu, les latéraux sous forme de
fines carinules, tous les angles très-obtus; écusson subquadraugulaire,
arrondi au sommet. — Elytres ovalaires-oblongues, subcylindriques,
à côtés subparallèles, des callosités humérales et une saillie obtuse à la
base, à surface ponctuée-striée, ornée de quelques poils rares, un peu
dressés, blanchâtres. — Prosternum oblong, légèrement relevé entre
les hanches. — Pattes longues et grêles, cuisses épaissies dans leur
milieu, très-atténuées à la base, toutes inermes, les antérieures et les
postérieures plus développées que les intermédiaires; tibias grêles;
tarses terminés par des crochets bifides.
Ces petits insectes ressemblent pour la forme, la taille et la couleur
aux Colaspidea; il y a cependant entre les deux types une différence
d'organisation, résultant surtout de la forme de l'épisternum protho-
racique. Parmi les genres du groupe des Pseudocolaspites, le genre
(1) Eurytus Balyi. — Brcviter ov.ilis, acneus, subnitidus, pn\)c brevi, ar-
gcniea, parce vestitus: capile forlitur, prolliorace siibtilius, dense puDCtatis;
clylris parcius fortiusque punctatis ; anteonis basi obscure bruniieis, apice
fuscis. Long. 2 mil).
PSEUDOCOLASPITES. 291
Pausiris se distingue par la forme suhglohuleuse du prothorax. Quoi-
que les pattes soient encore très-distantes l'une de l'autre, la dis-
tance qui les sépare est cependant bien moins considérable que chez
les EuRYTus. L'espèce typique (1) est originaire du cap de Bonne-
Espérance.
PALLENA.
Tête subarrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux ; épistome confondu avec le front, triangulairement
échancré en avant et anguleux lobé de chaque côté; labre émarginé;
dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué, tronqué. —
Yeux brièvement ovalaires, assez convexes, subentiers. — Antennes
courtes, dépassant un pe'u la base du prothorax, i article renflé, pres-
que aussi large que long, 2-6 oblongs, obconiques, subégaux, 7-1 1 ren-
flés, subcylindriques ; les 8, 9 et 10 plus larges que longs. — Prothorax .
transversal, un peu moins large que les élytres, conique, fortement
rétréci de la base au sommet, bord antérieur coupé droit et accom-
pagné d'un large sillon obsolète, bord postérieur flexueux, bords la-
téraux très-peu saillants, indiqués seulement par une une carène
visible en retournant l'insecte; écusson pentagonal. ~ Elytres briè-
vement ovalaires, un peu plus longues que larges à la base, tubéro-
sités humérales saillantes, un renflement large et peu convexe en
dedans de l'épaule, à surface inégalement ponctuée, subrugueuse la-
téralement, ornée de lignes longitudinales lisses et de poils courts,
blanchâtres, inclinés. — Prosternum plus large que long, presque
plan. — Pattes allongées, cuisses renflées au milieu, atténuées à la
base, les antérieures et les postérieures plus fortes, dentées en des-
sous, les postérieures fortement écartées à la base; tibias antérieurs
plus longs que les moyens, les postérieurs très-longs, fortement cour-
bés; tarses larges, terminés par des crochets bifides.
Par la forme générale et l'écarteraent des hanches postérieures, le
genre actuel est voisin des Eurytus; il s'en éloigne par son écusson
peutagonai, par son proootum conique, sa forme plus allongée, et
d'autres caractères de détail. Deux espèces du cap de Bonne-Espé-
rance font partie de ma collection (2).
(1) Pausiris rotundicollis. — Oblonga, subnitida, œnea, piibe suberecta, pal-
lida parce vestita; capile et prothorace punctatis; elytris punctato-striatis; an-
tennis fuscis, basi brunneo-fcrrugineis. — Long. 2 1/2 inill.
(2) Pallena tibialis. — Oblongo-ovata, nitida, cuprea, pube subtili, albicanle
parce vestita ; capits et protiioraco sat fortiter punctatis,, punctis oblongis;
elytris iriegulariter i^ubiugulose puuctalis; tibiis et anteuuarum Ijasi bruuiieo-
feiTuginsis. — Long. 4 mill.
25)2 PHYTOPHAGES.
MACROCOMA.
Tête oblongue, eugagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, terminée en avant par un museau large et obtus; épistome
confondu avec le front, très-faiblement émarginé; labre très-large,
coupé carrément sur les côtés, échancré en arc à son bord libre; der-
nier article des palpes maxillaires oblong, un peu atténué et tronqué au
bout. — Yeux ovalaires, peu convexes, sinués en dedans. — Antennes
dépassant à peine la base du pronotum, 1 article oblong, 2-6 sub-
égaux, obconiques, 7 triangulaire, de moitié plus long que chacun
des précédents^ les derniers dilatés, subcylindriques. — Prothorax
subglobuleux, un peu plus large que long, rétréci à la base et plus
fortement au sommet, bord antérieur droit, bords latéraux effacés,
angles nuls ; écusson subquadrangulaire, un peu arrondi au sommet.
— Elytres ovalaires-oblongues, à côtés parallèles, tubérosités humé-
raies petites et saillantes, surface confusément et densémeut ponctuée,
ornée, ainsi que le reste du corps, d'une longue pubescence argentée,
hérissée, assez épaisse. — Prosternum subcarré, presque plan. —
Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les antérieures et les postérieures
fortement dentées, plus développées que les moyennes; tibias robustes,
cannelés longitudinalement, dilatés à l'extrémité; tarses larges, ter-
minés par des crochets profondément bifides; la division interne grêle
et de moitié moins longue que l'externe.
Remarquable par sa longue pubescence soyeuse, ce genre présente
un ensemble de caractères assez saillants; il se distingue des Pseu-
coLASPis par sa forme cylindroïde, par ses cuisses moyennes faibles,
par son pronotum globuleux. La seule espèce connue est originaire
de Natal (1).
HIMERA.
Tête arrondie, profondément engagée dans le prothorax, épislomc
confondu avec le front, son bord libre triangulairenient échancré,
lobé aiiguleux de chaque côté; labre subémarginé; dernier article
des palpes maxillaires ovalaire-oblung, atténué et tronqué. — Yeux
ovalaires, très-convexes, entiers. — Antennes assez robustes, mesu-
rant la moitié de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 plus court
et plus gros que le suivant, 3-6 subégaux, oblongs, 7-11 dilatés ot
subcylindriques. — Prothorax transversal, fortement rétréci de la base
au sommet, bord antérieur coupé carrément; bords latéraux presque
droits, effacés en avant, angles antérieurs nuls; écusson plus large
(t) Macrocoma eriophorci. — Oblonga, subc\ iimlrica, uilida, viridi-aurea,
pube soiicca, argcutca, longiori, siiberecla deiiso vcstita; anteuuarum articulis
quatuor ultimis nigris, opacis. — Long, ti inill.
PSEUDOCOLASPITES. 293
que long, pentagonal. — Elytres brièvement ovalaires, plus larges que
le pronotum, régulièrement convexes, à surface entièrement recou-
verte, comme le reste du corps, de squammules couchées, assez larges
et très-serrées. — Prosternura quadrangulaire , un peu plus large
que long, plan. — Pattes robustes, cuisses fusiformes, dentées en des-
sous, les moyennes plus faibles; tibias épais, cannelés longitudinale-
ment; tarses larges, terminés par des crochets bifides.
Dans le groupe des Pseudocolaspites, c'est le seul genre qui soit
recouvert d'écaillés semblables, les autres genres sont plus ou moins
pubescents. La forme courte et massive rappelle celle des Bromius.
Une seule espèce est connue,- elle est indiquée de la Cafrerie et du
Lac N'gami (1).
MACETES.
Tête arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé en avant, labre
transversal, échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong-
ovalaire, atténué et tronqué au bout. — Yeux assez convexes, sub-
arrondis , entiers. — Antennes mesurant à peu près la moitié de la
longueur du corps, 1 article oblong, renflé, 2 plus gros et plus court
que 3, 3-6 allongés, obconiques, 7-11 de même forme, dilatés et
subcomprimés. — Prothorax un peu moins large que les élytres, for-
tement rétréci de la base au sommet, bord antérieur coupé carrément
avec un très-léger sillon obsolète; bords latéraux droits, peu saillants,
représentés par une fine carène à peu près entière; surface réguUè-
rement convexe; écusson pentagonal. — Elytres ovalaires-oblongues,
subcylindriques, assez convexes, sans gibbosité basilaire, épaules un
peu saillantes, surface finement, confusément ponctuée, recouverte,
ainsi que le reste du corps, d'une pubescence assez serrée et couchée.
— Prosternum un peu plus long que large, plan. — Pattes médiocres,
cuisses assez fortement renflées au m.ilieu, les antérieures et les pos-
térieures plus fortes que les moyennes, et dentées en dessous; tibias
droits, brusquement dilatés à l'extrémité; tarses larges, épais, 1 ar-
ticle plus développé que les autres, crochets bifides.
Ce type appartient, comme les précédents, à l'Afrique australe; il
a un faciès qui le fait aisément reconnaître parmi les Pseudocolaspites;
sous ce rapport, il ressemble au genre Himera, seulement il est plus
allongé, et au lieu de squammules, il est recouvert d'une pubescence
couchée. Jusque maintenant, nous ne connaissons qu'un seul type
qui puisse rentrer dans cette coupe générique (2).
(1) Himera squammulosa. — Brevitor oblonga, piceo-nigra, fcneo-micans,
sqiiammulis variegatis dense vestita; pedibus obscure brunneis; antennis piceis,
basi forrugineis. — Long. 3 mill.
(2) Mnceles albicans. — Oblongo-ovata, obscure viridi-tenca, pultc all)icante.
294 PHYTOPHAGES.
TRICHOSTOLA.
Chevrolat, Dej. Catal. 3e éd. p. 433.
Tête arrondie, infléchie et engagée dans ie prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front en ar-
rière, subémarginé à son bord libre ; labre rétréci en avant et légère-
ment échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué
et obtus vers le bout. — Yeux médiocres, arrondis, entiers. — An-
tennes grêles, dépassant un peu la moitié de la longueur du corps,
i article renflé, 2 ovalaire, 3 plus allongé, 4-6 grêles, oblougs, 7-H
très-légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal,
presque aussi large que les élytres à sa base, fortement rétréci en
avant, assez convexe; bord antérieur coupé carrément avec ses an-
gles effacés, bords latéraux très-légèrement arrondis, infléchis; écusson
semi-circulaire. — Elytres ovalaires-oblongucs, ponctuées-striées, re-
couvertes comme le reste du corps d'une pubescence épaisse, presque
couchée, d'un jaune doré. — Prosternum plus large que long, légè-
rement convexe entre les hanches. — Pattes médiocres, cuisses fusi-
formes, les postérieures à peine plus fortes, toutes inermes, tibias
grêles, linéaires; tarses étroits, terminés par de petits crochets bifides.
La diagnose ci-dessus a été tracée d'après la Trichostola vestita De-
jean, de l'île Bourbon. C'est un pelit insecte qui se distingue au pre-
mier abord des Pseudocolaspis par sa forme ovalaire, par son pro-
thorax conique, et des genres suivants par ses cuisses à peu près égales
entre elles. Outre cette espèce de l'île Bourbon, le genre paraît avoir
des représentants à Madagascar et au cap de Bonne-Espérance (1).
ENIPEUS.
Tête un peu oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, émarginé en
avant, labre assez grand, transversal, entier; dernier article des
palpes maxillaires ovalaire, atténué vers le bout, très-faiblement
tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes, atténués en pointe aiguë
vers le bas, non sinués au bord interne. — Antennes robustes, moins
longues que la moitié du corps, i article épaissi, 2-3 obconiques,
appressa, sat dense vestita; antennis fuscis basi ferrugineis; pedibus ferrugiiieo-
brunneis, femoribus œneo-micantibus; elytris confuse sat dense punctatis. —
Long. 6 mili.
(1) Trichostola vestita, Dejean. — Ovalis, flavo-ferruginea, supra nitidi-au-
reo-micans, antennis apice infuscatis pedibusque pallide tlavis; capite et pro-
thorace parce punctatis, aureo-pllosis ; elytris seriatim punctatis piiosisque. —
Long. 3 roili. Ile Bourbon.
MÉTACHROMITES. 295
suLégaux, 4-6 oblongs, égaux entre eux et plus courts que les précé-
dentS;, 7-14 fortement dilatés, comprimés, plus longs que les autres,
avec un article appendiculaire conique. — Prothorax transversal,
plus étroit que les élytres, rétréci de la base au sommet, assez convexe,
bord antérieur droit avec ses angles effacés, bords latéraux presque
droits, formés par une carinule à peine saillante, bord postérieur
échancré sinueux de chaque côté, lobé dans son milieu; écusson
pentagonal. — Elytres oblongues, légèrement rétrécies vers l'extré-
mité à partir des épaules qui sont saillantes et anguleuses; à surface
finement, éparsément ponctuée, pourvue, comme le reste du corps,
d'une pubescence rare, très-fine, hérissée. — Prosternum presque
aussi large que long, légèrement convexe entre les hanches. — Pattes
assez robustes, cuisses subfusiformes, les moyennes à peine plus
faibles que les autres, les antérieures muuies d'une dent en dessous;
tibias brusquement dilatés à l'extrémité, cannelés longitudinalement;
tarses dilatés, terminés par des crochets profondément bifides.
Le type de ce genre est un bel insecte du Yieux-Calabar, que M. A.
Murray a probablement donné à M. de Castelaau, dans la collection
duquel je l'ai retrouvé. Il est de la taille d'un grand Cotiynodes, et
présente le même aspect métallique vif et brillant. Il se distingue faci-
lement des espèces de ce dernier genre par la sculpture du front, la
fine pubescence qui le recouvre et la présence d'une dent aux cuisses
antérieures. Il ne sera pas plus difficile de le reconnaître parmi les
autres genres du groupe actuel par sa grande taille à laquelle aucun
autre type n'atteint dans l'état actuel de nos connaissances (1).
Groupe XII. Métachromîtes.
Tête petite, souvent dégagée, plus rarement enfoncée dans le pro-
thorax. — Antennes longues et grêles. — Prothorax conique ou sub-
quadrangulaire, rarement subcylindrique, plus étroit que les élytres,
à bords latéraux distincts, parfois à peine saillants, entiers ou angu-
leux.— Elytres oblongo-ovalaires. — Prosternum étroit ou médiocre-
ment large, son épisternum à bord antérieur concave. — Tibias des
deux dernières paires échancrésau bord externe; crochets bifides.
Parmi les groupes de la première division dont les crochets des
tarses sont bifides, le groupe actuel se reconnaît à deux caractères
très-faciles à observer, c'est l'absence de pubescence et Téchancrure
du bord externe des tibias postérieurs. Il ne se compose que de trois
(1) Enipeus Murrayi. — Oblongus, nitidus, viridi-metallicus, pube tenuis-
sima parce vestitus; capite forliler^ protliorace subtilius punclatis; elytris sat
dense, regulariter punctatis, lateraiitcr violaceo-micantibiis; antennis bruuneo-
nigris, di'ticulo basali viiidi-micante, pedibus flavo-aureis. — Long. 1:2 mill.
296 PHYTOPHAGES.
genres dont le premier seul, le genre Metac.hroma, est assez riche et
renferme des espèces indiennes et américaines ; les deux autres sont
exclusivement propres à l'Asie. Le tableau suivant fera ressortir leurs
caractères distinctifs :
A. Antennes à 2 et 3 articles subégaux. Metachroma.
A'. — à 2 article de moitié plus petit que 3.
B. Cuisses postérieures et antérieures dentées. Chrysopida.
B*. — — — inermes. Pyropida.
METACHROMA.
Chevrolat, Dejean, Cat. 3° éd. p. 436 (1).
Tête arrondie, dégagée du prothorax, à bouche dirigée en bas
et un peu intléchie; épistome imparfaitement séparé du front, trian-
gulairement échancré en avant et lobé-anguleux de chaque côté;
labre transversal; dernier article des palpes maxillaires allongé,
atténué vers l'extrémité, très-faiblement tronqué. — Yeux oblongs-
ovalaires, assez saillants, sinués au bord interne. — Antennes grêles,
filiformes ou subfiliformes, dépassant le milieu de la longueur du
corps, i article renflé, 2 et 3 suljégaux, les suivants plus allongés,
les derniers en général très-légèrement dilatés. — Prothorax trans-
versal, tantôt rétréci de la base vers le sommet et plus ou moins
conique, tantôt subquadrangulaire avec les bords latéraux suharrondis ;
médiocrement convexe; bords latéraux entiers ou parfois sinués-
anguleux, les angles plus ou moins distinctement prolongés en
spinules; écnsson oblong ou semi-circulaire, à sommet arrondi. —
Elytres oblongues ou ovalaires, arrondies à l'extrémité, ponctuées-
striées. — Prosternum oblong ou allongé, un peu convexe entre les
hanches. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, rarement dentées
en dessous; tibias droits, les A postérieurs fortement échancrés au
bord externe vers l'extrémité ; tarses assez longs et grêles, terminés
par des crochets bifides, la division interne basilaire et phis ou moins
allongée.
Il nous a été impossible de séparer le genre RHYPAmoA du D'' Baly,
du genre Metachroma Chevr., et comme ce dernier a été suffisam-
ment caractérisé en 1858 par le D"" J. Le Conte, il doit conserver la
priorité. La même chose a lieu pour le genre Mars.eus de H. Clark;
les différences indiquées par l'auteur anglais sont plutôt spécifiques
(1) Syn. EuMOLPUS, Fabr., Olivier et al. — Rbyparida, Baly, Journ. of En-
tomol. I, p. :286; Baly, Phytopli. Malay. p. 163. — Marsoecs, H. Clark, Journ.
oï Entomol. II, p, 252. — Metacuiioma, Le Conte, Proceed. of the Acad. of *
Nat. Se. Pliil. 1858, p. 85; Sulfriûn, Arciiiv. f. Naturg. XXX, p. 339. — Mots-
cbulskN, Etud. entom. Vil, p. 110.
MÉTACHROMITES. 297
que génériques. Au contraire, nous avons rétabli un gonre distingué
d'abord par M. Baly, et réuni par lui dans un ouvrage postérieur au
type actuel, nous voulons parler du genre Pyuopida. Dans ce dernier,
le prosternum est très-grand, plus large que long, presque plan, le
2^ article des antennes est deux ou trois fois plus court que le suivant,
l'épistome est bien séparé du front, les cuisses sont arrondies et' tou-
jours inermes; enfin le faciès et la coloration sont bien différents de
ce que nous offrent les espèces de genre Metachroma.
Le groupe auquel ce genre a donné son nom, se distingue do
tous les Eumolpides par la présence d'un petit nombre de caractères :
on doit y comprendre les espèces cbez lesquelles le bord antérieur
de l'épisternum prothoracique est droit ou concave, les crochets bi-
fides, le corps glabre, les quatre tibias postérieurs écbancrés. Ce sont
des particularités faciles à reconnaître. Quant au genre Metachroma
en lui-même, il se distingue avec autant de facilité des Chrysopiua
et des Pyropida par la longueur relative des 2"^ et 3^ articles des
antennes; chez lui seulement ces articles sont subégaux en longueur,
dans les deux autres, le 2* est toujours notablement plus court et à
peine de moitié aussi long que le suivant. Quant aux Typopeorus et
genres voisins, il ne peut en être question, puisque chez eux le bord
antérieur de l'épisternum prothoracique est convexe et plus ou moins
relevé.
Les Metachroma sont en général des Eumolpides de petite taille;
leur forme générale est sujette à varier dans certaines limites; elle
peut être oblongue et sublinéaire dans quelques espèces, plus raccourcie
et ovalaire dans le plus grand nombre; dans quelques types (Java),
le bord latéral est en quelque sorte dilaté, et cette dilatation donne
lieu h. la formation d'épipleures larges et concaves; tandis que dans
les espèces normales, les épipleures sont étroites, planes et disparais-
sent avant d'atteindre à l'extrémité des élytres. La coloration varie
peu; en général, les téguments sont d'un jaune pâle passant au
ferrugineux, au brun et parfois au noir profond ; souvent sur un fond
clair, les élytres sont ornées de taches, de bandes noires. Rarement
les parties supérieures sont bleuâtres ou verdàtres avec des retlets
métalliques plus ou moins prononcés.
D'après M. Baly, les élytres seraient ornées de treize séries de points :
la !■'« courte, ies 9, 10, H commençant en arrière des épaules et
souvent confluentes à leur base, la 12« est effacée dans son milieu ou
confondue avec la IS" ou série marginale. iXous avons observé une
disposition identique chez les quelques espèces de l'Amérique dn
Nord que nous avons sous les yeux.
La distribution géographique des Metachroma, comme celle de la
plupart des anciens genres des Eumolpides, ne peut être exposée
d'une manière satisfaisante à l'époque actuelle, parce que les carac-
298 PHYTOPHAGES.
tères du genre n'ayant pas été tracés avec précision, on y a introduit
des types qui pourraient en être éliminés. Quoi qu'il en soit, il possède
de nombreux représentants dans l'Amérique du Nord et dans les An-
tilles, de plus nombreux encore dans la Malaisie et dans la Nouvelle-
Hollande.
PYROPIDA.
Baly, Journ. of Entomol. I, p. 4S0 (1).
Tète oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux ; épistome séparé da front par des sillons convergents en
arrière, onduleux à son bord libre; labre transversal, subarrondi en
avantj dernier article des palpes maxillaires court, largement tronqué
au bout. — Yeux ovalaires, profondément échancrés au bord interne.
— Antennes grêles, filiformes, dépassant la moitié de la longueur du
corps, article 1 renflé, 2 de moitié plus petit que 3, les suivants sub-
égaiix ou longueur et en largeur. — Prothorax un peu plus large que
long, de moitié moins large que les élytres, de forme cyiindrolde, sub-
déprimée en dessus ; bord antérieur légèrement avancé au milieu ; bords
latéraux presque droits, à peine saillants, insensiblement arrondis,
angles obtus; écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres oblon-
gues-ovalaires, très-légèrement rétrécies à partir des épaules qui sont
saillantes, largement arrondies à l'extrémité, à surface convexe, fine-
ment ponctuée-striée. — Prosternum plus large que long, à peu près
plan, dilaté vers la base et tronqué carrément. — Pattes robustes,
assez longues, cuisses f usiform es, inermes; tibias un peu dilatés à
l'extrémité, les 4 postérieurs échancrés au bord externe; tarses larges,
dilatés du l""" au 3<= article qui est très-grand, terminés par des cro-
chets bifides, la division interne petite et basilaire.
Le type de ce genre est un très-bel insecte qui appartient à la Faune
de la presqu'île de Malacca et qui ressemble à un Eumolpls de petite
taille ; il en possède la forme générale, l'éclat et le brillant métallique.
M. Baly avait pour cet insecte créé le genre Pyropida, qu'il a aban-
donné par la suite pour le réunir aux Rhyparida, qui sont, ainsi que
nous l'avons vu, des Metachroma. Nous avons cru devoir rétablir ce
genre en nous basant sur la forme du prosternum, sur la longueur
relative des 2" et 3*= articles des antennes. La forme cylindroïde du
prolhorax, la sculpture de la face, la structure des pattes présentent
d'autres détails d'organisation qui motivent suffisamment la conser-
vation de cette coupe générique.
(1) Syn. Rhyparida, Baly, Fliytoph. Mal-iyan. p. 1G3.
EUMOLPITES. 299
CHRYSOPIDA.
Baî,y, Journal of Eniom. \, p. 288 (1).
Tête ovalaire allongée, dégagée du prothorax ; épistome séparé du
front par des sillons convergents en arrière, échancré en avant dans
son milieu, subbidenté de chaque côté; labre transversal, subarrondi
en avant; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et
presque en pointe. — Yeux assez grands, un peu convexes, fortement
sinués au bord interne. — Antennes grêles, subfiliformes, mesurant
les trois quarts de la longueur du corps, 1 article subclaviforme, 2
de moitié moins long que 3, les suivants subégaux. — Prothorax un
peu plus long que large, cylindroïde, rétréci à la base, plus forte-
ment au sommet, de moitié moins large que les élytres; bord anté-
rieur droit, bords latéraux remplacés par une fine carène flexueuse;
écusson oblong, arrondi au sommet. — Elytres oblongues-ovalaires,
très-convexes, épaules assez saillantes, à surface confusément ponctuée,
plus souvent ponctuée-striée, ornée parfois de scpiammules éparses. —
Prosternum subquadrangulaire, presque aussi large que long. — Pattes
fortes, allongées, cuisses fusiformes, dentées en dessous, les antérieures
un peu plus développées; tibias antérieurs plus longs, dilatés à l'ex-
trémité chez le mâle ; dans les deux sexes les 4 postérieurs échancrés
au bord externe; tarses robustes, subdilatés, terminés par des crochets
bifides, la division interne petite et basilaire.
Comme on peut le voir par cette diagnose, le genre actuel est bien
caractérisé ; il se distingue facilement par la forme de la tête, celle du
prothorax, la. structure des pattes. Il se compose d'un petit nombre
d'espèces, remarquables par l'éclat de leur coloration et originaires
de la Malaisie, principalement des îles Philippines.
Groupe XIIE. Eumolpites.
Tête forte, engagée dans le prothorax. — Antennes filiformes ou
subfiliformes. — Prothorax rétréci de la base au sommet, moins
large que les élytres, bords latéraux distincts et entiers. — Elytres
amples. — Prosternum oblong ou carré, son épisternum à bord anté-
rieur concave. — Pattes parfois inégales entre elles, tibias entiers,
crochets bifides.
11 ne renferme que deux genres très-riches en espèces; l'un habite
le Nouveau-Monde, l'autre une partie assez étendue de l'ancien con-
tinent. Comme groupe, il fait partie de la première division, c'est-à-
(1) Syn. CoLASPis, Erichs. Beltr. z. Zool. 1834, p. 271. — Chrysopida, Baly,
Phytoph. Malay. p. 159.
300 PHYTOPHAGES.
dire de ces Eumolpides où le Luid antérieur de l'épisternum protho-
racique n'est pas convexe ; les crochets des tarses sont bifides, le corps
est glabre, les tibias sont entiers sur leur bord externe; ces caractères
le distinguent de tous les autres groupes, sauf des Euryopites; quant
à ces derniers, ils sont faciles à reconnaître par leur faciès, la forme
du pronotum et la grande largeur de la tète. Les deux genres se dif-
férencient comme suit :
A. Tarses postérieurs à 1 article presque aussi long que les
deux suivants réunis. Eumolpus.
A'. — — à 1 article à peine plus long que le
suivant. Colasposoma.
EUMOLPUS.
Fabb. Syst. Eleuth. I, p. 418 (1).
Tète médiocre, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, trian-
gulairement échancré à son bord libre, denté-anguleux de chaque
côté; labre plus ou moins saillant, subentier; dernier article des palpes
maxillaires ovalaire obtus, à peine tronqué au sommet. — Yeux
ovalaires, peu convexes^ sinués en dedans. — Antennes mesurant la
moitié de la longueur du corps, . grêles, filiformes ou subtil if ormes,
i article renflé, 2 subglobuleux, 3 trois ou quatre fois plus long,
4-6 un peu plus courts, obconiques, 7-H légèrement dilatés et sub-
comprimés. — Prothurax moins large que les élytres, transversal,
rétréci de la base au sommet, régulièrement convexe, bord antérieur
échancré de chaque coté en arrière des yeux, avec ses angles aigus ;
bords latéraux presque droits ou très-légèrement arrondis; écusson
oblong, en triangle curviligne. — Elytres très-amples, oblongues-ova-
laires, à côtés subparallèles, épaules assez saillantes, à surface régu-
lièrement convexe, finement, éparsément ponctuée. — Prosteruum
subquadrangulaire, un peu plus long que large, presque plan, tronqué
carrément à sa base. — Pattes médiocrement robustes, cuisses fusi-
formes, inermes, tibias longs, brusquement dilatés à l'extrémité,
parfois un peu courbés, tarses larges, 1 article des postérieurs presque
aussi long que les deux suivants réunis, crochets bifides, la division
interne plus courte que l'externe.
La richesse des nuances, l'éclat métallique, la grandeur de la taille
ont valu aux Eumolpus d'attirer Tattentiou et d'imposer leur nom à
la famille actuelle. Les espèces sont nombreuses et difficiles à dis-
tinguer les unes des autres ; elles affectent deux couleurs principales,
le vert pur ou passant au cuivreux, au doré, et le bleu nuancé tantôt
de violet, tantôt de pourpre; leur coloration est uniforme et n'admet
(1) Non Recltenharlier, Faun. Austr. -2» éd. p. 893.
EUMOLtlTES. 301
ni taches, ni bandes autrement nuancées que le fond ; le pronotum
seul peut différer des élytres à cet égard.
Le Brésil est le berceau di> genre; de cette immense contrée, les
espèces s'étendent jusqu'au Mexique et en Californie au nord, et jus-
qu'aux terres magellaniques au sud. Elles sont représentées dans
TAncien-Monde par les Colasposoma, avec lesquelles elles ont les afTi-
nités les plus étroites. A part la taille, le principal caractère pour les
distinguer réside dans la longueur du premier article des tarses, qui,
ainsi que nous l'avons vu, est plus allongé dans le genre actuel.
Nous n'avons pas donné la nomenclature des espèces qui ont été
décrites sous le nom d'EuMOLPUs, parce que plusieurs d'entre elles
doivent passer dans d'autres genres, tel est YEurnolpus intestinorum,
Thoms. (1), qui est un Epiphyma ; tel est VEumolpus ignicollis, Hope (2),
qui est un Corynodes, etc.
COLASPOSOMA.
Laporte, Revue entom. Silberm. l, p. 22 (3).
Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du
bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, échancré
et denté anguleux à son bord libre; labre court, émarginé ; dernier
article des palpes maxillaires grêle, acuminé. — Yeux assez gros,
subsinués en dedans. — Antennes grêles, filiformes ou subfiliformes,
dépassant le milieu de la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong,
plus court que le suivant, 3-6 grêles, allongés, 7 triangulaire, oblong,
8-11 un peu élargis, subcomprimés, le dernier acuminé. — Prothorax
transversal, moins large que les élytres, parfois à peu près aussi large,
légèrement rétréci en avant, bord antérieur un peu avancé au milieu,
avec ses angles aigus, bords latéraux entiers, convexes-arrondis, an-
gles postérieurs obtus; écusson oblong, arrondi au sommet. — Ely-
tres oblongues, ovalaires et largement arrondies à l'extrémité, parfois
subquadrangulaires, à cotés subpardllèles, surface assez convexe, ir-
régulièrement ponctuée, souvent rugueuse derrière les épaules, rare-
ment ornée de quelques côtes longitudinales incomplètes. — Proster-
num subquadrangulaire, presque carré, plan, élevé entre les hanches,
à base coupée carrément. ~ Pattes médiocres, cuisses renflées dans
leur milieu, ordinairement inermes; tibias antérieurs du mâle souvent
renforcés, arqués, dilatés à l'extrémité; les postérieurs simples; tarses
à 1 article un peu plus long que le suivant, terminé par des crochets
bifides.
(1) Thomson, Archiv. entom. I, p. 12G.
(2) Trans. ent. Soc. of Lond. t. IV, p. 17.
(3) Thotnson, Archiv. entom. II, p. 374; Baly, Phytoph. Malayan. p. 270. —
Acis, Chevr. Dej. Calai. 3« éd. p. 435. — liuMOLPUs, Fabr. Syst. El. I, p. 420.
— TuYSBE, Dej. Catal. 3« éd. p. 433 ; Thomson, Archiv. entom. II, p. 370.
302 PHYTOPHAGES.
Il nous a été impossible de trouver des caractères suffisants pour
séparer les Colasfosoma des Thysbe, coupe générique indiquée par
le comte Dejean et brièvement caractérisée par M. Thomson dans ses
Archives entomologiques. Lorsqu'on a sous les yeux un grand nombre
d'espèces, on observe lacilement entre les divers types, en apparence
assez distincts, des formes de passage. Chez la plupart des Thysbe,
les pattes antérieures so'nt plus développées que les autres, le prono-
tum est souvent à peu près aussi large que les élytres; mais par une
suite de dégradations insensibles, ces caractères perdent toute valeur
réelle. D'une autre part, ils nous paraissent indiquer des différences
sexuelles plutôt que génériques.
Enfin les espèces désignées sous le nom de Thysbe cohabitent avec
les Colasfosoma, au moins il en est ainsi sur les côtes occidentales
de r Afrique.
Dans l'état actuel de la science, il y a une quarantaine d'espèces de
Colasfosoma; si elles ne sont pas toutes décrites, elles existent dans
les collections. Elles sont répandues sur tous les points de l'Ancien-
Monde, sauf TEurope et la Nouvelle-Hollande. Elles ont été trouvées
au Sénégal (Laporle., Dejean), au Gabon [Thomson), à Madagascar
(Dejean), au Mozambique [Gentaecher), dans l'Inde boréale, la Mon-
golie, la Cliine, au Birman [Motschulsky), au Siam [lialy), dans un
grand nombre d'îles de l'Archipel Malais [Daly, H. Clark).
On doit remarquer le paralléhsme à peu près complet que l'on ob-
serve entre l'aire de distribution des Colasfosoma et celle des Sagra.
Les deux types se rencontrent sur les côtes occidentales et orientales
de l'Afrique, à Madagascar, sur le continent et dans l'Archipel indiens.
Jusqu'à ce jour, on n'a découvert ni Sagiia, ni Colasfosoma dans la
N ouv elle-HoUande .
Groupe XIV. Euryopites.
Tèle plus large que longue, engagée dans le prothorax. — Antennes
courtes et robustes, à 2 article plus long que 3. — Prothorax trans-
versal, plus étroit que les élytres, bords latéraux distincts. — Elytres
cylindjùïdes. — Prosternum oblong, épisternum en trapèze, «disposé
transversalement. — Hanches antérieures transversales, tibias entiers ;
crochets bifides.
Les EuRYOPE, qui seuls constituent ce groupe, ont un faciès très-
différent de tout ce que nous avons vu jusqu'ici, et cette différence,
jointe à quelques particularités de structure, nous a semblé motiver
la création d'un groupe spicial. La coupe la plus voisine, celle des
Eumolpites, se distingue par le faciès et par la forme oblongue de la
tète ; les Métachromites s'éloignent davantage par leurs tibias échan-
EURYOPITES. 303
crés au bord externe ; les autres groupes ne peuvent guère être con-
fondus avec le type actuel.
Un seul genre : Euryofe.
EURYOPE.
DalmaNj Ephémér. entom. I^ p. 417 (4),
Tête très-grande, au moins aussi large que longue, enfoncée dans
le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux, coupée verticalement
et à bouche dirigée en bas; épistome confondu avec le front, à peine
émarginé en avant; labre transversal, échancré; dernier article des
palpes maxillaires subovalaire, obtus et tronque au sommet, ou plus
ou moins acuminé; mandibules très-longues, robustes, échancrées à
l'extrémité. — Yeux en ovale allongé, rétrécis en bas, entiers. —
Antennes courtes et robustes, moins longues que la moitié du corps,
1 article renflé, 2 un peu plus long et plus gros que le suivant, 3-5
obconiques, oblong, les derniers dilatés, subcomprimés, aussi larges
que longs. — Prothorax fortement transversal, plus étroit que les ély-
tres, subquadranguiaire, bord antérieur droit, un peu avancé au mi-
lieu, bords latéraux droits ou légèrement dilatés, arrondis ; écusson
oblong, arrondi au sommet. — Elylres oblongues-ovalaires , à côtés
subparallèles, convexes, épaules saillantes, à surface confusément
ponctuée. — Prosternum oblong, un peu convexe entre les hanches,
épisternum en trapèze, disposé transversalement. — Pattes robustes,
hanches antérieures transversales, cuisses fusiformes, tibias cannelés
longitudinalement, épaissis à l'extrémité, tarses dilatés, i article plus
long que le suivant, crochets des tarses bifides vers l'extrémité.
Les EuRYOPE ont un faciès qui les fait reconnaître à la première
vue. La forme du corps est subcylindrique et rappelle certaines formes
de Clytrides; ils ont, comme les Coptocephala, la tête très-grande,
coupée verticalement en avant et aussi large que le pronotum ; la res-
semblance est rendue plus complète encore par la forme cylindroïde
des élytres, par la brièveté des antennes, le développement des man-
dibules; en un mot, on peut considérer les Euryope comme un rameau
reliant la famille des Clytrides à celle des Eumolpides.
Ce type présente en outre une structure exceptionnelle dans la fa-
mille actuelle. Malgré les grandes variations auxquelles est soumis
l'épisternum prothorâcique, nous ne connaissons que deux seuls types
où cette partie du corps affecte une forme subquadranguiaire allon-
gée et qui, placée transversalement, hmite en avant la cavité coly-
(1) Thomson, Arcliiv. cntomol. 11^ p. 370. — Baly, Anii. and Mag. of Natur.
Hist. 3^ Sér. X, p. 19; Baly, Jouid. of Entom. l, p. 33. — Arachkospuvërus,
Thoinsou, Ann. Soc. entom. de Fr. t. IV, p. 329.
364 PUYTOPHAGES.
lûïde antérieure. Cette conformation résulte du cuntour allongé et
transversal des hanches antérieures. Deux genres seulement, Spii.o-
PYRA et EuRYOPE, parmi les Eumolpides, présentent cette disposition
des pièces prosternales, qui est de règle chez les Chrysomélides.
Quelques espèces ont été décrites par MM. Baly et Thomson (1. c).
Les collections en renferment actuellement 7 à 8. Elles sont originaires
de l'Afrique australe et du Gabon.
Nous n'avons pas connu le genre Arachnosphœrus, créé par
M. Thomson pour une espèce du Mozambique. Comme coupe géné-
rique, elle ne paraît pas bien dillercntc des Euryope, et, sur la foi
de M. Gerstaecker, nous l'avons réunie au genre actuel.
Groupe Xy. Bromiites.
Tète arrondie, engagée dans le prothorax. — Antennes épaissies
au bout. — l'rothorax globuleux, sans bords latéraux. — Elytres
larges, obtuses, pubescentes comme le corps. — Prosternum plus large
que long, épistome à bord antérieur convexe avec l'angle interne
relevé. — Tibias entiers, crochets bifides.
Avec les Bromiites commence une nouvelle série de groupes, chez
lesquels l'épisternum protboraciquc présente un bord antérieur plus
ou moins convexe et relevé à son angle interne. Parmi ces groupes,
un seul caractère suffit pour distinguer les Bromiites, c'est l'absence
complète de bords latéraux au prolhorax. L'unique genre cpii cons-
titue ce premier groupe^ avait été désigné par M. Baly sous le nom
d'ADOXus, et avait donné son nom au groupe des Adoxin.ï: ; mais
précisément ce type fait exception dans ce groupe par la conforma-
tion de l'épisternum prothoracique, M. Baly l'a parfaitement reconnu
et il y a lieu de s'étonner qu'il ait choisi un genre exceptionnel comme
forme typique du groupe qu'il a institué. Il est bien vrai que par le
faciès, le genre se rapproche des Aoria, mais en réalité, ce n'est
qu'une apparence, l'organisation étudiée de près présente des diffé-
rences nombreuses.
Un seul genre : Bromius.
BROMIUS.
CiiEVROLAT, Dej. Cat. 3» éd. p. -iSO (1).
Tête arrondie, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome et labre subémarginés; dernier article
(1) S>n. EuMOLPUb, Fabr. S\st. Eiitom. I, p. ilS; Fabr. S>st. El. l, p. -ilS
à 79; r.edt. Faun. Auslr. 2« éd. p. 893. — Adoxus, Kiiby, Faun. bor.-Am.
p. 209. — Baly, Joiini. of Entom. II, p. 140.
BROMUTES. 308
des palpes maxillaires étroitement ovalaire, allongé, acuminé. — Yeux
subari'ondis, assez convexes, entiers. — Antennes robustes, épaissies
vers l'extrémité ; 1 article renflé, arqué, 2 un peu plus court, obco-
nique, 3 cylindrique, égal au précédent, 4-5 de même forme, un peu
plus longs, les suivants épaissis, plus longs que larges, un 12^ appen-
diculaire, acuminé. — Prothorax globuleux, sans aucune trace de
bords latéraux; écusson oblong, ogival. — Elytres beaucoup plus larges
que le prothorax, oblongues-ovalaires, laissant une partie du pygi-
dium à découvert, à surface subéparsément ponctuée. — Prosternum
transversal, subquadrangulaire, à peu près plan, légèrement abaissé
en avant et en arrière des hanches; épisternums distincts, allongés,
à bord antérieur subconvexe, l'angle interne relevé; mésosternum en
carré transversal; parapleures métathoraciques très-acuminées en ar-
rière. — Pattes longues et grêles, hanches antérieures et moyennes
cylindro-coniques, également espacées, cuisses renflées dans leur mi-
lieu, inermes ; tibias longs et subdilatés à l'extrémité, striés en de-
hors; tarses à 1 article moins long que les deux suivants réunis;
crochets bifides.
Les espèces contenues dans ce genre ont été, selon les temps et les
auteurs, désignées sous des noms divers. Fabricius et les Entomolo-
gistes qui le suivirent, avaient compris dans le genre Eumolpus, in-
diqué par Kugelan, deux petites espèces connues depuis longtemps,
dont l'une avait été décrite par Linné dans le genre Chrysomela. A
côté de ces espèces , Fabricius avait fait connaître d'autres types de
grande taille, de couleurs métalliques brillantes, que Ton désigne au-
jourd'hui sous les noms de Ciirtscchares, d'EuMOiPus, de Corynodes.
Dans ses études sur la Faune de l'Amérique boréale, Kirby, frappé
de l'aspect différent de toutes ces espèces^ proposa de diviser le genre
Eumolpus (1) en deux sous-genres : le premier, Adoxus, devait com-
prendre les espèces à couleurs sombres, ternes et dont le prothorax
est dépourvu de bords latéraux; le second, Eudoxus, renfermait celles
où ces bords sont bien apparents, et dont les couleurs sont vives et à
remets métalliques. Mais, déjà antérieurement, M. Chevrolat (2), dans
la 2* éd. du Catalogue Dejean, avait indiqué de bonnes coupes géné-
riques pour le groupe actuel et distingué les Eumolpus des Bromius,
des Chrysochus, etc. Dans le genre Bromius étaient inscrites les E.
obscurus et vilis, espèces très-connues et répandues dans une bonne
partie de l'Europe ; il avait réservé le nom d'EuMOLPUS pour ces belles
et grandes espèces que nourrit l'Amérique méridionale et principale-
ment le Brésil. Ces deux coupes génériques sont parfaitement dis-
tinctes, et les espèces auxquelles elles s'appliquent, se rencontrent
(1) Fauna boreali Americana, p. 209.
(2) Catal. (lu comte Dejean, 2e éd. 1835.
Coléoplères. Tome X. 20
306 PHYTOPHAGES.
dans toutes les collections ; aussi, nous ne doutons pas que'si Kirby
avait eu connaissance de ce travail, il n'eût pas produit les noms d'A-
Doxus et d'EuDOxus ; remarquons, d'autre part, que ces noms ont été
créés pour désigner des sous-genres seulement, et que la description
en est tout-à-fait insuffisante. M. Redtenbacher, dans la première édi-
tion de la Faune d'Autriche , avait adopté le nom de Bromius et
avait défini les caractères de cette coupe générique; dans la seconde
édition qu'il a produite quelques années après, il en a abandonné le
nom proposé par M. Chevrolat pour celui d'EuMOLPUS. Ces deux noms
sont restés l'un et l'autre dans divers catalogues. Enfin, dans les der-
niers temps, M. L. Fairmaire, dans le Gênera des Coléoptères d'Europe
(p. 221), a repris le nom de Bromius pour nos espèces européennes,
réservant celui d'EuMOLPus pour celles du Brésil. Malgré l'avis con-
traire du D"" Baly, nous croyons que cette opinion doit prévaloir.
Le genre Bromius paraît renfermer actuellement trois espèces :
deux d'entre elles, connues depuis très-longtemps, sont répandues
dans les contrées de l'Europe tempérée et méridionale ; et l'une pa-
raît avoir été transportée avec la vigne au Canada et dans quelques
Etats de l'Amérique du Nord. M. Baly croit qu'il existe une troisième
espèce découverte au Japon, mais non décrite.
Groupe XV|. Edutitei.
Tête arrondie et fortement engagée dans le prothorax. — Anten-
nes grêles, filiformes. — Prothorax rétréci de la base au sommet, ub
peu moins large que les élytres, bords latéraux distincts. — Elytres
allongées, le plus souvent ornées de rugosités transversales, au moins
en arrière des épaules. — Prothorax oblong; sou épisternum à bord
antérieur plus ou moins convexe et relevé à son angle interne ; cro-
chets appendiculés.
Le caractère qui distingue ce groupe est de médiocre valeur, c'est
la présence de rugosités transversales sur les parties latérales des
élytres, en arrière des épaules ; leur importance diminue encore par
cette observation qu'elles s'alFaibUssent et peuvent passer inaperçues
dans le genre Tymnes, dans le sous-genre Edusella. Nous n'avons
pu trouver mieux. Ce caractère, quelle que soit son importance, per-
met de réunir des formes voisines et de les séparer des autres groupes.
Des six genres compris dans les Edusites, quatre appartiennent à
l'Australie, à l'Archipel et au Continent indiens; les deux autres sont
originaires du Nouveau-Monde. Ces genres se distinguent de la ma-
nière suivante :
A. Corps pubescent. Edusa.
A'. — glabre.
BROMIITES. 307
B. Cuisses postérieures dentées ou appendiculées.
C. — — dentées. Amasia.
C. — — appendiculées. Olorus.
B*. — — . simples, inermes.
D. Tibias antérieurs fortement échancrés au bord interne. Argolis.
D'. — — normaux.
E. Elytres ornées de fortes rugosités transversales. Abirus.
E'. — dépourvues de fortes rugosités transversales. Tymnes.
EDUSA.
Chevrolat, Dejean, Catal. 3» éd. p. 432.
Tête arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux, à front plan ou subconcave ; épistome imparfaitement
séparé du front, largement émarginé en ayant; labre transversal,
quadrangulaire, échancré; palpes maxillaires à article 1 très-court,
2 très-long, aussi long que les deux suivants réunis, 3 obconique,
élargi, 4 oblong, largement tronqué. — Yeux grands, distinctement
sinués. — Antennes grêles, filiformes, mesurant les deux tiers de la
longueur du corps, 1 article renflé, assez court, 2 oblong ou submo-
niiiforme, 3 égal à 4, 5 et suivants égaux entre eux, plus longs que
3, 11 portant un 12^ article bien distinct, de forme conique. — Pro-
thorax transversal, presque aussi large dans son milieu que les élytres,
légèrement rétréci à la base et au sommet ; bords latéraux convexes-
arrondis, tombants; écusson transversal, acuminé au sommet. —
'Elytres oblongues, allongées, subparallèles, épipleures étroites, sub-
concdves, à surface subponctuée, trausversalement rugueuse. — Proster-
num oblong, plan, assez élevé entre les hanches, à base dilatée,
coupée carrément et s'appuyant largement sur le mésosternum. —
Pattes médiocrement robustes, cuisses très-renflées, subcomprimées,
les antérieures et souvent les postérieures armées à leur bord infé-
rieur d'mie forte dent aiguë; tibias simples, les postérieurs offrant
souvent chez les mâles une conformation spéciale et variable ; tarses
assez allongés, 1 article des postérieurs un peu moins long que les
deux suivants, variable selon les types et les sexes. — Crochets lon-
guement appendiculés, la division interne soudée à l'externe jusque
près de son extrémité qui est subaiguë.
La forme des Edusa est tantôt oblongue-allongée, subparallôle, très-
obtuse en avant et en arrière, tantôt ovalaire ; une pubescence blanchâtre
ou jaunâtre, couchée' ou inclinée, recouvre les parties supérieures et
inférieures; la coloration est vive et brillante, le plus ordinairement à
reflets métaUiques. Les rugosités transversales des élytres sont bien
apparentes, elles s'atténuent cependant dans certains types et peuvent
disparaître eu grande partie.
308 PHYTOPHAGES.
Les différences sexuelles sont assez marquées dans le type actuel, et
s'accompagnent de différences de structure assez importantes pour
justifier la création de plusieurs subdivisions distinctes; néanmoins,
à côté de ces différences, il y a dos analogies incontestables, et le
mieux paraît de considérer ces subdivisions comme des sous-genres.
11 serait difficile, par la simple lecture des descriptions, d'y rapporter
les espèces décrites par les auteurs, on doit avoir les exemplaires sous
les yeux. Quoi qu'il en soit, le catalogue du comte Dejean, où M.
Cbevrolat a indiqué cette coupe générique, ne signale que trois espèces.
Germar (i), et Boheman (2) en ont décrit chacun le même nombre et
H. Clark (3), quatre. Toutes appartiennent à la Nouvelle-Hollande et
les quatre dernières aux côtes occidentales. Montrouzier (4) a publié
deux types découverts aux îles Lifu.
Sous-genre. EDUSA.
Mâle. — Antennes paraissant un peu plus allongées; 1 article des
tarses très-développé, celui des 4 tarses antérieurs en palette obi ongue,
dilatée-arrondie à la base, rétrécie et échancrée au sommet, convexe;
celui des tarses postérieurs plus étroit, irrégulier, échancré à son
bord interne. — Cuisses postérieures plus fortement dentées en des-
sous ; tibias postérieurs longs, angulés aux deux tiers de leur longueur,
le dernier tiers infléchi en dedans, dilaté, pourvu à sa face externe
d'une fossette inégale, ciliée sur ses bords, prolongé en pointe sub-
aiguë au-delà de l'articulation du tarse.
Femelle. — Antennes paraissant moins longues; 1 article des tarses
moins développé, à bords subparallèles; celui des postérieurs un peu
irrégulier, subéchancré en dedans ; cuisses postérieures moins distinc-
tement dentées ; tibias de la même paire droits et seulement un peu
plus dilatés à l'extrémité qu'aux paires antérieures.
Dans ce type, la taille est assez grande, la forme, oblongue, subcy-
lindrique, les rugosités transversales toujours bien distinctes, visibles
sur presque toute la surface des élytres et une grande partie du pro-
notum; les séries longitudinales de points ont disparu, sauf sur la
partie postérieure des élytres, où les stries sont ponfondes et les
intervalles convexes. La pubescence est assez longue, éparse sur la
partie discoïdale, plus serrée sur les parties latérales et disposée en
séries.
C'est à cette forme qu'appartient l'espèce décrite par Germar avec
ses nombreuses variétés.
(4) Linn. enlomol. III, p. 239.
(2) Eugen. Resa Ins. p. 167.
(3) Trans. cntoai. Soc. of Lond. 3' Sér. t. II, p. 419.
(4) Ann. Soc. eutoni. Fr. 4' Sér. t. I, p. 302.
éDUSITBS. 309
Sous-genre. EDUSINA.
Mâle. — 1 article des i tarses antérieurs allongé, dilaté, à côtés
parallèles, celui des postérieurs aussi long, plus rétréci vers la base
et irrégulier, son bord interne échancré ; cuisses postérieures inermes;
tibias de la même paire longs, courbés à l'extrémité, la partie inflé-
chie en dedans pourvue d'une fossette oblongue et terminée en pointe
subaiguë au-dessus de laquelle le tarse est inséré.
Femelle. — Les 4 tarses antérieurs à 1 article en triangle allongé,
celui des postérieurs légèrement tronqué, inégalement dilaté de l'un
et de l'autre côté. — Cuisses postérieures plus grêles, inermes;
tibias de la môme paire droits, dilatés à l'extrémité avec une très-
petite fossette.
Dans ce second type, le corps est plus court, plus ovalaire; les
rugosités transversales ont disparu du pronotum et sont bien moins
marquées sur les élytres; celles-ci sont ponctuées-striées et les inter-
valles sont un peu rugueux en travers ; la pubescence est plus serrée,
plus courte et plus régulièrement disposée en séries longitudinales.
. A ce sous-genre appartient l'Edusa puberula décrite par le Prof.
Boheman (1. c).
Sous-GENRE. EDUSELLA.
Mâle. — Premier article des 4 tarses antérieurs dilaté, allongé, à
bords subparallèles, celui des postérieurs longuement triangulaire,
très-légèrement irrégulier, un peu asymétrique; cuisses postérieures
fortes, anguleuses en dessous, non distinctement dentées ; tibias
de la même paire droits de la base à l'extrémité, celle-ci dilatée,
avec une très-petite fossette ; au bord interne, vers les trois quarts
de la longueur, le tibia est subdilaté et pourvu d'une spinule aiguë.
Femelle. — Antennes un peu moins longues; premier article des
tarses subtriangulaire allongé ; celui des postérieurs plus long, à peu
près régulier ; cuisses postérieures subanguleuses en dessous ; tibias
de la même paire normaux, dépourvus d'épine au bord interne.
Le corps est plus régulièrement ovalaire que chez les Edusina, les
rugosités ont également disparu du pronotum; les élytres sont densé-
ment striées-ponctuées, et on aperçoit avec difficulté quelques lines
rugosités sur les intervalles eu arrière des épaules. La pubescence est
assez serrée, et paraît uniformément répandue sur toutes les parties
supérieures. Je n'ai pas découvert dans les descriptions des auteurs
de type qui puisse se rapporter à ce sous-genre et nous donnerons
ci-dessous une courte diagnose de l'une des espèces que nous avons
sous les yeux (1).
(1) Edusa (Edusella) SMiura/ts. — Oblongo-ovata, sut convexa, rufo-crocata.
340 PHYTOPHAGES.
ABIRUS (1).
Tête engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur des
yeux; épistome imparfaitement séparé du front, légèrement émar-
giné ; labre transversal, échancré ; dernier article des palpes maxil-
laires ovalaire, acuminé et tronque au bout. — Yeux presque arron-
dis, convexes, sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de
la longueur du corps, 1 article renflé, 2 oblong, de moitié moins long
que le suivant, 3-6 subégaux, 7-H dilatés et comprimés. — Pro-
thorax transversal, un peu moins large que les élytres, bord anté-
rieur avancé au milieu, sinué de chaque côté derrière les yeux avec
ses angles saillants et aigus ; bords latéraux légèrement arrondis dans
leur milieu, largement ou étroitement marginés, réguliers, parfois
légèrement anguleux; écusson petit, semi-circulaire. — Elytres oblon-
gues, subcylindriques, arrondies à l'extrémité, à surface régulière-
ment convexe, ponctuée ou ponctuée-striée, pourvue de fortes rugo-
sités transversales sur les parties latérales. — Pattes médiocres, cuisses
fusiformes, inermes, tibias insensiblement élargis à l'extrémité, i
article des tarses triangulaire, atténué à sa base, moins long que les
deux suivants réunis; crochets appendiculés et divariqués.
Cette coupe est créée aux dépens de plusieurs espèces du genre
Dermorhytis de M. Baly et entre autres du D. œneus, déjà décrit de-
puis longtemps par Wiedeman sous le nom de Cryptocephalus. Les
espèces sont assez nombreuses et répandues dans les îles de la Ma-
lasie et sur le continent indien, jusqu'au nord de la Chine.
Comme type générique, elle se distingue des Dermorhytis par la
convexité du bord antérieur de l'épisternum prothoracique, par ses
antennes dilatées vers l'extrémité, par les bords latéraux du pronotum
très-peu ou point anguleux. Sous le rapport de la forme générale,
elle se rapproche davantage des Edusa, mais elle s'en éloigne par l'ab-
sence de pubescence, par ses antennes, par la similitude des sexes.
TYMNES.
Tête arrondie, iniléchie et engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, pres-
que droit en avant; labre subéchancré; dernier article des palpes
maxillaires ovalaire, atténué au bout et subtronqué. — Yeux mé-
pube flava, subdepressa, dense vestita; pectore, abdomine, oculis, elylrorum
raargine laterali, et sutura nigricantibus. — Long. 5 oiill.
Mas. — Elytroium sutura basi angustè nigra, tibiis porticis mucrotiatis.
(i) Syn. Cryptocephalus, Wied. Germ. Magaz. IV, p. 182. — Dermorhytis
(p.), Baly, Phytopb. Malay. p. 263,
ÉBUSITBS. 311
diocres, oblongs, un peu sinués en dedans. — Antennes longues, me-
surant plus des trois quarts de la longueur du corps, grêles, filiformes,
1 article oblong, renflé, 2 un peu plus gros et de moitié plus court
que 3, les suivants allongés, subégaux, cylindriques. — Prothorax
transversal, un peu moins large que les élytres, bord antérieur légè-
rement sinué de chaque côté derrière les yeux, les latéraux faiblement
dilatés arrondis, fortement infléchis vers les angles antérieurs, à sur-
face assez convexe sur le disque; écusson en triangle curviligne. —
Elytres oblongues, à côtés subparallèles, densément ponctuées, avec
quelques vestiges de stries vers la suture. — Pro thorax oblong, un
peu convexe entre les hanches, subdilaté et tronqué à la base. —
Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes, tibias grêles, subcy-
lindriques, tarses à 1 article presque aussi long que les deux suivants
réunis, un peu dilaté aux pattes antérieures; crochets appendiculés.
Ce genre représente tout-à-fait dans le Nouveau-Monde les types des
Edusites qui se rencontrent dans l'Ancien; il ne se distingue guère
des Abirus que par l'absence à peu près entière de rugosités trans-
versales derrière les épaules ; il n'en présente pas davantage que les
Olorus. Les antennes qui jouent un rôle si important dans la tribu
des Eumolpides, sont identiquement conformées comme celles des
Edusa; la forme générale est la même, etc.
Notre collection renferme des types découverts dans l'Amérique mé-
ridionale, d'autres dans la partie sud des Etats-Unis; il est probable
que plusieurs espèces décrites sous le nom de Colispis [C. longicornis
Mels.?) appartiennent à la coupe actuelle (i).
OLORUS.
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux ; épistome séparé du front par des sillons convergents en
arrière, à peine émarginé en avant; labre grand, échancré ; dernier
article des palpes maxillaires oblong, acuminé, presque pointu. —
Yeux développés, convexes, sinués en dedans. — Antennes filiformeS;,
mesurant les deux tiers de la longueur du corps, 1 article court, ren-
flé, de moitié plus court que 3, 2 globuleux, quatre ou cinq fois plus
court que le suivant, les autres allongés, subégaux. — Prothorax trans-
versal, rétréci vers le sommet, à peu près aussi large que les élytres,
bord antérieur un peu avancé au milieu et sinué de chaque côté en
arrière des yeux, aVec les angles mousses, bords latéraux subdilatés,
régulièrement arrondis; écusson en triangle curvihgne. — Elytres
(!) Tymnes verticalis. — Oblongiis, Ditidus, brunneus, supra viridi-metal-
lico-niicans ; antennis pedibusque flavo-ferrugineis ; capite punctato, vestice iu
utroque latere iinea Ifcvi subolevata; prolhorace inœqualiter punctato; elytris
deuse, l'ortiter, subseriatim puuctalis. — Long. 6 milL Amer, mérid.
'i^WX: -^ -
312 PHYTOPHAGES.
oblongues, subcylindriques, à surface régulièrement convexe, confu-
sément ponctuée, avec des indices de séries de points le long de la
suture et vers l'extrémité: quelques rugosités transversales derrière
les épaules. — Prosternum oblong, rétréci entre les hanches, dilaté
en arrière et coupé droit. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, les
postérieures notablement plus développées et munies à leur bord in-
férieur d'un large appendice, cilié en avant, et aussi long que le dia-
mètre transversal de la cuisse ; tibias postérieurs dentés aux devix tiers
de leur longueur et échancrés sur le dernier tiers ; tarses à 1 article
dilaté, subquadrangulaire aux deux paires antérieures, triangulaire à
la postérieure ; crochets appendiculés.
Ce genre, très-bizane par la conformation des pattes postérieures,
est sans nul doute voisin des Edusa. L'individu unique que nous
avons sous les yeux est très-probablement un mâle. Nous n'aurions
pas attribué plus d'importance à cette conformation qu'elle n'en mé-
rite, si elle n'avait été accompagnée d'autres caractères qui nous ont
forcé d'y voir un type générique spécial. Il provient de Juthia. Il
diffère des Edusa par l'absence de pubescence, par la ponctuation des
élytres, par la sculpture du front, etc. (1)
ARGOLIS.
Tête assez forte, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du
bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front, échancré
en avant; labre développé, échancré de même; dernier article des
palpes m.axillaires allongé, atténué et obtus. — Yeux médiocres, si-
nués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du
corps, 1 article assez gros, 2 obconique, de moitié moins long que le
suivant, 3 plus long que 4, 5 et 6 subégaux, les derniers dilatés et
comprimés. — Prothorax transversal, à peu près aussi large que les
élytres, un peu rétréci en avant, très-bombé sur le disque, bord an-
térieur flexueux, bords latéraux à peine dilatés, arrondis ; angles an-
térieurs aigus et fortement iulléchis; écusson en triangle curviligne.
— Elytres oblougues-ovalaires, assez convexes, surface confusément
ponctuée, des rugosités transversales sur les côtés, vers la suture et
sur la partie décUve des vestiges de séries de points et de côtes lon-
gitudinales. — Prosternum oblong, plan. — Pattes robustes, cuisses
renflées-fusiformes, les antérieures dentées-anguleuses au bord infé-
rieur; tibias dilatés à l'extrémité, les antérieurs largement et forte-
ment échancrés à leur bord interne ; ceux des autres paires beaucoup
(1) Olorus femoralis. — Oblongus, subparallelus, nitidns ; obscure flavo-fer-
rugineus, cnpite protlioraceque brunncis hic iîlic viridi-micanlibus; elytris cas-
laneis, confuse punclatis, piope suturam et apicem ■versus subslriato-punctatis,
latorstitiisquc subelevatis. — Long. 7 mill.
ÉDIISITES. 313
moins ; 1 arlifcle des tarses aussi large que long, pas plus long que le
suivant; aux tarses postérieurs, 1 article triangulaire; crochets appen-
diculés.
Ce genre appartient au Brésil, où il semble représenter les Edusa
de l'Australie. Les caractères fondamentaux sont les mêmes dans les
deux types; chez tous deux les élytres présentent la même sculpture,
de fortes rugosités transversales sur les parties latérales, des vestiges
de séries ponctuées vers la suture, et des indices de côtes sur la par-
tie déclive. Ils sont cependant bien différents par la forme du pro-
notum, par la structure des pattes, par la présence ou l'absence de
pubescence. Dans aucun autre genre de la famille, nous n'avons ren-
contré des tibias conformés comme nous l'avons exposé ci-dessus.
g Le genre ne paraît pas bien riche; nous en connaissons deux es-
pèces, toutes deux du Brésil (1).
AMASIA.
Dejean, Catal. 3» éd. p. 433.
Tête petite, un peu oblongue, engagée dans le prothorax au-delà
du bord postérieur des yeux ; épistome séparé du front par des sillons
convergents en arrière, très-légèrement émarginé en avant; labre
grand, échancré ; dernier article des palpes maxillaires allongé, atté-
nué et tronqué. — Antennes à 1 article renflé, 2 globuleux (les autres
manquent). — Prothorax transversal, presque aussi large que les ély-
tres, rétréci en avant, bord antérieur légèrement sinué de chaque
côté, derrière les yeux, avec les angles aigus, bords latéraux dilatés-
arrondis , surface régulièrement convexe, un peu bombée sur le dis-
que en avant ; écusson en triangle curviligne. — Elytres oblongues-
ovalaires, ponctuées-striées, un peu rugueuses transversalement en
arrière de^ épaules. — Prosteruum oblong, plan, fortement dilaté en
arrière et tronqué carrément. — Pattes médiocres, cuisses renflées au
milieu, les postérieures très-fortement dentées, les antérieures faible-
ment; tibias dilatés vers l'extrémité, les antérieurs grêles à la base et
un peu arqués; 1 article des tarses dilaté, subquadrangulaire aux
4 tarses antérieurs, triangulaire aux postérieurs et presque aussi long
que les deux suivants réunis; crochets fortement divariqués et appen-
diculés.
Ce genre, dont nous ne connaissons qu'une espèce originaire de
Java, se distingue des précédents par sa forme ovalaire, atténuée en
(1) Argolis tïbialis. — Obloago-ovalis, nitidus, obscure aoneus ; subtus cum
antenuis pedibusque rufo-ferrugincus, aeneo-micans ; capite et prothorace
punctatc-rugulosis; elytris irregularilcr punctatis, latcraliter Iransversim ru-
gulosis, et apicem versus prope suturam costatis, — Long. 7 mil!.
314 PHYTOPHAGES.
avant et en arrière, par l'absence de pubescence, par ses cuisses pos-
térieures très-fortement dentées (1).
Groupe XVII. Myoobroïtes.
Tête arrondie, souvent profondément engagée dans le prothorax. —
Antennes médiocres, filiformes ou subfiliformes. — Prothorax subcy-
lindrique, ses bords latéraux distincts. — Élytres brièvement ovalai-
res ou allongées, toujours recouvertes, comme le reste du corps, de
poils ou de squammules. — Prosternum allongé, souvent pourvu de
rainures pour loger les antennes ; épisternum à bord antérieur con-
vexe. — Tibias à bord externe entier, ceux des deux dernières paires
rarement échancrés; crochets bifides ou appendiculés.
On se rappelle que la seconde division des Eumolpides est carac-
térisée par la forme de l'épisternum prothoracique, dont le bord an-
térieur est plus ou moins convexe. Parmi les groupes dont elle se
compose, celui-ci renferme toutes les espèces pubescentes ou squam-
rauleuses qui ont les bords latéraux du pronotum distincts et dont les
élytres sont dépourvues de rugosités transversales.
Les nombreux genres de cette coupe pourraient eux-mêmes se par-
tager en plusieurs groupes secondaires. Ainsi, les genres Acrothinium,
LoPHEA, EuRASPis, Heterotrichus forment une section caractérisée
par des crochets appendiculés, par une pubescence rare et formée de
poils plus ou moins dressés. Une deuxième section serait représentée
par les Myochrous, Neocles, Dictyneis, Damasus, Glyptoscelis, qm
ont une forme très-allongée, subcylindrique, une pubescence serrée
et couchée. Le genre Pachnephorus peut être regardé comme le type
d'une troisième division renfermant les autres genres. Ces subdivi-
sions secondaires indiquées, le groupe paraît assez naturel et ses ca-
ractères, indiqués ci-dessus, sont d'une appréciation très-facile.
Quant à la distribution géographique de ces nombreux genres, elle
ne présente rien qui paraisse digne d'être signalé. Les cinq parties du
monde ont chacune leurs représentants. Le tableau analytique sui-
vant résume leurs caractères distinctifs :
A. Tibias des deux paires postérieures écliancrés. Pachnephorus.
A'. — — — non écliancrés.
B. Croclicts appendiculés et presque toujours divariqués.
C. Coloration plus ou moins vive, à reflets métalliques.
D. Ecusson transversal. Euraspis.
D'. — oblong.
(1) Amasia spimpe*, Dejean. — Oblongo-ovalis, nitida, viridi-cuprea ; an-
tennis basi pedibusque rufo-ferrugincis; capite prothoracequc subliliter et parce
punctatis; elytris punctalo-striatis, postice ad suturam subcostatis, lateraliter
rugulosis. — Long. 6 mill.
MTOCHROÏTES. 315
E. Derniers articles des antennes plus larges que longs. Heterotrichus.
E'. — — — plus longs que larges. Acrothinium.
C. Coloration noire ou terne^ non métallique.
F. Parties supérieures ornées de poils dressés. Lophea.
Y'. — — — de poils ou de squammules
couchés.
G. Elytres soudées. Dictyneis.
G'. — libres.
H. Prosternum pourvu de deux rainures convergentes en
arrière. Neocles.
H'. — dépourvu de rainures. Myochrous.
B'. Crochets des tarses bifides.
I. Prosternum allongé, convexe entre les hanches, abaissé
en arrière.
K. Yeux subtriangulaires, entiers. Damasus.
K*. — subarrondis, profondément é.chancrés. Glyptoscelis.
r. Prosternum court, subquadrangulairc, plan.
L. — muni de rainures.
M. Squammules larges, concaves. Aulacolepis.
W. — piliformes. Mecistes.
U. Prosternum sans rainures.
N. Squammules courbées, crochues. Apolepis.
N'. — à peu près droites.
0. Corps métallique, bronzé. Colaspidea.
0'. — brunâtre, terne. Lepina.
ACROTHINIUM.
Marshall, Journ. of the Linn. Soc. Zool. VIII, p. 47 (\).
Tète arrondie, assez; forte, engagée dans le prothorax au-delà du
bord postérieur des yeux, épistome imparfaitement séparé du front,
à peine émarginé; labre très-court; dernier article des palpes maxil-
laires oblong, largement tronqué à l'extrémité. — Yeux subhémisphé-
riques, presque entiers. — Antennes atteignant le milieu de la
longueur du corps, i article court et très-renflé, 2 obconique, de
moitié moins long que 3, 3-6 oblongs, 7-M dilatés, comprimés. —
Prothorax sul)quadrangulaire, un peu transversal, médiocrement con-
vexe, bord antérieur fortement sinué de chaque côté en arrière des
yeux, bords latéraux presque droits; écusson semi-elliptique. — Ely-
tres oblongues-ovalaires, assez convexes, avec une dépression oblique
un peu en arrière et en dedans des épaules, à surface poncluée-striée,
(1) Chrysochus, Motschulsky, Etud, entomol. IX, p. 23. — Acrothinium,
Baly, Journ. of Entom. II, p. 441.
316 PHYTOPHAGtS.
pourvue, comme le pronotum, d'une pubescence fine, rare, hérissée.
— Prosternum oblong, assez large, plan. — Pattes médiocres, cuisses
renllées au milieu, dentées en dessous ; tibias brusquement et forte-
ment dilatés à l'extrémité, tarses à articles subégaux en largeur, ter-
minés par des crochets appendiculés.
Quoique le genre actuel se distingue facilement par la pubescence
qui le recouvre des Corynodes et des Chrysochus, il n'en est pas
moins très-voisin par la forme générale du corps et par l'organisa-
tion. 11 ne renferme qu'une seule espèce du Japon et de la Chine
boréale ; ce bel insecte, long de 7 à 8 millimètres, est d'un vert mé-
tallique brillant avec des reflets dorés et pourprés sur les élytres; cet
éclat n'est pas diminué par la fine et rare pubescence des parties
supérieures.
LOPHEA.
^ALY, Journ. of Entom. II, p. 441.
Tète profondément engagée dans le protliorax, perpendiculaire;
yeux entiers. — Antennes subfiliformes, les cinq derniers articles lé-
gèrement épaissis et comprimés; 1 article renflé, 2 court, 3-6 grêles,
égaux, plus longs que le 1 . — Prothorax transversalement convexe,
bombé sur le disque, bords latéraux distincts, entiers. — Elytres plus
larges que le prothorax, subcylindriques, densément ponctuées. —
Pattes robustes, cuisses simples; bord externe des tibias non échancré;
i article des tarses plus étroit que le 2, celui-ci triangulaire, le 3 large
;\ sa base, transversal, étroitement articulé avec 2, les deux réunis
cordiformes; crochets appendiculés.
M. Baly, qui a tracé la diagnose ci dessus, ajoute que le corps est
suballongé, parallèle, subcylindrique, non métallique, recouvert de
poils épais, hérissés; que le prosternum est continu avec répisternum
antérieur, que celui-ci est cunéiforme.
L'auteur anglais compare ce nouveau genre aux Acrotiiin'ium et ne
trouve d'autre différence à signaler que la forme un peu différente
des tarses. C'est ce qui nous a engagé à rapprocher les deux types,
quoique nous n'ayons pu nous procurer le genre Lophea. L'unique
espèce connue est originaire du Birman, c'est un insecte de cinq
'ligues de longueur, noir ou noir bleuâtre, recouvert de poils grisâtres,
hérissés et fortement ponctué.
HETEROTRICHUS.
Tète arrondie, engagée dans le prothorax presque jusqu'au bord
antérieur des yeux; épistome confondu avec le front, presque entier
en avant; labre subéchancré, dernier article des palpes maxillaires
MYOCHROÏTES. 317
allongé, atténué, tronqué. — Yeux peu convexes, en grande partie
cachés, indistinctement sinués en dedans. — Antennes mesurant à
peine la moitié de la longueur du corps, 1 article globuleux, 2 ova-
laire, aussi long, 3-6 obconiques, subégaux, 7-11 fortement dilatés,
comprimés, plus larges que longs, le dernier obtus. — Prothorax
transversal, beaucoup moins large que les éiytres, assez convexe,
bord antérieur droit, bords latéraux faiblement arrondis; écusson
semi-elliptique. — Eiytres brièvement ovalaires, très-convexes, avec
une dépression transversale obsolète derrière les épaules; surface pro-
fondément et confusément ponctuée, ornée, ainsi que le reste du
corps, d'une pubescence hérissée assez serrée. — Prosternum sub-
quadrangulaire, presque aussi large que long, offrant à sa surface
deux sillons obliques destinés à recevoir les antennes; épisternum
développé, soulevé à son angle interne pour laisser passer l'antenne.
— Pattes robustes, cuisses fusif ormes, dentées en dessous; tibias
épais, dilatés à l'extrémité, cannelés longitudinalement, offrant une
courbure sigmoïde ; tarses larges, terminés par des crochets appendi-
culés, simplement divergents.
Ainsi que l'indique la diagnose, cette nouvelle coupe générique
présente plusieurs caractères saillants : la forme du corps est plus
courte et plus contractée que celle de I'Acbothinium, la pubescence
est plus abondante et constituée par deux espèces de poils, les uns
raides, noirs, hérissés ; les autres plus mous, couchés ou arqués et
d'une nuance jaunâtre; les yeux sont en partie recouverts parle'
bord antérieur du pronotum; des rainures sont creusées dans la sur-
face du prosternum et destinées à recevoir une partie des antennes
lorsqu'elles se cachent à la partie inférieure du corps. Du reste, la
forte dilatation des derniers articles des antennes permet de recon-
naître le type actuel et de le distinguer des genres voisins. Une seule
espèce nous est connue, elle est originaire de Juthia (1).
EURASPIS.
Tète petite, arrondie, engagée dans le prothorax au-deLà du bord
postérieur des yeux, épistome confondu avec le front, émarginé en
avant; labre très-court; dernier article des palpes maxillaires allongé,
atténué, tronqué. — Yeux subhémisphériques, sinués en dedans. —
Antennes subliliformes, mesurant la moitié de la longueur du corps,
1 article renflé, 2 oblong, de moitié plus court que 3, celui-ci un
peu plus long que 4, 5 et 6 subégaux, les suivants assez fortement
(1) Heterotrichus Balyi. — Breviter ovatus, subiiitidus, pube e pilis nigris
ereclis et pilis mollibus pallidis formata, sat donse vestil^is; subtus nigro-piccus,
supra cupreo-viridi-micaus; elylrorum marginibus suturuli et laterali, plaga-
quc magna purpureis. — Long. 6 inill.
318 PHYTOPHAGES.
dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal, moins large que
les élytres, rétréci de la base au sommet, peu convexe, bord antérieur
sinué de chaque côté derrière les yeux, angles antérieurs aigus et
saillants, bords latéraux très-peu dilatés et indistinctement anguleux
dans leur milieu; écusson plus large que long, très-obtus en arrière,
à contours arrondis. — Elytres oblongues-ovalaires, épaules assez
saillantes, à surface ponctuée en séries un peu irrégulières; chaque
point donnant naissance à un poil très-fin. — Prosternum étroit, plan.
— Pattes médiocres, cuisses renflées au milieu, inermes, tibias gra-
duellement dilatés vers l'extrémité; tarses assez larges, à 1 article à
peine plus long que le suivant, terminés par des crochets appendi-
culés.
Aucun caractère bien saillant ne distingue ce type, et cependant
il doit être séparé des précédents dont il s'éloigne parcertaines par-
ticularités. Ainsi, le corps est moins convexe, pourvu d'une pubes-
cence extrêmement rare et en réalité difficile à percevoir, un poil
très-fin et de peu de longueur, s'élève de chacun des points qui or-
nent les élytres et le pronotum; c'est comme dans le genre Acrothi-
NiUM, oîi la pubescence, par sa ténuité et sa rareté, a passé inaperçue
pour plusieurs observateurs. La forme de l'écusson est différente de
celle des genres précédents, et permet une séparation facile (1). L'u-
nique espèce, décrite ci-après, appartient à la Faune des Indes-Orien-
tales.
MYOCHROUS.
Chevrolat, Deiean, Catal. 3^ éd. p. 438 (2).
Tête courte, subarrondie, engagée dans le prothorax au moins jus-
qu'au bord postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front ;
labre transversal, subéchaucré ; dernier article des palpes maxillaires
court, ovalaire, tronqué au bout. — Yeux petits, subhémisphériques,
entiers ou légèrement sinués au bord interne. — Antennes subfili-
formes, mesurant à peine la moitié de la longueur du corps, i article
renflé, 2 court, obiong, 3-6 plus grêles, subégaux, les derniers très-
légèrement dilatés et subcomprimés. — Prothorax transversal , un
peu moins large que les élytres, peu convexe en dessus, bord anté-
rieur fortement prolongé et arrondi dans son nailieu, angles anté-
rieurs obtus ou eflacés, bords latéraux dilatés-arrondis, plus ou moins
fortement dentés ou anguleux; écusson très-petit, subcordiforme. —
(1) £MrflspjsDî7/r//Ms.— Oblongoo-vatus,subniUdus,pube brevj, rara^sparsim
vestitns, siibtus piceo-niger, antenuis basi lenugineis; supra piirpuretis, vittis
viridi-aurcis ornatus; elytris subseriatim fortiter punctalis. — Long. 8 mill.
(2) ErichsoD, Arch. f. Naturg.-Ins. Periiana, XIII, pi. I, p. 67. — Blanchard,
Faun. de Chil. Zoolog. t. V, p. 543. — Baly, Journ. of Entom. II, p. 433.
MYOCHROÏTES. 319
Elytres oblongues, allongées, subcylindriques et un peu déprimées
en dessus, à surface confusément ponctuée ou ponctuée-striée, ornée,
conune le reste du corps, de squammules serrées, petites, couchées. —
Prosternum étroit, légèrement relevé entre les hanches, épisternum
à bord antérieur fortement convexe, relevé, son angle externe con-
fondu avec l'angle effacé du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses
fusiformes, les antérieures un peu plus fortes que les autres, souvent
dentées en dessous; tibias dilatés à l'extrémité, les antérieurs un peu
courbés et munis à leur bord interne d'une petite dent aiguë ; tarses
assez larges, terminés par des crochets divariqués et appendiculés.
Le genre Myochrous se compose d'Eumolpides à forme allongée,
légèrement déprimée en dessus ; ils sont entièrement recouverts de
squammules minimes, étroitement apphquées sur les téguments et
parfois si serrées, qu'elles cachent la couleur du fond. Ces caractères,
joints à ceux que fournit le pronotum, permettent de distinguer avec
faciUté ces insectes.
Le genre se compose actuellement de 14 à 15 espèces répandues
dans l'Amérique méridionale, au Mexique et jusqu'en Californie.
On doit observer que la dent du bord interne des tibias antérieurs
peut manquer dans certaines espèces; c'est le cas pour le M. immundus
de la Faune du Chili; aussi, Erichson qui l'a fait connaître, ne men-
tionne pas ce caractère dans la diagnose qu'il a tracée de ce genre.
Quoique d'ordinaire les téguments soient d'une coloration sombre et
terne, quelques types présentent cependant de légers reflets métalli-
ques.
DICTYNEIS.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 434 (1).
Tête assez grosse, arrondie, engagée dans le prothorax a.u moins
jusqu'au bord postérieur des yeux; épistome confondu avec le front,
à peine émarginé en avant; labre assez grand, subéchancré; dernier
article des palpes maxillaires ovalaire, oblong, obtus et tronqué. —
Yeux médiocres, assez convexes, grossement granulés, subentiers. —
Antennes allongées, grêles, filiformes, parfois légèrement dilatées au
sommet, 1 article épaissi, 2 court, 3 allongé, parfois aussi long ou
plus long que les deux précédents réunis. — Prothorax subcyUudri-
que, à peu près aussi long que large, bord antérieur avancé dans son
milieu, ses angles effacés, bords latéraux marqués seulement à la
base, indiqués au milieu par quelques dents saillantes, effacés en
avant; écusson petit, triangulaire. — Elytres très-peu plus larges
que le pronotum, soudées Tune à l'autre le long de la suture, oblon-
gues, sub cylindriques, atténuées en arrière; à surface subdéprimée
(1) Myochrous, Blanchard, Faun. d. Chil. Zooi. V, p. 544.
320 PHYTOPHAGES.
en dessus, irrégulièrement ponctuée, ornée de tubercules irréguliers,
allongés et simulant des côtes incomplètes, recouverte, comme le
reste du corps, de poils squammiformes, couchés, irrégulièrement
disposés. — Prosternum subcarré, aussi élevé que le mésosternum,
épisternum fortement convexe et relevé à son bord antérieur. —
Pattes médiocres, cuisses épaissies au milieu, souvent dentées en
dessous, tibias grêles, tarses peu dilatés, terminés par des crochets
appendiculés.
Quoique très-voisin, par l'ensemble de ses caractères, des Myo-
CHUous, le type actuel s'en distingue facilement par la soudure des
élytres, par la longueur du 3'^ article des antennes, par les bords la-
téraux du pronotum effacés en avant. Plusieurs des espèces décrites
par le Prof. Blanchard, dans la Faune du Chih, appartiennent à cette
coupe générique, et la collection du D' Baly en contient plusieurs
autres encore inédites.
NEOCLES.
Tête assez forte, engagée dans le prothorax au-delà du bord pos-
térieur des yeux; épistome confondu avec le front, fortement échan-
cré, labre grand, émarginé; dernier article des palpes maxillaires
ovalaire, atténué et tronqué au bout. ^ Yeux oblongs, convexes,
assez grossement granulés, sinués en dedans. — Antennes grêles, fili-
formes, 1 article globuleux, renflé, 2 oblong, 3 aussi long que les
deux précédents réunis, 4-(j subégaux, de moitié moins allongés, les
suivants légèrement dilatés, le dernier ovalaire, obtus à l'extrémité.
— Pronotum moins large que les élytres, sa longueur au milieu dé-
passant sa largeur à la base, surface peu convexe parcourue sur la
ligne médiane par un large sillon plus prononcé en avant, par la pré-
sence au bord antérieur de deux gros tubercules mousses; bord an-
térieur très-avancé au-dessus du vertex, fortement sinué de chaque
côté derrière les yeux ; bords latéraux distincts de la base à peu près
jusqu'au sommet, faiblement dentés au milieu; écusson subquadran-
gulaire, transversal. — Elytres ovalaires-oblongues, un peu dilatées
au-delà du milieu, largement arrondies à l'extrémité; à surface ponc-
tuée-rugueuse, ornée de côtes longitudinales et de squamraules ap-
primées, oblongues, assez serrées. — Pronotum oblong, creusé do
doux profondes rainures obliques. — Pattes médiocres, cuisses fusi-
formes, faiblement dentées en dessous; tibias insensiblement dilatés
vers l'extrémité, les antérieurs subarqués, un peu sinueux au bord
interne; tarses assez larges, terminés par des crochets appendiculés.
Le prosternum de ce genre est construit sur un modèle différent
de celui des genres précédents; il est étroit et subcouvexe dans les
Myocurous, carré et plan chez les Dictyneis. Dans le genre actuel, il
est oblong et divisé en deux parties par deux profondes rainures cou-
MYOCHROÏTES. . 321
vergentes en arrière^ et limitant ainsi un espace triangulaire à base
dirigée en avant, à sommet postérieur. Ces rainures sont destinées à
recevoir les antennes au repos, et continuent celles que foi'me de
cha,que côté le bord antérieur et interne des épisternums prothoraci-
ques. La partie postérieure du prosternum est située sur un plan dif-
férent, un peu élargie et tronquée vers sa base.
Le type actuel diffère encore des deux genres avec lesquels nous
l'avons comparé par la forme des antennes, dont le 3^ article est très-
long, par les bords latéraux du pronotum, par la forme transversale
de récusson.
La seule espèce connue a été trouvée aux environs de Sydney. Elle
représente ainsi, en Australie, les Myochrous de l'Amérique (1).
DAMASUS.
Tête grosse, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux, front convexe ; épistome indistinct, labre échancré ; dernier
article dos palpes maxillaires ovalaire, oblong, acuminé et tronqué
au bout. — Yeux petits, subtriangulaires, un peu sinués en dedans.
— Antennes subfiliformes, mesurant à peine la moitié de la longueur
du corps, i article renflé, 2-G oblongs, égaux entre eux , les derniers
légèrement dilatés, à peu près de même longueur. — Prothorax de
la largeur des élyîres, à peu près aussi long que large, bord antérieur
droit, à peine sinué de chaque côté en arrière des yeux, bords laté-
raux entiers, très-légèrement dilatés, arrondis, à surface régulière-
ment convexe; écusson deux fois aussi large que long, arrondi sur
les côtés. — Elytres subcyhndriques, un peu dilatées au milieu, atté-
nuées et arrondies vers l'extrémité, à surface très-régulièrement con-
vexe, finement, éparsément ponctuée, ornée, comme le reste du corps,
d'une pubescence serrée, longue, couchée, d'un blanc jaunâtre et
voilant la couleur du fond. — Prosternum étroit, convexe entre les
hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes médiocres, cuisses
fusiformes, inermes; tibias épais, dilatés à l'extrémilé, à bord externe
flexueux; tarses très-larges, terminés par des crochets bifides.
Parmi les Eumolpides, c'est la forme la plus régulièrement cylin-
droïde; le corps forme un ovale régulier et très-allongé, en même
temps la surface est convexe et ne présente aucune dépression; la
base du pronotum est parallèle et intimement unie à celle des élytres.
Comme coupe générique, elle se distingue facilement des précédentes
(1) Neocles sulcicoîlis. — Elongatus^ rufo-castaneus, anlennis pedibusque
subfcrrugineis; pube griseo-flavi fasciatlni et seriatim vestitus; liontc anguste
sulcata, protiiorace late et sat profunde longitudiaaliter sulcalo; clytri» ccslis
quatuor subacutis ornatis. — Long. 6 1/2 mill.
Coléoptères. Tome X. 21
322 PHYTOPHAGES.
par les crochets des tarses bifides. Une seule espèce, découverte en
Syrie, constitue ce genre (1).
6LYPT0SCELIS.
Chevrolat, DejkaNj Catal. 3° éd. p. 438 (2).
Tête arrondie^ engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome confondu avec le front, coupé carrément eu avant,
labre échancré ; dernier article des palpes ovalaire, acuminé et tron-
qué. — Yeux subarrondis, peu convexes, largement échancrcs en de-
dans. — Antennes subfiliformes, atteignant le milieu de la longueur
du corps, 1 article renflé, 2 court, la moitié moins loilg que le sui-
vant, 3-6 ohlongs, obconiques, 7-11 subdilatés. — Prothorax un peu
transversal, rétréci de la base au sommet, bord antérieur sinué de
chaque côté derrière les yeux, bords latéraux presque droits, angles
postérieurs aigus ; écusson subquadrangulaire, à angles arrondis. —
Elytres allongées, à bords parallèles, atténuées en arrière, souvent
mucronées à l'angle suturai, à surface confusément ponctuée, ornée,
comme le reste du corps, d'une pubescence squammiforme, de nuances
variées, éparse ou subfasciculée. — Prosternum allongé , un peu re-
levé entre les hanches, abaissé en avant et en arrière. — Pattes mé-
diocres, cuisses inermos; tibias grêles, cannelés longitudinalement,
tarses élargis, crochets bifides.
Le corps des Gltftosceus est oblong, atténué aux deux bouts, sou-
vent à reflets métalliques; ils se distinguent des Myochrûus parles
crochets des tarses bifides, par l'absence de dents aux bords latéraux
du pronotum. La forme et l'échancrure dos yeux, celle de l'écusson,
le faciès tout différent, les éloignent des Damasus.
Les Glyptoscelis connus, au nombre de cinq, ont été trouvés dans
l'Amérique du Nord et en Colombie. La première espèce signalée par
Dejean, G. œneus, est, comme nous l'avons vu, un Abirus.
MECISTES.
Tête petite, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord
postérieur des yeux ; épistome confondu avec le front, labre sub-
échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué et
tronqué. — Yeux grands, convexes, entiers. — Antennes moins lon-
gues que la moitié du corps, 1 article subglobuleux, 2 oblong, plus
(1) Damasus albicans. — Eiongato-ovatus, subnitidus, nigro-piceus, pube
dcpressa, deasa, altjicsnle vestita, antcnais basi ferrugincis. — Long. 7 mil!.
(2) LeCûnte,Proceed. of the Acad. Nat. Se. Phi!. 18S9, p.81.— Baly, Jouru.
of ËDtom. II, p. 436.
MYOCHROÏTES. 323
gros et pr^isque aussi long que le suivant, 3-6 obconiques, subégaux,
7-11 subcomprimés, dilatés, presque aussi larges que longs, le der-
nier ovalaire. — Prothorax transversal, un peu moins large que les
élytres, rétréci de la base au sommet, convexe sur le disque, bord
antérieur avancé au milieu, sinué de chaque côté, bords latéraux
très-faiblement arrondis ; écus£on un peu plus large que long, pen-
tagonal. — Elytres oblongues-ovalaires, ponctuées-striées, peu con-
vexes, ornées, ainsi que le reste du corps, d'une pubescence formée
de poils squammiformes, épars ou subsériés. — Prosternum sabqua-
drangulaire, presque aussi large que long, pourvu de chaque côté
d'un profond sillon longitudinal destiné à recevoir les antennes. —
Pattes médiocres, cuisses grêles, non renflées, inermes, tibias grêles,
tarses simples, terminés par des crochets bifides.
Les Mecistes sont de petits insectes de 4 à 5 millimètres de lon-
gueur, à forme assez large et subdéprimée ; leur coloration est noire
ou d'un vert foncé, quelquefois d'un bleu verdâtre; ils sont ornés
d'une pubescence courte, rare, blanchâtre, éparse ou disposée en
séries régulières sur les élytres. Les espèces, au nombre de cinq à
six, ont été rapportées de la Cafrerie, du Lac N'gami, de Port-Natal.
Elles constituent une coupe générique bien distincte par le faciès, et
un ensemble de caractères spéciaux ; les principaux résident dans
leur prosternum subcarré et creusé de deux sillons un peu conver-
gents et visibles surtout en avant; dans leurs antennes subclavi-
formes, leurs cuisses faibles, Hnéaires (1).
PACHNEPHORUS.
Chevrolat, Deiean, Catal. 3" éd. p. 438 (2).
Tête profondément engagée dans le prothorax, à front convexe, à
bouche infléchie en dessous ; épistome confondu avec le front, émar-
giné en avant; labre très-petit, échancré; palpes maxillaires filiformes,
à dernier article grêle, subacuminé, aussi long que les deux précé-
dents réunis. — Yeux peu convexes, sinués en dedans. — Antennes
subfiliformes, dépassant un peu la base du pronotum, 1 article renflé,
court, 2 plus grêle, aussi long, 3-6 plus courts, oblongs, les S derniers
subépaissis, presque aussi larges que longs, formant une massue
oblongue.— Prothorax subcylindrique, presque aussi long que large,
(1) Mecistes tarsalis. — Oblougus, ovatus, siibnitiJus, subtus niger supra
obscure viridis, antennis basi tarsisqac obscure ferrugineis; pube albicante, op-
pressa, parce 7estilus;elytris subsenatim punclatis,interstitiisnonnuilislœvibus,
costaque laterali ab humeris ad apicem eïevata. — Long. 4 mill.
(2) Syn. Redlenbacher, Faun. Austr. 2° éd. p. 894. — Baly, Journ. of Entom.
Il, p. 436. — Baly^ Pbytopb. Malay. p. 94. — Fairm. Gênera Col. Europ.
t. IV, p. 223.
324 PHYTOPHAGES.
légèrement atténué vers la base, un peu moins large que les élytres,
à bords latéraux distincts, infléchis en avant, bord antérieur très-
avoncé dnns £on milieu; écusson allongé, très-obtus en arrière. —
Elytres oblonguts, ovalaires, cylindroïdcs, à surface poactuée-striée.
— Prosteraum oblorig, pian, de niveau avec le mésosternum, et creusé
de cliaque côté d'une profonde rainure oblique; épisternuni dilaté
en oreillette en arrière des yeux^ son angle externe confondu avec
l'angle du pronotum. — Mésosternum court, transversal. — Abdomen
à 1 segment aussi long que les suivants réunis. — Pattes courtes, les
postérieures assez écartées l'une de l'autre ; cuisses un peu renflées
dans leur milieu; tibias dos deux paires postérieures légèrement
échancrés à leur bord externe avant l'extrémité; tarses larges, ro-
bustes, terminés par des crochets appendiculés.
Ce genre, parfaitement caractérisé entre tous les Eumolpides par
la profondeur des rainures prothoraciques destinées à loger les an-
tennes au repos, contient actuellement :20 à 25 espèces, répandues à
peu près sur toute la surface du globe. Le plus grand nonihre d'entre
elles appartient a la Faune méditerranéenne. Dans ces derniers temps,
le D'' Baly a fait connaître trois types nouveaux de l'Archipel malais.
Le genre a aussi des représentants au Mozambique (Gerstaecker), au
Sénégal (Dejean) et très-probablement dans l'Amérique du Nord
(Dejean, Uhler).
Ces petits insectes, ornés de squammules spéciales, se rencontrent
dans les endroits sablonneux, souvent au bord des rivières ou sur les
plantes basses. Ces squammules sont tantôt presque coutiguës les
unes aux autres et cachent la couleur du fond; tantôt, elles sont plus
rares et disposées par bandes ou par taches ; parfois elles sont entre-
mêlées de poils hérissés. Observées sous une forte loupe ou bien sous
le microscope, ces écailles sont obtuses à leur extrémité et bifides :
caractère bien remaTquable et qui n'a pas été rencontré ailleurs dans
la famille actuelle.
COLASPIDEA.
Laporte, Rev. eniom. de Silberm. I, p. 21 (1).
Tête assez forte, un peu convexe, engagée dans le prothorax au-
delà du bord postérieur des yeux; épistome indistinct, labre échan-
cré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué, un peu
tronqué. — Yeux subarrondis, subconvexes, entiers. — Antennes me-
surant la moitié de la longueur -du corps, i article épaissi, 2 oblong,
plus gros et un peu moins long que le suivant, 3-6 grêles, subégaux,
(1) Syn. CoLASPiDEA, Fairm. Gêner. Col. Europ. IV, p. 22i, pi. G5, fig. 3H.
— DiA, Dejean, Catal. 3° éd. p. 435. — Redtenbacher, Faun. Auslr. 2° éd.
p. 894. — Boheman^ Eug. Rcs. Ins. p. 164.
MYOCHROÏTES. 325
7-H distinctement dilatés. — Prothorax transversal, assez convexe,
rétréci à la base et au sommet, bord antérieur droit, ses angles for-
tement abaissés, bords latéraux entiers, dilatés et arrondis dans leur
milieu; écusson en triangle rectiligne. — Elytres brièvement ova-
laires, dilatées dans leur milieu, soudées l'une à l'autre le long de la
suture, ne recouvrant pas d'ailes, à surface munie d'une villosité peu
abondante, molle, blanchâtre, ponctuée ou rugosule. — Prosternum
subquadrangulaire, plan, un peu plus long que large, ne présentant
que des vestiges incertains de rainures longitudinales. — Pattes mé-
diocres, la paire postérieure à peine plus éloignée de la deuxième que
celle-ci de la première; cuisses fusiformes, tibias à bord externe en-
tier, tarses assez larges, terminés par des crochets bifides, la division
interne un peu plus courte que l'externe.
Le nom de Colaspidea a la priorité sur celui de Du du comte
Dejean et devait être conservé, quoiqu'il y ait parmi les Cassidides
un genre Calaspidea que Boheman a inscrit dans sa Monographie.
Le nom de Dia semblait bien convenir à ces charmants petits insectes
auxquels Dejean l'avait appliqué. Quoi qu'il en soit, ce nom pourra
probablement être conservé comme terme générique pour la Dia
palagonica décrite par Boheman et qui me paraît, d'après la des-
cription de l'auteur, génériquement distincte de nos espèces euro-
péennes. A part l'espèce de l'auteur suédois, toutes les Colaspidea,
au nombre d'une douzaine, appartiennent à la Faune méditerra-
néenne. Ce sont de petits insectes d'un bronzé brillant, et couverts
d'une fine viilosité blanchâtre ; ils se rencontrent comme les Pachne-
PHORus, dans les endroits sablonneux, et se nourrissent de plantes
rampan^tes, puisque la faculté de voler leur fait défaut.
APOLEPIS.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 161 (1).
Tête petite, profondément engagée dans le prothorax; épistome
séparé du front par un sillon subcirculaire, tronqué en avant; labre
échancré; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, atténué vers
l'extrémité et tronqué. — Yeux petits, subhémisphériques, paraissant
entiers. — Antennes mesurant la moitié de la longueur du corps;
article 1 renllé, 2 un peu plus gros et aussi long que le suivant, 3-6
grêles, subégaux, 7-11 fortement dilatés, aussi larges que longs, for-
mant une massue allongée. — Prothorax subcylindrique, presque
aussi large que long, bord, antérieur un peu avancé au milieu, bords
latéraux légèrement arrondis, paraissant crénelés par suite de la grosse
ponctuation qui recouvre la surface; écusson en triangle curviligne.
(l)tBaly, Phytoph. Malay. p. 91, pi. IV, fig. 7.
326 PHYTOPHAGES.
— Elytres brièvement ovalaires, subcylindriques, ponctuées-striées et
recouvertes, ainsi que le reste du corps, de poils squammiformes
sériés, dressés et fortement recourbés à leur extrémité. — Prosternum
un peu plus large que long, inégal, ses épisternums étroits, arrondis
et saillants à leur bord antérieur. — Pattes médiocres, cuisses faible-
ment dentées à leur bord inférieur ; tibias grêles, les intermédiaires
légèrement échanorés au bord externe vers l'extrémité; tarses un
peu élargis, crochets bifides.
Ce genre, formé par un petit insecte de Bornéo, de 3 millim., est
caractérisé par la forme de ses épisternums dont le bord antérieur
est dilaté, arrondi et saillant; son épistome élargi eu avant, et subcu-
néiforme est séparé du front par un prolond sillon ; ses squammules
sont recourbées à l'extrémité. Un seul de ces caractères suffirait pour
le faire reconnaître parmi les autres genres de ce groupe.
LEPINA.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 161 (1).
Tête petite, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
antérieur des yeux; épistome séparé du front par un {>rofond sillon,
triangulaire, à base antérieure, droite; labre subéchancré ; dernier
article des palpes maxillaires oblong, atténué et tronqué. — Yeux
presque entièrement cachés, petits, entiers. — Antennes à peine aussi
longues que la moitié du corps, 4 article oblong, renflé, 2 aussi long
et un peu plus épais que le suivant, 3-6 grêles, obconiques, 7-11 di-
latés, aussi larges que longs, le dernier ovalaire. — Prothorax trans-
versal, un peu moins large que les élytres, rétréci de la base au
sommet, bord antérieur un peu avancé au milieu, bords latéraux
presque droits, recouverts de squammules arquées; écusson subarrondi.
— Elytres ovalaires-oblongues, ponctuées-striées, recouvertes de
squammules couchées, disposées en séries longitudinales. — Proster-
num oblong, plan. — Pattes médiocres; cuisses fusiformes, les posté-
rieures distinctement dentées; tibias moyens entiers; tarses grèies,
crochets bifides.
Le genre Lepina est extrêmement voisin des Apolepis; c'est la
même taille, la même coloration, les mêmer. contours, et cependant il
y a entre eux des différences assez sensibles dans la forme des épi-
sternums prothoraciques, du prosternura, des tibias moyens, enfin
dans celle des squammules qui recouvrent les élytres. Une seule es-
pèce, découverte à Sumatra, constitue cette coupe générique.
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 92, pi. IV, fig. 6.
MERODITES. 327
AUUCOLEPIS.
Baly, Journ. of Entom. II, p. 162 (1).
Tête petite, engagée dans le prothorax presque jusqu'au bord an-
térieur des yeux ; épistome confondu avec le front, largement émar-
giné; labre peu distinct; dernier article des palpes maxillaires ova-
laire-oblong, atténué et tronqué à l'extrémité. — Yeux oblongs, rétrécis
en bas, subentiers. — Antennes moins longues que la moitié du
corps, 1 article renflé, 2 plus épais, plus court que le suivant, 3-6
décroissant un peu de longueur, oblongs-obconiques, 7-11 dilatés,
subégaux, le dernier ovalaire. — Prothorax transversal, moins large
que les élytres, rétréci en avant, bombé et muni de deux forts tuber-
cules sur le disque, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les
yeux, avec les angles aigus; bords latéraux subdilatés arrondis;
écusson subpentagonal, à angles mousses. — Elytres oblongues-ova-
laires, assez convexes, à surface rugueuse-ponctuée, densément re-
couverte de squammules couchées ou inclinées, de couleurs variées
et creusées chacune d'un sillon à leur face supérieure. — Proster-
num presque carré, creusé de chaque côté d'un large sillon, oblique
en dedans et destiné à loger l'antenne au repos. — Pattes assez
robustes, cuisses dilatées au milieu et à l'extrémité, ces deux renfle-
ments séparés par un étranglement marqué, munies en dessous d'une
petite dent; tibias courbés; tarses très-larges, terminés par des
crochets profondément bifides.
Ce genre a été créé pour l'A. Mouhoti, trouvé à Siam; une seconde
espèce, également décrite par M. Baly, a été découverte à Sumatra.
Il est profondément différent des autres genres de ce groupe par la
vestiture remarquable qui le recouvre en entier; les squammules, re-
lativement assez larges, allongées et atténuées, sont concaves sur toute
la longueur de leur face dorsale; elles paraissent, çà et là, subfasci-
cuiées et un peu redressées; en général, elles sont couchées. Le pro-
sternum présente aussi des caractères propres; de chaque côté, on
aperçoit un large t-illon, convergent avec celui du côté opposé; entre
ces sillons se trouve un espace triangulaire un peu plus élevé et pu-
bescent. Les cuisses, les tarses, les crochets nous offrent aussi une
structure différente.
Groupe XVIII. Merodites.
Tête arrondie, profondément engagée dans le prothorax. — Celui-ci
plus étroit que les élytres, à bords latéraux distincts et presque droits,
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 93, pi. V, Ûg. 8.
328 PHYTOPHAGES.
— Elytres oblongo-ovalaires. — Prosternum oblong, son épisternum
très-grand, convexe à son bord antérieur et dilaté. — Pattes inégales,
tous les tibias échancrés à l'extrémité j crochets appendiculés.
L'unique type que renferme ce groupe, se distingue aisément par
le développement considérable des cuisses antérieures et par la forme
de l'extrémité des tibias; l'échancrure que l'on y observe ne res-
semble pas à celle des Typophorites, par exemple, c'est plutôt une
sinuosité de l'extrémité de la jambe, qu'une échancrure de son bord
externe; en outre, elle existe aux trois paires de pattes, tandis que
dans tous les antres types, elle ne se présente qu'à la paire moyenne
et plus généralement aux deux paires postérieures. De sorte que ce
caractère est d'une nature différente dans l'une et l'autre forme, et
ne peut être invoqué pour le» rapprocher.
Un seul genre : Meroda.
MERODA.
Baly, Journ. of Entom. 1, p. 29, pi. I, Gg. 2.
Tète arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, échancré
en avant; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires
oblong, atténué et légèrement tronqué. — Yeux grands, ovalaires, dis-
tinctemcnt sinués au bord interne. — Antennes grêles, subfiliformes,
mesurant la moitié de la longueur du corps, 2 article deux fois plus
court que le suivant. — Prothorax transversal, nn peu moins large
que les élytres, bord antérieur slnué de chaque côté derrière les ye\ix,
bords latéraux presque droits, infléchis en avant; écusson semi-circu-
laire. — Elytres oblongues-ovalaires, à surface inégale, ornées de
séries de points et de côtes longitudinales. — Prosternum oblong, con-
vexe entre les hanches, abaissé on avant et en arrière, côtés latéraux
bisinués, base large, tronquée carrément; épisternum grand, large,
son angle externe confondu avec l'angle du pronotum. — Pattes très-
inégales, cuisses antérieures très-fortes, à bord inférieur dilaté en
forme de crête fortement dentée ; cuisses moyennes et postérieures
plus grêles, fusiformes; tibias antérieurs très-arqués, tous dilatés vers
l'extrémité, et présentant une échancrure plus ou moins profonde au
bord externe; tarses médiocres, à 1 article allongé, à crochets appen-
diculés.
Les affinités de ce genre ne sont pas bien évidentes; si l'on consi-
dère la forme du prosternum et de ses épisternums, c'est aux Colas-
poïDES qu'il ressemble le plus; quoique sa forme générale, la sculp-
ture des élytres lui donnent l'aspect des Cualcophana. Ce type
remarquable a été trouvé par M. Bâtes sur les bords de l'Amazone.
TYPOPHORITES, 329
Groupe XIX. Typophorites.
Tête arrondie, engagée dans le prolhorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux. — Antennes grêles, filiformes ou subfilifotmes. —
Proihorax plus étroit que les élytres, rétréci vers le sommet, bords-
latéraux distincts. — Elytres oblongues ou ovalaires. — Prosternum
oblong, son épisternum fortement convexe au bord antérieur. — Ti-
bias des deux dernières paires échancrés au bord externe, crochets
bifides.
Cinq genres de ce groupe présentent entre eux des analogies in-
contestables, les Paru, Typophorus, Syagrus, Menius, Eurydemus ont
la même structure générale; le faciès des Chloropterus, des Ste-
THOTES est différent, et leurs analogies ne sont pas aussi étroites;
quant au genre Aulacia, il nous est resté inconnu, et l'on sait que
l'aspect ne se définit pas par des mots.
Un petit nombre de caractères permettra toujours de reconnaître
les espèces qui peuvent rentrer dans le groupe actuel ; ces caractères
sont : bord antérieur de l'épisternum prothoracique convexe, corps
glabre, les quatre tibias postérieurs échancrés; absence de rugosités
transversales aux élytres.
Les Paria et les Typophorus appartiennent au Nouveau-Monde,
les premiers principalement à l'Amérique boréale; les seconds à l'A-
mérique du Sud; les Syagrus et Menius au continent africain, les
Eurydemus à l'Austrahe. Quant aux trois genres aberrants, le Clo-
ropterus est originaire de la Russie méridionale, les Aulacia et Ste-
thotes des îles de la Malaisie.
Les uns et les autres se distinguent comme suit :
A. Crocliets des tarses simples. • Chloropterus.
A'. — — appeudiculés. Aulacia.
A". — — bifides.
B. Cuisses inermes. Paria.
B'. — postérieures dentées. Typofhorus.
B". Toutes les cuisses dentées.
C. Yeux entiers. Slethotes.
C. — écliancrés.
D. Yeux tiès-dévcloppés, séparés par un espace moins
grand que le petit diamètre des yeux. Eurydemus.
D'. Yeux médiocres, fortement distants.
E. Un fort sillon autour des yeux, dilaté en arrière. Menius.
E'. Un sillon grêle autour des yeux non dilaté en arrière. Syagrus.
330 PBTTOPHAGBS.
TYPOPHORUS.
Chevroiat, Dejean, CatcU. S' éd. p. 436 (1).
Tête subaiTondie ou un peu oblongue, engagée dans le prolhorax
au-delà du bord postérieur des yeux; épistome subquadrangulaire,
séparé du front par un sillon subtransvorsal , un peu émarginé en
avant; labre plus ou moins saillant, presque entier; dernier article
des palpes maxillaires allongé, étroitement ovalaire, atténué au bout
et légèrement tronqiié. — Yeux uvalaires, peu convexes, indistincte-
ment sinués en dedans. — Antennes mesurant la moitié de la longueur
du corps, 1 article renflé, peu allongé, 2 obconiqne, mesurant les deux
tiers du suivant, 3-6 décroissant graduellement de longueur, 7-H dis-
tinctement dilatés. — Prothorax transversal, moins large que les ély-
tres, rétréci de la base au sommet, les angles antérieurs fortement
infléchis, bord antérieur légèrement sinué de chaque côté en arrière
des yeux, bords latéraux presque droits ; écussou semi-ovalaire. —
Elytres ovalaires-oblongues, largement arrondies à l'extrémité, ponc-
luées-striées. — Prosternum oblong, plan, élevé, ses épisternums
très-grands, à bord antérieur saillant, son angle externe avancé au-
delà de l'angle du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes,
les postérieures ordinairement dentés; les 4 tibias postérieurs échan-
crés au bord externe; tarses assez larges, les 3 articles subégaux, cro-
chets bifides.
M. Che^Tolat avait depuis longtemps indiqué cette coupe générique
dans difTérenîes éditions du Catalogue du comte Dejean ; elle a été
brièvement décrite par Erichson, à l'occasion de ses études sur les
insectes du Pérou. Elle se rapproche de la manière la plus intime de
ce type, décrit par. M. Le Conte sous le nom de Paria ; les légères
différences à mentionner résident dans la forme du prosternum ré-
tréci entre les hanches chez les Paria, dans la sculpture de la tête
plus profonde chez les Typophorus, dans la présence à peu près cons-
tante chez les mêmes d'une dent aux cuisses postérieures. Cette dent
se retrouve, mais exceptionnellement, chez les Paria. Si des séries
plus nombreuses d'individus et d'espèces font évanouir les légères
différences de ces deux types, la priorité devra être réservée au nom
du Catalogue Dejean, puisque Erichson l'a suffisamment fait connaître
dès l'année 18i7.
Quoi qu'il en soit, les Typophorus habitent les diverses contrées de
l'Amérique méridionale, sauf Textrêuie sud, et s'étendent jusqu'au
Mexique. Outre les espèces signalées par Dejean, les auteurs en ont
(1) Erictisoii, Archiv. f. Naturg. his. Peruana, XIII, p. I, p. 163. — Bolieman,
Eugeu. Resa lus. p. 163. — Baly, Ann. aud Mag. of Nat. Hist. t. IV.
TYPOPHORITES. 331
fait connaître une douzaine. Deux espèces décrites par Boheman et
indiquées de Java, appartiennent à un autre genre (1).
PARIA.
Le Conte, Proceed. Acad. Nat. Se. Phil. 1858, p. 8b (2).
Tète arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux; épistome subquadrangulaire, imparfaitement séparé
du front; labre entier; dernier article des palpes maxillaires allongé,
atténué vers le bout et tronqué. — Yeux assez grands, peu convexes,
sinués en dedans. — Antennes subfiliformes, atteignant le milieu de
la longueur du corps, i article renflé, 2 un peu plus gros et moins
long que le suivant, 3 très-grêle et allongé, 4-6 très-légèrement di-
latés et obconiques, 7-11 distinctement épaissis et subcoraprimés, —
Prothorax un peu transversa.l, moins large que les élytres, bord anté-
rieur presque droit, bords latéraux très-faiblement dilatés et arrondis ;
écusson semi-ovalaire. — Elytres brièvement ovalaires, assez larges,
arrondies à l'extrémité, ponctuées-striées. — Prosternum oblong, ré-
tréci entre les hanches, à base très-légèrement émarginée ; épisternum
très-grand, à bord antérieur relevé, convexe, son angle externe con-
fondu avec l'angle du pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusi-
formes, indistinctement dentées en dessous; tibias grêles, ceux des
deux paires de pattes postérieures échancrés au bord externe; tarses
à articles subégaux, terminés par des crochets profondément bifides.
Les principaux caractères de ce genre ont été parfaitement saisis
par M. J. Le Conte, et exposés dans le Bulletin de l'Académie des
sciences naturelles de Philadelphie. Le genre Metachroma qui lui res-
semble pour la taille, la forme et la coloration générale, s'en distingue
à la première vue par le contour antérieur de l'épisternum du pro-
thorax. Les espèces, au nombre de 7 à 8, n'ont pas été rencontrées
ailleurs que dans les Etats du Sud de l'Amérique boréale.
SYAGRUS.
Tète grande, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord
postérieur des yeux, front convexe sur le vertex; épistome limité la-
téralement par des sillons convergents en arrière, parfois indistinct;
labre subéchancré ; dernier article des palpes maxillaires allongé,
très-attéuué et légèrement tronqué. — Yeux grands, profondément
sinués en dedans. — Antennes subûliformes, mesurant la moitié de
la longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2 oblong, de moitié
moins long que le suivant, 3-5 longuement obconiques, subégaux,
(1) Bohemau, Eugen. Resa^ Ins. p. 163.
(-2) Sya. Metacurgua. SuQriaa, Stetlin. Eutom. Zeit. XXXU, p. 339.
332 PHYTOPHAGES.
6 dilaté au sommet, triangulaire, les suivants épaissis, subcomprimés,
les derniers subatténués. — Prothorax subcylindrique, moins large
que les élytres, presque carré, bords latéraux droits vers la base, ré-
trécis et arrondis tout à fait au sommet, surface assez convexe; écus-
son en triangle curviligne. — Elytres oblongues-ovalaires, à côtés
subparallèles, largement arrondies au sommet, ponctuées-striées. —
Prosternum oblong, plan, rétréci entre les hanches, ses épisternums
à bord antérieur très-convexe et confondu en dedans avec l'angle du
pronotom. — Pattes assez robut<tes, cuisses épaissies au milieu, étran-
glées avant l'extrémité, toutes fortement dentées en dessous ; tibias
subarqués, ceux des deux dernières paires échancrés au bord externe;
tarses terminés par des crochets bifides.
Ce genre est entièrement africain ; il a été découvert à la Guinée,
au Sénégal, au Vieux-Calabar, dans l'Afrique australe et sur les bords
du INil-Blanc. Il y représente le genre américain des Typophorus,
dont il se distingue à la première vue par sa forme allongée, subpa-
rallèle, son pronotum subcarré, par ses cuisses fortement dentées en
dessous.
Il a pour type le Typophorus Buqueti Dejean, qui est une des for-
mes les moins allongées du genre (1).
MENIUS.
Tête médiocre, arrondie, engagée dans le protliorax au-delà du
bord postérieur des yeux; épistome subquadrangulaire, séparé du
front par un sillon transversal, subémarginé en avant; labre sub-
échancré; dernier article des palpes maxillaires oblong, atténué au
bout. — Yeux assez grands, surmontés d'un fort sillon et sinués en
dedans. — Antennes dépassant le milieu de la longueur du corps,
1 article subglohuleux, 2 obconique, à peu près aussi long que le
suivant, 3-6 grêles, subégaux, 7-11 plus longs, très-légèrement dila-
tés, — Prothorax subcylindriquo, un peu transversal et moins large
que les élytres, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les yeux,
bords latéraux presque droits; écusson scmi-ovalaire. — Elytres oblon-
gues, légèrement rétrécies des épaules vers l'extrémité, à surface assez
convexe, ponctuée-striée. — Piosternum oblong, plan et un peu con-
cave vers la base qui est coupée carrément et dont les angles latéraux
sont un peu saillants et aigus, épisternum très-développé à son bord
antérieur qui est convexe et relevé, son angle confondu avec celui du
pronotum. — Pattes robustes, cuisses renllées au milieu, dentées en
dessous, étranglées avant l'extrémité; tibias subcyîindriques, ceux
(1) Syagrus Buqueti, Dejcau. — Oblongus, subnitidus, niger, capitc et pro-
tlionice, antennis bas!, feinoribusque inedio rufo-ferrugiRcis; clytris subtililcr
punclalo-striatis, nigro-violaceis. — Long. 7 mill.
TYPOPHORITES. 333
des àexix dernières paires échancrés au bord externe ; tarses larges,
terminés par des crochets bifides, la division interne petite, grêle,
basilaire.
Le type de ce genre est un bel insecte, originaire du Vieux-Calabar
et dont M. Murray a enrichi la collection du comte de Castelnau. Au
point de vue générique, il se distingue aisément des genres voisins
par ses cuisses, toutes dentées en dessous, par son prouotum concave
et bianguleux en arrière, par le sillon profond qui entoure le bord
interne et supérieur des yeux. Par la présence de ce sillon, par la
sculpture de la face et par sa taille, ce type semble établir le passage
entre les Typophorites et les Corynodites. Une seule espèce nous est
connue (1).
EURYDEMUS.
Tête arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux, front un peu convexe, étroit; épistome séparé du
front par des sillons subconvergents, à bord libre subémarginé, an-
guleux; labre transversal, arrondi en avant; dernier article des palpes
maxillaires allongé, atténué, subtronqué. — Yeux très-développés,
assez rapprochés de la ligne médiane, distinctement sinués en dedans.
— Antennes subfiliformfs, dépassant la moitié de la longueur du
corps, 1 article aUongé, épaissi, 2 obconiqae, un peu plus long que
la moitié du suivant, 3-6 allongés, subégaux, les suivants un peu
plus longs et plus gros, 7 paraissant un peu plus dilaté que les autres.
— Prothorax transversal, notablement plus étroit que les élytres, ré-
tréci de la base au sommet; bord antérieur subsinué de chaque côté
derrière les yeux, bords latéraux presque droits ; écusson semi-ovalaire.
— Elytres oblongues, rétrécies à partir des épaules vers Fextrémité;
à surface assez convexe, ponctuée-striée. — Prosternum oblong, sub-
quadrangulaire et assez large ; épisternum médiocre, flexueux et
convexe à son bord antérieur. — Pattes assez robustes, cuisses renflées
au milieu, dentées en dessous, étranglées avant l'extrémité; tibias à
surface cannelée longitudinalement, ceux des deux dernières paires
fortement échancrés au bord externe ; tarses dilatés, terminés par
des crochets bifides, la division interne petite, grêle, basilaire.
Ce genre a été créé pour un insecte très-remarquable, originaire de
l'Australie; c'est le plus grand des Eumolpides de cette contrée; le
genre Eumolpus seul renferme des espèces de taille plus grande. Il
y représente les Typophorus de l'Amérique, dont il offre les princi-
paux caractères ; ce qui frappe dans l'étude de ce type, c'est le dé-
veloppement considérable des yeux; dans aucun autre de la tribu
(1) Mennis Lacordairei. — Oblongus, nitidus, subtus nigro-subcyaneus,
supra laete viridis,antcnms pcdibusquc rufo-ferrugineis, genubus nigris. — Long.
9 mill.
334 PHTTOPHAGES.
actuelle, ces organes ne sont aussi rapprochés de la ligne médiane
du front, la distance qui les sépare est moins grande que le petit dia-
mètre de l'un d'eux. Une seule espèce compose ce genre (1).
STETHOTES.
Baly, Phytoph. Malay. p. 254.
Tète oblongue, libre et dégagée du prothorax ; front bombé sur le
vertex, pourvu de sillons profonds; épistome limité en arrière par un
sillon transversal, élargi en avant et coupé droit, labre subémarginé;
dernier article des palpes maxillaires allongé, atténué et tronqué au
bout. — Yeux très-gros, subarrondis, entiers. — Antennes fiUformes,
mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article ovalaire, renflé,
2 lui peu plus gros et à peu près aussi long que le suivant ; 3-6 très-
grêles, subégaux, les derniers légèrement dilatés. — Prothorax aussi
long que large, beaucou]) plus étroit que les élytres, cylindro-conique,
rétréci en avant, bords latéraux brisés, d'abord obliques puis horizon-
taux, indiqués seulement par une fine carène; écusson semi-ovaiaire.
— Elytres ovalaires, un peu plus longues que larges à la base, très-
convejies, ponctuées-siriées. — Prosternum subquadrangulaire, plan,
fortement transversal; épisternum étroit, très-convexe et saillant en
avant, disposé à peu près verticalement. — Pattes longues et grêles ;
cuisses renflées au milieu; étranglées avant l'extrémité, toujours
plus ou moins fortement dentées en dessous; tibias grêles, ceux des
deux • dernières paires échancrés au bord externe; tarses grêles,
allongés, crochets profondément bifides.
On peut se faire une bonne idée du type actuel en se rappelant
celle des Rhynchites parmi les Curculionides; c'est la même taille,
la même coloration et surtout la même forme générale : la tête est
oblongue, le pronotum conique, les élytres larges à la base et briève-
ment ovalaires. Ce genre est fortement caractérisé et ne peut se con-
fondre avec aucun autre ; la forme seule du front permet de le re-
connaître avec facilité : au-dessus des yeux, on trouve de chaque
côté, un profond sillon un peu arqué; dans d'autres espèces, il y a
deux sillons, le long du pcmrtour des yeux. De même, l'épisternum
prothoracique est placé d'une façon tout exceptionnelle, il est presque
vertical et refoulé en dehors.
M. Baly qui a créé ce genre, a pu faire connaître neuf espèces,
découvertes la plupart par M. Wallace dans la Nouvelle-Guinée et les
îles qui l'environnent,
(1) Eurydemus insignis. — Ovalis, nilidus, piceo-brunneiis ; antennis basi
brunneo-fcmigiiieis; capite prothoraceque sub4iiiter punctatis; clytris casta-
neis, fortiter et profuode puuctato-slriatis. — Loug 13 milJ.
TYPOPHORITES. 333
AULACIA.
Balt, Phyioph. Malayan. p. 268.
Tête profondément engagée dans le prothorax ; antennes filiformes.
— Prothorax transversal, aussi large que les élytres à sa base, bords
latéraux marginés, arrondis et convergents, — Elytres rétrécies en
arrière, irrégulièrement ponctuées-striées. — Pattes médiocres, cuisses
un peu épaissies, inermes, parfois les tibias de la paire moyenne
échancrés au bord externe; crochets appendiculés. — Episternum
prothoracique séparé du prosternum par un sillon profond, son angle
interne libre.
Le corps de ces petits insectes est ovalaire, très-convexe, ordinaire-
ment rétréci en arrière. Leur coloration varie du brun au noir de
poix; il ont été découverts dans l'île de Bornéo et à Siugapore.
Nous n'avons pas vu ce genre en nature; pour autant que nous
pouvons en juger par la description du D'' Baly, il nous paraît ap-
partenir à ce groupe et il se distingue des autres genres par ses cro-
chets appendiculés.
CHLOROPTERUS.
MoRAWiTZ, Hor. Soc. enfom. Rossic. I, p. 159 (1).
Tète petite, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistonie imparfaitement séparé du front, coupé
droit en avant; labre subémarginé; dernier article des palpes maxil-
laires allongé, atténué et très-légèrement tronqué au bout. — Yeux
assez grands, convexes, sinués en dedans. — Antennes fîhformes,
mesurant la moitié de la longueur du corps, 1 article épaissi, 2 un
peu plus gros et à peu près aussi long que 3, les suivants allongés,
subégaux. — Prothorax transversal, presque aussi large que les élytres,
rétréci à la base et au sommet, bord antérieur presque droit, les la-
téraux dilatés arrondis; les angles obtus et terminés par une spinule
aiguë; écusson ovalaire, tronqué en avant. — Elytres oblongues, à
côtés subparallèles, finement ponctuées-striées. — Prosternum oblong,
étroit, convexe entre les hanches; episternum développé, convexe,
son angle externe un peu séparé de Taugle du pronotum. — Pattes
médiocres, cuisses fusiformes, dentées en dessous, les moyennes
parfois inermes ; les tibias des deux dernières paires échancrés au
bord externe; tarses grêles, les 3 premiers articles subégaux, le 4
très-allongé, robuste et terminé par des crochets simples.
M. Morawitz, qui a créé ce genre, l'avait d'abord désigné sous le
(1) Heterocnemis, Mor. Bull, de Moscou, 1860, p. 301. — Nodostoma, Fairm.
Gen, Coleop. Europ. IV, p. 222, pi. 6o, fig. 308; noa Motschulsky, nec Baly.
330 PHYTOPHAGES.
nom d'HETEROCNEMis; plus tard, ce nom faisant double emploi, il
l'avait changé en celui de Chloroptep.ls; et même, peu de temps
après, il avait supprimé cette coupe générique, la regardant comme
identique avec celle que venait de créer Moischulsky, sous le nom de
NoDOSTOMA. Comme on le voit, nous avons rétabli le genre Chlouop-
TERus; il n'a qu'une analogie éloignée avec les ÎNodostoma. de
Mots, et de M. Baly; la différence principale se trouve dans la forme
de l'épisternum, dont le bord antérieur est convexe et relevé dans le
type actuel; de plus les tarses sont très-différents, l'article onguéal
est très-long et les crochets qui le terminent paraissent tout-à-fait
simples. Le faciès est également différent, le Chloropterus versicolof
est de forme allongée, cylindroïdej celle des nombreuses espèces du
genre Nodostoma est plus courte, plus ramassée, le pronotum est
anguleux sur les côtés.
On ne connaît qu'une seule espèce, originaire de la Russie méridio-
nale et assez commune dans les collections.
Groupe XX. Gorynodites.
Tète assez grande, fortement engagée dans le prothorax. — An-
tennes robustes, subclaviformes ou filiformes. — Prothorax subconi-
que ou globuleux, plus étroit que les élytres, à bords latéraux en-
tiers. — Elytres oblongo-ovalaires ou cylindroïdes, de couleur foncée,
brillante, à reflets métalliques. — Prosternum oblong, parfois étroit,
son épisternum à bord antérieur convexe. — Tibias entiers, parfois
les moyens subémarginés ; crochets bifides, rarement appendiculés,
toujours divergents.
Trois genres seulement, passablement riches en espèces, constituent
ce groupe; ce sont des Eumolpides de grande taille, d'une coloration
vive, parfois très-agréable à l'œil et rehaussée de l'éclat métallique
le plus brillant. L'échancrui'e des tibias que l'on remarque chez les
Mérodites et les Typophorites, fait défaut dans le groupe actuel;
quelques espèces seulement, parmi les Cop.ynodes, présentent, chez
les mâles, au bord externe des tibias moyens, quelque chose d'ana-
logue; n)ais ce n'est pas l'échancrure bien limitée et pubescente des
Typophorus. Les Bromiites et les Mychroïtes ont les parties supérieures
pubescentes ou squammuleuses, les Edusites ont des rugosités trans-
versales derrière les épaules. Ces caractères n'existent pas chez les
Corynodites; tout au plus pourrait-on signaler quelques rares excep-
tions. Ils se distinguent des Endocéphalites par les crochets des tarses
qui sont ordinairement bifides, rarement appendiculés et toujours
simplement divergents. En général, la distinction des Corynodites
peut s'étabUr d'une façon nette et tranchée; ils ont d'ailleurs un fa-
ciès qui permet de les reconnaître à la première vue.
CORYNODITES. 337
Les trois genres se distinguent Tun de l'autre par les caractères
suivants :
A. Sillon creusé au boid interne et supérieur des yeux,
très-grand, dilaté vers le haut. Corynudes.
A'. Sillon des yeux court, peu large, à bords parallèles.
B. Antennes subépaissies au bout, mé?osternum trans-
versal. Chrysochtui.
B'. Antennes subatlénuées au bout, mésosterniim longi-
tudinal. Chrysochar es.
CORYNODES.
HoPE, Coleoyt. Man. III, p. 162 (1).
Tête médiocre, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux, front subconvexe, fortement sillonné de chaque côté
au-dessus des yeux; épistome confondu avec le front, ou bien séparé
par des sillons convergents, son bord antérieur émarginé; labre sub-
entier; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, un peu renflé,
très-atténué et subtronqué à l'extrémité. — Yeux petits, subhémisphé-
riques, sinués en dedans. — Antennes dépassant la moitié de la lon-
gueur du corps, claviformes, 4 article ovalaire oblong, 2 subglobuleux,
3 obconique, le plus long de tous, les suivants graduellement dilatés, les
cinq ousix derniers formant une massue oblongue, obtuse, à articles ser-
rés, très-comprimés et plus ou moins transversaux ; parfois les antennes
presque aussi longues que le corps et presque filiformes. — Prothorax
Hioins large que les élytres, oblong ou transversal, tantôt conique et
rétréci de la base au sommet, tantôt rétréci vers la base et plus ou
moins subcordiforme, bord antérieur sinué de chaque côté derrière les
yeux, bords latéraux faiblement dilatés-arroudis , angles antérieurs
infléchis et presque effacés; écusson le plus souvent en triangle curvi-
ligne.— Elytres oblongues-ovalaires , largement arrondies à l'extré-
mité, à surface convexe, avec une légère dépression oblique derrière
les épaules, confusément ponctuée ou ponctuée-striée. — Prosternum
oblong, presque plan, subélargi en arrière, ses épisternums assez
grands et arrondis au bord antérieur. — Pattes robustes, cuisses fu-
siformes, inermes; tibias cannelés longitudinalement, entiers ou par-
fois les moyens subémarginés au bord externe; tarses assez larges et
terminés par des crochets bifides ou appendiculés.
(1) Syn. EcMOLPns, Fabricius, Syst. El I, p. 419. — Platycorinus, Che-
vrotât, Dej. Cat. 3e éd. p. 437. — Brdy, Uescr. New Cen. and Spec. Phyt. p. 2.
— CoRYNortES, Gerst. ticise nach Mossamb. p. 333 (in Munatsli. der Berlin. Acad.
dcr Wiss. 1S()5). — Marshall, .Tourn. Linn. Soc. Zool. YIII, p. 30. — Baly,
Phytojili. Malayan. p. 99. — CoitY.NOEiBts, II. Clark, Ann. of Nul. llist. 3' Sér.
t. XV, p. 139.'
Coléoptères. Tumc X. 22
338 PHYTOPHAGES.
Des organes importants présentent dans ce genre des variations
inattendues; c'est ainsi que les antennes passent de la forme en massue
à la forme subcylindrique; dans le premier cas, elles sont courtes, et
dans le second elles sont presque aussi longues que le corps. Jusqu'ici,
nous n'avons rencontré aucun genre renfermant en même temps des
espèces à crochets bifides et d'autres à crochets appendiculés. Les
élytres, le pronotum montrent aussi des variations dont on doit tenir
compte. Aussi, M. Marshall qui a publié une monographie de ce genre,
y a reconnu sept types qu'il a élevés au rang de sous-genres. Peu de
temps après, H. Clark a cru devoir créer un genre spécial , Cory-
NOEiDES, pour l'une de ces formes désignées par M. Marshall sous le nom
d'OMODON. Dans l'opinion de M. Baly, ce genre ne peut être maintenu
et doit rentrer dans le genre Corynodes; si l'on en juge par l'étude
des Phytophaga Malayana de cet auteur, il n'accepte pas non plus
les divisions de M. Marshall ; il est bien vrai que, telles qu'elles sont
établies et définies, les limites des uns et des autres paraissent assez
indécises; mais de nouvelles recherches pourront les perfectionner
peut-être ; en nous basant sur l'autorité et l'expérience du Prof. Lacor-
daire, c'est bien le cas de tâcher de créer des sous-genres, puisque
des caractères aussi importants que ceux tirés des antennes, des cro-
chets des tarses, du pronotum permettent d'établir ces groupes; do
plus, dans certains types, les sexes sont semblables; dans d'autres,
ils sont diiférents à ce point, qu'ils seraient considérés comme appar-
tenant à des espèces diverses, si la certitude du contraire n'avait pas
été établie par l'explorateur qui en a fait la découverte.
La description de l'organisation des Corynoues, dans leur forme
typique et dans leurs principales variétés, trouvera mieux sa place
dans la diagnose des sous-genres; pour le moment, il suffira d'ajouter
quelques détails sur leur histoire scientifique et sur leur distribution
géographirjue; M. Marshall a traité ces points dans sa Monographie,
et nous mettrons ses recherches à profit.
Linné ne parait avoir connu que le Chrysochus asiaticus qu'il avait
placé dans son genre Ciirysomela. Fabricius a décrit sept espèces
qu'il avait primitivement inscrites parmi les Cuyptocephalus, et
qui plus tard furent considérées par lui comme des Eumolpus. Olivier
a décrit de nouveau les espèces de Fabricius et en a ajouté quelques
autres. Dans le catalogue publié par le comte Dejean, M. Chevrolat
a séparé des Eumolpus les deux genres Platycokinus et Chrysochus,
mais sans y ajouter de description. Celle-ci a été tracée par Hope, et
plus tard d'une manière plus complète par M. Gerstaecker. Les
auteurs qui suivirent, sans s'occuper davantage de la délimitation
générique, se bornèrent à décrire plusieurs belles espèces.
Le goiu'e a ses plus nouibrtjux représentants sur le continent et
l'archipel indiens, depuis la Chine boréale jusqu'à la Nouvelle-Guinée ;
ils font défaut dans la JNouvelle-Hoilande. Le continent de l'Afrique,
CORYNODITES. 339
depuis la Sénégambie jusqu'au Cap d'un côté, et une partie de la côte
orientale de l'autre ont aussi enrichi les collections de quelques types
remarquables.
Sous-genre. PLATYCORYNUS.
Chevrolat, Dejean, Catal. 3" éd. p. 437 (1).
Crochets des tarses bifides ; massue des antennes de cinq articles ;
prothorax plus long que large, abord antérieur sinué de chaque côté;
corps allongé, étroit; élytres unicolores.
Le type de ce sous-genre est le Corynodes compressicornis, origi-
naire, ainsi que tous ceux de cette division, du continent de l'Afrique.
Sous-genre. CORYNODES.
HoPE, Coleopt. Man. III, p. 162 (2).
Tarses à crochets bifides; massue des antennes de 6 articles; pro-
thorax raccourci, ordinairement transversal, moins rétréci en avant,
indistinctement sinué au bord antérieur. Corps robuste, convexe,
élytres souvent ornées de taches ou de bandes d'une couleur diffé-
rente de celle du fond.
Les espèces se trouvent en Chine et dans les îles de l'archipel
indien.
Sous-genre. THEUMORUS.
Marshall, Journ. of ihe Linn. Soc. t. VIII, p. 35.
Tête assez dégagée du prothorax, les yeux à découvert, assez con-
vexes, à pehie sinués en dedans ; antennes longues, les 7 derniers ar-
ticles comprimés-dilatés, le terminal ovalaire. — Prothorax plus long
que large, globuleux en dessus et gibbeux au milieu, rétréci à la base
et au sommet; angles antérieurs inclinés et embrassant étroitement
le col; épisternum prothoracique en triangle allongé, son angle ex-
terne prolongé presque jusqu'à l'angle du pronotum; écusson orbicu-
laire. — Elytres parallèles, déprimées en arrière de la base; pattes
robustes, tibias antérieurs allongés, incurvés; crochets des tarses ap-
pendiculés, la dent interne pyriforme, subaiguë, libre.
La patrie de la seule espèce qui constitue ce sous-genre, 6". ame-
Ihystinus, est inconnue; nous n'avons pu l'étudier eu nature. Elle
paraît offrir à l'observation des caractères assez saillants. Nonsobser-
(1) Marshall, Journ. of thc Linn. Soc. Zool. t. VIIl^ p. 31, uou Ba!y. Dose.
New Gêner, ami S|iec. l'Iiytopli. p. 2.
(2) Marslmllj Journ. of llie Linn. Soc. Zool. t. VIII, j). 34.
340 PHYTOPHAGES.
verons seulement que, d'après la description des crochets des tarses
donnée par M. Marshall, ces crochets sont pour nous simplement hi-
fîdes, seulement la division interne est tout à fait basilaire.
Sous-genre. EURYCORYNUS.
Marshall, Journ. of the Linn. Soc. Zool. t. VIII, p. 36 (1).
Massue des antennes de 5 articles, tibias intermédiaires en général
échancrés au bord externe chez le mâle ; crochets des tarses appen-
diculés.
Le sous-genre, de beaucoup le plus riche en espèces, se différencie
des CoRYNODES par la massue des antennes de 5 articles et ses cro-
chets appendiculés. On les rencontre dans l'Inde, la presqu'île de
Malacca et les grandes îles de l'Archipel indien.
SoUS-GENRE. OMODON.
Marshall, Journ. of the Linn. Soc. Zool. t. VIII, p. 44 (2).
Yeux presque arrondis, échancrés au bord interne. — Prothorax
subcylindrique, transversal; écusson développé, subcordiforme. —
Elytres plus larges que le pronotum, parallèles, subcylindriques,
convexes, rétrécies en arrière. — Pattes robustes; crochets appendi-
dulés.
Mâle. Antennes presque aussi longues que le corps, filiformes, 1 ar-
ticle globuleux, 2 court, les suivants allongés, subcylindriques, un
peu épaissis à l'extrémité seulement. — Elytres lisses, non tubercu-
leuses.
Femelle. Antennes dépassant un peu le milieu de la longueur du
corps, articles plus courts, 7-M dilatés, comprimés, plus longs que
larges. — Elytres plus ou moins tuberculeuses.
Cinq à six espèces composent jusque maintenant le sous-genre Omo-
don; elles sont originaires des grandes îles de l'Archipel indien et dé-
crites pour la plupart par le lY Baly.
Sous-genre. ERIGENES.
Marshall, Journ. of the Linn. Soc. Zool. t. VIII, p. 4S (3).
Antennes avec les 5 derniers articles comprimés-dilatés, le dernier
(1) Platvcoryniis, Baly, Desrr. Ne\v Gen. nnd Spec. Phytoph. p. 2.
f2) S\ n. CoRYNOEiDKS, H. Cl.uk, Ann. of N;it. Hist. 3' Sér. t. XV, p. 139. —
CouYNouES (pars), JJaly, rMiyt. Malaj . p. 100. — Putycorynos, Baly, Descr.
Nc%v Gcti. and Spec. Pin topli. p. 5.
(3) Platycorynus, Baly, Descr. New Gen. aud Spec. Pliyt. p. 2.
CORYNODITES.
341
oblong, triangulaire ou acuminé au bout ; palpes maxillaires à dernier
article ovalaire, l'avant-dernier globuleux.— Prothorax hémisphérique
en dessus, large, gibbeux en avant, non sinué au bord antérieur,
bords latéraux arrondis, bord postérieur légèrement bisinué. — Epi-
sternum prothoracique très-court, triangulaire, fortement distant de
l'angle du pronotum ; écusson semi-elliptique. — Elytres à peine
plus larges que le pronotum, un peu élargies en arrière, oblongues,
convexes, brusquement arrondies à l'extrémité. — Tibias antérieurs
allongés, arqués; crochets appendiculés.
M. Marshall rapporte seulement deux espèces à ce sous-genre, de
l'Inde.
Sous-genre. BATHYCOLPUS.
Marshall, Journ. ofthe Linn. Soc. Zool. t. VIII, p. 46 (1).
Tête profondément engagée dans le prothorax.— Yeux très-faible-
ment échancrés. — Antennes subélargies à partir du 4« article, le
dernier obtus ; prothorax en général transversal, globuleux en avant,
non rétréci; ses épisternums triangulaires, largement séparés de
l'angle du pronotum; écusson arrondi, parfois sinué de chaque côté;
élytres courtes, parallèles, convexes, saillies humérales obtuses; pattes
courtes, robustes, à crochets brièvement appendiculés.
L'auteur de cette division n'a décrit qu'une seule espèce, originaire
de la Chine, le C. ignicollis de Hope.
CHRYSOCHUS.
Cheyrolat, Dej. Catal. 3» éd. p. 437 (2).
Tète un peu oblongue, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux. — Epistome imparfaitement séparé du front,
subémarginé en avant; labre transversal, subéchancré. — Palpes
maxillaires à dernier article aussi large que long, largement tronqué,
l'avant-dernier de même longueur, obconique. — Yeux médiocres,
siuués en dedans, accompagnés d'un sillon peu profond. — Antennes
aussi longues que la moitié du corps, subfiliformes, les derniers
articles un peu épaissis, très-faiblement comprimés. — Prothorax
assez convexe, un peu moins large que les élytres, bord antérieur
(1) Platycorynos, Baly, Descr. New Gen. and Spec. Phyt. p. 2.
(2) Syn. Chrysomela, Fabr. Entom. Syst. I, 324-83, — Cryptocepiialus,
Schneid. Mag. p. 21S; Geoffroy, etc. — Eumolpus, Fabr. Syst. El. I, p. 419,
n» 3; Fairm. Gen. Col. Europ. t. IV, p. 221, pi. 01, lig. 300. — Curysochus,
Redt. Faun. Austr. l'"^ éd. p. 338; Morawilz, Hor. Soc. eut. Ross. 1. 1, p. 139;
Balv, Phvt. Malay. p. 133; Marshall, Journ. of tlie Lirni. Soc. Zool. t. ViU,
p. 48.
342 PHYTOPHAGES.
sinué (le chaque côté derrière les yeux, bords latéraux droits ou un
peu rétrécis vers la base, dilatés-arrondis en avant ; écusson eu triangle
curviligne. — Elytres oblongucs, à côtés subparallôles, à surface assez
convexe^ déprimée derrière les épaules, ponctuée- striée ou confusément
ponctuée. — Prosternum oblong, rétréci entre les hanches, dilaté et
abaissé en arrière; épisternum très-convexe en avant, relevé à son
angle interne, l'externe séparé de l'angle du pronotuni. — Pattes
médiocres, cuisses fusiformes, tibias non échancrés, subdilatés à
l'extrémité, tarses larges, terminés par des crochets bifides, la division
interne d'un tiers plus courte que l'externe.
Les Chrysochus ont le corps subcyliudrique, d'un brillant métal-
lique et plus ou moins allongé; à cet égard, ils peuvent, suivant M.
Baly, se diviser en deux groupes; les uns sont allongés comme le
Chrysochus pretiosus, les autres sont plus courts et plus convexes,
comme le Ch. pulcher Baly.
Le caractère principal qui distingue les Chrysochus des Corynodes
réside dans la conformation du sillon qui longe les bords interne et
supérieur des yeux; chez les premiers, ce sillon n'est pas toujours
bien apparent, il est d'ailleurs très-court et ses bords presque paral-
lèles. Chez les Corynodes, ce sillon prend de grandes proportions, si
ses bords restent parallèles, il est très-large ; dans le cas contraire, il
s'élargit d'autant plus qu'il se rapproche du vertex.
Un autre caractère distinctif nous est fourni par la structure des
antennes. Chez les Chrysochus, les articles terminaux sont un peu
épaissis et très-légèrement comprimés, ils paraissent presque cylin-
driques; chez les Corynodes, ces articles sont si aplatis qu'ils semblent
foliacés; d'autre part, lorsque les antennes deviennent filiformes,
comme cela a lieu chez quelques individus du sexe mâle, les derniers
articles sont aussi longs que les premiers, tandis qu'ils restent très-
courts chez les Chrysochus.
On connaît actuellement une douzaine d'espèces dont la distribution
géographique est extrêmement étendue; l'Europe dans ses contrées
les plus orientales, l'Asie depuis le Caucase jusqu'au Japon, du nord
de la Chine à la presqu'île de Malacca, l'Amérique boréale dans sa
partie méridionale et occidentale, en ont offert quelques représentants.
Jusqu'à ce jour, le genre est inconnu dans la Malaisie, l'Australie et
l'Afrique.
CHRYSOCHARES.
MoRAWiTZ, Hor. Soc. Ent. Ross. t. I, p. 139 (1).
Tête grande, arrondie, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
(1) Syn. CuRYSOMELA, Linné, Syst. Nat. Gmel. I, A, p. 1670. — Eumolpus,
Fabr. Syst. Eleut. I, p. 419; Schônheer, Syn. Insect. I, pL 11, p. 234, n» 5. —
ENDOCÉPHALITES. 343
postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front, sub-
émarginé en avant; labre grand, snliéchancré; mandibules dévelop-
pées, terminées par deux dents très-inégales; palpes maxillaires h
dernier article presque aussi large que long, très-fortement atténué
et légèrement tronqué au bout. — Yeux médiocres, oblongs, sinués en
dedans. — Antennes mesurant les deux tiers de la longueur du corps,
4 article oblong, renflé, 2 de moitié moins long que le suivant, 3-6 ob-
coniques, subégaux, 7 presque triangulaire, plus long et un pou plus
large que les précédents, 8-11 plus courts que 7 et moins dilatés à
l'extrémité. — Prothorax subglobuleux, plus large que long, rétréci
à peu près également à la base et à l'extrémité, bord antérieur légè-
rement sinué de chaque côté derrière les yeux; bords latéraux dila-
tés-arrondis au milieu; écusson semi-elliptique. — Elytres allongées,
subparallèles, subcylindriques, à surface déprimée derrière les épau-
les, confusément ponctuée. — Prosternum étroit, convexe en avant,
subrétréci eu arrière, épisternum subquadrangulaire, à bord antérieur
convexe, un peu relevé à son angle interne. — Pattes robustes et al-
longées, cuisses fusiformes, tibias longs, tarses un peu dilatés, termi-
nés par des crochets bifides, la division interne soudée à l'externe et
détachée seulement en pointe aiguë vers le m.ilieu de la longueur de
cette dernière.
Quoique très -voisin par son faciès et son organisation générale des
types précédents, le genre actuel s'en distingue par des détails de
structure qui justifient sa distinction générique; les antennes sont
longues et subatténuées vers l'extrémité, le pronotum est subglobu-
leux, le prosternum est très-étroit et autrement configuré, le mésoster-
num est oblong et non transversal, les crochets des tarses présentent
une structure qui n'a pas sou analogue dans la tribu entière.
On ne connaît qu'une seule espèce, originaire du Caucase et de la
Russie méridionale. Par sa taille, par ses couleurs vives et brillantes,
elle rappelle les plus beaux types des régions équatoriales.
Groupe XXI. Endooéphalites.
Tête assez grande, fortement engagée dans le prothorax. — Anten-
nes filiformes ou subfiliformes. — Prothorax transversal, plus étroit
que les élytres, rarement presque aussi large, bords latéraux distincts.
— Elytres ovalaires ou oblongues, d'un jaune uniforme ou varié de
noir ou de blou, moins souvent métalliques. — Prosternum oblong,
son épisternum à bord antérieur convexe. — Tibias entiers, crochets
appendiculés et divariqués.
Chrysocuares, Fairmaire, Gen. Col. Europ. t. IV, p. 220, pi. 64, fig. 30S;
Marshall, Journ. ol tlie Linn. Soc. Zool. t. VIII, p. 48.
344 PHYTOPHAGES.
Ce deruior groupe est extrt*'mement voisin du précédent, quoique
les Corynodites aient un faciès ([ui permette de les reconnaître assez
facilement. D'ailleurs la constitution des tarses est différente ; chez les
Endocéphalites, les crochets qui les terminent sont toujours appendi-
culés et divariqués; chez les Corynodites, ils sont en général bifides,
dans quelques sous-genres seulement, ils sont appendiculés ; mais
quelle que soit leur structure, ils ne sont pas divariqués, mais sim-
plement divergents. Les espèces du groupe précédent sont toujours
ornées de couleurs vives et métalliques; celles du groupe actuel, sauf
dans le genre Colaspoïdes, sont d'un jaune ferrugineux varié, chez
quelques-unes, de taches noires ou bleuâtres.
Trois des genres qui restent à décrire sont intimement unis l'un à
l'autre et se rencontrent dans les régions chaudes de l'Amérique mé-
ridionale; un seul d'entre eux, Colaspo'ïdes, possède des représen-
tants dans rOcéanie.
Le quatrième genre, Dermoxanthus, s'éloigne davantage de la
forme tj'pique; il appartient à la Faune du Yieux-Calabar.
Le cinquième n'a trouvé place à côté des premiers que par voie d'ex-
clusion ; son organisation ne nous est connue que très-imparfaitement.
Quoi qu'il en soit, le tableau suivant résume leurs caractères dis-
tinctifs :
A. Antennes robustes, un peu épaissies au milieu, atté-
nuées au bout. Dematochroma.
A'. Antennes grêles, filiformes et si.bdiiatées au bout.
B. Epislernum prolhcracique prolongé par son angle ex-
terne au-delà de l'angle du pronotum. Dermoxanthus.
B'. Episternum protlioracique non prolongé au-delà de
l'angle du pronotum.
C. Prosternum aussi large ou plus large que long. Colaspoides.
C. — obîong.
D. Pronotum étroit, à bords latéraux presque droits. Endccephalus.
D'. — très-large, à bords latéraux dilalés-ar-
rondis. Melina.
ENDOCEPHALUS.
CnEVKOLAT, Dej. Cut. 3' éd. p. 436.
Tète assez grande, engagi'e dans le prothorax un peu au-delà du
bord postérieur des yeux ; épistome imparfaitement séparé du front,
émargiué, tlexucux à son bord antérieur; labre plus ou moins sail-
lant, échancré ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire, forte-
ment atténué et légèrement tronqué. — Yeux médiocres, sinués. —
Antennes mesurant environ la moitié de la longueur du corps, '1 ar-
ticle renllé, oblong, 2 à peine la moitié du suivant, 3 grêle, le plus
ENDOCÉPHALITES. 34S
allongé, -4-6 subégaux, les derniers un peu dilatés, subcomprimés,
presque rectangulaires. — Prothorax fortement transversal, plus étroit
que les élytres, bord antérieur avancé au milieu et cachant la tête,
sinué de chaque côté derrière les yeux, bords latéraux un peu dilatés-
arrondis; surface assez convexe sur le disque en avant; écusson en
triangle curviligne ou semi-elUptique. — Elytres oblongues, subpa-
rallèles, épaules assez saillantes, confusément ponctuées. — Prosler-
num oblong, dilaté vers la base, un peu relevé entre les hanches,
abaissé en avant et en arrière, à surface inégale; épisternuin à bord
antérieur convexe et relevé, son angle externe atteignant presque
l'angle du pronotum. — Pattes longues et robustes, cuisses fusifor-
mes, les moyennes un peu plus faibles, les antérieures parfois mu-
nies en dessous d'une forte dent en forme de crête; tibias dilatés vers
l'extrémité ; tarses à 1 article moins long que les deux suivants réu-
nis, terminés par des crochets appendiculés.
Au point de vue de l'ensemble, le type actuel paraît plus robuste
que celui des Colaspoïdes, le pronotum est relativement moins large,
mais les épaules sont plus saillantes, les pattes plus longues et plus
fortes. La conformation du prosternum est le caractère qui les sépare
le mieux.
Les espèces sont assez nombreuses, le comte Dejean en signale une
douzaine dans la dernière édition de son Catalogue; deux ou trois
espèces seulement ont été décrites depuis. Le genre paraît tout à fait
limité au Brésil.
Si l'on peut en juger par les exemplaires du Laertes testaceus Dej.
que nous avons sous les yeux, ce genre ne nous paraît pas suffisam-
ment distinct des Endocephalus.
MELINA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 433.
Tête arrondie, engagée dans le prothorax au-delà du bord posté-
rieur des yeux; épistome limité latéralement, confondu en arrière
avec le front, à bord antérieur subémarginé, lobé-anguleux de chaque
côté; labre subentier; dernier article des palpes maxillaires assez
gros, ovalaire, atténué et tronqué. — Yeux médiocres, sinués en
dedans. — Antennes plus longues que la moitié du corps, 1 article
renflé, 2 court, 3-6 subégaux, du double plus longs, 7-11 paraissant
UQ peu plus longs que les précédents, subdilatés, un peu comprimés.
— Prothorax fortement transversal, un peu plus étroit que les élytres,
bord antérieur faiblement sinné de chaque côté, à peine avancé dans
son milieu, bords latéraux dilatés-arrondis, rétrécis en avant; écusson
semi-olliptique. — Elytres ovalaires, un peu oblongues, largement
arrondies à l'extrémité, ponctuées-striées. — Prosternum oblong.
346 PHYTOPHAGES.
presque plan, élevé entre les hanches et s'appuyant largement sur le
mésosternum; épisternum convexe en avant, relevé à son angle in-
terne; l'angle externe un peu séparé de l'angle du pronotum. —
Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes, tibias grêles, tarses
postérieurs à 1 article presque aussi long que les deux suivants réunis,
terminés par des crochets appendiculés.
Ce genre est une modification du type représenté par les Endoce-
piiALus, l'organisation générale est la même. On observe néanmoins
des caractères qui permettent de le conserver; les contours sont plus
régulièrement ovalaires, ce qui dépend en grande partie de la largeur
du pronotum et de la brièveté des élytres ; le prosternum tient en
quelque sorte le milieu entre celui des Colaspoïdes et celui des Endo-
CEPHALus ; il est plus étroit que celui des premiers et sa surface est
plus plane que dans celui des seconds. Les antennes et les pattes
présentent d'aulres différences dont il est facile de se rendre compte
par la description que nous en avons donnée. Le comte Dejean signale
trois espèces, propres au Brésil; la plus répandue paraît être la
Meiina calceaia L)ej. (1).
colaspoïdes.
Laporte, Rev. entom. Silberm. I, p. 20 (2).
Tête assez forte, profondément engagée dans le prothorax au-delà
du bord postérieur des yeux; épistome peu distinctement limité en
arrière, échancré triangulairement en avant avec une forte saillie de
même forme de chaque côté ; labre subémarginé ; dernier article
des palpes maxillaires assez gros, allongé-ovalaire, légèrement tron-
qué au bout. — Yeux grands, oblongs, échancrés au bord interne. —
Antennes subfiliformes, atteignant le milieu de la longueur du corps,
1 article renflé, oblong, 2 de moitié plus court, 3-6 allongés, 7-11
subdilatés, un peu comprimés. — Prothorax fortement transversal, à
peu près aussi large que les élytres, rétréci en avant, bord antérieur
sinué de chaque côté derrière les yeux, bords latéraux dilatés-arrondis ;
angles antérieurs aigus ; écusson oblong, en triangle curviligne. —
Elytres courtes, ovalaires-oblongues,ponctuées-striées ou confusément
ponctuées. — Prosternum un peu variable, assez large, à bord anté-
rieur échancré ou concave, élevé entre les hanches, dilaté et non
abaissé en arrière, coupé carrément à la base ; cuisses renflées dans
(1) Melinn calceata, Dej. — Ovalis, subnitida, ferruginea, antcnnis basi ex-
cepta, gemibus, tibiis tarsi.sque nigris; capite et prothorace subtilitor parce
Iiunctalis; elylris dense punctato-striatis. — Long. 6-8 null.
(2) Syn. Baly, Entom. Monthly. Mag. p. i3-t. — Phytopliaga Malayan. iM.
— Pleuraulaca, Chevr. Dejean, Cat. 2° édit. p. 109.
ENDOCÉPHALITES. 347
leur milieu, simples, parfois dentées ; tarses assez longs, à 1 article
moins long que les deux suivants réunis, crochets des tarses appen-
diculés.
Les caractères indiqués par le comte de Castelnau dans la Revue
entomologique de Silberman, sont suffisants pour distinguer les
CoiASPOïDES des CoiASPis, des Colaspidea, etc.; mais aujourd'hui, en
présence des nombreuses coupes génériques qui ont été créées, il im-
porte de rechercher d'autres notes distinctives et nous croyons que la
forme du prosternum est de la plus grande importance. Cet organe
est bien développé, en général aussi large que long, parfois plus
large, il est saillant entre les hanches antérieures, légèrement déclive
et parfois subconcave en avant; en arrière, il s'élargit plus ou moins,
conserve le même niveau ou à peu près et s'appuie par une base large,
coupée carrément, sur le segment suivant, le mésosternum.
Les CoiASPOÏDES sont des insectes à forme courte et ramassée, assez
convexe, la tète est profondément engagée dans le prothorax et sou-
vent invisible d'en haut; ils sont le plus souvent ornés de couleurs
métalliques très-brillantes. M. Baly fait remarquer que les espèces
asiatiques de ce genre ont la ponctuation des élytres disposée en séries
plus ou moins régulières, tandis qu'elle est en général confuse dans
les espèces du Nouveau-Monde. Comme nous l'avons vu, les cuisses
sont parfois armées d'une dent à leur bord inférieur, tantôt les an-
tennes seules sont dentées, tantôt les postérieures présentent ce même
caractère; il est possible ainsi de diviser en plusieurs groupes les
nombreuses espèces de ce genre.
Dans son Catalogue, le comte Dejean, sous le nom de Pleuraulaca,
signale onze espèces, toutes originaires de l'Amérique méridionale.
Dans un récent ouvrage consacré à la description des Phytophages de
la Malaisie, le D'' Baly fait connaître 28 espèces répandues dans les
différentes îles de ce grand Archipel. En dehors de ces deux ouvrages,
H. Clark a décrit une espèce de Pulo-Penang et M. Thomson le
C. pubipennis du Gabon. Cette dernftre devra probablement rentrer
dans une autre coupe générique.
DERMOXANTHUS.
Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3^ S. t. IV, p. 126.
Tète petite, arrondie, engagée dans le prothorax au-delà, du bord
postérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front, éraar-
giné en avant; labre grand, transversal, échancré; dernier article des
palpes maxillaires ovalaire, atténué et très-légèrem«nt tronqué. —
Yeux subhémisphériques, indistinctement sinués en dedans. — An-
tennes dépassant un peu la moitié de la longueur du corps, 1 article
assez gros, 2 court, mesurant environ le tiers de la longueur du sui-
348 PHYTOPHAGES.
vant, 3 le plus long, 4-5 un peu plus courts, subégaux, 6-H subdilatés
et comprimés, en triangles allongés, le dernier ovalaire, acuminé.—
Prothorax subcylindrique, presque aussi long que large, plus étroit
que les élytres, bords lat''raux fortement infléchis, non saillants, indi-
qués seulement par une fine carène tlexueuse; écusson en triangle
curviligne. — Elytres oblongues, subparallèles, arrondies à l'extré-
mité, ponctuées-striées. — Prosternuni oblong, dilaté en arrière, un
peu convexe entre les hanches ; épisternum développé, son bord an-
térieur très-convexe, son angle externe prolongé au-delà de l'angle du
pronotum. — Pattes médiocres, cuisses fusiformes, inermes, étranglées
avant l'extrémité, les moyennes plus faibles ; tibias droits, tarses à
1 article allongé, 2 triangulaire, court, 3 très-fortement dilaté, ses
lobes divergents et profondément séparés l'un de l'autre; crochets
appendiculés.
Dans aucun autre genre de la tribu actuelle, les épisternums pro-
thoraciques n'ont pris un développement aussi considérable : le bord
antérieur est très-convexe, l'angle interne large et arrondi, l'angle
externe prolongé bien au-delà de l'angle antérieur du pronotum. En
même temps, l'épimère de ce premier segment thoracique est bien
séparée du pronotum et du prosternum par des sutures distinctes.
A défaut de ces caractères, la structure des tarses et des antennes
pourrait servir à reconnaître ce type générique. Deux espèces de
moyenne taille, d'un fauve brillant, ont été découvertes au Vieux-
Calabar et sont les seules connues jusqu'à ce jour.
DEMATOCHROMA.
Baly, Desc. New Gen. and Spec. Phytoph. p. 16.
Tète arrondie, médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome imparfaitement séparé du front, sub-
dilaté et émarginé en avant ; lafcre assez développé, subentier ; der-
nier article des palpes maxillaires grêle, allongé, atténué et tronqué
au bout. — Yeux oblongs, sinués en dedans. — Antennes assez ro-
bustes, dépassant un peu le milieu de la longueur du corps, élargies
dans leur milieu, atténuées vers l'extrémité, les articles plus ou moins
distinctement comprimés, 1 épaissi, 2 de moitié moins long que 3, les
suivants à peu près égaux en longueur, les derniers un peu plus longs
et plus grêles. — Prothorax transversal. — Elytres oblongues, paral-
lèles, à peine plus larges que le prothorax, à surface ponctuée, avec
des vestiges de stries. — Pattes robustes, courtes, cuisses fusiformes,
inermes, tibias fortement dilatés vers l'extrémité, un peu flexueux,
cannelés longitudinalemcnt; tarses longs, subdilatés, i article presque
aussi long que les deux suivants réunis, crochets des tarses appendi-
culés.
ENDOCÉPHALITES. 349
La description de ce genre, tracée par le D' Baly, est très-incom-
plète et pourrait s'appliquer à divers types. 11 a bien voulu nous com-
muniquer un individu disséqué de ce genre 5 malheureusement la
partie la plus importante du corps s'est perdue et nous n'avons pu
étudier le prothorax; c'est par voie d'exclusion que nous avons placé
ce genre dans le groupe actuel, dans lequel ses antennes le caracté-
risent suffisamment. On ne connaît qu'une seule espèce, originaire de
la Nouvelle-Calédonie.
Note.
Ainsi qu'on a pu le voir dans le cours de ces études, nous avons pu
disposer, pour la tribu des Eumolpides, de matériaux assez complets.
Tous les genres, sauf deux ou trois, ont été décrits d'après nature,
grâce à l'obligeance du D"' Baly, qui a bien voulu en mettre un bon
nombre à notre disposition, grâce encore à la collection de M. le comte
de Castelnau, dans laquelle cette tribu est bien représentée. Six genres
cependant nous sont inconnus et les descriptions ne nous ont pas per-
mis de leur assigner une place dans l'ordre adopté ; il ne reste , en
conséquence, qu'à citer ces genres et à renvoyer le lecteur aux ou-
vrages originaux :
Callidemum, Blanchard, Voy. au Pôle sud, t. IV, p. 324.
Ce genre, créé pour une espèce de la Nouvelle-Guinée, est surtout
remarquable par l'élargissement de la tête et du prothorax. Sous ce
rapport, il rappelle le Chrysolampra, de Siam, que le D"" Baly a fait
connaître; mais il offre un caractère que nous n'avons retrouvé dans
aucun autre Eumolpide; le prosternum, dit le Prof. Blanchard, est
avancé en pointe droite. Ses analogies sont difficiles à saisir, à moins
que l'auteur n'ait voulu dire que le prosternum s'avançait au-de^svis
du mésosternum, auquel cas le Callidemum serait très-voisin des Spi-
LOPYRA.
Cyno, Marshall, Journ. of Entom. II, p. 350.
Selon toute probabilité, ce genre appartient au groupe des Pscudo-
colaspites; il est facilement reconnaissable au développement de la
tête et des mandibules. Une seule espèce de l'Afrique australe est
connue.
EcRANUS, Walker, List of Coleopt. collect. B., J. K. Lord esq. in
Egypt., Arab. etc. Lond., 1871, p. 19.
La description tracée par l'auteur ne renferme pas la forme du pro-
sternum, ni la structure des crochpts, parties essentielles cliez les Eu-
niol[)ides. Serait-ce lui métachroniitc ?
OcNUS, H. Clark, Trans. eut. Soc, of Lond., 'A' scr., t. Il, p. 420.
La description de ce genre, que l'auteur compare aux Euusa, ne
350 l'IlTTOPHAGES.
renferme aucun caractère saillant; elle pourrait s'appliquer à divers
types, et il est impossible de deviner ses affinités.
Thaumastomerus, h. Clark, Trans. ent. Soc. of Lond., 3« sér. 1. 11,
p. 418.
11 nous paraît probable que H. Clark, en décrivant ce genre, a eu
sous les yeux une forme du groupe des Edusites. On sait que chez
les Edusa en particulier, les individus mâles présentent aux pattes des
modifications bizarres , et il ne serait pas impossible que le type dé-
crit ne fût qu'une forme très-extraordinaire de ce sexe.
Xanthopachys, Baly, Descr. New Gen. and Spec. Phyt., p. 16.
Ce genre appartient, selon toute probabilité, au groupe des Iphi-
méites, et par sa forme courte et convexe, il ne s'éloigne pas des Chal-
coi'HYMA. Cela n'est cependant qu'une supposition.
CHRTSOMÉLIDES. 3S1
TRIBU XII.
CHRYSOMÉLIDES.
Tête arrondie, médiocre, profondément engagée dans le prothorax,
invisible d'en haut, à bouche dirigée plus ou moins directement en
bas; rarement dégagée et à bouche portée obliquement en avant;
front plan ou peu convexe; épistome en général distinct; labre trans-
versal, éraarginé; mandibules courtes, robustes, concaves en dedans
et dentées à l'extrémité; mâchoires à deux lobes, l'interne plus ou
moins développé, l'externe bi-articulé ; palpes maxillaires de 4 articles,
le dernier variable, tantôt grêle et acuminé, tantôt aussi large que
le précédent et plus ou moins tronqué, rarement semi-circulaire ou
sécuriforme; lèvre inférieure composée d'un menton transversal,
d'une languette petite, le plus souvent entière, et de palpes tri-articu-
lés. — Yeux médiocres, en général peu saillants, subsinués en dedans.
— Antennes insérées au bord interne et antérieur des yeux, séparées
par toute la largeur du front, mesurant la moitié de la longueur du
corps, légèrement dilatées vers l'extrémité et formées de 11 articles.
— Prothorax transversal, à peu près aussi large que les élytres, très-
convexe en travers ou bien subquadrangulaire et presque plan, les
angles antérieurs souvent saillants; écusson toujours apparent et
d'ordinaire en triangle curviligne. — Elytres de forme variable, sub-
hémisphériques, ovalaires ou oblongues, en général très-convexes et
très-amples, jamais tronquées ni raccourcies. — Prosternum séparant
constamment les hanches antérieures, souvent caréné sur la ligne
médiane, ses épisternums de forme quadrangulaire allongée, dispo-
sés transversalement en avant des cavités cotyloïdes; mésosternum
et métasternum de formes variables. — Abdomen formé de cinq
segments. — Pattes courtes et robustes, tarses généralement déve-
loppés en largeur, densément tomenteux en dessous, 3 article en-
tier, creusé en dessus d'une rainure pour loger l'article appendicu-
laire et la base de l'article onguéal, son bord libre droit, parfois sinué
au milieu, très-rarement échancré; article onguéal toujours saillant,
terminé par des crochets simples, appendiculés, bifides ou dentés,
11 est probable que Latreille, en créant le nom de Cycliques, a eu
surtout en vue la tribu des Cassidides; dans la division en sections,
adoptée dans cet ouvrage, c'est à la tribu actuelle que convient le
mieux la dénomination de l'illustre entomologiste français; en ellet,
ce nom s'applique mal aux Euraolpides et aux Galérucides; il est mieux
en rapport avec la forme globuleuse des Lamprosomides, avec la
forme ovalaire des Chrysomélides.
Les limites de cette tribu peuvent être tracées d'une manière assez
332 PHYTOPHAGES.
précise ; cependant, elle est trop riche en types divers pour supposer
qu'un seul caractère suflQra dans tous les cas pour établir la distinc-
tion. !>orsque l'on compare les Chrysomélides aux Eumolpidcs, la
note distinctive la plus importante et k plus généralement applicable
réside dans la forme du troisième article des tarses. Cet article est
constamment bilobé dans la famille précédente, aucun Eumolpide
ne fait exception à cet égard. Par contre, il est entier chez les Chry-
somélides, légèrement émarginé dans deux ou trois genres seule-
ment, réellement bilobé dans un seul (A(;asta). C'est en considération
de la structure des tarses, que le genre Spilopyra a été rangé parmi
les Eumolpides. Un autre caractère à peu près aussi constant et qui
supplée le premier dans les cas douteux, se tire de la forme des han-
ches antérieures : celles-ci, de môme que les cavités cotyloïdes qui
les renferment , sont allongées dans le sens transversal , tandis
qu'elles sont cylindriques, et les cavités cotyloïdes subcirculaires chez
les Eumolpides, Ce caractère a été indiqué par le prof, Stâl, dans
l'Introduction à sa belle Monographie des Chrysomélides de l'Amé-
rique. Presque simultanément, le D'' Baly signalait pour distinguer
les Eumolpides des Chrysomélides, la forme des épisternums protho-
raciquos. Ces pièces sternales sont subquadrangulaires, allongées chez
les dernières et ferment en avant les cavités cotyloïdes antérieures;
chez les Eumolpides, elles affectent une forme triangulaire ou en
feuille de trèfle et se prolongent par leur angle postériem' le long du
bord externe des cavités cotyloïdes. Deux genres seulement (Spilo-
pyra, Eluyope) ont des épisternums prothoraciques conforniés
comme chez les Chrysomélides.
La distinction de ces deux groupes étant bien établie, il n'y a plus
de difflculté à l'égard des autres : ainsi, ceux qui suivent se distin-
guent facilement par l'insertion des antennes, qui sont plus ou moins
rapprochées à leur base, tandis que chez les Chrysomélides, ces
organes sont séparés par toute la largeur du front. Les Lamproso-
mides se distinguent de même par leurs antennes courtes et pecti-
nées, par la présence de rainures prothoraciques destinées à recevoir
les antennes au repos. Aucune espèce, ni dans la section des Camp-
tosomes, ni dans celle des Eupodes, ne peut soulever le moindre
doute.
Quelques détails sur l'organisation générale des Chrysomélides
justifieront mieux encore leur séparation en tribu distincte.
La tète est toujours de forme plus ou moins arrondie, plus étroite
que le prothorax, et engagée dans sa concavité antérieure au-delà du
bord postérieur des yeux; la bouche est dirigée en bas et même in-
fléchie endessuus; dans quelques genres seulement (Phyllocharites),
la tête est plus di'gagée, et au lieu d'être inclinée, elle se relève et
porte obliquement en avant b^s organes buccaux qui la terminent. Le
front est peu convexe, et le plus souvent parcouru par un sillon qui,
CHRYS0.MÉL1DES. 353
longitudinal sur le vertex, se bifurque en avant pour séparer d'une
manière plus ou moins nette, le front d'avec l'épistome. Le labre,
qui fait suite à ce dernier, est transversal, subquadrangulaire, rare-
ment entier, le plus souvent légèrement sinueux.
Les mandibules sont généralement simples, courtes et robustes, lé-
gèrement arquées en dehors, elles offrent à leur face interne une
concavité plus ou moins profonde; leur extrémité est obtuse, si-
nueuse et divisée en plusieurs dents; elles ferment complètement
la cavité buccale. Dans quelques genres seulement (Gonioctena, Cal-
ligrapha) leur face externe, près de la base, est creusée d'une cavité
plus ou moins distincte et destinée à recevoir le dernier article des
palpes maxillaires. Il est très-rare qu'elles présentent quelqu'appen-
dice en forme de corne ou de crochet (Plagiodera, sp.).
Les mâchoires sont faibles, formées de deux lobes, de forme très-
variable, l'interne plus petit, aigu ou obtus à son extrémité, et plus
ou moins densément cilié sur ses bords, l'externe est de même forme
ou plus allongé et bi-articulé. Elles portent des palpes constamment
formés de quatre articles, le 4 très-petit, les 2 et 3 plus longs, ob-
coniques, le 4 très-variable, ovalaire et acuminé, ou bien subqua-
drangulaire et tronqué au bout; rarement (Paropsis) semi-circulaire
ou sécuriforme.
Le menton, qui forme la première pièce de la lèvre inférieure est
transversal, son bord antérieur est plus ou moins échancré, et dans
cette échancrure se loge une languette éminemment variable; sa
forme la plus commune est quadrangulaire, arrondie en avant (Pla-
giodera) ou terminée en pointe obtuse (Phratora); parfois subémar-
ginée (Phyllocharis), rarement subbilobée (Colaspidema); le palpe
est tri-articulé et son dernier article varie beaucoup moins que celui
des mâchoires.
Comme on peut en juger, les organes buccaux sont construils sur
un plan uniforme et ne présentent aucune ressource pour la classifi-
cation. Les légères modifications de la languette, du menton ou des
mâchoires se fondent insensiblement les unes dans les autres et ne
sont d'aucun secours; le dernier article des palpes maxillaires seul
peut être pris en considération.
Les yeux ne présentent pas non plus de modifications bien spé-
ciales. En général ils sont oblongs, ovalai'es, parlois subrénifor-
mes par suite d'une légère échancrure au bord interne.
Il n'est pas de groupe où les antennes varient moins que dans ce-
lui-ci. Toujours elles sont insérées au bord interne et antérieur des
yeux, séparées par toute la largeur du front; elles mesurent la moitié
ou les trois-quarts de la longueur du corps et sunt formées de onze
articles, dont les derniers sont habituellement un peu dilatés et sub-
comprimés. Le seul genre Diphyllocera, à antennes tlahellces, nous
offre une anomalie remarquable.
Coléoptères. Tome X. 23
354 PHYTOPHAGES.
L'importance du premier segment thoracique est plus considérable
que celle des parties esamint^'es jusqu'ici. Son arceau dorsal présente
deux formes principales : dans la majorité des types, il est forte-
ment transversal, très-convexe de droite à gauche, et ses bords laté-
raux plus ou moins infléchis en bas; dans d'autres espèces, il est
quadrangulaire, tantôt transversal, tantôt presque carré, sa surface
est bien moins convexe ; de chaque côté, il présente souvent une
impression plus ou moins profonde , lisse ou ponctuée, dirigée dans
le sens de la longueur et qui rend le bord latéral convexe et comme
renflé en bourrelet. Les angles antérieurs sont presque toujours sail-
lants et souvent aigus; les postérieurs se rapprochent plus ou moins
de l'angle droit, mais jamais ils ne sont prolongés au point d'em-
brasser la base des élytres, comme cela a lieu dans le genre Cyr-
TONUS.
A la face inférieure de ce premier arceau thoracique, l'épisternum,
comme il a déjà été dit, est transversal, subquadrangulaire, U ferme
la cavité cotyloïde en avant; l'épimère est indistincte; dans plusieurs
groupes, elle se prolonge en arrière des hanches à la rencontre du
prosternum, de sorte que les cavités cotyloïdes sont fermées de toutes
parts; dans les autres groupes, ces dernières restent plus ou moins
largement ouvertes en arrière.
La partie médiane du prosternum présente des modifications va-
riées : tantôt elle est simple, un peu relevée entre les hanches,
abaissée en avant et en arrière; ailleurs, elle se relève en forme de
carène, plus ou moins prolongée en avant, ovielle s'efface peu à peu
ou bien se continue jusqu'au bord et détermine, près de celui-ci, une
saillie aiguë ou obtuse. En arrière, cette carène est simple, arrondie
ou tronquée, rarement bifurquée (Phyllocharis, Aesernia).
Le mésosternum présente des modifications de plus grande valeur
encore. Dans quelques cas très-rares (Gavirga, Paralina),^ est invisi-
ble et caché par la juxta-positiou du prosternum et du métasternum.
Ailleurs, il apparaît sous forme d'un mince liseré, resserré entre les
deux arceaux qui viennent d'être nommés; ce liseré est droit (Lio-
PLACis, Luienta), ou en chevron à concavité postérieure (Aesernia,
Stethomela). Par une suite de gradations ménagées, on passe à la
forme carrée et même oblougue dans le sens longitudinal (Steno-
mela).
Dans beaucoup d'espèces, le mésosternum se renfle à sa face anté-
rieure en une saillie obtuse ou subaiguë de peu de longueur. C'est
le premier degré de cette structure anormale que présentent les Do-
RYPHOKA. Cnez celles-ci, on aperçoit, en examinant l'insecte en des-
sous, une pointe saillante dirigée obliquement en avant. Cette pointe
est tantôt courte, arrondie ou déprimée, tantôt très-longue et rappe-
lant par sa foruie cylindrique et aiguë, les épines de certaines plantes,
telle que l'acacia. Ce dard immobile, dont l'usage et la destination
CHRYSOMELIDES. 355
sont restés inconnus, est formé en grande partie par le mésosternuni
et en partie par le métasternum, qui semble avoir entraîné dans cet
allongement le premier de ces arceaux. En effet, une suture, ordi-
nairement distincte, délimite exactement ce qui appartient à l'un et
à l'autre. 11 n'en est pas de même dans une espèce, qui, par cette
raison, constitue un genre à part, oiî le métasternum seul donne
naissance à ce prolongement (Metastyla); la même structure se re-
trouve chez les Paralina.
On connaît ces exemples, oii le métasternum va rejoindre, en re-
couvrant le mésosternum, le bord postérieur du prosternum, ou même
se porter au-delà (Gavirga, Paralina, Metastyla). En général,
l'articulation du métasternum avec le si^gment moyen de la poitrine
a lieu entre les hanches intermédiaires; dans un seul cas, (Colaspi-
dema) elle a lieu, au niveau postérieur de ces mêmes hanches.
Apartlesparapleures métathoraciques dont l'extrémité postérieure
est aiguë ou obtuse, dont la surface est lisse, pointillée ou sillonnée,
les autres parties des arceaux ventraux de la poitrine ne présentent
aucune particularité à mentionner.
L'abdomen est formé de cinq segments. Dans un seul groupe
(Ptxites), il présente comme chez les Camptosomes, une courbure
dans le sens longitudinal, et les arceaux intermédiaires sont plus ou
moins rétrécis sur la ligne médiane. Par leurs autres caractères, les
espèces peu nombreuses de ce groupe sont bien des Chrysoméhdes,
mais néanmoins elles constituent un rameau destiné à relier ces in-
sectes aux Phytophages camptosomes et particulièrement aux Sphœ-
rocharides.
Il suffira de dire quelques mots de l'écusson et des élytres dont
nous avons omis de parler. Le premier est toujours distinct et eu gé-
néral en triangle curvihgne ou semi-elliptique. Les secondes sont
remarquables par leur ampleur, elles embrassent complètement le
corps et très-étroitement chez quelques espèces aptères (Timarchites,
Elytrosphœrites) ; elles cachent tout-à-fait les pattes à moins que
celles-ci ne soient soumises à une extension forcée. Leur surface est
lisse, confusément ponctuée ou ponctuée en stries, très- rarement
ornée de côtes, de tubercules ou de fossettes.
Les pattes présentent diverses modifications dont il importe de se
rendre compte.
Dans toutes les espèces, sans exception, les hanches antérieures
sont allongées transversalement; chez lesCERALCES seulement cet al-
longement est peu marqué. Un second point à examiner est l'articu-
lation de ces organes. Dans l'immense majorité des Chrysoméhdes et
même des Coléoptères, la dernière paire de pattes est reportée en ar-
rière par suite de la grandeur relative du métasternum, de sorte que
ces pattes sont plus éloignées des intermédiaires que celles-ci des an-
térieures. Cela n'a pas lieu dans quatre groupes différents, chez les-
356 PHYTOPHAGES.
quels la brièveté du métasternum comparée à celle du pronotuni
constitue un caractère d'une grande valeur.
Les cuisses sont en général assez robustes et toujours, excepté dans
le sous-genre Laeidomera, dépourvues de dents. Les jambes varient
davantage, elles peuvent être cylindriques ou prismatiques, arron-
dies à leur face externe ou canaliculéesj leur extrémité peut être
plus ou moins dilatée, mais dans aucune espèce elle ne porte d'é-
peron, comme c'est si souvent le cas dans la tribu des Galérucides.
Les tarses sont très-remarquables chez les Chrysomélides. Ils sont
médiocrement allongés; les trois premiers articles sont dilatés et gar-
nis en dessous d'une pubescence dense et serrée; le premier article
est élargi, plus développé, parfois aussi long que les deux suivants
réunis; la pubescence de la face inférieure est parfois divisée en deux
parties par une ligne longitudinale lisse. Ce caractère paraît consti-
tuer une différence sexuelle (Timarcha, Stethomela).
Le deuxième article est le plus petit et de forme triangulaire. Le
troisième est le plus remarquable : à sa face supérieure il est divisé
en deux lobes par une rainure où se loge un article appendiculaire et
la base de l'article onguéal. La face inférieure simple, son bord ter-
minal est entier ou subsiuueux dans son milieu; dans quelques
genres il est subémarginé (Plagiodera, Phratora), très-rarement
échancré à peu près jusqu'cà sa base (Agasta, Stenomela). Sa forme
générale varie, de son côté, dans des limites assez étendues.
L'article onguéal est toujours plus ou moins saillant d'entre les
lobes du précédent; il est arrondi ou comprimé, parfois muni d'une
ou de deux dents peu saillantes, situées à son bord interne près de
l'extrémité, c'est-à-dire à la base des crochets (Cosmogramma, Gas-
trolina).
Les ongles ou crochets présentent des modifications de structure
d'une très-grande valeur syt,témat}.que. Chez les Chrysomélides, ils
sont simples dans la majorité des espèces, et dans ce cas, ils se
montrent divariqués, divergents, beaucoup plus rarem.ent rappro-
chés (Zygogramma, S.-G. Megistomela). On trouve des crochets ap-
pendiculés chez les Gonioctena, les Platymela, etc. ; bifides chez les
Stethomela, Pyxis et quelques autres; le plus souvent la division
interne est courte et basilaire; dans le seul genre Lycaria, la divi-
sion interne est à peu près aussi longue que l'externe.
On peut voir par cet exposé combien les Chrysomélides forment
un tout homogène; le faciès est très-uniforme, toutes les parties
supérieures sont semblables; aussi faut-il recourir à la configuration
des arceaux inférieurs de la poitrine et à la structure des pattes afin
de pouvoir y établir des groupes et des divisions génériques.
Les larves elles-mêmes, pour autant qu'elles sont actuellement
connues, présentent entre elles de grandes analogies; elles appartien-
nent à la troisième division des larves nues.
OHRYSOMÉLIDES. 397
Oa peut distinguer trois types légèrement différents, correspon-
dant respectivement aux genres Chrysojiela, Lina et Timarcha.
Comme forme normale, nous donnerons la description de la larve
de la Chrysomela violacea, que l'on trouve, en été, sur différentes
espèces de menthe.
Tète subhémisphérique, convexe en dessus, lisse, avec un épistome
distinct et un labre transversal, émarginé; mandibules en lame qua-
drangulaire, terminée par cinq dents dont deux plus fortes ; mâchoires
libres, terminées en dedans par un lobe aplati et cilié, portant en
dehors un palpe conique, formé de 4 articles; lèvre inférieure formée
d'un menton oblong, de pièces palpigères confondues à leur base et
portant des palpes bi-articulés, d'une languette très-petite, obtuse en
avant. — Ocelles au nombre de 6 de chaque côté, disposés en deux
groupes : le premier de 4 ocelles, en losange, derrière les antennes;
le second en dessous et en avant du premier, formé de 2 ocelles. An-
tennes coniques, de 4 articles, le 3« portant au côté interne de l'ar-
ticle terminal, un article appendiculaire terminé par une soie. —
Prothorax plus long que chacun des deux segments suivants, lisse, of-
frant un sillon le long de ses bords; les deux autres arceaux du méso-
thorax et du métathorax semblables aux segments abdominaux; ceux-
ci fortement convexes en dessus, divisés chacun en deux parties
par un sillon transversal. — Stigmates au nombre de neuf paires, la
première située à l'angle inlérieur et antérieur du métathorax; les huit
autres sur les huit premiers segments abdominaux. — Pattes nor-
males, propres à la progression, de longueur médiocre.
Cette larve est glabre, courte, contractée, de forme ovoïde, à grosse
extrémité postérieure ; d'un brun verdâtre obscur, à reflets submétal-
liques; la tête, leprolhorax et la partie externe des pattes sont d'une
nuance plus foncée.
Le deuxième type nous est offert par les Timarcha, dans leurs états
primitifs. La larve présente la même forme générale, très-convexe
en dessus et renflée en arrière; ses téguments sont plus fermes, fine-
ment réticulés et d'un vert foncé à reflets métalliques. Les antennes
sont formées de trois articles seulement, et il n'y a que huit paires
de stigmates; celle du 8" segment abdominal fait défaut.
En troisième lieu, la larve des Lina diffère en certains points des
deux formes précédentes : Le corps est de forme oblongue-ovalaire,
moins convexe en dessus, atténuée à ses deux extrémités, de couleur
jaunâtre et ornée de taches ou de lignes d'un noir brillant. La dispo-
sition de ces taches est à peu près la même dans les diverses espèces
que l'on a étudiées; la larve si bien connue de la Lina populi nous
servira de type.
Le prothorax présente à sa face supérieure un écusson transversal
bordé de noir, et, de chaque côté, un point de même couleur; les
deux segments suivants ont des taches semblables, chacun d'eux
358 PHYTOPHAGES.
étant pourvu de chaque côté, i)rrs fie la ligne médiane, de deux
points, un troisième, un peu plus en dehors, se voit au côté externe
de ce dernier, puis un fort tubercule conique, et tout-à-fait latérale-
ment, deux autres points.
Chacun des segments abdominaux présente de chaque côté de la
ligne médiane, une tache transversale allongée ; en dehors un tu-
bercule conique, puis un point, enfin, latéralement, un tubercule
arrondi; de sorte que l'abdomen entier offre de chaque côté quatre
séries de points noirs. En partant de la ligne médiane, la première est
formée de taches transversales, la seconde de tubercules coniques
qui donnent issue à des tubes à l'état vivant; la troisième, de petits
points noirs arrondis oii s'ouvrent les stigmates; enfin, la quatrième,
tout-à-fait latérale, de tubercules arrondis. En dessous, l'abdomen
présente en tout cinq séries : une médiane, deux latérales très-rap-
prochées de la première, et deux externes. La tête, les pattes et le
dernier segment sont, de même que tous ces points ou tubercules,
d'un noir profond et luisant.
Quant à l'organisation céphalique, aux neuf paires de stigmates et
au prolongement anal bifide servant à la progression, ils sont les
mêmes que dans les Chrysomela.
Lorsqu'on touche la larve vivante, elle fait sortir par les tubercules
coniques, des tubes membraneux qui répandent un suc blanchâtre
dont l'odeur se rapproche beaucoup de celle des amandes amères (1).
Elle subit ses métamorphoses sur les feuilles, la dépouille de la der-
nière mue se trouve pelotonnée à l'extrémité caudale de la nymphe,
qui est maculée à peu près comme la larve.
On possède actuellement des renseignements plus ou moins dé-
taillés sur la structure, les mœurs, les métamorphoses d'une qua-
rantaine d'espèces de la tribu actuelle; toutes appartiennent à la
Faune européenne. Quoique ces larves phytophages soient aussi fa-
ciles à élever que les chenilles, on ne possède absolument aucun
renseignement sur les grandes et belles espèces des contrées tropi-
cales.
Les Chrysomélides se nourrissent des parties molles des végétaux ;
il est très-rare qu'elles se multiplient au point de devenir réellement
nuisibles; cependant, dans nos pays, on voit parfois les espèces les
plus communes (L, populi, tremula, etc.), dépouiller de leurs feuilles
les arbustes sur lesquelles elles se trouvent.
Ces beaux insectes ont \me démarche lente et mal assurée; le jour,
ils sont ordinairement immobiles sur les feuilles, au pied des arbres,
sous la mousse ou sous les pierres; ils ne se mettent guère en mou-
vement que vers le soir ou pendant la nuit. Lorsqu'on veut les saisir,
(1) Clans. V. Siebold ùnd KôUiker, Zeitschrift fiir Wissenschaft, Zoolog. XI,
p. 309, pi. 25.
CHRYSOMÉLIDES. 3S9
ils rendent par la bouche ou par les articulations un liquide jaune
rougeâtre; ils raidissent les pattes et simulent la mort.
Ils sont ornés des plus riches couleurs, tantôt uniformes, tantôt
variées de grandes taches. En général, les nuances sont des plus
vives ou rehaussées du plus bel éclat métaUique. Le nombre des es-
pèces chez lesquelles les téguments sont recouverts d'une légère pu-
bescence est extrêmement limité (Ceralces, Trichomela).
L'anatomie interne de ces insectes a été l'objet des recherches de
plusieurs savants ; quoique très-imparfaitement connue encore, elle
est cependant plus avancée que celle des autres groupes des Phyto-
phages. Le Prof. Lacordaire a signalé les anatomistes qui s'en sont
occupés (1).
On conçoit que depuis longtemps les Chrysomélides aient attiré
l'attention des entomologistes et qu'elles aient été l'objet de travaux
importants.
C'est à Linné que revient l'honneur d'avoir créé le genre Chryso-
MELA et d'avoir ainsi distingué la forme typique qui a donné son nom
à la tribu actuelle. 11 est bien vrai qu'il y avait fait rentrer une foule
d'espèces qui appartiennent non-seulement à d'autres coupes géné-
riques, mais à d'autres familles ; à part les Hispides et les Cassidides
que Linné avait bien distinguées, les autres groupes des Phytophages
ont des représentants plus ou moins nombreux qui ont été décrits
primitivement sous le nom de Chrysomela. On n'y retrouve qu'une
seule forme exotique que Linné a désignée sous le nom de Chryso-
mela aestuans. On sait qu'à cette date, une impulsion vigoureuse
avait été imprimée à l'étude des sciences naturelles; et déjà, dans le
Systema Eleutheratorum de Fabricius, publié en 1801 et que l'on
peut considérer comme résumant les travaux des entomologistes de
cette époque, nous trouvons les Chrysomela de Linné, distribuées en
un certain nombre de genres, tels que Lema, Helodes, Galeruca,
CoLASPis, EuMOLPus, Clytra, Cryptocephalus, etc.
Les espèces exotiques qui commençaient à arriver en abondance
en Europe, permirent à Illiger de créer le genre Doryphora; à Olivier,
celui de Paropsis. C'est vers les mêmes temps que furent créées
plusieurs coupes génériques par Megerle, Dalman, Kirby, Hope, etc.
Ces divers genres, déjà assez multipliés, furent réunis par Latreille
en un seul groupe. On sait que cet auteur avait divisé les Phyto-
phages qui nous occupent en deux familles, les Eupodes et les Cycli-
ques; c'est dans cette dernière que furent placées les Chrysomélides,
en compagnie des Cassidaires et des Galôrucides. La seconde tribu
des Cycliques ou les Chrysomélines de Latreille, renferme encore,
outre les Chrysomélides, les Clytra, les Cryptocephalus, les Chlamys,
les Eumolpus, etc., et sous ce même nom, emprunté à Latreille, le
(1) Monogr. des Coléopt. subpent. Introd. p. XXXVL
3G0 PHYTOPHAGES.
comte Dejean comprenait les Eupodes, les Cycliques et les Eroty-
lènes.
Les Chrysomélinites du comte de Castelnau (1) renferment tous les
Phytophages qui ont les antennes écartées à la base et insérées au
devant des yeux; les Galérucides, les Cassidides, les Hispides font
partie d'une autre division.
La vingt-quatrième tribu du Prof. Blanchard (2), les Chrysoméliens,
correspond à peu près exactement à la famille des Phytophages, et
sa 4"^ famille, les Chrysom.élides, renferme cinq groupes : Clytrites,
Cryptocéphalites, Chlamytes, Eumolpites, Chrysomélites; on voit que
la dernière seule répond tout à fait à notre tribu des Chrysomélides,
telle que l'a définie le Prof. Lacordaire dans les généralités de sa
Monographie des Coléoptères subpentamères (3).
A peu près à l'époque oili le Professeur de l'Université de Liège
terminait le premier volume de sa Monographie, M. Chevrolat rédi-
geait la partie entomologique du Dictionnaire d'Histoire naturelle
publié par Alcide d'Orbigny. A l'article Chrysomélines, M. Chevrolat,
après avoir délimité cette tribu, expose une division systématique des
nombreux genres exposés dans !e Catalogue du comte Dejean, genres
dont le grand nombre est dû à ses propres recherches. Sa classifi-
cation est basée sur la structure des tardes qui sont simples, appen-
diculés ou bifides : la première division, de beaucoup la plus impor-
tante, est caractérisée par des crochets simples et se divise en trois
groupes selon que les élytres sont soudées, que les ailes sont absentes,
ou que les ailes sont bien développées. Les 2*^ et B'' divisions no ren-
ferment chacune qu'un seul groupe, et une 4", surajoutée par M. Che-
vrolat, ne renferme que le genre Amphicyrta Esch.
C'est la seule tentative de classification que la science ait eu à en-
registrer. Elle a l'inconvénient de séparer des genres voisins et d'être
d'une médiocre ressource pour la détermination, le 3'' groupe ren-
fermant à peu près les neuf dixièmes des genres.
En 185J, le D'' Sufli"rian a pubUé dans le tome V de la Linnaea en-
tomologica, ime étude approfondie des Chrysomélides d'Europe. Cet
entomologiste distingué n'a pas cru devoir conserver les gem-es indi-
qués dans le Catalogue du comte Dejean et dont plusieurs avaient
été caractérihés par M. Redtenbacher dans la première édition de la
Faune d'Autriche.
En 18G0, M. Sial, aujourd'hui professeur à l'Université de Stock-
holm, a cru devoir adopter les mêmes principes, et dans sa belle
Monographie des Chrysomélides de l'Amérique, il n'a pas tenté de
caractériser les genres indiqués par M. Chevrolat. Celte tentative
(1) Histoire nat. des Coléop. II, p. 511.
(2) Histoire des Insectes, t. II, p. 178.
(3) Monogr. des Coléop. subpent. Inlrod. p. 4-.
CHRYSOMÉLIDES. 361
avait été faite par lui dans divers mémoires publiés dans le Bulletin
de l'Académie de Stockholm, mais elle a été abandonnée par suite
de l'étude d'un plus grand nombre de formes spécifiques.
Ainsi qu'on en jugera ci-après, nous avons abandonné la voie tracée
par ces entomologistes distingués et pour lesquels nous conservons la
plus haute estime. Quelques mots d'explication sont nécessaires.
A mesure qu'on descend l'échelle des êtres, et la même chose a lieu
dans les Règnes animal et végétal, les caractères organiques deviennent
moins nombreux; l'organisation est plus uniforme; le travail de la
vie est dévolu à des organes moins variés ; en même temps, les ca-
ractères deviennent moins stables. Ainsi, chez les Carabiques, la
ponctuation est à peu près identique chez tous les individus d'une
même espèce; il n'en est plus de même chez les Chrysomélides, et
telle espèce de Calligrapha présente sous ce rapport des variations
tout à fait inconnues chez les Coléoptères carnassiers.
A cela, il faut ajouter que les espèces deviennent beaucoup plus
nombreuses dans les familles moins parfaites du Règne animal; au-
jourd'hui les Curculionides sont innombrables, et les Phytophages
tentent à rivaliser avec eux.
De ces deux considérations capitales, dont l'exposé complet exige-
rait de longs développements, il résulte que l'on ne peut espérer de
découvrir chez les Chrysomélides des caractères aussi nets et aussi
tranchés pour différencier les genres que dans d'autres familles plus
élevées de l'ordre des Coléoptères. Les limites de certains genres
pourront paraître incertaines, mais il n'est pas impossible que. des
études plus approfondies permettront de mieux les fixer ; la subordina-
tion des caractères, les combinaisons variées auxquelles ils se prêtent
nous laissent l'espoir d'un résultat favorable.
Dans la tâche immense que l'homme s'est imposée, celle de dresser
l'inventaire de la nature, et qui est pour lui une source toujours
nouveUe des plus pures jouissances, il doit bien accepter les choses
telles qu'elles sont.
On objectera peut-être que les divisions établies dans un genre
nombreux rendent le même service que les genres en lesquels on
pourrait la démembrer. 11 y a évidemment des règles à obst>rver, un
juste milieu à garder.
Lorsque le genre présente plusieurs types distincts, comme cela
est le cas pour le genre Chrysomela, on doit essayer de les circon-
scrire et de les définir génériquemeut, parce que le nom qui leur est
attribué fixe dans l'esprit un faciès particulier et un ensemble de
caractères donnés. Ainsi, les mots de Calligrapha, de Leucocera, etc.^
représentent à l'esprit l'idée claire d'un type, d'une forme spéciale,
d'un ensemble de notes distinctives.
Un nom doit toujours correspondre à une idée aussi claire et aussi
précise que possible ; l'idée devient très-vague et insaisissable, si le
362 PHYTOPHAGES.
nom s'applique à des objets très-dissemblables; dans le cas actuel, si
le même nom générique devait s'app!i(|uer à la Doryphora puncta-
tissima et à la Phratora vitellinœ, il perd toute précision. Au con-
traire, dans l'état actuel des choses, on aurait tort de vouloir dé-
membrer le genre Lema, quoique très-riche, parce que toates les
espèces sont construites sur le même plan. C'est ainsi que le mot
cercle s'applique à des milliers de cercles différents tout en restant
parfaitement clair.
D'un autre côté, la trop grande multiplication des genres a pour
résultat d'obscurcir la science et de fatiguer l'esprit. En histoire na-
turelle, désigner deux objets analogues par des noms génériques
divers, c'est faire ressortir les différences aux dépens des affinités, et
pourtant celles-ci sont tout au moins aussi utiles h C(jnnaître que les
premières. Cette considération nous présente l'occasion de justifier la
création des sous-genres. 11 est admis que le sousgenre n'impose pas
son nom à l'espèce, celle-ci doit conserver le nom générique et s'il
est nécessaire de préciser davantage, on met le nom du sous-genre
entre parenthèses, à la suite du premier. Ainsi entendu, le sous-gerire
correspond entièrement aux groupes dénommés du D"' Suffrian et à
ceux que nous avons proposés dans la Monographie des Platypides.
En résumé, nos divisions, de quelque degré qu'elles soient, n'exis-
tent pas dans la nature, jusqu'à ce que nous ayons découvert la clef
de la création elles seront soumises à l'arbitraire. Pour travailler
utilement, on doit bien se pénétrer de l'esprit de son époque, consi-
dérer les choses d'un point de vue élevé et ne pas s'abandonner aux
écarts d'une imagination désordonnée.
Ceci nous amène à dire un mot de la classificatioD des Chrysomé-
lides imaginée par Motschulsky et publiée à propos de la description
des Coléoptères de la Sibérie {i). A diverses reprises, nous avons
voulu entreprendre l'étude des quatre-vingt-quatorze genres de cette
tribu; nous avons dû nous désister. Cette élucubration est une erreur
entomologique, dont le mal sera de faire perdre un temps précieux
à qui voudra s'en rendre compte.
D'autres travaux, comportant des sujets moins étendus, sont néan-
moins plus utiles à la science; tel est le Mémoire du D' Baly sur les
Chrysoméhdes de l'Australie, et en particuher sur les Phyllocharis
et genres voisins, La Revue des Polysticta, de Hope, par M. Clarck,
et les recherches plus approfondies de Vogel sur les Chrysomélides
de l'Afrique, sont d'excellents Mémoires qui contribuent à l'avance-
ment de la science. Nous ne signalerons pas toutes les notices dont
les Chrysoméhdes ont été l'objet, elles seront mieux à leur place à
l'occasion des genres.
L'ouvrage le plus utile que l'on puisse consulter au point de vue
(1) Schrenk's Reis. in Amur-Lande, 11, p. 179.
CHBYSOMÉLIDES. 363
de la distribution géographique des Chrysomélides est le Catalogue
du comte Dejean. Lorsqu'on étudie ce travail, on est étonné de
Tordre, du nombre et de la rareté des espèces que l'on y rencontre à
chaque page. Les Chrysomélides de la collection Dejean étaient re-
présentées par cinq cents espèces, nombre très-important pour l'é-
poque. La Faune de l'Europe y comptait 165 types; celle de l'Asie,
26; celle de l'Afrique, 47; celle de la Nouve'lfi-Hollande, U, et celle
du Nouveau-Monde, 219. Aujourd'hui, le nombre total est plus que
doublé. D'après le relevé, très-imparfait, que nous avons pu faire, il
s'élève à environ l'lS7. Grâce à des travaux monographiques de
haute valeur scientifique, on possède en ce moment les descriptions
de 650 espèces américaines. Dans les recherches sur les Chrysomélides
de l'Afrique moyenne et australe, 90 types ont été décrits par Vogel.
M. SufFrian a tracé la description exacte de 187 espèces, appartenant
à la Faune d'Europe; et dans ce nombre ne sont compris ni les
TiMARCHA, ni les Cyrtonus, de sorte qu'en ajoiitant les espèces de
ces deux genres et celles qui ont été découvertes depuis la publica-
tion du tome V de la Linnaea entomologica, on peut évaluer à
près de 300 le nombre des espèces européennes. La Faune de la
Nouvelle-Hollande a reçu, dans ces derniers temps, un contingent
important, le chiffre du Catalogue Dejean est triplé et les espèces
contenues dans les collections sont bien nombreuses encore. L'Asie
et la Malaisie sont les parties les moins bien connues; Gebler et Mot-
schulski ont fait connaître les espèces de la Sibérie, le D'' Baly a dé-
crit beaucoup de types de l'Inde, de la Malaisie; il étudie en ce mo-
ment celles du Japon,
La tribu, considérée d'une manière générale, est à peu près re-
présentée dans chaque partie du monda par un type spécial. A côté
d'un nombre important de Chrysomèles vraies, l'Europe est carac-
térisée par le développement du genre Timarcha, dont le berceau se
trouve dans les contrées qui limitent la mer Méditerranée. L'Afrique
australe possède les Polysticta; la Nouvelle-Hollande, les Paropsis;
le Nouveau-Monde, les Doryphora. On est moins fixé sur le carac-
tère de la Faune de l'Asie ; peut-être son type principal sera-t-il re-
présenté par ces belles et grandes espèces, dont la Paralina indica
Hop., pourrait former le type.
Le nombre des genres de la tribu si importanle des Chrysomélides
est relativement assez restreint. Ils sont, en général, assez diificiles à
caractériser et à grouper d'une manière satisfaisante. Quoi qu'il eu
soit, l'avenir pourra modifier le tableau analytique que nous expo-
sons ci-dessous.
L Métasternum plus court que le pronotum sur la
ligne médiane.
A. Cavités cotyloides antérieures fermées. 4. Timarcbites.
A*. — — — ouvertes.
364
PHYTOPHAOKS.
B. Eljtres non soudées à la suture.
B'. — soudées —
C. Angles postérieurs du pronotum non prolongés
et n'embrassant pas la base des éljtres.
C. Angles postérieurs du pronotum prolongés et
embrassant la base des élytres.
Métasternum plus long que le pronotum sur la
ligne médiane.
D. Cavités cotyloides antérieures fermées.
E. Tarses à 3 article profondément bilobé.
E'. — — entier.
F. Tibias canaliculés en debors, sur les trois
quarts de leur longueur.
G. Crochets des tarses [irofondément biQdes.
G'. — — simples.
F'. Tibias subcylindriques, non canaliculés.
D'. Cavités cotyloides antérieures ouveites.
H. Crochets des tarses appendiculés, bifides ou
dentés.
I. Dernier article des palpes maxillaires semi-cir-
culaire ou sécuriforme.
r. Dernier article des palpes maxillaires peu ou
point dilaté.
K. Abdomen concave dans sa longueur, les seg-
ments moyens rétrécis au milieu.
K'. Abdomen plan, les segments moyens non ré-
trécis au milieu.
L. Tibias triangulairement dilatés, souvent dentés
à l'extrémité.
L'. Tibias peu ou point dilatés, noD dentés.
M. Dernier article des palpes maxillaires subdilalé
vers l'extrémité et largement tronqué.
M'. Dernier article des palpes maxillaires gréle,
atténué vers l'extrémité.
H'. Crochets des tarses simples.
N. Pronotum à bord antérieur tronqué carré-
ment.
N'. Pronotum à bord antérieur plus ou moins
échancré.
3. Elttrosphoerites.
5. Clidonotites.
6. Cyrtonites.
9. Sténomélites.
8. Lycariites.
7. Entomoscélites.
10. Phyllocuarites.
13. Paropsites.
14. PVXITES.
12. goniocténites.
11, aostralicites.
13. Phratorites.
1. colaspidêuites.
2. Ghrtsomélites.
Groupe I. Colaspidémites.
Tête petite, fortement inclinée, à, peine visible d'en haut. — Yeux
subarrondis, entiers, pourvus en arrière d'une espèce d'orbite. — An-
tennes mesurant la moitié de la longueur du corps, subclaviforpaes.
COLASPIDÉMITES. 365
— Prothorax transversal, à bord antérieur coupé carrément, — Ely-
tres ovalaires, atténuées et prolongées à l'angle suturai eu une saillie
obtuse. — Prosternum étroit, cavités cotyloïdes ouvertes; mésoster-
num plus ou moins développé, articulé au niveau postérieur des
hanches intermédiaires avec le métasternum; celui-ci plus long que
le pronotum. — Hanches antérieures assez rapprochées et assez sail-
lantes; 3 article des tarses entier; crochets simples.
La forme des yeux, le développement du mésosternum, la saiUie
des hanches antérieures sont des caractères que l'on observe chez les
Eumolpides. D'un autre côté, ainsi que l'ont àéjh fait observer
MM. Fairmaire (I) et Stâl (2), on ne peut pas distraire le genre Co-
LASPiDEMA de la tribu des Chrysoméhdes; en effet, ses hanches anté-
rieures transversales, son épisternum prothoracique subquadrangu-
laire, ses tarses à 3 article entier et à crochets simples, sont des
caractères qui appartiennent à la tribu actuelle; en conséquence,
par suite de cette organisation ambiguë, c'est bien un groupe de
transition ; il ne renferme qu'un seul genre propre à l'ancien conti-
nent : COLASPIDEMA.
COLASPIDEMA.
Laporte de Cast. Rev. entom. Silberm. I, p. 21 (3).
Tête assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux; épistome non séparé du front; labre grand, large,
très-légèrement ém;irginé ; mandibules longues, grêles, creusées à
leur face externe et terminées par deux ou trois fortes dents ; mâchoires
avec deux lobes subégaux, l'interne très-cilié, l'externe un peu plus
large, bi-articuié , à palpes subcylindriques, i article court, 2 et 3
obcouiques, subégaux, 4 ovalaire, obtus, un peu plus court; lèvre
inférieure à menton transversal, très-échancré en avant, languette
élargie dans son milieu, rétrécie à son bord libre et terminée par
deux très-petits lobes divergents ; à palpes grêles, semblables à ceux
des mâchoires. — Yeux arrondis, subglobuleux. — Antennes grêles
et longues, 1 article renflé, 2 de moitié plus court, 3 un peu plus long
et plus grêle, les 5 derniers épaissis, aussi longs que larges, cylindri-
ques. — Prothorax court, transversal, un peu moins large que les
élytres à la base, très-convexe, bord antérieur coupé tout-à-fait car-
rément, sans trace de saiUie des angles antérieurs, bord posté-
rieur largement et distinctement arrondi; écusson grand, en trian-
(1) Fairmaire, Gen. des Coléop. Europ. t. IV, p. 236.
(2) Stàl, Monogr. Chrysom. Atnér. p. 4.
(3) Syn. CoLASPiDEMA, Fairmaire, Gen. des Col'. d'Europ. t. IV, p. 23o. —
CoLAPHus, Megerle, Dej. Cat. 3' éd. p. 435. — Redt, Faun. Austr. l'" éd.
p. 536.
366 PHÏTOPHAGES.
gle curviligne.— Elytres très-convexes, allongées, ovalaires, atténuées
tout-à-fait à l'extrémité avec l'angle suturai uu peu saillant. — Pro-
sternum très-étroil, faiblement relevé entre les hanches, légèrement
abaissé en arrière; cavités cotyloïdes antérieures incomplètes; mé-
sosternum très-développé, subquadrangulaire, légèrement incUné,
plan et coupé carrément en avant et en arrière; métasternum à pa-
rapleures parallèles, étroites. — Pattes médiocres, jambes subarquées
à leur base, légèrement dilatées vers l'extrémité, un peu creusées
jusqu'au milieu de leur longueur; tarses faibles, 2 article un peu plus
petit que le 1, 3 à peine émarginé à son bord hbre; crochets
simples.
A l'occasion du démembrement du genre Colaspis de Fabricius,
le comte de Castelnau a fondé le genre Colaspidema sur le C. bar-
bara Fab. (Atra Oliv.), et en a exposé les caractères, en 1833, dans
la Revue entomologique de Silberman. Tout en le regardant comme
un genre de transition, intermédiaire entre les Eumolpides et les
Chrysomélides, il faut le ranger parmi ces dernières, ainsi que nous
l'avons déjà vu.
Quelques femelles présentent cette particularité d'avoir l'abdomen
parfois énormément développé, comme on le voit chez les Gastro-
PHYSA et bon nombre de Galérucides.
Quoique la plupart des espèces habitent de préférence les bords de
la Méditerranée, plusieurs d'entre elles sont répandues dans diverses
contrées de l'Europe tempérée et vers l'Orient, en Turquie, en Perse,
jusque dans la Chine boréale et la Sibérie (1).
Groupe II. Ghrysomélites.
Tête assez forte, arrondie, profondément engagée dans le prothorax.
— Yeux peu convexes, transversalement oblongs. — Antennes fili-
formes ou subfiliformes, mesurant à peu près la moitié de la longueur
du corps. — Prothorax transversal, presque plan ou convexe, à bord
antérieur plus ou moins échancré avec des angles plus ou moins
saillants. — Elytres très- amples, recouvrant complètement le corps.
— Segments de la poitrine toujours développés, de structure très-
variable, cavités cotyloïdes antérieures ouvertes; métasternum plus
long que le prosternum. — Pattes normales, tarses dilatés à 3 article
entier, crochets simples.
Ce groupe contient toutes les belles et grandes Chrysomélides du
Nouveau-Moudo, toutes les Chrysomèles européennes et des repré-
sentants plus ou moins nombreux dans les diverses contrées de Fan-
(1) Ménétriés, Insectes recucill. par Lelinian, Méni. St-Pétersbg, 18i8, t. VI,
p. 112. — Graells, Mém. de la Comniissiou, p. 100. — Baly, Ann. of Nat. Hist.
3e Sér. t. XV, p. 35.
CHRYSOMÉLITES. 367
cien continent. Les coupes génériques entre lesquelles on peut les
répartir sont aussi nombreuses qu'elles sont difficiles à circonscrire.
On sait que le problème a paru insoluble à d'éminents monographes.
Au lieu de la plupart des genres que nous avons analysés ci-dessous,
deux entomologistes distingués, M. Slâl, pour les Chrysomélides d'A-
mérique, M. Suffrian, pour celles d'Europe, ont simplement admis le
genre linnéen avec quelques légères modifications.
C'est la première lois que les Chrysomélides sont étudiées dans
leur ensemble ; à moins de comprendre dans un seul genre, un millier
d'espèces passablement hétérogènes, il fallait se décider à tenter l'en-
treprise que nous soumettons à l'appréciation des entomologistes;
notre tâche eût été bien moins lourde, si, nous autorisant de l'exem-
ple de savants distingués, nous nous étions borné à décrire le genre
Chrysomela et à y établir quelques sous-genres; mais nous croyons
que les déterminations seront plus faciles par la méthode que nous
avons choisie ; elle n'est pas irréprochable, certains rapprochements
sont peut-être forcés, des affinités méconnues. Nous la proposons
comme un résultat à perfectionner.
Quoi qu'il en soit, le groupe des Chrysomélites renferme les trois
quarts des espèces de cette tribu, il possède des représentants dans
toutes les parties du monde, et chacune a ses genres propres. L'Amé-
rique méridionale est de beaucoup la plus riche, elle possède la moitié
des genres et la moitié des espèces. Des détails plus précis sur la
distribution géographique seront exposés pour autant que le permet
l'état de la science, à propos de chacune des coupes génériques.
Le tableau suivant résume les caractères distinctifs de chacun des
genres :
A. Tarses à 3 article plus ou moins échancré.
B. Dernier article des palpes maxillaires tronqué,
subquadrangulaire. 27. Agasta.
B'. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire,
acuminé, plus long que large.
C. Parapleures mélathoraciques élargies en arrière. 1. Gastrophysa.
C. — — linéaires ou atténuées
en arrière.
D Pronotum subcarré, bords antérieur et posté-
rieur presque droits. 3. Prasocuris.
D'. Pronotum très-rétréci eu avant, ses bords anté-
rieur et postérieur arqués. 2. Phœdon.
A'. Tarses à 3 article entier ou légèrement sinué.
E Dernier article des palpes maxillaires distincte-
ment plus court que le pénultième.
F. Labre semi-circulaire, arrondi à son bord anté-
rieur. \A. Eugonycha.
F'. — transversal, subémarginé eu avant.
368 PHYTOPHAGES.
G. Proslernum profondément bilobé à sa base. 28. Aesernia.
G'. — à base arrondie ou subéchancrée.
H. Métasternum pourvu d'uu processus antérieur
recouvrant le mésosternum.
I. Processus prolongé jusque entre les hanches anté-
rieures. 21. Metastyln.
r. Processus court, atteignant seulement la base du
prosternuni. 7. Paralina.
H'. Métasternum ne recouvrant pas le mésosternum
par un processus.
K. Métasternum et mésosteruum unis pour former
un processus plus ou moins allongé. 20. Doryphora.
K'. Métasternum et mésosternum ne form.ant pas
de processus commun.
L. Métasternum et mésosternum renflés, subtuber-
culeux, du niveau avec les hanches et plus ^r^
élevés que le prosternum. 18. Cryplostetha. c^
U. Métasternum et mésosternum non renflés, situés
plus bas que les haucheg et à peu près de ni-
veau avec le presternum.
M. Prosteraum relevé en carène sur une partie de sa
longueur, b;us(iuement interrompue en avant. 22. Desmogramma.
M'. Prosternum non relevé en carène brusquement
interrompue eu avant.
N. Antennes longues et filiformes. 19. Prosicela.
N'. — plus ou moins dilatées vers l'extré-
mité.
0. Elytres et parties inférieures légèrement pubes-
cenies. 24. Ceralces.
0'. Elytres et corps glabres.
P. Face externe des tibias sillonnée au moins dans
la moitié inférieure. 16. Leptinotarsa.
P'. Face externe des tibias non sillonnée ou seule-
ment dans le tiers inférieur.
Q. Parapleures métathoraciques lisses ou peu s'en
faut. 15. Stilodes.
Q'. Parapleures métathoraciques plus ou moins
ponctuées.
R. Forme ovalaire, elytres oblongues. 17. Deuterocampta.
R'. — globuleuse, elytres gibbeuses. 8. Sphœrolina.
E'. Dernier article des palpes maxillaires égal au
précédent ou plus grand.
S. Article onguéal bidenté en dessous, à la base des
crochets.
T. Corps déprimé; pronotum plan^ à bourrelets la-
téraux. 6. Gastrolina.
CHRYSOMliLlTliS
369
T'. Elytres et prouotum convexes, le dernier sans
bourrelets latéraux. 1:2. Cosmogramma.
S'. Article onguéal inerme, très-rarement denté en
dessous.
U. Dernier article des palpes maxillaires ovalaire
atténué vers l'extrémité, au moins aussi long
que le pénultième.
V. Pronotum muni de bourrelets latéraux. S. Lina.
y. — dépourvu de bourrelets latéraux. 4. Plagiodera.
U'. Dernier article des palpes maxillaires subquà-
drangulaire ou dilaté, largement tronqué à
l'extrémité.
W. Crochets des tarses contigus à li base, très-peu
divergents. 11. Zygogramma.
W. Crochets séparés à la base et divergents.
Y. Prosternum relevé en carène terminée en avant
par une saillie marquée, distincte du bord.
Z. Elytres dépourvues de lobes épipleuraux 23. Strichosa.
Z'. — pourvues — — 25. Cyclomela.
Y'. Prosternura non relevé en carène terminée par
une saillie en avant.
a. Antennes d'un blanc jaunâtre. 13. Leucocera.
a'. — de couleur foncée.
b. Epipleures des elytres grandes, larges, concaves,
regardant directement en bas. 26. Chulcomclu.
b'. Epipleures plus ou moins étroites, regardant
obliquement en dehors.
c. Mandibules saillantes, plus ou moins creusées en
dehors à leur base et formant un museau
quadrangulaire. 10. CalUgrapha.
c\ Mandibules arijuées, tète large, arrondie en avant,
sans museau quadrangulaire. 9. Chrysomela.
GASTROPHYSA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3e éd. p. 429 (1).
Tête petite, engagée dans le pvothorax jusqu'aux yeux; épistome
séparé du front par un sillon profond, anguleux en arrière; labre
court, très-légèrement émarginé; mandibules arquées, fortement bi-
dentées à l'extrémité ; mâchoires à lobes courts, subégaux, arrondis,
(1) GASTROPHTSA,Redt. Faun. Austr. l"> éd. p. SS3. — Fairmaire, Gen. Coleop.
Europ. iV, p. 234. — Gastroeidea, Hope, Golcop. Man. 111, p. 164; Slâl, Mo-
nogr. Chrysom. Amer. p. 286. — Chrysomelw subdenlatœ, Suffr. Linn. entom.
V, p. 237. — Galercca, Fabr. Entom. Syst. II, p. 13. — Chuysomela (p ), Say,
Juurn. Acad. Phil. III, p. 1.
Coléoptères. Tome X.
24
370 rHYTOPHAGtS.
assez densément ciliés j à palpes subcylindriques, 1 article à peine
distinct, 2 obconiquc, assez long, 3 de même forme, plus court,
•4 conique, atténué et légèrement tronqué; lèvre inférieure à menton
très-court, émarginé en avant, languette petite, cornée, rétrécie à la
base, siiiuée en avant; palpes semblables à ceux des mâchoires avec
un article en moins. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes
moins longues que la moitié du corps, 1 article renflé, 2 obconique,
moins long, 3 le plus long et le plus grêle, 4-5 moins allongés, les
6 derniers renflés, aussi longs que larges, le dernier atténué, aigu. —
Prothorax du double plus large que long, assez convexe, un peu plus
étroit que les élytres à la base, bord antérieur à peine échancré, ses
angles très-saillants et déclives ; écusson en triangle curviligne. —
Elytres convexes, oblongues, à bords subparallèles, étroitement mar-
ginées sur tout leur pourtour. — Prosternum très-étroit, relevé entre
les hanches antérieures et brusquement terminé à leur niveau pos-
térieur; cavités cotyloïdes incomplètes; mésosternum plus large;
métasternum à parapleures un peu dilatées dans leur moitié posté-
rieure. — Hanches antérieures rapprochées et assez saillantes; pattes
assez fortes, tibias élargis vers l'extrémité, aplaties en dehors, creu-
sées seulement tout à fait au bout, le bord externe de la dépression
relevé en dent aiguë, bien marquée et ciliée à la paire postérieure;
tarses à I article triangulaire, allongé, 2 de môme forme, plus court,
3 le plus large, échancré à son bord libre sur le tiers de sa longueur;
crochets simples.
Les Gastrophysa ont un faciès spécial et qui les distingue assez
bien des autres Chrysomélites. Parmi leurs caractères propres, il faut
noter que leurs hanches antérieures sont légèrement saillantes et
assez rapprochées, que l'extrémité des tibias et surtout des posté-
rieurs est munie d'une saillie dentiforme ciUée. De plus, la forme
élargie des parapleures du métathorax, la longueur du dernier article
des palpes maxillaires, l'échancrure du 3 article des tarses, forment
un ensemble de caractères qui le distinguent des autres divisions
génériques.
La sailUe des hanches et le développement parfois énorme de l'ab-
domen chez certaines femelles, semblent rapprocher les Gastrophysa
des Galérucides. Motschulsky (1) va plus loin et les considère comme
voisines des Podagrica; il afftrme que quelques espèces peuvent
sauter (G. amphibia Mots.).
Les larves de la Gastrophysa polygoni que nous avons rencontrée
sur le polygonum aviculare., présentent la même organisation que
celle des Li.va. Elles sont d'un blanc jaunâtre, la tèle et les pattes
sont d'un brun foncé, de même que deux lignes longitudinales si-
tuées sur les parties latérales du corps; celui-ci est assez abondam-
(•) Motschulsky, Sehrenk's Reis. iii Amur-Lande, p. 174.
CHRYSOMÉLITES. 371
ment recouvert de longs poils grisâtres. Depuis, d'autres détails ont
été donnés sur cette larve et sur celle du G. raphani {!).
Les espèces, au nombre d'une douzaine, appartiennent à l'Europe
tempérée et méridionale, à la Sibérie, à l'Amérique du Nord.
Le nom proposé par M. Chevrolat et publié dans le Catalogue de
Dejean a été connu de Hope. L'auteur anglais l'a trouvé assez con-
venable pour en prendre la moitié et lui donner une nouvelle ter-
minaison ; il le décrit, du reste, d'une manière tout à fait insuffisante.
L'entomologiste qui pourrait faire valoir les meilleurs titres à la
priorité serait certes M. Redtenbacher qui a conservé, avec raison, le
nom du Catalogue Dejean.
PHŒDON.
Megerle, Latr. Règne Anim. 2* éd. t. V, p. 131 (2).
Tête enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur
des yeux, infléchie vers le bas; épistome confondu avec le front;
labre subémarginé; dernier article des palpes maxillaires oblong-
ovalaire, atténué et obtus; languette rétrécie à la base, fortement di-
latée et convexe à son bord libre. — Yeux ovalaires, subsinués en
dedans. — • Antennes moins longues que la moitié du corps; 1 article
renflé, 2 obconique, 3 le plus grêle et le plus long, 4-6 subégaux,
7-H renflés, plus longs que larges, le dernier acuminé. — Prothorax
court, convexe, très-large, rétréci en avant, bord postérieur large-
ment arrondi, l'antérieur subéchancré; écusson assez grand, en
triangle curviligne. — Elytres amples, brièvement ovalaires, à côtés
un peu arrondis; épipleures larges, disposées obliquement et regar-
dant en dehors. — Prosternum variable, linéaire ou bien élargi en ar-
rière et prolongé au-delà des hanches; mésosternum trois fois aussi
large que le prosternum, échancré en avant; métasternum à para-
pleures parallèles. — Xbdomen àl segment aussi long que les suivants
réunis. — Pattes courtes; cuisses un peu renflées, surtout les posté-
rieures; tibias légèrement arqués et dilatés, à face externe convexe,
sauf vers l'extrémité ; tarses larges, 3 article échancré à son bord libre
à peu près jusqu'à la moitié de sa longueur; crochets simples.
Les Phoedon sont de petits insectes à forme arrondie ou briève-
ment ovalaire, ordinairement très-convexe; leur caractère principal
(i) G. raphani, Kawaîl, Entora. Zeit. XXII, p. 123. — G. pulygoni, Heeger,
SilzuDgb. d. WicD. Akad. XI, p. 1)27; Letzuer, 37; Jaliiesl»er. fier Scliles.
Gcsellsch. f. Nat. Knet. p. 104.
(2) Phoedon, Dejean, Cal. 3« éd. ji. 429; HedtenbHclier, Fauna Auslriœ,
1" éd. p. 5ÎJ3; Faiimaire, Gen. Coleop. Eur. IV, p. 233; Stâ!, Monot,'r. Chry-
som. Amer, p. 316. — Chrysumelœ globulosœ, Sutlr. Lina. Entom. V, p. 243.
— Chhysomela, Linn. Fabr. Duft. etc.
372 PHYTOPHAGKS.
réside dans l'échancrure du 3^ article des tarses et dans la largeur du
mésosternum comparée à celle du prosternum. Le dernier article des
palpes maxillaires est long, ovalaire, les antennes sont terminées par
une massue subcylindrique et formée de cinq articles; les tibias sont
courbés en dedans.
Ces insectes, au moins ceux qui se rencontrent en Europe, vivent
presque tous au bord des eaux sur différentes espèces de plantes. Le
D'' Suflrian, dans sa Monographie des Chrysomélides d'Europe, en
décrit une douzaine d'espèces; M. Stâl en signale tout autant dans le
Nouveau-Monde. Aujourd'hui, le nombre des types's'élève à près de
40, parmi lesquels deux ou trois seulement appartiennent à l'Asie et
à l'Océanie.
Les larves du Phœdon auclum Fabr. que nous avons rencontrées
sur le Ranunculus flammula, ont une forme plus cylindrique et plus
acuminée en arrière, que celle de la Phralora vitellinœ. Leur couleur
est d'un jaune brunâtre, avec la tête, les pattes et les taches d'une
teinte brune assez sombre; on observe, du reste, le même nombre
de séries longitudinales de points, et la plus grande différence con-
siste dans le nombre des taches des séries médianes, bien plus con-
sidérables dans cette espèce ; car, tandis que dans les larves de la
Phr. vitelUnœ et de la Lina populi, chaque segment abdominal pré-
sente seulement une tache submédiane, ici, chaque arceau en a deux
un peu inégales et placées l'une au bord antérieur, Tautre au bord
postérieur de l'arceau; le corps est recouvert de petites soies courtes,
pâles et éparses (1).
PRASOCURIS.
Latreille, Hist. Nat. Ins. III, p. 533 (2).
Tête enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord postérieur
des yeux, offrant en avant un petit museau obUis ; épistome séparé
du front par un sillon large, peu enfoncé, formant un angle aigu en
arrière; labro assez saillant, faiblement sinué à sou bord libre; mâ-
choires faibles, lobes très-courts, égaux en longueur, l'externe un
peu plus large et bi-articulé, à palpes subcyiindriques, à dernier ar-
(1) Phœdon carniolicus, Milrlvell, Allgem. Deutsch. Nalurh. Zeitung, 1857,
p. 173.
Phœdon cochleariœ, Letzner, Denkscbr. d. Scliles. Gese.îls. p. 209.
Phœdon betulœ, Cornélius, Eiitom. Zeit. XXV, p. 119, 1864.
Phœdon auclum, Cornélius, Eiilom. Zeit. XVIII, 1837.
(2) PuASOCLRis, Rcdt. Faun. Austr. 2" éd. p. 923; Fairniaire, Gêner. Coleop.
Europ. IV, p. 233, pi. 08, (ii,-. 322; Sliil, Monogr. Chrysoui. Amer. p. 287. —
Hei/jdes, Fabr. Syst. El. 1, p. -iOH; Dejeun, Calai. 3' éd. p. 429. — Chryso-
inelœ ripariœ, Sullr. Linu. Eulom. V, p. 264. — Cbrïsomela, Fabr. Paiiz. Dult.
Oliv. etc.
CHRYSOMÉLITES. 373
ticle ovalaire, atténué vers l'extrémité et obtus ; lèvre inférieure à
menton transversal^ languette rétrécie vers la base, obtuse en avant.
— Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes dépassant à peine la
base du corselet; 1 article épais, 2 obconique, de moitié moins long,
3 et 4 à peu près semblables, grêles et allongés, 5 et 6 moins longs,
les suivants renflés vers leur sommet, un peu moins larges que longs.
— Prothorax quadrangulaire, transversal ou presque carré, peu con-
vexe, un peu plus étroit à la base que les élytres; bords latéraux et
postérieur pres(^e droits, l'antérieur très -faiblement émarginé;
écusson triangulaire. — Elytres oblongues, plus ou moins allongées,
bords latéraux parallèles; épipleures larges et prolongées jusqu'à
l'extrémité. — Prosternum un peu relevé entre les hanches anté-
rieures, prolongé en s'élargissant et s'appuyant sur le mésosternum;
celui-ci médiocrement long, ses prolongements latéraux très-distincts,
larges, s'arliculant avec les épimères du prosternum pour fermer les
cavités cotylûïdes antérieures ; métasternum à parapleures subparal-
lèles. — Pattes médiocres; cuisses un peu renflées et comprimées;
jambes légèrement arquées en dedans, convexes en dehors; tarses à
articles subégaux en largeur, le 3 biiobé et échancré au moins dans
la moitié de sa largeur; crochets simples.
La forme du mésosternum parait caractéristique dans ce genre;
dans aucun autre type, on n'observe que cet organe contracte des
relations analogues avec les épimères du prosternum et les cavités
cotyloïdes antérieures.
Les espèces paraissent assez nombreuses; aux vingt-cinq types si-
gnalés dans le Catalogue de M. de Marseul, il faut en ajouter quel-
ques autres de l'Amérique boréale, de la Cafrerie et du cap de Bonne-
Espérance (1).
D'après de récentes observations, les larves paraissent différer de
ce que nous avons vu jusqu'à maintenant : D'après Boie (2), la larve
de la P. phellandrii est noire et vit dans la tige creuse du Sium lati-
folium, près du collet. M. Cornélius (3) l'a trouvée sur une plante de
la même famille, la Cicuta virosa. Le même auteur a rencontré la
P. hannoverana sur ]oi Cgltha palustris, la P.marginellasuv diverses
espèces de Ranunculus (4). Letzner (S) a également publié des obser-
vations sur diverses espèces de ce genre.
(1) Olivier, Entom. V, p. SOS; Stâl, Monogr. Chrys. Amer. p. 287 ; Suffrian,
Linn. Entom. V, p. 264; Eotom. Zeit. XIX, p. 393; Cornélius, Entom. Zeit.
1857. — "Vogel, Chrys. Faiin. Afric. p. 75.
(2) Bcie, Entomol. Zeit. 1850, p. 300.
(3) Cornélius, Entom. Zeit. 1857.
(4) Cornélius, Entom. Zeit. 1857.
(5) Letzner, 3S-Jdhresber. derSchlcs. Gesells. f. Vateil. Kiilt. p. 123.
374 PHTTOFHAGES,
PLAGIODERA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 428 (1).
Tête fortement engagée dans le prothorax; épistome séparé du
front par un sillon transversal droit; labre très-légèrement émar-
giné; mâchoires à lobes très-courts, l'externe du double plus large
que l'interne, avec quelques cils épars, à palpes subcylindriques, le
dernier article subovalaire, obtus, aussi long que»le précédent. —
Yeux oblongs-ovalaires. — Antennes courtes, dépassant légèrement
la base du pronotum, grossissant sensiblement vers l'extrémité; i ar-
ticle gros, 2 de même longueur, grêle, 3 le plus long et le plus
mince, 4-6 décroissant un peu de longueur, les derniers plus larges
que longs, subcomprimés. — Prothorax très-court, convexe, bord
antérieur émarginé avec les angles peu saillants, bords latéraux
convergents en avant; écusson en triangle curviligne. — Elytres
ovalaires, élargies sur les côtés et largement arrondies en arrière, à
épipleures lai-ges et concaves de la base à l'extrémité. — Prosternum
très-étroit entre les hanches, un peu élargi en arrière et tronqué;
mésosternum très-large, plan; métasternum à parapleures subélar-
gies en arrière. — Pattes médiocres, tibias sillonnés à leur face ex-
terne vers l'extrémité seulement, tarses à 3 article assez large, très-
étroitement émarginé dans son milieu ,' crochets simples, faibles.
Les Plagiodera se distinguent des Lina par leur forme courte, ar-
rondie, convexe, par leurs antennes un peu plus grêles et plus lon-
gues, par leur pronotum plus développé dans le sens transversal et
dépourvu de bourrelets latéraux.
Les espèces sont très-nombreuses et répandues sur toute la surface
du globe; l'Europe est la contrée la moins bien partagée et ne pos-
sède qu'un seul type. Le prof. Stal signale 38 espèces américaines,
dont plusieurs ont déjà été décrites par Erichson dans ses recherches
sur la Faune du Pérou. Huit types africains sont consignés dans la
Monographie des Chrysomôies d'Afrique, du D"" Vogel. Le D'' Baly,
dans dill'érents recueils, a fait cotinaître ceux de la Malaisie, de la
Nouvelle-Hollande, des Indes orientales.
La larve, que nous n'avons pas connue, a été décrite dans ces der-
niers temps par divers auteurs (2).
(1) Syn. Plagiodera, Redt. Faun. Austr. 1" éd. p. 533: Fairmaire, Geiier.
Coleop. Eiirop. IV, p. 232. — Plagiodera (pars), Ericlisoii, Archiv. f. Naturg.
Xlll, p. 158; Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 29(3; Vogel, Beitr. Clirys. Faun.
Afrlc. p. 68. — Chrysomelœ coccinellœ formes, SuH'rian, Linn. Eutom. V, p. 241 .
— Chrysomela, Fabr. Oliv, Schonh. Rogers, etc.
(2) Letzner, Rer. uber die Arb. iind Verti. des Sctiles. Vereins Wàhr. des
Jahr. 18.H2, p. 91 . — Ueegrer. Silziingsber. der Wien. Alcad. XI, p. 927. — Cor-
nélius, Entom. Zeil. 1857.
CHRTSOMÉMTEB, 375
LINA.
Mecerle, Dejean, Cat. S» éd. p. 426 (1).
Tête profondément engagée dans le prothorax, presque jusqu'au
bord antérieur des yeux; épistome séparé du front par un léger
sillon; labre court, émarginé; mâchoires à lobes assez larges et sub-
arrondis, ciliés, dernier article des palpes maxillaires ovalaire, al-
longé, atténué, très-légèrement tronqué ou subaigu, — Yeux ova-
laires, subsinués. — Antennes plus courtes que la moitié du corps,
dépassant peu la base du pronotum , distinctement épaissies et sub-
comprimées vers l'extrémité, 1 article épais, 2 à peine de moitié
aussi long, renflé dans son milieu, 3 obconique, le plus allongé,
4-6 s'élargissant et se raccourcissant, les 5 derniers très-dilatés, com-
primés, formant une massue allongée, le dernier acumiué. — Pro-
thorax notablement plus étroit à la base que les élytres, peu con-
vexe, bord antérieur profondément émarginé, le postérieur convexe-
arrondi, ses angles aigus, bords latéraux parallèles ou rapprochés en
avant, rarement en arrière, côtés latéraux relevés en bourrelets;
écusson en triangle curviligne. — Elytres amples, médiocrement
convexes, plus ou moins élargies en arrière, angle suturai souvent
aigu ou saillant. — Prosternum étroit, relevé entre les hanches, un
peu élargi en arrière, reposant sûr le mésosternum, celui-ci court,
arqué; mésosternum assez long, renflé en bourrelet entre les hanches
moyennes; parapleures distinctement élargies en arrière. — Pattes
médiocres, tibias subprismatiques, sillonnes à leur face externe dans
toute leur longueur; 3 article des tarses très-large, entier; crochets
simples.
La forme des Lina, surtout celle de quelques types de l'Amérique
du Nord, est en quelque sorte intermédiaire entre la forme subglo-
buleuse des Chrtsomela et celle beaucoup plus oblongue des Phyl-
LOCHARis. En général, il sera facile de les distinguer des unes et des
autres. Les Lina ont les antennes courtes, renflées et comprimées
vers l'extrémité, le dernier article des palpes maxillaires est atténué,
presque aigu; le pronotum est peu développé, notablement plus
étroit que les élytres, enfin les tibias sont sillonné.s extérieurement
dans toute leur longueur. A la face inférieure, les parapleures du
métathorax sont un peu dilatées en arrière, et les épisternums du
mésosternum au lieu d'être en triangle équilatéral, sont en triangle
rectangle. Enfin, les larves sont très-ditférentes ; ce caractère a bien
(1) Syn. LiNA, Redt. Faun. Austr. !'« éd. p. 531; Fairmaire, Gen. Coleop.
Eur. IVJp. 230. —Melasoma, Slephens, Brit. Entom. 1831, IV, p. 3SI; Yogel,
Chrysom. Faun. Afric. p. 7:5. — Chryxomelœ galerucoïdeœ, Suffrian, LiDn.
Eotoin. V, p. 190. — Chrysomela, Linu. Fabr. Oliv. Panzer, etc.
376 PHYTOPHAGES.
son iii'.portance, quoique Fabrlcius ait prescrit dans sa Philosophie
eiitoiïiologique, de ne pus employer les caractères dérivés des états
primitifs des insectes. L'un des fondateurs de la science n'eût pas
émis celte règle s'il eût pu prévoir les difficultés où nous place si
souvent la délimitation des genres.
Plusieurs auleurs, Erichson, Vogel, Stiil, ont réuni les LmA aux
Plagiodera. En effet, les parapleures du métathorax sont conformées
de même, les jambes, chez les unes et les autres, sont creusées, à leur
face externe, d'un sillon plus ou moins long; mais le faciès est très-
différent; les Plagiodera ont une forme subcirculaire et bombée; le
pronotum, au lieu d'être à peu près plan, est arqué en travers, et son
bord postérieur est convexe-arrondi; les épipleures des élytres sont
relativement plus grandes et concaves.
Les larves desLiNA sont assez bien connues, nous en avons tracé les
caractères; depuis la publication du catalogue des larves, la science
s'est enrichie de nouvelles observations (1).
Les espèces de ce genre, au nombre d'une trentaine seulement,
sont répandues sur toute la surface du globe: l'Europe est la moins
mal partagée et compte une dizaine d'espèces, dont quelques-unes
habitent les contrées les plus septentrionales (â). L'Amérique du Nord
en nourrit aussi plusieurs espèces (3); d'autres habitent l'Amérique
centrale (4) et l'Amérique du Sud (5). De là, le genre possède quel-
ques représentants dans la Chine (6), dans l'île de Formose (7), à
Ceylan (8); puis à Madagascar et dans la Cafrerie (9).
GASTROLINA.
Baly, Ann. and Mag. Nat. Hist. 3° S. lY, p. 61.
Tête petite, arrondie, profondément engagée dans le prothorax;
labre échancré ; dernier article des palpes maxillaires ovalaire-ob-
(1) Lina rupj-ea, Letzner, 35-Jalire.sber. derSchîes. Gesells, f. VaterLKultur.
p. 123; Cornélius, Entom. Zeit. 1857.
Lina "i^-punctata, Letzner (1. cit.).
Lina liipponica, M.ieikel, Allguin. Deuts. Nalurh. Zcil. l8o7, \\. 174.
(2) Sufliiaii, Liiiii. entom. V, p. 190.
(3) Fabr. Stiil, Monogr. Clirys. Amer. p. 293.
(4-) Jacq. Duval, Uist. fis. de Culw, \II, p, i2o; Sullrian, Eaîom. Zeit. Stelt.
XIX, p. 380.
(5) Blaii(aiard,Gay,Hist. de Ctiile, Zoo), t. V, p. 5-19; Piiilippi, Entom. Zeit.
Stelt. XXV, p. 391.
(6) Baly, Aun. aud Mag. of Nùt. Hist. 3^ Sér. t. IV, p. (il.
(7) Baies, Proceed. zool. Soc. of Lond. 1866, p. 35-i.
(8) Baly, Ann. and Mag. of Nal. Hist. 3-= Sér. t. IV, p. 60.
(9) Yotjel^ Beitr. Chi ys. Faun. Afric. p. 71.
CIIRVSOMÉLITES. 377
tuSj presque aussi long que le précédent. — Yeux ovalaires, trans-
versaux. — Antennes moins longues que la moitié du corps, un peu
épaissies vers l'extrémité, et très-légèrement comprimées, 1 article
renflé, 2 obconiquo, 3 grêle, le plus long, 3-6 de même forme, plus
courts, les suivants dilatés, triangulaires, presque aussi larges que
longs, le dernier ovale. — Prothorax transversal, presque plan, à peu
près de moitié moins large que les élytres, à bord antérieur profon-
dément échancré, les angles postérieurs aigus, bords latéraux épaissis
en bourrelets; écusson subtriangulaire, à sommet très-obtus. — Ely-
tres oblongues-ovalaires, subdilatées en arrière, presque planes, à
surface ponctuée-striée. — Prosternum assez étroit, à base légère-
ment saillante et arrondie; mésosternum large, trapézoïdal, para-
pleures métasternales subdilatées à l'extrémité. — Pattes faibles,
simples; tibias non canaliculés, article onguéal des tarses bidenté en
dessous à la base des crochets; ceux-ci rapprochés et simples.
Ce genre, qui jusqu'à ce jour ne renferme qu'une seule espèce,
originaire de la Chine boréale, se distingue par la structure de l'ar-
ticle onguéal des tarses. Cependant ce n'est pas la seule particularité
qui le distingue, son corps, qui ressemble pour ses contours, à celui
des LiNA, est bien moins convexe, il est plus déprimé que dans aucun
autre genre, et rappelle celui des Hololepta. En outre, l'abdomen
des femelles se distend, à certaine époque, comme celui des Galéru-
cides.
PARALINA.
Baly, Trans. Entom. Soc. Lond. 2° S. t. V, p. 153.
Tête médiocre; épistome limite; labre échancré. — Dernier article
des palpes maxillaires subquadrangulaire, plus large que long, tron-
qué à l'extrémité, un peu plus court que le précédent. — Yeux peu
développés, allongés. — Antennes grêles, filiformes, notablement
moins longues que la moitié du corps; 1 article renflé, 2 obconique,
court, les suivants allongés, subégaux. — Prothorax transversal, de
moitié moins large que les élytres, peu convexe, bords antérieurs
très-échancrés, les latéraux presque droits, relevés et déterminant
une profonde dépression longitudinale ; écusson petit, en triangle rec-
tiligne. — Elytres très-amples, trois fois plus longues que le prono-
tum, assez convexes et dilatées dans leur milieu. — Prostornum re-
levé en carène étroite, mésosternum invisible; raétasternum prolongé
entre les hanches moyennes en saillie obtuse, à la rencontre de la
base du prosternum. — Pattes médiocres, simples; tibias cylindri-
ques; tarses assez longs, terminés par des crochets divergents.
La Ch7'ysomela indica de Hope (4), originaire de Nepaui, a servi
(1) Hop. Zool. Mise. p. 29.
378 PHYTOPHAGES.
de type à la création de ce genre ; il est surtout caractérisé par la
saillie du métasternum, structure qu'il possède en commun avec la
Metastxjla nigro-fasciata ; mais dans ce dernier type, le prolongement
est beaucoup plus long et s'avance entre les hanches antérieures. Le
Prof. Stâl n'attache qu'une importance très-secondaire à cette struc-
ture du métasternum et il décrit même une espèce qu'il regarde
comme très-voisine du type du genre actuel et qui ne s'en distingue
que par l'absence de ce prolongement métasternal (i). H est assez
difficile d'admettre que des modifications de structure aussi profondes
soient simplement des caractères spécifiques; s'il en était ainsi, il
faudrait renoncer à toute classification des Phytophages.
SPHAEROLINA.
Baly, Trans. Entom. Soc. of Lond. 1871, P. III, p. 400.
Tête courte, engagée dans le prothor^^s^ au-delà des yeux; épistome
distinct; labre éraarginé; mandibules très-courtes; palpes maxillaires
à 3 article obconjque, le dernier un peu moins long, subquadrangu-
laire, comprimé et largement tronqué au bout, — Yeux transversaux.
— Antennes courtes, atteignant à peine la base du pronotum, les
cinq derniers articles fortement épaissis, subcomprimés, presque aussi
larges que longs, serrés et formant une massue allongée. — Prothorax
transversal, moins large que les élytres, convexe, bord antérieur for-
tement échancré avec les angles saillants, bords latéraux dilatés eu
avant, rétrécis vers la base, sans renflement; écusson semi-elliptique.
— Elytres presque aussi larges que longues, gibbeuses dans leur
partie discoïdale, éparsément ponctuées; épipleures très-larges,
planes. — Prosternum étroit, à base subdilatée, arrondie, reçue dans
une fossette du mésosternum; métasternum relevé en bourrelet à,
son bord antérieur, à parapieures linéaires, ponctuées, obtuses en
arrière. — Pattes simples, article onguéal inerme; crochets simples,
divergents.
M. Baly a créé ce genre pour la Lina Rajah décrite par Guérin-
Méueville et il y rapporte sa Lina Templetoniy toutes deux des Indes
orientales. La forme quadrangulaire du dernier article des palpes
maxillaires sépare ce type des Lina ; sa brièveté le distingue des
Chrysomela. Il est en réalité très-voisin des Paralina ; cependant sa
forme très-brièvement ovalaire, ses élytres gibbeuses et la structure
du métasternum établissent une limite tranchée entre les deux genres.
(1) Stàl, Monog. Chrysom. Am. p. 3.
CHRYSOMÉLITES. 379
CHRYSOMELA.
LiNHÉ, Syst. Nat. 2» éd. p. 11 (1).
Tête large, enfoncée dans le prothorax au moins jusqu'au bord
postérieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon angu-
leux; labre transversal, subémarginé; mandibules grosses, courtes, à
extrémité dentée, peu ou point saillantes; mâchoires à lobes courts,
l'externe plus long, biarticulé, terminé par quelques soies raides, l'in-
terne plus court et conique; palpes à dernier article tronqué, ordi-
nairement plus gros et plus long que le précédent; lèvre inférieure
à menton transversal, quadrangulaire, à peine échancré en avant ;
languette entière ou subsinuée à son bord libre, ses angles arrondis,
palpes plus grêles, de 3 articles. — Yeux oblongs, transversaux, peu
convexes. — Antennes dépassant légèrement la base du pronotum,
épaissies peu à peu vers l'extrémité et subcomprimées, i article
oblong, renflé, 2 de moitié plus court, 3-S plus longs, plus grêles, les
derniers élargis et allongés, très-rarement aussi longs que larges, —
Prothorax transversal, court ou plus long, aussi large que les élytres
à la base ou seulement un peu plus étroit, à bord antérieur émarginé,
bords latéraux droits ou convergents en avant, le plus souvent renflés
en bourrelets, ceux-ci séparés du disque par une dépression ponctuée
ou par un sillon; écusson en triangle curviligne, à sommet le plus
souvent aigu. — Elylres convexes, oblongues ou subglobuleuses, à
ponctuation très-variable, presque toujours des ailes membraneuses.
— Prosternum étroit, subélargi et tronqué en arrière, situé à peu près
sur le même plan que les deux autres segments; mésosternum du
double plus large que le prosternum, excav\î et déclive en avant;
métasternum tronqué en avant, à bords antérieurs et latéraux mar-
ginés, à parapleures étroites, légèrement rétrécies en arrière. — Ab^
domen à 1 segment allongé , parfois aussi long que les trois sui-
vants. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes droites,
un peu épaissies vers l'extrémité, à face externe plane ou légère-
ment convexe ; tarses à 4 article du double plus long que le sui-
vant, 3 plus large, à bord droit ou très-légèrement sinué ; crochets
simples.
Le genre Chrysomela, tel que l'avait conçu l'illustre Linné, com-
prenait nou-seulement tous les Phytophages à lui connus, mais encore
une foule d'espèces appartenant à d'autres familles. Déjà, Fabricius,
(1) Chk-ïsomela, Fabr. Oliv. Duft. etc.; Redt. Faun. Austr. 1" éd. p. 544;
Fairm:iire, Gen. Coleop. Europ. IV, p. 228. — Chrïsomela (pars), Suflr. Linn.
entom. V, p. 1; non Stà!, Monogr. Clirys. Amôr. p. 9. — Carystea, Baly, Ann.
and Mag. of Nat Hist. 3" Sér. t. XV, p. 33.
380 PHYTOPHAGES.
dans son Gênera Insectomra, publié en 1776, a mieux défini les
caractères du genre et en a séparé comme coupes génériques les
Alurnus, les Crioceris, les Donacia. Par la suite, dans les derniers
ouvrages de ce grand entomologiste, le nombre des genres créés aux
dépens dos Chrysomela s'est encore accru, les Sagra, les Clytra, les
Megalopus, les Adorium, les Colaspis, ont été nettement séparés. A
peu près en même temps, Geoffroy, dans l'Histoire des Insectes des
environs de Paris, créait les genres Galeruca, Luperis, Cryptoce-
PHALLS.
Dans le cours d'un siècle, ce genre fondamental a été soumis à
beaucoup de vicissitudes, il correspond de nos jours à de nombreuses
familles, à des genres qui se comptent par centaines. Nous lui avons
donné la même acception que M. Redtenbaclier dans la Faune d'Au-
triche, et que M. Fairmaire dans le Gênera des Coléoptères d'Europe.
Ce n'est par conséquent pas celle de MM. Suffrian et Stâl, le premier
dans son excellent travail sur les Chrysomèles d'Europe, le second
dans sa belle Monographie des Chrysomélides d'Amérique. Dans l'ar-
rangement que nous avons adopté, toutes les Chrysomélides du Nou-
veau-Monde ont été reportées dans les coupes génériques qui avaient
été indiquées antérieurement par Erlchson, par MM. Chevrolat
et Baly. Quant aux Chrysomèles d'Europe, si bien décrites par le
D' Suffrian et rangées par lui en 2i groupes, elles sont comprises
dans le genre Chrysomela, sauf les six derniers groupes et le 14, qui
forment dans notre travail autant de genres différents.
Le genre Cahystea, créé par le D' Baly pour recevoir des espèces
de la Nouvelle-Hollande, ne peut être conservé ; nous n'avons rien
troxivé qui pût motiver la séparation de cette forme.
Malgré les limites relativement étroites dans lesquelles nous avons
circonscrit le genre actuel, les espèces qui le composent sont encore
nombreuses ; elles habitent à peu près toutes les contrées de l'Ancien-
Monde et partout où la végétation peut atteindre, soit vers les régions
polaires, soit au sommet des montagnes, on est presque sûr de ren-
contrer quelques-uns de ces jolis insectes.
Quant à leur répartition géographique, il est encore assez difficile
de s'en faire une idée bien exacte ; les données que nous possédons
sur la Faune entomologique de l'Asie et de l'Afrique centrales, lais-
sent, à notre époque, beaucoup à désirer.
Quoi qu'il en soit, le D"^ Suflrian, qui a donné, en iSo\, le travail
le plus complet que nous possédions sur les Chrysomèles de la Faune
européenne, en décrit environ i-iO espèces. Grâce aux persévérantes
recherches des entomologistes contemporains et surtout de MM. Reiche
et Fairmaire, ce nombre est à peu près doublé (1).
(1) V. Annales de la Soc. cntoin. de France.
CHRYSOMÉLITES. 381
Ménétriés (1), Gebler (2), Falderman (3), Motschulsky (4), Stâl (5), et
Baly (6), ont donné la description d'espèces de la Sibérie, du Kasch-
mire, de la Mongolie, de la Chine, du Japon. La longue énumération
qu'on pourrait en faire, manquerait d'exactitude, parce que sans avoir
les types sous les yeux, on pourrait y introduire des espèces qui
doivent figurer dans d'autres genres.
Depuis quelques années, on connaît un peu mieux la Faune de
l'Afrique, grâce au récent travail de Vogel. On remarquera cepen-
dant que dans ce travail, l'entomologiste de Dresde n'a pas compris
les espèces qui habitent les contrées du continent africain qui longent
la mer Méditerranée. Celles qu'il décrit au nombre de 25 sont plus
particulièrement originaires du Cap; n'y sont pas comprises, bien
entendu, les Polysticta, qui constituent un sous-genre.
Les espèces de l'Australie et de lOcéanie ont été décrites par Bois-
duval (7), par Germar (8), par M. Slâl (9) et par M. Baly (10). Leur
nombre est très-limité, on dirait que, dans ces contrées, les Chryso-
mèles vraies sont remplacées par les Phyllocharis et les Paropsis.
Les états primitifs de diverses espèces sont aujourd'hui connus, la
science possède des détails assez circonstanciés sur les larves des
C. fulgida Fabr., hœmaptera L., violacea Fabr., americana L. (11) des
Ch. duplicata Germ. (12) et sanguinolenta L. (13).
Comme on l'a vu plus haut, ces larves dilfèient de celles des Lina
par leur forme raccourcie, très-convexe eu dessus et renflée en arrière.
Dans le nombre des espèces contenues dans le genre Chrysomela,
il est deux types, que l'absence de caractères n'a pas permis do
regarder autrement que comme des sous-genres; ce sont les Oreina
et les Polysticta. Ils sont remarquables non-seulement par leur
forme générale, qui permet souvent de les reconnaître à la première
vue, mais encore par leur habitat spécial. A ces titres, ils peuvent
être considérés comme formant des sous-genres.
(i) Ménétriés, Mém. Acad. St-Pétersbourg.
(2) Gebler, Bull, de Moscou, 1847.
(3) Falderman, Fauna Transcaucasica.
(i) Motschoulsky, Etudes entomol. 1832-62; Bull, de Moscou.
(5) Slài, Ofv. af K. Vet. Akad. Fùrh. 1857-1 8o8.
(6) Bdly, Journ. of Entomol. I; Ann. and Mag. of Nat. Hist. 3* Sér. t. X.
(7) Boisduval, Faune entomol. de l'Océauie.
(8) Germar, Linn. entom. 111.
(9) Stâl, Ofv. af K. Yet. Akad. Fùrli. 1857-1838.
(10) Baly, Phytopli. Malayan.
(11) V. Cliap. et Candèzc, Cat. des larves, p. 268.
(12) Cornélius, Entom. Zcit. XIX, p. 217.
(13) Lctzner, 37- Jalircsber. dcr Schlcs. GescU. f. Yat. Kult. p. 95
382 PHYTOPHAGES.
Sous-GENRE. OREINA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 426 (1).
Antennes grêles et allongées, plus ou moins distinctement épaissies
vers Textrémité. — Dernier article des palpes maxillaires subqua-
drangulaire ou légèrement dilaté au bout, à peine moins long que le
précédent. — Prothorax court, presque toujours légèrement rétréci
vers la base, ses bords latéraux renflés en bourrelets. — Elytres al-
longées, dilatées en arrière et largement arrondies, plus larges à la
base que le pronotuni, avec les saillies humérales assez marquées; à
surface éparsement ponctuée ou chagrinée.
Ces insectes sont de forme oblongue, elliptique, peti convexe, de
forme élégante et parés des plus belles couleurs. Les espèces sont
extrêmement difficiles à séparer les unes des autres, à cause des
nombreuses variations de couleur et même de forme auxquelles elles
sont sujettes. Elles vivent plus particuUèreraent sur les hautes mon-
tagnes; elles habitent les Alpes du centre de l'Europe et des Pyré-
nées. Jusqu'ici, elles paraissent faire défaut dans les Alpes Scandi-
naves, l'Oural et dans le Caucase ; cependant elles ont été découvertes
dans les Montagnes de la Sibérie occidentale.
Soos-GENRE. POLYSTICTA.
HoPE, ColéoTp. Man. III, p. 164.
Tête fortement engagée dans le prothorax, souvent invisible d'en
haut; palpes maxillaires à 3 article obconique, 4 aussi long, un peu
atténué et tronqué-arrondi. — Antennes grêles, dépassant légère-
ment la base du pronotum, les 6 ou 7 derniers articles élargis et
subcomprimés. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, ré-
tréci en avant. — Elytres ovalaires-globuleuses, ponctuées-striées,
épipleures larges et planes. — Prosternum médiocre, sillonné au
milieu, élargi et obtus en arrière; parapleures métasternales faible-
ment atténuées en arrière. — Pattes normales.
Les PoLYSTiCTA Ont la forme ovalaire de la Halyzia ocellata, très-
convexe en dessus, plane en dessous; leur coloration rappelle égale-
ment celle des Coccinellides; sur un fond obscur, les elytres sont le
plus souvent ornées de nombreuses taches arrondies, ou bien le fond
est clair et les taches foncées.
Si l'on voulait ne considérer que les Chrysomèles, il serait tou-
jours facile de distinguer les Polysticta des Chrysomela par la pré-
Ci) Chrïsochloa, Hope, Coleop. Man. III, p. 165. — Chrysomelœ monticolœ,
Sudr. LiuD. entom. V, p. 139.
CHRYSOMÉLITES. 383
sence, à la face inférieure du pronotum , d'une rainure profonde,
qui^ partant du bord antérieur vis-à-vis des yeux, longe le bord la-
téral et atteint l'angle postérieur du pronotum. Ce caractère ne suf-
firait pas pour motiver une distinction générique, parce qu'il se re-
trouve chez un nombre assez considérable d'espèces de l'Amérique
(Calligrapha) et de l'Océanie (Australica), il n'est pas même tout-
à-fait étranger aux Chrysomèles d'Europe [C. cœrulea, gôUingennis).
Dans un récent travail, Vogel a fait connaître 34. Polysticta, dont
une quinzaine sont décrites pour la première fois. Quelques années
auparavant, M. Clark avait soumis les espèces de ce sous-genre à une
revue critique dans les Annales d'histoire naturelle (1); il y avait
compris les Centroscelis qui peuvent facilement être distinguées par
la forme des tibias.
Il pourra paraître étrange que nous ayons adopté pour ces sous-
genres un nom de l'invention de M. Chevrolat, un autre de Hopej
tandis que l'un et l'autre de ces Entomologistes ont donné des noms
à chacune de ces divisions ; les Oreina et les Atechna de M. Chevro-
lat correspondent exactement aux Chrysochloa et aux Polysticta
de Hope. L'auteur français a indiqué les coupes génériques sans les
décrire ; l'auteur anglais, quoique connaissant le Catalogue du comte
Dejean, a changé les noms et n'a que très-imparfaitement tracé les
caractères des genres. En cette circonstance, et vu que les droits de
priorité sont contestables, nous avons suivi l'usage qui semble vou-
loir consacrer les deux noms que nous avons adoptés.
CALLIGRAPHA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3* éd. p. 422 (2).
Tête médiocrement engagée dans le prothorax; épistome séparé du
front par un sillon fin et bien marqué, anguleux en arrière et sou-
vent continu, avec une rainure médiane longitudinale jusque sur le
vertex ; labre assez grand, subémarginé ; mandibules épaisses, cou-
dées, subexcavées en dehors à la base, toujours assez saillantes et
déterminant, en avant de la tète, vme espèce de museau quadran-
gulaire; palpes maxillaires à dernier article de même largeur ou un
peu plus large que le précédent, tantôt un peu plus long, tantôt plus
court, comprimé et tronqué obliquement. —Yeux ovalaires, oblongs,
(1) Ann. and Mag. of Nat. Ilist. 3= Sér. t. XIV, p. 115.
(2) Syn. Calligrapha, Erichson, Archiv. f. Natuig. XIII, 1, p. 158; S'âl, Ofv.
af K. Vet. Akad. Forh. 1860, p. 400. — Polyspila, Hope, Coleop. Man. III,
p. 105; Guérin-Mén. Yerh. Zool. Bot. Ver. Wien, V, p. 606. — Chrvsomela
(p.), Oliv. Entoni. V, p. 532; Slal, Moiiog. Clirys. Amer. p. 258; Roger, Pro-
ceed. Acad. Phil. VIII, p. 35; Sullr. Entom. Zeit. XIX, p. 253. — Le Conte,
Ann. of tlic Lyc. I, p. 173.
384 PHYTOPHAilES.
peu convexes. — Antennes médiocres, dépassant légèrement la base
du pronotum, distinctement épaissies vers l'extrémité, tantôt d'une
manière insensible et graduelle, tantôt d'une manière plus brusque
et présentant alors une espèce de massue oblongue de cinq ou de six
articles. — Prothorax transversal, légèrement convexe, les angles
antérieurs plus ou moins marqués et aigus. — Elytres oblongues-ova-
laires, à ponctuation variable. — Prosternum étroit, relevé et sub-
tronqué en arrière; mésosternura très-court; métasternum à para-
pleures linéaires. — Pattes normales, article onguéal souvent subdenté
en dessous; crochets simples et non contigus l'un à l'autre.
Cette coupe générique, signalée par M. Chevrolat dans le Catalo-
gue du comte Dejean, a été brièvement caractérisée par Erichson
dans ses Etudes sur les Insectes du Pérou, à propos de la C. matro-
nalis qu'il devait décrire. Elle correspond à la 29'- et dernière divi-
sion de la Monographie des Chrysomélides d'Amérique. Nous y avons
ajouté la C. iO guttata Still, de la Division 49. Le groupe du Prof.
Stâl comprend il espèces, dont trente sont originaires du Mexique,
huit de l'Amérique boréale et plus particulièrement du Texas; le
reste, limité à quelques espèces, se trouve disséminé dans diverses
contrées de l'Amérique du Nord jusqu'au Canada, et de l'Amérique
du Sud, au Venezuela, en Colombie, en Pérou.
Ces insectes, qui sont remarquables par la beauté de leurs nuances
et les dessins variés et bizarres dont leurs élytres sont ornées, ont
entre eux la plus grande affinité; aussi la détermination ne laisse pas
que de présenter de sérieuses difficultés.
Ces difficultés sont augmentées par la variation que l'on observe
dans la coloration, la sculpture et la taille. La première varie du vert
doré ou bronzé au noir et au brun métallique : presque toujours les
élytres sont d'un jaune clair avec des dessins de la même nuance
que le fond; par l'agrandissement des dessins, soit taches ou ban-
des, la couleur du fond peut être réduite presque à rien, à quel-
ques points disséminés çà et là. Selon les individus qui composent
une même espèce, ces dessins varient dans des limites assez étendues,
et, chose remarquable, la ponctuation varie dans les mêmes rap-
ports. En eflet, les taches sont ordinairement lisses, leurs contours
seuls sont marqués de points enfoncés; il en résulte que si plusieurs
taches viennent à se toucher par leurs bords ou à se confondre, la
ponctuation disparait aux points de jonction.
Le Prof. Stiil établit dans sa 29 division, 7 subdivisions basées sur
la forme des antennes, la grandeur relative du dernier article des
palpes maxillaires, le dessin des élytres et enfin sur la présence ou
l'absence d'une rainure assez profonde, creusée à la face inférieure
du prouotun), un peu en dedans du bord marginal.
Lus auU'tuios, ([uoique variant peu, présentent cependant quelques
modilications dont il faut tenir compte: dans la majorité des espèces,
CBRYSOMÉLITES. 385
elles s'épaississent vers l'extrémité d'une manière graduelle; dans
d'autres, les o, plus rarement les 6 derniers articles, forment une es-
pèce de massue plus ou moins distincte.
Le dernier article des palpes maxillaires présente, à son tour, cer-
taines modifications utiles dans la détermination des types : on le
trouve tantôt subquadrangulaire et de la largeur du précédent,
tantôt il le surpasse en grandeur et se dilate manifestement vers son
extrémité.
Dans la majorité des cas, on remarque à la partie inférieure du
pronotum, en dedans et le long du bord marginal, une rainure assez
profonde, parfois lisse, parfois rugueuse et formée de points con-
fluents; dans d'autres cas, elle s'eiface partiellement et finit par dis-
paraître en entier dans un petit nombre.
De tous les genres de Chrysomélites, aucun ne se rapproche da-
vantage du genre Chrysomela. que le genre actuel. La forme et les
dimensions des sternums, qui fournissent de bons caractères distinc-
tifs, font ici tout-à-fait défaut; c'est à peine si l'on trouve^ sous ce
rapport, quelques légères différences entre les Calligrapha. et nos
Clirysomèles d'Europe; les épisternums, les épimères de chacun des
trois segments thoi'aciques sont construits sur le même modèle et
conservent les mêmes rapports. En un mot, l'organisation, considérée
dans son ensemble, est à peu près identique. Parmi les caractères que
Ton peut invoquer pour établir la distinction, le plus généralement
applicable nous paraît être celui tiré de la forme des mandibules,
qui sont plus saillantes dans les Calligrapha, et forment en avant de
la tète u!ie espèce de museau quadrangulaire, que l'on ne retrouve
pas dans nos Chrysomèles. Un second caractère, quoique moins gé-
néral, réside dans la forme de l'article onguéal des tarses, souvent
denté à sa face inférieure, en dessous de l'articulation des cro-
chets.
11 n'est pas impossible qu'une étude attentive des organes buccaux
permettrait d'ajouter à ces caractères d'autres notes distinctives;
ainsi, nous avons remarqué que, dans les espèces d'Europe, les
palpes et la languette sont d'une nature cornée et coriace, tandis que
dans les Calligrapha, ces parties sont plus ou moins membraneuses;
les mâchoires, dans ces dernières, ont les lobes subégaux; tandis que
dans nos vraies chrysomèles le lobe externe est beaucoup plus long
que l'interne. Mais on comprend qu'il nous soit impossible, dans un
ouvrage de la nature de celui-ci, de disséquer les organes buccaux
de chacune des espèces, et de mutiler les matériaux que des Ento-
mologistes obligeants ont bien voulu mettre à notre disposition.
Quoi qu'il en soit, malgré le savant et consciencieux travail de M. Stâl,
la tribu actuelle, comme plusieurs autres, demande encore de nou-
velles recherches.
Colcoplères. Tome X. 25
386 rBTTOPHÀGBS.
ZYGOGRAMMA.
Chevsolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 422 (1).
Tète médiocrement engagée dans le prothorax; épistome séparé
du front par un sillon très-fin, anguleux en arrière, labre transversal,
émarginé; mandibules fortes, toujours assez saillantes; palpes maxil-
laires assez gros et robustes, à 3 article dilaté, obconique, -4 sub-
comprimé, tronqué, toujours très -développé, parfois dilaté à son ex-
trémité et plus grand que le précédent. — Yeux ovalaires, oblongs,
peu convexes. — Antennes assez longues et grêles, les 5 ou 6 der-
niers articles distinctement plus gros que les autres; par exception,
graduellement dilatés vers le bout." — Prcthorax transversal, régu-
lièrement convexe, bcrd antérieur faiblement échancré; écusson en
triangle curviligne. — Elytres ovalaires, courtes ou oblongues, tou-
jours plus ou moins convexes, à ponctuation variable. — Prosternum
médiocrement large, un peu relevé entre les hanches, subdilaté en
arrière, tronqué ou arrondi; mésosternum assez large, déclive; mé-
tasternum coupé carrément en avant. — Pattes médiocres, normales;
article onguéal armé en dessous de l'articulation des crochets d'une
ou de deux dents; crochets rapprochés, contigus à la base.
Ce genre, indiqué dans le catalogue du comte Dejean, a été carac-
térisé en 1847 par Erichson, à l'occasion de son travail sur les in-
sectes du Pérou. 11 correspond en entier à la 28« division de la Mo-
nographie du Prof. Stâl, qui comprend plus de 50 espèces. Une
bonne moitié de ces dernières appartient à l'Amérique méridionale
et spécialement aux diverses contrées du Brésil; l'autre moitié est
originaire du Mexique et trois d'entre elles habitent l'Amérique du
Nord.
Nous comptons au nombre des espèces de ce même genre la Chry-
somela ZeUersledti Stâl, qui seule forme la 12° division de la Mo-
nographie des Chrysoméhdes de l'Amérique. Cette espèce, également
originaire du Mexique, possède les deux wiractères principaux de ce
genre, c'est-à-dire des crochets contigus et l'article onguéal denté en
dessous. La forme générale, la ponctuation, la coloration, la patrie
même la rapprochent intimement de diverses espèces du genre ac-
tuel; il est bien vrai que la dent du 4 article des tarses est plus for-
tement accusée que dans les autres Zygogramma et que cette dent est
simple, mais ces différences ne nous paraissent pas suffisantes pour
motiver la création d'un genre spécial.
Le Prof. Stâl divise les espèces de ce groupe en neuf divisions se-
(1) Syn. Zygogramma, Erichson, Archiv. f. Nattirg. XTII, 1, p. 157 ; Stài, Ofv.
af K. Vet. Aliiid. Forh. 1859, p. 318. — Chrisomela, Fabr. Oliv. Latr. Klug, etc.
~ Chbysomela (pars), Stàl, Monogr. Clirys. Amer. p. 232, p. 154.
f.HRYSOMÉLITES. 387
condaires, basées principalement sur la coloration des élytres : dans
les huit premières, sur un fond obscur, noir ou bronzé, les élytres
sont ornées de deux, de trois ou d'un plus grand nombre de lignes lon-
gitudinales jaunâtres; ou bien la couleur du fond est claire avec des
bandes obscures. Dans la dernière division, composée presque uni-
quement d'espèces américaines, la coloration est autrement disposée :
les élytres sont d'un jaune plus ou moins vif avec des bandes, des
traits droits ou arqués, des macules grandes ou petites d'un brun
brillant ou d'un vert métallique.
La ponctuation de ces mêmes élytres n'est pas moins remarquable
que la disposition des couleurs : dans les espèces où la coloration est
disposée par bandes longitudinales, la ponctuation est régulière, elle
limite exactement les parties foncées et souvent en recouvre égale-
ment la surface, tantôt disséminée et sans ordre, tantôt disposée en
stries; tandis que les parties claires sont lisses ou parsemées de points
plus faibles. Lorsque la coloration est moins régulière et que les ély-
tres sont marquées de taches ou de bandes, celles-ci sont ornées sur
leurs contours et sur leur surface de points profonds, et les parties
claires sont lisses ou vaguement pointillées. Une particularité qui mé-
rite d'être mentionnée, c'est que l'abondance et la force de la ponc-
tuation dépendent de la forme, de la grandeur, de la confluence des
taches, et lorsque l'une de ces dernières vient à disparaître, la ponc-
tuation s'efface en même temps. Des observations semblables, à cer-
taines particularités près, ont été faites pour le genre précédent.
COSMOGRAMMA.
Erichson, Archiv, f. Naturg. XIII, 1, p. 157 (1).
Tête petite, terminée en avant par un très-petit museau quadran-
gulaire; épistome séparé du iront, labre subémarginé; mandibules
courtes, brusquement recourbées en dedans; dernier article des
palpes maxillaires plus grand que le précédent, largement tronqué à
son extrémité. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes assez
robustes, plus courtes que la moitié du corps, graduellement et assez
fortement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, assez
convexe, bord antérieur échancré et sinueux, bords latéraux presque
droits, non épaissis en bourrelets; écusson semi-elliptique. — Elytres
brièvement ovalaires, assez convexes, un peu plus larges à leur base
que le pronotum, subdilatées dans leur milieu, à surface ponctuée-
striée. — Prosternum médiocre, un peu relevé entre les hanches, sa
base reçue dans un enfoncement du mésusternum; métasternum à
(1) CosMOGRAMMA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Ak. Fodi. 1860, p. 459. — Chryso-
MELi, Stâl, HoDogr. Chrys. Atnér. p. 230.
388 PHYTOPHAGES.
bord antérieur en bourrelet, à parapleures subparallèles, ponctuées.
— Pattes plutôt grêles que robustes; article onguéal fortement denté
en dessous, à la base des crochets, ceux-ci simples et légèrement di-
vergents.
Cette coupe générique a été créée par Erichson dans la Description
des Coléoptères du Pérou; elle correspond à la 27* division de la Mo-
nographie des Chrysomélides de l'Amérique et ne renferme qu'un
petit nombre de types découverts au Pérou, dans la Bolivie et les
contrées voisines du Brésil. Ce sont de très-jolis insectes, de forme
ovalaire, de pelite taille, ornés, sur un fond sombre, d'une bordure
et parfois de lignes longitudinales d'un jaune vif et tranchant ou
d'un rouge orangé.
Il ne parait pas bien difficile de reconnaître le genre actuel parmi
les autres de ce même groupe : le développement du dernier article
des palpes maxillaires, la double dent de l'extrémité de l'article on-
guéal des tarses le séparent assez nettement de la plupart des autres
types. Les deux caractères signalés lui sont communs avec les Gas-
TROLiNA, mais les espèces de ce dernier genre sont différentes du tout
au tout, et le faciès seul, à défaut d'autres notes distinctives, ne per-
mettrait pas la confusion.
LEUCOCERA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3' éd. p. 428 (1).
Tête large, engagée dans le prothorax un peu au-delà du bord
postérieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon un, an-
guleux dcins son milieu et souvent prolongé em arrière par une ligne
médiane longitudinale; labre écliancré; palpes maxillaires à dernier
article aussi large et à peu près aussi long que le précédent, tronqué
carrément et comprimé. — Yeux assez grands, oblongs, peu con-
vexes. — Antennes courtes, dépassant à peine la base du pronotum,
hyalines, d'un blanc jaunâtre, 2 article subglobuleux, 3 du double
plus long et très-grêle, les suivants s'élargissaut peu à peu, d'une
manière très-distincte et devenant transversaux, le dernier pointu.
— Prothorax court, régulièrement convexe, à peine un peu moins
large que les élytres. — Celles-ci brièvement ovalaires, convexes. —
Prosteruum médiocre, saillant entre les hanches, subélargi et tron-
qué en arrière; mésosternum court, en bourrelet transversal; méta-
sternum tronqué en avant, à peine saillant; ces trois arceaux thoraci-
ques à peu près de niveau entre eux. — Pattes courtes et robustes,
tarses relativement assez larges, croc'nets simples.
(1) Leucocera, Stài, Ofv. af K. Vet. Akad. Foili. 1858, p. 477; Chrysomela,
Jacq.-Duval, IIisl. fis. de Cuba, VU, p. 125; Stal, Monogr. Chrys. Amer. p. 201.
CHRYSOMÉLITES. 389
Ce genre est remarquable à divers titres : Toutes les espèces sont à
peu près de la même taille et mesurent de 6 à 8 millimètres, leur
corps est très-convexe et de forme assez régulièrement ovalaire; elles
rappellent à divers égards les Polysticta. de l'Afrique australe. De
plus, leurs élytres sont marquées de séries de points assez gros et or-
dinairement régulièrement disposés ; les antennes sont très-courtes et
dépassent à peine la base du pronotum, elles s'élargissent peu à peu
et d'une manière très-sensible yevs l'extrémité, leurs derniers arti-
cles sont transversaux et, particularité remarquable, elles sont hya-
lines, veloutées, d'un blanc jaunâtre, exceptionnellement rembrunies
vers l'extrémité.
Ajoutez à cet ensemble de caractères, que les espèces connues, au
nombre de douze, sont confinées dans les îles de Cuba et de Haïti.
EUGONYCHA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 428 (1).
Tête large, fortement déclive et engagée dans le prothorax jusqu'au
bord antérieur des yeux; épistome séparé du front par un profond
sillon ; labre très-saillant, en demi-cercle ; palpes maxillaires à der-
nier article de moitié plus court et un peu plus grêle que le précé-
dent, légèrement atténué vers l'extrémité et tronqué. — Yeux trans-
versaux, très-peu convexes. — Antennes courtes, dépassant à peine
la base du pronotum, insensiblement épaissies vers l'extrémité, avec
les derniers articles transversaux. — Prothorax très-convexe, trans-
versal, ses angles antérieurs très-marqués et abaissés. — Elytres sub-
globuieuses, éparsément et finement ponctuées. — Prosternum étroit,
à peine élargi en arrière, situé sur un plan inférieur aux segments
suivants; mésosternum déclive en avant; métasternum un peu con-
vexe, ses parapleures à peu près lisses. — Pattes robustes et courtes,
article onguéal terminé en dessous par deux dents aiguës ; crochets
simples.
Deux espèces du Brésil composent le genre actuel et la division XIV
de M. Stâl. Elles sont remarquables par leur forme subglobuleuse et
bien caractérisées par leur labre entier, leurs antennes à articles
transversaux et la structure de l'article onguéal des tarses.
(1) EocoNYCHA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1860, p. 433. — Chfvïsomela,
Stiil, Monogr. Chrys. Ainér. p. 135.
390 PHYTOPHAGES.
STILODES.
Chevrolat, Dej, Cat. 3* éd. p. 427 (1).
Tête fortement engagt';e dans le prothorax, à peine visible d'en
haut; épistome s^'paré du front; labr.e échancré; palpes maxillaires
à dernier article subcomprimé, tronqué, moins large que le précédent
et à peine de moitié aussi long. — Yeux oblongs, très-étroits, peu
convexes. — Antennes grêles, dépassant faiblement la base du pro-
notum, épaissies vers l'extrémité d'une manière lente et graduelle,
les derniers articles plus longs que larges. — Prothorax fortement
transversal, convexe et parfois bombé au milieu. — Elytres briève-
ment ovalaires, courtes et convexes, ornées de séries de points dis-
posés sur un ou deux rangs, la strie suturale très-courte ou dépassant
un peu le milieu. — Prosternum peu saillant, légèrement élargi en
arrière des hanches, mésosternum court, déclive en avant avec une
fossette plus ou moins profonde; métasternum tronqué en avant dans
son milieu, très-peu renflé en bourrelet ; parapleures lisses ou très-
légèrement ponctuées. — Pattes médiocres, tibias subdilatés à leur
extrémité et présentant à leur face externe une large dépression lisse,
dont le sommet s'arrête au tiers de la longueur; article onguéal et
crochets simples.
Ce genre, qui se compose des divisions 22 et 23 du Prof. Stâl, ren-
ferme une trentaine d'espèces, originaires du Brésil ou des contrées
limitrophes, la Bolivie, la République de l'Equateur. Les deux divi-
sions du professeur de Stockholm sont basées sur la longueur de la
première strie des éîytres : dans la 22^, cette strie dépasse le milieu
de l'élytre, tandis qu'elle est très-courte dans la 23*.
Il fait partie de ce groupe nombreux de genres chez lesquels le
3 article des tarses est entier et oiî le dernier article des palpes maxil-
laires est moins développé que le précédent ; ses limites parfois in-
décises ont besoin d'être mieux fixées et ses caractères sont plutôt
négatifs que positifs.
LEPTINOTARSA.
Chevrolat, Dei. Cat. 3» éd. p. 421 (2).
Tête médiocrement engagée dans le prothorax ; épistome séparé du
(1) Syn. Stilodes, Baly, Ann. and Mag. of Nat. Hist. 3" S6r. t. IV, p.'58;
Desmoghamma (pars), Slâl, Ofv. af K. Vet. Aiiad. Fôrh. 1839, p. 321 ; Chryso-
MEi.A (pars), Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 206; Perty, Delectus Anim. Artic.
p. 107."
(2) Syn. LEPTINOTARSA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Aliad. Fôrh. 1838, p. 475. —
Myocorina, Chevr. Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1838, p. 31G.— Polyspila,
OHRTSOMÉIITES. 391
front; labre assez grand, éniarginé; palpes maxillaires gros, 3 article
obconique, fortement renflé, i subcomprimé, tronqué, beaucoup plus
court et plus étroit que le précédent. — Yeux un peu convexes. —
Antennes très-variables, plus ou moins épaissies et subcomprimées
vers l'extrémité, tantôt allongées, avec les articles terminaux plus
longs que larges, tantôt plus courtes, les 5 ou 6 derniers articles trans-
versaux ou subcarrés, formant une massue plus ou moins distincte.
— Prothorax transversal, relativement assez long, toujours assez con-
vexe et parfois bombé dans son milieu, ses angles antérieurs très-
prononcés, le plus soiivent aigus et parfois mucronés. — Elytres
oblongues ou ovalaires, allongées, à ponctuation variable, tantôt les
points disposés régulièrement sur une seule série, tantôt sur deux ou
plusieurs rangs et plus ou moins confus. — Prosternum légèrement
relevé entre les hanches antérieures, dilaté en arrière et tronqué ;
mésosternum court, déclive en avant et seulement un peu transversal ;
métasternum tronqué en avant dans son milieu, non renflé en bour-
relet. — Pattes longues ou médiocres, jambes creusées à leur face
externe d'une gouttière qui atteint ordinairement le milieu de leur
longueur,- article onguéal et crochets simples.
Ce genre, indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue du comte
Dejean, correspond à la division XY du Prof. Stâl. Celle-ci, très-ho-
mogène quant à l'habitat des espèces, l'est fort peu quant à leur
forme et à la disposition des couleurs, et nous croyons qu'il y aurait
lieu d'établir trois sûus-genres.
Toutes les espèces habitent le Texas, le Mexique, le Guatemala,
c'est-à-dire, à peu près exclusivement l'Amérique centrale; la G. Hey-
deni Stâl est indiquée comme originaire du Brésil; un doute nous est
permis à propos de cette indication, vu que les échantillons de notre
collection portent la suscription du Mexique. La C. ii-lineata Stâl
est mentionnée comme se trouvant en même temps a,u Mexique, à la
Costa-Rica d'une part, à Bogata et dans la Bolivie de l'autre; ce serait
un habitat bien étendu; nous avons reçu l'espèce du Guatemala seu-
lement. Les indications données nous semblent donc demander con-
firmation. Cette réserve faite, le genre Leptinotarsa est à peu près
limité à l'Amérique centrale.
Les espèces se distinguent du genre précédent par la rainure plus
ou moins profonde et plus ou moins étendue de la face externe des
tibias.
Comme nous l'avons dit, ce genre présente trois types qu'une
étude plus approfondie permettrait peut-être d'ériger en sous-genres.
Guérin-Méii. Verli. Zool.-Bot. Ver. Wien, V, p. GOG, G26. — Chrysomela (pars),
Stàl, Mouogr. Ctirys. Amer. p. 15G. — Doryphoua, Roger, Procecd. Acad.
nat. Scient. Pliil. VIll, p. 30. — Callicbapi:», Stàl, Ofv. af K. Vet. Aliad. Forh.
1860, p. 460.
392
PHTTOPHAGES.
Le premier contiendrait les grandes espèces, à forme oblongue, à
antennes allongées, graduellement épaissies vers le bout, à coloration
variable; le second type pourrait comprendre les espèces chez les-
quelles les antennes sont aussi allongées et graduellement épaissies,
mais dont les élytres sont régulièrement ponctuées-striées et ornées
de bandes longitudinales alternativement claires et foncées. Enfin,
dans un troisième type, nous aurions des antennes courtes, à articles
terminaux plus larges que longs et formant une massue plus ou moins
distincte, une coloration en général uniforme et une poncluatiou
presque confuse.
MUTEROCAMPTA.
Chevrolat, De». Cat. 3^ éd. p. 421 (1).
Tète fortement engagée dans le prothorax; épistome séparé du
front par un sillon très-fin, anguleux en arrière et souvent continu
avec une ligne médiane enfoncée sur le vertex; labre assez fortement
échancré; palpes maxillaires très-gros, 3 article obconique, renflé, 4 un
peu comprimé, notablement plus court et plus étroit que le précé-
dent, fortement tronqué. — Yeux oblongs, assez convexes, — Antennes
médiocres, dépassant la base du pronotum, épaissies vers l'extrémité,
tantôt d'iuie manière graduelle, tantôt brusquement et formant une
massue de 5 ou 6 articles. — Prothorax transversal. — Elytres oblon-
gues, plus rarement subglobuleuses, presque toujours ponctuées-
striées. — Prosternum assez relevé entre les hanches antérieures, un
peu élargi en arrière, arrondi ou rarement subtronqué; raésosternum
déclive en avant avec une profonde fossette dans son milieu; méta-
sternum tronqué en avant, un peu en bourrelet et à peine plus sail-
lant que le mésosternum; parapleures toujours fortement ponctuées.
— Pattes normales, dans un très-petit nombre d'espèces, Tarticle ou-
guéal muni en dessous de deux dents à la base des crochets.
Ce genre correspond aux divisions XVI, XVII et XVIII de la Mono-
graphie des Chrysomélides d'Amérique. Nous y avons réuni la divi-
sion XIII qui ne renferme qu'une seule espèce, la Ch. crucigera
Sahlb. Celle-ci et les Ch. pellasla et nnisicalis Stal sont les seuls types
ciiez lesquels l'article onguéal est bideutù en dessous. Quant à la Ch.
denticeps Still de la division XiX, elle peut également rentrer dans
ce genre; la petite dent qui orne la base des antennes n'est peut-être
qu'un caractère spécifique.
Ainsi qu'il est facile de le voir par la diagnose, ce genre n'est que
(1) Syn. Stilodes (pars'., Baly, Ann. aii'l Mag. of Kat, Hist. 3« Sér, t. IV,
p. 58. — Deutehocampta, Ericlis. Arcli. f. Nalnrg. XllI, 1, p. 157; Stal, Ofv,
af K. Vet. Aliad. Forli. 1859, p,3U. — Chrysomela {pars), Slâl, Monogr. Chrys.
Aioér. p, 177.
CHBYSOMÉLITES. 393
faiblement caractérisé; néanmoins, il se distingue des Stilodes par la
forte ponctuation des parapleures métathoraciques, dos Leptinotarsa
par l'absence de sillon aux tibias. La position du prosternum par rap-
port aux deux arceaux postérieurs de la poitrine, permettra de le
séparer des genres suivants, c'est-à-dire les Prosicela et les Cryp-
TOSTETHA.
Toutes les espèces, au nombre de 64, sont originaires des diverses
contrées de l'Amérique méridionale, sauf trois ou quatre qui se sont
rencontrées au Mexique.
CRYPTOSTETHA.
Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. N. Sér. IV, p. 349 (1).
Tête engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux ;
épistome à peine distinct; labre court, écliancré; palpes maxillaires
longs et robustes, 3 article obconique, très-renflé, 4 court, mesurant
à peine la moitié du précédent, comprimé et largement tronqué au
bout. — Yeux oblongs, peu convexes. — Antennes robustes, insensi-
blement épaissies vers l'extrémité, tous les articles plus longs que
larges. — Prothorax très-court, régulièrement convexe. — Elytres
ponctuées-striées, les séries plus ou moins régalièrement géminées.
— Prosternum médiocre entre les hanches antérieures, un peu relevé
en arrière, subélargi et échancré, situé sur un plan inférieur à celui
du mésosternum; celui-ci très-court, étroit et transversal; métaster-
num non convexe, un peu porté en avant entre les hanches moyennes
et plus ou moins renflé eu bourrelet. — Pattes médiocrement ro-
bustes, cuisses variables ; tibias parfois légèrement canaliculés en
dehors; crochets simples.
La division VIII de la Monographie des Chrysomélides de l'Amé-
rique correspond au genre actuel, créé par le D'' Baly. Il se distingue
des types précédents et en particulier des Deuterocampta par la con-
formation des arceaux inférieurs de la poitrine. Jusqu'ici, le proster-
num, le mésosternum et le métasternum se sont trouvés à peu près
dans les mêmes conditions de niveau; au contraire, dans le type ac-
tuel, lorsqu'on retourne l'insecte, on observe que le pcosternum se
trouve sur un niveau inférieur aux deux autres arceaux, qui parais-
sent renflés et soulevés entre les hanches moyennes. Cette disposition
est le premier indice de cette structure qui se développe chez les
DoRYPHORA et permet de les reconnaître à la première vue.
Le Prof. Stiil a divisé cette huitième coupe en deux groupes, dont
nous formerons deux sous-genres.
(1) Syn. CuuYSOMELi (p.), Stàl, Monogr. Chrys. Amer. p. 139; Labidomera,
Chevr. Dej. Cal. 3' éd. p. 421; Guéiin-Mén., Icon. Règne An. p. 301.
394 PHYTOPHAGES.
Sous-GENRE. CRYPTOSTETHA.
Mâle. Cuisses normales, non dentées en dessous.
Les espèces, au nombre d'une dizaine, se rentontreut au Brésil et
dans la Bolivie.
Sous-genre. LABIDOMERA.
Chevrolat, Dej. Cat. S" éd. p. 421 (1).
Mâle. Cuisses antérieures très-aplaties en dedans et munies de
deux fortes spinules, situées à la face interne, l'une vers la base,
l'autre vers l'extrémité.
Ce type ne renferme que deux espèces découvertes, l'une dans le
Texas, l'autre au Mexique et le Yucatan; le Catalogue du comte
Dejean en signale trois. La présence d'une ou de plusieurs dents à la
face inférieure des cuisses, et la forme même de ces organes per-
mettent aisément de les reconnaître. Sauf cette particularité, leur
organisation est la même que celle des espèces typiques.
PROSICELA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3° éd. p. 422 (2).
Tète assez grande, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos-
térieur des yeux; épistome peu nettement séparé du front; labre
grand, subérnarginé ; palpes maxillaires robustes, à dernier article
comprimé, largement tronqué, tantôt très-court, tantôt médiocre, tou-
jours moins long que la moitié du précédent. — Yeux transversale-
ment ohlongs. — Antennes gi'èles, tiliformes, plus longues que la
moitié du corps, les cinq derniers articles plus longs que les précé-
dents et à peine plus gros. — Prothorax légèrement convexe; à bords
latéraux variables, droits ou élargis dans leur milieu. — Elytres irré-
gulièrement ponctuées ou présentant des séries de points géminés,
plus ou moins régulières. — Prosternum élargi et tronqué en arrière
des hanches antérieures, disposé sur un plan toujours inférieur à
celui des deux segments suivants; mésosternum en forme de bour-
relet transversal; métasternum également en bourrelet et dépassant
le précédent en saillie. — Pattes robustes et allongées, article onguéal
des tarses inerme, crochets simples.
(i) Syn. Chrysomela (p.), Slâl, Monogr. Chrys. Amer. p. 143; Suffrian,
Eutom. Zeit. Stett. XIX, p. 248.
(2) Syn. Proseicela, Erichson, Archiv. f. Naturg. XIII, p. 156; Slâl, Ofv.
af K. Vet. Aitad. Fôrti. 1858, p. 474; Baly, Trans. entom. Soc. of Lond. N.
Sér. t. IV, p. 351. — Chrysomela (p.), Liun. Fabr. Oliv. etc.; Stal, Monogr.
Chrys. Am. p. 151.
CHRYSOMELITES.
39S
Cinq espèces, originaires des contrées les plus chaudes de l'Amé-
rique méridionale, composent la division XI de la Monographie des
Clu-ysomélides de l'Amérique. Elles se reconnaissent assez facilement
à la forme grêle et allongée des antennes; dans les autres Chryso-
mélites, les derniers articles sont plus ou moins élargis et plus courts
que les premiers; dans le genre actuel, au contraire, les derniers ar-
ticles sont les plus longs; l'accroissement de substance s'est porté non
sur la largeur, mais sur la longueur des articles. Quant à la struc-
ture des arceaux inférieurs de la poitrine, elle est la même que celle
des Cryptostetha.
DORYPHORA.
Illiger, Mag. fur Inseki. VI, p. 331 (1).
Tète ordinairement large, enfoncée jusqu'aux yeux dans le pro-
thorax; épistome séparé du front par un sillon très-fin, parfois effacé;
labre transversal, court, émarginé ; mandibules robustes, saillantes,
extrémité large et dentle; dernier article des palpes maxillaires tou-
jours plus court que le précédent et très-largement tronqué. — Yeux
oblongs, peu saillants. — Antennes dépassant ordinairement la base
du pronotum, tantôt insensiblement épaissies vers l'extrémité, tantôt
les S derniers articles plus développés et formant une espèce de mas-
sue.— Prothorax de forme très- variable, toujours transversal, à bords
latéraux dilatés et arrondis. — Elytres oblongues-ovalaires, rarement
subglobuleuses, éparsém.ent ponctuées, rarement ponctuées-striées,
épipleures larges, planes ou concaves. — Prosternum étroit, un peu
relevé entre les hanches, tronqué en arrière, situé sur un plan infé-
rieur à celui des deux segments suivants ; mésosternum développé,
prolongé en un processus plus ou moins long, dirigé en avant, cylin-
drique ou comprimé, droit ou courbé; métasternum plus ou moins
saillant à son bord antérieur et formant une partie de la base du pro-
longement du mésosternum; parapleuresmétasternales distinctement
rétrécies en arrière. — Pattes robustes, tantôt courtes, tantôt allon-
gées; cuisses un peu renflées, dépassant peu ou point le bord latéral
des élytres; jambes antérieures et moyennes parfois arquées à leur
base; crochets des tarses divergents, rarement rapprochés.
Le genre Dortphora, tel qu'il est défini par cette diagnose, corres-
pond aux sept premières divisions de la Monographie des Chrysomélides
de l'Amérique; toutes les espèces présentent le caractère remarquable
qui avait engagé Illiger à créer ce genre. Cet auteur n'avait connu
qu'une douzaine d'espèces, Linné, une seule, la Chrijsomela aestuans.
(1) Syn. Chrysomela (p.), L. Fabr. Oliv. Sch. etc.; S(àl, Monogr. Chrys.
Amer. p. 9. — Doryphora, Dej. Cat. 3« éd, p. 419 ; Guérin-Mén. Icon. Kègn«
An. p. 296, etc.
39C PHYTOPHAGES.
M. Stiil, dans son remarquable ouvrage, en décrit 2S2. La très-grande
majorité appartient à l'Amérique méridionale et notamment aux di-
verses contrées du Brésil (jui ont fourni plus de 160 espèces diverses ;
la Bolivie et le Pérou en comptent une trentaine; les contrées plus
septentrionales, c'est-à-dire les Guyanes, le Venezuela, la République
de l'Equateur, une quarantaine; enfin, l'Amérique centrale, le Gua-
temala, Cùsta-Rica, une vingtaine seulement; le genre ne paraît pas
avoir été découvert au-delà de Mexico.
Ces insectes, de forme un peu massive, sont ornés des plus belles
couleurs. Leurs nuances très-variées et souvent très-vives forment
les dessins les plus agréables à la vue; lorsque la coloration est uni-
forme, elle présente ordinairement des reflets métalliques brillants.
Au point de vue de leur structure , les Doryphora nous offrent la
plus grande uniformité; le corps est toujours convexe en dessus à
des degrés variables, et plan ou légèrement concave en dessous; par
suite du développement et de l'ampleur des élytres, les pattes, à
moins d'être forcément étendues, ne sont pas visibles, lorsqu'on re-
garde l'insecte en dessus. La tète est en grlhde partie cachée et la
bouche est toujours dirigée directement en bas ou peu s'en faut.
Les antennes varient peu; leur longueur est médiocre; leur extré-
mité dépasse d'ordinaire la base du pronotum, mais n'atteint pas le
milieu de la longueur totale. Elles sont grêles, s'élargissent peu à
peu, généralement d'une manière insensible et graduelle vers l'ex-
trémité; dans un seul sous-genre, les 5 derniers articles forment une
espèce de massue lâche et oblongue.
Ni les yeux, ni les organes buccaux ne présentent de modifications
importantes. Comme c'est la règle, le lobe externe des mâchoires est
bi-articulé et notablement plus long que l'interne; les palpes maxil-
laires sont généralement robustes, le 3 article est renflé, obconique,
et le 4 est distinctement moins développé en longueur et en largeur, La
lèvre inférieure se compose d'un menton transversal, d'une languette
membraneuse très-réduite, de forme variable, de palpes semblables
à ceux des Inâchoires, mais plus faibles et ayant un article en moins.
J^e prothorax est toujours transverse et assez ample par la dilatation
des côtés, quoique, dans la majoriié des espèces, il soit moins large
que les élytres à leur base. Sa ponctuation est extrêmement variable,
ses C'.Ués ne sont pas renflés en bourrelets longitudinaux, ses angles
antérieurs sont saillants, aigus ou obtus. L'écusson est médiocre et
en triangle curviligne.
Les élytres sont oblongues, ovalaires-elliptiques, toujours plus ou
moins convexes et parfois subgibbeuses à leur base, leur extrémité
est largement arrondie; les épipleures sont très-marquées, le plus
souvent continues jusqu'à l'angle suturai, larges surtout vers la base,
elles sont planes ou concaves et regardant directement en bas. La
ponctuation est extrêmement variable : tantôt confuse et plus uu moins
CHRYSOMÉLITES. 397
serrée et profonde; tantôt disposée en séries régulières; ces séries
sont formées d'une seule rangée de points ou bien de plusieurs ran-
gées irrégulières et confuses.
La partie inférieure du corps est plus importante à étudier. Le
prosternum est toujours apparent et un peu relevé sur la ligne mé-
diane entre les hanches antérieures ; il est légèrement dilaté et tron-
qué en arrière, la troncature dépasse à peine le niveau des hanches
en arrière, et, à partir de ce point, il est légèrement déclive en
avant; sa longueur, sur la ligne médiane, ne dépasse pas la moitié de
la longueur du hord marginal du pronotum. Ce dernier caractère
doit être pris en considération, parce qu'il a une influence marquée
sur le faciès : en effet, lorsque le prosternum est très-court, le pro-
notum est incliné en avant et la tète infléchie en dessous. Dans le
genre actuel, le prosternum est toujours situé sur un plan inférieur
à celui des deux segments suivants, en admettant pour apprécier ce
niveau, que l'on regarde l'insecte renversé.
Le mésosternum, est la partie la plus remarquable de l'organisation
de ces insectes. Toute la partie visible entre les hanches moyennes
est occupée par la base d'un appendice de forme très-variable. Ce
processus est toujours dirigé en avant, entre les pattes antérieures;
ses dimensions ne sont pas en rapport avec la taille de l'insecte. Dans
la majorité des cas, il affecte la forme d'une corne cylindrique,
aiguë et effilée, droite ou courbée; dans les grandes espèces, il peut
atteindre la longueur de 5 millimètres. De cette extrême limite, il se
raccourcit insensiblement, c'est-à-dire d'espèce en espèce, jusqu'à ue
former qu'un tubercule plus ou moins saillant. Pour apprécier sa
longueur, on le compare à celle du métasternum sur la ligne mé-
diane. Parfois, ce processus est moins saillant, il s'abaisse insensible-
ment en cachant le prosternum et devient horizontal; sa forme, au
lieu d'être cylindrique, est souvent comprimée, sa pointe, d'effilée,
devient obtuse (D. Chevrolati). 11 apparaît, chez ceriaines espèces^
comme une petite saillie arrondie, plus large que longue à sa bt^se.
Son épaisseur peut diminuer au point de ressembler à une lamelle
(D. Boliemani).
Le métasternum participe, dans une certaine mesure, à former le
processus du mésosternum; en effet, sa partie médiane qui, d'ordi-
naire, est limitée par une troncature entre les hanches moyennes, so
porte en avant chez les Doryphores, sur la base même du processus
et s'y adapte intimement; la distinction entre les deux segments est
toujours bien marquée par une fissure profonde, située dans un point
rapproché ou éloigné de la pointe du processus. On observe dans
toutes les espèces une impression linéaire qui longe les bords anté-
rieurs et latéraux de la surface du métasternum ; enfin, ses parapleures
sont légèrement atténuées vers leur extrémité, ou plus rarement
elles offrent des bords parallèles dans leur dernière moitié.
398 THYTOPHAGES.
L'abdomen ne présente rien de spécial. Son dernier segment, et
ce sont à peu près les seuls caractères sexuels, offre chez les mâles
tantôt une petite fossette parfois obsolète, tantôt une troncature
droite ou légèrement sinueuse. Cependant, dans quelques espèces,
les tibias antérieurs sont, chez les mâles, arqués et infléchis en de-
dans vers leur extrémité; dans d'autres, mais le cas est plus rare,
ces mêmes parties sont allongées, rétrécies à leur base et fortement
arquées {D. bifasciala).
En général, les pattes varient très-peu d'une espèce à l'autre, et la
seule remarque à faire concerne les crochets des tarses, qui sont di-
vergents dans la grande majorité, rapprochés et contigus dans un
petit nombre.
Le Prof. Stàl a établi sept divisions parnii les espèces rangées, avec
lUiger, dans le genre Doryphora. Trois de ces divisions paraissent
pouvoir constituer des sous-genres; de sorte que le genre, dans son
ensemble, comprendra quatre sous-genres, qui sont assez nettement
caractérisés.
Sous-genre. MEGISTOMELA.
Taille très-grande. — Processus du mésosternum très-long. — Cro-
chets des tarses contigus.
Le premier sous-genre se compose de quelques belles espèces, au
nombre de 9 seulement, qui sont les géants de la tribu. Il est parfai-
tement caractérisé par une disposition des crochets des tarses, telle
qu'il est facile de le reconnaître à la première vue. Les ongles sont
très-rapprochés, quoique paraissant indépendants l'un de l'autre;
l'article qui les porte leur forme une espèce de gaine coupée trcs-
obhquement, de façon qu'ils peuvent aisément se mouvoir de haut
en bas; mais les mouvements de latéralité, s'ils existent, doivent être
très-limités, nième lorsque les crochets se relèvent et se dégagent
autant que possible de la gaine qui les entoure à leur base. Cette dis-
position est tout-à-fait spéciale à cette coupe.
Nulle part ailleurs, le processus du mésosternum n'atteint des di-
mensions aussi considérables; il dépasse en longueur celle du méta-
tliorax, il est disposé obliquement, droit, cylindrique et aigu. En
certaines circonstances, il doit gêner l'insecte, lorsqu'il est occupé à
ronger les feuilles.
Comme nous l'avons dit, ce sous-genre, qui répond à la division I
de Stâl, renferme les plus grandes Chrysomélides ; presque toutes
mesurent 2 centimètres, et quelques-mies dépassent ce chiffre. Les
élytres sont très-amples, de couleur jaunâtre, avec de petites taches
noires très-nombreuses; la ponctuation est éparse et plus ou moins
profonde.
CKRYSOMÉLITES. 399
Sous-GENRE. DORYSTERNA.
Goérin-Méneville, Verh. Zool.-Bot. Ver. Wien. V, p. 605.
Antennes à 7 article distinctement plus épais que 6, et formant
avec les suivants une massue allongée. — Processus du inésosternum
atteignant à peine la longueur du métasternum, de forme conique. —
Corps glabre. — Crochets divergents.
Cette petite coupe, qui correspond à la division V de la Monogra-
phie des Chrysomélide?, et que M. Guérin-Méneville a élevée au rang
de genre, se compose d'une quinzaine d'espèces de taille au-dessous
de la moyenne. Son caractère principal réside dans la forme des an-
tennes, qui ne sont pas peu à peu épaissies vers l'extrémité, mais
chez lesquelles on reconnaît aisément que le 7 article est notable-
ment plus développé que le précédent, et forme avec les suivants
une espèce de massue lâche et oblongue.
Sous-GENRE. DORYPHORA.
Corps glabre. — Antennes épaissies progressivement vers l'extrémité,
ne formant pas de massue distincte. — Processus du mésosternum
plus ou moins allongé. — Corps glabre. — Crochets divergents.
Comme on le voit, la diagnose de ce sous-genre se compose de
caractères plutôt négatifs que positifs ; l'alisence de pubescence le
distingue des TniCHOMELA , com_me les crochets divergents des Me-
GiSTOMELA, et la structure des antennes des Dorysterna. La coupe ac-
tuelle est beaucoup plus riche que les autres; les espèces, au nombre
de plus de deux cents, composent les divisions II, lll, VI, Vil, de la
Monographie des Chrysomélides de l'Amérique. Ces divisions sont
basées sur la longueur relative du processus, sur la ponctuation des
élytres, sur leur coloration. La première ne contient pas moins de
140 espèces, aussi la détermination d'un type est parfois très-labo-
rieuse; une Iconographie de ces charmants insectes aux vives cou-
leurs rendrait service aux Entomologistes.
Sous-GENRE. TRICHOMELA.
Tête, parfois aussi le prothorax et les élytres, revêtue d'une pu-
bescence éparse. — Processus du mésosternum court, mesurant au
moins la moitié du métasternum, parfois plus long. — Crochets di-
vergents.
Une légère pubescence, molle et assez caduque, qui échappe faci-
lement à l'observation, ne suffirait pas à rétablisscuient d'un sous-
genre, si sa présence n'était tout-à-fait exceptionnelle dans la tribu
400 rHYTOPHAGES.
actuelle. Ainsi, à part ce groupe, qui correspond à la division IV
de la Monographie des Chrysomélides d'Amérique, et se compose de
7 types, le Prof. Stai, sur plus de cin(i cents espèces, ne mentionne
que la Ch. sericella, qui présente ce caractère.
11 faut ajouter que la ponctuation est toujours éparse et plus ou
moins profonde. Le processus du mésostcrnum est généralement
court, sa longueur mesure la moitié de celle du métasternum ou la
dépasse faiblement. Ces espèces n'ont pas d'habitat spécial et se ren-
contrent çà et là dans l'Amérique méridionale.
METASTYLA (1).
Tête large, engagée dans le prothorax ; épistome séparé du front ;
labre médiocre, émarginé; palpes maxillaires courts et robustes, à
dernier article aussi large que le précédent, plus court, coupé car-
rément à sou extrémité et comprimé. — Yeux oblongs, assez con-
vexes. — Antennes médiocres, dépassant la base du pronotum, les 5
derniers articles plus gros que les précédents et formant une massue
allongée. — Prothorax transversal, peu convexe, ses angles anté-
rieurs saillants et obtus. — Elytres ovalaires-oblongues, ornées de
séries multipoiictuées, presque régulières. — Prosternum assez étroit,
légèrement saillant entre les hanches, élargi et déprimé en arrière;
mésoslernum caché; métasternum prolongé à sa partie médiane an-
térieure en une pointe déprimée, qui s'avance jusqu'au milieu du
prosternum. — Pattes normales.
Une seule espèce, C. nigro-fasciata, Stâl, de Rio-Janeiro, présente
cette particularité remarquable d'avoir le métasternum prolongé en
avant. On voit par cet exemple combien il importe d'étudier attenti-
vement la structure des arceaux inférieurs de la poitrine; leurs
formes et leurs rapports réciproques sont caractéristiques pour ditfé-
rentes coupes, et si im jour on arrive à une classification satisfai-
sante et naturelle de cette tribu, il paraît hors de doute qu'une
étude approfondie de ces arceaux y contribuera pour une bonne
part.
DESMOGRAMMA.
Ekichson, Archiv. f. Naturg. XIII, 1, p. 157 (:2).
Tète fortement engagée dans le prothorax par la saillie des angles
antérieurs de ce dernier; labre grand, subsinueux à son bord libre;
(1) Syn. DoiiYPHORA, Siàl, Ofv. af K. Vet Akad. Fôrli. 1837, p. 58. — Chry-
SOMELA, Stàlj Moiiogr. Chrys. Amer. p. 201.
(2) Syn. DESMOGRAMMA, Slà!, Ofv. af K. Vet. Akad. Forh. 1859-1860; Chry-
SOMELA (p.), Fabr. Syst. El.; Scliùiiheer, Syn. Ins.; Gernaar, Ins. spec. nov.;
Stal, Monogr. Clirys. Atnér. p. 21U.
CHRYSOMÉLITES. iOl
palpes maxillaires médiocres, à dernier article plus étroit que le pré-
cédent, de moitié moins long, largement tronqué et sabcomprimé. —
Antennes tantôt insensiblement épaissies vers l'extrémité, tantôt les
5 ou 6 derniers formant une massue plus ou moins distincte. — Pro-
thorax à bords latéraux souvent droits oa un peu arrondis. — Elytres
striées-ponctuées, parfois les points irrégulièrement disséminés. —
Prosternum saillant entre les hanches antérieures, relevé en carène
brusquement interrompue en avant, prolongé en arrière en s'élar-
gissant, tronqué et subémarginé; mésosternum très-court, à bour-
relet transversal, refoulé par le métasternum qui s'avance presque
jusqu'au bord antérieur des hanches moyennes; ces trois segments
à peu près de niveau entre eu?. — Pattes normales.
Le caractère essentiel de ce genre réside dans la forme du proster-
num qui se relève sous forme d'une carène à peu près de niveau avec
les hanches antérieures ; cette carène aiguë ou obtuse en avant, se
dilate un peu en arrière et présente une large troncature qui s'appuie
sur le mésosternum. Celui-ci est très-court et se présente sous forme
d'un bourrelet transversal.
Les antennes varient comme dans la plupart des autres genres,
c'est-à-dire qu'elles sont, dans certaines espèces, graduellement, fai-
blement élargies vers le bout, tandis que dans d'autres les 5 ou 6 der-
niers articles forment une espèce de massue lâche et oblongue.
En général, la ponctuation des élylres est régulièrement disposée
en séries; parfois les séries sont un peu confuses et formées de plu-
sieurs rangées de points; dans une seule espèce, la ponctuation est
irrégulièrement disséminée.
Ce genre correspond à trois divisions du Prof. Stâl, les XXIV, XXV
et XXVI. La première de celles-ci renferme les espèces chez lesquelles
le Corps est glabre, les 5 ou 6 derniers articles des antennes dilatés,
les élytres partiellement ponctuées-striées, non marquées de taches
jaunes. Elles sont au nombre de 16 ou de 17, originaires du Brésil
ou des Guyanes.
La division XXV ne contient que 8 types du Brésil, du Pérou et
caractérisés par leur corps glabre, leurs antennes graduellement di-
latées et leurs élytres marquées de taches jaunes. _
La XXVI division est formée d'une seule espèce^ légèrement pubes-
cente, la D. sericella d'Ecuador.
STRICHOSA.
CiiEVROLAT, Dej. Cat. 3" éd. p. 421 (1).
Tête médiocre, fortement engagée dans le prothorax; épistome dis-
(1) Blanchard, Histoire du Chili, V, p. MO. — Chrysomela, Slàl, Monogr.
Chrys. Amer. p. 151.
Coléoptères. Tome X. 26
402 rHTTOPHAGES.
tinct, labre fortement échancré; dernier article des palpes maxillaires
plus grand que le précédent, subcarré, largement tronqué à l'extré-
mité. — Yeux assez convexes, oblongs. — Antennes assez longues,
mesurant la moitié de la longueur du corps, très-légèrement épaissies
et subcomprimées vers le bout. — Prothorax transversal, un peu plus
étroit que les élytres, fortement écbancré en avant, bords latéraux
presque droits, non épaissis ni ponctués; écusson en triangle recti-
ligne. — Elytres brièvement ovalaires, ponctuées-striées. — Prosternum
relevé en carène brusquement interrompue en avant; mésosternum
et métasternum simples, de niveau avec le prcsternum. — Pattes
normales, article onguéal des tarses inerme; crochets simples.
Une petite Chrysomélite, originaire du Chili, a servi de type pour
la création du genre Strichosa. Le genre et l'espèce ont été décrits
pour la première fois par le Prof. Blanchard, dans l'exposition de la
Faune du Chili. Cette espèce forme à elle seule la division X de la
Monographie des Chrysomélides de l'Amérique. Dans ce travail, elle
se trouve placée immédiatement après la division IX qui répond au
genre Elytrosfhœra; nous ne savons ce qui a pu engager le Prof.
Stâl à opérer ce rapprochement; il nous paraît que cette espèce se
rapproche beaucoup plus du type Desmogramma par son prosternum
relevé en carène, de niveau avec les deux autres segments thoraci-
qucs et subitement abaissée en avant. Elle se différencie de ce type
par ses antennes longues et grêles, atteignant presque la moitié de la
longueur du corps, par le dernier article des palpes maxillaires plus
grand que le précédent.
La Slrichosa eburata mesure 6 mill. de longueur, elle est d'un
brun marron avec des taches et des dessins d'un jaune fauve. Quant
aux autres types, rapportés à ce genre par M. Chevrolat et le comte
Dejean, ils nous sont inconnus.
CERALCES.
Gerstaecker, Rets. nach. Mozamb. Zool. V, p. 338 (1) (2).
Tête assez grande, engagée dans le prothorax jusqu'au bord pos-
térieur des yeux; épistome séparé du front; labre court, émarginé;
palpes maxillaires très-robustes et saillants, 3 article obconique, 4 sub-
quadrangulaire, comprimé, plus grèie et presque aussi long que le
précédent. — Antennes courtes et robustes, 1 article subglobuleux,
2 un peu plus large que long, 3-4 subcyîindriques, allongés, les sui-
vants épaissis, transversaux et formant une massue oblongue, sub-
(i) In Monatsb. der Kong. Preuss. Akad. d. Wiss. lii Berlin, 1855, p. 637,
(2) Ceuâlces, Vogcl, Faiin. C.lirys. Afric. p. 80; Pseudomela, Baly, Traus. of
Uie entom. Soc. of Lond. N. S6r. t. VI, p. 87.
CHRYSOMÉIITES. 403
comprimée. — Prothorax transversal, plus étroit que les élytres, ré-
gulièrement convexe, bord antérieur subémarginé, le postérieur
convexe, arrondi, les latéraux droits ; écusson en triangle curviligne.
— Elytres oblongues, convexes, ornées de quelques poils épars sur
les parties latérales et fortement ponctuées, angle suturai postérieur
un peu pointu. — Prosternum étroit, prolongé en arrière et tronqué,
mésosternum déclive, peu développé; métasternum arrondi en avant
et marginé, ses parapleures à bords subparallèles. — Pattes robustes,
assez longues, hanches antérieures transversales; tibias prismatiques,
subépaissis à l'extrémité, la face externe creusée d'un sillon qui com-
mence à la base et se prolonge jusqu'au tarse en devenant plus large
et plus profond; crochets simples.
La place de ce genre a paru douteuse à Vogel qui aurait été dis-
posé à le placer parmi les Eumolpides. Il a bien, à certains égards, le
faciès d'un Endocéphalite ; cependant en y regardant de près, il doit
faire partie de la tribu des Chrysomélides par ses hanches anté-
rieures transversales, ses épisternuras prothoraciques dilatés dans le
même sens, par l'absence d'échancrure au 3 article des tarses.
La légère pubescence qui orne les élytres et les parties inférieures
permet de reconnaître avec facilité les espèces peu nombreuses de ce
genre. Ce caractère ne se rencontre dans la tribu actuelle que dans
le sous-genre Trichomela, dont les espèces sont pourvues d'un pro-
cessus mélasternal, et dans la Desmogramma sericella dont le proster-
num est caréné.
Le genre a été signalé au Vieux-Calabar, dans la Caffrerie, au Mo-
zambique.
CYCLOMELA.
Baly, Trans. of the Entom. Soc. of Lond. K. S. t. II, p. 237.
Tête large, profondément engagée dans le prothorax; épistome dis-
tinct; labre échancré; derniei* article des palpes maxillaires aussi
large et aussi long que le précédent, subquadrangulaire, un peu
comprimé, largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes. —
Antennes à peu près de la loiigueur de la moitié du corps, insensi-
blem-ent et faiblement épaissies vers l'extrémité, subcomprimées. —
Prothorax transversal, beaucoup plus étroit que les élytres, échan-
crure du bord antérieur profonde, subquadrangulaire; bords latéraux
droits, sans bourrelets latéraux; écusson en triangle curviligne. —
Elytres presque aussi larges que longues, subhémisphériques, ponc-
tuées-striées, des lobes épipleuraux distincts et arrondis. — Proster-
num caréné sur k ligne médiane, carène brusquement interrompue
avant le bord antérieur, à base subdilatée et tronquée; mésosternum
subquadrangulaire; métasternum à parapleures très-étroites, dilatées-
arrondies à l'extrémité. — Pattes robustes, tibias prismatiques, légè-
ibi PHYTOPHAGES.
rement excavés en dehors vers l'extrémité; tarses larges, terminés
par des crochets simples.
L'espèce typique de ce genre, C. nilida Baly, de Moreton-Bay, est
de petite taille et de forme hémisphérique, semblable à la Coccinella
ocellata. Elle possède des crochets simples, ce qui la distingue des
Al'stralica; son prosternum est caréné et ses élytres sont lol)ées laté-
ralement; caractères que Ton ne rencontre pas chez les Chhysomela.
Les Desmogramma et Strichosa qui ont le môme prosternum, se dif-
férencient, les premières par la brièveté du dernier article des palpes
maxillaires; les secondes, par l'absence de lobes épipleuraux. D'après
le D"" Baly, le premier article des quatre tarses antérieurs est légère-
ment dilaté et la pubescence qui en revêt la face interne est simple;
tandis que chez la femelle, cette pubescence est divisée en deux parties
par une rainure longitudinale. Nous n'avons eu en main que des
individus mâles de ce genre australien.
CHALCOMELA.
Balt, Trans. eniom. Soc. of Lond. N. S. t. II, p. 2o8.
Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu des yeux;
épistome distinct, labre échancré; dernier article des palpes maxil-
laires aussi long et presque aussi large que le précédent, oblong,
largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes
dépassant un peu la base du pronotum, les cinq derniers articles sub-
dilatés, épaissis, formant une massue oblongue, lâche. — Prothorax
transversal, un peu moins large que les élytres, boid antérieur circu-
lairement échancré, parfois l'échancrure subquadrangulaire, bords
latéraux arrondis et rétrécis en avant, non renflés en bourrelets;
écusson en triangle curviligne. — Elytres courtes, ovalaires ou suhhé-
misphériquos, ponctuées-striées, des lobes épipleuraux peu marqués.
• — i'rosteinum plan, dilaté à la hase et subéniarginé; mésosternum
transversal, déclive; métasternum à parapleures étroites, indistincte-
ment dilatées en arrière. — Pattes normales, tibias très-peu dilatés
vers l'extrémité, prismatiques, tarses médiocres, crochets simples.
Comme dans le genre précédent, les mâles, d'après le D' Baly, se
distinguent par une légère dilatation du premier article des tarses
aux deux paires de pattes antérieures, et la pubescence du dessous
est entière, tandis qu'elle est longitudinalement divisée chez les fe-
melles. Cette coupe générique, dont les espèces peu nombreuses
habitent l'Australie et la Malaisie, se distingue des Cyclomela par
son prostfrnum non relevé en carène, et ses lobes épipleuraux bien
moins saillants. Elle se rapproche davantage de certaines formes du
genre Curysomela, mais elle s'en éloigne par la présence de carac-
CHRYSOMÉLITES. 40b
tères sexuels, par la saillie du lobe latéral des élytres qui rend l'épi-
pleure subconcave et regardant directement en bas.
AGASTA.
HoPE, Coléop. Man. III, p. 177 (1).
Tête petite, peu engagée dans le prothorax; épistome séparé du
front par un sillon fin, anguleux ; labre transversal, fortement émar-
giné ; palpes maxillaires à 3 article légèrement obconique, 4 cylin-
drique, un peu moins long et moins large que le précédent, tronqué
au bout. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes grêles, dé-
passant la base du prothorax, cylindriques et très-légèrement épais-
sies vers l'extrémité; 3 article très-long, les suivants diminuant gra-
duellement de longueur, le 10 presque aussi large que long, le
dernier acuminé. — Prothorax peu développé, de moitié moins large
que les élytres à leur base, presque plan, bord antérieur émarginé en
demi- cercle, avec les angles aigus très-saillants; le postérieur con-
vexe, arrondi, sinué de chaque côté, les latéraux droits; écusson en
triangle curviligne. — Elytres très-amples, six fois plus longues que
le pronotum, oblongues, ovalaires, éparsement ponctuées, épipleures
très-grandes, subconcaves. — Prosternum étroit, marginé, un peu
prolongé en arrière, subélargi et arrondi; mésosternum très-court,
déclive, creusé d'un sillon transversal; métasternum comme caréné
en avant, ses parapleures subélargies en arrière à partir du milieu.
— Pattes longues et grêles, tibias droits, subcylindriques, tarses à
1 article du double plus long que i2, 3 du double plus large, triangu-
laire, échancré presque jusqu'à la base; crochets simples, divari-
qués.
Aucun genre n'est mieux caractérisé que celui-ci par la profonde
échancrure du 3 article des tarses; sous ce rapport, il ressemble aux
Eumolpides, mais il a le sternum des Chrysomélides. Son faciès, dû
à la grande disproportion du pronotum et des élytres, est caractéris-
tique; aussi, depuis longtemps, il a été distingué et toujours re-
connu. Il ne renferme qu'une seule espèce répandue à Java, à Singa-
pore, au Siam et en Chine.
AESERNIA.
StIl, Ofv. afKon Vet. Akad. Fôrh. 18S8, p. 468 (2).
Tête assez forte, libre, comme rétrécis en arrière des yeux, épis-
(i) Baly, Phyt. Malay. p. 298.
(2) Syn. Aesernu, Baly, Phyt. Malay. i). 287; Bdly, Journ. of Entom. 1,
p. 293. — Promechus, Dej. Cit. 3' éd. p. 419; Boisduval, Faune eutom. de
406 PHYTOPHAGES.
tome séparé du front par un sillon profond ; labre rétréci d'arrière
en avant, émarginé; palpes maxillaires à 3 article allongé, un peu
élargi vers son extrémité, 4 de moitié plus court, subcomprimé, tron-
qué et de forme presque carrée. — Yeux ovalaires, arrondis, très-con-
vexes. — Antennes égalant les deux tiers de la longueur du corps,
grêles, cylindriques, 1 article subglobuleux, 2 très-court, 3-4 sub-
égaux, plus courts que chacun des suivants. — Prothorax un peu
plus étroit que les élytres à la base, presque plan, bord antérieur
émarginé avec les angles aigus et saillants, bord postérieur convexe,
arrondi au milieu, échancré de chaque côté avec les angles aigus,
bords latéraux droits ou subsinuésj écusson triangulaire, médiocre.
— Elytres allongées, à côtés subparallèles ou bien un peu élargies en
arrière, ponctuées-striées, épipleures médiocres, planes. — Prostier-
num en carène obtuse, commençant par une pointe saillante au bord
antérieur, prolongée au-delà des hanches et terminée par une extré-
mité profondément et triangulaircment échancrée; mésosternum en
lamelle, disposée en chevron; métasternum de niveau avec les deux
arceaux précédents, pourvu en avant d''une saillie logée dans l'échan-
crure mésosternale ; parapleures assez larges et à bords parallèles. —
Pattes longues et assez grêles, tibias légèrement arqués, subcylindri-
ques, sillonnées à Textrémité sur un espace très-court, tarses assez
larges; i article aussi long que les deux suivants réunis, 2 court,
triangulaire, 3 plus large, à bord subémarginé ; crochets simples, di-
variqués.
Comme le précédent, ce genre est fortement caractérisé, tant par
son organisation que par son faciès. Dans aucun autre type, sauf le
genre Clidonotus, les trois arceaux de la poitrine ne sont aussi exac-
tement situés sur le même niveau, ni aussi intimement unis l'un à
l'autre. La tête est bien dégagée et pourvue d'antennes fihformes
très-longues. Il se compose de grands et beaux insectes, répandus
dans les îles de la Malaisie et surtout à la Nouvelle-Guinée; on en con-
naît cinq ou six espèces.
Groupe III. Elytrosphœrites.
Tête large, médiocrement engagée dans le prothorax. — Yeux sub-
arrondis, assez saillants. — Antennes un peu dilatées à l'extrémité. —
Prothorax peu convexe, rétréci vers la base, subcordifornie. — Ely-
tres globuleuses-ovalaires, dilatées dans leur miUeu; ailes nulles. —
Prosternum étroit, cavités colyloïdes antérieures ouvertes; métaster-
num un peu plus court que le prosternum. — Pattes longues et
grêles, articles des tarses allongés, crochets simples.
rOcéanie, p. 575. — PHYLLOCHArus, Blanchard, Voy. au Pôle Sud, Zool. IV,
p. 332; Guérin-Mén. Voy. de la Coquille, II, p. 224,
ÉLYTROSPHŒRITES. 407
L'absence d'ailes sous les élytres et quelque chose de particulier
dans la forme générale avaient déjà laissé soupçonner qu'il existait
une certaine parenté entre les genres Timarcha et Elytrosphoera;
cette affinité est aujourd'hui mise hors de doute par l'observation de
la structure du métathorax. Sans être identique dans l'un et l'autre
types, cette structure présente des analogies étroites; sa longueur,
comparée à celle du prosternum sur la ligne médiane, est toujours
moindre; tandis que, dans les autres groupes, cette longueur est
plus grande dans une bonne majorité des espèces et seulement sub-
égale dans quelques cas exceptionnels. Il faut ajouter que le prono-
tum, comme chez les Timarcha, est médiocrement convexe, qu'il est
rétréci vers la base; que les élytres, de forme globuleuse-o val aire,
sont plus arrondies aux épaules, qu'elles embrassent plus étroite-
ment le corps en dessous; par suite, les épipleures sont disposées
très-obliquement et regardent en dehors. Peut-être sur des individus
frais, trouverait-on des vestiges de pygidium. Du reste, il y a d'au-
tres analogies de détail qui seront mentionnées dans la diagnose ci-
après.
Le système de coloration de la majorité des espèces est aussi spé-
cial; rien d'analogue ne se rencontre chez les autres Chrysomélides :
sur un fond noir ou très-foncé, sont tracés en zigzag des traits extrê-
mement déliés et du plus vif éclat métallique. Si l'on ne rencontrait
quelques espèces à élytres unicolores, le dessin, la disposition de ces
traits suffiraient pour caractériser les Elystrophoera, qui seules
constituent le groupe.
Un seul genre : Elytrosphoera.
ELYTROSPHŒRA.
Cheyroiat, Dej. Cat. 3' éd. p. 421 (1).
Tête assez large; épistome séparé du front par un sillon fin, an-
guleux en arrière ; labre assez grand, émarginé; palpes maxillaires
robustes, 3 article obconique, 4 cylindrique ou très-légèrement sub-
comprimé, très-obtus, aussi long que le précédent. — Yeux oblongs,
assez convexes. — Antennes dépassant faiblement la base du prono-
tum, grossissant un peu et d'une manière graduelle de la base vers
l'extrémité, tous les articles plus longs que larges. — Prothorax sub-
transversal, fortement rétréci vers la base, les côtés dilatés, arrondis
en avant, bord postérieur convexe-arrondi, l'antérieur faiblement
échancré, le contour entier finement marginé, surface régulièrement
convexe; écusson en triangle curviligne. — Elytres régulièrement
(1) Syn. Slâl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1858, p. AU; Chuysomelà (pars),
Stal, MoD. Chrys. Amer. p. 146.
406 PHYTOPHAGES.
ovalaires, arrondies aux épaules, dilatées dans leur milieu ou un
peu on arrière, sondées l'une à Tautro; surface tantôt régulièrement
striée-ponctuée, avec les inlervalles convexes, tantôt ponctuées-
striées ou subéparsement ponctuées; épipleuves obliques regardant
en dehors et embrassant étroitement l'abdomen; pas d'ailes membra-
neuses. — Prosternum relevé entre les hanches, dilaté vers la base
et tronqué; cavités cotyloïdes incomplètes en arrière, mésosternum
un peu plus large seulement que le prosternum, plan et incliné en
avant; métasternum uni au précédent entre les hanches moyennes,
plus court que le prosternum. — Alidomen assez convexe transversa-
lement, ouverture anale souvent dirigée perpendiculairement en bas
avec un vestige de pygidium. — Pattes grêles, assez longues, jambes
subarquées, cylindriques; tarses à 1 article aussi long que les 2 sui-
vants réunis; crochets simples.
Ce genre, indiqué par M. Chevrolat dans le Catalogue du comte
Dejean, correspond en entier h la division IX de la belle Monogra-
phie des Chrysomélides du Prof. Stàl; il renferme une douzaine d'es-
pèces, disséminées çà et là dans les diverses contrées de l'Amérique
méridionale et du Mexique. Par leur corstdet rétréci en arrière, par
leurs élyires subglobuleuses, à épipleures embrassant étroitement
l'abdomen et regardant en dehors, elles rappellent de prime abord
les TiMARCHA et semblent les représenter en Amérique, car les deux
espèces de ce genre, que l'on retrouve dans les contrées septentrio-
nales du Nouveau-Monde, ne constituent que les ramifications d'une
souche mère, dont les racines sont implantées dans l'ancien conti-
nent.
Groupe IV. Timarchites.
Tète engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des yeux,
inclinée vers le bas et peu visible d'en haut. — Yeux transversaux,
non saillants. — Antennes robustes, atteignant presque la moitié de
la longueur du corps — Prothorax légèrement convexe, son bord an-
térieur échancré, le postérieur coupé carrément. — Ecusson très-
petit, subtransversal. — Elytres subglobuleuses; épaules arrondies,
soudées, à épipleures obliques et regardant en dehors. — Pas d'ailes.
— Cavités cotylo'ides antérieures fermées; métasternum plus court
que le prosternum. — Un vestige de pygidium; pattes robustes;
tarses larges; crochets simples.
Déjà depuis longtemps les Timahcha ont été séparées des Chryso-
MELA, et cette séparation se justifie aussi bien par les caractères or-
ganiques que par le genre do vie. Eu effet, tout en se nourrissant
également de substance végétale et vivant généralement sur les
plantes herbacées, elles sont beaucoup plus attachées à la terre; l'ab-
^ence d'ailes les force à gagner le soi lorsqu'elles veulent se trans-
TIMARCHITES. 409
porter d'un endroit à un autre; on les rencontre souvent sous les
pierres, sous la mousse. Leurs caractères organiques sont aussi d'une
importance assez grande pour justifier l'admission d'un groupe spé-
cial. De plus, comme les Timarcha sont représentées dans l'Afrique
australe par les Horatopyga, elles forment avec ces dernières, quoi-
que génériquement distinctes, un type qui s'éloigne d'une façon ap-
préciable des autres Chrysomélides.
Ce sont, en effet, les deux seu's genres de la tribu actuelle qui
soient pourvus d'un pygidium; il peut être en grande partie caché
par les élytres dans nos exemplaires desséchés, mais il n'en reste pas
moins distinct; il porte ordinairement un sillon longitudinal plus ou
moins profond.
D'ordinaire, la dernière paire de pattes se trouve plus ou moins
reportée en arrière et toujours à une distance plus grande que celle
qui sépare les deux premières paires Tune de l'autre. Ici, au con-
traire, les trois paires de pattes sont à peu près également espacées
dans le sens longitudinal. Cette conformation exceptionnelle tient au
peu de longueur du troisième segment thoracique.
II n'est pas non plus très-commun de rencontrer dans la tribu
des Chrysomélides des cavités cotyloïdes fermées en arrière; en gé-
néral, elles sont plus ou moins largement ouvertes, par le défaut de
prolongation des épimères prothoraciques qui s'arrêtent avant d'at-
teindre le prosternum. Et, chose qui doit être notée, c'est que dans
la plupart des cas où les cavités cotyloïdes sont fermées, le proster-
num s'abaisse en arrière des hanches antérieures, tandis qu'elles res-
tent ouvertes lorsque cette partie se prolonge directement en arrière
pour rejoindre le mésosternum.
Les deux genres de ce groupe, quoique d'un faciès très-différent,
ne peuvent guère se séparer scientifiquement que par la forme du
menton.
A. Menton très-développé, profondément émarginé. Timarcha.
A'. — très-court, étroit, légèrement cintré. Horatopyga.
TIMARCHA.
Latreille, Règn. anim. 2» éd. V, 130 (1).
Tète engagée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistome séparé
du front par un sillon transversal profond; labre très-médiocre, plus
ou moins sinué dans son milieu; mandibules très-épaisses, massives,
leur face externe creusée à la base d'une large fossette oii se loge le
dernier article des palpes maxillaires; mâchoires cornées, à lobe ex-
(1) Syn. Redt. Faun. Austr. l'c éd. p. 543. — L. Fairm. Gen. des Col. d'Eu-
rope, IV, p. 2-2G.
410 PHYTOPHAGES.
terne grêle, biarticulé, l'externe plus large, plus obtus, longuement
ciliés tous deux; palpes à 1 article court, bien distinct, 2 et 3 obco-
niques, à peu près de même longueur, le A plus long, plus large,
comprimé, tronqué dans sa plus grande largeur; lèvre inférieure à
menton grand, très-large, fortement échancré et rentrant vers la bou-
che dans son milieu, à languette très-courte, cachée derrière le men-
ton, cornée, avec une courte bordure membraneuse, à palpes à 1 ar-
ticle court, 2 obconique, 3 de même longueur, plus épais, subcyUn-
drique et tronqué. — Yeux allongés, étroits, verticaux, à bord
antérieur légèrement sinué. — Antennes robustes, moniliformes,
i article renflé, oblong, 2 plus court, les suivants à peu près de
même longueur, légèrement épaissis vers l'extrémité, le 6 souvent un
peu plus gros que le suivant. — Prothorax transversal, régulière-
ment convexe, étroitement marginé, ordinairement rétréci à la base,
parfois subquadrangulaire ou rétréci en avant; bord antérieur pro-
fondément échancré, le postérieur droit. — Ecusson triangulaire,
plus large que long, toujours médiocre ou très-petit. — Elytres glo-
buleuses ou oblongues, ponctuées ou chagrinées, soudées l'une à
l'autre, leurs épipleures bien développées, regardant en dehors, em-
brassant l'abdomen et cachant plus ou moins les parapleures méta-
thoraciques. — Prosternum convexe entre les hanches antérieures,
abaissé en avant et en arrière ; les cavités cotyloïdes antérieures fer-
mées en arrière; mésosternum peu allongé, simple ou appendiculé,
ses épisternums en triangle rectangle; métasternum moins allongé que
le premier arceau thoracique, ses parapleures linéaires. — Abdomen
assez convexe, avec un pygidium distinct. — Pattes disposées dans le
sens longitudinal à égale distance l'une de l'autre; jambes subcylin-
driques, légèrement excavées à leur extrémité; tarses robustes, parfois
dilatés, articles serrés chez les mâles, densémentvillcuxàlaface infé-
rieure, villosité parcourue d'un sillon médian lisse chez les femelles; i
article en triangle plus ou moins allongé, le 2 triangulaire, court, le 3
de même longueur, le 4 robuste, terminé par deux forts crochets.
Le genre Timarcha, indiqué par Megerle dans le Catalogue du
comte Dejean, a été défini par Latreille et généralement adopté par
tous les Entomologistes qui l'ont suivi. Latreille ne distinguait cepen-
dant les espèces de ce genre des Chryso mêles proprement dites, que
par l'absence d'ailes; s'il était isolé, ce caractère serait insuffisant et
le genre devrait disparaître, vu que, pour le moment, on coimaît bon
nombre de Chrysomèles qui sont dépourvues de ces organes. Ces in-
sectes ont été étudiés d'une manière plus approfondie et le genre est
établi aujourd'hui sur des caractères bien définis : nous citerons en
particulier la fermeture complète des cavités cotyloïdes antérieures;
la disposition des trois paires de pattes, situées à égale distance l'une
de l'autre, c'est-à-dire que la paire postérieure n'est pas plus éloignée
de la seconde, que celle-ci ne l'est de la première , disposition qui
TIMARCHITES. 4H
résulte du peu de longueur du métasternum; une troisième note dis-
tinctive est la présence d'un pygidium plus ou moins visible à l'ex-
trémité du corps. A ces caractères, qui ont leur importance, il faut
ajouter la petitesse de l'écusson, dont le développemenit parait être
en rapport direct avec celui des organes du vol; or, ces derniers
étant nuls dans le genre actuel, l'écusson tend à devenir rudimeu-
taire. A cela, nous ajouterons que sa forme transversale, obtuse au
sommet, est souvent caractéristique.
Le mésosternum n'est pas toujours tel que nous l'avons décrit;
dans certaines espèces, il est creusé d'un sillon longitudinal plus ou
moins profond; dans d'autres, les angles postérieurs de ce sillon
prennent la forme de tubercules qui finissent, dans quelques types,
par se prolonger en cornes divergentes ou diversement inclinées.
Les tarses présentent aussi certaines particularités à signaler. Dans
beaucoup d'espèces, chez les mâles, les tarses sont fortement dilatés,
surtout aux pattes antérieures ; les trois premiers articles sont très-
larges, serrés les uns contre les autres et formant une espèce de pa-
lette ovalaire, leur face inférieure est revêtue d'une villosité dense et
serrée. Chez les femelles de ces mêmes espèces, les articles des tarses
sont moins rapprochés les uns des autres, ils sont inégaux entre eux,
et la villosité qui les recouvre inférieurement est parcourue par un
sillon médian lisse, plus ou moins accentué. Dans les Chrysomélides,
en général, le 3^ article des tarses est plus ou moins distinctement
bilobé; il aftecte ici une forme quelque peu différente : tantôt, et
c'est le cas le plus commun, il ressemble à un petit disque dont la
face supérieure aurait été partiellement évidée; tantôt il est entier ou
parfois plus ou moins échancré à son bord libre. Le genre est assez
riche en espèces et il est à supposer que ces modifications donneront
lieu à rétablissement de plusieurs sous-genres.
Les états primitifs de l'espèce la plus répandue dans l'Europe cen-
trale, sont assez bien connus et depuis longtemps. Dès le mois de
mai, on voit apparaître sur les différentes espèces de caille-lait {ga-
iium) une larve d'un vert foncé; elle grandit rapidement, et par-
venue à toute sa croissance elle quitte la plante qui l'a nourrie, et
s'enfonce en terre pour y subir ses métamorphoses. Ces larves sont
de forme très-courte, fortement convexe en dessus et de couleur uni-
forme, d'un vert-bleuâtre foncé à reflets métalliques; leurs tégu-
ments sont fermes, coriaces et finement réticulés. Leur tète est mé-
diocre, pourvue d'antennes de trois articles, de six ocelles de chaque
côté; sauf les palpes labiaux qui sont bi-articu!és, les parties de la
bouche ressemblent à celles des larves de Crioceris. Le segment ter-
minal est conique et se prolonge en dessous en un appendice bifide
servant à la progression ; les stigmates , sont au nombre de huit
paires ; la première située à l'angle inférieur antérieur du mésothorax,
les sept autres sur les sept premiers segments abdominaux, vers le
412 PHYTOPHAGES.
milieu du l)ord externe des arceaux dorsaux. La 9® paire de stigmates
parait faire défaut (1).
Les contrées qui entourent le bassin de la mer Méditerranée sont
les parties du monde les plus riches en espèces de ce genre; la pé-
ninsule Ibérique, en particulier, paraît être leur patrie véritable. Au
midi de la France et sur les côtes septentrionales de l'Afrique, le
nombre des types diminue à mesure que l'on s'avance vers le Nord
ou vers l'Orient; c'est ainsi que Falderman, dans la Faune Iranscau-
casienne, n'a signalé qu'un petit nombre d'espèces; elles sont moins
nombreuses encore dans les contrées de l'Europe centrale et boréale.
A part ces espèces, dont l'énumération complète se trouve au Cata-
logue de M. de Marseul, on doit ajouter les T. inlricala Hald. et T.
cerdo St., mentionnées comme se trouvant dans l'Amérique boréale,
et la T. angusticollis, Mots., comme originaire du Japon.
HORATOPYGA.
SiiL, Ofv. V. Akad. Forh. XT, p. 251, 1838 (2).
Tête complètement engagée dans le prothorax, seulement un peu
découverte en dessus; épistome étroit, linéaire, labre fortement
échancré dans son milieu; mandibules robustes, cubiques, à extré-
mité très-large; palpes maxillaires robustes, le dernier article qua-
drangulaire oblong, largement tronqué; les labiaux beaucoup plus
grêles, subcylindriques; menton très-court, à bords parallèles, arqué,
largement émarginé à son bord antérieur et laissant à découvert les
autres organes buccaux. — Yeux oblougs, perpendiculaires. — An-
tennes grêles, dépassant la base du corselet, le 2 article le plus
court, les suivants s'allongeant graduellement vers l'extrémité sans
devenir plus épais. — Prothorax en carré légèrement transversal, un
peu rétréci vers la base, élargi et épaissi vers les angles antérieurs
qui sont anormaux et comme intumescents avec le bord antérieur
profondément échancré; écusson très-petit, triangulaire, plus large
que long. — Elytres un peu plus larges que le corselet^ dilatées,
convexes et très-obtuses en arrière, à surface verruqueuse ou grosse-
ment ponctuée. — Ailes nulles. — Prosternum très-élevé entre les
hanches antérieures, large, canaliculé, dilaté en arrière, tronqué et
s'appuyant sur le mésosternum ; cavités cotyloïdes fermées en ar-
rière; mésosternum très-court, creusé longitudinalement au milieu;
métasternum également peu allongé, sa surface occupée par trois
gros bourrelets transversaux. — Abdomen à pygidium court, mais
distinct. — Pattes médiocres, assez longues, les trois paires situées à
(1) Chapuis et Candèze, Catal. des larves des Colôopt. p. 268.
(2) Syii. Vogelj Bcitrâge z'ir Chrysom. Fauna Afric. p. 13. — Iscadida. Dcj.
Cat. 2e éd. p. .423.
TIMARCHITES. 413
peu près à égale distance l'une de l'autre , jambes subcylindriques,
un peu aplaties en dehors vers leur extrémité ; tarses à 1 article en
triangle allongé, le 2 plus court et moins large, le 3 dilaté, bilobé,
son bord antérieur subémarginé, 4 assez développé, terminé par deux
crochets simples.
L'analogie de ce genre avec le précédent ne peut être révoquée en
doute ; ce sont les seuls de la tribu actuelle qui réunissent ces deux
caractères de la fermeture des cavités cotyloïdes antérieures et de la
présence d'un pygidium. Les analogies sont du reste assez nom-
breuses; chez tous deux, la forme est massive, la coloration est som-
bre ; l'absence d'ailes et la soudure des élytres indiquent le même
genre dévie; la petitesse de l'écusson caractérise aussi bien les Ho-
RATOPYGA parmi les Chrysomélides de l'Afrique australe, que les Ti-
MARCHA parmi celles d'Europe. Enfin, le mode d'insertion des pattes,
le rétrécissement du prothorax en arrière, la structure de la poitrine
présente de nouveaux points de contact; on observe même parfois au
mésosternum des tubercules analogues à ceux de certaines espèces
du genre précédent. En résumé, les analogies sont plus saillantes
que les difierences, car, à part certaines particularités de détail, va-
riables peut-être selon les espèces, il faut recourir à la forme du
menton pour trouver entre les deux genres, une note distinctive
bien sensible : dans les Timarcha, il est très-développé, très-large,
profondément éraarginé dans son milieu; chez les Horatopyga, au
contraire, cet organe est t'-ès-court, bien plus étroit, légèrement cintré
et son bord antérieur, sans être coupé carrément, n'est pas à propre-
ment parler échancré, mais présente un sinus résultant de la cour-
bure totale de l'organe. Chez les premières, le menton peut s'appli-
quer contre les mandibules et cacher les autres organes buccaux;
ceux-ci sont toujours à découvert dans les dernières.
On pourrait signaler d'autres différences, dans la conformation
des palpes qui sont moins robustes; dans celle des antennes, dont les
articles sont plus cylindriques; dans la structure du prosternum qui
se prolonge en arrière et s'appuie, par une partie tronquée, sur le
mésobternum; mais il n'eu reste pas moins acquis que le caractère
distinctif essentiel réside dans la forme du menton.
Ce genre, qui avait été indiqué dans le Catalogue de Dejean, sous
le nom de Iscadida, a été décrit par M. Stâl et publié en 1858, sous
le nom de Horatopyga, dans les Mémoires de l'Académie de Stock-
holm, Cet éminent Entomologiste y joint la description de deux es-
pèces, la H. slrumifera, qui était connue depuis longtemps et ré-
pandue dans les collections sous le nom d' Iscadida Dregei; ]a. se-
conde, H. caligata, était nouvelle. Dans un travail monographique
sur les Chrysomélides de l'Afrique moyenne et australe, E. Vogel,
que la mort vient d'enlever à la science, a décrit trois nouveaux
types, les H. MnU%echii, Schaufussii et Sldlii. Ces espèces sont ori-
414 PHYTOPHAGES.
ginaires de l'Afrique australe et plus particulièrement de la Caî-
frerio, elles revêtent toutes une couleur sombre avec de légers reflets
métalliques, la sculpture de leurs élytres est profonde et entremêlée
de tubercules arrondis et plus ou moins saillants.
Groupe V. Glidonotites.
Tète grande, subarrondie. — Yeux assez gros, ovalaires. — An-
tennes grêles, à peu près filiformes, mesurant la moitié de la lou-
gueiu' du corps. — Prothorax transversal, fortement échancré à son
bord antérieur; écusson transversal ou triangulaire. — Elytres oblon-
gues ou brièvement ovalaires et gibbeuses, soudées à la suture. —
Prosternum relevé en carène obtuse; cavités cotyloïdes ouvertes;
métasternum plus court que le prosternum. — Crochets simples ou
bifides à la base.
Dans les deux genres qui composent ce groupe, le faciès ne peut
révéler la parenté qu'ils possèdent avec les Timarchites ; il faut, pour
y arriver, se rendre compte de leur organisation, mais ce travail
n'est pas bien difficile; on s'aperçoit immédiatement que les élytres
sont soudées l'une à l'autre le long de la suture et que par conséquent
il n'y a pas d'ailes membraneuses. En dessous, on recoimaît de suite
la présence du caractère principal des Timarchites, c'est-à-dire la
moindre longueur du métasternum qui rapproche des pattes moyen-
nes l'articulation de la paire postérieure.
Ainsi qu'il a été dit, cette structure suppose un genre de vie diffé-
rent, c'est-à dire que par l'absence d'ailes, les espèces sont pour ainsi
dire plus attachées à la glèbe.
Les deux genres de ce groupe se distinguent facilement l'un de
l'autre :
A. Crochets des tarses bifides à la base. Clidonotus.
A'. — — simples. Strumatophytna.
CLIDONOTUS (1).
Tête forte, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur des
yeux; épistome très-court, liuiité en arrière par un sillon anguleux
prolongé sur le vertex; labre émarginé; dernier article des palpes
maxillaires obconique, subcomprimé, très-largement tronqué, plus
long et plus large que le précédent. — Mandibules à face externe
subdéprimée. — Yeux ovalaires, assez convexes. — Antennes grêles,
aussi longues que la moitié du corps, filiformes, 1 article ovalaire,
allongé, 2 de moitié plus court, les suivants subégaux. — Prothorax
(1) Australicà, Baly, âdq. and Mag. of Nat. Hist. 3^ S. t. X, p. 25.
CLIDONOTITES. 415
transversal, un peu moins large que les élytres, bord antérieur
échancré en arc de cercle, bords latéraux droits, rétrécis au sommet
et un peu renflés; écusson en triangle curviligne. — Elytres aussi
larges que longues, très-gibbeuses sur le disque, acuminées vers
l'angle terminal, soudées à la suture, grossement ponctuées, à épi-
pleures larges, regardant en bas. — Prosternum fortement relevé sur
toute sa longueur en carène plate, élargie à la base et triangulaire-
ment échancrée; mésosternum court, cintré, à bords parallèles; mé-
tasternum arrondi en avant et reçu dans la concavité de l'arceau pré-
cédent. — Pattes normales, les trois paires articulées à la même
distance l'une de l'autre dans le sens de la longueur; tarses robustes,
1 article aussi long que les deux suivants réunis, 3 très-large, émar-
giné, crochets bifides à la base.
Ce type est une modification de genre Timarcha vers la forme qui
domine dans la Nouvelle-Hollande, les Australica. Il présente un
singulier mélange de caractères, comme ces dernières il possède des
cavités cotyloïdes antérieures incomplètes, des tarses à crochets bifi-
des; comme chez les Timarcha, il offre un méfasternum très-court et
l'absence d'ailes membraneuses, puisque les élytres sont soudées. Sa
coloration bronzée, sa sculpture profonde le rapprochent encore de ce
type.
Le D"" Baly avait compris cette espèce remarquable dans le genre
Australica et dans le sous-genre Stethomela, où elle se trouve dé-
crite sous le nom de Gibbosa (1. c). Cet excellent observateur n'a-
vait pas remarqué la forme du métasternum ni la soudure des
élytres.
STRUMATOPHYMA.
Baly, Trans. entom. Soc. of London, 1871, P. III, p. 400 (1).
Tète forte, transversale, profondément engagée dans le prothorax;
épistome peu nettement limité en arrière; labre émarginé; mandi-
bules faibles, pourvues d'une profonde fossette à leur face externe;
dernier article des palpes maxillaires subquadrangulaire, un peu plus
court que le précédent, largement tronqué. — Yeux ovalaires, assez
convexes. — Antennes grêles, mesurant au moins la moitié de la lon-
gueur du corps, filiformes, les cinq derniers articles croissant peu à
peu en longueur. — Prothorax transversal, subquadrangulaire, un
peu moins large que les élytres, bord antérieur échancré en arc,
bords latéraux dilatés, arrondis, épaissis, bord postérieur presque
droit; écusson petit, en triangle rectiligne, plus large que long. —
Elytres oblongues-ovalaires, assez convexes, arrondies à l'extrémité,
à surface tuberculeuse soudée à la suture; épipleures assez larges,
(1) Chai.colampra, Clark^ Jouru. of Eutom. II, p. 250. — Trans. cntom. Soc.
of London, 3= S. II.
416 riIYTOïlIAGES.
obliques; ailes nulles. — Prosternum subconcave dans sa longueur,
suhélargi el tronqué à sa base ; mésosternum déclive en avant; mé-
tasternum un peu renflé et très-court, à parapleures linéaires. —
Pattes normales, les trois paires insérées à égale distance l'une de
l'autre dans le sens longitudinal; cuisses grêles, tibias suhprismati-
ques, légèrement creusés en dehors vers l'extrémité, tarses à 1 article
aussi long que les deux suivants réunis, terminés par des crochets
simples.
L'espèce typique de ce genre a été décrite par H. Clark dans le
Journal d'Entomologie, t. II, p. 250, sous le nom de Chalcolampra
verrucosa. Différents caractères, l'absence d'ailes, la soudure des éiy-
tres, la simplicité des crochets, ont porté M. Baly à la séparer du
genre Chalcolampra pour en former une coupe générique spéciale
sous le nom de Stuumatophyma, 11 y rapporte encore la Chalcolampra
undulalipennis de H. Clark.
Ce genre est australien et se rapproche des Australica par la forme
générale; ses crochets simples, cependant, établissent entre les deux
types une limite bien tranchée. D'autre part, la brièveté du méta-
sternum, la soudure des éiytres et l'absence d'ailes établissent une
affinité réelle avec les Timarchites. Ce rapprochement est encore
augmenté par la disposition des éiytres qui enserrent étroitement
l'abdomen. De plus, la coloration est noire, à reflets bronzés, et les
éiytres sont pourvues de tubercules disposés en séries, comme cela
s'observe chez les Timarchites de l'Afrique australe, les Horatopyga.
Groupe VI. Cyrtonites.
Tète fortement engagée dans le prothorax, presqu invisible par le
haut. — Yeux ovalaires, entiers, grossement granulés. — Antennes
un peu moins longues que la moitié du corps, assez épaisses, subfili-
formes. — Prothorax très-convexe en travers et en long; bord posté-
rieur largement arrondi au milieu, distinctement échancré près des
angles postérieurs qui embrassent la base des éiytres. — Eiytres sou-
dées, les épipleures planes, obUques, regardant un peu eu dehors;
pas d'ailes. — Cavités cotyluïdes antérieures ouvertes; métasternum
plus court que le pronotum. — Pattes médiocres, crochets simples.
Le genre Cyrtonus, qui forme le type de ce groupe, est placé par
tous les auteurs dans le voisinage des 'Fimarcha, et en effet, ces deux
formes présentent des analogies étroites, non-seulement au point de
vue de l'organisation, mais encore pour les mœurs. 11 existe cepen-
dant entre les Cyrtonus et les Timarcha des différences importantes,
dont la plus saillante réside dans la forme du pronotum; en outre,
les cavités colyloïdes antérieures sont ouvertes dans les premiers et
fermées dans les secondes. 11 ne sera pas moins facile de distinguer
CYRfONlTES. 417
les Cyrtonites des autres groupes de la tribu actuelle; dans aucun,
en effet, le prothorax n'atteint le même degré de convexité, et jamais
ses angles postérieurs n'embrassent la base des élytres.
Un seul genre : Cyrtonus.
CYRTONUS.
Latreille, Règ. An. 2« éd. t. V, p. 149 (1).
Tôte fortement engagée dans le prothorax, presque invisible par
le haut. — Episiome soudé au front; labre assez grand, faiblement
sinué à son bord libre; mandibules échancrées à l'extrémité; mâ-
choires à lobes subégaux, séparés, ciliés, l'interne un peu plus large,
Texterne bi-articulé, un peu coudé; palpes à 1 article à peine dis-
tinct, 2 assez long, un peu renflé, 3 plus court, cupulil'orme , 4 de
même longueur, subcarré, largement tronqué; lèvre inférieure à
menton transversal, à languette cornée, faiblement sinuée, ayant une
large bordure membraneuse arrondie, à palpes à 1 article très-court,
2 gros, 3 plus petit, obconique. — Yeux ovalaires, entiers, fortement
granulés. — Antennes moins longues que la moitié du corps, un peu
épaissies vers l'extrémité, 4 article épais, un peu arqué, 2 court, égal
à 4, 3 égal à 1, le dernier ovalaire, acuminé. — Prothorax très-con-
vexe, en travers et en long, peu rétréci en avant, très-finement re-
bordé sur les côtés; bord postérieur largement arrondi au milieu,
distinctement échancré près des angles postérieurs qui embrassent
la base des élytres; cette échancrure souvent crénelée; écusson mé-
diocre, en triangle curvihgne. — Elyires en ovale court, tronqué à
la base, soudées, épipleurcs planes, obliques, regardant un peu en
dehors; ailes nulles. — Prosternum assez large, saillant, canaliculé,
formant en arrière une saillie obtuse; mésostcrnum court, arqué. —
Abdomen à premier segment presque aussi long que les trois sui-
vants réunis. — Pattes médiocres, jambes arrondies ou très-légère-
ment comprimées, tarses développés, 1 article allongé, 2 triangulaire,
très-rétréci à la base, 3 plus large, bilubé, entier, 4 terminé par des
crochets simples.
Au rapport de Latreille (1. c), ce genre a été indiqué par Dalman;
lui-même le considère comme un sous-genre et ne le caractérise que
très-imparfaitement; cette lacune a été comblée dans i'excehent tra-
vail monograpliique que M. L. Fdirmaire en a donné, en 1850, dans
les Annales de la Société entomologique de France. L'année précé-
dente (2), MM. Mulsant et Wachanru avaient fait connaître les mœurs
(1) Syu. Redt. Faun. Atistr. 2* éd. p. 90G ; Fairmaire, Ann. Soc. cnt. de
F.-. 1830, p. 533; Gciier. des Col. d'Europe, p. 227^ pi. G6, f. 313.
(2) Mulsant et Wachnuru. — Mémoires Acad. des Sciences de Lyou, t. II
(1849), p. 401.
Colcoplèrcs. Tome X. 27
-ijlS riI"ÏTOPHAGES.
de l'espèce la plus répaudue. A l'étal parlait, le Cyrtonus rutundatus
se trouve sur \nMyoseris radta^a. mais seulement après le coucher du
soleil, peudanl le jour ii se cache sous les pierres ou sous les racines
de cette plante. Comme chez la plupart des Phytophages, quelques
individus passent l'hiver sous la mousse, sous les écorces, et au pre-
mier printemps effectuent leur ponte; les jeunes larves rongent les
feuilles du végétal sur lequel elles sont nées; l'insecte parfait appa-
raît pendant le cours de l'été. La larve des Cyrtonus, qui diffère peu
de celle des Galérucides et de certaines Chrysomèles, vit comme elles
à la surface des feuilles et fait partie de la division des larves nues.
La structure des yeux, dont les facettes sont relativement très-
grandes, indique que les Cyrtonus sont des insectes nocturnes; c'est
ce qui résulte, en effet, des observations consignées dans les Mé-
moires de l'Académie de Lyon. Les espèces, au nombre de 1-4 à lo,
sont d'un bronzé métallique, quelques-unes sont bleuâtres ou ornées
de bandes cuivreuses; elles paraissent limitées à l'Espagne, aux Py-
rénées, aux Cévennes, à la côte septentrionale de l'Afrique; elles
n'ont pas encore été rencontrées en ItaUe ni en Sicile (4).
Groupe VII. Entomoscélites.
Tète forte, un peu allongée. — Yeux transversalement oblongs.
— Antennes médiocrement robustes, légèrement et insensiblement
épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, légèrement ré-
tréci au sommet, bord antérieur tronqué carrément. — Elytres oblon-
gues-ovalaires. — Prosternum oblong, dilaté vers la base; cavités co-
tyloïdes antérieures fermées; métasternum plus long que le pronotum.
— Pattes assez robustes, tibias subélargis à l'extrémité et sillonnés
en dehors sur les trois-quarts de leur -longueur; tarses à article 3 en-
tier, crochets simples.
Le genre Entomoscelis, et par conséquent le groupe actuel, puis-
qu'il ne contient que ce type, semble former le passage entre les Ti-
marchites et les Goniocténiies, il tient des unes et des autres, et il
aurait pu occuper une place intermédiaire, si d'autres affinités n'a-
vaient dû être respectées.
Une importance considérable a été accordée à l'état complet ou in-
complet des cavités cotyloïdes, car le genre Entomoscelis ue paraît
(1) LY.tude de la description irarée par Vogcl (Boitra^ge zur Chrysomelinea
Famia von Afrifo, p. 16] du Xiphomela Javeti, nous avait donné à penser que
ce genre pounail se rappiocliyr di'S Cyktoni's. M;iis le tyi)e que Vogcl a eu
suHS les yeux nons a été coramuniqué par M. Javct, et nous avons reconnu que
le génie en (|uestion n'était nullement un pliyloithage^ mais un peutamère,
appartenant probablement à la famille des Dascyllides. D'ailleurs, aucun phy-
tophage n'd des tarai angusli, suhttis longe ciliati.
ENTOMOSCÉLITES. 419
pas, à la première vue, bien voisin des Timarcha. Dans une tribu
aussi difficile, c'est déjà un résultat que d'avoir pu, à l'aide de ce ca-
ractère, séparer un certain nombre de groupes, et avant de recher-
cher l'ordre naturel, il faut au moins délimiter exactement les divi-
sions.
Un seul genre : Entomosceus.
ENTOMOSCELIS.
Chevrolat, Dei. Cat. 3° éd. p. 426 (1).
Tête forte, large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux ; épistome séparé du front par un sillon transversal, à
peine arqué; labre assez saillant, subémarginé, mandibules fortes,
profondément bidentées à l'extrémité, à face externe sillonnée et
concave ; palpes maxillaires à dernier article plus grêle que le pré-
cédent, atténué et obtus. — Yeux ovalaires, transversaux. — Antennes
robustes, longues, atteignant la moitié de la longueur du corps, gra-
duellement épaissies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, régu-
lièrement convexe, bord antérieur à peine échancré, les angles peu
saillants, le postérieur largement arrondi; écusson semi-elliptique. —
Elytres oblongues, à bords latéraux subparallèles, confusément et
fortement ponctuées; épipleures médiocres, disposées un peu obli-
quement et regardant en dehors. — Prosternura convexe entre les
hanches, abaissé en avant et en arrière, fortement dilaté à sa base
et rejoignant latéralement les épimères; cavités cotyloïdes fermées;
mésosternum étroit, court, déclive; métasternum plus long que le
prosternum, ses parapleures linéaires, à bords parallèles. — Pattes
robustes, assez allongées; tibias prismatiques, un peu dilatés vers
l'extrémité, à face externe plane ou creusée vers l'extrémité, les bofds
du sillon, surtout l'antérieur, plus ou moins relevés en carènes ciliées
et anguleuses vers le bout ; crochets des tarses simples.
Par ses cavités cotyloïdes antérieures fermées, ce genre rappelle le
type des Timarchites; il eu diffère par la longueur relative du méta-
sternum. Les espèces, peu nombreuses, sont répandues dans les con-
trées méridionales de l'Europe ; plus rares vers le centre, elles s'é-
tendent jusqu'en Sibérie (jE. discoidea Gebl.), au midi de l'Espagne
et sur les côtes méditerranéennes de l'Afrique. Une de nos espèces a
été retrouvée dans l'Amérique du Nord (£. adonidis). Leur colora-
ration est noire en dessous, d'un jaune ferrugineux en dessus avec
des dessins de la couleur du fond.
(1) Redtenbaclier, Faun. Auslr. 1" éd. p. 552 ; Fairmaire, Gen. CoL Europ.
IV, p. 225. — Chrysomelœ entomoscelides, Suflr. Linu. entom. V, p. 205.
420 PHYTOPHAGES.
Groupe VIII. Lycariites.
Tête petite, infléchie. — Yeux transversalement oblongs. — An-
tennes robustes, atteignant à peine à la base du pronotum, la plupart
des articles plus larges que longs. — Prothorax transversal, à bord
antérieur échancré. — Elytres brièvement ovalaires. — Prosteruum
étroit, dilaté en arrière; cavités cotyloïdes fermées; métasternum
plus long que le pronotum; tibias linéaires, canaliculés en dehors,
tarses larges, 3 article entier, crochets profondément bifides, les deux
divisions subégales.
Si l'on s'en tenait à la forme générale du corps, il faudrait placer
ailleurs le seul type qui forme le groupe actuel. Il serait mùeux, à ce
point de vue, à côté des Pyxites; mais la fermeture des cavités coty-
loïdes antérieures paraît plus importante et semble lui assigner cette
place.
Un seul genre ; Lycaria.
LYCARIA.
Stal, Ofv. afK. Vetens. Akad. Fôrh. 18S7, p. 59.
Tête médiocre, enfoncée dans le prothorax jusqu'aux yeux; épistomo
séparé du front par un sillon droit; labre grand, subémarginé; man-
dibules un peu saillantes, à extrémité dentée; palpes maxillaires longs
et robustes, 3 article obconique, renflé, 4 presque aussi long, atténué
et obtus au sommet. — Yeux ovalaires oblongs, distinctement éraar-
ginés à leur bord antérieur. — Antennes robustes, dépassant la base
du prothorax, légèrement épaissies vers l'extrémité, 1 article renflé,
2 i^oniliforme, 3 obconique, subtriangulaire, les suivants dilatés, sub-
comprimés, plus larges que longs, le dernier acumiué. — Prothorax
transversal, très-convexe, bord antérieur subéchancré, les angles non
saillants, le postérieur convexe, arrondi; écusson semi-elliptique. —
■Elytres oblongues, ovalaires, largement arrondies en arrière, pouc-
tuées-striées, les séries de points nombreuses et subgéminées; épi-
pleures médiocres et planes. — Prosternum étroit, subconvexe entre
les hanches, abaissé en arrière et très-fortement dilaté, ses extrémités
rejoignant les épimères, de sorte que les cavités cotyloïJes sont
fermées: mésosternum déclive, transversal; métasternum tronqué
carrément en avant, marginé, ses parapluures subdilatées en arrière.
— Pattes assez robustes, jam.bes droites, sillonnées à leur face ex-
terne presque jusqu'à la base; tarses très-larges, à crochets profon-
dément bifides, la division uiterne à peine plus courte que l'externe.
Ce genre, publié en i8u7, dans les Mémoires do l'Académie de
LYCARIITES. 421
Stockholm par le Prof. Stiil, est fondé sur un insecte de l'Assam, long
de 7 à 8 millimètres et d'un jaune ferrugineux. Dans la section ac-
tuelle, aucun autre type ne présente aux tarses des crochets aussi
profondément bifides; de plus, les cavités cotyloïdes antérieures sont
fermées et les yeux sont distinctement sinués à leur bord antérieur.
Il est impossible, en présence de ces caractères marquants, de le con-
fondre avec aucun autre genre de la tribu des Chrysomélides.
Groupe IX. Stenomèlites.
Tête subarrondie, dégagée du prothorax. — Yeux ovalaires, assez
grossement granulés. — Antennes filiformes, mesurant la moitié de
la longueur du corps. — Prothorax subquadrangulaire, seulement un
peu plus large que long, bords latéraux droits, l'antérieur coupé car-
rément. — Elytres allongées. — Prosternum étroit, dilaté à la base,
cavités cotyloïdes fermées; métasternum plus long que le pronotum.
— Pattes longues et grêles, 3 article des tarses divisé presque jusqu'à
la base, crochets subdentés.
Comme le groupe précédent, celui-ci ne renferme qu'un seul genre
et qu'une seule espèce; mais, au point de vue systématique, c'est bien
le type le plus remarquable de la tribu entière; c'est une forme tout
à fait aberrante et dont les analogies nous échappent; à cause de ses
cavités cotyloïdes antérieures fermées et de sa forme allongée, elle
se trouve rapprochée des Phyllocharites.
Un seul genre : Stenomela.
STENOMELA.
Erichson, Arch. f. Naturg. Ins. Peruan. t. XIU, 1, p. 139 (1).
Tête triangulaire, dégagée du prothorax; épistome peu distincte-
ment séparé du front; labre subémarginé; palpes maxillaires grêles,
dernier article ovalaire, allongé, plus long que le précédent, acumiué.
— Yeux brièvement ovalaires, assez convexes et fortement granulés.
— Antennes grêles et filiformes, mesurant la moitié de la longueur du
corps. — Prothorax un peu plus large que long, aussi large que les
élytrcs,peu convexe, à bord antérieur coupé carrément, bords latéraux
droits, non épaissis; écussou très -petit, semi-circulaire. — Elytres allon-
gées, acuminées en arrière, à côtés parallèles, à surface densément et
profondément ponctuée. — Prosternum étroit, convexe entre les han-
ches, à base élargie et fermant les cavités cotyloïdes antérieures avec
les épimères; mésosternum de la largeur du prosternum, deux fois
plus long que large; métasternum très-long, à parapleures linéaires. —
(1) Slitl, Monogr. Chrys. Amer. p. 287.
422 PHYTOPHAGES.
Pattes longues et grêles, tibias cylinrlriqucs, tarses faibles, à articles
subégaux, le 3 profondément échancré, bilobé, crochets divariqués,
avec une expansion dentiforme vers la base.
C'est à l'illustre Erichson que nous devons la connaissance de ce
genre remarquable, il a été décrit pour la première fois dans la
Faune du Pérou. Il ne renferme qu'une seule espèce de forme très-
allongée, mesurant 12 mill. de longueur, d'un jaune ferrugineux avec
les yeux noirs et l'extrémité des antennes très-légèrement rembrunie.
Ainsi que l'on a pu en juger, ses caractères sont très-saillants, et quoi-
qu'il n'y ait pas de doute qu'elle ne fasse partie de la tribu des Chry-
somélides, ses affinités réelles nous échappent; eu égard à sa forme
générale et surtout aux contours du pronotum, on pourrait la rap-
procher des DiPHYLLOCERA, mais ce n'est là qu'une apparence exté-
rieure, il n'y a pas de parenté véritable.
Groupe X. Phyllooharjtcs.
Tête arrondie, peu engagée dans le prothorax, à bouche portée
presque directement en avant. — Yeux ovalaires, assez convexes. —
Antennes subfiliformes, tantôt robustes, raccourcies, tantôt grêles et
plus longues. — Prothorax peu convexe, subquadrangulaire, bord an-
térieur fortement échancré. — Elytres allongées, ou ovalaires-oblon-
gues. — Prosternum relevé en carène , à base tronquée ou écliau-
crée, cavités cotyloïdes fermées; métasternum plus long que le
pronotum. — Pattes grêles, tibias subcyhndriques, crochets simples
ou bifides.
Le genre Phyllocharis, qui n'est pas tout à fait de date récente,
constitue un centre autour duquel se sont groupées diverses formes
découvertes de nos jours dans la Nouvelle-Hollande. Un type, origi-
naire de l'Amérique du Sud, n'a pu en être séparé; ses analogies avec
les autres formes de ce groupe nous ont paru si intimes qu'il peut
être regardé comme représentant au Brésil, les Phyllocharites de
l'Australie.
Il faut remarquer que, en outre de la fermeture des cavités coty-
loïdes antérieures, les Phyllocharites se distinguent des autres Chry-
somélides par un (actes à part; celui-ci, si l'on veut bien s'en rendre
compte, résume un ensemble de caractères intimement unis les uns
aux autres. Ainsi, les espèces qui rentrent dans la coupe actuelle, ont
une forme allongée, très-peu convexe; l'axe longitudinal du corps peut
être représenté par une ligne droite ou à peu près, la tête est plus
dégagée du corselet et la bouche se porte en avant. Ces caractères se
lient à la forme du prosternum, dont la longueur mesure les deux
tiers ou les trois quarts de celle du bord marginal du pronotum. Dans
la plupart des autres groupes, et notamment chez les Chrysomélites,
PHYLIOCHARITES. 423
le prosternum est moins allongé, il mesure en moyenne la moitié seu-
lement de la longueur de ce boi'd.
En effet, chez ces dernières espèces, la forme est relativement plus
courte et plus bombée, l'axe longitudinal du corps est représenté par
une ligne courbe à convexité supérieure ; la tète est fortement inflé-
chie et souvent invisible d'en haut; enfin, la bouche est dirigée en
bas et même un peu en arrière.
Le type des Phyllocharites, sans être exclusivement propre à TAus-
tralie et aux îles de l'Océanie, y prend son plus grand développement
dans les genres Phyli.ocharis, Chalcolampra, etc.; il est représenté
dans le Nouveau-Monde par le genre Microtheca et dans l'ancien
continent par les Phratora, les Prasocuris, que uous aurions voulu
comprendre dans le groupe actuel, si la structure des cavités coty-
loïdes du prosternum ne s'y était opposée.
Quoi qu'il en soit, le tableau suivant résume les caractères dis-
tinctifs des genres :
A. Crochets des tarses appendiculés.
B. Ecusson semi-elliptique. 5. Microtheca.
B'. — en triangle curviligne.
C. Antennes moniliformes à articles très-courts. 1. Phyllocharis.
C. — grêles, à articles allongés. 3. Chalcolampra.
C". — flabellées. ' 2. Diphyllocera.
A'. Crochets des tarses simples. 4. Lamprolina.
PHYLLOCHARIS.
Dalman, Ephém. entom. p. 20 (1).
Tête engagée dans le prothorax seulement jusqu'au bord posté-
rieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon profond, for-
mant au milieu un angle dirigé en arrière, labre transversal
échancré au bord antérieur; mandibules médiocres, concaves en
dedans, à extrémité irrégulièrement dentée; mâchoires à lobes sub-
égaux, l'interne un peu plus large, densément cilié, l'externe bi-ar-
ticulé, avec quelques cils terminaux, palpes très-robustes, subclavi-
formes, 4 article court, 2 obconique, le plus long, le 3 de moitié plus
court, cupuliforme, le 4 comprimé, subcarré, tronqué carrément, un
peu plus court et plus étroit que le précédent; lèvre inférieure à
menton transversal, légèrement échancré à son bord antérieur, lan-
guette petite, cornée, subquadrangulaire, palpes grêles, cylindriques,
(i) Syn. Chrysomela (p.),Fabr. Syst. Eut. I, p. 320; Oliv. Entom. V, p. S41;
Latr. Règn. An. V, p. 148. — Phyllocharis, Boisd. Voy. de l'Astrolabe, p. 573;
Cuvicr, Règne Anim. Ins. p. 296; Blancli. Voy. au Pôle Sud, Zool. t. ÏV, p. 330;
Baly, Pliyt. Malay. p. 282; Baly, Trans. Eut. Soc. Lond. N. S. t. III, p. 170.
424
PHYTOPHAGES.
beaucoup plus faibles que les maxillaires, de trois articles. — Yeux
ovalairesj assez saillants, non échancrés, — Antennes robustes, me-
surant environ la moitié de la longueur du corps, 1 article court et
renflé, 2 subglobuleux, le plus court de tous, les trois ou quatre sui-
vants ûbconiques, les derniers subcylindriques, s'accroissant légère-
ment en longueur vers l'extrémité, le dernier le plus long, avec un
petit article appendiculaire très-obtus. — Prothorax quadrangulaire,
transversal, peu convexe, un peu dilaté vers les angles antérieurs,
bords étroitement marginés, l'antérieur très-légèrement échancré, le
postérieur arrondi avec les angles presque droits; écusson très-mé-
diocre, arrondi, semi-ovalaire. — Elyties un peu plus larges à la
base que le corselet, ovalaires, oblongues, en général ponctuées-
striées. — Prosternum assez large, convexe entre les hanches anté-
rieures, s'abaissant en arrière et s'élargissant, de chaque côté, en
une pointe aiguë qui va rejoindre l'cpimère de chaque côté, de sorte
que les cavités cotyloïdes sont complètes. — Mésosteruum déclive en
avant, large, échancré en demi-cercle en arrière. — Métasternum
aussi long que les deux autres parties de la poitrine réunies, en
pointe arrondie en avant, avec ses parapleures un peu rétrécies en
arrière. — Abdomen à 1 segment presque aussi long que les deux
suivants. — Pattes longues et assez grêles, la paire postérieure très-
séparée des autres, cuisses légèrement renflées dans leur milieu, cy-
lindriques; jambes plus ou moins arquées, un peu épaissies vers
leur extrémité, celle-ci évidée en dehors; tarses robustes, i article
en triangle allongé, 2 triangulaire, un peu moins large et moins
long, 3 élargi, bilobé en dessus, à bord libre presque entier, 4 ter-
miné par des crochets appendiculés.
Plusieurs espèces de ce genre remarquable ont été connues des
premiers Entomologistes, Fabricius, Olivier. Depuis cette époque, le
nombre en a été beaucoup augmenté par les travaux du D"" Baly (f),
et aujourd'hui on possède les descriptions d'une vingtaine d'espèces
répandues en Australie et dans les grandes îles de l'Océanie.
Le genre se distingue facilement dos Australica par ses cavités
cotyloïdes antérieures qui sont fermées. Il est plus facile de le con-
fondre avec les Lamprolina et les Chalcolampua; mais ces dernières
ont des antennes filiformes et grêles, et les premières ont les crochets
des tarses simples.
DIPHYLLOCERA.
AVestwood, Trans. ent. Soc. of Lond. t. V, p. 213.
Tète médiocre, dégagée du prothorax; front profondément sillonné
(1) Trans Eut. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 170. — Journal ofEntom. t. I,
p. 290. — Phytophaga Malay. p. 282.
PHYLIOCHARITES. 425
au milieu, épistome séparé par un sillon arqué; labre grand, sub-
entier; palpes maxillaires à 2 article ohconique, aussi long que les
deux suivants réunis, 3 de même forme, 4 quadrangulaire, subconi-
primé, un peu plus court que le précédent et largement tronqué. —
Yeux subarrondis, très-convexes. — Antennes mesurant plus de la
moitié de la longueur du corps, 1 article subglobuleux, 2 obconique,
un peu plus court, 3-5 oblongs, 6 et 7 triangulairement dilatés en
dehors, 8-10 très-dilatés dans le même sens, 11 ovalaire. — Prothorax
transversal, un peu moins large que les élytres, subquadrangulaire,
peu convexe, bord antérieur échancré en arc de cercle, bords laté-
raux droits; écusson en triangle curviligne. — Elylres ovalaires al-
longées, à côtés subparallôles, ornées d'une triple rangée de grandes
fossettes. — Prosternum subcarénc, carène large et sillonnée longitu-
dinalement, à base échancrée, cavités cotyloïdes fermées: mésoster-
num court, eu chevron, convexe en avant, concave en arrière; mé-
tasternum long, à parapleures atténuées vers l'extrémité. — Pattes
normales, cuisses assez renflées, tibias subcylindriques, un peu di-
latés à l'extrémité; crochets appendiculés.
La forme générale, la structure des tarses rapprochent le genre ac-
tuel des Phyllocharis, cependant il s'en différencie à la première
vue, comme il se distingue de tous les genres de la tribu actuelle
par la forme bizarre des antennes, qui sont flabellées, l'élargissement
des articles ayant lieu en dehors, contrairement à ce qui se produit
d'ordinaire. Cette structure existe aussi bien chez la femelle que chez
le mâle. Malgré son aspect étrange, cette structure ne suffirait pas
pour séparer génériquement les Diphyllocera des Phyllocharis, si
elle n'était accompagnée d'autres particularités d'organisation; ainsi
le pronotum est construit sur un plan différent, le prosternum, les
pattes, la sculpture des élytres, présentent d'autres différences tout
aussi remarquables. Jusqu'aujourd'hui ce genre est limité à l'Aus-
tralie et ne renferme qu'une seule espèce, D, gemellata Westw.
CHALCOLAMPRA.
Blanchard, Voy. au Pôle Sud, Zool. t. IV, p. 328 (1).
Tète assez large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord posté-
rieur des yeux; épistome séparé du front par un sillon anguleux en
arrière ; labre émarginé ; palpes maxillaires à 3 &rticle obconique,
non renflé, 4 du double plus long, plus étroit, subcomprimé, tronqué
(1) Syu. Chrysomela (p.), Fabr. Ent. Syst. I, 1, p. 322. — Ph-ïllocharis,
Boisduval, Voy. de l'Astrolabe, p. 573. — Phyli-OPHIi.a, Sfàl, Ofv. af K. Vet.
Akad. Forh. 1857, p. 59. — Chalcolampra, Baly, Trans. entom. Soc. of Lond.
N. Sér. t. m, p. 181; Phytoph. MaJay. p. 281. — Eulina, Baly, Tians. entom.
Soe. of Lond. N. Sér. t. lll, p. 170.
m
PHYTOPHAGES.
au bout. — Yeux ovalaires, oblongs, transversaux, assez convexes.
— Antennes longues, grêles, mesurant presque la moitié de la lon-
gueur du corps, à peine épaissies vers l'extrémité, les articles nota-
blement plus longs que larges. — Prothorax deux fois aussi large
que long, un peu moins large que les élytres à la base, régulière-
ment convexe, bord antérieur émarginé, ses angles à peine saillants,
les latéraux subarrondis ; écusson en triangle curviligne. — Elytres
oblongues-ovalaires, ponctuées-striées, épipleures eifacces en arrière.
— Prosternum convexe entre les hanches, abaissé et fortement dilaté
en arrière, rejoignant les épimères; cavités cotyloïdes fermées; mé-
sosternum déclive, très-étroit, triangulaire; métasternum en coin,
à pointe dirigée en avant, ses parapleures très-étroites, linéaires. —
Pattes médiocres, hanches moyennes rapprochées, cuisses assez ren-
flées, tibias courts, à face externe un peu aplatie vers l'extrémité;
crochets des tarses appendiculés.
Comme le genre Phyllocharis, les Chalcolampra ont les cavités
cotyloïdes antérieures fermées et les crochets des tarses appendi-
culés, néanmoins elles se distinguent aisément par leurs antennes
filiformes et le dernier article des palpes maxillaires un peu atténué
au bout et aussi long que le précédent. Il nous a été impossible de
conserver le genre Eulina, Baly; la seule différence signalée pour
séparer ces deux types, résulte de la structure des palpes maxillaires,
dont le dernier article serait atténué dans les Chalcolampra et non
atténué dans les Eulina. La différence est minime et illusoire. Malgré
nos recherches, nous n'avons pas reconnu d'autre caractère distinctif
et la réunion des deux coupes nous a paru préférable.
Les espèces sont également nombreuses; on en connaît une ving-
taine. Quoique plus communes à la Nouvelle-Hollande que les Phyl-
locharis, leur aire de dispersion est plus étendue, car on en retrouve
jusque dans la presqu'île de Malacca {l8-guUata Fab.) et même en
Chine {Cybele Stâl).
LAMPROLINA.
Baly, Trans. ent. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 177 (1).
Tète médiocre, à bouche dirigée en avant; épistome séparé du
front par un sillon arqué ; labre émarginé ; palpes maxillaires assez
robustes, 3 article obconique, renflé, 4 plus cum-t et moins large, lé-
gèrement atténué et tronqué. — Yeux ovalaires, oblongs, assez con-
vexes. — Antennes atteignant à peu près la moitié de la longueur du
corps, subcomprimôes et un peu épaissies vers l'extrémité, 1 article
renflé, 2 submoniliformo, les suivants croissant insensiblement en
longueur jusqu'au dernier. — Prothorax deux fois aussi large que
(1) Syn. Phyllocharis, Boisduval, Faune entom. de l'OcéaDie, p. 574.
PHYLLOCHARITES. 427
long, bord antérieur échancré en arc de cercle avec des angles aigus,
bord postérieur convexe-arrondi au milieu, sinué de chaque côté,
bords latéraux plus ou moins droits et renflés en bourrelets; écusson
allongé, semi-elliptique. — Elytres ovalaires-oblongues, ponctuées-
striées et souvent ornées de fossettes éparses. — Prosternum relevé
en carène sur toute sa longueur, terminé en saillie aiguë en avant,
un peu abaissé et fortement élargi en arrière des hanches, cavités
cotyloïdes fermées; mésosternum linéaire, en chevron ouvert en ar-
rière ; métasternum en coin, à pointe dirigée en avant, ses para-
pleures subatténuées vers l'extrémité. — Pattes assez fortes, cuisses
renflées, tibias droits, convexes à leur face externe; crochets des
tarses simples et divariqués.
La plupart des espèces de ce genre, dont le (acies rappelle celui
des Phyllocharis, sont d'un rouge ferrugineux avec les élytres mé-
talliques, bronzées ou bleuâtres. Elles habitent l'Australie et sont au
nombre de cinq. Leurs crochets simples les distinguent des espèces
des autres genres de ce même groupe.
MICROTHECA.
Dejean, Catal. 3» éd. p. 419 (1).
Tête médiocre, engagée dans le prothorax à peine jusqu'au bord
postérieur des yeux ; épistome séparé du front par un sillon arqué,
large et peu profond; labre subémarginé ; palpes maxillaires cylin-
driques, faibles, 3 article obconique, 4 presque du double plus long,
un peu comprimé et tronqué au bout. — Yeux ovalaires, transver-
saux, fortement granulés. — Antennes grêles, atteignant presque la
moitié de la longueur du corps, un peu épaissies vers l'extrémité,
1 article renflé, subglobuleux, les suivants oblongs — Prothorax du
double plus large que long, peu convexe; bord antérieur échancré
avec les angles aigus, bords latéraux presque droits; écusson semi-
elliptique. — Elytres oblongues, ovalaires, peu convexes, à surface
lisse ou ponctuée-striée, parfois des sillons multiponctués, entiers ou
interrompus. — Prosternum étroit, un peu convexe entre les hanches,
abaissé en arrière et dilaté, rejoignant les épimères, cavités cotyloïdes
fermées; mésosternum assez large, déclive et un peu concave; méta-
sternum tronqué carrément en avant, étroitement marginé, ses pa-
rapleures étroites, à bords parallèles. — Pattes médiocres, cuisses
renflées dans leur miheu, tibias grêles, subcyUndriques, tarses longs,
minces, à crochets faiblement appendiculés.
La forme de ces insectes rappelle tout d'abord celle de nos Praso-
(1) MicROTiiECA, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrh, 1864, p. 464; Monogr.
Chrys. Amer. p. -288. — Prasoccris, Guérin-Mén. Icon. Règ. Aa. Ins. p. 302.
428 PHYTOPHAGES.
cuRis, et la seule espèce connue avant le travail du D' Strd, avait étt^
décrite dans ce genre par Guéria-Méneville. La distinction est facile
à établir à l'inspection des cavités cotyloïdes antérieures qui sont ou-
vertes dans le genre européen et fermées dans le genre actuel. A
l'espèce décrite par l'entomologiste français, M. Stâl en a ajouté trois
autres, originaires, comme la première, de Montevideo et de Rio-
Janeiro.
Ces petits insectes, qui ne mesurent que 4 ou S mill. de longueur,
pourraient aussi être pris pour de petites espèces du genre Phyllo-
CHARis ; ils en ont la forme allongée et les contours ; de plus, la struc-
ture présente d'au.tres points de rapprochement, ainsi qu'on peut le
voir par la diagnose. On peut admettre que ies Microtheca représen-
tent dans le ÎNouveau-Monde, les Phyllocharites de l'Australie.
Groupe XI. Australioites.
Tête plus large que longue ou subarrondie, plus ou moins engagée
dans le prothorax, dernier article des palpes maxillaires un peu dilaté
à l'extrémité et largement tronqué. — Yeux ovalaires ou oblongs. —
Antennes subépaissies vers l'extrémité, mesurant la moitié de la lon-
gueur du corps. — Prothorax quadrangulaire, fortement transversal.
— Elylres oblongues ou brièvement ovalaires. — Prosternum subca-
réné, tronqué ou écbancré à sa base, les cavités cotyloïdes ouvertes;
métasternum plus long que le pronotum. — Pattes médiocres, crochets
appendiculés ou bifides.
Certains types de ce groupe ont conservé, par leur forme oblongue,
quelque chose des Phyllocharites; ils sont cependant moins allongés,
plus ramassés, plus robustes et deviennent parfois très-courts. Outre
la forme, la structure du prosternum permet de séparer nettement le
groupe actuel du précédent; dans celui-ci, les cavités cotyloïdes an-
térieures sont fermées, tandis que dans les Australicites et les groupes
suivants, elles sont ouvertes.
Dans le principe, le D^ Baly avait caractérisé, tel que l'avait indi-
qué M. Chevrolat, le genre Australica et y avait distingué quatre
sous-genres. Dans un ouvrage postérieur (Phytoph. Malay. p. 291), ces
subdivisions sont élevées au rang de genres ; ce changement paraît
justifié, sauf peut-être pour le genre Augomela qui nous paraît pou-
voir être réuni au genre Stethomela; la distinction basée sur la forme
des antennes perd sa valeur dès que l'on trouve des Stethomela avec
ces organes épaissis vers l'extrémité.
Les trois autres genres se distinguent de la manière suivante :
A. Prostemutn à base coupée carrément. Platymela.
A'. — à base échancrée.
AL'STRALICITES. 429
B. Prosternum relevé en carène tronquée ou obtuse à son
extrémité antérieure saillante. Steihomela.
B'. — peu ou point relevé en carène, celle-ci obso-
lète vers le bord antérieur. Australica.
AUSTRALICA.
Chevrolat, Dej. Cat. 3« éd. p. 426 (1).
Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu de la largeur
des yeux, à bouche dirigée en avant; épistome séparé du front par
un sillon fin, anguleux en arrière; labre très-court, légèrement émar-
giné ; palpes maxillaires à 3 article obconique, aussi large que long,
4 très-grand, distinctement plus large et plus long que le précédent,
dilaté vers son extrémité, largement tronqué. — Yeux ovalaires, sub-
arrondis, convexes. — Antennes assez longues, atteignant à peu près
la moitié de la longueur du corps, épaissies vers l'extrémité, 1 article
renflé, claviforme, 2 court, 3-4 allongés, subcyiindriques, les suivants
graduellement élargis et comprimés. — Prothorax transversal, régu-
lièrement convexe, bord antérieur émarginé en arc de cercle, les
angles saillants, bords latéraux droits, un peu sinueux; écusson en
triangle curviligne. — Elytres oblongues, à côtés subparallèles, à
surface confusément ponctuée ou ponctuée-striée, épipleures médio-
cres, planes et regardant un peu en dehors. — Prosternum plus ou
moins saillant entre les hanches, abaissé eu avant, dilaté en arrière
et plus ou moins échancré; cavités cotyloïdes incomplètes; méso-
sternum très-court, un peu convexe en avant; niétasternum à para-
pleures étroites, faiblement rétrécies dans leur milieu. — Pattes mé-
diocres, cuisses renflées, tibias cylindriques, tarses assez allongés,
1 article des deux premières paires subdilaté chez les mâles, plus
étroit chez les femelles, et la pubescence du dessous divisée en deux
parties par un sillon longitudinal lisse; crochets des tarses bifides, la
division interne basilaire.
Le genre Australica a été indiqué par M. Chevrolat dans le Cata-
logue du comte Dejean et défini d'une manière précise par le D' Baly
dans les Transactions de la Société entomologique de Londres.
Les Alstualica sont moins allongées que les Phyllocharis, leurs
formes sont plus massives, plus obtuses en avant et en arrière. Leurs
téguments sont moins brillants, ce qui tient à la forte ponctuation
des parties supérieures. Le caractère qui les distingue des genres
précédents réside dans leurs cavités cotyloïdes antérieures qui sont
(1) Syn. AosTUALiCA, Baly, Trans. entoin. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 241.
— Calomela, Hojic, Coleoj). Mail. III, p. 1(50. — Ciihysomela ([>.), Kiiby, Trans.
Soc. Linn. t. XII, p. 473. — Boisduval, Faune entoci. Océanie, p. 577. — Ger-
mar, Liun. Eutom. V, p. 237.
430 POYTOPBAGES.
incomplètes; nous ne trouvons pas non plus que le dernier article
des palpes maxillaires soit aussi développé que dans les Austra-
LICA.
Le prosternum est échancré en triangle à sa base et assez relevé,
il s'abaisse en avant et ne présente aucune saillie vers le bord anté-
rieur. Cette structure distingue le genre actuel des Platymela dont
le prosternvun est tronqué carrément à sa base, et en même temps des
Stethomela chez lesquels cette partie est relevée en carène et forme
vers le bord antérieur une saillie aiguë ou obtuse.
On connaît aujourd'hui une trentaine d'espèces, exclusivement li-
mitées à la Nouvelle-Hollande.
PLATYMELA.
Baly, Trans. eut. Soc. of Lond. N, Sér. t. III, p, 241.
Tête large, engagée dans le prothorax jusqu'au bord postérieur
des yeux; épistome court; labre émavginé; palpes maxillaires, à 3
article obconique, le dernier subquadrangulaire, largement tronqué,
plus développé que le précédent. — Yeux brièvement ovalaires, con-
vexes. — Antennes n'atteignant pas le milieu de la longueur du
corps, 1 article épaissi, ovalaire, 2-4 allongés, grêles, les suivants
peu à peu dilatés vers l'extrémité. — Pruthorax fortement trans-
versal, presque aussi large que les élytres, peu convexe, bord anté-
rieur échancré, avancé au milieu, sinué de chaque côté, avec les an-
gles courts, aigus, bords latéraux droits, rétrécis au sommet; bord
postérieur sublobé au miUeu, échancré en arc de cercle de chaque
côté, avec les angles pointus; écusson semi-elliptique. — Elytres
oblongues-ovalaires, peu convexes, ponctuées-striées. — Prosteruum
assez large, faiblement caréné en avant, dilaté en arrière, et tronqué
carrément; mésosternum pian, transversal, à bords antérieur et pos-
térieur parallèles, métasternum à parapleures linéaires. — Pattes
simples, jambes subcylindriques, crochets des tarses longuement ap-
pendiculés et divariqués.
La troncature droite du prosternum et la structure des crochets
des tarses sont les principaux caractères du genre actuel; il en est
d'autres de moindre importance, mais qui justiiient l'établissement
de cette coupe générique. Deux espèces seulement ont été décrites,
elles appartiennent à la Faune de la Nouvelle-Hollande.
AUSTRALICITES. 431
STETHOMELA.
Baly, Tram. ent. Soc. of Lond. N. Sér. t. III, p. 2S1 (1).
Tête forte, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur
des yeux ; épistome court, limité en arrière par des sillons droits ou
arqués; labre émarginé; dernier article des palpes maxillaires plus
développé que le précédent, dilaté vers l'extrémité et très-largement
tronqué. — Yeux ovalaires ou subarrondis, convexes. — Antennes
mesurant environ la moitié de la longueur du corps, tantôt subflli-
formes, à articles allongés et subégaux, tantôt subclaviformes, à ar-
ticles plus courts et épaissis vers l'extrémité. — Prothorax transversal,
un peu plus étroit que les élytres, presque plan et incliné en avant,
ou bien convexe transversalement; à bord échancré en arc de cercle,
avec les angles aigus ou obtus; écusson en triangle curviligne. — Ely-
tres oblongues ou ovalaires, largement arrondies à l'extrémité, à sur-
face ponctuée-striée, avec une dépression transversale ou oblique en
arrière des épaules. — Prosternum relevé en carène obtuse ou apla-
tie, aussi élevée que les hanches, tronquée en avant au bord anté-
rieur ou terminée par une saillie subaiguë, dilatée en arrière et
triangulairement échancrée: mésosternum court, arqué; métaster-
num à parapleures rétrécies de la base à l'extrémité. — Pattes ro-
bustes, tibias subprismatiques; tarses à 1 article dilaté aux deux
paires antérieures chez les mâles; la pubescence de la face inférieure
de ce même article divisée chez les femelles, en deux parties, par
une rainure longitudinale; crochets bifides, vers la base ou vers le
milieu.
Ce genre est peu homogène; on pourrait y reconnaître plusieurs
types ou sous-genres, si des formes intermédiaires ne venaient les
relier les unes aux autres. Ainsi, on observe des espèces à forme ro-
buste, ovalaire, obtuse aux deux bouts, très-convexe, subcomprimée
latéralement, avec des antennes subfiliforines, la carène du proster-
num haute et aplatie, le pronotum presque plan et incliné en avant.
Chez d'autres, la taille est plus petite, les contours ovalaires, le pro-
notum convexe transversalement, les élytres ovalaires et sans com-
pression latérale; les antennes sont épaissies vers l'extrémité et la
carène du prosternum est obtuse et peu élevée. Entre ces deux formes
principales, il y a des intermédiaires qui ont la carène prosternale
aplatie, le pronotum plus couvese, les antennes subclaviformes. C'est-
un mélange des caractères des deux premières qui correspondent aux
genres Stethomela. et Augomela du D' Baly. Faute de notes distinc-
tives suffisantes, nous réunirons provisoirement ces deux coupes en
conservant le premier comme forme principale.
(1) Baly, Phytoph. Malay. p. 29t. — Augomela, Baly, 1. c. p. 294.
43Î PHYTOPHAGES.
Il sera facile de les reconnaître et de les distinguer des Platymela,
des Al'stralîca; les premières ont le prosternum coupé droit à la
base, les secondes sont dépourvues de carène prosternale. Les unes
et les autres ont une forme générale plus allongée, moins convexe,
elles manquent de la dépression sous-humérale des élytres,qui pa-
raît ne faire défaut dans aucun type du genre actuel.
On compte une douzaine de Stethomela, trois ou quatre Augomela;
ce sont en général de très-beaux insectes, ornés de couleurs brillan-
tes; elles habitent la Malaisie, et quelques-unes la Nouvelle-Hol-
lande.
Groupe XII. Goniocténites.
Tôte plus large que longue, profondément engagée dans le pro-
tliorax. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes courtes, épais-
sies vers l'extrémité. — Prothorax transversal, bords latéraux ar-
rondis et rétrécis au sommet, bord antérieur échancré. — Elytres
ovalaires ou oblongues. — Prosternum un peu en carène, tronqué à
la base, cavités cotyloïdes ouvertes; métasternum plus long que le
pronotum. — Pattes courtes et robustes; tibias fortement dilatés vers
l'extrémité, canaliculés en dehors, l'un des bords du sillon ordinaire-
ment denté; crochets des tarses appendiculés.
Deux genres seulement composent ce groupe : l'un, quoique plus
robuste, a la forme générale des Alstralica, l'autre est de forme
plus courte, plus arrondie et ressemble assez au sous-genre Polys-
ticta; leur caractère principal et distinctif réside dans la forme des
tibias qui sont triangulairement dilatés; le seul genre Trochalonota
présente quelque chose de semblable ; mais ici la forme de l'abdomen
est différente et les parapleures métathoraciques sont autrement cou-
formées.
Les deux types de ce groupe se distinguent par les caractères sui-
vants :
A. Petit côté du triangle forme par le tibia, sinueux ou
échancré. Gonioctena.
A'. Petit côté du triangle formé par le tibia droit, eulier. Cenlroscelis.
GONIOCTENA.
Redtembaguer, Faun. Ausir. !'« éd. p. 557 (1).
Tète large, profondément engagée dans le pro thorax; épistome peu
(1) Syn. Gonioctena cl Spahtophila, Chevrolat, Dej. Cat. 3" éd. p. 427. —
PiiYTODECTA. Kirljv, Faun. boreali Amer. 1837, p. 213. — Gomoctena, Fair-
maire. Gênera Coleop. Euiop. IV, p. 230. — Chrysomelœ calcaratœ, Suffriau,
Linn. Entom. V, p. 209.
GONIOCTÉNITES. 433
nettement séparé du front ; labre profondément échancré ; mandibules
courtes et obtuses, creusées en dehors d'une profonde excavation pour
loger le dernier article des palpes ; mâchoires faibles, à deux lobes
■ ciliés, subégaux, l'externe bi-articulé, palpes à 1 article court, 2 le
plus long, 3 obeonique, 4 court, comprimé, largement tronqué. —
Yeux transversalement oblongs. — Antennes moins longues que la
moitié du corps, 1 article renflé, 2 globuleux, 4-6 oblongs, obconiques,
les suivants élargis, subcarrés, le dernier atténué. — Prothorax trans-
versal, presque de la largeur des élytres, régulièrement convexe, à
bord antérieur échancré, le postérieur sinué de chaque côté; écusson
semi-elliptique. — Eiytres oblongues, à bords latéraux parallèles,
médiocrement convexes, plus ou moins régulièrement ponctuées-
striées. — Prosternum étroit, subdilaté en arrière et tronqué; méso-
sternum très-court; métasternum marginé et arrondi en avant, à
parapleures étroites, linéaires. — Pattes courtes et fortes, cuisses
renflées au milieu ; tibias robustes, prismatiques, face interne plane,
face externe un peu excavée ; à la première paire, le bord postérieur,
aux deux autres paires, le bord antérieur relevé en carène tranchante;
celle-ci formant avant l'extrémité une dent plus ou moins aiguë,
au-delà de laquelle elle est sinueuse et s'arrondit au bout; tarses
médiocres, terminés par des crochets appendiculés.
Les espèces, assez nombreuses, comprises dans ce genre, sont en
général d"un jaune ferrugineux ou brunâtre, uniforme en dessus ou
marqué de taches noires ; ces dernières sont extrêmement variables
selon les espèces et selon les individus d'un même type, elles peuvent
disparaître eu entier ou s'étendre et se confondre les unes avec les
autres, de manière que les parties supérieures deviennent entière-
ment noires.
On observe aussi quelques variations d'une espèce à l'autre dans
la structure des jambes antérieures; la dent du bord postérieur qui
est bien visible dans les formes typiques, s'abaisse insensiblement
dans d'autres et peut finir par disparaître. La forme générale est éga-
lement sujette à se modifier, et devient subcyUndrique dans certaines
espèces.
Ces insectes vivent sur les buissons, sur les arbres de moyenne
taille et recherchent de préférence les arbrisseaux de la famille des
Amentacées. Quelques-unes préfèrent les plantes légumineuses.
On les trouve dans toute l'Europe moyenne et boréale; quelques-
unes habitent les plus hautes montagnes. Plusieurs ont été décou-
vertes dans la Sibérie et dans l'Amérique du Nord. Dans ces derniers
temps, le D^ Baly a fait connaître un certain nombre d'espèces rap-
portées du Japon, de la Chine et même du Vicux-Calabar.
Colcoptères. Tome X. 28
434 PHYTOPHAGES.
CENTROSCEUS.
Chevrolat, Dej. Cat. 3» éd. p. 427 (1).
Tête large, médiocrement engagée dans le prothorax ; épistome sé-
paré du front, labre émarginé ; mandibules peu saillantes, non ex-
cavées en dehors; palpes maxillaires à 3 article large, obconique, 4 un
peu plus large, comprimé et tronqué au bout. — Yeux ovalaires-
cblongs, transversaux. — Antennes grêles, ne dépassant guère le bord
postérieur du pronottun, épaissies vers l'extrémité, les six derniers
articles plus larges que longs, dilatés surtout en dedans. — Prothorax
transversal, régulièrement convexe, bord antérieur presque droit, ses
angles non saillants, bord postérieur largement arrondi, subéchancré
de chaque côté avec des angles subaigus; écusson assez grand, en
triangle curviligne. — Elytres ovalaires, à extrémité largement ar-
rondie, confusément ponctuées. — Prosternum relevé entre les han-
ches, non abaissé en arrière, cavités cotyloïdes incomplètes; méso-
stei'uum très-court, métasternum tronqué en avant, marginé; ses
parapleures linéaires, à bords parallèles. — Pattes courtes, robustes,
jambes fortement dilatées, sillonnées en dehors, le bord antérieur du
sillon aux quatre pattes postérieures et l'antérieur à la première paire
relevé en carène, s'élevant peu à peu de la base jusqu'aux deux tiers
de la longueur, puis s'abaissant obliquement vers l'extrémité et for-
mant ainsi une large dent triangulaire; tarses dilatés, à crochets
appendiculés.
Comme nous l'avons vu, la forme générale du corps, ovalaire-ar-
rondie et très-convexe, rappelle tout à fait celle des espèces du sous-
genre PoLYSTicTA, dont clles ont également la coloration. La distinc-
tion est, du reste, très-facile par suite de la structure des tibias.
Celle-ci, ainsi que les crochets des tarses appendiculés, les rapproche
des GoNiocTENA. Avec un peu d'attention, cependant, on reconnaîtra
que la forme des tibias est différente : dans le genre actuel, le bord
caréné s'élève graduellement à partir de la base jusqu'cà la saillie
dentiforme, puis s'abaisse régulièrement jusqu'à l'extrémité. Chez
les GoNiocTENA, au-delcà de la dent, le bord caréné présente une si-
nuosité plus ou moins profonde ; d'autre part, leurs mandibules sont
creusées à la face externe d'une profonde excavation où se loge le
dernier article des palpes maxillaires. On n'observe rien de semblable
chez les Centroscelis.
Les espèces, très-variables pour la coloration, le nombre et la dis-
position des taches, sont au nombre de 7 et toutes propres à l'Afrique
australe. Elles ont été l'objet d'une bonne étude de la part du D'
Vogel.
(1) Vogel, Faun. Chrys. Afric. p. 6i.
FHRATORITES. 435
Groupe XIII. Phratorites.
Tête courte, large, profondément engagée dans le prothorax. — Der-
nier article des palpes maxillaires atténué de la base vers l'extrémité,
celle-ci arrondie ou très-légèrement tMnquée. — Yeux transversale-
ment ovalaires. — Antennes médiocres, filiformes ou sub filiformes.
— Prothorax plus ou moins développé transversalement, échancré au
bord antérieur. — Elytres allongées, ou brièvement ovalaires. — Pro-
sternum de forme variable, oblong ou triangulaire, ses cavités coty-
loïdes ouvertes; mésosternum transversal, parfois caché ; métasternum
plus long que le pronotum. — Abdomen à arceaux moyens non ré-
trécis au milieu. — Tibias très-légèrement dilatés vers l'extrémité;
crochets appendiculés.
La forme générale varie dans de larges limites : malgré le petit
nombre de genres qui composent ce groupe, on y reconnaît trois
types; l'un est allongé, l'autre est ovalaire et le troisième est subhé-
misphérique. En outre, les caractères sont plutôt négatifs que positifs,
parce que c'est un assemblage peu homogène; de nouvelles recher-
ches pourront en changer la composition. Les genres sont assez
faciles à distinguer l'un de l'autre :
A. Mésosternum caché. Gavirga.
A'. — apparent.
B. Prosternum tronqué carrément à sa base.
C. — triangulaire, fortement dilaté en arrière. Lioplacis.
C. — sublinéaire, à peine dilaté en arrière. Limenta.
B*. — à base subdilatée et];arroEdie. Phratora.
PHRATORA.
CnETROLAT, Dej. Cat. 3« éd. p. 429 (1).
Tête courte, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu de la lar-
geur des yeux; labre transversal, subentier; mandibules médiocres,
concaves, tri-dentées à leur extrémité; palpes maxillaires subcylin-
driques, les trois derniers articles <à peu près égaux en longueur, le
dernier ovalaire, atténué et tronqué au sommet. — Yeux ovalaires,
assez développés. — Antennes à peine plus courtes que la moitié du
corps, grossissant insensiblement vers l'extrémité, 1 article asseî
gros, 2 presque aussi long, 3 plus allongé, 4-6 de môme forme, cy-
(1) Syn. Phratora, Redtenb. Fann. Austr, l'e éd. p. 534; Fairmaire, Gcner.
Coleop. Europ. IV, p. 231. — Phyllodecta, Kirby, Fauna borcaJi Amer. 1837,
p. 216; Stàl, Monogr. Chrysom. Amer. p. 331.— Chrysomelœ salicivorae, Suffr.
Linn. entom. V, p. 237. — Chrïsomela, L. Fabr. Oliv. etc.
436 PHYTOPHAGES.
lindriques, plus courts, les derniers s'épaississant graduellement, plus
longs que larges. — Prothorax transversal, un peu plus étroit que
les élytres, légèrement convexe, bord antérieur émarginé, les angles
peu saillants, bord postérieur largement arrondi, les latéraux faible-
ment rétrécis en avant; écusson semi-elliptique. — Elytres oblon-
gues, à bords latéraux subparallèles, parfois ovalaires, ponctuées-
striées. — Prosternum assez large, margiiié, légèrement élargi vers
la base; mésosternum large et court; métasternum arrondi en avant,
à parapleures linéaires. — Pattes médiocres, jambes cylindriques,
tarses à 3 article très-large, divisé en deux lobes au-delà de la moitié
de sa longueur, 4 assez long, terminé par des crochets appendiculés
et divariqués.
Parmi les types dont les crochets des tarses sont appendiculés, le
genre Phratora se distingue aisément par le 3° article de ces mêmes
tarses qui est échancré au-delà de la moitié de sa longueur. Ce sont
de petits insectes de 4 à 5 mill. de longueur, à forme allongée, dé-
primée et rappelant assez bien celle des Phyllocharites, qu'elles re-
présentent sur le continent européen ; elles s'en distinguent par la
structure des arceaux inférieurs de la poitrine et notamment par les
cavités cotyloïdes du premier, qui sont incomplètes.
Kirby, dans la Faune de l'Amérique boréale, avait créé le genre
Phyllodecta pour la Ch. vilellinœ, qui se retrouve dans cette ré-
gion du Nouveau-Monde; il est probable qu'il n'eût pas inventé ce
nom, s'il avait connu celui du Catalogue Dejean, déjà inscrit dans la
2= édition; aujourd'hui l'usage a consacré le nom de Phratora.
Les espèces, peu nombreuses, sont répandues dans toute l'Europe,
dans la Sibérie, dans TAmérique boréale, et peut-être dans l'Améri-
que du Sud (1).
GAYIRGA.
Stal, Ofv. af K. Vet. Ak. Fôrh. 1860, p. 469 (2).
Tête assez large, engagée dans le prothorax au-delà du bord pos-
térieur des yeux ; épistome séparé du front ; labre transversal, sub-
entier ; palpes maxillaires à 3 article court, obconique, le 4 presque
du double plus long, cylindrique et obtus. — Yeux ovalaires. — An-
tennes grêles,, dépassant en longueur la base du corselet, 2-3 articles
oblongs, grêles, 4-G de moitié plus courts, un peu plus épais, 7-11
épaissis, à peu près aussi larges que longs et formant une massue al-
longée. — Prothorax fortement transversal, court, presque aussi
large que les élytres à la base, bord antérieur faiblement émarginé,
le postérieur et les latéraux largement arrondis; écusson un peu plus
(1) P. limbata, Sturm, Cat. Samml. p. 292, Brésil.
(2) Syn. Gavirca, Stàl, Mon. Chiys. Amer. p. 313.
PHRATORITES. 437
long que large, semi-circulaire. — Elytres subglobuleuses, légère-
ment ponctuées-striées, atténuées vers l'extrémité, les épipleures
très-larges, planes, regardant directement en bas. — Prosternum
plan, marginé, triangulaire, fortement dilaté en arrière et s'appuyant
sur le métasternum; mésosternum tout-à-fait caché; métasternum
coupé carrément en avant, marginé, ses parapleures étroites, subdi-
latées en arrière. — Pattes faibles, jambes à face externe subconvexe,
crochets des tarses appendiculés.
Cette coupe générique a été fondée par le Prof. Stâl, en 1860.
Elle est nettement caractérisée et se reconnaît entre tous les genres
de la tribu par suite des rapports étroits du prosternum et du méta-
sternum qui se touchent largement et cachent le segment intermé-
diaire. Les espèces connues, au nombre de 7, ont été décrites pour
la première fois par l'Entomologiste suédois ; ce sont de petits in-
sectes, originaires du Brésil et de la Bolivie, dont la longueur ne dé-
passe pas 4 miUim.; leurs élytres sont ponctuées-striées, leur colo-
ration varie du jaune ferrugineux ou rougeâtre au noir, et dans ce
dernier cas, ils rappellent beaucoup nos Phœdon.
LIOPLACIS.
SiAt, Monogr. Chrys. Am. p. 312 (1).
Tête large, assez enfoncée dans le prothorax, épistome séparé du
front par un sillon fin, anguleux; labre transversal, entier; palpes
maxillaires médiocrement forts, 3 article obconique, 4 plus grêle,
plus long et un peu plus étroit, atténué vers l'extrémité et obtusé-
ment arrondi. — Yeux ovalaires, transversaux. — Antennes très-grêles,
filiformes, atteignant presque la moitié de la longueur du corps, tous
les articles cylindriques et oblongs, très-légèrement comprimés vers
l'extrémité. — Prothorax transversal, régulièrement convexe, à peu
près aussi large que les élytres à leur base, bord antérieur droit, in-
sensiblement émarginé, le postérieur convexe et arrondi; écusson
aussi large que long, semi-circulaire. — Elytres oblongues-ovalaires,
ponctuées-striées, épipleures larges, planes. — Prosternum un peu
élevé entre les hanches, plan, marginé, en triangle allongé, dilaté
postérieurement et coupé carrément; mésosternuni très-court, trans-
versal ; métasternum subarrondi en avant, ses parapleures linéaires,
étroites, un peu dilatées en arrière. — Pattes grêles, jambes suhar-
quées, à face externe convexe; crochets des tarses appendiculés.
Les deux seules espèces qui composent ce genre avaient été consi-
dérées comme des Gavibga par le Prof. Stal; dans la Monographie
des Chrysomélides de l'Amérique, il a créé pour elles le genre Lio-
(1) Syn. Gaviuca (|).), Slil, Ofv. af K. Vet. Ak. Forh. 18G0, p. 409.
438 PHYTOPHAGES.
PLACis. En effet, quoique très-voisin du précédent, il se distingue
aisément par son mésosternum qui apparaît à la face inférieure
sous forme d'une bande transversale. Ce sont des insectes à forme
oblongue, d'un bronzé obscur, à clytres ponctuées-striées, et propres
au Brésil.
LIMENTA.
StÂl, Ofv. afK. Vet. Ak. Fôrh. 1860, p. 468.
Tête petite, profondément engagée dans le prothorax, à peine vi-
sible par le haut; épistorae apparaissant sous forme d'une carène
transversale ; labre subentier; mandibules arquées, à peine saillantes;
palpes maxillaires assez épais, 3 article obconique, le 4 plus court,
moins large, à sommet arrondi. — Yeux assez gros, convexes, ova-
laires-arrondis. — Antennes courtes, atteignant à peine à la base du
prothorax, i article très-gros, les six derniers dilatés, fortement com-
primés, et formant une massue oblongue. — Prothorax aussi large
que les élytres, court, en segment semi-circulaire, fortement
échancré en avant, bords latéraux légèrement arrondis, à surface peu
convexe; écusson oblong, à sommet très-obtus. — Elytres subglobu-
leuses, arrondies sur les côtés et en arrière^ ponctuées-striées, épi-
pieures très-larges et très-concaves. — Prosternum étroit, très-
court, mesurant sur la ligne médiane moins du tiers du bord latéral
du pronotum; mésosternum transversal, déclive, six fois plus large
que le précédent; métasternum arrondi en avant et marginé, ses
parapleures .''troites, faiblement atténuées en arrière. — Pattes mé-
diocres, jambes à peine dilatées vers l'extrémité, subsillonnées vers
le tiers inférieur; tarses grêles, 1 et 2 articles linéaires, étroits, 3 du
double plus large, triangulaire, entier; crochets appendiculés.
Parmi les genres dont les crochets des tarses sont appendiculés,
celui-ci se reconnaît assez bien à l'étroitesse du prosternum, tandis
que le mésosternum est beaucoup plus large. Il a été fondé par le
Prof. Stâl sur un petit insecte originaire du Brésil, qui mesure 6 mil-
limètres de longueur et ressemble à certaines Coccinelles pour la
forme générale.
Groupe XIV. Pyzites.
Tête petite, large, engagée dans le prothorax et invisible d'en
haut. — Yeux transversalement oblongs. — Antennes subclaviformes.
— Prothorax transversal, peu convexe; bords latéraux presque droits,
bord antérieur profondément échancré. — Elytres subglobuleuses, à
peine plus longues que larges. — Prosternum allongé , tronqué à la
base, cavités cotyloïdes ouvertes, mésosternum transversal; jnéta-
sternum plus long que le pronotum, ses parapleures dilatées vers l'ex-
PYXITES, 439
trémité. — Abdomen concave dans sa longueur, les arceaux moyens
rétrécis dans leur milieu, les 1 et 5 plus développés. — Pattes ro-
bustes, tibias plus ou moins dilatés vers l'extrémité; crochets des
tarses bifides.
Après avoir étudié la structure des deux genres qui composent ce
petit groupe, il ne peut rester aucun doute dans l'esprit ; c'est bien
une forme de transition, destinée à relier les Chrysom.élides à la
grande section des Phytophages camptosomes. Ce rapprochement est
basé non-seulement sur la constitution de l'abdomen, où les segments
intermédiaires sont rétrécis dans leur milieu, et où le premier, très-
développé, se prolonge latéralement en dehors des parapleures méta-
thoraciques, mais encore sur la présence de lobes épipleuraux aux
élytres et la forme des parapleures qui sont un peu dilatées dans leur
moitié postérieure.
Ainsi que nous l'avons vu, ce sont là des caractères importants et
qui caractérisent les Phytophages camptosomes ; ils sont tout à fait
étrangers aux Chrysomélides. On ne peut cependant séparer les
Pyxites de cette dernière tribu; leur forme générale, leurs tarses, leurs
antennes, la forme des élytres, l'absence de pygidium, ne permettent
pas de leur assigner une autre place dans la série.
On conçoit, d'après ce qui vient d'être dit, combien il serait inté-
ressant de connaître les états primitifs de ces insectes.
Les deux genres se distinguent aisément l'un de l'autre î
A. Tibias des deux paires postérieures fortement dilatés
eu triangle. Trochalonata.
A'. Tibias peu sensiblement dilatés. Pyxis.
PYXIS.
Dejean, Cat. 3° éd. p. 428 (1).
Tête petite, engagée dans le prothorax au moins jusqu'au milieu
de la largeur des yeux; épistome séparé par un sillon arqué; labre
subémarginé ; palpes maxillaires à 3 article obconique, 4 plus long,
plus grêle, subcomprimé, légèrement tronqué. — Yeux oblongs, for-
tement transversaux. — Antennes dépassant un peu la base du pro-
thorax, grêles à la base, épaissies vers l'extrémité, articles 3-4 allongés,
subcylindriques, 5-6 de moitié plus courts, triangulaires, 7-11 dilatés,
plus larges que longs, formant une massue distincte. — Prothorax
transversal, régulièrement et faiblement convexe, bord antérieur
échancré avec les angles obtus, le postérieur convexe-arrondi, avec
les angles droits; écusson semi-elliptique. — Elytres subglobuleuses,
(1) Syn. Pyxis, Stàl, Ofv. af K. Vet. Akad. Fôrli. 1860, p. 463; Monogr.
Chrys. Amer. p. 289.
440 PHYTOPHAGES.
un peu oblongues, très-convexes, larges en arrière avec l'angle su-
turai aigu, snbprolongé, à surface pouctuée-striôe, un vestige de lobe
épipleural, épipleures larges et subconcaves. — Prosternum médiocre,
sillonné longitudinalement, prolongé en arrière, subdilaté et arrondi;
mésosternum déclive, du double plus large; métasternum tronqué,
droit en avant, ses parapleures rétrécies en arrière presque vers l'ex-
trémité qui est un peu élargie et obtuse. — Abdomen concave d'avant
en arrière, à 1 et 5 segments subégau.x, beaucoup plus longs que les
moyens, qui sont très-courts sur la ligne médiane, élargis sur les
côtés. — Pattes médiocres, courtes et assez robustes; tibias élargis
vers l'extrémité, subprismatiques, la face externe plane avec une pe-
tite excavation terminale pour loger une partie du 1 article des tarses;
ceux-ci terminés par des crochets bifides.
Les espèces de ce genre, au nombre de 7, ont toutes été décrites
par le Prof. Stiil; quatre se trouvent au Brésil, deux à Rio-Janeiro,
une au Mexique ; leur livrée est peu remarquable et leur taille ne
dépasse*pas 7 à 8 millimètres en longueur.
TROCHALONATA.
WestwooDj Mag. de Zool. Ins. 1833, pi. 93 (1).
Tête médiocre, engagée dans le prothorax jusqu'au milieu des yeux,
épistome séparé du front par un sillon anguleux ; labre court, émar-
giné ; mandibules à peine saillantes, fortement doutées, à face externe
profondément creusée; palpes maxillaires à 3 article cylindrique, 4 un
peu moins long, plus grêle, subatténué et tronqué. — Antennes dé-
passant à peine la base du pronotum, grêles, 1 article assez gros, 3-6
allongés, subcylindriques, 7-11 élargis en dedans, transversaux, com-
primés. — Prothorax réguhèrement convexe, bord antérieur faible-
ment émarginé, ses angles obtus; angles postérieurs subaigus, comme
prolongés, bords latéraux sinueux vers la base ; écusson en triangle
curviligne. — Elytres subglobuleuses, ponctuées-striées, angle suturai
postérieur en pointe, près de la base un lobe épipleural à sommet
arrondi, limité par une échimcrure située un peu en avant du milieu;
épipleures larges et concaves. — Prosternum plan^ rétréci entre les
hanches; mésosternum très-court, métasternum tronqué en avant,
sans impression longeant le bord antérieur, à surface inégale, ses
parapleures très-larges, brusquement rétrécies et comme étranglées
dans le milieu, dilatées dans leur moitié postérieure. — Abdomen lé-
gèrement concave dans le sens de sa longueur; les segments 1 et 5 à
(1) Syii. Chrysomei.a, Germ. Ins. spec. Nov. p. 581. — Eor.oNYcnA, Sliirm,
Calai. Kaf. Sainml. p. 29:2. — Apomoe\? Leacli, Latr. lièg. Aiiim. V, p. 149;
Llievroiat, DOrbig. Dict. Hisl. Nat. 111, "1" p. p. 6j6. — Trochai.onata, Slitl,
Moiiogr. (Jiuys. Améi . p. ^>2; Dejean. (îal. 3' éil. p. 4'28.
PAROPSITES. 441
peu près égaux, plus longs que les intermédiaires ; ceux-ci rétrécis
dans leur milieu. — Pattes courtes, robustes, distinctement compri-
mées, subrétractiles, tibias des deux paires postérieures en triangle
allongé, s'élargissant sensiblement dès la base jusqu'à l'extrémité,
celle-ci très-large, oblique, creusée d'une fossette oblongue pour loger
le 1 article des tarses ; la face interne du tibia plane, très-étroite, l'ex-
terne nulle est remplacée par un bord tranchant ; tarses assez larges,
terminés par des crochets bifides.
Les caractères qui rapprochent les Pyxites des Phytophages camp-
tosomes, sont plus accentués dans ce dernier genre que dans le pré-
cédent. La forme des parapleures métathoraciques s'éloigne beaucoup
de ce que l'on a vu chez les autres Chrysomélides; Tabdomen a une
structure spéciale, les pattes, médiocrement longues, sont larges, com-
primées et semblent jusqu'à un certain point rétractiles; en effet, on
observe à la face inférieure du corps des enfoncements où elles peu-
vent se loger en grande partie, lorsque l'insecte les contracte. Aux
jambes, qui affectent une forme triangulaire, le plus petit côté, c'est-
à-dire le bord terminal, est creusé d'une fossette pour la réception
du premier article des tarses. Ces particularités révèlent les affinités
remarquables de ces curieux insectes avec les Lamprosomides et avec
les Sphœrocharldes.
Par cela môme, le genre Trochalonata ne peut être confondu avec
aucun autre; il se compose d'une seule espèce originaire du Brésil;
c'est un petit insecte de 7 à 8 millimètres, d'une couleur fauve les-
tacée avec un dessin brun à contours indécis sur les élytres.
GROCPE XV. Paropsîtes.
Tète médiocre, profondément engagée dans le prothorax, peu ou
point visible d'en haut. — Dernier article des palpes maxillaires semi-
circulaire ou largement sécuriforme. — Yeux allongés, subréniformes.
— Antennes grêles, mesurant environ la moitié de la longueur du
corps, filiformes ou subfiliformes. — Prothorax court, très-convexe
transversalement. — Elytres très-amples, aussi larges que longues ou
seulement un peu plus longues, les épipleures très-dé veloppées, planes
ou obliques, débordant largement l'abdomen sur les côtés. — Pro-
slernum étroit, obtus en arrière, moins long que le métasternmn,
cavités cotyloïdes ouvertes ; parapleures métasternales largement
sillonnées; tibias subanguleux au quart inférieur; crochets des tarses
dentés ou appendiculés.
Dans la très-grande majorité des espèces de ce groupe, le faciès est
tout à fait caractéristique; la grande dilatation des épipleures des
élytres leur donne l'apparence extérieure des Cassidides. Mais l'in-
sertion des antennes et la forme du pronotnm établissent entre les
4'i2 PHYTOPHAGES.
deux types un intervalle considérable. Quelques petites espèces de
Paropsis pourraient, à la première vue, se confondre avec certaines
Chrysomélites, si elles ne possédaient des tarses à crochets dentés et
des palpes maxillaires dont le dernier article est sécuriforme ou au
moins très-largement dilaté ; les tarses affectent une structure diffé-
rente, comme aussi les parapleures métathoraciques ; celles-ci, au
moins dans la très-grande majorité des espèces, sont divisées en deux
parties dans le sens longitudinal, l'interne est plane et l'externe est
parcourue par un très-large sillon. Rien d'analogue ne se remarque
chez les autres Chrysomélides.
On ne connaît rien des états primitifs des espèces de ce groupe,
dont les deux genres se distinguent comme suit :
A. Crochets des tarses dentés. Paropsis.
A'. — ~ appendiculés. Paropsides.
PAROPSIS.
Olivier, Entomologie, t. V, p. 597 (1).
Tête large, engagée dans le prothorax, peu visible d'en hawt; épis-
tome séparé du front par une strie fme, anguleuse au milieu ; labre
grand, à peine émarginé; mandibules médiocres, épaisses, assez sail-
lantes, concaves en dedans, à extrémité large, plus ou moins échan-
crée. — Mâchoires à deux lobes, l'interne subaigu, l'externe plus
grand, arrondi, simple, tous deux longuement ciliés ; palpes à i ar-
ticle petit, 2 très-grand, subcîaviforme , 3 de même, la moitié plus
court, 4 très-élargi, semi-circulaire ou sécuriforme ; menton subqua-
drangulaire, languette petite, cornée, à peine sinuée en avant, palpes
il i article très-court, 2 et 3 subcylindriques, égaux. — Yeux réni-
formes. — Antennes mesurant presque la moitié de la longueur du
corps, filiformes ou très-légèrement dilatées et comprimées vers l'ex-
trémité, rarement un peu atténuées, 1 article un peu renflé, 2 ob-
couique, la moitié du précédent, les suivants subcylindriques. —
Prothorax fortement transversal, plus étroit que les élytres, bord an-
térieur largement échancré, les angles plus ou moins prononcés,
bord postérieur largement arrondi, angles obtus; cotés latéraux en-
tiers ou sinués, élargis et subfoliacés; écusson en triangle allongé,
curviligne. — Elytres très-convexes, embrassant largement le corps
et le débordant de tous côtés; épaules souvent accusées, surface con-
fusément ponctuée, ou ponctuée-striée, chagrinée, rarement tuber-
culeuse. — Prosternum linéaire, assez saillant entre les hanches,
(t) NoTOCLEA, Marsham, Trans. oftheLinn. S. IX, p. 284. — Latreille, Règne
Aniin. 2° éd. V_, p. 149. — Paropsis, Gérai. Linn. entom. III, p. 231. — Erichs.
Arcli. f. Naturg. t. YIII, p. 83. — Stàl, Ofv. af K. Vet. Aka.l. Forh. 1800,
p. 464. — Baly, Jour», of Entom. II, p. 291. — Pliytopb. Malay. p. 278.
PAROPSITES. 443
subélargi et obtus en arrière; mésosternum souvent concave et dé-
clive en avant; parapleures métathoraciques larges et arrondies en
avant, brusquement rétrécies en arrière avec une profonde rainure
longitudinale. — Pattes médiocres, cuisses un peu renflées, jambes
subcomprimées, élargies de la base jusqu'aux trois-quarts de leur
longueur, échancrées et creusées en dehors dans le dernier quart;
tarses à 1 article du double plus long que 2, variable selon les sexes,
2 triangulaire, 3 très-large, entier, 4 très-long, armé de crochets
dentés.
Les espèces de ce genre remarquable présentent des particularités
de structure qu'il importe de mentionner. Leur faciès, tout spécial,
est dû à la dilatation latérale des élytres et du pronotum : les épi-
pleures des premières sont plus grandes et plus développées que
dans aucun autre type de la tribu actuelle. Sous ce rapport, elles se
rapprochent des Cassidides, mais chez celles-ci, au moins dans la
très-grando majorité, le pronotam s'élargit non-seulement sur les
côtés, mais aussi en avant, de manière à cacher complètement la
tète, ce qui n'a pas lieu chez les Paropsis.
Les palpes maxillaires sont très-développés , comparés aux la-
biaux; leur dernier article est toujours très-grand, moins long que
large à son extrémité, il est tantôt sécuriforme, tantôt semi-circulaire
ou triangulaire.
Les crochets des tarses n'ont pas d'analogues dans la tribu actuelle,
et parmi les Phytophages, il n'y a guère que les Cassidides qui nous
offrent quelque chose de semblable; nous avons toujours trouvé ces
organes simples, appendiculés ou bifides; ici, ils sont réellement
dentés, c'est-à-dire que la dent dont ils sont armés se trouve au bord
inférieur ou concave du crochet et située vers le milieu de sa lon-
gueur.
Les différences sexuelles paraissent constantes dans le genre Pa-
ropsis, elles consistent dans des modifications du premier article des
tarses. Chez les femelles, cet article est en triangle allongé, sa face
interne est recouverte d'une pubescence serrée, et parcourue sur une
partie ou sur la totalité de sa longueur par un sillon lisse et plus ou
moins large. Chez les mâles, le premier article des quatre tarses an-
térieurs est ovalaire, obtus ; à la face inférieure, son pourtour est den-
sément cilié, et sa surface, dépourvue de pubescence, paraît recou-
verte d'un enduit argenté. Sous le microscope, celui-ci paraît formé
de pellicules blanchâtres. Ces pellicules seraient-elles les débris de
glandules vésiculeuses et sécrétant quelque liquide visqueux destiné
à faciliter l'accouplement.
La forme générale des Paropsis varie dans des limites assez res-
treintes; la forme subhémisphéri(iiie n'est pas rare, plus souvent elle
est ovalaire, tantôt très-convexe, tantôt subdéprimée. Elles sont ton-
444 PHYTOPHAGES.
jours glabres, d'un aspect mat ou faiblement brillant, un peu cireux,
très-rarement métallique. La coloration dominante est le jaune-fauve,
uniforme ou nuancé ; la couleur du fond peut être noire avec des ta-
ches ou des bandes longitudinales jaunâtres, ou bien le fond est clair
avec des dessins foncés. Le dessous du corps, également glabre, est
plus ou moins concave; sa coloration, le plus souvent de nuance
sombre, varie moins que celle des parties supérieures.
Les premières Paropsis connues ont été décrites par Fabricius dans
le Systema Eleutheratorum, elles sont au nombre de trois ou de
quatre, et les descriptions sont si brèves qu'il serait très-difficile,
sans avoir les types sous les yeux, de dire avec certitude à quelles
espèces elles se rapportent. Au commencement do ce siècle, deux En-
tomologistes distingués ont étudié d'une manière plus complète, les
espèces de ce genre ; Olivier, en France, sous le nom de Paropsis,
et Marsham, en Angleterre, sous le nom de Notoclea, qui a dû céder
la priorité au nom d'Olivier. C'est sous ce nom que sont décrites les
vingt-cinq espèces de la Faune entomologique de l'Océanie (1). Plus
tard, en 1842, Newman (2) a donné la description, très-insuffisante,
d'une dizaine de types; et dans la Faune de Van Diemen, Erich-
son (3) a fait connaître douze espèces nouvelles. A peu près le même
nom.bre de types a été décrit par Germar (4) dans l'exposé de la
Faune d'Adélaïde. En 1860, Stal a publié dans les Bulletins de l'A-
cadémie de Stockholm, la description de 13 espèces; malheureuse-
ment, vu le très-grand nombre de types dont les collections se sont
enrichies dans ces derniers temps, la plupart de ces descriptions lais-
sent à désirer. Quelques années après, en 1864, le D"" Baly (5), après
avoir rassemblé de nombreux matériaux, a entrepris la Monographie
de ce genre. Ses descriptions sont complètes et les caractères nou-
veaux dont il a fait usage, montrent qu'il a fait de ces insectes une
étude approfondie ; mais le travail est encore inachevé. En même
temps que le D"' Baly, M. Clark étudiait les Paropsis; ses recherches
ont été publiées en 1865, dans les Transactions de la Société entomo-
logique de Londres, et ont fait connaître dix-sept espèces nouvelles.
Ces travaux simultanés prouvent combien les espèces de ce genre
attiraient, par leur variété, l'attention des Entomologistes. Et en effet,
les matériaux continuent h affluer d'une manière réellement éton-
nante, plus do deux cents espèces, peut-être, se trouvent aujour-
d'hui dans les collections; celle du comte de Castelnau renferme une
très-grande variété de types.
(1) Boisduval, Faune entomol. de rOcéanie, p. 562.
("2) Newman, Entomologist, p. il 4.
(3) Erichson, Arcliiv. f. Naturger, 1842, t. VIII, p. 220.
(4) Germar, Liiin. entomo). t. 111, p. 231.
(5) buly, Jourii. of Entomol. il, p. 291.
PAROrSITES. 443
Le berceau de ce genre est la Nouvelle-Hollande ; de là elles se sont
répandues, mais en petit nombre, dans les îles voisines, dans la Ma-
laisie et jusqu'en Chine.
PAROPSIDES (1).
MoTSCHOULSKV, Schrenk. Reis. im Âmur-L. Il, 1860, p. 192.
Tète large, engagée dans le prothorax au-delà du bord postérieur
des yeux; épistome limité, labre subémarginé; dernier article des
palpes maxillaires beaucoup plus développé que le précédent, aussi
large que long, dilaté et fortement tronqué à l'extrémité; menton
transversal, qnadrangulaire, émarginé à son bord antérieur, languette
très-petite, palpes faibles, subcylindriques. — Yeux ovalaires. — An-
tennes dépassant légèrement la base du pronotum, 1 article renflé,
2 de moitié moins long, 3-b grêles, allongés, 6-11 épaissis et subcom-
primés, formant une massue lâche, allongée. — Prothorax trans-
versal, convexe en travers, bord antérieur échancré, bords latéraux
dilatés, arrondis; écusson en triangle curviligne. — Elytres briève-
ment ovalaires , ponctuées-striées, épipleures grandes, subconcaves,
regardant en dedans. — Prosternum relevé en carène, terminé en
avant par une saillie obtuse, et en arrière par une base élargie et
échancrée; mésosternum transversal, un peu en chevron; métastei'^
num arrondi dans son milieu, à parapleures larges, divisées en deux
parties : l'une interne plane, l'autre externe occupée par un très-
large sillon. — Pattes courtes et robustes, tibias prismatiques, la face
externe parcourue dans toute sa longueur par un sillon ; tarses larges,
terminés par des crochets appendiculés.
Les deux Entomologistes qui Ont fait connaître les deux seules es-
pèces de ce genre, ne se sont pas trompés sur leurs affinités; ce sont
bien des Paropsites. Pour s'en convaincre, il faut considérer la forme
générale du corps, étudier la structure des palpes maxillaires, celle des
tarses, la configuration des parapleures métathoraciques; si la dilata-
tion latérale du pronotum et des élytres n'est pas aussi étendue que
dans la majorité des Parûpsis, elle n'en existe pas moins, et même
à un degré plus marqué que dans certaines espèces de ce genre.
A côté de ces analogies, on trouve cependant certaines dilférences
qui motivent la création d'an genre nouveau. La principale réside
dans la structure des crochets des tarses qui sont manifestement ap-
pendiculés, tandis qu'ils sont dentés dans les Paropsis vraies. Les
antennes sont également construites sur un autre plan; ces organes,
dans toutes les Paropsis que nous avons étudiées, sont filiformes,
très-rarement subcomprimés vers l'extrémité, plus atténués; chez
(1) Paropsb, Gcbler, Hummel, Essai entom. iV, 1825; p. 51.
M6 rnYTOPHAGES.
les Paropsides, ils sont subclavifoimes, les six derniers articles étant
manifestement épaissis.
Dans l'un et l'autre types , les tarses sont construits sur le mémo
plan, quant à la forme et à la longueur relative des articles; mais
les différences sexuelles que nous avons reconnues chez les Paropsis
paraissent ne pas exister dans ce nouveau type. Les exemplaires que
nous avons sous les yeux ne sont ni assez nombreux ni assez bien
conservés pour nous permettre d'en tracer une description complète.
Quoiqu'à regret, nous avons cru devoir adopter le mauvais nom
forgé par Motschoulsky ; ce mot de Paropsides pourra par la suite
prêter à confusion par sa ressemblance avec la terminaison des noms
des tribus ou de familles. Cet auteur n'a pas reconnu le caractère, si
important, des crochets des tarses.
Les deux seules espèces connues ont été découvertes en Sibérie ;
l'une, P. hieroglyphica, a été nommée par Fischer; l'autre, P. \''l-pus-
tulala, par Gebler, et toutes deux ont été décrites par ce dernier en-
tomologiste (1).
(1) Gebler, Humm. Essai Entom. IV, 1825, p. 54 et 55.
FIN DU TOME DIXIEME.
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES
TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES
CONTENUS DANS CE VOLUME.
Abirus 310
ACHAENOPITES 171
Achaenops 171
Acidalia 144
Acis 301
Acolastus 168
Acrothinium 315
Adoxus 274-304
Aesernia 405
Aetheodactyla 130
Aetheomorpha. ...... 123
Agasta 405
Agathomerus 90
Agbalus. . 242
Agetus 252
Agrianes 238
Aletes 250
Alittus 243
Alphites 239
Alurmis 40
Amasia 313
Amasis 236
Ambrotodes 170
Amétallites 46
Ametalla. 46
Anisognatha 130
Anomaea 118
Antipa 116
Aoria 270
Apolepis 325
Apomœa 140
Aporocera 189
Arachnosphœrus 303
Pages.
Aratea 151
Argolis 312
Aspidolopha 122
Atalasis 43
Atelechira 110
Ateledera 85
Atropidius 173
Auchenia 67-69-72
Augomela 431
Aulacia 335
Aulacolepis 327
Aulacoscelis 54
AULACOSCÉLITES 54
Aulexis 276
Australica 429
AUSTRAL1CITE8 428
B
Babia 147
Babiites 141
Barathraea 114
Barybaena 117
Bassareus 184
Batycoipus 341
Brachycaulus 188
Brachydactyla 77
Brevicolaspis 276
Bromiites 304
Bromius 304
Bruchus 89
Bucharis 178
Byrrhus. . 218
us
TABLE ALPHABÉnQUt
Pages.
Cadmus
Callidemum
Calligiapha
Callisina
Callisinites
Calomela
Calomorpha. ..... 267-
Calyptorhina
Camptolenes
CAMPTOSOMES
Carcinobœna
Cakpophagites
Carpophagus
Carystea
Casmena
Centroscelis
Ceralces
Ceratobasis
Chalcolampra
Chalcomcla
Chalcophana
Chalcopiianites
Chalcophyma
Chalcoplacis
Cheiloloma
Cheiloxena
Chlamydes
Chlamydicadmus
Clilamys
ChloropUsma
Chloroplerus
Chrysochares
Chrysochlou
Chrysodina
Chrysochus
Chrysolampra. ......
Chrysomelfi
Chrysomela
■ CHRYSOMÉLIDES
Chrysomélites
Chrysopida
Clidonotites
Clidonotus
Clisithcra
188
349
383
264
263
429
-285
130
113
78
201
36
37
379
284
434
402
129
425
404
238
256
233
233
126
34
103
191
202
189
335
342
382
232
341
237
;ui
379
351
366
299
414
414
238
l'ages.
Clytra 120
CLYTRIDES 95
Clytrites 99
Coenobius 177
Colaphus 365
Colaspidea 324
Colaspidema 365
Colaspidémites 364
Colaspis. . , 248
COLASPITES 245
Colaspoïdes 346
Colasposoma 301
Coptocephala 127-129
Corycia 257
Corynodes 337-339
CORYNODITES 336
Corynoeides 337
Corysthea 257
Coscinoptera. . 139
Cosmogramma 387
Crabronites 113
CRIOCÉRIDES 63
Crioceris 76
CRYPTOCÉPHALIDES. . . . 153
Cryptocépualites 183
Cryptocephalus 184
Cryptostetha 393-394
CYCLIQUES 209
Cychrea 258
Cyclomela 403
Cyno 349
Cyrtonites 416
Cyrtonus 417
Dachrys 146
Damasus 321
Damelia 271
Damia 125
Dematochroma 348
Demotina 281
Dormorhytis 252
Dermoxanthus 347
Dcsmogramma 400
Deuterocampta 392
DES TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES.
449
Pages.
Dia 324
Diandichus 165
Diapericera 131
Diaphanops 38
Diapromorpha 121
Diaspis 200
Dicenopsis 189
Dictineis 319
Dinophtbalma 145
Dioryctus 176
Diphyllocera 424
Disopus 184
Ditropidus 181
Donacia , . . . . 57
DONACIDES 55
Doryphora 395-399
Dorysterna . 399
Duboulaia 33
Ecranus 349
Edusa 307
Edusella 309
Edusiaa 309
Edcsites 306
Elaphodes 180
Elytrosphœra 407
ElytrospH;î;rite8 406
Endocéphalites 343
Endocephalus 344
Enipeus 294
Entomoscells 419
Entomoscélites 418
Epiphyma 249
Erigenes 340
Eriphyle 258
Eryxia 283
Eubaptus 53
Eugonycha 389
Eulina 425
EUMOLPIDES 220
EUMOLPITES 299
Euraolpus 300
EUPODES 23
Euraspis 317
Coléoptères. Tome X.
Pages.
Eurycorynua 340
Eurydemus 333
Euryope 303
EURYOPITES 302
Euryscopa 140
Eurytus 289
Exema 204
Fidia.
275
Galeruca 48
Gastrolina 376
Gastroeidea 369
Gastrophysa 369
Gavirga 436
Geloptera 253
Glyptoscelis 322
Gonioctena 432
GONIOCTÉNITES 432
Griburius • 166
Gynandrophthalma 125
Gyriodera 118
H
Habrophora 278
Haemonia 60
Helodes 372
Hemiplatys 282
Heptarthrius 173.
Heteraspis 284
Hétéraspites 282
Heterocnemis 335
Heterostomis 138
Heterotrichus 316
Himera 292
Homalopterus 90
Horatopyga. . 412
Hymetes 204
Idiocepliala 189
Iphimeis 240
Iphiméites 230
29
450
TABLE ALPHABÉTIQUE
Pa;;fs.
Irencs 280
Iscadida 412
ISCHIOPACHITES 151
Ischiopachys. . , 153
Labidognalha 128
Labidomera 39i
Labidostomis 106
Utchnabothra 191
Lachnaea 112-114
Lamprolina 426
Lamprosoma 216
LAMPROSOMIDES 212
Lamprosphœrus 234
Lema 72
Lioplacis 437
Lepina 326
Lepronida 255
Lepronota 241
Leprotites 268
Leprotes 279
LeptiDotarsa 390
Leucastea 94
Leucocera 388
Limenta 438
Lina 373
Lophea 316
Lopliobasis 109
Loxopleurus 186
Lycaria 420
Lycariites 420
Lychnophaes 218
Lypesthes 273
M
Macetes 293
Macrocoma 292
Macrolema 78
Macrolenes 110
Mncroploea 60
Marsœus 296
Pages.
Mastacanlhus 164
Mastostethus 89
Mecistes 322
MecosteOius 184
Mecynodérites 44
Mecynodera 45
MÉGALOPIDES 86
Megalopus 91
Megalostomis 135-137
Mégalostomites 131
Mégamérites 30
Megamerus 32
MÉGASCÉLIDES 82
Megascelis 83
Megistomela 398
Melasoma 375
Melina 345
Melitonoma 124
Mellxanthus 175
Menius 332
Merilia 112
Meroda 328
Mérodites 327
Mesophalacrus 43
Métachromites 295
Metachroma 296
Metallactus 167
Métastyla 400
Metaxyonycha(l) 246
Metaxis 279
Microtlieca 427
Minturoia 136
Miochira 123
Miopristis 107-109
Mitocera 187
MONACHITES 172
Monachus 174
Mylassa 184
Myochroïtes 314
Myochrous 318
N
NecuUa 274
({) L'orthographe véritable est Metaxyonycha, C'est par suite d'une er-
reur typographique que le comte Dejean a écrit Metazyonycha. F. C.
DES TRIBUS, DES GROUPES, DES GENRES.
AM
Neocles 320
Nephrella 277
Nerissus 286
Noda 240
Nodina 262
Nodostoma 261
NODOSTOMITES 261
Nosognatha 117
Notoclea 442
Ochrosopsis 189
Ocnus 349
Odontoderes 188
Olorus 311
Omodon 340
Onchosoma 188
Oomorphus 218
Oreina 382
Orsodacna 48
ÛRSODACNITES 47
Pachybrachites 163
Pachybrachys 168
Pachnephorus 323
Pallena 291
Pales 256
Pantocometis 129
Paralina 377
Paria 331
Paropsides 445
Paropsis 442
Paropsites 441
Pausiris 290
Pedrillia 94
Phaedon 371
Peploptera 122
Petauristes 72
Phaedra 235
Phtenicodera. . _ 117
Fhalacrus. . .' 218
Phratora 435
Phratorites 435
Phyllocharis 423
Pages.
Phyllocharites 422
Phyllodecta 435
Phyllophila 425
Physauchenia 128
Phytodeda 432
PHYTOPHAGES 1
Plagiodera 374
Piomera 278
Platycorynus 337-339
Platymela 430
Plecomera 111
Plectonycha 70
Pleomorpha 181
Pleomorphus 182
Plsuraulaca 346
Pleurophora 76
Pnesthes 146
Poecilomorpha. 93
Polyoptllus 35
Pohjspila 383-390
Polysticta 382
Poropleura 205
Prasocuris 372
Prasonotus 177
Prionesthis 33
Prionodera 248
Prionopleura 188
Proctophana 141
Proctophysus 184
Promechus 405
Prosicela 394
Prosocuris 372
Psathyrocerus 66
Pseudochlamys 199
Pseudocolaspis 288
PSEUDOCOLASPITES 287
Pseudomela 402
Pyropida 298
Pyxis 439
Pyxites 438
R
Rh-«bites 49
Rhœbus 51
Rhagium 60
492
TABLE ALPHABÉTIQUE DES
Pages.
Rhombosternus 187
Bhyncostomis 38
Bhyparida 296
S
Sagra 40
SAGRIDES 26
Sagrites 39
Saxinis 130
Scaphigenia 137
Scaphodius 179
Scelodonta 266
SCÉLODONTITES 266
Scolochrus 166
Smeia 109
Sparlophila 432
Sphaerolina 378
SPHjEROCHARIDES 206
Sphserocharis. 208
Spilopyra 260
Spilopyrites 259
Stasimus 271
Stenolampra 251
Stenome-la 421
Sténomélites 421
Stereoma 148
Sternoglossus 164
Stethomela 431
Stethopachys 71
Stethotes 334
Stilodes 390
Strichosa 401
Strumatophyma 413
Stylosomites 162
Stylosomus 162
Syagrus 331
Syneta 67
Syricta . 267
TKIBUS, 6B0UPES, ETC.
Pages.
T
Taraxis 67
Teaspcs 244
Teinocera 108
Tellena 144
Temnaspis 92
Tenebrio 40
Terillus 243
Thasycles 25^4
Thaumastomerus 330
Themesia 138
Theumorus 339
Thysbe 301
Timarcha 409
TlMAUCUITES 408
Titubaea 113-119
Tomyris 263
TOMYRITES 264
Trichochrysea 283
Trichomela 399
Trichostola 294
Trichotheca 272
Trochalonata 440
Tymncs 310
Typophorites 329
Typophorus 330
U
Urodera 149
X
Xanthonia 273
Xanthopachys 330
XiphomeUi 418
Z
Zcugophora 67
Zygogramma 38<.>
FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE. •
TABLEAU MÉTHODIQUE
DE LA
FAMILLE DES PHYTOPHAGES
Section I. EUPODES.
Tribu I. SAGRIDES.
Groupe 1. Mégamérites.
Megamerus. Cheiloxena.
Duboulaia. Polyoptilus.
Prionesthis.
Groupe 2. Carpophagites.
Carpophagus. Diaphanops.
Groupe 3. Sagrites.
Sagra. Atalasis.
Groupe 4. Mécynodérites.
Mecynodera.
Groupe 5. Amétallites.
A m étal la.
Groupe 6. Orsodacnites.
Orsodacna.
Groupe 7. Rh^bites.
Bhaebus. Eubaptus.
Groupe 8. Aulacoscélites.
Aulacoscelis.
DONACIDES.
Haemonia.
CRIOCÉRIDES.
Lema.
Crioceris.
Brachydactyla.
Macrolema.
Tribu II
Donacia.
Tribu III.
Psathyrocerus.
Syneta.
Zeugophora.
Plectonycha.
Stethopachys.
Section II. GAMPT080ME8
Tribu IV. MÉGASCÉLIDES.
Megascelis. Ateledera.
Tribu V. MÉGALOPIDES.
Mastostethus. Temnaspis.
Homalopterus. Pœcilomorpha.
Agathomerus. Leucastea.
Megalopus. Pedrillia.
Tribu VI.
CLYTRIDES.
Groupe 1
. Clytrites.
Labidostomis.
Miochira.
Miopristis,
Melitonoma.
Lachnaea.
Gynandrophthal
ma.
Titubaja.
Cheilotoma.
Clytra.
Coptocephala.
Diapromorpha.
Diapericera.
Groupe 2. Mégalostomites.
Megalostomis. Euryscopa.
Themesia. Proctophana.
Coscinoptera.
Groupe 3. Babiites.
Tellena. Stereoma.
Dinophthalma. Urodera.
Pnesthes. Saxinis.
Dachrys. Aratea.
Babia.
Groupe 4. Ischiopachites.
Ischiopachys.
Tribu VII. CRYPTOCÉPHALIDES.
Groupe 1. Stylosomites.
Stylosomus.
Pachtbrachites.
Metallactus.
Acolastus.
Pachybrachys.
Groupe 2.
Mastacanthus.
Sternoglossus.
Dlandichus.
Scolochrus.
Ambrotodes.
431
TABLF.At
^.
Groupe 3. ACBJENOPITES.
AcbxDups.
Groupe \. Mo.nachitks.
HepUrlliriuH. Prasonotus.
Monachus. Bucharis.
Melixauthas. Sca[>hodius.
Alropidius. Elaphodcs.
Dior>clus. Ditropidus.
Cœnobius. Plcomori)hus.
Groupe 5. Cryi'tocéi'Halites.
Cryplocephalus. Cadmus.
Loxopleurus. Chlamydicadraus
Rhombostornus.
TrilM VHI. THLAMYDES.
Pse»dochlara>.s. Evcma.
Diaspis. Hymcles.
rarcinobîcua. Poropleuia.
Clilam\s.
Tribu IX. SPHAiHOCHAlUDES.
Sphaîrocbaris.
Section III. CYCLIQUES.
Tribu X. LAMPHO>UM[DES.
Laminosoma. UDtDorphus.
Lycbnopbaes.
Tribu XI. EUMOLPIDES.
Groupe 1. iPHiMltiTES.
Cbrysodina. Alpbites.
Cbalcuplacis. Ipbimeis.
^Lamprosphœrus.^Nud.i.
Chalcopbyma. ^ Lepronola.
Pha'dra. .^gbalus.
Amasis. '' Aliltus.
Chnsolampra. Terillus.
Clisithera. ^ Teaspcs.
Agriaues.
Groupe 1. COLASPITES.
Metaxooycha. Agelus.
Prionodera. Dermorhylis.
Colaspis. (ieloptcra.
Epiphyma. Tliasycles.
Aleles. I.epronida.
Slenolatnpra. Pali-s.
Groupe 3. Chai.coi'hamtrs.
Corvsibea. , Cbalcophana.
MtTHODlQLF
Groupe \. Spilopyrim».
Spilopyra.
Groupe 5. Nodostomitk».
Nodostoma. Nudiiia.
Groupe 6. Callisimtes.
Callisina.
Groupe 7. Tomyrites.
Tomyris.
Groupe 8. Scelodo.ntites.
Scelodonla. Syricta.
Groupe !». Leprotites.
Aoria. Hrevicola.<(pi«.
Sla.simu.<:. Nephrella.
Damelia. Habrophora.
Trichotheca. Piomera.
Xanthonia. Melaxis.
!-> pcsthes. Leprotes.
NecuUa. Irenes.
Fidia. Demotina.
Aulexis. Hemiplaty.s.
Groupe 10. Hétkraspitf.s.
Eryxia. Heleraspis.
Ca.smena. Nerissus.
Groupe 11. Pseddocclaspites.
Pspudocolaspis. Hiniera.
Eurytus. Macetes.
-Pausiris. Trichostola.
Pallena. ^x' Enipeus.
Macrocoma.
Groupe 13. Métachromitf.s.
Melachroma. Chn.sopida.
Pyropida.
Groupe i:i. EmoLi'iTKS.
EuDQoIpus. Colasposoma.
Groupe I i. Ei;ryopites.
Euryope.
(Iroupe U) bHomiTFS.
Bromius.
Groupe IG. Edi'sitks.
Edusa. Olorus.
Abirus. Argolis.
TvmDes. Amasia.
DE LA FAMILLE UE
■i PHYTOPHAGES.
-i
Groupe 17
. Myochroïtes.
Zygogramma.
Chalcomela.
Acrothinium.
Glyptoscelis.
Leucocera.
Agasta.
Lophea.
Mecistes.
Eugonycha.
^sernia.
Heptarthrius.
Pachnephorus.
Groupe 3. Ei?ytrosph^rites.
Euraspis.
Myochrous.
Colaspidea.
Apolepis.
Eiytrosphaera.
Dyctineis.
Lepina.
Groupe 4.
TiMARCHITES.
Neocles.
Aulacolepis.
Timarcha.
Horatopyga.
Damasus.
Groupe S.
Clidonotites.
Groupe 18. Mérodites.
Clidonotus.
Strumatophyr
Meroda.
Groupe 6
. Cyrtonites.
Groupe 19
Typophorites.
Cyrlonus.
Typophorus.
Paria.
Eurydemus.
Stethotes.
Groupe 7. Entomoscélites.
Syagrus.
Aulacia.
Entomoscelis.
Menius.
Chloropterus.
Groupe 8
. LïCARIITES.
Groupe 20
. CORYNODITES.
Lycaria.
Corynodes.
Chrysochares.
Groupe 9.
Sténomélites.
Chrysochus.
Stenomela.
Groupe 21.
Endocéphalites.
Groupe 10.
Phyllocuarites.
Endocephalus.
Dermoxanthus.
Phyllocharis.
Lamprolina.
Melina.
Dematochroma.
Diphyllocera.
Microtheca.
Colaspoides.
Chalcolampra
Tribu XII. CHRYSOMÉLIDES.
Groupe 11.
AUSTRALICITES.
Groupe 1.
COLASPIDÉMITES.
Australica.
Stethomela.
Colaspidema.
Platymela.
Groupe 2.
CURYSOMÉLITES.
Groupe 12.
GONIOCTÉNITES.
Gastrophysa.
Leptinotarsa.
Gonioctena.
Centioscelis.
Phaedon.
Deuterocampta.
Prasocuris.
Cryptostetha.
Groupe 13
. Phratorites.
Plagiodera.
Prosicela.
Phratora.
Lioplacis.
Lina.
Doryphora.
Gavirga.
Limenta.
Grastrolina.
Metastyla.
Groupe
14. Pyxites.
Paralina.
Desmogramma.
Pyxis.
Trochalonota
Sphœrolina. •
Strichosa.
Chrysomela.
Ceralces.
Groupe 1<
}. Paropsites.
Calligrapha.
Cyclomela.
Paropsis.
Paropsides.
455
FIN DE LA TABLE METHODIQUE.
BAR-SUR-SlilNE. — IMP. SAILLARD.
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