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Full text of "Histoire naturelle des helminthes ou vers intestinaux"

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Library of tbe Museum 
OF 
COMPARATIVE ZOOÜLOGY, 


AT HARYARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. 


Dounded by pribate subscription, in 1861. 


From the Library of LOUIS AGASSIZ. 
No.ŸS 4 Fe 


AlapeT LENS | 


HISTOIRE NATURELLE 


HELMINTHES 


VERS INTESTINAUX 


PAR 


M. FÉLIX DUSARDIN 


PROFESSEUR DE ZOOLOGIE A LA FACULTE DE RENNES 


Ouvrage enrichi de douze Planches 


PARIS 


LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE KRORET 


RUE MAUTEFEUILLE, N° 10 Bis 


7 1845 


MCZ LIBRARY 
HARVARD UNIVERSITY 
CAMBRIDGE. MA USA 


DE L’'IMPRIMERIE DE CRAPELET 
RUE DE VAUGIRARD, 9 


PhEn 


PRÉFACE. 


Si d’autres branches de l’histoire naturelle doivent plaire da- 
vantage par l'élégance des formes, par l'harmonie des couleurs, 
par les merveilles d’une organisation plus compliquée, et sur- 
tuut par les manifestations de l'instinct ou de l'intelligence des 
animaux ; l’étude des helminthes, quand on y a pénétré quelque 
peu, ne tarde pas à offrir un intérêt non moins grand, quoique 
d’un autre genre, et finit même par devenir véritablement 
attrayante. 

Ici en effet on peut suivre plus sûrement la vie dans ses 
manifestations les plus simples et en apprécier toutes les con- 
ditions : ici, mieux que partout ailleurs , on peut espérer une 
réponse à la question de la génération spontanée : ici, enfin, 
on peut, par l'observation des métamorphoses et des transmi- 
grations, constater l'influence du mulieu ambiant sur le déve- 
loppement des êtres. 

Ces considérations puissantes ont entraîné invinciblement les 
helminthologistes à travers les recherches les plus pénibles à la 
découverte d’une foule de faits qui semblaient devoir être pour 
toujours dérobés aux investigations de la science; ces considé- 
rations aussi les ont préservés du découragement dans leurs 
tentatives si souvent infructueuses. On pourra d’ailleurs se faire 
une idée du courage, de la persévérance qu'il a fallu porter dans 
ces recherches, quand on saura que, pour trouver moins de 
quatre cents espèces d’helminthes, on a disséqué, dans l’espace 
de quinze ans, au Muséum de Vienne, quarante-cinq mille 
animaux vertébrés, dont les deux tiers inutilement. 

On concoit d’après cela comment l’helminthologie a dû 
prendre naissance en Allemagne, et s’y développer rapide- 
ment, avec les idées générales et philosophiques qui tendent à 
changer la face des sciences naturelles. Là, Rudolphi, si riche 
de ses propres travaux et s'appuyant sur les immenses re- 
cherches de ses prédécesseurs et de son contemporain Bremser, 

a 


II PRÉFACE. 


a pu poser les bases de l’helminthologie. En Allemagne aussi, 

depuis lors, Nitzsch, Leuckart, Meblis, Bojanus, MM. Nord- 
maun, Baer, Diesing, Nathusius, etc., ont enrichi cette science 
d’une foule de faits nouveaux et importants: et, chaque année 
encore, MM. Creplin et Siebold ajoutent de nouvelles décou- 
vertes à celles, si précieuses, qu’on leur devait déjà. 

Il semble donc qu’une histoire des helminthes eût dû être 
publiée dans ce pays même pour remplacer les ouvrages de 
Rudolphi, qui marquent seulement une première phase de 
l'helminthologie. 

Mais on est loin encore de pouvoir tracer complétement et l’his- 
toire et la classification de ces êtres : le champ a paru s’agrandir à 
mesure qu'on s’y est avancé, et l’on doit reconnaître aujourd’hui 
qu'il reste à faire au moins dix fois autant que ce qu'on à fait déjà. 
Car, il ne suffit pas de chercher les helminthes dans les divers 
animaux, il faut les y chercher aussi dans les diverses con- 
trées, dans les diverses localités de chaque contrée, et dans les 
diverses saisons de l’année; et, en outre, il faut les y chercher 
jusqu’à ce qu’on les ait trouvés à leurs divers degrés de déve- 

 Joppement. On comprend qu’une telle étude doit demander 
encore bien des années, aussi n’avais-je songé d’abord qu’à pu- 
blier simplement un catalogue raisonné des belminthes en 
l'accompagnant des observations nécessaires pour lui donner la 
forme d’un livre, Mais sur plusieurs points, mes idées ont été 
modifiées par les justes critiques et les contradictions précieuses 
d’un ami, dont j'estime autant la logique et la science réelle que 
le noble caractère. Toutefois, ses critiques n’ont pu parvenir 
à faire un ouvrage parfait de ce qui dans son principe était né- 
cessairement incomplet, il en est même résulté quelques bigar- 
rures qui n'échapperont pas à un œil exercé; ainsi, à plusieurs 
reprises, au lieu de suivre uniformément l’ordre de la série 
zoologique pour énumérer les helminthes trouvés dans les 
divers animaux, je me suis hasardé à proposer des sous-genres 
qui tous, je le crains bien, ne recevront pas un accueil favo- 
rable. D'autre part, après avoir voulu, à l'exemple des helmin- 
thologistes allemands, changer en wm les désinences des nems 
en & comme Distoma, Tristoma , etc., j'en suis revenu aux 


anciens noms par respect pour le droit de priorité, et pour les 
critiques de mon ami, 


PRÉFACE. ïi1 


Pour toutes les mesures j'ai employé des nombres décimaux, 
dans lesquels un nombre de millimètres, ou le zéro qui les 
remplace, est séparé par une virgule des chiffres qui expri- 
ment successivement, de gauche à droite, les dixièmes, 
centièmes, millièmes, etc., de millimètres; ces nombres ont 
l'avantage d’être immédiatement comparables, mais ils sont 
incommodes en ce que le signe "” met un intervalle trop con- 
sidérable entre la partie entière et la partie décimale. Au reste, 
on ne devra pas s’effrayer d’y voir figurer des dix millièmes 
de millimètre, car ce sont alors des mesures prises comparati- 
vement. 

J'ai emprunté à la botanique plusieurs termes comme : 

toruleux (c’est-à-dire qui présente des renflements successifs }, 
lancéolé, obové, marginé, acuminé, mucroné, etc. Quant à la 
nomenclature, j'ai cru devoir adopter autant que possible les 
noms les plus anciens, et si j'ai dû en créer de nouveaux, j'ai 
tâché surtout de les faire courts, significatifs et d’une pronon - 
ciation facile. . 
- Je dois expliquer aussi pourquoi la synonymie qui fait une 
partie considérable de certains ouvrages se trouve si réduite dans 
celui-ci, c'est que je ne la crois utile que dans trois cas : 4° si 
elle fait connaître des recherches spéciales, des descriptions ou 
des figures originales ; 2° si elle indique la réunion en une seule 
de plusieurs espèces nominales ; 3° enfin, si elle met en regard 
les dénominations diverses données à une même espèce par des 
naturalistes célèbres. 

Je n’ai pas besoin de dire pourquoi j'ai renoncé à l’emploi 
des phrases linnéennes, si brèves, si claires en apparence, par 
lesquelles on a coutume de caractériser les espèces : on com- 
prendra que de telles phrases sont parfaitement insignifiantes 
quand les caractères d’un helminthe doivent être pris non de sa 
forme si variable, mais de son organisation, de sa structure, 
qui ne peut s'exprimer ainsi par quelques mots. 

Il y a plus de vingt aus que j'ai commencé à recueillir et à ob- 
server des helminthes, mais je ne me suis mis sérieusement à 
leur étude qu’en 1835. Depuis lors, j'ai disséqué ou visité plus 
ou moins complétement, pour la recherche de ces vers, deux 
mille quatre cents animaux vertébrés de deux cents espèces 
environ, et trois cents invertébrés; j'ai recueilli et étudié vi- 


atèté" 


1V PRÉFACE. 


vants plus de deux cent cinquante espèces d’helminthes; Rudol- 
phi en avait vu ou trouvé trois cent cinquante; et, au musée 
de Vienne, on en avait trouvé trois cent soixante-huit dans 
quatre cent soixante-seize espèces de vertébrés. Toutefois la 
plupart de ces helminthes avaient été à peine étudiés précédem- 
ment, et je pouvais me croire assez riche de faits et d’observa- 
tions nouvelles pour faire cette publication. Mais, à mon arrivée 
à Paris, au mois de juillet, et, lorsque déjà mon livre était sous 
presse, M. le professeur Valenciennes a bien voulu , avec l’em- 
pressement le plus honorable, me confier tous les objets de la 
collection helminthologique du Muséum, comprenant deux envois 
faits par le Muséum de Vienne en 1816 et 1841. Or, M. Va- 
lenciennes avait lui-même commencé sur les helminthes des 
travaux importants qu'il doit publier, et que nous avons l’oc- 
casion de citer; je ne saurais donc le remercier assez de ce 
procédé généreux pour lequel je lui offre publiquement l’expres- 
sion de ma profonde gratitude. J’ai pu ainsi comparer et rectifier 
beaucoup de déterminations spécifiques, en étudiant deux ou 
trois cents espèces conservées dans l'alcool; et, pour les néma- 
toïdes surtout, j'ai rendu mon travail beaucoup plus complet, 
mais il en résulte que, si dans les détails et dans les descrip- 
tions, on doit trouver plus d’exactitude, on verra bien cà et là 
quelque désaccord dans l’ensemble. 

Toutefois, cet ouvrage, comme je l’offre au public, ne repré- 
sente pas moins que sept à huit mille heures de travail assidu, 
c’est cette portion de ma vie que je résume ici. Peut-être pen- 
sera-1-on que j’eusse pu scientifiquement en tirer un meilleur 
parti ? je le crois aussi; je crois que j’eusse fait mieux encore, 
si, au lieu de persécutions au milieu de mes travaux, j’eusse 
trouvé les secours dus à un professeur ; si je n’eusse été réduit 
à mes seules ressources , et forcé de consacrer moi-même à des 
dissections, à des recherches pénibles, un temps dérobé cruelle- 
ment à la science. 


Fézix DUJARDIN, 


Professeur à la Faculté des sciences de Rennes, 


Paris , le 15 octobre 1844, 


INTRODUCTION. 


I. SUR LES VERS EN GÉNÉRAL. 


De tout temps, les vers, animaux mous et sans membres ar- 
ticulés, ont été distingués des autres animaux à squelette in- 
terne ou exierne; Linné en fit une de ses six classes, et il com- 
prenait, sous ce nom, les vers intestins, les mollusques nus et 
les mollusques testacés, les lithophytes et les zoophytes, ce qui 
lui donnait cinq ordres de vers. O.-F. Müller constitua un 
ordre distinct avec les infusoires, qu'avant ses travaux micro- 
graphiques on connaissait à peine; mais il réunit en un seul 
ordre, sous le nom de ceilulaires, les lithophytes et les zoophytes 

_de Linné. En 1789, dans PÆ'ncyclopédie méthodique , Bruguière 
distingua sous le nom d’échinodermes, les oursins et les astéries, 
dont Blumenbach avait déjà songé à faire un ordre parti- 
culier en les nommant Crustacea. Bruguière admettait donc six 
ordres de vers : 4° les infusoires, 2° les intestins, 5° les mollus- 
ques, 4° les échinodermes, 5° les testacés, 6° les zoophytes. Il 
définissait les vers; « des animaux sans os, sans stigmates, 
n'ayant pas de pieds, ou n’ayant que des pieds non articulés; et 
qui sont sans métamorphoses, et ovipares. » il comprenait la 
plupart des annélides parmi ses vers intestins qu’il caractérisait 
ainsi : « ils ont le corps long, articulé; étant coupés en deux, ils 
ont la faculté de réparer l'extrémité tronquée; ils sont ovi- 
pares, etc.; » ce qui est en grande partie erroné. 

Cuvier, en 1795, sépara des vers intestins les vers à sang 
rouge, que Lamarck nomma plus tard les annélides. Lamarck 
lui-même regardait comme autant de classes distinctes les vers 
ou helminthes, les annélides, les mollusques, les acéphales, les 
tuniciers, les radiaires, les polypes et les infusoires. 

Cuvier, de son côté, ayant partagé le règne animal en quatre 
embranchements, placa les mollusques, les acéphales et les tuni- 
ciers dans son second embranchement; les annélides dans le 
troisième , celui des articulés ; et les helminthes ou intestinaux 
avec les échinodermes, les acalèphes, les polypes et les intu 
soires dans le quatrième embranchement, celui des rayonnés. 
Ainsi il supprima tout à fait la classe des vers, et fit même dis- 
paraître cette dénomination, tout en conservant une classe dis- 
tincte des intestinaux. 


Vi INTRODUCTION. 


M. de Blainville alla plus loin encore en divisant les hel- 
minthes, dont une partie forme sa seizième classe, celle des 
apodes, tandis que le surplus, comprenant les cestoïdes et les 
cystiques, est placé dans un groupe transitionnel, entre la dix- 
neuvième classe, celle des acéphaliens, et la vingtième, celle des 
cirrhodermaires ou échinodermes. 

Cependant les zoologistes sentaient de plus en plus le besoin 
de multiplier le nombre des classes, d’après le nombre des types 
véritablement distincts; ainsi Lamarck (1816) avait fait huit 
classes de la seule classe des vers de Linné; Cuvier (1817) en 
faisait onze ou douze, en y comprenant les cirrhipèdes, qui 
sont aujourd’hui des crustacés; M. de Blainville (1822) en fai- 
sait quinze, réduites plus tard (1841) à onze ou douze, en y 
comprenantles malacopodes (Zoologie classique de M. Pouchet). 
M. Ehrenberg (1836) ( {kalephen der Rothen-meers) distinguait 
vingt et une classes, dont deux {annulaia et somatotoma) corres- 
pondent aux anmélides; les sept suivantes comprennent les mol- 
lusques et les tuniciers; la dixième est celle des Zryozoa; les 
onzième et douzième comprennent les polypes; les treizième et 
quatorzième les échinodermes; la quinzième les acalèphes; les 
quatre suivantes , répondant aux intestinaux de Cuvier, sont les 
nématoïdes, les turbellariées, les trématodes et les complanata ou 
cestoïdes. Enfin ses deux dernières classes sont les rotateurs et 
les polygastriques ou infusoires. 

Dugès {1858) avait seulement divisé en quinze classes tous ces 
animaux ; partageant en deux chacune des classes des acéphales, 
des polypes, des acalèphes et des intestinaux de Cuvier; et, 
d’ailleurs , donnant à chaque classe un nom formé d’après un 
système de nomenclature qui ne peut guère être adopté. 

Dans toutes ces classifications, depuis Lamarck, le nom de 
vers avait disparu, comme désignant une classe ; mais M. Milne 
Edwards, qui déjà dans la première édition de ses Eléments de 
Zoologie (1857) avait séparé, comme aulant de classes distinctes, 
les tuniciers, les rotateurs et les spongiaires, vient, dans sa se- 
conde édition (1845), d'établir, dans son grand embranchement 
des annelés, un sous-embranchement des vers, qui comprend 
trois classes : 1° les annélides, 2° les rotateurs et 5° les helminthes, 
auxquels il réunit les planariées, ou partie des Turbellaria de 
M. Ehrenberg. Les rapports naturels nous semblent mieux con- 
servés dans cette classification que dans aucune autre; cepen- 
dant nous pensons qu’il y a beaucoup plus d’analogie entre les 
planariées et les dernières annélides plus ou moins revêtues de 
cils vibratiles, qu'entre les planariées et les nématoïdes, qui 


INTRODUCTION. vit 


les suivent dans la classification de M. Milne Edwards, ou même 
avec les trématodes, qu’on leur a souvent associés. Nous ap- 
prouverions donc entièrement l'établissement de la classe des 
Turbellaria de M. Ehrenberg, si le savant professeur de Berlin 
n’y eût fait entrer les Gordius, qui sont plutôt des nématoïdes 
anomaux, et les naïdines, qui sont de véritables annélides. Nous 
pensons aussi, comme M. Ehrenberg, qu’on doit regarder comme 
des classes ou sous-classes distinctes les nématoïdes, les tréma- 
todes et les cestoïdes ou complanata , comprenant les cystiques. 

Nous croyons même qu’il faut y ajouter aussi, comme classes 
particulières, les acanthothèques et les acanthocéphales. Alors le 
sous-embranchement des vers placé à la suite du sous-embran- 
chement des articulés, se composera de huit types ou classes; les 
annélides, les systolides ou rotateurs, les planariées ou turbella- 
riées, les nématoïdes, les acanthothèques, les trématodes, les 
acanthocéphales et les cestoïdes, dont chacune, parfaitement in- 
dépendante et distincte, se rattache cependant à plusieurs autres 
par des rapports différents. Ainsi, les annélides, par leur système 
nerveux, et leur mode de segmentation, et leurs appendices, se 
rapprochent des myriapodes, tandis que leur appareil circulatoire 
les rapproche de certains mollusques, et que les branchies ex- 
ternes de quelques-unes ressemblent aux branchies des bryo- 
zoaires. Les systolides , au contraire, se rapprochent beaucoup 
des crustacés, des entomostracés, et d’un autre côté, ils se 
rapprochent par leur appareil digestif des nématoïdes qui, par ce 
même appareil, ainsi que par la structure des organes génitaux, 
ont de grands rapports avec les articulés. Les acanthothèques 
tiennent peut-être davantage encore aux crustacés suceurs. 

Les planariées, comme nous Pavons dit, ont des rapports avec 
les annélides; de même aussi, elles en ont, avec certains mol- 
lusques, beaucoup plus peut-être qu'avec les trématodes. Ceux-ci 
enfin, ainsi que les acanthocéphales et les cestoïdes, présentent, 
dans les dégradations diverses de leur type, des affinités de plus 
en plus éloignées, soit entre eux, soit avec les autres classes. 

Il nous paraît donc convenable de grouper ensemble, comme 
on l’a fait généralement jusqu'ici, sous le nom d’helminthes, les 
cinq types ou sous-classes des nématoïdes, des acanthothèques, 
des trématodes, des acanthocéphales et des cestoïdes. 


II. SUR LES HELMINTHES EN GÉNÉRAL. 


Les Helminthes sont, pour la plupart, parasites à Pintéricur, ou 
dans l'intestin des autres animaux ; c’est pourquoi on leur a donné 


VIII INTRODUCEION. 


d’abord le nom de vers intestinaux ou vers intestins : pour cette 
même raison, Rudolphi les a nommés Æntozoa. D’après la seule 
considération de l'habitation de ces vers, on a été conduit, 
dans le principe, à leur associer d’autres animaux parasites, 
tels que les larves d’œstre des herbivores, et les infusoires de 
lintestin des grenouilles mentionnés par Bloch, à la suite des 
vers intestinaux; ou bien, en considérant que les vrais hel- 
minthes peuvent être parasites dans les divers organes des 
animaux ou à leur surface, on à réuni, pendant longtemps, 
avec eux les lernées: ce sont des crustacés qui, parasites sur les 
branchies des poissons, se déforment par suite du développe- 
ment de leurs œufs, au point de ne plus rien conserver de 
leur forme primitive. 

D'un autre côté, en se fondant sur la seule observation des 
formes extérieures, on avait rangé à côté des distomes, les pla- 
nariées; c’est ainsi que Cuvier, à l’exemple des naturalistes 
précédents, plaçait encore, en 1830, les lernées et les planaires 
dans sa classe des intestinaux, la deuxième de l’embranchement 
des zoophytes. Lamarck, en 1816, avait cependant déjà placé 
les lernées à part, dans une section intermédiaire, entre les 
vers et les insectes ; et M. de Blainville, en 1828, dans le Dic- 
lionnaire des sciences naturelles, t. LNII, les avait entièrement 
séparées des vers; mais cet auteur, alors encore, réunissait, dans 
la classe des apodes du type des entomozoaires, les nématoïdes, 
les acanthocéphales, et quelques autres helminthes, avec les si- 
poncles qui sont bien plus voisins des holothuries , et les hiru- 
dinées, qui sont de vraies annélides; puis, dans le sous-type des 
Parentomozoaires ou Subannélidaires, il plaçait le reste des 
helminthes avec les planariées. Cependant, déjà en 1808, Rudol- 
phi, suivant en cela les idées de Gæze, formulées par Zeder en 
4801, avait nettement circonscrit les helminthes ou entozoaires 
dans ces cinq ordres des Nématoïdes, des Acanthocéphales, des 
Trématodes, des Cestoïdes et des Cystiques, où il ne comprend 
absolument que des helminthes parasites dans le corps, ou 
à la surface des autres animaux. Cette distinction est exacte 
pour les quatre derniers ordres, qui ne renferment que 
des parasites; mais l’ordre des nématoïdes, au contraire, ren- 
ferme des helminthes qui habitent constamment les eaux ou la 
terre humide, ou certaines substances organiques; et Müller 
avait même rangé, parmi ses infusoires, dans le genre vibrion, 
les nématoïdes non parasites. 

C’est vraisemblablement cette raison qui à fait prévaloir en 
Allemagne, depuis quelques années, le nom d’Æelminthes, pour 


INTRODUCTION. IX 


désigner ces animaux, et le nom d’Æelminthologie pour la 
science qui s’en occupe. 

Ces dénominations, d’ailleurs, ne sont pas nouvelles; elles 
sont dérivées du mot grec É)uuve, Éduuv0ce, employé par Aristote, 
et par Hippocrate pour désigner des versintestinaux, et nous les 
voyons employées fréquemment chez les naturalistes du xvin° 
siècle, en parlant des vers en général; plus tard nous voyons 
ces termes désigner seulement les vers intestinaux ou leur his- 
toire chez Hermann, chez Treutler, chez Rudolphi lui-même 
qui, pourtant, avait créé le terme d’entozoa, chez Westrumb, 
dans son traité De Helminthibus acanthocephalis, en 182, ete. 
Bremser employa conjointement, en 1824, les termes d’Hel- 
minthes et d'Entozoologie sur le titre de sa belle publication 
iconographique : quelque temps auparavant, en 4821, Bojanus 
avait voulu désigner les vers intestinaux par le nom d’Enthel- 
minthes qui signifie helminthes internes; mais Leuckart, en 
1817, fit prévaloir tout à fait le nom d’helminthes. 


III, CARACTÈRES GÉNÉRAUX DES HELMINTHES. 


Les helminthes en général sont des vers allongés, cylindriques 
ou déprimés, à contours arrondis : quelques-uns cependant, 
parmi les trématodes, sont en forme de feuille ou de lame 
ovoïde, ou même réniforme, c’est-à-dire plus large que longue ; 
d’autres, constituant l’ordre des cystiques ou vésiculaires 
dans la classe des cestoïdes, sont formés d’une ampoule plus ou 
moins vésiculeuse, d’où partent un ou plusieurs corps allongés, 
déprimés, avec une tête analogue à celle des ténias; certains 
helminthes ont le corps élastique, revêtu d’un tégument résis- 
tant, ce sont les nématoïdes, les acanthothèques et les acantho- 
céphales; les autres ont le corps mou, très-contractile et exten- 
sible, sans tégument distinct, ou avec un tégument décompo- 
sable par l’eau, ce sont les trématodes et les cestoïdes. Les 
acanthothèques seulement ont des fibres musculaires, striées 
comme les articulés, tous les autres ont des fibres distinctes, 
mais simples; chez les nématoïdes mêmes ces fibres sont sou- 
vent glutineuses ou sarcodiques. 

Beaucoup d’helminthes ont des parties dures où des appen- 
dices cornés, servant soit à la locomotion, soit à la manduca- 
tion , soit à la génération; ce sont le plus souvent des crochets 
mobiles, analogues à ceux des articulés. 

La plupart des helminthes sont blancs, quelques-uns sont 
jaunâtres ou diversement colorés par leurs œufs, ou par les 


x INTRODUCTION. 


substances alimentaires. Parmi les nématoïdes, les strongles, 
les cucullans, et le Syngamus doivent leur couleur rouge à 
un liquide nourricier , occupant les interstices des organes. 
Diverses ascarides sont colorées en jaune-brunâtre, plus ou 
moins foncé par les aliments, l/scaris nigrovenosa a l'intestin 
presque noir, le Mermis nigrescens est coloré en brun très-foncé 
par ses œufs. Les parties dures et les appendices sont d’ailleurs 
ordinairement colorés en jaune-foncé ou fauve. 

Parmi les trématodes on a des colorations très-variées, parce 
que l'ovaire est d’un blanc-laiteux, tandis que les œufs, conte- 
nus dans des oviductes sinueux et repliés, présentent toutes les 
nuances, depuis le jaune jusqu’au brun, en se rapprochant du 
pore génital; en même temps, les aliments dans lintestin ont 
souvent une coloration différente, soit rougeâtre, soit noire, soit 
verdâtre, et quelquefois aussi les tissus mêmes ont une teinte 
propre, jaune ou rougeûtre. 

Chez les cestoides on ne voit guère d’autre coloration que 
celle produite par les œufs, tantôt jaunes, tantôt brunâtres, ou 
presque noirs; un seul helminthe de cette section, le Zothrio- 
cephalus bicolor, est assez vivement coloré par lui-même. 

Un système nerveux ne se montre bien nettement que chez 
les acanthothèques, et peut-être aussi chez quelques trématodes; 
mais il n'existe certainement pas chez tous ceux auxquels on 
Pa attribué, non plus que chez les nématoïdes et les acaritho- 
céphales. 

Chez les helminthes on ne voit pas de circulation sanguine 
proprement dite; mais, chez les trématodes, on voit une sorte 
de circulation respiratoire interne, produite par des cils ou fila- 
ments ondulatoires dans des vaisseaux. 

Quelques-uns seulement, les nématoïdes et les acanthothèques, 
ont un intestin complet avec une bouche et un anus; les tréma- 
todes n’ont qu’un intestin incomplet, c’est-à-dire sans anus; il 
est alors, suivant les genres , simple ou bifurqué , ou ramifié ; 
les acanthocéphales et les cestoïdes n’ont ni intestin ni bouche. 

Les uns ont des sexes séparés, ce sont les nématoïdes, les 
acanthothèques et les acanthocéphales; d’autres sont hermaphro- 
dites, ce sont les trématodes et les cestoïdes; quelques-uns de 
ceux-ci, formés d’une série d'articles distincts , ont tantôt leurs 
articles hermaphrodites , ou en partie mâles, en partie femelles. 

Tous les helminthes se reproduisent par des œufs, mais chez 
certaines espèces de nématoïdes, les œufs éclosent dans le corps 
des femelles qui semblent alors vivipares. 

Les spermatozoïdes ne sont filiformes que chez les trématodes, 


INTRODUCTION. XI 


les acanthocéphales et les cestoïdes ; chez les nématoïdes ce sont 
des globules glutineux , diaphanes. 

Dans les diverses classes des helminthes ovipares, on trouve 
aussi des espèces agames , naissant dans des kystes où ils sem- 
blent résulter d’une formation spontanée; tels sont les cystiques 
parmi les cestoïdes. 

Beaucoup d’helminthes , par suite de leur développement suc- 
cessif, subissent de véritables métamorphoses, et acquièrent ou 
perdent certains organes; plusieurs de ceux qui, nés dans des 
kystes, sont d’abord agames , peuvent parcourir de nouvelles 
phases de développement, et devienneut pourvus d’organes 
sexuels, quand ils ont changé d'habitation. 


IV. HABITATION DES HELMINTHES; MAUX CAUSÉS PAR EUX. 


Les helminthes se trouvent pour la plupart dans Pintestin 
même des divers animaux; mais il en est beaucoup qui se 
trouvent aussi dans les autres cavités naturelles du corps ou 
même dans le tissu des divers organes : c’est ce qu’on avait voulu 
exprimer d'une manière plus générale encore en nommant Îles 
helminthes Æntozoa; cependant, il en est encore d’autres qui ba- 
bitent seulement à la surface ou sur les branchies des poissons, 
comme les Octobothrium, Diplozoon, Tristoma, etc.; on les a 
voulu nommer par opposition Zetoxoa , etenfin il en est qui sont 
toujours libres dans les eaux , dans la terre humide , ou même 
dans le vinaigre, et dans la colle , comme les Z2habditis. 

Quant aux helminthes de l'intestin, ils ont quelquefois une 
habitation limitée, dans l’œsophage, dans l’estomac, ou dans les 
diverses portions de l’intestin , ou plus particulièrement dans le 
cϾcum. Ils y sont ordinairement libres, mais quelques-uns se 
développent dans des tubercules ou des canaux squirrheux du 
tissu même de l'intestin, comme les spiroptères du chien et du 
cheval, et, comme le Distoma ferox de la cigogne. Presque tous 
les Dispharagus des oiseaux se trouvent emprisonnés sous la 
tunique interne du gésier; notre Æystrikis tricolor habite des 
tubes squirrheux dans l'épaisseur du proventricule du canard. 

Les helminthes du foie sont ordinairement logés dans les ca- 
naux biliaires ou dans la vésicule du fiel: on connait ainsi les 
Disloma hepaticum et lanceolatum chez les mammifères, les 
Distoma attenuatum et crassiusculum chez les oiseaux, et le 
Distoma capitellatum chez un poisson ; les anthocéphales et les 
cysticerques se développent dans le tissu du foie. Le tricho- 
some ou calodium splénique se développe ou du moins achève 


XII INTRODUCTION. 


son développement dans des tubercules de la rate chez la musa- 
raigne. 

Le strongle des reins et le Distoma acutum se trouvent exclu- 
sivement dans les reins des mammifères. Plusieurs trichosomes 
se développent aussi dans la vessie urinaire de ces animaux, et, 
d'autre part, chez les oiseaux on trouve le Distoma ovatum et 
PAHolostomum platycephalum dans la bourse de Fabricius; et 
chez la grenouille le Polystoma integerrimum dans la vessie. 

Le poumon chez divers animaux contient des distomes ou des 
liorhynques, ou des ascarides, ou des strongles , ou des penta— 
stomes; la trachée-artère du renard contient le trichosome ou 
Eucoleus aerophilus , et celle de divers oiseaux contient le Syn- 
gamus trachealis. La vessie natatoire de la truite contient un 
dispharage ou spiroptère. 

Les ‘sinus frontaux du chien sont le gîte du Pentastoma tæ- 
nioïdes ; les divers sinus de la face contiennent aussi un distome 
chez le putois, et un spiroptère chez la martre. Les sinus ou les 
cellules infra-oculaires des oiseaux palmipèdes contiennent le 
Monostoma mutabile. 

Le cœur même et les vaisseaux sanguins sont habités par des 
helminthes. Chez le cheval, c’est le Sclerostoma armatum qui 
détermine des anévrismes de l'artère mésentérique. Chez le 
marsouin , ce sont les strongles ou Stenurus inflexæus qui abon- 
dent dans les sinus veineux de la fosse temporale. 

L’œil est quelquefois habité par des filaires, mais chez cer- 
tains poissons il contient une foule de petits trématodes dont 
on a fait le genre diplostome. 

Le cerveau du mouton est le gite du Cœnurus cerebralis ; la 
cavité rachidienne des grenouilles contient aussi un diplostome. 
Dans le tissu cellulaire se forment les kystes variés qui contien- 
nent des helminthes de toutes les sous-classes; dans tous les 
viscères et les tissus des mammifères se produisent aussi des 
cysticerques et des échinocoques, ou chez les grenouilles, lA4m- 
phistoma urnigerum ; et enfin , dans le péritoine et le mésentère 
de tous les vertébrés , il se forme des kystes contenant divers 
helminthes. 

Quant aux rapports des helminthes avec les animaux qu'ils 
habitent, nous dirons seulement que tous les cystiques parais- 
sent appartenir aux mammifères, et se développent exclusive- 
ment dans l'épaisseur des tissus ; tous les trichocéphales vivent 
dans l'intestin ou le cæœcum des mammifères; les Cucullanus et 
les Dacnitis, dans l'intestin des tortues et des poissons; les 
Octobotkrium, Axine, Diplozoon et Tristoma, sur les branchies 


INTRODUCTION. XIII 


des poissons; les Anthocephalus, Tetrarhynchus et Gymnorhyn- 
chus, dans des kystes ou dans les tissus des poissons, etc. 

Les helminthes ne sont pas tous également communs; quel- 
ques-uns ne se rencontrent qu’à de rares intervalles ou dans des 
localités très-restreintes; d’autres se trouvent, au contraire, 
presque constamment : tels sont certains helminthes du cheval, 
du chien, des grenouilles, du brochet ; mais, en somme, on 
peut établir que , terme moyen, sur mille animaux vertébrés de 
différentes classes, il y en a bien la moitié qui contiennent des 
helminthes. Au musée de Vienne, on n’en à trouvé que dans 
trente-six sur cent environ, parce qu’on ne soupconnait pas 
encore l'existence de beaucoup de petits helminthes découverts 
depuis; j'en ai trouvé dans cinquante-trois sur cent; quoique 
pour la moitié des animaux, je n’aie visité que l'intestin , et, 
que pour beaucoup d’autres, j'aie omis de visiter le poumon, 
ou la vessie, ou les yeux, etc. 

Quelquefois, dans un animal, on ne trouve qu’un ou plusieurs 
helminthes d’une seule espèce , mais souvent aussi on en trouve 
concurremment de diverses espèces ; car le hérisson, le chien, 
la souris , le mouton, le bœuf, le cheval , le coq, etc., en peu- 
vent contenir chacun douze espèces différentes ; les corbeaux et 
les canards n’en contiennent pas moins de quinze espèces, etc. 

On peut citer les exemples suivants d’une abondance extrême 
d’helminthes dans des animaux qui parurent n’en avoir pas été 
incommodés. Au mois de mai 4856, M. Nathusius trouva dans 
une cigogne noire ( Ciconia nigra) vingt-quatre Filaria labiata 
dans le poumon, seize Syngamus trachealis dans la trachée- 
artère, plus de cent Spiroptera alata entre les membranes de 
l'estomac, plusieurs centaines de Æolostomum excavatum dans 
l'intestin grêle, environ cent Distoma ferox dans le gros intes- 
ün, vingt-deux Distoma hians dans l’œsophage, cinq Distoma 
hians (?) entre les membranes de lestomac, et enfin un Distoma 
echinalum dans l'intestin grêle ( Wiegmann’s Archiv., 1837). 

Suivant Krause, de Belgrade, cité dans les Archives de Wieg- 
mann (1840, t. Il, p. 196), un cheval de deux ans et demi 
contenait plus de cinq cent dix-neuf Ascaris megalocephala, 
cent quatre-vingt-dix Oxyuris curvula, deux cent quatorze 
Strongylus armatus, plusieurs milliers de Strongylus tetracan- 
thus, soixante-neuf Tœnia perfoliata, deux cent quatre-vingt- 
sept Filaria papillosa et six Cysticercus fistularis. 

D’après cela, on peut se demander si les helminthes sont vé- 
ritablement nuisibles aux animaux dans lesquels ils habitent? 

suis pour la négative, tant j'ai vu d’exemples d'animaux 


XIV INTRODUCTION. 


bien portants qui contenaient plus d’helminthes que d’autres 
individus de chétive apparence : les helminthes se développent 
dans un site qui leur convient, sans nuire plus que les lichens 
sur l'écorce d’un arbre vigoureux. Ils ne peuvent devenir nui- 
sibles, généralement, que par suite d’une multiplication 
excessive , laquelle semble alors être une des conséquences d’un 
affaiblissement provenant d’une tout autre cause , d’une mau- 
vaise alimentation, du séjour dans un lieu froid et humide, etc.; 
sans cela, les helminthes naissent et meurent dans le corps 
de leurs hôtes, et peuvent paraitre et disparaitre alternative- 
ment sans inconvénients. 

Quand on ne peut juger des heiminthes que d’après des figures 
très-amplifiées, on se fait une idée vraiment effrayante des cro- 
chets dont sont armés les ténias et les échinorhynques; mais, 
en réalité, ces crochets sont tellement petits, qu’ils échappent à la 
vue; ils suffisent, sans doute, pour fixer le ver dans Pin- 
testin, mais ils ne peuvent causer sur cet organe qu’une im- 
pression comparable à celle des mille petits fragments de végé- 
taux souvent très-durs, entraînés avec les aliments. Aussi ne 
puis-je croire à l'efficacité des moyens mécaniques, tels que la 
Jlimaille d’étain, employés pour expulser les helminthes de 
l’homme. C’est par des médicaments purgatifs, par des amers 
ou des astringents, qu’on peul espérer seulement d'expulser 
ceux qui habitent lintestin; quant à ceux qui, chez l’homme 
ou chez les animaux, se sont produits dans d’autres cavités du 
corps, ou dans l’épaisseur des organes, c’est par le régime seu- 
lement qu’on peut arrêter leur multiplication C’est ainsi que 
des moutons qui, dans des pâturages humides, seraient com- 
promis par la multiplication des douves ou distomes hépa- 
tiques, pourront recouvrer la santé dans des pâturages secs. 
On a supposé faussement que des ascarides peuvent per- 
forer l'intestin; on a attribué, surtout au ténia et au bothrio- 
céphale de homme, les accidents les plus graves; mais comme 
Bremser le dit lui-même, le meilleur remède a été le plus sou- 
vent de guérir l’imagination des malades qui, depuis longtemps, 
n'avaient plus ces helminthes, ou qui n’en avaient jamais eu. 

IL est pourtant des helminthes qui peuvent causer un mal bien 
réel: tels sont le cænure cérébral qui, en gênant et compri- 
mant le cerveau des moutons, cause à ces animaux la maladie 
nommée le fournis; tel est le Cysticercus cellulosæ, qui cause 
aux cochons la maladie nommée la ladrerie; mais ici encore il 
est permis de penser que le mal eût pu être arrêlé par un chan- 
gement de régime. 


INTRODUCTION. XY 


V. RECHERCHE ET ÉTUDE DES HELMINTHES. 


Puisque des Helminthes ont été trouvés dans toutes les 
parties du corps des autres animaux, il semble qu’on devrait 
procéder à une dissection complète et minutieuse pour les 
chercher; mais il est fort rare qu’on procède ainsi; ni les qua- 
rante-cinq mille vertébrés disséqués à Vienne, ni les deux mille 
quatre cents que j'ai disséqués moi-même n’ont été soumis à un 
procédé de recherches aussi rigoureux; on se borne le plus sou- 
vent à une simple autopsie ; plus souvent encore, on n’a que les 
intestins à visiter, et, dans ce cas, le procédé le plus expéditif, 
c’est le lavage dans une assiette de faïence noire, après qu’on a 
fendu l'intestin dans toute sa longueur. On se débarrasse ainsi 
de tout le contenu de lintestin; et s’il y a quelques helminthes, 
on ne marque guère de les apercevoir flottants dans le liquide, 
au-dessus du fond noir. Mais encore ce procédé ne peut con- 
venir que pour des helminthes longs de plusieurs millimètres, 
et non décomposables par l’eau. Si l’on veut ne rien laisser 
échapper, et surtout si l’on veut observer les helminthes très- 
jeunes, il faut soumettre successivement au microscope, sur une 
plaque de verre, tout l’enduit muqueux de l'intestin, enlevé 
avec le dos du scalpel, ou même visiter ainsi l'intestin lui- 
même, s’il provient d’un très-petit animal. C’est ainsi seule- 
ment, et en visitant l'intestin immédiatement après la mort, 
qu’on peut trouver des jeunes ténias ou bothriocéphales , et des 
jeunes trématodes, qui ne tarderaient pas à se décomposer. Les 
helminthes des yeux doivent être également cherchés à l’aide 
du microscope; quant à ceux des viscères et des diverses ca- 
vités, c’est le hasard seul qui les fait trouver bien souvent, à 
moins qu’on n’aperçoive une différence de couleur dans les tis- 
sus , ou bien des tubercules et des kystes. 

Quand les helminthes ont été recueillis vivants, il faut s’oc- 
cuper promptement de leur étude, et se garder surtout de les 
laisser dans l’eau pure, car beaucoup de nématoïdes et d’acan- 
thocéphales s’y gonflent à tel point qu’ils se rompent; et les 
trématodes, ainsi que les cestoides y sont promptement altérés 
par suite de la décomposition du sarcode, qui constitue en 
partie leurs téguments; aussi perdent-ils bientôt les épines ou 
les crochets dont ils étaient armés. Le mieux est de baigner ces 
helminthes avec les liquides mêmes du corps dans lequel ils 
vivaient, avec le sérum ou la lymphe, ou l'humeur vitrée; il 
m'a paru que la salive peut aussi les conserver plus longtemps. 
Quelques détails de structure pourraient, sans doute, être oh- 


XVI INTRODUCTION. 


servés encore après l'immersion des helminthes dans l'alcool 
qui coagule leurs liquides, contracte leurs tissus, et les rend 
opaques; mais rien de ce qui tient aux fonctions vitales, ni la 
circulation, ni les contractions et les mouvements internes ne 
pourront être connus, si l'on n’a pas profité des quelques instants 
de vie de l’helminthe nouvellement recueilli. 

Beaucoup d’helminthes sont assez minces, assez translucides 
pour que leur structure puisse être étudiée directement au mi- 
croscope, à l’aide de la lumière transmise; mais, pour quelques- 
uns, il faut avoir recours à la compression afin d’augmenter leur 
transparence; mais il faut user, avec une extrême circonspec- 
tion, du compresseur qui, plaçant tous les organes dans un 
même plan, ne donnera que des idées fausses, si l’on n’est pas 
guidé par l’observation faite concurremment sans compression, 
et par la dissection. Gæze avait anciennement commis beaucoup 
d'erreurs, en se servant ainsi du compresseur. Quant à moi, 
j'en ai tiré un assez bon parti pour étudier des helminthes dur- 
cis, et rendus opaques par l'alcool; mais il m’a presque toujours 
suffi d'appuyer une lame de verre mince sur les helminthes 
vivants pour les comprimer suffisamment. 


TABLEAU DE LA CLASSIFICATION DES HELMINTHES. 


+ Un inteslin. 
* Intestin droit, complet. — Sexes séparés. 
$ Bouche terminale ou subterminale non 
accompagnée de crochets rétractiles. 1. Nématoïdes. 
$$ Bouche située à la face ventrale, et ac- 
compagnée de quatre crochels rétrac- 


tiies (fibre musculaire striée). 2. Acanthothèques. 
** {Intestin simple ou bifurqué, terminé en cœ- 
cum et sans anus. — Sexes réunis. 3. Frématodes. 
+ Sans intestin, ni bouche véritable. 
* Sexes séparés, Légument résislant. 4. Acanthocéphales. 
** Sexes réunis, tégument non résistant. 5. Cestoïdes. 


A deux de ces sous-elasses est annexé un appendice comprenant 
des genres douteux ou indéterminés. Un dernier appendice comprend 
les helminthes tout à fait douteux ou fictifs. 


———_———_—— 


Nota. Toutes les mesures sont exprimées en millimètres et parties 
décimales du millimètre ; ainsi 3,57, par exemple, exprime 3 mil- 
limètres cinq dixièmes et sept centièmes de millimètre, 


ps 2 


HELMINTHES. 


LIVRE PREMIER. 


I TYPE OU CLASSE. 


NÉMATOÏDES. — Run. 


« Vers à corps filiforme ou fusiforme très-allongé , revêtu d’un 
« tégument résistant, avec une bouche terminale ou presque ter- 
« minale, et un anus presque terminal ou précédant une queue 
« très-amincie ; — intestin droit. 

«— Sexes séparés: — appareil génital mâle formé d’un long 
« tube filiforme replié à l’intérieur et aboutissant à l’anus ou 
« très-près de l'anus, avec une ou plusieurs pièces copulatoires 
« souvent dures, cornées, et souvent aussi accompagnées à 
« Vextérieur par des expansions membraneuses latérales en 
« forme d’ailes, ou par une gaîne , ou par des papilles, ou des 
« ventouses. 

«— Appareil génital femelle formé d’un ou plusieurs ovaires 
« filiformes , très-longs, repliés à l’intérieur, et venant aboutir à 
« la vulve située en avant de l’anus, plus ou moins rapprochée 
« de la tête. 

« — OEufs ronds ou elliptiques , éclosant quelquefois dans le 
« corps de la mère. » 

Les nématoïdes habitent pour la plupart dans l'intérieur du 
corps dés autres animaux, dans l'intestin, et quelquefois dans 
des kystes et dans l'épaisseur des tissus, où ils semblent 
avoir pris naissance ; mais il en est beaucoup aussi qui se trou- 
vent dans les eaux douces et dans la mer , où dans la terre hu- 

; {1 


2 NÉMATOIDES. 

mide; quelques-uns même se trouvent dans des milieux tout 
à fait différents, dans le vinaigre, dans la colle de farine 
aigrie , etc. 

Les nématoïdes ont été considérés comme un ordre distinct 
par les premiers helminthologistes ; en effet, ils se distin- 
guent nettement, et au premier coup d'œil, de tous les au- 
tres helminthes, avec lesquels on peut à peine leur trouver 
quelques affinités, tandis qu’au contraire , par leurs organes di- 
gestifs et génitaux, ils se rapprochent un peu des animaux 
articulés. 

Ils forment un grand nombre de genres assez bien caractéri- 
sés ; mais leur étude n’est pas encore assez avancée pour qu’on 
puisse les grouper sûrement en ordres et en familles. Les carac- 
tères assignés précédemment à la plupart des nématoïdes étaient 
presque uniquement pris de la forme extérieure, si simple 
chez eux ; il faudra donc que de nouvelles recherches nous 
fassent connaître pour toutes les espèces la structure intérieure 
avant que le groupement de ces espèces puisse être établi avec 
précision, Toutefois, je les dispose provisoirement dans l’ordre 
suivant : 

1° Une première section caractérisée par la division du corps 
très-long en deux parties distinctes, l’une antérieure, l’autre 
postérieure ; par sa bouche ronde, très-petite; par son anus 
presque terminal ; par son spicule ou pénis simple, et par ses 
œufs prolongés en deux goulots, comprend les genres Tricho- 
some , Trichocéphale, et ceux qu’on en pourra distraire, 

2° Une deuxième section caractérisée par la présence de deux 
organes copulatoires ou pénis inégaux, par sa bouche ronde ou 
triangulaire, sans lobes saillants, comprend les genres Filaria , 
Spiroptera, Disphar aqus, etc, 

3° Une troisième section caractérisée par la DELL nue, sans 
lobes saillants, ordinairement triangulaire, plus rarement ronde, 
et par l’organe copulatoire ordinairement formé de deux spicules 
égaux (rarement d’un seul), avec une pièce accessoire ou pro- 
tectrice plus courte, située en arrière, comprend les genres 
Strongylus, Leptoderes, Dicelis, etc. , etc. 

L° Une quatrième section comprend les nématoïdes, dont la 
bouche triangulaire est entourée de trois lobes très-saillants ; ce 


TRICHOSOME. 3 
sont les vrais Ascaris et les divers genres qu’on en devra dis- 
traire. 

5° La cinquième section contient les nématoïdes à bouche 
triangulaire, munie d’une armure pharyngienne formée de deux 
ou trois pièces distinctes; ce sont les Tribactis , Oncholaima , 
Tricontus , Gnathostoma , etc. 

6° Chez les nématoïdes de la sixième section , la bouche pré- 
sente une armure pharyngienne capsulaire ou d’une seule pièce , 
comme chez les Cucullanus, Sclerostomum, Arngiostomum, etc. 

7° Enfin, une septième section est formée des nématoïdes 
dont la bouche , au lieu d’être absolument terminale comme 
chez tous les précédents, est plus ou moins inclinée ou dirigée en 
dessous; ce sont les Dacnitis , Ophaiostomum , Laphyctes , etc. 

Quelques genres trop peu connus, comme le Liorhynchus, le 
Hedruris, Y Odontobius, la Trichina, sont placés à la suite dans 
un premier appendice ; un deuxième appendice comprend les 
Mermus et les Gordius , qui se distinguent des vrais nématoïdes 
par des caractères importants. 


PREMIÈRE SECTION. 


D 


« Nématoïdes à corps très-allongé, formé de deux parties 
« distinctes , l’une antérieure, l’autre postérieure ; avec la 
« bouche très-petite, ronde, l'anus presque terminal, le spicule 
« simple, vaginé, et les œufs prolongés en un double goulot. » 


TABLEAU DES GENRES. 


* Corps non renflé ou faiblement renflé dans la 
partie postérieure. 
+ Gaîne courte (égalant deux fois le diamètre du 
corps), lisse, non renflée. 1 Trichosomum. 
++ Gaîne longue (égalant plus de dix fois le dia- 
mètre du corps, 
+ Gaîne longue épineuse. 
{ Gaîne longue, épineuse , non renflée , spi- 
cule épais; — extrémilé postérieure du 
corps dilatée et lobée. 2 Thominæ. 
{{ Gaine longue, épineuse, renflée à l'intérieur 
du corps ; — spieule nul ou non distinct. 3 Eucoleus. 
++ Gaîne très-longue, non épineuse, plissée ou 
striée transversalement ou obliquement; 
non renflée, souvent flottante. 


4 NÉMATOIDES. 
$ Partie postérieuse du corps non renflée, 
presque d’égale épaisseur. 4 Calodium. 
$S Partie postérieure du corps , renfiée peu 
à peu jusqu’au milieu, puis très-amincie 
en arrière. > Liniscus. 
** Corps brusquement renflé dans la partie posté- 
rieure ; — gaine courte, épineuse, souvent ren- 
flée en dehors. 6 Trichocephalus. 


1 GENRE. TRICHOSOME. TRICHOSOMUM. 
( Trichosoma. RUD. ) 
0OÙË, Oowyoc cheveu, soux corps. 


« Helminthes à corps filiforme , très-mince, très-allongé , 
« composé de deux parties, dont l’antérieure plus courte, con- 
« tenant seulement l’æsophage ou une première division de 
« l’intestin, s’aminecit considérablement en avant, et dont la 
« postérieure, contenant le reste de l’intestin et les organes 
« génitaux , ne présente pas d’accroissement notable, brusque 
«en épaisseur. 

« — Anus situé à Pextrémité postérieure, qui est obtuse ou 
« tronquée obliquement. 
« — Organes copulateurs du mâle formés d’une gaine mem- 
braneuse extensible, plus ou moins longue, et d’un long spieule 
simple sortant par l’extrémité postérieure. 
« — Vulve située à la jonction des deux parties du corps, 
« munie quelquefois d’un appendice externe saillant, en forme 
« d’entonnoir membraneux. Ovaire simple , replié en arrière, 
« terminé par un oviducte charnu, presque droit en avant; 
« œufs longs de 0"",051 à 0,079, oblongs, revêtus d’une 
« coque résistante, prolongés en un goulot court à chaque ex- 
« trémité et terminés par un bouton translucide. 


a 


2 


Les trichosomes observés d’abord imparfaitemont par Goeze, 
qui les confondit avec les Gordius, et par Schranck, qui en fit des 
Filaria, furent distingués ensuite sous le nom de Capillaria 
par Zeder. Plus tard, ils ont été caractérisés par Rudolphi, dans 
son Synopsis, comme un genre particulier, sous le nom que 
nous conservons, et qui indique la ténuité capillaire de leur 
corps. Ce même auteur, en 1809, dans son Z'ntozoorum historia, 
en avait décrit une espèce dans son genre fictif des Z/amularia, 


TRICHOSOME. 5 


et deux autres parmi les trichocéphales, dont il les a distingués 
depuis lors parce que leur corps n’est pas brusquement renflé 
dans la partie postérieure. 

Les trichosomes se trouvent assez fréquemment chez divers 
animaux vertébrés; mais leur extrême ténuité les a dérobés 
le plus souvent aux recherches des helminthologistes. On n’a 
donc pu jusqu'ici en déterminer qu’un très-petit nombre d’es- 
pèces, et même d’une manière incomplète, tant à cause de la 
difficulté d’avoir entiers ces vers si grêles et si fragiles, que 
parce qu’on n’a pas toujours trouvé en même temps les mâles 
et les femelles adultes. 

Rudolphi, en 1819, dans son Synopsis, caractérise seulement 
six espèces de trichosomes, et de ces six espèces il n’a vu les 
mâles que de deux, l’une qu’il a trouvée lui-même dans les 
cœcums du hibou, et l’autre, trouvée par Bremser dans le 
merle bleu à Naples. Il indique en outre seize espèces dou- 
teuses qu’il n’a point vues, et dont une seule trouvée dans 
un serpent, et les autres dans des mammifères et des oiseaux. 

M. de Blainville, en 1828, dans le Dictionnaire des Sciences 
naturelles, indiqua seulement les caractères d’après Rudolphi, 
en demandant si la différence qui les distingue des trichocé- 
phales est un caractère suffisant pour constituer un genre. 

M. Creplin, dans ses Observationes novæ, en 1829, décrivit une 
nouvelle espèce trouvée dans un poisson: mais en même temps 
il déclarait n’avoir encore jamais vu de mâle d’aucune espèce de 
trichosome, bien qu’il en eût rencontré souvent des femelles 
dans divers mammifères et oiseaux. 

Meblis, en 4831, publia dans l’/Zsis des observations sur di- 
vers thricosomes de Rudolphi. M. Creplin enfin, dans l4lg. 
ÆEncyklopædie de Ersch et Gruber, en 1839, fit connaître une 
nouvelle espèce, le Trich. aerophilum, et décrivit sous le nom de 
Trich. contortum, l'espèce qui vraisemblablement avait été indi- 
quée par Rudolphi, d’après Frœlich, comme vivant dans la buse 
et dans le milan. M. Creplin alors avait vu les mâles de ces deux 
espèces. Il donna en outre les caractères génériques des tricho- 
somes , de cette manière : 

« Corps très-mince, capillaire, d’un diamètre croissant peu à 
peu en arrière; bouche ronde; organe génital mâle exsertile 
hors d’une gaîne, » 

Je donne ici la description à peu près complète de plusieurs 
espèces nouvelles. Je donne en outre la description des femelles 
de plusieurs autres nouvelles espèces vivant dans les mulots, 


6 NÉMATOIÏDES. 
dans lé hobereau, dans les pies , etc. , et j'ajoute de nouveaux 
détails sur d’autres espèces antérieurement connues. 

Les trichosomes sont les plus minces de tous les nématoïdes, 
proportionnellement à leur grosseur, car leur longueur égale 
450, 200, 500, et même 400 fois leur diamètre, quand les œufs 
sont complétement développés. On remarque alors que la partie 
postérieure ou ovigère des femelles s’al'onge considérablement 
sans augmenter de grosseur, et finit par n'être plus en quelque 
sorte qu’un tube membraneux rempli d'œufs. Comme en même 
temps là partie antérieure plus grêle et plus fragile a souvent 
disparu, il s'ensuit qu’on a dû prendre plus d’une fois ces hel- 
minthes pour des filaires. 

Le rapport de la longueur au diamètre peut cependant jus- 
qu’à uñ certain point fournir des caractères spécifiques, surtout 
Si l’on considère les mâles, ou les femelles dont les premiers œufs 
senlement sont à maturité; en même temps, le rapport de la 
longueur des deux parties du corps doit donner aussi un carac- 
tère important, aussi bien que la différence plus ou moins sen- 
sible du diamètre de ces deux parties. D’autres caractères plus 
précis seront pris de la nature du tégument qui, chez certaines 
espèces, se montre tout à fait lisse, tandis que chez d’autres il 
est pourvu de stries transversales. Qu'il soit lisse ou strié , le 
téSument peut offrir aussi deux bandes longitudinales et latérales 
hérissées de petites pointes ou de granules saillants. On voit 
quelquefois, en outre, la surface revêtue d’une sorte de villo- 
sité caduque, ou d’un épais enduit mucilagineux. 

L'appareil génital mâle présente deux modifications prinei- 
pales : dans certains trichosomes, tels que le Trich. contortum, 
Trich. resectum, et Trich. angustum, le spicule ou pénis est plus 
épais, plus résistant, et sa gaîne plus courte est lisse. Dans d’autres 
(Thominx , Calodium et Liniscus), tels que ceux de la musa- 
raigne, du rat et de la farlouse, le spicule est plus long, plus 
grêle, flexible, et accompagné par une gaine membraneuse 
encore plus longue que lui, finement striée ou plissée transver- 
salement, ou granuleuse. 

Le trichosome du renard , ou Æucoleus, m’a offert encore une 
autre modification bien curieuse de lappareil génital mâle; je 
n’y ai pu voir aucune trace de spicule , mais Ja gaîné a pris un 
développement très-considérable; elle est fort longue, protractile 
à la manière de la trompe des Échinorhynques, et de même héris- 
sée de crochets ou de petites épines couchées en arrière; à l’in- 
térieur du corps, cette gaine présenté aussi une dilatation assez 


TRICHOSOME. 7 
prononcée, sur laquelle lés épines forment des rangées plus 
nombreuses. 

Ces modifications doivent correspondre à d’autres différences 
qui serviront à l'établissement de plusieurs genres distincts ; 
mais pour le moment, n’ayant que mes propres observations 
sur plusieurs de ces helminthes, je me borne à indiquer pro- 
visoirement dans le tableau de cette section, diverses coupes 
génériques, basées principalement sur la structure de l'appareil 
génital mâle, et je réunis ici toutes les généralités qui s’ap- 
pliquent à ces helminthes, analogues entre eux par les formes 
extérieures. 

La vulve, chez quelques trichosomes, est pourvue d’un ap- 
pendice extérieur saillant, en forme d’entonnoir recourbé en 
arrière. Chez les autres, dont la partie postérieure est un peu 
renflée, la vulve est nue. 

Les œufs de tous les trichosomes ont une même forme ob- 
longue, et sont revêtus d’une coque résistante, qui se prolonge 
aux deux extrémités en une sorte de goulot court, à travers le- 
quel là membrane interne plus diaphane paraît faire saillie; 
cette coque montré des Stries obliques ou en spirale étirée aux 
deux extrémités; ce qui indique son mode de formation dans 
l’oviducte charnu, où les œufs s’avancent lentement à la file en 
tournant sur leur axe. Mais pour le trichosome du renard, ou 
ÆE'ucoleus, pour le trichosome des eyprins, et pour le rich. rigi- 
dulum , les œufs ont une coque granuleuse ou hérissée de petits 
tubercules, Les œufs des trichosomes du renard et de la musa- 
raigne sont entourés, en outre, d’une couche épaisse d’un muci- 
lage, au moyen duquelils restent agglutinés soit entre eux, soit 
à la surface du corps, pour continuer à s’accroître dans cette sorte 
d’albumen externe. C’est là ce qui empêche que la dimension de 
ces œufs puisse fournir un caractère spécifique absolu. 

Toutefois, si l’on considère les œufs déjà mûrs, mais non en- 
core sortis du corps de la femelle, on reconnaîtra que leur gran- 
deur est assez généralement fixe dans chaque espèce. 


Voici un tableau des mesures prises aussi exactement que pos- 
sible sur les plus gros œufs des trichosomes ( Æucoleus, Liniscus, 
Thominx et Calodium ). Ces œufs sont longs de : 


0,051 pour le Trich. ornatum où calod. de la farlouse pipi (Anthus). 

0 ,053 pour le Trich. où Calodium splenæcum de la musaraigne 
(Sorex araneus) mesurés dans le corps. 

0 ,055 pour le Trich. ou Calodium annulosun du rat (Mus rattus). 

0 ,055 pour le Trith. longicolle (?) de la poule (Phasianus gallus). 


8 NÉMATOIDES. 


0%*,056 pour le Trich. protractum du vanneau. 

0 ,056 pour le Trich. ou Eucoleus tenuis du hérisson. 

0,057 pour le Trich. rigidulum de la fauvette d'hiver (Accentor 
modularis ). 

,058 pour le Trick. ou Liniscus exilis du Sorex tetragonurus. 

*058 pour le trichosome du lérot (Myoæus nitella). 

059 pour le trichosome du surmulot (Mus decumanus ). 

059 pour le Trich. curvicauda du martinet (Cypselus apus). 

,060 pour le Trich. exiguum du hérisson (Erinaceus europœus ). 

*060 pour le trichosome du mulot ( Mus sylvaticus). 

*060 pour le trichosome de la pie (Corvus pica }. 

>060 pour le Trich. ou Calodium plica du renard. 

061 pour le Trich. angustum du pinson (Fringilla cœlebs). 

*061 (trouvé une seule fois pour le trichosome de la poule). 

*062 pour le trichosome du freux (Corvus frugilegus). 

063 pour le Trich. resectum du choucas (Corvus monedula ). 

*063 pour le trichosome du geai (Corvus glandarius). 

,064 pour le trichosome du triton (Triton punctatus). 

064 pour le Trich. tomentosum des cyprins (Cyp. idus et C. ery- 
throphthalmus.) 

065 pour le Trich. ou Liniscus exilis du Sorex tetragonurus. 

065 pour le Trick. dispar du hobereau (Falco subbuteo). 

,066 pour le trichosome du buzard ( Falco Pygarqus). 

*066 pour le Trich. obtusum de l’effraie (Strix flammea). 

067 pour le Trich. entomelas de la fouine (Mustela foina ). 

3072 pour le Trich. exile du merle ( Turdus merula ). 

076 pour les œufs du Trich. ou Calodium splenæcum ayant atteint 
tout leur développement dans l’enduit muqueux. 

079 pour le Trich. ou Eucoleus aerophilus du renard (Canis vulpes). 


SSSSSO0SS00cs se 


S 0 S © © © © 


(=) 


Le rapport de la longueur des deux parties, antérieure et pos- 
térieure, pouvant aussi fournir de bons caractères distinctifs, 
nous allons donner ici un tableau de ces rapports évalués ap- 
proximativement. Ainsi la partie antérieure est à la partie pos- 
térieure comme 


1 : T pour le Trich. protractum du vanneau ( Vanellus cristatus ). 
1: 5 pour le Trich. ou Eucoleus tenuis du hérisson. 

1: 4 pour le Trich. ou Calodium splenæcum % de la musaraigne. 
1: 4 pour le Trich. ou Calodium annulosum % du rat. 

1: 4 pour le Trich. dispar $ du hobereau (Falco subbuteo). 

1: 4 pour le Trich. ou Eucoleus aerophilus @ du renard. 

1: 3 pour le trichosome © du mulot. 

1:38 pour le trichosome © du geai. 

4 : 11 pour le Trich. rigidulum 9 de la fauvette d'hiver ( Accentor ). 
2: 5 pour le Trich. exiguum $ du hérisson. 

2 : 5 pour le Trich. angustum $ au pinson. 

2: 5 pour le trichosome Z du freux (Corvus frugilegus). 


TRICHOSOMES DES MAMMIFÈRES. 9 


3 :1 pour le Trich. resectum 9 du choucas (Corvus monedula). 

1 : 2 pour le Trich. ou Eucoleus aerophilus 4 du renard. 

1 : 2 pour le Trich. rigidulum & de la fauvelte d'hiver. 

1 : 2 pour le Trich. longicolle 4 de la poule. 

6 : 11 pour le trichosome © de la pie (Corvus pica). 

5 : 9 pour le trichosome 9 du surmulot (Mus decumanus). 

3 : 4 pour le trichosome « de l’épervier ( Falco nisus). 

3 : 4 pour le Trich. tomentosum 9 des cyprins (voyez ci-dessous). 

4: 5 pour le trichosome & du geai (Corvus glandarius). 

5 : 1 pour le Trich. ou Calodium ornatum 9 de la farlouse (Anthus). 

5 : 6 pour le Trich. angustum & du pinson. 

5 : 6 pour le Trich. ou Thominx manica & du pinson. 

5 : 6 pour le trichosome 4 du pic-épeiche ( Picus major). 

1:86 pour le Trich. exile 4 et © du merle (Turdus merula). 

1:8 pour le Trich. ou Thominx tridens & du rossignol (Sylvia 
luscinia). 

1 : 8 pour le Trich. ou Calodium longifilum & de la fauvette d'hiver. 

8 : 9 pour le Trick. tomentosum © des cyprins (autre individu ). 


Les trichosomes vivent ordinairement dans lPintestin des di- 
vers animaux; mais le Trich. plica a été trouvé par Rudolphi 
dans la vessie urinaire du loup. Le Trich. obtusiusculum habite 
entre les tuniques de l’estomac de la grue; le 7rich. ou Euco- 
leus aerophilus, dans la trachée-artère du RE! 

J'ai trouvé le Trich. contortum engagé dans la muqueuse de 
lœsophage du hobereau, et le trichosome ou Calodium de la 
musaraigne, après avoir vécu dans l'intestin, paraît devoir tou- 
jours achever son développement au dehors, soit à la surface de 
la rate, soit dans le tissu même de cet organe, où les femelles 
finissent par former des tubercules jaunes crétacés, entièrement 
composés d’œufs libres ou encore enfermés dans le tégument 
en partie décomposé. 


* TRICHOSOMES DES MAMMIFÈRES. 


— Le catalogue du musée de Vienne indique un trichosome d’espèce 
indéterminée trouvé quatre fois seulement dans le Vespertilio lasio- 
pterus, dont cent quarante-quatre individus ont élé disséqués. 


TRICHOSOME DU HÉRISSON. 
1. TRICH. EXIGU.  TRICH. EXIGUUM. — Dur. n. sp. 


«— Tégument strié transversalement, stries de 0"",0017 à 0"",0020. 

« _ Mie, long de 1°%,6; (partie antérieure 3"",0, partie posté- 
« rieure 4,6 , large de 0"%,048 ,) rapport de la longueur à la lar- 
« $eur 160 ; — queue ailée et lobée, large de 0"",04. 

« — Femelle longue de 15"; (partie antérieure 4“, partie poslé- 


10 NÉMATOIDES. 


« rieure 11%, ) largeur de la tête 0"",0088, à la base du cou 0"",068, en 
« arrière 0"*,077 ; rapport de la longueur à la largeur 200; — queue 
« conoïde droite, large de 0"*,06 ; — œufs longs de 0,058, larges de 
« 0"",026, à coque marquée de siries longitudinales, flexueuses. » 


Je l'ai trouvé deux fois en mars et avril à Rennes, le mâle long 
de 7,6 n'avait pas de spicule distinct, parce que sans doute il n’était 
pas adulte. Les femelles au contraire avaient leurs œufs mürs. 

Cent soixante-quinze hérissons ayant élé disséqués au musée de 
Vienne, on y a rencontré cinq fois un trichosome indéterminé qui 
est probablement celui-ci. (Voy. aussi Eucoleus.) 


TRICHOSOMES DE LA MUSARAIGNE. (Voy. Calodium et Liniscus. ) 


TRICHOSOME DE LA FOUINE. (Mustela Foina.) 


2. TRICH. ENTOMÈLE. TRICH. ENTOMELAS, — Dus. n. sp. 


« — Femelle longue de 11"* +? large de 0"",088 en arrière ; — 
« queue droite obtuse; intestin noir, sinueux, large de 0"",010 ; 
« — œufs cylindroïdes longs de 0%",0067, larges de 0,027, avec 
« deux goulots très-larges. » 


J'ai trouvé le 12 février, à Rennes, dans l'intestin d’une fouine, deux 
de ces trichosomes auxquels manquait la partie antérieure. Ils peuvent 
être caractérisés , je crois, par la forme cylindroïde et par les larges 
goulots de leurs œufs, ainsi que par la couleur noire de l'intestin. 

Un seul pulois sur quatre-vingi-quinze disséqués au musée de 
Vienne, a donné un trichosome indéterminé, qui est peut-être le 
même que celui de la fouine. Sept martes et vingt fouines dissé- 
quées à Vienne n’ont pas présenté de trichosomes. 


TRICHOSOME DU LOUP. 


3. TRICH. PLIQUE. TRICH. PLICA, — Run. 
Trich. plica. — Runorpar, Synopsis, p. 14 et 223 , n°6. 


Rudolphi a trouvé une seule fois à Berlin, en janvier 1817, dans la 
vessie urinaire d’un loup, une quantité de trichosomes pelotonnés 
ensemble d’une manière presque inextricable (comme les cheveux 
dans la plique). Ces helminthes étaient grisâtres, capillaires, très- 
amincis en avant, épaissis peu à peu en arrière et Lerminés par une 
queue obtuse légèrement recourbée. Les œufs, semblables à ceux 
des autres trichosomes, étaient tantôt en série simple , tantôt en série 
double. Les mâles n’ont point été vus, les femelles seules sont incom- 
plétement décrites. 

Il est vraisemblable que c’est le même helminthe trouvé par M. Rayer 
dans la vessie du renard et décrit plus loin sous le nom de Calodium, 
d'autant plus que M. Bellingham en Irlande dit avoir trouvé le Trich. 
plica dans la vessie du renard et du chien. 


TRICHOSOMES DES MAMMIFÈRES. 11 


TRICHOSOMES DU RENARD. (Voyez Eucoleus et Calodium.) 


TRICHOSOMES DES RATS. ( Voyez aussi Calodium.) 


4. TRICH. À QUEUE ÉPAISSE.  TRICH. CRASSICAUDA. — 
BELLINGHAN, dans le Mag. ôf nat. hist., 1840, t. IV, p. 349. 


Trich. muris decumani , Rayer, Archiv. de médec. comp., 1843, n° 3, 
p: 180, pl. 7, fig. 12-19. 


« — Femelle blanc-grisâätre , longue de 12 à 16"", filiforme, insensi- 
« blement plus épaisse en arrière, où l'extrémité estobtuse et arrondie ; 
« — partie antérieure, formant le cinquième de la longueur totale; 
« partie postérieure large de 0"",14 (? d’après la figure). » 

M. Rayer a trouvé fréquemment cet helminthe dans la vessie des sur- 
mulots, et de ceux particulièrement qui proyenaient des clos d’équar- 
rissage à Paris pendant l'hiver de 1842-1843. La forme plus courte, 
plus épaisse de cet helminthe et surtout le rapport de longueur des 
deux parties donnent à penser qu’il pourrait appartenir à un autre 
genre. M. Bellingham a parlé le premier de ce trichosome trouvé 
par lui dans la vessie des rats en Irlande. 


5 (a). TRICHOSOME DU MULOT. (Mus sylvaticus.) 


« — Femelle longue de 22"*, large de 0,""07; rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 314; queue tronquée transversalement ; vulve 
« située à 5,6 de l’extrémilé antérieure, sans appendice extérieur ; 
« — œufs longs de 0,055 ; — tête large de 0,013 ; — tégument strié 
« transversalement, stries de 0%",002. 

J’ai trouvé d’abord, le 15 septembre, à Rennes, six individus fe- 
melles dans un mulot avec des strongles et des Oxyuris obvelata. Plus 
tard dans trois mulots d’une autre localité j'ai encore trouvé des tri- 
chosomes femelles, de 12" à 21", ayant la tête large seulemént de 
0%%,009, Le corps large de 0"",08, dans la partie postérieure, et les 
œufs larges de 0%%,057 à 0,060, pourvus de goulots assez larges; mais 
je n’ai pu trouver de mâles. Quarante-huit autres mulots, aÿant pour 
la plupart divers helminthes, n'avaient aucun trichosome, 


5 (b). TRICHOSOME DU SURMULOT. (Mus decumanus.) 


a — Femelle longue de 18""; rapport de la partie antérieure à la 
« partie postérieure :: 5: 9; —largeur de la Lêle 0,009; — de la 
« base du cou 0,058 ; — de la partie postérieure 0,066 ; —de la 
« queue 0"%,055; — rapport de la longueur à la largeur 370; — 
« tégument strié transversalement ; — stries très-fines écarlées de 
« 0",0017 ; — œuf long de 0"*,059 avec les boutons terminaux, ou 
« de 0,055 mesuré d’un goulot à l’autre. » 

Je l'ai trouvé une seule fois à Rennes dans l'intestin d’un surmulot 
et je l’ai cherché vainement dans quinze autres. 


12 NÉMATOIDES. 


5 (C). TRIGHOSOME DU LÉROT. (Myoxus nitella.) 


« — Femelle longue de... large de 0"“,071 ; — largeur de la queue 
« 0"%,044, un peu amincie, obtuse; anus situé latéralement avant 
« l'exirémité; — œuf long de 0,058, renflé au milieu, terminé 
« par des goulots étroits , et strié longitudinalement, » 


Je l’ai trouvé une seule fois à Rennes, au mois de mai, dans l’in- 
testin d’un lérot; il paraît se distinguer des précédents par la forme 
et par la coque siriée de son œuf. Sept autres lérots n’avaient pas de 
trichosomes, 


? TRICHOSOME DU LIÈVRE. (Voy. Filaire du Lièvre.) 


Rudolphi (Synopsis, p. 216) pense que des helminthes trouvés en 
grand nombre dans les bronches d’un lièvre par Frœælich (Natur- 
forscher, XXIX, p. 18-20) pourraient être rangés avec les tricho- 
somes ; mais cela nous paraît douteux en raison de leurs dimensions, 
car les vers de Frælich étaient longs de 135" à 160%, épais de 0"",38 
très-amincis en avant, avec une queue aiguë, striée longitudinalement 
et comme anguleuse, et les œufs de couleur foncée disposés en une 
double série longitudinale. 


** TRICHOSOMES DES OISEAUX. 
TRICHOSOMES DES OISEAUX DE PROIE DIURNES. 


6. TRICH. CONTOURNEÉ. TRICH. CONTORTUÏM. — CREPLIN. 
(Dans AU. Encykl. v. Ersch u. Gruber., &. XXXII, p. 278.) 


« — Mâle beaucoup plus petit et plus mince que la femelle, à 
queue obliquement tronquée avec un large orifice à bord renflés, 
« d’où sort un spicule enveloppé d’une gaîne assez longue. 

« — Femelle longue de 27"", grosse comme un crin fin, très- 
mince en avant, un peu renflée au milieu et amincie de nouveau 
« en arrière où la queue est très-obtuse (d’après M. Creplin). » 


= 


= 


A 


M. Creplin dit avoir trouvé ce trichosome fixé aux parois de l’œæso- 
phage de la buse, de la corneille, du vanneau, du combattant, de 
l’avocette et du guillemot. Cet auteur signale son élasticité et la ma- 
nière dont il se roule en spirale quand on le met dans l’eau; mais il le 
décrit trop incomplétement pour que nous puissions admettre qu’une 
seule et même espèce d’helminthe se trouve dans des oiseaux de 
mœurs si différentes. Nous croyons que les trichosomes rencontrés 
par nous dans des corbeaux, des pies, des geais, et dans le hobe- 
reau sont réellement distinets de celui-ci, et peut-être même celui 
dont nous n’avons trouvé que le mâle dans l’épervier doit-il en être 
également séparé, car il n’a point la gaîne du spicule comme l'indique 
M. Creplin. 


TRICHOSOMES DES OISEAUX. 13 


Le catalogue du musée de Vienne indique un trichosome trouvé 
deux fois parmi trois cent vingt-cinq buses. 


T. TRICHOSOME DE L'ÉPERVIER. (Falco nisus.) 
[Atlas, pl. 2, fig. A. 4.| 


« Tête large de 0"",0085 ; — orifice buccal saillant ; — œsophage 
« long de 5"",5; — tégument strié longitudinalement. 

«— Müûle long de 13", épais de 0"",072, rapport de la longueur à 
« la largeur 180; — queue obliquement tronquée, obtuse avec un 
« tubereule peu saillant ; — spicule très-épais, anguleux, long de 
« 0,72, large de 0,022; gaîne peu distincte. » 


Je l'ai trouvé une seule fois, le 14 novembre à Rennes; et n’ayant 
pas la femelle, je ne puis compléter ses caractères spécifiques ; 
cependant je le crois distinct du Trich. contortum. 


TRICHOSOME DU HOBEREAU. (Falco subbuteo.) 
8. TRICH. INÉGAL. TRICH. DISPAR,.— Dus., nov. sp. 
|Atlas, pl. 2. fig. A.) 


Trich. contortum , Dusarnis , dans Ann. sc. nat, 2° série, LBXX, pl, 14 
fig. C, 1-2. 


L 


« — Tête large de 0"",0145 ; — œsophage sinueux, replié en arrière; 
« —tégument transversalement strié sur la face dorsale, et sans stries, 
« mais parsemé de granules ou petits tubercules saillants, sur la face 
« opposée dans toute la longueur de l’œsophage; — stries écartées 
« de 0"",0034. 

« — Femelle longue de 27,5, large de 0"",10, avant la vulve brus- 
« quement renflée, et large de 0"",15 après la vulve; — rapport de 
« la longueur à la largeur 183; — queue obtuse, obliquement tron- 
« quée; — vulve sans appendice extérieur, située à 7"" de la tête ; 
« — œufs longs de 0,065, larges de 0"",032 à 0,036. » 


Je l’ai trouvé engagé dans la muqueuse de Fœsophage d’un hobe- 
reau, le 12 septembre, à Rennes. Le brusque renflement qu’il pré- 
sente après la vulve et la structure si diverse des deux parties de son 
tégument le distinguent suffisamment du Trichosomum contortum , 
avec lequel je Pavais confondu dans les Annales des sciences na- 
turelles. 


TRICHOSOME DU MILAN. 


Rudolphi rapporte aussi au genre trichosome des helminthes trou- 
vés dans le gros inteslin du Milan, par Frælich, et décrits (Natur- 
forscher, 29, p. 20, pl. 1, fig. 1-9) sous le nom de Filaria mali; ils 
sont longs de 40", très-minces, plus eflilés en avant, avec l'extré- 
milé postérieure obtuse. 


14 ___ NÉMATOÏIDES. 


8 (b). TRICHOSOME pu BusARD. (Falco pygargus, L.) 


J'ai trouvé le 26 janvier, dans l'intestin d’un busard, à Rennes, un 
trichosome femelle, long de 15"" et large de 0"",072, ou deux cents 
fois aussi long que large, présentant sur le bord seulement des traces 
de stries transverses, écartées de 0%*,002, el par conséquent beaucoup 
plus fines que celles du Trichosomum dispar. L’œsophage présentait 
aussi des plis transverses, beaucoup plus rapprochés, et le corps 
n’avail pas le moindre renflement après la vulve, qui était sans appen- 
dice externe. Les œufs, rangés sur une seule file, étaient longs de 
0%%,065 à 0,069, el leur coque présentait des stries longitudinales irré- 
gulières, devenant obliques sur les deux goulots assez étroits. 


TRICHOSOME DES HIBOUX. 
9. TRICH. OBTUS.  TRICH. OBTUSUM. — Rur. 


Filaria strigis, Frorricx dans Natur., XXIX, p. 21, pl. 1, fig. 10-12. 
Trichocephalus tenuissimus , Runozrur, Entoz., hist,, t. II, p. 87. 
Trichosoma obtusum , RupoLpr, Synopsis , p. 13 et 220, n° 3. 


« — Tête large de 0,009 ; — partie antérieure presque égale à la 
« postérieure ; —tégument strié transversalement , stries de 0"",0028. 

« — Mâle long de 13", large de 0"",059, à la base de la partie an- 
« térieure, de 0"*,079 en arrière ; rapport de la longueur à la lar- 
« geur 160; — queue très-obluse ou échancrée à l'extrémité, d’où 
« sort une gaîne courte (Ru».), contenant un spicule triquètre ( deux 
« fois plus long, Rup.), long de 0"",65 et large de 0"",023, 

« — Femelle longue (de 27", Rup.) de 18"", large de 0""067, à la 
« base de la partie antérieure, el de 0"",086 en arrière; — rapport de 
« la longueur à la largeur 205; — queue conoïde obtuse; — vulye sans 
« appendices; — œufs longs de 0"",066, munis de goulois assez 
« larges. » 

Frœlich le trouva d’abord dans les cœcums de la chevêche ( Strix 
passerina); Rudolphi le trouva ensuite, au mois de juillet, dans les 
cœæcums du grand-duc (Strix bubo) à Greifswald. Le catalogue du 
musée de Vienne l'indique comme trouvé seulement trois fois sur 
soixante-dix dans le gros intestin du chat-huant (Strix aluco); trois 
fois sur cent quatre-vingt-treize dans le cæœcum du hibou(Strixotus), 
et quatre fois dans le gros intestin du Strix dasypus. 

Je l'ai trouvé une fois à Rennes dans l’effraie (Strix flammea), au 
mois de mars, mais je n’ai pu voir la gaine du spicule du mâle. 


TRICHOSOME DU MERLE BLEU. (Turdus cyaneus.) 


10. TRICH, INFLÉCHI. TRICH. INFLEXUM. — Ruv. 


Trich. infleæum , Runozpui, Synopsis, p. 13 et 221, n° 4. 
Trich. inflexum, Bremser, Icones helminthum, pl. 1, fig. 12-15. 


«a — Mâle plus petit que la femelle, à queue infléchie, obtuse, émet- 


TRICHOSOMES DES OISEAUX. 15 


« tant un peu avant son extrémité une gaîne courte obtuse, d’où sort 
« le spicule. è 

a — Femelle longue de 25 à 28°", à queue obtuse ;—partie antérieure 
« égalant presque la moitié de la longueur totale (d’après Rudolphi). » 


Bremser l’a trouvé au mois de septembre dans les intestins du 
merle bleu à Naples. 


TRICHOSOME DU MERLE COMMUN. 


11. TRICH. MINCE.  TRICH. EXILE. — Dus. sp. 


« — Tête large de 0"",010 (terminée par une papille tronquée ?) ; — 
« partie antérieure presque égale à la postérieure. 

« — Mâle long de 9"",5, large de 0%%,0538 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 176; — queue arquée, munie d’une aile membra- 
« neuse latérale près de l'extrémité, el terminée par un orifice évasé ; 
« —spicule grêle arqué, tubuleux, long de 1%*, large de 0"%,0085. 

« — Femelle longue de 9°*,6, large de 0"",05$ en arrière ; — rapport 
« de la longueur à la largeur, 165 ; — vulve sans appendices ; — œufs 
« cylindroïdes : longs de 0,072, larges de 0"*",0345, terminés par des 
« goulots larges. » 


Je l'ai trouvé deux fois à Rennes dans les intestins du merle {Turdus 
merula ), le 10 mars et le 28 avril, la queue du mâle diffère trop 
notablement de la figure du Trich. inflexzum de Bremser pour qu’on ne 
doive pas le considérer comme consliluant une autre espèce, son 
spicule est aussi beaucoup plus grêle et plus arqué. Les femelles 
longues de 9"",5 seulement, m'ont bien paru être adultes, car leurs 
œufs d’une dimension relativement très-considérable étaient mürs. 


TRICHOSOME DU ROSSIGNOL. (Voyez Thominæ.) 


TRICHOSOMES DE LA FAUVETTE D'HIVER. (Accentor modularis. 
Voyez aussi Calodium. ) 


12. TRICH. RIGIDULE. TRICH. RIGIDULUM. — Dus., n. sp. 


« — Tête large de 0"",0088, — partie antérieure égalant à peine la 
« moitié de la partie postérieure ; —tégument strié transversalement ; 
«a — stries de 0"",0022. 

«— Mâle long de 12°"; large en arrière de 0"”,049; rapport de la 
«longueur à la largeur 200; — spicule ou pénis droit, triquètre, 
« roide; long de 1°",05, large de 0"*,017; — gaïne lisse, longue de 
« 0m",07, large de 0"",0213. 

« — Femelle longue de 24°"; partie antérieure longue de 6%",5; 
« rapport à la postérieure :: 4 : 11; — large de 0"*,07 à la base de la 
« partie antérieure et de 0"",078 en arrière ; —rappori de la longueur 
«à la largeur 0,310; — queue obtuse; anus arrivant obliquement 
«avant l'extrémité ; — vulve saillante, bordée ; — œuf cylindroïde à 


16 NÉMATOIDES. 
« coque épaisse granuleuse, long de 0"",057, large de 0"",0256, ter- 
« miné par deux larges goulots striés. » 


Cinq Accentor modularis, sur sept que j'ai disséqués à Rennes en 
décembre, mars et avril, contenaient plusieurs de ces trichosomes, 
qui se distinguent surtout par leurs œufs à coque granuleuse. 


TRICHOSOME DE LA FARLOUSE. (Anthus pratensis. ) Voyez Calodium. 


TRICHOSOME DU MARTINET. ( Cypselus apus. ) 


13. TRICH. A QUEUE COURBE. TRICH. CURVICAUDA, 
— Dus., nov. 5p. 


« — Têle large de 0"",0088 ; — iégument légèrement strié ; stries 
« lransverses de 0"",00177. 

«— Mâle long de (incomplet); — partie antérieure longue de 6"", 
« — largeur de la partie postérieure 0,047; de la queue 0"",054 ; — 
« queue recourbée, renflée à l’extrémité; — anus situé latérale- 
«ment, à bords gonflés en arrière; — spicule triquètre, long de 
«1,30, large de 0"",02 ; — gaîne réticulée très-longue? large de 
« 0,023 (vue seulement à l’intérieur ). 

« — Femelle longue de (incomplète); — partie antérieure longue de 
« 6"",3 ; — largeur à la base de la partie antérieure 0"",0545, en ar- 
« rière 0"",057, à la queue 0"",0455; — queue obtuse, arrondie ; — anus 
«arrivant obliquement un peu avant l’extrémité; — vulve pourvue 
«d’un appendice membraneux, en forme de coquille ou d’entonnoir, 
«recourbé en arrière ; — œufs longs de 0,059, » 


J'en ai trouvé plusieurs individus incomplets dans l'intestin d’un 
martinet le 4 mai, à Rennes. 

Il est vraisemblable que c’est le même trichosome qui est indiqué 
dans le catalogue du Musée de Vienne comme trouvé dans une seule 
hirondelle de cheminée (Hirundo rustica). Cinq cent vingi-neuf 
autres hirondelles de cette espèce, ainsi que trois cent soixante 
Hirundo urbica , deux cent dix Hirundo riparia el quarante et un 
Cypselus apus ne contenaient pas de trichosomes. 


— Le même catalogue indique aussi un trichosome indéterminé, 
trouvé une seule fois dans l’engoulevent (Caprimulgus europœus). 


TRICHOSOME DE L'ALOUETTE. (Alauda arvensis.) 

En disséquant quaire-vingt-douze alouettes au musée de Vienne, 
on a trouvé trois fois seulement des trichosomes indéterminés. 
TRICHOSOMES DU PINSON. (Fringilla cœlebs.) Voy. aussi Thominx. 

14: TRICH. ÉTROIT. TRICH. ANGUSTUM. — Dus., n. sp. 


«— Tête large de 0,009 ; — Légument strié transversalement; — 
« siries de 0"",0026. 


TRICHOSOMES DES GISEAUX. 17 


«— Mäle, long de 11°", large de 0,074; — rapport de la longueur 
«à la largeur 150; — parie antérieure, longue de 5m"; — queue 
« un peu rétrécie, obliquement tronquée, large de 0"",06, laissant 
« Sorlir un peu avant l'extrémité une gaine simple, diaphane, longue 
« de 0"",2, large de 0"",091, qui entoure la base d’un spicule iriquètre, 
« long de 1,4, et large de 0"",017. 

« — Femelle, longue de 14%%,2, large de 0"",09; — rapport de la 
« longueur à la largeur 153; — queue un peu amincie en pointe 
“mousse; — vulve sans appendice extérieur, située à 5%, 6 de la tête; 
€ — œufs longs 0®%,055 à de 0"%,061. » 


Je l'ai trouvé dans l'intestin d’un pinson, le 26 novembre et le 
21 mars; vingt-six autres de ces oiseaux ne m'ont point donné ce tri- 
chosome. 

Au musée de Vienne, sur cinq cent trente pinsons, deux seule- 
ment ont donné un trichosome indéterminé qui doit être notre Trich. 
angustum. 


TRICHOSOMES DES CORBEAUX. 
15. TRICH. RESÉQUÉ. TRICH. RESECTUM., —Dus., n. sp. 
(Atlas, pl. 2, fig B et D.] 


Trich. resectum, Dusarnin, dans Ann. sc. nat. 2° sér., t. XX, pl. 14, fig. D. 


« —Tégument presque lisse, montrant au bord seulement des stries 
« de 0"",002$. 

« — Mâle, long de 11 à 13°*, large de 0,055 à 0"",065, rapport 
« de la longueur à la largeur 200 ; — queue obliquement itronquée ; 
« — gaine lisse courte, longue de 0"",10 et large de 0"",018 ;—spicule 
«anguleux, roide, long de 1"",10 à 1°",2 el large de 0"",011 à 0,013. 

«— Femeile, longue de 13°",5, large de 0°%,082 ; — rapport de la 


« longueur à la largeur 164; — queue obtuse ; — vulve à 5,7 de la 
« Lête, sans appendices ; — œufs longs de 0°",060 à 0,063. » 


Je l’ai trouvé très-abondamment, le 8 mars et le 11 octobre à Rennes, 
engagé dans la muqueuse de l'intestin grêle de deux choucas (Corvus 
Monedula); il a beaucoup de rapport avec le Trick. angustum du 
pinson, mais la gaine du mâle est deux fois plus courte et le spicule 
est plus petit; le rapport de la largeur à la longueur est en même 
temps différent, 

— Dans l'intestin de la pie (Corvus pica) (Atlas, pl. 2, fig. C.), j'ai 
trouvé deux fois, au mois d'octobre, à Rennes , plusieurs trichosomes 
femelles longs de 13 à 19°", larges de 0"*,095, ce qui donne 180 
Pour le rapport de la longueur à la largeur ; les œufs sont longs de 
0%,057 à 0,060; la vulve est à 6%*,7 de la tête chez un de ces tricho= 
somes long de 17%%,5 ; le tégument montre des lignes ou stries longitu- 
dinales assez distinctes, mais il ne parait pas strié lransversalement ; il 
est en outre dans le jeune âge revêtu d’une couche iomenteuse formée 


2 


18 NÉMATOIDES. 


de filaments courts dressés, analogues par leur aspect à des bacteriums 
ou à d’autres infusoires vibrionides. 

Dans l'intestin du geai (Corvus glandarius), j'ai trouvé le 26 sep- 
tembre et le 19 octobre plusieurs trichosomes femelles longs de 18 
à 22 et larges de 0,098 à 0ww,10, ce qui donne pour le rapport de 
la longueur à la largeur 180 et 220; la vulve est à 6"%,5 de la tête 
dans un individu long de 19,5. Les œufs (Atlas, pl. 2, fig. D. 8) 
soni longs de 0,059 à 0"",063 et montrent nettement des stries obli- 
ques sur leur coque aux deux extrémités; le Llégument offre des in- 
dices de stries transverses écartées de 0"",0032. Une troisième fois, 
le 19 janvier, j'ai trouvé le mâle long de 13"" ayant le cou long de 
5» 7 et le spicule long de 1"",2. 

M. Creplin attribue à la corneille (Corvus corniæ) la même espèce de 
trichosome { Trich. contortum, n° 6) qu’à la buse et à divers échassiers 
et palmipèdes; il l’a trouvé souvent, et d’abord au mois de février, 
dans l’œsophage de cet oiseau; mais ce n’est assurément pas le même 
que notre Trich. resectum du choucas, car la gaîne de celui-ci est 
beaucoup plus courte et l'extrémité caudale n’a pas les renflements 
ou bourrelets indiqués par cet auteur. 

Au musée de Vienne un seul choucas sur deux cent vingt-cinq, et 
treize pies sur cent soixante-douze, ont donné des trichosomes non- 
déterminés qui sont vraisemblablement les mêmes. 

Dans un freux (Corvus frugilegus), le 30 avril, j'ai trouvé aussi un 
trichosome femelle, long de 17"%,5, ayant la partie antérieure longue 
de 5,10, la tête large de 0,015, la base de la partie antérieure 
large de 0"",111 ; la partie postérieure large de 0"",119 et la queue 
large de 0,06; le rapport de la longueur à la largeur est ainsi 150; 
son tégument est légèrement strié, les stries comme chez le tricho- 
some du geai sont écartées de 0",0032; les œufs sont également longs 
de 0"",060. 

La collection du Muséum de Paris renferme aussi un trichosome 
incomplet de lœsophage d’un freux, long de 13"",8 et large de 
0,158 dans sa partie postérieure, qui seule est longue de 10"",5 et 
contient des œufs longs de 0°",065 ; les siries du tégument ont 0""0027. 


TRICHOSOME DES PICS. 


J’aitrouvé à Rennes dans un pic-épeiche ( Picus major ), le 22 février, 
un trichosome mâle, long de 11"", mais incomplet ; la partie antérieure 
est longue de 5,5, la tête est large de 0,009; la partie postérieure 
est large de 0"",07 ; la queue est tronquée et bilobée ; le spicule tri- 
quètre un peu tordu, long de 1"" et large de 0"",023, est entouré 
d'une gaine longue de 0"",09, large de 0°",025, lisse, sorlant par un 
orifice terminal entre les lobes de la queue. Le tégument présente au 
bord seulement des indices de stries transverses écartées de 0"",0023. 
Quand on connaîtra sa femelle et ses œufs on pourra vraisemblable- 
ment le rapporter au Trich. resectum ou au Trich. angustum. 

Le catalogue du musée de Vienne indique un seul Picus canus sur 


TRICHOSOMES DES OISEAUX. 19 


cent trente-huit, un seul Picus major sur deux cent vingt-deux, et 
un seul Picus viridis sur cent quatre-vingt-six comme ayant donné 
des trichosomes d'espèce indéterminée. 


TRICHOSOME DES GALLINACÉS. 


16. TRICH À LONG COU. TRICH. LONGICOLLE. — Run. 


Gordius gallinæ , Goxze , Nalurgesch , p. 126, pl. 7 (B), fig. 8-10, 

Filaria gallinæ , Gmerux, syst, nat., p. 3040, n. 9, 

Capillaria semiteres , Zxver , Naturg., p. 61. 

Linquatula unilinguis , Scurancx, Sammi., p. 231. 

Filaria phasiani et Filaria tetricis, Froëzicu, Naturf., XXV, p. 110, et 
XXIX, p. 28. 

Hamularia nodulosa , Ruporrur, Entoz., t. II ; P. 80. 

Trichosoma longicolle, Rupozpur, Synopsis, P. 14 ef 221. 


« Blanc opaque ; —tête large de 0,009; — tésument légèrement 
« strié en travers; —siries écartées de 0"",0018 à 0"",0020, et avec une 
« large bande longitudinale couverte de granules saillants. 

« — Femelle, longue de 16"%,5 à 18m, partie antérieure de 5,5 à 
« 600,5; — largeur à la base de la partie antérieure 0,053 à 0,065; 
«— largeur de la partie postérieure de 0",07 à 0"®,08 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur 200 ; — queue obtuse ; — orifice anal presque 
« terminal; — vulve munie d’un appendice membraneux saillant en 
« forme de cornet ou d’entonnoir; — œufs longs de 0"%,055, cylin- 
« droïdes, larges de 0,023 avec des goulots assez larges. » 


J'ai trouvé huit fois seulement ce trichosome , à Rennes, dans plus 
de cent quatre-vingts coqs ou poules et une fois dans une perdrix 
grise; j'en donne la description sans être certain que ce soit bien la 
même espèce que Gæze, Schrank et Frælich ont trouvée en Allemagne ; 
d'autant plus que ces auteurs lui ont assigné des dimensions beaucoup 
plus considérables. —Je dois dire toutefois qu’une fois j'ai vu un de 
ces Lrichosomes avec des œufs longs de 0"",061. 

Gœze en a donné une figure incomplète et sans description, dans 
laquelle il est évident que la partie antérieure ou le cou manquait en 
partie. Schrank l'avait trouvé dans le rectum de la poule. 

Frælich trouva dans l'intestin du faisan ce trichosome long de 
67", blanc, mince comme un cheveu, contenant à la partie posté- 
rieure une double rangée d'œufs brunâtres. Frælich en trouva ensuite 
dans le rectum du coq de bruyère à queue fourchue ( Tetrao tetrix) 
au mois de mai, ils étaient longs de 65 à 80", contournés et pelo- 
tonnés ensemble; la partie antérieure, dit-il, formait les trois quarts 
de la longueur totale et la queue élait échancrée. 

Au musée de Vienne, vingl-irois perdrix sur six cent quarante- 
quatre , neuf coqs de bruyère ( Tetrao urogalus) sur dix-neuf, deux 
cent quarante-neuf faisans (Phasianus colchicus ) sur six ceni huit, el 
trente ek un coqs ( Phasianus gallus) sur eent vingi-sept ont fourni 
ce trichosome. 


20 NÉMATOIÏDES. 


17. TRICH. DU TINAMOU. TRICH.CRYPTURI.—Run. (Syn., p.656.) 


« — Femelle, longue de 9 à 13", très-mince, à tête distincte, en 
« forme de nodule, suivie d’un col court, plus mince ;—le reste du corps 
« est d’un diamètre égal jusqu’à la queue qui est longue, plus mince 
« que le cou et déprimée, styliforme à l'extrémité. » (Rup.) 

Cet helminthe, dont le mâle n’est pas connu et qui ne peut être 
rapporté qu'avec doute au genre trichosome, a été trouvé par Natterer 
au Brésil dans l'intestin du tinamou (Crypturus). 


TRICHOSOME DES PIGEONS. 


Neuf pigeons (Columba domestica), sur deux cent quaranie-cinq, 
disséqués au musée de Vienne, ont donné un trichosome indéterminé 
vivant dans le gros intestin el que je décris sous le nom de Calodium. 


TRICHOSOMES DES ÉCHASSIERS. 


M. Creplin indique le Trichosomum contortum de la buse (n°6) 
comme trouvé également par lui-même dans le pluvier à collier 
(Charadrius hiaticula), dans le vanneau ( Vanellus cristatus), dans le 
combattant (Tringapugnaæ) ei dans l’avocette (Recurvirostra avocetta), 
el toujours engagé dans la muqueuse de l’œsophage de ces oiseaux. 

Le catalogue du musée de Vienne porte seulement comme ayant 
fourni des trichosomes indéterminés sept vanneaux sur cent et, de 
plus, deux échasses ( Himantopus melanopterus) sur soixante-deux ; 
ceux de ce dernier oiseau étaient entre les membranes de l'estomac, 
ceux du vanneau dans l'intestin. 


TRICHOSOME DU VANNEAU. (Vanellus cristatus.) 
18. TRICH. ÉTIRÉ. TRICH. PROTRACTUM. — Dus. nov. sp. 


« — Femelle, longue de 30"*,64; — partie antérieure longue de 3"%,66, 
« large de 0"",00$3 en avant, et de 0"",045 à sa base; — partie pos- 
« térieure longue de 27"", large de 0"",097 ; — rapport des deux par- 
« lies :: 1: 7, #4; — rapport de la longueur à la largeur 315 ; — œuf 
« long de 0"”,056, large de 0"",025; — tégument avec une bande lon- 

gitudinale granuleuse et des siries transverses de 0",0027. » 

Un bocal, envoyé du muséum de Vienne à celui de Paris en 1816, 
contient sous le nom de Capillaria ce trichosome femelle trouvé dans 
l'intestin du vanneau. 


TRICHOSOME DE LA GRUE. (Grus cinerea.) 
19. TRICH. ÉMOUSSÉ.  TRICH. OBTUSIUSCULUM. — Rurozrmi. 


Trich. oblusiusculur , Ruporpui, Synopsis , p. 13 el 220. 
Trich. obiusiusculum , Meuuis, dans Isis, 1831, p. 74, pl. 2, fig. 3. 
«— Mâle. — Spicule très-long (de 0"",8), recourbé;—gaine longue 
« de 0,6, renflée et redoublée à l’extrémilé. (Meuuis.) 


TRICHOSOMES DES REPTILES. 41 


« Femelle, longue de 27 à 40"; — vulve située vers le premier cin- 
« quième de la longueur, extrémité caudale un peu obtuse, re- 
« courbée. » 

On a trouvé une seule fois, au musée de Vienne, plusieurs femelles 
de cette espèce entre les membranes de l’estomae de la grue. Mehlis 
Va trouvé aussi dans la grue et dans le vanneau; la figure qu’il a 
donnée de la gaîne permet de croire que cet helminthe appartient à 
un autre genre. 


TRICHOSOME DU PETIT GUILLEMOT. (Uria grylle.) 


Creplin indique aussi comme trouvé par lui dans l’œsophage de 
cet oiseau le Trici. contortum n° 6. 


TRICHOSOME DU CORMORAN. (Carbo cormoranus.) 


Sur vingt-trois cormorans disséqués au musée de Vienne un seu 
contenait un frichosome d'espèce indéterminée. 


TRICHOSOME DES OIES ET CANARDS. (Anas.) 
20. TRICH. À COU COURT. TRICH. BRE VICOLLE.—Run. 


Trichoceph. anatis et Linguatula trichocephala, Scurank, Samml., p. 232. 
Capillaria tumida , Zener , Naturg., p. 61, pl. 1, fig. 8-9. 

Trichocephalus capillaris, Ruporrur, Entoz., t. II, x, p. 86. 

Trichosoma brevicolle , Rupozrut, Synopsis, p. 13. 

Trichosoma brevicolle , Mruuis, dans l’'Isis, 1831, p. 74, pl. 2, fig. 4. 


«— Mâle. — Spicule droit; — gaine droite, simple, longue de 
« 0"*12; large de 0**,02. 

« — Femelle, longue de 13"", partie antérieure plus courte que la 
« postérieure (:: 2 : 3), qui est remplie d'œufs, et dont l'extrémité 
« est obtuse. » 

Sur cent trente-neuf oies disséquées au musée de Vienne dix-huit seu- 
lement contenaient ce trichosome dans leurs cæœcums. Zeder a trouvé 
aussi cet helminthe dans la sarcelle ( Anas querquedula), et Mehlis 
dans les cœcums de l’Anas glacialis ei du harle (Mergus serrator). 


IT. TRICHOSOMES DES REPTILES. 


TRICHOSOME DU CROTALE. (Crotalus durissus. ) 


Le catalogue du musée de Vienne mentionne un trichosome trouvé 
une seule fois dans ce serpent. 


TRICHOSOME DES TRITONS. (Triton punctalus.) 
+ (Atlas, pl. 2, fig. F.| 
« — Femelle longue de 16 à 17", large de 0,107 , rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 160; — œufs longs de 0"",064 à 0,065, » 
Je l'ai trouvé en mai et juin 1538, à Paris, dans l'intestin des tri- 
tons pris à l’étang de Meudon. 


29 NÉMATOÏDES. 


IV. TRICHOSOMES DES POISSONS. 


TRICHOSOME DES CYPRINS. 


28. TRICH. TOMENTEUX. TRICH. TOMENTOSUM. — Dus. n. sp. 
[Atlas, pl. 2. fig. E.] 

« — Tête large de 0"",009; — tégument avec des traces de stries 
« transverses dans la partie postérieure , et une large bande longi- 
« tudinale de granules saillants dans la partie antérieure, revêtu en 
« outre d’une sorte de villosité formée de très-petits poils dressés. 

«— Femelle, longue de 8,6 à 9°",15, large de 0"%,075; — rapport 
« de la longueur à la largeur 114; — vulve sans appendices, à à 4 de 
« la tôle; — œufs 6blongs rétrécié au milieu, à coque granuleuse, 


« longs de 0"",060 à 0,064; — queue obtuse ; — anus presque ter- 
« minal. » 


Je l’ai trouvé au mois d’octobre, à Rennes, dans l'intestin des Cy- 
prinus idus et Cyprinus erythrophthalmus; mais je n’ai pas vu le mâle. 
C’est probablement le même que Creplin a observé (Observat. novæ 
de Entozois) à Greifswald, dans le Cyprinus Jeses. 

— M. Bellingham (Magaz. of Nat. hist., 1840, t. IV, p. 349) a trouvé 


dans l'intestin du Gadus merluccius un trichosome qu’il propose de 
nommer Trich, gracile. 


(?) 2° GENRE THOMINX. THOMINX. — Dus. 
OwutyE corde. 


« Il diffère des trichosomes par la gaîre épineuse non renflée 
« du mâle dont le spicule est épais, triquètre, et dont l'extrémité 
« postérieure est dilatée et lobée. » 

Je distingue provisoirement par cette dénomination générique 
deux espèces, dont je n’ai encore vu que les mâles, mais qui me 
paraissent différer beaucoup des trichosomes. Un de ces hel- 
minthes , celui du pinson, m’a présenté un fait curieux et sans 
exemple parmi les autres nématoïdes , il répandait dans le li- 
quide par lextrémité de la gaîne une quantité considérable de 
petits filaments qui paraissent être les spermatozoïdes. 


1. THOMINX DU PINSON. THOMINX MANICA.— Dus., n. sp. 
« — Tête large de 0°,0085, tégument strié tranversalement, stries 
« de 0,005. 
« — Mâle, long de 13"%2;—partie antérieure longue de6"";—largeur 
« à la base de la partie antérieure, 0"",057: en arrière, 0,070 ; — 
« rapport de la longueur à la largeur, 188 ; — queue souvent recour- 


EUCOLEUS. 23 
« bée, tronquée et élargie à l'extrémité, à bord renflé et prolongé en 
« trois lobes; — anus terminal ; —spicule triquètre long de 0,25, 
« large de 0"",012 à 0u»,017, entouré d’une gaine membraneuse lon- 
« gue, mais non flottante, large de 0"",025, hérissée de pelites pointes 
« ou épines disposés sur dix-huit rangs. » 


Un seul pinson (Fringilla cœlebs) sur vingi m'a donné ce tri- 
chosome à Rennes, le 27 mars. Je n’ai pas eu la femelle, mais ce 
mâle m’a présenté un fait assez remarquable : en même Lemps qu’il 
allongeait et retirait alternativement son spicule, dont la gaine ne 
sortait jamais que de 0"",08, il répandait dans l’eau environnante une 
foule de corpuseules filiformes très-déliés, longs de 0"",017, courbés 
en arc de cercle. 


? 2, THOM. DU ROSSIGNOL. THOM. TRIDENS. — Dus. nov. sp. 


« — Tête large de 0"*,0088 ; — partie antérieure presque égale à la 
« postérieure ; — tégument sans siries. 

«a — Mâle, long de 10,12; — large de 0"*,061 à la base de la partie 
« antérieure, et de 0"",065 én arrière ; — rapport de la longueur à la 
« largeur 154; — queue tronquée , élargie en forme de calice, large 
« de 0%%,085, ayant au bord trois lobes triangulaires, arrondis, saillants 
« de 0"",013; et au milieu desquels sort le spicule droit, triquètre, 


J'ai trouvé au mois de mai, à Rennes, dans l'intestin d’un rossi- 
gnol (Sylvia luscinia) plusieurs mâles de ce helminthe dont je n’ai pu 
voir la gaine. 


3° GENRE. EUCOLEUS. EUCOLEUS. — Du. 


&c beau, xoh<6ç gaîne. 


« — Corps filiforme de deux parties, dont l’antérieure conte- 
« nant l'œsophage est beaucoup plus courte. 

« — Mâle, à queue amincie , à peine plus large que la gaine 
« qui est longue, exsertile, toute hérissée d’épines minces, cou- 
« chées en arrière; — spicule nul ou non distinct. 

«— Femelle, à queue conoïde obtuse ; — œufs à coque granu- 
« leuse. » 


Les helminthes, dont je propose de former ce genre Eucoleus, 
se distinguent des trichosomes et des autres Nématoiïdes de la 
première section par la structure de l'appareil copulatoire du 
mâle , consistant en une gaine très-longue, très développée et 
hérissée d’épines, mais à travers laquelle on ne distingue point, 
comme chez lés autres, un spicule corné. Leur habitation et 
leur mode de développement doivent les distinguer aussi, car les 


2% NÉMATOIDES. 


deux espèces connues vivent engagées dans le mucus des bron- 
ches ou de la trachée, et portent leurs œufs agglutinés sur leur 
tégument , par une sorte de mucilage épais. 
sé! 
EUCOLEUS DU RENARD. 


1. EUCOLEUS AEROPHILE. EUCOLEUS AEROPHILUM. — Dus. 
Trich. aerophilum, Crek., dans lEnc. de Ersch et Gruber, t. XX XII, p. 278. 


« — Largeur de la tête, 0"*,018; — tégument strié transversale- 
ment; — siries de 0"*,0032, À 

« — Mâle, long de 24,5; — partie antérieure de 8,3; — partie 
postérieure de 16*,2;—large de 0"",088 à la base du cou, de o"s (026 
au milieu de la partie postérieure, et de 0"",0605, vers l'extrémité ;— 
rapport de la longueur à la largeur 240 ; — queue recourbée, amin- 
cie et obliquement tronquée ; — point de spicule ;—pénis représenté 


2 


RœR, R—R RUIA JA 


Saillante au dehors, où il n’a que douze à quatorze rangées longitu- 
dinales d’épines, renfié à l’intérieur jusqu’à avoir 0"",029, et présen- 
tant alors vingi-quaire rangées d’épines ; — épines couchées en ar- 
rière, longues de 0,006. 

« — Femelle, longue de 32°"; — partie antérieure de 7°%,4;— partie 
postérieure de 24"%,6; — large de 0"",18 à la base du cou, de 0" 16 
après la vulve, 0,18 en arrière et de 0"»,14 à la queue ; — rap- 
port de la longueur à la largeur 200 ; — queue obtuse, tronquée ; 
— anus terminal; — vulve sans appendices ; — œufs blancs à coque 
granuleuse, longs de 0"",079, y compris les boutons terminaux 
« (ou de 0"",68, mesurés du bord des goulots), larges de 0",035, 
« et retenus à la surface du corps dans une couche mucilagineuse 
« tenace. » # 


RER 


£ 


£& £ = 


= « 


Il vit, à la surface interne de la trachée-artère du renard. M. Créplin, 
le premier, l'y a trouvé en février et octobre à Greifswald. Je lai 
trouvé moi-même trois fois dans les renards de la forêt de Rennes en 
mars et en avril; et c’est d’après mes propres observations que j'en ai 
donné la description. La singulière structure de l'appareil génital 
mâle et l'absence de spicule, que je n'ai pu apercevoir d'aucune ma- 
nière, doivent le faire ranger dans une section ou dans un genre à 
part. 


EUCOLEUS DU HÉRISSON. 


2. EUC. MINCE. EUC. TENUIS. — Dus. nov. sp. 


« — Corps filiforme très-mince ; — tête large de 0%,0125; — tégu- 
« ment finement strié en travers; — stries de 0" 0018. 

« — Mâle, long de 15,5; — partie antérieure longue de 2%%,5, 
« large de 0,068; — rapport des deux parties :: 1 : à (?); — rapport 


par un long tube épineux rétractile et protractile (comme la trompe 
des échinorhynques), long de 0"",9, large de 0"",018 dans la partie 


> 


CALODIUMS DES MAMMIFÈRES. 25 

« de la longueur à la largeur, 228; — queue amincie, obliquement 
« tronquée, avec une petite pointe ou papille postérieure; — gaine 
« longue de 1°” (saillante de 0,18), large de 0"",016, hérissée 
« d’épines fines, couchées, longues de 0,006. 

« — Femelle, large de 0"",112 en arrière ;— queue amincie en pointe 
« mousse ; — œufs longs de 0,056, larges de 0,029 , à coque gra- 
« nuleuse. » À 

‘IL vit dans le poumon (les bronches) du hérisson (Erinaceus euro- 
pœus), où on l’a trouvé au musée de Vienne. Le Musée de Paris l'avait 
reçu de celui de Vienne en 1316, mais le bocal que m'a confié M. le 
professeur Valenciennes ne contient qu'un mâle entier et des frag- 
ments de plusieurs femelles. I] portait l'inscription Capillaria? erinacei 
europæi. à pul. 

Si, comme je le crois, je ne me suis pas trompé, c’est de tous les 
nématoïdes de cette première section celui dont la partie antérieure 
est la plus courte par rapport à la postérieure. 

A EE: 


: Le 


h° GENRE. CALODIUM. CALODIUM. — Dur. 
xx toy petite corde. 


« Il diffère des trichosomes par l'organe copulatoire du mâle 
« formé d’un spicule corné très-long et d’une gaîne membra- 
« neuse, très-longue, rétractile, plissée transversalement et 
« souvent flottante à l'extérieur. » 

La structure si particulière de l'appareil copulatoire chez cer- 
tains trichosomes m’a déterminé à réunir en un genre distinct 
les espèces suivantes, quoique jusqu’à présent je n’aie pas 
aperçu d'autre caractère générique commun aux deux sexes. 
Une des espèces de ce genre vit dans l’estomac et dans la rate de 
la musaraigne, une autre dans la vessie du renard et peut-être 
du loup, les trois autres se trouvent dans l'intestin d’un mam- 
mifère et de deux oiseaux. à 


CALODIUMS DES MAMMIFÈRES. 
CALODIUM DE LA MUSARAIGNE. (Sorexæ araneus.) 
115 CALOD. SPLÉNIQUE. CALOD. SPLEN ÆCUM. — Dus. n. sp. 
++ l'Atlas, pl. 4, fig. 4.) 
? Tric : splen., Dus., dans An. sc. nat., 2° série, t, XX, p. 332, pl. 14, fig. A. 


« — Tête effilée, large de 0,009, œsophage toruleux, long de 5", 
« légument ayant en avant deux bandes latérales de granulations ou 
« pelites pointes. 


À 


Patte 
À 


26 NÉMATOÏDES. 


« =— Mâle, long de 11 à 13°", large de 0,06 à 0"*08 ; rapport de 
« la longueur à la largeur 180; — queue ailée et lobée; — spicule 
a long de 0,88 ; — gaîne également longue, large de 0"°,02, finement 
« plissée ou striée transversalement et obliquement, rétractile en elle- 
« même, flotiante, 

« — Femelle, longue de 24 à 37%, large de 0"",09;— rapport de la 
« longueur à la largeur 270; — queue obtuse, obliquement tronquée ; 
« — vulve située à 5"",6 de l'extrémité antérieure, munie d’un ap- 
« pendice extérieur en entonnoir ; — œufs longs de 0"*,053 dans le 
« corps ; entourés d’une couche gélatineuse au moyen de laquelle ils 
« restent agglutinés soit entre eux, soit à la surface du corps, pour con- 


« tinuer à s’accroitre jusqu’à devenir longs de 0"*,070 et même de 
« 02,076. » 


Je l'ai trouvé dix-sept fois parmi quatre-vingt-une musaraignes que 
j'ai disséquées à Rennes. IL vit d’abord dans l'estomac et dans le duo- 
dénum, puis il pénètre dans l’épiploon à travers les tissus, et il arrive 
dans la rate, où il produit des tubereules blanc-jaunâtres d’un aspect 
crétacé, qui en augmentent considérablement le volume. Ces tuber- 
cules finissent par n’être plus qu’un amas d'œufs, de débris membra- 
neux des trichosomes , et de la substance gélatineuse dont les œufs 
sont entourés à l’instant de la ponte. Les trichosomes, avant de dispa- 
raître, se sont allongés de plus en plus, par suite du développement 
des œufs; en même temps l'intestin s’est atrophié, et ils semblent 
alors n’être plus qu’un tube membraneux rempli d'œufs. 


CALODIUM DU RENARD (ET DU LOUP). 


2. CAL. PLIQUE. CAL. PLICA — Dus. 


Trichosoma plica ? Runozpnt, Synops., p. 14 et 223, n° 6. 
Trichosoma canis vulpis, Rayxen, Archiv. de méd. comp., 1843, n° 3, p. 182, 
pl, 7, fig. 1-11. 
& — Corps filiforme, très-mince; — tête large de 0% ,0083; — té- 
« gument à stries transversales , fines de 0",0025. 
« — Mâle, long de 13"*; — partie antérieure longue de 6", partie 
« postérieure longue de 7", large de 0"”,048, un peu plus mince en 
«arrière ; — queue terminée par un appendice membraneux en pointe; 
« — rapport de la longueur à la largeur , 210; — spicule long de 4°, 
« large de 0"*,0083, tronqué à l’extrémilé ; — gaine également très- 
« longue (repliée à l’intérieur), plissée transversalement et oblique- 
« ment, large de 0"",021. 
« — Femelle, longue de... (de 30 à 36%”, RAyER); — partie anté- 
« rieure formant les deux tiers de la longueur totale (RAYER) ; — par- 
« tie postérieure large de 0°®,06; — queue obtuse ; — œufs longs 
« de 0,060, larges de 0,030, à larges goulots. » 


J'ai pu étudier cet helminthe sur une préparation d’une vessie de 
renard que m’a communiquée M. Valenciennes ; M. Rayer l'avait trouvé 


CALODIUMS DES OISEAUX. 27 


d'abord en septembre 1842, puis en janvier 1843 dans la vessie et dans 
le bassinet de plusieurs renards. Je ne doute pas que ce ne soit le 
Trichosoma plica, trouvé une seule fois par Rudolphi dans la vessie du 
loup, et trop incomplétement décrit par cet auteur, et que M. Bel- 
lingham a trouvé aussi en Irlande dans la vessie du renard et du chien. 
(Mag. of Nat. hiss., 1840, p. 349.) 


/ GALODIUM DES RATS. (Mus rattus et M. decumanus.) 


3. CALODIUM ANNELÉ. CALODIUM ANNULOSUM.— Düs. n. sp. 


à — Corps distinctement annelé, surtout en arrière; — tête très- 
« amincie, large de 0"",0084; — tégument distinctement strié trans- 
« versalement ; — stries de 0",0025 en avant, de 0%",0037 à 0"%,0046 
« en arrière. 

« — Mâle, long de 14"", large de 0,04 ; — rapport, de la longueur à la 
« largeur 350 ; — queue bilobée et pourvue de deux ailes membra- 
« neuses longitudinales, peu saillantes; — spicule long de 0"*,95, gaine 
« non moins longue, repliée à l’intérieur, plissée lransversalement 
« avec régularité, et flottante. 

« — Femelle, longue de 21", large de 0,058 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 360; — queue obtuse, vulve sans appendice, 
« située à 4% de l'extrémité antérieure ; — œufs longs de 0"",051 à 
« 0""0565, » 


Je l’ai trouvé à Rennes, au mois de janvier, assez nombreux dans 
l'intestin d’un seul rat, qui s'était nourri exclusivement d’oignons 
(Allium cepa); six autres rats pris en même temps ne contenaient 
aucun helminthe. Je l’ai trouvé aussi dans un surmulot, le 15 février. 

Sesstries transverses, l'absence de bandes longitudinales granuleuses 
et d’appendice à la vulve, et ses deux membranes longitudinales le 
distinguent suffisamment des Cal. splenæcum et Cal. ornatum qui ont 
également la gaîne du spicule très-longue et flottante. 


IT. CALODIUMS DES OISEAUX. 
CALOD. LONGIFIL. CALOD. LONGIFILUM. — Dus., n. sp. 


« — Müle, long de 14"%,5, et dont la partie antérieure est à la partie 
« postérieure :: 7 : 8; — largeur de la tête 0"*,0065, de la base de 
« la partie antérieure 0"",053, de la partie postérieure 0,068, 
« de la queue 0"",034; — rapport de la longueur à la largeur 220 ; — 
« tégument sans slries apparenles ; — queue lobée et munie d’une aile 
« membraneuse latérale; — anus latéral; —Spicule très-grêle el flexible, 
« long de 2", large de 0"%,0065 ; — gaine en forme de long tube mem- 
« braneux flottant, régulièrement plissé en travers, long de 1°",50, 
« large de 0"%,0129. » 


Je l'ai trouvé une seule fois dans l'intestin de la fauvette d’hiver 
( Accentor modularis), à Rennes, le 22 mars; il m'a paru distinct des 


28 NÉMATOIDES. 


autres trichosomes à longue gaîne par la longueur même du spicule, 
par la ténuité de la partie antérieure et de la têle et par l’amincissement 
de la partie postérieure. 


CALODIUM DE LA FARLOUSE. 


CALOD. ORNE. CALOD. ORNATUM, — Dus., n. sp. 
l'Atlas. pl. #4. fig. 3. | 
Trich. ornatum , DusarDiN, Ann. se. nat. 2° série, t. XX, pl. 14, fig. B. 


« — Tête large de 0"",012; — orifice buccal à l'extrémité d’un tu- 
« bércule conique ; — tégument sans stries transverses, mais avec deux 
« bandes latérales couvertes de granules saillants sur cinq à six rangs. 

«— Mâle, long de 11"", large de 0"®,065'; — rapport de la longueur 
« à la largeur 170; — queue recourbée, Lerminée par une large ouver- 
«ture, irrégulièrement évasée avec un bourrelet arrondi; — gaîne 
« longue de 0"",93, large de 0"",018, membraneuse, finement plissée 
« en travers, flottante au dehors ou en partie repliée à l’intérieur ; — 
« Spicule flexible long de 0"",1, large de 0"",009. 

« — Femelle, longue de 18""; — partie antérieure longue de 7°%,5 ; 
«— largeur à la base de la partie antérieure 0"",081 ; — largeur de la 
« parlie postérieure 0"",095 ; — rapport de la longueur à la largeur 180; 
« —queue un peu amincie, obiuse ; — anus arrivant obliquement un 
« peu avant l’extrémité,; — vulve à 7°",5 de la tête, munie d’un ap- 
« pendice saillant , en forme d’entonnoir recourbé en arrière ; — œufs 
« longs de 0,051. » 


Je l’ai trouvé le 19 octobre, à Rennes, dans l'intestin d’une far- 
louse (Anthus pratensis) : douze autres oiseaux de la même espèce 
n’en contenaient pas. 

Ce calodium a tant d’analogie avec le cal. splénique de la musa- 
raigne, qu’on aurait pu supposer que c’est une même espèce, ayant 
véeu d’abord dans quelque insecte, ou dont les œufs auraient été avalés 
avec les aliments de l’un et de l’autre animal; cependant le calodium 
mâle de la farlouse a l’exirémilé caudale notablement différente, et 
les œufs n’ont pas l'enveloppe gélatineuse dans laquelle ceux du ca- 
lodium de la musaraigne continuent à s’accroitre. 


\ 


CALODIUM DU PIGEON. 


5. CALODIUM MINCE. CALODIUM TENUE. — Du. 
Trich. columbæ , Rupozrur, Synopsis, p. 15, n° 18. 


« — Tête large de 0"",006 ; — tégument avec des indices de stries 
«transverses de 0,002 environ. 

«— Müle, long de 10""; — partie antérieure longue de 4"",7 ; — 
« partie postérieure longue de 5,3, large de 0"%,046, — rapport de la 
« longueur à la largeur 216; — queue obliquement tronquée ; — spi- 


LINISCUS. 29 

« cule long de 1"",4, large de 0"",00$ ; — gaîne longue de 1"",75 ou 

« davantage, et large de0"",015, assezrégulièrement plissée en travers. 

« — Femelle, longue de 18"; — partie antérieure longue de 7"; 

« — partie postérieure longue de 11"", large de 0"",072; — rapport 

« des deux parties :: ? : 3; — rapport de la longueur à la largeur 250; 

«— vulve munie d’un appendice membraneux saillant ; — œufs longs 
« de 0,047 à 0,048. » 


Il a été trouvé neuf fois sur deux cent-quaranie-cinq dans le gros 
intestin du pigeon (Columba domestica) au musée de Vienne, qui en a 
envoyé au Musée de Paris plusieurs exemplaires décrits ici pour la 
première fois. 


5° GENRE. LINISCUS. LINISCUS. — Du. 
Awioxos fil, ficelle. 


« — Vers filiformes , très-déliés, formés de deux parties dont 
« l’antérieure, très-mince en avant, devient insensiblement plus 
« épaisse en arrière, et dont la partie postérieure, notablement 
plus large que chez les autres trichosomes, ne présente pas de 
renflement brusque comme chez les trichocéphales. 
« — Mûle, très-aminci en arrière où l'extrémité caudale, obli- 
« quement tronquée, laisse sortir un long spicule corné et une 
« gaine membraneuse plissée, souvent flottante et très-longue. 

« — Femelle, à queue droite en pointe ; — œufs elliptiques 
«oblongs, terminés par deux larges goulots évasés et revêtus 
« d’une enveloppe elliptique, continue, diaphane. » 


LC 


À 


« 


2 


La seule espèce que je place dans ce nouveau genre se dis- 
tingue suffisamment des trichosomes ou calodium et des tricho- 
céphales , entre lesquels elle est intermédiaire pour la forme de 
son corps insensiblement renflé en arrière, — ses œufs ont une 
figure toute particulière ; la gaine de son spicule paraît plus 
longue quand, par l'effet de la macération, elle est devenue 
libre et flottante. Cette seule espèce a été trouvée autour des 
testicules d’une musaraigne. 


1. LINISCUS FLUET. LINISCUS EXILIS. — Dus., nov. sp. 


« — Tête large de 0"",0088 ; — corps médiocrement renflé ; — té- 
« gument presque lisse ; — stries lransverses à peine visibles, écartées 
« de 0"%,0016. 

«— Mâle, blanc, long de 10"%,4;—partie antérieure longue de 5"%,4; 
«-— large de 0"",062 à sa base; — largeur de la partie postérieure 

« 0,106; — queue large de 0,045, tr onquée et laissant sortir par 


LE 


30 NÉMATOIDES. 

« l'extrémité le spicule et sa gaîne; — spicule long de 0,88, large 
« de 0,006; — gaîne longue de 2"»,5, large de 0"",0128, membra- 
« neuse , flottante , finement plissée. 

« — Femelle, blanche, longue de 14%",2; — partie antérieure longue 
a de 8,2; — large de 0"",078 à sa base; — largeur de la partie posté- 
« rieure 0°",16 ; — œuf long de 0",065, large de 0"",025 , ayant deux 
« goulots très-évasés el paraissant revêtu d’une enveloppe gélatineuse, 
« diaphane, continue, » 

J'ai trouvé entre les enveloppes des testicules d’un Sorez tetrago- 
nurus, le 1 avril, à Rennes, plusieurs helminihes à corps filiforme, 
très-grèle en avant, beaucoup plus renflé en arrière que celui des tri- 
chosomes, el cependant moins brusquement et moins fortement renflé 
que celui des trichocéphales. En raison de la structure de ses œufs à 
goulots évasés, el de la gaîne élégamment plissée de son spicule, il doit 
appartenir à une division particulière. 


6° GENRE. TRICHOCÉPHALE. TRICHOCEPHALUS. 
— GOEZE. 


OQE, Opryôc cheveu, xepxh tête. 


« Corps très-allongé, formé de deux parties, l’antérieure plus 
« longue, filiforme, très-amincie en avant, et contenant seu- 
« lement l’œsophage ou une première portion toruleuse de l’in- 
« testin; — l’autre partie, ou la postérieure, subitement renflée, 
« contient le reste de l'intestin et les organes génitaux; — l’anus 
« est à l'extrémité qui finit en pointe obtuse. 

« — Môûle, avec un spicule simple, tubuleux, entouré par une 
« gaine renflée ou vésiculeuse, de forme variable, et sortant à 
« l'extrémité postérieure. 

« — Femelle, à ovaire simple, replié dans la partie postérieure, 
« terminé en avant par un oviducte charnu qui s'ouvre au 
« point de jonction des deux parties du corps; — œufs oblongs, 
« revêtus d’une coque résistante, prolongée en un goulot court 
« aux deux extrémités. » 


Les trichocéphales vivent pour la plupart dans le gros in- 
testin ou dans le cæcum de l’homme et des mammifères. Leur 
organisation ressemble beaucoup à celle des trichosomes, dont 
ils diffèrent principalement par le renflement brusque de la 
partie postérieure du corps. Ils sont en général assez rares; 
Rudolphi n’en à trouvé lui-même que quatre espèces, et au musée 
de Vienne, sur sept mille cent soixante-neuf mammifères dis- 
séqués, cent soixante seulement contenaient des trichocéphales 


Re 


TT 


TRICHOCÉPHALES. 31 


appartenant à six espèces dont deux encore sont indéter- 
minées. 

Le trichocéphale de l’homme (7rich. dispar) a été décrit pour 
la première fois par Morgagni ‘, qui l’avait trouvé dans le 
cœcum et l’appendice vermiculaire. 

Rœderer et Wagler en parlèrent ensuite dans divers écrits 
(1761-1762), sur la maladie qu’ils nomment morbus mucosus, à la 
suite de laquelle ils l'avaient trouvé dans l’intestin et particuliè- 
rement dans le cæœcum des cadavres autopsiés; mais ils prirent 
son cou filiforme pour la queue, c’est pourquoi ils le nommérent 
Tricharis. Ce nom fut adopté par Wrisberg (en 1767), et par Bloch 
(1782). Gæze, dans son Histoire naturelle des vers intestinaux, 
(1782), rectifia l'erreur de ses devanciers au sujet de la position 
de la tête de ces helminthes, que d’après cela il nomma 7richo- 
cephalos. I décrivit en même temps deux autres trichocéphales, 
celui de la souris et celui du sanglier, et les réunit en un même 
genre avec un autre helminthe, l’oxyure du cheval , et avec le 
Tænia spirillum de Pallas, dont nous faisons le genre Sclero- 
trichum. 

Schrank , Gmelin, Rudolphi adoptèrent le nom de Tricho- 
cephalus créé par Gæze, en changeant seulement la terminai- 
son. Zeder, en 1803, proposa pour ce même genre le nom de 
Mastigodes, et Lamarck , dans son Histoire des animaux sans 
vertèbres, en 1816, adopta en français le nom de Trichure avec 
le nom latin de Trichocephalus. 

Rudolphi, dans son Zntozoorum Hist. nat. en 1809, décrivit 
neuf espèces de trichocéphales, dont les deux premières ont dû 
être reportées plus tard avec ses trichosomes, et la dernière est 
le Sclerotrichum, de sorte qu’il n’y avait que six espèces de vrais 
trichocéphales. Dans son Synopsis, en 1819, il en ajouta une 
septième (le Trich. palæformis), et indiqua en outre six 
autres espèces exotiques ou douteuses. 

M. Creplin, en 4825, dans ses Observationes de Entozois (p. 7), 
a prétendu que l’une des espèces de Rudolphi, son Trich. cre- 
natus du cochon, est la même que le Trich. dispar de l’homme; 
il a rectifié en même temps une erreur de Rudolphi, au sujet 
de la position de la vulve, que cet auteur supposait être placée 
avec l'anus à l'extrémité postérieure, et qui se trouve réclle- 
ment à la jonction des deux parties du corps, où au commen- 
cement de la portion plus épaisse. 


CE + CORRE RE ES SOC SEERS SRE EE SES SES SR NS 


! Moncacni, Epistolæ anatomicæ , Palav., 1764, in-folio, 


% 


a 


32 , NÉMATOIDES. 


Les trichocéphales ont des œufs à peu près semblables , pour 
la forme et pour la grandeur, à ceux des trichosomes, je les ai 
trouvés longs de : 


0,056 pour le Trich. dispar de l'homme. 

0 ,062 à 0"",65 pour le Trich. unguiculatus du lièvre. 

0 ,065 pour le Trich. nodosus des souris (Mus musculus et Mus 
rattus). 

0 ,074 pour le Trich. de l’Arvicola subterraneus. 

0 ,077 pour le Trich. affinis du chevreuil (Cervus capreolus ). 

0 ,086 pour le Trich. depressiusculus du renard (Canis vulpes). 


Comme ces helminthes aussi, ils ont un long œsophage to- 
ruleux, un ovaire simple, terminé en avant par un oviducte 
charnu, et un tégument en partie strié transversalement, avec 
une bande longitudinale, large, hérissée de papilles ou de gra- 
nules saillants , et bordé de papilles plus grosses qui se gonflent 
par endosmose; mais ils se distinguent par le renflement brusque 
de la partie postérieure du corps, par la largeur des stries, et 
souvent aussi par la structure de la gaine du spicule chez le 
mâle. 


TRICHOCÉPHALE DE L'HOMME. 


1. TRICH. DE L'HOMME. TRICH. DISPAR. — Run. 
[Atlas, pl. 3. fig. A4.) 


—— MorGAGni , epistolæ anatomicæ , XIV, art. 42. 

Trichuris , RoEDERER et WaAGLeR, Diss. de morbo mucoso, Goit., 1762. 

Trichuris, V/risBerG, De anim. infusoriis salura , 1767, p. 6-10. 

Trichuris , BLocu, Traité de la génér. des Vers, etc., trad. pl. 9, fig. 7-12. 

Ascaris trichiura, Werner, Brev. exp., p. 84-87, pl.6, fig. 138-143. 

Trichocephalos hominis, Gozze, Naturg., p. 112, pl. 6, fig. 1-6. 

Trich. hominis, Encycl. méth., pl. 33, fig. 1-4, (copie de Goeze). 

Mastigodes hominis, Zeper, Naturg., p. 69. 

Trichocephalus dispar, Ruporrur, Entoz., hist. nat.,t. II, 1, p. 88, et 
Synopsis, p. 16. 

Trichure de l’homme, Lamarck , Anim.s. vert,t. Lil, p. 212 et 2° édit., 
t. IIL, p. 658. 

Trich. dispar, Bremser, Vers de l’homme , trad., p. 143 , pl. 1. 

Trich. dispar, Scamarz , Tab, anat., Entoz., illust., pl. 18, fig. 7-9. 


« — Tête large de 0"",02, rétractile; — œsophage aussi large que la 
« lêle etflexueux dans la partie antérieure, toruleux un peu plus loin; 
« — tégument strié transversalement avec une bande longitudinale 
« hérissée de petites papilles, laquelle devient plus large à partir de 
« la têle ; — stries écariées de 0"",0023. » 

« — Mâle, blanc long de 37°" ;—partie antérieure très-mince longue 
« de 22%; — partie postérieure longue de 15"*, large de 0"",5, enroulée 


É- 


TRICHOCÉPHALES. 33 


«en spirale; — rapport des deux parties :: 3 : 2; — rapport de Ja 
«longueur totale à la largeur 74; — spicule long de 3"",35, large de 
« 0°%,042 à la base et de 0,027 vers l'extrémité ; — gaîne cylindrique 
« plus ou moins dilatée en entonnoir ou renflée et vésiculeuse à l’ex- 
« trémité, qui est large de 0"",05 à 0,07, et hérissée de pelites pointes 
« de 0"%,0036. 

« — Femelle brunâtre en arrière longue de 34 à 50%; — partie an- 
« térieure longue de 22 à 33% ou égalant les deux tiers de la lon- 
«gueur totale; — partie postérieure large de 0m%,72; — rapport de 
« la longueur à la largeur 70; — queueen pointe mousse ; — œufs bru- 
« nâtres , longs de 0",052 à 0,056. » 


J’ai eu abondamment ce trichocéphale à Rennes, grâce à l’obligeance 
de M. Duval, directeur de l'École de médecine : cet helminthe s’est 
trouvé principalement, mais non exclusivement, dans le cæœcum des 
malades enlevés par la fièvre typhoïde; cependant on l'a trouvé 
aussi, plus rarement, dans d’autres parties de l'intestin. 

Longtemps après la première observation de Morgagni, un étudiant 
de Goettingue, en 1761, retrouva dans le cœcum d’un enfant de cinq 
ans le trichocéphale, qui fut pris alors pour une jeune ascaride 1om- 
bricoïde, ou pour une très-grande ascaride vermiculaire; vers cetté 
époque, Ræderer et Wagler, qui déjà avaient reconnu ce ver comme 
une espèce distincte et l'avaient nommé Trichuris, eurent occasion 
de le trouver fréquemment à Goeltingue dans le cæcum des sol- 
dats d’un corps d’armée français, enlevés par une épidémie que ces 
mêmes médecins décrivirent sous le nom de morbus mucosus. Ils 
furent ainsi conduits à regarder leurs Trichuris comme une production 
de celte maladie. Mais depuis lors on les a trouvés dans les cadavres 
d'hommes morts de toute autre maladie; ordinairement ils y sont très- 
peu nombreux ou même isolés, cependant Rudolphi en a trouvé une 
fois plus de mille ensemble. —M. Creplin pense que c’est ce même tri- 
chocéphale qu’on trouve aussi dans le cochon et le sanglier. 


TRICHOCÉPHALE DES SINGES. 
2. TRICH. EN PELLE. TRICH. PALÆFORMIS. — Run. 


Trich. palæformis, Ruporput, Synopsis , p. 16 el 295. 


« — Tête large de 0"",023 (moins amincie que celle du Tr. dispar, 
« RuD); — tégument hérissé de très-petites papilles d’un côté, el fine- 
«ment sirié au côté opposé (dorsal); stries écartées de 0"",0045 en 
«avant, et de 0"*,0028 en arrière. 

«— Mâle long de 23"% (de 23"" Rup.); — partie antérieure longue 
«de 15", large de 0"",16 à sa base; — partie postérieure longue de 
«8"", large de 0"",33, enroulée ; — rapport des deux parties : : 2: 1; — 
«rapport de la longueur totale à la largeur 69; — spicuie arqué long 
« de 2", large de 0"",045 ; — gaine longue de 0"",39, fortement dilatée 
« (en forme de pelle Ru». ) à l'extrémité, large de 0"%,15$ et toute hé- 
«rissée de pointes mousses de 0" ,0037, 


3 


34 NÉMATOIDES. k 


« — Femelle longue de 23%" à 45m { Rup.);— partie antérieure deux 
« fois aussi longue que la postérieure ; —queue conoïde obtuse, ter- 
« minée par une pointe mousse, — œufs longs de 0"",044 à 0"®,050, 
« larges de 0"",021. » 


Rudolphi en trouva un mâle et trois femelles dans un papion noir 
(Simia ursina) à Berlin. Précédemment, en 1791, Treutler l'avait 
trouvé, à Leipsick, dans un singe qu’il nomme à tort Simiæ satyrus, et 
que Rudolphi suppose être simplement le magot (Simia sylvanus); 
on l’a trouvé au musée de Vienne cinq fois parmi onze callitriches 
(Simia sabæa), une fois dans un patas (Simia rubra), ét une fois 
dans un papion (Simia sphinæx). 

Le Muséum de Paris avait recu de celui de Vienne, en 1816, un 
mâle long de 23°" el une femelle non adulte de même longueur, 
trouvés dans le papion; ces deux exemplaires m’ont été communiqués 
par M. Valenciennes; le mâle seul est adulte; la femelle, sans œufs, 
a sa partie antérieure également double de la postérieure. 

M. Gervais a trouvé récemment à Paris dans le Cercopithecus mo- 
noides une femelle longue de 23", dont la partie postérieure est 
large de 0",43, et qui contient quelques œufs plus étroits que dans 
aucune autre espèce. 


TRICHOCÉPHALE DES MAKIS. (Lemur mongoz.) 


Le catalogue de Vienne indique comme indéterminé ce trichocéphale 
trouvé une seule fois. 


TRICHOCÉPHALE DE LA MUSARAIGNE. (Sorex tetragonurus. V. Liniscus.) 


TRICHOCÉPHALE DES CHIENS. (Chien et renard.) 
3. TRICH. DÉPRIMÉ. TRICH. DEPRESSIUSCULUS.— Rur. 


Trich. vulpis, Froericx, Naturf., XXIV, p. 142, pl. 4, fig. 25-29. 
Trich. vulpis, GmEzin, Syst. nat., p. 3039. 

Mastigodes vulpis, Zener, Naturg., p. 70. 

Trich. depressiusculus, Rup., Entoz., t. II, r, p. 94, et Syn., p. 17 et 226. 
Trich. depressiusculus, Bremser , Icones helminthum, pl. 1, fig. 16-19. 


« — Tête large de 0"",015 à 0"",18 ; — tégument sirié transversale- 
« ment, surtout en avant, et souvent aussi plissé ou ridé ; — stries 
« écartées de 0"®,0037 ; — des nodules ou tubercules produits souvent 
« aussi le long du cou par un effet d’endosmose. 

« — Mle blanc, long de 45% à 54%%,2; — partie postérieure for- 
« mant le quart de la longueur totale, large de 0"",37 et contournée 
« en spirale; — queue un peu amincie el tronquée ; — rapport des 
« deux parties :: 3: 1; —rapport de la longueur à la largeur 145; 
« — spicule mince, obtus, long de 0"",2, large de 0"",021 à 0"",029; — 
« gaîne tubuleuse ou en massue, longue de 0"",62, large de 0"",046 
à la base , et renflée jusqu’à 0,125, couverte de très-peliles épines 
en quinconce dans ses deux premiers tiers, et lisse à l'extrémité, 


= 


TRICHOCÉPHALES. 35 


& — Fémelle blanche en avant, rouge-brun en arrière par suite du 
« développement des œufs; — longue de 53%%; — partie antérieure 
« longue de 40"; — partie postérieure longue de 13m"; — large de 
« 60%; — rapport des deux parties :: 3 : 1; — rapport de Ia lon- 
« gueur à la largeur 90 ; — queue conoïde, obtuse, lisse. 

« — Vulve à bords gonflés, saillants ; — œufs elliptiques, prolongés 
« en papille ronde aux deux extrémités, longs de 0,083 à 0,086, 
« larges de 0,038 à 0"%,045, à goulots étroits et à coque mince, 
« lisse. » 


Sur Sept renards que j'ai disséqués à Rennes , deux seulement con- 
tenaient ce trichocéphale dans le cœcum, le 19 mars et le 11 avril. 

Frælich le premiers l'avait trouvé au mois d'octobre dans le cœcum 
d’un renard. Depuis lors, au musée de Vienne, on Ya trouvé quatre 
fois dans le cæcum des chiens , en disséquant cent quarante-quatre 
de ces animaux; mais on ne l’a Pas trouvé dans soixante-deux renards. 


TRICHOCÉPHALE DES RATS. (us et arvicola.) 


4. TRICH. NOUEUX. TRICH. NODOSUS. — Rur. 


Trich. muris , Gorze , Naturg.. D. 119, pl. 7 a, fig. 1-5. 

Trich. muris , Scurancr, Verzeichn > P 4. GMELIN, Syst. nat., p: 3038 
Trich. muris, Encycl. méth., pl. 33, fig 6-10 (copie de Gœze). 
Mastigodes muris , Zener, Naturg., P. 70. 


Trich. nodosus, Rupozpur, Entoz., t. II > 1, P: 96, el Synopsis, p. 17 et 227. 


«— Tête large de 0"",01$ ; — tégument strié transversalement et 
«ayant une large bande longitudinale papilleuse bordée de papilles 
«plus grandes susceptibles de se gonfler par endosmose; — stries 
« écarlées de 0"%,004 à 0,005. 

« — Müûle long de 14 à 20%; — partie antérieure longue de RENTE 
« large de 0,018 ; — partie postérieure contournée, longue de 7,5, 
« large de 0"",22 à 0,30; — rapport des deux parties :: 5: 3; — rap- 
«port de la longueur à la largeur 66. 

« Spicule long de 0"",76, tubuleux , large de 0,015, courbé en 
« cercle, entouré par une gaine longue de 0",17, de forme très-va- 
« riable , tantôt vésiculeuse, tantôt tubuleuse, ou en entonnoir, ou 
« terminée par un renflement en turban large de 0,10. 

« — Femelle longue de 23 à 31°"; — bartie antérieure longue de 14 
« à 20", large de 0",02; — partie postérieure longue de 8 à din, 
« large de 0"",32 à 0,040 ; — rapport des deux parties : : 7 : 4; — 
« rapport de la longueur à la largeur T7; — queue obtuse, terminée 
« par une papille arrondie; — œufs oblongs, terminés par deux bou- 
« Lons arrondis, longs de 0,57 à 022,697» 


J'ai trouvé abondamment ce trichocéphale , à Paris en 1837 et 1838, 
dans le cœcum des souris de mon habitation (rue des Postes ). Depuis 
lors, je l'ai cherché vainement à Toulouse el à Rennes; mais je l'ai 
relrouvé encore dans les souris et les rats d’un canton situé à plus 


36 NÉMATOIDES. 


d’un myriamèlre au nord de Rennes. J'ai, de plus, trouvé dans plu- 
sieurs souris de cette même localité de jeunes trichocéphales longs de 
3, deS et 12", sans renflement postérieur et sans aucune trace d’or- 
ganes génitaux , si bien qu’on les prendrait pour des trichosomes 
jeunes, si l’on n’était guidé par l'observation des trichocéphales 
adultes trouvés dans le même lieu. Leur tête est large de 0"",014 à 
02,016; et le corps de 0,07 à 0",10; la partie postérieure du plus 
petit n’a encore que 0"",8 de longueur. 

J'ai trouvé une seule fois aussi dans l’Arvicola subterraneus, en 
disséquant quarante-cinq animaux de cette espèce, un trichocéphale 
femelle assez semblable à céux de la souris et du rat; mais quoique 
long seulement de 23", il avait des œufs longs de 0"",074, c’est-à-dire 
presque d’un quart plus grands, En étudiant le mâle, on pourra con- 
stater si c’est une espèce différente. 

Gœze, le premier, découvrit le Trichocephalus nodosus dans la par- 
tie moyenne de l’intestin d’une souris, le 14 avril 1778; mais il ne le 
trouva que celle seule fois pendant le cours de ses longues recherches, 
et ses contemporains Pallas, Müller et de Borke, auxquels il le com- 
muniqua , regardèrent comme très-imporlante la découverte de cet 
helminthe d’une grande rareté. 

Rudolphi ne l’a jamais trouvé lui-même, mais il à étudié une fe- 
melle trouvée par Hübner. Frælich l’a trouvé de son côté et a décrit 
le mâle. Le catalogue du musée de Vienne rapporle que, sur onze cent 
trente-neuf souris grises, huit seulement contenaient cet helminthe, 
et cent vingt-cinq souris blanches ne le contenaient pas, non plus que 
quatre-vingt-six surmulots ( Mus decumanus ); mais un seul rat ( Mus 
rattus) sur cent vingl-trois, quatre mulots ( Mus sylvaticus) sur vingt- 
sept ; un seul rat d’eau (Arvicola amphibius) sur cinquante-trois, et 
enfin huit campagnols (Arvicola arvalis ) seulement ont présenté ce 
même irichocéphale loujours dans le cæœcum. Aux caractères que nous 
avons donnés plus haut nous ajouterons seulement que, comme pour 
le Trichocephalus dispar , l'œsophage se voit à travers les téguments 
de la partie antérieure du cou , sous la forme d’un tube charnu aussi 
large que la têle, flexueux , égal, et qu’il ne devient tubuleux et plus 
large que vers le tiers de la longueur du cou. 


TRICHOCÉPHALE DE L'ORYCTÈRE. (Mus capensis, Gx.) 


5, TRICH. CONTOURNÉ. TRICH. CONTORTUS. — Ru». 
(Synopsis, p. 631.) 


« — Mâle long de 40%"; — partie antérieure très-amincie, longue de 
« 22m; — partie postérieure brusquement renflée, presque en spirale, 
« longue de 18"; — gaine en forme de tube court, assez large, tron- 
« qué , sortant latéralement près de l'extrémité caudale qui est très- 
» obtuse; — spicule mince recourbé. 

« — Femellelongue de 50%%;—partie antérieure de 27", partie poslé- 


TRICHOCÉPHALES. 37 
« rieure longue de 23", contournée ; extrémité caudale amincie, 
« un péu aiguë. » ( Run.) 


Rudolphi a trouvé un mâle et trois femelles de ce trichocéphale, 
dans un oryctère à tache blanche ( Mus capensis), du cap de Bonne- 
Espérance, conservé dans l’alcool. 


TRICHOCÉPHALE DU CASTOR. 


Sur quarante-neuf castors disséqués au musée de Vienne, un seul 
contenait un trichocéphale non déterminé. 


TRICHOCÉPHALE DES LIÈVRES ET DU SOUSLIK. 


6. TRICH. ONGU'CULÉ. TRICH. UNGUICULATUS.— Run. 


Trich. unguiculatus, Duc de Horsren-Becx, Naturf., XXI, p. 1-6, 
pl. 1, fig. 1-5. 

Trich. leporis, Frosicu, Naturforsch., XXIV, p. 144. 

Mastigodes leporis , Zever, Naturg., p. 71, pl. 1, fig. 3-5. 

Trich. unguiculatus, Run., Entoz., t. IT, 1, p. 93, et Synopsis, p. 17 et 225. 


« — Tête large de 0%,0175 à 0,020 semblable à celle des précé- 
« dents, (recourbée un peu comme l’ongle de l’homme (unguicula- 
« tum) suivant Rudolphi?); — tégument présentant à la face ventrale, 
« en avant, une large bande granuleuse bordée de papilles suscep- 
« libles de se gonfler par endosmose , et finement strié en travers sur 
« le reste de sa surface; — stries de 0"",0043. 

« — Mâle blanc long de 29%» (de 40"" Rup.); partie antérieure 
« longue de 17", large de 0"",16 à sa base; — partie postérieure 
« longue de 12", large de 0"",58; — rapport des deux parties : :3 : 2; 
« — rapport de la longueur totale à la largeur 50; — spicule très- 
« grêle long de 1"",87 (+ ?), large de 0"",010; gaîne diaphane très- 
« étroite longue de 1"",55, filiforme, striée transversalement et large 
« de 0"*,017 à sa base; un peu élargie en fuseau , large de 0",0425 et 
« parsemée, vers l'extrémité, de pointes extrêmement petites, lon- 
« gues de 0,001. 

«— Femelle blanche en avant, brunâtre en arrière, longue de 
« 34,5 (de 40" Rup.); — partie antérieure longue de 23"", large de 
« 0,16 à sa base; — partie postérieure longue de 11"",5, large de 
ç {vm; — rapport des deux parties :: 2 : 1; — rapport de la longueur 
« Lotale à la largeur 34; — œufs longs de 0,062 à 0"",063 avec les 
« boutons , ou de 0"",052 sans ces boutons et larges de 0,031 à 
« 0"%,034, à coque un peu granuleuse. » 


Je décris ainsi ce trichocéphale sur deux exemplaires que le mu- 
séum de Paris a recue de celui de Vienne et que M. le prof. Valen- 
ciennes m'a communiqués. On voit que cette espèce se distingue par- 
faitement par l'extrême ténuité du spicule et de la gaîne du mâle 
el non par la forme onguiculée que Rudolphi attribuait à la tête ; la 


38 NÉMATOIDES. 
longueur que j'indique pour les pointes, est celle de la portion sail- 
lante , je n’ai pu vérifier s’il y en avait une autre portion ineluse. 

Le duc de Holstein-Beck trouva le premier cet helminthe en grand 
nombre dans les gros intestins du lièvre, pendant les mois d’avril et 
mai; Rudolphi l’y trouva aussi très-abondamment ensuite au mois 
de septembre. Jurine, à Genève, le trouva également. Braun l'avait 
trouvé plus tard dans le lapin sauvage. Enfin, au musée de Vienne, 
on l’a trouvé dans le cæœcum trente fois parmi cinquante-sept lapins 
sauvages , mais non dans cent vingt-cinq lapins domestiques; et en 
outre, soixante-deux fois parmi deux cent trente-neuf lièvres com- 
muns ( Lepus timidus); deux fois dans huit lièvres variables (Lepus 
variabilis), et deux fois dans cent cinquante-six sousliks (Arctomys 
citillus) de Bohême, mais ceux de ce dernier mammifère pourraient 
bien former une espèce différente; la femelle communiquée à Rudolphi 
était longue de 22,5, et sa partie antérieure était longue de 16", 

Les premiers observateurs ont attribué au trichocéphale du lièvre 
des caractères controuvés, comme l'existence de deux crochets de 
chaque côté de la tête, indiqués par le due de Holstein-Beck, et les 
renflements vésiculeux vus par Frœlich d’un seul côté du cou et qui 
sont un effet d’endosmose sur le tégument. 


TRICHOCÉPHALE DE L'AGOUTI. (Cavia aguti, L.) 


7. TRICH. GRÊLE.  TRICH. GRACILIS.—Run. (Synopsis, p. 638.) 


Rudolphi n’a pu étudier que des femelles de cetrichocéphale, trouvé 
au Brésil par Olfers, dans le cæcum de l’agouti; leur longueur est de 
47 à 54vw, la têle est amincie, la partie postérieure du corps est grêle, 
un peu courbée, obtuse en arrière, égalant presque la moitié de la 
longueur Lotale. 


TRICHOCÉPHALE DU COCHON. 


8?, TRICH. CRÉNELÉ.  TRICH. CRENATUS. — Run. 
(TR. nispar, Creplin.) 


Trich. crenatus , Goeze, Naturg., p. 122, pl. 6, fig. 6-7. 

Trich. suis, Scurawx, Verzeichn, p.8. 

Trich. apri, Gmeuin , Syst. nat., p. 3058. 

Mastigodes apri, Zeper , Naturg., p. 70. . 

Trich. crenatus, Rup., Entoz., Hist. nat., t. II, 1, p. 96, et Synopsis, n°6, 
p. 17 et 226. 

Trich. dispar, Crepzin, Observationes de Entoz., p. 7. 


Gæze avait recu d’un médecin de Laubach, au mois de mai 1781, 
deux trichosomes femelles trouvés dans un sanglier. Rudolphi ne le 
trouva jamais lui-même ni dans le cochon , ni dans le sanglier , mais 
il en recut plusieurs de Hübner qui les avait recueillis dans les gros 
intestins d’un cochon. Rudolphi, dans sa descriplion, a pris pour des 
caractères fixes ce qui était purement accidentel et provenait de l’ac- 


TRICHOCÉPHALES. 39 


tion de l'alcool. Au musée de Vienne on ne l’avait pas rencontré ni 
dans cinquante-deux cochons, ni dans dix-neuf sangliers. Mais enfin, 
M. Creplin l'ayant trouvé lui-même abondamment dans le gros intes- 
tin d’un cochon, en janvier 1823, put l’étudier complétement, et pré- 
tendit qu'il ne diffère réellement pas du Trichocephalus dispar de 
l’homme, dont la gaine du spicule prend comme nous l'avons dit Les 
formes les plus variées. 


TRICHOGÉPHALE DES RUMINANTS. 


9. TRICHOCÉPHALE VOISIN.  TRICH. AFFINIS.—Rup. 


Trich. affinis , Ruporrur, dans Wied, arch., t. II, 1x, p. 7. — Entoz., hist., 
t. IL, 5, p. 92, pl. 1, fig. 7-10. — et Synopsis n° 3, p. 16 et 225. 
Mastigodes affinis , Zeper , Naturg., p. 70. 


« Tête large de 0"",019 à 0"",022, avec deux renflements latéraux 
« vésiculeux, en forme d'ailes; — tégument strié transversalement, 
« avec une large bande papilleuse , sur les bords de laquelle sont des 
« papilles plus fortes, susceptibles de se gonfler par endosmose; — 
« écartement des stries variant de 0",0034 à 0,009. 

« — Mâle long de 80"; — partie antérieure longue de 53"", large 
« de 0",19 à sa base ; — partie postérieure longue de 27"", large de 
« 0"%,75; —rapport des deux parties :: 2 : 1; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 100 ; — spicule pointu, long de 6"",75, large de 
« 0,025, élargi jusqu'à 0"",038, par une lame diaphane ; — gaine 
« tubuleuse, cylindrique, longue de 1"",55, large de 0"",07, toute 
« hérissée de petiles épines, ou lames triangulaires, couchées en ar- 
« rière, longues de 0"",005. 

« — Femelle longue de 60 à 70"; — partie antérieure, longue de 
« 42 à 49%; — partie postérieure longue de 18 à 21", large de 0"",94, 
«rapport des deux parties :: 7 : 3; — rapport de la longueur totale 
«à la largeur 74; — queue obtuse; — œufs en navelie longs de 
« 0,061 , terminés par deux boutons diaphanes de 0,008, ce qui 
« porte leur longueur totale à 0"",077. » 


Cette espece que caractérise nettement la longueur considérable 
du spicule et de sa gaîne, habite exclusivement le cœcum des rumi- 
nants des genres Cervus, Antilope, Ovis et Bos; sur trois chevreuils 
dont j'ai visilé les intestins, un seul m’a fourni un mâle et huit 
femelles de cet helminthe, à Rennes, le 12 mars 1844. Je l'avais 
cherché vainement dans le mouton. 

Rudolphi, le premier, l’a décrit comme trouvé par lui, au mois de 
novembre à Greifswald, dans le cœcum du mouton et du veau. 
Cependant il ajoute qu’Abildgaard, d’après le catalogue du musée de 
Copenhague, parait devoir être considéré comme l'ayant trouvé le 
premier, Nilzsch en a rencontré ensuite dans le chevreuil (Cervus 
capreolus) deux femelles, l’une longue de 50", avec la partie posté- 
rieure longue de 13%"5, l’autre longue de 40"*, el dont la partie 
postérieure a 11,20. Rudolphi en a aussi examiné des mâles et des 


40 NÉMATOIDES. 

femelles irouvés par Bremser dans le chamois (Antilope rupicapra), 
et dont la partie postérieure formait les deux neuvièmes de la 
longueur Lotale; les mâles longs de 47", avaient l’organe génital 
plus long que celui des trichocéphales du mouton et du veau, la 
gaine était mince, assez longue, courbée dans l’un et droite dans 
l’autre ; les femelles étaient longues de 60". 

Le catalogue du musée de Vienne indique comme ayant contenu 
cet helminthe un chevreuil sur six; un daim (Cervus dama) sur neuf; 
huit cerfs sur trente ; une gazelle ( Antilope dorcas) sur deux; huit 
chamois (Ant. rupicapra) sur vingt; six argalis (Ovis ammon) sur 
treize , et sepl moutons (Ovis aries) de diverses variétés sur soixante- 
dix. 


(?) TRICHOCÉPHALE DES CHAMEAUX. 


Au musée de Vienne on a trouvé une fois dans les gros intestins 
du chameau à deux bosses, et trois fois dans ceux du dromadaire, 
des trichocéphales indéterminés qui sont probablement le Trich. 
affinis. 


TRICHOCÉPHALE DES DIDELPHES. 


10. TRICH. MENU. TRICH. MINUTUS. — Ru». (Synopsis, p.638.) 


Olfers a trouvé au Brésil, dans le cæœcum du cayopollin (Didelphis 
cayopollin), trois mâles et plusieurs femelles de trichocéphales longs 
de 18 à 20%", la partie antérieure et filiforme du mâle est les trois 
quarts de la longueur totale; la partie antérieure de la femelle en est 
les sept dixièmes ; la partie postérieure est terminée par une papille 
saillante. 


?, GENRE SCLEROTRIQUE. SCLEROTRICHUM. — Ru. 
cxAnpos dur, 0pt£, Ooyoc cheveu. 


«— Corps très-long, dur, composé de deux parties, l’une anté- 
« rieure, très-mince, terminée en avant par un disque bordé de 
« crochets, et au centre duquel s'ouvre la bouche; l’autre partie 
« du corps, la postérieure, brusquement renflée, roulée'en spi- 
« rale et noduieuse. » 

La seule espèce de ce genre incomplétement connu, et qui 
nous paraît douteuse elle-même, a été trouvée par Pallas dans 
estomac du scheltopusik (Lacerta apus, Pallas. — Pseudopus 
serpentinus, Merr.), de la Russie méridionale, et nommée par 
cet auteur Z'œnia spirillum. Gæœze à reproduit le dessin et la 
figure donnés par Pallas, et a rangé cet helminthe dans son 
genre T'richocephalos { Haarkopf) dont Zeder changea le nom 


SCLÉROTRIQUE. A1 
en celui de Mastigodes. Rudolphi, qui put étudier ce même 
helminthe, conservé dans Palcool, le nomma Trichocephalus 
echinatus, et en fit nne section distincte de ses autres trichocé- 
phales ; M. de Blainville en fit un genre à part sous le nom de 
Mastigodes, déjà appliqué par Zeder à tous les trichocéphales ; 
enfin M. Nordmann, dans ses annotations au troisième volume 
des animaux sans vertèbres, de Lamarck ( p. 660), pense aussi 
qu’on pourrait en faire un genre séparé, sous le nom de Sclero- 
trichum, proposé par Rudolphi (Synopsis, p. 225). Nous nous 
rangeons volontiers à cette opinion, et nous mettons à part 
cet helminthe dont l’organisation n’est pas encore suflisam- 
ment connue. 


1. SCLÉROTRIQUE ÉPINEUX. SCLEROTRICHUM ECHINATUM. 


Tœnia, Parcas, dans Nov. comm. Petr., t. XIX, p. 449, pl. 10, fig. 6. 

Tænia spirillum, Pazras, Nord. Beytr., {. 1,1, p.111. 

Trich. (Haarkopf des Pallas), Goxze, Naturg., p.123, pl. 7 À, fig. 6-7. 

Trich. lacertæ, Gmexin, Syst. nat., p. 3039. 

Mastigodes lacertæ , Zxver, Naturg., p. 71. 

Trich. echinatus , Run., Entoz. hist., t. IL, 1, p. 98. et Syn., p. 18. 

Trich. spirillum ; Bremser , Icones helm., pl. 4, fig. 20-22. 

Mastigodes spirillum , Bramvwize, Diet. se. nat.,t. LVII, p. 539. 

«— Long de 54"“environ;—tégument très-résistant et presque corné; 

« — partie antérieure longue de 18 à 26», grosse el ferme comme un 
« crin de cheval; — partie postérieureroulée en spirale, boursouflée ou 
« noduleuse, longue de 27 à 30", large de 1",12, plus dure que la 
« parlie antérieure ; — l'extrémité de la partie postérieure se trouve 
« redressée et comprimée;— le disque antérieur estentouré de quinze 
« crochets recourbés. » 


?. GENRE ( douteux). — RUD. 
TRICHOCEPHALUS GIBBOSUS. (Synopsis, p. 639.) 


Rudolphi a décrit sous ce nom, tout en déclarant qu’on en 
pourrait faire un nouveau genre, deux helminthes vivipares 
qui avaient été envoyés au musée de Vienne par le docteur 
Pohl, comme ayant été trouvés dans la vésicule du fiel d’un 
thon ( Scomber thynnus), près de léquateur, en 1817. L’un 
était long de 67"", et l’autre de 95"; la partie postérieure de 
chacun avait seulement 20"" de long; la partie antérieure, qui 
n’était pas entière, était plus épaisse que dans les vrais tricho- 
céphales, car elle avait presque 0”",45. La partie postérieure 
à Am» de la précédente , avait une gibbosité courte, large de 
Aum,3 successivement resserrée et renflée jusqu’à avoir 0""9, au 
milieu , elle se terminait par une pointe tubulée très-mince. À 


42 NÉMATOIDES. 


Pintérieur se trouvait une masse formée de fœtus déjà éclos et 
d'œufs contenant les fœtus repliés. 


DEUXIÈME SECTION. \Filariens.\ 


» 


Nématoïdes à bouche ronde ou triangulaire, nue ou munie 
de papilles, mais sans lobes saillants ; mâles ayant deux spicules 
ou pénis inégaux. 

TABLEAU DES GENRES. 
* Spicules plus ou moins tordus. 7. Filaria. 
** Spicules non tordus. 


+ Corps peu aminci en avant. 
$ OEsophage formé de deux parlies distinctes. 8. Dispharagus. 


$$S OEsophage continu. 9. Spiroptera. 
+5 Corps très-aminci en avant. 10. Proleptus. 


7° GENRE. FILAIRE. FILARIA. — MüLL. 
« —Vers blancs, jaunâtres ou rouges, élastiques, cylindriques, 


« filiformes, très-longs, de quatre-vingts à cinq cents fois plus 
« longs que larges, quelquefois un peu amincis vers une des ex- 
« trémités; — tête continue avec le corps, nue ou munie de 
« papilles saillantes, ou de pièces cornées constituant une sorte 
« d’armure externe ou interne; — bouche ronde , ou triangu- 
« laire; — œsophage court, tubuleux, plus étroit que l'intestin ; 
€ — anus terminal ou suivi d’une queue; — tégument lisse ou 
« finement strié en travers. 

« — Môûle à queue souvent obtuse et quelquefois munie d’une 
«aile membraneuse entourant l'extrémité ; — spicule principal 
« très-long, plus ou moins tordu ; — spicule accessoire ordinai- 
« rement tordu et obliquement strié. 

« — Femelle à vulve située très-près de l'extrémité antérieure ; 
« —œufs elliptiques ou presque globuleux, ordinairement lisses, 
« longs de 002 à 0,062, éclosant quelque fois dans le corps 
« de la mère. » 


Le genre filaire, établi par 0. F. Müller pour des helminthes 
filiformes sans organes bien distincts, n’a jamais été encore 
convenablement défini. car, s’il est facile d'appliquer le nom de 
filaire à des helminthes ayant la forme d’un fil ou d’un cordon 
blanc souvent très-long, il ne l’est pas autant d’étudier leur or- 
ganisation. Les filaires, en effet, se trouvent le plus souvent 
dans la cavité abdominale entre les replis du péritoine des 


FILAIRES. 43 


mammifères et des oiseaux. Mais on ne les y rencontre qu’acci- 
dentellement, et la plupart des espèces mentionnées par les 
auteurs n’ont été vues qu’une seule fois, comme par hasard. 
Pour beaucoup de ces espèces d’ailleurs, on n’a trouvé qu’un 
des sexes, et l’on n’a pu dès lors les caractériser complétement. 
Enfin tous les anciens observateurs se sont bornés à indiquer la 
forme extérieure, sans noter la position de la vulve, les dimen- 
sions des œufs, la structure des spicules, et les stries ou les 
appendices du tégument. 

Quelques filaires se trouvent aussi dans le tissu cellulaire, 
sous la peau ou entre les chairs, ou dans divers organes, ou 
même dans les yeux des vertébrés de toutes les classes, mais 
jamais dans le canal digestif. On en trouve aussi dans la cavité 
abdominale des insectes, et quelques-unes se trouvent libres 
dans les eaux. Il en est qui naissent et se développent dans des 
kystes ou dans des concrétions squirreuses ou tuberculeuses 
des tissus vivants. Une espèce douteuse, très-commune chez 
presque tous les poissons de mer, se trouve enroulée en forme 
de spirale plate, dans des kystes du péritoine ou des viscères ; 
elle est toujours sans organes sexuels. 

Gæze, qui les nommait Gordius, d’après Linné, en a vu quatre 
ou cinq espèces; Zeder en a décrit ou indiqué, tant sous le 
nom de Filaria que sous ceux de Fusaria et de Capsularia, une 
vingtaine; mais il n’en a pas trouvé lui-même plus de quatre. 

Rudolphi, en 1819, en a décrit dix-neuf espèces et indiqué 
quarante-huit autres comme douteuses; mais, par lui-même, 
il n’en avait trouvé que neuf. Depuis lors, divers helmintholo- 
gistes en ont encore décrit quelques-uns, mais le nombre des 
espèces bien déterminées est très-peu considérable. Les Mermis 
et divers autres helminthes ont été réunis aux filaires par les 
auteurs; mais ils doivent en être absolument séparés d’après 
les caractères que nous avons indiqués. 

Rudolphi divise les filaires en deux sections dont la première 
comprend les espèces à bouche nue, et la seconde les espèces 
à bouche garnie de papilles ou de lèvres; mais ce caractère 
paraît peu important pour lui-même, et d’ailleurs on ne con- 
naît pas assez les filaires pour l’employer à leur classification. 

Voici deux tableaux exprimant les caractères pris du rapport 
de la longueur à la largeur et de la dimension des œufs. 

4° Le rapport de la longueur du corps à la largeur, est de : 


80 pour la Füilaria obtusa 4 de l'hirondelle (Hirundo rustica). 
84 pour la Fil. ovat® © du goujon (Cyprinus gobio). 


#4 NÉMATOIDES. 

100 pour la Fil. coronata % du rollier (Coracias garrula). 
108$ pour la Fil. aquatilis © des eaux douces. 

110 pour la Fil. papillosa $ du cheval. 

118 pour la filaire 9 de la grenouille (Rana esculenta). 
128 pour la filaire 9 du cerf (Ccrvus elaphus). 

140 pour la filaire & de la souris ( Mus musculus ). 

140 pour la Fil. labiata de la cigogne (Ciconia nigra). 
240 pour la Fil. labiata de la cigogne (Ciconia nigra). 
280 pour la Fil. attenuata & des oiseaux de proie (Falco). 
312 pour la Fil. gracilis Z des singes ( Simia). 

425 pour la filaire de la martre (Mustela martes). 

440 pour la Fil. attenuata 9 des oiseaux de proie. 

500 pour la Fil. gracilis 9 des singes. 

500 et au delà pour la Fil. medinensis de l’homme. 


2 La longueur des œufs est de : 


0%®,017 à 0,020 pour la Fil. gracilis des singes. 

»017 pour la Fil. ovata du goujon (Cyprinus gobio). 

»022 pour la filaire de la grenouille. 

,032 à 0"*,034 pour la filaire du cerf (Cervus elaphus). 

,038 à 0"*,045 pour la filaire de la souris (Mus musculus). 
042 pour la filaire de la martre (Mustela martes). 

,042 à 0%®,045 pour la Fil. coronata du rollier ( Coracias garrula). 
,045 à 0®%,048 pour la Fil. papillosa du cheval. 

053 pour la Fil. attenuata des oiseaux de proie. 

»058 (?) pour la Fil. labiata de la cigogne (Ciconia nigra). 
,062 pour la Fil. aquatilis des eaux douces. 


S0S002 9 © © © 


I. FILAIRES DES MAMMIFÈRES. 


FILAIRES DE L'HOMME. 
1. FIL. DE MÉDINE. FIL. MEDINENSIS. — GMELN. 


Dracunculus perlarum, KazmprEr, AmϾnit. exot., 1712. 

Gordius medinensis, Linné, Syst. nat. ed.,t. XII, p. 1075, n° 3. 

Filaria medinensis, Gueux , Syst. Nat.,p. 3039, n° 1. 

Furia medinensis, Mopger , dans les Mém. de l’Acad. de Stockh., 1795. 

Filaria medinensis, Run, Entoz., t. IL,1, p. 55; et Syn., p. 3 etp. 205. 

Filaria dracunculus , Bremsrr , Tr. des Vers int., trad., p. 198, pl. 4, fig. 1. 

Filaria medinensis, Jacogsox, Nouv. ann. Mus., t. IIL, p. 83; et Ann. 
sc. nal., 2° série, {. I, p. 320. 

Filaria medinensis, Lerconp, quelques matériaux pour l’histoire des 
Filaires, 1836, p. 21. 

Filaria medinensis, CrePLiN, dans All. Encyklop., v. Ersch und Gruber, 
t. XXXIT, p. 278. 


« — Mäle inconnu. 
« — Femelle blanche longue de 500" à 4.mèlres ; — large de 1" à 
« 1%,15, filiforme, un peu amincie enavant ; —bouche simple, arrondie ; 


FILAIRES DES MAMMIFÈRES. 45 


« — queue un peu aiguë, recourbée en crochet; — œufs éclosant à 
« l'intérieur du corps de la femelle, qui paraît alors vivipare. » 


Cette filaire, très-commune dans les régions intertropicales de 
l’ancien continent, s’observe accidentellement ailleurs chez des indi- 
vidus venant de ces contrées; elle se trouve dans le tissu cellulaire de 
l’homme, au-dessous des téguments, et plus particulièrement sous la 
peau des jambes, où elle forme des tumeurs souvent assez volumineuses. 
Elle est ordinairement solitaire dans chaque tumeur ; mais on en voit 
presque toujours plusieurs sur le même individu. Sa présence paraît 
quelquefois n’être nullement incommode, quelquefois aussi elle 
cause d’atroces douleurs, et l’on doit chercher à l’extraire. Pour 
cela on tâche de saisir une extrémité du ver, soit que la tumeur ait 
été ouverte à dessein, soit que la suppuration y ait déterminé une 
perforation , puis on roule peu à peu le corps de cette filaire autour 
d’un petit bâton, de manière à la tirer sans la briser, car dans ce cas 
le remède serait pire que le mal, puisque tous les petits vivants qui 
remplissent le corps de cet helminthe se répandraient dans la plaie et 
pourraient se développer ultérieurement en grand nombre. 

Les filaires extraites ainsi du corps de l’homme sont toujours des 
femelles , et toujours aussi elles sont plus ou moins altérées par le 
procédé d’extraction et par l’action de l’alccol dans lequel on les con- 
serve: il s'ensuit qu’on n’a pu jusqu’à présent les étudier convenable- 
ment. Quant aux mâles, qui doivent être beaucoup plus petits, ils ne 
sont pas susceptibles de s’accroitre comme les femelles; il est donc 
vraisemblable que leur présence ne devient jamais incommode, et 
qu’on n’a pas l’occasion de les extraire de même. 

Jacobson ayant eu l’occasion d'observer une de ces filaires à Co- 
penhague, et trouvant son corps rempli de petits vivants, émit cette 
singulière opinion que ce pourrait être un simple tube renfermant 
une immense quantité de petits vers. 

On a vu des filaires qui n'avaient encore que 2? à 3 décimètres de 
longueur, peut-être étaient-ce des mâles. 

On dit aussi en avoir vu qui avaient plus de 6 à 7 mètres, mais il est 
vraisemblable qu’alors l’on a rapporté à un seul individu des frag- 
ments provenant de plusieurs autres. 

On a supposé faussement que la queue recourbée en crochet sert à 
la filaire pour se cramponner à l’intérieur des tissus, On lui a égale- 
ment attribué à tort quelquefois, soit une trompe, soit un suçoir ou 
divers appendices autour de la bouche. 


?, FIL. DES BRONCHES. FIL. HOMINIS BRONCHIALIS.—Runr. 


Hamularia lymphatica , TreurLer , Obs. path. anat., p. 10, pl. 2, fig. 3-7. 
Tentacularia subcompressa , Zxner, Naturg., p. 45. 

Hamularia snbcompressa, Ruvozput, Entoz., t. 11,1, p. 82. 

Filaria hominis bronchialis, Ruvorrui, Synopsis, p. 14 et 215. 


Treutler seul a trouvé, en 17869, dans des tubercules des bronches, 


46 NÉMATOIDES. 


chez un homme mort d’excès vénériens, des helminthes filiformes 
élastiques, longs de 27°", environ, un peu amincis en avant, un 
peu comprimés latéralement, brunâtres, variés de blanc et presque 
transparents en arrière, avec la tête et la queue obtuses. Treutler 
leur attribue en outre deux crochets saillants à la face inférieure, 
derrière la tête; mais Rudolphi { Synopsis, p. 216) pense que ces 
crochets sont très-certainement les spicules du mâle; dans ce cas 
Treutler aurait pris la têle pour la queue, et le caractère du genre 
Hamularia serait tout à fait erroné. 


FIL. DE L'OEIL HUMAIN. (Fül. lacrymalis et Fil. oculi humani.) 


On a indiqué comme trouvées accidentellement dans la glande la- 
crymale, sous la conjonctive ou dans le globe de l’œil de l’homme, 
des filaires qui sont certainement différentes de la Fil. medinensis , 
mais elles n’ont pas été décrites. 


2. FIL. DES SINGES. FIL. GRACILIS. — Run. 


Filaria gracilis, Rup., Entoz., t. IT, 1, p. 57, pl. 1, fig. 1, et Syn., p. 3, et 208. 
Filaria gracilis, BreMser , Icones helminthum, pl. 1, fig. 1-5. 


«— Corps blanctrès-allongé, mince comme un fil, un peu aminci aux 
« extrémités ; — tête obtuse, large de 0"",07, bouche très-petite, nue, 
«triangulaire; — œsophage large de 0%",035 ; — tégument à stries 
« transverses irès-fines écartées de 0",0014 à 0"",002 et avec deux 
« bandes latérales brunâtres. 

« — Mâle long de 90 à 125", large de 0"",4 au milieu aminci de 
« part et d'autre et contourné en hélice à l’extrémité postérieure ; — 
« rapport de la longueur à la largeur 312; — queue large de 0"",088 
« terminée en pointe aigüe, recourbée et munie de deux ou trois pa- 
« pilles rangées en série avant la pointe ; — anus à 0"",32 de l’extré- 
« milé; — spicule principal ou pénis, long de 0"",88 courbé en are et 
« partagé vers le milieu (à 9"",46 de la pointe) par une sorte d’arti- 
« culation en deux portions dont l’antérieure plus épaisse large de 
« 0,02; — spicule accessoire long de 0"",23 creusé en gouttière. 

« — Femelle longue de 200"" à 350", large de 0"",6 au milieu, 
« plus amincie en arrière où la queue est large seulement de 0"",046; 
« — rapport de la longueur à la largeur 500 ; — queue conoïde, ter- 
« minée par une papille distincte et portant deux autres papilles laté- 
« rales symétriques longues de 0°%,015; — vulve située à 0"»,5 de la 
« têle ; — oviducte simple (?) large de 0"",17; — œufs elliptiques, 
« longs de 0,017 à 0"",020. » 


J'ai étudié cet belminthe sur les nombreux exemplaires du muséum 
de Paris. On le trouve assez souvent dans l'abdomen, entre les replis 
du péritoine des diverses espèces de singes. Daubenton lavait vu 
dans le coaïla (Simia paniscus), dans lequel on l’a trouvé, ainsi que 
dans le sajou à Paris et à Vienne, 


FILAIRES DES MAMMIFEÈRES. 47 


On cite également le papion (Simia sphinx), et le sai (Simia 
capucina), comme ayant présenté plusieurs fois la Filaria gracilis. 


FILAIRE DU HÉRISSON. 


Cinq hérissons sur cent soixante-quinze disséqués dans ce même 
musée ont aussi présenté une filaire indéterminée habitant le poumon. 


FILAIRE DES CHAUVES-SOURIS. ; 


En disséquant au musée de Vienne cent dix Vespertilio discolor, 
on a trouvé huit fois une filaire indéterminée dans la cavité abdomi- 
nale. Un exemplaire non adulte, envoyé en 1816 au musée de Paris, 
est long de 15"", large de 0,13, aminci en arrière où il se termine 
par une queue obtuse large de 0,015. Sa tête arrondie est large de 
0,083 et laisse voir une très-petite bouche. 


FILAIRES DES CHIENS. 


On a indiqué une filaire trouvée dans l’œil d’un chien, et une autre 
filaire indéterminée vivant dans les reins et dans la cavité abdominale 
du renard; mais ce peuvent être des helminthes jeunes de tout autre 
genre. 


FILAIRE DU SANG DES CHIENS. ( HϾmatozoaire. ) 


MM. Gruby et Delafond ont observé récemment, à l’aide du mi- 
croscope, dans le sang de certains chiens, de petits helminthes né- 
matoïdes qu’ils nomment filaires, sans avoir toutefois indiqué chez ces 
helminthes des organes caractéristiques. Celle filaire, trouvée cinq 
fois seulement parmi deux cent einquante chiens, paraît vivre exclu- 
sivement dans le sang de ces animaux. (Comptes rendus de l'Acad. des 
Sciences, 30 jan. 1843 et 15 avril 1844.) 


FILAIRES DES MARTRES ET DES PUTOIS. 


Redi avait trouvé dans les poumons de quatre fouines (Mustela 
foina) de nombreux kystes noirâtres remplis de très-pelils vers. 

Werner trouva ensuite dans les poumons d’une martre cinq kystes 
de la grosseur d’une noiselte, adhérents aux bronches et renfermant 
de nombreux helminthes qu’il nomma Gordius bronchialis (Brevis 
expos. Cont. 1, p. 9, pl. 8, f. 20-21), et que d’après lui, Gmelin (Syst. 
nat., p. 3031), a nommés Ascaris bronchialis; Zeder (Naturgesch., 
p. 116) les a nommés Fusaria bronchialis. 

Rosa , en 1794, à Pavie (Lettere zoologiche, 4. p. 2), dit avoir trouvé 
sous la peau d’une fouine, et particulièrement dans la région dorsale, 
de nombreuses filaires de 54 à 160", grosses comme un fil double. 

Rudolphi , à Greifswald , avait également trouvé dans les poumons 
d’une martre de nombreuses filaires ; antérieurement aussi il avait vu, 
dans les poumons d’un putois, sept à huit globules ou kystes de la gros- 
seur dun pois renfermant des helminthes blancs lachés de noirâtre 


18 NÉMATOIDES. 


çà et là. Ces vers, mis dans l’eau, se rompirent, ét les ovaires deye- 
aus libres étaient remplis de petits vivants et d’œufs non encore mürs 
ou montrant déjà un embryon enroulé. 

Au musée de Vienne, cinq martres sur sept, et une seule fouine sur 
vingt, avaient des filaires dans leurs poumons. 

Une filaire envoyée de Vienne au musée de Paris en 1816, et indiquée 
comme trouvée sous la peau de la martre, est une femelle longue de 
170%®, large de 0"",4, avec la tête large de 0"",10 obliquement tron- 
quée et la bouche ronde très-pelite près du bord; sa queue est égale- 
ment obtuse et large de 0"",07. Les œufs dont cet helminthe est 
rempli sont elliptiques presque ronds, longs de 0"",042 revêtus d’une 
couche granuleuse caduque , et laissent voir à l’intérieur un embryon 
enroulé. Il est vraisemblable, d’après ces caractères, qu’il doit faire 
partie d’un autre genre. 


?. FILAIRE DE LA SOURIS. 


Un exemplaire envoyé de Vienne au muséum de Paris, em 1816, 
sous le n° 63, est long de 21"",6, large de 0,154; c’est une femelle 
adulte contenant des œufs elliptiques longs de 0,045 et moitié moins 
larges, son tégument a des stries transverses régulières de 0"%,0037 à 
0"%,0045 et présente deux ailes membraneuses latérales dans sa partie 
antérieure, sa queue est amincie en pointe mousse. D’après ces ca-- 
ractères on pourrait croire que c’est un spiroptère. 

Sur mille deux cent soixante-quatorze souris disséquées au musée de» 
Vienne deux seulement sont indiquées comme ayant eu des filaires. 
d'espèce douteuse dans l'intestin ou (suivant le catalogue de Wes-- 
trumb) autour de l’estomac et du foie. 


FILAIRE DES LIÈVRES. 


Pallas (N. nord, Beytr. t. I, p. 82) avait indiqué une filaire comme 
se trouvant assez souvent dans les lièvres de la Russie méridionale, 
entre les muscles des lombes et de la cuisse; d’après lui seulement, 
celle filaire a ensuite élé relatée par Gmelin (Syst. nat., p. 3040), par 
Zeder (Naturgesch., p.38) el par Rudolphi (Entozoor., 1. H, +. p. 69) 
sous le nom de Filaria leporis, mais sans aucun détail, Frælich dans 
le Naturforscher (1. XXIX, p. 18) décrivit plus tard, sous le nom de 
Filaria pulmonalis, un autre helminthe filiforme trouvé très-abon- 
damment par lui dans les bronches d’un jeune lièvre. Cette filaire, 
formant des amas ou des pelotons, était longue de 140 à 160, 
épaisse de 0"",37, amincie en avant, avec la tête obtuse, et la queue 
striée longitudinalement, presque anguleuse; l’intestin était mince, 
noirâtre; les ovaires très-longs, capillaires, étaient remplis d'œufs 
bruns disposés par paires. D’après ces caractères, Rudolphi (Synop- 
sis, p. 216) conjectura que ce devait être un trichosome. 

Sur deux cent irente-neuf lièvres disséqués au musée de Vienne 
trois seulement avaient dans les poumons une filaire indéterminé. 


FILAIRES DES MAMMIFÈRES. 19 


FILAIRES DES BOEUFS. 


— On a indiqué une filaire de l'œil du bœuf et une autre de l’ab- 
domen du buffle (Bos bubalus), mais sans en donner la description. 


3. FILAIRE DU CERF. FILARIA CERVINA. 


« — Corps filiforme, aminci en arrière; — bouche entourée de 
« quatre papilles saillantes ; — tégument sans sitries. 

« — Femelle longue de 96», large de 0,75 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 128; — queue amincie peu à peu jusqu’à n'avoir 
« que 0"”,06 de largeur près de l’extrémité où elle présente deux 
« papilles latérales longues de 0"",02, et une papille terminale plus 
« épaisse; — anus à 0,26 de l'extrémité; — vulve rapprochée de la 
« Lête; — œufs elliptiques longs de 0°%,032 à 0,034 contenant un em- 
« bryon replié trois à quatre fois. » 


Le muséum de Vienne a envoyé, en 1816, à celui de Paris l’hel- 
minthe que je décris ici et qui avait été trouvé dans l’abdomen d’un 
cerf (Cervus elaphus). 11 diffère suffisammnt de la filaire du cheval 
par son tégument sans stries, par ses œufs d’un tiers plus courts et 
par les papilles de sa queue. 


4. FIL. DU CHEVAL. FIL. PAPILLOSA. — Run. 


Gordius equinus, ArizGaarD , Zo0l. Dan., t. III, p. 49, pl. 109, fig. 12. 

Filaria equi, GMELIN, Syst. nat., p. 3039 , n° 18. 

Filaria papillosa , Run., Entoz., t. 11,1, p. 62 et Syn., p.6 et 213, n° 14. 

Filaria papillosa, Bremser , Icones helminthum, pl. 1, fig. 8-11. 

Filaria papillosa, Lxgroxn, Quelques matériaux pour l’histoire des 
Filaires et des Strongles, 1836. 

Filaria papillosa, Gurcr, Lehrbuch d. path. An. d. Hauss., pl. 5, fig. 7-12. 


«— Corps blanchâtre, long de 54% à 155", large de 0,7 à RES PR 
«aminci en arrière; — rapport de la longueur à la largeur 110 ; — tête 
« large de 0,"*24, obtuse, avec huit papilles opposées et par paires, à 
« diverses distances de la bouche, qui est très-pelite, terminale ; — 
« tégument très-finement strié en travers ;—stries écartées de 0"",0017. 

« — Mâle à queue recourbée et munie de deux ailes membraneuses 
« étroites, entre lesquelles sort le spicule. 

« — Femelle queue amincie peu à peu jusqu’à l'épaisseur de 0"",34 
«et tronquée brusquement avec une papille oblique, et des indices de 
« papilles latérales ;—vulve située très-près (à 0"",69) de la tête:—œufs 
« elliptiques longs de 0"",045 à 0,048 contenant un embryon épais 
« de 0,012, long de 0"",33, roulé en trois ou quatre tours et éclosant 
«souvent dans le corps de la mère, » 


Celle filaire vit dans la cavité abdominale du cheval et de l’âne, 
entre les replis du péritoine ; on dit l'avoir aussi trouvée dans la cavité 
thoracique et même dans l'œil de ces animaux, M. Gurlt rapporte 


4 


50 NÉMATOIDES. 


qu’on l’a trouvée également dans le bœuf; Rudolphi assure même 
qu’on l’a trouvée une fois dans l'intestin du cheval, et Abilgaard 
l'indique aussi entre les enveloppes du cerveau. 

Rudolphi ( Entoz., p. 63) dit avec raison que le spicule ou pénis du 
mâle sort un peu en avant de l'extrémité caudale; cependant Leblond 
prenant de jeunes femelles pour les mâles a décrit l'appareil génital 
mâle comme semblable à l’ovaire et s’ouvrant de même à peu de dis- 
tance de la bouche. Cet auteur s’est également trompé en voulant 
reclifier la description de Rudolphi au sujet des papilles qui entourent 
la bouche, car il n’y à point ici comme il le dit « un bord renversé 
qui parfois est inégal, » et les papilles décrites par Rudolphi méritent 
bien ce nom. Cet helminthe paraît êlre moins commun que les autres 
helminihes du cheval; je n’ai encore lrouvé que la femelle que possède 
seule aussi le Muséum de Paris; au musée de Vienne sur quatre- 
vingt-douze chevaux disséqués pour celte recherche un seul conte- 
nait la Filaria papillosa. 


FILAIRE DES CÉTACÉS. 


5, FIL. À QUEUE ÉPAISSE. FIL. CRASSICAUDA. — CREPLIN, dans 
les Nov. Act. Acad. C. C. Leop., xiv, p. 874, pl. 52, fig. 1-11. 


« — Corps blanc très-allongé ; — bouche nue très-pelite , presque 
« arrondie, transverse ; — queue obluse; — tégument strié transver- 
« salement. 

« — Mâle long de 187", très-mince; — queue épaissie, obtuse, 
« recourbée ou enroulée une à trois fois, et munie d’ailes membra- 
« neuses peu saillantes , soutenues par sept à huit côtes. 

« — Femelle longue de 325 à 405"* (un exemplaire incomplet long 
« de 700"" large de 2"",25 environ) amincie en arrière; — queue 
« épaissie brusquement sur une longueur de 5 à 8"*, puis amincie, 
« terminée en pointe mousse, et présentant quelquefois en outre un 
« étranglement circulaire à 4 ou 5"" de l'extrémité postérieure à l’en- 
« droit où est située la vulve ; — anus terminal. » 


Trouvé en grand nombre par M. Rosenthal en 1825 dans les corps 
caverneux du pénis d’une Balæna rostrata échouée à l’île de Rugen. 


II. FILAIRES DES OISEAUX. 
6. FIL. ATTÉNUÉE, FIL. ATTENUATA.— Ro. 


Filaria cornicis , Gneuix , Syst. nat., p. 3040, n° 7. 

Filaria attenuala, Rup., Entoz., t. 11, 1, p. 58 et Syn., p. 4 et 208, n°3, 
(et Fil aquilæ, Entoz., p. 70; n° 17; Fèl. falconum, ibid., n° 18; Fül. strigis, 
p.74; Mm°19%0) 

Filaria atienuata, Brenser, Icones helminthum, pl. 1, fig. 6-7. 


«— Blanc-jaunâire, long de 135"" à 308", large de 0°",48 à 0v®,70 ;— 
« aminci en arrière ; — Lêle large de 0"",23, obtuse, terminée par une 


FILAIRES DES OISEAUX. 51 


« sorte d’armure elliptique aréolée présentant deux renflements laté- 
« raux, séparés par une dépression, au milieu de laquelle est la bouche 
« triangulaire. Chaque renflement de l’armure présente vers le centre 
« trois aréoles quadrangulaires, et en dehors cinq papilles molles en- 
« tourées par un épaississement cartilagineux du tégument ; — tégu- 
« ment strié transversalement, stries écartées de 0"",004 à 0,007, 


« — Mâle long de 136%" à 148", large de 0"%,48 à 0"",53 en avant, 
« et de 0"",33 en arrière ; — queue obtuse, garnie d’une aile membra- 
neuse peu saillante, soutenue par quelques renflements du tégument 
« en manière de côtes ;—orifice anal et génital à 0,2 de l'extrémité ; — 
« spicule ou pénis long de 1"",07, élargi de chaque côté en forme de 
« feuille roulée sur elle-même, avec des stries régulières dentelées, 
« partant de la côte médiane, et divisé par une articulation mobile à 
« 0"%,2 de l'extrémité; — spicule accessoire, long de 0"",48 tordu 
« obliquement , plissé ou sillonné. 


«— Femelle longue 250 à 305"", large 0"",7; — vulve à 2"",25 de la 
« bouche ; —œufs elliptiques longs de 0"",053. » 


2 


Cette filaire se trouve assez souvent dans les larges cellules aériennes 
du thorax et de l'abdomen des oiseaux de proie diurnes, plus rare- 
ment chez les oiseaux de proie nocturnes, et quelquefois même chez 
les corbeaux. Je ne l’ai vue que dans le thorax d’un faucon commun 
(Falco peregrinus), où elle était en grand nombre entre le poumon et 
le foie, le 29 mars, à Rennes, je l’ai cherchée en vain dans cinquante 
corbeaux de diverses espèces. 

Redi et Pallas l'avaient trouvée dans les faucons, dans les chouettes. 
dans les corbeaux et les corneilles, I1 paraît même qu’elle avait été 
remarquée anciennement par les fauconniers italiens qui lui donnaient 
le nom de filandre. Reûi parle aussi de filaires rouges, longues de 80m" 
environ, qu’il avait trouvées une seule fois entre le péritoine et les 
muscles de l'abdomen d’un aigle à tête blanche (Falco leucocephalus). 
Rudolphi, qui d’abord avait considéré d’après ses devanciers les filaires 
de ces divers genres d'oiseaux comme constituant des espèces dis- 
tinctes, les a toutes réunies en une seule espèce dans son Synopsis : 
lui-même les a trouvées dans la corneille, à Greifswald, et dans le 
faucon commun , à Berlin. 

Au musée de Vienne, deux soubuses (Falco cyaneus) sur cent 
neuf; deux laniers (Falco laniarius) sur vingt-trois; deux émeril- 
lons (Falco lithofalco ou æsalon) sur vingt; un seul faucon commun 
(Falco peregrinus) sur qualorze; lrois hobereaux (Falco subbuteo) 
sur vingt-huit ; six chouettes (Strix brachyotus) sur soixante-treize ; 
deux casse-noix (MNucifraga caryocatactes) sur vingt-huit; deux 
corbeaux ({Corvus corax) sur huit; quinze corneilles mantelées (Corvus 
cornix) sur cent quarante et un; trois corneilles communes (Corvus 
corone) sur neuf; quarante-deux freux (Corvus frugilegus) sur cinq 
cent soixante-deux ; dix geais (Corvus glandarius) sur quatre cent 
quatre-vingt-douze ; un choucas (Corvus monsedula) sur deux cent 


59 NÉMATOIDES. 

vingt-cinq; une pie (Corvus pica) sur cent soixante-douze; et un 
chocard (Pyrrhocorax alpinus) sur onze, conlenaient la Filaria 
attenuata. 

La structure singulièrement complexe des spicules ne peut être 
bien comprise qu'avec des figures; mais ce que j'en dis plus haut 
suffit pour donner une idée des nombreux détails d'organisation qu’on 
doit espérer trouver chez les filaires. 


7. FIL. RACCOURCIE. FIL. ABBREVIATA. — Run. Syn. 
p. 4 et 210. 


«— Corps blanc, mou, assez épais, de grosseur presque uniforme, 
«un peu moindre en arrière; — bouche ronde; — intestin jaune- 
« brunâtre. 

« — Mâle long de 13" à 15,5 ; — queue contournée une seule fois, 
« terminée en pointe très-courte ; — spicule recourbé. 

«— Femelle longue de 18" à 20"; — queue droite à pointe très- 
« courte déprimée ;—oviductes irès-larges, blancs avec de nombreuses 
« taches obscures; — œufs elliptiques, oblongs, obscurs au milieu, 
« transparents au bord. » 


Rudolphi a réuni sous ce nom des filaires que lui avait envoyées 
Bremser, et qu’au musée de Vienne on avait trouvées une seule fois 
autour de l’œil et dans les cavités nasales de l'aigle tacheté (Aquila 
nævia), et une autre fois autour de l’œil du motteux à gorge noire 
(Saxicola stapasina T); le catalogue du musée de Vienne inscrit la 
filaire de l'aigle tacheté sous le nom de Spiroptera stereüra. 


FILAIRES DES PIES-GRIÈCHES. 


ÀÂu musée de Vienne, une seule pie-grièche écorcheur ( Lanius col- 
lurio ) sur deux cent quarante; un seul Lanius minor sur vingt-cinq, 
et une seule pie-grièche rousse ( Lanius rufus) sur seize ont montré 
une filaire d'espèce indéterminée, habitant entre la peau et les 
muscles. 

Rudolphi mentionne cette espèce comme douteuse sous le nom de 
Filaria collurionis subcutanea (Entoz., Il, 1, p. 11, n° 20, et Synopsis, 
p. 8 et217, n°32), en ajoutant, d’après Rosa qui lavait vue d’abord, 
qu’elle est longue de 22"",5, molle, peu élastique, amincie vers une 
des extrémités. 

On a trouvé en outre à Vienne, huit fois, dans les bronches de l’écor- 
cheur (Lanius collurio) une autre filaire regardée comme distincte, el 
que Rudolphi nomme avec doute Filaria collurionis pulmonalis (Syn., 
p. 8 et 217, n° 33) après lavoir précédemment décrite dans son Entoz. 
hist. nat. (1.1. p. 83, pl.:xu1, f. 6,) sous le nom de Hamularia cylin- 
drica d'après Schrank qui l'avait trouvée dans les poumons du même 
oiseau, et nommée Linguatula bilinguis, et d’après Zeder qui, l'ayant 
freuvée aussi dans les bronches, lappelait Tenfacularia cylindrica. 


FILAIRES DES OISEAUX. 59 


Tous ces noms doivent donc, comme le genre Hamularia lui-même, 
disparaître de la nomenclature. Rudolphi suppose que les crochets ou 
tentacules décrits par Schrank et Zeder sont les spicules du mâle. 

La longueur de cette dernière filaire est de 40". 


FILAIRE DU GOBE-MOUCHES. 


Rudolphi (Synopsis, p.635), mentionne, sous le nom de Æilaria mo- 
tacillæ , un helminthe trouvé par Natterer, au Brésil, dans l'abdomen 
d’un gobe-mouches. IL'est blanc, long de 50" environ , de grosseur 
médiocre, obtus aux deux extrémités, un peu plus mince en arrière ; 
avec l’anus un peu saillant en avant de la pointe caudale qui est 
courte, déprimeée. 


FILAIRES DES MERLES ET DES BECS-FINS. 


D’après le catalogue du musée de Vienne, des filaires indéterminées 
ont été Lrouvées une fois dans l'intestin du merle bleu (Turdus cyaneus) ; 
quatre fois sur trente et une dans l’abdomen de la draine (Turdus 
viscivorus) ; deux fois dans l'abdomen de la Sylvia melanocephala; une 
seule fois sur quarante et une dans l’abdomen du motteux (Saæicola 
ænanthe); une seule fois sur vingt-trois, dans l'oreille et sous la peau 
du cou de la Sylvia philomela ; une seule fois sur cent trente-sept dans 
l’abdomen du rouge-gorge (Sylvia rubecula). 

Rudolphi (Synopsis, p. 9, n° 36 el n° 38) les place parmi ses espèces 
douteuses, en exprimant l'opinion que ce peut être une seule espèce. 

Pallas avait trouvé dans les cavités de l'abdomen et du thorax d’un 
élourneau (Sturnus vulgaris) une filaire que Rudolphi a rangée parmi 
ses espèces douteuses. (Entoz., Il, 1, p.73, et Synopsis, p. 9,n° 35.) 


FILAIRE DES HIRONDELLES. 


8. FILAIRE OBTUSE. FIL. OBTUSA. — Runozpui. (Entoz., t. I, 
I., p. b9, et Synopsis, p. 4, n° 4. 


[Atias., pl. 3, fig. #.] 


« — Corps blanc filiforme à peine aminci en avant, obtus aux 
deux extrémités et surtout en arrière ; — tégument lisse, sans 
stries transverses; — tête large de 0"",22; — bouche ronde très- 
pelile, suivie d’un œsophage capillaire et ayant de chaque côté à 
« l’intérieur une sorte d’armure ou d’appendice digité ; — æsophage 
claviforme long de 2"",4. 

« — Mâle long de 38 à 40°", large de 0"*5; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur, 80; — extrémité caudale renflée en bouton, 
« avec l’orifice anal et génital situé près du bord de la convexité 
« Lerminale ; — spicule principal tubuleux, filiforme long de 0",90, 
« large de 0"",015, spicule accessoire beaucoup plus large (de 0,035) 
« long de 0"",60, tordu en spire allongée. 

« — Femelle longue de 67" {suivant Rudolphi), » 


« 


Oo 


« 


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« 


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El 


54 NÉMATOIDES. » 


Cette filaire, caractérisée par la terminaison obtuse de l’extrémité 
caudale, habite la cavité abdominale des hirondelles ; j'en ai trouvé 
une seule fois deux mâles sans femelles dans une hirondelle de 
cheminée { Hirundo rustica) à Rennes; c’est aussi dans la même es- 
pèce que Rudolphi avait trouvé une seule femelle sans mâle, au 
mois de mai à Greifswald. Je l’ai cherchée vainement dans vingt au- 
tres hirondelles. A Vienne, sur cinq cent trente hirondelles de cette 
espèce deux seulement contenaient la Filaria obtusa, mais on la 
trouvée également cinq fois parmi trois cent soixante hirondelles de 
fenêtre ( Hir. urbica), et six fois parmi deux cent dix hirondelles de 
rivage (Hir. riparia.) 


FILAIRE DES ALOUETTES. 


9. FILAIRE ONGUICULÉE. FIL. UNGUICULATA. — Rupozrui. 
(Synopsis, p. 4 et 209.) 


Gordius , Gorzx, Naturgesch., p. 39. 
Filaria alaudæ , Zever, Naturgesch., p. 39, . 
Filaria alaudæ , Rupozpur, Entoz., t. II ,1, p. 72. 


« — Corps blanc avec l'intestin et les œufs gris-noirâtres, long de 
« 80 à 160%, aminci aux deux extrémités et surtout en avant ; — 
« tête obtuse ; — queue recourbée en forme d’ongle. » ( Rup.) 


Cette filaire, observée d’abord par Welsch, puis par Gœæze, a élé 
imparfaitement décrite par Rudolphi, d’après un exemplaire que 
Klug avait trouvé à Berlin dans l’alouette des champs (Alauda ar- 
vensis), c’est dans l’abdomen ou dans le thorax de cet oiseau qu’elle 
habite. 


FILAIRE DU CHARDONNERET. 


Rudolphi à inscrit parmi ses espèces douteuses, sous le nom de 
Filaria carduelis (Entoz., 1. W, 1, p. 13, el Synopsis, p. 9, n° 37), 
une filaire que Welsch dit avoir élé trouvée dans la cuisse d’un char- 
donneret. 


(2.) FIL. DES MOINEAUX. FIL. AFFINIS. — Run, Syn., p. 4 
et 209, n° 6. 


« — Femelle blanche, demi-transparente, molle, longue de 54 à 
« 81", assez épaisse, surtout en arrière ; — têle tronquée ; — bouche 
« petite, ronde; — queue obtuse ; — œufs arrondis contenant un 
« embryon enroulé. » (Run.) 


Rudolphi a décrit celte filaire d’après quatre individus femelles, 
provenant d’une nouvelle espèce de moineau à Algesiras, en Espagne, 
où cet oiseau est nommé Gorion morisco; il la distingue par sa 
queue obtuse et non onguiculée de la filaire des aloueites, n° 9, 
dont elle lui semble d’ailleurs assez voisine. 


FILAIRES DES OISEAUX. 55 


FILAIRE DES CORBEAUX. (Voy. Füilaria atlenuala, n° 5.) 
FILAIRE DU ROLLIER. (Coracias garrula.) 


10. FIL. COURONNÉE, FIL. CORONATA. — Run. 


Ascaris coraciæ , GMELIN, Syst. nat., p. 3033, n° 33. 
Filaria coracicæ , Zener, Naturgesch., p. 119. 
Filaria coronata , Ru»., Entoz., t. II, 1, p. 65 et Syn., p,6, n° 15. 


«— Corps blanc, demi-transparent, long de 27 à 54", large de 0"",47, 
« un peu aminci aux deux extrémités ; — rapport de la longueur à 
« la largeur 100 ;— tête obtuse , terminée pas trois papilles, large de 
« 0,075 ; — queue obtuse, en avant de laquelle, chez le mâle, sort 
« un Spicule court, cylindrique, obtus ; — tégument lisse sans stries 
« transverses. 

« — Femelle ayant la vulve située 0"",5 de la bouche ; —œufs ellip- 
« tiques longs de 0,042 à 0,45, contenant un embryon enroulé. » 


Cet helminthe vit sous la peau du cou du rollier (Coracias gar- 
rula), autour des oreilles ou entre les muscles, C’est là qu’il a été 
trouvé par Bloch, puis par Gæze, qui l'ont confondu avec l’Ascaris 
acus. Rudolphi, qui le range dans la section des filaires à bouche gar- 
nie de papilles, l’a étudié d’après des exemplaires trouvés de même 
par son ami Braun. Sur trente-huit rolliers disséqués au musée de 
Vienne cinq contenaient cette filaire. Un exemplaire femelle envoyé 
de Vienne au muséum de Paris en 1816 sous le n° 289 est long de 
39% et large de 0"",4; sa tête présente une structure singulière qui 
devra être étudiée sur les helminthes frais. 


FILAIRE DU GUÉPIER. 


Sur cent un guêpiers (Merops apiaster) disséqués au musée de 
Vienne sept seulement contenaient dans l'abdomen une filaire d’es- 
pèce indéterminée ; Rudolphi la mentionne sous le nom de Filaria 
meropis (Synopsis, p. 9, n° 34.) 


FILAIRE DES PICS. 
11. FILAIRE À QUEUE OBTUSE. FIL. OBTUSOCAUDATA. — 
Rupozrui. (Synopsis, p. 634.) 


« — Mâle brunâtre-pâle, long de 33"%,5 ;— grêle, un peu aminci en 
« arrière; —tête un peu aiguë ; — bouche orbiculaire , nue ; — deux 
« spicules inégaux sortant en avani de l'extrémité caudale qui est 
« irès-courte, très-obtuse, » (Rup.) 


Trouvé au Brésil dans le thorax du Picus lineatus. 
FILAIRES DES MARTIN-PÊCHEURS. 
Rudolphi inscrit aussi, sous le nom de Filaria alcedinis (Synopsis, 


56 NÉMATOIDES. 
p. 635), une filaire trouvée au Brésil dans l'abdomen d'une espèce 


de martin-pêcheur ; elle est longue de 29,5, sa queue est conique, 
un peu obtuse. 


FILAIRE DE LA GELINOTTE. 
— On à indiqué une Fil. bonasiæ trouvée dans l'œil de la gelinotte. 
FILAIRES DES PLUVIERS. 


Le catalogue du musée de Vienne mentionne une filaire d'espèce 
indéterminée trouvée une seule fois sur dix-huit dans les cavités 
nasales d’un petit pluvier (Charadrius minor ). 


12. FIL. DU VANNEAU. FIL. TRUNCATO CAUDATA. 
— E. DEsLonccxames (Encycl. méthod., Vers, p. 394, n° 5). 


« — Mâle long de 40", large de 1"",12 ;—de grosseur uniforme ; — 
« extrémité antérieure un peu obtuse ; — bouche simple médiocre ;— 
« æsophage long de 4°",5, plus grêle que l'intestin; — deux spicules 
« longs de 3"",37 sortent du milieu de l'extrémité postérieure qui est 
« tronquée. » (D.) 


M. Deslongchamps a trouvé un seul mâle de cette filaire, à Caen, 
dans la cavité abdominale d’un vanneau (Vanellus cristatus), au mois 
d'octobre. 


FILAIRES DES HÉRONS. (Ardea.) 


Le catalogue du musée de Vienne indique des filaires indétermi- 
nées vivant sous la peau des hérons, et trouvées deux fois sur vingt- 
quatre dans le héron commun ( Ardea cinerea), et une fois sur seize 
dans le crabier ( Ardea comata ). Celle du héron avait été mentionnée 
par Rudolphi ( Entoz., t. Il, 1, p. 72 et Synopsis, p. 9). 

Un exemplaire femelle, envoyé en 1516 au muséum de Paris, par 
celui de Vienne, sous le n° 362, comme trouvé sous la peau de la 
cuisse d’un héron (Ardea major ), est « long de 65", large de 07,55; 
« — sa tête obtuse large de 0"",40 présente des indices de papilles peu 
« saillantes entre lesquelles est la bouche transverse, ou presque 
« triangulaire comme le canal œsophagien ; — la queue est obtuse, 
« large de 0"",13; — la vulve est située à 0"",95 de la bouche ; — 
« loviducte est rempli de jeunes vers déjà éclos longs de 0"",15 ; — 
« le tégument est distinctement strié en travers, les stries sont écar- 
« tées de 0"",06072 à 0",0076. » 


Rudolphi ( Synopsis, p. 636) nomme Fil. ardearum des filaires trou- 
vées au Brésil, par Olfers , dans l’estomac et l’abdomen de deux es- 
pèces indéterminées de hérons. Elles sont longues de 54 à 120°", de 
grosseur uniforme, un peu obtuses aux deux extrémités. Quelques- 
unes avaient déterminé la production de tubes cartilagineux prolongés 
depuis l’estomac jusque dans le foie; d’autres occupaient un kyste 
rempli d’une humeur foncée qui liait l'estomac avec le sacrum. 


= 


2 


FILAIRES DES OISEAUX. 7 


FILAIRES DES CIGOGNES. (Ciconia.) 


13. FIL. LABIÉE. FIL. LABIATA. — CREPLIN. 
(Observ. de Entoz., p. 1). 
?. Filaria ardeæ nigræ , Ru»., Syn., p. 9 et 218, n° 40. 


« — Corps blanchâtre plus ou moins coloré en rouge vif par l’in- 
« Lestin vu à travers les téguments ; — tête obtuse terminée par une 
« sorle d’armure cartilagineuse entourant six papilles disposées symé- 
« triquement et d’où partent aussi deux papilles ou pointes tronquées 
« plus dures, entre lesquelles est la bouche large de 0"",017, oblongue 
« ou presque triangulaire; — intestin revêtu d’une couche glandu- 
« leuse d’un rouge vif; — tégument finement strié; — siries trans- 
« verses de 0"",0028. 

« — Müle long de 112"", large de 0"",80; — rapport de la longueur 
« à la largeur 140; — queue recourbée amincie peu à peu, obtuse , 
« bordée par une aile membraneuse continue, longue de 0"",53, sail- 
« lante de 0,075 et soutenues par à côtes de part et d'autre ; — spi- 
« cule principal long de 0,93 ; — spicule accessoire long de 0"",40 
« environ. 

« — Femelle longue de 500 à 759, large de 2°" à 2"",5, amincie en 
« arrière , à queue droite; — vulve située à 2"" de la bouche ; —uté- 
« rus simple long de 5"" divisé en cinq oviductes très-longs filiformes ; 
« — œufs oblongs, longs de 0"*,058. » 


M. Valenciennes en ayant trouvé plusieurs beaux exemplaires dans 
les cavités aériennes et les poumons d’une cigogne noire (Ciconia 
nigra) tuée aux environs de Paris en 1843, il en fit l’objet d’un travail 
anatomique fort remarquable qui sera bientôt public et qu’il a bien 
voulu me communiquer à l’avance ainsi que ses préparations. Ce sa- 
vant professeur a reconnu le premier la singulière division de l’utérus 
en cinq oviductes, et la structure non moins remarquable de l’in- 
testin et de sa couche glanduleuse colorée. Il a cru ne voir qu’un 
spicule unique , mais sur le seul mâle qui reste entier dansla collec- 
tion d’un muséum et que j'ai soumis au compresseur, il m'a bien semblé 
voir aussi un spicule accessoire. 

Cette filaire, la plus longue de toutes après la Fil. medinensis, avait 
été décrite incomplétement par M. Creplin d’après des exemplaires 
femelles trouvés une seule fois à Greifswald , par M. Barkow, dans la 
cavité thoracique d’une cigogne noire. 

C’est peut-être la même espèce que , d’après Rosa ( Lettere zoolo- 
giche, p. 4), Rudolphi avait indiquée parmi ses espèces douteuses , 
sous le nom de Fil. ardeæ nigræ ( Synopsis, p. 9 et 218, n° 40 ). 
Cependant celle-ci, trouvée dans l'abdomen, était beaucoup plus 
pelite, n'ayant que 42 à 50" de longueur. 

Sous le nom de Fil. ciconiæ, le même auteur ( Entoz., II, 1, p.71, 
el Synopsis, p. 9, n° 39) inscrit parmi ses espèces douteuses des filaires 


58 NÉMATOIDES. 


trouvées une seule fois par Redi dans l'abdomen et sous la peau de 
la cigogne, et que Schrank, Gmelin et Zeder avaient, d’après lui , in- 
scriles également sous ce nom. C’élaient des vers d’un rouge vif de 
cinabre , longs de 80", épais de 1” environ. 


FILAIRE DU GRÈBE. 


14. FIL. SUBULÉE. FIL. SUBULATA. — KE. DESLONGCHAMPS. 
(Encycl. méthod., Vers, p. 394, n° 7). 


« — Corps blanc, long de 27 à 40", large de 0,7 ;—tête brusque- 
« ment amincie, longue de 1"",12, un peu obtuse ; — vulve située au 
« point même où commence le rétrécissement de la tête, c’est-à-dire à 
«1"%,12 de la bouche; — extrémité postérieure obtuse, munie d’une 
« très-pelite papille aiguë terminale. » (D.) 


M. Deslonchamps a trouvé trois femelles de cette espèce dans l’ab- 
domen d’un grèbe huppé (Podiceps cristatus) au mois de mars, à Caen. 


FILAIRES DES MOUETTES ET DES STERNES. 


Sur treize mouettes (Larus minutus) disséquées au musée de Vienne, 
une seule contenait sous la peau du cou une filaire blanchâtre , longue 
de 115", de grosseur médiocre, amincie vers une des extrémités 
(Rup., Synopsis, p. 10 el 218, n° 46 ). 

Deux Sterna leucopareia, sur cinq disséquées à Vienne, contenaient 
aussi des filaires dans l'abdomen ( Rup., Synopsis, p. 10, n° 44). 


FILAIRES DES CYGNES ET DES CANARDS. 


Redi avait trouvé dans la cavité abdominale, et même dans l’in- 
tesiin et les cœcums d’un cygne très-maigre, plus de deux cents vers 
très-minces, longs de 200 à 240", que Gmelin inscrivit ensuite dans le 
Systema naturæ (p. 3033), sous le nom d’Ascaris cygni; Zeder ( Na- 
turg., p.119) les nomma Fusaria cygni, et Rudolphi les placa parmi 
ses filaires douteuses ( Entoz., t. Il,1, p. 11, et Synopsis, p.10, n° 41). 


— Rudolphi mentionne également (1. c., n°48), sous le nom de 
Fil. anatis, un helminthe filiforme trouvé par Paullinus, diversement 
enroulé autour du cœur d’un canard. 


IIT. FILAIRES DES REPTILES. 
FILAIRES DES SERPENTS. 


Rudolphi, d’après Bosc, a mentionné parmi ses espèces douteuses 
(Entoz., t. IL, 1, p. 73, et Synopsis, p. 10, n° 50 ) une filaire trouvée 
dans une couleuvre d'Amérique. D’après le catalogue du musée de 
Vienne, il inscrit de même ( Synopsis, p. 10, n° 49) une filaire trou- 
vée dans l’œsophage d’une couleuvre lisse ( Coluber austriacus). 


FILAIRES DES REPTILES. 59 


FILAIRES DES GRENOUILLES. 


15. FIL. ROUGEATRE, FIL. RUBELLA.—Run., Syn., p. 5 el 212, 
F « — Rougeâtre, longue de 90 à 120", grêle, amincie en avant; — 
« tête un peu aiguë; — queue obtuse. » (Rup.) 


Rudolphi a décrit ainsi cette filaire, d’après deux individus trouvés 
par M. Klug dans l'estomac d’une grenouille rousse (Rana tempora- 
ria ), à Berlin ; lui-même ensuite, dans des tubercules du mésentère 
et de la surface de l'estomac d’une grenouille verte affectée d’une 
grande hernie dorsale, il observa des filaires roussâtres, longues de 
34 à 40", sans organes sexuels visibles. 

Sur douze cent quatre-vingt-dix grenouilles vertes disséquées au 
musée de Vienne vingt seulement avaient, sous la peau, des filaires 
d'espèce indéterminée que Rudolphi inscrit ( Synopsis, p. 10, n° 5) 
parmi les espèces douteuses , tout en exprimant l'opinion que ce 
pourrait être la Fil. rubella. 

Un exemplaire femelle envoyé en 1816 par le musée de Vienne à 
celui de Paris comme trouvé sous la peau et entre les muscles de la 
grenouille verte est « long de 32"", large de 0"",27; — sa têle obtuse 
« el comme tronquée est large de 0"",074 el présente un cercle irré- 
« gulier de huit papilles peu saillantes au milieu desquelles se voit la 
« bouche triangulaire ; — l’æsophage est large de 0",05 ; — la queue 
« est obluse , large de 0"",18 ; — la vulve est située à 0,83 de la tête; 
« — l’oviducte très-développé est rempli de jeunes vers déjà éclos, 
« très-minces et d'œufs elliptiques longs de 0"",22. » 

M. Valentin, à Berne, avait vu, en 1840, des petits nématoïdes dans 
les vaisseaux sanguins des grenouilles. Depuis lors, en 1841, M. Vogt 
(Muzcer’s Archiv., 1842, p. 189) trouva également ces petits vers dans 
le sang des grenouilles et vit aussi, dans les divers viscères de ces ani- 
maux et sous le péritoine, des petits kystes; les uns blancs ou jau- 
nâtres contenaient isolément des filaires analogues à celles du sang , 
les autres bruns étaient déjà vides. M. Vogt trouva de plus dans Ia 
cavité abdominale d’une grenouille deux grandes filaires femelles 
longues de plus de 27" remplies d'œufs et d’embryons. Il est donc 
conduit à penser que ces nématoïdes pondus d’abord dans l'abdomen 
pénètrent dans les vaisseaux sanguins et suivent la circulation jusqu’à 
ce qu'ils s'arrêtent dans un endroit convenable pour le dévelop- 
pement d’un petit kyste dans lequel ils continuent à croître. Ces 
vers devenus libres ensuite dans la cavité abdominale doivent y 
déposer leurs petits. 

Mais ce mode d’explication ne me paraît pas devoir suflire dans 
tous les cas où l’on voit, dans des kystes, des nématoïdes naissants , 
plus petits et moins formés que ceux qu’on aurait vus libres ou déjà 
encore contenus dans l’oviducte de la mère. 


60 NÉMATOIDES. 


IV. FILAIRES DES POISSONS, 


> FIL. DES POISSONS. FIL. PISCIUM. — Rur. 


Gordius marinus , Lane, Syst. nat., Ed., XII, p. 1075, n° 4. 

Gordius harengum, Brocu, Vers intestinaux (trad.), p. 75, pl, 8, fig. 7-10. 
Ascaris harenqum, Scurank, Verzeichn., p. 9, n° 32. 

Ascaris halecis, GMELIN , Syst. nat., p. 3037, n° 72. 

Capsularia halecis , Zener, Nachtrag., p. 13, pl. 1, fig. 1-6. 

Ascaris marina ; GMELIN, Syst. nat., p. 3035, n° 61. 

Fusaria marina , ZEDER, Naturgesch., p. 121, n° 76. 

Filaria marina, RaTHkE, dans Dansk. selsk. skrivt., t. I, p. 66. 

Filaria capsularia, Ruporpm, Entoz.,t.Il,1, p.67 et Syn., p.6, n° 13. 
Filaria piscium, Run., Entoz., t. II, 1, p. 74 et Syn., p. 10 et 218, n° 52, 
Filocapsularia, Drsconccuamrs , Encycl. méth., Vers, p. 398. 

Filariu piscium, Siezoro, dans Wiegmann’s Archiv. 1838, p. 305. 


On trouve dans le mésentère, dans le foie, ou à la surface de cet 
organe, entre les tuniques de l’estomac, etc., d’une foule de poissons 
de mer, un helminthe nématoïde toujours enfermé dans un kyste, où 
il forme une spirale plane, discoïdale. 11 est souvent en outre revêtu 
immédiatement d’une enveloppe tubuleuse brunâtre , dans laquelle 
il paraît avoir pris naissance , et qui ressemble beaucoup à l’enve- 
loppe externe des anthocéphales, à tel point que plusieurs naturalistes 
se sont efforcés de démontrer que ces hélminthes appartenant à des 
classes si différentes proviennent des métamorphoses d’un même 
animal. 

Cet helminthe, toujours dépourvu d'organes sexuels, est blane, 
élastique, très-vivace. On peut le conserver vivant dans l’eau ou 
dans des vases humides pendant plus de huit jours; sa longueur 
est de 15 à 30", sa grosseur de 0"",5 à 0"",7; il est un peu plus 
mince en avant; la bouche est petite, orbiculaire, accompagnée 
d’une seule papille latérale; l'œsophage, cylindrique, charnu, se 
prolonge en un apperñdice blanc, en forme de cœcum, au delà de 
sa jonction avec l'intestin, lequel se prolonge aussi en un cœcum 
blanc , opaque, de même longueur, en avant du pylore et à côlé de 
l’œsophage ; la queue conique est terminée par une pelite pointe 
irrégulière. 

J'ai trouvé plus de cent fois celle filaire , soit dans les tuniques 
de l'estomac du congre (Muræna conger), soit dans et sur le foie et 
dans le mésentère des Gadus merluccius, Gadus pollachius, Gadus 
merlangus, Gadus morrhua, du grondin (Frigla gurnardus), du 
maquereau (Scomber scombrus), du bars (Labrax lupus), Au Zeus 
faber, du Trachinus draco, au turbot (Pieuronectes maximus), et 
je n’y ai jamais aperçu de différences caractéristiques. 


Elle à été trouvée en outre dans les harengs (Clupea harengus), 
dans les Perca norwegica, Lophius piscatorius, Gadus œgiefinus, 


FILAIRES DES POISSONS. 61 


Gadus barbatus, Gadus brosme, Gadus callarias , Gadus islandicus, 
Gadus molva, pleuronectes platessoides, Pleur. hippoglossus, Pleur. 
platessa, Muræna anguilla, Salmo salar et Salmo arcticus. 

On dit aussi l’avoir trouvée dans la sèche officinale. 

— Si l’on tenait à classer tous les helminthes dont on ne connaît pas 
encore les caractères distinctifs, nous pourrions inscrire ici divers né- 
matoïdes très-jeunes trouvés chez les Cyprinus erypthrophtalmus , 
Cypr. idus el Cypr. carpio, dans des kystes du péritoine, ete. Il 
faudrait également énumérer divers helminthes douteux cités par 
Rudolphi( Synopsis, p. 191, nes 46 et suivants), et dont plusieurs ont 
offert le caractère attribué par Zeder à ses Capsularia, d’être en- 
roulés en spirale plane. 


FIL. A TÊTE RONDE. FIL. GLOBICEPS. — Rur., (Syn., p. 7 
et 215, n° 19.) 


« — Blanche ou brunâtre longue de 27 à 40 "", également mince ;— 
« tête arrondie, munie de papilles peu saillantes, entre lesquelles est 
« la bouche , orbiculaire, petite ; — queue déprimée, très-obtuse ; — 
« intestin noirâtre. » (Rup.) 


Rudolphi a trouvé cette filaire à Naples, dans les ovaires et les 
testicules de plusieurs Uranoscopus scaber et Blennius phycis. 


FILAIRE AMINCIE, FIL. EXTENUAT'A. — DESLONGCHAMPS, 
(Encycl. méth., Vers, p. 395.) 


« — Blanc-grisätre, longue de 27" à 40"" large de 0""7;— amincie 
« en avant sur une longueur de 2"",15 à 4"; — extrémité antérieure 
« obliquement tronquée ; — bouche ronde irès-visible ; — queue du 
« mâle infléchie, aiguë. » (D.) 


M. Deslongchamps l’a trouvée à Caen, dans l'abdomen du surmulet 
(Mullus surmuletus.) 


FILAIRE SANGUINE. FIL. SANGUINEA. — Ruporrxi. 
(Synopsis, p. 5 et 211, n° 9, pl. 1, fig. 1.) 


Rudolphi a vu deux fois, dans la nageoire caudale du Cyprinus 
gibelio, une filaire rouge logée entre les téguments. Cette filaire, 
également obtuse aux deux extrémités, esl vivipare. 


16. FILAIRE A TÊTE OVALE. FIL. OVATA. — Zevrr. 


Gordius, Gosze, Naturgesch., p. 126, pl. 8, fig. 1-3. 

Filaria gobionis , Scurank, Verzeichn., p. 2. 

Ascaris gobionis, GMExix , Syst. nat., p. 3037, n° 74. 

Eusaria gobionis et Filaria ovata , Zxner, Naturg., p. 56 et 124. 

Filaria ovata, Rup., Entoz., hist, t. II ,1, p.60 et Syn., p. 5 et 213, n° 12. 


« — Corps blanc, long de 81 à 108", aminei en avant; — tête 


62 NÉMATOIDES. 


« ovoïde ? ( suivant Gœze); — queue arrondie (échancrée suivant 
« Rudolphi); —téguments promptement rompus par l’action de l’eau. » 


Elle se trouve dans l'abdomen et dans le foie du goujon (Cypri- 
nus gobio), et du véron (Cypr. phoæinus), en Allemagne. 

Un Cypr. aspius sur neuf; douze Cypr. gobio sur trois cent qua- 
rante-huit, trois Cypr. phoæinus sur six cent trente-cinq; et un 
Cypr. rutilus sur deux cent huit ont présenté cette filaire aux hel- 
minthologistes du musée de Vienne. 

Un exemplaire envoyé en 1516 au Muséum de Paris par celui de 
Vienne et provenant du foie d’un goujon (n° 582) est long de 38», 
large de 0"",45, sa Lêle obluse arrondie est large de 0,29, et la 
queue également obtuse est large de 0"",19, 


17. FILAIRE EPAISSIE. FIL. CRASSIUSCULA. — NoRDMANN. 
(Mikrographisch Beiträge, t. 1, p. 20.) 


«—Corps blane, long de 10"",12 ;— large de 0"",36 ; —vingt-sept fois 
« aussi long que large; —un peu aminci en avant; — tête obtuse avec 
« deux très-petites papilles latérales. » 


Trouvé par Nordmann dans l'œil du Gadus œæglefinus. 
FILAIRE BRUNE. FIL. FUSCA.—Rur., Syn., p. b et 211, n°9. 


«— Corps brunâtre, long de 54 à 105"", aminci en arrière, obtus aux 
« deux extrémités ; — bouche entière, assez grande ; — intestin brun, 
« renflé brusquement après l’œsophage ; — oviductes blancs, conte- 
« nant des petits vivants dont l'intestin est déjà coloré. » (Rup.) 


Rudolphi l’a trouvée sept fois dans neuf Pleuronectes mancus, dis- 
séqués par lui à Naples, au mois de juin; il a remarqué aussi que, mis 
dans l’eau, cet helminthe se déchire presque aussitôt. 


FILAIRE CYSTIQUE. FIL. CYSTICA. — Rur., Syn., p. 634. 


«— Corps brunâtre, assez résistant, long de 81 à 108", de grosseur 
« égale, médiocre, un peu plus mince en avant; — têle obtuse ; — 
« bouche orbiculaire, très-distincte ; — queue obtuse, terminée par 
« une papille très-petite. » (Rup.) 


Trouvée par Olfers au Brésil, dans des kystes du péritoine et des 
muscles abdominaux du Synbranchus laticaudis. 


V. FILAIRES DES INSECTES ET DES AUTRES ARTICULÉS. 


Beaucoup de naturalistes ont accidentellement rencontré, dans les 
arachnides et les insectes, des helminthes filiformes très-longs, qu'ils 
ont confondus sous le nom de gordius ou de filaires; mais aucun en- 
core n’a donné de ces helminthes une description détaillée, qui 
permette de les considérer véritablement comme des filaires, ou de 


FILAIRES DES INSECTES. 63 


les rapporter à un autre genre. Cependant M. Siebold à déjà annoncé 
que plusieurs de ceux qu’il a observés doivent appartenir au genre 
Mermis, genre établi par moi d’après des helminthes trouvés libres 
sur la terre, après avoir vraisemblablement vécu comme les autres 
filaires dans l’intérieur de quelque larve d’insecte. Nous devons donc 
nous borner ici à donner une énumération des insectes dans lesquels 
ont été trouvées ces prélendues filaires, et, pour cela, nous profilerons 
d’une première notice publiée par M. Siebold, dans l'Entomologische 
Zeitung, 1843, p. 79. 


FILAIRES DES CRUSTACÉS ET DES ARACHNIDES, 


Rudolphi inscrit (Entoz., t. IL., 1, p. 79, et Synopsis, p.12, n° 64), 
sous le nom de Filaria monoculi, une filaire trouvée dans lApus 
cancriformis par le duc de Schwarzburg-Rudolstadt, et décrite d’abord 
par Walch, sous le nom de Gordius, dans le Naturforscher, puis 
nommée par Gmelin (Syst. nat., p. 3041, n° 14) Filaria monoculi. 

La collection du musée de Vienne possède une filaire provenant 
d’une araignée qu’on suppose être le Drassus lucifugus. Latreille a 
dit avoir trouvé aussi dans une araignée une filaire longue de 135", 

Le même entomologiste a vu dans un faucheur ( Phalangium cornu- 
tum) une autre filaire, que M. de Baer a trouvée aussi dans l'abdomen 
du Phalangium opilio et que Rudolphi a décrite comme espèce dis- 
tincte, sous le nom de Filaria truncatula. (Synopsis, p. 5 et 214, 
n° 17), d’après un fragment long de 54"" environ, très-mince, blanc, 
montrant une tête tronquée et entourée de six papilles (ni fallor, 
si je ne me trompe, ajoute Rudolphi ). 


FILAIRES DES COLÉOPTÈRES. 


M. Siebold a reçu un Gordius aquaticus mâle de M. Fehler, qui 
l'avait vu sortir de l’abdomen d’un Carabus hortensis. 

Le musée de Vienne possède une filaire provenant du Carabus 
alternans , et M. Heeger à vu sortir un semblable helminthe du Cara- 
bus violaceus. 

La collection de Greifswald possède deux filaires du Procrustes 
coriaceus, lesquelles, d’après Les détails communiqués par M. Creplin, 
M. Siebold croit être réellement des Gordius. Le musée de Vienne a 
aussi ce même helminthe du Procrustes. M. Heeger a vu sortir une 
filaire de la Feronia metallica et du Harpalus ruficornis. 

MM. Kirby et Spence ont mentionné dans leur Introd. to the Entom., 
une filaire brune qu'ils virent sortir du Harpalus azureus, plongé 
dans l’eau tiède. M. Brightwell (the Zool. journal, n° XX, 1535, 
p. 396), rapporte avoir trouvé lrès-abondamment dans le Pterostichus 
madidus des filaires longues de 25 à 75""., M. Mac-Leay a vu aussi 
une filaire dans l’Abazx striola. Le docteur Lunemann de Gotlingue en 
a trouvé également une dans le Pristonychus terricola, et M, Heeger, 
dans le Cymindis humeralis. 


64 NÉMATOIDES. 


Laurer a trouvé plusieurs fois dans le Dytiscus marginalis des 
Gordius, avec ou sans la queue bifide. Le musée de Vienne possède 
des filaires du même insecte. 

Rudolphi inscril parmi ses espèces douteuses (Entoz.,t.Il., 1, p. 17, 
el Synopsis, p. 11, n° 59) une filaire indiquée dans le rapport des 
travaux de la Société philomatique de Paris (t. III, 1799, p. 72), 
comme trouvée dans un bupreste, par M. Boucher d’Abbeville. 

Gœæze avait trouvé dans le Silpha obscura un helminthe qu’il men- 
tionna sous le nom de Gordius. Gmelin en fit la Filaria silphæ , 
dans le Syst. nat. (p. 3040, n° 11), et après lui Zeder et Rudolphi 
(Entoz., L. IL, 1, p. T6, et Synopsis, p. 11, n° 56) l’ont aussi inscrit 
sous ce nom. 

Leblond, dans la nouvelle édition de l'Atlas des Vers intestinaux 
de Bremser (1837, p. 57), dit avoir vu chez M. Audouin un grand nom- 
bre de larves de hanneton, contenant des gordius parasites et dans 
lesquelles ces helminthes n'avaient encore pénétré qu’à demi. Je 
suppose que ce sont les mêmes Mermis que j'ai vus libres, et que sur 
des larves conservées dans l'alcool, Lebiond a eru voir ces hel- 
minthes entrés à demi, quand au contraire ils étaient à demi sortis 
pour aller déposer leurs œufs dans la terre humide. 

M. Siebold a nommé Filaria rigida un très-petit helminthe dont 
la nature est assez douteuse, et qu’il avait trouvé dans l’Aphodius 
fimetarius (Wiegmann's Archiv.). 

M. Gervais et M. Élie de Beaumont ont vu chacun de leur côté des 
filaires ou Gordius sortir de l'abdomen du Blaps mortisaga. 

Parmi les curculionites le Brachycerus undatus, VOtiorhynchus 
ragusensis el l'Hylotrupes bajulus sont indiqués (V. Siebold, L. c.) 
comme ayant contenu des filaires. 

Rudolphi a inscrit parmi ses espèces douteuses (Entoz., t. I, 
p. 76 et Synops., p. 11, n° 57), sous le nom de Filaria chrysomelæ 
tanaceti, une filaire que Frælich avait trouvée presque toute sortie de 
l'abdomen d’une Galleruca tanaceti morte, et qu’il avait décrite sous 
ce même nom dans le Naturforscher (25, p. 108). Elle était blanche, 
longue de 270"" environ, irès-mince el très-élastique : la tête était 
rompue et toute la portion exposée à l’air était déjà sèche. Holien, 
naturaliste danois, avait décrit (Dansk. Selsk. Skrivt., L. IV, 1. p. 16, 
pl. 3, fig. 1-2), sous le nom de Filaria chrysomeiæ , trois filaires lon- 
gues de 108"* environ, ayant quatre papilles à la tête, et qu’il avait 
trouvées dans l'abdomen très-gonflé d’une Chrysomela alni. Rudolphi 
l'a inscrite dans ses deux ouvrages (Entoz., p. 17, n° 33 el Synops., 
p.11, n°58). 


FILAIRES DES ORTHOPTÈRES. 
M. E. Deslongehamps a nommé Filaria rytipleurites (Encycl. méth., 


Vers, p. 396, n° 22) des petits helminthes qu'il avait trouvés dans une 
centaine de kystes à parois doubles, remplissant l’abdomen d’une larve 


FILAIRES DES INSECTES. 65 


de Blatta orientalis à Caen. Ces helminthes, longs de 11 à 16ww, 
étaient minces comme un cheveu, transparents, un peu amincis aux 
deux extrémités, avec une tête tronquée, garnié en avant de quatre 
nodules peu apparents ; ils présentaient un pli très-saillant d’un côté 
à peu de distance de l'extrémité antérieure. 

Rudolphi a mentionné une Filaria forficulæ ( Entoz., t. I.,1, p. 77 
et Synops. , p. 11 et 218). M. Creplin, de son côté, a vu, en août 1829, 
quatre filaires sortant latéralement de l'abdomen d’une Forficula auri- 
cularia qui courait vivement; ces filaires élaient blanches, longues 
de 40 à 54%», Le musée de Vienne possède aussi des filaires du même 
insecte. M. Léon Dufour avait antérieurement mentionné et figuré une 
Filaria forficulæ (Ann. se. nat., t. XIIT, p. 66, pl. 9. C. fig. 1). 

Rudolphi inscrit également (Entoz., t. II, 1, p. 77 et Synops., p. 11, 
n° 61)une Filaria locustæ qui, vue par beaucoup de naturalistes, notam- 
ment par Frisch dans la Locusta viridissima, par Ræsel (t. Il, p. 58) 
dans le Decticus verrucivorus, et par Degeer (t. IE, pl. 1, p.555), a 
été nommée Filaria grylli par Gmelin (Syst. nat., p. 3040, n° 13). 
M. L. Dufour avait décrit d’abord la femelle sous le nom de Filaria 
tricuspidata (Ann. se. nat., t. XIV, p. 222, pl. 12. C.), plus tard 
(Ann. se. nat., 2° série, L. VIE, p. T7) il lui a rendu le nom de Filaria 
locustæ. M. Wight l’a trouvée en Allemagne dans le Decticus verruci- 
vorus. M. Matihey (Journal de physique , 1820, t. XCI, p. 476) avait vu 
l'abdomen de plusieurs saulerelles vertes très-gonflé par des filaires. 
Le musée de Vienne possède aussi des filaires provenant de cette même 
sauterelle (Locusta viridissima) ainsi que des Barbitistes serricauda , 
Ephippigera perforata Burm., Decticus pedestris, Calopterus italicus 
Burm., OEdipoda migratoria et Gomphocerus parallelus Charp.; enfin 
M. Heeger a vu sortir des filaires de l'OEdipoda cœrulescens et du Gom- 
phocerus biguttulus. 

Les filaires des sauterelles sont longues de 104 à 180", blanches, 
grêles; l'extrémité antérieure est un peu obtuse ; l'extrémité posté- 
rieure de la femelle, suivant M. Dufour, est divisée en trois pointes. 


FILAIRE DES NÉVROPTÈRES. 


On cite la Phryganea grisea comme ayant montré une filaire sortant 
de son abdomen (V. Siebold, I. c.). Degeer avait précédemment 
(Mém., 1. I, pl. 1, p. 353) trouvé souvent dans les larves de phryganes 
des filaires blanches très-longues qu’il ne put dérouler sans les rompre. 


FILAIRES DES HYMÉNOPTÈRES. 


Rudolphi a cité d’après Bergmann une filaire indéterminée vivant 
dans les larves de tenthrèdes ( Entoz., t. If, 1, p. 82 et Synops., p. 12, 
n° 61.) 

M. L. Dufour ( Ann. se. nat., 2° série, t. VIL, p. 8, pl. 1. À. fig. 1) 
rapporte avec doute au genre filaire un singulier helminthe long de 
160%, plys mince qu'un cheveu , blanchâtre , avec une des extrémités 


J 


66 NÉMATOIDES. 


renflée en olive et ayant un mouvement bien réel malgré une roideur 
remarquable, très-différente de celle des filaires ordinaires. M. Dufour 
n’en trouva qu’une seule fois cinq à six individus dans la cavité abdo- 
minale du Sphecodes gibbus. 

MM. Kirby et Spence rapportent que M. Gould avait trouvé dans 
une fourmi une filaire longue de 13"*; M. Siebold a reçu d’un ento- 
mologiste de Heidelberg un autre helminthe brun long de 80m», res- 
semblant à un Gordius et provenant aussi d’une fourmi. 


FILAIRE DES HÉMIPTÈRES. 


Rœsel ( Insect., t. 11, p. 144) a trouvé souvent dans des cercopes 
écumeuses ( Aphrophora spumaria ) une ou deux filaires fort longues ; 
Rudolphi les inscrit parmi ses espèces douteuses (ÆEntoz, t. Il, 1, p. 18 
et Synops., p. 12, n° 62) sous Le nom de Filaria cercopidis. 


FILAIRES DES LÉPIDOPTÈRES. 


On a trouvé plusieurs fois, el comme par hasard, dans diverses 
chenilles, des filaires qui sont mentionnées par les auteurs, et dont 
plusieurs sont même considérées comme des espèces distinctes. 

Ainsi Rudolphi a nommé Filaria truncata (Entoz., p. 59, n° 5, 
et Synops., p. 5, n° 11,) une filaire trouvée par Nitzsch, dans la che- 
nille du Tinea padella ; elle est longue de 134", mince, blanche, de 
grosseur égale partout; sa lête contractée est très-obtuse ou plutôt 
tronquée ; sa queue plus épaisse est terminée par une pointe très- 
courte, obtuse ou en forme de papille. 

Le même auteur nomme Füilaria acuminata (Entoz., p. 66, et 
Synops., p. 6, n° 16,) une filaire longue de 170“, trouvée par Gæze 
dans la chenille de la Catocalanupta, et dont la tête est obtuse, munie 
de quatre nodules ou tubercules, et la queue, également obtuse, est 
terminée par une poinie droite et grèle. Gæze, qui en lrouva dix- 
huit à la fois, l’a décrite sous le nom de Gordius (Naturg., p.121, pl. 8, 
fig. 4-6); Schrank ( Verzeich., p. 3, n° 11,) la nomme Filaria nuptæ; 
Zeder (Naturg., p. 31,) lui donna le nom de Filaria uncinata. 

Une troisième filaire des chenilles est nommée par Rudolphi 
Filaria plicata (Entoz., 1. 11,1, p. 67, et Synops., p.7 et 214, n° 18). 
Zeder l'avait trouvée dans les chenilles el lui avait précédemment 
(Naturg., p.33) donné le nom de Filaria attenuata , qui sert à dési- 
gner la filaire des faucons, c’est pourquoi Rudolphi a dû changer ce 
nom spécifique. Depuis lors Hübner, à Hale, a trouvé aussi cette 
filaire dans la chenille du bombyx du’saule (Liparis salicis), elle est 
longue de 115", grêle , jaune-brunâire , lrès-élaslique ; la lêle est 
de même grosseur, tronquée, el elle monire sous le microscope des 
papilles peu distinctes; la queue est plus épaisse, obluse, et n’offre 
pas celte pointe terminale qui caractérise la Filaria truncata, 

Enfin, Sous le nom de Filaria erucarum (Ent., L. I, 1, p. 79, et 


FILAIRES DES INSECTES, 67 


Synops., p. 12 et 219, n° 65) Rudolphi réunit parmi ses espèces dou- 
teuses loutes les autres filaires observées par divers naturalistes dans 
les chenilles, en ajoutant qu’il doit y avoir là plusieurs espèces. 

Ainsi il comprend sous ce nom 1° le Gordius erucarum , trouvé par 
Werner (Brev. expos. cont., L. I, p. 6, pl. 8, f. 16-19) dans les che- 
nilles du bombyx du chêne (Gastropacha quercus), de la Vanessa 
urticæ, de la Vanessa Poiychloros, Ge l'Euprepia caja, etc. HT 
décrit comme blanc ou srisälre, long de 120 à 215%, aminci aux 
deux exl.émites, avec la bouche armée de trois lèvres oblongues 
et la queue très-mince, Lerminée en crochet; — ?° une filaire trou- 
vée par Gæœze (Naturg., P. 128) dans la chenille de la Pyraiis 
Pomonœ ; — 3° es iilaires longues de 160 à 190%, lrouvées par Ræsel 
(Ansectenbesust, 1. El, p. 20 et 64,) dans les chemlies du Syhinæ 
euphorbiæ, du Liparis saticis et de la Vanessa Antiopa ; — 4° les 
filaires trouvées par Degeer (Mém., t. 1, 551, PL. 34, fig. 6-7,) dans 
les cheniiles du Bombyx de l'aune et du Liparis ziczac ; — à° celles 
que Walch (Natur., tig. 12, P. 87, ) lrouva dans ia chenilie de Vanessa 
Polychioros; — 6° celles que Schrank (Beytr, z. naturg., p. 98 et 
Verzeichn., p. 2, n° 10, ) a lrouyées dans diverses chenilles et notam- 
ment dans la Vanessa polychioros, ei qu'il noima d’abord Gordius 
insectorum, puis Filaria crucarum ; — 71° une filaire longue de 350%», 
irouyee par Heitlinger (Obs. de Phys., par Rozier, t. XXVi, P. 7,) dans 
la chenilie du Gasiropacha trifolii ; — 8° les lilaires trouvées par 
Grayenhorst et Treuiler dans des poires el des pommes. Ce sont 
d’ailleurs les mêmes que Ginelin (Syst. nat, p. 3041, n° 15 ) avait 
réunies sous le nom de Filaria eidopterorum. 

M. Siebold indique, d’après les communications de M. Diesing, les 
chenilles des espèces suivantes comme ayant présenté des filaires 
aux naluralisies de Vienne : 1° Vanessa Antiopa, ? Sphinx ligustri, 
3 Sphinx ocellata, 4° Notodonta cameine, > Saturnia pyri, 6° Gas- 
Wropacha quercifolia, 7° Catocala fraxini, 8° Tortrix Pomone. Il 
ajouie que M. Germar en a lrouve souvent dans la chenille de l'Eu- 
Prepia jacobeæ; lui-même a reçu de M. Fehler, de Goltingue, trois 
lilaires longues de plus de 135%“, provenant de l'Euprepia caja et 
qu'il croit être des Mermis; il possède également deux aulres 
lilaires provenant de chenilles indeterminées, qu’il regarde comme 
des Mermis acuminata. Enfin, il dit avoir vu dans la colleclion en- 
lomoilogique de M, de Heyden, à Francfort, une chenille de l'Eta- 
chista cygnipeneila, de laquelle est sortie en parlie une filaire qui 
esL reslee desséchée et enroulée. 


FILAIRE DES DIPTÈRES. 


M, Siebold a vu une Cordylura jubera, de l'abdomen de laquelle 
sortait une filaire blanc-jaunâtre tortillée, qu'il regarde aussi comme 
UN Mermis acuminata, 


68 NÉMATOIDES. 


VI. FILAIRES DES MOLLUSQUES. 


En outre de la Filaria piscium, qui se trouve quelquefois dans la 
sèche oflicinale, on a trouvé chez beaucoup de mollusques terrestres 
et d’eau douce des helminthes nématoïdes, dont plusieurs ont été 

regardés comme des filaires; mais quand on a pu leur trouver des 

organes génilaux ou digeslifs, on a reconnu qu ’il fallait les placer 
dans des genres Tata , comme nous l'avons fait pour le Lepto- 
dera et l’Angiostomum. 


FILAIRES LIBRES DANS LES EAUX. 


17. FIL. AQUATIQUE. FIL. AQUATILIS.— Dus., nov. sp. 
[Atlas, pl. 3, fig. Æ.] 


«— Femelle blanche, longue de 8 à 11"", large de 0,102; —de 
« grosseur égale, excepté au voisinage de la tête, où elle s’amincit 
« beaucoup el présente une sorte d’étranglement en arrière de la 
«tête qui est globuleuse , large de 0"",033, pourvue d’un tégument 
« fort épais, à travers lequel on distingue des papilles internes ; — 
« bouche centrale , ronde , très-petite, d’où part un œsophage capil- 
«Jaire très-long, sinueux ; — tégument homogène, sans stries ; — 
« vulve située … peu en avant du milieu ; —ovaire tubuleux , étendu 
« dans toute la longueur du corps, aminei aux deux extrémités, con- 
«tenant une ou plusieurs rangées d'œufs ou d’ovules ; — œufs globu- 
«leux, larges de 0"",062 ; — queue amincie peu à peu en pointe 
« arquée. » 


J'ai trouvé plusieurs fois celte filaire à Rennes, dans la Vilaine, sous 
les feuilles de Nymphea. Yai pu la conserver vivante fort longtemps. 
Sa tête ressemble beaucoup à celle des Mermis, mais le mode de 
développement des œufs est totalement différent; la position de la 
vulve la distingue aussi des filaires parasites. 


18. FIL. DES LACS. FIL. LACUSTRIS. — Dus., nov. sp. 
[Atlas. pl. 3, fig. F.] 


« — Femelle blanc-rosé, longue de 13"",5, large de 0,175, 

« peu amincie en avant; — tête obluse, un peu anguleuse, large CR 
« 0,064, non séparée par un étranglement; — bouche ronde, très- 
« pelite, obliquement située de côté, suivie d’un œsophage filiforme 
«très-long, noueux à l’origine ; — queue conoïde, obtuse, Lermi- 
«née obliquement par une très-pelile pointe; — iégument sans siries 
« transverses; — vulve située en arrière du milieu, aux rois cin- 
« quièmes de la longueur. » 


Vai trouvé souvent aussi celle filaire sous les feuilles de Nymphea 
dans la Vilaine; elle est bien visible à l’œil nu. 


: DISPHARAGE. 69 


— J'ai vu encore d’autres nématoïdes à bouche ronde et sans armure 
comme les filaires, soit dans l’eau douce, soit dans l’eau de mer; 
mais leurs organes n’élaient pas encore assez développés pour qu'il 
füt possible de les caractériser. 


8° GENRE DISPHARAGE.  DISPHARAGUS. — Dus. 
Spiroptera. RuD. (en partie ). 
At, deux, Epépayos, gosier. 


«— Vers blanchâtres, demi-transparents, à corps cylindrique, 
« filiforme, quarante à cent fois plus long que large, aminei aux 
« extrémités; — tête distincte ou continue avec le corps, nue 
« ou entourée de divers appendices, et terminée par deux pa- 
« pilles opposées et très-rapprochées, entre lesquelles est la 
bouche, ronde, et d’où partent ordinairement des cordons su- 
« perficiels, ou replis du tégument, plus ou moins prolongés en 
« arrière; — œsophage formé de deux parties distinctes, la pre- 
« mière longue, étroite, tubuleuse, séparée par un diaphragme 
« où anneau musculeux de la deuxième partie plus longue, plus 
épaisse, musculeuse ; —ventricule encore plus épais, en forme 
« de cylindre allongé; — tégument à stries fines, transverses, 
« quelquefois ponctuées ou denticulées; — anus situé en avant 
« de l’extrémit écaudale. 

« — Mûle à queue plus ou moins recourbée, munie d’ailes 
« latérales plus ou moins larges, soutenues par quelques papilles 
« saillantes, ou simplement munie d’un double rang de papilles; 
« — deux spicules inégaux. 

« Femelle à queue droite conique; — ovaire simple, rempli 
« d'œufs petits (de 0"",027 à Om»,048), lisses ou tuberculeux 
« (dans le Disph. decorus). » 


A 


à 


= 


Les espèces que je réunis dans ce nouveau genre se trouvent 
presque toutes entre les tuniques de l’estomac où du gésier des 
oiseaux; elles se ressemblent beaucoup par leurs divers carac- 
tères : la tête est terminée par deux papiiles très-rapprochées 
qu’on pourrait prendre pour deux lèvres; de la bouche part 
un tube étroit quelquefois annelé ou strié transversalement, et 
qui semble être le pharynx; il est séparé par un anneau mus- 
culeux ou un bourrelet d’un second tube plus épais, plus long, 
à parois charnues, et qui paraît être l’œsophage proprement dit; 
à la suite se trouve un troisième tube encore plus épais et plus 


70 NÉMATOÏDES. 

charnu , un cylindre plus ou moins long, qui doit être le ven- 
tricule ou estomac; enfin une quatrième partie du tube digestif 
est l’intestin, plus étroit que le ventricule, et souvent caché 
sous les replis de l’oviducte ou du testicule. — L'appareil gé- 
nital mâle présente un double organe copulateur : lun est un 
spicule ou pénis proprement dit; l’autre, plus petit, corres- 
pond au second spicule des ascarides et des strongles, et ne 
peut aucunement recevoir le nom de gaine que lui donna Ru- 
dolphi; il est à côté du grand spicule, et l’on peut supposer tout 
au plus qu’il sert à le soutenir. 

La vulve occupe une position différente dans les diverses es- 
pèces; l'ovaire et l’oviducte paraissent être toujours uniques; 
les œufs sont presque toujours elliptiques, leur coque est lisse, 
excepté pour le seul Disph. decorus, chez lequel ils présentent 
de chaque côté une rangée de trois à cinq tubercules contigus. 

Les œufs sont longs de : 


0%%,015(?) pour le Disph. attenuatus des hirondelles. 

,02 à 0,023 pour le D. brevicaudatus du butor ( Ardea stellaris ). 
027 pour le D. truncatus de la huppe ( Upupa ). 

;030 pour le D. de l’épervier ( B) ( Falco nisus). 

5034 pour le D. tenuis du tarier ( Saæicola rubetra). 

036 «pour le D. du hobereau ( Falco subbuteo ). 

938 pour le D. subula du rouge-gorge (Sylvia rubecula ). 
038 pour le D. nasutus du moineau ( Fringilla domestica ). 
039 pour le D. decorus du martin-pêcheur ( Alcedo ispida ). 
*039 pour le D. denudatus du cyprin rotengle. 

040 pour le D. de l’épervier (D). 

04? pour Le D. cysticola de la truite (Salmo fario). 

,048 pour le D. anthuris des corbeaux. 


cesse osece 


La longueur de la portion du corps de la femelle située en 


avant de la vulve, est, par rapport à la portion postérieure, 
comme : 


1 à 5 pour le Disph. truncatus de la huppe. 

3 à à pour le D. nasutus du moineau. 

4 à 5 pour le D. cysticola de la truite. 

25 à 26 pour le D. anthuris des corbeaux. 

6 à 5 pour les D. de l’épervier ( B et D ). 

5 à 4 pour le D. subula du rouge-gorge. 

6 à 4 pour le D. denudatus du cyprin rotengle. 
7 à 5 pour le D. attenuata de l’hirondelle. 

3 à 1 pour le D. quadriloba du pic-vert (suivant Rudolphi). 
15 à 1 pour le D. decorus du martin-pêcheur. 
16 à 1 pour le D, brevicaudatus du butor. 


DISPHARAGES DES OISEAUX. 71 
La largeur du corps est contenue dans la longueur : 


20 fois pour le Disph. nasutus du moineau. 

32 à 40 fois pour les dispharages de l’épervier. 

35 à 40 fois pour le D. decorus du martin-pêcheur. 

40 fois pour le D. brevicaudatus $ du butor. 

42 fois pour le D. subula 4 du rouge-gorge. 

49 fois pour le D. cysticola © de la truite. 

50 fois pour le D. anthuris 4 des corbeaux. 

51 fois pour le D. tenuis & du tarier ( saæicola rubetra). 
b4 fois pour le D. cysticola & de la truite. 

55 à 60 fois pour le D. denudatus du cyprin rotengle. 

62? fois pour le D. anthuris $ des corbeaux. 

62 fois pour le D. brevicaudatus 4 du butor. 

64 fois pour le D. subula © du rouge-gorge. 

80 fois pour le D. truncatus de la huppe (upupa epops ). 
112 fois pour le D. tenuis ® du larier. 

138 fois pour le D. attenuatus de l’hirondelle. 


Des dix-sept espèces que je décris ici, deux ont été trouvées 
dans des poissons, les quinze autres se trouvent entre les tuni- 
ques de l'estomac des oiseaux, ou plus rarement dans l’œso- 
phage. J'en ai moi-même trouvé et étudié onze, dont sept que 
je décris comme nouvelles, sans cependant assigner un nom 
spécifique à trois d’entre elles; les cinq autres sont des spirop- 
tères de Rudolphi, que je rapporte ici par conjecture. 


DISPHARAGE DES FAUCONS. 


1. DISPHARAGE A LARGE TÊTE. DISPHARAGUS LATICEPS. 


Spiroptera laticeps, Rupozput , Synopsis, p. 23 el 238, n° 5. 


«— Tête ailée presque en fer de flèche, ayant de chaque côté une 
membrane terminée postérieurement en pointe obtuse ; — corps plus 
mince en avant. 
« — Mâle long de 9°"; — queue enroulée presque trois fois, munie 
d'ailes membraneuses latérales, minces, et laissant voir seulement 
« la gaîne latérale du pénis? (Rup.) 

« — Femelle longue de 14"; — queue déprimée un peu obtuse. » 
(Run.) 


Sur cinq cent cinquante buses pattues (Falco lagopus), disséquées au 
musée de Vienne, quatre seulement conlenaient cet helminthe dans 
l’æœsophage. | 

D’après la description de Rudolphi, je soupçonne que la dilatation 
en fer de flèche à la tête est le résultat de la contraction des cordons 
saillants du tégument, comme on le voit dans le disph. de l’éper- 
vier (D). 


A 


A 


2 


1 
10 


NÉMATOIDES. 


DISPHARAGE DU HOBEREAU. 
| Atlas, plt%. fie. C. 1.) 


J'ai trouvé le 12 septembre, à Rennes, dans l’œsophage d’un hobe- 
reau (Falco subbuteo), un nématoïde femelle que je ne puis rapporter 
à aueun des spiroptères décrits; sa longueur est de 20", sa tête, large 
de 0"",20, est terminée par deux papilles situées de chaque côté de la 
bouche, et desquelles parlent quatre cordons ou bourrelets formés 
par un épaississement du tégument, prolongés en arrière sur les 
faces venirale et dorsale jusqu’à 0"",52, puis revenant se joindre 
deux à deux sur les faces latérales à 0"",27 de la papille terminale. Le 
légument est strié transversalement, et Les stries, écartées seulement 
de 0"",005 en avant, deviennent peu à peu distantes de 0"",008 en 
arrière, et se montrent distinctement denticulées; les œufs, longs 
de 0,036 et larges de 0"",016, diffèrent par leur forme allongée de 
ceux des autres espèces. . 


? DISPHARAGE DE L'ÉPERVIER. (B.) — Dug., nov. sp.? 
[Atlas, pl. 3.fig. €. ?.] 


Deux nématoïdes femelles longs de 10 et 11"", trouvés le 28 janvier 
à Rennes dans le proventricule d’un épervier (F. nisus), m'ont pré- 
senté une tête semblable à celle du précédent, mais leurs œufs ellip- 
tiques sont seulement longs de 0"",030 et larges de 0",019 ; les stries 
du tégument sont lisses, écartées de 0",009 à 0"",012 et sont croisées 
par des fibres obliques irès-fines; la vulve est à 6" de l’extrémité 
antérieure; la largeur de la partie antérieure est de 0"",19 vers 
l'extrémité postérieure des bourrelets ; le corps est large de 0"",30, 
ainsi le rapport de la longueur à Ia largeur est 37 ; la queue est coni- 
que , terminée en pointe mousse. 


? DISPHARAGE DE L'ÉPERVIER. (D). — Dus., nov. sp.? 
| Atlas, pl. 3. fig. |] 


Un autre némaioïde femelle trouvé dans le proventricule d’un éper- 
vier le 14 novembre, à Rennes, m’a paru différent par le volume de 
ses œufs qui sont longs de 0"",040 et larges de 0"",027; ses stries sont 
beaucoup plus rapprochées (de 0,004 à 0"",007), lisses; sa queue 
est plus obtuse et sa partie antérieure est tellement raccoureie que 
le bourrelet longitudinal paraît festonné et qu’on serait tenté d’attri- 
buer à cet helminthe une Lête en trèfle ou en cœur (voyez pl. 5, fig.B); 
mais il n’y à là, sans doule, comme pour les deux précédentes par- 
ticularités , qu’un effet de la contraction de l'animal; d’ailleurs, la 
vulve est située exactement comme dans l’autre. 


DISPHARAGES DES OISEAUX. 73 


DISPHARAGE DU TARIER. (Saæicola rubetra.) 


2. DISPHARAGE MINCE. DISPHARAGUS TENUIS.— Dus., n. sp. 


«— Tête terminée par deux papilles latérales d’où partent des cor- 
« dons ou coutures longitudinales formées par un épaississement du 
« tégument ; — corps filiforme très-grêle. 

«— Mäle long de 4"",84, large de 0"",094;—rapport de la longueur 
« à la largeur 51; — tête large de 0"",02; — première partie de l’œso- 
« phage longue de 0"",14, large de 0"",011; — deuxième partie de 
« l’æsophage charnue, longue de 0"",95, large de 0,02; — ventri- 
« cule long de 0"",75, large de 0"",044; — stries transverses du té- 
« gument écartées de 0"",0032 ; — spicule principal long de 0"",133, 
« large de 0"",0096, tubuleux ;—spicule accessoire un peu plus large, 
« long de 0"*,095; — queue longue de 0"",135 à partir de l’orifice 
« génital, peu courbée ou réfléchie ; — ailes diaphanes, minces , lon- 
« gues de 0",24 avec des papilles intermédiaires peu saillantes. 

« — Femelle longue de 18", large de 0"",16; — rapport de la lon- 
« sueur à la largeur 112; — queue en pointe obtuse, rétrécie au 
« milieu et un peu courbe, longue de 0"",23 ; — Sstries transverses, 
« écartées de 0"",0042 en avant et de 0"",0071 en arrière ; — œufs 
« lisses, longs de 0"",034. » 


J'ai trouvé le 7 mai, à Rennes, deux individus mâle et femelle de ce 
spiroptère sous l’épithelium du gésier d’un tarier (Saæicola rubetra). 


DISPHARAGE DU ROUGE-GORGE. (Sylvia rubecula.) 


3. DISPH. ALÈNE. DISPH. SUBULA.—Dus., nov. sp. 


« — Tête terminée par deux papilles latérales d’où partent des cor- 
« dons ou des coutures longitudinales ; — corps un peu aminei en avant. 

« — Müle long de 7"", large de 0"®,167 ; — rapport de la longueur 
« à la largeur 42; — têle large de 0"",04; — première partie de 
« l’æsophage, longue de 0",136, large de 0"",0116; — deuxième par- 
«a tie de l’œsophage, charnue, longue de 0"",51, large de 0,023 ; — 
« ventricule large de 0"",072, long de (?) ; —tégument strié transver- 
«salement, stries écarlées de 0",005; — spicule principal peu 
«courbé, tubuleux, long de 0"",227, large de 0""015; — spicule 
« accessoire également tubuleux et de mème largeur, long seulement 
« de 0"",134; — queue recourbée en crochet, bordée de deux ailes 
« longues de 0"",44, épaisses, slriées transversalement, et qui lui 
« donnent la forme d’un fer de lance large de 0,23. 

« — Femelle longue de 18"", large de 0"",29; — rapport de la lon- 
« gueur à ja largeur 64; — têle large de 0"",051 ; — première partie de 
« l’œsophage longue de 0"",17, large de 0"",0185 ; — deuxième partie 
« de l’œsophage longue de 0,84; — queue droite, conique, longue 


= 


= 


= 


7h NÉMATOÏDES. 

« de 0,295 ; — vulve située à 10" de l’extrémité antérieure, à 8" 
« de l'extrémité eaudale ; — œufs longs de 0"",037 à 0"",039; — stries 
« du tégument écartées de 0"",005 en avant et de 0"",007 en ar- 
« rière. » 


Sur douze rouge-gorges (Sylvia rubecula) disséqués à Rennes, un 
seul contenait deux mâles longs de 6"*,2 et 7" ef quatre femelles 
longues de 16", 17", 18%" el 15"",7 logés sous l’épithelium du 
gésier. On ne peu, je crois, les confondre avec l'espèce précédente en 
raison de la longueur relative du corps et de la dimension des œufs. 
La forme de la queue est ici, chez la femelle, uniformément amincie 
en pointe conique assez aiguë, et chez le mâle, fortement recourbée 
en crochet, munie d’ailes striées, larges et épaisses sans papilles inter-. 
médiaires. 


DISPHARAGE DES HIRONDELLES. 


4. DISPHARAGE ATTÉNUÉ, DISPH. ATTENUATUS. 
Spiroptera attenuata , Rupozpur, Synopsis, p. 25 et 244, n° 14. 


« — Corps filiforme très-grêle ; — têle large de 0""04, terminée par 
« deux papilles latérales d’où partent des coutures longitudinales 
« formées par un épaississement du tégument ; — première partie 
« de l’œsophage en forme de tube, assez étroit, long de 0""17; 
« — deuxième partie de l’æœsophage longue de 0"",54, plus épaisse ; — 
« ventricule cylindrique, musculeux, encore plus épais, large de 
« 0,052, el long de 1"",46 ; — intestin plus étroit, simple; — tégu- 
« ment à siries transverses très-fines, de 0"",0035. 

« — Femelle longue de 18"", large de 0®"13; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 138; — queue amincie, conique; — anus à 
« 0""16 de l’extrémilé; — vulve à 10"",5 de la tête, à 7°",5 de 
« la queue; — œufs (non mürs? ) elliptiques, longs de 0"",015. » 


J'ai trouvé les femelles seulement de cet helminthe à Rennes, au 
mois de mai, trois fois dans l’hirondelle de cheminée ( Hirundo rus- 
tica), et une fois dans l’hirondelle de fenêtre ( Hirundo urbica), sous 
la tunique interne du gésier. 

Je le rapporte avec confiance à l’espèce nommée Spiroptera atte- 
nuata par Rudolphi, qui cependant la décrit d’une manière assez 
différente ; suivant cet auteur en effet, « le corps est aminci de part 
et d'autre, surtout en arrière; le mâle est long de 6"",8, ayant la 
partie postérieure enroulée et munie d’ailes membraneuses minces, 
avec une gaîne du pénis complexe et saillante; la femelle est lon- 
gue de 11"",3, à queue déprimée, concave, terminée par. une lame 
mince , étroite et obtuse, en avant de laquelle est l’anus. » Mais Ru- 
dolphi n’a pu décrire celte espèce que d’après deux exemplaires 
conservés dans l’alcool, et qu’il avait reçus de Bremser; il a donc pu 
être trompé par l'aspect des organes génitaux du mâle et surtout de 


DISPHARAGES DES OISEAUX. 75 


la queue de la femelle; c’est d’ailleurs particulièrement d’après le 
caractère qu’il croit avoir reconnu à la queue, qu’il distingue cette 
espèce du Spiroptera anthuris. Une seule hirondelle de rivage (Hir. 
riparia) sur deux cent dix, deux Hir. rustica, sur cinq cent 
trente, et deux Hir. urbica sur lrois cent soixante sont indiquées 
dans le catalogue du musée de Vienne, comme ayant contenu cet 
helminthe entre les tuniques de l’estomac. 


SPIROPTÈRE DU MOINEAU. (Fringilla domestica. ) 


>. DISPHARAGE A NEZ SAILLANT, DISP. NASUTUS. — 
[Atlas, pl. 3, fig. D.] 
Spiroptera nasuta, Rupozput, Synopsis, p. 23 et 238, n° 4. 


« — Tête munie de deux papilles terminales, d’où partent quaire 
« cordons ou doubles bourrelets flexueux, formés par un repli du 
« tégument, lesquels, arrivés à la distance de 0"",6, se recourbent 
« et reviennent en avant sans se joindre —Tégument strié transver- 
«salement; —stries écarlées de 0"",006 en avant, et de 0"",0085 
« en arrière. 
« — Müle long de 5”, large de 0°",25; — rapport de la longueur 
à la largeur 20; — queue enroulée et formant un peu plus d’un 
« tour , sans ailes membraneuses visibles, longue de 0"",38, en pointe 
« mousse ; — spicule principal long de 0"",20, infléchi; — spicule 
« accessoire , long de 0"",138. 

« — Femelle longue de 5%", (9"" Run.) large de 0,5 ; — rapport 
« de la longueur à la largeur 16; — queue conique terminée en 
« pointe mousse ; — vulve à 3"" de la bouche; — œufs longs dé 
« 0%%,05$ , contenant l’embryon roulé. » 


= 


Une seule fois à Paris, le 15 février 1838, j'ai trouvé plusieurs de 
ces helminthes dans le proventricule d’un moineau ( Fringilla domes- 
tica); je les ai cherchés vainement depuis à Paris, à Toulouse et à 
Rennes, dans plus de cinquante moineaux. 

Sur quinze cent cinquante-sept moineaux, disséqués au musée de 
Vienne, treize seulement sont indiqués comme ayant contenu ce spi- 
roptère ou dispharage dans l'estomac. 


DISPHARAGE DES CORBEAUX. 


6. DISPHARAGE ANTHURIS. DISPH. ANTHURIS. 
(Atlas, pl. 5.fig. F.] 
Spiroptera anthuris , Ruporrut, Synopsis, p. 25 et 245, n° 13. 


« — Corps blanc ou rougeâtre, grêle, insensiblement aminci en 
« avant, long de 11 à 30%, cinquante à soixante fois aussi long que 
« large; — tégument à stries tranverses rugueuses de 0"%,0074 à 


76 NÉMATOIDES. 


« 0"*,0083; — tête conoïde terminée par deux lèvres ou papilles 
« opposées, de la commissure desquelles partent en dessus et en 
« dessous deux cordons longitudinaux , comme deux coutures, for- 
« més par un repli du tégument et s’effaçcant peu à peu à la distance 
« de 0"",6; — première partie de l’œsophage longue de 0,25, large 
« de 0",025; — deuxième partie de l’æsophage longue de 1"", large 
« de 0,7; — ventricule large de 0,160. 


« — Mäle long de 11"" (13v" Rup.), large de 0,22 ; — rapport de 
« la longueur à la largeur 50; — tête large de 0"",067 ; — queue 
« recourbée, élargie, obtuse, terminée par une sorte de lame ar- 
« rondie, large de 0"",17, en avani de laquelle deux ailes latérales ; 
« épaisses et fortement siriées sont élargies de manière à donner à 
« celle partie la forme d’un fer de lance, large de 0"",35 à 0"",40; 
« — ailes soutenues par une rangée de six à huit papilles; —anus 
« à 0"",30 ou 0""40 de l’extrémité; — spicule court, massif, un peu 
« arqué, long de 0",27, large de 0"",05 ; — spicule accessoire plus 
« courbé, un peu plus mince et plus court (0"",21), paraissant renflé 


= 
» 


«et comme lobé à l'extrémité. 


« — Femelle longue de 22""3, (de 13 à 31"%,5, Run.), large de 0""20, 
— rapport de la longueur à la largeur 40; — tête large de 0""086; 
« — queue en pointe conique allongée, émoussée à l’extrémité ; — 
anus à 0"*,4 de la pointe ; — vulve un peu en avant du milieu à 
10°%*6 de la tête ; — œufs longs de 0"",048, larges de 0"”027. » 


E 


& 


«= 


Il se trouve engagé ou comme solidement enchässé entre l’épithe- 
lium corné du gésier, et la membrane sous-jacente : l’on ne con- 
çoit guère comment il peut se mouvoir dans une si étroite prison 
moulée exactement sur son corps. Je l'ai trouvé dix fois à Rennes, 
savoir : sept fois sur dix-neuf dans le geai (Corvus glandarius), en 
février, mars et octobre ; une seule fois sur sept dans la pie (C. pica), 
le 23 février; et deux fois sur cinq dans le freux (C. frugilegus). 
Au musée de Vienne, sept casse-noix (Caryocatactes) sur vingl-huil; 
deux corbeaux (Corvus corax) sur huit; trois corneilles (C. corone) 
sur neuf; quarante corneilles mantelées (C. cornix) sur cent qua- 
rante el une; deux centsoixante-dix-sept geais sur quatre cent quatre- 
vingt-douze; trente-sept pies sur cent soixante-dix; un seul chocard 
( Pyrrhocoraz alpinus) sur onze; six rolliers ( Coracias garrula) sur 
trenle-huit; et sept loriots (Oriolus galbula) sur cent onze, ont 
donné cet helminihe. Rudolphi dit aussi l'avoir trouvé libre vers 
l'extrémité de l'intestin du loriot à Florence. 

J’en ai donné ici, d’après mes propres observations, une descrip- 
iion qui ne s'accorde point avec celle de Rudolphi, car cet auteur 
indique à la tête trois papilles terminales comme aux ascarides, et 
il dit que la queue du mâle est « aiguë, recourbée en un seul tour, 
munie d’ailes parallèles, assez larges, entre lesquelles sort un long 
spicule entouré d'une gaîne triphylle ou tétraphylle, ou à folioles 
jaunâires, obtuses, plus ou moins distinctes ; » il ajoute que la queue 


DISPHARAGES DES OISEAUX. Gi 


de la femelle est légèrement courbée , déprimée , un peu obtuse, et 
que l'anus est éloigné d’une ligne (2"",25), de l'extrémité. 

Cependant la constance du mode d'habitation de cet helminthe ne 
me permet pas de penser que j'aie eu sous les yeux une espèce diffé- 
rente de celle qu’on a trouvée si souvent à Vienne dans les différents 
corbeaux ; j'aime mieux croire que Rudolphi s’est trompé en éludiant 
des helminthes conservés dans l'alcool, ear il ne les avait pas trouvés 
lui-même. 

M. Bellingham indique le même helminthe comme trouvé en Irlande 
dans l’œsophage du freux, el signale aussi un spiroptère d'espèce 
douteuse, comme trouvé dans l’œsophage du corbeau. 


DISPHARAGE DE LA HUPPE. (Upupa epops.) 


1. DISPH. TRONQUÉ. DISPH. TRUNCATUS. 


Spiroptera truncata , GRePuIN, Observ. de Entoz., p. 12. 


«— Gris-roussâtre, (blane CREP.); — tête terminée par deux lobes 
«transverses, échancrés sur leur face et prolongés latéralement en 
« pointe de chaque côté; — corps filiforme très-grêle ; — tégument 
« strié transversalement , stries denticulées , écartées de 07053. 

«— Mûle long de 6,7 (CREP.); — queue seulement réfléchie, 
« munie d’ailes larges , recourbée à l'extrémité ; — spicule... P 

« — Femelle longue de 16%", large de 0"",20 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 80; — tête large de 0"”,045; — première partie 
« de l’œsophage longue de 0"",075 ; — deuxième partie de l’œsophage 
« longue de 0"",54, large de 0%*,058 ; — ventricule long de 2"",75, 
« large de 0%%,076; — vulve à 2"",6 de la tête; — œufs longs de 
« 0m%,027. » 


J'ai trouvé le 6 mai, à Rennes, entre les tuniques du gésier d’une 
huppe (Upupa epops) deux femelles de cette espèce que je crois bien 
être la même que M. Creplin ayait trouvée, le 27 avril et le 23 mai 1824, 
à Greifswald , quoique cet habile observateur ait décrit autrement ce 
qu’il nomme les «quatre nodules assez grands, arrondis, dont la 
bouche est munie, » et quoiqu'il p’ait pu donner une description suffi- 
sante des autres organes. 


DISPHARAGE DU GUÉPIER. ( Merops apiaster.) 


8. DISPH. BIDENTÉ. DISPH. BIDENS. 
Spiroptera bidens , Ruporrur, Synopsis, p. 24 et 240, n°8. 


«— Tête munie de papilles, séparée par un étranglement, en 
«arrière duquel se trouve encore une papille en forme de dent laté- 
«rale; — corps très-grêle, aminci aux deux extrémilés el surtout 
«en avant, et ressemblant à un fil de soie simple. 

« — Mâle long de 6,75, à queue ailée, enroulée en double tour 
« de spire ; —spicule... ? 


78 NÉMATOIDES. 


«— Femelle longue de 18""; — queue terminée par une pointe 
«courte recourbée, en avant de laquelle est l'anus, » (Run. ) 


Six guêpiers sur cent dix, disséqués au musée de Vienne, conte- 
naient cel helminthe entre les tuniques du gésier. 


Je le place ici par conjecture d’après le caractère offert par les dents 
latérales. . 


DISPHARAGE DU MARTIN—-PÈCHEUR. (Alcedo ispida.) 


9. DISPH. DÉCORÉ.  DISPH. DECORUS. — Dus,, nov. sp. 


«— Corps blanc, filiforme, grêle, aminci en avant, un peu plus 
« épais en arrière ;—têle obtuse, terminée par deux papilles opposées, 
«conoïdes, obluses, d’où partent en dessus ei en dessous deux cor- 
« dons denticulés entourant circulairement deux lobes latéraux con- 
« vexes (en épaulelies ); — légument à stries transverses, finement 
« pointillées de 0°",0041 à 0°®,0056, susceptible de se gonfier en ar- 
« rière de la tête; — en arrière des deux lobes circulaires (à 0"",12), 
«se voit de chaque côté un appendice saillant en forme de dent 
« lricuspide. — Première partie de Pœsophage, ou pharynx, tubu- 
« leuse, annelée ou striée iransversalement, égalant trois à quatre 
« fois le diamètre de la tête. 

« — Müle long de 3,60, large de 0,11 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 35; — têle large de 0"*,042; — queue recour- 
« bée, conique, terminée uniformément en pointe mousse et munie 
« de deux ailes membraneuses, minces, Lrès-peu saillantes, de 0"",01, 
« soulenues par six à sepl côtes; — anus à 0,13 de l'extrémité; 
« —Spicule long de0"",237, épaisde 0®%,0083, évasé en entonnoir aux 
« deux extrémités, recourbé fortement en demi-cerele ; — spicule 
« accessoire long de 0,068, large de 0"",014, arqué et en forme 
« de soc, 

« — Femelle longue de 8», large de 0"*,20; — rapport de la 
« longueur à la largeur 40; — tête large de 0,056; — queue 
« conoïde obluse ; — anus à 0"",13 de l’exirémilé ; — vulve à 
«1,5 de la tête, et à 0"",5 de l'extrémité caudale ; — ovaires oc- 
« Cupant seulement les deux tiers postérieurs du COTpS ; — œufs 
« longs de 0"*,039, déprimés dans un sens où ils ne sont larges que 
« de 0%*,023, el élargis dans l’autre sens jusqu'à 0""0315, par deux 
« rangées latérales el opposées de trois à cinq tubercules arrondis. » 


Jai trouvé deux fois à Rennes, le 21 février et le 28 mars, entre 
les luniques de l'estomac du marlin-pêcheur (Alcedo ispida), plu- 
sieurs individus de cet helminthe qui a des rapports ayec les Spi- 
roplera bidens et Spir. bicuspis de Kudolphi, quant à ses appendices 
latéraux ; mais qui présente aussi des caractères tout à fait inaiten- 
dus, quant à la singulière décoration de sa tête, aux tubercules de 
ses œufs et à la position de sa vulve. : 


DISPHARAGES DES OISEAUX. 79 


DISPHARAGE DU PIC-VERT. (Picus viridis. 


10. DISPHARAGE A QUATRE LOBES. DISPH. QUADRILOBUS. 
Spiroptera quadriloba , Ruporrur, Synopsis, p. 25 et 241, n° 11, 


«— Corps blanc; — tête déprimée, bilobée en dessus et en dessous, 
« ou ayant deux lobes supérieurs et deux lobes inférieurs oblongs, dont 
« l'extrémité postérieure est saillante, obtuse (de telle sorte qu’on 
« croit voir de chaque côié une fosseile bilobée comme chez un 
« Bothriocphale); — bouche orbiculaire entourée de petites papilles 
«un peu saillantes ; — corps assez épais, aminci en avant. 

« — Femeile longue de 9 à 11"; — extrémité caudale aiguë, amin- 
« cie el cependant plus épaisse que la têle;— anus rapproché de 
« extrémité ; — vulve située au troisième quart de la longueur ; — 
« œufs petits, arrondis. » (Rup.) 


Quatre femelles de cette espèce ont été trouvées au mois de juin, 
à Berlin, dans l’œsophage d’un pic-vert (Picus viridis). Les lobes 
et les fossetles de la tête d’après la descriplion de Rudolphi, ont 
quelque rapport avec ce que nous avons vu dans le Disph. truncatus 
de la huppe. 


DISPHARAGE DE LA PETITE OUTARDE. (Os tetrax. ) 


11. DISPHARAGE A LARGE QUEUE, DISPH. LATICAUDATAÀ, 
Spiropiera lalicaudala, Ruporrui, Synopsis , p.24 et 239, n° 7. 


« — Corps aminci de part el d'autre, et surtout en avant; — tête 
« obluse, simple ou avec quelques indices de papilles, et séparée du 
« corps par une dent obtuse de chaque côlé. 

« — Mile long de i3"",5, beaucoup plus mince; — queue roulée 
« en un seul tour , et munie de deux membranes latérales larges, qui 
« la rendent arrondie vers l'extrémité, 

« — Femeile longue de 21%”; — queue terminée par une pointe 
« courte déprimée, assez aiguë. » (Rup.) 

On l’a trouvé deux fois au musée de Vienne, entre les tuniques 
du gésier de la pelite outarde ou canepetière. Je rapporte ici cette 
espèce à cause de la dent qu’elle porte de chaque côté de la tête, 


DISPHARAGE DU VANNEAU Gris. (Tringa helvetica ou squatarola.) 


12. DISPHARAGE A DEUX POINTES. DISPH. BICUSPIS. 
Spiroptera bicuspis, Rupozpur , Synopsis, p. 24 et 248. 
« — Corps aminei de part et d'autre el surtout en avant, deux 


« fois plus épais au milieu; — tête petite, en continuité avee le corps 
æ el munie de papilles; — de chaque côté en arrière de la têle se 


80 NÉMATOIDES. 


« voit un aiguillon ou une dent subulée, dirigée soit horizontalement, 
« soit en arrière. 

« — Mâle long de 4"”,5; — queue formant deux tours de spire 
« réunis par les ailes membraneuses étroites. 

« — Femelle longue de 9"; — queue terminée par une pointe 
« courte déprimée et recourbée, en avant de laquelle est l’anus. » (R.) 


Sur onze vanneaux gris (Tringa helvetica), disséqués au musée de 
Vienne, un seul contenait cet helminthe entre les tuniques de 
l'estomac. 


DISPHARAGE DU BUTOR. (Ardea stellaris.) 


13. DISPH. À COURTE QUEUE. DISPHAR. BREVICAUDATUS. 
— Dus. n. sp. 


« — Corps filiforme long de 10 à 11°"; — tête amincie, large de 
« 0"%,025 à 0°",035, terminée par deux papilles, d’où partent de part 
«et d'autre deux cordons longitudinaux, fortement striés transver- 
« salement; ces cordons s’élargissent en arrière, puis arrivés à la 
« distance de 0"",23 à 0"®,30, se replient pour revenir en avant, et 
«se joignent deux à deux au milieu de l'intervalle ; — une dent ou 
« un appendice tricuspide silué latéralement à 0"",06 en arrière de 
« chaque cordon; — première portion de l’œsophage longue de 0,17; 
« — deuxième portion de l’æsophage longue de 0,65; — large de 
« 0%%,03; — ventricule cylindrique long de 2"",16; — tégument à 
« stries transverses très-prononcées, écartées de 0,009 à 0,014, 
« qui le font paraître denté en scie sur Les bords. 

« — Mâle plus mince, long de 10%"; — large de 0%,16; — rapport 
« de la longueur à la largeur 62; — cordons longs, très-minces, 
« élendus jusqu'à 0"",228 de la tête; — partie postérieure enroulée 
« trois ou quatre fois en spirale allongée ou en hélice; — queue ob- 
« tuse, recourbée et munie à sa face interne de deux ailes mem- 
« braneuses soutenues par six à sept rayons; — anus situé à 07,063 
« de l'extrémité ; — spicules (peu distincts), longs de 0"",06 et 
« Omm,11 (2). 

« Femelle épaissie en arrière, longue de 11"",6; — large de 0"",29; 
« rapport de la longueur à la largeur 40; — cordons longitudi- 
« naux , étendus jusqu’à 0"",31 de la têle; — queue épaisse en cône 
« court, oblus; — anus situé près de l'extrémité; — vulve située à 
« 0,64 ou 0,70 de l'extrémité postérieure ; — œufs elliptiques, longs 
« de 0,020 à 0,023. » 


Deux bocaux envoyés par le musée de Vienne à celui de Paris, en 
1816, sous les n°° 368 et 369, et avec la dénomination de Strongylus 
ardeæ stellaris, contiennent, comme provenant de estomac du bu- 
tor, un mâle et deux femelles de l’helminthe que je décris ici d’après 
ces exemplaires déjà fort altérés. Ils doivent, comme les espèces 
voisines, avoir été Lrouvés sous l’épithelium de l’estomac, 


DISPHARAGES DES POISSONS. 81 


DISPHARAGE DES POISSONS. (Cyprinus.) 


14. DISPHARAGE A QUEUE NUE. DISPH. DENUDATUS.— 
Dus., n. sp. 


(Atlas, pl. 3, fig. @.] 


« — Corps blanc, long de 6", large de 0°",109, cinquante-cinq à 
« soixante fois aussi long que large, filiforme, aminci aux extrémi- 
« tés ; —tégument presque lisse ou avec des stries transverses peu 
visibles de 0"%,007 ; — tête large de 0"",018, à deux lobes un peu 
« anguleux ; — première partie de l'œsophage, longue de 0214; — 
« deuxième partie de l’æsophage longue de 0"",28, large de 0°*,016 ; 
« — ventricule cylindrique, allongé, large de 0®®,045. 

« — Mâle à queue conique, allongée, ordinairement recourbée en 
« hamecon et munie d’un double rang de papilles à la face ventrale ; 
« — anus à 0,28 de l'extrémité; — premier spicule droit d’abord, 
« puis infléchi, long de 0,28, large de 0"”,012; — spicule acces- 
« soire, long de 0"”,09. 

« Femelle à queue droite, conique, allongée ; — anus à 0"",22 de 
« l'extrémité; — vulve située à 3,5 de la têle, à 2°" de l’anus ; — 
« oviductes très-longs, repliés ; — œufs elliptiques , longs de 0,039.» 


Trouvé à Rennes, en août et octobre, dans l'intestin du cyprin 
rotengle (Cyprinus erythrophthalmus. ) 


15. DISPH. DE LA TRUITE. DISPH. CYSTIDICOLA. 


Cystidicola, Fiscuer, de Cyst. novo vermium genere, dans Reils Archiv., 
t. EUX, p. 95, pl. 2. 

Fissula cystidicola, Bosc, Hist. nat. des Vers, t. IL, p: a7. 

Ophiostoma cystidicola, Rupozrut, Entoz., L. DE 122 

Spiroptera cystidicola, RuDOrrHI, Synopsis , p. 25 el 245. 
« — Corps blanc filiforme; — tête large de 0°",062, obtuse, avec 
quelques indices de papilles; — bouche ronde, suivie d’un premier 
æsophage, long de 0*",092, large de 0,026; — deuxième œsophage, 
long de 0"",24, large de Oum 04;,— ventricule cylindrique long de 
1% 61, large de 0,105 ;—inteslin plus étroit, large de 0,077 ; —légu- 
ment à stries transverses, écartées de 0"*,0035 , très-peu marquées. 
« — Mâle long de 10"",5 à 21,5, large de 0"%,4; — rapport de 
« la longueur à la largeur 54; — partie postérieure fortement en- 
« roulée deux ou trois fois; — queue amincie, obtuse, avec deux 
« membranes peu saillantes, dirigées en dessous et soutenues par des 
« côtes nombreuses ; — deux spicules inégaux, fortement arqUués ; — 
« premier spicule, long de 0°,52, large 0""01; — deuxième spicule 
« plus épais, long de 0"",2; — testicule occupant seulement la moitié 
« postérieure du corps. 


2 
À 


& 


« 


6 


82 . NÉMATOIDES. x 

« — Femelle longue de 18 à 20", large de 0"",4; — rapport de 
« la longueur à la largeur 50 ; — vulve située un peu en avant du 
« milieu (à 7,6 ou 9,5 de la tête); — œufs elliptiques oblongs, 
« longs de 0",042 à 0"*,043, et moilié moins larges. » 


J'ai pu étudier plusieurs exemplaires de cet helminthe envoyée au 
Muséum de Paris, par celui de Vienne, où on l’a trouvé souvent 
dans la vessie nalatoire de la truite ( Saimo fario). 

Otio, à Breslau, l’a irouvé dans ce même poisson, Rudolphi, à 
Berlin, l’a trouvé dans lé Salmo thymalus latus de Bloch, dans la 
vessie nalaloire et dans l’æsophage. 


GENRE SPIROPTÈRE.  SPIROPTERA. 
Spiroptera (en partie) et Physaloptera. — RUDOLPHI. 


«—Vers blanchâtres ou rougeâtres, à corps cylindrique, aminci 
en avant ou de part et d’autre; — tête nue ou munie de quel- 
ques papilles; — bouche ronde, quelquefois suivie d’un pha- 
rynx; — œsophage simple, long, charnu, cylindrique ou en 
massue, quelquefois suivi d’un petit ventricule globuleux, 
à côté duquel l'intestin envoie en avant un appendice en cæ- 
cum plus ou moins long; — tégument à stries transverses; 
— anus en avant de l'extrémité caudale. 

« — Mûle à queue ordinairement enroulée en spirale, munie 
« d’expansions membraneuses ou vésiculeuses, avec deux spi- 
« cules inégaux. 


« — Femelle à queue conique droite; — ovaire simple ou 
double. » 


Le genre spiroptère, établi par Rudolphi dans son Synopsis, 
avait été proposé d’abord dans le catalogue du musée de Vienne, 
sous le nom d’Acuaria, et caractérisé par la présence des pa- 
pilles autour de la bouche ; Rudolphi reconnut que la présence 
des papilles n’est point un caractère commun à toutes les es- 
pèces, qui toutés, au contraire, ont la bouche ronde. Il ras- 
sembla donc dans ce genre avec beaucoup d’espèces nouvelles 
plusieurs autres espèces classées précédemment parmi les as- 
carides ou les ophiostomes, et dont la bouche est ronde au lieu 
d’être trilobée comme celle des ascarides, et de plus chez qui 
les mâles ont la queue enroulée en spirale et pourvue d’ailes 
membraneuses latérales, et non terminales comme la bourse fo- 
liacée des strongles dont ils différent surtout par là. Mais le nom- 
bre des spiroptères ainsi caractérisés devenant trop considé- 


A À À PR, A À A 


2 


6 SPIROPTÈRE. 83 


rable, Rudolphi sépara les espèces dont les mâles présentent 
un renflement vésiculeux à la base de la queue en dessous, 
et il en fit le genre Physaloptera, avouant ailleurs qu’il 
est artificiel (alias enim artificiosum esse facile concedo , dit-il, 
I. c. p. 256). Nous avons cru devoir, au contraire, supprimer 
ce dernier genre, comme impossible à caractériser nettement, 
et réunir le tout dans un seul genre Spiroptera, en attendant 
que toutes les espèces soient suffisamment connues pour qu’on 
puisse établir, d’après leur organisation, plusieurs coupes géné- 
riques. Cependant je sépare dès à présent, pour en former le 
genre Dispharagus, les espèces dont l’æsophage se compose de 
deux parties distinctes, et dont le ventricule a la forme d’un 
cylindre très-allongé. 

Rudolphi, en 1819, dans ses deux genres spiroptère et phy- 
saloptère, comprenait trente-trois espèces plus ou moins com- 
plétement déterminées, dont il n’avait lui-même trouvé que six, 
et dont huit autres provenaient d'animaux exotiques; depuis 
lors M. Creplin en a décrit sept nouvelles ; mais du nombre total 
quarante il faut déduire les espèces dont je fais le genre dis- 
pharagus. L 

Beaucoup de spiroptères habitent entre les tuniques de l’es- 
tomac des animaux vertébrés, ou se trouvent dans des tuber- 
cules à la surface interne de l’œsophage ou de l’estomac; d’au- 
tres, qui probablement devront constituer des genres différents, 
se trouvent dans diverses cavités du corps des vertébrés. Un 
très-petit nombre de spiroptères vivent libres dans Pintestin, 
et ce sont eux surtout qui devront présenter des caractères dif- 
férents. Il en est enfin qui prennent naissance dans des kystes 
du péritoine, et qui paraissent atteindre tout leur développe- 
ment ultérieur dans un autre organe du même ou de quelque 
autre animal. 

Parmi les spiroptères ou physaloptères que j'ai observés, les 
Spir. clausa, Spir. obtusa et Spir. strumosa ont leurs œufs assez 
semblables, longs de 0"",045 à Cw",046; un seul, le Spir. me- 
gastoma, a des œufs d’une forme toute particulièro, longs de 
0,053 à 0"*,055, et quatre fois moins larges ou presque 
linéaires; en même temps ces œufs semblent dépourvus d’en- 
veloppe membraneuse et se changent progressivement en em- 
bryons nus. Comme d’un autre côté la bouche de ce spiroptère 
a une structure fort remarquable, il est probable qu’il en faudra 
faire le type d’un genre distinct, 


SA NÉMATOIDES, 


I. SPIROPTÈRES DES MAMMIFÈRES. 


> SPIR. DE L'HOMME.  SPIR. HOMINIS. — Run. 


Rudolphi (Synopsis, p.27 et 250, n° 23) a rangé parmi ses espèces 
douteuses un helminthe qui avait été observé et décrit à Londres 
comme ayant été expulsé avec les urines d’une femme affectée de 
rélention d'urine. Le chirurgien anglais Barnett envoya même à 
Rudolphi, en 1816, six de ces helminthes, dont les mâles sont longs 
de 18" el les femelles longues de 22"%,5. Leur corps est blanchâtre, 
mince, très-élastique, aminei aux deux extrémités, et roulé en spi- 
rale ; leur lête est tronquée, et paraît munie d’une ou deux papilles; 
la queue de la femelle est plus épaisse, terminée par une pointe 
obtuse très-courte, mince et diaphane ; celle des mâles est terminée 
par une pointe plus longue, plus mince , à la base de laquelle se voit 
une aile mince et très-courte et un petit tube médian cylindrique, 
qui est peut-être, dit-il, la gaîne du pénis. 


? SPIR. DU SINGE.  SPIR. SIMLÆ. — Ruv., Syn., p. 21 et 253. 


Filaria alata, Rupozpur, Entoz., t. II, 1, p. 67, n° 12. 


C’est encore avec ses espèces douteuses que Rudolphi classe cet 
helminthe trouvé entre les membranes de l'estomac d’un mandrill 
(Simia maimon). I n’en a vu que la femelle, qui est longue de 27% 
à 30", blanche, mince, un peu épaisse en avant, avec la têle resser- 
rée el la bouche orbiculaire ; la queue est aiguë, courbée et pourvue 
d’une aile membraneuse mince de chaque côté. 


1. SPIR. DILATÉ. SPIR. DILATATA. #* 


Physaloptera dilatata, Rupozrrui, Synopsis, p. 644. 
Physaloptera dilatata, Breser, Icones helminth., pl. 3, fig. 8-9. 


«— Corps blanc; — tête un peu obtuse, ayant de chaque côté une 
« aile latérale, courte , tronquée et plus large en avant. 

«— Müle long de 6,7 à 7,8; — queue avec une vésicule très- 
« large, ouverte, obtuse en avant ei n’atteignant pas l'extrémité. 

« — Femelle longue de 14"*, un peu plus épaisse en arrière; — 
« queue déprimée et très-obtuse à l'extrémité. » 


Trouvé au Brésil, par Nalterer, dans l'estomac du singe marikina 
(Hapale rosalia). 


SPIROPTÈRES DES MAMMIFÈRES. 85 


SPIROPTÈRE DU HÉRISSON. 


2. SPIR. A BOURSE CLOSE,  SPIR. CLAUSA. 


Physaloptera clausa , Run. , Syn., p. 29 et 255, n°1, et 643, pl. 1, fig. 2-3. 
Physaloptera clausa , BREMSER , Icones helminth., pl. 3, fig. 1-7. 


« — Corps blanc-rougeître, cylindrique, aminci de part et d'autre 
« surtout en avant; — tête large de 0",15 ou 0%%,17, munie de deux 
a lèvres, en retraite dans le tégument qui forme alors un repli sail- 
« lant en manière de collerette, large de 0,95 ; — bouche située 
« enire deux lèvres ou larges lobes saillants qui portent en dehors, 
« trois petites papilles rondes, et en dedans une rangée de papilles 
« aiguës dentiformes; — œsophage charnu, long de 4% à 45 un 
« peu renflé en massue et large de 0"",45 en arrière; — soutenant 
«un canal lriangulaire el paraissant simplement musculeux dans 
«une première partie, longue de 0"*,48, et revêlu d’une couche 
« glanduleuse dans le reste de la longueur ; — tégument lisse, formé 
« de deux plans de fibres obliques croisées, et d’une couche de 
« fibres longitudinales très-fines. 

« — Mâle long de 20 à 39m; — large de 0,85 à 1,10 ; — rap- 
« port de Ja longueur à la largeur, 28 à 25; — queue infléchie ou re- 
« courbée en dessous sur une longueur de 2 à 3% ei munie en des- 
« sous el latéralement d’expansions membraneuses, susceptibles de 
« se gonfler, de manière à présenter en avant un renfiement£ vésicu- 
« leux, et de chaque côté une aile épaisse, soutenue par quatre 
“rayons et repliée en dessous, pour former une bourse close ou 
« fermée ; — deux spicules sinueux ou contournés très-inégaux, l’un 
« long de 0m,75, large de 0,038 à sa base, el de 0,019 vers l’ex- 
« trémité; — l’autre spicuie long de 0"",48, large de 0"®,04 à sa base, 
«et de 0"*,015 près de sa pointe. 

« — Femelle longue de 45% à 480,5; — large de 17%,40 à 17,43 ; 
« rapport de la longueur à la largeur 32; — queue terminée en 
« pointe conique un peu obtuse, droite ou recourbée à l'extrémité ; 
« anus à 0"",9 de la pointe; — vulve située au tiers de la longueur, à 
« 15" de la têle; — utérus musculeux » reCourbé ou enroulé, rece- 
« vant deux oviductes ou saes ovigères larges de 0,45, filiformes, 
« plissés longitudinalement et étendus parallèlement vers la partie 
« postérieure du corps où ils se terminent chacun par un ovaire fili- 
« forme pelotonné ; — œufs elliptiques, longs de 0,043 à 0,045, 
« larges de 0"%,027 à 0"",031, contenant un embryon replié. » 


Jai pu étudier trois mâles et deux femelles de cet helminthe , en- 
voyé au Muséum de Paris par celui de Vienne, où il a élé trouvé 
très-fréquemment dans l'estomac du hérisson ( Erinaceus europœæus) ; 
car Sur cent soixante-quinze de ces animaux, trente-huit en con- 
tenaient. Partout ailleurs il parait être fort rare; cependant Ru- 
dolphi, qui l'avait cherché vainement d’abord, en trouva une seule 


86 NÉMATOIDES. 


fois quinze exemplaires fortement engagés dans la muqueuse de 
l'estomac d'un hérisson, à Berlin, le 26 mars 1819; les plus petits 
étaient blancs, longs de 20""; les plus grands, rougeâtres, étaient 
longs de 68". La parlie interne de la bouche paraissait être bila- 
biée, s’allongeait en manière de trompe très-courte, et s’agitait 
continuellement, 


J'ai trouvé moi-même à Rennes, entre les tuniques de l’estomac 
de plusieurs hérissons, des jeunes spiroplères roulés en spirale, et 
sans organes sexuels; leur longueur était de 6 à 8""; leur tégument, 
strié transversalement et les siries écarlées de 0»,028 en arrière, 
étaient de plus en plus serrées en approchant de la tête, jusqu’à 
se montrer seulement distantes de 0"",006; la queue conique était 
terminée en pointe fine; et de l'intestin à sa jonction avec l’œsophage 
partait un long appendice pylorique dirigé en avant; leur têle res- 
semblait à celle du Spiroptera strumosa. 


SPIROPTÈRES DES MUSARAIGNES. (Sorex.) 


J'ai trouvé huit fois dans le Sorex araneus, dans le Sorex fodiens et 
dans le Sorex tetragonurus, des jeunes spiroptères contenus dans des 
kysles membraneux du péritoine. Ces jeunes helminthes, sans organes 
sexuels , sont longs seulement de 5 à 8"" el 9"*,5; les plus gros sont 
larges de 0"",28 ; leur tête obtuse présente deux petites papilles ter- 
minales, entre lesquelles est la bouche ; leur queue est conique, ter- 
minée en pointe, et leur tégument présente des stries transverses 
très-prononcées , distantes de 0"",016 au milieu. 


SPIROPTÈRE DE LA TAUPE. 


3. SPIR. A BOSSE. SPIR. STRUMOSA. — Ru». 


Ascaris talpæ, GMEziw, Syst. nat., p. 3032, n° 19 (d’après Gœæze). 

Ascaris strumosa, Frogzicu, dans Naturforsch., XX V, p. 82, pl. 3, fig. 15. 

Fusaria convoluta, Zrper, Naturg., p. 106, n° 14. 

Ascaris strumosa, Runorput, Entoz., t. II, 1, p. 193, n° 55. 

Spiropiera Strumosa , RupoLrur, Synopsis, p. 24 el 241, n° 10. 

Spiroptera strumosa , Nirzscu, Spir. strum descript., Halæ, 1829. 

Spiroplera strumosa, Crepzin, dans l’Encyel. de Ersch et Gruber, 
t. XXXIT, p. 280. 


« — Vers blancs-rougeàtres , prenant naissance isolément dans des 
« petits kystes membraneux pédonculés , appendus à la face externe 
« de l’estomac ou de l'intestin, achevant ensuite leur développement 
« dans l’estomac, où ils sont? (Nirzsc) engagés chacun dans une 
« anse de la membrane muqueuse à laquelle ils sont retenus par un 
« tubercule saillant caractéristique, situé à la base du cou, ou à 


SPIROPTÈRES DES MAMMIFÈRES. 87 


« 2» environ de la bouche ; — les jeunes, longs de 6 à 7" sont 
« roulés en spirale discoïdale plate dans les petits kystes larges de 
« {mm 5 à 2um. — {fête amincie et tronquée à l'extrémité; — bord de la 
« bouche irrégulièrement saillant de manière à présenter une ou plu- 
« sieurs petites papilles; — orifice sous-æsophagien à 0"",44 de la 
« bouche ; — tégument strié transversalement ; — stries écartées de 


« 0"®,0043 en avant, de 0"",0055 à 0"",0083 en arrière. 


« — Mâle long de 15"";— largeur de la tête, 0"",07, et de la bouche, 
« 0,04; — largeur du corps derrière le tubercule, 0"",25, et dans la 
« partie postérieure , 0"",36 ;—rapport de la longueur à la largeur 43; 
« — queue longue de 0"",6, recourbée, amincie et obtuse à l’extré- 
« mité, portant deux ailes membraneuses peu saillantes, rugueuses , 
« renforcées par cinq ou six papilles; — premier spicule ou pénis long 
« de 0"”,53, large de 0"",018, tubuleux , oblus , recourbé presque en 
« cercle; — deuxième spicule, ou pièce accessoire, long de 0,40 
« présentant une côte médiane plus épaisse, cornée el deux ailes 
« membraneuses diaphanes. 

« — Femelle longue de 30 à 32""; — tête large de 0"",109 ; — 
« bouche large de 0"",058 ; — largeur du corps derrière le tubercule, 
« 0"®,30 ; — largeur de la partie postérieure, 0"",62; — rapport de la 
« longueur à la largeur 48; — vulve située en arrière du milieu, 
« aux cinq huitièmes de la longueur, ou à 11"",8 de l’extrémité cau- 
« dale ; — œufs elliptiques arrondis, lisses, longs de 0"",048, larges 
« de 0",038, » 


Toutes les taupes que j'ai disséquées à Rennes en février et mars, 
au nombre de soixante-huit, contenaient abondamment des Spiro- 
Dtera strumosa, soit des adultes dans l'estomac et dans l'intestin, soit 
en même temps des jeunes dans les petits kystes discoïdaux pédonculés 
de la tunique externe de ces viscères. La coloration rougeâtre des 
uns et des autres indiquait une analogie que l’observation microsco- 
pique confirmait pleinement quant à la structure de la bouche et du 
tégument. Mais je n’ai pu voir bien distinctement les spiroptères en- 
gagés dans la muqueuse de l'estomac, comme Nitzsch les a repré- 
sentés ; au contraire, je les ai trouvés le plus souvent libres, dans 
l'estomac surtout, et souvent aussi dans l'intestin; quelquefois aussi 
ils étaient engagés el resserrés comme un faisceau dans l'ouverture 
du pylore; peut-être avaient-ils cherché tous ensemble à sortir de 
estomac par cette voie, car je ne comprendrais pas qu’ils eussent 
pu occuper cette station pendant fa vie de la taupe. Je dois toutefois 
remarquer que les taupes que j'ai disséquées, provenant de la 
chasse des taupiers, étaient mortes depuis plusieurs jours; leurs 
divers helminthes (voyez Distomes des taupes) étaient encore bien 
conservés, mais avaient tous cessé de vivre. Dans d’autres saisons , à 
Rennes, j'avais cherché vainement les spiropières dans les taupes ; le 
2 août 1841 seulement, je trouvai dans l'estomac d’un de ces animaux 
un jeune spiroptère long de 7%",5, large de 0,20, et n’offrant pas 


 e 


88 NÉMATOIDES. 

encore le tubercule caractéristique. Depuis lors, en juin 1844, j'ai 
trouvé encore des pelils sacs membraneux contenant les jeunes spiro- 
pières à la surface de l’estomac de sept taupes. Il n’a été trouvé que 
onze fois au musée de Vienne, où l’on a disséqué trois cent quatre- 
vingt-deux Laupes; cependant Gæze, Schrank et Frœælich l'avaient 
trouvé antérieurement en Allemagne, et Rudolphi lui-même paraît 
l'avoir trouvé une seule fois à Greifswald au mois d'avril. Nitzsch, à 
Halle en Saxe, au mois d'avril 1814, trouva une seule fois sept indi- 
vidus de cet helminthe, qu’il n’a pas rencontré depuis. 


SPIR. DE L’'OURS. SPIR. URSI. — Run., Synopsis, p. 28 et 253. 


On a trouvé deux fois au musée de Vienne un spiroptère indéterminé 
dans l’œsophage de l’ours brun ( Ursus arctos). Son corps est long de 
27 à 43m, très-mince , plus étroit en avant; la tête est pelite, avec 
la bouche orbiculaire ; la queue est déprimée, un peu obtuse, bordée 
d'une membrane qui, dans un seuk individu, était beaucoup plus 
large. 


SPIROPTÈRE DES PUTOIS ET MARTRES. 


? SPIR. NASICOLE. SPIR. NASICOLA. — LEucKART. Zool. 
Bruch., II. Helminth., Beitracge, 1842, p. 43. 


« Corps rouge; — tête non distincte; — bouche orbiculaire, nue; 
« — œsophage court, étroit en avant, plus large en arrière. 

« — Müle long de 11,25 à 13"",5; — queue droite, non enrou- 
« lée, munie d’ailes très-courtes, qu’elle dépasse très-peu, et armée 
« d’une pointe terminale ; spicule de longueur médiocre. 

« — Femelle longue de 18 à 27", vivipare. » ( LEUCK.) 

M. Leuckart à trouvé cet helminithe dans les sinus frontaux et 
ethmoïdaux du putois ( Mustela putorius) et de la fouine (Mustela 
foina). Nous l’inserivons ici à titre de renseignement, car il est bien 
probable que ce n’est pas un spiroptère. 


SPIROPTÈRE DES CHIENS. 


4. SPIR. ENSANGLANTÉ.  SPIR. SANGUINOLENTA. — Run. 
[Atlas. pl. ® fig. 4.] 


Strongylus lupi, Ruporvur, Entoz., t. IT, 1, p. 242, n° 26. 
Spiroptera sanquinolenta, Runorrur , Synopsis, p, 27 et 249, n° 21. 


« — Corps rougeâtre , long de 40 à 80", large de 0,57 à 0"",65, 
« ou quatre-vingl-dix fois environ plus long que large, filiforme , 
« un peu plus mince en avant ; — têle nue, plus étroite que le corps; 
« — bouche grande, entourée de papilles, ou à bord ondulé ; — œso- 
« phage droit, sans ventricule, donnant immédiatement dans l'in- 


SPIROPTÈRES DES MAMMIFÈRES. 89 


« Lestiu, qui est deux fois plus épais; — tégument à stries lransverses, 
« écartées de 0"",0025. 

«a — Mäâle long de 40 à 54%, large de 0"",57 à 0,65, à queue 
« contournée une ou deux fois, terminée en pointe très-obtuse, et 
« munie de deux ailes vésiculeuses striées transversalement avec une 
« double rangée de papilles rétractiles; — premier spicule ou pénis 
« long de 2», large de 0"",016, courbé en arc; — second spicule 
« beaucoup plus court, terminé en bouton. 

« — Femelle longue de 54 à 80", à queue déprimée, un peu obluse. » 


Heyse le premier avait trouvé cet helminthe dans des tubercules de 
l'estomac de trois loups ; Rudolphi en trouva également ensuite un 
grand nombre dans un gros tubercule de l’estomac du loup , à Berlin, 
au mois de janvier ; puis il en vit encore deux dans des tubercules 
plus petits d’un autre loup ; Otto , à Breslau, en a trouvé de même 
aussi chez le loup quatre individus. Pour moi, je l’ai trouvé dans le 
chien une première fois à Paris , le 26 juin 1839, une deuxième fois 
à Toulouse, le 16 février 1840 ; mais je n’ai eu ainsi que des mâles 
longs de 36 à 42"", engagés dans la muqueuse de l’estomac. 


? SPIR. DU LION ET DU TIGRE. SPIR. LEONIS ET SPIR. 
TIGRIDIS. — Ru». ( Entoz., t. 11,1, p. 242 et 243, et Synopsis, 
p. 27-28, n° 25 et 26 ). 


Rudolphi place parmi ses espèces douteuses deux helminthes rou- 
geàtres dont il avait fait d’abord des strongles; l’un trouvé dans des 
tubercules de l’œsophage du lion, par Redi, l’autre trouvé par le 
P. Du Halde dans la gueule et l’estomac du tigre. 


? SPIR. DU SOUSLIK. SPIR. CITILLI. — Rur., Synopsis, 
p. 28 et 254. 


Une seule fois, parmi cent cinquante-six sousliks (Spermophilus ci- 
tèllus ), au musée de Vienne, on a trouvé des spiropières dans l’esto- 
mac d’un de ces rongeurs; la longueur d’une femelle était de 15"”. 


SPIROPTÈRE DE LA SOURIS. (fus musculus.) 


5. SPIR. OBTUS.  SPIR. OBTUSA.—Runr. 


Lumbricus muris, WERNER, Brev. exp. cont., t. I, p. 10, pl. 8, fig. t-7. 
Ascaris obtusa , FroeLiCH , dans Naturf., XXV, p. 88, pl. 3, fig. 16-17. 
Ascaris oblusa , Rupozrui , Entoz., II, 1, p. 170, n° 56. 

Spiroptera obtusa , RupoLrH1, Synopsis, p. 27 et 249, n° 22. 

Spiroptera obtusa, BrensER, Icones helminth., pl. 2, fig. 19-24. 


« — Corps long de 13 à 2", épais de 0,5 à 2,25, plus aminci 
« en avant; — tête large de 0,18 à 0,28; — bouche orbiculaire, 
« entourée de six lobes; — tégument marqué de stries transverses, 
« peu distinctes, écartées de 0%",0046, et montrant des fibres obliques 
« très-fines, 


90 NÉMATOIDES. 


« — Mâle long de 23°", large de 1"",25 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 18 ou 19; — queue fortement enroulée, de 
« deux ou trois tours, obtuse et munie de deux ailes membraneuses, 
soutenues chacune par trois ou quatre petites côtes et recourbés 
en dessous; — deux spicules peu inégaux , grêles, recourbés, 
Vun (saillant en dehors) long de 1"",05, large de 0"",026 ; — l’autre 
plus aigu, long de 0""86, large de 0"",023 vers la base, et de 0,017, 
vers la pointe. 
« — Femelle longue de 35"",2, large de 1"",60; — rapport de la 
longueur à la largeur 22; — queue épaisse, terminée en pointe 
conoïde courte, relevée; — anus à 0,5 de l’extrémité , — vulve 
située aux trois huitièmes environ de la longueur, à 3"" de la 
« bouche, et à 22"",2 de l’extrémité caudale; — œufs elliptiques longs 
« de 0,046 à 0"",048. » 


2 


2 


à 


à 


ES 


À À 


2 


J'ai pu étudier deux exemplaires de cet helminthe envoyé par 
le Muséum de Vienne à celui de Paris. 

Il se trouve dans l'estomac de la souris (Mus musculus), où Gœze 
paraîl lavoir vu le premier, Werner et Frœlich l’ont ensuite revu et 
décrit, mais inexactement; Rudolphi l’a eu plusieurs fois à Greifs- 
wald; on l’avait cherché vainement dans douze cent soixante-quatre 
souris au musée de Vienne, suivant le catalogue publié en 1821 par 
M. Westrumb. 

De mon côté, j'ai disséqué plus de soixante souris, soit à Paris, 
Sois à Toulouse, soit à Rennes, sans rencontrer cet helminthe adulte. 
Une seule fois j'ai trouvé, le 1* mars à Rennes, dans l’intestin d’une 
souris, un helminthe nématoïde mâle , long de 3"",5, large de 0,16, 
qui paraît bien être un jeune Spiroptera obtusa. Sa tête est large de 
0“*,10, et sa bouche rétractée est garnie de six tubercules peu pro- 
noncés ; la queue un peu recourbée, se termine en pointe conique 
mousse ; l’orifice génital est un peu saillant, entouré de huit papilles 
assez forles ; le tégument présente des siries transverses écartées de 
0"%,0058, el des fibres obliques. 

Par ses spicules presque égaux, et par les lobes de sa bouche, 
celte espèce se rapproche beaucoup des ascarides. 


? SPIR. DU PORC-ÉPIC. SPIR. HYSTRICIS.— Rup. Entoz. 
(Strongylus) , t. II, 1, p. 245, et Synopsis, p. 28, n° 28). 


Redi seul a trouvé dans des tubercules de l’æsophage du pore-épic 
(Hystrix cristata), en Italie, cet helminthe que Rudolphi place dans 
ses espèces douleuses. 


SPIROPTÈRE DU PARESSEUX. 


? 6. SPIR. GRÊLE.  SPIR. GRACILIS. — Run., Synopsis, p. 641. 


«— Corps long de 6%",7 à 13°",5, très-mince, contourné; — tête 
« plus amincie; — bouche orbiculaire , sans papilles ; — queue du 


SPIROPTÈRES DES MAMMIFÈRES. 91 


« mâle contournée trois fois en spirale très-serrée, avec des ailes 
« meémbraneuses assez larges; — spicule long ; — queue de la femelle 
« déprimée, aiguë. » (Rup.) 


Natterer l’a trouvé au Brésil, dans les intestins de l’aï (Bradypus 
tridactylus). Je pense, d’après la description de Rudolphi, et d’après 
l'habitation de cet helminthe, que ce doit êlre un strongle. 


SPIROPTÈRE DU CHEVAL. 


1. SPIR. MÉGASTOME. SPIR. MEGASTOMA. — Run. 
( Synopsis, p. 22 et 236 ). 


Spiroptera megastoma , Gurcr, Path. Anat. d. Haussaeugetb, pl. 6. 
Spiroptera megastoma , Varenc., Comptes rendus, Acad. Sc., 10 juil., 1843. 


« — Corps blanchâtre, filiforme alongé ; — tête large de 0"",13 à 
0"%,15; — longue de 0,033, séparée par un étranglement bien 
« marqué, munie de quatre lobes élargis , opposés par paires, et dont 
« les deux premiers entourent entièrement la bouche qui est grande, 
« large de 0,046 à 0,050; —pharynx en entonnoir, long de 0"",14, 
« retréci peu à peu en arrière, où il se joint par un orifice rond de 
« 0°®,004 à 0"",005, avec le canal œsophagien qui est triangulaire ou 
« triquètre ; — œsophage musculeux long de 1"",35, entouré de brides 
« museuleuses, à 0"",22 du pharynx, large de 0"",035 en avant, 
« renflé en massue, et.large de 0"",075 en arrière, suivi par l'intestin 
« un peu plus étroit ; — tégument à stries transverses bien distinctes, 
« écartées de 0,004 à 0"%,005. 

« — Mâle long de 7"",5, large de 0"",3; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 25; — partie postérieure fortement enroulée une 
« ou deux fois; — queue obtuse et munie d'ailes membraneuses, 
« striées longitudinalement et soutenues par trois à quatre côtes 
« chacune ; — deux spicules arqués inégaux , l’un plus grand, long 
« de 040, large de 0"",016; — l’autre long de 0"",24, large de 
« 02%,0085. 

« — Femelle longue de 11"" à 11"",b, large de 0°",4; — rapport 
« de la longueur à la largeur 23 ; — queue droite, allongée en pointe 
« mousse ; — anus situé à 0"",34 de la pointe; — vulve siluée vers 
« le tiers de la longueur (à 3"",5 ou 4" ou 4"",2 de la tête); — 
« utérus musculeux dirigé en arrière, el divisé en deux branches 
« larges, fusiformes, terminées chacune par un ovaire filiforme pelo- 
« tonné ; — œufs oblongs presque linéaires, longs de 0%",033 à 0,035 ; 
« larges de 0"*,0085, devenant un embryon replié en deux, long de 
« 0,078, sans enveloppe visible. » 


« 


& 


Rudolphi étudia d’abord cet helminthe d’après des exemplaires 
trouvés en grand nombre à Berlin , par Reckleben, dans des tubercules 
de l’estomac de deux chevaux. Tout récemment, M. Valenciennes, à 
Paris, l’a retrouvé fréquemment dans des tumeurs larges de 20 à 


92 NÉMATOIDES. 


40%, dans l'estomac de onze chevaux sur vingt-cinq qu'il a soumis 
à ce genre de recherches. Ces tumeurs, logées entre la muqueuse 
et la tunique fibreuse du canal digestif, sont percées de plusieurs 
trous traversant la muqueuse ; elles sont divisées intérieurement 
par des replis nombreux en plusieurs cavités communiquant entre 
elles et remplie s de mucus quelquefois solide , et de spiroptères très- 
nombreux. C’est d’après les exemplaires recueillis par M. Valenciennes 
que j'ai pu l’étudier. 


SPIROPTÈRE DU COCHON. 


8. SPIR. STRONGLE.  SPIR. STRONGYLINA. — Run. 
(Synops., p. 23 et 237, n° 3.) 


Spiroptera strongylina , Bremser, Icones helminth., pl. 2, fig. 15-18. 
Spiroplera strongylina, Gurcr, Path. Anat.d. Haussaeugeth, pl. 6, fig. 11-16. 


« — Corps blanc. bouche orbiculaire sans papilles. 
« — Mâle long de 11,3 à 13"%,5; — queue formant un tour ou 
un tour et demi, nue à l'extrémité qui est très-obtuse et présentant 
« un peu en avani deux ailes rayées transversalement ou rayonnées ; 
« — spicule ou pénis très-long. 

a — Femelle longue de 15"",8 à 20"",3, mince, plus étroite en 
« avant; — queue déprimée presque droite, un peu aiguë. » 


= 


Sur dix-neuf sangliers disséqués au musée de Vienne, deux seu- 
lement avaient dans l'estomac cet helminthe qui a été trouvé rare- 
ment aussi dans l’estomac du cochon domestique en Allemagne. 


SPIROPTÈRE DU CAYOPOLLIN. 


9. SPIR. GONFLÉ. SPIR. TURGIDA. 
Physaloptera turgida , Ruporpur, Synopsis, p. 644. 


« Corps un peu aminci aux deux extrémités et surtout en avan; 
« — bouche orbiculaire, nue (?). 

« — Mâle long de 18" à 22,5, large de 1"",2; — queue portant 
« une vessie plane ,-droite, ovale-lancéolée, renflée de chaque côté 
« (par suite de l’absorption de l’eau?}), et prolongée jusqu’à l’ex- 
« trémilé , qui est rétuse ou presque échancrée. 

« — Femelle longue de 29,5 à 34%, large de 2"" ; — queue de 
« la femelle très-obtuse. » (Run.) 

Trouvé au Brésil dans l’estomac du cayopollin (Didelphis cayo- 
pollin). — Le pénis n’était pas visible, mais il y avait un tubercule 
roux entre les ailes vésiculeuses. 


SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 93 


II. SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 


SPIROPTÈRES DES FAUCONS. 


10. SPIR. À QUEUE SOLIDE. SPIR. STEREURA. — RupoLrni 
Synops., p. 23 et 27, n° 2. 


« — Corps épais, un peu plus mince en avant; — bouche orbicu- 
« laire , sans papilles. 

« — Müle long de 13"*; — queue recourbée en un seul tour, ayant 
« à l'extrémité une pointe grêle , roide , qui paraît terminée par un 
«nodule, et munie d’une aile membraneuse, mince de chaque côté ;— 
« spicule recourbé sortant en avantde la pointe caudale et accompagné 
« d’une gaîne ( pièce accessoire) monophylle. 

« — Femelle longue de 18"*; — queue droite, déprimée, terminée 
« par une pointe roide, styliforme, arrondie à l'extrémité. » (Rup.) 


Il a été trouvé une seule fois au musée de Vienne sous la paupière 
interne et dans le conduit auditif d’un aigle tacheté (Aquila nœvia). 


11. SPIR. À QUEUE ÉTROITE.  SPIR. LEPTOPTERA. 
— Rupozrar, Synopsis, p. 36 et 247, n° 19. 
Ascaris anceps , Froezicu , dans Naturf., XXIX, P. 36, n° 13. 


« — Corps aminci vers les extrémités et surtout en avant 5 —tèle 
«simple, bouche orbiculaire, avec des papilles à peine visibles. 

« — Müle long de 7"*,8; — queue roulée presque de deux tours, 
« garnie de chaque côté d’une membrane plus étroite que chez au- 
« cun autre. 

« — Femelle longue de 13 à 16" ; — queue déprimée, droite, ter- 
« minée par une pointe aiguë, en avant de laquelle est l'anus. » (Rup.) 


Frælich l'avait trouvé au mois d'avril dans l'estomac de l’épervier 
(Falco nisus). Le catalogue du musée de Vienne indique aussi cet oiseau 
comme ayant présenté le même helminthe cinq fois sur cent cin- 
quante-quatre. Suivant ce catalogue douze buses ( Fal. buteo) sur trois 
cent vingt-cinq; quatre busards cendrés (Fal. cincraceus ) sur trente- 
neuf; deux hobereaux (Fa!. subbuteo) sur vingt-huil ; et quatre cré- 
cerelles ( Fal. tinnunculus) sur trois cent vingt et un, le contenaient 
aussi, Rudolphi l’a vu trouvé par Klug, à Berlin, dans l'estomac de 
la buse. M. Bellingham (Annals of nat. hist., 1844, p. 102) l’inscrit 
comme trouvé par lui en Irlande dans l’'æsophage et l'estomac de 
l’épervier. 


SPIR. DE LA BUSE, — Dur. sp. nov. ? 


J'ai trouvé dans l'intestin de deux buses (Fal. buteo), le 22 février 
et le 21 novembre, à Rennes, un grand nombre de spiroptères fe- 


94 NÉMATOIDES. 


melles, longs de 9 à 10%", et même de 18", non adultes, et qui 
pourraient bien se rapporter au Spiroptera leptoptera, à en juger 
par la forme de la queue. Cependant, ils présentent d’autres carac- 
tères si remarquables que je crois devoir les indiquer ici à part, en 
attendant que les œufs et les individus mâles soient connus. 

D'abord, ils avaient l'intestin rempli d’une substance gris-noirâtre, 
qui eüût été remarquée par les précédents observateurs; ils étaient 
dans l'intestin et non dans l'estomac; mais leur caractère le plus sail- 
lant c’est d’avoir un appendice pylorique long de 0"",60, en forme de 
cœcum partant de l'intestin, à sa jonction avec le ventricule et re- 
venant en avant à côté de l’œsophage, comme chez le spiroptère du 
hérisson. L'œsophage, long de 1"", est suivi d’un petit ventricule 
ovoïde long de 0"",20, large de 0"",15. La bouche est munie de pa- 
pilles irrégulières; le tégument est strié transversalement ; les stries 
sont distantes de 0",0063 en avant et de 0"",028 en arrière ; la queue 
est conique, longue de 0"",20, amincie ou terminée par une pointe 
subitement amincie. 4 

Ces buses avaient encore dans leur estomac des restes de taupes; 
on eût done pu penser que de jeunes Spiroptera strumosa avaient 
continué à se développer dans leur intestin; mais je n’ai pas vu chez 
les spiroptères si communs de la taupe la même structure de l’appen- 
dice pylorique, et les stries m’ont paru moins écartées en arrière : 
le spiroptère du hérisson aurait beaucoup plus de rapports. 


12. SPIR. PHYSALURE, SPIR. PHYSALURA. — Dus. 


Physaloptera alata, Ruv., Synopsis, p. 20, 256 et 645, n° 2, 
Physaloptera alata, Breuser , Icones helminth., pl. 3, fig. 8-9. 


« — Blanc jaunâtre, à tête renflée latéralement par une expansion 
« membraneuse et munie en avant de six papilles opposées deux à 
« deux, et dont deux plus extérieures; —bouche orbiculaire bordée par 
« les quatre papilles internes ; — tégument finement strié en travers ; 
« — Stries de 07,003 à 0""0085. 

« — Mäle long de 22"",7 (29, Run. ); — tête large de 0,165; — 
« corps large de 0",75; — rapport de la longueur à la largeur 30; — 
« queue gonflée, élargie en fer de lance (de 1**,10), munie d’ailes 
« épaisses, soutenues de chaque côté par cinq côtes ou rayons cornés ; 
« — entre les ailes, au tiers de leur longueur, se voit un renflement 
« vésiculeux strié longitudinalement et qui se confond latéralement 
« avec elles; — spicule recourbé, large de 0"",026, long de 0"",86 ? 

« — Femelle longue de 25"", à queue droite un peu déprimée, ter- 
« minée par une pointe aiguë courte, en avant de laquelle est l’anus, » 


Je lai trouvé d’abord à Toulouse, en 1540, dans l’œsophage du 
faucon commun (F. communis), puis à Rennes, dans l’œsophage 
de l’épervier (F. nisus), el dans celui du busard soubuse (F. py- 
gargus), le 26 etle ?8 janvier; mais je n’ai eu que des mâles adultes 
et une femelle jeune sans œufs, 


SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 95 


Au musée de Vienne on l'a trouvé vingt fois sur cent cinquante- 
quatre entre les tuniques de l'estomac de l’épervier , trois fois sur 
quarante-deux dans l'estomac de l’autour (F. palumbarius ), une fois 
aussi dans l’estomac de l'aigle botté (F. pennatus ), trois fois sur qua- 
rante el une dans l'estomac de la harpaye (F. rufus), trois fois sur 
vingt-huil entre les Luniques de l'estomac du hobereau (F. subbuteo), 
et enfin une fois dans l'intestin du jean-le-blanc (F. gallicus ). 

Rudolphi, dans l’appendice de son Synopsis, p. 645, dit avoir reçu 
du Brésil, par Olfers, des helminthes de cette même espèce trouvés 
dans l'estomac d’un faucon d'Amérique; un mâle long de 34" avait la 
vésicule préanale moins gonflée ; une femelle longue seulement de : 
13,5 avait la tête presque sagittée par suite de la dilatation des 
membranes latérales. 


?, SPIR. À COU MINCE. SPIR. TENUICOLLIS. 
Physaloptera tenuicollis, Rup., Synopsis, p. 30 et 258, n°5. 


Rudolphi inscrit comme espèce douteuse cet helminthe trouvé une 
seule fois à Vienne, dans l'intestin du balbusard (F. haliaetos). On 
n'en à qu’un seul individu femelle long de 41", large de 1"",15, ayant 
la bouche orbiculaire et l’extrémité antérieure du corps subitement 
amincie sur une longueur de 2,25, ce qui peut tenir simplement à 
l'état de contraction de l'animal quand on l’a plongé dans l'alcool. Sa 
queue est aiguë. 


SPIR. TRÉS-AIGU.  SPIR. ACUTISSIMA. — Ruvozrm, 
Synopsis, p. 642. 

« — Bouche nue sans papilles visibles ;— corps peu aminci, surtout 
« en arrière. 

«— Müle long de 9""; — queue roulée en un double tour, munie 
« d'ailes membraneuses latérales, larges, n’atteignant pas l’extrémité 
« de la queue qui est nue, obtuse, 

« — Femelle longue de 14°", à queue droite déprimée, très- 
« aiguë. » (Rup.) 


Trouvé au Brésil, par Olfers, dans l'estomac d’un faucon d'espèce 
non déterminée. 


13. SPIR. INTERMÉDIAIRE. SPIR. INTERMEDIA.— CREPLIN. 
( Observ. de Entoz., p. 11.) 


« — Blanc; — tèle obtuse; — bouche avec quelques papilles peu 
« distinctes ; — corps aminci en avant. 

« — Mäle long de 9", à queue roulée en double tour de spire, et 
« munie de deux ailes assez larges. 

« — Femelle longue de 11"",20 , à queue amincie, assez aiguë, dé- 
« primée, presque droite. » (CrEr.) 


Dans l'estomac du Falco fusco-ater, 


96 NÉMATOIDES. 


14. SPIROPTERA À GRANDE BOUCHE.  SPIR. MEGALOSTOMA. 


Physaloptera megalostoma, Carrin, (Nov. observ. de Entoz., p, 6, pl. 1, 
fig. 1-5, 


« —Jaunâtre ;—tête plus large que le corps, terminée par la bouche 
grande, circulaire, béante, nue, entourée d’un bord renflé ; — 
corps nu, médiocrement épais, un peu plus mince en avant qu’en 
arrière. 
a — Mäle long de 26%" environ, à queue enroulée une seule fois, 
« munie d’ailes gonflées qui se réunissent en avant sur la face 
« ventrale et se prolongent latéralement en s’amincissant jusqu’à 
« l'extrémité de la queue; — spicule assez court, évidemment 
« double. 

« — Femelle longue de 26"" environ, un peu plus épaisse que le 
« mâle; —à queue droite, obtuse, amincie vers l'extrémité. » (CREP.) 


= 


& 


Il a été trouvé une seule fois, à Greifswald, en 1826, dans le pro- 
ventricule de l’épervier ( Falco nisus ); sa large bouche le distingue 
comme espèce et peut-être comme genre de tous les autres spirop- 
tères ou physaloptères. 


SPIROPTÈRE DES OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. (Stri.) 


Le 25 mars, j'ai trouvé à Rennes, entre les tuniques de l’estomac 
d’un chat-huant (Strix aluco), deux jeunes spiroptères femelles qui 
doivent appartenir à une espèce distincte; ils sont longs de 4°”, 
larges de 0"",13; la tête est large de 0"",0365, elle est tronquée 
et terminée par une bouche nue, large de 0"",020; l’œsophage est 
charnu , tubuleux, long de 0,40; un ventricule oblong, large de 
0,095 , et long de 0"",155 vient ensuite et est suivi par un inlestin 
noir beaucoup plus mince. Entre l'intestin et la couche charnue ex- 
térieure se trouve un liquide rougeâtre. Le tégument présente deux 
ailes peu saillantes sur toute la longueur du corps et des stries trans- 
verses de 0"",0068. 

Le catalogue du musée de Vienne indique aussi un spiroptère in 
déterminé trouvé une seule fois dans le Strix scops. 


SPIR. ÉPAISSI. SPIR. SAGINATA. 
Physaloptera saginata, Rup., Synopsis, p. 647. 


Nalterer a trouvé au Brésil, dans l'intestin d’une espèce de Sfriz, 
plusieurs femelles d’une espèce que Rudolphi a voulu rapporter à son 
genre physaloptère. Elles sont brunâtres, avec les extrémités amin- 
cies, blanches, translucides; leur longueur est de 34 et 45°", leur 
épaisseur est de 2"",25; la bouche est ovale, arrondie, plus large 
transversalement ; le tégument est fortement strié, la queue est ter- 
minée en pointe très-Obluse. 


SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 97 


SPIROPTÈRES DES PIES-GRIÈCHES. 


15. SPIR, A LARGE QUEUE. SPIR. EURYOPTERA. — Ruporprur. 
(Synopsis, p.26 et 248, n° 2.) 
Ascaris collurionis, Fro£ricu, dans Naturforsch., XXIX, p. 40, n° 16. 


«— Têle obtuse, petite, séparée par un léger étranglement, et 
« terminée par des papilles; — corps aminci aux deux extrémités, et 
« surtout en ayant. 

« — WMüâle long de 6"",75 ; — queue enroulée de deux tours et demi : 
« munie d’ailes membraneuses très-larges, occupant toute la longueur 
« des tours de spire, de telle sorte que ces membranes semblent 
« former un canal, ouvert seulement à l'extrémité. 

« — Femelle longue de 9°" (Rup.), de 25" {FROEL); — queue un 
« peu obluse; —anus en avant de la pointe, qui est plus amincie; 
« — œufs elliptiques arrondis, plus petits que ceux du Disph. 
« anthuris. » (Rup.) 

Frælich l'avait trouvé au mois de juillet, entre les tuniques de 
l'intestin d’un jeune écorcheur (Lanius collurio); vingt-sept pies- 
grièches de cette même espèce sur deux cent-quarante disséquées au 
musée de Vienne ont également présenté cet helminthe entre les 
tuniques de l'intestin, ainsi que dix Lanius excubitor sur soixante- 
dix-sept, et quatre Lanius minor sur vingt-cinq. 


16. SPIR. BILABIÉE.  SPIR. BILABIATA. 
Physaloptera bilubiata, Creer, Nov. observ. de Entoz., p. 7. 


« — Blanc ; — bouche bilabiée, à lèvres assez grandes, saillantes, 
« obtuses, se continuant avec le corps ; — corps aminci vers les deux 
« extrémités, surtout en avant ; — épais de 1"",12, long de moins de 
262 

« — Mâle moins long et moins épais que la femelle ; — queue courte, 
« un peu recourbée en arrière, et portant de chaque côté, en dessous, 
« une aile membraneuse gonflée, presque elliptique, soutenue par 
« quatre côtes assez fortes ; — spicule grêle, simple, accompagné par 
« une gaine ( second spicule ? ). 
« — Femelle à queue courte, un peu déprimée, presque conique et 
obtuse. » (CREP.) 
M. Schilling, à Greifswald, avait trouvé, le 18 mai 1827, cet hel- 
minthe dans l'intestin d’un Lanius minor. Un seul individu élait logé 
en dehors de l'intestin entre les tuniques. 


A 


SPIROPTÈRE DU TANGARA. 
17. SPIR. NU. SPIR. DENUDATA. — Runozrui. (Synop., p. 641.) 


« — Tête arrondie, sans papilles ;— corps légèrement aminci en 
« avant. 


1 


98 NÉMATOIDES. 


« — Mâle long de 11"; — queue enroulée de deux tours et garnie 
_« d'ailes membraneuses si étroites qu’elle paraît nue. 

« — Femelle longue de 15""6 ; — queue obtuse déprimée ; — œufs 
*«très-petits, sphériques ? » (Run.) 


Trouvé au Brésil dans l’intestin d’un tangara. 


SPIR. DU CINCLE.  SPIR. STURNI. — Run. (Syn., p. 26.) 


Sur dix-sept cincles (Turdus cinclus) disséqués au musée de Vienne, 
un seul contenait, entre les tuniques de l’estomac, un spiroptère in- 
déterminé. 


J'ai trouvé aussi, le 14 avril, à Rennes, dans le proventricule du 
rossignol de muraille (Sylvia phœnicurus) un jeune spiroptère fe- 
melle long de 2,6, ayant l'intestin jaune foncé. 

È 


SPIROPTÈRE DES COUCOUS. 


18. SPIR. VOISIN. SPIR. AFFINIS. — Dus. 
Physaloptera swongylina , Rupozrur, Synopsis, p. 646, 


« — Blanc, médiocrement épais, un peu aminci de part et d’autre; 
« — tête paraissant munie de papilles. 

« — Mäle long de 7"",87; — queue munie vers l'extrémité d’une 
« vessie latérale qui simule la bourse d’un strongle, et porte, à la 
« face ventrale, un tubercule roux, d’où sort un spicule assez épais 
« et long. 

« — Femelle longue'de 15,25 à 20°",25 ; — queue droite, obluse, 
« déprimée ou plane en dessous. » (Rup.) 


Natterer a trouvé, au Brésil, le mâle engagé dans les tuniques de 
l'estomac et la femelle dans l'intestin du Cucullus seniculus. 


SPIROPTÈRE DU VANNEAU. (Vanellus cristatus.) 


Rudolphi inscrit, parmi ses espèces douteuses, sous le nom de Spi- 
roptera vanelli ( Synopsis, p. 29) , un helminthe trouvé par Schrank 
dans l'intestin du vanneau, et rangé précédemment par lui-même 
parmi ses espèces douteuses de strongles, sous le nom de Strongylus 
vanelli. (Entoz. hist, 11, 1, p. 189, n° 23.) » 

C’esi probablement le même que cinq fois sur cent on a trouvé entre 
les tuniques de l'estomac du vanneau au musée de Vienne, 


ni. Gus 


SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 99 


SPIROPTÈRE DE LA CIGOGNE NOIRE. (Ciconia nigra.) 


19. SPIR. AILÉ. SPIR. ALATA.— Run. (Syn., p. 23 et 239, n. 6.) 
Ascaris sagiltata, Rupn., Entoz., hist., t. IL, x, p. 189, n° 51. 


« — Corps grêle, aminci de part et d'autre, surtout en avant ; — 
«têle munie de papilles et suivie par deux ailes ou expansions 
« membraneuses non permanentes, qui la font paraître quelquefois 
« Sagitlée. 

« — Mäle long de 7°" {?);— queue formant trois tours de spire et 
« munie de deux ailes memhraneuses très-larges, prolongées jusqu’à 
« l'extrémité. 

« Femelle longue de 9" ; — queue terminée par une pointe courte, 
« déprimée, ailée. » (Rup.) 


Rudolphi l'avait étudié d’abord sur des exemplaires trouvés par 
Braun dans l'intestin de la cigogne noire. Depuis, on l’a trouvé une 
fois entre les tuniques de l’estomac de la même espèce d’oiseau au 
musée de Vienne. 


SPIROPTÈRE DE L'IBIS VERT. (Tantalus falcinellus.) 


Sur dix-huit ibis verts disséqués au musée de Vienne deux con- 
tenaient des spiroptières entre les tuniques de l'estomac. 


?. SPIROPTÈRE DE LA PETITE BÉCASSINE. (Scolopax gallinula.)' 


Rudolphi avait trouvé à Greifswald, au mois de juillet, dans l’œso- 
phage d’une petite bécassine, six helminthes longs de 7°",25, blancs, 
très-grêles, à tête obtuse, polymorphe montrant à l’intérieur une sorte 
de cordon en forme de 8 ; en arrière de la tête se trouvail une dent 
obluse ; puis la partie antérieure, ou le cou, présentait quatre ran- 
gées longitudinales d’aiguillons opposés en croix. Rudolphi l'avait 
d’abord décrit et figuré (Entoz. II, p. 237, pl. 3, f. 8-10) comme 
espèce douleuse sous le nom de Strongylus horridus ; dans son Sy- 
mopsis il l’a inscrit comme espèce douteuse de spiroptère (Spiroptèraæ 
gallinulæ , p. 28 n. 35), sans donner de nouveaux détails. Il est vrai- 
semblable que ses premières observations sur cet helminthe sont peu 
exactes; cependant la description de l'espèce suivante peut faire 
comprendre un peu celle-ci. 


SPIROPTÈRE DE L'ALOUETTE DE MER. (Tringa alpina.) 


20. SPIR. ÉPINEUX.  SPIR. ACULEATA.—CrePuin, Observ. de 
Entoz., p. 14. 


« — Corps blanc, aminci en avant; — tête munie de papilles, amin- 
« cie et obtuse en avant, séparée en arrière par un étranglement, et 
« montrant à l'intérieur des vaisseaux (cordons ?) diversement con- 


100 NÉMATOIÏDES. 


« tournés (comme ceux que Rudolphi a représentés pour l'espèce 
« précédente, Entoz., Hist. nat., 1, 1, pl. 1, f. 8,9,10);—un 
« peu en arrière de la tête, de part et d'autre, se voit un arc formé 
« d’une rangée d’aiguillons et suivi, de chaque côlé, par une rangée 
« longitudinale serrée d’épines droites , fortes, inclinées en arrière , 
« qui vont en diminuant vers la queue et disparaissent un peu avant 
a l'extrémité; il en résulte quatre rangées longitudinales d’épines 
L opposées en croix. 

«a — Mâle plus petit et beaucoup plus grêle que les femelles; —en- 
roulé postérieurement en trois ou quatre tours ; — queue munie 
« d'ailes membraneuses très-minces et souvent non distinctes ; — 
obtuse à l'extrémité en avant de laquelle sort un spicule simple (?) 
assez long. 

«a — Femelle longue de 11"",25 ; — queue amincie, presque droite, 
« un peu obtuse à l’extrémité, en avant de laquelle est l’anus. » 


= 


= 


2 


£ 


M. Creplin l’a trouvé, le 30 avril1824, dans un tubercule gros comme 
un grain de vesce sur le proventricule de l’alouette de mer (Tringa 
alpina ); il remarque, avec raison, que cette espèce a de très-grands 
rapports avec la précédente, trouvée par Rudolphi dans l’œsophage 
d’une petite bécassine. 


SPIROPTÈRE DE L'ÉCHASSE. (Himantopus melanopterus.) 


21, SPIR. ENROULÉ.  SPIR. REVOLUTA.— Run. ( Syn.. p. 26 
et 247, n° 18.) 


«— Corps un peu aminci de part et d’autre, surtout en avant ; — 
« tête munie de papilles et en continuité avec le corps. 

«— Mâle long de 6%%,75 ; — enroulé de deux tours, muni d’ailes 
« latérales, larges et recourbées à l’extremité. 

« — Femelle longue de 15,75 ; — queue amincie, déprimée à l’ex- 
«trémité et coudée. » (Rup.) 


Au musée de Vienne, sur soixante-deux échasses (Himantopus me- 
lanopterus) six seulement contenaient cet helminthe entre les tuni- 
ques de l'estomac. 


SPIROPTÈRE DU RALE. (du Brésil.) 


Rudolphi inserit sous le nom de Spiroptera ralli (Synopsis, p. 642) 
des helminthes trouvés par Natterer entre les tuniques de l’estomac de 
deux râles du Brésil; ce sont des femelles longues de 4",5 à 117,25, 
dont la tête est obtuse, simple chez quelques-unes, pourvue d’aïles 
semi-lancéolées pour d’autres, dont le corpsest d’un diamètre presque 
égal ; la queue, plus épaisse que ia têle, est un peu obtuse, déprimée 
et infléchie; un seul exemplaire provenant d’un autre râle avait la 
tête terminée par une papille un peu aiguë, 


ÉTe 


PORT pl 


SPIROPTÈRES DES OISEAUX. 101 


SPIROPTÈRE DE LA FOULQUE. (Fulica atra.) 


Rudolphi place parmi ses espèces douteuses sous le nom de Spirop- 
tera fulicæ (Synopsis, p. 29, n° 31) un helminthe trouvé entre les tu- 
niques de l’estomac de la foulque, cinq fois sur cent cinquante-sept 
au musée de Vienne. 


SPIROPTÈRE DU PLONGEON. 


22. SPIR. À QUEUE ÉPAISSE.  SPIR. CRASSICAUDA. 
CREPLIN, Nov. observ. de Ent., p. 3. 


«— Corps blanc, augmentant d'épaisseur vers la queue ; — tète ob- 
« Luse; — bouche munie de papilles. 

« — Müle long de 4,5 à 11",95 ; — queue amincie, simplement 
« coudée el munie de deux ailes assez larges, rétrécies vers l'extrémité 
« qu’elles dépassent, 
» « — Femelle longue de 7" à 21mm,19; — queue obiuse , peu amincie 
« à l'extrémité, » (CrEr.) 


M. Creplin l’a trouvé plusieurs fois entre les luniques de l'estomac du 
plongeon ( Colymbus rufo-gularis) en mai, janvier, novembre et dé- 
cembre, et du canard de Terre-Neuve (Anas glacialis) en janvier, fé- 
vrier, mars el décembre. Une fois aussi au musée de Vienne on a 
lrouvé dans ce dernier oiseau un spiroptère qui est probablement le 
même ; enfin M. Rosenthal a trouvé également à Greifswald le même 
spiroptère dans le garrot (Anas clangula) et dans le harle huppé 
(Mergus serrator ). : 


SPIROPTÈRE DES GOÉLANDS. 


23. SPIR. VOILÉ. SPIR. OBVELATA. — Crer. Observ. de Entoz., 
p. 10, et Nov. obs. de Ent., p. 4. 


« — Blanc; — tête libre seulement à l'extrémité et entourée latéra- 
«lement dans une membrane translucide gonflée, elliptique ou ra- 
«rement presque globuleuse, qui se prolonge en une saillie li- 
«néaire, très-mince, de chaque côté du corps, vers la queue qu’elle 
« n'atteint pas. — La membrane entourant la tête est soutenue par des 
« cordons longitudinaux disposés régulièrement en are et qui sont en 
« quelque sorte le prolongement l’un de l’autre, car chacun, arrivé au 
« bord postérieur, se recourbe en arc pour revenir au bord antérieur, 
«el de là retourner encore en arrière. 

«— Mâle long de 8°*,5 à 9,5, plus mince en arrière ; — queue 
« roulée en un triple tour de spire, assez aiguë à l'extrémité, et pour- 
« vue de deux ailes membraneuses un peu larges, assez longues, pres- 
« que droites et dépassant la pointe caudale ; —spicule (?) 

«— Femelle longue de 12 à 19%, très-peu amincie en avant et d’épais- 


1402 NÉMATOIDES. 


« seur presque égale dans le reste du corps; — queue courte, droite, 
« presque conique, assez plane en dessous et un peu obtuse, terminée 
« par un globule translucide ; — œufs petits et subelliptiques. » 


M. Creplin l’a trouvé d’abord à Greifswald, fixé à la tunique interne 
de l’œsophage du Larus maximus ? M. Schilling le trouva avec lui dans 
la proventricule du Larus argentatus, et dans l'estomac du Larus 
medius, et puis seul il le trouva dans l’œsophage du Larus argenta- 
toid’s, du Sterna risoria, et du Totanus maculatus (BECusr.) ou 
T. fuscus (LæIsL.). 


SPIROPTÈRE DE L'HIRONDELLE DE MER. (Sterna nigra.) 
24. SPIR. ALLONGÉ. SPIR. ELONGATA.—Run., Syn., p.26 et 246. 


«— Corps très-allongé et plus aminci en arrière; — tête munie de 
« papilles dont les latérale plus petites. 

«— Femelle longue de 40", large de 0,56; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 71; — queue crochue et repliée à l’extrémité. » 


Au musée de Vienne on a disséqué cinquante-trois Sferna nigra, dont 
six contenaient cet helminthe entre les tuniques de l'estomac; cent 
neuf autres sternes d’espèces différentes n’en contenaient pas. 

Rudolphi avait précédemment trouvé aussi à Greifswald, dans les tu- 
niques de l’æsophage de l'hirondelle de mer (Sterna hirundo), un hel- 
minthe long de 6"*,75, très-grêle, qu’il nomma d’abord Strongylus 
ambiguus ( Entoz., t. I, 1, p. 239, n° 22 ), et qu'il a ensuile inscrit parmi 
ses spiroptères douteux (Spiroptera sternæ, Synopsis, p.29, n° 38.) 


? SPIROPTÈRE DU PETREL. (Procellaria Anglorum.) 


M. Bellingham inscrit dans sa liste des entozoaires d'Irlande ( Ann. of 
Nat. Hist., 1844, p. 101), comme une espèce douteuse de spiroptère, 
un helninthe femelle qui a beaucoup de rapport avecle Sp. aculeata 
(n° 20), et qu’il a trouvé fixé par sa partie antérieure dans le jabot 
d’une espèce de petrel (Procellaria Anglorum ); sa longueur est de 13 
à 14wv, il est plus épais en arrière, presque translucide, de telle sorte 
qu’on voit tout le trajet de l'intestin qui s’élargit en arrière. 

La bouche est orbiculaire et saillante, entourée de quatre tubercules, 
la queue esi conique, l'anus est presque terminal; le cou est armé de 
crochets recourbés, et le tiers antérieur du corps présente aussi qua- 
tre rangées de crochets ou épines beaucoup moindres, très-serrés en 
avant, et devenant plus écartés et plus petits en approchant du deuxième 
tiers de la longueur. 


SPIROPTÈRE DE L'OIE. ( Anas anser.) 


25. SPIR. À QUEUE CROCHUE.  SPIR. UNCINATA. — Ruo. 
(Synops., p. 26 el 246, n° 16.) 


«— Corps plus aminci en arrière; — bouche orbiculaire entourée 
« de six papilles qui ressemblent quelquefois à des valvules. 


+ 


7 


SPIROPTÈRES DES REPTILES. 103 


« — Mâle long de 9°", très-grêle ; — queue roulée en spirale mu- 
«nie de deux Ailes entre lesquelles sort un spicule court. 

« — Femelle longue de 9% à 167%,8, très-épaisse, large de 0" 7; 
« — rapport de la longueur à la largeur 27; — queue terminée par 
« une pointe recourbée en crochet, HERnee et repliée.» (Rup.) 


Il a été trouvé une fois assez nombreux dans des tubercules de 
l'œsophage d’une oie. 


Rudolphi inscrit aussi parmi ses espèces douteuses, sous le nom de 
Spiroptera anatis (Synopsis, p. 29, n° 40), un helminthe trouvé une 
seule fois entre les tuniques du gésier d’un canard de Terre-Neuve 
(Anas glacialis) au musée de Vienne. 

— M. Bellingham (Ann. of Nat. Hist.; 1844. p. 102) considère comme 
un spiropière d'espèce douteuse un helminthe qu'il a trouvé en Ir- 


lande dans des tubercules de l’æsophage d’un canard tadorne ( Anas 


tadorna). 11 lui assigne une longueur de 35 à 31", une épaisseur 
presque égale, une bouche orbiculaire sans papilles, et dit que la tête 
el toute la partie antérieure du corps sont armés d'innombrables cro- 
chets recourbés; cet auteur ajoute aussi que l’on voit deux lignes 
saillantes longitudinales étroites, l’une dorsale et l’autre ventrale. 

— Nous avons indiqué plus haut le Spiroptera crassicauda n° 22 
des plongeons comme se trouvant aussi dans plusieurs canards ( Anas 
glacialis, À. clangula) et dans le harle ( Mergus serrator). 


; III. SPIROPTÈRES DES REPTILES. 


SPIROPTÈRE DE LA TORTUE D'EAU DOUCE. (Emys orbicularis.) 


26. SPIR. CONTOURNÉ. SPIR. CONTORTA. — Run. (Syn. p. 25 
, et 242, n° 12.) 
Ascaris testudinis, Rupozpm, Entoz., t. IT, 1, p. 198, n° 67. 


«— Corps blanc ou rougeâtre, souvent contourné en spirale serrée; 
« — têle montrant quelquefois cinq à six papilles mobiles, quelque- 
« fois trois seulement disposées en trèfle; — bouche orbiculaire sou- 
« vent saillante (?). 

« — Femelle longue de 5" à 6,7, amincie en avant; — queue 
« déprimée, infléchie, terminée par une pointe aiguë; — intestin en- 
« touré par les circonvolutions de l’oviducte. » (Run.) 


Rudolphi l’a trouvé à Rimini, dans des tubercules à la surface de 
l’eslomac d’une petite tortue d’eau douce. II l’a revu encore à Berlin, 
dans une tortue de même espèce ; antérieurement aussi Braun l'avait 
trouvé dans l'estomac de cet animal. 


104 NÉMATOIDES. 


SPIROPTÈRES DES LÉZARDS. 


27. SPIR. RÉTUS.  SPIR. RETUSA.—Run. (Syn., p. 30, 250 et 646.) 


« — Corps cylindrique aminci de part et d’autre, surtout en avant, 
«long de 14 à 54%"; — têle large de 0,27 à 0"",3 et munie de 
«quatre papilles peu saillantes; — œsophage musculeux long de 
« 4,6, large de 0"*,4; — tégument à stries transverses peu distinctes, 
« très-fines , écartées de 0"",0027 à 0"",0035. 

« — Mâle long de 22"", large de 0"®,8 ; — rapport de la longueur à 
« la largeur 27 ou 28 ; — queue munie d’une vessie inférieure , longi- 
« tudinalement striée, très-large, s’étalant jusqu’à l'extrémité où elle 
« parait, soil rétuse, soit même échancrée, longue de 1"",8, large de 
«<1%%,55 et soutenue par quatre rayons de chaque côté; — un des 
« spicules remplacé par un tubercule corné, pyriforme, saillant, large 
« de 0°,153; — l’autre spicule, infléchi, long de 0"",26, large de 
« Oum 03. 

« — Femelle longue de 27°",5 large de 1"",4; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 20; — queue terminée par une pointe obtuse 
« très-courte et souvent recourbée; — anus situé à 0,84 de l’extré- 
« milé; — vulve saillante, située au premier quart de la longueur 
«(à 6%,6 de la tête et 20"",9 de l’extrémité caudale ); — utérus divisé 
« en deux branches très-étroites d’abord, puis larges de 0%%,5, très- 
« flexueuses et très-longues, dirigées en arrière ; — œufs longs de 
« 0,042 à 0"*,43, moilié moins larges, contenant un embryon replié.» 


Trouvé abondamment par Olfers et par Natterer dans l’œsophage 
et les intestins d’un lézard du Brésil Monitor ou (Podinema teguixin). 

J'ai pu en étudier deux exemplaires envoyés par le musée de 
Vienne à celui de Paris. 


28. SPIR. RACCOURCI. SPIR. ABBRE VIATA. 
Physaloptera, Rup., Syn., p. 30 et 257, n° 3. 


« — Corps très-hblanc, assez épais et ferme, aminci de part et 
« d'autre, et davantage en avant; — bouche ronde munie de papilles 
« à peine distinctes. 

« — Mâle long de 9%" à 11"",95; — queue infléchie, ayant de 
« chaque côté une aile membraneuse large et gonflée, qui n’atteint 
« pas l'extrémité, et présentant un tubercule génital roux inférieur. 

« — Femelle longue de 13,5 à 20,95 ; — queue obtuse, termi- 
« née par une pointe conique très-courte, laquelle, étant repliée, laisse 
« paraître la queue comme tronquée. » (Run.) 


= 


Trouvé à Algésiras, en Espagne, dans l’estomac et l’intestin du 
Lacerta margaritacea. 


PROLEPTE. 105 


SPIROPTÈRE DE LA RAIE. (Raia clavaita.) 


ai trouvé, dans l'épaisseur des tuniques de l’estomac d’une raie, 
un helminthe nématoïde rougeûtre, long de 1""5, et large de 0"",7, 
assez mou, qui avait la tête semblable à celle des spiroptères de la 
taupe, du hérisson et de la buse, mais qui n’avait pas encore d’or- 
ganes génitaux développés. 

M. Bellingham indique aussi un spiroptère d’espèce douteuse trouvé 
par lui dans l'estomac et l’intestin de la raie blanche. (Raia batis.) 


10° GENRE PROLEPTE. PROLEPTUS. — Du. 
xeo en avant, heros étroit. 


« Vers filiformes, très-amincis en avant; — tête petite; — 
« bouche orbiculaire; — première partie de l’œsophage longue, 
« tubuleuse ; deux spicules inégaux ». 


Les nématoïdes composant ce nouveau genre ont, comme les 
spiroptères et les dispharages, deux spicules inégaux, et la 
queue ordinairement munie d’ailes membraneuses ou vésicu- 
leuses; mais ils sont beaucoup plus amincis en avant, et ne 
présentent plus la structure signalée chez les précédents genres. 
Je n’y rapporte que deux espèces trouvées dans les poissons 
cartilagineux. 


1. PROL. A QUEUE AIGUË. PROL. ACUTUS.— Dus., nov. sp. 


« — Corps blanchâtre, long de 12"", large de 0"",25 en arrière, 
« très-aminci en avant ; — tête large de 0""013 ; — premier œsophage 
« long de 0,07 ; — tégument lisse (?). 

« — Mâle à queue roulée, terminée en pointe et munie de deux 
«rangs de papilles ou vésicules plus volumineuses et confluentes 
« autour de l’anus, qui est situé à 0"",24 de l'extrémité ; — premier 
« spicule ou pénis long de 0""46, large de 0"",0676; — deuxième 
« spicule plus épais, long seulement de 0",12. » 


J'ai trouvé une seule fois, à Rennes, le 18 juin 1841, un mâle de 
celte espèce en avant de la valvule spirale du gros inteslin d’une 
raie ( Raïa clavata) ; je l'ai vainement cherché depuis dans soixante- 
dix-huit raies. 


> 2 PROL. A QUEUE OBTUSE. PROL. OBTUSUS.— Dur. 


J'ai trouvé, le 11 mars 1840, à Cette, dans l'intestin d’une petite 
roussette ( Scyllium catulus) de la Méditerranée, un nématoïde mâle 
dont j'ai conservé seulement le dessin sans en avoir noté la grandeur ; 
il diffère du précédent par sa queue obtuse, et par son tégument 
strié (?); il est en même temps moins aminci en avant, 


106 NÉMATOIDES. 


TROISIÈME SECTION. \Stronguliens.\ 


Nématoïdes à bouche ronde ou triangulaire, nue et inerme, 
et dont les mâles ont deux spicules égaux. 


TABLEAU DES GENRES. 


* Queue obtuse dans les deux sexes. 
j Quelques papilles à la tête et à la queue du 
mâle, sans ventouse et sans pièce accessoire 
derrière les spicules. 11. Eucamptus. 
jf Sans papilles, mais ayec deux ventouses la- 
térales à la queue et ayec une pièce acces- 


soire derrière les spicules. 12. Dicelis. 
** Queue longue eflilée dans les deux sexes. 13. Leptodera. 
** Queue du mâle tronquée, celle de la femelle 

aiguë. 


$ Queue du mâle munie d’expansions ou 
d’ailes membraneuses très-amples, formant 


souvent une bourse. 14. Strongylus. 
$$ Queue du mâle bifide, ou munie seule- 
ment de deux lobes divergents. 15. Pseudalius. 


4e GENRE. EUCAMPTE.  EUCAMPTUS. — Dur. 
eüxautos, flexible. 


« — Vers blancs filiformes à tête obtuse, à bouche nue, 
« ronde, et à queue obtuse ; — œsophage simple presque cylin- 
« drique. 

« — Mäle contourné en hélice et aminci en arrière ; — deux 
« spicules égaux, arqués très-petits. 

« — Femelle ayant la vulve très-près de la tête, l’utérus 
« fusiforme suivi de deux oviductes assez grands un peu ren- 
« flés ; — œufs assez grands, pouvant éclore dans le corps de 
« la mère. » 

Ce genre, qui ne comprend qu’une seule espèce, se rapproche 
beaucoup de certains spiroptères, mais il en diffère par ses spi- 
cules égaux et plus petits; d'autre part il a quelques rapports 
avec les strongles, près desquels nous le plaçcons dans la troi- 
sième section : il s’en distingue par la queue du mâle totalement 
dépourvue d’ailes membraneuses. 3 À 


DICÉLIS. 107 


1. EUCAMPTE DE L'ENGOULEVENT.  EUCAMPTUS OBTUSUS. 


« — Corps blanc filiforme, trente fois aussi long que large; — 
« têle large de 0"",11, obluse, avec quelques papilles latérales peu 
saillantes ; — bouche nue presque ronde; — æsophage musculeux, 
presque cylindrique, long de 1"", large de 0"",065 en avant, et de 
0"*,082 en arrière, où il est un peu renflé; — intestin plus large à 
l'origine ; — queue obtuse; — anus près de l'extrémité ; — tégu- 
ment à stries tranverses de 0"",0054 à 0"*,0058. 
« — Mâle long de 12"", large de 0",5 en avant, et de 0,3 à 0m®,2 
en arrière , où il est fortement enroulé et forme une spire allongée; 
— rapport de la longueur à la largeur 24; — queue obtuse, avec 
quelques papilles à la face ventrale; — anus à 0"*,10 de l’extré- 
mité ; — deux spicules égaux, arqués, longs de 0"",2, larges 
de 0"",02. 
« — Femelle longue de 20"", large de 0"",57 à 0"",60 ;— rapport de 
la longueur à la largeur 34; — queue obtuse; — anus à 0,13 
de l'extrémité; — vulve située à 0,5 de la tête ; — utérus fusi- 
forme long de 4", large de 0"",6 au milieu, suivi de deux ovi- 
ductes longs de 9"" et larges de 0"",3, qui se continuent avec les 
ovaires filiformes ; —œufs elliptiques oblongs, longs de 0"",062, 
« et larges de 0"",030 à 0"*,032, contenant un embryon long de 
« 0,25 enroulé. 


RER AR A 


ARR AR & 


R APIARR 


= 


J'ai étudié ces helminthes sur des exemplaires assez nombreux du 
muséum de Paris, étiquetés, sous le n° 13, comme trouvés derrière 
l'œsophage d’un tette-chèvre (Caprimulgus europœus.) 


12° GENRE DICÉLIS.  DICELIS. — Dur. 
A, deux, Ki, cicatrice. 


« Vers à corps filiforme, un peu aminci aux extrémités qui sont 
« obtuses ; — bouche ronde, nue; — æsophage musculeux en 
« massue, suivi d’un intestin plus épais, sans ventricule ; — queue 
« portant de chaque côté en arrière de l’anus une sorte de ven- 
« touse discoïdale entourée de fibres rayonnantes. 

«— Müûle muni de deux spicules simples peu arqués , avec 
« une lame accessoire aiguë située en arrière. 

« — Femelle œufs elliptiques lisses. » 


helminthes dont je forme ce genre sont très-voisins des 
s, mais ils s’en distinguent par l’absence complète d’ailes 
membraneuses à la partie postérieure, et par les deux disques 


108 NÉMATOIDES. 


en forme de ventouse, situés comme deux cicatrices de chaque 


côté de la queue ; la seule espèce connue se trouve dans les tes- 
ticules du lombric. 


1. DICÉLIS DU LOMBRIC. DICELIS FILARIA. — Du. 
[Atlas., pl. 3. fig. H.] 


« — Corps blanc filiforme, long de 3"% à 5ww, trente-quatre à quarante 
« fois aussi long que large, obtus et peu aminci aux extrémités ; — 
« tégument légèrement strié en travers ; —tête large de 0,03; 
« bouche ronde, nue ; — æsophage long de 0,16, large de 0"",024 ; 
« — intestin large de 0"",09. 

« — Müäle long de 5"",23, large de 0"®,095 ; — partie postérieure 
« un peu enroulée ; — queue obtuse portant deux disques latéraux 
« diaphanes, larges de 0"",06 — anus situé à 0,17 de l'extrémité ; 
« — deux spicules aigus falciformes, longs de 0"",079, suivis d’une 
« lame accessoire longue de 0",04. 


« — Femelle longue de 5"*, large de 0"",10 à 0,13, à queue droite, 
« obtuse, un peu amincie au-delà des deux disques latéraux qu’elle 
« porte aussi ; — ovaire simple (?) ; — œufs longs de 0,04. » 

Je l’ai trouvé fréquemment à Paris, en 1838 et 1839, dans les tes- 


Licules des lombrics de mon jardin; depuis lors je l'ai vainement 
cherché à Rennes. 


13° GENRE. LEPTODÈRE. LEPTODERA. — Du. 
Aervôc, étroit, dépn, cou. 


« Vers à corps filiforme ou fusiforme très-élargi et très-aminei 
« de part et d'autre; — partie antérieure eflilée très-étroite; — 
« bouche très-petite bilobée (?), — æsophage très-long, filiforme 
«en avant, renflé et musculeux en arrière, où il tient lieu de 
« ventricule. 

« — Müûle à queue longue très-fine , droite et nue, précédée 
« par un renflement d’où sortent deux spicules égaux, fasciculés 
«ou composés, entre deux ailes courtes. 

« — Femelle à queue droite très-longue; — vulve transversale 
« située au milieu de la longueur et d’où partent deux oviductes 
« égaux opposés, arrondis et repliés aux extrémités.» 


Les helminthes que je nomme ainsi ont beaucoup de rapport 
avec les strongles; mais ils s’en distinguent par leur queue très- 
prolongée et nue dans les deux sexes; tandis que les ailes mem- 


STRONGLE. 109 


braneuses qui accompagnent l'organe copulatoire du mâle dépas- 
sent très-peu l’anus. La seule espèce connue vit dans un mollus- 
que gastéropode. 


1. LEPT, DE LA LIMACE.  LEPT. FLEXILIS. — Dus, 


[ Atlas, pl. 6, fig. A.] 


« — Corps filiforme , long de 2%»,5 à 4ww, trente fois aussi long que 
« large, très-aminci de part et d’autre , et surtout en avant où il est 
« prolongé en un cou très-flexible , flagelliforme, agité d’un mouve- 
«ment vif, ondulatoire ; — cou large de 0"",014 quelquefois renflé en 
«arrière de la tête qui est bilobée (?), large de 0,009 à 0,011 ; — 
« œsophage long de 0"",45 à 0"",55, large de 0,036 à 0"",038 en 
« arrière; — légument finement strié en travers ;—stries irrégulières 
« de 0,"%,0025. 

« — Mäle long de 2"%,5, large de 0",09 au milieu ; — queue amin- 
« cie en pointe fine, longue de 0,18 à 0,22, large de 0",025 à sa 
« base, el précédée par un renflement presque globuleux, large de 
« 0°*,07, portant en dessous deux ailes membraneuses courtes, sou- 
« tenues par cinq à six côtes entre lesquelles est l'anus ; — deux spi- 
« cules égaux fasciculés, ou paraissant formés chacun de deux à trois 
« tiges minces, longs de 0"",16 fortement arqués, et accompagnés 
« en arrière par une petite lame accessoire. 

« — Femelle longue de 3,5 à 4mm large de 0,11 à Ov,128 au 
« milieu ; — queue droite , uniformément amincie en pointe ; —vulve 
très-large située au milieu , — œufs longs de 0"",078 à 0,080 
« éclosant à l’intérieur ; — embryons longs de 0"",36 , larges 
« de 02%,0165. » 


A 


J'ai trouvé une seule fois, à Rennes, le 25 septembre, dans le 
conduit déférent d’une limace grise (Limazx cinereus) quatre mâles 
el neuf femelles de cette espèce vivipare. 


Al° GENRE. STRONGLE, STRONGYLUS. — MüLLERr. 
Gteoyyohoc, cylindrique. 


«— Vers à corps filiforme souvent très-mince, 35 à 170 fois 
«aussi long que large, ordinairement aminci en avant; — 
« tête petite, nue on munie de deux expansions latérales mem 
« braneuses ou vésiculeuses, bouche petite, nue ou entourée 
« de six papilles, orbiculaire ou triangulaire comme le canal 
« @sophagien quand elle est protractée; - œsophage musculeux , 
« renflé en massue et tenant lieu de ventricule ; —tégument fin, 
« finement strié en travers. 


110 NÉMATOIDES. 


«— Mâle ayant l'extrémité caudale munie d’une bourse caudale 
« plus ou moins ouverte, soit tout à fait terminale , soit oblique- 
« ment tronquée et soutenue par le prolongement de la pointe 
« caudale; — un spicule ou deux spicules distincts de structure 
«simple ou complexe et souvent accompagnés par une pièce 
« accessoire près de l’orifice anal. 

« — Femelle ayant l'extrémité caudale amincie, conique, en 
« pointe obtuse ou mucronée; — anus à une certaine distance de 
« l'extrémité; — vulve située en arrière du milieu, quelquefois 
« près de l’anus; — utérus musculeux, simple ou à deux branches; 
«— œufs assez volumineux (de 0,06 à Owm 12). » 


Le nom de strongle a été donné d’abord par Müller à l’helminthe 
du cheval, que nous prenons pour type du genre sclérostome, et à 
celui du blaireau qui fait partie de notre genre Dochmius : il a 
été étendu ensuite par Zeder et Rudolphi à beaucoup d’autres 
espèces confondues avec les ascarides, ou placées dans divers 
genres par leurs prédécesseurs. Le genre strongle, tel que 
ladmettait Rudolphi, comprend des espèces très disparates qui 
n'ont rien de commun que la bourse caudale du mâle ou l’expan- 
sion membraneuse résultant du développement plus considérable 
des ailes qu’on observe de chaque côté de la queue chez beau- 
coup d’autres nématoïdes mâles; mais il s’en faut bien que cette 
bourse soit toujours exactement terminale. Rudolphi, quoiqu'il 
ait précisé ce caractère d’une manière absolue pour distinguer 
les sirongles, est obligé d'indiquer, pour le Str. filicolis, que la 
bourse est beaucoup plus allongée d’un côté et qu’elle est oblique 
pour le Sir. filuria. Si d’ailleurs on y porte quelque attention, on 
n'a pas de peine à reconnaitre dans cette bourse caudale un 
lobe dorsal ordinairement plus petit qui est le prolongement di- 
rect de la queue et deux lobes latéraux plus grands qui repré- 
sentent les ailes caudales des autres nématoïdes. Quant au spicule 
ou pénis que Rudolphi dit être simple, filiforme et exsertile , je 
lai vu toujours double, tant chez les strongles que chez les hel- 
minthes qui doivent en être séparés pour former les genres Scle- 
rostomum, Slenurus, Pseudalius et Dochmius ; mais de plus j'ai 
vu ici les deux spicules tantôt filiformes et grêles, comme chez 
ces autres helminthes, tantôt courts, épais, contournés ou 
formés de plusieurs pièces articulées qui rappellent la structure 
des appendices génitaux chez certains insectes. 

La bouche, que Rudolphi dit être toujours ronde , est au con- 
traire quelquefois triangulaire comme le canal æsophagien quand 
elle est protractée ou saillante; elle présente d’ailleurs dans ses 


STRONGLE. 111 


dimensions, dans sa structure et dans ses appendices , des diffé- 
rences telles que Rudolphi dut partager son genre strongle en 
trois sections , dont la première, qu’il nomme Sclerostoma , ca- 
ractérisée par une large bouche armée de pointes , est pour nous 
un genre distinct, et dont les deux autres contiennent encore des 
espèces fort dissemblables. 5a seconde section , caractérisée par 
une bouche petite entourée de papilles , comprend un type tota- 
lement distinct, le Str. gigas, avec deux autres espèces qui ont 
des papilles saillantes bien prononcées, et deux espèces enfin qui 
n'ont montré que des nodules peu distincts, et qui, par consé- 
quent , ne diffèrent probablement des espèces suivantes que par 
le degré de proiraction de leur bouche. Les strongles de la troi- 
sième section de Rudolphi sont censés avoir la bouche nue; 
mais il y a quatre espèces dont la bouche est au contraire 
entourée de lobes charnus élargis et repliés de manière à 
circonscrire une large cavité prébuccale ou prépharyngienne, 
et dont nous formons le genre Dochmius ; un autre est un vrai 
sclérostome; celui du marsouin Str. inflexus nous fournit 
deux genres nouveaux Stenurus et Pseudalius ; les autres ont 
à la vérité la bouche nue, mais ils présentent des différences 
nombreuses, surtout dans la structure des organes génitaux. Nous 
croyons qu’on devrait faire un genre distinct de ceux qui ont le 
corps aminci en avant et fortement enroulé, ou non susceptible 
d’être redressé sans torsion: nous voyons bien comment on le 
pourrait caractériser ; mais nous n’aurions pas encore les moyens 
de caractériser aussi positivement les helminthes qui seraient 
laissés dans le genre strongle. 

En attendant, nous laissons ce genre comme une réunion de 
types divers à distinguer plus tard, et après en avoir seulement 
distrait les sclérostomes, les pseudalius , les stenures et les 
dochmius, nous y voyons encore vingt-deux espèces plus ou 
moins déterminées et dix douteuses. 

Les strongles se trouvent plus particulièrement chez les mam- 
mifères , quelquefois chez les oiseaux ou chez les reptiles, dans 
l'intestin ou dans des tubercules ou des kystes annexés à cet 
organe, à l’estomac ou à l’œsophage. Une espèce Str. gigas se 
développe exclusivement dans le rein de divers mammifères, 
plusieurs se trouvent dans la trachée-artère et les bronches du 
hérisson , des ruminants et du cochon. 

La plupart des strongles sont d’une couleur rougeâtre plus ou 
moins vive qui les dérobe facilement à la vue, d'autant mieux 
qu’en même temps ils sont très-minces, 


112 NÉMATOIDES. 


STRONGLE DU HÉRISSON. (Erinaceus Europœus.) 


1. STRONG. DU HÉRISSON.  STRONG. STRIATUS. — ZEDER, 
Nachtr., p. 83. 


Strongylus striatus, Rup., Entoz., t. IT, 1, p. 225, n° 12 et Syn., 34, n° 15, 


« — Corps noirâtre ou taché par suite de la coloration de l'intestin, 
« vu à travers les téguments ; — fortement strié en travers et à bord 
« denticulé dans la partie antérieure chez le mâle et totalement chez 
« la femelle, aminci de part et d'autre; — tête obtuse, amincie sans 
« lobes ou papilles, mais munie d’ailes membraneuses ou vésicules 
« allongées latérales. 

« — Mäle long de 5 à 6,75, à queue recourbée, terminée par une 
« bourse hémisphérique soutenue par deux rayons et que dépasse le 
« spicule (simple? ou double?). 

« — Femelle longue de 12 à13"", plus amincie en arrière; — à queue 
« terminée en pointe courte unguiforme, droite ou repliée en dessus, 
« selon que la vulve située près de l’extrémité est plus ou moins 
« saillante ; — ovaires remplis d'œufs elliptiques. » (Rup.) 


Redi avait le premier trouvé souvent cet helminthe dans les bronches 
du hérisson où Zeder et Rudolphi l'ont retrouvé chacun une seule fois. 
Mis dans l’eau il ne tarde pas à se rompre, ses œufs contiennent un 
embryon qu’on voit éclore après quatre heures. Les stries indiquées 
par les auteurs doivent plutôt être considérées comme des plis; la 
position de la vulve lui donne beaucoup de rapport avec les strongles 
des rongeurs, et je suppose que, comme eux, il doit avoir un double 
spicule filiforme. 


2, STRONG. DE LA MUSARAIGNE. STRONG. DEPRESSUS. — 
Dus. n. sp. 


- « — Corps blanc déprimé, prismatique, aminci en avant, solidement 
« enroulé en quatre tours de spire, ayant de chaque côté quatre petites 
« crêtes membraneuses, striées , roides et inextensibles qui ne per- 
« mettent pas de le dérouler sans lorsion; — tête obluse, entourée 
« d'un renflement membraneux ou munie d'ailes membraneuses 
« oblongues ;— œsophage musculeux en massue ; —tégument marqué 
« de stries transverses, peu distinctes, écartées de 0"",00125, et qui 
« deviennent très-prononcées sur les crêtes. , 

« — Mâle long de 1,5, large de 0"",05; — rapport de la longueur 
« à la largeur 30; — extrémité postérieure terminée par une vaste 
« bourse membraneuse, presque close, longue de 0"",24, formée de 
« dèéux valves concaves soutenues chacune par une côte palmée en 
« avant et réunies en arrière par une côte médiane bifurquée à l’ex- 
« trémité et représentant la pointe caudale; — deux spicules très- 
« grêles, presque droits, longs de 0,24, larges de 0,002. 


STRONGLES DES MAMMIFÈRES. 113 


« — Femelle longue de 2,5 à 2,7, large de 0,066 ; — rapport de 
« la longueur à la largeur 44; — queue épaisse obtuse, un peu 
« recourbée et mucronée ou lerminée par une pointe grêle longue de 
« 0°*,032 implantée sur Le milieu ; — tête large de 0"",04 avec ses ailes 
« membraneuses ou de 0"",02 sans ses ailes; — œæsophage long de 
« 0"",24, large de 0"",014 en avant et de 0”*,021 en arrière; — vulve 
« Siluée immédiatement en avant de l'anus près de l'extrémité cau- 
« dale, et laissant quelquefois sortir une portion de l’utérus comme 
« une hernie; — utérus musculeux occupant la partie postérieure du 
« corps el présentant plusieurs sphincters fibreux ; ovaire simple di- 
«rigé en avant; — œufs peu nombreux longs de 0,065 à 0"®,070, 
« larges de 0"%,04, » 


Je l'ai trouvé deux fois, le 18 août et le 16 octobre , assez nombreux 
dans la première moitié de l'intestin du Sorex tetragonurus à Rennes ; 
sept autres musaraignes de la même espèce n’en contenaient pas en 
hiver et au printemps. 


3. STRONG. DES REINS. STRONG. GIGAS.— Run., Entoz.., IL, 1, 
p. 210, pl. IE, fig. 1-4, et Synops., p. 31 et 200 n° 3. 

Dioctophyme , Correr-Mexerer, Journal de physique 3 1802, t. LV, p. 458- 
464 , fig. 1-4. 

Ascaris visceralis, Ascaris renalis et Ascaris lumbricoëides (en partie), 
GMELIN , Syst. nat., p. 3031, n° 7, p. 3032, n° 16 et p. 3030. 

Ascaris canis et Ascaris martis, ScurANr, Verzeich., P. 7, n° 26 etp. 8, n°27. 

Fusaria visceralis et Fusaria renalis, Zxper, Naturg. p. 114 n° 49 et p. 116, 
n° 56. 

Strongylus gigas, Bremser, Traité des Vers intestinaux, trad., p- 253. 
Atlas. 1"° édition, pl. 4, fig, 3-5; 2° édit. pl. 7, fig. 5-9. 

Strongylus yigas, BLawvizze, Dict. se. nat., t. LVIE, pl. 29, fig. 18. 

Strongylus gigas , ScumaLz, t. XIX, tab. anat., Entoz., pl. 19, fig. 1-7. 

Strongylus gigas, Gurrr., Lehrb. der path. Anat. d. Hauss., pl 8, fig. 25-28. 


« — Corps rouge, cylindrique très-long, un peu aminci de part et 
« d'autre, présentant des stries ou des anneaux transverses inter- 
«rompus et huit faisceaux de fibres longitudinales; — têle obtuse; 
« — bouche petite, orbiculaire, entourée de six nodules ou papilles 
« planes, rapprochées ; — œsophage long de 15 à 22v% environ, grêle, 
« plus étroit que l'intestin. 

« — Müûle long de 140 à 400", large de 4"",0 à G"® ; — queue 
« obtuse Lerminée par une bourse membraneuse entière (?) large de 
« 3", tronquée, d’où sort un spicule simple (?) très-grêle. 

« — Femelle longue de 2 décimètres à 1 mètre, large de 4,5 à 
« 12°"; — queue plus droite el obtuse ; — anus triangulaire-oblong , 
Silué sous l'extrémité caudale ; — vuive située à un ou plusieurs 
pouces de distance de l'extrémité caudale, suivant la grandeur des 
individus ; — utérus et oviducte simples repliés el contournés ; — 
« Œufs presque globuleux, » 


= 


«£ 


& 


Le strongle géant a été observé plusieurs fois dans les reins de 
o 
8 


114 NÉMATOIDES. 


lhomme, mais c’est un cas d’une extrême rareté ; il se trouve rare- 
ment aussi dans les reins de plusieurs aulres mammifères où divers 
observateurs l'ont trouvé, comme par hasard : il avait detruit en partie 
ces organes , el il élait rempli de sang qui le colore en rouge. Ainsi, 
Redi l'avait trouvé en lialie dans la martre el dans le chien, où Hart- 
mann, avant lui, l'avait aussi trouvé. Ruysch, en Hollande, l'avait vu 
dans l’homme et dans le chien; Kleid, en 1730, l’avait trouve dans les 
reins du loup. Pallas à parlé d’un ver trouvée dans le mésentère du 
gloulon (Gulo arcticus) el qu’on suppose étre aussi le strongle géant. 
Rudolphi le trouva, en Allemagne, dans le foie, dans le poumon et 
dans l'intestin du phoque (Phoca vituina); puis, dans l'intestin de 
la loutre et dans les reins du cheval et du taureau. En France , Cha- 
bert l'avait trouvé dans le rein du cheval. Collet-Meygret qui le 
trouva daus le rein du chien, voulut en faire un nouveau genre sous 
le nom de Dioctopryme. Depuis lors on l’a trouvé aussi dans les reins 
du renard commun et du Canis jubatus d'Amérique. Cependant le 
catalogue du musée de Vienne ne l’inscrit pas une seuie fois pour cent 
quaraute-quatre chiens, sepLl loups, soixante-deux renards, sept 
martres, douze bœufs et quatre-vingt-douze chevaux. 

M. Otto, dans son iravail sur le système nerveux des helminthes 
( Ueber die Nerven de Eingeweid, dans le Magazin d. Gesell. Nat. Fr. 
Berlin, 1314), a donné une anatomie du sirongle géant, et a pretendu 
démontrer chez cet helminthe l'existence d’un cordon nerveux etendu 
d’un bout à l’autre du corps à la face interne des leguments; ses 
figures sont reproduiles dans l’atlas de Schinalz (x1x Tab. anat, entoz.) 
et dans les {cones zootomicæ de M. Wagner; mais elles ne suflisent 
pas pour nous convaincre qu'il y ait la autre chose qu’un simple 
épaississement du téçument comme on en voit chez la plupart des 
némaloïdes, surlout chez ceux qui ont des membranes laterales. 


STRONGLES DES OURS, DES RENARDS , DES CHATS, ETC. 
(Voyez Docmius.) 


4, STRONG. DE LA BELETTE. STRONG. PATENS.— Dus., nov. sp. 


— « Corps blanchâtre, filiforme, presque égal, aminci peu à peu 
« en avant ; — tête obluse, sans ailes ou avec une bordure membra- 
« neuse peu prononcée ; — Légument sans stries transverses, mais avec 
« trente à trente-six stries longitudinales assez distinctes. 

« — Jde long de 4,18, large de 0,106 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 41; — tête large de 0,028 ; — exirémité cau- 
« dale très-courtle recourbée, avec deux ailes ou expansions latérales 
« oblonçues, à bord un peu sinueux, épaissi; — ailes soutenues par 
« cinq à six côles rayonnantes, ayant leur surface interne hérissée de 
« pelites papilles ou épines courtes et formant une bourse largement 
« ouverte, large de 0,%32 ; — Deux spicules courts assez complexes, 


À 


STRONGLES DES MAMMIFÈRES. 115 


« longs de 0°",134, larges de 0®*,02 à la base, amincis, un peu plus 
« courbés ou crochus au bout, et sorlant d’un tubercule situé à l’ori- 
« gine des ailes. 

« — Femelie longue de 11,80, large de 0"",17; — rapport de la 
« longueur à la largeur 73 ; — Lète large de 0"*,032, œsophage long 
« de 0,60, large de 0,018; — queue conique allongée, tron- 
« quée à l'extrémité et mucronée ou terminée par une pelite pointe 
« implantée sur la troncature ; — anus à 0,24 de l'extrémité ; — vulve 
« saillante , située à 9"*,76 de la bouche, à 2°%,04 de l'extrémité pos- 
« térieure ; — utérus double, musculeux, divisé en deux branches 
« égales, l’une antérieure, l’autre postérieure ; — œufs elliptiques, 
« longs de 0"",066 , larges de 0"*,041.» 


Je l’ai trouvée quatre fois en mars, avril et octobre, à Rennes, 
dans le duodénum de la belette ( Mustela vulgaris), et une fois aussi 
dans une hermine ( Musteia erminea ), le 27 janvier. 


STRONGLES DES MULOTS ET CAMPAGNOLS. 


J'ai disséqué à Rennes cinquante-trois mulots (Mus sylvaticus), qua- 
rante-huit Arvicola subterraneus, quinze Arvicola arvalis et huit 
lérots (Myoxus nitella), et quatre-vingt-dix de ces rongeurs m'ont 
présenté des helminthes filiformes plus ou moins enroulés et rouges, 
qu’on eut pu prendre pour des strongles d’une seule espèce à différents 
degrés de développement. Chez tous en effet on retrouvait la même 
forme de tête et d'organes génitaux, et il semblait qu’on put trouver 
tous les intermédiaires entre les extrêmes de longueur, de grosseur 
et de coloralion; mais, après de longues et minulieuses recherches, 
j'ai fini par êlre convaineu qu’on y doit voir quatre espèces distinctes, 
que je dislingue par les noms spécifiques de Costellatus, Polygyrus, 
Levis el Minutus. 1° Elles diffèrent par le volume des œufs qui sont 
longs de 0%",100 à 0%,110 pour le Costellatus; de 0"*,062 à 0""066 
pour le Polygyrus; de 0**,074 pour le Lævis, el de 0"®,088 à 0,092 
pour le Minutus qui est le plus pelit de tous. Elles diffèrent par les 
dimensions, car la longueur esl de 11°*(%), et de 16,8 (Q) pour le 
Costellatus ; de 7"*,1 (4) et 13"* (9) pour Le Potygyrus; de 4"%,5(4) 
el 6"",4 (9) pour le Lœvis, et enfin de 2"",25 (3) et 2,40 (9) pour 
le Minutus. Le rapport de la longueur à la largeur est 65 ()e167(%) 
pour le Costellatus; 80 (4) et 120 à 130 (2) pour le Polygyrus; 
43 (3) et 55 à 56(9) pour le Lœvis; 32 (3) et 34 (9) pour le Minutus. 

Elles se distinguent en outre, parce que le Costellatus présente 
dans loute sa longueur des plis ou des côtes obliques, joignant de 
part et d’autre une bande dorsale et une bande ou arêle ventrale ; 
le Polygyrus est enroulé en spirale serrée de six ou sepL Lours pour 
le mâle, et de dix ou dix-huit pour la femelle ; le Minutus est muni de 
deux ailes membraneuses dans toute la longueur du corps el il à la 
queue beaucoup plus courte, conoïde, 


416 NÉMATOIDES. 


5. STRONG. À COTES OBLIQUES. STRONG. COSTELLATUS. 
— Dus., n. sp. 


a — Corps rouge filiforme, simplement courbé en arc, un peu 
« aminci en avant, portant en dessus et en dessous (?) une petite arête 
ou ligne saillante d’où partent de chaque côté des plis réguliers, 
dirigés obliquement en bas et en arrière comme des côles ; — tégu- 
ment strié transversalement, stries écarlées de 07%,0048 à la tête et 
au cou, de 0"",0016 au milieu du corps, de 0"",0028 en arrière ; — 
« tête obluse, large de 0"",066, entourée d’un renflement vésiculeux 
qui la rend large de 0"",10 ; — bouche ronde ; — œsophage mus- 
culeux en massue. 
« — Mâle long de 11", large de 0"",17; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 65; — terminé en arrière par une bourse membra- 
« neuse longue de 0"",31, formée de deux larges lobes plus ou 
« moins enroulés l’un sur l’autre, soutenus par quatre côtes ; — deux 
« spicules grêles , flexibles, longs de 0"",93. 

« — Femelle longue de 16"",8, large de 0"",25 au milieu, et de 
« 0,207 en arrière ; — queue amincie, conique, aiguë (non mucro- 
« née); — anus à 0,10 de l’extrémité ; — vulve à 0°",63 de l’extré- 
« mité ; — utérus simple musculeux, tordu et présentani plusieurs 
« étranglements avec des fibres obliques régulières; — oviducte eb 
« oyaire simples; — œufs longs de 0"",100 à "110. » 


A 


2 


oO 


A 


= 


A 


J'ai trouvé une première fois à Rennes, le 8 août 1843, dans un 
vieux campagnol, (Arvicola arvalis), deux mâles el sept femelles de 
cet helminthe; cinq étaient libres dans Pintesiin, les quatre autres 
étaient logés chacun dans un tubercule de lesiomac, s’ouvrant à 
l'intérieur au centre d’une tache blanche opaque. J'en ai retrouvé 
une seconde fois, le 6 mai, dans un campagnol plus jeune, trois 
individus plus grands mêlés avec quelques petits el avec des Strong. 
lævis qu’on aurait pu prendre aussi pour des jeunes si leurs organes 
génitaux n’eussent été également développés. 


6. STRONG. POLYGYRE. STRONG. POEYGYRUS. — Dus.,n.sp. 


« — Corps rouge filiforme, aminci en avant, fortement enroulé en 
« hélice à six et dix-huil tours, de telie sorte qu’on ne peut l’éten- 
« dre sans le tordre ou le rompre; — tégument finement strié en 
« travers et en long; stries iransverses plus distinctes; les unes et 
« les autres écartées de 0"*",0020 à 0®",0022 ; — tête amincie, obtuse, 
«entourée d’un renflement vésiculeux qui la rend large de 0,045 
« à 0,055, 

« — Mâle long de 6 à 7"",2, large de 0"",09, enroulé de 5 à 6 tours; 
«— rapport de la longueur à la largeur $50; — tête large de 
a 0"",024 sous le tégument, ou de 0"",042, avec le renflement 
« vésicuieux qui entoure ; — bourse terminale, longue de 0"",30, 


A 


= 


STRONGLES DES MAMMIFÈRES. 117 


« large de 0"»,25, formée de deux lobes larges, plus où moins en- 
« roulés; — deux spicules filiformes longs de 0"",58. 

« — Femelle longue de 10 à 13"", large de 0"",095 à 0,105 au 
« milieu, et de 0,130 à 0"",140 en arrière, vis-à-vis l'utérus; en- 
« roulée de dix à dix-huit tours; — rapport de la longueur à la 


« largeur 120; — tête large de 0,027 à 0"",032 sous le tégu- 
« ment et de 0"",055, avec son enveloppe vésiculeuse; — queue 


« amincie, conique, tronquée, et terminée brusquement par une 
pointe grêle, diaphane longue de 0"",02 ; — anus à 0,075 de l’ex- 
« trémité ; — vulve à 0"",30 de l'extrémité caudale; — utérus simple 
«remontant en avant, musculeux, avec plusieurs étranglements; — 
« oviducte et ovaire simples; — œufs longs de 0"",062 à 0"",066. » 


A 


= 


= 


« 


Je l'ai trouvé plusieurs fois en octobre et novembre, dans l'intestin 
de l'Arvicola arvaiis, lrès-abondamment aussi dans l'intestin de 
trente à quarante mulots (Mus sylvaticus) en mars et avril ; une fois 
j'ai vu dix de ces helminthes logés chacun dans un petit kyste, 
pédonculé ou sac membraneux, rouge, long de 1"",5 à 1"",8, large 
de 0”",9, suspendu à la face externe de l'intestin d’un Aoicola 
arvalis, le 21 novembre. 


7. STRONG. LISSE. STRONG. LÆ VIS. — Dur., n. sp. 


« — Corps filiforme rougeâtre, à peine aminei en avant, plus ou 
moins infléchi ou enroulé, mais non d’une manière permanente; 
« — légument légèrement strié en travers; — stries écartées de 
« 0"",0018 ; — quelquefois deux lignes latérales ou crêtes saillantes 
« se voient aussi. — Tête amincie, obluse, large de 0"",038 sous le 
« Légument, entourée d’un renflement vésiculeux qui la rend large 
« de 0,06. 

« — Male long de 4%%,5, large de 0"",109; — rapport de la longueur 
« à la largeur 43 ; — corps terminé par une bourse membraneuse 
« souvent élalée, longue de 0"",20, large de 0"",40, soutenue par 
« six à sept côtes de part et d'autre, ou trois à quatre côtes bifides 
« ou trifides ; — deux spicules filiformes longs de 0,60. 

« — Femelle longue de 6"",4, large de 0"",115 en avant, de 
« 0,118 en arrière; — rapport de la longueur à la largeur 53 à 
« 56; — queue amincie, conique, tronquée et mucronée ou Ler- 
minée par une pointe grêle, longue 0%*,0023 ; — anus à 0",102 de 
l'extrémité ; — vulve à 0"",380 Fa l'extrémité caudale; — utérus 
musculeux , simple, remontant en avant et présentant plusieurs 
« élranglements ; — œufs longs de 0"*,072 à 0,074. » 


A 


À 


A 


A 


Je l'ai trouvé à Rennes, dans l’Arvicola subterraneus, des jardins 
situés au bord de la Vilaine et autour de la ville, tandis que ce même 
rongeur, pris à un myriamètre au nord de Rennes, contenail exclusi- 
vement l'espèce suivante. J'ai trouvé fréquemment aussi ce Strong. 
lœvis dans le mulot ( Mus sylvaticus ); el une seule fois dans le léroë 


118 NÉMATOIDES. 


(Myoxus nitella); mais pour ceux du mulot, je n’ai pas toujours 
cherché à démêler laquelle des deux espèces, celle-ci ou la précé- 
dente j'avais sous les yeux. Celle distinction n’est pas toujours 
facile ; car la Lêle, le tégument, la bourse du mâle, l'utérus et la 
queue de la femelle pouvant être assez semblables chez l’un et chez 
l'autre, ce n’est que par la longueur et le mode d’enroulement du 
corps et par le volume des œufs, qu’on peut les distinguer sûrement. 


8. STRONGLE NAIN.  STRONG. MINUTUS. — Du, n. sp. 


«— Corps rougeûtre, filiforme, recourbé en arc, déprimé ou 
élargi latéralement par deux ailes membraneuses, larges de 0"",01, 
« striées transversalement; — siries moins distinctes sur le reste du 
« tégument, écartées de 0"",0145; — tête ailée, brusquement amin- 
cie, obtuse, large de 0"",023, sans les ailes membraneuses, et dè 
« 0%%,035, avec les ailes qui sont séparées par une incision ou un 
« étranglement des ailes latérales du corps. 

«— Müûlelong de 2"",25, large de 0"",051 ou de0,0""70, avecles mem- 
« branes latérales; — rapport de la longueur à la largeur 32; — 
corps terminé par une bourse membraneuse , longue de 0"",09, 
large de 0"",157, largement ouverte, formée d’un double lobe ar- 
« rondi, soutenu par deux côtes simples en arrière el deux côtes 
« latérales à cinq digitations; — deux spicules filiformes, longs de 
21027265: 

« — Femelle longue de 2%%,4, un peu plus large que le mâle; — 
« rapport de la longueur à la largeur 34; — queue amincie, conoïde, 
« obtuse ; — anus à 0,110 de l'extrémité ; — vulve saillante, immé- 
« diatement en avant de l'anus ; — utérus simple à parois musculeuses 
« peu épaisses; — œufs longs de 0"",075, à 0*®,090. » 


A 


A 


À 


A 


A 


Jai dù le trouver plusieurs fois, avec les espèces précédentes, 
dans les mulots et campagnols; mais, pendant les mois de mars et 
d'avril, je l’ai trouvé exclusivement dans l'intestin grêle de trente 
Arvicolasubterraneus pris dans une même localité au nord de Rennes 
(à un myriamètre ); cetie espèce est surtout remarquable par le vo- 
lume énorme et assez variable de ses œufs. 

— Rudolphi inscrit au nombre de ses espèces douteuses un Stron- 
gylus myoxi (Synopsis, p. 36, n° 27), qui aurait été porté sur un 
ancien calalogue du musée de Vienne, et que nous ne trouvons pas 
dans le catalogue imprimé en 1821. 


» 9, STRONG. DU LOIR. STRONG. GRACILIS.— LEUCKART, 
(Zool., Bruchst., II, Helm., Beitraege, 1842, p.38. 


« — Corps blanc-brunâtre ; — lête petite, allongée, obtuse, ailée; 
«— bouche orbiculaire. 

« Müle long de 6°",75, à bourse caudale ample, munie de petites 
« côtes et légèrement entaillée au bord. 


STRONGLES DES MAMMIFÈRES. 119 


« — Femelle longue de 9", plus épaisse en arrière, à queue mu- 
« cronée ou terminée par une pointe grêle. » (LEuck.) 


M. Leuckart a caractérisé ainsi un helminthe trouvé dans l'intestin 
grêle du loir (Myoæus glis) et qui, très-probablement, est identique 
avec une des précédentes espèces. 


STRONGLES DES LIÈVRES. 


10. STRONGLE A QUEUE EN RETORTE, STRONGYLUS 
RETORT ÆFORMIS. — ZEDER. 


[Atlas., pl. 4, fig. B.] 


Strongylus retortæformis , Zener, Nachtrag., p. 73 et 75. 

Strongylus relortæformis, Rup., Entoz., {. IT, 1, p. 229 et Syn.,p. 34 et 
264, n° 17; et non l’espèce figurée par Bremser, Icon. helminth., pl. 4, 
fig. 5-9, 


«— Corps rougeûtre filiforme , très-grêle , très-aminci, en ayant ; 
— tête capillaire, nue; — tégument strié transversalement ; —stries 
« régulières de 0°®,0038 ; — fibres ou stries longitudinales plus ou 
« moins visibles. 

« Mâle long de 6" à 7% (37% à 4%, ZEper), large de 0,075 au 
« milieu et de 0"*,078 en arrière; — rapport de la longueur à la 
« largeur $1; — lêle large de 0%",013; — corps élargi et tronqué 
« un peu obliquement en arrière, terminé par une bourse presque 
« globuleuse, large de 0,12, longue de 0"",11, formée de deux 
« valves latérales, elliptiques, concaves, soutenues par cinq côtes 
«et réunies en arrière avec le prolongement caudal auquel 
« correspond une côte élargie et une échancrure dans le bord 
« membraneux ; — deux spicules écailleux , épais et courts, à plu- 
« sieurs pans et tordus (V. pl. #, fig. B.); longs de 0"",13; — larges 
« de 0"",021, accompagnés en arrière par une pièce accessoire, longue 
« de 0,065, large de 0"",013, irrégulière ou un peu tordue. 

« — Femelle longue de 8 à 9" (5"", Zener), large de 0"",085, à 
« 0,10; — rapport de la longueur à la largeur 90 ; — têle large 
« de 0",016 ; — queue en pointe conique allongée; — vulve située à 
« 1%,75 de l'extrémité caudale ; — utérus épais, musculeux, formé 
« de deux branches symétriques dirigées sur la même ligne, l’une en 
« avant, l’autre en arrière, occupant presque toute la cavité in- 
« terne du corps, et ayant plusieurs élranglements ou sphinciers, 
« Lordus avec des fibres régulières; — œufs longs de 0"",078 à 0,085, 
« larges de 0,048, laissant voir l'embryon replié à l'intérieur. » 


« 


Je l’ai trouvé très-ahondamment, le 26 septembre 1843, dans l’in- 
testin grêle d’un lièvre tué à Bourg-des-Comtes (à deux myriamètres 
de Rennes); mais je l'ai cherché vainement dans 6 autres lièvres 
à Rennes. 

Zeder l'avait trouvé le premier, et il observe qu'il a pu échap- 


LE 
1 


120 NÉMATOÏDES. F 

per souvent aux yeux des naturalistes; car, par sa couleur et 
par sa forme, il ressemble aux poils même du lièvre que cet animal 
aurait avalés. D’après la description de Zeder, il est indubitable que 
J'ai sous les yeux la même espèce; cependant cet auteur lui attribue 
des dimensions beaucoup moindres, il suppose que le mâle a un in- 
Leslin bifurqué, et il attribue à sa queue la forme d’une cornue ou 
retorle, ce qui ne me semble guère exact; il dit aussi avoir vu la 
vulve, siluée au dernier tiers de la longueur, laisser sortir quelquefois 
un corps cylindrique qu’il suppose devoir servir à l’accouplement ou 
n'être resté saillant que par suite de cet acte. 

Rudolphi qui l’avail trouvé aussi très-abondamment au mois d'août, 
dans le lièvre, lui assigne des dimensions plus fortes, de 7 à 11e 
il attribue au mâle des ailes membraneuses à la tête, et à la femelle 
une queue subulée et des œufs ronds; il dit, en outre, qu’elle a le 
corps aminei de part et d’autre, ce qui n’est pas absolument vrai. 

Ce même auteur, dans son Synopsis, a voulu réunir à cette espèce 
des helminthes trouvés par Treutler, dans les bronches du lièvre. 
Il y rapporte, avec plus de raison peut-être, des sitrongles trouvés 
par Braun, fortement adhérents à la muqueuse de l'estomac. 

Le catalogue du musée de Vienne indique le Strongylus retortæ- 
formis, comme trouvé quatre fois dans 57 lapins sauvages, et non 
dans le lapin domestique, ni dans le lièvre; mais en même temps 
Bremser a donné la figure d’une espèce totalement différente. 

M. Bellingham, en Irlande, l’a trouvé à Ja fois dans l'intestin grêle 
du lièvre et du lapin. 

On doit considérer comme espèce distincte l’helminthe trouvé par 
Treutler, dans les bronches du lièvre, et que Rudolphi réunit à son 
Strongylus retortæformis; en effet, en outre de son habitation si 
différente, il est long de 11,25 à 40mm,5, gris ou brunâtre, 


.11. STRONG. RAYÉ. STRONG. STRIGOSUS. — Dus. 
Strongylus reiortæformis , Bremser, Icon. helminth., pl. 4, fig. 5-9. 


« — Corps rouge, en partie jaunâtre , filiforme allongé ; — tête 
« large de 0"",06; œsophage long de 0,8 à 0,9 , renflé en massue ; 
« — tégument portant 40 à 60 lignes saillantes longitudinales et très- 
« finementsiriées en travers; — stries de 0%%,0025, plus visibles sur les 
« lignes longitudinales saillantes. 

« — Müle long de 13,5 à 15", large de 0,3 (0"m69 d’après la 
« fig. de Bremser ); — deux spicules grêles, longs de 1"",8, larges de 
«€ 0°*,038 à la base, et de 0"",019, vers la pointe ; — bourse ample, 
« Lerminale, campaniforme, longue de 1"", large de 08. 

« — Femelle longue de 15 à 16" (de 20"" Br.), large de 0,5 à 
« 0"",6, en avant de la vulve (de 0"",85, d’après la fig. de Bremser), 
« el de 0"",4 en arrière ; — queue droite en pointe allongée ; — anus 
à 0"",3 de la pointe; — vulve située au dernier quart de la lon- 
« sueur et divisant le corps en deux parties distinctes, dont l’anté- 


_ STRONGÈLES DES RUMINANTS. 121 


« rieure plus épaisse contient l’utérus musculeux dirigé en avant; — 
« œufs elliptiques oblongs, longs de 0"",083. » 


. Je donne ici la description de cette espèce d’après divers exem- 
plaires de la collection de Paris: les uns, trouvés anciennement à 
Paris même, étaient desséchés au fond d’un flacon, et ont pu être 
ramollis; les autres, provenant d’un envoi du musée de Vienne, en 
1816 (n° 93), élaient contractés par l'alcool; voilà pourquoi j'indique 
une épaisseur beaucoup moindre que celle qui est exprimée dans les 
figures de Bremser. D’après ces figures, en effet, la longueur se- 
rait seulement égale à vingt-deux ou vingt-cinq fois la largeur; mais 
il me paraît bien y avoir aussi un peu d’exagération de la part du 
dessinateur. 

Ce sirongle a donc été trouvé à Paris et à Vienne, dans le gros 
intestin et dans le cœcum du lapin sauvage. Bremser l’a fait dessiner 
sous le nom de Strong. retorlæformis; mais la description et la 
figure que je donne de celui-ci montrent combien il y a de dif- 
férence entre l’helminthe découvert par Zeder, qui le compare aux 
poils de l'animal, et le Strong. strigosus, beaucoup plus épais, 
caractérisé par ses longs spicules et ses cordons saillants comme 
denticulés. 


STRONGLE DES PARESSEUX. (Bradypus tridactylus.) 


12. STRONG. A TÊTE ÉTROITE. STRONG. LEPTOCEPHALUS. 
— Rur., Syn., p. 649. 


Rudolphi a décrit sous le nom de Strongylus leptocephalus des 
helminthes trouvés par Olfers au Brésil, dans le gros inlestin d’un 
paresseux ; ils ont la lête aminecie, la bouche orbiculaire et nue; 
les mâles sont longs de 13"",5, avec une bourse multilobée et un 
spicule long; les femelles sont longues de 14°" à 33"", leur queue 
est terminée en pointe courte assez aiguë ; les œufs sont ovales 
oblongs. 


STRONGLES DES RUMINANTS. 


La nomenclature des strongles trouvés dans les ruminants est très- 
embrouillée, parce que la plupart des auteurs ont décrit ces hel- 
minihes sans les avoir sous les yeux ou sans les soumettre à un 
examen comparatif. Ainsi Rudolphi en décrit sept espèces qu'il croit 
suffisamment déterminées et en mentionne quatre douteuses; mais 
ces prélendues espèces, vivant dans des conditions identiques, ne 
peuvent êlre toutes distinctes. L'une d'elles, le Strongylus hypo- 
stomum , devant être reportée dans le genre Sclerostomum, il en 
resie encore six à examiner, l’une Strong. filaria , habitant exclusi- 
vement le poumon et caractérisée par son allongement, ne peut être 


123 NÉMATOIDES. 


confondue avec aucune autre ; mais, pour les cinq restant, il faut, je 
crois, n’y voir que deux espèces, savoir: 1° le Strong. contortus qui 
est le même que les Strong. filicollis el Strong. ventricosus, et qui 
se distingue par sa tête amincie et par sa bouche très-pelite ; et ?° le 
Strong radiatus, caractérisé par sa tête large et comme tronquée, 
par sa bouche grande et froncée; c’est le même que le Strong. 
venulosus. 


13. STRONG. FILAIRE. STRONG. FILARIA. — Ru». 


Strongylus filaria, Ruporrur, Entoz, t. IT, p.219; et Syn., p.32, n° 8. 
Strongylus filaria, BReuser, Icones helminthum, pl. 3, fig. 26-31. 
Strongylus filaria, Gurzr, Path. Anat. d. Haussaügeth,.pl. 7, fig. 1-6. 


«— Corps blanc, filiforme, très-long (cent soixante à deux cents 
fois aussi long que large ), presque d’égale épaisseur, aminei seu- 
lement aux extrémités ; — tête obluse, large de 0"",12, quelque- 
« fois un peu renflée ; — æœsophage en massue , long de 1"",25 à 
« 1,40, large de 0"",09 à 0"",13 en arrière ; — tégument sans stries 
« transverses. 

« — Müûle long de 65"", large de 0"",4; — rapport de la longueur 
à la largeur 160; — queue portant une expansion membraneuse 
ou bourse latérale oblique, soutenue par cinq rayons de chaque 
« côlé; — anus à 0"",47 de l’extrémité; — deux spicules bruns, 
épais, courts el arqués, longs de 0"",57, larges de 0"",084 à la 
base , et élargis jusqu’à 0"",12, par des expansions diaphanes, vers 
l'extrémité. 

« — Femelle longue de 90"" {de 50 à 100"), large de 0,45; — 
«rapport de la longueur à la largeur 200; — queue droite, en 
« pointe allongée ; — anus à 0"",47 de l'extrémité; — vulve à bords 
« gonflés située aux trois cinquièmes de la longueur (à 54"" de la 
« tôle }; — œufs elliptiques longs de 0"",108 à 0"",112, larges de 
« 0%%,056, contenant un embryon long de 0"*,25, large de 0""02. » 


« 


A 


« 


o 


« 


« 


A 


L( 


A 


= 


À 


2 


Je décris ainsi cet helminthe d’après deux exemplaires récem- 
ment envoyés de Vienne au musée de Paris, comme trouvés dans 
la trachée, les bronches et les poumons de l’argali ( Ovis ammon), 
et je puis comparer en même temps quatre aulres exemplaires en- 
voyés précédemment du cabinet de Vienne , sous les n°° 104, 124, 125 
et 148, comme trouvés aussi dans les poumons du dromadaire 
(Camelus dromedarius), du mouton commun (Ovis aries dom.) , 
et de l’argali. 

Rudolphi lavait recu d’abord de Sick, célèbre vétérinaire alle- 
mand, et de Flormann, professeur à Lund. On l’a retrouvé depuis en 
Allemagne, dans la trachée et les bronches du mouton, et même 
de la chèvre, où il est assez abondant pour pouvoir causer la 
mort de ces animaux. 

Au musée de Vienne, on l’a trouvé trois fois sur trente-cinq dans 
le mouton commun, une fois sur vingt-cinq dans le mérinos, deux 


STRONGLES DES RUMINANTS. 122 


fois sur six dans le mouton à large queue, une fois dans la variété, 
dite erythrocephalus, sept fois sur treize dans l’argali (Ovis ammon), 
et en outre dans un chameau (Camelus bactrianus), et dans un dro- 
madaire. 


14 (a). STRONG. CONTOURNÉ.  STRONG. CONTORTUS. — Run. 


*  Strongylus ovinus, Fagricrus, dans Zool. Dan. de Müller, t. IT, p. 3. 
Strongylus ovinus, GMELIN, Syst. nat., p. 3044, n° 2. 
Strongylus contortus, Runorpur, Entoz., t. IT, 1, p. 216, et Syn., p. 32, n°6; 
et Strongylus filicollis, Rupozpur, Entoz., t. Il,1, p.217, et Synopsis, 
P:32 077: 


« — Corps blanc ou rougeûtre, filiforme, souvent enroulé en 
«en avant; — cinquante à soixante fois aussi long que large; — 
« aminei peu à peu en avant, jusqu’à n'avoir que 0"",023 à la lête; 
« — bouche très-petite, nue; — œsophage en massue, long de 
10,20 à 1"%,35, large de 0"",091 en arrière; — tégument avec qua- 
rante-quatre côtes longitudinales saillantes , séparées par des stries 
« longitudinales granuleuses; — siries transverses, peu distinctes, de 
« 0®%,0025 à 0",0033. 

« — Mâle long de 12",5 à 14", large de 0,95 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur, 56; — queue terminée par deux grands 
« lobes membraneux, soutenus chacun par huit côtes divergentes et 
« formant une bourse longue de 0"",6, large de 0"",5, presque cam- 
« paniforme; — deux spicules brunâtres, longs de 0"",366 , larges de 
« 0,037 à la base, et de 0"",020 au milieu, accompagnés par une 
« pièce accessoire , longue de 0"",20. 

« — Femelle longue de 19 à 22,5, large de 0,35 à 0,38; — 
« rapport de la longueur à la largeur, 55 à 65; — queue droite, 
« Lerminée en pointe allongée très-aiguë; — anus à 0"",32 de la 
« pointe; — vulve accompagnée par un tubercule très-saillant et 
« située à 3"" ou 3"",16 de l'extrémité caudale; — œufs longs de 
« 0,056, » 


E] 


A 


Je décris cette espèce d’après plusieurs exemplaires envoyés du 
musée de Vienne à celui de Paris, sous le nom de Strong. filicollis , 
comme trouvés dans l'intestin du mouton commun (Ovis aries). 

0. Fabricius l’avait trouvé le premier, en Danemarck, dans l’intes- 
tin des moutons, et le décrivit comme ayant la tête ciliée. Rudolphi 
le trouva ensuite une seule fois très-abondan et en pelotons dans le 
quatrième estomac d’un agneau, à Greifswald, et le crut différent de 
celui qu'il avait trouvé souvent aussi à Greifswald, mais isolément, 
dans l'intestin grèle du mouton, et qu’il voulait nommer Str. filicollis. 
Il assignait à la femelle de celui-ci une queue obtuse et au mâle un 
spicule simple et une bourse oblique d’une seule pièce, tandis que 
pour le Strong. contortus la bourse du mâle aurait élé à quatre 
lobes et la queue de la femelle aurait été aiguë , recourhée et terminée 
par l'anus; il croyait d’ailleurs que Fabricius s'était trompé en attri- 


124 NÉMATOIDES. 

buani à cet helminthe un double spieuie. Mais il est bien certain que 
Rudolphi lui-même s’est trompé dans la distinetion qu’il a prétendu 
établir entre ces deux espèces qui n’en forment réellement qu’une 
seule, caractérisée comme il l'indique par le tubercule saïllant ac- 
compagnanti la vulve, avec la bouche complétement nue et non à trois 
nodules (subtrinode), comme il le prétend. Aussi le catalogue du 
musée de Vienne, publié par M. Westrumb, en 1821, confondait dans 
un même nombre les deux Strong. filicollis et contortus, comme 
trouvés indifféremment dans le mouton; et si, depuis la mort de 
Bremser, ce même musée a voulu envoyer au musée de Paris le 
Strong. contortus, trouvé dans lOvis ammon, il s’est trouvé que les 
helminthes, inscrits aujourd’hui sous ce nom, ne sont autre chose 
que le Strong. ou Sclerostomum hypostomum, qui, dans aucun cas, 
et lors de la rédaction du premier catalogue, n’eût certainement pas 
été confondu avec le Strong. filicollis. Toutefois, déjà en 1516, un 
bocal, envoyé de Vienne, sous le n° 44, comme contenant le Strong. 
contortus, de l'Ovis laticaudata, ne renfermait aussi que le Scl. hy- 
postomum. 

Le catalogue de Vienne indique cet helminthe comme trouvé dans 
quatre moutons de race ordinaire. Quant au Strong. contortus qu'il 
indique comme trouvé une fois parmi vingt-cinq mérinos, une fois 
parmi six moutons à large queue, deux fois dans le mouton de la 
Valachie (Ovis aries stepsiceros), une fois dans la variété à têle rouge 
(Ovis aries erythrocephalus), et deux fois sur treize dans Pargali 
(Ovis ammon), il est probable qué c’est le Scl. hypostomum. Nitzsch 
avait trouvé le Strong. filicollis ou contortus dans le chevreuil (Cer- 
vus capreolus). M. Bellingham ( Ann. of nat. hist.) inscrit le Strong. 
contortus comme trouvé en Irlande, dans l'intestin grèle du mouton. 


14 (b)? STRONG. VENTRU. STRONG. VENTRICOSUS. — Rur., 
Entoz, t. Il, 1, p. 222 el Synopsis, 33, n° 12. 


« — Corps rougeâtre, très-grèle, long de 13 à 18"";— tête amincie, 
munie d’une aile membraneuse, mince de chaque côté ; — bouche 
orbiculaire, nue. 

« — Mâle linéaire au milieu, plus épais en arrière , et très-épais en 
approchant de la bourse, qui est obtuse, formée de membranes re- 
« pliées un grand nombre de fois et soutenues par des côtes rayon- 
nantes. 

«a — Femelle linéaire en avant, très-épaisse et comme noueuse vers 
le tiers de la longueur, puis s’amincissant de nouveau en arrière ; 
— queue subulée; — vulve située en arrière, près de la partie 
renflée. » (Rup.) 


A 


OS 


A 


= 


£ 


A 


Rudolphi en trouva quatre individus dans la partie supérieure des 
intestins grèles d’un cerf (Cervus elaphus) au mois de février. Au 
musée de Vienne, on l’a trouvé aussi dans l'intestin de deux cerfs sur 
trente, et d’un seul daim (Cervus dama) parmi neuf de ces animaux, 


STRONGLES DES RUMINANTS. 125 


11 me paraît bien probable que le renflement qui a fait donner à 
cette espèce le nom de ventricosus par Rudolphi est purement acci- 
dentel; d’après cela, tous les autres caractères s'accordent assez avec 
ceux du Strong. contortus pour qu’on puisse admeltre que c’est une 
même espèce incomplétement étudiée. 


15. STRONG. RADIÉ. STRONG. RADIATUS. — Rur. 


Strongylus radiatus, Ruvozrut, Entoz., t. 11, 1, p. 220, et Syn., p. 33, n° 10; 
et Strongylus venulosus, Runozrnt, Entoz., t. 11,1, p. 221 et Synops., 
p. 33, n° 11. 


« — Corps blanc ou un peu rougeûtre, fusiforme allongé, assez 
« épais, trente à trente-cinq fois aussi long que large ; — tête obtuse 
ou comme tronquée, large de 0"",14 à 0",23, souvent entourée 
« d'un renfiement oblong du tégument, figurant des ailes laté- 
« rales; — bouche grande, orbiculaire, froncée, souvent saillante et 
« entourée d’un bourrelet; — œsophage musculeux, en massue, 
« long de 0°",84 à 0%",95, large de 0"",25 en arrière, et traversé 
« par un eanal triquètre; — tégument presque lisse avec des stries 
« transverses peu distinctes, écartées de 0"%,0046 à 0"",006. 

« — Mâle long de 12"%,6, large de 0"",57; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 34; — queue tronquée et terminée par une expan- 
« sion membraneuse, ou bourse oblique d’une seule pièce, soutenue 
« par douze à qualorze côles divergentes ou rayons; — deux spicules 
« grêles, longs de 0,92 à 1", 

« — Femelle longue de 14 à 20"",5, large de 0"®,40 à Om,62; — 
« rapport de la longueur à la largeur, 30 à 35; — queue droite, 
« en pointe allongée, très-aiguë ; — anus situé à 0"",22 de la pointe; 
« 
« 


2 


— vulve située à 0,50 ou 0"",75 en avant de l'anus; — utérus 

musculeux situé longitudinalement, el envoyant en avant une 
« branche droite, et en arrière une branche semblable qui se recourbe 
« presque immédiatement en anse pour revenir en avant; — œufs 
« longs de 0”*,088 el 0,090. » 


J'ai trouvé à Rennes, le 12 mars, dans le cœcum d’un chevreuil 
(Cervus capreolus), une femelle isolée, longue de 20"",5; et plus 
tard, à Paris, dans la collection du muséum, j'ai pu étudier, d’une 
part, un mâle, long de 12"",6 el une femelle, longue de 14", pro- 
venant du cœcum d’un cerf (Cervus elaphus), et envoyés par le musée 
de Vienne, en 1816, sous le n° 109; d’autre part, j'ai trouvé une fe- 
melle, dans le bocal n° 117, provenant du même envoi, et contenant 
une femelle du Sclerostomum hypostomum, irouvée dans l'intestin 
du chamois ( Antilope rupicapra). Je ne doule pas que ce ne soit le 
même dont Rudolphi fit ses deux espèces, Strong. venulosus et 
Strong. radiatus, l'une et l’autre ayant la « tête obtuse et la bouche 
orbiculaire , grande , » comme celui que j'ai vu, mais ayant présenté 
au Sayani helminthologiste quelques différences accidentelles qui 
l'empêchèrent de décider formellement. «Ali dijudicent, que d’autres 


126 NÉMATOIDES. 


décident, dit-il, après avoir répété que l’un est valde affinis, extrè- 
mement voisin de l’autre. » Il avait trouvé une seule fois son Strong. 
venulosus, à Greifswald, dans l'intestin d’une chèvre (Capra hireus), 
el il le décrit comme « long de 27", aminci de part el d’autre, à tête 
obluse, de forme variable , à bouche orbiculaire, grande, formant 
quelquefois saillie, et avec des vésicules latérales; la bourse cau- 
dale du mâle est, dit-il, presque bilobée, tronquée ou coupée car- 
rément et soutenue par des côles ramifiées en manière de nervures ; 
le spicule est simple, deux fois plus long que la bourse ; la queue de 
la femelle est un peu obtuse. » Quant à son Strong. radiatus, Rudol- 
phi l'avait trouvé aussi à Greifswald, une fois assez nombreux dans 
l'inteslin grèle et dans le colon d’un bœuf, et une seconde fois dans le 
duodénum d’un veau; il lui assigne les caractères suivants : « Corps 
blanc ou rougeâtre, long de 8 à 40°*, aminei de part et d’autre, sur- 
iout en avant; tête obtuse, presque tronquée, entourée de quelques 
saillies du tégument qui peuvent la faire paraître ailée ou noueuse; 
bouche grande ; bourse du mâle soutenue par des rayons nombreux, 
el formée de deux lobes, dont lun plus grand, en forme de cœur 
renversé, enveloppe l’autre; spicule simple, eing fois plus long que 
la bourse ; queue de la femelle subulée avec un tubercule à sa base, 
où est située la vulve, » 

Ainsi, comme on le peut voir, à part les inexactitudes manifestes 
de ces deux descriptions, les principaux caractères que j'ai indiqués 
s’y trouvent déjà mentionnés. 


Rudolphi inscrit au nombre de ses espèces douteuses (Synopsis, 
p. 36 et 37 n° 31-34) : 1° un Strong. capreoli, porté dans un ancien 
catalogue de Vienne, comme trouvé dans des tubercules des reins du 
chevreuil, mais qui n’est plus mentionné dans celui de 1521; 2° un 
Strong. dorcadis, porté dans le catalogue de Vienne, comme trouvé 
une seule fois dans les poumons de la gazelle ( Antilope dorcas), et 
qui doit être le même que le Strong. filaria du mouton; 3° un Strong. 
ammonis, porlé comme Strong. contortus dans le dernier catalogue de 
Vienne comme trouvé deux fois sur treize dans l’argali (Ovis ammon), 
et qui est certainement le Sclerostomum hypostomum ; 4° un Strong. 
vitulorum , trouvé d’abord, en 1755, par Frank Nicholls, en Angleterre, 
dans la trachée-artère des veaux d’un an, qui étaient atteints d’une 
toux conlinuelle , puis par Camper, aussi dans la trachée des bestiaux 
morts d’une maladie épidémique en Allemagne; ce sont des pelolons 
d’helminthes vivipares, filiformes, blancs, longs de 27 à 100", et 
rassemblés ainsi par milliers. Bloch en avait parlé d’après Camper, et 
les nommait Gordius viviparus; Goeze, qui eut entre les mains les 
vers lrouvés par Camper, les décrivit (Naturg., p. 91, pl. IL, f. 7) 
sous le nom d’Ascaris filiformis cauda rotundata. 

Gmelin les inscrivit dans le Systema nature (p. 30-32), sous le 


STRONGLES DES MAMMIFÈRES. 127 


nom d’Ascaris vituli, et Zeder (Naturg., p. 111) les nomma Fusaria 
vituli; mais on manque de détails précis sur leur structure, et l’on 
peut seulement conjecturer que c’est quelqu’une des espèces précé- 
dentes, et plus vraisemblablement le Strong. filaria. 


STRONGLES DU COCHON. (Sus scrofa.) 


14. STRONG. DENTÉ. STRONG. DENTATUS. — Run., Entoz., 
' t. IL, 1, p. 209 et syn., p. 31 n° 2. 


«— Corps blanchâtre ou gris-brunâtre, long de 10 à 15"",7, large 
« de 0"®,5 à 0,7; — rapport de la longueur à la largeur 18 ou 20; 
« — lêle obtuse, large de 0"",10, entourée de six papilles aiguës ; — 
« œsophage musculeux court et épais, long de 0"",28 , large de 0"",11 
«en arrière ; — légument avec des stries transverses peu prononcées, 
« écartées de 0%,015 à 0,02. 

« — Mâle long (?), large de 0"",4; — queue tronquée et terminée 
« par une bourse membraneuse oblique d’une seule pièce soutenue 
« par trois côtes cartilagineuses subdivisées ; — deux spicules grêles 
« longs de 0"",77, large de 0"",017. 

« — Femelle; — queue prolongée en pointe fine, subulée; — anus 
« à 0®,41 de l'extrémité ; — vulve saillante située à 0"",37 en avant 
« de l’anus ou à 0"*,78 de l’extrémilé; — utérus divisé en deux 
« branches musculeuses et pelotonnées au-dessus de la vulve. » 


Un bocal envoyé en 1816 par le musée de Vienne à celui de Paris, 
sous le n° 187, contient un mâle incomplet et une femelle non adulte 
de ce strongle, trouvé dans l'intestin du cochon trois fois sur cin- 
quante-deux ; le catalogue du même musée indique qu’on l’a trouvé 
aussi treize fois sur dix-neuf dans l'intestin du sanglier. Rudolphi, 
qui l'avait trouvé d’abord à Greifswald dans le cœcum et le colon du 
cochon, puis dans l'intestin grêle du sanglier, le décrit de manière 
à faire croire que ce pourrait êlre un selérostome ; mais c’est inexact. 


15. STRONG. ALLONGÉ. STRONG. ELONGATUS. — Dus. 


« — Corps blanc ou brunâtre, filiforme , long de 20 à 40", large 
« de 0"",38 à 0,40; — rapport de la longueur à la largeur 100; — 
« Lêle amincie, large de 0,084 ; — æœsophage musculeux assez étroit, 
«long de 0"",63 un peu renflé en massue el large de 0"*,084 en 
«arrière; — Légument sans stries transverses. 

« — Femelle; — queue droite amincie ; — vulve située (?) à 1"" de 
« la Lête ; — oviducte large de 0",19 ; — œufs longs de 0"*,052, con- 
« tenant un embryon long 0"",17, large de 0"”,0085. » 


Je décris ainsi, d’après des exemplaires en mauvais état, un hel- 
minthe de la collection du Muséum de Paris, trouvé en 1842 dans les 
bronches du cochon, par M. Rayer. 

Rudolphi, dans son Synopsis (p. 36, n° 28 et p. 265), inscrit parmi 


‘ 


128 NÉMATOIDES. 


ses espèces douteuses un Strongylus suis ; il eñ avait déjà parlé dans 
son Entoz. hist. (IL 1, p. 246) d’après Ébel et Modeer qui l'avaient 
trouvé, l’un en Prusse, dans le poumon du sanglier, l’autre, en Suède, 
dans les bronches du cochon et que depuis, encore, on a trouvé 
une fois au musée de Vienne dans le cochon : c’est un helminthe très- 
mince, filiforme, blanc ou brunâtre, long de 25 à 35", Gœze (Na- 
turg. p. 92, pl. IL, fig. 6) avait désigné l’helminthe d’Ebel, comme 
celui trouvé par Camper dans le veau, sous le nom d’Ascaris fili- 
formis cauda rotundata, Gmelin (Syst. nat., p. 3032) le nomma Ascaris 
apri, Zeder ( Naturg., p. 118) en fit sa Filaria apri. 

M. Bellingham ( Ann. ofnat. history., 1844, p. 104) a trouvé dans 
la trachée et les bronches du cochon en Irlande un grand nombre de 
strongles analogues au Strongylus suis de Rudolphi. Ils sont blancs, 
filiformes, leur bronche est garnie de papilles; le mâle est long de 
14%» avec une bourse caudale où l’on distingue un lobe antérieur et 
un lobe postérieur, il est muni d’un (?) spicule long brunâtre; la 
femelle est longue de 40"" et plus épaisse que le mâle, sa queue est 
courbée et obtuse, terminée par une petite pointe courte. 


STRONGLE DE L'ÉLÉPHANT. 


Rudolphi (Synopsis, p. 36, n° 29) inscrit parmi ses espèces dou- 
teuses, sous le nom de Strongylus elephanti, un helminihe indiqué 
dans le catalogue du musée de Vienne comme trouvé dans le foie de 
l'éléphant des Indes. 


STRONGLE DU CHEVAL. (Voyez Sclerostomum.) 


STRONGLE DU MARSOUIN. (Delphinus phocæena. ) 


Sous le noms de Strongylus infleæus Rudolphi et d’autres helmin- 
thologistes ont confondu deux espèces que M. Raspail a le premier 
distinguées et que nous plaçons dans deux genres différents (voyez 
Stenurus et Pseudalius). 


II. STRONGLES DES OISEAUX. 


? 16. STRONG. DE L’ENGOULEVENT. STRONG. CAPITEL- 
LATUS. — Run. (Syn., p.35 et 265, n° 19). 


Rudolphi a décrit incomplétement sous ce nom deux helminthes 
trouvés par Treutler, dans l'intestin de l’engoulevent (Caprimulgus 
europœus) et qui n’élaient entiers ni l’un ni l’aulre. De l’un il n’exis- 
tait que la partie antérieure longue de 6"”,7 amincie en avant el ter- 
minée par une tête globuleuse plus épaisse avec une bouche petite 
orbiculaire ; — à l’autre, long de 13"*,b, il paraissait manquer seule- 
ment la tête et le cou; il était aminci en avant, plus épais en arrière, 
où la queue amincie de nouveau se terminait en pointe courbe et 


STRONGLES DES OISEAUX. 129 


obtuse. Je crois que c’est le mème helminthe que je décris plus loin 
sous le nom générique de Eucamptus. 


17. STRONG. DU CASSE-NOIX.  STRONG. PAPILLOSUS.— Run., 
Entoz.,t. I, 1,p. 214, pl. HT, fig. 11-12 et Syn., p. 31 et 261, n° 4. 


«— Corps jaunâtre , filiforme, aminci de part et d'autre, long de 
« 28 à 30%», plissé transversalement (après la mort?) (Run.); — tête 
« obtuse entourée de six papilles coniques assez éloignées de la bouche, 
« très-mobiles et protractiles comme autant de tentacules (?); — 
« bouche orbiculaire très-grande ; — intestin droit, brun. 

« — Mû'e à bourse caudale entière, oblique, striée longitudinale- 
« ment ; — spicule long. 

« — Femelle plus grande à queue obtuse, » (Rup.) 


Rudolphi le trouva une seule fois à Greifswald entre les tuniques de 
l’æsophage du casse-noix (Caryocatactes); d’après sa description fort 
incomplète, et surtout d’après la figure médiocre qu’il en donne, 
on pourrait penser que c’est un spiroptère plutôt qu’un strongle. 


STRONGLE DE L'OUTARDE. (Otis tarda.) 


Rudolphi a inscrit comme espèce douteuse (Entoz., t. Il, 1, p. 241 
etSyn., p.31, n° 35), un Strongylus tardæ qu’il avait trouvé une seule 
fois isolément dans une outarde à Greifswald au mois de septembre; 
c’est un ver filiforme long de 40", à tête séparée par un étranglement, 
à bouche orbiculaire large , à queue peu atténuée, terminée en pointe 
courte et dont la vulve n’est pas très-éloignée de l'extrémité caudale. 
Il contenait des œufs elliptiques bruns. Sans sa coloration et la 
largeur de sa bouche, Rudolphi en eüt fait, dit-il, une filaire. 


STRONGLE DU BUTOR. ( Ardea stellaris.) 


Rudolphi inscrit comme espèce douteuse un Strongylus ardeæ stel- 
laris (Syn., p. 31, n° 36) qui aurait été porté sur l’ancien catalogue 
de Vienne comme trouvé dans l'estomac du butor, mais qui n’est 
point mentionné dans le catalogue de 1821; un mâle et deux femelles 
de ce prétendu strongle envoyés par le musée de Vienne à celui de 
Paris en 1816, sous le n° 368, 369, sont des spiroptères ou Dispha- 
ragus. (Noy. Dispharagus brevicaudatus. ) 


STRONGLES DES OISEAUX PALMIPÈDES. 
18, ? STRONG. PERFORANT.  STRONG. TUBIFEX. — NirzsCu. 


Swrongylus papillosus (en partie) Strong. mergorum et Sb'ong. analis, 
Ruporrui, Entoz., t. II, p. 214 et 240, n° 4, 24, 95. 

Stongylus elegans, Orrers, Comm. de Veg., et anim., 1816, p. 56, fig. 8-14. 

Strongylus tubifex, Ruporrut, Synopsis, p. 31 et 262, n° 5. 

Songylus tubifeæ, Bremser, Icones helminth., pl. 3, fig. 16-25. 


« — Corps blanchâtre, fusiforme, très-épais et contourné au milieu 
« Où il devient large de 3°"; long de 20 à 30%", aminei vers les extré- 
9 


130 NÉMATOIDES. 
« mités où il n’est large que de 0"",5 à 0"*,7, plissé ou crénelé laté- 
« ralement ; — têle obluse ou tronquée, large de 0"",35, munie de 
« six papilles saillantes surmontées chacune d’une petile pointe; — 
« bouche large , hexagonale ; — tégument sans stries régulières. 

« — Müûle plus mince à bourse caudale campaniforme, obliquement 
« tronquée ; — spicule grêle très-long. 

« — Femelle à queue obluse (Rur.) ou terminée brusquement par 
« une pointe plus mince (Bres); — œufs elliptiques longs de 0"",062 
« à 0°",064, un peu ironqués aux extrémités, à coques creusées de 
« petits enfoncements réguliers comme un dé à coudre, » 


Je n’ai pu étudier de cette espèce qu’une femelle provenant de 
l’œsophage d’un Colymbus arcticus et envoyée de Vienne au musée de 
Paris en 1816 sous le n° 336. Sur cet exemplaire altéré par l’alcool 
je n’ai pu voir ni la pointe caudale, ni la position de la vulve, ni la 
forme de l’æsophage; mais j'ai bien vu la bouche et les œufs, et je 
suis reslé convaincu que cet helminthe doit appartenir à un autre 
genre. 

Rudolphi l'avait trouvé d’abord dans des tubercules de l’æœsophage 
du petit Plongeon ( Colymbus septentrionalis) et du petit Grèbe Podi- 
ceps minor, à Greifswald; il le reçut ensuite de Nitzsch qui l'avait 
trouvé à Halle aussi dans des tubercules de l’œsophage du harle 
(Mergus merganser) et qui le nommait Str. tubifex d'après la manière 
dont il est engagé dans les tuniques de l’œsophage. 

Redi l'avait antérieurement trouvé en Italie dans l’œsophage des 
barles huppé et piette (Mergus serrator et Mergus albellus). Jurine 
l’avait lrouvé à Genève dans l’œsophage du canard domestique. Au 
musée de Vienne on l’a trouvé deux fois sur dix dans le plongeon 
lumme (Colymbus arcticus), une fois sur quarante et un dans le grèbe 
huppé (Podiceps cristatus), quaire fois sur vingl-trois dans le cor- 
moran (Carbo cormoranus), une fois sur sept dans le cormoran 
pygmée (Carbo pygmæus), trois fois sur trente et un dans la petite 
sarcelle ( Anas crecca); deux fois sur dix dans le harle piette, et une 
fois sur dix-sept dans le harle vulgaire (Mergus merganser), mais 
toujours dans l’æsophage. M. Bellingham l’a trouvé également en 
Irlande dans les tubercules de l’œsophage de la pelite sarcelle, du 
canard pilet (Anas acuta) et du souchet ( Anas clypeata). 


19. STRONG. NODULAIRE. STRONG. NODULARIS. — Run. 


Ascaris mucronata, Frorcicx, Naturf., XXV, p. 97. 

Strongylus anseris , ZepEr , Nalurg., p. 81. 

Strongylus nodulosus , Rupozrur, dans Wied. Arcb., t. III, p. 2. 
Strongylus nodularis, Run., Entoz., 1. IE, x, p. 230, Syn., p. 35 et 265, n° 18. 


« — Corps blanchâtre (ZEner), rougeâtre (Rup.), aminci en avant; 
« — tête globuleuse tronquée en avant, distincte du cou qui est plus 
« étroit, et munie latéralement de deux ailes vésiculeuses en forme 
« de nodules, 


STRONGLES DES REPTILES. 131 


«— Mâle long de 11°"25, à bourse caudale presque elliptique, 
« oblique, bilobée, soutenue par des côtes rayonnantes. 

« — Femelle longue de 20 à 22", amincie de part et d'autre; — 
« queue subulée droite ou courbée. » 


Rudolphi le trouva dans l’œsophage de l’oie (Anas anser) à Greifs- 
wald au mois de novembre ; ceux que Frœlich étudia provenaient de 
l'œsophage et du gésier de cet oiseau, et Zeder le trouva aussi fixé 
dans le duodenum de l’oie. Nitzsch le trouva ensuite engagé entre 
la membrane interne et la couche musculeuse du gésier d’une autre 
espèce d’oie ( Anas segetum). Au musée de Vienne on l’a trouvé deux 
fois sur neuf dans l'intestin de l’Anas segetum et une fois sur douze 
dans l'intestin du canard chipeau ( Anas strepera). 


III. STRONGLES DES REPTILES. 


20. STRONG. À OREILLETTE. STRONG. AURICULARIS.—ZEDER. 
D [Atlas., pl. G. fig. 4.] 


Ascaris filiformis (femelle) et Cucullanus ranæ (mâle), Goeze, Naturg., 
p. 93 et 98, pl. 4, fig. 1-3. 

Ascaris bufonis, Ascaris intestinalis et Cucullanus ranæ, GMeun, Syst. 
nat., p. 3035 et 3051. 

Ascaris tenuissima , Frozricu, dans Naturf., XXV, p. 93. 

Strongylus auricularis, Zever , Naturg., p.77, pl. 5, fig. 7-10. 

Strongylus auricularis, Rup., Entoz., t. II, 1, p. 223 el Syn., p. 33, n° 13. 


« — Corps blanc, très-allongé, filiforme, aminei en avant ; — tête 
« très-étroile, large de 0“",05, avec un renflement de chaque côté 
« Ou une dilatation en forme d’aile courte (ce qui porte sa largeur 
« totale à 0"",06); — bouche ronde, quand elle est contraetée, 
« triangulaire quand elle s’avance, donnant immédiatement entrée 
« dans un œsophage musculeux en massue, long de 0"",6, large de 
« 0%,033 en ayant, de 0"*,065 en arrière, où il tient lieu de ventri- 
« cule, el traversé par un canal triquèlre ou à trois plis; — tégu- 
« ment avec des siries transverses très-fines de 0"",0023, el des slries 
« longitudinales de 0"”,0060 à 0"",0078; et présentant souvent en 
« outre des plis transverses assez réguliers de 0,006. 

«— Mûle long de 10"*, large de 0"",18 ; — rapport de la longueur 
« à la largeur 55; — bourse caudale, formée de deux lobes latéraux 
« elliptiques, réunis sur la face dorsale par une membrane plus 
« courte que soutient une côte palmée à l'extrémité, représentant la 
« pointe caudale; chacun des deux lobes latéraux est soutenue par 
« un bord cartilagineux épaissi, et par cinq côtes rayonnan£es; son 
« bord épaissi se relève en outre près de la face ventrale, pour 
« former à sa base un lobe (comme celui de loreille humaine, auri- 
« cularis, Zeb, ); — deux spicules brun-jaunâtre, longs de 0,23, 


122 NÉMATOIDES. 


« larges de 0"",04 à la base et très-complexes, formés d’un tube 
« basilaire irrégulier, qui se prolonge d’une part au côté interne par 
« une lame contournée, accompagnée d’un stylet parallèle de même 
« longueur, et qui porte en outre deux pièces articulées, mobiles aussi 
« de même longueur, bifides. 


« — Femelle longue de 11"" à 19", large de 0"",20 à 0,25; — 
« rapport de la longueur à la largeur 75; — queue droite, brusque- 
« ment amincie et terminée par une pointe aiguë; — anus situé à 
« 0»,5 ou 0"",7 de l’extrémilé; — vulve saillante située aux trois 
« quarts de la longueur environ (à 4"" de l'extrémité postérieure 
« sur une femelle de 19%"); — utérus musculeux double ou formé 
« de deux branches symétriques opposées dans le sens de l'axe, el 
« montrant sur divers points des étranglements ou des parlies régu- 
« lièrement tordues ; — œufs longs de 0,09 à 0"",12, contenant un 
« embryon replié, long de 0"",36, large de 0"",025. » 


Je lai trouvé dans le lézard gris (Lacerta muralis) de Saint-Malo, 
en septembre, dans le crapaud commun (Bufo cinereus), de la forêt 
de Rennes, le 25 juin, et dans quatre grenouilles rousses (Rana tem- 
poraria), d'un bois à l’est de Rennes, en avril, juillet, aout et sep- 
tembre , toujours dans l'intestin, et toujours presque autant de mâles 
que de femelles ; mais je l’ai cherché vainement dans quarante-trois 
autres grenouilles rousses, dans neuf autres crapauds, dans vingt-deux 
Salamandra maculata, et dans beaucoup d’autres reptiles de diverses 
localités, indiqués comme l'ayant contenu ailleurs. 

Gæze, Frælich et Zeder, en Allemagne, l'avaient trouvé aussi dans 
la grenouille rousse et dans le crapaud commun; Rudolphi l'avait 
trouvé à Greifswald dans les mêmes reptiles, et de plus au commen- 
cement de l'intestin de l’orvet ( Anguis fragilis.) 

Au musée de Vienne, on l’a trouvé dix fois sur neuf cent vingt-six, 
dans le Lacerta cœrulescens ; deux fois sur cent trente-huit, dans le 
Lacerta erythronotus ; cinq fois sur quarante-trois, dans l’orvet ; 
trente-trois fois sur cent vingi-cinq, dans ie crapaud commun; cent 
soixanie-deux fois sur onze cent treize, dans le crapaud à ventre 
jaune (Bufo igneus); quatre fois sur deux cent cinquante-six, dans 
le crapaud brun ( Bufo fuscus ); cent dix fois sur sept cent quatre- 
vingl-trois, dans le crapaud variable (Bufo viridis); sept fois sur 
douze cent quatre-vingt-dix, dans la grenouille verte; quarante-neuf 
fois sur quaire cent vingt-sept, dans la grenouille rousse; quaire- 
vingt-deux fois sur deux mille cent soixante-seize, dans la rainette 
(Hyla arborea) ; cinq fois sur cinquante-trois, dans la salamandre 
noire; vingt fois sur quarante, dans la salamandre commune (Strong. 
maculosa), et quatre fois sur neuf cent cinquante-sept, dans le Triton 
cristatus. 

M. Deslongehamps l’a trouvé à Caen dans le crapaud variable, et 
a conservé dans l'alcool les deux sexes accquplés. 

Les helminthes que j'ai trouvés, et dont je donne la description, sont 


STRONGLES DFS REPTILES. 138 


bien les mêmes que Zeder a nommés Strong. auricularis, mais il se 
pourrait que Rudolphi eût commis une erreur ou qu’il eüt confondu 
quelques autres espèces, car il attribue au mâle un organe génital 
assez long, très-mince, et j'ai vu au contraire un appareil copula- 
toire très-compliqué, assez court el épais, qui rappelle un peu la 
structure du même appareil chez certains insectes, ( Voy. pl. 4, fig. A.) 
Au reste, Gæze, dans les notes qu’il laissa après sa mort, a décrit sous 
le nom d’Ascaris setiformis un helminthe qui doit être aussi le même ; 
en effet, il attribue au mâle «une queue foliacée à double lobe mem- 
braneux, avec trois ou quatre spicules génitaux mobiles. (Voy. Zeder, 
Nachtrag, p. 18). 

C’est surtout avec des strongles de la belette et du lièvre que ce- 
lui-ci a le plus de rapport. 


? STR. SUBAURICULAIRE. STR. SUBAURICULARIS. — Rur., 
Syn., p. 649. 

a — Corps grêle très-aminci en avant, un peu moins en arrière; — 
« long de 9% à 13,5; — tête tronquée, nue, avec quelques indices 
« de papilles antérieures. 

« — Mäle à bourse caudale , bilobée, soutenue par des côtes 
« rayonnantes. 

« — Femelle à queue déprimée, aiguë.» (Rup.) 


Trouvé au Brésil, dans l'intestin de Rana musica. 
Rudolphi, tout en indiquant sa grande affinité avec le Strong. au- 
ricularis, le croit assez différent pour en faire une autre espèce. 


21. STRONG. INÉGAL. STRONGYLUS DISPAR. — Dus., n. sp. 


« — Femelle longue de 7",8, large de 0"",21 au milieu; — rap- 
« port de la longueur à la largeur 37 ; — tête large de 0"",062, obtuse 
« ou épaissie assez rapidement et recourbée en crochet; — œsophage 
« musculeux en massue, long de 0"",53, large de 0"",01$5 en avant, 
« el de 0"",073 en arrière, où son renflement tient lieu de ventricule ; 
« intestin large de 0”",043 ; — queue amincie en pointe fine ; — anus 
« à 0"",33 de l'extrémité; — vulve large, transverse, située à 4,4 
« de la tête, à 3"",4 de l’extrémité caudale, et divisant le corps en 
« deux parties dissemblables, l'antérieure plus épaisse, large de 
« 0,21, contenant les deux branches parallèles musculeuses de l’u- 
« térus, la postérieure brusquement amincie d’un tiers environ, 
« contenant seulement un double repli de l’oviducte filiforme droit, 
« rempli d'œufs ; — utérus composé d’un vaste sac plissé au-dessus 
« de la vulve, et d’où partent en avant deux branches symétriques 
« à parois épaisses musculeuses, à fibres obliques et contractées 
« régulièrement; — œufs très-volumineux, elliptiques, longs de 
«0,134, » 


Je n’ai trouvé qu’une seule fois, le 1er juin, à Rennes, dans l'intestin 


134 NÉMATOIDES. 

d’un orvet (Anguis fragilis), celte femelle de sirongle qui, par la sin- 
gulière disposition de ses organes génitaux se distingue de toutes les 
autres espèces. Quoique beaucoup plus épaisse ou plus courte pro- 
portionnellement, elle ressemble assez au Strongylus auricularis, par 
son aspect général. Je n’ai pas vu de siries en tégument. 


STRONG. DENUDATUS.—Runozrni, Synops., p. 34 et 263, n° 14. 


Rudolphi a décrit incomplétement sous ce nom des helminthes trou- 
vés dans l'intestin de la couleuvre viperine (C. viperinus ou tessela- 
tus), sept fois sur trente-six au musée de Vienne. D’après de jeunes 
femelles que lui avait envoyées Bremser, il les eroit très-voisins du 
Strongylus auricularis ; ces femelles, longues de 4°",5 à 9°", amincies 
de part et d'autre, surtout en avant, ont la tête nue ou sans ailes mem- 
braneuses, la bouche ronde à bords renflés, la queue subulée, 
excepté sur un exemplaire où la queue est obtuse, terminée par une 
longue pointe grêle; c’est d’ailleurs, ajoute Rudolphi , une différence 
qui s’observe aussi chez le Strong. auricularis. 


IV. STRONGLES DES POISSONS. 


J'ai trouvé, en 1835, dans l'intestin d’une morue (Gadus morrhua), 
sur la côte du Calvados, un strongle dont je dessinai seulement alors 
la bourse caudale assez semblable à celle du Strongylus auricularis , 
avec des dimensions plus considérables. 


45° GENRE. PSEUDALIE. PSEUDALIUS. — Du. 
Yevddios, Mensonger. 


« — Vers filiformes, très-longs, à tête obtuse, à bouche nue, 
« très-petite, presque triangulaire. 

« — Mâle à queue bifide ou bilobée, et à deux spicules courts, 
« foliacés et contournés. 

« — Femelle à queue en pointe, courte, un peu recourbée; 
« — vulve située près de anus, à l’extrémité d’un tube coni- 
« que saillant ; — oviducte très-vaste, rempli d’embryons déjà 
« éclos ; — œufs grands. » 


La seule espèce qui constitue ce genre ressemble aux filaires 
par sa forme extérieure, par son allongement, mais elle s’en dis- 
tingue par l'extrémité postérieure de l’un et l’autre sexe. La 
queue bifide du mâle a quelque rapport avec celle du Gordius, 


PSEUDALIE. 435 


et ne ressemble à celle d’aucun autre helminthe; la vulve sail- 


lante de la femelle offre aussi un caractère tout à fait particu- 
lier. 


PSEUDALIE DU MARSOUIN. PSEUDALIUS FILUM.— Dus. 


Strongylus inflexus, (en partie) Run., Entoz., t. IT, 1, p. 227 et Syn., p. 34. 

Strongylus infleæus, (en partie) CrePzin, Nov. observ. de Entoz., p. 13. 

Strongylus major, Raspaiz, dans les Ann. des se. d’observ., 1830, t. II, 
p. 244, pl. 7-8. 


«— Corps filiforme, gris ou brunâtre, presque d’égale épaisseur 
« parloub, et cent soixante à deux cents fois aussi long que 
« large ; — tête obtuse, large de 0%%,4 à 0,5; — bouche pelile, pres- 
« que triangulaire ; — æsophage musculeux, large de 0"" 11; — Légu- 
« ment lisse. 

« — Müäle long de 75%", large de 0,4, à queue un peu plus 
« mince, bifide ou divisée en deux lobes courts, occupant ensemble 
« une largeur de 0%%,25; — deux spicules longs de 0,14, presque 
« membraneux ou foliacés et contournés. 

«— Femelle longue de 175", large de 1», au milieu, et de 0"",7 
« près de la têle, qui n’a que 0,5 de largeur ; — queue amincie 
« en pointe courte, obtuse et un peu recourbée ; — anus situé à 0"",24 
« de l'extrémité; — vulve située à 0"*,17 seulement, en avant de 
« l'anus et porlée par un tube saillant conique, long de 0"",14; — 
« œufs longs de 0"",092 ; — oviducte occupant presque toute la partie 


« postérieure du corps et rempli d'embryons déjà éclos, longs de 
< 022 57» 


J'ai étudié cet helminthe sur des exemplaires femelles communiqués 
par M. Duvernoy, et sur un mâle et quelques femelles non adultes, 
faisant partie de la collection du Muséum de Paris, que m’a commu- 
niqués M. Valenciennes; les uns et les autres provenaient des bronches 
du marsouin (Delphinus phocæna) dans lesquelles Camper et Klein 
l'avaient trouvé longtemps auparavant. 

Rudolphi, par une singulière méprise, confondit ce ver si remar- 
quable avec celui qui se trouve dans les sinus veineux de la tête du 
marsouin (voy. Stenurus), sous le nom de Strongylus inflexus. 

M. Creplin fit encore la même confusion en 1529, au sujet des 
helminthes irouvés dans deux marsouins par M. Rosenthal; mais 
enfin M. Raspail fit voir qu’il y a là deux espèces distinctes dont nous- 
même nous faisons les types de deux genres. 


136 NÉMATOIDES. 


QUATRIÈME SECTION. \ Asearidiens.\ 


Nématoïdes à bouche inerme, mais entourée de deux à trois 
lobes plus ou moins saillants ; mâles ayant un ou deux spicules. 


TABLEAU DES GENRES. 


* Un seul spicule. 
+ Spicule court, falciforme; bouche à trois lobes 
peu saillants. 16. Oxyuris. 
11 Spicule long, roide, presque droit; bouche à 
deux lobes latéraux. 17. Ozolaimus. 
+11 Spicule très-long, enroulable, flexible ; bouche 
à trois lobes peu saillants. 15. Heligmus. 
** Deux spicules 
$ Bouche entourée de trois lobes égaux très- 
saillants et séparés par des sinus profonds; 
— œsophage continu, non précédé par un 
pharynx distinct. 19. Ascaris. 
: &$ Bouche entourée de trois lobes inégaux peu 
saillants, œæsophage précédé par un pharynx 
distinct. 20. Heterakis. 


16° GENRE. OXYURE. OXYURIS. — RU. 


8Ëds, pointu, oùpx, queue. 

«— Vers à corps cylindrique ou presque fusiforme, peu al- 
« longé, treize à vingt fois aussi long que large; — tête nue ou 
« entourée par un renflement vésiculeux du tégument ; — bouche 
« ronde dans l’état de contraction ou triangulaire quand elle est 
« saillante, et alors avec trois lobes arrondis, peu marqués, cor- 
« respondant aux angles rentrants du canal alimentaire; — œso- 
« phage musculeux, cylindrique ou claviforme, traversé par un 
« canal triquètre ; — ventricule globuleux ou turbiné, continu 
« avec l’œsophage qu’il dépasse beaucoup en largeur, ou séparé 
« par un étranglement, et présentant toujours une cavité trian- 
« gulaire ou trilobée, revêtue, comme le gésier, d’une membrane 
« épaisse, plissée ou striée de manière à former sur les angles 
« saillants une armure dentaire; — intestin renflé à l’origine en 
«arrière du ventricule; — anus situé à une certaine distance de 
« l'extrémité; — tégument toujours pourvu de stries transverses 
« très-écartées (de 0"%,012 à 0" ,054). 


OXYURE. 137 


«— Mâle beaucoup plus petit et plus rare que la femelle; 
« plus ou moins contourné en spirale; — spicule simple, presque 
« droit, accompagné d’une pièce accessoire plus courte en ar- 
«rière. 

«— Femelle ayant quelquefois la partie postérieure du corps 
« brusquement amincie ou très-atténuée ; — vulve située toujours 
« en avant du milieu et quelquefois en avant du quart antérieur 
« de la longueur; — utérus étendu de la vulve à l'extrémité cau- 
« dale, et recevant un peu en avant deux ovaires très-longs qui 
« remontent jusqu’à la vulve ou au ventricule; — œufs lisses, 
« toujours oblongs, non symétriques, et quelquefois deux à trois 
« fois plus longs que larges ; proportionnellement très-grands, 
« longs de 02,064 à 0,136. » 


Le genre oxyure a été établi par Rudolphi et caractérisé d’après 
la seule espèce du cheval très-incomplétement observée. L’auteur 
lui assignait donc d’abord un corps cylindrique subulé en arriere 
et une bouche orbiculaire ; et plus tard il ne voulut adjoindre à 
son espèce type que deux autres espèces dont l’une est nommée 
par lui-même ambiqua. Le fait est pourtant que la bouche n’est 
nullement orbiculaire dans POxyuris curvula, et que les carac- 
tères du genre doivent être pris dans l’ensemble de l’organisation 
et non dans un ou deux caractères artificiels. C’est, je crois, ce 
que sentait Bremser quand, averti par son tact de profond natu- 
raliste, il réunissait à l'espèce type plusieurs autres helminthes 
dont Rudolphi continua à faire des ascarides. 

La structure interne de l’organe de la manducation chez 
l'Oxyuris curvula présente des particularités si curieuses et si 
différentes de ce qu’on observe dans la bouche et lœsophage des 
autres espèces, que si, dans celles-ci, qui sont beaucoup plus 
petites, on ne peut trouver une suflisante analogie, quant à la 
structure des appareils génitaux , il faudra les séparer encore. 

Les oxyures se trouvent dans la dernière partie de l'intestin 
de quelques mammifères et reptiles seulement. Excepté l’oxyure 
du cheval qui atteint des dimensions assez grandes, les autres 
sont tous petits et cependant bien visibles à l’œil nu, 

Le rapport de la longueur à la largeur est comme : 


20 : 1 pour l’'Oxyuris vermicularis ©. 

19: 1 pour l’'Oxyuris obvelata $ des mulots. 

19 : 1 pour l'Oxyuris curvula 9 du cheval. 

17: 1 pour l'Oxyuris ornata 9 de la grenouille. 

16: 1 pour l’'Oxyuris $ du lézard gris (Lacerta muralis). 
14: 1 pour l’'Oxyuris obvelata &. 


138 NÉMATOIDES. 


13: 1 pour l’Oxyuris brevicaudata 9 du gecko ( Platydactylus). 
13: 1 pour l’Oxyuris ornata &. 


Le rapport de la partie du corps, en avant de la vulve, et de la 


partie postérieure, est : 


1: 
1: 


4 pour l’'Oxyuris vermicularis. 
6 pour l’oxyure du lézard. 


1: 4 pour l’'Oxyuris obvelata. 


1: 
25 
3: 


3 pour l’Oxyuris brevicaudata. 
> pour l’'Oxyuris curvula. 
4 pour l’'Oxyuris ornata. 


La longueur des œufs est de : 


0,11 à 0"%,136 pour l’Oxyuris obvelata. 


0 
0 
0 
0 
0 


,10 pour l’'Oxyuris brevicaudata. 

,094 pour l’Oxyuris curvula. 

,09 pour l’Oxyuris ornata. 

,09 à 0"*,094 pour l'Oxyuris ambigua (Run. ). (Voy. Passalurus.) 
064 pour l’Oxyuris vermicularis. 


Enfin les stries transverses du tégument sont écartées de : 


0,035 à 0,047 pour l'Oxyuris curvula. 


0 
0 


,034 pour l’Oxyuris brevicaudata. 
,018 à 0,023 pour l'Oxyuris vermicularis. 


0 ,0,127 pour l'Oxyuris obvelata, 


Une seule espèce Oxyuris ornata présente à l'extérieur des ap- 


pendices cornés d’une structure fort singulière chez le mâle. 


à à 


OXYURE DE L'HOMME. 


OXYURE VERMICULAIRE. OX. VERMICULARIS.— BREMSER. 


Ascaris vermicularis , LINNÉ , Syst. nat., éd. 12, p. 1076. 

Ascaris vermicularis , Gorze, Naturg., p. 102, pl. 5, fig. 1-5. 

Ascaris vermicularis, RupoLput, Entoz., t. II ,1, p. 152, n° 21 et Synopsis 
p. 44, el 276, n° 31. à 

Fusaria vermicularis , Zener , Naturg., p. 107, n° 9. 

Oxyuris vermicularis , Bremser, Vers intest. de l’homme, trad., p. 149, 
pl. 1, fig. 6-7 et pl. 2, fig. 1-5 (2° édit.). 

Oxyuris vermicularis, Desconccaames , Encycl. méth., Vers, p. 598. 

Ascaris vermicularis, Scumarz , XIX, Tab. anat., Entoz., pl. 8, fig. 1-4. 

Ascaris vermicularis, CRepriN , dans Allg. Encycl., v. Erscb. u. Gruber, 
t. XXXII, p. 282. 


? 


« — Blanc, à tête ailée ou montrant deux renflements latéraux 


« vésiculeux du tégument (produits par un effet d’endosmose ?) — 
« tégument strié transversalement et montrant au-dessous une double 


OXYURE DES MAMMIFÈRES. 139 


« couche de fibres obliques croisées; — stries écarlées de 0,018 à 
« 0,023 ; — bouche ronde dans l’état de rétraction, devenant trian- 
« gulaire ou à bord légèrement trilobé quand elle est au contraire 
« protractée ou en saillie ; — œsophage charnu, museculeux en mas- 
« sue, contenant un canal triquètre et séparé par un étranglement 
« irès-prononcé du ventricule globuleux, dont la cavité interne 
« est triangulaire et revêlue d’une armure pliée angulairement. 


«— Mâle long de 2,5 à 3"",37, à queue enroulée en spirale, et 
« terminée en pointe très-courte ; — spicule ? 

« — Femelle longue de 9" à 10", large de 0"",48 à 0,50; — 
« rapport de la longueur à la largeur 20; — corps très -aminci 
postérieurement en forme de queue, longue de 1"",8 à 2°", dans 
« laquelle se prolongent les ovaires remplis d'œufs; — anus à 1"",8 
« de l'extrémité ; —tête large de 0"",12 (ou 0"",16, avec sa membrane 
« vésiculeuse ); — œsophage long de 0"",77, large de 0"",11 en ar- 
« rière ; — ventricule long de 0"",16, large de 0"",15; — vulve à 
« 1,8 de la tête; — œufs non symétriques plus convexes d’un côté, 
« longs de 0"",064 , large de 0"",035, contenant un embryon replié 
« longitudinalement. » 


L’oxyure vermiculaire se trouve fréquemment et abondamment 
dans le rectum de l’homme, surtout chez les enfants ou les hommes 
soumis à un régime débilitant; sa présence s'annonce ordinaire- 
ment par des démangeaisons insupportables à l’anus, et même parune 
sorte de prurit au nez; sous ce rapport, c’est le plus incommode de 
tous les helminthes de l’homme; quelquefois, chez la femme, il s’in- 
troduit dans les organes voisins, et cause alors des inconvénients 
d’un autre genre. On l’expulse surtout à l’aide de lavements compo- 
sés avec des vermifuges, tels que l’absinthe, la valériane ou l'huile 
animale de Dippel; j’en ai vu expulser un nombre considérable avec 
un lavement dans lequel entrait une solution d’aloès. On sait, d’ail- 
leurs, qu’un simple lavement d’huile suffit pour faire cesser les déman- 
geaisons les plus insupportables causées par ces oxyures. Dans tous 
les cas, leur expulsion n’est définilive que si le régime ou la consti- 
tution, ou l’état moral du malade est changé convenablement. 

Pendant longtemps on n’a connu que la femelle de cette espèce. 
Bremser, le premier, distingua les mâles qui sont incomparablement 
moins communs, et il en donna une description; mais il ne put voir 
le spicule ou pénis. Ce même auteur rapporta avec raison cet hel- 
minthe au genre Oxyure, d’après l'absence des trois lobes de la tête, 
qui sont caractéristiques pour les ascarides. 

Rudolphi et plus récemment encore M. Creplin ont prétendu que 
la détermination de Bremser est erronée ; mais, de mon côté, j'ai 
étudié les Oxyuris ou Ascaris vermicularis el obvelata, comparati- 
vement avec l’'Oxyuris curvula qui est unanimement prise pour Lype 
du genre Oxyure, et dans toutes j'ai vu l’œsophage et le pharynx 
triangulaires ou triquètres et la bouche lantôl ronde, tantôt tri- 


140 NÉMATOIDES. 


quètre suivant son degré de contraction; et quand elle était 
autant avancée que possible, son bord devenait par suite légère- 
ment trilobé. J'ai vu aussi quand cet helminthe était fortement 
comprimé entre des lames de verre, après s’êlre gonflé d’eau par un 
effet d’endosmose, j'ai vu l’œsophage tout entier sortir brusquement 
au dehors, comme une trompe roide, charnue, renflée en avant de 
son origine; mais ce n’était là qu’un accident anormal et nullement 
un acte fonctionnel de l’oxyure, non plus que ce qu’on a pu voir de 
semblable chez d’autres helminthes. Quand l’æsophage est isolé d’une 
manière quelconque, il laisse voir dans son intérieur trois cordons 
parallèles qui sont les trois angles saillants du canal triquètre par 
lequel il est traversé. Quant aux ailes jatérales attribuées par tous les 
auteurs à la tête de cet helminthe, je puis assurer aussi qu'il y à là 
simplement un gonflement uniforme, sur tout le contour de la partie 
antérieure , et non point des ailes membraneuses indépendantes. 


2. OXYURE DU BLAIREAU.  OXYURIS ALATA. — RupoLPHr 
(Synopsis, p. 19 et 229, n° 2). 


Oxyuris alata, BrEmser , Icon, helminth., pl. 2, fig. 4-5. 


« — Tête obtuse, munie antérieurement de deux ailes vésiculeuses 
« qui vont en diminuant en arrière; — bouche ronde, simple, sans 
« valvules. (Run.) 

« — Femelle longue de 6"",75, à corps assez épais, aminci posté- 
« rieurement en une queue subulée qui contient des œufs oblongs. » 


Sur quatorze blaireaux disséqués au musée de Vienne, huit conte- 
naient cet oxyure dans le gros intestin. Suivant Rudolphi, qui l’a eu 
de Vienne, il ressemble à l’oxyure vermiculaire, et n’en diffère prin- 
cipalement que par l’absence des lobes ou valvules de la tête. 


3. OXYURE DES RONGEURS. OXYURIS OBVELATA. 


Ascaris vermicularis b. muris, FroericH, dans Naturf., XX V, p. 99. 
Ascaris obvelata, Rup., Entoz., p. 155, n° 22 et Syn., p. 44 et 280, n° 32. 
Fusaria obvelata , Zxper , Naturgesch, p. 108. 

Ascaris oxyura , Nirzscu, dans Ersch und Gruber’s Encyclopaedie. 
Ascaris oxyura, Scumazz, XIX, Tabulæ anat., Entoz., pl. 17, fig. 8-9, 


« — Tête obtuse, entourée par un renflement vésiculeux du tégu- 
« ment; — tégument strié transversalement; — stries transverses 
« écartées, de 0"",0127, croisées par des stries longitudinales très- 
« fines, de 0"",0023, faiblement inclinées, et partant très-oblique- 
« ment de deux cordons longitudinaux; — bouche triangulaire à 
« bord gonflé, faiblement divisé en trois lobes larges, peu saillants; 
« — œsophage musculeux, court, cylindrique, six à sept fois aussi 
« long que large, à canal triquètre, séparé par un étranglement du 
« ventricule, qui est deux fois plus large, globuleux, à cavité trian- 


OXYURE DES MAMMIFÈRES. 141 


« gulaire , revêtu intérieurement d’une membrane jaunâtre, finement 
« et régulièrement plissée ou striée de telle sorte que ses angles sail- 
« lants ont la forme d’un éventail. 


« — Mâle long de 1"",6, large de 0,115; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 14; — partie postérieure roulée en spirale; 
«— queue longue de 0"",21, très-amincie vers l'extrémité, un 
« peu redressée; — spicule simple, presque droit, falciforme, long 
« de 0%",085, large de 0,007 à la base ; — pièce accessoire en forme 
« de soc, longue de 0"037, située en arrière du spicule et plus trans- 
« versalement. 


« — Femelle longue de 3"",5 à 5,7, large de 0"",26; — rapport 
« de la longueur à la largeur 19; — queue très-amincie, longue de 
« 0"",3; — lète large de 0"",056 à 0,060 sans son enveloppe 
« vésiculeuse ; — æœsophage long de 0"",33 ; — ventricule large de 
« 0,09 à 0%%,11 ; — anus un peu saillant, situé à la naissance de la 
« queue; — vulve éloignée de 1 à 1"",33 de la bouche; — œufs 
« très-allongés, rélrécis aux extrémités, longs de 0"",110 à 0,137, 
« larges de 0,035. » 


IL vit dans l'intestin, et surtout dans le gros intestin, des rongeurs 
des genres Mus el Arvicola, habitant la campagne, rarement dans 
ceux des villes; ainsi, trente-cinq mulots (Mus sylvaticus) sur cin- 
quante-trois ; neuf mulots nains ( Mus minutus) sur seize; six cam- 
pagnols (Arvicola arvalis) sur quinze; cinq campagnols souterrains 
(Arvicola sublerraneus) sur quarante-cinq; un Arvicola rubidus 
sur neuf, Deux Arvicola amphibius et deux souris prises dans un 
jardin me l’ont fourni assez abondamment, à Rennes; enfin une 
belette (Mustela vulgaris), qui s'était nourrie de campagnols, con- 
tenait encore quatre Oxyuris obvelata vivants. 

Au musée de Vienne, on l’a trouvé dans cent soixante-six souris 
sur mille deux cent soixante-quatre ; dans quatre rats sur cent vingt- 
trois; dans deux mulots sur vingt-sept; dans cent soixante-sept cam- 
pagnols ( Arvicola arvalis) sur deux mille quatre-vingt-quinze ; dans 
cinq rats d'eau (Arvicola amphibius) sur cinquante-trois, et aussi 
dans quaire spermophiles (Spermophilus citillus) sur cent cinquante- 
six. Rudolphi l'avait trouvé, à Griefswald, dans le gros intestin de la 
souris, et Frœlich l'avait précédemment aussi trouvé dans ce même 
rongeur. 

Les mâles de cette espèce, quoique beaucoup moins communs que 
les femelles, se trouvent cependant plus aisément que ceux des au- 
tres oxyures. Cet helminthe, mis dans l’eau, ne tarde pas à se gonfler 
et à se rompre par un effet d’endosmose; quelquefois aussi, pour 
celle même cause, son œsophage est repoussé au dehors comme une 
trompe. 

Rudolphi, contre l'avis de Bremser, a persisté à placer cette espèce 
avec les ascarides, parce que, comme à Oxyuris vermicularis, il lui 
a semblé voir la tête garnie de valvules (valuulas videre müihi visus 


142 NÉMATOIDES. 


sum, dit-il, 1. c., p. 280). Il est bien vrai que la bouche est encore 
plus distinctement lobée ici que chez l’oxyure vermiculaire; mais c’est 
un simple gonflement de la peau correspondant à chacun des angles 
rentrants de l’æsophage, et non point un lobe distinct comme chez 
les ascarides; d’ailleurs, ici les œufs, la position de la vulve, le 
spicule du mâle et la structure du tégument doivent également em- 
pêcher qu’on rie prenne cetie espèce pour une ascaride. 


OXYURE DES LIÈVRES. VOYEZ PASSALURE. 


4. OXYURE DU CHEVAL.  OXYURIS CURVULA. — RupOLrHi. 


Trichocephalus equi, Gorze, Natürg., p. 117, pl. 6, fig. 8. 

Trichocephalus equi, Gueux , Syst. nat., p. 3038. 

Oxyuris curvula , Runorput, Entoz. hist., t. Il, 1, p. 100, pl. 1, fig. 3-6 et 
Synopsis, p. 18 et 229, n°1. 

Mastigodes equi, Zxper, Naturgesch, p. 70. 

Oxyuris curvula, BRemsEr , Icon. helminth., pl. 2, fig. 1-3. 

Oxyuris curvula , Gurcr , Path. anat. de Haussæugeth, pl. 5, fig. 13-18. 


Oxyuris curvula, CREPLuIN, dans Allg. Encyclop. v. Ersch u. Gruber, 
t. XXXII, p. 279. 


« — Corps blanc, épais en avant, brusquement aminci en arrière 
«en manière de queue, et souvent coudé ou infléchi au même en- 
« droit; — extrémité caudale mucronée ou terminée par une pelite 
« pointe conique ; —tégument à stries transverses écartées, de 0"",037 
« à 0,045, et soutenue par une double couche de fibres obliques 
« croisées ; — Lête un peu amincie et tronquée ; — bouche triangulaire, 
«à bord légèrement gonflé en trois lobes quelquefois saillants; — 
« — pharynx séparé de la bouche par une arêle transverse, présen- 
« Lant trois houppes de poils ou cirrhes flottants vis-à-vis chacun des 
« angles saillants du canal œsophagien, lesquels sont eux-mêmes ar- 
« rondis et garnis d’une série de lacunes ; — œæsophage musculeux , 
« d’abord aussi large que la tête, puis rétréci un peu, et cepen- 
« dant conservant dans sa première moitié un diamètre beaucoup 
« plus considérable que dans l’autre qui se continue insensiblement 
« avec le ventricule, en se renflant peu à peu; de telle sorte que l’en- 
«semble de l’œsophage avec le ventricule présente la forme d’un 
«pilon; — ventricule revêtu intérieurement par une membrane 
« cornée, jaune-brunâtre, finement striée en travers, suivant une 
« courbe élégamment ondulée; — intestin droit inégalement renflé, 
« beaucoup plus court que le corps; — anus situé en avant de l’amin- 
« cissement postérieur du corps. 

«— Mäle long de 9° à 16,6; — un spicule sortant en avant de la 
« partie postérieure, subulée, aiguë. 

« — Femelle longue de 29" (et jusqu’à 80%, Run.?), large de 17%,5; 
« — rapport de la longueur à la largeur 19 (402); — tête large de 
« 0%,9; — œsophage et ventricule longs de 2"",7; largeur de l’'æso- 
« phage en avant 0,5, en arrière 0,24; — largeur du ventricule 


OXYURE DES MAMMIFÈRES. 143 


«0,55; — anus à 6,5 de l'extrémité caudale, qui après avoir di- 
« minué de largeur jusqu’à 0"%,072, se termine brusquement par une 
« petite pointe conique, courte, irrégulière, longue et large de 
«0°",022; — vulve siluée à 8" de la bouche; — utérus simple en 
« forme de long sac élargi, fusiforme, étendu depuis la vulve jusqu’à 
« l’extrémité caudale où il est allaché ; — oviducte simple, étroit, 
« long de 1", inséré obliquement à 1"" de l'extrémité de l'utérus, 
« et résullant de la jonction de deux ovaires filiformes blancs opa- 
« ques, symétriques, lesquels remontent presque jusqu’à la vulve 
« en se repliant plusieurs fois; — œufs longs de 0"",094, larges du 
«0°*,45, non symétriques accumulés dans l'utérus où ils flottent 
« librement, depuis la vulve jusqu’à l'extrémité caudale. » 


Get oxyure se trouve assez souvent dans le cæcum et le colon du 
cheval et de l'âne; mais le mâle est beaucoup plus rare que la 
femelle ; pendant longtemps il est resté inconnu, Gæze, Bremser, 
Rudolphi n’avaient pu le rencontrer et je dois dire que je n’ai pas été 
plus heureux que ces grands helminthologistes, quoique j'aie cherché 
avec le plus grand soin à Rennes dans plusieurs chevaux qui conte- 
naient des femelles à différents degrés de développement. Ce n’est 
qu’en 1831 que Mehlis parvint à découvrir dans une grande quantité 
d’oxyures recueillis à Hanovre des mâles qu'il communiqua à 
M. Créplin et à M. Gurlt; mais je n’ai Pas appris que d’autres en 
aient trouvé aussi. 

Rudolphi avait trouvé communément l’oxyure du cheval à Greifswald 
età Berlin; on l’a trouvé également sur plusieurs points de la France, 
mais sur quatre-vingt-douze chevaux disséqués au musée de Vienne, 
un seul contenait cet helminthe. 

A la description donnée plus haut, j’ajouterai seulement 1° que cha- 
cun des lobes ou renflements du bord de la bouche présente à la face 
interne une paire de disques à peine visibles formés de fibres ou 
Stries rayonnantes en avant desquels le tégument paraît former un 
repli en angle oblus. 2 Que l’æsophage contient ordinairement une 
quantité de grains de sable mêlés de grains jaunâtres d’une substance 
organique prise par ces oxyures dans le résidu de la digestion du 
cheval. Au reste toute l’organisation de cet oxyure est tellement 
complexe et si pleine de détails curieux qu’elle devra former l’objet 
d’une monographie. 


5. ? OXYURE DU LÉZARD. OXYURIS SPINICA UDA.—Dus., n. sp. 
? Ascaris extenuata , RuDOLPHI, Synopsis, p. 47 et 287, n° 46, 


J'ai trouvé, le 17 septembre, dans un lézard gris (Lacerta muralis) 
de Saint-Malo, un helminthe long de 3"",10 dont le corps cylin- 
drique, épais de 0"",085 et aminci en ayant se termine brusquement 
en arrière par une longue pointe droite très-grèle qui est large de 
0°°,035 à sa base, de 0»,0037 vers l'extrémité, longue de 0"»,75 et 


444 NÉMATOIDES. 


munie latéralement de huit à neuf épines courtes irrégulièrement 
éparses. L’œsophage, presque cylindrique, est long de 0"",33, large 
de 0",031, et se renfle en un ventricule large de 0"",074 revêtu inté- 
rieurement d’une membrane striée comme chez les oxyures précé- 
dents. Le tégument présente des stries transverses de 0"",005 et des 
stries longitudinales de 0"",0027 ; — la vulve est située à 0"",5 de 
l'extrémité antérieure, mais les œufs ne sont pas encore développés. 
D’après ces caractères, je crois que ce doit être un oxyure, et que 
l’Ascaris extenuata de Rudolphi est probablement le même. 


6. OXYURE DU GECKO. OXYURIS BREVICAUDATA.—Dus.,n. sp. 


«— Corps peu allongé, presque fusiforme, un peu plus étroit en 
« avant; — tête conoïde; — bouche ronde, nue; — œsophage, 
« presque cylindrique, peu renflé en arrière, quatorze à quinze fois 
« plus long que large, séparé par un léger étranglement du ventri- 
« cule qui est turbiné trois ou quatre fois plus large ; — tégument à 
« siries transverses écartées de 0"",034, 

«a — Femelle longue de 6 à 9"", large de 0"",7; — rapport de 
« la longueur à la largeur 13; — corps terminé brusquement en 
« arrière par une pointe courte de 0", 12 ; — tête large de 0"",06 ; 
« æsophage long de 0"",91, large de 0"”,91; — ventricule large de 
« 0,22, revêtu intérieurement d’une membrane plissée; — intestin 
« très-dilaté en arrière du ventricule ; — anus à 6"",4 de la pointe 
« caudale ; — vulve située au quart antérieur de la longueur; — 
« œufs longs 0"",10. » 


Je l'ai trouvé plusieurs fois dans le gecko (Platydactylus fascicu- 
laris ), en juillet 1835, à Toulon. 

Son œsophage est traversé par un canal triquètre ou à trois rai- 
nures , dont chaque angle saillant présente un peu en arrière de la 
bouche deux cordons longitudinaux jaunâtre, roides. L'appareil 
génital, d’après mes dessins, me parait formé d’un utérus ou large 
sac fusiforme, étendu de la vulve à la queue et rempli d'œufs, flot- 
tant librement; un peu en avant de l’extrémité postérieure, il reçoit 
deux longs ovaires qui remontent jusqu’au-dessus du ventricule, 
autour duquel ils se replient. 


OXYURE DES GRENOUILLES. OXYURIS ORNATA.—Dus., n. sp. 
[Atias, pl. %. fig. @.] 


« — Corps blanc fusiforme, très-aminci de part et d’autre , avec deux 
« membranes latérales peu saillantes; — tête très-pelite, large de 
« 0,035, peu distinele; — bouche triangulaire, rétractile ; — æso- 
« phage cylindrique, long de 0"",5, renfié brusquement comme un 
« pilon pour former le ventricule qui est suivi par une dilatation 
« considérable de l'intestin; — queue amincie très-aiguë ; — tégu- 
« ment finement strié en travers ; — stries de 0"%,0033 à 0,0035. 


= 


n 


OXYURES DES MAMMIFÈRES. 145 


> 


« — Mäle long de 2,7 à 3mw5, large de 0,16 à 0,27 au milieu ; 
« rapport de la longueur à la largeur 17 ou 13; — partie Postérieure 
« recourbée en hamecon, amincie en poinie assez longue, avec une 
« pointe plus grêle sétacée à l'extrémité ; — anus à 0"",186 de l'extré- 
« milé;—spicule simple, falciforme, long de 0®%,10 ; — quatre rangées, 
« en quinconce à la face ventrale en arrière, d’appendices cornés, 
« formés de deux pièces articulées, terminées comme une portion 
« de roue dentée (fig. G). 

« — Femelle longue de 6,4, large de 0"",38 au milieu; — rapport 
« de la longueur à la largeur 17; — queue droite conique , très- 
«amincie, terminée en pointe très-fine ; — anus à 0°*,4 de l’extré- 
« milé; — vulye en avant du milieu à 3%» de la tête ; — œufs ellip- 
« tiques oblongs, longs de 0,09. » 


Je l’ai trouvé à Rennes, en juillet et août, dans l'intestin de la gre- 
nouille verte (Rana esculenta) et de la grenouille rousse (Rana tem- 
poraria). 

La bouche et le pharynæ sont quelquefois retirés fort loin à l'inté- 
rieur. 


3 


J'ai trouvé, dans la grenouille et dans plusieurs insectes et mol- 
lusques, des helminthes nématoïdes jeunes, sans organes génitaux, 
qui paraissent bien être des oxyures, mais qu’on ne peut caractériser, 
à moins que d’avoir des individus adultes. M. Léon Dufour avait déjà 
nommé oxyure un pelit helminthe trouvé par lui dans la taupe- 
grillon (Gryllo talpa vulgaris); et, suivant M. Leuckart (Isis, 1836, 
P.76#), une oxyure notablement grosse a élé trouvée par M. Hammer- 
Schmidt dans des larves d'insectes. 


17° GENRE. OZOLAIME. OZOLAIMUS. — Dur. 
6Coc, nœud, Âauos, gosier, 


«— Vers blancs, fusiformes, à tête amincie et munie de 
« deux lobes latéraux plus écartés vers le haut; — bouche verti- 
« cale ; œæsophage très-long, formé de deux parties distinctes, 
« dont lantérieure, plus épaisse et plus courte, est fortement 
« renflée en fuseau avant de se joindre à la deuxième partie, qui 
«est grêle, presque filiforme ; — ventricule distinct; — intes- 
«Un renflé à l'origine. 

« — Müûle à queue courte, recourbée et tronquée ou appen- 
« diculée; — spicule simple, très-long, droit. 

«— Femelle à queue droite, amincie peu à peu; — anus 

10 


146 NÉMATOIDES. 


«rapproché de l'extrémité; — vulve gonflée, située vers le 
« quart postérieur; — utérus et oviductes pelotonnés au-dessus 
« de la vulve; — œufs grands. » 


L 2 

Ce genre, dont le nom exprime cette sorte denœud ou d’arti- 
culation que nous offre le long æsophage de ces vers, ne com- 
prend encore qu’une seule espèce ; mais il se distingue suflisam- 
ment des ascarides et des oxyures par son spicule et par la 
structure de sa bouche, munie seulement de deux lobes ei non 
de trois. La queue du mâle diffère totalement aussi de celle des 
oxyures. 5 


1. OZOLAIME DE L'IGUANE. OZOLAIMUS MEGATYPHLON. 
Ascaris megatyphion, Rupozrunt, Synopsis, p. 47 et 285, n° 45. 


« — Corps blane fusiforme plus ou moins recourbé , long de 5 à 8", 
« 10 à 12 fois plus long que large; — tête à deux lobes latéraux 
« plus écartés vers le haut; — bouche verticale; — pharynx rétréci 
« oblus, par des lobes internes , à travers lesquels on voit l’orifice 
«triangulaire du canal œsophagien; — œsophage brunâtre, long 
« de 2,8, lraversé par un canal triangulaire, dont les arêtes sont 
« occupées chacune par une petite goultière tubuleuse; — première 
« partie de l’æsophage longue de 1°",14, large de 0°",08 au milieu, et 
«renflée en un fuseau large de 0"",16 avant de se joindre par une 
« sorte d’articulation avec la suivante; — deuxième partie de l’œso- 
« phage longue de 1"",66, d’abord aussi large , puis rétrécie jusqu’à 
« n'avoir que 0"",05, el séparée, par un étranglement, du ventricule 
« large de 0"",18 turbiné ; — cavité interne du ventricule triangulaire, 
«et revêlue par une membrane striée transversalement;, — inteslin 
« très-gonflé en arrière du ventricule, plus étroit en approchant de 
« l'anus ; — tégument strié transversalement, et muni de deux bandes 
« opposées granuleuses, larges de 0"",05 ;—stries écartées de 0%",0045 
« a 0,007. 

« — Mâle long de 5"", large de 0,5, recourbé en arrière; — 
« queue obliquement tronquée et comme onguiculée, ou terminée 
« obliquement par un appendice déprimé, arqué; — anus près de 
« l'extrémité; — spicule simple, presque droit, très-aigu, long 
« de 1,25, large de 0"",025 près de sa base, conlenu dans une gaîne 
« fibreuse et musculeuse qui le fait saillir en se coniractant, ré- 
« tractile au moyen de deux muscles symétriques insérés à sa base. 

« — Femelle longue de 7,5 à 8"",2, large de 0,66 à 0,170 ; — 
« queue droite, amincie peu à peu el terminée en pointe mousse ; — 
« anus situé à 0,95 de l'extrémité ; — vulve saillante et boursouflée, 
« située au quart postérieur de la longueur, à 1"",5 de l’anus; — uté- 
« rus el oviductes repliés et comme pelotonnés au-dessus de la vulve; 
« œufs elliptiques longs de 0"",096 à Q"",100, larges de 0"",053. » 


RELIGME. 147 


J'ai étudié cet helminthe sur des exemplaires assez nombreux 
trouvés au Muséum de Paris en août1$41, dans un jeune iguane qui 
élail mort à la ménagerie, C’est bien probablement le même que Ru- 
dolphi avait trouvé dans l'intestin d’un Tguane tuberculata conservé 
dans l’alcool, et qu’il nomma Ascaris megatyphlon d'après l'apparence 
du tube digestif avec un grand cœcum à l’origine ; plus tard il déter- 
mina autrement les diverses parties de l'intestin en disant (Synopsis, 
P. 285) : « Que la première partie du tube digestif forme un sac long 
et ample (pharynx) que suit une deuxième partie, autant ou beau- 
Coup plus longue, mais trois fois plus mince (æsophage), qui aboutit 
à une troisième partie presque globuleuse (proventricule ); à la suite 
de celle-ci se trouve immédiatement une quatrième partie obtuse en 
avant, très-épaisse, presque ovale (ventricule), que suit enfin une 
cinquième partie plus mince (intestin). » Rudolphi observe en outre 
que les deux premières parties prises ensemble sont aussi longues, ou 
même plus longues que le reste de l'intestin. 11 semble véritablement, 
d’après cela, que l’illustre helminthologiste a eu sous les yeux notre 
Ozolaime; ce qu’il a nommé pharynx et œsophage, ce sont les deux 
parties de l’æsophage qui, en effet, sont remarquablement longues, 
Sans toutefois égaler le reste de l'intestin. Ce qu’il nomme proventri- 
cule est le ventricule même; et c’est la portion renflée de l'intestin 
qu'il a nommée ventricule. I a bien décrit la forme générale des deux 
sexes, el la queue tronquée du mâle et son Spicule long, droit et 
grêle qu'il a vu saillant au dehors sur un seul exemplaire, Mais, à tort, 
il leur attribue trois peliles valvules un peu aiguës à la tête. 


18° GENRE. HELIGME. HELIGMUS. — Dus. 
éyuds, enroulement, 


« — Vers cylindriques, un peu amincis aux extrémités, à 
« tête obtuse, à trois lobes arrondis, peu distincts, et à queue 
« aiguë, 

« — Mâle à queue recourbée, munie d’une double rangée 
« ventrale de papilles ; — spicule unique, très-long, flexible et 
« enroulable en hélice lâche. 


€ — Femelle ayant la vulve située en avant du milieu. » 


Ce genre, que je nomme ainsi à cause de l’enroulement sin- 
gulier du spicule ou pénis, renferme une seule espèce que l’on 
ne pouvait placer convenablement avec les ascarides, ni avec les 
belminthes d'aucun autre genre, Je lai trouvé dans l'intestin 
d’un poisson de mer. 


148 NÉMATOIDES. 


1. HELIGME A LONG PÉNIS.  HELIGMUS LONGICIRRUS. 


« — Corps blanc, cylindrique, un peu aminci vers les extrémités , 
« quarante à cinquante fois aussi long que large; — lêle obtuse, à 
« trois lobes convexes, peu saillants, portant chacun une papille en 
« dehors; — œsophage musculeux, long de 2"",25 à 3%», renflé en 
« massue, et large de 0"",195; —ventricule distinct, large de 0,24; 
« —tégument à stries fines, de 0"",0047 à 0",0055. 

« — Mâle long de 17", large de 0"",34 ; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 50; — tête large de 0"",0$4; — queue recourbée, 
« terminée brusquement par une pointe conique, assez aiguë , longue 
« de 0,""195 ; — anus porté par un gros tubercule saillant, à 0"",19 de 
« l'extrémité, el accompagné par une double rangée ventrale de 
« douze à treize papilles; — spicule ou pénis unique, long der, 
« susceptible de s’enrouler en hélice lâche à l’intérieur, et formé 
« d’un tube strié transversalement, large de 0"",0146, contenu dans 
« une lame transparente, assez épaisse, large de 0",029. 

« — Femelle longue de 25"",5, large dè 0"",62 en arrière, un peu 
« plus mince en avant; — rapport de la longueur à la largeur, 41; 
« — tête large de 0"",13; — vulve située vers le tiers antérieur, à 
« 7m,8 de la tête. » 


ai trouvé un seul mâle et une femelle dans les intestins d’une plie 
(Pleuronectes platessa), à Rennes. 


19e GENRE. ASCARIDE. ASCARIS. — Linné. 
aoxapic, Ver intestinal. 


«— Vers ordinairement blancs ou jaunâtres, cylindriques, 
«amincis de part et d’autre ou fusiformes plus ou moins al- 
«longés; — vingt à quatre-vingts fois plus longs que larges; — 
«avec quatre lignes longitudinales blanches opaques diamétrale- 
«ment opposées , correspondant aux divisions de la masse 
« musculaire; — la ligne dorsale et la ligne ventrale étant ordi- 
«nairement plus enfoncées, les deux lignes latérales souvent 
« plus saillantes ou accompagnées par un repli membraneux 
«linéaire, plus ou moins dilaté en forme d’ailes à la partie 
« antérieure; — tégument ordinairement strié transversalement 
« (stries de 0,002 à 0,057, tableau A), montrant quelque- 
«fois en outre des fibres obliques croisées ; — tête munie de 
«trois valves distinctes presque semblabies, convexes ou semi- 
« globuleuses, dont une supérieure et deux latérales inférieures, 
«fendues intérieurement et correspondant aux trois angles 
«saillants ou aux trois gouttières du canal œsophagien tri- 


ASCARIDES. 149 


« quètre; — bouche située entre les valves ; — æsophage mus— 
«culeux, cylindrique ou en massue, ou en forme de pilon, et 
« alors son renflement postérieur est le ventricule avec sa cavité 
« triangulaire ; quelquefois séparé par un étranglement plus ou 
« moins marqué d’un ventricule également large ; — quelquefois 
«un cœcum Gu appendice pylorique partant de la base de 
« l’æœsophage, ou de l'intestin. 

« — Mâle plus petit, ayant la partie postérieure plus ou moins 
«enroulée, souvent munie à la face ventrale de deux ailes mem- 
« braneuses latérales et de deux rangées de tubercules et de pa- 
« pilies, plus rarement une ventouse se trouve en avant de 
« l'anus; — queue plus courte, plus obtuse que celle de la fe- 
« melle; — deux spicules plus ou moins longs et arqués, quel- 
« quefois revêtus chacun d’une gaine membraneuse, ou accom- 
« pagnés en arrière par une pièce accessoire en forme de lame 
« aiguë. 

« — Femelle à queue plus droite et plus longue; — vulve si- 
« tuée ordinairement en avant du milieu ou même en avant du 
« premier tiers; — utérus simple d’abord, puis divisé en deux 
« ou plusieurs branches continuées chacune par un oviducte et 
« par un ovaire filiforme très-long, enroulé autour de lintestin; 
« — œufs elliptiques ou globuleux, à coque lisse, ou pointillée 
« ou ciselée, longs de 0"",041 à 0"*,150 (voyez tableau B), 
« éclosant quelquefois dans le corps de la mère, qui paraît alors 
« vivipare. » 


Le nom d’Ascaris, chez les anciens, désignait particulière- 
ment l’A{scaris vermicularis de Linné et de Rudolphi, que nous 
avons placée dans le genre Oxyuris, à l'exemple de Bremser; 
Linné, en instituant un genre ÆAscaris, y comprit également 
l’Ascaris de l’homme et le Trichocephalus dispar, qu’il nom- 
mait Ascaris trichiura. Après lui Müller, Fabricius, Bloch, 
Gæze, Frælich et Schrank augmentèrent ce genre de beau- 
coup d'espèces. Gmelin, dans l'édition qu’il voulut faire du 
Systema naturæ de Linné, enregistra toutes ces espèces, et les 
multiplia par des répétitions et des doubles emplois, jusqu’à en 
compter soixante-dix-sept; Zeder, en continuant louvrage de 
Gæze , ajouta encore de nouvelles espèces, et cependant il n’en 
compta que vingt-cinq, parce qu’il négligea les espèces simple- 
ment nominales et si multipliées de Gmelin; mais il changea 
mal à propos le nom d’AÆscaris en Xusaria. Rudolphi avait déjà 
décrit plusieurs espèces nouvelles dans les archives de Wiede- 
Mann , quand il publia son célèbre ouvrage sur les Helminthes, 


\ 


150 NÉMATOIDES. 


IL y décrivit plus ou moins complétement cinquante-cinq es- 
pèces, dont plusieurs ont dû passer ensuite dans d’autres genres, 
et il enregistra en outre vingt-deux espèces douteuses; dans la 
suite , il recueillit encore lui-même un très-grand nombre d’es- 
pèces pendant un voyage en Italie; il recut de Bremser presque 
toutes les espèces nouvelles qui avaient été trouvées au musée 
de Vienne; il recut aussi plusieurs espèces du Brésil, et par ses 
propres recherches, ou par celles de ses amis, il augmenta en- 
core le nombre des ascarides jusqu’à avoir dans son Synopsis 
quatre-vingt-cinq espèces déterminées et soixante-neuf espèces 
douteuses, déduction faite des doubles emplois et des espèces 
reportées dans d’autres genres; mais il y comprenait encore 
deux oxyures de Bremser. M. Deslonchamps, dans l£ncyclopé- 
die méthodique, ajouta encore trois espèces à celles de Rudol- 
phi ; depuis encore, Nitzsch, à Halle, en décrivit deux ou trois 
nouvelles ; Jules Cloquet distingua l’ascaride du cheval ; M. Cre- 
plin en a décrit aussi une; M. Bellingham en a signalé une nou- 
velle ( Ascaris alata) dans l’homme; moi-même, ici, j’en donne 
plusieurs comme nouvelles, et cependant, à part les ascarides 
constituant de nouveaux genres, je ne compte que quatre- 
vingts espèces plus ou moins déterminées, dont quarante 
environ sont vraiment bien distinctes ou suflisamment con- 
nues, et dont les autres ne sont que très -incomplétement 
décrites. 


Ce nombre devrait même encore être réduit en prenant pour 
type une ascaride bien connue, celle du chien, par exemple,’ 
PAscaris marginata, qui a les « trois valves de la tête bien 
« égales; l’œsophage simple, claviforme, sans étranglement, 
« sans pharynx, et suivi d’un ventricule globuleux plus ou 
« moins distinct; deux membranes latérales distinctes au moins 
«en avant; deux rangées de papilles à la face ventrale de la 
« partie postérieure du corps; deux spicules égaux; la vulve 
« située en avant du milieu; l'utérus divisé en deux branches 
« égales dirigés parallèlement en arrière. » C’est ainsi que se 
trouve caractérisé d’une manière précise notre sous-genre 4s- 
caris, ou notre première grande division. 


On pourrait en séparer comme sections, les espèces nombreuses 
qui en différent par l'absence d’un ventricule distinct, le renfle- 
ment postérieur de l’œsophage tenant lieu de cet organe; et 
surtout les espèces qui, avec ou sans ventricule, ont un ou deux 
appendices pyloriques couchés le long du tube digestif. Ainsi, 
les Ascaris depressa des oiseaux de proie et Ascaris crassa 


ASCARIDES. 151 


des canards, etc., ont un ventricule distinct, plus où moins 
globuleux, entre l’œsophage et l'intestin, comme les vraies 
ascarides; et, de plus, elles ont un cœcum ou appendice pylo- 
rique, qui, partant de la base de l’intestin, revient en avant 
à côté de l’œsophage. Les Ascaris clavata des gades, scom- 
brica du maquereau, adunca de lalose, obtusocaudata de 
la truite, etc., ont ou n’ont point de ventricule , mais 
elles ont deux cœcums ou appendices pyloriques, l’un par- 
tant de la base de Pœsophage pour longer l'intestin , autre par- 
tant de la base de l’intestin pour revenir en avant, à côté de 
l’œsophage. Toutefois, ces diverses ascarides , sauf cette modifi- 
cation de l’appareil digestif, ont la tête et les organes génitaux 
conformes à la structure observée chez les vraies ascarides; tout 
au plus aurait-on à mentionner chez plusieurs la présence d’une 
pièce accessoire en arrière des spicules et l'absence des gaines 
membraneuses aux spicules et des ailes à la queue. 

Nous séparerons pour former un deuxième sous-genre ( 4sca- 
ridia) les espèces dont l'utérus est divisé en deux branches 
opposées : telles sont les Æscaris truncata du perroquet, AÆscaris 
infleæa de la poule, Ascaris maculosa du pigeon dont les mâles 
portent aussi une ventouse en avant de l’anus. 

Un troisième sous-genre ( Anisakis) comprend les espèces 
dont les mâles ont les spicules inégaux; telles que l’Ascaris 
distans des singes, suivant Rudolphi, et l’Ascaris simplex des 
dauphins. 

Un quatrième sous-genre ( Polydelphis) comprend les espèces 
dont l’utérus a plus de deux branches. 


Après la séparation de toutes les espèces dont la tête est mu- 
nie de valves bien distinctes, aussi longues que larges, et sépa- 
rées par des entailles profondes, ou étranglées à la base, il reste 
des espèces dont Ja tête présente seulement trois lobes plus ou 
moins convexes , mais toujours moins longs que larges , et quel- 
quefois aussi peu prononcés que chez les oxyures. Plusieurs, 
telles que l’A4scaris vesicularis de la poule, PAscaris acuminata 
et l’Ascaris brevicaudata des batraciens, ont en outre une cavité 
pharyngienne bien distincte, séparée de l’œsophage par une 
zone de petites pièces cornées, dentiformes , par une sorte d’ar- 
mure dentaire; leur ventricule, comme celui des oxyures , fait 
suite à l’æsophage , et présente ainsi la forme d’un pilon; le ca- 
nal œsophagien est triquètre ou formé de la réunion de trois 
gouttières, dont le fond est garni d’une double tige cornée ; la 
queue est toujours terminée en pointe très-fine; il y a donc ici 


152 NÉMATOIDES. à 
une réunion de caractères bien suflisants pour l'établissement 
d’un genre distinct, que nous nommons //eterakis. Fm 

Il ÿ aurait peut-être aussi des motifs suflisants pour séparer 
l’'Ascaris nigrovenosa des batraciens, à cause de sa tête sans 
lobes distincts, ainsi que beaucoup d’ascarides incomplétement 
décrites par Rudolphi. 

Soit qu’on divise ainsi le genre Ascaris, soit qu’on y laisse pro- 
yisoirement tous les types divers qu’il renferme, il sera facile de 
distinguer les espèces par des caractères précis pris : 4° de la 
forme et du volume des œufs; 2° de la position de la vulve; % de 
la forme et de la dimension des spicules; 4° du rapport de la lon- 
gueur du corps à la largeur chez les adultes ; 5° de la forme et 
de la dimension des stries du tégument, de la présence et du 
développement des membranes latérales, de la présence et du 
nombre des papilles, qui, souvent sur deux rangées, se voient 
à la face ventrale de la partie postérieure du mâle; 6° de la 
forme et de la proportion de la queue, et en même temps de la 
position de l'anus; 7° de la présence d’un tubercule préanal, ou 
d’une ventouse soutenue par un cercle corné comme chez les asca- 
rides de la poule et du pigeon; 8° des proportions de la tête et de 

-ses valves, ainsi que de la présence d’une ou deux papilles sur la 
convexité de chaque valve; 9° des proportions et de la forme 
des diverses parties du tube digestif; 10° des proportions de l’uté- 
rus et de la disposition des branches dans lesquelles il se divise. 


Tels sont les caractères que j’ai employés, autant que possible, 
et qui semblent surtout susceptibles d’une détermination 
précise. Il n’en est pas de même assurément des caractères 
employés par Rudolphi, et basés d’abord pour l'établissement 
des sections sur la manière trop variable dont le corps est 
aminci, soit également de part et d’autre, soit davantage en 
avant ou en arrière; ensuite sur le développement plus ou 
moins considérable des membrares latérales formant ou ne 
formant pas des ailes de chaque côté de la tête; enfin, sur la 
forme de la queue. Au reste, on sentira généralement qu’il est 
impossible désormais de caractériser une ascaride par une phrase 
linnéenne aussi concise que celles de Rudolphi; la forme ex- 
térieure est trop semblable chez toutes pour qu’on ne doive pas 
chercher des caractères dans la structure et dans l’organisation ; 
or, ces caractères ne se peuvent exprimer assez clairement par 
un trop petit nombre de mots. 

Voici d’ailleurs deux tableaux exprimant pour les vraies 
ascarides et pour celles dont nous avons fait de nouveaux genres 


ASCARIDES, 153 


caractères que nous avons employés, c’est-à-dire des mesures 
? 


prises comparativement. 


Tableau A. Les stries transverses du tégument sontécartées de : 


0,025 à 0,054, pour l’Ascaris prælonga du grèbe (Podiceps). 


SSSSSSSS0CS0SS200Se0eeceee 


,016 à O0 ,038, pour l’Ascaris spiralis des hibous (Strix). 
,012 à 0 ,037, pour l’Ascaris crassa du canard. 

020 à 0  ,030, pour l’Ascaris depressa des faucons ( Falco). 
,025 pour l’Ascaris maculosa du pigeon. 

,020 à 0"",029, pour l’Ascaris simplexæ des dauphins. 

012 à O0 ,025, pour l’Ascaris marginata du chien el du loup. 
5014 à 0 ,026, pour l'Ascaris mystaæ du chat et du lion. 
5013 à 0 ,025, pour l’Ascaris inflexa de la poule. 

012 à O0 ,021, pour l’Ascaris triquetra du renard. 

020 pour l’Ascaris lumbricoides de l'homme. 

,009 à 0,017, pour l’Ascaris acus du brochet. 


,013 à O0 ,016, pour l’Ascaris truncata des perroquets. 

010 à 0 ,013, pour l’Ascaris gypina des vautours. 

,008 à 0 ,0115, pour l’Ascaris transfuga des ours. 

,006 à O0 ,010, pour l’Ascaris megalocephala du cheval. 

,009 à O0 ,011, pour l’Ascaris semiteres du vanneau. 

,008 à O0 ,010, pour l’Ascaris incurva de l’espadon (Xiphias). 


,004 à 0 ,007, pour l’Ascaris adunca de l’alose (Clupea). 

,006 à 0 ,009, pour l’Ascaris spiculigera du cormoran. 

,006, pour l’Ascaris obtusocaudata de la truite (Salmo). 

30050, pour l’Ascaris pedum du maquereau. 

0041, pour l’Ascaris ecaudata du congre. 

0045, pour l’Ascaris clavata des gades. 

,0043, pour l’Ascaris anoura du pithon. 

,0026 à 0"%,0038, pour lAscaris ou Heterakis vesicularis de la poule. 
0036, pour l’Ascaris ou ÆHeterakis acuminata de la grenouille. 
0035, pour l’Ascaris ou Heterakis brevicaudata de la grenouille. 


Tableau B. De la longueur des œufs chez les diverses espèces. 


Omn,14 à 0,16, œuf membraneux contenant l'embryon replié de 


V’Ascaris acuminata de la grenouille. 
511 à 0 ,12, œuf de l’Ascaris prælonga du grèbe. — Globuleux. 
,108 à 0 ,120, œuf de l’Ascaris ecaudata du congre. —0Ovale. 
116, œuf membraneux contenant l'embryon replié de l’Ascaris 
nigrovenosa du crapaud. 
,104 à 0,108, œuf de l’Ascaris depressa des faucons.—Globuleux. 


,100 — de l’Ascaris brevicaudata de la salamandre. 
100 — de l’Ascaris crassa du canard. — Globuleux. 
,100 — de l’Asc. megalocephala du cheval. — Ovale. 
,098 — de l’Ascaris ensicaudata du merle. —Oblong. 
091 — de l’Ascaris semiteres du vanneau. — Oblong. 


,088 — de FAse. brevicaudata de la grenouille rousse. 


154 NÉMATOIDES. 
0,088 à 0,108, œuf de l’Ascaris acus du brochet. — Globuleux. 


0 ,087 — de l’Asc. lumbricoides de l'homme.—Oblong, 
0 ,075 à O0 ,083, de l’Asc. gypina des vautours. — Globuleux. 
0 ,075 à O ,083, de l’Ascaris spiralis des hibous. —Oblong. 
0 ,075 à O0 ,082, de l’Ascaris triquetra du renard. 

0 ,075 à O ,078, de l’Asc, marginata du chien — Globuleux. 
02070 a "007; de l’Asc.incurva de l’espadon. —Globuleux. 
0 ,077 — de l’Ascaris infleæa de la poule. — Oblong. 
0 ,071 — de l’Ascaris vesicularis de la poule. 

0 ,069 à O ,071, de lAscaris truncata des perroquets. 

0 ,070 — de l’Ascaris adunca de l'alose. — Globuleux. 
0 ,070 — de l’Asc. maculosa du pigeon. — Globuleux. 
0 ,066 — de l’Ascaris suilla du cochon, — Cblong. 

0 ,062 _ de l’Asc. transfuga de l'ours. — Globuleux ? 
00661-01072, de l’Ascaris anoura du pithon. — Elliptique, 
0 ,057 — de l’Ase. pedum du maquereau.— Globuleux. 
0 ,055 — de l’Asc. obtusocaudata dela truite.— Oblong. 
0 ,054 à O0 ,058, de l’Ascaris clavata des gades. — Globuleux, 
0 ,050 à O0 ,056, de l’Ascaris spiculigera du cormoran. — Id. 
O0 ,041 à O ,047, de l’Ascaris simplex des dauphins. — Id. 


Les ascarides se trouvent presque toujours dans Pintestin 
des vertébrés des différentes classes; on a seulement cité une 
ou deux espèces dans l'intestin des insectes, et il est encore dou- 
teux que ce soient de vraies ascarides; parmi les ascarides des 
vertébrés, lA4scaris nigrovenosa vit exclusivement dans les 
poumons de plusieurs reptiles, mais peut-être doit elle être 
reportée dans un autre genre. Beaucoup d’ascarides toujours 
très-petites ou très-jeunes se développent dans des kystes du 
péritoine ou du tissu cellulaire de divers organes , mais comme 
on ne leur voit pas d’organes sexuels ni quelquefois aucun 
organe distinct, il est difficile d’affirmer si ce sont toujours de 
vraies ascarides. 


ler SOUS-GENRE. — ASCARIDES VRAIES. (4SCARIS.) 
Utérus à deux branches parallèles dirigées en arrière. 
$ I. PREMIÈRE SECTION‘. 


Ascarides à œsophage simple avec ou sans ventricule, mais 
sans appendices pyloriques. 

(Toutes les ascarides connues des mammifères sont dans cette 
section.) 


1 Dans cette première section nous inserivons avec le signe de doute (?) et 
sans rien préjuger toutes les espèces qui ne sont pas suffisamment connues pour 
que leur vraie place puisse être assignée. 


2 


« 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 455 


I. ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 


ASCARIDES DE L'HOMME. (Voyez aussi Oxyure.) 


1. ASCARIDE LOMBRICOÏDE. ASCARIS LUMBRICOIDES. 


Ascaris lumbricoides , Lixxé, Syst. nat., XII Edit., p. 1076. 

Ascaris lumbricoides , Brocn, Traité des Vers intestinaux, trad., p. 63. 

Ascaris gigas , Gorze, Naturgesch., p. 62, pl. 1, fig. 1. 

Fusaria lumbricoides, Zever, Nachtrag., p. 25. 

Ascaris lumbricoides, Run, Entoz., t HT,1,p. 125; et Syn., p. 37 et 267. 

Ascaris lumbricoides , Bremser, Traité des Vers intest., trad., p. 157, pl. 2, 
et Atlas 3° édit, pl. 2. 

Ascaris lumbricoides, Bremser, Icones helminthum, pl. 4, fig. 10-11. 

Ascaris lumbricoides , Boyanus , Enthelminthica dans l’Isis, 1821, p. 162. 

Ascaris lumbricoides , Croquer , Anat. des Versintest., p.1,pl. 1-4. 

Ascaris lumbricoides, BLavizce, Dict, se. nat., t. LVII, p. 541, pl. 37, 
fig. 1-4. 

Ascaris lumbricoides , Scumarz, XIX Tab. anat., Entoz., ill, pl. 13, 14, 15, 
16, d’après Cloquet et Bojanus. 


« — Corps blanchâtre ou rougeâlre-pâle, cylindrique, aminci aux 
deux extrémités ou fusiforme-allongé, assez roide, élastique ; — têle 
distincte, petite (large de 0,7), avec trois valves finement denticulées 
sur leur bord interne , et portant chacune près du sommet une pa- 
pille peu saillante ; — œsophage musculeux long de 8 à 11°", renfié 
en massue (large de 0"*,17 ), el tenant lieu de ventricule ; —tégument 
soutenu par deux couches de fibres obliques, croisées, et présentant 
des stries transverses, écariées de 0"*,02, et deux lignes latérales 
enfoncées. 

« — Mâle long de 150 à 170", large de 3°%,2 ; — rapport de la lon- 
gueur à la largeur 50; — queue un peu déprimée et courbée; — 
spicules aplatis, presque droits, longs de 1""8 à 2um 19, larges de 
0°%,18 à 0°*,23, el contenus dans une gaîne fibreuse contractile. 

«€ — LEE longue de 200 à 250" (jusqu’à 320 et 400", Rup. ), large 
de 4 à 5°*,5; — rapport de la longueur à la largeur 52; — queue 
conique, ARE — anus situé à 1°%,1 ou 1°" de l'extrémité ; —vulve 
en avant du milieu, (à 85" de la tête sur une femelle de 245" el à 
105"" sur une femelle de 214%"); — utérus d’abord simple, long 
de 5"%,15, puis divisé en deux branches longues de 6", dirigées pa- 
rallèlement en arrière, et continuées Er ne en un long oviducte ; 
— ovaires filiformes, formant ensemble une masse pelotoïnée qui 
commence à 76" de la tête et occupe une eq de 64 à 70»; 
— œufs longs de 0,087, à coque mince, lisse. 


L’ascaride lombricoïde a été remarquée depuis les temps les plus 


anciens; elle se trouve communément dans l'intestin grêle de l’homme 
pendant son enfance, Bien loin de causer tous les maux qu’on lui at- 


156 NÉMATOIDES, 

tribue , elle parait même ne nuire à la santé que si elle se multiplie à 
l'excès ou si quelque cause la force à remonter dans l'estomac, car on 
voit souvent des enfants jouissant de la plus belle constitution et 
exempts de toute sorte d’indisposition, rendre des ascarides sans même 
s’en apercevoir; on assure même qu'un cinquième des enfants de trois 
à dix ans en ont habituellement. Toutefois, quand leur présence est 
incommode, on favorise leur expulsion par les purgalifs et par les 
vermifuges, et surtout par l'emploi de l'huile empyreumatique de 
Chabert, laquelle ne doit elle-même sa veriu qu’à l’huile animale de 
Dippel. L’ascaride lombricoïde laisse voir en dehors, à travers les té- 
guments, quatre lignes longitudinales , deux latérales plus larges, une 
dorsale etune ventrale. Ces lignes, auxquelles correspond à l’intérieur 
un cordon fibreux ont pu quelquefois être prises pour des vaisseaux 
ou pour des nerfs. 

On a répété jusqu’à présent que l’ascaride lombricoïde se trouve éga- 
lement dans l’irlestin du bœuf et du cochon; on croyait même qu’elle 
se trouve aussi dans le cheval; mais J. Cloquet a montré que l’asca- 
ride du cheval est une espèce différente qu'on nomme, d’après lui, 
Ascaris megalocephala et l’on verra plus loin en quoi diffère aussi 
l’ascaride du cochon. Cloquet, en donnant l'anatomie de ces asca- 
rides, ne vit qu’un seul des spicules qui sont assez difficiles à trouver; 
il le représenta assez exactement (pl. 2, fig. 19) comme étant co- 
nique, blanchâtre, un peu courbe , et terminé en pointe aiguë. Depuis 
lors , plusieurs auteurs, persuadés de l'identité de l’ascaride de 
l’homme avec celle des divers animaux domestiques, ont representé 
l’ascaride lombricoïde mâle avecles spicules courbés et saillants de l’as- 
caride du cheval ou de quelque autre, parce qu’il est plus aisé de se 
procurer les mâles de celles-ci ou plus difficile de distinguer les mâles 
des femelles dans les ascarides de l’homme. 


2. ASCARIDE AILÉE. ASCARIS ALAT A. — BELLINGHAM. 


M. Bellingham, en Irlande, a trouvé une seule fois dans l'intestin de 
l’homme deux ascarides femelles longues de 85", larges de 1°",05 en 
avant, et de 1"",57 en arrière , où le corps est droit; l'extrémité an- 
iérieure, infléchie , est munie de deux ailes membraneuses, demi- 
transparentes, longues de 3"”,16, plus larges en arrière, de sorle que 
celte partie a une forme triangulaire : ces vers ressemblent ainsi à l’asca- 
ride du chat Ascaris mystax ), qui cependant a son plus grand dia- 
mètre en avant, et non en arrière. M. B. croit que celte espèce avail 
déjà élé observée une fois auparavant par le docteur J. V. Thomson. 


ASCARIDES DES SINGES. (Voyez aussi aussi au sous-genre Anisakis.) 


ASCARIS ELONGATA. — Ruporpni, Syn., p. 650. 


Rudolphi n’a eu de cette espèce qu’une femelle trouvée au Brésil 
par Olfers dans l'intestin du coaïta à ventre blanc (Simia Beelzebuth ) ; 
elle est, dit-il, blanchâtre , longue de 54", large de 0"",56 : ainsi le 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 157 


rapport de la longueur à la largeur serait 96; la Lêle est petite ; le 
corps est à peu près également aminci de part et d'autre ; la queue est 
déprimée et aiguë. 


? 3, ASCARIDE DU HERISSON.  ASCARIS PUSILLA. — RupoLpnr, 
Entoz, Il, 1, p. 164, et Synops., p. 46, n° 42. 


Ascaris pusilla, CrerziN, dans l’Encyclop., de Ersch et Gruber,t, XXXII, 
p. 282. 


« — Corps blanc, long de 1", plus mince qu’un cheveu, demi- 
« transparent, un peu plus épais en arrière, où la queue se termine 


«en pointe obtuse; — tête nue, mince, à trois valves distinctes. » 
Ru». 


Rudolphi le trouva en juillet et septembre, à Griefswald, dans des 
pelits kystes du péritoine du hérisson. 

M. Creplin l’a trouvée, longue de quelques lignes, dans des pelils 
kystes du tissu cellulaire sous la peau. 

J'ai trouvé à Rennes, dans l'intestin du hérisson, le 28 mars, de 
très-petites ascarides libres, assez nombreuses, vivipares, qui m'ont 
paru être la même espèce, mais qui ne m'ont pas offert de caractères 
suffisants pour en faire une description complète. Voici comment je 
les décris : 

«— Corps blanc, long de 1"",3, large de 0,054, aminci peu à peu en 
« avanL, plus brusquement en arrière, où ilse termine par une pointe 
« conique allongée ; — tête sans valves distinctes ; — vulve saillante ; 
« située en arrière du milieu, aux trois cinquièmes de la longueur ; 
« — embryons vivants, longs de 0"",12, repliés dans l’intérieur du 
« COrps, » 


ASCARIDE DE LA MUSARAIGNE. 


J'ai trouvé plusieurs fois dans des kystes du péritoine de la musa- 
raigne d’eau (Sorex fodiens) el de la musette (Sorex araneus) des 
pelits nématoïdes très-jeunes , et par conséquent sans organes géni- 
taux , mais dont la tête parait bien être d’une ascaride. 


? 4. ASCARIDE DE LA TAUPE.  ASCARIS INCISA.— Runozerr. 


Cucullanus talpæ , Goxze, Naturg., p. 130, pl. 8, fig. 7-8. 
Cucullanus talpæ , Guerin, Syst. nat., p. 3051. 

Ascaris incisa, Rup., Entoz. t. II, 1, p. 163, et Sy0., p. 46, n° 41. 
Fusaria incisa, Zxner, Naturg., p. 108. 


«— Corps très-grêle, long de 9°», un peu plus épais en avant, ridé 
« transversalement et comme crénelé sur les bords; — tête arron- 
« die avec Llrois petites valves ; — bouche très-pelile ; — queue cour- 
« bée, terminée par une pointe conique courte. » (Rup.) 


Gœze l'avait trouvée enroulée dans de petits kysles du péritoine de 
la faupe; au mois de mai, Rudolphi l'y trouva ensuite dans de pe- 


158 NÉMATOIDES. 


tits kystes adhérents, soit à l'estomac, soit à l'intestin. Mais il est évi- 
dent que ce n’est pas une espèce que l’on puisse déterminer avec 
précision; car les organes génitaux n’y sont pas encore visibles ; c’est 
plutôt un spiroptère. 


5. ASCARIDE DE L’OURS.  ASCARIS TRANSFUGA. — RuDOLPHI, 
Synops., p. 49 et 273, n° 15. 


« — Corps blanc, cylindrique, cinquante fois aussi long que large, 
« aminci vers les extrémités, surtout en arrière ; — tête large, de 


«0,5 à 0,6, à trois lobes bien prononcés; — œsophage en mas- 


«sue, long de 5°", large de 0"",5 en arrière, où il est suivi immédia- 
« tement par l'intestin sans ventricule; — tégument à stries trans- 
« verses, de 0"",0083 à 0"",011, avec deux couches de fibres obliques 
« croisées , et portant à la partie antérieure deux ailes arrondies, peu 
« saillantes, ou deux bourrelets qui, arrivés à 3 ou 5" de la tête, 
« disparaissent dans des sillons latéraux, 

« -— Mâle long de 92°", large de 1"",8; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 51 ; — queue conoïde courte, ayec deux rangs de pa- 
« pilles ventrales peu visibles; — anus à 0"",4 de lextrémité; — 
« deux spicules presque droits, longs de 0"",53, larges de 0"",054 ; 
« — yésicule séminale longue de 17""; — repli du testicule remon- 
« tant jusqu’à 32" de la tête. 

« — Femelle longue de 140", large de 2,8; — rapport de la 
« longueur à la largeur, 50; — queue conique, brusquement amin- 
« cie, et un peu recourbée en dessus; — anus à 1,4 de l’extrémité ; 
« — vulve au Liers antérieur de la longueur, à 43"" de la tête; — 
« vagin tubuleux infléchi, long de 4", suivi d’une première par- 
«tie de l'utérus, longue de 4"",2, large de 1"", en forme de sac 
« oblong , d’où partent en arrière deux branches musculeuses, larges 
« de 0,3 à 0,4, très-flexueuses, et se continuant avec les ovi- 
« ductes et les ovaires filiformes, dont les replis s'étendent depuis la 
« vulve jusqu'à 8"" de l’anus; — œufs longs de 0"",062"", presque 
« globuleux , à coque pointillée. » 


J'ai pu étudier un mâle provenant de l'intestin d’un ours blane 
(Ursus maritimus), et une femelle provenant d’un ours brun (Ursus 
arctos), l’un et l’autre trouvés au musée de Vienne, et envoyés au 
Muséum de Paris, en 1816, sous les n° 50 et 48. Rudolphi, qui avait 
également recu de Bremser cette même ascaride, lui donna le nom 
d’Ascaris transfuga, parce que, tout en ressemblant beaucoup à 
l'ascaride lombricoïde, elle fait le passage à la section des ascarides 
dont la tête est ailée. 


6. ASCARIDE DU COATI ASCARIS ALIENATA. — Rupozpni, 
Synopsis, p. 661. 


« — Corps aminei de part et d'autre, mais davantage en avant; — 
« Lête à trois valves obtuses, très-distinctes, plus transparentes que 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 159 


« le reste du corps, presque totalement dépourvue d’ailes membra- 
« neuses. 

«— Müle long de 36%", à queue recourbée, et concave en dessous, 
« terminée par une pointe très-courte , obtuse, mince et diaphane, 
« en avant de laquelle sortent deux spicules tellement rapprochés 
« qu’ils semblent n’en former qu’un. 

— « Femelle longue de 50", à queue presque droite, très-obtuse, 
« terminée par une pointe diaphane, très-courte, assez obtuse, en 
« avant de laquelle est l’anus. » (Rup.) 


Rudolphi la reçut d’Olfers, qui l'avait trouvée au Brésil dans l’in- 
testin d’un jeune coati; comme c’est la seule espèce, parmi les asca- 
rides des carnassiers, qui soit dépourvue d’ailes membraneuses aux 
côtés de la tête, Rudolphi à voulu exprimer celte différence par le 
nom spécifique d’Alienata. 


ASCARIDE DU GLOUTON. (Gulo arcticus. ) 


Rudolphi a inscrit parmi ses espèces douteuses une Ascaris gulonis 
(Entoz., 1, 2, p.314, et Synopsis, p. 53, n° 77); c’est un helminthe 
long de 250 à 200"" trouvé dans l'intestin grêle du glouton (Gulo 
arcticus), par Pailas, qui s’est contenté de l'indiquer sans en donner 
la description. D’autres auteurs ont parlé d’une ascaride du glouton, 
trouvée par Redi; mais Rudolphi a montré qu’il s'agissait non d’un 
glouton, mais d’une fouine. 


ASCARIDE DE LA MARTRE. (Mustela martes.) 


Rudolphi a encore inscrit, sous le nom de Ascaris martis (Sy- 
nopsis, p.664), des ascarides blanches, grêles, longues de 6,75 à 
9"*, trouvées à Berlin dans l'intestin grêle d’une martre; leur tête 
est tronquée, à trois valves; leur corps s’'amincit davantage en arrière, 
et se Lermine par une longue queue subulée; l’æsophage, renflé à la 
base, se termine par un renflement en forme de pilon, qui est le ven- 
tricule. Ce serait peut-être un oxyure ? 

J'ai trouvé moi-même dans la belette (Mustela vulgaris), des 
Oxyuris obvelata où Ascaris obvelata, Run., provenant très-certai- 
nement des campagnols dévorés par ce carnassier. 

C’est également parmi ses espèces douteuses qu’est inscrite une 
Ascaris mustelarum (Synops., p. 53, n° 16), trouvée d’abord par 
Gœze dans la martre, puis au musée de Vienne dans la fouine (Mus- 
tela foina); Gœze dit que la sienne est très-voisine de l'ascaride 
du chat ( Ascaris mystax). 


160 NÉMATOIDES. 


5. ASCARIDE DU CHIEN. ASCARIS MARGINATA. — Run. 


Ascaris canis, WErNER, Brev. exp., cont., I, p.11, pl.9, fig. 38-40. 

Ascaris teres canis, GOoEzE, Naturg., p. 81. 

Ascaris canis, GMELIN, Syst. nat., p. 3030. 

Ascaris caniculæ , Scuraxr, Verzeichn, p. 10. 

Ascaris tricuspidala, Encyel. méth., atlas, pl. 30, fig. 7-9. 

Ascaris Werneri , Ruporrui1, Observ., t. I, p. 10. 

Ascaris marginata, Rup., Entoz., t. II, 1, p. 138, et Syn., p. 41, n° 18. 

Fusaria Werneri et Fusaria marginala, ZEeper, Nachtr., p. 42, et Naturg., 
p. 106. 

Ascaris marginata, BREMSER , Icones helminthum, pl. 4, fig. 21. 

Ascaris murginata , Gurcr, Path. Anat. de Haussaeug., pl. 8, fig. 11-15. 


Var. « ASCARIDE DU LOUP. Ascaris microptera. — Run., Syn., 
p.41.et 275, n° 17. 


« — Corps blanchâtre ou un peu brunäire, cylindrique, aminci aux 
deux extrémités ; — tête large de 0"",30 à 0,44 , arrondie, à lobes 
« convexes, portant chacun une papille saillante au milieu de leur 
« convexité , et une mince bordure denticulée sur leur contour ; — 
« œsophage long de 5"", en massue , large de 0,4 à Ow®,5, suivi d’un 
« petit ventricule presque globuleux ; — tégument à stries transverses, 
« de 0,012 à 0%,025, soutenu par deux couches de fibres obliques 
« croisées et portant de chaque côté du cou une expansion latérale ow 
une aile oblongue plus ou moins étroite. 

« — Mâle long de 50 à 92"", large de 1" à 1®,6; — rapport de la 
« longueur à la largeur 50 à 58; — partie postérieure enroulée d’un 
« seul tour, avec deux rangées ventrales de quinze papilles soute- 
nant des membranes très-peu saillantes, et terminées par une petite 
« queue brusquement rétrécie; — spicules courbés et élargis en lame 
« de sabre, longs de 1"",12. 

« — Femelle longue de 91 à 115% {jusqu’à 190, Rup., et 270, CREPL. ),. 
large de 1%%,5 à 1,7; — rapport de la longueur à la largeur 53 à 
« 82, — queue conoïde , assez aiguë; — anus à 1"",10 de l'extrémité; 
— vulvesituée à 20 ou 26" de la têle ; — utérus très-allongé (de 35à 
50®», plus ou moins flexueux ), commencant par une première partie 
« filiforme sinueuse ( vagin), longue de 5 à 8°", puis devenant large de 
« 0w®,7, sur une longueur de 12 à 15", et enfin divisé en deux bran- 
« ches parallèles longues de 18 à 24°", larges de 0"",7 à 0°",8, qui se 
« continuent chacune avec l’oviducte et l'ovaire filiforme correspon- 
« dant; — ovaires repliés et pelolonnés dans presque toute l'étendue 
« du corps; — œufs presque globuleux, longs de 0%*,075 à 0"*,079, 
« revêius d’une coque réliculée ou parsemée de trous réguliers. » 


« 


A 


= 


A 


= 


On la trouve communément dans l'intestin grêle du chien. Je Fy ai 
vue très-souvent à Paris, à Toulouse et à Rennes. Gæze, Rudolphi et 
tous les autres helminthologistes l'ont également trouvée en Italie, en 


L 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 161 


Allemagne, en Angleterre ou en France. Sur cent quarante-quatre 
chiens disséqués au musée de Vienne, cent quatre en contenaient. 
Celte même espèce vit aussi dans l'intestin grêle du loup (Canis lu- 


pus). Rudolphi l’y avait trouvée et l'avait prise pour une espèce dis- 
 tincte caractérisée, pensait-il, par le peu de largeur des ailes mem- 


braneuses de la têle, mais j'ai pu m’assurer que cette différence est 
purement accidentelle. J’ai vu des ascarides du chien avec ces ailes 
plus ou moins développées, et j'ai retrouvé tous les caractères essen- 
tiels de cette espèce sur deux exemplaires, mâle et femelle d’Ascaris 
microptera provenant d’un loup, envoyés au Muséum de Paris par celui 
de Vienne. Les œufs dont la structure est en rapport avec le long 
séjour qu’ils doivent faire dans un utérus aussi développé, sont iden- 
tiques dans les ascarides du chien et du loup, ainsi que l’utérus, le 
tégument, les spicules, etc., et, je le répète, le plus ou moins de 
développement des ailes membraneuses ne suffit pas même pour 
constituer une variété constante. 


? 6. ASCARIDE DU RENARD. ASCARIS TRIQUETRA.—Rur. 


Ascaris teres , GoezE, Naturg., p. 84. 

Ascaris vulpis, Froezicn, dans Naturf., XXIV, p. 140, pl. 4, fig. 30-31. 
Ascaris triquelra , Scurank, dans Vetensk., Acad. Handl., 1790, p. 120. 
Fusaria triquetra, ZEeDER, Naturg., p. 43. 

Ascaris triquetra , Rupozrunr, Entoz., t. IT, 1, p. 139, et Syn., p. 41, n° 19. 


Cette ascaride ne me paraît pas différer essentieilement de celles 
du chien et du loup ; les œufs, l’utérus , la position de la vulve chez la 
femelle , les spicules chez le mâle, le tégument, les lobes de la tête sont 
complétement semblables ; l'sophag re est également suivi d’un veniri- 
cule globuleux, mais il m'a paru plus large proporlionnellement; la 
queue du mâle ne m’a pas présenté la double rangée ventrale de pa- 
pilles; enfin , les ailes membraneuses de la tête sont plus larges et plus 


<ourles, de telle sorte que l'extrémité antérieure du corps est en fer 
de lance. 


J'en ai trouvé à Rennes, trois fois sur sept, dans l'intestin grêle du 
renard ( Canis vulpes ) plusieurs mâles longs de 48", larges de 1», et 
des femelles longues de 60 à 58", larges de 12,20 à 1,50 ; je ne l'avais 
pas vue dans Ë renards à Tone Gœze , Frælich, Rudolphi et 
d’autres heiminthologistes l'avaient trouvée en Allemagne, et Zeder 
en renconira une fois GE de deux cents dans un seul renard, Au musée 
de Vienne, on l’a trouvée aussi trente-cinq fois sur soixante - deux. 
M. Deslongchamps l’a trouvée à Caen, et M. Bellingham en Irlande. 


— Le catalogue du musée de Vienne indique comme trouvée dans le 
chacal ( Canis aureus), une ascaride indéterminée, que Rudolphi place 
dans ses espèces douteuses(Synops., p.53, n° 74 ), ainsi qu'une autre 
ascaride (ibid., n° 75 ) portée sur le catalogue du musée vétérinaire de 
Copenhague, comme trouvée dans l’Isatis (Canis lagopus); on peut 
croire que c’est la même que celle du chien ou du renard. 


11 


162 NÉMATOIDES. 


()1, ASCARIDE DE LA GENETTE.  ASCARIS BRACHYOPTERA, 
— Rur., Synops., p. #1 ei 275, n° 20. 


a — Corps également aininci de part el d’autre ; —tête distincte avec 
« trois valves petites, obluses ; — deux ailes membraneuses, semi- 
« elliptiques, courtes. 


« — Mâle long de 68», à queue déprimée, infléchie, terminée par 


« pointe papilliforme, très-courte, sans ailes latérales. 
« — Femelle longue de 81", à queue conique , terminée par une 
« une pointe très-courte en avant de laquelle est l'anus, » (Rup.) 


Rudolphi la recut de Bremser, qui l'avait trouvée à Algésiras, en 
Espagne, dans la genetie ; il la croit assez différente de l’ascaride du 
chat , par l'absence des ailes à la queue du mâle , et par la forme des 
ailes de la tête; mais il faudrait d’autres caractères pour la distinguer 
suffisamment comme espèce. 


8. ASCARIDE DU CHAT. ASCARIS MYSTAX. — ZEDER. 


Ascaris teres felis, Goezr, Naturgesch., p. 79, pl. 1, fig. 9-13. 

Ascaris felis, Gmeuin, Syst. nat., p. 3031. 

Ascaris cati, Scaranx, Verzeichn., p. 8, n° 29. 

Fusaria mystax , ZxpEer, Nachtrag., p. 45. 

Ascaris mystax , Ruporrxi, Entoz., t. Il ,1, p.140 et Syn., p. 42, n° 21. 
Ascaris myslax, BRemser, Icones helminthum, pl. 4, fig. 23. 


Var. « ASCARIDE DU LION. Ascaris leptoptera. — Run., Entoz., t. IL, 1, 
p. 137, pl. 1, fig. 12-13, el Synopsis, p. 41 et 74, n° 16. 


« — Corps blanchâtre, également aminci de part et d’autre ; — tête 
« large de 0,18 à 0**,28 , à lobes oblongs portant chacun une papille 
« Saillante ; — œsophage long de 4”, large de 0",38, suivi d’un petit 
« veniricule presque cylindrique; — tégument à stries transverses 
« de 0,014 à 0,026 soutenu par deux couches de fibres obliques 
« croisées, et portant de chaque côté du cou une aile membraneuse 
« oblongue, plus ou moins large. 

« — Mâle long de 30 à 60”, large de 0"®,6 à 1%; — rapport de la 
« longueur à la largeur 50 à 60 ; — partie postérieure recourbée avec 
« deux ailes membraneuses, peu saillantes, soutenues par deux ran- 
« gées ventrales de treize à quinze papilles, auxquelles correspondent 
« intérieurement des bandes musculeuses iransverses; — queue brus- 
« quement rétrécie, longue de 0,16; — spicules recourbés, longs 
« de 1"",2, larges de 0°",05. 

«a — Femelle longue de 46 à 108", large de 0,8 à 2; — rapport 
« de la longueur à la largeur 57 à 70; — queue conique aiguë ; — anus 
« à 0,70 de l’extrémité ; — vulve située à 14% de la tête; — utérus 
« dirigé en arrière, très-allongé (long de 25 à 34"), large de 0,6, 
« commencant par une portion plus étroite, flexueuse (vagin), puis 


Se 


Li 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 163 


« après un trajet de 20 à 25°", se divisant en deux branches paral- 
« lèles larges de 0"",5, longues de 8 à 12"" qui se rétrécissent brus- 
« quement à la fois, pour se continuer chacun avec l’oviducte et l'ovaire 
« filiforme correspondant ; — œufs presque globuleux, longs de 0,070 
« à 0,072, larges de 0"",066, à coque revêtue d’un épaississement 
« réliculé, ou alvéolé comme un dé à coudre. » 


On vôit par cette description faile sur divers exemplaires recueillis 
dans le chat, et comparativement, sur d’autres exemplaires recueillis 
dans l'intestin du lion, soit à Paris, soit à Vienne, qu'il y a peu de 
différences essentielles entre cette espèce et celles du chien et du 
renard ; la largeur et la disposition des ailes membraneuses de la tête 
quelquefois relevées obliquement en moustache (mystax) n’ont rien 
de constant, et ne peuvent fournir un bon caractère spécifique ; les 
organes génitaux, les lobes de la têle et le tégument sont presque 
semblables; cependant il m'a paru que les papilles de la queue du 
mâle correspondent ici à des muscles transverses bien plus prononcés ; 
l'œuf est un peu plus petit, et les alvéoles de la coque sont aussi plus 
petits. 

Je l'ai trouvée plusieurs fois, à Toulouse et à Rennes, dans l’in- 
testin grêle du chat. Tous les helminthologistes l'ont également 
irouvée, et quelquefois abondamment dans le chat domestique et 
dans le chat sauvage, en Allemagne, en Angleterre , en lialie et en 
France. Au musée de Vienne, on l’a trouvée également dans le Iynx 
(Feiis lynx). 

Quant à l’ascaride du lion, Rudolphi la recut d’abord du professeur 
Schwaegrichen , qui l’avait trouvée dans un lion mort à Leipsik. Mais 
il en trouva ensuite lui-même plus de cent dans l’œsophage et l'estomac 
d’un lion né à Londres dix-neuf mois auparavant. Elle fut aussi trouvée 
au musée de Vienne dans l’estomac et l'intestin d’un lion, et Bremser 
crut devoir la réunir avec l’Ascaris mystax du chat, parce qu'il lui vit 
les ailes membraneuses de la tête aussi larges; mais Rudolphi qui, 
d’abord, n'avait vu que des ailes très-étroites sur ses premiers exem- 
Plaires, et qui même avait formé le nom spécifique (2:Tærèv, mince; 
rrepèy, aile) d’après ce caractère qu'il croyait fixe et assez important, 
Rudolphi, dis-je, persista à la considérer comme espèce distincte, 
parce qu’il ne lui vit pas d’ailes membraneuses à la queue comme à 
l’'Ascaris mystaz. 

— Rudolphi (Entoz., 11,1, p.194; et Synopsis, p. 53, n° 7h) inscrit 
comme espèce douteuse une ascaride du tigre qu’il a vue dans la 
collection du musée de Vienne, en assez mauvais état; elle était 
longue de 11"",25, avec la tête obtuse, ailée et la queue ailée. Cet 
auteur y rapporte aussi un ver observé dans le tigre par Redi, qui a 
représenté la base de l’œsophage avec un cœcum assez long de part 
et d'autre, 


164 NÉMATOIDES. 


9. ASCARIDE DU PHOQUE. ASCARIS OSCULAT A. — RuDoLpPHi, 
Entoz., 11,1, p. 13; et Synopsis, p. 39, n° 9. 


« — Corps plus aminci en avant, à queue épaisse; — tête plus 
étroite que le corps, avec trois valves assez grandes, rehordées, 
presque orbiculaires; — deux membranes latérales, plus larges et 
obtuses en avant du cou, décurrentes, de plus en plus minces, et 
« finissant par disparaître en arrière. 

« — Mâle long de 34%; — à queue infléchie, terminée par une 
« pointe aiguë très-courte, en avant de laquelle sortent deux spicules 
« arqués très-longs. 

« — Femelle longue de 40 à 54"", large de 2,25 (?); — rapport 
« de la longueur à la largeur 24; — à queue droite, obtuse, terminée 
« par une pelite pointe aiguë très-courte, » (Rup.) 


« 


« 


A 


L 


Rudolphi avait d’abord décrit (Entoz., I, 1, p. 135) de jeunes indi- 
vidus de cette ascaride, trouvés par lui entre les plis de l'estomac 
d’un phoque (Phoca vitulina), à Greifswald. Il plaça son Ascaris 
osculata dans la section des espèces à corps également aminci de part 
et d'autre et sans ailes membraneuses ; plus tard il en reçut de plus 
grandes, qui avaient été trouvées dans le même phoque par Baker; 
et enfin il put rectifier sa description d’après des individus adultes 
trouvés dans le Phoca groenlandica, et que lui envoya Bremser. 

M. Beilingham l’a trouvée, en Irlande, dans l’œsophage et les ar- 
rière-narines du phoque. 


? 10. ASCARIDE DE L'ÉCUREUIL. ASCARIS ACUTISSIMA.—Zrn. 


Fusaria acutissima, ZEDER , Nachtrag., p. 51. 
Ascaris aculissima, Rup., Entoz., t. IL, 1, p. 156, et Synopsis, p. 44, n° 33. 


« — Corps aminci de part et d'autre, plus épais en avant long de 9" ; 
« — tête aiguë , à trois valves, et munie de deux ailes, ou membranes 
« aliformes , linéaires, qui se prolongent jusqu’à l'extrémité caudale ; 
«— queue presque triquètre, subulée, très-longue, diaphane, éga- 
« lant presque le tiers de la longueur totale; — vulve à lèvres très- 
« gonflées, située dans la partie la plus large du corps; — œsophage 
« d’abord mince, puis renflé considérablement, et séparé, par un 
« étranglement, de l'intestin très-dilaté lui-même à l’origine. » (Rup.) 


2 


2 


= 


Zeder en trouva une seule fois un seul individu dans le cæœcum d’un 
écureuil (Sciurus vulgaris), el la chercha vainement depuis; elle est 
indiquée aussi comme trouvée dans un seul écureuil sur cent trente- 
huit disséqués au musée de Vienne. Je n’ai pu, de mon côté, la trouver 
dans sept écureuils à Rennes; mais, d’après la description de Zeder, 
je présume que ce doit être un oxyure. 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 165 


ASCARIDES DES RATS ET DES CAMPAGNOLS. 


A l'exemple de Bremser, nous avons inscrit, parmi les oxyures, 
PAscaris obvelata Rudolphi, qui se trouve dans presque toutes les 
espèces indigènes des genres Mus et Arvicola, ainsi que dans les sper- 
mophiles, et que Nitzsch a nommée Ascaris oæyura. 


? 11. ASC. DE LA SOURIS. ASC. TETRAPTERA.—Nrrzsou. (Dans 
PEncyclop. de Ersch et Gruber, fig. copiée par Schmalz , XIX Tab. 
anat. Entoz., pl. 17, fig. 10-12.) 


«— Corps 2? à 24 fois aussi long que large un peu aminci en avant 
« pour le mâle, aminci de part et d’autre, et bien davantage en arrière 
« pour la femelle ; — tête peu distincte avec deux ailes membraneuses 
« latérales, élargies, prolongées en arrière, où elles sont tronquées 
« brusquement et presque transversalement; — œsophage muscu- 
«leux presque cylindrique ou claviforme , séparé par un élrangle- 
«ment du ventricule qui est globuleux , et que suit un renflement 
« considérable de l'intestin. 

« — Mäle à queue courte, aiguë, recourbée en crochet, précédée 
«par un tubercule saillant, d’où sort un (deux?) spicule grêleret 
« court. 

« — Femelle à queue amincie, longue, droite ;— œufs ovales oblongs.» 


Nitrich l’a trouvée dans les gros intestins de la souris en Saxe, 


ASCARIDE DE LA GERBOISE, 


Le calalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride indéter- 
minée vivant dans la gerboise (Dipus sagitta); Rudolphi a inscrit 
cette Ascaris dipodis parmi ses espèces douteuses ( Synopsis , p. 4, 
n° 80). 


ASCARIDE DU CASTOR. 


Perrault, Charras et Dodart, dans leurs Mémoires sur les mammi- 
fères, mentionnent des helminthes cylindriques longs de 4 à 8 pouces 
(108% à 217%), trouvés par eux dans l'intestin du castor, et qui sont 
probablement des ascarides. Rudolphi les inscrit comme douteux sous 
le nom d’Ascaris castoris (Synopsis, p. 54, n° 19). 


? 12. ASC. DU LIÈVRE DU BRÉSIL. ASC. VELIGERA. — Rur. 
(Synopsis, p. 656.) 


« — Corps plus épais en avant; — têle déprimée à valves petites 
« peu distinctes ou douteuses, munie d’ailes membraneuses, lancéo- 
« lées, larges. 

« — Mäle long de 9"", à queue infléchie et munie d'ailes lancéolées, 
« larges, qui n’atteignent pas l’extrémité. 


166 NÉMATOIDES. 


« — Femelle longue de 16°, à queue nue, amincie et terminée par 
«une pointe assez aiguë: — œufs oblongs, grands, montrant une en- 
« veloppe externe assez éloignée du contenu. » (Run.) 


Trouvée au Brésil dans le cœcum d’un lièvre. 

D'après la descriplion incomplète de Rudolphi, on doit penser que 
c’est un oxyure, car cet auleur avoue qu'il n’a pu distinguer les 
valves ou lobes de la tête que sur quelques individus, et la forme 
du corps amincie en arrière , ainsi que la forme des œufs, se rappor- 
tent entièrement aux oxyures, chez lesquels on observe la même 
différence de grandeur entre les deux sexes. 


13, ASC. DU PACA. ASC. UNCINATA. — Run. (Syn., p. 661.) 


«— Corps aminci de part et d’autre, mais plus épais en avant; — 
« tête distincte à valves obtuses, assez longues , sans ailes latérales. 

« — Mâle long de 13 à 15",8, à queue fortement recourbée , ter- 
« minée par une pointe assez longue , amineie, aiguë, en crochet, et 
« présentant dans la concavité de la courbure plusieurs papilles ou 
« tubercules oblus. 

« — Femelle longue de 18», à queue droite assez aiguë. » (Run.) 


Trouvée au Brésil dans l'intestin du Cavia aperea et dans le cœcum 
du Paca (Cælogenys paca). 


14, ASC. DU TATOU. ASC. RETUSA. — Run. (Syn., p. 656.) 


« — Corps plus aminci en arrière; — tête obtuse non distincte de 
« la partie antérieure et atténuée du corps, avec des valves peu vi- 
« sibles et des ailes latérales très-étroites. 

« — Mâle long de 6"*,75, à queue recourbée el terminée par une 
« pointe courte aiguë. 

« — Femelle longue de 9%", à queue droite aiguë; — anus situé 
« très-près de l'extrémité ; — vulve saillante située au tiers antérieur 
« ou aux deux cinquièmes de la longueur totale. » (Run.) 


Trouvée par Natterer au Brésil, dans des tubercules de l'intestin du 
Tatou noir (Dasypus novemcinctus); chacun de ces tubercules était 
rempli d’une humeur blanche et contenait une seule ascaride. 


ASCARIDES DU MOUTON ET DU BOEUF. 


Le catalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride indéier- 
minée, trouvée une seule fois dans l'intestin du mouton. Rudolphi 
V’'inscrit comme douteuse, sous le nom d’Ascaris ovis. (Synops., p. 54, 
n° 81.) 

On considère d’ailleurs, comme identique avec l’ascaride lom- 
bricoïde de l’homme, celle qu’on trouve dans l'intestin du bœuf. 


ASCARIDES DES MAMMIFÈRES. 167 


15. ASCARIDE DU CHEVAL.  ASCARIS MEGALOCEPHALA. — 
CLoquer, Anat. des Vers intestinaux, 1824, p. 58, pl. 1, fig. 5, 
pl. 3, fig. 14, pl. 4, fig. 2. 

Ascaris gigas equi, Goeze, Naturg., p. 63, pl. 1, fig. 1-3. 

Ascaris equi, GMELIN , Syst. nat., p. 3032, n° 23. 

Ascaris lumbricoides (en partie), Rup., Entoz., t. II, 1, p. 124 et Syn., 
p- 37, n° 1. 

Ascaris megalocephala, Gurzr, Path. Anat. d. Haussaeug., pl. 8, fig. 5-10. 

«— Corps blanchâtre ou un peu rosé, cylindrique, aminci de part 
« et d'autre ou fusiforme allongé ; — tête assez large (1"",60), à trois 
« valves arrondies, convexes, .entaillées à la face interne; — sans 
« ailes membraneuses à la partie antérieure, mais avec deux sillons 
« latéraux dans toute la longueur du corps; — tégument strié trans- 
« versalement, stries écartées de 0"",006 à 0,010. 

« — Mäle long de 245"", large de 4°",10 ; —rapport de la longueur 
« à la largeur 60; — queue conique, obtuse, déprimée, concave en 
« dessous, avec deux ailes membraneuses latérales, longues de 3,4, 
« larges de 0",25, atteignant l'extrémité obtuse de la queue et à 
« la base desquelles se trouve en dedans une rangée de neuf à dix 
« tubercules peu saillants; — anus à 1"",2 de l'extrémité ; — deux 
« spicules arqués, longs de ?2"",4, larges de 0"",103, cylindriques 
« ou tubuleux, tronqués à l'extrémité. 

« — Femelle longue de 200 à 320"", large de 5m à 7mm ; — rap- 
« port de la longueur à la largeur 45 ; — queue conoïde, obtuse, 
« mucronée ; — anus à 1"",5 de l'extrémité; — vulve au quart de 
« la longueur en avant (à 47" de la tête) ; — œufs elliptiques, pres- 
« que ronds, longs de 0,096 à 0,10. » 

Celte ascaride est partout très-commune dans l'intestin grêle du 
cheval : on l’a trouvée également dans l’âne , dans le mulet, et dans 
le zèbre. J'ai donné la description ci-dessus, d’après des exemplaires 
recueillis dans des chevaux à Rennes. 


16. ASC. DU COCHON. ASC. SUILLA. — Dus. 
Ascaris lumbricoides (en partie), Ruporrur , CLOQUET, et autres. 


« — Diffère de l’Ascaris lumbricoides 1° par les stries plus étroites 
« du tégument, écartées de 0"",013 à 0%,017; — 2° par les œufs plus 
« pelits (longs de 0,066), à coque revêtue d’un épaississement réti- 
« culé, ou alvéolé comme un dé à coudre; — 3° par la structure de 
« l'appareil génital femelle; en effet, le vagin également long est 
« suivi de deux longs utérus dirigés parallèlement en arrière et qui 
« n’ont pas moins de 82%», c’est-à-dire qui sont quatorze fois environ 
« aussi longs que ceux de l’Ascaris lumbricoides ; — les oviductes et 
« les ovaires filiformes, au lieu d’être simplement pelotonnés en 
« arrière des deux utérus, étendent leurs circonvolutions multipliées 
« sur toute la longueur de ces organes, jusqu’à 110"* en arrière de la 
« vulve. » ; 


168}. NÉMATOÏDES. 

Cette différence dans la structure des utérus est en rapport avec la 
différence non moins remarquable offerte par l'enveloppe des œufs 
qui doivent séjourner plus longtemps dans les organes où leur coque 
est produite. 

M. Valenciennes, de son côté, avait remarqué aussi la différence 
offerte par ces organes, et il avait été conduit également à distinguer 
cet helminthe de l’espèce qui paraît appartenir exclusivement à 
l'homme. 

On peut noter quelques autres différences peu importantes entre 
ces deux espèces; ainsi, pour l’Ascaris du cochon, les spicules du mâle 
m'ont paru un peu moins aigus, plus aplatis et presque lancéolés; la 
queue du mâle est moins aplatie en dessous. La longueur du mâle 
que j'ai observé égale soixante-deux fois la largeur; elle est done 
proportionnellement plus grande. 

Ou trouve celte ascaride assez communément dans l'intestin grêle 
du cochon; j'ai étudié les exemplaires recueillis à Paris et faisant par- 
lie de la collection du Muséum. 


ASCARIDE DES DAUPHINS. (Voyez au sous-genre Ænisakis.) 


(?) 17. ASCARIDE DU CAYOPOLLIN. ASCARIS TENTACULATA. 
— Rupozpnr, Synops., p. 638. 


« — Corps blanchâtre droit, aminci de part et d’autre, mais davan- 
« tage en arrière, long de 1", et rarement de 13 à 18"; — tête à 
« trois valves, obtuses, oblongues, très-distinctes sans ailes membra- 
« neuses; — œsophage renflé en forme de pilon. 

« — Mûle à queue recourbée un peu épaisse, terminée par une 
« pointe grêle, en avant de laquelle sortent deux spicules de forme 
« singulière , c’est-à-dire longs, cylindriques, infléchis, obtus, ressem- 
« blant à des tentacules. 

« — Femelle à queue droite, longuement subulée. » (Run.) 

Trouvés au Brésil dans le cæœcum du Cayopollin ( Didelphis cayo- 
pollin ). 

Le catalogue du musée de Vienne mentionne aussi une ascaride 
des intestins de la marmose ( Didelphis murina), que Rudolphi a 
inscrite parmi ses espèces douteuses. ( Synops., p. 53, n° 78.) 


II. ASCARIDES DES OISEAUX. 


Voyez aussi aux deux sections suivantes les ascarides des oiseaux 
de proie, des merles, etc., et au 2° sous-genre celles des perro- 
quets, des gallinacés, etc. 


ASCARIDES DES PIES-GRIÈCHES. (Lanius.) 


Rudolpbhi inserit parmi ses espèces douteuses une Ascaris lanioruwm 
{Synops., p. 54 et 297, n° 83), trouvée d’abord par Frælich, fixée à 


ASCARIDES DES OISEAUX. 169 


l'intestin grèle de la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), et dé- 
crite ainsi par cet auteur : «elle est blanchâtre, longue de 27"" environ, 
assez épaisse, amincie de part et d'autre; sa tête esl rougeûtre, 
échancrée et parait être munie de quatre valves assez distinctes ; la 
pointe caudale, en avant de laquelle se trouve l'anus, est courte, 
assez aiguë, déprimée et concave en dessous; une membrane latérale 
mince, crénelée, s'étend de chaque côté, depuis la tête jusqu’à l’ex- 
trémité postérieure. » 

Le catalogue du musée de Vienne indique aussi une ascaride indé- 
terminée, trouvée deux fois parmi deux cent-quarante Lanius 
collurio, et une seule fois parmi vingt-cinq Lanius minor. 


ASCARIDES DES ENGOULEVENTS. ( Caprimulqus.) 


(?) 18. ASCARIDE SUBULÉE.  ASCARIS SUBULATA. — RunozpHi, 
Synops., p. 38 et 269, n° 5. 


« — Corps également aminci de part et d’autre, à tête non dis- 
« tincte , nue ou sans ailes latérales , et dont les valves sont petites et 
« difficilement visibles , à queue subulée. 

« — Müle long de 16 à 18"", à queue fortement infléchie, termi- 
« née par une longue pointe subulée, portant deux ailes; — deux 
« spicules filiformes, aigus, ailongés. 

« — Femelle longue de 20" à 22"",5, à queue droite, déprimée, 
« subulée; — œufs arrondis, montrant l'embryon roulé en spirale. » 
(Rup.) 


Rudolphi reçut de Bremser cet helminthe trouvé à Algésiras, en 
Espagne, dans l'intestin du Caprimulqus ruficollis. D'après ce qu’il 
dit de la têle (haud discretum), des valves petites (ægré discernendæ ) 
et de la queue subulée , on est conduit à penser que c’est plutôt un 
oxyure ou quelque nouveau genre. 


19. ASCARIDE RÉFLÉCHIE. ASCARIS REFLEXA. — NirzsCH, 
dans l'Encyclopédie de Ersch ot Gruber. 


Ascaris reflexa, Scumarz, XIX Tab. Anat., Entoz,., pl. 18, fig. 1-6. 


« — Corps aminei de part et d'autre; — tête à trois valves dis- 
« tinctes, el munie de deux ailes membraneuses latérales, arrondies 
«en avant, plus étroites et décurrentes en arrière ; — œsophage 
« long, claviforme , suivi d’un ventricule petit, globuleux, en arrière 
« duquel l'intestin présente un renflement presque globuleux aussi 
« large. 

« — Mâle à queue amincie, en pointe, fortement recourbée ou 
« enroulée, munie de deux ailes membraneuses étroiles , et de cinq 
« papilles à la face inférieure , dont une en avant de Panus; — anus 
« porté par un tubercule à la base de la queue; — deux spicules 
« longs et grêles, recourbés, enveloppés d’une gaine membraneuse 
« diaphane qu’ils dépassent à l'extrémité. 


210 7 NÉMATOIDES. 
« — Femelle à queue longue, droite, amincie, mucronée ou ter- 


« minée par une petite pointe grêle; — œufs ronds contenant un 
« embryon roulé en spirale. » 


Trouvée dans l'intestin de l’'engoulevent (Caprimulgus europœus). 

—Natterer a trouvé au Brésil, dans divers oiseaux des genres Capri- 
mulqus, Cucullus et Bucco, des ascarides remarquables par la dila- 
tation de leurs spicules foliacés. Rudolphi les a réunies en une seule 
espèce ( Ascaris forcipata) dont nous parlons plus loin (p. 171). 

Le catalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride indéter- 
minée de l'intestin du Caprimulgus europæus. Rudolphi l’inscrit parmi 
ses espèces douteuses ( Synops., p. bb, n° 90 ), en demandant si ce ne 
serait pas l’Ascaris subulata ? 


ASCARIDES DES ALOUETTES ET DES BRUANTS. 


Une Ascaris alaudeæ et une Ascaris emberizæ , également douteuses, 
sont inscrites dans le Synop. (n° 88 et 89), d’après le catalogue de 
Vienne, comme trouvées dans l’intestin du pipi (Anthus trivialis), et 
de l’ortolan ( Emberiza hortulana ). 


ASCARIDES DES CORBEAUX. (Corvus. ) 


Rudolphi inserit comme douteuses les Ascaris cornicis, Ascaris 
corvi-glandarii, Ascaris frugilegi et Ascaris picæ ( Synops., p. 54, 
n® 54, 85, 86 et 87). 

La première, trouvée par Redi, par G@ze, par Sæœmmering el par 
lui-même dans l’estomac ou dans l'intestin de la corneille mantelée 
{ Corvus cornix), est blanche, longue de?7 à 50"", à tête obtuse, suivie 
d'un renflement du cou; sa queue est un peu obtuse, elle est munie 
d’ailes membraneuses assez larges près de la tête. 

La deuxième a été trouvée dans l'intestin du geai ( Corvus glanda- 
rius ) : c’est une femelle qui n’a pu être distinguée spécifiquement 
des trois autres. 

La troisième a élé trouvée dans l'intestin du freux ( Corvus frugile- 
gus ), par Schrank , qui dit seulement qu’elle est longue de quatre 
doigts et épaisse comme une corde à violon. 

La quatrième a été trouvée par Rudolphi dans l'intestin de la pie 
(Corvus pica ), à Greifswald; il y avait seulement quatre femelles 
longues de 54 à 81", jaunâtres, assez épaisses, également amincies 
de part et d'autre, avec l'intestin brun, la tête petite, distincte , el 
la queue assez aiguë, mais sans ailes membraneuses. 


(?) 20. ASCARIDE DE LA HUPPE.  ASCARIS PELLUCIDA. — 
RupoLri, Synopsis, p. 39 et 270, n° 10. 


« — Corps très-blanc et translucide, long de 49"",5, également 
« aminei de part et d'autre , à tête nue, avec trois valves distinctes, 


ASCARIDES DES OISEAUX. 171 


« grandes et obtuses ; — queue terminée en pointe obtuse, en avant 
« de laquelle est l’anus. » (Rup.) 


Rudolphi a établi cette espèce d’après un seul exemplaire qui avait 
été trouvé longtemps auparavant par Treutler sous les enveloppes du 
foie d’une huppe ( Upupa epops ). 


21. ASCARIDE DES COUCOUS.  ASCARIS FORCIPATA.—Run., 
Synopsis, p. 659. 


« — Corps long de 41,5 à 11,95 (et 15,5); —tèle nue; — valves 
«à peine visibles. 

« — Mäle à queue infléchie , aiguë, munie de deux ailes minces et 
« terminée par une pointe en avant de laquelle sortent deux spicules 
« très-longs, foliacés, ressemblant à des lames de ciseaux , et quelque- 
« fois plus ou moins élargis en disque au milieu. 

« — Femelle à queue aiguë, mucronée, droite; — œufs ronds assez 
« grands. » (Rup.) 


Natterer trouva au Brésil ces helminthes à grands spicules foliacés , 
dans les intestins des Cucullus seniculus, Cucullus nœvius et Cucullus 
tingazu , dans une espèce de Bucco, et dans les Caprimulgus urutau, 
Cucullus bacaurau, et dans une autre Caprimulgus. 

Rudolphi a cru devoir n’en faire qu’une seule espèce, d’après la 
forme singulière des spicules ; cependant les ascarides des coucous ont 
les valves de la tête si peu distinctes qu’il les dit lui-même vix dignos- 
cendæ , tandis que les ascarides des Caprimulqus ont les valves dis- 
tinctes ; une de celles-ci est d’ailleurs bien plus grande (15"",75 ) que 
les autres , et leurs spicules n’ont pas de dilatation orbiculaire. 


ASCARIDE DES PERROQUETS. (Voyez 2 sous-genre Ascaridia.) 
ASCARIDES DES GALLINACÉS. (Voyez 2 sous-genre et Heterakis.) 


(?) 22. ASCARIDE DU TINAMOU. ASCARIS STRONGYLINA. — 
Rupozrnt, Synopsis, p. 651. 


« — Corps long de 4""5 à 6", assez aminci de part et d’autre ; — 
« têle à trois valves oblongues, bien distinctes; — queue du mâle 
« très-obluse, mucronée ou terminée par une petite pointe très-fine 
« dans le prolongement du dos, et munie de deux ailes arrondies 
« en dessous, atteignant la base de la petite pointe; — queue de la 
« femelle droite, terminée par une pointe subulée, très-longue el 
« très-mince. » (Rup.) 


Trouvée au Brésil dans l'intestin du tinamou (Crypturus), el du 
Tetrao uru. 


172 NÉMATOIDES. 


ASCARIDES DES VANNEAUX ET DES PLUVIERS. ( Voyez 2: section.) 
ASCARIDE DES HÉRONS ET DE LA GRUE. 


(>) 23, ASC. DU HÉRON. ASC. SERPENTULUS. — Ruvovrni , 
ÆEntoz., IL, 1, p. 191, n° 53, et Syn., P. 53 et 296, n° 72. 


Ascaris ardeæ, FRoELICH , dans Naturf., XXIX, p. 44, pl. 1, fig. 17-18. 
Ascaris Serpentulus , BRemser , Icones helminthum » PI. 5, fig. 9-14. 


AsCaris serpentulus, CREPLIN, dans VEncycl. de Ersch et Gruber, 
t. XXXII, p. 282. 


« — Corps blanchâtre (long de 50 à 160%), aminci de part et d’au- 
«re, surtout en avant; — têle obtuse infléchie, à trois valves assez 
« grandes , el avec deux ailes latérales linéaires qui se prolongent aux 
« côtés du corps ; — queue infléchie obtuse, terminée par une petite 
« pointe. » (Rup.) 


Rudolphi en eut une seule femelle longue de 50 à 52", trouvée par 
Braun dans l'intestin du héron (Ardea cinerea) ; Frælich en trouva 
Pareïillement une seule femelle dans l'intestin du héron, où on l’a 
trouvée aussi au musée de Vienne, cinq fois sur vingt-quatre. M. Cre- 
plin rapporte qu’elle a été trouvée dans d’autres espèces voisines, et 
notamment par lui-même et par MM. Rosenthal et Schilling à Greifs- 
Wald dans l'intestin de la grue (Grus cinerea), etil en cite une femelle 
longue de 160%, et large de 22,25. 

Rudolphi (Synopsis, p. 663) rapporte à cette même espèce des asca- 
rides de longueur fort différente (de 13 à 39°%), trouvées au Brésil dans 
diverses espèces de hérons. 


(?) 24. ASC. MICROCÉPHALE. ASC. MICROCEPHALA. — Rur.; 
Entos., 1. Il, 1, p. 167 et Synops., p. 48 et 258, n° 48. 


«— Corps blanc, long de 32", assez épais relativement, plus mince 
« en avant , à tête nue, resserrée, petite ; — queue épaisse, terminée 
« par une petite pointe très-courte et recourbée, en avant de laquelle 
« chez le mâle , sortent deux spicules très-longs, recourbés ( moins 
« longs que ceux de l’Ascaris spiculigera). » 


Rudolphi en eut d’abord une seule femelle trouvée par Nitzsch dans 
l'abdomen du crabier de Mahon( Ardea comata); mais ensuite lui- 
même en trouva plusieurs, dont un mâle, dans l'œsophage, dans 
l'estomac et entre les tuniques de cet organe d’un bihoreau ( Ardea 
nycticoraz ), à Rimini en Italie. 

Rudolphi inscrit parmi ses espèces douteuses, 1° une Ascaris cico- 
niæ (Synopsis, p.55, n° 91 ), trouvée au musée de Vienne, dans l’in- 
testin de la cigogne blanche, et par Rosa, en Italie, dans la cigogne 
noire; 2° une Ascaris ardearum (1.c., n° 92), des intestins du héron 
commun et du héron pourpré, qu’il soupçonne lui-même devoir être 
rapportée à l’une des précédentes ; 3° une Ascaris charadriorum(l. e.. 


ASCARIDES DES OISEAUX. 173 


n° 93 ), que nous citons plus loin comme devant être synonyme de 
V’Ascaris heteroüra ; 4° une Ascaris ralli (L.c., n° 94), indiquée dans 
le catalogue du musée de Vienne comme trouvée une seule fois dans 
le râle de genêt { Rallus crex ); 5° une Ascaris glareolæ (l: c., n° 95), 
trouvée trois fois sur quarante-huit dans l'intestin de la giarole ( Gla- 
reola austriaca), à Vienne : Rudolphi lui-même a trouvé dans le cœcum 
de cet oiseau, à Rimini » Quatre helminthes blancs, longs de 13,5 
à 18%, ayant le corps plus aminci en arrière, infléchi en avant, la 
têle avec des valves grandes, tronquées, la vulve en avant de la 
queue, qui est longue, droite, aiguë, et qui porte l’anus près de 
l'extrémité, 

M. Bellingham a trouvé en Irlande une ascaride douteuse dans le 
péritoine du héron. 


ASCARIDES DES PALMIPÈDES. ( Voyez à la 3° section l’Ascaris spiculi- 
gera et à la 2° section les Ascaris prælonga et crassa. 


(Ascaris inflexa. Voyez 2° sous-genre Ascaridia. ) 


On inscrit généralement l’Ascaris infleza au nombre des helmin- 
thes des canards. Zeder, en décrivant (Nachtrag., p. 36) sa Fusa- 
ria inflexa, trouvée souvent dans toute Ja longueur de l'intestin du 
canard domestique ( Anas boschas domestica) et d’un canard sauvage, 
dit qu’elle est longue de 70 à 88°", avec une membrane linéaire de 
chaque côté dans toute la longueur du corps, et que sa queue, qui se 
trouve infléchie par suite du rapprochement des membranes à la 
face abdominale, est en demi-cône convexe en dessus, plane en 
dessous. Gæze avait trouvé aussi dans un canard des ascarides qu’il 
confondit avec ses autres Ascaris teres sans les décrire; Frœlich 
trouva ensuite dans le canard sauvage et décrivit ( Naturforscher, 29, 
P. 43, n° 18) une ascaride femelle, longue de 40", Rudolphi n’eut 
pas l’occasion de les étudier lui-même; mais, à l'exemple de Gæze, 
il les réunit, sous le nom d’Ascaris infleza, avec les grandes ascarides 
de la poule. Cependant, si réellement il y à dans le canard une asca- 
ride longue de 70 à 88", je crois que ce doit être une espèce diffé 
rente ; quant à moi, j'y ai trouvé, ainsi que M. Deslongchamps, une 
ascaride beaucoup plus courte et plus épaisse. (Voy. 4scaris crassa.) 


III. ASCARIDES DES REPTILES. 
ASCARIDES DES TORTUES. (Voyez aussi Atractis. ) 


25. ASCARIDE HOLOPTÈRE. ASCARIS HOLOPTERA.—Ruvozrm, 
Synopsis, p. 53 et 295, n° 71; et Ascaris sulcata. — Rubozpnt , 
Synopsis, p. 48 el 289, n° 50. 


«— Corps blanchâtre-sale, cylindrique, très-allongé (70 fois aussi 
« long que large), un peu plus mince en avant ; — tête large de 0"»,22, 


174 NÉMATOIDES. 


« œsophage simple, en massue, long de 5°", large de 0"",32 en ar- 
« rière, sans ventricule; — tégument à stries transverses très-fines, 
« de 0"",0062. 

« — Müle long de 85 à 95" (Rup.), large de 1"",2; — partie posté- 
« rieure brusquement amincie, sans ailes ni papilles ; — anus à 0"®,28 
« de l'extrémité; — spicules égaux, fortement arqués, longs de 1°",2, 
« bordés de membranes diaphanes, repliées en gouttière , et parais- 
« sant ainsi larges de 0"",05. 

« — Femelle longue de 126", à queue droite. » 


J'en ai étudié un exemplaire mâle trouvé à Vienne dans Pintestin 
de la tortue grecque (Testudo græca) et envoyé en 1816 au Muséum de 
Paris ; Rudolphi l'avait décrit d’une manière différente, mais inexacte, 
sur des exemplaires trouvés en même temps, et que Bremser lui en- 
voya de Vienne. Rudolphi, ayant reçu également de Bremser d’autres 
ascarides longues de 110 à 160", provenant de la tortue franche 
Chelonia mydas, et lui-même en ayant trouvé de semblables dans 
une tortue des Indes ( Testudo indica), il crut devoir en faire une autre 
espèce Ascaris sulcata, caractérisée par la présence d’un sillon laté- 
ral de chaque côté, à la place d’une aile ou membrane latérale très- 
étroite qu’il avait vu régner sur toute la longueur de l’autre ascaride, 
comme l'indique le nom holoptera (de &20ov, complet; mrepoy, aile); 
mais cette membrane latérale ne se montre pas toujours sur les espèces 
que Rudolphi veut caractériser par là; et il n’y en a pas le moindre 
indice sur l’exemplaire que j'ai sous les yeux, et qui esi absolu- 
ment de même origine que ceux de Rudolphi, c’est-à-dire trouvé au 
musée de Vienne et envoyé par Bremser. 


ASCARIDES DES SAURIENS. (Voyez aussi Oxyurè et Ozolaime.) 


(2) 96. ASCARIDE À COU MINCE. ASCARIS TENUICOLLIS. — 
Rupozem, Synopsis , p. 47 el 286, n° 45 b. 


«— Corps blanc ou en partie brunâtre vers la tête, long de 9 à 
« 15"",75, aminci de part et d'autre, surtout en ayant; — tête nue 
« distincte, à trois valves obtuses assez grandes ; — queue munie d’une 
«membrane mince de chaque côté; — queue du mâle courbée en 
« dessous, obliquement tronquée, et terminée par une pointe courte 
« très-aiguë , en avant de laquelle sortent deux spicules inégaux , dont 
« un seul est ordinairement visible; — queue de la femelle droite, 
« déprimée, subulée. » (Rup.) 

M. Tiedemann la trouva, en 1818, dans des tubercules assez durs de 
l'estomac d’un jeune crocodile, mort à Heidelberg. 


(?) 27. ASCARIDE A QUEUE AIGUE.  ASCARIS SPINICAUDA, — 
Ozrers et Rupozrm, Synopsis, p. 40 et 212, n° 13 el p. 652. 


« — Corps long de 5"%,6 à 7°",8, aminci de part el d'autre, el 
« davantage en arrière chez la femelle; — tête paraissant à trois 


ASCARIDES DES REPTILES. 175 


« valves, mais prenant, par suite de la contraction des téguments, 
« des formes variées, celle d’une tiare, par exemple, et avec des stries 
«nombreuses. 

« — Müle à queue courbée en dessous, avec une pointe terminale 
«infléchie, aiguë, et deux ailes dans la courbure; — spicule (?) 
« court, subulé, sortant entre les ailes. 

« — Femelle à queue droite, subulée; — vulve saillante à quelque 
« distance de l’extrémité, de manière à représenter tantôt un Ccy- 
« lindre, tantôt une coupe. » (Rup.) 


Trouvée par Olfers au Brésil dans le gros intestin, et particulière 
ment dans le cœcum d’un lézard (Podinema teguixin), il trouva en 
même temps une ascaride femelle longue de 22"%,5, assez épaisse, un 
peu plus amincie en arrière, ayant les valves de la tête distinctes, et 
la queue non subulée, à pointe déprimée, aiguë. 

Rudolphi, à qui Olfers avait envoyé ces helminthes, en reçut d’autres 
irouvés aussi au Brésil, par Natterer, sous les paupières d’un scinque, 
et peu ou point différents de lAscaris spinicauda. C’étaient trois 
femelles, longues de quelques lignes (5 à 9»? ), dont la queue était 
moins subulée. 


(2) 28. ASCARIDE AMINCIE. ASCARIS EXTENUAT A. — RunoLri, 
Synopsis, p. 47 et 287, n° 46. 


« — Tête à valves peu distinctes ; — @sophage mince, droit, court, 
« brusquement élargi en un ventricule presque globuleux, d’où part 
« Pintestin d’abord assez large, puis plus étroit. 

« — Femelle longue de 6"%,7 à 9"», amincie de part et d'autre, 
« davantage en avant; — anus situé à une assez grande distance de 
« la pointe caudale; — queue obtuse, subitement amincie en une 
« pointe longue et très-grêle; — vulve peu éloignée de la tête, en 
« arrière du ventricule ; — oviductes plus épais, s’amincissant vers la 
« queue, où ils sont repliés; — œufs de forme tout à fait singulière, 
« linéaires, très-longs, parallélipipèdes, à bords droits coupés carré- 
« ment, comme s’il y avait des cirres à chacun des angles, ainsi qu'aux 
« œufs de squales ; — enveloppe interne trois fois plus courte que l’ex- 
« Lerne, el ovale. » (Rup.) 


Bremser la trouva en Espagne, à Algésiras, dans le rectum d'un 
lézard ocellé (Lacerta margaritacea ou ocellata). Rudolphi, auquel il le 
communiqua, présume, d’après la forme singulière des œufs, que ce 
doit être un nouveau genre. Bremser avait trouvé, dans des tubercules 
ou des kystes, entre les muscles du même lézard, des ascarides très- 
petites, capillaires (longues de 2"",2 environ), dont la queue est 
courte, assez aiguë. Rudolphi soupconne que ce pouvaient être les 
jeunes de l’ascaride en question, 


176 NÉMATOIDES. 


(?) 29. ASCARIDE TROMPEUSE. ASCARIS FALLAX. — Rur., 
Syn., p. 43 et 279, n° 27. 


« — Corps blanchâtre, médiocrement épais, également aminci de 
« part et d'autre; — têle avec deux valves quelquefois assez grandes, 
« obtuses ou arrondies, et des indices d’une troisième valve moins 
« distincte, ou sans valves distinctes, et alors avec deux membranes 
« latérales. 
« — Mäle long de 9 à 11,25, à queue infléchie, avec des ailes laté- 
rales relevées. , 
« — Femelle longue de 11,25 à 31"%,5, à queue droite, déprimée, 
obtuse. » (Run. ) 


=) 


= 


Trouvée par Bremser et par Rudolphi dans l'intestin du lézard vert 
(Lacerta viridis ou cærulescens). On l'y a trouvée trente-quatre fois sur 
neuf cent vingt-six au musée de Vienne. Ce n’est probablement pas une 
vraie ascaride. 


(230. ASCARIDE ÉPINEUSE.  ASCARIS ECHINATA.— Ruvorrmi, 
Synopsis, p. 47 et 284, n° 44. 


« — Corps long de 2,3, aminci en avant, ironqué ou rétus en 
« arrière, et terminé par une longue pointe très-grêle, d’abord droite, 
« puis infléchie; — tégument hérissé d’aiguillons, réfléchis, partant 
« d'une base plus large , et disposés en rangées transverses serrées, 
« — iête à trois valves, grandes, assez aiguës; œsophage mince et 
court, proventricule petit, globuleux ; — ventricule trois fois plus 
« grand, obtus et très-épais en avant, et s'amincissant en arrière, 
« pour se continuer avec l'inteslin. » ( Rup. ) 


À 


Trouvée par Bremser dans un gecko (Platydactylus fascicularis) , à 
Algésiras, en Espagne. En décrivant cette espèce, Rudolphi nomme 
ventricule ia dilatation antérieure de l’intesiin, et le proventricule, 
pour lui, est ce que nous nommons le veniricule. 


ASCARIDES DES SERPENTS (Voyez aussi dans la 4e section Polydelphis 
l’ascaride du pithon.) 


J'ai trouvé dans l’orvet, plusieurs fois, l’Ascaris brevicaudata , que 
divers helminthologistes y ont vue avant moi, ainsi que l’Ascaris 
nigrovenosa ; nous décrirons plus loin ces deux espèces beaucoup 
plus communes dans les batraciens. 

D’après le catalogue du musée de Vienne, quatorze orvets sur qua- 
rante-trois contenaient l'Ascaris brevicaudata , et deux sur quarante- 
trois contenaient l’Ascaris nigrovenosa dans le poumon. 

- On a aussi trouvé au musée de Vienne l’Ascaris brevicaudata dans 
la couleuvre à collier { Coluber natrix), sept fois sur deux cent qua- 


ASCARIDES DES RÉPTILES. 177 


rante-neuf, et des ascarides indéterminées dans le Boa constrictor à 
dans le Crotalus durissus, dans la vipère à museau cornu. (Vip. 
Ammodytes. ) 


31. ASCARIDE FILAIRE.  ASCARIS FILARIA. — Du. 


Voyez à la fin du volume, dans les additions, la description de 
celle espèce appartenant à la première section des ascarides vraies. 


(?) 32. ASCARIDE ONGUICULÉE. ASCARIS UNGUICULATA. — 
Run., Synops., p. 653. 


« — Corps long de 1"% à 4,5, ésalement aminci de part et d'autre ; 
« — tête amincie, nue, à trois valves assez distinctes; — queue du 
« mâle onguiculée (c’est-à-dire terminée par une pointe assez longue, 
« recourbée comme l’ongle d’un oiseau de proie ), et séparée du corps 
« par une crénelure d’où sort un spicule court; — queue de la fe- 
« melle droite, déprimée, subulée ; — œæsophage long, renflé à ta 
« base ; — ventricule presque rond. » (Rup.) 


Trouvée au Brésil dans les intestins d’une amphisbœne. 


? 33. ASCARIDE CÉPHALOPTÈRE.  ASCARIS CEPHALOPTERA. 
— Ruv., Synops., p. 52 et 295, n° 70. 


« — Corps blanc, assez grêle, très-aminei en avant, beaucoup 
« moins en arrière ; — tête mince , à trois pelites valves, avec deux 
« ailes membraneuses latérales, courtes, semi-lancéolées ou presque 
« linéaires, qui disparaissent sur le reste du Corps. 

« — Mäle long de 40", à queue épaisse, recourbée en dessous , 
« terminée par une pointe assez obluse, très-courte , en avant de la- 
« quelle sort un spicule droit, court (?) 

« — Femelle longue de 50 à 81", large de (?) à 1,15; — rapport 
« de la longueur à la largeur 60 ou 70; — queue obtuse. » (Rup.) 


Rudolphi recut de Nesti, directeur du musée zoologique de Flo- 
rence, deux exemplaires de cette ascaride récemment expulsés avec 
les excréments par la Vipera Redii. 11 la compare avec l’Ascaris ho- 
loptera de la tortue , dont elle paraît différer seulement par la mem- 
brane latérale visible sur tout le corps de celle-ci. Plus tard Rudolphi 
recut cinq exemplaires de celte même ascaride, trouvés par Doellinger 
dans l’estomac et l'intestin grêle du Coluüber quadrilineatus. 


? 34. ASCARIDE A SPICULE ÉPAIS. ASCARIS MASCULA. — 
Run., Synops., p. 653. 
« — Corps long de 6"",75 à 9", également aminci de part et d'autre 


« ( plus épais en arrière chez le mâle ), à tête nue, peu distincte ; — 
« queue du mâle infléchie , à pointe courte, un peu obtuse, en avant 


12 


178 NÉMATOIDES. 


« de laquelle sortent deux spicules courts, épais , infléchis; — queue 
« de la femelle aiguë, mucronée, droite. » (Rup.) 


Trouvée au Brésil dans l'intestin d’une couleuvre. 


35. ASC. AURICULÉE. ASC. AURICULATA. — Run., Syn., p. 655. 


« — Corps long de 13"",5 à 24"",7, également aminei de part et 
« d'autre; — tête obtuse, à trois valves courtes, larges, obliquement 
« inclinées en dedans , et munies d’ailes latérales , grandes et vésicu- 
« leuses; — queue du mâle fortement infléchie, terminée par une 
« pointe aiguë, courte, en avant de laquelle sortent deux spicules très- 
« longs ; — queue de la femelle terminée en pointe courte, aiguë, di- 
« vergente. » ( Run.) 


Trouvée au Brésil dans l'intestin d’une couleuvre. 


© 


ASCARIDES DES BATRACIENS. (Voyez aussi Oxyure et Heterakis.) 


? 36. ASC. DES POUMONS. ASC. NIGROVENOSA. — ZEpER. 


Ascaris filiformis, cauda rotundata, bufonum et Ascaris subulata bufonum, 
Goeze, Naturg., p. 95 et 198, pl. 5, fig. 6-17 et pl. 2, fig. 8. 

Ascaris pulmonalis, Ascaris trachealis , Ascaris dyspnoos, Ascaris insons, 
GMELIN, Syst. nat., p. 3035, n°% 53, 55, 58 el 59. 

Ascaris bufonis et Ascaris subulata, Scuranx, Verzeichn., p. 11, n°$ 40 et 41. 

Ascaris pulmonalis et Ascaris acicula, Encycl. méth., pl. 32, fig. 4-7 et 19-21. 

Fusaria nigrovenosa , ZxpEr, Nachtrag., p. 48, pl. 6, fig. 5-7. 

Ascaris nigrovenosa, Rup., Entoz., t. II,1, p. 147, n° 18, et SYn., p. 43, n° 28. 

« — Corps grisätre , avec l'intestin noir, long de 7 à 13", cylindri- 
« que, aminci seulement vers les extrémités, et davantage en arrière ; 
« — tête obtuse, à valves petites, peu distinctes ( plus souvent invi- 
« sibles, Rup.); — bouche assez grande, orbiculaire ; — une mem- 
« brane latérale assez large et obtuse de chaque côté de la tête, de- 
« venant ensuite plus étroite, et se prolongeant sur le corps et la 
« queue ; — œsophage musculeux claviforme, long de 0"",$4, large 
« de 0,133 en arrière , sans ventricule ; — intestin étroit à l’origine. 

« — Mäle à queue plus courte, terminée par une pointe conique 
« relevée, avec les membranes latérales un peu plus larges. 

« — Femelle longue de 11 à 13"" (?), large de 0"",3 à (?); — rapport 
« de la longueur à la largeur 35; — queue plus longue, amincie 
« Ou presque subulée, un peu infléchie et obluse à l'extrémité; — 
« anus à 0,58 de l’extrémité ; — vulve saillante, située en arrière 
« du milieu, aux lrois cinquièmes de la longueur ; — embryons longs 
« de 0"",37, larges de 0"",029; les uns libres et actifs dans le corps 
« de la mère, les autres repliés dans des œufs à coque membraneuse, 
« flexible, longs de 0"",116. » 

Je l’ai trouvée à Paris, en mars 1838, dans les poumons du crapaud 
commun ( Bufo cinereus ), et à Rennes, en juillet 1843, dans la gre- 
nouille rousse ( Rana temporaria); mais je l'ai cherchée vainement 
dans un grand nombre de batraciens, 


ASCARIDES DES REPTILES. 179 


Rudolphi l'avait trouvée plus abondamment dans les mêmes espèces 
en Allemagne, plus rarement dans la grenouille verte ( Rana escu= 
lenta), et quelquefois aussi dans l’orvet (Anguis fragilis ), si toute- 
fois il n’a pas pris pour une ascaride notre Angiostomum entomelas. 
Gœze, précédemment, l'avait aussi rencontrée dans les poumons de 
la grenouille rousse et du crapaud , el de plus, dans le crapaud à 
venire jaune (R. bombina ou Bufo igneus). Zeder l'avait trouvée 
seulement dans la grenouille. 

Au musée de Vienne , on l’a trouvée deux fois sur quarante-trois 
dans le poumon de l'orvet, soixante-cinq fois sur cent vingl-cinq dans 
le crapaud commun, cent cinquante-huit fois sur onze cent treize 
dans le Brfo igneus, vingt et une fois sur deux cent cinquante-six 
dans le Bufo fuscus, deux cent soixante-quatre fois sur sept cent 
quaire-vingt-trois dans le Bufo viridis, seize fois sur douze cent 
quaire-vingi-dix dans la grenouille verte, et cent vingt-quatre fois sur 
quatre cent vingt-sept dans la grenouille rousse. Swammerdam, le 
premier, l'avait trouvée en Hollande. En irlande, M. Bellingham l’a 
trouvée seulement dans la grenouille rousse et ne lui a pas vu d’em- 
bryons vivants. 


On doit penser qu’elle est beaucoup plus rare en France qu’en 
Allemagne. 


? 31. ASCARIDE LEPTOCEPHALE.  ASCARIS LEPTOCEPHALA. 
— Ruporrur, Synopsis, p. 46 et 282, n° 40.) 


« — Corps blanc assez épais, long de 3""37, aminci en avant; — 
« tête longue, mince, à trois valves, grandes, oblongues, obluses; 
« — tube digestif, simple, sans divisions. 
« — Mäle oblus et comme tronqué en arrière ; — spicule redressé, 
sortant du bord inférieur de l'extrémité ou appliqué sur l’extré- 
milé tronquée. 
« — Femelle plus amincie en arrière, à queue aiguë. » (Rup.) 


« 


Elle fut trouvée d’abord par Gaede, dans un kyste de la rate du 
Bufo cruciatus , ensuite le professeur Otlo de Breslau la trouva libre 
ou fixée dans l’estomac du Triton palustris, et enfin, au musée de 
Vienne, on l’a trouvée cent quatre-vingl-huit fois sur onze cent treize, 
dans le Bufo igneus ; trente-neuf fois sur neuf cent cinquante-sept, 
dans le Triton cristatus; dix fois sur cent quatre-vingt-six, dans le 
Triton tæniatus, et deux fois sur quatre, dans le Proteus anguinus. 
Rudolphi, d’après la forme singulière de cet helminthe , pense qu’il 
pourrait bien former un nouveau genre. 


— Nitzsch a compris au nombre des ascarides » SON Ascaris andro- 
phora, dont M. Creplin a fait le genre ÆHedruris et qui vit dans l’es- 
lomac du Triton tæniatus, 


180 NÉMATOIDES. 


On pourrait aussi comprendre dans ce genre les diverses espèces 
d’oxyures que nous avons décrites comme trouvées dans les batra- 
ciens et les autres reptiles; mais il serait encore plus rationnel , je 
crois, de séparer du genre Ascaris presque Loutes les espèces vivant 
dans les batraciens ainsi que beaucoup d’autres. 

J'y ai d’ailleurs trouvé plusieurs fois des nématoïdes qui devraient 
être inscrites dans ce genre au moins provisoirement ; savoir : 

j° Dans un kyste du péritoine du crapaud (Bufo cinereus ), je trou- 
vai, le 21 juin, à Rennes, une ascaride longue de 4°", amincie de 
part et d'autre, mais davantage en arrière, large de 0"",10 au mi- 
lieu, et de 0"",13 en avant, où elle est élargie par deux ailes mem- 
braneuses longitudinales ; sa tête est large de 0w*,06, à trois lobes bien 
prononcés, ayant chacun une papille saillanie au milieu de leur 
convexité ; la queue est conique, allongée, très-aiguë ; — le tégu- 
ment a des siries transverses, très-fines, de 0"",0024, visibles seu- 
lement après l’action de l’iode; — les organes génitaux ne sont pas 
visibles ; 

2 Dans de petits kystes larges de 0"*,27 à 0"*,50 du poumon el de 
la muqueuse intestinale de la grenouille rousse, j'ai vu souvent de 
très-petites nématoïdes sans organes dislincis ; leur longueur est de 
0,6, et leur épaisseur de 0,025; 

3° Dans deux kystes du péritoine d’un Triton abdominalis, se trou- 
vaient deux ascarides longues de 2"",2 et 2""4, larges de 0®",074, 
munies d’ailes membraneuses linéaires, assez larges, sur loute leur 
longueur ; ayant la tête large de 0,062, à trois valves sinueuses, 
élargies par la membrane latérale et la queue conique très-amincie 
et lrès-aiguë. 


IV. ASCARIDES DES POISSONS. 


ASCARIDES DES PERCOÏDES ( Voyez aussi à la 2° section l’ascaride 
de la vive.) 


? 38. ASCARIDE DES PERCHES. ASCARIS TRUNCATULA. — 
RupoLrxi. 


Ascaris acus , Goeze, Naturg., p- 90. 

Ascaris percæ , Gers, Syst. nat., p. 5036, n° 64. 

Ascaris bicolor, Ruporrur, Obs. P. I, p. 13. 

Fusaria percæ, Zepër, Naturg,, p. 122. 

Ascaris truncatula, Rup., Entoz., t. Il, 1, p. 172 et Syn., p. 49, n° 55. 


« — Corps blane ou jaunâtre en avant, roussätre en arrière; — 
« long de 27°" environ à 40"", assez grêle, plus aminci en avant, 
« plus épais en arrière, et terminé par une pointe caudale très- 
« courte, mince et obtuse ; — têle distinele tronquée, ou à trois val- 


ASCARIDES DES POISSONS. 181 


« ves tronquées en avant et laissant voir entre elles l’orifice buccal ; 
« pas de membrane latérale; — anus rapproché de l'extrémité; — 
« ovaires remplis de très-petits œufs globuleux. » (Rup.) 


Rudolphi l’a trouvée dans l'intestin, dans des kystes du foie ou à 
la surface de cet organe, et entre les muscles de la perche ( Perca 
fluviatilis); il l’a aussi rencontrée dans le péritoine du sandre ( Lucio- 
perca sandra), à Greifswald. Gœze et Schrank ont trouvé aussi dans la 
perche une ascaride qui doit être la même. On l’a trouvée aussi neuf 
fois sur trois cent soixante-trois dans le sandre, au musée de Vienne. 

— Rudolphi a trouvé à Naples, en juin et juillet, dans le péritoine de 
V'Uranoscopus scaber, des ascarides blanches, grêles, longues de 
dimm à 27%, plus amincies en avant, qu’il range parmi les espèces 
douteuses. (Synopsis, p. 57, n° 111.) 

Le même auteur étant à Rimini, vit aussi dans l’intestin du Mullus 
rubescens une ascaride douteuse, blanche, iongue de 13"",5, plus 
mince en avant, ayant les valves de la tête très-pelites, l'extrémité 
caudale , déprimée , obtuse. (Syn. p. 59, n° 128.) 

Le catalogue du musée de Vienne inscrit, comme trouvée sur le 
foie du surmulet (Mullus surmuletus), l’'ascaris capsularia dont nous 
‘parlons plus loin. 


ASCARIDES DES POISSONS À JOUES CUIRASSÉES. 


? 39, ASCARIDE DU SCORPION DE MER.  ASCARIS ANGULATA. 
— Rupozrur, Entoz., Il, p. 152, et Synops., p. 44, n° 30. 


« — Corps blanc, irès-grêle, long de 27"" environ, aminci de part 
« el d'autre ; — tête tronquée à trois valves, avec deux ailes mem- 
« braneuses latérales, très-larges, qui la font paraître anguleuse ; — 
« queue du mâle droite, assez obtuse; — queue de la femelle plus 
« amincie el un peu relevée. » (Rup.) 


Rudolphi trouva, une seule fois en décembre, à Greifswald, plu- 
sieurs de ces ascarides enfermées dans des kystes formés de nom- 
breuses membranes du mésentère d’un Cottus scorpius. 

M. Bellingham, dans son catalogue des helminthes d'Irlande, indi- 
que lAscaris constricta de la vive, comme trouvée par lui dans le 
péritoine du Cottus scorpius, el au contraire l’Ascaris angulata de 
ce poisson, comme trouvée par lui dans l’intestin de la baudroie 
{Lophius piscatorius). I faudrait une description exacte de ces hel- 
minthes pour qu'on püt adopter cette opinion. 

— Rudolphi élant à Rimini, en Italie, trouva dans l’intesiin d’une 
Scorpæna scrofa, au mois d'avril, une seule ascaride blanche, lon- 
gue de 34°", très-amincie en avant, beaucoup moins en arrière, où 
elle est plus épaisse et se termine en pointe obtuse déprimée. Il l'in- 
scrit parmi ses espèces douteuses. (Syn., p. 57, n° 115.) 


— Le Trigla lyra à aussi présenté à cet auteur une ascaride douteuse 


182 NÉMATOIDES. 


(Syn., p. 59, n° 129), vivant dans le mésentère ; elle est longue de 
13", blanche, plus amincie en avant, avec les valves de la tête 
pelites, el l'extrémité caudale déprimée , obtuse. 

M. Bellingham mentionne l’Ascaris capsularia , comme trouvée 
dans le péritoine du grondin { Trigla gurnardus.) 

— Fabricius avait trouvé dans l'intestin de l’épinoche ( Gasterosteus 
aculeatus) un helminthe filiforme, qu’il nomma Gordius lacustris, 
(Faun. Groen. p. 268, n° 242), el que Gmelin inscrivit dans le Systema 
naturæ , Sous le nom d’Ascaris lacustris ( pag. 3036, n° 66), Rudolphi 
trouva lui-même une seule fois, à Greifswald, dans le même poisson, 
une véritable ascaride, longue de 25"" environ, grêle et blanche, 
qu’il ne put décrire et qu’il nomma Ascaris gasterostei ( Entoz., 
p. 201, et Synops., p. 59, n° 127.) 


ASCARIDES DES SCIÉNOÏDES , DES SPAROÏDES ET DES MÉNIDES. 


Rudolphi, étant à Spezia au mois d'août, trouva dans le péritoine 
d’une Sciæna umbra plusieurs ascarides rougeâtres, longues de 7 à 
9°», plus amincies en arrière et à queue aiguë ; il les inscrit parmi ses 
espèces douteuses (Syn., p. 8, n° 126). 

Le catalogue de Vienne inscrit aussi une ascaride douteuse du Sciæna 
nigra. 

L’Ascaris spari spicre (Syn., p. 58, n° 121) est une espèce douteuse 
de Rudolphi, trouvée en grand nombre, mais sans organes sexuels, 
dans le péritoine du Sparus spicre, elle est blanche ou rougeâtre, 
longue de 7 à 11", plus amincie en avant, à têle obtuse trivalve et à 
queue déprimée assez obiuse. 

L’Ascaris boopis (Syn., p.58, n° 120) est une espèce douteuse trouvée 
une seule fois à Rimini, par Rudolphi, dans le péritoine du Bogue 
(Sparus boops) elle est longue de 6"",75 très-grêle ; rougeâtre ; — sa 
tête a irois valves ; — le corps est plus aminci en arrière ; — la queue 
est aiguë , déprimée ; — l'intestin est droit, brunâtre. Rudolphi la croit 
idéAUQUE avec la suivante. 

L’Ascaris mœænœ de Rudolphi, également douteuse (Syn., n° 119), 
trouvée dans la mendole (Mæna vulgaris, où Sparus mæna, L.), à 
Rimini, est blanche, très-grêle, longue de 7 à 9°", avec de petites 
valves à la tête, et la queue aiguë déprimée. 

Le catalogue du musée de Vienne inserit aussi une ascaride douteuse 
du picarel commun (Smaris smaris, C., ou Sparus smaris, L.). 


ASCARIDES DES SCOMBEROTDES. (Voyez aussi à la 2° section l’ascaride 
de l’espadon, et à la 3° section l’ascaride du maquereau. 


— L'Ascaris fabri (Synops., p. 57, n° 116), espèce douteuse de Ru- 
dolphi, a été trouvée dans l'intestin du Zeus faber, à Rimini; elle est 
blanche, longue de 27", plus amincie en arrière , avec les valves de 
la tête bien distinctes. 


ASCARIDES DES POISSONS. 183 


— Le catalogue du musée de Vienne mentionne aussi une ascaride 
douteuse trouvée dix fois sur quinze dans le Zeus faber. 

— Rudolphi rapporte avec doute au genre Ascaris des helminthes 
longs de 11 à 18°", assez épais, amincis de part et d'autre, et à tête 
obluse, munie de papilles, qu’il trouva dans les appendices pylo- 
riques, et dans l'intestin du Stromateus fiatola , en Italie. 

— Une ascaride douteuse est ainsi indiqué dans le Lepidopus ar- 
gyreus. 

— Rudolphi place dans ses espèces douteuses une Ascaris atherinæ, 
trouvée à Naples dans l'intestin de l’Afherina hepsetus; elle est 
longue de 31"",5, assez épaisse, plus amincie en avant, et à queue 
déprimée , obtuse. Il trouva aussi dans le péritoine du même poisson 
d’autres pelites ascarides longues de 7 à 14%», 


? 40. ASCARIDE DES BLENNIES. ASCARIS AUCTA. — Rupozrnt, 
Entoz., Il, 1, p. 1175, el Synops., p. 50, n° 57. 


Ascaris acus, MüLrrer, Besch. d. Berl. Naturf., I, p. 216. 
Ascaris blennii, GMELIN , Syst. nat., p. 3036, n° 62. 


« — Corps blanc, long de 13 à 94", assez épais, plus mince en 
«avant, avec deux membranes latérales, d’abord à peine visibles, 
« puis devenant de plus en plus larges jusqu’à la queue, dont elles 
« déterminent la courbure en se rapprochant de la: face ventrale ; 
« — Lêle assez aiguë, à trois valves. » ( Run.) 

Rudolphi la trouva souvent dans l'intestin et quelquefois aussi dans 
le péritoine du Blennius viviparus , à Greifswald. Müller l’avait pré- 
cédemment trouvée dans le même poisson en Danemark. 

— Rudolphi trouva ensuite dans les appendices pyloriques du blen- 
nius phycis, à Rimini, deux ascarides blanches, longues de 20"",59, 
également amincies de part et d'autre, à tête petite, distincte, avec 
les valves bien visibles et la queue courte, aiguë, divergente, pré- 
cédée par un tubercule ; il l’inserit comme douteuse, sous le nom de 
Ascaris phycidis (Synops., p. 57, n° 113), tout en ajoutant qu’elle 
lui paraît constituer une espèce distincte qui pourrait être nommée 
Ascaris divaricata. , 


ASCARIDE DES GOBIES. 
— Le catalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride dou- 
ieuse trouvée une seule fois parmi cent trente-neuf Gobius j020 ; c’est 
V'Ascaris gobii (Run., Synops., p. 7, n° 114). 
?41. ASCARIDE DE LA BAUDROIE,  ASCARIS RIGIDA. — Run., 
Entoz., 11, 1, p. 181, et Synops., p. bi, n° 61. 


Ascaris marina, Mürrer, Besch. d. Berl. Naturf., I, p. 211, et Ascaris 
lophii , Zool. Dan. t. IL, pl. GXI, fig. 1-4. 
Ascaris lophii, Guen, Syst. nat., p. 3037, n° 77. 
« — Corps grisâtre, laissant voir les viscères blanes à travers les 
« téguments, long de 27 à 80" (Muzz.), large de 0"",38 à (?), plus 


184 NÉMATOIDES. 


« aminci en avant; — tête large de 0",14 à (?), avec trois valves 
« grandes, allongées, tégument à stries transverses, très-fines ( de 
«€ 0,003). 

« — Mâleà queue enroulée, terminée par une pointe mince; — 
« — deux spicules arqués , longs de plus de 1"", larges de 0"",028. 

« — Femelle à queue déprimée, assez épaisse, terminée par un 
« prolongement plus étroit, obtus ou en forme de papille (?). » 


J'ai vu de celte espèce un mâle long de 36", large de 0"",38, mais 
fortement contracté et altéré par l'alcool; il provient de l'envoi fait 
par le Muséum de Vienne à celui de Paris, en 1816, et avait été 
trouvé dans l'intestin d’une baudroie ( Lophius piscatortius) ; les spi 
cules, en partie saillants, étaient brisés; mais j'ai parfaitement vu 
qu’'its sont deux ; leur largeur, ainsi que les siries du tégument, dis- 
tinguent cette ascaride de celles des autres poissons de mer. 

Rudolphi, qui l'avait d’abord décrite inexactement d’après Müller, 
reçut d’abord de Bremser un mâle long de 21"", et deux femelles lon- 
gues de 11%",25 et 24,75 provenant du même Lophius piscatorius , 
le seul, parmi quarante-quatre , dans lequel on l’eût trouvé au musée 
de Vienne; cependant il lui attribue un spicule HALPIE et des valves à 
peine distinctes ? à la têle. 

— M. Bellingham indique comme trouvée par lui dans la Baudroie, 
en Irlande, l’Ascaris angulata du Cottus et non l’Ascaris rigida. 


? 42, ASCARIDE DES LABRES. ASCARIS CRASSICAUDA. — 
Rup., Synopsis, p. 50 et 291, n° 56. 


« — Corps blanc, long de 11,25 à 31,5, médiocrement épais, 
« aminei de part et d'autre, davantage en avant; — valves de la têle 
« grandes, tronquées, souvent écartées ; — queue de la femelle assez 
« obluse, quelquefois avec une papille terminale et avec un grand 
« tubercule près de l'extrémité. » (Rup.) 


Rudolphi l’a décrite d’après des individus qu’il avait recus de Brem- 
ser, et qui provenaient des intestins de deux ZLabrus tinca disséqués 
au musée de Vienne. 

— Le catalogue de ce musée mentionne aussi des ascarides indé- 
terminées, trouvées une fois sur six dans la girelle (Zabrus julis); 
sept fois sur douze dans le ZLabrus olivaceus, et une seule fois parmi 
quatorze Labrus rupestris, toujours dans l’inteslin. 

— Rudolphi, de son côté, a trouvé à Naples, dans des labroïdes, 
trois autres ascarides qu'il inscrit parmi ses espèces douteuses, sa- 
voir : 1° l’Ascaris labri lusci (Synop., p. 58 , n° 124); dans l’abdomen 
de ce poisson, adhérente à la tunique péritonéale de l'intestin, ou 
cachée sous la tunique du foie, elle est blanche , longue de 14 à 27", 
plus amincie en avant, à tête trivalve, tronquée, et avec la PES 
caudale déprimée, assez aiguë; 2° l’Ascaris cynœædi (1. e., n°1 
petile, également amincie de part et d'autre dans le péritoine dû 


ASCARIDES DES POISSONS. 185 


Labrus cynæœdus; 3° l'Ascaris novaculæ (l. c., n° 125), rougeñtre, 
longue de 11,25, grêle, plus amincie en avant, ayant les valves de 
la tête distinctes , et la queue déprimée, assez aiguë; elle était dans 
le péritoine du rason (Xyrichthys novacula). 


ASCARIDE DU CENTRISQUE. 


L'Ascaris centrisci (Run., Syn., p. 57, n° 108) est aussi une espèce 
douteuse de Rudolphi, trouvée à Naples dans le péritoine de deux 
Centriscus scolopaz; elle est petite, assez épaisse, également amin- 
cie de part et d’autre. 


? 43, ASCARIDE DU BARBEAU. ASCARIS DENTATA. — ZEDER. 


Fusaria dentata, Zener , Nachtrag., p. 54. 
Ascaris dentata, Rup., Entoz., t. IL, p. 160, et Syn., p. 45 et 280, n° 37. 


« — Corps blanc, long de 6%",7 à 15"",7, très-crêle, aminci de part 
« el d'autre, mais un peu davantage en arrière, surtout chez les fe- 
« melles; — tête très-amincie, à valves petites, oblongues, el sans 
«ailes membraneuses. 

« — Mâle à queue enroulée en spirale. 

« — Femelle à queue infiéchie ; — œufs petits, globuleux. » (Rup.) 


Rudolphi l'avait d’abord décrite d’après Zeder, qui lui-même l'avait 
trouvée dans l’estomac et l'intestin du barbeau (Cyprinus barbus); 
mais plus tard , il en recut de Huebner et de Bremser, plusieurs pro- 
venant aussi de Pintestin du barbeau, et put rectifier en partie sa 
description. On l'avait trouvée deux fois sur quarante-huit au musée 
de Vienne. 

M. Bellingham inscrit cette mème ascaride comme trouvée en Ir- 
lande dans la loche ( Cobitis barbatula ). 


? 44. ASC. DU GARDON. ASC. CUNEIFORMIS. — ZEnEr. 


Fusaria cuneiformis , Ziper, Nachtrag., p. 54. 
Ascaris cuneiformis, Rup., Entoz., t. IT, 1, p. 177, et Syn., p. 50, n° 88. 


« — Corps demi-transparent, long de 9 à 11"",25; capillaire, 
« aminei de part et d'autre, surtout en avant; — tête très-mince ; — 
« membranes latérales très-minces de chaque côté du corps, plus 
« larges et plus visibles à la queue; — tube digestif s’élargissant peu 
« à peu , puis présentant un étranglement et se conlournant pour se 
« rendre ensuite jusqu’à la queue, qui est longue , plane en dessous, 
« ei Lerminée par une pointe mince, diaphane. » (ZEp.) 


Zeder seul a décrit incomplétement eet helminthe, dont il n’a vu 
qu’un des sexes sans organes génitaux distincts ; je crois que c’est le 
Dispharagus denudatus , dont j'ai éludié les deux sexes, voy. p. 81. 

Le catalogue du musée de Vienne inscrit PAscaris cuneiformis 


186 NÉMATOIDES. 


comme trouvée une fois seulement parmi les gardons(Cyprinus idus ), 
et une seule fois ( Ascaris unciformis , par erreur ), parmi quarante- 
deux Cyprinus cultratus. M. Bellingham l’inserit aussi comme trouvée 
en Irlande dans le goujon ( Cyprinus gobio ). 

Rudolphi inscrit d’ailleurs aussi comme espèce douteuse une Asca- 
ris cyprini erythrophthalmi ( Entoz., I, 2, p. 315, et Synops., p. 60, 
n° 139), longue de 21"" environ, assez mince, à têle très-obtuse, 
munie de valves arrondies, et conséquemment bien distincte de l'As- 
caris cuneiformis de Zeder. Elie avait été trouvée par Braun dans 
l'intestin du rotengle (Cyprinus erythrophthalmus). 

Moi-même j'ai trouvé très-souvent à Rennes, dans des kystes en- 
croûtés du péritoine des Cyprinus idus et Cyprinus erythrophthalmus, 
des jeunes ascarides qui doivent appartenir à plusieurs espèces dis- 
tinctes : l’une, dans un kyste tubuleux, élait longue de 2"",2, large 
de 0,07, avec deux membranes latérales très-étroites, mais dis- 
tinctes, et un æsophage cylindrique , suivi d’un ventricule globuleux, 
comme chez l’Ascaris acus. Une autre, dans un kyste tubuleux bru- 
nâtre du gardon, était longue de 1"",5, large de 0"",06, avec trois 
valves bien distinctes à la tête, la queue amincie en cône aigu ter- 
miné par une longue pointe, etc. 


ASCARIDES DES LOCHES. (Cobitis.) 


Le catalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride indéter- 
minée , trouvée sept fois sur trois cent quatre-vingl-cinq dans la loche 
franche ( Cobitis barbatula ); Rudolphi l’inscrit parmi ses espèces dou- 
teuses ( Synops., p. 59, n° 130). M. Bellingham, dans son catalogue 
des helminthes d'Irlande, aliribue à la loche l’ascaride du barbeau 
( Ascaris dentata ), qui vit dans l'intestin ; il a en outre trouvé dans le 
périloine du même poisson une petite ascaride douteuse longue de 
6,35, irès-mince, également amincie de part et d’aulre, el munie 
de deux membranes latérales également larges à la têle et dans le 
premier tiers de la longueur du corps. 


ASCARIDES DU BROCHET. ( Esox Lucius.) Voyez aussi à la 4° section 
Ascaris acus. 


Schrank, dans les Mémoires de l’Académie de Suède (1790, p. 122), 
indique sous le nom d’Ascaris adiposa , une ascaride qu’il avait trou- 
vée dans la graisse des intestins d’un brochet; Zeder, sans plus de 
renseignements, admet cette espèce ; mais Rudolphi l’a laissée parmi 
les douteuses, en exprimant l'opinion très-probable que ce doit être 
une Ascaris acus. 


ASCARIDE DU SILURE. (Silurus glanis) 


Rudolphi a trouvé dans l'intestin d’un silure, à Greifswald, un 
helminthe blanc, long de 27», qu’il n’a pu étudier et qu’il range 


ASCARIDES DES POISSONS. 187 


parmi ses espèces douteuses ( Synopsis, p. 59, n° 131), en citant, 
comme synonyme, une ascaride trouvée précédemment par Bloch, 
dans le même poisson, et que Gmelin avait enregistrée sous le nom 
d’Ascaris siluri. ( Syst. naët., p. 3036. ) 


? 45, ASCARIDE DU SAUMON. ASCARIS CAPSULARIA.—Rur. 


Cucullanus salaris, Gozze, Naturg., p. 133, pl. 8, fig. 9-10. 

Cucullanus lacustris, GMELIN, Syst. nat., p. 3052, n° 6. 

Capsularia salaris, Zxner , Nachtrag., p. 10. 

Capsularia trinodosa, Zxner, Naturg., p. 55. 

Ascaris capsularia, Rupozrut, Entoz., t. IT, 1, p. 179, et Syn., p. 50, n° 60. 


« — Corps blanc, grêle, long de 21"" environ, plus épais vers la 
« queue qui est conique , obtuse, sans membranes latérales ; — tête 
« mince, obtuse , à trois valves petites; — anus peu éloigné de l’ex- 
« trémité; — organes génitaux non visibles. » (Rup.) 


Gæze, le premier , avait trouvé trois de ces helminthes enroulés 
sous la tunique du foie d’un saumon ( Salmo salar). 

Rudolphi les trouva ensuite très-souvent enroulés à la surface des 
différents viscères ou libres dans l'estomac et dans l'intestin du même 
poisson , et il affirme positivement que ce sont bien des ascarides, 
d’après la structure de leur bouche (oris fabrica); on ne peut donc 
les confondre avec les Filaria piscium (pag. 60), qu’on trouve 
également enroulées ei engagées à la surface des viscères des pois- 
sons, et qui de même aussi ont des mouvements lrès-vifs quand elles 
sont mises en liberté, el se conservent longtemps vivantes dans l’eau. 
Il est cependant bien probable que de même que leur aspect exté- 
rieur et leur mode de développement les avaient fait d’abord réu- 
nir par Zeder, dans le même genre Capsularia, ces caractères exté- 
rieurs auront fait confondre souvent la vraie Ascaris capsularia, ou 
Capsularia trinodosa, de Zeder, avec des helminthes qui n’ont 
point la têle à trois valves. Ainsi Gæze et Rudolphi n’ont trouvé 
celte ascaride que dans le saumon; les helminthologistes du musée de 
Vienne l’indiquent aussi dans leur catalogue, comme trouvée une 
fois dans le merlan (Gadus merlangus); une fois dans le Gadus medi- 
terraneus; une fois sur vingt-six dans la Scorpæna scrofa; lrois fois 
sur vingt-trois dans le Mullus surmuletus; el deux fois sur vingt- 
trois dans le Salmo salar. De même aussi, M. Bellingham, en Irlande, 
l'inscrit ( Ann. of Nat. Hist., 1844, t. XIII, p. 172) comme trouvée 
par lui dans le péritoine du hareng (Clupea harengus), du Cyclop- 
terus rufus, du saumon, de la morue (Gadus morrhua); du merlan 
(Gadus merlangus); du merlus (Gadus merlucius); de la lingue 
(Gadus molva); du flétan ( Pleuronectes hippoglossus); du turbot 
( Pleuronectes maximus); du congre (Muræna conger); de la bau- 
droie ( Lophius piscatorius); du grondin (Trigla gurnardus); du maque- 
reau (Scomber scomber); du Syngnathus acus et dans l'estomac, l'intes- 
lin, le péritoine et la vésicule du fiel du Squalus acanthias; il dit 


188 NÉMATOIDES. 


que les valves de la bouche sont très-petites, et que le ventricule 
est plus blanc et plus opaque que le reste du canal digestif, et se voit 
comme une ligne blanche, plus large et courte, à travers les parois. 
Gæœze avait déjà parlé de cette particularité, que Rudolphi ne vit 
pas et que M. Bellingham regarde comme très-caractéristique de cette 
espèce; mais j'ai vu dans de vraies ascarides et dans la Filaria pis- 
cium cetie tache blanche interne, qui provient de la présence d’un 
appendice pylorique en forme de cœcum, partant de la base de l’in- 
testin pour revenir en avant à côlé de l’æœsophage, et je n’ai vu bien 
cerlainement, dans les kystes du péritoine des gades, du maquereau, 
du grondin, du congre et du flétan, que la Filaria piscium. 


ASCARIDES DES CLUPES. (Voyez aussi à la 3° section Ascaris adunca.) 


? 46. ASCARIDE EFFILÉE.  ASCARIS GRACILESCENS.—Ru»., 
Synopsis, p. 45 et 282, n° 38. 


Ascaris gracilescens, Crepuix , dans l’Enc. de Ersch. et Gruber, t. XXXII, 
p. 282. 


«— Corps blanc ou rougeâtre, long de 4,5 à 11"",25, très-grêle, 
« aminci de part et d’autre, davantage en arrière ; tête non distincte, à 
« trois valves larges ; — queue en pointe assez longue aiguë. » 


Rudolphi , en Italie, la trouva très-nombreuse dans la périloine du 
Clupea sprattus et de l’anchoiïs (Engraulis encrasicholus). 

Au musée de Vienne on l’a trouvée 26 fois parmi 51 Clupea sprat- 
tus dans l'intestin; M. Creplin l’a trouvée aussi dans l'intestin du ha- 
reng. 

On ne peut considérer cetle espèce comme bien déterminée , puis- 
qu'on n’en a vu que de jeunes individus sans organes génitaux. 

— Rudolphi inscrit parmi ses espèces douteuses (Synop., p.60 el 303, 
n° 138)une Ascaris clupearum que Fabrieius avait trouvée dans l’abdo- 
men du hareng (Clupea harengus); elle est blanchâtre, très-mince, 
longue de 40", amincie de part et d'autre, davantage en avant, ayant 
trois petites valves à la tête, et montrant par transparence un ventri- 
cule oblong blane opaque, à quelque distance de la tête : elle est d’ail- 
leurs enroulée en spirale dans des kystes du péritoine comme la Filaria 
piscium el la prétendue Ascaris capsularia. On peut donc penser que 
c’est l’une de ces deux espèces, ou même l’une et l’autre en même 
temps; Rudolphi, pendant toutes ses recherches, dit n'avoir pu trouver 
dans le hareng que la Filaire; mais M. Bellingham, dans son catalogue 
des helminthes d'Irlande, attribue l’Ascaris capsularia au hareng, 
ainsi qu’à beaucoup d’autres poissons de mer. 


ASCARIDES DES GADES. (Voyez aussi à la 3° section l’Ascaris clavala.) 


ASCARIDES DES POISSONS. 189 


? 47. ASCARIDE FLUETTE.  ASCARIS TENUISSIMA.— Zenpr. 


Fusaria tenuissima, Zxner, Nachtrag., p. 57. 
Ascaris tenuissima , Rupozrur, Entoz., t. II, 1, p. 185, et Syn., P. 52, n° 66. 


«— Corps très-grêle, long de 4"%,5 à 9», aminci de part et d'autre ; 
« davantage en avant ; — têle amincie avec deux membranes latérales 
« étroites ; — queue longue subulée , celle du mâle plus mince et Cy- 
« lindrique , celle de la femelle plus longue, plus épaisse, plane en 
« dessous ; — spicule simple (?), accompagné par plusieurs tubercules 
« très-pelits. » (ZED.) 


Zeder seul l’avait trouvée d’abord dans l'intestin de la lotte (Gadus 
lotta); M. Bellingham l'inscrit dans son catalogue des helminthes 
d'Irlande, comme trouvée par lui dans l'intestin du Merlan. Le cata- 
logue du musée de Vienne mentionne avec le double nom de tenuis- 
sima el de mucronata une ascaride trouvée soixante-treize fois sur 
quatre cent quatre-vingt-deux dans la lotte. 


? 48. ASCARIDE MUCRONÉE. ASCARIS MUCRONATA — SCHRANK, 


AScaris mucronata et Ascaris capillaris, ScurANk, dans les Mémoires de 
l'Académie suédoise, 1790, p. 121, n° 13 et n° 12. 

Fusaria mucronata , Zxver , Nachtrag., p. 62. 

Ascaris mucronata, Ruoozrui, Entoz., t. Il, r, p. 186, et Syn., p. 52, n° 67. 


« Corps blanchâtre (jeunes) ou cendré (adultes), long de 18w» à 
«31,15; plus mince en avant, de plus en plus épais en arrière 
« jusqu’à l'extrémité caudale qui est arrondie et terminée par une 
« pointe droite et mince ; — tête petite distincte ; — membranes laté- 
« rales très-larges à la têle et diminuant peu à peu jusqu’à l'extrémité 
« caudale ; — queue du mâle plus obtuse et avec une pointe terminale 
«plus courte, et portant en outre deux rangées de pelits tubercules 
« qui s’étendent le long de la face ventrale. » (Zen) 


Zeder seul l'avait trouvée dans l’estomac de la lotte (Gadus lotta), 
el l'avait communiquée à Schrank; depuis lors, au musée de Vienne, 
on a retrouvé dans l'intestin du même poisson, soixante-treize fois sur 
quatre cent quatre-vingt-deux , des ascarides qui sont indiquées avec 
la double dénomination spécifique Ascaris tenuissima et Ascaris mu- 
cronata. Il en faut conclure que la distinction des deux espèces n’est 
pas facile, je crois même qu’elle n’est guère plus réelle par rapport à 
lPAscaris clavata. Il faut attendre des observalions détaillées sur la 
Structure des unes et des autres pour se prononcer. 

— Rudolphi inscrit en outre, comme espèce douteuse (Syn., p. 517, 
n° 112), une Ascaris gadi longue de 40", plus mince en arrière avec 
la pointe caudale infléchie aiguë ; il a trouvé une seule femelle dans 
un Gadus minutus à Rimini. Le catalogue du musée de Vienne men- 
tionne aussi une ascaride indéterminée du Gadus merlucius. 


190 NÉMATOIDES. 


— M. Bellingham inscrit , dans son catalogue des helminthes d’Ir- 
lande, l’Acaris rotundata des squales comme trouvée par lui dans 
le péritoine de la morue, et l’Ascaris constricta de la vive comme 
trouvée dans le péritoine du Gadus luscus. 


9 49, ASCARIDE DES PLEURONECTES. ASCARIS COLLARIS. 
— RupozrHi, Entoz., I, 1, p. 134, et Synops., p.52, n° 65. 
Fusaria hoffmanni , Zeper, Nachtrag., p. 59. 


« — Corps blanc plus ou moins épais, long de 27 à 81", aminci 
« de partet d'autre, davantage en avant; — tête obluse à trois valves 
« médiocres, avec deux membranes latérales étroites, qui s’élargis- 
« sent quelquefois derrière la têle, mais qui, devenant ensuite très- 
« minces, se continuent jusqu’à la pointe caudale en avant de laquelle 
« est l’anus. » (Rup.) 


Rudolphi la trouva d’abord à Greifswald, dans l'intestin du turbot 
(Pleuronectes maximus ), et du flet ( Pleuronectes flesus ); plus tard, 
il la trouva aussi à Naples, dans l’abdomen du (Pleuronectes mancus). 

M. Bellingham l’inserit dans son catalogue des helminthes d'Irlande, 
comme trouvée dans l'intestin et les appendices pyloriques du flétan 
( Pleuronectes hippoglossus), ainsi que dans l'intestin du turbot. Ce 
même helminthologiste aliribue d’ailleurs aussi l’Ascaris capsularia 
à ces deux pleuronectes ( turbot et flétan ). D'un autre côté, Rudol- 
phi inscrit par ses espèces douteuses une Ascaris linguatulæ (Syn., 
p.58, n° 118), qu'il trouva une seule fois dans le mésentère du 
Pleuronectes linguatula à Naples, et une Ascaris soleæ ( L. C., 
n° 117), qui a été trouvée sept fois sur cent vingt-huit, dans l'intestin 
de la sole ( Pleuronectes soleæ), au musée de Vienne. 

— Pour moi, j'ai trouvé plusieurs fois dans l'intestin du turbot et de 
la sole des ascarides femelles non adulies, ressemblant à celles des 
gades ou du maquereau (veyez à la 3° section); en effet, leur tête 
large de 0"",13, est à trois valves, un peu sinueuses, portant 
chacune deux papilles sur leur convexité ; leur œæsophage cylin- 
drique est accompagné à sa jonction avec l'intestin, par deux 
cœcums dirigés l’un en avant, l’autre en arrière; leur queue est 
droite, conoïde, terminée par une papille aiguë, hérissée de petites 
épines ou denticules; dans l’ascaride du turbot, le tégument est 
finement strié en travers, ses stries étant écartées de 07,002 à 
0,005; une ascaride que j'ai trouvée dans le turbot, le 22 décem- 
bre , est longue de 16"; celles que j'ai trouvées dans la sole sont 
longues de 24°". 


ASCARIDE DU CYCLOPTÈRE LUMP. 


M. Bellingham inscrit dans son catalogue des helminthes d'Irlande, 
l’Ascaris succisa de la raie, comme trouvée dans l'intestin du lump, 
et l’Ascaris capsularia, comme trouvée dans le péritoine du même 
poisson, 


ASCARIDES DES POISSONS. 191 


? 50. ASCARIDE DE L’ANGUILLE.  ASCARIS LABTATA. — Run. 


Ascaris anguillae, ArizcaaAR»D, dans Zool. Dan., t. IV, p. 22, pl. 147, D. 1-2. 
Fusaria redii, Zener, Nachtrag., p. 58. 
Ascaris labiata, Rup., Entoz., t. IL, 1, p.172, et Syn., p. 49 et 290, n° 54. 


« — Corps blanc en avant, quelquefois jaunâtre dans les deux 
« tiers postérieurs, long de 27 à 40°", plus mince en avant, avec deux 
« membranes latérales qui, d’abord à peine visibles, deviennent plus 
« saillantes-et se prolongent jusqu’à la queue, laquelle alors paraît 
« demi-cylindrique; — tête munie de valvules très-grandes comme 
« des lèvres; — tégument fortement strié en travers et presque denté 
« en scie ;— anus simple en ayant de la pointe caudale ; —vulve située 
« au tiers antérieur ; — œufs globuleux assez grands à double enve- 
« loppe. » (Rup.) 


Zeder l'avait d’abord trouvée dans l'intestin de l’anguille (Muræna 
anguilla ) et la crut faussement analogue à un helminthe indéter- 
miné, que Redi avait précédemment trouvé dans le même poisson ; 
Rudolphi qui démontra cette erreur trouva aussi dans une anguille 
à Greifswald, quatre exemplaires de cette ascaride qui paraît assez 
rare; par la suite étant à Naples, il trouva dans un congre ( Muræna 
conger) une ascaride blanche, longue de 25"", qu’il croit être la 
même espèce. Un autre ascaride longue de six lignes, ayant les val- 
ves de grandeur médiocre à la tête, fut alors aussi trouvée par lui 
dans le myre (Muræna myrus), mais c’est avec doute qu’il la rap- 
porte à cette espèce. Au musée de Vienne, on l’a trouvée huit fois 
sur quarante-trois, dans l'intestin grêle de l’anguille. M. Bellingham 
l'inscrit aussi comme trouvée dans l'intestin de l’anguille, en Irlande. 

Je l'ai cherchée vainement dans vingt-quatre anguilles à Rennes. 

Abildgaard a décrit et figuré dans la Zoologia danica une Ascaris 
anguillæ, filiforme, longue de 93"", blanche , avec deux lignes laté- 
rales d’un vert-doré et laissant voir par transparent les intestins 
blancs opaques; la tête est amincie et obluse ; la partie postérieure 
plus épaisse se termine par une pointe très-grêle. Rudolphi, sans 
pouvoir se rendre compte de la coloration brillante indiquée par 
Abilgaard , croit que ce peut être une Ascaris labiata. 


ASCARIDE DU CONGRE. (Voyez aussi à la 2° section l’Ascaris ecaudata.) 


ASCARIDES DES SYNGNATHES. 


Rudolphi (Syn., p. 50, n° 107 ) inscrit comme douteuse une Ascaris 
hippocampi longue de 13"",5, non adulle, à queue aiguë, trouvée 
par lui à Rimini, dans l'intestin de l’hippocampe (Syngnathus hippo- 
campus.) 

Le catalogue du musée de Vienne mentionne aussi une ascaride 
indéterminée du Syngnathus acus, trouvée dans l'intestin, 


192 NÉMATOIDES. 


M. Bellingham, en Irlande, a trouvé dans le péritoine du Syngna- 
thus acus, l’'Ascaris constricta et l’Ascaris capsularia. 


ASCARIDES DES PLECTOGNATHES (Orthagoriscus mola.) 


L’'Ascaris orthagorisci (Syn., p. 56, n° 106) est une espèce fort dou- 
teuse dont Rudolphi trouva deux irès-petits individus dans l’eau où 
il avait mis la veille les intestins d’un poisson lune, à Naples. 


ASCARIDES DES ESTURGEONS. (Accipenser.) 


L’Ascaris helopis ( Synops., p. 56, n° 103) est une espèce douteuse 
trouvée par Pallas ( Zoographia rosso-asiatica, 1. III, p. 102 ), et sou- 
vent très-abondante, dans le rectum de l’Accipenser helops. 

M. Bellingham a trouvé en Irlande, dit-il, l’Ascaris constricta dans 
l'estomac et l'intestin de l’esturgeon ( Ascaris sturio). 


9 51. ASCARIDE DES SQUALES.  ASCARIS ROTUNDATA.— Run., 
Synops., p. 39 et 210, n° 8. 


« — Corps aminci de part et d'autre, quelquefois davantage en 
« avant, long de 18 à 47" ; — têle arrondie , à valves distinctes, mé- 
« diocrement grandes, sans membranes latérales ; — queue terminée 
« en pointe courte, aiguë, infléchie. » (Rup.) 


Rudolphi trouva d’abord à Rimini, dans l’estomac et l'intestin du 
milandre (Squalus galeus ), deux individus mutilés et une seule fe- 
melle entière longue de 18"*; par la suite, il recut de Bremser des 
exemplaires plus grands trouvés au musée de Vienne dans Pestomac 
du Squalus glaucus, dit-il; cependant le catalogue publié par Wes- 
trumb indique seulement celle ascaride comme trouvée quatre fois 
sur dix-huit dans le Squalus galeus, à Vienne, et non dans le Squa- 
lus glaucus. 

M. Bellingham inscrit dans son catalogue des helminthes d'Irlande, 
l'Ascaris rotundata , comme trouvée dans la raie ( Raïa batis ) et dans 
la morue ( Gadus morrhua ) ; mais la description donnée par Rudolphi 
est trop incomplète pour qu’on puisse, d’après lui, rapporter à une 
espèce trouvée dans un squale des helminthes vivant dans des gades. 

Bosc avait décrit dans son Histoire naturelle des vers ( L. IE, p. 36), 
une Ascaris lineata très-longue, brune, avec cinq lignes longitudi- 
nales, vivant dans les intestins du squale. Rudolphi (Entoz., 1. HN, 
p. 200, n° 71) l’avait d’abord inscrite comme douteuse sous ce même 
nom; mais dans son Synopsis, il l’a simplement nommée Ascaris 
squali ( p. 56, n° 104). Il est bien probable que Bosc a eu sous les 
yeux quelque némerte, trouvée ou non dans l'intestin d’un squale. 

M. Bellingham a trouvé son Ascaris capsularia dans l'estomac, l’in- 
testin, le péritoine et la vésicule biliaire de lAiguillat (Squalus 
acanthias. ) 


ASCARIDES DES POISSONS. 193 


? 53. ASCARIDE DES RAIES.  ASCARIS SUCCISA.—Rur., Entoz., 
P. 187, n° 49; Il, 1, et Synopsis, p. 52, n° G9. 


« — Corps blanc, grêle, long de 21% environ, aminci de part et 
« d'autre, davantage en avant; — tête à trois valves, avec une aile 
« membraneuse linéaire, peu saillante de chaque côté ; — queue 
« épaissie , obtuse et tronquée. » (Rup.) 


Rudolphi a décrit trop incomplétement cette espèce d’après des 
exemplaires que M. Treviranus avait trouvés dans l'intestin de la raie 
bouclée (Raia clavata); il mentionne aussi des points arrondis ou 
petits tubercules , dont la queue était couverte accidentellement. 

Le catalogue du musée de Vienne indique aussi l'Ascaris succisa 
comme trouvée une seule fois dans la Raia miraletus. 

— M. Bellingham , en Irlande, dit avoir trouvé l’Ascaris succisa dans 
le lump (Cyclopterus lumpus ); mais ce n’est assurément pas d’après 
la description de Rudolphi qu’on pourrait affirmer l’analogie ou l’iden- 
tité de deux helminthes trouvés dans des poissons d’espèces si diffé- 
rentes. 

— M. Bellingham attribue en outre à la raie l'Ascaris rotundata , 
et une autre espèce nouvelle ou indéterminée (Ann. of nat. hist. 
1844, p. 174); elle est longue de 35°" environ, très-bianche, plus 
épaisse en arrière qu’en avant; sa tête es munie de trois valves, 
petites, quelquefois saillantes et entourées d’un bord saillant ; — l'anus 
est saillant ; — au quart antérieur de la longueur se voit un éirangle- 
ment notable correspondant à la vulve qui a la forme d’une petite 
papille. 

Moi-même j'ai trouvé dans la raie bouclée un helminthe que je 
place dans le nouveau genre Leptodera ; J'y ai trouvé aussi des filaires 
qui ont pu être ailleurs prises pour des ascarides. 

— Le catalogue du musée de Vienne mentionne une ascaride indé- 
terminée trouvée deux fois sur seize dans la pastenague (Raia pasti- 
naca); c’esl l’Ascaris pastinacæ, espèce douteuse de Rudolphi 
(Synopsis, p. 55, n° 103). 

— L’Ascaris torpedinis (1. c., 102) du même auteur comprend deux 
helminihes très-grêles, longs de 6,75 el gum, presque droits, à tête 
lrès-aiguë et sans valves distinctes, et à queue droite, déprimée, assez 
aiguë. Bremser les lui avail envoyés comme provenant de l’estomac 
d’une torpille; mais le catalogue de Vienne n’en fait aucune mention. 
Il est bien probable que ce ne sont pas des ascarides. 


13 


1494 NÉMATOIDES. 


IV. FILAIRES DES INSECTES. 


59 54, ASCARIDE DU NASICORNE. ASCARIS CUSPIDAT À, — 
Run., Synopsis, p. 52 et 294, n° 68. 


« — Corps blanc, long de 3%,4 à 6,175, aminci de part et d’autre, 
« davantage en avant; — Lète continue avec le corps, assez mince, à 
«trois valves petites, et avec une membrane très-étroite de chaque 
« côté ; æœsophage mince, renflé subitement en un ventricule presque 
« globuleux (proventicule, Rup.), que suit un renflement considérable 
« (ventricule, Rup.) de l'intestin , lequel est noirâtre el diminue en- 
« suite de largeur; — queue obtuse, terminée brusquement par une 
« longue pointe terminale , grêle ; — œufs elliptiques noirâtres. » 


Rudolphi trouva une seule fois, à Berlin, dans le gros intestin de 
deux larves d’Oryctes nasicornis, quatorze Ascaris cuspidata. Quoiqu'il 
pense que les œufs n'étaient peut-être pas mürs, on peut juger déjà 
par sa description qu’il a eu sous les yeux des femelles adultes d’une 
espèce distincte d’asearide ou de quelque autre nematoïde ; mais on 
ne peut, sans en connaître le mâle, considérer cetle espèce comme 
assez solidement établie. 

— Le même helminthologiste inscrit parmi ses espèces douteuses 
une Ascaris lucani (Synopsis, p. 60, n° 140) que Frælich avait fait 
sortir en grand nombre de l'anus d’un Lucanus capreolus, et qu’il 
avait décrile sous ce même nom dans le Naturforscher (p. 51, n° 25). 
Elle est, dit-il, à peine longue de 4"",5, très-grêle, demi-transpa- 
rente , avec la queue subulée. 

— J'ai moi-même irouvé dans différents insectes, dans les lombries, 
dans des mollusques et dans la terre humide ou dans les eaux, divers 
helminthes qui auraient pu être rangés dans le genre Ascaris, si je 
n’eusse cru devoir établir pour eux les nouveaux genres Rhabditis, 
Dicelis, etc. 


DEUXIÈME SECTION. 


Ascarides vraies ayant l’œsophage suivi d’un ventricule plus ou 
moins distinct et accompagné par un cœcum ou appendice pylo- 
rique partant de l'intestin. 


w 
55. ASCARIDE DES VAUTOURS. ASCARIS GYPINA. — Dus. 


Ascaris depressa (en partie), Rup., Entoz., t. LI, x, p. 143 el Syn., p. 42. 


« — Corps blanc, cylindrique, plus aminei en avant, irès-allongé 
« (soixante à quatre-vingt-huit fois aussi long que large); — tête 
« large de 0,3 à 0,4; — égument assez épais à siries transverses, 


ASCARIDES. — DEUXIÈME SECTION. 195 


« très-distinctes, écartées de 0,010 à 0,013, et soutenu par des 
« fibres obliques croisées. 

« — Mâle long de 35 à 19°, large de 0,6 à 1"",03; — spicules 
« égaux, un peu arqués, longs de 1"",4, larges" de 0°",045 vers l'ex- 
« trémité, contenus chacun dans une gaîne fibreuse, large de 0"",095, 
« — queue conoïde longue de 0"",3, 

« — Femelle longue de 90 à 106", large de 1"",2; — queue conique, 
« assez aiguë ; — anus à 0"",82 de l'extrémité; — vulve située entre 
« le milieu et le tiers antérieur (à 30 ou 45" de la têle); — utérus 
« dirigé en arrière, très-eflilé en avant, s’élargissant peu à peu, el 
« se divisant à la distance de 18% de la vulve, en deux branches 
« parallèles, droites, contiguës, longues de 11" à 19", larges de 
& Qmn,5 à 0» 7, qui se relrécissent à la fois pour se continuer chacune 
« avec l’oviducte et l'ovaire correspondant ; — œufs globuleux , longs 
« de 0,076 à 0"",083, à coque lisse homogène, assez épaisse, recou- 
« verte d’une enveloppe membraneuse, parsemée de très-pelits gra- 
« nules saillants, et susceptible de se détacher tout entière. » 


Je décris cette espèce sur deux mâles longs de 35 et 197", et une 
femelle longue de 91"", provenant de l’intesiin du Vultur cinereus, 
et sur un autre mâle long de 51", et une femelle longue de 106%", 
provenant de l'intestin a Vultur fulvus. Ces Ronnie trouvés au 
Muséum de Vienne, deux fois dans le vautour fauve, et deux fois 
parmi quatre vautours bruns avaient éié envoyés au Muséum de 
Paris, en 1816, sous les n°° 201 et 202. Rudolphi en avait reçu éga- 
lement des exemplaires, el les avait crus identiques avec ceux des 
faucons. Mais ils en diffèrent bien positivement: 1° par la siructure 
du tégument, plus résistant et à siries beaucoup plus fines ; 2° par 
leurs œufs plus petits, revêtus d’une membrane granuleuse qui se 
détache aisément; 3° par les spicules du mâle. La longueur du corps 
est peut-être aussiplus considérable proportionnellement à la largeur. 


56. ASCARIDE DES FAUCONS. ASCARIS DEPRESSA. — Ru». 


Ascaris Leres milvi, Gorze, Naturg., p. 85. 

Ascaris acus albicillæ , BLocu, Traité des Vers intest., trad. p. 68. 

Ascaris albicillæ ef Ascaris milvi, Gmezan, Syst. nat,, p. 3033, n°° 27 et 19. 
Fusaria depressa , Zxper , Nachtrag., p. 37. 

Ascaris depressa, RupoLrnt, Entoz., t. IL ,1,p. 143, et Syn., p. 42, n° 24. 


« — Corps blanc, cylindrique, aminei aux extrémités et davantage 
« en avant, cinquante à soixante-dix fois aussi long que large, plus 
« ou moins déprimé ‘en avant; — tête large de 0°",4; — æœsophage 
« long de 5", suivi d’un ventricule presque globuleux, long de 0"",6, 
« el accompagné par une sorte de cœcum épais, long de 3" à 4", 
« parlant de l'intestin ; — tégument très-mince et se dét achant aisé- 
« ment, à siries transverses, écartées de 0"",025 à 0,030, el por- 
« ant en avant deux ailes latérales, étroites, arrondies. 

« — Mâle long de 70 à 100%», large de 1 à 1,5; — rapport de la 


196 NÉMATOIDES. 


« longueur à la largeur 10; — queue resserrée, courte ; — spicules 
« égaux, droits, convergents, longs de 1"",12, larges de 0"",04, 
« contenus chacun dans une gaîne large de 0%%,10, et obliquement 
« tronqués et élargis à l’exirémité. 

«— Femelle longue de 100 à 110"", large de 1"",5 à 2,20 ;— rap- 
« port de la longueur à la largeur 50 à 70 ; — queue aiguë ; — anus 
« à 0,9 de l’exirémité; — vulve située vers le tiers ou le quart an- 
« térieur de la longueur (à 23"* ou 31"" de la tête); — utérus long 
« de 50 à 55", d’abord mince et filiforme, dans une longueur de 
« 22%, puis renflé en un tube long de 30", large de 1,25, qui se 
divise bientôt en deux branches droites parallèles et contiguës, con- 
tinuées par les oviductes et les ovaires filiformes repliés en arrière; 
— œufs blancs, globuleux, très-volumineux, larges de 0"%,104 à 
0,108, à coque revêtue d’un épaississement réticulé, ou parsemée 
d’alvéoles larges de 0"*,004 environ. » 


J'ai étudié cette espèce, bien distincte de la précédente et de la 
suivante, sur divers exemplaires, envoyés en 1816 au Muséum de 
Paris par celui de Vienne ; savoir : 1° une femelle longue de 110", 
dont les œufs n’ont encore que des alvéoles très-peu visibles, pro- 
venant de l'intestin du balbuzard (Falco chrysaetos); ?° une femelle 
longue de 97"*, large de 1°",4, dont les œufs ont la coque bien formée, 
provenant de l'intestin d’un milan (Falco milvus); 3° un mâle long 
&e 100", et une femelle, provenant de la harpaye (Falco rufus); 4° plu- 
sieurs autres exemplaires trouvés dans le Falco lagopus. 

Rudolphi, après avoir élabli cette espèce comme distincte, la réu- 
nit ensuite avec celle des oiseaux de nuit. Il n’avait trouvé d’abord 
que des femelles longues de 80 à 130"*, dans l'intestin du milan (Falco 
milvus), depuis lors il la trouva aussi dans l’autour (Falco palum- 
barius) et dans la buse; Zeder avait trouvé, dans l’orfaie ( Falco 
albicilla), äes individus longs de 22"",5 à 32"*, Gœze l’avait précé- 
demment trouvée dans la buse. Au musée de Vienne onl’avaittrouvée, 
nombre de fois, dans les Falco aibicilla, apivorus, buteo, chrys- 
aetos, cineraceus, cyaneus, lagopus, laniarius, milvus, nœvius, 
nisus, palumbarius, pennatus, peregrinus, rufus el tinnunculus. 
On l’a trouvée aussi dans des faucons du Brésil. . 

Frælich, dans le Naturforscher, en avait voulu faire plusieurs 
espèces distinctes, sousles noms d’Ascaris milvi, Ascaris nisi et Asca- 
sis æqualis; mais Rudolphi conteste la nécessité de ces distinctions, 
basées sur des caractères extrêmement vagues. 


« 


« 


« 


« 


A 


57. ASCARIDE DES HIBOUS. ASCARIS SPIRALIS. — ZEnEr. 


Fusaria spüralis , Zeper, Naturgesch., p. 110. 
Ascaris spiralis , Ruporpur, Entoz., 11, 1, p. 189, ne 52. 
«a — Corps blanchâtre, cylindrique , aminci de part et d’autre , un 
« peu davantage en avant, cinquante fois environ aussi long que 
« large; — tête large de 0,25 à 0,46, à lobes grands, anguleux, 


ASCARIDES. — DEUXIÈME SECTION. 497 


« avec une papille sur chacun; — œsophage musculeux, cylindri- 
« que, long de 2 à 3"", suivi d'un petit ventricule presque globuleux, 
« el accompagné latéralement par un cœcum partant de l'intestin; — 
« Légument à siries transverses, écartées de 0"",016 à 0"",038, sou- 
«tenu par deux couches de fibres obliques, croisées et portant en 
« avant deux ailes ou expansions latérales peu saillantes. 

« — Mâle long de 24 à 38", large de 0"",5 à 0"",8; — queue très- 
« courte, brusquement rétrécie; — spicules égaux, falciformes, longs 
« de 0"",47. 

« — Femelle longue de 50 à 74", large de 1"",0 à 1°",60 ; — queue 
« droite, conique, assez aiguë; — anus à 0"",7 de l'extrémité ; — 
« vulve en avant du milieu (à 30" de la tête) ; — utérus très-long, 
« dirigé en arrière et divisé, à la distance de 9"" de la vulve, en deux 
« branches droites, parallèles et contiguës, longues de 17"", larges de 
« 0,5, rétrécies à la fois pour se continuer chacune avec l’oviducte et 
« l'ovaire correspondant; — œufs jaunes, elliptiques, longs de 
« 0"",075 à 0,083 avec un orifice ou un goulot irès-court à chaque 
« extrémité, et revêtus d’une coque résistante, parsemée de petits 


« alvéoles. » 


Jai trouvé à Rennes, deux fois dans le chat-huant (Sfrix aluco), 
et deux fois dans l’effraie (Strix flammea), en mars et avril, des 
ascarides assez nombreuses, mais non adultes, de cette espèce; mais 
j'ai pu la décrire ici d’après les exemplaires trouvés à Vienne dans les 
Strix bubo et aluco, et envoyés en 1816 au Muséum de Paris; c’est 
bien certainement l'espèce décrite d’abord par Rudolphi, sous le nom 
d'Ascaris spiralis, el trouvée par lui-même dans l’effraie (Strix 
flammea); par Braun dans le Strix aluco, et par Nitzsch dans le 
duc (Strix bubo) ; les ascarides de ces derniers étaient longues de 40"", 
celles du Strix flammea avaient de 80 à 130""; la queue des plus 
grandes est décrite comme un peu aiguë; celle des plus petites comme 
terminée par une petite pointe grêle; Rudolphi leur attribue une aile 
membraneuse , linéaire, visible de chaque côté de la tête, devenant 
presque nulle au milieu du corps et à peine distincte à la queue. 

Au musée de Vienne, on l’a trouvée quatre fois dans vingt ducs; 
treize fois dans soixante-dix-neuf chats-huants, et neuf fois dans 
cent quatre-vingt-treize hibous (Strix otus). 

Rudolphi, dans son Synopsis, a réuni cette espèce avec lAscaris 
depressa des oiseaux de proie diurnes qui en diffère notablement par 
la forme des spicules du mâle, mais surtout par la forme et par le 
volume des œufs. 


198 NÉMATOIDES. 


58. ASCARIDE DES MERLES. ASCARIS ENSICAUDATA. — 
ZEDER. 


Ascaris teres twdorum, Goeze, Naturg., p. 75, 77 et 85, pl. 2, fig. 1-4 

Ascaris turdi , Guen, Syst. nat., p. 3034, n° 49. 

Ascaris turdi , Encycl. méth., Atlas, pl. 31, fig. 13. 

Fusaria ensicaudata et Fusaria lancea , Zxper, Nachtrag., p. 86 et 60. 

Ascaris ensicaudala et Ascaris lancea, Rupozprur, Entoz,, t. IL,1, p. 145, 
n° 16 et p. 191, n° 54. 

Ascaris ensicaudata , RuporPur, Synopsis, p. 42 et 275, n° 95. 


« — Corps blanc jaunâtre sale, cylindrique, presque d’égale gros- 
« Seur au milieu, aminci aux deux extrémités ; — tête bien distincte, 
« avancée, avec trois valves grandes, bordées intérieurement par une 
« ligne saillante denticulée, et portant chacune deux tubercules 
«ronds; — ailes membraneuses, assez larges de chaque côté, en 
« arrière de la tête; — tégument strié transversalement; — stries 
« écartées de 0"",0065 en avant, de 0"",017 en arrière ; — œsophage 
« musculeux, long de 2"",16 à 3", large de 0"",3 à 0"",5, cylindri- 
« que, un peu renflé postérieurement, suivi d’un ventricule oblong 
«et accompagné par un pelit cœcum partant de l'intestin ( chez 
« l'adulte ). 

« — Müle long de 23,7 large de 0"",74; — rapport de la longueur 
«à la largeur 32; — iêle large de 0"",24; — queue subitement 
« amincie, et comme étranglée en arrière de l'anus, en pointe ohtuse, 
« sans ailes ni papilles; — anus saillant, à 0"",23 de l'extrémité ; — 
« deux spicules fortement arqués, en faucille, longs de 0,51, lar- 
« ges de 0"",048, formés d’une côte épaisse, cornée au côté convexe, 
« et d’une double lame mince transparente. 

« — Femelle longue de 65", large de 1"",57 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 38; — tête large de 0°",53; — queue droite 
« conique , aiguë; — anus à 1"" de l'extrémité; — vulve à 25" de la 
« tête, à 38%» de l'extrémité caudale ; — utérus très-long, dirigé en 
« arrière, et divisé à la distance de 9"" de la vulve, en deux bran- 
« ches parallèles, sinueuses, longues de 14°",5, larges de 0"",5, ré- 
« trécies brusquement pour se continuer chacune avec l’oviducte et 
« l'ovaire correspondant ; — œufs elliptiques, longs de 0"",098, à 
« coque épaisse, parsemée d’alvéoles larges de 0”",006, et présentant 
« deux orifices terminaux, peu distincts. » 


Je l’ai trouvée à Rennes, deux fois sur huit, dans l'intestin du 
merle (Turdus merula), et trois fois sur quatre dans l'intestin de la 
draine ( Turdus viscivorus), depuis le mois de novembre jusqu’à la 
fin d'avril; mais non dans la grive (Turdus musicus).Gœze, le pre- 
mier, l'avait trouvée dans le mauvis (Turdus iliacus), ei dans la 
litorne (Turdus pilaris); Nitzsch en trouva aussi dans ce dernier 
oiseau, et Zeder dans le merle. Rudolphi, qui n’avait vu d’abord que 
Pascaride trouvée par Nitzsch, suivit l'exemple de Zeder enfaisant deux 


ASCARIDES. —— DEUXIÈME SECTION. 199 


espèces de ces helminthes ; mais en ayant plus tard trouvé lui-même à 
Greifswald, dans l’intestin du merle, il reconnut qu’elles doivent 
être réunies. 

Il leur assigne une longueur plus considérable que celle indiquée 
ci-dessus ; car il dit qu’il est long de 49 à 81"" (Zeder avait dit pour le 
mâle 34 à 45"%, pour la femelle 40 à 61°*); il leur attribue, ainsi que 
Zeder, des ailes membraneuses à la queue, où je n’ai vu que des 
gonflements accidentels du tégument par un effet d’endosmose ; enfin, 
Zeder a signalé deux orifices ronds, situés l’un au-devant de l’autre, 
à l’extrémité caudale, et des tubercules très-nombreux et très-pelits 
à la queue ; mais je n’en ai rien pu voir, et je crois qu’il y a eu quel- 
que erreur. 

Au musée de Vienne, on a trouvé l’Ascaris ensicaudata une fois 
sur douze dans le Turdus arundinaces ; cinq fois sur sept dans le 
mauvis (Turdusiliacus); neuf fois sur trente etune dans le merle ; une 
fois sur seize dans la grive (Turdus musicus); une fois sur trente- 
quatre dans le Turdus saxatilis ; une fois sur quinze dans le merle à 
plastron blanc (Turdus torquatus), et trois fois sur trente et une dans 
la draine ( Turdus viscivorus). 

M. Bellingham l’a aussi trouvée en Irlande dans le merle et dans la 
draine. 


> 59, ASCARIDE DE L’'ÉTOURNEAU. ASCARIS CRENATA. — 
ZEDER. 


Ascaris teres, Gogzr, Naturg., p. 86. 

Ascaris sturni, GMELIN, Syst. Nat., p. 3034, n° 48. 

Fusaria crenata, Zxper, Nachtrag., p. 40. 

Ascaris crenata, Rup., Entoz., t. IT, 1, p. 146, n° 17, et Syn., p. 43, n° 26. 


= 


« — Corps cylindrique, long de 54 à 108"", également aminci de 
« partet d'autre ; — Lête convexe en dessus, un peu plane en dessous ; 
« — deux ailes membraneuses linéaires dans toute la longueur du 
« corps, assez larges el crénelées à la têle et au milieu du corps, de- 
« venant égales et aiguës vers la queue ; — anus en avant de l’extré- 
« milé caudale qui est en pointe obtuse. 

« — Mâle à deux spicules foliacés visibles à l’œil nu, plus minces à 
« l'extrémité, et terminés par une sorte de nodule. » (Rwp.) 


Gœæze et Zeder l'avaient trouvée l’un et l’autre en Allemagne, soli- 
taire, dans l'intestin de l’étourneau { Sturnus vulgaris), où Braun en 
trouva ensuite beaucoup ; Rudolphi, auquel il les envoya, fut frappé 
de la disposition régulière des crénelures que nous croirions , au Con- 
traire , purement accidentelles, et que nous avons vues souvent sur 
l’Ascaris ensicaudata résuller de la contraction du tégument et de 
l’action des liquides. Rudolphi décrit les spicules comme étant quatre 

- fois plus larges que chez aucune autre ascaride ; mais il n'avait pas vu 
les spicules de l'Ascaris ensicaudata , qui ont ce même caractère , 


200 NÉMATOIDES. 


comme on l’a pu voir d’après la description que nous en avons donnée ; 
aussi je pense que les ascarides des Turdus et des Sturnus doivent, 
ainsi que leurs Echinorhynchus, être réunies en une seule espèce. 


? 60. ASCARIDE DES PLUVIERS, ASCARIS HETER OÙRA.— 
CREPLIN, Nov. obs. de Entoz, p. 20. 


« — Corps blanchâtre sale, long de 14 à 30, notablement épais, 
«nu ou sans ailes membraneuses, plus aminci en avant; — tête 
«nue, distincte, à valves assez grandes, étalées, obluses ; — queue 
« du mâle, courte, assez aiguë, en avant de laquelle sortent deux 
« spicules de longueur moyenne mais forts; — queue de la femelle 
« courte, rétractile, de telle sorte que le corps peut paraître très- 


«obtus en arrière, avec une petite pointe très-courte au milieu. » 
(CREP.) 


M. Creplin l’a trouvée très-nombreuse dans l'intestin du pluvier 
doré (Charadrius pluvialis), à Greifswald ; il pense que les ascarides 
douteuses mentionnées par Rudolphi, et par le catalogue du musée 
de Vienne, comme trouvées dans l’œdienème ( CE. crepitans), dans 
le guignard (Charadrius morinellus), dans le pluvier et dans l’échasse 
(Himantopus melanopterus), sont peut-être cette même espèce qu'il 
caractérise par sa queue rétractile, et qui d’ailleurs, dit-il, a beaucoup 
de rapports avec l’Ascaris spiculigera, dont elle se distingue par les 
valves beaucoup plus grandes de sa bouche. 

M. Bellingham l’a trouvée en Irlande dans le pluvier doré, et il in- 
dique aussi une autre espèce douteuse dans le pluvier à collier 
(Charadrius hiaticula ). 


— Je pense que c’est la même que l’espèce suivante. 


61. ASC. DU VANNEAU. ASC. SEMITERES. — ZEpEr. 


Fusaria semiteres , Zxver, Nachtrag., p. 37. 

Ascaris semiteres, Rup., Entoz., t. IT1,1, p. 143 et Syn., p. 42 et 282, n° 23. 
Ascaris semiteres, Nirzscu, dans l’Encyel. de Ersch et Gruber. 

Ascaris semiteres, ScumaLz, XIX Tab. Anat., Entoz, pl. 17, fig. 13-16. 


« — Corps blanchätre, long de 18 à 63"", large de 0,92, aminci 
« de part et d’autre (et (?) plane en dessous, ZEDER) ; — rapport de la 
« longueur à la largeur 52; — tête large de 0"",23 à 0,30, à trois 
« lobes larges, convexes, portant chacun une papille au milieu de 
« leur convexité ; — œsophage long de 2"",8, suivi d’un ventricule in- 
« forme à côté duquel revient un cæœcum court partant de l'intestin ; 
« — une membrane latérale étroite de chaque côté du corps et de 
« la queue, plus large près de la têle ; — tégument à tries transverses 
« très-prononcées, écartées de 0"",009 à 0",011. 

« — Mâle à queue ierminée par une pointe conique aiguë, en 
« avant de laquelle sortent deux spicules larges, un peu courbés. 

« — Femeile longue de 40 à 53"», large de 07,9 à 1"",14; — queue 


ASCARIDES. — DEUXIÈME SECTION. 201 


« droite, assez aiguë ; — anus à 0"",8 de l'extrémité; — vulve si- 
«tuée aux deux cinquièmes de la longueur, à 22"" de la tête ; — 
« utérus d’abord étroit, filiforme et recourbé en avant, jusqu'à 3", 
« puis se renflant peu à peu et retournant en arrière jusqu’à la dis- 
« tance de 4"", où il se divise en deux branches parallèles conti- 
« guës, larges de 0,35 à 0"",40, longues de 14%", et continuées 
« avec les oviductes et les ovaires filiformes pelotonnés autour de 
« l'intestin, presque sur toute la longueur; — œufs elliptiques, longs 
« de 0"*,091, à coque épaisse, réticulée ou couverte d’alvéoles larges 
« de 0"",0084. » 


Zeder, Frælich et Rudolphi l’ont trouvée chacun une seule fois dans 
l'intestin du vanneau. L’aplatissement de la face ventrale, qui a fourni 
à Zeder et à Rudolphi un caractère spécifique exprimé par le nom 
semiteres, me paraît accidentel et inconstant. Frælich avait réuni cette 
ascaride à celle de la corneille. 

Dans le catalogue du musée de Vienne, cette espèce est portée 
comme trouvée vingt-deux fois sur cent dans le vanneau; mais c’est 
la même qui a été trouvée aussi dans le pluvier. 

J'en ai trouvé plusieurs femelles dans l'intestin d’un vanneau ( Va- 
nellus cristatus ), à Toulouse , le 50 janvier 1840, et j'ai pu constater 
leur parfaite identité avec un exemplaire envoyé du Muséum de 
Vienne à celui de Paris, en 1816, sous le n° 386, comme trouvé dans 
l'intestin du pluvier doré ( Charadrius pluvialis). 


62. ASCARIDE DU GRÈBE. ASCARIS PRÆLONG À. — Dus. 


« Corps blanc, enroulé, filiforme , très-allongé , cent à cent dix fois 
« aussi long que large ; — tête grande proportionnellement, large de 
«0®®,4; œsophage long de 4"",3, presque cylindrique , large de 0"",4, 
«suivi d'un veutricule informe long de 0"",4, el accompagné d’un 
« cœcum épais, long de 3"", large de 0"",6, partant de l'intestin; — 
« tégument à stries transverses três-écartées , de 0"",025 à 0"",054, sou- 
« tenu par deux couches de fibres obliques croisées. 

« — Mäle long de 90"", large de 0,9; — queue brusquement 
« amincie el lerminée par une pointe conique courte; — anus porté 
« par un gros tubercule à 0"",33 de l'extrémité; — une aile membra- 
« neuse longue et étroite, soutenue par une rangée de quinze pa- 
« pilles de chaque côté de la partie postérieure avant l’anus; — spi- 
« cules égaux , longs de 0"",9, larges de 0,058 , contenus chacun 
« dans une gaine fibreuse d’un tiers plus longue. 

« — Femelle longue de 154"", large de 1"",3 ; — queue droite, co- 
« nique , aiguë; — anus à 0"",6 de la pointe; — vulve située vers le 
« quart de la longueur, à 44" de la tête; — utérus d’abord mince, 
« presque filiforme et sinueux jusqu’à 45"" de la vulve, puis renflé et 
« divisé en deux branches droites parallèles et contiguës, longues de 
« 35"%,5, larges de 0"",75, qui, à l'extrémité, sont flexueuses, plus 
« étroites, et se continuent avec les oviductes et les ovaires filiformes ; 


202 NÉMATOIDES. 


« — œufs globuleux, larges de 0"",11 à 0"®,12, à coque membra- 
« neuse irrégulièrement plissée ou réticulée. » 


Je décris ainsi cette espèce bien distincte, d’après deux exemplaires 
envoyés du Muséum de Vienne à celui de Paris en 1816, sous le 
n° 343, comme trouvés dans l'intestin du grèbe cornu ( Colymbus au- 
ritus ). 


63. ASC. DU CANARD. ASC. CRASSA. —E. DESLONGCHANPS , 
Encycl. méth., Vers, p. 89, n° 8. 


« — Corps blanc rougeâtre sale, cylindrique, assez épais, aminei 
« seulement vers les extrémités, sans ailes ou membranes latérales; 
« — têle distincte, à trois valves très-convexes, portant chacune deux 
« papilles sur leur convexité et une petite bordure denticulée à l’in- 
« térieur; — œsophage musculeux claviforme, long de 1"",64 et large 
« de 0,18, suivi d’un ventricule anguleux, large de 0"",165, et 
« accompagné par un cœcum étroit qui part de la base de l'intestin et 
« revient en avant ; — tégument fortement strié en travers, el comme 
« denté en scie ; — stries écartées de 0"",012 à 07",037. 

« — Müûle ( adulte?) long de 11,6, large de 0""496; — rapport de 
« la longueur à la largeur 23; — têle large de 0"",165; — queue 
« amincie, conique, aiguë; — anus à 025 de l’extrémilé, deux 
« spicules cylindriques, longs de 0"",338 , larges de 0"",0157, élargis 
« en champignon à leur base el pourvus de deux lames accessoires ou 
« gaines. 

« — Femelle longue de 46 à 48", large de 2,""20 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur 21; — tête large de 0,""637 ; — queue amincie, 
conique, aiguë, droite; — anus à 0"",85 de l’extrémité; — vulye 
en arrière du milieu, à 26%, de la tête, à 22" de la queue; — œufs 
« (non mürs?) globuleux, larges de 0,10. » 


A 


= 


M. Deslongchamps l’a irouvée dans le canard domestique, à Caen, 
en mai et juin si fréquemment qu’il s'étonne que Rudolphi ne lait 
pas rencontrée ; moi-même je l’ai trouvée, à Rennes, en février et mars, 
trois fois seulement, dans le canard domestique (Anas boschas), dans le 
canard sauvage et dans le canard musqué (Anas moschata). Je Vai 
cherché vainement dans vingt-quatre canards domestiques. 

— M. Creplin (Nov. observ. de Entoz., p. 21) mentionne une asca- 
ride douteuse trouvée dans l’œsophage d’une oïe de Guinée ( Anas 
cycnoidea): c’est une femelle de couleur jaunâtre sale, longue de 27°" 
environ, d'épaisseur médiocre, plus amincie en avant qu’en arrière, 
ayant les valves de la bouche grandes et saillantes, une aile membra- 
neuse assez longue, semi-lancéolée, commençant en arrière des valves, 
el disparaissant plus loin, 

— Rudolphi inserit aussi comme espèce douteuse une Ascaris fuli- 
gulæ (Synopsis, p. 56, n° 99) trouvée par Bloch dans lintestin du 
morillon (Ascaris fuligula), et confondue avec l’Anas acus. 


+  ASCARIDES. —— DEUXIÈME SECTION. 203 


? 64. ASCARIDE DE LA VIVE, ASCARIS CONSTRICTA, — 
Rupozrai, Entoz., Il, 1, p. 34, et Synops., p. 39, n° 7. 


«— Corps blanc, long de 9 à 27"", grêle, amincie de part et d’autre 
« (étranglé ça et Jà (?) Ru». ); — rapport de la longueur à la lar- 
geur 60; — membrane latérale, très-peu saillante ou à peine 
visible ; — tête tronquée à trois valves, assez grandes, obluses, 
anguleuses , large de 0"",077; — queue conique, aiguë, terminée 
par une pelite pointe plus grêle ; — anus à 0"",22 de l’extrémité ; 
œsophage cylindrique long de 1"",85, large de 0"",062, accompa- 
gnés par un appendice en cœcum, long de 0"",56, large de 0"*,062 
qui part de la base de l'intestin el se dirige en avant ; — tégument 
sans stries distinctes. » 


2 


2 


À 


À 


À 


£ 


2 


2 


Je place avec doute dans la deuxième section cette ascaride que je 
n’ai pu étudier complétement, et qui pourrait bien avoir un deuxième 
cϾcum. 

Je l’ai trouvée en 1838, dans l'intestin de la vive ( Trachinus draco), 
à Paris; Rudolphi , lui-même, l’y avait également trouvée; mais ce 
célèbre helminthologiste, qui la trouva encore plus tard à Naples, l’a 
toujours vue adhérente à la tunique externe des intestins; il avait pris 
d’abord pour un caractère de cette espèce la présence de quelques 
étranglements irréguliers produits par un effet de contraction, et qu'il 
n’a plus mentionné dans le Synopsis. Au musée de Vienne on l'a 
trouvée aussi dans des tubercules du péritoine de la vive. 


65. ASCARIDE DE L’'ESPADON. ASCARIS INCURVA. — Rupozrut, 
Synop., p. bi et 292, n° 63. 


«—Corps blanchâtre ou rougeâtre, mou, cylindrique, plus aminci en 
« avant ; — lêle large de 0"",38 ; — æsophage long de 7"",2, un peu 
« renflé en massue et large de 0"",38 en arrière; — ventricule irrégu- 
« lier , long de 0"",4;— cœcum long de 6%",2, large de 0"",39, accom- 
« pagnant l’œsophage, el partant de l'intestin, qui est large de 0"",6 
« derrière le ventricule et s’élargit ensuite ; — tégument très-mince, 
« à stries transverses peu distinctes, de 0"",008 à Q"",01. 

«— Méle long de 55%", large de 1"";— rapport de la longueur à la lar- 
« geur 55 ;—partie postérieure enroulée d’un à deux tours, épaisse el 
« terminée par une queue brusquement amineie et recourbée en un 
« crochet assez résistant; — deux spicules tres-longs (de 4,4), larges 
« de 0"%,052, avec renflement au milieu, el terminés par une pointe 
« subulée. 

«— Femelle longue de 122"", large de 2,52 ; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 48; — queue terminée en pointe allongée aiguë 
« — anus à 1,7 de l'extrémité ; — vulve située vers le tiers antérieur, 
«à 44m» de la Lête; — utérus commençant par un tube musculeux 
« étroit, recourbé, (vagin) long de 3 à 5”, puis s’élargissant en un sac 


204 NÉMATOIDES. “ 


« oblong large de 1"",7 à 2"",4, long de 20", qui se partage en deux 
« branches parallèles et contiguës longues de 46"", large de 1"",7 
« — chaque branche de l’utérus se recourbe à 57%» de la vulve en se 
« continuant avec l’oviducte el l'ovaire correspondant qui remonte 
« en droite ligne jusqu’auprès de la vulve, y forme quelques replis, 
« puis revient encore en droite ligne former un amas pelotonné en 
« arrière des branches de l'utérus; — œufs globuleux à coque molle, 
« membraneuse (plissés par l’action de l’alcool?), larges de 0"",070 à 
« 0,05. » 


J'ai pu étudier dans la collection du musée de Paris un seul mâle et 
de nombreuses femelles, trouvés anciennement dans l'intestin d’un 
espadon (Xiphias gladius) par M. Dorbigny, à la Rochelle. 

Rudolphi en avait trouvé beaucoup sur les branchies, dans l’œso- 
phage, et surtout dans l’estomac et le duodénum d’un espadon de la 
mer Baltique au mois d'octobre ; précédemment aussi, il avait recu du 
professeur Spedalieri , en Italie, une portion d’intestin d’espadon, par- 
semée de tubercules dans lesquelles étaient enroulées des Ascarides 
longues de 16 à 18"", larges de 0",7, plus amincies en avant. 

Redi (Anim. viv., p. 162, Vers, p. 242, pl. 19, f. 3) décrit et repré- 
sente comme hérissés de poils, des vers longs de 27" environ, très- 
grêles, qu’il avait trouvés dans des kystes du péritoine d’un espadon; 
mais que probablement il a étudiés avec un irop mauvais microscope. 


66. ASC. DU CONGRE. ASC. ECAUDATA. — Dus., nov. sp. 


« — Corps jaunâtre, plus épais en arrière, trente-huit à quarante fois 
« aussi long que large, muni latéralement dans toute sa longueur de 
« deux membranes linéaires très-étroites ; — tête distincte, arrondie, 
« large de 0"",22 à 0"",28 , avec trois valves, demi-globuleuses, ayant 
« chacune deux papilles saillantes sur leur convexité ; — œsophage 
« cylindrique, long de 4 à 5", large de 0"",22, accompagné par un 
« cœcum long de 3"",25, large de 0"",3, partant de l'intestin; — 
« tégument finement strié en travers; — siries de 0"",0033 à 0,004, 
« soutenues par une seule couche de fibres obliques. 

« — Mâle long de 28", large de 0"",75 ; — partie postérieure en- 
« roulée, munie de deux rangées de vingt-quatre papilles à la face 
« ventrale, et terminée en pointe conoïde courie; — anus à 0"",17 
de l’extrémité; — deux spicules arqués, longs de 3"",15, larges 
de 0"",039, formés d’une tige cornée, plus épaisse au côté convexe, 
« et d’une double lame transparente au côté concave ; — sans gaîne 
« visible el sans pièces accessoires. 
« — Femelle longue de 33 à 45", large de 0,92 à 1,15; — par- 
tie postérieure arquée, terminée en pointe conoïde, obtuse, très- 
courte; anus à 0,20 de l’extrémité ; — vulve située au tiers ou au 
« quart antérieur de la longueur (à 10 ou 12"" de la tête); — utérus 
« presque immédiatement divisé en deux branches très - longues 
« (de 24%), larges de 0,5, dirigées en arrière, sinueuses et repliées 


= 


À 


A 


OS 


ASCARIDES. — DEUXIÈME SECTION. 205 


« de manière à n’occuper qu’une longueur de 12 à 15"; — oviductes 
« d’abord très-étroits, naissant à l'extrémité recourbée et brusque- 
« ment rétrécie des branches de l'utérus, et se continuant avec les 
« ovaires filiformes, pelotonnés dans la partie postérieure du corps; 
« — œufs elliptiques longs de 0"*,108 à 0"",120, avec une sorte de 
« goulot court terminal, et à coque épaisse reticulée ou parsemée 
« d’alvéoles larges de 0"",007 à 0"",009. » 


J'ai trouvé trois fois cet helminthe à Rennes dans le péritoine du 
congre Muræna conger ); douze autres congres ne le contenaient pas. 
Il se dislingue des autres espèces de la même division par lallon- 
gement de l’æsophage, et par le renflement dela partie postérieure du 
corps, et par ses œufs à coque réticulée; la longueur de ses spicules 
est moindre que chez l’ascaride de l’alose, mais plus considérable 
que chez celles des gades, des maquereaux et du brochet. 


— Rudolphi attribue au congre, comme nous lavons dit, l’Ascaris 
labiata de l’anguille ; M. Bellingham, en Irlande, dit avoir trouvé 
dans l'estomac et dans l'intestin de ce poisson l’Ascaris clavata, et 
dans le péritoine l’Ascaris capsularia. Quant à cette dernière, je dois 
rappeler ici que, dans le péritoine et dans les tuniques de l'estomac de 
huit congres sur quatorze, j'ai trouvé, à Rennes, assez abondamment, 
enroulée et engagée dans les tissus, la Filaria piscium qui a été nom- 
mée par d’autres Capsularia et Filo-capsularia, et qui, je suppose, a 
bien pu quelquefois aussi être prise pour une ascaride. 

— Au musée de Vienne on n’a trouvé aucune ascaride dans cinquante- 
cinq congres. 

— Rudolphi a trouvé, à Naples, dans le mésentère de la donzelle 
(Ophidium barbatum) et du fierasfer (Ophidium imberbe), des asca- 
rides qu’il inscrit parmi les espèces douteuses; la première (Ascaris 
ophidii barbati, Synops., p. 57, n° 109) est blanche ou rougeûtre, 
longue de 6"",75 à 11°",25, amincie en avant, et sa queue est dépri- 
mée, assez aiguë; l’autre (A. ophidii imberbis, 1. e., n° 110) est 
longue de 15°", grêle, plus amincie en avant, avec la tête tronquée, 
munie de valves médiocrement grandes. 


206 NÉMATOIDES. 


TROISIÈME SECTION. 


Ascarides vraies ayant l'œsophage prolongé par un cœcum ou appen- 
dice pylorique à côté de l'intestin, et accompagné lui-même par un 
autre cœcum partant de l'intestin et dirigé en avant. 


67. ASC. SPICULIGÈRE. ASC. SPICULIGERA. — Run, 


Ascaris spiculigera et Ascaris variegata, Ruporpai, Entoz., t. IT, 1, p. 168 
et 169, et Synopsis, p, 48, 290, et 662, n° 51 et p 49, n° 52. 

Ascaris spiculigera , Bremser , Icones helminth., pl. 5, fig. 5-8. 

Ascaris spiculigera, GrepLiN, Nov. observ. de Entoz., p. 22, 


« Corps blanchâtre plus ou moins taché de brunûâtre (en raison de 
« la couleur de l'intestin), cylindrique, assez épais, vingt à quarante 
« fois aussi long que large ; — tête assez petile, large de 0"",20 à 
« 0"",26, suivie par un épaississement du tégument, et présen- 
« tant trois valves bilobées, symétriques, séparées par autant de 
« lobes étroits, presque aussi longs ; — œæsophage long de 4"",4, assez 
« étroit, presque cylindrique, suivi d’un ventricule peu distinct, d’où 
« part en arrière un cœcum étroit, long de 1"",2, et accompagné 
« par un autre cœcum très-volumineux en cône allongé partant de 
« l'intestin ; — tégument à siries transverses de 0"",062 à 0"",092, 
soulenu par deux couches de fibres obliques croisées, laissant 
« entre elles , au-dessous des stries, des séries assez régulières de la- 
cunes ( qu’on pourrait prendre pour des séries de globules sous- 
« jacents ). 

« — Mâle long de 32 à 36", large de 0",8 à 0"",9; — queue en- 
« roulée d’un tour et terminée en pointe conique aiguë, un peu cro- 
« chue; — anus à 0"",25 de l'extrémité; — spicules longs de 2%», 
« larges de 0,033. 

« — Femelle longue de 30 à 44", large de 17,5 à 1,8 ; — queue 
« conique ou conoïde plus ou moins aiguë suivant l’état de rétrae- 
« Lion de la pointe ; — anus à 0"",4; — vulve située vers le tiers an- 
« térieur, à 12% de la Lêle; — utérus d’abord filiforme, sinueux, 
« jusqu’à 8 ou 10", puis élargi et divisé en deux branches un peu 
« flexueuses, parallèles et contiguës, longues de 6 à 8", retrécies à 
« Ja fois et continuées avec les oviductes qui présentent aussi un ren- 
« flement allongé près de l’origine; — cloison séparant l'intestin de 
« l'utérus, el formée par un cordon jaune glanduleux, épais, que 
« des membranes blanches unissent aux deux cordons latéraux ; — 
« œufs globuleux, lisses, larges de 0"",050 à 0,052. » 


= 


2 


Je décris cette espèce, d’après divers exemplaires provenant du 
cormoran (Carbo cormoranus), el du pélican (Pelecanus onocrotalus), 
envoyés en 1816, et plus récemment encore, au Muséum de Paris, 


# 


ASCARIDES. — TROISIÈME SECTION. 207 


par celui de Vienne, où ils ont été recueillis. Elle se distingue de 
toutes les autres espèces à ma connaissance : 1° par les lobes étroits, 
qui séparent les valves ou les lobes principaux de la tête; 2° par son 
tégument qui paraît intérieurement parsemé de granules formant 
des séries longitudinales et transverses, presque régulières, et que 
l'on reconnaît bien être simplement des lacunes entre les fibres, si l’on 
varie convenablement la distance de l'objectif et l'éclairage du mi- 
croscope; 3° enfin par la singulière cloison transverse qui sépare l’in- 
testin de l’utérus. 

Jurine, de Genève, avait trouvé dans l’œsophage et l’estomac du 
pélican (Pelecanus onocrotalus) de nombreux helminthes que Rudol- 
phi décrivit sous le nom d’Ascaris spiculigera. I les caractérisa comme 
ayani la tête mince, le corps cylindrique, assez épais, plus mince en 
avant, la queue courbée en dessous, terminée en pointe très-courte, 
et surtout les deux spicules, très-longs et grêles. is 

Rudolphi ayant lui-même trouvé dans l'æsophage du petit-plon- 
geon (Colymbus septentrionalis) une seule ascaride femelle , longue 
de 40", assez épaisse, variée de brun et de blanc, il la prit pour 
type d’une seconde espèce ( Ascaris variegata), qui, d’après la des- 
cription, ne diffère de la précédente que par sa tête en continuité 
avec le corps et par sa queue droite, assez obtuse. 

Plus tard, il rapporta encore à la première espèce plusieurs asca- 
rides recueillies par lui dans trois cormorans conservés depuis onze à 
douze jours dans l’eau-de-vie : ce sont précisément ces ascarides qui 
lui offrirent le phénomène si curieux de pouvoir être rappelées à la 
vie par l'immersion dans l’eau tiède. _ 

M. Creplin ayant eu l’occasion d’étudier des ascarides trouvées dans 
le proventricule et dans le gésier du harle huppé (Mergus serrator), 
du harle vulgaire (Mergus merganser), dans le pingouin ( Alca torda), 
dans le guillemot (Uria troile) et dans le Colymbus rufogularis, put 
se convaincre que c’est une seule et même espèce avec les deux de 
Rudolphi, et en compléter les caractères. En même temps il a fait 
connaître la singulière structure des spicules et de leur gaine mem- 
braneuse qui les abandonne lorsqu'ils pénètrent dans les organes gé- 
nitaux de la femelle. Toutefois il a hésité à réunir avec ces ascarides 
celles de l'intestin des grèbes (Podiceps ou Podicipes), qui sont plus 
blanches, moins longues, avec la tête un peu plus grande et les valves 
plus distinctes ; la queue du mâle est moins recourbée, quoique sem- 
blable d’ailleurs, et les spicules sont un peu moins longs. M. Creplin 
Signale aussi des anneaux ou des rides transverses du tégument, mais, 
comme chez beaucoup d’autres nematoïdes , c’est un résultat de la 
contraction des Lissus. 

Rudolphi ( Synop., p. 662), reçut plus lard des Ascaris spiculigera 
de l’œsophage d’une frégate (Pelecanus aquila), el d'un autre péli- 
can du Brésil, 

Le catalogue du musée de Vienne porte l'Ascaris spiculigera comme 
trouvée vingt fois sur vingt-trois dans le cormoran, el unç fois sur 


SF 


LE 


208 NÉMATOIDES. 


cinq dans le pélican; ce catalogue, en outre, mentionne des asca- 
rides indéterminées, qu’on peut supposer analogues, dans deux 
harles et dans sept grèbes ou plongeons de différentes espèces. M. Des- 
lonchamps a trouvé aussi cette ascaride à Caen; et M. Bellingham, en 
Irlande, l'indique comme très-abondante dans l’estomac du cormoran, 
dans le grèbe huppé (Podiceps cristatus), dans le harle vulgaire et 
dans un labbe ou stercoraire (Lestris pomarinus); mais en même 
temps ce même helminthologiste , n’adoptant pas l'opinion de M. Cre- 
plin, inscrit aussi une Ascaris variegata comme trouvée dans l’æso- 
phage du petit-plongeon (Colymbus septentrionalis), du pingouin 
(Alca torda ) et de la mouette à trois doigts (Larus tridactylus), ainsi 
que dans l'estomac de ces deux derniers oiseaux. 

Rudolphi inserit parmi ses espèces douteuses (Synops., p. 55, n° 97 
et 100), d’après le catalogue de Vienne, une Ascaris colymborum et 
une Ascaris mergorum que nous rapportons à l'espèce précédente; il 
inscrit également (1. c., n° 96), une Ascaris sternæ, pour de très- 
petits nematoïdes, sans organes distincis, trouvés par lui dans de 
petits kystes (de 0"",56) du péritoine de trois hirondelles de mer 
( Sterna nigra), à Rimini ; enfin, il inscrit, d’après Bloch, une Asca- 
ris lari (n° 98), longue de 105 à 160"*, qu'il présume pourvoir être 
l’analogue de son Ascaris variegala. 


66. ASCARIDE DU MAQUEREAU. ASCARIS PEDUM. — 
DesconccHamps, Encycl. mêth., Vers, p. 97. 


« — Corps blanc, aminci de part et d'autre, un peu davantage en 
« avant, et muni daus toute sa longueur de deux membranes laté- 
« rales linéaires ; — tête large de 0"",36, à trois valves anguleuses 
« ou sinueuses au bord, cannelées à leur face interne et portant 
« deux papilles sur leur convexité ; — œsophage cylindrique, pro- 
« longé par un cœcum partant du pylore et accompagné par un 
« autre cœcum ou appendice pylorique dirigé en avant à partir de 
« l'intestin; — tégument finement strié en travers, stries écarlées de 
« 02,005. 

« — Mâle long de 32°", large de 0"",6; — rapport de la longueur 
« à la largeur 53; — extrémité postérieure recourbée, terminée en 
« pointe conoïde, obtuse et mucronée ou prolongée par une pelite 
« pointe conique, plissée ou hérissée de denticules ; — anus à 0,22 
« de l'extrémité ; — deux rangées latérales de 18 à 20 papilles, à la 
« face ventrale, plus écartées en avant de l’anus; — deux spicules 
« arqués , longs de 2""4, larges de 0"",053, soutenus par une tige 
« cornée brunâtre le long du bord convexe, d’où part une double 
« lame plus mince, plus transparente vers le bord concave. 

« — Femelle longue de 30 à 43°", large de 0,6 à 0",8 ; — rap- 
« port de la longueur à la largeur 54;—queue droite, conoïde, plus 
ou moins obluse et terminée par une petite pointe conique hérissée ; 
« — anus à 0,36 de l'extrémité ; — vulve siluée à 11 ou 15" de Ja 


2 


= 


ASCARIDES. —— TROISIÈME SECTION. 209 


« tête ; — utérus formé d’une première partie longue de 5 à Gvw, fili- 
« forme et pelotonnée, puis renflé et divisé en deux branches paral- 
« lèles, longues de 6 à 7" dirigées en arrière, mais repliées ainsi 
« que les oviductes qui en sont la continuation; — œufs globuleux, 
« longs de 0"",54, à coque épaisse diaphane. » 


J'ai trouvé cette ascaride assez souvent, dans l'intestin ou dans le 
périloine du maquereau (Scomber scomber) à Rennes. Je crois bien 
que c’est la même que M. Deslongchamps a trouvée à Caen plusieurs 
fois, dans l'intestin du maquereau. 

M. Bellingham inscrit aussi l’Ascaris clavata comme trouvée dans le 
péritoine du maquereau; mais le même helminthologiste attribue 
également au maquereau l’Ascaris capsularia, comme vivant dans 
le péritoine, où je n’ai trouvé qu'un helminthe problématique sans 
organes sexuels que j'ai décrit précédemment sous le nom de Filaria 
piscium. 


69. ASC. DE LA TRUITE. ASC. OBTUSOCAUDATA, — ZEDER. 


Ascaris , Goeze, Naturg., p. 73 et 93. 

Ascaris farionis et Ascaris trutæ , GMELIN, Syst. nat., p. 3036, n° 68 et 69. 
Fusaria farionis et Fusaria trullæ , Zener, Nalurg., p. 123. 

Fusaria oblusocaudala, Zxner , Nachtrag., p. 55. 


Ascaris oblusocaudata , Ruporbut, Entoz., t. IL, 1, p. 177, et Syn., p. 50 


et 291, n° 59, el Ascaris truttæ , Entoz., t. II,1, p, 202. 


» 


« — Corps blanc rougeâtre, long de 60"%* à S0"*, aminei peu à peu en 
avant, plus épais en arrière el large de 1°”,2; — rapportde la lon- 
gueur à la largeur 50 ; — tête assez large de 0"",34, obtuse, dis- 
tincie, à trois valves arrondies, portant chacune deux papilles sur 
« la convexilé ; — æsophage cylindrique, long de 6"", large de0"",34, 
« prolongé par un ventricule imparfait et par un cœcum long de 
« 1°%,8, accompagné lui-même en avant, à partir de l'intestin, par 
« un autre cœcum ou appendice pylorique de 1"",8; — deux mem- 
« branes latérales, linéaires, peu saillantes, sur toute la longueur du 
« corps; — tégument presque lisse, avec des stries transverses de 
« 02,006 à 0",0063. 

« — Femelle — partie postérieure épaissie, enroulée en crosse, et 
« terminée en pointe conoïde très-obluse; — anus à 0"",25 de l’ex- 
« Lrémité; — vulve au tiers antérieur de la longueur (à 20" de la 
« tête) ; — utérus très-long et dirigé en arrière, présentant d’abord 
«une partie filiforme, sinueuse, longue de 9"",5, puis renflé et 
« divisé en deux branches parallèles, longues de 9"*,5, larges de 
«0,45 à 0%,50; — oviduetes, d’abord également renflés, partant 
« de l’exirémité brusquement amincie des branches de l’ulérus et 
« continués par les ovaires filiformes, pelotonnés dans la partie 
« poslérieure du corps; — œufs presque globuleux ou un peu ellip- 
« tiques, longs de 0%,055 à 0,060. » 


2 


A 
F- 


OS 


J'ai déerit ici l'unique exemplaire femelle que j'ai trouvé vivant et 
14 


y 


210 NÉMATOIDES. 


libre (?) entre le foie el l'intestin d’une truite ( Salmo fario), le 16 mars, 
à Rennes; je l’ai cherché vainement dans cinq autres truites; cet 
helminthe, pendant la vie ou quand il était gonflé par l’eau, n’avait 
pas moins de 80°" de longueur , mais par la contracuon ou exposé à 
l'air, il se réduisait à la longueur de 60, de 54 et même de 50", 

Je crois que c’est bien la même espèce dont Rudolphi avait recu 
deux individus trouvés dans l'intestin de la truite, par le professeur 
Otto; ils étaient longs de 40"%,5, et 43v®, très-épais, plus minces en 
avant, avec les valves de la bouche très-distinctes; la queue de 
l'un se lerminait par une pointe oblique, courte, celle de l’autre, 
par une pointe droite percée d’une petite ouverture. (Synopsis, 
p. 292. ) 

Dans une truite que Rudolphi croit être le Salmo trutta, et non le 
Salmo fario, comme la dit Gmelin ; Gæœze (1. c., p. 11) avait trouvé 
une ascaride grisâtre, longue de quelques pouces, qui, vraisembla- 
blement, est l’Ascaris obtusocaudata; ce même helminthologiste 
avait trouvé dans une autre truite un helminthe rougeâtre, qui n’est 
pas un cucullan, comme Zeder l’a pensé, mais que sa couleur rap- 
proche aussi de l’exemplaire trouvé par moi. 

Cet helminthe, qui paraît être rare, a été trouvé aussi par M. Bel- 
lingham, en Irlande, dans l’estomac et l'intestin de la truite com- 
mune (Salmo fario). Dans huit cent soixante-huit truites au musée de 
Vienne, on ne l’a pas rencontré; on l’a au contraire trouvé dans des 
lavarets (Coregonus ). 

— Rudolphi inserit comme espèces douteuses (Synops., p. 59, 
n° 132) une Ascaris albulæ, trouvée par Kælreuter dans des tuber- 
cules de l’estomac et des branchies du Coregonus murænula, ou 
albula ; 2° une Ascaris salmonis omul (1. c., n° 133), indiquée par 
Pallas, comme trouvée fréquemment dans l'estomac et les appen- 
dices pyloriques du Saimo omul de la Russie d’Asie; 3° une Ascaris 
argentinæ (1. c., n° 136), longue de 34", grêle, plus amincie en 
avant, à Lêle obluse, tronquée, avec des valves distinctes, el ayant 
l'extrémité caudale déprimée, courte, assez obtuse ; il l’a trouvée 
une seule fois à Rome; en disséquant trente à quarante argenlines 
(Argentina sphyræna); 4° une Ascaris sauri (1. c., n° 134), dont il 
trouva une seule fois à Naples, dans le mésentère du saurus ( Osme- 
rus saurus), trois femelles jeunes, longues de 6,7 à 13°,5, plus 
amincies en avant, el à queue déprimée , assez aiguë. 


70. ASCARIDE DE L’ALOSE. ASCARIS ADUNCA. — RunozrHi, 
Entoz., 1, 1, p. 133, et Syn., p. 39 et 210, n° 6. 


« — Corps blanc, également aminci de part et d'autre, et muni de 
« deux membranes latérales linéaires peu visibles; — têle large, de 
« 0,30, obluse, à trois valves arrondies, sinueuses, portant cha- 
« eune deux papilles sur leur convexité; — œsophage cylindrique, 
« long de 5"®,2, traversé par un eanal triquètre, prolongé par un 
cæcum partant du pylore, long de 2"",1, et accompagné en avant 


ASCARIDES. -— TROISIÈME SECTION. 211 


« par un autre cæcum ou appendice pylorique, long de 2°",1 à par- 
«tir de l'intestin, sans ventricule; — tégument finement sirié en 
«irayers; — siries de 0"",004 à 0"®,007. 

« — Mäle long de 31°", large de 0"*,8; — rapport de la longueur 
« à la largeur 40; — partie postérieure enroulée et lerminée en 
« pointe conique, obluse, très-courle; — anus à 0"",16 de l’ex- 
« trémité, et précédé d’un tubercule arrondi, sans papilles latérales ; 
« — deux spicules irès-longs (de 3"",6), arqués, larges de 0,033, 
« soutenus par une lige cornée au milieu; — sans gaîne mi pièces 
« accessoires. 

« — Femeile longue de 65"", large de 1""; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 65; — queue un peu amincie, conoïde, obtuse, 
« el recourbée plus ou moins; — anus à 0°",33 de l’exlrémité; — 
« vulve située vers le tiers antérieur de la longueur {à 22,5 de la 
« Lêle); — utérus dirigé en arrière, simple d’abord, et très-mince, 
« puis épaissi et partagé en deux branches plus épaisses, parallèles, 
« qui se prolongent chacun en un oviducte et un ovaire de plus en 
« plus mince, sinueux et replié; — œufs globuleux, à coque épaisse, 
« larges de 0,070. » 

J'ai cherché des helminthes dans six aloses (Clupea alosa), à Ren- 
nes , en avril et mai, et dans chacune j'ai trouvé des ascarides plus 
ou moins développées, et dont les plus grandes atteignent seulement 
les dimensions indiquées ci-dessus. Je ne doute nullement que ce ne soit 
la même espèce que Rudolphi à trouvée aussi dans Palose, à Greifs- 
wald d’abord, irès-jeune et longue seulement de 13"" au mois de mai, 
à Rimini ensuile, au mois d'avril, longue de 9 à 40""; cependant cet 
auteur lui refuse les membranes latérales que j'ai bien vues. 

Cetle espèce ressemble beaucoup à l’Ascaris obtusocaudata de la 
truile par la structure de l'appareil digestif, de la tête, du tégument 
et même à peu près de la queue, ainsi qüe par la position de la vulve, 
et par le rapport de la longueur ; elle ne paraît même différer essen- 
lieillement que par la forme et le volume des œufs et par les propor- 
tions de l’œsophage et du cœcum; quand on connaîtra le mâle de 
V’'Ascaris oblusocaudata, et qu’on aura pu comparer de nouveau Îles 
œufs au même degré de maturité, on devra peut-être n’en faire 
qu’une seule espèce. 

Au musée de Vienne, on a trouvé aussi celte ascaride dans cinq 
aloses sur six. 


71. ASCARIDE DES GADES.  ASCARIS CLAVATA. — Rupozrui. 


Ascaris gadi, Müzer, Zool. dan. prodr., n° 2595, et Zool. dan. t. IT, p. 47, 
pl. 74, fig. 6. 

Ascaris gadi, Fagricius, Faun. groenl, p. 274, n° 255. 

Proboscidea gadi, AUas de l'Encyclop. méth., pl. 32, fig. 15-16. 

Ascaris clavala , Rup., Entoz., L. IE, x, p. 183, et Syn., p. 51 CL 293, n°64: 


« — Corps blanc grisâtre, notablement plus mince en avant, plus 
« épais el presque oblus en arrière, long de 35 à 67%", quarante à 


212 NÉMATOIDES. 


« cinquante fois aussi long que large; — tête large de 0®",26 à 033; 
« œsophage long de 3,5 à 4°*,5, un peu renflé postérieurement, 
« suivi d’un ventricule peu distinct et d’un cœcum étroit, fleœueux , 
« long de 1,2; — un autre cœcum long de 1,6 partant de l’intes- 
« tin et dirigé en avant, à côté de l’æsophage; — tégument à stries 
« transverses, de 0%",0045, soutenu par une seule couche de fibres 
« obliques; — deux ailes membraneuses étroites sur toute la lon- 
« gueur du corps. 
« — Mâle long de 33 à 46", large de 0"",78 à 10""; queue re- 
« courbée et terminée par une pointe conique et crochue; — anus à 
« 0" de l'extrémité; — spicules longs de 1"",25, larges de 0"",05, 
« fortement arqués et bordés de deux membranes diaphanes formant 
« gouilière dans la courbure. 
« — Femelle longue de 46 à 64"", large de 1°",30 à (?); — queue 

« brusquement rétrécie, et terminée par une pointe conoïde, longue 
« de 0,3 à 0"",48 ; — anus à 0"",30 ou 0"",48 de l’extrémité ; — 
*« vulve située vers le tiers antérieur, à 16°" de la tête ; utérus d’abord 
« mince, contourné en avant et de côté, puis dirigé en arrière, si- 
« nueux et progressivement épaissi, jusqu’à ce que, arrivé à 10 ou 
«11% de la vulve, il se divise en deux branches parallèles, conti- 
« guës, presque droiles, longues de 12"*; — oviductes partant des 
« deux branches de l'utérus, subitement rétrécis, puis renflés eux- 
« mêmes, el, après s'êlre de nouveau amincis, se pelotonnent autour 
« de l'intestin, ainsi que les ovaires qui leur font suite; — œufs glo- 
« buleux, larges de 0"",054 à 0"",058, à coque revêlue d’une enve- 
« loppe membraneuse plissée. » 


Je l'ai trouvée fréquemment à Paris, en 1538 et 1839, dans l’intes- 
tin du merlan (Gadus merlangus); mais j’ai complété ma description 
d’après des exemplaires de la collection du Muséum de Paris, recueil- 
lis anciennement dans la morue (Gadus morrhua). 

— M. Bellingham, en Irlande ( Ann. of nat. hist., 1844, p. 173), dit 
avoir trouvé l’Ascaris clavata, 1° dans l'intestin et le péritoine du 
saumon, Salmo salar); 2° dans l'intestin du Salmo trutta; 3° dans 
l'estomac et le péritoine de la morue (Gadus morrhua) ; 4° dans l’es- 
tomac et Pintestin du Gadus æglefinus ; 5° dans l'intestin du merlan 
(Gadus merlangus); 6° et 7° dans l’estomac et l'intestin des Gadus 
merluccius el Gadus Pollachius; S° dans l'intestin du Gadus carbona- 
rius; 9° dans l’estomac el l'intestin du congre (Muræna conger ); 
109 enfin, dans le péritoine du maquereau. Mais il est bien probable 
qu’il a confondu avec celle espèce les Ascaris ecaudata et Ascairs 
obtusocaudata , qui en sont si différentes. 

xudolphi, au contraire , la cite comme trouvée seulement dans l’es- 
tomac du Gadus barbatus, par Fabricius; dans l'abdomen du merlan, 
par Gæde, et dans le gosier du Gadus œglefinus, par lui-même. 

Le catalogue du musée de Vienne l'indique seulement comme trou- 
yée cinq fois parmi quarante-six Gadus barbatus. 


ASCARIDES. — QUATRIÈME SECTION. 213 


QUATRIÈME SECTION. 


Ascarides vraies ayant un seul cœcum ou appendice pylorique 
partant de l'æœsophage, en arrière, à côté de l'intestin. 


12. ASCARIDE DU BROCHET. ASCARIS ACUS. — BLocu. 


Ascaris sela, Mücrer, dans Naturf., XXI V, p. 544. 

Ascaris acus, BLocn, Besch. d. Berl. Naturf., IV, p. 544. 

Ascaris acus', Gorze, Naturg., p. 90. 

Ascaris acus, GMELIN, Syst. nat., p. 3037, n° 71. 

Ascaris acus, Scurank, Verzeich., p. 10, et Ascaris boa, dansles Mém. de 
l'Acad. de Suède, 1790, p. 120. 

Fusaria acus, Zxver, Nachtrag., p. 39. 

Ascaris acus, Rupozrur, Entoz., t. IT,1, p. 194, et Syn. p. 43, n° 29. 


« — Corps blanc, allongé, cylindrique , aminci seulement vers les 
« extrémités ; — tête assez large, de 0"",12 à 0"",16, à trois valves 
« presque trilobées, ayant chacune une papille sur leur convexité ; 
« — œsophage musculeux , presque cylindrique, un peu élargi posté- 
«rieurement, long de 3"",4, large de 0"",23, suivi d’un ventricule 
«irrégulier, long de 0"",15, large de 0"*,23, et d’où part un pelit cœ- 
« cum long de 0"",2 à 1,5, dirigé en arrière, à côté de l'intestin ; — 
« ailes membraneuses latérales souvent un peu sinueuses, linéaires , 
« mais bien visibles, sur toute la longueur du corps; — tégument 
« fortement strié en travers, et comme denté en scie sur les bords ; — 
« stries écartées de 07,009 à 0,017. 

« — Md!e long de 31", large de 0"",7; — rapport de la longueur 
« à la largeur 44; — partie postérieure recourbée ou enroulée en des- 
sous, brusquement amincie en pointe conique recourbée , et munie 
« de deux rangs de dix à douze papilles ou de tubercules coniques ; 
« —anus à 0"*,2 de l’extrémité, précédé par un tubercule ou mame- 
« Ion dont la surface est munie d’une pelite plaque cornée, réniforme ; 
« — deux spicules un peu arqués, longs de 0"",65 , larges de 0"",03, 
«y compris une double lame diaphane partant de la tige cylindrique 
« cornée qui en occupe la convexité, el revêlus d’une gaîne mem- 
« braneuse (à l’intérieur du corps?) 

« — Femelle longue de 36"",5, large de 0"",9 à 1°"; rapport de la 
« longueur à la largeur 58; — queue droite, en pointe conique aiguë ; 
« — anus à 0"",50 de l'extrémité; — vulve située vers le quart anté- 
«rieur de la longueur, à 9"" de la tête, à 27"" de l’extrémilé cau- 
« dale ; — utérus commencant par une portion tubuleuse plus étroite 
« (vagin), longue de 3"", puis s’élargissant en un sac long de 4 à 5", 
« large de 0,5, enveloppé par les replis des ovaires, et se divisan£ 
« en deux branches parallèles conliguës ou presque soudées, longues 
«de 14 à 16, larges de 0,5 à 0,7 ; — oviductes partant de l'extré- 


a 


21% NÉMATOIDES. 

« mité rélrécie des branches de l'utérus pour revenir en ayant et se 
« continuer avec les ovaires filiformes, pelotonnés, à 217" de l’extré- 
« mité caudale ; — œufs globuleux , à Coque diaphane très-épaisse , 
« larges de 0"",088, contenant d’abord plusieurs nucléus ou vitellus 
« apparents, qui plus tard se soudent en un seul embryon replié, long 
« de 0,5, large dé 0,015. » 


Je l'ai trouvée onze fois sur quinze, dans l'intestin et dans l'estomac 
du brochet, à Rennes , mais huit fois seulement avec des œufs mürs, 
el j'ai pu la conserver pendant plusieurs jours vivante dans l’eau, et 
suivre le développement de ses œufs entre des lames de verre. 

Tous les helminthologistes allemands l'ont trouvée très-abondam- 
ment dans l'intestin du brocket; Zeder lui assigne une longueur de 
27 à 54%, et Rudolphi en a vu qui avaient 94%”, dans de très-grands 
brochels ; il l’a trouvée aussi, une fois solitaire , dans l'abdomen de 
l’orphie ( Esoæ belone). 

Au musée de Vienne, on l’a trouvée quarante-cinq fois sur huit 
cent soixante-sept, dans l'intestin du brochet. M. Deslongchamps, 
à Caen, l'y a trouvée également. 

M. Bellingham, dans son catalogue des belminthes d’irlande, in- 
scrit l'Ascaris acus, comme trouvée seulement dans l'intestin de la 
truite saumonée ( Salmo trutta), ei du hareng (Clupea harengus). 


11e SOUS-GENRE. — (AS CARIDIA.) 


Utérus divisé en deux branches opposées. 


3. ASCARIDE DES PERROQUETS. ASC. TRUNCATA. — ZEver. 


Ascaris hermaphrodita, Froezicu, dans Naturf., XXIV, p. 151, pl. 4, 
fig. 11-13. 

Fusaria truncata , 2EnEr , Naturg., p. 105. 

Ascaris truncata, Rup., Entoz., t. H,1,p. 195; n° 60, el Syn., p. 45 et 281, 
n° 36 et p. 657. 


« — Corps blanc, un peu translucide, cylindrique, aminci aux deux 
«extrémités, trénte-sept fois aussi long que large, laissant voir par 
« transparence des vésicules internes (parasites ?), larges de 0"",15 à 
« 0®%,36, paraissant autant de taches ; — têle large de 0"®,28 à 0,38 ; 
« — œsophage iong de 2°",4, un peu renflé en arrière, et large 
« de 0w",28, sans ventricule ni c@Cum; — queue aiguë ; — tégument 
« à stries transverses de 0"",013 à 0"",016, soulenu par deux couches 
« de fibres obliques croisées. 

« — Mâle long de 52", large de 1°",4; — queue en pointe conique, 
« avec une ou deux papilles à la face ventrale ; — anus à bords très- 
« gonflés , situé à 0"",6 de l'extrémité, et précédé par une sorte 
« de ventouse discoïdale; — spicules arqués égaux, longs de 2"”,?, 


ASCARIDES, — ASCARIDIA. 215 


« très-élargis au milieu, où ils ont 0"",17, et repliés en forme de 
« goutlière vers l’exirémité , où ils paraissent larges seulement 
« de 0°",054. 

« — Femelle longue de 63°", large de 1"",7; — queue droite, co- 
« nique, aiguë; — anus à 1"",3 de l'extrémité; — vulve siluée en 
« arrière du milieu à 34"" de la lêle; — utérus divisé presque immé- 
« diatement en deux branches égales et opposées , larges de 0,6, et 
« s’amincissant peu à peu en se continuant avec les oviductes et les 
« ovaires filiformes, après s'être repliées de part et d’autre, en avant 
« et en arrière à 17"",19 de la vulve; — œufs elliptiques, lisses, longs 
« de 0,069 à 0",071, à coque épaisse, homogène, revêtue d’une 
« enveloppe externe plus mince. » 


«A 


Je décris ainsi cet helminthe sur deux exemplaires provenant de 
l'intestin d’un perroquet (Psittacus pulverulentus), et envoyés par le 
Muséum de Vienne à celui de Paris. 

Frælich, le premier, en trouva irois mâles dans l'intestin d’un per- 
roquet aourou (Psittacus æstivus), el comme dans ces mâles il re- 
marqua sous le tégument des corps globuleux analogues à ceux 
de l’ascaride du pigeon, et qu’il prit pour des œufs, il crut avoir 
sous les yeux un heiminthe hermaphrodite, et le désigna ainsi. 
Rudolphi, qui n’en pouvait juger que d’après la description très- 
incomplète de Frælich, pensa d’abord qu’il y avait là quelque erreur, 
et que c'était simplement une ascaride de pigeon avee les singuliers 
corpuscules ronds qui lui ont valu le nom spécifique de maculosa ; 
mais plus tard il vit dans le musée de Vienne les deux sexes de cette 
même ascaride trouvée dans le perroquet vineux ( Psüt. dominicensis) 
et dans le perroquet à tête blanche ( Psitt. leucocephalus); il put alors 
se convaincre que c’est bien une espèce distincte, qui diffère, dit-il, 
de celle du pigeon par les ailes de la tête, beaucoup plus étroites, par 
la queue recourbée et non droile chez le mâle, et par les spicules plus 
courts ; ce qui n’esl pas exact. Sur soixante-six perroquets de diverses 
espèces disséqués au musée de Vienne avant 1820, deux seulement 
contenaient, l’un, deux femelles et l’autre, un seul mâle de cette asca- 
ride, fe l’ai moi-même cherchée vainement dans cinq de ces oiseaux. 

Rudolphi par la suite reçut du Brésil des femelles de cette espèce 
non adulles, longues de 22 à 34"", trouvées dans divers perroquels. 

Getle ascaride, si remarquable par la disposition des branches de 
l'utérus el par la grandeur des spicules , présente, ainsi que l’ascaride 
du pigeon, une particularité eurieuse : toutes les cavités inter- 
viscérales sont occupées, chez les mâles comme chez les femelles, 
par des vésicules indépendantes qui ont attiré l'attention de tous les 
helminthologistes, mais dont on n’a point indiqué la nature. Il semble 
qu'on ne peut en dire autre chose, sinon que ce sont des productions 
parasiles analogues aux acéphalocystes des mammifères. 


sd de. Tu 


_ 
216 NÉMATOIÏDES. 


ASCARIDES DES GALLINACÉS. (Voyez aussi Heterakis.) 


74. ASCARIDE DE LA POULE.  ASCARIS INFLEXA.— Runozrui. 


Ascaris teres galli (major), Gozze, Naturg., p. 76, pl. 1, fig. 4-7. 

Fusaria reflexa (en partie), Zener, Nachtrag., p. 33, pl. 4, fig. 7, et non 
Fusaria inflexa , ibid., p. 36. 

Ascaris vesicularis (en partie), Ruvorpnr, Entoz., t. IT,1, p. 129. 

Ascaris inflexa, RuporPui, Synopsis . p.38 et 268, n° 4. 

Ascaris funiculus, E. DEsLonGcuamrs , Encycl. méth., Vers, p. 89 n°6. 


« — Corps jaunâtre sale, cylindrique allongé, peu aminci vers 

« les extrémités, mais davantage en arrière, et avec deux mem- 
« branes latérales peu saillanies sur toute la longueur; — tête ohtuse 
« assez large (de 0"",4), à trois valves, grandes, distinctes, avec des 
« papilles à la face externe; — œsophage musculeux, claviforme , 
« long de 3°",75, large de 0"",65 , sans ventricule; — queue conique, 
courte, mucronée; — tégument à stries transverses, écarlées de 
« 0"*,0125 en avant et de 0"",0125 en arrière et soutenu par deux 
« couches de fibres obliques croisées. 
« — Male long de 33 (à 80""), large de 0,6; — rapport de la lon- 
gueur à la largeur 55 ; — partie postérieure droite ou quelquefois 
relevée, portant de chaque côté une aile membraneuse semi-lan- 
« céolée, longue de 0,56, striée transversalement, et soutenue par 
trois côles ou rayons courts de chaque côté de l'anus; — anus situé 
«à 0,64 de lextrémité enire les ailes, à l’endroit de la plus 
grande largeur qui est de 0"",52, et entouré d’un large tubercule 
hérissé de papilles courtes ou granules; — à 0"",32 de l’extré- 
milé les ailes disparaissent , et la partie postérieure se termine par 
une pointe conique ou conoïde un peu déprimée et mucronée, 
« portant aussi deux tubercules au delà des ailes; — en avant de 
« l'anus (à 0"",24) se trouve une ventouse soutenue par un cercle 
« corné (de 0"",20), auquel se rendent obliquement plusieurs faisceaux 
« musculaires; deux papilles assez fortes se voient aussi de chaque 
« côté; — spicules égaux, longs de 1"",10, larges de 0"",035, ter- 
« minés en bouton. 

« — Femelle longue de 70 à 87"" (et jusqu’à 123""), large de 1"",60 
«(et jusqu’à 1"",86 ); — rapport de la longueur à la largeur, 55 ; 
« — queue droile ou relevée (! refleæa, ZxnEr), conique, terminée par 
une poinie grêle ; — anus à 1"",4 de l’extrémité; — vulve en avant 
« du milieu (à 38" de la tête et 49" de l'extrémité caudale ; — utérus 
« divisé presque immédialement en deux branches épaisses opposées, 
« dirigées l’une en avant, l’autre en arrière; — œufs longs de 0,077, 
« larges de 0"%,047, à coque lisse, épaisse, » 


« 


A 


& 


A 


A 


A 


À 


A 


3] 


À 


« 


À 


Je l'ai trouvée, à Rennes, trente fois seulement, en explorant les 
intestins de cent quatre-vingt-quinze poules ou poulets { Phasianus 


ASCARIDES. — ASCARIDIA. 217 


gallus), et toujours dans l'intestin grêle, où l’avaient également trouvée 
Gæze et Zeder , qui la confondaient avec l'espèce précédente. Rudol- 
phi, qui ne l'avait pas trouvée lui-même, suivit d’abord leur exemple; 
mais l'ayant ensuite recue d’un étudiant qui l'avait trouvée dans l’in- 
testin grêle d’un poulet, il sentit la nécessité de la considérer comme 
espèce distincte; répudiant alors le nom de reflexa donné par Zeder 
aux deux ascarides du poulet, et qui s'applique très-certainement à 
celle-ci, il préféra considérer celle espèce comme identique avec celle 
du canard, nommée infleæa par Zeder; cependant on ne peut guère 
concevoir l’existence d’helminthes identiques chez des animaux aussi 
différents que la poule et le canard. 

M. Deslongchamps (Encycl. méthodique, Vers, p. 89), qui avait 
trouvé à Caen les deux ascarides de la poule et une autre ascaride 
dans le canard , sentit la nécessité de sortir de cetle confusion, lais- 
sant donc de côté le nom de reflexa, sous lequel Zeder réunit deux 
espèces, il nomma comme Frælich et Rudolphi la plus pelile ascaride 
vesicularis, et créa pour la plus grande le nom spécifique de fu- 
niculus; supposant ensuite qu’il doit se trouver dans le canard une 
vraie Ascaris inflexa de Zeder , il nomma Ascaris crassa une espèce 
que nous avons trouvée comme lui, et que nous déerivons plus loin 
sous ce nom. Si nous ne pensions qu’il a pu se glisser quelque erreur 
dans la description donnée par Zeder, nous suivrions entièrement 
M. Deslongchamps, mais, dans l’opinion contraire, nous croyons 
qu’on peut laisser à la grande ascaride de la poule,le nom d’infleæa, 
que tous les helminthologistes lui donnent aujourd’hui d’après 
Rudolphi. 

Au musée de Vienne, on ne l’a pas trouvée dans cent vingt-sept 
poules, mais le catalogue porte comme trouvée dans plusieurs es- 
pèces de canards une Ascaris infleæa , qui probablement est notre 
Ascaris crassa; M. Bellingham a trouvé l’Ascaris inflexa, en Irlande, 
dans la poule. 

Je dois ajouter aux détails précédemment donnés, que j'ai vu dans 
les mâles de cette espèee, à la face ventrale, un peu en avant de la 
base des spicules (à 2" de l’extrémité) et à l’intérieur, un corps 
glanduleux, tout particulier; il est blanc, opaque, aussi long que 
large, de 0,30 à 0,31, formé de deux moilié symétriques et divi- 
sées l’une et l’autre en trois à cinq lobes au bord externe. 


» 14 (a). ASCARIS GIBBOSA. — Ruvozrni. Entoz., t. If, 1, p. 167, 
et Syn., p. 48. 


Fusaria strumosa , Zxper , Nachtrag., p. 64. 


« — Corps long de 13,5 à 22"m,5, plus épais en arrière, aminci 
« en avant et portant un renflement gibbeux , à peu de distance de 
« la Lête qui est mince; — aile membraneuse, mince, sur chaque côté 
« du corps; — queue du mâle moins épaisse, terminée en pointe 
« conique obtuse, et plane en dessous, et munie de deux ailes mem- 


218 NÉMATOIDES, 


« braneuses , entre lesquelles sortent les spicules; — queue de la 
« femelle plus épaisse, longue, aïguë, plane en dessous et in- 
« fléchie. » (ZEn.) 


On doit considérer comme lrès-douteuse cette espèce, que Zeder 
seul avait trouvée en 1788, dans l'intestin de la poule, et qu’il wa 
décrite qu’en 1800, d’après ses souvenirs. 


? 14 (b). ASCARIS PERSPICILLUM. — Rupozpr, Entoz., UL., 1., 
p. 141, et p. 141, et Synopsis, p. 42, n° 22. 


« — Corps blanchâtre, grêle, long de 27 à 40", également aminci 
« de part et d’autre; — têle mince, avec trois grandes valves, en- 
« tourées d’une bordure membraneuse ( comme une lunette ou un 
« lorgnon, Perspicillum), queue de la femelle courte, aiguë, un peu 
« infléchie ou recourbée en hamecon; — anus rapproché de l’extré- 
« mité caudale ; — une aile membraneuse linéaire de chaque côté de 
« la tête et disparaissant aux côtés du corps. » ( Rup.) 


Cette espèce a élé établie par Rudolphi, d’après trois femelles non 
adultes qu’il avait trouvées à Greifswald, dans l'intestin grêle d’un 
dindon ( Meleagris gallopavo ), à une époque où il confondait , ainsi 
que Zeder, les ascarides de la poule, il est done vraisemblable que 
c’est une Ascaris inflexa. 

Le catalogue du musée de Vienne porte aussi l’Ascaris perspicil- 
lum, comme trouvée une seule fois parmi treize dindons disséqués 
ou explorés dans cet établissement, mais comme ce même catalogue 
ne mentionne pas la grande ascaride de la poule, et inscrit au con- 
traire l’Ascaris infleæa, comme trouvée dans les canards, il est très- 
probable que la prétendue Ascaris perspicillum est encore ici notre 
vraie Ascaris infleæa de la poule. 


? 74 (ce). ASCARIS COMPAR. — SCHRANK. 


Ascaris lagopodis, Frozzrcu, dans Naturforsch., XXIX, p. 46, pl. 1, fig. 21, 
pl. 2, fig. 1-5. 

Ascaris compar, ScurAnx, Bayersche Reise , p. 90. 

Fusaria compar, Zener, Naturgesch., p. 110, n° 29. 

Ascaris compar , Rup., Entoz., t. IE, 1, p. 161, et Syn., p. 46 et 289, n° 39. 


« — Corps blanchâtre, peu aminci en avant, davantage en ar- 
« rière; — lêle obtuse à trois grandes valves ; — queue un peu 
« obtuse. À 

« — Müûle long de 40 à 54"", à queue oblique; — deux ailes mem- 
« braneuses crénelées, soutenues par trois rayons de chaque côté, 
« en avant de la pointe caudale; — spicule simple (?) (Ru»., FROEL.), 
« deux spicules ( SCHRANK ). 

«— Femelle longue de 80 à 94"", à queue droite; — anus en ayant 
« de la pointe caudale. » (Rup.) 


ASCARIDES. -— ASCARIDIA. 219 


Schrank , et après lui Frælich, l'ont trouvée dans l'intestin du lago- 
pède (Tetrao lagopus). Rudolphi la recut de Braun, qui l’avait trouvée 
dans le même oiseau ; il avait d'abord cité comme synonyme un hel- 
minthe du lagopède, trouvé par Redi en Jtalie, et inscrit par Gmelin 
(Syst. nat., p. 3034, n° 45), sous le nom d’Ascaris tetraonis; mais 
plus tard , il pensa que ce pourrait êlre plus probablement un tri- 
chosome. D'ailleurs l'Ascaris compar est décrite d’une manière si 
vague et si incomplète qu’on peut bien douter que ce soit aussi une 
espèce distincte. 


15. ASCARIDE DU PIGEON. ASCARIS MACULOSA. — Rur. 


Ascaris leres , Goxze, Naturg,, p. 84, pl. 1, fig. 6. 

Ascaris columbæ , GHEeLin , Syst. nat., p. 3034, n° 46. 

Ascaris maculosa, Runocrur, Entoz., {, II, 1, p. 158, pl. 1, fig. 14, n° 16, et 
Synopsis, p. 45, n° 35. 

Ascaris maculosa , BREMSER, Icones helm., pl. 4, fig. 25-28, 


« — Corps blanc, un peu translucide , cylindrique, aminci de part 
et d’autre, laissant voir par transparence, comme autant de faches, 
des vésicules internes; — têle assez large (0,18 à 0m",23), à valves 
anguleuses , avec une papille sur chacune; — membrane latérale 
nulle ou peu distinele (dislinele et semi-elliptique, Ru.) de 
« chaque côté de la tête, nulle sur le reste du corps ; — tégument à 
« stries transverses très-prononcées, de 0"",0252, 

« — Mâle long de 25"",8, large de 0%",77; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur, 33; — têle large de 0,18; — queue droite, 
« conique , assez aiguë, mucronée ou terminée par une pointe fine 
« et portant à la face ventraie deux rangées de tubercules réguliers, 
« papilliformes, entre lesquels se trouve l'anus porté par un mamelon 
« saillant à 0,48 de l'extrémité; — à la même distance en ayant 
« de l’anus se trouve une ventouse large de 0"*,16, soutenue par un 
« anneau corné peu distinct ; — deux spicules longs de 1"",2, larges 
« de 0,028, arqués ; — nulle trace d’aile membraneuse à la queue. 

« — Femelle longue de 34,0 (54% Rup.), large de 1"",20 ; —rap- 
« port de la longueur à la largeur, 29; — têle large de 0,93; — 
« queue droite conique ou conoïde mucronée ; — anus à 1"",10 de 
« l'extrémité ; — vulve au milieu de la longueur, à 17"" de la tête ; 
«utérus divisé en deux branches opposées, dirigées l’une en avant, 
« l’autre en arrière ; — œufs longs de 0"",07. » 


« 


2 


« 


« 


À 


« 


A 


Je l’ai trouvée une seule fois, et très-abondamment, dans l'intestin 
d’un jeune pigeon ( Columba domestica) le 12 octobre, à Rennes; je 
Vai cherchée vainement dans soixante-douze autres pigeons et dans 
un ramier (Columba palumbus),. 

Gœze le premier a parlé de cet helminthe sans le décrire, Rudolphi 
l'a trouvé ensuite à Greifswald au mois de juin. Il lui attribue des 
ailes latérales à la tête, que nous n’avons pu voir, et des crénelures 
qui sont simplement un effet de la contraction des téguments. I si- 


ze 


220 NÉMATOIDES,. 


gnale aussi dans le tégument des corpuscules orbiculaires diaphanes 
beaucoup plus grands que les œufs, et qui rendent le corps presque 
tacheté , d’où le nom spécifique de maculosa. En disséquant ces asca- 
rides, on voit en effet flolter avec les œufs, dans le liquide, des vési- 
cules larges de 0"",14 à 0"",30, sur la nature desquelles il est difficile 
d’être fixé. Ce sont les mêmes que l’on trouve aussi dans l’ascaride 
du perroquet, et que je crois analogues à des acéphalocystes. 

La figure donnée par Rudolphi (pl. 1, f. 16), représente tout à fait 
droits les spicules que j'ai vus toujours arqués. 

Deux auteurs allemands, Heister à Rostok, et Gebauer à Breslau, 
avaient trouvé abondamment cette ascaride au commencement du 
xvue siècle. Le catalogue du musée de Vienne la porte aussi comme 
trouvée onze fois sur deux cent quarante-cinq dans le pigeon, et trois 
fois sur lrente-huit dans la tourterelle à collier (Columba risoria); 
quatre-vingt-sept autres pigeons ou tourterelles de diverses espèces 
n’en contenaient pas. M, Bellingham l’a trouvée aussi en Irlande, 


IIIe SOUS-GENRE. — { ANISAKIS.) 


Mäle ayant deux spicules inégaux. 


76. ASCARIDE DES SINGES. ASCARIS DISTANS.— Rupozrui, 
Entoz., t.Il,1,p. 128, et Syn.,p. 38, n° 2. 


« — Corps roussâtre, assez épais, presque d’égale épaisseur ou un 
« peu plus mince en avant, contourné en spirale ; — tête nue ; — œso- 
« phage musculeux en forme de pilon, suivi d’un ventricule sphérique. 

« — Mâle long de 217", plus grêle , à queue recourbée en hamecon, 
« terminée par une pointe courte, en avant de laquelle sortent deux 
« spicules inégaux , très-longs, courbés. 

« — Femelle longue de 40°", deux fois plus épaisse que le mâle, 
« droite, subulée , avec la pointe de la queue un peu divergente ; — 
« œufs ronds. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva une vingtaine dans le cæcum et le colon d’un 
callitriche ( Simia sabæa ) mort scrofuleux. Sur onze callitriches dis- 
séqués au musée de Vienne , un seul contenait aussi cette ascaride. 


77. ASCARIDE DES DAUPHINS. ASCARIS SIMPLEX.— Rupozrut , 
Entoz., Il, 1., p. 170, et Synops., p. 60, n° 53. 


« — Corps blanchâtre, assez épais, trente-six à quarante fois aussi 
« long que large, un peu plus aminci en avant ; — tête obluse, large 
« de 0"",4, à trois lobes très-petits ; — sans aucune trace d’ailes ou 
« membranes latérales ; — æsophage long de 5 à 5"*,5, un peu renflé 
« en massue et large de 0",5, suivi d’un ventricule mince flexueux , 


ASCARIDES. — POLYDELPHIS. 291 


« long de 1"",5, large de 0"",4; — intestin épais, large de im; — 
« queue très-courte, obtuse ; — tégument à stries transverses, très- 
« prononcées, distantes de 0"%,02 à 0,03, et comme denté en scie 
« latéralement. 

« — Mâle long de 19%, large de 2"",2; — partie postérieure en- 
roulée el munie de deux ailes ou membranes latérales, étroites, 
soutenues par huit à dix papilles à la face ventrale ; — deux spi- 
cules inégaux , un peu arqués , larges de 0"",04, l’un long de 27°", 
l'autre long de 15°". 

« — Femelle longue de 70 à 100"", large de 2"" à 2"",5, à queue 
« conoïde très-courte ; — anus à 0"",2 de l'extrémité; —vulve située 
« en ayant du milieu (à 25 ou 40" de latête); — utérus très-ample, 
« long de 28 à 30"", dirigé en arrière, commençant par une partie 
« presque filiforme (vagin), longue de 5 à 8°", puis devenant cylin- 
« drique, large de 1"",6, dans une longueur de 10à 17°", etse divisant 
« enfin en deux branches parallèles contiguës, larges de 1"", longues de 
« 7 à 10%, qui se retrécissent à la fois pour se continuer chacune 
« avec l’oviducte et l'ovaire filiforme correspondant, dont les replis 
« nombreux occupent toute la partie postérieure du corps, à par- 
« tir de la vulve; — œufs globuleux, lisses, larges de 0"",041 à 
«€ 0,043. » 


LC 


2 


« 


À 


LC 


A 


LC 


A 


Je décris ainsi des helminthes assez nombreux de la collection du 
Muséum de Paris, étiquetés comme trouvés par M. Dussumier, dans 
un dauphin, n° 5, à l’ouest des îles Maldives, en 1830 , et je ne doute 
pas qu’ils ne soient identiques avec cedx que Rudolphi a décrils sous 
ce même nom comme trouvés dans le premier estomac d’un marsouin 
(Delphinus phocæna. ) 

Rudolphi inscrit aussi parmi ses espèces douteuses (Synops., p. 54 
et 296), une Ascaris delphini, longue de 27"" environ, trouvée dans 
la bouche et l'estomac du dauphin du Gange (Delph. gangeticus ). 


IVe SOUS-GENRE. (POLYDELPHIS.) 


Utérus divisé en plus de deux branches. 


18. ASCARIDE DU PITHON. ASCARIS ANOURA. — Dus. 


« — Corps blanc, cinquante à cinquante-six fois aussi long que large, 
« très-aminci en avant, obtus en arrière ; — tête petite, large de 0"",22 
« à Omw,3; — œsophage très-allongé, de 10"", renflé peu à peu en 
« arrière, et large de 0"*,75, suivi d’un ventricule plus étroit, peu 
« distinct, long de 0"",5, mais sans appendices pyloriques ; — tégu- 
« ment mince, à slries transverses fines, de 0%*,0043; — cordons 
« latéraux moins opaques que le reste. 


229 NÉMATOIDES. 

« — Mâle long de 116%", large de 2,15; — extrémité postérieure 
« du corps enroulée d’un tour; — queue obtuse, terminée par une 
« pelite pointe; — anus à 0"",35 de la pointe ; — spicules égaux très- 
« longs, de 10"",5, larges seulement de 0"",087. 

« — Femelle longue de 144"", large de 27%,5 à 2m®,6; — queue 
« obtuse; — anus silué à 0"",6 de l'extrémité; — vulve située à 
« 40% de la têle; — ulérus dirigé en arrière, simple d’abord, presque 
« filiforme , flexueux, sur une longueur de 30", puis divisé en quatre 
« branches longues et plus ou moins gonflées, qui partent symétri- 
« quement d’un renflement ovale; — œufs elliptiques longs de 0,0 ;6 
« à 07,072, à coque pointillée finement, » 

J'ai étudié des exemplaires de cet helminthe rendus fréquemment 
par des pithons (Pithon bivittatus) vivants, à la ménagerie du Muséum 
de Paris; M. Valenciennes, qui me les a communiqués, avait observé le 
premier comment l’utérus se partage en quatre branches. La longueur 
extraordinaire des spicules est en rapport avec celle de la première 
portion simple de l’utérus, 


20° GENRE. HETERAKIS.  HETERAKIS. 
Ascaris (en partie), RUD. 
Etepos, différent, &xic, aïguillon, spicule. 


« — Diffère des ascarides : 1° par des lobes de la tête moins 
« prononcés et non séparés par des sinus profonds; 2° par un 
« pharynx distinct qu’une zone de pièces cornées sépare de l’œso- 
« phage; 5° par le ventricule beaucoup plus renflé, quoique en 
« continuité avec l’œsophage. » (Voyez ci-dessus, p. 151.) 


Pour type de ce genre je prends l’Æscaris vesicularis de la 
poule qui présente en outre plusieurs caractères fort importants, 
tels que l'inégalité des spicules, la position reculée de la vulve 
et le mode de division de lPutérus d’abord simple et replié. 
Cette espèce se rapproche d’ailleurs des ascarides du 2° sous- 
genre (Ascaridia) par ce dernier caractère d’avoir l’utérus 
divisé en deux branches opposées et par les appendices de la 
queue du mâle (ailes et ventouse ); mais pour tout le reste elle 
en diffère comme des autres ascarides. L’Ascaris dispar de loie, 
si elle n’est pas une simple variété de celle de la poule, est 
évidemment une espèce du même genre. Quant aux ascarides 
des batraciens ( 4scaris brevicaudata et Ascaris acuminata) je 
ne les place ici que provisoirement. L’appareil digestif chez 
elles paraît en effet semblable à celui de notre espèce type; 


HETERAKIS. 293 


mais les organes génitaux différent beaucoup trop. Il est vrai- 
semblable qu’elles devront former un genre distinct, mais on 
pourrait encore moins les placer avec les ascarides qu’avec nos 
Heterakis des oiseaux. 


HETERAKIS DES GALLINACÉS. HETERAKIS VESICULARIS. 


Ascaris papillosa , BLocu, traité des Vers intest., trad. p. 71, pl. 9, fig. 1-6. 

Ascuris Leres (minor), GoEze, Naturg., p. 86. 

Ascaris vesicularis (en partie), FroeuicH , dans Naturforsch., XXV, p. 85. 

Fusaria reflexa | en partie), Zeper , Nachtrag., p. 33. 

Ascaris vesicularis (en partie), Ruporrm, Entoz., t. IL,1,p. 129, et 
Synopsis, p. 38 et 268, n° 3. 

Ascaris vesicularis , CREPLIN, Observ. de Entoz., p. 20. 


« — Corps blanc, aminci de part et d’autre, mais plus promptement 
« et plus fortement en arrière; — partie antérieure courbée ou même 
« enroulée; — partie postérieure presque droite; — une aile peu 
« saillante de chaque côté sur toute la longueur du corps; — tête 
« amincie, large de 0"*,C66, à trois valves obtuses, très-courtes ; 
« — pharynx long de 0"*,72, à trois angles, plissé longitudinalement, 
« séparé de l’æsophage par trois petites pièces cornées, dentiformes ; 
« — œsophage musculeux, cylindrique, long de 0"”,67 à 0"",19, large 
« de 0"",072, se continuant avec le ventricule qui est turbiné ou pyri- 
« forme , long de 0"",33, large de 0"",246, à cavité triangulaire; — 
« canal œsophagien à triple rainure ou formé de trois gouttières fasci- 
« eulées, et tapissé par une membrane résistante, régulièrement rayée 
« en travers; — inteslin droit renflé à l’origine ; — tégument presque 
« lisse, homogène, épais de 0"",009, avec des siries à peine distinctes, 
« écartées de 0"%,0026 à 0"",0038. 

« — Müle long de 8,5 à 9,5, large de 0"",4; — rapport de la 
« longueur à la largeur, 23; — partie postérieure droite, terminée 
«par une pointe subulée, fine, en avant de laquelle elle est 
« munie de deux ailes latérales lancéolées assez larges, concaves em 
« dessous ; — anus à 0",54 de lextrémilé, précédé à 0,25 par une 
« ventouse vésiculeuse que soutient un anneau corné, large de 0°",09 ; 
« — les ailes membraneuses, qui commencent un peu en avant de Ia 
« ventouse, sont soutenues d’abord par deux paires de rayons droits, 
« grêles, partant de chaque côté de l'anneau corné, ensuite par 
« quatre paires de rayons entourant l’anus, el dont les seconds sont 
« les plus forts, et arrivent seuls jusqu’au bord ; les ailes vont ensuite 
« en se rétrécissant , et recoivent encore deux paires de rayons, l’une 
« assez longue à moitié chemin de l'anus à la pointe, et la dernière 
« plus courte à la base même ou à la naissance de la pointe, là où 
« les ailes sont près de disparaîlre ; — deux spicules inégaux contenus 
« dans une gaine membraneuse; l’un long de 1,6 à 2, large 
« de 0"",032 à sa base et de 0"",022 vers l'extrémité, l'autre long de 


= 


294 NÉMATOIDES. 


« 0,55 à 0,66, large de 0"",022; l’un et l’autre , presque droits à 
« l’intérieur du corps, se courbent fortement quand ils sortent, 

« — Femelle longue de 11°"",0 à 13"",15, large de 0"",40 à 0,46; 
« — rapport de la longueur à la largeur, 29; — queue subulée très- 
« longue et très-fine ; — anus à 1“",15 de l’exirémité; — vuive non 
« saillante , en arrière du milieu, éloignée de 5 à 6,2 de la tête; — 
«utérus museculeux, simple d’abord et replié en arrière jusqu'à 
« 3" environ, puis revenant en avant de 1"",5, et se divisant alors 
«en deux branches larges, opposées sur la même ligne, et dirigées, 
« l’une en avant, l’autre en arrière; — œufs elliptiques, longs de 
« 07,963 à 0,071. » 


Sur cent quatre-vingt-dix poules ou pouleis (Phasianus gallus) 
dont j'ai visité les intestins à Rennes, cent sept contenaient cet 
helminthe dans les cœcums exclusivement, mais quelquefois en 
quantité prodigieuse pendani les diverses saisons; je l’ai trouvé égale- 
ment dans le faisan doré (Phasianus pictus), dans le dindon (Melea- 
gris gallopavo) et dans la perdrix grise (Perdix cinerea). Bloch 
l’observa le premier dans le cœeum de l’outarde (Otis tarda), et, 
trompé par un gonflement accidentel du tégument (effet d’endosmose), 
il lui attribua des papilles à la face ventrale ; Gæze le vil ensuite, trouvé 
dans le faisan doré par le comte de Borke, et le confondit avec la 
grande ascaride ( Ascaris infleæa) de la poule; Frœælich , Zeder et 
Rudolphi le virent aussi, el firent la même confusion; mais plus tard 
ce dernier, dans son Synopsis, dislingua enfin les deux espèces; il 
avait d’ailleurs trouvé celle-ci à Greifswaid dans plusieurs des oiseaux 
que nous venons de citer, et de plus, à Berlin, dans le paon (Pavo 
cristalus), et à Ancône, en Italie, dans la caille ( Perdix coturnix). 
Au musée de Vienne on l’a trouvé dans quaire gélinotles (Tetrao bona- 
sio) sur cent onze, dans quatorze cailles sur vingi-six, dans vingt-trois 
perdrix grises sur six cent quarante-quatre, dans neuf bartavelles 
(Perdix græca Br. ou saxatilis Mey.) sur seize, dans quatre eos de 
bruyère (Tetrao urogallus) sur dix-neuf, dans six pintades (Numida 
meleagris) sur douze, dans cinquante faisans ( Phasianus colchicus ) 
sur six cent huit, dans quarante-un coqs ou poules sur cent vingt- 
sept, dans trois faisans argentés (Phasianus nycthemerus) sur qua- 
torze, dans onze faisans dorés sur irente-un, dans neuf paons sur dix- 
sept, dans trois grandes outardes sur sept, et dans une pelite outarde 
(Otis teirax). 

M. Bellingham l’a trouvé en Irlande, dans la perdrix grise, dans 
la caille, dans le faisan, dans le coq, dans le paon, et dans le canard 
tadorne ( Anas tadorna), dit-il. Antérieurement aussi, M. Deslong- 
champs, dans l'Encyclopédie méthodique, avait dit lavoir trouvé à 
Caen , dans un goéland, en oulre des galiinacés; mais je doute 
fortement que cette ascaride ait véeu dans des palmipèdes, peut- 
être a-t-on pris pour elie une Ascaris dispar, peut-être aussi est-il 
arrivé qu'un helminthe de poule étant reslé adhérent aux vases 


HÉTÉRAKIS. 225 
dont on s’est servi, en a été détaché par l’eau de lavage, pour se 
trouver accidentellement parmi des intestins de l’autre oiseau, Pa- 
reille chose m’est arrivée plusieurs fois, et j'ai eu beaucoup de peine 
à ne pas croire que je venais de trouver l’Ascaris vesicularis, une fois 
dans l'intestin du pigeon, et une autre fois dans l'intestin du renard, 
d'autant plus que depuis plus d’une semaine je n’avais pas visité d’in- 
testins de poule; mais l’ascaride en question s'était desséchée sur 
l'assiette dont je m'étais servi; puis, ramollie par l’eau durant la nou- 
velle recherche dont je m’occupais, elle avait repris l'aspect d'un 
helminthe frais. 

Frælich donna à cet helminthe le nom spécifique de vesicularis, 
d’après l’aspect vésiculeux de la ventouse qui précède l’anus du mâle; 
ce même auteur avait vu aussi deux spicules distincts. Rudolphi le 
classa dans sa première section des ascarides avec les espèces à corps 
également aminci de part et d’autre et à tête sans aile. 

M. Creplin (Obs. de Entoz., p. 17-20), a montré-au contraire que 
chez cette espèce comme chez l’Heterakis dispar de l’oie, la partie 
antérieure est, au moins chez les femelles, plus épaisse que la 
postérieure , et que l’on voit aussi de chaque côté sur toute la lon- 
gueur du corps, une aile ou hordure membraneuse, mais partout 
également étroite. M. Creplin qui a décril parfaitement la partie pos- 
térieure du mâle, dit qu’il y a véritablement deux spicules, quoi- 
qu’on n’en voie ordinairement qu'un seul, mais il ne parle pas de 
l'inégalité si singulière de ces spicules. 


2. HETERAKIS DE L'OIE. HETERAKIS DISPAR. 


Ascaris dispar, Scuraxk, dans les Mém. de l’Acad. de Suède, 1790 , p. 120. 
Fusaria dispar, ZEper, Nacbtrag., p. 52. 


Ascaris dispar , Rupozput, Entoz., t. IT, 1, p. 157, et Syn., p. 45, n° 34. 
Ascaris dispar , CREePLIN , Observ. de Entoz., p. 17. 


« — Corps blanc, aminei de part et d'autre, mais davantage en 
« arrière et recourbé ou enroulé en avant, muni de deux ailes laté- 
« rales qui d’abord étroites, deviennent assez larges à quelque dis- 
« lance de la tête, puis se prolongent en se rétrécissant jusqu’à la 
« queue ; — têle très-obiuse, presque tronquée, à trois valves très- 
« distinctes; — œsophage comme dans l’Heterakis vesicularis. 

« — Male long de 18"", ayant la partie postérieure droite ter- 
« minée par une pointe fine assez longue, en avant de laquelle elle 
« est munie de deux ailes membraneuses diaphanes, concaves en 
« dessous; — entre les ailes qui sont d’abord très-larges, se trouve 
« en avant une sorte de ventouse ou de grande éminence, arrondie, 
« puis l'anus, vis-à-vis duquel les ailes, après s'être rétrécies dans 
« l'intervalle , s’élargissent de nouveau pour diminuer encore jusqu’à 
« disparaître sur la pointe caudale; — de chaque côté de l’anus, les 
«ailes élargies sont soutenues par quatre côles ou rayons , les deux 
« premières côtes sont dirigées obliquement en avant, les troisièmes 


15 


226 NÉMATOIDES. 


« sont transversales ou perpendiculaires à la queue, les quatrièmes 
« sont obliques en arrière ; — les seconde et quatrième sont les plus 
« longues, et seules elles atieignent le bord ; — au delà de cette partie 
« élargie, chaque aile devenue beaucoup plus étroite, présente encore 
« successivement deux petites côles dont la première est la plus 
« grande ; immédiatement après la dernière, la queue se prolonge en 
« une pointe courte, nue el grêle; — spicule paraissant simple (mais 
«a probablement deux spicules inégaux comme chez l'Heterakis vesi- 
« cularis. ) 

« — Femelle longue de 23" et plus ; — queue amincie peu à peu et 
« terminée en pointe droite très-grêle ; — vulve située au milieu de 
« la longueur, accompagnée soit en arrière, soit en avant, de trois 
« ou six papilles en série, assez grandes, diaphanes, et non toujours 
« visibles. » ( CREP.) 


Cet helminthe qui a les plus grands rapports avec l’Heterakis vesicu- 
laris des gallinacés et qui n’en diffère guère que par ses dimen- 
sions presque doubles, a été vu d’abord par Frælich, puis par 
Schrank et Zeder en Allemagne, dans les cœcums des oies grasses, 
et très-rarement dans les oies au pâturage. Il doit même être 
fort rare dans les oies grasses, car Rudolphi l’a cherché vainement 
pendant plus de vingt ans, et je ne crois pas qu’on lait trouvé en 
France ou en Angleterre. M. Creplin l’a trouvé trois fois à Greifs- 
wald, en mai et juin, dans les cœcums de l’oie et l’a cherché vaine- 
ment ensuite vers la fin de l'automne, dans des oies engraissées avec 
l'orge el l’avoine, ce qui l’a conduit à penser que la nature des ali- 
ments devait influer sur le développement de ces helminthes qui se- 
raient expulsés mécaniquement par les parties dures ou lesiéguments 
de l'orge et de l’avoine ; mais je ne crois pas cetle opinion fondée, car 
si je n’ai pas lrouvé d’Heterakis dispar dans les oies de Bretagne, j'ai 
au contraire trouvé abondamment l’Heterakis vesicularis dans les 
cœcums des poules nourries de blé noir (Polygonum fagopyrum ), 
dont les téguments résistent à l’aclion des sucs digestifs. 

Schrank avait signalé chez l’Ascaris dispar , la présence des vési- 
cules ou papilles diaphanes de la face ventrale; Zeder ne put les 
revoir; M. Creplin, dont la description paraît si exacte, les a revues, 
mais non constamment ni surtout chez les pelits individus, c’est 
sans doute la même chose que Bloch avait vu chez l’Ascaris vesicu- 
laris, nommée par lui pour celle raison Ascaris papillosa, el que je 
n'ai pu voir, mais que je regarde comme le résultat d’un gonflement 
accidentel du tégument , par un effet endosmose. 

Je présume que tous les déiails de structure que j'ai décrits dans 
l'Heterakis vesicularis, doivent se rencontrer également ici, 


[1 


HÉTÉRAKIS. 297 


> 3. HETERAKIS ou ASCARIDE ACUMINÉE. ASC. ACUMINATA. 
— SCHRANK. 


Ascaris subulata, Gozze, Naturg., p.100, pl. 4, fig. 4-9. 

Ascaris ranæ , GMELIN, Syst. nat., p. 3035, n° 56. 

Ascaris acuminata , SCHRANkR , Verzeichn., p. 12, n° 43. 

Fusaria acuminata , ZEDER, Nackhtrag., p. 47. 

Ascaris acuminata, Rupozrni, Entoz., t. II,1, p.126, et Syn., p. 40, me 14. 
AScaris acuminata , DesronGcnaues, Encycl. Méth., Vers, p. 92. 


« — Corps blanc, aminci de part et d'autre ; — tête large de 0"",07, 
« obluse, à trois lobes peu dévelappés et dont les deux inférieurs 
« sont mucronés; — pharynx long de 0"",035 , armé de trois lames 
« carlilagineuses doubles; — œsophage cylindrique, large de 0"",08, 
« et sept fois aussi long, séparé par un étranglement peu marqué du 
« ventricule qui est large de 0"",11, pyriforme, et que suit un renfle- 
« ment considérable de lintestin; — canal interne de l’œsophage tri- 
« quètre ou formé de trois profondes rainures ayant chacune à leur fond 
« une double tige cartilagineuse et séparées par des lames saillantes 
« qui font suite aux trois lames du pharynx ; — ventricule revêlu à 
« l'intérieur, par une membrane jaune cartilagineuse, dont les plis 
« assemblés en triangle consliluent un appareil masticateur ; — une 
« aile membraneuse , linéaire, lrès-peu saillante de chaque côté du 
« corps ; — légument finement sirié en travers; — stries écartées de 
« 0"%,0036 ; — épiderme homogène, épais de 0"",003. 
« — Mûle .…. deux spicules courts accompagnés d’une pièce ac- 
cessoire. 
« — Femelle longue de 5 à 7°" (9 à 13", Run. ), large de 0"",17 à 
0"%,25 jusqu’à 0%",40; — rapport de la longueur à la largeur 18 à 
« 24; — queue conique lerminée par une longue pointe lrès-grêle, 
« épaisse seulement de 0"",6025 vers l'extrémité; — anus à 07,7 de 
« l'extrémité ; —vuive située un peu en avant du milieu de la longueur; 
—@ufs longs de 0"%,14 à0%%,16, éclosant dans le corps de la mère;— 
embryons longs de 0",7, larges de 0"",026 (et dans une femelle 
« morte, longs de 1"", larges de 0"",03). » 


A 


A 


Elle se distingue de l’Ascaris nigrovenosa par sa couleur, par son 
habitation hors du poumon, el surtout par l’œsophage et le ventri- 
n forme de pilon; elle se distingue de l'espèce suivante Ascaris 
audata, par la longue pointe qui termine la queue de la 
elle, par la longueur relative de l’&sophage et du ventricule éga- 
lant ensemble seulement deux fois et demie le diamètre du corps, 
par la longueur beaucoup moindre des spicuies du mâle, et par 
l'éelosion des œufs avant la ponte. 

Je Pai trouvée à Paris, en juin 1828 , el à Rennes, en juin, août et 
septembre, dans l'intestin ou dans le rectum de la grenouille verte 
(Rana HA A moins communément que l’Ascaris brevi- 

L LA 


298 NÉMATOIDES. 


caudata}; Gœze l'avait trouvée dans la grenouille rousse (R. tempo- 
raria), et dans la rainette (Hyla arborea); Zeder n’a eu que des 
femelles dans la grenouille; Rudolphi l’a trouvée plus fréquemment 
dans la grenouille rousse. 

Au musée de Vienne on l’a trouvée cent vingt-quatre fois sur qua- 
tre cent vingt-sept, dans la grenouille rousse; dix-neuf fois seule- 
ment sur mille deux cent quatre-vingt-dix, dans la grenouille verte; 
et trente et une fois sur deux mille cent soixante-seize, dans la 
rainelte. 

M. Bellingham l’a trouvée très-communément en Irlande, dans 
l'intestin grêle de la grenouille rousse, et il croit pouvoir rapporter 
à la même espèce un helminthe du Triton palustris; il lui assigne 
une longueur maximum de 17". 

Des femelles longues de 4 à 5", et remplies d'œufs mürs, sont res- 
tées vivanies pendant cinq à six jours entre des lames de verre avec 
de l’eau. Les œufs étaient éclos dans le corps, et les jeunes ascarides 
ont continué à vivre encore pendant longtemps, soit dans l’eau, soit 
dans les téguments. Gœze avait fait des ohservations analogues 
en 1781; il dit avoir remarqué aussi que dans la grenouille rousse, le 
strongle auriculaire (son Ascaris filiformis), occupait seulement l’in- 
testin grêle, et l’ascaride acuminée, seulement le rectum. 


>? 4, HETERAKIS ou ASCARIDE A COURTE QUEUE. ASCARIS 
BREVICAUDATA. 


(Atlas, pl. 5. fig. E.] 


Fusaria brevicaudata , Zxper, Nachtrag., p. 66, pl. 5, fig. 1-6. 
Ascaris brevicaudata, Rup., Entoz., t. 11,1, p. 165, et Syn., p. 47, n° 43, 
et p. 283. 


« — Corps blanc, long de 4°",5 à 6"", large de 0,20 à 0,28, 
« aminci peu à peu en avant, plus épais en arrière, et terminé par 
« une queue conique aiguë, à pointe grêle, allongée; — rapport de 
« la longueur à la largeur 25 ; — tête large de 0"”,05, obtuse, à trois 
« lobes peu distincts, non mucronés, séparés à l’intérieur par des 
« pièces cornées; — pharynx long de 0"",05, à trois angles, aux- 
« quels correspondeni trois tiges cornées, et séparé de l’œsophage par 
« une sorte de diaphragme armé de trois pointes horizontales ; — 
« œsophage musculeux, cylindrique , large de 0"*,05 , long de 0,56, 
« dix à onze fois aussi long que large, et se continuant presque sans 
« étranglement avec le ventricule pyriforme ou turbiné, large de 
« 0"®,1; — canal œsophagien triquètre ou formé de trois rainures, au 
« fond de chacune desquelles sont deux tiges cornées longitudinales ; 
«a — cavité du veniricule triangulaire ; — intestin dilaté à l’origine, 
« plus étroit en arrière; — tégument strié transversalement et longi- 
« tudinalement ; — stries transverses, écarlées de 0"",0035, peu vi- 
« sibles; — siries longitudinales de 0,003; — un orifice latéral en 
« avant du ventricule. 


HÉTÉRAKIS. 299 


« — Mile à queue brusquement amincie par-dessous et recourhée, 
« munie de deux membranes très-étroites et de deux rangées de treize 
« papilles , dont trois ou quatre en arrière de l’anus, qui est à 0,25 
« de l'extrémité ; — deux spicules très-longs , très-minces, très-flexi- 
« bles , longs de 1°",6 à 2", terminés en pointe falciforme très-aiguë ; 
« tubuleux à leur base, où ils présentent une dilatation spongieuse en 
« forme de champignon ; — pièce accessoire en forme de lame aiguë, 
« faiblement arquée, longue de 0"",127, située en arrière des spicules 
« qu’elle semble diriger à leur sortie. 

« — Femelle à queue droite, conique, terminée en pointe très-fine ; 
« — anus à 0,25 de l'extrémité; — vulve située en arrière du mi- 
« lieu, à 3"",4 de la têle et 2"",6 de l’extrémité caudale; — œufs 
« elliptiques arrondis, longs de 0,08 à 0"",088 (à 0“",10 pour les 
« exemplaires pris dans la salamandre ). » 


Je l’ai trouvée très-fréquemment à Paris et à Rennes dans la partie 
postérieure de l'intestin de la grenouille rousse ( Rana temporaria), 
dans l’orvet( Anguis fragilis), dans la salamandre (Salamandra macu- 
lata ), et dans le crapaud commun ( Bufo cinereus). Zeder avait trouvé 
dans le crapaud une espèce parfaitement identique avec celle que nous 
décrivons. Rudolphi probablement l’a trouvée aussi dans le crapaud 
et dans l’orvet; mais celle que Gœze avait trouvée dans le crapaud, 
et que Rudolphi cite comme synonyme, doit être toute autre chose, 
à en juger par les figures citées ( pl. 35, fig. 7-10 de Gæze ). Le cata- 
logue du musée de Vienne indique cette ascaride quatorze fois sur 
quarante-trois dans l’orvet, sept fois sur deux cent quarante-neuf 
dans la couleuvre à collier ( Coluber natrix ), quarante-cinq fois sur 
cent vingt-cinq dans le crapaud commun, quatre cent dix fois sur 
onze cent treize dans le Bufo igneus, dix fois sur deux cent cinquante- 
six dans le crapaud brun ({ Bufo fuscus), trois cent huit fois sur sept 
cent quatre-vingl-trois dans le crapaud variable ( Bufo viridis), vingt 
fois sur cinquante-trois dans la Salamandra atra, et vingt fois sur 
quarante dans la Salamandra maculata, mais non dans la grenouille. 

M. Deslongchamps l’a trouvée à Caen ; M. Bellingham l’a trouvée 
en Irlande dans le gros intestin de la grenouille rousse ( Ann. of Nat. 
Hist., 1844, p. 171 ), et l’a vue vivipare , tandis qu’il a vu l’Ascaris acu- 
minata ovipare; or c’est tout le contraire chez nous : cet helmintho- 
logiste dit en outre n’avoir pas vu les spicules saillants chez les mâles, 
mais seulement un tube court; la longueur observée par lui est de 
Ann 23 à 5m 3, el celle des femelles est de 7°%,4; leur épaisseur par 
rapport à la longueur est plus considérable que chez l’Ascaris acu- 
minata. 

Toutefois il est bien vraisemblable que des helminthes différents 
ont pu être confondus sous le nom de cette espèce, qui varie nota- 
blement suivant l'espèce de reptile dont elle habite l'intestin, et qui 
cependant me paraît se distinguer toujours assez nettement de l’As- 
caris acuminata par les lobes moins profondément divisés à la tête, 


230 NÉMATOIDES. 

par le pharynx et Yœsophage proportionnellement plus longs; enfin, 
par la structure de la queue, el surtout par la longueur des spicules ; 
ainsi les ascarides trouvées à Vienne dans le Bufo viridis, et envoyées 
par Bremser à Rudolphi, avaient un spicule très-court, 


GINQUIÈME SECTION. \Enoylens.\ 


Nématoïdes à bouche armée d’une ou de plusieurs pièces 
distinctes (styletou mâchoires?) 


TABLEAU DES GENRES. 


+ Bouche armée d’un seul stylet. 21. Dorylaimus. 
jt Bouche armée de deux à trois pièces. 
* Pièces en forme de crochet ou de dent, sans ca- 
vité buccale bien distincte. 
$ Queue brusquement rétrécie et subulée ; 


mâle ayant un seul spicule. 22. Passalurus. 
$$ Queue amincie peu à peu; spicules inégaux. 23. Atractis. 
$$$ Deux spicules égaux. 24. Enoplus. 


** Pièces en forme d’arc, dont une au moins porte 
une forte dent; — cavilé buccale spacieuse. 25. Oncholaimus 
“** Pièces en forme de baguettes dans un pharynx 
oblong , distinct de l’œsophage. 26. Rhabditis. 


Genres analogues ou devant être réunis : 25 b, Amblyura ; 25 c, Pha- 
noglenc; 25 d, Enchilidium ; 26 b, Anguillula. 


21° GENRE DORYLAIME.  DORYLAIMUS. — Dur. 
dou, lance, hawoc, gosier. 


« — Vers filiformes, amincis aux extrémités; — bouche tu- 
« buleuse, rétractile, armée d’un seul stylet corné, très-long, 
« creux (?), invaginé et protractile. 

« — Mâle ayant deux spicules égaux , falciformes , courts. 

« — Femelle ayant la vulve au milieu du corps, l’utérus di- 
« visé en deux branches opposées, et les œufs grands, oblongs. » 


Je propose d’instituer ce nouveau genre pour des nématoïdes 
trouvés libres dans les eaux douces ou marines, et accidentel- 
lement dans l'intestin des poissons; leur bouche, armée d’un 
stylet simple, les distingue de tous les autres, et ce n’est même 
que provisoirement qu’on peut les ranger dans la cinquième 
section. 


PASSALURE. 231 


DORYLAIME DES ÉTANGS. DORYLAIMUS STAGNALIS. 
— Dur. 


(Atlas, pl. 3. fig. ©.) 


« — Corps blanc, filiforme, long de 6", large de 0"",66; — rap- 
« port de la longueur à la largeur 36; — stylet aigu et corné en avant, 
«se continuant en arrière, avec un tube plus mou et flexible, long 
« de 1"",0$, large de 0"",0074; — tégument formé de fibres obliques 
« croisées. £ 

« — Wäle à spicules falciformes élargis au milieu, longs de 0"",106. 

« — Femelle ayant les œufs elliptiques-oblongs, longs de 0"",094 à 
« 0,120, larges de 0"",051. » 


= 


Je l’ai trouvé plusieurs fois à Rennes dans l'intestin de la carpe 
(Cyprinus carpio) et du Gasterosteus levis qui l'avaient avalé avec les 
autres habitants de la vase des étangs. 


2. DORYLAIME MARIN. DORYLAIMUS MARINUS.— Dus. 
F (Atlas, pl 3 . fig. 2. ] 


« — Corps blanc, long de 3°", large de 0,125 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur 24; — stylet protractile, continué par un long 
« tube flexible et par le canal triquètre de l’œsophage ; — tégument 
« lisse. 

« — Femelle ayant la queue longue , effilée, la vulve au milieu de 
« la longueur, et les œufs oblongs, longs de 0"*,07, larges de 0,027. » 

Je lai trouvé dans l’eau de mer, parmi les algues, à Lorient. 


22e GENRE PASSALURE. PASSALURUS. — Dui. 
räcoadoc , Cheville, ôvoù, queue. 


« — Vers fusiformes, allongés, plus amincis en afrière et 
« terminés par une queue subulée, ou brusquement rétrécie ; — 
« tête obtuse; — bouche armée intérieurement de trois pièces 
« oblongues réunies par une membrane résistante, pliée; — 
« œsophage en massue, suivi d’un ventricule plus large; — té- 
« gument strié transversalement. 

« — Müle ayant un spicule simple. 

« — Femelle ayant la vulve rapprochée du ventricule, utérus 
« et l'ovaire simples ; — œufs grands, oblongs. » 


Ce genre ne comprend encore qu’une seule espèce vivant dans 
les gros intestins des lièvres en Autriche ; Rudolphi avait pla- 


232 NÉMATOIÏDES. 


cée dans le genre oxyure , en indiquant lui-même par le nom 
spécifique ambigua combien il conservait de doutes à ce sujet, 
et en signalant de prétendues analogies avec les trichocéphales ; 
mais il est certain que cet helminthe ne peut être placé conve- 
nablement dans aucun des autres genres, et qu’il se distingue 
suffisamment des oxyures par sa bouche armée et par la singu- 
lière structure de sa queue. 


1. PASSALURE DU LIÈVRE. PASSALURUS AMBIGUUS. 


Oxyuris ambigqua, Rupozpxt, Synopsis, p. 19 et 229, n° 3. 
Oxyuris ambiqua, Bremser, Icones helminth., pl. 2, fig. 6-9. 


« — Corps blane, fusiforme, allongé, vingt fois aussi long que 
« large ; — tête large de 0"",042, présentant une cavité séparée de 
« l’œsophage et armée de trois pièces cornées , oblongues ; — æso- 
« phage long de 0,39 (4) à 0"",40 (©), renflé en arrière, et large 
« de 0,075; — ventricule turbiné, large de 0,108 à 0"",116 ; —té- 
« gument à slries transverses de 0"",0066 à 0",0084, soutenu par 
« deux couches de fibres obliques croisées. 

« — Mâle long de 5°", large de 0,25, enroulé d’un ou deux tours 
« en arrière; — parlie postérieure amincie peu à peu jusqu’à la dis- 
« tance de 0"",054 après l'anus, puis rétrécie brusquement et terminée 
« par une queue flexible, ridée transyersalement , longue de 07",20, 
« large de 0"®,016 à la base ; — spicule en forme d’aiguillon, long de 
« 0®",116, large de 0"",023, contenu dans une gaîne fibreuse. 

« — Femelle longue de 10 à 11°",4, large de 0,5 à 0"",6, droite ou 
« un peu flexueuse; — parlie postérieure amincie peu à peu à parlirde 
« l'anus, où elle est large de 0,157 jusqu’à la distance de 2"",30, 
« où elle n’a que 0"",028, présentant une série de renflements 
« vésiculeux du légument, et terminée par une queue subulée ou 
« brusquement amincie, longue de 0,20, ridée transversalement ; — 
« vulve située à 1"",8 de la tête, à 6" de l'anus; — utérus composé 
« d’un large sac, d’où part un oviducte simple dirigé en arrière; — 
«ovaire pelotonné près de l’anus, puis revenant s'attacher à côté de 
« la vulve ; — œufs oblongs, longs de 0"",088, large de 0,042, un peu 
« renflés d’un côté. » 


Je le décris d’après des exemplaires envoyés en 1816 (n° 91), par 
le Muséum de Vienne, où on les avait trouvés dans les gros intestins 
du lapin ( Lepus cuniculus) et du lièvre ( Lepus timidus), savoir : 
douze fois sur cent vingt-cinq dans le lapin domestique, six fois sur 
cinquante-sept dans le lapin sauvage, et trois fois sur deux cent 
trente-neuf dans le lièvre. Rudolphi, qui avait également recu de 
Vienne cet helminthe, en a donné une description inexacle sous le 
nom d'Oxyuris ambiqua, faisant ainsi allusion à un prétendu carac- 
‘ère ambigu, qui rapprocherait cette espèce des trichocéphales ; sa- 
voir : la position du spicule et la présence d’une gaîne; mais tout 


| ÉNOPLE. 233 
porte à croire que ce caractère, observé sur un seul d’entre plusieurs 
mâles conservés dans l'alcool et déjà allérés, a été mal vu et mal in- 
terprété. 


23°. GENRE. ATRACTIS. 


Voyez à la fin du volume dans les additions, la description de 
cet helminthe de l'intestin des tortues. 


Qhe GENRE. ÉNOPLE.  ENOPLUS. — Du. 
évorÀoc, armé. 


« — Vers filiformes, plus ou moins amincis de part et d’au-— 
«tre, et davantage en arrière; — tête anguleuse ou tronquée, 
hérissée de soies roides, opposées, peu nombreuses ; — bouche 
armée intérieurement de trois pièces en crochet (mâchoires ?); 
— æsophage musculeux, presque cylindrique, traversé par 
un canal triquètre ; — queue terminée par une sorte de ven- 
touse; — une ou plusieurs taches oculiformes formées par des 
amas de pigment rouge sur l’œsophage en avant; — tégument 
lisse. 
<— Mäle ayant un orifice supplémentaire (anus ou ven- 
« touse?) en avant de l’orifice génital ; — deux spicules égaux, 
« forts et courbés en faucille. 

« — Femelle ayant la vulve située vers le milieu, Putérus di- 
« visé en deux branches opposées, et les œufs elliptiques pro- 
« portionnellement grands. » 


La] 


As A, ALMA SA, A 


Les helminthes que je place dans ce genre, caractérisé par l’ar- 
mure dentaire de la bouche, se trouvent tous libres dans les eaux 
douces ou marines. Il est bien vraisemblable que ce sont eux- 
mêmes ou d’autres espèces de ce genre, dont on a fait les genres 
Amblyura, Phanoglene et Enchilidium; mais faute d’une des- 
cription suflisamment détaillée de ces genres, je ne puis me 
hasarder de les réunir d’autant plus que le caractère fourni par le 
renflement terminal de la queue , en manière de ventouse, se 
voit également chez les Oncholaimus. 


1. ÉNOPLE A TROIS DENTS. ENOPLUS TRIDENTATUS. 


« — Corps filiforme, gris-brunâtre, long de 3 à 7", large de 0"”,11 
à 0",23, trente à trente-cinq fois aussi long que large; — lète 
anguleuse, large de 0"",06, portant latéralement quelques soies 
roides, opposées ; — bouche ronde, entourée par le tégument mou, 
el armée intérieurement de trois mâchoires cornées, symétriques ; 


«— mandibules longues de 0"",046, formées d’une apophyse posté- 


RAR BR R «A 


234 NÉMATOIDES. 


« rieure, plus étroite, élargies et bilobées en avant, où elles se ter- 
« minent par une dent crochue interne; — æsophage musculeux, 
« long de 0"”,9, large de 0,063, avec des bandes transverses de pig- 
« ment brun -rougeâtre; — deux amas de pigment rouge (taches 
« oculiformes ?) à l’origine de l’œsophage ; — canal œsophagien tri- 
« quètre, à bord flexueux; — iniestin revêtu de plaques aréolées, 
« brunâtres ( foie? ); — tégument formé d’un épiderme épais de 
« 0°®,0017, et de huit à neuf couches d’une substance diaphane 
« élastique. 

« — Mâle ayant la partie postérieure du corps hétissée de quel- 
« ques soies éparses ; — queue assez brusquement amincie, large de 
« 0,02 à l’exirémité; — orifice génital (et anal?) à 0"",31 de l’extré- 
« mité; — un autre orifice (anus ou ventouse?) situé à 0,35 en 
«avant; — spicules épais, longs de 0"",15, courbés en faucille et 
« dentelés vers l'extrémité ; — pièce accessoire longue de 0,048, em- 
« brassant l’extrémité des spiculés. 

« — Femelle à queue plus longue et moins brusquement UE : 
«— anus à 0"",47 de dire — vulye orbiculaire, située en 
«avant du milieu. » 


Je l’ai trouvé fréquemment entre les algues marines à Toulon, et à 
Celle dans la Méditerranée, et dans l’étang de Thau, et à Saint-Malo 
dans l’Océan. 


2. ÉNOPLE A DENTS ÉTROITES. ÆENOPLUS STENODON. 


= 


« — Corps long de Jmm à (2), large de 0,04 à (2), cinquante fois 
« environ aussi long que large; — tête large de 0"",013, munie de 
« quelques soies roides, latérales ; — bouche armée intérieurement de 
« trois dents étroites, sinueuses, longues de 0,012; — une tache 
« rouge, bien nelte, sur l’œsophage , à 0"*,03 de la bouche; — queue 
« épaisse, amincie peu à peu; — anus à 0"",07 de l'extrémité. » 


Dans l’eau de mer, entre les algues, à Lorient. 
O 


3. ÉNOPLE ÉTIRÉ. ENOPLUS ELONGATUS. 


« — Corps long de 18"", large de 0”",2, quatre-vingt-dix fois aussi 
« long que large ; — tête large de 0"”,06 , tronquée et munie de soies 
« latérales roides, assez longues; — bouche armée intérieurement de 
« deux ou trois pièces (mâchoires) coudées, à angle droit en avant 
« et en dedans, et dentelées en avant. » 


Dans l’eau de mer, à Saint-Malo. 


4. ÉNOPLE A BOUCHE ÉTROITE.  ENOPLUS MICROSTOMUS. 


« — Corps proportionnellement assez épais, long de 2"",6, large de 
« 0*,10, vingt-six fois aussi long que large, aminci seulement aux ex- 
« trémités ; têle amincie brusquement, et large de 0,016 en avant, 


ONCHOLAIME. 235 


«etentourée de quelques soies roides; — bouche armée intérieure- 
«ment de trois pièces (mâchoires?) prolongées par des apophyses 
« étroiles en arrière ; — deux taches rouges bien neltes et bien sépa- 
« rées , à 0,06 de la bouche; — queue courte, assez brusquement 
« amincie. » 


Dans l’eau de mer, à Lorient. 


5. ÉNOPLE DES RIVIÈRES. ENOPLUS RIVALIS. 


« — Corps blanc filiforme , aminci en arrière, long de 2"",23, large 
« de 0%",055, quarante fois aussi long que large; — têle large de 
« 0,28, tronquée en avant et hérissée de quelques soies roides; — 
« bouche armée intérieurement de Lrois pièces étroites, arquées, qui 
« se réunissent à l’entrée de l’œsophage ; — œsophage musculeux, 
« cylindrique, long de 0"",34, terminé par un petit ventricule, que 
« précède un léger étranglement. 

« — Femelle longue de 2"",23 à 3", large de 0,055 à 0,08, à 
« queue insensiblement amincie, et terminée par un pelit renflement 
« d’où part une soie courte; — vulve située un peu en avant du 
« milieu; — utérus divisé en deux branches opposées, qui, arrivées 
« à 0,30 ou 0,45 en avant et en arrière de la vulve, se recourbent 
« pour se continuer avec les ovaires correspondants qui reviennent 
« de part et d'autre jusqu’au-dessus de la vulve comme deux larges 
« tubes contenant une pile d'œufs comprimés ; — œufs elliptiques 
« longs de 0"",06. » 


Je l'ai trouvé dans l’eau de la Seine, à Paris, et dans l’eau courante 
d’une fontaine à Blagnac pres de Toulouse, ainsi que dans la Vilaine, 
à Rennes. 


96. ÉNOPLE ÉPAISSI ENOPLUS CRASSIUSCULUS. 


« — Corps long de 0"",60 à (?), large de 0,026 à (?), vingt-trois 
« fois seulement aussi long que large; — tête large de 0,015 , héris- 
«sée de quelques soies roides; — bouche montrant une armure 
« interne ; — œsophage museuleux, épais, long de 0"",112, large de 
« 0,02. 

« — Femelle à queue allongée, amincie peu à peu; — anus à 0"”,12 
« de l’extrémilé; — vulve siluée vers le tiers postérieur. » 


J'ai trouvé dans l’eau de la Vilaine, à Rennes, cet helminthe, qui 
pourrait bien appartenir à un autre genre, à l’'Oncholaime ou au 
Sclérostome, car il paraît avoir une cavité buccale distinele. 


25° GENRE. ONCHOLAIME. ONCHOLAIMUS. — Dus. 


0yX0S, CTOC, Autos, gosier. 


« — Ners filiformes, plus ou moins amincis aux extrémités ; 
« — tête obtuse; — cavité buccale spacieuse , armée intérieure- 


236 NÉMATOIDES. 

« ment de deux ou trois pièces étroites, arquées ou crochues, 
« situées longitudinalement , et dont une au moins porte une 
« dent saillante en avant du milieu; — œsophage musculeux, 
« épais et allongé, presque cylindrique, sans ventricule; — 


« queue paraissant terminée par une ventouse; — tégument 
« lisse. 
« — Mûle à queue brusquement amincie, courte; — deux 


« spicules égaux, courts. 

« — Femelle ayant la vulve située vers le milieu, ou un peu 
« en arrière; — utérus (?) divisé en deux branches opposées ; 
« — œufs elliptiques, grands. » 


Les helminthes que je place dans ce genre se distinguent par 
leur cavité buccale , aussi spacieuse que chez les sclérostomes et 
les cucullans, mais armée seulement de deux ou trois pièces 
longitudinales, et non revêtue intérieurement d’une capsule 
cornée. Ce sont de très-petits vers vivant dans les eaux douces ou 
marines , ou même dans la terre humide, entre les mousses ; ils 
ont pu être pris pour des Anguillula ou des Amblyura. 


1. ONCHOLAIME EFFILÉ. ONCHOLAIMUS ATTENUATUS.—Du. 


« — Corps filiforme très-mince, cinquante fois aussi long que large ; 
« — têle munie latéralement de deux ou quatre soies courtes ; — ca- 
« vilé buccale allongée, armée de trois pièces longitudinales, étroites, 
« porlant chacune une forte dent au milieu; — deux taches rouges 
« contiguës, près du pharynx; — œsophage long de 0"",4, large 
« de 0,095. 
« — Müle long de 2,4, large de 0,045; — queue brusquement 
rétrécie en arrière de l’anus, recourbée en crochet et terminée par 
une sorte de papille (ou ventouse?) ; —anus à 0"",033 de l'extrémité, 
« accompagné d’une double série de soies roides; — spicules longs 
« de 07,03. » 


A 


Dans l’eau de mer entre les algues à Lorient. 


2. ONCHOLAIME DES FOSSÉS.  ONCHOL. FOVEARUM. — Du. 


« — Corps trente à trente-trois fois aussi long que large ; — tête un 
« peu anguleuse ; — cavité buccale oblongue, armée de deux ou trois 
« pièces étroites, portant chacune une forte dent en avant du milieu; 
« — œsophage long de 0,57. 

« — Femelle longue de 2,5, large de 0°°,075, à queue amincie, 
«assez longue, conservant une même longueur de 0°”,011 dans sa 
« dernière moitié, et terminée par une sorte de ventouse (?); — anus 
« à 0,18 de l'extrémité ; — vulve située au milieu de la longueur; 


AMBLYURE. 237 


« — utérus divisé en deux branches opposées, contenant une seule 
« série d'œufs. » 


Je l'ai trouvé à Rennes, au mois de septembre, dans un fossé 
rempli par les eaux pluviales, et contenant des Branchipus, divers 
entomostracés , des hydatides et des Euglena. 


3. ONCHOLAIME DES MOUSSES. ONCH. MUSCORUM.— Dur. 


« — Corps trente-deux fois aussi long que large ; — tête rendue 
« anguleuse par six ou huit papilles opposées, large de 0"",046; — 
« cavité buccale ovale, armée de trois pièces longitudinales arquées, 
« dont une seule porte une forte dent en avant du milieu, tandis que 
« les deux autres sont finement denticulées ou en peigne ; — æsophage 
« long de 0"",55, large de 0"",04. 

« — Femelle longue de 2°%,56, large de 0”*,08; — queue amincie 
« recourbée en crochet; — anus à 0"",11 de l’extrémité ; — vulve 


« saillante située au tiers postérieur de la longueur; — œufs longs 
« de 0,035. » 


Il a été trouvé assez abondamment à Paris par mon ami, M. Doyère, 
en 1539, dans les touffes de mousses ( Bryum) des allées du Jardin-des- 
Plantes. 

— J'ai depuis lors, en janvier 1844, trouvé à Rennes des oncho- 
laimes presque semblables dans l'intestin des Gasterosteus lϾvis , qui 
probablement les avaient avalés avec d’autres vers. Ils sont longs 
de 1"%,6, larges de 0,09, avec la tête large de 0"",046, et la cavité 
buccale également longue de 0",046. 


25° (x) GENRE AMBLYURE. AMBLYURA. — EHRENBERG. 


« — Vers à corps filiformes, cylindriques, à bouche tronquée, 
« munie de cirres, à queue subulée et un peu renflée à l’extré- 
« mité où se trouve une papille servant de ventouse; — spicule 
« du mâle simple, rétractile et sans gaine. » (Eur.) 


Il est probable que ce sont des oncholaimes ou des énoples. 


1. AMBLYURE SERPENT.  AMBLYURA SERPENTULUS. 
— EurenserG. Symb. phys., pl. 2, fig. 14. 


Vibrio serpentulus, Müzrer, lofus., p. 6, pl. 8, fig. 15. 


« — Corps cylindrique, trente-huit fois environ aussi long que large, 
« tronqué en avant, plus transparent dans le premier Liers de la lon- 
« gueur, qui contient l'æsophage, et présentant dans le deuxième 
« tiers de la longueur une série de treize globules (œufs?).» (Müz.) 


Müller l'avait trouvé dans une vieille infusion végétale, 


238 NÉMATOIDES. 


2, AMBLYURE GORDIUS. AMBLYURA GORDIUS, — EHRENBERG. 
Vibrio gordius, Müzrer, Infus., p. 60, pl. 8, fig. 13-14, 


«— Corps filiforme, soixante fois environ aussi long que large, — 
« œsophage occupant la sixième partie de la longueur ; — queue dia- 
« phane , amincie et terminée par un pelit renflement. » (MüLL.) 


Müller le trouva dans des infusions marines; ce pourrait donc être 
notre Enoplus elongatus. 


25° (8) GENRE PHANOGLÈENE.  PHANOGLENE.—Nonb. 


« — Vers à corps filiformes, terminés en pointe à l’extrémité 
« postérieure , à bouche tronquée, bilobée, munie de cirres ou 
« tentacules , et avec des points rouges oculiformes derrière la 
« tête ; — pénis ou spicule du mâle simple. » (Norp.) 


j, PHANOGLÈNE BRILLANT. PHANOGLENE MICANS. — 
Norpmans, dans les annotations à lHist. des An. sans vert. de 
Lamarck, t. III, p. 564. 


« — Bouche munie de deux cirres; — points rouges contigus. » 
Trouvé dans la larve d’un névropière. 


2. PHANOGLÈNE BARBU. PHANOGLENE BARBIGER. 
— Norpmannx, L €, 


« — Bouche munie de quaire cirres ; — points rouges séparés, » 


Trouvé dans l’eau stagnante, près de Berlin, 


95° (y) GENRE ENCHILIDIE. ENCHILIDIUM. — Enr. 


« — Vers à corps filiformes, avec un point rouge oculiforme, 
« de même largeur que le corps, situé à quelque distance de la 
« tête. » (Enr.) 


M. Ehrenberg a indiqué sous ce nom un nouveau genre de 
nématoïdes auxquels pourraient appartenir quelques-uns des 
vers confondus par Müller sous le nom de Fibrio marinus, 


RHABDITIS. 239 


26° GENRE. RHABDITIS. RHABDITIS. — Du. 


Vibrio et Angullula des auteurs. 
Éd6doc, baguette. 


« — Vers filiformes, amincis de part et d’autre, ou fusi- 
« formes, allongés; — tête nue; — bouche ronde, suivie d’une 
« cavité oblongue (pharynx), prismatique, soutenue par deux 
« ou trois baguettes longitudinales, et nettement distincte de 
« l'œsophage ; — æsophage musculeux, cylindrique ou fusiforme, 
«traversé par un canal triquètre, et renflé brusquement à 
« l’extrémité pour former un ventricule plus large, turbiné ou 
« globuleux, dont la cavité, étroite et anguleuse, est revêtue 
« d’une sorte d’armure dentaire; — intestin recouvert d’une 
« couche glanduleuse, épaisse (foie); — tégument lisse, mais 
« finement et régulièrement plissé par contraction. 
« — Mäle ayant la queue nue ou munie d’ailes membra- 
neuses ; — deux spicules égaux, courts, avec une pièce acces- 
soire. R 
« — Femelle à queue conique , aiguë, souvent prolongée en 
une pointe fine; — vulve située vers le tiers postérieur de la 
longueur ; — utérus à deux branches opposées ; — œufs grands, 
elliptiques, éclosant quelquefois dans le corps de la mère. » 


AR 


A 


Les helminthes composant le genre Rhabdilis sont tous très- 
petits, ou même microscopiques; ils étaient confondus, ainsi 
que les précédents, sous le nom de V’ibrio par Müller, qui les 
comprenait parmi les infusoires. Bauer et Dugès les étudièrent 
plus en détail, et montrèrent combien ils se rapprochent des 
oxyures et desautres nématoïdes. M. Ehrenberg les avait proba- 
blement en vue quand il établit son genre Anguillula; mais les 
caractères qu'il assigne à ce genre, comme, on le verra plus 
loin, diffèrent tellement de ce qui existe réellement chez les 
Rhabditis que je n’ai pas cru pouvoir conserver le nom en 
donnant une autre phrase caractéristique. 

Ces nématoïdes, si petits, sont peut-être ceux qui nous pré- 
sentent les particularités les plus curieuses, et qui nous four- 
nissent les déductions les plus précieuses pour la biologie. En 
effet, d’une part nous voyons chez eux comme chez les tardi- 
grades et les rotifères le phénomène d’une résurrection appa- 


240 NÉMATOIDES. 


rente, c’est-à-dire la suspension indéfinie de la vie, ou mieux des 
fonctions vitales, par la dessiccation. Les uns, déjà observés an- 
ciennement par Spallanzani, se trouvent dans les touffes de 
mousses , sur les murs et sur les toits exposés au soleil le plus 
brûlant; ils se dessèchent donc; ils deviennent durs et cassants 
comme une substance morte; mais quand la pluie vient raviver 
les mousses, ces petits vers sortent aussi de leur léthargie ; ils se 
gonflent, se ramollissent, reprennent peu à peu leur forme, et 
bientôt se meuvent, se nourrissent, s’accroissent et se repro- 
duisent, parcourant ainsi le cycle de leur existence normale, à 
moins qu’une nouvelle période de dessiccation ne vienne lin- 
terrompre. Une espèce distincte, qui se développe dans l’inté- 
rieur des grains de blé niellé, et qui peut-être même est la 
seule cause de la maladie du blé qu’on désigne ainsi, résiste 
également à la dessiccation pendant une longue suite d'années, et 
passe alternativement de la vie active à la mort apparente, sui- 
vant qu’on humecte ou dessèche les grains niellés. 

D'autre part, plusieurs Rhabditis, bien que pourvus d’organes 
génitaux distincts, et se reproduisant par des œufs bien visibles 
et proportionnellement assez volumineux, ont un mode d’ha- 
bitation tout à fait particulier et exclusif; on ne peut done s’em- 
pêcher de penser qu’ils ont pu d’abord se produire spontané- 
ment dans le milieu où ils continuent ensuite à se propager 
par la génération. Ainsi, une espèce habitant exclusivement le 
vinaigre de vin, n’existait préalablement ni dans le vin, ni dans 
le raisin, et ne se trouve nulle part ailleurs; on ne peut donc 
s'expliquer comment à la suite de l’acidification du vin, il serait 
arrivé dans ce liquide deux œufs devant donner naissance à un 
mâle et à une femelle destinés à produire une nouvelle génération. 

En troisième lieu, enfin , on doit noter aussi la transmigration 
de plusieurs de ces helminthes qui vivant libres dans la terre, 
ou entraînés par les eaux, continuent à vivre dans l'intestin des 
animaux qui les ont avalés, et de là peuvent passer encore dans 
d’autres animaux, dont les premiers ont été la proie. 


1. RHABDITIS TERRICOLE. RIHABDITIS TERRICOLA.— Dus. 


« — Corps blanc, fusiforme, allongé, quinze fois environ aussi long 
« que large; — tête large de 0"",016; — bouche suivie d’un pharynx 
« prismatique long de 0°”,03 ; — œsophage long de 0,13 à 0,2, 
« renflé en fuseau, large de 0"",033 au milieu, élargi de nouveau en 


«arrière pour se continuer avec le ventricule beaucoup plus large 
« (de 0=,04 à 0m,045). 


RHABDITIS. 241 


« — Mäle long de 0"",50 à 1"",05, large de 0"",025 à 0,07; — 
« queue courte, un peu courbée, terminée en poinle fine, et munie 
« en dessous de deux ailes latérales, soutenues par sept à huit côtes 
« chacune; — anus à 0"",04 de l'extrémité; — deux spicules longs 
« de 0"",06. 

« — Femelle longue de 0,5 à 2", large de 0"",025 à 0,10 ; — 
« queue droile, amincie et prolongée en pointe fine plus ou moins 
« longue; — anus à 0"",14 au moins de l'extrémité; — vulve située 
« vers le milieu; — utérus très-large, musculeux au-dessus de la 
« vulve, puis divisé en deux branches opposées; — œufs elliptiques 
« longs de 0"*,05 à 0",06, contenant un embryon replié trois fois. » 


Cet helminthe, si remarquable par sa structure, ñe l’est pas moins 
par son habitation dans la Lerre humide et parmi les mousses, où il 
peut subir une dessiccation complète sans périr, et d’où il est en- 
iraîné par la pluie dans les fossés et les rivières. Il passe ensuite 
comme nourriture dans l'intestin des limaces, ei de là dans l'intestin 
de la grenouille rousse, qui dévore ces mollusques; ou bien il est 
avalé dans les eaux par les gastérostés et divers petits poissons; on le 
irouve enfin aussi dans les lombrics; mais là il paraît avoir pris nais- 
sance dans des masses de parenchyme , libres entre l'intestin et l’en- 
veloppe musculeuse. Je l'ai vu plusieurs fois, soit à Paris, soit à 
Rennes, se développer en quantité prodigieuse et former des amas 
blanchâtres dans des vases où j'avais conservé des lombrics avec de 
la mousse et de la terre humide. Je lai trouvé communément dans 
les plaques d’oscillaires qui se développent sur la terre humide et 
dans les touffes de mousses (Bryum) qui se trouvent sur le sol et 
même sur les murs. 

Les exemplaires que j'ai recueillis dans l’inteslin des Gasterosteus 
sont longs de 1"",55, leur queue est plus brusquement amincie ou 
subulée, longue de 0"",07; les œufs sont longs de 0"",062. 

— J'ai trouvé fréquemment, soit dans la terre humide ou dans les 
eaux vaseuses, ou dans Pinteslin des batraciens et des mollusques, 
divers Rhabditis qui diffèrent du précédent par leur æsophage cylin- 
drique et non rentlé en fuseau. Ce sont 1° des vers filiformes longs 
de 0"",25, larges de 0"",016, dans les oscillaires, à Paris; 2° des vers 
fusiformes longs de 0"",5, larges de 0"",026, parmi les conferves, 
sur les murs humides des fontaines, à Toulon; 3° des vers longs 
de 0,6, larges de 0"",3, à queue obtuse, et ayant l’œsophage étroit, 
long de 0"",15, parmi les oscillaires; 4° un ver long de 0"",55, large 
de 0"",02, ayant les baguettes du pharynx longues de 0"",023, et 
l'æsophage long de 0"",08, dans l'intestin du Triton variegatus, eic. 


RHABDITIS DES INSECTES. 


On a trouvé fréquemment dans l'intestin des insectes des petits 
némaloïdes qu’on a nommés improprement ascarides, mais qui pour 
la plupart sont des Rhabditis. J'ai noté de tels helminthes trouvés en 


16 


249 NÉMATOIDES. 

grand nombre dans les géotrupes et dans les capricornes (Hamati- 
cherus heros); ceux-ci longs de 0"",7, larges de 0"",038, plus amincis 
en arrière, ont l’œsophage un peu renflé en fuseau, comme le Rhab- 
ditis terricola. 


2. RHABDITIS DU VINAIGRE. RHABDITIS ACETI, 
vulgairement anguille du vinaigre. 


Vibrio anguillula (x) aceti, Mürrer, Infus., p.63, pl. 9. 
Vibrio aceti , Ducs, dans Ann. sc. nat., 1826, t. IX, p. 225, pl. 47-48. 


« — Corps filiforme, trente à quarante-cinq fois aussi long que 
« large, plus aminei en arrière, et lerminé par une pointe eflilée, 
« longue de 0"",06, large de 0"”,0008 vers l'extrémité; — lête obtuse; 
«— bagueltes du pharynx longues de 0"",014; — æœsophage cylin- 
« drique, épais, long de 0"",14; — ventricule globuleux, large 
« de 0,021, 

« — Mie long de 0"",85, large de 0"",027, ayant l’anus à 0"",13 de 
« l'extrémité; — spicules en $, longs de 0"",04. 

« — Femelle longue de 1°",46, (de 2"",25 Duc.) large de 0,032 ; 
« — rapport de la longueur à la largeur 46; — vulve située au tiers 
« postérieur de la longueur. » 


Ce petit helminthe microscopique se voit à l’œil nu dans certains 
vinaigres de vin comme des myriades de petits filaments qui sein- 
tillent à la lumière en ondulant avec vivacité. Les premiers observa- 
teurs au microscope le remarquèrent Lout d’abord; mais aujourd’hui 
il devient fort difficile de le trouver, parce qu’on n’a plus guère de 
vinaigre naturel ou provenant du vin pur, acidifié spontanément. Je 
l’avais eu anciennement à Tours; mais je n’ai pu l'avoir à Paris, et 
ce n’est qu’à Toulouse que j'ai obtenu de M. Bonne, secrétaire de 
l'École vétérinaire, du vinaigre rempli de ces vers. Je les ai conservés 
pendant quatre ou cinq ans, en remplaçant par du vin pur le liquide 
évaporé ; mais ils ont fini par périr quand j'ai ajouté du vin qui sans 
doute était falsifié. 


3. RHABDITIS DU BLÉ NIELLÉ. RHABDITIS TRITICI. 


Anguille du blé rachitique ou du faux ergot, Rozir, Obs., 1775, p. 218. 

Vibrio anguillula (y) Müzcer, Infus., p. 63, pl. 9. 

Vibrio agrostis, Srenxeucn , dans Naturf., XX VIII, p. 233, pl. 5. 

Vibrio trilici, Bauer, dans les Phil. transact., 1823, t. CXUULI, p. 1, pl. 1-2 
et dans les Ann. sc, nat. 1824, t. II, p. 154, pl. 7. 


« — Corpstfiliforme, long de 0",75 à 6", large de 0"",0166 dans le 
« jeune âge, et alors soixante fois aussi long que large, mais deve- 
« nant ensuite large de 0"",3 et seulement vingt fois aussi long que 
« large; — bagueltes du pharynx longues de 0"",033; — queue en 
« pointe conique ; — vulve au tiers postérieur de la longueur; — 


ANGUILLULE. 243 


« œufs oblongs, à coque membraneuse, longs de 0"",09, contenant un 
« embryon replié quatre ou cinq fois. » 


Cet helminthe se mulliplie quelquefois d’une manière prodigieuse 
dans les grains de blé encore verts, auxquels il cause la maladie nom- 
mée la nielle; les grains, au lieu de grossir, se racornissent et con- 
tiennent avec un reste de fécule aliérée, une substance distincte, blan- 
châtre, fibreuse, qui n’est autre chose qu’un amas de pelits vers 
desséchés et susceptibles de resler indéfiniment ainsi sans mourir, 
jusqu’à ce que l’humidité leur rende le mouvement et les autres fonc- 
tions vitales. J'ai répélé souvent l'expérience de cette résurreclion 
avec des grains de blé niellé apportés d'Angleterre depuis quatre ou 
cinq ans, puis avec d’autres grains recueillis aux environs de Rennes. 
Si l’on humecte , ou si l’on place dans une atmosphère saturée d’hu- 
midité , une parlie de la masse fibreuse du grain niellé, on voit les 
pelits vers gonflés et donnant quelques signes de vie au bout de dix à 
douze heures. 

Bauer, en Angleterre, a étudié plus complétement ces helminthes ; 
quant à moi, je n’ai pu voir que des exemplaires jeunes el sans or- 
ganes génitaux, entremêlés d'œufs murs, je les ai conservés vivants 
pendant sept à huit jours, mais je n’ai pu les faire croître. 

Steinbuch, en 1799, a publié dans le Naturforscher une observation 
curieuse sur un helminthe qui très-probablement est identique avec 
celui du blé, et qu’il avait trouvé l’année précédente à Erlangen dans 
des ovaires monslrueux de l’Agrostis capillaris, Lin.; ces ovaires 
étaient devenus des sacs coniques, d’un violet foncé presque noir et 
luisant, remplis d’une pulpe blanche formée d’un amas de petits vers. 


RHABDITIS DE LA COLLE, RHABDITIS GLUTINIS. 


Vibrio anguilla (8) glutinis, Mürrer, Infus., p. 63. 
Vibrio glutinis , Ducës , dans Ann. sc. nat., 1826, t. XI, p. 225, pl. 47-48. 


« — Corps filiforme assez épais, long de 1”",68 ; vingt fois environ 
« aussi long que large , aminci en arrière el lerminé par une pointe 
« fine allongée ; — vulve située au tiers postérieur ; — œufs grands (de 
« 0"%,09), à coque membraneuse et contenant un embryon replié. » 


I se produit quelquefois en nombre considérable dans la colle de 
farine aigrie. 


26° (2) GENRE ANGUILLULE.  ANGUILLULA. — Enr. 


« — Vers à corps filiforme, cylindrique, élastique; -— bouche 
« orbiculaire, tronquée, nue; — queue, aiguë ou obtuse, sans 
« papille terminale; — spicule du mâle simple, rétractile et sans 
« gaine, » (ExRr.) 


244 NÉMATOIÏDES. 
Il est bien probable que la plupart des anguillules appartien- 
nent au genre Æhabditis, dont les caractères sont si différents. 
M. Ebhrenberg y comprend cinq espèces, savoir : 


1° Anguillula fluviatilis, Enr., Symbolæ physice, pl. 2, fig. 8; ou 
Vibrio anguillula de Müller. (Infus., p. 63, pl. 9.) 

2 Anguillula inflexa, Eur., L. c., pl. 1, fig. 12; — long 2"",25, 

3° Anguillula coluber, Enr., ou Vibrio coluber de Müller. (Infus., 
p. 62, pl.8, fig. 16-18.) 

4° Anguillula recticauda, Enr. 

5° Anguillula dongolana, Eur., 1. c., pl 1, fig. 13; — long 0,56. 


SIXIÈME SECTION. \Seérostomiens. \ 


Nématoïdes ayant la bouche grande suivie d’une armure 
pharyngienne inerme, cornée en forme de capsule bivalve ou 
globuleuse d’une seule pièce. 


TABLEAU DES GENRES. 


è2 
— 


+ Capsule pharyngienne bivalve. . Cucullanus. 
jt Capsule pharyngienne d’une seule pièce. 
* Queue du mâle ironquée et terminée en 
bourse membraneuse, celle de la femelle 


étant en pointe. 


$ Accouplement temporaire ; — mâle non 
soudé à la femelle. 28. Sclerosioma. 
$$ Accouplement permanent; — mâle soudé 
à la femelle. 29. Syngamus. 
‘* Queue prolongée en pointe dans les deux 
sexes, 


{ Capsule pharyngienne complète, sphé- 
roïdale ; — sans ventricule ; — spicules 
couris. 30, Angiostoma. 
1 Capsule pharyngienne incomplète ou ré- 
duite à un simple disque autour de la 
bouche; — un ventricule distinct; 
— spicules longs. 31. Stenodes. 
*** Queue tronquée dans les deux sexes; — 
spicules courts, réunis en une lame élar- 
gie et roulée ; — anus de la femelle ter- 
ininal, 32. Stenurus. 


CUCULLANS. 245 


27° GENRE. CUCULLAN. CUCULLANUS. — MüLLER. 


« — Vers ordinairement rouges, cylindriques, obtus en avant, 
« un peu amincis en arrière; trente à quarante fois aussi longs 
« que larges; — tête assez large, et renfermant un appareil de 
« manducation composé de deux valves latérales, en forme de 
« coquille ( chaperon cucullus Run.) , ayant à la base une sorte 
« de barre transverse ( apophysis, Run. ), et de deux pièces in- 
« termédiaires , formées d’une tige longitudinale et de deux ou 
« quatre branches dirigées obliquement en arrière ; ( ce sont (?) 
« des vaisseaux pour Ruporrmi); — bouche représentée par la 
« fente verticale plus ou moins béante, laissée entre les valves 
« de l’appareil buccal; — œsophage musculeux, claviforme, 
« représentant le ventricule par son renflement postérieur et 
« traversé par un canal triquètre revêtu d’une forte membrane 
« sur laquelle sont implantées perpendiculairement les fibres 
« musculaires ; — tégument finement strié. 

« — Mäle plus petit, à queue recourbée ou enroulée, et muni 
« d’ailes membraneuses peu saillantes ; — spicule simple , accom- 
« pagné en arrière par une pièce accessoire, plus petite, ser- 
« vant de gaine partielle. 

« — Femelle plus grande, à queue droite, conique ; — vulve 
« gonflée, située en avant du milieu ; -- œufs éclosant ordinai- 
« rement à l’intérieur; — utérus rempli d’embryons vivants. » 


Le genre Cucullanus, établi par O0. F. Müller, a pour type le 
Cucullanus elegans des poissons d’eau douce, et ne doit com- 
prendre que des espèces analogues ; mais Rudolphi a réuni sous 
ce nom tous les nématoïdes à tête globuleuse, aussi large que 
le corps, et notamment des helminthes blancs ovipares, à bou- 
che verticale , dentée au bord , mais sans appareil crustacé in- 
terne , lesquels diffèrent en tout point des vrais cucullans, et 
constituent notre genre Dacnitis. Ainsi, du genre Cucullanus de 
Rudolphi, contenant neuf espèces déterminées plus ou moins 
réelles, et huit espèces douteuses, il faut distraire trois ou quatre 
Dacnilis, et supprimer encore deux autres espèces, savoir : les 
Cucullanus truncatus et alatus , pour les réunir avec lelegans, 
dont ils ne paraissent pas différer réellement, suivant l’auteur 
lui-même. I1ne reste done comme espèces bien authentiques, que 


246 NÉMATOIDES. 


le Cucullanus elegans des poissons d’eau douce, et le Cuculla= 
nus melanocephalus des scombres, auxquels nous ajoutons le 
Cucullanus microcephalus de la tortue; deux autres espèces, le 
Cucullanus globosus, trouvé par Zeder seul dans la truite, et 
le Cucullanus minutus des pleuronectes, auraient besoin d’être 
revus. 


Ainsi, les espèces peu nombreuses de cucullans se trouvent 
seulement dans les intestins d’un reptile et de quelques poissons. 


I. CUCULLANS DES REPTILES. 


1. CUCULLAN DE LA TORTUE. CUCULL. MICROCEPHALUS. 
— Durs. 


Cucullanus testudinis, Runorrutr, Synopsis, p. 21, n° 10. 


« — Corps cylindrique, quarante-cinq à cinquante fois aussi long 
« que large; — têle plus étroite, contenant un appareil buccal trois 
« fois plus étroit que le corps, à valves striées; — œsophage court 
« (de 0"",42), épais et renflé en massue , large de 0",09; —1égument 
« à stries transverses de 0",004 à 0"",0047. 

« — Mlle long de 9"",5, large de 0"",19; rapport de la longueur à 
« la largeur 59 ; — tête large de 0"",11; — appareil buccal rouge, 
« large de 0"”,09 ; — queue recourbée; — anus à 0"",0 de l'extrémité ; 
« — spicule. (Voyez aux additions à la fin du volume.) 

«—Femelle longue de 14"", large de 0"",31; rapport de la longueur 
« à la largeur 45 ; — têle large de 0"",13 ; — appareil buccal large de 
« O"®,10; — queue en pointe allongée, émoussée ; — anus à 0"",1 de 
« l'extrémité; — vulye irès-saillante siluée au milieu de la longueur; 
« ulérus et oviducte remplis d'embryons éclos. » 


On l’a trouvé dix-sepi fois sur cent seize dans l'intestin de la tortue 
d’eau douce (Emys orbicularis) au musée de Vienne d’où sont venus, 
en 1516, les deux exemplaires que j'ai étudiés. Rudolphi, qui ne 
l'avait pas vu, l'inscril parmi ses espèces douteuses ; mais j'ai pu me 
convaincre que c’est un vrai cucullan bien différent de celui des 
perches par Sa longueur plus considérable et par sa tête beaucoup 
plus petite. 

—Rudolphi inserit aussi parmi ses espèces douteuses sous le nom de 
Cucullanus hydri (Synop., p. 21, n° 1t), un helminthe trouvé une 
seule fois à Vienne dans l’'Hydrus Schneideri. 


* 


* 
4 


D: À 


CUCULLANS. 247 


If. CUCULLANS DES POISSONS. 


2. CUCULL. ÉLÉGANT. CUCULL. ELEGANS. — MüLLer. 


Cucullanus percæ fluviatilis et cernuæ , MÜüLLer, dans Schrift. der Berl. 
Ges. Naturforsch., Fr., t. I, p. 214, t. II, p. 135. 

Cucullanus viviparus, BLocu, Traité des Vers intestinaux, trad., p. 77, 
pl. 10, fig. 1-4 (mauvaise ). 

Cucullanus luciopercæ et Cucullanus percæ, Goezx, Naturg., p. 132, pl 94, 
fig. 1-3 (mauvaise) et pl. 9 B, fig. a-B, 4-9. 

Cucullanus lacustris, « anguillæ, 6 percæ, y luciopercæ, à cernuæ', 
GMELIN , Syst. nat., p. 3051. 

Cucullanus elegans , Zxner , Nachtrag., p. 91. 

Cucullanus elegans, Rup., Entoz., t. IL, 1, p. 102, pl.3, fig. 1-3-5-7, et 
Syn., p. 19 et 230, n° 1. 

Cucullanus armatus, Cucullanus papillosus et Cucullanus coronatus, ZEDEr, 
Nachtr., p. 92-94, et Naturg., p. 78 et 79. 

Cucullanus arnatus , papillosus et coronatus , Runozrur, Entoz., t. II, x 
p- 107, n° 3,108, n° 4 et 113, n° 7 

Cucullanus elegans , Bremser , Icones helminthum, pl. 2, fig. 10-14. 

Cucullanus elegans, BLanvizce, Dict. se. nat., t. LVII, pl. 30, fig. 13. 

Cucullanus elegans , Creeuin, dans Allg. Encyclop. v. Ersch u. Gruber, 
t. XXXII, p. 279. 


«— Corps rouge, cylindrique, très-peu aminei en avant et davantage 
« en arrière; trente fois aussi long que large ; — tête obluse presque 
« aussi large que le corps, présentant en avant une large cavité buc- 
« cale formée par deux valves latérales écailleuses, fauves, en forme 
« de coquille, striées longitudinalement, et deux pièces l’une en 
« dessus et l’autre en dessous, composées d’une lige médiane et de 
«deux branches dirigées obliquement de côté et en arrière pour 
« servir à l'insertion des muscles (et que Rudolphi nomme vaisseaux 
« latéraux) ; — arrière-bouche ou pharynx en forme d’anneau com- 
« pris entre les barres de la base des coquilles (entre les apophyses, 
« Rup.); — œsophage charnu, musculeux, long de 0"*,70,en forme de 
« massue, large de 0"",075 en avant, el de 0,134 en arrière où il 
« tient lieu de ventricules; — traversé par un canal triquètre à parois 
« membraneuses épaisses ; — tégument à stries transverses de 0,005. 
« — Mâle long de 5°", large de 0"",15; rapport de la longueur à la 
« largeur 33; — queue ‘récourbéé, terminée en pointe mousse el 
«munie en dessous de deux ailes latérales, larges de 0"",028, 
« soutenues par cinq à six papilles claviformes; — orifice anal et 
« génital entouré de cinq à six papilles semblables, éloigné de 0"*,10 
à 0,13 de l'extrémité; — spicule simple, grêle, un peu recourbé 
« et aminei vers la pointe, long de 0°",135, accompagné par uné pièce 
« accessoire , longue de 0"",074, en forme de soc ou de lame triangu- 
« laire, élroite, reourbée: 


248 NÉMATOIDES. 


« — Femelle longue de 97" à 10m», large de 0"",30; rapport de la lon- 
«gueur à la largeur 30; — tête large de 0"",23; — queue droite, 
a conique, allongée, Donauéee al extrémité qui " large de 0"",013 ; 
« vulve à bords très-gonflés, située à or de l'extrémité anté- 
« rieure ; — œufs éclosant dans l’ een 74 corps qui est presque 
« toujours rempli d’embryons très-vifs, longs de 0"",57, larges de 
«0"*,018, terminés postérieurement en pointe grêle assez longue et 


«ne montrant encore aucune trace de reu buccal caractéris- 
« tique chez l'adulte, » 


Le cucullan ainsi nommé, parce que son appareil buccal, vu de 
côlé, ressemble à une coiffe, à une sorte de chaperon (cucullus), a 
été d’abord vu par Leenwenhoek (Arcan. Nat., p.341), dans l’an- 
guille; mais c’est O0. F. Müller, qui, le premier, le décrivit et lui donna 
le nom que nous lui conservons; il l’avait trouvé dans la perche 
(Perca fluviatilis) et dans la grémille (Perca cernua); Bloch le 
trouva aussi dans la perche, et Gæœze, dans le sandre (Lucioperca 
sandra), dans l’anguille et dans la lotte (Gadus lotta ); Zeder le 
trouva dans le brochet (Esox lucius), et le considéra comme une 
espèce distincte, Cucullanus papillosus, en même temps qu'il distin- 
guait comme autant d'espèces les cucullans de l’anguille, du sandre 
et de la perche, sous les noms de Cucullanus coronatus, Cucullanus 
elegans et Cucullanus armatus ; mais Rudolphi, qui d’abord (Entoz., 
Hist. Nat.) avait admis ces quatre espèces, a montré plus tard 
qu’elles doivent être réunies en une seule. Ce dernier helmintho- 
logiste à trouvé lui-même ce cucullan dans la perche, le sandre, le 
brochet et la loite, à Greifswald, et plus tard, dans le Cyprinus as- 
pius, à Berlin. 

Au musée de Vienne, on l’a trouvé quatorze fois sur trois cent 
Soixanle-quinze, dans la perche commune; cent dix-sept fois sur 
trois cent soixanie-irois, dans le sandre; — deux fois sur soixante- 
onze, dans la grémille ( Perca cernua ); trois fois sur vingt-cinq, dans 
le Perca labrax (que je soupçonne être différent de notre bars des 
côtes de Bretagne); deux fois sur quarante-quatre, dans le cingle 
du Danube ( Perca zingel) ; deux fois sur quarante-trois, dans l’an- 
guilie, et trois fois sur quatre cent quatre-vingl-deux, dans la lotte. 

M. Creplin l'a trouvé dans plusieurs des mêmes poissons, et en 
outre dans l’épinoche { Gasterosteus aculatus), dans le saumon (Saimo 
salar), dans les Salmo oxyrhynchus et Salmo eperlanus. Moi-même, 
je l'ai trouvé à Paris, en mai 1838, dans le barbeau (Cyprinus bar- 
bus), et à Rennes, très-abondamment dans douze perches (un seul 
de ces poissons n’en contenait pas.) 

Dans ces diverses espèces de poissons, le cucullan se trouve dans 
la première partie de l'intestin, mais plus particulièrement dans les 
appendices pyloriques de la perche. M. Creplin a parlé de quatre 
sacs très-allongés, en forme de cordon, situés entre Je tégument et 
lœsophage, et pouvant êlre considérés comme des organes excré- 


CUCULLANS. 249 


teurs (dans AU. Encyclop., &. XXX, p. 386); mais je n'ai rien pu voir 
de semblable, à moins que ce ne soient les pièces siluées entre les 
coquilles dont nous avons parlé plus haut, et que Rudolphi avait 
prises pour des vaisseaux. 


? 3. CUCULLANUS ABBREVIATUS. — Ruvozput (Syn., p. 21 et 
mr” 234, n°1) 


Rudolphi, étant à Rome, trouva dans l'intestin d’une très-grande 
Perca cirrosa , le 30 mai, de nombreux helminthes blancs, cylin- 
driques , longs de 6",25 à 11"",25, qui s’attachaient fortement avec 
leur bouche à l'intestin de ce poisson; leur corps était aminei en 
arrière, et Lerminé par une pointe caudale courte, presque papil- 
laire ; la tête était obtuse, et l'appareil de manducation ( Cucullus), 
ordinairement distinet, se montra une fois tellement contracté au 
milieu de la tête qu’il ressemblait à une tache rouge striée. Le spicule 
du mâle paraissait simple (?); l’oviducte était enroulé autour de l’in- 
testin , et contenait des œufs de grande dimension. D’après toutes ces 
particularités, et surtout d’après sa manière de mordre l'intestin du 
poisson, ce pourrait être non un cucullan, mais un Dacnitis. 

— Rudolphi inscrit parmi ses espèces douteuses un Cucullanus percæ 
trouvé par Abilgaard dans la Perca norwegica, et un Cucullanus spari 
qui, porté d’abord dans le catalogue du musée de Vienne comme 
trouvé dans le Sparus maena, en a été effacé plus tard. 


4. CUCULLAN DES SCOMBRES. CUCULLANUS MELANOCE- 
PHALUS. — Rupozrni (Syn., p. 20 et 232, n° 5). 


« — Rougeâtre, avec la tête noire; — l'extrémité caudale d’un 
« rouge plus foncé; — à la base de l'appareil buecal se voit une 
« apophyse rougeâtre ou jaunâtre , déprimée-arrondie ; — de chaque 
« côté, une tige (vaisseau, Rup.) noire, deux fois plus longue que 
« le chaperon (cucullus), part de la parlie antérieure, et envoie 
«en dedans deux rameaux courts. 

« — Mâle long de 15 à 18", à queue déprimée, recourbée, munie 
« d’une aile membraneuse, large, de chaque côté; — en avant de la 
« pointe caudale mince et papillaire, Rudolphi à cru voir une fois 
sortir deux spicules courts. 

« — Femelle à queue obtuse déprimée. » (Rup.) 


« 


Rudolphi a trouvé seulement deux mâles et une femelle non adulte 
de cette espèce dans les appendices pyloriques de trois scombres 
( Scomber sardæ, Scomber rochei et Scomber colias), à Naples, en juin 
el juillet, 


CUCULLAN DE LA TANCHE. 


Une seule tanche ( Cyprinus tinca ), sur quatre cent soixante-six , 
est portée au caialogue du musée de Vienne, comme ayant présenté 


+ 


250 NÉMATOIDES. 


un cucullan indéterminé, que Rudolphi inserit aussi parmi ses 
espèces douteuses, Cucullanus tincæ (Syn., p. 22, n°17), en ajou- 
tant que ce pourrait bien être le Cucullanus elegans, déjà trouvé 
par lui-même dans ie Cyprinus aspius. à 


9 5, CUCULLAN DU SILURE. CUCULLANUS TRUNCATUS. — 
Rupozpx (Syn., p. 20 et 231, n° 2.) 


« — Corps semblable à celui du Cucullanus elegans ; — tête obtuse; 
« appareil buccal (chaperon) ovale, longitudinalement strié avec 
« addilion de quelques stries courtes, recourbées en forme de crochet 
« dans la partie antérieure; — apophyse.de la base du chaperon, 
« tantôt égale, tantôt armée de quaire ou cinq dents en arrière; — 
« vaisseaux laléraux du chaperon, comme dans le Cucullanus elegans, 
« tache latérale, diaphane, plus longue. 

« — Mâle long de 6,15, à queue pointue, munie de deux ailes 
« membraneuses. 

« — Femelle longue de 11"",25, à queue amincie, terminée par 
« une pointe courte tronquée ou excisée, à l'extrémité de laquelle 
« est l’anus (? Run.); — vulve un peu en arrière du milieu, à bords 
« gonflés; — utérus rempli d’embryons vivants, plus grands que ceux 
« du Cucullanus elegans. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva une seule fois un mâle et quatre femelles dans 
l'intestin d’un silure (Silurus glanis), à Greifswald. Il répète plu- 
sieurs fois qu’il ressemble beaucoup au Cucullanus elegans, et indi- 
que pour principales différences, la forme ovale plus allongée de son 
chaperon, les dents de l’apophyse ou de la base des valves et la 
troncature de la pointe caudale de la femelle; or, ces dents de l’apo- 
physe ne sont pas toujours visibles; et nous avons observé plus haut 
que la queue du Cucullanus elegans femelle est également tron- 
quée, sans toutefois avoir vu que l’anus s’y trouve réellement. 


? 6. CUCULLAN DE LA TRUITE. CUCULEANUS GLOBOSUS. 
— LEDER. 


Cucullanus globosus, Gorze, Naturg., p. 133. 

Cucullanus lucustris, e farionis, GMELIN, Syst. nat., p. 3051. 
Cucullanus globosus, Zever, Nachtrag., p. 94. 

Cucullanus globosus , Rup., Entoz., t. EL, 1, p. 111, et Syn., p. 20, n° 4. 


« — Corps rouge, très-allongé, d’égale épaisseur, long de #°",5 à 
« 18m»; — {êle presque globuleuse ; — bouche entourée d’un bord 
«gonflé divergent en dessous, et formant un tubercule de chaque 
« cÔlé du cou, qui est assez long el grêle. 

« — Mäle plus petit, à queue excavée, plus courte, recourbée, 
« terminée en pointe obtuse ; — deux spicules (?) en forme de sabre 
« sortant d’un tubereule. 


CUCULLANS. 251 


« — Femelle plus grande, à queue plus longue, droite; — vulve 
«représentée par une simple fente à bords non gonflés , et située un 
«peu en arrière du milieu. » (ZEp.) 


Zeder avait trouvé dans le pylore et dans les appendices pyloriques 
de la truite saumonée ( Salmo trutta ), au mois de mars cet helminthe 
qui pourrait bien être un vrai cucullan; mais Rudolphi, en l’admettant 
ainsi, veui lui adjoindre un autre helminthe trouvé par Fabricius dans 
ce même poisson, el que de mon côté j'ai trouvé dans la truite com- 
mune ( Salmo fario); celui-ei est certainement toule autre chose 
qu’un cucullan : nous le rangeons dans le genre Dacnitis ; c’est proba- 
blement aussi ce que le catalogue du musée de Vienne indique sous 
le nom de Cucullanus globosus, comme ayant été trouvé trente-huit 
fois sur huit cent soixante-huit dans le Salmo fario. 


? 7, CUCULLAN DES GADES. CUCULLANUS FOVEOLATUS. 
— Rupozrxi, Entoz., 1. Il, 1, p. 109, pl.3, fig. 4, et Syn., p. 21 et 
233, n°6. 


Cucullanus marinus, Mürzer, Zool. dan., t. I, p. 50, pl. 38, fig. 1-11. 
Cucullanus marinus « cirralus, 6 muticus, GMELiN , Syst. nat., p. 3052. 
Cucullanus marinus , ZepEr, Nalurg., p. 80. 


La 


« — Jaunâtre, strié iransversalement, à tête obtuse, globuleuse, 
« paraissant quelquefois excavée d’un côté par l’effet d’une illusion ; 
« chaperôn (?) marqué de stries longitudinales minces ; — queue sans 
« ailes membraneuses. 

« — Mäle long de 16 à 18°”, à queue concave, aiguë à l’extrémité, 
« avec deux spicules très-longs. (?) 

« — Femelle longue de 20%, à queue plus obtuse; — vulve sail- 
« lante , située vers le milieu du corps ; — oviductes contenant des 
« œufs, et non des embryons. » 


Müller avait trouvé dans l'intestin de la morue ( Gadus morrhua }), 
et probablement aussi dans d’autres gades, cet helminthe, qu’il prit 
pour un cucullan, et qu’il distingua spécifiquement d’après une pré- 
tendue fosselte qu’il avait cru voir sur un côté de la tête. Rudolphise 
contenta d’abord de répéter la description de Müller ; mais ensuile il 
voulut réunir en une seule espèce le cucullan de Müller et divers 
helminthes plus ou moins semblables, qu’il trouva à Naples dans le 
mésentère du Blennius phycis, dans l'intestin de la Muræna helena 
et dans le péritoine de la Muræna Cassini. Il s'ensuit que les carac- 
tères sont devenus ambigus et imcertains. C’est ainsi qu'après avoir 
copié, dans son premier ouvrage , la figure donnée par Müller, qui 
montre la queue du mâle avec deux spicules distincts, il dit, dans 
son Synopsis, qu'il »'y a qu'un seul spicule très-long sortant d’une 
gaîne particuhère, en avant de l'extrémité caudale. Puis, en oppo- 
sition avec la description donnée plus haut, d’après Müller, il ajoute 
que la queue de la femelle est droite et subulée ( Syn., p. 234 ). 


252 NÉMATOIDES. 


J'ai moi-même trouvé dans l'intestin du congre ( Muræna conger ), 
à Rennes, des helminthes qui me paraissent être les mêmes que quel- 
ques-uns de ceux de Rudolphi, et je suis convaineu que ceux-ci, 
comme les miens, doivent être reportés dans le genre Dacnitis 
( voy. p. 270). 


28. CUCULLAN DU TURBOT. CUCULLANUS ALATUS.— 
Rur., Entoz., 1. 11,1. p. 106, et Syn., p. 20, n°3. 


Rudolphi avait trouvé à Greifswald, dans l'intestin du turbot ( Pleu- 
ronectes maximus ), un cucullan très-semblable à celui de la perche, 
et qui paraissait en différer seulement parce que la queue du mâle 
avait d’un seul côté une aile membraneuse très-large. Rudolphi déjà, 
dans son premier ouvrage, exprimait des doutes sur la constance de 
ce caractère. Dans son Synopsis, il exprime ces doutes plus formelle- 
ment encore, en se demandant s’il a bien vu (Num alam rectè vidi?) 
et si cette espèce diffère réellement du Cucullanus elegans. 


? 9. CUCULLAN NAIN. CUCULLANUS MINUTUS. — RunoOLPHI, 
Syn., p. 21et 235, n° 8. 


«— Corps aminci vers les deux extrémités, long de 27,25 à 3"; — 
« tête globuleuse ; — corps plus mince ; — appareil bueccal (chaperon) 
« strié ; — œsophage fusiforme à partir de la bouche, puis un peu 
«renflé, suivi d’un intestin plus étroit; — queue aiguë. 

« — Male à queue infléchie; — deux spicules longs et grèêles sor- 
« lant en avant de l'extrémité caudale, et suivis d’un petit tubercule. 

«— Femelle à queue droite déprimée ; — vulve siluée en avant du 
« milieu; — œufs (?). » 


Rudolphi regarde comme très-distinete cette espèce trouvée deux 
fois seulement dans le Pleuronectes passer au musée de Vienne, et 
qui pourtant paraît établie sur des individus non adulies. 


2 10. CUCULLAN DU FLET. CUCULLANUS HETEROCHROUS. 
— Rupozrnr, Entoz., I, 1, p. 114; et Syn., p. 21, n° 9. 


Cucullanus heterochrous, CrerLiw, dans Alle. Encyclop., t. XX XII, p. 280. 


« — Blanc, aminei en arrière, long @e 10 à 13""; — têle plus 
« épaisse que le corps, obluse, cunéiforme, munie de quatre à cinq 
« papilles; — appareil buccal (chaperon (?)) plus étroit en arrière, 
« marqué de stries (?) plus larges, et formant le commencement de 
« l'œsophage, qui se rétrécit en arrière de cet appareil, puis se renfie 
« un peu plus loin en forme de pilon pour représenter le veniricule; 
« — intestin renfié à l’origine, puis plus étroit, et cylindrique jusqu’à 
« l'extrémité caudale, qui se termine par une pointe courte, 


CUCULLANS. 253 


« — Müle à queue recourbée, avec deux spicules assez longs. 

« — Femelle à queue droite; — vulve située un peu en arrière du 
« milieu (CREPLIN); — ulérus contenant seulement des œufs en partie 
« diaphanes, et dont le vitellus est étranglé au milieu , comme formé 
« de deux globules soudés. » 


Rudolphi l'avait trouvé une seule fois dans le flet (Pleuronectes 
flesus) à Greifswald, en mai 1800, et il le nomma Acterochrous pour 
exprimer sa couleur différente de celle des autres cucullans alors 
connus el tous rouges; mais depuis lors il inscrivit dans son Synopsis 
plusieurs autres espèces également blanches. Toutefois, je pense que 
celle-ci, comme les autres espèces ovipares de couleur blanche, mu- 
nies d’un spicule double et dont la bouche ne contient pas une double 
coquille, doit appartenir au genre Dacnilis. 

M. Creplin dit que celie espèce n’est pas rare dans le flet; nous 
pourrions dire la même chose par rapport à d’autres pleuronectes, si 
c'était vraiment notre Dacnitis esuriens, comme nous avops lieu de le 
croire. 

Rudolphi inscrit (Synopsis, p. 22) comme espèce douteuse, sous 
le nom de Cucullanus platessæ, des helminthes qui avaient élé trouvés 
par Treviranus dans le carrelet (Pleuronectes platessa), il ajoute néan- 
moins que ce pourrait êlre le Cucullanus minutus, quoique leur lon- 
gueur soit de 9 à 11", Dans son Entoz., Hist. nat., il avait admis, au 
contraire, que ce pourrait être le Cucullanus heterochrous. 

Le même auteur inscrit aussi comme douteux, sous le nom de 
Cucullanus soleæ (Syn., p. 22, n° 14), un cucullan indéterminé 
inscrit dans le catalogue du musée de Vienne comme trouvé dix fois 
sur cent vingt dans la sole ( PI. soleæ), et que je soupconne fortement 
d’êlre notre Dacnitis esuriens. 


CUCULLAN DE L'ESTURGEON. 


Rudolphi enfin inscrit aussi comme espèce douteuse, sous le nom 
de Cucullanus accipenseris, un helminthe trouvé en Danemark par 
Abilgaard dans l'intestin de l’Accipenser sturio, el qui est aussi men- 
tionné dans le catalogue de Vienne comme trouvé une fois sur neuf 
dans ce même esturgeon, et cinq fois sur six dans l’Accipenser huso. 

Ce doit être un Dacnitis, le même dont Rudolphi avait fait un 
ophiostome. 


CUCULLAN DES SQUALES. 
Le Muséum de Vienne envoya, en 1816, à celui de Paris, un 


Cucullanus squali galei que j'ai pu étudier et que je décrirai plus loin 
avec les Dacnitis; ce n’est point un vrai cucullan. 


254 NÉMATOIDES. 


28° GENRE. SCLÉROSTOME.  SCLEROSTOMA. 
(Strongylus. T° section, Sclerostomata, RUD.) 


« — Vers à corps blanc ou brunâtre, cylindrique, assez épais 
« et assez roide, un peu aminci en avant pour le mâle, et de 
part et d'autre pour la femelle, vingt à trente fois environ 
plus long que large ; — tête globuleuse , tronquée, quelque- 
fois plus large que le cou , soutenue à l’intérieur par une bulle 
ou capsule cornée, dont l’ouverture terminale, tenant lieu de 
« bouche, est large, orbiculaire, dirigée en avant ou un peu en 
dessous, et quelquefois garnie d’un ou plusieurs rangs de dents 
« ou de pointes; — œsophageépais, musculeux, renflé postérieu- 
« rement et tenant lieu de ventricule, traversé par un canal 
« triquètre ou à trois plis; — intestin large, ordinairement 
« coloré ; — tégument à stries transverses très-fines. 

« — Mâle ayant l'extrémité caudale peu amincie , tronquée 
« et terminée par une large expansion membraneuse, foliacée 
« (bourse caudale), formée de deux lobes latéraux, soutenus 
« par des côtes ou lignes plus épaisses, et réunis en arrière 
« par un, lobe plus ou moins prononcé, qui représente la 
« pointe caudale; — du milieu de la bourse caudale sortent 
« deux spicules, longs et grêles (entourés? d’une gaîne dia- 
« phane). 

« — Femelle ayant l'extrémité caudale amincie, conique, droite; 
« — anus en avant de la pointe caudale ; — vulve située vers 
« les deux tiers de la longueur en arrière; — œufs elliptiques , 
« ou presque globuleux. » 


A 


à 


A 


A 


A 


Les sclérostomes diffèrent presque en tout point des strongles 
proprement dits, avec lesquels on les avait réunis d’après le 
seul caractère de la bourse caudale du mâle; aussi Rudolphi 
avait-il dû en faire une section distincte dans son genre Strongy- 
lus : il les désignait déjà par le nom que nous leur conservons. 
M. de Blainville a distingué nettement le genre sclérostome ; 
néanmoins, la plupart des helminthologistes, entraînés par l’au- 
torité de Rudolphi, n’adoptent pas cette opinion. Nous pensons 
qu’il en sera tout autrement quand on aura voulu réfléchir à 
la valeur et à la subordination des caractères de ces helminthes. 
En effet, ce qu’on nomme la bourse caudale, le prolongement 
des ailes membraneuses de la queue du mâle, se trouvant plus 


SCLÉROSTOME. 255 


ou moins prononcé chez presque tous les genres de nématoïdes, 
ne peut conséquemment servir à en caractériser aucun d’une 
manière absolue; d'autre part, il n’a aucun rapport avec le 
reste de l’appareil génital, puisque, même chez les helminthes 
que nous laissons encore réunis sous le nom de strongles, on 
trouve des spicules de forme si diverse, simples ou complexes. 
L'appareil buccal, au contraire, est en rapport et avec la ma- 
nière de vivre et avec la structure du reste de l’appareil diges- 
tif; il y a donc beaucoup moins de rapport entre les strongles 
à tête filiforme , amincie, et les sclérostomes qu’entre ceux-ci 
et les angiostomes, et divers autres nématoïdes à bouche armée, 
mais sans bourse caudale. 

Les sclérostomes n’ont été trouvés jusqu’à présent que chez les 
chevaux, et divers ruminants parmi les mammifères, et, d’autre 
part, chez divers reptiles exotiques; leurs dimensions sont 
ordinairement assez considérables; ils habitent presque tous 
l’intestin à la surface interne duquel ils se fixent, ‘en sucant avec 
leur appareil buccal, qui fait les fonctions de ventouses; mais 
l'espèce type, celle du cheval, se rencontre aussi dans l’épais- 
seur même des organes, et surtout dans des anévrismes de 
Partère mésentérique: 


1. SCLEROSTOME DES RUMINANTS. SCLEROSTOMA 
HYPOSTOMUM. 


Strongylus hypostomus , Rupozrmi, Synopsis , p. 33 et 263, n° 9. 
- Strongylus hypostomus , Breuser, Icones belminthum, pl. 4, fig. 1-3. 
Strongylus hypostomus, Creezix, Nov. observ. de Entoz., p. 10, et Menus, 
dans l’Isis, 1831, p. 78, pl. 2, fig. 5-9. 
Et Strongylus cernuus, CrePzin, Nov. observ. de Entoz., p. 9. 


« —Corps cylindrique, un peu roide, vingt à trente fois aussi long que 
« large ; — tête globuleuse, large de 0"",5 à 0"",54, tronquée oblique- 
« ment, soutenue par une bulle ou capsule interne de substance cornée 
« et inclinée ou dirigée vers la face ventrale (?); — bouche grande, 
« orbiculaire, large de 0"",5, entourée du bord annulaire, épais, nu, 
« Ou portant (chez le mâle) une frange ou rangée de dents membra- 
« neuses; — œsophage musculeux , épais, long de 1,10 à 1"",3; 
tégument à stries transverses de 0"",0042 à 0"",006, peu marquées. 
« — Müûle long de 10"",5 à 20", large de 0"",5 à 0,6 et (2); — 
« rapport de la longueur à la largeur 21 à 30; — queue obliquement 
« lerminée par une double expansion membraneuse ou bourse longue 
« de 0"",34 qui se trouve dans le prolongement de la ligne dorsale, et 
« qui fait, au contraire, un angle avec la face ventrale ; — bourse 
« soutenue de chaque côté par quatre rayons, dont deux doubles; — 


2 


2 


= 


2 


= 


à 
256 NÉMATOIDES. 
« deux spicules longs de 1"",33 à 1"",47, larges de 0"",093, y compris 
« une double lame diaphare dont ils sont bordés, et qu’on a pu 
« prendre pour une gaine. | 

« — Femelle longue de 20 à 21", large de 0",7 à (2); — rapport 
« de la longueur à la largeur 28 à 30; — queue conoïde obtuse, ter- 
« minée par une petite pointe large de 0"",035 à la base, longue 
« de 0,15 , et relevée, — anus situé près de l'extrémité de la partie 
« conoïde épaisse; vulve située à 0"",3 ou 0"%,4 en avant de l'anus; 
« œufs elliptiques longs de 0"",066. » 


J'ai pu étudier cet helminthe d’après plusieurs exemplaires envoyés 
de Vienne au Muséum de Paris en 1816, savoir : 1° un mâle long de 14%», 
large de 0"",6, et une femelle provenant de l’intestin du chamois ( An- 
tilope rupicapra), n° 116 et 117 ; 2° un mâle long de 15”, large de 
0»,5 , et une femelle longue de 20", large de 0"",7, de l'intestin du 
chevreuil ( Cervus capreolus), n° 113; 3° un mâle de l'intestin de l’Ovis 
aries laticaudata (sous le nom de Sfrongylus contortus), n° 14#; 
4° un mâle long de 10"",5, large de 0"”,5, et une femelle longue 
de 20", large de 0"",7, de l’inteslin de l’argali { Ovis ammon); ces 
derniers, envoyés plus récemment sous le nom de Strongylus con- 
tortus, sont parfaitement identiques avec les précédents. La bouche 
des femelles m’a paru complétement nue, parce que peut-être elles 
sont plus âgées; celle d’un mâle long de 15"" à encore une rangée de 
dents courtes, irrégulières; et, au contraire, la bouche d’un jeune 
mâle long de 10",5, présente très-distinctement une frange compa- 
rable au péristome de l’urne des mousses. 

On l'avait trouvé assez souvent dans ces divers ruminants au musée 
de Vienne, où on le confondit plusieurs fois avec le Strongylus con- 
tortus (voy. page 124). Rudolphi le décrivit d’après les exemplaires 
que lui avait envoyés Bremser; depuis lors , à Greifswald, M. Creplin 
l'ayant trouvé deux fois dans le mouton, il a cherché à en compléter 
la description; mais il a pris, je crois, les lames diaphanes des spi- 
cules pour une gaîne distincte, el il n’a pas vu la frange dentaire de 
la bouche. 

M. Creplin, ayant ensuite trouvé aussi à Greifswald, dans l'intestin 
d’un mouton mérinos malade, deux femelles et deux mèles dont 
la tête lui parut proportionnellement plus grosse, il a cru pouvoir 
en faire une autre espèce sous le nom de Strongylus cernuus, et il le 
décrit ainsi : 

« — Corps cylindrique , aminei de part et d'autre, un peu moins en 
arrière; — lête un peu inclinée en dessous, renflée, un peu plus 
épaisse que la partie antérieure du corps, et soutenue par une bulle 
ou capsule interne de substance cornée; — bouche grande, inégale, 
tournée vers la face ventrale; — intestin large. — Mäle blanc, 
long de 18» environ, mince ; — bourse caudale, évasée en enton- 
noir, moins allongée, en dessus et en dessous et prolongée latéra- 
lement en deux lobes arrondis, un peu recourbés en dedans à 


L 4 : / 
SCLÉROSTOME. 5 
l'extrémité, et soutenus par des côtes très-fortes, dont les latérales | 
sont divisées en plusieurs branches. — Femelle de couleur sale, 
longue de 23 à 25"", médiocrement épaisse; — queue courte, coni- 
que, presque droite, et un peu obiuse. » (CREP.) 


‘ Mais je ne.vois pas là un seul caractère essentiel pouvant motiver 
la séparation de celte espèce, et je reste convaincu qu’il n’y a qu’une 
seule espèce de Sclerostoma dans les divers ruminants. 


. SCLÉROSTOME DU CHEVAL.  SCLEROSTOMA EQUINUM. 


= 


Shrongylus equinus , Müzcer , Zool. dan., t. IX, p. 2, pl. 42, fig. 1-12. 

Stonyylus, GOEZE, Naturg., p-137, pl. 9 b, fig 10-11. 

Strongylus equinus, Gmeuin , Syst. nat., p. 3043. \ 

Stronyylus armatus , Rup., Entoz., t. IT, x, p. 204, et Syn., p. 30 et 259, n° 1. 

Suongylus armatus, BREMSER , Icon. helminth., pl. 3, fig. 10-15. 

Sclerosioma equinum, BLainvizze, Dict. se. nat., t. LVIL, È 544, et pl. 29, 
fig. 15. 

Stonqgylus armatus, Wesrrume, dans l’Isis, 1822, p. 685, pl. 

Strongyius armalus , Scumazz, XIX, Tab. anat., Entoz., pl. 18, fig. 10-15. 

Suongylus armatus, Lxrzonp, Quelques matériaux pour l’histoire des 
Filaires et des Strongles, 1836, p. 31, pl. 4, fig. 1. 

Strongylus armatus, GurLT, Path. Anat. d. Haussaügetb, pl. 6, fig. 23-73. 

Strongylus armatus minor, Raxer, Archiv. de méd. comp., 1845, ne 1, 

1, pl. 1-2. ” 


Var. « de l'intestin du cheval. 


« — Corps gris-rougeàtre ou brunâtre, cylindrique , presque droit, 
« assez épais, un peu aminei en avant, plus épais au milieu, finement 
« sirié en lravers , et avec dix à douze stries longitudinales; — stries 
« transverses écarlées de 0"",0043 ; — tête TEE ; tronquée en 
«avant, plus large que la partie antérieure du corps, soutenue par 
«une bulle ou capsule interne de subslance cornée, au fond de la- 
« quelle se trouve le pharynx ou l'entrée de l'æsophag se, et dont le 
« bord antérieur constitue la bouche largement ouverte, orbiculaire, 
« et bordée par un ou plusieurs anneaux garnis de dentelures fines ou 
« de franges convergentes ; — æsophage musculeux , en massue, long 
dde, 

« — Mäle long de 27 à 30", large de 1 à 1"",2 ; — partie postérieure 
« Un peu ALAULE ; — bourse caudale assez au longue de 0"",7 
«formée de trois lobes, un postérieur, plus petit, Hire ça 
« plus grands, arrondis, concaves en dedans: — deux spicules grêles 
« longs d de 5 (2) 

« — Femelle tongue de 35 à 55", large de 1"",8 à 2"",4; — queue 
« amincie , droite, terminée en pointe obluse ; — anus situé à 0,58 
« de l'extrémité ; — vulve située à 14 ou 18" de l'extrémité caudale; 
«— utérus à deux branches assez larges dirigées en avant; — ovaires 
«longs, enroulés autour de l'intestin; — œufs elliptiques longs de 
« 0m%,092 (dans lutérus ). » | 


y 


258 NÉMATOIDES. 
Var. B des anévrismes de l'artère mésentérique du cheval. 


« Corps blanc ou rosé, avec la tête et le cou d’un rouge vif, long de 
10 à 20m», large de 0"*,6 à 1""; — lêle moins grosse relalivement , et 
susceplible d'abandonner le tégument externe pour se contracter à 
l'intérieur après la mort; — organes génitaux non développés. » 


Le sclérostome du cheval, ou strongle armé, est un des helminthes 
les plus communs et les plus remarquables en même temps. On le 
trouve aisément à Paris, et je l'ai vu à Toulouse et à Rennes dans 
tous les chevaux dont j'ai visité les inleslins; cependant, au musée 
de Vienne, dix-sept chevaux seulement sur quatre-vingt-douze en 
contenaient. Rudolphi l'avait irouvé très-abondamment aussi pendant 
toutes les saisons. 

C’est ordinairement dans le cæœcum et le colon qu’on voit les sclé- 
rostomes fixés Solidement par leur armure buccale à ia muqueuse de 
l'inteslin, sur laquelle chacun forme, en sucant, une petile papille de 
couleur foncée. Mais on les trouve aussi dans divers organes du che- 
val, dans le pancréas, le duodenum, dans la tunique du testicule, et 
surtout, ce qui estle plus remarquable , dans des anévrismes plus ou 
moins volumineux de l’arlère mésentérique. La paroi de l’artère, soit 
primitivement , soit par suite du développement de ces helminihes, 
s’épaissit considérablement el présente des lacunes ou cellules irrégu- 
lières dans lesquelles sont contenus les sclérostomes en parlie libres 
et en partie engagés dans l'épaisseur même du tissu. À lextérieur , 
ces anévrismes paraissent comme des glandes ou des nodules ; mais 
en suivant le trajet de l'artère, on constale facilement leur slructure. 
On connaissait depuis Idhgtemps ces derniers fails : Ruysch.,, Schulze, 
Rudolphi, M. Hodgson en Angleterre, el M. Greve en Allemagne, en 
avaient parlé; M. Rayer en a fait récemment l’objet d’un mémoire spé- 
eial dans ses Archives de médecine comparée. 

En observant sur place les sclérostomes contenus dans les gros in- 
ieslins du cheval, il n’est pas rare d’en trouver d’accouplés : le mâle, 
plus petit que là femelle, $e trouve alors solidement fixé par la 
bourse caudale à la vulve de celle-ci en faisant un angle aigu avecson 
corps, ét l’on peut les conserver dans l’ailcoo! sans qu te se dé- 
tachent. : : 

Avec eux Se trouvent d’autres selérostomes plus petits, sc/erostoma 
quadridentatum , proportionfellement plus grêles, et pourvus d’une 
bourse caudale plus grande. On les trouve aussi fréquemment accou- 
plés; leS mâles ont la partie postérieure du corps un peu courbée enS; 
les femelles ont la queue encroûtée d’une substance amorphe, RE 
qu’on en détache difficilement, et la vulve très-rapprochée Ge l'anus. 
Leur bouche présente quelques modifications de structure par rap= 
port aux franges ou dentelures et elle à quatre papilles ou dents 
dirigées en avant et fixées sur Îcs points diamétralement opposés; 
mais celte partie-varie tellement dans le sclérostome du cheval, 
suivant son âge ou son degré de développement, qu’onae peut dire 


SCLÉROSTOME. 25904 


quels sont les caractères qui distinguent exclusivement la structure 
de son armure dentaire. 

On doit noter aussi que le sclérosiome à été trouvé également dans 
lâne et dans le mulet. 

La structure interne du sclérosiome présente un grand nombre de 
particularités curieuses; les stries transverses du tégument correspon- 
dent à autant de bandes régulières transverses qui se prolongent à 
l'intérieur par une frange de fibres épaisses seulement de 0",0014 et 
qui, après la macération, paraissent aulant de filaments flottants 
longs de 0"",0123. Ces filaments repliés uniformément suivant def 
ondes ou sinuosités alternes , peuvent donner un aspect granulé ou 
perlé à chacune des bandes, ou encore, chaque rangée vue à l’inté= 
rieur peut simuler une crête sinueuse. On conçoit qu’un tel assern- 
blage de bandes et de fibres si délicates puisse agir sur la lumière 
pour produire les effets de réfraction et d’interférence les plus variés. 
Et par exemple une portion de tégument détachée par la macération 
et séchée sur une plaque de verre, produit avec la lumière réfléchie 
les nuances irisées les plus brillantes comme les surfaces finement 
striées, et produit par transmission les plus beaux effels des 
réseaux de Frauenhofer. M. Creplin explique aussi d’autres effets de 
coloration propres à l'intestin par la structure particulière de cet 
organe, qui se compose de trois membranes différemles, une externe, 
brune , spongieuse et granuleuse , une intermédiaire, assez mince, 
composée de fibres longitudinales très-fines, d’un jaune clair, et une 
interne très-épaisse, composée de fibres transverses également fines, 
lisse el rouge-pâle à la surface. Quand l'intestin a été coupé, on voitsur 
la section ces deux membranes internes avec un éclat métallique- 
vert, remarquable et comparable à celui du tapis de l’œil des rumi- 
nants. 

On remarque aussi que les sclérosiomes, à mesure qu’ils s’accrois- ” 
sent, péuvent subir de véritables mues, par suile de chacune des- 
quelles une armure buccale plus simple est remplacée par une armure 
plus complexe, jusqu’à ce que l’animal ait atteint le Lerme de son 
développement. On voit sur les plus jeunes que l’armure ne se com- 
pose que d’un simple anneau écailleux bordé intérieurement d’une 
rangée de denticules; plus tard, il se développe eh arrière une capsule 
encore lrès-pelite et successivement plus grande à chaque mue, et 
montrant alors quatre arèles ou côles opposées comme les méridiens 
principaux d’une sphère et à chacun desquels correspond en avant 
upe papille aiguë, En même temps l’aneau buccal devient plus 
grand à chaque mue et montre à l’intérieur un feslon frangé ou une 
frange uniforme à lamelles plus ou moins longues; peul-être doit-on 
regarder les deux, trois et quelquefois quatre franges entourant en 
même lemps la bouche d’un sclérostome, comme appartenant à aulant 
de téguments qui doivent se succéder et se détacher tour à-tour, 


260 NÉMATOIDES. 


» 3. SCLÉROSTOME DES LÉZARDS. SCLEROST. GALEATUI. 
Stongylus galeatus, Ruporrui, Synopsis, p. 648. 


« — Corps aminci en arrière de la tête, et un peu vers l'extrémité 
« postérieureg — têle arrondie et comme entourée d’un casque 
« strié. 

«— Mûle long de 4"",6, à bourse caudale, gibbeuse en dessus, 1 non 
« saillante en dessous, formée d’un seul De crénelé. 
As — Femelle longue de 6"",75; plus épaisse , à queue mucronée ou 
« terminée par une pointe courte en avant de laquelle est l'anus; — 
« vulve portée par un luberceule simple ou double, à peu de distance 
« de l'anus. » (Rüp.) 


Natterer l'avait trouvé au Brésil dans l’intestin d’un lézard (Podi- 
nema Teguixin). Rudolphi, qui n’eut sous les yeux que des exem- 
plaires conservés dans l’alcool, dit n’avoir pu bien comprendre la 
structure de leur tête ; « elle porte, dit-il, une aile membraneuse lrans- 
verse, courte et large, et rappelant le souvenir de l’armet de Mam- 
brin de l’incomparable don Quichotte ». La tête paraît contenir en 
outre une bulle ou capsule dure, cornée comme celle des scléros- 
iones, el recouverte par des fibres longitudinales et transverses. 


? 4, SCLÉROSTOME DES SERPENTS. SCLEROST. COST ATUM. 
Suongylus costatus, RupoOLrHI, Synopsis, p. 647. % 


« — Corps cylindrique médiocrement épais, plus aminci en avant ; 
« tèle obluse paraissant contenir une bulle ou capsule cornée , entou- 
dgrrée de 8 (?}) côtes assez larges , Un peu déprimées. 
Na — di long de 11°”, à bourse caudale presque trilobée, ayant 
« deux lobes latéraux plus grands et un iroisième inférieur, plus 
CCOUTE- 
« — Femelle longue ‘de 13°",5 à queue obtuse, avec un tubereule 
« ovoïde à 2,25 de l'extrémité ; — œufs ronds. » ( Rup.) 


A 


Trouvé au Brésil dans l'intestin d’une couleuvre 


À 
29e GENRE. SYNGAME. SYNGAMUS. — SIEBOLD. 


7 


. à 
GÈY, ensemp De, Con 2plétement , YAUNG ; mars 


« — Vers ordinairement accounlés d’une manière perma- 
« nente ou par soudure des téguments; fe mâle cylindrique 
« beaucoup plus petit que la femelle, qui est irrégulièrement cy- 
« Jindrique , à cou plus étroit, et à queue amincie en pointe ; — 


SYNGAME. 261 
« tête globuleuse, grande, soutenue par une bulle ou capsule 
« interne, cornée; — bouche large, irrégulièrement arrondie 
«avec six à sept lobes élargis ; — pharynx muni de papilles 
« charnues ; — tégument plissé ou ridé sans stries régulières. 
* « — Mâle à queue tronquée, munie d’une expansion mem- 
braneuse qui se soude au tégument de la femelle ë : 
« — Femelle à queue conique aliongée ; — “die située en 
« avant , à la base d’un rétrécissement en forme de cou ; — œufs 


? 
« grands,, elliptiques. » « 

Ce genre a été établi d'abord par M. Siebold, pour une 
espèce, qui vit exclusivement dans la trachée des oiseaux, et 
qui se distingue surtout par le singulier mode d’accouplement 
permanent qu’elle nous présente ; mais, plus tard, M. Sicbold, 
cédant aux observations de M. Nathusius, a renoncé à sa pre- 
mière idée, et a réuni cet helminthe au genre strongle. Cepen- 
dant, à part tous les autres détails de l’organisation, je crois 
qu’on doit regarder le caractère de l’accouplement permanent et 
de la soudure des téguments du mâle à ceux de la femelle, 
comme parfaitement constaté et comme motivant suffisamment 
la séparation du Syngamus, d’avec les autres strongles ou scléros- 
tomes. 


À 


f SYNGAMB: DE LA TRACHÉE.  SYNGAMUS TRACHEALIS. — 
SieBoL»., dans les Archiv für Naturg. v. Wiegmann, 1855, pl. 1. 


Strongylus trachealis, Narausius , dans les Arch. de Wiegm. , 1826. 


«— Corps mou, coloré en rouge-vif par un liquide interposé entre > 
« les viscères. 

« — Müie long de 4m" à 4,5, large de 0"",4; — tête élargie, obli- 
« quement tronquée, large de 0"",7; — queue obliquement terminée 
« par une bourse membraneuse, convexe, unilatérale, longue de 
« 0mm,25 à O"",3 qui se soude au bord supérieur de la vulve de la 
« femelle , et qui est soutenu par douze à quinze rayons égaux. 

« — Femelle longue de 13"", large de 0"",85 à 1°", irrégulièrement 
« plissée et ridée ; — tête large de 1"",3; — queue en cône allongé ; — 
« anus à 1"",2 de l'extrémité; — vulve saillante à la base d’un cou 
« long de 1"",5 à 2», divergent ou incliné de côté; — œufs lisses, 
« ellipliques, longs de 0"",087 à 0"",093 avec un goulot lerminal 


#. J'ai trouvé dans la trachée de deux pies (Corvus pica), à Rennes, le 
17 octobre, cinq paires de ces heilminthes accouplés, et j'ai pu con- 
stater que, même après la macéralion, le mâle ne peut êlre séparé 
sans qu’il y ait déchirure du tégument. 


262 NÉMATOIÏDES. 

Il a été trouvé, soit en Allemagne soit en Angleterre, dans la tra- 
chée des espèces suivantes: du martinet ( Cypselus apus), de l'étour- 
neau (Sfurnus vulgaris), du pic-vert (Picus viridis), du coq (Pha- 
. sianus gallus), de la perdrix (Perdix cinereu) et de la cigogne noire 
(Ciconia nigra), par M. Nathusius (si toutefois c’est le même ). 


30° GENRE. ANGIOSTOME.  ANGIOSTOMA. — Dur. 


dyyeiov, vase, capsule, orôua, bouche. 


« —Vers blancs, cylindriques, un peu amincis aux extrémités ; 
« tête obtuse ou comme tronquée, soutenue à l’intérieur par 
« une capsule cornée, sphéroïdale tronquée, que dépassent les 
« téguments mous; — œsophage musculeux en massue, sans 
« ventricule distinct; — queue en pointe, plus ou moins aiguë. 

« — Mâle ayant la queue nue ou munie d’ailes membraneuses 
« latérales peu saillantes en avant de la pginte; — deux spicules 
« Égaux , courts. 

« — Femelle ayant la vulve située vers le milieu de la longueur ; 
« — œufs grands , éclosant quelquefois à l'intérieur du corps. » 


Les helminthes constituant ce genre ne diffèrent essentielle- 
ment des sclérostomes que par l’absence d’une bourse mem- 
braneuse terminale à la queue du mâle qui , au lieu d’être brus- 
quement tronquée, se prolonge en pointe; les spicules sont en 
même temps beaucoup Plus courts. Cependant, je n'aurais pas 
hésité à les réunir si je n’eusse cru devoir conserver aux scléros- 
tomes le caractère distinctif qu ils avaient précédemment , 
comme formant une subdivision des strongles. 

Les deuxespèces que je connais se trouvent l’une, dans le 
poumon d’un reptile, l’orvet, l’autre dans l'intestin d’un mol- 
lusque ; elles diffèrent beaucoup aussi par le mode de dévelop- 
pement des œufs, et par la structure de la queue et des spicules 
du mâle. 


1. ANGIOSTOME DE L'ORVET. ANGIOST. ENTOMELAS. 
— Dur, 


[Atlas, pl. 4. fig. C.] 


«—Corps blanc avec l'intestin noir, cylindrique, vingt-deux fois aussi 


: 2 PE ART = + 
« long que large, un peu aminci aux extrémités; — têle large de 


« 0"",15 contenant une capsule cornée large de 0”",12, longue de 
« 0,085, dont l’orifice antérieur est large de 0"",04 el qui est 
« entourée par le tégument formant un . saillant (et cilié (?) dans 


ANGIOSTOME. 263 


« le jeune âge); — œsophage long de 0,75, large de 0,19; — 
« intestin noirâtre ; — tégument à stries transverses de 0"",0028. 

« — Mäle long de 0""...,à queue en pointe nue; — anus à 0"",22 de 
: « l'extrémité; deux spicules aigus longs de 0"",08. 

«— Femelle longue de 5,6, large de 0"®,25; — queue en pointe’ 
« fine; anus à 0"",33 de l'extrémité ; — vulve large, transverse, siluée 
« entre le milieu et le tiers postérieur; — œufs elliptiques, longs 
« de 0"",12, à coque membraneuse, et contenant un embryon long de 
« Omm,39, large de 0"",026 qui éclôt dans le corps de la mère, prais- 
« sant ainsi vivipare. » 

Je l’ai trouvé, à Rennes, trois fois assez abondamment dans le 
poumon de l’orvet (Anguis fragilis), et j'ai dû penser, d’après la 
coloration de l'intestin, que les helminthologistes l’ont confondu avec 
l’Ascaris nigrovenosa. Je n’ai trouvé qu’un seul mâle, en 1843, et je 
crains encore de m'être mépris dans la description que j’en donne; 
depuis lors je n’ai vu absolument que des femelles, mais jai remarqué 
entre elles de singulières différences quant à la structure dela cap- 
sule buccale qui, d'abord plus petite, est revêlue d’une couche molle 
charnue beaucoup plus considérable, et m’a paru bordée de cils. Je 
n'ose croire pourtant qu’il y ail là deux espèces, quoique les femelles 
à peliles capsules contiennent des œufs et des embryons comme les 
autres. 


2. ANGIOSTOME DE LA LIMACE. ANGIOSTOMA LIMACIS. 
[Atlas, pl. 4, fig. HB.] 


€ — ke filiforme, long de 6 à 7°", large de 0"",14 à O",18, 
« aminei aux extrémilé, quarante fais environ aussi long que large; 
« — tête large de 0"",038, tronquée et contenant une capsule courte, 

large de 0,033; — œsophage long de 0"",3, large d’abord de 
« 0"%,048, puis rétréci vers le tiers postérieur, el renfié en manière 
« de pilon large de 0"",051 à l'extrémite ; — légument lisse. 

« — Mäle ayant la queue rélrécie en arrière de l'anu s, courbée en 
« dessus ou en dessous, el présentant quelques petiles papilles à la 
« face, ventrale ; —deux ailes membraneuses courtes et peu saillantes, 
« soutenues chacune par six peliles côles sur la protubérance précau- 
« dale ; — anus à 0"”,12 de l’exlrémilé; — deux spicules longs de 
« 0,07, arqués el soutenus vers la pointe par une pièce accessoire 
« longue de 0"",03%. 

« — Femelle ayant la queue droite, uniformément amincie, et ter- 
« minée par une pointe irrégulièrement déchirée ; — œufs elliptiques, 
« longs de 0"",085. » 

Je l'ai trouvé très-abondamment dans l'intestin de la limace rousse 
(Limax rufa ou Arion rufus) prise dans les bois et les forêts des envi- 
rons de Rennes, où elle se nourrit de champignons ; maisje l'ai cherché 
vainement dans ce même mollusque vivant de végétaux phanéro- 
games dans les jardins et dans les champs. 


4% 


26% NÉMATOÏDES. 


31° GENRE. STÉNODE. * STENODES. — Dur. 
GTEVOÔNG, l'ESSETTÉ. 


« — Vers cylindriques, aminecis de -part et d’autre ou fusi- 
« formes, très-allongés ; — tête petite tronquée , soutenue par 
«une petite capsule imparfaite où par un disque corné, au 
« milieu duquel est la bouche ronde; — cou resserré, ou plus 
« étroit que la tête; — œsophage musculeux, en massue , suivi 
« d’un ventricule distinct; — tégument à stries transverses, 
« fines. 

« — Mâle à queue aiguë, enroulée; — deux spicules égaux, 
« très-longs. 
« — Femelle à queue droite, très-aiguë; — vulve située en 
avant du milieu; — utérus simple; —‘œufs globuleux. » 


= 


ES 


Je propose d'établir ce genre pour une seule espèce de la col- 
lection du Muséum de Paris, provenant de l'intestin d’un mam- 
mifère, et qui diffère trop de tous les autres genres chez les- 
quels la bouche est armée d’une capsule; en effet, elle diffère 
des selérostomes par lPabsence de la bourse membraneuse du 
mâle; elle diffère des angiostomes , par son aspect général, par 
la structure de l’appareil digestif, par les œufs, les spicules, etc.; 
elle diffère enfin des sténures, parce que le corps n’est point de 
même rétréci en arrière et tronqué à l'extrémité. 


1. STÉNODE EFFILÉ. STENODES ACUS. — Dus. 


« — Corps blanc, effilé, trente-cinq à quarante fois aussi long que 
« large ; — tête large de 0"",15 à 0"",16, contenant une pelite capsule 
« réduite presque à un disque antérieur, large de 0"",09 au milieu 
« duquel est la bouche large de 0"",035 ; — œæsophage long de 0"",95, 
« large de 0"*",06 en avant, renflé en massue et large de 0"",153 en 
« arrière; — veniricule turbiné, long de 0"",33, large de 0"",29, à 
« cavité interne triangulaire, révêtue d’une membrane striée et plis- 
« sée, séparé de l’œsophage par un étranglement très-prononcé et, 
« au contraire, à peine séparé de l'intestin; — tégument avec des 
« siries transverses de 0"",0023 à 0"",0034, et portant deux ailes laté- 
« rales peu saillantes, 

« — Mâle long de 16"",5, large de 0"",48 ; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 35; — queue enroulée d’un demi-tour et terminée 
« en pointe fine ; — anus situé à 0,32 de l'extrémité ; — deux paires 
«de petites ventouses, larges de 0"",025 et 0"",039 en avant de 
« l'anus; — spicules arqués, longs de 1,5, larges de 0,025, 


STÉNURE. 265 


« — Femelle io: igue de 25"", large de 0,6; rapport de la longueur 
« à la largeur, 40; — queue terminée en poinie très-fine; — anus 
« à 0,95 de l'extrémité; — vulve située au tiers antérieur; — œuf 
« globuleux, large de 0"",066, revêtu d’une enveloppe qui, d’abord 
« large de 0"",084 et diaphane, se réduit à former seulement une 
« couche réticulée ou alvéolée sur l'œuf mur, contenant alors un 
«embryon roulé en' spirale. » ie 


2 


Un bocal sans éliquelte de la coïlection du Muséum contient 
cet helminthe qui doit provenir d’un mammifère étranger ayant 
vécu à la ménagerie. On voit dans la liqueur quelques poils longs 
de 20 à 25", larges de 0"",020 à 0"",037; et contenant une série 
de cellules aérifères ; ils pourront servir à déterminer l’espèce de 
mammifère d’où proviennent les helminihes. Le nom spécifique 
que je propose exprime la ressemblance de cet helminthe avec l’asca- 
ride du brochet. 


32e GENRE. STÉNURE. STENURUS. — Dus. 
rev, étroite, oùoù, queue. 


« — Vers à corps uniformément rétréei dans la partie posté- 
rieure , qui est tronquée obliquement en arrière; — tête con- 
tenant une petite capsule cornée ; — bouche ronde, nue; — 
æsophage en massue, sans ventricule; — anus terminal. 

« — Mûle ayant l'extrémité postérieure du corps un peu 
recourbée,et munie latéralement d’expansions membraneuses; 
— spicules très-courts , soudés en une lame triangulaire, rou- 
lée en cornet. | 

« — Femelle ayant l'extrémité postérieure droite tronquée, 
« l'anus terminal et la vulve en avant de l’anus. » 


À 


A 


À 


À 


= 


La seule espèce constituant ce genre se trouve dans les sinus 
veineux de la tête du marsouin ( Delphinus phocæna), d’où elle 
passe dans les autres vaisseaux , et dans la cavité tympanique. 
Elle a été confondue par Budolphi avec un autre helminthe des 
bronches du même cétacé, avec le Pseudalius, dans une seule 
espèce, qu'ilnomme Strongylus infleæus. M, Raspailfit voir le pre- 
mier qu’il y a là deux helminthes distincts, et j'ai cru, en raison 
de l'importance de leurs caractères distinctifs, devoir en faire 
les types de deux genres. Le sténure, en effet, par sa bouche 
capsulaire, se rapproche des autres selérostomiens; mais par la 
forme du spicule, par la position de la vulve ét de lanus de la 
femelle, il se distingue de tous les autres nématoïdes. 


266 NÉMATOIDES. 


1. STÉNURE DU MARSOUIN.  STENURUS INFLEXUS. 


Vermes in Deiphi phoc. tympani cavo reperti, Ke, Hist. piscium natur., 
1740, Miss. I, p. 27, pl. 5, fig. 5. 

— Camper, VOn Krankh. der Thiere, p. 47. 

Strongylus inflexus, Rup., Entoz., p. 227, et Syn., p. 34. 

Stonqylus inflexus ; GREPLIN , No. observ. de Entoz., p. 13- 

Shrongylus minor, RASPAIL, Le les Ann. des sc. d’observ., 1830, t. IT, 
p. 244; pl. 7-8. 


«— Corps blane, rétréci dans la partie postérieure et tronqué obli- 
«quement ou renflé à l'extrémité; — quarante-cinq fois environ 
« aussi long que large; — tête large de 0"",06 à 0"",075, contenant 
«une boule cornée, courte, large de 0"",05 ; — bouche orbiculaire, 
«large de 0,043, entourée d’un anneau corné el laissant voir, 
«au fond, l’orifice triangulaire du canal triquètre de l’œsophage ; — 
« œsophage long de 0"",40 un peu renflé, Te de 02/05 A 10720058: 

« — Mûle ons de 17%",5, large de 0"",4 en avant et de 0°”,10 en 
« arrière; — queue un peu recourbée oi obliquement tronquée en 
« dessous, où elle porte une expansion membraneuse, courte (en 
« forme de cuiller), soutenue latéralement par deux côtes épaisses, 
« courtes; — anus à 0%",10 de lextrémité; — spicules longs de 
« 0,11, recourbés, larges, et paraissant réunis en une lame trian- 
« gulaire flexible. 

« — Femelle longue de 14 à 21"", large de 0"",56 à 0"",60 en avant, 
«el de 0"",20 en arfière; — tête large de 0"",075 ; — queue oblique- 
« ment tronquée et anguleuse, large de 0°"",116 ; — anus terminal; 
« — vulve située en avant de l’anus au commencement de la tronca- 
« ture, et accompagnée de deux appendices mous en forme*de tenta- 
« cules longs de 0"",028 ; — ulérus simple, très-dilaté. » 


J'ai étudié cet helminthe sur les exemplaires nombreux du Muséum 
de Paris provenant des sinus veineux deplusieurs marsquins ( Delphi- 
nus phocæna). : 

J. T. Klein, en 1740 (Hist. piscium nat.), avait le premier parlé 
de cet helminthe trouvé par lui dans la cavité tympanique du mar- 
souin; Camper en parla aussi comme l'ayant trouvé dans le même 
lieu; ille confondait avec celui des bronches du marsouin. Rudolphi 
enfin le décrivit très-inexactement d’après des exemplaires recueillis 
par Albers dans la cavité tympanique du même cétacé. 

Mais plus récemment, à Greifswald, M. Rosenthal ayant eu occa- 
sion de disséquer deux marsouins en 1628 et 1829, put constater que 
cet helminthe, très-abondant chez eux, se Lrore non pas immédia- 
tement dans la cavité lympanique, mais dans Île plexus veineux 
occupant la fosse Lemporale qui s'étend depuis les os de l'oreille jus- 


. qu'au maxillaire supérieur; M. Creplin reconnut aussi avec lui, que 


ces vers n'arrivent que secondai irement et en quelque sorte acciden- 
tellement dans la cavité tympanique, où ils semblent chercher un 


DACNITIS. 267 


refuge ainsi que dans les autres cavités du crâne. M. Rosenthal avait 
d’ailleurs trouvé en même temps un grand nombre de ces vers, ou 
de pseudalies dans les poumons , dans les bronches et même dans les 
vaisseaux sanguins du poumon. 

D’auire part, comme nous l'avons déjà dit, M. Raspail ayant eu à 
Paris les deux nématoïdes du Marsouin, signala l’erreur qu’on avait 
commise jusqu'alors, en les prenant pour une même espèce. 


SEPTIÈME SECTION. \Dacndaens.\ 


Nématoïdes ayant la bouche située obliquement ou latérale- 
ment à l'extrémité antérieure, et non terminale. 


TABLEAU DES GENRES. 


+ Tête globuleuse formée d’une masse musculeuse 

entourant le pharynx; — bouche verticale. 33. Dacnitis. 
+t ? Tête à deux lèvres inégales; — houche ; 

transverse. 34. Ophiostoma. 
jtt Tête relevée et tronquée obliquement en 

dessus, ayant une large cavilé anguleuse, 

revêtue d’une membrane cornée; — bouche 


presque arrondie, béante. 35. Dochmius. 
rit Tête terminée par une lèvre arrondie en 
forme de casque. 36. Rictularia. 


33° GENRE. DACNITIS. DACNITIS. — Dus. 
Cucullanus (en partie) et Ophiostoma (en partie) Ruporpar. 
ddxveuv, mordre. 


« — Vers à corps blanc, cylindrique, aminci en arrière, trente- 
« trois à cinquante fois plus long que large; — tête obtuse 
« aussi large et quelquefois plus large que la partie antérieure 
« du corps, quelquefois munie de papilles peu saillantes en 
« avant ; — bouche très-grande, verticale, comprise entre deux 
« lèvres charnues, épaisses, à bord arrondi, quelquefois sou- 
« tenu par un arc cartilagineux , lisse ou bordé à l’intérieur par 
« une rangée de petites dents très-nombreuses; — arrière-bouche 
« Ou pharynx présentant une fente verticale traversée vers le 
« tiers inférieur par une fente horizontale , moitié plus courte ; 


268 NÉMATOIDES. 
« — (la fente verticale se continue avec la rainure supérieure 
« du canal œsophagien; et la fente horizontale se continue avec 
« les deux rainures latérales }; — canal œsophagien triquètre, 
« revêtu d’une épaisse membrane, sur laquelle sont implantées 
« perpendicuiairement les fibres musculaires ; — œæsophage très- 
« épais, en forme de pilon , commencant immédiatement der- 
« rière les lèvres, par une partie renflée, puis se rétrécissant 
« jusque vers le tiers ou le milieu au point d'insertion des 
« muscles rétracteurs de l’appateil, et se renflant ensuite, 
« surtout vers l’extrémité, pour représenter le ventricule; — 
« Intestin droit, présentant une dilatation assez considérable en 
«arrière du ventricule, et restant ensuite plus étroit; — anus 
« situé à une certaine distance de l’extrémité caudale ; — queue 
« conique aiguë ; — tégument finement strié en travers. 

« — Mâle presque aussi grand que la femelle, à queue re- 
« courbée , aiguë, munie de papilles latérales, et quelquefois 
« d’une large ventouse préanale; mais sais (?) ailes membra- 
« neuses; — deux spicules, souvent larges en lame de sabre; 
« pièce accessoire très-petite ou nulle, ® 

« — Femelle à queue droite , conique, aiguë; — vulve située 
« beaucoup en arrière du milieu ou aux trois cinquièmes de la 
« longueur ; — œufs assez grands (de 0,076 à 0,095), ellip- 
« tiques ou oblongs, à coque lisse, contenant à l’intérieur un nu- 
« cléus ou viteilus formé de deux ou plusieurs gros globules sou- 
« dés. » 


Les dacnitis dont le nom, dérivé du mot grec déve, mordre, 
indique comment ils se fixent à l’intestin des poissons avec leur 
bouche, sont bien différents comme on le voit, des cucullans 
avec lesquels on les avait confondus, en raison de la largeur de 
leur tête et des ophiostomes qui sont censés avoir la bouche 
transverse. Ils habitent également dans l'intestin de plusieurs 
genres de poissons de mer ou d’eau douce, mais ils ne sont point 
colorés en rouge, ils ne sont point vivipares , et surtout ils n'ont 
point cet appareil buccal si remarquable des cucullans ; la masse 
chernue pharyngo-æsophagienne est continue depuis les lèvres 
jusqu’à l’extrémité renflée qui représente le ventricule. Enfin, 
les organes génitaux du mâle sont notablement différents; car iei 
l’on voit deux larges spicules en lame de sabre, au lieu du spicule 
simple et grêle du Cucullanus elegans. 


DACNITIS. 269 


eet. DACNITIS DES PERCHES. DACNITIS ABBREVIATA. 
Cucullanus abbreviatus , Rupozrni, Synopsis , p. 21 et 254. 


Je propose de désigner ainsi le Cucullanus abbreviatus (Voyez 
pag. 249), d’après ce que dit Rudolphi de la couleur blanche, 
et du volume des œufs de cet helminthe , long de 6%",7 à 11%", qu’il 
avait trouvé à Rome dans la Perca cirrosa; et surtout d’après celle 
particularité curieuse de saisir fortement l'intestin du poisson avec 
leur bouche (intestinum ore fortiler prensitantia), particularité que 
nous ayons remarquée aussi sur le Dacnilis esuriens. 


2. DACNITIS DES TRUITES. DACNITIS GLOBOSA. — Dus. 


Cucullanus truttæ , Fagricius, dans Dansk. Selsk, Shrivt., t. IIT, 11, p. 30, 
pl. 9-12. 
Cucullanus globosus (en partie), Rup., Entoz., t. IT, 1, p.115. 


« — Corps cylindrique recourbé en dessus, comme une crosse, à 
« l'extrémité antérieure ; — tête plus large que le corps, presque 
« globuleuse, tronquée obliquement et portant un nœud ou tubercule 
« sur la face dorsale ; —tégument à stries transverses, à peine visibles, 
« écarlées de 0"",0048. 

« — Mäle long de 13"", large de 0,26 ; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 50 ; — tête large de 0"",30; — partie postérieure en- 
« roulée d’un tour de spire; — queue recourbée, munie de papilles ; 
« deux spicules en lames de sabre, longs de 0,52, fortement cour- 
«bés, larges de 0"*,044, sortant d'un tubercule et précédés par 
«une ventouse préanale; — pièce accessoire, longue de 0"",10, 
« tronquée. 

« — Femelle longue de 16", large 0,29; — rapport de la lon- 
« gueur à la largeur, 55; — tête large de 0,34; — anus situé à 
« 0"",324 de l'extrémité caudale ; — yulve située à 10"* de la bouche ; 
« — œufs longs de 0,062 (peut-être ces femelles ne sont pas adul- 
« tes? ). » 


J'en ai trouvé des exemplaires assez nombreux (plus de mâles que 
de femelles), dans l'intestin de cinq truiles (Salmo fario), à Rennes, au 
mois de mars. Malgré quelques différences, je ne puis m'empêcher 
de penser que c’est la même espèce que Fabricius a eue sous les 
yeux. Ce zoologiste lui attribue um seul spicule, mais il est vraisem- 
blable qu’il a vu les spicules superposés; toutefois, je ne comprends 
pas comment il se fait qu'il ait pu voir les femelles dix fois plus nom- 
breuses que les mâles. 


270 NÉMATOIDES. 


3. DACNITIS DES PLEURONECTES. DACNITIS ESURIENS. 
— Dus. | 
? Cucullanus heterochrous, Rup., Entoz., t. II, x, p. 114, et Syn., p. 28, n° 9. 


> Cucullanus heterochrous, CrgPuix, dans Allg. Encycel., t. XXXII, p. 280. 
Cuculiunus platessæ el Cucullanus soleæ , RuD., Syn., p. 22, n° 13 et 14. 


« — Corps cylindrique, insensiblement aminci en ayant; — tête 
« aussi large que la partie antérieure du corps, obliquement tron- 
« quée vers la face dorsale el portant en avant quatre papilles 
« symétriques, deux de chaque côlé de la bouche; — œsophage long 
« de 1%"; — tégument sirié transversalement ; — siries de 0"",005, 

« — Müûle long de 10", large de 0°",25; — rapport de la longueur 
« à la largeur, 40; — partie postérieure courbée, munie de deux 
« rangs de huit papilles, et d’une ventouse large el saillante en avant 
« de l’orifice anal et génital, qui est lui-même saillant el que suit là 
« queue plus étroite, longue de 0*”,24; — deux spicules en lame de 
« sabre, peu courbés, longs de 1"",15, larges de 0,04. 

— « Femelle longue de 13°", large de 0°*,30 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur, 43; — queue conique, droite; — anus situé 
« à 0,30 de Pextrémilé; — vulve très-saillante"siluée à 7°,6 de la 
« bouche; — œufs longs de 0"",0N6, larges de 0",052. » 


J'avais trouvé plusieurs fois cet helminthe à Paris, en 1838, dans 
des soles (Pleuronectes soleæ); je l'ai trouvé depuis, très-souvent à 
Rennes, dans ce même poisson; savoir : vingl-quatre fois sur soixante- 
douze. Je l’ai trouvé aussi dans le Pleuronectes latus, au mois de 
décembre 1843. 

I1 continue à vivre pendant longtemps dans l'intestin du poisson 
mort, suriout en hiver; on peut alors observer comment il $’allache 
à l'intestin en mordant la membrane muqueuse qu’il semble sucer 
et s’y reprenant avec avidité si on le force de lâcher prise. Rudolphi 
avait déjà vu quelque chose d’analogue sur son prélendu Cucullanus 
abbreviatus. 

Quand on eonserve avec de l’eau, dans un verre de montre, plu- 
sieurs de ces dacnitis, ils se mordent l’un l’autre et se tiennent ainsi 
plusieurs ensemble par le milieu du corps, c’est là ce qui m’a déterminé 
à leur donner le nom esuriens, affamé. 


4, DACNITIS DU CONGRE. DACNITIS HIANS. — Dus. 


? Cucullanus foveolatus (en partie), Ru», Entoz., t. IL, 1, p. 109 et Syn., 
p. 21-23. % 


LA 
« — Corps un peu aminei en avant; — têle arrondie, un peu plus 
« étroite que le corps ; — bouche verticale à lèvres souiénues par des 
« arceaux carlilagineux , — masse pharyngienne, turbinnée, beaucoup 
« plus étroite en arrière que l’æsophage qui en est la continuation 
« et qui, deux fois plus long, est en forme de pilon ou se renfie en 


 DACNITIS. 271 


« arrière pour tenir lieu de ventricule; — tégument à siries trans- 
« verses , très-fines , écartées de 0"",0024. 

« — Müäle long de 14"",8, large de 0"",45; — rapport de la lon- 
« gueur à lalargeur, 33; — têle large de 0,35; — longueur depuis 
« la bouche jusqu’au pylore , 1"",65 ; — de l'anus à l'extrémité cau- 
« dale, 0"*,40 ; — queue recourbée, conique, déprimée, avec deux 
« rangées latérales de papilles ; — deux spicules, blancs, opaques, 
« peu courbés, lanceolés, allongés ; — longs de 1"",40, larges de 
« 0,09, y compris leur bord diaphane ; — pièce accessoire située un 
« peu en arrière, très-pelite, triangulaire, en forme de soc. 

« — Femelle longue de 20"",7, large de 0%",55; — rapport de Ja 
« longueur à lalargeur, 39; — tête large de 0,35 ; — œsophage long 
« de 1"",75; — anus situé à 0"",77 de l'extrémité caudale ; — vulve 
« Située à 12"",4 de la bouche ; — œuf oblong , long de 0"*,096, large 
« de 0,048, » 


Sur 13 congres (Muræna conger ), dans lesquels j’ai cherché des 
helminthes à Rennes, deux seulement, le:5 et le 14 avril, m'ont donné 
ce Dacnitis qui diffère beaucoup des précédents par sa tête moins 
large que la partie antérieure du corps dont la longueur est aussi 
moins considérable en raison de la largeur, par la forme des spicules 
plus droits, et par la forme oblongue des œufs, par la finesse des 
siries du tégument, elc. Je soupçonne que c’est le prétendu Cucul- 
lanus trouvé par Rudolphi dans plusieurs murènes de la Méditerranée. 


5. DAC. DE L’ESTURGEON. DACNITIS SPH ÆROCEPH ALA. 


Pleurorhynchus , B. Nav, dans Schr. d. Berl. Naturf., VII, p. 471, pl. 7. 

Ascarisisphærocephala, Ruvozrm, Entoz., t. IL, 1, p. 188. 

Ophiostoma sphærocephalum , Ruporpni, Synopsis, p. 61 et 305. 

Ophiostoma sphærorephalum, Bremser , Icon. helminth., pl. 5, fig. 15-18. 

Ophiostona sphærocephalum, GrepriN, dans l'Encyel. de Ersch et Gruber, 
t. XXXII, p. 283. 


« — Corps blanc, long de 15 à 33"", assez grêle, aminci de part et 
« d'autre, large de 0"",27, relevé en dessus; — bouche Ss’ouvrant 
« obliquement vers la face dorsale, dans le sens de la longueur ;—lèvres 
« soutenues en dedans par deux ares cartilagineux, élargis et prolon- 
« gés en arrière par une lame qui, de plus en plus étroit circonscrit 
la cavité pharyngienne, et sur laquelle sont implantées perpendicu- 
« lairement les fibres musculaires ; — deux pelits crochets sorlent de 
« la commissure antérieure des lèvres; — œsophage musculeux en 
© massue, long de 1"",2, large de 0"",25, — tégument à stries fines 
« de 0"",0077 à 0",0083. L 1 . 

«— Mdle long de 15,5, large de 0%%,5;— rapport de la longueur à 
« la largeur, 31 ; — partie postérieure un peu enroulée ;— queue co- 
« nique ; — anus à 0"",928 de l'extrémité; — ventouse musculeuse à 
«0,64 en avant; — deux spicules courts, foliacés, flexibles, longs 
« de 0"",3, larges de 0,035 à 0"%,05, 


= 


F.. 


272 NÉMATOIDES. 

« — Femelle longue de 15"",6, large de 0"",6, rapport de la lon- 
« gueur à la largeur, 26; — queue conique droite, mucronée ; — anus 
« à 0m,28 de l'extrémité; — vulve transverse siluée aux trois cin- 
« quièmes de la longueur, à 9°" de la Lêle; — utérus d’abord dirigé 
« en avant sur une longueur de 1"", el se divisant presque immédiate- 
« ment (à 0"",4 de la vulve) en deux branches larges de 0,2 à 0,35, 
« dont l’une se prolonge en avant ei l’auire revient en arrière pour 
« se conlinuer chacune avec l’oviducte et l’ovaire filiforme correspon- 
« dant; — œufs elliptiques, oblongs, longs de 0,052, larges de 
« 0,027, à coque lisse, revêlue d’une membrane pointillée ou granu- 
« leuse, susceptible de se détacher. » 


2 


J'ai étudié cet helminthe sur deux exemplaires envoyés en 1641 au 
Muséum de Paris par celui de Vienne et provenant d’un esturgeon 
(Accipenser microcephalus ). 

Rudolphi en avait d'abord irouvé lrois exemplaires femelles 
dans le gros intestin d’un esturgeon ( Accipenser sturio), à Greifswald, 
el il les rangea parmi les ascarides ; plus tard, à Berlin, il en trouva 
un grand nombre dans un autre eslurgeon, mais sa description 
incomplète et embarrassée n’eut pu suilire pour donner une idée 
juste des ophiostomes ; en effet, Rudolphi dit que « la tèle au moyen 
de laquelle ces helminthes s’attachent à Finteslin, est très-difficile à 
étudier, soit pendant la vie, soit après la mort; elle est‘très-épaisse 
et paraîl souvent munie de côtes saillantes ou d’ailes membraneuses ; 
en même temps, le commencement du canal digestif est très-cilaté. » 

Nau avait précédemment trouvé aussi dans l'intestin de l’esturgeon, 
un helminthe filiforme el à tête globuleuse, long de 13"",5, et dont il 
voulut faire le type d’un genre nouveau, nommé Pleur orhynchus à 
cause d’une trompe lisse qui paraissait sortir latéralement de la tête; 
mais il est probable que c’était tout simplement l’ophiosiome de, 

Rudolphi, dont l’æsophage rompu faisait saillie au dehors. 


6. DACNITIS DES SQUALES. DACNITIS SQUALI. 


Cucullanus squali galei, musée de Vienne. 


«— Corps blanc, cylindrique , aminci en arrière, trente-sept fois 
« aussi long que large ; — ièle large de 0"",32, zlobuleuse, inclinée 
« en dessous; — œsophage long de 2"*,3, épais, fortement renflé en 
« massue, large de 0"”,15 en avant, et de 0"",42 en arrière ; — tégu- 
«ment à siries transyerses de 0%",014; et paraissant denté en scie 
« sur les bords. 

« — Femelle longue de 18"",5, large de 0"",5; — queue amincie en 
« pointe assez longue; — anus à 08,33 de l’exirémiié; — vulve située 
€ à 112,5 de la tête; — œufs elliptiques, longs de 0"",08. » 


= 


2 


Cet helminthe a été envoyé en 1816 par le Muséum de Vienne à ce- 
lui de Paris, comme trouvé dans l'intestin du milandre { Squalus 
galeus ). 


OPHIOSTOME. 273 


34° GENRE. OPHIOSTOME. OPHIOSTOMA. — Run. 
ôpte-dotos, serpent, otoux, bouche. 


« — Vers filiformes ou cylindriques, plus ou moins amincis 
« de part et d’autre; à bouche large munie de deux lèvres, 
« l’une supérieure , l’autre inférieure (?). » (Rup.) 


Le genre ophiostome établi par Rudolphi avait été précédem- 
ment nommé #issule par Lamarck, qui y comprenait les mêmes 
espèces, et notamment celle du phoque, que Fabricius avait 
décrite en prenant la tête pour la queue. Ainsi, pour Lamarck, 
ce nom Fissule exprimait une fente ou division profonde de 
la partie postérieure ; pour Rudolphi, au contraire, cette partie 
étant avec raison regardée comme la tête, le nom Ophiostome 
exprime la ressemblance de leur bouche largement fendue avec 
celle d’un serpent. 

Ce genre, tout à fait artificiel , se composait de cinq espèces 
qui n’ont aucun rapport entre elles, les trois premières se 
trouvent dans des mammifères, les deux autres, dans des 
poissons , et toujours dans lintestin; mais de ces cinq espèces, 
il n’y en a que deux qui aient été vues et très-incomplétement 
étudiées par Rudolphi, POphiostoma mucronatum des chauves- 
souris qui aurait besoin d’être soumis à de nouvelles recherches 
pour rester seul peut-être dans ce genre Ophiostome, et l'Ophio- 
stoma sphærocephalum de l’esturgeon, qui est simplement 
un Dacnitis; des trois autres espèces, l’une, Ophiostoma lep- 
turum, n’est fondée que sur un dessin ridicule de Tilesius, 
l’autre, Ophiostoma dispar des phoques, n’a été vue, et fort 
mal vue, que par Fabricius; la dernière, enfin, observée par 
Froelich et par moi, dans des rongeurs, constitue le genre 
Rictularia. 


1. OPHIOSTOME DES CHAUVES-SOURIS. OPHIOSTOMA MU- 
CRONATUM. — Runr., Entoz., t. Il, #1, p. 117, pl. 3, fig. 13-14, 
et Syn., p. 61, n° 2. 


Fissula mucronata, Lamarck, Hist. an. s. vert., 2° édit., t. IIT, p. 657. 
Ophiostoma mucronatum, Branvizce, Dict. sc. nat., t. LVIE, p. 540 et 
pl. 30, fig. 8. 


« — Corps blanc, long de 27" environ, grêle, d’égale épaisseur , 

« — lêle obluse, à deux lèvres déprimées, égales ; — queue (de la 

« femelle } obluse, mucronée ou terminée par une pelite pointe subu- 
18 


274 NÉMATOÏIDES. 


« lée; — anus irès-rapproché de l'extrémité ; tégument paraissant 
« crénelé sur les bords ; — vulve à lèvres saillantes, située au tiers 
« antérieur de la longueur ; — oviductes enroulés autour de l'intestin, 
« el remplis d'œufs dans lesquels se voit l'embryon enroulé ; — in- 
« testin dilaté en avant et montrant des stries transverses nombreuses. » 


Rudolphi en trouva deux fois à Greifswald quatre et cinq exem- 
plaires dans l’inteslin de l’oreillard ( Plecotus auritus ) ; on l’a lrouvé 
au musée de Vienne une seule fois parmi dix-sept Plecotus auritus, 
une seule fois parmi deux cent quatre-vingt-quatre Vespertilio lasio- 
pterus (? Vespertilio noctula, Cux.), et dix fois sur deux cent quarante- 
quatre dans le Vespertilio murinus. Gæze el Zeder ont trouvé aussi, 
dans l’oreillard, des helminthes qu’ils ont prispour des ascarides, mais 
qui pourraient bien être cet ophiostome ; cependant Zeder dit que ses 
ascarides avaient l’œsophage en forme de pilon et l’utérus bicorne ; 
mais il les perdit sans les avoir pu étudier suffisamment. Moi-même, 
au mois de février 1843, j'ai recu à Rennes des helminthes filiformes 
blancs qui venaient d’êlre trouvés dans un oreillard; mais je les ai 
perdus avant d’avoir eu le temps de les observer. 


?2. OPHIOST. DES PHOQUES.,. OPHIOST. DISPAR. — Ruv. 


& Ascaris atak , MüLzer , Prodr. zool. dan , n° 2592. 
Ascaris bifida, Fazriaus, Faun. groenl., p. 273, n° 252. 
Ascaris bifida, Mürzer , Zoo!. dan., t. II, p. 47, pl. 74, fig. 3. 
Ophiostoma bifidum , Zeoer, Naturg., p. 128, n° 2. 
® Ascaris neitsib, MüLrer, Prodr. zool. dan., n° 2590. 
Ascaris phocæ, Fagricius, Faun. groenl., p. 272, n° 250. 
Ascaris phocæ , Müizer, Zool. dan.,L. 11,p 46, pl. 74, fig. 1. 
Ascaris phocæ et Echinorhynchus phocæ, GmELin, Syst. nat., p. 3030, n° 4, 
etp 3044,n°1. 
Proboscidea bifida , Encycl. méth., pl. 32, fig. 8 (d’après Müller). 
Ophiosioma phocæ , Zener, Nalurg., p. 128, n° 1. 


d et? Ophiostoma dispar, Run., Entoz., 1. 11,5, p. 119, et Syn., p.61, n° 4. 


« — Müle plus pelit que la femelle, blanchâtre , cyl.ndrique, lisse, 
a aminci en arrière ; — lêle à deux lèvres inégales ; — queue assez 
« obtuse, terminée par une pointe longue et grêle, à la base dé la- 
a quelle se trouve un pore d’où sort une soie très-déliée (spicule ou 
« pénis ). 

a — Femelle longue de 94 à 216", large de 2,25, amincie de part 
« et d'autre, davantage en arrière, demi-transparente, avec les 
« ovaires blancs, opaques; — têle à deux lèvres, dont la supérieure 
« est plus large ; — queue courbée en crochet, assez obtuse. » 


Fabricius seul a trouvé ces helminthes dans les phoques des mers 
polaires , Ploca fœtida et Phoca groenlandica ; il les étudia si légère- 
ment avec une simple loupe qu’il prit d’abord la queue pour la tête 
de son Ascaris bifida, el qu’il ne reconnut pas son Ascaris phocæ pour 


DCCHMIE. 275 
la femelle de l’autre ; il ne les avait pas conservés , et c'est d’après ses 
souvenirs seulement que, plus tard, il exprima sur sa première opi- 
nion des doules que Rudolphi a changés en certitude, d’après l'examen 
des figures de la Zoologia danica. 


2 3. OPHIOSTOME DES CORYPHÈNES. OPHIOSTOMA LEP- 
TÜURUM. — Ruvozrui ( Entoz.,H, 1, p.121, pl.7, fig. 1-2, d’après 
Tilesius, et Synops., p. 61, n° 85.) 


« — Corps long de 85"" environ, large de 1"",7 au milieu, aminci 
« de part eld’autre, mais bien davantage en arrière , où il se Lermine 
« par une queue presque capillaire; — partie antérieure un peu 
« renflée vers la tête, qui, pius épaisse à la base, se prolonge en 
« une sorte de museau dont la lèvre supérieure est plus courte, et 
« l’inférieure deux fois plus longue; — une tache en forme d’æil 
« (?) esi représentée au milieu de la tête. » 


Rudolphi a établi celte espèce, plus que douteuse, d’après une figure 
fantastique , représentant plutôt un petit syngnathe, et que Tilesius 
lui transmit comme représentant un helminthe trouvé par lui-même 
dans Finteslin de la Coryphæna hippuris. 


> 4. OPHIOSTOME DE L’ESTURGEON. OPHIOSTOMA 
SPHÆROCEP H ALUM. — Rupozeur. ( Voy. Dacnitis.) 


— Rudolphi, dans son Entoz. His. Nat., avait nommé Ophiostoma 
cystidicola, un helminthe que plus tard il a rangé dans le’genre 
Spiroptère (voy. pag. 81 ), et qui se trouve inscrit dans la nouvelle 
édition de Lamarck (t. III, p. 658), comme synonyme de l'O. lep- 
turum. 


35° GENRE. DOCHMIE. DOCHMIUS. — Dui. 
Strongylus (en partie), RUD. 
doyuuos, à coiflure ou chevelure oblique. 


< — Vers à corps blanc, cylindrique, assez mince, trente à 
« quarante fois environ plus long que large; — tête relevée et 
« obliquement tronquée en dessus, contenant une large cavité 
« pharyngienne anguleuse tapissée par une membrane résis- 
« tante ; — bouche latérale; — œsophage musculeux , renfié en 
« arrière, où il tient lieu de ventricule; — tégument finement 
« Strié en travers. 

« — Mûle ayant l'extrémité postérieure tronquée et terminée 
« par une large expansion membraneuse, tantôt rapprochée, en 
« forme de bourse, tantôt plus ou moins ouverte et campanulée, 
« formée de deux lobes latéraux , soutenus par des côtes rayon- 


276 NÉMATOIDES. 


« nantes et réunies en arrière par la pointe caudale, qui est 
« élargie elle-même en un lobe aigu , recourbé en dedans; — 
« deux spicules longs et grêles. 

« — Femelle à queue amincie, droite, conique, obtuse ou 
« mucronée; — vulve située en arrière du milieu, aux deux tiers 
« environ de la longueur. » 


Le genre Dochmius se compose d’espèces très-analogues entre 
elles, et dont plusieurs même devront probablement être réu- 
nies; Rudolphi les laissait dans la troisième section de son genre 
Strongle, parmi les espèces à bouche nue; mais ici, bien loin 
d’être nue, la bouche est entourée d’un appareil capsulaire com- 
plexe. On ne peut donc les laisser avec des espèces à tête amincie, 
souvent capillaire et à bouche orbiculaire très-petite : d’autant 
plus que la bourse caudale chez les nématoïdes n’est jamais en 
rapport avec le reste de l’organisation ni même avec la forme des 
spicules , et qu’elle ne peut fournir un caractère générique 
suffisant. 

Les Dochmius ne se sont trouvés que dans l'intestin de plusieurs 
mammifères carnivores, du blaireau , de l'ours, du chien, du 
renard, des diverses espèces de chat et de genettes; ils sont 
blancs, petits, mais pourtant bien visibles à l’œil nu. 


1. DOCHMIE DU BLAIÏIREAU. DOCHMIUS CRINIFORMIS. 


Ascaris criniformis, Gorze, Naturg., p. 106, pl. 3, fig. 1-4. 

Swongylus melis, Müczer, dans Naturf., XXIT, p. 55. 

Uncinaria melis, Froezicu , dans Naturf., XXIV, p. 156. 

Uncinaria melis, Gmezin, Syst. nat., p. 3041. 

Strongylus criniformis, Rup., Entoz., 1. Il,1, p. 234, et Syn., p. 35, ne 22, 


« — Corps blanc, un peu aminci de part et d’auire, long de 6 à 
« Que (Rup.), de 18" ( GoEzE), lrente-cinq fois aussi long que large; 
« — lêle inclinée et obliquement tronquée, ou terminée par deux 
« larges lobes repliés en forme de casque autour de la bouche; — 
« œsophage charnu, en massue; — légument slrié transversalement. 

« — Mûle terminé en arrière par une bourse presque globuleuse, 
« formée de deux lobes dont l’un est plus grand et soutenu par des 
« côtes cartilagineuses. 

« — Femelle un peu plus grande, plus amincie en arrière, à queue 
« un peu obtuse (Rup.) (aiguë, GoEze ); — vulve peu éloignée de 
« l'extrémité caudale; — oviducte rempli d'œufs globuleux. » 


Gœze le trouva deux fois dans le rectum du blaireau, le 23 avril, 
et à j’automne de l’année 1780 ; Rudolphi le trouva une seule fois au 
mois d'octobre, à Greifswald, en quantité innombrable, dans tout 
l'intestin aussi d'un blaireau ( Meles taæus); il soupeonne, en outre, 


DOCHMIE. 277 


que Redi { Anim. Viv., p. 137 et 138., Vers., p. 203, 204), l'avait aussi 
trouvé dans les tubercules de l’œsophage et dans les cryples des 
glandes sous-caudales. On l’a trouvé quaire fois sur quatorze dans 
l'intestin du blaireau, à Vienne. 

La figure donnée par Gœze, comme exprimant la grandeur natu- 
relle , me paraît avoir été considérablement exagérée par le dessi- 
nateur. Cel auteur suppose, d’ailleurs, que les côles soutenant la 
bourse du mâle sont deux crochels courbes qui pourraient être les 
organes génitaux (an genitalia?), c'est d’après cela que Frælich 
avait adopté le nom générique d’Uncinaria. 


? 2. DOCHMIE DE L'OURS. DOCHMIUS URSI. 


Strongylus ursi maritimi, musée de Vienne. 


« — Corps blanc, cylindrique, trente-huit fois aussi long que large, 
« aminci en arrière ; — têle longue de 0"",12, large de 0"”,09, obli- 
« quement tronquée ; — bouche large, suivie d'une vasle cavilé pha- 
« ryngienne , lapissée par une membrane résistante qui paraît résulter 
« de la soudure de deux lobes latéraux symétriques , soutenus par des 
« côles plus épaisses ; — œsophage en massue, long de 0"",75, large 
« de 0"%,15; — tégument à siries transverses de 0"",0032, très-peu 
« visibles. 

« — Femelle longue de 6"",6 à 7"",6, large de 0,"",18 à 0"",20 ; — 
« queue en pointe allongée et terminée par une soie, ou mucronée ; — 
« anus à 0,13 de l’extrémilé ; — vulve située au tiers antérieur de 
la longueur; — œufs elliptiques, longs de 0"",073 à 0"®,078. » 


EJ 


J'ai vu seulement des femelles de cet helminthe trouvées dans l’in- 
testin de l'ours blanc ( Ursus maritimus ), au Muséum de Vienne , et 
envoyées en 1816, sous le n° 51, au Muséum de Paris. A 

Je ne vois pas de différences essentielles entre cette espèce et les 
suivantes, quant à présent, mais peut-être le mâle diffère-t-il da- 
vantage. 


3. DOCH. TRIGONOCÉPHALE.  DOCH. TRIGONOCEPHALUS. 


(x) du chien. Strongylus trigonocephalus, Ruvorrur, Entoz., t. I, x, p. 231, 
pl. 2, lig. 5-6, et Syn., p. 35 eL 265, n° 17. 
(8) du renard. Strongylus tetrayçonocephalus, Rupozrut, Entoz., t. II, 1, 
p. 232, et Syn., p. 35 et 265, n° 17. 
Uncinaria vulpis, FroELicu, dans Naturf., XXIV, p. 137, pl. 4, fig. 18-19. 
Strongylus vulpis, ZEber, Nachtrag., p. 45. 


« — Corps blanc , mince, cylindrique, long de 8 à 11""{(de 11 à20"", 
« Rup.), large de 0"",28 ; — rapport de la longueur à la largeur, 36; — 
« lêle longue de 0”",143, large de 0"",114 ,relevécelobliquementtron- 
« quée vers la face dorsale, ou terminée par une vaste cavilé buccale 
« qwenveloppent deux larges lobes, assez minces, soudés et repliés ; 


278 NÉMATOIDES. 


« — @sophage claviforme, musculeux, long de 0"",14, large de 
« 0m®,138; — tégument à stries transverses écarlées de 07,004. 


« — Mâle terminé en arrière par une large bourse, tanlôt presque 
a globuleuse, tantôt ouverte et comme campanulée, formée par deux 
« lohes latéraux assez larges que soutiennent trois à quatre côles, et 
« que réunil en arrière la pointe caudale élargie el recourbée en 
«a dedans ; — deux spicules très-grêles, flexibles, longs de 0,55, 


« — Femelle à queue amincie , conique, longue de 0"",205, à partir 
a de l’anus, mucronée, c’est-à-dire terminée brusquement par une 
« petite pointe grêle ; — vulve siluée à 5 ou 6"" de la bouche; — 
« œufs longs de 0"",074, larges de 0"",048. » 


Je l'ai trouvé dans l'intestin grêle de sept renards tués à la forêt 
de Rennes en mars, avril et mai. Frælich le premier l’avail trouvé 
au mois d'octobre dans le gros intestin , près du rectum; Zeder en- 
suite le trouva aussi vers la fin de l'intestin grêle du renard, au mois 
de novembre. C’est d’après les ouvrages de ces deux naturalistes que 
Rudolphi composa sa description qui diffère un peu de la nôtre, sur- 
tout quant aux dimensions de l’helminthe. Cet auleur lPayant reçu 
plus tard de Treutler, qui l'avait trouvé dans l'intestin du renard, 
vérifia, dit-il, sa description et la trouva exacte, sauf la forme de la 
queue de la femelle qui n’est pas déprimée. 

M. Bellingham inscrit celle espèce comme trouvée par lui en Ir- 
lande dans l’estomac el l'intestin grêle du renard. 

Sur soixante-deux renards disséqués au musée de Vienne, un seul 
est porté au catalogue comme ayant contenu le Strongylus trigono- 
cephalus , attribué par Rudolphi exclusivement au chien : y a-t-il er- 
reur, ou bien a-t-on pensé que les deux espèces devraient être 
réunies ? 

C’est d’ailleurs l'opinion que j'adopte; la description donnée par 
Rudolphi pour l’helminthe du chien diffère sans doute beaucoup 
de celle que nous venons de donner pour l'helminthe du renard, no- 
tamment par la longueur du corps (de 13"",5 à 21"), par la posilion 
de la vulve qui est, dit-il, peu éloignée de l’extrémilé caudale, et 
par les œufs qui sont très-pelils, presque globuleux ; mais je suis 
convaincu qu'il a confondu plus d’une fois le spiroptère du chien avec 
ce dochmie , et que c’est là ce qui rend sa description inexacte. 

En effet, la figure qu'il donne d’un des helminthes trouvés primiti- 
vement par Chabert dans l'estomac d’un chien, ressemble suffisamment 
à nos dochmies du renard. On voit d’ailleurs la source de l'erreur 
qu'il a pu commeltre quand il indique comme des vers de la même 
espèce ceux qui précédemment avaient été trouvés par Wepfer, Hart- 
maun, Dolæus et Schulze dans des tumeurs de l’estomac, par Morgagni 
dans des tubercules de l’æsophage et de l'aorte, et par Redi dans des 
tubercules de l’æsophage du chien, quoique ces derniers, colorés en 
rouge, Soient vraisemblablement des Spiroptera sanguinolenta. Au 
musée de Vienne, en disséquant cent quarante-quatre chiens, on a 


DOCHMIE. 279 


trouvé une seule fois cet helminthe dans l'intestin. On l'indique aussi 
comme trouvé à Paris, en 1813, dans le cœur même d’un de ces ani- 
maux. M. Bellingham l’a trouvé en Irlande dans l'intestin du chien. 


4, DOCHMIE DE LA GENETTE. DOCHMIUS CRASSUS. — Dur. 


«— Corps dix-huit fois seulement aussi long que large, aminei vers 
« les extrémités; — tête fortement recourbée en dessus, oblique- 
ment lronquée, large de 0"",104, longue de 0°",145 ; — œæsophage 
« épais et court, long de 0"",56, large de 0,117 ; — légument à 
siries t ansverses, bien distinctes, de 0"",007 à 0,008. 
« — Femeile longue de 7"",5, large de 0"",42, à queue conique 
tronquée et mucronée; — anus à 0%,062 de l'extrémité; — vulve 
« siluée au quart postérieur de la longueur, à 5"",5 de la tête; — 
œufs elliptiques, longs de 0“",051 (non murs?), » 


A 


O 


& 


Je n’ai vu de cette espèce qu’une seule femelle trouvée par M. Ger- 
vais dans l'intestin d'une genelte ( Viverra) du Sénégal. Elle se dis- 
tingue neltewent des autres espèces par son épaisseur relativement 
plus considérable, et par les stries du tégument beaucoup plus 
fortes. 


>. DOCHMIE DES CHATS. DOCHMIUS TUBÆFORMIS. 


Strongylus tubæformis , Zever, Nachtrag., p. 73 et 74. 
Strongylus tubæformis, Rup., Entoz., L LE, 1, p. 236, et Syn., p. 36, n° 19. 


« — Corps grisâtre, cylindrique, grêle, aminci en avant, trente à 
« quarante fois aussi long que large; — lêle recourbée en dessus et 
« très-obliquement tronquée ; — œsophage assez allongé, en massue, 
« long de 0"",5, large de 0"",11 ; — tégument à stries transverses de 
« 0"%,006 à 0"",0063. 

« — Mâle long de 6 à 7", large de 0"",15 à 0"",17; — bourse cau- 
« dale et évasée en trompette (tubæformis), longue de 0"",26, large 
« de 0,32; — deux spicules longs de 0,5, larges de 0"",0033 très- 
« grêies. 
a — Femelle longue de 6"",5 à 9", à queue conique, aigué et 
mucronée; — anus à 0%",137 de l'extrémité; — vulve siluée en 
« arrière du quart postérieur, à 1"" seulement en avant de l'anus; 
«— œufs longs de 0%",045 à 0,047. » 


Zeder l'avait trouvé une seule fois dans le duodénum d'un chat 
{ Felis catus). M. Gervais l’a trouvé à Paris assez abondamment dans 
l'intestin des Felis concolor et Felis viverrina, morts à la Ménagerie. 
C'est d’après ses exemplaires que j'ai complété la description de 
Leder. 


280 NÉMATOIDES. 


36° GENRE. RICTULAIRE.  RICTULARIA. -— FROELICH. 


Rictus , rictula , fente, gueule fendue. 


« — Vers cylindriques, amincis en avant, à tête nue, obtuse, 
portant en dessous (?), à une petite distance de l'extrémité, 
une bouche transverse, béante et dentée, en forme de gueule; 
— lèvre supérieure, ou portion terminale de la tête, en forme 
de casque; - œsophage musculeux, en massue, sans ventri- 
cule et sans cœcum; — vulve située latéralement, ou presque 
à la face dorsale (?), etrapprochée de la tête; — utérus court, 
divisé en deux oviductes parallèles, et dirigés en arrière; — 
anus situé sur la face opposée à la bouche. » 

Frælieh a établi ce genre pour une seule espèce d’helminthe 
vivant dans l’intestin du mulot ( Mus silvaticus ), et qui se distin- 
gue de tous les autres nématoïdes par des particularités surpre- 
nantes, ainsi, sa bouche est tout à fait inférieure, comme 
celle des poissons cartilagineux; sa vulve est située latéralement, 
ou même sur le dos, si l’on regarde la bouche comme occupant 
la face ventrale ; mais si l’on considère que l'anus est situé aussi 
sur la face opposée à la bouche, on est conduit à penser que la 
bouche pourrait bien s’ouvrir à la face dorsale comme chez les 
Dochmius et les Dacnitis. Rudolphi, qui n’en eut connaissance 
que par la description de Frælich, interpréta fort mal cette des- 
cription, en disant que la lèvre serait en crête (cristatum) eten 
placant cet helminthe si remarquable parmi ses ophiostomes. 
On verra d’ailleurs, par la description suivante, combien cette 
opinion est peu fondée. 


LC 


ES 


2 


2 


2 


LS 


La] 


CS 


1. RICTULAIRE DU MULOT. RICTULARIA CRISTATA. — 
FRoELicH, dans Naturforscher, XXIX, p.9, pl. 1, fig. 1-3. 


Ophiostoma crisiatum , Rupozpur, Synopsis, p. 60 et 304. 


« — Corps plus ou moins rouge (blanchäâtire chez les jeunes ou après 
« le séjour dans l'alcool), cylindrique, plus aminci en avant, long 
« de 16 à 66%" (9), large de 0",4 à 1°,32; — quarante à cinquante 
« fois aussi long que large ; — tête large de 0,28, terminée par une 
« lèvre épaisse, arrondie en forme de casque avec quelques petites 
« papilles ; — bouche transverse, réniforme ou en demi-cerele, large 
« de 0"*,18, bordée en avant par une rangée de douze petites dents, 
et limitée en arrière par une lèvre inférieure (? ou postérieure), 
renflée et saillante, portant elle-même en dedans une bordure de 
« douze à quinze dents aiguës (Frœlich signale deux dents latérales 
« qui soni le résultat d’une illusion d'optique causée par l'épaisseur 


= 


STELMIE. 281 


« du tégument buccal) ; — œsophage long de 4"",3, large de 0vm,3; 
« — tégument mou, lisse pendant la vie, quelquefois ridé ou plissé 
« transversalement, mais sans stries transverses; ayant deux bandes 
« longitudinales internes, larges de 0"",17, plus transparentes que le 
« resie et portant, à partir de la Lêle jusqu’à la vulve, une rangée non 
« symétrique de dix-huit à vingt crochets oblongs et obliques, peu 
« saîlants, finement striés, qui rendent cette partie crètée (cristata). 

a — Femelle à queue conoïde, obtuse, assez épaisse; — anus situé 
« à 0,4 de l'extrémité ; — vulve située latéralement vers la face dor- 
« sale (? ou opposée à la bouche), large et transverse; — utérus long 
« de 1"",3, large de 0"",26, divisé en deux oviductes très-longs (de 
« 150" et plus), d’abord minces, presque filiformes, puis larges de 
« 0®%,4 à 0°%,6, repliés un grand nombre de fois en arrière et reve- 
«nant se terminer près de la vulve par un ovaire filiforme très- 
«a mince; — œufs ellipliques, d’abord longs de 0%",041 ei revêtus 
« d’une coque épaisse, puis revêtus d’une deuxième coque et longs 
«a alors de 0"",050, et contenant un embryon replié. » 


Ainsi que Frœlich, je n’ai trouvé de cet helminihe que des femelles, 
mais j'ai eu des exemplaires beaucoup plus grands que les siens et 
adultes ; en effel, le 2 mars 1844, j'ai eu dans le duodénum d’un mulot 
(Mus silvalicus) trois rictulaires longues de 46, 50 et 66 "”", larges de 
1,30 à 1°",32, d’un rouge assez vif et qui dilataient fortement cetintes- 
tin; le 1°" avril, je trouvai encore dans le duodénum d’un mulot une 
femelle longue de 40"" et de jeunes femelles de 16"; ces mulots 
provenaient d’une seule localité, à 1 myriamèire au nord de Rennes, 
et trente autres mulots de celte même localité, ainsi que vingt-quatre 
mulots pris autour de la ville, n’en contenaient pas. 

Le catalogue du musée de Vienne le porte comme trouvé une fois 
dans le Myoxus dryas et quatre fois sur trente-deux dans le loir 
(Myoxus glis). 


I” APPENDICE. 


NÉMATOÏDES VRAIS QUI NE PEUVENT ÊTRE CLASSÉS SUREMENT 
DANS LES PRÉCÉDENTES SECTIONS. 


37° GENRE. STELMIE. STELMIUS. — Dur. 
stéhuu, ceinture, sangle. 


« — Vers blancs, cylindriques, amincis peu à peu en avant, 
< et plus brusquement en arrière, à tête en partie rétractile, 
« comme tronquée et entourée d’un bord saillant formé par un 
« pli du tégument; — bouche orbiculaire, accompagnée par 
« deux papilles saillantes. 


282 NÉMATOIÏDES. 
« — Femelle à queue brusquement amincie, subulée, courte, 
« relevée; — vulve située un peu en avant de l'anus. » 


Je n'ai trouvé que des femelles des helminthes que je désigne 
sous ce nom, et qui doivent certainement former un genre dis- 
tinct; mais il faut attendre que le mâle soit connu pour leur 
assigner la place qui leur convient dans une classification mé- 
thodique. On les trouve dans l’intestin du congre. 


1. STELMIE DU CONGRE. STELMIUS PRÆCINCTUS. — 
Dus., n. sp. 


« — Corps blanc, aminei peu à peu en avant; — tête entourée d’un 
« bord saillant, cupuliforme ; — bouche enfoncée entre deux lohes 
« arrondis, gonflés, portant chacun une papille aiguë ; — tégument 
« slrié transversalement ; — stries de 0°*,0030 à 0"",0035. 

« — Femel e longue de 34", large de 0"",80 en arrière , el s'amin- 
« cissant peu à peu en avant, jusqu’à m'avoir que 0"",30 près de la 
« Lêle, qui est entourée d’un rebord circulaire large de 0,34; — 
« queue brusquement amincie et coudée ou relevée en arrière de 
« Fanus, qui est à 0"",54 de l'extrémité ; — vulve saillante située à 
« 0"%,53 en avant de l'anus, à l’endroil même où le diamètre du 
« corps commence à décroître; — œufs elliptiques, longs de 0,048, 
« larges de 0"",034. » 


Je l’ai trouvé plusieurs fois à Rennes, pendant les mois de mars et 
d'avril, dans l’intestin du congre ( Muræna conger ). 


? 38° GENRE. LIORHYNQUE. LIORYNCHUS. — Run. 


Actos, lisse, füyyos, bec, trompe. 


« 


« — Vers à corps cylindrique, élastique , à tête obtuse, sans 
« valves, laissant sortir un tube lisse, rétractile comme une 
« trompe. » (Rup.) 


Ce genre, établi par Rudolphi, et caractérisé par sa trompe 
lisse, est artificiel , et très-douteux pour son auteur lui-même; 
car il déclare que la première espèce observée par lui seul 
. Yingt-six ans auparavant, exigerait un nouvel examen; que la 
seconde, trouvée par 0. Fabricius, est extrêmement douteuse, 
et que la troisième pourrait bien être un spiroptère. 


? 1. LIORHYNQUE DU BLAIREAU. LIORHYNCHUS TRUNCATUS. 
— Rur., Entosz., t. 11, 1, p. 247, et Syn., p. 62. 


« — Corps blanchâtre extérieurement et coloré intérieurement par 
« Pintestin noirâtre , long de 4%",5 à 6v",7, mince comme un poil, 


LIORHYNQUE. 283 


« assez roide, courbé et fixé à la muqueuse de l'intestin grêle; — 
« têle tronquée, laissant sortir un lube cylindrique, retlractile, sans 
« lèvres distinctes ; — queue un peu amincie, très-aiguë. » ' 


Rudolphi seul a trouvé une fois cet helminthe très-abondamment 
dans l'intestin d’un blaireau ( Meles taxus), à Greifswald, en octobre 
1792 ; il dit que pendant la vie il faisail sortir et rentrer le pelit tube 
antérieur. Personne n’a revu cet helminthe; Rudolphi lui-même l’a 
cherché en vain depuis, et comme alors il n'avait pas encore les con- 
naissances en helminthologie qui, plus lard, l'ont rendu si célèbre, il 
esl probable que son observation à besoin d’être vérifiée. 


?2, LIORHYNQUE DU RENARD. LIORHYNCHUS VULPIS.— Dus. 


J'ai trouvé desséchés, au fond d’un ancien flacon de la collection 
du Muséum portant celle inscription : v. g. d. canis vulpis pulm. 
(vers d’un genre douteux du poumon d’un renard), plusieurs vers 
filiformes que j'ai pu étudier un peu en les ramollissant. Ils sont 
longs de 10 à 12"", larges de 0"",25 à 0"",30, ou quarante fois aussi 
longs que larges; le légument est sans siries transverses ; mais en 
avani il présente seize à vingt crêtes transverses ou plis saillants et 
régulièrement froncés comme ceux que Rudolphi a représentés 
(Entoz., pl. 12, fig. 2), d’après Braun, sur le liorhynque de l’an- 
guille, et dont les stries fines se prolongent en avant sur le tégument. 
Toute la partie antérieure du corps paraît d’ailleurs, autant qu'on en 
peut juger, avoir été très-extensible, et sur un exemplaire l’extré- 
milé est prolongée en une sorte de trompe lisse longue de 0,20, 
large de 0"%,04, terminée par la bouche nue et ronde. 

A la base de cette sorte de trompe, le corps est très-élargi, et ses 
crêtes transverses sont beaucoup plus rapprochées. A l'intérieur on 
voit par transparence un œsophage musculeux long de 0"",23, large 
de 0,049, suivi d’un renflement de l'intestin ou d’un ventricule 
large de 0",095, et à côté on distingue deux corps allongés comme 
les lemnisques des échinorhynques; la queue est terminée en pointe; 
l’anus est à 0,2 de l'extrémité, et toul l'intérieur du corps est rempli 
d’embryons libres et d'œufs à coque membraneuse, longs de 0"",058, 
contenant un embryon replié. Cet helminthe est bien certainement 
analogue à celui de Braun, el il doit constiluer un genre dislinet. 

— Ce même helminthe a été trouvé au Muséum de Vienne et envoyé 
à celui de Paris en 1816, avec celle indication : Verm. gen. nov. canis 
vulpis & pul. (n° 31), mais il est complétement altéré. 


? 3. LIORHYNQUE DU PHOQUE. LIOR. GRACILESCENS.— Run, 


Ascaris tubifera, Fagricius, Faun. groenl., p. 273, n° 251. 

Ascaris tubifera, Müzcer , Zool, dan., t. IL, p. 46, pl. 74, fig. 2. 
Echinorhynchus tubifer, Guerain, Syst. nat., p. 3044, n° 2. 

Proboscidea bifida , Encycl. méth., pl. 32, fig 9-10 d’après Müller). 
Liorhynchus gracilescens, Rup., Entoz., t. Il, 1, p. 248, et Syn., p. 62, n° 2. 


«— Corps blanchâtre, glabre, long de 26°" environ, large de 1"",12 


284 NÉMATOIDES. 


« en avant, plus mince en arrière, et terminé en pointe très-aiguë ;— 
«tête tronquée, laissant sortir un tube court, cylindrique, plus 
‘« étroit, tronqué, et sans lèvres, » 


Fabricius seul a vu cet helminthe dans l’estomae du phoque barbu 
(Phoca barbata), au Groenland; Rudolphi doute lui-même si la 
trompe représentée comme lisse n’est pas en réalité épineuse; dans 
ce cas, ce serait un échinorhynaue. 


4. LIORHYNQUE DE L’ANGUILLE. LIORHYNCHUS DENTI- 
CULATUS.— Rupozrni. 


Gœzia inermis , Zener, Nachtrag., p. 102. 

Cochlus inermis, Zever, Naturg., p. 50, pl. 1, fig. 6. 

Liorhynchus denticulatus, Run., Entoz., t. EL, 1, p. 249, pl. 12, fig. 1-2, et 
Synopsis, p. 62 et 307, n° 3. 

Liorhynchus denticulatus, Bremser, Icon. helminth., pl. 5, fig. 19-22, 

Liorhynchus denticulatus, Brave, Dict. sc. nat., t. LNII, p. 548, 
pl. 30, fig. 9. 


«— Corpsblanc, cylindrique, un peu aminci à la partie antérieure, 
« Où il est armé de huit à dix rangées transverses de denticules; — 
« tête obtuse, d’où sort un tube un peu plus étroit, cylindrique, 
« court, avec un orifice orbiculaire entouré d’une lèvre gonflée. 

« — Mäle plus grêle, long de 6,7 à 7"",9, à queue enroulée en 
« spirale, avec des ailes ou membranes latérales , et un spicule simple, 
« filiforme, recourbé, assez long. 

« — Femelle longue de 11 à 18", à queue plus épaisse d’abord, 
« puis amincie avant l'extrémité, et terminée par une longue pointe 
« grêle ; — œufs elliptiques , petits, à bord transparent. » 


Zeder, le premier, trouva cet helminthe dans l’estomac d’une an- 
guille , et croyant que les rangées transverses de denticules ou créne- 
lures à la partie antérieure, se continuent en hélice, il lui donna le 
nom de Cochlus. Rudolphi put d’abord vérifier la description de Zeder 
d’après le dessin d’un liorhynque trouvé par Braun dans l’anguille ; 
mais ensuite il eut lui-même entre les mains plusieurs exemplaires 
irouvés dans ce poisson par Hübner, et il rectifia en partie cette des- 
criplion; toutefois, n’ayant pu voir la prétendue trompe saillante de 
cet helminthe , il ajouta : « Si la bouche était orbieulaire, je reporte- 
« rais cette espèce parmi les spiroptères. » Cet helminthe paraît fort 
rare; au musée de Vienne on l’a cependani trouvé deux fois parmi 
quarante-trois anguilles ; de mon côté je n’ai pu le rencontrer dans 
vingi-quatre anguilles. 


— J’ai vu dans les collections du Muséum , sous le nom de Ziorhyn- 
chus du saumon, une Filaria piscium, revêtue du tube ou kyste dans 
lequel elle a pris naissance, excepté à l'extrémité antérieure qui, 
plus lisse et plus étroite, devait donner exactement l’idée d’un 
liarhynque, suivant la définition de Rudolphi, 


PRIONODERME. 285 


? 39° GENRE. PRIONODERME. PRIONODERMA.—Run. 
rolwv, SCIE, dépua, peau. 


« Vers à corps allongé et déprimé ou cylindrique, assez épais, 
« plissé transversalement, et paraissant denté en scie sur les 
« bords; tête lobée. 

« — Mäle ayant deux spicules égaux. » 


Rudolphi avait d’abord institué son genre Prionoderme pour 
y placer à la fois le Pentastoma tænioides et l’helminthe dont 
nous allons parler, mais plus tard, lui-même, séparant le pen- 
tastome pour le placer dans son genre polystome ( Æntoz., t. Il, 
1, p. 459), il inscrivit le genre prionoderme avec la seule es- 
pèce restante, parmi les genres dont la place est douteuse ( ÆZn- 
toz., t. Il, 11, p. 254). Dans son Synopsis enfin (p. 196 et 308), 
il inscrit simplement l’helminthe en question parmi les Ænto- 
zoaires douteux (n°74), sans même lui donner de nom; ce- 
pendant on ne peut douter que cet helminthe n’existe réelle- 
ment; Gæze, si véridique, l’a trouvé dans le silure, et en a 
donné une figure tellement détaillée qu’elle ne peut être ima- 
ginaire. Rudolphi lui-même l’a vu en Italie dans Pancienne col- 
lection de Gæze, et ajoute quelques détails à sa description. Je 
pense donc qu’il faut encore le maintenir, au moins parmi les 
genres douteux, jusqu’à ce que de nouvelles recherches nous 
aient fixés sur sa vraie structure. 


PRIONODERME DU SILURE. PRIONODERMA ASCAROIDES. 
— RupoLrui. 


Cucullanus ascaroides , Gogzr, Naturg., p. 134, pl. 8, fig. 11-14. 

Tæœnia cucullanus, Scuranr, Verzeicbn, p. 50 et 196. 

Gœzia armata, Zeper , Nacbhtrag., p. 100. 

Cochlus armatus, Zeper, Naturg., p. 50. 

Prionoderma ascaroides, Rup., Entoz., t, IT, 11, p. 264, pl. 12, fig. 2. 


« — Corps blanchâtre, avec les viscères d’un blanc opaque, long 
« de 27°" environ, large de 2,25 et épais de 0"",56 (comprimé (?)); 
« — tête distincte, rétraclile, large de 0"",6 ; — bouche armée (?) 
« d’un crochet court de chaque côlé; — tégument plissé transversa- 
« lement avec régularité, et paraissant denté en scie sur les bords ; 
« — deux spicules arqués assez larges; — œufs presque globuleux, 
« contenant sous une enveloppe transparente un vitellus qui paraît 
« double, » 


286 NÉMATOIDES. 


Gœze seul a trouvé dans l’estomac d'un Silurus glanis neuf exem- 
plaires de cet helminthe, que Rudolphi et Braun ont cherché vaine- 
ment dans ce même poisson. 


h0° GENRE. CHIRACANTHE. CHEIRACANTHUS.—DIESs. 
4£te, main, äxavÜæ, épine, c’est-à-dire, épine palmée. 


« Vers à corps cylindrique, aminci en arrière, à tégument 
« armé dans la partie antérieure de petites épines palmées à 
« deux, trois ou cinq dents, devenant plus petites, simples et 
« tout à fait nulles vers le milieu du corps; tête presque glo- 
« buleuse, hérissée d’épines courtes, simples, et séparée par un 
« étranglément ; — bouche terminale à deux valves et nue (?). 

« — Müle à queue roulée en spirale, concave en dessous, et 
« munie de deux séries de trois papilles; — spicule simple, co- 
« nique, allongé.» 


M. Diesing, en décrivant ce genre, exprime lui-même la pensée 
que c’est probablement le même que M. Owen a nommé Gnatho- 
stome, et décrit différemment,comme on le verra plus loin. Dans 
Panatomie de ses deux espèces de chiracanthe, ainsi que pour les 
les autres nématoïdes qu’il a fait connaître dans les Annales du 
Muséum de Vienne, M. Diesing admet des détails de structure 
qui nous semblent peu vraisemblables ; il regarde notamment 
comme des vaisseaux dans le tégument ce que nous croyons être 
simplement des fibres, et ce qu’on ne pourrait juger autrement 
d’après des objets conservés dans Palcool. 


CHIRACANTHE ROBUSTE. CHEIRACANTHUS ROBUSTUS. — 
Diesixc, dans Annalen d. Wien. Museums, 1839 , t. 11, p. 222, 
pl. 14, fig. 1-17. 


« — Corps long de 11 à 13"",5, large de 2,95 environ au milieu, 
«a presque cylindrique, aminei eu arrière; — épines antérieures à 
« quatre, puis à trois dents presque égales; — épines postérieures à 
« deux dents, puis à une dent, et finissant par disparaître. » 

Trouvé au musée de Vienne, engagé dans les membranes de l’esto- 


mac d’un chat sauvage ( Felis catus), et ensuite au Brésil dans l’es- 
tomac de deux Fecis concolor. 


2, CHIRACANTHE GRÈLE. CHETRACANTHUS GRACILIS. 
— Dies. , 1. c., p. 225, pl. 14, fig. 8-11. 


« Corps long de 28 à 45", large de 2"",25, armé en avant d’épinés 
« palmées, allongées, à cinq ou quatre dents, et dont la dent intermé- 


GNATHOSTOME. 287 


« diaire est la plus longue ; — épines postérieures à trois, puis à deux 
« dents, et enfin simples et finissant par disparaître au milieu du corps. » 


Trouvé , au Brésil, dans l'intestin du Sudis gigas. (Guv.) 


h0° (x) GENRE. GNATHOSTOME. GNATHOSTOMA. 
— OWEN. 


yvéBos, mâchoire, otéux, bouche. 


M. Owen dans les Proceedings of the Zoological Society (1836, 
p. 125), a établi ce genre pour des helminthes trouvés à Londres 
dans des tubercules de l’estomac d’un jeune tigre { Felis tigris ). 
Ce sont des vers nématoïdes longs de 13 à 54%", cylindriques, 
un peu amincis de part et d’autre, blanes avec une teinte jaune 
produite par l'intestin vu à travers les téguments ; la surface du 
corps en avant est couverte de séries transverses de très-petites 
épines couchées, qui, vues au microscope , sont à trois pointes: 
la bouche est entourée par une lèvre gonflée circulaire armée de 
six ou sept rangées circulaires d’épines semblables. L’orifice buc- 
cal lui-même présente la forme d’une fissure elliptique verticale, 
limitée de chaque côté par un pli membraneux ou par une saillie 
semblable à une mâchoire, et dont le bord antérieur s’avance 
sous la forme de trois pointes cornées, roides, dirigées en avant. 
Ces saillies latérales peuvent être poussées au delà de la lèvre 
circulaire, en comprimant la peau lisse et sans épines située der- 
rière la tête; et l’élasticité de structure détermine la rétraction 
de ces parties quand la pression vient à cesser. 

La vulve est située à la jonction du tiers moyen et du tiers 
postérieur du corps; l’anus, chez la femelle, a la forme d’une 
fente transverse semi-lunaire, en avant de la pointe. 

De l’anus du mâle sort un spicule simple légèrement courbé, 
entouré par huit papilles distinctes pointues, dont trois de 
chaque côté sont en rangée verticale, et dont deux plus petites 
sont au bord inférieur de l’orifice commun du rectum et du 
pénis. 

L'espèce observée par M. Owen est nommée Gnathostoma spi- 
nigerum ; il est probable que c’est le Cheiracanthus robustus, 
comme le pense M. Diesing; mais alors une des deux descriptions 
est erronée quant à la structure de la bouche, 


288 NÉMATOIDES. 


hic GENRE. LÉCANOCÉPHALE. LECANOCEPHALUS. 
— DIESING. 


hexdvn, patelle, capsule, xepakr , tête. 


« Vers à corps cylindrique élastique, épaissi aux extrémités, 
« obtus en avant, acuminé en arrière, tout couvert de petites 
« épines simples en séries transverses ; — tête en forme de patelle 
« à trois angles obtus peu marqués, séparée du corps par un 
« étranglement, bouche à trois lèvres ; — queue du mâle inflé- 
« chie en crochet; deux spicules égaux; queue de la femelle 
« droite, subulée. » 


LÉCANOCÉPHALE ÉPINEUX. LECANOCEPH. SPINULOSUS. 
— Diesie, dans les Ann. d. Wien. Mus., t. II, p. 227, pl. 14, 
fig. 12-20. 

« — Corps long de 18 à 27", large de 2"”,25 environ. » 
Trouvé dans l'estomac du Sudis gigas, au Brésil. 
M. Diesing pense qu’il se rapproche beaucoup du genre Liorhynque. 


h2° GENRE. ANCYRACANTHE, ANCYRACANTHUS-—DIss. 
dyxvox, ancre, &xavÜæ, épine. 


« Vers à corps cylindrique élastique, aminci de part et d’au- 
« tre; — bouche terminale orbiculaire, armée extérieurement de 
« quatre épines pinnatifides opposées en croix; 

« — Mâle à queue infléchie, à deux spicules égaux; 

« — Femelle à queue droite acuminée. » 


1. ANCYRACANTHE PINNATIFIDE. ANCYRACANTHUS PIN- 
NATIFIDUS. Diese, dans les Ann. d. Wien. Mus., p. 227, pl. 14, 
fig. 21-27. 

« — Corps long de 54 à 67°", large de 2"°,25; — épines pinnati- 

« fides à pinnules entaillées au sommet. » 


Trouvé, au Brésil, dans l'intestin de plusieurs lézards ( Podocnemis 
expansa et Podocnemis tracaxa ). 


h3e GENRE. HÉTÉROCHILE. HETEROCHEILUS.—DIES. 
Erepos , différent, yethos, lèvre. 


« Vers à corps cylindrique élastique, aminci de part et d’au- 
«tre; —tête presque triquêtre, acuminée, à trois lèvres de 


STÉPHANURE. 289 


« forme différente; savoir : deux opposées concaves, égales, 
« tronquées au sommet, et une troisième latérale plus large et 
« plus longue, un peu convexe, à contour arrondi; — cou court, 
« revêtu d’une tunique (portion renflée du tégument) à neuf plis 
« dont trois principaux plus forts élargis en avant, et les autres 
« plus courts placés dans lintervalle; 

« — Müle à queue presque droite, acuminée, à deux spicules 
« ailés ou élargis de part et d'autre par un bord membraneux; 

« — Femelle à queue droite subulée. » 


HÉTÉROCHILE DU LAMANTIN. HETEROCHEILUS TUNICATUS. 
DrEsine, dans les Ann. d. Wien. Mus., Il, p. 230, pl. 15, fig. 1-5. 


« — Corps long de 40=", large de 1"",12 au milieu. » 


Trouvé, au Brésil, dans l'estomac et l'intestin d’un lamantin ( Ha- 
natus exunguis , NATTERER ). 

M. Diesing, qui avait d’abord nommé cet helminthe Lobocephalus 
( dans le Bericht über die XV Versam. deut. Naturf., p. 189), dit qu’on 
pourrait aussi considérer la tête comme formée de quatre lèvres, dont 
les deux inférieures plus petites sont séparées, tandis que les deux 
supérieures plus grandes sont soudées au milieu. Ces lèvres forment 
une vaste cavité buccale, au fond de laquelle se trouve le pharynx 
ou l'entrée de l'æsophage. 


GENRE STÉPHANURE.  STEPHANURUS. — DIESING. 
dtépavos, COUTONNE , oùpt, Queue. 


« Vers à corps cylindrique, élastique, plus aminci en avant; 
« bouche grande, presque orbiculaire, à six dents peu marquées, 
« dont deux opposées plus fortes ; 

« — Mûle à queue droite, couronnée par cinq lobes que réu- 
« nit une membrane; spicule terminal simple, saillant entre 
« trois papilles coniques ; 

« — Femelle à queue infléchie obtuse, terminée par une pointe 
« (un rostre) et portant de chaque côté un tubercule obtus. » 


1. STÉPHANURE DENTÉ, STEPHANURUS DENTATUS. — 
DiesixG, dans Ann. d. Wien. Mus., I, p. 232, pl. 15, fig. 19. 


« — Mâle long de 22 à 30°”, large de 2"",2. 
« — Femelle longue de 34 à 40", large de 37,37. » 


Trouvé au Brésil, isolément ou plusieurs ensemble dans des kystes 
du mésentère d’un cochon (Sus scrofa) de race chinoise. 
49 


290 NÉMATOIDES. 


GENRE HYSTRICHIS. HYSTRICHIS. — Du. 
Oorpryis, fouet armé de piquants, Ütp&, porc-épic. 


« Vers à corps mou filiforme, revêtu d’un tégument lâche, 
« hérissé de piquants en avant, et susceptible de se renouveler 
« par une sorte de mue (et se trouvant ainsi quelquefois mul- 
tiple); — tête obtuse un peu renflée, hérissée d’épines plus 
petites et plus nombreuses; — bouche ronde protractile; — 
æsophage musculeux renflé en massue; — queue obtuse ou 
rétuse ; — anus terminal; — œufs oblongs tronqués aux extré- 
mités, à coque épaisse granuleuse, » 


A ÀRA FR A 


Je propose de former ce genre avec un helminthe fort singu- 
lier dont je n’ai vu que la femelle, vivant dans le tissu épaissi du 
proventricule des canards. 


1. HYSTRICHIS TRICOLORE. HYSTRICHIS TRICOLOR.— Dur. 


a — Femelle blanche à l'extérieur , noire au centre ou dans l’intes- 
Un, el rouge vif dans la couche intermédiaire et dans toute la région 
æsophagienne; — corps long de 217", large de 0"",35 à 0,5, 
obtus aux deux extrémités, engagé dans des tubes squirreux du pro- 
ventricule , lesquels s’épaississent par suite des mues successives ; — 
bouche ronde, un peu protractile ; — œsophage long de 6m; — 
tégument dans la parlie antérieure, hérissé d’épines ou lamelles 
aiguës, inclinées en arrière, disposées en quinconce sur quarante 
à quarante-deux rangs, beaucoup plus rapprochées en appro- 
chant de la tête; les plus longues ayant de 0"",06 à 0,07 (le 
tégument est en outre susceptible de se renouveler par une sorte de 
mue, et sous l’ancien tégument garni de ses épines, il s’en trouve 
un autre également garni d’épines) ; — œufs oblongs et comme 
« ironqués aux deux extrémités , longs de 0"",85 à 0"",88, larges de 
« 0,036 à 0,040, couverls de granules ou tubercules réguliers, 
« peu saillants. » 


AAA R ER ARR AARER 


Cel helminthe , quand le mâle sera connu , devra constituer un des 
genres les plus remarquables; en effet, son tégument épineux et 
susceptible de se renouveler, ses œufs tuberculeux, d’une forme 
toute particulière, et son mode d'habitation, le distinguent des 
filaires, des spiroptères et des strongles, avec lesquels il a d’ailleurs 
quelques autres rapports. 

Je l’ai trouvé deux fois assez nombreux, le 3 mars, dans un canard 
sauvage, et le 12 mars, dans un canard domestique, à Rennes. Il 
était tellement engagé dans le tissu épaissi et squirreux du proven- 
tricule ou ventricule suecenturié qu'il était fort diflicile de l’en extraire 
sans le rompre. 


HEDRURIS. ei à | 
Quelques loges étaient occupées seulement par des tubes remplis 
d'œufs , reste de la décomposition des helminthes arrivés au terme de 
leur développement, 
M. Bellingham (voy. p. 103) a considéré comme un spiropière un 
helminthe trouvé par lui dans des tubercules de l’æsophage du canard 
ladorne , ei qui pourrait bien être le même. 


GENRE HEDRURIS. HEDRURIS. — NiTzsCH. 


dou, siége, oùpé, queue. 

« — Vers filiformes, à tête distincte entourée de quatre valves 
« cornées opposées par paires; — valves externes sagittées ou 
« munies de prolongements latéraux en arrière ;—valves internes 
« trilobées; - œsophage musculeux allongé; — tégument plissé 
« mais non strié transversalement,. 

« — Müûle à queue courbée en arc et terminée en pointe 
« longue. 

« — Femelle à queuerenflée revêtue d’un tégument épais fine- 
« ment sirié transversalement et rétractile ou susceptible de 
« rentrer en partie à l’intérieur par invagination ; — un crochet 
« terminal à la face ventrale, recourbé en dessus en forme 
« d’ongle de chat et pouvant rentrer et sortir par suite des 
« mouvements de lextrémité caudale; — anus en avant de la 
« portion renflée de la queue; — vulve peu éloignée de l'anus; 
« — œufs oblongs. 


Nitzsch à établi ce genre pour un helminthe fort singulier, 
dont la femelle se tient fixée par son appareil caudal à la face 
interne de l’estomac du triton, tandis que le mâle, privé du 
même moyen de fixation, se tient enroulé autour d’elle. 


HEDRURIS ANDROPHORA. — Nirzscu, dans l'Encyclopédie 
de Ersch et Gruber, 1. VI, p. 48. 


Ascaris androphora, Scumarz, XIX Tab. Anat., Entoz., pl. 17, fig. 5-7. 
Hedruris androphora, Creezix, dans l’Encycl. de Ersch. et Gruber, 
t. XXXIN DL 


a — Corps long de 3,37 à 9,75, large de 0,2 à 0,4; tête large 
« de 0,106; — anus à 0"",4 en avant du crochet qui est long de 
« 0"m,104; — vulve à 0"",4 ou 0"",7 en avant de l'anus ; — œufs longs 
« de 0,046. » 


Trouvé par Nitzch d’abord, et par Crepiin ensuile dans l'estomac 
des tritons, mais très-incomplétement étudié par cet auteur. 

J'ai vu au Muséum de Paris plusieurs femelles trouvées à Vienne 
dans l’estomac d’un triton et dans l'estomac du Bufo igneus. 


Le 
C= 
19 


NÉMATOIDES. 


GENRE CROSSOPHORE. CROSSOPHORUS. — Enr. 
dans les Symbolæ physicæ, Mamm., à l’art, Hyrax. 


xpo6o0ç, frange, véow, porter. 


« — Vers à corps cylindrique, élastique, un peu aminei en 
« avant, finement strié en travers; — tête à trois valves, sillon- 
« nées à l’intérieur, ei munies de papilles, ou frangées; — in- 
« testin (?) ayant deux cœcums dirigés en avant. 

« — Mäle à spicule simple, nu, sortant en avant d’une 
« queue très-courte, courbée. 

« — Femelle ayant l'utérus à deux branches. » 


M. Ebrenberg a établi ce genre pour deux helminthes ressem- 
blant à des ascarides, et qu’il a trouvés dans le cæcum du 
daman (Æyrax capensis ); il ajoute aussi à la phrase caractéris- 
tique que la vésicule séminale est appenditulée, villeuse; mais 
il ne donne pas d’autres détails, de sorte que je ne peux , avec 
certitude, les placer dans une des sections précédentes. Ses 
deux espèces, nommées Crossophorus collaris et Crossophorus 
tentaculatus , se distinguent, parce que la première a la tête sé- 
parée par un étranglement très-prononcé, et entourée d’un 
collier très-élégant, formé d'appendices (fimbriæ) bifurqués ; 
la seconde a la tête peu distincte, sans collier; mais sa bouche 
est munie de papilles, et chacune des valves porte trois cils ou 
tentacules plus longs. Ce sont des vers longs de 54 à 81m, 


GENRE ODONTOBIE, ODONTOBIUS. — ROUSSEL. 
80odç— d00vroc , dent, Bios, vie. 


« — Vers à corps filiforme, obtus en avant, aminci en arrière; 
« — bouche ronde, entourée de plusieurs pointes ou aiguillons 
« cornés; — queue aiguë, roulée en spirale. » 

La seule espèce de ce genre, incomplétement caractérisé par 
M. Roussel de Vauzême, se trouve abondamment dans lenduit 
muqueux des fanons de la baleine. 


ODONTOBIE DE LA BALEINE. ODONTOBIUS CETI, — Rousse 
de V., dans Ann. sc. nat., 1834, 2° série, t. 1, p. 326, pl. 9, fig. 3 A. 


«— Corps blanc, long de 5 à 6"", enroulé postérieurement. » 


TRICHINE. 293 


GENRE TROPISURE. TROPISURUS. — DIESING. 
TROT, Carène, oùg, queue. 


« — Mâle à corps filiforme, aminci de part et d’autre, quinze 
« à dix-huit fois plus long que large; — un spicule simple, muni 
« d’une gaine; — queue carénée en dessous. 

« — Femelle à corps très-épais, ovoïde, ayant quatre sillons 
« longitudinaux opposés, terminé de part et d'autre par une 
« pointe conique, courte, à bouche orbiculaire ; — vulve située 
« à la base dela pointe conique antérieure. » 


Ce genre, si remarquable par la différence de forme des deux 
sexes, ne comprend qu’une seule espèce trouvée entre les tuni- 
ques de l’estomac d’un oiseau. 


TROPISURE PARADOXAL. TROPISURUS PARADOXUS. — 
Dresinc., dans le Med. Jahrb. d. æsterr. Staates, 1. XVI. 


« — Müle long de 11 à 13"",5, large de 0"",75, recourbé, finement 
« strié en travers. 

« — Femelle longue de 6%",75, large de 4,5, ovoïde, terminée 
« aux deux extrémités par une pointe conique très-courte, large de 
«022. » 


Trouvé au Brésil entre les tuniques de l’estomac du vautour urubu 
(Cathartes urubu , Teux. ), soit par couples enfermés dans des kystes 
longs de 27" environ, et larges de 6 à 1"", soit les femelles seules à 
nu ou dans ces mêmes kystes. 


GENRE TRICHINE. TRICHINA. — OWEN. 
Op — Opryos, cheveu. 


M. R. Owen a décrit, sous le nom de Trichina spiralis, en 
4855, daus les Transactions de la Société zoologique de Londres 
( vol. I, p.515), un petit ver nématoïde, sans organes extérieurs 
ou sexuels, et qui se développe quelquefois en quantité considé- 
rable dans le tissu musculaire de Phomme. Chaque petit ver, 
long de 0,8 à 1"" et épais de 0"",03 à 0"",057, obtus en 
avant, aminei en arrière, est logé isolément (rarement deux 
ensemble) dans un petit kyste blanchâtre, ovoide, oblong, ayant 
à peine 0,5" de longueur, et dans lequel il parait avoir pris 
naissance, on ne sait comment; car on ne voit point les œufs qui 
ont dû lui donner naissance ou qui doivent le reproduire, Tout 


29% NÉMATOIDES. 

porte à croire que ces Trichina sont les jeunes de quelque autre 
espèce de nématoïde, qui se sont ainsi développés dans des 
kystes, comme la Filaria piscium, etc.; mais il reste à savoir 
quelle espèce ils doivent représenter plus tard, et surtout s’ils 
proviennent eux-mêmes de cette espèce, ou s'ils se sont pro- 
duits spontanément ; car l'apparition de ces Trichina est encore 
un des plus puissants arguments en faveur de la génération 
spontanée de certains helminthes. | 

En 1856, M. Thomas Hodgkin a observé un second fait ana- 
logue au sujet de la présence des Trichina dans les muscles de 
l’homme. Depuis lors, MM. Wood, Farre, en Angleterre, et 
Henle, en Allemagne, ont également observé des Trichina dans 
les muscles de l’homme. 

— En 4838, M. Siebold (Wiegmann’s Archiv, 1v° année, 
p. 512) a décrit un ver assez semblable à la Trichina spiralis ; 
il l'avait trouvé dans des petits kystes du péritoine de divers 
mammifères et oiseaux , ainsi que du lézard gris. 

— Moi-même j'indiquerai, sous le nom de Trichina infleæa , 
un nématoïde formant un amas compacte blanc dans labdemen 
d’un jeune Mullus de la Méditerranée. 


II: APPENDICE. 
GORDIACÉS. — SIEBOLD. 


« — Helminthes filiformes, à tégument résistant, qui diffè- 
« rent des nématoïdes par leur appareil digestif moins complet, 
« par le mode de développement des œufs, etc. » 


M. Siebold, dans son résumé des travaux helminthologiques 
pour 4842 ( Archie. für nalurg., 1845, I, p. 505), propose de 
former un ordre d’helminthes pour les vers qui, présentant le 
même aspect que les filaires et les aütres nématoïdes filiformes, 
en différent essentiellement par leur structure anatomique, 
comme les Gordius et les Mermis, soit constamment, soit dans 
la dernière période de leur vie. 


GENRE MERMIS.  MERMIS. — Dur. 
uéou, cordelette. 
« — Vers à corps très-long, filiforme, élastique, aminei peu 


« à peu en avant; — tête un peu renflée; — bouche terminale, 


ni 


MERMIS. 295 
« ronde, très-petite; — intestin simple, s’atrophiant en arrière ; 
€ — anus nul (chez les adultes); — vulve transverse, située 
« vers l’extrémité antérieure; — œufs globuleux , naissant sur 
« deux placentas linéaires longitudinaux fixés à la couche muscu- 
« laire, et contenus ensuite dans des capsules de même forme ; 
« — deux cordons fibreux partant des deux pôles où du som- 


« met des deux demi-calottes hémisphériques dans lesquelles 
« chaque capsule se divise. » 


Jai proposé l’établissement de ce genre pour un helminthe 
confondu avec les filaires ou les gordius , et trouvé souvent sur 
la terre humide, mais ayant très-probablement vécu dans des 
larves d'insectes, d’où il sort pour déposer ses œufs. M. Siebold 
en à depuis étudié plusieurs autres espèces trouvées directe- 
ment dans des insectes ( Æntomologische Zeitung., 1842, p.146); 
mais il n’en a pas encore donné la description; il leur a vu tou- 
tefois des œufs libres dans un oviducte tubuleux, et non fixés 
aux bandes longitudinales que je regarde comme des placentas, 
et il ne leur à point vu l’épaisse couche multiple de substance 
cartilagineuse, diaphane, caractéristique de notre espèce, et 
qui est située entre les couches externes du tégument et la 
couche musculaire interne. Il a d’ailleurs confirmé (Archie. für 
naturg.; 1845, Il, p. 309) les autres faits que j'avais mentionnés. 


MERMIS NOIRATRE, MERMIS NIGRESCENS. — Dus. , dans les 
Ann. des sc. nat., 2e série, 1542, t. XVII, p. 129, pl. 6. 


« Corps filiforme, long de 100 à 125", large de 0,5 à 0"",6, blan- 
« châtre d’abord , et montrant à l’intérieur une ligne noire longitu- 
« dinale , qui devient plus prononcée à mesure que les œufs se déve- 
« loppent; — lêle large de 0"",1, arrondie, un peu renflée , rendue 
« un peu anguleuse par plusieurs pelites papilles ; — æœsophage très- 
« étroit, suivi d’un inlestin plus large, qui s’efface peu à peu en 
« arrière; queue obluse, épaisse, mais terminée dans le jeune âge 
« par une pointe très-grêle ; — tégument formé d’un épiderme ho- 
« mogène, épais de 0"",0018, soutenu par une double couche de 
« fibres obliques, croisées, au-dessous desquelles se trouve un tube 
« carlilagineux, formé de quinze à trente couches homogènes, épaisses 
« de 0"*,0015 à 0°*,0030 chacune ; — tube musculeux formé de fibres 
« ou lames longitudinales disposées en rayonnant ; — vulve située à 
« 15°" de la tête; — placentas formant deux bandes longitudinales à 
« la face interne du tube musculeux ; — œufs noirs globuleux , larges 
« de 0,043, contenant un embryon enroulé, long de 0"",23, large 
« de 0,04 à 0,02; — capsule de l'œuf large de 0%%,05, divisible par 
« rupture en deux calolles, du sommet de chacune desquelles part 


296 NÉMATOIDES. 
«un cordon fibreux large de 0"",003, plus ou moins flexueux qui 
« s’'épanouit en fibres adhérentes à la couche musculeuse. » 


Cet helminthe singulier a été trouvé, souvent isolé, quelquefois 
très-abondamment , sur la terre nouvellement béchée et humide des 
jardins, à Rennes, pendant les mois de mars, avril et mai. Je suppose 
qu’il provient des larves de hanneton vivant dans les mêmes terrains. 
Je l'ai trouvé aussi en morceaux dans l’estomac et l'intestin des 
taupes qui l'avaient dévoré en même temps que les lombrics. 

J'ai trouvé aussi dans l'estomac de plusieurs taupes des mermis 
jeunes, longs de 16", larges de 0,22 à 0m",28, ayant la queue 
obtuse, arrondie, prolongée par une pointe très-fine. 

La sirécture de cet helminthe ressemble beaucoup à celle de notre 
Filaria aquatilis, (pag. 68), qui a les œufs libres dans l'utérus, et non 
renfermés dans une capsule. Les espèces de mermis observées par 
M. Siebold diffèrent aussi de la nôtre sur ce point, et c’est là ce qui 
explique pourquoi ce savant helminthologisie n’a pas cru devoir 
admettre tous les résultats de mes recherches au sujet du mode de 
production des œufs; cependant le doute qu’il exprime sera un motif 
de vérifier encore ce que j'ai cru voir le mieux. 


GENRE DRAGONNEAU. GORDIUS. — LiNNé. 


« — Vers bruns ou noirâtres, filiformes, assez roides, élas- 
« tiques, à tête obtuse, arrondie, blanchâtre, à queue diffé- 
« rente dans les deux sexes, celle du mâle étant bifide, celle de 
« la femelle arrondie; — tégument formé d’un épiderme lisse ou 
« aréolé , soutenu par plusieurs couches de fibres obliques, croi- 
« sées, plus ou moins serrées, de manière à présenter dans 
« leur ensemble un réseau de losanges inégaux ; — tube mus- 
« culeux, étendu d’un bout à l’autre sous le tégument, et 
« formé de lames ou fibres lamelliformes disposées suivant l'axe 
« du corps; -— cavité interne, contenant dans une masse de 
«tissu cellulaire ou aréolaire deux longues lacunes (ovaires 
« ou testicules) séparées par une cloison longitudinale dans 
« l’épaisseur de laquelle se trouvent un ou plusieurs canaux 
« plus étroits (intestin?); — bouche peu distincte; — orifice 
« ano-génital situé à l'extrémité. » 


Le nom de Gordius avait été donné par Linné à plusieurs 
espèces de vers très-longs, filiformes, imitant en queique sorte, 
par leurs circonvolutions, un nœud gordien ; à ce nom latin on 
a donné pour synonyme le nom francais de dragonneau, qui 
devait désigner plus particulièrement un ver très dangereux 
pour l’homme, c’est-à-dire la filaire de Médine. Plusieurs des 


"GORDIUS. 297 
vers nommés anciennement Gordius sont aquatiques ; d’autres se 
trouvent sur la terre humide; d’autres enfin, plus nombreux, 
vivent en parasites dans l’intérieur du corps des autres animaux. 
Ces derniers ont formé le genre Filaria de Rudolphi, genre 
adopté depuis par la plupart des helminthologistes qui ont paru 
croire que la principale différence entre les Gordius et les 
Filaria est dans le mode d'habitation. Mais dans ces dernières 
années plusieurs naturalistes ont essayé de connaître l’organisa- 
tion des Gordius, et ils ont aisément constaté que ces vers diffè- 
rent considérablement des nématoïdes. Toutefois, les observa- 
teurs ont vu d’une manière bien opposée dans leurs recherches; 
ainsi, M. Charvet, de Grenoble (Nouv. Annales du Muséum, 
4854, III, p. 38), leur attribue un vaisseau dorsal ; M. Berthold, 
dans une publication récente ( Uber den Bau des Wasserkalbes 
Gœttingen, 1842), leur attribue non-seulement aussi un vaisseau 
dorsal, mais tout un système circulatoire et un réseau de vais- 
seaux , et en outre un système nerveux; mais en même temps 
il n’a pas distingué des femelles les mâles à queue bifide, et il 
pense que tous les Gordius sont hermaphrodites. De mon côté, 
(dans les Ann. sc. nat., 1842, t. XVIII, p. 142), j'ai essayé 
d’éclaircir cette question si obscure encore. Enfin, M. Siebold 
(dans les Arch. f. Naturg., 1845 , IL, p.302 et 507), en présen- 
tant l’analyse des travaux helminthologiques , expose le résultat 
de ses propres observations sur les Gordius , et, d’accord avec 
les idées que j'ai émises , il ne voit que des fibres contractiles 
dans ce que M. Berthold nomme des vaisseaux, et déclare 
n'avoir pu voir les prétendus systèmes nerveux et vasculaire. 
Mais il ne croit pas que le &ordius étudié par moi à Rennes, et 
sur lequel je n’ai pu voir d’épiderme ni pendant la vie ni après 
la mort, soit différent de ceux que j'ai eus à Toulouse, et qui 
ont un épiderme aréolé si distinct. M. Siebold, d’ailleurs, est 
convaincu que les Gordius, comme les Mermis, ont d’abord 
passé comme parasites, dans le corps des insectes, une première 
période de leur vie; il cite même (Æ'ntom. Zeitung, 1842) de 
nombreux exemples de vrais Gordius sortis du corps des 
insectes. 

En résumé , malgré toutes les recherches dont les Gordius ont 
été l’objet, ce sont encore des animaux dont la structure comme 
la manière de vivre sont tout à fait énigmatiques. On en a indi- 
qué plusieurs espèces en outre du Gordius aquaticus, qui, peut- 
être, est la seule; ainsi, M. Charvet veut désigner deux espèces 
nouvelles, d’après les noms des localités où il les a trouvées; et 


298 NÉMATOIDES. 


moi-même j'ai cru pouvoir désigner, sous le nom de Gordius 
tolosanus , celle de Toulouse; mais il faudra de nouvelles re- 
cherches, entreprises dans les lieux où ces helminthes se trou- 
vent communément, pour qu’on arrive à des résultats précis à 
ce sujet. 

Dans l’absence des descriptions spécifiques que nous omet- 
tons ici comme superflues nous dirons seulement que les 
Gordius sont des vers aquatiques, bruns ou noirâtres, longs de 
100 à 270%, larges de 0,7 à 1°; de grosseur presque égale 
partout ; se mouvant dans leur ensemble, sans contractions par- 
tielles; assez roides et élastiques tant qu’ils sont dans l’eau, mais 
devenant promptement flasques et affaissés à l'air. 


LIVRE DEUXIÈME. 


II° SOUS-CLASSE OU TYPE. 


ACANTHOTHÈQUES. ACANTHO THE CA. — 
DresixG. 


axavôa , épine, 0fxn, gaîne, loge. 


« — Vers ayant un intestin droit avec une bouche sub- 
«terminale et un anus terminal; — bouche située à la face infé- 
«rieure , et accompagné par deux paires de crochets rétractiles 
« dans des gaînes ou loges ; — tégument résistant ; — système 
«nerveux distinct; — sexes séparés (?). » 


Les acanthothèques présentent un certain rapport avec les 
crustacés entomostracés, ou les crustacés parasites dont les 
appendices antérieurs seraient représentés par les deux paires 
de crochets. Ils ont d’autres rapports avec les nématoïdes et 
les trématodes, mais ils ne peuvent convenablement être rangés 
avec les uns ni avec les autres ; leur bouche inférieure, avec 
ses deux paires d’appendices, leur pénis antérieur, papilli- 
forme, en même temps que leur système nerveux, et la nature 
de leurs muscles, les distinguent suffisamment des nématoïdes 
avec lesquels Cuvier les réunissait dans son ordre des intesti- 
naux cavitaires. D’un autre côté leur intestin complet ou à 
double ouverture, et leurs sexes séparés, les distinguent des 
trématodes avec lesquels Rudolphi les réunissait. 

Cette classe ne comprend encore que le genre Pentastome. 


GENRE PENTASTOME. PENTASTOMA. — Ru». 
(Linguatula, GUVIER, LAMARCK, OWEN.) 


mévte, Cinq, otôuz, bouche. 


« Vers à corps oblong ou cylindrique, plissé transversalement 
« ou presque annelé; bouche inférieure, accompagnée par deux 


300 ACANTHOTHÈQUES. 
« paires de crochets simples ou doubles, rétractiles dans autant 
« de cavités distinctes; pénis simple, papilliforme. » 


Il est peu de genres qui aient recu plus de noms différents 
que celui-ci. Chabert qui, le premier, découvrit le Pentastoma 
tœnioides dans les sinus frontaux d’un cheval, à Paris, en 1787, 
le nomma Tœnia lancéolé. Abilgaard nomma également T'œnia 
une seconde espèce (Pentastoma denticulatam), qu'il trouva 
(1789) à la surface du foie d’un bouc en Danemark. Frælich, 
en cette même année (1789), trouva dans le poumon d’un lièvre 
une troisième espèce (Pentastoma serratum) qu’il nomma Lin- 
guatula serrata. Zeder avait placé les deux premières dans son 
genre Halysis avec les Tænia, et la troisième dans son genre 
Polystoma. Rudolphi, dans son Zistoire naturelle des Ento- 
zoaires, en 1808 et 4809, nomma d’abord la première espèce 
Prionoderma, et plus loin la placa définitivement avec les deux 
autres dans le genre Polystoma. M. de Humboldt, en 1799, trouva 
dans le poumon d’un serpent à sonnettes { crotalus durissus) , à 
Cumana, en Amérique, une quatrième espèce qu’il décrivit 
d’abord comme une échinorhynque, puis comme un Distome, 
et qu’il nomma enfin Porocephalus crotali. Bosc, en 1811, décri- 
vit sous le nom de Tetragulus caviæ, un Pentastome trouvé par 
Legallois dans le poumon du cochon d’Inde, et qui, nommé 
plus tard par Rudolphi Pentastoma emarginatum, a été re- 
connu ensuite comme identique avec le denticulatum. C’est aussi 
à cette même espèce qu’on a dû rapporter le Pentastome décrit 
par M. Creplin en 1829 sous le nom de Pentastoma fera, et 
trouvé par lui sur le foie d’un chat domestique. Cuvier, en 1817, 
dans la première édition de son Règne animal, avait nommé 
Prionoderme lancéolé le Pentastoma tænioides ; mais dans la 
deuxième édition, en 4830, il adopta pour tous les pentastomes 
le nom générique de linguatule, comme Lamarek l’avait fait 
avant lui dans son Histoire des animaux sans vertèbres, en 1816. 
Cependant Rudolphi, dans son Æntozoorum synopsis, en 1819, 
avait créé pour ces helminthes le genre Pentastome, dont 
le nom signifiait pour lui non pas cinq bouches, mais sim- 
plement cinq pores ou oscules. Ce nom a été adopté depuis 
lors par la plupart des naturalistes. M. Nordmann toutefois, 
dans ses annotations à Lamarck, en 1840, regarde comme pré- 
férable le nom de Linguatula que M. Owen a employé en 
1835; ce nom exprime, en effet, assez bien la forme déprimée, 
oblongue des trois anciennes espèces , et ne renferme pas une 
notion erronée, comme celui de Pentastome, mais il cesse 


PENTASTOME. 301 


d’être exact quand il s’agit des espèces parasites des reptiles et 
des poissons. 

On connaissait donc, comme nous l’avons dit, quatre espèces 
distinctes de Pentastomes, dont trois vivant dans des mammifères 
indigènes, et une seule trouvée dans un reptile exotique; une 
des espèces indigènes se trouvait en outre répétée deux fois 
sous des noms différents par Rudolphi, ce qui portait à cinq le 
nombre de ses espèces nominales. Mais, en 1855, Diesing, profi- 
tant des richesses zoologiques réunies au Muséum de Vienne, 
publia une Monographie du genre Pentastome, dans laquelle, ré- 
duisant à quatre le nombre des anciennes espèces, il en ajoute 
sept nouvelles, toutes trouvées au Brésil, savoir: 5° le Pentas- 
toma subcylindricum dans des kystes de divers viscères d’un Mi- 
das, d’un Phyllostome, de deux Didelphes, de deux rats et d’un 
raton ; 6° le Pentastoma megastomum dans le poumon d’une 
tortue ; 7° le Pentastoma subtriquetrum dans le gosier du caïman 
à lunettes ; 8° le Pentastoma oxycephalum dans le poumon de ce 
même caïman, et d’un crocodile à museau de brochet; 9° le 
Pentustoma proboscideum dans le poumon et Pabdomen de 
plusieurs lézards et serpents; 10° le Pentastoma furcocerem, 
qui vit dans les poumons de plusieurs serpents; 11° enfin le 
Pentastoma gracile, qui se trouve dans des kystes membraneux 
du mesentère, ou à la surface des viscères des reptiles et des 
poissons, ou même logé dans les chairs d’un poisson. Cet auteur 
les divise en trois sections, selon que les crochets sont simples 
ou géminés, et selon que le corps est déprimé ou cylindrique; 
mais il nous semble que cette division est purement artificielle, 
et qu’il faudra chercher dans l’organisation même les principes 
d'un autre division, qui pourrait bien alors avoir plus d'impor- 
tance, en nécessitant l'établissement d’un ou deux genres dis- 
tincts. 

L’anatomie de la première espèce a été faite par plusieurs 
auteurs; M. Diesing y ajoute l'anatomie du Pentastoma probos- 
cideum, mais il nous a paru que dans les autres espèces on doit 
voir quelque chose de plus ou de non entièrement conforme. 
Chez les Pentastomes le tégument est membraneux et résistant , 
plissé mais non strié transversalement ; il porte ordinairement 
des rangées transverses de petits disques bordés et saillants que 
M. Diesing, d’après M. Nordmann, a nommé des oscules ou pores 
respiratoires , ou des stigmates : chez quelques espèces on voit 
en outre des rangées transverses de petites épines dont le mode 
d'implantation rappelle celui des écailles de papillon. La bouche 


302 ACANTHOTHÈQUES. 


est large, béante, soutenue par un appareil corné souvent pro- 
longé en arrière, et auquel s'appliquent les muscles destinés à 
opérer la succion. Jai vu de plus dans le Pentastome du cochon 
d'Inde, à l’exirémité de l’œsophage, un sphincter ou anneau mus- 
culaire, comme celui qu’on observe chez les mouches et chez 
d’autres insectes suceurs; les crochets ou organes d’adhérence sont 
mus par des muscles nombreux à fibres striées, comme ceux des 
insectes, s’insérant soit à leurs apophyses, soit à une pièce interne 
articulée à leur base; chez quelques espèces, on voit en outre 
une ou deux pièces accessoires partant de la base des crochets et 
prises même pour un double crochet par M. Diesing. Au bord 
antérieur et à la face dorsale , au-dessus des crochets, se voient 
quelquefois plusieurs appendices courts, papilliformes symétri- 
ques, qui semblent être un rudiment ou un dernier vestige de 
certains appendices des animaux articulés. L’intestin est simple 
et se dirige presque en droite ligne de la bouche à l’anus qui est 
terminale, et située soit dans une échancrure du bord postérieur, 
soit entre deux appendices rappelant encore la queue bifide 
de certains articulés. Le système nerveux est ici bien réel, bien 
distinct; il se compose d’un grand ganglion sous-æsophagien 
envoyant des troncs nerveux en diverses directions à tous les 
organes et deux longues branches parallèles à Pintestin; un 
anneau œsophagien sans ganglion supérieur a été représenté par 
les divers anatomistes , mais je n’ai bien vu que la partie infé- 
rieure du système nerveux. L'appareil génital mâle se compose 
d’un long testicule cylindrique étendu depuis la queue jusqu’au 
milieu du corps, où il se continue par deux canaux déférents 
embrassant l'intestin pour se rendre obliquement au pénis en 
forme de papille , situé en arrière de la bouche. 

L'appareil génital femelle (des Pentastoma tænioides et probos- 
cideum) se compose également d’un long ovairecylindrique étendu 
sur l'intestin et divisé en deux branches qui, embrassant l’intes- 
tin en avant, vont se réunir sous le ganglion nerveux après avoir 
reçu le produit de deux glandes accessoires (secrétant l’albumen 
des œufs?) et se continuent par un oviducte unique très-long , 
formant de nombreuses circonvolutions autour de l'intestin et 
aboutissant à côté de l’anus. Mais il m’a semblé que la structure 
de cet appareil est différente chez le Pentastome du gecko de 
Siam. 

Nous devons ajouter toutefois que M. Owen a considéré le 
Pentastome comme hermaphodite et que M. Valentin, dans 
son Aepertorium für Anat. (t. I, p. 153), dit avoir trouvé 


PENTASTOME. 303 


des spermatozoïdes dans les sacs ou glandes accessoires de 
l'oviducte. 

D’après ces caractères on peut juger que les Pentastomes se 
rapprochent beaucoup du type des articulés dont ils sont une 
dégradation manifeste sous certains rapports; tandis que, sous 
d’autres rapports, les nématoïdes et certains trématodes nous 
rappellent aussi ce type des animaux articulés. 

Les Pentastomes, si différents des autres helminthes par leur 
organisation, nous offrent aussi une particularité remarquable 
dans leur mode d’habitation; ainsi c’est dans les sinus frontaux, 
dans le larynx et dans les poumons qu’on les trouve pour la plu- 
part, ou bien dans des kystes, ou des cavités séreuses, et jamais 
dans lintestin. C’est là ce qui pourrait expliquer pourquoi, 
tandis que les autres helminthes parasites semblent appartenir 
exclusivement à une seule espèce , ou à des espèces d’un même 
genre d'animaux, les Pentastomes, vivant au milieu d’une sécré- 
tion indépendante du mode d’alimentation de leurs hôtes, peu- 
vent se trouver dans des animaux de genres très-différents. 


1. PENTASTOME TÉNIOIDE.  PENT. TÆNIOIDES. — Rur. 


Tœnia luncéolé , Cnagerr , Maladies vermineuses , 2e édit., p. 39-41. 

Tœnia rhinaria, Pixcer, Handbuch der Veterin. Wissensch,, 1802 t. II, 
P: 1284. 

Polystoma tϾnioides , Ruporput, Entoz., t. IT,1, p. 440, pl. 12, fig. 8-12. 

Prionoderma lanceolata , Guvier , Règne animal , éd. 1, t. IV, p. 35. 

Linquatula tænioides, Lamarck, Anim. sans vert., éd. 1,t, 3, et CuviEr, 
Règne animal , éd. 2,t. III, p. 254. 

Pentastoma tænioides , Ruporpur, Synopsis, p. 123 , 432 et 577. 

Pentasioma tænioides, BRemser, Icont s helminth., pl. 10, fig. 14-16. 

Pentastoma tænioides, DiesixG, dans Ann. des Wien. Mus., 1836, 1. I, 
p. 16, pl. 2, fig. 1, 2, 14-16 et 20 et pl. 3, fig. 1-5. 

Linguatula tænioides, Owen, dans les Transact. Zoologic. Society, t. I, 
p- 325, pl. 41. 

Pentastoma tænioides, Miram, dans les Nova acta Acad. C.C.L. 1836, 
t. XVII, 11, p. 603, pl. 46, trad. dans Ann.se nat ,1836,t. VI, p.135,pl.8. 


«— Corps déprimé, lancéolé, très-allongé, et beaucoup plus rétréci 
« en arrière ; — plissé transversalement et crénelé au bord ; — bouche 
« presque orbiculaire, située entre les crochets qui sont rangés en 
« demi-cercle. 

« — Mâle blanc, long de 18, large de 2"",25, en avant, et de 
« 0,45 à l'extrémité postérieure ; — pénis simple en forme de papille, 
« situé derrière la bouche. 

« — Femelle longue de 50 à 100", large de 4"",5, en avant et de 
« 1"",12, en arrière; — gris blanchâtre, rendue plus ou moins brun 
« rougeâtre par les œufs dans la partie moyenne où le tégument est 
« plus mince et demi-transparent, » 


304 ACANTHOTHEQUES. 


J'en ai trouvé une seule fois à Paris en 1538 une femelle isolée dans 
le sinus frontal d’un chien venu de la campagne et je l’ai cherché vai- 
nement dans plus de vingt autres chiens à Paris, à Toulouse et à Ren- 
nes; mais j'ai pu observer des mâles de la collection du Muséum 
étiquetés comme trouvés dans le larynx d’un loup. Chabert le pre- 
mier avait trouvé cet helminthe très-abondamment dans les sinus 
frontaux du chien, il l'avait trouvé aussi dans les sinus frontaux du 
cheval, où Bremser et Rudolphi l'ont cherché vainement à Vienne et 
à Berlin. Cependant Gæze en Allemagne l'a trouvé aussi dans les si- 
nus ethmoïdaux d’un mulet. On l’a d’ailleurs trouvé en différents pays , 
tant dans les sinus frontaux que dans le larynx du chien et du loup; 
mais partout assez rare, 


2. PENTASTOME DENTICULÉ. PENT. DENTICULATUM. — Run. 


Tœnia caprina , ABILGAARD , dans Zool. dan., t. IT, p. 52, pl. 108, fig. 4-5, 

"et GMELIN, Syst. nat., p. 3069. 

Halysis caprina , Zeper, Naturgesch., p. 372. 

Polystoma denticulatum , Rupozrur, Entoz., t. IL,1, p. 447, pl. 12, fig. 7. 

Tetragulus caviæ , Bosc, dans Bulletin Soc. philom., 1811, n° 44, p.269, 

pl: 2, fig. 1. 

Linguatula denticulata, Lamarcr, Anim. sans vert., éd. 1, t. IIT, p. 174. 

Pentastoma denticulatum et Pent. emarginalum, RuD., Syn., p. 124 et 435. 

Peniastoma denticulatum , BREMSER , Icon. helminth., pl. 10, fig. 17-18. 

Pentasioma fera, Crepzix, Nov. observ. de Entoz., p. 76. 

Pentastoma denticulatum , Dissine , dans Ann. des Wien. Mus., t. I, p, 18, 

pl. 3, fig. 9-13. 
« — Corps blanc, long de 4 à 6", large de ji" à 1"°,35 en avant, 

« déprimé à dos un peu convexe, élargi en avant, rétréci en arrière, 
« échancré aux extrémités ; — annelé ou présentant des franges trans- 
« verses saillantes lrès-nombreuses (près de 200) formés de lames 
« lancéolées à pointe multiple; — bouche elliptique située entre les 
« deux crochels antérieurs ; — crochets rangés en arc près des bords, 
« fortement recourbés, logés dans des gaines terminées par une petite 
« pointe en avant, el articulés à l'extrémité d’une lame interne longue 
« de 0,24, donnant attache aux muscles; — lamelles ou épines des 
« franges, longues de 0,025, implantées dansle tégument au moyen 
« d'un pédoncule tubuleux. » 


J'en ai trouvé deux exemplaires, le 22 avril 1838, à Paris, sur le pou- 
mon d’un vieux cochon d’Inde (Cavia cobaya) et je les ai conservés 
vivants pendant quatre jours entre des lames de verre. J'ai cherché 
ensuite vainement cet helminthe dans douze autres cochons d'Inde. 
Legallois en avait trouvé aussi une seule fois à Paris, en 1811, plus de 
quarante exemplaires dans le poumon du même animal; mais partout 
ailleurs on l'y a cherché sans succès; Abilgaard l'avait trouvé le 
premier sur le foie d’un bouc (Capra hircus) en Danemark ; et Flormann 
à Lund dans une chèvre d'Amérique (Capra americana) ; M. Gurit l'a 
trouvé depuis en Allemagne dans l’épiploon et le foie d’une chèvre , 


PENTASTOME. 305 


M. Hermann à Vienne en 1825 dans le poumon d’un bœuf; M. Otto à 
Breslau sur le poumon d’un porc-épic (Hystrix cristata) et enfin 
M. Creplin à Greifswald dans un petit tubercule sur le foie d’un chat 
domestique (Felis catus). Ces pentastomes provenant d'animaux 
divers ont été regardés d’abord comme formant plusieurs espèces, 
savoir : le denticulatum de la chèvre, l’emarginatum du cochon d'Inde 
et le fera du chat; mais M. Diesing, ayant eu l’oceasion de comparer 
ces trois espèces, les déclare parfaitement identiques. Son opinion, 
toutefois, ne nous semblerait suffisamment démontrée que s'il eut 
donné la description détaillée des crochels, des franges, ete. 


(23. PENTASTOME DU LIÈVRE. PENTAST, SERRATUM. — Run. 


Linguatula serrata, FroEricn, dans Naturf., XXIV, p. 148, fig. 11-15 , et 
XXV, p. 101. 

Polystoma serralum , ZxvEr, Nachlrag., p. 203. 

Polystoma serratum , Rupozpui , Entoz., t. II, 1, p. 449. 

Pentastoma serratum , RUDOLPHI, SYnOpsis , p. 124. 

Pentasioma serratum , DixsixG, dans Ann. des Wien. Mus., t. I, p. 19, 
fig. 14-15 (copie de Frælich). 


« — Corps blanc long de 4°",5, large de 1"",90, en avant et de 
« 1,12, en arrière, ovale-oblong, plat, annelé ; avec des rangées 
« transverses de petites épines qui se voient mieux sur le bord trans- 
« parent du corps; — bouche ronde située en avant des quatre cro- 
« chets rangés en arc.» 


Frælich seul a trouvé, en décembre 1788, ciny exemplaires de cet 
helminthe dans le poumon d’un lièvre ((Lepus timidus); il n'a point 
vu les crochets, et sa description est trop incomplète pour qu’on ne 
conserve pas quelques doutes, d'autant plus que les helminthes 
étaient déjà morts et probablement altérés. Peul-être le bord trans- 
parent qu’il a représenié n'est-il qu’un effet du gonflement des tégu- 
ments. 


4, PENT. SUBCYLINDRIQUE. PENT. SUBCYLINDRICUM. — 
Dresixe, dans Ann. d. Wien. Mus., 1., p. 21, pl. 3, fig. 24-36. 


« — Corps blanc-jaunâtre opaque, long de 11 à 16"", large de 
« 2"",95, presque cylindrique plissé-annelé, un peu aminci de part et 
« d'autre et obtus aux extrémilés ; — plis transverses au nombre de 
« plus de 80 ; — bouche ronde siluée sur la même ligne que les cro- 
« chets qui sont rangés en arc plus ou moins courbé soit en avant, 
« Soil en arrière. » 


Il a été trouvé au Brésil, hbre ou enfermé dans des kystes, sur ou 
entre les viscères de divers mammifères, savoir : sur le foie el sur Ie 
poumon d’un ouistiti (Midas chrysopygus), sur le foie, et fixé au 
diaphragme du raton (Procyon cancrivorus), à la face externe de 
l'estomac d’une chauve-souris ( Phyllostoma discolor), fixé sur le foie 


20 


306 ACANTHOTHÈQUES. 


d'un rat d'Amérique (Mus pyrrhorhinos Neuw.), dans les cavités 
thoracique et abdominale d’un autre rat ( Mus fuliginosus Nalt.), dans 
lPabdomen d’un latou ( Dasypus niger), dans le thcrax et l'abdomen 
de la marmose ( Didelphis murina ) et dans des kystes sur le foie et 
l'intestin du Didelphis philander. 


II. PENTASTOMES DES REPTILES. 


5. PENTASTOME MEGASTOME. PENTASTOMA MEGASTOMUM. 
— Diesixe, dans Ann. d. Wien. Mus., 1, p. 23, pl. 4, fig. 14-18. 


a — Corps long de 11"",25, large de 2"",25 en avant, et de 0,75 
« à l’extrémilé postérieure , un peu courbé, renflé en massue, à tête 
« épaissie, obtuse et comme voulée; — bouche ronde très-grande, 
« siluée entre les crochets qui sont simples, rangés en arc peu con- 
« vexe; — disques ou oscules respiratoires (?) formant des lignes 
« transverses ; — deux petits tubercules en avant et en arrière de la 
« bouche. » 


Trouvé, par M. Schweigger, dans le poumon d’une tortue (Phry- 
nops geoffroana). 


6. PENT. SUBTRIQUÊTRE.  PENT. SUBTRIQUETRUM. — Dis. 


Pentastoma proboscideum (en partie), Brewser, Icon. belminth., pl. 10, 
fig. 19-21 (mais non Ruporrut). 

Pentastoma subtriquetrum , DiesinG, dans Ann. des Wien. Mus., t. I, p. 17, 
pl. 3, fig. 6-8. 


«a — Corps rouge-clair, long de 22"",5, large de 6"",75 , elliptique 
« déprimé presque triquètre ou prismatique, ayant en dessus deux 
« faces convexes, lisses, el en dessous une face plate, ridée ou 
sillonnée transversalement avec les bords crénelés ; — vingt-six à 
vingt-huit sillons transverses; — bouche orbiculaire, supérieure ou 
située en avant des crochets qui sont simples, brunâtres, rangés en 
arc. » : 


AL M A 


Trouvé dans le gosier d’un caïman à lunettes (Crocodilus sclerops) 
au musée de Vienne. Ce pentastome fut pris d’abord par Bremser 
pour un Pentastoma proboscideum, et dessiné sous ce nom dans les 
Icones helminthum ; mais M. Diesing qui, lui-même, avec M. Fischer, 
l'avait trouvé en 1821, a montré que c’est une espèce distincte. 


1. PENT. À TÊTE POINTUE. PENT. OXYCEPHALUM. — Dies. 


Pentasioma proboscideum (crocodili scleropis), Ruporpur, Syn., p. 687. 
Pentastoma oxycephalum, DiesaxG, dans Ann. des Wien. Mus., &.T, p. 20, 
pl. 3, fig. 16-23. 


« — Corps blanc sale, quelquefois brunâtre, long de 11 à 18", 
« large de 2"",95 et plus, en avant, et de 1"",12 en arrière, rayé 


PENTASTOMES DES REPTILES. 307 


« transversalement, renflé en massue, avec la tête amincie, tronquée, 
«aplatie et la queue obtuse ; — bouche ohlongue, siluée au milieu 
« des crochets, qui sont simples et disposés sur deux lignes conver- 
« gentes ; — disques ou oscules respiratoires (?) très-nombreux, en 
« rangées iransverses. » 


M. Diesing le trouva, en 1821, à Vienne, dans le poumon du même 
caïman à luneltes (Crocodilus sclerops) que l'espèce précédente, et 
dans le poumon d’un crocodile (Crocodilus acutus). Plus tard, M. Nat- 
terer le trouva aussi très-abondamment, au Brésil, dans le poumon 
et la trachée du caïman à luneltes. 


8. PENTASTOME A TROMPE. PENT. PROBOSCIDEUM.— Rur. 


Echinorhynchus crotali, Huwsozor, Ansicht. d. Natur., 1°° éd., p. 162. 

Distoma crotali, Huwzozpr, Ansicht. d. Natur.. 1° éd., p. 227. 

Porocephalus crotali, Hume, Rec. d’obs. de Zoolow., fase. 5 et 6, n°17, p. 298. 

Pentastoma proboscideum, RupozPut, Synopsis, p. 424 et 240. 

Pentastoma proboscideum , Brenser, Icon. helminth., pl. 10 , fig. 22-24. 

Pentastoma proboscideum, DiesixG, Ann. des Wien. Mus., t.1I, p. 21, 
pl. 1 et 2, fig. 3-13 et 19, pl. 3, Gg. 37-41, pl. 4, fig. 1-10. 


« — Corps blanchâtre, demi-transparent, long de 7 à 50m», large 
« de 2 à 6,75 en avant, el de 1"",12 à 4°",15 en arrière, cylindrique, 
« renflé en massue , plus ou moins plissé transversalement, obtus aux 
« extrémités; — bouche ronde, siluée au milieu des crochets, qui 
« sont simples et rangés en arc presque convexe; — disques ou 
« oscules respiratoires (?) en rangée sur chaque pli transverse. 

« — Mäle moitié plus petit et plus étroit que la femelle, ayant un 
« pénis en forme de papille, entouré d’une sorte de prépuce, » 


M. de Humboldt trouva d’abord cet helminthe dans le poumon 
d’un serpent à sonneltes (Crotalus durissus); M. Natterer l’a trouvé 
depuis dans plusieurs autres reptiles du Brésil, savoir : long de 7 à 
13"% dans la cavilé abdominale d’un lézard ou monitor ( Podinema 
teguixin Wagl.), long de 40** dans le poumon d’un Boa constrictor ; 
long de 16 à 50°" dans le poumon el la cavité abdominale du Bothrops 
jacaraca Wagl. (c’est celui que Bremser a figuré, comme provenant 
du Crocodilus sclerops , lequel, au contraire, ne contient que les 
deux espèces précédentes); long de 9 à 27"" dans le poumon el l’ab- 
domen du Crota'us horridus, long de 40" dans le poumon de l'Eu- 
nectes scytale Wag].; long de 34°" dans la trachée de l'Ophis merremii 
Wagl., el enfin dans le poumon du Spilotes pullatus Wagl. 


9. PENTASTOME GRÈÊLE. PENT. GRACILE. — Diese, dans 
Ann. d. Wien. Mus., p. 93, pl. 4, fig. 19-23. 


« — Corps blanc-jaunâtre, opaque, long de 4"",5 à 27" et davan- 
« tage, large de 0,75 à 1"*,12 en avant, et de 0,56 à 0"»,75 en 
« arrière, cylindrique, annelé ou plissé ; — têle renflée en massue, 


208 ACANTHOTHÈQUES. 


« arrondie et voütée ; — bouche arrondie, située en arrière de l’are 
« suivant lequel sont rangés les crochets, fauves, égaux, géminés ou 
« doubles, logés dans des fentes linéaires; — au-dessus de chaque 
« crochet sur la face dorsale, se voit une proiubérance ou grosse 
« papille molle ; — sur chaque pli transverse du corps se voit aussi 
« une rangée de pelits disques ou oscules respiratoires (?). » 


Ce pentastome a été trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans un 
grand nombre de reptiles et de poissons, soit libre dans la cavité 
abdominale, soit isolé dans un kyste membraneux fixé au mésentère 
ou aux viscères, ou engagé dans les chairs. Les reptiles cilés comme 
contenant cet helminthe sont : le Podinema teguixin Wagl., le 
Bothrops jacaraca, l'Eunectes scytale Wagl. et des espèces nouvelles 
de Podinema, Elaps, Pseuderys, Tropidonotus el Coluber. Les pois- 
sons beaucoup plus nombreux dans lesquels on l’a trouvé sont quatre 
saumons, le Serrosalmo piranha Spix, l'Erythrinus trahira Spix, 
sept silures (Silurus), les Pirarara bicolor Spix, Pimelodes pira- 
rampu Spix, Sternarchus albifrons Schneïd, Clupea tobarana Nati., 
Raia motoro Nalt., Lobotes monoculus, äeux Synbranchus, le gymnote 
électrique et deux autres gymnotes. 


10. PENTASTOME MONILIFORME. PENTASTOMA MONILIFORME. 
— Diese, dans Ann. d. Wien. Mus.. t.1, p.22, pl. 4, fig. 11-13. 


« — Corps gris-cendré, long de 22"",5, large de 4°”,5 en avant et 
« de 22,95 en arrière, claviforme, moniliforme, articulé ou présen- 
« tant vingt segments presque également longs , séparés par des étran- 
« glements ; — iêle épaisse, obluse, un peu comprimée; — bouche 
« ronde, située un peu en arrière des crochets qui sont simples, jaune- 
« clair , rangés en arc peu convexe; — queue acuminée; — disques 
ou oscules respiratoires (?) en rangées iransverses. » 


Trouvé dans le poumon du Pifhon tigris. 
M. Diesing reconnait que cette espèce a beaucoup de rapports avec 
le P. proboscideum , dont elle n’est peut-être qu'une variété. 


11. PENTASTOME A QUEUE BIFIDE. PENTASTOMA FURCO- 
CERCUM. — Diegxc, dans Ann. d. Wien. Mus., t. 1, p. 26, 
pl. 4, fig. 24-32. 


« — Corps gris-cendré, tacheté en brun ou en rougeûtre par les 
« organes internes vus à travers les téguments, long de 20 à 22"%,55, 
« large de 2"",25 en avant, el de 1"",12 en arrière, presque fusi- 
« forme , rayé transversalement; — iêle comprimée, anguleuse ; — 
« queue bifide; — bouche terminale, ovaie , à bord calleux , entaillé 
« en dehors; — crochels inégaux , géminés ou doubles, logés dans des 
« fosseltes trilobées, et rangés sur deux lignes convergentes ; — dis- 
« ques ou oscules respiratoires (?) nombreux, en rangées iransyerses. » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans le poumontde lAmphis- 


PENTASTOMES DES REPTILES. 309 


bænu flavescens Neuw., dans le mésenière d’une nouvelle espèce de 
Spilotes et dans la cavité abdominale du Coluber Eichtensteinit. 


PENTASTOME DU GECKO DE SIAM. 


La collection du Muséum de Paris possède des pentastomes trouvés 
dans le poumon du gecko de Siam , et qui pourraient bien être iden- 
tiques avec l’espèce précédente. Ils sont « longs de 16 à 18°", larges 
« de 1,66 à 1,8, également rayés, fusiformes, à tête presque trian- 
« gulaire, et à queue bifide. » Mais ils diffèrent sur plusieurs points, 
à moins que la description de M. Diesing ne soit pas suffisamment pré- 
cise. Ainsi : « les crochets sont inégaux , les antérieurs longs de 0"”,25, 
« les postérieurs de 0"*,33, mais ils ne sont pas doubles; chacun 
« d’eux porte à sa face interne, près de sa base, un ou deux stylets 
« flexueux ; — au-dessus de chaque crochet, sur la face dorsale, se voit 
« un appendice mou, en forme de grasse papille ; — la bouche, située 
« près du bord antérieur, est entourée d’un cadre cartilagineux , den- 
« telé en dehors, d’où partent en arrière deux tiges cornées qui se 
« réunissent à une sorte d’armure palatine ; — les fibres musculaires 
« sont striées transversalement, à stries de 0"”,0033 ; — le ganglion 
sous-æsophagien est grand, presque carré ; — l’oviducte m’a paru se 
« terminer en sac fermé en arrière, et par conséquent il doit s’ouvrir 
« ailleurs qu'à l'extrémité caudale ; — les œufs elliptiques, longs de 
« 0"m,070 à 0%,089, s'ouvrent par un opercule distinct à une des 
« extrémités. » 


LIVRE TROISIÈME. 


IIIe TYPE OU SOUS-CLASSE. 


TRÉMATODES. — Ronorpui. 
Tpnuatunc, roué, percé, 


« Animaux mous, plus ou moins allongés et déprimés, ordi- 
« nairement pourvus d’un ou plusieurs organes d’adhérence ou 
« de ventouses ; — à tégument non résistant, mais décomposable 
«par le contact de l’eau; — pourvus d’une bouche et d’un 
«intestin simple, ou bifurqué, ou ramifié, terminé en cæœcums 
«et sans anus; — organes génitaux des deux sexes réunis sur 
, «Je même individu, s’ouvrant au dehors par des orifices distincts 
« Qu réunis; — testicules multiples, accompagnés de réservoirs 
«ou vésicules séminales dans lesquels se voient souvent des 
« spermatozoaires filiformes en mouvement; — cirre ou pénis 
«plus ou moins long, lisse ou hérissé de pointes, rétractile et 
« souvent replié dans un réceptacle claviforme ; — ovaires en 
« forme de grappes granuleuses ; — oviducte ou utérus ordinai- 
«rement tubuleux, très-long ; — œufs elliptiques, quelquefois 
« prolongés par un ou par deux appendices efPlés ; — embryons 
« de forme variable, ordinairement revêtus de cils vibratiles, et 
« subissant de vraies métamorphoses ; — système nerveux quel- 
« quefois distinct ? — système vasculaire formé de canaux anas- 
« tomosés dans l’intérieur desquels les liquides sont mis en 
«mouvement par des cils ou filaments ondulants. 
« — Habitation dans les cavités naturelles, ou dans le tissu des 
«organes, ou à la surface du corps des animaux. » 
Les trématodes ont été ainsi nommés par Rudolphi, à cause 
de l’apparence de leurs ventouses ou organes d’adhérence, res- 


TRÉMATODES. 311 


semblant à des trous (+pñux), et désignés d’abord comme au- 
tant de bouches. C’est même d’après le nombre de ces prétendues 
bouches, qu’on les classa numériquement en monostome , 
distome, trisitome, pentastome, octostome , et polystome ; 
cependant Rudolphi lui-même reconnut que ce ne sont pas tou- 
jours des vraies bouches , mais il y vit un caractère commun 
pour désigner le troisième ordre de ses entozoaires, et il a été 
suivi en cela par presque tous les helminthologistes. 

Toutefois les pentastomes parurent à Cuvier, à MM. de 
Blainville, Miram, Owen et Diesing, ne pouvoir rester avec 
les trématodes, et M. Diesing en a fait un ordre distinct, qui 
pour nous est plus qu’un ordre, est une sous-classe. Le reste 
des trématodes présente encore une réunion de types assez 
divers; on y voit d’une part des vers qui se rapprochent sin- 
gulièrement des hirudinées, comme les Tristoma , et les Aspido- 
gaster, ou des planariées comme certains distomes; et d’autre 
part, on retrouve dans les octobothriums, et les genres voisins 
des traces non équivoques du type des articulés déjà si dégradé 
dans les lernées. Il y aura lieu plus tard de multiplier les sec- 
tions qu’on pourra faire dans cette sous-classe ; mais pour le 
moment nous nous bornerons à séparer dans une première 
section, sous le nom de Onchobothriens, tous ceux dont les 
organes d’adhérence sont armés d’un appareil corné bivalve, 
ou accompagnés de crochets; ce sont ceux qui rappellent davan- 
tage le type des articulés, une deuxième section comprend les 
tristomes si voisines des sangsues ; enfin nous laissons dans la troi- 
sième section , sous le nom de Distomiens , des types divers dont 
les ventouses sont simplement musculeuses inermes. Dans deux 
appendices à la suite des trématodes nous parlerons de quelques 
genres classés par plusieurs auteurs parmi ces helminthes ou 
incomplétement connus, 


312 TRÉMATODES. 


‘Frématodes ayant des ventouses postérieures armées de cro- 
ehets on accompagnées de crochets intermédiaires. 


PREMIÈRE SECTION. \Onehobothriens.\ 


TABLEAU DES GENRES. 


. Bouche accompagnée de deux ventouses laté- 
rales antérieures. 
* Huit ou deux organes d’adhérence bivalves 
(en forme de piége à loup.) 
$ Huit organes d’adhérence à chaque animal. 
* Animaux isolés. 1. Octobothrium. 
4 Animaux soudés deux à deux par le mi- 


lieu et écartés en X. 2. Diplozoon. 
$$S Deux organes d’adhérence. 3. Diporpa. 
‘ Organes d’adhérence très-nombreux en ran- 
gée au bord postérieur. 4. Aœine. 
11 Bouche sans ventouses latérales. — Organes 
d’adhérence au nombre de six et en forme de 
ventouses musculeuses, inermes ou munies de 
pièces cornées. 5. Polystoma. 


4 GENRE OCTOBOTHRIUM. OCTOBOTH. — LEUCK. 
Octostoma. KUHN. 
oxtw, huit, Bobouov, fossette. 


« Vers à corps mou allongé, déprimé ou plat, terminé en ar- 
«rière par une expansion portant de chaque côté quatre or- 
« ganes d’adhérence, sur deux lignes parallèles ou conver- 
« gentes, et au bord postérieur, deux ou quatre crochets; — 
« bouche située au bord antérieur, et suivie de deux ventouses 
« latérales; — intestin divisé en deux branches rameuses; — 
« orifice génital, situé en arrière de la bouche, et entouré de dix 
« à douze erochets; — œufs très-grands, oblongs ou fusiformes. » 


Les Octobothrium vivent exclusivement sur les branchies des 
poissons, où ils se tiennent fixés au moyen de leurs huit organes 
d’adhérence, et des crochets intermédiaires, en même temps que 
la bouche, accompagnée de ses deux ventouses, va pomper les 
sucs nourriciers sur les filets branchiaux sans cesse agités. Les 


OCTOBOTHRIUMS. 313 


organes d’adhérence présentent une structure fort complexe : 
ils se composent d’une sorte de charpente cornée ou cartilagi- 
neuse, formée d’un grand nombre de pièces articulées, et qu’on 
peut comparer à un piége à loup dans leur ensemble, avec deux 
crochets internes opposés, partant des extrémités de la char- 
nière; ces organes s'ouvrent et se ferment pour saisir fortement 
la membrane de la branchie. 


$ I. OCTOBOTHRIUMS VRAIS. 


1. OCTOBOTH, DU MAQUEREAU,  OCTOBOTH. SCOMBRI. 
[Atlas, pl. 8, fig. E.] 


Octostoma scombri , Kuux, dans Mém. du Mus. d’hist. nat., 1830, t. XVIII. 
Octobothrium scombri, Norpmanx, Mikrogr. Beitraege, t. I, p. 77. 


« — Corps gris-rougeûtre, plus ou moins taché de brun, long de 
« bem, large. de 07,6 , lancéolé-linéaire ; — ventouses anlérieures 
oblongues : — organes d'adhérence, sessiles sur deux lignes latéra- 
les FERATTI CU ; — croch els rifice g génital sur deux ré longi- 
tudinales de cinq chacune , ave ibn autres crochets plus LE 
rieurs, inverses, en ayant. » 


« 


« 


À 


« 


& 


« 


£ 


Je l'ai trouvé plusieurs fois à Rennes sur les maquereaux {Scomber 
scombrus ) au moi de juin; M. Nordmann, et M. Kuhn avant lui, l'ont 
trouvé également. La forme générale, la disposition des organes d’ad- 
hérence et des crochets de l’orifice génital le distinguent suffisam- 
ment de l’octobothrium de l’alose dont M. Leuckart le croit à peine 
différent. 


2. OCTOBOTH. DE L'ALOSE. OCTOB. LANCEOLATUM. — Leucx. 
(Atlas, pl. S. fig. F.] 


Mazocraes alosæ , HERMANN , dans Naturforech., 1782, n° 17, p. 182. 
Octobothrium alosæ, Lruckarr, Brev. anim. descr., 1828. 

Octostoma alosæ, Kuux, dans Mém. Mus. d’hist. nat., 1830, t. XVIII. 
Octoboth.alosæ, Maver, Beitr. an. d. Ent., Bonn., 1341, p. 19, pl. 3, fig. 1-8. 


« — Corps gris-rougeâtre, long de 10 à 12", large de 1,4 à 17,5, 
« lancéolé-oblong, terminé en arrière par une expansion rhomboï- 
« dale, sur les bords postérieurs de laquelle les organes d’adhérence 
« sont en saillie ou pédonculés et rangés sur deux lignes obliques ; — 
crochets de l’orifice génital formant deux rangées transverses de 
« quatre chacune avec un autre crochet intermédiaire de chaque 
« côté ; — œufs jaunes presque fusiformes longs de 0"",26, larges de 
€ 0,085. » 


À 


Je l'ai trouvé très-abondamment sur les branchies de l’alose (Clupea 
alosa) à Rennes ; Hermann, et MM. Leuckart et Kuhn l'avaient trouvé 
précédemment sur ce même poisson en France et en Allemagne. 


314 TRÉMATODES. 


k LEE DE LA TRUITE. OCTOBOTH. S AGITTATUM. — 
Leucxarr, Zoolog. Bruchst. 3° Helm. Beitr. 1842, 


« — Corps long de 6"%,7 à 9%", plus étroit en avant, plus large en 
« arrière ou en forme de fer de flèche (sagitta); séparé de l'expansion 
« postérieure par un étranglement ; — organes d’adhérence sessiles 
« et rapprochés de chaque côté. » 


Sur les branchies de la truite (Salmo fario). MM. Schultze et Zäh- 
ringer l’y avaient trouvé précédemment, et ce dernier l’avail men- 
tionné sous le nom de Cyclocotyle lanceolatum dans une dissertation 
sur l’hist. nat. de la truite (Diss. inaug. Fribourg 1829). 


$ IT. Octobothriums sans (?) ventouses antérieures (Cyclocotyle). 


? 4, OCTOBOTH. DU MERLAN. OCTOBOTH. MERLANGI. 
— NORDMANN. 


Octostoma merlangi, Kuun.Mém. Musdthist. nat., 1830, 
Octobothrium merlangi, Norpmani 

pl. 7, fig. 1-5. 
Octobothrium platygaster, LEuckART 


« — Corps rougeûtre, long de 10"", formé de deux parties; l’une 
antérieure, allongée en forme de cou, large de 1"",12; l’autre, très- 
« large el aplatie en forme de feuille de rose , longue de 4,5 à 5mm, 
«el portant en arrière huit appendices divergents ou bras, longs 
« de 1,12, terminés par les organes d’adhérence qui sont à quatre 
valves (?); — ventouses antérieures nulles. » 


A 


Trouvé d’abord par M. Kuhn sur les branchies du merlan (Gadus 
merlangus), il a été revu et étudié plus en délail par M. Nordmann; 
cependant je pense que la struclure des valves et l’absence des ven- 
touses antérieures sont des faits à vérifier encore. 


5. OCTOBOTH. PALMÉ.  OCTOBOTH. PALMATUM.— Leucxarrt, 
Zool. Bruchst. 5° Helm. Beitr., 1542. 


« — Corps long de 16 à 18"", large de 3°",75 , plus étroit en ayant 
«et en arrière; — organes d’adhérence portés par des pédoncules 
« allongés qui partent en divergeant de l’expansion postérieure 
« palmée; — inteslin à deux branches très-élégamment ramifiées ; 
« — œufs jaunes-bruns très-grands, ovales, s’ouvrani par un opereule. » 

Trouvé par M. Rapp sur les branchies de la lingue (Gadus molva). 


6. OCTOBOTH. DE LA CHIMÈRE. OCTOBOTH. LEPTOGASTER. 
— LeucxArt, Zool. Bruchst. 3° Helm. Beitr., 1842. 


« — Corps lancéolé, plus large en avant , très-étroit, presque fili- 
« forme en arrière ; — organes d’adhérence portés sur des pédoncules 
« Courts, » 


DIPLOZOON. 315 

Trouvé par M. Rapp sur les branchies de la Chimaera monstrosa. 

— Une septième espèce, indiquée sous le nom d’Octobothrium 
hirudinaceum , a élé lrouvée par M. Bartels, à Saint-Pétersbourg , Sur 
les branchies du Sa/mo lavaretus. 

— Le Cyclocotyle belones (Nov. Act. Acad. C.C.L., t. XI, 2, p. 300, 
pl. 41, fig. 2, a-c), trouvé par M. Otto sur la peau de l’orphie (Esox 
belone), est considéré par MM. Nordmann et Creplin comme appar- 
tenant à ce même genre; mais ni la figure ni la description de 
M. Olto ne peuvent suffire pour résoudre cette question. 


2e GENRE. DIPLOZOON. DIPLOZOON. — Norp. 


« — Vers à corps mou, allongé et aplati, réunis par paires, 
et soudés côte à côte par le milieu du corps, de telle sorte que, 
s’'écartant par les extrémités libres, leur ensemble a la forme 
d’un X; — chaque co ps terminé par une expansion trans- 
verse, ovale, ou presqi 1e quadrilatère, portant deux rangées 
Merle de quatre organes d’adhérence, et repliée en dessous, 
à son bord postérieur; — bouche terminale, antérieure, ac- 
compagnée par deux ventouses oblongues; — intestin divisé 
en deux branches ramifiées; — système vasculaire (?), ra- 
mifié dans tout le corps; — œufs très-grands, prolongés en 
avant par un long filament roulé en spirale, ou pelotonné 
diversement. » 


M CR AM ARTAE AT" As A 


a 


8 A 


Les Diplozoon, découverts par M. Nordmann, sont un des 
objets les plus admirables de l’helminthologie , car c’est le seul 
exemple de deux animaux parfaitement égaux et semblables, 
réunis par une soudure partielle comme certains fœtus mons- 
trueux de mammifères. Il semble même impossible de trouver 
de ce fait une raison suffisante, à moins qu’on ne vienne à con- 
stater, que dans leurs œufs si volumineux, ilse développe toujours 
deux embryons à la fois. Mais, d'autre part, nous verrons plus 
loin que sur les mêmes branchies de cyprins qu'habite le 
Diplozoon, il se trouve des helminthes isolés , les Diporpa qui, 
peut-être, en sont les jeunes. M. Nordmann a étudié , dans le 
plus grand détail, l’organisation du Diplozoon; mais il s’est 
trompé en prenant les œufs pour des pénis; peut-être aussi 
attribue-t-il trop d'extension au système vasculaire; quant aux 
organes d’adhérence que M. Nordmann ne parait pas, d’après 
ses dessins, avoir parfaitement compris, ils sont semblables à 
ceux des octobothriums. 


316 TRÉMATODES. 


DIPLOZOON PARADOXAL. DIPLOZOON PARADOXUM. — 
Norpmanx, Mikrogr. Beilraege, 1832, 1, p. 56, pl. 5 el 6; et trad. 
dans les Ann. sc. nat., 1833, Lt. XXX. 


Diplozoon paradoxum, CrerriN, dans l'Encycl. de Ersch et Gruber, 
t. XXXIE, p. 292. 


«— Corps gris plus ou moins brun, long de 4 à 5° (jusqu’à 11°" 
« NoRD.); — parlie antérieure de chaque corps lancéolée, deux fois 
« plus longue et plus large que celle qui suit 1a soudure ; — ventouses 
« antérieures orbiculaires, soutenues par une armure inlerne peu 
« distincte; — bouche suivie d’un bulbe œsophagien, museculeux ; — 
« organes d’adhérence bivalves, longs de 0"",17, sessiles très-rap- 
« prochés sur Geux lignes latérales; — œufs, au nombre d’un à trois, 
« très-volumineux , jaunes, longs de 0",6, larges de 0"",11 environ, 
« ayant leur coque prolongée en une longue pointe, amincie peu à 
« peu et enroulée en spirale ou pelotonnée. » 


Je décris cet helminthe d’après des exemplaires que j'ai trouvés 
assez souvent, à Rennes, sur les branchies de ia carpe (Cyprinus 
carpio) et du gardon ( Cyprinus idus); je Pai cherché vainement sur 
la brème et sur divers autres cyprins. Jai pu le conserver vivant 
entre des lames de verre pendant vingt-huit heures, ou jusqu’à qua- 
rante-huil heures après la mort du poisson ; il m’a été possible alors 
de constater plusieurs des faits annoncés par M. Nordmann ; ainsi, j'ai 
bien vu l'utérus et l'oviducte avec les ovules contenus dans la partie 
postérieure de chaque corps, et j'ai vu les œufs beaucoup plus volu- 
mineux que M. Nordmann a pris pour des pénis, occupant les posi- 
tions les plus variées, lorsque au nombre de deux à trois ils se soni 
revêlus de leur coque. J'ai vu distinctement aussi dans la partie 
postérieure plusieurs vaisseaux sinueux , munis intérieurement de cils 
vibratiles ou ondulants; mais je n'ai pu voir tout le réseau vasculaire 
dessiné par M. Nordmann. 

M. Nordmann l'avait trouvé fréquemment sur les branchies de la 
brème (Cyprinus brama), à Berlin; M. Kollar, à Vienne, le trouva 
ensuite sur divers autres cyprins, et notamment sur le Cyprinus 
nasus, et plus rarement sur la brème; M. Creplin, à Berlin, l'a 
trouvé lui-même assez commun, non-seulement sur la brème, mais 
aussi sur les Cyprinus balerus, jeses, rutilus et vimba. 


3° GENRE. DIPORPE. DIPORPA. — Dus.. 
dc, à deux, roorn, agrafe. 
[Atlas., pl. 2. fig. C.] 


Je propose de nommer ainsi de petits helminthes vivant sur 
les branchies de la carpe, avec les Diplozoon, dont il sont peut- 
être de jeunes individus isolés; ils sont linéaires, longs de 0,26 


* 


AXINE. 317 
à 0,56, larges de 0,55 à O"",48, un peu élargis en arrière, 
où ils portent seulement deux organes d'adhérence, compléte- 
ment semblables à ceux des Diplozoon ; — leur bouche est éga- 
lement terminale, accompagnée de deux ventouses orbiculaires, 
et d’un bulbe œsophagier musculeux; j'ai vu une seule fois au 
milieu du corps une sorte de ventouse ou d’orifice entouré de 
fibres musculaires, rayonnantes ; — je n’ai pu distinguer ni l’in- 
testin , ni aucun autre organe dans la masse parenchymateuse 
et diaphane du corps; — j'ai trouvé ces mêmes helminthes sur 
les branchies des Cyprinus erythrophthalmus qui ne n’ont point 
encore présenté de Diplozoon. 


h° GENRE. AXINE. AXINE. — ABILDGAARD. 


Heteracanthus. DIEsING. 


äEivn , hache. 

«— Vers à corps allongé, aplati, très-étroit en avant où se 
trouve la bouche terminale, accompagnée de deux ventouses, 
et très-élargi (en fer de hache) en arrière, où se trouve une 
rangée d’organes d’adhérence nombreux, à deux valves, for— 
més d’une charpente cornée, soutenant une forte membrane. » 


A 


A 


À 


La seule espèce de ce genre a été trouvée par Abildgaard sur 
les branchies de Porphie (Æsox belone), et décrite dans les 
Skrieter. of natur. hist. Selsk, 1794, t. IL. Depuis lors M. Die- 
sing, à Vienne, à cru pouvoir compléter l’histoire de cet hel- 
minthe d’après des exemplaires recueillis par M. Kollar, et con- 
servés dans l'alcool; — il en a fait, dans les Noça acta acad. 
(1836, t. XVII, FE, p. 307) le genre Zeteracanthus qu’il caracté- 
rise ainsi : «corps comprimé, allongé, rétréci en avant, échancré 
au sommet, à bouche granuleuse, accompagnée de deux ven- 
touses latérales ; — bord postérieur du corps muni d’aiguillons 
de deux sortes (£t:pz, différente, éxav0x, épine), » et qu'il di- 
vise en deux espèces, le pedatus en forme de pied, et le sagit- 
tatus en fer de flèche, suivant la modification subie par les ob- 
jets dans l’alcool. M. Creplin l'ayant trouvé lui-même en 1835, 
aussi sur les branchies de Porphie, a contredit formellement les 
observations de M. Diesing (dans l’Zncyclop. de Ersch et Gruber, 
t. KXXII, p. 291). Ses plus grands exemplaires sont de 7"",87, 
et larges de 2,95; la partie postérieure porte 50 à 70 organes 
d’adhérence, 


318 TRÉMATODES. 


5e GENRE. POLYSTOME. POLYSTOMA. — Run. 
rohdc, plusieurs, otoua, bouche. 


« — Vers à corps oblong plus ou moins déprimé, plus étroit 
«en avant où se trouve la bouche, sans ventouses latérales, 
plus large en arrière où se trouvent six ventouses ; — ventou- 
« ses musculeuses soutenues par une charpente cornée, ou ar- 
« mées d’un crochet, ou inermes, mais accompagnées alors de 
« deux crochets au bord postérieur; - bouche suivie d’un bulbe 
æsophagien musculeux ; — intestin divisé en deux branches 
très-ramifiées ; — orifice génital situé derrière le bulbe œso- 
« phagien. » 

Le genre polystome a été établi par Rudolphi pour des hel- 
minthes, auxquels il supposait plusieurs bouches comme leur 
nom l’indique, parce qu’il prenait la partie posté:ieure pour la 
tête. Il y comprenait d’abord les pentastomes, mais plus tard il 
n'y comprit que les espèces à six ventouses, savoir : le polystome 
de la vessie des grenouilles, celui du gosier de la tortue, celui des 
branchies du thon, et celui de l'ovaire de la femme, et de plus 
une espèce douteuse indiquée comme trouvée dans les veines 
de l’homme. Depuis lors une cinquième espèce, Pol. appendicu- 
latum, fut trouvée par M.Kuhn sur les branchies d’un squale, et 
une sixième, vivant sur les branchies de l’esturgeon, a été décrite 
par Leuckart sous le nom de Diplobothrium , après avoir été 
nommée par lui-même précédemment Diclibothrium. 1l est bien 
vraisemblable que ce genre, que nous conservons ainsi provisoi- 
rement, renferme des types fort différents, d’autant plus que le 
mode d'habitation diffère beaucoup. Les deux premières espèces 
dont les ventouses sont soutenues par un assemblage de pièces 
cornées, comme chez les Octobothrium, doivent au moins former 
une première seclion, que nous nommerons avec M. Nordmann 
Hexacotyle. 


A 


A 


A 


$. Espèces ayant des ventouses soutenues par un assemblage de 
pièces cornées (Hexacotyle). 
1. POLYSTOME DU THON. POLYSTOMA DUPLICATUM.— Rur., 
Syn., p. 125 el 438. 


Polystoma thynni, Derarocue, dans le Nouv. bulletin de la Soc. philom., 


1831, p. 271, pl- 2. fig. 3. 
Hexacotyle thynni, Norpmanx, dans l'Hist. nat. de Lamarck, 2° édit., 


t. III, p. 600. 
« — Corps grisâtre, mou et lisse, long de 12 à 16%, large de gui 


POLYSTOMA. 319 


« et elliptique au milieu, rétréci en avant, élargi en arrière, où se 
« trouvent les six ventouses rangées transversalement, avec deux 
« papilles intermédiaires ; — bouche terminale ; — ventouses bivalves, 
« soutenues par plusieurs pièces cornées qui, en se rapprochant, les 
« foni paraitre divisées (duplicata). » 


Trouvé par Delaroche , à l’île de Majorque, sur les branchies d’un 
thon (Scomber thynnus). 


2. POLYSTOME DE L’'ESTURGEON. POLYSTOMA ARMATUM. 


Diclibothrium crassicaudatum, LeucrART, 1836, et Diplobothrium armatum, 
Leuckarr, Zoolog. Bruchst., 3° helm. Beitr., 1842, p. 13. 

Hexacotyle elejans, Norman, dans l’Hist. nat. des An. s. vert. de La- 
marck, 2° édit., t, III, p. 600. 


« — Corps mou allongé, déprimé, portant en arrière (?) six ven- 
« touses latérales (trois de chaque côté) et un prolongement inter- 
« médiaire armé de quatre crochels ; — ventouses pédonculées divisées 
« en deux fosselles par une valyule, rayées et ciliées au bord, et 
« armées d’un aiguillon. » 


Il a été trouvé, sur les branchies d’un eslurgeon, ( Accipenser stel- 
latus Pair.), par M. Kollar et par Leuckart, qui se chargea de le 
décrire, et qui a prétendu que les ventouses sont siluées à la partie 
antérieure, et que le prolongement intermédiaire est terminé par la 
bouche. S'il en était ainsi cet helminthe devrait assurément constituer 
un genre distinct de tous les autres trématodes, et peut-être même 
plus voisin des acantholhèques; mais sa ressemblance avec l'espèce 
précédente et avec les Octobothrium nous détermine à le placer ici. 


S$ Espèces à ventouses inermes ou armées d’un seul crochet. 


? 3. POLYST. DE LA FEMME. POLYST. PINGUICOLA.— Zeper. 


Hexathyridium pinguicolu, Treurcer, Ob. path. an., p. 19-29, pl. 2, fig. 7-11. 
Polysioma pinquicola, Zener, Nalurg., p. 230. 
Polystoma pinguicola, Rup., Entoz., & IL,1, p.455 el Syn., p. 125 et 437. 
« — Corps jaunâtre, long de 18"", large de 6,7 environ, oblong ; 
« déprimé, rélréci ou acuminé en avant, lronqué en arrière, où se 
« trouvent les six ventouses orbiculaires rangées en arc de cercle. » 


Treutler seul a trouvé , en Allemagne, cet helminthe que personne 
wa vu depuis, pas même dans sa collection, où il était totalement 
altéré quand Rudolphi essaya de l'examiner. 11 avait été pris dans un 
tuhercule du tissu graisseux entourant l'ovaire d’une femme de vingt 
ans, morte à la suile d’un accouchement laborieux. 


? ? 4, POLYSTOME DES TORTUES. POLYSTOMA OCELLATUM. 
— Rupocrui, Synopsis, p. 125 el 436. 


« — Corps rougetre, long de 3°",4, large de 1,15 environ, ovale, 


320 TRÉMATODES. 


« déprimé , de forme variable, convexe en dessus, plane ou concave 


« en dessous; — ventouses inermes, à bord contractile susceptible de 
« se replier. » badn: ts 


Rudolphi a trouvé, en Italie, à Rimini, deux exemplaires seulement 
de cet helminthe, fixé au palais d’une tortue d’eau douce (Emys 
orbicularis), et il le nomma ocellatum à cause de deux taches demi- 
transparentes, figurant des pores, et placées comme deux yeux de 
chaque côté de la bouche. Sa description d’ailleurs est trop incom- 
plète pour bien faire connaître cetie espèce. 


5. POLYSTOME DES GRENOUILLES. POLYST. INTEGERRIMUM., 
— RupoLpui. 


Polystoma integerrimum, Roësez, dans Histor. ranarum, p. 24, pl. 4, 
fig. 10 (mauvaise). 

Planaria uncinulata, Braun, dans Schrift. der Berl. Ges. Naturf. Er. X, 
p- 58 , pl. 3, fig. 1-3. 

Linguatula integerrima, Froszicx, dans Naturf., XXV, p. 103. 

Fasciola uncinulata, Gmezix , Syst. nat., p. 3056. 

Polystoma ranæ ,'ZEDER, Nacbtrag., p. 203, pl.4, fig. 1-3. 

Polysioma iniegerrimum, Ruv., Entoz,, t. II, x, p. 451, pl. 6, fig. 1-6, et 
Synopsis, p. 125 

Polystoma integerrimum , Bremser, Icon. helminth., pl. 10, fig. 25-26. 

Polystoma integerrimum , Bar, dans Nova acla Acad. c. c.L.t. XIE, xx, 
pl: 22, fig. 7-8. 


« — Corps hlanc-jaunâtre, élégamment décoré par les ramifications 
noires de l’intesiin, mou, très-extensible et contractile; iong de 
7,5 à 9" (de 11", comprimé) large de 2"%,8 à 4»; plus étroit en 
« avant où il est terminé par la bouche urcéolée, protractile; terminé 
« en arrière par une expansion discoidele autour de laquelle se trou- 
« vent les six venlouses inermes, à bord très-contractile, larges de 
« 0,4; — deux forts crochets, longs de 0"",12, près du bord posté- 
« rieur entre les deux dernières ventouses; — orifice génital entouré 
« d’une couronne de huit peiites lames aiguës qui se rapprochent 
« comme les pièces d’une nasse. » 


« 


À 


< 
2 


J'en ai trouvé deux exemplaires dans la vessie urinaire d’une gre- 
nouille rousse (Rana temporaria), prise dans un bois à un myriamètre 
de Rennes; soixante-dix autres grenouilles vertes ou brunes de di- 
verses localités, que j'ai disséquées, n’en contenaient pas. J'ai bien vu 
les vaisseaux dans lesquels la circulalien est produite par des cils ou 
filaments ondulants, isolés ; ainsi que les cils vibratiles très-nombreux 
du canal efférent ou éjaculateur qui vient aboutir à l’orifice génital. 

Hi n’a été trouvé par Rudolphi, Zeder, M. Creplin, eic., que dans la 
vessie urinaire de la grenouille rousse; Braun seul Pa trouvé dans la 
grenouille verte, el le catalogue du musée de Vienne l'indique comme 
trouvé dans le Bufo variabilis. 


TRISTOME. 321 

ur” . fi 

ë. PONS DES SQUALES.  POLYST. APPENDICULATUM. 
—Kunx, dans An. des sc. d'obs., t. II, 1829, p. 460, pl. 11, fig. 1-3. 


Polyslomum appendiculatum , Norpmanx, Mikrog. Beitr., 1832, t. I, p. 80, 
pl:55 fig. 6-7. 


« — Corps jaunâtre-sale ou brunâtre, long de 9,75, large de 
« 12,12, allongé, presque linéaire, aminei aux extrémités, et por- 
« tant en arrière avant l’extrémité un appendice oblong, saillant, sur 
« lequel se trouvent les six ventouses très-rapprochées sur deux 
« rangs ; — veniouses presque globuleuses, ärmées chacune d’un cro- 
« chet enroulé au bord dont il paraît être la continuation. » 


Trouvé d’abord par M.Kubn sur les branchies de la roussetle (Squa- 
lus catulus), il a été étudié depuis par M. Nordmann d’après des 
exemplaires conservés dans l'alcool et envoyés précédemment à Ru- 
doiphi. 


POLYSTOME DES VEINES. 


Treutler avait décrit dans ses Observ. path. anat. (p. 23, pl. 4, 
fig. 1-3) sous le nom de Hexathyridium venarum, deux helminthes 
provenant, disait-il, d’une veine accidentellement ou fortuitement 
rompue à la jambe d’un jeune homme qui se baignait à Leipsick. Ces 
helminthes, longs de 4"" environ, avaient le corps aplati, lancéolé, 
obius, avec six pores ou ventouses à une des extrémités un peu 
amincie. Rudolphi el tous les autres helminthologistes ont révoqué 
en doute l'observation de Treutler, ou bien ont pensé qu'il avait pris 
des planaires pour des helminthes ; cependant plus récemment, 
M. Dellechiaje, à Naples, dit avoir observé dans le sang craché par 
deux jeunes gens aiteints d’hémoptysie, « des helminthes à corps 


« cylindrique ou déprimé, ayanti,six pores antérieurs, et deux autres 
« pores, lun ventral, l’autre postérieur. » 


DEUXIÈME SECTION. \'vistomiens. \ 


Trématodes à ventouses inermes, ayant la bouche accom- 
pagnée de deux ventouses et l'intestin ramifié. 


6° GENRE. TRISTOME. TRISTOMA. — CUVIER. 


« — Vers à corps aplati, plus ou moins allongé, portant en ar- 

« rière une large ventouse sessile ou pédonculée, bordée d’une 

« membrane plissée; — bouche située sous le bord antérieur 

« entre deux ventouses; — intestin divisé en deux ou quatre 

« branches ramifiées; — orifices génitaux distincts; — pénis 
21 


322 TRÉMATODES. 


« tubuleux, exsertile à gauche de la bouche; — testicules pelo- 
« tonnés en arrière de l’œsophage , — ovaire ramilié ou palmé, 
« étendu à la face dorsale; — orifice de l’oviducte situé à côté 
« du pénis ; — œufs ? » 


Le genre tristome a été établi par Cuvier pour une espèce 
trouvée sur les branchies de divers poissons de la Méditerranée, 
et qui se distingue par sa forme presque orbiculaire , échancrée 
en arrière pour l'insertion de la ventouse. Précédemment une es- 
pèce du même genre avait été trouvée sur les branchies d’un 
diodon près des côtes de la Californie, par Lamartinière, natura- 
liste de lexpédition de Lapérouse; Bose la décrivit plus tard, 
en 1811, sous le nom générique de Capsala, qui a été changé 
pour celui de Phylline, par Oken. Abilgaard (en 1794) avait dé- 
crit comme une sangsue sous le nom de Æirudo sturionis une 
troisième espèce vivant sur les branchies des esturgeons; par la 
suite Nitzsch la nomma Zristoma elongatum, et M. Baer de son 
côté la décrivit sous le nom de /Vifzschia elegans ; une quatrième 
et une cinquième espèce ont enfin été décrites par M. Diesing, à 
Vienne, dans une monographie qu’il a faite du genre tristome. 


1. TRISTOME TACHETÉ.  TRISTOMA MACULATUM.—Run. 


Tristoma maculatum, LAMARTINIÈRE , dans le Journal de physique, 1787, 
p. 207, pl. 2, fig. 4-5, et dans le Voyage de Lapérouse, 1798, t. IV, p. 79, 
pl. 20, fig. 4-5. 

Capsala martiniert, Bosc, dans Bull. Soc. philom., 1811, p. 384. 

Phylline dicdontis, OKen, Lehrb. des Naturg., t. IIL, x, p. 182 et 370, 
pl: 10 Mig-13-VÈRS es 

Trisitoma maculatum, RupoLrunr, Synopsis, p. 123 el 430 , pl. 4, fig. 9-10. 


«— Corps blanchâtre, avec de petites taches ovales, foncées, sur 
« le dos, aplati, ovale en cœur, long de 22"",5, large de 18m; — 
« ventouse postérieure rayonnée , sessile dans l’échancrure postérieure 
« du corps ; — bouche recouverte par un lobe cilié (?). » 


Sur les branchies d’un Diodon des côtes de Californie. 


9. TRISTOME ROUGE. TRISTOMA COCCINEUM. — Cuvier, 
dans Règne animal, 1r° éd., L. IV, p. 42, pl. 15, fig. 10. 


Trisioma coccineum , Runozpar, Synopsis, p. 123 et 498, pl. 1, fig. 7-8. 

Tristoma coccineum , Bremser, Icon. helm., pl. 10, fig. 12-13. 

Tristoma coccineum , Dresixe , dans Nova acta Acad., c. c. 2., tt. XVIET, x, 
pl. 1, fig. 1-13. 


« — Corps rouge-rosé, aplati, presque diseoïdal, long de 15 à 22°", 
« échancré en arrière pour l'insertion de la ventouse postérieure, qui 
« est large de 6%», soutenue par sept rayons saillants, et bordée d’une 


TRISTOME. 323 


« membrane plissée; — face ventrale parsemée de très-pelites fos- 
« settes; — bouche bilabiée, large de 0"®,7; — lèvres prolongé:s en 
« angle obtus ; — œsophage large et court; — intestin divisé en quatre 
« branches ramifiées; — ventouses antérieures, larges de 1"", situées 
« un peu en avant de la bouche dans deux échanerures du bord, » 


Sur les branchies de l’Orthragoriscus mola, du Xiphias gladius et 
de quelques autres poissons de la Méditerranée. J'ai pu vérifier plu- 


sieurs délails de la structure de cet helminthe sur les exemplaires du 
Muséum de Paris. 


3. TRISTOME PAPILLEUX. TRISTOMA PAPILLOSUM.— Dissine, 
dans Nova acta Acad., ©. c. L.,t. XVII, 1, p. 313, pl. 17, fig. 13-16. 


« — Corps ovale, oblong, rétréci au milieu, plus large et échancré 
« en arrière, papilleux en dessus; — tête distincte, presque carrée , 
« avec des prolongements en forme de tentacules ; — bouche presque 
« ronde entre les ventouses antérieures; — ventouse postérieure 
sesile, rayonnée, à bord strié. » 


À 


Sur les branchies du Xiphias gladius. 


4, TRISTOME DE L’ESTURGEON. TRISTOMA ELONGATUM. 
— Nirtzsc. 


Hirudo sturionis , AgrLGAARD, Skrivter af Naturh. Selsk., t. LI, 11, p.55, 
pl. 6, fig. 1. ; 


Phylline hippoglossi , OKen, Lebrb. de Naturg:, t. LIT, 1, p. 371. 
Tristomaelongatum, Nirzscn, dans l’'Enc. de Ersch et Gruber, t. XV, p.150. 
Tristoma elongatum, Dies., dans Nova acta Acad. c.c.L., t. XVIIT, 1, p: 12. 


Nitzschia elegans , BAER, dans Nova acta Acad, ©. c. 2., t, XIIT, 1x, p. 660, 
pl. 22, fig. 1-4. “ 


« — Corps rougeâtre, long de 13 à 22,5; large de 4,5 à 7,8, 
« oblong, rétréci en arrière, où se trouve une grosse ventouse 
« presque globuleuse , à bord crénelé; — ventouses antérieures mar- 
« ginales, linéaires, obliques ; — bouche triangulaire. » 


Trouvé sur les opercules et autour de l’orifice des branchies de 
l’esturgeon ( Accipenser sturio). 


5. TRISTOME TUBIPORE. TRISTOMA TUBIPORUM.— Disc, 
dans Nova acta Acad., c.c. 1.,t. XVI, 1, p. 14, pl. 1, fig. 14-16. 


« — Corps long de 6"",75, large de 2°",25, elliptique, sinué ou 
« échancré en avant, brusquement rétréci en arrière , pour former un 
« pédoncule long de 1,50, que termine une large ventouse en forme 
« de roue à neuf ou dix rayons, bordée d’une membrane étroile et 
« plissée ; — ventouses antérieures oblongues , latérales, parallèles. » 


Trouvé par M. Kollar sur les branchies d'un Trigla hirundo con- 
servé dans l'alcool, 


324 TRÉMATODES. 


TROISIÈME SECTION. \Distomaens. \ 


Trématodes vrais ayant les ventouses inermes et lintestin 
simple ou à deux branches non ramifiées (excepté dans le Dis- 
toma hepaticum. ) 


TABLEAU DES GENRES. 


+ Intestin simple ou à une seule branche, en 
cœcum, un grand disque ventral tenant lieu 


de pied. 7. Aspidogaster. 
++ Intestin à deux branches. 
Une grande ventouse postérieure. 8. Amphistoma. 
** Sans ventouse postérieure. 
$ Sans ventouse venirale. 9. —onostoma. 


$$ Avec une ventouse venirale. 
“ Partie antérieure dilatée ou bordée par 
des expansions membraneuses qui en 
font une large ventouse comprenant 
tous les orifices ou les ventouses. 10. Holostomum. 
“{ Partie antérieure non dilatée, ventouses 
antérieure et ventrale, bien distinctes 
et isolées. 11. Distoma. 


7° GENRE. ASPIDOGASTER. ASPIDOGASTER. — BAER. 


« — Helminthes à corps ovale-oblong, très-contractile, muni 
« en dessous d’un disque eblong, extensible, treillissé ou creusé 
« de plusieurs rangées de fossettes quadrangulaires, servant à la 
« reptation, comme Île pied des mollusques gastéropodes ; — bou- 
« che orbiculaire, dilatable à l'extrémité d’un cou protractile ; — 
« intestin simple en cœæcum.» 

Le genre Aspidogaster a été établi par le professeur Baer 
pour un helminthe très-remarquable, habitant le péricarde des 
moules d’eau douce (anodontes et mulettes) ; depuis lors M. Die- 
sing en a trouvé dans l'intestin des cyprins une seconde espèce 
qui nous parait un peu douteuse. 


1. ASPIDOGASTER DE L'ANCDONTE, ASPIDOGASTER CON- 
CHICOLA.— Barr, Beitraege zur Kenntniss d. Nied. Thieren.1826., 
dans les Nov. Act. Acad. c. c.x. t. XIIE, p. 527, pl. 28, fig. 12. 

Aspidogaster conchicola, Crerzix, dans l'Encyel. de Ersch et Gruber, 
tu. XXXIT, p. 286. 
« — Corps blanc-jaunâtre, long de 1,6 à 3"",8, large de 0",7 à 

« 1,8, ovale oblong, un peu déprimé, extensible et contractile en 


ASPIDOGASTER. 325 


« boule ; rampant au moyen d’un disque ventral, oblong musculeux, 
« treillissé, très-extensible, au-dessus duquel s’avance un prolon- 
« gement antérieur en forme de cou, large de 0"",35, terminé par 
« l’orifice buccal ; — bouche large, dilatable en entonnoir, et con- 
« tractile, suivie par un bulbe œæsophagien et par l'intestin simple dilaté 
« en avant, plus élroit en arrière et terminé en cæœcum ; — orifice gé- 
« nilal situé à la base du cou ; — pénis replié dans un sac ou récepta- 
« cle oblong ; — testicule ovoïde; — oviducte très-long contenant des 
« œufs brunâtres, elliptiques longs de 0"",11, larges de 0"",06, dans 
« lesquels se voit l'embryon replié. 
« — Vaisseaux très-nombreux, sinueux, ramifiés et anastomosés, 
munis à l’intérieur de cils ou filaments ondulanis qui déterminent 
« la circulation des liquides ; — orifice anal donnant entrée au liquide 
« extérieur dans une cavité respiratoire très-contractile avec laquelle 
« paraissent communiquer les vaisseaux. 

« — Embryon nouvellement éclos dong de 0"",2 à 0w",24, très-con- 
« tractile et de forme très-variable sans aucun cil vibratile, terminé 
« d’un côté en entonnoir et de l’autre en pointe mousse, ayec une ven- 
« louse latérale un peu avant la pointe. » 


A 


Cet helminthe, non moins remarquable par sa structure que par son 
habitation dans le péricarde des anodontes et des mulettes (Unio), a 
été découvert par M. Baer, qui la décrit avec soin, mais qui pourtant 
n’a pas bien vu tous les détails de son organisation. La description que 
j'en donne, un peu différente de la sienne, est le résullat des obser- 
valions multipliées que j'ai faites sur cet helminthe assez commun à 
Rennes dans le péricarde de l’Anodonta cygnea et de l’Unio littoralis, 
où J'en ai lrouvé quelquefois huit exemplaires ensemble, J'en ai con- 
servé plusieurs vivants dans l’eau pendant plus de douze jours, ils su- 
bissent alors des changements de forme déjà signalés par M. Baer ; ils 
se gonflent, deviennent vésiculeux en dessus et l’on aperçoit mieux 
leurs vaisseaux à travers les téguments. 

Le disque ventral susceptible de s'étendre au delà du contour du 
corps sert à la replation comme le pied des mollusques gastéropodes ; 
de même aussi l'animal s’en sert pour ramper non-seulement sur les 
corps solides, mais sous la surface du liquide en le rendant concave 
ainsi que le font les lymnées et les planorbes. Ce disque présente 25 
à 30 rangées transverses, ou quatre rangées longitudinales de fossettes 
quadrangulaires séparées par des plis transverses à chacun desquels 
correspond, près du bord externe, un pore ou une glande orbiculaire ; 
le disque vu de profil montre des dentelures obliques, séparées par des 
espaces 4 à à fois plus larges, et ainsi, écartés de 0,09. 

Au fond de lorifice buccal en entonnoir se voit le bulbe œsophagien 
à la suite duquel est l'intestin presque droit, d’abord renflé, puis un 
peu plus mince, et terminé en cœcum vers les quatre cinquièmes de 
la longueur totale. 

A la base du cou, entre le cou et le prolongement antérieur du 


326 TRÉMATODES. 


disque, se trouve l’orifice génital non saillant, auquel aboulit un tube 
musculeux, renflé postérieurement, pour servir de réceptacle au pénis 
qu’on voit replié dans l’intérieur; ce même tube musculeux recoit 
latéralement, avant sa terminaison, un autre tube contractile qui 
est l'extrémité de l’oviducte; de sorte que bien positivement ici les 
deux appareils génitaux, mâle et femelle, ont un orifice commun. 

L’orifice caudal correspond à une cavité interne très-contractile à 
parois peu distinctes; quelquefois il fait saillie au dehors; quand, au 
contraire, il est rétracté, on voit de chaque côté une vésicule conirac- 
tile. 

Le système vasculaire est assez compliqué; les vaisseaux, larges 
de 0,015, ramifiés et anastomosés, paraissent n’être pas contrac- 
tiles; le mouvement du liquide contenu ne s’apercoit nullement, 
mais il est démontré par l'agitation des longs cils ou filaments placés 
d’espace en espace el ondulant sans cesse. Ces organes vibratiles ou 
ondulants se trouvent jusque dans des petits tubes en cœcum qui 
semblent être l’origine du système vasculaire près du bord postérieur; 
leur mouvement est dirigé d’arrière en avant, et sufiit sans doute pour 
que le liquide revienne ensuite par les vaisseaux efférents. Ceux-ci 
n’ont pas de cils ondulants, et, vraisemblablement, ils aboutissent aux 
vésieules latérales de la cavité postérieure. Ainsi cet appareil est à la 
fois cireulatoire et respiratoire. 

L’intestin est rempli d’une substance granuleuse opaque qui, par 
contraction, est refoulée dans un sens et dans l’autre. Quand l’animal 
est pressé entre des lames de verre, il rejelie par la bouche une par- 
tie de cette substance contenue dans l'intestin, et alors on observe 
qu’elle est formée de granules larges de 0"",01 environ. 

Les œufs, avant la maturité, et longs de 0"",10 seulement, sont 
pleins de globules huileux, et ont une large tache diaphane à une 
des extrémités ; les œufs murs laissent voir l'embryon replié en double 
sur lui-même, et montrent encore la tache diaphane à une des extré- 
mités ; en appuyant une lame de verre sur l’œuf, sa coquille se brise 
avec bruit, et l'embryon s'échappe et se meut assez vivement dans le 
liquide. 

L’embryon, long de 0"",20 à 0"",24, dépourvu de cils vibratiles, est 
d’une forme tellement différente de l’adulte et des autres trématodes, 
que je n’ai pu me rendre compte de la signification de ses diverses 
parties. Une des extrémités, celle qui sort de l'œuf la dernière, est 
obliquement tronquée, dilatable, en entonnoir, à bords épais, el 
pourrait être prise pour la bouche ; l’autre extrémité est terminée en 
pointe, et porte une ventouse très-contractile et saillante à la face 
ventrale en avant de la pointe; et on voit en outre dans l’intérieur 
du corps, au milieu, à l'endroit où il élail replié sur lui-même, un 
globule diaphane correspondant à la tache claire observée à une des 
extrémités de l’œuf : ce globule semblerait donc être le principe de 
l'intestin, et la ventouse postérieure serait destinée, par suite d’un 
développement excessif, à devenir le disque ventral. 


AMPHISTOME. 327 

M. Baer avait bien vu l’entonnoir buccal, le bulbe pharyngien et 
l'intestin simple; mais il a supposé que l'intestin, au lieu de se termi- 
ner en cœcum, doit communiquer, par une portion plus mince qu’il 
n’a pas vue, avec la cavité qu’il nomme le rectum, el qui s’ouvre au 
dehors par l’orifice caudal qu’il nomme l'anus; il a d’ailleurs repré- 
senté cet orifice caudal qu2iquefois prolongé en un tube assez long. 


> 2, ASPIDOGASTER LIMACOIDE. ASP. LIMACOIDES, — Dres., 
dans la Medicin Jahrb. d. K.K. Oester. Staat , 1834, t. VII, p. 420 
(par extrait) dans les Archives de Wiegmann, 1835, 1, p. 335. 


« — Corps long de 0"",7 à 4,5, large de 0"",56 à 0"",7, un peu 
« déprimé, convexe en dessus, plane en dessous, presque lancéolé, 
« avec un cou très-court, cylindrique; — bouche orbiculaire, béante; 
« — extrémité caudale très-courle, obtusément arrondie, conique; 
« plaque ventrale à mailles inégales, les latérales plus étroites, 
« presque rondes ; — orifice génital à l'extrémité postérieure. » 


M. Diesing l’a trouvé dans l'intestin des Cyprinus dobula et Cyprinus 
idus. 11 lui attribue un intestin simple, en cæœcum, et prend l’orifice 
caudal pour un orifice génital commun, d’où il a vu, dit-il, sortir 
l'extrémité de l’oviducte sous la forme d’un cirre. Ce fait est en con- 
tradiction avec ce que M. Baer et moi nous avons vu sur l’espèce 
précédenie; autrement, on eùt pu croire que celle espèce est l’Aspi- 
dogaster conchicola devenu la proie des eyprins, soit par suile de la 
mort de l’anodonte, soit par quelque circonstance fortuite; car on sait 
que les aspidogasters peuvent rester vivants dans l’eau, ou dans les 
anodontes en décomposition, pendant fort longtemps. 


8° GENRE. AMPHISTOME. AMPHISTOMA. — Rup. 


« —Helminthes blancs ou rougeâtres; — corps musculeux, assez 
« ferme, épais, ovoïde, cylindroïde ou conoïde, souvent courbé, 
« deux à trois fois plus long que large; terminé en avant par 
« l’orifice buccal; plus large et obliquement tronqué en arrière, 
« où il se termine par une large ventouse, au moyen de laquelle 
« ces vers se fixent aux papilles ou à la muqueuse de l'intestin 
« qu’ils habitent. 

« — Bouche orbiculaire , suivie d’un sac pharyngien ovoïde, 
« de la face dorsale duquel part l'æœsophage plus étroit; — intestin 
« bifurqué, ayant ses deux branches terminées en cœcum vers 
« l'extrémité postérieure; — orifice génital situé au-dessous de 
« l’œsophage; - testicules conglobés ou fasciculés, situés en ar- 
« rière, conduit déférent, dirigé en avant, et aboutissant au pénis 
« plus ou moins allongé; — ovaires latéraux , racémiformes (en 


3 
DTA 


328 | TRÉMATODES. 
« grappe); — oviducte très-long, tubuleux, replié entre les 
« branches de l’intestin , et aboutissant aussi à l’orifice génital ; 
— œufs elliptiques, assez volumineux, longs de G"%,13 à Om 16: 
« — embryon muni de cils vibratiles. 

« — Système vasculaire assez complexe, avec des organes 
« vibratiles internes ; — système nerveux, distinct. 

« — Tégument décomposable en partie par l’eau, soutenu par 
‘ plusieurs couches de fibres, soit transverses ou longitudinales, 


« soit obliques, et laissant voir un réseau (vasculaire (2?) ) sous- 
« jacent. » 


A 


= 


= 


= 


Le genre Amphistoma, institué par Rudolphi, était caractérisé 
par la présence de deux orifices terminaux , et se composait 
d’abord de neuf espèces, partagées en deux sections. La première 
comprenait six espèces parasites des oiseaux, et qui sont aujour- 
d’hui des holostomes 

La deuxième section comprenait encore une espèce propre 
aux oiseaux, une aux mammifères, et une aux reptiles: plus 
tard, dans son Synopsis, Rudolphi doubla ce nombre en trans- 
posant quelques espèces, et en ajoutant d’autres; c’est presque 
en même temps que Nitzsch, dans son article Amphistome de 
l'Encyclopédie allemande de Ersch et Gruber, sépara les espèces 
de la première section de Rudolphi pour en faire le genre Ho- 
lostome, et en même temps il changea la terminaison du nom 
latin pour celle d’Amphistomum. 

Depuis lors Bojanus et Laurer ont publié d’excellents travaux 
sur deux espèces, les Amphistoma subtriquetrum et Amphis- 
toma conicum ; M. Westrumb a aussi publié un travail général 
sur les Amphistomes; mais M. Diesing, à Vienne, a, plus récem- 
ment (1856-1859), publié une Monographie complète du genre 
Amphistome et du genre Diplodiscus, comprenant les Æmphis- 
tomes des Batraciens, qu’il sépare des autres d’après un pré- 
tendu caractère que nous n’admettons pas. La Monographie de 
M. Diesing comprend dix-huit amphistomes et deux Diplodiscus , 
en tout vingtespèces; mais M. Creplin a reconnu d’une part que 
les Diplodiscus ou Amphistomes des Batraciens ne forment 
qu’une seule espèce, et d’autre part que l’Amphistoma trunca- 
tum du Phoque est un vrai distome ( Distoma conus ); il ne reste 
done que dix-huit espèces, dont trois seulement indigènes 
(Amphistoma subtriquetrum , mphistoma conicum , Amphis- 
toma subclavatam), plus anciennement connues, ont été 
étudiées à l’état frais ou vivantes, et dont les quinze autres, 
trouvées au Brésil dans des vertébrés de diverses classes, n’ont 


AMPHISTOME. 329 

été étudiées et décrites que d’après des exemplaires conservés 
dans lalcool. 

=. Une seule de ces quinze espèces, l'Amphistoma giganteum a 
été disséquée et étudiée en détail par M. Diesing; les autres, 
caractérisées par leur forme extérieure, ne peuvent être regar- 
dées comme suffisamment distinctes, surtout si Pon considère 
que deux d’entre elles ont été trouvées dans les cœcums du Ta- 
pir d'Amérique, et six autres dans des poissons d’eau douce d’un 
même genre ou de genres voisins. Il se pourrait bien, d’ailleurs, 
que quelque erreur ait eu lieu dans les indications de M. Natte- 
rer, qui indique une espèce d’Amphistome ( Amphistoma luna- 
tum n. 10), comme rencontrée par lui dans le cœcum d’un cerf, 
et dans les cœcums de deux espèces de canard et d’une échasse. 

Au reste, des dix-huit amphistomes décrits ici, sept seulement 
vivent dans les mammifères, trois dans les oiseaux, deux dans 
les reptiles, et six dans les poissons ; un seul, lAmphistoma coni- 
cum, se trouve exclusivement dans l'estomac des ruminants, tous 
les autres habitent l'intestin, et plus particulièrement le cœcum 
ou le rectum. 

Les amphistomes présentent bien les caractères essentiels des 
Trématodes : d’avoir le tégument sarcodique, décomposable 
par l’eau, au moins en partie, et laissant exsuder des glo- 
bules diaphanes de sarcode; d’avoir un intestin à simple orifice, 
terminé en deux cœcums, et sans anus; d’avoir les organes gé- 
nitaux mâles et femelles distincts, et réunis sur le même indi- 
vidu,etc.; mais ils se distinguent des autres genres de cette sous- 
classe : 1° par la structure de leur bouche et de leur pharynx, en 
forme de sac muscuieux; par leur œsophage qui part de la face 
dorsale de ce sac, et qui, totalement musculeux et contractile , 
est dépourvu de bulbe œsophagien ; 2° par la forme etia position 
de leur ventouse postérieure, avec laquelle ils se fixent comme 
les sangsues; 3° et enfin par la quantité de fibres musculaires 
qui entrent dans la composition du tégument, et qui le rendent 
plus ferme. Le système vasculaire est ici très-développé, mais il 
n’est pas bien certain qu’un réseau très-complexe , situé sous le 
tégument, soit vraiment vasculaire; il est peut-être trop consis- 
tant pour qu’on puisse lui supposer cette fonction. 

C’est chez les amphistomes que le système nerveux à été vu 
plus clairement, peut-être, que chez les autres trématodes; Bo- 
janus, le premier, l’avait décrit et représenté chez lAmphistoma 
sublriquetrum, où il se compose d’une bande transverse, sus- 
æsophagienne, renflée de part et d’autre en un ganglion, envoyant 


SATE 


330 TRÉMATODES. 


en toutes les directions des filets nerveux (et peut-être un 
cordon œsophagien complétant un anneau), et de plus deux 
longs cordons latéraux , parallèles aux deux branches de lPin- 
iestin; Laurer le vit ensuite à peu près de même chez l’4m- 
phistoma conicum , et M. Diesing chez PAmphistoma giganteum. 
Moi-même j'ai vu dans lAmphistoma conicum, plusieurs fois, 
ce qu’on a nommé le système nerveux de ces helminthes (sauf 
les cordons longitudinaux); il est blanc, plus opaque que les 
fibres contractiles, maïs il est lui-même formé de faisceaux de 
fibres parallèles très-fines ; il ne présente nulle part des tubes 
ou des cordons distincts, comme les nerfs des articulés et des 
mollusques; enfin il semble- passer insensiblement à la contex- 
ture des faisceaux musculaires, auxquels il est lié dans presque 
toute son étendue par des brides membraneuses, ou par des 
fibres, de telle sorte que, sans l’analogie de sa position avec ce 
qu’on observe chez les mollusques, on serait tenté peut-être de 
contester sa nature nerveuse pour le considérer simplement 
comme des faisceaux tendineux, servant à maintenir et à diriger 
lœsophage. M. Laurer et M. Diesing ont attribué un épiderme dis- 
tüinct aux Amphistomes, mais jai vu, au contraire, ces helmin- 
thes dans l’eau, laisser exsuder des globules de sarcode, ce qui 
p’arrive pas aux nématoïdes qui ont un véritable épiderme. 

M. Diesing nomme estomac ce que j'ai décrit comme un sac 
pharyngien, conséquemment iln’admet pas d’œsophage, et, pla- 
cant le système nerveux en arrière de l'estomac il nomme in- 
testin le tube musculeux, contractile, à part de cette pre- 
mière cavité. Cet helminthologiste , n’étudiant de son Æmphi- 
stoma giganteum que des exemplaires conservés dans l'alcool, a 
décrit toutes les fibres adhérentes à l'intestin comme des vais- 
seaux nourriciers qui, se réunissant de proche en proche, se ren- 
dent finalement dans un canal flexueux, étendu de la tête presque 
jusqu’au bord supérieur de la ventouse, et terminé à une petite 
saillie , en forme de verrue, souvent peu visible au-dessus de la 
ventouse. 

Laurer, au contraire, a vu dans {mphistoma conicum deux 
vaisseaux principaux, parallèles aux branches de Pintestin, 
aboutissant à un sac ovale (réservoir du chyle), situé au-des- 
sus de l'extrémité de l'intestin, lequel réservoir du chyle se 
termine au prétendu orifice caudal. Moi-même j'ai vu dans 
V'Amphistoma subclavatum deux vaisseaux principaux, flexueux 
et d’autres vaisseaux nombreux, réticulés; et, de plus, j'ai vu 
des organes vibratiles, intérieurs à l'extrémité des vaisseaux, 


ne” 


AMPHISTOMES DES MAMMIFÈRES. 331 


mais je n’ai pas vu le réservoir du chyle, ni lorifice caudal que 
M. Diesing, d’ailleurs, ne paraît pas admettre comme un ori- 
fice réel. 


I. AMPHISTOMES DES MAMMIFÈRES. 


1. AMPHISTOME DU SINGE. AMPHISTOMA EMARGINATUM. 
— Diesine, dans les Ann. d. Wien. Mus., IX, 2, p. 237. 


« — Corps long de 4"",5, large de 3"",9 environ, elliptique, un 
« peu comprimé; — bouche orbiculaire terminale; ventouse posté- 
« rieure, située à la base de la face ventrale, échancrée en arrière. » 


Trouvé par M. Naiterer, au Brésil, dans le gros intestin du Callithrix 
noctivaga. (NATT.) 


? AMPHISTOME DU PHOQUE. AMPHISTOMA TRUNCATUM. — 
Rupozpi, Synopsis, p. 90, et 359, n° 15. 


Amphistoma truncatum, WestrrumB, dans l’Isis, 1823, t. IV, p: 597. 

Amphistoma truncatum , Diesine, dans les Ann. du Mus. de Vienne, t. F, 1x, 
p. 252, pl. 24, fig. 13-15. 

Distomum conus , Crepun, Observ. de Entoz., 1825, p. 50, et dans l’'Encycl. 
de Ersch et Gruber, 1839, t. XX XII, p. 286 (note). 


Trouvé d’abord par le professeur Otto dans le foie du phoque, 
et ensuite par Rudolphi, à Berlin, dans l'estomac et l'intestin du 
même animal; M. Creplin a reconnu que c’est un yrai distome. 


2. AMPHIST, DU CASTOR. AMPH. SUBTRIQUETRUM. — Ruv. 


Distoma amphistomoides, Boxanus, dans les Mém. de la Soc. imp. de Moscou, 
1817, t. V, p. 270, pl. 9, fig. 1-8. 

Amphistoma subtriquetrum , Ruporrui, Synopsis, p. 91 et 360, n° 18. 

Amphist. subtriquet., Bosanus, dans l’Isis, 1821, €. II, p. 164, pl. 2, fig. 5-12. 

Amphist. subtriquetrum , Wesrrume , dans l’Isis, 1823, t. LV, p. 397. 

Amphist. subtriquetrum, Scumazz , t. XIX, Tab. anat., Entoz., pl. 8, fig. 4-10 
(copie de Bojanus). 

Amphist. subtriquetrum , Bremser , Icones helminth., pl. 8, fig. 32-33. 

Amphist. Sublriquetrum , Dies, dans les Ann. du Mus. de Vienne, £. I, 1, 
p. 248, pl. 23, fig. 7-9. 


«— Corps blane-grisâtre, souvent gris-jaune, long de 6"",75 à 
« 15%%,75, rétréci en avant, et.large de 2"°,95 environ , à l'extrémité 
« antérieure, large de 4°",5 à G6»,75 en arrière, claviforme et 
« arrondi; — face venirale, un peu aplatie, dos bombé et quel- 
« quefois caréné , ce qui fait paraître le corps presque tlriquètre ; 
« — bouche orbiculaire à l'extrémité antérieure ; — ventouse posté- 
« rieure, grande et profonde, avec un bord gonfié, et située en dessous 
« à 0®*,56 de l'extrémité postérieure; — organe génital externe 


332 TRÉMATODES. 


« situé en arrière de la ventouse buccale, quelquefois saillant en 
« forme de papille, mais plus souvent rétracté et laissant un petit 
« enfoncement. » x 


Bojanus le premier, et après lui Bremser, Rudolphi et Walter l'ont 
trouvé dans le cœcum et-dans le colon, comme aussi dans l'intestin 
grêle du caslor (Castor fiber). Trente castors sur cinquante-six, dis- 
séqués au musée de Vienne, contenaient cet helminthe. 

Bojanus, en donnant l'anatomie de cet amphistome, lui attribue 
un système nerveux assez complexe, présentant de chaque côlé de 
l'œsophage un ganglion principal, d’où partent des filets nerveux 
assez nombreux dirigés en avant, un cordon transverse formant un 
collier œsophagien, et en arrière deux cordons latéraux ramifiés. Ce 
savant naluraliste a décrit l'intestin comme bifurqué à peu de distance 
de la masse musculaire buccale, et envoyant en arrière deux larges 
branches terminées en cœcum; il décrit aussi les deux testicules 
comme formés d’une tiouffe rayonnanie de tubes, et l’oviducte 
comme un sac tubuleux inégal, assez large, occupant la face ven- 
irale. 


3. AMPHISTOME DES RUMINANTS. AMPHIST. CONICUM.—Run. 


Amphistoma conicum, confondu avec Fasciola hepatica, Mürrer, dans le 
Naturf., XVIII, p. 34, pl. 3, fig. 11. 

Festucaria cervi, Zeper, dans les Scbrift. d. Berl. Ges., (. X, p. 65, pl. 3, 
fig. 8-11. 

Fasciola cervi, Scnraxrk , dans les Mém. de l’Acad. de Suède , 1790, p. 123, 
n°23. 

Fasciola elaphi, Gueux, Syst. nat., p. 3054, n° 7. 

Hionostoma elaphi, Zrper, Nachtrag., p.150, et Monost. conicum, Naturg., 
p. 188. 

Amphist. conicum, Run., Entoz., t. II, 1, p.349het Syn., p. 91 et 360, n° 17. 

Amphist. conicum , Nirzsen, dans lEnc. de Ersch et Gruber, €. III, p. 398. 

Amphist. conicum, Wesrrums, dans l’Isis, 1824, t. LV, p. 397. 

.Amphist. conicum , LAuRER, de Amphistomo conico, 1830. 

Amphist. conicum , Gurrr, Path. Anat.d. Hauss., L. I, p. 369, pl. 8, fig. 25-28. 

Amphist. conicum , Diesine , dans les Ann. du Mus. de Vienne, £. 1, p. 246, 
pl. 23, fig. 1-4, 1836. 

Armphist. conicum , Grpuin, dans l’Encyc. de Frseh et Gruber, t. XX XIE, 
p. 286, 1839. 


« — Corps blanc-rougeâtre, long de 11"",5 (à 13"",15), large 
« de 2 à 3"",37, ovoide oblong ou presque cylindrique, aminci en 
« avant, renflé progressivement ei obtus en arrière, un peu recourbé; 
« ventouse buccale urcéolée, large de 0"",8, tout à fait terminale ; 
« — œsophage simple, long de 1"",5, large de 0"",28, suivi par les 
« deux branches renflées, inégales et sinueuses de l'intestin, ter- 
« miné en cœcum un peu pointu à 2",2 de l’exirémité; — ventouse 
« postérieure, large de 1"",8 à 2"", presque globuleuse, excavée, 
« Située en dessous; — orifice génital, situé un peu en avant de Ia 


AMPHISTOMES DES MAMMIFÈRES. 333 


«bifurcalion de l'intestin, et souvent de côté; — ovaires latéraux ; — 
« œufs longs de 0"",15 à 0,16; — réseau (vasculaire?) paraissant 
« formé par une sorte de cartilage très-mince, sous le tégument. » 


Je l’ai trouvé abondamment, à Rennes, au mois d’avril, dans la 
panse de huit bœufs nourris dans le département du Morbihan; ils 
étaient attachés solidement, par leur ventouse postérieure, aux pa- 
pilles de la muqueuse du premier estomac, près de la gouttière qui 
fait communiquer ee premier estomac avec les suivants. 

Daubenton , le premier, lrouva cet helminthe dans le bœuf, à Paris, 
en 1755; ensuite Treutler le trouva dans la panse du mouton; Zeder 
et Wrède, dans le cerf (Cervus elaphus); Nitzsch, dans le chevreuil 
(Cervus capreolus) ; Rudolphi l'avait souvent trouvé dans le bœuf, 
à Greifswald ; au musée de Vienne on l’a trouvé seulement deux fois 
sur neuf dans le daim (Cervus dama) et quinze fois sur trente dans le 
cerf. M. Naiterer, au Brésil, l'a trouvé aussi dans la panse et dans le 
feuillet des Cervus campestris, dichotomus, namby, rufus et sim- 
plicicornis ; M. Creplin en a vu des exemplaires trouvés dans l’élan 
(Cervus alces). 

— M. Diesing a vu la bouche des jeunes individus provenant du Cer- 
vus dichotomus, entourée de douze à quinze cils ou soies roides. 

— Laurer, dans son beau travail sur l'Amphistoma conicum , a 
décrit le système nerveux analogue à ce que‘Bojanus avait vu dans 
VAmphistoma subtriquetrum, et j'ai pu constater en partie ses obser- 


valions. Rs ps 


4. AMPHIST. DU PÉCARL AMPHIST, GIGANTEUM. — DrEsixe, 
dans les Ann. du Mus. de Vienne, 1.1,n, p.248, pl. 22et93, fig. 5-6. 


« — Corps blanc-jaunâtre, demi-transparent, long de 20 à 22"m,5, 
« large de 2"",25 en avant, et de 6"",7 en arrière, ovoïde, oblong , 
« un peu comprimé, plissé transversalement ; — bouche terminale, 
« circulaire ; — ventouse postérieure, presque ovale, profonde, située 
« à la face ventrale, à 2°*,25 de l’exirémité ; — orifice génital situé à 


« 6"%,75 de la bouche. » 


Trouvé par M. Nalterer au Brésil, dans le cœcum de trois Dicotyles 
albirostris, et d’un Dicotyles torquatus. 

M. Diesing a fait l'anatomie de celte espèce sur des exemplaires con- 
servés dans l’esprit-de-vin ; il a décrit le tégument général comme 
formé de six couches : l’épiderme , le réseau de Malpighi, une pre- 
mière couche de fibres musculaires transverses, une deuxième couche 
de fibres longitudinales, une troisième couche musculaire formée de 
fibres cbliques croisées, et enfin une membrane vasculaire; il a vu 
l'æsophage prendre naissance sur la face dorsale d’un sac buccal ou 
pharyngien oblong, assez profond, puis se diviser dans les deux bran- 
ches de l'intestin; il a vu aussi les testicules formant deux masses 
fasciculées ; enfin M. Diesing représente le système nerveux à peu près 


334 TRÉMATODES. 


de même que M. Bojanus pour l’Amphist. subtriquetrum, c’est-à-dire 
avec un ganglion de chaque côté de l’œsophage, envoyant deux filets 
obliquement en avant, un autre cordon transverse pour for Pan- 
neau œsophagien, et un long cordon longitudinal qui accompagne 
l'intestin, en envoyant quelques petits filets latéralement. 


5. AMPHIST. RUDE.  AMPHIST. ASPERUM. — Diese, dans 
les Ann. du Mus. de Vienne, t. I, 1, p. 236, pl. 20, fig. 14-16. 


« — Corps long de 4"",5 à 11°°,25, conique, obliquement tronqué 
« à la base, en arrière, où il est large de 2,15 à 6"",75 ; — bouche 
« terminale , orbieulaire ; — ventouse postérieure entourée d’un bord 
« étroit, hérissée de petites papilles, et formant la base oblique du 
« cône ; — pénis quelquefois saillant, très-long, filiforme. » 


M. Naiierer l’a trouvé deux fois au Brésil dans le cæœcum du tapir 
d'Amérique. 


2 6. AMPHIST. PYRIFORME. AMPHIST. PYRIFORME. — Diesinc, 
dansles Ann. du Mus. de Vienne, i. 11,1, p. 236, pl. 20, fig. 17-18. 


« — Corps long de 6,75 à 11,25, large de 4,5 à 6°",15, pyri- 
« forme ou aminci en avant; bouche très-petite, orbiculaire , termi- 
« nale ; — ventouse postérieure située à la face ventrale près de 
« l'extrémité, entourée d’un bord saillant, concave et lisse; — pénis 
« quelquefois saillant sous la forme d’une pointe courte et mince. » 


M. Natterer l’a trouvé au Brésil, dans le cæcum du tapir, en même 
iemps que l’espèce précédente, dont elle ne me paraît pas différer 
essentiellement, car les caractères indiqués par M. Diesing n’ont été 
tracés que d’après des exemplaires conservés dans l’esprit-de-vin. 


7. AMPHIST. DU LAMANTIN. AMPHIST. FABACEUM. — Diese, 
dans les Ann. du Mus. de Vienne , 1. U,u, p.236, pl. 20, fig. 19-24. 


« — Corps blanc rougeätre, demi-transparent, long de 6°°,75 à 
« 13°%,50 , ovale, lancéolé, large de 0°",75 à 1°*,10 en avant , et de 
« 32,37 à 6,75 au milieu, convexe en dessus, plane en dessous, ou 
« convexe seulement dans le jeune âge; — cou cylindrique, protrac- 
« lile (et pouvant être entièrement rélracté de sorte que le corps 
« a la forme d’un grain de café); — bouche terminale légèrement 
« crénelée ; — ventouse postérieure orbiculaire , siluée en dessous, 
« près de l'extrémité, et entourée d’un bord peu saillant. » 


Natterer le trouva deux fois au Brésil très-abondamment dans l’in- 
testin, et particulièrement dans le cœcum du Manatus exunguis, 


AMPHISTOMES DES OISEAUX. 339 


LS IL. AMPHISTOMES DES OISEAUX. 


L'’Amphist. tanagræ , espèce douteuse de Rudolphi ( Syn., p. 674 ), 
a été trouvé au Brésil par Olfers, dans la bourse de Fabricius du 
Tanagra tatoa; mais par suite de quelque erreur, il n’a pu être dé- 
terminé convenablement. 

L’Amphistoma emberizæ citrinellæ, autre espèce douteuse, est 
indiqué comme ayant été trouvé au musée de Vienne; mais il n’en 
resie qu’un dessin imparfait. 


8. AMPHIST. EN CROCHET. AMPHIST,. UNCIFORME. — Runr., 
Syn., p. 674. 


Amphistoma unciforme , Wesrrume, dans l’Isis, 1823, p. 397. 
Amphistoma unciforme , Ixesinc , dans ies Ann. du Mus. de Vienne, t.I,u, 
p- 252, pl. 24, fig. 16-18. 


« — Corps long de 2"",3, presque cylindrique ou en massue, aminci 
« et recourbé en crochet à l'extrémité antérieure , plus épais et 
« tronqué en arrière ; — bouche peu visible ; — ventouse postérieure 


« circulaire siluée à l'extrémité, et entourée d’un large bord 
« saillant. » 


Trouvé par M. Natterer au Brésil dans l'intestin de l’Icterus cristatus 
(Oriolus cristatus, L. ). 


9. AMPHIST. SANGSUE. AMPHIST, HIRUDO. — Dresixe, dans 
les Ann. du Mus. de Vienne, t.1, 11, p. 249, pl. 23, fig. 10-12. 


« — Corps blanc jaunâtre, long de 3"",37, ovale, lancéolé, dé- 
« primé , plissé transversalement, et crénelé au bord, large de 1"",12 
« en avant, et de 2"",95 en arrière ; — bouche orbiculaire, presque 
« terminale ; — ventouse postérieure presque hémisphérique, située en 
« dessous. » 


Trouvé par M. Nalterer au Brésil dans le eœcum d’un kamichi 
( Palamedea cornuta ). 


10. AMPHIST. EN CROISSANT.  AMPHIST, LUNATUM. —Dresixc, 
dans les Ann. du Mus. de Vienne,t.1,n, p.250, pl. 23, fig. 21-22. 


«— Corps jaunâtre , demi-transparent , long de 6"",75, large de 
« 25,25 à 3"%,37 au milieu, presque elliptique, comprimé, un peu 
« convexe en dessus, plane en dessous ; — bouche orbiculaire située 
« Un peu en dessous ; — ventouse postérieure presque ronde , un peu 
« lransverse, siluée en dessous , près de l’extrémité, à bords resser- 
« rés, et accompagnée en arrière par une sorte de bourrelet en crois- 
« sant, dont les pointes amincies se recourbent en dehors, » 


336 TRÉMATODES. 


M. Natierer dit l'avoir trouvé au Brésil, d’abord dans le cœcum du 
Cervus dichotomus , puis dans les cœcums des Anas melanotus el 
Anas ipecutiri, et de deux Himantopus Wälsonti ; mais il est vrai- 
semblable qu'il à pu commettre quelque méprise, car on ma pas 
d'autre exemple d’un même helminthe trouvé dans des habitations si 
différentes, à moins que d’y être arrivé accidentellement quand quel- 
que animal est devenu la proie d’un carnassier. 


IT. AMPHISTOMES DES REPTILES. 


11. AMPHIST. DES TORTUES.  AMPHIST. GRANDE. 


Amphistoma grande , Diesie , dans les Ann. du Mus. de Vienne, t. EE, xt, 
p. 237, pl. 20, fig. 25-27. 


« — Corps long de 4,5 à 27", large de 2,25 à 13"",b, elliptique, 
« ou. ovale lancéolé, un peu convexe en dessus, plane en dessous, 
« ou quelquefois paraissant concave en raison de la courbure, géné- 
« rale ; — bouche orbiculaire, terminale; — ventouse postérieure 
« ovale , à bord saillant ou triangulaire dans la jeunesse, située en 
« dessous, près de l'extrémité ; — pénis conique , peu saillant. » 


M. Naiterer l’a trouvé au Brésil assez abondamment dans l'intestin 
ou l’estomae de plusieurs espèces de tortues ( Chelys fimbriata, Phry- 
nops Geoffroanus et Schopfi, Peltocephalus Dumerilianus, Podocne- 
mis erythrocephala, expansa et tracaxa, Rhinemys gibba et nasuta.) 


12. AMPHIST. DE LA GRENOUILLE. AMPHIST. SUBCLAVATUL. 
— Nirzscz. 


Planaria subelavate, Goeze, Naturg., p. 93 et 178, pl. 15, fig. 2-5. 
Fasciola subclavala, SCuranr, Verzeichn., p. 19, n° 56. 
Fasciolaranæ ; GMELiN , Syst. nat., p. 3055, n° 18. 
Distoma subclavatum ,'Zener , Nachtrag., p. 185. 
Hirudo tuba , Braun, Hist. hirud., 1805, p. 49, pl. 5, fig. 5-8. 
Amphistoma subclavalum , Run., Entoz., t. II, 1, p. 348, et Syn., p. 90 et 
358, n° 14. 
Amphistoma unguiculatum, RupozPrux, Synopsis, p.91 et 360. 
Amphistomium subclavatum , Nxrzscn, dans l’Encyel. de Ersch et Gruber, 
1519, t. TEL, p. 393. 
Amphistoma subclavalum, Wesrrums, dans l'Isis, 1523, p. 369. 
Amphistoma subclavalum , Brexser, Icones helminith., pl. 8, fig: 30-31. 
Diplodiscus subclavaius , Dies, dans les Ann. du Mus. de Vienne, 1836, 
t- I, xx, p. 253, pl. 24, fig. 19-24, et Dipl. unguiculatus ,1. c., p.254, pl. 24, 
fig. 25-27, 
Diplodiscus subclavatus, Crerzx, dans l'Encycl. de Ersch et Gruber, 
1339, t. XXXIT, p.286. 
« — Corps rougeâire ou jaunâtre, avec diverses Leinles de rouge, 
« de jaune et de blanc opaque, long de 3 à 6", large de 2"*,6 pen- 
« dant la vie (long de 8», large de 3"",1 après la mort, et quandilest 


AMPHISTOMES DES REPTILES. 337 


« étendu sous le compresseur), cylindroïde, ou conique, ou en 
« massue, recourbé en dessous, plus étroit en avant, obliquement 
« tronqué en arrière où il se termine par une large ventouse contrac- 
« tile , en forme de cloche à bord membraneux, extensible, légère- 
« ment festonnée, dirigée en dessous ; — bouche presque terminale, 
« Un peu en dessous, FR dans un sac pharyngien, musculeux, 
« ovoïde, large de 1"", prolongé en arrière par deux sacs (sali- 
« vaires ?) globuleux; — œsophage musculeux, partant de la face 
« dorsale du sac pharyngien, relevé d’abord et renflé en massue, 
« puis recourbé en dessous ; — intestin bifurqué à branches sinueuses, 
« inégalement renflées et plus rapprochées du dos, se contractant 
« ensemble et périodiquement d’arrière en avant, de manière à pré- 
« sentier deux ou trois étranglements qui remontent en même temps 
« à l'embouchure de l’æsophage, lequel se contracte aussi. 

« — Deux gros vaisseaux laléraux, sinueux, plus rapprochés du 
« ventre, rendus blancs opaques, par un amas dé globules graisseux, 
« lentement contractiles d’arrière en avant, lerminés en cæcum de 
« chaque côté du sac pharyngien, plus transparents en arrière où ils 
« paraissent se réunir vers le centre de la ventouse. 

« — Vaisseaux nombreux, diaphanes, striés transversalement, et 
« formant un réseau sous le légument de la face dorsale, mais sans 
« contractions ni courants appréciables. 

«a — Branchies (?) ou organes vibratiles situés en différents points de 
« la face dorsale à l'extrémité des vaisseaux, et surtout à l'extrémité 
« des dix ou douze canaux sinueux qui partent en rayonnant du 
« centre de la ventouse; — chaque organe vibratile formé d’un sac larg 
« de 0"",02, dans lequel s’agitent sans cesse d’un mouvement ondu- 
« latoire un, ou deux, ou trois cils ou filaments. 

« — Téjument formé de fibres longitudinales assez régulières sur 
« lesquelles sont croisées en deux directions des fibres rs 
« larges de 0"”,01 , espacées de 0",04 à 0"%,05. 

« — Ventouse postérieure extensible et contractile, large de ae" 
« à 3", quelquefois resserrée en cupule formée de nombreux fais- 
« ceaux musculaires parlant comme des rayons d’une papille cen- 
«trale plus ou moins saillante et dilatable, mais non perforée; — 
« surface de la ventouse granuleuse ou papilleuse, avec des stries 
« concentriques, assez régulières, écartées de 0"*,0075 ; dans l’épais- 
« seur de la couche musculaire de la ventouse, se voient dix à 
« douze canaux flexueux partant du centre, el renflés en massue vers 
« le bord. 

«a — Orifice génital large de 0"",03 à 0"",04, entouré de fibres 
« concentriques et souvent difficile à apercevoir, situé à la face ven- 
trale entre le bord postérieur du sac pharyngien et l'extrémité de 
« l’'œsophage 
« — Testicules globuleux, situés au-dessus de la ventouse. 
« — Ovaires latéraux, oviducte formant un long tube large de 
Ow%,06 à Om»,18, musculeux, contractile, replié un grand nombre 


22 


< 


« 


A 


338 TRÉMATODES. 


« de fois entre les branches de l'intestin et aboutissant à un sac plus 
« épais, recourbé au-dessus de l’orifice génital. 
« — OEufs longs de 0"",13, ellipliques, à coque membraneuse, 
lisse, blanche, s’ouvrant par une calotte terminale et laissant voir 
« Vembryon agité d’un mouvement continuel de contraction. 

« — L’embryon, sorti de l'œuf naturellement ou par compression, 
« se montre aussilôt couvert de cils vibratiles, longs de 0,08, au 
« moyen desquels il se meut dans le liquide; sa longueur est de 
« 0%®,125 , il change de forme à chaque instant, présentant un ren- 
« flement à une des extrémités, ou deux renflements séparés par 
« un étranglement au milieu. » 


À 


Je l'ai trouvé, à Rennes, six fois sur vingt-cinq dans le rectum de 
la grenouille verte ( Rana esculenta) en juin et août, mais trois fois 
seulement j'ai eu des individus adultes et aussi grands que ceux 
que je viens de décrire. 

Gœze le trouva le premier dans l’inteslin et surtout dans le rectum 
de la grenouille rousse (Rana temporaria), du crapaud ( Bufo cine- 
reus) el de la rainette (Hyla arborea); Zeder ensuite le trouva dans 
la grenouille verte. Rudolphi le trouva seulement dans le rectum de 
la grenouille rousse, à Greifswald, assez abondamment, et plus tard 
à Berlin, il le revit une seule fois dans l'intestin de la grenouille 
verle, el une fois aussi, dit-il, dans la vessie urinaire d’un crapaud 
désigné différemment comme Bombinator ou Bufo; enfin il trouva 
dans le Triton tæniatus un amphistome dontil crul devoir former une 
aulre espèce (Amphistoma unguiculatum), mais qui est encore le 
même; au musée de Vienne, on l’a trouvé trente-trois fois sur douze 
cent quatre-vingt-dix dans le rectum de la grenouille verie, dix- 
neuf fois sur quatre cent vingt-sept dans la grenouille rousse, et 
onze fois sur cent vingt-cinq dans le crapaud (Bufo cinereus), dix 
fois sur cent quatre-vingt-six (Amphistoma unguiculatum) dans le 
Triton tϾniatus, mais non dans les autres crapauds et les raineltes. 
M. Creplin l’a trouvé dans le Bufo viridis et dans un triton; M. Nat- 
ierer l’a trouvé au Brésil dans le Leptodactylus ( Rana) sibilatrix. 
Mais tous ces auteurs indiquent pour maximum de longueur #*”, 
et j'en ai eu de 6%. — Rudolphi avait pris d’abord la large ventouse 
de cet helminthe pour l’extrémilé antérieure; mais lui-même, dans 
son Synopsis, il rectifia cette erreur. 

Zeder ne prétendit pas avoir vu sortir des pelits vivants par un 
orifice postérieur, comme l’ont répélé Rudolphi et après lui M. Die- 
sing, mais il dit seulement (Nacätrag., p. 187) qu'il a vu les petits 
vivanis se mouvoir très-aclivement dans la partie la plus large (in 
dem breiteren Theile) de cet helminthe, et qu’il les a vus se mouvoir 
aussi activement Du l’eau froide après être sortis du corps de leur 
mère. 

— C’est en partie d’après l'observation que Rudolphi supposait 
avoir été faite par Zeder, que M. Diesing a attribué à l’amphistome des 


AMPHISTOMES DES POISSONS. 339 


grenouilles un orifice génital situé au milieu de la ventouse posté- 
rieure, et il s’est trouvé ainsi conduit à le séparer des autres amphi- 
stomes pour en faire le type de son genre Diplodiscus; mais, je le 
répèle, l’orifice génital est bien réellement ici comme chez les autres 
yrais amphistomes, silué à la face venlrale au-dessous de Pœsophage 
et donne seul issue aux œufs contenant des embryons vivants et 
peut-être à des embryons déjà éclos , landis que la papille occupant 
le milieu de la ventouse poslérieure n’est pas perforée. Ainsi le ca- 
ractère du genre Diplodiscus est complétement ficlif, el l’on doit 
laisser avec les amphistomes les helminthes qu’on supposait en dif- 
férer par la présence d’un orifice génital au milieu de la ventouse. 
Toulefois M. Diesing lui-même a relevé une erreur commise par 
M. Westrumb qui, dans l'Isis (1823, p.369), avait parlé de deux hel- 
minthes de cetle espèce conservés dans la collection du musée de 
Vienne encore unis par copulation; en effet de ces helminthes qu’il a 
fait représenter (pl. 24, fig. 24), l’un a simplement saisi l’autre par 
la face dorsale au moyen de sa ventouse postérieure, 

— M. Sieboïd, dans les archives de Wiegmann (1837,I1, p. 263), avait 
déjà contesté l'exactitude des caractères assignés par M. Diesing à son 
Diplodiscus, déclarant n'avoir jamais pu apercevoir lui-même un 
orifice génital au milieu de la ventouse postérieure dont la saillie 
médiane lui paraît être plulôt une plus petite ventouse. M. Siebold, 
d’ailleurs, dit avoir vu au même endroit que sur les autres amphi- 
stomes, une saillie que longlemps auparavant il avait cru être l'indice 
de l’orifice génital. M. Creplin (1839), qui a pu comparer les amphi- 
siomes des grenouilles et ceux des trilons, a constaté que ceux-ci, 
beaucoup plus pelils, sont évidemment des jeunes de la même espèce, 
et que les caractères indiqués par M. Diesing, pour le Diplodiscus 
unguiculatus, se rencontrent fréquemment chez les jeunes hel- 
minthes des grenouilles. Ce savant helminthologiste reconnaît, comme 
M, Siebold, que M. Diesing a pu se tromper; cependant, il semble ad- 
mettre lui-même le genre Dip'odiscus, en le caractérisant non point 
par un orifice génital au centre de la ventouse, mais par la grandeur 
el la dilatabilité de la ventouse. En même temps, il tâche de concilier 
les opinions de MM. Siebold et Diesing, en disant que l'orifice posté- 
rieur admis par celui-ci pourrait être la vulve, tandis que la saillie 
indiquée par M. Siebold correspondrait à l’orifice génital mâle. 


IV. AMPHISTOMES DES POISSONS. 


13. AMPHIST. A TÊTE AIGUE. AMPHIST. OXYCEPHALUM., — 
DiesinG , Ann. Mus. Vienn., 1, 1, p. 251, pl. 24, fig. 1-9. 

« — Corps blanchâtre ou brunâtre , de forme très-variable, long de 

« 4m%,5 à 13%,5, large de 2"%,25 à 6“",75, plane ou comprimé, ou 

« cylindrique, oyale-oblong ou ovale-lancéolé, souvent terminé en 


340 TRÉMATODES. 


« pointe allongée en avant; — bouche terminale, orbiculaire; — 
« ventouse postérieure entourée d’un bord saillant, et située latéra- 
« lement à l'extrémité qu’elle dépasse un peu, et, par suite, parais- 
« sant quelquefois échancrée en arrière. » 


Trouvé par M. Naiterer, au Brésil, dans l'intestin du Silurus megace- 
phalus et des Salmo auratus, Salmo pacu et Salmo pacupeba. Narr. 


(>) 14. AMPHIST. À GRANDE VENTOUSE. AMPHIST. MEGA- 
COTYLE. — Diese, L. c., 1.1, nu, p. 250, pl. 23, fig. 19-20. 


« — Corps blanc, avec la ventouse brun-jaunâtre , long de 6"",8, 
« large de 1"*,12 en avant, de 2"”,25 en arrière, presque cylindrique, 
« aminei et recourbé en avant, obtus en arrière ; — bouche termi- 
« nale, petite, circulaire; — ventouse située à la face inférieure, 
« très-grande , presque orbiculaire, entourée d’un bord mince, et si- 
« nuée en arrière; — orifice génital situé sur une petite saillie, à 
« Qu» 2 environ de la bouche. » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans l'intestin du Silurus palmito. 


(>) 15. AMPHIST. CYLINDRIQUE. AMPHIST. CYLINDRICUM. 
— Dies, Ann. d. Mus. Vienn., 1, 11, p. 249, pl. 23, fig. 13-15. 


« — Corps blanc, long de 9"", large de 4"",50, tout à fait cylin- 
« drique au milieu, obtus, arrondi aux deux extrémités, ridé trans- 
« versalement; — bouche terminale, orbiculaire, saillante; — ven- 
« touse située en dessous, orbiculaire, lalérale , à bord élevé. » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans l'intestin du Callichthys ou 
Cataphractus murica. NaTT. 


(?) 16. AMPHIST. CORNE. AMPHIST. CORNU, — Diresinc, 
Ann. Mus. Vienn., I, n1, p. 235, pl. 20, fig. 12-18. 


« — Corps long de 4,50 à 5,66, large de 0"",75 en avant, de 
« 2°,25 en arrière, conique, recourbé comme une corne de bœuf; 
« — bouche terminale , orbiculaire ; — ventouse large, orbiculaire, à 


« bord gonflé, occupant l'extrémité du corps qui est obliquement 
« tronquée. » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans le Callichthys ou Cata- 
phractus vacu. Narr. 


(?) 17. AMPBIST. FER A CHEVAL.  AMPHIST, FERRUM 
EQUINUM. — Diese, Ann. Mus. Vien., 1,1, p. 250, pl. 23, 
fig. 16-15. 

«— Corps brunâtre, long de 13"",5, large de 6,75, cylindrique, 

« comprimé, ridé, oblus de part et d’autre; — bouche terminale, 


“ 


AMPHISTOMES DES POISSONS. 341 


« presque ronde; — ventouse postérieure située en dessous, orbicu- 
« laire, à bord large, échancré en arrière ; tégument paraissant cou- 


_« vert de pelites fosselles (?). » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans l'intestin des Callichthys ou 
Cataphractus murica et corome. 


(2?) 18. AMPHIST. ATTÉNUÉ. AMPHIST, ATTENUATUM. — 
Diesine , Ann. Mus. Vienn., 1,11, p. 252, pl. 24, fig. 9-12. 


« — Corps blanc, opaque, long de 3"",37 à 4,5, large de 2,25 
« en avant, de 1,12 à l'extrémité postérieure, presque elliptique, 
« comprimé, ou arrondi, aminci en arrière; — bouche située un peu 
« en dessous, orbiculaire ; — ventouse postérieure située en dessous, 
« ovale-oblongue , sinuée en arrière. » 


Trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans l’intestin du Salmo pacu. 

Cette espèce et les cinq précédentes, trouvées également dans des 
poissons des rivières du Brésil, ne me paraissent pas avoir élé suffisam- 
ment déterminées par M. Diesing, qui wa vu que des exemplaires con- 
servés dans l’esprit-de-vin, et qui prend pour constantes des diffé- 
rences dans la forme du corps, dans la forme et la grandeur ou la 
position plus ou moins inférieure de la ventouse, différences qui, 
comme on le sait, sont essentiellement variables sur les amphistomes 
vivanis ; il est donc bien vraisemblable que de ses six espèces la plu- 
part doivent être réunies si l’on cherche des caractères plus solides 
dans leur organisation ; la seule espèce d’ailleurs que M. Diesing ail 
représentée, avec ses organes intérieurs , est l’Ascaris oxycephalum. 


(>) AMPHISTOMA ROPALOIDES. — LesLon», dans les Ann. des 
sciences nal., 1836, L. VI, p. 290, pl. 16, fig. 1-3. 


Leblond, jeune helminthologiste peu exercé aux observations, 
s'appuyant sur la définition donnée par Rudolphi, établit sous ce 
nom une nouvelle espèce d’amphistome. Il avait, pour la première 
fois, Liré de son kysle un des anthocéphales si communs dans les 
poissons de mer pêchés sur les côtes de Normandie, et il vit l’enve- 
loppe externe el vivante de cet helminthe se mouvoir spontanément ; 
mais M. Deslonchamps releva cette erreur dans le tome suivant des 
Annales des sciences naturelles (4. 7, 249). 

— Nous menlionnerons également des helminthes ou des portions 
d’helminthes cestoïdes, des articles isolés de ténias et de bothriocé- 
phaies qui, continuant à vivre séparément, présentent en apparence 
les caractères assignés par Rudolphi aux amphistomes (voyez Pra- 
glottis), 


349 TRÉMATODES. 


9e GENRE. MONOSTOME. MONOSTOMA. — Run. 


uévoy, une seule; otôwx, bouche. 


« — Helminthes à corps plus ou moins allongé et applati ; — 
« bouche située à l'extrémité antérieure et entourée d’une masse 
« musculaire urcéolée, formant une ventouse ; — deux orifices 
« génitaux distincts et quelquefois un orifice postérieur respira- 
« toire ou excrétoire, mais sans ventouse ventrale. » 


Le genre monostome distingué d’abord par Schrank sous le 
nom de Festucaria a été nommé ensuite Monostoma par Zeder, 
puis par Rudolphi qui, dans son Æntoz. hist. nat., ÿ comprit 
quinze espèces déterminées, et porta ce nombre à vingt-trois, 
dans son Synopsis, en y ajoutant encore sept espèces douteuses. 
Depuis lors, Bremser, MM. Mebhlis, Deslongchamps et Creplin ont 
décrit quatre nouvelles espèces; moi-même j'en indique une 
autre ( Monostoma filum, n° 24), de sorte que le nombre des 
espèces plus ou moins déterminées se monte à vingt-huit, dont 
quatre nommées par Zeder, et dix-neuf par Rudolphi; mais il y 
en a au moins treize qui ne peuvent être admises comme réelles 
ou distinctes ; savoir : le Monostoma ocreatum qui me semble 
identique avec le distome filiforme que j’ai trouvé dans la taupe ; 
le Monostoma ellipticum que je crois aussi être identique avec le 
Distoma variegatum; les Monostoma lineare,n° 7,et Monostoma 
attenuatum, n°9, que M. Creplin croit, avec raison, être les mêmes 
que le Monostoma verrucosum, n° 15; les Monostoma crenülatum, 
n° 4, Monostoma ventricosum, n° 5, et Monostoma macroslomum, 
n° 44, vus très-incomplétement une seule fois par Rudolphi qui 
doute lui-même si ce ne sont pas des Amphistomes; les Aonostoma 
cochlerariforme, n° 25, Monostoma gracile, n° 26, et Monostoma 
caryophyllinum, n° 18, vus incomplétement aussi, une seule fois, 
Pun par Acharius, l’autre par Schrank, le troisième par Rudol- 
phi et qui, d’après une observation de M. Creplin sur un hel- 
minthe ressemblant à ce dernier, pourraient bien être simple- 
ment des jeunes Bothriocéphales. D’ailleurs ces trois derniers 
constituent pour Rudolphi, qui les caractérise par leur bouche 
non terminale, mais inférieure, une section ou un sous-genre 
distingué par le nom d’Æypostoma (ÿrù, sous, oréu«, bouche). 
M. de Blinville a même adopté cette section comme un genre 
distinct. Le Monost. crucibulum me paraît bien être un distome 


MONOSTOMES. 343 


du sous-genre Crossodera; enfin le Monostoma foliaceum de 
lesturgeon n’est certainement pas un trématade. 

M. Diesing avait aussi voulu faire le genre Notocotylus avec le 
Monostoma verrucosum (n°15), dont il prit le ventre pour la 
face dorsale et qu’il ne put étudier suffisamment. 

Déduction faite de ces espèces , et peut-être aussi des Mono- 
sloma petasatum, n° 10, et Monostoma filum, n° 24, il reste encore 
quinze espèces offrant entre elles des différences tellement pro- 
noncées qu’on ne peut s'empêcher de penser qu’elles appartien- 
nent à des types distincts; ainsi le Monostoma faba, trouvé ex- 
clusivement par paires dans les kystes de la peau des passereaux, 
ou, pour mieux dire, dans les follicules destinés à la production 
des plumes , est, comme l'indique son nom, en forme de fève 
ou de grain de café, avec un orifice postérieur , prolongé en tube 
qu’on à pris pour un cou; les autres, au contraire, ont une 
forme plus ou moins allongée, mais tantôt déprimée ou foliacée, 
tantôt presque cylindrique plus ou moins dilatée ou amincie en 
avant, obtuse en arrière. Les œufs présentent des différences 
plus curieuses, ceux du Monostoma verrucosum sont assez petits, 
elliptiques, prolongés de part et d'autre par deux longs appen- 
dices eflilés ; ceux du Monostoma mutabile, beaucoup plus volu- 
mineux, n’ont point de tels appendices, mais ils contiennent un 
embryon cilié, pourvu de deux points oculiformes, et dont M. de 
Siebold à pu suivre les singulières métamorphoses. À part les 
trois espèces que nous venons de nommer, et le Aonostoma ex- 
pansum de M. Creplin, toutes les autres sont trop imparfaite- 
ment connues pour qu’on puisse donner en détail les caractères 
communs de leur organisation. 

Les vrais monostomes se trouvent dans les vertébrés ovipares, 
ordinairement dans l'intestin; mais, comme nous l’avons dit déjà, 
le Monostoma faba se trouve exclusivement dans des kystes ou 
follicules de la peau desoiseaux. Deux autres, Monostoma filicolle 
(n° 21) et Monostoma tenuicolle (n° 22) ont été trouvés dans les 
chairs de deux poissons; quelques-uns, Wonostoma ventricosum, 
n° 5, Monostoma prismaticum, n° 6, Monostoma gracile, n° 26, et 
Monostoma foliaceum , n° 28, se trouvent dans l'abdomen ou 
autour du foie des oiseaux ou des poissons : enfin les Honostoma 
mutlabile, n° 13, et Monostoma flavum, n° 14, vivent dans diver- 
ses cavités des oiseaux palmipèdes et des échassiers hors de l’in- 
testin, mais plus particulièrement dans la cellule infra-oculaire 
et dans les cavités nasales ou respiratoires. 


344 TRÉMATODES. 


I. MONOSTOMES DES MAMMIFÈRES. 


Rudolphi cite un monostome non déterminé trouvé à Vienne dans 
l'intestin de la noctule (Vespertilio lasiopterus, Scar.) 


? 1. MONOSTOME DE LA TAUPE. MONOST. OCREATUM.—7rn. 


Fasciola lalpæ , Goze, Naturg., p. 182, pl. 15, fig. 6-7. 

Cucuilanus Lalpæ , Müzrxr , dans Naturf., XXII, p.55. 

Cucullanus ocreatus, Scuranr, Verzeichn., p. 14 et 95. 

Honostoma ocreatum , Zxper, Nachtrag., p. 152, et Naturg., P- 189. 
Honosloma ocreatum, Ruvorrnr, Entoz., t. T1, 1, p. 329, et Syn., p. 84. 
Monosloma ocrealum , BREMSER, Icones belminth., pl. 8 , fig. 10-11. 


«— Corps long de 15% à 54mm (9) vingt à trente fois aussi long 
« que large, terminé en avant par un orifice tronqué un peu élargi; 
« — exlrémité postérieure subitement coudée et amincie à partir d’un 
« tubercule latéral de manière à représenter un pied de botte (ocrea) ; 
«— une ventouse ventrale; — œufs longs de 0v%,029 à 0,033. » 
(Voyez Distoma lorum. ) 

Dans l'inteslin de la taupe où Gœze le trouva deux fois ; Zeder l’a 
trouvé très-abondamment aussi en Allemagne à l'automne, plus rare- 
ment en hiver et au printemps et jamais en été; Müller l'avait égale- 
ment trouvé en Danemark; au musée de Vienne, sur trois cent 
quatre-vingl-deux taupes soixante-huit ont présenté cet helminthe. 
De mon côté, en le cherchant à Rennes, j'ai trouvé, non un mono- 
Stome, mais un vrai distome filiforme que j'ai reconnu être le même 
helminihe, en comparant trois exemplaires envoyés de Vienne au 
Muséum de Paris. Le plus grand, qui n’est pas entier, est encore 
long de 26", large de 0"",72; le deuxième, aussi large, n’est 
long que de 21", sa ventouse antérieure est large de 0",35 et il 
montre une ventouse ventrale large de 0"",107 située à »»,8 de la 
première; le troisième, qui a été desséché, n’est long que de 20m», 
mais il montre plus distinctement sa ventouse ventrale large de 
0°”,083 siluée à 5"%,8 de la première. Leurs œufs sont longs de 
0®®,029 à 0"",031 : le reste de leur organisation est exaclement con- 
forme à ce que j'ai vu dans le Distoma lorum. 


2. MONOST. DE LA BALEINE. MON. PLICATUM, — CREPLIX, 
dans Nov. act. Acad. C. C. L., 1827, 1. XIV, p.818, pl. 52, fig 9-11. 


«— Corps blanchâtre long de 6 à 1,8, large de 2"",8 à 5m 37, 
« plane, presque elliptique, à bords plissés ; — face ventrale, ridée 
« lonsitudinalement; — bouche presque terminale, transverse, assez 
« grande; — orifice génital porté par un petit tubereule à peu de 
distance de la bouche, et laissant sortir un cirre ou pénis mince, 
€ très-long (égalant quelquefois la longueur du corps). » 


Trouvé dans l'intestin grèle et dans l'æœsophage d’une Balæna 
rostrata à tête de Rugen, en 1825. 


& 


2 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 345 


II. MONOSTOMES DES OISEAUX. 


3. MONOST. DU BALBUZARD. MONOST. EXPANSUM. — 
CrePzix (dans Wiegmann’s Archiv., 1842, p. 327.) 


« — Corps long de 6,2, large de 3"",9 en avant et de 1"",4 en 
« arrière ; — partie antérieure plus courte, largement étalée, plus dé- 
« licate, membraniforme ; — partie postérieure plus longue et plus 
« étroite, aplatie, obtuse à l'extrémité; — bouche très-pelite au mi- 
« lieu du bord antérieur. » 


M. Creplin en a trouvé une seule fois quatre individus dans l’intes- 
tin grêle d’un balbuzard (Aquila haliaëtos), le 18 mai 1841. 

La partie antérieure longue de 2"", est transparente, plissée çà el 
là; son bord antérieur est mince el presque droit au milieu, puis 
courbé latéralement jusqu’à un angle arrondi, auquel correspond 
la plus grande largeur. À partir de cel angle le diamètre transverse 
va en diminuant jusqu’à la jonction des deux parties du corps, où 
elle n’est plus que de 1"",4, comme dans le reste de la longueur du 
corps. Tout le premier tiers de la partie antérieure membraneuse, 
est finement et régulièrement strié longitudinalement ; en arrière se 
trouve une couche blanchâtre formée de vésicules de diverses gros- 
seurs, puis les branches transverses de l'intestin précédant deux 
masses ovariennes triangulaires. La bouche très-petite est située 
au milieu du bord antérieur sous forme d’une ventouse assez pro- 
fonde, dirigée complétement en avant; elle est jointe par un canal 
court, très-mince, avec le bulbe œsophagien qui est oblong, plus pe- 
tit que la bouche, formé de fibres musculaires transverses. Ensuite 
vient l’æœsophage qui est aussi très-mince et se continue jusqu’au 
milieu de la partie antérieure du corps. 

La partie postérieure du corps contient de chaque côté une des 
branches de l’intesiun en partie cachée par les ovaires. Dans la partie 
moyenne de cette même partie du corps se trouvent d'avant en arrière 
d’abord un tubercule ou bulbe pyriforme, au milieu duquel s'ouvre 
l’oviducte par un orifice triangulaire et que suit immédiatement un 
gros tubercule rond qui doit être le pore génital mâle; puis l'utérus 
ou oviducte replié neuf fois de gauche à droite et en partie rempli 
d'œufs. Derrière ces neufs replis de l'utérus se voit un canal trans- 
verse de communication entre les deux bandes ovariennes latérales, 
et enfin les deux testicules ayant la forme d’une rosace irrégulière, 
savoir : lé premier plus petit et à quatre branches épaisses, divisées en 
rameaux ou lobes courts, situé en avant des deux expansions trian- 
gulaires postérieures de l'ovaire, et le second à cinq branches un peu 
plus complexes occupant tout l’espace elliptique transverse entre 
ces mêmes expansions triangulaires et la bande terminale des ovaires. 
De ces testicules et plus visiblement du postérieur, part un canal 


346 TRÉMATODES, 


déférent ou conduit séminifère qui se renfle successivement deux fois 
pour former deux vésicules séminales ou réservoirs oblongs, trans- 
verses, silués au-dessus des replis de l’oviducte, puis, qui se joint 

à la partie postérieure du réceptacle du cirre, lequel lui-même aboutit 
au Ltubercule rond correspondant à l’orifice génital mâle. 

Les œufs, remarquablement gros, sont brunâtres , de forme ovale ; 
avec un pelit tubercule sur l'extrémité la plus petite. Entre les replis 
de l’oviducte et chaque branche latérale de l'intestin se voit aussi, de 
chaque côté, un vaisseau ou tube longitudinal. 


4. MONOSTOME FÈVE. MONOST. FABA. — BREMSEr. 


Monostoma fuba, Scnmarz, XIX, Tab. anat., Enloz., p.11, pl. 6, fig. 1-9. 

Monostoma bijugum, Miescuer , Beschr. und Untersuch. des Monostoma 
bijugum , Bâle, 1838. 

Monos:oma faba, Crepzin, dans Wiegmann’s Arch., 1839, p. 1, pl. 1, fig. 1-2, 
et dans Allg. Encyel., t. XX XIL, p. 286. 


« — Corps déprimé, arrondi, long de 1°",1 à 4", et un peu plus 
« large, convexe en dessus, plane ou concave en dessous, presque 
« cylindrique ; — ventouse buccale grande , ronde, située au milieu du 
« bord antérieur, à peine saillante; — pore excréleur ou caudal très- 
« visible, gonflé, au milieu du bord postérieur. — Vivant deux en- 
« semble, appliqués ventre contre ventre, dans un follicule ou sac 
« de la grosseur d’un pois, muni d’un orifice externe au milieu, 
« logés dans l’épaisseur de la peau des mésanges, des bees-fins et des 
« moineaux el provenant du développement d’un follicule. » 


Cet helminthe, si remarquable sous tous les rapports, a été trouvé 
pour la première fois à Vienne par Bremser, mais étudié et reconnu 
d’abord par Sæmmering, en 1523. Une mésange charbonnière appor- 
tée vivante à Bremser, présentait cinq tubercules globuleux, assez 
gros, sous le ventre , et deux autres au milieu de la cuisse , recouverts 
seulement par la peau. 

S. Th. Sæœmmering ayant recu de Bremser deux de ces tuber- 
cules , trouva à l’intérieur deux helminthes presque hémisphéri- 
ques, appliqués lun contre l’autre comme les deux grains d’un 
fruit de café, et prit pour la tête et la bouche de ces animaux le pore 
excréleur prolongé en manière de cou, et sortant même par l’orifice 
externe du tubercule commun. 

Bremser, au contraire, ne put rien trouver de semblable dans les 
tubereules qu'il avait gardés, parce qu’ils s'étaient desséchés ; mais 
à quelque lemps de là, en juin 1823, il retrouva sur un pouillot syl- 
vicole ( Sylvia sibilatrix ) de semblables tubercules fixés aux deux ta- 
lons, c’est-à-dire à l'articulation de la jambe avec le tarse. Ayant 
disséqué un de ces tubercules, il vit les mêmes helminthes dont Sæœm- 
mering lui avait envoyé la description; frappé du mode d’associa- 
tion de ces animaux, il leur donna d’abord le nom de Monostoma ge- 
minum; mais, plus tard , ille changea en celui de Monostoma faba. En 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 347 


outre des deux espèces d'oiseaux déjà cités, la bergeronnette jaune 
( Wotacilla boarula ) présenta également ensuite cet helminthe au 
professeur Fischer, à Vienne ; mais M. Schmalz l'avait cherché vainement 
dans de nombreuses dissections d’oiseaux, à Dresde. —M. Miescher, 
à Bâle, l’a trouvé depuis, en 1838, sur huit passereaux, savoir : sur 
un tarin ( Fringilla spinus), sur un serin ( Fringilla canariensis ) et 
sur six moineaux ( Fringilla domestica); presque tous ces oiseaux 
étaient jeunes , et leurs tubercules étaient situés sous le ventre, au 
voisinage de l'anus ou sur le croupion. M. Miescher le considérant 
comme une nouvelle espèce, en a publié à Bâle une description dé- 
taillée en le nommant Monostoma bijugum ; mais d’après cette des- 
criplion même, M. Siebold a démontré dans les Archives de Wiegmann, 
1839 , t. Il, p.166, que c’est bien le Honostoma faba. Dans le même 
temps et dans le même recueil (1839, t. 1, p. 1, pl. 1), M. Creplin, 
de son côté, a publié aussi la description du même helminthe 
trouvé par lui assez abondamment une seule fois le 8 juin 1831, à 
Greifswald , sur un pouillot ( Sylvia trochilus, Larn., ou Sylvia fitis, 
Becus. ). Les lubereules se trouvaient en certain nombre dans la peau 
des deux cuisses et du croupion; ils étaient de la grosseur d’un pois 
eb présentaient chacun une très-petite ouverture au milieu; il s’en 
écoulait par la dissection un peu du liquide clair qui occupait la por- 
tion de la cavité inlerne non remplie par les monostomes. L'intérieur 
de cette cavité était tapissé par une membrane particulière résistante. 
Au milieu du bord antérieur se voit la bouche, très-peu distincte ; 
aussi avait-elle échappé à l'attention des premiers observateurs, qui 
avaient au contraire pris pour la bouche le pore excréteur situé au 
milieu du bord opposé et à l'extrémité d’une papille plus ou moins 
saillante. Comme ce pore excréleur, correspond toujours à l’orifice 
externe du tubercule, on a atiribué à une véritable excrélion du 
monostome, la matière desséchée qui occupe souvent l’orifice externe; 
cependant , si l’on veut considérer que ces tubercules semblent bien 
résuller seulement du développement des monostomes dans le follicule 
sécréteur d'une plume, on concevra l’origine de l’orifice central et 
de la matière contenue. 

La ventouse buccale est suivie d’un bulbe œsophagien qui conduit à 
un intestin bifurqué sansissue que M. Schmalz avait pris pour le tesli- 
cule , et dont les deux branches très-larges sont remplies d’un liquide 
jaune. Le pore excréteur communique avec un réservoir pyriforme 
contenant une malière granuleuse el qu’on avait pris d’abord pour 
l'æsophage. 

Les ovaires sont deux grappes de glandes granuleuses , blanchâtres, 
situées de chaque côté, vers la face dorsale , et liées ensemble par un 
canal transverse, du milieu duquel part l’oviductle sinueux ou replié 
de diverses manières dans la région dorsale, puis s’élargissant pour 
former un vaste ulérus rempli d'œufs noirâtres. L’orifice externe de 
cet utérus, entouré d’un faible rebord, se trouve au-dessous de la 
bouche. 


348 TRÉMATODES. 


De chaque côté, dans la région dorsale moyenne , au-dessus du 
bord externe de l'intestin, se trouve un corps globuleux, blanc- 
jaunâtre , qui, suivant Creplin, doit être un testicule, et vers le mi- 
lieu un organe blanchâtre lobé ou divisé en rameaux courts, renflés, 
qui, pour cet auteur, est la vésicule séminale, et pour Miescher le 
testicule ; à cel organe est annexée une vésicule ronde qui semble 
être plus spécialement un réservoir spermatique, et il en part un 
conduit déférent qui s'ouvre près de la vulve, après avoir traversé 
le bulbe du pénis. 

Les deux helminihes se trouvent presque toujours engagés par la 
copulation dans le tubereule qui les contient. I1 semble done que 
toutes les énigmes de l’histoire des helminthes se trouvent réunies 
ici; car on voit ici deux helminthes itrématodes, évidemment andro- 
gynes, produits presque toujours par paires (car il est fort rare d’en 
trouver trois à la fois) dans une cavité où leurs œufs n’ont pu venir 
du dehors directement ni par la circulation des humeurs de l'oiseau ; 
et, d'autre part, on ne voit ces helminthes qu’à de rares intervalles et 
dans des lieux fort éloignés. Toutefois, le nombre des tubercules à 
monostomes, observé par M. Miescher, parait indiquer qu'ils sont plus 
communs en Suisse. 


? 5, MONOST. CRÉNELÉ. MONOST. CRENULATU M. — RunoLrH, 
Entoz., 11,1, p. 328, n° 4, el Synopsis, p. 84, n°9. 


« — Corps presque cylindrique, long de 1"",12, un peu aminei en 
« avant, obtus en arrière; — orifice buccal terminal, crénelé au bord. » 


Rudolphi en a trouvé une seule fois deux individus dans l'intestin 
du rouge-queue (Sylvia phenicurus), à Greifswald. il les a étudiés in- 
complétement, et il doute lui-même si ce ne seraient pas des amphi- 
stomes. 


9 6. MONOST. VENTRU. MONOST. VENTRICOSUM. — Ruporrni, 
Entoz, I, 1, p. 335, n° 11, et Synopsis, p. 86, n° 19. 


« — Corps cylindrique, long de 3"",4 à 5,6, large de 1*",12, di- 
« versement coloré en brun par les œufs, un peu aminei vers l'extré- 
« mité postérieure, qui est obtuse; — tête petite, conique, séparée 
« du reste du corps par une partie antérieurê, ou par un cou presque 
« globuleux. » 


Rudolphi en trouva une seule fois onze individus dans l'abdomen 
et autour du foie, en partie altéré, d’un rossignol ( Sylvia luscinia), au 
mois de mai,à Greifswald. I a vu, dit-il, dans le cou, deux vais- 
seaux transverses, moniliformes, anastomosés de part et d'autre, et 
formant un anneau comprimé, duquel part en arrière un vaisseau 
dorsal, spiral ou ondulé. Ces vaisseaux , noirs, élégamment tranchés 
sur le fond blanc du corps, étaient probablement l’oviducte , d’au- 
tant plus que Rudolphi dit aussi que l'extrémité caudale était remplie 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 349 


d'œufs bruns. Au reste, cet auteur doute lui-même si ce n’est pas un 
amphistome. 


7, MONOST. PRISMATIQUE. MONOST. PRISMATICUM. — 
Zeper, Nachtrag., p. 151. 


Monostoma prismaticum, Rup., Entoz., t. IT, 1, p. 335, n° 10, et Synopsis, 
Sn 15 


« — Corps long de 6"",7, large de 4"",5, jaunâtre, presque pris- 
« matique, obtus aux deux extrémités, convexe en dessus, caréné 
« en dessous avec deux faces planes, séparées de la face dorsale par 
« un bord aigu ; — bouche petile, orbiculaire à l'extrémité de la 
« carène inférieure, une fosseite oblique au milieu de cette carène. » 


Zeder l’a trouvé une seule fois solitaire près du foie d’un freux 
(Corvus frugilegus), au commencement de l’été. 


? $. MONOST. LINÉAIRE. MONOST. LINEARE.—Rur., Synopsis, 
p. 83 et 343, n° 8. 


Monostoma lineare , BRemser , Icones helminth., pl. 8, fig. 8-9. 


« — Corps long de 4"",4, large de i"",12, obtus aux deux extré- 
« mités, surtout en arrière; — bouche petite, orbiculaire, termi- 
« nale. » (Rup.) 


Sur cent vanneaux ( Vanellus cristatus), disséqués au musée de 
Vienne, un seul contenait dans l'intestin plusieurs monostomes, dont 
le corps linéaire, demi-transparent, laissait bien voir au milieu un vais- 
seau spiral jaunâtre, qui doit être l’oviducte , et de chaque côté un vais- 
seau blanchâire, partant de la tête, et qui doit être une branche de 
l'intestin bifurqué, comme on le voit aussi dans le Monostoma ver- 
rucosum, auquel M. Creplin, avec raison, croit devoir rapporter 
celte espèce. 

Un autre des cent vanneaux disséqués à Vienne, contenait dans 
le poumon un monostome non déterminé que M. Siebold croit être 
le Monostoma mutabile. 


9. MONOSTOME CORNE. MONOST. CORNU.— Run. Synopsis, 
p. 85 el 345, n° 14. 
Distoma cornu , Zener, Nachtrag., p. 180, pl. 2, fig. 1-3. 
Amphistoma cornu, Rupozrui, Entoz., t. IL, 1, p. 346. 
« — Corps long de 3°" à 4m,5, large 0"",56, cylindrique, courbé 
« en arc en arrière , renflé en ayant;— ouverlure buccale, oblongue, 
« très-entière. » (Rup.) 
Gæze en trouva plusieurs individus au mois de novembre , à Qued- 
linbourg, dans l'intestin d’un héron ( Ardea cinerea), et n’en a laissé 
que des figures fort inexactes publiées par Zeder. Braun communiqua 


350 TRÉMATODES. + 


ensuite à Rudolphi une figure du même helminthe, trouvé cn 
par lui dans le héron; au musée de Vienne, on l’a trouvé une se 

fois dans l'intestin d’un bihoreau ( Ardea nycticorax ), parmi trente et 

un de ces oiseaux soumis à Ja dissection, et une autre fois dans une 
petite aigrelie ( Ardea garzetta). Les monotone du bihoreau, envoyés 

à Rudolphi, étaient longs de 2"",25 environ; l’orifice buccal était 
contracté, au lieu d’être re et oblong, comme dans la figure de 
Gœze, qui indique aussi les œufs de forme elliptique. 


? 10. MONOST. AMINCI. MONOST. ATTENUATUM. — Runr., 
Entoz., 11, 1, p. 328, n° 5, el Synopsis, p. 84, n° 10. 


« — Corps long de3"",37, large de 0,75 (roussâtre?), déprimé, rétréci 
« en avant, arrondi en arrière; — orifice buccal orbiculaire, termi- 
« nal. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva quaire individus dans le cœcum d’une bécas- 
sine ( Scolopax gallinago) à Greifswald , au mois de juillet. 

De la ventouse buccale de cet helminihe part l'intestin bifurqué, dont 
les deux branches se voient bien dans le premier tiers du corps, le 
reste élant occupé par l’oviducle, contourné en spirale lâche, sauf à 
l'extrémité postérieure. I11y a donc encore ici une grande analogie avec 
le Monostoma verrucosum, auquel M. Creplin veut le réunir; c’est 
plus sûrement encore qu’on rapporterait à cette dernière espèce le 
monostome mentionné ici par Rudolphi comme ayant élé trouvé dans 
les cæcums du souchet { Anas c'ypeata) par Braun. 

— M. Bellingham inscrit dans son catalogue des helminthes d’Ir- 
lande (Ann. of nat. hist. 1844, p. 336) le Monost. attenuatum, comme 
trouvé dans les cœcums de l’Axas tadorna , de l Anas penelope et de 
l’Anas où Anser albifrons; mais il est bien vraisemblable qu’il n’a eu 
sous les yeux que des jeunes Monostoma verrucosum, dont les tu- 
bercules n'étaient pas encore développés; en effet, ses helminthes 
sont longs de 2,11 à 3,"%,07, blanchâtres, avec une Leinte de rouge- 
jaunâtre, aplatis, obus en arrière, plus étroits en avant. 


> 11. MONOSTOME DE L’HUITRIER.  MONOST. PETASATUM. 
— DEsLonccaamrs (Encycl. meth. Vers., p. 551, n° 2. 


« — Corps long de 4°",5, large de 0,75, de couleur verdâtre, 
« déprimé, ayant en avant une partie plus large, presque triangulaire, 
« sous laquelle est un pore très-grand, orbieulaire, profond. » 


M. Deslongchamps l’a trouvé, à Caen, dans les cæcums de l’Huitrier 
(Hæmatopus ostralegus); le corps est allongé, aplali, mou, égal 
dans toute sa longueur, avec les côtés reclilignes et l'extrémité posté- 
rieure obtuse; la partie centrale du corps est occupée dans presque 
toute la longueur par des vaisseaux nourriciers (?), ou plutôt par 
l'oviducte contourné en spirale; les œufs sont arrondis et situés 
sur les côtés du corps, 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 301 


Lest probable, d’après cette description , que cet helminthe est un 
Stome voisin de l’Æolostomum denticulatum, et qu’un orifice buc- 
1 se trouvait à l'extrémité du bord antérieur. 


MONOSTOME DE L'ÉGHASSE. 


« — Parmi soixante-deux échasses ( Himantopus melanopterus) dis- 
séquées au musée de Vienne, deux seulement avaient dans l'intestin 
des monosiomes d'espèce indéterminée, que Rudolphi nomme Mono- 
stoma himantopodis (Synopsis, p. 87). 


12. MONOSTOME CHANGEANT. MONOST. MUTABILE. — LEDER, 
Nachtrag., p. 154, et Naturg., p. 189, n° 6, pl. 3, fig. 1. 


Monostoma mutabile , Run, Entoz., {. II, 1, p. 333, n° 9, et Syn., p. 16. 
Monostomum microstomum, CrerLIN, Nov. obs.de Ent., p. 49, pl.1, fig. 10-11, 
et MeuLis dans l'Isis, 1831. 
Monostomum mutabile, Sieso1D, dans Wieg. Archiv., 1835, t. I, P. 49, pl. 1. 
Monostoma mutabile, Leucxarr, Zool. Bruchst., 3° helm., Beitr., 1842, p.35, 
pl. 1, fig. 12. 
« — Corps long de 5 à 14°, et même jusqu’à 24, large de 1"",12 
« Chez les plus petits, et de 4,15 à 5ww 7 chez les plus grands, forte- 
« ment déprimé, très-oblus en arrière , un peu rétréci en avant, où il 
«se termine par un orifice buccal très-petil, entouré d’un rebord 
« Saillant; — intestin blanchâtre, à deux branches, s’écartant à peu 
« de distance de la bouche pour s'étendre parallèlement au bord 
« jusqu’auprès de l'extrémité postérieure, où elles se joignent de 
« nouveau (?); —orifices génitaux silués immédiatement derrière la 
« bifurcation de l'intestin, oviducte replié dans l'intervalle des 
« branches de l'intestin, et coloré par les œufs, qui sont brunâtres, 
« longs de 0,173, larges de 0,054, » 


Zeder, le premier, a trouvé ce monostome dans l'abdomen d’une 
poule d’eau (Gallinula chloropus), et divers observateurs l'ont aussi 
trouvé dans ce même oiseau ; M. Creplin Payant étudié d’après des 
individus trouvés, à Greifswald, dans la foulque (Fulica atra), et 
dans la grue (Grus cinerea), le décrivit comme espèce nouvelle 
sous le nom de Monostomum microstomum. Mais enfin, M. Siebold 
a lrouvé le véritable gite de ces helminthes dans la cavité infra- 
oculaire de l'oie domestique du nord de l'Allemagne. Cette cavité 
infra-oculaire, que Nitzsch avait nommée Cella infra-ocularis, et 
qui paraîl correspondre au sinus maxillaire ou à l’antre d’Hygmore 
des mammifères, est très-vaste chez certains oiseaux, et notam- 
ment chez les palmipèdes; elle est située entre l'œil, le front et le 
bord latéral de la mandibule supérieure; elle communique avec 
les fosses nasales , el se trouve limitée à l'extérieur par des parties 
molles seulement, 

M. Siebold a trouvé ce monostome à Kænigsberg, dans les cavités 


D ? 
infra-oculaires de presque toutes les oies qu'il a visitées; ces oies 


352 TRÉMATODES. 


étaient jeunes, ayant moins d’un an; une seule cavité en contenait 
douze; une autre Lête en donna neuf, savoir : sept dans une cavité et 
deux dans l’autre. Conduit par cette découverte à visiter de même les 
cavités infra-oculaires des autres oiseaux qui avaient présenté anté- 
rieurement le Monostoma mutabile, il le trouva aussi dans ces ca- 
vités du râle d’eau (Rallus aquaticus) et de la foulque; mais il 
put remarquer alors que la grandeur de l’helminthe est en rap- 
port avec les dimensions de la cavité qu’il habite; car des mono- 
stomes, qui s'étaient trouvés réunis quatre ensemble dans la cavité 
gauche d’un râle, étaient longs seulement de 4,5 à 4,6, et larges 
de 1"",12, tandis qu'un monosiome de la cavité infra-oculaire d’une 
foulque était long de 9" et large de 2"",25 ; celui de l'intestin d’une 
poule d’eau était long de 11"",25 et large de 4"",5; enfin, ceux des 
oies étaient longs de 12"",4 à 20", et même jusqu’à 24°",5; mais 
leur largeur n’avait pas augmenté en proportion; elle ne dépassait 
guère 5"%,6 à 5um,7, L’épaisseur des plus grands est de 0"",56 en 
avant, et devient progressivement double en arrière. M. Siebold, ayant 
dès lors pu étudier complétement cet helminthe, en a donné la des- 
cription avec l’histoire de son développement dans un excellent Mé- 
moire, où nous puisons les détails suivants. Rudolphi n'avait jamais 
trouvé lui-même cet helminthe ; de mon côté, je l’ai cherché vaine- 
ment dans les iêles de divers oiseaux à Rennes, el je ne crois pas 
qu’on l'ait trouvé en France. 

La face ventrale est plus plane , et la face dorsale est un peu renfiée 
le long de ebaque bord , de sorte qu’elle présente au milieu un sillon 
longitudinal déprimé. La cavité buccale est un canal en entonnoir 
avec une ouverture antérieure, transversalement ovale, recouverte 
en dessus par le bord du corps, et limitée en dessous par un repli 
en forme de croissant; il n’y a aucune trace de ventouse; un peu en 
arrière de cel orifice se voient les deux orifices génitaux entourés en 
commun d’un renflement , et d’où l’on voit souvent sortir le cirre ou 
pénis. II n’y a aucune trace d’anus ni d’orifice caudal (foramen cau- 
dale); M. Siebold n’a pu voir un prétendu orifice indiqué par Zeder à 
l'extrémité d’un sillon médian de la face ventrale, ni un point enfoncé 
que Mehlis a indiqué à l'extrémité de la face dorsale. L'animal vivant 
est de couleur de chair, quelquefois jaunâtre, assez transparent pour 
laisser voir presque toute sa structure interne; il fait mouvoir sur- 
tout la partie antérieure de son corps en l’allongeant et la contractant, 
tandis que la partie postérieure est presque immobile. Il présente 
donc ainsi des changements de forme souvent considérables. L’extré- 
milé buccale se fixe quelquefois à un corps solide en s’élargissant et 
se creusant comme un sucoir. 

La cavilé buccale aboutit à un bulbe æsophagien situé au milieu du 
premier sixième de la longueur totale ; l’œsophage courbé en S part 
de ce bulbe el arrive au commencement du second sixième ; il se di- 
vise el forme les deux branches de l'intestin transversales d’abord, 
puis dirigées le long des deux côtés jusqu’auprès de l'extrémité pos- 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 353 


térieure, où au lieu de se terminer en cœcums , ainsi que chez les 
autres monostomes et la plupart des trématodes, elles se réunissent 
de nouveau et forment un arc fermé. L’intestin, plus gros en arrière 
qu’en avant, montre un mouvement péristaltique vif; il est plein d’un 
liquide, coloré en brun foncé par des granules; il est plus rapproché 
de la face ventrale, et conséquemment plus visible d’un côté. Les tes- 
ticules sont deux corps ronds, blanchâtres, longs de 0,7 : l’un est 
au milieu de la moitié postérieure du corps, un peu plus rapproché 
du bord interne de la branche droite de l'intestin ; il est souvent pres- 
que entièrement caché par les replis de l'utérus. L'autre testicule est 
presque au milieu de l'extrémité caudale, immédiatement devant 
l'arc de l'intestin : il est toujours plus visible par la face dorsale, De 
chacun des deux testicules part un conduit déférent, très-délié, dirigé 
en avant. Les deux conduits, arrivés à quelque distance du réceptacle 
du pénis, se réunissent en un canal commun qui aboutit à l'extrémité 
postérieure de ce réceptacle. Ce dernier organe est allongé, clavi- 
forme, un peu repoussé vers la droite. Le pénis mince et lisse qu’on 
voit rétracté et non replié , mais droit dans son réceptacle, se montre 
quelquefois saillant d’un millimètre. 

Les ovaires sont des tubes fermés à l'extrémité, anastomosés entre 
eux , et entourant comme un réseau les deux branches de l'intestin ; 
un peu avant l’arc postérieur de l'intestin, il part des ovaires deux fins 
cordons blancs courbés en arc derrière le testicule postérieur, et 
formant par leur réunion un canal commun ; c’est par là que les ovules 
arrivent dans un organe destiné à former l’enveloppe des œufs , lequel 
est une masse celluleuse presque incolore , à contour irrégulier, situé 
devant le testicule postérieur, et recevant, dit M. Siebold, le produit 
de deux autres corps jaunâtres, l’un rond, placé à droite en avant du 
testicule postérieur dont il égale presque la grosseur , l’autre ovale, 
plus petit, placé en dedans et communiquant avec le premier par un 
canal court. L’utérus rempli d'œufs dont la coloration est de plus en 
plus prononcée vers la région antérieure du corps, part de cette 
même masse celluleuse qui recoit le conduit commun des ovaires. Il 
occupe la majeure partie du corps en formant des replis d’abord irré- 
guliers et s'étendant d’un bord à l’autre ; puis, dans le premier tiers 
de la longueur totale, ses replis sont limités par les deux branches de 
l'intestin, et enfin, avant d’atteindre la bifurcation, il continue sa route 
à gauche du réceptacle du cirre, presque directement jusqu’à l’orifice 
génital. Son diamètre est de 0"",37 ; mais il se rétrécit un peu à l’en- 
droit où il accompagne le réceptacle du cirre, pour s’élargir de nou- 
veau avant d'arriver à la vulye. Les œufs observés dans les premiers 
replis au commencement de l'utérus sont incolores, ovales, longs de 
0,094, et contiennent une masse blanche finement granuleuse, uni- 
formément répartie; en avançant dans l'utérus, ils deviennent de plus 
en plus gros et finissent par être longs de 0"",173, el larges de 0"",084 ; 
leur coque est devenue d’abord jaunâire, puis jaune foncé, et enfin 
brune et susceptible de s'ouvrir par la séparation d’une calotte. Gette 


23 


354 TRÉMATODES. 


coque est tapissée à l’intérieur par les granules du vitellus devenant 
peu à peu inégalement répartis, el formant souvent des bandes trans- 
verses. 

A l’intérieur de l’œuf, dès que sa coque est devenue jaunâtre et que 
sa longueur a alteint 0,16, on voit l'embryon de plus en plus dis- 
tinct. Cet embryon n’était d’abord qu'un corps oblong , sans organes ; 
plus lard, on distingue son bord antérieur découpé en six lobes, et 
sur sa nuque où sur son cou qui est plus étroit, deux points noirs, 
oculiformes, très-pelits, plus écartés et ronds dans le principe, mais 
devenant successivement plus grands, carrés et conligus en avant, 
par un de leurs angles; au milieu de la partie postérieure de l’em- 
bryon, on distingue aussi un corps plus petit, oblong, presque fusi- 
forme, que M. Siebold regarde comme un parasite du jeune monostome. 

Quand la coque de l’œuf est devenue brune , l'embryon est presque 
entièrement formé ; il est Lout couvert de cils vibraliles, el il com- 
mence à se mouvoir lentement en se contractant. Bientôt il achève de 
se développer ; ses mouvements deviennent plus vifs, et il finil par 
déterminer l’ouverture de sa coque ; il nage alors librement dans l’uté- 
rus au moyen de ses cils vibratiles , entre les coques vides el les œufs 
près d’éclore, jusqu’à ce qu’il ait été expulsé. Le jeune monostome, 
devenu libre, est long de 0",225 à 0,250, de forme oblongue, 
presque claviforme, oblus en arrière , large de 0,065 vers le Liers 
antérieur, plus étroit en avant, où il présente deux étranglements, 
Fun derrière le bord antérieur crénelé , el en avant des points noirs, 
l'autre vers le tiers antérieur et où il est seulement large de 0"",03. 
I1 se meut vivement dans le liquide à la manière des leucophres et 
des paramécies , par l'agitation régulière des cils vibraliles de sa sur- 
face, qui déterminent des courants de chaque côté; en même temps 
aussi, il tourne sur son axe. Placé dans l’eau, le jeune monostome ne 
tarde pas à périr ; au bout de quelques heures, il se décompose par 
une sorte de diffluence comme les infusoires, laissant avec quelques 
débris encore entourés de eils, le gros organe interne que M. Siebold 
nomme un parasile, el qui reste encore vivant. Ce corps ou cei or- 
gane , qu’on voyait déjà par transparence dans le Jeune monostome 
vivant, est long de 0"”,22, nu ou dépourvu de cils vibraliles, capable 
seulement de se mouvoir très-lentement en s’allongeant ou se contrac- 
tant ; il est très-allongé, presque cylindrique, un peu plus étroil en 
avant, où il se termine par une pointe mousse présentant quelque 
apparence d’orifice buccal, et également terminé en pointe mousse 
postérieurement ; il porte en arrière, vers le dernier sixième de la 
longueur, deux appendices latéraux, obliques, courts, tronqués ; 
presque en manière de ventouse. 

D’après ces belles observations de M. Siebold, on voit combien de 
faits curieux el inexpliqués sont compris dans l'histoire du Monostoma 
mutabile. (u’esi-ce que ce prélendu parasite? Est-ce un organe sur- 
vivant au resle du jeune heiminthe ? Est-ce un second élat ou le ré- 
sullat d’une première mélamorphose, comme une sorte de nymphe 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 390 


du monostome futur qui n'aurait fait que se dépouiller d’abord de 
son vêtement cilié de larve? car autrement on ne pourrait concevoir 
la propagalion d’une espèce dont tous les embryons seraient néces- 
sairement victimes du développement d’un parasite. 

Comment d’ailleurs, si l’on admet que ce monostome doit subir 
plusieurs métamorphoses, comment encore expliquera-t-on l’arrivée 
chez un oiseau, de ces embryons éclos avant la ponte, el qui meu- 
rent nécessairement dans l’eau au bout de quelques heures, tout 
comme les infusoires parasiles des lombrics el des balraciens ? 

M. Siebold, enfin, dans la Physiologie de Burdach (lrad. fr., t, II, 
p. 59), partant de ce que le prétendu parasite du jeune monostome 
ressemble par sa forme à la sporocyste de la Cercaria echinata, se 
hasarde à dire « qu’on pourrail croire que ces parasiles nécessaires, 
qui continuent de vivre après la mort de leur prison vivante, se 
développent en sporocysies, el produisent ensuite les monostounes 
proprement dits. » 


13. MONOSTOME JAUNE. MONOSTOMA FLAVUM. — MEuuis, 
dans Isis, 1831, p. 172. 


« — Corps jaune d’ocre, plus plat, plus foliacé que le Monostoma 
« mutabile, plus large d’un tiers par rapport à la longueur, ou presque 
« moilié aussi large que long, ovale-oblong, également obtus et 
« arrondi aux extrémilés; —face ventrale réticulée ; — bouche tout à 
a fait en dessous; — œufs longs de 0"",18 et moitié aussi larges, 
« bruns-jaunâtres. » 


Dans la trachée et le gosier des Anas mollissima, fusca, marila et 
fuligula, où il est entouré de mucosités,. 

M. Siebold l’a trouvée également à Kænisgsberg, dans les bronches, 
dans les fosses nasales et dans les cavités infra-oculaires du harle- 
piette (Mergus albellus). Comme le Monostoma mutabile, il produit 
des pelils vivants revêlus de cils vibratiles, et ornés d’une double 
tache noire oculiforme sur la nuque. Mais cet helminthe ne me 
paraîl pas assez différent du précédent. 


14, MONOST, VERRUQUEUX. MONOST. VERRUCOSUM. — Zen», 
[ Atlas, pl. S. fig HB, JEUNE INDIVIDU.] 


Fasciola verrucosa, Froezicu, dans le Naturforsch., XXIV, p. 112, pl. 4. 

Fasciola anseris, GMELIN, Syst. nat., p. 3055. 

Festucaria pedata, Scuranr, Samml. Natur. hist. Aufs., p. 335. 

Monosloma verrucosum , LenEer , Nachtrag., p. 155. 

Monostoma verrucosum, Rup., Entoz., t. II, p.331, n° 7, et Syn., p. 84, 
n° 12, et p. 344. 

Monostomum verrucosum , CrEPuax , dans Allg. Encyel., t. XXXIT , p. 285. 

Notocotylus triserialis, DisesinG , dans Ann. d. Wiener Mus., L. II, p. 234, 
pl. 15, fig. 23-25. 


« Corps blanc ou rougeâtre , long de 2"®,6 à 6", large de 0"",63 à 


356 TRÉMATODES. 


« 1°%,50, ovale-oblong, plus étroit en avant, arrondi en arrière , très- 
« déprimé ; — avec trois rangées de disques ou de grosses papilles 
« rondes, rougeâtres à la face ventrale, en nombre très-variable, et 
« manquant même souvent; — bouche circulaire, urcéolée ; — in- 
« testin à deux branches parallèles terminées en cœcum près du bord 
« postérieur; — orifices génitaux contigus, situés immédiatement 
« derrière la bifurcation de l'intestin ; — réceptacle du pénis très-long, 
« mince, claviforme, dans lequel est replié le pénis, hérissé de petites 
« épines, long de 0"",2, large de 0"",028; — testicules situés à 
« l'extrémité postérieure. 

« — Ovaires latéraux ; — utérus replié environ trente-quatre fois 
« entre les deux branches de l'intestin, en formant chaque fois une 
« boucle; puis se rendant presque directement vers l’orifice géni- 
« tal, à partir de la base du réceptacle du pénis ; — œufs un peu rou- 
« geâtres, elliptiques , longs de 0%",0227, larges de 0"",011, munis à 
chaque extrémité d’un appendice prolongé dans le sens de l’axe, et 
long de 0,16, de sorte que la longueur totale de l’œuf est de 
« 0,357. » 


Je l’ai trouvé, à Rennes, une fois dans le cæœcum du canard musqué 
(Anas moschata), le 13 février, et trois fois sur vingt-quatre dans le 
canard domestique (Anas boschas), en décembre, en février et en 
mai, assez abondamment ces deux dernieres fois; j’ai done pu véri- 
fier tous les caractères énoncés ici, et notamment m’assurer de la 
manière la plus positive que les ventouses ou papilles rougeâtres ne 
se montrent qu’à un certain âge; qu’elles sont situées à la face ven- 
trale et non à la face dorsale, comme l’a cru M. Diesing ; j'ai vu que 
ces helminthes, adultes, se recourbent vers le dos, de manière à 
présenter sur la face ventrale, devenue convexe, toutes leurs pa- 
pilles saillantes et leur pénis épineux quelquefois libre et flottant. Le 
tégument est finement strié en travers; les siries sont écartées de 
0"",0047. La face ventrale est en outre parsemée de petits granules 
saillants, en quinconce, larges de 0"",0928 environ; les ventouses ou 
papilles sont jaune-brunâtre ou rougeâtre, larges de 0"",10, dé- 
primées au centre et formées de granules peu saillants, de 0"",012 
environ , disposées irrégulièrement sur trois rangs. Les trois rangées 
de ventouses ou papilles commencent à 0*",23 de l’orifice génilal et se 
continuent jusqu’à l'extrémité; les premières ventouses sont moins 
colorées, et leur contour est plus net; les dernières correspondent 
toutes aux boucles ou circonvolutions de l’oviducte, de telle sorte 
qu’elles sont occupées par une portion enroulée de l’oviducte, rem- 
pli d'œufs, dont la coloration contribue à les rendre plus foncées. Au 
reste, je n’ai vu les particularilés relatives aux ventouses et au cirre 
épineux que sur les individus adultes trouvés en dernier lieu. Voilà 
pourquoi, dans la figure que j'ai donnée (planch. vu, fig. B), je n’ai 
représenté qu’un jeune individu, long de 2"",6, trouvé le 31 dé- 
cembre, et ne montrant pas encore ces organes. Les branches de l’in- 


MONOSTOMES DES OISEAUX. 857 


testin sont sinueuses, larges de 0,04, remplies d’une matière blan- 
châtre, opaque; les testicules et leurs annexes occupent l'extrémité 
postérieure du corps; ce sont deux corps demi-transparents, blan- 
châtres , globuleux , situés l’un au-devant de l’autre, entre les 
branches de l'intestin. Deux autres corps oblongs, trois fois plus longs, 
lobés au bord externe, sont situés en dehors des branches de l’intes- 
tin; ce sont les vésicules séminales , à moins que, suivant l’interpré- 
tation donnée par M. Siebold, pour le Monost. mutabile, ces organes 
ne soient relatifs qu’à la production de l’enveloppe de l'œuf. 

L’oviducte ou utérus est large de 0"",020 à 0"",022 dans le milieu 
du corps; mais en approchant l’orifice génital, il se rétrécit jusqu’à 
n'avoir que 0",015. : Ù 

Frælich, le premier, trouva cet helminthe dans les cæcums et dans 
le rectum des oies ( Anas anser), nourries au pâturage et non encore 
engraissées; Zeder l'y trouva également, et confirma l'observation 
de Frælich; mais en outre il le vit dans la sarcelle ( Anas querque- 
dula). Au musée de Vienne, avant 1820, un seul canard domestique 
(Anas boschas), sur cent onze, a donné cet helminthe; deux Anas 
segetum sur neuf le contenaient également; mais il ne fut trouvé ni 
dans quatre-vingt-dix-sept canards sauvages ni dans trois cent trente- 
huit autres oiseaux du genre Anas. D'après M. Diesing, depuis 1821, 
au même musée, on a disséqué cinq autres Anas segetum, dont un 
seul a donné cet helminthe ; on l’a trouvé dans un seul siffleur ( Anas 
Penelope) sur seize, et dans deux Anas Marila sur sept; mais non 
dans cinquante-six autres canards domestiques. 

M. Siebold l’a trouvé dans les cœcums du coq, dans ceux du râle 
d’eau, de la Gallinula porzana et de la foulque (Fulica atra). 

M. Natterer, en 1835, l'avait trouvé à Londres, en très-petit nom- 
bre , dans les cœcums de l’oie rieuse (Anas albifrons) et du cygne de 
Bewik ( Cygnus Bewikii). 

M. Bellingham (Ann. of Nat. Hist., 1844, p. 336) a trouvé aussi, 
en Irlande, le Monostoma verrucosum , dans les cœcums de la poule 
d’eau (Gallinula chloropus), de la foulque (Fulica atra) , du millouin 
( Anas ferina), et surtout très-abondamment deux fois dans les 
cœcums du souchet ( Anas clypeata). le décrit comme long de 2"",11, 
large de 0"",7; jaune-rougeâtre, se courbant dans l’eau, et montrant 
alors des rangées parallèles de petiles proéminences sur la face con- 
vexe que M. Bellingham , sans l'avoir vérifié, croit être la face dor- 
sale. Enfin, M. Creplin rapporte que le musée zoologique de Greif- 
swald possède des Monostoma verrucosum provenant des cœcums 
du cygne (Cygnus musicus), de l’oie domestique, de la bernache 
(Anas leucopsis), du millouinan, du canard de Terre-Neuve (Anas 
glacialis), du canard sauvage, du tadorne ( Anas tadorna) et du coq. 
M. Creplin d’ailleurs prétend , avec raison, je crois, qu'il faut consi- 
dérer aussi comme identiques avec cette espèce le Monostoma lineare 
(n° 7?) du vanneau, et le Monostoma attenuatum (n° 92) de la bé- 
cassine. Ce qui ne peut se faire qu’en admettant avec lui, et comme 


358 TRÉMATODES. À 


je l’ai vu moi-même, que les papilles ventrales n’existent pas tou- 
jours chez cel helminthe, el qu’elles ne peuvent même pas servir à 
caractériser une espèce : M. Diesing, au contraire, a voulu en 
faire le caractère distinetif de son genre Notocotylus, ainsi nommé du 
mot grec väros (dos), parce qu’il suppose que les rangées de papilles 
sont placées sur le dos; au reste M. Diesing lui-même reconnaît qué 
le nombre de ces papilles est très-variable ; car il en compte cinquante 
en trois rangées, tandis que Zeder, Schrank et Rudolphi en comptent 
seulement vingl-trois à vingt-quatre, el que Frælich n’en a vu que 
deux rangées. 

J'ai donc été conduit à révoquer en doute l’exactilude des figures 
données par M. Diesing et la valeur des caractères de son genre Noto- 
cotylus. Il me paraît d’ailleurs que, dans sa figure 24, le canal médian 
qui fait suite à la bouche est le résultat de la confusion du réceptacle 
du pénis avec l'extrémité de l’oviducte, tandis que les deux canaux 
laléraux qui paraissent sans communicalion avec la bouche sont les 
deux branches de l'intestin , et que les deux tubes repliés de chaque 
côté de la ligne médiane sont une représentalion inexactle d’un ovi- 
ducte unique replié en se bouclant ou se contournant de chaque 
côlé. Quant aux deux canaux obliques partant de l'extrémité du 
canal médian vers le milieu de la longueur du corps, je ne sais ce 
qu'ils peuvent signifier. 


?15. MONOSTOME DES MOUETTES. MONOST. MACROSTOMUM. 
— Rupozpnt, Entoz., Il ,1, p. 337, n° 14; el Syn., p. 86, n° 23. 


a — Corps long de 1"",1 à 1"",5, très-mince, convexe en dessus, 
« concave en dessous, avec une partie antérieure ou tête distincte, 
« ovale, ayant deux crénelures au bord antérieur ; bouche très-dila- 
« table à deux lèvres, l’une supérieure plus pelite, l’autre inférieure 
« plus longue, souvent appendiculée ou terminée en pointe. » (Rup.) 


Rudolphi trouva une seule fois au mois de juillet, à Greifswald, 
cet helminthe assez nombreux dans l'intestin de la pelile mouette 
cendrée ( Larus cinerarius); il doute lui-même si ce n’est pas plutôt 
un amphistome ( Holostomum), ce qui nous paraîl bien probable. 

— Cet auleur a reporté avec les amphistomes une autre espèce qu'il 
avait trouvée dans l’hirondelle de mer à bec rouge (Sterna hirundo), 
el qu'il avait d’abord décrite sous le nom de Monostoma pileatum 
(Entoz., i. 11, 1, p. 338, n° 15). 


II. MONOSTOMES DES REPTILES. 
15. MONOST. DE LA TORTUE. MONOST. TRIGONOCEPHALUM. 
— Rur., Entoz., I, 1,p. 336, n° 12; el Syn., p. 86 et 349, n° 20. 


« — Corps long de 2"",5, large de 0"",75, convexe en dessus, 
« eoncave en dessous, plus étroit en arrière, et ayant une partie 


MONOSTOMES DES REPTILES. 359 


« antérieure ou têle triangulaire ou cordiforme , terminée en avant 
« par une bouche orbiculaire ; — pénis sortant d’un tubercule au- 
« dessous du bord inférieur de la tête. » (Rup.) 


Rudolphi a trouvé abondamment cet helhninthe dans l'intestin de la 
tortue franche (Chelonia mydas), où Braun lPavait aussi rencontré 
avant lui, el où on l'a trouvé également au musée de Vienne. 

Il signale la présence d’une tache demi-transparente près du bord 
postérieur; c’esl sans doute un testicule. Les ovaires sont laléraux, 
blancs ; et le bord de la face ventrale est fauve ou rougeâtre. 

— M: Bellingham lui assigne une longueur de 6"",35 el une largeur 
dé 2,11. 


? ? MONOSTOME DU CRAPAUD.  MONOST. ELLIPTICUM.—Rur. 


Monostoma bombynæ , Zeper, Nachtrag., p. 160. 

Monosioma eéllipticum, Rup., Entoz., t. 11, 1, p. 333, n° 3, et Syn., p. 84 
el 344, n° 13. . 

Xonostoma ellipticum , Bremser, Icones helminthum, pl. 8, fig. 12-14. 


C’est le même que le Distoma variegatum. Noy. au genre Distome. 

Zeder trouva, le premier, cel helminthe solitaire daus le poumon 
du crapaud à ventre jatine (Bufo igneus), ei en donna, d’après ses 
souvenirs, une description irexacte, que Rudolphi suivil d’abord, 
mais qu’il reclifia ensuite quand il eut étudié un individu long de 
6,7, lrouvé dans le poumon de ce même crapaud par Gaede. Au 
musée de Vienne, parmi onze cent treize Bufo igneus, trente seule- 
ment ont présenté, toujours dans le poumon, ce prétendu monostome 
qu’on a trouvé en oulre dans le poumon d’un seul Bufo cinereus 
sur cent vingt-cinq; deux de ces exemplaires envoyés de Vienne au 
Muséum de Paris , en 1816, m'ont mis à même de conslaler que c’est 
tout simplement le Distoma variegatum, le même qu’on trouve assez 
souvent dans le poumon de la grenouille verte: 


17. MONOSTOME DU PIPA,  MONOST. SULCATUM. — Runozrui, 
Entoz., 11, 1, p.337, n° 13; et Syn., p. 86, n° 23. 


« — Corps long de 1"",12 à 4,5, large de 0"",7, linéaire, déprimé, 
« avec un sillon longitudinal] sur une des faces, oblus en arrière, 
a ayant en avant une partie antérieure ou tête ovoïde plus large, 
« séparée par un étranglement. » (Rup.) 


Rudolphi le trouva une seule fois assez nombreux dans l'intestin 
d'un Pipa, conservé dans l'alcool, il n’a donc pu l’étudier compléle- 
ment; mais il remarqua l’analogie de sa forme avec celle des amphi- 
stomes, 


360 TRÉMATODES. 


HE. MONOSTOMES DES POISSONS. 


? 18. MONOST, CARYOPHYLLIN. MONOST. CARYOPHYLLINUM. 
— Ru». Entoz., t. II, 1, p. 325, n° 1, pl. 9, fig. 5, et Syn., p. 82, n° 1. 


Monostoma caryophyllinum, Breuser, Icon. helminth., pl. 8, fig. 1-2. 


« — Corps long de 40"", large de 1"",12, déprimé, à bords un peu 
« crénelés en avant, un peu rétrécis en arrière et obtus à l'extrémité 
« postérieure, élargis en avant en manière de tête avec une grande 
« bouche rhomboïdale située en dessous. » (Run. ) 


Rudolphi en irouva une seule fois deux individus dans l'intestin 
de l’épinoche (Gasterosteus aculeatus) à Greifswald, et dit n’avoir pu 
distinguer aucune trace de viscères. Il en fit une section particu- 
lière désignée par le nom d’Æypostoma d’après la position de la 
bouche. M. de Blainville qui en fait un genre distinct , exprime l’opi- 
nion que ces helminthes sont peut-être plus voisins des ligules. 

M. Creplin (Observat. de Entoz., 1825, p. 80) a trouvé aussi à Greifs- 
wald dans un épinoche deux helminthes, qu'il croit identiques avec 
ceux de Rudolphi, mais qui lui ont présenté en avant non pas une seule 
bouche inférieure, mais deux fossettes latérales opposées, comme les 
bothriocéphales. Il pense done que le monostome ou hypostome, im- 
parfaitement étudié par Rudolphi, n’est qu’un jeune bothriocéphale. 


19. MONOST. ORBICULAIRE. MONOST. ORBICULARE. — 
Rupozrur, Synops., p. 83 et 342, n° 5. 


« — Corps long de ? à 3", orbiculaire, convexe en dessus, con- 
« cave en dessous ou rarement plane; — orifice buccal terminal, 
« quelquefois un peu saillant, ovale-oblong. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva une fois onze et une autre fois cinq dans les 
intestins de deux Sparus salpa, à Naples ; il a vu un canal obscur 
partir de l’orifice buccal et arriver au milieu du corps qui, dans le 
reste de sa surface, présente un réseau très-élégant de petits canaux. 


20. MONOST. CAPITÉ.,  MONOST. CAPITELLATUM. — Ruvozrm, 
Syn., p. 83 el 343, n° 7. 


« — Corps long de 4"",5 à 13"",3, large de 0"",75, cylindrique da- 
« bord, puis un peu déprimé, linéaire, un peu plus large et obtus en 
« arrière, un peu renflé en avant en manière de têle arrondie ; — 
« orifice buccal terminal, un peu plus long que large. » (Run.) 


Rudolphi l’a trouvé plusieurs fois assez nombreux dans l'intestin 
du Sparus salpa, à Naples; il a vu partir (?) de l'orifice buccal 
plusieurs vaisseaux anastomosés un grand nombre de fois de 


MONOSTOMES DES. POISSONS. 561 


manière à couvrir presque toul le corps; le long du dos se voient 
aussi deux vaisseaux ou canaux qui sont peut-être les deux bran- 
ches de l'intestin; enfin au milieu de la partie postérieure se trouvent 
plusieurs corps opaques, presque globuleux (testicules ?). 


21. MONOST. DE LA CASTAGNOLE. MONOST. FILICOLLE. — 
Rupozpur, Synops., p. 85 et 347, n° 18. 


«a — Corps long de 30 à 100", formé d’une partie postérieure 
« oblongue, quatre à cinq fois plus longue que large, épaisse, com- 
« prenant environ le tiers de la longueur totale et d’une partie an- 
« térieure, en manière de cou, beaucoup plus étroite, filiforme, deux 
« fois plus longue. » (Rup.) 


Rudolphi trouva cet helminthe au mois de juillet, à Naples, dans 
des kystes ovales, logés entre les apophyses épineuses accessoires de 
la castagnole ( Brama Raü); chacun des kystes formé d’une mem- 
brane mince contenait un seul monostome replié. 

Ce monostome, très-voisin du Monostoma tenuicolle (n° 21), se 
distingue particulièrement par son cou très-long, filiforme. Pour un 
individu, long de 108", le cou avait 75°"; pour un autre, long de 
93%», le cou avait 59", 

Près de l'extrémité un peu pointue de ce cou, Rudolphi a cru voir 
en dessous un orifice allongé; il décrit aussi un oviducte jaune, 
flexueux au milieu du cou. La partie postérieure oblongue, large de 
6%,75, est plane en dessus, arrondie en dessous, obtuse en arrière; 
elle est blanche, demi-transparente, avec des taches ét des lignes 
jaunes, formées par les œufs. 


22. MONOST. A COU MINCE. MONOST. TENUICOLLE. — 
Rurozeuxi, Syn., p.85 et 346, n° 17, pl. 2, fig. 1—4. 


« — Corps long de 52", formé d’une partie postérieure, 
« épaisse, oblongue, large de 6"*,75, occupant environ la moitié de la 
« longueur et d’une partie antérieure en manière de cou claviforme, 
« large seulement de 1"",15, long de 27 à 30"*; — orifice buccal, 
« petit, mais bien distinct, orbiculaire, terminal ; — œufs globuleux, 
« bruns, remplissant des canaux diversement repliés. » ( Run.) 


Rudolphi le vit seulement conservé dans l'alcool, il avait été 
trouvé par Bakker, à Groningue, dans les chairs du poisson Lune 
(Lampris guttatus) ; M. Deslongchamps, à Caen, le cile comme ayant 
été trouvé par lui dans les branchies du même poisson. 

Rudolphi décrit dans cet helminthe trois sortes de vaisseaux ou ca- 
naux; c’est d’abord un vaisseau qui s'étend presque directement 
le long du cou, et qui forme dans l'abdomen des canaux transverses 
très-nombreux, irréguliers, épais, renflés çà et là, et communiquant 
avec des masses ovales, également colorées en brun, longues de 2"",5 
à 4,5 et formées d'œufs petits, globuleux ; les vaisseaux de la seconde 


362 TRÉMATODES. 


sorté, colorés aussi et également repliés, sont plus minces, égaux ; 
ceux de la troisième sorte enfin sont blancs, très-minces et forment 
un réseau Lrès-serré. 


23. MONOST. A CASQUE. MONOST. GALEAT UM.— Ruvozprr; 
Synops., p.86 et 349, n° 21. 


« — Corps long de 1"",12, très-mince , cylindrique, aminei en ar- 
« rière, ayant en avant une sorie de Lête dislincle, quadrangulaire, 
« tronquée, plane ou concave en dessous, pourvue de six à sept 
« papilles en forme de dents, aux bords latéraux et supérieurs; — 
« orifice buccal variant de forme et de position, lantôt inférieur, 
« tantôt Lerminal, semi-circulaire ou anguleux. » (Rup.) 


Rudolphi l’a trouvé irès-nomhreux dans l'intestin d’un Centronotus 
glaucus, à Naples. 


? 24. MONOST. FILIFORME. MONOST. FILUM. — Dus., n. sp. 


« — Corps long de 21"", large de 0"",20 à 0,23, cylindrique, fili- 
«forme, terminé en avant par une large ouverture ou ventouse 
cupuliforme, dirigée en dessous; un lubercule rond est également 
situé en dessous, près de l'extrémité caudale ; — oviducle formant 
deux cordons sinueux , étendus dans presque toute la longueur du 
corps; — œufs brunâires, ovales, arrondis, longs de 0,014: » 


À 


A 


A 


2 


J'ai trouvé une seule fois cet helminthe dans l’inteslin d’un ma- 
quereau (Scomber scombrus), à Rennes; il était déjà trop altéré pour 
que sa siructure püt êlre éludiée complétement. 


> 25. MONOST. EN CUILLER. MONOST. COCHLEARIFORME. 
— Rupozpar. 


Festucaria cyprinacea, Scuraxk, dans Vet. Ac. Nya. Handl., 1790, p. 122. 
Monostoma cochleariforme, Rup., Entoz., t: 1}, 1, p. 326, et Sÿn., p.8. 


«& — Corps long de 13"", large de 1"",12, presque cylindrique, 
« ayant en avant une sorle de tête deux fois plus large, ovale tron- 
« quée, convexe en dessus, concave en dessous, où se trouve l’orifice 
« buccal, ovale, profond. » (Rup.) 


Schrank seul l’a trouvé dans l’intestin du barbeau (Cyprinus barbus), 
Rudolphi, qui ne l’a point vu, lui a donné ce nom spécifique d’après 
une ressemblance supposée avec une cuiller (Cochlear), et il le place 
dans la section des hyposiomes, dont l’organisation n’est point sufii- 
samment connue. F 

— On a trouvé une seule fois, au musée de Vienne, dans l'intestin 
du gardon ({Cyprinus idus), un monosiome indéterminé, que Rudolphi 
suppose pouvoir être aussi un hypostome. 


MONOSTOMES DES POISSONS. 363 


26. MONOSTOME DE LA BRÈME.  MONOST. PRÆMORSUM. 
— Norpmanx, Mikrographische Beitræge; t. 1, p. 55. 


a — Corps blanc, plus transparent, el bleuâtre en avant, long de 
« 9,75, large de 1"",68, déprimé , arrondi en avant, presque tronqué 
« en arrière, à bords parallèles; — bouche petite, à peine visible, 
« située au bord antérieur; — bulbe œsophagien, petit, pyriforme, 
«a plus large en avant ; — ovaires occupant les côtés du corps sur les 
à trois quarts au moins de la longueur totale ; — oviducles enroulés 
«en tours serrés, et contenant des œufs relativement très-pelits, 
a elliptiques, bruns-jaunâtres ; — orifice génital mâle, silué près de la 
« bouche, entouré d’un bord large comme une ventouse, et laissant 
« sortir un long pénis, plus épais à sa base, aminci vers l'extrémité. » 


M. Nordmann le trouva entre les derniers feuillets branchiaux et la 
muqueuse des joues d’une brème (Cyprinus brama). 


? 27. MONOSTOME GRÈLE.  MONOST. GRACILE. — Run. 


Monostomu gracile, Acnarius; dans Vet. Ac. Nya. Handl., 1780, p. 53, 
pl. 2, fig. 8-9. 
Monostoma gracile, Rüup., Entoz., t. I, 1, p. 326, et Syn., p. 82, n°2. 


a — Corps long de 6%,7 à 13,5, large de 1"",12, un peu déprimé, 
« rétréci aux deux extrémités, surtout en arrière; — sous la partie 
« antérieure est l’orifice buccal ovale, » (Rup.) 


Acharius seul a trouvé, en Suède, dans l'abdomen de l’éperlan 
(Salmo eperlanus), cet helminthe dont les mouvements étaient très- 
vifs. Rudolphi, qui ne l’a point vu, le place dans sa seclion des hypo- 
stomes. 

Braun trouva dans un kyste adhérent à l’estomac du Coregonus 
marænu'a un monostome que Rudolphi place aussi parmi ses espèces 
douteuses d’hypostomes. ( Syn., p. 87, n° 24.) 


> 26. MONOSTOME CREUSET. MONOST. CRUCIBULUM. 
— Runocrar, Syn., p. 83 et 342, n° 6. 


«a — Corps long de 3"",37, large de 1"",12 , ovale oblong, déprimé, 
« convexe en dessus, plane en dessous, un peu en pointe à l’ex- 
a trémité postérieure, plus étroit en avant, où il se prolonge en 
« manière de cou, terminé par un orifice buccal en forme de creuset 
« profond (crucibulum); — œufs globuleux, brunâtres; — ovi- 
« ducte replié dans la partie postérieure et étendu en avant. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva d’abord trois dans un grand congre (Murena 
conger), à Naples, et plus tard, un seul dans la Muræna cassini. 

J'ai trouvé un helminte semblable , je crois, assez nombreux 
dans l'intestin d’un congre à Rennes; el je doute que ce soit un 


364 TRÉMATODES. 


vrai monostome en raison de la présence d’une «ventouse abdominale 
« large de 0,20 à 0,29, située en arrière du milieu, et qui a dû 
« échapper à Rudolphi, car elle est assez difficile à voir; les œufs 
« sont ovales, un peu amincis vers l’extrémilé antérieure , qui est 
« fermée par un opuscule presque plat ; leur longueur est de 0,032; 
« le tégument est hérissé de très-petites épines, en arrière seulement 
où se trouve un orifice caudal ou respiratoire ; la longueur totale ne 
« dépasse guère 3, {Voyez Distoma crucibulum.) » 


a 


(?) 29. MONOSTOME DE L’ESTURGEON. MONOST. FOLIACEUM. 
— Rurozri, Syn., p. 83 el 340, n° 4. 


Monostoma foliaceum , BrEemsEr , Icon, helminth., pl. 8, fig. 3-7. 


« — Corps long de 6,7 à 27", large de 2"",25 à 9", ovale oblong, 
« oblus aux deux extrémités, convexe en dessus, plane en dessous ; 
« — orifice buccal terminal, rond, très-petit, el quelquefois porté 
« par une papille saillante; — ovaires remplis d'œufs globuleux, 
« occupant la majeure partie du corps au milieu. » (Rup.) 


Rudolphi en a trouvé deux individus longs de 27"" et larges de 9%" 
dans l’abdomen d’un jeune esturgeon (Accipenser sturio), à Rimini, 
en Italie. Antérieurement on l’avait trouvé une seule fois assez nom- 
breux dans la même espèce de poisson, au musée de Vienne; mais 
les individus étaient longs seulement de 6"",7 à 16", J'ai examiné 
un exemplaire long de 19"", large de 4"",3, envoyé de Vienne au 
Muséum de Paris en 1841; mais je nai pu y découvrir ni bouche, ni 
intestin, ni œufs bien distincts; la papille saillante, qui est censée 
porter la bouche, est large de 0"",22, et saillante de la même quan- 
tité ; à l'extrémité opposée se voient deux organes brunâtres, allongés 
et en massue, et à col sinueux comme les organes mâles de certains 
cestoïdes; les bords du corps sont légèrement crénelés; parallèle- 
ment au bord, de chaque côté se voit un cordon plus foncé qui n’est 
pas une branche d’intestin, et au milieu on voit des lignes foncées, 
transverses ou sinueuses, qui paraissent circonscrire des ovaires in- 
distincts. D’après cela, je crois que cet helminthe n’est point un vrai 
monostome, mais un de ces organismes dérivant des cestoïdes, dont 
nous parlerons à la fin du livre cinquième. 


10° GENRE. HOLOSTOME. HOLOSTOMUM. — Nirzscn. 
(Amphistoma. RUDOLPHI. ) 
#ov, toute, ctoux , bouche. 


« — Helminthes à corps divisé en deux parties, dont l’anté- 
« rieure est ou séparée par un étranglement, ou considérable- 
« ment dilatée et comme membraneuse, et souvent repliée la- 


HOLOSTOME. 365 


« téralement, de manière à faire tout entière les fonctions 
« d’une large ventouse, en saisissant une partie de la muqueuse 
« intestinale , tandis que la partie postérieure est plus épaisse et 
« presque cylindrique; — bouche très-petite au bord antérieur, 
« entourée d’une masse musculaire, dilatable, en cupule, et 
« contractile; — bulbe œsophagien, musculaire; — intestin 
« simple d’abord, puis bifurqué ou divisé en deux branches 
« égales, qui vont, en s’écartant plus ou moins, se terminer en 
« cœcum près de l’extrémité postérieure; — une ventouse 
« moyenne (orifice génital mâle (?)) au milieu de la partie anté- 
« rieure, plus ou moins éloignée de la bifurcation de l'intestin, 
« et quelquefois aussi une ventouse postérieure (ou orifice génital 
« femelle (?)); plus large près du bord de cette même partie 
antérieure du corps; — partie postérieure obtuse ou tronquée, 
munie d’un orifice caudal, et présentant en outre un orifice 
« latéral (orifice génital mâle (?)), près de l’extrémité, quand il 
« n'existe qu’une seule ventouse au milieu de la partie anté- 
« rieure; — deux testicules ovoides ; — œufs ordinairement assez 
« volumineux ( de 0,09 à 0"",12), elliptiques. » 


Le genre Holostome, institué par Nitzsch, comprend des es- 
pèces petites, peu nombreuses, habitant presque toutes l’intes- 
tin des oiseaux ; une seule ( Æolostomum platycephalum) a été 
trouvée dans le sac glanduleux, nommé £Zursa Fabrici, d’un 
plongeon; une autre ( Z/olostomum erraticum) dans la cavité ab- 
dominale en même temps que dans l'intestin ; une seule espèce 
(Holostomum alatum) se trouve dans l'intestin des mammifères 
du genre canis; on classe dans ce genre aussi un helminthe in- 
complétement connu (/Æolostomum urnigerum, n. 8), qui se dé- 
veloppe dans des kystes nombreux de la cavité abdominale des 
grenouilles, et deux helminthes très-petits et sans organes gé- 
nitaux trouvés par M. Nordmann, lun { Æolostomum cuticola, 
n. 9) dans des petits kystes des téguments et des tissus sous- 
jacents des poissons; l’autre ( Æolostomum brevicaudatum, n.10) 
dans le corps vitré de l'œil de la perche. Des autres espèces, 
deux ont été trouvées d’abord par Gæze, deux par Nitzsch, une 
par Abilgaard à Copenhague, six par Rudolphi, qui en reçut 
une septième de Hübner, cinq par Bremser au musée de Vienne, 
trois par MM. Creplin et Schilling, et moi-même j'en ajoute 
aussi une nouvelle ( olostomum auritum, n. 4). Plusieurs de ces 
espèces n’ont été vues qu’une fois, et très-incomplétement ob- 
servées, de sorte qu’il n’en est guère que neuf qu’on puisse re- 
garder comme suflisamment déterminées, 


366 TRÉMATODES. 


Les Holostomum macrocephalum, excavatum, spathaceum, 
spatulatum et alatum avaient été d’abord classés avec les Dis- 
tomes; Rudolphi rassembla les autres espèces dans son genre 
Amphistome, qui a dû être divisé depuis en deux genres dis- 
tincts; lui-même cependant partageait déjà ses Amphistomes en 
deux sections, comprenant dans la première les espèces qu’il 
dit avoir une tête distincte ( capite discreto ), et qui sont préci- 
sément nos Holostomes. D'ailleurs il caractérisait tous les Am- 
phistomes par l’existence d’un pore solitaire aux deux extré- 
mités du corps, mais ce qu’il nommait ainsi c’élait, quant au 
pore antérieur de plusieurs Holostomes, le large orifice que 
présente en avant la partie antérieure si ses bords mem- 
braneux sont -repliés longitudinalement et enroulés, ou bien 
c'était la partie antérieure tout entière, si elle est fortement 
excavée; quant au pore postérieur, c'était, pour plusieurs, lex 
trémilé tronquée du corps prise pour un large orifice, et plus 
souvent encore ce pore était simplement supposé. Nitzsch, en 
séparant avec raison les Holostomes, en fit deux sections, en 
désignant, par le nom de Cryptostomes, ceux dont la partie an- 
térieure ne s’enroule pas eu forme de calice, de manière à 
présenter un large orifice antérieur; tels sont les Æolost. ala- 
tum, n. 1; Holost. podomorphum, n. 5; Holost. spathaceum, 
n. 14, spatulatum , n. 15, excavatum, n. 13, qui ont la partie 
postérieure cylindrique, et l’antérieure conchoïde ou en spa- 
tule, munie en arrière de deux saillies longitudinales , à la face 
ventrale , et d’une petite ventouse rudimentaire au milieu. Les 
autres, composant la seconde section, ont la partie postérieure 
plus longue, séparée par un étranglement de Pantérieure, qui 
est plus courte, globuleuse ou campanulée. Les diplostomes de 
M. Nordmann ne diffèrent des holostomes de la première section 
que par le développement d’une large cavité postérieure, en 
rapport avec l’orifice caudal, et que cet helminthologiste nomme 
le réservoir du chyle, mais qui me semble plutôt un appareil 
respiratoire et circulatoire. 


HOLOSTOMES DES MAMMIFÈRES. 367 


I. HOLOSTOMES DES MAMMIFÈRES. 


1. HOLOST. DU RENARD. HOLOST. ALATUM. — Nirzscn. 
(Atlas, pl. S. fig. D.] 
Planaria alata, Goeze, Naturg., p. 176, pl. 14, fig. 11-13. 
Fasciola vulpis , Gmecin, Syst. nat., p. 3053, n° 4. 
Alaria vulpis, Scuraxr, Verzeichn., p. 52, n° 157. 
Festucaria alala, Scunanr, dans les Mém de l’Acad. de Suède, 1790, p. 118. 
Distoma alatum, Zever , Nachtrag., p. 177. 
Distoma alatun, Rup., Entoz., L 11,1, p. 402, et Syn., p. 112 el 419, n° 96. 


Holostomum alatum , Nrrzscu , dans l'Encycl. de Xrsch et Gruber, 1819, 
t III, p. 390. , 


Holoslomum alatum, Gurzr, Path. Anat. d. Hauss., p. 375, pl. 8, fig. 39-40. 


Holostomum alatum , Crepuix , dans l'Enc. de Ersch et Gruber, t. XXXII, 
p. 287, el Nov. obs. de Entoz., p. 66. 


a — Corps blanchâtre, long de 3,7 à 5m (à 6,75, CREP. ); — 
partie antérieure longue de 2"",75, large de 1,8 (à 2,25, CREPL.), 
élargie presque en cœur, plus large et arrondie en arrière, terminée 
en avant par une pointe tronquée, ayant au sommet la bouche ur- 
céolée, entourée d’une masse musculaire large de 0"",16, et de 
chaque côté, un lobe assez long , aigu, dirigé en avant; — bords 
membraneux de la partie antérieure (ailes ) ordinairement repliés ou 
enroulés longitudinalement à la face ventrale de manière à former 
plus ou moins complétement une goullière ou un tube ouvert obli- 
«quement£ en avant; — parlie postérieure en demi-ovale, longue de 
« 1,31, ou presque cylindrique; — bulbe æsophagien remplacé par 
« la masse musculaire de la bouche; — inteslin d’abord simple, 
« large de 0"”,08, puis se bifurquant à la distance de 0"",23, et for- 
« mant deux branches peu écartées , entre lesquelles se trouvent suc- 
« cessivement deux orifices ( ventouses?) bordés d’un anneau muscu- 
« leux; le premier (orifice génital mâle? ), avec sa bordure muscu- 
« leuse , est large de 0"",20 el situé à 0"",7 de la masse buccale; le 
« deuxième ( vulve?), large de 0"",21, situé à 0"*,21 du précédent; — 
« œufs peu nombreux, elliptiques, longs de 0,113 à 0,120, » 


RAR" ROR. À IR. A 


& 


Je décris ici cet helminthe d’après les exemplaires assez nombreux 
que J'ai trouvés deux fois à Rennes, le 19 mars elle 6 avril, dans 
l'intestin du renard. 

Gœze, le premier, en trouva huit exemplaires dans le rectum de 
ce mammifère; Zeder ensuile l’y trouva également, ainsi que vers la 
fin de l'intestin grêle. Rudolphi , à Greifswald , le trouva souvent très- 
abondamment el en amas dans le duodenum du renard, el plus tard, 
à Berlin, dans l'estomac et le duodenum du loup. Abilgaard l'avait 
trouvé aussi à Copenhague, et Nitzsch à Halle. M. Creplin le trouva 
dans le renard, el reconnul la présence d’une ventouse ventrale; il a 
trouvé, en outre, dans le chien, une variété plus petite, 


368 TRÉMATODES. 


IT. HOLOSTOMES DES OISEAUX. 


2. HOLOST. MACROCÉPHALE. HOLOST. MACROCEPHALUM. 
— CREPLIN. 


Planaria teres poro simplici, Goeze, Naturg., p. 174, pl. 14, fig. 4-6. 

Festucaria strigis , Scurankr , Verzeichn., p. 16, n° 55. 

Fasciola strigis, GMELIN, Syst. nat., p. 3055, n° 11. 

Strigea, ABILGAARD , dans les Dansk. Selsk. Skr., t. F,x, p. 35, pl. 5, fig. 5. 

Amphistoma clavigerum , Zeper, Naturg., p. 199, n° 2. 

Amphistoma macrocephalum, Ruporrur, Entoz., 1. II, 1, p. 340, et Amphist. 
striatum, |. C., p. 343, et Amphist. falconis palumbarii , p. 352. 

Festucaria strigis et Fest. oti, Froericu, Naturforsch., XXIX, p. 51 et 53. 

Amphistoma macrocephalum , Runorrui, Synopsis , p. 88 et 354 n° 3. 

Amphistoma macrocephalum , Bremser , Icon. helm., pl. 8, fig. 18, 19, 21, 22. 

Holostomum variabile, Nirzsen, dans l’Encycl. de Ersch et Gruber, t. III, 
p. 400. 

Holostomum macrocephalum , Crepzin, Nov. obs., p. 50, et dans l’'Encyct. 
de Ersch et Gruber, t. XXXII , p. 288. 


« — Corps en partie blanc et en partie coloré en brun-jaunâtre par 
« les œufs, long de 3,5 à 6", composé de deux parties distinctes , 
« dont l’antérieure plus courte, et séparée de la postérieure par un 
« étranglement bien prononcé, est large de 1"" à 1"",20, enroulé 
« en forme de calice à bord lobé ou fesitonné ; — partie postérieure 
« presque cylindrique, large de 0"",75 , recourbée, tronquée à l’extré- 
« mité ou terminée par un disque ayant au centre une papille conique 
« percée d’un orifice postérieur; — bouche située au bord antérieur 
« de la partie membraneuse en dessous, et accompagnée par une 
« ventouse musculaire large de 0"",15 à 0"",17; — ventouse posté 
rieure ou ventrale large de 0"",35, située à 0"",45 de la première ; 
— testicules occupant le dernier tiers de la partie postérieure ; — 
orifice génital mâle saillant , situé à 0*”,6 de l'extrémité postérieure ; 
œufs brun-jaunâtre , elliptiques, longs de 0"",12, larges de 0,08. » 


£ 


£ 


& 


£ 


Je l’ai trouvé d’abord à Toulouse, le 20 janvier 1840, dans l'intestin 
du hibou (Strix brachyotus), puis deux fois à Rennes assez abondam- 
ment, le 25 et le 28 mars, dans l’intestin du chat-huant (Strix aluco); 
ceux du 28 mars surtout avaient les lobes membraneux de l'extrémité 
antérieure déployés en partie comme ceux de l’Holostomum alatum. 
et moniraient de même aussi deux lobes saillants en forme d’oreil- 
lettes de chaque côté de la ventouse antérieure ; il serait possible 
d’ailleurs qu’ils fussent une espèce distincte, car je n’y ai pas vu 
comme sur les autres ce que je nomme avec doute une ventouse pos- 
térieure (?), et que j'ai vue, au contraire, sous la forme d’un disque 
radié sur les exemplaires de Toulouse, et sous la forme d’une masse 
globuleuse saillante sur ceux du 28 mars, 


,HOLOSTOM ES DES OISEAUX. 369 


Gœze, le premier, l’avait trouvé dans un oiseau de nuit ( Strix }; 
Abilgaard , à Copenhague, le trouva ensuite dans les Strix ulula et 
otus , et dans l’autour ( Falco palumbarius ) ; Rudolphi le trouva aussi 
à Greifswald, dans l'intestin des Strix bubo, flammea et otus, et 
d'autre part, il trouva dans un milan ( Falco milvus ) des helminthes 
morts dont il crut devoir faire une espèce distincte ( Amphistoma stria- 
tum ), mais que dans son Synopsis il réunit à l’'Amphistoma macro- 
cephalum; en même temps il signala la bondrée ( Falco apiverus ) 
comme lui ayant aussi présenté cet helminthe à Berlin. 

Frælich l'avait trouvé aussi dans la crécerelle ( Falco tinnunculus ). 
Le catalogue du musée de Vienne l'indique comme trouvé dans beau- 
coup d’oiseaux de ‘proie diurnes et nocturnes ; mais il est bien vrai- 
semblable qu’on a confondu avec cette espèce les deux espèces sui- 
vantes. 

M. Creplin, dans les Nov. observ. de Entoz., 1829 ( p. 50), fit voir 
qu’en effet Bremser avait donné avec les figures des, vrais Amphis- 
toma ou Holostomum macrocephalum deux figures ( fig. 17 et 20) qui 
appartiennent à une autre espèce, que lui-même, M. Creplin, a trouvée 
dans la buse et dans l’épervier, el qu’il nomme Holostomum spathula, 
en y rapportant aussi des exemplaires trouvés par M. Schilling dans le 
Falco lagopus. M. Creplin, dans l'Encyclopédie de Ersch et Gruber , 
exprime l'opinion que l'Holostomum erraticum des échiassiers et des 
palmipèdes ne diffère pas réellement de l’Holostomum macroce- 
phalum. 

M. Bellingham a trouvé en Irlande cet holostome dans le Falco pe- 
regrinus , el dans le Falco rufus ou Buteo rufus ; il lui assigne une 
longueur de 3"",7. 


3. HOLOST. SPATULA. HOLOST. SPATULA. — Creer, Nov. 
obs. de Entoz., 1829, p. 50, et Menus, dans l’Isis, 1831, p. 175. 


Amphistoma macrocephalum (en partie), Ruporpur, Synopsis, p. 88. 
Amplhistoma macrocephalum , Bremser , Icones helminth., pl. 8, fig. 17-20. 


. 


« — Corps blanchâtre, demi-transparent, long de 2"",5 à 5"",2, 
« composé de deux, parties; — l’antérieure oblongue, mince, mem- 
« braneuse, concave, souvent repliée longitudinalement de chaque 
« côté, longue de 1,75 à 2,35, large de 0"",75 à 0"",80, laissant 
« voir par transparence l'intestin, simple d’abord à partir du bulbe 
« œsophagien, puis bifurqué et prolongé.en deux longues branches pa- 
« rallèles ; — partie postérieure plus épaisse et plus étroite, presque 
« ovoïde, longue de 0,75 à 0,85, large de 0"",4 à 0"",45; — ventouse 
« buccale ronde, large de 0"",082; — bulbe œsophagien large de 
« O"",065 ; — ventouse postérieure large de 0"",125, située au milieu 
« de la portion membraneuse du corps, entre les branches de l’intes- 
« in; — œufs (?). » 

Je décris ainsi cette espèce d’après des exemplaires trouvés à Ren- 
nes, le 28 mars, dans l'intestin du Strix aluco avec l’Amphistoma 

24 


370 TRÉMATODES. 


macrocephaluwm, et que je crois bien être les mêmes que M. Creplin a 
le premier distingués de cet Amphistoma macrocephalum, avec lequel 
les autres helminthologisles les avaient confondus. I! les avait trou- 
vés dans la buse (Falco buteo), dans l’épervier (Falco nisus), et son 
am, M. Schilling, les avait lrouvés dans le Falco lagopus. il les décrit 
comme toujours blanehâtres, longs de 2"",95 environ, avec la partie 
antérieure, plus longue et plus De que la postérieure, un peu plus 
étroile el arrondie en avant, où se voit au sommet la masse buccale, 
pelile, ronde et saillante ; celle partie antérieure, dit-il, se recourbe 
souvent latéralement de manière à représenter un lube obliquement 
ouvert en avanl. La partie postérieure est cylindrique, de forme très- 
variable , tantôt allongée, tantôt plus raccourcie; M. Creplin a vu 
aussi l'intestin bifurqué à peu de distance de la bouche, et les œufs 
grands, presque ovales, mais il n’a pas vu d’orifice postérieur. I 
signale aussi l'existence des deux bourrelets formant vers l’extrémilé 
postérieure dega partie membraneuse du corps une figure elliptique. 


4. HOLOST. À OREILLETTES. HOLOST. AURITUM. — Dur. 


« — Corps blanc, long de 1"",6, large de 0"",40, composé de deux 
a pariies dont l’antérieure oblongue, longue de 1"", plus déprimée, 
«a presque en lyre, présente de chaque côté près de l'extrémité an- 
» lérieure une échancrure qui correspond à un groupe de petiles pa 
« pilles opaques, el qui sépare en manière de têle une portion pres- 
« que triangulaire, large de 0"",20, lerminée en avant par l’orifice 
« buccal, urcéolé el entouré d’une masse musculaire large de 0"",093; 
« — bulbe œsophagien large de 0"",055, ovoïde ; — intestin A 
« immédiatement après le D ube écarlant ses branches plus larges, 
« pour laisser la place du réceptacle du pénis, en arrière duquel se 
« lrouve la ventouse moyenne ou ventrale, large de 02,08, siluée à 

« 0,26 de la première ; — partie postérieure ne longue de 0"",56 
« et large de 0"",30 à 0"",33, séparée de la partie AMOrèure par un 
« étranglement el contenant les testicules; — œufs peu nombreux 

« (environ sepl), ones de 0,82 à 0"",9, brunälres, » 


Je l'ai trouvé à Rennes très-abondamment dans l'intestin d’une 
efiraie (Strix DCE A le 11 avril. 


5. HOLOST. PODOMORPHUM. HOLOST. PODOMORPHUM. — 
Nirzscn, dans A € de Ersch et Gruber, t. 3, p. 399. | 


a — Corps long de 2"",25 à 4,5, de forme peu variable ; — face 
« venirale, presque plane et avec deux courts appendices de chaque 
« côlé de la bouche ; — partie postérieure, un peu renflée, aussi lon- 
« gue que l’antérjeure el se lenan!t perpendiculaire , quand celle-ci 
« esl horizontale (de manière à représenter un pied ou une boîte: os, 
« moûds, pied, wepz4, forme). » 


Dans l'intestin du balbuzard (Falco haliaetos), avec l'espèce sui- 
yanie, 


PRES Te. 


HOLOSTOMES DES OISEAUX. 371 


6. HOLOST. SERPENT. HOLOST. SERPENS. — Nirzscn, dans 
l'Encycl. de Ersch et Gruber, 1. II, p. 400. 


Aphistoma serpens, RunorPrki, Synopsis, p. 88 01253, n° 1. 
Holosiomum sérpens, Scumazz, XIX, Tab. anat., pl. 10, fig. 11-16. 


«a — Corps allongé, presque cylindrique, long de 13°",5 à 22m, 
« large de 1" à 2"v au milieu, un peu plus épais en arrière, aminci, 
« au contraire, en manière de cou en avant où il se lermine par une 
« large partie antérieure, membraneuse, concave, dont le bord anté- 
« rieur présente trois pelits lobes aigus, et dont le bord postérieur, 
«a plus saillant, émet deux larges lobes arrondis; — bouche au som- 
« mel du bord antérieur sous le lobe moyen; — exlrémilé postérieure 
« du corps lronquée avec une papille Lerminale, portant un orifice 
« génital d’où sortent les œufs, ronds, jaunâtres, et en outre un li- 
« quide séminal, blanc ; — deux Lesticules occupant le dernier quart 
« de la longueur. » 


Nitzsch seul a trouvé cet helminthe singulier à Halle dans l'intestin 
d'un balbuzard (Falco haliactos), il dit en avoir vu d’accouplés par la 
jonction de l’extrémilé postérieure de leurs corps, el même il les a 
représentés ainsi. 


7. HOLOST. DU CASSE-NOIX.  HOLOST. MICROSTOMU W. 
Amphistoma microstomum, Rup., Entoz., t: 11,1, p. 342, el Syn., p.88, n° 4. 


« — Corps blanc-rougeûtre, long de 2"",25; — partie antérieure 
« longue de 0"",75, presque conique, arrondie en arrière, plus étroite 
« en avant, où se trouve l’orifice buccal, pelit et orbiculaire ; — par- 
« tie postérieure longue de 1"",50, plus étroite, presque cylindrique.» 


Rudolphi en trouva une seule fois à Greifswald dans le duode- 
num d’un casse-noix (Caryocatactes), deux exemplaires morts, mais il 
n’eul pas le Lemps de l’examiner suffisamment. 


8. HOLOST. DE LA CORNEILLE,  HOLOST., SPHAERULA. 


Amphistoma sphærula, Run., Entoz., t. 11,1, p. 345, et Syn., p. 90 et 358, 
ne 11. 


« — Corps jaunâtre, long de 1"",12 à 2w",25 el moitié aussi large; 
« parlie antérieure distincte, presque globuleuse, avec l’orifice mulli- 
a lobé; —- partie postérieure deux fois plus longue, presque cylin- 
« drique, amincie en arrière; — orifice de l'extrémité caudale, plus 
« étroit, orbiculaire, à bord entier. » 


Rudolphi en trouva une seule fois, à Greifswald, dans une corneille 
(Corvus cornix) douze exemplaires très-pelits qui semblaient êtfe 
autant de points jaunes, à la face interne de l'intestin. 11 reçut en- 
suite de Bremser, comme provenant aussi des inleslins de la corneille, 


372 TRÉMATOBES. 
des helminthes semblables, mais longs de 2",25, et montrant au mi- 
lieu de l’orifice antérieur multilobé, la bouche orbiculaire ou en 
forme de fente transverse. Le catalogue du musée de Copenhague 
mentionne aussi une Strigea cornicis, trouvée dans la cavité abdomi- 
nale du même oiseau, 

M. Bellingham, en Irlande, l’a trouvé dans l'intestin grêle du freux 
(Corvus frugilegus). 


9, HOLOST. DU MARTIN-PÉCHEUR. HOLOST. DENTICULATUM. 
(Atlas, pl. S. fig. A4.] 


Armphistoma denticulatum, Ruporrur, Synopsis, p. 90 et 358, n° 13. 


« — Corps allongé, blanchâtre, long de 2"",2 à 4"",4, large de 
« Umm,28 à 0,35; — partie antérieure dilatée, en forme de cœur 
« renversé, large de 0"",40 à 0"",51, concave ou en cuiller, et gra- 
« nuleuse ou hérissée de papilles en dedans, à bords latéraux, mem- 
braneux, festonnés ou crénelés et à bord postérieur, relevé et 
saillant en arrière; — partie postérieure linéaire, presque cylin- 
« drique, s’élargissant peu à peu en arrière, très-contraclile et ridée 
« ou plissée transversalement, de manière à paraître crénelée latéra- 
« lement; — quelques stries granuleuses ou finement denticulées, avec 
« d’autres stries longitudinales plus légères; — bouche terminale, 
urcéolée , et dilatable en ventouse, large de 0"",11, suivie par un 
« bulbe œsophagien large de 0"",035, d’où part l'intestin d’abord 
« simple, sur une longueur de 0"",125, et large de 0"",023, puis 
« bifurqué en avant de la ventouse moyenne; — ventouse moyenne 
« (orifice génital ?) large de 0,038, suivie d’une autre ventouse gonflée, 
« large de 0"",17, très-dilatable, ayant un orifice triangulaire; — 
« branches de l'intestin prolongées latéralement jusqu’à l'extrémité; 
« — testicules ovoïdes, situés au milieu de la partie postérieure ; — 
œufs elliptiques, peu nombreux, longs de 0"",084 à 0"®,090 ; — 
extrémité postérieure obluse, avec un orifice contractile. » 


£ 


= 


2 


À 


£ 


J'ai trouvé une première fois neuf, et une seconde fois cinq exem- 
plaires de cet helminthe à Rennes, le 28 septembre et le 26 mars, dans 
le rectum du martin-pêcheur (Alcedo ispida). Je l'ai cherché vaine- 
ment dans trois autres oiseaux de la même espèce; on ne l’a trouvé 
que quatre fois sur soixante et une dans le martin-pêcheur, au 
musée de Vienne, et Rudolphi n’a vu que les exemplaires qui lui fu- 
rent envoyés par Bremser. 


10. HOLOST. DU PLUVIER. HOLOST. CORNUTUM. 


Amphistoma cornutum , Ruporpnt, Enloz., t. I, 1, p. 343, pl. 5, fig. 4-7, 
et Synopsis, p. 90, n° 10. 
« — Corps jaunâtre, long de 2"",2; — partie antérieure distincte, 
« semi-globuleuse, arrondie en arrière , tronquée en avant, et offrant 
«une large ouverture à bords lobés; — lobes variables, plus ou 


HOLOSTOMES DES OÏSEAUX. 319 


« moins nombreux (de 5 à 8"), souvent très-saillants, et ressemblant 
« à autant de cornes ; — partie postérieure un peu recourbée, convexe 
« en dehors, concave en dedans, irrégulièrement plissée ou ridée ; — 
« extrémité postérieure tronquée avec un orifice génital (?) » (Run.) 


Rudolphi seul en trouva une seule fois, à Greifswald, deux exem- 
plaires dans l'intestin d’un pluvier doré (Charadrius pluvialis). Il a 
décrit le phénomène de l'émission des œufs d’une manière fort extra- 
ordinaire (Entoz., 1, p. 314). Il dit qu’un globule, qu’il suppose être 
l'utérus, et qui pourrait être plus vraisemblablement un testicule, 
était vu montant et descendant à l’intérieur du corps; qu’ensuite une 
corne assez longue sortait de l’orifice postérieur, et s’agitait vivement 
jusqu’à ce qu’elle se rompit près du corps, après quoi le globule inté- 
rieur était de plus en plus agité, s’approchant même de l’orifice pos- 
térieur comme pour sortir lui-même, et laissant sortir souvent deux 
ou trois œufs quand il se retirait; au bout d’un quart d'heure, une 
seconde corne était émise et rompue de la même manière, et suivie 
pareillement d’une émission d'œufs par intervalles; enfin, une troi- 
sième corne toute semblable se montrait encore au bout d’une heure; 
mais bientôt après l'animal avait cessé de vivre. 


11. HOLOST. ERRATIQUE. HOLOST. ERRATICUM. 
Amphistoma erraticum, Rup., Ent., t. IT, 1, p. 344,etSyn., p. 89 et 356, n° 7. 


« — Corps blanchâire, en partie coloré en brun par les œufs, long 
« de 2"%,25 à 3m,37; — partie antérieure distincte, assez grande, 
« longue de 0"",75 à 1"",2, campanulée, tronquée en avant, avec 
« plusieurs lobes membraneux partant du fond; — partie postérieure 
« épaisse, recourbée, amincie de part et d’autre, davantage en 
« avant, obtuse en arrière, avec un orifice entaillé ; — œufs longs de 
« 0,09 à 0,104, groupés du côté convexe du corps. » 


Rudolphi le trouva, à Greifswald, d’abord dans un plongeon ( Co- 
tymbus septentrionalis); et comme cet helminthe était à la fois dans 
tout le tube digestif et adhérent à la surface externe de l'intestin, il 
le désigna par le nom d’erraticum, pour exprimer celte différence 
d'habitation. Rudolphi avait aussi trouvé cet helminthe dans l’intes- 
tin de la bécassine (Scolopax gallinago); mais il l'avait cru identique 
avec l’'amphistome ou holostome des oiseaux de proie ( Holost. ma- 
crocephaltum), opinion que M. Creplin, aujourd'hui, croit réellement 
fondée : cependant la partie antérieure du corps m’a paru différem- 
ment construite, et bien plus nettement campanulée, à bord continu, 
avec des lobes séparés, partant du fond. M. Creplin indique celle es- 
pèce comme trouvée dans l'intestin du vanneau (Vanellus cristatus), 
des Colymbus septentrionalis et balticus, du pingouin ( Alca torda), 
du Cygnus musicus, des Anas clangula, glacialis, marila, boschas 
fera (?), mollissima et tadorna, et du Mergus albellus. 

— Au musée de Vienne, on l’a trouvé une seule fois parmi vingt- 


374 TRÉMATODES. 


neuf bécasses (Scolopax rusticola); une fois parmi vingt Scolopaæ 
gallinago, et une fois parmi dix Colymbus arcticus. - 
Je n'ai pu étudier suffisamment les exemplares envoyés de Vienne 
au Muséum de Paris, en 1816, provenant des deux Scolopazx; ils 
. sont trop allérés; mais j'ai observé des exemplaires en assez bon élat, 
_ trouvés dans l'intestin du Colymbus arcticus, el éliquelés autrefois 
par Lamarck. 


12. HOLOST. CORNE. HOLOST. CORNU. — Nirzscu. 
Amphistoma cornu, RuporrHi, Synopsis, p. 89 el 357, n° 9. 


« — Corps jaunâtre, plus ou moins coloré par les œufs, long de 
« Ga 8% (de 3%»,37, Run.); — partie antérieure presque cyathi- 
« forme ou en calice, longue de 1"”,5 à 1"",7, large de 1"",0, pré- 
« sentant au bord antérieur une entaille avec un lobe saillant de 
« chaque côlé de la ventouse antérieure, qui est large de 0,18 à 
« 0,20 ; — ventouse moyenne, large de 0"*,30 ; — parlie postérieure 
« presque droile el linéaire, longue de 4,5 à 6”",3, d’abord mince, 
« large seulement de 0"",41, puis s’épaississant peu à peu, jusqu’à 
« avoir 0"",66 vers le tiers postérieur, diminuant ensuite el tronquée 
« brusquement en arrière; — œufs elliptiques , longs de 0,10. » 


Je décris ainsi des helminthes que je trouvai, le 22 janvier 1840, à 
Toulouse, daus l’inteslin d’un héron ( Ardea cinerea}, el que je crois 
bien être identiques, quoique plus grands, avec ceux de Nitzsch et 
de Bremser. Nitzsch avail trouvé à Halle, dans l'intestin du même 
héron, plusieurs holostomes qu'il comimuniqua à Rudolphi; ces 
exemplaires, longs de 3"",37, avaient la parlie antérieure distincte, 
élargie, avec une large ouverture inégale, incisée ou bilobée au 
bord; le corps, d’abord très-mince, devenait graduellement plus 
épais en arrière. 

Bremser envoya aussi à Rudolphi des helminthes trouvés dans la 
pelile aigrette ( Ardea garzetta), longs de 3*°,37 environ, jaunätres 
en avant, brunâlres en arrière, avec le bord antérieur trilobé. On a 
aussi trouvé cet holostome au musée de Vienne, une fois, parmi 
douze cigognes (Ciconia aiba), une fois dans l’Ardea egretta, el deux 
fois sur trente et une dans le bihoreau ( Ardea nycticoraæ). 

— Le nom d'Amphistoma cornu avait d’abord été donné par Ru- 
dolphi (Entoz., 11, 1, p. 346, n° 7) à un helminthe trouvé dans les 
mêmes oiseaux, et que plus tard, dans son Synopsis (p. 85, n° 14), 
il a nommé Monost. cornu. (Voy. ci-dessus, n° 8); ce même nom, 
remplacé ici par le nom de Holostomum cornu, s’est trouvé une 
troisième fois appliqué par M. Diesing, à un amphistome des poissons. 


13. HOLOSTOME A LONG COU. HOLOST. LONGICOLLE. 


Amphistoma lonyicolle , Rrporpux, Synopsis, p. 87, n° 1. 
Amphistoma longicolle ; Bremser , Icones helm., pl. 8, fig. 15-16. 


« — Corps très-allongé, blanc, plus ou moins coloré en brun au 


HOLOSTOMES DES OISEAUX. 375 


« milieu, long de 10 à 18"; — partie antérieure en forme de tête, 
« longue de 0"%,75 à 1"",50, blanche, presque en cœur, souvent 
« trilobée, avee deux lobes en arrière et un en avant, ou simplement 
« plus large en arrière; — parlie postérieure composée d’un cou long 
« de 6,75 à 13°",5, plus mince, brunâtre, ridé ou plissé, un peu 
« épaissi en arrière, el d’un renflement postérieur oblong, eyl 

« drique, inégal, deux ou trois fois plus court et beaucoup plus 
« épais que le cou, obtus à l'extrémité; — orifices terminaux, 
« petits, profonds, l’antérieur plus grand, à bords inégaux, le poslé- 
« rieur orbiculaire; — œufs jaunes, ellipliques, longs de 0"",092 
« à Omw,110. » 


Rudolphi recut cet helminthe de Hübner, qui l'avait trouvé dans 
les intestins de la grande aigrelle ( A4rd a a'ba), et de Bremser, qui 
l’avait eu au musée de Vienne une fois sur huit dans le butor ( Ardea 
stellaris), deux fois sur vingt-trois dans le Larus ridibundus, et aussi 
dans le Larus atricilla. 1 

— Le seul exemplaire provenant de ce dernier oïseau présentait 
en avant, au bord de la parlie antérieure, deux lobes obloengs qui 
firent penser à Rudolphi que ce pourrait êlre une espèce dislincle, à 
moins que ce ne soit le résultat de quelque allération. 

— M. Bellinghan, en Irlande, l’a trouvé dans le Larus argentatus 
long de 12"",7, brun-rougeâlre, avec le cou ridé transversalement. 

— Ces holostomes si allongés sont fortement adhérents à la tunique 
interne des intestins, où ils semblent suspendus par un fil en raison 
de la longueur de leur cou. 


14. HOLOSTOME EXCAVÉ.  HOLOST. EXCAVATUM.—Nirzscn, 
l. c., p. 399. 
Distoma nn Entoz., t. Il, 1, p. 399, etSyn., p. 109 et 409, n° 82, 

« — Corps blanc, long de 1"",12, lrès-grêle; — partie antérieure 
« convexe en dessus, concave en dessous, plus étroite en avant; — 
« parlie postérieure distincte, plus grêle et plus longue, presque cy- 
« lindrique, obluse ; — bouche terminale, pelite, entourée d’une 
« masse musculaire presque globuleuse et de forme variable; — ven- 
« Louse ventrale (orifice génital ?) plus grande, située à la base de la 
« parlie antérieure. » (Rup.) 

Rudolphi en trouva d’abord vingt exemplaires dans l'intestin grêle 
d’une cigogne ( Citonia alba); le catalogue du musée de Vienne l’in- 
dique comme trouvé deux fois sur trente et une dans le bihoreau 
(Ardea nycticoraz) el quatre fois dans la cigogne, en commun avec le 
Distomu ferox. 


15. HOLOSTOME SPATHACE. HOLOST. SPATHACE UNI. 
Distoma spaihaceum , RunoLpr, Synopsis, p. 109 Ct 403, n° 83. 


« — Corps long de 2,30; — partie antérieure ovale , presque 
« plane , en forme de spatule ou concave ; — partie postérieure une 


376 TRÉMATOBES. 

« fois et demie ou deux fois aussi longue, cylindrique, remplie d'œufs, 
« et convexe au côlé dorsal ; — bouche peu visible; — ventouse pos- 
« térieure assez grande, orbiculaire, située à la base de la partie anté- 
« rieure. » (RuD.) 1) 


_ Celle espèce , très-voisine de la précédente et de la suivante , a été 
trouvée, au musée de Vienne, une seule fois en disséquant onze 
Larus glaucus. 


16. HOLOSTOME SPATULÉ. HOLOST. SPATULATUM. 


Distoma spatulatum , Ruporrx1, Synopsis, p. 109 et 403, n° 84. 
Distoma spatulatum , Brenser , Icones helminth., pl. 9, fig. 15-16. 


« — Corps blanc en avant, brunâtre en arrière, long de 10"; 
« — partie antérieure, plane, mince, plus large en avant, bords 
« latéraux un peu infléchis, bord antérieur très-large, tronqué ; — 
« partie postérieure cylindrique , très-longue , égale, un peu pointue 
« à l'extrémité; — ventouse buccale terminale, petite ; — ventouse 
« postérieure “À fois plus large , assez éloignée. » (Rup.) 


Trouvé une séule fois, au musée de Vienne, parmi dix Ardea 
minuta. Comme les précédentes et comme son Distoma alatum, cette 
espèce avait paru à Rudolphi lui-même devoir être prise pour un 
kolostome par Nitzsch. 


17. HOLOSTOME PLATICÉPHALE. HOLOST. PLATYCEPHALUM. 
— CREPUN, Observ. de Entoz., 1825, p. 39. 


« — Corps blanc, cylindrique, long de 9%" à 12"",25, large de 
a 2,25 à 4,4; — parlie antérieure plus large, longue de 3 à 4", et 
« de forme irrégulière, transverse, plus convexe en dessous, tronquée 
« obliquement, et présentant ainsi une ouverture assez grande, 
transversalement oblique, à bord entier, et dans laquelle se voient 
« des plis inégaux un peu lobés ; — partie postérieure amincie de part 
« d'autre, davantage en arrière, et obtuse à l’extrémité, avec un ori- 
« fice postérieur inégal, moindre que l’antérieur. » 


2 


Il se trouve dans l’organe nommé bursa Fabricii du Colymbus 
rufogularis, où M. Schilling et M. Creplin l'ont trouvé à Greifswald. 


18. HOLOSTOME VARIÉ. HOLOST. VARIEGATUM. — CREPLN, 
Observ. de Entoz., p. 38, fig. 4-6. 


« — Corps blanchâtre, varié de violet, long de 7",87 à 10"",12, 
« large de 3°"; — parlie antérieure bleuâtre, presque cylindrique, 
« formant environ le tiers de la longueur totale, et plus étroite que le 
« milieu, avec un orifice terminal, transverse, presque bilobé; — 
« partie postérieure séparée par un étranglement, amincie de part et 
« d'autre , obtuse en arrière, convexe du côté dorsal, un peu con- 
« cave à la face abdominale; — orifice postérieur, petit, inégal , 


HOLOSTOMES DES OISEAUX. 3717 


« presque terminal ; — une strie de couleur violetie produite par le 
« parenchyme sous-£utané, parcourt la face dorsale, entoure comme 
« un anneau le corps en arrière de la partie antérieure, el envoie des 
« branches latérales vers le milieu du corps, et en avant de l’orifice 
“ postérieur ; — œufs petits , elliptiques, brunâlres. » 


Trouvé une seule fois par M. Schilling, à Greifswald, assez nom- 
breux dans l'intestin du Larus maximus. 


19. HOLOSTOME BONNET. HOLOST. PILE ATUM. 


Festucaria pileata, Rupozpur, dans les Arch. de Wiedmann, t. IT, p. 65. 
Monostoma pileatum, Rupozrur, Entoz., t. IT, 1, p.338, n° 15. 
Amphistoma pileatum , Rupozpur, Synopsis, p. 90 et 358, n° 12, 
Amphistoma pileatum , BREMSER , Icones helminth., pl. 8, fig. 28-29. 


« — Corps blanc-jaunâtre, étroit, cylindrique, long de 2"",25 à 
« 4,50; — partie antérieure (têle Rup.) orbiculaire , large de 1"",1, 
« excavée , un peu prolongée en avant, où se trouve un orifice étroit 
« à bord bilobé; partie postérieure beaucoup plus mince, ordinaire- 
ment courbée, obtuse en arrière, et terminée par un petit orifice ; 
« — un vaisseau brunâtre entoure comme un anneau l’orifice anté- 
rieur, et deux vaisseaux semblables parcourent la longueur du 
« COrPS. » 


ê 


à 


Rudolphi l'avait trouvé d’abord, à Greifswald, dans les intestins de 
l’hirondelle de mer (Sterna hirundo); il en recut ensuite de Bremser, 
qui les avait trouvés, à Vienne, deux fois sur vingt-six, dans le 
Sterna cantiaca. 


20. HOLOSTOME ISOSTOME. HOLOST. ISOSTOMUM. 


Amphistoma anatis tadornæ , Ruporrur, Entoz., t. MS 19p: 1352: 
Strigea candida, Aizcaar», Zool. dan., t. IV, 1806, p. 32, pl. 148 C, fig. 1-2. 
Amphistoma isostomum , RupoLrut, Synopsis, p. 89 et 355, n° 5. 


«— Corps long de 4°",4; — partie antérieure longue de 1"",1, larg 
« de 0"®,56, oblongue, presque conique ou amincie en ayant, et sépa- 
«rée du resle par un étranglement; — partie postérieure longue 
« de 3"*,3, large de 1"",1 en avant, obconique, demi-transparente, 
el remplie d'œufs blancs, opaques, dans la région dorsale ;— orifices 
terminaux très-entiers presque égaux. » 


£ 


Abilgaard, à Copenhague, l’a trouvé dans l’Anas tadorna ; M. Bel- 
lingham inscrit, sous le même nom, dans son catalogue des helminthes 
d'Irlande , un holostome ressemblant beaucoup, dit-il, à l’Holosto. 
mum macrocephalum, quoique beaucoup plus petit; long de 1" 
environ, divisé en deux parties égales par un étranglement, blanc 
en avant et jaune en arrière. 


378 TRÉMATODES. 


21. HOLOSTOME GRÈLE. HOLOST. GRACILE. 
Amphistoma gracile, Rup., Synopsis, p. 89 et 355, n°6. 


«— Corps grêle, long de 2"",30 et plus; — partie antérieure 
« longue, grêle, avec deux ou trois lobes oblongs, variables en 
« avant ; — partie postérieure aussi épaisse que l’antérieure, mais 
« amincie de part el d'autre, convexe en dessus, concave en dessous, 
« et terminée par une papille distincte saillante, à l’extrémité de 
« laquelle est l’orifice postérieur. » 


Bremser l’a trouvé, à Vienne, trois fois sur dix-sept dans le harle 
(Mergus merganser ) el une fois parmi dix Mergus albellus. M. Bel- 
lingham inscrit sous ce nom, dans son catalogue des helminthes 
d'Irlande, un holostome trouvé dnns l’inteslin grêle du Colymbus 
g'acia'is, el qui est blanc, long de 5"",28, avec la parlie antérieure 
longue de 1"",32, et la partie postérieure Lrois fois aussi longue, ey- 
lindrique; l’orifice antérieur, large et en forme de calice, devient 
lohé par l’aclion de l'alcool; l’orifice poslérieur est presque trian- 
gulaire. 


IT. HOLOSTOMES DES REPTILES. 


? ? 22. HOLOST. URNIGÈRE. HOLOST. URNIGERUM. 


Amphistoma urnigerum, Ruvorrur, Synopsis, p 89 et 356, n° 8. 
Amphistoma urnigerum , Bremser. Icones helminth., pl. 8, fig 24-927. 
Amphistoma urnigerun , Crepuin , Observ. de Entoz., p. 41. 


« — Corps blanc, presque cylindrique, continu, élargi, et presque 
« campanulé en avant, souvent contracté çà et là, long de 4»,7 à 
« 6"%,75, renfermé dans des kystes ovoïdes, longs de 2 à 3"; — té- 
« gument (ou couche extérieure) rempli de granules concrétionnés , 
« larges de 0""”,005 à 0"”,020 (comme ceux des cysticerques), et dis- 
« posés en réseau; — exirémilé antérieure très-dilalable el con- 
« traclile, tanlôt en calice ou en cloche, Lantôt plus resserrée, à bord 
« membraneux plus diaphane, feslonné , précédé par une bande plus 
« opaque, produite par un épaississement du réseau ; — orifice buceal 
« silué au bord même, et entouré d’une masse musculaire ovoïde, à 
« partir de laquelle l’inlestin se bifurque el se courbe en arc; — ven- 
« touse moyenne large de 0"",245, siluée entre les branches de l’in- 
« testin, à 0"",30 du bord ; — deux testicules ovoïdes vers l’extrémilé 
« postérieure, qui se Lermine par un orifice tubuleux contractile. » 


Cet helminthe, qui diffère considérablement des aulres holositomes 
ou amphislomes, et qui devra former un genre dislinct quand il sera 
suffisamment connu, se lrouve exclusivement dans des kysles blancs 
résistants, ovoïdes ou globuleux, qui se développent quelquefois en 


w: 


HOLOSTOMES DES POISSONS. 379 


quantité considérable dans le mésentère , dans le foie, dans les reins 
el dans les autres viscères de la grenouille verte ( Rana esculenta ) ; 
c’est ainsi que je l’ai trouvé à Paris le 6 août 1838 : je l’ai cherché 
vainement ensuite dans plus de cinquante autres grenouilles , soit à 
Paris, soit à Rennes. 

Rudolphi ne l’a point trouvé et n’a vu que des exemplaires conser- 
vés dans l'alcool, qui lui furent envoyés du musée de Vienne où on 
l'avait trouvé cent quarante-trois fois en disséquant douze cent qua- 
tre-vingt-dix grenouilles, tant dans des kystes que dans le rectum, 
dit Rudolphi. 

M. Westrumb ne put également observer que des exemplaires 
conservés dans l’alcool ; mais M. Creplin ayant trouvé plusieurs fois 
dans des grenouilles, à Greifswald, ces helminthes contenus isolément 
dans des kystes nombreux, il put les étudier vivants. Il signala d’abord 
la présence du réseau blanc opaque qui occupe tout le Légument, 
exceplé le bord antérieur, et décrivil les mouvements de contraction 
de la partie antérieure el du corps entier, et une bulle assez grande 
ou masse musculaire striée longitudinalement très-transparente, 
munie d’un pore terminal, et occupant le fond de l’orifice campanulé 
antérieur. Quant aux organes internes, il ne vit que deux canaux laté- 
raux allant de la Lêle à la queue, et qui sont sans doule les deux 
branches de l'intestin. Moi-même, sur ces helminthes vivants, j'ai vu 
aussi et dessiné le réseau du tégument et les globules dont il est 
formé ; mais je n’ai pu compléter cette élude que longlemps après 
sur les animaux conservés dans l'alcool. J'ai vu alors, à l’aide du com- 
presseur, la bouche, la venlouse, un organe glanduleux, diaphane, 
à la partie antérieure, el les Lesticules analogues à ceux du Caryophyl- 
lœus, dans la partie postérieure qui se Lermine par un appareil assez 
complexe analogue à ce qu’on voit chez les distomes à queue rétrac- 
tile , tels que le.Distoma rufoviride. 


IV. HOLOSTOMES DES POISSONS. 


? 23. HOLOST. CUTICOLE. HOLOST. CUTICOLA. — NorDMANN. 
Mikrographische Beitraege , &. 1, p. 49, pl. 4, fig. 1-4. 


a — Corps blanc, long de 1"",10, renfermé dans un kyste ; — partie 
« antérieure ovale, plus étroite en avant, déprimée, convexe en 
« dessus, avec les bords légèrement sinueux , mais pouvant se plisser 
« fortement el se contracter en forme de coquille ;— partie postérieure 
« un peu plus étroite que l’antérieure, et aussi longue que le tiers de 
« celle partie, et souvent recourbée en dessus ; — bouche très-petite, 
« en forme de fente, sans bords renflés, et quelquefois rétractée en en- 
« tonnoir; — ventouse moyenne rudimentaire , large de 0"",07 envi- 
« Ton, située au milieu de la partie antérieure, et suivie à quelque 


Je 


380 TRÉMATODES. 


« distance en arrière par une autre ventouse rudimenñiaire deux fois 
« plus large ; — bulbe œsophagien très-élroit, suivi presque immé- 
« diatement par la bifurcation de l'intestin, dont les deux branches 

« se dirigent, en faisant quelques sinuosités, jusqu’à l'extrémité pos- 
F3 térieure, où elles se terminent en cœcums; —ouverture caudale 
« contractile siluée à l’extrémité postérieure , sur la face dorsale. » 


M. Nordmann l’atrouvéen Allemagne, dans l'œil dela perche ( Perca 
fluviatilis), et de plusieurs espèces de cyprins, mais plussouvent encore 
dans des kystes du tégument, ou de la muqueuse buccale, ou des 
branchies , ou des muscles superficiels de ces derniers poissons. Ces 
kystes se forment par un épaississement du tissu cellulaire environ- 
nant, et sont eux-mêmes entourés par une lache noire de pigment, 
qui, par suite de la multiplication de ces helminthes, devient bien 
visible à la surface ainsi tachée. Quand on les tire de leur enveloppe, 
leurs mouvemenis sont très-lents et se bornent presque à des con- 
traclions sans changement de lieu. 


24. HOLOST. À COURTE QUEUE. HOLOST. BREVICAUDATUM. 


E 


— Norpmanx, Mikrographische Beitraege , t. I, p. 52. # 


« — Corps blanc, long de 0"",75, — partie antérieure en forme de 
« Cœur , plus large et tronquée en avant, rétrécie en arrière ; — partie 
« postérieure en forme de demi-ovale , des deux tiers plus étroite 
« que la partie antérieure, et des trois quarts plus courte, plus dé- 
« primée, et jamais recourbée en dessous; — bouche très-pelite ; — 
« bulbe æsophagien plus large en avant, plus étroit en arrière ; — 
« inteslin divisé en deux branches beaucoup plus étroites que dans 
« l’espèce précédente; — ventouse moyenne rudimentaire siluée im- 
« médiatement en arrière de la bifureation de l'intestin; — bord pos- 
« térieur de la partie antérieure du corps souvent dilaté jusqu’à la 
« ventouse, de manière à former une sorte de poche. » 


M. Nordmann a trouvé seulement trois fois cet helminthe isolé dans 
le corps vitré de l'œil de la perche où il est libre et non renfermé 
dans un kyste comme le précédent, dont il se rapproche beaucoup 
par tous les autres caractères : l’un el l’autre d’ailleurs paraissent 
s'être développés spontanément dans le lieu qu'ils habitent, et ne 
peuvent être considérés comme des animaux adultes, puisqu'ils n’ont 
pas d'organes génitaux. M. Nordmann les distingua surtout des di- 
plostomes, avec lesquels ils ont beaucoup de rapports, par l'absence 
de cette cavité contraclile postérieure qu’il veut nommer le réservoir 
du chyle, 


DISTOME. 381 


11° GENRE. DISTOME. DISTOMA. — RETZIUS. 


« — Vers à corps mou, cylindrique ou déprimé, plus ou moins 
« allongé, avec deux ventouses distinctes et isolées, l’une anté- 
« rieure contenant la bouche, l’autre imperforée et située à la 
« face ventrale, entre le milieu et le premier sixième de la lon- 
« gueur; -- bouche suivie d’un bulbe œsophagien musculeux, 
« presque globuleux; — intestin divisé en deux branches ordi- 
« nairement simples (rameuses dans le Distoma hepaticum ); — 
« deux orifices génitaux contigus ou séparés ; — deux ou trois 
« testicules ovoïdes , ou lobés, ou multipartites, situés dans la 
« partie postérieure du corps; — quelquefois un £irre ou pénis 
« assez long, lisse ou épineux ; — ovaires latéraux ou quelquefois 
« aussi occupant la partie antérieure du corps; — oviducte 
« replié ou pelotonné entre les branches de l'intestin ou dans la 
« partie postérieure du corps; — un orifice postérieur, contrac- 
« tile donnant entrée dans une cavité interne plus ou moins 
« grande, quelquefois rameuse; — vaisseaux sinueux, quel- 
« quefois ramifiés, étendus depuis la cavité postérieure jusqu’à 
« la ventouse buccale, et dans deux desquels se trouvent des 
« cils ou filaments agités d’un mouvement ondulatoire. » 


Les distomes se reconnaissent au premier coup d’œil par la 
position et par la forme de leurs deux ventouses musculeuses, tan- 
tôt discoïdales ou tantôt globuleuses ; quelques-uns ressemblent à 
certaines espèces de sangsues; mais en général ils ressemblent 
bien davantage aux planaires avec lesquelles Linné, Müller, 
les ont d’abord confondus sous le rom de Fasciola, puis Gæze, 
sous le nom de Planaria ; cependant, à part la confusion de 
types si différents nommés ainsi, ces deux noms exprimant une 
idée de forme, ne peuvent s'appliquer exactement à tous les 
distomes. Le nom que nous adoptons avec Rudolphi et tous les 
heiminthologistes modernes a été proposé par Retzius, et 
exprime au contraire le caractère commun et distinctif de ces 
helminthes, si on veut se rappeler que les deux ventouses, 
sans être deux bouches, en ont l'apparence. 

Ce sont tous de vrais entozoaires sous ce rapport qu’ils vivent 
à l’intérieur du corps des animaux vivants; mais quelques-uns 
seulement se trouvent dans l'intestin, d’autres habitent le pou- 
mon , le foie ou les canaux biliaires, la vésicule du fiel, la vessie 
urinaire et diverses cavités naturelles; d’autres, enfin, naissent 


« 


382 TRÉMATODES. 


et se développent jusqu’à un certain point dans des kystes ou 

dans les tissus mêmes; mais ils n’y acquièrent jamais d’organes 

génilaux , et ils paraissent devoir acquérir ailleurs le reste de 
eur développement. 

La forme des distomes est naturellement très-variable en rai- 
son de la mollesse et de la contractilité de leur corps; cependant 
on peut distinguer une forme ovale oblongue ou lancéolée, apla 
tie, qui se voit chez le plus grand nombre; une forme cylin- 
drique ou très-eflilée caractérisant certaines espèces, une forme 
élargie et aplatie en même temps chez ie Distome du putois, etc. 
On doit noter aussi que la forme varie beaucoup avec l'âge chez 
ces vers. ! es deux ventouses sont en forme de disque excavé,ou 
de cupule, avec des fibres concentriques et rayonnées, leur gran= 
deur relative présente des différences notables, et Rudolphi s’en 
est servi pour caractériser les divisions de son genre distome. 

Cependant ce caractère, comme celui de la forme générale, est 
incertain et varie avec l’âge; il m’a paru même que chez cer- 
taines espèces { Distoma lorum de la taupe, et Distoma variegatum 
des batraciens) la ventouse ventrale diminue et s’atrophie peu à 
peu. 

La ventouse antérieure ou buccale est ordinairement nue ou 
inerme, mais dans le sous-genre £chinostoma elle est entourée 
d’une couronne de piquants, et dans le sous-genre Crossodera 
elle est souvent cachée entre des lobes charnus assez déve- 
loppés. 

La ventouse ventrale est plus ou moins rapprochée de l’anté- 
rieure; quand cette distance est plus considérable et que le corps 
s’'amincit en avant, il en résulte une sorte de cou qui a fait nom- 
mer certaines espèces : {ereticolle, tenuicolle, cygnoïdes, ete. 
Cette ventouse ventrale, ordinairement sessile, se montre aussi 
pédonculée ou portée par une sorte de bras chez les espèces de 
notre sous-genre Podocotyle. TA 

La bouche est, à proprement parler, la ventouse antérieure que 
suit un bulbe ou globule musculeux traversé par le canal ali- 
mentaire, el servant à produire la succion à la manière d’une 

pompe; à partir de ce bulbe, le canal alimentaire se continue 
quelquefois avant de se diviser chez les Cladocælium, Dicrocæ- 
lium, ete.; mais quelquefois aussi lintestin se divise immédiate- 
ment en deux branches , et même il forme un arc transverse en 
arnière du bulbe œsophagien, chez les Zrachylaimus. Les deux 
branches de l'intestin, excepté chez le Cladocælium ou Distoma 
hepaticum, sont ordinairement deux cœcums plus ou moin$ 


e 


ve 


] 


L4 


DISTOME. 383 


allongés et sinueux, atteignant presque le bord postérieur; mais 
chez les espèces de notre sous-genre Brachycælium, les deux 
branches de l'intestin sont courtes et en massue. 

Les distomes, en outre de leurs deux ventouses > Ont toujours 
trois orifices distincts, savoir : les deux orifices génitaux, qui 
sont contigus en avant ou à côté de la ventouse ventrale, ou 
dont l’un seulement occupant cette position , l'autre, le mâle, 
est silué en arrière du milieu; et un troisième orifice tout à 
fait terminal en arrière, donnant entrée dans une cavité respira= 
toire (?) et quelquefois porté par un gros et long tube membra- 
neux, protractile et rétractile comme chez nos Apoblema. 

L'appareil génital mâle se compose de deux ou trois testicules 
diversement situés, d’une vésicule séminale dans laquelle 
on voit s’agiter des spermatozoïdes filiformes, et d’un pénis ou 
cirre lisse ou épineux, quelquefois nul, quelquefois très-long 
et replié dans un sac ou réceptacle contigu à la ventouse ven- 
trale. 

L'appareil génital femelle se compose des ovaires et de l’ovi- 
ducte, ou utérus, dans lequel se produit la coque des œufs. Les 
ovaires sont placés symétriquement sur les côtés du corps en 
grappes isolées, globuleuses ou étoilées , ou formant une seule 
longue grappe de chaque côté; ils sont reliés entre eux par des 
cordons de communication d’où dérive l’oviduete. Celui-ci est 
un long tube qui se replie un grand nombre de fois et dont la 
paroi devient peu à peu musculeuse et contractile; il aboutit à 
un orifice qui paraît devoir être toujours situé entre les deux 
ventouses ou coniigu à la deuxième. Les œufs sont elliptiques, 
plus ou moins oblongs, excepté chez le Distoma lucipetum, où 
ils sont plus allongés presque en massue. La coque des œufs se 
produit et se consolide peu à peu dans le long trajet de l’ovi- 
ducte, elle est toujours lisse et s'ouvre , par un opercule un peu 
déprimé, à une des extrémités. L’embryon, chez certaines 
espèces, se voit déjà très-développé dans l'œuf avant la porte ; 
il est oblong, très-contractile et revêtu de cils vibratiles comme 
un infusoire, mais sans aucun organe distinct; l’ernbryon du 
Distoma lucipetum montre cependant aussi une tache noire très- 
prononcée. . 

A l'extrémité postérieure se trouve une cavité plus ou moins 
vaste, qui s'ouvre au dehors par lorifice terminal, dont nous 
avons parlé. Cette cavité a paru, à quelques auteurs, un organe 
excréleur parce qu’on voit dans ses branches ou ses dépendances 
une substance blanche, opaque, que l'animal peut, à la vérité, 


# 


384 TRÉMATODES. 


expulser forcément si on le comprime, mais que je croirais plu- 
tôt un produit sécrété, ou un dépôt de substances nutritives. Je 
suis plus porté à regarder cette cavité postérieure comme un 
appareil respiratoire, d’après ses connexions avec le système 
vasculaire. Toutefois cette cavité, quelquefois très-petite et à 
peine visible, prend un développement considérable chez les 
Brachylaimus, où on la voit bifurquée ou pinnatifide, ou ra- 
meuse ; elle devient chez les Æpoblema un long tube rétractile, 
qui peut, en se gonflant d’eau, présenter un volume plus con- 
sidérable que le reste du corps; dans ce cas, comme aussi chez 
quelques Dicrocælium, on voit un canal longitudinal partir de 
cette cavité pour se rendre en avant, puis se diviser vers le 
milieu du corps en deux branches, qui se rejoignent en cercle, 
au-dessus de la ventouse buccale. 

Des vaisseaux sinueux, bien distincts, et quelquefois ramifiés 
et anastomosés, se voient chez les distomes, particulièrement 
chez les jeunes, et chez ceux dont le corps est assez transpa- 
rent; une circulation est évidemment produite dans ces vais- 
seaux par des cils, ou filaments placés isolément de distance en 
distance, et agités d’un mouvement ondulatoire, continuel, 
d’arrière en avant; mais ces petits organes vibratiles ne se 
voient que dans quelques-uns des vaisseaux, les autres en sont 
dépourvus , et servent sans doute comme des veines pour le 
retour du liquide. Les vaisseaux paraissent aboutir en arrière, 
à la cavité postérieure que je nomme respiratoire, et d’après 
cela on peut penser que c’est le liquide extérieur seul qu’ils 
charrient à l’intérieur. 

Le tégument des distomes est mou, décomposable par l’eau, 
en laissant exsuder abondamment cette substance gélatineuse, 
diaphane que j'ai proposé de nommer sarcode; bientôt il 
n’en reste que les diverses couches de fibres, entre lesquelles ce 
sarcode était interposé. Ainsi, quand un distome vivant est placé 
entre deux lames de verre sous le microscope, on voit bientôt 
sur tout son contour se produire des globules diaphanes, qu’on 
prendrait, au premier instant, pour autant de  vésicules; 
ces globules s’accroissent jusqu’à avoir un sixième ou un cin- 
quième de millimètre, puis il s’y forme des cavités ou vacuoles 
sphériques, où l’eau vient remplacer le sarcode décomposé 
peu à peu; ces vacuoles s’accroissant peu à peu, il ne reste enfin 
des globules de sarcode qu’un réseau informe, un dernier ré- 
sidu comparable à un peu d’albumine coagulée. 

Le tégument est lisse, au moins en apparence; mais, soumis 


DISTOME. 385 


au microscope, il montre chez la plupart des espèces un grand 
nombre des petites épines ou lamelles aiguës, contenues seule- 
ment dans une couche externe, diaphane et décomposable par 
l’eau , en se gonflant et se boursouflant çà et là; c’est pourquoi, 
après quelque temps de séjour dans Peau, toutes ces petites 
épines ont disparu sur les distomes. 

Les espèces du sous-genre Zchinostoma ont, en outre, des 
piquants beaucoup plus volumineux, formant une couronne 
autour de la ventouse buccale, ou mieux, implantés sur le con- 
tour d’un disque antérieur, au milieu duquel s’ouvre la bouche. 
Mais encore , ces piquants sont caducs, et variables en nombre. 

Un système nerveux a été attribué aux distomes, et particuliè- 
rement au Distoma hepaticum; il se compose d’un anneau œæso- 
phagien, ou mieux d’une bride transverse, au-dessus de l’œso- 
phage, et envoyant de chaque côté des filets nerveux en diverses 
directions; mais cet appareil est moins distinct que chez les 
amphistomes, et bien moins surtout que chez les pentastomes ; 
il ressemble ici à des fibres contractiles. 

Cest dans les particularités que nous offre ainsi lorganisation 
des distomes, que nous avons pris les caractères distinctifs des 
sous-genres à établir parmi ces helminthes si nombreux, au lieu 
de nous en tenir aux caractères, tous externes, variables et incer- 
tains , que Rudolphi avait pris de la forme du corps aplati ou 
cylindrique, et de la grandeur relative des ventouses; caractères 
que nous employons, d’ailleurs, pour la distinction des espèces, 
ainsi que la couleur, la forme générale, les dimensions absolues 
ou relatives de la longueur et de la largeur; la forme et la struc- 
ture du pénis, etc. 

Il est un autre caractère qui nous a semblé, comme chez les 
autres helminthes, susceptible d’une détermination assez pré- 
cise, c’est la grandeur des œufs; en effet, quoiqu’elle varie dans 
certaines limites, leur longueur offre des différences bien tran- 
chées, comme on le verra dans le tableau suivant. 


Tableau de la longueur des œufs des distomes. 


0,13 à 0°",14 œufs du Dist. hepaticum , n° 1 (Cladocælium), des 
ruminants. 


MP 09E10. 11 —  Dist. echinatum, n° 55 (Echinostoma) du 
canard. 

0 ,09à0 ,102 —  Dist. feroxæ, n° 60 (Echin.), des cigognes. 

CET — —  Dist. radiatum , n° 56 ( Echin.), du cor- 
moran. 

0 ,09% à0 ,®7 —  Dist. bilobum, n° 65 (Echin.), de l'ibis, 


25 


386 
0,08 à 0,096 œufs du Dist. des Blennius, Gadus , etc. 


0 


0 


0 


(l 


,09 à 0 ,094 
er 0 = 


09 


08. — 
5080  — 
TUE 


,060 à 0 ,072 


064 — 
068: — 
DD — 
TS Res 
0460 ,55 
Lot (S 
JDA 


5050 — 
030 à0 ,047 
,036 à 0 ,045 
DEC — 


,035 à 0 ,044 


——n 


TRÉMATODES. 


Dist. lucipetum , n° 14 (Dicrocælium , S2), 
des mouettes. 

Dist. hians, n° 13 (Dicroc., $ 2), de la 
cigogne. à 

Dist. soleæ, n° 39 (Brachylaimus, S 3), 
de la sole. 

Dist. angulatum , n° 16 (Podocotyle), de 
l’'anguille. 

Dist. labracis, n° 11 ( Dicrocælium, S 1), 
du bars. 

Dist. des labres , n° 

Dist. laureatum , n° 76 (Crossodera), de 
la truite. 

Dist. nodulosum, n° T3 (Crossodera), du 
barbeau. 

Dist. rubens, n° 30 (Brachylaimus, S 3), 
des musaraignes. 

Dist. gelatinosum, de la tortue. 

Dist. fleæuosum, n° 12 (Dicrocælium, S ?), 
de la taupe. 

Dist. filum, n° 40 ( Brachylaimus, $ 4), 
du moineau. 

Dist. crassicolle, n° 22 (Brachycælium), 
des reptiles. 

Dist. retusum, n° 23 (Brachycælium), 
des grenouilles. 

Dist. instabile, n° 32 (Brachylaimus, 
$ 3), des musaraignes. L 

Dist. endolobum, n° 9 (Dicrocælium, 
$ 1), des grenouilles. 

Dist. tereticolle, n° 42 (Brachylaimus, 
$ 5), du brochet,. 

Dist. lanceolatum, n° 2 (Dicrocælium, 
$ 1), des ruminants. 

Dist. cygnoides, n° 8 (Dicrocælium, $ 1), 
de la grenouille verte. 

Dist. cylindraceum, n° T (Dicrocælium , 
$ 1), de la grenouille rousse. 

Dist. signatum, n° 36(Brachylaimus, S 3), 
de la couleuvre. 

Dist. vitta, n° 41 (Brachylaimus, S 4), 
du mulot. 

Dist. spatula, n° 4 (Dicrocælium, S 1), 
de la fauvetie d'hiver. 

Distoma, de la silielle. : 


DISTOME. 387 


0"",034 à 0",038 œufs du Dist. naia, n° 6 (Dicrocælium , $ 1), de 


,037à 0 ,038 
,035àa0 ,938 
È 


036 à 0 ,037 
,035 à 0 ,036 
ME — 


EE — 
AE 5 MES 


,031 à 0 ,033 
,031 à 0 ,033 
,028 à 0 ,033 
,026 à 0 ,031 


02% à 0 ,031 


1.2; MR 
0290 ,033. 


,029 à O ,033 


D. rs — 
1: DEEE 
10m 1 
050 — 
DS — 
Ms. 
i 
NS V< 


la couleuvre. 

Dist. micrococcum, de la giarole. 

Dist. maculosum , n° 33 (Brachylaimus, 
$ 3), des passereaux. 

Dist. migrans, n° 26 (Brachylaimus, S 1), 
des musaraignes. 

Dist. mentulatum, n° 35 (Brachylaimus), 
des lézards, 

Dist. albicolle, n° 33 (a) (Dicrocælium, 
$ 1), des faucons. 

Dist. attenuatum , n° 3 ( Dicr.), du merle. 

Dist. assula, n° 10 (Dicrocælium, S 1), 
de la couleuvre. 

Dist. lorum, n° 25 (Brachylaimus, S 1), 
de la taupe. 

Dist. crucibulum , n° 75 (Crossodera), du 
congre. 

Dist. variegatum , n° 37 (Brachylaimus, 
$ 3), de la grenouille. 

Dist. arcuatum, n° 30 (Brachylaimus, 
$ 2), du geai. 

Dist. rufoviride, n° 44 (Apoblema), du 
congre. 

Dist. arrectum, n° 20 (Brachycælium), 
des lézards. 

Dist. perlatum, n° 15 (Podocotyle), de la 
tanche. 

Dist. excisum, w° 77 (Crossodera), du 
maquereau. 

Dist. clavigerum, n° 21 ( Brachycælium), 
des grenouilles. 

Dist. clavatum , de la bonite. 

Dist. squamula , n° 24 (Eurysoma), du 
pulois. 

Dist. campanula, n° 74 (Crossodera), du 
brochet. 

Dist. recwrvum, n° 28 (Brachylaimus, 
$S 2), du mulot, 

Dist.migrans var., n° 26 En 
$ 2), de la musaraigne. 

Dist. æquale, n° 29 (Brachylaimus, $ 2), 
des oiseaux de nuit. 

Dist. appendiculatum, n° 43,(Apoblema), 
des poissons, 

Dist. tornatum, n° 45 (Apoblema), des 
coryphènes, 


388 TRÉMATODES. 
0mm,023 à 0,033 œufs du Dist. du gadus 5 cirratus, n° (Apoblema?) 


0 ,022 — —  Dist. ovatum, n° 5-{Dicrocælium , S 1), 
de laeBursa-Fabricii des oiseaux. 
0 ,020 — —  Dist. heteroporum, n° 19 (Brachycælium), 


de la pipistrelle. 


Les distomes se trouvent communément chez les animaux ver- 
tébrés, quelques-uns naissent aussi dans les tissus de divers 
mollusques; mais, comme nous l’avons dit, ils n’y acquièrent 
pas tout leur développement ; on cite même aussi deux espèces 
dans les crustacés. 


TABLEAU DES SOUS—GENRES DE DISTOMES. 


+ Intestin à deux branches rameuses. 1. Cladocælium. 
++ Intestin à deux branches simples. 
* Ventouse buccale non entourée de piquants ou 
de lobes charnus. 
$ Bifurcation de l'intestin, précédée d’un œso- 
phage plus ou moins long. 
“ Branches de l'intestin prolongées. 
X Ventouse ventrale sessile. un, Dicrocælium. 
jre section. — Testicules situés après 
la ventouse ventrale, avant ou entre 
les replis de l’oviducte. 
2 section. — Testicules situés en ar- 
rière des replis de l’oviducte. 


XX Ventouse ventrale pédonculée. mu. Podocotyle. 

{{ Branches de l'intestin très-courtes. 
X Corps oblong. iv. Brachycælium. 
}()C Corps plus large que long. v. Eurysoma (?). 


$S Bifurcation de l'intestin située immédiate- 
ment après le bulbe œsophagien. 
{ Sans tube ou appendice protractile en 
arrière. vi, Brachylaimus. 
ire section. — Corps filiforme, testi- 
cules et orifice mâle situés à l’extré- 
mité postérieure (D. lorum). 

?e section. — Corps ovale-oblong, tes- 
ticules situés à l’extr. postérieure, 
orifice mâle en arrière de la ventouse 
ventrale. 

3e section. — Corps ovale-oblong, tes- 
ticules rapprochés de la ventouse 
ventrale, et orifices génitaux contigus 
en avant de cette ventouse. 


DISTOME, — CLADOCOELIUM. 389 


4° section. — Corps filiforme, testicules 
rapprochés de la ventouse ventrale, et 
orifices génitaux en avant (D. filum). 
5° section. — corps linéaire, testicules 
situés en arrière de l’oviducte, orifices 
génitaux en avant de la ventouse ven- 

trale (D. tereticolle). 
{1 Avec un tube ou appendice protractile 


en arrière. vi. Apoblema. 
** Ventouse buccale, entourée de piquants. vi. Echinostoma. 
** Ventouse buccale, entourée de lobes char- 
nus. IX. Crossodera. 


A la suite de ces neuf sous-genres, nous mentionnerons, par or- 
dre, dans une deuxième série, les espèces qui n’ont pu être clas- 
sées avec certitude, ou qui sont imparfaitement connues; et 
nous y ajouterons quelques observations. 


I SOUS-GENRE. (CLADOCOELIUM.) 


. 


Intestin à deux branches rameuses. 


1. DISTOME HÉPATIQUE. DISTOMA HEPATICUM. — AniLGAanr. 


Vulgairement Douve de foie. 


Fasciola hepatica, Line, Syst. nat. ed.,t. XIL, p. 1077, n° 1. 

Egelschnecke, Scuxrrer, Von d. Egelschn, 1753. 

Planaria latiuscula, Goxzx, Naturg., p. 169. 

Distoma hepaticum , Zxver , Nachtrag., p. 165. 

Distoma hepaticum, Rup., Entoz., t. IT,1, p. 352, et Syn., p. 92 et 363. 

Distoma hepaticum, Bremser, Traité des Vers intestinaux, trad., p. 265. 

Distoma hepaticum , Orro, Ub. d. Nervensyst. dans Magas. d. Berlin Ges. 
Naturf., t. VIII, p. 228, pl. 6, fig. 7-10. 

Distoma hepaticum, OLrers, Commen. d. Veget., et anifn. corp. Berl., 
1816, t. I, p.4. 

Distoma hepaticum , Gæpe, Diss. de insect. ver. struct. Kiliæ, 1817, p. 8. 

Distoma hepaticum, Bosanus, dans l’Isis, 1821, p. 170 et 305, pl. 2, fig. 20-23; 
pl. 4, fig. a-b-c. 

Distoma hepaticum, Murs, Obs. de Distom. hep. et lanceol. Gotting., 
1825, p. 1. 

Distoma hepaticum , Gurcr, Lebrb. d. Path. An. d. Hauss., pl. 8, fig. 29-33. 


« — Corps blanchâtre sale, plus ou moins teint de brun; — long 
« de 9°", large de 3"",3, (jeune); — long de 18"" à 31%", large de 4" 
« à 13°%,5, (adulte); —ovale-oblong ou lancéolé, obtus, plus large et 
« arrondi en avant où il se prolonge en une sorte de cou conique, 


390 TRÉMATODES. 


« court, rétréci en arrière et aplati en forme de feuille ; — tégument 
« parsemé d’épines ou de lamelles, longues de 0"",058, plus aiguës 
« en avant, plus larges en arrière ; — ventouse antérieure terminale, 
« large de 1°",4 ; — ventouse postérieure à orifice triangulaire , large 
« de 1"%,5, située à 3°",4 de la première, bulbe œsophagien moitié 
« moins large; — intestin ramifié; — orifices génitaux, contigus, 
« situés au milieu de l'intervalle des deux ventouses ; — pénis eylin- 
« drique, long de 3", large de 0"",5, saillant et recourbé ; — ovaires 
« blancs, latéraux en grappe ; — oviducte, formant des circonvolu- 
«tions nombreuses au milieu, rempli d'œufs brunâtres, longs de 
« 0,13 à 0"®,14 et moitié aussi larges. » 


Je l’ai trouvé fréquemment et abondamment en Normandie et à 
Rennes dans les canaux biliaires du mouton. 

Il est surtout assez commun dans cette partie du foie des rumi- 
nants, ainsi que dans la vésicule du fiel, d’où il passe accidentellement 
quelquefois dans l'intestin ; mais on l’a trouvé aussi dans beaucoup 
d’autres mammifères et même, quoique beaucoup plus rarement, 
chez l’homme, où Bauhin, Biddloo, Pallas et Mehlis l'ont vu, et 
tout récemment encore M. Duval, à Rennes, l'y a trouvé dans la 
veine porte. 

Rudolphi l’a trouvé dans le mouton (Ovis aries), dans la chèvre, 
dans le bœuf, dans le cochon et dans le cheval ; Schæffer l'avait pré- 
cédemment trouvé dans plusieurs de ces animaux et dans le daim 
(Cervus dama) ; Daubenton dans le chevreuil (Cervus capreolus), dans 
le cerf (Cervus elaphus), dans le cheval et l’âne; Sœmmering dans 
l’'Antilope corinna; Targioni-Tozzelli, dans l’écureuil (Sciurus 
europœus); Bremser, au musée de Vienne, l’a trouvé dans le lièvre 
(Lepus timidus), dans le cochon, dans le chameau (Camelus bactria- 
nus), dans l’Antilope kevella, dans la ‘chèvre (Capra hircus), une fois 
sur treize, dans l’argali (Ovis ammon), quatre fois seulement dans 
soixante-neuf moutons (Ovis aries) de diverses races, mais plus 
souvent dans le bœuf, une seule fois dans quatre-vingt-douze chevaux 
et une fois dans le kanguroo (Macropus major). 

Olto, et après lui Mehlis, et plusieurs autres auteurs ont représenté 
le système nerveux de ce distome à peu près comme celui des amphi- 
stomes, c’est--dire, formé d’une bande transverse sur le bulbe æso- 
phagien (et peut-être un anneau tout autour), envoyant de part et 
d'autre plusieurs filets nerveux et deux longs cordons, dirigés paral- 
lèlement en arrière ; j'ai cherché et j'ai vu, je crois, ce que ces au- 
teurs ont décrit ainsi; mais, plus encore que chez les amphistomes, il 
m'a semblé que ce sont des brides fibreuses destinées à maintenir et 
à mouvoir le bulbe œsophagien. 


a à 
DISTOME. — DICROCOELIUM , $ 1. 391 


Ie SOUS-GENRE. (DICROCOELIUM.) 


Intestin à deux branches simples prolongées en arrière et précédées 
par un æsophage simple assez long ; ventouse antérieure nue ou 
sans épines ni lobes; ventouse ventrale sessile. 


PREMIÈRE SECTION, 


Testicules situés derrière la ventouse ventrale avant ou entre les 
replis de l'oviducte. 


2, DIST. LANCÉOLÉ.  DIST. LANCEOLATUM. — Meuuss. 


Egelschnecke , Scuærrer, V. d. Egelschn. 1753, p. 20-45, fig. 9-13-16. 

Fasciola hepatica , BLocu, traité des Vers intest., trad. p. 10, pl. 1, fig. 3-4. 

Planaria ialiuscula , GoezE, Nalurg., p. 171. 

Disioma hepatienm, Zeper, Nachtrag., p. 167, note 2. 

Fasciola lanceolata, Ruporeui, dans Wiedmann’s Arcbiv., t. III, 1x, p. 24. 

Distoma hepaticum (en partie), Rup., Entoz., t. II ,1, p. 352, et Syn., p, 92. 

Distoma hepaticum, Oxrers, Comm. de Veget et anim., 1816. 

Distoma hepaticum , Bremser, Traité des Vers intest., trad., p. 265, pl. 8, 
fig. 3-4 (2° édit. ) 

Distoma hepaticum (jeune), Bosanus, dans PIsis, 1821, p. 173-176, pl. 3, 
fig. 24-27. 

Distoma hepaticum, Meaus , Obs. de dist. hep. et lanc., 1825, p. 3, fig. 19-24. 

Distoma hepaticum, Gurcr, Lehrb. d. path. Anat. d. Hauss., pl. 8, fig. 34-35. 

Distoma hepaticum , CrepziN, dans l’Enc. de Ersch et Gruber, t, XXXII, 
p. 258. 


«— Corps demi-transparent, plus ou moins taché en brun par les 
« œufs, long de 4"%,5 à 9", large de 2"",2 à peine, trois à quatre fois 
« aussi long que large, plane, lancéolé, obtus en arrière, plus aminei 
« en avant, où il est terminé par la ventouse, mais non prolongé en 
« forme de cou; — tégument lisse ; — ventouse antérieure, presque 
« terminale, globuleuse, large de 0°”,48 ; — ventouse postérieure or- 
« biculaire, également large de 0"",48, siluée à 1°",10 de la première ; 
« — bulbe œsophagien, large de 0"*,10 ; — æsophage, long de 0"",45 ;— 
« inleslin, divisé en deux branches longitudinales, droites, simples, 
« larges de 0",04; — orifices génitaux contigus, situés entre les 
« deux ventouses, dans la bifurcation de l'intestin; — réceptacle 
« du pénis, claviforme, plus ou moins flexueux ; — pénis long, cylin- 
« drique, flexueux ; — deux (trois?) testicules, grands, lobés situés 
« à la suite l’un de l’autre en arrière de la ventouse ventrale ; — ovai- 
« res blanchâtres, ramifiés, occupant les deux côtés du corps sur 
«une longueur de 1" à 1°",5 au milieu; — oviducte très-long, 
« replié un grand nombre de fois dans les deux tiers postérieurs de 
« la longueur en arrière des testicules, et contenant des œufs jaunà- 
« tres d’abord, puis bruns et de plus en plus foncés en ayant; — œufs, 
« longs de 0,030 à 0w,047 ; — orifice caudal distinct ; — cavité respi- 


392 TRÉMATODES. 

« raloire (?) simple, tubuleuse, assez longue, occupant la ligne mé- 
« diane ; — vaisseaux nombreux , ramifiés, terminés çà et là par de 
« petits cœcums allongés, au fond desquels se voit un filament 
« flexueux, agité vivement d’un mouvement ondulatoire continuel. » 


Je l’ai trouvé en Normandie et à Rennes très-fréquemment dans les 
conduits biliaires du mouton, ainsi que le précédent , avec lequel on 
l'a confondu, comme n’en étant que le jeune âge. Cependant, comme 
on peut le voir d’après la description qui précède, il en diffère con- 
sidérablement, et par le volume de ses œufs et par son inteslin non 
ramifié el par les dimensions de loutes ses parties, quand il est adulte. 
C’est Mehlis qui, le premier, a montré nettement que les deux espè- 
ces sont distinctes. Au resle, l'erreur commise en réunissant ces deux 
distomes, est d'autant plus concevable qu’on les trouve presque tou- 
jours ensemble dans les mêmes animaux, et particulièrement chez les 
ruminants, chez divers herbivores et très-rarement chez l’homme ; on 
ne peut guère citer que Bucholz et Mehlis, en Allemagne, comme 
l'ayant vu dans le foie de l’homme; et Chabert, en France, qui en fit 
rendre une quantité innombrable à une jeune fille de douze ans > au 
moyen de son huile empyreumatique. Zeder l’a trouvé dans le lièvre 
(Lepus timidus); Bremser, dans le lapin (Lepus cuniculus) ; Rudolphi, 
dans le cerf (Cervus elaphus); Schæffer, dans le daim (Cervus dama); 
Gæze, dans le cochon ; Rudolphi et Siebold dans le chat (Felis catus), 
et Ja plupart des helminthologistes, dans le mouton et dans le bœuf. 


3. DISTOME DU FJEL. DIST. ATTENUATUM. — Du. 


? Distoma longicauda , Rup., Entoz., t. IL 1, p. 372, et Distoma macrow:um , 
Synopsis , p. 98. 

? Distoma albicolle , Ruporpunr , Synopsis, p. 98 et 376. 

? Distoma clathratum , Desconccnawrs, Encycl. Méth., Vers, p: 2. 


«— Corps coloré par les œufs bruns, formant des taches sinueuses, 
« long de 3 à 4", large de 0"",28 à O"w,5 (huit à dix fois aussi long 
« que large), fusiforme très-effilé et aminci de part et d'autre ; — 
« partie antérieure du corps rétrécie en manière de cou; — tégument 
« Strié transversalement ; — ventouse antérieure orbiculaire , large 
« de 0"”,167, situé en dessous près du bord ; — ventouse ventrale 
« large de 0",27, située à 0"®,45 de la première; — bulbe œsopha- 
« gien large de 0"",08 ; — œsophage tubuleux long de 0,25 (?); — 
« intestin divisé en deux branches longitudinales simples ; — trois tes- 
« ticules ovoïdes situés à la suite, derrière la ventouse ventrale; — 
« réceptacle du pénis recourbé; — orifices génilaux conligus, situés 
« entre les ventouses, à la bifurcation de l'intestin ; — oviducte replié 
«un grand nombre de fois dans la partie postérieure du corps et au- 
«“ Lour des testicules et de la ventouse ventrale ; — œufs bruns longs 


«de 0,033, larges de 0,022; — orifice caudal et cavité posté- 
« rieure nuls (?). 


DISTOMES. — DICROCOELIUM, $ 1. 393 


Je l'ai trouvé en grand nombre, le 12 novembre , à Rennes, dans 
la vésicule du fiel très-dilatée d’un merle (Turdus merula); je l'ai 
cherché vainement dans huit autres merles et dans plusieurs autres 
oiseaux du même genre ; mais je soupconne qu’il est identique avec 
le distome trouvé anciennement par Jurine dans le foie et la vésicule 
du fiel d’une corneille (Corvus cornix), et décrit ainsi par Rudolphi 
sous le nom de Distoma longicauda ( Entoz., IL, 1, p. 312, no 15), et 
de Distoma macrourum (Syn., p. 98, n° 30) : « Corps plus ou moins 
coloré par les œufs brunâtres en arrière, long de 117,25 à LAS, 
large de 1"",12 au milieu, déprimé, oblong, diminuant de largeur 
en arrière et obtus à l'extrémité; — partie antérieure (cou) plus 
étroite, longue de 2,2 ; — ventouse antérieure , pelite, orbiculaire, 
située en dessous , avec l’orifice rond ; — ventouse ventrale deux fois 
plus grande, avec l’orifice oblong ; — pénis saillant en forme de pelit 
tubercule derrière la ventouse antérieure. » (Rup.) 

— Malgré leur forme moins allongée , il faut, je crois, regarder 
comme de simples variétés les deux espèces suivantes de Rudolphi 
et de M. Deslongchamps ; savoir : 


3. (a) DISTOMA ALBICOLLE. — Ruv., Syn., p. 98 et 376, n° 31. 


«— Corps blanc en avant, brunâtre en arrière, long de 5,6 à 
« 6%*,75, déprimé, oblong, terminé en avant par un cou rétréci, et 
« de même aussi rétréci en arrière jusqu’à l'extrémité postérieure, 
« qui est assez obtuse; — ventouses hémisphériques, l’antérieure 
« terminale, la ventrale deux fois plus grande, peu éloignée. » ( Run.) 


Bremser, au musée de Vienne, l’a trouvé une seule fois dans le foie 
el la vésicule biliaire de l'aigle botté (Falco pennatus); un de ses 
exemplaires envoyé au Muséum de Paris est long de 4,5, large de 
0””,9, avec la ventouse antérieure de 0"",34, la postérieure de 0,51, 
el la distance entre les ventouses de 0,38; les œufs, elliptiques, 
oblongs, sont longs de 0"",032, à coque épaisse comme ceux du 
Distoma attenuatum , mais proportionnellement plus étroits. 


3. (b) DISTOMA CLATHRATUM. — DEesLonccHamrs, dans l'Encycl. 
Meth., Vers, p. 265, n° 35. 


« Corps jaunâtre barré de noir, long de 3,4 à 4,5, déprimé, 
«ovale-oblong prolongé en manière de cou presque cylindrique en 
«avant; — la ventouse antérieure située en dessous; — la ventouse 


« ventrale, gonflée, ovale; — les ovaires formant des barres comme 
« un grillage. » (DEsL.) 


— C’est encore probablement le même dont je trouvai une seule 
fois cinq exemplaires non adultes dans la vésicule du fiel d’une fau- 
velte (Sylvia atricapilla), à Rennes, et dont voici la description : 

« — Corps long de 1"%,12 à 2», large de 0",6 (trois fois aussi long 
« que large), aplati, presque lancéolé ou ovale-oblong, aminci vers 
« les extrémités; — ventouse antérieure orbiculaire , large de 0"",20, 


394 TRÉMATODES. 


« située en dessous; — ventouse ventrale très-grande, large de 0,40 
« à 0,45, située à 0"®,25 de la première; — bulbe œsoplgien 
« large de 0"",078; — œsophage étroit, long de 0,15; — intestin 
« divisé en deux branches longitudinales, étroites, flexueuses; — 
«orifices génitaux, contigus devant la ventouse ventrale; — trois 
« testicules ovoïdes situés au milieu du corps; — orifice caudal et 
« cavité postérieure ou respiratoire (?) visibles ; — œufs et ovaires non 
« développés. » 


Tous ces distomes du fiel des oiseaux ont la ventouse ventrale 
beaucoup plus grande que l’antérieure; dans la 2° série nous en 
décrirons un autre ( Distoma crassiusculum ) n’offrant pas ce caractère. 


4. DISTOME DE LA FARLOUSE.  DIST. SPATULA. — Dus., nov. sp. 


«— Corps transparent, coloré en brun par les œufs en arrière, 
« long de 8", large de 1"",7 (cinq fois aussi long que large ), en forme 
« de spatule, plus large en arrière, aminci en avant, et prolongé en 
«un cou large de 0"",78 à la base, de 0"”,50 au sommet, où il se 
« termine par la ventouse antérieure, large de 0"",48 , anguleuse; — 
« ventouse ventrale orbiculaire large de 0"",80, située à 3"" de la 
« première ; — bulbe œsophagien large de 0"",6; — œsophage étroit, 
« long de 1"",5 (?); — intestin divisé en deux branches longitudinales 
« simples; — orifices génitaux contigus, situés entre les deux ven- 
« touses dans la bifurcation de l'intestin ; — trois testicules ovoïdes, 
« situés derrière la ventouse ventrale; — oviducte replié un grand 
« nombre de fois, occupant toute la partie postérieure, et rempli 
« d'œufs brunâtres longs de 0"",040, larges de 0"",027; — orifice 
« caudal et cavité postérieure nuls (?). » 


J'en ai trouvé une seule fois deux individus dans l'intestin de 
l’Accentor modularis, le 24 décembre, à Rennes. 


5. DISTOME DE LA BOURSE DE FABRICIUS. DIST. OV ATUM. 
— Runr., Entoz., 11,1, p. 357, et Syn., p. 93, n° 2. 


« — Corps blanchâtre, taché de noir, long de 3,37 à 6",75, large 
« de 2,25 en arrière, aplati, ovale, plus étroit en avant; — ventouse 
« antérieure terminale, orbiculaire , large de 0"®,4; — ventouse ven- 
« trale presque deux fois plus large (0"",77 ) que la première, dont 
« elle est assez éloignée ; — pénis assez long, un peu flexueux, 
« sortant derrière la ventouse antérieure; — œufs elliptiques irès- 
« petits, longs de 0,021. » 


Ce distome paraît se trouver exclusivement dans la cavité muqueuse 
et plissée qui communique avec l’exirémité du rectum des oiseaux, 
et qu’on nomme bourse de Fabricius. Meyer en trouva, le premier, 
plus de trente dans celte cavité d’un freux (Corvus frugilegus); Ru- 
dolphi l'y trouva ensuite dans une pie (Corvus pica ), dans deux Anas 
clypeata et dans une foulque ( Fulica atra); Bremser, de son côté, le 


DISTOMES. — DICROCOELIUM, S tr. 395 


trouva, à Vienne, deux fois sur cent quarante-une dans la corneille 
 mantelée (Corvus cornix), trois fois sur cinq cent soixante - deux 
dans le Corvus frugilegqus et deux fois sur cent soixante-douze dans 
la pie. Depuis lors on l’a trouvé dans cette même cavité chez un 
grand nombre d'oiseaux de différents genres, des rapaces, des pas- 
sereaux, des gallinacés et des palmipèdes. 


G. DIST. NAJA. DIST. NAJA. — Runozrur, Syn., p. 99 et 317. 


Distoma pulmonale colubri natricis, VNisorc , Ind. mus. Hafn., p. 243. 

Distoma pulmonale colubri natricis, Run., Entoz., t. IT, 1, p. 434. 

Fasciola longicollis , AptrGaarp, dans Zool. dan., t. IV. p. 34, pl. 151, 

fig. À, 1-2. 
« — Corps blanchâtre , coloré en brun et en noir par l’oyiducte 

« formant un cordon sinueux et replié ; long de 11%%,25 à 16 (à 20m, 
« Ru». ), large de 1°°,5 à 2", très-extensible et très-contractile, très- 
« mou, déprimé , linéaire, avec la partie antérieure susceptible de se 
« dilater davantage en se raccourcissant ; — légument parsemé en 
« avant de pelites épines longues de 0,019 à 0,033 ; — ventouse 
« antérieure large de 0,50 à 0"%,55, située en dessous , près du bord, 
« avec l’orifice anguleux ou longitudinal ; — ventouse ventrale beau- 
« coup plus grande , large de 0"",88 , discoïdale et quelquefois trans- 
« versalement oblongue; — bulbe œsophagien large de 0"",27; — 
« @sophage mince, long de 0,25; — intestin en deux branches très- 
« longues, flexueuses; — orifices génitaux contigus à la ventouse 
« ventrale en avant ; — réceptacle du pénis large de 0"",23, conte- 
« nant le pénis mince, replié; — trois testicules globuleux, situés à 
« quelque distance l’un de l’autre, vers le milieu du corps ; — ovaires 
« formant des petites grappes nombreuses blanches, latérales, liées 
« par un cordon longitudinal; — oviducte replié dans la partie posté- 
« rieure du corps , el simplement flexueux en avant; — œufs presque 
« noirs, longs de 0°”,034 à 0,038, larges de 0"",02, » 


J'en ai trouvé plusieurs exemplaires à Rennes, le 4 avril et le 
26 mai, dans la parlie postérieure ou membraneuse du poumon de 
deux couleuvres à collier ( Coluber natrix); Abilgaard et Rudoïphi 
l'ont trouvé également, l’un en Danemark, l’autre en Prusse, dans 
le poumon de cette même couleuvre. On l'y a trouvé aussi au musée 
de Vienne soixante-quatre fois, en disséquant deux cent quarante- 
neuf de ces couleuvres, mais non dans aucun autre serpent. 


1. DIST. CYLINDRACÉ.  DIST. CYLINDRACEUM. — Zrver. 
Nachtrag., p. 188, pl. 4, fig. 4-6. 
Distoma cylindraceum , Rup., Entoz., t. II, x, p. 393, et Syn., p. 106, n° 66, 
« — Corps plus ou moins coloré en brun et en noir par les œufs, 
« long de 6 à 10°", large de 1,6 à 2,5 ( dans le jeune âge long de 
« 2», large de 0,6) ou quatre à cinq fois plus long que large, pius 


396 TRÉMATODES. 


« où moins déprimé d’abord, mais devenant cylindrique quand il est 
« rempli d'œufs, un peu aminci aux extrémités et obtus ; — tégument 
« parsemé de petites épines ou lamelles aiguës , longues de 0",015 ; 
« — ventouses orbiculaires : l’antérieure large de 0",80 , la posté- 
« rieure ou ventrale large de 0"",58, située à 1"*,9 de la première 
« ( dans le jeune âge les ventouses sont presque égales); — bulbe æso- 
« phagien large de 0"",40 ; — æœsophage assez large, long de 0"",40 ; 
« — intestin divisé en deux branches longues, inégalement boursou- 
« flées ; — orifices génitaux contigus à la ventouse ventrale en ayant ; 
« — réceptacle du pénis courbé autour de la ventouse et contenant 
« un pénis peu volumineux ; — deux grands testicules ovoïdes blancs 
situés à la suite l’un de l’autre dans l’axe du corps, et précédés par 
un autre corps globuleux plus petit (vésicule séminale ?); — ovaires 
en grappes granuleuses assez nombreuses, inégalement réparlis sur 
les côtés du corps dans toute sa longueur ; — oviducte large, très- 
« dilatable, formant des replis peu nombreux et des sinuosités entre les 
« divers organes; — œufs rougeâtires au commencement de l’oviducte, 
« bruns au milieu, et noirs en approchant de la ventouse, longs de 
« 0,043, larges de 0,021; — orifice caudal et cavité correspon- 
« dante bien visibles chez les jeunes individus. » 


= 


2 


EJ 


EJ 


Ce distome remarquable paraît se trouver exelusivement dans les 
poumons de la grenouille rousse ( Rana temporaria ); je l'y ai trouvé 
huit fois en disséquant quarante-sept grenouilles de cette espèce à 
Rennes , et j'en ai vu à la fois cinq dans un poumon. Rudolphi l'y avait 
trouvé souvent et abondamment aussi à Greifswald. Au musée de 
Vienne on l’a trouvé seize fois seulement parmi quatre cent vingt- 
sept de ces grenouilles. Mais en outre, à Vienne, on l’a trouvé, dit-on, 
une seule fois parmi denx mille cent soixante-seize raineltes ( Hyla 
arborea), et plus anciennement, Zeder et Braun l’ont trouvé dans la 
grenouille verte, à moins qu’il n’y ait eu erreur de leur part dans la 
détermination de ce batracien dont l'aspect est si variable suivant son 
habitation. 


8. DIST. A COU DE CYGNE. DIST. CYGNOIDES. — ZEver. 


Distoma cygnoides , Loscuce, dans Naturf., XXI, p. 10-14. 
Distoma cygnoides, Zxper, Nachtrag., p. 175. 
Distoma cygnoides, Rup., Entoz., t. II, 1, p. 367, et Syn., p. 96 et 370, n° 19. 


« — Corps blanc-jaunâtre, long de 4 à 15"", large de 1°" à 1"",4 
« (jusqu’à 2", Rup.), six à sept fois plus long que large, linéaire, un 
« peu déprimé, aminci peu à peu en arrière, et prolongé en avant 
« par une sorte de cou plus étroit, presque cylindrique, large de 
« Om 50 en avant, long de 1"", et souvent redressé ou recourbé ; — 
« tégument strié (sans épines); — ventouses orbiculaires inégales , 
« l’antérieure terminale large de 0"",50 ; —ventouse ventrale large de 
« 1%%,10, très-saillante, plus ou moins éloignée de la première suivant 
« le degré d'extension du cou ; — bulbe œsophagien nul (?) ; — intes- 


DISTOMES. —- DICROCOELIUM , NS I. 397 


« tin à deux branches très-longues, transparentes, sinueuses ; — ori- 
« fices génitaux ( ou l’orifice de l’oviducte seul ) contigus à la ventouse 
« antérieure ; — testicules situés vers le milieu du corps; — oviducte 
« mince, replié un grand nombre de fois entre les branches de l’in- 

.« testin; — œufs longs de 0"*,36 à 0,045, contenant un embryon 
« distinct couvert de cils vibratiles ; — vaisseaux nombreux. » 


Ce distome se trouve ( presque ) exclusivement dans la vessie uri- 
paire de la grenouille verte ( Rana esculenta ) ; c’est 1à que je l’ai 
trouvé quatre fois sur trente-six à Paris et à Rennes ; il s’y tient fixé 
solidement par sa ventouse postérieure. Zeder, qui ne l’a vu que deux 
fois, est censé l’avoir trouvé dans la cavité abdominale de cet animal; 
mais il est bien vraisemblable qu’il a vu un distome sorti accidentel- 
lement de la vessie déchirée. Rudolphi l’a trouvé rarement aussi dans 
la grenouille verte à Greifswald, et non à Berlin, et ensuite il a 
rapporté à la même espèce des petits distomes longs de 2"",3, blancs- 
jaunâtres, trouvés deux fois par Gaede à Berlin, dans la vessie du 
Bufo igneus, et qui, dit-il, étaient remplis d'œufs, ce qui pourrait 
faire croire qu’ils sont d’une autre espèce. Sur douze cent quatre- 
vingt-dix grenouilles vertes disséquées au musée de Vienne, cent 
quarante-six contenaient le Distoma cygnoides. 


9. DIST. ENDOLOBÉ.  DIST. ENDOLOBUM. — Dui., nov. sp. 


— «a Corps blanchâtre, plus ou moins taché de fauve par les œufs, 
« longs de 2" à 5,2, large de 0"",5 à 1°",2, ou quatre fois environ 
« aussi long que large , ovale-oblong, plus ou moins rétréci et pro- 
« longé en avant, obtus en arrière ; — tégument parsemé de très- 
« petites épines ; — ventouse antérieure terminale large de 0,37, 
« avec l’orifice oblong; — ventouse ventrale orbiculaire large de 
« 0,25, située à 0"*,9 de la première; — bulbe œsophagien large de 
« Om» ,21, urcéolé , terminé en avant par quatre lobes arrondis, et 
« séparé de la ventouse antérieure par un tube membraneux, court, 
« qui l’embrasse; — œsophage droit un peu plus mince, long de 
« 0,35; — intestin à deux branches longues, droites; — orifices 
« génitaux contigus à la ventouse ventrale en avant ; — pénis dirigé 
« transversalement, cylindrique, lisse, long de 0"”,50, large de 
« 02%,05 ; — réceptacle du pénisen forme de sac oblong un peu courbé 
« et appliqué au côté droit de la ventouse ventrale ; — trois testicules 
« presque globuleux, situés à la suite l’un de l’autre vers le milieu; 
« ovaires blancs, granuleux répandus dans tout le corps el surlout 
« en avant; —oviducte long, replié dans le milieu du corps; — œufs 
« longs de 0,051 à 0"",055; — orifice caudal communiquant avec 
une cavilé postérieure allongée. » 


2 


Je désigne sous ce nom des distomes trouvés à Rennes dans les in- 
testins des grenouilles vertes et rousses, et de la salamandre, 


398 TRÉMATODES. " 


10. DIST. ÉCLISSE.  DIST. ASSULA.— Dus., no. 5p. 


« — Corps blanchâtre, coloré en fauve au milieu, par les œufs, 
« long de 6", large de 1°*,10, déprimé, linéaire, un peu rétréci aux 
« extrémités; — tégument parsemé de petites épines en avant; — 
« ventouses orbiculaires, égales, larges de 0"",21, écartées de 1"",15; 
« — bulbe œsophagien, large de 0”*,14; — æsophage mince, long de 
« 0%,22; — intestin à deux branches droites, simples, très-longues; 
« — orifices génitaux, contigus à la ventouse ventrale en avant ; — 
« réceptacle du pénis fusiforme, longitudinal ; — deux testicules, situés 
« vers le milieu; — ovaires latéraux, blancs, en petites grappes dis- 
« tinctes ; — oviducte replié un grand nombre de fois entre les bran- 
« ches de lintestin; — œufs longs de 0"*,033, larges de 0"",017. » 


Je l’ai trouvé à Toulouse, en 1840, dans l'intestin d’une couleuvre 
(Coluber natrix). É 


11. DIST. DU BARS. DIST. LABRACIS. — Dus., n. sp. 


«— Corps blanchâtre, long de 9 à 10"", large de 2 à 2"",4, oblong, 
« rétréci de part et d’autre, obtus aux extrémités; — ventouse an- 
« térieure, large de 0"",4 ; — ventouse ventrale, large de 0"",5, située 
« à 1,25 de la première ; — bulbe œsophagien de 0"",25, suivi d’un 
« œsophage mince, long de 0"",38; — trois testicules ronds, assez 
« grands, au milieu du corps ; — réceptacle du pénis, grand, clavi- 
« forme, situé à côté de la ventouse ventrale; — pénis lisse, longet 
« grêle; — orifices génitaux derrière la bifurcation de l'intestin; — 
« œufs grands, elliptiques, longs de 0"",08, avec une petite papille 
« à une des extrémités. » 


Trouvé à Rennes, dans l'intestin d’un bars (Labrazx lupus). 


DEUXIÈME SECTION. (Dicrocælium). 


Testicules situés à l'extrémité postérieure du corps, ou en arrière des 
replis de l’oviducte. 


12. DIST. FLEXUEUX. DIST. FLEXUOSUM. — Rur., Entoz., WU, 
p. 389, n° 32, et Synops., p. 10b, n° 64. 


«— Corps rougeûtre ou pourpré, plus foncé au milieu, se décolo- 
« rant dans l’eau, long de 12% à 17", large de 1,4 à 2",0, lancéolé— 
« linéaire , aminci de part et d’autre , et présentant une sorle de cou 
« en avant ;, — tégument hérissé de lamelles aiguës, longues de 0°",033 ; 
« — ventouse antérieure, large de 0"",43; — ventouse ventrale, 
« large de 0"",28, située à 4" de la première (vers le tiers de la lon- 
« gueur, Rup.);— bulbe œsophagien large de 0"",28 ; — œsophage long 
« de 0,4, quelquefois totalement contracté ; — branches de l’intes- 


DISTOMES. — DICROCOELIUM , $ L. 399 


« tin longues et grêles ; — deux testicules blanes, multi-partites ou 
« divisés en huit à dix lobes, et situés à la suite l’un de l’autre au 
« milieu du corps; — orifices génitaux situés en avant de la ven- 
« touse ventrale, ainsi que le réceptacle du pénis qu’on voit contourné 
« en spirale à l’intérieur; — ovaires occupant la majeure partie du 
« Corps; — oviductes colorés en fauve dans l'intervalle entre la 
« ventouse et le premier testicule ; — œufs longs de 0,055 à 0",062, 
« larges de 0"",020, presque fusiformes ; — orifice caudal donnant 
« dans une cavité ramifiée à l’intérieur. » 


J'en ai trouvé neuf fois plusieurs individus ensemble, en disséquant, 
à Rennes, soixante-quatorze taupes. Rudolphi, à Greifswald, en reçut 
d’un de ses élèves trois exemplaires, longs de 13"",5, trouvés morts 
dans une taupe, et il suppose qu’un distome de la taupe, indiqué par 
Viborg dans le catalogue du musée de Copenhague, et qu’un autre 
fragment de distome, trouvé par son ami Braun, doivent appartenir à 
la même espèce. 


13. DIST. BÉANT. DIST. HIANS. — Ruvozrm, Entoz., IL, 1, p. 359, 
et Syn., p. 31 et 94. 


« — Corps rougeûtre, long de 5"%,7 à 13"%,5, large de 27,25 à 3,5, 
« oblong ; — ventouses larges, béantes ; — l’antérieure large de 0"",82, 
« la postérieure large de 1"",1, et située à 2"",8 de la première ; — 
« bulbe œsophagien large de 0°”,6, incisé en avani, et rattaché à la 
« ventouse par une membrane enveloppanie; — œsophage mince, 
« long de 0"",8 ; — branches de l'intestin longues et grêles ; — deux 
« testicules mullifides, situés l’un devant l’autre, vers l’extrémité 
postérieure, et précédés par une vésicule séminale lobée (ou, trois 
« testicules) ; — réceptacle du pénis en avant de la ventouse ventrale ; 
« — orifices génilaux contigus, derrière la bifurcation de l'intestin ; 
« — ovaires en grappes, étroites, allongées depuis la ventouse ventrale 
« jusqu’à l'extrémité ; — oviducte coloré en jaune brunâtre par les 
« œufs, qui sont elliptiques, longs de 0"",088 à 0,092. » 


2 


Il a été trouvé très-nombreux entre les plis de l’œsophage de la 
cigogne noire (Ciconia nigra), à Paris, à Vienne, à Greifswald, ele. 
J'ai pu étudier les exemplaires du Muséum. 

— Il faut, je crois, malgré des différences dans les descriptions de 
Rudolphi , considérer comme identiques avec le Dist. hians les deux 
espèces suivantes : 


13. (a) DIST. COMPLANATUM. — Rupoenr, Synops., p. 98 
et 376, p. 29. 


« — Corps blanc, lacheté de noir, long de 3%",37 à 5°°,68, large de 
« 2,10 à peine, oblong , mince , un peu aminci en avant, obtus en 
« arrière ; — ventouse antérieure terminale, un peu dirigée en des- 
“ sous, à hord gonflé, et avec l’orifice grand, orbiculaire ; — ven- 


400 TRÉMATODES. Li d 
« touse ventrale située à 0"",56 de la premiere , à bord gonflé et à ori- 
« fice tantôt triangulaire , tantôt oblong. » (Rup.) 


Rudolphi l’a décrit ainsi d’après quatre exemplaires trouvés à Berlin, 
par le professeur Rosenthal, dans l'intestin d’un héron (Ardea cinerea) ; 
mais en même temps il indique son affinité avec le Dist. hians et avec 
le Dist. heterostomum. 


» 13. (b) DIST. HETEROSTOMUM. — Ruporrni, Entoz., Il, 1 
p. 381, et Synops., p. 102 et 388, n° 50. 


? 


« — Corps blanchâtre, avec des taches ou deux lignes latérales, 
« obscures, long de 6,75, large de plus de 2"",25 au milieu, sirié 
« transversalement, déprimé, oblong, obtus en arrière, prolongé 
«en manière de cou un peu plus étroit en avant, et formant le 
« quart de la longueur totale ; — ventouse antérieure, grande, à bord 
« élargi, gonflé et à ouverture triangulaire, située à la face infé- 
« rieure du cou, près de l’extrémité; — ventouse ventrale presque 
« contiguë à la première, plus petite, plus profonde, avec un orifice 
« longitudinal presque triangulaire ; — orifice génital très-petit , situé 
« à 2,25 en arrière de la ventouse ventrale (?). » (Rup.) 


Jurine, de Genève, en trouva deux exemplaires dans l’œsophage 
du héron pourpré ( Ardea purpurea), et Rosa, ensuite en Italie, le 
trouva sur les côtés et au dessous de la langue de deux hérons de 
cette même espèce. 


14. DIST. LUCIPÈTE.  DIST. LUCIPETUM. — RuvoLri, Synops., 
p. 94 el 367. 


Distoma lucipetum, BREMSER , Icones helminth., pl. 9, fig. 1-2. 


« — Corps blanchâtre avec une teinte rouge derrière la ventouse 
« ventrale, long de 4"",5 à 7"",87, large de plus de 1"",12 à 1"",7, 
« déprimé , oblong, élargi vis-à-vis la ventouse ventrale, diminuant 
« de largeur en arrière et obtus ; — partie antérieure en forme de 
« cou, plus étroite, oblongue; — ventouses orbiculaires ;—l’antérieure 
« large de 0"",5, située en dessous ; — la postérieure éloignée de la 
«a première et presque deux fois plus grande, large de 0"",92 ; — 
« bulbe œsophagien large de 0"",4, situé au-dessus de la ventouse, et 
« suivi d’un œsophage filiforme de même longueur ; — orifices géni- 
« taux contigus derrière la bifurcation de l’intestin ; — deux grands 
« tesiicules arrondis, occupant le dernier quart de la longueur ; — 
« pénis lisse, long de 0"",85 (à 1"",12, Run.), large de 0,058; — 
« ovaires formant de chaque côlé, vers le milieu du corps, une rangée 
« de quatre à cinq amas distincts, arrondis et communiquant par un 
« canal transverse en avant des testicules ; — oviducle occupant par 
« ses replis nombreux presque tout l’espace entre la ventouse ven-— 
« Lrale et le testicule ; — œufs de forme singulière, longs de 0"",092, 
« larges de 0"",037, vers une des extrémités, el plus étroits vers 


| DISTOMES. — PODOCOTYLE. 201 


« l’autre, contenant un embryon, marqué d’une tache noire au milieu 
« de l'extrémité la plus large. » 


Trouvé au Muséum de Vienne, sous la membrane clignotante du 
Larus glaucus , trois fois sur onze, et du Larus fuseus , trois fois sur 
quatre ; j'ai pu le décrire d’après l’exemplaire envoyé de Vienne au 
Muséum de Paris. 


Ille SOUS-GENRE. {PODOCOTYE£L£E.) 


Ventouse ventrale pédonculée ou portée par une sorte de bras; — 
bifurcation de l'intestin précédée d’un œsophage assez long. 


15. DISTOME DE LA TANCHE,  DIST. PERLATUM. — Non». 
Microgr. Beitr., 1532, 1, p.88, pl. 9. 


a — Corps long de 1"" à 1"",6, large de 0"",34; — partie anté- 
« rieure formant une sorte de cou plus étroit, fiexible, long de 0,4, 
« large de 0,08 à 0"",16; — veniouse antérieure large de 0"",10, 
« terminale ; — ventouse ventrale presque égale, portée par un pro- 
« longement laïéral à la base du cou; — bulbe œsophagien large de 
« 0,03, globuleux, séparé de la ventouse antérieure par un tube 
« long de 0"",06 à 0"%,10, paraissant être une première portion de 
« l’'œsophage, et suivi d’un æsophage simple qui se divise seulement 
« à la base du cou dans les deux longues branches de lintestin ; — 
« orifices génitaux contigus, à côté du prolongement qui porte la 
« ventouse ventrale ; — deux testicules oblongs, situés au milieu de 
« la partie postérieure ; — réceptacle du pénis très-grand, clavi- 
« forme, prolongé en arrière de la ventouse ventrale; — pénis 
« rélractile , hérissé de petites épines ; — ovaires formant deux bandes 
« latérales, étroites, irrégulières dans le dernier tiers de la longueur ; 
« — oviducte replié autour des testicules ; — œufs elliptiques, longs 
« de 0"®,03; —( tégument parsemé de petites épines, Norp.) » 


Je l’ai trouvé assez nombreux à Rennes, dans l'intestin de la tanche 
(Cyprinus tinca), el je le décris ici un peu différemment que M. Nord- 
Mann qui na vu qu'un orifice génital commun, et qui représente la 
ventouse venirale comme très-saillante et non pédonculée. 


16. DISTOME ANGULEUX. DIST. ANGULATUM. — Dus., n. sp. 


« — Corps cylindrique, long de 1"",3 à 1"",9, large de 0"",3 à 

« 0,32 ; — partie antérieure en forme de cou divergent, long de 

« 0,45, large de 0"",18 ; — ventouse antérieure large de Omm,12; — 

« ventouse ventrale postérieure large de 0"",23, portée par un pro- 

« longement latéral à la base du cou ; — bulbe œsophagien large de 

« 0,08, séparé de la ventouse par un tube membraneux, large eb 
26 


102 TRÉMATODES. y 


« court; — œsophage simple , prolongé jusqu’à la ventouse ventrale; 
« branches de l'intestin prolongées jusqu'à Fextrémité postérieure ; 

« — orifices génitaux contigus à la base du prolongement qui porte 
« la ventouse; — deux Hi globuleux, situés à la suite l’un 
« de l’autre, dans le quart postérieur de la longueur, et précédés 


« par une vésicule séminale lobée; — FAPARIRRIE du pénis tubes 


« étroit ; — pénis lisse et mince, assez long; — ovaires latéraux ; 
« oviducte peu étendu; — œufs lrès-gros, peu nombreux , longs he 
« 07,085 à 0,09. » 


Trouvé dans l'intestin d’une anguille pêchée dans le Morbihan. 


2 17. DIST. DE L'ORPHIE.  DIST. GIBBOSUM. — Rurorrm, 
Entoz., Il, 1, p. 399, et Synops., p. 107 et 395. 


« — Corps blanchâtre, coloré en brun par les œufs en arrière, long 
« de 1,12 à 1,5, cylindrique ; — ventouse ventrale plus grande, 
« portée par un pédoncule court et épais. » 


Rudolphi en avait d’abord trouvé dans l’orphie (Esox belone) deux 
exemplaires à ventre très-gonflé (gibbosum); mais plus tard il en 
reçut de Bremser trois exemplaires non gonflés de celte manière, 
et simplement cylindriques, avec la ventouse ventrale pédonculée. 


18. DISTOME FOURCHU.  DIST. FURCATUM. — BREMSER. 


Distoma furcatum , Rupozpui1, Synopsis, p. 107 et 396. 
Distoma furcatum , Breuser, Icones helminth., pl. 9, fig. 13-14. 
« — Corps blanchâtre, long de 3"",37 à 10", large de 0,5, fili- 

« forme, bifurqué en ayant; — ventouse antérieure terminale, oblon- 
« gue et presque fendue en dessous; — ventouse ventrale semblable, 
« mais un peu plus grande, et portée par un pédoncule presque aussi 
« long que la partie antérieure du corps ; — orifices génitaux à la base 
« du pédoncule. » 


Dans l'intestin du surmulet (Mullus surmuletus), du rouget (Mut- 
lus rubescens) et de la lingue (Gadus molva). 


IV° SOUS-GENRE. (BRACHYCOELIUM.) 


Intestin divisé en deux branches courtes , renflées en massue, et 
précédé d’un long œsophage filiforme. 


19, DISTOME DE LA PIPISTRELLE. DIST. HETEROPORUM. — 
Dus., n. sp. 
«— Corpsblanchâtre, coloré en brun par les œufs en arrière, long de 


«1e à 20m 1, large de 0,15 à 0"",40 ( longueur égalant trois à sept fois 
« la largeur), lancéolé, inégal, hérissé en avant de très-petiles épines 


_ DISTOMES. — BRACHYCOELIUM. 403 


« caduques; — ventouse buccale large de 0,065, de forme très- 
«a variable ; — bulbe œsophagien, contigu, large 0"",03 ; — œsophage 
« droit, filiforme, long de 0"",24, large de 0,013, terminé par les deux 
« branches de l'intestin, courtes (longues de 0"",16), vésiculeuses ou 
« claviformes ; — ventouse ventrale située à 0"",44 de la première, 
« large de 0"",32, échancrée en avant par le réceptacle globuleux du 
« pénis, qui est large de 0"",13, et se trouve compris entre cette 
« ventouse et la bifurcation de l'intestin ; — pénis lisse ; — vésicule 
« séminale oblongue, appliquée contre la ventouse en arrière, et 
« remplie de spermatozoïdes, — deux testicules ovoïdes situés la- 
« léralement derrière la ventouse; — ovaires latéraux dans la partie 
« antérieure; — oviducte replié un grand nombre de fois, et abou- 
« lissant à un orifice situé à côté du réceptacle du cirre; — œufs 
« allongés, longs de 0"",019 à 0"",021, larges de 0,008; — cavité res- 
« piratoire postérieure divisée en deux branches courtes. » 


Je l’ai trouvé deux fois assez abondamment, à Rennes, dans la pipis- 
trelle ( Vespertilio pipistrellus) 11 diffère de tous les autres distomes 
par l'échancrure de sa ventouse ventrale, résultant de la position du 
réceptacle globuleux du pénis, et par la forme plus oblongue de ses 
œufs. 

J'ai trouvé en même temps des exemplaires beaucoup plus petits, 
longs de 0,49, en forme d’urne , et n’ayant pas encore la ventouse 
ventrale développée, mais pourtant ayant déjà des œufs mûrs de 
même grandeur. 


20. DISTOME A GROS PÉNIS. DIST. ARRECTUM. — Dus., n. sp. 


«a — Corps blanc-jaunâtre , taché de fauve par les œufs, long de 
{um,32, large de 0"»,45, ovale-oblong, peu déprimé, ou convexe 
en dessous; — tégument parsemé de très-peliles épines ; — ven- 
touses orbiculaires ; antérieure dépassant un peu le bord et large 
de 0,15; — ventouse ventrale large de 0"",12, située au milieu de 
la longueur, à 0"",45 de la première ; — bulbe œsophagien large de 
0®%,08 ; — œsophage tubuleux assez long; — intestin (?); — ori- 
« fices génilaux contigus entre les deux ventouses, et paraissant quel- 
«a quefois latéral; — pénis droit, très-gros, large de 0"",066, tout 
« hérissé de très-petites pointes ou de granules saillants ; — récep- 
« tacle du pénis cylindrique, long de 0,3, partant obliquement de 
« derrière la ventouse ventrale ; — trois Lesticules blancs, globuleux, 
«a situés à côté de la ventouse ventrale ; — ovaires en grappes laté- 
« rales en avant ; —oviducte en long tube, replié irrégulièrement dans 
« tout le corps, aboutissant à côlé de l’orifice mâle, el rempli d'œufs 
« fauves ou brunâtres, longs de 0,032, larges de 0°",015 ; — ori- 
« fice caudal largement ouvert, et communiquant avec une cavité 
« respiratoire prolongée vers le milieu du corps. » 


RH EE «a 


£ 


Trouvé une seule fois à Rennes, dans l'intestin du lézard vert, 


404 TRÉMATOBES. 


21. DISTOME CLAVIGÈRE,  DIST. CLAVIGERUM. — Ruporrut, 
Synopsis, p. 103 et 388, n° 52, 


Fasciola ranæ , FroEricu , dans Naturf., XXV, p. 69, pl. 3, fig. 7-£. 


« — Corps jaunâtre ou rougeâtre, long de 0,9 à 1"",16 , large de 
« 0,4 à 0,5, deux fois environ aussi long que large, ovale, dé- 
« primé, assez épais, un peu plus étroit en avant ; — tégument par- 
« semé de très-petiles épines, longues de 0"",008 à 0,010 ; — ven- 
touses petites, orbiculaires, égales, larges de 0,10; — bulbe 
œsophagien, large de 0"",06; — œsophage mince, droit, long de 
a 0w",22,—intestin formé de deux branches courtes, divergentes, ren- 
flées en massue; — orifices génitaux situés dans l’intervaile des 
deux ventouses, plus près de l’antérieure sur le côté gauche ; — 
« pénis très-grand, logé dans un réceptacle ou sac oblong, clavi- 
« forme, étendu cbliquement depuis la ventouse postérieure jus- 
« quauprès de l’antérieure ; — deux ou trois testicules globuleux, 
« blancs, silués autour de la ventouse; — vésicule séminale oblongue, 
«remplie de spermatozoïdes située entre les branches de l'intestin; 
« — oviducle assez large, replié en divers sens dans tout le corps 
« comme un long cordon; — œufs jaune-foncé , longs de 0,029, 
« Jarges de 0"",016; — orifice caudal communiquant avec une vaste 
« cavité postérieure divisée en deux branches peu divergentes , larges 
el sinueuses , contractiles. » 


Je l’ai trouvé plusieurs fois dans l'intestin de la grenouille verte 
(Rana esculenta), à Paris, et à Rennes. 

Olfers, à Berlin, en avait trouvé précédemment un grand nombre 
dans l’intesiüin du Bufo viridis, et Rudolphi, qui étudia ces mêmes 
exemplaires, en donna une description qui se rapporte assez bien à 
ce que j'ai vu, quoiqu'il lui assigne une longueur d’un peu plus d’une 
ligne (2%",30); en même temps, il rapporta à la même espèce un dis- 
tome trouvé dans la grenouille rousse ( Rana temporaria) par Frælich 
qui le décrit comme ayant le pénis ( cirre) peu saillant du côté droit, 

Le catalogue du musée de Vienne indique le Dist. clavigerum 
comme trouvé onze fois sur cent vingt-cinq dans le crapaud commun. 
{Bufo cinereus); deux cent quatre-vingt-quatre fois sur mille deux 
cent quatre-vingt-dix dans la grenouille verte; quarante-six fois sur 
quatre cent vingt-sept dans la grenouille rousse, et soixante fois sur 
deux mille cent soixante-seize dans la rainelte, Hyla arborea ; mais 
il est bien probable qu’on aura confondu plusieurs espèces. 


£ 


= 


2 


2 


: à 


22. DISTOME A COU ÉPAIS,  DIST. CRASSICOLLE, — RuvOLrMI, 
Synops., p. 46 et 985, n° 46, 
Fasciola salamandræ, Fnoericn, dans Naturf., X XIV, p. 419, pl. 4, fig. 8-10. 
Distoma salamandræ , Zxper, Nalurg., p. 215. 


« — Corps coloré en fauve par les œufs dans les trois quarts posté- 
« rieurs, long de 4", large de 1%® à 1,5, déprimé, ovale-oblong, 


DISTOMES, — BRACHYCOELIUM. 405 


« rétréci aux deux extrémités, s'allongeant quelquefois beaucoup 
« pendant la vie; —tégument parsemé de très-petites épines longues 
«de 0"",01; — ventouse antérieure ordinairement plus grande, 
« large de 0°",25 à 0"",34, à oritice triangulaire ou orbiculaire ; — 
« ventouse ventrale, large de 0,20 à 0,30, située à 0"",40 ou 
« 0"",50 de la première; — bulbe œsophagien large de 0,12 à 
« 0,14; — œsophage mince, long de 0"",23; — intestlin à deux 
« branches très-courtes, renflées en massue, divergentes ; — orifices 
« génilaux contigus à la ventouse antérieure en avant; — pénis assez 
« mince, replié dans un réceptacle peu volumineux, courbé en avant 
« et appliqué au côté droit de la ventouse; — trois testicules blancs, 
« globuleux, situés en arrière de la ventouse ventrale ; — ovaires 
« blancs en cordons repliés latéralement et dans la partie antérieure ; 
« —oviducte replié un grand nombre de fois et rempli d'œufs fauves, 
« longs de 0,048 à 0"",055; — orifice caudal contractile, communi- 
« quant avec une cavité respiratoire longue et étroite.» 


Je l'ai trouvé fréquemment, à Rennes, dans l'intestin de la sala- 
mandre ( Salamandra maculata); Rudolphi et Frœlich l’ont trouvé, 
en Allemagne, dans ce même animal et dans la Salamandra atra ; 
on l’a trouvé aussi dans ces deux espèces au musée de Vienne. 

Moi-même j'ai trouvé, dans l’orvet ( Anguis fragilis) et dans la 
grenouille rousse (Rana temporaria), des distomes qui me semblent 
n’en pas différer essentiellement ; cependant la distance des ventouses 
est proportionnellement plus grande, et le bulbe œsophagien ainsi 
que la ventouse postérieure sont plus petits. 


23. DISTOME RÉTUS. DIST, RETUSUM. — Dus., nov. sp. 


« — Corps blanchâtre, plus ou moins coloré en fauve au milieu 
« par les œufs, long de 2"",4, large de 0°",5, ou quatre à cinq fois 
« aussi long que large, oblong , presque linéaire, un peu aminci en 
« ayant, tronqué ou même échancré en arrière; — tégument parsemé 
« de petiles épines; — ventouses orbiculaires, inégales, l’antérieure 
« presque double, large de 0"",36, siluée en dessous près de l’extré- 
« mité ; — ventouse ventrale, large de 0"",19, siluée à 0"",35 de la 
« première; — bulbe œsophagien large de 0,09 ; — œsophage long 
« de 0,20 environ, tantôt flexueux, Lantôt contracté; — inteslin à 
« deux branches courtes, en massue; — orifices génitaux contigus à 
« la ventouse ventrale en avant; — réceptacle du cirre, petit, non 
« saillant, mince ; — pénis lisse; — trois Lesticules globuleux , situés 
auprès de la ventouse ventrale en arrière, avec une vésicule sémi- 
« nale oblongue, remplie de spermalozoïdes aclifs; — oviducte 
« replié entre les autres organes comme un long cordon flexueux ; — 
« œufs fauves , longs de 0"",054 à 0"",056 , larges de 0°",036 ; — ori- 
« fice caudal situé en dessous et entouré de fibres musculaires rayon- 
« nantes qui lui donnent l'aspect d’une ventouse large de 07,10 ; -« 


A 


406 TRÉMATODES. 


« cavité postérieure ou respiratoire très-vaste, ramifiée ou pinnali- 
« fide , prolongée jusqu'au-dessus des testicules. » 


Je l'ai trouvé assez souvent dans l'intestin grêle de la grenouille 
rousse (Rana temporaria), à Rennes, et je ne doute pas que ce ne 
soit un des distomes qui, à Vienne et ailleurs, ont été pris pour le 
Distoma clavigerum. 11 s’en distingue bien pourtant par la position 
des orifices génitaux, par le volume du réceptacle du pénis et par la 
grandeur des œufs qui sont ici presque deux fois plus longs. Au 
reste, l’un et l’autre, ainsi que le Distoma crassicolle, pourraient 
bien provenir du développement ultérieur de quelques distomes à 
court intestin, spontanément produits dans les mollusques dont ces 
batraciens ont fait leur proie. 


Ve SOUS-GENRE (EURFSOMA.) 


Corps plus large que long, foliacé ; — ? Intestin à deux branches 
courtes précédé d’un œsophage mince. 


24. DISTOME DU PUTOIS.  DIST. SQUAMULA. — Rurozrni, 
Synopsis, p. 103 et 390, n° 53. 


Distoma squamula, BRemser , Icones helminth., pl. 9, fig. 9-10. 


« — Corps demi-transparent, blanchâtre, avec une large tache 
« brune formée par les œufs, aplati en forme d’écaille, plus large 
« que long, presque pentagonal et souvent réniforme, long de 1,12, 
« large de 1°",50 à 1°",66; — ventouse antérieure large de 0",107, 
« presque terminale et portée par un prolongement antérieur; — 
« ventouse ventrale large de 0"",103, située à 0,26 de la première; 
« — bulbe œsophagien large de 0"",05 ; — trois testicules situés d’un 
« côté de la ventouse postérieure, tandis que l’oviducte ou utérus, 
« rempli d'œufs bruns, longs de 0"",031 à 0",035, occupe un espace 
« correspondant de l’autre côté ; — ovaire situé tout autour près du 
« bord ; — cavité respiratoire divisée en deux grands sacs latéraux, 
« lobés; — orifice caudal situé dans une échancrure postérieure. » 


Je l’ai trouvé abondamment, à Toulouse, le 15 janvier 1840, dans 
l'intestin de deux putois ( Mustela patorius); il avait été découvert 
par Bremser au musée de Vienne, dont le catalogue l'indique en 
même temps que le Distoma trigonocephalum, quatre fois parmi 
quatre-vingt-quinze pulois. 


DISTOMES. —- BRACHYLAIMUS, 11. 407 


VI: SOUS-GENRE. (BRACHYLAIMUS.) 


_ Intestin divisé immédiatement en arrière du bulbe æsophagien. 


PREMIÈRE SECTION. 


Orifice génital mâle et testicules situés près de l'extrémité postérieure. 


25. DISTOME LANIÈRE.  DIST. LORUM. — Dus., nov. sp. 
Monostoma ocreatum (?). Voy. p. 344. 


« Corps blanchâtre, coloré en brun par les œufs; — long de 8 à 
« 30", large de 0"",5 à 0"",8 (douze à trente fois plus long que large), 
« linéaire ou presque filiforme, subitement aminci et relevé en arrière 
comme un pied de botte après un gros tubercule saillant qui en 
figure le talon; — ventouse antérieure, large de 0,25 à 0,48; 
« — ventouse postérieure large de 0,45 à 0%,51, située à 2,65 
(jusqu’à 5"*) de la première ; — bulbe æsophagien, large seulement 
«de 0"",15, séparé de la ventouse antérieure par un petit in- 
tervalle (de 0"",10 à 0,13); — intestin divisé en deux longues 
branches parallèles prolongées jusqu’à l'extrémité du corps; — 
deux testicules ovoïdes, silués à l'extrémité postérieure; — orifice 
génital mâle, porté par un gros lubercule saillant à 0"",6 de l’ex- 
trémité, et d’où sort le pénis comme une papille saillante; — 
ovaires blanes latéraux ; — oviducte replié un grand nombre de fois 
entre les branches de l'intestin et s’ouvrant près de la ventouse ; — 
œufs bruns, longs de 0"",030 à 0,033, larges de 0"",015, » 


& 


À 


F- 


A 


= 


A 


= 


A 


& 


£ 


& 


à 


En disséquant soixante-quatorze taupes, à Rennes, j'ai trouvé 
vingt-huit fois et assez abondamment ce distome remarquable qui est 
identique avec le Monostoma ocreatum des helminthologistes alle- 
mands. 


DEUXIÈME SECTION. 


Testicules situés en arrière des replis de l'oviducte ; — orifice génital 
mâle en arrière de la ventouse ventrale, vers le milieu de la partie 
postérieure du corps. 


26. DISTOME ÉMIGRANT. DIST. MIGRANS. — Dus., nov. sp. 


« — Corps blanchâtre, plus ou moins coloré en brun par les œufs, 
« long de 0,8 à 1",8, large 0"",30 à 0,75, elliptique, plus ou 
« moins allongé et quelquefois tout à fait linéaire et recourbé, avec 
« ses ventouses saillantes ; — tégument sarcodique , épais de 0"",005, 


408 TRÉMATODES. 


« contenant, surlout en avant, des rangées iransverses de petites 
« épines, ou lamelles aiguës, longues de 0"",006 ; — ventouses égales , 
« presque globuleuses, larges de 0"",14 à 0,21, l’antérieure située 
« lout à fait en dessous avec un orifice longitudinal; — bulbe æso- 
«a phagien , large de 0%",10 à 0"",12; — trois testicules blancs, 
« diaphanes, silués dans le dernier quart de la longueur; — orifice 
« génital mâle, contraclile, situé au tiers postérieur de la longueur; 
« pénis nul (?); — ovaires blancs, opaques, latéraux dans les deux 
« tiers postérieurs du corps; — oviducte très-long, replié entre les 
« branches de l'intestin et la ventouse ventrale, et s’ouvrant en 
«avant; — œufs brunâlres, longs de 0"",036, larges de 0"",018; — sys- 
« tème vasculaire très-complexe, lié avec une cavité postérieure qui se 
« contracte périodiquement et s'ouvre par l’orifice caudal très-distinet. 

« — Huil vaisseaux principaux, flexueux, larges de 0",01, en- 
«voient de nombreux rameaux’ transverses; un seul de ces vais- 
« seaux de chaque côté est muni à l’intérieur de filaments ou cils 
« vibratiles, longs de 0"",03, agités d'un mouvement ondulatoire 
« d’arrière en avant; un autre vaisseau plus droit, plus interne 
s’abouche directement dans la cavité postérieure en s’unissant avec 
« le vaisseau correspondant. » 


a 


Je l'ai trouvé plus de trente fois et souvent très-abondamment en 
disséquant quatre-vingts Sorez araneus, mais cinq fois seulement il 
était adulte et contenait des œufs ; je l’ai trouvé aussi une fois dans 
le Sorexz leucodon, et je n’ai pu le distinguer suffisamment des autres 
distomes irouvés dans le lérot, Myoæœus nitella, dans le surmulot, 
us decumanus, dans des oiseaux des genres Turdus el Corvus, dans 
la grenouille rousse, etc. Or, comme d’un autre côté on trouve dans 
le foie des limaces un disiome irès-analogue qui s’y produit sponta- 
nément et qui n’a jamais d'organes génitaux, je suis porté à croire 
que c’est une seule et même espèce spontanément produite chez 
les mollusques, etcontinuant à se développer chez les divers animaux 
vertébrés qui se mourrissent de limaces. EL en effel, dans l'intestin 
des musaraïignes j'ai constamment trouvé des débris de limaces : soit 
leur coquille dorsale, soit armure buccale. 

— Var. a. — J'ai observé aussi un disiome long de 1°”,62, large de, 
Om" ,70 dans un Soreæ arancus, à Rennes. Il diffère principalement 
du Distoma migrans par le volume de ses œufs longs seulement de 
0,028 à 0,029, et parce que la ventouse postérieure est large de 
0"»,167, landis que l’antérieure n’a que 0"",13 ; l’oviduete n’étend pas 
ses nombreuses circonvolutions au-dessus ei en avant de ja ventouse, 
et les testicules sont encore plus reculés en arrière. 

— J'ai trouvé cinq fois assez abondamment , en disséquant huit lérols 
(Myoxus nitella), des distomes tellement semblables au Distoma 
migrans, que je suis forcé de les regarder comme appartenant à la 
même espèce, el comme pouvant provenir également des limaces, 
d'autant plus que j'ai toujours trouvé dans l'intestin des lérats des 


ty 


DISTOMES. — BRACHYLAIMUS, Ÿ 11. 409 


débris d'insectes, ce qui prouve que ces animaux peuvent rechercher 
la même proie que les musaraignes. 

— La même observation s'applique également au rat (Mus rattus) 
et au surmulot { Hus decumanus), dans l’intestin desquels j'ai trouvé 
des distomes tout semblables, à la grandeur près. En même temps 
j'ai trouvé dans l'intestin de ces animaux pris dans la campagne, 
autour de Rennes, des débris d'insectes et de lombrics. Toutefois, 
il faut ajouter ici que le seul exemplaire trouvé dans le rat est long 
de 2"",2, large de 0"",78, avec la ventouse antérieure large de 0,23, 
la ventouse postérieure de 0"",28 et le bulbe œsophagien de 0,16. 
Il faut noter aussi que la longueur des œufs varie pour tous ces 
distomes entre 0"*,030 et 0"*,036. L’orifice génital mâle est toujours 
situé vers le tiers postérieur de la longueur. 

— J'ai trouvé dans l'intestin de la grive (Turdus musicus), à Rennes, 
un distome que je crois très-voisin du Distoma migrans, sinon 
identique ; il est long de 1%", large de 0"",37, avec les ventouses 
presque égales, larges de 0"",16; le bulbe œsophagien, large de 
0"*,075, est immédiatement suivi par l'intestin, transverse d’abord, 
puis prolongé en deux branches latérales presque jusqu’au bord pos- 
térieur ; les testicules sont situés près de l'extrémité; l’orifice génital 
mâle est situé au dernier tiers de la longueur, l’orifice caudal et la 
cavité correspondante sont bien visibles; mais les ovaires et les ovi- 
ductes ne sont pas encore développés. 

— Enfin, j'ai trouvé plusieurs fois dans l’intestin de la grenouille 
rousse des jeunes distomes qui me paraissent véritablement provenir 
aussi des limaces avaiées par ce reptile. Ils sont longs de 0,8, larges 
de 0"*,32, avec les deux ventouses orbiculaires égales, ituées en 
dessous, larges de 0"",16 et écartées de 0"*,15 ; le bulbe æsophagien 
est large de 0"",09, et l'intestin, appliqué immédiatement à ce bulbe 
musculeux, est transversal d’abord, puis prolongé en arrière par deux 
longues branches droites assez larges; à l’exirémité postérieure se 
voient des testicules, mais il n’y a encore aucune trace d’ovaire. 


(2) 27. DISTOME RIDÉ. DIST. CORRUGATUM. — Dus., nov. sp. 


« — Corps blane, long de 0"",55 à 08, large de 0,25 à 0,4 

« (deux à trois fois aussi Hoe que large), elliptique, plus ou moins 
« allongé, et quelquefois presque Ford ; ridé ou plissé transversa- 
« lement avec une sorte de régularité; rides très-prononcées, un 
« peu sinueuses; — ventouses égales, larges de 0"",16, ou bien 
« Vantérieure un peu plus large, rétractile, et laissant un orifice 
« longitudinal froncé, qui atteint le bord antérieur ; — ventouse ven- 
« y à orifice transverse ou anguleux ; — bulbe &œsophagien très- 
«gros, large de 0"*,10; — organes génitaux internes non dévelop- 
« Dés; — orifice génital mâle céntractile”: à bord inégal, froncé, situé 
«aux quatre cinquièmes de la longueur en arrière; — vaisseaux 
« flexueux, partant de la cavité contractile postérieure dont l'orifice 
« situé en dessous est bien distinct, » 


410 TRÉMATODES. 


J'ai trouvé deux fois, le 18 août et le 13 octobre, à Rennes , dans 
l'intestin du Sorexæ tetragonurus, ce distome, qui n’est pas adulte, 
mais qui présente déjà des caractères distinctifs dans ses plis 
transverses et dans la forme de ses ventouses et de ses vaisseaux. 


28. DISTOME DU MULOT.  DIST. RECURVUM. — Dus., nov. sp. 


« — Corps rougeâtre ou coloré en fauve par les œufs, long de 
«4 à b°®, large de 0"",70 à 1”", fortement recourbé ou enroulé de 
«côlé, un peu déprimé; — tégument parsemé de lamelles aiguës, 
« en avant; — ventouse antérieure située en dessous, large de 0"",33 ; 
« — ventouse ventrale large de 0"",38, située à 0"",55 de la première ; 
« bulbe œsophagien large de 0"",22 ; — testicules près l'extrémité 
« postérieure; — œufs brunâtres, longs de 0,028 à 0,030 ; — orifice 
« caudal très-distinct, très-large ; —vaisseaux nombreux, anastomosés ? 


Je l’ai trouvé dix fois plus ou moins nombreux parmi cinquante- 
trois mulots (Mus sylvaticus) dans l'intestin, à Rennes. 


29. DISTOME DE L’'EFFRAIE. DIST. ÆQUALE. — Dus., nov. sp. 


« — Corps coloré en roux par les œufs, long de 3"",5 à 4", large de 
« 0,6 à 0" (cinq à six fois aussi long que large), oblong, presque 
« linéaire, déprimé; — ventouses égales, saillantes, orbiculaires, 
« larges de 0"*,41, l’antérieure située en dessous près du bord; la 
« ventrale située à 0"",70 de la première; — bulbe œsophagien 
« large de 0"*,30; — trois testicules situés à l’exirémité postérieure ; 
« — orifice génital mâle orbiculaire, contractile, non saillant, situé 
« au dernier quart de la longueur; — ovaires situés latéralement, 
«en dehors de l'intestin; — oviducte replié un grand nombre de 
« fois entre les deux branches de l'intestin et souvent entire les deux 
« ventouses ; — œufs roux longs de 0,028. » 


J'en ai trouvé plusieurs exemplaires dans l'intestin d’une effraie 
(Strix flammea), à Rennes, le 14 mars. 


30. DISTOME DU GEAI. DIST. ARCUATUM. — Dus. , nov. sp. 


«— Corps plus ou moins coloré en brun par les œufs, long de 
« 3 à 5m, large de 0"",75 à 1,10, un peu déprimé, oblong, souvent 
« aminei en forme de cou en avant, et recourbé en arc; — tégument 
« épais de 0"",014, parsemé de petites épines ou lamelles aiguës; — 
« ventouses presque égales, orbiculaires, l’antérieure un peu plus 
« petite, de 0,30 à 0,36, située en dessous, à peu de distance du 
« bord; — ventouse ventrale large de 0,33 à 0"",40, silüée vers le 
«tiers de la longueur; — bulbe æœsophagien large de 0"",15 à 
« Om 20; — trois testicules blancs, ovoïdes ou globuleux, situés à 
« l'extrémité postérieure; — orifice génital mâle, situé vers le tiers 
« postérieur de la longueur ; — ovaires formant deux bandes laté- 


a 


DISTOMES. — BRACHYLAIMUS, $ 111. 411 


« rales, ramifiées, opaques; — oviducte replié un grand nombre de 
« fois en avant et en arrière de la ventouse ventrale; — œufs bruns 
« longs de 0,026 à 0"",028, et jusqu’à 0"",031 ; — orifice caudal et 
« sac respiratoire bien visibles. » 

Je l'ai trouvé six fois, à Rennes, en disséquant dix-neuf geais 
(Corvus glandarius),. 


TROISIÈME SECTION. 


Orifices génitaux contiqus, en avant de la ventouse ventrale; — 
testicules situés en avant des replis de l'oviducte ou entre ces replis 
de l’oviducte ; — corps ovale-oblong. 


31. DISTOME ROUGEATRE. DIST, RUBENS. — Dus., nov. sp. 


« — Corps rougeûtre épais, long de 2,6 à 5",2, large de 0"",80 
« à 1%,50 (trois à quatre fois aussi long que large), elliptique ou 
« lancéolé-oblong, déprimé; — ventouse antérieure orbiculaire, 
« large de 0"",53 à 0"*,70, située en dessous ; — ventouse ventrale 
« large de 0,90 à 1"*,10, située à 1"" de la première ; — bulbe œso- 
phagien globuleux large de 0"",33; — pénis libre en forme de 
« corne , sortant en avant de la ventouse ventrale ; — deux testicules 
ovoïdes blancs, situés en arrière du milieu , — œufs fauves-brunâtres, 
« longs de 0%",063 à 0"",066 et moitié aussi larges; — orifice posté- 
« rieur. » 

Je l'ai trouvé, à Rennes, le 24 octobre, dans l'intestin du Sorex 
fodiens, et le 5 avril dans l'intestin du Sorex tetragonurus. Je pense 
que c’est la même espèce que Rudolphi a nommée et décrite sous le 
nom de : 


? 31. (a) DIST. EXASPERATUM.—Run., Syn., p. 117 et 421, n° 118. 


« — Corps brunâtre long de 4°",5, large de 1"",12 en avant, cylin- 
« drique, aminci peu à peu en arrière, arrondi en avant, échancré 
« en arrière, tout strié transversalement ou tout couvert de irès- 
« pelits aiguillons visibles à l’aide du microscope, surtout aux bords 
« de la ventouse postérieure; — ventouse antérieure située en des- 
« sous; — ventouse postérieure beaucoup plus grande, l’une et 
« l’autre ayant l’orifice transverse (?); — pénis assez épais, blanchâtre, 
« en forme de corne spirale sortant entre les deux ventouses, » (Rup.) 


Bremser trouya deux fois cet helminthe parmi vingt-deux Soreæ 
eremita ou Soreæ tetragonurus HEru., disséqués au musée de Vienne. 
Rudolphi en ayant reçu un exemplaire dans l'alcool, en donna la 
description que nous avons transcrite, et qui doit être bien diffé- 
rente de celle qu’on pourrait faire d’après l'animal vivant; je suis 
même porté à croire que les petites épines du tégument signalées par 
Rudolphi comme visibles seulement au microscope, sont analogues 
à ce que j'ai vu sur les autres distomes des musaraignes. 


& 


ES 


112 YRÉMATODES. 


32. DISTOME INSTABLE. DIST. INSTABILE. — Dus., nov. sp. 


ce — Corps blanchâtire, coloré en brun au milieu par les œufs, long 
« de 1"°,25 , large de 0"",4 (deux à quatre fois aussi long que large), 
« ovale-oblong, déprimé; — couvert en avant de stries transverses, 
« armées de très-pelites épines; — ventouse buccale large de 6,12 
« à 0"®,14, presque terminale; — ventouse ventrale beaucoup plus 
« pelite, orbiculaire, large de 0%",064 à 0,106 ; — bulbe œso- 
« phagien globuleux ; — branches de l'intestin très-longues ; — pénis 
« sortant en avant de la ventouse ventrale ; — ovaires latéraux; — 
« œufs fauves longs de 0%",951 à 0"",053, larges de 0,08 ; — orifice 
« caudal communiquant à une cavité postérieure. » 


Je l’ai trouvé le 24 octobre, à Rennes, dans le Sorex fodiens avec 
l'espèce précédente, dont il diffère surtout par la grandeur relative de 
la ventouse postérieure et par la dimension des œufs. 


33. DIST. TACHÉ. DIST. MACULOSUM. — Rurozrui. 


Fasciola hirundinis , Froezicn, dans Naturf., XXV, p. 75. 
Distoma hirundinuin , Zzner, Nachtrag., p. 169. 
Distoma maculosum , Rup., Entoz., t. II, 1, p. 374, et Syn., p. 100 et 382. 


« — Corps blanchâtre, taché de fauve par les œufs, long de 1"",8 à 
2,5, large de 0"",75 à 1", ovale-oblong, déprimé ; — tégument 
« parsemé de très-petites épines, caduques , longues de 0"",012 ; — 
« ventouses globuleuses presque égales, larges de 0"",21 à 6"",32; — 
« la ventouse ventrale située un peu en avant du milieu; — bulbe 
« œsophagien large de 0"",115; — orifices génitaux contigus à la ven- 
« touse ventrale en avant; — réceptacle &u pénis courbé en arc au- 
« tour de cette ventouse; — pénis três-long, grèle; — ovaires for- 
« mant deux longues grappes latérales dans presque toute la lon- 
« gueur ; — Gviducte replié en arrière des testicules et entre eux; — 
« œufs elliptiques longs de 0"",035 à 0,037 ; — cavité respiratoire 
« tubuleuse, s’avançant jusqu’au milieu du corps où elle se bifurque 
« en Ÿ.» 


« 


2 


Frælich , le premier, avait trouvé le Disioma maculosum dans le 
rectum du miarlinet (Cypselus apus). Zeder le trouva ensuite dans 
l’hirondelle de fenêtre (Hirundo urbica) ; et Rudolphi dans l’hiron- 
delle de cheminée (Hirundo rustica) plusieurs fois, et dans l’engoule- 
vent (Caprimulgus europœus). Au musée de Vienne, il a été trouvé 
onze fois sur quarante et une dans le martinet, une fois dans le Cyp- 
selus melba, cinquante-six fois sur deux cent dix dans l’hirondelle 
de rivage (Hirundo riparia), cent soixante-trois fois sur cinq cent 
trente dans l’hirondelle de cheminée, cent quarante-trois fois sur 
trois cent soixante dans l’hirondelle de fenêtre, et une fois dans l’en- 
goulevent, 


DISTOMES. — BRACHYLAIMUS, $ LIL. 413 


J'ai pu éludier deux exemplaires, envoyés de Vienne au Muséum 
de Paris , et malgré quelques différences. je crois devoir réunir sous 
le même nom spécifique, 1° les distomes que j'ai trouvés à Rennes 
quatre fois sur huit dans le gros intestin de l’hirondelle de fenêtre ; 
2° un distome long de 2", large de 0"",64, ayant les ventouses éga- 
les, larges de 0"",19, et les œufs longs de 0"",035, provenant de lin- 
testin d’une mésange (Parus caudatus ; 3° un distome de l'intestin du 
moineau (Fringilla domestica) long de 2"",5, large de 1", ayant les 
ventouses larges de 0"",30; le bulbe œsophagien large de 0,153 
et les œufs longs de 0,035 à 0"",055 ; 4° enfin sept distomes trouvés 
aussi à Rennes dans l'intestin d’un Anthus aquaticus, Becasr., et qui 
sont longs de 1"",5, larges de 0"",5, à tégument parsemé de petites 
épines disposées sur des stries transverses ; ils ont les ventouses lar- 
ges de 0"",2, le bulbe æsophagien large de 0"",11; le réceptacle du 
pénis recourbé en arc autour de la ventouse ventrale, et le pénis sail- 
lant, lisse, très-long et quelquefois enroulé, long de 0,6, large de 
0,015 ; leurs œufs sont longs de 0"",037 ; la cavité respiratoire est 
particulièrement plus distincte et en forme d’x. 

Ces derniers distomes, quoique plus petits, doivent être identiques, 
je crois, avec l’espèce suivante de Rudolphi. 


?? 33 (a). DIST. CIRRATUM. — Ruvozrm, Entoz., Il, 1, P. 316 
pl. 6, fig. 7, et Synops., p. 100, n° 40. 


2 


a — Corps blanchâtre, taché ou varié de rougeäire par les œufs, 
« long de 2%*,25, large de 0,75 (trois fois aussi long que large), dé- 
« primé, ovale, pointillé en avant; — ventouse antérieure plus 
« grande, terminale, à orifice oblong; — ventouse ventrale orbicu- 
« laire ; — pénis très-long, grêle, toujours saillant, épaissi à l’extré- 
« Imilé. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva treize individus dans le gros intestin d’un 
choucas (Corvus monedula) el deux individus dans le gros intestin 
d’une jeune pie (Corvus pica); il déclare lui-même qu’ila trop d’affinité 
avec son Distoma elegans, dont il ne diffère guère que par sa partie 
antérieure (cou), pointillée (punctatum), ce qui signifie, je pense, 
que le tégument est parsemé de très-petites épines, comme je l’in- 
dique chez le Distoma maculosum des hirondelles, des farlouses 
el du moineau ; mais, le Distoma elegans de Rudolphi me paraît être 
identique avec le Distoma maculosum ; il faudrait donc réunir en une 
seule toutes ces espèces qui auraient pour caractère commun la posi- 
tion et la longueur du pénis. 


(2) 33 (b). DIST. GLOBOCAUDATUM. — CrEpLiN, Observ. de 
Entoz., p. 49. 


11 faut aussi, je crois, réunir avec l'espèce précédente, et celles que 
nous venons de nommer, un pelit distome que M. Creplin a trouvé 
dans l'intestin d’une corneille (Corvus cornix) et qu'il décrivit en 1825 


“ 


AU TRÉMATODES. 


sous le nom de Distoma globocaudatum, tout en reconnaissant lui- 
même combien il ressemble aux istoma elegans et Distoma 
cirratum de Rudolphi. La différence principale, suivant cet auteur, 
consiste en un appendice caudai, presque globuleux ; or, ce prétendu 
appendice n’est probablement que le résultat de la coniractilité.des 
tissus pendani la vie, car M, Creplin dil que, sur les exemplaires conser- 
vés dans l’esprit-de-vin, cet étranglement disparaît, et l’extrémité 
postérieure du corps est alors obluse. Au reste, les jeunes distomes, 
irouvés par M. Creplin au nombre de dix, étaient « translucides au 
milieu, blancs-opaques près des bords , longs de 2,25 environ, dé- 
primés, oblongs, plus épais en avant, avec la ventouse antérieure plus 
grande , terminale , à orifice oblong; la ventouse ventrale orbiculaire, 
et le pénis ou cirre, grêle , assez long, courbé , sortait en avant de 
la ventouse ventrale; — l’oviducte, rouge, formait une ligne tortueuse 
en arrière à partir de la ventouse ventrale. » 


9 34. DIST. ÉLÉGANT.  DIST. ELEGANS. — Rur., Entoz., Il, 
p. 315, et Synops., p. 100. 


Distomum elegans , Crepuain, Nov. observ. de Entoz., p. 59. 


« — Corps translucide avec deux bandes latérales blanchâtres, opa- 
« ques (ovaires), et une bande flexueuse, repliée, rougeâtre (oviducte) 
« au milieu, long de 2,25 à 3,37, large de 0"”,15 à 1"",10 (trois 
« fois aussi long que large), déprimé, ovale, un peu plus étroit en 
« avant; — ventouses presque égales, l’antérieure située en dessous, 
« avec l’orifice longitudinal à bords renflés ; la postérieure siluée vers 
« le tiers antérieur de la longueur ; — orifice génital contigu à la ven- 
« touse antérieure en arrière (CrEPLIN ?) ou à la ventouse poslé- 
« rieure (Rupozemi); — orifice caudal correspondant à une cavilé pos- 
« lérieure qui, d’abord simple, se dirige en avant suivant la ligne 
« médiane, puis se partage en deux branches divergentes terminées 
« en CŒCUM. » 


Rudolphi trouva dans l'intestin de deux jeunes moineaux (Frin- 
gilla domestica), à Greifswald, sept exemplaires de son Distoma ele- 
gans, que je suis bien tenté de croire identiques avec le Distoma ma- 
culosum (n° 33), que j'ai moi-même trouvé dans le moineau, et 
surtout avee celui de l'Anthus aquaticus ; car la position qu’il indique 
pour orifice génital et les autres caractères sont les mêmes , sauf la 
forme oblongue, qu’il attribue à la ventouse antérieure , ce qui ne 
peut conslituer une différence réelle, puisque chez la plupart des dis- 
tomes on voit cet orifice de la ventouse changer de forme et se 
contracter de diverses manières. Mais M. Creplin ayant aussi lrouvé 
des distomes dans l'intestin du moineau, en donne une description 
un peu différente de celle de Rudolphi, et, notamment, il dit po- 
silivement wavyoir pas vu devant la ventouse ventrale le tubercule 
indice de l’orifice génital, pour Rudolphi; mais, au contraire, ayoir Yu 


DISTOMES. — BRACHYLAIMUS, Ç #11. 415 


cet orifice contigu à la ventouse antérieure. Si cet observateur, ordi- 
nairement très-exacl, ne $’esl pas trompé dans ce cas, s’il n’a pas pris 
la cavité interne du bulbe œsophagien pour l'indice d’un orifice géni- 
tal, il faut, d’après un tel caractère, distinguer le Distoma elegans 
de toutes les autres espèces. 

Le catalogue du musée de Vienne indique le Distoma elegans 
comme trouvé quatre fois parmi cinq cent trente pinsons (Fringilla 
cælebs), el quatre fois parmi cinq cent seize friquets (Fringillæ mon- 
tana) ; mais pas même une seule fois dans quinze cent cinquante-sepi 
moineaux. 


35. DIST. A LONG CIRRE. DIST. MENTULATUM. — Runr., 
Synops., p. 103 et 388. 


«— Corps blanchâtre ou rougeâtre, taché de fauve par les œufs, 
« long de 2,5 à 3%%,4, quatre à cinq fois aussi long que large, dé- 
« primé, obtus aux extrémités ; — ventouse antérieure presque deux 
« fois plus grande (large de 0" 27), à orifice longitudinal ; — ventouse 
« ventrale large de 0"",18, siluée à 0"",48 de la première ; — bulbe 
« œsophagien large de 0"",4; — œsophage nul (?) ; — orifices géni- 
« taux, situés en avant de la ventouse ventrale ; — réceptacle du pénis 
« claviforme, allongé ; — pénis trés-long, entoulé, long de 0"",6, large 
« de 0"",029 ; — oviducte formant une masse oblongue! claviformie! 
« ou en S dans la partie postérieure ; — œufs elliptiques, longs de 
« 022,035 à 0" ,036. » 


J'ai observé deux exemplaires envoyés, en 1841; par le Muséum 
de Vienne à celui de Paris, et trouvés dans l'intestin du ZLacerta 
agilis cærulescens; je n’ai pu voir bien distinctement l’origine des 
branches de l'intestin, mais la ressemblance de cette espèce avec le 
Distoma maculosum et avec le distome de la couleuvre me déter- 
mine à le placer ici. ; 

Rudolphi a décrit sous ce nom divers distomes qu'il a trouvés dans 
l'intestin des couleuvres, à Berlin, et dans des lézards (Lacerta macu- 
lata), à Rimini, en Italie, et d’autres encore trouvés par Gaede, à Ber- 
lin, dans l'intestin du lézard gris (Lacerta agilis). I a voulu y réunir 
en outre un distome trouvé par le duc de Holstein-Beck dans la cou- 
leuvre à collier, mais il est très-probable que les distomes des cou- 
leuvres sont différents de ceux des lézards, car ils n’ont point mon- 
tré le long pénis ou cirre qui a mérité leur nom spécifique aux dis- 
tomes des lézards, et je crois qu’ils appartiennent à l'espèce suivante. 


36. DIST. MARQUÉ.  DIST. SIGNATUM. — Dus., nov. sp. 


« — Corps blanc, avec une bande fauve (œufs) diversement con- 
« tournée et très-tranchée, long de 2"",25, large de 0"",85, ovale, 
« oblong, déprimé, plus où moins courbé; — tégument parsemé en 
« avant de petites épines longues de 0"%,007 ; — ventouses orbiculaires 


416 TRÉMATODES. 


« saillantes, presque égales, larges de 0"",28 à 0"",31, écartées de 
« 0,30; — bulbe œsophagien large de 0°",095; — œsophage nul; — 
« intestin courbé en arc, transverse et prolongé en deux branches 
« simples ; — orifices génitaux contigus devant la ventouse ventrale ; 
« — trois testicules globuleux, assez gros, situés au milieu de la lon- 
« gueur; — oviducte dilaté et formant une bande contournée en S; 
« — œufs longs de 0"",035 à 0"",044, larges de 0"",020 ; — vaisseaux 
« nombreux avec cils ou filamenis ondulatoires. » 


J'en ai trouvé plusieurs dans l’œsophage d’une couleuvre ({Coluber 
natrix), le 26 mai, à Rennes. 


31. DIST. VARIÉ. DIST. VARIEGATUM. — Rur., Synops., p. 90 
et 378, n° 38. 


Distomum variegatum , Crepziw, dans l’Ene. de Erseh et Gruber, &, XXXII, 
p. 282 ; et Monostoma ellipticum , Rupozrui et BREMSER (VOy. p, 359). 


« — Corps blanc-bleuätre avec les ovaires d’un blane mat, de cha- 
« que côté, et l’oviducte rempli d'œufs presque noirs formant, par ses 
« nombreuses sinuosités, des dessins élégants au milieu; — long de 
« Sum à 16%, large de 1"",2 à 2",25, ou sept fois environ plus long 
« que large, déprimé, allongé, un peu rétrécei en avant ; — iégument 
« lisse (?); — ventouses orbiculaires petites, lantérieure large de 
« 0,44, terminale ; — ventouse ventrale large de 0"",38 , située à 
« 2,54 de la première; — bulbe œsophagien large de 0"",23 ; — 
« intestin à deux branches très-longues, sinueuses ; — orifices géni- 
« taux situés vis-à-vis la bifureation de l'intestin ; — pénis lisse, 
« conique, assez long ; — trois testicules très-grands, ovoïdes, situés 
« dans l’axe du corps derrière la ventouse ventrale ; — ovaires blancs, 
« opaques, formant des grappes irrégulières , latérales ; — oviducle 
« plus où moins dilaié, très-long, replié entre les autres organes; — 
« œufs noirs, longs de 0,030 à 0"",033, larges de 0"",019. » 


Ce disiome se trouve exclusivement dans les poumons de la gre- 
nouille verte (Rana esculenta) et Ge plusieurs autres batraciens, où 
on l’a pris pour un monostome. Je l'ai trouvé à Paris, le 5 août 1838, 
et quaire fois, à Rennes, parmi trenle-six grenouilles vertes ; Rudolphi 
l'avait trouvé une seule fois, à Berlin, et en avait reçu de nombreux 
exemplaires, trouvés par Bremser dans les poumons de la même gre- 
nouille. Cependant le catalogue du musée de Vienne, publié par 
Westrumb , ne mentionne pas une seule fois cette espèce. 

Le Dist. variegatum du poumon de la grenouille verte ne peut êlre 
confondu avec le Dist. cylindraceum, habitant le poumon de la gre- 
nouille rousse, il en est parfaitement distinet tant à cause de la forme 
générale et de la couleur de son corps, beaucoup plus mou, que 
par la posilion des orifices génitaux, situés plus en avant, par le vo- 
lume des œufs beaucoup moindres, et par la grandeur relative et 
l’écartement des ventouses ; mais c’est précisément le même helminthe 
qui, trouvé dans le poumon des Bufo égneus et cinereus, a été décrit 


DISTOME. — BRACHYLAIMUS, 141. 417 


par les auteurs sous le nom de monostoma ellipticum, parce que la 
ventouse ventrale est très-petile et souvent difficile à apercevoir, soit 
à cause du développement des oviductes, soit que cette ventouse même 
finisse par s’atrophier à un certain âge chez les distomes qui en ont 
moins besoin pour se fixer. 


38. DIST. GLOBIPORE. DIST. GLOBIPORUM. — Ruporut. 


Fasciola bramæ , Müzzer , Zool. dan., t. 1, p. 33, pl. 30, fig. 6. 

Fasciola tincæ , Monerer , dans les Mém. de l’Acad. suédoise, 1790, p. 127. 

Fasciola longicollis (carpionis), Froecicu, Naturf., XXV, p. 72, pl. 3, 
fig. 9-11. 

Distoma cyprinaceum , ZeDer , Nachtrag., p. 181. 

Distoma globiporum, Run., Entoz., t. II, 1, p. 365, et Syn., p. 96. 

Distoma globiporum, Burmeisrer, dans Wiegmann’s Archiv., 1835, t. II, 
pP- 187, pl. 2, et SrEBOLD , 1836, t. I, p. 217, pl. 6. 

Distoma globiporum, EnRENBERG, Mém. Acad. Berlin, 1837, t. XXII , p. 167 
et 179, pl. 1, fig. 1. 


= 


« — Corps blanc ou jaunâtre, long de 2"" à 3,8, large de 0,6 
«à 1°*,12, un peu déprimé, oblong; — partie antérieure (cou) 
« cylindrique ou concave en dessous; — ventouses globuleuses; la 
« ventrale plus grande, quelquefois très-saillante ou presque pédon- 
« culée, située vers le tiers antérieur ; — bulbe œsophagien moitié 
« plus petit que la ventouse antérieure ; — œsophage nul; — bran- 
« ches de l'intestin longues; — orifices génitaux contigus entre 
«les deux ventouses ; — réceptacle du pénis cylindrique, oblique- 
« ment dirigé en avant à partir de la ventouse venirale ; — deux 
« Leslicules grands , à bord sinueux, occupant la partie postérieure 
« du corps. » 


Trouvé dans l'intestin de divers cyprins ( Cyprinus carpio, brama, 
tinca, erythrophthalmus, nasus) et aussi, suivant Zeder, dans la 
perche. D’après la description de Rudolphi, j'aurais pensé que c’est 
le même distome que, d’après M. Nordmann, nous avons nommé 
Dist. perlatum; mais la figure donnée par M. Burmeister semble 
prouver que c’est un Brachylaimus. Celle de M. Ehrenberg montre 
au contraire un œ@sophage court; d’ailleurs la position et la forme du 
pénis ne permettent pas de confondre les deux espèces. 


39. DIST. DE LA SOLE. DIST. SOLE Æ. — Dus., nov. sp. 


« — Corps long de 1"",5, large de0"",57 , ovale-oblong, déprimé ; 
« — ventouse antérieure large de 0"",14; — ventouse ventrale large 
« de 0,22, située un peu en avant du milieu ; — bulbe œsophagien 
« large de 0"",09 ; — orifices génitaux contigus en avant de la ven- 
« Louse ventrale ; — deux testicules ovoïdes situés à l'extrémité pos- 
« Lérieure ; — réceptacle du pénis fusiforme, <ourbé en arc sur le 
« CÔLé de la ventouse; — pénis long, filiforme, replié dans son récep- 

27 


418 TRÉMATODES. 


« tacle; — ai elliptiques très-grands , peu nombreux, longs de 
a 0,093. 


Je l'ai trouvé plusieurs fois à Rennes dans a de la sole ( Pleu- 
ronectes solea ). 


QUATRIÈME SECTION. (Brachylaimus). 


Orifices génitaux contigus en avant de la ventouse ventrale : — testi- 
cules situés en avant des replis de l'oviducte; — corps filiforme. 


40. DIST. FIL,  DIST. FILUM. — Dus., nov. sp. 


« — Corps coloré en brun, translucide en avant seulement, long 
«de 5% à 6%%,5, large de 0,2 à 0"»,25 ( vingt-cinq fois aussi long 
« que large ), pou très-grêle ; — ventouses égales, orbiculaires, 
« saillantes, larges de 0"",22, l’antérieure située en dessous près du 
« bord, la DO PNR située à 0"*,57 de la première ; — bulbe œso- 
« phagien large de 0"",10; — intestin divisé immédiatement en deux 
« branches droites, peu divergentes ; — orifices génitaux silués en 
«avant de la ventouse ventrale ; — trois testicules ovoïdes placés à 
« la suite, derrière cette même ventouse; — oviductes repliés sur eux- 
« mêmes dans toute la D postérieure du corps; — œufs ons : 
« longs de 0,055 à 0%,057. 


J'en ai trouvé à Rennes huit exemplaires d’abord, dans l'intestin de 
deux moineaux le 26 mars, puis deux autres dans un troisième moi- 
neau le 7 avril; vingt-deux autres moineaux à Rennes et dix-sept à 
Paris ne contenaient pas ce distome si remarquable par sa forme. 


? 41. DIST. BANDELETTE. DIST. VITTA. — Dus., nov. sp. 


« — Corps fauve, filiforme , long de plus de 19», large de 0"",75; 
« — fentouses ?.... — replis de l’oviducte occupant toute la partie 
« postérieure du corps en arrière du testicule ; — œufs elliptiques- 
« oblongs, longs de 0"",042, larges de 0,02, » 


Je désigne ainsi comme espèce tout à fait distincte un distome au- 
quel manquait la partie antérieure du corps, et que j'ai trouvé dans 
Pintestin d’un mulot ( Mus sylvaticus ) à Rennes; sa ressemblance 
avec l’espèce précédente me ‘déiermine à le placer dans la même 
section, 


DISTOMES. — BRACHYLAIMUS, Ç v. 419 


CINQUIÈME SECTION.-( Brachylaimus). 


Orifices génitaux contigus en avant de la ventouse ventrale ; — testi- 
cules situés derrière les replis de l'oviducte. 


42. DIST. DU BROCHET.  DIST. TERETICOLLE. — Ru». 


Fasciola lucii, MürLer, dans Schrif, d. Berl. nat. fr., t. I, p. 203; et dans 
Naturf., XIV, p. 136 et dans Zool. dan., 1.1, p. 33, pl. 30 , ett. II, pl. 78. 

Fasciola longicollis, BLocx , Traité des Vers intestinaux. 

Planaria lucii, Gosze, Naturg., p. 172, pl. 14, fig. 3 (mauvaise ). 

Distoma lucii, Zeper, Nachtrag., p. 173. ° 

Distoma tereticolle, Rup., Entoz., t. IL, 1, p. 379, et Syn., p. 102. 

Distoma tereticolle, BReuser , Icones helminth., pl. 9, fig. 5-6. 

Douve à long cou, Jurise, dans Ann. sc. nat., 1824, t. II, p. 489. 

Var.(«) Distomum rosaceum, Noromanx, Mikrogr. Beitr, 1932, 1, p. 82, p:8 , 

fig. 1-3. 


« — Corps rougeâtre, long de 10 à 40" ( jusqu’à 54", Mu. ), large 
a de 17,50 à 3,37, ou douze à treize fois aussi long que large, li- 
« néaire , un peu déprimé et aminci en arrière, et ayant au contraire 
« la partie antérieure cylindrique, souvent recourbée en forme de 
« cou; — ventouse antérieure très-grande, urcéolée, presque aussi 
« large (1*%*,4) que la partie antérieure du corps; — ventouse ven- 
« trale presque moitié moins grande (0,8 ), très-saillante, et située 
« à 3"" environ de la première; — bulbe æsophagien assez petit (de 
« 0®%,4); — intestin transverse d’abord, puis envoyant deux longues 
« branches droites et parallèles, presque jusqu'à l'extrémité posté- 
« rieure; — orifices génilaux contigus en avant de la ventouse ven- 
« trale; — trois testicules globuleux, situés à la file, vers le milieu 
« de la longueur ; — ovaires formant deux bandes latérales, depuis 
« la ventouse ventrale jusqu’au dernier testicule ; — oviducte replié 
« entre les branches de l'intestin, depuis la ventouse ventrale jus- 
« qu'aux leslicules; — œufs elliptiques, longs de 0"",05 ; — cavité 
« respiratoire (?) tubuleuse, très-longue, occupant la partie posté- 
« rieure du corps entre les branches de l'intestin. » 


Il se trouve assez communément en Allemagne et en Danemark, 
entre les plis de l'estomac des vieux brochets (Esoæ lucius); mais 
je ne crois pas qu’on l'y ait trouvé en France : quant à moi, je l'ai 
cherché vainement. Jurine, à Genève, l’a trouvé dans le brochet et 
dans la truite saumonée ( Salmo trutta ). Au musée de Vienne on l'a 
trouvé dans l'estomac de la truite commune ( Salmo fario) et du Salmo 
hucho; j'ai observé au Muséum de Paris des exemplaires provenant 
de ces deux poissons et envoyés de Vienne. Gæze , et après lui Rudol- 
phi, ont indiqué comme un caractère de cet helmjnthe les plis trans- 
verses et les crénelures marginales résultant de la contraction, 


420 TRÉMATODES. 


— M. Nordmann a décrit, comme espèce distincte, une simple 
variété de ce distome trouvé par lui dans la lotte (Gadus lotta) et qui 
se distingue seulement par la couleur plus rose. 


VII SOUS-GENRE. (4POBLEMA.) 


Intestin transverse ou bifurqué immédiatement en arrière du bulbe 


œsophagien ; — partie postérieure du corps en forme de queue 
épaisse, tubuleuse ; — rétractile par invagination. 


43. DIST, APPENDICULÉ. DIST. APPENDICULATUM.—Runr., 
Ent., t. 1,1, p. 400, pl. 5, fig. 1-2, et Syn., p. 110 et 404, et Dist. 
crenatum , Ent., 1. II, 1, f. 404 et Dist. affine, ? Syn., p. 110. 


« — Corps blanc coloré en fauve par les œufs, long de 2" à 5mm 2 
(jusqu’à 6%,7, Crer., et 9%, Ru». ), large de 1"", amineï en avant; — 
partie postérieure rétractile, ou queue, moitié moins large, longue 
de 1%%,3 à (?); — tégument assez régulièrement strié ou plissé en 
travers, et paraissant quelquefois denté en scie sur les bords ; — 
stries écartées de 0,01 à 0,02; — ventouse antérieure petite, large 
de 0,20 à 0"®,95; — ventouse ventrale deux fois plus large, éloi- 
gnée de 0"",5 ou 0"",6; — bulbe æœsophagien large de 0"",13 ; — 
orifices génitaux contigus près de Ja ventouse antérieure; — testi- 
cules glebuleux situés au milieu du corps, entre les replis de l’ovi- 
ducie, précédés d’une vésicule séminale remplie de spermatozoïdes 
aclifs ; — pénis épais, hérissé de granules ou de pointes courtes, 
large de C6"",062, saillant, sous la ventouse antérieure; — œufs 
elliptiques, longs de 0%",025 à 0,030 ; — un gros canal longitudi- 
pal, partant de la queue pour venir au-dessus de la ventouse ven- 
« trale se diviser en deux branches qui se rejoignent en anneau au- 
« dessus de la bouche. » 


= 


2 


A 


3] 


A 


a 


& 


A 


A 


2 


= 


& 


£ 


= 


Je le décris d’après des exemplaires que j'ai trouvés à Rennes dans 
les intestins de l’alose ( Clupea alosa), du bars ( Labrazx lupus) et du 
maquereau (Scomber scombrus ). Rudolphi l'indique comme trouvé 
dans la torpille ( Torpedo marmorata ), dans l’esturgeon, dans les 
Ophidium barbatum et vassali, dans le Zeus aper, dans les Pleuro- 
nectes maximus, linguatula, passer et solea, dans le Gasterosteus 
aculeatus , dansles Trigla hirundo et adriatica, dans le Salmo salar, 
dans l’Osmerus saurus et dans l’alose. M. Creplin l’a trouvé en outre 
dans la perche , dans le brochet, dans l’anguille, dans le hareng, dans 
les Gadus callarias et lotta, et dans le Cottus scorpius. 

Il faut très-probablement réunir à cette espèce le Distoma affine 
(Rup., Syn., p. 110 ei 406 ), dont Rudolphi trouva seulement deux 
très-petits exemplaires dans une Perca cirrosa. Lui-même soupeonne 


DISTOMES. — APOBLEMA. 491 


cette identité. Il ne distingue que par leurs œufs présentant, dit-il, 
un point noirâtre au milieu, ces distomes longs de 0"",75 contractés, 
et de 2°",25 quand ils s’allongent. 


44. DIST. DU CONGRE. DIST. RUFO-VIRIDE.— Run.,Syn., p. 110, 
ei Distoma grandiporum , Run., Syn., p. 110, 407 et 406. 


« — Corps blanc ou verdâtre, taché de roux, long de 5 à 10", 
« large de 1%" à 2,7, cylindrique , un peu aminei en avant, tronqué 
« en arrière, où il fait sortir et rentrer un appendice tubuleux en 
« forme de queue large et plissée transversalement ; — tégument lisse, 
« assez résistant , avec des rides ou stries transverses irrégulières, peu 
« distinctes ; — ventouse antérieure de grandeur très-variable ( de 
« 0,24 à 1%%); — ventouse postérieure toujours plus grande, et 
« quelquefois du double, large de 0"",51 à 1,25, située au tiers an- 
« Lérieur de la longueur ; — bulbe æsophagien globuleux moitié aussi 
« large que la ventouse antérieure ; — branches de l'intestin larges, 
« finement plissées en travers; — orifices génitaux presque contigus 
« en arrière de la bifurcation de l'intestin; — orifice mâle entouré 
« d’un bulbe musculeux ; — pénis lisse, assez long ; — réceptacle du 
« pénis blanc, opaque, claviforme, situé en avant de la ventouse 
« ventrale ; — trois testicules globuleux situés en arrière de cette 
« même ventouse; — oviductes formant des circonvolutions lâches 
« entre les autres organes, au milieu du corps; — œufs d’un roux vif, 
« longs de 0,024 à 0,028 ( de 0"",031 dans un exemplaire ); — 
« appendice postérieur rétractile par invagination, el contenant une 
vaste cavité (respiratoire ? ); — canal blanc, opaque, plus ou moins 
« sinueux , partant de l'extrémité de l’appendice rétractile pour venir 
« au-dessus de la ventouse ventrale se diviser en deux branches qui se 
« rejoignent en anneau au-dessus de la bouche. » 


A 


Je l’ai trouvé souvent et abondamment à Rennes dans l'estomac et 
l’œsophage du congre ( Muræna conger ), où Rudolphi l'avait trouvé 
aussi; mais je n’ai jamais vu la couleur verte indiquée par cet auteur. 

11 faut réunir à cette espèce le Distoma grandiporum ( Rup., Syn., 
p. 110 et 407), que Rudolphi avait trouvé aussi à Naples dans l’œso- 
phage de la Muræna helena, et qu’il voulait distinguer seulement 
par la différence de grandeur des deux ventouses ; mais lui-même 
avait fini par reconnaître combien ce caractère est incertain , et après 
avoir comparé des exemplaires que lui envoya Bremser, il dit : 
« conjungendum tamen erit, » il faudra les réunir. 


45. DIST. DES CORYPHÈNES. DIST. TORNATUM. — RunoLzpunt, 
Syn., p. 684. 
« — Corps demi-transparent, taché en blanc opaque et en jaune 


« Ou en brun par les organes internes , long de 7 à 8" ( jusqu’à 15°", 
« Rup.), huit à neuf fois aussi long que large, recourbé; — partie 


499 TRÉMATODES. 


« antérieure cylindrique, obtuse en avant, tronquée en arrière, où 
« elle laisse sortir et rentrer par invagination un long appendice en 
« forme de queue ridée ou presque moniliforme, une ou deux fois 
« aussi longue, et moitié moins large; — tégument lisse, assez résis- 
« Lant, formé de fibres obliques en diverses directions ; — ventouse 
«antérieure dirigée en dessous, large de 0®®,4; — ventouse posté- 
«rieure globuleuse , très-saillante, large de 0"",53; — bulbe œso- 
« phagien large de 0"",18 ; — intervalle entre les ventouses long de 
«0,5 à 0,6, très-gonflé par les orifices génitaux et par le récep- 
« tacle du pénis, que termine une gaîne musculeuse, épaisse ;striée 
« en travers ; — pénis assez long, large de 0®",095, saillant en avant 
« de la bouche; — testicules globuleux, situés au milieu du COrps, 
« en avant des replis de loviducte ; — œufs très-petits, elliptiques , 
« longs de 0,023. » 


J’ai étudié deux exemplaires de cet helminthe, envoyés par le Mu- 
séum de Vienne à celui de Paris, comme provenant des intestins de 
la Coryphæna hippuris. Rudolphi avait reçu de Vienne ces mêmes 
disiomes, trouvés par Natierer; mais précédemment aussi il avait 
reçu d’Olfers des exemplaires provenant de la Coryphæna equiselis. 


2 46. DIST. CAUDIPORE. DIST. CAUDIPORUM. — Rurozrr, 
Syn., p. 96 et 370. 


« — Corps blanchâtre , taché de fauve au milieu , long de 37,37, 
« irès-extensible, presque elliptique, déprimé, convexe en dessus, 
« plane en dessous, tronqué en arrière, où il fait sortir et rentrer une 
« queue beaucoup plus étroite; — ventouse antérieure globuleuse, 
« dirigée en dessous ; — ventouse ventrale du double plus grande, à 
« bord gonflé, et très-éloignée de la première » (Ru. ) 


‘Rudolphi a établi cette espèce pour un seul exemplaire irouvé dans 
Vintestin du Zeus faber à Rimini; mais il est bien probable qu’il ap- 
partient à une des espèces précédentes. 


ATADIST: OUVERT. DIST. APERTUM. — Runorm, Syn., 
p. 108 et 79. 


« — Corps blanchâtre, long de 1"",20 à 2,95, large de 0®%,55 à (?), 
« cylindrique, aminci en avant, ou présentant une sorte de cou plus 
« élroit, tronqué et comme ouvert en arrière (ayant un appendice 
« caudal rétracté ? ); — ventouse ventrale plus grande ; — réceptacle 
« du pénis situé entre les ventouses. » (Rup.) 


Trouvé deux fois par Rudolphi dans les intestins de l’Apogon ruber. 
? 48. DIST. BOTTE. DIST. OCREATUM. — Ruvorrut, Entoz., 
& IL,1, p.397, et Syn., p. 107. 


«— Corps blanchâtre , long de 1,2 à 2"m,95, cylindrique, mince ; 
«— partie antérieure rétrécie en avant et divergente ; — partie pos- 


DISTOMES. —— ECHINOSTOMA. 493 


« lérieure terminée par un appendice en forme de queue tubuleuse , 
« rétractile ; — ventouses globuleuses, l’antérieure terminale, la ven- 
« trale plus grande, située "à l’angle saillant du corps. » (Run.) 


Rudolphi le trouva très-nombreux dans l'intestin d'un hareng 
(Clupea harengus), à Greifswald. 


Vills SOUS-GENRE. (£ECHINOSTOMA.) 


Ventouse antérieure entourée de piquants, ou occupant le milieu 
d’un disque échancré en dessous et bordé de piquants latérale- 


ment et en dessus, ou accompagnée de deux larges lobes bordés 
de piquants. 


49. DIST. TRIGONOCÉPHALE. DIST, TRIGONOCEPHALUM. 
— RuUDoLPHI. 


Planaria putorii et Planaria melis , Goze, Naturg., p. 175, pl. 14, fig. 7-10. 

Distoma melis, Zeper , Nachtrag., p. 194. 

Fasciola trigonocephala et Fasciola armata , Ruporpur, dans les Arch. de 
Wiedem, 1. III, p. 87, et 88. 

Distoma armatum , ZEDER, Naturg., p. 220, n° 34. 

Distoma trigonocephalum, Run., Entoz., t. II, 1,p. 415, et Syn.,p. 114, 
n° 102, 


«a — Corps blanc d’abord, puis rosé et rouge, long de 1"",12 à 
« 11m,25, large de 0"",75 à 2,25, oblong, déprimé ou aplati, or- 
« dinairement plus épais en avant, diminuant peu à peu de largeur 
« en arrière; — parlie antérieure (cou), rélrécie peu à peu, à parlir 
« de la ventouse ventrale, et terminée par une sorte de tête presque 
« triangulaire, saillante, entourée d’épines droiles; — ventouse anté- 
« rieure terminale, orbiculaire, dirigée en dessous, large de 0"",5 (2); 
« — ventouse postérieure beaucoup plus grande, large de 1"",10, et 
située à 1"",65 de l’antérieure;— bulbe œsophagien large de 0"",30 (?); 
« — orifice génital situé en avant de la ventouse ventrale ; — pénis 
« plus long que la partie antérieure (long de 5"" ?), cylindrique, 
« flexueux. » (Run.) k 


A 


Gœze, d’abord, puis Zeder, l’ont trouvé adhérent à la muqueuse 
intestinale du blaireau (Meles taxus) ei du putois (Mustela putorius) ; 
Rudolphi le trouva ensuile, à Greifswald, dans l'intestin de lrois hé- 
rissons, de plusieurs pulois et d’une belette ( Mustela vulgaris); 
Treutler l’a trouvé aussi dans la fouine (Mustela foina), et le cata- 
logue du musée de Vienne l'indique quatre fois sur quatre-ving!i- 
quinze dans le putois, et deux fois sur cent soixante-quinze dans le 
hérisson (Erinaceus europœus ). 


42% TRÉMATODES. 


50, DISTOME ACANTHOIDE, DIST, ACANTHOIDES. — Ruo., 
Synopsis, p. 114 et 415, n° 104. 


« — Corps blanc, long de 4 à 6vw, large de 0"",75, déprimé, pres- 
« que linéaire, aminei à l’extrémité postérieure; — ventouse anté- 
«rieure, teriinale, pelite, portée par une sorte de tête conique, 
« entourée d’épines droites, à sa base, et portant en outre d’autres 
« épines groupées de chaque côté en arrière ; — ventouse postérieure 
« beaucoup plus grande, profonde ; — pénis long, flexueux, assez 
« épais. » (Run.) 


Rudolphi seul en a trouvé deux exemplaires dans l'intestin grêle 
du Phoca vitulina, à Berlin. 


? 51. DISTOME DU RAT.  DIST. SPICULATOR. — Dur, Sp. nov. 


«— Corps long de 1"",7 à 21m 0, large de 0"",5 à 0,6, ovale, 
« oblong, prolongé en une sorte de cou plus étroit que termine une 
« tête presque triangulaire, entourée sur les côtés et en arrière par 
« une double rangée de vingt épines droites, longues de 0,045 ; — 
« Légument épais de 6"",01, parsemé en avant de très-pelites lamelles 
«aiguës formant des rangées lransverses; — ventouse antérieure 
« globuleuse, presque terminale, large de 0"",18, sans échancrure ; 
«— ventouse ventrale beaucoup plus grande, large de 0,37, située 
« vers le milieu de la longueur; — bulbe œsophagien large de 0"",11, 
« sirié transversalement, séparé de la ventouse antérieure par un 
« premier tube œsophagien mince, long de 0"",04, et suivi d’un 
«autre tube œsophagien long de 0,93, après lequel l'intestin se 
« partage en deux branches devant la ventouse ventrale; — deux tes- 
« ticules ovoïdes, diaphanes, derrière la ventouse ventrale ; — récep- 
« tacle du pénis claviforme en avant de cette même ventouse; — 
« pénis long de 0"",4, large de 0,01, flexueux, tout hérissé de 
« très-pelites pointes ; — orifice génital entre la ventouse et la bifur- 
« cation de l'intestin; — ovaires et oviductes (?) (non développés ); 
« orifice caudal très-distinet, circulaire, froncé, situé à l’extrémité 
« postérieure; — sac respiratoire (cavité postérieure) très-vaste, 
« pinnatifide, prolongé en avant, de chaque côté de la ventouse ven- 
« trale, par deux longues branches latérales rameuses, qui atteignent 
« la ventouse antérieure. Toute cette cavité montre des contractions 
“ successives par suite desquelles le liquide contenu est refoulé dans 
«un sens et dans l’autre ; — vaisseaux nombreux, ramifiés, et dont 
«_ un seul de chaque côté, partant de l'extrémité postérieure, sinueux, 
« large de 0°",0076, contient des cils longs de 0"",033, agités d’un 
«mouvement ondulatoire continuel; — d’autres vaisseaux ramifiés, 
« courts, formant un réseau à la surface, » 


J'ai trouvé à Rennes, le 22 août, dans l'intestin grêle du surmulot 
(Mus decumanus), six individus de ce distome non adulte , que je 


DISTOMES. — ECHINOSTOMA. 4235 


croirais volontiers identique avec le Distoma trigonocephalum , 
n° 49, d'autant plus que le surmulot, dans la campagne, dévore des 
mollusques et d’autres animaux invertébrés, ainsi que le hérisson, le 
blaireau, le putois et la belette, dans lesquels ce dernier distome à 
été trouvé, et que je soupçonne ce distome épineux d’être produit 
spontanément dans les mollusques terrestres; de même que le 
Distoma echinatum et le Distomum ferox des oiseaux de marais, 
auraient pris naissance dans ies mollusques d’eau douce. 


52. DISTOME DE LA SARIGUE.  DIST. CORONATUM. — Rup., 
Synopsis, p. 686. 


« — Corps long de 4,50 à 9,"", large de 1"",12, plane, oblong, 
« finement strié en travers, rétréci en arrière et terminé en pointe; 
« — partie antérieure (cou) presque ovale, convexe en dessus, con- 
« cave en dessous, terminée en avant par une sorte de tête distincte, 
« presque réniforme, armée d’aiguillons droits de chaque côté; — 
« ventouse antérieure , orbiculaire , située en dessous; — ventouse 
« ventrale plus grande que l’antérieure, presque globuleuse , située 
« à la jonction du cou avec le corps. » (Rup.) 


Trouvé par Naiterer, au Brésil, dans l'intestin grêle du Didelphis 
virginiana. 


? 53. DISTOME DU MILAN. DIST. ECHINOCEPHALUM.— Ruv., 
Synopsis, p. 115 et 418, n° 109. 


Planaria latiuscula , Gorze, Naturg., p. 173. 
Distoma milvi, Zeper, Naturg., p. 209, n° 2. 


« — Corps blanc, long de 3"%,37 environ, étroit, linéaire , un peu 
« aminci en arrière et obtus à l’extrémité, terminé en avant par une 
« sorte de tête plus étroite, presque ronde, entourée d’épines droites; 
«— ventouse antérieure petite ; — ventouse ventrale beaucoup plus 
« grande. » (Rup.) 


Gœze l'avait trouvé dans l'intestin du'milan, mais ne l'avait pas 
décrit,suffisamment en disant que le corps est ovale, blanc. Rudolphi 
ayant reçu plus tard des distomes trouvés par Treutler dans le même 
oiseau de proie, et conservés dans l'alcool, les décrivit ainsi; et, 
malgré leur forme linéaire et non ovale, il les crut identiques avec 
ceux de Gæze. On peut croire que ces distomes provenaient d’un 
autre animal dévoré par le milan. 


? 54. DISTOME APICULÉ.  DIST. APICULATUM. — RunoLrm, 
Entoz., 11,1, p. 423, et Synopsis, p. 116, n° 111. 
« — Corps rougeâtre , long de 6"",7 à 10"",12, large de 1"",12 en- 
« viron, oblong, déprimé, plus large au milieu, aminei en arrière ; — 
« parlie antérieure (cou) plus étroite, hérissée d’épines et terminée 
« par une tête petite, presque conique, échancrée en dessous, et 


426 TRÉMATODES. 


« entourée d’épines droites, obtuses , excepté dans l’échancrure ; — 
« — ventouse antérieure pelite, orbiculaire; — ventouse ventrale 
«a plus grande. » (Ru.) 


Reich, le premier, trouva ce distome dans le Strix stridula ; Ru- 
dolphi le trouva ensuite à Greifswald, dans l’effraie (Strix flammea) ; 
mais leurs descriptions sont trop incomplètes pour qu’on puisse dé- 
cider si cétle espèce est vraiment distincte, ou si, comme le Distoma 
echinocephalum , elle ne proviendrait pas de quelque animal dévoré 
par ces oiseaux de proie. 


55. DISTOME DU CANARD. DIST. ECHINATUM. — Zrver. 


Cucullanus conoideus , BLocu, Traité des Vers intest., trad., p. 78, pl.9, 
fig. 5-7 (mauvaise). 

Planaria poro teres simplici , Naturg., p. 174, pl. 13, fig. 8-11. 

Fasciola gruis et Fasciola anatis, GMEruN , Syst. nat., p. 3055, n°5 15 et 13. 

Festucaria anatis , Scurawk , Verzeichn., p. 16, n° 54. 

Distoma anatis , Zxper, Nachtrag., p. 196. 

Distoma echinatum et Dist. gruis, ZEDER, Naturg., p. 220-221, no 35 et 39. 

Distoma echinatum, Rup., Ent., t. IE, x, p.418, et Syn., p. 115 et 416, n° 106. 

Distoma echinatum, Bremser , Icon. helminth., pl. 10, fig. 4-5. 


Var. «& sans piquants. Distoma oxycephalum , Runozrur, Syn., p. 98 et 375. 


« — Corps rosé ou rougeâtre, long de 4 à 15", large de 07",7 
«à 2"»,95 (sept fois aussi long que large), déprimé, lancéolé, 
« linéaire, prolongé en avant par un cou plus étroit, très-court, 
« terminé par une sorte de tête ou de dilatation réniforme, échan- 
« crée en dessous, et entourée d’épines droites , longues de 0,125, 
« (quelquefois très-petites et presque nulles ?) sur tout le reste de 
« son contour; — tégument parsemé de petites épines ou lamelles 
« aiguës longues de 0"",023 sur la partie antérieure; et de lamelles 
« obtuses sur la partie postérieure; — ventouse antérieure termi- 
«nale large de 0"",25 à 0"",34; — ventouse venirale beaucoup 
« plus grande, large de 1 à 1"",20, située à 1"" de la première; — 
bulbe æœsophagien largeide 0"",317; — orifice génital entouré de 
« fibres rayonnantes, formant un disque large de 0"",20, et situé 
entre les deux ventouses, un peu plus rapproché de la deuxième; 
« — pénis lisse, court, — réceptacle du pénis claviforme; — trois 
« testicules ovoïdes , grands, translucides , situés au milieu du corps; 
« — ovaires formant deux longues grappes latérales ; — œufs jaunes- 
« brunâtres longs de 0"",094 à 0"",110, larges de 0,075; — vais- 
« seaux nombreux ramifiés, contenant, cà et là, près de la surface, 
« des cils ou filaments longs de 0"",075 à 0"",080, agilés d’un mou- 
« vement ondulatoire continuel ; — orifice caudal et cavité postérieure 
« respiratoire. » 


= 


2 


Je décris ici cet helminthe d’après les exemplaires nombreux que 
j'ai trouvés, à Rennes, trois fois parmi vingt-cinq canards domes- 
tiques ( Anas boschas domest.), une fois dans le canard sauvage, 


DISTOMES. -— ECHINOSTOMA. 427 


une fois dans l'oie (Anas anser), et une fois dans le canard musqué 
(Anas moschata). Cest, en effet, dans ces oiseaux qu’il parait être 
le plus fréquent ; mais il se trouve aussi, dit-on, dans d’autres palmi- 
pèdes , et même dans des échassiers. Bloch, Gæze, Schrank, Zeder 
et Jurine l’ont trouvé dans les canards sauvage et domestique; Zeder 
l’a trouvé en outre dans la sarcelle ( Anas querquedula ) ; Bloch, 
Braun et Nitzsch l'ont trouvé dans la grue (Grus cinerea) ; Bremser 
au musée de Vienne, l’a trouvé deux fois sur cinq dans la grue, 
quatre fois sur seize dans le crabier ( Ardea comata); quatorze fois 
sur vingt-trois dans le cormoran (Carbo cormoranus), où il n’a pas 
été distingué du Distoma trilobum; deux fois sur sept dans le Carbo 
pygmeæus, deux fois sur cent trente-neuf dans l’oie, quatre fois sur 
onze dans le canard domestique et une fois sur quatre-vingt-dix-sept 
dans le canard sauvage ; et de plus dans les Anas ferina, leucophthal- 
mos, penelope, rufina et strepera. M. Creplin, dans l'Encyclopédie de 
Ersch et Gruber, cite aussi, comme ayant contenu cet helminthe, le 
bihoreau (Ardea nycticorax), le grèbe castagneux (Podiceps minor), 
l’Anas nyraca, l'Anas marila et le cygne à bec noir (Cygnus musicus). 
Mais il est bien vraisemblable qu’on a confondu avec le distome du 
canard plusieurs autres espèces pourvues de piquants. J'ai pu du 
moins constater que les exemplaires envoyés de Vienne comme trouvés 
dans le cormoran constituent une espèce bien distincte. 

D'autre part, les piquants de la tête étant quelquefois très-petits ou 
presque nuls, ou bien s'étant détachés, on a pu considérer comme 
appartenant à une autre espèce des exemplaires dont la tête, sans 
piquants visibles, est plus étroite; c’est ainsi que Rudoïiphi, Nitzsch 
et Bremser ont inscrit un Distoma oxycephalum, qui est un vrai 
Distoma echinatum sans piquants visibles. J'avais trouvé aussi dans 
les canards ces deux variétés , et j'avais été frappé de leur ressem- 
blance; mais j'ai pu me convaincre à ce sujet, en étudiant un exem- 
plaire envoyé de Vienne au Muséum de Paris, en 1541, sous le nom 
de Distoma oxycephalum; il est long de 8",25, large de 1"",7; 
la ventouse antérieure est large de 0"",23; et la ventrale, large de 
1», en est éloignée de 0,53 ; il paraît dépourvu de piquants ; mais 
le microscope fait reconnaître une couronne de petits piquants longs 
seulement de 0"",023, et disposés comme ceux du Distoma echina- 
tum ; le tégument est également parsemé de petites épines ou lamelles 
aiguës ; les œufs sont longs de 0"",10 ; les testicules ont la même forme 
et la même position, etc. Frælich (dans Naturforsch., 29, p. 56, DR 
a décrit cette variété sous le nom de Fasciola appendiculata, parce 
que sous le compresseur il en vit sortir un appendice caudal 
tubuleux. 


56. DISTOME DU CORMORAN,  DIST. RADIATUM. — Dus. 


« — Il diffère du Distoma echinatum avec lequel on l’a confondu 
« {° par sa tête plus large proportionnellement et entourée de vingt- 
« sept piquants plus longs (de 0"",12 à 0,016), disposés en rayons 


128 TRÉMATODES. 


« presque réguliers ; 2° par sa ventouse ventrale proportionnellement 
« moins grande et plus éloignée de la première ; 3° par ses testicules 
« lobés ou en rosace. » 


Le Muséum de Paris a reçu de celui de Vienne, en 1841, sous le 
nom de Distoma echinatum , deux exemplaires de cet helminthe pro- 
venant de l’inteslin du Carbo cormoranus ou Pelecanus carbo. Us sont 
longs de 4"°,2 el 6", larges de 0",5 et 0"",6; la tête du plus grand 
est large de 0"",50 avec ses piquants; la ventouse antérieure n’est pas 
distincte ; la ventouse ventrale, large de 0"",67, est située à 0"",66 
de la tête; les testicules, situés au tiers postérieur de la longueur, 
sont d’un à quatre et l’autre à six ou sept lobes. 


? 57. DIST. DE LA POULE D'EAU. DIST. UNCINATUM. — Zxver. 


Distoma chloropodis , Zener, Nachtrag., p. 198. 

Distoma uncinatum , Zeper, Naturg., p. 221. 

Distoma uncinatum, Rup., Ent., t. Il, 1, p. 420, et Syn., p. 115 et 417, n° 107- 
Fasciola crenata , FrogLicn, dans Nat., XXIX, p. 60, n° 31, pl. 2, fig. 10-11. 


« — Corps blanchâtre, et de couleur de chair autour de la ventouse 
« ventrale, avec une bande médiane demi-transparente; long de 
«147,6, large de 2"",25 en avant et de 1"",68 en arrière, plane, 
« linéaire, arrondi en arrière; — partie antérieure (cou) plus large 
« que le reste du corps, et rétrécie en avant, où elle se termine par 
« une sorte de tête presque réniforme renflée en dessus, échancrée à 
«sa base en dessous, et entourée dans le reste de son contour 
« d’épines droites et obtuses; — ventouse antérieure petite, à bord 
« renflé; — ventouse ventrale très-grande, à bord très-saillant. » 


Zeder et Frælich l’ont trouvé dans Pintestin de la poule d’eau 
(Gallinula chloropus) ; Rudolphi n’en a parlé que d’après la descrip- 
lion de Zeder qui lui-même n’en avait vu qu’un seul exemplaire, et 
il remarque combien ce distome à d’analogie avec les Distoma mili- 
tare et Distoma cinctum. 


? 58. DISTOME LEPTOSOME.  DIST. LEPTOSOMUM. — CREPLIN, 
\ Nov. observ. de Entoz., p. 51. 


« — Corps long de 9 à 11"%,25, très-étroit, déprimé, terminé par un 
« cou long de 1"",12, rétréci en avant, avec une têle presque 
« réniforme , entourée d’épines droites et courtes ; — ventouse anté- 
« rieure terminale, saillante; — ventouse ventrale beaucoup plus 
« grande ; — pénis court sortant en avant de la ventouse ventrale, » 


M. Creplin a étudié cette espèce d’après des exemplaires conservés 
dans l'alcool, et trouvés dans l'intestin du Fringa variabilis. Lui- 
même d’ailleurs la regarde comme un peu douteuse, et reconnait 
qu’elle a trop d’aflinité avec le Distoma uncinatum dont elle ne 
paraît différer que par la position terminale de la ventouse et par 
l'allongement plus considérable du corps. 


DISTOMES. — ECHINOSTOMA. 429 


? 59, DIST. MILITAIRE. DIST. MILITARE. — Rupoprur, 
Entoz., 11, 1, p. 421, et Syn., p. 115 et 418, n° 108. 


« — Corps rougeâtre, avec la partie antérieure blanche ; long de 
«60,75 à 119,95, large de 0"",56 à 1°%,68 , plane, linéaire, obtus en 
« arrière ; — partie antérieure prolongée en un cou court, aminci, et 
«terminée par une sorte de têle transverse, échancrée en dessous 
« et entourée d’épines droites , obtuses , presque égales ; — ventouses 
« orbiculaires, l’antérieure pelite, terminale ; la ventrale très-grande, 
« à bord saillant; — pénis cylindrique, flexueux, plus long que le 
« COU. » 


Rudolphi en trouva un seul individu dans le courlis (Numenius 
arcuatus) à Greifswald, et en recut de son ami Hildebrandt quatre 
individus, trouvés dans la petite bécassine (Scolopax gailinula); il a 
vu le corps tout parsemé de très-pelites épines, et il pense d’ailleurs 
que cette espèce a peut-être trop d’aflinité avec les Distoma cinctum 
et Distoma uncinatum. 

Le catalogue du musée de Vienne indique, comme ayant contenu 
cet helminthe, la Scolopax gallinago une fois sur vingt, et la Scolopax 
gallinula une fois sur trois, et le Rallus porzana une fois sur huit. 


60. DIST. FÉROCE.  DIST. FEROX. — Rur., Entoz., Il, 1, p. 426, 
et Synops., p. 116 el 419, n° 114. 


Distoma ferox, Brenser , Icones helminth., pl. 10, fig. 6-11. 


« — Corps blanchâtre ou rougeâtre, long de 5"" à 7", large de 
« 1,65 en avant et de 0"",8 en arrière; — partie antérieure , dé- 
« primée , large, presque discoïdale, formant le tiers ou la moitié 
« de la longueur totale, parsemée d’épines ; — tête en forme de 
« papille peu saillante, presque réniforme, large de 0"",48, échan- 
« crée à la face ventrale et bordée de vingt-sept à trente épines 
« droites, plus courtes en dessus , plus longues en dessous, longues 
« de 0,11 à 0,17, larges de 0"%,021 à 0,028 ; — ventouses orbi- 
« culaires, l’antérieure petite (de 0"",17 à 0"",18), terminale ; la ven- 
« trale beaucoup plus grande, large de 0"",40 à 0"",57, située vers le 
« milieu de la longueur à la limite des deux parties du corps ; —ovai- 
« res occupant la partie antérieure du corps; — œufs longs de 0°°,092 
« à O"%,102, larges de 0"",049. » 


Ce distome, si remarquable par sa forme élargie en avant et par la 
distance des ventouses, se trouve logé et plié en double dans des tu- 
bercules saillants et ouverts à la surface interne de l'intestin des ci- 
gognes. Ces tubereules présentent un petit orifice rond, à bords épais- 
sis et, si on les comprime, on en fait sortir le distome contenu. 

Je l'ai trouvé à Rennes assez nombreux dans l'intestin d’une cigogne 
(Ciconia alba), le 11 mai. Rudolphi l'avait anciennement trouvé, à 


430 TRÉMATODES. 


Greifswald, deux fois dans ce même oiseau et une fois dans la cigogne 
noire (Ciconia nigra). Bremser, au musée de Vienne, l’a trouvé éga- 
lement dans les deux cigognes. Ses épines sont très-caduques. 


? 61. DIST. ÉPINEUX.  DIST. SPINULOSUM. — Ru,, Entoz., I, 
1, p. 425, et Synops., p. 116 et 419, n° 113. 


«— Corps blanc, long de 6°",175, large de 0"",75, cylindrique, al- 
« longé ; — partie antérieure en forme de cou, large de 0,38 à 
« 0*,40, et longue de 2"",25, terminée par une sorte de tête presque 
« conique, gonflée et saillante à la base, entourée d’une couronne 
«:d’épines droites; — ventouses orbiculaires, l’antérieure petite, ter- 
« minale ; — ventouse ventrale beaucoup plus grande. » 


Rudolphi l’a trouvé à Greifswald, avant 1809, dans l'intestin du plon- 
geon (Colymbus septentrionalis), et dans les Larus nœvius, et Larus 
cinerarius ; il a ensuite rapporté avec doute à la même espèce des 
distomes très-petits, longs seulement de 0"",75 à 1"®,12, trouvés une 
seule fois par Bremser, à Vienne, dans le grèbe huppé (Podiceps cris- 
tatus) ; mais, en somme, cette espèce est trop imparfaitement décrite 
pour qu’on puisse la croire réellement distincte des autres échinos- 
tomes... 


62, DIST. DENTICULÉ.  DIST. DENTICULATUM. — Rur., Entoz., 
IL, 1, pl. 5, fig. 3, p. 424, et Synops., p. 116 et 419, n° 112. 


«— Corps blanchâtre, mince, long de 2°",25 à 3"",37, presque cy- 
« lindrique, oblong, aminci en arrière, obtus à l’extrémité ; — partie 
« antérieure en forme de cou assez long, amincie en avant, or- 
« dinairement recourbée, toute couverte de petits aiguillons aigus, 
« droits, inclinés en arrière, et terminée par une sorte de tête presque 
« conique , renfiée à la base, saillante des deux côlés et entourée 
« d’épines droites, obluses, assez grandes; — ventouses orbiculaires, 
« l’antérieure terminale ; — la ventrale plus grande. » 


Rudolphi trouva ce distome, à Greifswald, dans l'intestin de l’hiron- 
delle de mer (Sterna hirundo), et crut d’abord pouvoir le réunir dans 
une même espèce avec un distome de l’Anas clypeata, qui doit être 
le Distoma echinatum; en même temps (1809) il signalait la très- 
grande affinité de cette espèce avec la précédente. Plus tard il reçut de 
Bremser des exemplaires du même disiome caractérisé par les épines 
ou denticules dont son cou est armé. On la trouvé au musée de 
Vienne uñe fois parmi soixante-six, Sterna hirundo, une fois parmi 
vingt-six Sterna cantiaca, et cinq fois parmi cinquante-trois Sterna 
nigra. 


63. DIST. A COU PLAT. DIST. PLANICOLLE. — RuDOLPHI, 
Synops., p. 686. 
« — Corps long de 2,2, large de 0,56, ovale oblong ; — partie 


DISTOMES. — ECHINOSTOMA. 431 


« autérieure (cou) linéaire, convexe en dessus, concave en dessous, 
« formant les deux tiers de la longueur à partir de la ventouse ven- 
« trale ; — ventouses orbiculaires, l’antérieure plus grande, terminale, 
« entourée d’épines inclinées en arrière; — ventouse ventrale très- 
« éloignée de la première et beaucoup plus petite. » 


Trouvé au Brésil, par Natterer, dans l'intestin du Pelecanus sula. 


264. DIST. DU VANNEAU. DIST. CINCTUM. — Rupr., Entoz., 
IL, 1, p. 422, et Synops., p. 116, n° 110. 


« — Corps long de 2"",30 et davantage, assez déprimé, oblong, ob- 
« tus en arrière et prolongé en avant par un cou court, rétréci en avant 
« et terminé par une sorte de tête distincte, presque orbiculaire, un 
« peu échancrée à sa base et entourée d’épines droites, obtuses, assez 
« grandes et rapprochées; — ventouse-antérieure terminale, petite ; 
« — ventouse ventrale grande; — pénis petit, peu distinct ; — œufs 
« bruns, remplissant le corps. » 


Rudolphi reçut anciennement trois exemplaires de cet helminthe, 
trouvés par Weigel dans l'intestin du vanneau (Vanellus cristatus) et 
conservés dans l’alcool. Le catalogue du musée de Vienne l'indique 
aussi comme trouvé une seule fois parmi cent dix vanneaux, et Ru- 
dolphi pense que ce n’est pas une espèce suffisamment distincte ; 
c’est plutôt un jeune Distoma echinatum. ; 


? 65. DIST. BILOBÉ. DIST. BILOBUM.— Rur., Syn., p.114 et 416. 


« — Corps long de 9" à 13w%, large de 1"*,50 à 2"®, plane, linéaire, 
« un peu obtus en arrière, terminé en avant par une tête ou expansion 
« bilobée, dont les lobes semi-lunaires sont papilleux (hérissés d’épi- 
« nes, ? Run.) en dessus, et bordés chacun de vingt-trois piquants 
« longs de 0"*,14 ; — ventouse antérieure petite (de 0"*,4), située en 
« dessous, au point de jonction des deux lobes, — ventouse ventrale 
« beaucoup plus grande (de 1"",50) et peu éloignée de la première ; — 
« orifices génitaux devant la ventouse Yenirale ; — oviductes situés 
« seulement dans la portion du corps, renflée et fibreuse, qui suit cette 
« ventouse; — œufs elliptiques à coque molle, longs de 0"",094 à 
a 0,097 ; — ramifications dendritiques (ovaires ? ou intestin??}, ré- 
« pandues dans tout le corps et laissant dans les deux tiers postérieurs 
« de la longueur une bande longitudinale vide, de chaque côté de la- 
« quelle deux trones principaux envoient latéralement des branches 
« élégamment ramifiées; — orifice postérieur communiquant avec 
« une longue cavité, située dans la bande médiane de la partie posté- 
« rieure, » | 


J'ai étudié deux exemplaires, envoyés au Muséum de Paris par ce- 
lui de Vienne, où on l’a trouvé neuf fois sur dix-huit dans lIbis ou 
Tantalus falcinellus. ai pu me convaincre ainsi, que cet helminthe 
diffère considérablement de tous les autres distomes; en effet, ses 


432 TRÉMATODES. 


ramifications internes sont formées par des amas de granules qui pé- 
nètrententre les fibres du tissu en les écarlant; ce ne sont donc pas 
les ramifications d’un intestin comparable à celui du distome hépa- 
tique; je n’ai pu d’ailleurs apercevoir aucune trace de bulbe œsopha- 
gien ni d’intestin. 


66. DIST. TROMPEUR. DIST. FALLAX.—Run., Syn., p. 117 et 420. 


« — Corps blanchâtre, avec une ligne dorsale sinueuse ( oviducte ) 
« noire , long de 2"",3 à 11°", cylindrique , un peu aminci en arrière; 
« renflé à l’endroit de la ventouse ventrale; — cou cylindrique, 
« court, plus étroit terminé par la ventouse antérieure plus petite, 
« presque globuleuse, entourée d’épines droites. » 


Trouvé par Rudolphi dans l'intestin de trois uranoscopes à Naples ; 
les plus petits exemplaires n'avaient pas de piquants. 


67. DIST. A LARGE COU. DIST. LATICOLLE. — Rur., 
| Syn., p. 117 et 421. 


« — Corps blanc, avec une tache médiane jaune, long de 3"";37, 
« large de 0,56, aplati, presque linéaire , dilatant considérablement 
« sa partie antérieure ( le cou ), qui est armée de six épines assez 
« écartées de chaque côté; — ventouse antérieure portée par une 
« sorte de tête presque globuleuse, entourée de piquants; — ven- 
« touse ventrale plus grande. » 


Rudolphi le trouva plusieurs fois à Naples dans le Caranx trachurus. 
Les plus petits exemplaires ne montraient pas de piquants. 


68.DIST. À CRÊTE. DIST. CRISTATUM.—Run., Syn., p. 117 et422. 


« — Corps blanc, avec le milieu verdâtre, long de 4,5 à 7,8, 
« large de 1"",50, cylindrique, toruleux, épineux , très-renflé à 
« l'endroit de la ventouse ventrale, et brusquement rétréci en arrière, 
« comme s’il avait une longue queue ; — partie antérieure recourbée 
« en dessous et surmontée d’un tubereule épineux ( cristatum) ; — 
« ventouses presque égales, assez rapprochées. » 


Rudoiphi en trouva dix exemplaires dans deux Stromateus fiatola 
à Rimini; ille dit très-ressemblant au Distoma appendiculatum , dont 
il diffère, dit-il, par le tubercule de la nuque, et par les épines dont 
tout son corps est hérissé , à l'exception de l’extrémité postérieure. 


69. DIST. RUDE. DIST. SCABRUM. — Lever, Naturg., p. 215. 


Fasciola scabra, Müzrer, Zool. dan., t. II, p. 14, pl. 51, fig. 1-8. 
Distoma scabrum, Rup., Entoz., p. 408, et Syn., p. 118 el 424. 
« — Corps blanc, long de 3,37, cylindrique; — parlie antérieure 
« ( cou ) un peu plus mince, hérissée d’épines, et terminée par une 


DISTOMES. — ECHINOSTOMA. 433 


« sorle de têle entourée de piquants ; — partie postérieure plus épaisse, 
« lisse, obtuse en arrière ; — ventouse ventrale plus grande. » ( Run. ) 


Rudoiphi trouva dans l'intestin du Gadus molva, à Naples, cet 
helminthe que précédemment Müller avait trouvé en Danemark dans 
l'estomac du Gadus barbatus, et décrit d’une manière différente. 


10. DIST. PORC-ÉPIC.  DIST. HYSTRIX. — Dus. 


« — ( Non adulte.) Corps blane, long de 1°",6 à 2"" , large de, 07,5, 
« de forme très-variable et souvent lagéniforme ou cylindrique, obtus 
« en arrière, et prolongé en avant par une sorte de cou épineux, 
« que termine la têle globuleuse, large de 0"",2, entourée d’un 
« double rang d’épines plus longues ; — ventouse ventrale large de 
« 0%,18, située au milieu de la longueur ; — bulbe œsophagien très» 
« grand, large de 0"",16 , silué à la base du cou en avant de la ven- 
« touse ventrale, el séparé de la tête par un tube étroit et long; — 
« intestin bifurqué immédiatement en arrière de la ventouse ventrale, 
« et envoyant ses branches jusqu’à l’extrémilé postérieure ; — orifice 
« postérieur donnant entrée dans une vaste cavilé ventrale remplie 
« d’une substance blanche opaque ; — deux vaisseaux latéraux sinueux 
« dans toule la longueur du corps. » 


Je l’ai trouvé plusieurs fois assez abondamment dans des petits 
kystes blancs, globuleux, entremêlés avec les kystes plus gros qui 
contiennent le Tetrarhynchus, dans l'épaisseur de la muqueuse de 
la bouche, et des branchies du turbot ( Pleuronectes maximus ). Je 
l'ai trouvé aussi dans la plie (Pleuronectes platessa ). 


11. DIST.SCIE. DIST. PRISTIS.—DesL., Encyc. Méth., Vers., p.281. 


« — Corps blanc, transparent, avec quelques taches verdâtres en 
« arrière, long de 3",3 à 15", aplati, linéaire; — partie antérieure 
« (cou), très-aplatie, armée sur les côtés d’une rangée d’épines; — 
« ventouse aniérieure lerminale, grande, entourée d’un rang de 
« piquants ; — ventouse ventrale saillante, un peu moins grande. » 


Trouvé dans l'intestin du merlan (Gadus merlangus), par M. Des- 
longchamps, à Caen. 


> 72. DIST. RAPE. DIST. RADULA. — Dus. 


« — (Non adulte.) Corps blanc, long de 1"",25, large de 0"",14 à 
« 0,20, cylindrique , presque linéaire, mais plié en double dans un 
« kyste globuleux, large de 0"",4, à enveloppe très-résistante; — 
« partie antérieure plus large, formant le tiers de la longueur totale 
« et terminée par un disque échancré à la face ventrale et bordé 
« d’une double rangée de vingt piquants; — ventouse ventrale très- 
« large el très-saillante ou portée par un pédoncule épais ; —tégument 
« strié longitudinalement par des fibres larges de 0"*,002, et portant 

28 


434 TRÉMATODES. 


« en outre des petites épines ou lamelles aiguës, disposées en quin- 
« conce ; — bulbe œsophagien large de 0"",04, séparé de la bouche 
« par un lube élroit, long de 0°",06; — branches de l'intestin prolon- 
« gées jusqu’à l'extrémité postérieure, » 


Je l’ai trouvé plusieurs fois dans des kystes cartilagineux, larges 
de 0w,4, formés de huit à dix couches concentriques, diaphanes, 
logés dans la membrane de la caviié pulmonaire du Lymnœus palus- 
tris, à Rennes; or, comme ce mollusque est dévoré par les oiseaux 
de marais, chez lesquels on trouve diverses espèces d’échinostomes, 
on peut supposer que c’est le même helminthe, qui, né dans les 
kystes du lymnée , achève de se développer dans l'intestin de ces oi- 
seaux. 


IX: SOUS-GENRE. (CROSSODERA.) 


Ventouse antérieure ou tête entourée de papilles ou de lobes 
charnus. 


73. DISTOME NODULEUX. DIST. NODULOSUM. — ZEner. 


Fasciola luciopercæ et Fasciola percæ cernuæ , Müzrer, Zool. dan., t. 1, 
p- 32, pl. 30, fig. 2-3 (mauvaise). 

Planaria lagena , Braur , dans Schbrift. d. Berl. N. Fr. t. VIIÏ, p. 237, pl. 10, 
fig. 1-3. 

Fasciola nodulosa , Frorzicx , dans Naturf., XX V, p. 76. 

Distoma nodulosum, Zxver, Nachtrag., p.190. 

Distoma nodulosum , Ruporput, Entoz., t. 11,1, p. 410, et Synopsis, p. 113. 

Distoma nodulosum, Breuser, Icones helminth., pl. 10, fig. 1-3 (mauvaise). 


« — Corps blanchâtre, coloré en brun par les œufs, long de 1 à 
2vm,3, large de 0,3 à 0,7, ovoïde-oblong, prolongé en avant 
par une sorte de cou plus ou moins resserré, portant la ventouse 
antérieure entourée de cinq à six lobes charnus, très-variables, 
plissés ou étalés en manière de corolle ; — ventouse ventrale très- 
grande, aussi large que la tête, et située vers le tiers antérieur de 
la longueur; — bulbe œsophagien petit, globuleux, suivi d’un 
œsophage simple, assez long, après lequel l’inteslin se parlage en 
deux branches prolongées jusqu’à l'extrémité ; — œufs elliptiques, 
longs de 0"",06; — orifice postérieur donnant entrée dans une ca- 
vité ventrale irès-dilatée et contenant (chez les jeunes) des con- 
crélions discoïdales larges de 0"",04, formées d’un globule central 
« très-réfringent et de nombreuses zones concentriques. » 


A: RIT 


2 


MY NE Me Re Ne, R 


J'ai trouvé abondamment dans l'intestin de la perche ( Perca flu- 
viatilis), à Rennes, ce distome, mais jeune, long seulement de 
0,8 à 1%",6, el sans organes génitaux ; c’est alors que j’y ai bien vu 
le sac ventral et les concrétions qu’il contient. J'avais trouvé, en 
1838, à Paris, dans l’intestin d’un barbeau (Cyprinus barbus), des 
exe mplaires longs de 2? à 2,3, remplis d'œufs, el que je crois 


DISTOMES. — CROSSODERA. 435 


bien être la même espèce ; ainsi, c’est d’après des exemplaires pro- 
venant de deux poissons de genre si différent que j'ai tâché de com- 
pléter la description de cet helminthe mal décrit et mal figuré pré- 
cédemment. Zoéga, Braun, Schrank, Frælich, Zeder, Rudolphi, ele., 
l'ont trouvé seulement dans les Perca fluviatilis, cernua, zingel, 
asper et lucioperca. 

M. Creplin (Nov. observ.de Entoz., p. 61) a décrit le Dist. nodulosum 
d’après des exemplaires assez nombreux qu’il trouva dans le brochet 
et qui me paraissent bien différents de notre Distoma campanula : 
«a la ventouse antérieure, dit-il, n’est point terminale, maïs entaillée 
sous le cou à l’extrémité de la face ventrale; les nodules n’entourent 
pas la ventouse, mais l’extrémilé antérieure en avant de la ven- 
touse. » 


? 74. DISTOME CAMPANULE. DIST, CAMPANULA. — Dus. 


J'ai trouvé à Rennes, dans l'intestin du brochet (Esozx lucius), des 
petits distomes, moitié plus pelits que le Distoma nodulosum, quoi- 
que adulles, et contenant aussi des œufs plus pelits de 0*",028 ; ils en 
diffèrent en outre par leur ventouse ventrale, beaucoup plus petite; la 
ventouse antérieure est entourée d’un large bord, finement plissé, 
en forme de cloche, mais non lobé; le tégument est parsemé de 
petiles épines. 

— C’est peut-être à la même espèce qu’il faut rapporter de petits 
helminthes longs de 0"%,4 à 0"®,6, contenus dans de petits kystes ( de 
Ou»,5) de la branchie d’un gardon (Cyprinus idus) que j'ai trouvés 
à Rennes ; leur tête est également campanulée; la ventouse ventrale 
est si peu distincte qu’on les prendrait pour des monostomes; le té- 
gument montre des stries obliques, croisées. 


? 75. DISTOME CREUSET.  DIST. CRUCIBULUM. 


C'est aussi dans ce sous-genre de distomes qu’il faut placer, je crois, 
un helminthe du congre, dont nous avons déjà parlé, sous le nom de 
Monostoma crucibulum (page 363); il offre en effet une ressem- 
blance assez grande avec l’espèce précédente; il est long de 2,8 à 
4ww 3, la ventouse antérieure, avec les lobes qui l'entourent, est 
porlée par un cou, et, sinon campanulée, du moins excavée comme 
certaines corolles de scrophularinées; la ventouse ventrale est située 
au milieu du corps, et large seulement de 0,2 à 0,3; les œufs 
sont longs de 0"",031 à 0,033. 


16. DISTOME LAURÉAT.  DIST, LAUREATUM. — ZEDER. 


Fasciola farionis, Müzcer, Zool. dan.,t. II, p. 42, pl. 72, fig. 1-3. 
Fasciola trutitæ, Froeucu , dans Naturf., XXIV, p. 126, pl. 4, fig. 16-17. 
Distoma laureatum , ZevEr , Nachtrag., p. 192. 

Distoma laureatum, Ruv., Entoz., t 11,1, p.413, el Syÿn., p. 113. 


a — Corps blanchâtre, long de 2 à 3"",35, large de 1 à 1"",22; 
« ovoïde-oblong, un peu déprimé, un peu plus rélréci en avant ; — 


436 TRÉMATODES. 


« ventouse antérieure large de 0"",38 , entourée latéralement et sur la 
« nuque, de cing papilles transverses, el paraissant aussi quelquefois 
« lohée; — ventouse ventrale large de 0"",51, située vers le quart 
« antérieur de la longueur; — bulbe œsophagien large de 0,93 ; — 
a œsuphage assez long; — intestin bifurqué au-dessus de la ventouse 
«a ventrale et à branches longues; — orifices génitaux réunis au mi- 
« lieu de l’intervalle des ventouses ; — deux testicules gros, globu- 
« leux, situés à la suite l’un de l’autre dans le dernier Liers de la 
« longueur; — ovaires latéraux occupant toute la longueur; — œufs 
« longs de 0"”,072, larges de 0"",05, » 


J'ai étudié deux exemplaires de cet helminthe, provenant de l’in- 
testin de la truite, et envoyés de Vienne au Muséum de Paris. Il a été 
trouvé par Müller et par Rudolphi dans ce même poisson, et par 
Frœlich et Zeder dans la truite saumonée (Salmo trutta); il est in- 
diqué aussi dans les Salmo alpinus el thymallus. 


17. DISTOME DU MAQUEREAU. DIST. EXCISUM. — Ruporni, 
Synopsis, p. 112 et 411. 


Distoma excisum , BRemser , Icones helminth., pl. 6, fig. 19-20 ( mauvaise). 


« — Corps blanc, iaché de jaune par les œufs, long de 4 à 11", 
« Jarge de 0"",7 à 1,1, cylindrique, inégalement renflé ; — tégument 
assez résislant, marqué de stries transverses, écartées de 0"",05, 
« assez fortes et presque régulières, laissant voir une double couche 
de fibres obliques croisées ; — parlie postérieure amincie, en forme 
« de queue (rétraclile? ); — parlie antérieure rétrécie en manière de 
« cou, et quelquefois relevée ou divergente, plus ou moins excavée 
« en dessous ; — ventouse antérieure grande el en entonnoir chez les 
« jeunes; puis irrégulièrement lobée el enlaillée en avant chez les 
« adultes, aussi large que la parlie antérieure , qui parail ainsi tron- 
« quée ; — ventouse postérieure orbiculaire, moitié plus pelite, large 
« seulement de 0,5, située sur l’angle saillant du corps à la base du 
« cou ; — bulbe œsophagien assez grand, suivi d’un œsophage long et 
« mince; — branches de l'intestin prolongées presque jusqu’à l’ex- 
« trémité postérieure; — œufs longs de 0"",032, et moilié moins 
« larges. » 


A 


= 


Je lai trouvé assez souvent dans l'intestin du maquereau ( Scomber 
scombrus), à Rennes. J'ai trouvé en même temps dans les appen- 
dices pyloriques de ce poisson des petits distomes minces, longs de 
1,5 à i"",8, sans organes génilaux, que je regarde comme les 
jeunes de la même espèce, malgré les différences énormes qui doi- 
vent Lenir aux divers degrés de développement; ces pelits distomes 
on! la ventouse antérieure en enlonnoir assez régulier, et la ventouse 
venirale large de 0,1, située au milieu de la longueur ; — l'intestin, 


2° SER. — DISTOMES DES MAMMIFÈRES. 437 


précédé d’un long æsgphage filiforme, se bifurque en avant de la ven- 
touse ventrale. 

Rudolphi l'avait trouvé aussi dans le maquereau et dans le Scomber 
colias , à Naples, 


DEUXIÈME SÉRIE. 


Comprenant les espèces de distomes qui n’ont pu être classés 
avec certitude dans les sous-genres précédents. 


I. DISTOMES DES MAMMIFÈRES. 


DISTOMES DE L'HOMME. 


On à trouvé plusieurs fois de petits exemplaires du Distoma hepa- 
ticum ou du Distoma lanceolatum dans le foie de l’homme. M. Duval, 
directeur de l’École de médecine de Rennes, a même trouvé le 
Distoma hepaticum adulte dans la veine porte. Il paraît toutefois 
qu’il est très-rare chez l’homme, ear ni Rudolphi ni Bremser ne Py 
ont trouvé, et ce dernier ne cite que six ou sept cas de la présence 
de cet helminthe dans les conduits biliaires. 


DISTOME DES SINGES. 


18. DIST. LACINIÉ. DIST. LACINIATUM. 
Fasciole de Brongniart et Alaire de Brongniart, BLaiNvize, Dict. sc. nat., 
pl. 41, fig. 3, et dans l’appendice au Traité des Vers iniest. de Bremser, 
p. 518, Atlas pl. 2, fig. 8, el 2° édit., pl. 14, fig. 15. 


« — Corps long de 20°", cylindrique, large de 1"",5 à 2°", brus- 
« quement élargi de chaque côté, en arrière de la deuxième ventouse, 
« par deux expansions latérales, membraneuses, laciniées au bord; 
« — ventouses saillantes, écartées de 1,5. » 

Cet helminthe très-remarquable à été trouvé une seule fois par 
M. Brongniart , à Paris, dans le pancréas du mandrill ( Simia mai- 
mon ). M. de Blainville, d’après le dessin qui lui fut communiqué, en 
fit d'abord le type d’un genre Alaire, différent des Alaria de Schrank ; 
mais plus lard il le laissa simplement dans une division du genre 
distome. 


DISTOMES DES CHAUVES-SOURIS. ( Voy. aussi Brachycælium.) 
19. DIST, LIME.  DIST. LIMA. — Rupozrur. 


Fasciola vespertilionis , Mürzer, Zool. dan., t. IE, p. 45, pl. 72, fig. 12-16. 
Planaria vespertilionis, Gorze, Naturg., p. 171, pl. 14, fig. 1-2. 
Distoma lima, Rup., Entoz., t. II, 1, p.427, n° 60, eL Syn., p. 117, n° 117. 
Disioma lima , Crepzix, Nov. observ. de Entoz., p. 70. 
«a — Corps blanc, coloré en brun rougeâtre au milieu par les 
« œufs, long de 5,67 à 9", large de,0"",75, déprimé, aminci de part 


138 TRÉMATODES. 


a et d’autre et obtus aux extrémités, hérissé de petites épines (Rup.), 
« sur les deux tiers antérieurs { non hérissé, CREPL. }; — ventouse 
« antérieure large de 0"",17, siluée en dessous, près du bord, et à 
« orifice oblong; — ventouse ventrale plus grande, large de 0,35, 
« orbiculaire, éloignée de 2"", et précédée par l’orifice génital, d’où 
« sort un cirre ou pénis cylindrique, flexueux ; — ovaires blancs laté- 
a raux; — oviducte flexueux, rempli d'œufs très-petits, brunâtres. » 


Trouvé dans l'intestin de l’oreillard ( Plecotus auritus ), par Müller, 
par Gæze et par Weigel, souvent aussi dans l'intestin de la chauve- 
souris ( Vespertilio murinus ), par Rudolphi. Au musée de Vienne on 
l’a trouvé trois fois sur dix-sept dans l’oreillard , dix fois sur cent dix 
dans le Vespertilio discolor, une fois sur dix dans le fer à cheval 
(Rhinolophus ferrum equinum), deux cent trente-quatre fois dans le 
Fespertilio lasiopterus ,. quatre fois dans le Vespertilio noctula, dix 
fois dans le Vespertilio murinus, et une fois dans le Vespertilio pi- 
pistrellus. 

M. Creplin l’a trouvé deux fois dans le Vespertilio serotinus et dé- 
clare n'avoir pu voir les épines signalées par Rudolphi comme méri- 
tant à cet helminihe le nom de lime, et dont n'avaient parlé ni Müller 
ni Gœze. A la vérité, M. Creplin a reconnu que, chez d’autres distomes, 
les épines sont très-caduques, et que chez celui-ci même on voit 
quelquefois des stries transverses cerénelées qui le font paraître rude. 
Ce distome peut rester vivant dans l’eau pendant plus de vingtheures. 


DISTOMES DES INSECTIVORES. 


Nous avons décrit précédemment deux distomes de la taupe, n° 12 
et n° 25, et plusieurs distomes des musaraignes, n° 26, 21, 31 et 32. 


80. DIST. TRONQUÉ. DIST. TRUNCATUM. — Leuckart, Zool. 
Bruchst., 3° helm., Beitr., p. 34, pl. 1, fig. 8. 


« 


« — Corps brunâtre , long de 3"",37 à 4",5, large de 2,5 à 
a 3,37, ovoide, plus épais et obtus en avant, aminei et tronqué en 
a arrière; — ventouse antérieure orbiculaire, non saillante; — ven- 
« touse ventrale plus petite, à orifice transverse, et située au mi- 
« lieu de la longueur. » 


Leuckart en trouva deux exemplaires seulement dans le rein d’une 
musaraigne d’eau ( Sorex fodiens ). 


» 81. DIST. DU HÉRISSON. DIST. PUSILLUM. — ZEVER. 


Planaria pusilla , Braun, dans Scbr. d. Berl. Naturf., X, p. 62, pl. 3, fig. 6-7. 
Distoma pusillum, Rup., Entoz., t. IT,1,p. 384, el Syn., p. 104, n° 56. 
Distoma pusillum, Crepzin, Nov. observ. de Entoz., p. 55. 


« — Corps blanc-jaunâtre, long de 07,56 à 0"",65 ( non adulte), 
« oblong, déprimé, soit libre, soit contenu dans une enveloppe vi- 
« vante, parenchymateuse, laquelle est elle-même enfermée dans 


9° SER. — DISTOMES DES MAMMIFÈRES. 439 


« un kyste elliptique-oblong, à parois cartilagineuses, diaphanes , 
« épaisses, formées de couches concentriques, long de 0,86 ; — 
« ventouses égales, orbiculaires, assez distantes, larges de 0,125 ; 
« — intestin non visible ; — organes génitaux nuls ou non développés. » 


Braun le trouva d’abord dans de pelits kystes, sous la peau du hé- 
risson; Rudolphi trouva ensuite des kystes semblables dans le tissu 
cellulaire sous-cutané, dans le péritoine et dans la plèvre du héris- 
son ; mais il ne pul reconnaître ce distome dans les corps blanes ovales 
ou pyriformes percés à une extrémilé, qui occupaient ces kystes et 
qu'il ne songea pas à disséquer ou à comprimer pour en connaitre le 
contenu. M. Creplin, en 1822, trouva aussi à Greifswald une fois plu- 
sieurs exemplaires libres sous la peau , et une deuxième fois un seul 
exemplaire dans un kyste sous-cutané. Il à pu constater combien 
leur forme est variable et combien leur vie est tenace. 

Moi-même à Rennes, le 26 mars, j'ai trouvé dans le mésentère d’un 
hérisson plusieurs pelits kystes ellipliques, longs de 0"*,86, à paroi 
très-résislante , el contenant un corps blanc, mou, contractile, de 
forme variable , tantôt en ovoïde tronqué, tantôl en poire ou prolongé 
en une sorte de cou mince. Ce corps blanc laissait déjà voir par 
transparence un distome à l’intérieur; mais quand il fut coupé trans- 
versalement, il laissa sortir le même distome que Braun avail vu, 
et qui avait échappé aux yeux de Rudolphi. C’est un helminthe assu- 
rément fort remarquable à cause de ce mode d’inclusion dans une 
enveloppe vivante que naguère on eüt pu nommer un amphistome 
ou un monositome. 


DISTOMES DES CARNASSIERS. 


Le Distoma trigonocephalum, n° 49, et le Distoma squamula, n° 24, 
ont élé trouvés, celui-ci dans le putois seul, celui-là dans ce même 
carnassier ainsi que dans la marte et dans le blaireau; le Distoma 
lanceolatum, n° ? , a été lrouvé par Rudolphi et par M. Siebold dans 
le foie du chat; quant au Distoma alatum du chien et du renard, c’est 
un holostome. (Pag. 367.) 


82. DIST. AIGU. DIST. ACUTUM. — LeucxarrT, Zool. Bruchst., 
3e hélm., Beitr., 1842, p. 33, pl. 1, fig. 7. 


« — Corps blanc, long de 3"",37, large de 2"",25, ovoïde, plus 
« épais et oblus en avant, plus mince et aigu en arrière ; — venlouses 
« orbiculaires, l’antérieure peu saillante, la ventrale plus grande, si- 
« tuée au milieu de la longueur. » 


Trouvé deux fois par Leuckart dans les cellules ethmoïdales du pu- 
lois ( Mustela putorius ). 


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420 TRÉMATODES. 


83. DIST. CONE. DIST. CONUS.—CrEr1ix, Obs. de Entoz., p. 50. 


Amphistoma truncatum, Ruporrut, Synopsis, p. 90 et 359, n° 15. 
Amphistoma truncatum, Diesixe, dans les Ann. du Mus. de Vienne, t. X, 11, 
p. 252, pl. 24, fig. 13-15. 


« — Corps blanchâtre avec une tache brune ou jaune au milieu, 
« long de 2,25 à 4%, large de 0"",75 en avant, de 2"",25 au delà 
a du milieu, oblong, déprimé; — parlie antérieure (cou) amincie 
« peu à peu en ayant ou conique, un peu excavée en dessous formant 
a la moitié de la longueur; partie postérieure presque droite d’abord, 
« puis brusquement élargie et épaissie, comme tronquée à l'extrémité, 
« Où se trouve un orifice terminal (qui a fait prendre cet helminthe 
a pour un amphisiome); — ventouses petites, presque égales, orbi- 
a culaires, l’antérieure terminale, la postérieure située au milieu de 
« la longueur et saillante ; — deux testicules blancs, ovoïdes, situés en 
« arrière; — ovaires blancs situés sur les côtés el au milieu de la 
« partie postérieure; — oviducte rempli d'œufs colorés formant une 
« tache fauve appliquée en arrière de la ventouse postérieure ; — 
« inteslin formant un arc entre les deux ventouses et prolongé de 
« chaque côlé par une branche flexueuse, large, plus transparente 
« que le reste du corps. » 


Le professeur Otio de Breslau le trouva d’abord dans le foie du 
phoque, Rudolphi Py irouva ensuite également ainsi que dans lin- 
testin du même animal, et il le décrivit comme un amphistome. 
M. Diesing, n'ayant pu étudier que des exemplaires conservés dans 
l’alcoo! , suivit cet exemple ; mais M. Creplin, dès l’année 1822, avait 
observé dans les conduits biliaires et dans la vésicule du fiel du chat 
domestique et du renard ce même helminthe très-abondant , et l'avait 
décrit comme un vrai distome. Plus tard enfin, dans l'Encyclopédie 
de Ersch et Gruber (t. XXXII, p. 286), ce savant helminthologiste a 
dit avoir reconnu l'identité de son Distoma conus avec les helminthes 
trouvés dans le phoque par M. Oito. 


84. DIST. A COU AMINCI. DIST. TENUICOLLE. — Runozrni, 
Synops., p. 93 et 565. 


« — Corps blanc, brunâtre au milieu , long de 8°" à 10"",12, large 
«a de 1°",12, oblong, plat, prolongé en avant par une partie plus 
« étroite ( cou) formant le quart de la longueur totale; — ventouses 
« semi-globuleuses de grandeur médiocre , l’antérieure un peu plus 
« petite; — queue assez obluse, paraissant munie d’un orifice; — 
« testicules ovoïdes situés en arrière ; — oviducte rempli d'œufs petits, 
« elliptiques, bruns, disposé en grappe derrière la ventouse posté- 
« rieure ; — intestin divisé en deux branches latérales à partir de la 
« ventouse antérieure. » (Rup.) 


Rudolphi l’a décrit d’après des exemplaires trouvés abondamment 
en 1788 par Treutler dans le foie du Phoca barbata. 


9° SER. — DISTOMES DES OISEAUX. 441 


DISTOMES DES RONGEURS. 


— Targioni-Tozzelti a trouvé, en Italie, le Distoma hepaticum, 
n° 1, dans un kyste du foie de l’écureuil (Sciurus vulgaris). Ce même 
distome et le Distoma lanceolatum, n° ?, ont élé trouvés aussi dans 
le foie du lièvre et du lapin. 

— Le catalogue du musée de Vienne indique un distome douteux 
trouvé une seule fois en disséquant mille deux cent soixante-quatre 
souris; Rudolphi linscrit sous le nom de Distoma muscu i (Syn.. 
p. 119). — Nous avons décrit plus haut un distome du rat et du surmulot 
Distoma spiculator, n° 51, et deux distomes du mulot. Distoma recur- 
vum, n° 28, el Distoma vitta, n° 41. 


DISTOMES DES RUMINANTS ET DES PACHYDERMES. 


Les Distoma hepaticum et lanceolatum se trouvent plus spéciale- 
ment dans le foie des ruminants, mais quelquefois aussi dans le foie 
du cheval et du cochon. 


DISTOMES DES MARSUPIAUX. 


Le Distoma hepaticum a été trouvé dans le foie du kanguroo et nous 
avons décrit, n° 52, le Distoma coronatum de la sarigue. 


II. DISTOMES DES OISEAUX. 


DISTOMES DES OISEAUX DE PROIE. 


Le Distoma ovatum, n° 5, a été trouvé dans la Bursa Fabricii du 
hobereau; nous décrivons aussi comme appartenant aux oiseaux de 
proie diurnes, le Distoma albicolle, n° 3 (a), le Distoma echinoce- 
phalum, n° 53, et comme provenant des nocturnes le Distoma æquale, 
n° 29, et le Distoma apiculatum, n° 54; il reste à mentionner l’espèce 
suivante qui n’est peut-être que l’albicolle. 


85. DISTOME DE LA BIJE. DIST. CRASSIUSCULUM. — Runorrar. 


Planaria bilis, Braun, dans Schrift. der Berl. Nat. Fr., X, p.61, pl. 3, fig. 4-5. 
Distoma crassiusculum, Rup., Entoz., t. Il, 1, p.408, et Syn., p. 112, n° 97. 


« — Corps blanchâtre taché de vert, long de 3,75 (quatre fois et 
« demie aussi long que large); — ovoïde-oblong arrondi en arrière, 
« aminci et tronqué en avant; — venlouses hémisphériques égales, 
« grandes, l’antérieure terminale, la postérieure peu éloignée. » (Rup.) 


IL a été trouvé une seule fois en grand nombre, par Braun, dans 
la vésicule biliaire de l'aigle commun (Falco melanaetos). 

— Rudolphi mentionne aussi trois espèces douteuses des rapaces 
diurnes ; 1° le Distoma chrysaeti (Syn., p. 119), trouvé par Abilgaard 


442 TRÉMATODES. 


dans la vésicule biliaire du Falco chrysaetos ; 2° le Distoma buteonis 
(Syn., p. 119) trouvé par Gœze dans l'intestin grêle de la buse 
(Falco buteo); 3° le Distoma falconis rufi (Syn., p. 119) trouvé au 
musée de Vienne dans le Falco rufus. D'autre part il inscrit deux 
espèces douteuses des nocturnes : 1° le Distoma aluconis intestinale 
(Syn., p. 119) trouvé à Vienne dans les intestins du Strix aluco et 
qu’il soupçonne d’être analogue au Distoma apiculatum, n° 16; 2 le 
Distoma aluconis thoracicum (Syn., p. 119) trouvé dans le thorax 
du Striæ aluco par Braun, qui l'avait cru faussement identique avec 
le Distoma pusillum, n° Si du hérisson, 


DISTOMES DES PASSEREAUX, 


— Rudolphi inscrit parmi ses espèces douteuses, comme provenant 
d’une pie-grièche, le Distoma collurionis (Syn., p. 119, n° 131. — 
Entoz., Il, 1, p. 430) long de 2"",25, ovale-oblong, aplati, blanc 
avec une tache sinueuse rousse, que Schrank a trouvé dans l'intestin 
du Lanius collurio. Je soupçonne que c’est un de nos Brachy- 
laimus. 

— Nous avons décrit déjà le Distoma attenuatum , n°3, trouvé dans 
la vésicule biliaire du merle et d’une fauvette, le Distoma ovatum 
vivant dans la bourse de Fabricius chez divers oiseaux et notamment 
chez les corbeaux, le Distoma spatula, n° 4, de la fauvette d’hiver, 
le Distoma arcuatum, n° 30 du geai, le Distoma maculosum, n° 33, 
auquel nous réunissons les Distoma elegans, Distoma cirratum , et 
Distoma globocaudatum ; enfin le Distoma filum, n° 40, du moineau. 
Il nous reste à parler des espèces suivantes que nous n’ayons pu 
classer dans nos sous-genres. 


86. DIST. CAUDAL.  DIST. CAUDALE, — Runozrui. 


Distoma caryocatactis , Zener , Nachtrag., p. 168. 
Disioma caudale , Run., Entoz., t. IL, 1, p. 382, et Syn., p. 103, n° 54. 


« — Corps grisâtre, long de 2"",25 à 3"",37, long de 0"",57 à 
a j"®,12, déprimé, presque elliptique, plus ‘arge en avant où il est 
«un peu plus épais et presque cylindrique, rétréci en pointe en 
« arrière, un peu convexe en dessus, plane en dessous; — ven- 
« touses grandes, profondes, presque égales, l’antérieure située en 
« dessous vers l’extrémité, la postérieure anguleuse; — pénis court, 
« en forme de verrue, silué vers l'extrémité postérieure. (?) » (Rup.) 


Zeder, en disséquant vingt-six casse-noix (Caryocatactes), trouva 
deux fois ce distome. Bremser l’a trouvé ensuile trois fois dans le 
même oiseau et deux fois dans le geai ( Corvus glandarius). Rudol- 
phi , qui ne l’a pas vu, lui donna pour caractère distinctif la position 
qui me paraît assez douteuse du pénis, d’après Zeder. 


9° SER. — DISTOMES DES OISEAUX, 443 


87. DIST. MACROSTOME.  DIST. MACROSTOMUM. — Runorvni, 
Entoz., 1], 1, p. 386, el Synops., p. 104, n° 51. 


«a — Corps taché de brun par les œufs, long de 1,12 à 17,68, 
« large de 0,75, aplati, oblong, plus large et obtus en avant, dimi- 
« nuant de largeur en arrière ; — ventouse antérieure très-grande, 
a tantôt globuleuse, tantôt en forme de coupe ; — ventouse ventrale, 
« au moins aussi grande, située au milieu de la longueur ; — orifice 
« caudal porté par un tube rétractile, quelquefois saillant, en forme 
« de globule pédonculé; — œufs disposés en séries longitudinales au 
«a milieu (2). » (Rup.) 


Rudolphi en trouva une seule fois vingt exemplaires dans le rectum 
d’un rossignol (Sylvia luscinia), à Greifswald. 

Le catalogue du musée de Vienne indique cet helminthe comme 
trouvé deux fois sur trente-neuf dans la lavandière ( Motacilla cine- 
rea), une fois sur quinze dans la bergeronnelie (Motacilla flava), et en 
outre dans les Motacilla ou Sylvia fluviatilis, nisoria, cinerea , et 
passerina. 


88. DIST. DÉVIÉ. DIST. DEFLECTENS. — Run., Synops., p. 611. 


a — Corps long de 3"",37, large de 0"",75, déprimé, presque lan- 
« céolé, assez aigu en arrière, partie antérieure séparée par une cré- 
« nelure de chaque côté ; — ventouse antérieure orbiculaire , située 
« en dessous; — ventouse ventrale plus grande, oblongue. » ( Run.) 


Trouvé au Brésil par Natterer dans l'intestin d’une sylvie. 

— Rudolphi inscrit aussi comme espèce douteuse un Distoma phi- 
lomelæ (Synops., p.120, n° 136), trouvé au musée de Vienne dans l’in- 
testin de la Sylvia philomela. 

— Le Distoma loxiæ, espèce douteuse de Rudolphi (Synops., p. 120, 
n° 134), a élé trouvé au musée de Vienne six fois sur deux cent 
soixante-quinze dans le bouvreuil (Loæia pyrrhula), une fois sur cent 
trente-trois dans le gros-bec (Loæia coccothraustes), une fois dans les 
Loxia chloris, et pithiopsittaca. 

— Le Distoma erraticum, autre espèce douteuse (Run., Synops., 
p. 120, n° 135), a été trouvé, à Vienne, huit fois sur trois cent quatre- 
vingt-neuf dans le siserin (Fringilla linaria), deux fois sur soixante- 
seize dans la lavandière (Motacilla alba) , deux fois sur soixante-huit 
dans la mésange à Lêle bleue (Parus cœruleus), trois fois sur soixante- 
six dans la charbonnière ( Parus major), cinq fois sur cinquante et 
un dans le Parus palustris, et une fois sur quarante-cinq dans le 
Parus pendulinus. 

— Il faut mentionner également un distome indéterminé, indiqué 
dans le catalogue de Vienne comme trouvé deux fois, parmi six cent 
sept bruants (Emberiza citrinella). , 

— J'ai trouvé une seule fois, à Rennes, dans l'intestin d’une sittelle 


144 TRÉMATODES. 


(Sitta europæa) un distome , coloré en brun par des œufs longs de 
0,038 à 0,039. Il était long de 1"", large de 0"",38, déprimé, 
ovale-oblong et il m’a paru semblable au Distoma migrans ou au 
Distoma maculosum, mais je n’ai pu l’étudier suffisamment. 

— Le Distoma meropis, espèce douteuse de Rudolphi (Synops., 
p. 120, n° 132), a été trouvé une seule fois au musée de Vienne parmi 
cent et un guêpiers (Merops apiaster). 


89. DIST. DU PIC. DIST. RINGENS. — Rur., Syn., p. 101 
el 385, n° 44. 


« — Corps long de 2"",25, large de 0"",75, déprimé, oblong, obtus 
« en arrière, convexe en dessus, concave en dessous; — ventouse an- 
« térieure très-grande, tout à fait terminale et à bords gonflés ; — 
« ventouse ventrale très-éloignée de la première, tantôt plus pelite, 
« Lanlôl presque aussi grande, mais à bords non saillants. » 


Trouvé une seule fois au musée de Vienne dans l'intestin du Picus 
tridactylus. D’après la description très-incomplèle qu’en a faite Ru- 
dolphi sur trois exemplaires reçus de Bremser, on peut supposer 
que c’est une des précédentes espèces. 


DISTOMES DES GALLINACÉS. 


— Le Distoma ovatum n° 5 a été trouvé dans la bourse de Fabri- 
cius du coq. 


? 90. DIST. LINÉAIRE, DIST. LINEARE. — Run., Entoz., A, 1, 
p. 414, et Synops., p. 113 et 414, et p. 685. 


« — Corps rougeâtre, long de 11"",25 à 15"",175, large de 1,5, 
« plane, linéaire, obtus en arrière, prolongé en avant par une sorte 
« de cou terminé par la ventouse antérieure, entourée de six petiles 
« papilles ; — ventouse ventrale assez éloignée de la première el beau- 
« coup plus grande ; — pénis assez grand, cylindrique, visible à l'œil 
« nu, sortant en avant de la ventouse ventrale. » 


Rudolphi seul a trouvé sept exemplaires de cette espèce dans les 
gros intestins de deux poulets à Greifswald, en 1792, à une époque, où 
novice (tiro), comme il le dit lui-même, dans l’art d'observer, iln’en 
put donner qu’une description fort incomplèle, et je crois même 
inexacte quant aux papilles qu’il a indiquées autour de la ventouse 
antérieure. Plus tard il a cru faussement pouvoir rapporter à la même 
espèce d’une part (Synops., p.414) le Syngamus trachealis, trouvé 
par Montagu dans la trachée des poulets, et d’autre part (Synops., 
p. 685) le Monostoma mutabile , signalé en Allemagne comme une 
sangsue , vivant dans les fosses nasales des oies, dont elle aurait oc- 
casionné la mort. 


2° SER. — DISTOMES DES OISEAUX. 445 


91. DIST. REMBRUNI.  DIST. FUSCATUM. — Rur., Synops., 
p. 101 et 384, n° 43. 


a — Corps blanc avec une tache longitudinale au milieu du dos, 
« long de3"",37, large de 0"",56, oblong, un peu déprimé ou convexe 
« sur les deux faces, oblus aux deux extrémités, et quelquefois 
« avec la tête ou la queue séparées par un étranglement; — ventouse 
« antérieure siluée en dessous avec l’orifice oblong; — ventouse ven- 
« trale deux fois moindre, orbiculaire; — réceptacle du pénis situé 
« devant la ventouse ventrale; — œufs bruns. » 


Rudolphi trouva plusieurs fois ce distome vivant dans l'intestin 
grêle des cailles (Tetrao coturnix), en Italie, à Ancône. D’après sa des- 
criplion incomplète, on pourrait supposer que celte espèce est iden- 
tique avec quelqu’une des précédentes, d'autant plus qu'après avoir 
dit que la ventouse antérieure esi double de l’autre , il ajoute que 
dans un exemplaire la ventouse ventrale était plns grande et plus 
saillante qu’à l'ordinaire. 


DISTOMES DES ÉCHASSIERS. 


? 92, DIST. DE L'OUTARDE.  DIST. CUNEATUM. — Rupozpni, 
Entoz., Il, 1, p. 358, et Synops., p. 93, n° 3. 


«— Corps blanc taché de brun, long de 3,37 à 6"",75, large de 
« 22,25 en arrière, aminci en avant ou en forme de coin, plane 
« en dessus, convexe en dessous; — ventouse antérieure terminale, 
« très-petile ; — ventouse ventrale presque deux fois plus large, située 
« à 1,5 de la première, l’une et l’autre orbiculaire à bord saillant ; : 
« — œufs brunâtres, très-pelils. » (Run.) 


Rudolphi en trouva une seule fois trois exemplaires dans l'intestin 
d’une oularde (Otis tarda), à Greifswald ; il remarque sa grande affi- 
nilé avec le Distoma ovatum, n° 5. 


93. DISTOME DE L’'HUITRIER.  DIST. BREVICOLLE. — CREPLIN, 
Nov. obs. de Entoz., p. 54. 


« — Corps blanchâtre, long de 37,37 à 5"",67, étroit, presque 
« linéaire , un peu déprimé, oblus aux deux extrémités; — partie 
« antérieure (cou), plus large que le reste du corps, et formant le 
« quart ou le cinquième de la longueur totale; — ventouses presque 
« égales, l’antérieure à moitié en dessous, avec l’orifice presque 
« triangulaire ; — ventouse ventrale très-saillante ; — pénis très-court 
« el très-épais, saillant en avant de la ventouse ventrale. » 


M. Creplin en trouva une seule fois six individus dans l'intestin 
grêle (d’un huitrier ( Hæmatopus ostralegus). 


446 TRÉMATODES. 


94. DISTOME MARGINÉ. DIST,. MARGINATUM.—Run., Syn., p.680. 


« — Corps oblong, convexe en dessus, plane en dessous , long de 
« 7 à 10", large de 1"",68 en avant, et de 3"",37 en arrière ; — ven- 
« touse antérieure plus grande, orbiculaire, siluée en dessous; — 
« ventouse ventrale assez éloignée de la première, épaisse, avec 
« l’orifice triangulaire ; — orifice génilal situé en arrière de la ven- 
« touse ventrale. » (Rup.) 


Trouvé par Olfers, au Brésil, dans le gosier, et adhérent aux côtés 
de la langue d’une espèce de héron. 


95. DISTOME GRAND. DIST. GRANDE. — Rur., Syn., p. 616. 


« — Corps de couleur de chair, long de 27°", large de 3,37 à 
« 4m 50, concave en dessus, convexe en dessous; — ventouse an- 
« térieure pelite, orbiculaire, terminale, large de 0"",37 ; — ventouse 
« ventrale très-rapprochée de la première, très-grande, transverse, 
« large de 2°",25, longue de 1°°,50 ; — orifice génital silué au bord 
« antérieur de la ventouse ventrale ; — pénis aigu , très-court, long 
« de 0"»,28, dirigé en avant. » 


Trouvé au Brésil, par Natterer, dans l'intestin de la spatule rose 
(Platalea ajaja). 


? 96. DISTOME DE LA BÉCASSINE. DIST. NANUM. — Rur., 
Entoz., Il, 1, p. 316, et Syn., p. 101, n° 41. 


a— Corps mince, blanc, avec une tache rougeâtre, long de 
a 1,12, plane, elliplique, rétréci au milieu, — ventouses rappro- 
« chées, l’antérieure plus grande, terminale , avec l’orifice oblong ; 
« — ventouse ventrale deux fois plus pelite, orbiculaire. » 


Rudolphi en trouva anciennement deux exemplaires dans le gros 
intestin d’une bécassine (Scolopazx gallinula), à Greifswald. 


97. DISTOME DU RALE D'EAU.  DIST. HOLOSTOMUM. — Rur., 
Synopsis, p. 94 et 368, n° 12. 


« — Corps élégamment coloré par les ovaires latéraux et par 
a l’oviducte formant une grappe au milieu, long de 3"",37, large de 
« 1*%,12, oblong, plus large et comme tronqué en avant, plus étroit 
« en arrière, convexe en dessus, plane en dessous; — ventouses 
« très-grandes, l’antérieure terminale, orbiculaire; — ventouse ven- 
« trale plus grande, avec l’orifice transverse. » 


Bremser l’a trouvé une seule fois au musée de Vienne , dans l’intes- 
tin d’un râle d’eau (Rallus aquaticus). 


2° SER. — DISTOMES DES OISEAUX. _ AAT 


? 98. DISTOME DE LA FOULQUE.  DIST. ARENULA. — CREPLIN ; 
Obs. de Entoz., p. 53. 


« — Corps noirâtre au milieu, très-petit, ovoïde-lancéolé, — ven- 
« touse antérieure plus petite, terminale ; — ventouse ventrale un 
« peu plus grande, siluée vers le Liers de la longueur; — pénis 
« Court, cylindrique sortant vers le milieu. » 


M. Creplin trouva dans une jeune foulque ( Fultica atra), au mois de 
juillet, à Greifswald , une très-grande quantité de ces distomes telle- 
ment engagés dans le mucus intestinal qu’ils étaient invisibles à l'œil 
nu; vus à la loupe, ils paraissaient comme autant de points noirs. 


99. DISTOME DE LA GIAROLE.  DIST. MICROCOCCUM. —Run. ; 
Synopsis, p. 101 et 383, n° 42, 


« — Corps blanc, avec une tache brune, long de 0,56 à 2,16, 
« large de 0"",18 à 0,61, déprimé, elliptique , oblong, quelque- 
« fois rélréci au milieu; — ventouse antérieure plus grande, large 
« de 0"",24, presque globuleuse ; — ventouse ventrale plus petite, 
« de 0"",120 , située vers le milieu du corps ; — bulbe æsophagien de 
« 0,13; — œsophage nul; — pénis vu par transparence sous la 


« forme d’un long cordon contourné? (Ru».); — œufs longs de 
a 0,37 à 0,38. » 


Rudolphi étant à Rimini, en Italie, en trouva beaucoup de très- 
pelits dans l'intestin d’une giarole (Glareola austriaca); plus tard, il 
en reçul de Bremser, qui avaient élé trouvés dans le même oiseau , à 
Vienne, mais qui étaient plus grands; l’un d’eux était long de 2"",3, 

Les détails descriptifs et les mesures que je donne ici sont pris d’un 
exemplaire long de 2",16, envoyé de Vienne au Muséum de Paris. 
C’est bien certainement un Brachylaimus ; mais n'ayant pu voir les 
testicules ni les orifices génitaux, j'ignore à quelle section il doit 
appartenir, 

— Rudolphi inscrit en outre parmi les espèces douteuses, 1° le 
Distoma ardeæ stellaris (Synopsis, p. 120, n° 137), trouvé par 
Gœze dans des tubercules de l'intestin du butor, et que, d’après ce 
genre d’habilation , il regarde comme pouvant être le même que le 
Distoma ferox; 2? le Distoma calidris (Synopsis, p. 120, n° 138), 
trouvé au musée de Vienne une seule fois parmi trente-deux sander- 
lings (Arenaria , où Charadrius calidris) ; 3° le Distoma tringæ hel- 
veticæ , el 4° le Distoma Ralli, lrouvés au musée de Vienne dans les 
intestins du Tringa helvetica et du Rallus aquaticus. 

— Les Distoma excavatum du bihoreau ( Ardea nycticoraxz) et 
Distoma spatulatum du blongios (Ardea minula) sont des holos- 
tomes, et sont décrits comme tels p. 375 et 376, 


448 TRÉMATODES. 


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DISTOMES DES PALMIPÈDES. 


— Le Distoma ovatum, n° 5, a élé trouvé dans la bourse de 
Fabricius du canard ( Anas boschas), de l’Anas clypeata et du petit 
guillemot (Uria grylle). 

_ Le Distoma echinatum, n° 55, se trouve fréquemment dans 
l'intestin des diverses espèces de canards ; on l’a trouvé aussi dans le 
grèbe caslagneux (Podiceps minor ); mais celui des cormorans 
( Carbo) est une espèce distincte, Distoma radiatum , n° 56. 

— Le Distoma oxycephalum, regardé comme une espèce distincte, 
n’est pour nous qu’une variété du Distoma echinatum. 

— Le Distoma spinulosum , n° 61, est un Echinostoma des grèbes, 
des plongeons et des goëlands; le Distoma denticulatum , n° 62, de 
l'hirondelle de mer est aussi un Echinostoma, ainsi que le Distoma 
planicolle n° 63 du fou (Sula). 

__ Le Distoma lucipetum, n° 14, est une espèce fort remarquable 
du sous-genre Dicrocælium , vivant sous la paupière ou membrane 
clignotante des mouelles. 

Les espèces suivantes, dont le nombre devra probablement être 
réduit quand elles seront mieux connues, n’ont pu être inseriles dans 
les sous-genres précédents. 


100. DISTOME CONCAVE.  DIST. CONCAVUM.— Creruin , Observ. 
de Entoz., p. 45, fig. 1-8. 


« — Corps blane, taché de brun par les œufs, long de 1"",68 , large 
« de 1"",12, plane, irrégulièrement ovale, très-oblus en arrière ; 
« — ventouse antérieure orbiculaire, située en dessous; — ventouse 
« postérieure plus grande, elliptique, transverse , située en arrière 
« du milieu; — bulbe æsophagien moitié plus étroit que la ventouse 
« antérieure; — intestin bifurqué, à peu de distance du bulbe æso- 
« phagien ; — orifice génital contigu à la ventouse antérieure ; — deux 
« testicules elliptiques , situés près du bord postérieur; — ovaires 
« blancs, granuleux , latéraux ; — oviducte rempli d'œufs bruns, et 
« situé transversalement en arrière de la ventouse ventrale. » 


M. Creplin l’a trouvé, à Greifswald, dans le rectum du Colymbus 


rufogularis et dans l'intestin grêle et les cœcums de l’Anas horschuchii, 
Brenm. Ceux du plongeon étaient moilié plus petits. 


101. DIST. LANGUE. DIST. LINGUA.— Creruin., Obs. de Ent., p.41. 


« — Corps blanchâtre, long de 2"",25, plus ou moins plane, al- 
« longé, oblus de part et d'autre ; — ventouses orbiculaires, l’anté- 
« rieure petite, terminale , la ventrale un peu plus grande , située au 
« milieu de la longueur; — oviducte formant des circonvolutions en 
« arrière de la ventouse venirale. » 


M. Creplin trouva ce distome en grand nombre dans l'intestin du 
Larus marinus ou Larus maxzimus, à Greifswald, 


= 


2° SÉR. — DISTOMES DES OISEAUX. 149 


102. DIST. EN CUILLER.  DIST. COCHLEARIFORME. — Rur., 
Syn., p. 651. 


« Corps blanc, taché de brun, long de 4 à 9", déprimé, linéaire, 
« obtus en arrière; — partie antérieure (cou ) longue de 2"",95, large 
a de 1°*,50, ovale, convexe en dessus, concave en dessous ; — partie 
« postérieure longue de 6"",75, large de 1"",12; — ventouses orbicu- 
« laires, l’antérieure plus grande, à ouverture transverse; — ven- 
« touse ventrale plus petite, difficile à voir, située au milieu de la 
« partie antérieure. » 


Trouvé par Nalterer au Brésil, dans les intestins de la frégate ( Pele- 
canus aquila), du Sterna minuta, el de deux autres sternes d’Amé- 
rique. La description ci-dessus se rapporte surtout aux helminthes de 
la frégate; ceux des sternes sont beaucoup plus petits, longs seu- 
lement de 3,37 à 5m, 68. 


103. DIST. CANALICULÉ. DIST. CANALICULATUM. — Ror. 
Syn., p. 676. 


a — Corps long de 11,25 à 15,75, large de 0"",75, très-allongé , 
« convexe en dessus , concave en dessous ou roulé en gouttière ; — 
« ventouses orbiculaires très-peu profondes, rapprochées ; la posté- 
a rieure plus grande. » 


Trouvé par Natterer au Brésil, dans l'intestin d’un sterne, 


P 104. DIST. TRILOBÉ. DIST. TRILOBUM. — Ruvozrui, Syn., 
p; 104 el 392, n° 60 ( Holostomum? ). 


« — Corps long de 1"",12, déprimé, très-large et comme tronqué 
« en avant, où la ventouse saillante le fait paraître trilobé, diminuant 
« de largeur en arrière jusqu'à l'extrémité obtuse ; — ventouses pe- 
a tites, orbiculaires , égales, l’antérieure terminale , la ventrale , peu 
« éloignée, non saillante, » 


Trouvé par Bremser dans le cormoran ( Carbo cormoranus ). 


105. DIST. DÉLICAT, DIST. DELICATULUM. — Rur., Entoz., 
t. Il, p. 313, et Syn., p. 99. 


« — Corps blanchâtre, taché de noir au milieu, long de 2"°,15, 
« plus ou moins plane, elliplique , mince, prolongé en un cou presque 
« cylindrique, ridé; —ventousesorbiculaires, l’antérieur2 plus grande, 
« terminale ; — ventouse ventrale deux fois moindre , très-petite. » 


Braun en trouva une seule fois plus de cinquante individus dans la 
vésicule du fiel de l’Anas sponsa. 
29 


450 TRÉMATODES. 


106. DIST. GLOBULE. DIST. GLOBULUS. — Rur., Syn., 
p. 109 et 401, n° 81. 


« — Corps blanchâtre , taché de jaunâtre au milieu, long de 0"",56 
«à 0,75, globuleux ou ovoïde et ressemblant à un petit grain de 
« sable quañd il est contracté; ou bien s’il est étendu , aminci en ayant, 
« ou de part et d’autre, et très-renflé au milieu ; — yentouses orbicu- 
« laires, l’anlérieure'située en dessous, la ventrale assez éloignée et 
« plus grande; — appendice ( pénis ) plus ou moins long, assez épais, 
« strié longitudinalement , sortant derrière la ventouse antérieure, » 


Rudolphi en trouva une seule fois plus de mille individus dans lin- 
testin grêle d’un canard de la Caroline ( Anas sponsa ), à Greifswald. 
Il dit qu'il a beaucoup d’affinité avec le Distoma gibbosum , qui vit 
dans un poisson (Esox belone), et que le catalogue du musée de 
Vienne a indiqué aussi comme trouvé dans le Podiceps cristatus. 


107. DIST. À QUEUE POINTUE. DIST. OXYURUM. — CrErLIN, 
Observ. de Entoz., p. 45. 


« — (Non adulte ). Corps blanc, long de 2°",8 à 4mm,5, large de 
« 1"%,12, déprimé, oblong, rétréci de part et d'autre, et davantage 
« en arrière, où il se termine en une pointe mince, courte, souvent 
«aiguë ; — partie antérieure ( cou ) cylindrique , plus étroite, presque 
« égale au reste du corps; — ventouse antérieure presque orbicu- 
« laire, plus petite, située en dessous ; — ventouse ventrale plus 
« grande , transverse, éloignée de la première et très-saillante 3 — 
« ovaires latéraux blancs opaques. » 


Trouvé uneseule fois par M. Creplin, à Greifswald, en grande quan- 
tité dans l’intestin de l’Anas marila. 

— Le Distoma lineare, n° 90, est indiqué par Rudolphi comme trouvé 
dans la trachée du canard par Wiesenthal, à Baltimore , et dans les 
cavilés nasales de Poie ( Anas anser ); mais il est bien vraisemblable 
qu'il s’agit du Monostoma mutabile. P4 

Rudolphi inscrit en outre parmi ses espèces douteuses, 1° le Distoma 
anatis fuscæ (Syn., p. 120 , n° 141 ), lrouvé par Abilgaard à Copen- 
hague , dans l’Anas fusca, et qu’il suppose être identique avec le 
Distoma echinatum ; 2 le Distoma anatis domesticæ (Syn., p.11, 
n° 142), trouvé une seule fois par Müller, adhérant à l'extérieur de 
l'intestin du canard domestique, et qui paraît être un Distoma ova- 
tum échappé accidentellement de la bursa Fabricü; 3° le Distoma 
mergi, trouvé une seule fois au musée de Vienne dans le Mergus 
albellus. 


2 SÉR. — DISTOMES DES REPTILES. -451 
II. DISTOMES DES REPTILES. 


DISTOMES DES TORTUES. 


Au musée de Vienne, en disséquant cent seize tortues d’eau douce 
(Emys orbicularis ), on a trouvé sept fois un distome indéterminé, 
Distoma testudinis de Rudolphi ( Syn., p. 121 et 144 ). 


105. DIST. CYMBIFORME. DIST. CYMBIFORME. —Run., Syn., 
p. 96 et 371, n° 20. 


« — Corps blanchâtre , avec une tache violette au milieu , long de 
« 5,68 à 1,88, large de 1°",12 en avant, de 2,25 en arrière, dé- 
« primé, ovale, convexe en dessus, concave en dessous, avec la 
« partie antérieure { ou le cou ) très-extensible, plus étroite, et sé- 
« parée par une entaille de chaque côté ; — ventouses globuleuses ; — 
« ventouse ventrale éloignée de l’antérieure, et deux fois plus 


« grande. » ( Rup.) 


Rudolphi en trouva quatre exemplaires dans la vessie urinaire d’une 
tortue franche (Chelonia mydas ) à Rimini. 


109. DIST. GÉLATINEUX.  DIST. GELATINOSUM. — Rur., Syn., 
p. 102 et 386, n° 48. 


« — Corps blanc en grande partie, diaphane, avec une ligne longi- 
« tudinale jaunâtre au milieu , long de 13°%,5 à 22"",5 large de 0"",12 
« à 1,50 , un peu déprimé, plus aminci en avant, oblus de part el 
« d'autre ; — ventouses globuleuses, l’antérieure plus grande, portée 
« par une sorte de tête distincte; — ventouse ventrale éloignée de la 
« première et presque deux fois moindre; — une petite tache ronde 
« (orifice génital ou réceptacle du pénis) entre les deux ventouses 
« ( Rup.); — œufs longs de 0,063. » 


Rudolphi en trouva neuf exemplaires dans l'intestin d’une Chelonia 
mydas à Rimini; il décrit un vaisseau simple partant de la ventouse 
antérieure, et qui, arrivé à la ventouse ventrale, se divise en deux 
branches prolongées en arrière, et de nouveau réunies en un seul 
vaisseau à l'extrémité; c’est sans doute l'intestin vu en avant, et que 
Rudolphi a confondu avec la cavité respiratoire dans la partie posté- 
rieure. D'après cela, on peut penser que c'est un Dicrocælium J'ai 
mesuré les œufs sur des débris d'un exemplaire envoyé de Vienne: 


110. DIST. PANACHÉs DIST. IRRORATUM. — Rur., Syn., p: 105. 


« — Corps blanc avec des taches ramifiées brunes et blanches 
« opaques, et les ventouses rosées, long de 4"",5 à 7°",88, large de 
a 1%%,12 à 19,50, déprimé, presque linéaire, oblus de part et d’autre, 


452 TRÉMATODES. 


« convexe en dessus; — ventouses globuleuses égales, l’antérieure 
« très-dilatable avec l’orifice quelquefois transverse; la postérieure 
« éloignée du tiers de la longueur totale. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva treize exemplaires dans l'estomac d’une Chelo- 
nia mydas, à Rimini. 


DISTOMES DES CROCODILES. 


111. DIST. DU CAÏMAN. DIST. PYXIDATUM. — BRENSER. 
Distoma pyxidatum, Rupozrui, Synopsis, p.678. 


«— Corps blanc et diaphane en avant, noirâtre en arrière avec les 
ventouses jaunâtres ; — long de 11"",25 à 24%, 75, large de 0"",28 
en avant, de 0"",56 en arrière, déprimé, allongé et très-étroil; — 
« partie antérieure (cou) plane, courte, comprenant avec les deux 
« ventouses une longueur de 2"",25 et s’avançant en forme d’aile de 
« chaque côté; — ventouse antérieure terminale , en cône renversé; 
« — ventouse ventrale globuleuse, beaucoup plus petite; — une 
« lache jaune (réceptacle du pénis?) entre les deux ventouses. » 


= 


& 


Trouvé au Brésil, dans l'intestin du Crocodilus sclerops. 


DISTOMES DES LÉZARDS. 


Le Distoma arrectum, n° 20, et le Distoma mentulatum, n° 35, 
ont été décrits comme trouvés dans l'intestin des lézards. 

— Rudolphi inscrit en outre comme espèce douteuse un Distoma 
lacertæ ( Synops., p. 121) trouvé au musée de Vienne cinquante fois 
dans le Lacerta cœrulescens, mais c’est aussi le Distoma mentu- 
latum. 


DISTOMES DES SERPENTS. 


Nous avons décrit précédemment les Distoma naja, n° 6, Distoma 
assula , n° 10, et Distoma signatum , n° 36, de la couleuvre à collier; 
Rudolphi assigne en outre à ce serpent le Distoma mentulatum du 
lézard, mais c’est, je crois, une erreur. Il inscrit aussi parmi ses 
espèces douteuses (Synops., p. 121, n° 146, 147 et 148) les Distoma 
colubri murorum et Distoma colubri tesselati trouvés au musée de 
Vienne, et le Distoma colubri americani trouvé par Bose, en Amé- 
rique, dans le gosier d’une couleuvre. 

— Rudolphi a trouvé deux fois, à Berlin, dans la vipère ( Vipera 
berus), à la surface du cœur, des petits kystes globuleux, longs de 
0,°"56, contenant chacun un disiome qu’il croit être le Distoma 
crystallinum. (Voyez pag. suivante , n° 113.) 


2° SÉR. —— DISTOMES DES REPTILES. 453 


112. DIST. DE L'AMPHISBÈNE. DIST. MONAS. — Rur., Syn., 
p. 679. 


« — Corps gris-jaunâtre, long de 0"", 38, déprimé, presque ovale, 
« souvent rétus ou même échancré ; — ventouses très-grandes, écar- 
« tées; — ovaires latéraux ; — œufs mürs, réunis au milieu. » 


Trouvé par Naiterer, au Brésil, dans l'intestin d’un amphisbène. 


DISTOMES DES BATRACIENS. 


On trouve dans les batraciens indigènes huit ou neuf espèces de 
distomes qui peuvent être distingués suffisamment par la dimension 
et le rapport des ventouses, et de l'intestin, ainsi que par la position 
des orifices génitaux et par la longueur des œufs ; on doit noter aussi 
la différence de leur habitation dans le poumon, dans l'intestin, dans 
la vessie ou dans des kystes. 

1° Quant à la grandeur des ventouses, elles sont presque égales 
chez les Distoma endolobum, n° 9, Distoma variegatum, n° 35, et 
Distoma clavigerum, n° 21; l’antérieure est presque deux fois plus 
large chez le Distoma retusum, n° 23, et d’un tiers seulement plus 
large chez les Distoma cylindraceum, n° 7, et Distoma crassicolle, 
n° 22; c’est au contraire la ventouse ventrale qui est deux fois plus 
grande chez le Distoma cygnoïdes, n° 8. 

2 L’œsophage est nul chez le Distoma variegatum et chez des très- 
jeunes distomes de l'intestin de la Rana temporaria, qui sont ainsi 
des Brachylaimus. 

3° L’intestin a les branches longues chez les Distoma cylindraceum, 
Distoma cygnoïdes, Distoma endolobum, Distoma variegatum. 

Au contraire, les branches de l'intestin sont très-courtes chez les 
Distoma retusum, Distoma clavigerum el Distoma crassicolle, qui 
sont des Brachycælium. 

4° Les orifices génitaux sont contigus à la ventouse antérieure chez 
les Distoma cygnoïdes? et Distoma retusum, ils sont situés dans l’in- 
tervalle des deux ventouses chez les Distoma clavigerum et Distoma 
variegatum, enfin ils sont contigus à la ventouse postérieure, en avant, 
chez les Distoma cylindraceum, Dis. endolobum el Dis. crassicolle. 

5° Les œufs sont longs de 0,050 à 0,055 chez les Distoma endo- 
lobum, Distoma retusum et Distoma crassicolle ; ils sont longs de 
0,043 à 0,046 chez les Distoma cylindraceum et Distoma 
cygnoïdes ; enfin, ils sont longs seulement de 0,029 à 0"*,033 chez 
les Distoma variegatum el Distoma clavigerum. 

Le Distoma crystallinum est le seul que je n’aie pas étudié, et qui 
n'ait pas été décrit dans les sous-genres précédents. 


113. DIST. CRISTALLIN. DIST, CRYSTALLINUM. — Rupozri, 
Synopsis, p.100 et 380, n° 36. 


« — Corps blanc, transparent, avec une tache rousse derrière la 


454 TRÉMATODES. 


« ventouse ventrale ; — long de i"",55, large de 0"",56, assez dé- 
« primé, presque elliptique, plus rétréci en aÿant, obtus en arrière ; 
« ventouses globuleuses éloignées, l’antérieure plus grande. » 


ÈS par Gaëde, à Berlin, dans des petits kystes du mésentère, 
à la surface du foie ou dans la vésicule du fiel des grenouilles 
ie temporaria et Rana esculenta) et des crapauds (Bufo igneus 
et Bufo viridis), dont le poumon contenait ces mêmes kystes. Ru- 
dolphi, en donnant une descriplion trop incomplète de ces hel- 
minthes, a regardé comme identiques d’autres distomes trouvés par 
lui-même dans de petits kysles à la surface du cœur dela vipère. 

— Je n’ai rien trouvé de tel dans les balraciens en France, et je 
crois que celte prétendue espèce pourrait bien être seulement le jeune 
âge de quelque autre; d’aulant plus que Rudolphi, en disant que les 
ovaires n'étaient pas bien distincts, donne à entendre que ses dis- 
tomes n’étaient pas adultes. Toutefois on a inscrit dans le catalogue 
du musée de Vienne le Dist. crystallinum comme trouyé seulement 
deux fois parmi sept cent quatre-vingl-trois Bufo viridis, el deux 
fois parmi mille cent treize Bufo igneus dans des kystes du mé- 
senière. 


114. DIST. LINGUATULE. DIST. LINGUATULA.— Run., Syn., 
p. 100 et 383, n° 38 et p. 679. 


« Corps blanchâtre, coloré en brun par les oviductes repliés élé- 
« gamment au milieu; — long de 2"",25 à 3,31, large de 0"",75, 
« déprimé, elliptique, — ventouses orbiculaires, l’antérieure plus 
« grande ; — orifices génitaux situés devant la ventouse ventrale. » 


Trouvé au Brésil par Nalierer, dans la Rana musica , el par Olfers 
dans une nouvelle espèce de grenouille. 


115. DIST. SINUEUX. DIST. REPANDUM. — Rur., Syn., p. 681. 


«— Corps blanc coloré en jaune ou en brun par les oviductes au 
« milieu; — long de 4°*,50 à 5°",62, déprimé ; lantôt oblong à bords 
« droits et obtus aux extrémilés; tantôt aminei et prolongé en avant; 
« plus large en arrière, souvent à bords sinueux ; — ventouse anté- 
« rieure plus grande à orifice oblong ; — ventouse postérieure orbi- 
« culaire éloignée de la première. » 


Rudolphi décrit ainsi un distome trouvé par Natterer, au Brésil, 
dans l'intestin d’une nouvelle espèce de grenouille, et il ajoute que 
l’on apercçoit.à gauche de la ventouse ventrale une sorte de pénis 
(cirre) mince, ce qui doit le distinguer du Distoma mentulatum avec 
lequel il a peut-être trop de rapports. 

— Rudolphi mentionne aussi, sous le nom de Distoma hylæ (Syn., 
p. 121, n° 149), une espèce douleuse trouvée dans la vessie urinaire 
de la rainette au musée de Vienne. 


2° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 455 


IV. DISTOMES DES POISSONS. 


 DISTOMES DES ACANTHOPTÉRYGIENS PERCOÏDES. 


— Les Distoma appendiculatum, n° 43, et nodulosum, n° 78, ont 
été trouvés dans des perches et dans d’autres percoïdes; le Distoma 
tereticolle, n° 42, est indiqué aussi comme ayant été trouvé dans le 
sandre (Perca lucioperca); mais peut-être y était-il accidentellement ? 
Rudolphi suppose que le Distoma truncatum d’'Abilgaard n’est aussi 
qu'un exemplaire mutilé de ce Distoma tereticolle. Nous avons 
inscrit dans le sous-genre Apoblema , n° 47, le Distoma apertum de 
l’Apogon; quant à notre Distoma labracis, n° 11, du bars, c’est une 
espèce bien distincte du sous-genre Dicrocælium. Zeder a trouvé 
dans la perche le Distoma globiporum des cyprins, mais nous croyons, 
avec Rudolphi, qu’il s’y trouvait accidentellement. 

II nous reste à parler des espèces suivantes. 


116. DIST. LONGICOLLE. DIST. LONGICOLLE. — CREPLIN, 
Obs. de Entoz., p. 51. 


«— (Non adulte). Corps blanchâtre, long de 0"",56, large de 0"",237, 
« elliptique, obové ou presque globuleux, quelquefois pyriforme par 
« suite de l'allongement de la partie postérieure ; — ventouses très- 
« écartées; — la ventrale deux fois plus grande (?).» 


Dans des petits kystes äu foie et du péritoine de la perche et de la 
gremille ( Perca cernua). On doit penser que c’est le même que l’es- 
pèce suivante, trouvée dans l'œil de la perche, par M. Nordmann. La 
différence de grandeur des ventouses est un caractère extrêmement 
variable chez les distomes très-jeunes. 


9 117. DIST. ANNULIGÈRE DIST. ANNULIGERUM. — Non». 
Mikrogr. Beitr., 1832, 1, p. 53, pl. 1, fig. 4-10. 


« — (Non adulte). Corps blanchâtre, oblong, de forme très-variable, 
« long de 0"",60 à 0"",8; — ventouses presque égales, assez larges ; 
« — ventouse ventrale au milieu de la longueur ; — bulbe æsophagien 
« deux fois moins large que les ventouses ; — œsophage nul; — bran- 
« ches de l'intestin longues. » 


M: Nordmann a trouvé ce distome dans des petits kystes isolés au 
inilieu du corps vitré de l'œil de la perche. Ces kystes, longs de 
Om®,56, étaient entourés d’une sorte d’anneau ou d'auréole gélali- 
neuse. Ce pelit distome est bien un brachylaime, mais on ne peut 
savoir à quelle section il appartient, puisque ses organes génitaux ne 
sont pas encore développés. 


æ 


456 TRÉMATODES. 


118. DIST. FASCIÉ. DIST. FASCIATUM.—Run., Syn., p.91 et 313. 


a — Corps blanchâtre, avec une tache médiane jaune, long de 
a 2u%,25 à 3,75, large de 0"",75, elliptique, oblong, obtus avec la 
« partie antérieure très-rétrécie; — ventouses globuleuses; la ven- 
« trale deux fois plus grande. » 


Rudolphi a nommé ainsi des petits distomes qu’il trouva à Naples 
dans des perches marines (Serranus) et dans des labres; en même 
temps il signale leur affinité avec d’autres distomes des gades et des 
Ophidium. 


119. DIST. MICROSOME.  DIST, MICROSOMA. — Rur., Syn., 
p. 109 el 401. 


« — Corps blanc, jaunâtre en arrière, long de 2"",25 à 3,37, large 
« de 0"%,56, cylindrique, aminci en avant, obtus en arrière; — ven- 
« touses globuleuses très-écartées ; — ventouse ventrale trois fois 
« plus grande, située (?) au quart postérieur de la longueur. » 


Rudolphi trouva dans les intestins de deux serrans trois exemplaires 
de ce distome qui s'éloigne de tous les autres par la position de la 
ventouse ventrale. Cet auteur parle « d’un vaisseau transverse noir, 
prolongé de part et d’autre en ligne droite jusqu’à la ventouse ven- 
trale, en arrière de laquelle sont deux grandes taches elliptiques, 
obscures, et des ovules en amas. » 11 semble bien d’après cela que 
c’est un Brachylaimus. 


120. DIST. CAPITÉ,  DIST, CAPITELLATUM.— Run., Syn., 
p. 99 el 379. 


« — Corps blanc avec une tache médiane verte, et une ligne spirale 
« brune; ou, tout vert, exceplé les ventouses et la queue; long de 
a 30,37 à 4,5, elliptique, aplati, large de 0,75 au milieu, aminei 
« en avant et davantage en arrière, où il se termine par une queue 
« linéaire, obtuse; — ventouses globuleuses, l’antérieure presque du 
« double plus grande, et isolée de manière à représenter une petite 
« Lête ; — ventouse ventrale située au tiers de la longueur, » 


Rudolphi l’a trouvé dans la vésicule du fiel de cinq Uranoscopus 
scaber, à Naples et à Rimini; c’est le seul connu jusqu’à ce jour, 
comme habitant celle vésicule chez les poissons. 

— Le Distoma fallax, n° 66 du sous-genre Echinostoma, provient 
aussi de l’uranoscope. 

— Le Distoma furcatum, n° 18, vit dans l'intestin du rouget et du 
surmulet (Mullus). 


» 


2% SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 457 


DISTOMES DES ACANTHOPTÉRYGIENS A JOUES CUIRASSÉES. 


— Le Distoma appendiculatum a été trouvé dans les Trigla et Gas- 
terosteus. 


121. DIST, DU GRONDIN. DIST. SOLE ÆFORME. — Ruv., Entoz., 
IL, 1, p. 384, et Synops., p. 104. 


a — Corps grisâtre, long de 3,37, large de 1"*,12, plane, presque 
« elliptique, un peu élargi en avant; — ventouses globuleuses, pres- 
« que égales, assez grandes et peu éloignées. » 


Trouvé par Rathke dans l’estomac du grondin, Trigla gurnardus. 


122, DIST. GRANULE. DIST. GRANULUM. — Run., Entoz., 
IT, 1, p. 394, et Synops., p. 106. 


Fasciola scorpii, MüzLer, Zool. dan., t. I', p. 32, pl. 30, fig. 1. 
Distoma scorpii, ZEDER, Naturg., p. 216. 


« — Corps brunâtre, long de ?"* environ, mince, cylindrique, 
« aminci de partet d’autre; — ventouses globuleuses, l’antérieure 
« très-petite, la ventrale plus grande et saillante. » 


Trouvé en Danemark dans l'intestin du Cottus scorpius, et du Blen- 
nius viviparus. 

— Rudolphi inscrit aussi, comme espèce douteuse, un Distoma scor- 
paenæ (Synops., p. 122). 


DISTOMES DES ACANTHOPTÉRYGIENS-SCIÉNOÏDES, SPAROÏDES, ETC. 


123. DIST. TUBAIRE. DIST. TUBARIUM. — Ruv., Synops., 
p.iiiel419. 


a — Corps blanc avec une ligne noire (oviducte), long de 2,25 à 
« 3%%,37, mince, cylindrique, élargi à l’endroit de la ventouse ven- 
« trale, qui est deux fois plus petite que l’antérieure. » 


Rudolphi en trouva plus de vingt exemplaires dans l'intestin d'une 
Sciæna umbra, à Spezzia; il le car:2lérise par deux larges tubes laté- 
raux qui se rejoignent en avant de la ventouse ventrale et qui, dit-il, 
ne se voient dans aucun autre distome. Cependant on peut croire que 
ce sont les deux branches de l'intestin, si distinctes chez la plupart des 
Brachylaimus. Entre ces deux tubes se trouvent l’oviducte, que Ru- 
dolphi nomme vaisseau dorsal (vas dorsale) noir, et les testicules, qu'il 
nomme des ovaires orbiculaires. 


124. DIST. PALE, DIST. PALLENS, — Ruv., Syn., p. 111 et 410. 


« — Corps blanc, un peu jaune au milieu, long de 22,25 à 4,5, 


458 TRÉMATODES. 


« large de 0"",75, elliptique, oblong, presque cylindrique ; — ventouse 
« antérieure située en dessous et ayant l’orifice souvent oblong; — 
« ventouse ventrale deux fois plus grande, à orifice transverse 3 — pé- 
« nis droit, court el tronqué. » 


Rudolphi en trouva huit exemplaires dans l'intestin d’une dorade 
(Sparus où Chrysophrys auratus), à Naples; il signale l’analogie de 
cetle espèce avec le Distoma areclatum des pleuronectes. 

ri 


125. DIST. ASCIDIE.  DIST. ASCIDIA. — Run., Syn., p. 108 et 399. 


« — Corps blanc, avec une tache jaunâtre, long de 0,75 à 
« 1°%,12, cylindrique, obtus en arrière, et avec la partie antérieure 
« plus mince, en forme de cou court; — ventouses globuleuses rap- 
«prochées; — ventouse venirale deux fois plus grande , quelquefois 
« très-saillante, » 


Trouvé abondamment dans l'intestin du bogue (Sparus boops), par 
Rudolphi, qui, d’une part, dit avoir vu la ventouse ventrale presque 
pédonculée, comme chez le Dist. gibbosum, et, d’autre part, l’a 
vu à Naples muni d’un appendice postérieur rétractile ou d’une 
queue mince, oblongue et obtuse, ce qui le rapprocherait beau- 
coup du Dist. appendiculatum. Un seul exemplaire trouvé dans le 
Sparus pagrus esi rapporté à cette espèce avec doute. 


126. DIST. CHARNU. DIST. CARNOSUM.— Rur., Syn., p. 93 et 366. 


« — Corps rougeâlre ou jaunâtre, long de 3,37 à 4,5, large de 
« 2"»,2 en arrière, déprimé, ovale, convexe en dessus, plane en 
« dessous, prolongé en avant par une sorte de cou conique rélrac- 
« tile ; — ventouses très-inégales, l’antérieure pelile, située en des- 
« sous , la ventrale quatre fois plus grande , très-saillante. » 


Rudolphi en trouva deux fois plusieurs exemplaires, dans l'intestin 
du Sparus dentezx. 


2127. DIST. CASSÉ. DIST. FRACTUM.—Run., Syn., p. 107 et 397. 


« — Corps blanc-verdâtre, long de 3%,37 à 5w®,67, épais, cylin- 
« drique, un peu aminci aux extrémilés, paraissant cassé au milieu, 
« parce que la ventouse ventrale est en saillie, et que le dos est 
« échancré vis-à-vis; — partie postérieure plus mince que l’anté- 
« rieure; — ventouse antérieure oblongue et profonde; — ventouse 
« ventrale globuleuse, plus grande el très-éloignée; — pénis ou 
« cirre court, sortant entre les ventouses. » (Rup.) 


Dans les intestins du Sparus salpa. 
— Rudolphi inscrit comme espèce douteuse un Dist. spari (Syn., 
P. 122), trouvé dans les intestins du Sparus erythrinus et du Smaris. 


ANR 


9° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 459 


128. DIST. DU CHÆTODON. DIST. INCOMTUM. — Ruvozpur, 
Synopsis, p. 683. 


« — Corps long de 5,6 à 9", large de plus de 2,25, et presque 
« de 3"%,35 à l'endroit de la ventouse ventrale; cylindrique, ayant 
« la partie antérieure en forme de cou, très-long, ridé , et la partie 
« postérieure plus courte, conique; — ventouse ventrale très-éloi- 
« gnée de l’antérieure , beaucoup plus grande et saillante. » (Rup.) 


Trouvé par Olfers, au Brésil, dans l’intestin d’un Chætodon. 


DISTOMES DES SCOMBÉROÏDES. 


Nous avons décrit précédemment le Dist. eæcisum, n° 77, du 
maquereau, de notre sous-genre Crossodera; les Dist. appendicu- 
latum, n° 43, du Zeus aper, Dist. caudiporum , n° 46, du Zeus faber, 
et Dist. tornatum, n° 45, des Coryphènes, qui sont des Apoblema ; 
enfin les Dist. laticolle, n° 67, du Caranx, et Dist. cristatum, n° 68, 
du Stromateus , qui font partie du sous-genre Echinostoma. Le Dist. 
furcatum, n° 18, a été indique aussi comme trouvé dans les cory: 
phènes. Il ne reste à parler que des deux espèces suivantes comme 
trouvées dans les scombhéroïdes. 


2 129. DIST. EN MASSUE. DIST. CLAVATUM. — Run., Entoz., 
I, p. 391, et Synopsis, p. 106 et 394. 


Distoma clavatum, Owen, dans les Transact. Zool. Soc., t. I, p. 384, 
pl. 41, fig. 17-20. 


« — Corps ferme, musculeux, long de 18 à 30", cylindrique et 
« large de 2 à 2"",5 au milieu, avec un renflement presque globu- 
« leux à l'extrémité postérieure, large de 4 à 6"", arqué, terminé 
« en avant par deux orifices ou ventouses (?) urcéolées, profondes, 
« larges de 1"",5 à 2"", l’anlérieure porlée par une sorte de cou 
« arqué et déprimé, ou un peu concave en dessous, long de 4 à 
« 8», la deuxième plus grosse, très-saillante, porlée sur un angle 
« saillant de la face venlrale; — orifice génital situé entre les deux 
« ventouses; — légument très-épais, résistant, ridé transversale- 
« ment; — œufs ellipliques, bruns, longs de 0"",031 ; — renflement 
« postérieur contenant un sac rempli d'une pulpe noire. » 


Ce ver, trouvé assez communément dans l'estomac de la bonite 
(Scomber pelamys), et quelquefois aussi dans l'estomac du thon, 
n’est certainement pas un distome ni même un trématode. Si sa forme 
extérieure et ses deux oscules lui donnent quelque ressemblance 
avec les distomes, sa structure musculeuse le rapproche davantage 
des gordius, et son tégument ressemble à celui des siponcles. J'en 
ai vu dans la collection du Muséum de Paris des exemplaires assez 


460 TRÉMATODES. 


nombreux, provenant de la bonite et recueillis par M. Dussumier et 
par M. Reynaud. 

J'ai vu en même temps, au Muséum, un ver long de 54", large de 
3m» 5, éliqueté : Fasciola, trouvé dans la mer de Nice, et qui présente 
une certaine analogie avec le prétendu Distoma clavatum. I] est 
terminé de même en avant par un orifice large de 1"",2, et porte 
un deuxième orifice latéral, plus large (de 1"",8), saillant, situé à 4» 
du premier; l’orifice génital est à 1,2 de l’extrémité antérieure, 


130. DIST, DE L’ESPADON. DIST. DENDRITICUM. — Runr., 
Synops., p. 93 et 364. 


« — Corps blane avec des ramifications noires, long de 3,37 à 
« 6,75, large de 1" à 2,25, ovale lancéolé, aplati; — partie an- 
« térieure très-étroite, occupant à peine le quart de la longueur to- 
« tale ; — ventouse ventrale plus grande ; — orifices génitaux contigus 
« derrière la ventouse antérieure. » 


Trouvé en grand nombre dans l'intestin de l’espadon (Xiphias gla- 
dius), par Spedalieri. Rudolphi, en le décrivant, indique une tache 
ronde, blanche, qui doit être le réceptacle du pénis, derrière la ven- 
touse antérieure, et plusieurs autres laches blanches arrondies qui 
doivent être les testicules en arrière de la ventouse ventrale, I] décrit 
aussi trois sortes de vaisseaux, savoir : 1° un grand vaisseau noirâlre, 
très-rameux, rappelant la forme de la Jungermannia tamariscifor- 
mis, el occupant la majeure partie du corps au milieu, ce doit être 
l’oviducte ; 2° deux autres vaisseaux également noirs et Lrès-rameux, 
situés de chaque côté de la partie médiane, ce sont sans doute les 
ovaires ; 3° deux vaisseaux blancs, sinples, sinueux, partant de la 
ventouse antérieure pour se rendre de chaque côté à l’extrémité 
postérieure; ce sont évidemment les deux branches de l'intestin; 
enfin Rudolphi mentionne aussi un canal blanc, droit, très-court, 
partant du milieu de la ventouse antérieure pour arriver au récep- 
tacle du pénis et qui doit être le bulbe œæsophagien ou l’æsophage. 
D’après cette description, assez précise, nous aurions pu classer ce 
distome dans la troisième section de nos Brachylaimus, si nous eus- 
sions été certain qu’il n’y a pas d’œsophage. 


DISTOMES DES ACANTHOPTÉRYGIENS-GOBIOÏDES , LABROÏDES, ETC. 


Nous avons déjà décrit le Distoma fasciatum, n° 118, qui se trouve 
aussi dans les Labrus, et le Distoma granuium, n° 122, trouvé dans 
des Blennius; il reste à parler des espèces suivantes : 


131. DIST. FILIFORME. DIST. FILIFORME. — Rur., Syn., 
PeAu2"el #1 


« — Corps jaunâtre, long de 4"",5 à 5,6, très-mince, cylindrique 
« ou filiforme; — partie antérieure (cou) cylindrique, occupant le 


9° SÉR. —— DISTOMES DES POISSONS. 461 


« quart de la longueur totale ; — ventouse antérieure plus grande, 
« oblongue, éloignée de la ventouse ventrale. » 


Trouvé par Rudolphi dans l'intestin de la Depola tænia. 


132. DIST. BACCIGÈRE.  DIST. BACCIGERUM. — Run., Syn., 
p. 108 et 398. 


« — Corps blanc avec une tache jaunâtre en arrière, long de 1",12 
« à 1,5, large de 0,56 à 0"",75, assez épais, ovale ; — ventouses 
« orbiculaires ; — ventouse ventrale plus grande, assez éloignée de 
« la première; — réceptacle du pénis situé en avant de la ventouse 
« ventrale; — deux globules noirs (?) pédonculés à l’intérieur, en 
« avant de la tache jaune postérieure. » 


Rudolphi le trouva plusieurs fois dans les intestins de l’Afherina 
hepsetus, à Naples; il le caractérisa par la présence des globules pé- 
donculés que, sous le microscope, il vit noirs, maïs qui pourraient 
bien être simplement les testicules blancs, opaques. 


133. DIST. DIVERGENT. DIST. DIVERGENS. — Rur., Entoz., 
IL, 1, p. 371, et Synops., p. 97, n° 372. 


Fasciola blennii, Müzrer, Zool. dan., t. I, p. 33, pl. 30, fig. 5, t. LI, p. 53, 
pl. 78, fig. 9-12. 


« — Corps blanc, demi-transparent, avec une tache fauve ou jaunä- 
« tre, long de 1"",5 à 2"»,95, oblong, déprimé ; — partie antérieure 
« en forme de cou conique, divergent, à la base duquel se voit le pé- 
« nis recourbé ; — ventouses globuleuses; ventouse ventrale deux 
« fois plus grande. » 


Dans les intestins des Blennius viviparus, gastorugo et cornutus. 


DISTOMÉ DE LA GONELLE. 


J'ai trouvé aussi dans lintestin du Blennius gunellus, des côtes de 
Bretagne, des petits distomes «oblongs, longs de 2"", larges de 
« 0,38, ayant la ventouse antérieure large de 0"",16, la ventouse 
« ventrale de 0"",24, et le bulbe œsophagien large de 0"",11 ; — le 
« réceptacle du pénis est grand, claviforme, et les œufs très-grands, 
« au nombre de cinq à six seulement, sont longs de 0"",088 à 0,097. » 
Comme les poissons avaient été conservés dans l'alcool je n'ai pu voir 
l'intestin, mais je présume que c’est un Brachylaimus, bien voisin de 
celui de la sole, n° 36. 


134. DIST. INCISÉ.  DIST. INCISUM.— Ruv., Entoz., I, 1, p. 361, 
el Synops., p. 94. 


Distoma anarrhichæ, Rarure, dans Dansk. selsk. skrivt., t. V,1, p. 70, 
pl. 2, fig. 3. 


« — Corps long de 2"",3 (?), large de 1"",12, plane, elliptique ; — 


462 TRÉMATODES. 


« ventouse antérieure globuleuse, assez grande ; — ventouse ventrale 
« éloignée de la première et plus grande , à bord large, rouge, bifide 
« en arrière. » 


Trouvé dans l'estomac de l’Anarrhichas lupus, par Rathke, qui re- 
cueillit en même temps une deuxième espèce longue de 4",5, avec 
la ventouse ventrale orbiculaire entourée d’un bord jaune. 


135. DIST. GRÊLE. DIST. GRACILESCENS.— Rur., Synops., 
p. 111 et 409. 


a — Corps blanc taché de brun au milieu, long de 2"%,25 à 3,37, 
« large de 0"",56, cylindrique, grêle, aminei en arrière, où l’extré- 
« mité caudale parait êlre rétractile; — ventouses globuleuses; — 
« l’antérieure plus grande. » 


Trouvé par Bremser et par Rudolphi dans les intestins de la bau- 
droie (Lophius piscatorius). 


136. DIST. GENTIL. DIST. PULCHELLUM. — Rur., Synops., 
p. 94 et 361. 


« — Corps blanc avec une tache médiane jaune, produite par l’ovi- 
« ducte sinueux , long de 1"",12 à 2"",2, déprimé, elliptique, plus 
« étroit en avant; — ventouses globuleuses, la ventrale deux fois plus 
« grande et très-éloignée de la première ; — ovaires en grappes ra- 
« mifiées, latérales. » 


Trouvé souvent par Rudolphi dans le Labrus cynædus, à Naples. 


137. DIST. GENOU. DIST. GENU. — Rur., Syn., p. 107 et 397. 


« — Corps blanchâtre avec le milieu fauve, long de plus de 2"",25, 
« large de 0"",75 environ, oblong, cylindrique, coudé au milieu, où 
« il est renflé à l’endroit de la ventouse venirale; — ventouse anté- 
« rieure hémisphérique, située en dessous ; — ventouse ventrale plus 
« grande, globuleuse, éloignée de la première; — orifices génitaux 
« situés en avant de la ventouse ventrale ; — pénis simple, court. » 


Trouvé deux fois par Rudolphi, très-nombreux dans les intestins 
du Zabrus luscus. 

— J'ai trouvé aussi plusieurs fois, dans des labres à Saint-Malo, des 
distomes «longs de 2"" à 2"",3, larges de 0"",95 à 0"",6, ayant la 
« ventouse antérieure large de 0"*,20, la ventrale de 0"",36, le bulbe 
« œsophagien de 0"",145, el les œufs grands, peu nombreux, longs de 
« Owm,08. » Ils étaient déjà altérés, mais j'ai cru reconnaître que ce 
sont des Brachylaimus. 


DISTOMES DES MALACOPTÉRYGIENS-CYPRINOÏDES. 


Nous avons déjà décrit le Distoma perlatum, n° 15, de la tanche, 


2° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 463 


le Distoma globiporum, n° 38, et le Distoma nodulosum, n° 138, 
trouvé dans le barbeau ; il nous resle à parler des espèces suivantes. 


138. DIST. POINT.  DIST. PUNCTUM. — Zrver, Nachtr., p. 183. 


a 
Distoma punctum , Run, Entoz., t, IT, 1, p. 409, et Synopsis, p. 106: 
Distoma punctum , BRemsEr, Icones helminth., pl. 9, fig. 21-29. 


«— Corps long de 0,75 à 1um 7, large de 0"",56 à 0,15, ovoïde, 
« UN peu aminci en avant ; — ventouses grandes, orbiculaires, écar- 
« Lées ; — réceptacle du pénis long, cylindrique, obliquement situé à 
« partir de la ventouse yentrale. » 


Il est bien probable que ce distome est le même que le Distoma 


globiporum ; il est indiqué comme trouvé dans le barbeau (Cyprinus 
barbus ). 


? 139. DIST. INFLÉCHI. DIST. INFLEXUM. — Ruv., Entoz., 1118 
1, p.395, el Synops., p. 106. 


«— Corps blanchâtre, long de 2,2 , Cylindrique, obtus en arrière 
« et ayant la partie antérieure plus étroite et infléchie en forme de 
«Cou; — ventouses globuleuses, l’antérieure terminale plus petite ; 
« la ventrale assez éloignée, située dans l'angle rentrant formé par 
« la jonction des deux parties du corps. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva trois exemplaires dans l'intestin du Cyprinus 
jeses, à Greifswald. 

— J’aitrouvé, dans les Cyprinus idus et erythrophthalmus, à Rennes, 
plusieurs fois des distomes jeunes qui ne peuvent êlre complétement 
caractérisés. Ce sont: 1° dans des kystes du péritoine du gardon (Cy- 
Prinus idus), le 14 el le 31 août, des distomes ovoïdes ou oblongs, 
très-contracliles, à tégument parsemé de très-pelites épines et remar- 
quables suriout par deux cavités en forme de ventouses latérales 
de chaque côté de la ventouse buccale; ils sont longs de 0,4 à 
0,15 ; la ventouse ventrale, située au tiers ou au quart postérieur de 
la longueur, esl suivie d’un large orifice transverse, froncé, qui doit 
être l’orifice caudal; l’inteslin se partage en deux branches longues, 
immédiatement en arrière du bulbe œ@sophagien; — 2° dans l’intestin des 
deux espèces de cyprin, des distomes assez nombreux, longs de 0"" 54 
à 0"",84, ayant la ventouse antérieure aussi large que le corps, et la 
ventouse ventrale un peu moins large située en avant du milieu; Ja 
bifurcation de l'intestin est précédée par un long æsophage ; la cavité 
postérieure envoie en avant des vaisseaux sinueux. 


140. DIST, TRANSVERSAL. DIST. TRANSVERSALE, — Rup., 
Entoz., 11,1, p.361, et Synops., p. 95 el 368. 


« — Corps blanc avec une tache postérieure rougeàtre, long de 
«2**, un peu déprimé, oblong, relréci en ayant, échancré en ar- 


46% TRÉMATODES. 


« rière; — ventouse antérieure petite, orbiculaire; — ventouse ven- 
a trale très-grande, saillante, à orifice transverse. » 


Trouvé rarement dans l'intestin des loches (Cobitis fossilis et 
Cobitis tœnia.) 


DIST. DES MALACOPTÉRYGIENS - ESOCES, SALMONES, CLUPES, ETC. 


Nous avons décrit le Dist. gibbosum, n° 17, de l’orphie, le Dist. 
tereticolle, n° 42, des truites et du brochet, le Dist. appendicula- 
tum, n° 43 du brochet, du saumon et de l’alose, le Dist. ocrea- 
tum, n° 48, du hareng, le Dist. campanula, n° 74, du brochet, 
et le Dist. laureatum, n° 76, de la truite : nous allons indiquer 
quelques autres espèces trouvées dans ces mêmes poissons. 


141. DIST. FEUILLE DIST. FOLIUM. — Ovrers, de Veget. et 
Anim., p. 45, fig. 15. 


Distoma folium , RupOrpni, Synopsis , p. 96 et 376. 


«— Corps blanc, long de 0"",75 à 1"",12, déprimé, ovale, moitié 
« moins large; — rétréci en manière de cou en avant; — ventouse 
« antérieure plus petite, terminale; — ventouse ventrale quelque- 
« fois saillante. » 


Trouvé par Olfers, à Berlin, dans la vessie urinaire (?) du brochet 
(Esox lucius). 


142. DIST. DU SILURE. DIST. TORULOSUM. — Rur., Syn., 
p. 111 et 410. 


« — Corps blanchâtre, long de 4"°,5, large de 0,75, cylindrique, 
« renflé inégalement çà et là ou toruleux , plus aminei en arrière; — 
« ventouses presque globuleuses, la ventrale éloignée de la première, 
« et quelquefois plus grande. » 


Rudolphi en a trouvé un seul exemplaire, à Greifswald, dans l’in- 
testin du Silurus glanis. 


143. DIST. SERIAL.  DIST. SERIALE. — Ruporrnt, Entor., I], 
p. 368, et Synops., p. 97. 


Fasciola umblæ , Fasricius, Faun. groenl., p. 329. 


«— Corps blanchâtre avec une bordure blanche-opaque, long de 
« 3,31, large de 1"",5, aplati, presque carré avec un prolongement 
« étroit en forme de cou, de même longueur que le reste du corps, 
« mais trois fois plus étroit; — ventouse antérieure longue ; — ven- 
« Louse ventrale plus grande , orbiculaire, siluée à la base du cou. » 


Trouvé par Fabricius, en Norwège, dans les reins du Salmo 
alpinus. 


9° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 465 


144. DIST. DU SAUMON.  DIST. VARICUM. — ZEner. 


Fasciolaria varica, Müzizer , Zool. dan., t. II, p. 53, pl. 72, fig. 8-11. 
Distoma varicum, Rup., Entoz., t. II, 1, p. 399, et Syn., p. 106. 


« — Corps blanchâtre, long de 2°%,25 (à 6"",7, Müll.), cylindrique, 
« mince; — partie antérieure divergente, de même grosseur et 
« presque de même longueur que le reste; — ventouses globuleuses, 
« la ventrale plus grande située à l’angle saillant formé par la jonc- 
« tion des deux parties du corps. » (Run.) 


Muller en trouva cinq exemplaires, et Rudolphi deux seulement 
dans l'intestin d’un saumon { Salmo salar); il est indiqué aussi dans 
le catalogue de Vienne comme trouvé dans le Salmo thymallus. 


145. DIST. HYALIN.  DIST, HYALINUM. — Rur., Entoz., Il,1, 
p. 389, et Synopsis, p. 105. 


Fasciola eriocis, MüLzer, Zool. dan., t. II, p. 42, pl. 72, fig. 4-7. 


« — Corps transparent, roux au milieu, long de 2"",2 environ, dé- 
« primé, oblong; — ventouses globuleuses égales, écartées. » 


Trouvé par Müller dans l'intestin du Salmo erioæx. 


146. DIST. VENTRU.  DIST. VENTRICOSUM. —Run., Syn., 
p. 108 et 398. 


« — Corps blane avec Ia partie postérieure verdâtre, long de 1"",12 
«à j"",5, cylindrique, renflé à l’endroit du pore ventral qui est le 
« plus grand; — pénis mince en avant de la ventouse ventrale der- 
« rière laquelle se voient à l’intérieur deux globules pédonculés qui, 
« VUS au microscope, paraissent noirs. » (Rup.) 


Trouvé abondamment par Rudolphi dans l'intestin d’une alose 
(Clupea alosa), à Rimini. 

— Rudolphi mentionne aussi comme espèce douteuse un Dist. lucti, 
Syn., p. 122. 


DISTOMÉS DES MALACOPTÉRYGIENS GADOÏDES. 


Nous avons déjà parlé du Dist, appendiculatum , n° 43, trouvé 
dans différents gades; du Dist. fureatum, n° 18, dans le Gadus molva ; 
du Dist. rosaceum de la lotte comme variété du Dist. tereticolle; du 
Dist. scabrum, n° 66, trouvé dans les Gadus barbatus et molva, el 
du Dist. pristis, n° 67, du merlan; nous allons mentionner encore 
quelques autres distomes des gades. 

30 


466 TRÉMATODES. 


147. DIST. FAUVE. DIST. FULVUM. — Run., Syn., p. 98 et 374. 


« — Corps fauve, long de 2"",2 à 2,7, déprimé, ovale, prolongé 
« par une sorte de cou plus mince ; — ventouses semi-globuleuses, 
« marginées, la ventrale plus grande, éloignée de la première. » 


Dans l'intestin des Gadus molva et mediterraneus. 


; 


148. DIST. SIMPLE. DIST. SIMPLEX. — Run., Entoz., t. Il, 1, 
p. 310, et Syn., p. 92. 


Fasciola æglefini, Müzrer, Zool. dan., t. I, p. 33, pl. 30, fig. 4. 


« — Corps grissbrun, long de 6"",7, irès-mince, déprimé , linéaire; 
« — ventouses orbiculaires , la ventrale plus grande. » 


Trouvé par Müller dans l'intestin du Gadus œglefinus. 

— Rudolphi mentionne aussi comme espèce douteuse un Dist. 
Wachniæ | Syn., p. 122 et 427). 

— Moi-même j'ai trouvé dans le Gadus quinquecirratus des côtes 
de Bretagne deux espèces de distome que je n’ai pu étudier complé- 
tement : 1° l’un «long de 3"",6, large de 1"",5 à 2", ovale, déprimé, 
« avec la ventouse antérieure de 0"",33 à 0"",44#, la ventouse ven- 
« trale de 0%%,58 à 0,66 , el les œufs Lrès-petits, longs de 0"",022 à 
« 0"",03, en nombre infini; ils paraissait manquer d’œsophage et 
« même de bulhe œsophagien , et présentait, comme les Apoblema, 
«un vaisseau dont les branches se rejoignent au-dessus de la ven- 
« touse ventrale; mais je wai pu voir l’appendice rétractile posté- 
« rieur qui caractérise les Apoblema, ni les orifices génitaux ; » — 
2 l’autre, « long de 1,25 à 2", large de 0,4 à 0"%,54, est presque 
« fusiforme, et se distingue par le volume de ses œufs, longs de 
« 0,08 à 0,093 ; et au nombre seulement de treize à dix-sept; sa 
« ventouse antérieure est large de 0"",11 à 0"",12, et la ventrale de 
« 0m®,20 à 0,22 ; le bulbe œsophagien est large de 0""06 à 0"",07. » 


DISTOMES DES PLEURONECTES. 


Le Dist. appendiculatum , n° 43, a été trouvé dans plusieurs pleu- 
ronectes; le Dist. soleæ, n° 36, et le Dist. hystrix ont élé également 
décrits. Il reste à mentionner les espèces suivantes. 


149. DIST. ATOME.  DIST. ATOMON. — Ru»., Entoz., t. H,1, 
p. 362, el Syn., p. 95. 


« — Corps blanchâtre, avec une tache rougeûtre, long de 1"",5 à 
« 3,37, plat, oblong, prolongé en une sorte de cou étroit; — ven- 
« touse antérieure terminale , petite; — ventouse ventrale plus grande 


9° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 467 


« et Ssaillante ; — pénis droit et court en avant de la ventouse ven- 
« trale. » 


Trouvé une seule fois abondamment dans le Pleuronectes flesus par 
Rudolphi, à Greifswald. 


150. DIST. ARÉOLÉ. DIST. AREOLATUM.—Rur., Entoz.,t.Il,1, 
p. 363, et Syn., p. 111 et 408. 


Fasciola platessæ , Müier , Zool. dan, t. II, p. 52, pl. 78, fig. 1-5. 


« — Corps verdâtre , avec trois ou quatre aréoles ou taches trans- 
« parentes au milieu, long de 2" à 5wm,5, un peu déprimé, inégale- 
« ment renflé, ordinairement plus mince en arrière; — ventouses 
« globuleuses, assez écartées, presque égales , l’antérieure ayant l’ori- 
« fice oblong et recouvert par le prolongement du bord antérieur en 
« manière de casque. » 


Fabricius en trouva de très-petils exemplaires ( de 0"",75 à 17,1 ) 
dans la plie ( Pleuronectes platessa ); mais ensuite Rudolphi en trouva 
de plus grands dans le Pleuronectes manca, à Naples. 


151. DIST. MICROSTOME.  DIST. MICROSTOMUM. — Runozrni, 
Entoz., t. Il ,1, p. 388, et Syn., p. 104. 


« — Corps long de 9", large de 0"",75 environ, déprimé, presque 
« linéaire; — parlie antérieure ( cou) presque elliptique; — ven- 
« touses petites, égales, éloignées seulernent de 1,1. » ( Ru.) 


Rudolphi en trouva une seule fois à Paris cinq exemplaires dans 
l'intestin d’une sole ( Pleuronectes solea ). 


DISTOME DES MALACOPTÉRYGIENS DISCOBOLES. 


— J'ai trouvé souvent dans les Zepadogaster, en Bretagne, des 
pêtits distomes ressemblant beaucoup à ceux de la gonelle. 


152. DIST, DU LUMP,. DIST. REFLEXUM. — Crerun, Observ, de 
Entoz., 1825, p. 54. 


« — Corps blanchâtre , long de 4°",5 environ, linéaire, cylindrique; 
« — parlie antérieure ( cou ) longue de 0,56, un peu plus étroite, 
« inclinée ou divergente ; — ventouses globuleuses, l’antérieure située 
« en dessous, la ventrale très-saillante et trois fois plus large. » 


M. Creplin le trouva deux fois solitaire dans l'intestin du Cyclopte- 
rus lumpus. 


DISTOMES DES MALACOPTÉRYGIENS APODES. 


Le Dist, appendiculatum , n° 43, a élé trouvé dans l’anguille et dans 


468 TRÉMATODES. 


les Ophidium ; nous avons aussi décrit le Dist. rufoviride , n° 44, du 
congre, etle Dist. angulatum, n° 16, de l'anguille. Il reste à parler 
des espèces suivantes : 


153. DIST. POLYMORPHE. DIST. POLYMORPHUM. — Rur., 
Entoz., t. 11,1, p. 363, et Syn., p. 95 et 369. 


Fasciola anguillæ, Gmeuin, Syst. nat., p. 3056, d’après Leeuwenhoek, 
Arcan. Na., p. 344, fig. 6 (mauvaise ). 


«a — Corps blanc, avec une tache jaune, long de 0,75 à 1,2, 
« deux ou trois fois aussi long que large, déprimé, presque ovale, 
« crénelé, échancré en arrière, prolongé en manière de cou en avant ; 
« — ventouse antérieure à bord gonflé; — ventouse ventrale plus 
« grande, à bord droit, élevé. » 


Rudolphi le trouva abondamment dans l'intestin de l’anguille, à 
Greifswald ; plus tard, il voulut ( Syn., p. 369) rapporter à la même 
espèce un Dist. anguillæ, décrit par Abilgaard ( Zoo!. dan., 1. IV, 
p. 26, pl. 142, fig. 7-10) ; mais celui-ci, d’après la figure citée , serait 
beaucoup plus grand ( de plus de 10" ). 


154. DIST. SINUÉ.  DIST. SINUATUM.— Rur., Syn., p. 97 et 374. 


a — Corps blanchâtre, avec une tache roussätre au milieu, long 
« de 3", large de 0,55, déprimé, à bords sinueux ; — partie anté- 
« rieure (cou) conique; — ventouses assez éloignées, la ventrale 
« plus grande, » 


Trouvé par Rudolphi dans l'intestin de l’Ophidiuwm imberbe, à Naples. 


155. DIST. TUBULÉ.  DIST. TUBULATUM. — Run., Syn., p. 615. 


«— Corps blanchâtre en avant, noirâtre en arrière, long de 
« 2mm,25 à 3"w,37, large de plus de 0"",15, assez épais, déprimé, 
« ovale; — ventouse ventrale plus grande que l’antérieure, et sail- 
« lante en manière de tube. » 


Trouvé par Olfers, au Brésil, dans l'intestin d’une Muræna. 


DISTOMES DES LOPHOBRANCHES. 


156. DIST. LABIÉ. DIST. LABIATUM. — Rur., Syn., p. 108 et 400. 


« — Corps blanchâtre, long de 1"",12, et trois à cinq fois moins 
« large, cylindrique , aminci en avant, très-obtus en arrière; — ven- 
« touses orbiculaires , la ventrale plus grande , saillante , l’antérieure 
« surmontée par un lobe supérieur en forme de lèvre. » 


Rudolphi en trouva à Naples un seul exemplaire sous le péritoine, à 
la surface du foie d’un Syngnathus pelagicus. 


2° SÉR. — DISTOMES DES POISSONS. 469 


157. DIST. DE L'HIPPOCAMPE. DIST. TUMIDULUM. — Runr., 
Synops., p. 95 et 369. 


«— Corps long de 2,25 environ, linéaire, aplati, obtus aux ex- 
« trémités; — ventouse antérieure globuleuse , terminale, plus pe- 
« tite; — ventouse ventrale très-saillante, située au milieu de la lon- 
« gueur, et ayant l’orifice transverse. » 


Dans l'intestin des Syngnathus hippocampus et acus. 


DISTOMES DES PLECTOGNATHES. 


» 158. DIST. CONTOURNÉ. DIST. CONTORTUM. — Ruv., Syn., 
p. 118 et 424. 


« — Corps blanc en avant, jaune rougeâtre en arrière, avec les 
« côtés blanchâtres et deux vaisseaux brunâtres allant de la ventouse 
« antérieure à la queue, très-long (de plus de 27"), cylindrique, un 
« peu aminci en arrière, ferme, et se courbant ou se tordant avec 
« force; — partie antérieure { cou) longue , convexe en dessus, con- 
« cave en dessous, hérissée de petites épines; — ventouses presque 
« globuleuses, la ventrale deux fois plus grande, portée par un pé- 
« doncule quelquefois très-long. » (Rup.) 


Rudolphi en trouva plus de vingt sur les branchies de deux Orthra- 
goriscus mola, à Naples, et, d’après ce mode d'habitation, ainsi que 
d’après la description, on peut conclure, je crois, que ce n’est pas 
un distome ni même un trématode, non plus que le Dist. ovatum de la 
bonite. 


159. DIST. NOIR ET JAUNE.  DIST. NIGROFLAVUM. — Ru., 
Synops., p. 118 et 423. 


Schisturus paradoæus , Rup., Entoz., t. IL, 11, p. 257, pl. 12, fig. 4, d’après 
Repr, Anim. viv., p. 168, Vers, p. 249, pl. 20, fig. 1-4. 


« — Corps mou, blanc, avec un vaisseau (oviducte?) dorsal, noir, 
« très-rameux, épais, et des oviductes jaunes, très-enroulés, formant 
« presque des anneaux et occupant les côtés et la partie posiérieure; 
« long de 7°" à 15"" et quelquefois jusqu'à 27%", et 50%"; — partie 
« antérieure (cou) courte, conique, hérissée de petites épines, ainsi 
« que la tête; — ventouses presque globuleuses ; la ventrale beau- 
« coup plus grande, portée par un pédonceule assez long, » 


Trouvé, avec la précédente espèce, près des branchies de l'Orthra- 
goriscus mola , dans le gosier, et surtout plus nombreux dans l’estomac 
et dans l'intestin, Je crois que ce n’est pas non plus un distome. 


470 TRÉMATODES. 


DISTOMES DES ESTURGEONS. 


Le Distoma appendiculatum, n° 43, été trouvé dans les esturgeons, 
ainsi que les espèces suivantes : 


160. DIST. PARTAGE. DIST. DIMIDIATUM. — CRE, Nov. 
obs. de Entoz., p. 55. 


« — Corps translucide, long de 8"",3 à 4,5, presque cylindrique, 
«et formé de deux parties presque égales, l’antérieure (cou) large 
« de 1"",12 environ, un peu concave en dessous, convexe en dessus, 
« et séparée du reste par une dépression; — partie postérieure large 
« de 0%%,75; — ventouse ventrale plus grande et saillante, située 
« entre le milieu et le tiers antérieur de la longueur. » 


M. Creplin en a trouvé deux exemplaires dans l’œsophage ou les- 
tomac de l’Accipenser sturio. 


161. DIST. HISPIDE. DIST. HISPIDUM. — ABILGAARD. 


Distoma hispidum, Run., Entoz., t. 11,1, p.435, et Syn., p. 118 et 493, 
Distoma hispidum, Crerzin, Nov. obs. de Entoz., p. 73. 


« — Corps blanc, taché de jaune et de brun par les œufs, long 
« de 5 à 20", mince, un peu déprimé, presque linéaire, hérissé, 
« surtout en avant, d’épines droites, inclinées en arrière, excepté vers 
« l'extrémité qui est nue, obtuse; — partie antérieure (cou), très- 
« courte, longue à peine de 2"",3, conique , obtuse en avant, portant 
« de chaque côté, avant le milieu, une expansion latérale en forme 
« d’aile à bord arrondi, et sur la nuque un tubercule armé, ainsi 
« que le bord des ailes, d’aiguillons plus grands et plus forts que 
« ceux du reste du cou; — ventouse antérieure presque terminale, 
« petite, non entourée d’épines, et paraissant irrégulière ; — ventouse 
« ventrale presque globuleuse, ordinairement un peu plus grande ; 
« — branches de l'intestin d’abord très-minces en partant de la ven- 
« touse antérieure, puis renflées de plus en plus jusqu’à l'extrémité 
« postérieure. » 


Abilgaard l'avait trouvé, le premier, dans l’esturgeon ; Rudolphi l'y 
trouva ensuite à Rimini, puis à Berlin, et Braun, à Vienne. Mais 
M. Creplin, ayant pu l’observer de nouveau vivant, en donna une 
description plus exacte, et signala surtout la facile décomposition du 
tégument et la disparition des épines par suile de celle décomposi- 
tion au contact de l’eau. D’après ce qu’a dit M. Creplin de la ventouse 
antérieure non entourée de piquants ( aculeis minime cinctus), nous 


avons cru ne pas devoir mettre cette espèce dans le sous-genre échi- 
nostome. 


2° SÉR. — DISTOMES DES CRUSTACÉS. 471 


DISTOMES DES SQUALES. 


162. DIST. VÉLIPORE. DIST. VELIPORUM. — CRErLIN , dans 
Wiegmann's Archiv., 1842, 1, p. 336. 


« — Corps long de plus de 80%"; — ventouse ventrale située à 6,7 
« seulement de l’antérieure ; — orifices génitaux portés par un tuber- 
« cule au milieu de l'intervalle des ventouses ; — orifice caudal bien 
« visible ; — œufs très-pelits, ovales, bruns. » 


Trouvé par M. Otlo dans le Squalus griseus. 


163. DIST. MÉGASTOME. DIST. MEGASTOMUM. — Rurozri, 
Syn., p. 102 et 381. 


Distoma megastoma, Kuux , dans Anh. Sc. d’obs., 1829 , t. IL, p. 463, pl. 11, 
fig. 4-5. 

« — Corps blanc, long de 6 à 9"", large de 1%%,5 à 2"%,25, ou quatre 
« fois aussi long que large, oblong, déprimé, obtus aux extrémités, 
« convexe en dessus, concave en dessous; — ventouse antérieure 
« grande, aussi large que le corps, située en dessous; — ventouse 
« ventrale, située au milieu de la longueur chez les jeunes, où un peu 
« en avant chez les adultes; — orifices génitaux conligus en avatit de 

« la ventouse ventrale. » 


Trouvé par Rudolphi dans l'estomac du milandre (Squalus galeus), 
et par M. Kubn dans l'intestin de la rousselte (Squalus catulus). 


V. DISTOMES DES CRUSTACÉS. : 


164. DIST. ISOSTOME.  DIST. ISOSTOMUM. — Rur., Synops., 
p. 105 et 392. 


Distoma isostomum, CrgrLin, Nov. obs. de Entoz., p. 64. 


«a — Corps rougeâtre ou rose, long de 2"",8 à 3,37, large de 
« 0,56 à peine, déprimé, obtus de part el l’autre; — ventouse an- 
« lérieure non terminale; siluée en dessous ; — ventouse venirale un 
« peu plus grande, située au milieu de la longueur; — orifices géni= 
« taux contigus, en arrière de la ventouse antérieure. » 


Trouvé par M. Otto à Breslau et par M. Baer à Kæœnigsberg dans les 
conduits biliaires de l’écrevisse (Astacus /luviatilis), par M. Carus, Sur 
les ganglions nerveux, el par M. Creplin, sur les tubes séminifères du 
même crustacé. Il n’a présenté aucune trace d'organes génitaux in- 
ternes. 

— M. Baer, dans son Mémoire sur les animaux inférieurs (Nova 
acta Acad. c. 1. c. , Nat. curiosorum, L, XIII, p. 553), dit avoir trouvé 


472 TRÉMATODES. 


abondamment, à Kænigsberg, dans les écrevisses deux espèces de di- 
stomes, savoir : le Dist. isostomum et un deuxième qu'il nomme 
Dist. cirrigerum, en raison de la grosseur de son cirre. Ce distome 
est enfermé dans de petits kystes globuleux qu’on pourrait confondre 
avec les œufs mêmes de l’écrevisse, parmi lesquels on les voit quel- 
quefois dans l'ovaire; mais le plus souvent ils sont disséminés dans 
les muscles et dans les membranes de l'estomac; c’est ainsi que M. Sie- 
bold les a vus aussi, à Heiïlsberg, au mois de mai, et seulement dans 
les écrevisses provenant d’un certain lac. On en trouve ainsi jusqu’à 
deux cents dans une seule écrevisse. M. Siebold assigne à ce distome 
une cavité postérieure simple, en forme de cœcum, auquel abou- 
tissent quelques branches d’un système vasculaire, 


VI. DISTOMES DES MOLLUSQUES. 


On trouve souvent dans les mollusques des distomes de diverses es- 
pèces, mais toujours sans organes génitaux, et conséquemment on ne 
peut les décrire et les spécifier complétement. Nous avons cependant 
déjà décrit, sous le nom de Dist. radula, un petit Echinostome très- 
remarquable du Lymnœus palustris ; et M. Baer avait précédemment 
nommé Dist. luteum et Dist. duplicatum deux helminthes des mol- 
lusques (Voyez Nova acta Acad., ©. L.c. t. XIII, 11, p. 600 et 610, 
pl. 29, fig. 18 et 20-22). Le Dist. luteum, trouvé dans les testicules et 
le foie de la Paludina vivipara, est long de 0"%,75 à 1"",12, plat, 
ovale, un peu aigu en arrière ; le Dist. duplicatum se produit dans 
des kystes globuleux du rein et des autres organes de l’Anodonta ven- 
tricosa. Ces kystes contiennent deux, trois et quelquefois jusqu’à six 
de ces distomes dont chacun se compose de deux parlies, savoir : un 
corps long de 0"*,37, ressemblant à un petit distome oblong, et une 
sorte de queue égalemeut longue et renflée en massue, qui se déta- 
che à une certaine époque, comme la queue des cercaires. 

J'ai trouvé, de mon côté, à Rennes, plusieurs distomes que je vais 
indiquer sommairement : 1° dans le foie de l’Helix aspersa plusieurs 
fois, une immense quantité de sacs jaunâtres (sporocystes) oblongs, 
ou fusiformes, ou bifurqués, contenant chacun quatre à douze petits 
distomes minces, très-contractiles, longs de 0,3 à 1°",3, suivant 
l’état de contraction, à tégument finement strié en travers, avec les 
ventouses grandes, égales et saillantes, le bulbe œsophagien très-gros 
et l’intestin immédiatement bifurqué. 

2° Dans l'intestin et dans le foie des Limazx agrestis et Limax rufa 
des distomes ovales, longs de 0"",5 à 0",9, larges de 0,2 à 0"",28, 
avec deux ventouses globuleuses, saillantes, larges de 0"",12 à 0,4, 
un bulbe œsophagien large de 0"",09 à 0,10, en arrière duquel se 
trouve l'intestin transverse ou immédiatement divisé; à l'extrémité 
postérieure se trouve un orifice contractile donnant entrée dans une 
cavité d’où partent les vaisseaux, munis de cils vibratiles ou filaments 


DIPLOSTOME. 473 


ondulants. C’est ce distome que je suppose devoir acquérir son déve- 
loppement ultérieur dansles divers animaux (musaraignes, rals, lérots, 
merles, grenouilles, etc.) qui ont mangé des limaces. 

3° Dans l'intestin du Limax cinerea , des distomes très-nombreux, 
longs de 0°*,38 à 0"",44, promptement décomposés par le contact 
de l’eau. Ils ont les deux ventouses très-larges, et se recourbent forte- 
ment pour ramener en dessous l’orifice de la ventouse antérieure. Le 
bulbe œsophagien est précédé et suivi d’un œsophage mince; Pintes- 
tin se divise en deux branches courtes et épaisses ; l'extrémité posté- 
rieure est amincie et contient une cavité ou vésicule contractile, qui 
s'ouvre au dehors par l’orifice caudal. On pourrait croire que ce di- 
stome, achevant de se développer dans l'intestin de la salamandre et 
de la grenouille rousse, y devient un Brachycœlium, comme le pré- 
cédent peut devenir un Brachylaimus. 

4° Dans le foie du Lymnœus palustris des distomes obovés ou pres- 
que globuleux, convexes en dessus, fortement excavés en dessous, ou 
plutôt présentant une excavation médiane , dans laquelle sont com- 
prises la ventouse ventrale et les autres orifices ; de telle sorte qu’on 
pourrait croire que, par suite d’un développement ultérieur, ils pour- 
raient devenir des holostomes dans l'intestin des oiseaux de marais 
qui dévorent les lymnées. Ces distomes sont longs de 0,4 à 0"%,55, 
larges de 0"*,3 ; le tégument est lisse, la ventouse antérieure est pe- 
tite, située en dessous et donne naissance, immédiatement et sans 
bulbe æsophagien, à l'intestin bientôt bifurqué; la ventouse ventrale 
est située au fond de l’excavation , dont le bord postérieur la recouvre 
ordinairement. 


[" APPENDICE, 


TRÉMATODES VRAIS, MAIS IMPARFAITEMENT CONNUS, OU 
INCOMPLÉTEMENT DÉVELOPPÉS. 


12° GENRE. DIPLOSTOME. DIPLOSTOMUM. — NoRDM. 


« Helminthes très-petits, incomplétement développés, habi- 
« tant les yeux des poissons ; — corps mou, oblong, plus ou 
« moins déprimé, plus ou moins allongé, très-contractile et de 
« forme très-variable; — bouche située en dessous, près de 
« l'extrémité antérieure; — œsophage précédé par un bulbe 
« æsophagien ; — intestin divisé en deux branches prolongées en 
« arrière et terminées en cœcum; — deux ventouses situées 
« sur la ligne médiane en arrière du milieu, la première orbicu- 


47% TRÉMATODES. 


« laire, formée de fibres radiées, la deuxième plus large, à bord 
« épais, irrégulièrement contractile; — système vasculaire 
« très-complexe, aboutissant en arrière à une vaste cavité con- 
« tractile qui s'ouvre au dehors par un orifice situé à l'extrémité 
« d’un prolongement caudal plus ou moins prononcé; — organes 
« génitaux nuls ou non développés. » 


Le genre Diplostomum a été établi par M. Nordmann pour des 
helminthes très-petits. Ce savant naturaliste les trouva dans le 
corps vitré de l'œil des poissons, où il prétend en avoir distin- 
gué cinquante-huit espèces; mais il en a décrit deux seulement 
comme types de deux groupes à établir. Ce sont les deux seules 
espèces que j'ai pu rencontrer, et je Suis porté à croire que la 
plupart des cinquante-six autres sont purement nominales ou 
basées sur les différences nombreuses de forme que présentent ces 
helminthes. Depuis lors, M. Henle a décrit une troisième espèce 
trouvée par lui sur la moelle épinière des grenouilles. 

Les displostomes se présentent à la vue simple comme des 
points blancs ou des petites lignes blanches, longues d’un demi- 
millimètre environ, quelquefois en nombre considérable; leurs 
mouvements sont très-vifs, et on peut les conserver vivants pen- 
dant plus de deux jours'entre des lames de verre avec les humeurs 
de l'œil. Ce sont des trématodes incomplétement développés, 
sans aucun moyen de reproduction , qui doivent s’être produits 
spontanément dans le lieu qu’ils habitent. Comme les cercaires 
des mollusques, ils ont de grands rapports de structure avec les 
distomes et les holostomes. 


DIPLOSTOME ENROULÉ. DIPLOST. VOLVENS. — NorDMANN, 
Mikrograph. Beitræge, 1, p. 28, pl. 2, 3 el 4, fig. 6; et dansles 
Annales des sciences nat., t. XXX, p. 210, pl. 18 et 19. 


«— Corps elliptique oblong , long de 0"",4 à 0"%,6, large de 0"",3 
«avec deux ou trois saillies au bord antérieur, et un prolongement 
« Conoïde postérieur qui représente la partie postérieure du corps des 
« holostomes, tandis que le reste du corps dilatable en disque con- 
« cave représente la partie antérieüre ; — cavité postérieure triangu- 
« lairé, non divisée; — les deux lobes latéraux antérieurs rélractiles 
« et susceptibles de se creuser en ventouses ; — tégument finement 
« strié suivant deux directions obliques; — slries écartées de 0"*,0025 ; 
« — souvent ridé ou plissé transversalement ; — globules larges de 
« 0,616 plus ou moins nombreux dans l’intérieur du corps. » 


Je l'ai trouvé plusieurs fois dans l'œil de la perche (Perca fluvia- 
tilis), à Rennes, mais je ne l’ai trouvé dans aucun autre poisson. 


CERCAIRE. 475 


M. Nordmann l’a trouvé en Allemagne dans les yeux du sandre (Perca 
lucioperca), des Perca fluviatilis et Perca cernua, et de la lotte 
Gadus lotta); il a décrit comme organes génitaux des parties peu 
distinctes, sans œufs, sans pénis; il à signalé aussi, dans ces hel- 
minthes, la formation de certains amas d’infusoires monadaires. 


2. DIPLOSTOME EN MASSUE. DIPLOST. CLAVATUM. — Norox., 
Mikr. Beitræg., 1, p. 42, pl. 3, fig. 5-8, et pl. 4, fig. 5 ; et dans 
les Ann. sc. nat., t. XXX, p. 256, pl. 18, 19. 


= 


« — Corps long de 0"",4 à 0,7, lancéolé oblong ou claviforme, 
« allongé, très-variable, et plus contracté tantôt sur un point tantôt 
« sur un autre; — extrémité postérieure susceptible de s'allonger 
« beaucoup; — tégument finement strié en long et en travers; — 
« stries écartées de 0"%,0023 à 0,003 ; — plis transverses produisant 
« de chaque côlé des crénelures égales et régulières de 0",006; — 
« bord antérieur, souvent sinueux, avec deux échancrures séparant 
«trois lobes peu saillants; — bouche entourée d’une masse muscu- 
« leuse, large de 0"",035; — première ventouse ventrale large de 
« 0"%,03, située aux trois cinquièmes de la longueur totale, et s’ou- 
« vrant par une petite ouverture froncée ou transverse ; — deuxième 
« ventouse ventrale située aux qualre cinquièmes de la longueur, 
« tantôt largement ouverte, tantôt froncée et à peine visible; — ca- 
« vilé postérieure bifurquée en avant; — granules ovales oblongs, 
« diaphanes, fortement réfringents, longs de 0,01 , disséminés dans 
« l'intérieur du corps. » 


Je l'ai trouvé plusieurs fois très-abondamment dans les yeux des 
perches el des brochels (Esox lucius), à Rennes. M. Nordmann l’a trouvé 
constamment dans les yeux des Perca fluviatilis, Perca lucioperca et 
Perca cernua. 


3. DIPLOSTOME DU RACHIS. DIPLOST. RACHILÆUM. — HeNtE 
dans Froriep's Notizen, t. XXXVIIT, n° 2. 
«— Corps de forme très-variable , tantôt filiforme, long de 2°%,95, 


« tantôt globuleux, large de 0,56; — bord antérieur aminci ou 
« oblus, ou tronqué, ou à trois lobes. » 


Dans le canal rachidien de la grenouille, vers l'extrémité posté- 
rieure , quelquefois vingt à lrente ou quarante ensemble. 


13° GENRE. CERCAIRE. CERCARIA. — MÜLLER. 


_ ET ENVELOPPE VIVANTE OU SPOROCYSTE DES CERCAIRES. 


Les cercaires, prises d’abord pour des infusoires, sont de très- 
petits distomes sans organes génilaux , mais temporairement pourvus 
d’une queue très-mobile , très-contractile. Cetle queue leur sert 


\ 


476 TRÉMATODES. 


d'organe locomoteur pour nager dans les eaux jusqu’à ce qu’elles 
aient trouvé un gîte pour s’y développer peut-être, ou se métamor- 
phoser, car on ne sait encore ce que deviennent ces singuliers para- 
sites quand ils ont quitté leur premier domicile. On les a vues se 
fixer sur les parois des vases ou sur le corps des mollusques et s’y 
envelopper d’une sorte d’excrétion, comme consolidée. Elles avaient 
dû passer par un état de nymphe, mais on n’a point vu avec certi- 
tude leur réveil , si toutefois ce réveil a lieu; et quant à nous, il nous 
paraît bien plus probable que parmi les myriades de jeunes cercaires 
ainsi destinées à périr au début de leur carrière, comme la plupart 
des graines de certains végétaux, quelques-unes seulement peuvent 
arriver dans l’intérieur de quelque animal pour y achever leur vie de 
distome. 

Les cercaires qu’on voit nager, quelquefois très-nombreuses, autour 
des Ilymnées, des planorbes et des paludines, recueillies récemment 
et placées dans des vases avec de l’eau, furent d’abord étudiées par 
Müller qui en décrivit trois espèces sous les noms de Cercaria lemna, 
Cercaria inquieta et Vibrio maileus dans son Histoire des infusoires. 
M. Bory de Saint-Vincent en fit plus tard son genre Histrionella. 
Nitzsch, en 1817 (Beitræge z. Infusorienk. dans N. Schr. d. Nat. 
Gesel. Halle, t. IT, 1), en fit une étude particulière , et les distingua 
des autres infusoires; il nomma les trois espèces de Müller : 1° Cerca- 
rèa major ; 2? Cercaria inquieta et Cercaria furcata, et il décrivit en 
outre la Cercaria ephemera caractérisée par trois points noirs oculi- 
formes en avant, et la Cercaria minuta; mais il ne connut pas leur 
origine. Ce fut Bojanus qui, en 1818, dans (Isis, p. 129, pl. 4), recon- 
nul leur parasitisme chez les lymnées , et vit le premier leurs spo- 
rocystes qu’on désigna d’abord sous le nom de vers jaunes de Bo- 
janus. 

Mais M. de Baer, en 1826 (dans Nova acta Acad., c. 1. c.,t. XIII, mn), 
fit connaitre la relation étrange qui existe entre les cercaires et leurs 
sporocystes vivants; il suivit leur développement et, par ce travail 
admirable, il enrichit la science des faits les plus curieux. M. Wagner 
dans l’isis, en 1832 (pag. 394, pl. 4) et 1834 (p. 131, pl. 1, fig. 4), 
fit connaître mieux encore la structure de ces helminthes; M. Siebold, 
dans le troisième volume de la Physiologie de Burdach (trad. franc.), 
a encore ajouté considérablement à ce qu’on savait déjà sur le déve- 
loppement de ces êtres singuliers. Enfin M. Steenstrup ( Ucber den Ge- 
nerationwechsel, Copenhag. 1842, analysé dans Wiegmannws Ar- 
chiv., 1843, 11, p. 320), a de nouveau appelé l'attention sur ce sujet 
si intéressant et a ajouté encore quelques faits nouveaux avec d’autres 
détails qui sont évidemment inexacts. 

Ainsi donc on sait aujourd’hui que les cercaires se produisent dans 
des enveloppes spéciales (sporocystes) qui sont elles-mêmes vivantes, 
et présentent quelquefois tous les caractères de l’animalité, du moins 
à une certaine époque de leur développement, mais qui peu à peu 
se déforment et finissent souvent par n'être plus que des sacs ou des 


CERCAIRE. 477 


kystes membraneux. Ces sacs ou sporocystes contiennent d’abord des 
petits corps globuleux demi-transparents qui sont des germes; plus 
tard on voit les cercaires de plus en plus distinctes et souvent entre- 
mêlées de germes à différents degrés de développement. En même 
temps aussi on y voit des germes de sporocystes bien reconnaissables, 
et destinés à propager ces enveloppes vivantes et leurs cercaires; 
quant à celles-ci, malgré ce qu’on en a pu dire, il ne paraît pas pro- 
bable qu’elles puissent donner naissance à de nouveaux sporocystes, 
elles ne peuvent devenir que des distomes, mais je ne crois pas que 
ce soit en s’enfermant dans cette prison excrétée qui a été obser- 
vée; je ne crois pas non plus que les kystes de notre Distoma 
radula soient le résultat d’une de ces métamorphoses de cercaires; 
quoiqu’une pareille idée eùt pu sembler probable d’abord; car le 
mode de structure du kyste est exactement le même que chez les 
vertébrés, et le petit distome inclus n’a absolument rien de la forme 
des cercaires privées de leur queue. 

IL est impossible de caractériser convenablement les espèces de 
cercaires ; cependant il en est plusieurs qui ont été désignées par des 
noms particuliers; la plus remarquable, assurément, est la Cercaria 
armata (Sie8.), qui prend naissance dans les sporocystes vivants ou 
vers jaunes de Bojanus du foie des lymnées, des planorbes et des 
paludines, du moins je crois qu’on ne peut distinguer suffisamment les 
sporocystes de ces divers mollusques. Ces sporocystes jeunes sont, à 
vrai dire, des helminthes bien caractérisés, des trématodes, des mo- 
nostomes ; ils sont jaunâtres ou colorés ainsi par l'intestin simple et 
très-long; ils sont eux-mêmes longs de 0"",5 à 2"" dans le premier 
âge, six à dix fois aussi longs que larges, terminés en avant 
par une petite bouche orbiculaire , quelquefois un peu saillante et 
tubuleuse; cette bouche est suivie d’un bulbe œsophagien très-volu- 
mineux, formé de fibres musculaires radiées, et large de 0"",06 ; 
l'intestin qui vient ensuite est simple , assez étroit, sinueux et inéga- 
tement renfié. Vers l'extrémité antérieure on voit deux papilles laté- 
rales opposées; el en arrière , avant la queue amincie et conique, se 
voient deux appendices latéraux comme deux moignons., C’est dans 
ces sporocystes que prennent naissance les cercaires, comme nous 
l'avons déjà dit; et à mesure que ces parasites inclus se développent, 
le sporocyste s’allonge jusqu’à 4" et se déforme, et présente des 
renflements ou des étranglements irréguliers. La Cercaria armata 
se distingue par un petit dard ou stylet rétractile qu’elle porte au- 
dessus de la ventouse antérieure; elle a son corps de distome long 
de 0"",3 à 0,6, et sa queue longue de 0"",6 à 0"",8, de sorte que 
sa longueur totale est de 1"",2 à 1"",4; sa largeur est de 0"",12 
à 0"",20 , el plus souvent de 0"",15; la ventouse antérieure est large 
de 0,06 à 0"%,07, et la ventrale de 0"",075; le bulbe æsophagien est 
large de 0,034. Des deux côlés en avant se voit à l’intérieur un 
cordon ou vaisseau replié, aboulissant au-dessus de la ventouse à la 
base du dard; en arrière se voient aussi des corps globuleux, qu’on 


478 TRÉMATODES. 


pourrait prendre pour des glandes; au milieu de la partie postérieure 
se trouve une cavité ventrale contractile, quelquefois hifurquée , et 

quelquefois aussi divisée par le rapprochement des parois ; celte cavité 
communique au dehors par l'orifice laissé libre après la chute de la 
queue. Les deux branches de liniestin sont comme chez les dis- 
tomes. 

C’est ainsi que j'ai vu et le sporocyste jaune et les Cercaria armata 
dans le LymnϾus staynalis et dans les Planorbis corneus et carinatus, 
à Paris et à Rennes. M. Siebold lui attribue en outre une couronne 
de petites épines que je n’ai pas vue. 

Dans la Paludina impura , à Rennes, j'ai trouvé des sporocystes 
jaunes de même forme, mais proportionnellement plus courts et plus 
épais, avec un bulbe œsophagien large de 0"",102; les cercaires 
contenues sont couvertes de très-petites épines disposées en quin- 
conce, mais dépourvues de stylet; elles ont le corps long de 0",26 
à 0,5, suivant le degré de contraction, large de 0"",16 à 0"®,17; la 
ventouse antérieure large de 0"",07 à 0%,08, et la postérieure de 

0"®,062 à 0%%,065. C’est la Cercaria echinata. 

La Cercaria ephemera de Niizsch, caractérisée par les points ocu- 
liformes noirs, se développe dans des sporocystes globuleux bru- 
nâtres, couvrant quelquefois le péricarde de la Paludina vivipara; 
ces sporocysies n’ont presque rien conservé de leur animalité. 

La Cercaria fureata de Nitzsch, si remarquable par les deux appen- 
dices ou stylets divergents qui terminent sa queue, se produit dans 
de longs tubes ou sporocysles au milieu des tissus vivants des paludines 
el des lymnées. 

— J'ai trouvé abondamment parmi les touffes de corallines, à Cette, 
au mois de mars, des helminthes ressemblant beaucoup à de grosses 
cercaires sans queue, et que je crois provenir des Trochus; ils sont 
longs de 1 à 2"",5, larges de 0%",2 à 0,6, suivant l’élat de con- 
traction, pourvus de deux ventouses, l’une antérieure, l’autre ven- 
trale , plus grande. 


Ah° GENRE. BUCÉPHALE. BUCEPHALUS. — BAER, 
dans Nov. acta Acad., ©. L. C., t. XIIT, 11, p. 570, pl. 30. 


Sous ce nom M. Baer à établi un genre pour un helminthe analogue 
aux cercaires et au Distoma duplicatum, et trouvé, comme ce der- 
nier, dans l'épaisseur des organes des anodorntes. La seule espèce 
qu’il nomme Bucephalus polymorphus se compose d’un petit corps 
semblable à un tres-jeune distome , portant à lextrémité postérieure 
deux appendices divergents en forme de cornes de bœuf, ou très- 
longs, droits ou diversement conlournés, lesquels se détachent 
à une certaine époque. Les bucéphales se produisent dans des tubes 
ou sporocysies ramifiés présentant des renflements successifs dont 
chacun loge un ou deux helminthes. 


dé 


ASPIDOCOTYLE. 479 


45° GENRE. LEUCOCHLORIDIE. LEUCOCHLORIDIUM. 
— CARUS, Nov, &act. Acad., © XVII, 2pASsapL. 7 


M. Carus a voulu établir sous ce nom un genre d’helminthes pro- 
blématiques. Cette production parasite trouvée dans un mollusque 
(Succinea amphibia) , et nommée spécifiquement par lui Leucochlo- 
ridium paradoxzum, c’est en apparence un ver blanchâtre, mou et 
ridé, eylindrique, long de 9 à 12", large de 2"* environ , et prolongé 
par une sorte de queue plus ou moins flexueuse , de manière à res- 
sembler un peu à une larve de syrphe ou d'Elophilus tenax. Ce ver 
présente d’ailleurs deux bandes vertes transverses, en avant, et six à 
huit lubereules noirs saillants près de l'extrémité antérieure. IL se 
meut assez vivement entre les viseères el jusque dans les tentacules 
du mollusque, où il se laisse voir à travers les téguments; mais si 
on veut chercher quelques traces d'organisation interne , on voit que 
ce n’est qu'un sac, qu'un grand sporocysle, contenant de jeunes 
trématodes analogues aux distomes, ainsi que les sporocystes des 
cercaires. 


?216° GENRE. ASPIDOCOTYLE. ASPIDOCOTYLUS.—DIESs. 


« — Vers à corps allongé, déprimé, aminci en avant, élargi 
« en arrière où se trouve une dilatation presque orbiculaire 
« toute couverte de ventouses (?) très-nombreuses ; — bouche 
« orbiculaire terminale ; — pénis simple et conique saillant à la 
« face ventrale en avant. » 


M. Diesing a établi ce genre en même temps que son genre 
Notocotylus dont nous avons parlé (voyez Monostoma verru- 
cosum ) et avec lequel il paraît avoir beaucoup trop de rapport. 


ASPID. CHANGEANT. ASPID. MUTABILIS. — Diese, dans les 
Ann. Mus. Wien. t, Il, 11, p. 284, pl. 15, fig. 20-22. 


« — Corps long de 3"%,37, large de 1"",12 environ à la partie anté- 
« rieure, et de plus de 2°»,25 en arrière; — intestin bifurqué, pré- 
« cédé d’un long œsophage; — ventouses très-nombreuses, formant 
« environ quatorze rangées transverses et longitudinales sur le disque 
« postérieur. » 


M. Nallerer en a trouvé deux exemplaires seulement dans l'intestin 
d’une nouvelle espèce de Cataphractus. 


480 TRÉMATODES. 


II° APPENDICE. 


TRÉMATODES DOUTEUX. 


217° GENRE. PELTOGASTRE. PELTOGASTER.—RATHKE. 


M. Rathke a décrit sous le nom de Peltogaster paguri ( dans Neu. 
Danzig. Schrift., 4. WU, 1v, p. 105) un parasite du pagure ou Bernard 
l'Ermite, qui paraît être toute autre chose qu’un trématode; c’est-un 
ver long de 13"",5, ovale oblong, courbé en arc, portant à l’extré- 
mité la plus large un tube court et épais terminé par la bouche. Au 
milieu de la face inférieure se trouve un disque rayonné en forme de 
ventouse, mais d’un tissu corné. La bouche est suivie d’un large in- 
testin simple, prolongé jusqu’à l'extrémité postérieure. Les ovaires 
sont deux tubes situés entre l'intestin et la face inférieure , et divisés 
par des cloisons transverses; de chacun d’eux, en arrière du milieu 
du corps, part un canal court qui vient aboutir dans l'intestin, où les 
œufs achèvent leur développement, fixés à la paroi. 


2? AS° GENRE. GYRODACTYLE. GYRODACTYLUS. — 
NorpM., Mikrog. Beitr., 4842, t. I, p. 105, pl 40. 


M. Nordmanr nomme ainsi de très-petits vers parasites à la surface 
du corps des poissons d’eau douce, et les caractérise par une expansion 
membraneuse discoïdale ou concave à la partie postérieure , soutenue 
par deux grands crochets minces et par une rangée de petits spicules 
disposés en rayonnant. Leur corps est linéaire ou fusiforme, diaphane ; 
la partie antérieure est lobée ou échancrée, et munie de quelques 
points noirs, oculiformes, à la face dorsale. On voit aussi une sorte 
de trompe sortant à angle droit comme un bulbe pharyngien exser- 
tile, de sorte que, vue de face, elle peut être prise pour une ven- 
touse; vers le milieu ou le tiers antérieur de la longueur se voient 
deux petits crochets obliques qui paraissent correspondre à un orifice 
génital; quelquefois aussi on voit deux canaux latéraux plus transpa- 
rents, qu’on peut prendre pour les branches de l’inteslin. Toutefois , 
on ne peut classer convenablement ces petits vers non adulles parmi 
les trématodes. M. Creplin ( dans l'Encyclopédie de Ersch et Gruber, 
t. XXXII, p. 301 } doute même que ce soient des helminthes. 

M. Nordmann en avait décrit deux espèces qu’il nomma Gyrodac- 
tylus elegans (fig. 1-2) et Gyrodactylus auriculatus ( fig. 4-6 ). Moi- 
même j'ai trouvé souvent ce dernier sur les branchies de la carpe et 
du gardon, et je l’ai représenté ( Arzas, pl. 8, fig. H }avec bien moins 
de détails que M. Nordmann, mais tel que je l'ai vu. Il est long de 
0,25 et d’une délicatesse extrème. J'en ai trouvé aussi sur Les bran- 


HECTOCOTYLE. 481 


chies de la carpe une autre espèce plus grande, longue de 0"",42 à 
0"%,55 , large de 0"",10, remarquable par la grandeur des deux ero- 
chets qui soutiennent son expansion membraneuse en arrière. J’en ai 
donné deux figures partielles ( Aras, pl. 8, fig. J ), et je proposerai 
de la nommer Gyrodactylus anchoratus; enfin, j'en ai vu aussi une 
troisième espèce sur le corps du Gasterosteus lœævis. A 


? 49° GENRE. MYZOSTOME. MYZOSTOMA. — LEUCK. 


Leuckart établit ce genre en 1838 ( Froriep's Notiz., p. 49 et 50, et 
Isis, p.613, pl. 1, fig. 9-10 ) pour des parasites très-singuliers trouvés 
sur les comatules, et il en décrivit trois espèces; mais il n'avait eu sous 
les yeux que des exemplaires conservés dans l’alcool. M. Loven ayant 
pu, au contraire, étudier vivant le Wyzostoma cirriferum, en a 
donné dans les Ann. des sc. nat.(1842,t. XVIII, p. 291) une descrip- 
tion beaucoup plus exacte, d’où il résulte que ce n’est pas un tréma- 
tode ni même un helminthe. M. Siebold , en analysant ce travail dans 
les Archiv für Naturgeschichte (1843, &. Il, p. 291), exprime l’opi- 
nion qui nous semble assez juste que les myzostomes font le passage 
des annélides aux trématodes; cependant, nous les croyons encore 
plus voisins des annélides. En effet, leur corps plat, discoïdal, plus 
ou moins lobé, est couvert de cils vibratiles , et présente en dessous 
cinq paires de pieds formés chacun de lrois segments courts, dont 
le dernier porte quatre crochets rétractiles ; la bouche est portée à 
l'extrémité d’une trompe charnue, complétement rétractile. Leur 
longueur totale est de 2? à 4""; ils se meuvent avec assez de vivacité 
sur les bras des comatules (Comatula mediterranea et Comatula mul- 
tiradiata). Leuckart a donné quelques autres détails descriptifs dans 
son dernier Mémoire helminthologique( Zoo!. Bruchst., 1842, p. 5 ); 
mais M. Siebold pense que ces trois espèces doivent être réduites 
à deux. 


2? 20° GENRE. HECTOCOTYLE. HECTOCOTYLUS.— 
CUVIER, dans Annales sc. nat., 1829, t. XVIITL, p. 447, 
ph 44% 4 


Cuvier a décrit sous ce nom un ver énigmatique dont M. Laurillard 
avait trouvé cinq exemplaires longs de 100 à 150", à Nice, sur le 
poulpe granuleux ( Octopus granulatus ). J'ai vu les préparations 
anatomiques conservées dans la galerie d'anatomie, ainsi qu’un 
exemplaire entier; mais j'avoue qu’il m’est impossible de comprendre 
ce que ce peut être : je suis seulement bien convaincu que ce n’est 
pas un helminthe trématode. On dirait un bras arraché de quelque 
autre céphalopode, lant la double série de ventouses occupant la face 
ventrale de l’hectocotyle ressemble aux ventouses plus grandes du 


31 


482 TRÉMATODES. 


poulpe ; la structure interne est également musculeuse, mais on voit 
dans la partie dorsale un long fil blanc, sinueux et replié que Cuvier 
na pu voir qu'après l’aclion de l'alcool, et qui par conséquent doit 
provenir de la coagulation de quelque substance liquide ( sperma- 
tique ? ). M. Laurillard les a vus nager librement dans l’eau comme 
de pelites anguilles et revenir se fixer à la surface du poulpe. 

M. Delle Chiaje, à Naples, a décrit sous le nom de Trichocephalus 
acetabularis , une autre sorte d’hectocotyle trouvé sur l’argonaute , 
long seulement de 54°", avec des ventouses moins nombreuses. 

Cesera seulementen étudiant ces objets vivants qu’on pourra décider 
de leur vraie nature et conslater si ce ne seraient pas des parties déla- 
chées de quelque céphalopode dans le but de servir à la fécondation. 
Ce que je puis affirmer dès à présent, c’est que le long fil blanc décrit 
par Cuvier, el dont Ja longueur est de plus d’un mètre, est tout 
simplement un faisceau de filaments très-longs et irès-fins, indépen- 
dants, el ressemblant complétement aux spermatozoïdes des cépha- 
lopodes. 


LIVRE QUATRIÈME,. 


IV° TYPE OU SOUS-CLASSE. 
ACANTHOCÉPHALES. — Rupocrur. 


« — Animaux ovoides-oblongs ou cylindriques plus ou moins 
« allongés, revêtus d’un tégument élastique, résistant, et pourvus 
« d’une trompe rétractile, armée d’aiguillons , mais sans bouche 
« et sans tube digestif; se nourrissant par absorption ; — à séxes 
« Séparés; — ovipares. » 


Rudolphi, en instituant cet ordre, y comprit avec les vrais échi- 
norhynques le genre tétrarhynque, que plus tard il dut reporter 
parmi les cestoïdes. Lamarck laissa les échinorhynques avec les 
nématoides dans son ordre des vers rigidules , et reporta les tétra- 
rhynques ou tentaculaires dans la troisième section de son ordre 
premier les hétéromorphes. Cuvier adopta les acanthocéphales de 
Rudolphi comme première famille de son deuxième ordre des 
intestinaux, les parenchymateux, mais en même temps il admit 
dans cette famille le genre Hæruca, de Gmelin, pour une espèce 
fictive qu’il dit se trouver dans le foie des rats et qui est un cysti- 
cerque mutilé. 


Ae GENRE. ÉCHINORHYNQUE.  ECHINORHYNCHUS. 
— MÜLLER. 


« — Helminthes à corps sacciforme, plus ou moins allongé, or- 
« dinairement flasque pendant la vie, gonflé par l'absorption 
« après la mort; quelquefois hérissé en partie d’aiguillons; 
« — trompe rétractile, plus ou moins allongée, cylindrique , cla- 
« viforme ou presque globuleuse, armée d’aiguillons quelque- 
« fois caducs, formant une à soixante rangées transverses ; Cou 
« ordinairement court, quelquefois allongé ou filiforme, et plus 
« rarement renflé à l’extrémité. 


484 ACANTHOCÉPHALES. 


« — Mâle ayant à l’intérieur un, deux ou trois testicules, 
« avec des vésicules séminales complexes; souvent terminé par 
« un appendice copulatoire, en forme de vésicule membraneuse, 
« quelquefois rétractée en partie, et figurant alors soit une 
« cupule, soit une cloche ou un tube court, épais; — pénis 
« simple, entouré d’une gaîne membraneuse. 

« — Femelle ayant à l’intérieur un oviducte tubuleux et mus- 
« culeux élargi en avant, aboutissant à l'extrémité postérieure, 
« etsoutenu dans l’axe du corps par un faisceau membraneux, 
« ou ligament qui part du fond du réceptacle de la trompe; — 
« ovaires libres, isolés, naissant à la paroi interne de la cavité 
« viscérale, ou de la couche musculaire; — œufs elliptiques ou 
« fusiformes, flottant librement dans lintérieur du corps jus- 
« qu’à ce qu’ils soient saisis par les contractions alternatives de 
« l’extrémité dilatée de l’oviducte. » 

Le genre Æchinorynchus à été créé par 0.-F. Müller, qui 
adopta ce nom (Eyivoc, hérisson, 6ÿyx0s, trompe ); d’après 
Zoëga, il avait été nommé aussi Acanthocephalus par Koelreuter, 
et Acanthrus par Acharius. 

Ce genre, parfaitement circonscrit, et qui compose seul la 
famille et l’ordre, ou même la sous-classe des Acanthocéphales, 
contient des espèces assez nombreuses, toutes réunies par des 
caractères communs exclusifs, comme d’avoir une seule trompe 
rétractile, armée de crochets, d’avoir des sexes séparés etdes or- 
ganes sexuels assez complexes, et enfin de manquer de canal 
digestif, de bouche et d’anus. Tout au plus pourra-t-on le sub- 
diviser en sous-genres, d’après la structure et le mode du déve- 
loppement de la trompe, et d’après les principales différences 
offertes par les organes sexuels. 

Redi, le premier, avait observé plusieurs de ces helminthes 
sans les décrire méthodiquement ; Leuwenhoeck les observa éga- 
lement vers la fin du xvn: siècle; quelques naturalistes ou méde- 
cins s’en occupèrent aussi dans le xvr° siècle; mais Müller le 
premier, les étudia spécialement, et en découvrit plusieurs; 
Pallas en découvrit deux autres espèces, mais il n’adopta point 
comme Müller le nom d’£chinorhynques, et il les rangea parmi 
les Tænia; Gæze, de son côté, trouva six nouvelles espèces; son 
continuateur, Zeder, au contraire, n’en ajouta qu’une espèce, 
mais il imposa des noms spécifiques aux Echinorhynques trouvés 
par ses prédécesseurs; Rudolphi en découvrit lui-même dix-sept, 
il en reçut de Nitzsch, de Chamisso, de Treutler, d’Olfers, de 
“Bremser et de beaucoup d’autres; et il put, en rectifiant et en 


Le 


ÉCHINORHYNQUES. 485 


rassemblant tout ce qu’on avait fait avant lui, décrire dans son 
Synopsis cinquante-trois espèces plus ou moins complétement 
déterminées, dont trente-trois nommées par lui, et le reste 
par Schrank, par Frælich, par Gœze, par Zeder, par Olfers 
et par Bremser; il inscrit, en outre, cinquante-deux espèces 
indéterminées ou douteuses, ce qui fait un nombre total de 
cent cinq. 

Bremser, de son côté, en avait trouvé, au musée de Vienne, 
dix-huit espèces nouvelles, il en avait nommé plusieurs ; et 
M. Westrumb, qui se servit de sa riche collection pour faire son 
traité De Helminthibus acanthocephalis (182 ), put décrire, tout 
en supprimant ou réunissant plusieurs de celles de Rudolphi, 
soixante-six espèces déterminées, dont seize nommées par lui- 
même, neuf par Bremser, vingt-neuf par Rudolphi, sept par 
Zeder, deux par Gæze, et trois par Olfers, Schrank et Frælich, 
à la suite desquelles il inscrit seulement vingt-quatre espèces 
douteuses; en tout quatre-vingt-dix. 

Depuis lors, M. Creplin a décrit quatre nouvelles espèces, et 
a montré la nécessité de séparer de l’£ch. globulosus l’espèce 
que je nomme Z'ch. propinquus. Moi-même je décris ici, comme 
nouvelles , six autres espèces, et j’ajoute un Echinorhynque des 
crustacés, trouvé par M. Zenker, de sorte qu'après quelques 
rectifications, il me reste soixante-quinze espèces plus où moins 
déterminées, dont à peu près soixante-trois certaines, et en 
outre quatorze échinorhynques tout à fait douteux. 

Des soixante-quinze espèces ainsi admises, douze vivent dans 
les mammifères, trente-quatre dans les oiseaux, sept dans les 
reptiles, et vingt etune dans les poissons, et une dans les crustacés ; 
presque toutes se trouvent dans lintestin; on en connaît douze 
à treize qui se développent dans des kystes membraneux, ou 
entre les replis du mésentère, tels que PÆch. appendiculatus 
de la musaraigne, l’Æch. amphipachus du hérisson, les quatre 
échinorhynques des serpents, l£ch. gibbosus du lump et de la 
vive, et l’Æch. vasculosus de la castagnole; un échinorhynque 
de hérissen a été trouvé sous la peau, et une seule espèce dou- 
teuse est indiquée comme ayant été trouvée dans la bourse de 
Fabricius (bursa Fabricii) d’un oiseau. 

Les Echinorhynques sont d’ailleurs généralement assez rares; 
sur deux mille quatre cents vertébrés, dans lesquels j'ai cher- 
ché des helminthes, quatre-vingts seulement (un sur trente ) 
appartenant à vingt-cinq espèces, m'ont fourni des échinorhyn- 
ques; et encore, ce n’est que dans le merle, dans le chat-huant 


486 ACANTHOCÉPHALES. 


(Strix aluco), dans le muge, dans l’anguille et dans les tritons 
que j’en ai trouvé plus habituellement à Rennes. 

Au musée de Vienne, on en a trouvé quinze cent soixante- 
six fois, en disséquant quarante-quatre mille sept cent vingt- 
cinq vertébrés, ce qui fait aussi à peu près une fois sur trente; 
mais de ce nombre de fois, il y en a deux cent trente-neuf pour 
lEch. hæruca de la grenouille verte, disséqués douze cent 
quatre-vinget-dix fois; deux cent un pour les Échinorhynques 
de la lotte ( Gadus lotta), cent cinq pour ceux du Gobius J030, 
cent quarante-deux pour l£ch. angustatus de la perche, et cent 
vingt-deux pour l£ch. fusiformis de la truite (Salmo fa- 
rio); ainsi des Échinorhynques de cinq à six espèces seulement 
ont été trouvés huit cent neuf fois dans cinq espèces de verté- 
brés, et tous les autres n’ont été trouvés que sept cent cin- 
quante-sept fois, dont quarante et un mille cinq cent quarante 
vertébrés, ce qui représente un sur cinquante-cinq. D'ailleurs 
parmi les sept mille cent soixante-neuf mammifères disséqués à 
Vienne, cinquante et un seulement contenaient des Échinorhyn- 
ques, et parmi les seize mille cinq cent vingt-quatre oiseaux 
disséqués, quatre cent sept seulement contenaient ces helmin- 
thes, ce qui donne la proportion de un sur cent cinquante pour 
ceux-là, et de un sur quarante et un pour ceux-ci. 

— CosoraTion, La plupart des Échinorhynques sont blanes, 
plus ou moins opaques ou blanchâtres, quelques-uns seulement 
sont colorés, soit totalement, soit partiellement, en rouge, en 
rose, en orangé ou en jaune; ce sont particulièrement quelques 
Échinorhynques vivant dans l'intestin des poissons, qui présen- 
tent cette coloration, qu’on pourrait bien attribuer à la nature 
du chyme au milieu duquel ils se trouvent; cependant l'Zch. 
subulatus, qu’à la vérité on n’a trouvé qu’une seule fois, est 
indiqué comme rougeâtre en ayant, et blanc en arrière, et 
VÆch. vasculosus, de la castagnole, est, au contraire, blanc 
en avant, et rouge ou rosé en arrière; les Æch. pristis, terebra, 
fusiformis, acus, polymorphus sont plus ou moins rouges : l'£ch. 
proteus est quelquefois orangé, ainsi que lÆ£ck. miliarius des 
crustacés. 

— Les Échinorhynques sont revêtus d’un récumenr élastique, 
flexible et résistant, qui se gonfle par un effet d’endosmose, 
comme un sac fermé plus ou moins allongé, et plus ou moins 
renflé, soit en ayant, soit au milieu. Mais, pendant la vie, il est 
flasque, plissé irrégulièrement, de sorte que certains Échinorhyn- 
ques, dans l’intestin des oiseaux surtout, ne semblent être qu’un 


ÉCHINORH YNQUES. 487 


lambeau de membrane blanche, chiffonnée, ou même un amas 
de cette matière blanche, opaque, qui provient de l'urine des 
oiseaux et des serpents. Ce n’est qu'après avoir été plongés dans 
l’eau qu'ils se gonflent, et prennent la figure sous laquelle on a 
coutume de les décrire; il semblerait même que ce gonflement 
n’a lieu souvent qu'après la cessation de la vie; cependant 
M. Creplin a vu des Æch. proteus (ou tereticollis), plongés dans 
l'eau vivants, devenir alternativement gonflés et flasques plu- 
sieurs fois de suite en absorbant et expulsant le liquide à tra- 
vers les pores du tégument; on conçoit d’ailleurs que, chez les 
poissons et les batraciens, qui vivent dans l’eau, le contenu des 
intestins devant être plus aqueux, les Echinorhynques seront 
pendant la vie moins flasques que chez les oiseaux. 

— La FORME, ainsi déterminée par le gonflement, est ordinai- 
rement cylindrique, amincie vers les extrémités, et surtout en 
arrière; quelquefois elle est en navet, £ch. napæformis (n° 2), 
en fuseau, Æch. fusiformis (n° 67), en poire, Æch. pyriformis, 
(n° 21); une espèce, £ch. amphipachus (n° 3), présente deux 
renflements terminaux, séparés par une partie plus étroite; une 
autre présente une série de renflements comme un rang de 
perles, £ch. moniliformis (n° 9); la plupart sont droits ou peu 
courbés, quelques-uns sont recourbés ou même enroulés comme 
les Æch. spiralis (n° 1), Ech. contortus (n° 18), Ech. spirulis, 
(n° 40), £'ch. tuberosus (n° 66). La forme est d’ailleurs considé- 
rablement modifiée par suite du développement du cou, de la 
trompe et de l'appareil copulatoire dont nous parlons plus loin, 
Toutefois, le rapport de la longueur à la largeur (voyez tableau 
B ) peut offrir un bon caractère spécifique pour ces helminthes. 

Le tégument, qui paraît homogène et continu, est le plus sou- 
vent lisse et nu; dans quelques espèces seulement, il présente 
constamment des stries transverses (£'ch. agilis) ou longitudi- 
pales (Æch. striatus); des stries dans deux directions le font pa- 
raître réticulé chez l’£ch. reticulatus, et d’un autre côté une 
sorte de pigment blanc, qui le tapisse en dessous, présente 
quelquefois une apparence d’aréoles (Æ'ch. areolatus, Etch. 
anthuris); mais une différence bien plus caractéristique, offerte 
par le tégument de certaines espèces, c’est d’être hérissé d’ai- 
guillons ou de crochets analogues à ceux de la trompe; ces 
aiguillons peuvent disparaître en partie chez les adultes; et, 
d’ailleurs, ce n’est guère qu’à la partie antérieure qu’on les voit 
chez les £ch. ventricosus (n° 6), strumosus (n° 7), pyriformis 
(n° 20), sphærocephalus (n° 57), striatus (n° 58), hystriæ (n° 44), 


488 ACANTHOCÉPHALES. 
polymorphus (n° 45), vasculosus ( n° 60), pristis (n° 61), subu- 
latus (n° 69) et gibbosus (n° 75). 

— La moriiTé des Échinorhynques est ordinairement fort 
obscure, et consiste seulement à faire saillir et à rétracter al- 
ternativement la trompe, soit seule, soit avec le cou et la partie 
antérieure du corps qui peuvent ainsi rentrer complétement 
à intérieur ; quelques-uns, comme l£ch. appendiculatus (n° 5), 
peuvent en même temps faire saillir, et rentrer alternativement 
la partie postérieure du corps plus mince, et en forme de 
queue. Les mouvements assez vifs de l’Æch. agilis (n° 63) 
ont paru assez extraordinaires à Rudolphi pour déterminer 
cétillustre helminthologiste à nommer ainsi cette espèce. | 

— Cou. — La partie antérieure du corps est plus ou moins 
rétractile, ou susceptible de rentrer à l’intérieur, comme nous 
avons déjà dit; elle est en même temps rétrécie, en manière de 
cou plus ou moins distinct, et souvent ridé ou plissé transver- 
salement; ce cou, ordinairement court, s’allonge considérable 
ment au contraire chez l’Æch. porrigens (n° 11), où il est fili- 
forme, et terminé par une dilatation en cône renversé; il est 
cylindrique et lisse, ou sans aiguillons chez les Zch. sphæro- 
cephalus (n° 57), striatus (n° 58), hystrix (n°44, b)et polymor- 
phus (n° 45), qui ont la partie antérieure du corps toute héris- 
sée d’aiguillons, mais le cou de cette dernière espèce n’est vi- 
sible ou développé qu’à un certain âge; celui de l'Æ£ch. hystriæ 
et de PÆCh. striatus est souvent rétracté, et n’est pas plus long 
que la trompe. Le cou des Æch. globicollis (n° 42) et proteus 
(n° 54) présente à l'extrémité, un renflement globuleux, carac- 
téristique sur lequel est implantée la trompe. M. Creplin a pris 
pour le cou, chez quelques espèces, la partie postérieure de la 
trompe. 

— Tromre. — L'organe le plus remarquable des Échinorhyn- 
ques, celui qui les caractérise en général, et qui leur a valu leur 
nom, c’est la trompe, partie tubuleuse allongée , plus ou moins 
renflée, susceptible de rentrer en elle-même par invagination , 
et armée d’aiguillons ou de crochets recourbés, au moyen des- 
quels ces helminthes s’accrochent à la tunique interne de Pin- 
testin des animaux dont ils sont parasites. Les crochets de la 
trompe sont disposés régulièrement en quinconce, et forment 
douze à trente rangées longitudinales, chacune de un à trente 
crochets, ou même davantage. Le nombre des rangées trans- 
verses est nécessairement double du nombre des crochets 
de chaque rangée, puisque, en raison de la disposition quincon- 


ÉCHINORHYNQUES. 489 


ciale, les crochets de dèux rangées contiguës sont alternes. Le 
moindre nombre de crochets paraît être de six (Æch. hexacan- 
thus (n° 64),) formant une seule rangée transverse; on ne con- 
naît d’ailleurs aucun autre exemple bien certain d’une couronne 
simple de crochets chez les échinorhynques, car Péchinorhynque 
de la souris, Z'ch. muris, Run., ou Hæruca muris, GMEL., est une 
espèce fictive (voyez page 502). On voit chez tous les autres 
échinorhynques adultes douze (?) ou dix-huit crochets au 
moins, ou un nombre de plus en plus considérable jusqu’à neuf 
cents, et davantage peut-être. Ce nombre varie, sans doute, 
avec l’âge, et l’on voit souvent à la base de la trompe, chez beau- 
coup d’échinorhynques , des crochets naissants , destinés à ac- 
croître le nombre des rangées transverses; tandis que chez 
certaines espèces, Æch. sphærocephalus (n° 37), Ech. polymor- 
phus (n° 45), au contraire, la trompe finit par se dépouiller de 
ses crochets. Cependant ce nombre est assez constant, dans cer- 
taines limites, pour qu’on puisse y trouver un caractère spéci- 
fique. 

La forme de la trompe présente des variations, qui ont paru 
assez importantes à Rudolphi et à Westrumb pour servir à di- 
viser en sections le grand genre échinorhynque; ainsi, pour 
Rudolphi, parmi les espèces dont le cou très-court ou nul est 
sans aiguillons, ainsi que le corps, les unes ont la trompe pres- 
que globuleuse: £ch. gigas (n° M), Ech. spirula (n° 1), ch. 
ricinoides (n° 52), Ech. napæformis (n° 2), Ech. compressus 
(n° 28), Æ'ch. oligacanthus (n° 49), Ech. oligacanthoides (n° 48), 
Ech. tuberosus (n°66), £ch. elavæceps (n° 65), et Æch. microce- 
phalus {n° 12); d’autres ont la trompe ovale: ch. globulosus 
(n° 57), Æch. propinquus (n° 58); d’autres l'ont oblongue, ren- 
flée au milieu: £ch. pumilio (n° T1), Ech. inæqualis (n° 14), 
Ech. globocaudatus (n° 17 a ), Ech. cinclus (n° 50); d’autres 
l'ont renflée à l'extrémité, ou en massue: Zch. bacillaris (n° 46), 
Ech. agilis (n° 63), Ech. fasiformis (n° 67); une seule Æch. 
hœruca (n° 51) a sa trompe renflée à la base ou conique; les 
autres, plus nombreuses, l’ont cylindrique ou linéaire. M. Wes- 
trumb (de Helm. acanth.,1824) aintercalé dans cette classification 
les espèces dénommées par lui ou par Bremser; et, de plus, il a 
subdivisé chaque section d’après la présence ou l'absence d’un 
cou très-court. Mais on voit que ce mode de classification est 
plus artificiel qu'aucun autre, car il éloigne, d’après un carac- 
tère trop variable, des espèces qui ont les plus grands rapports, 
et M. Westrumb lui-même est obligé souvent de dire que la 


490 ACANTHOCÉPHALES. 


forme de la trompe est très-variable ; et dans la section des 
Echinorhynques à trompe cylindrique ou linéaire, il dit, pres- 
que pour chaque espèce, que la trompe est retrécie à la base 
(basi parum constricta, 1. c., p.49, 20, etc.), ou plus épaisse 
au sommet (in apice parum crassior, |, e., p. 20, 21, etc.), 
ou rétrécie au sommet (ita in apice angustata est, ut aptius co- 
nica diceretur, p. 21). C’est que, en effet, à part quelques es- 
pèces à trompe très-longue, linéaire, presque toujours cet or- 
gane, suivant le degré de protraction et de gonflement, présente 
des variations de forme assez notables. 

Chez quelques espèces : Zch. appendiculatus (n° 5), Æeh. glo- 
bocaudatus (n° 17, a), Ech. polyacanthus (n° 16), la trompe est 
formée de deux parties distinctes, une antérieure, plus grosse, 
ovoïde, armée de crochets plus forts, une postérieure ou basi- 
laire, plus étroite, armée de crochets plus petits, et que M. Cre- 
plin veut nommer un cou; mais il me semble que c’est vérita- 
blement une partie de la trompe, car elle se contracte et se re- 
tire de même à l’intérieur; et d’ailleurs, ce qui paraît plus con- 
cluant, c’est à sa base et non à son sommet que viennent aboutir 
les lemnisques, ou sacs salivaires. 

Les Æch. sphærocephalus et polymorphussedistinguentde tous 
les autres par leur trompe d’abord, hérissée de crochets; puis 
devenant une bulle globuleuse, dépouillée successivement de 
ses crochets, et finalement tout à fait nue; et demeurant alors 
engagée entre les tuniques des intestins, auxquels elle s'était 
d’abord accrochée. 

La trompe, ordinairement située dans l’axe du corps, est quel- 
quefois aussi insérée obliquement, ou presque transversalement 
à l'extrémité antérieure du corps, notamment chez les Échi- 
norhynques des passereaux insectivores, Æch. obliquus (n° 51), 
Ech, transversus (n° 20), ch. decipiens (n° 95) et chez P£'ch. 
globicollis. 

— Plusieurs raturalistes ont pensé que la trompe doit être 
percée à l'extrémité; mais je n'ai pu y voir aucun indice d’une 
ouverture réelle; à la vérité, en comprimant, on fait souvent 
saillir une papille, mais ce n’est que le résultat d’une sorte de 
hernie du tissu de la trompe. Gæze, et, après lui, presque tous 
les helminthologistes ont même admis que, chez lÆch. tuba 
(n°147, b), un sucoir tubuleux, en forme de trompette, part du 
sommet de la trompe pour s'attacher à la surface des intestins; 
mais je suis convaincu que c’est une erreur fondée tout simple- 
ment sur ce que la trompe, engagée dans la muqueuse intesti- 


ÉCHINORHYNQUES. 494 


nale, a entrainé, quand on l’a arrachée, des lambeaux ou des 
fibres de cette membrane qui, mal vus au moyen d’un mauvais 
microscope, et mal figurés par Gæze, ont pu être pris pour un 
suçoir. Il suflit, d’ailleurs, de réfléchir un instant sur la struc- 
ture et sur le mécanisme de la trompe des échinorhynques, 
pour concevoir qu’un pareil appendice serait non-seulement 
superflu, mais nuisible, puisque la trompe doit toujours être 
complétement plongée dans les tissus vivants. 

— RÉCEPTACLE DE LA TROMPE. — Dans la partie antérieure du 
corps en opposition avec la trompe, se trouve un sac muscu- 
leux de même longueur au moins que cet organe qu’il est des- 
tiné à loger pendant la rétraction. Ce réceptacle, sans aucune 
autre ouverture que sa base unie à la base de la trompe, doit 
aussi, par un simple effet de contraction, déterminer la saillie 
et l'allongement de la trompe, puisque le liquide contenu, de- 
vant occuper toujours le même espace, doit trouver un emplace- 
ment nécessaire dans la trompe étendue, si le volume du récep- 
tacle vient à diminuer. Quand la contraction du réceptacle a 
cessé, si la trompe se contracte à son tour, il en résulte un effet 
inverse; car le liquide revenant peu à peu dans le sac, la 
trompe rentrera ou se retournera en dedans pour occuper l’es- 
pace que le liquide tend à laisser libre. 

Pour produire ces effets, la trompe et le réceptacle sont for- 
més de deux ou trois tuniques musculeuses ou élastiques, su- 
perposées. La couche externe du réceptacle est formée de fibres 
obliquement dirigées de gauche à droite, d’arrière en avant, et 
entourant comme un pas de vis; la seconde couche est formée 
de cellules ou glandes aréolées, hexagones; la couche interne, 
qui se continue depuis le fond du réceptacle jusqu’à Pextrémité 
de la trompe, est un cylindre creux ou tube musculeux, formé 
de fibres longitudinales, élastiques, larges de 0"",0025, qui pa- 
raissent granulées après la macération. La prédominance et la 
résistance de cette couche interne est cause que la trompe se 
déchire longitudinalement; cependant la trompe elle-même a 
aussi une tunique externe d’une autre structure assez com- 
plexe, dans laquelle on distingue aussi les fibres obliques, et les 
autres fibres qui, insérées à la base et aux apophyses des cro- 
chets, font mouvoir ces appendices. Au fond du réceptacle, à 
l’intérieur, on voit toujours un corps glanduleux ou ganglion- 
naire, d’où partent un ou plusieurs cordons homogènes, dirigés 
en avant, et qui paraît communiquer avec les ligaments obli- 
ques du réceptacle, De chaque côté du réceptacle se trouve un 


192 ACANTHOCÉPHALES. 


organe glanduleux, blanc, opaque, allongé en massue, ou quel- 
quefois beaucoup plus long, filiforme ou noduleux, nommé 
LEMNISQUE par Rudolphi. Les lemnisques sont des sacs à parois 
épaisses, glanduleuses, contenant une substance blanche, opa- 
que qui, par la macération se change presque toute en gros glo- 
bules d'huile limpide; ce sont évidemment des organes sécré- 
teurs, en rapport avec l’appareil digestif, qui semble être réduit 
ici au réceptacle et à la trompe, formant un sac fermé, dans 
lequel les substances nutritives pénètrent seulement par ab- 
sorption. Il est probable que les lemnisques versent à la base 
de la trompe un suc salivaire, et en même temps excrémenti- 
tiel, qui modifie les tissus vivants au milieu desquels cet or- 
gane s’est enfoncé. 

— Du fond du réceptacle, en arrière, partent trois cordons 
qui vont s’attacher obliquement à l'enveloppe musculeuse, in- 
terne; chacun de ces cordons est revêtu d’une tunique charnue, 
glanduleuse, et contient à l’intérieur un faisceau de fibres si- 
nueuses; du fond du réceptacle part aussi, directement en ar- 
rière, un faisceau membraneux, sorte de mésentère que M, Siebold 
nomme ligament suspenseur, et qui va, en se déployant, em- 
brasser l'appareil génital mâle, ou s’attacher au bord de l’enton- 
noir musculeux de l’oviducte. 

— Quand le tégument se gonfle par l’absorption de l’eau, il 
se sépare de la couche charnue ou musculeuse sous-jacente, 
laquelle, formée de bandes longitudinales, striées en long eten 
travers, paraît devoir, par sa contraction, raccourcir le corps, 
qui tend, au contraire, à s’allonger par la contraction du tégu- 
ment homogène et élastique. Le tégument tient à la couche sous- 
jacente par de nombreuses brides, ou par des piliers fibreux, 
courts; il est tapissé, comme nous l'avons dit, par une sorte de 
pigment qui, pendant le gonflement du corps, semble se diviser 
en aréoles, dont les interstices, comme autant de canaux, peuvent 
être pris souvent pour des vaisseaux, d'autant plus que, sous 
le compresseur, on voit le liquide se mouvoir en diverses direc- 
tions dans ces interstices. Plusieurs naturalistes ont d’ailleurs vu, 
chez l’£ch. gigas notamment, deux vaisseaux ou canaux lon- 
gitudinaux, distincts, logés dans l’épaisseur de la couche char- 
nue. Cette couche, plus mince et comme membraneuse en avant, 
devient plus épaisse et comme glanduleuse au milieu du corps, 
où, chez la femelle, elle donne naissance par gemmation sur sa 
face interne, aux masses ovariennes, qui sont des ovaires mul- 
tiples, isolés. 


ÉCHINORHYNQUES. 493 


— ORGANES GÉNITAUX MALES. — Ils occupent presque toute la 
cavité de la tunique musculeuse interne, qu’on peut nommer 
aussi le sac viscéral; ils se composent de un à trois, plus sou- 
vent deux testicules blancs, ovoïdes, de chacun desquels part 
un conduit déférent, qui aboutit à une grande vésicule sémi- 
nale, distincte et très-complexe, ou à un appareil accessoire, 
très-volumineux, quelquefois coloré, £'ch. clavula (n° 56). De là 
part enfin un conduit éjaculateur, qui aboutit à un pénis simple, 
revêtu d’une gaine membraneuse, et souvent accompagné par 
un appareil copulatoire. 

— L'appareil copulatoire est une vésicule plus ou moins glo- 
buleuse, ou en forme d’urne : (Æch.urniger n° 72), traversée par 
le pénis; ou bien elle rentre en elle-même à l’extrémité, de 
manière à présenter la forme d’une cupule : (Æch. gigas n°11), 
ou d’une cloche, ou d’une corolle campanulée : (Æch. anthuris 
n° 53), ou d’un manchon, ou d’un tube court et épais. Rudol- 
phi a représenté deux papilles latérales à l'extrémité de la vé- 
sicule de VÆch. proteus ou nodulosus, et M. Westrumb a repré- 
senté aussi la vésicule cyathiforme de l'£ch. compressus avec 
deux lobes , ou deux papilles terminales. Dans tous les cas, cet 
appareil est formé par un prolongement continu du tégument 
plus mince, souvent plissé régulièrement ou granuleux , et sus- 
ceptible de se redoubler comme un prépuce. Cloquet a vu cet 
appareil copulatoire embrasser Pextrémité caudale de la femelle 
chez l’£ch. gigas pendant l’accouplement. Peut-être existe-t-il 
toujours un semblable appareil copulatoire, sans toutefois que 
ses fonctions soient les mêmes, mais on ne le voit pas à l’exté- 
rieur chez toutes les espèces; il semble alors que, replié en 
dedans, il contribue, en apparence, à augmenter le volume 
et la complication des vésicules séminales. 

— Quand cet appareil est saillant, c’est presque toujours à 
Pextrémité, soit directement, soit un peu obliquement, ou pres- 
que transversalement; mais, chez l’£ch. globocaudatus (n°17, a), 
l'extrémité caudale est occupée par une sorte de coque ou cap- 
sule globuleuse, crustacée, opaque et jaune ; appareil copula- 
toire sort alors un peu en avant et de côté. 

— ORGANES GÉNITAUX FEMELLES. — C’est à la face interne de 
la couche musculaire interne, ou du sac viscéral, que prennent 
naissance par gemmation, comme nous l'avons dit, les OVAIRES, 
qui sont des masses gélatineuses ovoïdes, dans chacune des- 
quelles se développent peu à peu un certain nombre d’œufs. 
M. Siebold croit, au contraire, que les ovaires naissent sur 


49% ACANTHOCÉPHALES. 


le ligament suspenseur. Les ours sont ordinairement revêtus 
d'une double ou d’une triple enveloppe; ils présentent plusieurs 
variétés de formes, dont les principales sont : 1° la forme effilée 
en fuseau, six fois aussi longue que large; 2° laforme elliptique, 
deux fois seulement aussi longue que large chez les ƣch. 
transversus (n° 20), £ch. decipiens (n° 95), Ech. globocaudatus 
(n°17, a); l’enveloppeexterne de ces œufs est plissée ou fibreuse 
longitudinalement ; et, à l’époque de la maturité, elle se dé- 
ploie et s’entr'ouvre aux extrémités, ainsi que l’enveloppe 
moyenne, pour laisser sortir l'enveloppe interne, dans laquelle 
on voit l'embryon mobile, strié transversalement et oblique- 
ment, montrant déjà des rudiments de crochets, et s’agitant de 
diverses manières. 

Les œufs de l£ch. gigas, également elliptiques, sont jaunes- 
brunâtres, et doivent cette coloration à une membrane moyenne, 
hérissée de petites épines mousses. 

L’enveloppe externe des œufs fusiformes des Æch. strumosus, 
hystrix, angustatus et proteus, suivant M. Siebold, a des pro- 
priétés toutes particulières; quand on l’écrase entre deux 
plaques de verre, elle se résout entièrement en filaments élas- 
tiques d’une ténuité extraordinaire (Physiologie de Burdach, 
t. IE, p. 47). 

Les œufs mürs flottent librement dans la cavité viscérale jus- 
qu’à ce qu’ils soient saisis par l’entonnoir musculeux de lovi- 
ducte, qui doit les conduire au dehors. 

L’ovinucre est un tube musculeux, formé de plusieurs parties 
consécutives d’un diamètre différent ; il se termine postérieure- 
ment à l’orifice génital, et se trouve soutenu dans lPaxe de la 
cavité viscérale par le faisceau membraneux, qui part du fond 
du réceptacle de la trompe, et qui est beaucoup plus long. 
L’extrémité antérieure de l’oviducte est plus volumineuse, di- 
latable en ENToNNoIR, et alternativement contractile : c’est 
pendant ses mouvements alternatifs de dilatation que cet 
entonnoir recoit les œufs flottants à l’intérieur du corps; 
puis, en se contractant , il les pousse peu à peu vers l’extré- 
mité postérieure. 

L’oviducte est accompagné en arrière par plusieurs corps 
glanduleux, qui ont sans doute rapport à l’acte de la copulation. 
L’orifice génital externe est presque toujours terminal; je ne 
Vai vu situé latéralement que chez l’Ech. agilis (n° 65), qui ne 
m'a point montré non plus d’oviducte ni d’entonnoir, mais 
simplement un sac viscéral plus large en avant, où il embrasse 


ÉCHINORHYNQUES. 495 
le réceptacle de la trompe et les lemnisques très-allongés, mais 


rétréci et presque filiforme en arrière. 

— Nerfs. — Plusieurs auteurs ont attribué des nerfs aux Échi- 
norhynques; M. Henle tout récemment (Müller”s Archiv., 1840, 
p. 518, note), dit que le système nerveux de ces helminthes 
consiste en un anneau entourant l’orifice génital , avec un groupe 
de ganglions de chaque côté, d’où les fibres se répandent dans le 
corps. Je nai rien vu de tel; et dans tout ce que j'ai dit précé- 
demment, je n’ai voulu parler que de ce que j'ai vu ou vérifié ;. 
aussi n’ai-je point mentionné l’orifice buccal, qui doit, suivant 
l'opinion de Mehlis, se trouver au milieu d’une petite papille à 
l'extrémité de la trompe, ni læsophage qui doit partir de la 
bouche, et traverser le fléchisseur cylindrique, ni les deux intes- 
üns libres, qui partent du fond du réceptacle de la trompe; et, 
après s’être fixés obliquement à la paroi interne du corps, doi- 
vent se continuer avec les deux grands canaux latéraux, lesquels 
communiquent avec un réseau vasculaire, étendu sur le corps 
entier. M. Siebold, en analysant dans les Archives de Wiegmann 
(1859, €. IE, p. 159), l’article Echinorhynchus del Encyclopédie de 
Ersch et Gruber par M. Creplin, déclare, au contraire, ne pou- 
voir adopter ces opinions; et, d’ailleurs, il a inséré lui-même 
dans la Physiologie de Burdach (trad. fran., t. III, p. 47) des 
observations très-précises, et que j'ai pu vérifier sur la structure 
et l’action de l’oviducte. 

Tels sont les principaux détails de la structure des Echino- 
rhynques; ils doivent faire comprendre combien serait artifi- 
cielle et prématurée une classification basée uniquement, comme 
celle de Rudolphi, sur la forme de la trompe, et sur la présence 
dun cou; il y aura lieu certainement plus tard d'établir, parmi 
ces helminthes, plusieurs genres nettement caractérisés, d’après 
le mode de développement, d’après les métamorphoses , et 
d’après la structure définitive des divers organes, mais les ob- 
servations manquent encore pour cela; et les échinorhynques, 
déjà assez rares par eux-mêmes, se trouvent plus rarement en- 
core vivants, et au degré de développement qu’on voudrait étu- 
dier; sans compter que la division des sexes diminue encore 
de moitié les chances d’observation. Au reste, voici dans les 
deux tableaux suivants l'indication, au moins approximative, 
des caractères qui me paraissent le plus propres à distinguer 
les espèces que je décris ensuite, suivant l’ordre méthodique 
des animaux, dont ils sont parasites, en regreltant de n’avoir pas 
eu d'observations suflisantes pour séparer dès à présent en 


496 ACANTHOCÉPHALES. 

quatre ou cinq genres différents : 1° P£ch. porrigens (n° 11), à 
cause de son cou si long et si singulièrement dilaté; — 2» les 
Ech. ventricosus (n° 6), strumosus (n° 7), hystrix (n° 44), gib- 
bosus (n° 75), dont le corps court est presque tout hérissé d’ai- 
guillons ; — 5° les Zch. subulatus (n° 69), pristis (n° 61), ete.; | 
—4°les £ch. polymorphus (n° 45), striatus (n° 58), sphærocepha- 
lus (n° 57), dont la forme est si singulièrement variable; — 
5° l’£ch. globocaudatus (n° 17), etc. 


Tableau A. La longueur du corps contient la largeur : 


2 à 3 fois environ pour l’Echin. megacephalus, n° 47, des serpents. 


3 fois — pour l'Echin. cinctus, n° 50, idem. 
3 fois — pour l’Echin. macracanthus, n° 35, des plu- 
s viers. 

3 fois — pour l’Echin. inflatus, n° 36, idem. 

3 fois — pour l’Echin. hystrix, n° 44, des oiseaux pal- 
mipèdes. 

3 à bfois(?)— pour l’Echin. gibbosus, n° 73. 

3à bfois — pour l’Echin. polymorphus, n° 45, idem. 

4 à bfois — pour l’Echin. appendiculatus , n° 5. 

4 à 5fois — pour l'Echin. ventricosus, n° 6. 

4 à 5fois — pour l’Echin. pyriformis, n° 21. : 

&à fois — pour l’Echin. obliquus, n 31, des passereaux 
lenuirostres. 

4 à G fois — pour l’Echin. striatus, n° 38, des hérons. 

5 fois — pour l’Echin. lancea, n° 34, des vanneaux. 

5 à 9fois — pour l’Echin. proteus, n° 54, des poissons d’eau 

x douce. 

6 fois — pour l’Echin. ricinoïdes , n° 32. 

6 fois — pour l’'Echin. napæformis, n° 2. 

6 fois — pour lPEchin. propinquus, n° 57, des poissons 
de mer. 

Ga Tfois — pour l’Echin. decipiens, n° 25, des passereaux 
inseclivores. 


6 T fois — pour l’Echin. transversus, n° 20, idem. 

6 0 fois — pour l’Echin. sphærocephalus , n° 37. 

6 4 fois — pour l’Echin. hœruca, n° 51, des batraciens. 

ñ 8 fois — pour l’Echin. macrourus, n° 39. 

8 fois — pour l'Echin. dimorphocephalus, n° 19. 

S à 9fois — pour lPEchin. anthuris, n° 53, des tritons. 

8 à 11 fois — pour l’Echin. angustatus, n° 55, du barbeau. 
8 à 12 fois — pour l’Echin. falcatus, n° 52, des salamandres. 
9 à 10 fois — pour l’Echin. caudatus, n° 15. 

9 à 10 fois — pour l’Echin, clavula, n° 56. 


15 à 16 fois 
15 à 27 fois 


ÉCHINORHYNQUES. 


pour l'Echin. 


pour l’Echin. 


497 


10 fois environ pour l'Echin. compressus, n° 25, des corbeaux. 

10 fois — pour l’Echin. teres, n° 29, idem. 

10 fois — pour l'Echin. agiis, n° 63, du muge. 
10 fois — pour l'Echin. clavæceps, n° 65, des poissons 
d’eau douce. 

10 fois (?) — pour l’Echin. tuberosus, n° 66, idem. 

10 à 24 fois — pour l'Echin cylindraceus, n° 33, des pies. 

12 fois — pour l’Echin. inæqualis, n° 14, des faucons. 


polyacanthus, n° 16, idem. 
fusiformis, n° 67, des saumons. 


16 fois — pour l'Echin. simplex, n° 59. 

17 à 19 fois — pour l’Echin. urniger, n° 72. 

20 fois — pour l’Echin. pachysomus, n° 68, idem. 
20 fois — 


pour l’Echin. bacillaris, n° 46, des oiseaux 


palmipèdes. 
20 à 40 fois — pour l'Echin. gigas, n° 10. 
25 fois — pour lEchin. linearis, n° 43, idem. 
25 fois — pour l’Echin. spirula, n° 1, des singes. 
35 à 45 fois — pour l’Echin. globocaudatus , n° 17 (a), pour les 
oiseaux de proie nocturnes. 
30 à 45 fois — pour l’Echin. tuba, n° 17 (b), idem. 
(2) — pour l’Echin. æqualis, n° 17 (c), idem. 
35 à 76 fois — pour l’Echin. pristis, n° 61, des scombres. 
(?) — pour l'Echin. terebra, n° 62, idem. 
36 fois _— pour l'Echin. major, n° 4, du hérisson. 
36 à 40 fois — pour l’Echin. acus, n° 10, des gades. 
40 à 80 fois — pour l'Echin. moniliformis, n° 9. 
(2) — pour l’'Echin. microcephalus , n° 12. 
40 à 90 fois — pour l’Echin. spiralis, n° 40. 
45 fois — pour l’Echin. porrigens, n° 11. 
(?) — pour l’Eckin. globicollis, n° 42. 
48 fois (?) — pour l’Echin. subulatus, n° 69, de r’alose. 
60 fois — pour l'Echin. hexacanthus, n° 64, du muse. 


Tableau B. Du nombre des rangées transverses de crochets de 
la trompe des échinorhynques. 


1 seule rangée. pour l’Echin. heæacanthus , n° 64 (Lotal 6 crochets), 
du muge ( MHugil). 
VEchin. tuberosus, n° 66, des poissons d’eau 
douce (total 18 crochets). 
l'Echin. clavæceps, n° 65, idem. 
l'Echin. agitis, n° 63 (Lotal 18 crochets). 
l'Echin. oligacanthus, n° 49, des serpents. 
l'Echin. o'igacanthoïdes, n° 48, idem. 
l'Echin. macracanthus, n° 35, du pluvier. 
l'Echin. napæformis, n° 2, du hérisson. 
32 


2 à 3 rangées. — 
3 à 6G rang. (?) 
à rangées. 
3 rangées. 
4 rangées. 
4 rangées. 
4 rangées 


498 


ACANTHOCÉPHALES, 


4 à 5 rangées. pour l'Echin. porrigens, n° 11, de la baleine. 


4 à G rang. (?) 
5 rangées. 
5 rangées. 
5 rangées. 
5 à 6 rangées. 


rangées, 
rangées. 
rangées. 
rangées. 

6 à 58 rangées. 
6 à S rangées. 
6 à 8 rangées. 
71 rangées. 
8 rangées. 
8 rangées. 
8 rangées. 
8 rangées. 
8 
8 
8 


S © © 


[er] 


à 10 rangées. 
à 10 rangées. 
à 12 rangées. 


— 


8 à 12 à 20 rang. (?) — 


10 rangées. 

10 rangées. 

10 à 12 rangées. 
12 rangées. 

12 rangées. 

12 rangées. 

12 rangées. 

12 à 14 rangées. 
12 à 14 rangées. 
12 à 16 rangées. 
15 à 16 rangées. 
16 rangées. 

16 rangées. 

16 rangées. 

{9 rangées, 

16 rangées. (?) 
16 à 20 rangées, 
16 à 18 à 30 rang. 
18 rangées, 

18 à 30 rang. (?) 
20 rangées (?) 


3’ ©’ @ 


—— 


l'Echin. pumilio, n° 71, des gades (?). 

VEch'n. amphipachus , n° 3, du hérisson, 

l'Echin. major, n° 4, idem. 

l'Echin. kerkoideus, n° 8, du spermophile. 

l'Echin. lagenæformis, n° 13, d'un faucon (?), 
mais provenant peul-êlre d’un pelit mam- 
mifère dévoré. 

PEchin. microcephalus, n° 12, d’un didelphe. 

l'Echin. spirula, n° 1, des singes. 

l'Echin. gigas, n° 10, du cochon. 

P'Echin. ricinoïides , n° 32, de la huppe. 

V'Echin. propinquus, n° 58, des poissons de mer, 

l'Echin. hœruca, n° 51, des batraciens. 

l’'Echin. falcatus, n° 52, des salamandres. 

V'Echin. compressus, n° 28, des corbeaux. 

l'Echin. pyriformis, n° 21, du merle. 

l'Echin. urniger, n° 72, de la sole. 

l'Echin. polymorphus , n° 45. 

l’'Echin. pachysomus , n° 68, des saumons. 

l'Echin. fusiformis, n° 67, idem. 

l'Echin. cylindraceus, n° 33, des pics. 

l'Eciin. globulosus, n° 57, des poissons d'eau 
douce. 

l'Echin, angustatus , n° 55, idem. 

l'Echin. vasculosus, n° 60. 

l'Echin. graci.is, n° 30, du rollier. 

l'Echin. teres, n° 29, idem. 

l'Echin. lancea , n° 34, du vanneau. 

VEchin. lincaris, n° 43. 

l’'Echin. fasciatus , n° 24. 

l'Echin. dimorphocezhalus, n° 19. 

l'Echin. striatus, n° 38, des hérons. 

l'Echin. ventricosus, n° 6. 

V'Echin. moniliformis, n° 9. 

l'Echin. obliquus, n° 31. 

l'Echin. strumosus, n° 7. 

l’'Echin. contortus, n° 18. 

l'Echin. sphærocephalus, n° 31. 

l'Echin. reticulatus, n° 41. 

l'Echin. subulatus , n° 69. 

l’'Echin. proteus, n° 54. 

l’'Echin. spira!is, n° 40. 

l'Echin. hystrix, n° 44. 

l'Echin. spiralis, n° 40. 

l'Echin. inscriptus, n° 22, des passereaux in- 
seclivores. 


ÉCHINORHYNQUES DES MAMMIFÈRES. 499 


20 rangées. pour l’Echin. areolatus, n° 271, idem. 

20 rangées. — l'Echin. acus, n° 10, des poissons. 

20 rangées. — l'Echin, simpleæ , n° 59. 

20 à 24 rangées. — l’Echin, sigmoideus, n° 23, des passereaux in- 
seclivores. 

20 à 24 rangées. — l'Eshin. inœqualis, n° 14, des oiseaux de 
proie. 

20 à 30 rangées. — l'Echin. transversus, n° 20, des passereaux 
inseclivores. 

24 à 26 rangées. — l'Echin. transversus, n° 29, des passereaux 
insectivores. (Dus.) 

24 à 27 rangées. — l’Echin. decipiens, n° 25, idem. 

24 à 26 rangées. — V'Echin. anthuris, n° 53, des tritons. 

24 à 32 rang. (?) — l'Echin. appendiculatus, n° 5. ( Wesr.) 

27 à 30 rangées. — l'Echin. caudatus, n° 15, des oiseaux de 
proie. 

30 rangées. — l'Echin. globocaudatus, n° 17 (a), des oiseaux 
de nuit. 

30 rangées. — lJ'Echin. megacephalus , n° 41. 

30 rang. envir.(?) — lEchin. micracanthus, n° 26, des passereaux 
inseclivores. 

30 à 32 rangées. — l'Echin. clavula, n° 56. 

30 à 35 rangées. — l'Echin. baci!laris, n° 46. 

30 à 40 rangées. — l'Echin. pristis, n° 61. 

32 à 36 rangées. — l’Echin. appendiculatus, n° 5. (Dus.) 

35 à 40 rangées. — l’Echin. macrourus, n° 39. 

40 rangées. — l'Echin. cinctus, n° 50. 

60 à 80 rang. (?) — l'Echin. terebra, n° 62. 


Rangées très-nombreuses. — Echin. tuba, n° 17 (b); æqualis, n° 17(c), 
et polyacanthus, n° 16, des oiseaux de proie; in/latus, n° 36, de 
l’huitrier; et globicoilis , n° 42, des goëlands. 


I. ÉCHINORHYNQUES DES MAMMIFÈRES. 


1. ECHIN. DES SINGES.  ECHIN. SPIRULA. — OLFERs. 


Echinorhynchus spirula, Rupozrut, Synopsis, p. 83 et 310, n° 2, et p. 665. 
Echin. spirula, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 4, n° 2, pl. 1. fig. 16. 


« — Corps blanchâtre, long de 9" à 36%, aminci de part et d'autre, 
« surtout en arrière ; rapport de la longueur à la largeur 35 ; — lisse 
« ou un peu ridé, souvent recourbé en arrière; — trompe pelile, 
« presque globuleuse, armée de six rangées de crochels en quin- 
« conce; — cou presque nul, » 4 


Trouvé au Brésil dans l'intestin du sajou (Simia apella) Î du mari- 
kina (Simia rosalia) et du coali (Nasua). 


500 ACANTHOCÉPHALES. 


2. ÉCHIN. NAPIFORME.  ECHIN. NAPÆFORMIS. — Ruvozrm, 
Entoz., 1, 1, p. 254, et Synops., p. 64, n° 4. 


Echinorhynchis erinacei subcutaneus, Rupozrut, Synopsis, p. 76, n° 53. 
Echinorhynchus napæformis, Wesrruws, de Helm. acanth., p. 8, n° 11. 


« — Corps blanc, long de 6"",6, large de 1"",1; rapport de la lon- 
« gueur à la largeur 6; plus mince en arrière ; à trompe presque glo- 
« buleuse, armée de quatre rangées transverses de crochels; — cou 
«a très-court, invaginé. » 

Rudolphi en trouva un seul individu dans le cæœcum d’un hérisson, 
à Greifswald. M. Westrumb rapporte à la même espèce un échino- 
rhynque également granä, mais ayant cinq rangées de crochets , et 
trouvé, à Vienne, sous la peau d’un hérisson, à l’aulomne. 


3. ÉCHIN. BISSAC.  ECHIN. AMPHIPACHUS. — Wesrruw, de 
Helm. acanth., p. 4, n°3. 


* Echin. erinacei abdominalis, Ruporpui , Synopsis, p. 76, n° 52. 


« — Corps blanchâire, long de 13"" à 27", renflé vers les deux 
« extrémités, plus mince et filiforme au milieu; — trompe grande, 
« presque globuleuse, armée de cinq rangées lransverses de crochets 
« assez longs; — cou presque nul. » 


Trouvé une seule fois, à Vienne , dans le mésentère du hérisson. 


4. ÉCHINORHYNQUE MAJEUR. ECHIN. MAJOR. — BRENSER. 
Echin. major, Wesrruws, de Helm. acanth., p. 97, n° 14, pl. 2, fig. 11-15. 


« — Corps long de 160" à 240%", large de 4,5 à 6m®,75; rapport 
« de la longueur à la largeur 36; cylindrique, plus mince en arrière, 
« lisse avec quelques plis ou étranglements çà et là ; — trompe pelite, 
presque globuleuse, munie d’une pelite papille au milieu el armée 
de cinq rangées transverses de crochels assez forts; — cou très- 
court, presque invaginé; — queue du mâie terminée par une 
a vésicule ; — queue de la femelle obtuse. » 


£ 


2 


R 


Trouvé huit fois, dans l'intestin du hérisson, à Vienne. 


5. ÉCHIN. DE LA MUSARAIGNE.  ECHIN. APPENDICULATUS 
— Wesrrums, de Helm. acanth., p. 15, n° 25. 


(Atlas, pl. 2. fig. A.) 


« » 


« — Corps long de 4"" à 9"", large de 0"",82 à 2"; rapport 
« de la longueur à la largeur 4 ou 5; composé d’une partie ovuïde, 


ÉCHINORHYNQUES DES MAMMIFÈRES. 501 


« plus renflée au milieu et de deux parties terminales, entièrement 
«rétracliles à l’intérieur, savoir : 1° une partie postérieure également 
« longue, mais quatre fois plus étroile, cylindrique, un peu amincie 
«en arrière, contractile el mobile en différents sens comme une 
« trompe; ?° une partie antérieure aussi de même longueur que les 
deux autres, composée d’un cou plus mince en cône lronqué, nu 
et rélractile, et d’une trompe en massue, également rélraclile, 
armée de trente-deux rangées lransverses ou vingt-huit rangées 
longitudinales de seize crochets, qui sont plus grands sur la 
partie renflée, plus minces sur la partie étroite ou basilaire, qu’on 
« peut nommer le cou. » 


RE AL R Æ. R 


Cet échinorhynque très-remarquable est inscrit dans le catalogue 
du musée de Vienne, comme trouvé une seule fois dans l'intestin de 
la musaraigne (Sorex araneus), parmi dix-huit de ces animaux. De 
mon côlé, je l'ai trouvé deux fois, à Rennes, savoir : une fois, le 17 sep- 
tembre, dans une musaraigne qui avait élé déchirée par un chat, de 
sorte que je ne puis dire, avec une entière cerlilude, qu’il était dans 
un kyste du mésenlère , quoiqu'il m'ait semblé le voir ainsi; il élait 
bien vivant et se tenail d’abord contracté en forme d’œuf blanchâtre 
long de 1"",5, mais ensuite il fil saillir sa trompe el sa partie posté- 
rieure et continua à mouvoir ces parlies de diverses manières; la se- 
conde fois, le 11 avril, j'ai trouvé cel échinorhynque de même gran- 
deur dans l'intestin d’un renard qui, vraisemblablement, avait mangé 
des musaraignes. J'ai d’ailleurs été toujours frappé de la ressemblance 
des jeunes Echinorkynques des Strix avec celui-là, quant à la struc- 
ture de la trompe. Je l’ai cherché vainement dans soixante-dix-huil 
autres musaraignes. 


6. ÉCHIN. DU PUTOIS. ECHIN. VENTRICOSUS. — Run., Entoz., 
IT, 1, p. 294, et Synops., p. 14, n° 24. à 


Echin. ventricosus, Wesrrums. de Helm. acanth., p. 33, n° 63. 


« — Corps blanc, long de 4"",5 à 6,7, presque globuleux et tout 
a hérissé d’aiguillons an avant, cylindrique dans le reste de la lon- 
« gueur et en partie seulement épineux ; — trompe droite, cylindri- 
a que, armée de douze à quatorze rangées transverses de crochets 
« assez foris ; — cou conique, armé de pelils crochets. » 


Trouvé une seule fois, par Rudolphi, dans l'intestin du putois, à 
Greifswald. 

— Bremser à trouvé aussi une fois dans le putois un Echin. monili- 
formis, provenant des campagnols dont ce carnassier s’élait nourri. 

— On à trouvé une seule fois sur trois cent soixantle-lreize dans 
l'inteslin de la belelle (Mustela vulgaris), au musée de Vienne, trois 
échinorhynques indéterminés, longs de 4,5 à 6,7, cylindriques, à 
cou court. Rudolphi les inscrit parmi les espèces douleuses sous le 


“ 


L 


502 ACANTHOCÉPHALES. 


nom d'Echin. mustelæ (Srmops., p. 15). M. Westrumb dit qu'ils lui 
paraissent semblables à l'Echin. napæformis. 


1. ÉCHIN. DU PHOQUE.  ECHIN. STRUMOSUS. — Rur., Entoz., 
IL, 1, p. 293, et Synops., p. 73, n° #1. 


Echin. strumosus, Wesrrume , de Helm. acanth., p. 32, n°61. 
Echin. strumosus , Burow, Ech. strum. anat. Dissert., 1836. 


« — Corps blanchâtre, long de 5°" à 6"",75, très-épais, arrondi, 
« presque globuleux en avant, et hérissé d’aiguillons; diminuant 
« d'épaisseur en arrière, presque conique et oblus à l'extrémité ; — 
« cou nul; — trompe cylindrique, située transversalement, et armée 
« de seize rangées transverses de petits crochels très-rapprochés. » 


Rudolphi l'avait d'abord trouvé une seule fois, à Greifswald, dans 
l'intestin grêle du phoque (Phoca vitulina); mais depuis, divers 
helminthologistes, en Allemagne, l’ont trouvé aussi, soit dans ce 
même phoque, soit dans les PAoca fœtida el Phoca grypus; M. Bel- 
liogham, en Irlande, l’a trouvé dans le Phoca variegata. 


8. ÉCHIN. DU SPERMOPHILE,  ÆECHIN. KERKOIDEUS. — 
Wesrrume, de Helm, acanth., p. 8, n° 12. 


Echinorhynchus cililli, Runozrur, Synopsis, p. 75, n° 54. 


«a — Corps long de 5"",65, un peu déprimé, rélréci de part et 
« d’aulre, mais davantage en arrière, presque en forme de navelle 
« (xepzis); — lrompe presque globuleuse assez grande, armée de 
« cinq rangées transverses de crochels en quinconce ; — cou distinct, 
« court, invaginé, » 

Trouvé une seule fois, au musée de Vienne, en disséquant cent 


cinquante-six Spermophilus citillus ou Arctomys citillus. M. Westrumb 
lui reconnaît une grande analogie avec l'Echin. napæformis. 


ÉCHINORHYNQUES DU RAT ET DE LA SOURIS. 


L'Echin. muris, espèce douteuse de Rudolphi (Syn., p. 76, n° 53) 
et de M. Westrumb ( He'm. acanth., p. 39, n° 69), avait été trouvé 
une seule fois par le comte de Borke dans l'estomac, disait-il, d’une 
souris, et comme il n'avait pas de trompe rétractile, Gœze (Na- 
turg., p.138, pl. 9 B, fig. 12) le nomma Pseudo-echinorhynchus. 

Rudolphi et M. Westrumb croient que ce prétendu helminthe, 
qu'on n’a pu relrouver depuis dans Lant de milliers de souris soumises 
aux recherches des naluralistes, devait être une larve d’insecte 
mal vue et mal figurée; mais le dessin du comte de Borke copié par 
Gœze, représente tout simplement la partie antérieure d’un Cysticercus 
fasciolaris avec sa couronne de dix-huit crochels. J'en ai acquis la 


ÉCHINORHYNQUES DES MAMMIFÈRES. 503 


conviction en voyant dans la collection du Muséum de Paris, sous le 
nom de Hæruca ou Echin. muris (du foie d’un rat) un fragment de 
cyslicerque long de 6,5, large de 1°",5, avec une double couronne 
de dix-huit crochels, dont les supérieurs plus grands, longs de 0"",8, 
se voient seuls d’abord; j'ai d’ailleurs parfaitement vu aussi les quatre 
ventouses de la tête. 

Toutefois, le dessin du comte de Borke, reproduit par G@Ze, a été 
copié sans être compris par la plupart des auteurs , et a même servi 
à l'établissement du genre Hœruea par Gmelin (Syst. nal., p. 3051, 
n° 1); genre adoplé ensuile par Bruguière dans l’atlas de l'Encyclo- 
pédie méthodique (pl. 31, fig. 1), par Zeder (Nachtrag., p.106) el par 
Cuvier dans le Règne animal. C'est mêmé encore celle figure que 
l'on a donnée souvent pour type du genre échinorhynque dans divers 
ouvrages. 


9, ÉCHIN. DES CAMPAGNOES, ECHIN. MONILIFORMIS. 
— BREMSER. 


Echinorhynchus moniliformis , Ruporput, Synopsis, p. 71 et 324, n° 44. 
Echinorhynchus moniliformis, WESTRUME, L.e., p. 25, n° 46, et pl. 1, fig. 8. 


« — Corps blanc long de 54 à 128" (el jusqu’à 210"), large de 
« 1%%,5; — rapport de la longueur à la largeur 80 ; — partie anté- 
« rieure, dans les deux tiers ou les trois quarts de la longueur 
« Lotale, divisée comme un rang de perles par des élranglements éga- 
« lement espacés (de 2"",2) en avant ei davantage au milieu; — 
« partie postérieure plus égale, presque lisse, cylindrique, avec 
« deux autres élranglements à l'extrémité; — trompe cylindrique très- 
« pelite, longue de 0,6 environ, large de 0"",37, armée de douze 
« à seize rangées transverses de crochets très-petits; — cou nul. » 


Il habite, à l’est de l'Europe, l'intestin du campagnol ( Arvicola 
arvalis), et du hamster ( Arctomys cricelus ou Cricetus vulgaris) ; 
mais il paraît y être fort rare, car sur deux mille qualre-vingl-quinze 
campagnols disséqués au musée de Vienne, huit seulement conle- 
paient cet helminthe, trouvé en même Lemps une seule fois dans le 
hamster, et en outre, dans un pulois, el dans un oiseau de proie 
(Falco cineraceus), qui avaient dévoré des campagnols. 


10, ÉCHIN. DU COCHON. ECHIN. GIGAS. — Gorze. 


TϾnia hirudinacea, Paxvas, N. Nord. Beytr., t. 1,1, p. 107, et (sans nom) 
dans les Nov. Comm. Petrop., t. XIX , p. 453, pl, 9, 1ig. 3. 

Echinorhynchus gigus , Goeze, Natury., p. 143, pl. 10, 

Echin. gigas, Wesruume , de Helm. aeanth., p. 10, n° 15, et pl. 2, fig. 1-10. 

Echin. gigus, CLoquer, Anat, des Vers intesl., p. 63, pl. 5-8. 

Echin. yigas, Bremser, Icones helminihum, pl.'6, fig. 1-4. 

Echin. giuas, Bosanus, Enthelmintica, dans 1 Isis, 1824, pl. 10, 


« Corps blanc ou un peu bleuâtre, lisse ou ridé transversalement, 
« lrès-allongé, cylindrique, un peu aminci en arrière ; = trompe 


50% ACANTHOCÉPHALES. 


« petite, presque globuleuse, armée de cinq à six rangées transverses 
« de crochels en quinconce assez forls; — cou très-court invaginé. 

« — Male long de 60 à S6"", large de 3 à 4,5 ; — rapport de la 
« longueur à la largeur 20; — lerminé par un appendice membra- 
« neux en forme de cloche ou de cupule servant à la copulalion. 

«a — Femelle longue de 850 à 320", large de 4 à 7%; — rapport de 
« la longueur à la largeur 20 ou 40 ; — œufs oblongs presque cylin- 
« driques. » 


Il a été trouvé fréquemment, en France et en Allemagne, fixé 
solidement à la tunique interne des intestins du cochon et du sanglier, 
quelquefois même aussi dans la cavité abdominale, où il arrive en 
perçant l'intestin. Les mâles sont beaucoup moins communs que les 
femelles ; Rudolphi n’eut pas l’occasion d’en voir, Cloquet a trouve 
quarante-quatre mâles-et cent quatre-vingt-trois femelles dans un 
très-grand nombre de cochons tués aux abattoirs de Paris. 11 a 
remarqué que les cochons venant du Limousin ont bien plus d'échi- 
norhynques, surtout vers la fin de l'hiver. 

Au musée de Vienne on a irouvé l’échinorhynque géant quinze fois 
sur cinquante-deux dans le cochon, et treize fois dans le sanglier. 


11. ÉCHIN. DE LA BALEINE. ECBIN. PORRIGENS. — Rur. 


Sipunculus lendix , Pris, Voyage, tow. the N. pole, 1774, p. 194. 

Echinorhynchus balænæ, Gmeuin , Syst. nat., p. 2045, n° 4. 

Echin. porrigens , RupoLput , Synopsis, p. 171 et 325, n° 34; et pl. 1, fig. 4-6. 

Echin.porrigens, Wesrrune, de Helm. acanth., p. 28, n° 53, et pl. 1, 

fig. 17-18, et pl. 2, fig. 25-33. 
Echin.porrigens , BREusERr , Icones helminth., pl. 7, fig. 1. 
a — Corps long de 27 à 160"", large de 1"",12 à 3"®,37; — rap- 

« port de la longueur à la largeur 45; — parlie antérieure amincie en 
«une sorte de cou long de 21%", irès-étroit (de 0",7), filiforme ; 
«a — un renflement terminal en enlonnoir ou en cône renversé, large 
« de 4 à 5" à son extrémité tronquée, du milieu de laquelle sort la 
« trompe longue de 2"",25 environ, rélractile, armée de quatre à 
cinq rangées transverses de crochels; — exirémilé poslérieure 
réluse ou creusée d’une fosselle laissant quelquefois saillir une 
« papille. » 


MUR 


Cet helminthe avait peut-êlre été vu d’abord par Hunter, cité par 
le voyageur Phipps comme l'ayant trouvé également dans l’inteslin de 
l’eider ( Anas mollissima); mais c’est Rudolphi qui le premier le dé- 
crivit avec soin; il l'avait trouvé fixé sur un morceau de l’inteslin de 
Balæna rostrata, conservé dans la collection anatomique de Berlin. 


12. ÉCHIN. DU CAYOPOLLIN. ECHIN. MICROCEPHALUS. 
—Ruporui, Syn., p. 655. 
Echin. microcephalus, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 3, n° 1. 


« — Corps très-allongé, long de 81", très-mince en avant, puis ren- 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 505 


« flé peu à peu , resserré cà el là , et enfin d’un diamètre presque égal 
« vers la partie postérieure qui est obluse à l'extrémité ; — trompe 
« petite , presque globuleuse, longue de 0"",28, armée de six rangées 
« iransverses de crochels ; — cou nul. » 


Trouvé au Brésil dans l’inteslin du Didelphis cayopollin. 


II. ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 


2 13. ÉCHIN. LAGÉNIFORME. ECHIN. LAGENÆFORMIS. 
— Wesrrume, De Helm. acanth., p. 7, n° 8. 


Echin. falconis cyanei, Runorrutr, Synopsis, p. 76, n° 56. 


a— Corps blanc, long de 3"",37, presque cylindrique , aminci de 
« part el d’aulre, davantage en arrière ; —trompe grande, presque 
« globuleuse , armée de cinq à six rangées de crochets en quinconce ; 
« cou très-court, presque invaginé. » 

Trouvé une seule fois, en automne, dans l'intestin de la soubuse 
(Falco cyaneus ou pygargus), au musée de Vienne; M. Westrumb 
soupçonne qu’il pouvait provenir de quelque pelit animal dévoré. 


? 14. ÉCHIN. INÉGAL. ECHIN, INÆQUALIS. — Runozent, 
Entoz., t. I, p. 261, pl. IV, fig. 2, et Syn., p. 66, n° 12. 


Echin. inæqualis, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 14, n° 22. 


a — Corps blanc, long de 13"" environ, large de 1"",12; rapport 
de la longueur à la largeur 12; —ovoïde en avant, plus mince 
et cylindrique en arrière ; —trompe oblongue, renflée et presque 
globuleuse au milieu, et armée de vingt à vingt-quatre rangées 
transverses de crochels très-pelits ; — cou distinct, mais cour, à 
peine plus large que la base de la trompe. » 


SERRES IR 


Trouvé d'abord par Jurine à Genève, dans l'estomac de la buse 
(Falco buteo); et ensuite, par Bremser, deux fois au musée de 
Vienne. Il se pourrait bien que ce fut une même espèce avec la sui- 
vanle. 


15. ÉCHIN. À QUEUE.  ECHIN. CAUDATUS.—ZEDER. 


Echin buteonis, Gorze, Nalurg., p. 154, pl. 12, fig. 1-2, À. 

Echin caudatus, Zener, Naturg., p. 153, n° 12. 

Et hin. caudatus, Rup:, Entoz., &. 11,1, p.274, et Syn., p.70 el 303, n° 29. 
Echin. tumidulus, Runorrui, Synopsis, p. 69 et 320, n° 25. 

Echin. caudutus, Wesrauus, de Helm acanth, p. 22, n° 40, et pl. 1, fig. 5. 


« — Corps blanc, long de 27 à 45", cylindrique , renflé en avant, 
« dans une longueur de 4,5; d’un diamètre moindre ensuile, puis 


506 ACANTHOCÉPHALES. 


« aminci à l’extrémité caudale qui est infléchie et terminée par une 
«a papille ou une vésicule ; — trompe cylindrique, quelquefois inéga- 
« lement renflée, armée de vingt-sept à trente rangées lransverses de 
« crochets courts, mais forts. » 


Cet helminthe a élé trouvé par les helminthologistes allemands 
dans l’inteslin de diverses espèces de faucon; au musée de Vienne, on 
l'a trouvé dans la buse (Falco buteo), dans la soubuse ( Falco cya- 
neus ou pygargus), dans les Falco lagopus, milvus, nœvius, pen- 
natus, rufus, et tinnunculus; on l’a d’ailleurs trouvé aussi dans 
plusieurs faucons du Brésil , ainsi que dans le Crotophaga ani el dans 
plusieurs coucous de celle contrée. 

M. Wesitrumb a reconnu que les échinorhynques provenant de ces 
divers oiseaux ne sont qu’une seule espèce à laquelle il réunit 
l'Echin. tumidulus de Rudolphi, el il pense même que l'espèce précé- 
denle(Echin.inæqualis)ne s’en distingue peut-être pas essentiellement. 

Il n’en esl pas ainsi de l'espèce que Frælich a trouvée dans la cré- 
cerelle, et décrite sous le nom d’Echin. buteonis dans le Naturfor- 
scher (29, p. 63); en effet, d’après ce naluraliste, la trompe est lon- 
gue de 2"",25, cylindrique, avec des rangées nombreuses de petits 
crochels très-serrés ; le cou est presque de même longueur, cylindri- 
que , égal, parsemé de très-petiles verrues irrégulières , saillantes et 
rouges, ce qui le fait paraître taché de rouge ; le corps est linéaire, 
lisse, avec l’extrémilé caudale obluse, munie d’une vésicule dia- 
phane , infléchie, longue de 4°%,5, terminée par un bouton. 


16. ÉCHIN. POLYACANTHE. ECHIN. POLYACANTHUS. — 
CrEPLIN , CUbserv. de Entoz., 1825, p. 22. 


« — Corps blanchâlre, environ quinze fois aussi long que large, 
« amincei de part el d'autre, el recourbé aux extrémités, presque cy- 
«a lindrique , renflé au milieu; —trompe mince presque pyriforme, 
« portée par un cou conique de même longueur ou un peu moindre, 
« couverls l’un et l’autre de petits crochets Lrès-courts et très-rap- 
« prochés. 

« — Mäle long de 22"%,5 ; partie postérieure cylindrique, obtuse, 
« quelquefois terminée par une vessie assez grande, irrégulière. 

« — Femelle longue de 36 à 38"", large de 2"",25 en avant, et de 
« 1»,68 en arrière, où elle est Lerminée par une pointe latérale très- 
« courte et obluse. » 


M. Creplin a décrit celte espèce d’après six exemplaires trouvés 
dans le Falco faisco-ater, par M. Schilling, à Greifswald ; c’est une 
des espèces peu nombreuses qui ont le cou armé d’épines, el, sous 
ce rapport, elle a une certaine analogie avec l’Echin. buteonis de 
Frœlich, dont nous avons parlé plus haut. 

M. Creplin décrivit en même temps (p. 24), sous le nom d’Echin. 
oligacanthoides, des échynorhynques trouvés dans le milan, et 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 507 


ayant également le cou armé d’épines; mais, plus tard ( Obs. nov., 
1829, p. 45), il reconnut l'identité de cetle espèce avec l'Echin. glo- 
bocaudatus de Rudolphi, qu’il trouva dans le chat-huant (Strix aluco); 
en même temps, il montra combien on est peu d'accord sur ce qui 
peut se nommer le cou chez ces helminthes. 


17. ÉCHIN. DES HIBOUX. ECHIN. GLOBOCAUDATUS.—ZEDER. 
(Atlas, pl. 2, fig. C:.] 


Echin. globocaudatus , Zener, Nachtrag., p. 128. 

Echin. globocaudatus , Rup., Entoz., t. 11,1, p. 264, et Syn., p. 66 et 314. 
Echin. glebocaudatus , Wesrrums , de Helm. acanth., p. 13, n° 30. 

Echin. polyacanthoides , CRepuin, Observ. de Entoz., 1825, p. 20- 

Echin. globocaudutus , Greruin , Nov. obs. de Entoz., 1829, p. 45. 


«— Corps blanchâtre très-allongé, en forme de cordon inégal, 
« d’abord flasque, puis gonflé et cylindrique après l'immersion dans 
« l'eau ; trente-cinq à quarante-cinq fois aussi long que large ; —trompe 
« glandiforme, plus large (de 0,4) et ovoïde tronquée à l'exlré- 
« milé, plus étroite et cylindrique en arrière où elle forme une sorte 
« de cou large de 0"",35, long de 0%,35, armé de crochets plus pe- 
tits, de sorte que la longueur totale de la trompe est de 1°" envi- 
ron; — crochets très-nombreux (450), disposés en quinconce 
sur trente rangées transverses, ou trente rangées longitudinales ; 
plus forts et longs de 0,074 sur la parlie antérieure. 
« — Mäle long de 18 à 20", large de 0"*,55, Lerminé en arrière 
par une sorte de capsule crustacée , jaune , opaque, en avant de la- 
« quelle sort latéralement le pavillon copulatoire , large de 0"",85, 
« urcéolé , rétraclile par invagination. 

« — Femelle longue de 30 à 44"", large de 0*,60 à 1°",10, un peu 
« épaissie en arrière , avec un renflement latéral plus ou moins pro- 
« noncé ; — œufs elliptiques, oblongs, à triple enveloppe ; l'externe 
« longue de 0"",067 à 0,072, large de 0,027 à 0,032, plissée lon- 
« gitudinalement s'ouvrant aux extrémilés ainsi que l'enveloppe 
« moyenne longue de 0,058, pour laisser sortir l'embryon ; — 
« enveloppe interne , longue de 0,48 el striée lransversalement ; — 
« embryon montrant à l'extrémité antérieure des indices de crochets ; 
— entonnoir interne et oviducte long de 2"",17. » 


D Ve ET | 


A 


£ 


Je l'ai trouvé à Rennes assez abondamment, six fois dans l'intestin 
du chat-huant (Strix aluco), et une fois dans l’effraie ( Striæ flam- 
mea) en janvier, février el mars. Des jeunes individus , longs seule- 
ment de 2 à 3", ont la trompe déjà presque aussi longue que le reste 
du corps. Je suis convaincu que l’helminthe que j'ai pu étudier vivant 
est bien le même que Zeder avait décrit d’abord, et que Rudolphi 
put étudier ensuite, d'après trois exemplaires trouvés dans le Strix 
aluco par Nitzsch , à Halle ; c’est le même aussi dont M. Creplin avait 
fait son Echin. polyacanthoides , d'après des exemplaires trouvés dans 
un milan, et qu’il compara plus tard avec ceux qu'il trouva dans un 


508 ACANTHOCÉPHALES. 


Striz aluco; il en rectifia la description quant à la partie postérieure 
el à l'appareil copulaloire ; mais il a pris pour un cou la partie pos- 
térieure et plus étroite de la trompe. C’est une opinion que je ne puis 
partager, car j'ai vu bien nellement les deux sacs salivaires (lem- 
nisques, Rup.) s’insérer à la base même de cette partie plus étroite, 
el non pas s'avancer dans celte parlie comme cela devrait être si 
c'élait vraiment le cou. 


217 b). ECHIN. 1 UBA. — Ropozrut, Entoz., t. IT, 1 1D:2219 061 
» 
Synops., P. 10 el 324, n° 50. 


Echin. aluconis , MüLrer , Zool. dan, t, T1, p. 39, pl. 69, fig. 7-12. 
Echin. stidulæ, Gorze, Naturg., p. 153, pl. 14, fig. 8-11. 

Echin. nycieæ, Scuranx, Verzeichn., p. 22, n° 55. 

Echin. tuba, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 23, n° 41. 


«— Corps très-allongé, linéaire, cylindrique, flasque et plissé dans 
« l'intestin, long de 20 à 54", large de 1,12; — trompe linéaire 
« (Run. ), en massue ( Gwze), droile, armée de crochets très-pelits en 
« rangées nombreuses, et munie (? ) d’un tube terminal, exsertile (en 
« forme de trompette? ? ) ; — cou nul. » 


Je suis porté à croire que celte espèce diversement, mais très-im- 
parfailement décrite par les auteurs, est la même que Ja précédente, 
mais observée seulement après avoir subi certaines altérations, soit 
par la putréfaction dans l'intestin, soit par l’action de l’alcool dans les 
collections. M. Westrumb, en effet , Se borne à copier la description 
de Rudolphi, parce que les exemplaires de la collection de Vienne, 
trouvés Lrois fois sur vingt dans le Striæ bubo, et sur lesquels Bremser 
est censé avoir vu ce lube, sont Lellement allérés par la liqueur qu’on 
ne peut distinguer leur structure. Rudolphi l'avait trouvé ancienne- 
ment à Greifswald une seule fois dans l’effraie (Strix flammea), dans 
laquelle, de mon côlé, j'ai trouvé l'espèce précédente ; d’ailleurs, 
il n’a trouvé d’échinorhynque dans aucun autre oiseau du genre Strix 
pour en faire la comparaison. II dit bien avoir vu le tube exserlile en 
trompetle , ainsi que l'avait vu Gœze; mais ce dernier donne une 
trompe en massue, armée de crochets grands , peu nombreux, à son 
Echin. stridulæ, trouvé comme l'espèce précédente dans le chat- 
huant ( Strix aluco ou stridula ) ; tandis que Rudolphi altribue à son 
Echin. tuba une trompe linéaire armée de crochetstrès-pelits el très- 
nombreux, ce qui prouve qu'il n'avait nulle confiance dans la figure 
donnée par Gœæze. 

Les figures données par Müller, d’après des échinorhynques du 
Strixz aluco, el citées aussi comme synonymes , ne montrent point, 
au contraire, le tube exserlile en trompelte que Rudolphi doil sup- 
poser alors reliré à l’intérieur de la trompe ici renflée en massue. Je 
ne crois donc pas que l'existence de ce tube exsertile puisse êlre re- 
gardée comme bien démontrée, je croirais plulôt que l’objet repré- 
senlé par Gæze est le résultat de la traction exercée sur la trompe 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 509 


déjà altérée, ou que c’est simplement un petit lambeau de l'intestin 
auquel les crochets de Fhelminthe étaient fixés. 

Quant à l'identité probable avec l'espèce précédente, elle est encore 
confirmée par ce que dit Frœælich d’une vésicule latérale portée par le 
mâle en avant de l'extrémité caudale. Ce même auteur parle d’un 
cou drès-court qui serait simplement la partie plus contraclée du té- 
gument, comme je l’ai vu souvent. 


217 (c). ECHIN. ÆQUALIS. — Zever, Naturg., p. 154. 


Echin. strigis auriculati, Gorze, Naturg., p. 154, pl. 11, fig. 13. 
Echin. scopis, GMeuiwN, Syst. nat., p. 3045, n° 6. 

Echin. otidis, Scuranx, Verzeichn., p. 23, n° 76. 

Echin. æqualis, Ruoozrur, Entoz., t. I, r, p. 277, et Syn., p. 70, n° 31. 
Echin. æœqualis, Wssrrume, de Helm. acanth., p. 23, n° 42. 


« — Corps long de 40», flasque et plissé dans l'intestin , et devenant 
« cylindrique dans l'eau; — trompe longue, cylindrique, à peine 
« moins épaisse que le corps, tronquée à l'extrémité, et armée de 
« pelits crochets très-nombreux ; — cou nul. » 


Goœze seul a décrit très-incomplétement cet helminthe trouvé par 
lui-même et par le comte de Borke dans le Strix otus; la figure qu’il 
donne de sa irompe ressemble beaucoup à celle de lEchin. globocau- 
datus , el je crois que ce doit être une même espèce. 


? 18. ÉCHIN. DE LA PIE-GRIÈCHE.  ECH. CONTORTUS. — BRENs. 


Echin. coilurionis, Ruporpur, Synopsis, p. 76, n° 58. 
Echin. contortus, Wesrrumg, de Helm. acanth., p. 25, n° 47. 


« — Corps blanchâtre, long de 9"" environ, cylindrique, inégal, 
avec quelques plis transverses, recourbé ou presque contourné, 
strié longitudinalement et oblus, arrondi à l'extrémité ; — trompe 
« cylindrique , arrondie à l'extrémité , insérée obliquement ei armée . 
« de seize rangées transverses de crochels pelits, mais aigus. » 


A 


D] 


Trouvé une seule fois parmi deux cent quarante écorcheurs ( La- 
nius collurio) au musée de Vienne. Je présume que ce doit être la 
même espèce (Echin. transversus) que dans les merles et les bec- 
fins. 


19. ÉCHIN. DU GOBE-MOUCHE. ECHIN. DIMORPHOCEPHALUS. 
— WesrrumB, de Helm. acanth., p. 17, n° 30, pl. 1, f. 8, 9. 


Echin. muscicapæ , Ruvorrut, Synopsis, p. 77, n° 64. 


a— Corps long de 13 à 18", large de 2"",2; rapport de la longueur 
a à la largeur 8; — ovoïde en avant, plus mince et cylindrique en 
« arrière, assez oblus à l’extrémilé ; — trompe presque en inas- 
« sue ou de forme variable , lanlôt presque globuleuse, tantôt resser- 


510 ACANTHOCÉPHALES. 


« rée au milieu, armée de douze rangées transverses de crochets, et 
« implantée obliquement ; — cou distinct, court. » 


Trouvé deux fois au musée de Vienne, dans le gobe-mouche à col- 
lier (Muscicapa colloris), et par Nalterer, en Espagne, dans le Mus- 
cicapa olivaris, Wils. La forme variable de sa trompe le distingue de 
l'Echin. transversus. + 

L’Echinorhynchus tanagræ de Rudolphi (Synops., p. 675) est une 
espèce douteuse dont Olfers trouva au Brésil des exemplaires longs 
de 34", cylindriques , plus épais aux extrémités 


20. ÉCHIN. DES MERLES. ECHIN. TRANSVERSUS.— Run. 
Syn., p. 69 et 321, n° 26. 


{Atlas, pl. 3, fig. 1.) 
Echin. transversus , WestrrumB, de Helm. acanth., p. 20, n° 37. 


«— Corps blanc, flasque et plissé dans l'intestin des oiseaux, gon- 
a flé, cylindrique, et un peu courbé après avoir séjourné dans l’eau, 
« six à sept fois plus long que large , plus ou moins recourbé à l’extré- 
« mité antérieure, d’où sort très-obliquement ou transversalement 
« la trompe; — trompe cylindrique, longue de 0"",90, large de 
« 0,29, armée de cent quatre-vingl-douze à deux cent trente- 
« quatre crochets longs de 0"",092, en quinconce et formant vingt- 
« qualre à vingt-six rangées transverses, ou seize à dix-huit rangées 
« longitudinales ; — cou nul. 

« — Mâle long de 7"" ayant un seul tesiicule globuleux. 

« — Femelle longue de 12°; — œufs eilipliques à triple enveloppe, 
« l’externe membraneuse, plissée longiludinalement et susceptible de 
« s'ouvrir aux deux exirémités, longue de 0"",078 à 0"",060, large 
« de 0,038 ; l'enveloppe moyenne, lisse, longue de 0"",07, l’interne 
« longue de 0"",058, presque entièrement remplie par l'embryon con- 
« tractile dont la surface paraît striée transversalement et oblique- 
« ment en deux directions, ou couverte de peliles dépressions régu- 
« lières en quinconce ; — ovaires ovoïdes , longs de 0,5, » 


Je l'ai trouvé, à Rennes, six fois sur huit dans l'intestin du merle 
({Turdus Merula), une fois sur trois dans l’étourneau ( Sturnus vulga- 
ris), et une fois dans le rossignol (Sylvia luscinia ) ; j'ai lrouvé souvent 
aussi dans le troglodyte un échinorhynque plus petit qui pourrait 
bien n’en être qu’une variété. 

Rudolphi n’a vu que des exemplaires transmis par Bremser qui 
avait trouvé, au musée de Vienne, l'Echin. transversus, sepl fois sur 
trente el une dans le merle, une seule fois parmi trenle-quatre Fur- 
dus saæatilis, trois fois sur dix dans le Turdus galaclotus, trois fois 
sur cinquante et une dans Pélourveau , et une fois dans le Turdus cya- 
neus, el, en outre, deux fois sur onze dans le Saxicola stapazina, 
si Loutefois c’est bien la même espèce; car Rudolphi dit que l'échino- 


ÉCHINORHVNQUES DES OISEAUX. 511 


rhynque de ce dernier oiseau étail long de 11°",25, avec une trompe 
longue de 1"",4, armée de vingt-quatre à trente rangées de crochets; 
il ajoute qu’en lui envoyant un échinorhynque de l'élourneau, long 
de 11"",25, avec une trompe de 1%",12, Bremser lui avait dt en 
avoir un autre deux fois plus grand. 

M. Nalterer a toux ABUS transversus dans le Turdus leucurus 
d’ Espagne. M. Bellingham, dans son catalogue des helminthes d’Ir- 
lande (Ann. of nat. hist. 1844, p. 256), inscrit cet helminthe comme 
trouvé dans le rouge-gorge ( Sylvia rubecula); mais, en même temps, 
il dit que son corps est presque cylindrique, un peu plus épais en 
avant, long de 6"",35, avec une trompe linéaire , longue de 1"",6, ar- 
mée de crochets en rangées nombreuses, el il ajoute que l’extrémité 
postérieure du mâle est terminée par une large bourse (pouch) glo- 
buleuse, plus blanche que le reste du corps; or, quelque peine que 
je me sois donnée, il m'a élé impossible de faire sorlir du corps de 
VEchin. transversus mâle aucun appendice de celle sorte. 


21. ÉCHIN. PYRIFORME. ECHIN. PYRIFORMIS.— BREmsEr. 


Echin. pyriformis, Ruporput , Synopsis, p. 74 et 331, n° 45. 
Echin. pyriformis, Wesrrums, de Helm. acanth , p. 31, n° 58, pl. 1, fig. 20. 
Echin. pyriformis, Brenser, Icon. helminth., pl. 7, fig. 20-21. 


«— Corps pyriforme, long de 6%",75 à 15"",75, large de 17,5 à 
« 2%,25 en avant, où il est très-renflé, globuleux et tout hérissé 
« de petits crochets; brusquement Matutié conique et lisse en 
« arrière ; —trompe pelile, un peu renflée en massue, et armée 
« de huit rangées lransverses de très-petits crochels ; — cou nul. » 


Parmi trente et un merles ( Turdus merula) disséqués au musée de 
Vienne, Bremser a trouvé cinq fois cet échinorhynque singulier , et 
tout à failremarquable par sa forme et parla manière dontil est hérissé. 


22. ÉCHIN. INSCRIT. ECHIN. INSCRIPTUS. — Wesrruwe, de 
Helm. acanth., p. 15, n° 27. 


«— Corps blanchâtre , long de 15 à 22"%,5, cylindrique , aminci de 
« part el d'autre , avec des plis transverses , el obtus ou même échan- 
« cré à l'extrémité ;—trompe oblique ou transverse , assez longue, un 
« peu resserrée au milieu, renflée en massue à l'extrémité , armée de 
« petits crochets assez forts, très-rapprochés, en rangées transverses 
« nombreuses (environ vingt); —cou nul. 

«— Mâle ayant à l'extrémité postérieure une vésicule plus ou 
a moins saillanle, du milieu de laquelle sort un stylet (pénis) court. 

« — Femelle contenant des œufs sphériques, transparents, revêtus 
« d’une double membrane sous laquelle se voit l'embryon, et des 
« ovaires grands ovoïdes remplis d'ovules non murs, » 


Trouvé au Brésil dans les T'urdus flavipes el Turdus a'bicollis. 


512 ACANTHOCÉPHALES. 


23. ÉCHIN. DES LORIOTS.  ECHIN. SIGMOIDEUS. — WestRuM5, 
de Helm. acanth., p. 15, n° 26. 


Echin orioli, Ruporrui , Synopsis, p. 77, n° 62, 


a— Corps long de 6"",75 à 9, cylindrique, aminci de part et 
d'autre , davantage en arrière où il se termine en pointe obtuse, et 
recourbé en S; — trompe longue, rétrécie au milieu , renflée en 
massue et arrondie à l'extrémité, armée de vingt à vingt-quatre 
rangées lransverses , lrès-serrées de crochels. » 


LL 


& 


Trouvé une seule fois au musée de Vienne parmi cent onze loriots. 


24. ÉCHIN. DES BECS-FINS.  ECHIN. FASCIATUS. — WEsrr., 
de Helm. acanth., p. 27, n° 51. 


Echin. mofacillæ , Echin. sylviarum , Echin.rubetræ , Rup., Syn., p. 71. 


a — Corps cylindrique, aminei en arrière, long de 7" à 14%" {el jus- 
a qu’à 21), slrié transversalement, ou, comme entouré de bande- 
« lettes (fasciatus), arrondi, oblus à l’exirémilé; — trompe grande, 
« cylindrique, un peu plus mince à sa base; armée de douze rangées 
« transverses de crochels aigus et recourbés; — cou très-court, » 


M. Westrumb décrit ainsi plusieurs échinorhynques qui furent 
trouvés, à Vienne, une seule fois dans le mésenlère d’une fauvelle à 
têle noire (Sylvia atricayilla). 1 rapporte à la même espèce d’aulres 
échinorhynques longs de 4°",5 à 11"%,95, trouvés une seule fois dans 
l'intestin du lroglodyte, d’autres, longs de 5"%,6, ayant aussi la trompe 
à douze rangées de crochels, mais implantée obliquement ; trouvés 
dans l’inteslin du rouge-sorge ( Sylvia rub-cula); d’autres encore, 
trouvés une fois dans l’inteslin du iarier ( Saæicola rubetra), ayant 
souvent la trompe un peu en massue et le corps cylindrique, peu 
aminci en arrière; d’aulres enfin, trouvés dans les Sylvia trochilus, 
luscinia, philomela, phænicurus, el dans le traquel (Saxico!arubicola). 
Il les croit suffisamment caractérisés par la disposilion spirale des 
siries ou bandeleltes dont leur corps est entouré; je pense, au con- 
traire, que ce caractère n’a qu’une faible valeur, el si je pouvais croire 
que le nombre des rangées iransverses de crochels à été compté 
d’après une seule rangée longiludinale, je serais convaincu que c’est 
bien notre espèce suivante pour laquelle je compte, comme toujours, 
le nombre des rangées iransverses en prenant allernativement Lous 
les crochets de deux rangées longitudinales contiguës el allernes. 


25. ÉCHIN. DU TROGLODYTE. ECHIN.DECIPIENS.—Dus.,nov.sp. 


« — Corps d’un blanc mat, flasque et plissé dans l'intestin, devenant, 
« après l'immersion dans l’eau, cylindrique, renflé au milieu, arrondi 
« de part et d’aulre, plus ou moins courbé et quelquefois bossu en 


ÉCHINORHAYNQUES DES OISEAUX. 543 


« avani; — trompe droite ou implantée obliquement, cylindrique, 
« longue de 0"*,90 à 1,2, large de 0°",23, armée de cent soixante- 
« huit à cent quatre-vingt-douze crochets longs de 0®",083 , en vingt- 
« quatre à vingt-sept rangées transverses, ou quatorze à seize rangées 
« longitudinales de douze ettreize chacune; — cou étroit, très-court; — 
« deux lemnisques ou sacs salivaires filiformes, très-longs (de 3"",5); — 
« tégumeni strié transversalement, siries assez régulières, de 0"*,0032. 

« — Mâle long de 1",2 (compris la trompe), large de 1°",2; — deux 
« testicules globuleux. / 

« — Femelle longue de 9"",2 (compris la trompe), large de 1,4; — 
« œufs elliptiques, à double enveloppe; l’externe longue de 0°”,050, 
« large de 0"",025 ; l’interne longue de 0"",045, large de 0"",018 ; — 
« embryon long de 0%",038 ; — ovaires longs de 0"”",51. » 


Je l'ai trouvé quatre fois sur six, à Rennes, en hiver, dans le gros 
intestin du troglodyte, où sa blancheur et son aspect le faisaient prendre 
‘ aisément pour la partie blanche des excréments (d’où le nom de deci- 
piens). H ressemble beaucoup à l'Echin. transversus du merle, mais il 
est plus petit dans toutes ses parties, ses œufs sont aussi beaucoup 
plus petits, si toutefois ceux que j'ai mesurés étaient murs, ce que je 
ne puis affirmer ; il ÿ a d’ailleurs deux testicules et des lemnisques 
filiformes que je n’ai pas vus dans l'autre. 


26. ÉCHIN. MICRACANTHE. ECHIN. MICRACANTHUS. — Ru. 


Echin.micracanthus, Syn., p. 69 et 322, n° 27, et Echin. alaudæ, p.77, n° 63. 
Echin. micracanthus, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 21, n° 38. 


« — Corps long de 13"" à 18°", cylindrique, un peu plus épais en 
« avant; — trompe petite, presque cylindrique, quelquefois plus 
« étroite à l'extrémité, plus ou moins obliquement implantée, et ar- 
« mée de très-pelits crochets très-serrés, formant environ trente ran- 
« gées transverses; — cou nul.» 

Pudolphi trouva d'abord cette espèce dans le becfigue d'Italie 
(Anthus ?). On l'a trouvé, au musée de Vienne, dans la fauvette à têle 
noire (Sylvia atricapilla), une seule fois dans le Saæicola ænanthe , 
deux fois dans la Sylvia nisoria, une fois sur huit dans la farlouse 
(Anthus pratensis), deux fois sur vingi-neuf dans le pipi (Anthus tri- 
vialis), trois fois dans l’alouefte des champs ( Alauda arvensis), une 
fois sur neuf dans l’alouette des bois (Alauda nemorosa), deux fois 
dans le gros-bec (Loæia coccothraustes), et onze fois dans le pinson 
(Fringilla cœlebs). 


» 97. ÉCHIN. ARÉOLÉ. ECHIN. AREOLATUS.— Rur., Synops., 
p. 69 el 319, n° 23. 
Echin. arcolatus, Wesrrums , de Helm. acanth., p. 28, n° 52. 


Echin. areolatus, Bremser, Icones helminth., pl. 6, fig. 15. 


« — Corps long de 6,7 à 9", cylindrique, aminci de part et 


33 


514 ACANTHOCÉPHALES. 


« d'autre, surtout en arrière où sa surface paraît aréolée , et où l’ex- 
« trémité caudale est grêle et obtuse; — trompe cylindrique, un peu 
« resserrée à la base et armée de vingt rangées transverses de pelits 
« crochets très-rapprochés ; — cou très-court ; — vésieule copulatoire 
« à la partie postérieure du mâle. » , 


Bremser a trouvé, trois fois, à Vienne, dans la Sylvia atricapilla, cet 
helminthe qui me parait bien devoir rentrer dans quelqu’une des 
espèces précédentes, car ce caracière d’avoir le tégument aréolé en 
apparence n'a aucune valeur réelle ; je l'ai rencontré chez beaucoup 
d’autres. 

— Rudolphi (Syn., p. 17, n° 69) et Westrumb (Hel., ac., p. 41), ont 
inscrit, comme espèce douteuse, un Echin. hirundinum long de 137" 
à 222,5 à corps cylindrique, aminci de part et d'autre, et sans cou, 
trouvé une seule fois parmi cinq cent trente hirondelles de cheminée 
(Hirundo rustica), et une fois parmi quarante et un martinets (Cyp- 
selus apus). 

— L’Echin. pari est une espèce douteuse de Rudolphi (Syn., p. 11, 
n° 68) et de M. Westrumb (1. c., p. 41, n° 76), trouvée une seule fois 
par Bremser, à Vienne, dans la mésange charbonmiere (Parus major ). 

— L’'Echin. emberizæ, espèce donteuse de Rudolphi (Syn., p. 673, 
n° 60) et de M. Westrumb (1. c., p. 4, n° 75), a été trouvé, au Brésil, 
dans une espèce de bruant (Emberiza ticutica ). 


28. ÉCHIN. DES CORBEAUX.  ECHIN. COMPRESSUS. — Rup., 
ÆEntor., 1. IL, p. 255, et Syn., p. 64, et Echin. cornicis, Syn., p. 76. 


Echin. compressus, Wesrrums , de Helm. acanth., p. 6, ne 7, pl. 3, fig. 28. 


« — Corps blanc, long de 6,75 à 11,25, large de 1,5 à 2mm,95, 
« comprimé, plus ot en arrière; — trompe grande, presque glo- 
« buleuse , terminée par une papille et armée de sept rangées trans- 
« verses de crochels très-couris , recourbés; — cou presque nul, in- 
« Vaginé; — partie postérieure a mâle munie d’une vésicule copu- 
« latoire en forme de carafe. » 


Rudolphi établit cette espèce sur un seul échinorhynque qu’il avait 
trouvé anciennement à Greifswald dans un choucas, (Corvus mone- 
dula); M. Westrumb , au contraire, trouva dans le choucas des échi- 
norhynques appartenant à l'espèce suivante, et ne reconnut celle-ci 
que dans la corneille mantelée (Corvus cornix), ce qui l’a conduit 
à réunir l'espèce douteuse nommée par Rudolphi Echin. cornicis. 

IL n’a pas vu d’ailleurs sur le tégument les pores orbiculaires mar- 
ginés signalés par Rudolphi, et qui doivent être l’équivalent des 
aréoles mentionnées ailleurs; mais il a vu la vésicule copulaloire du 
mâle claviforme dont la HRRRe interne semble parsemée de points 
opaques, triangulaires, inégaux; du sommet plus étroit de cette 
vésicule sortent dérale aout doi= petits appendices lagéniformes et 


LS 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 515 


au milieu un stylet opaque ou pénis qu’on suit à travers la vésicule 
jusqu’à l'extrémité du corps d’où il paraît sortir. 

11 serait possible toutefois que cet helminthe, trouvé une seule 
fois parmi cent quarante-une corneilles, füt différent de celui de 
Rudolphi, qui dans l'alcool avait conservé sa forme comprimée, 
tandis que celui de Vienne s'était gonflé, - 


29. ÉCHIN. DE LA PIE. ECHIN. TERES. — Wesrruws, de Helm. 
acanth., p.18, n° 32. 


« — Corps long de 11,25 à 22,5, large de 1,67 à 2%%,95, cylin- 
« drique, un peu aminci de part et d'autre; — trompe longue, co- 
«nique, plus large à la base, tronquée au sommet, armée de dix à 
« douze rangées transverses de crochets assez forts; — cou nul, » 


Trouvé au musée de Vienne, cinq fois dans le choucas (Corvus 
monedula), et une seule fois parmi cent soixante-douze pies. 


30. ÉCHIN. DU ROLLIER. ECHIN. GRACILIS.— Ruborrui, 
Synops., p. 68 et 319, n° 22. 


Echin. gracilis, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 20, n° 56. 


«— Corps blanc, long de 9 à 15,5, cylindrique, renflé en avant, 
« aminci en arrière ; — trompe cylindrique, arrondie à l'extrémité, 
« quelquefois un peu resserrée à la base, el armée de dix rangées 
« transverses de petits crochets très-rapprochés; — cou nul. » 


Rudolphi établit cette espèce d’après des exemplaires trouvés par 
Treutler dans l'intestin du rollier (Coracias garrula), et longs seule- 
ment de 2"",80 : il lui attribue des pores orbiculaires, marginés, 
épars sur le tégument , et que M. Westrumb n’a pu voir sur les exem- 
plaires du musée de Vienne, où on l'avait trouvé une seule fois, 


? 31. ÉCHIN. DU GRIMPEREAU. ECHIN. OBLIQUUS. — Dus. 


« — Mâle long de 3°",4, large de 0"",77, cylindrique , arrondi en 
«avant, un peu aminci en arrière el obtus; — cou nul; — trompe 
« implantée obliquement, cylindrique, longue de 0"",54, large de 
« 0"%,18, armée de cent quatre-vingis crochets environ, longs de 0,06 
« formant vingt-quaire rangées transverses, ou quinze à seize ran- 
« gées longitudinales de douze crochets chacune; — deux testicules 
« globuleux ; — pas de vésicule copulatoire. » 


Je l'ai trouvé, à Rennes, au mois de décembre , dans le grimpereau, 
(Certhia familiaris.) 


516 ACANTHOCÉPHALES. 


32, ÉCHIN. DE LA HUPPE. ECHIN. RICINOIDES. — Runorpni, 
Entoz., it. IL, 1, p. 253; et Syn., p. 64, n° 3 


Echin. ricinoides, Wesrrume , de Helm. acanth., p. 7, n° 10. 
Echin. coraciæ , Rupozrur, Synopsis, p. 77, n° 61. 


« — Corps blanchâtre, long de 6%",15, large de 1"",12, presque 
« cylindrique, aminci de part el d'autre, davanliage en arrière; — 
« trompe grande, presque globuleuse, terminée par une papille, et 
« armée de six rangées iransverses de crochets presque obtus et peu 
« recourbés ; — cou distinct, court, invaginé. » 


Rudolphi l'avait trouvé d’abord dans le mésentère d’une huppe 
(Upupa epops); Bremser le trouva une seule fois aussi dans l’in- 
testin du même oiseau. M. Weslrumb rapporte à la même espèce un 
échinorhynque trouvé, au musée de Vienne, dans le mésenière du 
rollier (Coracias garrula), et qui paraît n’en différer que par le 
renflement plus considérable de la partie antérieure. 


33. ÉCHIN. DES PICS. ECHIN. CYLINDRACEUS. — SCcHRAN«. 


Echin. pici, Gorze, Naturg., p. 151, pl. 11, fig. 1-5et a. 

Echin. cylindraceus, Scuranr, Verzeichn., p. 28, n° 73. 

Echin. cylindraceus, Rup., Entoz., {. II, x, p. 272, et Syn., p. 69, n° 24. 
Echin. cylindraceus, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 27, n° 50. 


« — Corps long de 13 à 27%" (de 40"", et large de 1"",68, GoëzE), 
« dix à trente fois plus long que large, cylindrique, un peu aminei en 
« avant, recourbé aux deux extrémités ; — trompe longue, linéaire, 
« armée de huit à dix rangées transverses de crochets (dentelés (?) en 
« scie vers la pointe, GogzE, ZEp.); — cou distinct irès-court. » 


Gœze, le premier, l'avait trouvé dans l'intestin des Picus erythroce- 
phalus et viridis ; il lui assigne une longueur de 40"", ainsi que ce 
caractère tout exceptionnel d’avoir des crochets dentés en scie. Zeder 
prétendit ensuite l'avoir trouvé, non-seulement dans ces mêmes 
oiseaux, mais aussi dans le merle ( Turdus merula), el confirma le 
caractère fourni par les crochets dentés. On l’a trouvé une seule fois, 
au musée de Vienne, dans un pie épeiche (Picus major); M. Wes- 
trumb, qui l'y a vu, n’a pas vérifié la structure des crochets. 


ÉCHINORHYNQUES DES ÉCHASSIERS PRESSIROSTRES. 


— Rudolphi a inscrit comme espèce douteuse, sous le nom d’Echin. 
tarde ( Entoz., 1. IL, 1, p. 308, et Syn., p. 17, n° 10), un helminthe qu'il 
avait trouvé anciennement dans l'intestin de l’outarde (Oiis tarda). 

— M. Miescher ( Verhandl. d. Schweiz. Naturf. Gesell, 1841) a 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 517 


trouvé dans le houbara (Otis houbara) un échinorhynque très-voisin 


de l’'Echin. moniliformis, el qu'il regarde comme une espèce nou- 
velle. 


34. ÉCHIN. DU VANNEAU. ECHIN. LANCEA. — WESTRUNB, 
de Helm. acanth., p. 26, n° 49, pl. 1, fig. 19. 


Echin. ædicnemi et Echin. morinelli, Ruporpur, Syn., p. 78, n° 76 et 75. 
Echin. vanelli, Run., Entoz., t. IE, 1, p. 308, et Syn., p. 78, n° 74. 


«— Corps blanchâtre, long de 13 à 22"",5, large de 2"",1 à 3,9, 
«renflé, ovoïde en avant, cylindrique en arrière ; — trompe cylin- 
«rique, arrondie à l'extrémité et quelquefois resserrée au milieu, 
« de telle sorte que la partie antérieure est presque globuleuse, armée 
« de douze rangées transverses de crochets ; — cou distinct, court, 
« ridé. » 


« 


= 


= 


= 


Gæze, le premier, l'avait trouvé dans l'intestin du vanneau (Va- 
nellus cristatus), dans lequel Bremser le trouva aussi, à Vienne, 
ainsi que dans l’OEdicnemus crepitans et une seule fois dans le 
Charadrius morinellus. 


35. ÉCHIN. DU PLUVIER. ECHIN. MACRACANTHUS. — 
BREMSER, 


Echin. charadrii pluvialis, Runorrut, Synopsis, p. 78, n° 77. 
Echin. macracanthus , WesrruM, p. 7, n° 9, pl. 1, fig. 7 ; et 3, fig. 27. 


« — Corps blanc, long de 4"",5, ovoïde, oblong, large de 1"",4, 
« irrégulièrement plissé, prolongé en avant par un cou distinct, court, 
« invaginé, d’où sort une trompe grande , presque globuleuse , armée 


« de quatre rangées transverses de crochets irès-longs, aigus. » 


Bremser l’a trouvé une seule fois dans l'intestin du pluvier doré 
(Charadrius pluvialis); sa forme obovale et la longueur de ses cro- 
chets le distinguent suffisamment des autres espèces. 


36. ÉCHIN. ENFLÉ.  ÆECHIN. INFLATUS. — CREPLIN, 
Nov. observ. de Entoz., p. 39. 


« — Corps blanc, court, très-épais, long de 3"",37 à 71°,87, large de 
« 1,12 à 3,95, aminci de part el d'autre; — trompe oblique très- 
« longue, mince, épaissie peu à peu de la base à l'extrémité, et armée de 
« très-petits crochets très-nombreux ; — cou très-court ; — extrémité 
« postérieure du mâle laissant sortir une double vésicule ; — deux 
« testicules; — œufs allongés, minces, presque elliptiques. » 


M. Creplin en trouva dans l'intestin de Fhuitrier ( Hæmatopus ostra- 
legus) plusieurs exemplaires, dont les plus grands étaient seulement 
longs de 3"",37 et larges de 1"",12 au milieu. Laurer, à Greifs- 
wald, en trouva ensuite de plus grands (de 2"",25 à 7%",87) dans 


518 ACANTHOCÉPHALES. 


l'intestin du pluvier à collier (Charadrius hiaticula). M. Creplin a vu 
dans un de ses exemplaires le réceptacle de la trompe étendu presque 
jusqu’au milieu du corps, et les lemnisques un peu plus longs; dans 
les exemplaires de Greifswald seulement , il vit les deux testicules du 
mâle et les œufs allongés des femelles. 

— Le nom d’Echin. inflatus avait d’abord été donné à un hel- 
minthe du saumon (Echin. pachisomus. Cr£pLix, n° 67) par Rudolphi, 
qui le confondit ensuite avec l’Echin. fusiformis. 


37, ÉCHIN. SPHÉROCÉPHALE. ECHIN. SPH/ÆROCEPHALUS. 
— BRENSER. 


Echin. sphærocephalus, Ruporrar,, Synopsis, p.670, n° 57. 
Echin. sphærocephalus, Wesrrum8, de Helm. acanth., p.36, n° 65, et pl.1, 
fig. 13, 14, 15. 


« — Corps long de 5",62 à 27", large de 1"",20 à 2"",7, cylin- 
« drique, inégal ou présentant un “double renflement , épineux en 
« avant pendant le jeune âge , et devenant totalement lisse plus tard ; 
« — trompe globuleuse, large de 0"",6 à 3"; toute hérissée, ou en 
« partie seulement armée de crochets, ou toute lisse, portée par un 
« cou long de 1"",50 à 4°",5, lisse, filiforme ou conique; — cro- 
« chets de longueur médiocre, formant environ seize rangées trans- 
« verses quand la trompe en est totalement hérissée ; — œufs arrondis 
« oblongs. » 


Il a été trouvé, au Brésil, par Natierer dans les intestins de l’hui- 
trier ( Hæmatopus ostralegus) ei d’une espèce de goëland (Larus 
fuscus); cet échinorynque est surtout remarquable par les curieuses 
métamorphoses qu’il subit; en effei, les plus jeunes sont longs de 
bmw, 6 à 6"",7, munis d’une trompe globuleuse, comprimée, armée 
de seize rangées de crochets, moins convexe en avant, et terminée 
par une papille; leur cou filiforme ou conique est long de 1,50, 
lisse ; leur corps est comme divisé en trois parties, dont la première, 
deux fois plus épaisse que le cou qu’elle suit immédiatement, est cy- 
lindrique , renflée peu à peu en arrière, et hérissée de petits crochets 
très-rapprochés ; la deuxième est lisse, se renfle subitement en forme 
d’ovoïde allongé, et diminuant ensuite beaucoup d’épaisseur se joint 
à une troisième partie également sans aiguillons, la pi courte de 
toutes, à peine plus épaisse que le cou. 

A mesure que ces helminthes se développent, leur trompe, déjà 
globuleuse , devient plus grosse et se dépouille de ses aiguillons, dont 
il ne reste que des A les fibres ou vaisseaux de la seconde 
tunique de cet organe sont alors plus visibles, ainsi que la papille 
terminale, qui se voit entourée d’un cercle de crochets plus grands ; 
le cou, plus long, est presque conique, un peu renflé vers sa base; 
le corps , devenu plus grand , présente la même forme, mais sa partie 


sl 


PATES 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 519 


antérieure n’a conservé qu’une partie ou que de simples traces de son 
armure de crochets. 

Enfin, arrivé au terme de son développement, cet échinorhynque , 
long de 16 à 27%, ressemble presque entièrement à l’'Echin. polymor- 
phus (voy. pag. 523). La trompe s’est changée en une grosse vésicule 
engagée entre les tuniques de l'intestin, de telle sorte qu’il en résulte 
une tumeur à leur face externe; cette trompe est lisse, terminée par 
une grande papille entourée d’un cercle de papilles plus petites, et 
laisse voir par transparence les fibres ou vaisseaux de sa tunique in- 
terne ; le cou est très-long, filiforme ; le corps, entièrement lisse, 
présente deux étranglements, et il est obtus ou arrondi à l'extrémité; 
la structure interne du mâle est comme celle de l'Echin. polymorphus ; 
les œufs de la femelle sont presque globuleux. 


ÉCHINORHYNQUES DES ÉCHASSIERS CULTRIROSTRES. 


Rudolphi a inscrit parmi ses espèces douteuses un ÆEchin. gruis 
( Synops., p. 18, n° 11). Trouvé une seule fois au musée de Vienne, 
isolé dans l'intestin d’une grue ( Grus cinerea). M. .Westrumb, qui a 
pu l’étudier dans cette collection, l’inscrit aussi comme douteux sous 
ce même nom {{. c., p. #1, n° 19). Il dit qu'il est long de 4"",5, large 
de 0",56, cylindrique, aminci de part et d'autre, avec une trompe 
grande, cylindrique , tronquée à l'extrémité, resserrée à la base, 
implantée obliquement , et armée de douze rangées environ de petits 
crochets. D’après l’ensemble de ces caractères, M. Westrumb pense 
qu’il pourrait s'être trouvé accidentellement dans la grue , et provenir 
de quelque animal avalé par elle. 


38. ÉCHIN. STRIÉ.  ÆECHIN. STRIATUS. — Gorzr. 


Echin. striatus, Gorze, Naturgesch., p. 152, pl. 11, fig. 6 (mauvaise). 

Echin. striatus , Run., Entoz., t. IL, 1, p. 263, et Syn., p. 74 et 329, ne 43, 
et Echin. mutabilis, Ruporpur, Synopsis, p. 669, 

Echin. striatus, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 30, fig. 57. 


« — Corps long de 9" à 11"",25, large de 2" à 2nm,6 (2), présen- 
tant en avant un renflement globuieux, prolongé par une partie 
« conique , l’uneet l’autre hérissés de petits aiguillons ; — partie pos- 
« Lérieure plus longue , plus mince, cylindrique , avec un ou plusieurs 
« renflements inégaux et striés longitudinalement ; — cou conique, 
« nu où sans aiguillons , séparé du corps par un léger étranglement, 
« mais quelquefois rétracté , de sorte que la trompe paraît sortir im- 
« médiatement du renflement globuleux antérieur du corps ; — trompe 
« courte, cylindrique, renflée à l'extrémité ou en massue, quelque- 
« fois renflée à la base, armée de douze à quatorze rangées transver- 
« ses de petits crochets; — œufs oblongs , acuminés, » 


À 


520 ACANTHOCÉPHALES. 


Le comte de Borke avait trouvé en 177$ cet helminthe remarquable 
dans l'intestin du héron commun, et il en envoya à Gœze des dessins 
qu’on peut juger fort inexacts. On trouva ensuite le même échino- 
rhynque, au musée de Vienne, deux fois sur vingt-quatre dans le hé- 
ron, une fois dans le cygne domestique ( Cygnus olor ), et une fois 
dans le Falco albicilla, où il se trouvait accidentellement comme 
provenant de quelque héron dévoré par cet oiseau. Plus tard , on le 
recut du Brésil, où il fut trouvé par Olfers dans les intestins de deux 
espèces de hérons , et par Natterer dans les Ardea egretta, Ardea 
nycticorax et Ardea virescens , dans la spatule ( Platalea ajaja ), et 
dans le Sterna minuta. Rudolphi, qui n’eut entre les mains que ces 
helminthes du Brésil, en crut devoir faire une nouvelle espèce ( Echin. 
mutabilis ); mais M. Westrumb , qui put comparer tousles exemplaires 
de la collection de Vienne, les a réunis, malgré quelques différences 
offertes par la trompe, en ajoutant touiefois (1. c., p. 35) que ce- 
lui du cygne pourrait bien être l’Echin. polymorphus , ayant le cou 
et la partie antérieure du corps rétractés. 


39. ÉCHIN. MACROURE.  ECHIN. MACROURUS. — Breser et 
WesrrumB, de Helm. acanth., p. 12, n°19. 


Echin. ardecæ purpuræ , Rusorpur, Synopsis, p.78, n° 72. 


« — Corps blanc, long de 6"",75 à 10"", courbé en arc, paraissant 
formé de deux parties, l’antérieure ovoïde ou fusiforme, large de 
1%%,4, la postérieure plus longue et plus mince, cylindrique, large 
« de 0,65 ; trompe longue de 0"",9 (longue du quart de la iongueur 
« totale (?), Wesrrums), armée de trente-deux rangées longitudinales 
« de dix-sept à dix-huit crochets chacune, ou de trente-cinq rangées 
« transverses, et paraissant formée de deux parties, dont l’antérieure 
« plus épaisse en arrière et large de 0"",40, avec les crochets longs 
« de 0"",046; la partie postérieure, qu’on peut nommer le cou, est 
« plus étroite, avec les crochets plus pelits , longs de 6"",032, moins 
« régulièrement disposés. » 


J’ai trouvé le 11 mai, à Rennes, dans l'intestin d’une cigogne ( Ci- 
conia alba ), l’échinorhynque que je décris ici; il ne diffère de la des- 
cription donnée par Westrumb que par la longueur exagérée, je crois, 
que cet auteur assigne à la trompe; les exemplaires qu’il a décrits ont 
été trouvés une seule fois au musée de Vienne par Bremser dans lin- 
teslin du héron pourpré ( Ardea purpurea ). Westrumb soupconne 
qu'il pourrait provenir d’un animal dévoré par cet oiseau. Il a beau- 
coup de ressemblance avec l’Echin. caudatus, n° 15, des faucons; 
peut-être devrait-on supposer qu’il provient également de la proie 
de ces oiseaux. 


A 


& 


« 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 521 


40. ÉCHIN. SPIRALE.  ECHIN. SPIRALIS. — Ruvouput, Entoz., 
t. IL, 1, p. 273, et Synops., p. 10 et 323, n° 28. 


Echin. spiralis, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 21, n° 39. 


[« — Corps long de 38"% à 135", large de 1"",5 à peine, cylindri- 
« que, égal, contourné en épirale; obtus et terminé par une petite 
« papille à l’extrémité postérieure ; — trompe linéaire, égale, longue 
« de 1"%,1 à 2°*,2, armée de dix-huit à trente rangées transverses de 
« très-petits crochets aigus, très-rapprochés et terminés par un bou- 
« ton nu; — cou nul.» 


Rudolphi en avait d’abord recu un seul exemplaire long de 135"", 
trouvé par Nitzsch, à Halle, dans le blongios (Ardea minuta); plus 
tard, lui-même trouva dans le même oiseau, à Rimini, un autre exem- 
plaire long de 58", flasque, jaunâtre, avec la trompe moitié plus 
petite, et armée de seize à dix-huit rangs de crochets au lieu de 
trente. 

— Rudolphi (Entoz., t. Il, 1, p. 307, et Syn., p. 18, n° 73) a inscrit 
parmi ses espèces douteuses, sous le nom de Echin. ardeæ albæ, un 
helminthe que Rediaÿait jadis trouvé deux fois dans l’organe nommé 
la bourse de Fabricius chez l’aigrette (Ardea alba). Cependant, ailleurs, 
on n’a jamais trouvé d’échinorhynques dans cet organe. 


41. ÉCHIN. RÉTICULÉ.  ECHIN. RETICULATUS. — WEsTruM, 
de Helm. acanth., p. 24, n° 43. 


« — Corps long de 9" à 13"%,5, cylindrique, aminci brusquement 
« en avant et peu à peu en arrière, strié et plissé en long et en travers 
« ou presque réticulé ; — trompe grande, linéaire, cylindrique, tron- 
« quée à l’extrémitée, implantée obliquement, et armée de seize ran- 
« gées transverses de crochets ; — cou nul. » 


M. Natterer en trouva deux exemplaires dans l'intestin du Rallus 
nigricans d'Amérique. 


ÉCHINORHYNQUES DES PALMIPÈDES. 


42. ÉCHIN. A COU GLOBULEUX. ECHIN. GLOBICOLLIS. — 
CrepLin, Nov. obs. de Entoz., p. #1. 


« — Corps jaunâtre, blanc en avant, long de 63"", grêle, aminci de 
« part et d'autre ; — trompe armée de crochets très-fins, très-nom- 
« breux, formée de deux parties ; l’antérieure très-courte, cylindri- 
« que, lronquée ; la postérieure trois fois plus longue, plus épaisse ; 
« el implantée à angle droit sur le cou qui, long de 3"",4, est rétréci 


522 ACANTHOCÉPHALES. 


«à sa base et terminé par une partie globuleuse beaucoup plus 
« épaisse. » 


Un seul exemplaire de cet helminthe, caractérisé par la structure 
singulière de son cou, a été trouvé, à Greifswald, par M. Schilling, 
dans l'intestin du Loris mazimus. 


43. ÉCHIN. LINÉAIRE.  ECHIN. LINEARIS. — Wesrruw, de 
Helm. acanth., p.10, n° 16, pl. 1, fig. 2. 


Echin. sternæ , RUDOLPHI, p. 78, n° 79. 


a — Corps long de 54°", large de 2"",20 à peine, cylindrique, 
« lisse, avec quelques plis transverses, un peu aminci en arrière, brus- 
« quement aminei en ayant où il se prolonge en un cou très-court ; — 
« trompe ovoïde, plus épaisse (large de 1,10), armée de douze ran- 
« gées transverses de crochets. » 


Il a été trouvé une seule fois, au musée de Vienne, parmi vingt- 
six Sterna cantiaca ou Sterna stuberica. 


44. ÉCHIN. PORC-ÉPIC.  ÆECHIN. HYSTRIX, — BREMSER. 


Echin. hystrix, Ruporrur, Synopsis , p. 75 et 382, n° 46. 

Echin. hystrix, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 29, n° 55. 
Echin. hystrix , Scumazz, XIX Tab. anat., Entoz., pl. 11, fig. 14. 
Echin. hystix, Breuser, Icones helminth., pl. 7, fig. 22-93. 


= 


«a — Corps long de 4"“ à 13"",5, très-renflé en avant, large de 
« 2°%,28 et plus, presque globuleux et armé d’aiguillons courts, très- 
« nombreux et très-rapprochés, diminuant d'épaisseur en arrière et 
« obtus à l'extrémité, où il est ordinairement nu ; — trompe longue, 
« presque conique , plus mince à l’exirémilé, armée d’environ dix- 
« huit rangées transverses de crochets plus ou moins longs ; — cou 
« nu, de forme conique, aussi long que la trompe et souvent rétracté ; 
« — partie postérieure du mâle avec une vésicule copulatoire. » 


Il a été trouvé trois fois sur vingi-trois dans l'intestin du cormoran 
(Carbo cormoranus), au musée de Vienne. 

Il a été trouvé en Irlande par M. Drummond (Magazine of nat. hist. 
1839) dans le rectum du harle (Wergus merganser), et par M. Belling- 
ham dans le rectum du cormoran commun (Carbo cormoranus), dans 
l'intestin du Carbo cristatus, dans l'intestin grêle du harle huppé 
(Mergus serrator), el dans le rectum du Podiceps rubricollis ou sub- 
cristatus. 


ÉCHINORHYNQUES DES OISEAUX. 523 


45. ÉCHIN.POLYMORPHE. ECHIN. POLYMORPHUS.— BRENSER, 


(x) Sipunculus lendix, Pares, Voyage towards the N. Pole, p, 194, pl. 13, 
fig 1,14,B, c. 
Echin. anatis mollissimæ, MüzLer, dans Naturf., XXII, p. 55. 
Echin. anatis mollissimeæ et Echin. filicollis, Rup., Entoz., t.IL,1, p. 304 
et 283 et Syn., p. 71 et 327. 
(8) Echin. minutus coccineus et Echin. anatis boschadis , Gorze, Naturgesch., 
p- 163-164, pl. 13, fig. 1-2 et 6-7. 
Echin. boschadis et Echin. anatis , Scuranr , Verzeichn., p. 26 et 27. 
Echin. vesiculosus (Fulicæ atræ), Scurawr, dans les Mém. de l’Acad. de 
Suède, 1790, p. 124, n° 26, et Echin. collaris, idem, n° 27. 
Echin. anatis, Frorricu, dans Naturf., XXIV, p. 105. 
Echin tenuicollis et Echin. boschadis, Froezicn, dans Naturf.. XXIX, 
p. 66 et 69, pl. 2, fig. 15-16. 
Echin. minutus, Zxper, Nachtrag., p.142, et Echin. constrictus, id., p. 139. 
Echin. minutus, Echin. constrictus , Echin. collaris, Run., Entoz., t. II, 1, 
p. 294, n° 33, p. 296, n° 34 ; p. 298, n° 35. 
Echin. versicolor, Rupozrni, Synopsis, p. 74 et 330, n° 44. 
Echin, anatum, Runorpur, Synopsis, p. 78, n° 78. 
(x et 8) Echin. polymorphus, Jassox, Dissert. inaug. de Ech. polymorph., 1820. 
Echin. polymorphus, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 33, n° 64, pl. 3, 
fig. 8-15. 


; 
| 
è 
| 


} 


iris or is le ne 


« — Dans le premier âge : Corps long de 1"",12, obovale, tout hé- 
rissé d’aiguillons ou crochets; — trompe oblongue, armée de huit 
« rangées transverses de pelils crochets; — cou nul. 
« — 2° âge. Corps long de 2"”,20, très-épais au milieu, où il est hé- 
rissé d’aiguillons assez forts, aminci de part et d’autre et ne mon- 
| « trant seulement que de pelits rudiments d’aiguillons sur la partie 
| « antérieure ; — trompe oblongue, ovale avec huit rangées de cro- 
» chets; — cou nul. 

« — 3° âge. Corps long de 2"",30, montrant déjà un cou court, in- 
« vaginé. 

« — 4° âge (Echin. minutus). Corps rouge, long de 4"" environ, 
« présentant une partie antérieure presque ovoïde, armée d’ai- 
« guillons assez forts, et une partie postérieure séparée par un léger 
« étranglement , inégale, un peu amincie et tantôt obtuse, tantôt un 
« peu conique à l'extrémité ; — cou distinet, nu, un peu conique, pré- 
« cédé par une gaîne très-courte, lisse; — trompe cylindrique, ar- 
| « rondie en avant, plus large que e cou, et armée de huit rangées 
| « transverses de crochets. 
« — 5e âge (Echin. constrictus). Corps long de 5"" à 6,175, pré- 
» sentant lrois parties, séparées par deux étranglements, et dont 

« l'intermédiaire plus épaisse, l’antérieure hérissée d’aiguillons, la 

postérieure nue et lisse ; — cou un peu conique, long de 1°",50, pré- 
cédé par une gaîne courte et nue, et terminé par une trompe arron- 


À 


= 


524 ACANTHOCÉPHALES. 


a die à l'extrémité et tantôt en massue, tantôt oblongue, armée de 
« huit rangées de forts crochets égaux. 

a — 6° âge. Corps cylindrique sans étranglements, aminei de part 
« et d'autre, surtout en avant où il est encore armé d’aiguillons assez 
« forts; — cou très-long, conique, nu, précédé par une gaîne courte, 
« ridée transversalement et terminé par la trompe devenue plus 
« petite et ovale, mais encore armée de huit rangs de crochets. 

« — 7° âge. Corps cylindrique, aminci de part et d’autre , avec des 
« plis ou des entailles cà et là, et conservant seulement quelques ran- 
« gées d’aiguillons en avant; — cou long, filiforme , égal; — trompe 
« commençant à prendre la forme globuleuse en arrière où elle est 
« encore un peu hérissée de crochets, et prolongée en pointe arron- 
« die en avant, de manière à présenter la forme d’une poire. 

« — 8e âge. Corps cylindrique, long de 15"" à 22°*, aminci de part 
« et d'autre, davantage en arrière, conservant encore en avant quel- 
« ques aiguillons qui disparaîtront bientôt; — cou long de 1,8, large 
« de 0%",5, filiforme ; — trompe changée en une bulle, nue, inerme, 
« large de 2"",8, surmontée par une petite partie semi-globuleuse 
« armée d’aiguillons. » 

a — 9° âge. Corps cylindrique, inégal, aminci de part et d'autre, 
« lisse el sans aucun vestige des aiguillons dont il était précédemment 
armé ; — trompe en forme de bulle lisse, n’ayant conservé qu'un 
seul rang de crochets disposés en couronne sur une petite éminence 
« terminale. 
« — Dernier âge. Corps cylindrique, aminci de part et d’autre, 
lisse, entaillé ou plissé çà et là; — cou très-long, filiforme; — 
« trompe en forme de bulle lisse, sans aucun vestige de crochets, 
« mais terminée par une sorte de sucoir ou de papille. 

« — Partie postérieure du mâle terminée par une vésicule copula- 
« toire ; — œufs ovales oblongs, revêtus d’une dcuble enveloppe. » 


A 


£ 


= 


Philips, le premier, parla de ces helminthes trouvés dans Pintestin 
de l’eider (Anas mollissima); Rathke, en Suède, le trouva ensuite 
très-abondamment dans le même oiseau; l’un et l’autre furent frappés 
de sa coloration en jaune orangé. Gæze le trouva ensuite dans la 
double macreuse ( Anas fusca), dans le canard domestique ( Anas 
Boschas); Schrank le trouva dans la Fulica fuliginosa, FrϾlich dans 
l’oie ( Anas anser), Zeder dans la poule d’eau (Gallinula chloropus) 
et dans le canard; Rudolphi le vit dans la foulque (Fulica atra), 
dans les Anas fuligula et sponsa. Au musée de Vienne on l’a trouvé 
dans la foulque , dans le canard domestique ou sauvage, et dans les 
Anas crecca, fusca, nyraca, leucophthalmos , marila, penelope, ru- 
fina et clangula. —M. Bellingham , dans son catalogue des helminihes 
d'Irlande , l'indique comme trouvé dans le canard sauvage, dans le 
morillon et dans le garrot( Anas clangula où Clangula chrysophthal- 
mos) sous les deux noms d’Echin. filicollis el Echin. versicolor ; sous 
ce dernier nom il l'indique en outre dans le cygne à bec rouge 


at 


ÉCHINORHYNQUES DES REPTILES. 525 


(Cygnus olor) et dans le cygne à bec noir (Cygnus ferus), dans la 
petite sarcelle et dans le souchet ( Anas clypeata ). 

Ainsi qu’on le peut voir par la synonymie, tous les anciens observa- 
teurs en ont fait plusieurs espèces. Rudolphi, dans son dernier ou- 
vrage, n’en fit plus que deux ; et, tout en indiquant comme espèce 
douteuse un Echin. anatum, il exprime l’opinion qu’elle doit être 
rapportée à l’une des deux premières. Depuis lors, Bremser, et après 
lui MM. Jassoy et Westrumb, ont démontré que tous les échinorhyn- 
ques des canards ne sont que les âges divers d’une seule espèce ; ets 
que même l’Echin. striatus aliribué au cygne est très-probablement 
lEchin. polymorphus dans son cinquième âge, ayant le cou et sa 
gaine, el la partie antérieure du corps rétractés. 


46. ÉCHIN. BACILLAIRE. ECHIN. BACILLARIS. — ZEDER, 
Naturg., p. 159, n°31. 


Echin. bacillaris, Run., Entoz., t. IT, 1, p. 301, et Syn., p. 67 et 316, n° 15, 
Echin. bacillaris, Westrume, de Helm. acanth., p. 14, n° 24. 


« — Corps blanc, long de 27 à 40"", large de 1,3 à 1,5, cylindri- 
« que, égal, aminei en pointe droite (BLocu) ou infléchi et obtus (Run) 
« à l'extrémité postérieure, qui présente quelquefois en outre un cor- 
« puscule saillani; — trompe cylindrique, plus épaisse en avant, plus 
« mince vers sa base (cou, BLocu), armée de crochets très-nombreux 
« (600, BLocu), formant trente à trente-cinq rangées lransverses ; — 
« cou nül; — œufs ovales. » 


Bloch seul a trouvé cet helminthe dans l'intestin du petit harle 
(Mergus minutus où Mergus albellus, L.), etil en donna une descrip- 
Lion que Rudolph} a rectifiée d’après les exemplaires assez nombreux 
qui provenaient de sa collection. 


IL. ÉCHINORHYNQUES DES REPTILES. 


41. ÉCHIN. MÉGACÉPHALE. ECHIN. MEGACEPAALUS. 
— Wesrruxe, de Helm. acanth., p. 14, n° 23, pl. 1, fig. 6. 


« — Corps ovale, long de 3 à 4,5; — trompe ayant plus des deux 
« cinquièmes de la longueur totale , renflée au milieu, tronquée ou 
« arrondie à l'extrémité, armée de trente rangées transverses de 
« crochels; — une papille ou petite vésicule à l'extrémité cau- 
« dale. » 


Il a élé trouvé par M. Natterer, au Brésil, dans le mésentère du 
Coluber maculatus. 


526 ACANTHOCÉPHALES. ; 


+48. ÉCHIN. OLIGACANTHOIDE. ECHIN. OLIGACANTHOIDES., ( 
— Rupozrm, Syn., p. 64 et 311, n° 5. | 
Echin. oligacanthoides, Wesrnume , de Helm. acanth., p. 5, n° 5. 
« — Corps cylindrique, long de 7 à 9%»; — trompe subglobuleuse, 
« tronquée au sommet de telle sorte qu’elle paraît carrée ; — quatre 
« rangées transvérses de crochets ires-forts ; — cou presque nul. » 
Trouvé dans le mésentère du Coluber Olfersii du Brésil; Olfers a vu 
les mâles pourvus d’une vésicule eaudale el d’un fil ou spicule ter- 
minal. 


49. ÉCHIN. OLIGACANTHE.  ÆECHIN. OLIGACANTHUS. 
— Syn., p. 64 el 311, n° 6. 
Echin. oligacanthus, WESTRUME , p. 5, D 4 
« — Corps un peu aminci en arrière, long de 4"",6; — trompe 
« subglobuleuse, armée de trois rangées transverses de crochets; — 
« Cou très-court. » 
Rudolphi la trouvé une seule fois dans le mésentère du Coluber 
quadrilineatus, en Italie. 


50. ÉCHIN. DE LA VIPÈRE. ECHIN. CINCTUS. — Rupozpni, 
Syn., p. 66 et 314, n° 14. 


Echin. cinctus, Wesrrume, de Helm.acanth,, p. 13, n° 21. 
Echin. cinctus, Brewser , leones helminth., pl. 6, fig. 7-8. 


« — Corps oblong, aminci en avant, long de 3 à 5mm,5; — trompe 
« oblongue, renflée au milieu, ayant quarante rangées transyerses de 
« crochets très-pelits. » 

Rudolphi seul jusqu’à présent a trouvé cet échinorhynque , en Ila- 
lie, dans une couleuvre verte el jaune (Coluber atrovirens) et dans 
une vipère ( Vipera Redi). C’est dans de petits kystes du mésentère 
que vit cet helminthe, dont la description est encore fort incomplète ; 
Rudolphi l'indique comme n'ayant pas de cou; cependant il dit plus 
loin, p. 315, que le cou est muni d’un anneau (cingulo aculeis ar- 
mato), armé de crochets plus grands; M. Creplin pense qu'il a dû 
eonfondre le cou avec.la base de la trompe. 


51. ÉCHIN. DES BATRACIENS.  ECHIN. H ÆRUCA. — Ru. 
[Atlas., pl. 2, fig E.] 


Tænia hæruca, Pazras, Elenchus zooph., p. 417. 

Echin.ranæ, Gozze, Naturg., p. 158, pl. 12, fig. 10-11, 

Echin. hœruca, Run, Ent., t. IL, 1, p. 265, n° 12, et Syn., p. 67 et 317, n° 18. 
Echin. hœruca, Wesrruwe , de Helm. acanth., p. 18, n° 53, pl. 5, fig. 18-21. 
Echin. hϾruca , Breuser , Icones helminth., pl. 6, fig. 11-14. 

Echin. hœæruca, Crerun, dans l’Enc. de Er:ch et Gruber, XXXIE , p. 284. 


« — Corps cylindrique, aminci en arrière , souvent fortement re- 


ÉCHINORHYNQUES DES REPTILES. 527 


« Courbé ; — cou irès-court, conique , égalant quelquefois la longueur 
« de la trompe; — trompe conique, courte, armée de six à huit 
« rangées transverses de crochets, ou douze rangées longitudinales 
« de trois à quatre chacune, en tout trente-six à quarante-huit. 

« — Mâle long de 5 à 12", terminé par un appendice copulatoire. 

« — Femelle longue de 5 à 30" (jusqu’à 67, Goze); — œufs fusi- 
« formes longs de 0"",07, larges de 0,024; — entonnoir de l’oviducte 
« libre, très-épais. » 


Gœze , ainsi que Pallas, l'avait trouvé, en Allemagne, dans l'intestin 
de la grenouille rousse (Rana temporaria); il dit avoir remarqué que 
les grenouilles, au sortir de leur engourdissement d'hiver, en mars 
et avril, n’ont que très-peu d’échinorhynques, tandis qu’en juin, 
juillet et août elles en ont bien davantage. Cependant Bremser en a 
trouvé à peu près également pendant toutes les saisons. Rudolphi, 
dans l'Allemagne septentrionale, l'a trouvé communément aussi en 
élé, et plus rarement en hiver, dans la grenouille rousse; il l’a trouvé 
moins fréquemment dans la grenouille verte, et une seule fois , à 
Berlin, dans le crapaud à ventre jaune (Bufo igneus), mais jamais 
dans aucun autre batracien. Au musée de Vienne, il a été trouvé dans 
les Bufo igneus, et cinereus. M. Deslongchamps, à Caen, l’a trouvé 
dans le crapaud commun; M. Creplin, au nord de l'Allemagne, l’a 
trouvé dans les grenouilles et dans le Bufo variabilis, et même aussi 
deux fois dans l'intestin du Triton tæniatus ou cristatus. 

Je l'ai cherché vainement dans plus de cent grenouilles et crapauds, 
à Paris, à Toulouse et à Rennes, et je l'ai trouvé seulement une fois 
dans un crapaud commun , et deux fois dans la grenouille rousse. Ces 
trois batraciens, pris à la forêt de Rennes, s'étaient nourris d'insectes, 
notamment de Silpha obscura, et de limaces. Un échinorhynque femelle, 
long de 5,5 et large de 1°", contenait une infinité d'œufs déjà murs 
entre l’entonnoir et le tégument externe ; quelques œufs étaient déjà 
engagés dans cet entonnoir, qui est charnu, long de 1"",5, larg 
0°*,13, et dont les contractions étaient bien visibles ; à l'extrémité de 
l’entonnoir se trouvent deux corps globuleux placés symétriquement 
de chaque côté, qui paraissent glañduleux, et qui sont les mêmes 
que Frœælich a indiqués dans son Echin. falcatus ; comme d’ailleurs 
je ne Vois pas de cou bien distinet » Je suis conduit à penser que les 
Echin. hœruca et falcatus sont identiques. 


? 51(a) ECHIN. FALCATUS. — FroëLicæ, Naturf., 24, p. 117, pl. 4, 
fig. 22-24. 
Echin. falcatus , Rup., Entoz., 1. IF, 1, p. 270, n° 17, et Syn., p.68, n° 21. 
Echin. falcatus, Westruus, de Helm. acanth., p. 19, n° 35. 


«= Corps cylindrique courbé, long de 9 à 13", large de 1,1; — 
«extrémité caudale obtuse ; — trompe cylindrique armée de six à 
« huit rangées transverses de crochets très-petits; — cou nul, » 


528 ACANTHOCÉPHALES. 


Ainsi que je l'ai dit ci-dessus, je suis porté à croire que cet échino- 
rhynque est le même que celui des grenouilles et crapauds ; le earac- 
tère de la présence ou de l'absence d’un cou court me paraît sans 
valeur; la différence de longueur de la trompe serait plus impor- 
tante, si l’on pouvait croire que celle trompe, avec le même nombre 
de crochets qui sont très-petits iei, peut alteindre la longueur d’une 
ligne (2"*,25) que lui assignent Fr@lich et Westrumb. Au reste cet 
échinorhynque n’a été trouvé jusqu'ici que deux fois par Frælich et 
par Bremser dans la salamandre noire (Salamandra atra ). 


52. ÉCHIN. DES TRITONS. ECHIN. ANTHURIS. — Dus., 
nov. sp. 


[atias, pl. 2. fig. 2.] 


« — Corps blane, fusiforme, un peu arqué et oblus aux extré- 
« mités, huit à neuf fois plus long que large ; — trompe cylindrique, 
« égale, longue de 0"",5, large de 0"",2, précédée par un cou co- 
« nique , invaginé , rétractile et armé de deux cent seize à deux cent 
« vingt-quatre crochets, longs de 0"",7 à 0"",8, formant vingt- 
« quatre à vingt-six rangées transverses, ou seize à dix-huil ran- 
« gées longitudinales de douze à lreize chacune ; — tégument pa- 
« raissant aréolé; — lemnisques à peine plus longs que le réceptacle 
« de la trompe. 

a — Müle long de 3,5 à 4,5, large de 0"",5, terminé par un 
« appendice copulatoire en forme de fleur campanulée, à limbe 
« membraneux, sinueux ou festonné, et montrant à l’intérieur une 
« couronne ou corolle à vingi-quaire rayons lancéolés, linéaires 
« (pl. 7, fig. D. 2); — deux testicules cvoïdes, et des vésicules sper- 
« matiques très-compliquées. 

«— Femelle longue de 7,5 à 8,5, large de 0"",8 à 0,9; — 
« entonnoir et oviducte long de 1"",15, large de 0"",14 en avant, 
« beaucoup plus étroit au milieu; — ovaires ovoïdes, longs de 0"",15 
« à 0,16; — œufs très-étroits, fusiformes, longs d’abord de 0,04 
et devenant longs de 0"",9 à 0"",10, quand ils sont mürs. » 


£ 


Je l'ai trouvé, à Rennes, quatre fois sur huit dans l’intestin du 
Triton punctatus et deux fois sur six dans le Triton cristatus. Je ne 
l'ai vu ni dans les autres tritons ni dans les salamandres. : 


IV. ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 


Il existe encore trop de confusion parmi les déterminations spéci- 
fiques des échynorhinques trouvés dans les poissons pour que nous 
puissions, comme pour tous les autres helminthes, les décrire en 
suivant l’ordre de la classification méthodique des animaux qui les 
contiennent. D'ailleurs, des vingt espèces appartenant aux poissons, 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 529 


il y en à tout au plus neuf qui soient exclusivement propres à un 
genre de poissons, les autres sont indiquées comme se trouvant dans 
les genres les plus éloignés. Il faudrait donc un nouvel examen de 
ces helminthes pour constater que l’on n’a pas élé trompé souvent 
par une ressemblance extérieure que démentirait probablement la 
structure des organes internes et de la trompe. C’est pourquoi nous 
avons décrit d’abord les espèces qui semblent communes à un plus 
grand nombre de poissons. 


53. ÉCHIN. PROTÉE. ECHIN. PROTEUS. — Wesrreuws. 


(x) Echin. attenuatus, Mürcer, Zool. dan., t. E, p. 45, pl. 37, fig. 1-3. 
Tænia longicollis (Gadi lotiæ), Parcas, N. nord. Beitr., t. I, 1, p. 110, 
pl. 3, fig. 38. F 
Echin. longicollis ( Gadi lotiæ), Gouze, Naturg., p. 162, pl. 12, fig. 12-14. 
Echin. téreticollis, Rup., Entoz., t. 11,1, p. 284, et Syn., p. 72 et 328, n° 36. 
(8) Echin. lœvis, Mürzer, Zoel. dan., t. 1, p. 45. 


Echin. annularis, Gueux, Syst. nal.,p. 3048, n° 28 ; et Echin. barbi, Echin. 
bramcæ , n° 41 el 46. 


Echin. nodulosus, Scaraxx, dans les Mém. de lAcad..de Suède, 1790, 
p. 1/4, n° 9%5;et Echin. barbi, Scuraxk, dans Naturforsch., X VIII, p. 83, 
pl. 3, fig. D-u. 
Echin. nodulosus, Echin. barbi, Echin. bramæ, Run., Entoz.,t II,17, 
p. 287, n° 27, et pl. 4, fig. 4, et p. 314, n° 56, ebp. 317, n° 59. 
Echin. nodulosus, Rupozrni, Synopsis, p. 72 et 328, n° 37. 
(y) Echin. ovatus, Zevex, Nachtrag., p. 137. 
 Echin. ovatus, Rup., Entoz., t. IF,1, p. 290, et Syn., p- 73, n° 38. 
(5) Echin sphæricus , Rup., Entoz., t. IH ,71, p. 291 et Synopsis, p. 73, n° 39. 
(e) Echin. ({salimonis); Hersans, dans Naturf., X VIT, p. 172, pl 4, fig. 8 10. 
Echin. sublobatus et Echin. lavareti, Run. Ent., t. Il, 1, p. 312 et 313, et 
Echin. saimonium, Syn., p. 50, n° 93. 
(&) Echin. gobii, Rup., Entoz., t. IF, 1, p.309, et Syÿn., p. 79, n° 84. 
(n) Echin. candidus (en partie), Müccer, Zool. dan., L I, p 48. 
Echin. idbari, Rup., Ent0z, t. 11,1, p. 316, n° 58, et Syn., p. 81, n° 97. 
(a — x) Echin. proteus, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 37, n° 66, pl. 1, fig, 
11-12, et pl. 3, fix. 22-26. 
Echin proteus, Breuser, Icones helminth., pl. 7, fig. 12-13. 
Echin proteus, Crerzix, Nov. obs. de Entoz., p. 44, et dans l’Encyel. de 
Ersch et Gruber, t. XXXIT, p. 284. 


«a — Corps blanchâtre ou orangé, long de 13 à 15""; — ovoïde 
oblong, oblus en avant, aminci en arrière et oblus à l’extrémilé; 
— trompe tantôt cylindrique, tantôt presque en massue armée 
de seize à vingt rangées transverses de crochels; — cou plus épais 
que la trompe, filiforme, un peu conique, plus ou moins ridé, 
« renflé à l'extrémité où il forme souvent une bulle dont l'axe est 
« occupé par le réceptacle de la trompe devenu très-étroit; quel- 
« quefois, en avant de cette bulle du cou, se voit à la base de Ja 
« trompe une partie plus mince que la partie postérieure. » 


34 


AR" BA 


530 ACANTHOCÉPHALES. 


Il se trouve dans un grand nombre de poissons de diverses espèces 
tant de mer que d’eau douce. Au musée de Vienné on l’a trouvé dans 
les intestins des Perca lucioperca, cernua et schræsteri, dans le cha- 
bot (Cottus gobio), dans le barbeau ( Cyprinus barbus) , dans le gou= 
jon (Cyprinus gobio), dans les Cyprinus idus, phoæinus et rutilus , 
dans les Salmo salvelinus et thymallus , conjointement avee l’Echin: 
angustatus , où confondu avec lui dans la lolle (Gadus lotta), et une 
fois dans le grand esturgeon ( Accipenser huso ). 4 

Précédemment Müller, Fabricius, Pallas, Gæze, Schrank, Frælich, 
Zeder et Rudolphi l'avaient trouvé dans plusieurs de ces poissons; 
Gœze le lrouva en outre dans la brème (Cyprinus brama); Müller 
dans le Cyprinus idbarus, dans le merlan (Gadus merlangus) et dans 
la limande (Pleuronecles limanda); Fabricius dans lPanguille, dans 
le Blennius viviparus el dans la truite saumonée (Salmo trutta ); 
Schrank, dans le Cyprinus dobula; Hermann, à Strasbourg, dans 
l’estomac d’un jeune saumon ; Kælreuter, en Russie, dans le Sa/mo 
lavaretus; Zeder, en Allemagne, dans la truite saumonée, la lolte, 
l’anguille, dans presque toutes les espèces de cyprin et dans le bro- 
chet (Esox lucius); Braun, dans le Gadus callarias; el Rudolphi, à : 
Greifswald, dans la perche ( Perca fluviatilis), dans la Perca cernua, 
dans le Cottus scorpius, dans le blennie, dans les Cyprinus jeses, 
Erythrophta'mus, tinca, vimba ei brama , dans la lotte et dans le 
Pleuronectes flesus: Plus tard, Rudolphi le trouva encore dans l’es- 
turgeon (Accipenser sturio), en ltalie, dans le Siluris glanis à Berlin, 
et il l’a recu de Gaede qui l'avait trouvé à Kiel dans le merlan ; 
M. Westrumb l'indique aussi dans la truite commune (Salmo fario). 

M. Valentin ( Repertorium für anatomie, 1841, p. 35) a trouvé, 
dans une lanche (Cyprinus tinca), à Berne, l’'Echin. nodulosus très- 
nombreux en dehors de l'intestin. y ‘ 

M. Bellingham, dans son catalogue des helminthes d'Irlande (Ann. 
of nat. hist., 1844, p. 251), indique l'Echäin. tereticollis dans la truite 
commune el l’Echin. nodulosus dans une variété dece même poisson 
et dans le brochet ( Esox lucius ). F + * 

Tous les échinorhynques, réunis par M. Westrumb sous le nom 
d'Echin. proteus, ont élé considérés d’abord comme formant dix à 
onze espèces; mais le nombre en fut réduit successivement, et Ru- 
dolphi, dans son Synopsis, n’admeltait plus que quatre espèces déter- 
minées el irois douteuses. 

M. Siebold, dans le Physiologie de Burdach (trad. franc., t. IN, 
p- 46), admet les Echin. proteus et Echin. tereticollis comme espèces 
dislincies. M. Creplin (Nov. 0bs. de Entoz., p. 44) conserve encore le 
nom d'Echin. tereticollis pour l’échinorhynque du Lavaret. Con- 
trairement à l'opinion de M. Westrumb au sujet de la non rétractilité 
de la trompe chez les espèces dont cet organe esl précédé par une 
bulle sphérique, M. Creplin dit avoir vu chez celui-ci la trompe ren- 
trer entièrement dans la bulle en se retournant, 


ne ln td ES dt 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 531 


54. ÉCHIN. RÉTRÉCI, ECHIN. ANGUSTATUS. — RunoLr. 


+ 

Echin. lucii, Mürrer, dans Naturf., XII, p. 189, pl. 5, fig. 1-5, et Zool. dan., 
t. 1, p.45, pl. 37, et fig. 4-6. 

Echin. añgustatus et Echin. affinis, Rup., Entoz., t.If,1 > P. 267 et 268, 
pl 4, fig. 1, et Syn., p. 68 et 318, n° 19. 

ÆEchin. angustatus, WESTRUME, de Helm. acanth., p. 26, n° 48. 


« — Corps blanc long de 13 à 18", cylindrique ou fusiforme ,aminci 
« de part et d'autre, ou bien un peu renflé en avant si la trompe est 
« rétractée ; — trompe cylindrique, longue , armée de petits crochets 
« très-rapprochés , formant huit à douze (jusqu’à vingt) rangées lrans- 
« verses ; — cou très-court; — deux testicules; — pas d’appendice 
« copulatoire (?}). » 

Müller, le premier, mentionna cet échinorhyhque trouvé par lui 
dans la perche ( Perca fluviatilis) el dans le brochet (Esox l'ucius); 
Gœæze le trouva dans le brochet, Zeder dans ce même poisson et dans 
la lotte. Rudolphi le trouva à Greifswald, dans la perche, dans le 

* Gasterostens aculeatus, dans le brochet et dans l'orphie (Esox belone), 
dans le Silurus g'anis, dans la lolle et dans le Pleuronectes flesus ; 
plus tard il le trouva souvent à Berlin dans le ochet, et, à Naples, 
dans la sole ( Pleuronectes solea) ; au musée de Vienne, on l’a trouvé 
dans la perche , dans le sandre ( Perca lucioperca) , dans la Perca cer- 
nua, dans le Brochet, dans le chabot (Cottus gobio), une seule fois 
dans le Silurus glanis , dans les Plewronectes flesus et passer. 

M. Bellingham, en Irlande, l’a trouvé dans la Perche, dans l’épi- 
noche, dans le rotengle (Cyprinus erythrophthalmus), et dans le 
goujon (Cyprinus gobio), dans la truite ( Salmo fario), dans le bro- 
chet et dans l’anguille (Muræna anguilla ); les exemplaires de là 
perche sout, dit-il, jaunes, rougeâtres ou blancs, longs de 9m 5, 

resque cylindriques, un peu plus larges en avant, avec une trompe 

lindrique , longue de i"”,4, un cou court presque de même dia- 
mètre que la trompe, et une vésicule copülatoire assez grande chez 
le mâle; ceux de l’anguille et de la truite sont blancs, longs de 
12°%,7 sans la lrompe, plus épais en avant. 

De mon côté, j'ai trouvé à Paris dans le barbeau MopNhus bar- 
bus) des échinorhynques blancs, effilés, longs de 8 à 13%*, plus 
étroits en arrière, avec une trompe longue de 1"%,25, armée de dix- 
huit rangées lransverses, ou seize rangées longiludinales de crochets 
longs de 0"*,09 (cent quaranle-quatre crochets en tout); les lem- 
nisques sont très-peu plus longs que le réceptacle de la trompe; les 
deux lesticules des mâles sont suivis par un amas de vésicules sémi- 
nales, conglobées, brunâtres, dont la couleur se fait voir à travers 
les téguments ; les œufs sont fusiformes, longs de 0°",125, larges de 

* 0"*,016. Je crois devoir les regarder comme apparlenant à lPÆEchin. 
angustatus de Rudolphi, el je nomme provisoirement Echin, clavula, 
les échinorhynques des autres poissons d’eau douce, ayant au moins 
trente rangées de crochets. 


532 ACANTHOCÉPHALES. 


55. ÉCHIN. CHEVILLETTE.  ECHIN. CLAVULA, — Dus., nov. sp. 


«— Corps blanc, long de 4%",5 à 7,5, large de 0"",5 à 0°*,7, cy- 
« lindrique, aminci en arrière ; — cou très-court ; —1irompe linéaire, 
« longue de 0"",7 à 0"",9, armée de trente à trente-deux rangées 
« transverses ou seize à dix-huit rangées longiludinales , de crochets 
« qui sont longs de 0,078. 

« — Mâle, sans appendice copulatoire, mais avec deux testicules 
« et deux vésicules séminales distinctes. » 


J'ai trouvé à Rennes, en 1841, dans la brème (Cyprinus brama), 
cet échinorhynque, long de 4,5, large de 0”",5, avec une trompe 
longue de 0"",14, armée de deux cent cinquante-six crochets en 
trente à trente-deux rangées iransverses; je l’ai trouvé ensuile deux 
fois dans la carpe, long de 4%%,5 à 5"®,4, y compris la trompe longue 
de 0"",7 à 0"",9, large de 0"",2, armée de deux cent soixante-dix 
crochets formant trente rangées transverses, ou seize à dix-huit ran- 
gées longitudinales de quinze chacune; j’en ai trouvé, parmi treize 
brochets, un seul exemplaire long de 7°”,15, y compris la trompe 
ayant deux cent quatre-vingt-huit crochets longs de 0"",078, en 
trente à trente-deux rangées iransverses ; enfin, j'ai trouvé dans 
l’anguille , treize fois sur vingt-six, un grand nombre d’'échinorhyn- 
ques blancs, dont les mâles ont le corps long de 4"*, et la trompe de 
0,7; les femelles ont le corps iong de 7°",5, et la trompe de 0"",5; 
les crochets, au nombre de deux cent quarante à deux ceni soixante- 
dix forment lrente rangées transverses. Malgré les différences de gran- 
deur , j'ai cru devoir les considérer tous comme appartenant à une 
seule espèce caraclérisée par le nombre des crochels de la trompe; 
ils ont un cou court, conique, les œufs sont longs äe 0,12, très- 
étroits, fusiformes ; les mâles ont deux leslicules, mais je n’ai pu faire 
saillir la vésicule copulatoire, si elle existe ; les femelles (de celui de 
la carpe) ont souvent une papille irrégulièrement ridée à l’extréinité 
postérieure. 

J'ai trouvé, en outre, dans la truite (Salmo fario) une fois sur six, 
dans Je Gobius niger cinq fois, et dans le Lepadogaster gouani deux 
fois sur sept, des échinorhynques qui m'ont paru semblables aux pré- 
cédents, mais que je n’ai pu éludier complétement. 


56. ÉCHIN. A GLOBULES.  ECHIN. GLOBULOSUS. —Runorni, 
Entoz., 1. Il, 1, p. 259, et Syn., p. 65 et 313, n° 10. 
Echin. globulosus, Wesrrums, de Helm. acanth. p. 11, n° 17. 
Echin. globulosus, BReuser , Icon. helminth., pl. 6, fig. 5-6. 
Echin globulosus , Crevuix, Obs., de Entoz., p. 34, et dans l’'Encycl. de 
Ersch et Gruber, t. XXXII, p. 283. 
« — Corps allongé, droit, cylindrique , aminci de part el d’autre ; 
« — lrompe ovoïde ou presque cylindrique, armée de huit à douze 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 533 


« rangées de crochets assez longs; — cou de longueur médiocre, co- 
« nique, toujours plus long que la trompe, égal ou plus mince en 
« avant, plus épais en arrière. 

« — Male long de 7 à 11"",95, Lerminé par une vésicule copulatoire, 
« el laissant voir, par transparence, les deux testicules et les con- 
« duits ou réservoirs spermatiques. 

« — Feme!le longue de 12 à 24"",75, ayant souvent à l’extrémité 
« postérieure un corpuseule globuleux, jaune opaque, beaucoup 
« moindre que la vésicule du mâle. » 


Muller l'avait trouvé d’abord dans l’anguille, en Danemark ; Rudol- 
phi, à Greifswald, le trouva ensuite dans ce même poisson, et lui 
donna le nom spécifique de globulosus, en raison de la forme et de 
l'aspect des réservoirs spermaliques vus par transparence ; il voulut 
plus tard rapporter à celte espèce , qu’il n’avait plus sous les yeux, 
des échinorhynques trouvés par lui en Ilalie, dans des Gobius, Sparus, 
Sciæna , Sphyræna et Pieuronectes , et dont la trompe, ovoïde, porte 
six à huit rangs de crochets; M. Wesirumb adopla sans vérification 
celle opinion, el réunit, en outre, à cette espèce les Echin. scor- 
pœnæ ei Echin. zenis, espèces douteuses de Rudolphi, mais trouvées 
au musée de Vienne. M. Creplin voulut rectifier cette erreur d’après 
les exemplaires qu'il trouva lui-même dans l’anguille et dans les Cy- 
prinus rutilus, brama et tinca, et il crut pouvoir dislinguer suffi- 
samment les deux espèces, parce que celle de l’anguille et des cy- 
prins aurait onze à douze rangs de crochels à la trompe, landis que 
celle des Gobius n’en à que six à huit ; mais, plus récemment, dans 
l'Encyclopédie de Ersch et Gruber, M. Creplin, tout en signalant les 
Cyprinus dobula , jeses , barbus, vimba, ei un cyprin indéterminé, et la 
truile (Salmo fario), et la lotte (Gacus lotta), comme contenant le 
vrai Echin. globulosus, dit que cet helminthe a non plus onze à douze, 
mais huit à douze rangs de crochets. Ainsi, la différence entre les 
deux espèces devient bien moins considérable. Il nous semble même 
alors qu’en raison des variations de forme que présente la trompe, il 
devient possible de rapprocher celle espèce de la précédente et de 
plusieurs autres. Toutefois, nous séparons provisoirement, à l'exemple 
de M. Creplin, l’espèce suivante dont l’habilation est si différente. 


57. ÉCHIN. DES GOBIES. ECHIN. PROPINQUUS. 


Echin, globulosus (en partie) Echin. scorpæncæ et Echin. zenis, Ruporrui, 
Synopsis, p. 65 et 313, n° 10, et p. 79, n°° 85 et 86. 

Echin globulosus (en partie), Wesrnuue, de Helm. acanth., p. 11, n° 17, 

Echin. globulosus, Breuser, Icones helminth., pl. 6, fig. 5-6. 


« — Corps oblong, long de 4 à 6,75, large de 1"",12, un peu ven- 
« tru en avant, cylindrique en arrière, un peu aminei et obtus à 
« l’extrémilé ; — trompe ovoïde , courte , ayant six à huit rangées de 
« crochets en quinconce ; — cou très-court , à peine plus étroit que la 


534 ACANTHOCÉPHALES. 


« trompe ; — partie postérieure du mâle terminée par une vésicule 
« copulaloire, ronde ou eyathiforme. » 


Cette espèce , plus petite et proportionnellement plus courte que 
la précédente avec laquelle on la confondait avant les observations 
de M. Creplin, a été trouvée par Rudolphi à Rimini, dans le Gobius 
niger, à Naples , dans le Sparus dentex , dans la Sphyræno spet , dans 
le Pleuronectes linguatula, et, à Spezzia, dans la Sciæna umbra ; au 
musée de Vienne, on l’a trouvé dans les Gobius aphya et jo0, dans 
la Scorpæna scrofa et dans le Zeus faber. 


58. ÉCHIN. SIMPLE. ECHIN. SIMPLEX. — Ruvorrni. 


Echin. triglæ gurnardi, Ratue, daus les Dansk. Seclsk. Skrivt. t. V, x, 
p- 72, pl 2, fig. 5. 
Echin. simplexæ, Ruvo., Entoz., t. IE, 1, p. 270, et Syn., p. 60, n° 20; et 

Æchin. triglæ , 1. c., p. 80, ne 92. 
Echin. simplex, Wesrrume , de Helm. acanth., p.19, n° 54. 


« — Corps long de 9 à 13", large de 0%%,56 à ?, brusquement ren- 
« flé en avant, un peu aminci en arrière, et oblus à l'extrémité ; — 
« trompe courte, cylindrique, arrondie au sommet, et un peu res- 
« serrée à la base, ayec vingt rangées transverses de crochets. » 


Trouvé une fois par Rathke, en Danemark, dans le grondin ( Tri- 
gla gurnardus ), et une seule fois aussi par Nalterer, en Jialie, dans 
le Trigla adriatica. 


59. ÉCHIN. VASCULEUX. ECHIN VASCULOSUS.— Rupozri, 
Syn., p. 15 et 334, n° 49. 
» Echin. vasculosus, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 20, ne 49. 


« — Corps blanc en avant, rouge ou rosé en arrière , long de 11"",25 
« à 13,50, mince ; — parlie antérieure de même longueur que le 
« Cou , un peu conique, et hérissée d’aiguillons courts, très-serrés ; 
«— partie poslérieure cylindrique, égale, avec l'extrémité plus 
« mince, obtuse ; — cou conique, nu; — trompe ovoïde, de même 
« longueur que le cou, armée de dix rangées transverses de crochets 
« forts ; — tégument ( à l’état frais) traversé par des vaisseaux (?) lon 
« gitudinaux , minces, égaux , s’anastomosant par des rameaux trans- 
« verses, très-nombreux. » 


Rudolphi l’a trouvé à Naples une fois dans l'intestin, une fois libre 


dans l'abdomen, et une fois fixé au mésentère de la castagnole 
( Brama rai ). 


60. ÉCHIN. SCIE. ÆECHIN. PRISTIS. — Runozrnt, Entoz., t. Il, 1, 
p. 299, et Syn., p. 15 el 333 , n° 47 et p. 672. 


Echin. scombri, Ruporcentr , Entoz., t. [1,1, p. 312. 
Echin. pristis, Wesraume, de Helm. acanth:, p. 32, n°9 62. 


« — Corps rouge ou rosé, filiforme, long ide 18 à 76°", large de 


«ze 


, ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 535 


« 12,12 (Run., Entoz.) ou de 0"",56 ( Run., Syn. ), cylindrique, un 
« peu renflé à quelque distante de la trompe, et armé en avant de 
« douze rangées de crochets rouges , obliques, épais, écartés { sur une 
« longueur de 6**,75 pour un exemplaire de 76%" ); — trompe li- 
« néaire droite, blanche, longue de 2"",25, armée de trente à qua- 
« rante rangées transverses ; — cou nul, » 


Rudolphi avait d’abord trouvé de cette belle espèce un seul indi- 
vidu long de 18"", el rouge , dans une orphie ( Esox belone ), à Greifs- 
wald ; plus lard, en Italie , il en trouva un exemplaire long de 57%, 
daus un maquereau (Scomber scombrus), et deux autres longs de 61 et 
716%", dans un deuxième maquereauà Rimini, puis un autre encore 
long de 74°", dans un Scomber colias , à Naples. 

Depuis lors, il a rapporté à la même espèce un échinorhynque 
trouvé par Natterer dans le Coryphæna hippuris ; cependant cet hel- 
minthe paraît en différer notablement : il est long de 15,75, y com- 
pris la trompe, longue de 3"",37, un peu plus épaisse en avant, mais 
également armée de quarante rangées de crochets forts; la parlie an- 
térieure du corps porte aussi des aiguillons forts, diaphanes , trian- 
gulaires , avec une nervure médiane comme des feuilles de mousse. 


] 


61. ÉCHIN. VIS. ECHIN. TEREBRA. — Rupozrm, Syn., p.668. 
Echin. terebra, Wesrruws , de Helm. açanth., p. 25, n° 45. 


« — Corps plus ou moins rouge et laché de noir en arrière, long 
« de 18 à 27", cylindrique, filiforme, incisé latéralement dans la 
« partie postérieure ; — trompe très-longue , linéaire, tantôt cylin- 
« drique, tantôt resserrée en arrière ou presque elaviforme , armée 
« de soixante à quatre-vingts rangées transverses de crochets minces, 
« assez longs ; — cou nul. » 


Trouvé par M. de Chamisso fixé à la muqueuse de l’estomac d’une 
bonite ( Scomber pelamys). Rudolphi pense que ce pourrait être l’es- 
pèce précédente , allérée par la macéralion. 


62. ÉCHIN. DU MUGE.  ECHIN. AGILIS. — Ruvourm, Synops., 
p. 67 et 316, n° 16. 


Echin. aqilis, Bremser , Icones helminth., pl. 5, fig. 9-10. 
Echin. agilis, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 17, n° 31, pl. 1, fig. 1. 


« — Corps blanc, long de 4",5 à 11", cylindrique, large de 17" 
«en avant, et aminci progressivement d'avant en arrière jusqu’à 
a m'avoir que 022,35 ou 0"",40 près de l’extrémilé postérieure, un 
« peu arqué , strié transversalement ; — partie antérieure un peu ré- 
« lrécie et complétement rélractile en même temps que la trompe, 
« de manière à représenter un cou épais, conique, plissé; — trompe 
« très-courte, en massue , presque globuleuse , large de 0"",14, armée 
«de dix-huit crochets sur trois rangées transverses; — erachets du 


536 ACANTHOCÉPHALES. 


« raag supérieur longs de 0"",11, avec une grande apophyse basilaire; 
« — crochets du deuxième rang longs de 0"",974; — crochets du rang 
« infér “eur ou postérieur AT de 0,065 ; se Da de la trompe 
« Jong de 0"",6 large de 0,13 ; — lemnisques filiformes , longs de 
« 2m à 20m 4, 

« — Mâle long de 4"",5, ayant le corps prolongé en arrière par un 
« appareil copulatoire en forme de manchon plissé transversalement, 
« long de 0"",6, large de 0"",35 à 0"",40, quelquefois dilaté en forme 
« de coupe, complétement rétractile à l'intérieur; — trois testicules 
« ovoïdes, blancs, suivis par un corps globuleux, blanc , opaque, 
« d’où partent deux cordons dirigés en arriere à la base du pavillon 
« copulatoire. 

« — Femelle longue de 7 à 11"; — tube viscéral très-étroit, s’ou- 
« vrant sur le côté en avant de l'extrémité postérieure, qui est ter- 
« minée en pointe obtuse; — œufs elliptiques-oblongs, trois fois 
aussi longs que larges , longs de 0"”,043, à triple enveloppe. » 


£ 


Je l’ai trouvé à Toulouse en 1839 assez abondamment dans le Mugil 
cephalus ; depuis lors je l’ai trouvé à Rennes quatorze fois dans trente- 
cinq Mugil labeo, dans l'intestin desquels il est quelquefois très-mul- 
tiplié. Rudolphi, le premier, en lrouva dans un Mugil cephalus, à 
Spezzia, neuf exemplaires longs seulement de 5"%,37 à 5",62, et il 
fut frappé de l’agilité de leurs mouvements et des stries bien distinctes 
du tégument. Au musée de Vienne, on l’a trouvé douze fois sur 
soixante-douze dans l'intestin du même poisson. 


63. ÉCHIN. HEXACANTHE. ECHIN. EXACANTHUS. — Dus. 


« — Ccrps blanc flasque, très-allongé, long de 63", inégalement 
« large de 0"",8, de 1"" et de 1°”,37 en différents endroits suivant le 
« degré de contraction; — partie antérieure présentant des rangées 
« (dix à douze) transverses de points saillants, comme des rudiments 
« d’épines, et complétement rétractile à l’intérieur sur une longueur 
« de 0"",6, en même temps que la trompe rentre dans son réceptacle ; 
« — trompe longue de 0,27, armée seulement de six crochets 
« simples, longs de 0"",072, sans apophyses ; — réceptacle de la 
«a trompe long de 1"".,» 


J’ai trouvé une seule fois, à Rennes, parmi trente-cinq Mugül labeo, 
un exemplaire de cet échinorhynque tout à fait remarquable par le 
petit nombre de ses crochets, par sa forme allongée et par l'inégalité 
de son diamètre ; il n'avait pas d'œufs murs, mais seulement des ovai- 
res longs de 0"",3, larges de 0,2. 

— Rudolphi, en disséquant, à Naples, six Atherina hepselus, trouva 
dans l’inteslin de l’un d’eux un échinorhynque blane, long de 4,5, 
aminci en arrière en forme de carotte (dauciformis, Run.), sans cou, 
avec une trompe linéaire, droite , armée de dix à douze rangées de 
crochets médiocrement grands; il l’a inscrit parmi ses espèces dou- 
teuses sous le nom d’Echin. atherinæ (Synops., p. 80 et 336, n° 96). 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 597 


— Une seule fois, au musée de Vienne, on'a trouvé dans le Zabrus 
tince un échinorhynque, dont la trompe rétractée n’a pu être éludiée 
convenablement, c’est: l'Echin. labri, de Rudolphi (Synops., p. 80). 


64. ÉCHIN. EN MASSUE.  ECHIN. CLAVÆCEPS. — ZEper. 


(x) Echin. cobitis barbatulæ , Gorzx, Naturg., p. 158, pl. 12, fig. 7-8. 
Echin. cobitinus, Scuraxk, Verzeich., p. 24, n° 22. 
Echin. clavæceps,'Zever, Nachtrag., p 130. 
Echin. clavæceps , Ruporrui, Entoz., t. If, 1, p. 258. 
(8) Acanthocehalus, Kosreuter, dans les Nov. Comm. Petrop., XV, p. 499, 
pl. 26, fig. 5 
Echin. Guprini rutili, Rupozrpui, Entoz., t. 11, 1, p. 315, n° 57. 
(z + 6) Echin. clavæceps, Rupozput, Synopsis, p. 65, n° 9. 
Echin. clavæceps, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 6, n° 6. 


« — Corps long de 2"%,75 à 6"",75, cylindrique, égal en arrière, 
« aminci en ayant de manière à former un cou très-court et à présen- 
« ter la figure d’une massue ; — trompe presque globuleuse, ayant 
« tantôt trois, Llantôl cinq ou six (?) rangées lransverses de crochets. 

«— Mäe long de 2,75, large de 0,24, cylindrique, presque 
« égal; — trompe très-obluse, large de 0"",13, armée de dix-huit 
« crochets en trois rangées transverses; — crochets de la rangée ter- 
« minale plus grands, longs de 0"*,067, avec une large apophyse ; 
« crochets de la rangée postérieure longs de 0"",044 ; — réceplacle 
« de la trompe long de 0,25; — appendice copulatoire ou pavillon 
« presque aussi large que le corps, en tube court, obliquement tron- 
«a qué el laissant voir le spicule ou pénis à l’intérieur. » 


J'ai trouvé une seule fois, à Rennes, en disséquant trente-six Gas- 
terosteus lævis, un helminthe mâle dont je donne ici la description et 
que je crois bien être l’Echin. clavæceps , quoiqu'il n’ait pas le corps 
aminci en avant. Dans les cyprins et les aulres poissons d’eau douce 
je nai trouvé que l'Echin. angustatus. 

L'Echin. clavæceps a élé trouvé d’abord par Gæze dans la loche 
(Cobitis barbatula), puis par Zeder dans le barbeau ( Cyprinusbarbus ); 
Rudolphi ne l’a point trouvé lui-même, mais, dans son Synopsis, il a 
réuni dans une seule espèce ces échinorhynques de Gæze et Zeder, et 
ceux que Kælreuter avait trouvés dans le Cyprinus rutilus et dans 
plusieurs autres poissons. Au musée de Vienne, on l’a trouvé dans la 
carpe, dans la dorade de la Chine, dans le barbeau , dans le goujon, 
dans la lanche, dans la brème, dans les Cyprinus rutilus, nasus, ery- 
throphthalmus, alburnus el phoæinus ; dans les Cobitis barbatula et 
tœnia, el dans le Salmo hucho. 


538 ACANTHOCÉPHALES. 


?? 65. ÉCHIN. TUBÉREUX. ECHIN.TUBEROSUS. — Zevrr. 
 (Echin. clavæceps ? ), 


Echin.rutili, MüLzer, Prodr. Zool. dan., t. IT jp. 27, pl. 61, fig. 1-8. 
Echin. tuberosus, Zeper, Nalurg., p. 163, n° 46. 

Echin. tuberosus, Rup., Entoz:, t. IL, x, p. 257, et Syn., p. 65 et 312, n° 8. 
Echin. tuberosus, Wesrrume, de Helm. acanth:., p. 9, ne 13. 

Echin. tuberosus, Grepcin, Observ. âe Entoz., p.26. 


« — Corps blanc, demi-transparent, quelquefois un peu gris, long 
« de 2"%,25 à 6"%,75, cylindrique, aminci de part et d’aulre, plus ou 
« moins recourbé de Lelle sorte que la partie antérieure est quelque- 
« fois tournée vers la queue ; strié transversalement et présentant du 
« côté convexe une série longiludinale de cinq à six grands pores (?) 
« ou disques orbiculaires, et un seul du côté concave; — trompe 
« courte, en massue, très-obtuse, armée de deux à trois rangées trans- 
« verses de crochets peu courbés, longs et assez forts; — cou nul ; — 
« lemnisques très-longs, contournés, cr jusqu’au milieu du 
« corps, dont ils égaleraient la longuenr totale, s'ils étaient étendus. 

« — Mâle pourvu d’une cute caudale. 

« — Femelle, œufs elliptiques ou presque globuleux. » 


Je suis convaineu que cette espèce est la même que la précédente, 
et que l’exemplaire, trouvé par moi dans le Gasterosteus lœvis, et 
décrit ci-dessus comme le mâle de l’Echin. clavæceps, doit réunir les 
caractères de l’une et de l’autre espèce , quoique sur le dessin que j’en 
ai fait avec soin, je ne voie pas les lemnisques aussi longs, et que les 
prélendus disques ou pores soient des vésicules logées entre le sac 
viscéral et le tégument. 

Müller avait trouvé une seule fois, en Danemark, cet helminthe 
très-abondamment à la face externe de l'intestin du Cyprinus rutilus, 
et l'avait décrit et figuré comme pourvu d’un seul rang de crochets, 
en signalant aussi la rangée de pores que Rudolphi et M. Creplin 
croient être des disques, percés de petits trous, et que je vois, au con- 
traire, sous le tégument comme des vésicules déprimées. 

Braun trouva aussi, en Allemagne, dans le Cyprinus carassius, un 
échinorhynque très- petit dont ilenvoya à Rudolphi‘un dessin repré- 
sentant cet helminthe avec une trompe presque globuleuse , armée 
d’un seul rang de crochels; aucun autre helminthologiste, d’ailleurs, 
n'avait retrouvé cet échinorhynque à un seul rang “ie crochels, et 
même Bremser et Westrumb étaient portés à croire que Müller avait 
mal vu une trompe rétractée en partie; Rudolphi, en 1820 (dans Horæ 
physicæ Berolin., p. 13), donna quelques nouveaux délails sur cet 
échinorhynque; mais enfinM, Creplin trouva, à Greifswald, dans la lotte 
(Gadus lotta), dans le Cyprinus rutilus et dans l'anguille, des helmin- 
thes qu’il put juger identiques à celui dont Müller avait donné des des- 
sins (Zool. dan., pl. 61, fig. 1-8), et il leur trouva deux à trois rangs 
de crochets, et les autres caractères que nous avons indiqués. 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 539 


66. ÉCHIN. FUSIFORME.  ECHIN. FUSIFORMIS. — Zrvrr. 


Echin. truitæ , Gorze , Naturg., p. 157, pl. 19, fig. 1-6. 

Echin. fusifornis, Lever, Nalute. p.158, ne 11. 

Echin. farionis, Froëzicu, dans'Naturf., XXIX, p. 71, pl. 2, fe. 12-13. 

Echin. fusiformis , Rup.,sÆEntoz., t. IL, r, p. 261, et (en partie) Syn., P. 67 
et 317, n° 17- 

Echin, fusiformis (en partie), Wesrrume, de Helm. acantb,, p. #6, n° 98. 


«— Corps rougeûtre très-allongé, long de 20 à 54", large de 2"",9, 
« aminci de part et d'autre, davantage en arrière; — trompe en 
« massue, courte, tronquée, el armée de huilà dix rangées transverses 
« de erochets; — cou nul, » 


GϾze le trouva une seule fois abondamment dans l'intestin de la 
truilessaumonée (Salmo trutta), et l’a représenté avec une papille 
ouvun tube saillant à l'extrémité de la trompe; mais les autres hel- 
minthologistes n’ont pas vu cel appendice. 

Frælich a trouvé dans la truite ( Salmo fario) des échinorhynques 
beaucoup plus petits dont il crui devoir former une espèce distincte, 
caractérisée par des stries transverses et par sa trompe arrondie mais 
Rudolphi l’a réunie à l'Echin. fusiformis. 

Le catalogue de Vienne indiquescet helminthe comme trouvé dans 
la truite bSuino fario), dans le saumon (Salmo salar), et dans 
l'ombre (Salmo thymallus); mais il est bien probable que plusieurs 
fois on à inscrit sous ce nom l’espèce suivante. 


67. ÉCHIN. PACHYSOME. ECHIN. PACHYSOMUS.— CREPLIN. 


Echin. salronis, Mücer, Zool. dan., t II, p.38, pl. 69, fig. 1-5. 

Echin. inflatus, Rup., Entoz., p. 270, n° 16 ; et réuni à l'Echin fusiformis, 
Syn., p.67, n° 317, et Wesrrume, de Helm. acantb., p. 16, n° 28. 

Echin. pachysomus , Creprin, dans l’Enc. de Ersch.et Gruber, t. XXXIT, 
p. 284. j 


# 


« — Corps long de 6" à 11"", très-épais, et comme ventru en avant, 
« s’amincissant en arrière; — trompe cylindrique, obtuse, armée de 
« huit rangées iransverses de crochels; — cou presque nul. » 


n 

Müller le trouva le premier dans l'intestin du saumon (Salmo salar), 
en Danemark ; ; Rudolphi le trouva ensuite dans ce même poisson, à 
Greifswald ; mais plus tard, dans son Synopsis, il cessa de le regarder 
comme une espèce distincte, el le réunit à l'espèce précédente. 

M. Creplin l’ayant aussi trouvé dans le s saumon , reconnul, au con- 
traire, que cette espèce esl vraiment différente; et comme lui-même 
avait appliqué à un échinorhynque des Éhastière (voyez p. 517, n° 36) 
le nom spécifique änflatus supprimé par Rudolphi pour celui-ci, il 
se lrouva conduit à proposer ce nouveau nom (ypachysomust), qui 
exprime le renflement antérieur du corps. à 

— Rudolphi inscrit parmi ses espèces douteuses (ÆEntoz., I, 1, 
P. 313, el Syn., p. 80, n° 94) un Echin. eperlani trouvé en Suède par 


540 ACANTHOCÉPHALES. 


Martin dans les diverses parties de l’abdomen et dans l'intestin de 
l'éperlan, et nommé Acanthrus sipunculoides par Acharius (dans les 
Mém. de l’Acad. de Suède, 1180, p. 44-49, pl. 2, fig. 1-2); il est 
long de 4°%,5 à 6°",75, oblong, plus épais en avant, avec une trompe 
cylindrique, et sans cou; c’est peut-être l'Echin. angustatus, n° 55. 


68. ÉCHIN. SUBULÉ.  ECHIN. SUBULATUS.— Zxver. 


Echin. alosæ, Hermanx, dans le Naturf., XVII, p. 177, pl. 14, fig. 11-12. 
Echin. subulatus, Rup., Entoz., L. IE,1, p. 300, et Syn., p. 75, n° 48, 
Echin. subulatus , Wesrrums, de Helm. acanth., p. 31, n° 59. 


«— Corps rougeûtre en avant, blanc en arrière, irès-allongé, long de 
« 54% large de 1°*,12, cylindrique, plus épais dans la partie antérieure, 
« qui est rougeâtre, armée d’aiguillons minces, écartés, qui forment 
« environ seize rangées transverses ou six rangées longitudinales peu - 
« régulières (sur chaque face); — partie postérieure blanche, nue, lrès- 
« longue, subulée ; — cou cylindrique très-court, rougeâtre, armé 
« de deux rangs d’aiguillons plus rapprochés; — trompe blanche, 
« ovale-oblongue ou cyiindrique , renflée au milieu, un peu obtuse à 
« l’extréinité, armée de huit rangées longitudinales ou seize rangées 
« transverses de erochels minces, rapprochés. » | 


Hermann en trouva un seul exemplaire dans l'intestin d’une alose 
( Clupea alosa), du Rhin à Strasbourg. Depuis lors, aucun naturaliste 
n’a revu cet helminthe; mais on peut juger, d’après sa description, 
qu’il a de grands rapports avec l’Echin. pristis (n° 60, p. 534), si ce 
n’est pas le même, quoique le nombre des crochets de la trompe soit 
très-différent; en effet, il peut bien y avoir quelque erreur dans le 
nombre assigné par Hermann à son Echin. alosæ; car, excepté chez 
les Echin. agilis, clavæceps el hexacanthus, on voit loujours un 
plus grand nombre de rangées longitudinales de crochets. 


69. ÉCHIN. AIGUILLE. ECHIN. ACUS. — Runozpni. 


(x) Echin. candidus et Ascaris versipellis, Mücrer, Prodr. Zool. dan., n° 2596 
el 2600, et Zool. dan., t. 1, p. 46, pl. 37, fig. 7-10. 
Proboscidea versipellis, Encyel. méth., pl. 32, fig. 17-18 (d’après Müller). 
Echin. gadi virentis, Ratake, Dansk. Selsk. Skrivt., t. 1, p. 72, pl. 2. 
fig. 4. 3 
Echin. acus, Rupozrut, Entoz., t. IL, x, p. 278, n° 23. 

(8) Echin. lineolatus, Mürzer, Zool. dan, €. I, p. 43, pl. 37, fig. 11-14. 
Tœniatlumbricoides, Parras , N. nord. Beitr., L. I, 1, p. 107, pl. 3, fig. 36. 
Echin. lineolatus, Ruporpur, Entoz., t. 11,1, p. 281. 

(7) Echin. lophii, Ruoozrm, Entoz., t. 11,3, p. 317, n°61. 

(x + 8 +7) Echin. acus, Ruvorpur, Synopsis; p. 71 el 324, n° 32. 

Echin. acus, Wresrrume, de Helm. acanth, p. 24, n° 44. 
Echin. acus, Crerux, Nov. observ. de Entoz., p. 42. 


«a — Corps blanchâtre, jaune , rougeâtre ou diversement coloré, 
« Suivant le contenu des intestins qu’il habile, très-allongé, cylin- 


ÉCHINORHYNQUES DES POISSONS. 541 


« drique, un peu aminci en arrière, long de 27 à 81", large de 2"",2; 
— trompe beaucoup plus mince que la partie antérieure du corps, 
longue de 1"",12, cylindrique ou linéaire, obliquement implantée, 
armée de vingt rangées transverses environ, de crochets très- 
minces, un peu plus grands en avant; — cou nul. 

« — Male long de 27", muni d’une vésicule copulatoire. » 


A "RAR 


Müller , le premier, trouva cet helminthe en Danemark, dans les 
intestins des Gadus barbatus, callarias, merlangus, molva, œglefinus, 
luscus, du Lophius piscatorius et du Cottus scorpius. Rathke le 
trouva aussi dans le Gadus virens ; Rudolphi le trouva ensuite dans 
plusieurs espèces de gades, à Greifswald ; au musée de Vienne, on n’a 
pas trouvé celle espèce, mais la suivante Echin. pumilio, qui n’est 
peul-être que le jeune âge de celle-ci. M. Deslongchamps l’a trouvé 
à Caen; M. Bellingham, en Irlande, l’a trouvé dans les Gadus morrhua, 
luscus, merlangus, pollachius el carbonarius, el dans le congre 
(Muræna conger); il les a vus d’abord jaunâtres, épais , ridés, puis 
devenant blanes , roides et gonflés après un court séjour dans l’eau, 
et il signale une pelite tache jaunâtre à l'extrémité posiérieure. 
M. Drummond, dans le Magazine of nat. hist. (1838, n° 22), avait 
décrit avec détail ce même échinorhynque trouvé par lui dans les 
gades. 


?70. ÉCHIN. NAIN. ECHIN. PUMILIO. — Rupozrmi, Syn., 
p. 66 el 314, n° 11. 


Echin. pumilio, Wesrrume, de Helm. acanth., p. 12, n° 18, 


… 


« — Corps blanc, long de 2"",25 à 4,50, cylindrique, inégal, 
« aminci de part ét d'autre; — trompe courte, renflée au milieu ou 
ovoïde, armée de quatre à six rangées transverses de crochets très- 
courts et recourbés ; — cou nul; — vésicule copulatoire globuleuse 
« ou cyathiforme à la partie postérieure du mâle. » 


2 


Cet helminthe inscrit d’abord sous le nom d'Echin. acus dans le 
calalogue du musée de Vienne, a été distingué ensuite comme espèce 
par Rudolphi et par M. Westrumb qui ajoute pourtant que ce pou- 
vait être le jeune âge de l'espèce précédente. On l’a trouvée à Vienne 
une seule fois parmi quarante-quatre Baudroyes (Lophius piscatorius), 
cinq fois dans le Gadus barbatus, irois fois dans le Gadus mediter- 
raneus et une seule fois parmi neuf Gadus merlucoius. 


711. ÉCHIN. URNIGÈRE. ECHIN. URNIGER. — Dus., nov. sp. 


« Corps blanc, cylindrique, obtus aux deux extrémités, long de 
« 11,25, y compris la trompe et l’appendice copulatoire, large de 
« 0,"v60; — trompe courte, cylindrique, longue de 0"",35, large de 
« 0"®,18, armée de cinquante-six crochets très-recourbés, formant huit 
« rangées transverses ou quatorze rangéeslongiludinales; les antérieurs 
« plus grands, longs de 0"",069 ; — réceptacle de la trompe long de 


9 


549 ACANTHOCÉPHALES. 


« 0,5; — cou très-court, presque nul ;—lemnisques claviformes, longs 
« de 0,5 ; — deux testicules ov oïdes, longs de Q"",6 à 0,7, suivis 
« de vésicules séminales très-développées ; — appendice copulatoite 
« en forme d’urne, avec quelques stries longitudinales, plus appa- 
« rentes vers l'extrémité où se. trouve une partie conique contenant 
«un corps glanduleux, et prolongée par une pointe courbe. » * 


Parmi plus de quatre-vingls soles (Pleuronectes solea), dont j'ai 
visité les intestins, à Reyes j'ai trouvé un seul exemplaire mâle 
de cet échinorhynque bien dislinct par le nombre de ses crochets et 
par la forme singulière de son appéndice copulatoire. 


12. ÉCHIN. BOSSU. | ECHIN. GIBBOSUS: — Ru, Entoz., 


t Il, 1, p:. 292, et Syn., D. 13, n° 40. VA] 
g LL 
Echin. gibbosus, Wesrrums, de Helm. acanth., p. 32, n° 60. 


«— Cerps blane, long de 4°%,50 à 6,75, gibbeux, presque globu- 
« leux en avant M lindtique el aminei en arrière, lout hérissé d’ai- 
« guillons; — trompe courte, cylindrique, armée de dix à douze 


« rangées lransverses de crochets forls et implantée lransversalement 


« sur le corps; — cou nul. » E A, 


Rudolphi, l’a trouvé d’abord à Greifswald ‘dans le mésentèré du 
Cyclopterus lumpus et plus tard dans le mésentère du Trachinus 
drato, à Paris. h 


13. ÉCHIN, DE L'ESTURGEON® ECHIN, ee UE 
WesTruus, de Helm. acanth. 0p417;, n293 pl. 1’, fig 


Echin. husonis et Echin. AGREE, Rupozrrui, Synopsis, p.78, n° 80 et 81. 


« — Corps blanchâtre , long de 13",5 à 22,5, cylindrique, lisse, 
« aminci de part et "d'autre, davantage en arrière, et prolongé en 
« avant pour former un cou court, ridé; — trompe très- longue, en 
« massue recourbée ct arrondie à ÉXirém ile, armée de vingl rangées 
«environ de crochets recourhés ; — extrémité postérieure du mâle 
« arrondie et terminée par uhe vésicai, » 


Il à été trouvé au musée de Vienne deux fois dans le grand estur- 
geon (Accipeñser huso) et une fois dans l’Accipenser ruthenus). 


ÿ 


: 


M. ÉCHINORHYNQUES DES CRUSTACÉS. 


74. ECHIN. MILIAIRE,  ECHIN. MILIARIUS. — ZExker. 


M. Zenker, dans son ouvrage intilulé Commentatio de gammari 
Pulicis hist. naturali, 1832, ps 18, a fail connaître comme vivant dans 
la crevette des ruisseaux cel échinorhynque remarquable surtout pat 
sa couleur orangée; et que M. Siebold a retrouvé aussi très-souvent 
adhérent à l'intestin de l’écrevisse (Astacus fluviatilis). 


+ 


“ 


LIVRE CINQUIÈME. 


eo 


* 
Ve TYPE OU SOUS-CLASSE. 


CESTOÏDES. ( Cestoidea et. Cystica. — Rtn.) 


« Vers à corps mou, ordinairement aplati ou en bandelette 
«et formé d'articles nombreux, sans tégument résistant, sans 
«intestin, sans bouche et sans anus ; — ayant ordinairement 
«une tête munie de deux ou quatre ventouses*ou fossettes 
« musculeuses très-contractiles, et souvent en outre armée de 
« crochets disposés, où en couronne terminale, ou par paires en 
« avant de chaque fossette, où très-nombreux sur quatre (ou 
« deux) trompes rétractiles ; — organes génitaux des deux 
« sexes réunis dans un seul article, ou dans des articles 
« distincts ; — quelquefois nuls: par arrêt de développement, : 
« et souvent alors le corps des helminthes est terminé par une 
«ampoule isolée où commune à plusieurs; — Spermatozoïdes 
« filiformes ; — œufs ayant une enveloppe simple où multiple. » 


= 


Les cestoïdes sont, de tous les helminthes, les plus communs 
et en même temps les moins connus, parce que chez eux l'or- 
ganisation n’est, en quelque sorte, pas erïcore formulée. Ils nous 


présentent à là fois des êtres multiples et incomplets qu’on 


pourrait souvent prendre pour une agrégation d'êtres distincts, 
provenant l’un de l’autre par gemmation, et n’acquérant que 
successivement des organes génitaux. Tous ont Pour caractère 
commun l'absence d’un appareil digestif visible , et en mêmé 
temps, tous aussi , Comme les trématodes , Se distinguent des 
autres helminthes par la nature sarcodique de leurs téguments 
et de leurs tissus. Aussitôt qu'ils sont placés dans l’eau pure, 
ils commencent à se décomposer en laissant exsuder sur tout 
leur contour des globules de cette substance diaphane que j'ai 
proposé de nommer sarcode, et ces globules eux-mêmes ne 


* 


544 CESTOIDES. 
tardent pas à se creuser de vacuoles où l’eau prend peu à peu 
la place de cette substance décomposée. 

Parmi les cestoïdes se trouvent des types tellement différents 
qu'on ne peut considérer cette réunion d’helminthes comme 
constituant une série unique. Les uns sont pourvus de trompes 
rétractiles hérissées de crochets, presque semblables à celles des 
Echinorhynques; ils doivent, constituer un premier ordre : 
les Rhynchobothriens, parmi lesquels les Rhynchobothrius 
seuls sont complétement développés ; les autres manquent d’or- 
ganes génitaux. 

Un deuxième ordre (Cestoides vrais ou Tenioïdes), comprend 
tous les helminthes qui, sans trompes rétractiles où avec une 
seule trompe, sont formés d'un très-grand nombre d'articles 
plats, ou représentent une longue bandelette, et contiennent , à 
une certaine époque de leur développement, soit ensemble, 
soit isolément, des organes génitaux mâles et femelles. Ils se 
distinguent par la forme de leur tête, offrant deux ou quatre 
ventouses ou fossettes symétriques. 

Un troisième ordre, les Scolecines , réunit des helminthes di- 
vers et pour la plupart incomplets, mais non vésiculeux. Les uns, 
toujours dépourvus d'organes génitaux, sont évidemment des 
vers dont nous ne connaissons pas le développement ultérieur ; 
les autres, pourvus au contraire d'organes génitaux , NOUS offrent 
deux types distincts, Ce sont les Caryophyllæus , helminthes 
bien complets, mais formés d’un seul article androgyne, et les 
Proglottis que nous sommes conduits à regarder comme des ar- 
ticles de ténias ayant reçu isolément un développement consi lé- 
rable, et produisant d'ailleurs des œufs tout semblables d’où 
pourraient paître de vrais ténias. 

Le quatrième ordre enfin cemprend les trois seuls genres 
Cysticercus , Echinococcus et Cænurus qui, avec la partie an- 
térieure du corps d’un ténia armé d’une double couronne de 
crochets, ont une vésicule postérieure plus ou moins volu- 
mineuse. Il y a évidemment ici un développement anor- 
mal, une sorte de monstruosité, et on pourrait penser, dans 
certains cas, que ce SOnL des œufs de ténias véritables qui , portés 
par la circulation dans l'épaisseur même du tissu des mammi- 
fères, n’ont pu suivre Îles phases ordinaires de leur existence ; 


RHYNCHOBOTHRIE. 245 


d’autant plus que les cystiques ne se voient que dans des kystes, 
au milieu des organes et des tissus chez les mammifères, et que 
c’est aussi dans l'intestin des mammifères qu’on trouve plus par- 
ticulièrement les ténias armés d’une double couronne de cro- 
chets. 


17 OrvrEe. — RHYNCHOBOTHRIENS. 


« Gestoïdes pourvus de quatre (ou deux?) trompes rétractiles 
« hérissées de crochets. 


4e GENRE. RHYNCHOBOTHRIE. RHYNCHOBOTHRIUS. 


« — Vers très-longs, en bandelettes, formés d'articles nom- 
breux et terminés en avant par un cou, et par une tête; — 
tête revêtue de deux larges lobes bifides , contractiles , de la 
commissure desquels sortent de part et d’autre deux trompes 
rétractiles, hérissées de crochets inégaux ; — œufs elliptiques 
à enveloppe simple.» 


= 


A 


R 


A 


Les AÆhynchobothrius ont été compris par Rudolphi au 
nombre de ses bothriocéphales, dont ils forment une section 
particulière nommée d’abord par lui £chinobothria, puis Rhyn- 
chobothrii; ils ressemblent tellement aux Anthocephalus par 
leur partie antérieure, qu’on peut croire que ces deux genres 
d'helminthes représentent deux degrés ou deux modes du dé- 
veloppement d’un même type. Les trois espèces connues vivent 
dans l'intestin des poissons de mer, et Particulièrement des 
chondroptérygiens. 


1. RHYNCHOBOTHRIE EN FLEUR. RHYNCHOBOTHRIUS 
COROLLATUS. 


Bothriocephalus corollatus, Rupozrat, Entoz., t. II, 11, p. 53, pl. 9, fig. 12, 
el Synopsis, p. 142 et 485. 

Bothriocephalus planiceps, Leucx., Zool. Bruchst., 1819, p. 28, pl. 1, fig. 2. 

Botlriocephalus corollatus , LercoxD, Ann. se. nat. 1859, L. VI, pl. 16. 


« — Long de 30 à 160°", large de 1 à 2"; — Lèle large de 1"",6, et 
« presque aussi longue, à lobes arrondis ; — trompes longues de 3": 
« larges de 0"",1, armées de crochets très-inégaux, mais distribués 
« avec une sorte de régularité, et dont les plus grands sont longs de 
« 0,08 ; — cou large de 0"",8, traversé par quatre canaux longilu- 
« dinaux dans lesquels les trompes peuvent rentrer en se retournant, 
« — quatre faisceaux rétracteurs musculaires situés dans une partie 

39 


546 CESTOÏDES. 
« renflée, à la base du cou, et communiquant avec:les quatre canaux ; 
« — premiers articles très-courts, lransverses, rectangulaires ; — der- 


« niers articles longs de 6 à 7", colorés en gris violet par les œufs 
« qui sont longs de 0,053. » 


Je l'ai trouvé fréquemment à Rennes, dans l’intestin de la raie bou- 
clée (Raia clavata); on l’a trouvé ailleurs aussi dans les raies et 
dans les Squalus galeus , Squalus spinax et squatina. 


2. RHYNCH. PAILLETTE. RHYNCH. PALEACEUS. 


Bothriocephalus paleaceus , Rup., Entoz., t. IT, 11, p. 65, ef Syn., p. 142. 
Bothriocephalus tubiceps , LxucxkarT, 200). Bruchst., p. 27, pl. 1, fig. 1. 


« —Long de 50», large de 2,2 ; — tête oblongue, ou étirée en 
« arrière , presque létragone , avec deux fossettes de chaque côté; — 
« cou assez court; — articles oblongs; — orifices génitaux situés au 
« bord de chaque article d’un seul côté ou unilatéraux. » 


Trouvé par Fabricius dans le Squalus acanthias. Rudolphi ne le dis- 
tingue du précédent que par ses orifices génitaux , et croit d’ailleurs 
qu’il faudra peut-être n’en faire qu’une seule espèce. 


3. RHYNCH. BICOLORE. RHYNCH. BICOLOR. 
Bothriocephalus bicolor, Bartezs, dans Mikrog. Beiïtr., de NorDMANK, 1. I, 
p. 99, pl. 7, fig. 6-10. 


« — Long de 40 à 54%, large de 1 à 2""; —iête violette, oblongue, 
« très-grande , formant presque le cinquième de la longueur totale, 
« cylindrique ou en massue, avec des fosseltes élroites, oblongues ; 
«— cou cylindrique invaginé ; — corps blanc-jaunâtre. » 


Trouvé dans un Scomber pelamys (?) par le docteur Peters, pendant 
un voyage de circumnavigation. 


2 GENRE. ANTHOCÉPHALE.  ANTHOCEPHALUS. — 
Rup. (Floriceps , CUVIER.) 


« — Vers à corps allongé, cylindrique, renflé de part et 
« d’autre et replié en double à l’extrémité d’un ver parenchy- 
« mateux, vivant, beaucoup plus volumineux , lequel se déve- 


« loppe dans un kyste cartilagineux, oblong en massue; — tête, 


« de lPanthocéphale globuleuse ou quadrangulaire, revêtue de 
« deux larges lobes rabattus, et portant quatre trompes rétrac- 
« tiles, hérissée de crochets, qui sortent de la commissure des 
« lobes ; — partie postérieure contenant quatre faisceaux mus- 
« culaires, rétracteurs, qui communiquent avec chacune des 


440 


ANTHOCÉPHALES. 547 


« trompes par un tube ou canal sinueux, souvent presque en 
« hélice. » 


Les anthocéphales ressemblent tellement à la partie antérieure 
dn Rhynchobothrius corollatus, qu’on est tenté de croire que 
ces deux genres d’animaux sont deux âges différents d’un même 
helminthe. Toutefois, le mode du développement des anthocé- 
phales est un des faits les plus curieux de l’helminthologie. En 
effet, chez beaucoup de poissons de mer, on voit à la surface du 
foie et des autres viscères, ou simplement dans les replis du 
péritoine, des kystes durs, argentés ou brunâtres, ordinairement 
en forme de massue; mais qnelquefois si semblables aux kystes 
de la Filaria piscium, que plusieurs observateurs n’ont pas 
hésité à dire que ces helminthes sont des métamorphoses d’une 
seule espèce. Si on ouvre avec précaution les kystes d’anthocé- 
phales, on en fait sortir un ver allongé blanc, renflé à une extré- 
mité, mou, contractile, et animé de mouvements lents, mais 
bien sensibles; c’est là ce que Leblond nomma lAmphistoma 
ropaloides, parce qu’en effet, ik parait avoir deux orifices ter- 
minaux, comme l'indique Rudolphi dans sa définition du genre 
amphistome. Si on comprime ce prétendu amphistome entre 
deux lames de verre, on voit par transparent l’anthocéphale 
replié dans la partie la plus épaisse, près de l’extrémité ; sou- 
vent, même si la compression est .trop forte ou trop brusque, 
l'enveloppe vivante se déchire, et Panthocéphale devient libre; 
mais, avec quelques précautions, on parvient plus sûrement à le 
mettre en liberté, en déchirant l'enveloppe avec des aiguilles. 
L’anthocéphale alors commence à s’agiter vivement ; il contracte 
de diverses manières les lobes dont sa tête est revêtue ; il les con- 
tourne et prend ainsi'les formes les plus variées, en même temps 
il fait sortir et rentrer alternativement ses trompes épineuses, 
et peut continuer ainsi à se mouvoir, pendant huit ou douze 
heures , entre des lames de verre. 

Tous les anthocéphales se trouvent dans les poissons de mer; 
mais on ne peut considérer leurs espèces comme suflisamment 
distinctes, puisque ce sont des helminthes dont on ne connait 
pas avec certitude l’état adulte. 


1. ANTHOCÉPHALE ALLONGÉ. ANTHOCEPHALUS ELONGATUS. 
Rupozemi, Syn., p.177 et 537, pl. 5, fig. 12-17. 


Floriceps saccatus , Cuvier , Règne animal, 1°° éd., t. IV, pl. 45, fig. 12. 
Bothriocephalus patulus, Leuck., Zool. Bruchst., 1819, p.50, pl. 2, fig. 29-50. 


« — Contenu dans une enveloppe vivante longue de 27 à 40", cla- 


548 CESTOÏDES. 


« viforme, large de 4,5 à l'extrémité la plus large, et renfermée 
« elle-même dans un kyste dur et élastique; tête longue de 2,5, 
« avec deux fossetles ovales, longues de 2"",2, et quatre trompes assez 
« fortes, un peu plus longues ; — cou cylindrique de 16", large de 
a 2®w,25; — partie postérieure également longue , déprimée. » 


Très-commun dans le mésentère et le foie de l’Orthragoriscus 
mola , et trouvé également par Rudolphi dans le mésentère du Cen- 
tronotus glaucus et de la Sciæna aquila. 

Rudolphi décrit quatre autres espèces sur lesquelles il est bien dif- 
ficile d'avoir une opinion précise, car cet auteur lui-même n’a pas 
connu suffisamment la structure des anthocéphales ; ce sont : 


2. Anthocephalus gracilis ( Syn., p. 178 et 540 ), que Leuckart croit 
être identique avec le précédent; ilest long de 7 à 13°", contenu dans 
un kysle elliplique; les deux fosseltes de la têle sont ovales; le cou 
et la partie postérieure, qui est un peu plus mince, sont filiformes ; 
il a été trouvé dans le Scomber rochei et dans le Brama raii, à Naples. 


3. Anthocephalus granulum ( Syn., p. 178 et 541). Très-petit, con- 
tenu dans un kyste brunâtre , large de 0"®,75 à 1"",2; les deux fos- 
selles de la tête sont divisées ou paraissent doubles ; le cou est mince, 
et la partie postérieure est ovale. Il a élé trouvé très-nombreux dans 
le péritoine du Caranx trachurus, du Sparus alcedo, et du Scomber 
colias. 


4. Anthocephalus macrourus(Syn., p. 118 et542 ). Trouvé par Olfers 
dans des kystes et dans le foie d’un Sparus au Brésil, et décrit par 
Rudolphi comue ayant le cou mince, allongé ( de 13" ), suivi d’un 
réceplacle ovale, long de 6,7, que termine une vessie caudale , cy- 
lindrique , longue de 54"" environ. M. Creplin ( dans l’Encycl. de 
Ersch el Gruber, t. XXXIT, p. 299) remarque avec raison que Bremser 
( Icones helm., pl. 16, tig. 1-2 ), sous ce nom, a représenté, non point 
l’Anthocephalus macrourus, tel qu’il est décrit, mais le Gymnorhyn- 
chus reptans. 


5. Anthocephalus interruptus ( Syn., p. 178 et 543). Trouvé par O1- 
fers au Brésil, dans l’abdomen et sur le foie du Trichiurus lepturus. 
Il est long de 13"”, avec quatre fosselles écartées en avant, et le corps 
inégalement aminci et comme interrompu. 


— J'ai trouvé moi-même très-souvent, dans le mésentere et sur les 
viscères de différents poissons de mer, plusieurs Anthoc-phalus que je 
distingue ainsi : 

— À. Dans le maquereau, des kystes membraneux, très-délicats , 
peu adhérents aux viscères, el contenant un helminthe blanc, mou, 
long de 4", large 1 à 1°",2, sans organes visibles, mais rampanl assez 
vivement par l'effet de ses contractions. A l’une des extrémités de cet 
helminthe on voit par transparence, dans l’intérieur, un anthocéphale 
replié. Cet anthocéphale, mis en liberté, est long de 6 à 8"; ça têle, 


ANTHOCÉPHALES. 549 


longue de 1°",7, large de 0"",4, porte quatre trompes larges de 
0,035 à 0"®,04, armées de crochets inégaux, dont les plus grands 
soni longs de 0"",3 et présentent une entaille près de la pointe forte- 
ment recourbée; c’est peut-être l’Anthocephalus elongatus. 

— B. Dans un grondin (Trigla gurnardus ), j'ai trouvé la muqueuse 
buccale , le foie, le péritoine, etc., remplis d’une immense quantité 
de kystes claviformes , cartilagineux , longs de 5"", larges de 0,5 à 
0"%,8, contenant chacun un helminthe blanc, parenchymateux , très- 
contractile , et paraissant toruleux ou divisé en nœuds successifs par 
l'effet de ses contractions. Cet helminthe renferme à son extrémité la 
plus épaisse un Anthocephalus long de ? à 3"", large de 0"",4, tout 
hérissé de petits cils longs de ("",003 en avant, et de 0"",016 à son 
extrémité postérieure, qui peut rentrer en elle-même el présenter 
alors une cavité en cul-de-sac; les trompes sont formées d’un tube 
large de 0"",03, portant des crochets assez minces, longs de 0"",015. 

— Je suis disposé à considérer, comme appartenant à la même espèce, 
des anthocéphales que j'ai trouvés très-abondamment dans le maque- 
reau, et qui pourraient être en même Lemps l’Anthocephalus gracilis 
de Rudolphi. Leurs kystes claviformes sont quelquefois longs de 14 à 
16", larges de 1"",5 à l'extrémité la plus épaisse, et de 0"",3 à 0,5 
dans le reste de la longueur; l’helminthe parenchymateux qui con- 
tient l’anthocéphale est lui-même long de 10 à 12", très-grêle. L’an- 
thocéphale contenu est quelquefois long de 3"",5; ses trompes, et les 
cils dont il est couvert en arrière , sont comme daus le précédent. 

— GC. Dans la raie( Raia clavata ), j'ai trouvé des kystes membra- 
neux , ovales-oblongs, longs de 3 à 4%, contenant un helminthe blanc, 
parenchymaleux, qui renferme un anthocéphale long de 1"",2, large 
de 0"",18, avec des lrompes larges de 0"”,022. 

— D. Dans le grondin ( Trigla gurnardus), j'ai trouvé plusieurs 
fois des kystes membraneux, ovoïdes, longs de 3 à 4", renfermant 
un helminthe parenchymateux, duquel j'ai vu sortir par une large 
ouverture naturelle, en avant, un anthocéphale long de 5,5 à 6m, 
ayant la tête large de 1"",1, le cou large de 0"",6, et la partie posté- 
rieure large de 1”; ses trompes sont formées d’un tube large ï 
0"",102, avec des crochets inégaux , disposés sy métriquement, 
dont les plus grands sont iongs de 0,053 à 0,064. Après la sortie L 
l’anthocéphale, cel helminthe parenchymateux el sans organes, dans 
lequel il a pris naissance, se contracte de nouveau et continue à vivre. 

— Je rapporte à la même espèce des anthocéphales trouvés en 1839, 
à Paris, dans la raie ( Raiu c avata), et en 1644, à Rennes, dans les 
Gadus pol 'achius et merluccius, entre les tuniques de l'estomac. Ces 
derniers , sortis de leur enveloppe vivante, sont longs de 6 à 8", et 
ont leurs trompes larges de 0"",107, avec des crochels de 0"",072. 

—E. Enfin, dans le mésentère et le foie du bars(Labraæ lupus), j'ai 
trouvé à Rennes une immense quantité de petits kystes brun-rouges 
qui doivent correspondre à l’Anthocephalus granulum de Rudolphi; 
ils se composent d’une partie ovoïde, longue de1"",$ , large de 1,25, 


550 CESTOÏDES. 


et d’un prolongement large de 0""*,25, long de 3°" environ. L'anthocé- 
phale contenu a ses trompes formées d’un tube large de 0"",023, por- 
tant des crochets de 0,015 à 0,017. 


3e GENRE. TÉTRARHYNQUE. TETRARHYNCHUS.—Rün. 


« — Vers à corps court, en ferme de sac cylindrique ou un 
« peu renflé en massue, revêtu en avant par un double lobe 
« rabattu ; — quatre trompes rétractiles par invagination et hé- 
« rissées de crochets égaux. » 


Les vers de ce genre ont été d’abord réunie aux échynorhyn- 
ques, à cause de leurs trompes assez semblables; Bosc nomma 
Tentacularia une espèce qu’il avait trouvée, et ce nom de genre 
a été adopté ensuite par M. de Blainville; Rudolphi leur assigna 
une place plus convenable dans son ordre des cestoïdes; mais 
encore faut-il les grouper avec les Anthocephalus et les Rhyn- 
chobothrius, dont ils ne sont peut-être que le jeune âge, comme 
le pense Bremser. Ils se trouvent tous logés dans les chairs ou 
dans les tissus vivants des poissons. 


1. TÉTRARH. MÉGACÉPHALE. TETRARH. MEGACEPHALUS. 
—Runozrai, Synops., p. 129 et 447, pl. 2, f. 1-8. 


Bothriocephalus claviger, LeuckarrT , Zool. Brucbst.,p. 51, pl. 2, fig. 32: 


« — Long de 15 à 50"", large de 4 à 6" ;— tête longue de 2,3, 
« conique, avec des fosseltes profondes ; — trompes longues de 1"",7; 
« Corps déprimé, aminci en arrière et tronqué à l'extrémité. » 


Dans l'abdomen du Squaius stellaris. Leuckart lui donne pour sy- 
nonyme son Bothriocephalus claviger trouvé dans le foie de la Cory- 
phæna hippuris, et dans des kystes, sur les branchies de l’espadon 
(Xiphias gladius); cet auteur pense aussi avec raison que le Tetra- 
rhynchus attenuatus de Radolphi (Synops., p. 130 et 449) n’en est 
qu’une variété ; il a été trouvé également dans les branchies de l’es- 
padon; il est long de 40 à 50", large de 4°°,5 en avant, et de 2°",2à 
3» 37 en arrière; la têle est longue de 4"",5 à 6,7. 


2. TÉTRARH. ÉPAIS. TETRARH. GROSSUS.—Rur., Synops., 
p. 129 et 448, pl. 2, fig. 9-10. 
« — Long de 30 à 36°», large de 4°",5 en avant, el de 6””,6 en ar- 
« rière;—lête ovale, longue de 10", avec des fosselles oblongues, 
« profondes. » 


Trouvé, par Tilesius, dans un poisson des mers du Japon, et de- 
puis, par M. Olto, dans le Lepidopus peronii (Risso). | 


TÉTRARHYNQUES. 551 


3. TÉTRARH. DISCOPHORE. TETRARH. DISCOPHORUS.—Runr., 
Synops., p. 130 et 450, et 658. 


Rothriocephalus labiatus , Leucrarr , Zool. Brucbst., p. 51, pl. 2, fig. 31. 
Tetrarhynchus discophorus , Bremser , Icones helminth., pl. 11, fig. 14-15. 


« — Long de 2,5 à 9, large de 1 à 2,3; — tête arrondie, avec 
« des ventouses ou fossettes profondes, orbiculaires ; — partie posté- 
« rieure courte, déprimée , obtuse. » 


Dans les branchies et les tuniques de l’estomac du Brama rai, à 
Naples, et sur le foie de la Coryphæna hippuris , au Brésil. 


4. TÉTRARH. A COU MINCE. TETRARH. TENUICOLLIS. — Rur., 
Synops., p. 130 el 451. 


« —Long de 9", plus mince en avant, large de 2"",25 en arrière ; 
« — tête en cœur, avec les fosseltes bilobées; — cou cylindrique, 
« aminci en arrière ; — corps ovale.» 


Rudolphi l’a trouvé en Italie dans le Pleuronectes pegosa et dans le 
Lophius piscatorius. 


5. TÉTRARH. A GRANDE FOSSETTE. TETRARH. MEGABO- 
THRIUS.—Rur., Entoz., t. Il, n, p.284, et Synops., p. 130 et 451, 
pl. 2, fig. 14. 


« — Long de 2,2 à 3,75, large de 1"",12 en avant, plus étroit 
«en arrière, où il se termine par une papille ; —tête grande ayec 
« des fossettes très-larges bilobées, traversées par des côtes longitu- 
« dinales. » 


Rudolphi l'indique comme trouvé par lui-même dans le Scomber 
sarda et dans la sèche (Sepia officinalis); c’est sans doute le même 
aussi que Martin, en Suède , trouva dans le calmar ( Loligo). 

— Leuckart a émis l’opinion qu’il faut peut-être réunir à l’espèce 
précédente le ÆTetrarhk. macrobothrius (Run., Synops., p. 131, 453 
et 689, pl. ?, fig. 11-13, ou Tetrarh. papillosus, Entoz., I, 1, p. 320), 
trouvé dans une tortue {Chelonia Mydas), dans les Coryphæna hip- 
puris el equiselis, et dans le Scomber pelamys. 11 est un peu plus 
grand , el ne s’en distingue que par ses ventouses plus longues, et 
par la papille terminale bilobée. Bremser a représenté ( Icon. helm., 
t. XI, fig. 16-19) des exemplaires provenant de la Coryphæna. 

—Le Tetrarh. appendiculatus (Rupozrnr, ÆEntoz., 1. 1,1, p. 318, 
PL. 7, fig. 10-12, et Synops., p. 131 et 454) trouvé par Wagjler et par 
Gœze, dans le saumon , est probablement analogue au précédent. Il 
est long de 5 à 6""; sa têle, plus courte, a des fossetles étroites, 
oblongues, avec des côtes longitudinales, el son corps déprimé se 
termine par un appendice plus grand. 


552 CESTOÏDES. 

— Le Fetrarhynchus scolecinus (RunoLpar, Synops., p. 131 et 454), 
trouvé à Naples, dens les chairs des Squalus stellaris et centrina , 
et dans la nageoire pectorale d’une Raia ozyrhyncha, esl long de 2" 
quand il est contracté, mais il s’allonge jusqu’à 6 ou 7°"; sa lèle est 
petile, arrondie, avec des fossetles elliptiques et dilatées en forme 
d'oreilles; ses trompes sont courtes ; son corps est allongé , déprimé, 
avec quelques étranglements irréguliers. Leuckart en donne une 
figure ( Zool. Bruch., pl. 2, fig. 31) sur laquelle les trompes ne sont 
pas visibles. 

— Le Tetrarh. gracilis (Rupozrni, Synops., p. 132 et 456) a été 
trouvé , à Naples, dans l’'Ammodytes cicerelus ; il est long de 4,5 à 
11", déprimé ou cylindrique, linéaire , resserré ; sa tête est pelile et 
ses fosselles sont dilatées en forme d'oreilles; ses trompes sont 
longues. 

— Le Tetrarhk. squali (Rupozrnr, Syn., p. 132 et 456) avait été 
trouvé par Lamariinière ( Voyage de Lapérouse, t. IV, p. 84, pl. 20, 
fig. 9-10), et il a été nommé ensuite Hepatoxylon squali, par Bosc 
(Nouv. bull. soc. phil., 1811, p. 384); il est long de 30"" environ, 
ayec une grande têle munie de quatre trompes courtes. 

— Le Tetrarh lingualis (Cuvier , Règn. anim., 1°° éd., t. IV, p. 43, 
pl. 15, f. 6-7 ) a été inscrit, parmi les espèces douteuses de Rudolphi, 
sous le nom de Tetrarh. pleuronectes maximi (Syn.. p. 132 el 457. Je 
l'ai trouvé communément dans l'épaisseur de la muqueuse buccale du 
turbot el de plusieurs autres pleuronectes; il esl enfermé dans un 
petit kysle membraneux; il est long de 2" environ ; la moitié anté- 
rieure de son corps est revêlue par deux larges lobes bifides, ou 
échancrés, plissés longitudinalement, et qui, par leurs contraclions, 
présentent l'apparence de fossettes ou de ventouses variables. 

—dJ’ai trouvé abondamment aussi, dans la muqueuse buccale du 
grondin (Trigla gurnardus), des télrarhynques probablement iden- 
tiques; ils sont longs de 3"", sans leurs trompes qui s’allongent de 
0,45 à 0,5; ces trompes sont formées d’un tube large de 0"",043 
à 0"",045, armées de crochets tous égaux, longs de 0"",014 à 0"®,015; 
à l'extrémité postérieure du corps se voit aussi un appendice formé 
d’un ou deux articles rudimentaires. 

— Rudolphi a mentionné aussi deux autres espèces douteuses , les 
Tetrarh. argentinæ et Tetrarhk morhuæ ( Synops., p. 458); mais on 
conçoit que la distinction spécifique de ces helminthes rudimentaires 
est presque impossible. 


L° GENRE. GYMNORHYNQUE. GYMNORHYNCHUS. 
— RUDOLPHI. 

«— Vers à corps déprimé, très-long et étroit, sans articula- 

« tions; — tête distincte avec deux larges fossettes bilobées ou 

« divisées par une côte médiane, et quatre trompes très-lon- 


DIBOTHRIORHYNQUES. 553 


« gues, nues à la base, et armées de crochets dans toute la por- 
«tion rétractiile, de sorte qu’elles paraissent courtes et com- 
« plétement inermes quand elles sont rétractées jusqu’à la por- 
« tion basilaire; — cou mince, long, partant d'un réceptacle 
« ovoide oblong, qui contient les muscles rétracteurs des 
« trompes; — organes génitaux nuls ou non développés. » 


Le seul helminthe, constituant ce genre, a été découvert dans 
les chairs de la castagnole ({ Brama rai) par Cuvier, qui le 
nomma Scoleæ gigas. Rudolphi, n'ayant vu que la portion 
invrme des trompes rétractiles, en voulut faire un genre carac- 
térisé par des trompes nues, comme l'indique son nom; mais 
Bremser démontra que les trompes sont armées dans la majeure 
partie de leur longueur. 


1. GYMNORHYNQUE RAMPANT. GYMNORHYNCHUS REPTANS. 
— Rur., Synops., p. 129 et 444. 

Scolex gigas, Cuvrer, Règne animal, 1° édit., t. IV, p. 48. 

Gymnorhynchus reptans, Breuser, Icones helminth., pl. 11, fig. 11-13. 

Gymno"hynchus reptans, Creprin, dans l'Encyel. de Ersch. et Gruber, 

t. XXXIL, p. 294. 
« — Long de 1 mètre, large de 2,5 à 4,5; réceptacle des muscles 

« de la trompe ovoïde, long de 8 à 13", large de 6 à 9"; — cou large 
« de. 2,25. » 


Dans les chairs du Brama raii. 


5° GENRE. DIBOTHRIORHYNQUE. DIBOTHRIO- 
RHYNCHUS. — BLAINVILLE. 


« — Corps assez court, sacciforme, comprimé, non articulé, 
« terminé en arrière par un petit tubercule exsertile; — tête 
« cunéiforme, pourvue d’une fossette latérale sur ses deux 
« larges faces, et d’une trompe globuleuse hérissée de crochets 
« à l’extrémité de chacune. » 


Ce genre a été établi par M. de Blainville, pour une seule 
espèce trouvée dans les intestins du Zepidopus argyreus, Cuy. 


DIBOTHRIORHYNCUS LEPIDOPTERI. — BLav., appendice au 
Traité de Bremser sur les Vers intestinaux, p. 519, pl. ?, fig. 8. 


M. de Blainville en a trouvé trois à quatre individus, longs de 40°" 
environ, adhérents par les crochets de leurs trompes à des faisceaux 
d’ascarides. Chacune des fosselles latérales est partagée en deux 
par une arrête longitudinale peu élevée. 


554 CESTOIDES. 


2° Orpre. — CESTOÏDES VRAIS ov TÉNIOÏDES. 


Corps en longue bandelette ou formé d'articles nombreux; 


— tête avec une seule trompe ou sans trompe rétractile. 


6° GENRE TÉNIA. TÆNIA. — 


« — Vers blancs, très-longs et aplatis, formés d’un grand 
nombre d’articles ou segments de plus en plus grands, très- 
contractiles, très-variables, successivement neutres, mâles et 
androgynes ou femelles, ou bien neutres et androgynes seule-. 
ment; — terminés en avant par une tête ronde ou tétragone, 
entourée de quatre ventouses musculeuses, orbiculaires, sy— 
métriques , très-contractiles, et munies ordinairement d’une 
trompe (ou rostre non perforé), plus ou moins longue, com- 
plétement rétractile dans un réceptacle musculeux, ovoïde ou 
tubuleux, au centre, ou en avant de la tête; — trompe nue, 
ou plus souvent entourée de crochets, formant une ou plu- 
sieurs rangées; — quelquefois un cou, première partie du 
corps, sans articulations distinctes; — premiers articles, 
ordinairement très-courts et très-multipliés, mais très— 
contractiles et susceptibles de se gonfler ou de s’allonger 
beaucoup; — articles moyens, ordinairement plus larges 
que longs, mais de forme très-variable, pourvus d'organes 
génitaux de plus en plus distincts; — derniers articles, rem- 
plis d'œufs mürs, et devenus souvent alors plus longs que 
larges; tantôt susceptibles de se détacher, et de se mouvoir 
isolément jusqu’à l'entière expulsion des œufs; tantôt inertes 
et servant au développement ultérieur des œufs ; tantôt enfin 
demeurant en place, mais atrophiés après expulsion des 
œufs; — orifices génitaux, situés aux deux côtés opposés de 
chaque article, ou d’un seul côté, et dans ce cas unilatéraux 
ou alternes; — appareil génital mâle, formé d’un testicule 
blanc ou jaunâtre , simple ou multiple, ou lobé, que suit 
une vésicule séminale, dans laquelle on voit les sperma- 
tozoïdes filiformes en écheveau ; — pénis ( lemnisque, Run.) 
plus ou moins long, lisse ou hérissé, filiforme ou tubu- 
leux ou vésiculeux, et plus souvent rétractile et protractile 
par invagination, c’est-à-dire pouvant rentrer en lui-même 
comme un doigt de gant; — ovaire plus ou moins ramifié dans 


TÉNIAS. 555 


a l'intérieur de l’article, ou paraissant disséminé dans toute sa 
« masse; —oviducte plus ou moins distinct, s’ouvrant à la base 
« du pénis; — œufs à deux ou trois enveloppes, dont l’externe, 
« plus ou moins molle, est quelquefois prolongée par de longs 
« appendices, et quelquefois remplacée par une substance mu- 
« cilagineuse, qui réunit les œufs en plusieurs masses globu- 
« leuses, isolées dans chaque article; — enveloppe moyenne, 
« quelquefois remplacée par une sorte d’albumine décompo- 
« sable par l’eau; enveloppe interne plus résistante, quelquefois 
« dure et cassante, lisse ou granuleuse, contenant un embryon 
« mobile, armé de six crochets, et paraissant représenter la tête 
« seule du ténia; — quatre canaux longitudinaux, liés entre 
« eux par un canal transverse autour du réceptacle de la 
« trompe, puis prolongés dans toute la longueur du ténia, et 
« communiquant par des branches transverses. » 


Les ténias , ainsi nommés par les premiers helminthologistes 
d’après leur ressemblance avec une bandelette (en grec +auvix,) 
se trouvent très-communément dans l’intestin des mammifères 
et des oiseaux, plus rarement chez les reptiles, plus rarement 
aussi dans l'intestin des poissons, où ils sont remplacés par les 
bothriocéphales , qu’au premier coup d’œil on pourrait con- 
fondre avec eux. Ils forment un grand nombre d'espèces, qui 
très-certainement appartiennent à des types différents, mais 
qu’on ne connaît pas encore suffisamment; en effet, si les ténias 
sont très-communs , on ne peut que très-rarement les avoir vi- 
vants, en bon état , et convenablement développés pour en étu- 
dier la structure; et, d'autre part, ces helminthes, sans tégu- 
ment résistant, sont si promptement altérés par le contact de 
l’eau, qu’ils ont bientôt perdu les crochets de leur trompe, ou 
même leur tête tout entière, beaucoup plus mince que le reste 
du corps. Dans l'intestin même qu’ils habitent, surtout chez les 
passereaux, ils peuvent se décomposer quelquefois avant qu’on 
ait pu les observer, par suite de laction des sucs digestifs, 
comme je l’ai vu souvent chez des moineaux, tués un instant 
auparavant. 

Rudolphi, pour classer quatre-vingt-treize espèces de ténias 
dans la première partie de son Synopsis, les divise en inermes 
ou sans crochets à la trompe, et en armés, comprenant dans 
cette seconde division vingt-cinq espèces seulement; quant à ses 
ténias inermes, il en fait deux sections, les uns ayant la tête 
simple ou sans trompe, les autres ayant une trompe rétractile. 
Il caractérise ensuite ses espèces, et souvent même il les nomme, 


556 CESTOIDES. 


d’après la forme des articles, en tenant compte, quand il le peut, 
de la position des orifices génitaux; mais, à part ce dernier ca- 
ractère, qui a une valeur réelle, les autres sont variables ou in- 
certains. Ainsi, Meblis fit remarquer, en 1851, que beaucoup 
de ténias, censés inermes, ont, au contraire, la trompe armée 
de crochets, mais que ces crochets se détachent et tombent 
facilement; moi-même j'ai vu les crochets de plusieurs ténias 
supposés inermes, et je n’en ai trouvé qu’un très-pelit nombre 
de véritablement inermes. Quant à la trompe, elle se trouve 
aussi plus ou moins volumineuse, plus ou moins rétractée chez 
la plupart des espèces que Rudojiphi en croyait dépourvues, et 
je puis dire encore que c’est le très-petit nombre des ténias 
qui manqueraient vraiment de cet organe. Pour ce qui est enfin 
de la forme des articles, il n’est rien de si variable; on peut, sans 
doute, distinguer des espèces ayant tous les articles très-courts , 
beaucoup plus larges que longs, et d’autres les ayant tous plus 
longs que larges; mais la plupart, s'ils sont vivants, nous mon- 
trent à la fois toutes les formes imaginables d’articles, suivant 
les contractions de leurs diverses parties; ici les premiers ar- 
ticles d’abord courts, élargis, peuvent s’allonger et s’étirer con- 
sidérablement un instant après, là les articles moyens sont 
tantôt en forme de coin ou de trapèze, tantôt en forme d’enton- 
noir ou de cloche, ou de coupe, ou d’urne, etc. 

Nous croyons, au contraire, que les caractères devant servir 
à distinguer les sections, dont plus tard on fera peut-être des 
genres, sont : 1° la position des orifices génitaux opposés, ou 
alternes, ou unilatéraux ; 2° la forme de la tête avec ou sans 
trompe, avec ou sans crochets; et d’après ces caractères, nous 
établissons six sections où nous rangeons les ténias les mieux 
connus; une septième section, établie provisoirement, com- 
prend seulement deux espèces remarquables par le grand 
nombre des crochets, portés sur un bourrelet entourant la base 
de la trompe; une dernière section comprend le singulier Zænia 
malleus, incomplétement connu jusqu'ici, et dont Frælich avait 
fait le genre Fimbriaria. Enfin, une deuxième série comprend 
les espèces douteuses ou trop imparfaitement connues pour 
qu'il soit possible de les classer dans les précédentes sections. 


$ 1. — TÉNIAS. 557 


PREMIÈRE SECTION. 


Une couronne simple ou double de six à soixante crochets ; — orifices 
génitaux alternes ou indifféremment d'un côté et de l’autre. 


1. TÉNIA DE L'HOMME. TÆNIA SOLIUM.— Lainé, Syst. nat., 
12° éd., p. 1323. 


Tænia cucurbilina , PALLASs, Elench. zooph. p. 49. 

Twnia cucurbitina, Gorze, Naturg., p. 269, pl. 21. 

Tœnia solium , Rup., Eutoz., L. IT ,11, p. 160, et Syn., p. 162 et 522. 
Twnia solium , BReusER, Traité des Vers intest., pl. 3, fig. 1-14. 
Tænia solium, Derrécurage, Compendio di Elmint. uman., 1825, pl. 7. 


a — Long de 6 à 8" (et jusqu’à 40 " ), large de 6 à 13"; — tête 
« large de 0,56 à 0,75, avec une couronne de crochets; — articles 
« postérieurs quadrangulaires-oblongs ou cunéiformes, contenant un 
« ovaire dendritique et un testicule claviforme qui aboutissent ensem- 
« ble vers le milieu d’un des bords. » 


Il habite l'intestin grêle de l’homme, et particulièrement dans les 
pays où ne se trouve pas le Botkriocephalus latus, que l’on a souvent 
confondu avec lui sous le nom de ver so'itaire ; ainsi on le voit plus 
communément, et presque exclusivement en Allemagne, en Angle- 
terre, en Hollande et dans l'Orient. 


2. TÉNIA SCUTIGÈRE. TÆNIA SCUTIGERA. — Dus., n. sp. 
[Atlas., pl. 40, fig. I.) 


« — Long de 8 à 16", large de 0"",2 en arrière ; —tête irès-grosse, 
« globuleuse, large de 0®",21 à 0"",23, avec de grandes ventouses ova- 
« les, longues de 0,10 à 0"",15, et une trompe courte, rétractile, 
« armée de dix crochets longs de 0"",033 à 0®",04 ; — cou très-mince, 
« large de 0",063 ; — premiers articles très-nombreux , très-courts, 
« peu distincts , les suivants trois à quatre fois aussi larges que longs ; 
« derniers articles susceptibles de s’allonger considérablement , cinq à 
« six fois plus longs que larges, et contenant chacun treize à seize 
« œufs alternant sur deux rangs ; — orifices génitaux irrégulièrement 
« alternes, situés à l'angle antérieur de chaque article ; — pénis lisse, 
« filiforme, long de 0,125 à 0,18 , large de 0®",02 ; — tube sémi- 
« nifère large de 0"",01, très-long, et replié à l'intérieur; — œufs 
« elliptiques à trois enveloppes, l’externe longue de 0""”,062 à 0"",07, 
« large de 0,044; la moyenne membraneuse, plissée, longue de 
« 0%,05 à 0,054; l’interne recouvrant l’embryon long de 0"",023 à 
« 0,098, armé de six crochels longs de 0"",0076 à 0,008, » 


Je l'ai trouvé quatre fois à Rennes dans l'intestin du Sorez tetrago- 
nurus, Ce sont des exemplaires longs de 5 à 6"" seulement, qui lais- 


558 CESTOIÏDES. 


sent voir les organes mâles avant que les œufs soient développés. 
Les ventouses , très-grandes et en bouclier, montrent après la com- 
pression trois ou quatre bandes transverses comme celles des Scoleæ. 


3. TÉNIA DE LA MARTE. TÆNIA INTERMEDIA. — Ruporpxi, 
Entoz., i. Il, 11, p. 168, et Syn., p. 163. 


Tænia mustelæ, Gex, Syst. naf., p. 3068. 
Halysis martis , Zeper, Nalurg., p. 372. 


« — Long de 160", large de 2”",25 en arrière, mince et plissé ; — 
« tête distincte , hémisphérique, avec une trompe courte, très-épaisse, 
« entourée d’une double couronne de crochets forts ; — articles anté- 
« rieurs très-courts ; les suivants trapézoïdaux; les postérieurs oblongs, 
« presque rectangulaires, deux ou trois fois aussi longs que larges. » 


Rudolphi le trouva une seule fois dans l'intestin de la marte ( Mus- 
tela martes), à Berlin; il veut le distinguer du Tœnia serrata du chien 
par la tête plus allongée et par les articles postérieurs plus longs. 


4. TÉNIA DE LA BELETTE. TÆNIA TENUICOLLIS. — Rus., 
Syn., p. 159 et 517. 


[Atlas., pl. 42. fig. 1B.] 


Halysis putorii et Halysis mustelæ , Zener , Naturg., p. 371 et 372. 
Tœnia putorii et Tænia mustelæ , Ruporrut, Entoz., t. II, 11, p. 196 et 197. 


« — Long de 12 à 21", large de 0"",9 à 1,3; — tête large de 
« 0"*,55, avec une trompe très-courte, armée de cinquante-deux 
« crochels caducs , longs de 0"",02, très-recourbés, et formant une 
« double rangée ; — ventouses larges de 0"",17, portées par des expan- 
« sions en oreilleltes ; — cou large de 0"",36; — articles antérieurs 
« peu distincts, courts ; les intermédiaires quadrilatères, plus larges 
« du côté où se trouvent les orifices génitaux , les postérieurs très- 
« aHongés en spatule ( des articles mürs et isolés, remplis d'œufs, sont 
« longs de 3"", trois fois aussi longs que larges ); — orifices génitaux 
« très-saillants ; — pénis lisses, longs de 0"",55, larges de 0",032; 
« — œufs presque globuleux, longs de 0"",023 à 0"",025, avec une 
« coque granuleuse, dure et cassanie, épaisse de 0",0015 ; — em- 
« bryon long de 0"",018, avec six crochets de 0"*,005 à 0"",0057. » 


J'en ai trouvé plusieurs exemplaires à Rennes dans l'intestin d’une 
belette ( Mustela vulgaris). C’est bien certainement le même que 
Gœze d’abord, et Bremser ensuite ont trouvé dans la belette et dans 
le putois , et que Rudolphi à décrit comme ayant la trompe inerme. 


5, TÉNIA EN SCIE, TÆNIA SERRATA.— Gore, Naturg., 
p. 337, pl. 25 B, fig. A-p, 
Tœnia serrata , Run., Entoz., t. IL, x1, p. 169, et Syn., p. 163. 


« — Long d’un demi-mètre à 1,30, large de 3 à 6" en arrière ;—1ê1e 


$ I. — TÉNIAS. 559 


« large de 1"",3, arrondie, avec une trompe très-courte et très-épaisse, 
« entourée de quarante-huit crochets longs de 0"",135, sur deux 
« rangs ; — cou large de 1,2; — premiers articles très-courls, trans- 
« verses , articles suivants trapézoïdaux , avec les angles postérieurs 
« saillants ( en dent de scie), derniers articles oblongs, presque rec- 
« tangulaires, deux fois aussi longs que larges ; — orifice génilal sail- 
« lant au milieu d’un des côtés ; — pénis lisse; — ovaire ramifié ou 
« dendritique dans toute la partie médiane; — œufs presque globu- 
« leux, longs de 0"",041, à coque dure, granuleuse ; — embryon 
« long de 0"*,030, avec six crochets de 0"*,005. » 


Très-commun dans l'intestin grêle du chien. 

Les jeunes n’ont qu’un seul rang de douze à quatorze crochets longs 
seulement de 0"",08 à 0"",09. 

— Les deux espèces suivantes paraissent identiques avec celle-ci. 


b (a). TÆNIA MARGINATA. — Barscx. 


TϾnia cateniformis lupi, Goeze, Naturg., p. 307, pl. 22 A, fig. 1-5. 
Tænia marginata, Rup., Eutoz., t. IT,11, p. 165, et Syn., p. 163 et 523. 


« — Long d’un demi-mètre, large de 3 à 6"; — articles postérieurs 
« oblongs, à angles obtus. » (Rup.) 


J1 se trouve dans l'intestin du loup; le caractère distinctif que lui 
assigne Rudolphi se rencontre souvent aussi chez les ténias du chien. 


6, TÉNIA À GROSSE TÊTE. TÆNIA CRASSICEPS. — RupoLrui, 
Entoz., ti. Il, 11, p. 172 ,.et Synops., p. 163. 


« — Long de 50 à 200", large de 2 à 4,5; — tête renflée, an- 
« guleuse , avec une trompe courte, large de 0"",58, portant trente 
« à (?) crochets longs de 0°",12, sur deux rangs; — articles posté- 
« rieurs , trapézoïdaux, longs de 1"",5 à 2"",5 ; — orifices génitaux, 
« peu saillants ; — ovaire formant une dendrite isolée et distincte; — 
« œufs elliptiques, longs de 0"",028, larges de 0"",023, à coque dure, 
« cassante, granulée; — embryon de 0"",022, avec six crochets de 
« 0m®,0057. » 


Je l’ai trouvé dans l'intestin d’un renard, à Rennes; c’est le même, 
je crois, que Zeder et Rudolphi ont trouvé aussi très-nombreux dans 
le renard. 


1. TÉNIA A COU ÉPAIS. TÆNIA CRASSICOLLIS.— RupoLzri, 
Entoz., it. 1, 11, p. 173, et Syn., p. 164. 


Tœænia serrata felis et Tœnia globulata, Gorze, Naturg. 
Tænia crassicollis, Bremser , Icones helmintb., pl. 16, fig. 1-6. 
« — Long de 150 à 600", large de 4 à 6" en arrière; — tête hé- 
« misphérique, large de 1"*,5, avec une trompe très-courte, con- 


560 CESTOIDES. 


« vexe, armée de quarante-huit à cinquante-deux crochets longs de 
« Omm,24 à 0,26, sur deux rangs ; — cou irès-épais , large de 1,8; 
a — premiers articles très-courts (de 0"",04); — articles suivants, 
« cinq à six fois aussi larges que longs; — articles postérieurs aussi 
« longs ou un peu plus longs que larges, renflés au milieu, et avecles 
« angles saillanis; — œufs. » 


Assez commun dans l'intestin du chat. Bremser en a représenté 
un exemplaire monstrueux à six veniouses. 

— Je pense qu’on doit considérer comme identique l'espèce sui- 
van!e : : 


1. (a) TÆNIA LATICOLLIS. — Run., Syn., p. 164 et 524. 


Rudolphi en recut de Bremser deux exemplaires longs de 54 et 80m, 
larges de 3"" en arrière, qui avaient éié trouvés dans l'intestin d'un 
lynx ; il les veut distinguer par leur tête plus distincte du cou et par 
la forme des articles plus carrés. 


8. TÉNIA À TÊTE CARRÉE. TÆNIA QUADRATA., — RunoLrni, 
Synops., p. 164 et 525, 


«— Long (?); — têle carrée, avec une trompe courte, armée de 
« crochels assez grands; — cou nul; — premiers articles très-courts, 
« les suivants plus longs, à bord postérieur saillant el à angles oblus; 
« — pénis long, filiforme, » (Rup.) 


Trouvé, au musée de Vienne, dans l'intestin des Musicapa atrica- 
pilla et collaris. 


9. TÉNIA POURPRÉ.  TÆNIA PURPURATA. — Dus., n. sp. 


« — Long de 27 à 48", large de 1"",2 ; — têle large de 0"",48, an- 
« guleuse, terminée par une petite trompe rétraclile large de 0,098, 
« avec soixante très-petits crochets irréguliers, 1ongs de 0,008, 
a sur deux rangs ; — ventouses larges de 0"",20; — cou large de 
« 0,25; — premiers articles très-courts, lransverses ; — arlicles 
« suivants de plus en plus larges jusqu’au milieu, où ils sont larges 
« de 1,1 (six fois aussi larges que longs); — articles postérieurs plus 
« élroits (de 0%",55), aussi longs ou plus longs que larges, campani- 
« formes ou ureéolés, avec ure large tache pourprée en avant et une 
« teinte jaune-verdâtre au milieu; — pénis hérissés, larges de 0",6095, 
« saillanis de 0""93, mais beaucoup plus lonzs, et repliés à l’inté- 
« rieur; — oviducie large, en forme de sac au milieu de chaque 
a arlicle; — œufs giobuleux , à deux enveloppes; — l’externe, mem- 
« braneuse , large de 0"",042 à 0,045 ; — enveloppe interne large 
« de 0"%,037 à 9"%,040 ; — embryon de 0"",032 à 0"",035, avec six 
« crochets longs de 0"",018 à 0%",019. » 


J'en ai trouvé deux exemplaires vivants dans une fauvette (Sylvia 
cinerea), à Rennes, 


$ 1. — TÉNIAS. 561 


10, TÉNIA COURONNÉ. TÆNIA CORONATA.— CREPLIN, Nov, 
observ. de Entoz., p. 100. 


«a — Long de 40 à 100" (?), large de 2"",8; — tête un peu plus large 
« que les premiers articles, oblangue, déprimée, avec une trompe 
« très-courte, épaisse, armée d’un seul rang de longs crochets; — 
« cou nul; — premiers articles très-courts, les suivants à bord posté- 
« rieur, saillant et prolongé; — derniers articles trois à quatre fois aussi 
« larges que longs; — orifices génitaux irrégulièrement alternes. » 


M. Creplin l’a décrit d’après quatre fragments trouvés dans l'intestin 
d’un OEdicnemus crepitans. 


11. TÉNIA MULTIFORME. TÆNIA MULTIFORMIS. — CREPLIN, 
Nov. 0bs. de Entoz., p. 101. 


« — Long de 215", large de 2"",25 environ; — tête plus large que 
« longue, arrondie, avec une trompe de même longueur, assez 
« épaisse, renflée à l'extrémité, el portant une couronne simple de 
« crochets; — cou un peu plus long que la tête, rétréci en arrière ; — 
« premiers arlicles en forme de rides, les suivants très-variés, tantôt 
« très-courts, tantôt un peu longs, trapézoïdaux ou presque en enton- 
« noir, ou en cloche, les derniers très-allongés et presque linéaires, 
«a tous ayant le bord postérieur renflé. » 


M. Creplin l’a trouvé dans l'intestin de la cigogne blanche. 


12. TÉNIA AURICULÉ. TÆNIA AURITA. — Run., Syn., p. 678. 


« — Long de 20 à 80"", large de 1"",12 ; — tête rhomboïdale, avec 
« une trompe épaisse, obluse, entourée de forts crochels; — ven- 
« touses saillantes en manière d’oreillettes ; — cou nul; — premiers 
a arlicles très-courts, les suivants trapézoïdaux, les derniers oblongs. » 


Trouvé dans plusieurs espèces de hérons, au Brésil. 


13. TÉNIA DES GOËELANDS.  TÆNIA POROSA.— Run. , Entoz., 
t Il, u, p.190, pl. 10, fig. 1, et Syn., p. 168 et 520, pl. 3, fig. 98. 


TϾnia porosa, Bremser , Icones helminth., pl. 16, fig. 10-14. 


« — Long de 50 à 100", large de 1 à 1"",2; — tète globuleuse, 


« large de 0"",5 environ, avec une longue trompe, terminée par une 


« couronne de douze crochets longs et grèêles ; — articles postérieurs 
« presque carrés; — orifices génitaux irrégulièrement alternes; — 


« pénis court, aigu, dirigé en avant; — œufs à double enveloppe, 
« l’externe fusiforme , l’'interne globuleuse , beaucoup plus pelile. » 
Trouvé par Rudolphi dans l'intestin du Larus cinerarius, et par 
Bremser, à Vienne, dans les Larus fuscus , ridibundus et minutus. 
36 


562 CESTOIDES. 


14, TÉNIA LANCÉOLÉ.  TÆNIA LANCEOLATA. — Gorxx, 
Naturg., p. 371, pl. 29, fig. 3-12. 


[ Atlas. pl. 9, fig. F.] 
Tœænia lanceolata, Ru», Entoz., €. II, 11, p. 84, et Syn., p. 145 et 488. 


« — Long de 30 à 90", large de 5 à 8"", quelquefois lancéolé; — 
« tête très-pelile, globuicuse, large de 0"";2, séparée du corps 
« beaucoup plus large, par un cou plus mince et court, mais presque 
« complétement rétractile elle-même, ainsi que le cou; — trompe 
« mince, claviforme , longue de 0,09, large de 0,036, terminée 
« par une couronne de dix crochets grêles, longs de 0”",038, mais 
« complétement rétractile; — ventouses larges de 0,08; — orifices 
« génitaux irrégulièrement alternes , portés par un prolongement en 
« forme de goulot, près de l’angle antérieur de chaque article ; — 
« pénis, larges de 0"",048, longs de 0°",32, hérissés de petites épines 
« et rétractiles par invagination ; — œufs ayant une enveloppe externe 
« presque mucilagineuse , longue de 0"",08, large de 0"",95, el une 
« enveloppe interne presque globuleuse , longue de 0"",032 à 0,044 ; 
« — embryon long de 0""031, avec six crochets longs de 0,087. » 


Je l’ai trouvé assez souvent, à Rennes, dans l'intestin de l’oie et du 
canard de Barbarie ( Anas moschata). Xl est indiqué aussi par Rudol- 
phi dans le Colymbus subcristatus et par le catalogue de Vienne, 
dans les Anas ferina et nyraca. 


DEUXIÈME SECTION. 


Couronne simple ou double de six à soixante crochets; — orifices 
génitaux unilatéraux. 


15. TÉNIA AIGU.  TÆNIA ACUTA.— Rur., Syn., p. 165 et 525. 


« — Long de 13"",5; — tête presque globuleuse, avec une grande 
« trompe terminée par une couronne de crochets; — cou assez long ;— 
« premiers arlicles très-courts, les suivants de plus en plus grands, 
« puis campanulés, tous ayant les angles postérieurs aigus ; — pénis 
« filiformes assez longs. » 


Trouvé, à Vienne, dans l'intestin du Vespertilio lasiopterus. 


16. TÉNIA PISTIL. TÆNIA PISTILLUM. — Dus., nov. sp. 
[Atlas. pl. 40. fig. D.] 


«— Long de 1"",5 à 2"" et s’allongeant jusqu’à 2"",5 et 3», clavi- 
« forme ou en pilon, composé de vingt à vingt-six articles ; — pre= 


Fe A 


$ 11. — TÉNIAS. 563 


« miers articles larges de 0°",08, presque continus et paraissant for- 
«mer un cou; les suivants moniliformes arrondis ou grenus et de 
« plus en plus larges jusqu'à 0"",3; — tête globuleuse, large de 
« 0,18 à 0m,22 ; — ventouses peu saillantes ; — trompe aussi longue 
« que la têle, ayant vingt à vingt-deux crochets, longs de 0"”,01, el 
« entièrement rétractile au fond d’une cavité qui se ferme, en se con- 
« tractant. 

« — Articles antérieurs neutres; articles moyens mâles, avec des 
« testicules groupés au milieu, et une vésicule séminale en forme de 
« virgule, s’'abouchant dans le sac du pénis, qui a presque la même 
« forme, et s'ouvre latéralement ; — pénis replié un grand nombre de 
« fois dans son sac et quelquefois saillant;— les quatre ou cinq der- 
« niers articles ordinairement ovifères , et souvent le dernier ou les 
« deux derniers rétrécis après l'émission des œufs; — œufs longs de 
« 0,053 à 0",066, et larges de 0"",050, contenant une enveloppe 
« moyenne, ovale, décomposable et une enveloppe interne, sphéri- 
« que, dans laquelle est l'embryon large de 0"",037, pourvu de six 
« crochets longs de 0"",015 à 0"",016. » 

Je l’ai trouvé souvent, à Rennes, dans l’intestin grêle de la musa- 
raigne (Sorex araneus); c’est une des plus pelites espèces de ténia, et 
la forme grenue de ses articles le fait reconnaître au premier coup 
d’œil, on croirait voir une larve d’insecte. 

J'ai vu une fois avec les ténias adultes une immense quantité de 
jeunes, à divers degrés de développement ; mais ils étaient logés entre 
les villosités de l'intestin, dans des mucosités tenaces, peu transpa- 
rentes, el ils s’altérèrent trop promptement par le contact de l’eau 
pour que j'aie pu observer les plus nouvellement éclos. J'en ai vu 
qui n’avaient encore que 0",20 à 0,25, et se composaient seulement 
d’une tête globuleuse large de 0"",12, suivie de quelques articles pro- 
portionnellement très-étroits. La tête était déjà complète avec ses 
quatre ventouses et sa trompe entourée d’une couronne de seize à 
vingt crochels, plus petits que ceux de Fadulte, qui sont eux-mêmes 
d’un tiers plus courts que ceux de l'embryon dans l'œuf. Toutefois il 
est bien certain que l'embryon qu’on voit se mouvoir dans l’œuf, et 
qui est au moins trois fois plus étroit que la tête des jeunes, doit de- 
venir la Lêle seule ; après s'être développé entre les villosités intesti- 
nales, il perd ses premiers crochets, acquiertsuccessivement sa trompe 
et ses ventouses, puis il commence à produire les articles suivants, 
exclusivement destinés à la reproduction. 

La trompe de l’aduille se retire , en se contractant beaucoup, dans 
une sorte de sac, analogue à celui des échinorhynques, et montrant 
aussi des fibres transverses et longitudinales. 


17. TÉNIA SCALAIRE. TÆNTIA SCALARIS, — Dus., nov. sp. 
(Atlas, pl. 10, fig. E.] 
s — Long de 28" à 35m, large de 0,8 à 1°", composé de cent 


564 CESTOIDES. 


« soixante-dix articles environ; — tête large de 0"",26 à 0"",28, pres- 
a que rhomboïdalc, terminée en cône tronqué, avec une trompe très- 
« courte, rélraclile, armée de douze crochets, longs de 0"",033 ; —- cou 
a large de 0"",35, formé d'articles très-nombreux ; — articles suivants 
« transverses, ayant chacun une bande plus opaque ; — derniers arti- 
« cles deux à trois fois aussi larges que longs ; — orifices génitaux si- 
a tués au milieu du côté de chaque article ; — testicule claviforme, 
« situé transversalement au milieu des articles intermédiaires ; — œufs 
« elliptiques, remplissant les derniers articles et pourvus de trois en- 
« veloppes; — l’exlerne longue de 0"",068 à 0"",074, large de 0"",04; 
a la moyenne membraneuse el plissée, longue de 0,055 à 0",06; 
« l’interne presque globuleuse de 0"",033 à 0°*,037; — embryon de 
a 0%,031 avec six crochels longs de 0,02.» 


J'en ai trouvé deux fois plusieurs exemplaires dans l'intestin de la 
musaraigne ( Sorex araneus), à Rennes , et j'ai vu les embryons déjà 
éclos. 


18. TÉNIA TIARE. TÆNIA TIARA. — Dus., nov. sp. 
[Atlas, pl. 10, fig. F.] 


« — Long de 3% à 5,5, large de 0,3 à 0,5, formé d'articles 
« très-nombreux ; — têle large de 0"",16 à 0"",23, sphéroïdale, en 
a forme de turban, quelquefois prolongée en avant par la trompe, 
« large de 0,08 et également longue, portant une couronne de trente 
« à trente-deux crochels minces, longs de 0"",022 ; — cou tantôt al- 
« longé , large seulement de 0"",09, tantôt court et gonflé, large de 
« 0,18; — premiers articles très-courts; articles intermédiaires, 
« mâles, transverses, huit à dix fois aussi larges que longs ; — articles 
« ovifères, également iransverses, quatre à cinq fois aussi larges que 
« longs, puis s’atrophiant après la sorlie des œufs et devenant une 
ou deux fois plus étroits; — orifices génitaux d’un seul côlé; — 
« testicule et réceptacle du pénis occupant seulemeni une moilié de 
« la largeur ; — œufs oblongs à trois enveloppes ; l’externe longue de 
a 0,07 à 07,08, large de 0,041 ; la moyenne membraneuse, longue 
« de 0,054 à 0,061 ; l'interne longue de 0"",034 à 0°®,036 ; — em- 
« bryon long de 0"",031, avec six erochels de 0"®,912 à 0"",014. » 


J'en ai trouvé deux fois plusieurs exempiaires dans le Sorex ara- 
neus, à Rennes; j'ai vu des embryons, devenus libres, se mouvoir vi- 
vement en changeant de forme ; j'ai vu aussi les canaux longitudinaux, 
liés entre eux par des canaux transverses autour du réceptacle de la 
trompe. — Avec ces ténias se trouvaient des Proglottis. 


19. TÉNIA MURIN. TÆNIA MURINA.— Dus., nov. sp. 
[ Atlas, pl. 42. fig. A.] 
« — Long de 25", large de 0,55 à 07,9, formé d'articles très- 


S 11, — TÉNIAS. 565 


« nombreux, quatre à huit fois aussi larges que longs ; — tête large 
a de 0,32, avec une trompe courte, épaisse, entourée d’une cou- 
a ronne simple de vingt à vingt-quatre crochets Jongs de 0"”,015 à 
a 0"",017; — ventouses larges de 0"",08 ; — cou large de 0"",15; — 
« premiers articles très-courts ; les suivants (mâles) longs de 0"",07, 
« larges de 0"",55 à 0"",6; les derniers remplis d'œufs mürs longs 
« de 0,15 à 0"®,17, larges de 0"",8 à 0"",9 ; — Lous les articles ayant 
« leurs angles postérieurs un peu saillants, aigus, en dents de scie ; — 
« orifices génitaux unilaléraux ; — testicule claviforme, élendu trans- 
a versalement depuis le milieu jusqu’au réceptacle du pénis en forme 
« de cornue ; — pénis lisse, très-grêle, peu saillant ; — œufs elliptiques 
« à trois enveloppes; l’externe longue de 0"",065; la moyenne mem- 
« braneuse, plissée, longue de 0"",05; l’interne plus résistante, un 
« peu oblongue et terminée par une pointe obtuse à chaque exlré- 
« mité; — embryon long de 0,029 à 0°",030, avec les crochets de 
« 00,015 à 0,016. » 


Je l'ai trouvé, à Rennes, dans un surmulot (Hus decumanus), dans 
un mulot nain (Mus pumilus), et dans un lérot (Myoxus nitella). 


20. TÉNIA MICROSTOME. TÆNIA MICROSTOMA.—Dus., nov. sp. 
(Atlas, pl. 12. fig. HX.] 


« — Long de 162", large de 0"",3 en avant et de 2"",1 en arrière, 
« formé d'articles très-nombreux , beaucoup plus larges que longs, 
« exceplé les derniers qui, après avoir expulsé leurs œufs, s’atro- 
« phient et deviennent oblongs; — têle large de 0"",45, presque glo- 
a buleuse, avec une très-pelite trompe rétraclile, portant une cou- 
« ronne de trente crochets longs de 0"",011, très-grêies ; — ventouseg 
« larges de 0,10; — articles transverses ayant les angles postérieurs 
« saillants et aigus, en dents de scie; — orifices génitaux uunilatéraux ; 
a — œufs elliptiques à trois enveloppes; l’externe longue de 0"",082 à 
« 0"®,09 ; la moyenne, membraneuse, de 0"",077 ; l’interne de 0"",041 ; 
« — embryon long de 0"",032, avec des crochets de 0"",018.» 


Je l'ai trouvé une seule fois dans une souris, à Rennes. 


21. TÉNIA DES MERLES. TÆNIA ANGULATA. — Run., Entor. 
t. ID, ur, p. 133, el Syn., p. 155 et 509. 


[Atlas , pl. 9, fig. X.] 


« — Long de 15°" à 60m", large de 1"" à 4ww, formé d'articles nom- 
« breux beaucoup plus larges que longs ; — tête presque globuleuse, 
« large de 0®,7, à 1", avec une trompe épaisse el très-cbtuse, large de 
« 0,28 à 0,33, entourée de quarante crochets longs de 0,09 à 
« 0,095; — ventouses de 0"",22 à 0,25; — cou presque aussi 
« large que la lête; — articles transverses, quelquefois très-serrés, et 


566 CESTOIDES. 


« alors trente à quarante fois aussi larges que longs, ou bien étendus 
« et seulement six à dix fois aussi larges que longs ; — orifices géni- 
« taux unilatéraux, saillanis au milieu d’un des côtés de chaque 
« article ; pénis très-longs (de 0,4), larges de 0"",018, hérissés de 
« très-pelites épines ; — œufs globuleux à double enveloppe; l’ex- 
« terne large de 0,060 à 0"*,063 ; l’interne de 0,044 à 0",005; — 
« embryon de 0,035 à 0,039, avec des crochets de 0"2,018. » 


J'ai trouvé fréquemment ce Ténia à Rennes dans le merle ((Turdus 
merula), dans la grive (Turdus musicus) et dans la draine (Turdus 
viscivorus). Je le crois identique avec celui que Rudolphi a décrit 
sous ce nom comme dépourvu de crochets, mais avec une grosse 
trompe obtuse et un cou très-court ei très-épais. Suivant cet auteur, 
on l’aurait trouvé en Allemagne dans les Turdus pilaris, merula, iliacus, 
viscivorus, musicus, torquatus ei saxatilis, mais il est bien probable 
qu’on a confondu plusieurs espèces. 


22. TÉNIA DE LA FARLOUSE. TÆNIA ATTENUATA.—Dus., n. sp. 
[Atlas. pl. 9. fig. S.] 


« — Corps long de 45"*, large de 0"",10 en avant, de 0"%,40 au 
« milieu, de 0"",70 en arrière; — articles antérieurs presque aussi 
« longs que larges, articles moyens deux à trois fois aussi larges que 
« longs, articles postérieurs ovifères deux à trois fois aussi longs que 
« larges, anguleux postérieurement ; —tête large de 0,22 à 0",26; — 
« ventouses de 0%%,095 ; — trompe longue de 0"",10, large de 0,078, 
« terminée par un disque entouré de vingt crochets un peu inégaux, 
«longs de 0°",020 à 0,027, sur un seul (?) rang; — cirres uni- 
« latéraux lisses, longs de 0"",11, larges de 0"",0185, logés dans un 
« réceptacle claviforme au fond duquel vient aboutir un tube sémini- 
« fère très-long, épais de 0"",0074, pelotonné au centre de chacun 
« des articles moyens ; — œufs ovales à double enveloppe; l’extérieure 
« membraneuse, longue de 0"",060 à 0,062; l’interne plus résistante, 
« large de 0",041 à 0,045 ; — embryon large de 0"%,036, avec six 
« crochels de 0"",013 à 0"®,014; — du milieu de la trompe bien en 
« avant des ventouses partent quatre canaux longitudinaux. » 


Ce Ténia qui, très-probablement, est un de ceux qu’au musée de 
Vienne on a confondus sous le nom de Fœnia platycephala, se trouve 
dans l'intestin de la Farlouse (Anthus pratensis) et du pinson; il 
diffère de celui du Troglodyte par sa longueur beaucoup plus consi- 
dérable, par ses arlicles tous plus allongés et dont les angles 
postérieurs sont plus prononcés; par sa trompe plus courte, plus 
épaisse et par le nombre de ses crochets qui, bien que de grandeur 
inégale, paraissent former un seul verticille. Ses œufs plus grands n’ont 
que deux enveloppes, et c’est l’interne qui est la plus solide. 


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$ 17, — TÉNIAS. 567 


23. TÉNIA DU TROGLODYTE. TÆNIA EXIGUA. — Dus.,n. sp. 
[Atlas, pl. 9. fig T. et pl. 12, fig. F.] 


« — Corps long de 4% à 15% (à 45° dans le moineau), large de 
«0,075 en avant et de 0"",80 en arrière; — articles antérieurs 
« souvent à peine deux fois aussi larges que longs, articles posté- 
« rieurs aussi longs ou plus longs que.larges, arrondis ou élargis 
« postérieurement , et montrant ordinairement deux canaux latéraux 
« plus transparents ; — cou susceptible de se renfler beaucoup derrière 
« la têle ; — tête large de 0"",20, globuleuse ; — ventouses rondes de 
« 0°%,088 ; — trompe mince, longue de 0"",14, terminée par un glo- 
« bule de 0"",051 portant à l'extrémité vingt-huit crochets, longs de 
« 0®",025, disposés comme des rayons en un double verticille; — 
« pénis unilatéraux (?), longs de 0"",115, larges de 0,026, hérissés 
« de papilles ; — œufs ovales à trois enveloppes; l’extérieure mem- 
« braneuse, presque mucilagineuse ou décomposable, large de 0,055 
«à 0"%,060 ; — l'enveloppe moyenne plus résistante, longue de 0"",044 
« à 0,056; — l’interne membraneuse susceptible de se plisser, longue 
« de 0,033 à 0,036; — embryon long de 0"*,030 à 0,032, avec six 
« crochets de 0"",010 à 0,012. » 


Je Vai trouvé dans l'intestin du troglodyte { Troglodytes europæus ) 
à Rennes, d’abord le 9 octobre 1842 avec ses œufs; le 25 décembre 1843 
j'ai eu deux exemplaires, longs de 4"*, formés de quarante-trois articles 
dont les derniers globuleux, larges de 0"",27, sans œufs ; le 14 février 
1844 j'en ai retrouvé trois autres, longs de 19 à 15" et ayant leurs 
derniers articles un peu plus longs que larges, remplis d'œufs qui sous 
une légère pression paraissent sortir par les angles postérieurs 
de chaque article; enfin le 20 février j'ai encore revu ce ténia sans 
tête , mais avec les pénis saillants. Ces organes très-remarquables par 
leur forme , ont continué à s’agiter et à se tordre pendant plus de huit 
heures. J'ai trouvé des lénias que je crois identiques quoique plus 
grands, dans le moineau et dans le pinson. — Je décris plus loin un 
autre ténia du troglodyte ayant les orifices génitaux alternes, et les 
pénis lisses plus minces. 


24. TÉNIA CYATHIFORME. TÆNIA CYATHIFORMIS. — 
FRoELicH, dans Naturf., XXV, p. 55, pl. 3, fig. 1-3. 
(Atlas, pl. 9, fig. M. |] 


Tœnia hirundinis, Gorze, BATscn, ScHRANK, GMELIN. 
TϾnia cyathiformis, Rup., Ent.,t. I, 11, p. 122, et Syn., p. 152, 502, el 692. 


«— Long de 15 à 80", large de 1 à 2"%,5 ; — tête large de 0,44 à 
« 0"",47, avec une trompe épaisse, très-courte et obtuse, large de 0",2, 
« armée de trente-deux crochels, longs de 0,05 à 0,063, disposés 


568 CESTOIDES. 

a en rayonnant; — venlouses larges de 0"",10; — cou presque aussi 
« large que la lête; — premiers articles très-courts et très-nombreux; 
«a les suivants de plus en plus longs, trapézoïdaux à angles aigus, mais 
« devenant campaniformes ou cyathiformes en s’allongeant ; — orifices 
« génitaux unilaléraux (?); — réceptacle du pénis très-grand, clavi- 
« forme et contenant un long cordon pelotonné ; — œufs à trois enve- 
« loppes; l’externe presque contiguë à la moyenne, mais prolongée 
« en deux pointes opposées prompiement amincies, el terminées par 
a une soie longue de 0"",3 ; — enveloppe moyenne ovoïde, longue de 
a 0,042 à 0,045 ; — enveloppe interne de 0"",032; — embryon de 
« 0,028 à 0"",030, avec des crochels de 0"",011 à 0"",012. » 


Je l’ai trouvé à Rennes plusieurs fois dans les hirondelles de fenètre 
et de cheminée el dans le martinel (Cypselus apus). On l'a trouvé dans 
ces mêmes oiseaux en Allemagne et de plus dans les Hirundo riparia 
et Cypselus melba; mais on a, sans doute, confondu une autre espèce 
dont je parle plus loin. 


25. TÉNIA GRAND NEZ. TÆNIA NASUTA.— Run., Entos., t. Il, n, 
p. 98, et Syn., p. 147. 


[Atlas, pl. 12. fig. D.] 


a — Long de 24 à 10", large de 0,7 à 1,5 en arrière ; — tête de 
« forme très-variable, quelquefois prolongée en manièré de nez, 
« quelquefois aussi suivie d’une dilatalion très-considérable du cou et 
« ayant souvent les ventouses saillantes el relevées comme des oreil- 
« lelles; — trompe longue de 0"",18, large de 0,15, avec dix crochets 
« longs de 0"",023 à 0"",06; — ventouses larges de 0"",165 ; — pre- 
miers articles très-nombreux, très-courts, mais très-dilalables ; — 
les suivants de plus en plus longs, d’abord trapézoïdaux, puis 
campanulés, ou urcéolés, ou ovales et enfin oblongs ; — orifices 
génitaux unilatéraux ; — pénis longs de 0°*,093, larges de 0"",046, 
hérissés de très-pelites épines inclinées; — œufs à trois enveloppes ; 
l’externe presque globuleuse, longue de 0"*,064 à 0"",093 ; la 
moyenne membraneuse, souvent chiffonnée, longue de 0°",063; 
l'interne elliptique, longue de 0"",046 à 0"”,048, avec les deux 
extrémités en pointe obluse ; — embryon long de 0"",039, avec des 
crochets longs de 0"",0135 à 0"",014; — œufs réunis dix ou vingt 
ensemble par une substance gélatineuse, translucide, mêlée de 
globules huileux et formant quatre ou cinq masses globuleuses dans 
chaque article. » 


A A A A LA R A R A 


8 =£ 


= 


Je l'ai trouvé fréquemment à Rennes dans les diverses espèces de 
mésanges (Parus major, cœruleus et caudatus), mais avec des dif- 
férences notables pour les dimensions des erochels de la trompe et des 
œufs. On l’a trouvé en Allemagne dans ces mêmes oiseaux el en outre 
dans les Parus ater, biarmicus, cristatus et palustris. 


$ 11. — TÉNIAS. 569 


26. TÉNIA ONDULÉ. TÆNIA UNDULATA. — Rupozrt, Entoz., 
t. IL,u, p. 186, et Syn., p. 167. 


(Atlas, pl. ®. fig. N.]| 


Tœnia serpentiformis non collaris, Gosze, Naturg., p. 391, pl. 31 4, fig. 7-9, 
Tœnia undula , Scuraxk, Verzeichn., p. 40. 


« — Long de 50 à 200"", large de 1"",5 à 3", formé d'articles très- 
« nombreux, tous plus larges que longs; — tête large de 0"",23 à 
a 0"",27, tétragone, el comme tronquée en avant, où sont placées 
a les ventouses rondes, larges de 0"”,11; — trompe très-pelite, peu 
« saillante , large de 0"",06, avec une couronne simple de dix à douze 
« crochets longs de 0"",02, lrès-courbés; — premiers articles très- 
« courts, larges de 0"",14 à 0,17, les suivants de plus en plus longs, 
« mais encore quatre à six fois aussi larges que longs , trapézoïdaux, 
les derniers renflés en forme de grain d'orge mondé, une fois et 
demie ou deux fois aussi larges que longs; — orifices génitaux 
unilaléraux ; — pénis lisses, larges de 0"",02 ? , longs de 0"",09 ? ; 
œufs à trois enveloppes, l’exlerne ovoïde, longue de 0"",064 à 
0%%,075; la moyenne membraneuse longue de 0"",06, l’interne longue 
de 0"",041 à 0,044, ovoïde, plus bombée du côté opposé aux 
crochets ; — embryon long de 0"",032 à 0°",035, avec des crochets 
« longs de 0,015 à 0,018. » 


RORURe AR- Ar À A 


Je l'ai trouvé souvent à Rennes dans l'intestin du geai ( Corvus glan- 
darius), et je soupçonne que c’est le même que Rudolphi désigne 
ainsi, et qu’on a trouvé en Allemagne dans les corbeaux. 


21. TÉNIA SERPENTEAU. TÆNIA SERPENTULUS. — SCHRANK, 
Verzeichn., p. 41. 


[Atlas, pl. ®, fig. P.] 


Tœnia serpentiformis collaris, Gorze, Naturg., p. 391, pl. 31 À, fig. 10-11. 
Tænia serpentulus, Rup., Entoz., t. 11,11, p. 188, et Syn., p. 167. 


« — Long de 50 à 200"", large de 0"",8 à 1,5 ( 2" comprimé ), 
a formé d'articles très-nombreux et très-courls; — têle large de 
« 0"%,22 à 0"",25, anguleuse et tronquée en avant, où sont placées 
a les ventouses, larges de 0°",11, à bord saillant; — trompe pelite, 
« quelquefois saillante avec la partie centrale de la tèle; — douze à 
« quatorze crochets droits el minces longs de 0""022 ; — cou très- 
« long , sans arlicles distincts, mais avec qualre canaux transparents ; 
« — premiers articles très-courts, les suivants quatre à six fois aussi 
« larges que longs ; — orifices génitaux unilaléraux ; — pénis vésicu- 
« leux ou remplacés par une sorte d’ampoule urcéolée, béante, 
« large de 0"",05, d’où sortent abondamment des spermatozoïdes 
« filiformes qu’on voit pelotonnés en écheveau à l’intérieur de la vési- 


570 CESTOIDES. 


… 


« cule séminale; — œufs elliptiques à trois enveloppes ; l’externe 
« longue de 0"",076 à 0°®,09 ; la moyenne membraneuse; l’interne 
« longue de 0"",045 à 0°*,050 ; — embryon dans l’œuf, long de 0"»,04, 
« avec des crochets de 0*,021 à 0,022; — embryon nouvellement 
« éclos, long de 0"",08, portant à l'extrémité postérieure une am- 
« poule qui paraît produite par une vacuole au contact de l’eau. » 


Je l'ai trouvé fréquemment dans la pie ( Corvus pica) à Rennes ; 
malgré sa ressemblance avec l’espèce précédente, je le crois suffisam- 
ment distinct par ses pénis vésiculeux et par la forme des crochets 
de la trompe. 


28. TÉNIA NAJA. TÆNIA NAJA. — Dus., nov. sp. 
[Atlas. pl. 9, fig. m.] 


«— Long de 10 à 30"", large de 0"",7 à 1"; — tête large de 
« 0,35, arrondie, suivie d’un renflement considérable du cou, et 
« terminée par une trompe, tantôt obtuse, tantôt aiguë, suivant 
«l’état de contraction, large de 0"",12, et également longue, 
«avec huit à neuf crochels droits, longs de 0"",056, disposés en 
« rayonnant; — ventouses larges de 0,14; — orifices génitaux uni- 
« latéraux , derniers articles arrondis ou oblongs ; — pénis hérissés de 
« petites épines, paraissant longs de 0""”,095, larges de 0,014 ; — 
« œufs ?, » 


Ja l'ai trouvé à Rennes dans quatre siltelles ( Sitta europæa), et 
dans un grimpereau ( Certhia familiaris ). 


29. TÉNIA CRATÉRIFORME. TÆNIA CRATERIFORMIS.— Gorzr, 
Naturg., p. 396, pl. 31 8, fig. 16-18. 


[Atlas pl. 9. fig. K.] 
Tænia crateriformis, Rup., Entoz., t. IE, 11, p. 191, et SYn., p. 168 et 531. 


« — Long de 20 à 30w{à 80", Run. ), large de 0"",5 à 0"",65 ( de 
« Ovm,7 à 1,5, Rup. ); — têle arrondie, large de 0"",24 à 0"",34, 
« avec une trompe cylindrique large de 0"",05 à 0"",09, terminée par 
« un globule armé de douze (à vingt?) crochets longs de 0°",028 
« (à 0,032, Ru. ); — ventouses larges de 0"*,11 à 0°",17; — eou 
« assez long, mais formé d’articles distincts, très-courts, larges de 
« 02,06 ; — articles suivants de plus en plus longs, d’abord en en- 
« tonnoir, puis campanulés et cratériformes , les derniers artieles ar- 
« rondis et remplis d'œufs très-volumineuæ , au nombre de vingt-six 
« à trente ; — orifices génitaux unilatéraux ; — pénis lisses, longs de 
« 0,028 à 0,03, larges de 0°",0074 ; — œufs elliptiques, à trois en- 
« veloppes ; l’externe longue de 0"",12 à 0"",14; la moyenne mem- 
« braneuse , irrégulièrement contractée; l'interne longue de 0"",055 
«à 0,063; — embryon long de 0"",045, avec des crochels longs de 
« Om 019 à Ovw,021. » 


$ 11: — TÉNIAS. 571 


Je l'ai trouvé à Rennes dans le pic-épeiche ( Picus major ), et je le 
crois identique avec celui que Rudolphi indique comme trouvé en 
Allemagne , dans les Picus major , viridis, martius, canus et medius, 
dans le torcol( Yunæ torquilla) et dans la huppe, car la grandeur 
des œufs est un caractère auquel on ne peut se méprendre, et je dois 
penser que cet auteur s’est trompé en attribuant à ce ténia des orifices 
génitaux opposés. 

— De très-jeunes ténias du pic-épeiche avaient la tête plus large 
(de 0"",41 ) et le globule terminal de la trompe plus isolé et armé de 
vingt à vingt-trois crochets longs de 0"",028 à 0,32 ( Atlas, pl. 9, 
fig. 3). 


30. TÉNIA DES SPATULES. TÆNIA CAPITO ?—Rur., Syn., p.104. 


« — (Non adulte.) Long de 6 à 9°", large de 0"",8 en arrière ; — 
« tête arrondie , large de 0"",3, et prolongée en une trompe aussi 
« longue et moitié moins large, armée de douze à (?) crochets, longs 
« de 0,10 (voy. Atlas, pl. 9, fig. G ); — cou nul, articles très- 
« courts ; — orifices génitaux unilaléraux ; — tubes séminifères pe- 
« lotonnés au milieu de chaque article; — œufs ?. » 


Je l’ai trouvé très-nombreux à Rennes dans une spatule ( Platalea 
leucorodia ), et je le crois identique avec ceux que M. Natterer a 
trouvés au Brésil dans la Platalea ajaja, et qui étaient longs seule- 
ment de 2? à 7". 

31. TÉNIA PARADOXAL. TÆNIA PARADOXA, — RunoLrui, et 

Tœnia interrupta, Entoz., 1. II, 1, p. 155 et 156, pl. 10, fig. 2, 

et Synops., p. 161. 


[Atlas, pl. 44, fig. ©.] 


Tœnia interrupta , CrePLiN, Nov. obs. de Entoz., p. 128. 


« — Long de 75" (?), large de 1°"; — tête large de 0"",25 à0"",28, 
« avec une trompe assez longue, renflée à l’extrémité, et large de 
« 0,40 à 0"",12, armée de quatorze crochets presque droits, longs 
« de 0"",078 à 0"",090 ; — ventouses larges de 0"",102 ; — cou large 
« de 0",134; — articles transverses ordinairement plus larges que 
« longs, mais susceptibles de s’allonger beaucoup ; — orifices géni- 
« laux unilatéraux ; — pénis longs de 0"",05, larges de 0,014, 
« hérissés de petites épines; — œufs entourés d’une enveloppe 
« molle , diaphane, large de 0"",075 ; — enveloppe interne granu- 
« leuse , assez épaisse , elliptique ; longue de 0"",032 à 0,039 ; — 
« embryon long de 0"",028 , avec crochets de 0"",010. » 


Je nomme ainsi des ténias que j'ai trouvés plusieurs fois à Rennes 
dans la bécasse (Scolopaz rusticola) et dans la petite bécassine 
(Scolopaæ gallinula) : je crois bien que ce sont ceux que Rudolphi et 
M. Creplin ont trouvés très-jeunes dans ces mêmes oiseaux. 


572 CESTOIDES. 


— J'ai trouvé, dans un râle de genêt (Rallus creæ), à Rennes, deux 
ténias longs de 30 à 35°", larges de 1"",5 en arrière, et que je crois 
identiques avec le Tœnia paradoxa, en raison de leurs pénis et de 
leurs œufs tout semblables, mais la tête était plus large, et la trompe 
très-renflée à l'extrémité était inerme, ce qui doit provenir d’un 
commencement de décomposition. 


32. TÉNIA DE LA FOULQUE. TÆNIA INFLATA. — Rupozrm, 
Syn., p. 166 et 526. 


«a — Long de 30 à 80°", presque capillaire en avant, large de 1"",50 
en arrière ; — tête grande, obovée, ou presque en massue, avec une 
trompe forte, presque globuleuse, armée d’une couronne simple 
de crochets ; — ventouses grandes, orbiculaires, dirigées en avant; 
—cou long, très-mince ; — premiers arlicles très-courts et très- 
étroits, puis brusquement élargis; derniers articles très-courts, 
avec les angles postérieurs aigus ; — orifices génitaux unilaléraux ; — 
pénis très-minces, surpassant quelquefois en longueur le diamètre 
des arlicles; — œufs ayant l'enveloppe externe prolongée de part 
el d'autre en un appendice Lrès-long et très-mince.» 


Trouvé, à Vienne, dans la foulque ( Fulica atra ). 


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R ff 8R AA 


33. TÉNIA MULTISTRIÉ. TÆNIA MULTISTRIATA.— Runorrni, 
Entoz., L. II, 11, p. 153, pl. 10, fig. 6, et Syn., p. 166 et 526. 


Tænia mullistriata , Bremser, Icones helminth., pl. 16, fig 7-9. 


a — Long de 40 à 54, large de 0,56 à 1"",12 en arrière ; —tête 
« pyriforme avec une trompe courte, assez épaisse , obluse, armée 
« d’une couronne simple de douze crochets recourbés ; — cou long, 
« à bords ondulés; — premiers articles en forme de rides, les suivants 
« de plus en plus grands, quoique très-courts, et ayant les bords la- 
« téraux en angles oblus ; —trois stries longitudinales, foncées sur 
« le cou, et cinq stries foncées sur le corps ; — orifices génitaux uni- 
a latéraux ; — pénis assez longs, presque claviformes, tronqués à 
« l'extrémité, et formant une frange tout le long du bord. » 


Rudolphi le trouva dans le castagneux (Podiceps minor), à Greifs- 
wald, mais, plus tard , il émit l'opinion que le Tænia capillaris des 
grèbes ( Podiceps auritus et subcristatus) doit être la même espèce. 
Bremser l’a trouvé également à Vienne, dans le castagneux. 


34. TÉNIA DU CORMORAN. TÆNIA SCOLECINA. — RuvoLrur, 
Syn., p. 169 et 532. 
TϾnia scolecina , BREMSER, Icones helminth., pi. 16, fig. 15-18. 


« — Long de 2,25 à 5m%,67, très-élroit (de 0,25); — Lète deux fois 
« plus large que le corps, de forme variable, presque globuleuse ou 


“il 


$ I. — TÉNIAS. 573 


« obcordée ; — trompe quelquefois saillante , en forme de globule, 
« et armée de dix à douze crochets longs et minces; — premiers ar- 
« ticles ( neutres) peu distincts , en forme de rides ; les suivants (mà- 
« les) très-courts , à bords continus , avec des orifices génitaux uni- 
« latéraux et des pénis courts, tronqués, quelquefois Lous saillants; 
« — derniers articles (femelles) plus distincts, à bords arrondis.» 


Trouvé abondamment, par Bremser, dans l'intestin du cormoran 
( Carbo cormoranus ). Rudolphi, qui en reçut plusieurs exemplaires, 
a signalé la différence de sexe des articles moyens et postérieurs. 


35. TÉNIA SINUEUX. TÆNIA SINUOSA. — RupoLrui, Zntor., 
t. Il, u, p. 184, et Synops., p. 166 et 527. 


(Atlas, pl. 9. fig. B.] 


Tænia collari nigro , BLocu, Traité des Vers intest., pl. 4, fig. 11-12. 
Tænia collaris, Barscu , Bandwurm, p. 197, fig. 131. 
Tœnia torquala, GMELIN , Syst. nat., p. 3070, 


« — Long de 50 à 160°* (à 330°°, Rup.), capillaire en avant, large de 
2°,25 en arrière; —têle presque globuleuse, large de 0,17 à 
0,20, avec un prolongement conique, tubuleux , plus ou moins 
saillant, qui contient la trompe ; —trompe rétractile , aussi longue 
que la têle, mince, renflée à l'extrémité, et armée de dix crochets 
très-longs ( de 0"*,040 à 0"”,042), très-saillants, presque droits ; — 
« cou lrès-long ; — premiers articles (neutres) très-dilatables et con- 
« tracliles, Lanlôt trois à quatre fois aussi longs que larges sur un 
« point, el, au contraire, trois à quatre fois aussi larges que longs 
« à quelque distance en avant ou en arrière ; —arlicles suivants ( mâ- 
« les) trapézoïdaux ; — derniers articles (androgynes ou femelles ) 
« plus ou moins arrondis; — orifices génitaux unilatéraux ; — appa- 
« reil mâle formé d’un testicule hlanc ou jaunâtre opaque, situé 
« transversalement au milieu de chaque article, avec une tige cornée, 
« mince, contenue dans un tube hérissé de poils et dirigé transversa- 
« lement vers l’orifice génilal; — à côlé de cet orifice se trouve un 
« sac intérieur globuleux , tout hérissé de poils ou de pelites épines, 
« et paraissant Comme un point noir sur le côté de chaque article 
( d’où résulte une ligne de points noirs très-régulière ); — œufs glo- 
« buleux à trois enveloppes; l’externe longue de 0"%,042 à 0®,044 ; 
« la moyenne membraneuse et plissée; l’interne elliptique, recouvrant 
« l'embryon long de 0®",034, dont les crochets, très-petits et peu 
« distincts, sont longs seulement de 0",0074 à 0,008, » 


RE A2 RD ARR 


El 


J'ai trouvé assez communément, à Rennes, dans l’oie et le canard, 
ce lénia qui se reconnail facilement à l’amincissement de sa par- 
tie antérieure et à sa ligne de points noirs. Il a élé trouvé, en Alle- 
magne , dans les mêmes oiseaux et dans l’Anas acuta. 


574 CESTOIÏDES. 


? 36. TÉNIA A TROIS LIGNES. TÆNIA TRILINEATA. — Barscy, 
Bandw., p. 196, fig. 130. 


ToϾnia lineata, BLocu, dans Besch. d. Berl. Ges. N. Fr., IV, p. 555, pl. fs, 
fig. 5-7. 

Tœnia trilineata, Run., Entoz., {. IT, Il, p, 186, et Syn., p. 167 et 5928. 

Tænia longirostris , Froëcicu, dans Nat. XXIX, p. 84, pl. 2, fig. 21-99, 


« — Long de 30 à 190", large de 1"%,50 à 4um,5 ; — tête presque 
« globuleuse, avec une trompe cylindrique aussi longue ou plus lon- 
«sue que la têle, un peu renflée à l'extrémité et armée de crochets 
«assez longs et minces; — cou très-court ou nul ; — articles très- 
«courts, quatre fois aussi larges que longs, avec les angles posté- 
« rieurs saillants. » ( Ru.) 


Trouvé en Allemagne dans le canard (Anas boschas), et dans les 
Anas acuta, circia el clypeata ; je crois que c’est une simple variété 
de l'espèce précédente. 


31. TÉNIA CORONULE.  TÆNIA CORON ULA.— Dus., nov. sp. 


« — Long de 40 à 140"% (?), large de 1,5 à 2m en arrière, insensi- 
« blement aminci en avant , formé d’un très-grand nombre d'articles 
« très-courts ; — tête large de 07,20 à 0,22, presque rhomboïdale, 
«avec les ventouses anguleuses, saillantes, irrégulières, larges de 
«0,066 à 0%",09; — trompe épaisse, large de 0"",09, longue de 
«0°",06, entourée d’une couronne de dix-huit à vingt-quatre petits 
« crochets longs de 0"",009 à 0,014, qui sépare une partie termi- 
« nale hémisphérique d’une partie moyenne, élargie et gonflée tout 
«autour ; — orifices génitaux unilatéraux ; — pénis longs de 0®",06 à 
« 07,12, larges de 0"",03 à 0"",053, mais pouvant se gonfler jusqu’à 
« 0°*,08, formés d’un large tube membraneux , hérissé de très-pe- 
« Lites épines , et pouvant rentrer par invagination ; —un deuxième 
«orifice situé au-dessous , arrondi et formé également d’une mem- 
« brane hérissée de petites épines ; — œufs ?. » 


Le 12? mars, à Rennes, je trouvai dans un canard deux ténias longs 
de 120 et 141%, larges de 0"",12 en avant , et de 1"%,8 à 2" en arrière, 
ayant dix-huit à vingt crochets larges de 0"",014 à 0"",017 ; le 8 avril 
suivant, je trouvai dans un autre canard plusieurs ténias non adultes, 
longs de 14 à 40", que je considère comme appartenant à la même 
espèce , quoique leur trompe porte vingt-deux à vingt-quatre crochets 
longs de 0"*,009 à 0"",010, et que leurs articles soient proportion 
nellement moins courts ; ce sont eux qui m’ont présenté la singulière 
structure d'organes mâles, décrite ci-dessus. 


38. TÉNIA RHOMPBOIDE. TÆNIA RHOMBOIDEA, — Dus. 


« — Long de 10 à 30" et davantage, large de 0,5 à Org; — 


TNT POS ET 


$ TL. — TÉNIAS. 575 


« formé d'articles trapézoïdaux deux à trois fois Passi longs que 
« larges ; — tête large de 0"",46 à 0,52, rhomboïdale ou prolongée 
« en avant par une gaîne tubuleuse contenant une trompe épaisse, 
« ovoïde, oblongue, large de 0"%,22 à 0,25, longue de 0"",27, armée 
« de dix à douze (?) crochets très-forts, longs de 0,065 à 0",066, 
« avec des apophyses courtes (Atlas, pl. 9, fig. A); —ventouses larges 
« de,0"",18 ; — orifices génitaux unilatéraux ; — réceptacle du pénis 
« en forme de tube flexueux , partant du milieu de chaque article ; 
« pénis large de 0"",0097, lisse plus ou moins en saillant, et recourbé 
« où enroulé; — ? œufs elliptiques, à double enveloppe, l’externe 
« longue de 0"",55 à 0"",06, l’interne longue de 0"",039 à 0",041 ; — 
« embryon de 0"",036, avec des crochets de 0"%,0163 à 0"",0172. » 


Je trouvai, le 3 mars, dans un canard sauvage, un fragment long 
de 30", large de 0"",9, et avec ce fragment six jeunes ténias longs de 
10 à 18", larges de 0,5 à 0,68 que je crus d’abord d’une autre 
espèce; avec eux se trouvait aussi le Tænia megalops, de sorte que 
je crains de n’avoir eu que les œufs de ce dernier. 


TROISIÈME SECTION. 


Trompe armée de six à soixante crochets sur deux ou trois rangées ; 
deux orifices génitaux opposés sur chaque article. 


39. TÉNIA CUCUMÉRIN. TENIA CUCUMERINA. — BLocx. 
[Atlas, pl. 42, fig. C.] 


Tœænia canina , LinNÉ, Syst. nat., edit. XII, p. 1324. 

Tænia cucumerina, Brocu, Traité des Vers intestinaux, pl. 5, fig. 6-7. 
TϾnia cateniformis (en partie), Gorze, Nalurg., p. 324, pl. 33, fig. D, E. 
Alyselminthus ellipticus (en partie), Zxper , Nachtrag., p. 290. 

Tænia cucumerina ,Run., Entoz., t. II, 1, p. 100, el Syn., p. 147. 
Tœnia cucumerina , CrepuiN , Observ. de Entoz., p. 77, fig. 10-13. 


« — Long de 100 à 350", large de 2 à 3" (formé d’articles oblongs 
« en forme de graine de concombre) ; — tête large de 0"",05 à 0"",06, 
« presque rhomboïdale, terminée par une trompe conique renfermant 
« un bulbe musculeux, ovoïde, et armée de quarante-huit crochets 
« très-petits, sur trois rangs; — crochets longs de 0"",011, partant 
« obliquement d’une base ovale creuse en dessous(comme un aiguillon 
« de rosier); — ventouses larges de 0"",18 à 0"",21; — cou large 
« de 0,25; — articles antérieurs, mâles, longs de 3 à 5"", larges 
« de 1 x.1"",5, ayant sur chaque bord, vers le milieu, un orifice 
« génital gonflé , d’où sort un pénis court, lisse , large de 0"",093 ; — 
« tubes séminifères pelotonnés symétriquement, et aboutissant au 
« réceptacle oyoïde du pénis; — ovaires en grappes mulliples, rem- 
« plissant chaque article de plus en plus; — oviducte aboutissant obli- 


576 CESTOIDES. 


« quement d'arrière en avant à l'orifice génital; — articles postérieurs 
« longs de 6 à 10", larges de 2"",8 à 3°", épais, rougeâtres et opa- 
« ques, remplis d'œufs ; — œufs agglulinés par une substance gélati- 
« neuse, diaphane, en masses ovoïdes qui en contiennent six à vingt; 
« — chaque œuf presque globuleux, long de 0"",045, n’a sous cet 
« enduit gélatineux qu’une seule enveloppe lisse, assez saillante ; — 
« embryon long de 0"”,032, avec six crochets longs de 9°",017. » 


Très-commun dans l'intestin grèle du chien. Les crochets de la 
trompe sont très-caducs, et ont échappé jusqu’à présent à l’attention 
des helminthologistes. 


40. TÉNIA ELLIPTIQUE. TÆNIA ELLIPTICA. — Barscx, 
Bandwurm, p. 129, fig. 7-8-24, etc. 


Tæœnia cateniformis (en partie), Gorze, Naturg., p. 311, pl. 22 B, fig. 13-22. 

Tœnia canina felis, Werner, Brev. exp. cont., t. I, p. 17, pl. 9, fig 34-37. 

Tænia elliptica et Tœnia cuneiceps, Rup., Entoz., t. II, 11, p. 143 et 195, 
et Syn., p. 158. 


a — Long de 100 à 300"" environ, et large de 17,5 à 3m; — tête 
obluse ; — trompe en massue ou pyriforme, armée de petits cro- 
cheis près de l’extrémité ( GogzE ); — cou très-court; — premiers 
articles très-courts, les suivants presque carrés, puis arr6ndis et 
moniliformes, puis elliptiques; les derniers deux à trois fois aussi 
longs que larges; — orifices génitaux opposés, saillants; — œufs 
globuleux, à double enveloppe, l’externe large de 0"",044, dure, 
cassante, l’interne de 0"",036 à 6"%,38 ; — embryon long de 0"",033, 
« avec des crochets de 0,015. » 


RAA; SUR AA 


J'en ai trouvé plusieurs fois dans le chat des fragments, mais je n’ai 
pas eu la tête. 


41. TÉNIA DE LA SOUBUSE.  TÆNIA CRENULAT'A. — SCHULTZE, 
dans Annal. d. gesammt. Heilkund., de HECkER, 1825; et dans les 
Nov. obs. de Entoz. de CREPLIN (nole), p. 97. 


« — Têle presque arrondie, avec une trompe courte, obtuse, pro- 
bablement armée de crochets; — cou très-long; — premiers arli- 
cles courts, les suivants oblongs, arrondis, ridés transversaiement 
et profondément erénelés au bord, les derniers très-longs; — 
orifices génitaux opposés. » 


£ A 8 


2 


M. Schulize a publié des observations fort surprenantes sur ce ténia 
qu’il avait trouvé dans un Falco pygargus, mort depuis plusieurs 
jours. Ainsi, d’une part, il lui attribue un canal digestif simple et tra- 
versant tous les articles; d'autre part, il dit avoir vu les pénis ou 
lemnisques d’une série d’arlicles engagés dans les orifices des ovi- 
ductes d’une autre série d'articles, soit du même iénia, soit d’un 
autre exemplaire. 


be 
$ 1V. — TÉNIAS. 577 


9 42, TÉNIA DE L’AVOCETTE. TÆNIA POLYMORPHA. — 
Run., Synops., p. 154 et 505. 


« — Long de 30à110"", large de 4 à 9°®; — tête anguleuse plus large 
« que longue , avec une trompe inerme (?), presque globuleuse, peu 
saillante et souvent rétractée ; — cou très-court; — articles courts, 
assez larges, ayant les angles aigus; — orifices génitaux opposés ; 
« — pénis (ou lemnisques) assez durs, recourbés, quelquefois très- 
« longs, filiformes, pendants ; — œufs petits (longs de 0"”,05 à 0,09 ? 
« Rup.), à double enveloppe, l'interne beaucoup plus petite; con- 
« tenant un embryon linéaire. (?)» 


2 
= 


Trouvé, au musée de Vienne, dans l’avocette (Recurvirostra avo- 
cetta). Rudolphi, qui le recut de Bremser, dit que l'embryon linéaire 
se compose de trois parties distinctes, l’une antérieure , globuleuse , 
une seconde plus longue etune troisième très-longue. La forme de la 
trompe me fait présumer qu’elle doit être armée de crochets. 


QUATRIÈME SECTION. 
Trompe inerme , orifices génitaux opposés. 


43. TÉNIA DU FLAMANT. TÆNIA LAMELLIGERA. — OWEN, 
dans Transact. zool. Soc., 1, p.385, pl. 41, fig. 21-23. 


« — Long de 170", large de 10"",5, épais de 2"",1; — Lête presque 
« globuleuse, avec une trompe cylindrique, obtuse; cou nul; — 
« articles très-couris ayant les bords latéraux dilatés et arrondis, et 
« les angles un peu saillants; avec deux lignes longitudinales un peu 
« enfoncées le long des bords, sur chaque face ; — orifices génilaux et 
« pénis opposés; — œufs agrégés près de la base du pénis. » 


Trouvé par M. Sykes, en Angleterre, dans un flamant (PAænicoptera 
rubra); M. Owen dit que le bord dilaté des segments et les pénis 


saillants donnent à ce ténia quelque ressemblanee avec la Nereis 
tamelligera de Pallas. 


44. TÉNIA DES MOUTONS. TÆNIA EXP ANSA.— RupoLrur, 
Entoz., 1. 11, 11, p. 17, et Synops., p. 144 el 481. 
TϾnia ovina, Gorze, NaturgesCh, p. 369, pl. 28, fig. 1-12. 
Halysis ovina , Zxner , Naturg., p. 332. 
Tænia expansa, Gurzr, Path. Anat. d. Haussaengeth., pl. 10, fig. 1-2. 
« — Long de 30%" à 30 mètres et davantage , large de 5 à 27%"; — 
« tête très-petite, obtuse, arrondie; — ventouses dirigées en avant, 
« presque coniiguës; — cou très-court ou nul; — premiers articles 
« Lrès-courts, larges de 0,5 à 0,75, les suivants plus longs, rec- 


37 


578 CESTOIDES. 


« tangulaires ; — le bord postérieur de chaque article est crénelé ou 
« ondulé, et recouvre en partie le suivant; — deux orifices génitaux 
« opposés sur chaque article ; — pénis (lemnisque) en forme de pa- 
« pille très-pelite. » 


Très-commun, en Allemagne, dans l’intestin grêle des moutons 
(Ovis aries) et surtout des agneaux. On l’a trouvé aussi, à Vienne, 
dans l'intestin du chamois | Antilope rupicapra). et” de l’Antilope 
dorcas; Nitzsch l’avait trouvé dans le chevreuil (Cervus capreolus). 


45. TÉNIA DU BOEUF. TÆNIA DENTICULATA. — Rupozrni, 
Entoz., t. Il, 11, p.19, et Synops., p. 145. 


« — Long de 400" environ, large de 4°",5 à 61"" en avant, et 
« presque de 21°" en arrière, formé d'articles très-courts; — têle 
« pelite tétragone, assez large, sans trompe et sans crochets; — ven- 
« touses presque globuleuses et presque contiguës dirigées en avant, 
«el ayant l’orifice resserré ; — cou nul ; — articles douze à vingt fois 
« aussi larges que longs, ayant le bord postérieur crénelé ou ondulé, 
et prolongé sur l’article suivant; — deux orifices génitaux opposés 
« sur chaque article ; — pénis ou lemnisque en forme de dent aiguë, 
« dure , saillante. » 


£ 


Trouvé dans les intestins du bœuf, en France, par Chabert, et en 
Allemagne, par Havemann et Camper. 


CINQUIÈME SECTION. 


Ténias à trompe inerme, orifices génitaux unilatéraux ou alternes. 


46. TÉNIA OMPHALODE.  TÆNIA OMPHALODES. — HERMANN, 
dans Naturf., XIX, p. 34, pl. 2, fig. 1. 


Halysis omphalodes , Zxner, Naturg., p. 371. 
TϾnia omphalodes, Rupozrur, Entoz., t. II, 11, p. 92, et Syn., p. 146 et 491. 


« — Long de 60 à 160", large de 2" à 2,5 ; — formé d'articles 
« très-nombreux et très courts; — tête grande (de 0"",1), presque 
« quadrangulaire , rétrécie en arrière; — trompe nulle; — ventouses 
« saillantes globuleuses, ou tubuleuses dirigées en avant. — premiers 
« arlicles vingt fois aussi larges que longs; —les suivants un peu plus 
« longs, transverses, avec les angles postérieurs en dents de scie; les 
« derniers beaucoup plus étroits, oblongs; — œufs globuleux longs 
« de 0,036. » 


Hermann l’avait trouvé dans le Campagnol (Arvicola arvalis). — 
Bremser le trouva dans ce même rongeur et dans le rat d’eau (Arvi- 
cola amphibius) à Vienne. Rudolphi a vu un de ses exemplaires ayant 
les derniers arlicles trois fois plus longs que larges ; mais il faut croire 
qu’on à confondu plusieurs espèces sous le même nom, J'ai moi- 


$ V. — TÉNIAS. 579 
même trouvé dans le rat d’eau à Rennes plusieurs exemplaires de 
Tœnia omphalodes longs de 4 à 8", larges de 0"",4 en arrière, et 


ayant déjà la tête large de 0"",7. 


47. TÉNIA LEPTOCÉPHALE. TÆNIA LEPTOCEPHALA. — 
CREPLIN, Obs. de Entoz., p. 72. 
(Atlas, pl'42, fig. G.] 


« — Long de 100 à 500%, large de 1,5 à 4, formé d’articles très- 
« nombreux et très-courts quatre à neuf fois aussi larges que longs; 
« —têle presque globuleuse, large de 0°®,26 à 0"",30, pouvant se pro- 
« longer en une trompe conique, inerme, quelquefois très-mince ; 
« — ventouses profondes à bord très-saillant, larges de 0"",16 ; — 
« premiers articles très-courts, les suivants (mâles) six à neuf fois 
« aussi longs que larges; — orifices génitaux unilatéraux ; — pénis 
« lisses, filiformes; — œufs presque globuleux à trois enveloppes; 
« l’externe lisse d’abord, puis finement granuleuse, longue de 
« 0®%,062 à 0,074; — la moyenne membraneuse; l’interne un peu 
« quadrangulaire, arrondie, longue de 0"",041 à 0,042; — em- 
«bryon de 0"",032 à 0"",036 avec des crochets de 0,015 à 
« 0,017. » 


Sous ce nom, donné par M. Creplin à un ténia incomplétement 
décrit, je réunis plusieurs ténias dont il faudra peut-être faire deux ou 
trois espèces; savoir : 1° un ténia long de 520"", large de 4"" en 
arrière, avec la lête de 0"",285, trouvé dans un rat {Mus rattus) à 
Rennes, ses pénis ou lemnisques sont larges de 0"",019, saillants de 
0,06, ses testicules soni flexueux et non pelolonnés et ne s’avancent 
pas au delà du milieu de chaque article ; ses œufs ont l’enveloppe 
exlerne elliptique longue de 0"",066 à 0,074 ; —2° plusieurs ténias 
trouvés à Rennes dans des surmulots (Mus decumanus) ayant la tête 
large de 0,24 à 0"®,26, les pénis peu saillants, larges de 0"",016, et 
les testicules repliés el pelotonnés, dans presque toute la largeur 
des articles mâles ; les œufs presque globuleux sont longs de 
0,068; — 3° des fragments de ténia longs de 100 à 200" prove- 
nant d’un autre surmulot, et remarquables par leurs pénis très- 
longs, filiformes, larges de 0"*,028 ; les derniers articles larges de 
2ww,2 sont longs de 0"",75 et contiennent des œufs ronds larges de 
0,068 ; — 4° des ténias longs de plus de 150", sans tête, trouvés 
dans deux mulots (Mus sylvaticus) à Rennes; ils sont larges de 0"",7 
en avant et de 4"",5 à 5" en arrière, où les derniers articles remplis 
d'œufs sont dix à quinze fois aussi larges que longs; les articles inter- 
médiaires mâles ont le réceplacle du pénis en forme de massue, ils 
laissent sortir des spermatozoïdes filiformes très-longs, mais je mai 
pas vu de pénis saillant ; les œufs sont globuleux, larges de 0"",062 
à 0,07, mais plus ordinairement de 0"",065 ; leur coque est granu= 
leuse (voyez Atlas, pl. 12). — Il faut, je crois, rapporter à la même 
espèce celle que Rudolphi nomme ; 


580. CESTOIDES. 


41 (a). TÆNIA DIMINUTA. — RuvOLPHT, Synops., p. 689. 


« — Long de 160 à 250"; tête pelite, obconique; — cou long et 
« mince, articles antérieurs très-courts, les suivants courts, trapézoïdes 
«ayant les angles obus. » 

Olfers en trouva au Brésil plusieurs exemplaires dans un rat (Mus 
rattus), et Rudolphi veut le distinguer du Tœnia omphalodes par 
sa tête beaucoup plus pelite et par ses œufs plus grands. 


48. TÉNIA MINCE. TÆNIA PUSILLA. — GOEZE, Naturg., p 335, 
pl. 23, fig. 6. 


Tænia glirium , Encycl. méth., pl. 42, fig. 1-2 (copie de Gæze ). 
Tænia pusilla, Ruporrmi, Entoz,, t. Il, 11, p. 149, et Synopsis , p. 159. 


« — Long de 30 à 160, large de 0"®,75 à {u,65, formé d’articles en 
« partie plus longs que larges ; — tête presque globuleuse, large de 
« 0,35 à 0,40 , sans trompe el sans crochets ; — ventouses globu- 
« leuses larges de 0"",125 à 0"",14;—cou rétréci ;—premiers articles 
« très-courts, transverses, les suivants de plus en plus longs, à bords 
« sinueux (deux et trois fois aussi longs que larges) ; — orifices géni- 
« taux irrégulièrement allernes ; — pénis lisses, larges de 0,055, 
souvent très-saillants ;—une ligne noire , irrégulière , arquée , arri- 
vant obliquement en arrière à l’orifice génital ; — ovaires ramifiés 
« ou dendritiques; œufs? » ï 


2 


À 


Gœze avait nommé ainsi des ténias qu’il avait trouvés dans le rat 
et dans la souris, et que Zeder et Rudolphi trouvèrent aussi dans a 
souris. Je crois pouvoir rapporter avec certitude à la même espèce 
des ténias trouvés à Rennes dans l'intestin de la souris et du mulot 
(Mus sylvaticus) plusieurs fois, mais dont je n'ai pu mesurer les œufs ; 
des fragments de ténia du mulot avaient des articles longs de 4" el 
larges de 3°” à 3vw,5 contenant un ovaire dendritique. 


49, TÉNIA PERFOLIÉ. TÆNIA PERFOLIATA.— Gozr, Naturg., 
p. 353, pl. 25, fig. 11-13. 


| Atlas. pl. 44.5. Ge] 


Tœnia quadrilobata, ABILGAARD, Zool. dan., t. LIT, p. 51, pi. 110, fig. 2-3. 
Tænia equina, PALLAS, Barscn, GMELIN, elc. 

Tæœnia perfoliata, Rupozrur, Entoz,, L. IE, an, p. 89, et Syn., p. 145. 

Tœnia perfoliala, Bremser , Icones helminth., pl. 15, fig. 2-4. 


= 


«— Long de 18 à 25°" ( jusqu’à 80%", Rup.), large de 3 à 4» (jusqu'à 
« 9ww, Rup.), formé de quarante à cent articles très-larges et épais, 
« dont les bords postérieurs recouvrent en partie l’article suivant ; — 
« tête assez petite, large de 0"",6 à 1°”,0, globuleuse ou presque té- 
« tragone, prolongée en arrière par des lobes latéraux plus ou moins 


$ V. — TÉNIAS. 581 
« distincts ; —ventouses larges de 0"",38, traversées par un sillon di- 
« rigé en avant ; —les six ou huit premiers articles sont de plus en 
« plus larges, très-courts, et souvent rendus plus minces au milieu 
« par la courbure dans laquelle se loge la tête; — les articles suivants 
« jusqu’au vingt et unième ont tous du même côté un pénis long 
« de 0°",15, large de 0"",06 irès-finement hérissé, sortant d’une 
gaine saillante , tubuleuse ou en entonnoir, large de 0"",23, cou- 
verte de très-pelites papilles et ordinairement recourbée en ar- 
rière; — les derniers articles, à partir du vingt-deuxième , n’ont 
plus d'organes mâles, ils ont seulement un ovaire ramifié en forme 
de palmelte transverse ; — œufs à trois enveloppes, l’externe 
oblongue et triquètre, longue de 0"",094, large de 0,062 à 
0"%,068, avec huit plis ou silions longitudinaux sur chacune des 
« trois faces; —l’enveloppe moyenne visible seulement après la com- 
« pression, paraît alors large de 0"",061 à 0"",065; — enveloppe 
« interne globuleuse, large de 0"",025 ; —embryon long de 0"",017 à 
« 0"%,020, avec des crochets de 07,006 à 0,008. » 


A: A AAA ARRA 


Je l'ai trouvé assez abondamment dans le duodenum d’un très- 
vieux cheval à Rennes, et je l’ai conservé vivant pendant quatre 
jours dans la sérosité des viscères. Les exemplaires les plus longs 
n'avaient que 20 à 22" et paraissaient complétement adultes. Ru- 
dolphi le dit très-commun dans le cæcum et le colon du cheval, et ne 
l’a rencontré que très-rarement dans l'intestin grêle. Les exemplaires 
envoyés par le Muséum de Vienne sont beauconp plus grands. 


50. TÉNIA PLISSÉ. TÆNIA PLICATA. — Ruporrui, Entoz., 
t. IE, 11, p. 87, et Synops., p. 145 et 490. 


TϾnia magna , ArirGaarD, dans Zool. dan., t. III, p. 50, pl. 110, fig. 1, a-p. 
Tæœnia plicata, Brenser, Icon. helminth., pl. 15, fig. 1. 


« — Long de 160 à 800"", large de 6 à 18""; formé d’articles très- 
« nombreux , six à dix fois aussi larges que longs ; — lète plus larg 
« que chez aucun autre ténia, large de 5 à 6"", en forme de disque 
« létragone, bien moins longue que large ; —ventouses dirigées en 
« avant ;—cou court ridé ou plissé transversalement ; — articles un 
« peu plus étroits en avant, et recouverts en partie par le bord pos- 
« térieur de l'article précédent; — orifices génitaux unilatéraux. » 


Trouvé dans l'intestin grêle du cheval et même dans l'estomac, 
plus rarement que le précédent, 


51. TÉNIA À GROSSE TÊTE. TÆNIA MEGALOPS.— Nirzscu. 


Tænia anatis marilæ, Crepun, Observ. de Entoz., 1825, p. 72, et Tœænia 
megalops, Nov. observ. de Entoz., 1829, p. 126, pl. 2, fig. 15-18. 


« — Long de 52", large de 0"",5 en avant, de 0"",75 en arrière ; — 
« léte très-volumineuse, large de 1"",4, un peu quadrangulaire ; —ven- 


582 CESTOIDES. 


« touses larges de 0"",57 à 0°*,64;— trompe nulle ou très-peu sail- 
« lante et sans crochels; — premiers articles blancs, très-courts, 
« douze fois plus larges que longs ; — articles postérieurs deux fois 
aussi larges que longs , rébrécis à la base , évasés en forme de celo- 
che , à bords membraneüx , flexibles, colorés en jaunâtre par des 
petites lignes longitudinales. — Testicules à la base de chaque arti- 
cle ; — pénis unilatéraux, tubuleux, lisses, épais de 0"",023, longs 
de 0"",07, portés par un tubercule très-saillant et renflé ; — œufs 
ronds, épars dans la parlie moyenne de chaque article ; — enveloppe 
«externe plus résistante, large de 0*”,0476; — enveloppe interne 
«membraneuse, molle, large de 0"",038; — embryon large de 
e 0,032, avec six crochets de 0,015.» 


A A A RERORIER 


= 


Nitzsch, le premier, avait trouvé cet helminthe dans le canard 
(Anas boschas) et dans l’Anas acuta ; M. Creplin en trouva ensuite, 
dans le rectüm de l’Anas marila, un exemplaire long de 54m et large 
de 2"*,25 en arrière, ayant, dit-il, la Lête presque large d’une ligne 
(2%",25), avec une trompe très-courte, obtuse; plus tard, il en re- 
trouva encore cinq beaucoup plus petits et il en donna une descrip- 
tion incomplète que je rectifie ici d’après deux individus, l’un de 35», 
l’autre de 52"", que j'ai trouvés à Rennes, le 13 février 1844, dans 
l'intestin d’un canard. J’ajouterai seulement que les articles détachés 
m'ont offert des particularités tout à fait remarquables; vus de côté, 
ils sont en forme de corolle campaniforme, peu profonde, dont le 
limbe festonné est susceptible de se replier en dehors; mais ils se 
posent quelquefois sur ce bord même, de manière à se présenter sous 
forme d’un disque oblong, ayant plusieurs zones concentriques diver- 
sement colorées (voy. planche 11, fig. E). 


52. TÉNIA A POINTS JAUNES.  TÆNIA DISPAR.—Gœwzx, 
Naturg., p.425, pl. 35, fig. 1-6. 4, 


Tænia bufonis , Gen, Syst. nat.,p. 3077. 
Œæœnia dispar, Rup., Entoz., t. I, 11, p. 113, et Syn., p. 150 et 495. 


« — Long de 50 à 160", large de 0"",5 (?);—tête obtuse, de 
« forme très-variable, large de 0"",2, sans trompe; — ventouses or- 
« biculaires à bords saillants; — cou très-long ; — artieles arrondis, 
« en partie moniliformes, et avec dix à douze globules internes, jaune- 
« foncés, qui paraissent comme autant de taches.» 


Je l’ai trouvé, en 1835, à Toulon, dans l'intestin du gecko, où Ru- 
dolphi le trouva aussi en Italie. Précédemment il avait été trouvé 
par Gœze dans les intestins des crapauds ( Bufo cinereus et viri- 
dis); par Frælich dans la Salamandra atra; et, au musée de 
Vienne, dans la rainette (hyla arborea), dans les mêmes crapauds 
et dans le Bufo fuscus. Zeder l'a nommé Tœnia obvoluta d’après la 


supposition que tous les articles seraient enveloppés dans un tube 
eontinu. 


$ V. — TÉNIAS. 583 


53. TÉNIA TUBERCULÉ. TÆNIA TUBERCULATA.—Run., Syn., 
p. 150 et 496. 


«—Long de 40 à 80", large de 1"",5 ; — tête presque globuleuse 
« sans trompe; — cou très-court ; — articles planes, presque carrés, 
« plus larges que longs, à peine distincts , avec les orifices génilaux 
« saillants, en forme de papille, et irrégulièrement alternes. » 


Trouvé par Bremser dans un lézard d'espèce nouvelle, à Algésiras. 


54. TÉNIA OCELLÉ. TÆNIA OCELLAT À.— Rupozrur, Entoz., 
t. II, 11, p. 108, el Synops., p. 149. 


Tœnia percæ , Müzcer, dans Naturf., XIV, p. 152,et Zool. dan., t. IT, 
p- 5, pl. 44, fig. 1-4. 


«—Long de 50 à 1352», large de 2"",25 en arrière ; —têle petite, 
« hémisphérique, ou de forme variable, sans trompe, mais avec des 
« ventouses très-profondes et très-mobiles ; — cou assez long, ridé ;— 
« articles presque carrés avec deux lignes latérales, demi-transpa- 
« rentes et une ligne transverse. » 


Rudolphi l’a trouvé abondamment dans l'intestin et rarement dans 
le foie de la perche (Perca fluviatilis), à Greifswald ; Pallas y avait 
trouvé précédemment ainsi que dans la Perca:cernua, et Muller 
dans la Perca norvegica. 


55. TÉNIA AMBIGU. TÆNIA AMBIGUA.— Du. 


«— Long de 6", large de 0,5 à 0"",8, formé de quinze à dix-sept 
« articles peu distincts et de forme très-variable ; —tête petite, large 
« de 0,17, sans trompe et sans crochels, tanlôt rétractée, tantôt 
« saillante , quelquefois globuleuse et séparée par un cou Îr ès-étroit, 
« quelquefois à quatre lobes distincts, correspondant aux ventouses 
« larges de 0"",068 à 0,07 ; — cou tr ès-contractile et dilatable, tra- 
« versé par quatre canaux larges de 0"",009;— premiers ar ticles 
« mâles avec les orifices génitaux irrégulièrement allernes , et les pé- 
« nis longs de 0"",16, larges de 0"",032, ridés transversalement ; — 
« derniers articles informes, remplis d'œufs globuleux à double en- 
« veloppe;—enveloppe externe mucilagineuse, longue de 0°",053 à 
« 0,058 ; — enveloppe interne longue de 0"",034; — embryon de 

« 0",026, avec des crochels de 0%%,0095. » 


Je l'ai trouvé plusieurs fois à Rennes dans l'intestin du Gaste- 
rosteus lœvis. Son nom spécifique exprime sa ressemblance avec les 


scolex et les caryophyllés. 


56. TÉNIA À COU FILIFORME. TÆNIA FILICOLLIS. — Ru»., 
Entoz.. t. I, 11, p. 106, et Synops., p. 1458. 


«— Long de 50 à 80", large de 2"" environ ; — lêle presque globu- 


584 CESTOIDES. 

« leuse, distincte et portée par un cou tirès-long, filiforme ; — sans 
« trompe ; — articles presque carrés, contenant des ovaires ( ?) opa- 
« ques également carrés, qui laissent entre eux, et sur les bords, des 
« intervalles demi-iransparents. » 


Rudolphi et Gæze l'oni trouvé en Allemagne, dans le Gasterosteus 
aculeatus. Je l'ai trouvé aussi dans ce poisson, à Paris, en 1838 ; j'y 
ai vu des œufs à double enveloppe, dont l’externe, mucilagineuse, 
est longue de 0"*,06 à 0,10; l'enveloppe interne, globuleuse, est 
large de 0"",036, et les crochets de l'embryon sont longs de 0"",012. 


57. TÉNIA TORULEUX. TÆNIA TORULOSA.—Barscx, Bandw.. 
p. 181, fig. 105-108. 


Tœnia articulis rotundis, BLocu, Traité des Vers int., (trad.) pl. 2, fig. 1-4. 
TϾnia orbicularis, Scuranx, Verzeichn., p. 49. 

Tænia simplex , Froezicx, dans Naturf., XXV, p. 58-61, pl. 3, fig. 4-6. 
Tænia torulosa , Run., Entoz., t. II, 11, p.111, et Syn., p. 149. 


« — Long de 16 à 20", et large de 1"",12 (ZEpER), ou large de 50 à 
« 135%, et large de 2"",25 (FroLicH), ou long de 330"", large de 
a 1,2 (Rup.), ou enfin long de 660"", large de 2,25 à (2) (BLocR); 
« — tête ironquée, de forme très-variable, ainsi que ses ventouses 
« dont le bord est saillant ; — trompe nulle; — cou de longueur mé- 
« diocre ; — articles assez épais, presque ronds. » 


Trouvé par Bloch à Berlin, et par Rudolphi à Greifswald , dans le 
Cyprinus jeses, par Frœlich dans le Cyprinus orfus, et par Zeder 
dans le Cyprinus leuciscus. 


58. TÉNIA DU SILURE.  TÆNIA OSCULATA. — Goœze, Naturg.. 
p. 416, pl. 33, fig. 9-10. 


Tœænia osculata et Tænia siluri, Barscn, Bandw., p. 209 et 157, fig. 146, 147 
et 80, 82. 

Tænia osculata et Tænia glanis, Scnrank , Verzeichn., p. 47. 

Tœnia siluri et Tœænia alternans, Encycl. méth., pl. 49, fig. 4-5 et 6-9 
(copie de Gæze). 

Tæœnia osculata et Tænia calycina, Rupozpur, Entoz., t. IT, 11, p. 115 et 116, 
el Synopsis, p. 150 et 497. 


« — Long de 50%" à 1 mètre ei davantage, capillaire en avant, large 
« de 3°",37 en arrière ; — tête petite, distincte, presque globuleuse, 
« avec une trompe très-courte , de forme variable , excavée à l’extré- 
« mité, et totalement rétractile ; —ventouses hémisphériques très- 
« mobiles ; — premiers articles irès-courts et les suivants presque car- 
« rés ; — orifices génitaux irrégulièrement allernes. » 


Trouvé, par Gæze et par Rudolphi, dans l'intestin du Silurus 
glanis. 


$: VI. — TÉNIAS. 585 


59. TÉNIA DES SAUMONS. TÆNIA LONGICOLLIS.— Rupozrnr, 
Entoz., 1. Il, u, p. 107, et Synops., p. 149 et 395, et Scoler tetra- 
stomus, Ent. t. I, u, p. 5, et Cysticercus salmonum, Ent., L. jf 
11, p. 240. 


TϾnia salmonis wartmanni , Froericu, dans Naturf., XXIV, p 124, pl. 4, 
fig. 20-21. 

Vesicaria truttæ , Frorzicx, dans Naturf., XXIV, p. 127. 

Cysticercus truttæ , Zener, Naturg., p. 416. 


« — Long de 20 à 200", large de 17,2 à 2,25 ; — têle tronquée ; 
« cou très-long ; — articles presque carrés; — ovaires en grappe. » 


Dans l'intestin et plus rarement dans le foie des diverses espèces de 
saumon. Rudolphi cite les Salmo lavaretus, marænula, eperlanus , 
wartmanni, trutta, thymallus, alpinus et fario. Il pense, en outre, 
que le Tœnia renkina de Schrank est identique avec celui-ci, parce 
que le Salmo wartmanni est nommé renlken dans l’Allemagne méri- 
dionale. 


60. TÉNIA DE L’ANGUILLE. TÆNIA MACROCEPHALA. — 
CrEPLIN, Observ. de Entoz., p. 69. 


«— Long de 8 à 220", large de (?) à 3°",37; — tête allongée, plus 
« épaisse en avant, avec une trompe très-courte, obtuse ; — ven- 
« touses globuleuses, dirigées en avant ; — cou court ; — premiers ar- 
« ticles courts, obtus , les suivants presque carrés, avec les orifices 
« génitaux irrégulièrement allernes , el les pénis courts, très-minces, 
« pendants. » 

M. Creplin l’a trouvé plusieurs fois, à Greifswald, dans l'intestin de 
l’anguille. 

— J'ai trouvé aussi à Rennes , dans une anguille , trois jeunes ténias 
longs de 6" et 10m el 13,5, larges de 0"",25 à 0",3; ayant la tête 
large de 0"",33 à 0,48, sans lrompe, et les ventouses larges de 
0m" ,106, dirigées en avant. 


SIXIÈME SECTION. 


Trompe entourée d'un bourrelet lisse ou hérissé de très-petiles épines, 
et portant une couronne de petits crochets très-nombreux. 


61. TÉNIA A FRONTEAU. TÆNIA FRONTINA.— Dus. 
[Atlas, pl. ®. fig. E.] 


«— Long de 5 à 6"® (?), large de 1""; —têle large de 0"",38 avec 
« une trompe courte, hémisphérique, large de 0"*,126, entourée à sa 
« base par une couronne large de 0"",175, formée de cent-quarante 
«“ crochets longs de 0"",0076 à 0,008, et par un bourrelet en forme 


586 CESTOIDES. 


« de turban, large de 0"”,22, épais de 07,058, tout couvert de très- 
« petiles épines ou papilles en rangées obliques ; — ventouses larges de 
« 0®®,14 ; — cou large de 0°",20 ; — orifices génitaux unilatéraux (?) ; 
« — pénis longs de 0°",09, larges de 1"*,020, hérissés de poils courts 
« ou de petites épines. » 


Je n’ai trouvé de cette espèce si remarquable que onze jeunes dans 
deux pics-verts ( Picus viridis), à Rennes, le 14 et le 22 février. Il se- 


rait possible que ce füt le même que j'ai trouvé adulte et sans tête dans 
le Picus major le 26 mai. 


62. TÉNIA INFUNDIBULIFORME. TÆNIA INFUNDIBULIFORMIS. 
Gore, Naturg., p. 386, pl. 31, À, fig. 1-6. 


[Atlas, pl. 9. fig. À.] 


Tænia infundibulum, Brocu, dans Besch. Berl. N. Er., t. IV, p. 555, et 
Tænia articulis conoideis, Mém. sur les Vers (trad. ), pl. 3, fig. 1-2. 

Tœnia infundibuliformis et Tœænia cuneata, Barscn, Bandw., p. 172 et 
190, fig. 31, 91. 

Tœænia infund. et Tænia conoidea , Scurank, Verzeicbn., p. 40 et 45. 

Tœnia infundibuliformis, Run., Entoz., t. IL, 11, p. 123, et Syn., p. 152. 


«— Long de 20 à 130" (à 330, Rup.), large de 1 à 2"; — tête en 
« sphéroïde, aplatie, large de 0,50 à 0,55, portant quatre petites 
« ventouses (de 0%",010 à 0"",011), très-peu saillantes, et terminée 
« par une trompe convexe ou hémisphérique, large de 0"",28 à 
«0"",32, dont elle est séparée par un bourrelet étroit, de 0"",032, 
« armée de deux cent-huit crochets longs de 0"",0088, sur deux rangs ; 
« — cou très-court, mais susceptible de se gonfler presque autant 
« que la tête ; — premiers articles transverses, trois à cinq fois aussi 
« larges que longs; les suivants de plus en plus grands, à bords si- 
« nueux, ou crénelés, ou entaillés, presque aussi longs que larges, les 
« derniers arrondis, avec le bord postérieur saillant, ou urcéolés, ou 
« ovoïdes-oblongs ; — orifices génitaux irrégulièrement alternes, et 
« portés par un tubercule saillant, inégal, quelquefois bifide ; — pénis 
« long de 0"”,15, large de 0"",01?, ayant la surface obliquement striée 
« ou hérissée de petites épines imperceptibles ; — œufs elliptiques, à 
« deux enveloppes: l’externe longue de 0°",075 à 0,085 ( et 0"®,092), 
« l’interne longue de 0"",044 à 0°",05 ; — embryon long de 0"*,04 à 
« 0,045, avec des crochets longs de 0"",018 à 0"",023. » 


Je l'ai trouvé sept fois seulement à Rennes, en visitant les intestins 
de deux cents poules ou cogs (Phasianus gallus), et deux fois seule- 
ment j'ai eu la tête bien conservée ; une fois , je l’ai trouvé avec des 
œufs notablement plus petits, dont l’enveloppe interne était longue 
de 0,031, et dont les crochets de l'embryon n'avaient que 0",013 ; 
la tête manquait, mais les pénis étaient semblables. 

Rudolphi l'indique comme très-commun en Allemagne dans le coq 


$ VII. — TÉNIAS. 587 


et dans l’outarde (Otis tarda), et plus rare dans le canard et l’oie ; 
mais on a probablement confondu plusieurs espèces. 


SEPTIÈME SECTION, (Fimbriaria, FRogLicx.) 


Corps terminé en avant par une dilatation foliacée transverse ; — 
trompe courte armée de crochets. 


63. TÉNIA MARTEAU.  TÆNIA MALLEUS. — Goze, Naturg., 
p. 383, pl. 30, fig. 1-3. 


Fimbriaria malleus et Fimb. mitrata , Froeric, dans Naturf., XXIX, 
p. 13, pl. 1, fig. 4-6. 

TϾnia malleus, Rup., Entoz., t. IT, 11, p. 158, et Syn., p. 762 et 521. 

Tœnia malleus, Bremser, Icones helminth., pl. 15, fig. 17-19. 

Tœnia malleus , Grepci , Encyc. de Ersch et Gruber, t. XX XTI, p. 298. 


«a — Long de 40 à 200"", très-mince, large de 1"" en avant, et de 4 
« à 5"® en arrière (de 7"",8 comprimé), terminé en avant par une 
« dilatation transverse, formée d’articles très-nombreux, peu dis- 
« tincts, large de 3 à 6"; — tête très-pelite, large de 0,""119, avec 
« une trompe courte, armée de douze crochets longs de 0"",0168, 
« assez mince; — ventouses larges de 0"",05 ; — cou court, resserré , 
« large de 0,08 ; — articles transverses, peu distincts, traversés par 
« des stries ou fibres longitudinales, et par une large bande médiane, 
« longitudinale, contenant les ovaires ; — œufs à double enveloppe, 
« assemblés en files ou séries, comme des cellules végétales ; — enve- 
« loppe externe vésiculaire, longue de 0"",088; —enveloppe interne 
« longue de 0,042 ; — embryon long de 0"",031, avec des crochets 
«enS, longs de 0"",007. » 


Je l'ai trouvé plusieurs fois à Rennes, dans le canard domestique 
et dans le canard musqué ( Anas moschata); mais c’est une dernière 
fois, le 1# juin 1844 que , dans le canard, j'ai pu le trouver assez bien 
conservé pour l’étudier complétement. Je n'avais pu jusqu'alors dé- 
couvrir les œufs ni la tête, qui ont échappé également aux recherches 
des autres helminthologistes. 

Ce ténia remarquable a été trouvé en Allemagne , dans les Anas 
boschas , querquedula, penelope , marila, glacialis, fuligula el mol- 
lissima, et dans les harles (Mergus merganser el serrator ). Rudolphi dit 
lavoir trouvé dans le pic, Picus medius, mais ce doit être une autre 
espèce. M. Creplin dit aussi l’avoir trouvé dans le coq. 


588 CESTOIDES. 


DEUXIÈME SÉRIE. , 


Ténias incomplétement connus et qui n’ont pu être classés dans 
les précédentes sections. 


I. TÉNIAS DES MAMMIFÈRES. 


— Le ténia de l’homme (Tænia solium) a été décrit ci-dessus; on 
nommait autrefois ténia large le Bothriocephalus latus. 


TÉNIAS DES CHAUVES-SOURIS. ( Voy. aussi Tœnia acula , n° 45.) 


64. TÉNIA OBTUS. TÆNIA OBTUSATA. — Ruvozrn, Entoz., 
t. IL, 11, p. 195, et Synops., p. 159 et 517. 


Halysis vespertilionis, Zxper, Naturg., p. 371. 


« — Long de 9°" à 18°", capillaire en avant, large de 0"",15 en ar- 
rière ; — lête presque ronde, plus large que longue, avec une 
trompe incluse , petite, mince et inerme (?) ; — cou court ; — pre- 
miers articles plus longs, les suivants plus larges, tous ayant les 


« bords convexes et les angles obtus; — orifices génitaux alternes. » 
(RupoLpui.) 


« 


EJ 


Trouvé à Vienne dans l'intestin du Vespertilio murinus. 


65. TÉNIA DU HÉRISSON. TÆNIA TRIPUNCTATA. — Brenser el 
Rupozrui, Entoz., t. II, 11, p. 99, pl. 10, fig. 3-4, et Synops., p. 141. 


TϾnia tripunctata, CrePzin, Obs. de Entoz., p. 74, fig. 17. 


= 


«— Long de 40" à 140", capillaire en avant, large de 2"",25 à 
« 4s»,5 en arrière ; — têle obconique, arrondie en avant, avec une 
« trompe courte, inerme ; — cou court; — premiers articles très- 
« courts, les suivants de plus en plus grands, mais cependant quatre 
« ou trois fois, puis deux fois plus larges que longs, trapézoïdaux avec 
« les angles obtus, les derniers devenant peu à peu aussi longs que 
« larges ; — trois taches orbiculaires translucides, souvent rangées 
« iransversalement dans chaque article. » 


Trouvé par Braun dans l'intestin du hérisson ( Erinaceus europœus), 
et depuis par M. Creplin. 
TÉNIAS DES MUSARAIGNES. (Voy. aussi Tœnia scutigera, n° 2, Tœn. 
pistillum, n° 16, Tœn. scalaris, n° 17 et Tœn. tiara, n° 18.) 


J'ai trouvé aussi deux fois, dans le Sorex fodiens, à Rennes, un 
ténia différent de tous les précédents, mais la tête manquait ; une por- 


9° SÉR. — TÉNIAS DES MAMMIFÈRES. 589 


tion du corps était « longue de 25", large de 0"",5 à 0,6, formée 
« d'articles trapézoïdaux ou à bord sinueux , une fois et demie aussi 
« larges que longs; ayant chacun lorifice génital tourné du même 
« côté près de l’angle antérieur; — les testicules forment une masse 
« blanche demi-transparente , lobée, au milieu de chaque article ; — 
« le pénis est un tube corné, oblique, long de 0"",05, large de 0"",005 
« au milieu, et plus large aux extrémités, » 


66. TÉNIA DE LA TAUPE. TÆNIA BACILLARIS. — Gr. 


Tœnia bacillaris et Tænia filamentosa, Gorze, Naturgesch., p. 359 et 360, 
pl. 27, fig. 4-5 et 6. 

Tænia bacillaris, Rupozrnr, Entoz., t. II, 11, p. 131, et Syn., p. 154 et 506, 
et Tænia filamentosa, Entoz., t. IL, 11, p. 129. 


«— Long de $0"" à 200", très-mince en avant, plane et large de 
2"»,25 en arrière; — tête presque ronde; — trompe pyriforme, 
« inerme (?); — cou allongé; — articles très-courts, trapézoïdaux , 
obtus ; — orifices génitaux alternes, portés par un prolongement 
« du bord (?). » 


Gœze, ayant trouvé plusieurs exemplaires de ce ténia dans la taupe, 
en fit deux espèces, selon que le pénis était ou n’était pas visible en 
forme de filament ; Rudolphi, qui l’a trouvé aussi très-abondamment 
plusieurs fois, à Greifswald, n’a jamais vu les pénis ou lemnisques ; on 
l’a trouvé aussi à Vienne. 


= 


A 


67. TÉNIA DU CHRYSOCHLORE. TÆNIA SPHÆROCEPHALA. 
— Rupozpxr, Synops., p. 695. 


« — (Fragments) longs de 8" à 54", larges de 2"",25 ; — tête et 
« trompe presque globuleuses ; — cou assez court; — premiers arti- 
« cles en forme de rides ; les suivants plus distincts, mais encore très- 
« courts avec les angles aigus ; — pénis ou lemnisques courts, aigus. » 


Trouvé par Rudolphi dans l'intestin du Chrysochlorus capensis, con- 
servé dans l’alcool. 


68. TÉNIA DU BLAIREAU. TÆNIA ANGUSTATA, — RunoLrut, 
Synops., p. 148 et 494. 


« — Long de 20" à 150", filiforme en avant, large de 3" à 3,5 
« en arrière ; — lête arrondie, large de 0"",38 ; — trompe nulle (?) ; — 
« cou large de 0"",32, long de 4%, sans articulations ; — arlicles an- 
« térieurs trois à quatre fois aussi larges que longs, les suivants longs 
« de 1,5 à 3%, larges de 1"" à 1,5 ; les derniers une fois et demie 
« aussi larges que longs, arrondis ; — œufs ayant l'enveloppe interne 
« elliplique, longue de 0"",034 à 0"%,037, et l'embryon long de 0,031, 
«“ avec six crochels de 0,014 à 0,016, » 


590 CESTOIDES. 


Je l'ai trouvé, à Rennes, dans l'intestin d’un blaireau, maïs il était 
déjà trop altéré pour être étudié complétement. Je le crois iden- 
tique avec les jeunes exemplaires trouvés à Vienne par Bremser. 

— Un ténia de l’ours blanc (Tænia ursi maritimi, Synops., p. 169), 
est inscrit parmi les espèces douteuses de Rudolphi. Il avait été rendu 
par un ours blane de la ménagerie de Paris ; ses orifices génitaux sont 
irrégulièrement alternes; il est long de 2 mètres environ, presque ca- 
pillaire en avant, large de 5 à 7 en arrière. 


69. TÉNIA DU COATI. TÆNIA CRASSIPORA. — Rupozpmi, 
Synops., p. 697. 


« — Long de 40°" à 120", large de 1"",5 environ ; — tête large 
« de 0,58, quadrangulaire ; — trompe .obtuse, courte, inérme ; — 
« cou Lrès-court; — articles courts, rétrécis en avant, et ayant les 
« angles arrondis ; — œufs à deux enveloppes; l’externe longue de 
« 0"%,055 ; l’interne de 0"",04; — crochets de l'embryon 0"%,018. » 


Trouvé au Brésil dans l'intestin du Nasua narica. 


TÉNIAS DES BELETTES, MARTRES ET PUTOIS. (Voy. aussi Tœnia 
intermedia, n° 3 et Tœnia tenuicollis , n° 4.) 


10. TÉNIA BREVICOL. TÆNITA BREVICOLLIS. — Ruvozrni, 
Synops., p. 159 et 516. 


« — Long de 160", large (?); — tête presque orbiculaire, avee une 
« petite trompe inerme, un peu pointue; — cou très-court, plus 
« étroit; — premiers articles étroits, très-courts; les suivants devenant 
« peu à peu plus grands, presque carrés ; les derniers allongés et plus 
« élroits ; — orifices génitaux irrégulièrement alternes, saillants, tu- 
« buleux ; — pénis ou lemnisques longs, linéaires. » 


Il est bien probable que cette espèce établie pour un seul exem- 
plaire, trouvé par Gæde, dans l'intestin d’une hermine , doit être réu- 
nie au Tœnia intermedia. 


TÉNIAS DES CHIENS ET DES RENARDS. ( Voy. aussi Tœnia serrata, n° 5 
et Tœnia cucumerina, n° 39.) 


Nous avons déjà décrit le Tænia serrata du chien, qui nous paraît 
être identique avec le Tœnia marginata du loup. Il faut probable- 
ment y réunir aussi le Tœnia opuntioides (RuvoLpni, Synops., p. 141 
et 493), dont cet auteur n’a vu que des fragments sans tête, trouvés à 
Breslau, par le professeur Olto, parmi des Tœnia marginata, dans 
l'intestin d’un loup; les orifices génitaux sont également alternes, mais 
les articles ressemblent, d’ailleurs, à ceux du Tænia cucumerina. 

T1, — Nous avons décrit le Tœnia crassiceps du renard; mais avec cet 


2° SÉR. — TÉNIAS DES MAMMIFÈRES. 591 


helminthe j'ai trouvé d’autres ténias bien différents, ce sont des jeu- 
nes «longs de 12" à 14", larges de 0,6 à 0"",8, ayant la tête de 
« celte même largeur, avec une trompe assez longue en massue; avec 
« ces jeunes lénias se trouvaient des débris du ténia adulte et des 
« œufs ayant une enveloppe externe, elliptique, longue de 0,144 à 
« 0"",163, et une enveloppe interne, globuleuse, large de 0"",062 à 
« 0,072 ; — l'embryon, long de 0,048 à 0,05, a ses crochets longs 
« de 0,020 à 0",021. » 


Ce ne peut être le même que l'espèce suivante qui n’a pasde trompe. 
P P P P 


12. TÉNIA INSCRIT. TÆNIA LITTERATA. — Barscx. 


Tænia cateniformis vulpis, Gorze, Naturg., p. 310, pl. 22, fig. 10-12. 
Alyselminthus litteratus, Zxner , Nachtrag., p. 266. 
Tænia lilterata, Run., Entoz., t. II, 11, p. 103, et Syn., P. 148. 


« — Long de 320", large de 2,2; — tête obconique, tronquée 
« ou presque tétragone (grosse comme une tête d’épingle moyenne); 
« — ventouses oblongues; — cou court; — articles presque ellipti- 
« ques; — orifices génitaux, alternes; — ovaires occupant la partie 
« postérieure des articles, roussâtres, ovales lancéolés, amincis en 
« avani et entourés de petites lignes (ressemblant à des lettres?). » 


Rudolphi le dit commun dans l'intestin du renard , et je serais tenté 
de croire que c’est encore la même espèce que j'ai décrite sous le 
nom de Tænia crassiceps ; d'autant plus que Gæze a prétendu lui avoir 
vu une couronne de crochets. 

— Rudolphi a inscrit comme espèce douteuse un Tœnia canis lago- 
podis (Synops., p. 169), trouvé par Abilgaard dans l'intestin de l'isatis 
(Canis lagopus), et qu'il croit être voisin du Zœnia litterata. 


TÉNIAS DES CHATS. (Voyez aussi Tænia crassicollis, n° 7 et 
Tœnia elliplica, n° 40.) 


Rudolphi inseril parmi ses espèces douteuses 1° le Tœnia felis pardi 
(Syn., p. 169), trouvé dans l'intestin du léopard; il est long de 
1 mètre, avec les orifices génitaux alternes, et paraît être analogue 
au Tænia marginata; — ?° le Tœnia lineata (Syn., p. 169), dont 
quelques fragments seulement ont été trouvés par Gœze dans le chat 
sauvage, mais que depuis aussi on y a trouvé au musée de Vienne. 


2? 73. TÉNIA DES PHOQUES. TÆNIA ANTHOCEPHALA.—Rup., 
Entoz., 1. II, 11, p. 91, et Synops., p. 146. 


Tænia phocarum, Farnicius, Faun. groenl., p. 316. 
Alyselminthus lanceolato-lobatus , Zener, Nachtrag., p. 246. 


« — Jaune, long de plus de 1", large de 4°",5; — tête très- 
« grande, plus large que le corps, presque quadrangulaire, tronquée 


$ 


D 


592 CESTOIDES. 


«en avant, parsemée de verrues assez visibles, et ayant chacun des 
« angles prolongés en un lobe oblong lancéolé, dirigé en avant; — 
« cou court; — corps très-aplaii, formé de plus de quatre cents ar- 
« ticles annulaires , imbriqués. » 


Fabricius le trouva dans le rectum du phoque barbu; Rudolphi sup- 
pose que sa couleur jaune provient du contact des excréments, et 
que ce n’est pas un vrai ténia , mais peut-être un bothriocéphale,. 


714. TÉNIA DE L'ÉCUREUIL. TÆNIA DENDRITICA.— Gr, 
Naturg., p. 332, pl. 23, fig. 1-4. 


[Atlas, pl. 12, fig. E.)] 


Tænia floribunda, Baïscn, Bandwurm, p. 137, fig. 60. 
Alyselminthus dendritica, Zxper, Nachtrag., p. 268. ; 
Tœnia dendrilica, Ruo., Entoz., L. IE, 11, p. 104, et Syn., p. 148 et 463. 


« — Long de 100 à 190, large de 1"",5, formé d'articles suscep- 
« tibles de s’allonger plus que ceux d’aucun autre ténia; — tête assez 
« épaisse, semi-globuleuse ; — cou assez long, capillaire, formé d’arti- 
« cles très-courts, —articlesantérieurs, oblongs, les postérieurs de plus 
«en plus longs, jusqu’à devenir six à huit fois aussi longs que larges, 
ou longs de 8 à 9", linéaires; — orifices génitaux DA situés au 
« milieu de la longueur de chaque article ; — pénis lisse, long de 
« 0,95, large de 0"",046 ; —ovaire dendr tue ou formant une tie 
« palmée et tAntfGe dans toute l’étendue de chaque article ; — œufs 
« elliptiques à trois enveloppes ; l’externe mucilagineuse, décompo- 
« sable, longue de 0%*,054; la moyenne oblongue, membraneuse, en 
forme de sac réticulé, long de .0°®,050; l'interne ovoïde, presque 
« globuleuse , longue de 0"",020 à 0"",023, avec un petit opercule à 
l'extrémité la plus étroite; — embryon long de 0%",011, avec six 
crochets rudimentaires , longs de 0"",0035. 


Je l'ai trouvé assez abondamment, à Rennes, dans quatre écureuils 
(Sciurus europæus) sur sept; mais je n'ai pu avoir la têle. Gæze, 
Zeder, Nitzsch, Braun, Treutler l’ont trouvé en Allemagne. 


15. TÉNIA DU LIÈVRE. TÆNIA PECTINATA. — Gwzx, 
Naturg., p. 363, pl. 27, fig. 1-13. 


Tœænia pectinala , Ru», Entoz., t. IL, 11, p. 82, et Syn., p. 145 et 485. 
TϾnia pectinala , BnEmsEr , Icones helminth., pl. 14, fig. 5-6. 


« — Long de 30 à 200"" (rarement jusqu’à 500"), large de 3vm,37 
«à 9", ovale-lancéolé et plus mince en avant He la jeunesse, 
« ailongé en bandeletle quand il est adulie; — têle pelile, assez 
« épaisse, plus large et obtuse en avant; — ventouses elliptiques 
« Saillantes ; — cou court; — premiers articles irès-courts, les sui- 
« vants plus longs, mais cependant plusieurs fois aussi larges que 


2° SËÉR. — TÉNIAS DES MAMMIFÈRES. 593 


« longs, tous rétrécis en avant ; — articles postérieurs recouverts cha- 
« cun en partie par le bord postérieur crénelé de l’article précédent; 
« — angles postérieurs de chaque article, prolongés en un tubercule, 
« d’où sort quelquefois un fil (pénis) assez long et contourné ; — ori 
« fices génitaux d’un seul côté (Zener), des deux côtés (Gorze et 
« PALAS) ; — œufs globuleux à une seule enveloppe. » (Gorzr.) 


Daubenton dit l’avoir trouvé dans l'estomac du lapin; mais en Alle- 
magne c’est dans l'intestin grêle du lièvre et du lapin que Gæze, Pal- 
las, Zeder, Rudolphi et Treutler l’ont trouvé. Blumenbach et Frælich 
l'ont aussi trouvé dans la marmotte ( Arctomys marmotta.) 


16. TÉNIA DU HAMSTER. TÆNIA STRAMINEA. — GoEzr, 
Naturg., p. 357, pl. 27, fig. 1-3. 


TϾnia straminea , Run., Entoz., t. IT, 11, p. 181, et Syn., p. 165. 


« — Long de 30 à 200", capillaire en avant, large de 17,2 à 2mm,95 
« en arrière, formé d’articles très-courts et très-nombreux ; — tête 
« presque globuleuse, avec une trompe pyriforme assez longue, ar- 
« mée d’une couronne de crochets très-petits; — cou très-long; — 


« articles très-courts, plus étroits en avant, et ayant les angles posté- 
« rieurs aigus. » 


Gæze le trouva abondamment dans l'intestin du hamster ( Arctomys 
cricetus). C’est peut-être le même que notre Tœnia murina, n° 19. 


117. TÉNIA DU KANGUROO. TÆNIA FESTIVA. — Runozrui, 
Synops., p. 146 et 490. 


TϾnia festiva, Bremser, Icones helminth., pl. 14, fig. 7-10, 


« — Long de 200 à 270", large de 4,5 à 6",7, formé d'articles 
« très-nombreux et très-courts, demi-transparents , dans chacun des- 
« quels les ovaires forment une ligne opaque, jaunâtre , interrompue 
« au milieu ; — tête tétragone , épaissie ; — ventouses arrondies rap- 
« prochées et dirigées en avant ; — premiers articles étroils, en forme 
« de rides, les suivants presque égaux entre eux, six fois aussi 
« larges que longs, avec les angles postérieurs aigus. » 


Trouvé à Vienne dans la vésicule du fiel et les canaux biliaires 
d’un kanguroo ( Macropus giganteus ), de la Nouvelle-Hollande. 


38 


394 CESTOIDES. 


II. TÉNIAS DES OISEAUX. 


78. TÉNIA GLOBIFÈRE. TÆNIA GLOBIFERA.— Barsos, Bandw., 
p.199, fig. 134-136, et Tænia cylindracea , p. 191, fig. 119-121. 


Tœænia cylindracea, Brocu, Traité des Vers int., pl. 3, fig. 5-7 (mauvaise), 
Tænia brachium globulosum, Gorze, Naturg., p. 401, pl. 32 4, fig. 13-16. 
TϾnia globifera, Rup., Entoz., t. II, 11, p. 145, et Syn., p. 158 et 514. 
Tænia globifera, Crerraw, Nov. obs.de Entoz., p. 112. 


« — Long de 80 à 130%, large de 1 à 3"; — tête petite , déprimée, 
« avec les ventouses gonflées en arrière, et une trompe courte, ob- 
« tuse, inerme (?); — cou très-court ;: — premiers articles très-étroits 
« et très-courts ; les suivants plus larges, inégaux, puis plus longs, 
« cunéiformes ou en forme de cloche ou de bouteille, avec le bord 
« postérieur plus ou moins gonflé; les derniers elliptiques ou orbi- 
« culaires; — orifices génitaux irrégulièrement allernes , très- 
« gonflés et saillants; — pénis lisses, larges de 0"",01, longs de 
« de 0,04; — œufs elliptiques à deux enveloppes, l’externe mem- 
« braneuse, longue de 0,06; l’interne plus résistante, elliptique, 
« longue de 0%",45 à 0"",052; — embryon long de 0,032 à 0,035, 
« séparé par un globule de chacune des extrémilés de la coque, et 
« muni de six crochets longs de 0"",0105. » 


Je l’ai trouvé sans tête dans l'intestin de la buse ( Falco buteo ) et de 
la soubuse ( Falco pygargus ) à Rennes; j'ai vu plusieurs des articles 
portant un renflement ou une sorte de vésicule rougeâtre à l’un des 
angles antérieurs. Il a été trouvé en Allemagne dans les Falco tinun- 
culus, buteo, lanarius, lagopus , rufus, gallicus, ater, cyaneus, 
leucosoma , subbuteo, lithofalco, pennatus, peregrinus, æruginosus 
et albicilla. 


19. TÉNIA PERLE. TÆNIA PERLATA.— Gozr, Naturg., p. 408, 
pl. 32, B, fig. 17-23, 


Tœænia perlata, Rup., Entoz., t. IL, 11, p. 95’, et Syn., p. 146. 
TϾnia perlata, Grerzin , Nov. obs. de Entoz., p. 104. 


= 


« — Long de 100 à 350%», large de 2% à 92mm,4, formé d'articles 
« très-nombreux et courts, dont les derniers portent chacun au mi- 
« lieu un nodule blanc en forme de perle ; — tête très-courte , dépri- 
« mée, obluse, sans trompe et sans crochels ; — cou aussi large que 
« la tête, long de 30"" environ; — articles trapézoïdaux beaucoup 
« plus larges que longs , avec les angles postérieurs aigus. » 


Trouvé par Gœze d’abord dans l'intestin de la buse, puis par 
M. Schilling, dans les Falco fusco-ater, nœvius et cyaneus. 


2° SÉR. — TÉNIAS DES OISEAUX. 595 


? 80. TÉNIA DU MILAN. TÆNIA FLAGELLUM. — Gorzr, Naturg., 
p. 406, pl. 32, B, fig. 28-31. 


TϾnia flagellum , Ruporrui, Entoz., t. II, xt, p. 157, et Synopsis, p. 161. 


« — Long de 54°", capillaire en avant , large de 1"",12 en arrière ; 
« — têle presque globuleuse ; — trompe (?}; — cou très-long; — 
« corps très-mince en avant, élargi brusquement en arrière ; — pre 
« miers articles presque cunéiformes , les derniers très-courts. » 


Gœze en trouva six exemplaires dans l'intestin d’un milan ( Falco 
milvus), et Rudolphi le considère comme douteux, 


» 81. TÉNIA DU HOBEREAU, TÆNIA TENUIS.— Creruis, Nov, 
observ. de Entox., p. 96. 


« — Long de 135° à 160", large de 0"",56 en arrière ; — tête pe- 
« tite, presque globuleuse ou un peu quadrangulaire, sans trompe 
« et sans crochets; — ventouses latérales grandes ; — cou assez court; 
« premiers articles en forme de rides; les suivants très-courts, droits, 
« obtus, puis trapézoïdaux , courts, avec le bord postérieur gonflé et 
« les angles très-obtus. » 


M. Creplin en a trouvé un seul exemplaire mort dans le hobereau 
( Falco subbuteo ). 

— Une quatrième espèce de ténia des faucons a été décrite précé- 
demment ( Tœnia crenulata, n° 42). 


82. TÉNIA DES HIBOUS. TÆNIA CANDELABRARIA. — Gorzr, 
Naturg., p. 405, pl. 32, B, fig. 24-27. 


Tœria candelabraria, Rup., Entoz., t. IT, 11, p. 151, et Syn., p. 160 et 518, 


« — Long de 80 à 160", formé d’articles très-courts d’abord , puis 
« plus longs et campanulés, montrant à l’intérieur un ovaire transverse, 
« d’où part un canal élargi en avant, de manière à figurer un chan- 
« delier (Candelabrum) ; — lête assez grande, amincie en avant, avec 
«une trompe obtuse ; — ventouses presque orbiculaires, occupant la 
« partie postérieure de la tête; — cou assez long. » 


Dans l'intestin des Strix aluco, brachyotus, bubo, otus et scops. 


83. TÉNIA DES PIES-GRIÈCHES. T'ÆNIA PARALLELIPIPEDA.— 
Rupozpni, Entoz., 1. I, 11, p. 377, el Syn., p. 160 et 519, 


« — Long de 100 à 160", large de 1°%,2 à 1,5 en arrière; —têle 
« presque globuleuse, avec une trompe courte , assez épaisse, obtuse; 
« — cou court; — premiers articles très-courts, les suivants de plus 
« en plus longs et campanulés, les derniers parallélipipèdes, souvent 
« resserrés au milieu. » 


596 CESTOIDES. 


Trouvé d’abord ( 1809) par M. Creplin dans le Zanius collurio, à 
Greifswald ; et depuis, au musée de Vienne, dans les Lanius minor 
et pomeranus. 


84. TÉNIA CAMPANULÉ.  T'ÆNIA CAMPANULATA.—Runorrni, 
Syn., p. 693. 


« — Long de 30 à 54"; — têle presque rhomboïdale, avec une 
« trompe obtuse ; — cou court; — premiers articles très-courts, les 
« suivants campanulés. » 


Trouvé au Brésil dans l'intestin du Muscicapa audax et d’un autre 
gobe-mouches indéterminé. 

— Nous avons précédemment parlé d’un autre ténia des gobe- 
mouches ( Tœnia quadrata n° 8. 


85. TÉNIAS DES MERLES. (Voy. aussi Tœnia angulala, n° 21). 


Rudolphi avait d’abord inscrit dans son Enfozoorum historia trois 
espèces de ténia, comme trouvées dans les diverses espèces du genre 
Turdus ; plus tard, dans son Synopsis , il les réunit en une seule sous 
le nom de Tœnia angulata ; mais il est bien certain qu’il y a plusieurs 
espèces différentes de celles-là. En effet, j'ai trouvé à Rennes : 

— 1° Dans la draine, le 12 février, un ténia jeune, avec des frag- 
menis d’adulte, contenant des œufs elliptiques, à trois enveloppes : 
l'enveloppe externe longue de 0"",094 à 0"",102, la moyenne mem- 
braneuse , longue de 0"",082, et l’interne longue de 0"",053 à 0,058 ; 
l'embryon, long de 0"",042, avait des crochels longs de 0"",023 à 
0w",024 ; la tête était très-gonflée, large de 0"”,23 , avec les ventouses 
larges de 0"*,11, presque contiguës ei dirigées en avant; le cou était 
large de 0"",125 , et les derniers articles étaient oblongs : ce pourrait 
être le Tœnia serpentulus de la pie. 

—2° Dans la grive, le 10 décembre , un ténia jeune ayant la tête glo- 
buleuse , remarquabiement grosse , large de 0"",66, avec les ventouses 
larges de 0"",28 , et le cou large de 07",22. 

— 3° Dans la draine, le ? décembre, un ténia long de 10", large 
de 0,6, ayant les articles postérieurs deux fois aussi larges que 
longs ; la têle large de 0"",4; la trompe courte, avec une couronne 
de dix crochets étroits et recourbés, longs de 0"”,028 ; les ventouses 
larges de 0"",131 ; le cou large de 0"",21 , et les orifices génitaux uni- 
latéraux : c’est certainement le Tœnia serpentulus de la pie. 

— 4° Dans la grive, le 4 décembre, des ténias très-jeunes, longs 
seulement de 1"",5, larges de 1"",36, avec la tête large de 0"",31, et 
une trompe épaisse, courte, large de 0"",13, armée de vingt-quatre 
crochels très-pelits, longs de 0"",019, sans apophyse postérieure. On 
pourrait croire que c’est le jeune âge du Tœnia angulata. 

— Rudolphi a inscrit aussi, sous le nom de Tœnia pyramidata 
(Syn., p. 696), un ténia trouvé par Natterer, au Brésil, dans une 


2 SÉR. — TÉNIAS DES OISEAUX. 597 


espèce de Turdus. IL n’a eu que des fragments longs de 3 à 4”, avec la 
tête rhomboïdale, prolongée en avant, les premiers articles très- 
courts, et les suivants arrondis, mais encore beaucoup plus larges 
que longs; les orifices génitaux sont unilatéraux, et laissent sortir des 
pénis courts, droits, obtus. 

— Rudolphi inscrit aussi comme espèce douteuse un autre Tœnia 
turdi (Synops., p. 105) du Brésil. 


TÉNIAS DES BECS-FINS. (Voy. aussi Tœnia purpurata, n° 9, Tœnia 
exiqua, n°23, et Tœnia attenuata, n° 22). 


86. TÉNIA PLATYCÉPHALE. TÆNIA PLATYCEPHALA.—Runr., 
Entoz., 1. Il, 11, p. 94, et Syn., p. 154 et 508, et Tœnia alaude, 
Entoz., t.II, 11, p. 210. 


Tænia platycephala , Bremser, Icones helminth., pl. 15, fig. 14-16. 


« — Long de 10 à 60"", large de 1"",12; — tête en forme de 
« disque, presque tétragone, avec une trompe obtuse, courte, sans 
« crochets (?); — premiers articles très-courts, les suivants plus longs, 
« en entonnoir; — orifices génitaux unilatéraux. » 


Rudolphi en trouva d’abord un seul exemplaire long de 54"" dans 
un rossignol ( Sylvia luscinia), puis il rapporta à la même espèce un 
ténia trouvé dans l’alouette par Braun , qui l'avait nommé Tænia bu- 
cephala. Le catalogue du musée de Vienne l'indique comme trouvé 
dans dix espèces de Sylvia, dans cinq espèces d’alouettes(A/auda), dans 
la bergeronnette ( Motacilla flava), dans le Saxicola ænanthe, dans 
les Anthus trivialis et campestris et dans plusieurs espèces de bruants 
(Emberiza); mais il est probable que parmi tous ces ténias incom- 
plétement observés, il doit se rencontrer plusieurs des espèces dé- 
crites ici, et qui toutes ont la trompe armée de crochets. 


87.TÉNIAS DES HIRONDELLES. (Voy. aussi Tœnia cyathiformis, n° 24.) 


J'ai trouvé à Rennes, dans les hirondelles de fenêtre et de chemi- 
née (Hirundo wrbica et rustica), des ténias bien évidemment diffé- 
rents des Tœnia cyathiformis ; en effet, leur tête, large de 0"",226, 
se prolonge en une trompe plus mince, inerme et munie de papilles ; 
les ventouses sont larges de 0%",115; les orifices génitaux sont irrégu- 
lièrement alternes, et laissent sortir un appendice lisse, et en même 
temps un pénis hérissé de granules ou de pelites épines; ces lénias 
étaient longs de 20 à 30", larges de 1"",25 ; avec eux se trouvaient des 
articles isolés du Tænia cyathiformis remplis d'œufs. Mais quoique les 
hirondelles eussent été tuées à l'instant même, les Lénias étaient déjà 
altérés par les sucs digestifs. Peut-être cela tient-il à ce que ces 
oiseaux avaient jeuné forcément durant plusieurs jours par suite 
d’une tempête qui les forca de s’abattire sur les maisons. 


598 CESTOÏDES. 


88. TÉNIA DES ENGOULEVENTS. TÆNIA MEGACANTHA. — 
Run., Syn., p. 701. 


«— Long de 20%" à (?), large de 1 à 1"",50 ; — tête presque globu- 
« leuse , ayant les ventouses dirigées en avant ; — trompe cylindrique; 
« renflée en boule à l'extrémité, et armée d’une couronne de cro- 
« chets très-forts ; — cou très-court;-- premiers articles très-courts, 
« les suivanis presque campanulés. » 


Rudolphi a rangé sous cette dénomination spécifique divers frag- 
ments de ténias, les uns trouvés par Treutler, à Dresde, dans le Ca- 
primulqus europœus, les autres par Olfers et Natterer, au Bresil, dans 
diverses espèces d’engoulevent. 


89. TÉNIAS DES MÉSANGES. (Voy. aussi Tœnia nasuta, n°25.) 
(Atlas, pl. 9. fig. Æ.) 


Je propose de nommer provisoirement le Tenia parina (Duzr.),un ténia 
non adulte, bien différent des Tœnia nasuta, que j'ai trouvés également 
dans le Parus caudatus, à Rennes; il est long de 4 à 5", large de 
0"",25, avec une Lêle très-renflée, large de 0"",51; sa trompe très- 
petite, longue de 0"",5, large de 0°",048, est armée de dix-huit cro- 
chets longs seulement de 0"",0195, très-délicats ; les ventouses sont 
larges de 0"",134, les articles sont très-courts. 


TÉNIA DES MOINEAUX. (Fringilla.) 


— 1° J'ai trouvé, en 1837, à Paris, dans un moineau ( Fringilla 
domestica ) un grand nombre de ténias qui, d’après les dessins que 
j'en fis alors, me paraissent devoir être le Tœnia nasuta , n° 26, 
avec sa trompe armée de dix grands crochets ; 

— 2 Le 27 août 1843, à Rennes, dans un moineau, un ténia long 
de 33 à 45", sans tête, large de 0"",3 en avant, et de 1"*,5 en arrière, 
et formé de soixanie-six articles, tous presque aussi longs ou plus 
longs que larges , arrondis ou trapézoïdaux; les pénis sont longs de 
0,17, larges de 0"",026, hérissés de papilles (Atlas, pl. 11, fig. F) 
comme chez le Tænia exigua du troglodyte, n° 23; ses œufs sont 
presque semblables aussi, de sorte que je le crois identique; 

— 3° Dans un moineau, un lénia long de 65"", large de 0v",95, 
ayant la tête large de 0"*,2, avec une trompe très-allongée, longue 
de 0,17, large de 0,045, sans crochets? ou dont les crochets 
élaient déjà tombés; ses ventouses sont larges de 0,098 ; ses ori- 
fices génitaux sont unilatéraux, mais ne laissent pas sortir les pénis; 
les articles antérieurs sont beaucoup plus larges que longs, les posté- 
rieurs sont plus arrondis et contiennent des œufs remarquablement 


2° SÉR. —— TÉNIAS DES OISEAUX. 599 


grands ; en effet, l'enveloppe exlerne est elliptique, longue de 
02,145 à 0w%,155; l'enveloppe interne, également elliptique, est lon- 
gue de 0"",06; l'embryon esi long de 0"",044 à 0,051, avec des 
crochets longs de 0,023 à 0,025. Entre les deux enveloppes de 
l'œuf se trouve un albumen qui se décompose par laction de l’eau 
en sé creusant de vacuoles. Ce pourrait être le Z'œnia serpentulus des 
corbeaux (n°38); 

— 4° Dans un moineau , un ténia sans tête, qui pourrait être iden- 
tique avec le précédent, quoique avec des dimensions moindres. Il 
est long de 30°”, large de 0"",8 en arrière, et contient des œufs assez 
semblables, également pourvus d’un albumen décomposable par l'eau ; 
l'enveloppe externe est longue de 0"%,071 à 0,074, large de C"*,051; 
l'enveloppe interne est longue de 0"",057 à 0,062; l'embryon est 
long de 0"",033 , avec des crochets longs de 0"",016 ANOm OUT 

— 5° Le 23 avril 1844, dans un pinson (Fringilla cœælebs), trois 
fragments, sans têle, longs de 7 à 10wm, larges de 0,60 à 1°",40 , et 
ressemblant beaucoup au Tœnia exigua par leur forme et par les œufs 
contenus ; 

— 6° Le 19 avril aussi, dans un pinson, deux ténias jeunes, longs 
de 10 à 20wv, larges de 1"" en arrière ; leur tête large de 0°",33, porte 
une trompe large de 0,08 et un peu plus large, armée de vingi cro- 
chets longs de 0"",023 ; les ventouses sont larges de 0"",093 à 0"",12. 
Je crois que c’est le même que j'ai nommé Tænia attenuata, n° 22, 
dans la farlouse. 


90. TÉNIA DE L’ÉTOURNEAU. TÆNIA FARCIMINALIS.—BATSCH, 
| Bandw., p. 198, fig. 132-133. 


TϾnia farciminosa , Goeze, Naturg., p. 397, pl. 3, 2, fig. 19-21. 
Tænia slurni, GMELIN, Syst. nat., p. 3071. 
Tœnia farciminalis, Runorrur, Entoz., t. II, 11, p. 153, et Synopsis, p. 160. 


« — Long de 30 à 130%", très-mince (large de 1"",2) ; — tête tétra- 
« gone, avec une trompe renflée en massue; — premiers articles 
« très-courts, les suivants presque trapézoïdaux , puis ovales, les 
« derniers allongés , à bords sinueux. » 


Il a été trouvé dans l'intestin de l’étourneau par Gœze , qui com- 
pare ses derniers articles à des boudins ou saucissons ( Farcimen). 
Braun et Bremser l'ont trouvé également, 


91. TÉNIA DU TROUPIALE  TÆNIA LONGICEPS. — RuvOLPH, 
Synops., p. 691. k 


« — Long de 18 à 40", large de 3"",35 ; — lête allongée, avec les 
« ventouses anguleuses dirigées en avant; — cou nul; — premiers 
« articles très-courts, les suivants s’allongeant peu à peu, et toujours 
« rétrécis en avant, et renflés au bord postérieur, les derniers très- 
« larges, » 


600 CESTOIDES. 


Trouvé, au Brésil, dans l'intestin du troupiale ( Icterus cristatus )E 
Rudolphi décrit ses œufs (Syn., pl. 3 ; fig. 21) comme ayant une en- 
veloppe moyenne, qu’il compare à l’allantoïde, interrompue d’un 
côté. 


TÉNIA DES CORBEAUX. (Voy. aussi Tœnia undulata, n° 26, et Tœnia 
serpentulus, n° 27.) 


Jai trouvé dans la pie un ténia qui, avec la même forme de tête 
que le Tœnia serpentulus, présente des crochets épais ( Atlas, pl. 9, 
fig. O), courbés comme ceux du Tenia undulata; il a aussi un cou 
bien distinct. 


* 92. TÉNIA A TROMPE STYLIFORME. TÆNIA STYLOSA.—Run., 
; Entoz., t. 11,11, p. 154, et Syn., p. 160. 


« — Long de 50 à 200"; mince; — tête large de 0,67 à (?); — 
« trompe longue de 0"",26, large de 0"",09 à la base, renflée en boule 
« à l'extrémité, inerme (?); — ventouses larges de 0"®,2 ; — cou nul; 


« — premiers articles très-courts, les derniers presque infundibuli- 
« formes. » 


J'en ai trouvé un jeune, long seulement de 15", dans un freux 
(Corvus frugilegus); c’est probablement le même qu’on a trouvé, 
en Allemagne, dans le geai. 


93. TÉNIAS DES Pics. (Voy. Tœnia crateriformis, n° 29, et Tœænia 
frontina, n° 64.) 


J'ai trouvé, le 26 mars, à Rennes, dans un Picus major, un ténia 
sans tête, long de 40,"", large, de 0"",3 en avant et de 1"",10 en ar- 
rière, où ses derniers articles sont longs de 0"",6 à 0"",7. IL est re- 
marquable par la coloration jaunâtre et rougeâtre de ses articles 
ovigères; les orifices génitaux sont unilatéraux, mais les pénis ne 
sont pas saillants; les œufs sont agglutinés dix ou douze ensemble 
par une substance mucilagineuse pour former dans ebaque article des 
masses ovoiïdes, rougeàtres, larges de 0,2 à 0"",36 ; — chaque œuf 
est revêtu lui-même d’une enveloppe molle, diaphane, large de 
0"",063; l'enveloppe interne, globuleuse, est large de 0"",033 ; 
l'embryon est long de 0"",018, avec les crochets longs de 0"”,005; 
c’est peut-être le Tœnia frontina, n° 61. 


— 94. Rudolphi inscrit avec doute (Syn., p.147) le Tœnia crenata de 
Gœze que, dit-il, on devra peut-être réunir au Tænia crateriformis ; 
il esl,censé aussi grand que le T'œnia serpentulus des corbeaux ; mais 
avec la tête hémisphérique terminée par un nodule sans crochets ; le 
cou est très-long, et les articles transverses ont les angle obtus. 


9 SÉR. — TÉNIAS DES OISEAUX. 601 


95. TÉNIA CROISÉ. TÆNTA CRUCIATA. — Rur., Syn., p. 690. 


« — Long de 20 à 34%", très-délicat ; — tête divisée par deux sillons 
«en croix; — ventouses grandes, anguleuses ; — trompe nulle; — 
« cou nul; — premiers articles courts, les suivants moniliformes, » 


Trouvé, au Brésil, dans le Picus lineatus, par Natterer. 


96. TÉNIA DU COUCOU. TÆNIA DIFFORMIS. — Rur., Syn., 
p. 148 et 594. 


Tœnia brevicollis, Froezicx, dans Naturf., XXIX, p. 83. 


« — Long de 50 à 160", large de 2"",2; — tête presque globuleuse ; 
« — cou nul; — premiers articles difformes, les suivants, courts, 
« égaux, les derniers rétrécis. » 

Trouvé par Rudolphi et par Frœælich dans l'intestin du coucou 
(Cucullus canorus). 


97. TÉNIA DEL'ANI TÆNIA MUTABILIS.— RuvoLrni, Synops., 
p. 152 et 504. 


«— Long de 50% à 100% (?); — tête presque globuleuse ; — cou as- 
«a sez court; — premiers articles très-courts, les suivants plus étroits 
«et plus longs, les derniers campanulés; — orifices génilaux al- 
« ternes. » 


Trouvé par Olfers, au Brésil, dans l’ani (Crotophaga ani). 


? 98. TÉNIA DU PERROQUET. TÆNIA FILIFORMIS. — RuvoLrri, 
Entoz., IL, 11, p. 182, et Syn., p. 166. 


Tænia longissima ; Gosze, Naturg., p. 406. 


«a — Long de 4%%,5 (? Goze), large de 0,56 (?); — tête presque 
« ronde avec une trompe ; — cou très-long, corps filiforme composé 
« d'articles très-courts, » 


Rudolphi doute, avec raison, de l’exactitude des mesures, données 
ici d’après Gæze. Le catalogue de Vienne indique aussi ce ténia dans 
le perroquet gris (Psittacus erithacus). 


TÉNIAS DES GALLINACÉS. (Voy. aussi Tœnia infundibuliformis, n° 62.) 


99. J'ai trouvé, le 5 juin 1844, dans l'intestin d’une poule , un ténia 
sans têle, long de 65"", large de 0"",3 en avant, et de 0"",9 en arrière, 
qui me paraît différent du T'œnia infundibuliformis, par ses œufs et par 
la longueur deses articles postérieurs qui n’ont pas moins de 4% à 5% ; 


602 CESTOIÏDES. 


ses orifices génitaux sont irrégulièrement alternes, mais les pénis ne 
sont pas exsertiles; les œufs, à triple enveloppe, sont elliptiques, pro- 
longés aux deux extrémités par deux longs cordons polaires, qui s’épa- 
nouissent en un faisceau membraneux , comme ceux des œufs de Mer- 
mis; l'enveloppe externe est longue de 0"",057 à 0®",059; l’enve- 
loppe interne est longue de 0,044 à 0,048; l'embryon est long de 
0"%,037, avec des crochets de 0"",018 à 0,022. 


100. Je proposerai de nommer Tœnia exilis, un autre ténia de la 
poule, bien différent aussi des précédents, mais dont je n’ai pas en- 
core eu la tête, il est long de 20"" à (?), large de 6°",15 en avant, et 
de 0®",95 en arrière, formé d'articles courts, transverses ; — les ori- 
fices génitaux sont unilatéraux ; — les pénis sont lisses, assez longs, 
larges de 0"",015, précédés par une ample vésicule séminale, remplie 
des spermatozoïdes en écheveau; — les œufs, presque globuleux, ont 
trois enveloppes; l’externe longue de 0"*,056 à 0",065 ; la moyenne 
de 0°",054; l’interne de 0"",032; — l'embryon, long de 0,095, a 
des crochets longs de 0"",0125. 


101. TÉNIA LIGNE. TÆNIA LINEA. — Gorzr, Naturg., p. 399, 
pl. 22 a, fig. 8-12. 


TϾnia linea, Runorpur, Entoz., t. II, 11, p. 142, et Synopsis, p. 157 et 513. 


«— Long de 100" à 330», large de 2,25 à 3"",37 en arrière; — 
« tête presque globuleuse, avec une trompe obtuse, inerme (?); — 
« COU Capillaire ; — premiers articles en forme de rides ; les suivants 
« infundibuliformes, les derniers campanulés, marqués de lignes lon- 
« gitudinales, parallèles, et avec les angles postérieurs, saillants et 
« aigus en dents de scie; — œufs grands, elliptiques. » 


Trouvé, en Allemagne, dans la perdrix, et en Italie, par Rudolphi, 
dans la caille (Tetrao coturnix). 


102. TÉNIA DE LA TOURTERELLE. TÆNIA SPHENOCEPHALA, 
—Rupozrui, Entoz., t. If, 11, p. 94, ét Syn., p. 154 el 506. 


« — Long de 50% à 160%, large de 1"",12 à (?); — tête cunéiforme (?) 
« ou plutôt triangulaire, avec une trompe cylindrique, inerme (?); — 
« cou très-long, capillaire; — articles très-courts, surtout en avant; 
« — orifices génitaux unilatéraux. » 


Trouvé solitaire, une seule fois , dans la tourterelle (Columba tur- 
tur ) par Gœze et Zeder qui n’ont pu l’étudier convenablement, Ru- 
dolphi, en ayant reçu de Bremser plusieurs exemplaires, trouvés à 
Vienne, a reclifié en partie la description; il a voulu aussi rap- 
porter à la même espèce d’autres ténias trouvés à Vienne, dans la 


Columba livia, longs de 50% à 80», capillaires en avant, larges de 
gr à 4mm 5 en arrière. 


2 SÉR. == TÉNIAS DES OISEAUX. 603 


103. TÉNIA CRASSULE, TÆNIA CRASSULA. —Run., Syn., p.101. 


« — Long de 300 à 400" ; — tête ovale avec une trompe obtuse, 
« armée de petits crochets; — cou assez long, mince, premiers ar- 
« ticles très-courts, les suivants, toujours courts, mais à bords dila- 
« tés, les derniers presque infundibuliformes ; — œufs très-grands, 
« longs de 0"",28, larges de 0"",19, fixés sur des cordons ou vais- 
« seaux (?), et contenant un embryon, formé de quatre à (?), globules 
« (en grappe de raisin, Synops., pl. 3, fig. 19). » 


Rudolphi l’a décrit ainsi, d’après des exemplaires recueillis, au Bré- 
sil, par Olfers, dans un pigeon apporté de la côte d'Afrique. 


104, TÉNIA DE L'OUTARDE.  TÆNIA VILLOSA. — BLocu, Traité 
des Vers intest., pl. ?, fig. 5-9. 


TϾnia otidis, Werner, Brev. expos., p. 54, pl. 3, fig. 58-36. 

TϾnia fimbriata, Barscn, Bandw., p. 163, fig. 86-87. 

Tœænia tardæ , GMELIN , Syst. nat., p. 3077. 

TϾnia villosa , Ruporpur, Entoz., {. IT,11, p. 126, et Synopsis, p. 153. 
TϾnia villosa, Bremser , Icones helminth., pl. 15, fig. 9-13. 


« — Long de 300% à 1300", très-mince et capillaire en avant, large 
« de 2°*,2, en arrière; — tête presque ronde; — trompe inerme (?), 
« plus longue que la tête, et moitié aussi large, terminée par un ren- 
« flement capité; — cou très-court; — premiers articles très-courts, 
« les suivants assez longs, les derniers infundibuliformes et tous 
« ayant un des angles postérieurs prolongé du même côté en un 
« appendice subulé, presque aussi long que le diamètre de l’article 
« correspondant. » 


Bloch et Rudolphi l’ont trouvé très-abondamment dans les intestins 
de l’outarde (Otis tarda). Bremser a représenté (fig. 3) les articles 
postérieurs obiongs, dépourvus de prolongement latéral, mais avec 
des pénis ou cirres irès-longs, sortant des orifices génitaux silués d’un 
même côté, au milieu, 


105. TÉNIA LISSE, TÆNIA LÆVIGATA, — Runozeni, Synops., 
p. 151 et 500. 


« — Long de (?) ; — tête presque globuleuse, avec une trompe cy- 
« lindrique, obtuse ; — cou allongé, assez large; premiers articles 
« plus courts, les autres de plus en plus longs, les derniers deux fois 
« aussi longs que larges, tous ayant les angles arrondis; — œufs re- 
« vêtus d’une enveloppe ronde, diaphane, sans prolongement, » 


Trouvé, à Vienne, dans les pluviers (Charadrius hiaticula, pluvia- 
lis, cantiacus el minor). 


604 CESTOIDES. 


TÉNIAS DES HÉRONS ET DES CIGOGNES. (Voy. Tænia multiformis , 
n° A1 et Tœnia aurita, n° 12.) 


106. Le Tœnia unguicula de Braun (Run., Entoz., t. IT, 1, p. 207, et 
Syn., p. 113 et 534), est indiqué comme trouvé, en Allemagne, dans les 
hérons (Ardea cinerea , purpurea et nycticoraæ), et dans la cigogne, 
mais il est très-incomplétement décrit; on en a vu des fragments 
longs de 50°" à 80°", formés d’articles presque infundibuliformes ou 
campanulés, allongés, avec le bord postérieur très-gonflé, et les ori- 
fices génilaux alternes. 


107. Le Tæœnia unilateralis (Run., Synops., p. 696) a été trouvé, au 
Brésil, par Natterer, dans les Ardea virescens et egretta ; il est long de 
50%% à 190%, formé d’articles trapézoïdaux ou cunéiformes, ayant les 
orifices génitaux tous d’un côté; la tête est très-courte, avec une 
trompe capitée ou terminée en boule; le cou est nul. 


108. TÉNIA DE L’IBIS. TÆNIA MICROCEPHALA, — Rur., Syn., 
p. 157 et 513. 


«— Long de 30" à 50m», large de 17,2 à 2%w,95 en arrière ; — tête 
« petite, en continuation avec le cou, qui est long ; — trompe cylin- 
« drique, quelquefois plus longue que la tête ;—articles courts, ayant 
a les bords latéraux arrondis, et les angles postérieurs assez aigus. » 


Trouvé, à Vienne, dans l'ibis (Tantalus falcinellus). 


109. TÉNIA VARIABLE. TÆNIA VARIABILIS. — RupoLpui, 
Entoz.,i. Il, 11, p. 120, et Synops., p. 151 et 498. 


a — Long de 100 à 200%"; — large de 1 à 2°" ;— têle arrondie, sus- 
« ceptible de s’allonger en une trompe assez grêle, armée de six 
« petits crochets ; — cou assez long; — premiers articles très-courts, 
« transverses , les suivants plus longs, arrondis ou infundibuliformes, 
« ou cyathiformes, derniers articles oblongs ; — œufs à trois enve- 
« loppes, l’externe quelquefois ovale ou globuleuse, diaphane et 
« molle , longue de 0,08, quelquefois fusiforme , élirée et terminée 
a par deux longs appendices très-minces, longs de 0"",5 ; — enve- 
« loppe moyenne, membraneuse, ovale ; — enveloppe interne granu- 
« leuse, elliptique, longue de 0"*,038 à 0,044; — embryon long de 
« 0"®,03 avec des crochets de 0"",0105, » 


Je l'ai trouvé à Toulouse dans la petite bécassine (Scolopax galli- 
nula); c’est bien le même que Rudolphi a nomméainsi, et qui a été 
trouvé en Allemagne dans diverses bécasses, dans le sanderling (Cka- 
radrius calidris), dans les chevaliers (Totarus) et dans le vanneau. 


2° SÉR. — TÉNIAS DES OISEAUX. 605 


110. J'ai trouvé aussi dans une bécassine ( Scolopax gallinago), à 
Rennes, un ténialong de 30 à 60", large de 1°" environ, ayant la tête 
terminée par une trompe cylindrique assez longue, et les ventouses 
très-saillantes ; ses œufs ont l'enveloppe interne (Atlas, pl. 11, fig. A) 
presque globuleuse , longue de 0"",041 à 0"",045, très-épaisse, et 
paraissant hérissée de pointes saillantes; l'embryon est long de 
0,026 à 0"",030, avec des crochets de 0"",011. : 


111. Le Tœnia filum(de Gosze, Naturg., p. 398 et pl. 32, A, f. 1-7, et 
de Runozri, Entoz., Il, 11, p. 140, et Syn., p. 157 et 512) est une 
espèce assez douteuse. Il a été trouvé en Allemagne dans la bécasse 
et la bécassine, et dans les combattants (Machetes); il est long de 50 à 
200”, capillaire en avant, et large de 1"",2 à 2"»,95 en arrière, avec 
la tête globuleuse, la trompe cylindrique renflée à l'extrémité, le cou 
très-long et les articles trapézoïdaux à angles aigus. Rudolphi, d’après 
la forme si variable de la tête et de la trompe, le juge très-différent 
du Tœniavariabilis, mais assez voisin du suivant. 


112. Le Tœnia sphærophora (Ruvozrur, Entoz., t. 11, n1, p. 119, et 
Synops., p. 150 et 498) a été trouvé dans le courlis ( Numenius 
arcuatus). Il est long de 50 à 80", capillaire en avant, large de 
2,2 en arrière ; sa tête est en eœur renversé, avec une trompe très- 
grande, presque globuleuse à l'extrémité ; le cou estlong et capillaire ; 
les articles antérieurs sont très-courts, les suivants presque carrés, 
les derniers allongés. 


113. Le Tœnia nymphaea (Ruvozvnt, Entoz., t. 1], 1, p. 147, et Syn., 
p. 158) trouvé par Schrank en Suède, dans le corlieu (Numenius phaeo- 
pus) est très-probablement, suivant Rudolphi lui-même, identique 
avec le Tœnia variabilis. 11 est décrit comme ayant la tête presque 
globuleuse, la trompe cylindrique, obtuse, le cou nul, les premiers 
articles oblongs et les derniers très-courts ; les orifices génitaux sont 
unilatéraux, amincis d’un des côtés de chaque article et laissent 
sortir un pénis presque claviforme. 


114. Le Tœnia amphitricha (Rupozrur, Synops., p. 152 el 601), a été 
trouvé à Vienne dans l’alouelte de mer (Tringa alpina); il est long de 
30 à 135% , large de 2"",5 ; sa lête arrondie est quelquefois tronquée 
quand la trompe est rélractée; — la trompe cylindrique est plus 
longue que la tête et se lermine par un nodule ; — le cou est assez 
court ; les articles plus ou moins longs ont le bord postérieur gonflé 
et les orifices génilaux allernes. 


115, Le Tœnia brachycephala de M. Creplin (Nov. obs. de Entoz., 
p.98) est encore une espèce très-incomplétement connue et qui 
doit être identique avec quelqu’une des précédentes. Il a été trouvé 
trois fois dans l'intestin du combattant (Machetes pugnazx); il est 
long de 80"" environ, presque capillaire en avant, large de 2°",95 en 
arrière ; la tête est courte, bien distincte avec une trompe courte , en 


606 CESTOIDES. 


massue ; le cou très-court; les premiers articles très-courts ; les suivants 
courts et obtus. 


116. TÉNIA DE L'ÉCHASSE. TÆNIA VAGINATA.— RupoLrHr, 
Entoz.,t. Il, 11, p.208, et Synops., p. 153, 504 et 694. 


« Long de 80 à 200%", large de 0",56 en avant et de 4,5 à 6m 6 
«en arrière; tête pelite, ovale; — trompe très-petite en forme de 
« nodule ; — cou nul; — premiers articles courts et très-nombreux, 
« ayant les angles postérieurs aigus; — derniers articles presque 
« carrés avec les orifices génitaux alternes et les pénis cylindriques 
« munis d’une gaîne ; — œufs grands à double enveloppe, l’externe 
« globuleuse, l’interne beaucoup plus petite, oblongue. » 


Trouvé à Vienne dans l’échasse (Himantopus melanopterus) et au 
Brésil dans une échasse et dans un Tringa. 


117. TÉNIA DE LA GIAROLE, TÆNIA LONGIROSTRIS. — 
Rur., Syn., p. 168 et 532. 


« Long de 5"" à 80m; — jête de forme variable tantôt en cœur, 
«tantôt en pyramide ; — trompe taniôt simple, cylindrique , 
« aiguë, tantôt renflée en nodule et armée d’une couronne de ero- 
« chels ; — cou très-court ; — premiers articles très-courts; les suivants 
« de plus en plus grands, transverses, puis campanulés et infundibu- 
« liformes ; les derniers oblongs presque en parallélipipèdes. » 


Trouvé dans la Giarole (Glareola austriaca) par Rudolphi à Rimini 
el par Bremser à Vienne. 


TÉNIAS DES GRÈBES ET DES PLONGEONS. (V. Tœænia mullistriatæ, n° 33.) 


118. Le Tœnia capillaris (Run, Syn., p. 156 et 511) parait être sui- 
vant Rudolphi lui-même un Tænia multistriata dont la couronne de 
crochets n’est pas visible. 


119. Le Tœnia macrorhyncha (Run., Entoz., t. IE, 11, p. 177, pl. 10, 
fig. 5, et Synops., p. 165) trouvé anciennement une seule fois par 
Rudolphi à Greifswald dans le castagneux (Podiceps minor) est une 
espèce très-incomplétement connue. Cet auteur le décrit comme 
long de 50", large de 4°%,5 ayant la tête transverse trois fois plus 
large que longue, déprimée avec les angles saillants; la trompe très- 
grosse, cylindrique, très-obtuse, deux fois plus longue que la tête, et 
armée d’une couronne de crochets recourbés, courts, très-larges à la 
base. Le cou est nul; les articles sont très-courts et très-larges avec 
les angles saillants. 


120. Le Tœnia capitellata (Ruvozenr, Entoz., t. 11,11, p. 139, et Syn., 
P. 156 el511)est aussi une espèce trop incomplétement décrite. Abil- 


22 SÉR. —— TÉNIAS DES OISEAUX. 607 


gaard en Danemark trouva dans le Colymbus immer deux exemplai- 
res de ce ténia longs de 135"" environ, larges de 0"*,22 en avant 
et de 2,25 en arrière avec la tête globuleuse , la trompe filiforme 
capitée; le cou entouré d’un anneau ; et les articles campanulés à bord 
postérieur gonflé. Rudolphi ensuite en recut des exemplaires trouvés 
par Bremser dans le Colymbus arcticus et modifia la description en 
disant n’avoir point vu le renflement en forme d’anneau indiqué par 
Abilgaard autour du cou, ni les articles campanulés. Les articles, 
suivant Rudolphi, sont courts, plus étroits en avant et ils ont les 
angles postérieurs aigus et saillants en dents de scie ; les orifices géni- 
taux sont unilatéraux ; les pénis sont droits, ligulés, ou presque ellip- 
tiques, ou quelquefois presque claviformes. 


TÉNIAS DU PINGOUIN. 


121. Rudolphi a inscrit parmi ses espèces douteuses sous le nom de 
Tœnia armillaris (Entoz., t. IL, 11, p. 205, et Synops., p. 175) un ténia 
trouvé dans le pingouin (Alea pica) par Fabricius qui le nomma Teœnia 
tordæ. 11 est long de 50"* ; large de 1"",5, très-aminci en avant et 
formé d’articles en forme de cœur qui lui donnent l'aspect d’un bra- 
celet. En même temps, Fabricius avait trouvé un autre ténia, long de 
240", large de 6%" qu’il nomma Tænia alcæ. Rudolphi l’inscrit aussi 


parmi ses espèces douteuses ei pense que ce pourrait être le Bothrio- 
cephalus nodosus. 


TÉNIAS DES HIRONDELLES DE MER. 


122. Le Tœnia inversa (Run., Syn., p. 156 et 510) est, de l’aveu 
même de Rudolphi, trop incomplétement décrit, d’après des exem- 
plaires jeunes longs de 27», larges de 1"",1 trouvés par Bremser à 
Vienne dans le Sterna nigra. La tête est presque ronde, la trompe 
très-petite est obtuse, le cou et les premiers articles sont trèsscourts, 
les suivants sont rétrécis d’abord, puis quelques-uns sont larges et 
arrondis, les derniers sont allongés. 


123. Le Tœnia oligotoma (Run., Syn., p. 66 et 520) est une autre 
espèce incomplétement connue que Nitzsch trouva dans l'intestin d’un 
Sterna fissipes. Rudolphi en reçut quatre exemplaires très-jeunes, 
longs de 3,37 à 4,5, plus étroits en avant, larges de 0"",56 en 
arrière. La tête est globuleuse ainsi que la trompe qui en outre est 
très-pelite ; le cou et les premiers articles sont très-courts, les sui 
vants sont plus grands, les derniers sont arrondis, 


TÉNIAS DES CANARDS, (Voy. Tœænia sinuosa, n° 35, Tœænia trili- 
neala, n° 36, Tœnia coronula, n° 37, Tœnia rhomboïdea, n° 38, 
Tœnia megalops, n° 51 et Tœnia malleus, n° 63.) 


124, Le 22 janvier à Rennes, j'ai trouvé dans une oie des ténias sans 


608 CESTOIDES. 


tête et sans œufs, mais cependant bien distincts de tous les autres 
par leurs pénis unilatéraux membraneux hérissés de petites épines 
(Atlas , pl. 9, fig. D) et susceptibles de s’étaler en une sorte d’enton- 
noir au dehors; ces ténias très-amineis, presque filiformes en avant, 
sont larges de 0"",5 au milieu, et de 1"*,7 en arrière, ils sont longs 
de 60". 


125. Le 13 février dans le canard musqué (Anas moschata) jetrouvai 
aussi des fragments de ténia qui pourraient appartenir à la même 
espèce. Ils sont formés d’articles irès-courts, larges de 0,75 et mon- 
trant à l'intérieur leurs pénis unilatéraux hérissés de petites épines ; 
mais à l’orifice génital (Atlas, pl. 9, fig. C) se voit un anneau corné, 
armé de pelites dents; le pénis est quelquefois un peu saillant au 
dehors et paraît alors lisse, large de 0”",008. 


126. Dans ce même canard musqué j'ai trouvé des fragments d’une 
autre espèce fort remarquable; ils sont longs de 20 à 30"", larges de 
0,1 en avant et de 0"",5 en arrière, formés d’articles trapézoïdaux au 
milieu desquels les organes génilaux forment trois ou quatre taches ou 
lignes blanches opaques paraissant ngires par transparence. C’est 
surtout la vésicule séminale qui se montre ainsi en raison des con- 
crétions blanches qu’elle contient; les orifices génitaux sont unilaté- 
raux et les pénis se composent d’un tube long de 0"",03 conique ou 
étranglé au milieu (Atlas, pl. 9, fig. E 3 et 4) hérissé de petites 
pointes et prolongé par un tube plus mince membraneux el lisse. 
Les œufs diffèrent de ceux de tous les autres ténias par leur singu- 
lière structure ( Atlas, pl. 9, fig. E 1 et 9). En effet ils sont très- 
allongés , presque fusiformes, à trois enveloppes ; l'enveloppe externe 
est membraneuse finement réticulée; longue de 0",15 à 0,16, 
large de 0"",05 ; l'enveloppe moyenne est striée transversalement, 
longue de 0"",12 à 0"",13, large de 0"",038 ; l'enveloppe interne est 
fusiforme ou en navette, longue de 0"",08 à 0,097, large de 0"",023 
à 0,025; l'embryon qui prend la forme de son enveloppe est tantôt 
longitudinal , tantôt transverse, long de 0"%,054 à 0,058 avec des 
crochets de 0"",00835 à 0"",009, 

Avec les fragments des deux espèces de ténia dont nous venons de 
parler, se trouvaient aussi deux Lêles bien distinctes, mais ayant déjà 
perdu les crochets dont elles avaient dû être armées ; l’une est large 
de 0"",5? , avec une trompe longue de 0"",38, large de 0,23, et des 
ventouses de 0"",148; l’autre est large de 0"",227, avec une trompe 
proportionnellement plus longue que celle d'aucun autre; car elle a 
0,"*35 pour une largeur de 0"",065 ; les ventouses ont 0,086. 


127. Le 8 avril, dans un canard domestique, à Rennes, j'ai trouvé 
encore un autre ténia incomplet, et qu’en raison de ses œufs j'aurais 
pu croire identique avec celui du canard sauvage , si ses dimensions 
n'étaient beaucoup plus considérables ; c’est un fragmeut long de 120", 
large de 3%», qui doit représenter tout au plus la moitié postérieure 


9° SÉR. — TÉNIAS DES OISEAUX. 609 


du ténia complet. Ses articles, courts, transverses, cinq à six fois 
aussi longs que larges, sont traversés par une bande médiane occu- 
pant le quart ou le cinquième de la largeur tolale, dans toute la 
longueur de ce fragment. C’est dans cette bande médiane que sont 
contenus les œufs agglutinés en longues séries comme des rangs de 
perles. Ils ont trois enveloppes; l’externe membraneuse diaphane est 
globuleuse , large de 0",11 à 0"",16, el montre quelquefois des stries 
croisées ; l’enveloppe moyenne, longue de 0"",073 à 0"",106, est 
ovale-oblongue , également réticulée ou marquée de siries régulières 
croisées ; l'enveloppe interne est elliptique, ou quelquefois fusiforme 
ou en navelle, longue de 0"",058 à 0"",084, et large de 0"",033 à 
0®",035; l'embryon est long de C""031 à 0"",04, avec des crochets 
de 0,015 à 0,016. 

— On a attribué aux canards le Tœnia infundibuliformis, n° 62 


de la poule; mais c’est sans doute quelqu’une des espèces précédentes 
qu’on aura nommée ainsi par erreur. 


128. Le Tœnia setigera (Run., Entox., t. II, 11, p. 128, et Syn., p. 151) 
a été trouvé par Frœlich dans l'intestin des oies au pâturage, et décrit 
par cet auteur dans le Naturforscher (24, p. 106, pl. 3, fig. 1-4); ilest 
long de 50" à 1 mètre, large de 4 à 6" en arrière; sa têle est en cœur 
renversé, avec une trompe pyriforme ; le cou très-court, ainsi que les 
premiers articles; — les articles suivants sont infundibuliformes , avec 
un des angles postérieurs prolongé en un appendice (une sorte de 
soie, seta), droit, court et tronqué. Zeder l'a trouvé également. 


129. Le Tœnia fasciata (Run., Entoz., t. H, 11, p. 139, el Syn., p. 151) 
a été trouvé une seule fois dans une oie grasse par Zeder, qui le crut 
identique avec le Tænia crenata, n° 94 des pics. Il est long de 100 à 
160, large de 1"",2 à 2",3; sa têle est hémisphérique, avec une 
trompe cylindrique, aiguë; son cou est très-long, deux fois plus 
mince que la têle; les articles très-courts, six fois plus larges que 
longs, sont plus transparents sur les bords, et traversés tous par une 
bande médiane, longitudinale, obscure. Ce dernier caractère se 
trouve aussi dans le ténia n° 128 dont nous venons de parier; ce serait 
donc plutôt avec lui qu'avec le Tœnia sinuosa, comme le pense 
Rudolphi, qu’il faudrait réunir le Tœnia fasciata. 


130. Le Tœnia gracilis (Rup., Entoz., t. IL, 11, p. 145, et Syn., p. 158) 
a été irouvé par Bloch seul dans le canard ct dans l’Anas penelope. 
Il est long de 210", large de 2"",2 en arrière; il a la lêle presque 
globuleuse , la trompe mince, le cou très-court, mais la partie anté- 
rieure du corps très-mince sur une grande longueur; les premiers 
articles sont infundibuliformes et les suivants deviennent peu à peu 
carrés. C’est probablement la même espèce que le Tœnia sinuosa. 


131. Le Zœnia levis (Rup., Entoz., L. I, n, p. 135, et Syn., p. 155) 
a également été trouvé par Bloch dans les Anas clangula et Anas 
elyneata; il est long de 330v%w environ, capillaire en avant, et large 


39 


610 CESTOIDES. 


à peine de 1,2 en arrière, formé d’artieles très-courts, à angles 
aigus; sa tête est cylindrique, avec une trompe pyriforme ; son cou est 
très-long, capillaire. On peut penser que c’est aussi une des précé- 
dentes espèces. 


131. Le Tœnia æquabilis (Rur., Entoz.. 1. IE, 11, p. 135, et Syn., p. 155) 
a été lrouvé par Rudolphi dans le Cygnus ferus, et par Bremser dans 
le Cygnus olor; il est long de 160 à 350", très-mince en avant, large 
de 3"",37 en arrière; la têle est presque ronde, avec une trompe 
obovée; le cou et les premiers articles sont très-courts; les suivants 
sont trapézoïdaux, beaucoup plus larges que longs, avec les angles 
aigus et saillants en dents de scie. 


132. Le Tœnia microsoma de M. Creplin (Nov. obs. de Entoz., p.99) a 
été trouvé abondamment dans l'intestin de l’eider (Anas mollissima ); 
mais On n’a eu que de très-jeunes exemplaires, longs de 7 à 13", 
minces comme des fils, ayant les orifices génitaux unilatéraux et les 
pénis cylindriques ou presque claviformes; la têle de forme variable 
a des ventouses grandes, et une trompe allongée, claviforme ; le cou 
et tous les arlicles sont très-courts. 


133. TÉNIA DU HARLE. TÆNIA TENUIROSTRIS. — Run., Syn., 
P. 156 el 509, 


« — Long de (?), large de 3"",37 en arrière ; — tête presque ronde, 
« avec une trompe mince presque claviforme, inerme (?); — cou 
« assez long ; — premiers articles très-étroits et très-courts, les sui- 
«vants plus longs, avec les angles postérieurs aigus et saillants en 
« dents de scie. » 


Trouvé à Vienne par Bremser dans le harle (Mergus serrator) et à 
Berlin dans le Mergus albellus par Rudolphi qui le dit très-sem- 
blable au Tœnia trilineata dont il ne diffère que par sa trompe plus 
mince et dépourvue de crochets; mais on sait que ces organes pou- 
vaient avoir disparu accidentellement. 


IT. TÉNIAS DES REPTILES. 


Le Tænia dispar, n° 52, et le Tœnia tuberculata, n° 53 ont été 
irouvés l’un dans le gecko et dans les batraciens terrestres, l’autre dans 
un lézard d'Espagne : 

Rudolphi indique aussi deux espèces douteuses du musée de Vienne, 
le Tænia lacertæ et le Tenia amphishbæneæ (Syn., p. 175). 


154. Le Tœnia racemosa (Ruvozpur, Syn., p. 692) a été trouvé par 
M. Natterer au Brésil dans l'intestin d’une couleuvre, il est long de 
160%", large de 3 à 4", formé d’articles allongés, longs de 2%%,95 
à 8",37, avec des orifices génitaux saillants allernes; — la tête plus 


 \ 


BOTHRIOCÉPHALES,. 611 
large en avant est én cône renversé; — le cou est court, très-étroit; 


— les ovaires occupent la ligne médiane presque entière de chaque 
article et envoient de chaque côté des branches en forme de grappes. 


IV. TÉNIAS DES POISSONS. 


Les Tænia oceilata, n° 54, ambiqua, n° 55, filicollis, n° 56, torulosa, 
n° 57, osculata, n° 58, longicollis, n° 59 el macrocephala, n° 60 ont été 
décrits dans notre quatrième section comme étant évidemment 
inermes ; il reste à mentionner une espèce pourvue d’une trompe assez 
longue et qu’on peut supposer avoir été munie de crochets, à moins 
encore que ce ne soil un Bothriocéphale ou un helminthe de quelque 
autre genre. 

135. C'est le Tænia octolobata (Run., Ent., t. Il, 1, p. 178, et Syn. 
p. 165) trouvé dans la Perca norvegica par Fabricius qui le nomma 
Tœnia erythrini (Fas., Faun. grænl., p. 317). Il a jusqu’à deux mètres 
de longueur, il est filiforme en avant, et large de 9"" en arrière, 
très-plat, blanc de lait, avec une ligne médiane d’un gris-violet. Sa 
tête est tétragone à huit lobes, avec une trompe très-courte, étroite, 
et parsemée de points saillants. Les arliclés du corps sont très-courts 
et ont les angles latéraux saillants, en forme de papilles. 


7° GENRE. BOTHRIOCÉPHALE. BOTHRIOCEPHALUS. 
— RUDOLPHI. 


« — Vers à corps mou, déprimé, fort allongé, composé d’un 
« très-grand nombre d’articles; —renflement céphalique, oblong, 
« tétragone ou tronqué aux deux extrémilés, et pourvu de 
« deux fossettes latérales, étroites, allongées, ou de quatre oreil- 
« lettes, ou de quatre fossettes armées de crochets; — orifices 
« des ovaires situés au milieu de chaque article. » 


Les bothriocéphales diffèrent des ténias par l’absence des 
quatre ventouses orbiculaires , musculeuses; mais d’ailleurs il 
est souvent difficile de les distinguer, quand on n’a pas la tête. 
Sous ce nom on comprend plusieurs types qui devront consti- 
tuer des genres ou des sous-genres, quand ils seront mieux 
connus. Nous en avons séparé les Rhynchobothries, caractérisés 
par leurs trompes rétractiles, hérissées de crochets; et nous di- 
visons en trois sections les helminthes que nous nommons pro- 
visoirement bothriocéphales, et qui presque tous vivent dans 
l'intestin des poissons. Ceux de la première section n’ont que 
deux fossettes latérales sans crochets, et parmi eux se trouvent 
deux ou trois espèces des mammifères, et notamment l'espèce 
si connue sous le nom de fénia large ou ver solitaire; et, en 


612 CESTOIDES. 


outre, une ou plusieurs espèces des oiseaux; ceux de la seconde 
section ont à la tête quatre appendices en forme d’oreillettes ou 
de pétales de fleur; parmi eux se trouvent deux espèces des oi- 
sceaux, ceux de la troisième section ont quatre ventouses ob- 
longues, armées de crochets en avant. 


PREMIÈRE SECTION. (Bothriocéphales vrais.) 


Ayant deux ventouses ou fossettes longitudinales opposées. 


I. BOTHRIOCÉPHALES DES MAMMIFÈRES. 


i. BOTHR. DE L'HOMME. BOTHR. LATUS. — Breuser. 


Tænia lata et Tœnia vulgaris, Line, Syst. nat., XII, éd. , p. 1324 et 1393. 

Tœnia lata, PAzLas, BLocn, GOEZE, SCHRANK, lc. 

Tænia lata, Rupozrui, Entoz., t. II, 11, p. 70. 

Bothriocephalus latus , Bremser , Traité des Vers de l’homme (trad.), pl. 2. 

Botriocephalus latus, RunoLeur, Synopsis, p. 126 et 469. 

Botriocephalus latus, Escnricur, Nov. act. Acad., c. 1. ., 1841, t. XIX, 
2° sup., p. 1, pl. 1-2. 


« — Long de 6 à 20 mètres, filiforme en avant, large de 12 à 16°" 

(jusqu'à 27%, Rup.) en arrière ; — tête oblongue, avec deux fossettes 

latérales en forme de fentes; — cou presque nul; — premiers articles 

en forme de rides; les suivants courts, transverses, rectangulaires ; les 

derniers oblongs; — orifices génitaux situés sur la ligne médiane de 

chaque article ; orifice mâle près du bord antérieur ; — pénis court, 

lisse ; — orifice de l’oviducte situé un peu en arrière ; — œufs ellip-. 
« liques , longs de 0"",028 à 0,052, larges de 0,002. » 


R--ALAIRECAS. À 


11 se trouve dans l'intestin de l’homme, en Suisse, en Pologne et en 
Russie, et plus rarement en France ; j’en ai vu à Rennes un exemplaire 
très-long que le Dr. Second, chirurgien major du treizième régiment 
d'artillerie, avait fait rendre à un soldat, originaire du midi de la France, 
au moyen de l'écorce de grenadier, mais la Lêle manquait. J'en ai vu un 
autre également incomplet rendu l’année suivante par un habilant de 
St.-Malo, et d’ailleurs le nombre de ces helminthes conservés par des 
médecins, prouve suffisamment qu'il est moins rare que le Tænia 
solium. 11 est très-difiicile de se procurer la tête, cependant Bonnet 
et Gleichen l'avaient vue et l'avaient décrite, mais on n’avait pas eu 
assez de confiance dans leurs observations, et l’on continua à consi- 
dérer cet helminthe comme un ténia jusqu’à ce qu’enfin Bremser eut 
complétement démontré que c’est réellement un bothriocéphale. 
Depuis lors, M. Eschricht en a fait l’objet d’un fort beau mémoire. 


2. M. Creplin a décrit sous le nom de Bothriocephalus felis (Obs. de 
Ent. p.67, fig. 9) deux helbminthes fort jeunes, longs de 4,5 el 6,6, 


$ I. — BOTHRIOCÉPHALFS. 613 


assez minces, trouvés dans l'intestin grêle d’un chat à Greifswald. Leur 
têle est allongée, obtuse, avec deux fossettes latérales, béantes en 
avant et fermées dans la majeure partie de leur longueur par suile du- 
rapprochement des lèvres. 


2 (a). M. Nalterer a trouvé aussi des bothriocéphales dans le Felis ma- 
livora et dans le raton!Procyon lotor) au Brésil : M. Fischer en a trouvé 
dans le Phoca monachus, et M. Schilling a trouvé dans le Phoca fœtida 
un fragment décrit par M. Creplin ; il est long de 227"", large de 4,5 
formé d'articles presque planes, quadrangulaires, à bords droits un 
peu plus longs que larges en arrière , et présentant, vers le milieu du 
bord antérieur, un orifice génital d’où sort un pénis mince recourbé. 


BOTHRIOCÉPHALES DES OISEAUX. (Voy. aussi à la 2° section.) 


Les Bothriocéphales vrais ou à deux fosselles n'ont été trouvés que 
dans des oiseaux de: mer qui se nourrissent de poissons; on pourrait 
donc supposer d’une part que ces helminthes proviennent des pois- 
sons mêmes ; et d’autre part, il y a de fortes raisons pour penser que 
les trois espèces indiquées n’en doivent former qu’une seule, ce sont: 


3. Le Bothriocephalus dendriticus trouvé par Nitzsch en 1817 dans 
l'intestin du Larus tridastylus et décrit (Encyclop. de Ersch el Gruber, 
t, XII, ) comme ayant les fosseltes en forme de sillons, réunies en 
avant, et les ovaires dendritiques. 


3 (a). Le Bothriocephalus ditremus de M. Creplin (Obs. de Ent., p.65, 
et Nov. obs. de Ent., p. 53) trouvé dans le Mergus serrator, dans Île 
Coiymbus rufogularis et dans le Larus canus. 11 est long de 100 à 
340", large de 6 à 9"" au milieu, et de 3 à 4°" en arrière ; sa tête est 
allongée, avec deux fosseites obovées-lancéolées ; son cou est très- 
court ; les premiers articles sont très-courls, les suivants soni trapé- 
zoïdaux, les derniers sont oblongs, rectangulaires et présentent au 
milieu deux orifices génitaux dont l'antérieur plus grand laisse sortir 
un pénis court, 


3 (b). Le Bothriocephalus fissiceps de M. Creplin (Nov. obs.de Ent., 
p. 80) a été Lrouvé dans l'intestin du Sterna hirundo; il est long de 
80 à 150, large de 1°" à 5,6; sa Lêle est allongée ainsi que ses deux 
fosseltes marginales étroiles ; son cou est nul; les premiers articles 
sont en formé de rides, les suivants très-courts, oblus, puis un peu 
plus longs, trapézoïdaux et enfin presque rectangulaires, allongés, 
avec le bord postérieur gonflé; — un orifice génital est visible au 
centre de l'ovaire qui occupe le milieu de chaque article. 


HOTHRIOCÉPHALES DES POISSONS. (Voyez aussi 2° et 3° section.) 


4. BOTHR. DU BARS. BOTHR. LABRACIS. — Du. 


J'ai trouvé dans l'intestin d’un bars (Labrax lupus) à Rennes, le 


#4 % 
614 CESTOIDES. 
12 juin 1841, un très-grand nombre de bothriocéphales qui, vraisem- 
blablement, pourront être réunis à quelqu’une des espèces suivantes 
quand elles seront complétement connues. 

Hs sont longs de 100 à 200, larges de 5 à 7" en arrière et de 
plus en plus étroits en avant, où les premiers articles présentent 
quelquefois un étranglement en arrière dela têle ; la tête est oblongue, 
Tee de 17e longue de 3" à 3m 6, tronquée en avant ; les 
articles sont très-courts, très-nombreux et portent les orifices géni- 
taux sur la ligne médiane; les œufs sont elliptiques, longs de 0».,08, 
larges de 0"",04. 

Le 1* juin 1844, dans un bars, j'ai trouvé un autre bothriocéphale 
jeune, bien différent du premier par sa tête globuleuse comme celle 
du Bothr. crassiceps; un premier fragment long de 4°", se compose 
de la tête, large de 0,9 et des premiers articles larges de 0"",6; un 
autre fragment long de 12" el large de 1"",4, est formé d'articles 
très-nombreux cinq fois aussi longs que larges, lrapézoïdaux, avec 
les orifices génitaux bien distincts sur la ligne médiane. 


\ 


? 5. BOTHR. DE LA SCORPÈNE. BOTHR. ANGUSTATUS. — 
RupoLpnr, Syn., p. 139 et 476. 


Bothriocephalus affinis, Leuckarr, Zool. Bruchst., t. I, p. 41, pl. 1, fig. 17. 


«— Long de 50à 100"; — tête plus étroite que les articles suivants, 
« très-allongée , tétragone, presque tronquée, avec deux fossettes 
« peu distinctes, linéaires ; — premiers articles plus longs que larges, 


« en enlonnoir; les suivants plus courts, plus larges que longs, les 
« derniers carrés. » 


Dans l'intestin de la Scorpæna scrofa. 


6. BOTHR. DE L'ESPADON.  BOTHR. PLICATUS. — Runozem, 
Syn., p. 136 et 470, pl. 3, fig. 2. 


Echinorhynchus xiphiæ, Gmeun, Zener et Rupozeur, Entoz.. t. II AE, 
P. 308 d'après Redi, Anim. viv., p.162, Vers, €. I, p. 241, pl. 19, fig. 1. 

Bothrioceph. truncatus, LrucrarT, Zool. Br., I, p. 37, pl. 1, fig. 13. 

Bothrioceph. plicatus, Brruser, Icones helm., pl. 13, fig. 1-2. 

Boikrioceph. plicatus, Crepux, Nov. obs. de Entoz., p. 87, pl. 2, fig. 12-14, 
et dans l’Encyc. de Ersch et Gruber, t. XXXII. 


«— Long de 30 à 300", large de 4%°,5 à 10; — tête très-allongée, 
« un peu sagiliée, ou avec deux fosseltes plus saillantes en arrière ; 
« — cou nul; — articles très-courts , inégaux , recouverts en partie 
« par le bord postérieur de l'article précédent. » 


Dans le rectum de l’espadon ( Xiphias gladius ), où il se loge en 
parlie entre les tuniques même de l'intestin ; quand le canal qu’il s est 
ainsi creusé est devenu calleux , il perd toute trace de structure arti- 


+ 7% 
$ I. — BOTHRIOCÉPHALES. 615 
culée dans la portion ainsi emprisonnée , comme il arrive aux poil rio- 
céphales des gades dont nous parlons plus loin. 


* 


1. BOTHR. DU VÉRON.  BOTHR, GRANULARIS. : 300 
Entoz., 1. Il, 11, p 48, et Syn., p. 138 et 474. 


Rhytis granulata, Zever, Nat., p. 296. a 
Bothrioceph. cyprini phoxini, Leuckarr, Zool. Br., p. 44, pl. 1, fig. 21. 


«— Long de 40°", large de 1"",12; — tête cunéiforme, obtuse , 
« avec deux fossettes latérales-ovales profondes ; —cou presque cylin- 
« drique; — articles assez épais, presque globuleux. » 


Trouvé au musée de Vienne dans l'intestin du Véron ( Cyprinus 
phoxzinus ). 


8. BOTHR. DU BARBEAU. BOTHR. RECTANGULUM. — Rur., 
Entoz., ti. 11, 11, p. 49, et Syn., p. 138 et 474. 


Tænia rectangulum, Brocu, Traité des Vers, pl. 1, fig. 7-8. 

Tœnia sagiltæformis, Scuranr , dans Mém. Acad. de Suède, 1790, p. 125. 
Rhylis rectangulum, Zeper, Naturg., p. 296. 

Bothrioceph. rectangulum, TxuckarT, Zool. Pr., I, p. 44, pl. 2, fig. 22-95. 
Bothrioceph. rectangulum, Bremser, Icones helm., pl. 13, fig. 3-8. 


a — Long de 18 à 27", large de 2"",3, mince, demi-transparent ; 
« — tête sagiltée, avec deux fosseites latérales, profondes ; — pre- 
« miers articles très-courts , les suivants de plus en plus grands, puis 
« Carrés. » 


Trouvé dans l’intestin du barbeau ( Cyprinus barbus ), par Bloch, 
Schrank, Zeder, et au musée de Vienne. 


9. BOTHR. DU SAUMON. BOTHR. PROBOSCIDEUS. — Run., 
Entoz., 1. IT, 1, p. 39, et Syn., p. 137 et 472. 


Tænia tetragonoceps, Parras, N. Nord. Beitr., I, 1, p. 87, pl. 3, fig. 31, A.-D. 
Tœnia crassa, BLocw, dans Besch. Berl. N. Fr. 4, p. 545, pl. 10, fig. 8-9. 
Tænia proboscide suilla, Goxzr, Naturg., p. 417, pl. 34, fig. 1-2. 

Tænia salmonis, MüLLer, Guerin, Encycel. méth., Runocrur. 

Rhytis proboscidea, Zener, Naturg:, p. 293. 

Bothrioceph. proboscideus, Leucrarr, Z0ol. Br., t. I, p. 38, pl. 1, fig. 14. 


« — Long de 30 à 240"", large de 1"",12 à 2r",25 ; — tête oblongue, 
« presque télragone , tronquée, avec deux fosseltes latérales, oblon- 
« gues; — cou nul ; — articles très-courts, plus étroits en avant, tra- 
« versés par un sillon médian. » 


Je Vai trouvé à Paris dans les appendices pyloriques du saumon 
(Salmo salar), où on l’a trouvé souvent aussi en Allemagne. Pallas 
et Bremser l'ont trouvé également dans le Salmo hucho, 


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L à 


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* à. 12 


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6: CESTOÏLES. 


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tu, INFUNDIBULIFORME. BOTHR. INFUNDIBULI- 
FORMIS. — Fun. Entoz., L. I, u, p. 46, et Syn., p. 137 el 473. 


Tœænia saivelini, Scurank, dans les Mém. de l’Acad. de Suède, 1790, p.125. 
* Rhytis salvelini, ZenEr, Nalurg:, p. 292. 
Bothrioceph. RE lue Levcrarr, Z0ol. PBruch., I, p. 42, pl.1, 
fig. 18-19. 


« — Long de 80 à 330", large de 2"",25 à 3,37; — tête presque 
« létragone, cblongue, obtuse, avec des fosseltes latérales, ovales- 
« oblongues; — cou très-court; — premiers articles en forme de 
« rides, les suivants presque infundibuliformes ou ayant le bord pos- 
« térieur épaissi, les derniers plus courts. » 


Trouvé dans les appendices pyloriques des Salmo salvelinus, ai- 
pinus et thymallus. 


11. BOTHR. DE L’ALOSE. BOTHR. FRAGILIS. — RüpoLPai, 
Entoz., t. II, 11, p. 4b, et Syn., p. 138. 


Bothrioceph. fragilis, Leuckarr, Zool. Br., I, p. 43, pl. 1, fig. 20. 


« — Long de 30 à 200"; — tête très-pelite, un peu arrondie, avec 
« deux fossettes latérales, orhiculaires, profondes ; — cou court FR 
« articles très-courts. » | sh 


Dans les appendices pyloriques de l’alose ( Clupea alosa ), Rudolphi 
a vu sur les deux faces un sillon longitudinal médian que Leuckart 
n'a point aperçu en observant, il est vrai, des exemplaires plus pe- 
Lits. Au resie, on peut bien penser que les trois espèces précédentes 
ne diffèrent pas assez. 


> 12. BOTHR. DE L’ORPHIE, BOTHR. BELONES. — Du. 


J'ai trouvé à Celle, le 7 mars 1840, dans l'intestin d’une orphie 
{ Esox belone ), deux bothriccéphales à tête en cœur, ayant les arti- 
cles peu distincts, traversés sur Loule la ligne médiane par une bande 
contenant les organes génitaux ; ils sont longs, l’un de 40, l’autre de 
130%», larges de 1"",5 et 2""; la tête est large de 2 ei 2"",5. 


BOTHRIOCÉPHALES DES GADES. 


13. Le Bothriocerhalus crassiceps ( Ru»., Syn., p. 139 el 476), ou 
B. pilula de Leuckart ( Zool. Br., 1, p. 45, pl. 2, fig. 26), vitdans 
l'intestin du Gadus merluccius ; j y en ai trouvé de jeunes, longs de 
13 à 16%", ayant déjà la tête globuleuse, large de 1,2 à 1°*,7, et les 
arlicles très-courts et très-nombreux , larges de 1"*,4. Rudolphi, à 
Naples, en trouva des exemplaires longs de 7 à 51”; Leuckart en 
décrit un exemplaire incomplet long de 40%". 


# 


F@, 


+ | } 
$ 1. — BOTHRIOCÉPHALES. Pc 
14. Le Bothrioceph. rugosus (Run., Ent., L. 1,11, et Syn. p.131) 
avait été décrit par Gœze (Naturg., p. 411, pl. 53, fig. spi le 
nom de Tœnia rugosa, Zeder le nomma Rhytis conoceps (Naturg., 


p. 292); il se trouve dans les appendices pyloriques de adus lotta 


et Gadus mustela ; il est long de 300" à 1 mètre, large de 1,2 à 4" ; 
sa tête est presque sagitiée avec des fossetles latérales oblongues; le 
cou est nul; les articles très-courtis, inégaux , sont traversés par un 
sillon médian. # 

— J'ai trouvé plusieurs fois à Rennes dans les appendices pylo- 
riques des Gadus poilachius et Gadus merluccius des helminthes ces- 
toïdes que je crois identiques avec le Bothr.rugosus, mais que je ne 
puis caractériser complétement, car la partie antérieure engagée 
dans l’appendice pylorique forme une sorte de bouchon, un cylindre 
irrégulier, cartilagineux, long de 18"*, large de 4"", ridé ou toru- 
leux et sans aucune trace d’organisation ; le reste du corps long de 100 
à 140%, large de 2" en avant et de 6"",5 en arrière, est libre dans 
l'intestin et formé d’arlieles très-courts , inégaux ou dilatés çà et là ; 
les orifices génitaux mâles sont presque unilatéraux ou irès-irrégu- 
lièrement alternes, et laissent sortir du bord latéral de chaque article 
un pénis lisse long de 0"",13, large de 0"",031 un peu recourbé ; 
les ovaires occupent la ligne médiane sur laquelle se trouve aussi, 
au milieu de chaque article, un orifice femelle ; les ovaires envoient 
en outre çà et là des branches tzansverses ; les œufs, presque globu- 
leux , ont une double enveloppe; l’externe est longue de 0"",08 à 
Ow»,11 ; l'interne est longue de 0"",051 à 0,057; l'embryon, long de 
0"®,048 à 0"%,050, a six crochels très-minces longs de 0"",018 à 
0"®,020. Une fois d’ailleurs, j'ai vu un embryon avec sepl crochets au 
lieu de six. Il y a donc ici une transformation de la partie antérieure 
de l'organe , comme celle qui a lieu pour le bothriocéphale de l’es- 
padon. (Voy. p. 614.) 

— J'ai trouvé aussi dans les Gadus merlangus ei Gadus barbatus, à 
Langrune, sur la côte du Calvados, en 1835, des bothriocéphales longs 
de 200 à 300", larges de 1"",20, formés d'articles transverses irois à 
quatre fois aussi longs que larges , et tachés en fauve par les œufs qui 
sont elliptiques, longs de 0",85, pourvus d’une coque simple 
s'ouvrant par un opercule terminal. je crois que ce sont les mêmes 
bothriocéphales que dans le turbot. 


15. BOTHR. DU TURBOT. BOTHR. PUNCTATUS. — Rurozrni, 
Entoz., 1. I}, u, p. 50, et Synops., p.138 et 475. 


Vermis multimembris rhombi, LezuwrNnorr, Arc. natf., p. 402. 

Tænia scorpii, Müzcer, Zool. dan , t. 11, p. 5, pl. 44, tig. 5-11. 

Alyselminthus bipunctatus, Zener , Nachtr., p. 236, pl. 6, fig. 1-4. 

Bothrioc. punctatus, Leucxanr, Z0ol. Br., p. 40, pl. 1, fig. 16, pl. 2, fig. 40. 

Bothrioceph. punctatus, Escuricur, dans Nov. act. Acad., c. L. c, t. XIX, 
2° sup., p. 69, pl. 3. 


« —Long de 200 à 600", large de 1,8 à 3%; — tèle oblongue assez 


#7 
618 CESTOÏDES. 


« épaisse au milieu, tronquée ou terminée Par une partie plus large 
« transverse ; — fosseltes oblongues à bords très-latéraux saillants ; — 
« articles lrapézoïdaux, deux à einq fois aussi larges que longs, ayant 
«au centre l'ovaire coloré en brun et l'orifice de l’oviducte ; — œufs 
«noirs elliptiques, longs de 0"*,075 à 0,08, larges de 0,04 ayant 
«une coque assez dure et s’ouvrant par un opercule terminal ; — 
«six (huit?) canaux longitudinaux diaphanes liés par des canaux 
« transverses. » 


Je l’ai trouvé très-abondamment à Cette, à Langrune et à Rennes 
dans l'intestin du turbot (Pleuronectes maximus), et il est indiqué 
aussi dans les Pleuronectes rhombus , boscii » Solea et pegosa, dans le 
Cottus scorpius, dans le Trigla adriatica et dans le Gadus minutus. 


16. BOTHRIOCÉPHALE DE L’ANGUILLE. BOTHRIOCEPHALUS 
CLAVICEPS. — Ru». 


Tœnia claviceps, Gorze, Naturg., p. 414, pl. 33, fig. 6-8. 

Tænia anguillæ, Mürzer , Naturf., XIV, p. 156. 

Rhythelminthus anguillæ, Zxper, Nachtrag., P. 215. 

Rhylis claviceps, Zener, Naturg., p. 293, n° 4. 

Bothrioceph. claviceps, Rupozrur, Entoz., t. II, 11, p. 37, et Syn., p. 136. 


«Long de 25 à 500%, large de 1 à 3,5; —_ fête oblongue très- 
«contractile, tronquée ;—cou nul ; — arlicles très-contractiles , sou- 
« vent ridés, les antérieurs moitié plus étroits que la têle, les sui- 
«Vanis quadrangulaires oblongs, ou transverses suivant l’état de 
contraclion, les derniers ovales-oblongs ; — œufs elliptiques à en- 
veloppe simple, longs de 0,056 à 0,06. » 


A 


£ 


Dans l'intestin de l’anguille où je l’ai trouvé à Rennes , mais long 
seulement de 25 à 150"; Rudolphi l’a trouvé de cette même lon- 
gueur à Berlin; Gœze cite d’après Borke des individus de plus de 
1 mèL. (4 pieds); Zeder en a vu qui avaient 540», 

La lête de forme variable présente en avant un bourrelet transver- 
sal; les fossettes latérales sont arrondies et plus profondes en avant 
où elles ont le tiers de la largeur de la tête, elles se rétrécissent vers 
le milieu, et deviennent moins profondes en arrière. 

Les articles sont de forme très-variable, souvent peu distincts, et 
tellement ridés que Zeder a cru pouvoir caractériser ses Rhythel- 
minthus par ces rides et par l'absence d’articulations réelles. Ce- 
pendant, quand ils sont étirés on distingue bien les articles qui 
sont alors oblongs, et laissent voir par transparence quatre canaux 
Sinueux de chaque côté, liés entre eux par des branches transverses ; 
lorifice génital est bien visible au milieu des articles , il est entouré 
d’une sorte d’aréole pius transparente, autour de laquelle sont 
groupés les œufs brun-rougeâtres renfermés dans un sac. Les articles 
dans leurs contractions et dilatations successives sont tantôt trois à 
quatre fois plus longs que larges, tantôt, au contraire, trois à quaire 


$ 11. — BOTHRIOCÉPHALES. 619 


fois plus larges que longs ; il en résulte dans la longueur du bothrio- 
céphale des renflements lancéolés, séparés par des parties plus 
étroites très-allongées. On remarque en outre que souvent les articles 
sont tellement unis deux à deux, que chaque couple paraît n’en faire 
qu'un seul avec une ride transverse et deux appareils génitaux l’un 
devant l’autre. Les bothriocéphales, placés entre des lames de verre 
avec de l’eau, continuent à vivre pendant plus de vingt-quatre heures ; 
ils se tournentien une spirale assez régulière, dont leur tête occupe le 
centre. 


17. BOTHR. MICROCÉPHALE.  BOTHR. MICROCEPHALUS. — 
Rupozpni, Syn., p. 138 et 413. 


Bothriocephalus sagittatus , Leucrarr , Zool. Br., I, p. 39, pl. 1, fig. 15. 


« — Long de 100 à 225", large de 4"®,5 ; — tête comprimée, sa- 
« gittée, obtuse en avant, avec deux fosseltes latérales oblongues ; 
« cou nul; — premiers articles en forme de rides ; les suivants, tantôt 
« très-courts, tantôt plus étroits et presque carrés. » 


Dans l'intestin et l'abdomen ( et dans les branchies ? Run.) de l’Or- 
thragoriscus mola. 


DEUXIÈME SECTION. (Bothriocéphales anthoïdes.) 


Téte munie de quatre appendices en forme d'oreillettes ou de pétales, 
el inermes. 


18. BOTHR. À TÊTE CARRÉE. BOTHR. MACROCEPHALUS. — 
Run., Entoz., t. Il, 1, p. 61, et Syn., p. 140 et #78. 


TϾnia immerina, ABizGaarD, dans Dansk. Selsk, Skriv., &. I, p. 58 et61, 
Vers, p. 53 et 56, pl. 5, fig. 2. 

Rhytis immerina , Zeper, Naturg., p. 297. 

Bothrioceph. macrocephalus, Leucrarr, Zool. Br., I, p. 36, pl. 1, fig. 12. 

Bothrioceph. macrocephalus, Breuser, Icones helm., pl. 13, fig. 12-13. 


« — Long de 300%" à 1 mètre, large de 0"",56 à 3%, à têle grande, 
« presque cubique, tronquée en avant, avec deux grandes fosselles de 
« chaque côté ; — cou très-court ; — les premiers articles très-courts ; 
« Lrapézoïdaux ; les derniers campaniformes, courts. » 


Trouvé dans l'intestin des Colymbus rufogularis, immer, arcticus, 
et balticus. 

— Le Bofhr.cylindraceus ( Run., Syn., p. 140 et 478 ) est probable- 
ment la même espèce que le précédent, dont il ne diffère que par sa 
tête plus pelite, et par son cou plus long. Telle est du moins opinion 
de Leuckart ( Zoo!. Bruch., p. 65 ), qui l’a observé au musée de 
Vienne où il avait été trouvé dans les Larus glaucus et atricilla. 


620 CESTOIDES. 


19. BOTHR. RÉMURE.  BOTHR. TUMIDULUS. — Rurozrur, 
Syn., p. 141 et 480. 


Both». echeneis, Lxucx., Zool. Br., I, p. 32, pl. 1, fig. 4-7, et pl. 2, 38. 
: © Both. tumidulus, Bremser, Icones helm., p. 13, fig. 20-21. 


« — Long de 10 à 160", large de 0,5 à 1°" environ ; — tête large 
« de 17,5 à 2v®, polymorphe, avec quaire fossettes disiinctes en 
« forme de lobes, ovales, partagées en aréoles nombreuses et trans- 
« verses, qu’une cloison longitudinale divise en deux séries; — pre- 
miers articles presque rectangulaires, lantôt contractés et courts, 
tantôt allongés; derniers articles arrondis, plus distincts, avec des 
ovaires formant deux taches brunâtres près des bords. » 


A-AR. A 


Dans l'intestin de la torpille ( Torpedo marmorata) et de la paste- 
nague ( Raïa pastinaca ). Leuckart a représenté les principales modi- 
fications de la forme des appendices de la têle, qui sont quelquefois 
presque contigus, réunis en une masse globuleuse , quelquefois, au 
contraire, divisés chacun en deux lobes pétaloïdes, oblongs et 
plissés, etc. 


20. BOTHR. AURICULÉ. BOTHR. AURICULATUS. — Rupozrnr, 
Syn., p. 141 et 479. 


Bothr. flos., Leuck., Zool. Br., I, p. 54, pl. 1, fig. 8-11, et pl. 2, 39. 
Bothr. auriculalus, Bremsen, Icones helm., pl. 13, fig. 14-19. 


« — Long de 27 à 200", large de 0"",27 en avant, et de 0,8 en 
arrière; — lêle grande, formée d’un disque ou globule large de 
1,1, autour duquel sont implantés quatre appendices mous, va- 
riables , longs de 0"",5 à 0,6, ayant souvent la forme de cornets 
ou d'oreilles ; — premiers articles très-nombreux et lrès-courts ; 
les suivants de plus en plus longs, rectangulaires, transverses ; der- 
« niers articles carrés, avec les orifices génitaux mâles irrégulière- 
«ment allernes; — pénis minces, quelquefois saillanis; — ovaires 


occupant le tiers de la largeur des articles, et formant une bande 
« médiane. » 


2 


2 


& 


2 


à 


Je l'ai trouvé très-souvent dans l'intestin de la raie ( Raia clavata }, 
à Rennes, mais je nai pas pu voir ses œufs murs, avec lui, j'ai 
trouvé des Proglottis qui paraissent en dériver. Il a été trouvé aussi 
dans les Squalus galeus, glaucus et squatina, et dans la torpille. 


$ 111. — BOTHRIOCÉPHALES. 621 


TROISIÈME SECTION. (Bothriocéphales armés.) 


A quatre fosseltes ou ventouses oblongues armées chacune à 
l'extrémité d'un ou deux crochets bifurques. 


21. BOTHR. COURONNE.  BOTHR. CORONATUS. — Runozrui, 
Syn., p. 1#1 et 451. 


Tænid raiæ batis, Ruporpur, Entoz., t. II, 11, p. 213, pl. 10, fig. 7-10. 
Bothr, bifurcatus, LeuckanT, Zool. Br., I, p. 30, pl. 1, fig. 3. 
Bothr. coronatus, BremsER, Icones helm., pl. 14, fig. 1-2. 


« — Long de 50 à 330" (Rup. ); — tête large de 0"",3, arrondie, 
« presque quadrangulaire, avec quatre ventouses oblongues, longues 
« de 0,30 à 0"*,34, portant chacune à l’extrémité une paire de 
« crochets bifurqués ( Atlas, pl. 12, fig. K);— cou assez long ; — pre- 
« miers articles en forme de rides; les suivants presque carrés ou à 
« bords diversement sinueux ; les derniers irrégulièrement arrondis 
« ou oblongs , avec un orifice génital mâle silué latéralement ; — œufs 


« elliptiques, longs de 0"",03 à 0"*,034, ayant une coque simple. » 


Je l’ai trouvé assez souvent dans l'intestin de la raie ( Raïa clavata), 
à Rennes. Rudolphi l'indique comme trouvé aussi dans les Squalus 
stellaris el squatina, dans les torpilles ( Torpedo marmorata et ocel- 
data), et dans les raies ( Raïa batis et pastinaca). 


22. BOTHR. A CROCHETS. BOTHR. UNCINATUS. — RupoLrn, 
Syn., p. 142 et 453. 


(Ætlas, pl. 42, fig. 3.) 


«— Long de 130", large de 0"",8 en avant, el de 1"",8 en arrière; 
« — tête large de 0"*,6, obluse ou convexe; — ventouses oblongues, 
« longues de 0"",8, larges de 0"",26, divisées chacune en trois ou 
« quatre aréoles transverses, el terminées en avant par une plaque 
« brunâtre en fer à cheval, large de 0"",11, sur laquelle sont implan- 
« Lés deux crochets longs de 0"",078, forts ei recourbés ; — cou très- 
« long ; — articles transverses, trapézoïdaux, à angles saillants. » 


Je l'ai trouvé une seule fois en visitant les intestins de plus de 
quatre-vingls raies ( Raia clavata ). Rudolphi n’en avait trouvé qu’une 
seule fois dans un Squalus galeus , à Rimini, deux exemplaires longs 
de 15"%,5, avec la tête d’un troisième. Leuckart, qui ne l'avait pas vu, 
supposail, à tort, qu'il peul être identique avec l'espèce précédente. 


23. BOTHR. VERTICILLE.  BOTHR. VERTICILLATUS. — Rur., 
Synops., p. 142 et 454. 


Bothr. verticillatus, Leucrarrt, Zool. Bruch., t. 1, p. 56, pl. 2, fig. 41. 


« — Long de 80m" à 108$"; — lêle petite, quadrangulaire, avec 


622 CESTOIDES. 

« quatre ventouses, armées de crochets bifurqués; — cou nul; — par- 
« tie antérieure du corps très-mince, filiforme ; — premiers articles 
« linéaires, très-longs, terminés au bord postérieur par six laciniures 
« aiguës, très-étroites, appliquées sur l’article suivant; — articles 
« moyens presque infundibuliformes avec les laciniures moins étroites 
« et moins longues; — derniers articles très-courls, avec quatre la- : 
« ciniures échancrées, ou obtuses. » 


Trouvé, par Rudolphi, dans le Squalus galeus, à Rimini. 


8° GENRE. SCHISTOCÉPHALE.  SCHISTOCEPHALUS. 
— CREPLIN. 


« — Corps très-allongé , déprimé ou plat, articulé; — tête 
« presque triangulaire, obtuse, profondément fendue à l’extré- 
«a mité. » 

Le genre Schistocephalus, établi par M. Creplin, comprend une 
seule espèce qui vit dans l’abdomen des poissons ( Gasterosteus) 
pendant une première période de son développement, et qui 
achève ensuite ce développement dans l’intestin des oiseaux 
qui ont mangé les poissons; cette seule espèce avait, d’après 
cela, été considérée par la plupart des anciens helminthologistes, 
comme constituant deux espèces distinctes de ténias. Cependant 
Abilgaard, le premier, les avait réunies sous le nom de T'œni@ 
gasterostei; Zeder nomma Æalysis lanceolato-nodosa l'helminthe 
parasite des oiseaux , et Æhytis solida, celui des poissons. 

Rudolphi en avait fait deux espèces de Bothriocéphales, mais 
il finit ( Synopsis, p. 477) par déclarer, qu’il est disposé à adop- 
ter l'opinion d’Abilgaard. Enfin, M. Creplin, en 1829 (/Voc. obs., 
p. 90) ayant vu, dans le Zarus capistratus, tous les intermé- 
diaires entre les helminthes des poissons et ceux des oiseaux, a 
réuni ces helminthes dans une seule espèce, constituant son 
genre Schistocephalus. 

Ce genre se distingue des bothriocéphales par labsence de 
fossettes latérales à la tête; il se rapproche, au contraire, beau- 
coup des ligules par sa tête fendue, par son habitation dans 
l'abdomen des poissons, durant une première période de sa .vie 
pendant laquelle il n’a point d’organes génitaux ; et ensuite de 
quoi il achève son développement, et acquiert des organes gé- 
nitaux dans l’intestin des oiseaux. 

Le Schistocephalus ayant en outre toujours le corps articulé, 
et les orifices génitaux sur le milieu de chaque article, fait évi- 
demment le passage entre les Jigules et les bothriocéphales, 


SCHISTOCÉPHALE, 623 


SCHISTOCÉPHALE DIMORPHE. SCHISTOCEP. DIMORPHUS. — 
CrEPLin (Nov. obs., p. 90, et dans Allgem. Encyclop., t. XXXII, 
p. 296. 


(Premier degré de développement dans les gastérostés. ) 


Tœnia solida, Mürrer , Prod. Zool. dan., n° 2637. 

Tœænia gasterostei, MüiLer, dans Naturf., t. X VIIT, p. 22, pl. 3, fig. 1 5. 

Tœnia gasterostei, ABiLGaARD, dans le Dansk. Selsk. Skrivt., t. I, p. 53 A 
pl. 5, fig. 1. 

Rhytis solida, Zener, Naturg., p. 297. 

Bothr. solidus, Runozput, Entoz., t. I], 11, p. 57. 

Bothr. solidus, Rupozpni, Synopsis, p. 139 et 147. 

Bothr. solidus, Mens, dans l’Isis, 1831, p. 192. 

Bothr. solidus, Bremser, Icones helm., pl. 13, fig. 10-11. 

Bothr. solidus, Leucrarr, Zool. Bruchs., pl. 2, fig. 27. 


(Deuxième degré de développement dans les oiseaux.) 


Tœnia lanceolato nodosa, Brocn, Traité des Vers, p. 23, pl. 1, fig. 9. 
Tœnia nodularis, Scaranx., Verzeich., p. 39. 

Halysis lanceolata nodosa, Zener, Naturg., p. 840. 

Bothriocephalus nodosus, Runozrur, Entoz., t. 11, 11, p. 54, SYn., p. 140. 


«— Corps long de 27 à 10", dans le premier état, un peu déprimé, 
« el large de 4,5 à 7%,0, avec un sillon longitudinal médian sur 
« chaque face ; — long de 80 à 320" dans le deuxième état, plus 
« aplati, large de 4°",5 à 9", avec des ovaires saillants comme autant 
de nœuds au milieu de chaque article, et des lemnisques très- 
« COUrS. » 


2 


Le Schistocephalus, au premier élat, se trouve très-abondamment 
au nord de l’Europe dans l'abdomen des épinoches (Gasterosteus acu- 
leatus, et surtout Gasterosteus pungilius) qui, au printemps, remontent 
en foule de la mer Ballique dans les rivières. M. Creplin dit que tous les 
Gasterosteus pungitius, observés par lui, contenaient un seul ou rare- 
ment plusieurs schistocéphales, d’où résulte un gonflement notable 
de l'abdomen, ce qui ne les empêche pas de nager avec vivacité ; il 
ajoute que, dans un Gasterosteus aculeatus de moyenne taille, il a 
‘compté neuf schistocéphales assez grands. C’est aussi dans les mêmes 
contrées qu’on trouve fréquemment cet helminthe, arrivé au terme 
de son développement dans l’intestin des oiseaux de mer et de marais 
qui se nourrissent de poissons; ainsi Rudolphi l’a trouvé à Greifswald 
en juillet dans le petit plongeon (Colymbus septentrionalis), et en 
août dans le grèbe huppé (Podiceps cristatus) et dans le Sterna 
hirundo. Braun l'avait trouvé dans le héron (Ardea cinerea). Abil- 
gaard à Copenhague dans le harle huppé (Mergus serrator), dans le 
grand plongeon (Col. immer) et dans le guillemot (Uria troile) ; Bloch 
à Berlin dans les harles (Mergus merganser et Mergus albellus), Enfin 


624 CESTOIDES. 


MM. CreplineiSchilling à Greifswald l'ont trouvé aussi dans les Podiceps 
cristatus et Podiceps subcristatus, dans les Colymbus rufogularis et 
Colymbus baiticus, dans le Larus capistratus, dans les Sterna 
macroura et Sterna nigra, dans le pingouin (Alca pica), dans le 
canard de Terre-Neuve (Anas glacialis), dans les Hergus merganser 
et Mergus serrator, dans la cigogne noire (Ciconia nigra), dans 
l’avocelte (Recurvirostra avocetta) el même dans l'intestin et dans la 
bourse de Fabricius du corbeau (Corvus corax). 

Le schistocéphale, à son premier degré de développement, s’est en 
outre rénconiré dans l'intestin de plusieurs autres animaux quiavaient 
dévoré les épinoches ; ainsi Zoega l'avait trouvé dans le Cottus scor- 
pius, et Rudolphi dans le saumon ($aimo salar) el même dans le 
rectum d’un phoque (Phoca vitulina) ; M. Schilling le trouva dans un 
autre phoque (Phoca fætida) ;M. Creplin dans un chat et dans une gre- 
nouille verte; mais cet helminthe ne paraissait pas devoir s’y déve- 
lopper ul!érieurement. 

Abilgaard avait d’ailleurs fait l'expérience directe de nourrir deux 
canards avec des épinoches ; quand ces canards furent tués ensuile, il 
trouva dans l'intestin de l’un d'eux, avee un mucus abondant, soixante- 
trois schistocéphales arrivés au second Lerme de leur développement; 
dans l'intestin de l’autre canard, contenani beaucoup moins de mueus, 
il n'y avait qu'un seul schistocéphale. Au musée de Vienne on n’a 
trouvé que deux fois cet helminihe complétement développé dans un 
petit plongeon qui venait évidemment d’une contrée plus seplen- 
trionale ; mais on ne l’a trouvé ni dans aucun autre oiseau ni dans les 
Gasterosteus. En France on ne l’a point trouvé non plus; je n’ai yu 
dans les épinoches soil à Paris, soit à Rennes que des ténias, des 
échinorhynques et des nématoïdes. 

Le schistocéphale, dans son premier état, présente quelque analo- 
gie de forme avec le ténia lancéolé de l’oie, il présente quatre-vingt 
dix à deux cenis articles beaucoup plus larges que longs, et dont les 
angles postérieurs sont saillants comme des dents de scie; lorsqu'il est 
contracté, sa plus grande largeur est en avant: lorsqu'il s’'ailonge, il 
devient, au contraire, un peu plus éiroit en avant. Dans cet élat ilest 
plus coriace qu'aucun autre cestoïde, et il peut vivre pendant plu- 
sieurs jours dans Peau où on le voit s’ailonger el se contracter dans 
les diverses parties de sa longueur. Dans son dernier état, il est beau- 
coup plus allongé et chacun de ses articles, à partir du douzième ou 
seizième, contient au milieu un ovaire en forme de sac faisant saillie 
sur une des faces, de sorte qu’il en résulle une ligne noueuse longitu- 
dinale. Les œufs mürs son! nairâtres , el les ovaires forment autant de 
taches visibles sur la face plane. De chacun des nodules peut sortir 
aussi un péuis. 


TRIÉNOPHORES. 625 


9e GENRE. TRIÉNOPHORE.  TRIÆNOPHORUS.—Run. 


« Corps très-allongé, aplati en forme de bandelette, non dis- 
« tinctement articulé; — bouche à deux lèvres, dont chacune 
« est armée extérieurement de deux crochets tricuspides ou en 
« trident ( rpiouvz, tridens ); orifices génitaux, situés les uns au 
« bord, etirrégulièrement alternes, les autres sur la face ventrale. » 


Ce genre a été établi d’abord sous le nom de Tricuspidaria 
par Rudolphi qui lui-même changea plus tard ce nom en celui 
de Triænophorus, comme plus exact. Il ne comprend qu’une 
seule espèce, vivant dans diverses espèces de poissons de mer 
et d’eau douce, et confondu avec les ténias par les auteurs plus 
anciens. Les crochets de la tête ont beaucoup d’analogie avec 
ceux du Zothriocephalus coronatus. 

De l’orifice génital, situé au bord et souvent un peu saillant, 
part un conduit assez large, un peu courbé, qui se termine au 
milieu de chaque article, où l’on a cru voir un orifice, qui 
n’est que le résultat de la rupture de l’ovaire. 


TRIÉNOPHORE NOUEUX. TRLÆNOPHORUS NODOSUS. — Run, 


Tænia nodulosa, Pazras, N. Nord. Beytr., t. 1,1, p. 90, pl. 3, fig. 32. 

Tænia lucri, MüzLer , Prodr. Zool. dan., p. 219, et Naturf., XIV, p. 141. 

Tœnia tricuspidata, Brocn, Traité de la gén. des Vers, p. 41. 

TϾnia nodulosa, Gosze, Naturg., p. 418, pl. 34, fig. 3-6. 

Rhythelminthus lucii, Zuver, Nachtrag., p. 217. 

Rhytis lucii, Zevxr, Naturg., p. 291, pl. 4, fig. 4. 

Tricuspidaria nodulosa, Rupozrur, Entoz., 1. II, 11, p. 32, pl, 9, fig. 6-11. 

Tricænophorus nodulosus, RupoLrur, Synopsis, p. 135 et 467. 

Bothriocephalus ticuspis, LeucxarT, Zool. Bruchs., pl. 2, fig. 34-36. 

Triænophorus nodulosus, Bremser, Icones helm., pl. 12, fig. 4-16. 

Triwnophorus nodulosus, CRePziN, Nov. observ., p. 79, et dans Allg. Enc., 
t. 32, p. 295. 


« — Corps long de 30 à 60"", large de 1,2 à 4,5, plus mince et 
« souvent cylindrique en avant, renflé çà et là en manière de nœud 
« par suite des contractions pendant la vie; pluslarge, plus déprimé en 
« arrière el à bords crénelés; — têle Loujours très-mince et souvent 
« presque cylindrique. » 


J1 se trouve principalement au nord de l’Europe et en Allemagne 
dans l'intestin du brochet; Rudolphi l’a trouvé également dans l’in- 
testin de la perche, de l’épinoche (Gasterosteus aculeatus) et du 
Syngnathus hippocampus ; M. Creplin l’a rencontré dans l'intestin de la 
gremille (Perca cernua). D'autre part il se développe aussi dans des 


40 


626 CESTOIDES. 


kystes du foie ou du péritoine des mêmes poissons. Au musée de 
Vienne on l’a trouvé également dans le foie de douze chabots (Cottus 
gobio) sur cent soixante-dix; dans le foie et les appendices pyloriques 
des truites et de l’ombre; savoir : huit fois dans huit cent soixante- 
huit Salmo fario, dix fois dans quarante-six Salmo hucho, deux fois 
dans quarante-six Salmo thymallus, et une seule fois dans onze Salmo 
trutta. À Vienne aussi on l'avait trouvé bien plus souvent dansl’intestin 
des poissons, savoir : deux cent quatre-vingt-quinze fois dans huit cent 
soixante-sepl brochets; trente-cinq fois dans trois cent soixante-quinze 
perches et sept fois dans trois cent soixante-trois sandres (Perca 
luciogerca). M. Creplin la vu en outre dans le Gasterosteus pungitius. 
Je ne sais s’il a été trouvé en France, mais je l’ai cherché vainement 
dans un grand nombre de brochets, de perches et d’épinoches à Paris, à 
Toulouse et à Rennes. Rudolphi a supposé qu’un helminthe trouvé par 
Müller dans l’orphie (Esox belone) et décrit dans le Naturforscher 
(xxn, p.40), devait être le triénophore parce qu’il est sans articula- 
tions. 


40° GENRE. BOTHRIDIE. BOTHRIDIUM. — BLAINVILLE. 


Solenophorus , CREPLIN. 


« — Corps mou, déprimé, très-allongé en forme de bandelette, 
« composé d’un très-grand nombre d'articles transverses, plus 
« ou moins emboîtés l’un dans Pautre; — renflement céphalique 
« presque aussi large que long, coupé carrément en avant, 
« ayant à l’intérieur deux cavités latérales, ou deux tubes ou- 
« verts en avant et en arrière. 

« Orifice de l'ovaire au milieu de chaque article, précédé par 
« un autre pore génital ( mâle? )» 


Le genre bothridieaété établi par M. de Blainville en 1825, pour 
un helminthe des pythons, d’après la structure du renflement 
céphalique qui, au lieu des fossettes latérales, largement ou- 
vertes des bothriocéphales, contient deux cavités tubuleuses et 
comme formées par la soudure partielle des lèvres de chaque fos- 
sette; mais M. de Blainville ne vit pas l'ouverture postérieure de 
ces cavités. Plus tard M. Retzius, à Stockholm, ayant trouvé 
ce même helminthedansle Python bivittatus, le décrivit comme 
un bothriocéphale; M. Duvernoy le revit ensuite en 1855; et 
Leblond , l'ayant pu étudier avec plus de détail en 1856, recon- 
nut plusieurs particularités de sa structure, et en fit le genre 
Prodicælia. M. Creplin, dans l4llg. Encyclopædie, en 1839, 
dit, l'avoir vu sous le nom de Dibothrius Bo@ tigridis, dans 


BOTHRIMONE. 627 


la collection de Rudolphi en 1898; puis déclarant mauvais les 
deux noms déjà employés avant lui, il croit devoir en proposer 
un troisième, celui de Solenophorus plus gramfnaticalement 


exact. 


BOTHRIDIE DU PYTHON. BOTHRIDIUM MEGALOCEPHALUM. 


Tricuspidaria nodulosa, Meuris, dans lIsis, 1831, p. 190. 

Bothridium pythonis, BLAINvILLE, Appendice au Traité des Vers intest. de 
Bremser, p. 250, pl. 11, fig. 15, et Dict. des Sciences nat., &. 57, p. 609. 

Bothriocephalus pythonis, Rerzius, dans l’Isis, 1831, p. 1347, pl. 9. 

Bothridium laticeps, Duvernoy, dans Ann. des Sciences nat., 1833, L. XXX, 
p. 157, et dans Institut, 1336, p. 298. 

Prodicælia ditrema, Lesconp, Ann. Sc. nat., 2° sér., 1836, 1. XV, pl. 16, 
fig. 9-15, et nouv.'At. Vers intest. de Bremser, p. 40, pl. 11, fig. 15-20. 

Solenoyhorus megalocephalus, Crerziw, dans Allg. Enc., t. XXXII, p. 298. 


« — Corps long de 300 à 500", large de 2 à 3°",3; — cou très- 
« court, plus étroit ; — premiers articles en forme de rides,les suivants 
« en quadrilatère transversalement oblong, ensuite complétement 
« carrés, puis en quadrilatère longitudinalement allongé, avec le bord 
« postérieur un peu plus épais; — lète longue de 4"",5, large de 
€ 37,37. » 


Dans l'intestin des Python tigris et Python bivittatus et Boa scy- 
tale. Leblond, dans la description de cet helminthe, signale la présence 
d’un double pore génital sur la ligne médiane de chaque article : le 
pore antérieur étant recouvert par le bord de Particle précédent 
lorsque l'animal est contracté. 


BOTHRIDIE GÉANT. BOTHRIDIUM GRANDE. 


Solenophorus grandis, CREPLIN, |. €. 


« — Fragments longs de 54 à 110", larges de 6,15 à 9", à l’ex- 
« trémité tronquée ;—cou très-court, un peu plus élroit que la tête 
« — premiers articles très-courts; les suivants ont le bord posté- 
« rieur saillant en forme de lame; — têle de 4,5, d’égale largeur 
« en arrière, avec les cavités latérales renflées en arrière, puis 
« rélrécies à l'extrémité; — un orifice génital à bord renflé sur le 
« milieu de chacun des plus grands articles. » 


Trouvé par M. Otto dans une nouvelle espèce de Python. 


? 41° GENRE. BOTHRIMONE. BOTHRIMONUS. — 
DUVERNOY. 


« — Corps mou, aplati, très-allongé, formé d’un très-grand nom- 
« bre d'articles ayant en dessus el en dessous une bande longitudinale, 


628 CESTOIDES. 


« percée d’orifices rapprochés par paires et plus prononcés à la face 
« inférieure ; — renflement céphalique avec un sucoir unique à ouver- 
« ture antérieure. » 


M. Duvernoy (Ann. sc. nat., 2° série, août 1842.) a établi ce genre 
sur un helminthe recueilli longtemps auparavant, par M. Lesueur, 
dans l'intestin d’une espèce d’esturgeon de l'Amérique septentrionale 
{ Accipenser oxæyrhynchus ). 


? 42e GENRE. LIGULE. LIGULA. — BLOCH. 


Les ligules sont des vers en forme de longue bandelette blanche, 
sans articulations distinctes et souvent même sans tête et sans autres 
organes distincts, aussi est-il presque impossible de les caractériser 
comme espèce et même comme genre. On sait seulement que dans 
certains pays les poissons d’eau douce du genre cyprin contiennent, 
entre leurs viscères et leurs intestins, des ligules si complétement dé- 
pourvues d'organes, que Rudolphi les distingua sous le nom de Ligula 
simplicissima (Rupr., Synops., p. 134) : d'autre part, les divers 
oiseaux qui ont dévoré ces poissons, contiennent des ligules, dont la 
tête devient un peu plus distincte, et qui présentent , suivant la ligne 
médiane, une série simple ou double d’ovaires accompagnés par des 
pénis (lemnisques, Rur.) courts et filiformes, saillants. On en a conclu 
que les ligules prennent naissance dans les poissons el ne peuvent 
acquérir leur développement ultérieur que dans l'intestin des oiseaux. 
Cette conjeclure a élé confirmée d’ailleurs par l’étude comparative 
des ligules des poissons, qui montrent quelquefois une tête terminée 
par une sorte de bouche à deux lèvres, comme celle du Schisto- 
cephalus, ou des traces d’ovaires, el par l’observation qu’a faite 
M. Creplin des deux sortes de ligules dans des plongeons. Rudolphi 
n'avait fait qu’une seule espèce de ces ligules des poissons que précé- 
demmeni il avait distinguées sous les noms de Ligula contortrix, cin- 
gulum, constringens, acuminata, elc. (Run., Ent., L. IL, 11, p. 18, ete.), 
et que Linné et Gœze avaient nommés Fasciola intestinalis et abdo- 
minalis; mais M. Creplin (dans l’Encycl. de Ersch et Gruber, t. XXXII, 
p- 295) a distingué, sous le nom de (2?) Ligula digramma, une ligule 
trouvée dans le Cyprinus carassius et qui, pourvue d’un double sillon 
longitudinal et non d’un seul, comme l'espèce de Rudolphi, devrait se 
transformer en ligules à double série d’ovaires, dans l'intestin des 
oiseaux. 

Les ligules des oiseaux présentent une tèle plus pointue avec deux 
fossettes latérales allongées en forme de fentes; elles ont aussi, comme 
nous l’avons dit, des ovaires distincts, formant une ou deux séries 
longitudinales. Rudolphi, d’après cela, en a fait Lrois espèces, savoir : 

— 3, Ligula uniserialis (Run., Ent., 1.11, 1, p. 12, pl. 9, fig. 1, et 
Syn., p. 132 et 459, — Bremser, Icon. helm., pl. 11, fig. 20, 21); lon- 
gue de 300m% à 700%, large de 8"* à 12", avec une seule série d’ovai- 


CARVOPHILLÉ. 629 


res et d’oritices génitaux sur la ligne médiane ; elle a été trouvée dans 
l'intestin des Falco fulvus et albicilla. 

— 4. Ligula alternans (Rur., Ent., t. I, 11, p.13, pl. 9, fig. 2-3, et 
Syn., p. 133 et 460), longue de 300%" à 500", large de 4,5 à 6,7, 
avec une double série d’ovaires allernes. On l'a trouvée dans les Zarus 
tridactylus, parasiticus, ridibundus el canus. 

— 5. Liqula interrupta (Run., Ent. L. II, 11, p. 15, pl. 9, fig. 4, et 
Syn., p. 133 et 460), longue de 200" à 300", large de 4" à 6,7, 
avec les ovaires blancs, opposés, en deux séries interrompues; on 
l'a trouvée dans les plongeons (Colymbus arcticus el septentrionalis), 
dans le grèbe (Podiceps auritus), dans les harles (Mergus serrator, 
merganser et albellus) ; elle est indiquée aussi, avec doute, dans les 
cormorans. 

— 6. Ligula sparsa (Ru»r., Ent., 1. II, 11, p.16, et Syn., p.133 et 462, 
pl. 3, fig. 1), longue de 50% à 700%", large de 5" à 6"",7, beaucoup 
plus mince en arrière, avec une série irrégulière d’ovaires, solitaires 
ou alternes; elle est indiquée dans la eigogne, dans les Ardea egretta 
et nycticoraæ, dans un chevalier (Totanus chloropus), dans les Sterna 
hirundo et nigra, dans les plongeons (Colymbus articus et septentrio- 
nalis), dans les grèbes (Padiceps cristatus el subcristatus) el dans le 
canard sauvage. 

J'ai trouvé une seule fois abondamment, à Rennes, dans un grèbe 
cornu (Podiceps auritus) des ligules longues de 170", larges de 4"",7 
au milieu, ayant la tête large de 0"",5; leurs œufs, irrégulièrement 
groupés, sont elliptiques, longs de 0"",063 à 0,074, el s'ouvrent par 
un opercule terminal. Je ne crois pas que la distinction des deux es- 
pèces précédentes soil assez réelle pour me hasarder à rapporter à 
l'une plutôt qu’à l’autre la ligule que j'ai trouvée. 

— 7. La Ligula nodosa (Rur., Entoz., t. I, 11, p. 17, et Syn., p. 434), 
trouvée, par Schrank, dans l'abdomen de la truite saumonée (Salmo 
trutta), est longue de 70°", large de 1"",12, avec une série de points 
enfoncés, et la queue terminée par un nodule. 


3e ORDRE. — SCOLÉCINES. 


« Vers formés d’un seul article ou segment et non terminé 
« par une ampoule ou vessie, » 


13° GENRE. CARYOPHYLLÉ. CARYOPHYLLÆUS. 
— GMELIN. 


On à nommé ainsi, et quelquefois Géroflés , des vers à corps mou, 
allongé, mais non articulé, que l'on trouve assez souvent dans l'intes- 
tin des cyprins et des loches ; ils ont sans doute atteint leur entier 
développement, puisqu'on leur voit des organes génitaux complets , 


630 ‘CESTOIDES. 


mais leur organisation est encore fort peu connue ; la partie anté- 
rieure, ou ce qu'on nomme la tête , est de forme très-variable et sus- 
ceptible de se développer quelquefois en lobes plissés comme une 
corolle de fleur ; c’est là ce qui les a fait nommer ainsi, mais on ne peut 


en tirer un caractère précis. Des testicules globuleux, ou capsules » 


spermaliques, occupent toute la partie moyenne du corps; si l’on. 


écrase une de ces capsules, on en voit sortir des faisceaux ou éche- 


veaux de spermatozoïdes ; l’oviducte ne se montre bien distinet que 
dans la partie postérieure où il forme de nombreuses circonvolutions ; ; 
son orifice est situé latéralement vers le dernier cinquième ou 
sixième de la longueur totale; les œufs sont elliptiques, longs de 
0,066, et ressemblent à ceux des ligules el des bothriocéphales. On 
attribue aussi au Caryophyllœus un pénis saillant en avant de Ja 
queue, mais je n’ai pu le voir non plus que l’orifice mâle. Les exsu- 
dations de sarcode provenant de cet helminthe m’ont offert des par- 
ticularilés distinctes; toute la surface du corps présente des fibres 
longiludinales et transverses, et laisse voir au-dessous un réseau 
semblable à un appareil vasculaire. 

La seule espèce de ce genre, le Caryophyllœus mutabilis {(Ru., 
Entoz., L. 11, 11, p. 9, pl. 8, fig. 16-18, et Synops., p. 127.—BREMSER, 
Icon. helm. , pl. 11, fig. 1-8.—ZEver, Naturg., pl.3, fig. 5-6), atteint 
une longueur de 27", et une largeur de 3"",35, mais je ne Vai 
trouvé que long de 4", 6m", 10% et jusqu’à 22", et large de 0"",6, 
Oum, $, 1m" et jusqu'à 1°",6, dans les carpes, les brèmes el les gar- 
dons (Cyprinus carpio, brama et idus) à Rennes. Il a été trouvé en 
Allemagne dans ces mêmes poissons et dans presque tous les cyprins, 
ainsi que dans les Cobitis barbatula et tænia. Il n’en existe pas de 
bonnes figures. 


Ah° GENRE PROGLOTTIS.  PROGLOTTIS. — Dus. 


J'ai proposé de nommer ainsi dans les Ann. Sc. nat. (t. XX) des hel- 
minthes ovales-oblongs, déprimés, très-contractiles et très-vifs, que 
je crois être des articles isolés de ténia ou de bothriocéphale ayant 
continué à vivre et à s’accroître isolément, beaucoup plus qu’ils ne 
ne l’auraient fait en restant enchaïnés dans leur situation primitive. 
Toujours est-il qu'ils ont des organes génitaux et des œufs tout 
semblables à ceux des helminthes dont on peul les croire dérivés. 

J'en ai vu déjà dans plusieurs animaux, savoir: j 

1° Dans la musaraigne (Sorex araneus) (Voyez Atlas, pl. 10, fig. C) 
où ils dérivent du Tœnia pistillum ; ils sont longs de 1°" à 1,5, el 
larges de 0"",4 à 0",5. 

2 Dans la draine (Turdus als où ils dérivent du Tænia 
angulata , ils sont longs de 3 à 4"", larges de 0"",8 à Omw,9, avec des 
œufs mûrs. | 

3° Dans la poule (voyez Atlas, pl. 10, fig. A) où ils sont longs de 


1 
# 


SCOLEX. { 631 


Omw,5 à 0,7, larges de 0,34 à 0,5, sans œufs, mais avec un pénis 
très-long , hérissé de petites épines, et large de 0"",014. 

4° Dans le brochet ( Atlas, pl. 10, fig. B) où ils sont longs de 0,5 
à 1,4, larges de 0"",2 à 0"",4 sans œufs. 

5° Dans une raie (Raïa clavata) des Proglottis lancéolés-linéaires, 
longs de 2 à 3"", larges de 0,5 à 1"*, ayant un orifice génital laté- 
ral d’où sort le pénis qui laisse échapper une longue traînée de sper- 
matozoïdes filiformes. Avec ces Proglottisse trouvaitle Bothriocephalus 
auriculatus d'où on peut les croire dérivés. 

J'ai trouvé enfin dans la raie, dans le maquereau, dans la plèvre 
d’un singe où ils vivaient encore douze jours après la mort de cet 
animal le 13 février, etc., des helminthes oblongs sans organes, longs 
de 3 à 10"" sans organes distincts; on pourrait les prendre aussi 
pour l’enveloppe vivante des anthocéphales ou de certains distomes, 
comme celui du hérisson. 


15° GENRE. SCOLEX. SCOLEX. — MÜLLER. 


Le Scolez, qu’on a voulu nommer aussi en français Massette, n’est 
pas un helminthe complétement développé, car il n’a pas d'organes 
génitaux, c’est un pelit ver filiforme, mou, très-contractile, blan- 
châtre, taché de rouge près de la tête qui ressemble un peu à celle 
du Bothriocephalus macrocephalus, ou mieux encore à celle du 
Bothriocephalus coronatus et uncinatus supposés dépourvus de cro- 
chets. Or les Scoleæ se trouvant plus particulièrement dans les pleu- 
ronectes, dont les squales et les raies font une grande destruction, on 
peut supposer que c’est le premier Âge de ces bothriocéphales. 

Rudolphi avait d’abord admis (Entoz. , t. Il,11, p. 3) deux espèces 
déterminées et quatre espèces douteuses de Scoleæ, mais plus tard il 
n’en fit qu’une seule espèce, Scoleæ polymorphus (Synops., p. 128 el 
441), en l’indiquant comme trouvé dans un grand nombre de poissons 
de mer des genres Uranoscopus, Cottus, Scorpaena, Sparus, Sciaena, 
Apogon, Gobius, Blennius, Cepola, Zeus, Stromateus, Labrus, 
Loplius, Belone , Clupea, Gadus, Pleuronectes, Lepadogaster, Ophi- 
dium, Syngnathus , Squalus, Raïa et Torpedo , et en outre dans le 
poulpe Octopus vulgaris, mais il est bien probable qu’on aura con- 
fondu des bothriocéphales jeunes de diverses espèces. 

J'ai trouvé fréquemment le rai Scolex polymorphus , caractérisé 
par ses deux taches en arrière de la tête, dans Ja sole (Pleuronectes 
solea) et dans le carrelet à Paris et à Rennes. Il est long de 3 à vw, 
large de 0"w,2 à 0"",4, sa tête très-contractile et rétractile est laïge 
de 0,5, avec une ventouse terminale qu’on pourrait prendre pour 
une bouche, mais qui correspond au réceptacle d’une trompe inerme 
quelquefois saillante. Autour de la tête se voient quatre ventouses 
oblongues très-contractiles, longues de 0",35, divisées par des plis 
ou par des cloisons transverses en trois aréoles, comme celles des 


632 CESTOIDES. 

bothriocéphales armés ; dans le cou el dans la partie añtérieure se 
voient distinctement quatre canaux diaphanes qui paraissent partir du 
réceptacle de la trompe. Le corps filiforme du scolex n’est nullement 
articulé, mais en raison de sa contractilité , il présente des étrangle- 
menis variables qu’on pourrait prendre pour des articulations. 

— J'ai trouvé dans l’intestin d’un brochet, le 21 février, à Rennes, 
un helminthe qui ne diffère des vrais scolex que par l'absence des 
taches rouges el par ses ventouses plus courtes; ilest long de 1%",75, 
très-étroit en arrière, et sa têle est large de 0"",59. 


? GRYPORHYNCHUS. — Norpuanx, Micr. Beytr., 1, p. 101, pl. 8. 


M. Nordmann a nommé Gryporhynchus pusillus un très-pelit et 
très-jeune helminthe qu’il a trouvé dans l'intestin de la tanche (Cypri- 
nus tinca), et qui, bien probablement, est le jeune âge de quelque 
ténia. Il est long de 0,75; sa tête qui occupe plus de la moitié de la 
longueur totale, porte quatre ventouses que M. Nordmann a représen- 
tées sur un même plan, mais qui doivent être situées comme celles des 


ténias. Une pelite trompe terminale est armée de vingt crochets 
environ. 


46° GENRE. DITHYRIDIE. DITHYRIDIUM. 


Rudolphi en décrivant (Syn., p. 558 et 559) deux helminthes douteux, 
trouvés dans les lézards, proposa pour eux le nom générique de 
Dithyridium pour exprimer qu’ils sont pourvus de deux ventouses 
symétriques en avant; il indiquait en même temps leur affinité avec 
le Scolex et leur analogie avec de très-jeunes ténias. M. Valenciennes 
a trouvé récemment dans l'abdomen d’un lézard vertun grand nombre 
d’helminthes qui doivent être les mêmes, et il a montré qu’ils sont 
réellement pourvus de quatre ventouses comme les ténias; mais ils 
sont longs de 4 à 5", larges de 1"%,5 à 2"", et conséquemment beau- 
coup plus volumineux que de jeunes ténias. On pouvait être conduit 
à penser que si, d’une part, des articles isolés de cesloïdes peuvent 
continuer à vivre isolément dans l’inteslin pour devenir des Proglottis, 
d’autre part, la tête et la partie antérieure peuvent se développer 
isolément en dehors de l'intestin sans acquérir d’organes génitaux. 


4° ORDRE. — CYSTIQUES. 


Cestoides sans organes génitaux, ayant le corps terminé par 
une ampoule remplie de liquide. d 


17° GENRE. CYSTICERQUE. CYSTICERCUS. — ZEDER. 


« Vers contenus isolément dans un kyste, formés d’un corps 
« de ténia avec une double couronne de crochets et terminés 


"M 


CYSTICERQUE. 633 
« en arrière par une ampoule ou vésicule plus ou moins volu- 
« mineuse. » 


Les cysticerques, comme nous l’avons dit déja, semblent être 
une modification des ténias de notre première section , lesquels 
naissant par des œufs, ou autrement, dans l’épaisseur même des 
tissus, ne peuvent y acquérir leur développement normal, et 
doivent périr en quelque sorte à l’état d’embryon hypertrophié. 
On ne les trouve que dans des kystes au milieu des tissus des 
mammifères, ou fixés aux membranes séreuses. 


1. CYSTICERQUE DU TISSU CELLULAIRE. CYSTIC. CELLULOSÆ. 
— Rup., Ent., Il, 1, p. 226, et Syn., p. 180 et 546. 


Vesicaria lobata, Fagricius, dans Danske Selsk. Skrivt., t. II, p. 287. 

Finna humana, WeErwer, Brev. exp. cont., t. I, 11, pl. 1, fig. 1-8 (mau- 
vaise ). 

Tænia cellulosæ et tænia finna, GmeuiN, Syst. nal., p. 3059 et 3063. 

Vesicaria hygroma (de l'homme) et vesicaria finna (du cochon), SCHRANK; 
Bayersche Reise, p. 127. 

Tænia albopunctata (de homme) et tænia cellulosæ (du singe), TREUT- 
LEB , Obs. path. anat,., pl. 1-2 et 4. 

Hydatis finna, BuumenBacu , Abbild. Naturg. Gegenst., t. IV, n° 39. 

Cysticercus finna, pyriformis et albopunctatus , Lever , Naturg., p. 407, 
414, 421. 

Cysticercus cellulosæ, Bnemser, Tr. des Vers de l’homme, pl. 4. fig. 18-26. 

Cysticercus cellulosæ, Gurzr, Anat. Path. d. Haussaüg., pl. 10, fig. 13-15. 


« — Long de 4 à 10" (jusqu’à 27" dans l’état d'extension) large de 
« 2" en avant, avec une vésicule ou ampoule large de 13" en arrière ; 
« — tête presque tétragone; — cou très-court ; — Corps cylindrique 
« plus long que la vésicule qui est elliptique transverse. » 

Il se développe quelquefois en quantité considérable dans tout le 
tissu cellulaire du cochon auquel il occasionne la maladie nommée la 
Ladrerie ; on l’a trouvé plus rarement dans l’homme, dans les singes 
(Simia silvanus, patas et cephus) ; on le trouve plus rarement encore 
dans le chien, dans le rat, et dans le chevreuil. 


dE 2. CYSTIC. DES RATS. CYSTICERCUS FASCIOLARIS. — Ru»., 


4 


Entoz., 1 IL, 11, p. 215, pl. 11, fig. 1, et Syn., p. 179. 
[ Atlas , pl. 4? . fig. A. ] 


TϾnia vesicularis fasciolata, Goxzx, Naturg., p. 220, pl. 18, 8, fig. 10-14, et 
pl. 19, fig. 1-14. 

Tœnia hydatigena, Werner , Brev. exp. con£., t. T1, p. 13, pl. 9, fig. 22- 33. 

Hydatigena tæniæformis, Barscn., Bandw., p. 100, fig. 12,etc. 

Vesicaria tœænicæ/formis, SCHRANK, Nomeich p. 30. 

Cysticercus tæniæformis, Zeven, Naturg., p. 405, pl. 4, fig. 6. 

Cysticercus fasciolaris, Bremser , Icones helm , pl. 17, fig. 3-9 


« — Long de 30 à 170", large de 2"" à 4"%,5, plus étroit en 


634 CESTOIDES. 


« arrière où il se termine par une ampoule ou vésicule large de 5 à 
« 6**, el pelotonné dans un kyste globuleux , large de 6 à 19"», — 
« têle large de 2 à 3**, avec une double couronne de crochets; — 
« premier rang de dix-huit crochets longs de 0,45 ; — deuxième 
« rang de dix-huit crochets un peu plus courts. » 


Très-commun dans le foie des diverses espèces du genre rat; il a 
été trouvé aussi dans un campagnol (Arvicola) par Meblis, et dans les 
chauves-souris par Bloch. 

— Le Cysticercus longicollis (Ru., Syn., p. 181 et 549) trouvé au 
musée de Vienne dans le campagnol (Arvicola arvalis), paraît être un 
jeune exemplaire de l'espèce précédente ou de la suivante ; il est long 
seulement de 1"",2 avec une vésicule caudale, longue de 1"%,5; son cou 
est déprimé, proportionnellement plus long. 


3. CYSTIC. DU LIÈVRE.  CYSTIC. PISIFORMIS.— "Ever, 
Naturg., p. 410. , 


Hydatigena pisiformis, Goezx, Naturg., p. 210, pl. 18, A, fig. 1-3, et pl. 18, 
B, fig. 4-7, et Hydatigena utriculenta, pl. 18, », fig. 8-9. ‘ 

Vesicaria pisiformis et utriculenta, Scuxanr, Verzeich., p. 30. 

Cysticercus pisiformis, Rupozpnr, Entoz., t. IL, 11, p-. 224, et Syn., p, 181. 


«— Corps long de 4 à 9%», cylindrique, aminci en avant, terminé 
en arrière par une vésicule globuleuse de même longueur ; — tête 
globuleuse ; — cou mince. » 


EJ 


«= 


Dans des kystes globuleux du foie et des autres viscères du lièyre et 
du lapin, plus rarement dans la souris. 


4. CYSTIC. DES RUMINANTS. CYSTIC. TENUICOLLIS. — Run., 
Entoz., Il, n, p. 220, et Syn., p. 180, pl. 3, fig. 18. 
Hydra hydatula, Laxxé, Syst. nat., 12° éd., p. 1320. 
Hydatigena orbicularis, Gorze, Naturg., p. 194, pl. 17, A, fig. 1-5, et 17,p, 
fig. 1, 2, 6-11. 
Cyslicercus clavatus, globosus et caprinus, Zeper, Naturg., p. 409, 411 
et 420. . 
« — Corps long de 14 à 30", cylindrique, terminé par une ampoule 
«très-volumineuse, large de 15 à 50%"; — tête tétragone; — cou 
« court, filiforme. » 


Dans des kystes du péritoine et de la plèvre des ruminants, et 
quelquefois du cochon, de l’écureuil et des singes. 


b. CYSTIC. DU CHEVAL.  CYSTIC. FISTULARIS. — Rup., 
Entoz., 1. II, n, p. 11, fig. 2, et Syn., p. 419. 


«— Corps long de 10 à 13°», cylindrique, assez mince, suivi d’une 


Li 2 n 


ÉCHINOCOQUES. 635 


« vessie caudale, cylindrique, longue de 100 à 130", large de 6 à 9°”; 
« têle tétragone. » 


ll se trouve rarement dans le péritoine du cheval. 

Le Cysticercus sphærocephalus (Rup., Syn., p. 181 et 548), trouvé 
au musée de Vienne dans le péritoine du Lemur mongos, a le corps 
très-pelit, ridé, suivi d’une vessie caudale, longue de 50"" plus ou 
moins rétrécie. C’est une espèce peu distincte, ainsi que les espèces 
douteuses indiquées par Rudolphi (Syn., p. 181-182) sous les noms de 
Cyst. crispus, Cyst. visceralis hominis, Cyst. canis, Cyst. putorii, 
Cyst. talpæ, Cyst. leporis variabilis, Cyst. delphini. 


48° GENRE. ÉCHINOCOQUE.  ECHINOCOCCUS. —Run. 


Les échinocoques se composent d’une grande vésicule mem- 
braneuse, renfermée exactement dans un kyste à parois résis- 
tantes, et contenant dans un liquide limpide une quantité de 
petits helminthes blancs, ressemblant à des grains de sable fin, 
lesquels tantôt sont obovales ou pyriformes, et tantôt font saillir 
une tête comme celle d’un ténia, pourvue de quatre ventouses 
et d’une couronne de crochets. 

On ne leur connaît ni œufs, ni organes internes; ils paraissent 
se produire par gemmation à la face interne de la vésicule, 
d’où ils se détachent successivement pour flotter librement dans 
le liquide. Le kyste lui-même et la vésicule contenue paraissent 
le résultat d’une formation spontanée dans les tissus vivants de 
divers animaux; c’est particulièrement dans le foie et dans lé- 
paisseur même des autres viscères que se développent les échi- 
nocoques chez les moutons, les chèvres, les bæufs, les chameaux, 
les cochons, et même aussi chez les singes et chez l’homme. 
Rudolphi avait cru devoir en distinguer trois espèces : celui de 
l’homme, et celui du singe étant, suivant lui, différents de l’es- 
pèce la plus commune, celle des ruminants; mais les différences 
indiquées sont de nulle valeur, et nous pensons comme M. Cre- 
plin (Æncycloped. de Ersch et Gruber) qu’on n’en doit admettre 
qu’une seule espèce. 

Zeder avait réuni les échinocoques et les cœnures en un seul 
genre, sous le nom de Polycephalus, quoique la différence entre 
ces helminthes soit bien prononcée, les cœnures ayant plusieurs 
têtes d’helminthes soudées à une même vésicule , et susceptibles 
de faire saillie au dehors, tandis que les échinocoques ont, dans 
une même vésicule, un grand nombre de petits helminthes 
libres, non susceptibles de faire saillie au dehors. Antérieure- 


636 CESTOIDES. 
ment, Gæze avait nommé l’échinocoque, T'@nia granulosa, et 


Schrank l’avait nommé Vesicaria granulosa, d’autres enfin 
lui avaient donné le nom commun d’Æydatide ou Hydatigène. 


ÉCHINOC. DES VÉTÉRINAIRES.  ECHINOC. VETERINORUM. 


TϾnia visceralis socialis granulosa, Gorze, Nalurg., p. 258, pl. 20,8, 
fig. 9-14. 

Tœænia granulosa, GMELIN, Syst. nat., p. 3062, n° 23. 

Hydatigena granulosa, Barscu, Bandw., p. 87, fig. 17-37. 

Vesicaria granulosa, Scuranr, Verzeich., p. 31, n° 97. 

Polycephalus Granulosus, Zxner, Naturg., p. 431. 

Echinococcus veterinorum, Rupozrni, Entoz., t. IT, 2° part., p. 251, p. 11, 
fig. 5-7, et Synopsis, p. 183. 

Echinococcus veterinorum, Bremser, Icones helm., pl. 18, fig. 3-13. 


« — Ce sont des ampoules membraneuses, larges de 15 à 50», 
« contenant une foule de petits helminthes blancs, flottants, longs 
« de 0"",6 à 1,5, qui ressemblent à des grains de sable , mais qui, 
« sous le microscope, laissent voir leur couronne de crochets et 
« leurs ventouses, » 


On les trouve assez souvent dans les poumons des ruminants , plus 
rarement dans le cochon; mais il faut considérer comme identiques 
ceux de l’homme et des singes, dont Rudolphi voulut faire deux es- 
pèces ; Echinoc. hominis et Echinoc. simiæ. J'en ai vu de nombreux 
exemplaires trouvés par M. Velpeau dans une tumeur de la cuisse 
d’une femme, et par M. Gervais , dans un singe , au Muséum de Paris. 


49° GENRE. COENURE. COŒENURUS. — Run. 


Le cœnure est formé d’une grande vésicule membraneuse 
commune, pleine d’un liquide albumineux transparent, et sur 
laquelle sont soudés plusieurs petits helminthes, terminés par 
une tête de ténia, c’est-à-dire avec quatre ventouses et une cou- 
ronne de crochets ; ces helminthes, qui sont entièrement rétrac- 
tiles à l’intérieur , ne peuvent faire saillir leur tête qu’au dehors 
de la vésicule. 

Le cœnure se distingue aussi des autres cestoïdes cystiques, 
parce que, seul d’entre eux, il n’est pas contenu dans un kyste 
extérieur à parois propres; la seule espèce connue se développe 
spontanément au milieu de la substance cérébrale des moutons, 
auxquels elle cause la maladie appelé le Tournis ; quelquefois 
aussi on la vue dans le cerveau du bœuf et de certaines anti- 
lopes et même du cheval. 


GRÉGARINE. 637 


COENURE CÉRÉBRAL. COENURUS CEREBRALIS. — Ruvozrnt, 
Entoz., 1. 11,11, p. 243, pl, 11, fig. 3 A+E, et Syn., p. 182. 


Tœnia vesicularis, Gorze, Naturg., p. 248, pl. 20, À, fig. 1-5. 
Hydatula cerebralis, Barscu, Bandw., p. 84. 

Vesicaria socialis, ScurANRk, Verzeich., p. 31. 

Polycephalus ovinus, Zxver, Naturg., p. 430. 

Cœnurus cerebralis, Bremser, Icones helm., pl. 18, fig. 1-2. 


« — Ampoule de la grosseur d’un œuf de pigeon ou de poule, sur 
« laquelle sont portés de petits helminthes rétractiles, mais suscepti- 
« bles de s’allonger jusqu’à 4%%,5, et pourvus chacun de quatre ven- 
« touses et d’une double couronne de crochets. » 


APPENDICE. 


L — HELMINTHES DONT LA PLACE EST INCERTAINE. 


GRÉGARINE. GREGARINA. — L, Durour. 


Les grégarines sont des helminthes dont les mouvements sont si lents 
et si difficiles à observer , qu’on pourrait douter d’abord de leur ani- 
malilé; mais quand on les a vus glisser lentement sur le porle-objet 
du microscope, en changeant de direction et en se contractant de 
diverses manières, il n’y a plus de doute possible, quoiqu'on ne 
puisse expliquer en aucune façon leur mode de locomotion, non plus 
que leur organisation interne. 

Ce sont des corpuseules blancs, opaques, oblongs ou ovoïdes, 
quelquefois pointus en arrière, et toujours divisés par un élrangle- 
ment en une partie antérieure, plus petite, arrondie, qu'on peut 
nommer la tête; et une autre partie plus grande, montrant à l'inté- 
rieur une lacune ou vésicule plus transparente. La tête montre quel- 
quefois des papilles saillantes ou même des crochets au moyen des- 
quels elle est fixée solidement à la face interne de l'intestin des in- 
sectes. Leur tégument est lisse, résistant, élastique, et permet à l’eau 
de pénétrer rapidement par endosmose pour les gonfler jusqu’à les 
rompre. À l’intérieur est une masse blanche , laiteuse , formée d’un 
liquide albumineux, assez dense, et de granules très-pelits. Dans 
quelques espèces, les individus se montrent souvent réunis deux à 
deux à la file. 

Gaede paraît être le premier qui ait observé des grégarines dans le 
ventricule du Blaps mortisaga, mais c’est M. Dufour qui les fit con- 
naître sous le nom que nous leur conservons. II les avait trouvées 
dans des mélasomes et dans les forficules, et il en parla d’abord en 


640 APPENDICE. 


PHÆNICURUS. — Ru». VERTUMNUS,—Orro, dans Nov. acta 
acad., c. 1. c. XI, 2, p. 294, pl. 41, fig. 1. 


Sous le nom de Phænicurus varius ou thetidicola ou de Vertumnus 
thetidicola, plusieurs naturalistes ont décrit des prétendus helminthes 
très-contractiles, longs de 15" à 66" et moilié moins larges, vive- 
ment colorés en gris-jaunâtre, en noir, en rouge vif, elc.; trouvés, à 
Naples, sur un mollusque gastéropode (Tethys fimbriata), mais ce 
sont tout simplement les appendices ou franges charnues de ces mol- 
lusques qui, détachées accidentellement, continuent à se mouvoir, 
comme on le voit aussi pour les appendices des éolides. 


CRINON. 


Le nom de crinon, employé par Chabert pour désigner les stron- 
gles et filaires du cheval, a été depuis lors employé aussi comine nom 
générique, par Lamarck, qui l’'abandonna ensuite, puis par Bosc, dans 
son histoire naturelle des vers. Le traducteur du traité de Bioch sur 
les vers intestins s’élait servi de ce nom pour les filaires. Longtemps 
auparavant divers médecins français ont nommé Crinons de prélendus 
vers blancs qu’on fait sortir de la peau par des frictions chaudes et 
sèches; ce sont quelquefois des poils courts, imparfaitement dévelop- 
pés et plus souvent des filaments de matière sébacée, dure, que l’on 
fait sortir par expression des follicules de la peau. 


DTACANTHOS POLYCEPH ALUS. 


Stiebel a décrit, sous ce nom, comme vers intestinal, dans les archi- 
ves allemandes de physiologie de Meckel (t. HE, p.174) et dans le jour- 
nal complémentaire du Dict. des sciences médicales (t. 1, p. 177), un 
corps rameux provenant d’un enfant de onze ans. Il le représenta 
comme ayant plusieurs têtes avec des tentacules armés de griffes, des 
lèvres pourvues de petits crochets, des trompes, elc. Bremser en donna 
aussi une figure, reproduite dans l’atlas de la iraduction française de 
son Traité des Vers intestinaux de l’homme (1"° édition, pl. 9, fig. 9; 
2° édition, pl. 10, fig. 19), tout en émeitant des doutes sur la réalité 
de cet helminthe. Enfin Rudolphi, ayant vu l'original, en 1818, re- 
connut que c’est tout Simplement une rafie de grappe de raisin, et 
y constala mêrne la présence de trachées végétales (Synopsis, p. 184). 


BICORNE RUDE. DITRACHYCEROS RUDE. — Suizer. 


Parmi les faux helminthes il n’en est aucun qui ait recu plus de 
noms que celui-ci, et dont l’existence ait élé défendue plus longtemps. 
Sultzer, de Strasbourg, eut l’occasion d'observer un grand nombre 


ER 


SAGITTULE, 641 


de corpuscules blancs, longs de 6", formés d’un corps ovoïde, aplati, 
revêtu d’une membrane blanchâtre transparente, el surmonté par 
deux cornes divergentes, rudes ou hérissées, de l'épaisseur d'un erin. 
Ces objets provenaient des évacuations d’une personne malade depuis 
longtemps avec des symptômes fort singuliers. Sulizer les décrivit, 
en 1801, avec le plus grand soin et en donna des figures assez exactes 
qui devaient déjà suffire pour montrer que ce ne peut être un hel- 
minthe. 

Leder, en 1803, adoptant la manière de voir de l’auteur, le rangea 
parmi les vers vésiculaires, mais il changea son nom et l’appela Cysti- 
cercus bicornis. Rudolphi, en 1810, dans son Entozoorum hist. (1. IE, 
2° partie, p. 258); quoiqu'il eùt déjà des doutes, le décrivit avec détail 

sous le nouveau nom de Diceras rude, et en même temps il émit 
l'opinion qu'il serait plus convenable de le nommer Dirhkynchus et 
de le placer entre les échinorhynques et les tétrarhynques. 

Brera (Memorie fisico-mediche, 1811) le nomma Ditrachycerosoma ; 
Lamarck (Hist. des anim. sans vertèbres) le nomma bicorne hérissé, 
et le plaça en tête de ses vers vésiculaires. Bremser, le premier , en 
1819 (Traité des Vers intestinaux de l’homme, trad. franc., p. 321), ré- 
voqua complétement en doute leur nature animale, regardant, comme 
plus probable, que ce sont des graines de quelque plante. Rudolphi, 
de son côté, dans son Synopsis, déclare qu’il doit être rayé de la liste 
des entozoaires. 

Cependant un médecin de Caen eut l’occasion d'observer pour la 
seconde fois ces prétendus helminthes, rendus par un malade, et 
M. Eschricht de Copenhague annonça, en 1839, qu’il venait d'observer 
pour la troisième fois les mêmes helminthes, dont il avait constaté 
Vanimalité ; il put même en distribuer un grand nombre à divers sa- 
vants qui, les ayant soumis à un nouvel examen, ne tardèrent pas à 
reconnaître que ce sont des graines de mürier. M. Eschricht, d’ail- 
leurs , s’étail lui-même empressé de faire connaître, dans les Archiv 
für Anatomie, ete., de Müller, qu’il avait constaté que ce sont les grai- 
nes de cet arbre. 


SAGITTULE. SAGITTULA. — LaAmarck. 


Prétendu helminthe découvert en 1777, par Annibal Bastiani qui le 
décrivit dansles Atti di Siena (t. VE, p. 241) comme un animal bipède 
évacué pendant une cardialgie vermineuse. Blumenbach en donnant 
l'extrait de celte publication assimila ce prétendu helminthe à un 
crustacé parasite sur les branchies du Thon (Brachielia thynmi). 
Rudolphi, au contraire, en la mentionnant dans son Entozoorum histo- 
ria (t. 1, p. 166) déclare qu’en raison de ses osselels et de ses appen- 
dices cartilagineux, ce ne peut être qu'un débris de poisson. Cepen- 
dant, Lamarck dans son histoire des animaux sans vertèbres, en a 
formé le genre Sagittule (t. JT, p. 194) qu'il caractérise avec détail. 
M. de Blainville enfin dans ses annotations au traité des vers intestinaux 


41 


642 APPENDICE, 


de Bremser, page 350, prouva que cette sagittule est le larynx supé- 
rieur de quelque oiseau. 


PHYSIS INTESTINALIS. 


Scopoli, dans ses Delicie Flore et Faunæ insubricæ, en 1186, décri- 
vit sous ce nom comme formant un nouveau genre de vers intestinaux 
un débris de la trachée de quelque oiseau, dont la nature d’abord 
indiquée par Malacarne, fut plus tard démontrée par Blumenbach. 

Dans l'Entozoorum hist. de Rudolphi (t. I, p. 170) un autre exemple 
semblable est encore cité ; il s’agit d’un larynx de canard pris pour un 
helminthe par Vanderlinden. 


FURIE INFERNALE.  FURIA INFERNALIS. 


Solander, dans les Nova Acta Upsal (vol. I, p. 44), décrivit sous ce 
nom , d’après des récits, un prétendu ver qui, dans la Suède septen- 
trionale et particulièrement dans la Laponie, se tient sur les arbres 
d’où il s’élance à travers les airs sur les hommes et les bestiaux 
pour pénétrer à travers la peau et causer un maladie cruelle : c’est, 
dit-il, un ver filiforme, garni d’une rangée de soies ou d’aiguillons 
recourbés, de chaque côté. Linné accepta ces traditions comme 
fondées : il eut même entre les mains un échantillon desséché de Furie 
infernale, mais en si mauvais état qu’il ne put déterminer ses caractères 
génériques ou spécifiques. 

C. G. Hagen à Kæœnigsberg, en 1790, et Ad. Modeer, Suédois, en 1795, 
ont encore traité de la Furie infernale comme d’un être réel; ce der- 
nier supposait même qu’elle est analogue à la Filaire de médine à 
laquelle il accorde faussement aussi des soies latérales. Mais Blumen- 
bach et plus tard Rudolphi (Ent., t. 1, p. 171) ont montré le peu de 
fondement des opinions de ces naturalistes dont aucun n'avait vu 
réellement ce prétendu helminthe. 


DIPODIUM. — Bosc. et CERCOSOMA. — BRERA. 


Nous devons mentionner seulement ici quelques autres genres fictifs 
dont il a été bien moins question que des précédents. Ce sont : 1° le 
genre Dipodium établi par Bose pour une larve d’ichneumon qui 
avait été trouvée parasite dans l'abdomen d’une abeille (Nouv. Bulletin 
de la société philomatique, 1812, p. 72, pl. 1, fig. 3). 

2° Le Cercosoma, geare établi par Brera (Memorie fisico-mediche, 
in-4°, Crémone; 1811, p. 106, pl. 1, fig. 26-27), sur une larve d’Erista- 
lis pendulus qui avait été trouvée dans l’urine nouvellement rendue 
et qu’on supposait être venue de la vessie. 

On doit citer aussi les Ascaris conostoma stephanostoma de Jür- 
dens qui sont des larves de mouches. 


PSOROSPERMIES. 643 


Les prétendus vers des dents élaient des germes de quelque graire 
logés dans les dents creuses ou tout autre débris des aliments, ete. 


III. — PRODUITS OU DÉRIVÉS DE L'ORGANISME QUI NE SONT PAS DES 
ANIMAUX ET QU'ON A PU PRENDRE POUR DES HELMINTHES. 


SPERMATOZOÏDES ou ZOOSPERMES. 


Les prétendus animalcules spermatiques dont j'ai parlé avec plus de 
détail dans le Manuel de l'observateur au microscope, ont été d’abord 
classés parmi les infusoires. Récemment encore plusieurs naturalistes 
ont prétendu les ranger au nombre des helminthes en leur attri- 
buant une organisation et une structure comparables à ce qu’on voit 
chez les distomes. 

Ainsi M. Ehrenberg a parlé des ventouses des spermatozoaires. 

M. Valentin a décrit d’une manière encore plus explicite la bouche, 
les ventouses, l'intestin des spermatozoaires, mais ce qu’il nomme 
ainsi, ce sont des apparences résultant de la différence d’épaisseur 
dans les diverses parties du disque, et des effets de réfraction qui 
résultent de ces différences d’épaisseur. 

- On doit remarquer que le filament terminal, nommé communément 
la queue du spermatozoïde, est susceptible seulement de s’infléchir 
de côté et d’autre, mais non contractile dans sa longueur comme la 
queue des Cercaires avec lesquelles on a voulu souvent le comparer. 

Dernièrement aussi M. Hammerschmidt, dans un mémoire sur les 
helminthes des insectes, a décrit comme tels des faisceaux non divi- 
sés de spermatozoïdes et en a formé les genres Cincinnura, Plagiura 
et Spirulura (Helminthologische Beiträge dans l’Isis pour 1838, 
p. 351). 


PSOROSPERMIES (Atlas, pl. 12, fig. N.) 


Les psorospermies, productions singulières découvertes par M. Mül- 
ler à Berlin sur divers poissons, et décrites dans ses Archiv für Ana- 
tom. (1841, p. 4761), sont des corpuscules ovales déprimés ou discoï- 
daux avec ou sans queue , sans mouvements sensibles , formés d’une 
coque assez résistante; ils contiennent à l’intérieur une et plus souvent 
deux vésicules oblongues rapprochées et contiguës au bord opposé à 
l'insertion de la queue. Ces corpuseules, dont la longueur à peu près 
fixe pour chaque espèce de poisson, est de 10 à 13 millièmes de mil- 
limètres, sont contenus en quantité innombrable dans des petits kysies 
à la surface des branchies, ou de la peau de divers poissons, ou quel- 
quefois dans la sclérotique ou les muscles de l’œil du brochet. 

Les psorospermies du brochet se trouvent seulement dans des kystes 
de l'œil, longs de 0,5 à 1"w; ils sont ovales , longs de 0"",0125, et 


64% APPENDICE. 


larges de 0"",0058 , déprimés , plus minces au bord, avec une queue 
ordinairement simple, rarement bifide, trois à quatre fois auss; 
longue que le corps. Dans la moitié de l’ovale opposée à la queue se 
voient les deux vésicules internes qui sont oblongues et amincies à 
l'extrémité , où elles se réunissent en convergeant près du bord. Sur 
les autres poissons d’eau douce indigenes, M. Müller n’a trouvé que 
des psorospermies sans queue , et non dans l’œil, mais dans des pus- 
tules sur la tête, ou plus souvent à la face interne de l’opercule ou 
sur les branchies. , 

Les psorospermies du Sandre (Lucioperca) sont presque rondes, 
discoïdales , avec les deux vésicules internes convergeant près du 
bord. On les voit quelquefois renfermées deux ensemble, ou rarement 
trois ensemble, dans des vésicules où elles paraissent avoir pris nais- 
sance. | 

Les psorospermies des Cyprinus rutilus et erythophthalmus, éga- 
lement longues de 0"",012, sont ovales ou presque rondes comme 
celles du Sandre ; mais quelquefois aussi celles du Cyprinus rutilus 
sont rétrécies en pointe à l’extrémilé où se joignent les deux vési- 
cules internes; celles du Cyprinus leuciscus ont cette dernière forme 
ovale rétrécie en pointe à une extrémité, mais elles sont longues seu- 
lement de 0"",0115 et larges de 0"",0076. 

M. Creplin (Archiv für Naturg., 1842, 1, p. 61) a vu aussi des psoro- 
spermies sur les branchies du Cyprinus rutilus et de l’Acerina vul- 
garis, à Greifswald. Les psorospermies de ce dernier poisson sont plus 
grosses que toutes celles des autres poissons; elles sont oblongues, 
renflées au milieu et pourvues d’une queue; la longueur du corps est 
de 0**,0189 et la plus grande largeur de 0"",0063 ; la queue est à peu 
près aussi longue que le corps, ou un peu plus longue. Le corps, d’une 
transparence parfaite , laisse voir seulement à l’intérieur deux corpus- 
cules oblongs ou deux vésicules, sans aucun autre organe. Il paraît 
susceptible de se fendre longitudinalement en deux moitiés comme 
une capsule, en laissant échapper les deux vésicules internes, dont 
l'enveloppe propre est plus molle et flexible. La membrane, formant 
les kysies dans lesquels se sont développées ces psorospermies 
sur la branchie, est si délicate, qu’elle se décompose promptement 
dans l’eau. 

J'ai trouvé fréquemment, en août el septembre, des psorospermies 
sur les branchies du Cyprinus erythrophthalmus à Rennes dans la 
Vilaine (pl. 12, fig. N.); elles sont semblables à celles que M. Müller a 
trouvées sur les Cyprinus rutilus et Cyprinus leuciscus à Berlin; c’esi- 
à-dire de forme ovale, oblongue, sans queue, longues de 0,010 à 
0% 011, arrondies à une extrémité, et pointues à l’autre extrémité 
où se trouvent les deux vésicules internes, mais je n’ai pas vu le 
double contour indiqué par M. Müller. Ces psorospermies , au lieu 
d’être contenues dans de petits kystes, sont disséminées dans une sub- 
slance glutineuse presque diaphane , décomposable par l’eau, ana- 
logue à celle des amibes, et formant des végétations ramifiées longues 


PARASITES. 645 


de {%»,95 à ju",50 sur les lamelles des branchies. Je n'ai pas vu de 
membrane enveloppante, non plus que sur les amibes, et il m'a 
semblé que ceite végétation, avec les psorospermies contenues, con- 
stitue une production animale distincte. 

Il est vraisemblable que si M. Müller les eùt vues ainsi, il n’eüt pas 
songé à leur donner le nom de Psorospermies. Peut-être faut-il 
ranger avec ces productions celles qu’on observe fréquemment dans 
les testicules des lombrics ; ce sont des vésicules libres globuleuses, 
larges de 0°",11 à 0"",5, contenant sous une membrane distincte, un 
grand nombre de corpuscules oblongs, naviculaires, terminés en 
pointe à chaque extrémité, longs de 0"",014 à 0"",028 et même à 
0,032, et moitié moins larges, montrant à l’intérieur une ou deux 
pelites vésicules oblongues (pl. 12, fig. B). 

Je les ai retrouvées dans l'intestin des taupes qui se nourrissent de 
lombrics, et j'ai bien constaté la contractilité et les mouvements 
spontanés de l’enveloppe. 


ACÉPHALOCYSTES. 


Les kystes, dans lesquels se produisent spontanément beaucoup 
d’'helminthes, ne contiennent d’abord qu’une substance amorphe ou 
un liquide , et on peut les prendre pour des tubercules ou des hyda- 
tides ou de simples dérivés de l'organisme. Plus tard on est fixé sur 
leur nature par la présence des helminthes inclus, mais il en est 
encore qui, au lieu d’'helminthes, ne contiennent jamais que des vési- 
cules ou ampoules de diverses grosseurs, remplies d’un liquide lim- 
pide , et tout à fait analogues à la vésicule caudale des cyslicerques. 
Ce sont les acéphalocystes, sur la nature desquels les naturalistes sont 
loin d’être d'accord. Les uns y veulent voir des animaux distincts, 
mais les plus simples de tous; d’autres n’y voient que des produits 
morbides; cependant il y a pour chacune de ces vésicules une vie 
indépendante, dont on peut suivre toules les phases jusqu’à ce que 
celie vésicule arrivée au terme de son développement se flétrisse et 
ne laisse qu’une membrane plus épaisse et plissée. 


IV. — DES PARASITES QUI NE SONT PAS DES HELMINTHES. 


Si l’on veut nommer parasites les animaux qui vivent fixés, au moins 
temporairement, sur le corps ou à l’intérieur des autres animaux, on 
aura des parasites appartenant aux diverses classes, des crustacés, des 
arachnides, des insectes, des annélides, des systolides et des infusoires. 

Parmi les crustacés il est des ordres tout entiers qui ne sont com- 
posés que de parasites, ce sont les siphonostomes, et notamment les 
lernéens, dont les caractères sont tellement modifiés par leur manière 
de vivre, qu’on les a pris souvent pour de véritables helminthes ; Cu- 
vier lui-même, dans la dernière édition de son Règne animal, les 
place à la suite de ses intestinaux cavilaires, comme formant, dit-il, 
une famiile assez différente. Lamarck en avait fait son groupe des 


644% APPENDICE. 
larges de 0"*,0058 , déprimés , plus minces au bord, avec une queue 


ordinairement simple, rarement bifide, trois à quatre fois aussi 
longue que le corps. Dans la moitié de l’ovale opposée à la queue se 
voient les deux vésicules internes qui sont oblongues et amincies à 
l'extrémité , où elles se réunissent en convergeant près du bord. Sur 
les autres poissons d’eau douce indigènes, M. Müller n’a trouvé que 
des psorospermies sans queue, et non dans l'œil, mais dans des pus- 
tules sur la tête, ou plus souvent à la face interne de l’opercule ou 
sur les branchies. ,: 

Les psorospermies du Sandre (Lucioperca) sont presque rondes, 
discoïdales , avec les deux vésicules internes convergeant près du 
bord. On les voit quelquefois renfermées deux ensemble, ou rarement 
trois ensemble, dans des vésicules où elles paraissent avoir pris nais- 
sance. 

Les psorospermies des Cyprinus rutilus el erythophthalmus, éga- 
lement longues de 0"",012, sont ovales ou presque rondes comme 
celles du Sandre ; mais quelquefois aussi celles du Cyprinus rutilus 
sont rétrécies en pointe à l’extrémilé où se joignent les deux vési- 
cules internes; celles du Cyprinus leuciscus ont cette dernière forme 
ovale rétrécie en pointe à une extrémité, mais elles sont longues seu- 
lement de 0"",0115 et larges de 0®",0076. 

M. Creplin (Archiv für Naturg., 1842, 1, p. 61) a vu aussi des psoro- 
spermies sur les branchies du Cyprinus rutilus et de l’Acerina vul- 
garis, à Greifswald. Les psorospermies de ce dernier poisson sont plus 
grosses que toutes celles des autres poissons; elles sont oblongues, 
renflées au milieu et pourvues d’une queue; la longueur du corps est 
de 0"",0189 eL la plus grande largeur de 0"",0063 ; la queue est à peu 
près aussi longue que le corps, ou un peu plus longue. Le corps, d’une 
transparence parfaite , laisse voir seulement à l’intérieur deux corpus- 
cules oblongs ou deux vésicules, sans aucun autre organe. Il paraît 
susceptible de se fendre longitudinalement en deux moitiés comme 
une capsule, en laissant échapper les deux vésicules internes, dont 
l'enveloppe propre est plus molle et flexible. La membrane, formant 
les kystes dans lesquels se sont développées ces psorospermies 
sur la branchie, est si délicate , qu’elle se décompose promptement 
dans l’eau. 

J'ai trouvé fréquemment, en août el septembre, des psorospermies 
sur les branchies du Cyprinus erythrophthalmus à Rennes dans la 
Vilaine (pl. 12, fig. N.); elles sont semblables à celles que M. Müller a 
trouvées sur les Cyprinus rutilus et Cyprinus leuciscus à Berlin; c’est- 
à-dire de forme ovale, oblongue, sans queue , longues de 0"”,010 à 
0"",011, arrondies à une extrémité, et pointues à l’autre extrémité 
où se trouvent les deux vésicules internes, mais je n’ai pas vu le 
double contour indiqué par M. Müller. Ces psorospermies , au lieu 
d’être contenues dans de petits kystes, sont disséminées dans une sub- 
stance glutineuse presque diaphane , décomposable par l’eau, ana- 
logue à celle des amibes, et formant des végétations ramifiées longues 


PARASITES. 645 


de 1%»,25 à 1",50 sur les lamelles des branchies. Je n'ai pas vu de 
membrane enveloppante, non plus que sur les amibes, et il n’a 
semblé que ceite végétation, avec les psorospermies contenues, con- 
stitue une production animale distincte. 

Il est vraisemblable que si M. Müller les eùt vues ainsi, il n’eùt pas 
songé à leur donner le nom de Psorospermies. Peut-être faut-il 
ranger avec ces productions celles qu’on observe fréquemment dans 
les testicules des lombrics ; ce sont des vésicules libres globuleuses, 
larges de 0°",11 à 0"",5, contenant sous une membrane distincte, un 
grand nombre de corpuscules oblongs, naviculaires, terminés en 
pointe à chaque extrémité, longs de 0"",014 à 0"",028 et même à 
0"",032, et moitié moins larges, montrant à l’intérieur une ou deux 
pelites vésicules oblongues (pl. 12, fig. B). 

Je les ai retrouvées dans l'intestin des taupes qui se nourrissent de 
lombrics, et j'ai bien constaté la contractilité et les mouvements 
spontanés de l'enveloppe. 


ACÉPHALOCYSTES. 


Les kysles, dans lesquels se produisent spontanément beaucoup 
d’'helminthes, ne contiennent d’abord qu’une substance amorphe ou 
un liquide , et on peut les prendre pour des tubercules ou des hyda- 
tides ou de simples dérivés de l'organisme. Plus tard on est fixé sur 
leur nature par la présence des helminthes inclus, mais il en est 
encore qui, au lieu d’helminthes, ne contiennent jamais que des vési- 
cules ou ampoules de diverses grosseurs, remplies d’un liquide lim- 
pide, et tout à fait analogues à la vésicule caudale des cyslicerques. 
Ce sont les acéphalocystes, sur la nature desquels les naturalistes sont 
loin d’être d'accord. Les uns y veulent voir des animaux distincts, 
mais les plus simples de tous; d’autres n’y voient que des produits 
morbides; cependant il y a pour chacune de ces vésicules une vie 
indépendante, dont on peut suivre toutes les phases jusqu’à ce que 
celte vésicule arrivée au terme de son développement se flétrisse el 
ne laisse qu’une membrane plus épaisse et plissée. 


IV. — DES PARASITES QUI NE SONT PAS DES HELMINTHES. 


Si l’on veut nommer parasites les animaux qui vivent fixés, au moins 
temporairement, sur le corps ou à l’intérieur des autres animaux, on 
aura des parasites appartenant aux diverses classes, des crustacés, des 
arachnides, des insectes, des annélides, des systolides et des infusoires. 

Parmi les crustacés il est des ordres tout entiers qui ne sont com- 
posés que de parasites, ce sont les siphonostomes, et notamment les 
lernéens, dont les caractères sont tellement modifiés par leur mauière 
de vivre, qu’on les a pris souvent pour de véritables helminthes ; Cu- 
vier lui-même, dans la dernière édition de son Règne animal, les 
place à la suite de ses intestinaux cavilaires, comme formant, dit-il, 
une famiile assez différente. Lamarck en avait fait son groupe des 


646 APPENDICE. 


épizoaires , intermédiaire entre les vers et les insectes ; mais aujour- 
d’hui il ne reste plus aucun doute sur leurs affinités zoologiques. Ce 
sont bien de véritables crustacés, se reproduisant par des œufs et qui, 
nouvellement éclos, sont analogues aux jeunes cyclopes et subissent, 
comme eux, des métamorphoses ; les femelles seules se fixent pour 
subir, par suite du développement de leurs œufs, des changements 
de forme qui les rendent tout à fait méconnaissables. 

D'autres crustacés parasites siphonostomes ont mieux conservé leur 
forme primitive, tels sont les caligides qu’on ne pourrait confondre 
avec les helminthes. 

Certains crustacés læmodipodes et isopodes se fixent aussi en pa- 
rasites sur le corps des poissons; un genre d’isopodes, le bopyre, 
vit sous la carapace des palémons ou crevettes, el sa forme y subit 
une telle modification, que les pêcheurs de la Manche ont cru que 
les bopyres sont de très-jeunes plies ou soles. 

Parmi les arachnides ce sont seulement les acariens qui nous offrent 
des parasites, soit temporairement, comme les trombidions et les hy- 
drachnes qui ne sont parasites que dans le jeune âge, soit d’une ma- 
nière permanente, comme les différents Acarus de la gale chez divers 
animaux, et ces singuliers acariens que M. Simon de Berlin a décou- 
verts récemment dans les follicules de la peau du visage de l’homme, 
et que j'ai pu étudier sur moi-même. On a aussi signalé plusieurs fois 
laprésence de divers acariens à l’intérieur du corps des divers animaux ; 
M. Bory Saint-Vincent, dans les Annales des sciences naturelles, à 
même donné la description et la figure d’un acarien qu’il dit être sorti 
par les pores de la peau d’une dame. Les bdelles, les trombidions, sont 
parasites dans leur jeune âge seulement. 

Les ixodes , au contraire, sont habituellement sur les plantes à la 
recherche des insectes, et ne deviennent parasites qu’accidentellement 
quand ils ont rencontré un mammifère ou un reptile dont ils peuvent 
sucer le sang. 

Parmi les insectes, on a d’abord tout l'ordre des parasites dont les 
différentes espèces, comme les poux, les ricins, vivent à la surface du 
corps des mammifères et des oiseaux. Quelques-uns , comme le pou 
qu’on voit paraître tout à coup en quantité prodigieuse sur l’homme, 
dans la maladie nommée la phihiriasie, semblent s'être produits sponta- 
nément, soit dans la peau même, soit dans des tumeurs sous-cutanées. 

L'ordre des siphonaptères, formé par le seul genre des puces , com- 
prend une espèce véritablement parasite, c’est la chique (puleæ pene- 
trans) qui, dans les régions chaudes de l'Amérique, pénétre sous la 
peau de l’homme et se loge dans une petite tumeur occasionnée par 
sa piqûre, et qui devient grosse comme un pois, par suite du déve- 
loppement des œufs dont son abdomen est rempli. 

Dans l’ordre des hyménoptères, on a tout l’ordre des ichneumonides 
ou pupivores, dont les nombreuses espèces vivent à l’état de larve 
dans d’autres insectes, et plus ordinairement dans les chenilles et dans 
les chrysalides de lépidoptères. 


PARASITES. 647 


L'ordre des strepsiptères n’est formé que de quelques parasites vi- 
vant à l’état de larve chez diverses espèces de guêpes et d’abeilles. 

Enfin l’ordre des diptères renferme des genres nombreux dont les 
larves vivent exclusivement en parasites dans l’intérieur du corps des 
autres animaux, ce sont les conops, dont les larves habitent l’abdo- 
men des bourdons et de quelques autres hyménoptères; les échino- 
myes dont les larves se développent à l’intérieur des chenilles et des 
chrysalides de lépidoptères ; plusieurs muscides dont les larves vivent 
habituellement dans la chair des animaux morts, se sont trouvées 
quelquefois dans des ulcères ou dans les cavités naturelles de l'homme 
ou des animaux vivants, sur lesquels les mouches, trompées par 
l'odeur des parties malades, avaient déposé leurs œufs. 

Mais ce sont surtout les œstres que l’on doit considérer comme essen- 
tiellement parasites à l’élat de larves, chez différents mammifères, où 
on a pu les confondre avec des helminthes; les uns vivent sous la 
peau des ruminants dans les régions froides et tempérées, et se trou- 
vent aussi quelquefois sous la peau de l’homme, dans les régions tro- 
picales de l'Amérique ; d'autres vivent dans l'estomac ou dans l’intes- 
tin du cheval, d’autres dans les sinus frontaux du mouton, d’autres 
dans la muqueuse de l’arrière-bouche du cerf. Toutes ces larves, 
abandonnées à leur développement naturel, paraissent ne causer au- 
cnne incommodité notable à l’animal qui en est porteur ; mais il n’en 
est plus de même si on veut les extraire violemment et si on les fait 
mourir dans leur gîte; soit qu’alors elles agissent sur des organes plus 
irritables en voulant échapper au danger qui les menace, soit qu’elles 
nuisent davantage encore par le produit de leur décomposition, elles 
peuvent, dans ce cas, causer des accidents graves. Quand la larve est 
arrivée au terme de sa croissance , elle abandonne librement le gîte 
dans lequel elle avait vécu jusque-là, et se laisse tomber sur le sol 
dans lequel elle s'enfonce pour subir ses deux dernières mélamor- 
phoses. 

Les larves d’œstres, comme tous les insectes, diffèrent essentielle- 
ment des helminthes par leur appareil respiratoire et par leurs tra- 
chées, par leur bouche et par leur forme extérieure, qui montre tout 
au plus douze articles ou anneaux distincts. 

Les annélides parasites font partie de l’ordre des hirudinées, ce sont 
quelques sangsues, vivant habituellement dans l’eau ou dans l’air hu- 
mide, mais se fixant au corps des animaux dont elles veulent sucer 
le sang, et pénétrant ensuite dans les cavités nasales, ou bien dans les 
paupières, ou même dans d’autres cavités, tapissées par des muqueuses, 
pour y séjourner plus ou moins longtemps. Le docteur Guyon a si- 
gnalé dans ces derniers temps la présence de diverses sangsues ainsi 
logées dans les cavités nasales d’un héron crabier, et qui pour- 
raient bien être analogues au Monostoma mutabile. On confondait 
autrefois aussi avec les sangsues certains distomes et d’autres helmin- 
thes trématodes que l’on trouve également logés dans les cavités ta- 
pissées par la muqueuse, On confondait plus parliculièrement avec 


+ 


618 APPENDICE. 


les annélides les tristomes qui vivent exclusivement à la surfacé du 
corps des poissons ou sur leurs branchies, comme nous l'avons vu 
précédemment (pag. 351), en parlant du Tristoma elongatum, qui a 
élé rangé par beaucoup de naturalistes parmi les hirudinées, sous le 
nom de Phylline. 

Un genre d’hirudinées nommé Branchiobdelle, se trouve exclusive- 
ment sur les branchies des écrevisses. 

On ne connaît parmi les systolides qu’une seule espèce parasite, elle 
conslitue le singulier genre Albertia que j'ai fait connaître, dans les 
Annales des sciences naturelles, en 1837. L'Albertia a la forme d'un 
très-petil ver et se trouve dans l'intestin des lombrics et des limaces 
à Paris. 

Parmi les infusoires, enfin, on a plusieurs espèces de genres diffé 
rents, vivant dans l'intestin des batraciens (crapauds, grenouilles et 
salamandres); d’autres se trouvent, soit dans l'intestin, soit, plus sou- 
vent, entre l’inteslin et la couche musculaire des lombrics. 

Ces infusoires parasites ont été vaguement désignés, par Bloch, sous 
le nom de Chaos intestinalis. M. Purkinje a établi le nouveau genre 
Opalina, pour ceux de la grenouille. 


FIN. 


TABLE DES MATIÈRES. 


PRÉFACE... 2 is cet MT UE NOR Ses anis TEST 

INTRODUCTION. ........ Sata cop oh ados LT RE ne UT \ 
Livre PREMIER. NÉMATOIDES....,,............... PAS ESS SeLs 1 

17° secTION. Trichosomiens...... RTE ROC RON 3 


Genres : 1, Trichosome, p. 4. — 2, Thominx, p. 22. — 3, Eu- 
coleus, p. 23.— 4, Calodium , p. 25.— 5, Liniscus, p.29. — 
6, Trichocéphale, p. 30. — ? Sclérotrique, p. 41. 
2* SEGTION. Filariens........,....... GC ou0 GRO DOC 4? 
Genres : 7, Filaire, p. 42. — 8, Dispharage , p. 69. — 9, Spi- 
roptère , p. 82. — 10, Prolepte, 105. 
A SÉCRIONS NERO QUEENS,. E 5: Res men etes see eV 106 
Genres : 11, Eucampte, p, 106. — 12, Dicelis, p. 107. — 
13, Leptodère, p.108. — 14, Strongle, p. 109. — 15, Pseu- 
dalie, p. 134. 
4° SECTION. Ascaridiens... 10. 2:21: Hobre dbeo De MIOOIGIE 


Genres : 16, Oxyure, pe 136. — 47, Ozolaime, p. 145. — 
18, Héligme , p. 147. — 19, Ascaride , p. 148. 


SAECATITESIVTAIOS 22 en caitte deue Ce Re 154 
— 1resection.. .:...:... is nee ANNE idee ibid. 
"12 iSECHON esse. sure PE Ro D EEE TETE 194 
—— JeNSECHONL Rd ER En ee Model era 206 
— 4° section...... DIE co LE ON DE MRUARIRE LME als 
Il: Ascaridie:4s. se tte SRE CA SPA PRO EE TU 21 214 
IL: Anisakiss 442008 ES 0. desire 220 
IV. Polydelphis......... RE ET Me ARR À 291 


20, Heterakis, p. 222. 
SISECTION  ATODAENS Een nie ee NAT NO EIRE RSR RES RIT ST RRTR 230 
Genres : 21, Dorylaime, p. 230. — 22, Passalure, p. 231. — 
23, Atractis (voy. Additions), p.233. — 24, Enoplus, p. 233. 
— 25, Oncholaime, p. 235. — 25 (x), Amblyure , p. 237. — 
25 (8), Phanoglène, p. 238. — 25 (y), Enchilidie, p. 238. 
— 26, Rhabditis, p. 239. — 26 (9), Anguillule, p. 243. 


650 TABLE DES MATIÈRES. 
GPS EmON Sclérostomiens NL SRE RUN 244 


Genres : 27, Cucullanus, p. 245. — 28, Sclérostome, p. 254. 
— 29, Syngame, p. 260. — 30, Angiostome, p. 262. — 
31, Stenode, p.264. — 32, Stenure, p. 265. 


TUSECTION D ACNITIENS.. Ce ER et eee ME ARE 267 


Genres : 33, Dacnitis, p. 267. — 34, Ophiostome, p. 213. — 
35, Dochmie, p. 215. — 36, Rictulaire, p-. 250. 


IRRPENDICE AUX NÉMATOÏDES. 4 à MAG URLS 281 


Genres : 37, Stelmie, p. 281. — 38, Liorhynque, p. 282. — 
39, Prionoderme, p. 285. — 40, Chiracanthe, p. 286. — 
40 (x), Gnathostome, p. 287. — 41, Lécanocéphale, p. 288. 
— 42, Ancyracanthe, ibid. — 43, Hétérochile, ibid. — 
Stéphanure, p.289. — Hystrichis, p. 290.— Hédruris, p. 291. 
— Crossophore, p. 292. — Odontobie, ibid. — Tropisure, 
p: 293. — Trichine, ibid. 


LI AP PRNDICE LC OBDIAGES: ne à ele Lee D a Se MOMENT NOR 294 
MIE dt Cora A A ER ORAN nf ibid 
Drasonneant (sûrdide) LG nn M PRE TS 296 
Luyre DeuxèME. ACANTHOTHRÉQUES.........# out. acte 299 
Pentisipmes. MA COL AA CU Eu CRE NE bat AN RENE ibid 
BiyRE rRoIsEmE. TRÉMATODES. .. ue. clapets 310 

1° SECTION. Onchobothriens RO O Er PI EE MAT NS 988 812 


Genres : 1, Octobothrium, p. 312. — 2, Diplozoon, p, 315.— 
3, Diporpe, p. 316. — 4, Axine, p. 317. — 5, Polystome, 
p- 218. 
RE -SEUMON: Trislomiens: : à 4e s 2 42 abs pau SRE mn 321 
Genre : 6, Tristome, p. 321. 
RE SECTIONS Dis omieNSS. NE Een UE AT A RSR 324 


Genres : 7, Aspidogaster, p. 324. — 8, Amphistome, p. 327. 
— 9, Monostome, p. 342. — 10, Holostome, p. 364. — 
11, Distome, p. 381. 


Sous-genres : 1, Cladocælium , p. 389. — 2, Dicrocælium, 
p. 391. — 3, Podocotyle, p. 401. — 4, Brachycælium, 
p: 402. — 5, Eurysoma, p. 406, — 6, Brachylaimus, 
p. 407. (1"° section, p. 407. 2° section, ibid. 3° section, 
p. #11, 4° section, p. #18. 5° section, p. #19.) 

Sous-genres : 7, Apoblema, p. 420. — 8, Échinostoma, 
p.423. — 9, Crossodera, p. 434. 


TABLE DES MATIÈRES. 651 


2° série du genre Distome.................................. 437 
1, Dist. des mammifères, p. 437. — 2, des oiseaux, p. #41. — 
3, des reptiles, p. 451. — 4, des poissons, p. 455. — 5, des 
crustacés, p. 411. — 6, des mollusques, p. 472. 


1° APPENDICE AUX TRÉMATODES. . . .-.. sssohene 60 ICT ERES 473 
Genres : 12, Diplostome ; p. 473. — 13, Cercaire, p. 415. — 
54, Bucéphale, p. 478. — 15, Leucochloridie, p. 479, — 
16, Aspidoeotyle, ibid. | 
IIS APPENDICE AUX TRÉMATODES. « «eos cesser eee: 480 
Genres : 17, Peltogastre, p. 480. — 18, Gyrodactyle, p. ibid. 
— 19, Myzostome, p. 481. — 20, Hectocotyle, ibid. 
LIVRE QUATRIÈME. ACANTHOCÉPHALES. ....... Me DSi On ce SR PA 483 
Échinorhynque.........,..:....:°...... SO MERE LATE ibid. 
1, Échin. des mammifères, p.499. — 2, des oiseaux, p. 505. 
3, des reptiles, p. 525. — 4, des poissons , p. 528. — 5, des 
crustacés , p. 529. 


Livre cinquième. CESTOIDES............. ..........::2..0. 543 


OrDre 1°. Rhynchobothriens......................,...... . 54b 

Genres : 1, Rhynchobothrie, p. 545.— ?, Anthocéphale, p. 246, 

— 3, Tétrarhynque, p.550. — 4, Gymnorhynque, p. 552. 
— 5, Dibothryorhynque , p. 555. 
ORDRE 2°. Cestoïdes vrais ou ténioides..........,.....+.-.... 554 

Genre : 6, Ténia, p. 554. 

1e section, p. 297. — 2° section, p. 562. — 3° section, p. 515. 
4e section, p. 577. — 5° section, p. 518. — 6° section, p. 585. 
7° section, p. 87. 

2° série du genre Ténia............................. MS ne >88 
1, Ténias des mammifères, p. 588. — ?, des oiseaux, p. 594. 
— 3, des reptiles , p.610. — #4, des poissons, p.611. 

Genres : 7, Bothriocéphale, p. 611.(1"° section , p. 612. 2° sec- 
tion, anthoïdes, p. 619. 3° section , armés , p. 621.—8, Schis- 
tocéphale, p. 622.— 9, Triénophore, p. 625. — 10, Bothridie, 

p. 626.— 11, Bothrimone, p. 627. — 12, Ligule , p. 628. 
ORDRE 3°. SCOLÉCINES her ramasse eee ess se ol 629 

Genres : 13, Caryophyllé, p. 629. — 14, Proglottis, p.630 — 

15, Scolex, p. 631. — Gryporhynchus, p. 632. — 16. Dithy- 
ridie, p. wbid. 
ORAN CUS NQUES. LU AU AO Ne es vos vos Pas 632 

Genres : 17, Cysticerque, p. 632. — 18, Échinocoque, p. 635. 

19, Cœnure, p. 636. 


652 TABLE DES MATIÈRES. 
APPPADICE cree ccctleeee re siens Deere qe STE A oc 637 
I. Helminthes dont la place est incertaine.................... ibid. 
Genres : 1, Grégarine, p. 637. — 2, Thysanosome, p. 639. — 
— Trypanosome, ibid. — Acrostome, ibid. 
I. Helminthes fictifs ou douteux............. DD - 1 BODonc 639 
Genres : Catenule, p.639. — Phenicurus ou Vertumnus, p. 640. 
— Crinon, ibid. — Diacanthos , ibid. — Bicorne ou Ditrachy- 
ceros, ibid. — Sagittule, p. 641. — Physis intestinalis, 642. 
— Furie infernale, ibid. — Dipodium et cercosoma, ibid. 
IT. Produits ou dérivés de l'organisme qui ne sont pas des animaux. 643 
Genres : 1, Spermatozoïdes ou zoospermes , p. 643. — 2, Pso- 
rospermies , ibid. — 3, Acéphalocystes , p. 645. 


IV. Des Parasites qui ne sont pas des helminthes............ 06: 


FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES. 


ERRATA ET ADDENDA. 


Page 1, ligne 3, lisez : 1° Lype ou sous-classe. 


2, 36, au lieu de : Leptoderes, lisez : Leptodera. 

3, 5, au lieu de : Tribactis, lisez : Rhabditis. 

» » au lieu de : Oncholaima, lisez : Oncholaimus. 

» 6, au lieu de : Tricontus, lisez : Enoplus. 

» » _effacez : Gnathostoma qui est reporté dans le 1° Ap- 
pendice. 

» 9, au lieu de : Sclerostomum, Angiostomum, lisez : 
Sclerostoma, Angiostoma. 

» 13, au lieu de : Ophiostomum , lisez : Ophiostoma. 


» » au lieu de : Laphyctes, lisez : Rictularia. 
» 28, au lieu de : Trichosomum, lisez : Trichosoma , ainsi 
que dans tout le genre Trichosome , page 4—22. 
33, après la ligne 36 ajoutez : 


Trichocephalus dispar, Meyer, Beitr. zur Anat. d. Entoz., Bonn., 1841, 
p. 4, pl. 1 et 2. 


Page 57, après la ligne 4 ajoutez : 
Filaria labiata, Naruusius, dans Wiegmann’s Archiv., 1837, t. I p. 53. 
Page 82, ligne 11, lisez : 9° genre. SPIROPTÈRE. 


155, 36, au lieu de 6", lisez : 60m, 

167, 40, effacez : quatorze fois aussi longs. 

174, 1, au lieu de : FiLAIRES, lisez : ASCARIDES des 1x- 
SECTES. 

111, 4, ajoutez : 


31. ASCARIDE FILAIRE.  ASCARIS FILARIA. — Du. 


« — Corps cylindrique, très-allongé ; — tête large de 0"",27, à trois 
« valves larges de 0"",184, portant chacune deux papilles, — æso- 
a phage long de 7"", renflé et large de 0,6 en arrière ; — sans ventri- 
« cule ; — tégument avec des stries transverses très-fines, de 0"*,0029, 
« qui le font paraître irisé. 

« — Mâle long de 96°", large de 1°" ; — deux spicules égaux, longs 
« de 4°", larges de 0"",061 ; — queue conoïde avec une double ran- 
« gée de vingt papilles peu saillantes,. 

« — Femelle longue de 170°®, large de 1,5; — yulve située aux 


#: 


654 ERRATA ET ADDENDA. 


« trois cinquièmes de la longueur (à 107" de la têle); — utérus d'abord 
« filiforme, replié, long de 4"%,5, puis divisé en deux branches paral- 
« lèles, cylindriques, épaisses, longues de 22", dirigées en arrière; — 
« œufs presque globuleux, à coque finement réticulée ou alvéolée, 
» longue de 0"*,066. » 


Trouvée abondamment, en 1837, à Pondichéry , par M. Perrottet, 
dans un très-gros serpent, indiqué sous le nom de Boa (probablement 
Python). Cette ascaride occupait une sorte de poche gélalineuse en 
dehors de l’estomac. 


Page 232, après la ligne 10, ajoutez : 


Oxyuris ambigua, Mayer, Beitr. zur. Anat. d. Entoz., 1841, Bonn. p. 14, 
pl. 3, fig. 14-16. 


Page 233, ligne 4, ajoutez : Genre Atractis. Sous ce nom je pro- 
pose d'établir un genre distinct pour l’Ascaris dactylura (Ru»., Syn., 
p. 40 et 272), qui a la bouche armée de deux ou trois pièces el les 
spicules inégaux. S'il m’eüt été permis de prolonger mon séjour à 
Paris, j'en eusse donné dès à présent une description complète, ainsi 
que de quelques autres nématoïdes des tortues qui pourraient bien 
aussi former des genres distincts, et que Rudolphi a classés parmi les 
ascarides (sous le nom d’Ascaris gulosa el leptura). 


Page 313, ligne 30, lisez : 
Beitr. zur Anat. d. Entoz., 1841, Bonn., p. 19, pl. 3, fig. 1-10. 


Page 480, à ajouter aux trématodes douteux : 


Genre ANCYROCÉPHALE.  ANCYROCEPHALUS. — CREPLIN, 
dans l'Encycl. de Ersch et Gruber, t. XXXII, p. 292. 


M. Creplin a proposé ce genre pour un helminthe (Ancyrocephalus 
paradoæus), trouvé sur les branchies de la Perca lucioperea; il est 
long de 4,5, un peu déprimé et moins large; la parlie antérieure, 
un peu plus étroite el plus courte que la postérieure, se termine par 
une têle assez épaisse, sans bouche visible, mais avec quatre forts 
crochets, deux en dessus, et deux en dessous, analogues à ceux du 
Triænophorus. 11 ne présente aucune trace de ventouses. 


FIN DES ERRATA ET ADDENDA. 


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