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Full text of "Horticulteur belge, journal des jardiniers et amateurs"

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L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


JANVIER, 1836. 
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Discours prononcé par M. le vicomte HéricarT DE Taury, Présé 
Société royale d’Horticulture de Paris, à l'ouverture de la sixième exposition 
publique des produits de l'Horticulture, du 1” au 7 juin 1835, dans l’oran- 
gerie des Tuileries. 


Messieurs , il fut un temps, et ce temps n’est pas tellement éloigné que 
nous en ayons pu perdre le souvenir, où les nations les plus puissantes, pour 
un coin de terre, pour un propos, et souvent pour un rien, levaient des ar- 
mées innombrables , et quelquefois se levaient en masse pour ravager im- 
pitoyablement les villes et les campagnes. 

Aujourd’hui, plus calmes, mieux éclairées, ou dirai-je plus sages, je ne 
sais, mais enfin aujourd’hui par un esprit de gloire et de rivalité mieux en- 
tendu, les nations forment entre elles des congrès scientifiques. 

Nationaux et étrangers, Français, Anglais, Allemands, Suédois, Russes , 
Danois, Américains , enfin tous les peuples s’envoient réciproquement.leurs 
élus, leurs savans , et, dans leurs doctes et nombreuses réunions, les inté- 
rêts des sciences sont exposés, sont discutés mieux que jamais ont pu l’être 
les intérêts des nations dans leurs congrès politiques. 

Après et comme les sciences , les fleurs ont également eu leurs congrès , 
leurs concours, et, dans cette enceinte où, les années dernières , nous expo- 
sions entre nous les produits de nos serres et de nos établissemens horticoles, 
nous voyons, cette année, deux villes étrangères venir partager nos jeux 
floraux, franchir les frontières, affronter, pour les plantes les plus précieuses, 
tous les dangers d’un long voyage, les obstacles, les inconvéniens d’une sai- 
son souvent contraire, présenter dans la lice de riches envois de fleurs, 
admirables de beauté, de santé et de fraicheur, malgré les distances et le 
transport, enfin venir lutter glorieusement avec nos premiers horticulteurs, 
et leur disputer la palme de la victoire. 

Honneur leur soit, honneur soit à la nation belge, notre alliée, à cette 
nation plus qu'à demi-française par ses liens, par ses mœurs, son urbanité, 
son langage, et son amour pour les sciences, les arts et l’horticulture! 
Puisse le noble.exemple des villes de Gand et de Tournai se propager ! Puis- 


sent désormais les nations ne plus connaître d’autres rivalités, d’autres divi- 
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sions, et ne lutter entre elles que pour des roses blanches ou des roses rouges, 
et toujours pour des roses sans épines ! 

Puissent-elles enfin ne plus ambitionner d’autres couronnes que celles de 
fleurs et de verdure que décernait le peuple le plus aimable et le plus policé, 
ce peuple plein d'esprit, de grandeur, de légèreté, d’inconstance , et tou- 


jours agité par les factions, hâtons-nous de le nommer de crainte de fausse in- 


terprétation , le peuple athénien. Ce peuple ornait le front des vainqueurs de 
couronnes, d’ Oliyier sauvage dans les jeux Olympiques, de couronnes de Lau- 
rier dans les jeux Pythiques, de couronnes d’Ache verte dans les jeux 
Néméens, enfin de celles d’Ache des montagnes dans les jeux Isthmiques, 
bel exemple de la touchante simplicité de ce peuple vraiment héroïque, et de 
son ardent amour pour la gloire. 

Chez nous tel est aujourd’hui l'amour , telle est l'influence des sciences, 
de ces sciences dont l’étude rapproche les nations les plus éloignées ; maïs 
telle est surtout et plus particulièrement l'influence de la culture des fleurs, 
de notre horticulfure , qui calme les passions, qui apaise les inimitiés et les 
fureurs, qui charme, qui console les affligés. Que d’infortunès, que de captifs, 
ont oublié leurs peines et l’injustice des hommes en cultivant des fleurs ! 
C’est, permettez-moi de vous le rappeler , c’est l’auteur de la Nouvelle Hé- 
loise, dans les illusions du printemps de la vie, cultivant des fleurs au ha- 
meau des Charmettes , et plus tard Rousseau, philosophe malheureux , Rous- 
seau demandant qu’on le ramène à la Bastille, pourvu qu’il y puisse soigner 
et arroser quelques plantes; c’est un père, dans sa profonde douleur , plan- 
tant lui-même un Cyprès sur la tombe de son fils; c’est une mère inconsola- 
ble, couvrant de Roses et d’Immortelles la sépulture d’une fille chérie; enfin, 
ce sont des enfans , mêlant leurs larmes à l'onde bienfaisante qu’ils répan- 
dent sur la pelouse émaillée qui recouvre les cendres chéries d’un père et 
d’une mère adorës! 

Mais jusqu'où peuvent s’élendre cette influence, cet effet salutaire et bien- 
faisant de ia culture des fleurs ? Voyez ce malheureux alièné : il a tout brisé, 
tout détruit, tout anéanti. D'un œil sec , il voit, il contemple les débris épars 
autour de lui. Au dernier degré de l’exaspération de son délire , il sourit 
de cet amas de ruines; cependant , au milieu de cet épouvantable désordre, 
son œil égaré rencontre une fleur, que, dans un moment de calme , il dédia à 
la pensée qui domine son esprit, qui subjugue son cœur. Aussitôt, quel chan- 
gement s'opère ! I s’attendrit; son œil se mouille, il verse des larmes, il en ar- 
rose cette fleur ‘: la tempête s’apaise, le calme renaïit dans son cœur, la 
raison dans son esprit, et c’est la seule vue, la simple vue d’une plante 
qui l’a rendu à lui-même. Telle est l'influence des fleurs et de leur culture. 

Aussi le ten. ‘est plus où, parce que quelques riches amateurs, par faste 
ou par amour-propre;, dépensaient follement des sommes énormes pour une 
fleur, les horticulteurs , sous le nom de florimanes, étaient tous indistincte- 
ment considérés comme afteints de manie. 


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Mais étaient-ils donc si insensès , ceux auxquels la science doit ses progrès 
et son avancement , l'établissement des serres chaudes et des conservatoires ; 
ceux auxquels nous devons les plus belles plantes de nos jardins , vous, mes- 
dames, ceux auxquels vous devez vos plus belles, vos plus élégantes parures, 
ces fleurs enchanteresses qui vous empruntent leurs graces, leurs charmes, 
leurs attraits les plus séduisans , ces fleurs ravissantes sans lesquelles il n’est 
point de réunion , de soirée , de fêtes de famille , enfin ces fleurs admirables, 
dont l’art semblait ne pouvoir jamais approcher, et dont l’imitation artificielle 
est cependant devenue une profession, une branche d'industrie de la plus 
haute importance entre les mains de MM. Nattier, Battou, Bernardière, 
Huard , Nevers, Rouger , etc., etc., dont les succès merveilleux rivalisent 
avec ceux de nos plus célèbres horticulteurs ? 

Ah! si notre horticulture, aux yeux de quelques sayans trop austères, 
fut une manie , où donc auraient-ils classé certains amateurs d'histoire na- 
turelle, de livres, de tableaux , de gravures, de médailles ou de curiosités, 
dont les collections et les goùts sont bien autrement dispendieux que les 
fleurs ? 

Non , l’horticulture n’est point une manie, et nous en pouvons juger par 
l'approbation de cette foule immense qui se presse, qui vient applaudir à nos 
travaux. L’horticulture est un art, est une profession , disons mieux, est une 
science , et même une science exacte et profonde, comme toutes celles qui 
procèdent de l’histoire naturelle. Elle se lie à l’agricullure et à la botanique, 
elle en fait le lien, elle en est inséparable. 

A l’agriculture, elle emprunte ses moyens, elle les développe à son profit, 
elle les perfectionne , elle les rend plus actifs, elle en crée de nouveaux. 

Quant à la botanique, l’horticulture , en faisant l'application de la physi- 
que végétale dans la conduite des semis , des boutures, des greffes et de tous 
les moyens de reproduction, l’horticulture lui présente presque journelle- 
ment de nouveaux sujets d'observations dignes des plus hautes et des plus 
profondes méditations. Aussi plus juste et se dépouillant de cette austère gra- 
vité que lui inspirait l’étude un peu trop sévère des fleurs simples et sauva- 
ges de la nature , le botaniste ne dédaigne plus aujourd’hui lhorticulture ; il 
ne la considère plus comme ne produisant que des superfluités mondaines et 
insignifiantes pour la science , et, passez-moi l’expression , elle est, du reste, 
d’un savant botaniste , comme ne produisant que de belles monstruosités ; il 
reconnaît tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle fait, enfin toute sa supériorité; 
il sait que , pour être horliculteur et bon horticulteur , il faut d’abord être 
botaniste , il faut connaitre les plantes, leurs mœurs, leur histoire, il faut 
savoir les cultiver , avancer, retarder leur floraison à volonté, les allier en- 
semble, les féconder l’une par l’autre ; il faut réunir la théorig à la pratique ; 
il faut enfin, entre autres qualités, une patience à toute épreuve, et surtout un 
esprit exact et fidèle observateur. 

Tels furent les pères, les auteurs de notre belle horticulture, de notre 


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science chérie; tels sont la plupart de nos honorables confrères praticiens, dont 
vous connaissez les travaux , les succès, les importantes découvertes, et que 
je me serais fait un devoir de nommer, si je n'avais craint de blesser leur 
modestie ; tels sont enfin les maitres de ces beaux établissemens modèles où se 
professe avec tant de succès l’horticulture : les établissemens du Jardin des 
Plantes, du prince d'Essling, de Charles de l’Escalopier , de Soulage Bodin, 
de Cels, de Vilmorin , de Jacques, de Godefroy, de Jacquin , de Tamponnet, 
de Lémon, de Loth, de Mathieu de Morel et tant d’autres qui font la gloire de 
Vhorticulture française. 

Je viens de dire ce qu’est aujourd’hui l’horticulture. Je vais plus loin. Sa- 
vez-vous, Messieurs, quelle est l'importance de cette branche d'industrie ; 
quelqu'un de vous pourrail-il approximativement nous dire la valeur de ses 
produits? peut-être personne ne s’en est encore rendu raison. Eh bien ! Mes- 
sieurs, celte exposition, que vous avez tant admirée , cette exposition, à elle 
seule, vous présente pour plus de cent mille francs de fleurs et de plantes, 
et songez encore à quelle dépense elle a dù donner lieu, avant d’être en état 
de paraitre ici sous vos yeux. 

Notre brillant Marché aux Fleurs, qui, dans certains jours de grandes 
fêles, de ces fêtes patronales qui exigent tant de fleurs, notre marché qui, 
dans ses beaux jours, expose pour plus de vingt-cinq mille franes de fleurs de 
la plus grande beauté, ce marché présente par an une valeur de plus d’un 
million; or, pour donner un million de fleurs , quel mouvement de fonds se 
fait chaque jour! Encore r’ai-je pas compris dans cette valeur, 1° la vente 
des fleurs faite journellement dans les serres, les dépôts et les conservatoires 
sans.cesse fleuris , qui se multiplient dans tous les quartiers de cette captitale; 
et 2° la vente non moins importante de cette foule d'arbres et d’arbustes de 
tout genre, qui a lieu dans les nombreuses pépinières de fous les établissemens 
horticoles de Paris et de ses environs. 

Enfin, qui de vous me dira, ne füt-ce que par apercu, la valeur des fruits, 
des légumes, des plantes maraichères et généralement de (ous les produits 
d’horticulture consommés journellement dans Paris ? I faut avoir vu , 1l faut 
avoir parcouru, avant l’heure de leur ouverture, les grands marchés de eette 
capitale, pour avoir seulement une idée de son immense approvisionnement. 
Il faut avoir vu ces milliers de voitures , ces nombreux fournisseurs arrivant 
chaque nuit de toutes parts , et pour repartir de suite, se hâtant de déposer les 
produits de leurs veilles et de leurs sueurs sur la voie publique encombrée 
dans tous les sens. I faut avoir vu la rapidité avec laquelle ce prodigieux 
amoncellement de fruits, de légumes et de produits horticoles et maraichers 
se divise, s'écoule et disparait en peu d’heures; et lorsque ensuite, calculant 
et résumant froidement {outes les données recueillies auprès des autorités, 
auprès des syndics et des principaux fournisseurs, on veut se rendre raison 
du prix de cet approvisionnement journalier, on veut totaliser la valeur de 
la consommation annuelle , auprès avoir dépassé le chiffre énorme de cin- 


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quante millions , l'esprit s'arrête étonné d’être encore au-dessous de la valeur 
” réelle des produits horticoles et des fruits de toute espèce , consommés annuel- 
lement dans Paris : après cela qui pourra se flaiter de pouvoir apprécier le 
montant des capitaux journellement mis en mouvement pour produire de tels 
approvisionnemens , pour fournir à une aussi grande consommation ! 

Voilà, Messieurs , voilà ce qu'est aujourd’hui, encore n’esf-ce que par 
aperçu, voilà ce qu'est notre horticulture. 

Notre honorable confrère, M. Poiteau, vous rendra compte du jugement 
porté par votre Commission sur notre exposition. Je me bornerai à adresser 
les remercimens de la Société à tous les horticulteurs qui ont bien voulu con- 
courir ayec nous à son embellissement et à son succès. 

Cependant je ne puis me dispenser de citer ici particulièrement, 1° le beau 
Géranium obtenu de semis et cultivé au château du Lys par M. Bergman, sous 
les yeux du vénérable marquis de Latour-Maubourg , ancien gouverneur des 
Invalides, surnommé le Brave des Braves par le plus grand capitaire de no- 
tre siècle. Cette admirable fleur, nommée, par madame de Latour-Maubourg, 
Marie-Louise-Thérèse, nous rappelle les fleurs cultivées par les mains du grand 
Condé, à l'abri des Lauriers sous lesquels fléchissait son cousin, disait le 
grand Roi; 2° la belle collection de fleurs de madame la comtesse Hocquart 
de Louveciennes; et 3° celle de notre confrère Uterhart de Farcy-les-Lys, 
dont les jardins et les serres sont confiés à la directien de M. Étienne , l’un 
de nos praticiens les plus éclairés. 

Dans vos dernières expositions , Redouté et Bessa s'étaient successivement 
chargés de prouver que l’art du célèbre Van-Spaendonck n’avait rien perdu 
parmi nous et que ces deux habiles peintres soutenaient dignement sa gloire. 
Cette année, mademoiselle Bessin , une des premières élèves de Redoutë, a 
bien voulu, à notre demande, exposer son beau tableau de Camélia et de 
Dablia, couronné à l'exposition du Louvre. La Société m’a chargé de lui ex- 
primer le regret que son règlement ne lui ait pas permis de lui offrir le té- 
moignage authentique d’admiration qu’elle aurait voulu lui décerner pour 
son beau talent qui, déjà, la place si près de son maitre. 

Vous avez également regretté, Messieurs, qu’une omission dans le pro- 
gramme de votre concours, vous ait empêchés de décerner une médaille d’hon- 
neur aux célèbres horticulteurs de Gand et de Tournay qui, sur l’invitation 
de notre confrère M. Le Brument de la Quesnoy , sont venus cette année lut- 
ter avec nous. Vous leur eussiez décerné avec empressement une médaille 
d'honneur si votre réglement nous l’eùt permis. Vous aurez à prendre à cet 
égard une délibération, pour ne plus éprouver désormais les regrets que vous 
m'avez chargé d'exprimer publiquement à M. le Baronnet Oakes de Tournay 
et M. Mechelinck de Gand , en leur déclarant que vous les avez jugés dignes 
de la médaille d’honneur de première classe , qui aurait dù être décernée aux 
collections étrangères présentées au concours et que vous leur décernerez 
dorénavant. 


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Enfin, Messieurs, celte exposition , arrangée avec tant de goût par nos 
confrères MM. Paupaille , Dever et Boussière, cette exposition si brillante , si 
remarquable par elle-même, sera distinguée particulièrement , dans vos an- 
nales, de toutes celles qui l’ont précédée , par la visite dont le Roi et la fa- 
mille royale vous ont hier honorës. 

Vous avez vu, vous avez ét témoins de l’attention avec laquelle le Roi a 
tout vu, tout examiné , les détails dans lesquels il est entré , le compte qu’il 
s’est fait rendre sur chaque collection. 

Vous avez vous-mêmes recueilli, Messieurs, les témoignages du puissant 
intérêt que le Raï vous a dit prendre à vos travaux, lorsque , répondant à vo- 
tre demande d’investiture en Société royale , S. M. vous a publiquement rè- 
pondu : 

« Je saisis avez autant de plaisir que d’empressement cette occasion de vous 
prouver le puissant intérêt que je prends à vos travaux de culture et d’accli- 
matation, qui doivent contribuer au bonheur de notre pays. » 

Vous consignerez dans vos archives les détails de cette mémorable séance 
et la réponse du Roi vous accordant, à votre neuvième anniversaire, le titre de 
Socièlé royale d’Horticulture que vous sollicitiez depuis votre fondation. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 
Notice sur les graines de l’ Ananas. 


Par M. Accausre Pyr. DE CANDOLLE, 


Tout le monde sait que ce qu’on appelle le fruit de l’Ananas est composé 
des fruits et des bractées de plusieurs fleurs disposées en épis serrés, origi- 
nairement distinctes et qui se soudent pendant la maturation. Cette soudure 
est facilitée par la consistance charnue des ovaires partiels et des parties qui 
les avoisinent. En général , les fruits partiels dont l’Ananas se compose of- 
frent , à la maturité , les rudimens des loges destinées à renfermer les grai- 
nes ; mais les graines elle-mêmes avortent, et la plante ne se reproduit que 
par les surgeons qui naissent près du collet, ou par la plantation de la cou- 
ronne foliacée, qui surmonte le fruit général, résultant de la soudure des fruits 
partiels. L’absence habituelle des graines dans le fruit de l'Ananas est un fait 
connu de tous les cultivateurs, et elle paraissait d’autant plus naturelle 
qu’elle semblait conforme à ce qui se passe dans l’arbre à pain cultivé. 

Cependant on a déjà quelques témoignages positifs sur l’existence des grai- 
nes dans ce fruit. Ainsi Van Rheele (Hort. Malab. x1, p. 5) atteste l’exi- 
stence des graines , au nombre de trois, sous chacun des tubercules visibles 
à l'extérieur, et la description qu’il donne de leur situation, peu intelligible 


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quand on n’a pas vu ces graines, devient assez claire lorsqu'on les connait. 
Tournefort atteste aussi (Instit. p. 653) l'existence des graines dans l’Ananas, 
et les représente (pl. 428) d’une manière assez tolérable pour l’état où la car- 
pologie était à cette époque. La figure 566 de l’herbier de Blackwell, repre- 
sente aussi un fruit d’Ananas coupé en travers et les graines situées à l’inté- 
rieur; mais si les {aches brunes représentent réellement des graines , on peut 
dire qu’elles ressemblent peu à la réalité, soit pour leur position , soit pour 
leur forme et leur grosseur. Commelin (Hort. Amstel. v. 1, t. 57) a aussi vu 
les graines d’Ananas, et il assure les avoir vu semer et en avoir obtenu de 
jeunes plants, mais il ne donne aucun détail sur la structure et la position de 
ces graines. Rumphius ( Amboin. 5, t. 81), Loureiro (F1. Cochinch. 1, p. 237), 
Arruda (Diéss. pl. bras. p. 18), et quelques autres mentionnent les graines sans 
les décrire. Gærtner n’a décrit que le Bromelia Pinguin, et la plupart des 
modernes , quoiqu’ils aient beaucoup écrit sur la culture et la propagatiou de 
V'Ananas , n’ont fait aucune mention de ses graines. 

A la fin de l’été de 1833, M. Auguste Saladin a obtenu, dans ses serres 
de Prègny, prés Genève, plusieurs fruits qui, lorsqu’on les coupait en travers, 
à la maturité , présentaient des graines bien conformées. Un de ces fruits mu- 
nis de graines, ayant été communiqué à M. D. Candolle, celui-ci l’a fait immé- 
diatement dessiner par M. Heyland, et il en a donné, dans le Mémoire que 
nous publions presqu’en totalité , deux planches gravées réprésentant les dè- 
fails de l’organisation. Voici l'analyse de la description de ce fruit. 

La coupe de l’Ananas, faite vers le quart ou le tiers de sa longueur, pré- 
sentait l’aspect ordinaire de ces fruits. Maïs on y remarquait cà et là, sous les 
tubercules visibles à l'extérieur, quelques graines solitaires et qui semblaient 
éparses. On y voyait de plus, comme à l’ordinaire, des cavités superficielles 
qui sont les traces des fleurs partielles, et où l’on reconnaît les rudimens des 
pistils et des étamines plus ou moins déformés. 

Pour comprendre la vraie structure du fruit, M. De Candolle à fait enle- 
ver la portion correspondante à chaque tubercule externe; en insérant le dos 
d’un scalpel sous la bractée des tubercules voisins de la branche , on enlève 
avec facilité le fruit partiel tout entier. On obtient ainsi un corps en forme de 
cône renversé, qui se compose : 1° de la bractée qui était au-dessous de la 
fleur et qui s’est soudée avec elle ; 2 des débris de la fleur ; 3° d’une sorte 
de disque écailleux recouvert par les débris floraux, et qui est le sommet du 
véritable ovaire : 4° d’un corps charnu qui est le corps même de l’oyaire. 
Lorsqu’on coupe cet ovaire verticalement, on découvre, selon le hasard de la 
coupe, une ou deux loges dans lesquelles on trouve une graine pendante. 
Lorsqu'on le coupe en travers, on reconnaît l’existence de trois loges propres 
à la classe dont l’Ananas fait partie. 

Pour reconnaitre le mode d’aftache des graines dans chaque loge, 
M. Heyland a eu l’heureuse idée de soulever par en bas une portion char- 
nue de l’ovaire, portion qui représente un segment charnu formé du calice 


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et du péricarpe ; ce segment se détache de bas en haut, à peu près comme on 
le fait quand on pèle une figue. Ce segment étant soulevé et rabattu sur le 
disque , on decouvre un corps blanc, ovale, divisé en sept ou neuf lobes 
comme rayonnans. C’est le placenta, et il est vraisemblable que chacun des 
lobes est un cordon ombilical avorté. Un seul d’entre eux, ou, plus rarement, 
deux des ces filets portent des graines pendantes. Chacun de ces placentas naït 
au-dessous du corps calleux que M. De Candolle désigne comme étant la par- 
tie supérieure de l'ovaire, et répondant à ce que plusieurs nomment disque 
ou aréole apicilaire dans d’autres familles. Rheede décrit assez bien cet ar- 
rangement, ef le compare à la position de la glande pinéale entre les nales 
du cerveau humain. 

Les graines, à l’état de maturité, sont ovoïdes, oblongues , un peu com- 
primées, de manière que leur coupe transversale est ovale ; leur surface ex- 
terne est d’an roux tirant sur le brun et marquée de très-petites stries longi- 
tudinales. Sur le côté le plus étroit de l’ovale, on apercoit une petite bande 
blanche et cellulaire , qui part de l'insertion du cordon ombilical et vient jus- 
qu’au sommet : on serait tenté de la prendre pour une sorte d’arille, mais 
son rôle ne paraît pas clair à M. De Candolle. La sommité de la graine porte 
un ombilic proëminent, petit, un peu conique. 

L'intérieur de cette graine offre un grand albumen très-blanc et très-fari- 
neux , et un petit embryon d’un blanc moins pur, situë à l’extrémité la plus 
voisine de l’ombilic : cet embryon isolé présente une forme oblongue; il est un 
peu plus épais du côté de l'ombilic qui représente la radicule , et légèrement 
aminci vers l’autre extrémité ; il est droif ou à peine courbé et indivis. 

Il résulte de cette dissection, que les graines sont à un état parfait de matu- 
rité, et qu’ainsi qu’il est arrivé à Commelin, on devait espérer de les voir 
germer. C’est en effet ce qui a eu lieu; semées à l’entrée de l’hiver , dans un 
vase de terre de bruyère placé dans la serre-chazde , elles ont levé à la fin 
de mai, c’est-à-dire au bout d'environ cinq mois et demi. M. De Candolle 
a donné les figures de cette germination ; on y voit la jeune plante de gran- 
eur naturelle , au moment où elle développe sa sixième ou septième feuille. 
La graine a donné sortie à l'embryon par celle de ses extrémités qui tenait 
au cordon ombilical. La jeune plante présente une radicule un peu rameuse, 
qui sort abruptement de la base de la tige; celle-ci porte latéralement la graine 
où ilest vraisemblable que le vrai cotylédon est resté enfermé dans lalbu- 
men , dont il tire probablement les sucs par une sorte d’imbibition. La tige 
porte de plus des écailles qui sont des rudimens de feuilles ; l’écaille infé- 
rieure est très-petite et se fend à son sommet, de manière à simulerun double 
cotylédon : les supérieures sont entières , disposées en spirale peu prononcée, 
et se transforment graduellement en feuilles de l'apparence des feuilles ordi- 
maires. Cette germination n’a pas paru à M. De Candolle différer notablement 
de celle du Maranta zebrina qu'il a eu sous les yeux en même temps. 

Si l’on compare cette description du fruit de Ananas cultivé avec celle 


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‘ que Gærtner a donnée (vol.Ï, pl. x1) du Bromelia Pinguin, on voit évidem- 
ment que ces deux plantes ne peuvent rester dans le même genre. Plumier, 
qui les a le premier étudiées avec soin, dans leur sol nafal , avait senti leurs 
différences et avait très-justement formé le genre Ananas, composé des es- 
pèces connues aujourd’hui sous les noms de B. Pinguin et de B. lingulata.N 
avait été moins bien inspiré en établissant, sous le nom de Karatas, un troi- 
sième genre qui ne peut se séparer de son Bromelia. Linné a réuni ces trois 
genres en un seul , justement quant aux deux derniers , mais sans motifs suf- 
fisans pour le premier. Dès lors, Miller a admis la séparation du genre de 
Linné en deux, l’Ananas et le Karatas, qui comprenait le Bromelia et le 
Karatas de Plumier. Richard a aussi admis cette division, mais il a, sans 
aucun motif , transporté les noms, en donnant à l’Ananas le nom de Bromelia, 
et à l’autre genre celui de Karatas. Plus récemment M. Lindiey ( Bot. reg., 
n. 1068), et , à son exemple , MM. Schultz (Syst. Veg., n. 1486) ont admis la 
même division , avec une nomenclature plus conforme aux règles, en établis- 
sant les genres Ananas et Bromelia. 

Ces genres n'étaient jusqu'ici distingués que par la soudure des fruits dans 
l’Ananas et leur liberté dans le Bromelia. L'analyse de la structure des grai- 
nes et de leur germination, en confirmant la nécessité de la division , ajoute 
quelques nouveaux caractères plus intimes, savoir : le placenta charnu et 
palmatifide, la direction pendante des graines et la rectitude de l'embryon 
de l’Ananas, qui contrastent avec le placenta plus apparent, la direction 
horizontale des graines et la courbure abrupte de l'embryon du vrai genre 
Bromelia. 


Sur la fécondation, la fructification, le semis et la germination des orchidées; 


Par M. Cu. Mozrex. 


La culture des orchidées est en pleine vogue ; aussi y a-t-il peu de nos grands 
horticulteurs qui ne possèdent une serre spèciale pour ces plantes qui toutes 
se font admirer par leur forme singulière, quelquefois bizarre, mais toujours 
intéressante ; par la ressemblance qu’elle offre tantôt avec un casque, tantôt 
avec un papillon, une mouche, un singe, etc. Il faut avouer cependant que, jus- 
qu'ici, remarquer ces formes el les voir naître est à peu près tout ce que font 
nos amateurs et nos jardiniers. MM. Robert Brown et Lindley en Angleterre, 
et Adolphe Brongniart en France, ont, depuis quelques années, augmenté l’in- 
térêt que les orchidées inspirent par leur beauté, d’un autre genre de plaisir, 
celui de voir passer la fleur à l’état de fruit; et, par suite, la graine à l’état de 
plante parfaite ; ajoutons à ceci que ce mode de multiplication présente tou- 
jours des chances pour obtenir des variétés, et que la nouveauté de celles-ci 
devient, entre les mains d’un horticulteur, un objet de lucre , sinon d’amour- 
propre. 

Toxe III. Z 


RSS ||; Rte 


Nous avons été surpris de ne trouver, dans nos établissemens d’hortieul- 
ture , aucun homme qui se fût familiarisé avec les moyens qu'emploient chez 
nos voisins ceux qui fécondent artificiellement les orchidées, et néanmoins 
l’état de nos serres convient très-bien à la réussite de ces sortes d’expé- 
riences. 

A peine avions-nous montré à quelques personnes le mécanisme de cette 
opération, et à peine l’avions-nous faite nous-mêmes, que nous avons vu 
plusieurs plantes de cette famille porter des fruits qui tous ont étonné par leur 
volume , leur disposition et leur forme. Certes, nous n’avons pas toujours 
réussi ; mais sur douze espèces , trois seulement ont résisté à nos efforts. Le 
Brassia maculata,V Angræcum maculatum, Y Epidendrum cochleatum , le Cymbi- 
dium chinense, le Calanthe veratrifolia, trois espèces de Calanthe du Japon, 
le Vanda præmorsa, ont donné de fort beaux fruits ; l’'Oncidium bifolium a etè 
fécondé, mais la fructification ne s’est pas opérée. L’Ornithidium coccineum , 
l'Epidendrum fragrans et le Catasetum tridentatum n’ont présenté ni fé- 
condation, ni fructification. Nous ferons remarquer que si le temps ne 
nous eût manqué, nous aurions essayèé de féconder un plus grand nombre 
d'espèces, et tout nous fait présager que nos tentatives n’auraient pas été 
vaines. 

En général, nous remarquons que les jardiniers ont quelque difficulté de 
faire réussir l'opération ; cela tient chez quelques-uns à la vue ; les presbytes 
voient mal les objets de près, et comme la principale condition, dans cette 
opération, est de bien distinguer les parties, ils les manquent ou les combi. 
nent mal. Chez d’autres, c’est la rudesse des mouvemens manuels qui devient 
obstacle ; mais chez le plus grand nombre, c’est le défaut de connaissances 
botaniques. Là est la grande pierre d’achoppement , et c’est à la détruire 
que nous consacrons principalement ces lignes. 

Pour les presbytes ils feront bien de se servir d’une loupe et de la faire 
tenir fixement entre la fleur et l’œil, parce qu’il ne faut pas que l’opérateur 
soit géné dans les mouvemens de ses mains. 

Les personnes qui ont une maladresse ou une rudesse habituelle dans les 
mouvemens des doigts, celles qui tremblent des mains, éprouveront une diffi- 
culté difficile à surmonter. Il faut avoir grand soin d’agir avec propreté , de 
ne pas salir les fleurs, et on fait très-bien d’avoir à sa disposition et sous la 
main deux ou trois grandes épingles, un canif, des ciseaux et surtout une 
bonne pince à disjection, semblable à celle que les chirurgiens emploient 
dans l’autopsie des cadavres. 

Pour donner les connaissances scientifiques indispensables au succès de cette 
opération, nous allons communiquer à nos lecteurs une légère digression 
sur la structure de la fleur chez les orchidées ; nous l’appliquerons surtout à 
une plante commune dans nos serres : le Calanthe veratrifolia (R. Br. Bot. 
Reg. t. 720), dont nous représentons ici les organes. Il sera bon, pour les 
:personnes qui ne sont pas familières avec le langage de la science et la 


hs l'An 


distinction des parties, de s'exercer sur quelques fleurs de cette plante. 

Une fois la distinction des parties bien connue pour une orchidée, on peut, 
avec un peu d'intelligence, appliquer ses connaissances à la presque totalité 
des espèces. Il y a pourtant des exceptions, et il sera bon d’examiner aussi 
un Epidendrum , un Catasetum , un Cypripedium, ete., où la structure est sen- 
siblement différente. Le botaniste saisit de suite ces distinctions, mais nous 
faisons observer que nous écrivons ceci pour les jardiniers et les amateurs 
qui n’ont pas fait de la botanique une étude spéciale. 

Les fleurs , chez presque toutes les orchidées, sont disposées en épi, en 
grappe ou en panicules ; rarement elles sont solitaires. Quand on veut fécon- 
der ces fleurs avec succès, il faut préfèrer celle du bas de l’épi, de la grappe 
ou de la panicule, c’est-à-dire celles qui se trouvent placées le plus bas sur 
l’axe de la plante. C’est ainsi que nous avons remarqué, sur un long épi du 
Calanthe veratrifolia, dont beaucoup de fleurs avaient été fécondées, celles du 
bas devenir fruit, tandis que celles du haut avaient résisté à la fructification. 
C’est comme si la sève arrivait plus facilement aux fleurs inférieures. 

Le pédoncule ou le pied de la fleur (a fig. 1) est généralement assez court ; 
il faut s’habituer à bien le reconnaître, parce que, lorsque la fécondation 
a réussi, cette partie subit plusieurs changemens qui font juger de la 
réussite de l’opération ; en effet ce pied s’alonge et se penche quand l'ovaire 
a été fécondé. Comparez sous ce rapport la position de la fleur fig. 1, a, avec 
celle de la fleur fig. 13, a. La première n’est pas fécondée , la seconde l’est. 
En outre, la distinction du pédoncule est utile, parce que, lorsque la fleur 
est fécondée , on voit que cet organe se sépare nettement de l’ovaire qui est 
la partie qui deviendra le fruit. Ainsi, dans la fig. 1"°, le pédoncule a et l’o- 
vaire b sont d’une venue, tandis que, dans la fig. 15, on voit après l’ovaire un 
étranglement qui provient de ce que cette dernière partie a pris un plus 
grand volume. 

Avant la fécondation , le pédoncule, qui se distingue difficilement de l’o- 
vaire, à l’extérieur , présente quelques sillons qui se continuent sur l’ovaire, 
comme on le voit en c fig. 2; et comme la fleur , lorsqu'elle s'ouvre, se re- 
tourne de haut en bas , elle tord le pédoncule et l’ovaire ; tous ces sillons 
deviennent autant de stries spirales. Ce n’est qu’en coupant une fleur, longi- 
tudinalement en deux, qw’on voit intérieurement la cavité où sont contenues 
les jeunes graines encore infécondes, et qu’on distingue bien l'ovaire du 
pédoncule. Voyez la fig. 5 qui représente une fleur coupée en deux parties : a 
est le pédoncule, d la cavité de l’ovaire avec les jeunes graines (ovules),e 
le sommet de l'ovaire. Or, il faut remarquer maintenant que lorsque la 
fécondation est assurée, le pédoncule seul conserve ses stries en spirale ; 
celles de l’ovaire sont devenues des lignes droites , dont trois en sillons : ce 
sont les sutures du fruit ou de la capsule, et trois en côtes saillantes : ce sont 
les côtes de la capsule. Voyez, pour ces changemens, les figures 2et 13, b,b, c. 
1 convient donc, comme on le voit, de distinguer ces stries en spirale , 


ge - pes 


pour posséder encore un moyen de reconnaitre si la fcondation a réussi 
ou non. 

Au bout de l’ovaire est la fleur proprement dite du vulgaire, c’est-à-dire 
le périanthe du botaniste; ce sont six folioles, dont trois externes et trois 
internes. Les trois externes sont étendues comme des ailes, dans un plan /,g, 
h, figure 1 ; ce sont les sépales. Aussi longtemps que la fécondation n’est pas 
accomplie , ils conservent leur direction ; mais à peine est-elle faite, qu’ils 
se courbent et convergent vers le centre de la fleur. Comparez sous ce rap- 
port la figure 1 et la figure 13, f,g,h. Ce mouvement est un des premiers 
signes de la fécondation, mais il ne faut pas {oujours conclure que la fructi- 
fication s’accomplira après l'influence du sexe mâle. Ainsi, les sépales auront 
pu se fermer sur une fleur et indiquer que l’imprégnation de l’organe femelle 
a eu lieu, et la fleur tout entière peut se faner après cela. Ceci provient de 
ce que le travail ne s’est pas continué. 

En dedans des sépales, on voit trois autres folioles , dont deux dirigées ho- 
rizontalement entre les sépales latéraux et le supérieur, et une autre dirigée 
en bas (quelquefois en haut, comme dans les Catasetum, les Epidendrum, etc.). 
Ce sont les pétales des botanistes. Le pétale inférieur, qui dans le Calanthe 
veratrifolia a quatre lobes, m, n, 0, p, fig. 1, est dirigé en avant; il est très-plat 
avant la fécondation et s’appelle le Zabellum, le tablier ou la lévre; il présente 
en haut quelques gibbosités g. Ce tablier , après s’être soudé avec la partie 
centrale et charnue de la fleur (colonne, gynostème des botanistes, s, fig. 1, 
2, 5), fournit un long prolongement (qui manque pourtant chez quelques or- 
chidées) que l’on appelle l’éperon et qui est figuré en r, fig. 1, 2, 5, 10, 15, 14). 
Il devient très-utile de savair distinguer ces parties pour s’assurer que la 
fécondation s’est effectuée dans une fleur. 

En effet, avant cet acte, les deux pétales (1, k, fig. 1) latéraux sont raides 
et étendus dans le même plan que les stpales ; le /abellum est dirigé en avant 
et plat ; l’éperon est droit et en arrière (voyez Let r, fig. 1). Après la fé- 
condation , toutes ces directions sont changées : les pétales latéraux s’incli- 
nentén avant et viennent, avec les sépales, fermer la fleur ; l’éperon se recourbe 
en avant (fig. 14, r), et le labellum surtout se replie sur lui-mêmeet se rejette 
au devant du centre de la fleur ; il semble protéger ainsi la colonne ; en même- 
temps ses gibbosités ou caroncules s’enflent et paraissent défendre les organes 
de la génération. Il suffira de comparer les figures 1, 2, 5 avec les figures 13 
et 14 pour saisir de suite les différences qui existent entre les fleurs fécondées 
et celles qui ne le sont pas. 

Il est donc évident, par ce qui précède, qu’il y à un grand nombre de phé- 
nomènes par lesquels il devient aisé de s’apercevoir que la fécondation a 
eu lieu. Ce ne sont pas les seuls, et, pour en rendre la listecomplète, nous de- 
vons énumérer encore plusieurs changemens. 

Au centre de la fleur des orchidées est un corps charnu , épais, qui s’a- 
vance en avant, est plus ou moins long et développé ; il résulte de l'union 


Janvier 2836. 


L'Horticulteur Belge 


Calanthe veratrifoha 


PF Brown. 


vdation artificulle 


Fc 


sn Ho 


de l'appareil mâle avec l’appareil femelle ; c’est la colonne des bolanistes an- 
glais et le gynostème des botanistes français (voyez s, v, fig. 2 et 3). La co- 
lonne présente parfois des ailes latérales ou des tubercules, commeen v, fig. 3. 
Or, dès que la fécondation a lieu, ces tubercules ou ces ailes se recourbent 
en dedans et semblent fermer l’ouverture à la surface de laquelle s’étend le 
stigmate, c’est-à-dire la partie de l’organe femelle, destinée à recevoir la ma- 
tière mâle. Sur l’Oncidium bifolium il n’a fallu que 6 heures pour voir opérer 
ces mutations. 

De toutes les parties de la fleur, c’est la colonne que le jardinier ou l'a- 
mateur doit s’efforcer de connaître le mieux , parce que c’est elle qui porte les 
organes sexuels qu’il s’agit de mettre en rapport. 

En effet, à son sommet, on rencontre un petit corps arrondi qui, lorsqu'on le 
touche tombe ou saute avec élasticité ; on dirait un petit capuchon qui en de- 
dans a plusieurs replis. Entre ces replis et dans les compartimens qu’ils lais- 
sent entre eux, on voit de petites masses de matière cireuse jaune, blanche, 
brune ou orange , quelquefois verdâtre, tantôt au nombre de deux, de quatre, 
tantôt au nombre de huit, etc. Lorsqu’on examine une fleur avec attention, on 
voit le petit capuchon attaché à la colonne, mais, comme une espèce de cou- 
vercle , il s’ôte facilement. Voyez en £, fig. 3 , ce capuchon en place; en 2, 
fig. 4, on l’a détaché; il reste alors un petit plan qui était destiné à soutenir 
l'appareil dont nous parlons maintenant. On voit en y; fig. 7, le capuchon isolé. 
La figure 6 représente le capuchon tombé, avec les petites masses cireuses en 
dedans; et la figure 8 donne une idée de ces masses réunies par une petite 
glande centrale et inférieure. La figure 9 représente les petites masses séparées 
et en leur nombre propre au Calanthe veratrifolia qui en possède huit. 

Le capuchon est ce que les botanistes appellent l’opercule ou le couvercle ; 
les masses qu’il contient sont les masses polliniques ; elles sont contenues dans 
les cavités de l’opercule que l’on nomme les locelles. Chaque masse pollini- 
que a un petit pied qui se réunit au pied d’une de ses voisines et souvent à 
plusieurs pour former ce que l’on désigne sous le nom de caudicule ou petite 
queue. Enfin, ces caudicules aboutissent à une petite glande visqueuse (voy.y;, 
fig. 8), qui est le retinacle, la glande ou la glandule des botanistes. 

I] ne faut pas que celui qui institue la fécondation artificielle des orchidées 
perde de vue ces détails, car il a besoin de les connaître pour assurer le succès 
de ses opérations. 

En effet, l’opérateur détache avec une épingle ou un canif l’opercule, et de 
manière à la faire tomber soit sur le creux de la main, soit sur un morceau 
de papier ou un linge propre que l’on tient sous la plante. L’opercule en tom- 
bant entraine presque toujours les masses polliniques. Quand cet organe est 
détaché on saisit avec la pince une des masses polliniques qu’on retire des lo- 
celles ; cette masse fait suivre après elle toutes ses voisines, parce que toutes 
sont attachées par le rétinacle. On pose ces masses sur l’ongle du pouce et de 
sorte que le rétinacle touche l’ongle. Ce rétinacle est toujours humide, vis- 


CA | Ps 


queux, et il adhère si fortement au doigt qu'après y être séché, on l’en sépare 
avec difficulté. Cette glande colle à l’ongle et permet de séparer avec le canif 
les diverses masses polliniques qu’on saisit avec la pince ou qu’on attache à 
l’épingle, non en les piquant avec cet instrument, mais en en mouillant l’extré- 
mité. 

Tout est préparé pour l'organe mâle; mais avant de l’appliquer sur lor- 
gane femelle, il faut avoir soin de bien reconnaitre celui-ci. 

En général, l’organe femelle se dénote par une surface humide et wvis- 
queuse. Sa position n’est pas toujours la même chez les orchidées, mais la 
présence d’une humidité particulière, qui se déclare à l’époque de la puberté, 
est un moyen facile de la reconnaître. Chez le Calanthe comme chez beaucoup 
d’orchidées elleest en haut du labellum, en dessous de l’opercule et de l'appareil 
mâle, et dans une cavité qui se trouve en avant de la colonne (voyez w, fig. 3, 
4, 5). Chez d’autres plantes de cette famille, la surface humide se trouve 
dans une cavité quadrangulaire , creusée dans le corps même de la colonne 
(Catasetum, ete.). Ailleurs c’estla colonne qui se prolonge en deux filets portant 
à leur extrémité l’organe destiné à recevoir l'influence du pollen ou de la 
matière mâle (Bonatea,etc.). Enfin, cette position varie et l'habitude commeles 
connaissances botaniques sont des guides excellens pour la faire reconnaitre. 

Quand le stigmate est bien connu de l'opérateur, celui-ci s’assure si cet or- 
gane se trouve dans l’état requis pour recevoir avec succès la matière mâle ; 
il le dira dans cet état , lorsque toute la surface stigmalique est abondamment 
lubrefiée par une humeur visqueuse, gluante, gommeuse et quelquefois un 
peu sucrée. Alors il posera avec la pointe d’une épingle ou une brucelle, qui 
vautmieux, une des masses polliniques sur le stigmate, et fera attention que la 
matière mâle, prise par l'humeur, colle avec fermeté au stigmate (voy. fig. 10). 

La fécondation s’opère chez lesorchidées en peu de temps ; on le sait, parce 
qu’aussitôt que l’imprégnation a eu lieu , on observe dans la fleur de notables 
changemens. En effet , chez le Calanthe que nous avons pris pour exemple, 
ja colonne s’enfle , les rebords du stigmale se replient en avant, l’éperon se 
recourbe. Sur L’oncidium bifolium nous avions opéré la fécondation le matin à 
9 heures ; à 3 heures du même jour les ailes du stigmate étaient repliées en 
avant et l’ovaire était enflé. Chez le Calanthe, l'ovaire grossit en deux jours, 
la fleur se penche (fig. 13), le tablier ou le labellum se replie en avant de la 
colonne , les autres parties du calice et de la corolle ferment la fleur. Dans 
toutes les orchidées, cet acte important se dénote au dehors , par des manifes- 
tations si extraordinaires que l’amateur les saisira de suite (voyez figu- 
res 13, 14). 

L'ovaire enflé , on y reconnait bientôt les graines; mais il faut au fruit un 
temps fort long pour mürir. Sur un Calanthe du Japon que nous avions fécondé 
au jardin botanique de Gand , le fruit est resté plus d’un an pour màrir. Plu- 
sieurs autres orchidées sont dans ce même cas. Le jardinier fait bien d’atten- 
dre le commencement de la déhiscence naturelle du fruit pour le cueillir. 


Las M 


On sème les orchidées sur du vieux bois de saule ou sur un arbre pourri 
et humide , en serre chaude. Nous-avons vu semer d’une autre manière et par 
faitement réussir. On prend une feuille de papier fort, ou mieux de parchemin ; 
on saupoudre la surface d’une terre très-fine , et formée d’humus en poudre ; 
on mouille cette couche qui ne peut avoir que 2 millimètres de hauteur ; on 
pose l’appareil sur un large pot rempli de terreau, d’humus et de débris de 
bois pourri. On sème les graines d’orchidées, qu’on entoure d’une atmosphère 
chaude et humide, dans une serre ad hoc. Quand elles germent on les aper- 
çoit facilement à la surface de cette terre unie; on retire alors avec adresse 
la feuille de parchemin humide en glissant la terre sur la surface du pot ; 
les jeunes plants dirigent bientôt leurs radicules entre les sinuosités du bois, 
du terreau et des débris des pierres qu’on a eu soin d’y mêler. 

Nous ne disons pas que cette méthode convienne toujours mais nous l’a- 
vons vu employer avec succès pour quelques orchidées, et notamment pour le 
Calanthe veratrifolia dont nous avons parlé dans cet article. 


CULTURE. 
Fructification des arbres. 


Il existe, parmiles arbres fruitiers, quelques variétés qui fleurissent abon- 
damment chaque année, et dont les fleurs tombent bientôt sans qu'aucun 
fruit noue, quoique le sol, l'exposition et les soins du cultivateur semblent 
concourir au succès de la récolte. Toute la sève de ces arbres, généralement 
plus vigoureux que les autres, semble s’épuiser en une production surabon- 
dante de fleurs, et si l’art n’y porte secours, il ne reste pas assez de force à 
l’arbre pour développer les fruits. On remédie avec succès à un tel inconvé- 
nient, en coupant avec des ciseaux une partie des fleurs ou boutons à fleurs 
formant le corymbe, aussitôt qu’ils se sont suffisamment alongés pour qu’on 
puisse faire passer entre eux la pointe de l’instrument, quelques jours avant leur 
épanouissement ; on laisse seulement cinq ou six fleurs sur chaque corymbe, 
selon sa force, ayant la précaution de conserver , de préférence , les 
fleurs portées par les pédoncules les plus vigoureux et qui se trouvent en même 
temps le plus près du centre. Cette opération a pour effet de faire refluer la 
sève aux fleurs conservées et de leur donner assez de force pour produire 
deux ou trois fruits sur chaque ombelle ; ce produit suffit pour indemniser 
des soins qu’il demande. — On peut aussi faire une autre opération plus 
simple, qui est pratiquée avec succès sur les jeunes arbres; elle consiste à re- 
tarder la taille ou le raccourcissement desnouveaux rameaux, jusqu’au moment 
où les fleurs soient parvenues au degré de développement ci-dessus indiqué , 
et de les couper alors à la longueur habituelle. Le retard que cela occasionne 
dans le mouvement de la sève, fait nouer le fruit en abondance. 


SR 
De la multiplication, par la greffe, du Mimosa LoNGiFoLrA ; 
Par M. Penir. 


Le Mimosa longifolia, arbrisseau charmant que la mode a adopté pour la 
coiffure des dames et la composition des bouquets, ne se multiplie ordinaire- 
ment que par le semis ou par le marcottage ; le premier de ces deux procédés 
est lent, et le second incertain. On sait, en effet , que, sur cent couchages, 
vingt réussissent à peine , et encore arrive-t-il assez souvent à la plante de 
fondre avant de faire de nouvelles racines : des insectes qui s’attachent aux 
yeux de la branche marcottée, sont généralement la cause de son dépérisse- 
ment. Convaincu que le Wimosa longifolia ne pouvait se propager par boutures, 
et que le couchage, l’incision à strangulation étaient des moyens qui don- 
paient des résultats trop peu sûrs, j'ai eu recours à la greffe par approche sur 
le Robinia pseudo-acacia, et une réussite complète a couronné mes essais. J’ai 
pris, à cet effet, des jeunes plantes de robinier faux-acacia, je les ai mis sé- 
parément dans des pots, et, après la reprise, jy ai greffé, par approche, du 
Mimosa longifolia. Après trois mois, les greffes ont commencé à pousser ; puis 
elles ont crà avec une rapidité extraordinaire (1). 


Sur les boutures herbacées. 


La greffe herbacée n’a plus besoin d’être vantée : depuis le baron Tschudy, 
MM. Larminat et Soulange-Bodin ont proclamé son mérite, ses avantages, et 
yraisemblablement il n’y a plus guère de cultivateurs qui ne l’aient pratiquée 
avec succès. Maïs il n’en est pas de même des boutures herbacées ; l’usageen 
est peu répandu. Il est bien entendu qu’il n’est pas question ici des boutures de 
Dablia , de Chrysanthème, de Senecon , efc., mais des végétaux ligneux dont 
on ne bouture habituellement les rameaux que quand leur bois est durei. 
Parmi ces derniers nous ne parlerons que des végétaux de serre, et ferons 
même une exception en faveur de ceux dont les boutures réussissent, quoique 
longues de 6 à 15 pouces , et produisent de suite une plante apparente et li- 
vrable au commerce. Parmi les végétaux ligneux qu’on essaierait vainement 
de bouturer avec de longs rameaux , il en est encore qui sont très-longtemps 
à s’enraciner ou qui manquent souvent , quoique le rameau soit très-court : 
c’est dans cette catégorie que les boutures herbacées doivent être essayées 
plus en grand qu’on ne l’a fait jusqu’aujourd’hui. Un cultivateur, qui ne se 
nomme pas, a inséré une note dans le Journal des Connaissances usuelles, 
dans laquelle il rend compte de ses succès et des espérances qu’il conçoit 
pour ses expériences ultérieures. On sent bien que la première condition pour 
réussir est de faire les boutures à l’étouffée, sous une cloche, dont la grandeur 


(1) Nous apprenons qu'un amateur , qui avait eu connaissance de l'essai tenté par M. Petit, l'a 
répèté de son cèté avec un égal succès. 


RES | 


soit proporlionnée au nombre et à la hauteur des boutures, et que les soins 
minutieux qu’exige l’opération ne soient point nègligés. Tous les essais de ce 
genre, pratiquès depuis quatre ou cinq ans, dans les serres du jardin botanique 
de Bruxelles, ont parfaitement réussi. 


Note sur le Yucca ALOIFOL1: ; 


Par M, Porreau. 


En 1834, le jardinier de madame Bicquelin avait deux Fucca aloifolia, Vun 
haut de 8 pieds, et l’autre de 10. Dans la pensée de les rendre égaux en hau- 
teur , il a coupé la tige du plus grand, à 2 pieds au-dessus de la caisse , et a 
bouturè le morceau supérieur, long de 8 pieds. La bouture s’est parfaitement 
enracinée, ainsi qu’il s’y attendait, et a donné des fleurs en 1835. Cette 
plante n’avait pas fleuri depuis plusieurs années, parce qu’elle manquait de 
nourriture et qu’elle avait une grande plaie au pied. 

Ce fait n’a rien de nouveau par rapport à la culture, puisque tous les jours 
on bouture des têtes de plantes grasses avec certitude du succès ; mais l’idée 
de raccourcir de cette manière des plantes grasses ou des liliacées caules- 
centes, dont la grande hauteur devient incommode, me semble assez ingé- 
nieuse pour mériter d’être signalée aux amateurs. Le vieux pied de ce Yucca 
n’a pas repoussé, il est mort très-peu de temps après l'opération, et il en 
est de même assez ordinairement, quant aux vieux pieds d’aloës caulescens 
dont on coupe la tête pour bouturer. Cela vient sans doute de ce que les bour- 
geons axillaires ou prédisposés de ces monocotylédones s’éteignent prompte- 
ment, et que les plantes n’ont pas la propriété de produire des bourgeons 
adventifs. C’est en outre un fait de plus à l’appui de l’opinion que les plantes 
grasses , dans leur état de nature , tirent plus de nourriture de l’air que dela 
terre. 


Sur une modification pratiquée dans la culture d’une plante épiphyte; 


Par M. Porteau. 


Dans beaucoup d’endroits de la Zône-Torride, il pleut rarement de mai à 
septembre ; un grand nombre de végétaux paraissent en souffrance; on ne 
sème ni on ne plante pendant cette saison ; les plantes épiphytes n’ont plus que 
la rosée des nuits pour aliment ; elle seule les empêche de mourir, et leur 
végétation est suspendue ; quoique la chaleur soit extrême , la sécheresse pro- 
duit à peu près là, sur beaucoup de plantes, ce que l'hiver produit dans les 
contrées septentrionales , c’est-à-dire un repos dans la végétation. 

Soit d’après cette connaissance , soit d’après tout autre raison , M. Pierre 
Kendall , amateur et cultivateur zelé de plantes de serre chaude, ayant recu 


du Brésil un Tillandsia stricta, qui est l’une des plus belles espèces du genre 
Towe HIL. d. 


UHR, 


et même de la famille des broméliacées , Va présenté à la Société Horticul- 
turale de Londres, avec l'exposé suivant de sa culture. 

« En juin je tire cette plante de la serre chaude; je la sors de son pot, 
je secoue la terre attachée à ses racines, puis je Ja pends contre un mur, à l'air 
libre, et l’y laisse sans eau , sans attention et sans aucune protection jusqu’au 
mois d'octobre suivant; elle se trouve ainsi dans une position à-peu-près pa- 
reille à celle qu’elle éprouve dans son pays, pendant la saison sèche. Quand le 
temps de remettre la plante en serre chaude est arrivé, on la trouve flétrie, déco- 
lorée; elte parait à moitié morte. Mais aussitôt qu’elle a éprouvé les effets com- 
binés de la chaleur et de l'humidité de la serre elle se refait promptement, pro- 
duit une nouvelle et vigoureuse végétation, et, dans l’espace de quelques 
semaines, de nouveaux œilletons naissent sur ses côtés ; elle pousse des épis de 
fleurs d’un bleu luisant, qui commencent à s'épanouir en mars et durent jus- 
qu’à la fin d'avril. Lorsque la période de sa végétation est terminée, quand sa 
hampe et ses fleurs sont flétries , juin arrive, et je la soumets derechef au {rai- 
tement indiqué précédemment. » 

Cetraitement est rationnel ; maison ne peut y soumettre que les Tillandsies, 
quelques autres genres qui en sont le démembrement , et {out au plus un petit 
nombre d’orchidées parasites à petites racines, qu’il faudrait avoir vues dans 
leur station naturelle. En outre, pour entreprendre de cultiver ainsi les Til- 
landsies , il faut déjà être très-fort en culture, et posséder une serre chaude 
basse , humide ct que l’on puisse ombrager facilement. 


Sur le GLAYEUL DE DAHLEN, Gladiolus Dahleni (Sert. Botan.); par M. le comte 
A. DE Rouvroy, à Fournes, arrondissement de Lille. 

On m'a envoyé un bulbe de ce glayeul, en avril 1855, au prix de 5 francs ; 
ce bulbe, planté en terre de bruyère, à l’air libre, m’a donné, en octobre 1833, 
une {ouffe de cinquante gros bulbes et cent quarante petits. Replantés en 
avril 1834, ces cent cinquante gros bulbes et les cent quarante petits ont 
produit cent soixante-cinq gros bulbes et mille cinq cents petits. Si, l’année 
prochaine, je plantais ces mille six cent soixante-cinq bulbes, j'en obtiendrais 
plus de quatre cent mille. Mon jardinier s’engage, si on lui en fait la demande, à 
en fournir cent mille à 1 centime la pièce. Ce serait un bel ornement pour un 
vasle jardin. 

Quand la nature est aussi proäigue de ses dons , c’est toujours dans un but 
de bienfaisance; on devrait donc faire des expériences pour découvrir si l’ognon 
du glaïeul de Dahlen ne serait pas de quelque utilité dans les arts, la médecine, 
la cuisine, etc. 

N. B. Nous répondrons à M. le comte de Rouvroy, que les expériences 
qu'il invoque, ont été faites depuis longtemps à Bruxelles, avec les bulbes 
de la plupart des g'ayeuls ; quelques espèces , et de ce nombre le G. Dahleni, 


se "08 ns 


ont offert à l’économie domestique une substance alimentaire dont elle pour- 
rai peut-être tirer un parti avantageux. Les bulbes de ces glayeuls, ainsi que 
ceux du Crocus vernus cuits dans l’eau ou sous la cendre , peuvent être 
mangés comme les chataignes , dont ils ont à peu près le goût et les pro- 
priétès. 

Sur la culture des plantes grasses. 


Par M. Boussière. 


C’est un axiome assez général dans la pratique , que les plantes grasses 
veulent peu d’arrosement en été, point du tout en hiver ; qu’il leur faut peu 
de terre, et ne les rempoter que lorsque les vases qui les contiennent, sont rem- 
plis de leurs racines. 

En cultivant d’après ces principes, on n'obtient que des plantes de triste 
apparence, qui ne croissent que de quelques lignes par année, fleurissent dif- 
ficilement, et sont d’un vert qui dénote leur souffrance, parce que ce traite- 
ment leur est contraire. 

Toutes ces plantes étant, en général, originaires des contrées où régnent 
des sécheresses de plusieurs mois, la nature, prévoyante et attentive à leur 
conservation , leur a donné la faculté de supporter ces sécheresses sans mou- 
rir ; et lorsque la saison des pluies succède , leur végétation suspendue reprend 
avec une vigueur extraordinaire : ainsi, elles peuvent supporter la sécheresse 
sans y succomber, comme le feraient nos autres plantes. De là, l'erreur 
qu’il ne leur faut pas d’eau ou du moins très-peu. 

L'expérience et l’observation m'ont convaincu que les plantes grasses ne 
craignent nullement l’humidité, surtout l’été : aussi je ne laisse jamais sécher 
leur terre en temps ordinaire , et je les arrose copieusement dans les séche- 
resses. 

Un indice naturel et, par conséquent certain , que ces plantes aiment l’hu- 
midité, c’est que dans les mois de septembre et octobre leur végétation a 
le plus de développement, alors que le hâle des sécheresses est passé. L’hi- 
ver , il ne faut que tenir leur terre dans une très-légère humidité, seulement 
pour empêcher qu’elle ne dessèche. * 

Quant aux rempotages, je les effectue annuellement, en augmentant toujours 
le diamètre des vases ; il m'arrive même souvent de rempoter , à la rentrée, 
de jeunes individus qui l’avaient été, la même année à la sortie de la serre, 
tant leur végétation a eu de développement. Je me garde bien d’attendre que 
toute la terre soit remplie de racines. ; 

En résumé, il leur faut, en été, humidité constante en temps ordinaire , et 
grands arrosemens dans la sécheresse ; l'hiver, empêcher seulement la terre 
de se dessécher : rempotages annuels et progressifs. Par ces procédés, j'ai des 
plantes qui croissent rapidement , qui sont dans un état de santé satisfaisant, 
et fleurissent bien. 


— 20 — 


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ÉCONOMIE. 
Produit surprenant du Blé géant de Sainte-Hélène. 


Les résultats des expériences que nous avons entreprises avec la plus grande 
exactitude, sur le Blé de Sainte-Hélène, furent non-seulement des plus satis- 
faisans , mais outre-passèrent de bien loin notre attente. Nous sommes ravis 
que nos espérances aient été couronnées de succès. 

Le produit de ce froment, qui parait surprenant à plusieurs, ainsi qu’à 
nous-même , a été, l’an passé, de cent quatre-vingts pour un, de très-beaux 
grains. Pour confirmer l'expérience , on a semè , en novembre dernier , une 
once de ce Blé en bonne terre, sans addition d’aucun engrais , et celle once a 
donné, en juillet de l’année courante, 180 onces, ou bien 15 livres, exemptesde 
tous mauvais grains. Il n’y à pas à dire que le terrain avait été beaucoup 
fumé ; ce n’était pas même une bonne terre à froment. Cette grande récolte 
ne dépend pas autant de la longueur et du poids des épis, que de la grande 
facilité qu’a ce Blé de pulluler abondamment du pied : c’est pourquoi nous 
conseillons de le semer à la manière ordinaire , mais beaucoup plus clair. 

Ces 15 livres semées produiront 2,700 livres, qui, à 90 livres par boisseau, 
formeront 30 boisseaux; semées une seconde fois, elles produiront 5,400 bois- 
seaux , résultat vraiment surprenant ; mais quand même ce produit se rédui- 
rait de moitié, c’est-à-dire à 2,700 boisseaux, par quelque accident , ce sera 
toujours une récolte surprenante et de beaucoup supérieure à celle de tous 
les fromens connus jusqu’aujourd’hui. Les expériences faites par quelques au- 
tres personnes auxquelles nous avons distribué de ce Blè, obtiendront à peu 
près les mêmes résultats. 


Matelas de Zostère. 


Le Zostera marina est une plante de la famille des fluviales, extrêmement 
abondante sur nos côtes , où ses feuilles, longues de huit à dix pieds, mais 
larges seulement de quatre à six lignes, sont rejetées en si grande quantité 
par les marées, que , ne pouvant les employer comme engrais favorable, on 
est obligé de les brüler pour tirer la soude de leurs cendres. Souvent aussi 
on les fait servir à l'emballage des marchandises les plus fragiles, du verre, 
de la faïence, etc. Beaucoup de digues, en Hollande, sont construites avec 
cette Zostère. Depuis bien des années, M. Hauff, professeur en retraite de 
l’université de Gand, à recommandé l’emploi des feuilles du Zostère pour la 
confection de matelas que l’expérience a fait reconnaitre supérieurs à ceux qui 
sont bourrés de laine ou de crin. Or, comme ces dernières substances sont 
aujourd’hui fort chères, il convient d’appeler l’attention sur l’économie que 
la substitution des feuilles de la Zostère au crin et à la laine peut procurer aux 


administrations des casernes, des hôpitaux, des prisons et de tous les éta- 
blissemens d'utilité publique. On a l’habitude, dans notre pays, d'employer 
au couchage des enfans, les feuilles de fougères ; celles de la Zostère sont in- 
finiment préférables en ce qu’elles jouissent de plus de mollesse, d’élasti- 
cité, el qu’en outre elles absorbent moins d'humidité, et sont à peu près 
incorruptibles. 


Sur le Bamsou 1LLx ; Bambusa arundinacea. Arundo Bambos. EL. 


Le Bambou, que Linnée avait cru devoir assimiler au faible roseau , est 
une des plantes les plus extraordinaires et les plus majestueuses, non-seule- 
ment de la famiile des graminées , mais encore de toute la superbe végéta- 
tion des tropiques. On voit ses tiges percer l’humble sol qui emprisonne les 
racines , s’élever presque par enchantement, et rivaliser bientôt en hauteur 
avec ces beaux palmiers, résultat d’une végétation lentement réfléchie. A la 
yue de ces chaumes gigantesques, qui pourrait croire qu’ils ont mis moins de 
temps à s’élever qu’il n’en faut au simple fétu , qui pare nos champs et nos 
guerêts , pour accomplir la courte période de sa vie ? C’est cependant un fait 
de la plus sévère exactitude et dont on peut mêmese procurer la conviction, dans 
nos climats presque subpolaires. Il y a, dans les serres du jardin botanique de 
Bruxelles, des Bambous qui atteignent, un mois après leur sortie de la terre 
où ils végètent en liberté, huit à dix pieds de hauteur, et qui n’ont à leur base 
guère moins d’un pied de circonférence ; au bout de trois mois ces mêmes 
chaumes étaient parvenus à cinquante pieds, et à cette élévation, rencontrant 
les vitraux supérieurs, ils les auraient infailliblement traversés si l’on n’avait 
pris le parti de pencher leur noble sommité, et même de la retrancher dans 
les jets les plus ferts. 

Cette plante très-curieuse, comme on peut en juger, est également inté- 
ressante par les ressources qu’elle fournit aux indigènes des contrées où elle 
croit, où elle a pu être transplantée; elle contribue singulièrement à la 
physionomie pitloresque des paysages équinoxiaux. Dans l'Inde, sol originaire 
des Bambous , comme dans toutes les colonies européennes des deux hémi- 
sphères où elles ont pénétré à la suite de la civilisation , ces puissantes gra- 
minées forment les clôtures naturelles des grandes habitations. Ce sont des 
haies immenses que l’on appelle des balisages ; il est difficile de s’en faire une 
idée quand on n’en a point vu. Le frottement de leurs chaumes, qui se confon- 
dent dans leur épaisseur divergente, et qui, tout gros qu’ils sont, n’en demeu- 
rent pas moins flexibles, produit, quand le vent agite le balisage, un bruit 
tout particulier qui ne laisse pas d’être fort effrayant, surtout pendant les 
nuits orageuses telle qu’on les passe souvent aux Antilles. 

Les Bambous ont leurs rameaux piquans dans leur jeunesse ; leurs feuil- 
les sont du plus beau vert, et très-mobiles sur leur insertion, ce qui con- 
tribue à donner tant de jeu à leur verdure, quand les vents y pénètrent. Leurs 


fleurs présentent une panicule imparfaite , composée d’épillets interrompus’et 
sans ordre; elles se montrent rarement , et jamais sur les individus vigoureux, 
qui sont en pleine végétation. 

Les Bambous rivalisent encore avec les palmiers, pour les ayantages qu'ils 
procurent à l’économie générale. Leurs jeunes pousses renferment une moelle 
spongieuse, d’une saveur agréable et sucrée, qui plait beaucoup aux indigènes ; 
plus tard il découle des articulations des tiges un fluide fermentescible qui 
parait être le Tabaæir que les anciens peuples de l'Asie ont rendu célèbre par 
les propriétés qu’ils lui accordaient. Le bois de ces tiges est d’une extrême 
dureté ; les Indiens l’emploient à la fabrication d’une foule de meubles d’une 
grande solidité ; il sert également à la construction des palanquins , seules . 
voitures qui soient encore enusage chez la plupart des orientaux; il con- 
court à l’édification des temples, des palais, comme des simples cases. Divisé en 
lanières très-minces , il est converti en nattes que leur finesse fait quelque- 
fois admettre pour le couchage et mème pour le vêtement. Les tiges les plus 
grèles, coupées et séchées dans des circonstances favorables, deviennent pour 
l’élégant citadin un maintien que l’habitude rend indispensable. 

Divers essais tendent à faire espérer que l’on parviendra à naturaliser le 
Bambou dans le midi de l’Europe : un pied, qui avait environ douze pouces de 
hauteur, a été planté, vers les premiers jours d'avril 1833, dans un jardin à 
Hières, et a donné plusieurs tiges qui se sont élevées jusqu’à vingt-six pieds; 
le terrain dans lequel il est placé a été arrosè, par irrigation , pendant tout 
l'été. On ne sait pas encore quel degrè de froid il pourra supporter , car jus- 
qu’ici les hivers ont été peu rudes. Une tige qui ne faisait que sortir de terre 
le 3 septembre 1834, avait, le 29 octobre, 25 pieds d’élévation ; sa circonfé- 
rence à la base était de 9 pouces et à hauteur d'homme de 7 172 pouces. 

Le Bambou se multiplie par marcottes, par boutures , ou même par la sé- 
paration des rejetons. Il croit dans les terrains sablonneux les plus maigres, 
comme dans les sols les plus substantiels. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Sur les serres, les cultures et la machine à vapeur de M. Ch. de L'Escalopier, 
au château de Plessier, près Saint-Just (Cise) ; 


Par M. Cezs. 


M. Ch. de L’Escalopier , connu déjà à plus d’un titre par ses connaissances 
variées, a fait construire au printemps dernier, à son chàleau de Plessier près 
de St.-Just (Oise), un appareil à vapeur, servant au chauffage d’une serre 
de 60 pieds de long. Elle est divisée en trois parties : serre pour les Ananas, 
serre chaude, et serre tempèrée ou jardin d’hiver. 


9] 
— 93 — 


Cet appareil, dont le succès outrepasse toute attente, est disposé de manière 
que l’on peut porter la chaleur dans telle partie de la serre que l’on désire, 
sans l’augmenter dans les autres , quoique les conduits les traversent , et il est 
possible de produire à volonté une chaleur humide ou sèche. Le fourneau se 
compose d’un foyer, qui reçoit la chaudière génératrice, et d’un cendrier. La 
fumée circule autour de la chaudière et entre dans la cheminée par un re- 
gistre destiné à régler l'intensité du feu. 

A la chaudière sont superposées deux soupapes de sureté, chargées à une 
atmosphère et garnies de rondelles fusibles à 127 degrés. 

Entre les deux soupapes s'élève le {tuyau conduisant la vapeur dans les ap- 
pareils de chauffage, et aboutissant à celui qui ramène, dans la chaudière, 
l’eau qui se produit par la condensation. Un manomètre à air libre indique 
la pression , et un niveau d’eau montre le point d’élévation de ce fluide dans 
la chaudière. En une heure , l'effet de cet appareil est produit , depuis le mo- 
ment où le fourneau est allumé, jusqu’à celui de l’évaporalion. 

Pour porter la chaleur où l’on veut , il faut connaitre les fonctions de di- 
vers robinets, dont les uns doivent être ouverts, et les autres fermés ; quand, 
le soir, on a un degré de chaleur suffisant , on peut laisser l’eau dans les con- 
duits, qui entretiennent la température pendant la plus grande partie de la 
puit. 

On peut aussi faire revenir l’eau dans la chaudière à volonté. Lorsque 
celle-ci a été remplie une fois, il n’y a pour ainsi dire plus nécessité de 
s’en occuper , car il suffit de remplacer , une fois seulement dans tout le cours 
de l'hiver, la déperdition d’eau qui s’y est opérée. 

La serre est disposée avec une élégance qui atteste le goût éclairé de 
M. de L’Escalopier, qui a été lui-même son architecte. Les portes de com- 
munication sont garnies de glaces, et les dalles qui soutiennent les plates- 
bandes de derrière sont en marbre blanc. Dans la serre tempérée se trouve 
un petit rocher avec cascade, dont toutes les fissures sont garnies de plantes 
qui produisent un effet très-agréable. 

Ces serres sont meublées des plantes les plus rares et les plus remarqua- 
bles de toutes les parties du globe : telles sont entre autres l’arbre à pain, 
l’Acajou , le Ravenala, le Cacaotier , le Santal, le Cookia anisata, le Quin- 
quina , l’Ébénier , le Cicas circinalis , le Mikania Huaco. | 

On y trouve une collection des plus beaux Palmiers, parmi lesquels il suffit 
de signaler les Cocos Nucifera et Amara, ainsi qu'une grande quantité de 
plantes à proprièlés économiques et autres, que M. de L’Escalopier s’est pro- 
curées à grands frais , et qu'il serait trop long d’énumèérer ici. 

Toutes ces plantes , pleines de vie et de fraicheur , attestent de la manière 
la plus efficace , la supériorité du procédé de chauffage que M. de L’Escalo- 
pier vient d'introduire dans sa propriété. 


22 be 


Description de l'établissement scientifique de MM. VANDERMAELEN à Bruæelles.— 
Jardins. 


Nous trouvons dans la correspondance de l’Horticulteur Belge des re- 
proches quelque peu sévères sur le silence qu’il a gardé, touchant des établis- 
semens particuliers d’horticulture et de magnifiques jardins , où brillent des 
plantes rares et précieuses , que l’on observe peu fréquemment dans les col- 
lections publiques , quoiqu’elles soient instituées autant pour témoigner aux 
regards de tous, de la marche toujours croissante des découvertes en bota- 
nique, que pour procurer aux jeunes élèves dans l’étude de cette belle 
science, les moyens de faciliter leurs progrès. En prenant la direction de 
l’horticulteur, nous eussions pu décliner ces reproches, qui ne s’adressent 
qu’à nos devanciers; nous les acceptons au contraire, afin d’en saisir l’occa- 
sion de joindre à quelques mots de justification, l’assurance que de notre 
part rien ne sera négligé pour satisfaire des désirs qui sont aussi les nôtres. 

Sans doute l’on devait s'attendre à ce que l’Horticulteur Belge eut cherché 
à pénétrer dans ces belles villas, jetèes au sein de nos fertiles campagnes pour 
ainsi dire comme de gracieuses broderies sur un riche tissu pour en rehausser 
l'éclat , et qu’il eut fait connaitre à ses souscripteurs les objets nouveaux qui 
auraient principalement attiré son attention. Il s’en était imposé l'obligation, 
et nous n’ignorons pas qu’à plusieurs reprises il a tenté de la remplir; mais 
nous savons aussi, qu'intimidé par quelques obstacles qu’il ne comptait pas 
rencontrer , il s’est laissé aller trop vite en découragement, et que dans cet 
état de choses, il ne lui est resté d’autre ressource que de promener ses lec- 
teurs dans quelques établissemens publics, dont l’accès n’est interdit à per- 
sonne. Nous nous permettrons plus de hardiesse, nous aurons plus de persé- 
vérance, et avec cette noble franchise qu’inspire toujours l'amour du bien 
général, nous nous présenterons à St.-Josse-Ten-Noode, chez M. Reynders ; à 
Wilrick, chez M. le chev. Parthon-Devon; à Deurne, chez M. Desmet; 
à Anvers, chez M. De Catlers, chez M. De Kniff-de-Meulenaere; à 
Wondeghem, chez M. Van de Woestyne-d’'Hane ; à Gend-Brugge, chez 
M. Burgraeve, chez M. Van Tieghem ; à Gand chez M. Mechelinck ; au pare 
d’Enghien, où S. A, le duc d’Aremberg , fait cultiver dans des serres repu- 
tées les plus belles de la province, des plantes du plus haut prix et par leur 
croissance, et par leur rareté; à Soie, chez M. le baron de Blomard ; à Feroz, 
chez M. le marquis Ch. de Trazegnies; comme chez beaucoup d’autres hor- 
ticulteurs que nous pourrions encore citer. Là, avec l’éloquence naturelle que 
nous prêtera le sujet, nous solliciterons de ces opulens propriétaires botanistes 
par inclination ou portés par entrainement à la culture des plus jolies plantes, 
la faveur de divulguer des trésors que la modestie ne prescrit point de tenir 
cachés ; nous évoquercens leurs souvenirs sur la formation primitive de leurs 
collections ; nous établirons avec eux un parallèle de ce qu’elles furent alors 
et de ce qu’elles sont maintenant. En ressemblant ainsi des faits pour servir à 


VUE DE L ETABLISSEMENT GEO GRAPHIQUE DE BRUXELLES. 
Prise du cote des Serres. 


ART RE 


l'histoire de l’horticulture en Belgique, nous obtiendrons , nous n’en dou- 
tons pas , l'autorisation de les publier et de mettre ainsi à la disposition de 
qui voudra les employer, des matériaux pour cette histoire. 

Une première démarche a déjà obtenu un très-heureux résultat que, sans 
plus tarder, nous consignons ici; elle a êté faite auprès de M. François Van- 
dermaelen qui, avec une extrême obligeance, nous a introduits dans ses inté- 
ressantes serres : il nous en a même procuré la vue perspective que nous 
reproduisons dans la planche 1'° de ce volume, et nous a offert tous les ren- 
seignemens qu'il était en son pouvoir de nous donner. 

Les jardins d’agrément, ainsi que ceux d’expérience, font partie du vaste 
établissement scientifique fondé et érigé , de 1829 à 1830, par M. Philippe 
Vandermaelen , de l’autre côté du canal nouveau qui, à la porte de Flandres, 
longe le boulevard de Bruxelles. Ceux que l'amour des sciences portent à en 
visiter les sanctuaires partout où il s’en trouve, connaissent ce précieux dépôt 
de productions naturelles de toutes les classes, de tous les ordres et de tous 
les climats (1), rangès méthodiquement d’après les meilleurs auteurs systè- 
matiques dans chaque partie; ils ont pu apprécier cette bibliothèque remar- 
quable par le nombre et la rareté des ouvrages dont elle se compose; ainsi 
que cette Mappothèque (2), que l’on ne trouve aussi complète chez aucun autre 
particulier. Les amateurs sont admis au musée de MM. Vandermaelen chaque 
jour, depuis dix heures jusqu’aquatre , et aucun d’eux n’en sort sans avoir 
éprouvél’admiration que commande {oute chose grande, généreuse et vraiment 
utile, sans témoigner encore son étonnement de ce que deux simples citoyens, 
n’ayant d’autres but que celui de concourir à l’instruction générale, y sacri- 
fiant leurs veilles et leur fortune , soient parvenus en si peu de temps à élever 
un tel monument aux sciences. Honneur! . . . Honneur, à ces véritables 
patriotes! ils sont dignes de cette belle qualification trop souvent usurpée de 
nos jours par une tourbe d’intrigans qui ne savent rougir', pas même de leur 
pitoyable nullité. 

Ne fut-ce que pour contribuer à la publicité que méritent les vues éminem- 
ment philanthropiques de MM. Vandermaelen , nous devrons bien des fois, 
et sans nous écarter de notre ligne, revenir sur leur important établissement; 
aujourd’hui nous nous concentrerons dans leurs serres, nous y ferons un 
aperçu de leurs richesses, et plus tard nous entrerons dans l’école de botani- 


(1) En 1832, Messieurs Vandermaelen frères, ont envoyé au Brésil, deux élèves de leur établisse - 
ment, MM.G. Crabbe, jardinier, et Deyrolle, zoologiste, avec les instructions et les moyens nécessaires 
pour colliger des productions naturelles des trois régnes. Ces deux jeunes gens, après deux ans et 
demi de laborieuses recherches, sont revenus chargés d’une récolte des plus précieuses. 

En 1835, M. Galeotti, autre élève de l'établissement et minéralogiste distingué, dont l'académie 
de Bruxelles vient tout récemment de couronner un beau mémoire , est parti pour le Mexique 
avec des instructions semblables à celles qu'ont si bien remplies MM. Crabbe et Deyrolie. 

(2) Le savant baron de Zach a employé le mot Mappothèque, pour désigner un dépôt de vartes 
géographiques. 


Toxe II. 4. 


= 06 — 


que’, noùs parcourrons les divers jardins dont nous hp un plan général 
qûe nous sommes occupés à lever. 

Les serres, totalement construites en fer, sont adossées à l’une des ailes 
du bâtiment ; la plus grande a trois mètres d’élévation au dessus du niveau 
du jardin , trente mètres de longueur, sept mètres de profondeur , et huit 
mètres dehauteur. Elle est divisée par un diaphragme en vitraux, de manière 
äpouvoir maintenir l’une des deux parties à la température de forte orangerie 
et donner à l’autre une chaleur constante de dix à douze degrés de Réaumur. 

Dans la première partie, sont établies trois rangées de gradins de 6 à 14 
élages, sur lesquels les pots sont placés avec tant de calcul et d’art que les 
plantes qu’ils contiennent , se font valoir réciproquement , sans qu'aucune 
d’elles puisse échapper à la vue. 

C’est dans cette première partie que nous avons admiré une collection 
magnifique de trois cents espèces ou variétés de Camellies , parmi les- 
quelles se trouvent celles qui ont été obténues le plus récemment et dont 
le prix , dans le commerce ; est encore extrémement élevé. La collection des 
Pelargones , dont le nombre dépasse cinq cent, tant espèces que variétés ou 
hybrides, est sans contredit l’une des plus belles et des plus complètes de 
celles qui existent dans le pays. On remarque ensuile quatre cents Rosiers du 
Bengale ; tous variés, et d’une superbe végétation, viennent encore d’autres 
collections non moins importantes, parmi lesquelles nous citerons celle des 
Rhododendron arboreum, où nous avons compté dix-sept variétés nouvelles, 
provenues d’un semis fait en Belgique , qui ont fleuri pour la première fois, 
vers le commencement de cette année (1835), et que l’éclat des corolles a dé- 
cidé M. Vandermaelen , à faire représenter ; un artiste des plus habiles a 
été chargé de ce soin ; et nous espérons pouvoir, plus tard, comprendre quel- 
ques-unes de ces variétés dans les Iconographies de l’Horticulteur Belge. 
Un Araucaria excelsa, de la plus haute taille , un Araucaria brasiliensis, des 
Melaleuca , des Eucalyptus , des Metrosideros, des Banksia, et une foule d’au- 
tres plantes, toutes au plus intéressantes et parvenues à de trés-grandes 
élévations ; garnissent cette serre tempérée qui a l'aspect d’un magnifique 
jardin d'hiver. 

Atienänte à l’orangerie se trouve la grande serre chaude ; elle est divisée 
en deux compartimens ; dans celui du fond les plantes sont en pleine terre 
ou dans la tannée ; dans l’autre toutes sont en tannée. Les bâches y sont 
construites en pierre bleue des Écaussines. Sur le devant, une planche, à hau- 
teur du mur d'appui, est destinée à recevoir, près du jour, un grand nombre 
de pots; au dessous est le conduit de chaleur. Pour renouveler l'air; on a - 
pratiqué des fenêtres à bascule, à la partie supérieure de la serre et des ouver- 
tures, qu’on ferme à volonté, le long du mur d’appuïi, sur le devant. Une pompe 
fournit l’eau nécessaire aux arrosemens. En dehors de ce mur, règne une gal- 
lerie de 30 mètres de longueur ; au centre communique un escalier en fer, 
par lequel on descend dans le jardin. 


Ca 


Aux deux extrémités de cette serre, se trouvent d’autres escaliers dérobés, 
au moyen desquels on se rend dans une autre serre qui à 30 mètres de lon- 
gueur, 3 mètres de profondeur , 3 mètres de hauteur; elle est comme la 
première, partagée en serre chaude et en serre tempérée. 

Dans la pleine terre de la grande serre chaude , nous avons remarqué les 
plantes suivantes : Caryota urens ; Chamcærops palmata , humilis et autres ; 
Dhœnix dactylifera ; Areca rubra; Zama lanuginosa; Saccharum officinarum ; 
trois espèces de Musa; les Coccoloba microstachya , pubescens; punctata, 
uvifera, excoriata ; deux Latania rubra , dont un trés-fort; plusieurs Latania 
chinensis ; Ardisia paniculata ; Uraniaspeciosa ; Calamus niger; Chamærop, 
flexilis ; des Arum nouveaux ; des Ixora; des Pothos cordata; un superbe 
Bromelia karatas, dont le fruit à 25 centimètres de diamètre; plusieurs 
Pandanus odoratissimus, dont deux très-forts; 25 à 30 Zamia, dont un 
Z. horrida, de 1 mètre de hauteur et de 1 mètre 10 centimètres de circonfé- 
rence, et un grand nombre d’autres qui nous ont paru indécrits; pres- 
que foutes les espèces de Sfrelitzia, et parmi elles un S. juncea, fort 
extraordinaire pour sa taille; les Croton pictus, discolor et autres; les 
Pasiflora elata, Princeps, Glauca, etc. ; les Dracæna brasiliensis, picta, 
terminalis, paniculata, draco : celui-ci, qui a # mètres de hauteur, a 
donné en 1834, une panicule longue de 4 pieds, dont la plupart des fleurs 
ont fructifié et produit une grande quantité de semences ; les Coco nucifera, 
elata sylvestris; Thrinax parvifolia; Coffea arabica; Euphorbia lahfolia, 
plusieurs Crinum amabile extraordinairement forts; les Crinum scabrum , 
Bronsonetti, et un grand nombre d’autres nouveaux ou peu connus , expédiés 
du Brésil, par M. Crabbe, en 1835; Myrtus pimenta ; Aletris fragans; Phyl- 
lanthus grandiflora, Ficus citrifolia, elastica, populifolia, etc.; des Tamus 
d'énormes dimensions, dont un inconnu, venant du Mexique; plusieurs 
Cycas revoluta, dont deux très-forts; un Astrapia wallichii, à fleurs blanches, 
de 4 à 5 mètres de hauteur; un Astrapia pubescens; un Cycas circinalis ; 
probablement le plus fort qu’il y ait dans le pays ; deux Cactus speciosissimus , 
dont l’un a donné , en 1835, 70 à 80 fleurs; une collection de 60 espèces ou 
variétés d'Amaryllis; un Lititwa geminiflora , qui a fleuri en 1834 , et dont 
la hampe, garnie de plus de douze cents fleurs, avait environ # mètres de lon- 
gueur; un Ardisia, encore inconnu, provenant du Brésil; un Dillenia spe- 
ciosa; différentes espèces de Mimosa, de Theophrasta et une foule d’autres 
plantes vraiment admirables ; enfin un très-grand arbrisseau , qui paraît ap- 
partenir aux malyacées, ou à quelque famille analogue, et qui est le résultat 
du semis d’une graine, parvenue du Brésil en 1814 ou 1815. 

La petite serre chaude offre également une multitude de plantes rares ; nous 
mentionnerons particulièrement une nombreuse collection d’orchidées, dont 
la floraison successive décèle souvent des espèces inconnues, pour lesquelles 
on doit même quelquefois créer des genres , ainsi que l’a fait dernièrement 
M. Dumortier, pour le Maelenia paradoxn, hommage. bien mérité par le 


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zèlè propriétaire du jardin que nous explorons. Une de ces orchidées, précisé- 
ment en fleur, au moment où nous jetons sur la serre ce coup d’œil investi- 
gateur , justifiera l'intérêt que présente cette collection ; nous l’avons nommée 
Oncidium venustum , et nous la mettons au nombre des planches coloriées de 
l'Horticulteur (1). 

La collection des plantes, dites grasses, fait aussi partie de cette serre et ne 
contribue pas peu à son importance ; c’est dans cette collection que nous avons 
vu tout ce que les découvertes en botanique ont produit de plus nouveau et 
de plus singulier ; aussi plus de la moitié des espèces, est-elle encore sans 
voms, Les Cactiers y comptent au moins pour trois cents; les Cereus, n’y 


(1) ONCIDIUM VENUSTUM. — ONCIDIE mIGNONE. (PI. color. 49). cynandrie monandrie. 
Famille des orchidées, — CARACTÈRE GÉNÉRIQUE : Labellum explanatum, lobatum, basi tu- 
berculatum. Sepala et petala patentia. Columna alata. Massæ pollinis 2, posticè bilobæ, 
medio affixæ processu communi stigmalis. CARACTÈRE SPÉCIFIQUE : Scapo gracili ra- 
mifero ; sepalis petalisque ovatis, flexuosis, pauld brevioribus Labello undulato, tri- 
lobato : lobis lateralibus emarginatis; bulbo elongato, compresso ; foliis 3, oblongo- 
lanceolatis, acuminatis. 

Cette Oncidie faisait partie d’un envoi adressé du Brésil, à M. F. Vandermaelen, dans le cou- 
rant de 1834, et elle a fleuri au mois de juillet dernier. 

Son pseudobulbe est alongé , comprimé, d’un vert pâle, mais fort brillant ; il donne naissance 
à trois feuilles oblongues , lancéolées, acuminées, épaisses, d'un vert assez pur, longues d'un 
peu plus de cinq pouces, et larges de dix à onze lignes. La hampe sort de la base inférieure du 
pseudobulbe , et s'élève latéralement à la hauteur de huit pouces environ ; elle est grèle , cylin- 
drique , d’un vert tendre, entourée à sa base d’une spathe membraneuse , lancéolée , aiguë , d’un 
jaune brunâtre , longue de douze à quinze lignes , et qui se repète à plusieurs distances ou arti- 
culations, mais en diminuant insensiblement d’étendue ; elle se Lermine par une belle grappe 
composée d’une douzaine de fleurs assez brillantes, portées chacune sur un pédoncule de la lon- 
gueur de l'étendue de la fleur, c’est-à-dire, huit à neuf lignes. Les trois folioles extérieures du 
périanthe ou les sépales, sont étalées et creusées en gouttière, surtout la supérieure qui est 
presque orbiculaire ; les deux latérales inférieures sont ovales-lancéolées et toutes troïs d’un 
jaune verdâtre, marquées de plusieurs taches irrégulières et centrales, d'un brun fauve ; les 
deux folioles inférieures ou sépales , sont aussi étalées , presque planes , ondulces, ovales , avec 
les bords lobés ou échancrés en forme de violon, jaunâtres, traversées par trois ou quatre 
bandes plus ou moins interrompues et d’un brun pourpré. Le labelle est ondulé, trilobé : les 
lobes latéraux ont deux échancrures, dont une plus profonde ; ils sont d’un beau jaune doré, 
marqués d’une bande marginale, inférieure, brunâtre, qui prend de la naissance du lobe et 
s'étend jusqu’à l’échancrure ; le lobe inférieur ou intermédiaire est arrondi, presque orbiculaire, 
échancré à l'extrémité , jaune , avec une bande transverse, brune à sa base. Le gynostème est 
dressé, divisé en trois lobes , à bords tuberculeux. d un jaune vif, parsemé de points fauves, 
adhérent par sa base au labelle, terminé par une anthère operculée, dont la partie supérieure, 
globuleuse , arrondie , prolongée en bec et légèrement recourbée , renferme deux masses polli- 
niques ovoides, solides, portées par une caudicule commune , et recouvertes par une coiffe qui 
les enveloppe ainsi qu'une partie de l’anthère. 

Explication de La planche 49.— Fig. 1. La fleur vue par derrière. Fig. 2. Le sépale inter- 
médiaire vu de face et de côté. Fig, 3. Un pétale. Fig. 4. Le gynosième et l’anthère vus de face. 
Fig. 5. L'anthère vue de côté. Fig. 6. Les deux masses polliniques attachées sur l’anthère et vues 
de face. Fig. 7. Les mêmes vues de côté. Fig. 8. La coiffe qui recouvre les masses polliniques et 
une portion de l’anthère. 


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Oncidum venustum.. 
Jarrorer- 240 LBorticcalierer à Be je 


Epiphy: mort Akermamn; 8. fasbuosa . 


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sontguère moins nombreux et l’on admire, parmi eux, plusieurs Senilis, de la 
plus grande rareté, parmi les Epiphyllum , nous avons remarqué une Hybride 
que M. F. Vandermaelen a obtenue de la fécondation du Cereus speciosis- 
simus , par le pollen de l'Epiphyllum ackermanni (1). Les Mesembryanthe- 
. mum ; les Crassula ; es Euphorbia ; les Stapelia ; les Aloe; etc. ; etc. ; com- 
plètent cette riche collection. 

Nous avons admiré, dans cette même serre, un très-fort Sfrelitzia regine, 
qui est en fleur en ce moment ; deux S, Spathulata ; un S. Augusta; un 
S, humilis; plusieurs Crinum; huit espèces de Zammia ; un Areca borbo- 
mica; un Pandanus amersü, très-rare; un Bonapartia gracillis ; une espèce 
de Tillandsia, qui a fleuri pour la première fois, en 1835 ; un Tamus elephan- 
tipes, ayant 75 centimètres de diamètre ; un Phœnix paludosa; plusieurs 
Calanthe, reçus directement de la Chine, en 1835 ; des Clerodendron, de la 
plus grande rareté, etc. 

Nous avons observé principalement, dans la petite serre tempérée , 20 es- 
pèces du genre Mimosa; 8 du genre Protea; 36 du genre Banksia; 10 du 
genre Hakea; 12 du genre Driandria ; 12 du genre Diosma ; 7 du genre 
Melaleuca ; 9 du genre Metrosideros ; 3 du genre Epimedium, envoyées 
du Japon ; etc. 

Toutes les serres réunies, nous ont paru renfermer environ quinze mille 
plantes bien choisies. 

Le jardin n’est pas moins riche en plantes rares acclimatées , en arbres et 
arbustes des différentes zônes, que les serres que nous venons de parcourir. 
Nous ayons remarqué une superbe collection de Pivoines de la Chine, dont 
plus de 200, provenant de semis et n’ont pas encore fleuri; un grand 
nombre de Rhododendron , d'Azalea, de Magnolia y forment d’épais buis- 
sons, qui se garnissent pendant l’été d’un nombre prodigieux de fleurs ; des 
K almia , des Lonicera, des Andromeda, plusieurs espèces d’Æsculus ; vingt- 
huit de Phloz ; quatre-vingt-huit d’Aster; vingt-cinq de Saxifraga ; vingt- 
cinq de Sedum; beaucoup d’espèces ou variétés de Dahlia, de Spirea, de 
Campanula, Iris, de Chelone, de Veronica, de Valeriana; des Quercus 
des États-Unis; vingt-quatre espèces de Fruxinus ; un grand nombre de Ca- 
talpa; des Lyriodendron ; des Pyrus japonica et une foule d’autres qu'il est 
impossible de comprendre dans une simple notice. 

Nous reviendrons , comme nous l’avons dit, faire une inspection plus d£- 
taillée de ce beau jardin qui intéresse non-seulement les bolanistes, mais 
aussi les agriculteurs. 

M. F. Vandermaelen , ne s’en tenant pas à une fastidieuse démonstration , 
vient de créer un jardin de naturalisation et de botanique, qui sera entière- 
ment consacré à l’étude de cette belle science; les plantes y sont rangées 
d’une manière pittoresque , d’après le système sexuel de Linné. 


(1) Voyez pl. 59, de l'Iconographie de l'Horliculteur Belge, 


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L’élang du grand jardin est destiné aux plantes aquatiques ; et un empla- 
cement a été réservé pour un essai de distribulion des plantes par familles 
naturelles. 

Le fondateur de cette école de botanique , y a attaché un savant professeur, 
M. Scheidweiler, qui donne , deux fois par semaine, des lecons gratuites de 
botanique et de physiologie végétale. 

Comme on le voit , l'immense quantité de plantes de pleine terre , d’oran- 
gerie , de serres chaude et tempérée, réunies par les soins de M. F. Vander- 
maelen , mettent son établissement hortieole au rang des plus beaux de 
l’Europe , et les nouvelles résolutions qu'a prises ce généreux citoyen , font 
espérer qu’il en sortira des élèves capables d’agrandir et de propager nos 
connaissances en horticulture. 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. 
Sur l'ANSÉRINE Quinoa. Chenopodium quinoa. Wiizp. 


Après la Pomme-de-Terre, après l’Oxalide à fleurs crénelées , voici une 
plante qui parait se présenter avec assez d’avantages pour que M. Loudon 
ait eru devoir lui consacrer un long article dans son Gardener's Magazine. 

C’est une plante potagère au Mexique, où elle croit sans culture, et que l’on 
juge susceptible d’être cultivée , avec utilité, dans les régions tempérées de 
l’Europe. M. de Humboldt place cette plante au rang de la Pomme-de-Ferre, 
du Maïs et du Blé, quant aux avantages qu’en tirent les Mexicains. Ses 
feuilles sont employées comme celles de l’Épinard, de l’Oseille et autres ana- 
logues. Ses graines peuvent remplacer le riz dans les polages; données aux 
gallinacées , elles ont la propriété de les échauffer, et conséquemment de les 
faire pondre plutôt. La plante est annuelle ; elle a l’apparence de l’Atripleæ 
hortensis ; elle atteint la même hauteur , c’est-à-dire quatre ou cinq pieds; ses 
tiges sont droites, rameuses, garnies de feuilles pétiolées, ovales, un peu 
triangulaires ; les supérieures lancéolées, plus étroites, un peu pulvérulentes 
dans leur jeunesse ; les fleurs sont disposées en grappes touffues, serrées, axil- 
laires, plus courtes que les pètioles. Les graines sont petites, d’un blane jau- 
nâtre , rondes , légèrement aplaties, n’ayant qu'environ une ligne de diamè- 
tre : elles pourraient être prises, si on n’y regardait de près, pour des graines 
de Millet. C 

L’Ansérine quinoa avait déjà été introduite en Angleterre, en 1822, et 
avait müri ses graines, dans le jardin de Kew. Mais on ne l'avait point cultivée 
dans l'intention d’en faire une application quelconque à l’économie domesti- 
que; ce n’est qu’en 1834, que, dans cette vue , M. A. B. Lambert, l’a semée à 
Boyton , où elle a produit des graines en abondance. M. Lambert, nous n’en 


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douitons pas , va s’empresser de distribuer ces graines à ses nombreux corres- 
pondans , et nous espérons que, sur tous les points de l’Europe civilisée, des 
essais de culture seront entrepris. Les expériences doivent être tentées en plein 
champ, afin d'obtenir une récolte abondante. I faudra la semer très-clair , en 
rayons espacés de trois pieds , et à la même époque que l'orge, ensuite éelaireir 
les semis, de manière que les plantes se trouvent à un pied l’une de l'autre, 
dans chaque ligne. 

« Le botaniste voyageur Dombay, à son retour du Pérou, a beaucoup vanté 
l'Ansérine quinoa , comme plante nutritive ; il s’est même donné beaucoup de 
peines pour la naturaliser en France ; mais les graines qu'il avait apportées 
n’ont réussi qu'imparfaitement ; il est même probable que, maintenant, la 
plante a été entièrement perdue. On doit done de la reconnaissance à M. Lam- 
bert, pour avoir ramené l’attention sur ce végétal important et pour avoir 
prouvé le premier, que le Quinoa peut croître en Angleterre , tout aussi bien 
qu’au Mexique et au Pérou. 


Champignons monstrueux. 


La halle de Paris a offert , l'automne dernier, des champignons comesti- 
bles, Agaricus edulis, d’une grosseur extraordinaire, provenant de crois- 
sance spontanée. Un de ces champignons a été vendu 3 fr. 50 c. ; son volume 
était celui d’un petit melon, et il pesait huit livres. Son entier développement 
z'’était point encore atteint car sa forme était sphérique , et il n’y avait en des- 
sous , autour de son énorme pédoncule, qu'une faible ouverture, par où l’on 
apercevait la belle teinte rose de ses feuille{s ; son odeur de bon champignon 
était parfaite. Les couches de la société d’horticulture de Bruxelles, produi- 
sent assez fréquemment de ces champignons monstrueux , mais on a observé 
qu’en général ces produits, remarquables par leurs dimensions , l’élaient 
beaucoup moins par leurs qualités, aussi s’empresse-t-on de prévenir ces crois- 
sances prodigieuses, qui sont toujours préjudiciables à ceux qui les provo- 
quent. 


Truffes récoltées dans la forêt de Villers-Cotterets. 


Par M. MéRaT. 


Ces truffes ont été remises à M. Bailly de Merlieux, qui les a présentées à 
la société d’horticulture de Paris. 

Elles étaient petites , à peine du volume de l'extrémité du petit doigt , et le 
plus communement grosses comme un pois. Elles étaient irrégulières, glo- 
buleuses , de consistance presque ligneuse , et au moins de celle du Liège. 

A l'extérieur, et dans les enfoncemens, on apercevait avec le secours de la 
loupe , quelques poils fins et assez longs, à l’intérieur des grosses veines 


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blanches, anastomosées, avec une chair rosée dans les interstices ; elles 
n'offraient aucune odeur ni saveur. 

Ces petites Truffes sont , sans aucun doute, le Tuber album de Bulliard et 
le Rhizopogon albus de Fries, qu’il ne faut pas confondre avec le Tuber albidum 
de Cesalpin, ou grosse Truffe blanche, que l’on a trouvée en abondance 
au bois de Vincennes, il y a deux ou trois ans. 

A la première exposition publique de la Société d’horticulture de Paris, 
feu M. le comte Demurinais, présenta des petites Truffes, de la nature de 
celles de Périgord , venues artificiellement et dans les environs de Paris, par 
les soins d’un de ses amis. Il eùt été curieux de publier le procédé que l’on 
avait employé pour les faire croître : malheureusement on n’y songea pas, 
et il a échappé à la mémoire de ceux à qui il a été confié. 

Il a paru en 1826, la traduction d’un mémoire Allemand de Bornholz, sur 
la culture artificielle des Truffes; mais ce mémoire ne renferme rien de 
bien satisfaisant sur ce sujet. Le roi des Français en avait fait distribuer deux 
cents exemplaires à ses inspecteurs et garde-de-forêts, pour essayer ce genre 
de propagation artificielle, mais il n’a point été dit ou imprimé qu'aucun 
d’eux ait réussi à propager la Truffe, par les moyens indiqués dans ce mé- 
moire. 


Moyen de se procurer des Choux-fleurs pendant l'hiver. 


Un journal Allemand, annonce qu’on peut se procurer des Choux-fleurs , 
pendant l’hiver, en semant la graine au commencement de juillet, sur couche, 
au midi. Quand les plantes sont trop nombreuses, on les éclaireit de manière 
à laisser entre chacune d’elles un espace de douze à quatorze pouces ; et 
comme elles re peuvent supporter que trois ou quatre degrés de gelée, on 
les rentre vers la mi-novembre , et on les met dans du terreau, en laissant à 
leur racine le plus de terre possible ; on enlève les feuilles, à mesure qu’elles 
se forment et on coupe successivement les plantes qui paraissent ne plus 
pouvoir se soutenir. C’est ainsi qu’on en conserve jusqu’en février. M. Cock- 
burn , en a envoyé à la Société horticulturale de Londres, une tête dont le 
diamètre était d’environ trente pouces. 


Variété nouvelle de Haricot. 


Jusqu'ici, on ne connaissait que deux variétés du Haricot d’Espagne 
{ Phaseolus multiflorus L. ) : une à fleurs rouges et l’autre à fleurs blanches ; 
mais en 1834, M. Laffay a obtenu une troisième variété de ce Haricot, 
dont la fleur a l’étendard rouge et les ailes blanches. Les graines sont variées 
de brun et de blanc et fort agréables au goût , après la cuisson. 


ARBRES FRUITIERS. 


Poume-Coixc. 


La variété à laquelle on vient de donner ce nom, provient, à ce que l’on 
assure , de la Reinette d'Angleterre. Elle existe à Paris, chez M. Noiïsette 
qui la cultive depuis 1826. La forme de ce fruit est si alongée qu’on a de 
la peine à la reconnaitre pour une pomme. Sa chair est blanche , fondante, 
sucrée, relevée d’une acidité agréable. La peau reste jaune dans l’ombre ; elle 
se nuance d’un beau rouge, sur les points exposés aux rayons solaires. El est 
probable que les bonnes qualités de cette variété , plus que sa forme 
curieuse et singulière , lui donneront bientôt accès dans nos pépinières. 


POMME DIVINE. 


Il parait que cette varièlé a pris naissance au midi de l’Europe; du 
moins c’est de Naples qu’elle a été envoyée, en 1830, à M. Jacques, direc- 
teur des Jardins royaux à Neuilly, qui l’a communiquée à M. Filette, à 
Ruelle; celui-ci en possède un certain nombre de pieds en plein rapport, dans 
ses pépinières. Sa chair est ferme, sucrée , d’une saveur qui approche de celle 
du fenouillé. 


PoIRE DE vin /Sageret); PoIRE BETTERAVE. 


Le seul mérite de cette poire consiste dans la singularité d’avoir la chair 
marbrée de rouge, comme une betterave , singularité qu’elle partage avec 
une autre poire anciennement connue, sous le nom de Poire sanguine. Elle a 
été obtenue de graines, par M. Sageret , et a donné son fruit en 1835. Il est 
petit , turbiné , régulier, lisse, lavé de rouge et finement piqueté de nom- 
breux points jaunes, dans le rouge; l’œil est gros, saïllant, à divisions 
épaisses, conniventes, fermées, blanchâtres en dehors ; la chair est gros- 
sière , d’abord granuleuse , puis fondante , marbrée de rouge, comme une 
betterave, plus encore sous la peau et autour des loges qu'ailleurs; l’eau est 
sucrée, assez abondante ; les pepins sont courts et noirs. 


Poire Épouarn (Sageret). 


Cette Poire est digne de la culture ; elle serait plus méritante si elle ne 
mèrissait pas en même temps que l’Épargne. Elle a été obtenue de graines 
par M. Sageret. Sa forme affecte celle d’un fuseau ventru ; elle est haute de 
2 pouces et demi , pendue à une queue longue et mince; sa peau est lisse, 
d’un jaune clair, se lavant et se piquetant d’un peu de rouge, du côté du soleil ; 


son œil est presque à fleur , large, ouvert, à divisions longues et diver- 
Toxe Hi. FE 


ee |, RSS 


gentes. Sa chair est d’un blanc jaunâtre, demi-fine , fondante ; l’eau sapide, 
sucrée, fort bonne ; les loges petites; les pepins noirs, ovales, petits, très- 
courts. 

PoiRE SILVANGE VERTE. 


Depuis plusieurs années, M. Piérard, chef de bataillon du génie à Verdun, 
parle d’une silvange verte , dont il fait grand cas, et qu’il désireraît voir mul- 
tiplier davantage ; il en offre des greffes à tontes les personnes qui lui en de- 


manderont. 
GOYAVE POIRE, Psidium pyriferum L. 


M. De Beauregard ayant apporté du Fort-Royal, à la Martinique, des 
graines de Goyavier, et de l’espèce connue dans le pays sous le nom 
de Goyavier de Cayenne, ces graines ont été semées au mois d'avril 1826, 
dans le Jardin de M. De Beauregard, à Hyères, où elles ont produit quatre 
Goyaviers qui ont été plantés en pleine terre, contre un mur, où ils ont 
maintenant de dix à douze pieds de haut, quoiqu’on les ait recépés rez de 
terre, après l'hiver de 1829 à 1830. Ils ont déjà donné plusieurs fois des fruits 
qui sont venus à leur parfaite maturité, et qui avaient un goût fort agréa- 
ble ; on s’en est servi aussi pour faire des confitures et des marmelades, d’un 
goût délicieux. Ces fruits ressemblaient à de moyennes poires ; quatre ensem- 
ble pesaient une livre ; on en a retiré beaucoup de graines qu’on destine à 
de nouveaux semis. On peut aussi mulliplier cet arbre, par marcottes qui 
s’enracinent facilement. 

Chaque année, l’on obtient des fruits du Psidium pyriferum, que l’on cultive 
dans les serres du Jardin botanique de Bruxelles ; mais ces fruits sont loin de 
mériter l'éloge qui en est fait dans l’article précédent ; peut-être cela tient-il 
au mode de culture auquel on est obligé de soumettre , dans notre climat, les 
arbres ou arbustes qui les produisent. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


Salons d'exposition des Plantes et autres produits de l’Horticulture. 


Nous allons présenter dans un seul article le résultat des expositions faites 
par les diverses Sociétés de Botanique et d’Horticulture dans le courant de 
l’année 1835. Nous saisissons celte occasion pour inviter avec instance Mes- 
sieurs les secrétaires de ces honorables Sociétés, à vouloir dorénavant nous 
adresser le plutôt et le plus régulièrement possible, les procès-verbaux imprimés 
qui transmettent au public les décisions des juris d’examen pour la distribution 
des prix, afin que nous puissions les comprendre successivement dans 
V’Horticulteur Belge , et contribuer de tous nos moyens à encourager, à pro- 
pager des institutions qui justifient au plus haut degré l’épigraphe d’un ancien 
philosophe, et qu’ont adoptée quelques-unes de ces Sociétés : uéile dulci. 


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L'exposition d'hiver de la Société d'agriculture et de botanique de Louvain, 
a eu lieu les 6, 7 et 8 février; elle se composait de 388 plantes brillantes de 
fleuraison ; de 60 espèces ou variétés de Pommes toutes rares ou nouvelles , 
récoltées et conservées par MM. Demeester et J. Deheen. On y remarquait 
en outre un moulin à cylindre, avec engrenage en fer, destiné à fouler le 
raisin : à l’aide de cette machine, de l’invention ou perfectionnée par M. Vannes 
Delhaye, un seul ouvrier peut, en dix minutes, fouler assez de grappes et ex- 
primer assez de jus pour remplir une futaille ordinaire , et ce qui est d’un 
avantage inappréciable , pour la qualité du vin, c’est qu'aucun pepin n’est 
écrasé et que l’opération se fait avec une propreté dont on croit pouvoir se 
dispenser dans bien des pays à vignobles. —M. Hensmans a produit, avec l’in- 
tention de diriger les cultivateurs, dans le choix des Pommes-de-Terre , une 
collection de 142 variètés de ce précieux tubercule, la plupart cultivées par lui 
et dont il a fait un examen comparatif des produits en fécule. La Société de 
Louvain eut rendu un service signalé aux industriels en publiant le tableau 
des opérations de M. Hensmans et de leurs résultats particuliers. 

Le juri, présidé par M. le vicomte Descrhynmakers, a décerné les prix 
mis au concours , de la manière suivante : 

1° Pour la collection la plus complète en plantes parfaitement cultivées, à 
M. le vicomte Deschrynmakers de Dormael. L’accessit a été obtenu par 
M. Deswert. 

2° Le Camellia speciosa, exposé, sous le n° 208, par M. Deswert, a été 
jugé digne du prix de belle culture. Les n° 22, Camellia imbricata, apparte- 
nant à M. Deschrynmakers, et 308, Camellia Donkelarii, à M. Pascal d'Onin, 
ont remporté les deux accessit. 

La médaille pour une plante de grande rareté n’a pu être décernée. 

La SocIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAnD, à tenu son 
exposition d'hiver, qui était la cinquante-deuxième , les 6, 7, 8 et 9 février ; 
on y comptait 2454 plantes, et le juri, sous la présidence de M. Vancrom- 
brugghe , a distingué comme le contingent le plus riche en plantes fleuries et 
parfaitement cultivées , celui de M. Ch. A. Maes; en conséquence la médaille 
d’or lui a été adjugée ; la collection offrait un ensemble de 104 plantes. Ve- 
naient ensuite les collections de MM. J.-J. Delehaye-Dael et Van de Woestyne- 
D’hane qui ont obtenu chacun une médaille d’argent ; des médailles de bronze 
ont été accordées comme second accessit aux collections de MM. Amand De 
Leu , J. De Cock et J. Wortman. 

Le prix de belle culture a été mérité par un Limodorum tankerville , n° 865, 
exposé par M. A. De Cock, à Loochristi. Le n° 347, azalea indica, coccinea, 
de M. J. De Cock , à Malle, a obtenu le premier accessit ; le second a été donné 
au n° 1738, Acacia decurrens , de M. J. Van Berghen , à Leerne-Sainte-Marie. 

Un concours extraordinaire avait été proposé pour la fleuraison du Lychnis 
chalcedonica , fl. Rubro pleno, mais aucune plante de cette variété n’a été 
présentée. 


88 <_: 


On remarquait à cette exposition un Cyprès funéraire ; il indiquait le nom 
de Jean Henri Mussche, jardinier en chef du jardin de Gand , et membre de 
la société. Cet homme respectable, descendant de jardiniers intelligens , était 
doué d’un excellent esprit, d’une des mémoires plus heureuse et d’un jugement 
sain ; il avait acquis par sa longue pratique, une connaissance très-étendue 
des plantes et des modifications de culture dont elles sont susceptibles ; il en- 
tendait parfaitement le latin ; il savait par cœur son Linné et son Willdenow, et, 
avec une modeste réserve, il se permettait quelquefois de judicieuses critiques 
sur la classification et la nomenclature. Il était considéré de tous les jardi- 
niers des environs, qui venaient le consulter avec une sorte de respect filial. 
Le souverain récompensa d’une honorable distinction cet homme qui tenait 
tous ses talens de la nature et dont les vertus étaient la seule richesse. 

À Brucess, dans son exposition d’hiver, les 6, 7, 8 et 9 février, la Socréré 
PROVINCIALE D'AGRICULTURE ; D'HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE DE LA FLANDRE- 
Occipenrare, sous la présidence de M. Coppieters-Twallant, a offert aux re- 
gards du public, 506 plantes parfaitement choisies , parmi lesquelles le juri a 
considéré comme digne du prix proposé pour la plante ou l’arbuste en fleur le 
mieux cultivé, un Astrapea Wallichii, portant le n° 338 , et faisant partie de 
la collection de madame Passeller. Le second prix a été voté en faveur d’un 
Camellia Japonica, anemoneflora, exposé sous le n° 278, par M. Jorris. Les ac- 
cessit ont été accordés 1° Au Camellia Japonica, variété Pressis eclipse, de la 
collection de M. Anthierens et au Strelitzia reginæ , présenté par M"° Pashel- 
ler, C’est au contingent de cette même dame, qu'est échu le prix pour la plus 
belle collection envoyée à l’exposition , et le second prix a été adjugé à 
M. Anthierens qui a, de plus, obtenu celui destiné à la plas belle collection de 
Camellies en pleine floraison. 

Mais un prix non moins important, voté avec sagesse par la Société de 
Bruges , est celui pour le jardinier qui, pendant le cours de l’année, aura ap- 
porté aux marchès hebdomadaires de la ville , les collections les plus riches en 
plantes d'agrément et d'utilité : Il a été acquis au sieur Huyttens, puis le 
sieur Durny a été mentionné honorablement. 

La Soci£ré pe FLoRE DE BRUXELLES, a (enu son exposition d'hiver du 22 au 24 
février ; elle a offert aux regards des amateurs 848 plantes de la plus belle 
floraison. Le juri, présidé par M. ie baron Vandenvenne d'Ophem, a décerné 
le prix pour la plus belle collection à M. F. Reynders ; l’accessit a élé mé- 
rité par M. J. Gillot. M. Reynders a en outre obtenu le prix pour la plus belle 
collection de Camellies dans laquelle on admirait tout ce que ce beau genre 
peut offrir de rare et de magnifique. L’accessit a été donné à la collection de 
M"° Meeus-Vandermaelen , collection qui n’était guëre inférieure à la précé- 
dente. Un Garrya elliptica, exposé par M. Reynders, sous le n°631 a été dé- 
signé comme la plante la plus rare ou la plus rémarquable par la nouveauté 
de son introduction dans le royaume ; en conséquence le prix lui a été adjugé et 
l’accessit au n° 436, qui était un Macradenia lutescens, faisant partie du contin- 


 G9 = 


gent de M. F. Vandefmaelen. Un Mimosa pubescens, de M. Reynders, et un 
Begonia papillosa, de M. Symon-Brunelle ont remporté les prix de belle culture. 

799 plantes ont figuré à l'exposition d’hiver de la Sociéré n'Horricurrurg 
p'Anvsrs, les 1, 2 et 3 mars; et parmi les contingens envoyés au concours 
spécial, pour la plus belle collection de plantes en fleur, le juri, présidé par 
M. De Caters, a distingué celui de M. J. Van Hal, comme méritantleprix et ceux 
de MM. Le Brasseur-Vanden Bogaert et le chev., Parthon-Devon comme dignes 
de l’accessit. La plante en fleur la mieux cultivée, fut l’Ekianthus quinqueflorus, 
exposé, sous le n° 681, par M. J. Van Hal: le prix lui a été décerné etl’accessit 
à un Acacia Dodoncæfolia, de M. Le Brasseur-Vanden Bogaerd, n° 284. Un 
concours avait été ouvert pour des plantes d’une culture difficile : le prix a 
été adjugé au Laurus persea, n° 93, de M. De Caters, et l’accessit partagé entre 
le Theophrasta serrata, n° 456, de M: Moretus-Van Colen et l'Heliconia 
speciosa , (Sert. Bot.), 7235, de M. J. Van Hal. Les collections qui présentaient 
le plus grand nombre d’espèces, en fleur, d’un même genre, étaient celles des 
Camellies, présentées par MM. Le Brasseur-Vanden Bogeard, le chev. Parthon- 
Devon et Lemmens. La première a eu le prix, les deux autres l’accessit. 

L'exposition d'hiver de la Société pe FLoRE p’ALosr, les 1, 2 et 3 mars, 
se composait de 479 plantes, et le juri de six horticulteurs choisis par la société 
et présidés par son titulaire M. Chatillon. Le prix de belle culture a été donné 
au n° 277, Azalea phænicea , de la collection de M. Mechelynck, de Gand; 
l’accessit a été partagé entre les n° 105, Camellia Jap. var., Chandleri, à 
M. De Moor, et 271, Bletia tankervillæ , à M. Maes , de Gand. Des médailles 
d'honneur et des mentions honorables ont été accordées aux brillantes col- 
lections de MM. Verleuwen, de Gand; Van Langenhove; Josse Boone ; 
Ligot et Noy. 

La Société RoyALE »’Horricuzrurs DE Mons, a aussi tenu son exposition 
d'hiver les 25 , 26, et 27 mars; il y avait 661 plantes, et d’après la décision 
du juri que présidait M. Dumont-Ricart , les prix pour la plante la plus re- 
marquable par la beauté de sa fleur ou par sa culture soignée , ont été adjugès 
aux n°145, Banksia ericifolia, présenté au concours par M. Dethuin, à Mor- 
lanwelz , et 651, Cypripedium insigne, appartenant à M. Verschaffelt fils, jar- 
dinier à Gand ; l’accessit a été mérité par le n° 318, Epacris impressa, de 
M. Hoste jardinier fleuriste à Gand. La Collection du prince de Ligne a été 
jugée la plus importante, parmi celles des amateurs, et a remporté le prix ; 
celles de MM. Decat-Vanmiert et Gossart ont obtenu l’accessit. Enfin un con- 
cours spécial a été ouvert pour les jardiniers, et les collections de M. A. Ver- 
schaffelt, à Gand, et Hoste, ont eu, la première le prix , l’autre l’accessil. 

Est venu ensuite le tour de la SoctÉTÉ ROYALE p'HORTICULTURE DE BRUXELLES, 
qui tient régulièrement son exposition tous les dix mois; celle-ci offrait, les 
1,2 et 3 avril, 1053 numeros sous lesquels se trouvaient des plantes, des 
fruits, des légumes, des instrumens et ustensiles, des ouvrages rélatifs à 
lhorticulture. Le juri , sous la présidence de M. Meeus-Wouters, a distingué 


dt | Ho 


comme la plus remarquable, par la nouveauté de son introduction en Belgi- 
que , une plante non encore décrite, du genre Maæillaria , n° 984, apparte- 
nante à M. le chev. Parthon-Devon à Anvers. Le choix pour l’accessit, est 
tombé sur le n° 723, Epacris campanulata, fl. roseo, présenté par M. Reynders. 

Le prix pour la plus belle collection de plantes en fleur, a été décerné 
unanimement à celle présentée par M. Reynders; et l’accessit à la collection 
de M. Stevens. Un second accessit a été voté en faveur d’une collection d'Ama- 
ryllis, de M. Knyff, d'Anvers. 

Le jury a également émis le vœu qu’une médaille en bronze füt accordée à 
une collection de plantes grasses, quoiqu’elle ne remplisse pas strictement 
les conditions du concours , ces plantes n’étant pas fleuries; mais, la beauté 
et la rareté des espèces, ont paru mériter cette distinction. La collection a été 
reconnue appartenir à M. Vanderaey , de Bruxelles. 

Le jury n’a pas cru devoir décerner le prix pour la plante dont la floraison 
a éprouvé beaucoup de difficultés; mais il a voté des accessit aux numéros 
738, Banksia speciosa, présenté par M. Reynders, et 914, Camelia Japonica 
gigantea , de la collection de M°. Meeus-Vandermaelen. 

Le prix pour les plus beaux fruits de dessert, a été remporté par M. De Rasse, 
jardinier-fleuriste , à Tournay ; et l’accessit par M. Lebrun, à Lessine. 

Enfin, un dernier scrutin a été ouvert pour le fruit de dessert, dont l’état 
de maturité parfaite , est le plus éloigné de l’époque où il y arrive nalurelle- 
ment, dans nos climats. Ce scrutin est unanime en faveur des raisins noirs 
présentés par M. le comte Amédée De Beaufort. L’accessit est accordé aux 
raisins blancs envoyés par M. Vandersende, jardinier , à Meysse. 

L'exposition d’été de la Socréré pe FLore De BrUxELLES, a eu lieu les 13, 14 
et 15 juin ; elle présentait 1123 plantes, parmi lesquelles le jury a considéré 
comme la plus rare ou la plus 1écemment introduite, celle présentée 
par M. Reynders , sous le n° 829, c’était un Bosmelia rubra; V'accessit a été 
donné au n°692 Cyrtopodium. . . . . . , espèce non décrite appartenante à 
M. Mechelynck de Gand ; un Banksia speciosa , n° 824 , et un Cactus acker- 
manm ,n° 1073, choisis dans le concours de bonne culture et de belle florai- 
son , ont obtenu le prix et l’accessit. La première plante appartenait à 
M. Reynders, l’autre à M. le baron Vanvolden. Le prix pour le contingent 
le plus remarquable par la beauté et la nouveauté des plantes qui le compo- 
saient , a été remporté par M. Reynders, et l’accessit par M. Hermans-Lub- 
bers , à Ixelles. 

Le prix pour la plus belle collection de Pelargones , en pleine floraison, 
a été dévolu à M. Hubert Gillot, et l’accessit à M. Kips, de Saint-Josse- 
Ten-Noode. 

(La suite au numéro prochain). 


SEE 


BIBLIOGRAPHIE. 


ARBRES FRUITIERS ; leur culture en Belgique et leur propagation par la graine; 
ou Pomonomie belge expérimentale et raisonnée , avec le cataloque des- 
criphif, abrégée, des bons fruits nouveaux , procréés et cultives à la pépi- 
nière d'expérience de l'auteur, à Louvain ; par Jean-Barisre VaN Mons, 
des Sociétés d Horticulture de Londres, Massachusset et Paris, et de 
la Société Pomologique d'Altenburg, Louvain, chez L. Dusart et 
H. Vandenbroeck, 1835; in-12 , tome premier. 


« Vous avez l'intention de parler de mon ouvrage; si vous le faites, rendez- 
» lui justice, en oubliant que vous êtes mon ami, car avec ce souvenir vous 
» ne manifesteriez par votre pensée tout entière. J’ai écrit ce livre pendant 
» ma maladie, et sous l'influence des idées de mort; je me suis hâté d’ex- 
» traire de ma tête quelques axiomes, quelques maximes qu’une prati- 
» que de 45 années m’a rendu familières; . . . Aussi quelle distribution 
» vicieuse, quel style barbare! . . . Cependant un Français, au langage pur 
» et élégant, M. Poiteau,apu lire ce livre d’un bout à l’autre sans le déposer; 
» l’amitié seule a pu le soutenir dans la tâche qu’il s’était imposée. » Cet 
arrêt, beaucoup trop sévère , et que nous avons extrait de notre correspon- 
dance, en nous permettant de n’examiner l’ouvrage que sous le point de vue 
de son utilité , ne nous dispense pas de payer à son auteur le tribut d’eloges 
que mérite un zèle bien remarquable et que n’ont pu attiédir des contrariètés 
inouies dans les fastes paisibles de l’horticulture. Inébranlable dans sa résolu- 
tion, surmontant des obstacles sans cesse renaissans , M. Van Mons est enfin 
arrivé à son but, et nous lui devons la solution de plus d’un problème, dont, 
avant lui, on avait désespéré. 

Déjà le savant horticologue cité plus haut, par un exposé parfait de la 
théorie Van Mons, exposé que nous nous sommes empressés de reproduire 
dans l’Horticulteur Belge (tome 2, p. 201 et suiv.) Nous a prévenus et a pré- 
venu M. Van Mons lui-même, dans la publicité qu’il a donnée à sa notice 
historique. Agité par la crainte, heureusement dissipée, que le professeur 
p’eut point le temps de réunir en un corps de doctrine, tous les faits impor- 
{ans que sa longue expériencelui avait acquis, M. Poiteau a cru devoirprendre 
l'initiative; nous lui en avons d’autant plus de reconnaissance qu’il a dêèter- 
miné la publication d’un livre du plus haut intérêt pour la pratique du jardinage. 

M. Vaso Mons, pour satisfaire à l’impatience de ses amis et des nombreux 
amateurs de la propagation des bons fruits , leur a d’abord donné son premier 
volume , sans attendre qu’il pùt être accompagné du second , dont nous sa- 
vons l'impression déjà fort avancée. Ce premier volume contient des considé- 
rations sur l'établissement d’une pépinière de vente ; sur les sujets propres à 
être greffés ; sur les semis pour greffe et sur la greffe proprement dite. Vien- 
pent ensuite les formes des arbres en pépinière; les formes des arbres plantés 


Lo 


à demeure; la transplantation des arbres ; la transplantation en pépinière des 
sujets pour greffe et des pieds greffés ; la transplantation des arbres qui 
doivent rester en place ; la taille sur arbres en pépinière ; la taille sur arbres 
en place ; la mise en fruit de l’arbre en place; l'influence du sujet sur le fruit 
de la greffe ; le point de maturité des fruits; la forme et la taille de la vigne ; 
les maladies des arbres fruitiers; la restauration des arbres fruitiers et l’amé- 
lioration des fruits ; les semis à l’usage des recherches ; le choïx de la graine 
pour les semis d'expérience ; les formes des arbres fruitiers en pépinière 
d'expérience ; la taille de ces arbres; la greffe pour recherche ; la mise à fruit 
des francs en retard de marquer; la stérilité des arbres soumis à l’expérience ; 
le point de maturité des fruits nouveaux ; les maladies des variétés nouvelles 
d'arbres fruitiers ; la variation, sa nature et ses effets. 

Voici maintenant l’énoncé des articles dont traitera le second volume. Déca- 
dence des arbres fruitiers par l’âge ; de la varièté et de la détérioration de leurs 
fruits; cause de la décadence de l'arbre et de la détérioration du fruit; défauts 
des fruits anciens; rajeunissement des arbres et amélioration du fruit par le 
semis ; cause de l’amélioration; but de l’amélioration : sa marche progres- 
sive ; embellissement de l’arbre, marchant de pair avec l’amélioration du 
fruit ; mérite des variétés nouvelles; caractères distinctifs des sortes vieilles et 
des sortes nouvelles ; remise sur la voie des améliorations ; perfectibilité con- 
tinue des fruits; suppression des variétés anciennes ; règles à suivre pour le 
remplacement des variétés supprimées ; amélioration de la vigne; fruits à 
noyaux sur sujets étrangers ; cause particulière du retard en rapport; durée de 
la germinabilité des pépins et noyaux; pépinières de recherche; arbres- 
étalons ; augure et triage ; épines ; dégustation des fruits nouveaux; étiquettes; 
plombs; noms et méthode de les appliquer; descriptions et figures des bons 
fruits nouveaux ; expéditions de greffes ; police des marchés à fruits; noms 
désormais sans objet ; pratique de la greffe devenue inutile. 

L'ouvrage sera terminé par un catalogue descriptif de Lous les arbres gagnés 
et cultivés par l’auteur; et l’on sait que le nombre en est considérable. 

Nous recourrons bien des fois aux excellens préceptes que l’on trouve à 
chaque ligne de ce guide fidèle du jardinier pépiniériste. L’abondance des 
matières nous force aujourd’hui à nous restreindre à l’exposé sommaire des 
chapitres qui le composent. 


BorTanicaz REGISTER, or ornamental Flower-Garden, and shrubbery, etc. 
Continuë par J. Linprex. vol. var. n° 11 de la nouvelle série. Décembre 1835. 

1814. Ertcarysum Bicoror. Annuum; foliis lineari-lanceolatis , acuini- 
natis, basi obtusis, scabro-ciliatis : superioribus subulatis; caule glabro, 
ramoso; ramulis monocephalis, esquamatis ; bracteis involucri fulvis aureis- 
que acutis. 


Cette brillante Elichryse , qui a beaucoup de rapport avec certains Gnapha- 


= = 


les , a été découverte en Australie, à la terre de Van Diemen, par M. Gunn, 
qui en a enrich les collections européennes , dans le courant de l’année pas- 
sée. Elle est venue , par ses jolies fleurs , ajouter un charme nouveau à nos 
parterres , où nous la voyons étaler ses riches couleurs , pendant les mois de 
juin et de juin et de juillet. 

La plante est annuelle; Les tiges sont hautes de deux pieds , rameuse au 
sommet. Les feuilles sont lanctolées, linéaires, acuminées , sessiles, ciliées , 
longues de deux à trois pouces et d’un vert assez foncé. La calathide est 
solitaire à l’extrémité de la tige; les écailles de son involucre sont imbriquées, 
oblongues , scarieuses , persistantes, vertes à leur base, puis d’un beau jaune 
d’or, avec le sommet externe rougeâtre ; Le réceptacle est fovéolé , à réseau 
denticulé; le disque est large , formé de fleurs nombreuses , régulières , her- 
maphrodites , d’un jaune orangé, foncé, avec des anthères pourvues de longs 
appendices basilaires, membraneux et subulés ; les ovaires sont oblongs , mu- 
nis de papilles et surmontés d’une aigrette longue , composée de poils libres, 
égaux et faiblement plumeux. Les fleurs marginales ressemblent beaucoup 
à celles du disque. 

1815. MacRADENIA TRIANDRA; Folüs coriaceis, lineari-oblongis acumi- 
nas ; racemo prostrato ; labello in medio trilamellato; clinandrio serrato ; 
antheris duabus sterilibus. 

M. Lance vient d'envoyer à la société d’horticulture de Londres, cette Macra- 
dénie, la troisième connue du genre, qui a été trouvée dans les forêts voisines 
de Surinam , et dont les fleurs ont paru vers les premiers jours de l’année: 

Le pseudobulbe est oblong, atténuë au sommet d’où s’élève une seule 
feuille oblongue, lancéolée, aiguë , coriace, striée, longue d’un peu plus de 
quatre pouces, large de huit à neuf lignes, et d’un vert foncé. La hampe 
est plus courte que la feuille; elle s’élance d’un point latéral de la base du 
pseudobulbe et rampe à la surface du sol; les sépales et les pétales sont 
oblongs , lancéolés , linéaires , pointus, d’un beau rouge sanguin à Vinté- 
rieur , bordé de verdâtre qui est la couleur de la surface externe. Le la- 
belle, plus court que les pétales, est sessile , obové , concave, divisé très- 
superficiellement en trois lobes, dont l'intermédiaire, beaucoup plus étroit 
et plus long, se réfléchit extérieurement ; les deux lobes latéraux ont leurs 
bords recoquillés en dedans. Le gynostème est libre , à peu près de la lon- 
gueur du labelle, cylindrique, s’évasant insensiblement vers le sommet qui 
est denté ; il est vert à l’intérieur et d’un gris pourpré extérieurement. L’an- 
thère est alongée , accompagnée à sa base et de chaque côté, d’un corps éga- 
lement alongé, mais qui en diffère par sa stérilité ; ces deux anthères stériles 
sont ovales, entières, verdâtres, bordèes de rouge. Les masses polliniques 
sont pyriformes , légèrement comprimées , portées sur un caudicule arqué, 
grèle et fort alongë. 

1816. Coccocoga viens : Fois ovato-lanceolatis, obtusis, basi in 
petiolum augustahis; racemis nutantibus; floribus decandris. 

Toxe IL. 6. 


See M 


On n’a que des données incertaines sur l’origine de ce coccoloba , qui fait 
partie de la collection de sir A. Hume, à Wormleybury , mais tout porte à 
croire qu'il appartient au climat des Antilles. I a fleuri au mois d’août 1835. 

C’est un arbrisseau de sept à huit pieds de hauteur, dont la tige, recou- 
verte d’une écorce brunâtre , se divise en rameaux étalés ; ses feuilles sont 
ovales-lancéolées , obtuses au sommet, rétrécies à la base en une sorte de pè- 
tiole très-court, nervurées, d’un vert très-intense, longues de cinq pouces 
environ et larges de deux. Les fleurs sont petites , d’un blanc verdâtre , pé- 
donculées, rassemblées au nombre d’une trentaine , en une grappe lâche, 
axillaire et pendante . Le calice est monophylle , turbiné, partagé en cinq lo- 
bes concaves, à bords sinueux; la corolle est nulle. Les étamines ont leurs 
filamens plus courts que les divisions calycinales, insérés à leur base, élar- 
gis et un peu confluens à leur partie inférieure; les anthères sont jaunes , 
arrondies et biloculaires. L’ovaire est presque supère, renflé, surmonté de trois 
styles, divergens, terminés chacun par un stigmate simple et infléchi. 

1817. Oxaus riorrÆ. Colla Hort. rip. p. 98. £. 1. 

1818. GALATELLA PUNCTATA. GALATEA PUNCTATA. Cass. Dict. des sc. nat. 
18. 57. 

Asrer puncraTus. W. Er KiT. PL. Hung. 2. 113. t. 109.— Sprenc. Syst. 
veget. 3. 930. j 

Nous donnons cette plante sous le nom que nous lui trouvons dans le Bota- 
nical Register, où nous présumons que l’on a susbliluë par erreur , Galatella 
à Galatea. Cassini, en désignant dans le genre Aster, cinq ou six espèces, 
dont les fleurs neutres de la circonférence et l’involucre composé de folioles 
coriaces, sans appendices, appliquées et vraiment imbriquées, établissent 
une légère différence avec les caractères que présentent les autres astères, 
n’a pas prétendu élever ce groupe au rang de genre mais bien de sous-genre ; 
or, comme telle n’a point été l'intention de l’auteur, nous ne voyons pas 
la nécessité de distraire du genre Astère, des espèces qui ne peuvent consti- 
tuer un genre distinct, et de surcharger inutilement la nomenclature gèné- 
rique. Quoiqu'il en soit, l’Astère ou la Galatée à feuilles ponctuées, a été 
signalée en 1805, par Waldstein et Kitaibel, dans leurs descriptions des 
plantes rares de la Hongrie ; elle est cultivée depuis dans nos jardins, où elle 
fleurit vers les mois de juillet et d’août. 

1819. OcuranTus. nat. ord. mypericaccÆ. Pent. trig. Calyx membra- 
naceus , D-phyllus, imbricatus, corollæ pentapetalæ simillimus. Stamina. 6, 
hypogyna. Discus wrceolatus, pentagonus. Carpella 3 , basi junctis. Ovula 
cuique carpello 6, placentæ centrali afiixe. 

O. areura : Foliis oppositis, serratis, latis ; stipulis interpetiolaribus 
serratis ; floribus terminalibus , pallidis. 

Cette plante , originaire de la Chine , existe depuis une dizaine d’années, 
dans les serres de la Société d’Horticulture-de Londres, où elle vient de fleu- 
rir pour la première fois. M. Lindley, lui ayant reconnu des caractères qui 


ne se rapporlaient à aucun genre connu, a dû en créer un auquel, il 
a appliqué un nom dérivé des mots grecs cxpcs, pâle et 47%, fleur, faisant 
allusion à la couleur blanchâtre de la corolle. La floraison s’est effectuée au 
mois de mars. 

Sa tige est frutescente; ses feuilles sont opposées, glabres, pétiolées, 
oyales-lancéolées, acuminèes, finement dentées, entières vers la base, 
longues de cinq pouces environ , larges de deux, et d’un vert intense; les sti- 
pules sont axillaires, ovales , blanchâtres , bordées de jaunâtre. Les fleurs, 
en petit nombre, sont réunies en thyrse terminal, portées sur des pédicelles 
glabres ; chacune d’elles est composée d’un calice droit , étalé, irrégulier, à 
cinq divisions : les sépales sont concaves , obtus, inégaux ; les extérieurs un 
peu plus courts. Les cinq pétales sont hypogynes, avec une tendance à se 
rouler , oblongs, obtus , onguiculès, marqués de trois veines près du milieu et 
d’un blanc jaunâtre. Les cinq étamines ont leurs filamens alternes avec les 
pêtales ; les anthères, qui les couronnent, sont attachées par le centre, bilo- 
culaires et déhiscentes dans le sens de leur longueur. Le disque est cyathi- 
forme, à cinq angles eharnus et épais. L’ovaire est supère, ovale, à trois côtes 
obtuses , surmonté de trois styles subulés et droits. 

1820. RnaopopenproN Purcuezzum. Brillante variété résultant de la fécon- 
dation du Rhododendron arboreum, par le pollen du Rhododendron cauca- 
sicum. Elle a été obtenue par M. Waterer de Knaphill, et fleurit en abon- 
dance , dès les premiers jours de mars. 

1821. Eucopmia. Nat. ord. Orcainez. Gyn. mon. Pelala 5, distincta, con- 
formia, adscendentia, patentia. Labellum basi calcaratum; lamin& sessili 
cristat@ trilob&, postice indivisé. Massæ pollinis 2, bilobæ : lobulo posticè 
indiviso. 

E. Luripa ; Foliis lanceolatis, scapo ramoso multo brevioribus ; bracteis 
minimis , Subulatis; sepalis lineari-spathulatis, obtusis; petalis pauld 
latioribus ; labelli 3-partiti basi callosi lobis lateralibus obtusis, recurvis ; 
intermedio obcordato ; calcare cylindraceo , inflexo, obtuso. 

La formation du genre Eulophia est encore récente; nous la devons à 
M. Robert Brown, qui en trouva le type dans une plante qui venait d’être 
observée en Afrique , dans la province de Sierra-Leone. Le nom choisi par 
M. Brown est dérivé de evo, qui veut dire portant une belle crête, en 
considération de certaine conformation particulière du labelle, qu’offrait la 
première espèce observée. L’Eulophie luride est également originaire de 
Sierra-Léone, où elle paraît être fort commune; elle a été ajoutée aux sept 
ou huit autres qui composent actuellement le genre, par MM. Loddiges qui 
l’ont reçue l’an passé. Elle a fleuri au mois de janvier. 

Le pseudobulbe est conique, pyramidal , étagé. cannelé, garni à chaque 
articulation de membranes écailleuses , larges à la base, acuminées au som- 
met, d’un vert encore plus terne que celui du pseudobulbe, et même bru- 
nâtre. La feuille est alongée, réfléchie, striée et même plissée, longue de six 


2 HORDE. 


à sept pouces, large de douze à quinze lignes, d’un vert olivätre. De la basedu 
pseudobulbe, et se redressant contre sa surface, part une hampe grêle, ra- 
meuse , presque aussi longue que les feuilles, chargée de fleurs assez petites, 
réunies en grappes élégantes. Les trois pétales extérieurs ou les sépales sont 
linéaires, lancéolés, spatulés, obtus , d’un pourpre foncè en dehors, beaucoup 
plus pâles en dedans ; les pétales sont presque semblables pour la forme , un 
peu plus larges et entièrement blancs. Le labelle est jaune, uni par sa base 
au gynostème , divisé en trois lobes, dont l'intermédiaire presque cordé et les 
deux latéraux obtus, recourbés et calleux à leur base. Le gynostème est plus 
court que le labelle, arrondi , concave, purpurin, recevant, dans leur loge 
les deux masses polliniques, qui sont arrondies, déhiscentes longitudinale- 
ment et portées chacune sur un caudicule très-grèle , attaché au centre de la 
glandule qui a la forme d’un disque. 


Curtis Boranicaz Magazine; or Flower Garden displayed ; in which the most 
ornamental foreing plants cultivated in the open ground, the green- 
house, and the stove, ar accurately represented and colored., etc.; par 
W.J. Hooker L.L.D., etc., vol.1x, n° 108, de la nouv. série. Décembre 1835. 


3451. Brassia caupara. Linz. Bot. Reg. 832. — Hook. Ex. F1. t. 179.— 
Sprexc. Syst. veget. v. 3. p. 729. — Lixvz. Gen. et Sp. Orchid. p. 212. 

Maraxis cAupara, Wicip. Sp..pl. &. 4. p. 83. 

Erinexprum cauparuM. Lixx. Sp. pl. p. 1349. à 

HezLEsoRINE RAMosissiMa. Caulibus et floribus maculosis. PLUM. ic. £. vd 

3452. PHacEL1A CONGESTA. Pubescens ; foliis inwqualiter pinnatis : pinnis 
inciso-lobatis ; racemis corymbosis, multifloris. 

Espèce nouvelle , découyerte dans la province du Texas , au Mexique , par 
le botaniste voyageur M. Drummond , qui l’a fait parvenir , en 1833, au Jar- 
din Botanique de, Glasgow. — C’est une plante annuelle, dont la tige, assez 
grèle , rameuse , cylindrique et pubescente, ne s’élève guère au delà de deux 
pieds. Les feuilles ,sont alternes ,. inégales , composées de quatre à cinq fo- 
lioles , profondément découpées, et dont la terminale , beaucoup plus grande, 
est en outre trilobée.. Les fleurs sont réunies en un beau corymbe terminal ; 
le calice est profondément divisé en cinq lanières étroites, subulées et poin- 
tues; la corolle est subcampanulée, à cinq lobes, d’un bleu pâle , faiblement 
pourpré. Les cinq étamines sont saillantes hors de la corolle ; elles ont leurs 
filamens très-grèles , insérés à l’orifice du tube et accompagnés à leur base de 
deux petites écailles membraneuses. 

3453. Rueus nurkanus. De Can. Prodr. ©. 2. p. 566. — Linz. Bot. 
Regist. t. 1368. — Hook. F1. Bor. Amer. v. 1. p. 183. 

3454. Raononexprox maximum. Hybridum. Laxpr. Bot. Regist. t. 195. 

RHODODENDRON FRAGRANS.. Hortulan. 


3455. Bezuis irecnirotra. Mica. Am. ©. 2. p. 251. — Punsn. F1 Am. 
v. 2. p. 527. 

Eozrera iNTEGRiFoLIA. Srrenc. Syst. veget. ©. 3. p. 602. 

"Bracmycome xanrnocomornes. Less. Comp. p. 192? Linvæa. v. 9. p. 265? 

3436. Verrarmmia crauca. ( Var. floribus rubescenti-purpureis ). Jaca. 
Hort. Schœnbr. ». 1. p. 40. t. 77. — Wan. Sp. pl. v. 2. p. 182.— Bot. 
Magaz. t. 1091. ( Flore albo ). — Srrenc. Syst. veget. v. 2. p. 75. 

Acvrris GLauca. Air. Hort. Kew. ed. 1. v. 1. p. 485. 

Var. floribus rubescenti-purpureis. Bot. Magaz. t. 3456. 

Versraeimra zauca. Repouré. Pl. Liliacées. v. 8.t. 440. 

La Veltheimie à feuilles glauques est anciennement connue ; on la cultive 
en Europe depuis 1781, et elle y a été apportée du cap de Bonne-Espérance, 
d’où elle est originaire , par F. Masson. — C’est une plante bulbeuse, garnie 
d’une dizaine de feuilles opposées, engainantes, étalées , lancéolées , ondu- 
lées, acuminées , d’un vert glauque et brillant en dessus, verdâtres en des- 
sous ; elles entourent une hampe cylindrique, d’un pourpre brunâtre, élevée 
de dix à onze pouces , supportant un bel épi composé d’une cinquantaine de 
fleurs pendantes , dont le périanthe , tubuleux ,, cylindrique , un peu renflé, 
a son limbe partagé en six divisions obtuses. La belle variété que décrit 
M. Hooker, ne diffère de l’espèce primitive , que par la couleur de la corolle 
qui est entièrement d’un beau pourpre foncé, dans la première , tandis que 
dans la seconde , elle se nuance du blanc au rouge de chair. Du reste toutes 
deux ont la même origine. 

3457. Erinewprun coxoPseum. Brown. 1n Ait. Hort. Kew. ed. 2. ©. 5. 
p. 219. — Norr. Gen. Am. v. 2. p. 198. — Er. Carol. v. 2. p. 506. — 
SPRENG. Syst. veget. v. 3. p. 157. — Lino. Gen. et Spec. Orchid. p. 106. 

Erinenprom macwoux. Muur. Cat. 81. 


Brrrisn FLowEr GARDEN ; and ornamental shrubbery, etc. ; par Robert 
Sweet. F.L. S., etc. Seconde série n° LXX VII, décembre 1835. 

313. SILENE REGtA. Sims. in Bot. Magaz:€. 1724. —Nurr. Gen. 1. p. 288. 
—Dr Can». Prodr. 1.p.382.—G. Dow. Gen. Syst. Gard. et Bot. 1. p. 413. 

314. Lupinus srmacurarus. Perennis, procumbens ; foliolis 8, oblongo- 
spathulatis ; calycibus appendiculatis ; lubio superiore bi-partito ; inferiore 
indiviso , acuto, longiore ; lequminibus teretibus, tomentosis, sub -5-spermis. 

Ce Lupin a le Mexique pour patrie , et a été découvert en 1833 , dans la 
province de Texas, par M. Thomas Drummont , qui en a apporté des graines 
en Angleterre. Quelques -unes des plantes ont fleuri dans les serres du 
Df. Neill, à Canonmill, près d’Édinbourg, au mois de septembre dernier. — 
Les racines sont vivaces ; elles produisent des tiges herbacées, ordinairemeni 
couchées , rameuses, cylindriques, solides et longues d’un pied environ; les 
feuilles sont alternes, composées de cinq folioles ovales-oblongues, glabres 


gr EE 

et d’un vert très-pâle ; le pétiole est long d’un à deux pouces. Les fleurs, ras- 
semblées en grappe terminale, sont serrées, portées sur des pédicelles fili- 
formes, soyeux et longs de quatre lignes ; ils sont accompagnés de bractées 
lancéolées. Le calice est de la longueur des pédicelles , soyeux, divisé profon 
dément en deux lèvres : la supérieure à deux lobes, l’inférieure entière. La 
corolle est papilionacée, d’un bleu pourpré vif à l’étendard , dont le centre 
est d’un jaune orangé ; les ailes sont pourprées, et la carène est bleue. Les 
dix étamines sont monadelphes, avec cinq de leurs filamens plus courts que 
les autres. 

315. Carrrorsis Drumuonprr.—Syngénésie polygamie frustranée. —Fa- 
mille des synanthérées. — Caracrère GENERIQUE : Achænium obcompres- 
sum, omnino calvum, intüs curvatum , apice truncatum , anguste bilabia- 
tuin ; disco epigyno, minuto ; alis concoloribus , integerrimis. Stylus disci 
ramis truncatis apiceque solo penicillatis. — CARACTÈRE SPÉCIFIQUE : pi- 
losa; foliis superioribus ternatis : segmentis ovatis ; flasculis disci 5-denta- 
his ; achœniis ventricosis , tuberculatis. 

Linné a retiré des genres Bidens et Corona-solis, de Tournefort , quelques 
espèces dont il a composé un genre nouveau sous le nom de Coreopsis. Ce 
genre, peu nombreux d’abord, et bien caractérisé, s’est accru successive- 
ment d’une multitude d’espèces que des botanistes, moins scrupuleux que 
Linné , y ont introduites assez légèrement. Il en est résulté une telle incer- 
litude dans le caractère générique que la nécessité d’une épuration s’est 
bientôt fait sentir. Le professeur Reichenbach , s’est particulièrement occupé 
de ce travail, et dans ses élaborations il a du créer quelques genres nou- 
veaux ; celui qui a reçu les Coréopsides à akènes comprimès , mais entière- 
ment nus et tronqués au sommet , a été nommé Calliopsis, de xxAlus, trés-beau 
et oJuc, figure , sans doute parceque les fleurs , en général, sont douées d’une 
grande beauté et font dans nos parterres l’effet le plus riche. La Calliopside 
de Drummond, a été observée par ce savant et infatigable collecteur , dans la 
partie septentrionale de la république mexicaine; et les graines qu’il en a 
rapportées ont produit les plantes que l’on a vu fleurir au mois de septembre 
passé, dans la collection du Dr. Neill, cité dans l’article précédent. Cette Cal- 
liopside, est la quatrième cullivée maintenant en Europe. 

C’est une plante annuelle , dont les racines, fibreuses, donnent naissance à 
une tige droite , cylindrique, striée , rameuse, d’un vert tendre, et élevéede 
deux pieds environ. Les feuilles sont opposées , partagées en trois segmens ou 
folioles, linéaires-oblongs ou lancéolés , dont l’intermédiaire est beaucoup 
plus grand que les latéraux ; les feuilles radicales sont plus longues et assez 
souvent composées de cinq ou sept segmens : leur couleur est le vert tendre , 
légèrement veiné et pubescent en dessous. La Calathide est terminale, soli- 
taire, portée sur un pédoncule fort élevé, filiforme et poilu à sa base; elle 
est entourée d’un involucre double, formé de huit segmens foliacés , linéai- 
res , aigus, glabres et d’un vert assez souvent sali de brunâtre ; elle est ra- 


RIT 


diée, avec les fleurons du disque tubuleux, nombreux , hermaphrodites et 
jaunes ; les fleurons de la circonférence sont au nombre de huit, disposés sur 
un seul rang , grands, cunéiformes , à trois ?obes , à bord supérieur irrégu- 
lièrement découpé et d’un beau jaune doré ; cette couleur tranche de la ma- 
nière la plus agréable avec celle de l’onglet qui est d’un brun pourpre, fort 
profond , et présente, lorsque les fleurons sont bien éfaiès, un disque dont la 
circonférence paraît repèter les cinq découpures du limbe. Le réceptacle 
est plane et palèacé. Les akènes sont renflés et tuberculés. 

Cette belle espèce , destinée comme le Calliopsis tinctoria , à devenir l’un 
des plus beaux ornemens de nos plate-bandes, demande à y être semèe d'assez 
bonne heure , aussitôt que l’on prévoit n'avoir plus à redouter les gelées tar- 
dives. Elle produit des fleurs en abondance. 

316. Purox prummonpu. Pentandrie monogynie. — Famille des polémo- 
miacées. — CARACTÈRE GENÉRIQUE : Calyx prismaticus , 5-fidus. Corolla #ubo 
elongato ; limbo hypocrateriformi, 5-lobato. Stamina inæqualia, tubo inserta. 
Capsula 3-locularis, 3-valvis, subtrisperma. — CARACTÈRE sPEcIFIQUE 
Annua; patenti-pilosa, erecta ; folis oblongis, acutis, aristatis, basi sub- 
cordatis, semi-amplexicaulibus, infimis subspathulatis ; floribus corymbosis ; 
corollæ laciniis subulatis, acuminatissimis, reflexis corollæque tubo (calycis- 
tubum ter excedente ) hirsutissimis. 

Ce Phlox est originaire de la partie orientale du Mexique, qui constitue le 
Texas. Ses graines y ont èté récoltées par M. Drummond, durant son séjour 


‘dans cette partie de l'Amérique septentrionale et à son retour en Angleterre, 


il en fit-le semis, de sorte que dars le courant du mois d’août 1835, il a pu 
jouir de ses jolies fleurs. — L’espèce est annuelle, et c’est vraisemblable- 
ment la seule du genre, qui présente une existence aussi limitée ; ses tiges 
sont simples ou divisées seulement au sommet ; elles sont cylindriques, her- 
bacées , velues, hautes d’un à deux pieds, garnies d’un petit nombre de 
feuilles sessiles, presque cordées à la base, demi-engaiînantes, lancéolées, 

aiguës , ciliées en leurs bords, d’un vert assez agréable, longues de deux 
pouces et larges de six lignes ; les radicales sont plus longues de près du 
double , spathulées et glabres dans leur partie antérieure. Les fleurs forment 
un brillant corymbe terminal; chacune d’elles est porlée sur un pédicelle 
courtet velu. Le calice est tubuleux avec son limbe divisé en cinq segmens 
Subulés, très-aigus , et réfléchis; la corolle offre une brillante couleur pour- 

prée , beaucoup plus pâle à l’extérieur; son tube est hispide à l’extérieur ; le 

limbe est rotacè , étalé , divisé en cinq folioles.ovales, presque rhomboïdales , 

rétrècies à leur base et pointues au sommet , l’onglet est d’un pourpre plus 

obscur , Mais l’orifice du tube s’éclaircit brusquement de sorte qu'il en résulte 

un petit disque très-pâle , lorsque la fleur est pleinement épanouie ; ce disque 

laisse apercevoir les cinq anthères qui couronnent un pareil nombre de fila- 

mens staminaux , insérés à la naissance du tube. L’ovaire est ovale, surmonté 

d’un style court et blanchâtre que terminent trois stigmates alongés. 


OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 
, La 
FAITES A L'ÉTABLISSEMENT GÉOGRAPHIQUE DE BRUXELLES, PAR M. THÉODORE. (JANVIER 1836.) 


8 HEURES DU MATIN. : MIDI. { HEURES DU SOIR. ÉTAT DU CIEL. 


Jours Ou | || 
du de la + 


mois. | lune.|| parom. A. 0 Hygr.|| Barom. ae Hygr.|| Barom. de Hygr.|[[a8h.dum.| à midi, |à4h.dus. 
mcm | = um | manne | ms ||comemmenemiarer | asememeonmemnene | 2" || meme | amenmenne| ss tt ét LE 

T3 1 77.03 [6.2 «| 76.0 | 77.38 | G.5ct.| 71.0 || 77.30 |— 8.0ct.] 76.0 | Couvert Beau Beau 

2 | 14 || 77.98 |— 11.0 | 69.0 | 78.00 |— 76 |66.0 || 78.00 |— 8.2 63.0 || Serein Serein Nuageux 

a | 18° | 77.52 |— 5.0 |87.41 77.40 |— 25 191.0) 77.30 |— 2.0 |96.0 || Neige Couvert Couvert 

4 | 16° || 76.80 |+ 2.5 93.0 || 76.70 |+ 3.7 92.5 | 76.63 |+ 4.9 91.0 || Pluie Pluie Pluie 

5 | 17° || 76.65 | 4,5 90.0 | 76.75 |+ 6.5 |90.0| 76.75 |+ 5.7 91.0 || Couvert Couvert Couvert 

6 | 18e || 76.89 |L 3.5 |93.0| 76.85 |+ 5.3 |89.0| 78.80 |+ 4.8 |88.0||Brouill. |Brouill. Brouill. 

7 | 19e || 76.49 |— 2.3 | 60.3] 76.45 [+ 1.5 |56.0|! 76.40 |+ 1.2 |51.5 |[Serein Serein Serein 

8 | 20° || 76.50 |— 3.5 | 85.01 76.55 |+ 0.9 |73.0|| 76.54 |— 0.1 | 84.0 ||Serein Serein Serein 

9 | 21e || 76.50 | — 5.0 86.0 | 76.48 |— 1.9 65.0|| 76.40 |— 2.5 66.5 || Beau Beau Beau 

10 | 22° || 75.70 | 6.0 | 74.0 | 75.48 |— 2.0 |80.0| 75.00 |— 0.5 | 93.0 Nuages Nuages Neige 

11 | 23: || 74.90 | 3.0 |93.0| 74.85 |+ 4.0 |93.0| 74.90 |+ 3.6 |91.0 || Brouill. Pluie Couvert 

12 | 24° || 75.00 |+ 2.3 84.4 || 75.10 | 5.5 |820|| 75.10 |+ 9.0 | 90.0 || Couvert Nuag. Neige 

13 | 25° || 25.80 | — 2.0 95.0 | 76.05 |+ 2.5 |88.0|| 76.15 |+ 0.0 91.0 || Couvert Nuag. Couvert 

14 | 26° || 76.40 |+ 2.5 |93.0| 76.39 |+ 6.2 |84.0|| 76.25 |+ 4.8 |84.0 Couv. gd vt. | Nuag. Nuag. . 

15 | 27° || 75.40 |+ 4.7 | 85.0] 75.10 [+ 4.5 192.0] 75.05 |+ 3.5 |920 Nuag.gi vt.|Pluie temp, Pluie fine 0.-5.0-. | 0.-S.-0. S.-0. 
16 | 28° || 76.15 |+ 1.8 92.0 | 76.45 |+ 4.8 81.011 76.52 |+ 1.9 91.0 || Couvert Nuag. Nuag. 0. N.-0. N.-0. 
17 | 29° || 76.60 |— 2.0 | 90.0 76.60 |+ 2.5 |86.0|| 76.80 |+ 2.0 |95.0 |[Serein Vap. Couvert 0. N.-0. |O.-N.-0. 
18 1" || 76.80 |+ 0.0 |92.0| 76.65 |+ 2.9 |86-0 76.40 |+ 2.1 82.0 || Couvert Couvert Couvert S.-0. S.-0. S.-0. 
19 | 2 | 76.50 |+ 1.5 |860| 36.80 | 2.6 |70.0| 76.95 |+ 0.5 |85-0 Nuages : |Beau Serein ; N. N. 
2 8° || 77.05 | — 4.0 910 77.00 |— 0.5 |73-0|| 76.90 |+ 2.1 75.0 || Serein Serein Sereiu S.-0, 0. 0. 
21 4 || 76.30 |— 6.0 | 682.0 | 76.20 |+ 09 |63.0|f 76.00 |+ 1.1 |71-0 |ISerein Serein Serein S:-0. S.-0. S.-0. 
2 5e || 75.75 |+ 2.0 | 8201 75.75 [+ 68 |75.0| 75.25 |+ G.2 |88:0 Nuages Nuag. Nuag. S.-0. S-0: S.-0. 
23 Ge || 75.56 | 7.2 |96:0| 75.60 |-+10.2 |83.0|| 75.80 |+ 8.7 | 95.0 ||Couv.temp- Nuag. Pluie gd vt S.-0. S.-S.-0. S.-0. 
è4 2 || 76.35 |+ 7.1 |91-0| 76.40 |+ 9.0 |83.0|| 76-00 + 7.0 |84.0 |[[Nuages Couvert Nuag. S.-0. O. 0. 
25 ge || 76.85 | 5.5 |94:0| 77.00 |+ 6.5 |75.0|| 77.05 |+ 5.0 |71:5 || Couvert Serein Serein S.-0. S.-0. S.-0. 
28 | “ge || 77.28 |— 3.0 |95.0| 76.98 |+ 1.9 |96.0|| 76.85 |+ 1.4 |96:5 ||Serein Brouill. |Brouill. S.-E. S.-E. S. 
27 | 10° || 76.60 |+ 0.2 | 88:51 76.55 |+ 5.6 |74.0| 76.50 |+ 5.5 | 76:0 || Nuages Beau Beau S.-0. S.-0. S.-0. 
28 | 11° || 76.00 |+ 5.3 91:0 | 75.85 |+ 7.1 92.0|| 75.60 |+ 7.4 93.5 || Brouill. h®.|Brouill.h", Brouill.h". S.-0. S.-0. S.-0. 
29 | 12e || 75.00 [+ 4.3 | 75.01 75.09 [+ 5.6 |680|| 74.85 |+ 6.7 |66 0 Couvert |Nuag. Nuag. S.-0. S.-0. S.-0. 
30 | 13 || 73.80 |+ 1.0 |85-0| 74.09 |+ 3.2 |84.0| 74.20 |+ 3.0 |88.0 [Nuageux |Neige Neige N.-0. |O.-N.-0. | N.-0. 
31 | 14 || 75.25 | + 0.5 + 3.7 + 3.5 |89.0 |[|Serein Couvert  |Pluie 0 :/,S. O. [0 :f; S. O. 0.-S.-0. 


| 8-0 || 75.10 82.0 || 74.60 


À 


L’'HORTICULTEUR 


FÉVRIER 1836. 


Notice sur la VorvaiA cONCRYLIO1DES; par M. Léon Durour , Correspondant 
de l'institut, à Saint-Sever. 


Sans adopter toutes les conséquences de la morphologie des Lichens, ex- 
posée par MM. Walroth, Meyer et Fries, il est néanmoins bien démontré à 
l'observateur attentif et consciencieux que les formes variées, sous lesquelles 
se jouent ces Protées de la cryptogamie , ont amené dans la détermination des 
espèces, d'innombrables erreurs. Les sources principales de celles-ci se trou- 
vent dans l’âge de ces productions , dans la nature du support où elles crois- 
sent , et dans les influences météorologiques. Ce n’est pas ici le lieu de se lais- 
ser entraîner dans des développemens à ce sujet : je rentre dans la spécialité 
de ma notice. 

C’est dans mon herbier même , et sur un échantillon (que je conserve en- 
core) cueilli par mon ami le docteur Villermë, aujourd’hui membre de 
Vinstitut , sur un grès friable , aux environs d’Étampes, que M. De Candolle 
fonda la Volvaria conchylioides de la Flore française. « Cette espèce de 
Lichen , dit-il, n’offre pas de croûte sensible ; on y remarque des tubercules 
arrondis, aplatis, blancs et légèrement enfoncés, qui s’ouyrent au sommet et 
mettent à découvert un réceptacle noir, orbiculaire, en forme de lentille. Dans 
cet état , on croirait voir un très-petit Lichen foliacé, dont chaque feuille porte 
un seul fubercule ; à la fin de vie de la plante le réceptacle tombe, et l’on 
voit alors une coupe concavye, blanche, crustacée et qui ressemble à une petite 
coquille (1).» M. Duby, dans le Botanicon gallicum (2), n’a pu que cal- 
quer une phrase spécifique sur la description de l’illustre auteur de la Flore 
française , et il a placé cette production dans le genre Thelotrema. Enfin, le sa- 
vant cryptogamiste, M. Fries, a compris, sans l’avoir vue, la Volvaria con- 
chylioides parmi les modifications de la Parmelia coarctata. (3). 


(1) Flore franc. 8° édit. (1805), t. 11, p. 373. 
_ (2) Botanic. gallic. Pars secunda (1830). p. 673. 
(3) Lichenograph. Europ (1831), p. 105. 
Toxe Hi. 


Se | 


SRE 7: WP 


Les botanistes qui se sont livrés à une étude suivie des Lichens , auront pu 
remarquer que , soit par les progrès de l’âge, soit par l’influence destructive 
des agens extérieurs, le disque coloré ou la lame proligère des apothécies de 
cerlaines espèces, notamment des Parmelia subfusca et atra, est sujet ou à se 
dèlacher et à disparaitre entièrement, de manière qu’il ne reste alors qu’une 
cupule blanchâtre d’une texture analogue à celle de la croûte, ou, dans une 
décrépitude avancée et par l’action prolongte de l'humidité, à tomber dans 
une sorte de déliquescence qui , surprise plus tard par une chaleur intense , se 
concrète de nouveau , mais devient informe. Le Lichen revêt, dans ces divers 
élats, un aspect étrange, une physionomie insidieuse , qui en imposent faci- 
lement à des yeux peu exercés. 

C’est précisément ce qui est arrivé pour l’établissement de la Vo/varia con- 
chylioides. Dans l'échantillon qui a servi à la description de M. De Candolle, 
le thallus ou la croûte, usé par l’action météorologique que favorisaient les 
petites aspérités caduques du support, est assez vaguement répandu et pres- 
que nul. Les apothécies s’y observent dans les divers états de détérioration 
dont je viens de parler. Il en est même un petit nombre avec le type normal 
inaltéré, qui achèvent de nous mettre sur la voie de l’espèce légitime à la- 
quelle appartient la Volvaria. Celle-ci se rattache évidemment aux innom- 
brables polymorphies de la Parmelia subfusca, ou Lichen subfuscus. Lin., et 
plus spécialement aux individus saxatiles de ce groupe. La Vo/varia con- 
chylioides doit donc disparaitre du catalogue déjà surchargé des Lichens , et 
ne devra désormais figurer que pour mémoire, dans la synonymie inextricable 
de ceux-ci. 

La Lecanora leucopis d'Acharius, à en juger par des échantillons reçus de 
M. Schleicher , qui communiqua primitivement l’espèce au célèbre fondateur 
de la Lichénographie , ainsi qu’on peut le voir dans sa Lichenographia uni- 
versalis (p. 354); présente les mêmes traits que la Volvaria dont je viens de 
parler , et doit éprouver le même sort. Seulement son état de détérioration 
est bien moins avancé, et sa croûte, qui repose sur une roche graniltique, 
support plus dur, moins altérable que le grès, est assez épaisse et continue, 
mais j'y vois, comme dans la Wo/varia conchylioides, des apothècies, les 
uns bruns, régulièrement arrondis, adultes, entourés d’un rebord blan- 
châtre, les autres noirâtres, informes, décrépits, comme difiluens ; enfin 
j'observe à la croûte des fossettes conchoïdes d’où la lame proligère a dis- 
paru. M. Fries (1. c. pag. 142), qui parait avoir eu sous les yeux des échan- 
tillons de la Lecanora leucopis avec une croûte épaisse, blanche, inégale, 
sorédiifère , {els que ceux que j'ai reçus d’Acharius lui-même , a rangé cette 
dernière production dans les variations de la Parmelia atra. Ainsi, il y a une 
grande conformité dans notre manière de voir sur ce point; et si ce profond 
lichënographe eùt vu , comme moi, les apothécies bruns de la L. leucopis, il 
n'aurait pas balancé à la placer dans les polymorphies de la Parm. sub- 


fusca. 


—— O1 — 


Sur le sommeil des plantes; par M. Mexyen. 


Dans son coup-d’æœil annuel sur les résultats des travaux faits en botanique 
physiologique, pendant l’année 1834, M. Le professeur Meyer, de Berlin, 
rapporte d’intèressantes observations sur le sommeil des plantes. Ce sommeil, 
tant nocturne qu'hibernal, est comparé à celui des animaux ; les différences 
que l’on remarque entre eux, ne sont que le résultat de l’organisation par- 
ticulière des plantes. Suivant M. Meyer, on peut étudier dans une mêmeplante, 
toutes les dégradations du phénomène du sommeil variant avec l’âge des feuil- 
les ; si l’on s’est bien pénètre de l’aspect d’une plante pendant la journée, et 
qu'on l’examine à la nuit, on s'aperçoit aussitôt que les feuilles les plus éle- 
vées el les plus jeunes retournent presque entièrement à l’état de bourgeon, 
et que la modification de forme et de position qui constitue le sommeil, est de 
moins en moins sensible vers la base, de sorte que souvent on ne reconnait pas 
la moindre altération aux feuilles inférieures. Plus la plante est jeune, plus 
son sommeil est profond; de même que, chez les animaux, fous les organes 
pe sont pas également soumis au sommeil. Le sommeil des plantes, comme 
celui des animaux, s’exprime par une modification journalière, par l’état du 
corps , qui se rapproche de celui qu’il affectait de préférence dans un âge moins 
avancé, et par une diminution d'intensité et de durée dans le phénomène à 
mesure que l’âge augmente. 

L'influence des sucs nourriciers sur le changement périodique de la veille et 
du sommeil , n’est pas très-évidente. M. Meyer a observé que la tige, crois- 
sant avec vigueur , s’accroit presque deux fois aussi vite le jour que la nuit, et 
il en conclut que la nuit arrête l’accroissement , et par conséquent l’aflluence 
des sucs , tandis qu’elle est accélérée par le jour ; on pourrait faire quelques 
objections à cette manière de voir. M. Meyer remarque très-bien que dans les 
piantes, comme chez les animaux, il y a quelques espèces qui dorment le jour 
et veillent la nuit, circonstance qui rend quelquefois très-difficile la détermi- 
nalion du sommeil. 


CULTURE DES PLANTES GPASSES. 


Extrait d’une lettre de M. scuuzvrss, au Lindengarten, à Zurich. 
« C’est avec le plus grand intérèt que j'ai lu le système que suit M. Bous- 


sière (1), dans la culture des plantes grasses ; il est absolument semblable à 
celui que je mets en pratique, depuis un nombre d'années, avec le meilleur 


(1) Voyez ci-dessus p. 19. 


ES. 


succès. L'exposition de mes plantes succulentes est vers l’est, appuyées contre 
un mur qui les garantit des coups de vent du nord et nord-ouest. Couvertes 
d’un toit vitre, elles jouissent du soleil jusqu’à trois heures après midi. 
Chaque pot a sa soucoupe pour de fréquens arrosemens pendant les mois de 
juin, juillet et août, suivant le temps plus ou moins chaud. Pendant ces trois 
mois, une pluie artificielle les rafraichit de temps en temps, c’est ce qui les 
nettoie en même temps des insectes et de la poussière ; pendant tout l'hiver, 
elles ne recoivent que deux à trois fois de l’eau dans les soucoupes. Quant à 
la forme et à la grandeur des pots, j’observe que les Cereus fleurissent plus 
abondamment quand les pots sont remplis de racines ; les Mamillaria , les 
Echinocactus, préfèrent un rempotage si leurs racines ont consumé beau- 
coup de terre. 

» Des essais faifs, depuis deux années par la fécondation croisée , me rêus- 
sissent assez bien, et je possède plusieurs individus hybrides cultivès de graines 
du Cactus speciosissimus fécondé par le pollen de l'Epiphyllum alatum, et 
vice versé ; quelques-uns fleuriront sans doute l'été prochain. » 

On voit, que M. Schultess pratique en Suisse, avec succès, exactement 
la même culture que suit M. Boussière , et l’on aura remarqué, sans doute, 
qu'il laisse les vases de ses plantes sur leurs soucoupes, à l’air libre, pendant 
l'été; M. Boussière les plonge dans la terre d’une plate-bande jusqu’au collet; il 
pense que cela est préférable , en ce que cette méthode procure aux plantes 
une humidité plus égale et plus continue : il faut les arroser moins souvent ; 
ensuite cela donne à celles qui ne sont pas loujours en rapport d’équilibre 
avec leurs vases , plus de solidité et de résistance aux vents; enfin, en lais- 
sant les vases exposés aux ardeurs excessives du soleil, ils s’échauffent trop, 
et quelquefois les racines en souffrent. Les soucoupes ne sont utiles qu’en 
hiver ; elles donnent la facilité d’arroser en dessous sans risquer de mouiller 
les tiges ou feuilles, ce qui est quelquefois mortel , pour ces plantes, dans 
cette saison. 


Notice sur le Haricot du Cap, de Lima, Phaseolus lunatus , Lix.; 
par M. Poireac. 


Cette espèce serait originaire du Bengale, selon Linné; et les noms de Hari- 
cot du Cap, Haricot de Lima, et enfin de Haricot ligneux de Saint-Domingue, 
indiqueraient que ce serait de ces divers pays, où elle est cullivée depuis 
longtemps , que nous l’aurions obtenue pour la faire entrer dans nos cultures 
économiques. Si ce n’est que depuis peu d’années que l’on vante les bonnes 
qualités de ce Haricot, ce n’est pas qu’il ne füt depuis longtemps cultivé dans 
les jardins botaniques ; mais alors la botanique appliquée n’existait pas ; les 
botanistes ne s'occupaient que des caractères physiques des plantes , et nulle- 
ment de leurs propriétés alimentaires. Ce ne fut que vers 1800 , qu’un bota- 


ES: 


piste célèbre, M. De Candolle , en remaniant les principes de la science, y 
introduisit la botanique appliquée , c’est-à-dire Pétude des plantes sous le 
rapport de leur culture et de leur utilité dans l’économie domestique , dans 
les arts agricoles et industriels. Depuis lors , les voyageurs ont mieux observé 
les usages et l'emploi des végétaux des pays qu’ils parcouraient. C’est ainsi 
que le célèbre M. de Humboldt a signalé un Froment qui mürit en soixante- 
dix jours au Pérou, et les usages de beaucoup de plantes chez les peuples 
qu'il a visités. C’est ainsi que plusieurs voyageurs nous ont fait connaitre le 
grand cas que l’on faisait du Haricot, dont je m'occupe, au Cap, à Bourbon, 
en Amérique et dans diverses colonies, et nous ont ouvert les yeux sur le 
mérite de celte plante, connue et cultivée depuis peut-être plus de cent ans 
dans les jardins botaniques de l'Europe, où elle ne figurait que comme un 
végétal de collection. 

Aujourd’hui, le Haricot du Cap figure parmi les plantes potagères, confites 
aux soins de M. Dalbret , au Jardin du Muséum d’histoire naturelle de Paris; 
et, quoiqu'il n’y soit qu’en petite quantité, les individus sont cependant assez 
nombreux pour qu’il nv’ait été possible de le décrire de manière à en donner 
une idée assez exacte. 

Sous le nom de Haricot, on confond en jardinage, deux genres de plantes 
que les botanistes distinguent par les noms de Dolichos et de Phaseolus. Le 
caractère du premier de ces genres est que l’étendard de la fleur, ou le pétale 
supérieur , a deux appendices saillans vers sa base intérieure. Dans le second, 
le caractère est que la carène , les étamines et le style sont contournés en spi- 
rale, Or, le Haricot du Cap, ayant la carène et les organes sexuels confour- 
nés en spirale, appartient évidemment au genre Phaseolus; et son fruit ayant 
quelque ressemblance avec un croissant, Linné a nommé la plante Phaseolus 
lunatus. Ces deux caractères étant très-faciles à voir et à distinguer , tousles 
jardiniers devraient se les rendre familiers , afin de ne plus confondre deux 
genres que les botanistes distinguent. 

Le Haricot du Cap est, comme je l’ai dit, originaire du Bengale , où sa 
tige devient ligneuse et s'élève sur les arbres à une grande hauteur, ainsi que 
dars l'Amérique méridionale, où il a été porté, à cause de l’excellence de 
ses graines. Dans nos jardins , il n’est qu’une plante annuelle, cullivé en 
pleine terre et à l’air libre , dont la tige volubile, pubescente et plus grosse 
que celle de nos autres Haricots, s’élèverait jusqu’à la hauteur de 8 à 10 pieds 
si on lui donnait des rames assez longues. Ses feuilles et leur pétiole , légè- 
rement pubescens comme la tige, ont les trois folioles ovales, alongées en 
pointe , d’un vert mat à cause de leur pubescence. Les stipules caulinaires et 
pétiolaires sont très-petites. Les fleurs sont petites , d’un blanc sale, réunies 
au nombre de quatre à six sur un pédoncule axillaire qui ne prend guère plus 
de 2 pouces de longueur. A ces fleurs succèdent des gousses longues de 3 à 
5 pouces, larges d’un pouce et plus, courbées en manière de sabre, compri- 
mées ou très-aplaties, lisses , d’un vert foncé, excepté le long des deux sufu- 


Est 


res, où il y a une bande moins verte. En mûrissant et en séchant, ces gousses 
prennent la couleur Isabelle ou jaunâtre des autres Haricots. Elles ne con- 
tiennent que trois graines parfaites, et même fréquemment qu’une ou deux, 
qui sont grandes, ovales, aplalies, blanches lorsqu'elles n’ont pas varié, 
mais le plus souvent roses , bigarrées, tout à fait rouges ou violettes. Ce n’est 
qu’en mürissant que la robe de ces graines prend ces diverses couleurs ; en 
naissant elle est verdâtre, passe ensuite au blanc et y reste pendant tout le 
reste de sa croissance. Ce Haricot a une grande tendance à varier ainsi, car 
quand on en sème de parfaitement blancs, on en recueille qui sont diverse- 
ment colorès; mais cela ne diminue pas son mérite, puisque c’est en vert et 
toujours dérobés qu’il faut les manger sous notre climat, pour jouir de leur 
moelleux et de leur saveur supérieurs à tous les Haricots connus. 

Culture du Haricot du Cap. Un préjugé et une ignorance ont retardé jus- 
qu'ici l’extension de la culture de cet excellent Haricot : le préjugé, en ce 
que l’on disait qu’il ne peut pas mürir sous notre climat; l'ignorance, en ce 
qu’on ne savait pas que c’est en vert et dérobè qu’il faut le manger pour sa- 
vourer foules ses qualités. Madame Delatour est parvenue à faire taire le 
préjugé et à nous éclairer sur ce que nous ignorions. Voilà six ans qu’elle le 
fait cultiver dans son jardin à Saint-Leu, près de Montmorency , qu’elle en 
recueille chaque année de la semence pour l’année suivante, et que sa table 
en est pourvue depuis le mois d'août jusqu'aux gelées. Je dois avertir d’abord 
que le jardin de madame Delatour est une {erre sablonneuse , douce et favo- 
rable à la culture de tous les Haricots ; que le Haricot du Cap étant à rame 
et s’élevant très-haut, il faut n’en mettre qu’un ou deux à la touffe, et les 
espacer plus que nos autres Haricots; que, quoique volubile, il s’entortille 
moins autour des rames que les autres, et qu’il s’affaiserait sur lui-même et 
- produirait moins de fruits, si on ne lui donnait que de courtes rames peu ou 
point ramifiées. 

Dans la dernière quinzaine d’avril, madame Delatour fait semer , sur un 
bout de couche tiède , ou même en terre douce et sous châssis, ce qu’il faut 
de Haricots du Cap pour pouvoir en former ensuite une ou deux planches 
dans un carré de son jardin. On peut les semer en pot pour faciliter la tran- 
splantalion, ou à nu dans la terre ou le terreau sous chässis , et les lever en- 
suite en motte pour les replanter en place, dans le carré où ils doivent fructi- 
fier. Ce Haricot, vivace et ligneux dans son pays, forme naturellement de 
longues racines qui causent quelques difficultés dans cette première éduca- 
tion; car, si ces racines se contournent dans le fond des pots, la plante a de 
la peine à reprendre sa vigoureuse végétation lorsqu'on l’a mise en place, et 
lorsqu'on le sème à nu sous le châssis, sa racine pivotante , ne trouvant pas 
d’obstacle à son élongation, la plante se lève en motte avec difficulté lorsqu'on 
veut la planter au lieu qui lui est destiné. Dans lun et l’autre cas, il ne faut 
pas le laisser trop grandir en pépinière ; et c’est à l'intelligence du jardinier 
à faire coïncider son semis avec la saison, de manière que son jeune plant 


ne reste pas {rop longtemps sous châssis. Sous notre climat, c’est vers la 
mi-mai que les gelées cessent ordinairement, et c’est aussi à cette époque 
qu'il convient que le Haricot du Cap, de première saison, soit en état d’être 
mis en place dans le jardin, à l’air libre. Si cependant , lorsqu'il est en place, 
on craignait la plus petite gelée pendant les nuits , il faudrait, chaque soir, le 
couvrir , soit avec les pots dans lesquels on l’aura élevé , soit avec un peu de 
litière soutenue par de petits bâtons fichés obliquement au-dessus des plantes. 
Le jour où l’on mettra les Haricots élevés sous châssis en pleine terre, on 
semera de suite la provision que l’on voudra en pleine terre ; et comme 
ceux-ci ne leveront que huit ou dix jours après, ils n’auront pas de gelées à 
craindre. Le Haricot du Cap, ayant de fort longues racines , n’a pas besoin 
d’être rechaussé ; mais il faut le biner soigneusement , ne pas laisser durcir 
la terre , et le ramer à propos. 

Si tout a été bien fait, ceux élevés sous châssis et mis ensuite en pleine 
terre fructifieront plus tôt que les autres, et on se gardera bien de cueillir 
leurs premiers fruits , car ce sont eux qu’on doit laisser mûrir pour produire 
la semence de l’année suivante ; on en mênagera donc une quantité suffisante 
pour cet objet, après quoi on cueillera les autres quand leur grain sera assez 
gros pour être mangë, ce qui se reconnait quand sa robe est passée du vert 
au blanc. 

Le Haricot du Cap produit une assez grande quantité de gousses ; mais 
comme chacune d’elles ne contient que d’un à trois grains, fort gros, il est 
vrai, ce Haricot n’est pas très-productif, du moins dans notre pays; et je 
pense que cette considération, jointe aux soins qu’il faut prendre pour hâter 
sa végétation autant que possible , restreindra toujours sa culture parmi nous, 
et qu’on ne le verra guère que dans les jardins de bonnes maisons, où l’on 
donne au jardinier les moyens d'exercer {oute son intelligence. Cependant, 
je suis persuadé que si toutes les personnes riches connaissaient les bonnes 
qualités du Haricot du Cap, sa grande supériorité sur tous les autres, elles 
n’en voudraient plus manger d’autres. 

On dit que ce Haricot est également bon mangé sec : je ne l’ai pas éprouvé 
de cetie manière, mais je puis assurer que , quand le grain a pris toute sa 
croissance, si on le dérobe, qu’on le fasse cuire légèrement et sauter dans 
le beurre à la manière des petits Pois, c’est un manger délicieux et d’un moel- 
leux que ne possède aucun autre Haricot. C’est le 1“ septembre que j'ai fait 
cette expérience. Le 18 octobre, il y avait encore beaucoup de cosses et beau- 
coup de fleurs sur les tiges, les plantes poussaient toujours, tandis que 
tous les autres Haricots avaient été tuës par la sécheresse ou avaient fini na- 
turellement leur végétation. Le Haricot du Cap doit cet avantage à ce que sa 
tige est de nature ligneuse , à ce que sa racine a un très-long pivot qui lui fait 
braver la sécheresse, à ce qu’il n’a pas perdu chez nous la propriété qu'il a 
dans son pays, de fleurir et fruclifier continuellement , et à ce qu'il vivrait 
un grand nombre d'années si nos hivers ne le tuaient pas. 


Sur la Canne à Sucre; par M. Baumax, directeur du jardin botanique 
d’Iena. 


J'ai cultivé avec succès, en plein air, la canne à sucre, Arundo sacchari- 
fera. L.: et cinq kilogrammes de la tige , coupés sur une plante de deux ans, en 
septembre dernier , m'ont donné, par une forte expression, 5, kil. 5 d’un suc 
légèrement acide, dont le poids spécifique était 1,05. Ce suc mêlé avec un peu 
de lait de chaux, puis doucement chauffé, s’est débarrassé de l’albumine, que 
j'en ai séparée. Après plusieurs clarifications opèrées au moyen du charbon 
animal , et après la précipitation d’une certaine quantité de mucilage, par 
l'alcool, très-concentré, j'ai soumis le suc à l’évaporation , jusqu’à ce qu’il eut 
acquis la consistance d’un sirop épais; puis je l'ai abandonné à la cristallisa- 
tion. Au bout de quinze jours j'ai recueilli des petits cristaux aciculaires, 
hexaèdres, qui pesaient un peu plus de 6 grammes : le résidu consistait en 
183 grammes et demi d’un très-bon sirop, dont j'attends encore des cristaux de 
sucre, du travail de la cristallisation. 

Depuis, M. Bauman, a comparé les produits de son expérience avec ceux 
qu’on obtient en Amérique , et il a trouvé que la canne à sucre cultivée à Iena, 
sous le 50° degré de latitude, contient environ quinze centièmes de suc en 
plus ; que le poids spécifique de ce suc est exactement semblable à celui fourni 
par les cannes d'Amérique , une plus grande quantité de mucilage et d’albu- 
mine et qu’en raison de cette circonstance, le produit en sucre a été inférieur 


de dix à onze pour cent. 


Sur la greffe du pêcher et de l’abricotier, par la méthode de l'écusson à 
niche ; par M. J.-B. Vax Mons. 


On sait que l’écusson à niche n’est autre que l’écusson ordinaire , auquel 
reste adhérente une lamelle du tissu ligneux ou bois, détachée du sujet avec 
l'œil , et replacé sur un autre sujet avec les mêmes circonstances, c’est-à-dire 
après avoir enlevé un volume de bois en tout semblable à celui que l’on ap- 
porte. Voici comment les horticulteurs américains pratiquent cette greffe : 
ils détachent latéralement l’écusson qui, étant levé par section , est néces- 
sairement étroit ; ils l’insèrent dans une entaille faite préalablement, et avec 
soin, sur le sujet qu’ils veulent greffer , et l’assurent avec un lien de jonc; ils 
enduisent la partie opérée de savon d’alumine (c’est du savon blanc décom- 
posé par l’alun) , afin de la rendre imperméable à l’eau, aussi bien qu'à l'air. 
On voit qu’il ne faut point user de grande adresse dans cette opération ; il 
suffit que l’extrémité de la lame de la serpette glisse entre l’écorce et le bois, et 
n’emporte que {rès-peu de celui-ci, et même pour le sujet il est bon que son 
bois ne soit qu’à peine entamé. Les bourgeons, pour cette greffe, doivent 
être coupés au premier dégel, après le solstice et fichés en terre, jusqu’au mo- 
ment de les employer, et l’on peut opérer dès que les yeux du sujet commen- 


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cent à se gonfler. Lorsque les greffes sont destinées à voyager, qu’elles ne peu- 
vent conséquemment arriver que fort tard, on est forcé de différer l’opéra- 
tion, et on le peut jusqu’en mai, quand la couche corticale éclate ; alors on 
insère l’écusson levé sur le bourgeon recu sous l'écorce détachée , au lieu de 
le placer dans une niche. C’est encore un moyen de faire voyager l’abricotier 
et le pêcher en bourgeons et de leur faire parcourir, sans grand danger, des 
distances considérables. Un dernier moyen et qui manque rarement dans les 
cas de longs voyages, consiste à écussonner à œil dormant sur des bourgeons 
(de l’année) du prunier Saint-Julien dont, à dessein, on a provoqué la pousse 
par une faille large; on coupe les bourgeons écussonnifères, comme si on avait 
des pruniers à greffer, et on ente sur de bons drageons de ces derniers. On 
a soin de s’assurer à l'avance, que l’œil de l’écusson ne s’est point détaché en 
roule. 

Jai fait cette expérience sur le pêcher, en employant le franc de son espèce 
et l’abricolier ; je lai répètée sur l’abricotier, en faisant concourir son pro- 
pre franc et le pêcher; enfin tous deux ont été portés sur des drageons du pru- 
nier Saint-Julien , à défaut d’amandier ; j’ai coupé l’écusson comme on 
est obligé de le faire à la fin de la saison , lorsque l’écorce refuse d’éclater, et 
je me suis parfaitement bien trouvé de cette méthode. Je me propose de don- 
ner, sous peu, une suite étendue à mes expériences, en les variant aulant que 
je le croirai convenable aux intérêts des horticulteurs. 


PLANTES D'AGRÉMENT. 


Description et culture du CAMELLIA JAPONICA-WARRATAH, ©ar. KüRTz1. 
(PI. color. 51.) 


M. Edouard Kurtz, de Baltimore, a présenté à la Société d’Horticulture du 
Maryland, un Camellia Japonica,provenudeses semis, et dont la première fleur, 
qui a paru le 25 mars dernier, lui avait annoncé une variété nouvelle. En effet, 
la société après un mûr examen , a reconnu que le Camellia Taponica, qui lui 
était présenté, appartenait à la catégorie appelée par les amateurs  arratah, 
et constituait une variété nouvelle, qui, au jugement de la société, devait rece- 
voir comme nom distinctif, celui du cultivateur aux soins duquel on la devait. 

M. E. Kurtz assure que la graine, qui a produit la variété dont nous nous oc- 
cupons , avait été récollée sur un ancien pied de Camellia Japonica, anémo- 
niflora ; le feuillage de la plante nouvelle offre en effet quelque ressemblance 
avec celui de / Anemoniflora, seulement on observe que les dentelures sont 
plus fines, plus aiguës et plus profondes. Les pètales aréolaires, au nombre 
de cinq, sont étalés , orbiculaires, échancrés au sommet, onguiculés à la base 
et d’un rouge de rose fort intense , tirant même au pourpré ; Ils sont rèticulés 


par des veines très-fines qui se croisent et s’anastomosent en sens divers. Les 
Toxe JL 8. 


[24 
— +) — 


pétales du disque sont petits, dressés, très-nombreux , serrés, plissés, d’un 
blanc assez pur, veinés de bleu violâtre, avec quelques taches de cette même 
nuance, et pour la plupart bordés de jaunâtre. 

Il est inutile de pousser plus loin cette description, un simple coup d’æil jeté 
sur la figure, fera beaucoup plus que tout ce que nous pourrions dire, mais 
nous rapportons volontiers la méthode recommandée par M. E. Kurtz, pour 
le semis et la culture de ces beaux arbustes. Il est essentiel , selon ce cultiva- 
teur, que la graine soit semée immédiatement après sa récolte et sans atten- 
dre qu’elle soit arrivée à un élat complet de dessiccation. Le semis s'opère 
dans des pots ordinaires de quatre à cinq pouces de diamètre ; chacun d’eux 
ne reçoit qu’une graine que l’on enterre à la profondeur d’un pouce environ, 
dans un bon compost formé de deux parties de terre substantielle et grasse et 
d’une partie de terreau de bruyère , ou de terreau de feuilles bien consommé. 
on place les pots dans l’orangerie, et on les maintient dans un état d'humidité 
modérée. Un bon châssis peut fort bien remplacer l’orangerie ou la serre tem- 
pérée. La jeune plante commence à se montrer en avril, maisson développement 
s’effectue assez lentement. Ce n’est que lorsque la tige a atteint la hauteur de 
dix à douze pouces qne l’onsonge au dépotement : il s’opère avec toutes les pré- 
cautions possibles afin de ne point blesser les racines, et l’on transporte la motte 
dans un pot plus grand, où la plante demeure jusqu’à la fleuraison, qui n’a lieu 
ordinairement qu’au bout de quatre ou cinq années de végétation ou plutôt à 
dater de l'apparition de la première pousse (il est rare que, dans nos climats, 
les semis de Camellies soient aussi précoces; il leur faut bien le double de ce 
temps avant de porter fleurs). En été on tient les plantes en plein air, à l’ex- 
position du midi, et l’on s’en trouve beaucoup mieux que de les garder renfer- 
mées dans l’orangerie. On a soin de les séringuer deux ou trois fois la semaine 
afin de les rafraichir, de donner de la vigueur aux rameaux et surtout de dé- 
barrasser les feuilles d’une multitude d’œufs qu’y déposent de petits insectes 
qui pullulent autour de ces plantes. C’est par ce procédé que l’on obtient des 
pieds presque aussi forts que ceux que les voyageurs ont pu admirer au pays 
natal. V. M. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Notice sur les Jardins du prince de Salm-Dyck; tirée de l’'Hortus Botanicus- 
Dyckensis, in-8° de 368 pages. Dusseldorf. 1854. 


Le château et les jardins de Dyck sont situës à deux lieues des bords du 
Rhin, sur la route de Dusseldorf à Aix-la-Chapelle, au milieu d'un vaste 
pays de plaine, où le terrain ne présente que de légères ondulations ; le 
sol en est argilleux et favorable à la végétation des plantes qui n’exigent 


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pas exclusivement un terrain calcaire ou sablonneux. La fondation de ces 
jardins remonte à l’année 1800, époque à laquelle les événemens politiques 
et l'occupation de la rive gauche du Rhin par les armées françaises, menacaient 
d’une destruction complète beaucoup d’autres jardins publics et particuliers 
de ces contrées, et surtout ceux de Bonn et de Bruhl, appartenans à l'Electeur 
de Cologne. Le gouvernement provisoire, qui existait alors, n’ayant point de 
fonds à allouer pour leur entretien, ces beaux jardins ne se soutenaient que 
par les efforts constans des Sieurs Lenné et Weyhe, qui leur étaient pré- 
posés ; mais les serres enfin tombant en ruines, il ne leur fut plus possible d'y 
conserver les belles plantes qui en faisaient l’ornement , et surtout une assez 
riche collection d’Aloës et de Cactées que le prince de Salm s’empressa de 
recueillir chez lui. Cette circonstance est à observer car elle a eu une grande 
influence sur la détermination qu’a prise depuis, l’ülustre botaniste de faire 
de la culture des plantes grasses l’objet principal de ses soins et de son étude. 

Il avait déjà enrichi ses jardins de tout ce que le commerce des plantes 
avait pu lui fournir en France, en Belgique et dans toutes les contrées avec 
lesquelles il était possible de communiquer à cette époque. Il avait également 
établi des relations d'échanges avec beaucoup de jardins publics et particuliers 
tels que ceux de Paris, Bruxelles, Gand , Harlem, etc. Les efforts du prince 
ne tardèrent pas à être couronnès du succès le plus flatteur , car c’est à sa cor- 
respondance avec le célèbre Cavanilles, et à un voyage qu'il fit à Madrid, que 
nos jardins sont redevables de la possession du Cobaea scandens, du Mammnil- 
laria coronaria , du Cereus speciosissimus et de plusieurs autres plantes qui 
en font aujourd’hui l’ornement. Sa collection de plantes grasses , cependant, 
ne se composait encore en 1809, que de 335 espèces ou variétés, presque 
toutes mal déterminées. 

En 1814 et 1815, il visita les jardins de Vienne et ceux de Berlin. Les 
barons Jacquin père et fils, MM. Boose et Antoine, jardiniers en chef des 
jardins impériaux, ainsi que le Professeur Link, Directeur, et M. Otto, 
Inspecteur du jardin botanique de Berlin, s'empressèrent de lui faire voir 
Les richesses botaniques confiées à leurs soins , et il trouva dans ces jardins, 
non-seulement l'occasion d'augmenter beaucoup sa collection de plantes 
grasses ; mais celle, plus précieuse encore pour lui, de voir de ses propres 
yeux les espèces que Jacquin et Wilidenow avaient déterminées. Il possédait 
ainsi déjà , en 1817, 550 espèces ou variétés de plantes grasses; dont 114 
appartenaient au genre À /oé. L'étude de ces plantes le mit à même de rectifier 
quelques erreurs, et de faire connaitre plusieurs espèces nouvelles, dans le 
Catalogue des espèces et variclés d'Aloës, qu’il publia à cette époque. Ce 
premier essai d’une monographie devait nécessairement être très-imparfait ; 
aussi n’était-il destiné qu’à faciliter les relations de l’auteur avec d’autres 
jardins, et surtout avec ceux de l'Angleterre. Haworth, qui possédait alors 
une belle collection de plantes grasses, à Chelsea, lui envoya toutes celles 
dont il pouvait disposer. MM. Aiton , Directeur du jardin de Kew, Hitchin de 


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Norwich, et plus tarà Huntley de Kimbolton eurent la mème complaisance, et il 
dut à ces relations nouvelles un grand nombre de plantes précieuses qui, 
en 1822, portèrent sa collection de plantes grasses à plus de 900 espèces ou 
variétés constantes. 

Si, alors, cette collection n’était pas très-nombreuse encore, elle avait du moins 
l’avantage d’être en quelque sorte classique , puisque le prince tenait presque 
toutes les plantes , dont elle se composait , des mains des botanistes mêmes 
qui les avaient déterminées ; et cette circonstance, à laquelle il était redevable 
de la connaissance exacte de leurs travaux , lui permit de faire connaître dans 
les Observations botaniques, qu’il publia en 1820 , 21 et 22, quelques 
espèces nouvelles qui avaient échappé à leur attention. Enfin, en 1829, cette 
collection s’éleva à 1150 espèces et variétés, et la libéralité avec laquelle les 
jardins botaniques de Berlin, de Munich, de Genève, de Charlsruh, de Bonn, 
de Hambourg et de Leyde ont continué à lui faire part des richesses qu’ils 
possèdent , porte en ce moment sa collection à près de 1500 plantes grasses, 
en y comprenant celles qui ne sont pas encore déterminées. 

Cette collection ne fait cependant qu’une partie d’un plan plus étendu. 
Outre les familles des Portulacées, Crassulées, Ficoidées, Cactées, et les 
genres A/oë, Begonia, Euphorbia, Stapelia et autres, que l’on comprend 
sous la dénomination vulgaire de plantes grasses, le prince de Salm a voulu 
réunir encore dans ses jardins, toutes les espèces apparlenantes aux familles 
des Aroîdées, des Scitaminées, des genres Dracæna, Yucca, Iris, 
Saxifraga, Pæonia, ainsi que tous les arbres et arbustes qui peuvent vivre 
en pleine terre dans ces contrées, et en former, en quelquesorte, autantde mo- 
nographies vivantes; enfin il est aussi entré dans son plan de cultiver au moins 
une espèce de tous les autres genres intermédiaires, afin de conserver autant 
que possible leur série scientifique. C’est ainsi qu’au 1‘ novembre 1834, épo- 
que de l’impression du catalogue , les collections du prince de Salm offraient 
sept mille, deux cent soixante-quatorze espèces , prises dans tous les genres 
et dans toutes les familles. 

Tels sont le but et les limites que le prince a cru devoir assigner à ses cul- 
tures; et un jardin particulier, qui ne peut être conçu sur le plan de ces vastes 
établissemens botaniques voués à l'instruction publique, ne peut en effet espe- 
rer de devenir utile aux progrès de la science, qu’en se bornant à n’en em- 
brasser qu’une partie, et en se vouant à quelque spécialité. 

Le prince avait en outre conçu le projet de donner à son jardin botanique 
(restreint dans l’origine à l’espace marqué K et L sur le plan ci-joint) une 
beaucoup plus grande étendue, et d’en faire un jardin pittoresque, dans lequel 
les arbres et arbustes plantés par familles et par genres , devaient trouver 
l’exposilion qui leur était convenable , et former en même temps un ensemble 
agréable. Il a confié à Mr. Blakey, l’un des jardiniers les plus célèbres de 
l’ancienne école anglaise, l’exécution de ce projet, et l’on pourra juger par 
le plan topographique , le parti qu'il a su tirer du terrain. La lettre Q indique 


RE > 


les limites du jardin botanique, et les numéros de 1 jusqu’à 40 la place as- 
signée à chaque famille. Ces plantations sont abritées par de grandes parties 
boisées , composées de vieux chênes ou de hêtres ; elles sont entremélées de 
bosquets d'ornement , plantés sans ordre systématique , et dans le seul but de 
produire des effets pittoresques par l’opposition des formes et de la couleur du 
feuillage des arbustes qui les composent. Quant à l’espace K et L, consacré 
primitivement au jardin botanique , il est réservé aujourd’hui à l’exposition 
des plantes de serre et d’orangerie pendant la belle saison, et à la culture des 
plantes annuelles; ainsi qu’à celle de quelques genres privilégiés auxquels le 
prince désire donner des soins plus particuliers. 

Nous terminerons ce court apercu , que nous nous proposons d'étendre da- 
vantage lors d’une excursion projeltée chez le savant créateur des magnifiques 
jardins de Dyck, par l’énumération des différentes familles groupées dans les 
jardins, et indiquées sur le plan par des chiffres correspondans : 


1. Aristolochiées. Juss. 24. Vignes. Juss. e 

2. Elæagnées. Juss. 25. Malvacées. Juss. 

3. Thymélées. Juss. 26. Tiliacées. Juss. 

4. Laurinées. Juss. 27. Rutacées. Juss. 

5. Jasminées. Juss. 28. Saxifragées. Juss. ( hrdrangea ). 

6. Viticées. Juss. 29. Grossulariées. Juss. 

7. Solanées. Juss. ( Zrcium ). 30. Myrtées. Juss. 

8. Bignoniacées. Juss. 31. Rosacées. Juss, 

9. Apocinées. Juss. 32. Légumineuses. Juss. 

10. Guyacanées. Juss. ‘ 33. Térébinthacées. Juss. 

11. Rhodoracées. Juss. 34, Rhamnées. Juss. 

12. Ericées. Juss. 35. Ephorbiacées, Juss. 

13. Radiatées. Juss. (Aster). 36. Urticées. Juss. 

14. Caprifoliacées. Juss. 37. Hamamélidées. 

15. Araliées. Juss. 38. a. Amentacées, Juss. (w/mus et cellis). 
16. Renonculacées. Juss. b. id. (Satix). 

17. Magnoliacées. Juss. C. id. ( Populus , belula , carpi- 
18. Anonacées. Juss. nus, fagus ). 

19. Menispermacées.' d. id. ( Quercus ). 

20. Berbéridées. Juss. e. id. ( Corrlus , liquidambar , 
21. Sapindacées. Juss. (Kætrenteria). °  plalanus). 
22. Acérinées. Juss. 39. Conmifères. Juss. 

23. Hypéricinées. Juss. 40. Genera incerlæ sedis. 


Indications particulières au plan. 


A. Le château. B. Écuries, remises et autres bâtimens accessoires. C. Porte 
d'entrée. D. Orangerie. E. Serre tempérée. F. Grande serre chaude. G. Petite 
serr echaude. H. Baches. I. Pavillon. K. Ancien jardin botanique, actuellement 
destiné à divers groupes de plantes herbacées et vivaces. L. Parterre. M. Pé- 
pinière. N. jardin potager. O. Vignoble. P. jardin fruitier. Q. Limites du 
jardin botanique. 


MÉLANGES. 


On fait en ce moment en France et en Angleterre, des expériences tendantes 
à remplacer les perches des houblonnières par des tiges et des fils en fer. Sous 
le rapport de l’économie, il n’est pas douteux qu’on n’arrive à de bens résultats; 
mais il en est un encore plus satisfaisant que l’on attend d’une autre cause, En 
France, on croit qu’à l’aide des ces fils, on pourra se dispenser d’élever au- 
tant les tiges, et qu’en faisant pour ainsi dire tracer la plante , autour de fils 
horizontaux, le sol l’échauffera davantage, et les cônes müriront plus tôt. 

En Angleterre, ce n’est pas sous ce dernier point de vue qu’on a envisagé l’em- 
ploi des tiges en'fer ; on les fait aussi longues au moins que les gaules actuel- 
les , et on les termine en pointe. On a remarqué avec salisfaction que l’action 
électrique qui résulte de ces conducteurs métalliques, avance considérable- 
ment la végétation. Les effets sont tellement marqués, qu’on peut voir une 
différence sensible dans la houblonnière, avant et après le passage d’un 
nuage électrique auquel les conducteurs n’ont pas cessé de soutirer du fluide- 
Ces conducteurs se comportent donc en tout comme les paratonnères, ils ren- 
dent neutres les nuages électriques qui passent à leur portée ; or, les agricul- 
teurs, en les employant , rendent un double service à la contrée : ils diminuent 
les chances d’orages, et augmentent celles de cultures lucratives. 


Pommes-de-Terre. 


Un habitant de Grimberge, a déterré des Pommes-de-Terre parmi lesquelles 
s’en trouvaient plusieurs de trois livres. 

La Société agricole tirlemontoise en a obtenu une du poids de quatre li- 
vres et quelques onces. 

M. le prince de Rohan cultive une variété de Pomme-de-Terre dont les tu- 
bercules pèsent de neuf à treize livres et demie, l’histoire de cette Pomme-de- 
Terre ou plutôt la manière dont elle s’est répandue, offre quelques singula- 
rités : celui qui l’a obtenue de graines, il y a quatre ans, la montrait, mais ne 
voulait en donner à personne ; il en a refusé au roi Guillaume; il la faisait cul- 
tiver dans un enclos muré ; il n’en voulait que pour sa consommation et pour 
le semis de l’année suivante; il les faisait récolter devant lui, les tenait sous 
clé , et ne les sortait qu'après s’être assuré de leur emploi. C’est par un ha- 
sard heureux que le prince de Rohan a pu en obtenir deux tubercules. L’ama- 
teur exclusif ayant appris que le prince venait de recevoir quelques cacliers 
qu’il desirait beaucoup, pria qu’on lui en cédât; on y consentit, mais en 
échange d’un échantillon de la Pomme-de-Terre merveilleuse, dont deux tu- 
bercules furent enfin lächés, avec promesse solennelle de n’en jamais donner 
en Hollande, ni en Belgique, ni en Angleterre, ni en Prusse, ni en Allemagne. 
Ce fut-il avec intention que la Suisse e{ la France ont été oubliées? cela n’est 


2 : 


point présumable ; toujours est-ce à cette circonstance que l’on doit la propa- 
gation d’une culture qu’un caprice semblait devoir ensevelir dès sa naissance. 

Pour cultiver cette Pomme-de-terre , il convient de défoncer le terrain de 
vingt pouces , d’espacer les trous de quatre pieds et d’y déposer deux ou trois 
œils. On butte ensuite. Les tiges atteignant une hauteur de six à sept pieds, il 
devient indispensable de les soutenir par des perches transversales , attachées 
à des piquets. L'espèce est assez tardive, et ne se récolte que vers la Saint- 
Martin , à l’époque où les tiges se flétrissent. 

— On à récolté dans l’année qui vient de s’écouler une grande quantité de 
Betteraves monstrueuses, et qui surpassent dit-on en volume celle qui fut 
exposée en juillet 1824, dans le Salon de Flore de Bruxelles, et qui n'avait 
pas moins de 44 pouces de circonférence. 

— Le duc de Buckingham a obtenu de sa culture, à Avington, une ARE 
dont la circonférence était de huit pieds quatre pouces. 

— La culture du Thé, Thea Chinensis, à Java, promet les plus grands avan- 
tages aux consommateurs de cette denrée devenue en quelque sorte de pre- 
mière nècessité, surtout dans les régions septentrionales ; nous espérons le 
prouver bientôt par la publication d’un travail assez étendu, dont nous 
sommes occupés en ce moment, et dans lequel nous traiterons non-seule- 
ment de toutes les espèces de thés, mais encore des divers succédanés qui 
lui ont été substituës jusqu’à ce jour. Dernièrement , dans une vente faite à 
Amsterdam, d’une cargaison de Thé de Java, les prix élevés auxquels ont 
été portés, par les connaisseurs, ces produits nouveaux des possessions 
hollandaises, ont prouvé que le Thé cullivè et préparé à Java, pouvait sou- 
tenir la concurrence avec les meilleurs thés de la Chine , et que même parmi 
les qualités vendues , il s’en est trouvè d’aussi fines que celles que la Chine 
n’expédie que très-rarement. La réussite de cette culture est un grand bien- 
fait pour les peuples d'Europe en ce qu’elle les rendra moins tributaires des 
orientaux qui poussent ordinairement très-loin leurs prétentions. 

— Dans une des dernières séances de la Société d’Horticulture de Paris, 
(juillet 1835) , M. Losh, a déposé sur le bureau , des Pommes de la récolte 
de 1833 , dans l’état le plus parfait de conservation, et M. Deslonchamps a 
dit , qu’il espérait en présenter de trois récoltes, à la séance suivante. 

— M. Ragonat-Godefroy a présenté un Chironia frutescens, àfleursblanches, 
provenant de ses semis. 

— Un magnifique individu du Griffinia hyacinthina , a fleuri chez M. Ver- 
leeuwen, jardinier fleuriste à Gand. Quoique cette Amaryllidée, du Brésil, 
soit déjà un peu ancienne (son introduction en Europe date de 1815), il n’est 
pas ordinaire de lui voir pers aussi heureusement toutes les phases de sa 
floraison. 

— On admire en ce moment dans les nouvelles serres de M. F.Reynders, à 
Saint-Josse-Ten-Noode , près de Bruxelles , un Amaryllis aulica, qui surpasse 
en éclat {out ce que l’on a vu jusqu’à prèsent de cette plante superbe. On sait 


qu’elle est originaire du Brésil d’où le docteur Griffin l’apporta en 1816, à 
M. Lambert , à Londres, chez qui , pour la première fois en Europe, elle a dé- - 
ployë ses brillantes corolles. Le bulbe cultivé par M. Reynders, n’a pas moins 
de dix-huit pouces de circonférence ; il s’en élève deux hampes énormes, quise 
couronnent chacune de trois fleurs dont l’étendue dépasse sept pouces; c’est 
sur ces gigantesques pétales que se nuancent toutes les gradations de pureté 
du plus riche carmin. 

Nous avons sollicité de M. Reynders, la permission de décrire son beau 
jardin, et de publier les plantes précieuses qu’il renferme; cette notice ornera 
l’un de nos prochains cahiers. 


Floraison de l'Agave Americana. 


M. G. Claes, d'Herkenrode, qui, depuis plus de quinze ans nous assure-t-on, 
a mis en pratique tous les moyens imaginables pour faire fleurir / Agave 
Americana, qui a fait construire expressément des serres dont il peut élever 
la température à des degrés déterminés pour ses essais, a enfin vu son incroya- 
ble constance récompensée au gré de ses désirs. Vers la fin de l’été dernier 
sa plante énorme a poussé une hampe qui s’est élevée à la hauteur de vingt- 
quatre pieds, et qui s’est successivement couverte d’une quantité prodigieuse 
de fleurs. La période de cette floraison remarquable a duré plus de quatre 
mois ; elle n’est pas même entièrement expirée au moment où nous traçons 
ces lignes; pendant tout ce temps, les fleurs ont sécrété une telle abondance 
de mucoso-sucré , que l’on eut pu, comme en Amérique , le recueillir et le 
soumettre à la fermentation alcoolique, pour en obtenir un produit vineux 
qu’il eut peut-être été intéressant d'examiner sous plus d’un rapport. 

IL est excessivement rare que l’Agave Americana parvienne à fleurir 
dans nos climats; nous en connaissons beaucoup dans les collections, et qui y 
existent depuis plusieurs siècles , mais nous avons oui dire peu de fois qu’on 
les ait vu fleurir. Dans la Nouvelle-Espagne, entre Toluca et Cholula , 
MM. De Humboldt et Bonpland, ont vu cette plante donner, à l’âge de huit ans, 
des signes du développement de leur hampe; c’est le moment où commence 
la récolte du suc dont on fait la liqueur que les indigènes nomment Pulque. 
A cet effet ils coupent le corazon (faisceau de feuilles centrales) des Magueys 
(agavés) ; ils élargissent insensiblement la plaie, et ils la couvrent par les 
feuilles latérales qu’ils relèvent en les rapprochant et en les liant aux extrè- 
mitès. C’est dans cette plaie que les vaisseaux paraissent déposer tout le suc 
qui devait former la hampe colossale, chargée de fleurs. C’est une véritable 
source végélale, qui coule pendant deux à trois mois , et à laquelle on puise 
trois fois par jour ; communément un pied donne, en vingt-quatre heures, cinq 
litres, ce qui fait le volume énorme de plus de deux futailles ordinaires pour 
chaque pied, pendant sa floraison. Cette abondance de suc est d'autant plus 
étonnante que l’Agave croit dans les terrains les plus arides , souvent sur des 
rochers à peine couverts de terre ou de kumus. 


- 


D. 


Le suc de l’Agave est d’un aigre-doux assez agréable ; il fermente facile- 
ment à cause du sucre et du mucilage qu’il contient ; pour accélérer cette fer - 
mentation , on y ajoute un peu de pulque vieux, alors l'opération peut être 
terminée en quatre jours. La boisson vineuse qui en résulte , ressemble assez 
au cidre , mais elle a une odeur désagréable , que les européens parviennent 
difficilement à surmonter, On prétend que cette odeur est moins forte et même 
presque nulle , lorsqu'on a eu soin de ralentir la marche de la fermentation. 

Les fleurs de l’Agave d'Amérique forment, au sommet de la hampe, une pa- 
nicule pyramidale, fort élégante ; elles sont grandes, blanchätres ou plutôt 
d’un jaune verdâtre pâle (1). Les élamines , au nombre de six, sont plus 
longues que le périanthe , et le pistil dépasse encore la longueur des étami- 
nes. Les feuilles sont radicales, nombreuses, épaisses, longues de plus de 
quatre pieds, creusées en gouttière , bordèes de dents épineuses et terminées 
par une pointe très-dure et très-acérée. C’est avec les fibres renfermées dans 
ces feuilles que l’on fabrique des fils, des toiles et des cordages d’une solidité 
bien supérieure à celle de tous les autres tissus analogues. Ce genre d’indus- 
trie a dernièrement donné naissance à une société anonyme, formée à 
Bruxelles, et qui promet les plus heureux résultats. 

— Il parait que M. De Coster, receveur des revenus de S. A. le duc 
d’Aremberg, à Louvain, est parvenu à force de soins el de persévérance, à faire 
doubler la variété capucine de la Rose jaune , Rosa bicolor; JacQ. H. K. Nous 
l'en félicitons et nous espérons qu’il daignera communiquer aux amateurs 
les résultats d’une aussi heureuse cullure, car il est bien peu d'exemples 
que d’autres amateurs, et des plus patiens aient obtenu un semblable succès. 

— On nous annonce que la Vanille, Vanilla aromatica, Swartz, est en ce 
moment en floraison à l’Université de Eiège, et que beaucoup d'amateurs 
s’empressent d'aller voir un fait peu commun dans nos cultures de plantes 
exotiques. En effet, la floraison de cette orchidée est pour nous une sorte 
de phénomène, qui, à notre connaissance, ne s’est produit qu’une seule fois ù 
et‘il y a déjà longtemps, dans les serres de M. Vilain XIII, à Wetteren. 
Nous connaissons au jardin botanique d’Anvers un pied de Vanille, d’une 
vigueur extraordinaire , et qui tapisse de ses nombreux rameaux , une très- 
grande paroi de la serre, mais la plante n’a point encore donné de fleurs. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


{Suite de l'article du cahier de janvier.) 


La Sociéré RoyALE p'HorTICULTURE DE Mons a {enu son exposilion d'été, les 
14, 15 et 16 juin. Le nombre des plantes était de 702. 


(1) Comme il n'existe que très-peu de figures de l'Agave américana et que la plupart sont 
défectueuses, il eut été à désirer que M. Ciaes fit dessiner le pied qui a fleuri ébez lui ; nous 
ignorons s'il en a eu la pensée, 


Toxe IE. À 


Re 


Le prix pour la collection la plus belle et la plus importante, il con- 
sistaiten une médaille d’or, a été remporté par M. P. E. Depuydt. 

Le prix de belle culture est échu au n° 110, Rosa multiflora, exposè par 
M. Dominique Coppée ; et au n° 11, Pémelea decussata, de M. Blaivie, jardinier 
à Espinois ; accessit au n° 376, qui est aussi un P. decussata, de M. Decat- 
Vanmiert ; 418, Andersonia sprengelioides, de M. P. E. Depuydt; 16 Cactus 
ackermanni et 13, Pimelia linifolia, tous deux à M. Blaivie. 

Les contingens de MM. Coppée, De Becker, Gossart, Georges et Vangelder, 
ont obtenu ou des prix, ou des accessit. 

A la même époque, c’est-à-dire aux 14, 15 et 16 juin, l’exposition d’été, 
de la SoctËTÉ D’HoRTICULTURE D’ANVERS s’est ouverte; on y comptait 1056 
plantes ou fruits. 

Résultats des concours : prix pour la plus belle collection de plantes en 
fleurs, de genres différens, à M. le chev. Parthon-Devon; accessit à MM. Van 
Hal et De Knyff. 

Prix pour la collection de plantes en fleurs, qui présente le plus grand 
nombre d’espèces et de variétés d’un seul genre, à M. Moens; collection de 
Pelargones. Accessit à MM. Decaters et Van Geert père. 

Prix pour la plante en fleur la mieux cultivée , au n° 934, Erythrina Crista- 
galli, de M. Van Hal, Accessit au n° 267, Gladiolus colvillü, de M. De 
Knyff-Delafaille, et Pimelea decussata , de M. Moens. 

Prix pour la plante en fleur, le plus nouvellement introduite dans le 
royaume, au n° 676, Gesneria . . . . . espèce non décrite , de M. Parthon- 
Devon. Accessit aux n°° 261, Calandrina discolor ; 262, Salpiglossis linearis, 
tous deux de la collection de M. De Knyff-Delafaille ; 636, Oncidium bifolium, 
de M°. Moretus-Van-Colen ; 982, Cactus grandiflora coccinea, de M.Verheyen. 

L'exposition d’été de la SocrétÉ D'HORTICULTURE ET DE BOTANIQUE DE Louvaix, 
qui était la trente-unième que tenait cette société, a eu lieu les 28, 29 et 
80 juin ; elle se composait de 516 plantes. Un prix pour la plus belle collec- 
tion de plantes en fleur, a été adjugé à M. le vicomte de Deschrynmakers. Le 
prix de belle culture a été décerné au Lilium eximium , n° 313 , présenté par 
M. Paschal d'Onyn ; et l’accessit au Fuchsia globosa, n° 386, de M. Deschryn- 
makers. Mention honorable a été faite de plusieurs autres plantes exposées par 
différens membres de la socièté, et il a été voté des remerciemens particuliers 
à MM. Jean Deheen et Vannes-Delhaye, pour les beaux échantillons des pro- 
duits de leurs magnanières. 

Le salon d’été de la SocrÉTÉ PROVINCIALE DE BruGes, offrait , les 26, 29 et 
80 juin, 419 plantes parfaitement fleuries. Le premier prix était destiné pour 
la plante ou l’arbuste en fleur, le mieux cultivé; il a été partagé entre un 
Boronia serratula, sous le n° 259, faisant partie du contingent de M° Pasheller, 
et un Amaryllis rutilans , n° 381, de la collection de M. Van Heerswinghels- 
Janssens. Les accessit ont été votés en faveur de M. Snauwaert et de M° Pas- 
heller, pour un Jatropha panduræfolia, n° 311, et un Alpinia nutans, 


00 Le 


n° 257. Un second prix pour le plus beau et le plus riche contingent de plantes 
et arbustes en fleur, a été remporté par M. Snauwaert, et les accessit par 
M. Naert et M°. Pasheller. 

La SoctËTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND , a (enu sa cin- 
quante-troisième exposition les 29 et 30 juin, 1er et 2 juillet, en offrant aux 
regards des nombreux amateurs et jardiniers que renferme cette ville essen- 
tiellement industrielle, 2698 plantes remarquables par leur belle culture et 
leur immense variété. Après les formalités d’usage, les prix, consistant en des 
médailles d’or, d'argent et de bronze, ont été distribués ainsi qu’il suit : 

1° Pour la plante réunissant le plus de mérite, parmi celles récemment 
importées, au Cosmelia rubra, exposé par M. Alex. Verschaffelt fils. 

2 Pour la collection la plus riche en plantes remarquables et nouvelle- 
ment introduites, à celle présentée par le dit S. Alexandre Verschaffelt. 
L’accessit a été adjugé à M. J. Van Geert. 

3° Pour le contingent le plus riche de plantes en fleur, distinguées par leur 
belle culture , leur diversité et leur nombre, à celui de M. A. Leu. 1‘. acces- 
sit à M. A. Van de Woestyne-d’Hane ; 2° à M. Mechelynck. 

4° Pour la plus belle culture, à l’Oncidium flezuosum, exposé sous le 
n° 1352, par M. Aug. Mechelynck. 1° Accessit : {xora coccinea, n° 494 , de 
M. Aug. De Cock ; 2e Jatropha panduræfolia, du même. 

5° Pour la plus belle collection de Pelargones, à celle de M. P. Verleeuwen. 
Les accessits à MM. Coene, J. De Cock et J. Van Hove de Caigny. 

Nous sayons que la Société d’horticulture de Tournay , a eu deux exposi- 
tions ; mais les catalogues ne nous en sont point parvenus, et malgré tous 
nos efforts , nous n’avons pu nous les procurer. 

Il nous reste à rendre compte d’un autre genre d’expositions, celles qui sont 
entièrement consacrées aux fruits de toute espèce. L’idée en est extrêmement 
heureuse, et elle appartient à la Société d’horticulture d'Anvers. Un premier 
essai tenté en novembre 1834 , avait donné en quelque sorte à la société la 
mesure de ses espérances, et il faut avouer qu’elte a été complètement 
remplie à la seconde exposition, qui a eu lieu les 25, 26 et 27 octobre 1535; 
on y voyait réunies sous 903 numéros, des collections de fruits de tous les 
climats et de toutes les saisons ; tous les points du globe s’y trouvaient reprè- 
sentés par des produits de la culture anversoise. Plusieurs espèces avaient 
franchi l'intervalle de deux récoltes, et l’on pouvait admirer un potiron du 
poids de soixante-six kilogrammes. 133 variétés de pommes provenant des 
semis de M. Van Mons, à Louvain, y figuraient et semblaient attendre leur 
baptême. Les Coings du Japon, ceux du Portugal, les Melons d’eau de 
Buenos-Ayres, les Pampelmouses des Indes, les cerises du Nord, le Maïs 
géant du Chili, le Raisin de Tokey, les Chataignes d'Amérique, des Cônes 
du pin pignon, des Noix de la Caroline , des Amandes de Cette, des Épine- 
Vinettes du Népaul, des Gouyaviers du Nouveau-Monde, des Oranges , des 
Cédrats, des Citrons, des Olives, des Ananas, alternaient avec nos plus 


ER 


belles sortes de Pommes, de Poires, de Pêches, de Melons, de Fraises, de 
Framboises , de Groseilles, aussi belles, aussi fraiches que dans les plus beaux 
jours de l’été. 

Le premier concours, pour la plus belle collection de poires et de pommes 
était fort nombreux ; la médaille à été dècernée à M. le baron J. Osy; et les ac- 
cessit à M. De Knyff-Van-Havre, et à M°. Van den Bergh-Moretus. Ont 
été mentionnées honorablement les collections de MM. Aug. Delafaille, 
Lemmens, Alb. Moretus, Muys et Van Immerseel. 

Le 2° Concours était pour la plus belle collection de raisins d'espèces dif- 
férentes; le prix a étè remporté par M. Mertens-Vloers, de Brasschaet, et 
les accessit par M. le baron J. Osy et Meeusen, fils. | 

Le 3° Concours pour le contingent le plus riche en fruits d'espèces diffé- 
ren{es a accordé la palme à M. J. De Knyff, à Waelhem, et les accessit à 
MM. Aug. Delafaille et baron Osy. 

Le 4° Concours avait pour objet les fruits le plus nouvellement introduits 
dans le royaume. La médaille a été unanimement adjugée à M. E. Dewael. 

Enfin un cinquième et dernier concours, pour le plus bel envoi de fruits 
par des personnes étrangères à la Sociètè, a fait distinguer la collection 
de pommes de M. Van Mons, de Louvain, et M. D'Esperen de Malines. Cha- 
cun d’eux a obtenu une médaille. 

Cette seconde exposition a surpassé de beaucoup la première et par la quan- 
tité, (il n’y avait que 565 n°*,) et par la qualité des fruiits, par leur beauté 
et par la rareté des espèces. Telle est l’ulilité de ces expositions publiques 
que les horticulteurs, sollicités par une honorable émulation, s’empressent 
d’étaler aux regards des amateurs, les produits de leur culture, qui naguère 
restaient presque absolument ignorës. La connaissance des plus belles acquisi- 
tions se répand parmi les jardiniers, el il leur devient plus facile de meubler 
les jardins et les vergers des meilleurs fruits, par le choix qu’ils peuvent en 
faire aux salons d'exposition. 

Ce serait manquer d’égards envers les Sociètés d’horticulture étrangères 
à la Belgique, que de ne point consigner aussi dans notre revue , les résultats 
de leurs louables efforts; nous savons que les villes de Lille, Douai, Nantes 
ont eu leurs expositions ; vraisemblablement d’autres villes ont rendu aussi de 
semblables hommages à Flore et à Pomone ; mais les procès-verbaux de ces 
séances solennelles nous sont inconnus. La Sociiré RoYALE D'HormiCuLruRs 
De Paris a fait, daus l’orangerie des Tuileries et du 1‘ au 7 juin 1835, sa 
sixième exposition qui fut ouverte par le discours de M. le vicomte Hericart 
de Thury, président, que nous avons reproduit textuellement en tête de ce 
cahier. 11 y avait 1386 plantes. Le prix pour la plante la plus belle et la plus 
intéressante fut accordé à un Oncidium flezuosum, de la collection de 
MM. Cels frères. La plus riche collection de plantes fleuries a été reconnue 
appartenir à MM. Jacquin frères qui ont obtenu le prix ; venaient ensuite celles 
de MM. Lemon père et fils, et Madale auxquelles il a été décerné de sem- 


Mvanthus  barbatus. 


Février 1836 . L'Horticulteur: Badge“ 


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blables distinctions. Le Pentstemon spéciosum, exposé par M. Loth, a rem- 
porté le prix destiné à la plante la plus nouvellement introduite dans le 
royaume. Enfin M. Godefroy, jardinier du prince de Beauvais, a obtenu un prix 
pour des raisins, des abricots des pêches et des patates forcées. 

Des médailles de reconnaissance ont été votées en faveur de : 

M. Tamponet, pour ses bonnes cultures. 

M. Guichenot, pour son voyage dans l’Inde, comme jardinier collecteur. 

M° Desfosses-Courlin , pépiniériste à Orléans, pour ses bonnes cultures. 

M. Cappe, jardinier, pour ses bonnes cultures et ses bons services. 

M. Delaire, au jardin des plantes, pour ses fécondations artificielles. 

M. C. De L’Escaloppier , pour avoir, le premier en France, fait usage 
d’une machine à vapeur dans le chauffage des serres. 

M. Gordon pour avoir établi des cressonnières artificielles à Senlis. 


Extrait du procès-verbal de la séance du conseil d'administration , de la 
Soci£TÉ ROYALE D'HorTICULTURE DE BruxeLcrs. (Exposition générale du 
1°,2 et 3 février 1836), où sont relatées les opérations du jury désigné 
pour prononcer sur les différens objels amis à concourir pour les prix 
offeris par la socicté. 

Les produits de l’horticulture, plantes, fruits, légumes, etc., compo- 
sant l’exposilion , sont rangès sous 907 numéros. 

La séance est ouverte à deux heures de relevée , le 31 janvier 1836. 

Les Membres du Conseil d'administration reçoivent successivement 
MM. Vanderey , Dumortier , Kips, Constant, Lamquet , formant le jury, et 
les invitent à vouloir procéder à leurs opérations. 

D’après l’article 1‘r, de la délibération du conseil, le jury doit désigner une 
plante très-remarquable par la nouveauté de son introduction dans le royaume. 
Après un examen attentif de toutes les plantes exposées, le scrutin est ouvert 
en faveur de deux d’entre elles, et la majorité des suffrages se prononce pour 
le n° 723; c’est un Myanthus barbatus (1), appartenant à M. F. Reynders. 
En conséquence , le prix lui est décerné. Le n° 654, Agave filamentosa, de 
M. Vanderhey, est mentionné honorablement. 


(1) MYANTHUS BARBATUS. — MYANTHE A FLEURS BARBUES. (PI. color. 50). Gynandrie 
monandrie. Famille des orchidées. — CARACTÈRE GÉNÉRIQUE : Perianthium explanatum. Sepala 
libera æqualia, laleralibus paululum ascendentibus. Petala conformia , angustiora ; Sepalo su- 
premo subopposila. Labellum planum, obovatum, 3-dentatum; sepalis brevibus. Columna erecta, 
teres, basi bicirrhosa, postico cardinem antheræ longè producla. CARACTÈRE SPÉCIFIQUE : Labello 
in pilis succulentis barbæ formibus dissolulo basi supra unicorni. 

Le Myanthe à fleurs barbues est une plante fort remarquable, produite par les forêts de Deme- 
rary, voisines des cataractes de la rivière qui porte le même nom; elle ya été observée par M. John 
Henchman , dans les crevasses des vieux troncs sur lesquels elle croît parasite , et l'envoi en a 
été fait , l'an passé , à M. Lowe , chez qui elle a fleuri au mois de février, 

Les tiges anciennes sont cylindriques , fusiformes, nues, articulées et longues de quatre à cinq 


EORR — 


Le second scrutin a pour objet le choix de la collection de plantes en fleur, 
la plus méritante par sa composition et sa belle culture, Deux collections 
sont distinguées; mais aucune d’elles n’a paru mériter le prix. Le jury vote. à 
l’unanimité, l’accessit en faveur de celle portant le n° 1; elle est à M. Ch. Reyn- 
ders. La collection n° 2, de M. Stevens fils, reçoit une mention honorable. 

Le jury trouve convenable de s’occuper ensuite du scrutin pour le choix de 
la plus belle collection de fruits de dessert, envoyée à l’exposition, et il dé- 
signe à l’unanimité, comme digne du prix, la collection exposée par M. Louis 
De Rasse, jardinier, à Tournai. La collection du Dr Lebrun, à Lessine, obtient 
l’accessit. 

Les conditions des autres concours n'ayant point paru avoir été atteintes ou 
remplies par les objets envoyés à l'exposition, le jury ne croit pas devoir s’y 
arrêter. 


Après lecture du procès-verbal , dont la rédaction est approuvée, le con- 
seil lève la séance. 


Procès-verbal de la séance d'exposition de la Socr£rÈ D’AGRICULTURE ET DE 
Boraxique DE Louvain, le 5 février 1836. 


Messieurs les juges entrent en fonction : 


Le prix de belle culture est adjugé à l'unanimité au n° 202, Beaufortia 
decussata, exposé par M. Vermeylen ; l’accessit est partagé par les n°’ 179; 


pouces ; à leur base en poussent de nouvelles , pseudobulbeuses , ovales alongées , garnies de 
cinq ou six feuilles ondulées , réfléchies , oblongues-lancéolées , marquées de trois fortes côtes ou 
nervures , rétrécies vers la base, acuminées au sommet, d'un vert agréable et assez intense en 
dessus, plus pâles et presque glauques en dessous , longues de six pouces environ, larges de 
quinze lignes. Le pédoncule florifère , nait de la base latérale du pseudo-bulbe; il est cylindrique, 
assez grêle , rougeâtre , muni inférieurement d’écailles vertes , embrassantes , lancéolées et poin- 
tues ; les fleurs , au nombre de neuf ou dix, présentent une belle grappe lâche, elles sont portée, 
sur des pédicelles rouges , accompagnés chacun d’une bractée membraneuse , linéaire, lancéolée, 
presque aussi longue, Le périanthe est bilabié; les sépales et les pétales sont presque semblables, 
d'un vert intense , parsemés de taches sanguines , obscures : le sépale intermédiaire , réuni en 
partie aux pétales, forme avec eux une sorte de casque ; les autres sont étendus. Le labelle, infé- 
rieurement articulé avec le gynostème , est linéaire , brisé ou pour ainsi dire coupé vers le 
milieu , d’un rouge de rose avec les bords garnis de fines lanières blanches , extrêmement nom- 
breuses, imitant une frange à longs brins ou une crête d'oiseau ; on remarque à sa base une corne 
recourbée , blanche et tridentée. Le gynostème est dressé, un peu ondulé , acuminé ou cornu, 
aussi long que le sépale intermédiaire dans la cavité duquel il s'emboite en partie ; il est d’uu 
rouge sanguin à l'intérieur , roulé, avec ses bords latéraux échancrés, garnis inférieurement, de 
chaque côté, d'un appendice cirrheux, droit et d’un rouge pourpré. L’anthère a deux loges 
adossées au prolongement en forme de corne du gynostème ; la glandule est très-grande , cartila- 
gineuse, oblongue, contournée, se séparant avec élasticité du stigmate. 

On cultive le myanthe à fleurs barbues en serre chaude , dans le terreau de bruyère peu hu- 
mecté, et on le propage par la séparation des speudobulbes. 


es MT 


Camellia striata, de M. Adolphe Carolus , et 10, Camellia anemoniflora, de 
M. le vicomte De Schrynmakers. 
Les prix pour la plante la plus rare et pour le contingent de collection la 
plus complète n’ont pu être décernés. 
Celui pour la plus belle collection de fruits a élé remporté par M. De Meester. 
Le jury a cru devoir mentionner honorablement les plantes suivantes : 
1. Strelitsia reginæ, exposé par M. Vanbockel. 
3. Cypripedium venustum, par le même. 
4. Protea cynaroides , id. 
49. Azalea indica, V. fl. albo. par M. Craninex. 
129. Strehtzia humilis , par M. H. Carolus. 
5. Camellia pœoniflora, par M. le vicomte de Schrynmakers. 


9. » althœiflora, par le même. 
8. » imbricata , id. 
7: » striata, id. 


149. Citrus aurantium , par M. Deswert. 
104. Azalen indica, V. fl. albo, par M. Peemans. 
199. Amaryllis Johnsoni, par Vermeylen. 


Extrait du procès-verbal de la séance tenue par le conseil d'administration 


de la SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE Gamp, le 6 fe- 
vrier 1836. 


MM. C. Billiet, P. Buyck-Van der Meersch, P. de Cock, J. de Herdt, 
Ferdinand D’hoop, P. Verleeuwen, G. de Rycke, F. Spae et F. van Damme, 
juges désignés, se sont réunis au conseil d'administration. 

La Plante désignée pour être épanouie le 6 février 1836 , à dix heures du 
matin , élait le Lychnis chalcedonica, fl. rub. pl.; aucune plante n’ayant été 
envoyée , le concours a été prorogé. 

MM. les juges s’occupent d’abord du contingent le plus riche de plantes en 
fleurs , distinguées par leur belle culture, leur diversité et leur nombre, au- 
quel la médaille d’or est destiné. Cette médaille a été décernée , à la collec- 
tion de M. Aug. van de Woestyne-D’Hane ; elle offre un ensemble de 101 
plantes , la médaille d’argent , a été accordé au premier accessit, la collection 
de M. Aug. van Tieghem. 

Plusieurs juges ayant proposé d’accorder une médaille de bronze au deuxième 
accessit , elle a été adjugée à la collection de M. A. de Leu, digne de rivaliser 
avec la précédente. 

La mention honorable a été votée en faveur des on de MM. Joseph 
de Cock, Lacombe et Royer. 

La médaille d'argent, pour la plus belle collection d’Amaryllis, a étè ob- 
tenue par M. Aug. de Cock. 

MM. les juges charmés de la riche et belle collection de Camellias de 


SR. es 


M. Charles Heye , ont proposé de lui décerner une médaille d’or en remplace- 
ment de celle d’argent, ce qui a été adopté. 

Le prix de belle culture a été remporté par le n°675, Azalea indica, fi. 
purp. pl., de M. Charles de Loose. Le premier accessit par le n° 1060, Ca- 
mellia reticulata, de M. Charles Heye ; et le deuxième accessit par le 
n° 1377, Glycine sinensis, de M. Auguste Mechelynck. 

Les autres plantes et arbustes admis à l'honneur de coconurir pour le 
prix de belle culture, emportent par cette seule distinction /a mention hono- 
rable ; ils sont désignés ci-dessous , d’après le numéro d’ordre du catalogue : 


de la coliection de M. Jos. de Cock, 
à Melle. 
» 418 Ixora coccinea, {de M. Aug. de Cock, à Loochristi. 
» (677 Azalea indica, phænicea, | 
». GBL, » » fl. alb., de la collection de M. Ch. de Loose. 
» 682 » »  pulchra, \ 
» 1092 Camellia Jap. striata , 
» 1107. » Donkelaari, 
» 1371 Epidendrum fragrans, k 
» 1372 Macradenia lutescens, 
» 1375 Clivea nobilis, de M. Aug. Mechelynck. 
» 1376 Euphorbia splendens, 
» 1380 Camellia futtung, 
» 2218 Astrapæa Wallichi, | 
» 2260 Rhodondendron superbiss. \ de la collection de M. Aug. van Tieghem. 
» 2269 Epacris impressa , ( 
Le nombre des plantes exposées était de 2461. 


N° 392 Amaryllis aulica superba, 


de M Charles Heye. 


Procès-verbal de la séance d'exposition de la Société de Flore d'Alost ; 
du 13 fevrier 1836. 


* L'exposition se composait de 383 plantes en fleurs. 

La commission nommée pour procéder au jugement des différens con- 
cours , s’étant réunie dans la grande salle de l'Hôtel-de-Ville , a décerné, au 
scrutin secret, les prix suivans : 

La médaille d’or destinée à la collection la plus riche en belles plantes ou 
arbustes en fleurs , remarquables par la culture et la diversité des individus, 
a été adjugée à la collection de M. Verschaffelt père, jardinier-fleuriste à 
Gand. 

La médaille d'argent , pour la plante en fleurs la mieux cultivée , a été dé- 
cernée au n° 28, Camelia striata de la collection de M. Josse Boone. 

Le premier accessit au n° 186, Pœonia papaveracea de M. Nooy , secré- 
taire de la Société. 

Le deuxième accessit au n° 209, Camellia maidenblusch, äu même. 

Les plantes et arbustes, admis à l'honneur de concourir pour le prix de 


belle culture, emportent par cette seule distinétion la mention honorable; its 
sont désignés ci-dessous , d’aprèsle numéro d’ordre du Catalogue. 


Ne 1 Camellia roi des Pays-Bas, de M. Albert Boone. 


» 174 Cypripedium insigne, &e M. Mechelynck, à Gand. 

» 188 Epacris impressa, 

» 193 Camellia althæifolia, | de M. Nooy. 

» 247 Mimosa decurens, de M. Van Damme, jardinier-fleuriste , 
» 249 Erica linoides, à Gand. 

» 296 Dryandra quercifolia, 

» 312 Rhododend.superbissim. , MT 
» 315 Combretum purpureum , mddhesrin eg bus 


» 316 Kalmia latifolia, RARE 
» 817 Strelitsia regine, 
» 856 Camellia minuta, de M. Verschaffelt , fils. 
La médaille d'argent, pour la plus belle collection de Camellies en fleurs, 
a été adjugée à celle de M. Nooy. 
Le premier accessit à la collection de M. Josse Boone. 
Le deuxième accessit à celle de M. De Moor. 
A été mentionnée honorablement la collection de M. Steleman. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Quelques souvenirs autour d'un tombeau , notice consacrée à rappeler la mémoire 
et les services de JEAN Herr Musscnr, Jardinier en chef à l’Université de 
Gand. Gand, D. Duvivier, rue aux Marjolaines, n° 81, in-8° avec deux 
planches. 


Sous ce titre modeste, un littérateur profond, dont l’originalité du style trahit 
l’incognito qu’il veut en vain garder, a tracé avec chaleur, la vie privée de 
l’homme de bien qu’il honora d’une considération méritée. Respect à la mé- 
moire de celui qui n’est plus; honneur à l’ami généreux dont les souvenirs 
épanchent de si nobles sentimens ! En faisant l’histoire du plus savant jardi- 
nier de la Belgique, M. Cornelissen y a lié celle de la botanique chez les 
Belges , et particulièrement chez les Gantois, que l’on cite loujours en pre- 
mière ligne, partout où il est question de la culture des.fleurs. 

Nous aurons occasion de revenir sur ce beau discours qui rappelle ceux 
de ce bon Charles Van-Hultem , et dans lequel une multitude de faitsignorés 
ressortent avec l’art et l’esprit de philanthropie que l’auteur sait répandre 
dans tous ses écrits. 


Boraxicaz Regisrer , or ornamental Flower-Garden, etc. Par J. LiNDLEY. 
Nouvelle série. tome IX ; n° I et Il; janvier et février 1636. 


1822. Costa. Ord, nat. spacRiDACEÆ, Pent. mon. Calyx fohaceus. Co- 
Toxe HE. 10. 


RE 


rolla fubulosæ. Stamina epipetala ;'antheræ: apicibus ciliatis filamentarum 
adnatæ. Squamulæ 5, hypogynæ. Capsula placentis column ccentrali ad- 
natis. ‘ 

C. Rupra : Frutescens;1foliis basibus cucullatis,, semi-vaginantibus ; flori- 
bus ramos laterales breves terminantibus, solitariis; corollé xubrerimä: 

Brown. Prodr. 553. 

Le.D' Brown'ainstituté le genre Cosmelia, pour une plante de la famille 
des épacridées , qu’il a observée sur les rivages bas et marécageux de la partie 
méridionale de la Nouvelle-Hollande , pendant son séjour sur celte terre si 
vaste, si peu connue encore; mais qui laisse présager d'immenses trésors pour 
l'étude de la botanique. Le savant auteur du prodrome des plantes .de l'Aus- 
tralasie a choisi, pour le genre nouveau, un nom évidemment dérivé de Ke, 
qui signifie ornement, faisant allusion à la beauté des fleurs de la seule espèce 
que renferme encore ce genre. La Cosmelie rouge a été introduite en Europe 
par messieurs Loddiges, en 1826, et elle y fleurit assez difficilement pen- 
dant le mois de juin. 

C’est un petit arbrisseau dont les tiges , d’une belle couleur purpurine ; sont 
cylindriques, lisses, munies de feuilles demi-embrassantes, courtes, épaisses, 
raides , lancéolées, pointues , cuculliformes à leur base et d’un vert agréable. 
Ées fleurs, d’un rouge de carmin très-vif, ont leur calice foliacé ; la corolie 
est tubuleuse, renflée , divisée au sommet en:cinq dents courtes et presque ob- 
tuses. Les cinq étamines ônt leurs anthères biloculaires, alongées , adnées au 
sommet cilié des filamens ; on remarque en outre cinq petites écailles hypo- 
gynes. Le fruit eonsiste en une capsule à placentas adnés à une colonne cen- 
trale, libres à chaque extrémité. 

1823. LasrHenia. nat. ort. SYNANTHERZ. Syn. polyq. sup. Involucrum #»0- 
nophyllum, multidentatum , ebracteatum. Receptaculum conicum, scrobicula- 
tum. Flosculi radii fœminei liqulati; disci hermaphroditi infundibulares. 
Antheræ apice appendiculatæ , basi mutice. Sligmata rhombeo-lanceolata 
ad angulos barbata. Pappus nullus. Achenia compressa , levia, apice disco 
brevi, semi-cylindraceo mucronata. 
 L. Cauronnica : sub pubescens ; foliis integerrimis; capitulis basi umbo- 
natis. 

Il y a peu de différence entre cette espèce et celle dont nous avons parlé 
précédemment , L. Glabrata; toutes deux sont originaires de la même région 
de l'Amérique septentrionale et faisaient vraisemblablement partie du même 
envoi. La plante est annuelle et fleurit au bout de six semaines à partir du jour 
du semis. arr al 

Toutes ses parties sont faiblement pubescentes ; les tiges sont diffuses, 
comme articulées, cylindriques et d’un vert päle. Les feuilles sont opposées , 

_ irrégulières, ‘(rès-enlières ; amplexicaules à leur base, presque obluses au 
sommet, d’un vert assez agréable, longues de quinze à dix-huit lignes et 
larges de deux; Les capitules sont solitaires à l’extrémitè d’un long pedon- 


cule assez grêle ; l’involucre est monophylle, avec le bord découpé en un 
grand nombre de dents aiguës ; le réceptacle est conique , garni de fossettes 
dans lesquelles sont implantés les fleurons hermaphrodites du disque ; ceux 
de la circonftrence sont ligulès et échancrés ; la couleur des uns et des autres 
est le jaune doré. 

1824. Arisrococara rorrens : Folis lato-cordatis, acutis ; caule volubili ; 
pedunculis solitariis, bracteä perfoliaté ; limbo, calycis maximo, integro, 
cordato labio longissimè caudato ; tubo extus glabro. 

C’est une plante grimpante, recue l'an passé, des Antilles, par M. Marryat, 
Ses tiges ; presque ligneuses , ont leurs feuilles cordées , entières, longuement 
pétiolées, veinées et réticulées, d’un vert pâle lirant sur le glauque en dessus, 
pubescentes en dessous, de cinq à six lignes d’étendue. Les bractées sont soli- 
taires , orbiculaires et perfoliées. Les fleurs sont extrêmement grandes ; elles 
n’ont pas moins de cinq à six pouces d’étendue, non compris l’appendice en 
languette qui la termine , et qui l’égale en longueur ; le calice est coloré en 
jaune verdâtre, maculé et nuancé de pourprè et de brun, ventru à sa base qui 
est d’un noir pourpré, tubuleuse et glabre ; le limbe est arrondi, un peu cor- 
diforme , se prolongeant en une länière très-longue et très-élroite; en forme de 
ruban verdâtre , bordé de pourpre foncé. Les anthères, au nombre de six, sont 
presque sessiles , insérées en dessous des divisions du stigmate. Celui-ci est 
étalé, ouvert, découpé en six parties, presque sessile sur l'ovaire. La eapsule 
est arrondie, à six côtes et à six loges renfermant un grand sobre) de 
graines. ( 

1825. Prevroraarus picra : Folio spathulato; marginato , reluso , racemñis 
laxis duplô breviore; bracteis minimis; sepalis acuminatis , lateralibus 
apice tantüm sejunctis; petalis lineari-lanceolatis, acutis, labello id 
obtuso , carnoso, supra 1-sulcato. 

Cette petite Pleurothalle se rapproche beaucoup ‘de mars de Grobyle tant 
par sa taille que par son existence parasite ; elle est- aussi originaire de De- 
merary d'où MM. Loddiges l’on reçue en 1834; elle a fleuri l’année MERS, 
au mois de mars. ] 

1826. Himiscus rosA siNExSIS : Caule inermi, arboreo; foliis ovalis, acumi- 
natis, glabris, basi integerrimts, apice grossè dentatis, subcinctis ; pedicellis folir 
longitudine , involucello, 7-phylto. 

H. Rosa sivexsis. Lixx. Sp. pl. 977. — Loor. F1. Cochinch. 2. 419. —Cav. 
Diss. 3. 1.69. 2. = Wico. Sp. pl. 3. 812. — Law. Dict. Encycl. 3. 374. 
— Bot. Mag. 158.— De Cao. Prodr. 1. 448. 

1827. Pisezea Licusrrina : Foliis ovalibus, oppositis, venosis; capilulo ter- 
minali ; involucro tetraphyllo, foliis rameis dissimili, foliolis ovatis extüs venosis 
intüs pubescentibus ; perianthiis sericeis ; RP TOUQRE fructiferis, ovatis ; pube bre- 
vissima. 

P. Licusrrina. Lar. F1 Nov. Holl. 1.9.6. 38. 

Cette Pimélée, comme toutes ses congénères connues; appartient à l’Aus{ra- 


lasie ; elle a été troû vée dans les Landes qui environnent le port Jackson; à la 
terre de Diemen; par le botaniste voyageur Labillardiére, qui faisait partie de 
l'expédition envoyée à la recherche de Lapeéyrouse. Depuis , en 1834 , elle 
est parvenue à M. Gunn de Launceston, qui Pa vu fleurir dans ses sérres au 
mois de mars. 

1828: Denprogium DENSIFLORUM. Caulibus articulatis ; clavatis, pendulis 
apice foliosis ; foliis oblongis , acutis, nervosis; racemis lateralibus multifloris foliis 
dongioribus ; junioribus strobiliformibus ;-bracteis oblongis, plicatis, reeurvis, pedi- 
cellis longioribus ; sepalis pateñtissimis ovatis, obtusis; petalis conformibus majori- 
bus, labello majore; rhomboideo , unguiculalo serrulato retuso. Lixpr. Gen. et 
sp. orch: p. 90:— War. PL as. rar. n° 40. 

1829. ÆNoTHERA HUMIFUSCA : Tofa vwéllosa ; caulibus prostratis; foliis ex 
ovato basi angustis acuminatis, dentatis ; spicis foliosis terminalibuss éalycis tubo 
gracili ovario duplo longiore; petaälis bélobis, venosis staminibus longioribus ; stig- 
malis lobis brevibus, crucialis ; capsulis prismaticis: 

Æ. aumieusa, Nurr: Gen. Amer. 245. 

Æ; coxc1xa. Dox èn Brit, FL: Gard. n. s. 183. 

BoispuvaLiâ CONCINNA: Sracn. in Ann. des Sc. ser. 2. 4. 161. 

1830.OxoimunrussEzLIANUM; Pséudobulbis ovatis,costatis, diphyllis; foliis liqu- 
lato-lanceolatis, patentibus; racemo paucifloro radical ; sepalis petalisque conformi- 
bus, ovato-oblongis, subundulatis ; labello postico oblongo-cuneato , retuso, apicu- 
lato; subsinuato, lamellis disci truncatis. 

Quoique cette Oncidie s’éloigne un peu de l’aspect général des orchidées, 
elle n’en appartient pas moins véritablement à ce genre, par l’analyse de ses 
caractères. Elle a été envoyée en 1835 au duc de Bedford, par MM. Moke, qui 
possèdent à Tejuca , dans les environs de Rio-Janeiro , un beau jardin où ils 
cultivent les productions les plus rares du Brésil ; elles leur sont apportées de 
tous. les points de ce vaste empire. 

1831: Banronra. Ord. nat, Loasez. Polyand. monog. Sepala 5. Petala 
3-10; nunc 5staminibus totidem alternantibus petaloideis. Stamina numerosa. 
Capsula subclavata, sessilis, apice 3-7-valris. 

B. Aurra: Fois ovato-lanceolatis, simpliciter pinnatifidis, lacinvis in- 
feriorim grossè serrätis ; bracteis ovatis, pinnatifidis flores obvallantibus ; 
petalis 5, obovatis, cuspidatis, numerosissimis; omnibus filiformibus. 

Ce genre, institué par Michaux sous 1e nom de Centaurella, dans son Flora 
boreali Americana, était, presque en même temps, dédié par Pursh au doc- 
teur B. S. Barton , professeur d'histoire naturelle à l’université de Pensyl- 
yanie. Cette dernière dénominalion, acquittant en quelque sorte une dette de 
reconnaissance , a dù prévaloir sur celle proposée par Michaux , qui était pres- 
que insignifiante. Jusqu'ici le G. Bartonia, ne s'est composé que de deux 
espèces extrêmement grèles : en voici une (roisième , qui compense par sa 
vigueur ce qu’il manque à ses deux congénères. Nous en devons la découverte 
à M. Douglas , qui l’a observée en Californie , et en a envoyé des graines à la 


Socièté d'Horticulture de Londres, en 1834. Elle fleurit au mois de juillet, 

C’est une plante annuelle , qui s'élève à deux ou trois pieds ; ses tiges son 
droites, rameuses, velues, garnies de feuilles d’un vert assez intense; les infé- 
rieures longues de trois pouces , sessiles , découpées de chaque côté en quatre 
ou cinq lobes, à dents aiguës; les supérieures beaucoup moindres, à pinnules 
moins profondes, ne formant en quelque sorte que de grandes dents. Les fleurs 
sont longues de plus de deux pouces, d’un beau jaune doré et rassemblées vers 
l’extrémité des rameaux; le calice est couvert dé poils blanchâtres; son tube, 
ovale et renflè, est adné à l'ovaire ; son limbe est divisé en cinq segmens 
lancéolés, aigus, plus courts que la corolle. Celle-ci est composée de cinq 
pêtales , larges, étalèés, arrondis , ondulés et pointus au sommet. Les étamines 
sont très-nombreuses, insérées au calice, avec les filamens extérieurs beau- 
coup plus longs : L’ovaire est uniloculaire, avec trois placentas parit{aux, 
linéaires, polyspermes. 

1832. SarcocmLus. ord, nat. oncmDeæ, Gyn, mon. Perianthium patfens. 
Sepala lateralia cum unque labelli subtès connata. Pelala conformia. Label- 
lum ecalcaratum , cum unque columnæ continuum , calceiforme ; lobo inter- 
medio, carnoso, solido ; lateralibus ascendentibus petaloideis. Columna 
brevissima, marginibus tenuibus, inflexis. Anthera bilocularis, valvis 
antheræ inferioribus deflexis, erosis. Poïlinia caudicula lineari affira glandulà 
deltoideé. 

S. Farcarus : Brevissimè caulescens; fohiis distichis, hineari-lanceolatis, 
subcoriaceis ; racemis axillaribus, erectis, 3-G-floris , secundis ; bracteis bre- 
œibus, latis, ovatis. 

S. raucarus. R. Broww. Prodr. 332,— Linz. Gen. et sp. orch. 142. 

Une jolie petite orchidée , trouvée par M. Robert Brown , aux environs du 
port Jackson, lui a fourni les élémens d’un genre nouveau, qu’il a nommèë 
Sarcochylus, de cxoxoc, chair, et de x, lèvre ; parce que son labelle est 
fort épais ou charnu.Cette plante, l’uniquedu genre, est encore très-rare, même 
à la Nouvelle -Hollande; elle n’existe que depuis l’ännée passée dans les 
collections européennes ; M. Bateman l’a fail parvenir à Messieurs ART LÉ 
qui en ont obtenu des fleurs au mois d'avril. 

1833. Brunonra. Ord. nat. Brunontacex. Pent. monog. Capitulum invo- 
lucratum. Calyx 5fidus, 4-hracteatus. Corolla monopetala, infundibuli- 
formis : limbo 5-partilo, laciniis 2 superioribus altius divisis. Slamina & 
hypogyna. Antheræ connatce. Ovarium monospermum. Stigmatis indusium 
bivalræ. Utriculus inclusus tubo aucto in durato calycis superne patulilaciniis 
plumosis. Semen exalbuminosum. 

B.ausrraLis. Foliis undique scapisqueinferne villosis : pilis patulis, calycis 
laciniis longitudinaliter plumosis ; apice acutiusculo. 

B. Avsrrans: R.Brown. Prodr. 590. — Srrenc. Syst. veget. t. 538. 

Smith a établi et dédié le genre Brunonia, à sir Robert Brown, pour 
deux plantes singulières, que cet illustre botaniste avait observées à la Nou- 


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70 


velle-Hollande ; mais dont la place , dans la série des ordres naturels, Jui 
avait paru très-difficile à trouver. Ces plantes , qui, par leur port ont une res- 
semblance marquée avec les scabieuses et les globulaires, semblent devoir 
être rapprochées de la famille des dipsacées, cependant elles n’offrent pas 
moins d’analogie avec celles des Goodenoviées et des Corymbifères ; or, dans 
le doute on a fini par établir une famille nouvelle , que l’on a placée entre ces 
deux dernières. La Brunonie australe croit aux environs du port Jackson, 
elle en a été recue , en 1834, par M. James Backhouse. 

1834. Crrosta coccinra : Foliis anguste lanceolatis, acuminatis ; caule 
sulcato ; spicis multiplicibus, compressis, acuminatis, pyramidalibus ; stami- 
nibus calyee brevioribus. 

C. Cocoa. Marc. Dict.—Wrizo. Sp. pl. 1.1199.—Rorm. Er Sox. 9. 465. 

C. CrisrarTa. SrRENG. Syst. veget. 1. 814. 

1835. Cooprria. Ord. nat. Axarvrzinx Hexand. monog. Tubus cylin- 
dricus, erectus ; limbus reqularis patens. Filamenta fubo consolidata. An- 
théræ erectæ in fauce tubi sessiles. Pollen difforme. Scapus cavus. Semina 
testà tenui nigrä, complanata , cumulata. 

C. Drummonpir : Scapo unifloro ; spatha univalvi; floribus albis ; tubo gracih 
longissimo , purpureo. 

Le genre Cooperie , très-voisin du G. Zephyranthe, dont il paraît même ne 
différer essentiellement que par la forme des grains polliniques, a reçu de 
M. William Herbert, a qui la science en est redevable , le nom du botaniste 
qui a découvert la première espèce, M. Cooper. M. Drummond a trouvé celle 
qui fait le sujet de cet article , au Mexique , dans la province de Texas , et 
en a adressé, l’an passé, au jardin botanique d’Édimbourg , des bulbes qui 
sont en fleurs en ce moment. 

Ces bulbes sont de la grosseur d’une forte noisette; les feuilles sont grèles, 
canaliculées , glabres, d’un vert agréable , longues de douze à treize pouces 
et larges d'une ligne. La hampe, qui n’a que quatre pouces et demi, est cylin- 
drique ; creuse, enveloppée d’une spathe engainante , terminée par une seule 
fleur dontle tube, d’un rouge pourpré, a quatre pouces et demi de longueur; 
le limbe est divisé très-profondément en six lobes ovales, éfalés et blancs , 
dont trois intérieurs un peu plus étroits, lancéolés , et trois extérieurs 
presque ovales, terminés vers la pointe par un petit corps calleux ; ces lobes 
sont striés et marqués d’une bande intermédiaire et longitudinale, rose, sur 
leur face postérieure. Les anthères, longues de trois lignes, sont portées sur 
des filamens un peu plus courts. Le style est couronné par un stigmate obtus , 
à trois lobes. La capsule est alongée et polysperme. 

1836. Kacexrokia craræcrrocra. Floribus corymhosis ; foliis oblongis, 
serratis , acutis ; sepalis margine tomentosis, subdenticulatis. 

K. Craræcoines. Don in Edinb. Phil. Journ. n. s. 10: 229, 

Lypæa 1ypay. Mozin. Hist. nat. Chil. ed. 2. 300. - 

| (La suite au prochain cahier.) 


Statuts de la Société anonyme d'Horticulture et de Botanique \de Gand. 


Armicze 1. La Société portera la dénomination de Société Anonyme d'Hor- 
ticulture et de Botanique de Gand. 

Arr. 2. Le fond social se compose de deux mille cinq cents actions, cha- 
cune de cent francs ; les actions sont au porteur. 

Arr. 3. Aussitôt que les souscriplions auront complété le fonds social, 
chaque actionnaire sera tenu de verser le montant de sa souscription entre les 
mains du caissier de la Sociélé qui aura été nommè par Ja direction, dont il 
sera parlé à l'article suivant. 

Arr. 4. Dans une assemblée générale les actionnaires procéderont à la 
nomination , à la majorité absolue des suffrages, de douze d’entre eux pour 
composer la direction de la Socièté. Dans cette assemblée générale comme 
dans toute autre qui aura lieu par la suite, les votes des actionnaires seront 
comptés par le nombre de leurs actions. 

Arr. 5. Pour être membre de la direction il faut être actionnaire de la 
Société Anonyme et membre de la Société Royale d'Agriculture et de Botani- 
que actuellement établie à Gand. 

Arr. 6. La direction nommera dans son sein un président , un caissier et 
un secrétaire. 

Arr. 7. La direction sollicitera sans délai l’autorisation royale pour l’éta- 
blissement de la Société Anonyme, et aussitôt l’autorisation obtenue , elle 
convoquera la généralité des actionnaires, pour passer le contrat de Societé 
devant notaire. 

‘Aer. 6. La direction recevra la cession gratuite de la butte de Moulin et 
du {errain adjacent que la régence est autorisée à faire à la Société ; elle fera 
aussi les acquisitions des terrains ultérieurs nécessaires pour la construction 
du bâtiment et du Jardin d’après les plans qu’elle aura arrêtés sur l'avis de 
l'architecte qu’elle est autorisée à nommer ; elle passera au nom de la Socièté 
les contrals d'acquisition et effectuera les paiemens stipulés entre elle et les 
vendeurs. 

Arr. 9. La direction adjugera publiquement la construction du bâtiment, 
soit en un seul, soit en plusieurs lots, sauf qu’elle ne devra pas s'arrêter au 
dernier rabais, mais qu’elle pourra prendre l’avant-dernier ou tout auire sou- 
missionnaire , qu'après avoir pris l'avis de l'architecte elle jugera le plus. apte 
à exécuter l’ouvrage. | 

Arr. 10. La direction arrêtera aussi le plan du jardin et le fera planter, 
soit par adjudication publique de la maniere et sous les clauses énoncées à 
l'article précédent, soit par entreprise de gré à gré, soit en confiant cet objet 
à la Société Royale d’Agricul{ure et de Botanique, moyennant une somme à 
convenir , soit par économie, de la manière enfin qu’elle jugera la plus con- 
venable et la plus utile aux intérêts de la Sociëté. 

(La suite au prochain cahier). 


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BELGE. 


MARS 1856. 


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PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Influence du sujet sur le fruit de la greffe; par D. T. (New-York mé and 
horticultural repository.) 


Il y a quelques années, je me suis procuré des rameaux de la poire jargo- 
nelle ; j'en ai écussonné plusieurs sur des sujets de poirier, mais comme 
j'avais peu de ces sujets, j'ai placé aussi quelques écussons de jargonelle sur 
les branches d’un pommier de Spitzenbourg (on the branches of a Spitzen- 
burg apple tree) ; toutes ces greffes ont porté fruit cette année en quantité 
considérable : l’une des greffes sur poirier, placée dans une terre basse et apla- 
tie, fut de quelques jours plus hâtive qu’une autre placée dans un sol plus 
sec ; et toutes celles sur poirier, furent au moins quinze jours plus hâtives 
que celles faites sur pommier. Je ne sais à quoi attribuer cette différence. 
Les poires des unes et des autres élaient à peu près de la même grosseur, mais 
celles provenues des greffes sur pommier étaient plus astringentes et consi- 
dérablement plus rouges et plus aigres que celles provenues des greffes sur 
poirier. 

Ïl est aisé d'imaginer que ces poires aigres s’étaient imbibées des sucs du 
pommier de Spitzenbourg, mais il est difficile d’expliquer de quelle manière. 
Quand on met une tige de lis blanc dans une eau colorée en rouge par le sue 
de quelques fruits ou graines , la tige absorbe la couleur sans la décomposer, 
et les pétales du lis deviennent rouges; mais ce cas n’a pas d’analogie avec les 
poires en question. La sève qui coule dans les branches du pommier de Spit- 
zenbourg n’a ni l’acidité ni la saveur de son fruit ; c’est un liquide différent du 
jus de la pomme , et je ne sais comment il pourrait donner à la poire des qua- 
lités qu’il ne possède pas quand il est contenu dans les branches, et qu'il ac- 
quiert seulement par l’élaboration dans les glandes de la pomme. 

Les branches du pommier de Spitzenbourg formaient la plus grande partie 
de l’arbre , et quelques-unes étaient très-près des branches de la jargonelle : 
c'est pourquoi un de mes amis a concu l’idée que celte différence dans les poires 

Toxe IL 11. 


aurait bien pu avoir été produite par le pollen des fleurs du pommier. Il paraît 
généralement admis, en effet, que le pollen d’une variété appliqué sur 
le stigmate d’une autre variété, peut produire une nouvelle plante différente 
de l’une et de l’autre ; et je pense qu’il n’y a pas de raison pour que cet effet 
ou ce changement ne puisse s'étendre jusqu’à la pulpe du fruit aussi bien 
qu'aux graines qu’il contient. Probablement quelques lecteurs du New-York 
farmer pourront ajouter d’autres faits à ce même sujet. D. T. 

Les faits extraordinaires rapportés dans l’article qui précède , sont mis en 
doute par M. Poiteau (Revue Horticole, 1. 1835), qui cite de nombreuses expé- 
riences desquelles il résulte que la greffe du poirier sur pommier a bien pu, il 
est vrai, se maintenir vivante pendant {rois ou quatre ans, mais qu’il ne Pavait 
jamais vu dépasser ce terme ni produire des fruits. Néanmoins, comme la 
théorie de la greffe est encore très-peu avancée , et qu’elle ne peut être éta- 
blie sur un trop grand nombre de faits, nous avons cru devoir ne pas dé- 
daigner celui dont nous doutons ainsique M. Poiteau, mais que nous trouvons 
signalé comme positif dans le journal américain. Nous espérons d’ailleurs qu’il 
soulèvera de précieuses objections de la part de nos correspondans , et nous 
nous empresserons de les consigner dans l’Horticulteur Belge. 


Sur l’incision annulaire comme moyen de faire naître des branches aux 
arbres à fruit; par M. Cuorin. 


» J'ai planté dans un jardin attenant à ma maison, des quenouilles-poiriers 
greffées sur coignassier, et des quenouilles-pommiers greffées sur doucin. 
Cette plantation est faite depuis dix ans ; mes arbres, de 18 à 24 pieds de 
hauteur , sont parfaitement verticaux et bien garnis de branches, brandilles 
et lambourdes du bas en haut, sans aucun vide. Ils ont dans leur plus grande 
circonférence quinze pouces au plus de diamètre , diminuent graduellement 
jusqu’à l’extrémité , et presque chaque année ils se chargent de beaux fruits 
qui, n’étant point cachés sous de longues branches horizontales, sont parfai- 
tement colorés et profitent de toutes les influences atmosphériques. L’élévation 
de ces arbres et leur peu de circonférence m'ont engagé à leur donner le nom 
de fuseau. Cette forme, très-agréable à l’œil, orne bien un jardin. Le petit 
espace qu’occupe chacun d’eux permet de les planter à des distances rap- 
prochées, et de réunir ainsi un grand nombre de sujets, dans un terrain peu 
étendu. Taillés suivant ma méthode , ils produisent des récoltes plus abon- 
dantes que lorsqu'ils sont soumis à la taille dont les préceptes sont consignés 
dans les traités d’horticulture. Mais pour arriver à ces résultats, il faut raison- 
ner les opérations d’après les lois et la marche de la végètalion, qu’il est essen- 
tiel d’étudier judicieusement. 

» Lorsque, sur un arbre dont les tailles de la branche principale ou tige 
ont été fortement alongées, pour l’élever promptement en quenouille ou en 
fuseau à la hauteur de 15 ou 20 pieds, il se trouve une ou plusieurs lacunes 


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sans branches, je fais, au commencement de l’ascension de la sève, une inci- 
sion annulaire au-dessus du point dégarni , et je suis certain qu’il poussera im- 
médiatement au-dessous de celte incision plusieurs branches très-vivaces. En 
effet, la sève ascendante , arrêtée par cette incision, se fait jour au travers de 
l'écorce et donne naissance à des bourgeons. Cette opération peut se répéter 
différentes fois sur le même arbre, d'année en année , et par ce procédé on est 
certain de faire naitre des branches partout où elles sont nécessaires pour 
obtenir une parfaite régularité , et cela sans que l'arbre en souffre. J'en ai 
auxquels j'ai fait quatre incisions à la branche mère , ils sont très-bien portans 
“et me donnent de beaux fruits. + 

» Je ne considère pas seulement l’incision annulaire comme devant servir 
à faire naître des branches, mais je l’emploie aussi avec succès pour rétablir 
l'équilibre dans la végétation, et mettre à fruits les arbres trop vigoureux. Par 
exemple , sur une quenouille de calville blanche, j'ai fait, il y a trois ans, à 
5 pieds de hauteur , une incision annulaire, qui a produit au-dessous quatre 
fortes branches , tandis que tous les bourgeons au-dessus n’ont donné que des 
“brindilles, des lambourdes et des fruits. L’année suivante j'ai taillé à deux 
ou trois yeux les quatre branches qu’avait fait naître l’incision , et j’en ai pra- 
tiqué une nouvelle à 10 pouces au-dessous de la première. Elle m’a procuré 
cinq branches, et les quatre que j'avais taillées, comme je viens de le dire, 
se sont couvertes de boutons à fruits. Enfin la troisième année j'ai fait encore 
une nouvelle incision au-dessous des précédentes; elle a de même produit 
plusieurs branches très-vigoureuses au-dessous de l'incision, et l'arbre n’en 
est pas moins bien portant. 

» On pourra remarquer, d’après ces expériences, que l’incision annulaire 
a fait croître des branches où j'en voulais, et qu’elle a mis à fruits la partie 
supérieure de l’arbre, qui n’en avait pas encore produit. Je crois néanmoins 
devoir faire observer que , lorsqu'on soumet à l’incision un arbre jeune et 
vigoureux , celte opération ne l’empêche pas de faire de très-fortes pousses au- 
dessus de l’incision dont la cicatrice s’opère promptement. Mais quand on 
la pratique sur un arbre formé, dont la végétation est moins fougueuse , les 
pousses au-dessus de l’incision ne donnent plus que des lambourdes et des 
fruits, d’où je conclus qu’il ne faut pas multiplier cette opération sur un arbre 
qui n’est plus dans sa jeunesse, et qu’il faut s’en abstenir sur les sujets faibles 
ou malades. 

» Presque tous mes arbres ont été incisés une ou deux fois à 6 ou 8 pouces 
des racines pour ralentir leur trop grande vigueur; il en est même dont la plu- 
part des branches ont subi cette opération afin de les mettre à fruits, ce qui 
m’a {oujours bien réussi sans que les arbres en ressentent aucune altération. 
J’ai fait encore l’incision à des branches verticales sur plusieurs pêchers, pour 
diminuer action de la sève qui s’y porte presque toujours avec trop de vi- 
gueur , aux dépens de la branche mère et des membres inférieurs, et la gomme 
ne s’y es{ point mise. J’ai aussi soumis avec succès des abricotiers à cette opé- 


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ration, el je l'ai employée sur des pommiers et poiriers en espalier , soit pour 
obtenir des branches là où ilen fallait, soit pour rétablir l'équilibre entre ces 
mêmes branches, soit enfin pour obtenir des fruits. 

» J'ai la certitude, d’après les résultats obtenus, que l’incision, dont la 
pratique remonte à des temps reculés , est d’une application avantageuse, 
quand elle est faite avec discernement et par des horticulteurs qui raisonnent 
leurs opérations. 

» Je conçois bien, que les physiologistes qui prétendent que la sève 
monte par le bois et redescend par l’écorce, trouveront difficile d’accorder leurs 
opinions avec les résultats de l’incision ; car si telle était , comme ils le pen” 
sent, la marche de la sève, l’incision, qui n’enlève que l'écorce, n’empêche- 
rait pas son ascension, et lorsqu'elle redescendrait par celte écorce elle se 
trouverait arrêtée et produirait des scions au-dessus de cette incision, tandis 
que cela a toujours lieu au-dessous. Par suite des mes expériences, je pense 
que la sève monte entre l’écorce et le bois , et que, arrêtée par une solution 
de continuité , elle fait éruption au travers de cette écorce et donne naissance à 
des bourgeons là où il n’y en avait pas la moindre apparence. IL est à remar- 
quer cependant que la partie supérieure de l’incision éprouve un gonflement 
considérable , et devient plus grosse que la partie inférieure , et que la cica- 
trice se forme par la croissance du bourrelet de haut en bas et jamais de bas 
en haut, le tout sans que les branches et brindilles de cette partie supérieure 
prennent une croissance marquée en proportion du renflement du bord supé- 
rieur de l’écorce. Ces branches et brindilles ne recommencent à prendre leur 
croissance ordipaire que lorsque l’incision est entièrement cicatrisée. Cette 
particularité me porte à croire qu’il y a deux natures de sève : l’une ascen- 
dante, formée par les racines et destinée à la formation du bois; l'autre des- 
cendante , produite ou modifiée par les gaz atmosphériques, et propre à la 
formation des boulons à fruits ; car toutes les fois que l’on arrêtera ou dimi- 
auera l’ascension de la sève, soit par le retranchement des racines , soit par 
Vincision , soit enfin par tout autre moyen , on obtiendra des fruits en abon- 
dance , mais aux dépens de la vigueur de l'arbre. 

» Une expérience que j'ai faite il y a deux ans, vient encore à l’appui de la 
conviction où je suis qu’il y a deux modifications de sève. Sur une branche que 
je voulais supprimer et qui était placée verticalement sur l’une des deux bran- 
ches-mères d’un pêcher de six ans, j'ai fait au mois d’avril une incision de dix 
à douze lignes à six pouces de la naissance de cette branche, parce que, 
avant de la supprimer , je désirais encore en obtenir la récolte. La partie placée 
au-dessous de l’incision a cessé de croître, et la partie supérieure s’est forte- 
ment gonflée. A la fin de l’automne le bourrelet avait un diamètre triple de 
celui de la branche avant l’opération. Elle a conservé une belle verdure pen- 
dant toute l’année. Les fruits ont été plus gros et plus tôt mûrs que sur les 
autres parlies de l’arbre. La cicatrice ne s’est point formée avant l'hiver, la 
partie du bois dépourvue d’écorce paraissant entièrement desséchée : néan- 


moins au printemps suivant , la partie supérieure de cette branche fleurit en- 
core, mais ne développa que quelques petites pousses jaunes et sans force, et 
alors je la supprimai. J’ai observé que la sève ascendante , entièrement arrêtée 
par une large incision, s'était portée dans les branches voisines de celle in- 
cisée et en avait beaucoup augmenté la croissance. On sait que l’incision annu- 
laire a la propriété d'augmenter le volume desfruits et d’activer leur maturité. 
Chaque exptrience que j'ai faite m'en a donné la certitude. 

» L'incision que l’on fait pour se procurer des branches doit se pratiquer au 
commencement de la sève, c’est-à-dire en avril. Elle consiste à enlever un 
anneau d’écorce au-dessus de l’endroit où l’on veut faire pousser des branches. 
Cet anneau aura deux ou trois lignes de largeur si le sujet a un pouce de 
diamètre à la place de l’incision, quatre lignes pour un sujet de deux pouces, 
et six lignes pour les arbres ou branches qui ont trois pouceset plus de diamètre. 
Elle se fait avec une serpette ou tout autre instrument (ranchant. Lorsqu'on 
pratique l’incision pour mettre les arbres à fruits, on peut la différer jusqu'aux 
mois de mai ou de juin. Il faut cependant la calculer de manière à ce que la 
cicatrice puisse être bien formée pour le mois de septembre, car si cela n’a- 
vait pas lieu, l’arbre mourrait infailliblement l’année suivante. Enfin, quand 
on pratique l’incision sur de petites branches, on doit se servir de linciseur , 
qui abrège beaucoup ce travail. » 


CULTURE. 


Sur l'oxalide à fleurs crénelées. Oxazis cRENaATA, Ca. 


On a commencé à cultiver cette plante en Angleterre, il y a environ sept 
ans ; elle avait été envoyée de Lima, sa patrie, comme produisant en terre 
une grande quantité de tubercules gros comme des noix et {rès-bons à manger- 
Les Anglais l'ont cultivée et la cultivent toujours sous ce rapport , et il paraît 
qu’ils en sont assez contens. On cite entre autres expériences un seul tubereule 
pesant 26 grains, qui, planté le 7 avril, avait produit le 14 décembre 605 tu- 
bercules pesant ensemble 1 1 livres 14 dragmes 22 grains. Jusqu'en 1834, les 
tubercules ne se formaient qu’en octobre, novembre et décembre ; mais voilà 
que M. Pringle, fort habile jardinier , est parvenu à obienir des tubercules 
dès le mois d’août ; c’est une découverte importante pour les Anglais, et ils 
espèrent que M. Pringle ne cachera pas longtemps son secret. 

M. Poileau, qui a calculé les probabilités de réussite de cette culture, d’après 
un examen physiologique de la plante, croit qu’elle peut être avantageuse 
dans notre pays, si l’on a soin de déterminer préalablement en serre chaude la 
germination des bulbes-semence. Alors, vers la fin d'avril, on pourrait , selon 
lui, les mettre en pleine {erre légère, bien préparée , à deux pieds et demi 


LES. 


les uns des autres, dans de larges fossettes , profondes de trois pouces; il s’a- 
girait d’en bien soigner la végétation, et de coucher les tiges dans la fossette, 
lorsqu’elles auraient atteint la longueur de trois ou quatre pouces; on couvri- 
rait ces tiges de terre, en ne laissant que l’extrémité et l’on continuerait au fur 
et à mesure que celle-ci s’alongerait , jusqu’à ce qu’elle eut acquis un pied; 
alors on n’opposerait plus d’obstacle à sa végétation aérienne. D’après cette 
méthode, il se pourrait que les tubercules se formassent aux articulations cau- 
linaires , devenues radicales , et grossissent ; ee dont on s’assurera en fouillant 
de temps en temps les racines. 


Culture des orchidées épiphytes; par M. Porreau. 


La culture des orchidées qui croissent sur les arbres morts ou vivans, ou 
parmi la mousse, dans leur pays , a été longtemps imparfaite et tätonneuse 
en Europe. Ces plantes, à fleurs toujours singulières ou bizarres dans leur 
conformation, et souvent très-belles par leur volume et leurs couleurs va- 
riées , étaient rares et négligées dans nos cultures, quoiqu’elles soient très- 
faciles à faire voyager, parce que leur succulence peut les faire vivre long- 
temps au sec et sans soin. Mais arrivées chez nous, nous les plantions en 
terre de bruyère où elles languissaient et ne tardaient pas à périr. Enfin, 
d’après l’avis des voyageurs qui les avaient observées ou recueillies dans 
leur station naturelle, on les a plantées dans la mousse, et la plupart ont 
mieux végété. Nous avons pourtant encore quelques études à faire sur la 
meilleure manière de les trailer; ce serait une erreur de croire que nous 
pourrons un jour les soumettre toutes au même régime , car celles qui, dans 
leur pays natal, appliquent fortement leurs racines contre l’écorce lisse des 
arbres vivans, telle que la vanille, et dans les fissures des roches les plus ari- 
des, ne peuvent vivre dans de la mousse ; heureusement celles-ci sont en petit 
nombre, tandis que l’on compte par centaines celles dont les racines rampent 
seulement sur les écorces des arbres, se dirigent dans l’air ou se cachent 
dans la mousse. Aussi sont-ce ces dernières qu’on voit le plus fréquemment 
dans nos serres, et vers lesquelles le goût des amateurs se porte plus parti- 
culièrement. 

Non-seulement on les cultive avec succès dans de la mousse humide , mais 
pour les rapprocher encore autant que possible de la position aérienne qu’elles 
ont äans leur pays, on commence depuis peu à les suspendre, dans des 
paniers, aux {ableltes ou à d’autres endroits des serres chaudes, où l’air 
également les frappe de tous côtés, et l’on remarque que celle position 
leur convient mieux que toute autre. Les expériences faites à Gand, et 
qui se continuent chez les nombreux jardiniers de cette ville, de même que 
dans toute la Belgique, confirment la bonté de ce procédé. La forme et la 
malière du panier dans lequel on les place est assez indifférente; mais il 


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faut qu'il soit à claire-voie, afin que les racines puissent en sortir à volonté, 
car la plupart se plaisent à l’air et souffriraient si on les maintenait cachées. 

Voici la forme, (fig. 8), de l’un des paniers employés à Gand, qui est très- 
propre, peu coûteux, et qu’un jardinier peut faire lui-même ; il est ovale 
et d'environ huit pouces de diamètre (il peut être plus petit ou plus grand 
en raison de la grandeur de la plante), fabriqué en fil de fer et muni d’une 
anse du même métal. On humecte de la mousse que l’on saupoudre de terre 
de bruyère, seulement assez pour la noircir ; on mêle dans cette mousse des 
morceaux de branches de bois avec leur écorce, et on en emplit le panier; 
ensuite on place la plante au milieu, en recouvrant sa base de la même 
mousse, et on suspend le panier par son anse, soit à un clou, soit à un fil 
de fer qui descend du haut de la serre. 

Comme c’est dans la saison des pluies que la plupart des épiphytes vé- 
gètent vigoureusement et fleurissent, entre les tropiques, il convient, sous 
notre climat, de les placer dans une serre chaude, humide ou que l’on 
humecte aisément ; elle ne doit pas être très-élevée ni très-grande. 


CONSTRUCTIONS HORTICOLES, OUTILS, ærc. 


Fourneau du greffeur imaginé et mis en usage par M. BizzrarD, pépiniériste 
à Fontenay-aux-Roses. {Kig. 1.) 


Cet appareil se compose d’une sorte de petite table portative, fixée sur un 
piquet ferré par le bout , et que l’on fiche en terre à l’endroit où on travaille. 
Latablette supporte un fourneau sur lequel est posé et arrêté, par des crochets, 
un pot en cuivre dans lequel se frouve la cire à greffer, chauffant au bain- 
marie. Cette tablette sert aussi à poser les objets utiles à la greffe. 


Couteau à décaisser. (Fig. 2.) 


Quand un arbre est dans une caisse, ses racines, au bout d’un certain temps, 
et quand Ja surface intérieure du bois est pourrie, font corps avec le bois au 
point d’avoir besoin d’en être détachées au moyen d’un instrument tranchant; 
celui-ci nous parait remplir parfaitement le but. On peut en construire dans 
différentes proportions ; le modèle que nous proposons a 15 pouces de lon- 
gueur, la lame 15 lignes de largeur et 3 lignes d’épaisseur au milieu. La lame 
doit avoir toujours 3 ou # pouces de longueur de plus que la hauteur de la 
caisse. Le couteau est tranchant dans toutes ses parties. Le manche en bois 
a 9 pouces. 


Extirpateur pour les racines nuisibles, dans les pelouses. (Fig. 3.) 


Cet instrument est d’une grande ulilité pour extirper toute racine pivotante, 
nuisible. La lame peut avoir de 8 à 9 pouces de longueur, à partir du marche- 
pied b, Ce marche-pied sert à appuyer pour enfoncer , comme on ferait avec 
une bèche. Le crochet c peut être mis en usage, dans d’autres cas, pour attirer 
des branches d'arbres; on ne l’a mis là que pour profiter de la place et rendre 
l'instrument utile à plus d’un objet. 


Cisailles. (Fig. 4.) 


Ces cisailles peuvent avoir 3 pieds de longueur et servir pour tondre les 
haies et tout ce que l’on devra atteindre de loin en rameaux menus ou jeunes. 
Les branches sont en bois et le taillant seul , en lames d’acier. 


Émondoir. Fig. b.) 


En poussant, ou en tirant, la lame coupe en & a et fait l'office d’un petit 
croissant. En b est un crochet pour attirer des branches. Dans l’enfourchement 
c on peut prendre et cueillir des noix ou des amandes, en choisissant les 
fruits les plus mùrs. La pointe sert à conduire l'instrument dans l’arbre. Cet 
instrument peut avoir de 12 à 15 pouces de long, compris la douille et la 
pointe. 


Paillassons pour abris. 


Voici les dessins des paillassons dont M. Victor Paquel, de Tour, près 
Bayeux, fait usage avec beaucoup de succès pour mettre ses vègétaux à l’abri 
des intempéries des saisons. La fig. 6 en représente un dans la position où 
il doit être placé ; il est composé de deux membres qui doivent être enfoncés 
én terre jusqu’en aa; comme il n’a qu’une longueur de paille, # demi-cer- 
ceaux sonf suffisans pour en composer la carcasse. Cette paille est attachée 
sur les cerceaux b D ; une ficelle faisant {ension sur les cerceaux cc est autant 
qu’il en faut pour la propreté et la solidité du paillasson. 

Il varie ces paillassons à l'infini ; il en a depuis 18 pouces de diamètre jus- 
qu’à 4 pieds, et depuis 2 pieds de haut jusqu'à 6 et 8. Il est impossible 
d’avoir de meilleurs abris contre le vent pour les arbrisseaux et les petits 
arbres. 

La (Fig. 7.) est un paillasson de même genre, mais plus long, et dont il 
se sert pour couvrir ses planches de haricots, de pois , etc.,etc., pendant les 
nuits froides du printemps, et pour les préserver de la grêle et des pluies pour- 
rissantes. La barre a a en rend le maniement facile. On peut appliquer un 
paillasson plat à chaque bout. 


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Pompe-serinque. 


M. Ferret, lampiste, rue des Bourguignons, à Paris, vient de présenter à la 
Société d'Horticulture une pompe-seringue qui peut être utilement appliquée 
à une foule de besoins horticoles. Quoique cet instrument soit d’un très-bon 
usage en ce sens qu'il produit comme une véritable rosée sur les plantes, sans 
que l’eau surabondante vienne mouiller les pots qui n’en ont pas besoin, 
depuis longtemps, selon M. Jacques (1), on aurait pu produire le même effet 
avec nos anciennes seringues : il ne s'agissait, comme dans celle-ci, que de 
percer l’arrosoir ou la pomme de trous excessivement fins, et de lui donner un 
bombement combiné de manière à produire plus ou moins la gerbe ; car, si la 
pomme est aplatie, nécessairement les jets du fluide, en s’échappant, se 
heurtent, se choquent et se réunissent presque en une masse compacte, tan- 
dis que le bombement plus ou moins grand fait d’autant diverger les jets, et 
rend leur rassemblement de plus en plus impossible. Mais, dans le perce- 
ment de trous aussi fins que nous le désirions, gisait une difficulté : l’as- 
piration de l’eau se serait faite avec difficulté, vu la fténuité des ouvertures, 
et c’est ici, que M. Ferret a innové ; car, au centre de la pomme et au milieu 
d’une partie d'environ 15 lignes de diamètre, non criblée de trous, ils’en trouve 
un d’à peu près 5 lignes. À l’intérieur de la pomme est adaptée une sorte de 
clapet qui n’est pas conformé comme ceux adaptës aux pompes ordinaires. C’est 
un morceau de cuir mou, libre, mais retenu seulement par deux petites bandes 
de métal,'placées en croix, et qui ne lui laissent que bien peu de jeu, cependant 
assez pour que, dans l’aspiration, l'eau puisse s’introduire facilement ; mais 
aussitôt que la pression se fait, ce clapet s'applique hermétiquement, par ses 
bords, contre la partie concave de la pomme, ne permet à l’eau de s’échapper 
que par les nombreuses ouvertures latérales, et produit ainsi une pluie douce 
et fine. Du reste, la construction de cette seringue ne diffère en rien de celles 
dont on se sert depuis longtemps. 

Jusqu'ici, les seringues-pompes livrées par M. Ferret aux amateurs, culti- 
vateurs ou autres, ne sont confeclionnées qu’en zinc, et d’un prix peu en rap- 
port avec la matière confectionnante. Espérons que M. Ferret pourra, dans 
peu, leur substituer des tubes en cuivre rouge ou en laiton, bien calibrés, qui, 
avec un pas de vis ajouté dans le bas, donneront la facilité de changer les 
pommes à volonté, et qu’il pourra, malgré cette dernière amélioration, les 
livrer toujours au même prix , et doter ainsi l’horticulture d’un instrument qui 
ne peut être que d’une grande utilite. 


A propos d’arrosemens dans les serres, nous consignons avec plaisir ici, 
une lettre qui vient de nous parvenir, et que les horticulteurs ne trouveront 
probablement point dépourvue d'intérêt. Elle est conçue en ces termes : 


(1) Extrait de son rapport à la Société. 
Toxe JIL. 12; 


Ar. | DES 


M. Poiteau a dit, au sujet des plantes de serres : « Quand on les sort c’est 
» pour les placer en gradins ou à plat, à une exposition chaude et abritée, où le 
» soleil darde ses rayons la plus grande partie du jour; dans cet état on se 
» contente d’enarroser le pied, mais leurs rameaux et leur feuillage se trouvant 
» dans une atmosphère sèche , où ils font de grandes déperditions sans trouver 
» rien à absorber, durcissent promptement, perdent leur fraicheur, leur 
» éclat et l'aspect agréable que nous recherchons. 

« I semble que pour maintenir ces plantes dans un état salisfaisant de 
» santé , il faudrait, outre les arrosemens obligés , établir en pratique; non- 
» seulement de faire tomber sur elles l’eau divisée en pluie au moyen d’une 
» pompe approprice à cet usage, mais encore de mouiller la terre avec la même 
» pluie, jusqu’à une distance de 6 à 6 pieds des plantes, dans les temps chauds 
» et secs, afin que, le soleil venant à darder, il puisse, en vaporisant l’eau, 
» la transformer en une petite atmosphère vaporeuse et humide, qui entourera 
» les plantes, lesquelles en absorbant une partie de ces vapeurs , le feront au 
» profit de leur santé et de leur beauté. » 

Rien de plus clair et de plus exact que ces observations, car, en effet, si à 
volonté on pouvait obtenir une pluie artificielle , bien douce et bien divisée, 
qui arroserait le feuillage, les tiges et le pied des plantes, d’abord de hauten 
bas par la chute, ensuite de bas en haut par l’évaporation, il est certain qu’on 
obtiendrait des avantages admirables. 

M. Poiteau n’est pas le premier qui ait compris ces avantages et ait émis le dé- 
sir de les voir se réaliser, et si déjà l’on n’a pas mis en pratique un tel genre d’ar- 
rosement, c’est que les moyens ont manqué pour l’effectuer, car les pompes 
qui existent, remplissent si imparfaitement le but proposé qu’on y a renoncé. 
Au surplus, il est probable que des pompes quelque bien imaginées qu’elles 
puissent être, ne réussiront jamais à faire tomber l’eau en pluie, qu’elles 
agiront toujours très-imparfaitement et surtout très-inégalement, en lais- 
sant retomber pesamment des filets d’eau, non divisés, qui flétrirontetmeur- 
triront les plantes, même les moins délicates. 

Ce qu’il faudrait , ce serait un appareil qui pût effectuer une chute d’eau ar- 
tificielle en tout semblable a une pluie naturelle, conséquemment qui füt bien 
divisée, et dès lors légère, tombant à volonté, sans travail , sans apprêts et sans 
embarras. . . . Eh bien Monsieur , j'ai trouvé un moyen de faire tomber 
l’eau bien autrement divisée que celle qui sort de l’arrosoir ordinaire, qui 
est jusqu’à présent ce qui a été de mieux imaginé pour l’arrosement. Mon 
procédé peut être appliqué d’un seul jet, pendant des heures entières, au de- 
hors comme au dedans des serres les plus vastes, avec la facilité , au moyen 
d’une clef, de presser ces pluies en averses ou de les retenir en ce qu’on appelle 
pluies douces et bienfaisantes. Voilà donc les vœux de M. Poiteau accomplis 
puisque. ces eaux , divisées en gouttelettes, tombant de haut en bas, en dehors 
comme en dedans des serres, pourront dès lors être évaportes par l’action des 
rayons solaires ou seulement par celle de l'air, ef former ainsi autour des plan- 


— 91 — F 


tes celte atmosphère humide qu'il suppose, avec raison, devoir leur être si 
favorable. 

Ces appareils, peu couteux comparativement à leur importance, et d’une 
extrême solidité puisqu'ils sont en fonte et en plomb, sont dirigés sous terre 
et ne peuvent causer aucun embarras dans les serres ; mais ils exigent un ré- 
servoir d’eau à une certaine élévation, et ce sont ces eaux qui, passant dans les 
appareils posés à 8 ou 10 pieds, produisent à volonté ces pluies générales et 
bien divisées, au moyen des diviseurs adaptés aux appareils, sans qu'il soit 
besoin d’autre attention que d'ouvrir la clef et de la fermer quand on le juge 
nécessaire. L. BouGLinvaL, 

Mécanicien actuellement à Liège , rue devant la Madelaine, 273. 


FRUITS NOUVEAUX; FRUITS COMESTIBLES. 


Description d'une nouvelle variété de poire, nommée Beurré-Seutin; par 
M. Van Moxs. 


Cette excellente variété est l’un des produits de mes semis. L’arbre qui la 
porte est fort élégant; ses bourgeons sont droits, coudès à leur base, un peu 
repliés au sommet, faiblement cannelés et régulièrement distribaës. L’écorce 
des rameaux est d’un brun rougeûtre, lisse et très-peupicotée. Les yeux à bois 
sont alongèés et implantés sur de gros supports ridés. Les yeux à fruits sont 
pointus, écailleux, ne se développant que tard et après deux années de lente 
croissance. Les feuilles sont ondulées, ovales, lancéolées, aiguës au sommet 
et finement dentées en leurs bords, d’un vert luisant en dessus , jaunâtre en 
dessous; leur pétiole les surpasse quelquefois en longueur qui est de près de 
trois pouces. Les fleurs sont belles et grandes, d’un blanc très-pur. Le fruit a 
la forme barillée , obronde ; sa mesure moyenne, est trois pouces de hauteur 
sur deux pouces et demi d’épaisseur; son ombilic est large et profond, son 
pédoncule est assez épais, en massue à sa base , long d’an pouce, verdûtre, 
nmuancé de brun. La peau est lisse , d’un beau vert qui passe au jaune verdätre 
à l’époque de la maturité ; elke est légèrement et finement tiquetée de gris bru- 
nâtre. Sa chair est blanche, beurrée, très-tendre, fort sucrée, d’un goût franc 
et nullement musqué. Ses pepins sont noirs, assez gros et nombreux, elle 
mürit régulièrement vers la fin de l’automne, et se conserve jusqu’en février , 
quelquefois même, et surtout lorsque les chaleurs de l’été ont été modérées, 
elle peut aller jusqu’au mois d’avril. 

J'ai dédié cette poire à mon savant ami, le docteur Seutin, professeur de 
clinique à la faculté de médecine de l’université libre de Bruxelles, et prési- 
dent du congrès médical , qui se tient annuellement en cette ville. 


Sur diverses espèces ou variétés de Prunes, par M. Touanis, pépiniériste 
à Macheteaux, près Tonneins, département de Lot-et-Garonne. 


La Prune-Robe-de-Sergent est connue dans le commerce sous différens 
noms ; dans diverses contrées de la France, en Angleterre, dans le nord de 
l’Europe, et même dans les colonies, on lui donne le nom de Prune d'Agen 
(chef-lieu de département); le nom de Prune d’ente, sous lequel on la 
désigne encore, surtout à Bordeaux, indique une espèce greffée, parce 
qu’autrefois on ne multipliait cette intéressante variété que par ce moyen. 

Le nom de Prune-Daite ( P. dactylifera) lui fut imposé par Gouan , à cause 
de la grande ressemblance de ce fruit avec les Dates du commerce ; la Prune 
que l’on nomme quelquefois, Prune d’Agen est la variété nommée Prune de 
Saint-Antonin (Sainr-Amaxs, Flore agenaise), qui est principalement culti- 
vée dans la partie orientale du département, d’où on l’exporte, pour être 
employée dans les hôpitaux, Le fruit est noir, acide, assez gros, mais de 
peu de valeur. 

Quant à la soi-disant variété Robe-de-Sergent à fruit blanc, ce n’est qu’une 
variété même bien médiocre de la Dame-Aubert, qui, comme tout le monde 
le sait , ne mérite guère d’être cultivée. 

Enfir , la variété dite de Cornemuse, que feu M. de Saint-Amans avait 
remarquée dans les environs de Villeneuve-d’Agen, est connue sous trois 
noms différens, sous celui de Cornemuse à Villeneuve-d’Agen, d’Ambre à 
Monpezat , et de Chypre à Macheteaux, Clairac et Tonneins. 

Cette variété est bien peu cultivée, et je puis affirmer positivement que, 
sur sept à huit mille individus de la variété Robe-de-Sergent ( surtout de- 
puis que l’on a reconnu la supériorité d'élever cet arbre franc de pied), qui 
sortent annuellement de mes cultures, à peine m’est-il demandé une centaine 
de la Cornemuse , dont les arbres sont d’un si faible produit, que leur cul- 
ture est presque abandonnée partout. 

Le fruit est bon, sucré, moins gros et moïns long que celui de la Robe- 
de-Sergent ; les individus atteignent en quelques années une taille vraiment 
extraordinaire; mais, je le rèpète, c’est un arbre bizarre, qui fructifie dif- 
ficilement, et qui meurt au moment où l’on s’y attend le moins. 

Bien que la Prune-de-Roi soit aussi d’un faible produit, elle mérite, sous 
tous les rapports, d’être cultivée pour la consommation du ménage; ses 
fruits gros, ronds et charnus, sont agréablement parfumts; cette variété, 
immédiatement après la Robe “de-Sergent, doit être mise en première 
ligue. 

Pour donner à peu près un aperçu de l'extension de la culture du Prunier- 
Robe-de-Sergent, depuis une vingtaine d'années, il suffirait de dire que la 
petite commune où j'habite a été ravagée par le froid du 13 avril dernier, la 
moitié des Prunes ont été emportées ; les experts déléguës par l'autorité 
supérieure ont évalué le dommage de ce seul article à 150,000 fr. 


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De tous les arbres fruitiers ; c’est celui dont la culture est la plus simple 
et la plus facile, il s’'accommode de toutes sortes de terres et d'expositions; 
des friches calcaires, réputées jadis comme incultes, sont aujourd’hui trans- 
formèes en magnifiques plantations, et récompensent chaque année avec 
usure , la main laborieuse qui leur a prodigué les premiers soins. 

MM. les amateurs qui Falls acte culliver les variétés que je viens de 
désigner, peuvent compter que je me ferai un devoir et un sensible plaisir de 
leur en envoyer des greffes par la voie qu’ils m'indiqueront, les priant de 
compter aussi sur l'identité des espèces ; comme également on pourra se 
procurer, dans mon établissement, des plants de divers âges, francs de 
pied, de la variété Robe-de-Sergent et de Cornemuse , à des prix modérés. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


SociËTÉ D'HORTICULTURE D’'ANVERS. 
Esxtrait du procès verbal de la séance du 27 février 1836. 


La commission des juges , se trouvant réunie au salon d’exposition, s’oc- 
cupe successivement des différens concours, dans l’ordre suivant : 


17 Concours pour la plus belle collection de plantes en fleur, de genres 
differens. 


Le prix a été obtenu par la collection de M. le Chevalier Parthon-Devon. 
1°" Accessit par celle de M. Meeusen, fils. 2° Accessit, par celle de M. Moretus- 
Van Colen. 

Les collections suivantes ont été mentionnées honorablement et sont dé- 
signées d’après l’ordre du catalogue : 

De MM. De Caters, président ; De Caters, Constantin ; De Caters, Ernest ; 
De Knyff-Dellafaille; Le Brasseur-Van den Bogaert et Moens. 


2e Concours pour la collection de plantes en fleur, qui présentera le plus 
grand nombre d'espèces et de variélés du même genre. 


La médaille a été adjugée à la collection de Camellia de M. J. Lemmens. 
l'" Accessit , à celle de M. le Chev. Parthon-Deyon, 2 Accessit, à celle de 
M. De Caters, Constantin. 


3° Concours pour la plante en fleurs la mieux cultivée. 


La médaille a été dècernée ‘au n° 501, Camellia Donkelarü, de À. le 
Chevalier Parthon-Devon. 1° Accessit, au n° 57, Camellia striata, de M. J. 


M): RE 


De Boey. 2° Accessit, au n°544, Mimosa decurrens, de M. Sommé , vice- 
président. | 


4° Concours pour la plante en fleur la plus rare, ou le plus nouvellement 
introduite dans le Royaume. 


Ce prix n’a pas été adjugé, cependant le jury désire que les plantes sui- 
vantes soient mentionnées honorablement ; savoir : 
N° 97 Camellia Rachel-Ruysch, de M. De Caters, Constantin. 
— 100 Rodriquezia speciosa, idem. 
— 384 Camellia cluritas, de M. Moens. 


— 414 — Rachel-Ruysch, de M. Moretus-Van Colen. 
— 486  — Sp. de M. Parthon-Devon. 
— 507 — platipetala, idem. 


5° Concours pour la floraison difficile. 


La médaille a été adjugée au n. 433 bis, Rosa hybrida( la Nubienne), de 
M. Moretus-Van Colen. 1° Accessit, au n° 450 Lilium martagon, de M. le 
baron Osy. % Accessit, au n° 111, Civia nobilis, de M. Ernest De Caters. 

Les juges ont eu à regretter de ne pouvoir donner le prix au n° 329 Aga- 
panthus umbellatus, de M. Meeusen, fils, cette plante ayant été déjà cou- 
ronnée l’année dernière ; sans cette circonstance elle eut ‘sans doute obtenu 
tous les suffrages. 


SOCIÉTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET D'IORTICULTURE DE TOURNAI. 


Le jury de la SocrËTÉ ROYALE D'AGRICULTURE ET D'HORTICULTURE, DE 
Tournai, a procédé , le 6 février , au concours des prix. Celui de collection 
a été décerné à M. B. Nève; le 1‘ accessit à M. Dehulst , et le 2° à M. Errem- 
bault-Dumaisnil. 

Le prix de cullure a ëlé accordé au Camellia Donklarii de M. B. Nève; 
le 1‘" accessit au Cypripedium insigne, de M. Errembaul(-Dumaisnil, et le 2° au 
Mimosa filicifolia exposé par M. Dehults. 

Le prix pour la plus belle collection de fruits de dessert a été décerné à 
M. Allard-Kuppens ; le 1° accessit à M. Dumon, jardinier de M"° de Pamele, 
et le 2° à M. Hubert Claes. 

Mention honorable avec médaille d'encouragement est accordée à 
M.J.-B. Millié, jardinier de Me Piat-Lefebvyre, pour avoir exposé une magni- 
fique botte d’asperges. 

On a remarqué à celte exposition #0 Camellia très-bien fleuris, apparte- 
pant à M. B. Nève. 


SoclËTÉ DE FLoRE DE Bruxezres. Vingt-huitième exposition; les 13, 14 
et 15 mars 1836. 


Le nombre de plantes exposées se monte à 891. 


ds 


* Le 1°" prix, pour le plus bel envoi de plantes, est décerné à M. F. Reynders, 
de Saint-Josse-Ten-Noode ; sa collection se compose de quatre-vingts plantes 
également riches de végétation comme de floraison. Le 2° prix est accordé à 
M. Hermans-Lubbers, d’Ixelles, qui a envoyè cinquante plantes. M. Moens, 
d'Anvers obtient l’accessit. 

Le prix pour la plus belle collection de Camellies en pleine floraison est 
mérité par celle de M. Reynders, qui présente le choix le plus agréable de 
quarante espèces ou variétés. 

Une seule collection d’Amaryllis fleuries a été exposée; elle est formée de 
vingt-deux espèces ou variétés, et appartient à M. Donkelaer, de Louvain ; 
le jury la trouve digne du prix. 

La plante la plus rare ou introduite le plus nouvellement en Belgique est 
reconnue pour appartenir au genre Gesneria; elle est exposée sous le 
nom spécifique de Faucialis (1), n° 628, et fait partie du contingent 
de M. le Chev. Parthon-Devon, de Wilryck, près d'Anvers. Le 2° prix est 
donné au n° 700, Euphorbia pulcherrima, exposé par M. Reynders qui ob- 
tient aussi l’accessit pour un Epimedium grandiflorum , portant le no 699. 

Le premier prix de belle floraison et de meilleure culture a été, adjugé 
à M. Parthon-Devon, pour nn Camellia Parthoniana, n° 627; et le second 
prix à M. Reynders, qui a exposé, sous le n° 714, un magnifique Proéea glabra. 

Une médaille d'encouragement a été offerte à M. le baron Ch. Vander- 
linden d’Hoogvorst, pour un Rosa pomponia, placé à l’exposition ; sous le 
n° 536, et que d’une voix unanime le jury a déclaré très-remarquable. 


Le 12 mars, la Socxéré »’Horricuzrure DE LiËce a confié à un jury spécial 
la distribution des prix proposés en concours , pour l'exposition des plan- 
Les et collections diverses qui ornaient son salon. 


Voici la décision du jury. 

Le premier prix est accordé à l’unanimité au n° 52, Ewphorbia pulcher- 
rima (Exp. heterophylla, auct.). Cette plante, si remarquable par la beauté de 
ses grandes bractées, du rouge le plus vif, a été rapportée du Mexique au prin- 
temps de 1834, par M. le baron Carwinshy, et donnée en présent, au jardin 
de Hurlach près d'Augsbourg. Le pied couronné est exposé par M. Vander- 
straeten. 

Un second prix consistant en une médaille d’argent a été accordé aussi à 
l'unanimité au n° 276, qui est une orchidée nouvelle de la tribu des Fandées, 
voisine des Catasetum , et reprise au catalogue sous le nom de Monacanthus 
viridis (2). Cet individu est de la collection de M. Jacob-Makoy. 


(1) L'’abondance des matières pous force à remettre au prochain cahier la description et la figure 
de cette belle plante qui sera comprise dans notre Iconographie, 

(2) Nous donnerons égalément dans le prochain cahier ; la description et Ja figure de celle 
plante. ” 


— 96 — 

Le premier accessit est décerné au n° 483, Oncidium ampliatum de la col- 
lection de Mie Vossius, à Engis ; le second au n° 360, Camellia gloria Angilæ 
dit Lord Crewe, de la collection de M. le professeur Leroy. On se rappelle qu’à 
Ja vente de plantes, qui eut lieu , au mois de février dernier, dans la maison 
mortuaire de milord Crewe, sur Cointe-lez-Liège, cette superbe variété de Ca- 
mellie fut vendue 500 francs. 

Le premier prix pour la plante en fleur la mieux cultivée est voté par ac- 
clamation générale au n° 392, Rosa thea lutescens, de M. Francois Marck, 
jardinier de M"° Simonis, à Verviers. Ce pied est magnifique. Le premier ac- 
cessit est accordé au n° 69, Ieliotropium peruvianum de la collection de 
M. Borsu. L’Acacia paradozxa, n° 1235, de la collection de M. Dozin , remporte 
le second accessit. 

Une forte majorité a accordèéle premier prix pour la collection la plus riche 
en belles plantes en fleur, à M. Jacob-\] akoy ; sa collection se compose de 56 
plantes aussi variées que remarquables par leur beauté et leur belle culture. 
Le premier accessit a été voté au contingent fourni par M. Terwagne , qui est 
formé de 27 belles plantes. La collection de M. Vanderstraeten, composée 
de 45 plantes, a remporté le second accessit. | 

Le jury a décerné des mentions honorables à la collection de M. Legraye à 
qui la commission d'administration et le jury expriment la reconnaissance de 
la société pour le grand nombre de plantes qu’il a bien voulu exposer au nom 
des membres absens ou qui ne cultivent pas , et aux collections de MM. de 
Coune, Dozyn et de Mue Vossius. 

1 y a 514 plantes exposées. 


Eztrait du programme publie par la Société d'horticulture de Paris, pour 
l'exposition du 3 au 9 octobre 1836. 


Art. 7. La Société désirant engager les étrangers à contribuer à enrichir 
Pexposition, décide qu’il sera décerné une médaille spéciale à la plus riche 
collection de belles plantes rares , les mieux cultivées et en fleur, qui seront 
exposées par les étrangers. Il est entendu que ces derniers ne concourront 
qu'entre eux. 

Art. 8. Il pourra être accordé autant de mentions honorables qu’il y aura 
de prix. 


MÉLANGES. 


Dans une des dernières séances de la Société d’'Horticulture, M. Bailly de 
Merlieux a présenté une poire de Crassane qui offre le phénomène de deux 
poires superposées , l’une sortant du calice de l’autre. Cette poire double s’est 


= Y — 


trouvée d'excellente qualité, ét n’a offert ni loges ni pepins dans son inte- 
rieur, Un membre a dit, à ce sujet, qu’il à vu un afbre dont une branche 
porté constamment des fruits doubles, et qu’il a eü la curiosité d’en prendre 
des greffes qu’il a mises sur un poirier, afin de savoir si la monslruosité se 
propagera. ÿ 


Sur la patrie du marronnier d'Inde (Æsculus hippocastanum, L.). 


M. Roylé publie en Angleterre, où peut-être à Calcuta, la Flore de Ca- 
éhemire et des monts Himalaya, et M. Loudon donne uné légère analyse 
des cahiers de cet ouvrage, au fur ét à mésufe qu’ils paraissent. Dans l’ana- 
lyse de la quatrième pañtie, il est question dü marronnier d'Inde, Horse- 
Chestnut , que Linné dit habiter l’Asie septentrionale, et Sprengél le Tibet, 
ée qui est beaucoup plus précis; eh bién, les explorateurs anglais ne l’ont 
pas encore frouvé dans ce vaste paÿs qu'ils parcoürent dans {ous les sens 
depuis longtemps. Ils y ont trouvé des pavias, mais tion lé marronnier qui est 
aujourd’hui si commun dans toute l’Europe , où , selon Linné, il a été intro- 
duit en 1550. M. Loudon ne balance pas à dire que la patrie dé éét arbre est 
encore inconnue. 

C’est une chose assez singuliére que l’origine des deux seuls marronniers, 
Æsculi, que nous connaissions, soit encore un problème! car aucun voyageur, 
aucun botaniste ne dit avoir {trouvé le marronnier rubicond croissant natu- 
rellement dans telle ou telle contrée du globe. M. Loudon l'indique bien 
comme étant de l'Amérique séptentrionale; mais je ne sais sur quoi cet 
auteur se fonde, puisque le fait publié par M: Camuset, en août 1833, ne 
pouvait être connu de M. Loudon en 1830 , époque où il a publié son Hortus 
britannicus. Selon M. Camuzet, M. Michaux aurait reçu en 1812, des graines 
de pavia de l'Amérique septentrionale; ces graines auraient été semées de 
suite au Jardin des Plantes de Paris, et parmi les arbres qui en provinrent se 
serait trouvé un individu différent des autres, qui est l'Æsculus rubicundu, 
et qui à donné ses premières fleurs à l’âge de trois ans, c’est-à-dire en 1615. 
Ce même arbre existe toujours dans la pépinière du Jardin des Plantes; c’est 
probablement l'individu dé son espèce, le plus âgé de lous ceux qui se 
trouvent en Europe. | 

— Il s'est formé à Paris, à l’hôlel de Nesle, rue de Beaune, un cercle 
agricole où les sommités agronomiques et agriculturales, les sommités en 
science et en dignité, qui habitent Paris et ses environs , sé réunissent sous 
la présidence de M. le duc Doudeauville, pour s’entretenir de l’agriculture 
et de ses intérêts. On est reçu membre du cercle, au moyen d’une cotisation, 
après avoir été proposé par deux membres fondateurs ou déjà admis. Les 
salons du cercle sont ouverts tous les jours, depuis neuf heures du matin 
jusqu’à minuit, on s’y occupe d’agriculture et de sciences, et chacun, en 
commuüniquant ses connaissances, en apprend qui lui étaient inconnues. 

Towe Ill. 19: 


FE VE 


Traiter ainsi des sciences en conversation, est une chose infiniment plus 
utile et plus instructive que toutes les séances prétendûment académiques où 
il n’est permis de faire aucune question ni de présenter aucune objection 
aux auteurs des mémoires qui y sont lus. 


Sur la vente des greffes. 


On s'étonne et avec raison que, dans notre pays, l’on n’ait point encore 
adopté l’usage de vendre des greffes aussi bien que des arbres greffés. Ii y 
a des amateurs qui payeraient une greffe tout aussi cher qu’un arbre greffé; 
et, dans plusieurs cas, une greffe est préférable. Les Anglais, meilleurs 
négocians que nous, et qui nous précèdent toujours, sinon en inventions , du 
moins dans l’application des inventions uliles, vendent des greffes et les 
annoncent même dans les journaux. Ainsi, l’on voit dans le Gard. Mag., 
mai 1834, pag. 235 : «M. Saul de Lamastre prévient le public qu'il a à 
vendre des greffes des meilleures variétés de pommes et de poires, à 8 sous 
la pièce. Pourquoi, dit M. Loudon, les pépiniéristes et les sociétés d’horti- 
culture, qui ont un jardin, ne font-ils pas de même? » 


EEEEEEEEEEEEEEEE————_—_— —…—…… … …"…"…"”"…"…"…—… …—…—…"…"”"…"…"_…"…_…—_"_—"—_…_…"_"_"-_—__—_"…—_—__…_…"…_…_…—…— _ 


BIBLIOGRAPHIE. 


* 


BorTanicaL REGISTER , or ornamental Flower-Garden, etc. Par J. LiNpLey. 
Nouvelle série. tome IX. n°3, mars 1836. 


1837. SrannoPra 1NsiGnis, Parasita; pseudobulbo globoso, costato; fois 
latissimis, acutis, plicatis ; scapo squamoso; floribus amplissimis. 

S. ivsienis. Bot. Mag. 2948 et 2949.— Drap. in Sert. Bot. liv. 92. 

Cararocarrus ixsienis. Swveer. Hort. Brit. ed. 2. 490. 

Le genre Stanhopea, institué par Frost, a été dédié au président de la 
sotièté botanico-médicale de Londres, Lord P. H. Stanhope, l’un des hommes 
les plus recommandables de l’Angleterre , et les plus sincèrement dévoués à 
la propagalion des sciences utiles. La Stanhopée brillante a été découverte 
en 1818, dans les grandes forêts de l’intérieur du Brésil , où elle vit parasite 
sur les troncs usès et rongès par le temps. M. Frost en a d’abord enrichi le jar- 
din royal de Kew, et depuis M. H. Harisson en a fait parvenir plusieurs à son 
frère, à Aigbarg, près Liverpool. Cette magnifique espèce à fleuri au mois 
d'octobre dernier, dans les serres de M. F. Vandermaelen , à Bruxelles. 

1838. Kexnenya cLasrara. Foliolis 8 cuneatis, mucronatis, glabris; pe- 
tiolis caulibusque pilosis ; stipulis late ovatis, acutis; bracteis deciduis, 
pedunculis foliorum longitudine , subsexfloris 

Originaire de la Nouvelle-Hollande, où elle a été découverte tout récem- 


00 —… 


ment, celte jolie Kennedye, a été communiquée en 1833, à M. Knight, qui l’a 
vu fleurir, dans ses serres, au mois de mai dernier. 

1839. Trisranra macroPHyLLA. Arborea; foliis oblongo-lanceolatis, acutis, 
sub verticillatis, ramulis calycibusque pubescentibus ; Phalangibus polyan- 
dris, capsul& omnino infré. 

On doit la formation du genre Tristania , au savant auteur du prodrome 
d'une flore de la Nouvelle-Hollande, qui l’a établi pour des plantes qu'avant 
d’avoir pu en faire une étude profonde, aux lieux mêmes de leur croissance, on 
avait hasardeusement placées parmi les melaleuques. Huit espèces le compo- 
sent maintenant ; ce sont des arbres ou des arbustes à feuilles simples, entières, 
lancéolées , ayant leurs fleurs disposées en corymbes pédonculés. Le nom gè- 
nérique adopté par sir R. Brown, parait être formé des deux mots grecs zpcrs, 
trois et 16741, qui signifie se tenir droit: il fait allusion à la disposition par- 
ticulière de Finflorescence dont les corymbes sont toujours composés de trois 
fleurs , superposées autour des rameaux, près de leur extrémité, se tenant 
dressées sur leurs pédoncules, presque à égales distances. La Tristanie à gran- 
des fleurs , envoyée en 1835, à M. Richard Harisson, de Liverpool , sous le 
nom de Tristania laurina , a ètè immédiatement reconnue comme espèce 
distincte et nouvelle ; elle fleurit au mois d’août. 

C’est un arbre élevé, dont les rameaux, légèrement pubescens vers l’extrè- 
milé, divergent en tous sens. Les feuilles sont coriaces, ovales , lancéolées, 
aiguës , péliolées , couvertes d’une mullitude de très-pelits points transparens, 
longues de quatre à cinq pouces et larges de dix-huit à vingt lignes. Les fleurs 
sont blanchätres; le calice est monophylle, partagé jusqu’à moitié, en cinq décou- 
pures aiguës, lancéolées, ciliées et réfléchies. La corolle consiste en cinq pé- 
{ales onguiculés, concaves, étalès. Les étamines sont (rès-nombreuses , réunies 
en cinq phalanges, par la base des filamens qui, libres à l’extrémité seule- 
ment, semblent ramifiès sur deux rangs étendus le long de chaque pétale; les 
anthères sont globuleuses et jaunes. L’ovaire est à cinq loges, contenant un 
très-grand nombre d’ovules aftachés à leur angle interne ; il est surmonté d’un 
style el d’un stigmate simples. Le fruit estcapsulaire, à cinq loges polyspermes. 

1840. OExorarra seroTiNA. Caule adscendente ; internodiis subæqualibus; 
foliis lineari lanceolutis, subdentatis, pubescentibus; capsulis pedicellatis 
obovatis , tetrapteris , pubescentibus. 

OE. Serorina. Swerr. F1. G. 1. Ser. 2. 184. 

L’Onagre à fleurs tardives, a été découvert par M. Nuttal , dans le nord de 
l'Amérique , et envoyé, il y a quelques années, au jardin botanique de Liver- 
pool, où on l'avait considéré d’abord comme une simple variété de lOnagre 
frutescent. Comme l’indique son nom spécifique, cette plante fleurit l’une des 
dernières de toutes ses congénères, et presque toujours les gelées de la fin de 
novembre viennent mettre brusquement un terme au développement des nom- 
breux boutons, que l’on apercoit encore au sommet des rameaux. 

1841. Corxanræes. Ord. nat. Orcuidex. Gyn. mon. Perianthium patents- 


— 100 — 


simum. Sepala dilatata , flexuosa , conduplicata ; lateralibus maximis basi 
distinctis. Petala multo minora, erecta. Labellum wnguiculatum, maximum, 
galeatum, cum hasi columne continuum, nullo modo articulatum, tridenta- 
tum, in medio unguis appendice poculiformi circumdatum. Columna :feres, 
basi bicornis, elongata, apice recurva, bilabiata. Stigmate rima transversa. 
Anthera bilocularis. Pollinia 2, compressa, postice sulcata ; caudiculà hi- 
near, arcuatà : glandulé lunat@, apicibus approzimato-recurvis. 

C. macranrsa. Foliis angusto-lanceolatis; pseudobulbis, ovato-conicis, 
aliè suloatis ; labello utrinque quater plicato : plicis deflexis. 

C. Macranræa, Hook. Bot, Mag. Fol. 8102. in textu. — Linz. Gen. et sp. 
of Orch. pl. 159. 

GonGura macRANTA. Hoox. Bot, Misc. 2. 151. t. 80. 

Cette singulière orchidée, la seconde du genre Coryanthe, a été trouvée aux 
environs de Carracas, par M. Lockhart qui en a fait l’envoi à M. Knigt, dansla 
collection duquel elle a fleuri au mois d'octobre dernier. Sa fleur est sans con- 
tredit l’une des productions les plus extraordinaires et les plus bizarres du 
règne organique végétal. 

Son pseudobulbe est ovale, alongé, cannelé, long de deux pouces, épais de 
dix lignes, d’un vert jaunâtre, orné supérieurement d’une couronne d’un 
brun fauve ; il donne naissance à deux feuilles lancéolées, longues de six à 
sept pouces, larges de quinze à dix-huit lignes, marquées de stries qui se des- 
sinent longitudinalement vers les bords et entre trois côtes parallèles , épais- 
ses et rougeûtres ; la couleur des feuilles est un vert plus pur et plus prononcé 
que celui des pseudobulbes; leur base est engainante. La tige ou plutôt la 
hampe s’élance de l’extrémité inférieure du pseudobulbe et prend une direc- 
tion latérale et horizontale, cherchant à surmonterles obstacles qu’elle ren- 
contre, traversant les mailles ou interstices, qui laissent entre eux les brins 
d'osier dont se compose le panier dans lequel on fait ordinairement végêter 
la plante ; elle a le double de longueur des feuilles ; ses articulations sont à la 
distance de plusieurs pouces et recouvertes chacune d’une bractée spathiforme, 
membraneuse, engainante, iancéolée, presque obtuse, striée et d’un vert fauve 
verdâtre ; elle est cylindrique, et présente assez souvent quelques bifurca- 
tions ; à son extrémité se développe une fleur de six pouces d’étendue. Les 
sépales implantés sur un ovaire rigide, cylindrique, cannelë, long de trois 
pouces, épais de trois lignes au plus, sont très-dilatés, ondulés et plissés, 
d’une forme très-irrégulière et bizarre, à bords roulés , d’un jaune ochracé, 
parsemés de taches et de points d’un rouge pourpre, foncé et moins apparens 
sur la face extérieure. Les pétales sont beaucoup plus petits , lancéolés , on- 
dulés, à bords roulés intérieurement, de Ia même couleur que les sépales, 
mais nuancès de blanchâtre, pointillés de rouge purpurin ou sanguin. 

1842. Loggcra pecurrens. Foliis ovato-lanceolatis, decurrentibus, con- 
fertis, duplicato-serratis, glabris; floribus axillaribus, breviter pedunculatis; 
calycis villosi laciniis lanceolatis, inciso-serratis; corollæ laciniis apice pilosis. 


Coxvanthes macramtha. 
Mars 1826. ZL Horiiculltera: Belge. 5 


Qi L 
PATUCR 


— 101 — 


L. Drcurrexs. SrRExG. Syst. veget. 1.712. — Swvesr, Brit. FI, Gard. n. 8.1. 
86.—Cavan. ic. 6.13. t. 521. — Rozu. gr Scuuzr. Syst. 5. 42. 

1843, AzsrrokMERIA AURANTIAGA. Erecta; foliis lanceolatis, obtusis, glabris, 
obsoletè denticulatis; perianthii laciniis integerrimis : interioribus lanceola- 
tis, acuminatis, erectis. 

À. AuranrTraca. Don 1x Sweer. F1. Gard. 2° série. 3. 205. t. 208. 

L’Alstræmèérie à fleurs orangées a été envoyée du Chili, à MM. Low de 
Clapton, en juin 1833 ; et cette partie de l’année correspond à l’époque de sa 
floraison. 


Curris Boranicaz Maçazine ; or Flower Garden displayed , eto., etc.; par 
W. J. Hooker ; nouvelle série ; tome x. n'° 109, 110 et 111. Janvier, 
février et mars, 1836. 

3458. Cereus N arozronis. 

CEREUS TRIANGULARIS , var. #4ajus, SALM-DyeKx. — Orxo, algemeine Garten- 
zeitung. 1633. 

Cacrus Naporeonis. Hortul. 

3459. Pruerea mispipa. Browx Prodr. p. 360. — Sprenc. Syst. veget, 
1. p.92.— Bot. Regist. 1578. 

3460. Corropsis coroxaTa. Annua; caule erecto, debili, flezuoso, glabro; 
fohs spathulatis integris velternatim pinnatimve sectis, integerrimis, flaccidis, 
basi ciliatis, infimis longe petiolatis; pedunculis elongatis; involucro interiore 
piloso ; radü corollis profunde quadrifidis; corond macularum atro-sanguineé 
achenio bi-tripalaceo. 

Linné a formé le genre Coreopsis aux dépens des G. Bidens et Corona- 
solis de Tournefort; et le nom qu'il lui a imposé , dérivé des deux mots grecs 
xls, punaise et oJu:, figure, a été suggère par la forme particulière des 
graines concaves d’un côté et convexes de l’autre, puis garnies d’un rebord 
membraneux et de deux appendices au sommet, ce qui leur donne quelque 
ressemblance avec les insectes hémiptères qui composaient, au temps de Linné, 
le genre nombreux des punaises, où de savantes élaborations n’ont plus laissé 
que le dégoütant perturbateur du sommeil des malheureux. Sprengel, dans son 
système des végétaux, décrit vingt-huit espèces de Coréopsides, appartenan- 
tes, une seule exceptée , aux deux Amériques. Plusieurs de ces espèces ont 
formé des genres nouveaux , mais en revanche d’autres sont venues les rem- 
placer, et de ce nombre est la Coréopside à couronne , découverte dans le cou- 
rant de l’année dernière , au Texas, par M. Drummond, qui en a envoyé des 
graines en Angleterre. Les plantes qu’elles ont produites étaient en fleur au 
commencement d'octobre. 

3461. Veronica Lasiata. Browx Prodr. 434.— Srrexc. Syst. veg. 1. 74. 

V. DERWENTEA. ANDR. rep. t. 551. 

3462. Troximon GLaucux : Foliis lanceolatis, infernè attenuatis, glaucis, 
integerrimis dentative , flore mazimo, flavo ; corollæ fauce valdè pilosé. 


Lis. 


— 102 — 


T. GLaucom. Nurr. In Fraze’rs cat. 1813. — Puonsu. FI. am. 2. 508. — 
SrrENG. Syst. veget. 3, 623. 

Le genre Troximon a été élabli par Gaertner, aux dépens du genre Tra- 
gopogon, de Linné , dont deux espèces ont paru différer assez notablement 
pour ne pouvoir être plus longtemps confondues. Le genre nouveau a été 
adopté par la plupart des botanistes , et de plus augmenté de deux espèces 
par Pursh et Nuttal. Plus tard Sprengel faisant une étude particulière de ce 
genre, a trouvé que les deux premières espèces, ne pouvaient point rester assi- 
millées aux deux dernières introduites, et les a rejelées dans le genre Krigia, 
où elles paraissent en effet beaucoup plus analogiquement placées. L'espèce 
que nous décrivons et le T. Marginatum, sont donc les’ seules du genre. 
Toutes deux sont originaires de Y Amérique septentrionale , et leur introduc- 
tion date de la même époque, 1811. Le Troximon à feuilles glauques, fleurit 
en juillet et août. 

3463. Gricra Tricozor. Beta. in Bot. Regist. fol. 1622. (in text.) — 
Hort. Trans. N. S.v. 1.t.18.f.3.— Botan. Regist. 1704. 

3464. Vesicarta. Nat. ord. Cruciferæ. Silicula globosa, inflata; valvis 
hemisphæricis. Semina plurima (ultrà 8), sæpius marginata. Petala integra. 

V. GrRanpirLora : Annua ; stellatim pubescens ; caulibus erectis, flexuosis; 
foliis oblongis, radicalibus sublyrato-pinnatifidis, petiolatis : caulinis sinuato- 
dentatis, sessilibus; racemis elongatis, mutifloris ; petalis rotundatis , pa- 
tentibus, brevissimè unguiculatis; siliculis substipitatis, membranaceis , glo- 
Bosis, globerrimis 4-G-spermis , stylo longioribus ; stigmate capitato. 

Le genre Vesicaire, dont le nom a été tiré de la forme et du renfle- 
ment de la silicule, a été établi primitivement par Tournefort, mais Linné 
ne l’ayant pointadopté, en a relégué les espèces dans son genre Alyssum. L’opi- 
nion de Linné n’a point prévalu chez les botanistes modernes, qui, à l’exem- 
ple de Lamarck , ont rétabli le genre de Tournefort en y ajoutant même plu- 
sieurs espèces dont les caractères ne semblent pas avoir été suffisamment 
étudiées. M. De Candolle a décrit six vésicaires sur lesquelles il ne peut 
s’élever aucun doute ; il n’en est pas de même des six autres qu’il ne présente 
qu'avec beaucoup de réserve. Celle qui fait l’objet de notre arlicle, est 
douée de caractères assez nettement tranchés pour que l’on puisse sans 
crainte la placer en tête du genre; elle est originaire de la province de Texas, 
au Mexique, où elle a été découverte par M. Berendier , en 1833 ; l’année 
suivante, M. Drummond eg a envoyé des graines à ses amis, en Angleterre, 
Elle fleurit du mois de juillet à celui d’octobre. 

La plante est annuelle. Il s’élève d’une racine presque fusiforme ; une tige 
droite, herbacée , pubescente , haute de plus d’un pied. Les feuilles radicales 
sont longues de quatre pouces, pennées et pétiolées ; celles de la tige sont 
sessiles , seulement dentées et ondulées, d’un vert brillant, tirant un peu 
sur le glauque. Les fleurs sont grandes de près d’un pouce et d’un beau jaune 
dorë ; le calice est conuivent, à divisions alongées et verdâtres; les quatre 


— 103 — 


pétales sont beaucoup plus longs, onguiculés , à limbe obtus ou faiblement 
échancrè. Les étamines sont libres, à filamens fortement renflés à leur base , 
les anthères sont droites, cordées à leur base, lanctolées, à sommet réfléchi. 
La silicule est globuleuse, renflée, renfermant quatre à six graines dans 
chaque loge. 

3465. Pexsremon comæa , Elatus puberuleus ; foliis oblongo-ovatis , denti- 
culatis, nitidis; panicula terminali pilosa; pedunculis 8-5 floris; corolla pu- 
bescente ; tubo inflato, hmbo bilabiato, quinque-lobo. 

P. Cogæa. Nurr. F7. of Akansa in Amer, Phil. Journ. 1834. p. 182. 

Cette belle espèce à laquelle la ressemblance de ses fleurs avec celle du 
Cobæa scandens, à fait donner le nom qui sert à la distinguer de ses congénères, 
est native du Texas , l’une des parties septentrionales du Mexique; elle y a 
été découverte par M. Nuttal qui en a envoyé des graines en Angleterre, au 
commencement de 1835 ; et vers l'automne de la même année on jouissait déjà 
de ses jolies fleurs. 

3466. TezexiA sprciosA. Caule supernè ramoso; foliis amplis, cordatis, 
inæqualiter serratis, scabris; inferioribus petiolatis ; superioribus sessilibus; 
squamis anthodir , foliaceis subsquarrosis. 

T. Srsciosa. Bauuc. Enum,. stirp. Transylo. — Lessic. Compos. p. 209. 

Moxropra suaAvroLENs. Cassinr. In Dict. des Sc. Nat. 32. 400. 

Bupurazmum speciosu». Scnr. Îc. et Descr. Dec. 1.p. 11. t. 6. 

Buorarazuum cornirozrum. Warpsr. Er Kur. Îc. et Descr. pl. rar. Hung. 2. 
117. t. 113. — Srrexc. Syst. veget. 3. 605. 

Inuza caucasica. Pers. Syn. pl. 2. 450. 

3467. Lupixus surcarnosus. Annuus, herbaceus; caule pubescenti-sericeo; 
foliolis quinis, ovato-lanceolatis , subcarnosis ; racemo pyramydali ; calyci- 
bus sericeis, bibracteatis , bilabiatis : labio superiore breviore, bifido , infe- 
riore lanceolato, apice tridentato , dente intermedio longiore , vexillo orbi- 
culari, intense cœruleo , medio maculé alké plicé longitudinali divisé. 

M. Berendier a découvert ce joli Lupin ,en 1828, près de Bejar, au Texas ; 
et M. Drummond l’a observè depuis, dans la même contrée, entre Bruzoria et 
le fort Saint-Philippe ; ce sont les graines qu’il y a récoltées, qu’il a envoyées 
l’an passé en Angleterre, où elles ont fleuri dans le courant du mois de juillet. 

3468. CorLomra cavanizLesir. Fois lanceolato-linearibus : supremis ovato- 
lanceolatis, integerrimis vel apice profundè 8-4-dentatis ; calyce semi 5-fido; 
aciniis lato-lanceolatis, obtusis; corollis calyce plus duplo longioribus ; 
staminibus inclusis ; capsulæ loculis monospermis. — dns ET Ann. Bot. of 
Beech voy. ». 1.p. 37. 1831. 

Corromra cocanea. Leux. Mort. hamb. 1832 — Bot. regist. 1662. 

Cozzouta lateritia. Swv. Br. fl. garden, t. 206. 

Parox Linranis. Cavan. Ic. v. 6. p. 17, t. 527. 

3469. PerroPmiLa AcicuLARIS : Folis filiformibus, supré obsolete sulcatis; 
squamis strobili nervosis, ovatis. 


— 104 — 


P. Acictzaris. Brow. Trans. Linn. soc. v. 10. p. 69.—-Ïn. Prodr. F1. Nor. 
Holl. 864. Ro. £r Senurr. Syst. veg. 8. 838. — Srrexc. Syst. veget. 
1, 459, { 

M. Robert Brown a institué ce genre, à son retour de la Nouvelle-Hollande, 
pour une plante qu’il avait considérée d’abord comme devant appartenir au 
genre Protea, mais qu'après un examen plus soigné , il a reconnu constituer 
un genre nouveau qu’il a nommé Petrophila de rerpos, rocher et 1260, feuille, 
parce qu’il avait observé qu’elle ne croissait que sur les rochers et parmi les 
pierres. Le colonel Lindesey en a enrichi les serres européennes, en 1830, 
par les graines qu’il a rapportées, et qu’il avait recueillies sur les bords du ca- 
nal du roi Georges. Les arbustes qui en sont provenus, ont fleuri au mois 
d'avril dernier, dans le jardin botanique d’Édimbourg. M. R. Brown a dé- 
crit dix espèces de Petrophiles, qu’il a réparties en quatre sections. La Petro- 
phile aciculaire fait partie de la première qui se caractérise par un stigmate ar 
liculé, ayant l’article supérieur cotonneux , l’inférieur anguleux et glabre; la 
noix est lenticulaire , comprimée, ornée de longs poils à l’intérieur et sur les 
bords; les feuilles sont filiformes et non divisées. 

3470. POTENTILLA ATRO-SANGUINEA. Hybrida Russellianà. 

3471. Triroziun REFLExUM. Lin. Sp. pl. 1079. — Micn. Amer. 2. 39.— 
Porsx. F1. am.®2. 477.—Sprenc. Syst. veget. 8. 205, — DE Can». Prod. 2. 
201.— Porn. Dict. Encycl. 8.6. 

3472. PENTSTEMON MuRRAYANUS. Elatus, glaberrimus, glaucus ; foliis integer- 
rimis, oblongis : inferioribus spathulatis; superioribus seu bracteatis connato- 
perfoliatis; floribus racemosis ; corollis glaberrimis; tubo subcylindraceo 
longitudine staminum ; filumento quinto nudo. 

Le Pentstemon de Murray a été découvert en 1834, par M. Drummond, 
dans les environs du fort St.-Philippe au Texas; et des graines qu’il a en- 
voyées , l’année suivante, au jardin botanique de Glasgow, sont pr'ovenues des 
plantes dont les fleurs ont commencé à paraître en automne. 

La plante est vivace; ses liges ont environ trois pieds ; ellés sont simples, 
arrondies et d’un vert pourpré. Les feuilles sont larges, opposées , entières et 
veinées, les radicales sont spathulées , longues de huit à neuf pouces; les cau- 
linaires, beaucoup plus petites et toujours décroissantes jusqu’au sommet des 
tiges, sont amplexicaules, connées base à base ét perfolites. Les fleurs sont pé- 
donculées, disposées axillairement , quatre par quatre, le long de la tige où 
elles présentent une belle grappe terminale. Le calice est court, profondément 
divisé en cinq lanières acuminées. Le tube de la corolle est renflé, jaune à sa 
base, puis d’un pourpre écarlate à l’extérieur et d’un rouge blanchâtre inté- 
rieurement ; le limbe qui a tout au plus le quart de l'étendue du tube est de 
la même couleur que lui, partagé en cinq divisions réfléchies , étalées, dont 
les trois supérieures, plus grandes et plus larges , sont presque lancéolées. 
Des cinq étamines quatre seulement sont ferliles et anthérifères. L’ovaire 
est ovale, le style filiforme et le stigmate oblus. 


— 105 — 


3473. Linaria canaDensis. Erec{a, glabra, glauca ; foliis linearibus, obtu- 
sis ; floribus racemosis ; labio inferiore maximo, palaio obsoleto ; ealcare 
subulato ; stolonibus procumbentibus, 

L. Canapewsis. SrRENG. Syst. veget. 2, 197. 

ANTIRRHINUM CANADENSE. LINx. Sp. pl. 861.— Pursu. FL am. sept. 2. 
421.— Erxtor. Car. 2. 1135. 

3474. Corropsis pivERsIFOLIA. Foliis ternatis, pinnatis, etiam bipinnatis : 
foliolis xhombeo-rotundatis , integerrimis ; pedumoulis unifloris, involucro 
monophyllo , suboctopartito; radiis apice 4-fidis ; acheniis ovalibus, muticis. 

C, Auricuzara, Var, niversirouA, Errxowr. Carol, 9. 437. 

C’est M. Elliott qui a découvert cette Coréopside, dans le nord de Y'Améri- 
que ; mais, soit qu'il n'ait point porté dans son examen, {oute l’attention que 
demandait la plante, soit qu'il ait eu la ferme croyance qu’elle n’était qu’une 
varièté de la Coréopside auriculée , toujours est-il vrai, qu’il ne l’a point pre- 
duite aux yeux des botanisies, comme espèce distincte. Il était réservé à 
M. Drummond, de nous en tracer les véritables caractères et c’est à lui que 
nous sommes redevables de sa possession, Les graines qu’il a envoyées du Texas, 
sont arrivées en Angleterre au mois de février 1835. Elle fleurit en juillet, 

La plante est annuelle ; sa tige a un pied et demi environ de hauteur et se 
divise en plusieurs branches dont le sommet porte une fleur ou plutôt une 
calathide. Les feuilles sont péliolées et très-sujettes à varier dans leurs formes; 
elles sont ou ternées ou ailées et même quelquefois doublement ailées ; en 
général les folioles qui les composent sont ovales, sessiles ou spathulées ayec 
l'intermédiaire constamment plus grande. Les calathides ont leur involuere 
composé d’une double rangée de segmens linéaires et faiblement acuminés. 
Les fleurons du disque sont tubuleux, courts, nombreux , hermaphrodites et 
d’un brun pourpré ; ceux du rayon ou de la circonférence, au nombre dehuit, 
sont disposés sur un seul rang, présentant chacun une languetle, longue et 
large , découpée au sommet en quatre dents irrégulières, les deux intermé- 
diaires, étant plus rapprochées entre elles ; ces languettes sont d’un beau 
jaune, tirant sur l’orangé , avec une tache sanguine à la base. Le réceptacle 
est plane et paléacé. Les akènes sont comprimés , avec deux barbes persisian- 
tes au sommet. 

3475. Rosa cenTirozIA nuscosa Var. Crisrama. 

8476. EvPnorzra eurLevriroLia, Caule bulbiforma , tuberculato, aréelato; 
faliis terminalibus, fasciculatis, in petiolum attenuatis; peduneulis axillari- 
bus, monocephalis ; involueri universalis foliolis subrotundatis, basi caadu- 
nalis. 

E. BurzevriroLta. Jace. Hort. Schœnb. 1. 85. t. 106. — Srrenc. Syst. 
veget. 3. 787. 

3477. Axcausa versicoLor. Calycibus 4-fidis, fructiferis, masime inflatis , 
cernuis; corollis œqualibus ; foliis oblongis, obtusiuseulis : floralibus; latiori- 
qus ; caulibus prostratis ; nucibus rugosis. 

Toxr IL. 14. 


— 106 — 


A. Vensicozon. Srev. Act. Mosq.p. 21.—Rorx. Scuurr. 4. 93. 

Lycopsis Rosra. Rercn. Je. Bot. t. 330.— Srrenc. syst. veget. 1. 555, 

3478. Pereskra BLEo. Fois elliphcis, acutis; aculeis avillaribus , fascicu- 
latis; pedunculis in axillis supremis 3-5-floris ; petalis obovatis, retusis, 
demum reflexis. 

P. Bzeo. Huwr. Er Kuwre. Nov. Gen. 6. 69. — De Canp. Prodr. 3. 474. 
—Janoz. Bot. Reg. 1473. 

Par l'institution de ce genre, Plumier a fait preuve d’une grande perspica- 
cité dans la science qui lui doit tant de découvertes précieuses; et par le nom 
qu’il a imposé, il a rempli un devoir honorable pour la mémoire de celui dont 
Tournefort a dit : quem virnm vel nominare laudare est. En effet Peyresc, 
conseiller au parlement d'Aix, était un homme bien remarquable par la pro- 
fondeur et l’universalité de ses connaissances ; il cullivait les plantes en vérita- 
ble botaniste dans son jardin, l’un des plus beaux et des plus vastes de l’épo- 
que. C’est par ses soins qu’une multitude de plantes nouvelles sont venues à 
grands frais, de toutes les parties du monde, enrichir les collections européen- 
nes encore si pauvres alors. Honneur à la mémoire de ceux qui ont si bien 
mérité de leurs contemporains. Le sort du genre Pereskia , successivement 
supprimé par Linné, rétabli par d’autres , püis supprimé encore, a été dèfi- 
nitivement fixé par Hawordt qui en a établi les caractères d’une manière cer- 
taine; il se compose maintenant d’une dizaine d’espèces toutes originaires de 
l'Amérique du sud et principalement du Mexique. Cest sur les bords du fleuve 
Madelaine que MM. Humboldt et Bonpland ont découvert la Pereskie Bleo qui 
est parvenue en 1827, en Europe, où elle fleurit pendant la plus grande 
partie de l’année, dans les serres chaudes. 


Barrisu FLovwver-GaArDEn; andornamental. shrubhery, etc.; par Robert Sweer, 
2e série. n°° 78, 79 et 80. Janvier février et mars 1836. 


317. AGROSTEMMA BUNGEANA. Floribus solitariis ; calycibus tubulatis, 
pedunculo longioribus : dentibus setaceo-mucronatis ; petalis inciso-lobatis; 
foliis lunceolatis, acutis, pubescentibus, basi angustatis. 

Linné a séparé des Lychnides avec lesquelles on les avait confondues, les 
premières espèces qui ont constitué le genre Agrostemma , dont le nom, 
dérivé de æypoc, champ, et de oreuw«, couronne, exprime, dit-on, l’usage que 
les heureux villageois faisaient habituellement de cette jolie parure de nos 
champs, pour en tresser des couronnes qu’ils entremêlaient de Barbeaux. Peut- 
être serait-il aussi judicieux de penser que Linné a pris pour suje de son éty- 
mologie, la réunion des petits appendices à l'onglet des pétales, qui figure 
assez exactement la couronne à dents aiguës qui ceignait la tête des anciens 
souverains. Quoiqu'il en soit de l'origine du nom, le genre n’en a pas moins 
été créé et s’il a survécu, ce n’est point sans vicissitudes , car de nos jours 


— 107 — 


même le professeur De Candolle persiste à ne le considérer que comme une 
simple division du genre Lychnis. Ce genre n’est point nombreux, il ne 
renferme guère plus d’une douzaine d’espèces herbacées, annuelles ou viva- 
ces, originaires de l'Europe, et cullivées presque toutes dans nos parterres. 
L'espèce nouvelle, plus jolie sans contredit que toutes ses congénères, a pour 
patrie les confins de l’Asie et de la Russie européenne, où elle a été découverte 
il y a quelques années seulement, par le docteur Bunge qui a accompagné le 
professeur Ledebour dans ses excursions scientifiques aux monts Allaïs. Elle 
fleurit au mois de juillet. 

Ses racines.sont vivaces; sa tige est droite, simple, pubescente haute, de 
deux pieds environ. Les feuilles sont opposées , oblongues, lancéolées. Les 
fleurs sont solitaires au sommet d’un long pédoncule; le calice est tubuleux , à 
cinq divisions linéaires. La corolle est composée de cinq pètales onguiculés, 
munis de deux appendices aigus, dentiformes à l’origine du limbe qui est 
d’un rouge éclarte vif, cunéiforme et profondément divisé en six ou huit lobes 
très-irréguliers, obtus ou acuminès et dentés. Les dix étamines sont exsertes. 
L’ovaire est surmonté par cinq stigmates. 

318. VERBENA RUGOSA. Perennis, erecta, pilosa ; fois cordato-oblongis, 
acutis, serratis, rugosis; spicis densis, abbreviatis; corollä pilosé calyce 
duplô longiore ; laciniis cuneatis, emarginatis. 

Des graines de cette verveine ont été envoyées , en 1834, de Buenos Ayres, 
au jardin botanique de Birmingham, où elles ont été cultivées. Des fleurs 
remises au mois de juillet, par M. Cameron, à M. D. Don, ont facilité à ce 
dernier la déterminalion exacte de la plante. 

Elle est herbacée, mais vivace ; ses tiges sont droites , simples, quadran- 
gulaires, velues, d’un vert purpurescent, élevées de deux pieds environ. Les 
feuilles sont opposées, oblongues, cordées, dentées et ridées. Les fleurs sont 
sessiles, réunies en épis ou panicules denses à l’extrémité de pédoncules longs 
et velus ; les bractées sont assez petites et lancéolées. Le calice, tubuleux et 
alongé , a cinq rides ou plis et cinq dents dont une un peu plus courte. La co- 
rolle est infondibuliforme, d’un bleu pourpré , avec l’onglet violet-obscur; son 
limbe est profondément divisé en cinq découpures irrégulièrement échancrées 
et réfléchies au sommet. Les quatre étamines sont didynames. L’ovaire est 
supère, tétragone, surmonté d’un style simple filiforme, comprimé, que cou- 
ronne latéralement un stigmate obtus. Le fruit est une drupe sèche, glabre, 
à quatre akènes repartis chacun dans une loge. 

319. NrrrEMBERGtA cazyciNa. pubescenti-glandulosa; caulibus herbaceis 
procumbentibus ; foliis oppositis alternisque obovatis, petiolatis; pedunculis 
solitariis, lateralibus;calycibus magnis, campanulatis; lobis obovatis foliaceis- 

N. Carvoina. Botan. Mag. 3371. 

320. Daprve onora ; Var. rubra. Capitulo terminal ; foliis sparsis, lan- 
ceolatis, acutis , ramulisque glabris, nitidis; perianthio leviter sericeo : laci- 
niis ovatis, margine involutis ; stigmate sessil. 


— 108 — 


D. Ovora. Tauxs. Jap. 159.— Hort. Kew. 2.26. — Banks ic Kæmpf. 
t. 16. — L'Heérir. Séirp. nov. 2. t, 7.— Bot. Mag. 1587, — Win. Sp. 
pl. 2. 241, = Wioksrr. Monog. p. 19.-— Dow. Prodr. fl. Nepal. p. 68. 

D. Canwagina; Wazr. in asiat. res. 13, p. 315. 

321. Iris. Seurra. Lann. Sp. pl. 58.— Mur, Dict. 14.—-Jaca. F1. Austr. 
tu 4. —Tuunr. Miss, 32. — OEnrr. F1. Dan, t. 784, — Wario. Sp. pl. 1. 
237, — Vaur. En. 2. 140.— Hoort. Kew. ed. 2, v.1. 115. — Repours. Lil. 
349.— Manson. à Bieb. fl. Taur. Cauc. — SprENG. syst. veget. 1. 161. 

322. Anrsura PENDUIA. Perennis, glabriuscula, repens ; foholis 7-12-jugis, 
ellipticis, mucronulatis, integris ; racemis elongatis , laxis, setosis ; lomentis 
pendulis ; articulis 7-9, orbiculatis, hispidis. 

A. Pexpuza. DE Cawo. Prodr, 2. 319.-—Hoor. Er Ann. 1n Bot. Misc. 8. 
188. — G. Dox Gen. syst. Gard. et Bot. 2. 282. 

Hepisarux PENDuLum. Porr. Dict. Encycl. 6, 449. 

823. Saracaa viscosa; (pl. color. 54), glanduloso-pubescens, foliès cor- 
datis, acuminatis, sinwato-dentatis, corollæ fauce lanat@ ; caule suffruti- 
coso. 

Ruiz et Pavon, dans leur Flore du Pérou, ont institué ce genre qu'ils ont 
dédié à Isidore Saracha , religieux de l’ordre des bénédictins, zélé partisan des 
sciences bo‘aniques , et qui a enrichi le jardin royal de Madrid d’une multi- 
tude de plantes rares et nouvelles. Le genre Saracha est voisin des Physals, 
des Wicandra et des Atropa; il se compose de six espèces auxquelles il faut 
ajouter celle qui fait lesujet de cet article; toutes sont des plantés herbacées ou 
faiblement ligneuses , propres au Pérou et au Chili. C’est M. Anderson, direc- 
teur du jardin botanique de Berlin qui a recu, il y a quelques années, les 
graines de la Saracha Visqueuse et l’espèce a été déterminée par le professeur 
Link. La plante fleurit au mois de septembre. 

324. Lycreu arrum, Linn. Sp. 277. — Mic. Je. t, 171.f. 1.—Lan. Dict. 
Encyc. 3. 509.—In. JU. t. 112, f. 1.=—Wiceo. Sp. pl. 3, 1057.— Donna: 
Arb, ed, nov. 107.— Pers. Syn. 1. 231. — Rorx er Sen, Syst. 4. 690. — 
SPRENG. Syst. veget. 1. 700. 

Jasuinoines AFRICANUM. Niss, Act. par. 1711. p. 420. 

Raaunus ALTER. Baux. Pin. 477, 

325. MANDRAGORA AUTUMNALIS. Foliis oblongis, pilosis; calycibus densè papil- 
loso-pilosis : segmentis lanceolatis, acuminatis; corollæ laciniis ellipticis, obtusis ; 
baccà oblongä mucronulaté. 

M. AuromnaLis. SPRENG. Syst. veget. 1. 699. 

ATROPA MANDRAGORA. SiBHT. ET SmiTu. F1. Grœc. 3. p. 26. t. 232. 

Mavdouycozs. Diosc. Lib. 4. Cap. 26. 

Il est peu de plantes qui aient obtenu dans l’antiqne superstition médicale, 
une célébrité égale à celle de la Mandragore, et cette célébrité, ne peut être 
attribuée qu'à la ressemblance que l’on s’est efforcé de trouver entre les 
racines trés-volumineuses en effet de celte plante , et l'ensemble d’une figure 


2Æpg ADDJJNIT}AO TJ 969 San 
PSODSIA UT US 


— 109 — 


humaine. Delà les conséquences à perte de vue que l’on a tirées des intentions 
du créateur , et les propriétés surnaturelles que l’on a attribuées à une plante 
de si haut favorisée. Poussant le ridicule jusque dans ses limites extrêmes, 
on a été jusqu’à penser qu’une racine qui était l'emblème et l’image de la 
figure de l’homme devait aussi participer à son organisation ; on en a fait un 
être sensible et raisonnable, mais condamné par une puissance rivale de la 
divinité , à n’exhaler que des gémissemens, à ne faire entendre que des cris 
plaintifs quand la main de l’homme troublait son repos, lui portait atteinte , 
ou lui faisait quelque blessure. Nous laissons aux amateurs, le plaisir de 
rechercher les mille et une fables débitées à propos de la Mandragore ; nous 
nous bornerons à dire que son nom dérivé de wæydp«, élable et æyæpos, nui- 
sible, exprime que les propriétés malfaisantes de ce végétal étaient connues 
des anciens, puisque , par son nom seul , ils recommandaient de ne point le 
souffrir dans le voisinage des étables où les bestiaux auraient pu le brouter 
avec les plantes nutritives. Tournefort n’a placé dans son genre Mandragore, 
repoussé par Linné , qu’une seule espèce ; et Jussieu , en rétablissant le genre 
ne semble pas y en admettre davantage ; cependant d’autres botanistes, et 
Sweet que nous répétons dans cet article, distinguent de la Mandragore 
officinale , la M. Automnale qui pourrait bien aussi n’en être qu’une simple 
variété provenue d’une culture plus soignée et surtout plus nourrissante. Du 
reste l’une et l’autre ont pour patrie les contrées orientales de l’Europe, et 
toutes deux semblent exister depuis une époque très-reculée, dans nos jardins, 
comme objet de curiosité, quoique leurs fleurs, surtout dans l'espèce qui 
nous occupe et que l’on voit se développer en août et septembre, puissent 
bien aussi contribuer à leur ornement. 

326. Narcissus conspicuus. Corond plicatà, repand&, segmentis longiore ; stylo 
foliolis erectis ; scapo compressoe. 

CorBuLaria conspicua. Haworrx. Monogr. p. 1. 

_ Celte espèce, dont on ne nous a pas encore révélé l'origine et la patrie, 
non plus que la dale de son introduction au jardin botanique de Chelsea, 
près de Londres, y fleurit assez régulièrement au mois de mai. 

Son bulbe est ovale et gros comme un œuf de pigeon. La hampe a trois ou 
quatre pouces de hauteur, elle est entourée dès la base de quatre feuilles li- 
néaires , presque filiformes, aiguës. La fleur est solitaire et d’un jaune doré, 
fort éclatant, portée sur un pédoncule comprimé, aussi long que l'ovaire. 
La spathe est engainante à la base, acuminée et fendue au sommet. Le périan- 
the externe est turbiné , campanulé , long d’un pouce et demi, avec son tube 
d’un vert jaunâtre , rayé de jaune , et son limbe jaune, partagé en six divi- 
sions beaucoup plus courtes que lui, lancéolées , aiguës et réfléchies à angle 
droit; la couronne, périanthe interne, est plus grande que le périanthe 
externe, à bords largement crénelés. 

327. PnaceLra conGesra: (V. Cahier, de janvier p. 44). 

828. ZTPHYRANTHES DRUMMONDI. Perianthit limbo coarctato, tubo ter breviore: 


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lacintis ovatis, mucronalis, margine involutis ; capsulà subtrilobà; foliis glaucis 
scapo brevioribus. 

Cette élégante espèce a été observée par M.Drummond dans les plaines ferti- 
les du Texas, il a y quelques années seulement; elle fleurit au mois de juillet. 

Son bulbe est presque sphérique, un peu surbaissé ; il s’en élève une hampe 
de huit pouces, entourrée à sa base de deux feuilles un peu moins longues, 
linéaires, creusées en gouttière , presque obluses au sommet et d’un vert glau- 
que. La fleur a son pédoncule cylindrique, long de cinq à six lignes , enve- 
Joppè d’une spathe membraneuse. Le périanthe est long de deux pouces et 
demi avecson tube isfondibuliforme, un peu évasé, puis brusquement divisé en 
six sections refléchies et ouvertes, qui forment le limbe: trois sont extérieures 
et un peu plus larges; toutes sont ovales, acuminées , à bords roulés , striées, 
d’un blanc jaunâtre, nuancé de rose. 


LE RÈGNE VÉGÉTAL DISPOSÉ EN TABLEAUX MÉTHODIQUES ; par M. J. SREIDWEILER, 
et publié par l'Etablissement Géographique de M. Vandermacelen, près la porte 
de Flandres à Bruxelles. Grand in folio, plano. 


L’utilité des tableaux synopliques , dans l’étude des sciences, a été depuis 
longtemps si généralement appréciée que nous pouvons nous dispenser de 
l’invoquer en faveur de ceux qui se publient en ce moment à Bruxelles, et qui 
sont dus aux connaissances profondes de M. le professeur Sheidweiïler , dont 
le cours de botanique, donné gratuitement dans le vaste établissement scienti- 
fique de M". Vandermaelen , est suivi avec le plus grand empressement par 
un nombreux concours d’auditeurs. 

Nous comprendrons avec bien du plaisir dans l’Horticulteur Belge, l’expo- 
sition sommaire de chacun des tableaux au fur et à mesure qu’ils paraïtront et 
nous commençons aujourd’hui par le premier. Il présente les formes diverses 
des racines, que l’auteur range, d’après le système de Willdenow et de Link, 
sous cinqdivisionscomprenant : 1° les rhizomatoïdées; 2° les fibrilleuses; 3° les 
tubéreuses ; 4° les bulbeuses; 5° enfin les racines fausses; ce sont presque 
toutes les plantes parasites qui en sont pourvues. 

Cinquante trois formes de racines sont réparties dans ces cinq divisions ; 
elles sont désignées en plusieurs langues, distribuées dans un ordre très-mé- 
thodique et accompagnées de figures tellement exactes, enluminées avec 
tant de vérité que l’on n’a pas besoin de recourir au texte ; un simple coup- 
d’œil jeté sur le tableau , conduit aussitôt l’élève ou l'étudiant vers le but de 
ses recherches. 

Toujours dominés par un dévoùment et un désintéressement sans bornes, 
M". Vandermaelen ont fait distribuer à {ous les élèves qui suivent régu- 
lièrement le cours de botanique de M. Sheiïdweiler, un exemplaire des 
tableaux que nous annonçons. Les leçons se donnent les lundis et jeudis à cinq 
heures du soir. 


— 111 — 


Le nombre des {ableaux du Règne Végétal sera de huit. On peut se les pro- 
eurer , soit détachès , soit en collection, à l'Établissement Géographique et 
chez les principaux libraires, à un prix très-modique. 


Le Box JarniNiER, pour l’année 1836. Paris, Aunor, libraire-éditeur, 
rue du Paon, n° 8. 


Il est peu de livres d’une plus utilité grande et plus réelle que ne l’est le Bon 
Jardinier. Cet ouvrage qui ne fut, à son origine, qu’un véritable almanach 
s’est accru d’année en année, de {ant de choses et d’idées nouvelles, qu'il est 
maintenant le Manuel complet de l’horticulteur, chez lequel l’art du jardinier 
ne peut plus être séparè de la science élémentaire du botaniste. Aussi le Bon 
Jardinier se trouve-t-il entre les mains de tout le monde, et le meilleur éloge 
que l’on puisse en faire , est de dire que chaque année, il se lire à six mille 
exemplaires et au delà. Il serait sans doule superflu de présenter ici l’ana- 
lyse de ce livre qui, dans ses onze cents pages, renferme au moins un nombre 
quatruple d'articles, nous n’en avons point eu l'intention, mais nous nous 
proposons de profiter de plusieurs de ces articles, de les développer, de les 
modifier selon les besoins de l’Horticulteur Belge, et d’en saisir l’occasion de 
renouveler à l’auteur, l’estimable M. Poiteau, nos témoignages de satisfaction 
pour les soins qu’il apporte à la propagation de connaissances qu’il possède 
au plus haut degré. 

Le Bon Jardinier se trouve à Bruxelles, à la libraire Encyclopédique de 
Péricuox, rue des Alexiens, n° 714. Quoique le livre augmente tous les ans 


en volume, l’édileur n’a pas voulu en augmenter le prix qui est {oujours de 
7 francs. 


Statuts de la Société anonyme d'Horticulture et de Botanique de Gand, 
(Suite.) 


Arr. 11. La direction sera ultérieurement chargée de l’entretien et de 
l’embellissement du bâtiment et du jardin , avec la faculté à l'égard du jardin 
d’en abandonner l’entrelien , l’embellissement et les soins à la Société Royale 
d'Agriculture et de Botanique. 

Arr. 12. La direction aura la gestion des affaires de la Société, elle fera 
la recette et la dépense ; aucune dépense ne pourra être payée par le caissier 
que sur mémoire visé de la direction par le président de la séance. 

Arr. 13. La direction s’assemblera au moins une fois par mois, elle ne 
pourra délibèrer que lorsqu'il y aura sept membres présens ; en cas de pa- 
rité de voix , celle du président de la séance sera prépondérante. 

Arr. 14. Lorsque dans les séances de la direction le président en titre sera 
absent , il sera remplacé par le premier membre qui suivra dans l’ordre du 
tableau, (La suite au prochain cahier). 


— 112 — 


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L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


AVRIL 1636. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur l'évaporation constante par les organes des végétaux, et sur les avan- 
tages qu’elle peut procurer dans certaines pratiques de l'horticulture ; par 
le D'. Ca. MarTins. 


Si l’eau que les végétaux absorbent constamment par leurs racines restait 
déposée dans leur tissu, ces racines ne tarderaient pas à devenir véritablement 
hydropiques ; mais une évaporation constante qui a lieu par la surface des 
feuilles les débarrasse de la partie surabondante du liquide et maintient 
l'équilibre. L’évaporation ne se fait pas avec une intensité égale dans toutes 
les plantes ; elle est principalement en rapport avec l’étendue de la surface 
totale des feuilles , la naiure de l’épiderme , le nombre des stomates, la pré- 
sence ou l’absence des poils et l’état de santë ou de maladie des stomates. 

Mariot{e chercha le premier à se faire une idée juste du phénomène en 
s’éclairant par l'expérience. 11 plaça dans un bocal clos une branche chargée 
de feuilles et recueillit au bout de deux heures deux cuillerées d’eau déposée 
sur les parois du vase. 

Musschenbroeck procëéda d’une manière plus rigoureuse ; il prit une plaque 
de plomb circulaire , la divisa en deux parties égales et fit une échancrure 
demi-circulaire à chaque section, de telle manière qu’en rapprochant les 
deux morceaux, la plaque présentait une surface ronde, percée au milieu 
d’un trou circulaire ; il appliqua la plaque sur la terre, fit passer par le centre 
une tige de pavot , recouvrit la fente d’un vernis, afin de ne donner aucune 
issue aux émanations qui pourraient s’élever de la terre. Ilrecouvrit cet appa- 
reil d’une cloche de verre , qu’il luta sur place. Le lendemain, les feuilles 
de la plante étaient couvertes de gouttelettes d’eau. Cette expérience, tout en 
prouyant l’évaporalion végétale , répondait à une objection qui avait été faite : 
on avait prétendu que les gouttelettes qui se trouvaient sur les feuilles des 
plantes n'étaient autre chose que l’eau vaporisée pendant le jour, qui se préci- 
pitait pendant la nuit. 

Hales alla plus loin que Musschenbroeck , il UT mesurer la quantité 

Toxe ill. 15. 


— 114 — 


d’eau évaporée par une plante, et connaitre le rapport entre Ja quantité d’eau 
absorbée et la quantité d’eau exhalée. Le 8 juillet 1724, il prit un pot de terre 
vernissée, dans lequel était un H. Tournesol, haut de 5 pieds et demi ; il cou- 
vrit le pot d’une plaque de plomb laminé, et ferma exactement toutes les join- 
tures ; mais l’air communiquait librement , de dehors en dedans, sous la pla- 
que, par le moyen d’un tube de verre très-étroit et long de 9 pouces. Il 
adapta ainsi et cimenta sur la plaque un autre tube de verre, long de 2 pouces 
et d’un pouce de diamètre. Par ce tube , il arrosait la plante et fermait en- 
suite l’ouverture avec un bouchon de liége. Ayant mis cet appareil dans une 
balance, il trouva que la transpiration était de 30 onces, pendant douze 
heures d’un jour sec et fort chaud, et que le terme moyen était de 20 onces 
pendant douze heures. Pendant une nuit sèche, la transpiration fut d’envi- 
ron 3 onces ; s’il y avait un peu de rosée, il ne se faisait plus de transpiration, 
et si la rosée était abondante, ou qu’il tombât un peu de pluie, la plante 
augmentait en poids, depuis 2 jusqu’à 3 onces. Ayant ensuite détaché toutes 
les feuilles de la plante, il en forma cinq tas , suivant leurs différentes gran- 
deurs ; il mesura la surface d’une feuille de chaque tas en appliquant dessus 
un réseau de fils, qui se croisaient à angles droits et formaient de petits car- 
rés d’un quart de pouce, et en additionnant tous les produits , il trouva que 
Ja surface de la plante, hors de terre, était d’environ 5,616 pouces, ou 39 pieds 
carrés. Il compara ensuite le résultat de ses expériences avec celles de San- 
forius sur la transpiration humaine, et il trouva que la transpiration d’un 
homme était à celle d’une plante , comme 19 : 1 , c’est-à-dire qu’un Tournesol 
(les masses étant supposées égales) transpire dix-sept fois plus qu’un homme: 
Deux expériencessemblables furent faites au Jardin des Plantes, en aoùt 1811, 
par MM. Desfontaines , Mirbel et Chevreul; les résultats obtenus confirmè- 
rent ceux de Hales. Celui-ci s’assura, par un procédé semblable, qu’un Chou 
évaporait 19 onces d’eau par jour. Plenck pense qu’une tige de Maïs exhale 
7 onces , un Héliotrope 24, et Guettart estime qu’une branche de Cornouiller, 
pesant 5 gros et demi et plongeant par sa base dans l’eau, perd, en vingt- 
quatre heures, une quantité d’eau égale en poids à 1 once 3 gros. Toutes ces 
expériences ont fait voir que l’évaporation était en raison de la surface éva- 
porante. On comprend que l'absence de cuticule ou d’épiderme doit favoriser 
singulièrement l’exhalation. Les feuilles habituellement immergées dans l’eau 
se détachent très-promptement, lorsqu'elles en sont retirées : ce qui s’expli- 
que depuis que M. Ad. Brongniart a fait voir que toutes ces feuilles sont 
privées d’épiderme. Si l’on compare entre eux les végétaux , sous le point de 
vue de la présence, de l'absence , ou du nombre des stomates , on verra que les 
différences qui existent entre eux, sous ce rapport, exercent une influence 
incontestable sur l’évaporation. Les feuilles charnues des plantes grasses, 
qui ont peu de pores, n’exhalent presque pas : celles de la Vigne ne présen- 
tent des gouttelettes qu’à la face inférieure, qui seule est munie de stomates. 
Les parlies qui en sont {ofalement dépourvues, {elles que les racines, les 


ONE — 


fruits charnus , les pèlales , perdent à la vérité en poids avec le temps, et dé- 
posent de l’eau à la surface des vases qui les renferment ; mais cette déper- 
dition lente, résultat de la tendance de l’eau à s’évaporer, et qui a été désignée 
par M. De Candolle, sous le nom de deéperdition insensible, est un phéno- 
mène purement physique et nullement vital. 

Pendant longtemps, on avait cru que les poils qui couvrent les végétaux 
avaient pour usage principal d'augmenter la surface évaporante , et par con- 
séquent de favoriser la déperdilion ; M. De Candolle a émis dernièrement une 
opinion contraire; il fait remarquer que les plantes qui évaporent le moins, 
telles que les plantes grasses et celles qui viennent à l'ombre, sont ordinai- 
rement glabres. Au contraire, des poils nombreux hérissent les végétaux à 
tissu sec, munis de beaucoup de stomates et vivant dans des lieux exposés 
au soleil. D’après cela, les poils seraient plutôt des organes propres à s’op- 
poser à une trop forte évaporation, que destinés à la favoriser : placés sur les 
nervures des feuilles dans le voisinage des stomates, ils forment, en s’entre- 
croisant au-dessus de ces ouvertures, une sorte de treillis qui les protège 
contre l’action du soleil. 

Ce n’est que dans ces derniers temps, qu’on s’est occupé des maladies des 
stomates et de leur influence sur la fonction de l’évaporation. Ces recherches 
sont dues au docteur Unger , de Vienne, et consignées dans son ouvrage sur 
les Exanthèmes des plantes. Ce savant a fait voir qu’un grand nombre de pro- 
ductions parasites , telles que les Uredo , les Puccinia, qui jusqu'ici étaient 
considérées comme des Champignons , devaient être regardés comme de vé- 
ritables maladies analogues aux maladies de la peau chez l’homme : il les 
désigne, à l'exemple de Fries, sous le nom d’Enfophytes. De nombreuses 
observations microscopiques l’ontconvaincu que ces pustules végétales tiraient 
leur origine des stomates, et qu’elles sortaient par leur orifice béant pour 
faire saillie à l’extérieur. La constance avec laquelle ces parasites se mon- 
trent à la surface inférieure des feuilles aurait pu faire prévoir ce résultat. 
Parmi les feuilles affectées de ces maladies, on remarque que ce sont les plus 
jeunes, les plus vertes, celles dans lesquelles les fonctions d’évaporation se 
font avec le plus d'énergie, qui sont spécialement affectées. On a aussi observé 
que les plantes jeunes et vigoureuses étaient beaucoup plus exposées à ces ma- 
ladies que celles qui sont vieilles et languissantes. Ainsi, certains Uredo, celui 
du Saule en particulier, ne se montrent que sur des individus très-jeunes. 
Que conclure de là? C’est qu’il existe une relation intime entre la production 
des Entophytes et les fonctions d'expiration. Mais ici se présente une grande 
question , celle de savoir si la formation de ces parasites est due à l’augmen- 
{ation ou à la diminution de la (transpiration. Les plantes grasses, celles à 
feuilles luisantes et persistantes, qui expirent fort peu, ne sont pas affectées 
de ces maladies; d’après cela, il semblerait qu’une évaporation active est la 
condition indispensable à la production des Entophytes : cela parait d’autant 
plus probable que les plantes qui exhalent beaucoup d'humidité, {elles que 


. 


me 116 — 


les Légumineuses, les Compostes, les Labites , y sont très-sujettes. Mais il ne 
faut pas oublier , d’un autre côté , que c’est dans les pays froids et humides, 
tels que l'Angleterre, la Hollande, que l’on observe le plus souvent ces mala- 
dies. fl est donc probable qu’elles sont produites , non par une évaporation 
active (car alors on les observerait dans les pays chauds), mais qu’elles sont 
le résultat d’une exhalation qui n’est plus en rapport avec l'absorption du 
végétal. 

Oatre les causes modificatrices de l’évaporation, que nous venons d’indi- 
quer et qui tiennent à la plante elle-même , il en est d’autres frès-puissantes, 
ce sont les agens extérieurs qui agissent sur elles, la chaleur, la lumière, etc. 
L'influence de la chaleur n’est pas aussi forte qu’on pourrait le croire au pre- 
mier abord ; elle agit plutôt sur la déperdition insensible que sur l’exhalaison 
par les stomates. Ceci établit une immense différence entre la transpiration 
végétale et la transpiration animale , celle-ci étant continuellement sous l’in- 
fluence directe de la température. L'action de la lumière est beaucoup plus 
sensible : tous les expérimentateurs , Senebier , Hales, Guettard , ont vu que 
l'expiration est plus active pendant le jour. Des plantes exposées comparative- 
ment à la lumière, ou placées dans l’obscurité , ont exhalé beaucoup dans le 
premier cas, très-peu dans le second. La lumière artificielle, celle des lampes, 
par exemple, produit le même effet que la lumière solaire. Aussi, tout le 
monde sait-il que des fleurs se conservent fraiches plus longtemps dans un 
endroit obscur que dans un lieu éclairé. L'état hygrométrique de l’air est une 
seconde cause extérieure qui modifie la transpiration. Un vent sec et froid 
brûle les plantes, comme le soleil le plus ardent, en déterminant chez elles 
une trop grande évaporation : un air humide et dense conserve leur fraicheur 
en réparant les pertes d’une exhalaison trop active. La végétation de l’Angle- 
terre, de la Hollande est là pour le prouver. 

D’après tout ce que nous venons de dire sur l’évaporation végétale, on ne 
voit pas encore quelle liaison intime existe entre elle et la nutrition végétale ; 
l’exhalaison parait uniquement destinée à débarrasser le végétal de l’eau su- 
perflue qui abreuverait ses tissus; mais en examinant le phénomène de plus 
près , onreconnait qu’il est un des principaux agens de la nutrition. En effet, 
l’eau absorbée par les plantes est, comme nous l'avons vu, toujours chargée 
de substances étrangères ; l’eau exhalée, au contraire, est toujours parfaite- 
ment pure. Senebier a fait tremper des branches dans de l’infusion de coche- 
aille : l’eau évaporée était incolore , quoique l’infusion eût pénétré dans la 
plante. L’eau recueillie sur des plantes dont les racines trempaient dans une 
dissolution de sulfate de fer ne s’est pas colorée en bleu par l’addition du prus- 
siate de potasse. Par conséquent, toutes les substances étrangères dont l’eau 
est chargée, en pénétrant dans la plante, restent dans son tissu el contribuent 
à son accroissement. Sous ce point de vue, on peut comparer avec Hedwig 
cette sortie de l’eau à la sortie des excrèmens des animaux ; sous un autre, on 
peut dire avec Hales qu’elle est analogue à la transpiration animale. Quelque- 


NT 


fois elle devient sensible comme la sueur, sous la forme de gouttelettes qu'on 
voit souvent suspendues à la pointe des feuilles des Graminées, avant les pre- 
miers rayons du soleil ; elles sont rangées circulairement à l'extrémité des 
nervures de la feuille de la Capucine : longtemps on les croyait dues à la rosée, 
l’expérience de Musschenbroeck a démontré le contraire. 

Les applications de tout ce que nous venons de dire aux méthodes de l’horti- 
culture sont sans nombre. Dans {ous les préceptes sur l’abritement , l’insola- 
tion et l’arrosement des plantes, la fonction de l’évaporation doit entrer en 
ligne de compte ; mais aucune des pratiques de l’horliculture ne démontre plus 
son influence et n’éclaire plus la théorie que celle des boutures étouffées : 
une évaporalion {rop abondante dessécherait le jeune seion et empêcherait la 
formation d’un bourrelet; mais la cloche dont il est recouvert, conserve 
autour de lui l'atmosphère humide qu’il s’est lui-même formée, le protège 
contre l’action trop forte de la lumière et communique plus d’énergie à la vie 
souterraine de la plante en diminuant l’activité de ses fonctions aériennes. 


CULTURE. 
Sur le rempotage des plantes; par M. V. Vernier. 


Le rempotage des plantes n’exige pas rigoureusement d'époque fixe pour 
son exécution ; il est nécessité par l’état des plantes et par la considération de 
l’époque de leur végétation. Dans quelques jardins , cn a l’habitude de com- 
mencer ce travail vers les premiers jours de septembre, et de le continuer 
pendant tout ce mois, et même jusqu’en octobre, et là on rempote toutes les 
plantes sans excention, et sans considération pour celles auxquelles , à cette 
époque , ce travail peut être dangereux et même mortel , ce qui n’est pas dif- 
ficile à concevoir par tout homme qui observe {ant soit peu la végétation. On 
peut rempoter depuis février jusque et pendant toute la belle saison , et même 
en hiver ; mais, pendant cette dernière saison, on ne le fera que dans les serres 
tempérées et dans les serres chaudes , encore ne sera-ce que pour les plantes 
auxquelles il est absolument nécessaire. 

Il y à de grands inconvéniens à rempoter en saison trop avancée; ilvaudrait 
beaucoup mieux attendre le printempssuivant, si on ne pouvait finir ce travail 
avant les premiers jours de septembre; car, après cette époque les plantes, 
n'ayant plus assez de temps pourformer une assez grande quantité denouvelles 
racines avant leur rentrée en serre, seront, par conséquent, beaucoup plus sen- 
sibles aux contrariétés de l’hiver; et il est certain que les plus délicates ne ré- 
sisteront pas, surtout si on n’a pas le soin de ménager scrupuleusement les 
arrosemens. J'ai vu souvent au printemps des plantes même non délicates, 


— 118 — 


qui, ayant ètè rempotées en septembre, n’avaient pas encore fait une seule 
racine nouvelle, et qui, au moindre coup de vent, se trouvaient arrachées de 
leur pot. Gn conçoit que des plantes ainsi traitées , si elles ne périssent pas, 
doivent être nécessairement dans un état de langueur; il y aurait beaucoup 
moins de danger pour elles; si elles étaient destinées à être mises sur couche 
chaude à l'approche de l'hiver ; mais ceci n’est applicable qu'aux plantes de 
serre chaude, et il serait pernicieux pour celles d’orangerie et de serre tem- 
pérée; car dans ces deux dernières, il faut toujours se garder d’exciter la 
végétation en hiver. 

La principale époque du rempotage est quelque temps avant que les plantes 
entrent en végétation. Ceci n’est pas absolument indispensable pour toutes les 
plantes; mais c’est de rigueur pour toutes celles à feuilles caduques, qui 
sont pourvues, pour la plupart, de radicelles qui se renouvellent chaque 
année, au moment de leur entrée en végétation, et qui se dessèchent à 
la chute des feuilles. Une grande partie des plantes bulbeuses et tubéreu- 
ses sont à feuillage caduc et à racines annuelles , et elles nous indiquent 
assez que c’est au moment où ces radicelles vont se développer, qu’on doit 
leur donner de la nouvelle terre. Si l’on rempotait une plante en végétation, 
ou qui eût assez poussé pour faire craindre que le rempotage ne la fit souffrir, 
il faudrait en même temps rapprocher sa tête et ne blesser ses racines que le 
moins possible. 

Je parlerai peu de la préparation des terres; je me bornerai à celles qui 
sont le plus généralement mises en usage, et m’abstiendrai de parler des terres 
à orangers ni d'aucun genre de rencaissage, vu que ces opérations sont à peu 
près les mêmes que celles du rempolage, et exigent moins de soins, puis- 
que l’on n’opère que sur des sujets forts. 

La terre de bruyère est la principale pour les plantes délicates et celles 
qui généralement poussent peu en racines; la meilleure est grisätre, sa- 
bleuse, fine et douce au toucher ; celle qui est noire et un peu tourbeuse est 
cependant préférable pour quelques plantes, d’abord pour celles de nature 
marécageuse ; les différentes variètés des Veriwm oleander et indicum , ainsi 
que les Hortensia, s’y plaisent beaucoup. La terre de bruyère que l’on em- 
ploiera pour les rempotages devra être brisée aussi fin que possible; maïs on 
se gardera de la passer au crible ; on en retirera seulement avec la fourche et 
le râteau la plus forte partie des racines non consumées , et tout le chiendent 
qui s’y trouve très-communèment. Pour les plantes moins délicates, on ajou- 
tera à la terre de bruyère moitié terre franche outerre normale, avec un quart 
de bon terreau de couche ; ces deux dernières seront passées à la claie fine ; 
enfin, pour les plantes rustiques et voraces, on se contentera d’une boune terre 
à potager, dans laquelle on fera entrer un peu plus ou moins, en raison de ce 
qu’elle sera plus ou moins forte, environ un cinquième de terre de bruyère et 
un quart de bon terreau de couche. Si l’on se trouvait à portée de se procurer 
de bon sable fin et sans graviers, on pourrait en ajouter environ un douzième 


— 119 — 


à ces deux préparations de terre, en diminuant d’une égale quantité la terre 
de bruyère. On aura soin de tenir en tas, à l'exposition du nord, les terres 
ainsi préparées et assez éloignées des arbres pour que leurs racines ne pénè- 
trent pas dans les tas; on réunira aussi en tas toutes les terres el racines ex- 
traites des plantes que l'on soumet au rempotage , et, au bout de deux ans, 
cette Lerre pourra entrer comme partie principale, dans les terres mélangées, 
mentionnées ci-dessus. 

Je dois dire ici que plus les plantes sont jeunes, moins elles paraissent dis- 
posées à pousser en racines, et qu’on doit d'autant plus les mettre en terre 
légère. 

Le rempotage exige quelques différences dans la manière de le pratiquer : 

1° Selon l’âge des plantes ; 

2° Selon leur plus ou moins de délicatesse ; 

3° Selon leur genre de racines. 

1° Selon l’âge des plantes. Les jeunes plantes, soit de semis, soit de bou- 
tures, soit de marcottes, seront empotées séparément chacune dans un petit 
pot proportionné à la force des plantes, en observant que , plus leurs pots se- 
ront petits, plus leur reprise sera facile etprompte; si ce sont des plan{esinter- 
tropicales , elles seront mises aussitôt qu’empotées , sous cloche ou sous châs- 
sis bien clos, placé à l’avance sur une couche échauffée à 20 ou 25 degrés 
(Réaumur). Ensuite on les bassinera légèrement, et on les ombrera, pendant 
le jour, d’un paillasson plus ou moins épais , selon l’ardeur du soleil ; au bout 
de deux ou trois jours, les plantes commenceront déjà à s’attacher, c’est-à- 
dire à faire quelques nouvelles racines ; alors on commencera à leur donner 
un tant soit peu d’air , et à diminuer aussi un peu l’ombre pendant le jour. Si 
les jeunes plantes n'étaient pas assez attachées, on verrait alors leur feuil- 
lage s’incliner et se faner , et il faudrait les bassiner bien légèrement, leur 
retirer l'air, et leur rendre leur premier ombrage; deux jours après, étant 
bien assuré de leur reprise, on augmentera l’air de jour en jour, et on dimi- 
nuera de même l’ombrage jusqu’à ce qu’elles soient assez bien attachées pour 
occuper une place dans la serre basse qui doit leur être destinée. Si l’on faisait 
cet empotage en hiver, il faudrait que les cloches ou châssis qui doivent les re- 
couvrir fussent dans une serre ; mais cela est inutile en belle saison, la couche 
peut être en plein air. On aurait soin, si elle perdait sa chaleur, de la rap- 
peler par un réchaud en fumier que l’on placerait tout autour. On arrosera 
légèrement au besoin. 

Les jeunes plantes de la Nouvelle-Hollande, du Cap, elc., dites plantes 
d’orangerie ou de serre tempérée, seront traitées de la même manière que 
celles dont je viens de parler, seulement la couche devra être moins chaude : 
15 à 18 degrés suffiront. 

Les jeunes plantes destinées à rester en plein air, peuvent être mises sous 
châssis froid, et même les plus faciles à la reprise pourront rester en plein air, 
à l'ombre. 


— 120 — 


Ces jeunes plantes, ainsi traitées, ne seront pas long temps sans avoir besoin 
d’être placées dans des pots plus grands. On devra , dans ce travail, ménager 
autant que possible les jeunes racines. Si elles tapissaient déjà la circonférence 
de leur motte, il faudrait, avec un petit bâton pointu, soulever légèrement les 
racines fout autour, avec la précaution de n’er casser que le moins possible; 
car, si on rempotait une motte ainsi tapissée sans avoir donné un peu de li- 
berté aux racines, l’humiditè que produirait la terre qui doit se trouver, après 
le rempotage , entre ce tapissage et les parois du pot, entrainerait la pourri- 
ture des racines, et il pourrait en résulter la perte de beaucoup de plantes. Jai 
vu très-souvent, au bout d’un an, de ces rempotages dont les plantes avaient 
fait à peine quelques racines , et dont toute la terre du rempotage se détachait 
lorsqu’on retournait le pot ; il ne restait que l’ancienne motte encore entière, 
et des racines presque entièrement pourries. Il serait également dangereux 
de retrancher ce tapissage, car la suppression des extrémités des racines entrai- 
nerait la perte d’une grande partie des jeunes sujets. Les plantes dont les ra- 
cines ne feraient qu’aiteindre le {our de la motte, et que l’on voudrait cepen- 
dant replacer dans des pots plus grands, exigeraient que l’on picotät leur motte 
avec la pointe d’un petit bâton, afin que la nouvelle {erre püt se lier avec l’an- 
cienne. Sans ce picotage , ia nouvelle terre s’unirait difficitement avec celle de 
la motte, et la plante n’aurait aucune solidité. La motte étant ainsi picotée, 
on prendra un pot assez grand pour qu’il puisse passer, entre la motte et ses 
parois , environ 8 à 12 lignes d’épaisseur de nouvelle terre ; il faudra, avant 
d'y mettre la plante, couvrir le trou qui se trouve au fond du pot avec un tes- 
son de pot cassé , et (si la plante parait délicate , ou que ce soit une plante 
grasse) le couvrir d’un lit de 6 à 8 lignes d’épaisseur avec d’autres tessons de 
même sorte, mais cassés frès-pelits, afin de faciliter l’écoulement de l’eau 
dans les temps de pluie. Les morceaux de pots sont préférables au sable de 
rivière et autres graviers, parce qu'élant plus poreux, ils attirent à eux le 
trop d'humidité que peut contenir la terre; ils ont en outre la faculté de se res- 
suyer promptement lorsqu'ils sont trop humectés. Au-dessus de cette couche 
de débris de tessons, on mettra un lit de terre d’une épaisseur convenable , 
afin que, quand la motte sera placée dessus, la superficie de cette motte se 
trouve de quelques lignes au-dessous du bord du pot. La plante ainsi placée, 
on passera de la terre entre les parois du pot et la motte, en ayant soin de 
faire entrer autant de terre que possible entre les racines qui ont été soule- 
vées ; ensuite on secoue le pot deux ou trois fois sur la table, on presse mo- 
dérément la terre avec les doigts ou avec un bâton arrondi par le bout, ap- 
pelè fouloir, et l’on remplit de terre, toujours en la pressant et en ayant soin 
de ne pas laisser d'intervalle entre la motte et le pot; l’on continue ainsi jus- 
qu’à quelques lignes au-dessous du bord du pot, afin qu’il reste un peu de 
creux pour les arrosemens. La nouvelle terre devra être assez pressée pour 
qu’on ne puisse y enfoncer le doigt. 

(La suite au prochain cahier). 


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Un — 
Sur la forme la plus avantageuse à donner aux pots. 


Selon M. Poiteau les Anglais et les Belges emploient pour leurs plantes, des 
pots à diamètre égal, mais plus profonds que ceux dont on fait assez générale- 
ment usage en France, et il indique , par une figure que nous reproduisons ici 
sous le n° 1, les proportions de la plupart des pots usitès dans les cultures en 
Belgique ; il est certain dit M. Poiteau que les plantes s’y portent mieux que 
dans des pots plus larges et moins profonds (1). Un amateur a imaginé de les 
perfectionner encore en faisant pratiquer à l’extérieur de leur fond , deux sil- 
lons ou rigoles en croix (fig. 2), afin que l’eau des arrosemens , qui s’échappe 
par le trou du milieu du fond, puisse s’écouler et ne pas séjourner sous le pot, 
où elle produit ordinairement une humidité qui, dans certain temps , devient 
nuisible à plusieurs plantes. 

On fabrique aussi en Belgique des pots au moyen desquels les marcoltes 
paraissent à l’abri des accidens qui en empêchent souvent la parfaite réussite ; 
ces pots (fig. 3), ouverts longitudinalement , sont percés au côté opposé, d’un 
trou dans lequel on passe un fil de fer, que l’on tourne autour d’un tuteur ou 
de la tige sur laquelle on marcotte, quand elle est assez forte pour le sou- 
tenir. 


Sur le pincement des plantes, par M. Puairrprar. 


Les avantages du pincement , pour donner aux plantes de serres, cultivées 
en pot ou en caisse, une forme gracieuse, sont inapprèéciables ; c’est par le pin- 
cement que les fleuristes parviennent à avoir d’aussi jolies plantes basses, bien 
garnies et couvertes de fleurs ; c’est en pinçant les rameaux dans leur plus 
tendre jeunesse qu’on obtient d’aussi bons résultats. 

Le pincement est une opération qui se pratique en toute saison, qui offre 
un avantage réel et qui peut être considérée sous deux points de vue : 1° le 
pincement des plantes qui se maintiennent basses, qui ne nécessitent pas ce 
que nous nommons rapprochement ; et 2° pincement qui précède ce rappro- 
chement , comme je le décrirai plus tard. 

Le pincement , comme on le sait, consiste à supprimer l’extrémité du ra- 
meau, et il a pour but de refouler la sève, afin de la fixer à la partie infe- 
rieure; en effet, comme la sève a une tendance naturelle et constante à se 
porter à la partie supérieure, ne trouvant plus de canal qui puisse faciliter 
son ascension, elle se (trouve arrêtée, refoulée dans la partie inférieure. Cette 


(1) Nous ferons observer à M. Poiteau que, si pour certaine culture on a trouvé avantageuse 
la forme cylindrique que l’on a donnée aux pots , les avantages ont en quelque sorte disparu devant 
les difficultés que l’on éprouve à sortir les plantes de ces pots, lors du rempotage , et que l'on a 
été forcé d'en revenir à des proportions un peu plus rapprochées du cône, C’est ainsi que se con- 


= 


fectionnent maintenant les pots, à Boom, où se trouvent les fabriques les plus renommées du 


pays. 
Toxe IL 16. 


déviation du mouvement ascensionnel de la sève détermine la formation de 
nouveaux rameaux , qui, par ce moyen, se multiplient à l'infini et, dans cer- 
taines plantes, deviennent autant de rameaux florifères. Je’ donnerai pour 
exemple le Chrysanthemum indicum, Y Acacia pulchella, les Phylica, les 
Senecio lilacinus et venustus , le Cantua coronopifolie : ces plantes et plu- 
sieurs autres, n’étant point traitées ainsi, ne forment pour aissi dire, qu’une 
seule tige et, par conséquent, ne présentent que peu de fleurs; tandis qu’en 
pratiquant le pincement , elles se garnissent d’un plus grand nombre de liges 
et, par conséquent, de fleurs. Ces plantes, connues par leur beauté, et qui sont 
d’un très-bel ornement pour les jardins , méritent bien de devenir lobjet de 
tous nos soins. Je cite ces plantes seulement comme exemple, car j'aurais pu 
m’étendre sur une infinité de jolies espèces qui tiennent une fort belle place 
dans les serres des jardiniers et des amateurs. 

On rapproche une plante quand, trop élancée, on veut la réduire à une 
moindre stature. Il résulte, de ce rapprochement , un développement assez 
abondant de rameaux qui rend la plante ainsi traitée plus (rapue. Alors il n’est 
pas sans avantage de pincer ces nouveaux rameaux. Si on ne pinçait pas, les 
rameaux prendraient un trop grand dèveloppement qui occasionnerait une perte 
considérable de sève ; et ce développement, au lieu d’être profitable à la 
plante, tournerait plutôt à son détriment ; je dis son détriment, cer à quoi ser- 
virait d’avoir une ou plusieurs branches d’une grande dimension, maigres et 
étiolées, qu’il faudrait nécessairement rabattre. N’est-il pas préférable d’avoir 
de plus nombreuses ramifcations et d’une certaine force, qui puissent donner 
une plante bien formée et sur laquelle on obtienne de belles fieurs et en 
grand nombre? Les Metrosideros, les Acacia et autres arbustes de la Nou- 
velle-Hollande peuvent être donnès pour exemple, 

Si le pincement est fait avec attention, il y aura pour la formation de Ja 
plante une très-grande facilité, celle surtout, de pouvoir lui faire une belle 
{ête bien garnie, et d’avoir des plantes qui se soutiennent d’elles-mêmes. 
El n’y aurait rien de plus beau à voir, dans une serre, qu’un gradin, 
dont les plantes se tiendraient sans appui; on n'aurait pas le désagrèment 
de voir de vilains luteurs ou soutiens qui s’aperçoivent malgrè la quantité 
de rameaux et le vert du feuillage : tout-le monde sait que, quelque pré- 
caution que l’on prenne , l’humidité et la sécheresse font presque (oujours 
pousser ces tuteurs, soit en avant, soit en arrière, et qu’il est difficile de les 
vu{retenir dans une position parfaitement verticale. Je suis convaincu qu’en 
prenant ces précautions on obtiendra une amélioration notable; et ce n’est 
qu’en mettant cette pralique en usage qu’on pourra parvenir à avoir un plus 
grand nombre de plantes auxquelles on n’aura plus besoin de donner de 
soutien. 

Greffe par copulation pratiquée chez M. Van Mons. 


M. Van Mons a toujours employë, dans ses pépinières, Ja greffe par copu- 


— 123 — 


lation et il la préfère à toutes les autres ; il la pratique même avec une racine 
sur racine, pour en fournir à un arbre qui en manque. Quand un arbre 
vient de périr de mort violente, ses rameaux ridés, morts pour bien des gens, 
se greffent avec succès par copulation ; cette greffe facilite la reprise des 
sujets plantés tardivement; elle réussit avec un scion herbacé sur un 
sujet ligneux , ét peut par conséquent , se pratiquer en été comme en hiver. 

Quoique la meilleure condition pour la réussite soit que le sujet et la greffe 
aient le même diamètre , le sujet peut cependant être plus gros que la greffe 
ou la greffe plus grosse que le sujet. 

Voici l'explication des figures au moyen desquelles nous croyons faire 
mieux comprendre la pratique de la greffe par copuiation. 

Fig. 8. Exemple où le sujet et la greffe sont de même diamètre : l’un 
et l’autre sont taillés en biseau fort alongé dans un sens oppose, et les plaies 
s'appliquent l’une sur l’autre aussi exactement que possible, avec la précau- 
tion surtout que les libers ou les couches les plus intérieures de l’écorce, coïn- 
cident entre eux , en tout où en grande partie. Pour attirer la sève, ilest avan. 
tageux de ménager un œil & dans le haut du sujet et un autre œil » dans Île 
bas de la greffe; mais elle réussit également Lien sans cette précaution qui, 
d’ailleurs , n’est pas toujours possible. Quand les deux pièces sont ajustées, 
M. Van Mons les ligature avec du jonc, et recouvre les plaies de mastic jaune, 
fondu au bain-Marie. Notre cire à greffer serait sans doute aussi benne. 

Fig. 9. Exemple où le sujet est plus gros que la greffe. On coupe également 
le sujet & et la greffe b en biseau alongëé, on ménage un œil tout près du bord 
supérieur de la greffe, et on applique la plaie de celle-ci sur la plaie du sujet, 
comme on le voit fig. 10, et de manière que l'intérieur du liber du sujet et 
celui de la greffe se touchent et coïncident dans la plus grande étendue pos- 
sible , puisque c’est seulement entre le bois et l'écorce que l’union organique 
peut s’effectuer dans les dicotylédonées ligneuses , à couches concentriques. 

On conçoit aisément que, dans cet exemple, la grande plaie a doit êlre 
longtemps à se recouvrir, et que la greffe serait exposée à être décollée par 
le vent si elle élait pratiquée à haute tige. 

Fig. 11. Autre exemple où le sujet est aussi plus gros que la greffe. Eci il y 
a une modification que M. Van Mons ne m’a pas expliquée ; mais je suppose 
que le biseau a est plutôt pour faciliter le recouvrement que pour recevoir une 
greffe, comme celle de la fig. 8; quoi qu’il en soit, la greffe b sera toujours 
dans une meilleure condition que celle qui serait placée sur le biseau a, quoi- 
qu’en raison du plus grand diamètre du sujet, la greffe D ne puisse s’y atla- 
cher que par un côté. 


PLANTES UTILES FOURRAGÈRES, rc. 


Sur le Prangos des Indiens. 


Dans le nord de l’Inde, aux environs d’Imbal ou Draz, eroit une plante ap- 
pelée Prangos ; elle y est employée comme fourrage pour les besliaux , et les 
avantages que lui attribuent les habitans sont si merveilleux, que leur récit a 
excité plus d’un doute dans l’esprit des Européens , comme étant empreint de 
l’exagération orientale. Malheureusement , la difficile et rare correspondance 
avec les pays peu fréquentés où croit cette plante, avait empêché qu'on se pro- 
curât des renseignemens plus exacts jusqu’à l’année 1822, pendant laquelle 
M. Moorcroft, surintendant des‘haras de la compagnie des Indes, chargé 
d’une misson dans la Haute-Asie , ayant eu occasion d’entrer en communica- 
tion avec les autorités chinoises d’Ella , entreprit un voyage à Draz, dans le 
but de s’assurer de la vérité des propriétés attribuëes au Prangos par les habi- 
lans. 

Les renseignemens qu’il se procura lui parurent si importans, qu’il s’em- 
pressa de les communiquer au gouvernement du fort William. Deux caisses de 
graines et des plantes de Prangos furent adressées aux directeurs de la com- 
pagnie, qui les présentèrent à la Société d’Horticulture, ainsi que la cor- 
respondance de M. Moorcroft avec le gouvernement de l'Inde. Ce sont ces 
documens qui ont servi à M. Lindley , dans sa notice sur celte plante qui peut 
devenir un objet d’une grande importance, sous le point de vue agricole, pour 
les pays où elle sera introduite , surtout si l’on considère ses produits étonnans, 
ses avantages pour la nourriture des bestiaux, et le peu de soins qu’elle re- 
quiert dans sa culture. 

Voici l’extrait d’une lettre de M. Moorcroft à ce sujet. 

« La plante appelée Prangos est employée comme fourrage d'hiver pour 
les moutons, les chèvres et fréquemment pour les bœufs; mais on dit que lors- 
que les chevaux mangent de sa graine, elie leur cause l'inflammation des 
yeux et une cécité temporaire. Ce fourrage parait avoir des propriétés échauf- 
fantes ; il engraisse les bestiaux dans un très-court espace de temps, et semble 
efficace contre le faciola& hepatica, maladie qui, après les automnes humides , 
fait périr par milliers les moutons, et qui passe pour incurable lorsqu'elle est 
à un degré avancè. Si la plante conserve cette propriété en Angleterre, et il 
n’y à pas de raison pour penser le contraire, son introduction aura des rèsul- 
tats très-avantageux ; mais ce qui augmente encore son utilité, ce sont ses qua- 
lités éminemment nutritives, son grand produit, sa culture facile, son aptitude 
à végéter et fleurir dans les {erres de la plus inférieure qualité et tout à fait 
impropres au labourage. Quand une fois elle est plantée , elle n’exige aucun 
sarclage ni aucune autre opération de culture , si ce n’est la coupe pour con- 
vertir son feuillage en foin. J'ai deux exemples de la longue durée de cette 


us LES — 


planie ; dans le premier , ses graines ont été apportées vers l’ouest avee des 
graines de Luzerne jaune, et semées après plus de quarante années sur la fron- 
tière orientale de Cachemire, où elles ont végété et où leurs plants ont con- 
tinué à fleurir; dans le second cas, les graines ont été transportées vers l’est et 
semées sur un {errain rocheux, près de Molbec : leurs plants y ont fleuri pen- 
dant quarante années ; mais à la suite d’une longue sécheresse, pendant la- 
quelle il ne tomba qu’une petite quantité de pluie ou de neige, le Prangos a péri 
avec toutes les récoltes du district en général. 

» Ces faits tendent à faire présumer que, par la culture de cette plante 
dans les landes et les marais jusqu’à présent improductifs, on pourra se procu- 
rer une masse énorme de fourrage d'hiver, et que le produit de certaines terres 
situées sur des hauteurs ou dans des bas-fonds dont le sol a une profondeur 
considérable, pourra être triplé. J’ai pris foutes les précautions qu’il était en 
mon pouvoir pour récolter, sécher, empaqueter et transporter une grande 
quantité de graines , et j’ai laissé à M. Guthrie le soin de veiller aux opérations 
ultérieures. Une caisse sera envoyée dans le Cachemire, et deux autres à 
Busheher. J’ai soumis au gouverneur général la probabilité que cette plante 
serait d’un grand usage dans les nouveaux établissemens coloniaux en général, 
et particulièrement aux colons du cap de Bonne-Espérance. Comme le Prangos 
a jusqu'ici été observé seulement à l’état sauvage, la meilleure pratique pour 
sa culture ne sera connue que plus tard, et on l’adaptera à la nature de la 
plante ou de la contrée ; mais si j’en juge par la manière dont cette plante se 
comporte à l’état sauvage, je me permettrai de conseiller de planter les graines 
une à une, dans des {rous, à un pouce de profondeur et à un pied de distance, 
peu de lemps après la saison pluvieuse. 

» Fendant trois années, les plants seront peu productifs; mais du moins 
pendant cet intérim, ils n’occuperont la place d'aucune autre récolte. » 

A en juger par les échantillons envoyés par M. Moorcroft, chaque pied de 
Prangos doit produire d’une demi-livre à une livre de fourrage sec , ét en sup- 
posant que chaque plant occupe 4 pieds de terrain quand il est entièrement 
développé, le produit, dans une mauvaise terre , sera de plus d’un tonneau et 
trois quarts par acre ; ce qui est presque égal au produit du foin dans les meil- 
leures prairies ; mais si la distance (d’un pied) recommandée par M. Moorcroft 
est suffisante pour le développement de chaque plante, et en admettant qu’elle 
donne seulement une demi-livre de fourrage, le produit d’un acre s’élèvera 
à l’éenorme quantité de plus de 9 tonneaux et demi, quantité qui parait surpas- 
ser foute croyance. 

Il est à craindre que, vu la longueur du temps qui s’écoulera entre le départ 
des graines, annoncé par M. Moorcroît et leur arrivée en Europe, le pouvoir 
végélatif de ces graines ne s’épuise , et rende ainsi très-douteux le succès des 
expériences que l’on pourra tenter sur leur cuiture. Aujourd’hui , cependant, 
que l’attention est attirée sur cette plante , d’autres moyens d'expédition et de 
conservation de ses graines peuvent être employés, et l’on n'éprouvera pas 


— 196 — 


de difficulté pour s’en procurer, M. Moorcroft ayant fait des arrangemens 
avec les autorités des pays où croît le Prangos, pour en obtenir une grande 
quantité. F 

En effet les graines annoncées par M. Moorcroft ne sont point parvenues 
en assez bon état pour les Soumettre aux expériences que l’on s'était propo- 
sées; mais le général français Allard, (dont il est assez parlé dans la corres- 
pondance de Victor Jacquemont. 2 vol. in-18, à Bruxelles, librairie de 
Dumont), au service de S. M. Runjet-Singh, Rajah de Lahore, vient d'envoyer 
à la Société d’'Horticulture de Calcutta, une quantité suffisante de bonnes 
graines du Prangos, pour les faire parvenir en Europe, avec tout le soin pos: 
sible. En conséquence, M. Cordier, gouverneur de Chandernagor, a envoyé à la 
Société d’Horticullure de Paris , une bouteille remplie de ces graines qui ont 
été distribuées aux horticulteurs français, et principalement à ceux habitant 
les provinces méridionales ; un envoi semblable est adressé au museum de Pa- 
ris, qui, sans doule, y fera participer ses correspondans. 

Le Prangos, d’après la description qui en a été faite par plusieurs savans 
botanistes, appartient à la famille des ombellifères; il a beaucoup d’affinités 
avec le genre Cachrys, tant par la nature subéreuse de son péricarpe, que 
par l’absence des côtes secondaires et par son albumen enroulé; mais le C. Mo- 
risoni, qui est le type du genre Cachrys , a un péricarpe lisse et sans côtes 
apparentes. On peut donc considérer le Prangos comme appartenant à un 
genre différent ; il ne peut être réuni au genre Krubera d’Hoffmann, qui lui 
ressemble par l'apparence de son fruit, à cause de son albumen enroulé, non 
solide , de ses nombreuses viftæ et de ses pétales lanctolés et non échancrés. El 
diffère du Laserpitium par son albumen enroulé , ses nombreuses viféæ, V’ab- 
sence des côtes secondaires , et par ses côtes primaires, qui sont la partie la 
plus apparente du fruit, tandis qu’au contraire ces côtes primaires sont à peine 
visibles dans le Laserpitium. On ne peut pas non plus le rapporter au genre 
Rumia d'Hoffmann, à cause de son péricarpe solide, muni de côtes manifes- 
tement aïlées, et de ses akènes longs et aplatis ; enfin le genre Hippomara- 
thrum, de Bauhin, que Sprengel a réuni au Cachrys , ne peut être assimilé au 
Prangos, parce que celui-ci a ses involucres entiers et non pinnalifides, ses 
côtes ailées et non arrondies, avec un segment roulé en dedans, caractèresim- 
portans parmi les ombelliferes. 

M. Lindley a donc jugé nécessaire de former un genre nouveau pour la plante 
fourragère de l’inde, et lui a conservé le nom vulgaire de Prangos. Le genre 
Prangos a été admis par M. De Candolle dans le 4° volume de son Prodromus,. 
Outre le Prangos pabularia, Xe genre renferme cinq autres espèces qui crois- 
sent dans le bassin de la Méditerranée et dans l'Orient. La plus remarquable 
de cesplantes est le Prangos ferulacea(Laserpitium ferulaceum de Linné, et 
Cachrys alata, Marsch. Bieberts.), que l’on rencontre non-seulement en Perse, 
en Crimée, mais encore dans l'Italie et la Sicile. L’habilation de ces espèces 
dans des climats peu différens du nôtre, surtout de la France méridionale, 


AT — 


fait présumer que la naturalisation du Prangos pabularia pourra facilement 
s'opèrer chez nous. 


FRUITS NOUVEAUX. 


Nous tirons des annales de la Société d'Horticulture de Paris, du mois 
d'avril dernier, la description suivante d’une variété nouveile de cerise. 


CERISE LEMERCIER. 


« Il y a cinq ou six ans que M. Lemercier a rencontre cette Cerise en Bra- 
bant , où elle n’est cultivée qu’en espalier , parce que, dit-on, elle ne réussit 
pas en plein vent dans ce pays ; mais il est probable qu’elle réussira mieux à 
Paris. C’est la plus grosse Cerise que nous ayons jamais vue. Elle est presque 
en cœur, au moyen du mamelon qui la termine. Parmi les échantillons que 
nous en avons recus, quelques-uns avaient la queue comme quadrangulaire 
vers le fruit, et glanduleuse vers l’autre bout : la Cerise est très-comprimèée 
sur deux faces opposées; la peau est fort luisante, transparente, marbrée de 
rouge, et l’on voit au {ravers que la chair est aussi marbrée, réliculée de 
gris rougeàtre d’un côté, et de rouge brun foncé de l’autre. Avant que la Cerise 
soit très-mûre, sa chair est jaunâtre ; à la maturité, cette chair est assez 
consistante ; quoique fondante ; elle se coupe aisèment avec un couteau, et 
contient une grande quantité d’eau sucrée et légèrement acidulée, mais d’un 
parfum particulier auquel nous ne connaissons pas de nom. Le noyau adhère 
très-peu à la chair ; il est gros, mais pelit en raison du volume du fruit, lisse, 
strié du côté de l’ombilic. » | 

Il paraît bien probable que la Cerise Lemercier a été gagnée par l’un des 
nombreux horticulteurs que la Belgique compte sur tous les points de son 
territoire, conséquemment le nom qu’on lui a donné, rappelle tout au plus la 
peine que l’on a prise d’en détacher un scion de nos espaliers, pour, aller 
l’enter sur un sauvageon parisien. Nous n’attachons aucune importance à ce 
que ce nom soit français plutôt que belge; mais nous ne pouvons nous dis- 
penser d'exprimer nos regrels de ce qu’en celle circonstance, comme en mille 
autres, la plupart des faits horticoles dont les Belges pourraient se glorifier, ou 
restent inaccessibles à la renommée, ou passent dans des mains étrangères, qui 
n’ont pas toujours la bonne foi de citer la source où elles ont puisé. Est-ce 
modestie ou indifférence ? nous ne le pensons pas; mais nous croyons que les 
Belges trouveraient grand profit s’ils pouvaient acquérir quelque peu de celte 
jactance méridionale qui , d'habitude, sait faire ressortir jusqu'aux moindres 
objets. Nous ne cesserons de les engager à faire eux-mêmes leur part de gloire, 


en révélant une mullitude de faits précieux et utiles dont on ne peut profiter mi 
leur tenir compte parce qu’ils ont toujours négligé de les publier, en ne 
craignant pas enfin de meltre leurs noms en évidence, surtout lorsqu'il yen a 
tant qui ne sonnent que par usurpation. L’Horticulteur s’est posé leur organe; 
qu’ils lui confient toutes leurs découvertes même celles qui peuvent leur 
paraitre les plus minutieuses , il se chargera de les propager , d’en doter l’éco- 
nomie générale, et d'établir ainsi les droits des cuilivateurs belges à la re- 
connaissance , droits qu’en ne peut, sans injustice , leur contester, 


ANIMAUX NUISIBLES. 


Moyen de détruire le puceron lanigère, qui attaque et ruine les pom- 
miers (1); par M. PrEvosT. 


Les divers moyens proposés jusqu’à ce jour, n'ayant obtenu aucun résultat 
satisfaisant , j’en suis revenu à l’usage de l'huile. On sait que les corps gras 
mis en contact avec les insectes, les tuent à l'instant , et si l’huile n’a pas été 
plus tôt employée pour la destruction du puceron lanigère, cela tient sans 
doute à cette prévention que l’application de l'huile sur l’écorce des arbres 
leur est nuisible. 

J'ai vu pour la première fois, en juillet 1832, employer l'huile à la des- 
truction du puceron lanigère, à Maromme , chez M. Berrubé. Ce propriétaire 
en faisait alors l'application sur des pommiers déjà grands. 11 m'a fait voir 
des arbres sur lesquels l’application de l'huile avait eu lieu en 1830, et 
j'ai remarqué qu'après deux ans, le puceron n’avait reparu sur aucune partie 
de l’arbre où l'huile avait été appliquée. 

J'avais à cette époque, dans mes pépinières, plus de ‘deux mille pieds de 
pommiers aflaquès par le puceron lanigère. Je me suis hâté d’user de la 
recette de M. Berrubé; elle m’a réussi complétement , et depuis je n’ai pas 
eu deux arbres attaqués par le puceron. Quant à l’huile , jen considère le 
choix comme étant très-indifférent. J'ai employé celle de Rabette. 

La manière d'opérer est fort simple; on applique l'huile avec un pinseau 
sur toutes les parties de l’arbre où il y a des pucerons. Ces insectes périssent 
sur-le-champ , et il n’en reparait plus sur les parties huilées; mais il s’en 
représente quelquefois ultérieurement sur celle où l’application n’avait pas 
encore eu lieu, ce qui oblige à une seconde visite vers l’automne. 


(1) Fig. 4. Puceron lanigère mâle, fortement grossi : sa grandeur naturelle est d’un millimètre 
environ. 

Fig. 5. La femelle également grossie. 

Fig. 6. Cocons renfermant chacun une trentaine d'œufs appliqués contra une branche de 


pommier. 
Fig. 7. Un de ces cocons ouvert longitudinalement. Le tout très-fortement grossi, 


ot 


L'huile ne nuit aucunement à l'écorce des pommiers, mais elle détruit tes 
feuilles ; c’est pourquoi il faut éviter d'appliquer, sans nécessité, le pinceau sur 
une trop grande quantité de feuilles. 

N. D. R. ayant appris que l’on s’était bien trouvé de l'emploi de l’ammo- 
niaque liquide ou de sa combinaison avec certain acide , pour éloigner ou pour 
détruire le puceron lanigère, nous avons pensé qu’un des produits de 1a décom- 
position de la houille, toujours imprégné d’ammoniaque, aurait pu être 
substitué avec avantage aax liqueurs ammoniacales. Or, ayant à notre disposi- 
tion, du goudron provenant de l'atelier où se dégage le fluide qui sert à l’é- 
clairage de Bruxelles, nous en avons fait appliquer une couche légère sur 
l’écorce des pommiers infectés par la présence des insectes qui, on le sait, 
se rassemblent toujours à la surface opposée à celle qui est frappée des rayons 
directs du soleil, et nos conjectures se sont réalisées. Tous les insectes parfaits 
ont péri sous l’imprégnation, et les larves ainsi que les œufs n’ont pu parvenir 
à leur développement. Le succès est-il dû à l’application pure et simple du 
goudron ou à l’influence de ses émanations , peu importe ? l'essentiel est l’in- 
faillibilité d’un moyen qu’on peut employer sans grande dépense, car le gou- 
dron que l’on distribue à l’établissement du gaz est de peu de valeur ; iln’y a 
qu’un seul inconvénient c’est l’odeur désagréable que répandent pendant 
quelques jours, les arbres imprégnés de goudron. 


PLANTES D'AGRÉMENT. 


CawezLra Japonica. Var. Tamponea. 


Feuilles ovales , rapprochées , grandes, à nervures très-apparentes , d’un 
vert mat. Bois blanchâtre, arrondi, tige branchue; port élégant ; bouton gros, 
oblong , écailles du calice, vert-pâle. Fleur très-grande , bien faite, double, 
couleur ponceau; pétales ronds : ceux de la circonférence appuyés également 
sur le calice, ceux du second rang relevés régulièrement avec grace, ceux 
du centre petits, chiffonnés, avec quelques taches blanches, entremélés de 
quelques étamines courtes, avortées. Cette Camellie porte des fleurs non-seu- 
lement à l'extrémité des branches, mais encore dans presque toutes les ais- 
selles des feuilles qui garnissent les rameaux supérieurs. 


Cauezzi4 Jaronica. Var. A delaïde. 


Feuilles rapprochées, ovales, pointues, dentelées surtout vers le sommet, 
et d’un vert foncé. Bois ferme, gris, vigoureux ; port pyramidal; bouton 
très-gros ; écailles calicinales verdâtres.. Fleur très-grande, double, d’une 
forme presque entièrement ronde, couleur ponceau, éclatante et un peu 


veloutée ; pétales ronds, bien imbriqués ; quelques-uns du centre légèrement 
Toxe NL. A 


— 128 — 


tourmentés , avec trois ou quatre pelites étamines, presque invisibles ; rangs 
séparés : les uns horizontaux , les autres relevés; corolle de quatre pouces de 
diamètre. 

— À propos de ces deux Camellies, et dans la description de culture de 
M. Tamponet, qui les a semées en 1823 , M. Berlèze, dit que les fleurs 
qu’elles viennent de produire, peuvent être regardées comme ce qui existe 
jusqu’à présent, de plus beau dans les varièlès obtenues en France, et que si 
M. Tampovet s’avisait de les mulliplier à la manière des Belges, chacune 
de ces Camellies, d’après les caleuls qui ont pu être établis sur la force des 

+ sujets , donnerait au bout de deux mois, cinq cents individus complets qui, à 
dix francs pièce, rapporteraient cinq mille francs, ce qui fait dix mille 
pour les deux. Mais, ajoute M. Berlèze, M. Tamponet ne se livre point à des 
spéculations hazardeuses, modéré dans ses goüts, dépourvu d’ambition et réglé 
dans ses affaires , il aime l’horticulture à la passion , mais il la pratique sans 
faste , sans éclat et sans charlatanisme, et il pousse si loin ce principe, que si 
on ne Peut vivement prié de permettre que l’on parlàt de ces deux nouvelles 
productions, leur existence serait peut-être restée longtemps encore 
ignorée. 

Nous sommes loin de vouloir critiquer aucune manière de voir des hommes 
généreux, qui se livrent à la pratique ou aux préceptes de Fhorticulture, et 
nous avons particulièrement pour M. Berlèze, l'estime la plus sincère ; mais 
nous nous empressons de justifier la conduite des horticulteurs Belges, dans 
les moyens qu’ils mettent en usage pour propager leurs plus belles plantes, 
car c’est à la faveur de ces moyens, bien rarement hazardeux, que l’on voit 
la Belgique rivaliser avec l'Angleterre , pour répandre dans toute l’Europe, 
les produits d’une heureuse et nouvelle culture qui, chez elle, assure 
l'existence et l'indépendance de nombreuses familles. D’ailleurs, de combien 
ne seraient point réduites les jouissances des amateurs de l’horticulture si 
l'activité des jardiniers se trouvait dominée par une prétendue modestie ou 
modération dans les goûts, qui les porterait à cacher pour ainsi dire les trèsors 
que leur industrie leur aurait acquis ? Les horticulteurs Belges, ne trouvent 
pas qu’il y ait du faste, de l’éclat, du charlatanisme à multiplier dix, cent et 
même s’il se pouvait cinq cent fois une plante qu’ils auraient gagnée à force de 
travaux el de persévérance ; aussi les voit-oncouver en quelque sorte ces plan- 
tes, les reproduire dans le silence jusqu’à ce qu'ils soient arrivés au point de 
pourvoir, sans mécontenter personne, à foutes les demandes qui leur en 
seront faites et de propager au même instant ces plantes, à des prix modérés, 
chez tous les amateurs qui, heureux de les posséder et peu jaloux d’imiter 
ce florimane écrasant le second bulbe d’une tulipe de très-haut prix et qu’il 
voulait posséder exclusivement , éprouvent un plaisir vrai , à multiplier pour 
propager à leur tour. 

_ — Puisque nous en sommes sur l'article Camellia, on ne trouvera pas 
déplacée iei la réponse qu’a faite M. Soulange-Bodin, à une question adressée 


— 129 — 


aux éditeurs de l'Horticultural Register, et conçue à peu près en ces termes : 
« Permettez-moi de vous demander si les Camellia doubles ne peuvent pas se 
multiplier par boutures aussi bien que les simples, et, s'ils le peuvent, 
pourquoi il n’est fait mention de ce moyen ni dans la notice que vous avez 
publiée sur cette plante, ni dans l'Encyclopédie du jardinage de Loudon? » 

Nous nous trouvons depuis longtemps en mesure de répondre nous mêmes à 
celte question , et d'abord nous sommes persuadés , avec les habiles éditeurs 
de l'Horticultural Register , que presque toutes les plantes que nous cultivons 
peuvent se propager par boutures; mais, pour assurer le succès de l’opéra- 
tion , il faut faire attention à deux choses : 1° au temps le plus convenable 
pour lever les boutures sur les pieds-mères ; 2° au moyen le plus propre à les 
entretenir vivantes et saines jusqu’à ce que la nature ait pu former les racines 
qui doivent les nourrir. Quant au premier point, il serait impossible d'établir 
une règle générale et invariable; sans passer en revue toutes les plantes con- 
nues ; chaque genre ou même chaque espèce diffère plus ou moins d’un autre: 
par exemple, la Pivoine en arbre commune (Pæonia moutan) s’enracinera en 
six semaines, si les boutures sont mises en serre aussitôt que la fleur est passée, 
tandis que la variété odorante ne s’enracinera que si les boutures sont faites 
avant l'épanouissement de la fleur. Chaque groupe, et quelquefois chaque divi- 
sion d’un groupe exigeront donc un fraitement particulier, qui ne pourra bien 
s’apprendre que par l’observation, et le malheur est que les praliciens devan- 
ciers ne veulent pas s’astreindre à constater seulement les faits tels qu’ils se 
présentent à leurs yeux dans leurs {travaux courans; ce qui permettrait à leurs 
successeurs de se livrer à d’autres recherches, et de consacrer aux progrès de 
l’art, sous d’autres rapports , un temps qu’ils perdent à acquérir péniblement 
des connaissances qui pourraient leur arriver par tradition. Quant au moyen 
de conserver la vitalité des boutures, il résulte principalement de la perfec- 
tion des appareils destinés à ce genre de multiplication ; et leur forme , ainsi 
que les détails de leur disposilion intérieure, y contribuent beaucoup. Par 
exemple , la tablette du devant de ces sortes de serres doit être réservée pour 
les plantes qui ne supportent pas l'humidité atmosphérique qui s’exhale d’une 
bâche , comme les Epacris , les Erica, ete. La bâche proprement dite , con- 
tiendra donc les Camellies et d’autres plantes à feuillage persistant dont l’enra- 
cinement exige un peu de chaleur. Quand ces plantes sont bien enracinées, 
on les porte dans une autre serre , ce qui donne de la place sur les tablettes. 
C’est l’occasion de remarquer que les pots contenant des boutures ne peuvent 
pas être trop bien égouttés, à l'effet de quoi ils doivent être à moitié remplis 
de tessons broyés , recouverts d’un petit lit de terre âe bruyère ou de mousse, 
qui soutient le sable et l'empêche de s’enfoncer ou de se perdre dans leurs 
interstices. Sur le derrière de la bâche on place des supports en fer soutenant 
des tablettes destinées pour conserver en hiver les plantes bulbeuses ou tuber- 
cules, comme les Ferraries, les Dahlias, les Glaïeuls, etc. Les pots de boutures 
doivent être seulement posés sur le tan et ne pas y être enfoncès , parce que 


— 130 — 


Ja nécessité de les arroser constamment pourrait les exposer à une humidité 
trop slagnante. 18 pouces de tan neuf placé sur la couche suffisent pour y 
entretenir , pendant environ deux mois, une chaleur modérée et propice. Au 
bout de ce temps, on renouvelle la couche , en enlevant un peu de la vieille 
tannée du dessous, en mêlant avec le reste celle qui vient de servir, et en ajou- 
tant par dessus 18 pouces de tan frais. Nous avons parlé ailleurs des autres 
soins généraux que les boutures exigent, suivant qu’elles sont ou ne sont pas 
recouvertes par des cloches. 

Pour arriver actuellement à la solution de la question proposée, nous 
dirons qu'ayant fait en grand , il y a deux ans, l’expérience de la bouturation 
des Camellies doubles sur plusieurs espèces ou variétés, dont nous possédions 
de très-gros pieds qui pouvaient, d’un seul coup, nous donner beaucoup de 
boutures, nous avons généralement réussi, seulement avec quelqu’inégalité 
dans le temps que chacune d’elles a mis à s’enraciner, mais dans une propor- 
tion tellement avantageuse, que nous possédons en ce moment environ deux 
mille de ces boutures qui, après avoir subi, suivant notre système d'éducation 
des boutures, un premier empotage, tendant à bien former et consolider leurs 
mottes, au moyen de l’enchevêtrement de leurs racines moulées, en quelque 
facon, etcontraintes à se contourner sur elles-mêmes parlarésistance première 
de la paroi intérieure des pots, ont été, l’année dernière , mises en pépinière 
dans une plate-bande de terre de bruyère recouverte, en hiver, par un coffre 
à châssis vitré, d’où elles seront extraites , l’an prochain , après la pousse du 
printemps, époque où elles présenteront des plantes déjà toutes formées. On 
les rempotera alors de nouveau, dans la vue de rendre à leur abondant che- 
velu la forme restreinte et compacte, propre à la plus grande sûreté des expé- 
ditions lointaines. Les sujets se présenteront alors sous la forme de jolis buis- 
sons plus ou moins branchus, suivant la végétation naturelle des espèces, 
lesquels, perpendiculairement assis sur une tige cramponnée au sol par un 
épatement régulier de racines, sont bien préférables aux sujets francs de pied 
que l’on obtient par la voie des marcottes. 


GESNERIA FAUCIALIS, — Gesnerie cvasée. (PI. color. 85). 


Didynamie angiospermie. Famille des Gesnérièes.— CARACTÈRE GÉNÉRIQUE : 
Calyx 1-phyllus, 5-fidus. Corolla tubulosa ; tubo crassiusculo, supr& coarctato; 
limbo 5-lobo, inœquali. Stamina 4, didynama. Gvarium inferum ; stylo sim- 
plici ; stigmate capitato. Gapsula 2-locularis, calyce coronata : loculis poly- 
spermis.— CARACTÈRE SPÉCIFIQUE ET SYNONYMIE. Herbacea ; foliis subsessili- 
bus, cordatis, oblongis ; racemo terminali ; corollis tomentosis : labio 
superiore oblongo, bilobo. — G. Favararis. Lino. Bot. Regist. 1785. 

Conrad Gesner , l’un des hommes les plus célèbres de son siècle, profes- 
sait à Zurich, sa patrie, la médecine et l’histoire naturelle, vers 1550, et c’est 
à cette époque, qu'entre autres ouvrages sur la littérature et les sciences, il 


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Monachanthus viridis 


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Aoril 1836. 


— 131 — 


publia son Histoire des animaux en quatre volumes in-folio, et ses OEuvres 
de botanique. La science des végétaux est redevable à Gesner du premier 
projet de classification des plantes d’après des caractères invariables, tirés 
de la forme et du nombre de leurs crganes, principalement de la fleur et du 
fruit. Gesner mourut en 1565, victime de son dévouement à secourir les mal- 
heureux atteints de la peste qui faisait alors de funestes ravages , et, comme la 
plupart des savans de ce temps, il légua à sa famille une glorieuse pauvreté. 
Plumier honora la mémoire du professeur de Zurich en lui dédiant un genre 
de plantes dont il avait découvert le type dans ses excursions aux An- 
tilles. Le genre Gesnérie , que Plumier composa de trois espèces, s’est 
augmenté successivement, de sorte que l’on en compte aujourd’hui une tren- 
taine. La Gesnerie évasée est originaire du Brésil d’où elle a été envoyée à 
M. Tate, en juillet 1834, par M. Selloï. La plante, couronnée à l'exposition de la 
société de Flore, a été recueillie, cullivée et rapportée, il y a quelques mois, 
par M. Vanhoutte actuellement directeur de l’établissement de la Société 
Royale d'Horticulture de Bruxeïles , où d’autres plantes semblables pro- 
mettent une floraison prochaine, 

Cette espèce dont l’inflorescence, aux dimensions près, ressemble beaucoup 
à celle de la Gesnèrie bulbeuse, est élevée de deux à trois pieds : ses tigessont 
herbacées, cylindriques , vertes et velues, garnies de feuilles sessiles , presque 
opposées, cordiformes, oblongues, aiguës, crénelées, rugueuses , fortement 
nervurées , pubescentes , d’un vert agréable en dessus, presque glauques en 
dessous, longues de trois à quatre pouces, larges de deux à trois. Les bractées 
ont la même forme, mais dans de plus petiles dimensions. Les fleurs présentent 
au sommet de la tige, un épi ou plutôt une grappe d’un fort bel effet ; elles sont 
d’une nuance écarlate très-vive, portées sur des pédoncules cylindriques, 
velus , contournès et terminés en massue vers le calice ; celui-ci est mono- 
phylle, épais , arrondi, divisé au delà de moilié en cinq dents ou lanières 
fort étroites. La corolle est tubuleuse , fortement renflée , rétrécie, étranglée 
vers la base, (rès-dilatée à la gorge, avec son limbe partagé en deux lèvres 
dont la supérieure, fort alongée et refléchie intérieurement , est divisée en 
deux lobes égaux et arrondis; la lèvre inférieure est rétuse, trilobée , à bords 
petits et roulés en dedans. Toute la surface de cette corolle, qui a au delà de 
deux pouces de longueur, est parsemée de poils glanduleux. Les quatre 
étamines ont leur insertion à la base du tube ; leurs filamens, cylindriques et 
purpurins, atteignent presque la longueur de la lèvre supérieure et sont ter- 
minés par des anthères biloculaires et jaunes. L’ovaire est conique , surmonté 
d’un style un peu plus long que les étamines que couronne un stigmate 
capité. 

On cultive cette Gesnérie en serre chaude; on lui donne le terreau de 
bruyère, et comme elle est presque toujours en végétation, on règle les ar- 
rosemens en conséquence. On la propage par la séparation des racines ainsi 
que par le moyen des boutures. 


— 132 — 
MowacuanTus viripis. — Monachante à fleurs vertes. (PI. color. 56). 


Gynandrie Monandrie. Famille des Orchidées. — CARACTÈRE GÉNÉRIQUE : Pe- 
rianthiam explanatum. Sepala et petala deorsum versa. Labellum posticum , 
carnosum, indivisum, ventricosum , sepalis multo majus. Columna brevis , 
crassa, mutica. Anthera cornuta, bilocularis. Pollinia postice biloba, in filo 
maximo, denudato, transverso, demüm elastice contractili, inserta. — Ca- 
RACTÈRE SPECIFIQUE ET SYNONYMIE : Racemo multifloro; labello oblongo , cus- 
pidato, margine lœwvi; sepalis petalisque rigidis ovatis. — M. Vrripis. Linz. 
Gen. et Sp. Orchid. p.157.— Iv. Botan. Regist. 1752. 

Le professeur Lindley a institué le genre Monacanthus pour une plante 
parasite, qui lui a été adressée du Brésil, en 1834, et qui se distingue de toutes 
les autres plantes de la nombreuse famille des orchidées, par les caractères 
que nous avons rapportés plus haut. Le nom imposé au genre nouveau signifie 
littéralement fleurs de Moine : il est dù sans doute à la ressemblance que l’on 
a trouvée entre la forme du labelle de ces fleurs, et celle du capuchon qui 
couvrait la tête des fervens solitaires, au moyen âge, et que quelques ordres 
religieux ont conservé comme signe distinctif. On ne connait jusqu'ici que 
deux espèces de Monacanthes, et celle qui fait le sujet de cette description, 
reçue primitivement par le docteur Hooker, commence à fleurir à la fin de 
l’automne , vers le mois de novembre. C’est une plante semblable, existante 
dans les serres de M. Jacob Mackoi, à Liége, qui, à l’exposilion du 12 mars 
dernier, a obtenu le prix (Voyez le cahier de mars). 

La tige est élevée de deux pieds environ, cylindrique, verte et épaisse de 
cinq à six lignes ; elle sort du milieu d’une touffe composée de sept à huit 
feuilles alongées , plissées , un peu ondulées, repliées en leurs bords et lon- 
gues de huit à dix pouces; elle est garnie à distance d’écailles engainantes, 
lancéolées et pointues, puis terminée par une belle grappe composée de sept 
où huit grandes fleurs vertes, épaisses et d’une forme très-bizarre. Les sépales 
sont ovales, raides, lanctolés, pointus, longs de dix lignes et largesde six ; 
les pétales, parallèles aux sépales, sont ovalaires, ondulès, médiocrement 
réfléchis, aigus,'un peu plus longs et pluslarges que les sépales, d’un vert pâle, 
parsemés de taches sanguines. Le labelle est postérieur, renflé, ventru , épais, 
long d’un pouce et demi, d’un jaune brunâtre intérieurement, et vert à l’exté- 
rieur , avec de fortes veines parallèles sur toute sa longueur. La colonne est 
courte, ovale charnue et mutique. L’anthère est biloculaire, prolongée en 
forme de corne; les masses polliniques sont bilobées. 

On cultive le Monachante à fleurs vertes, dans le terreau de bruyère, sur 
un lit de gravier , ou dans la mousse ; on lui choisit une place bien favorable 
dans la serre chaude, et on menage les arrosemens. 


— 133 — 


MÉLANGES. 


M. Sageret a obtenu des poires dites de curë, d’une greffe placée sur Aze- 
rolier ; le fruit est plus petit que d'ordinaire, mais il est de qualité supt. 
rieure et s’est bien conservé jusqu'aux premiers jours de janvier, résultats que 
M. Sageret attribue aux qualités essentielles de l’Azerolier. 

— On cultive en Suède une pomme dont la chair est assez translucide pour 
laisser apercevoir les pepins qui y sont renfermés et enveloppés de leur en- 
docarpe cartilagineux ; cette pomme est désignée sous le nom vulgaire de 
pomme de Sibérie, et M. Poiteau pense que ce doit être la pomme d’Astracan, 
M. Berlèze croit que cette pomme perd de sa transparence par sa culture dans 
les régions tempérées, et nous pouvons lui certifier le fait, ayant cultivée 
nous-mêmes celte pomme du nord,et ayant suivi sa marche progressive vers 
l’opacité complète de sa chair. Nous avons reconnu ce fait comme beaucoup 
plus curieux qu’important, mais nous ne le jugeons pas moins digne de fixer 
un moment l'attention des physiologistes. 

— On cultive le Palmier-Dattier (Phænix Dactylifera) dans le royaume de 
Valence, en Espagne ; M. Lasteyrie dit à ce sujet , que les arbres y sont 
d’une très-grande hauteur, mais qu’ils ne commencent à fructifier qu’à l’âge 
de quinze à vingt ans, tandis que les Dattiers cultivés en Arabie et sur 
la côte de Barbarie produisent dès la cinquième ou sixième année de bouture. 
Il est bien rare que les Dattiers cultivès dans nos serres parviennent à fructi- 
fier ; nous ne l’avons vu que deux fois : d’abord dans la collection de M. Fesch, 
en Hollande, et puis au jardin impérial de Schænbruun. Nous ignorons si 
l’on a obtenu des dattes des nombreux Phænix disséminès dans les serres 
de la Belgique, et nous serions charmés de recevoir des documens précis à cet 
égard. 

— M. Hittorf a formé à Paris, rue Ferme-des-Mathurins n° 32, un établis- 
sement de peinture, en émail , sur la pierre volcanique de Volvic. Les pein- 
{ures que nous avons vues en ce genre nous ont fait naïtre l’idèe que peut- 
être les étiquettes de botanique que l’on fabriquerait avec celte pierre, résis- 
teraient complétement aux atteintes du choc ou de la gélée, et conserveraient 
constamment leur beauté et leur fraicheur primitives, ce que n’ont pu faire 
jusqu’à présent les étiqueltes en verre , faïence ou porcelaine, qui d’ailleurs 
revenaient à des prix trop élevés. S’il en était ainsi, le problème tant de fois 
proposé en faveur de l’horticulture, se trouverait résolu. 


Tableau de la plupart des plantes utiles dont l'introduction a été faite ou du 
moins essayce depuis 80 à 40 ans. Par M. Souraxcrs-Bonix (1). 


Fromens. Très-peu de Céréales nouvelles se sont établies d’une manière 


(1) Ce tableau se trouve à la suite d’un brillant travail historique sur les progrès de l’horticulture en 
France, depuis 1789, dont nous nous proposons d'extraire successivement plusieurs autres passages. 


Ar 


étendue. Le Blé rouge anglais a été importé d'Angleterre dans le Calvados 
vers la fin du dernier siècle , d’où il s’est propagë dans quelques cantons de 
l'intérieur; mais il y a peu tenu. Vilmorin a importé d'Angleterre , en 1810, 
un Froment de Hongrie, qui se répand aujourd’hui dans les environs de 
Blois, sous le nom de B{e anglais. — Le Talaveira et divers Blés de mars 
étrangers, également introduits par lui, ont pris un peu d’essor parmi les ama- 
teurs, mais ne se sont pas établis d'une manière générale. —Le Blé géant de 
Sainte-Hélène parait, aux meilleurs agronomes, n’être qu’une ancienne espèce 
d'Europe, transportée dans cette ile ; il ressemble de si près aux gros Poulards 
rouges du Midi, que rien ne semble justifier le prix excessif auquel il se tient. 

Seigles. Le Seigle de la Saint-Jean, introduit et cultivé en grand , en 1785, 
par Lebreton, à Saint-Germain-en-Laye, puis perdu tout à fait en France, et 
réintroduit par Vilmorin, de la Haute-Saxe , vers 1805, n’a pas fait plus de 
progrès marquans la seconde fois que la première. 

Orges, Avoines. On en peut dire autant de quelques variétés d’Orges et 
d’Avoines, dont aucune n’a pris quelque extension. L’Avoine noire de Hon- 
grie, à laquelle l’exemple et les écrits de Morel de Vindé avaient donné de 
la vogue, a été abandonnée comme elle l’avait été déjà vingt ou trente ans 
auparavant. L’Avoine Patate et celle de Géorgie ne se trouvent que cà et là 
sur quelques exploitations. 

Maïs, Le petit Maïs à poulet a été introduit par Lelieur vers 1602; c’est 
une variété intéressante pour les pays du Nord, à cause de sa grande précocité; 
mais elle n’est pas sortie du cercle des cultures d'amateurs, non plus que le 
Maïs de Pynsylvanie et quelques autres. 

Riz. La Société d’Horticulture vient de faire répéter, sans résultat, les 
essais réitérés inutilement depuis trente ans , sur le Riz sec de la Chine. 

Betterave champétre. Vers 1785, l’abbé de Commerelle en a fait l’objet d’un 
mémoire , et Vilmorin père et Planche en ont introduit des graines. 

Betterave blanche de Silésie. De Lasteyrie en a présenté, vers 1809, les 
premiers échantillons. Ch. Derosne et de Sey l’ont cultivée ensuite pour la 
graine et pour le sucre. Peu après, Vilmorin l’a cultivée en grand pour graine, 
eta fait venir de la graine de Siülésie. Vers 1813, Mathieu de Dombasle en a 
fait une nouvelle importation et l’a appliquée à une fabrication étendue. 

Carotte. Son application à la grande culture , en France, ne remonte guère 
qu'à une dizaine d'années. Vilmorin a introduit, il y a sept ou huit ans, la 
variété dite grosse blanche à collet vert, dont la vigueur et le produit sont 
considérables. 

Chicorée sauvage. Introduite dans l’agriculture, vers 1786, par Cretté de 
Palluel. 

Chicorée sauvage à cafe. Cultivée vers 1800, à Valenciennes particulière- 
ment , et sur quelques autres points de la Flandre. 

Rutabaga ou Navet de Suède. Introduit, vers 1789, par de Lasteyrie et 
Vilmorin père. 


« 


Pomme de Terre. Elle a fait, depuis Parmentier, de grands progrès suéces- 
sifs. La grosse jaune a étè généralement substituèe à l'ancienne blanche. 
Sageret, Vilmorin et beaucoup d’autres en ont obtenu des variétés nouvelles 
marquantes. 

Topinambour. Ce fut Victor Yvart, principalement, qui vers 1790, l’ap- 
pliqua à la grande culture. 

S'ainfoin à deux coupes, connu vers la même époque et cultivé surtout par 
Pincepré, de Bréda. 

Trèfle incarnat, connu de temps immémorial en Roussillon ; il a été trans- 
porté dans le nord de la France vers 1815; feu Ch. Pictet a beaucoup fait 
pour sa propagalion. 

Trèfle incarnat tardif. Introduit à Toulouse vers 1830. 

Pimprenelle. Cullivée vers 1795, en Champagne particulièrement. 

Ray-grass. Son emploi, dans la grande cullure, ne remonte guère qu’à une 
trentaine d'années, Duprè de Saint-Maur est un des premiers qui l’ait cultivé 
en grand à Argens , en Berry. 

Ivraie d'Italie. La graine en a été importée en ina vers 1828. Les notes 
de Mathieu de Dombasle ont beaucoup contribué à fixer l’attention sur cette 
plante. (La suite au prochain cahier.) 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


SocréTÉ ROYALE D’Horricuzrure DE Mons. — Extrait du procès-verbal de la 
séance du 24 mars 1836. 


À deux heures et demie, M. Dumont-Ricart, vice-président, introduit le 
jury dans le salon d’exposition pour qu’il puisse procéder à ses opéralions; 
il se retire ensuite dans la salle des séances du conseil. 

Décision pu sury. Le Rosa centifolia vulg. avait été désigné pour être offert 
en fleurs à cette exposition. Un pied de cette plante, en boutons avancés, 
mais non en fleurs épanouies , ne pouvant obtenir la médaille, a été, vu sa 
culture remarquable, mentionné honorablement. 

Concours des amateurs. Le prix pour la plante la plus remarquable par 
la beauté de sa fleur, sa culture soignée ou sa récente introduction, a été 
accordé au n° 329 : Camellia Donkelari, expose par M. Nève, de Tournai ; 
V'accessit au Camellia elegans chandleri n° 181 , de M. Decat-Vanmiert. 

Ont été mentionnés honorablement : 

Le n° 34, Hydrangea hortensis, à M. Coppée. 

Le n° 334, Rhododendrum alta clerens, à M. Nève, déjà nommé. 

La médaille pour la plus belle collection est décernée à celle portant la 
lettre C; elle appartient à M. Decat-Vanmiert. Les collections À et D: la 

sowz HL 18. 


= 0 — 


première à M. D. Coppée et la seconde à M. Fr. Dolez, ont partagé l'ac- 
cessit. 

Concours des jardiniers. Le prix destiné à la plante la plus remarquable, 
est accordé au n° 408 : Epacris campanulata alb., expose par M. A. Ver- 
schaffelt, de Gand. L’accessit est remporté par le n° 412 Epacris impressa, 
du mème exposant 

A été mentionné honorablement , le n° 170 Berberis aquifolia, de M.G:. De 
Becker , jardinier-fleuriste , au Béguinage , à Mons. 

Le prix pour la plus belle collection est décerné à celle portant la lettre F, 
qui est reconnue appartenir à M. Alex. Verschaffelt. L’accessit à la eollec- 
tion G, à M. De Becker. P.-E. De Puypr, Secrétaire. 


SociËTÉ DE FLORE DE Namur. 


Procès-verbal de la séance du 8 avril 1836. 


Le conseil des juges est composé de MM. Bouesnel , Bastien, Colle-Closon, 
Colle, Lamquet, Mathieu, Rorps et De Severin. Le nombre des plantes ex- 
posées est de 976. 

Le jury a décidé qu’il ne pouvait y avoir de concours entre les jardiniers- 
fleuristes, attendu que M. Hoste, de Gand, seul, a envoyé des fleurs au con- 
cours; mais il a accordé une mention honorable à ce jardinier-fleuriste pour 
sa collection. 

Concours des amateurs. 1° prix; à la collection n° 1, exposée par M le 
prinee d’Aremberg. 2° prix; à la collection n° 2, exposée par M. Gerard 
(Dieudonné). 

Prix pour la plante la mieux cultivée. 1‘ prix Rosa Banksia exposée 
sous le n° 690 par M. De Coux. 2° prix : Reseda odorata, exposésous le n 771 
par M. Dejey, à Huy. 1° mention honorable : Rosa tué lutescens, exposte 
sous n° #62 par M. le baron De Blommart. 2° mention honorable : Epaeris 
micerophylla, exposè sous le n° 113 par M. Gerard (Dieudonné). 

Prix pour la fleur dont la floraison est la plus éloignée de son epoque 
naturelle. Prix unique : Agapanthus umbellatus , expose sous le n° 721, par 
M. Michaux. k 

Collection de Camellia. Le 1% prix est accordè à la collection exposée sous 
le n° 1°", par M. Gerard (Dieudonn?). Une mention honorable est accordée à 
la collection n° 2, exposée par M. Beckers. 

Fruits et légumes. Le 1°" prix a élè décernè à l’unanimité aux fruits expo- 
sès sous le n° 1°, par M. Colle-Closon. Mention hon:rable aux fruits exposés 
par M. Wilgot et par M": la baronne De Pilteurs De Budingen. D’autres men- 
tions honorables ont été accordées : 1° A une corbeille de champignons, 
exposée par M. le prince D'Aremberg. 2° Au Crambe maritimæ ( ehou 
marin), exposé par M. Servood. 


— 139 — 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boraxicaz Reçisrer , or ornamental Flower-Garden, etc. Par J. Line. 
vol. IX. n° 3, de la Nouvelle série, avril 1836. 

1844. Axcræoun cauparux. Foliis loratis, canaliculatis, emarginatis; spicd 
radicali-pendulà, flezuosé , 4-flord ; labello obovato, rostrato, serrulato ; cal- 
care lonsissimo, apice bilobo. 

11 n’est aucun Angrec qui ne se fasse remarquer par une singularité quel- 
conque dans la structure de ses fleurs , et celui qui fait le sujet de cel article à 
dans l'extrême prolongement de l’éperon qui termine son labelle , un caractère 
qui ne permettra jamais de le confondre avec ses congénères. H a été trouvé 
récemment à la côle de Guinée , non loin de Sierra-Léone , et introduit en 
Angleterre par MM. Loddiges. Il fleurit au mois d'août. C’est une plante épi- 
phytle dont les racines épaisses, cylindriques el contournées, s’étendent en 
tous sens dans la mousse qui recouvre les vieux troncs et pénétrent même 
l'écorce de ces derniers, sans paraitre néanmoins y puiser aucune nour- 
riture. La lige est simple ; les feuilles sont distiquemeni imbriquées , épaisses 
et canaliculées. L’épi floral a douze ou treize pouces et une direction pendanle; 
les sépales et les pétales, qui ne différent entre eux que par un peu plus de lon- 
gueur dans lespremiers, sont élroils , lancéolés, planes, très-acuminés , d’un 
vert agréable, fauves à leur base, et longs d’un peu plus d’un pouce et demi. 
Le labelle est ovale, à bords serralulëés, terminés par une pointe prolongée 
et verdätre ; le reste du limbe est blanc, nuancé de jaune ; il est adhérent au 
gynostème par deux écailles marginales et mucronées garnissant les deux 
côlés de sa base qui se prolonge en un éperon cylindrique et brunâtre , long 
de huit ou neuf pouces , bilobé à l'extrémité. Le gynostème est court, dressé, 
plus épais et anguleux à sa base, rétréci el bordé vers le haut, avec le gynize 
plane et fauve , moins long que le bec qui est subulé. On suspend cette épi- 
phyte en serre chaude dans un panier garni de mousse imprégnée de lérreau 
de bruyère et on l’arrose modérément lorsque le besoin s’en fait sentir. On la 
propage par la séparation des rejetons qui poussent du pied. | 

1845. Kexxenya sriRixGt. Foliolis tribus sub rotundis-ovatis, mucronu- 
latis, qglabriusculis ; petiolis caulibusque pilosis ; late ovatis, acutis; bracteis 
fasciculatis vel verticillatis, nunc trilobis, in involucrum conniventibus ; 
floribus geminis ; calycibus pedunculisque pilosis. 

Le genre Kennedye dont, jusqu'ici , {toutes les espèces nous ont été fournies 
par la Nouvelle-Hollande, vient aussi de se recruter dans l'Amérique septen- 
trionale ; M. Robert Mangles, y a découvert, l’an passé, le Kennedya stir- 
lingi sur les bords de la rivière Swan, qui arrose le pays des Kerestinaux 
dans la Nouvelle-Bretagne, et sir James Sürling , gouverneur de la colonie, 
s’est empressèé d'en faire parvenir des graines en Angleterre. La plante 


fleurit au mois d'avril; tout porte à croire qu’elle continuera à végéter en 
pleine terre, et qu’elle figurera avec beaucoup d'avantage dans nos plate-bandes. 

1846. Craræcus microcarra. Subspinosa; foliis fasciculatis , longè cu- 
neatis, 3-fidis, lobatisque crenatis, glabris, nitidis ; corymbis multifloris; 
calycibus glabris : laciniis ovatis , integerrimis; pomis ovato-subrotundis , 
glabris, 5-locularibi:s ; putamine tenui. 

C. Sparnurara. Ezztor. FI. S, Carol. 1.552.—Lounow’s Arbor. Brit.t.31.k. 

Cet Alisier a été découvert il y a déjà quelque temps, dans les districts de 
la Georgie et de la Caroline par M. Elliot, qui l'avait d’abord considéré 
comme l’analogue de celui que Michaux et Pursh avaient décrit sous le nom 
de Cratæqus spathulata ; mais M. Drummond, ayant retrouvé cet arbrisseau 
dans la province du Texas, s’est assuré qu'il différait essentiellement de l’es- 
pèce d’Alisier de Michaux et de Pursh, et qu’il en constituait véritablement 
une nouvelle, qu’il a appelée Microcarpa , vu le peu de volume de ses fruits. 

La culture de cet Alisier n’exige pas plus de soins que celle de nos espèces 
indigènes, ce qui fait espérer que l’on pourra faire entrer cet arbuste dans la 
composition de nos bosquets d'agrément. Il se multiplie avec facilité par le 
semis de ses graines, lequel doit se faire immédiatement après la maturité des 
fruits, car les graines dessèchées passent une année de végétation sans mon- 
trer les premières feuilles. 

1847. Crarzcus nHerrrRoPaYLLA. Fois lucidis, tardè deciduis, lanceolatis, 
cuneatis, apice dentatis pinnatifidisve ; tubo calycis fusiformi ; cymis multi- 
floris; floribus monogynis ; stipulis maximis, pinnatifidis. 

C. HversropuyiLa. FLucér. Ann. du Mus. 12. 423. — De Cann. Prodr. 
2. 629. 

C. ArontA. Watson dendrolog. 167. Not. of Willd. 

1848. MaxrLiariA RUFESCENS. Pseudobulbis ovatis, subtetragonis, mono- 
phyllis ; foliis lanceolatis , utrinque acuminatis ; scapis unifloris (prostrats), 
vaginis distantibus ; sepalis petalisque oblongis, conformibus, obtusis ; labello 
oblongo, trilobo, etuberculato ; laciniis lateralibus minimis , acutis : inter- 
medié elongaté, emarginatà. 

Cette Maxillarie , originaire de l'ile de la Trinité, a été importée en 
Angleterre, dans les premiers jours de l’année 1834, par M. Lowe de Clapton, 
et a fleuri au mois de décembre de la même année, dans les serres du due de 
Devonshire. 

1849. Gonrria. Nat. Ord. Onacrarix. Oct. monog. Calyx tubulosa , 
4-partitus, deciduus. Corolla 4-petala. Gapsula cylindrica, ovata; seminibus 
angulatis queis comæ rudimentum adest marginis dentatæ form& chalazam 
circumdatis. 

G. Lermma. Erecta; foliis ovato-lanceolatis, integerrimis ;petalis sub rhom- 
beis, obtusis, denticulatis ; staminibus petalis triplo brevioribus ; capsulis 
sessilibus, ovato-oblongis , villosis. 

Parmi les plantes découvertes récemment par M. Douglas, en Californie, il 


— 141 — 


s’en est trouvée uno très-voisine des Onagres, et qui a présenté à M. Spach, 
dans la conformation particulière de ses graines, les élémens d’un genre 
nouveau qu’admettront vraisemblablement les botanistes systématiques, quoi- 
que les caractères assignés jusqu'ici à ce genre ne paraissent pas très-nette- 
ment {ranchés. La Godétie gracieuse a fleuri au mois de juillet 1835, dans la 
collection de la Socièté d'Horticulture de Londres. 

C’est une plante annuelle , à tige rameuse et d’un pied et demi environ. 
Les feuilles sont ovales-lanctolées, pubescentes , longues de deux pouces et 
larges de cinq lignes. Les fleurs ont un peu plus d’un pouce d’étendue ; les 
sépales sont acuminés , et les pétales d’une forme arrondie, un peu rhom- 
boïdale, échancrès au sommet, avec le limbe étalé, d’un rouge pourpré, clair; 
ils sont marquès d’une tache triangulaire , supérieure, d’un rouge vineux. 

Il est probable que cette jolie plante va devenir l’un des ornemens de nos 
plate-bandes , car eile pousse avec vigueur dans toutes les variétés de sols. 
Le grand nombre de graines qu’elle produit, promet une prompte multipli- 
cation. 

1850. Oxvura. Nat. Ord. comrosirx. Syng. pol.-sup. Involucrum simplici 
serie verticillatum ; foliolis herbaceis, patentibus , basibus suis cucullatis , 
flosculos radii involventibus. Flosculi radii ferè neutri; pappo. O. Stylo bilobo; 
corollé ligulaté, trilobé. Flosculi disci kermaphroditi, bracteis basi membra- 
naceis apice herbaceis stipati ; pappo O; corollà infundibulari, pubescente, 
basi paulo gibbosé ; antheris muticis ; styli ramis subulatis, acutis , dorsô 
villosis. Receptaculum planum. 

O. Carysaxrnemoines. Foliis inferioribus pinnatifidis ; superioribus inte- 
gris ; capitulo solitario, involucro planiusculo. 

Le professeur De Candolle a institué ce genre , pour une plante nouvelle, 
trouvée dans la Californie par M. Douglas, qui, l’an passé, en a envoyè des 
graines à la Société d’'Horticulture de Londres; elles ont produit des fleurs aux 
mois d'août et de septembre. Le nom générique Oryura , est évidemment 
formé de cu, aigu et de cup, queue. 

La plante est annuelle; ses tiges sont dressées, et les feuilles découpées en 
lanières étroites. Les capitules sont solitaires, portés sur un long pédoncule 
cotonneux , qui s’épaissit en massue vers l’extrémité. L’involucre est pla- 
niuscule, formé de folioles verticillées, herbacées, ligulées, obtuses, disposées 
en dessous des fleurons du rayon. Ceux-ci sont larges , oblongs , dépassant un 
peu en longueur les languettes de l’involucre, à trois lobes dont l’intermé- 
diaire plus petit, d’un jaune d’or , très-vif à la base, d’un jaune blanchätre 
vers l'extrémité. Les fleurons du disque sont infondibulaires, implantés sur un 
ovaire glabre , sans aigrette et comprimé ; leur tube est cylindrique, très-peu 
renflé à la base, aussi long que le limbe qui est dressé. Cette plante n’est point 
difficile sur la nature du terrain ; elle vient partout où on la sème pourvu qua 
les graines soient recouvertes d’un peu de humus végétatif. 


Baimsu FLowwer Garden, and ornamental shrubbery, etc. Par R. Swvexr. 
Seconde série n° LXXX, avril 1836. 

329, NemopniLa 1Ns1GNIS (1). 

330. Zrnozra. Nat. Ord. Ericixex. Dec. Monog. — Calyx B-dentatus, 
Corolla campanulata : limbo revoluto, B-lobo. Stamina 10 : filamentis brevis- 
simis, glabris, basi dilatatis; antheræ loculis elongatis, tubulosis , dpice 
biaristatis. Stigma truncatum. Capsula loculicido-dehiscens. Placenta 3-Zoba: 
lobis cuneatis, crassis subarcuatis. 

Z. Sreciosa. D. Do. in Edinb. Journ. juill. 1834. p. 152. 

AxprouEna sPrciosa. Micn. F1. Amer. bor. 1. 256. — Pursn. FI. Am. 1. 
294. — Lonn. Bot, Cab.t. 551. 

A. Cassixeroura. Vewr. Jard. de Cels. 60. — Bot. Magaz. 970. — Hort. 
Ken. ed. 2.3. p.52. — Srrexc. Syst. veget. 2. 290. 

A. Puivrnuzexra. Barre, Trav. p. 476. 1.7.— Bot. Mag.t.667. — Vent. 
Malm. t. 79. 

Michaux, qui, pendant son long séjour dans le nord de l'Amérique, avait 
rassemblé dans un jardin aux environs de Charles-Town, toutes les plantes 
indigènes de ce nouveau continent , qu'il avait pu rèunir afin de les cultiver 
lui-même et de pouvoir les étudier à loisir, s'était déjà assuré que  Andromeda, 
figurée par Bartram comme nouvelle, dans la description de son voyage, ef sous 
le nom spécifique de Pulverulentn, était identique ou du moins une variété 
accidentelle de l'Andromeda cassinefolia que M. Michaux avait de son côté, 
et le premier, appelé À ndromeda speciosa. Or, comme les botanistes avaient à 
choisir entre ces trois noms, on a paru s’arrêter au dernier. Depuis M. D. Don, 
en s’occupant plus attentivement de cette plante , lui a reconnu des caractères 
particuliers, qui ne sympatisaient plus avec les véritables Andromèdes: il s’est 
donc vu obligé de créer un genre nouveau, très-voisin des Andromèdes, et 
auquel il a donné un nom {out au moins aussi célèbre que celui de l’épouse de 
Persée, soit qu’il rappelle la femme courageuse de Rhadamiste, soit qu’il 
présente à notre mémoire les-vertus héroïques de la dernière reine des Pal- 
myréniens. Le genre Zanobie ne se compose encore que d’une seule espèce ; 
elle a été introduite en 1800 , par MM. Fraser, et fleurit au mois de juin. On 
cultive cette plante dans la plate-bande de terreau de bruyère, à l'air libre, 
abritée de la grande ardeur du soleil. On la multiplie de marcottes et de bou- 
tures, et beaucoup plus sûrement encore par le semis. 

331. Ruononrvpron riavun ; Var. conoxanium. Belle variété de l’Azalée 
pontique , dont les fleurs sont extrêmement serrées et réunies en boule ; elle 
a étë obtenue de semis, par les jardiniers et horticulteurs de la Hollande, 
qui, comme on le sait, font leur principale occupation industrielle du eroi- 
sement des espèces ou des variètés. La plante se cultive aussi chez M. Knight, 
à Chelsea, et chez divers autres jardiniers. 


(1) La description et la figure coloriée de ceite plante, feront partie du prochain cahier , ainsi 
que l'analyse du Botanical Magazine. 


852. CampanuLa Lorexr. Annua, diffusa, ramis unifloris; foliis sessi- 
libus , lanceolatis, acutis, denticulatis, glabris ; calycis twbo globoso, 10-cos- 
tato, setoso ; segmentis lanceolatis, acuminatis, denticulatis ; corollé subro- 
taté, calyce breviore; capsula trigosé. 

C. Louevr. Poz. Elem. Bot. 2. 148. Cum. fig. fl. Veron. 1."p. 271. — 
Porr. Dict. Encycl. Supp. 5. 594. — Rorw. Er Sou. Syst. 5. 130. — Bot. 
Mag. 2581.— Srrenc. Syst. veget. 1. 729. — Arrx. DE CanD. Mon. 333. 
— G. Don Gen. syst. gard. et bot. 3. 766. 

C. Bapensis. Bar. Cat. Hort. Taur. 1813. p. 20. 

C. Rawosissima. Hosr. F7. Aust. 1. 264. 

Cette jolie Campanule a été découverte sur les bords de l’Adige, au pied du 
Mont Baldo , dans la province de Vérone, royaume Lombard-Venitlien , par 
le docteur Lorey, en 1819 ; la beauté de ses fleurs l’a fait admettre aussitôt 
dans nos parterres où elle étaleses brillantes corolles, pendant la plus grande 
partie de l'été. Elle n’est nullement difficile sur la qualité du terrain ; elle 
pousse également dans le sol compacte et argileux, comme dans le sable 
substantiel; elle produit des graines en abondance, qui assurent sa propagation. 


Flore Luxvembourgeoise, ou description des plantes phanérogames, recueil 
lies et observées dans le Grand-Duché de Luxembourg, par F. A. Tinanr. 


En publiant cet ouvrage , qui est le fruit de quinze années de recherches et 
de courses dans un pays où les productions végétales étaient, pour ainsi 
dire , entièrement inconnues jusqu’à présent, M. Tinant paye un important 
tribut aux progrès des sciences naturelles. 

Chaque province, chaque département voisin a sa flore particulière ; mais 
jusqu'ici, les productions végétales du Grand-Duché n’avaient pas encore {rouvé 
d’explorateur. 

Eimitrophe de la France et de l'Allemagne, le Luxembourg nourrit sur un 
sol varié et dans ses différentes expositions, une foule de plantes que lon 
chercherait vainement dans les contrées voisines. Les Ardennes surtout, cette 
partie si sauvage de notre province, presqu’entiérement couverte de forêts, de 
marais, de bruyères , et où l’agriculture n'a pas encore beaucoup empiété sur 
la nature, offrent au botanophile un grand nombre de végétaux remarqua- 
bles. Faire connaître d’une manière claire et précise les productions végétales 
de celte province, est le but de cet ouvrage. 

La Flore luxembourgeoise comprendra la description de 1300 espèces de 
plantes, sans compter un grand nombre de varièlés, classées d’après le sys- 
tème sexuel de Linnte. Les localités, la durée, le temps de la floraison, y se- 
ront indiqués avec soin. Elle sera publiée en deux parties, lesquelles réunies 
pourront former un fort volume in-8°, on souscrit à Bruxelles chez le libraire 
Dumont, rue Fossé-aux-Loups. 

L'auteur fournit aussi l'Herbier de la Province ; les échantillons bien des- 
sechés, avec les indicationstaronomiques, etc., au prix de dix francs la cen- 
turie. — Il parait une demi-centurie par mois. 


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‘ON ‘ON °N *Senn| xnopnqgou nwg || 099! £ei+| ce-9 [lo cpl s'11+ 
°N °N ‘O'N'N nv9{| uv2 “100019 || 0:09 | 0814] ge:92 lo‘rol ogi+ 
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L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


MAI 1836. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur les moyens de faire naître des végétaux à feuilles panachées ; par 
M. SAGERET. 


La panachure, dans les végétaux, peut avoir lieu sur plusieurs parties : sur 
les fruits , la tige, les fleurs, les feuilles, ete. ; mais comme c’est surtout sur 
ces dernières qu’elle se fait le plus remarquer, c’est de celle des feuilles que 
je vais m'occuper plus particulièrement. 

Bien qu’on ait remarquè ces accidens dans l’état sauvage , cependant ils y 
sont assez rares, et, le plus souvent , on peut les regarder comme produits par 
la culture : cela , néanmoins, ne fait pas loi. 

La plupart des physiologistes et des horticulteurs ont considéré la pana- 
chure comme un indice d’affaiblissement ou de maladie; on a dit la même 
chose des fleurs doubles ; mais il y a des individus à fleurs doubles, très- 
vigoureux. Je reviendrai une autre fois sur ce cas particulier. 

Quant aux individus à feuilles panachées, il y en a d’assez vigoureux ; 
néanmoins, on peut dire que, toutes choses égales d’ailleurs, ïls le sont 
moins que leurs analogues à feuilles non panachées : telle est mon opinion, 
et c’est d’après elle que mes observations et mes expériences ont été 
dirigées. 

La panachure des feuilles produit incon{establement des effets très-varies 
et très-agréables ; il serait done intéressant pour l’horticulture d’avoir les 
moyens de la faire naître, et je crois pouvoir les indiquer; j'entrevois en outre, 
et pour cette partie de la science et pour la physiologie végétale , un intérêt 
plus réel et plus important , c’est le perfectionnement possible et probable de 
l’odeur des fleurs et de la saveur des fruits, qui pourrait apparaître dans 
la suite de ces recherches; je rèserve encore ces dernières considérations 
pour un autre article. 

J'ai déjà traité ces divers sujets, dans ma Pomologie physiologique : j’en- 
gage ceux qui y portent quelque intérêt, à vouloir recourir aux détails dans 
lesquels je suis entré. 

Toxr JL 19. 


— 146 — 


Depuis la publication de cet ouvrage , je me suis occupé un peu plus parti- 
culièrement de la panachure des feuilles, j'ai cherché à me rappeler les obser- 
yalions que m'avait procurées ma longue carrière agronomique , et j'ai essayé 
d’y ajouter quelques nouvelles expériences plus positives. 

En me promenant dans un bois, j’ai rencontré des rejets d'Orme , dont un 
rameau était à feuilles panachées, je ne pensai pas à en rechercher la cause : 
on rencontre quelquefois cet effet ou d’autres analogues dans la campagne, il 
serait à désirer qu’ils fussent observés. 

On voit quelquefois dans les jardins de la Bourrache à feuilles panachées ; 
dans ce cas, les fleurs m’ont paru d’un bleu plus pâle. 

Dans un semis de Papangaye (que je cultive de temps à autre), j'ai remar- 
qué un individu à feuilles panachées sur quelques rameaux ; je n’en ai point dé- 
terminé lacause, mais je sais que ma graine était vieille, et peut-être peu mûre. 

IL y a quelques annèes , dans un champ de Cucurbitacées , que je cultivais 
alors en grand, je vis dans un semis de Coloquintes (variétés du Giraumont } 
un individu dont quelques rameaux étaient à feuilles panachées, ce qui pro- 
duisait un assez joli effet : j’essayai de les propager par le marcottage, maïs 
n’ayant pas de serre à cette époque, je ne pus les conserver l’hiver ; cet indi- 
vidu était le produit de graines très-vieilles d’un fruit très-galeux , à grosses 
verrues très-irrégulières, fruit d’ailleurs peu mür , bizarre et mal conformé. 

M'occupant, il ya quelques années, d'expériences sur le Seigle, je semai, 
à dessein, des graines très-peltites, très-imparfaites , prises à la sommité d’un 
petit épi faible , coupé sur un pied de Seigle mal venant ; sur six de ces grains, 
trois pieds furent non pas simplement panachès , mais absolument blancs; ils 
végétèrent quelque temps, mais ils périrent pendant l'hiver. 

Je possède une variété de Vigne de Judée (Solanum scandens) à feuilles pa- 
nachées ; le semis de ses graines m’a produit des individus absolument blancs, 
que je n’ai pu conserver. 

Un semis de graines de Pommes de terre m’a produit un pied à feuilles 
panachées, qui se reproduisait semblable par ses tubercules ; j’en ai pré- 
senté dans le temps à la Société d’horticulture ; je prèsume que la graine qui 
l'avait produit était peu müre. 

Il existe une varièté de Geranium zonale , à feuilles panachées; quelque- 
fois le même pied offre des branches non panachées, d’autres panachées, 
d’autres absolument blanches. Le semis de ses graines m’a produit ces acci- 
dens : le panaché est moins vigoureux, le blanc encore moins ; il me semble 
qu’on peut comparer celte blancheur à celles des Albinos, dans le règne animal. 

Dans un semis de noyaux de pêches, j'ai trouvé un individu à feuilles pana- 
chées : il avait sa tige contournée, ses feuilles crispèes, ses sommités rabou- 
gries, couvertes de pucerons : il a péri l’hiver ; il est évident que cette plante 
avait été maltraitée par plusieurs insectes, et je pense que c’était la cause de 
sa panachure. 

Dans le temps où je m’occupais de fécondations artificielles, un semis de 


graines de Navets fécondées par le Chou frisé panaché, me donna des Choux- 
Navets à feuilles panachtes. J’obtins à la même époque un Radis à feuilles 
panachèées sur quelques-uns de ses rameaux, d’autres furent absolument 
blancs ; le semis de ses graines me donna des individus également blancs, mais 
que je ne pus élever ; j'ignore quelles étaient les causes de cette panachure. 
À cette époque, j’obtins un Chou-Raïifort, Hybride, produit du Radis fécondé 
par le Chou; peut-être le Chou frisè panachè avait-il joué un rôle dans 
cet accident , peut-être aussi l’imperfection du pollen, employé pour féconder 
l’ascendant du Radis panaché, en élait-elle la cause. : 

Quelques-uns de ces faits indiquent assez une faiblesse dans les individus 
panachés, et l’on sait d’ailleurs que, lorsqu'une certaine vigueur leur est 
rendue par une {empérature chaude et humide et un terrain substantiel, plu- 
sieurs d’entre eux perdent leur panachure. 

J'ai lu, dans les Transactions philosophiques de la Société royale de Lon- 
dres, qu’un Jasmin non panaché, ayant recu une greffe de Jasmin panaché » 
et ayant perdu par accident, cette tête panachée, avait repoussé , au-dessous 
de l’insertion de la greffe, des branches à feuilles panachées. Ce fait me pa- 
raissant très-singulier , je l'avais cité dans ma Pomologie , sans y ajouter une 
foi entière. Depuis lors, sur la lecture de mon ouvrage, M. Vibert, horlicul- 
teur distingué , m’a dit avoir observé un fait analogue : il a vu dans un jardin 
plusieurs Pommiers-Paradis qui, ayant recu la greffe de Pommiers panachèés, 
et ayant aussi perdu leur tête, avaient plus bas et de même au-dessous de l’in- 
serlion de la greffe, repoussé des branches panachées. Peut-on en expliquer la 
cause? je le crois. Il me sembie quela panachure pouvant être regardée comme 
une maladie ou comme une contagion, la sève descendante a pu communi- 
quer celte affection à la partie inférieure. La même action peut être exercée 
sur d’aulres sujets par la greffe ; elle est donc dans nos mains. 

Il y aurait des moyens plus sûrs de l'obtenir : ce serait de greffer l'individu 
non panaché sur le sujet panaché , ou, mieux encore, de placer sur le corps 
de l’individu panaché une greffe à laquelle on voudrait faire prendre la pana- 
chure , sans couper la tête du sujet ; dans ce dernier cas, la sève , {ant ascen- 
dante que descendante, nourrissant la greffe, cette dernière recevrait ainsi 
doublement la contagion. | 

La panachure reconnaît donc plusieurs causes que nous allons résumer : 

1° La vieillesse ; l’incomplète maturité des graines et leur conformation 
défectueuse, principalement quand elles viennent de pieds qui présentent 
déjà quelques irrégularités, quelques bizarreries ; 

2 La panachure dans les ascendans ; 

8° Un accident, comme lésion quelconque ou piqère d’insecte, arrivé à 
une branche d’un individu déjà formé , ou frappant, dès sa naissance un indi- 
vidu exempt d’ailleurs de panachure ; 

4 L’hybridation ou fécondation artificielle d’une plante non panachée par 
une panachée ; | 


5’ Une fécondation imparfaite, c’est-à-dire l’imperfeclion du pollen ; 

6° La contagion inoculée par la greffe. 

Sans doute il est d’autres causes encore que nous pourrions attribuer au 
hasard; mais comme le hasard est le voile dont nous couvrons notre igno- 
rance , nous aimons mieux n’en point parler. 

J'arrive actuellement à mes expériences, 

Depuis quelques années , j'ai travaillé sur plusieurs plantes, notamment 
sur le Soleil ( Helianthus annuus ); j'en obtiens à volonté des graines dont 
une partie notable donne des individus panachés, Les panaches ne n’ont offert 
jusqu'ici que deux couleurs, tantôt le jaune , tantôt le blanc, et tantôt l’albinos 
pur; les deux premières variétés ont pu se reproduite par la semence ; quant 
aux albinos, ils ont péri dès leur jeunesse. 

Comme les expériences dont l’Heñanthus a &tè l’objet sont complexes, j'ai 
bien le droit dé leur attribuer la panachure , sans pouvoir cependant assigner 
quelle a été la plus efficace. 

Ainsi, j'ai pratiqué à la fois sur lui la {orsion , le bouturage , le marcot- 
tage, la ligature et l’incision annulaire. A lacuelle de ces opérations attribuer 
l’anomalie dont nous cherchons la cause ? 

Observons , toutefois, que ce n’est pas dès la première année que se pro- 
nonce cet accident : le premier semis n’offre que {rès-peu d'individus où l’on 
surprenne quelque irrégularité , et ce sont ceux-là que l’on choisit, afin de 
poursuivre l’expérience ; ce n’est qu'à la deuxième ou troisième génération 
qu’on oblient quelques résultats prononcés. 

La même expérience faite sur le Potiron n’observe pas la même marche, ce 
sera l’objet d’un article particulier. 

En cherchant la panachure, il m’est souvent arrivé , comme à tant d’autres 
investigateurs de Ja nature, de trouver autre chose. Déjà, je viens de rémar- 
quer que la marche n’était pas la même dans les divers sujets soumis à mes 
expériences ; à plus forte raison doit-on s'attendre à trouver de la diversité 
dans les résultats auxquels j'ai été conduit. 

Ainsi, sans oser rien spécifier encore, plusieurs bizarreries, plusieurs 
monstruosités ont été les résultats de mes tentatives ; j'espère qu’un jour ces 
indications , offertes par la nature elle-même , me mettront , moi ou d’autres, 
sur da voie pour obtenir quelque chose de plus satisfaisant. 


CULTURE. 


Sur le rempotage des plantes; par M. V. Vernier. (Suite). 


Avant de rempoter, on aura soin d’arroser la motte des plantes dont la 
terre serait {rop sèche, ef aussi de les laisser quelque temps pour se ressuyer; 


— 149 — 


car, si la terre élait trop sèche ou trop humide, il pourrait s’en détacher plus- 
qu’on ne voudrait, en préparant les racines. El faut aussi que la terre que 
l’on emploie soit fraiche sans être humide ; étant trop séche, il serait difficile, 
après la rempotage, de la mouiller jusqu’au fond , étant trop humide, on ne 
pourrait la faire passer entre les racines. Dans {ous les cas , il faut que la terre 
d’une plante nouvellement empotée soit humide , mais non délayée. On aura 
grand soin, dans les jours de pluie, de visiler ces plantes , afin de déboucher 
le trou du fond des pots, qui souvent s’obstrue et empêche l'écoulement de 
l’eau : les nouveaux rempotages auront aussi besoin d’être séringuës souvent, 
dans les temps de chaleur et de sécheresse. 

2° Selon leur plus ou moins de délicatesse. Une chose bien contraire à 
la santé des plantes est le peu d’attention que l’on apporte à la grandeur des 
pots relativement à leur force et à leur avidité; il faut bien considérer si la 
plante que l’on veut rempoter est douée par la nature d’une végétation active 
et vigoureuse, et si elle est disposée à faire beaucoup de racines et de chevelu. 
Si elle a ces dispositions, il faudra lui donner un pot plus grand et une terre plus 
substantielle, sans cependant exagérer, caril vaudrait mieux rempoter la même 
plante plusieurs fois dans la même annèe que de lui offrir subitement trop de 
nourriture, ce qui pourrait peut-être occasionner sa perte, surtout si elle 
se trouve exposée à la pluie, ou si on n’a pas grand soin de ménager les 
arrosemens; car les racines n’étant pas en quantités suffisantes pour aspirer 
toute l’humidité que contiendrait cette {erre, elles chanciraient bientôt et 
finiraient par pourrir. Si, au contraire, la plante, quoique bien portante, n’est 
pas douée d’une végétation active, ii faut la tenir serrée dans son pot, c’est-à- 
dire lui en donner un seulement un peu plus grand que celui qu’on lui relire, 
et une terre légère, car autrement, les effets fâcheux que je viens de signaler 
pour l’autre n’éthapperaient pas à celle-ci. S'il arrivait qu’en dépotant une 
plante pour la rempoter on trouvät sa terre décomposée et comme changée 
de nature, ce qui est occasionné ordinairement par les vers rouges (lombrics), 
il faudrait retirer autant que l’on pourrait de cette terre, sans cependant 
trop dégarnir les racines, ôter les vers et les nids d'insectes , s’il y en avait, 
couper les racines mortes et celles attaquées de chancres et de pourriture, 
lui donner un pot neuf de même grandeur quecelui qu’elle avait, ou, à défaut, 
nettoyer le sien bien proprement et le lui rendre; et, si elle était très- 
souffrante , on la meltrait dans un pot plus petit, jusqu’à ce qu’elle fût bien 
rétablie. On facilite la reprise des plantes de serre chaude ainsi malades, 
en les plaçant sur une couche demi-chaude en serre basse ou sous châssis 
à l’étouffé; celles d’orangeries et de serre tempérée se rétablissent aussi 
très-bien de celte manière; mais il en est d’autres aussi pour lesquelles ce 
moyen est mortel ên (rès-peu de jours. J'ai cru remarquer que celles qui 
s'en accomodent le mieux sont les plantes à racines charnues ou qui ne 
font pas ou presque pas de chevelu, telles que les Maanolia, les Pivoines 
en arbres, les Orangers, etc., tandis que les Rosages, Bruyères, Profee, 


— 159 — 


ÆEpachris, ete., soumis à ce traitement, périssent en deux ou trois jours. 

Les plantes cultivées en pot sont sujettes à avoir quelquefois leurs racines 
altaquées de blanc, qui est une espèce de Champignon , probablement 
du genre Jsaire. Quand le blanc s'étend beaucoup, il peut faire périr la 
plante, et pour éviter cet accident, il faut dépoter de suite, faire tomber 
toute la motte, laver et brosser toutes les racines, couper toutes celles 
qui sont endommagées, et rempoter en terre neuve. Comme cette opération 
est violente, on devra rapprocher ou diminuer le volume de ia tête de la plante; 
la placer à l’élouffée ou à l'ombre dans un coffre, et ne lui rendre Pair et la 
lumière qu’au fur et à mesure qu’on la verra repercer. La présence du blane 
sur les racines des plantes en pots me parait provenir des bouts des tuteurs 
pourris qu’on laisse trop communément dans la motte. Les vieilles tannées en 
développent aussi quelquefois abondamment , qui peut s’étendre jusque dans 
les pots qu’elle contient. 

Quelques plantes en pots montrent sur leurs racines des exostoses dont l’o- 
rigine ou la cause n’est pas encore bien connue , mais qui paraissent nuisibles 
à leur santé, en ce que les racines qui en sont affectées, ne se développent pas 
comme les autres, et restent en souffrance. Il me paraît donc utile de sup- 
primer de telles racines quand on les découvre. 

Les Geranium sont particulièrement sujets à produire des exosloses ou des 
renflemens charnus sur leurs racines ; ce sont des sortes de loupes qui dé- 
rangent la marche de la sève, et nuisent à la beauté de la plante ; mais elles 
ont cela de particulier dans les Geranium, que, séparées, et plantées comme 
des bulbes, elles développent un bourgeon et forment une nouvelle plante. 

Quand j'ai conseillé de ménager le tapissage des racines dans le rempo- 
tage et de se borner à picoter la motte, je n’entendais parler que de jeunes 
plantes; mais, quand elles sont âgées , plusieurs n’exigent plus un tel ména- 
gement. Il en est un assez grand nombre auxquelles on retranche impuné- 
ment 1,2 et 3 pouces de terre sur toute la circonférence de leur motte , ainsi 
que toutes les extrémités des racines qui se trouvent dans la terre à suppri- 
mer, sans que les plantes en souffrent aucunement, surtout quand on décharge 
leur têle en raison du raccourcissement de leurs racines ; mais aussi il en est 
que ce retranchement de racines ferait périr sur-le-champ. Ce sont particuliè- 
rement celles dont les racines sont capillaires, telles que les Protea, Erica, 
Epachris, Chironia, Elichrysum et autres que l’expérience apprend à con- 
naitre : les racines de celles-ci craignent beaucoup le fer, et il faut se conten- 
ter de picoter leur motte, lorsqu'elles ont besoin d’être rempotées. Elles 
exigent d’ailleurs la terre de bruyère pure ou presque pure, pour bien vègé- 
ter dans nos cultures. 

3° Selon la nature de leurs racines. Les plantes bulbeuses, à feuillage caduc 
demandent aussi quelques soins particuliers pour leurs rempotages. 

Aussitôt que la hampe et les feuilles de ces plantes commencent à jaunir 
pour se dessècher et tomber ensuite , il faut suspendre entièrement les arrose- 


mens et les abriler des pluies, jusqu’à ce que leurs bulbes aient atteint 
leur parfait degré de maturité ; ensuite on les dépotera , on secouera toute la 
terre pour mettre les buibes entièrement à nu, et on les nettoiera de leurs 
vieilles racines. Il est une espèce de ver ou de larve, qui se met quelque- 
fois dans les oignons de ces plantes; on les en purge toutes les fois qu'on 
s’en aperçoit, et on conserve les bulbes en lieu sec, jusqu’au moment plus 
ou moins éloigné de les remettre en terre , soit de bruyère pure, soit mé- 
langée , soit de toute autre consistance, en raison de la nature ou du besoin des 
tubercules. 

Les bulbes sont répartis en trois catégories, selon leur composition : 

La 1'e comprend les bulbes d’une seule pièce ou tubercules (exemple : les 
Cyclamen , Colchiques, Glaïeuls, Orchis, etc.). 

La 2° comprend les bulbes écailleux (exemple : les Lis, etc.). 

La 5° comprend les bulbes tuniqués (exemple : les Jacinthes, Tulipes, 
Amaryllis, etc.). 

Les tubercules se renouvelant plus ou moins promptement , au moyen de 
nouveaux tubercules qu’ils produisent sur divers points de leur surface , plus 
souvent par les côtés , et quelquefois en dessus , doivent nécessairement être 
enfoncès entièrement en terre, et plus ou moins recouverts , en raison de ce 
qu’ils seront plus ou moins gros, en ayant soin de les recouvrir un peu plus 
que moins , si c’est une espèce qui doit développer ses nouveaux tubercules 
en dessus. Le Cyclamen seul fait exception : son tubercule grossit longtemps, 
en produit rarement d’autres, et demande que sa surface ne soit recouverte 
que d’une ou deux lignes de terre, dont même il se débarrasse bientôt. Les 
bulbes écailleux se receuvrent de deux à quatre pouces de terre , selon leur 
force et le poids de la tige et des fleurs qu’ils auront à soutenir; mais, 
parmi les bulbes tuniqués, il y a de grandes différences dans la profondeur 
que les uns réclament avec celle exigée par d’autres. Ainsi, les Tulipes et les 
Jacinthes peuvent être recouvertes de deux, trois et quatre pouces de terre, 
tandis que beaucoup d'Amaryllis, de Crinum, de Pancratium , veulent n’a- 
voir d’enterré que leur plateau. Si, dans nos cultures, nous les enterrons un 
peu plus, ce n’est que pour la solidité, jusqu’à ce que les nouvelles racines 
qui doivent sortir du plateau attachent fortement l’ognon à la terre. D’ailleurs, 
plus les ognons sont gros, plus, ils sont sujet à se gâter, et moins on les 
enfonce, soit en pot, soit en pleine terre. 

L’arrosement des ognons nouvellement rempotés doit être très-modéré ; on 
doit se borner à empêcher la terre de se trop dessécher , jusqu’à ce que les 
feuilles commencent à pousser ; alors on augmentera peu à peu les arrose- 
mens, qui, plus tard , ne devront pas être plus ménagès que ceux des autres 
plantes vigoureuses ; car, pour les plantes délicates ou mal portantes, les 
arrosemens doivent leur être administrés avec ménagement et beaucoup de 
circonspection. 

Les plantes bulbeuses à feuillage persistant ont aussi les racines persistan(es 


1 


par la même raison ; constquemment elles ne peuvent pas être traitées dans le 
rempotage comme les plantes bulbeuses, à feuilles caduques ; elles appartien- 
nent {outes à la classe des Monocotylédones, et l’on sait que les racines de la 
plupart des plantes de cette classe ne s’alongent plus lorsqu'elles sont coupées, 
qu’elles n’envoient plus de nourriture à la plante, qu’elles sont devenues inu- 
tiles et même nuisibles, en ce que souvent elles pourrissent : il est donc im- 
portant de ne pas les raccourcir ni les blesser dans le rempotage. Pour 
atteindre ce but, j'ai un couteau dont le bout du manche opposé à la lame est 
muni d’un petit crochet de trois dents : avec la lame, je pratique plusieurs 
fentes autour de la motte du haut en bas, éloignées d'environ deux pouces 
Pune de l’autre, et pas plus profondes que le tapissage des racines, el avec le 
crochet je dégage les racines et fais tomber la terre usée, que je remplace par 
de la terre nouvelle en rempotant eten remplissant le pot. 


Règles de culture applicables aux plantes exotiques; par M. Sourance- 
Bopix. 


Une plante en pot, dans quelques circonstances favorables qu’elle se trouve, 
est cependant dans un état contre nature; elle est plus sujette à périr que ses 
congénères vivant en plein air dans le sol commun , et elle demande par con- 
séèquent des soins artificiels beaucoup plus délicats, beaucoup plus assidus que 
ces dernières. Si cette plante est placée sur une tablette ou sur un gradin, on 
conçoit qu’elle est exposée à plus d’accidens qu’une autre semblable aussi 
cullivèe en pot, mais plongée dans le sol , et entourée de terre, de terreau, de 
tannée , ou seulement de feuilles et de litière. La partie la plus affaiblie, la 
plus maltraitée , la plus susceptible de leur individualité, est précisément 
celle qui, dans leur condition naturelle aurait offert le plus de force, le plus 
de résistance à la destruction, le plus de dispositions vivaces : la Racine. C’est 
donc surtout cet organe, d’ailleurs si robuste, si tenace, si éminemment vital, 
et qui, dans les plantes à tiges caduques , supporte et nourrit ce plateau qu’on 
appelle nœud vital, d’où, comme du fond d’un berceau , surgit annuellement 
une postérité indéfinie, une race créée sans mère apparente ; c’est cet organe, 
disons-nous , auquel le défaut d’une température constante, d’un degré d’hu- 
miditè convenable, est beaucoup plus contraire que toutes les vicissitudes 
atmosphériques. En effet, dans la culture en pleine terre, le sol, surtout s’il 
est tenu par la culture, en état d'’ameublissement et de porosité, reçoit et 
rend avec lenteur la chaleur et V’air ; et tandis qu’en pleine campagne la tem- 
pèrature de l'air pourra varier de 20 à 20 degrés, dans le cours de vingt-quatre 
heures, on trouvera que la température du sol , à la profondeur de 2 pouces 
seulement, présentera à peine un degré de différence. Quant à l'humidité , ïl 
n'est point de cultivateur qui ne sache que dans une terre de bonne composi- 
tion, tenue constamment meuble, quelle que soit la quantité de pluie qui tombe 
sur la surface, le sol n’est jamais safuré d’eau , pas plus que, dans les temps 


— 153 — 


de sécheresse , il ne sera brülé par la chaleur , attendu que la texture poreuse 
du sol et du sous-sol est à la fois favorable à l'écoulement de l’eau surabon- 
dante, et contraire à sa trop grande évaporation ; un sol bien divisé s’échauf- 
fant d’ailleurs beaucoup moins à la surface, et se laissant moins profondé- 
ment pénètrer par la chaleur que ne le ferait un sol, compacte et serré. Or, il 
estaisé de voir que ces propriétés du sol , dans leurs rapports avec les plantes, 
ne peuvent pas être mises à profit dans leur éducation en pots, et moins encore 
lorsque les pots sont placés de manière à être constamment environnés d’air. 
Dans cel élat, en effet, quelque soin que le jardinier y mette, une alternative 
continue de températures différentes s’opère et se succède autour des parois 
extérieures du pot, et la matière compacte, dont ce pot est lui-même composé, 
étant un conducteur de chaleur plus rapide qu’une terre spongieuse, ces vicis- 
situdes de température doivent promptement atteindre et affecter le réseau de 
racines qui tapisse les parois intérieures. Il en sera de même de l’eau , par 
rapport à une plante cultivée dans un vase environné d’air. Si la terre qu'il 
contient est convenablement compose , et qu’il puisse facilement s’égoutter, 
l’eau passe et s'écoule à travers la masse aussitôt qu’elle a été versée sur la 
surface, et le sol se trouve, à l'instant même, dans un état favorable à la 
végétation ; mais comme l’évaporation continue à la surface et par les côtés 
du pot ; aussi bien que la transpiration de la plante, cet état momentanément 
favorable le devient par degrés de moins en moins, et sil’on n’y remédie par 
un prompt arrosage , la terre se dessèche, la plante se fane, et celle-ci est 
exposée à périr soit par le manque d’eau, soit par son application soudaine et 
trop répétée. C’est ainsi que les racines d’une plante cultivée dans un pot envi- 
ronné d’air , comme ceux que l’on dépose sur les gradins d’une serre tempérée, 
sont {our à tour transies ou brülées par le froid ou par la chaleur, et noyées 
ou altérées par l’excès ou le manque d’eau , et il ne faut en vérité rien moins 
que la vigilance continue d’un jardinier habile et dévoué pour préserver cette 
plante d’une complète destruction. C’est là , sans contredit, une des causes 
qui contribuent le plus au mauvais état et à l’aspect misérable des plantes, 
dans les serres mal tenues. Cela démontre l’avantage de tenir les pots plongés 
dans du sable, des cendres, de la terre , de la sciure de bois, du tan, ou toute 
autre substance non conductrice ; de les tenir ombragés avec des feuilles, de 
la paille ou de la mousse, ou même de les placer sur des plates-formes re- 
couvertes d’une pierre froide , qui ne permettent pas l’accès de l’air inférieur, 
comme font les gradins à jour des amphithéätres. On se trouve très-bien aussi, 
lorsqu’à l’aide d’une petite tringle en bois, rapportée le long des deux côtés 
des tablettes, on peut y étendre et y retenir une légère couche de sable mêlé 
de petites pierres poreuses, sur laquelle on place les pots, qui reprennent dou- 
cement , par leur paroi inférieure, l’eau qui s’est répandue hors des vases 
au moment de l’arrosage , eau qu’aspirent doucement, avec un grand avantage 
pour le végétal, les radicules qui tendent à s’échapper par l’égout du fond. 
Une imitation exacte des procédés de la nature ne conduit pas {oujours au 
TOME JII. 20. 


US Le 


traitement le plus propre à des plantes que l’on peut dire appartenir au do- 
maine de l’art. Cette imitation est évidemment erronée et fautive lorsqu'on 
l’'applique à des plantes de culture, telles que la plupart des végétaux culi- 
naires et des arbres fruitiers ; mais elle esl rationnelle et correcte lorsqu'on 
Vapplique à des plantes dont les habitudes sont invariables, comme les 
Bruyères, où à des plantes dont on est intéressé à conserver les caractères et 
les habitudes qu’elles ont à l’état sauvage, comme, par exemple, les plantes 
médicicales, dont les vertus sont d'autant moins énergiques etefficaces qu’elles 
sont plus soumises à la culture. 

Mais, quoique l’imitation de la nature ne soit pas toujours le meilleur 
mode à suivre , cependant aucune espèce de culture ne peut réussir si elle ne 
se fonde pas sur la connaissance et l’application des principes naturels. Ainsi, 
il ne faut attendre aucun bon résultat d’une culture qui ne considère pas l’im- 
portance des racines et des feuilles, comme principe et base de toutes les 
autres productions de la plante, et comme l’agent réciproque du développe- 
ment des unes et des autres ; qui ne reconnait pas l’action de la lumière sur la 
maturation des feuilles, l'influence de la chaleur et de l’humidité sur l’ac- 
croissement du végétal, etc., ete. 

Le principe vital cesse d'exister dans la plupart des plantes, quand elles sont 
détachées du sol et environnées d’air. On peut dire la même chose des par- 
ties de plantes détachées artificiellement , comme branches, scions , feuil- 
les, etc. ; mais il n’en est pas ainsi des bulbes et tubercules, qui sont des 
plantes entières en embryon, et qui, comme les semences, qui sont une 
même chose , peuvent être tenus hors du sol pendant un certain (temps. Le 
principe vital, dans les plantes détachées du sol et dans les bourgeons, feuilles 
ou fleurs détachées de la plante, peut être conservé pendant une longue période 
en diminuant l’évaporation de leurs surfaces, soit en les enfermant dans une 
boîte ou dans une caisse , soit en les empaquelant dans de la paille rompue, 
de la mousse, etc. ; et c’est là ce qui fonde l’utilité et la théorie des différentes 
sortes d'emballages. La vie peut se conserver plus longtemps encore en insé- 
rant les racines ou les terminaisons radicales des bourgeons ou des feuilles 
dans le sol, dans de la mousse humide, de la paille, ou toute autre substance 
qui peut leur fournir un degré modéré d'humidité. On voit ainsi que les plantes 
à l’état dormant ne le sont pas autant qu’elles paraissent , mais qu’il existe 
toujours une certaine circulation ou mouvement de sève, une dissipation de 
la vie, qui demande une restauration proportionnelle. 

(La suite au prochain cahier). 


Sur une manière encore peu connue de greffer la Vigne; par M. Loisereur- 
DesLonscHamps. 


Les annales de la Société d'Horticulture contiennent un article extrait du 
Gardner’s Magazine, sur la manière dont M. Pillans, horticulteur anglais, 


— 155 — 


cultive la Vigne en serre chaude, dans lequel il est dit que ce jardinier écus- 
sonne un œil de Vigne en mars, et que quatorze mois après, en avril ou en 
mai , il en obtient une très-belle plante portant plusieurs grappes de Raisie. 
M. Laurence, auteur de l’article cité, regarde comme une découverte im- 
portante , ce procédé auquelil donne des éloges extraordinaires ; il le présente 
comme pouvant être d’un grand avantage, et il dit que, par ce moyen, M. Pil- 
lans espère , en le pratiquant en différentes saisons, obtenir des Raisins mûrs 
pendant toute l’année. Je suis loin de vouloir contester les éloges que M. Lau- 
rence donne au procédé de M. Pillans, je suis au contraire tout prêt à y 
souscrire , et je désire que celte pratique devienne assez familière à nos jardi- 
niers français pour qu’elle puisse, entre leurs mains, produire tous les ayan- 
{ages qu'on s’en promet en Angleterre; mais je suis obligé d’avertir en même 
temps que j'ai oui dire, à plusieurs praticiens, que jusqu’à présent on avait 
peu réussi, en France, à pratiquer la greffe en écusson sur la Vigne, et que 
c'était une chose très-difficile en elle-même. En engageant nos horticulteurs 
à faire de nouveaux essais de la méthode de M. Pillans, je crois devoir aussi 
leur indiquer une autre sorte de greffe qui est beaucoup plus facile, et au 
moyen de laquelle on obtient des Raisins mürs, au bout de six à sept mois 
seulement , c’est-à-dire à l'automne, quand on a greffé à la fin de l’hiver ou 
au commencement du printemps. Cette sorte de greffe, si elle n’est pas 
entièrement nouvelle, est au moins encore peu connue et peu répandue, à ce 
que je crois; c’est ce qui m'engage à la publier, avec l’assentiment de M. Fil- 
liette, qui, depuis plusieurs années, la pralique avec beaucoup de suc- 
cès dans ses pépinières situées dans la commune de Ruelle, à deux lieues et 
demie de Paris sur la route de Saint-Germain, et, cette année encore, il a eu 
une nouvelle occasion de s’assurer de la bonté de son procédé, ainsi que je 
vais le dire. 

J'avais recu, au mois de janvier dernier, de M. Robert, directeur du 
Jardin de la Marine, à Toulon, des sarmens de huit variétès de Vignes , que je 
donnai à M, Filliette pour qu’il en fit des boutures; mais comme chaque 
variété se composait de plusieurs brins, cet habile cultivateur employa trois 
à quatre de chacune d’elles à faire des boutures , et il réserya de chacune un 
autre remeau pour s’en servir à greffer. Ces boutures et ces greffes avaient 
d’abord été, pendant six semaines , séparées de leur tige, avant que M. Fil- 
liette püt les melire en {erre; ensuite elles restèrent environ deux mois et 
demi avant qu’il les employät pour greffes, de sorte qu’on peut bien croire 
qu'après avoir été séparées du cep, pendant quatre mois, elles avaient fort 
peu de sève. Cependant cela n’a pas empêché la plupart de ces greffes de 
réussir, et quoiqu’elles n’aient commencé à entrer que fort tard en végétation, 
une d’elles avait poussé, le 24 août dernier, des sarmens de plus de 8 pieds 
de longueur ; dans les autres, ils s’élevaient à 4 ou 6 pieds et deux d’entre 
elles portaient même du fruit. La variété dite plant de Marseille n'avait qu’une 
seule grappe; mais celle appelée Tribourin portait quatre belles grappes 


[22 


— 156 — 


de 8 à 9 pouces de longueur. La maturité de {outes ces grappes est à la vérité 
un peu retardée, mais je viens d’en dire la cause , et on ne peut guère douter 
que si M. Filliette eût coupé ses greffes sur des Vignes, au moment même, 
ou peu de temps avant de les insérer sur les sujets, ses Raïsins ne fussent 
aujourd’hui beaucoup plus avancés. 

La greffe de la Vigne est une chose connue depuis longtemps, puisque 
Caton l’Ancien (de Re rusticä , cap. 41) en parle. L’agronome romain indique 
même {rois manières de faire cette greffe. La première est la greffe en fente 
ordinaire, comme on la pratique pour les arbres fruitiers ; la seconde est celle 
par approche, entre deux ceps voisins, et la troisième consiste à percer un 
sarment avec une {arière pour y introduire deux brins d’une autre Vigne , de 
2 pieds de longueur ; ensuite on fixe le tout au sol après avoir lié la greffe, 
l'avoir enduite d’un mastic , et on finit par la recouvrir de terre. Cette greffe 
couchée et enterrée se rapproche sous ces derniers rapports, de celle que 
pratique M. Filliette ; mais le procédé de ce dernier , que je vais décrire , est 
beaucoup plus facile à exécuter et probablement bien plus sùr. 

M. Filliette greffe sur sarmens , en mettant en pratique une modification 
de la greffe en fente à double encoche, dite à l’Anglaise, et pour cela, il 
taille, à un pied et demi du cep ou environ, tous les sarmens vigoureux 
qu’un pied de Vigne a pu fournir l’année précédente ; il coupe ensuite entre 
deux yeux chaque sarment en bec de flûte, en donnant à sa coupe environ 
deux pouces de longueur ; puis il dispose , par une coupe faite de même en 
bec de flûte, sa greffe qu’il forme d’un sarment d’un an, ayant 10 à 12 pouces 
de longueur et trois à quatre yeux. Le tout étant ainsi préparé, il fait, avec la 
serpette, tant dans le sujet que dans la greffe , une fente autant que possible 
perpendiculaire à la moelle, en la commençant au milieu de la coupe des 
deux sarmens, et en lui donnant 10 lignes ou au plus un pouce de profondeur. 
Après cela, il oppose l’une à l’autre les deux coupes du sujet et de la greffe, 
de manière que, se trouvant en sens opposè , elles puissent s’appliquer im- 
médiatement, et que les deux languettes qui résultent de la fente pratiquée à 
la greffe et au sujet, soient introduites dans les encoches qui se trouvent natu- 
rellement vis à vis, et de manière qu'après que chaque languette a pénétré 
dans l’encoche qui lui est opposée, la greffe adhère dès lors assez bien au sujet; 
mais pour l’y maintenir plus intimement unie , M. Filliette y applique quel- 
ques tours d’un mince osier ou d’un gros fil de laine, et il termine l'opération 
en recouvrant de 5 à 6 pouces de terre sa greffe couchée et fixée sur le sol, 
dans un petit sillon suffisamment profond, en ne laissant sortir qu’un ou deux 
yeux hors de terre. 

C'est dans la dernière quinzaine de mars que M. Filliette fait ses greffes, et, 
au mois de novembre suivant, chacune d’elles peut être séparée du pied-mère ; 
lequel a fourni autant de sujets enracinés , qu'il y avait de sarmens sur le cep» 
et ce qui forme, par conséquent, autant de marcottes greffées, lesquelles ont 
poussé des racines, non-seulement du sarment placé au-dessous de la greffe, 


— 1957 — 


mais de la greffe elle-même; ce qui assure , autant que possible , la reprise, 
lorsqu'on a besoin d’en faire la transplantation. 


Sur la grejïe du Märier; par M. Van Mons. 


M. Bonafous, de Turin , a employé, pour multiplier le Mürier blanc, dont 
la croissance est si lente, la greffe en flûte ou en chalumeau, sur le màrier 
des Philippines (morus inculta). Il a pratiqué cette greffe d’abord sur des 
boutures d’une année, coupées à deux ou trois pouces au-dessus du sol, et 
ensuite sur les tiges retranchées de ces mêmes boutures, coupées par mor- 
ceaux de sept à huit pouces, qu’il plante immédiatement après les avoir greffées. 

Les greffes sur boutures enracinées ont fourni, dans une année, des tiges 
de cinq à six pieds de longueur et de à à # pouces de circonférence; les 


autres, quoique moins fortes, surpassaient encore beaucoup les plants 


de # à 5 ans de semis du Mürier ordinaire. 

Le Mürier des Philippines, dont la feuille , quoique plus boursoufflée et 
moins substantielle, peut suppléer elle-même à celle du Mürier blanc, croit 
très-rapidement, et se propage de boutures aussi facilement que le Saule et 
le Peuplier. Cent boutures de cet arbre peuvent déjà fournir, à la seconde 
année, plus de deux mille boutures propres à être enracinées. 

L’année dernière un essai de greffe du Mùrier multicaule et du Mürier 
d'Inde a été fait sur franc de Mürier blanc, et a donné le résultat suivant : 
de 15 greffes placées par copulation, 2 seulement ont repris (1) ; de 12 pra- 
tiquées par fente , 8 ont eu du succès, et de 15 opérées de côté (greffe de côte 
pour remplacement }, 14 ont réussi et ont poussé à la hauteur que le plant 
de semis atteint la seconde année. Le multicaule a poussé beaucoup de bois 
latéral ; l'Indica a produit peu de celte pousse : ses feuilles sont plus am- 
ples, plus épaisses et d’un vert plus foncé que celles du mulficaule, avec 
lesquelles du reste, elles ont beaucoup de rapport. Les sujets opérés par co- 
pulation avaient deux ans, les autres quatre. L'opération a été faite vers 
la fin d'avril. Les greffes du multicaule avaient été cueillies en hiver, celles 
de L’Indica a provenaient d’un pied reçu dans le moment d'Amérique. J’attri- 
bue le plus grand succès de la greffe sur côté, à ce que la tête du franc n’a 
pas dû être amputée. La greffe de côté a été modifiée comme celle de rempla- 
cement. Une portion de bois a été excisée pour le logement de l'œil inférieur, 
qui doit regarder la tige. La flûte par anneau ou l’écusson circulaire et à 
œil poussant , dispenserait également de l’étêtement ; mais la circulation en 
serait plus généralement interceptée; il est vrai que le bois serait épargné. 
La flûte présente l'inconvénient du frottement qui écrase l’aubier, et expose 
l'œil à être ridé, ce qu’on évite en divisant le tuyau d’écorce longitudina- 
lement avant de l’appliquer. 


(1) L'essai a ét€ fait par le sieur De Meester, très-habile dans la greffe par copulation, 


— 158 — 


PLANTES D'AGRÉMENT. 


PiVOINE MOUTAN. VAR. A PÉTALES ÉTENDUS: Pœonia moutan; N. extensa. 
PI. col. 57. 


M. F. Vandermaelen persévère, et avec succès , dans sa méthode des semis. 
Parmi les productions nouvelles qui se sont déjà montrées, cette année, nous 
avons remarqué une belle suite de variétés de la Pivoine Moutan apparte- 
nantes à la cathégorie dite Papaveracea, et toutes plus remarquables les unes 
que les autres, soit par l’éclat et la vivacité des couleurs, soit par la beauté et 
l’amplitude des formes. Nous donnons ici, sous le n° 57 de nos planches 
coloriées , la figure de l’une de ces variétés, qui, à cause de la grande 
étendue de ses pétales , a reçu le surnom de extensa. La figure supplée à 
toutes les descriptions que nous pourrions faire de cette charmante fleur ; seu- 
lement la peinture, pas plus que nos phrases descriptives, ne saurait rendre 
celte suavité de couleurs qui donne le beau pourpre du lilas dans toute l’in- 
tensité qu’on peut lui supposer, sans sortir des limites de cette nuance. 

Une autre variété que nous avons surnommée amplissima , donne l’idée de 
la corolle de la pivoine dans des dimensions vraiment gigantesques. Nous 
avons compté sept fleurs sur une plante de quatre ans de croissance, à partir 
du semis , et qui fleurit pour la première fois; la moindre de ces corolles me- 
surait neuf pouces. Les pétales, médiocrement nombreux, quoique la fleur 
soit assez pleine, ont leur onglet d’un pourpre cramoisi, entouré vers le limbe 
de stries courtes et divergentes de la même nuance ; les bords des pétales 
irrégulièrement, mais agréablement festonnés, sont d’un rose très-tendre, 
presque blanc. Les anthères sont d’un beau jaune doré. Les feuilles sont 
pétiolées , biternées, à folioles irrégulières et réticulées, d’un vert presque 
uniforme , avec une faible teinte purpurine à la base des pétioles seulement. 

Une variété Carnea se distingue de toutes celles que nous avons observées 
jusqu’à présent, par un ton de couleur que l’on ne rencontre que dans les plus 
belles carnations. Les dimensions de la corolle sont beaucoup moindres que 
dans les deux variétés précédentes, néanmoins elles surpassent encore celles 
des plus grandes fleurs de la Pivoine officinale. La foliaison est aussi d’un bel 
éclat; le vert intense des folioles est relevé par des veines et une légère bor- 
dure d’un pourpre assez vif. 

La pureté de l’incarnat des pétales, que l’on ne peut comparer qu’à la 
fraicheur du coloris qui brille sur les joues d’une jeune vierge, nous a porté 
à donner à une quatrième variété le surnom de Virginea. Son feuillage, 
presque conforme à celui de la variété qui précède, ne lui cède ni en élé- 
gance, ni en vivacité. 

Enfin nous mettons, à regret, un terme à nos cilalions que nous craignons 


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— 159 — 


même d’avoir rendu trop nombreuses, par celle d’une variété que nous sem- 
blent pouvoir faire surnommer Ocellata , les nuances extrêmement vives et 
intenses qui décorent les onglets, et les font ressortir comme autant d’yeux 
accumulés autour et sur le placenta. 


CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Clôtures, grilles, barrières, etc. 


Plusieurs correspondans , en nous témoignant leur gratitude de nos efforts 
pour varier autant que possible, la matière de l’Horticulteur Belge, sans 
nuire aucunement aux articles d’utilité principale, nous rappellent la pro- 
messe que nous leur avons faite de consacrer, de temps à autre, quelques 
pages du journal à la reproduction et à la description des moyens d’embellir 
les jardins. Nous nous empressons dès ce moment, de nous rendre à leurs 
désirs, et nous entamerons cette partie de nos obligations par quelques re- 
cherches sur les grilles et barrières qui sont, après le tracé de l’enceinte 
d’un jardin ou d’une propriété ; les premiers objets qui doivent fixer l’atten- 
tion de l’architecte et de l’homme de goût. 

Une clôture générale est toujours indispensable; il faut qu’elle garantisse 
la propriété de toutes les dégradations auxquelles elle peut être exposée et 
c’est à quoi ne suffisent pas toujours les haies; les plantations auxquelles 
on a recours d'habitude comme étant le moyen le moins coûteux; mais 
celte clôture naturelle ne peut être rendue complète et efficace que par le 
temps, et le temps est toujours à regretter. : 

Quant aux moyens artificiels , ils se présentent en foule , mais il est indis- 
pensable que l'usage et la disposition soient parfaitement convenables, 
qu’elles n’offrent rien de choquant à la vue, et c’est là que, souvent , se trouve 
l’écueil. 

La clôture en bois ou en briques, convient à la ferme el au manoir bour- 
geoiïs ; le jardin de plaisance , le château ou le pare réclament la clôture en 
fer et en pierres de taille ; et il faut toujours les établir de manière qu’elles 
puissent concourir au décor comme à la sûreté. La clôture en bois peut être 
à claireoyes, c’est-à-dire formée de perches en sapin, et assujelies entre 
elles par des traverses clouées, ou pleine, en planches de chêne, d’égale 
hauteur, unies par une emboiture : des contreforts et des poteaux placés à 
distances sur l’un de ses côtés donnent à cette elôture une grande solidité. 

Sans doute, pour la défense, les clôtures en briques sont préférables à 
toutes celles en bois, maïs la monotonie d’une longue muraille a ses désa- 
grèmens ; son aspect est bien triste, à moins que l’aniformité ne soit rompue 


, 


— 160 — 


par quelques accidens pittoresques, tels que des éperons, des lours, des ruines 
gothiques, couronnées de Lierres vénérables dont la couleur se marie si har- 
monieusement avec les vestiges mousseux, qui attestent les rayages du 
temps, etc. ; alors ces accidens, s’ils sont employès avec intelligence, viennent 
rendre supportable le froid parallélisme d’un cordon de muraille. 

La grille d'enceinte, quoique peu susceptible de variations est sans con- 
tredit ce qu’il y a de plus admirable : entre d’élégans pilastres, l’œil peut 
se récréer de charmans tableaux , de magnifiques point-de-vue, ou de riches 
paysages. 

Tels sont les quatre moyens principaux d’enclore évidemment une pro- 
priélé ; on peut leur en substituer d’inaperçus et même ce sont ceux auxquels 
on donne la préférence dans la plupart des constructions modernes; c’est 
avec d'autant plus de raison qu’ils sont mieux à la portée de toutes les posi- 
tions sociales. Les moyens inapercus de clôtures sont des (ranchées dont le 
fond peut être couvert d’eau, ou garni d’un mur qu’on laisse à peine affleurer 
le sol. Quelquefois la limite de la propriété peut, avec Îles déblais et à 
l’aide de terres rapportées, se trouver plus ou moins exhaussée, et c’est un 
grand avantage, car, de l’habitation, la vue peut planer sur tous les envi- 
rons, tandis que le parc n’est jamais dominé. C’est surtout quand les bâti- 
mens ne sont point à de grandes distances de la clôture, que l’on apprécie 
l’avantage de ce moyen qui permet d’adapter. au terrain tous les embellisse- 
mens dont il est susceptible ; les terrasses se prêtent admirablement à rece- 
voir ou un parapet ou une balustrade qui lient d’une manière élégante les 
bâtimens aux parterres et en font ressortir tous les effets; mais l’application 
de ces moyens exige une grande étendue et ne peut conséquemment être faite 
qu’à certaines propriétés où la perte de terrain n’est que de peu d'importance. - 
Dans celles d’une superficie médiocre et où rarement l’on a des sources ou 
des eaux courantes à sa disposition, il faut se contenter de tranchées sèches, 
alors il est avantageux d’en restreindre le plus possible la largeur et de les 
rendre inaccessibles par des pieux enfoncés, inclinés, serrés solidement , liés 
et dont on effile l’extrémité , afin que la barrière ne puisse être impunément 
franchie. 

Les clôtures qui ne doivent point servir à la défense , mais seulement inter- 
dire tout accès aux bestiaux , peuvent être construites avec beaucoup de légè- 
reté et rendues presque invisibles à l’aide d’encadremens en fer, établis et 
scellès sur des dalles et garnis d’un trillage en fils de même métal que l’on 
recouvre d’une couleur verte, autant pour rendre la dissimulation plus par- 
faite que pour préserver le métal de l’action continue et simultanée de l’air et 
de l’eau. 

Les divers modèles que nous esquissons dans les deux planches de ce 
cahier suffiront, nous aimons à le croire, pour faire naître une multitude 
d’idées nouvelles et le mieux appropriées aux sites que l’on voudra clore 
et décorer. 


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— 161 — 
EXPLICATION DES PLANCHES. 


Fig. 1. Clôture d'enceinte en planches avec contreforts plus ou moins distans. 

Fig. 2. Grille en bois, avec barrière idem et pilastres en briques ou en pierres, 

Fig. 3. Grille en fer, avec pilastres élégans en pierre. 

Fig. 4, 5, 6, 7, 8. Treillages pour haies ou clôtures à claires voies. 

Fig. 9, 10. Barrières en bois de grume, dont on peut varier considérable- 
ment le dessin. 

Fig. 11. Porte de jardin dont les jambes servent de volière, tant de haut 
que de bas. 

Fig. 12. Grille d'entrée en fer, d’un ordre très-simple. 

Fig. 13. Grille en fer, entourant un monument. 


MÉLANGES. 


Tableau de la plupart des plantes utiles dont l'introduction a été faite ou 
du moins essayée depuis 80 ou 48 ans. Par M. SouraxGes-Bonin. (Fin). 


Timothy. Ce n’est qu’en 1817 ou 1818 que les écrits du comte d’Ourches 
ont rendu un peu étendu l’emploi de ce fourrage connu dès 1780. 

Houlque laineuse, Herd-grass, Vulpin des prés, Dactyle, Fétuque de diver- 
ses espèces, Paturin de diverses espèces, Flouve odorante , etc. C’est depuis 
vingt-cinq à {rente ans seulement, que emploi des espèces ci-dessus et de quel- 
ques autres bonnes graminées indigènes, a pris une certaine extension pour 
la formation des prairies naturelles. Cette amélioration est due surtout aux 
récoltes étendues et aux cultures ad hoc que Vilmorin a faites de ces 
plantes fourragères. 

Moha de Hongrie, fourrage annuel; vers 1818; aux environs de Metz 
d’abord. 

Arachide. Sa culture avait bien réussi dans le département de Landes, vers 
1804, par les soins du préfet Méchin; mais, depuis , celte culture est tombée. 

Phormium tenax. Essayèé en pelit, depuis environ quinze ans ; il offre quel- 
ques espérances de succès pour le midi de la France. 

Chicorée à café (citée plus haut). 

Un grand nombre d’autres plantes fourragères , Céréales et économiques 
ont été introduites, recommandées ou essayées depuis trente et quarante ans. 
Les cultures de ce genre, que Vilmorin a réunies, contiennent plus de cent 
cinquante espèces ou variétés, que nous ne possédions pas auparavant (sans 
parler des grandes séries de Fromens, de Pommes de terre, etc., qui double- 
raient ce nombre); mais la grande majorité de ces plantes ne s’est pas établie 
jusqu'ici dans la culture, ou n’y a fait que peu de progrès. Parmi celles qui 
sont citées plus haut, il en est qui ne sont connues et cullivées que locale- 

Tome HI. ZE. 


— 16 — 


ment. Peu de nouvelles espèces potagères très-marquantes ont é{ë obtenues de- 
puis la même date. La T'étragonie étalée, introduite en Europe par sir Joseph 
Bauks, vers 1772, n’a commencé à se cultiver en France, comme légume, que 
depuis 1819, pr suite des distributions du Jardin des Plantes, et des notes 
du comte d’Ourches. — Quelques Pommes de terre hâtives ou d’une qualité 
supérieure , telles que /a jaune lonque de Hollande , et la Shaw, rapportée 
d'Angleterre par Vilmorin, en 1810, se trouvent aujourd’hui en abondance 
sur les marchès. Mais plusieurs autres plantes d’une introduction antérieure 
ont commencé, seulement depuis cette époque , à devenir très-usuelles , tel- 
les que : 

La Carotte courte hâtive, qui a fait des progrès immenses dans la eulture 
maraichère ; — le Chou d’York; — le Chou à jets; — le Chou marin ou 
Crambè maritime ; — la Chicorée d’été , adoptée par les maraichers de Paris; 
— l’Aubergine et la Tomate, transportées du Midi à Paris et dans le Nord, 
— la Patate, et cette année-ci même la Patate-Igname , envoyée de la Guade- 
loupe à Vilmorin; un grand nombre de Choux , Melons, Haricots, Fraisiers 
et divers autres légumes ; enfin, à aucune époque, nos jardins n’ont fait autant 
de ces pelites acquisitions de détails, parmi lesquelles il en est d’excellentes. 


Sur l'emploi de la soude factice comme engrais ; par M; Van Mons. 


Nous trouvons dans l’Hermès, journal scientifique publié à Londres, que 
l’on fait usage en Angleterre de la solution de soude factice, comme engrais 
irès-avantageux dans les localités où l’engrais animal est fort rare. Des 
plantes. potagères arrosées avec une solution de carbonate de soude, ont 
dépassé en vigueur celles cultivées sur une couche de fumier. La dose est d’un 
kilogramme. de soude par hectolitre d’eau. La soude factice est préférée à 
ceile de varec. 

Je ne crois pas que la soude agisse comme engrais; il n’y a que les 
débris de matières organiques, fumier et autres, ayant subi la décompo- 
sition putride, qui puissent être admis dans la composition des plantes. Les 
autres substances stimulent et activent la végétation. L’acide carbonique ne 
peut se désunir de la soude pour se porter aux racines ; et si le carbonate 
indécomposé était aspiré, on ne sait quel bien il pourrait en résulter pour la 
végétation. La soude de varec ne contient pas d’alcali à l’état de carbonate : son 
sel consiste entièrement en un peu de sel d’iode et beaucoup de sel de cuisine. 


Effets de l'hiver de 1535-1836, sur quelques plantes exotiques, laissées en 
DAC 
pleine terre; par M. P. E. De Puyor. 


La plupart des hivers qui se sont succédès depuis 1830-1831, n’ont donné 
que des résultats peu décisifs pour les acclimatemens, à cause de la douceur 
de leur température. Celui de 1835-36 au contraire, long, variable et sou- 
vent très-froid , a donné lieu à des observations importantes , et l’on peut con- 


— 1635 — 


sidérer comme décidément acclimatées chez nous, la plupart des plantes ou 
arbustes qui l’ont supporté, 

_ Voici le le résultat de quelques essais tentés à Mons, dans mon jardin qui 
est entièrement garanti des vents du nord et ouvert au midi. 

Des Camellia Japonica, plantés en plein air , sans aueune couverture, et 
en terre de bruyère, ont paru supporter très-bien la gelée, et devoir en être 
quittes pour la chute de quelques feuilles seulement; mais après les derniers 
froids ils sont morts : l'écorce s’élant détachée près de terre. Un seul pied, 
très-chétif et de la même espèce , abandonné dans un coin, en terre ordi- 
naire, a survécu et commence à végéter. Il est à remarquer que celui-ci n’est 
que très-peu exposé aux rayons du soleil. 

Un autre pied de la variété surnommée A/theæflora, avait résisté à la gelée, 
quoique sa pousse n’eut pas été bien aoûtée, mais le premier soleil a des- 
séché l’écorce immédiatement en dessous de la greffe. Il me parait résulter de 
cette dernière observation, que les variétés de Camellies à fleurs doubles peu- 
vent être plus robustes que celles à fleurs simples. 

En général les arbustes délicats ne supportent que très-difficilement les 
alternatives de gelées sombres et de soleil; l'exposition du nord, parfaite- 
ment abritée , paraît leur convenir beaucoup mieux que toute autre. 

Deux Grenadiers (Punica granatum), Yun de 10 et l’autre de 15 ans de 
semis, placés également en plein jardin, sans abri ni couverture , n’ont au- 
cunement souffert de l'hiver; ils sont actuellement en végétation. 

Un pied de Fuchsia gracilis, planté en terre ordinaire, à l'ombre, repousse 
vigoureusement du collet ; il n’a été garanti par aucune couverture. 

Quelques petits arbustes de la Nouvelle-Hollande, tels que Chorizema , 
Brachisema, ete., des Erica, des Ixia, des Gladiolus, et autres plantes du 
cap de Bonne-Espérance, ont péri aux premières gelées. 

Les Vuccas, indiqués dans le Bon Jardinier, comme passant l’hiver en plein 
air sous le climat de Paris, se comportent de même sous le nôtre; mais il 
faut les abriter des grands vents qui détruisent complètement leur feuillage 
si lent à se reproduire. 

Un Figuier, placé contre un mur au midi, mais sans aucune couverture, 
n’a pas souffert le moindre dommage; il est maintenant couvert de feuilles. 
L'histoire de ce Figuier est assez curieuse : il fut trouvé entre les pavés d’une 
cour au commencement de l’étéde 1855 ; il y avait levé de graine et graces, 
sans doute, à un toit qui le garantissait , il avait passé dans cette situation , 
son premier hiver, en perdant seulement la partie supérieure de sa tige. Mis 
en pot et en serre l'hiver suivant, il se fortifia et fut placé au lieu où ïl 

_est encore maintenant, et où il vient de supporter son deuxième hiver. La 
feuille de ce Figuier , est fortement laciniée et comme palmée ; on présume 
qu’il provient d’une graine de la figue connue, dans le coramerce, sous le nom 
de Fique de Smyrne. 

Le Lobelia coccinea, variété plus nouveile et non moins brillante que 


— 164 — 


le Cardinalis, le Fulgens, etc., supporte très-bien le froid, sans aucun des soins 
qu’exigent plus ou moins impérieusement les autres. 

Quelques plantes herbacées ou sous-ligneuses , dont les liges périssent 
chaque hiver, jusqu’à la racine , n’ont point encore reparu, mais la tempé- 
rature constamment sévère du mois de mai en est peut-être la seule cause ; 
nous verrons bientôt. 


BIBLIOGRAPHIE. 


BoranicaL ReGisrEer , or ornamental Flower-Garden, etc. Par J. Lixouery. 
Nouvelle série. tome IX, n° 4. Mai 1836. 


1851. Oxcinrou azrissruum. Pseudobulbis subrotundis, compressis, ancipi- 
tibus ; foliis distichis, ensiformibus , carinatis , acutis, scapo decurvo multo 
brevioribus; racemo simplici; sepalis petalisque lubelli longitudine lineart- 
lanceolatis, undulatis; labello apice dilatato, bilobo, medio contricto, basi 
auriculato ; cristé enneadactylà ; columneæ alis rotundatis, crenulatis. 

EripENDRuN ALTISSIMUM. Jaco, Stirp. Am. 229.t. 141. 

Il paraît, d’après des observations récentes du professeur Lindley, que l’on a 
confondu sous le nom de Oncidium altissimum, deux espèces réellement 
distinctes, et que la véritable, connue de Jacquin et produite par lui sous 
le nom d’'Epidendrum altissimum, n’est pas celle qui a èté donnée dans 
notre recueil , d’après le n° 1651 du Botanical Register, et qui fait partie de 
notre cahier du mois de février 1834, mais bien celle que nous figurons 
aujourd’hui. La première a dù en conséquence, changer de dénomination spè- 
cifique, et l’on a substituë au mot actissimum , celui de Baueri. En compa- 
rant attentivement ces deux épiphytes, on observe bien quelques différences 
non-seulement dans l’étendue des corolles, mais encore dans la forme et la 
disposition des taches sur les sépales et les pétales; cependant les fleurs des 
orchidées en général sont sujettes à de si grandes variations, surtout dans nos 
températures factices, que l’on ne doit point s’étonner que les deux espèces 
aient été confondues jusqu’à ce jour; et ce qui portait encore plus à l'erreur, 
c'est que foules deux ont les Antilles pour patrie. 

1852. Crarzcus onrenrazis. Foliis subtrifidis, inciso-serratis , basi cu- 
nealis, tomentosis ; fructibus 4-5-pyrenis , glabris, sphæricis, nudis ; pu- 
Lamine crassissimo. 

Mesrizus ortENTALIS. Tourxer. 2. vol. 2. 172. 

Cet Alisier, dont nous ne trouvons, dans l'ouvrage anglais, que des fruits 
reprèsentés sur un rameau, aurait, selon Tournefort qui parait avoir observé 
l’arbre pendant son voyage au Levant, des fleurs peu différentes de celles 
de notre aubépine. Da reste comme J'espèce se frouve en ce moment dans la 


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collection des plantes vivantes de la Société d’horticulture de Londres, rien 
pe s’opposera désormais à sa propagation et nous serons plus fard à même 
d’en donner une figure complète. 

1853. Onxirnocazum cucLorozeucum. Foliis acuminatis, canaliculatis, 
strictis, racemi corymbosi longitudine ; filamentis ovato-lanceolatis, acumi- 
natis, conformibus, laciniis perianthii brevioribus : sepalis petalisque oblon- 
gis, obtusis. 

L'Ornithogale à fleurs verdàtres, est originaire des environs de Valparaiso 
au Chili, d’où son bulbe, avec beaucoup d’autres non moins intéressans , a 
été envoyé, vers le commencement de l’année passte, à M. Cuming. La 
plante a fleuri au mois de juillet. 

1854. CawEecria Apoxrca. Var. Doncrerarri. On trouvera, page 63 du 
2e volume de l’Horticulleur Belge, la figure (pl. color. 29) et la descrip- 
tion de cette belle variété de Camellie du Japon qui a été obtenue par M. Van 
Donckelaer , jardinier en chef de l’Université de Louvain. La graine lui en 
avait été remise par le savan{ voyayeur M. Van Sieboldt, qui l’avait recueillie 
lui-même , pendant son séjour au Japon. 

1855. Craræcus maroccana. Foliis cuneatis, glabris, 3-5-fidis, 3-lobis- 
que : lobis integris, subfalcatis; calycibus çlabris; fructibus subrotundis, 
glabris, dipyrenis ; putamine crassissimo. 

C. Maroccawa. Ds Canon. Prodr. 2. 628. — Pers. Encyc. 2. p. 87. 

C. ARonra. DEcaisne. in Ann. sc. nat. ser. 3, 264. 

MesriLus aAronta. Wizzp. 1h. 1007. 

1856. Goprria ruricunpa. Erecta ; foliis lineari-lanceolatis, subdentatis, 
viridibus; petalis subrotundo-cuneatis, medula immaculatis ; staminibus 
aliernis minoribus; antheris igneis, apice luteis cassis ; stigmatibus pallidis; 
capsulis linearibus, sessilibus, truncatis; seminibus elongatis, cuneatis. 

Cette espèce, avec celle décrite sous le n° 1849, faisait partie d’un envoi 
de graines, adressé de Californie, à la Socièlé d'Horticulture de Londres, par 
M. Douglas, qui l’a découverte en 1834, dans les vallées de cette province 
septentrionale du Mexique. C’est une plante d’un aspect très-agréable, et 
dont les jolies fleurs promettent d'ajouter un charme de plus aux plate-bandes 
de nos jardins. Sa tige, élevée de deux pieds environ, rameuse et légèrement 
pubescente , est garnie de feuilles linéaires , lancéolées , largement et faible- 
ment dentées , d’un vert éclatant , longues de deux à trois pouces. Les fleurs 
ont au delà de deux pouces d’étendue dans leur épanouissement; le calice est 
presque conique, à tube court ; la corolle est composée de quatre pétales on- 
dulés , arrondis , un peu cunéiformes, d’un rouge de lilas tendre, avec l’on- 
glet d’un rouge de feu. Les huit étamines sont alternativement plus grandes 
et plus petites ; leurs anthères sont alongées, dresstes, avec leur extrémité rè- 
fléchie ; leur couleur à la base est la même que celle de l'onglet des pétales et 
jaune au sommet. Le style, plus long que les éfamines , est {erminé par ut 
stigmale à quatre lobes étalés , réfléchis ou roulés, d’un Ilanc pur. 


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1857. ZxcoperaLun cocaLrare. Foliis plicatis, pedunculis unifloris, radi- 
calibus, solitariis duplo longioribus; sepalis petalisque ovato-lanceolatis , 
conmiventibus : inferioribus majoribus ; labello cochleato bilobo; cristé trans- 

. versé crenaté. 

On doit à M. Knight, la connaissance de cette belle orchidée qu'il a reçue, 
l’an passé, de l’ile de la Trinité, et qu’il a eu l’avantage de voir fleurir 
dans ses serres, au mois d’août. 


Curris Boranicai Macazins; or Flower Garden displayed, etc.; par 
W.J. Hooker, nouvelle série; tome X , n°* 112 et 113, avril et mai 1836. 


3479, Peristerta. Vat. ord. orcninex. Gyn. mon, Perianthium globo- 
sum, Sepala concava, subcarnosa, basi connata; ta calyx submonophyllus. 
Pelala conformia pauld minor. Labellum carnosum, medio articulatum ; 
dimidio superiore erecto apice refleæo; inferiore lobo utrinque dilatato. 
Columna bus petalorum adnata, infernè producta et labello continua, 
ulrinque in alam vel lobum producta. Anthera ecristata, bilocularis, Polli- 
nia 2 postice fissa; glandulé sessili nudä.. 

-P. pexpuza. Scapo brevi, paucifloro; columneæ alis seu lobis parvis por- 
reclis ; labelli basi disco cristato, crassa ; lobo superiore disco canaliculato 
ecrislato. 

La ressemblance qu’a trouvée le professeur Hooker, entre la forme du 
gynostème d’une orchidée qu’on lui avait envoyée du Pérou, et la structure 
d'un pigeon l’a amené à proposer le mot Peristeria, dérivé de xeprarepa , 
colombe, pour nom du genre nouveau dont cette plante devait être le type; 
huit ans après, une seconde espèce est venue consolider le genre Peristérie ; 
celle-ci a été découverte dans les forêts de Demerarie, et envoyée , l'an 
passé, à M. John Allcard , dans les serres duquel, à Stratford , elle a fleuri 
au mois de janvier 1836. 

Le pseudo-bulbe est grand, oblong, et profondément sillonné. Les feuilles, 
au nombre de trois ou quatre, sont lancéolées, ondulées, striées, longues 
d’un pied et larges de vingt lignes. De l’extrémité inférieure du pseudo-bulbe 
sort une hampe pendante, de cinq ou six pouces, cylindrique, épaisse de 
trois à quatre lignes, annelée d’écailles spathiformes peu distantes, et ter- 
minée par cinq grandes fleurs sphéroïdales , portées, chacune sur un pédon- 
cule épais el contourné, vert, avec sa base pourprée. Les sépales et les 
pétales sont orbiculaires, concaves, d'un jaune verdâtre , parsemés de points 
purpurins. Le labelle est d’une forme remarquable et toute particulière, 
gros, épais, charnu, avec son fube supérieur dressé jusqu’au delà de la 
moitié , puis réfléchi vers le sommet ; le lobe inférieur est dilaté de chaque. 
côté. L’un et l’autre sont jaunes, finement pointillés de pourpre. Le gynos- 
tème est demi-cylindrique, adné à la base des pétales, formant en quelque 
sorte le prolongement du labelle sur Jequel il semble se replier; il est aussi 


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dilaté de chaque côté en forme d'ailes, jaunâtre avec des taches purpurines 
moins nombreuses que sur le labelle. Les deux loges de l’anthère sont jaunes 
déprimées et les deux masses polliniques obovales et d’un jaune doré. 

On cultive cette plante en serre chaude, dans le terreau de bruyère ou 
dans la mousse qui en est saupoudrée , et on l’arrose souvent, mais avec mo- 
dération. On la propage par la séparation des pseudo-bulbes immédiatement 
après que les fleurs sont flétries. 

3460. Linon BerenDiert. Annuum , monogynum, multicaule, ramosum ; 
cuule angulata ; foliis alternis, lincaribus, rigidiusculis, qlabris, mucro- 
nato-acuminatis, marginibus lœvibus; floribus subcorymbosis ; fructibus 
racemosis; sepalis bracteisque lanceolato-acuminatis, marginibus serra- 
tulo-scabris; cupsulis globoso acutis. 

Cette jolie et nouvelle espèce de Lin a été trouvée en 1828, dans le 
Texas, province du Mexique, par M. Berendier qui l'a cultivée dans son 
jardin où M. Drummond a pu l’étudier et la caractériser. Des graines en ont 
été envoyées par ce dernier , l’an passé, en Angleterre où les plantes qui en 
"sont provenues étaient en fleur au mois d’août. 

3481. Cuxrocasrra. Wat. ord. Mrrasromacræ. Dec. mon. Calycis tubus 
tirbinatus, pilosus aut squamosus ; lobi 5 persistentes. Pelala 5 obovata. 
Staminum- filamenta glabra. Antheræ 10, elongatæ, consimiles, porosæ ; 
connective basi producto, nunc in culcar simplex aut bifidum nunc in tu- 
bercula 2 obtusa, interdum minima. Ovarium liberum, apice setosum et 
sϾpe denticulatum: Capsula 5-locularis. Semina cochleata. 

C. &raorzts. Herbacen, erecta, sub simplex, apice nuda; caule tereti 
tetragono, villoso; foliis subsessilibus, lanceato-linearibus, acutis, integer- 
rimis 3-5-nerviis, villosis; pedicellis axillaribus, Â-floris et terminalibus 
ternis ; calycis tubo ovaio : lobis lanceolutis, acuminatis subæquali. 

C. Graciuis. De Can. Prodr. 3. 133. — Cnaw. àn Linned. 9. 407. 

RaesxiaA éracUS. Hum. Fr Kunrx. Rher. t. 52. 

Le genre que De Candolle à établi sous le nom de Chætogastra a , en com- 
mun avec toutes les Osbékiées, de la famille des mélastomacées, un ovaire 
hérissé de soies raides à son sommet et c’est de ce caractère qu’il a tiré le 
nom formé de Xærrary, soie ét socvyp, ventre ou ovaire. Ce nom dévrait 
s'étendre à toutes les Osbékites, puisque De Candolle lui-même a reconnu que 
toutes étaient munies de soies , mais cette dernière observation étant venue 
après la formation du genre, on n’a pas cru devoir pour cela en changer 
la dénomination; ce genre comprend un assez grarid nombre d’éspèces anté- 
rieurement reparties dans le genre Rheria, celle que nous décrivons est 
dans ce cas, elle a été recueillie sur les rives de Rio-Grande, dans la partie 
méridionale du Brésil, par M. Tweedie qui en a envoyé des graines au jardin 
botanique de Glasgow. Elle fleurit au mois de juin: 

3482. CooPEmA CHLOROSOLEN. Scapo viridi, infra rubescente ; fohis ca- 
naliculatis, tortilibus, acubis; germine sexsile; Spathä tubaid, apice fenes- 


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trato; perianthii lubo viridi, limbo albo; sepalis viridi-apiculatis, extus 
viridi lineatis ; petalis albis. 

Cette seconde espèce du genre Cooperie n’est pas moins remarquable que 
la première, dont nous avons donné la description dans notre cahier de 
février (P. 78); elle a aussi été trouvée dans la province Mexicaine du Texas, 
par M. Drummond, et son envoi accompagnait celui de la précédente. Elle 
fleurit en mars. 

3483. Ruonanrur. Wat, ord. Courosirx. Syng. æq. Capitulum multiflo- 
rum, homogamum. Pappus uniserialis, piliformis, plumosus, distinctus. 
Achænium erostre, lanatum. Receptaculum nudum. 

R. Mancussir. Annua; foliis oblongis, oblusis, amylexicaulibus; invo- 
lucri squamis membranaceis, ovatis, aculis, apice denticulatis. 

Le capitaine Mangles a rapporté, en 1833, des bords de la rivière Swan où 
est établie une colonie anglaise de la Nouvelle-Hollande, des graines d’une 
très-jolie plante annuelle, qui rivalise en éclat et en structure avec les plus 
belles Helichryses du Cap. M. Lindley lui a reconnu des caractères particu- 
liers, qui autorisaient l’établissement d’un genre nouveau qu’il a appelé Rho- : 
donanthe, dérivé de psc, rose et «4, fleur , exprimant la belle nuance de 
l’involucre, Les plantes cultivées par la Société d’horticulture de Londres ont 
fleuri au mois de juillet, et fourni leurs graines mûres en août. 

3484. Conrorsis sEnIroLIA. Perennis, erecta; foliis oppositis , sessilibus 
ad basin usque tripartilis laciniis lanceolatis, integerrimis , rigidiusculis ; 
floribus plerumque indivisis, radii flosculis inlegerrimis. 

C. senrrozia. Micu. Am, 2. 138. — Wir. Sp. pl. 3. 2054. — Puorsw. 
FI, Am. 2. 568. — Err. Corol. 2. 433. — Srnexc. Syst, veget. 8. 614. — 
Porn. Dict. Encycl. 10. 351. 

Cette Cortopside, originaire de la Caroline et de la Georgie , où elle a été 
observée par Michaux, a été introduite en Angleterre, en 1812. Par M. John 
Lyon; elle fleurit aux mois d'août et de septembre. ù 

8485. NemopniLa ixsi@nis. (PI. color. 58.) Foliis oppositis, pinnatifidis, 
basi in petiolum angustatis : lobis integerrimis, 1-2-dentatisve : calycis 
sinubus reflexis; corollis calyce duplo longioribus, ovariis mulli-ovulatis. 

N. ansienis. Benruran èn Hort. Trans. vol. À. n. s. p. 643. 

Il est bien à regretter que cette jolie Némophile soit d’une culture et d'une 
conservation aussi difficiles, car c’est réellement une des plantes de l’aspect 
le plus agréable, dans nos parterres. Nous la devons à M. Douglas, qui l’a 
découverte en Californie, et a fait l’envoi de ses graines à la Société d’'Horti- 
culture de Londres, dans le courant de 1833. Elle fleurit au mois d’août. 

3486. Oxanrum cornicerum. Foliis ovalibus, striatis, acutis, sessilibus, 
scapo brevioribus ; labelli lobis lateralibus cornutis; crislé anticè verrucosd, 
posticè lamellé crenatä cornulé. 

O. Conmierrow. Lixpr. Bot. Reg. t. 1542.—1n. Gen. ct. sp. Orch.p. 199 

Il y a environ (rois ans et demi, que M. Lindley nous à fait connaitre 


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celte Oncidie, originaire du Brésil, et que Lord Fitz William vient de rece- 
voir de cette contrée du nouveau monde, par les soins de M. W. Herbert. 
Elle fleurit au mois d’août. 

Son pseudo-bulbe est long de trois pouces, avec sa base entourée d’une 
grande écaille spathiforme et bifide ; il s’en élève une seule feuille ovale, 
engainante, pointue, cannelée ou striée. La hampe prend naissance à la 
partie inférieure et latérale du pseudo-bulbe; elle est grèle, cylindrique, 
articulée , rameuse au sommet qui forme une Pelle et grande panicule com- 
posée d’une multitude de fleurs d’un beau jaune doré. Les sépales ainsi que 
les pélales sont obovales, concaves , ondulés et échancrés au sommet ; les 
deux sépales inférieurs sont plus petits et plus étroits ; {ous sont ornès de 
taches ou de petites lignes transverses, d’un jaune orangë. Le labelle est par- 
{agé en cinq lobes dont l’inférieur plus large, arrondi et plane, l’intermé- 
diaire plus épais et en forme de cuirasse, l’antérieur élargi, crête au sommet 
c{ prolongé latéralement en deux sortes de cornes; enfin deux autres lobes 
s'étendent en se contournant de chaque côté. Le gynostème est demi-cylin- 
drique, avec deux ailes qui se dilatent latéralement et se terminent en pointe 
réfléchie. 

3487. SENECI0 AMPULLACEUS. Herbaceus, erectus ; foliis oblongis, obtusis, in- 
fernè præcipuè dentatis, basi subcordatis, semi-amplexicaulibus ; panicul& co- 
rymbosä;involucris demim ampulliformibus,nitidis; radiis paucis patentibus. 

Ce Seneçon a été découvert au Texas, l’une des provinces du Mexique, 
par M. Drummond qui en a remis de graines, l’an passé, à la Société d’Hor- 
ticullure de Londres ; il est remarquable par la forme ampulacée ou vésicu- 
leuse que prend l’involucre, pendant la maturalion des graines. Il fleurit vers 
la fin de l’été. 

3488. COLLINSIA BICOLOR. 

3489. Jasorosa INTEGRIFOLtA. Acaulis ; radice repente; folis petiolatis ; 
ovalibus, subite integerrimis ; corollà longe tubulosä : limbi laciniis valde 
acuminatis. 

J. Ixrecriroura. Lau. Dict. Encyc. 3. 189. — In. Ie. t, 114. — Srrexc. 
Syst. Veget. 1.700. — Hook. Bot. Misc. 1. 348. 

Lamarck a institué le genre Jaborose , pour deux plantes de la famille des 
solanées , voisines par le port et par d’autres caractères plus essentiels, du 
genre Mandragore , qu'exprime dans la langue arabe le mot Faborohh, dont 
Lamarck a fait J'aborosa. Les deux seules espèces dont se compose encore 
le genre Jaborose , ont été découvertes par Commerson, dans les environs de 
Buenos-Ayres et de Montevideo. Les collections européennes ne possèdent 
. que depuis frès-peu de temps, le J. {ntegrifolia , dont les graines ont été re- 
cuéillies à Pompas, par M. Tweedie; il a fleuri au jardin botanique de Glasgow 
aux mois de juillet et d’août. 

3490. Rosa moropny1ra. Folholis nitidis, arqute serratis ; calyce aculeis 
densissimis muricata ; sepalis brevibus late ovatis apiculatis. 

Toxe IL 22. 


000 


R. Microruyzra. Roxs. Fl. Ind. Ined. — Fax. Ros. Monogr. p. 9. — 
Bot. Reg. 919. 

Cette belle rose, dont la culture a si bien développé toutes les qualités, 
est originaire de la Chine, d’où elle est parvenue d’abord au Jardin Botanique 
de Calcutta. On la vit paraître pour la première fois, en Europe, dans le 
courant de l’année 1822, et graces aux soins et aux heureuses pratiques de 
M. Collville, elle ne se trouve guère moins répandue, maintenant , que les 
autres belles espèces ou variétés de Roses du Bengale. Elle fleurit assez abon- 
damment, du mois de juin à celui de septembre. 

3491. LEPTOSIPHON ANDROSACEUS. 

3492, Lupinus TExENsis. Herbaceus, annuus ; caule serriced; foliolis quinis 
lanceolatis ; stipulis subulatis ; racemo pyramidali ; calycibus sericeis ; 
corollis cœruleis. 

Ce Lupin , dont le nom spécifique indique l’origine , a beaucoup de ressem- 
blance avec celui que nous avons publié dans notre avant dernier cahier, 
sous le n° 3467, (Lupinus subcarnosus) et qui provenait également du 
Texas. Sa floraisons’opère vers le milieu de l'été. 


Barnisn FLovwver GanDEN, and ornamental shrubbery, etc. Par R. Sw£er, 
9: série. n° 82. Mai 1836. 


333 Larayrus RorunDirozius. Cirrhis diphyllis; foliolis subrotundis ellip- 
tisve, 3-5-nerviûs, glabris ; stipulis semi-sagittatis , integerrimis ; pedunculis 
multifloris ; lefuminibus glabris, polyspermis; seminibus globosis, obscure 
punclatis. 

L. Rorunpirouus. Win. Sp. pl. 3. 1088.— Manson. à Bieb. FI. Taur. 
Cauc. 2. 156. — De Can. Prodr. 2. 370. G. Dox Gen. syst. gard. et bot. 
2. 332. 

L. Orientalis, rotundifolius, F2. Rub? Tourner. Cor. p. 26. 

334. Euroca. Nat. Ord. Hyproruyizex. Pent. monog. Corolla decidua, 
Ovarium ovoideo-globosum, piloswm-hispidum. VPlacentæ lineares, dorso 
parietibus ovarii adnalæ , 4-multi-ovulatæ. Capsula dissepimentis, incom- 
pletis, semi-bilocularis. 

E. Mexzrsit. Érecta ; foliis linearibus lanceclatisve, integerrimis, quando- 
que trifidis pinnatifidisve ; placentis 20-multi-ovulatis. 

E. Mewzrezi. Browvx in Frankl. Journ. app. 164. — SPrexc. Syst. veget. 
1. 569. 

E. Mucmiriora. Doucr. in Botan. Regist. 1180. — Drar. Herb. de 
l'Am. 306. 

La formation du genre Eutoca appartient à Robert Brown, qui l'a placé 
dans sa famille des hydrophyllées. Ce genre ne se compose encore que de cinq 
espèces , toutes de Ja partie tempérée du nord de l'Amérique. Celle que nous 


décrivons, a été trouvèe par M. Douglas qui, d’abord, lui avait donné le nom 
spécifique de Mulkiflora , on lui substitua celui de Menziesii, en reconnais- 
sance sans doute de l’introduction qu’en a faite M. Menzies, dans les jardins 
de lAngleterre, en 1826, peu avant l’arrivée des graines envoyées par 
M. Douglas , à la Société d’Horticulture de Londres. Cette Eutoque est origi- 
naire des bords du Missouri; et on la (rouve très-communement dans toute 
aride vallée d’Oregar. Elle fleurit à la fin du printemps. Le nom générique 
Eutoca, est dérivé de surcxes, qui signifie fertile; c’est probablement en 
raison de l’abondance des graines renfermées dans les capsules de ces plantes, 
que ce nom a été choisi par Robert Brown. 

335. Cremaris cazyc1wa. Scandens; pedunculis umifloris, subflore involu- 
cratis; foliis ternatim sectis; segmentis petiolatis, 3-lobis, dentato- 
incisis. 

C. Carvona. Hort. Kew. 2. 259.— Bot. Mag. 959. — Wiro. Sp. pl. 2. 
1289, — Scaraxx Hort. Monac. 15. — Vaur Simb. 2 75. 

C Barearica Rica. Journ. Phys. 1779.— Lau. Dict. Enc. 2. 43. —_ Dr 
Cap. Syst. 1. 163. — In. Prodr. 1. 9.— Srrexc. Syst. veget. 2. 664. 

ATRAGENE PALFARICA. Pers. Syn. 2. 98. 

336. Oriraya. Nat. ord. Asenonezx. Herand. Monog. Perianthium 6-phyl. 
lum, campanulatum, coloratum, deciduum; foliolis basi nudis lœvibus. 
Stamina 6, erecta, subæqualia ; filamentis inferne dilatatis, glabris ; antheris 
linearibus , obtusis, basi insertis , erectis. Ovarium apice in stylum distinc- 
tum, angustatum. Stigma obsolete 3-lobum. Capsula 3-gona , 3-locularis x 
polysperma.— CARACTÈRE SPÉCIFIQUE ET SYNONYMIE : Foliis lanceolatis, scapo 
duplo longioribus ; Perianthii foliolis obovatis, obtusiusculis; antheris fila- 
mentorum tertio longitudine. 

Ouxirnocazun uxirLoru». Lixx. Mant. C2. — Wir. sp. pl. 2. 111. — 
Pers. Syn. 1. 363. — Sprexc. Syst. veget. 2. 29.-— Yrpee. F1. alt. 2. 96. 

Gacra uxtrcora. G. Don ën Lond. Hort, Brit. 134. — Scaurr. Fil. Syst. 
7. 553. 

Nous ignorons les motifs qui ont porté Robert Brown, à donner à un dé- 
membrement du genre Ornithogale, le nom d’une reine des Amazonnes, 
enlevée par Borèe qui la transporta dans la Thrace où il régnait ; serait-ce 
parce que la plante qui en est le type, originaire des montagnes de l’'Hyma- 
laya et des hautes chaines septentrionales de l'Asie, semble y braver Ja fu- 
reur des ven{s? nous n’en devinons guère d'autre. Au reste le choix nous 
semble d'autant moins heureux que déjà le nom d’Orithyie a été appliqué, en 
zoologie, à un genre de Médusaires , et qu’il est toujours désavantageux de 
trouver deux parties différentes d’une même science, sous une dénomination 
semblable. L'Orithyie à une fleur, placée depuis longtemps ; parmi les Orni- 
thogales, a {rouvé accès dans les jardins, vers 1780; elle y a été introduite par 
le baron d’Alstræmer. Elle fieurit aux mois de mai et de juin. 


Statuts de la Société anonyme d'Horticulture et de Botanique de Gand. 
(Fin.) 


Arr. 15. La direction est tenue et expressement chargée de louer les 
bâtimens et jardin à construire, à la Société Royale d'Agriculture et de Bota- 
nique actuellement établie en celte ville, pour une somme annuelle de 1600 
francs, à prendre cours au 1°° janvier 1856 , sous la condition expresse que 
cette Société sera tenue de laisser donner dans les bâtimens et jardin, par la 
Sociète d'Harmonie de Sainte-Cécile, actuellement établie en cette ville, 
douze concerts par année, comme aussi de mettre à la disposition exclusive 

de la même Société, deux chambres pour son conseil d'administration et 
“sa collection de musique, et un local convenable pour ses répétitions , moyen- 
nant une somme annuelle de 1200 francs, à prendre cours au premier 
janvier 1836, laquelle somme devra, comme celle due par la Société 
d'Agriculture et de Botanique, être payée directement au caissier de 
la direction de la Société Anonyme en deux portions égales de six en six 
mois. 

Arr. 16. La direction louera, soit publiquement, soit de gré à grè, les 
parties du bàtiment nécessaires pour un restaurant; le locataire pourra en 
même temps être chargé des fonctions de concierge et gardien de l’élablis- 
sement. 

La direction fixera par un tarif le prix des boissons à débiter et pourra 
changer ce tarif de la manière et lorsqu’elle le jugera convenable. 

Arr. 17. La direction se réservera la disposition des bàtimens et jardin 
pour six jours de l’année à fixer par elle , soit pour y donner ou laisser donner 
des fêtes champêtres dont elle fixera l’entrée, soit pour tout autre usage 
qu’elle trouvera convenable. 

Arr. 18. La direction se réservera aussi le droit d’affecter une partie des 
bâlimens, ne servant pas spécialement à l’usage des deux Sociétés d’Agrieul- 
ture et de Botanique et de Sainte-Cécile, pour y laisser faire des ventes 
publiques de plantes ou autres objets, moyennant une rétribufion à con- 
venir. 

Arr. 19. A dater de l’année 1837, il y aura tous les ans, au mois de sep- 
tembre , une assemblée générale des actionnaires , dans laquelle la direction 
rendra ses comptes ; il y sera procédé au tirage au sort des actions à rem- 
bourser de Ja manière indiquée ci-après article 25. 

Ant. 20. Dans cette assemblée générale annuelle , la direction sera renou- 
velèée par sixième ; le premier renouvellement aura lieu d’après le tableau 
de sortie, formé en assemblée de la direction ; les membres sortans pourront 
toujours être réèlus. La direction pourra en outre convoquer des assemblées 
générales extraordinaires , lorsqu'elle le jugera convenable. 

Arr. 21. Les membres de la direction rempliront leurs fonctions gratuite- 
ment , ils administreront en bons pères de famille et sans autre responsabilité. 


— 173 — 


Arr. 22. Les membres de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique 
pourront fréquenter les bâlimens et jardin et y conduire des dames, tousles 
jours de l’année, sauf les six jours réservés à la direction de la Société Ano- 
nyme el les douze concerts à donner par la Société de Sainte-Cécile; cependant 
ils auront, moyennant une rétribution de cinq francs par année, à payer à la 
Société de Sainte-Cécile, leur entrée personnelle aux dits concerts, mais sans 
cartes pour dames, Les membres de la Société de Sainte-Cécile pourront aussi 
fréquenter les bâlimens et jardin et y conduire des dames tous les jours de 
l’année, autres que les jours de concert et sauf les six jours réservés à la di- 
reclion de la Société Anonyme, moyennant une rétribulion de cinq francs par 
année , à payer à la Société Royale d'Agriculture et de Botanique. 

Arr. 23. Ceux qui, aux termes de l’article précédent, sont admis à fréquen- 
ter les bâtimens et jardin tous les jours de l’année, pourront seuls assister et 
conduire des dames aux fêtes champêtres que la direction de la Société Ano- 
nyme y fera donner, moyennant le paiement de l'entrée qui sera fixée. 

Ils pourront seuls aussi présenter des étrangers non domiciliés à Gand , pour 
fréquenter l'établissement pendant un mois, sans rétribution ; après un mois 
de présentation ces étrangers pourront êlre reçus pour trois mois, par la 
direction de la Socièt: Royale d'Agriculture et de Bolanique , moyennant une 
rétribution de cing francs, à payer à cette Société et ainsi de suite par chaque 
trimestre. 

Arr. 24. La Société ne pourra être dissoute que par le consentement una- 
nime des actionnaires; ses statuts ne pourront être changès que dans une 
assemblée générale, convoquée ad hoc extraordinairement , en vertu d’une 
délibération de la direction prise à la majorité de huit voix; l’objet de la con- 
vocation sera énoncé dans les lettres de convocalion, envoyées quinze jours 
ayant celui fixé pour l’assemblée générale , laquelle ne pourra délibérer si 
les deux tiers des actions n’y sont pas réprésentés et seulement à la majorité 
des trois quarts de voix des actionnaires présens, votant par le nombre de leurs 
actions. 

Arr. 25. L'amortissement des actions aura lieu de la manière suivante : 
L’excédent de la récette sur la dépense, constaté par le compte annuel à ren- 
dre en assemblée générale , sera divisé, autant que possible, en portions de 
cent cinquante francs, et il sera procédé dans la même assemblée générale 
au tirage au sort d’un nombre égal d’actions , de manière que chaque action 
sortante jouira d’une prime de 50 p°/, ; lorsque par l’effet du tirage annuet 
les actions se trouveront réduites au nombre de vingt , les bâtimens et jardin 
appartiendront en pleine propriété aux porteurs de ces vingt dernières actions, 
mais ceux-ci seront tenus de louer les dits bâtimens et jardin à la Société 
Royale d'Agriculture et de Botanique, ou à son défaut à la Société de Sainte- 
Cécile, à charge, dans le premier cas, pour la premièrede ces Sociétés,de se con- 
former aux stipulations de l’art. 15 au profit de la Société de Sainte-Cécile, de 
manière que le loyer annuel sera toujours de trois mille francs à payer, soif par 


— 174 — 


les deux Sociétés comme il est dit à l’art. 15, soit par l’une d'elles si l’autre 
avait cessé d’exister, ce outre les avantages au profit des vingt dernières 
actions , stipulés par les articles 16, 17 et 16 ci-dessus. 

Arr. 26. Si la Société d’Harmonie dite de Sainte-Cécile se refuse à souscrire 
aux Conditions qui la concernent et qui sont mentionnées aux articles qui 
précèdent , la Société Royale d'Agriculture et de Botanique payera seule un 
loyer annuel de deux mille cinq cents francs , et établira dans l'intérêt de l’art 
musical des concerts dont elle réglera les condilions d'abonnement ainsi que 
celles d'admission dans les bâlimens et jardin tous les jours de l'année, au- 
tres que les six jours réservés à la direction de la Société Anonyme, pour ceux 
qui ne seraient pas membres de la dite Socièté Royale d'Agriculture et de 
Botanique. 

Arr. 27. Il est interdit à la direction de la Société Anonyme ainsi qu’à 
celle de la Société Royale d'Agriculture et de Botanique de faire du jardin un 
établissement de commerce de plantes. 

Arr. 26. La convocation des assemblées générales aura lieu par une an- 
nonce , émanant de la direction insérée dans un des journaux publics dans la 
ville de Gand, 15 jours au moins avant celui pour l’assemblée. 

Arr. 29. Ceux qui à l'avenir deviendront propriétaires d'actions, à quel- 
que titre que ce soit, re seront admis aux assemblées générales que pour 
autant qu'ils se seront fait inscrire avant le mois d’août de chaque année, au 
régistre de mutations , qui sera tenu à cet effet au secrétariat de la direction, 
l’inscriplion se fera sans frais, sur la simple exhibition des actions ac- 
quises. 

Arr. 30. Les actionnaires présens aux assemblées générales représente- 
ront les absens et pourront délibétrer, quel que puisse être le nombre des suf- 
frages qu'ils aient droit d'émettre; quant aux élections à faire dans ces assem- 
blées, si la majorité absolue, voulue par l’article 4, ne s’obtenait pas au 
premier tour de scrutin, il serait procédé à un nouveau ballotage entre les deux 
candidats qui auraient obtenu le plus grand nombre de suffrages; dans {ous les 
cas où plusieurs candidats réuniraient un nombre égal de vôtes, le plus àgé 
serait préféré au plus jeune. 

Arr, 31. 11 n’est rien innové aux dispositions de l’article 24, sauf cepen- 
dant le mode de convocation de l'assemblée générale qui aura lieu de la ma- 
nière réglée par l’article 28. 

Arr. 592. Dans les assemblées générales, le bureau, formé des membres 
de la direction dirigera les délibérations et aura la police de lassemblée ; 
dans ce cas néanmoins il suffira de la présence de trois directeurs, les dispo- 
sitions des articles 13 et 14 seront au surplus applicables au bureau. 

Le procès-verbal sera rédigé, séance tenante , par le bureau, il en sera 
donné lecture à l'assemblée ; ce procès-verbal, signé par les membres com- 
posant le bureau, fera pleine foi et sera obligatoire pour tous les action- 
naires. 


— 175 — 


En l'absence du secrétaire, le plus jeune des directeurs présens , d’après 
l'ordre du tableau, en remplira les fonctions. 


ART DE CULTIVER LES JARDINS ow annuaire du Bon Jardinier. 1836.— Paris, 
Librairie Encyclopédique de Rorrr ; à Bruxelles au bureau de L' Horti- 
culteur Belge. 1. vol. in-18 de 556 pages. Prix 3 fr. 50 c. 


Le goût, généralement répandu, de la culture des jardins, rend assuré le 
succès de tous les livres qui tendent à mettre cette culture à la portée de 
toutes les classes de la société. Le débit de l’almanach du Bon Jardinier a 
toujours été en croissant, celui d’un annuaire qui, depuis plusieurs années, 
se publie sous un titre presque semblable, paraît n’êfre pas moins grand. On 
peut considérer ce livre comme le Wade mecum des horliculleurs ; moins 
volumineux que l’almanach, il n’a point cessé d’être un livre de poche et 
cependant il ne renferme pas moins de bons préceptes, accompagnés des 
figures indispensables à leur application. 

L'ouvrage est divisé en deux parties : la première est un exposé succinc{, 
clair et méthodique des diverses pratiques qui constituent l’art du jardinier , 
et l’on relit avec autant de plaisir que de profit les chapitres qui enseignent 
le choix et la disposition d’on terrain, l'amendement par le mélange le mieux 
approprié des terres, l’à-propos des arrosemens , la véritable science du jar- 
dinier, c’est-à-dire, la multiplication des plantes par les divers moyens ap- 
plicables à chacune d’elles, la théorie de la taille des arbres à fruit et autres, 
la destruction des insectes nuisibles, la tenue des serres et des orangeries, 
les soins que l’on doit y apporter, les améliorations dont elles peuvent être 
susceptibles, etc., etc.; un calendrier du jardinier ou précis des {ravaux 
essentiels à faire dans les jardins et les serres, pendant les différens mois de 
l’année, termine cette première partie de l’ouvrage. 

La seconde renferme , dans l’ordre alphabétique, un traité complet de la 
culture des végétaux connus, qui peuvent entrer dans la composition des 
jardins de tous genres, la synonymie française et latine de {ous ces végétaux, 
enfin l'indication des noms {riviaux ou vulgaires qu’ils peuvent avoir reçus 
en diverses contrées. Chaque espèce ou variété a une description courte, 
mais suffisante pour faire connaître la hauteur des tiges, la forme du feuil- 
lage, la couleur de la fleur et les particularités qui la distinguent de ses con- 
génères. 

Sous tous les rapports, ce petit livre, par la manière dont il est rédigé, se 
recommande autant à la bienveillance de l’horticulteur pour lequel il est 
d’une utilité réelle, qu’à celle de l’homme du monde , qui ne peut le lire sans 
fruit et sans agrément ; c’est du moins l'impression que nous en ayons éprouvée. 


— 176 — 


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L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


JUIN 1836. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


S'ur la respiration des plantes ; par M. Durrocuer. 


Avant que M. Adolphe Brongniart eut publié ses recherches microsco- 
piques sur la structure des feuilles, j'avais découvert comme lui que la face 
inférieure de ces organes est spécialement occupée par des cavités aériennes ; 
mais j'étais arrivé à celle découverte par une autre voie. J’avais observé que 
certaines feuilles perdaient assez promptement la teinte blanchâtre de leur 
face inférieure lorsqu'elles étaient plongées dans l’eau; je soupconnai que 
cela tenait à l’introduction de l’eau dans des parties de 1a feuille, précédem- 
ment occupées par l'air. Ce soupçon me fut confirmé par des expériences 
que je rapporterai plus tard en détail ; ces expériences me montrèrent de 
plus que les parties de la feuille, qui ne sont point séparées par de grosses 
nervures , offrent des communications aisées entre les cavités aériennes; j'ai 
reconnu encore que les taches blanches qu’on voit à la surface de quelques 
feuilles , doivent cette couleur à la présence de l’air, et qu’elles la perdent 
quand on les expose à l’action de la pompe pneumatique. D’après mes expé- 
riences , l’introduction de l’air dans le parenchyme des feuilles a lieu par 
l’ouverture des stomates, ce qui n'empêche pas que ces ouvertures ne puis- 
sent servir en même temps à la transpiration de la feuille et à l’absorption 
du fluide atmosphérique. 

Les poils qui se trouvent fréquemment sar les feuilles , et principalement 
_ à leur partie inférieure, m'ont paru comme remplis d’air et je les ai consi- 
dérés comme étant les conduits respiratoires des nervures sur lesquelles ils 
sont placés, tandis que les stomales se voient dans l’intervalle que ces ner- 
vures laissent entre elles. Dans le Laurier-Rose, ainsi que l’a observé 
M. Brongniart , la face inférieure des feuilles n’offre point de stomates, et 
ce sont des poils qui les remplacent. 

D’autres expériences m’ont conduit à reconnaitre que les cavités aériennes 
de la feuille correspondent directement avec des canaux aériens situés dans 
le pétiole. 

Toxe JIL. 23. 


. — 178 — 


Les tubes atriens des Vymphæa sont légèrement hexagones, et leurs 
angles naissent des poils qui, se trouvant à la même hauteur dans les diffé- 
rens tubes accolés, forment, pour chaque système (ernaire de tubes, la 
figure étoilée signalée par M. Amici. Je considère ces poils comme des con- 
duits qui absorbent, par leur capillarité , l’air contenu dans les canaux , et le 
portent dans le tissu végétal, comme les ramifications des trachées le portent, 
chez les insectes, dans toutes les parties vivantes. D’autres présentent une 
disposilion différente , mais qui a toujours pour objet de puiser l’air dans les 
cavités aériennes et de le conduire jusque dans les dernières parties du 
végétal. 

Je me suis encore occupé de l’air contenu dans les organes aériens des 
plantes; et en prenant toutes les précautions convenables pour empêcher que 
l’air contenu dans l’eau ne vient se mêler à celui que j'extrayais de ces 
réservoirs, j'ai trouvé des différences dans les proportions de l’oxigène et 
de l'azote, selon les plantes soumises à l’examen. Mais en général , le mé- 
lange était plus pauvre en oxigène que l’air atmosphérique ; ce qui m’a paru 
dépendre de la consommation d’oxigène qui se fait dans la respiration. J’ai 
remarqué que l'air contenu dans les trachées des insectes présentait la même 
circonstance, ce qui établit une ressemblance de plus dans les fonctions 
respiratoires pour ces deux classes d'êtres. L’azote qui n’est point absorbé 
dans la respiration intérieure des plantes doit être nécessairement expulsé, 
et nous voyons en effet que les fleurs en exhalent beaucoup tandis qu’elles 
absorbent de l’oxigène, surtout sous l’influence de la lumière. Les feuilles 
au contraire, exhalent de l’oxigène lorsqu'elles sont frappées par la lumière 
solaire et ne respirent qu’à l’ombre ou pendant la nuit. | 

L’oxigène qui sort par les stomates lorsque la feuille est soumise à l’action 

- solaire, n’est qu’une partie de celui qui se produit ; alors l’autre passe des 
cellules aériennes dans les conduits du pétiole, et de là dans tout le tissu 
végèlal. Comme il y en a production continuelle dans la matière verte ex- 
posée au soleil, les parties d’oxigène poussent, à mesure qu’elles se forment, 
celles qui ont été formées précédemment, et ce mode de circulation supplée 
à celui qui est produit dans les animaux supérieurs, par les contractions 
musculaires. Les végétaux ont ainsi un double moyen de respiration, tant 
par l’oxigène contenu dans l’air qui pénètre de l’extérieur, que par celui qui 
se forme au-dedans par une action chimique. 

Je n’entrerai point aujourd’hui dans tous les détails des faits sur lesquels 
sont basés mes raisonnemens , je me contenterai de dire que recherchant les 
causes qui influent sur la respiration des plantes, j'en suis venu à reconnaitre 
que l'absence de la lumière, en diminuant l'irritabilité dans les êtres appar- 
tenant au règne végétal , devient pour eux une cause d’asphyxie. 


\ 


— 179 — 
Em 


CULTURE. 


Règles de culture applicables aux plantes exotiques; par M. Sourancrs- 
Bonin. (Fin). 


Tous les stimulans extraordinaires que l’on applique aux plantes, comme 
engraistrès-actifs, chaleur administrée à contre-saison, etc., jettent la plante, 
lorsqu'on lesretire, dans un état d’affaiblissement proportionné aux effetsqu’ils 
ont produits. Toute production extraordinaire de fleurs ou de fruits, dans une 
saison quelconque, est ordinairement suivie, la saison d’après, par une récolte 
qui est au-dessous de la production ordinaire. 

Les deux grands stimulans de la végétation sont l’eau et la chaleur. L’une 
ne doit jamais être employée sans l’autre avec quelque étendue, et l’une et 
l’autre doivent être employées plutôt pour seconder les efforts de la nature 
que pour forcer son activité. Ainsi, quand des plantes végètent avec vigueur, 
il faut les arroser copieusement ; si elles poussent lentement , il faut leur 
épargner l’eau; si elles sont à l’état de repos , on ne doit leur en donner que 
rarement et avec parcimonie; et s’il s’agit de bulbes ou tubercules dans un état 
dormant , il ne faut point en donner avant l’époque où ils entrent en végéta- 
tion. 

De même que l’eau et la chaleur sont les plus grands stimulans de la vé- 
gétation , la lumière est l’agent qui contribue le plus efficacement à son per- 
fectionnement et à sa maturité. Des plantes pousseront pendant quelque temps 
au moyen de l’eau, de la chaleur et de l'air seulement; mais, privées de la 
lumière, elles n’auront qu’une courte durée , leurs productions ne prendront 
point la couleur verte , et leurs fruits n’atteindront jamais le plus léger degré 
de perfection. 

L'art peut tout procurer aux plantes, excepté la lumière. Lors donc 
qu’on est dans le cas de placer des plantes dans une condition artificielle , la 
lumière est la première chose à laquelle on doive faire attention. Les plantes 
ne peuvent jouir complétement du bienfait de la lumière si elles ne la reçoi- 
vent pas directement du soleil. La lumière dont les rayons seront considéra- 
blement dérangés par la réfraction ou la décomposition, comme, par exemple, 
sous l’action du prisme , ne produira pas dans les feuilles le même vert, dans 
les fruits le même coloris que celle qui n’aura pas passé par le verre. Mais 
comme toutes les plantes renfermées dans une serre ne peuvent jouir de la 
lumière , ou au moins d’une grande partie de la lumière qui leur est destinée, 
qu’en la recevant à travers les vitres , il résulle dé là la nécessité de choisir 
le meilleur verre, celui qui est le plus clair et qui a le moins d’inégalités dans 
sa surface , afin que la lumière , en le traversant, éprouve le moirs de dé. 
rangement possible. D’un autre côté, l'expérience prouve que les rayons de 


— 180 — 


lumière , après avoir passè à travers les vitres, sont beaucoup plus décom- 
posès, et par consèquent moins favorables à la végétation, à une certaine 
distance du verre que tout près de sa surface. De là la très-grande importance 
de placer les plantes tout près du vitrage. 

La lumière étant nécessaire pour porter les feuilles des plantes à leur per- 
fection, il s’ensuit que les plantes qui végètent toute l’année, comme quel- 
ques Géraniacées , demandent pendant toute l’année une grande abondance 
de lumière; tandis que d’autres qui ne poussent qu’une fois dans l’année, 
comme les Camellies et les Orangers, peuvent passer une partie de l’année avee 
moins de lumière qu’à l’époque où elles sont en état de végétation. La nature 
agit conformément à cette loi, et nous montre en général les plantes entrant 
en végétation à l’époque de l’année où le plus de lumière vient aider à leur 
maturité. Il n’y a qu’un petit nombre de plantes qui poussent continuellement, 
et ce sont principalement celles qui sont natives des pays où la lumière est 
presque égale pendant toute l’année. La conclusion pratique qui est à tirer de 
ces remarques, c’est que celles des plantes, contenues dans une serre, qui 
sont actuellement en végétation , doivent être placées le plus près de la lu- 
mière , autant que d’autres arrangemens le permettent , et que celles qui ont 
achevé leur végétation annuelle, et dont les feuilles ont acquis leur pleine 
maturité, peuvent être ramenées dans des situations moins éclairées que 
d’autres, . 

Les habitudes des plantes, en ce qui regarde la chute de leurs feuilles, sont 
différentes. Les unes les perdent toutes à la fois chaque année, et restent nues 
pendant un certain temps, comme les plantes à feuilles caduques; les autres 
ne perdent annuellement qu’une partie de leurs feuilles, et en conservent 
toute l’année une plus grande quantitè, comme les arbres verts. Les pre- 
mières n’éprouvent aucun dommage à être tenues dans une situation où il 
m'arrive que peu ou point de lumière , aussi longtemps qu’elles restent dè- 
pouillées. Ainsi quelques plantes de serre, comme la Fuchsie, l’Aloysie, ele., 
peuvent, sans inconvénient, être enlevées de dessus leurs gradins et placées 
dessous ou dans quelque coin obscur de la serre, ou même dans un cellier 
ou sous un hangar , pendant toute leur saison de repos. 

L'air, considèré indépendamment de son mouvement qui conslitue le vent, 
est esseniiel à toutes les fonctions des plantes, depuis la germination jusqu’à 
la maturité des graines. Une libre circulation d’air est nécessaire pour donner 
de la saveur aux fruits ou pour dissiper, dans les serres, ces vapeurs hamideset 
malsaines ou cet excès d'humidité dans l'atmosphère , qui, quand ils ne sont 
pas accompagnés et corrigés par l’intensité de la lumière et de la chaleur, en- 
gendrent les moisissures sur les tiges des plantes et sur la surface des pots, et 
favorisent le développement des Mousses et des Champignons, doublement 
funestes aux plantes, soit en empêchant leur transpiration , soit en s’empa- 
rant de leur nourriture. Comme, à raison de Fétat constamment humide de la 
terre contenue dans les pois, et de l'élévation de la température de la serre 


él EL 


comparativement à la température de l’air extérieur dans l'hiver, son atmos- 
phère doit être constamment saturée d’une humidité pernicieuse, on ne sau- 
rait apporter trop d'attention à y renouveler l'air journellement, et à exciter 
sa circulation par les procédés connus, 

Si la présence de l'air est essentielle à la végétation des plantes, son renou- 
vellement ne l’est pas moins à leur santé, et l’action du vent influe considé- 
rablement sur leur vigueur. La force de la tige n’est pas nécessaire à toutesles 
plantes, et celles qui grimpent et qui rampent , par exemple , quelque avan- 
tage qu’elles doivent à l'air, n’en retirent que peu ou point de l’action du 
vent ; et en effet , elles n’ont pas besoin de cette force que le vent donne à la 
tige, puisque la nature leur a donné d’autres moyens de s’attacher elles- 
mêmes fortement aux autres plantes à forte tige, ou aux corps qui leur prêtent 
un point d'appui. Le vent imprime aux plantes contenues dans la serre tem- 
pérée cette forme ramassée et buissonneuse qui consiste dans le rapprochement 
plus où moins compacte de leurs branches serrées, qui est loujours la meii- 
leure forme pour-les arbustes, comme une tige unique supportant une petite 
tête est la meilleure pour les petits arbres, tels que l'Oranger. Or, on intro- 
duit un degré de vent salutaire dans les serres, pendant le temps que les 
plantes s’y trouvent, en tenant ouverts, non-seulement les portes et les fenêtres 
latérales , maïs aussi les châssis mobiles qui font partie du toit vitré, au 
moment où il règne au dehors un vent modéré; et, pendant les nuits d'été, 
elles jouissent à leur aise , dans les plates-bandes où elles sont placèes en plein 
air, du bon effet du vent. Une observation importante se présente dans ce 
dernier cas , c’est que, lorsqu’on veut que de grandes plantes jouissent réelle- 
ment de l’action du vent, il ne faut pas les attacher par leurs têtes mêmes 
aux bâtons ou traverses qui leur servent de soutiens, comme on le fait 
ordinairement, mais près des parties les plus basses de leurs tiges. Cette dis- 
position permet au vent d'imprimer un mouvement continuel aux parties 
supérieures et branchues de la tige, et de produire ainsi l’effet qu’on en attend. 
Lorsque la tige d’une plante est assujettie suivant le procédé ordinaire, le 
vent peut rendre les branches assez vigoureuses pour qu’elles deviennent un 
{rop lourd fardeau quant à la tige dont elles sont issues , et sur laquelle le 
vent, d’après ce mode d'attache, n’a pas assez de prise pour la fortifier elle- 
même. 

Les habitudes des plantes peuvent être changées par l’art à un degré sur- 
prenant. L’arbre de la constitution la plus vigoureuse, palissé horizontale- 
ment contre un mur, à la manière d’un Poirier disposé en espalier, ne 
développe pas son {ronc volumineux comme s’il croissait exposé de toutes 
par{s à l'influence de l’air. La tige d’une simple fleur , telle que l'OEillet ou le 
Réséda et autres, conservée seule sur le pied et tenue droite à l’aide d’une 
baguette, prend l'aspect , qui n’est pas dépourvu de grace, d’un petit arbre 
toujours vert. Des plantes annuelles prennent un caractère vivace, si on 
retranche assidûment leurs fleurs aussitôt qu’elles commencent à poindre, et 


— 182 — 


des plantes vivaces deviennent annuelles ou bisannuelles quand on les force à 
fleurir avant Pépoque naturelle. 

Les plantes qui ont une disposition naturelle à se propager par leurs bul- 
bes, rejetons ou boutures, sont, en général , plus avares que les autres dans la 
production de leurs graines. Les plantes annuelles, au contraire, à qui la 
courte durée de leur existence laisse à peine d’autre moyen de propagation 
que leurs graines, en produisent presque toujours avec autant de facilité que 
d’abondance. Dans les plantes ligneuses , qui se propagent abondamment par 
extension, on augmentera la tendance à produire des fleurs en retranchant 
scigneusement tous les drageons, rejetons et branches naissant près de terre , 
afin de faire refluer et accumuler dans les parties supérieures toute la vigueur 
dont la plante est douée, et les parties supérieures de presque toutes les 
plantes sont celles sur lesquelles les fleurs commencent à paraitre. 

Lorsque des plantes ligneuses , ainsi traitées, ont cependant encore de la 
peine à se mettre à fleur , on peut développer en elles cette faculté en enlevant 
un anneau d’écorce sur leur tige , ou seulement sur une branche , si l’on veut 
borner cet effet à une branche seule. La saison favorable à cette opération est 
le printemps, dans le mouvement de la végétation. L’anneau ou cercle de 
l'écorce ne doit pas excéder un quart de pouce en largeur , afin que la cica- 
trice puisse être fermée à la fin de la même saison , ou dans le couraat du 
printemps qui suit. Dans les plantes de serre tempérée, la partie de la fige 
la plus propre à subir l'opération est celle qui se trouve immédiatement sous 
la surface du sol , parce qu’à ce moyen l’entaille demeure cachée. L’incision 
doit pénétrer le bois , mais pas trop profondément. 

La théorie de l’incision annulaire est celle-ci. La sève des plantes, quand 
elles commencent à pousser au printemps, monte des racines aux extrémités 
supérieures des branches, à travers les vaisseaux du bois, et principalement 
du jeune bois. Elle est élaborée et préparée par les feuilles, et elle redescend 
ensuile par l’écorce, nourrissant dans sa marche chaque partie du végétal , et 
ramenant une ample provision de matière nutritive jusqu'aux racines , où elle 
reste en dépôt pour l’année suivante. Or l’incision annulaire faite à propos 
intercepte cette matière nutritive dans son retour vers les racines , et l’oblige 
à rester déposée dans les bourgeons des branches, dont elle excite et facilite 
ainsi le développement, de manière à ce qu’un certain nombre d’entre eux 
sont changés en boutons à fleurs, ce qui n’aurait pas lieu autrement. Ces 
boutons à fleurs , une fois que leur marche a été ainsi déterminée et'en quel- 
que sorte forcée, prennent naturellement, dès l’année suivante, le dévelop- 
pement qui leur est propre, et parviennent à un épanouissement floral parfait, 
en même temps que l’incision se cicatrise, et que, l’obstacle disparaît, la cir- 
culation de la sève reprend son cours habituel. Mais si la solution de eontinuité 
ne se comble pas, et que l’incision reste ouverte , soit parce qu’elle a été 
faite {rop large, ou par quelque autre cause, la plante deviendra chaque année 
plus faible, el finira par périr. L'emploi de ce stimulant, quoique utile à 


— 183 — 


pratiquer sur les plantes d’une végétation très-généreuse , exige donc en gé- 
néral quelque précaution. 

La pratique de l’incision sur une plante qui est déjà en fleur, ayant le même 
résultat , qui est d'arrêter et de rejeter dans les branches cette partie de sève 
élaborée qui allait se porter aux racines, offre encore cel avantage que par là 
elle aide les fleurs à mieux nouer et les graines à mürir, et qu’appliquée aux 
arbres fruitiers , elle donne plus de volume aux fruits qu’ils portent l’année 
suivante. 

La partie d’une plante qui a le plus de tendance à augmenter son accroisse- 
ment naturel, et de dispositions à produire des fleurs est la moins propre à être 
employée soit pour boutures, soit pour greffes. Ainsi la pousse terminale de la 
tête principale des bruyères, et les têtes des branches vigoureuses, des forts 
rejetons et des gourmands des Rosiers, Camellies, Orangers et autres plantes 
qu’on a coutume de propager par boutures, ne s’enracineront pas aussi facile- 
ment que les pousses latérales et horizontales; et, parmi celles-ci, les plus 
propres à la reproduction sont celles qui se trouvent le plus rapprochées 
du sol. 

Quoique la plantation, la transplantation, la greffe et d'ante opérations 
importantes de l’horticulture s’exécutent avec plus de facilité, de promptitude 
et de certitude de succès, dans certaines saisons que dans d’autres, cependant 
il y à à peine une époque de l’année où l’on ne puisse avantageusement les 
pratiquer , si l’on prend les soins convenables à l’opération, et si l’on s’ap- 
plique à bien régler, pendant tout son cours , l'emploi des agens de la végé- 
fation , tels que la chaleur , la lumière, l'air , l’eau, etc. 

Les principes qui viennent d’être présentés se rapportent principalement à 
la serre lempérée. Leur simple exposé peut contribuer à ouvrir l’esprit et à 
élendre un peu les idées de ceux des lecteurs qui n’auraient qu’une connais- 
sance superficielle de l’horticulture pratique et de la physiologie végétale. 
Quant aux jeunes jardiniers, qui ont la louable ambition d’appuyer leurs 
opérations sur des principes raisonnés, leur étude réfléchie, constamment 
mêlée avec leurs essais pratiques, contribuera certainement beaucoup à 
généraliser leurs idées dans les différentes parties de leur art. 


Sur les arbres qui résistent le plus à la sécheresse dans les sols chargés de 
calcaire, et particulièrement sur le Vernis du Japon (Aylanthus sinensis) ; 
par M. Renov. 


La longue sécheresse de l’été derhier a eu des résultats désastreux pour 
toutes les plantes en général, et particulièremeut pour les arbres à 
fruit, d’ornement et forestiers. Dans les diverses excursions que j'ai eu le 
loisir de faire, j’ai remarqué, dans des terrains secs et arides, dont la couche 
superficielle, peu épaisse, est assise sur un sol de roches calcaires et 
de pierres meulières, la mort complète d’un assez grand nombre de Cerisiers, 


— 184 — 


de quelques Frênes , de Syringas, de Merisiers à grappe, de Sycomores , de 
jeunes Hètres, de Peupliers d'Italie, de quelques Sapineltes et Sapins. 

Dans ces mêmes sols, j'ai également reconnu que le faux-Ébénier , le 
Genêt d'Espagne , le Baguenaudier, le Sainte Lucie , le Staphylè, le Marsault, 
le Prunier sauvage, l'arbre de Judée , le Catalpa , le Peuplier suisse, avaient 
beaucoup souffert , et que plusieurs de ces arbres, ainsi fatigués , nécessite- 
raient probablement un recepage complet, pour récupérer à la saison pro- 
chaine leur belle végétation. 

Enfin l'Ormille, l’Orme, le Charme, le Bouleau, le Chêne, ce vieil habitant 
et la gloire de nos forêts, le chêne dont on abandonne trop généralement 
la culture , par suile de l’esprit de notre siècle désireux de jouir sans peine et 
sans attente, et {rop égoïste pour penser aux jouissances de nos successeurs, 
le Micocoulier, l’Érabie à feuilles de Frêne, le Platane, le Noyer noir d’'Amé- 
rique, les divers Acacias épineux et sans épines, les Gleditschia triacanthos 
et non épineux, ont très-bien rèsisté à l’ardeur du soleil de cette année, et 
à la longue sécheresse que nous avons éprouvée ; mais l'arbre qui m’a paru 
mériter la préférence dans le sol que j'ai dépeint plus haut est, sans con- 
tredit, le Vernis du Japon. ” 

Vieux, il a végété avec beaucoup de force; jeune et nouvellement re- 
planté , non-seulement, il n’a aucunement souffert, mais les pousses ont 
atteint jusqu’à 3 et 4 pieds de longueur ; quelques-uns même ont fait des 
pousses plus considérables. Je ne connais pas d’arbre qui ait offert une force 
de résistance plus évidemment démontrée , contre l’action de la chaleur et 
de la sécheresse , que ce bel arbre , qui, sans contredit, mérite d’être cul- 
{ivé, non-seulement dans nos jardins d'agrément, mais encore dans nos 
forêts. 

J'en ai fait, cette année , un semis dans une terre bonne et généreuse, 
mais exposée à toute l’ardeur du soleil. Je ne lui ai donné aucun arrosement 
depuis la levée du plant, et néanmoins aucun pied n’a péri; j'ai lieu de 
croire que , l’année prochaine , quand je lui aurai donné, dans la pépinière, 
l’espace nécessaire pour son développement , j'aurai la satisfaction de le voir 
prospérer et répondre à mon attente. Je compte en recueillir, cette année, 
une quantité de graines suffisante pour en faire un semis assez considérable 
en 1836, et je me propose de garnir les places vides de mes bois et le bord 
des allées avec les jeunes sujets que je me procurerai par mes semis. Je ne 
pense pas que les Chênes, que je me plais à conserver, soient déshonorés par 
le voisinage du Vernis du Japon. 

Des calamités produites par la sécheresse de l'été de 1835, il résultera 
toujours une conséquence pratique fort ulile, celle de connaitre les arbres 
les plus capables de résister à son action, et par conséquent les espèces qui 
doivent être préférées pour les sols où l’on sait qu’elle peut exercer une très- 
grande influence. 


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Possibilité de multiplier l Abricotier et le Pécher , par le moyen de la greffe 
en fente; par M. E. DEWAEL-VERMOELEN. 


M. Dewael, l’un de nos horticulteurs les plus distingués, et qui voyage actuel. 
lement dans l'Amérique du nord, pour se bien pénétrer de l’état de l’horti- 
culture dans ces régions presque vierges encore , donnaïif, il y a peu de temps, 
au professeur Van Mons, qui le lui avait demandè , un résumé de ses expé- 
riences relatives à la greffe en fente de l’Abricolier et du Pécher. Nous allons 
extraire de cette intéressante correspondance, les faits qui nous ont paru les 
plus importans ; et pour ne pas prendre les choses de trop loin, nous parti- 
rons de 1830. Ce fut à cette époque que M. Dewael acquit la certitude que 
l’Abricotier pouvait se greffer en fente, quoique plus d’un grand maître en 
culture aient affirmé positivement le contraire; mais , dans ce bas monde, et 
en fait de pratique , on doit être bien réservé sur les impossibilités du jour, 
trop rarement on les voit résister aux épreuves du lendemain. M. Dewael pa- 
rait avoir élayé ses expériences de ce principe , reconnu incontestable par 
tout bon jardinier, que l’Abricotier est un bois d’avant-sève et que le Prunier 
est plus tardif ; en outre le prunier est d’une nature sèche et partout aspi- 
vante, ce qui le rend d’une grande ressource et beaucoup plus propre pour 
l'insertion à œil dormant : tandis que l’Abricotier , fort abondant en sève, ne 
peut néanmoins en céder dans son état de greffe. Ce raisonnement porta 
M. Dewael à choisir pour ses essais , soit des Pruniers susceptibles de se met- 
tre de bonne heure en sève ou naturellement ou par un abri quelconque 
contre les abaissemens de température, soit du bois d’Abricotier greffé en 
retard par ces mêmes clauses ou , par défaut , du bois d’avant saison ; en con- 
séquence il a greffé en fente, plaçant à la fois quelques scions sur des pieds 
retardés et sur d’autres qui ne l’étaient pas. Ceux de jeune bois sur pieds re- 
tardés manquèrent tous sans exception; sur pieds en primeur il y eut une 
reprise sur trois, et sur bois d’avant saison deux reprises sur cinq. En 1831, 
l'expérience acquise l’année précédente, a procuré une réussite complète : 
M. Dewael avait remarquè que sur les scions retirés des pieds manqués, 
écorce était non pas ridée mais desséchée , et qu'aucune moelle ne s’y était 
conservée; de plus le sujet lui-même se trouvait desséché dans une étendue de 
deux à six pouces à partir de l’endroit du couronnement. Il était clair que la 
greffe , {rop riche en sève, et dans un état de végétalion exagérée comparali- 
vement au sujet-prunier, avait donné du suc à celui-ci, tandis qu’il était in- 
dispensable qu’elle en recut ; le sujet-prunier avait donc épuisé la sève de la 
greffe-abricotier et paralysé ainsi les organes aspirateurs, de sorte que l’ascen- 
sion de la sève ne pouvait plus s’opérer du sujet dans la greffe. Néanmoins 
M. Dewael a conservé quelqu’espoir de réussite au moyen du vieux bois d’Abri- 
colier que l’on sait être d’une nature plus sèche et plus aoûté, et moins pourvu 
de moelle, ce qui lui permet de se maintenir en sève et d’en aspirer à l’é- 


poque favorable. Il restait la seule crainte que les yeux dont le touffu de 
Toxe III. 24. 


— 186 — 


l'arbre n’avait pas dégarni entièrement les branches, ne fussent trop endolorées 
par les insectes ou amenées à un état maladif, par le manque d’air et de soleil. 

M. Dewael opéra donc sur des pieds amenés à différens degrés de maturité, 
de même que. sur des bois d’arrière et d’avantsaison, puis sur des bois de 2, 
de 3 et de 4 ans; ces essais furent des plus satisfaisans. Les bois de 2, 3 et 4 ans, 
reprirent tous indistinctement , mais la croissance fut plus ou moins dévelop- 
pée et hardie. Le bois de 2 ans était garni de ses œilletons, mais desséchés 
ou étouffés par le manque d’air, recélant d’ailleurs, pour la plupart, des petits 
vers qui ne cessaient de les ronger au fur et à mesure de leur développement. 
Le bois de 3 ans n’offrait plus de ces œæilletons , mais il s’en développa en 
foule dans la partie inférieure. Le bois de 4 ans se comportait de même, 
à l’exception que les œilletons étaient moins nombreux et plus inégaux dans 
leur production, comme si par place le germe n'avait plus la force de les faire 
percer ; parfois même on les voyait s’évanouir presque en paraissant, C’est donc 
le bois de 3 ans qu'il faut prendre quoique la myriade d’yeux qui s’y dévelop- 
pent obligent à de fréquens pincemens. Depuis qu’un succès aussi complet a 
prouvé à M. Deal la facilité de la greffe en fente de l’Abricotier, ill’em- 
ploie sans aucune hésitation , et même de préférence à l'œil dormant. L'hiver 
dernier il a rapporté de Londres quinze variétés d’Abricots, el. presque 
toutes ces greffes, vu leur peu de longueur , ont dù être placées sans dou- 
ble, sur les sujets : néanmoins une seule sur les quinze a manqué. On trouvera 
l'exposé de la méthode de M. ,Pewael dans le 2° volume de l’Horticulteur, 
p. 101; où , pour l'intelligence de l’article, il faut lire Prunier au lieu de pre- 
mier ; (p. 102 ligne 1°) , faute typographique qui a échappè à la correction. 

M. Dewael dit en terminant : « J'ai essayé l’année dernière et fait répéter 
» cet hiver, la greffe de l’Abricotier sur son bois sauvage, mais infructueuse- 
» ment : les lèvres de l’incision se sont contournées et l’écorce s’est tellement 
rétrécie qu'aucun point coïncident n’est resté entre le liber du sujet et celui 
» du scion, malgré les ligatures ; je doute de la réussite de la copulation que 
» je projette pour celte année. 

« Quant aux Pêchers, les essais ont été fails concurremment , et quelques- 
» uns reprirent; mais je n’ose encore en déduire aucune certitude avant que des 
». secondes et troisièmes expériences les aient confirmées ; d'autant plus que les 
» réussites n’ont été que de2 sur 7, cependant je pense qu'avec du temps et de 
» la patience on viendra à bout, si pas de tout au moins de beaucoup. » 


ÿ 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. 


- Sur la découverte du Thé dans une province de l'Inde anglaise ; 
par M. Arpn. DE CANDOLLE. 


Une société fondée à Caleutta pour Ja culture du Thé, s’occupait de re- 
chercher, dans l’immense étendue du territoire anglo-iudien , quelle serait la 


— 167 — 


meilleure localité pour essayer la culture du précieux arbuste de la Chine. 
Dans ce but, le comité avait jeté les yeux sur la province d’Assam, qui con- 
fine à l'empire chinois, et il demandait aux officiers européens qui y sont 
en station, des renseignemens sur la nature du pays. En réponse, le capi- 
taine F. Jenkins, dans une lettre du 7 mai 1834, affirme que la région 
montagneuse, située entre Cachar et Assam, doit être extrêmement favo- 
rable à la culture du Thé, que l’on y voit un grand nombre d’espèces de 
Camellia, genre qui ressemble beaucoup au Thé, et que, dans le district 
de Bcesa , on trouve une sorte de Thé commun sauvage. 

Cependant le célèbre docteur Wallich, directeur du jardin botanique de 
Calcutta, paraissait douter de cette assertion émise par un officier qui n’est 
point botaniste. Il savait combien la feuille du Thé ressemble à celle de 
certains Camellia qui croissent dans les montagnes du nord de l'Inde , et il 
désirait voir des échantillons pour se décider. M. Jenkins n’a pas tardé 
à lui en adresser. D’après l’examen qu’il a pu faire alors de la feuille 
et du fruit du Thé d’Assam, M. Wallich ne conserve plus aucun doute. C’est 
bien le Thé de la Chine qui croit dans cette partie du terriloire anglais, 
comme le dessin contenu dans le court mémoire de M. Wallich (1) que nous 
avons sous les yeux, le démontre aisément. Reste à savoir si ce Thé sau- 
vage sera aussi parfumé que celui que l’on cultive en Chine, et si la province 
d’Assam présente des conditions favorables, soit à la culture, soit à la pré- 
paration délicate des feuilles du Thè. 

Le capitaine Jenkins ayant communiqué la circulaire du comité de Cal- 
cutta au lieutenant Charlton, établi dans la province de l’Assam supérieur, 
celui-ci lui procura promptement des détails pleins d'intérêt, Il connaissait 
déjà l'existence du Thé d’Assam ; il en avait même envoyé des pieds vivans 
au jardin de Calcutta trois ans auparavant; mais ils y avaient péri. C’est sur 
les collines de Beesa qu’il les avait fait prendre. Plusieurs atteignaient la 
hauteur de 12 à 14 pieds. Il les décrit de souvenir, dans sa lettre du 19 
mai 1834, à M. Jenkins, et il affirme qu’il ne doutait pas alors que ce ne 
füt une espèce de Thé. « Je n’ai pas eu l’occasion, dit-il, de faire l’essai de 
ces feuilles; on prétend qu’elles acquièrent le parfum du Thé de la Chine 
quand elles sont dessèchées. Les Singphos et les Kamtees en tirent une 
infusion après les avoir préparées de la manière suivante. Ils les coupent par 
petits morceaux et enlèvent les pêlioles ou queues et les fibres ; ensuite ils les 
font bouillir, les pressent, et leur donnent Ia forme de bouleites qu’ils font 
sécher au soleil et qu’ils conservent pour l'usage. » 

Cette facon grossière de préparer le Thé n’est pas rare dans les pays qui 
entourent la Chine. On sait que les Tartares pétrissent le Thé avec une sorte 
de terre argileuse, qu’ils le transportent sous forme de gâteau, et qu'ils 


(1) Discovery of the genuine tea plant in Upper Assam; Journ. of the Asialic Soc. 
Janv. 1835. 


— 188 — 


le mangent accommodé comme légume, ou le boivent en infusion. Nous 
pouvons certifier par expérience que c'est une boisson détestable ; mais le 
palais de ces barbares est plus flaité de la partie âcre de la feuille de Thé, 
que de l’arome délicieux qu’elle exhale quand elle est bien choisie et bien 
préparée. La même espèce d'hommes, chez nous, prèfère l’eau-de-vie gros- 
sière au bouquet fugitif d’un vin choisi. 

Les Birmans se servent du Thé de toutes les manières. Comme leur pays 
confine, vers le nord, à la province d’Assam, et que leur capitale, Ava, 
n’en est éloignée que de cent lieues, il ne sera pas inutile de citer un frag- 
ment du voyage de Crawfurd, relatif au Thé indigène de ces régions (1). 
« Le Thé est cultivé sur les collines par quelques tribus montagnardes ; 
mais il ne parait pas qu’il existe plus près d’Ava qu’à une distance de cinq 
jours de marche ; par conséquent nous n’en vimes pas (2). La meilleure sorte 
est cultivée par une race appelée D’Hanu, dont le pays se trouve au nord est 
d’Ava, à une distance de dix journées. Les feuilles en sont elliptiques, 
oblongues et dentées en scie , comme celles du vrai Thé de la Chine ; et les 


Birmans, contrairement à l'usage des autres peuples, appellent ce dernier, 


du nom de leur plante indigène, Lap’het. Il y a peu de doute, par consé- 
quent , que ce soil le vrai Thè qui, selon toute probabilité, croit naturelle- 
ment dans le pays. Les Birmans mangent la feuille préparée avec de l'huile 
et de l’ognon, et ne s’en servent jamais en infusion, comme ils le font du 
Thé chinois qu’ils nomment Lap'het-re, ou Thé à eau. » L’auteur mentionne 
ailleurs l'importation fréquente du Thé de Chine à Ava, par la voie du com- 
merce intérieur. 

La différence que font les Birmans entre ces deux thés, eux qui apprè- 
cient bien l’infusion du Thé de la Chine, me fait craindre que la plante 
sauvage qui croit au nord de leur pays et dans la province contiguë d’Assam , 
ne donne qu’une qualité inférieure de Thé. Je ne veux pas dire que ce soit 
une espèce différente du vrai Thè, dans le sens botanique du mot espèce ; 
ce pourrait être une variété peu odorante. On sait déjà que dans l’intérieur 
même de la Chine, la valeur vénale du Thé varie beaucoup d’un endroit à 
l’autre. Il en est du Thé comme de la vigne, qui donne des produits {rès- 
différens dans des localités rapprochées, et cela ne doit pas nous surprendre, 
car, outre les diversités de sol et d'exposition, il y a de plus des différences 
dans l’époque des récoltes de feuilles , dans le nombre de ces récoltes, dans 
la préparation des feuilles, et peut-être aussi dans les races ou variétés qui 
sont cultivées depuis un temps immémorial dans chaque localité. Le Thé 


(1) Crawfurd, Journal of an embassy to the court of Ava. Un vol. in-4, Londres 1829, 
p. 450. 

(2) Effectivement le Dr. Wallich, naturaliste de l’expédition , ne l’a pas trouvé dans le pays des 
PBirmans. 1] n'y en à aucune trace dans l'herbier de ce pays, qu’il nous a confié , ni dans les 
manuscrits de son voyage. 


— 189 — 


sauvage pourrait bien donner une saveur plus forte , plus âcre , et un parfum 
plus délicat. 

Cette considération cependant ne diminue pas , à nos yeux, l'intérêt de la 
découverte des Anglais. Si la province d’Assam qui touche à la Chine, pré- 
sente le Thé spontané , elle doit être éminemment propre à la culture de cet 
arbuste. En supposant que la plante sauvage soit d’une faible ressource , la 
plante cultivée , celle surtout que l’on ferait venir de Chine, pourrait être 
fort avantageuse. 

Aujourd’hui que le territoire d’Assam jouit de cetle paix durable que les 
Indiens ignorent et que les Européens peuvent seuls leur donner, il est pro- 
bable que la population augmentera , et que des cultures avantageuses pour- 
ront être introduites. Des relations directes avec l’intérieur de la Chine 
pourront être tentées, et il résultera, soit de ces rapports que l’on ne peut 
empêcher dans un pays de montagnes, soit de la culture du Thé à Assam, 
que le commerce du Thé ne sera plus entre les mains des autorités de Canton 
et ne pourra pas être arrêté par un caprice du gouvernement. 


Sur les diverses espèces de Rhubarbes comestibles ; par M. Souranczs-Bonix. 


La Rhubarbe est abondamment cultivée en Angleterre pour les pétioles de 
ses feuilles vertes ou blanchies, dont on se sert, à cause de leur saveur sucrée, 
dans la confection des tartes et des tourtes, en remplacement des Groseilles ou 
des Pommes, ou pour leur servir d'accompagnement. C’est aujourd’hui un des 
végétaux culinaires les plus répandus, et la quantité de pétioles que l’on ap- 
porte au seul marché de Covent-Garden est vraiment prodigieuse. Ce mets est 
devenu populaire , comme chez nous certaines fritures et pâtisseries qui s’ap- 
prêtent et se distribuent au coin des rues, à la classe ouvrière aux heures de 
ses repas , et sa consommation n’est pas moins grande dans les classes supé- 
rieures. | 

La culture de la Rhubarbe est accrue si rapidement autour d’Édimbourg, 
qu’un seul jardinier commerçant , qui trouvait difficilement , il y a quelques 
années , à vendre quarante à cinquante douzaines de bottes de feuilles dans 
une matinée , en débite actuellement jusqu’à trois à quatre cents bottes. Le 
prix commun de la Rhubarbe aux tartes sur le marché d’Édimbourg n’est que 
de 2 deniers, un paquet de 12 côtes ou pétioles, tandis qu’à Glascow la même 
quantité coûte 3 deniers. 

C’est vers 1815 seulement que les jardiniers anglais ont commencé d’en 
porter au marché. Aujourd’hui, plus de 100 acres de terre sont consacrées à 
sa culture autour de Londres. M. Wilmot, ce célèbre cultivateur de Fraises, y 
envoie la Rhubarbe par charretées. La culture et l'usage s’en répandent aussi 
rapidement aux État-Unis. Une demi-douzaine de plants suffit à l’approvi- 
sionnement d’une famille. 

Enfin, ce mets devient si populaire, que la plante perd peu à peu sa dé- 


— 190 — 


nomination générique , et que l’on ne la désigne plus, dans le langage com- 
mun , que sous le nom vulgaire de Pie plant , plante aux tartes. 

La Rhubarbe , Rheum , est une plante vivace de l’Ennéandrie trigynie de 
Linné , qui produit des fleurs en épis ou panicules, dont le calice, à six divi- 
sions , est permanent, dont la corolle est nulle, à moins que, suivant l'opinion 
du professeur Martyn, le calice ne soit lui-même une corolle, et qui porte une 
semence unique , triangulaire ou à trois faces. 

Quatre espèces sont cultivées en Angleterre pour l’usage de la table : 

1° Rheum rhaponticum. C’est la Rhubarbe commune ou de Thrace. Origi- 
naire d'Asie, elle commença d’être cultivée en Europe dès l’année 1573. Ses 
feuilles sont lisses et un peu sillonnées, les pétioles rougeâtres. Après avoïr pelé 
les queues des feuilles, on les coupe par morceaux et on en fait des tourtes et 
des tartes. 

2° Rheum undulatum. Buck’s Rhubarb. Elle fut apportée de Chine en 1734. 

3° Rheum hybridum. Native d’Asie et cultivée en 1778. Ses feuilles sont 
larges et unies, ayant la forme un peu en cœur, et portées par des pétioles 
très-longs, qui ont quelquefois jusqu’à 3 et 4 pieds, et que l’on prépare comme 
ceux du Rheum rhaponticum auxquels on les préfère comme plus succulens. 
LesAnglaisla cultiventcommeplantealimentaire depuisune trentaine d'années. 

4° Elford Rhubarb, Rheum undulatum. Var. Cette variëté a été obtenue, 
il ya quelques années, par M. W* Buck, jardinier de l’honorable Fulke 
Greville Howard, à Elfort , près Lichtfield , dans le Staffordshire. Elle passe 
aujourd’hui pour une des meilleures, et par conséquent elle est fort recherchée. 
Cette espèce est fort précoce et propre à être forcée : à cet effet , on la place 
dans une serre à primeurs, ou seulement dans une cave à champignons, ou 
même on se contente de placer des pots sur les pieds végétant en pleine terre, 
à la manière du Chou marin. L'Elford jouit de la propriété de conserver sa 
brillante couleur écarlate , quoique placée, pour être forcée, dans une obscu- 
rité complète , propriété que ne présente peut-être aucune autre plante pota- 
gère. En outre, sa saveur, dans une tarte, n’est surpassée par celle d’aucune 
autre variété. | 

5° Nous ne mentionnerons ici que pour mémoire le Rheum palmatum, 
originaire de Tartarie , dont les feuilles, profondément découpées en lobes 
pointus , ont la forme d’une main ; ses pélioles ne sont que rarement employés 
comme nourriture ; mais ses racines, qui donnent la véritable Rhubarbe de 
Russie ou de Turquie, sont quelquefois séchées pour être employées comme 
médicament. 

Toutes les espèces de Rhubarbes peuvent se multiplier de semences ou par 
la division des racines. On sème la graine au printemps en rayons dans un 
sol léger et bien amendé. Quand les jeunes plants ont un pouce de haut, on 
les repique et on les espace à 8 pouces de distance. En automne, on les 
{ransplante dans des plates-bandes d’une terre riche, légère , défoncée à 2 ou 
3 pieds, bien ameublie et bien fumée. Les plants de l'espèce commune et de 


— 191 — 


l'hybride peuvent être mis à 3 pieds l’un de l’autre sur des rayons espacès 
entre eux de 4 pieds ; mais comme un sujet vigoureux de l’hybride peut s’éten- 
dre jusqu’à 8 pieds, il vaudra mieux cultiver chaque espèce à part dans des 
plates-bandes séparées , afin de pouvoir mieux proportionner à leur dévelop- 
pement prévu la distance à mettre entre les plants, et qui peut être un peu 
moindre chez nous qu’en Angleterre, où le climat est plus favorable à une 
forte végétation. Une fois la plantation faite, les soins de culture qui restent à 
donner consistent dans des sarclages, de profonds labours à la fourche entre 
les plants, pour tenir la terre convenablement divisée, et l’enfouissement d’un 
riche engrais végétal à chaque automne. 

Dans la première année qui suivra la Sen on pourra déjà cueillir 
quelques feuilles. On commence par enlever un peu de la terre environnante, 
et il faut avoir soin d’enlever ces feuilles en les détachant doucement de 
côté, et non point en les coupant avec un couteau. 

Le blanchiment des feuilles peut s’obtenir, ainsi que nous l’avons dit, en 
lieu abrité ou en pleine terre. Dans le premier cas, on empote les plants en 
novembre, on les place dans une serre dont la température est appropriée à l’ac- 
tivité qu’on se propose de donner à l’opération; on peut avoir ainsi des feuilles 
bonnes à cueillir à Noël, et en remplacant les sujets qui ont fourni leur tribut 
par d’autres plants, on peut prolonger la jouissance et le produit jusqu’en mars, 
époque à laquelle on commencera la récolte des pieds cultivés en pleine terre, 
et dont on aura obtenu l’étiolement au moyen de grands pots à fleurs renver- 
sès, placés sur les plantes en février , et recouverts d’une bonne doublure 
de fumier chaud. Ces soins, donnés à la variété nouvelle qui porte le nom 
d'Élford, procureront des produits qui devanceront d’un mois ceux de loutes 
les autres variétés. 

On ne se donne guère la peine de forcer la Rhubarbe commune ni l’hybride, 
parce que ce moyen n’améliore ni la couleur ni la saveur de l’une et de l’autre. 
L’hybride, ayant des pétioles très-longs , est celle qu’on rechérche le plus 
pour le plein air. 

M. Knight a fait, sur la culture forcée de la Rhubarbe, des expériences qui 
méritent notre attention. 

La racine de toutes les plantes herbacées vivaces contient, accumulée en 
elle-même pendant l’hiver , toute la matière organisable qui se développe au 
printemps dans la formation de leurs premières feuilles et de leurs fleurs. 
Elle n’a besoin ni de nourriture ni de lumière pour leur donner naissance; 
mais seulement de chaleur et d’eau ; et si l’on enlève cette racine de terre 
aussitôt que les feuilles de la plante sont tombées , elle végélera, après avoir 
‘été plantée, aussi vigoureusement qu’elle aurait fait si elle n’avait pas quitté sa 
position première. Ces observations l’ont engagé , en hiver , à arracher les 
racines de plusieurs pieds de Rhubarbe commune qu’il avait obtenus de bou- 
tures faites au printemps précédent, et à les placer dans quelques pots grands 
et profonds, dans chacun desquels il en a mis autant qu’il en pouvait contenir. 


CPR 


Ily a versé ensuite une terre légère et sablonneuse, bien divisée, au moyen de 
laquelle les interstices des racines se sont trouvé entièrement remplis , ayant 
eu soin que les sommets de ces racines fussent placés au niveau les uns des 
autres et recouverts d'environ un pouce de terre , après quoi les pots furent 
eux-mêmes couverts de pots de même diamètre, renversés sur eux. Les pots 
ayant été ainsi placés dans une serre à raisin et dans une situation où toute 
autre végétation eût été impossible à cause de la privation de toute lumière, et 
les racines ayant été copieusement et régulièrement arrosées , les plantes se 
mirent à pousser avec autant de force que de rapidité , et l'inventeur du pro- 
cédé obtint trois récoltes successives de feuilles, dont les deux premières séries 
étaient si pressées les unes contre les autres, qu’elles se touchaient et qu'elles 
couvyraient la surface du pot. Aussitôt que les deux premières pousses furent 
épuisées et qu’il devint nécessaire de renouveler les racines, celles qui avaient 
servi furent replantées en pleine terre, et leurs têtes furent enfoncées d’en- 
viron un pouce au dessous du sol. Il espérait qu’elles y reprendraient leur 
vigueur et qu’au bout d’une année elles pourraient être forcées de nouveau; 
mais elles périrent. Cette perte était de peu d'importance, les racines pouvant 
être remplacées par d’autres d'un an, provenant de boutures ou de semences, et 
déjà assez fortes pour un semblable usage. Une couche de jardin, une cuisine, 
un caveau, et vers l’approche du printemps, c’est à dire à toute époque 
après la mi-janvier, un simple cellier, donneront pour cette culture une tem- 
pérature suffisante, et elle aura en outre le très-grand avantage d'offrir, sur 
une surface d’un pied carré , le même produit qu’une surface vingt fois plus 
étendue lorsqu'on laisse croître la plante dans son état naturel, et ce produit 
peut être obtenu dans le lieu le plus obscur d’une serre quelconque , impropre 
à {out autre usage, sans aucune dépense extraordinaire de chauffage, et sans 
nuire en aucune façon aux autres cultures. 


PLANTES NOUVELLES ET D'AGRÉMENT. 


 RHODODENDRON INDICUM album, var. flore pleno. Rosage ou Azalée de lInde 
à fleurs blanches et pleines. Foliis ovato-oblongis, acutis, villosis, pedunculis 
terminalibus calycibusque pilosis ; floribus subsolitariis; corollé albé campa- 
nulatä, multipetalé. 


Tout le monde connaît l’origine du Rosage de l’Inde, ainsi que l’histoire de 
son introduction dans les collections européennes, qui date d’une trentaine 
d'années ; sa varièté à fleurs blanches et simples ne nous est connue que de- 
puis 1819; elle fut reçue de la Chine avec plusieurs autres variétés , dont la 
purpurine à fleurs pleines, par M. Jos. Poole, horticulteur anglais, qui la 
propagea et la répandit. On sait que l'Azalea indica fructiñe régulièrement 


NME C0. 


Cosmeha vubra. 
L ontrerellros Belge lise 14356 


Phododendron midicinn ‘4m, 


: . er 
ortrerlleir Belge var: flore plero Jircrt 2650 


LS je 


dans nos serres d’orangerie ou tempèérées; or, c’est de l’un des semis de graines 
d'Asalea indica phænicea, fait au mois d’août 1831 , par M. le vicomte de 
Schrynmakers de Dormael, à Louvain, qu’est provenue la variété à fleurs blan- 
ches et pleines, dont nous donnons la figure sous le n° 59 de nos planches 
coloriées. Nous sommes redevables à M. Van Geert, jardinier-fleuriste , à 
Gand, du rameau de cette belle et précieuse plante, qui a servi de modèle à 
notre dessin, et M. le vicomte de Schrynmakérs a mis la plus grande obligeance 
à nous transmettre les détails de sa production, détails qu’il a bien voulu ac- 
compagner des particularités suivantes : « Je possède encore cinquante pieds du 
» même semis, et dont j'attends la floraison; il y a parmi eux des plantes 
» remarquables par leur feuillage, et qui n’ontqu’un demi pied de hauteur, {an- 
» dis que d’autres en ont {rois, quatre et même cinq... Avant de terminer 
» ma lettre, permettez-moi de vous faire part d’une dernière remarque tou- 
» chant ce semis, c’est que de quarante à cinquante plantes qui en sont prove- 
» nues et que, jusqu’à ce jour, j'ai vu fleurir, les trois quarts ont les fleurs d’un 
» blanc parfaitement pur. » Et sans doute que toutes aussi exhalent le par- 
fum délicieux que nous avonsrespiré sur la plante de M. Van Geert. 

Pendant longtemps les fleurs doubles ont été , ainsi que les autresanomalies, 
rangées parmi les fleurs à organisation règulière. C’est ainsi qu’elles figurent 
dans les grands recueils du 17° sièele et du commencement du 18°. Raï, un 
des hommes supérieurs de celte époque , les admit sans distinction , comme 
ses prédécesseurs. Tournefort lui-même , qui apporta plus de critique dans 
l’étude de lascience , et plus de régularité dans la circonscription de la com- 
position des genres, ne sut pas s'affranchir de cette confusion. Son Lychnis, 
qui comprend tant de choses, l’OEillet , la Rose, la Jacinthe , elc., se compo- 
sent indifféremment de fleurs simples et doubles. Il ne pouvait guère en être 
autrementà une époque où les parties sexuelles n’ayaient encoreaucune valeur, 
et oùlle fruit n’était, dans la plupart des classifications, qu’un caractère de se- 
conde ligne. Un seul auteur , à notre connaissance du moins, chercha d’assez 
bonne heure à introduire quelque régularité dans cette étude ; c’est Major, 
dont la dissertation de planta monstruosa Gottorpiensi (1665), remarquable 
dansl’hisioire de laphysiologie, est suivie d’un très-court essai de classification 
des plantes prolifères, parmi lesquelles se {rouvent des plantes doubles. 

Depuis que la physiologie est devenue une partie indispensable de la bota- 
nique , il n’est aucun point de cette belle science qui n’ait attiré l'attention 
des observateurs. Linné, qui par la démonstration et l'emploi du système 
sexuel , sa philosophie et sa nomenclature, donna une nouvelle face à la bo- 
tanique , fit un grand pas en excluant les fleurs doubles de sa méthode ; mais 
elles ne furent point, pour lui, l’objet d’un examen spécial. Les autres auteurs 
de systèmes et de méthodes les négligèrent également. Il était néanmoins 
naturel de rechercher comment ces plantes, qui se rattachaient par fous les 

- autres caractères aux lois générales de la végétation, s’en écartaient par un 
seul point, et d’étudier les dévialions des organesqui causaien( ces monstruosités 
Toxe JL. 25. 


— 194 — 


ou anomalies. Maïs il a fallu des siècles pour élaborer quelques-unes des idées 
les plus simples dans les sciences. Ce fut entre autres le sort des fleurs doubles, 
qui, jusqu’à nos jours, sont restées reléguées dans les catalogues des amateurs. 

Le professeur De Candolle paraît être le premier qui ait soumis cette por- 
tion si attrayante du règne végétal à une investigation méthodique; son travail 
sur les fleurs doubles, inséré dans le 3° volume des mémoires de la Société 
d’Arcueil (page 384) , est vraiment fort curieux. Depuis MM. Dunal, Moquin- 
Tandon, Munzel, Smith, Lindley, etc., ont ajouté beaucoup de faits et d’obser- 
valions à ceuxexposés par le professeur De Candolle. Ce grand naturaliste classe 
es fleurs doubles en trois divisions : 1° les fleurs péfalodées, qui offrent une 
transformation simple de tous ou de quelques-uns des organes floraux. Le dé- 
veloppement en pétioles s’exécute par les bractées , le calice, les étamines ou 
les carpelles. Les étamines ont deux modes de duplicature , selon le dévelop- 
pement du filet ou de l’anthère; 2° les fleurs multiplices, dans lesquelles le 
nombre des pétales est augmenté par l'accroissement du nombre des rangées 
des verticilles floraux; 3° les fleurs permutées où l'avortement des organes 
génitaux détermine un changement notable dans la forme ou la dimension 
de l'un des téqumens floraux. 

La duplicature que nous avons observée dans l’Azalea indica s’est opérée 
par l’extension latérale des filamens des étamines ; ces filamens ont commencé 
à se dilater par leur base, se sent soudés entre eux , et la soudure gagnant in- 
sensiblement jusqu’à l'extrémité du filament , a fini par former une seconde 
corolle monopétale incluse dans la corolle primitive , et tout à fait semblable, 
aux dimensions près qui étaient un peu moindres. Cette ampliation de corolle 
était évidemment formée par la première rangèe composée de cinq étamines ; 
la seconde rangée dont on voit les filamens, dans la fleur simple, alterner 
avec ceux de la première , a suivi la même marche que la première, et il en 
estrèsulté une troisième corolle enfermée dans la seconde. Il est à présumer que 
là doit se terminer la duplicature, à moins que les carpelles ne viennent à 
subir à leur tour la transformation. Nous avons remarqué que toutes les fleurs 
du même pied , n'avaient pas également doublé d’une manière complète, que 
dans le troisième rayon de la corolle surtout, quelques étamines ou plutôt leurs 
filamens étaient soudés jusqu’à moitié seulement et que leurs anthères au lieu 
de s'étendre en lobes , comme dans les autres, restaient arrondies et perchées 
sur l'extrémité du filet; ce qui prouve que le travail de la duplicature avait été 
graduel. Nous ignorons quel a été le nombre des plantes à fleurs doubles ob- 
tenu jusqu’à ce jour du semis, nous savons seulement qu’il y a eu aussi des 
fleurs purpurines. Du reste, M. le vicomte deSchrynmakers a bien voulu nous 
promettre de nous tenir dorénavant au courant de tout ce qu’il obtiendra de 
remarquable de ses semis en tout genre, ce qui ne pourra manquer d’inté- 
resser tous les amis de l’horticulture ; nous nous trouvons bien flattés d’une 
offre aussi utile à {ous ; nous en témoignons notre reconnaissance à l’hono- 
rable amateur et faisons des vœux bien sincères pour que son exemple soit 


— 195 — 


généralement imité; alors seulement nous pourrons croire nos efforts cou- 
ronnès de succès. 


CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Moyen de distribuer l'eau dans un vaste jardin, à l'aide d'une machine à 
vapeur. 


Quelle que soit la quantité d’eau dont on puisse disposer dans la distribu- 
ion d’un grand jardin , il arrive souvent que l’on est forcé d’en négliger des 
parties considérables, parce qu’on ne peut les conduire de manière à en obte- 
uir un effet avantageux , {el que des chutes, par exemple. Dès-lors aucun 
moyen naturel de les distribuer en cascades , d’établir la plus petite vanne 
pour servir de moteur aux mécanismes susceptibles d’élever ces eaux. Dans 
ce cas, une machine à vapeur d’une force très-peu considérable, devient nè- 
cessaire, non-seulement pour l’agrément, mais encore pour l'utilité, pour le 
service du jardin; c’est avec son secours que l’on peut tenir constamment 
remplis, des réservoirs extérieurs dont il est facile de surmonter soit les oran- 
geries, soit d’autres parties quelconques d’édifices ; et ces réservoirs, par des 
conduits habilement ménagés et dirigès , alimentent des bacs d’arrosement , 
font jaïllir des fontaines , répandent enfin avec une apparente profusion, l’eau 
partout où elle est indispensable, : 

Les constructions destinées à contenir les machines à vapeur, doivent être 
érigées ou sur des puits intarissables ou dans le voisinage des bassins. Dans 
Pun et l’autre cas, il faut faire en sorte qu’elles puissent concourir à l’embel- 
lissement , au pittoresque de la propriété. C’est pour en donner quelqu’idée 
que nous représentons ici, dans notre planche, le trait de deux cages de ma- 
chines à vapeur, existant l’une dans le jardin botanique d’Édimbourg , l’autre 
dans l’élablissement de la Société royale d’Horticulture à Bruxelles, où chacune 
d’elles est également placée de manière à produire un grand et bel effet. 

La fig. 1 représente l’élévation de la cage de la machine à vapeur du jar- 
din d’Édimboursg. 

La fig. 2 est le plan intérieur de la cage où est indiquée la disposition de 
cette machine. 1 

La fig. 3 donne le plan de la construction souterraine. 

La fig. 4 est la coupe sur l’axe de la chaudière. 

Légende. 

A. Puits. B. Pompe. €C. Réservoirs. DD. Chaudières. E. Foyers. F. Chemi- 
née. &. Cylindre de la machine pour pomper. b. Volant. cc. Supports du balan- 
cier. d. Tuyau conducteur de l’eau. e. Dégorgeoir. f. Tuyau qui alimente la 
chaudière. g. Modérateur du feu. k. Soupape de süreté, ii. Tuyaux conduc- 
teurs du superflu de la vapeur que l’on peut utiliser pour le chauffage de 


— 195 — 


petites serres. 4. Tuyau à vapeur de la machine. 7. Jauges à vapeur. m. En- 
trée de la chaudière. 

N. B. Gn pourrait, à l’aide de robinets, employer la vapeur exclusivement 
au chauffage des serres. 

La fig. 5 représente la cage de la machine à vapeur du jardin botanique de 
Bruxelles. L'intérieur ne diffère pas sensiblement de ce que nousavons rapporté 
en détail pour la machine du jardin d'Édimbourg. Cette machine, construite 
sur les bords d’un grand étang, en pousse les eaux, à l’aide de conduitscylindri- 
ques en fonte ef de huit pouces de diamètre, à une distance de quinze cents pieds; 
elle tombe dans un réservoir de mille tonnes environ, placé sur l’orangerie et 
à plus de cent cinquante pieds au-dessus du niveau de l’étang. Cette eause 
distribue dans une infinilé de conduits en plomb, munis de robinets, et alimente 
ainsi sept serres, deux orangeries, dix fontaines et (rois bassins, soit pour 
l'utilité du service, soit pour l’agrèment et la décoration de l'établissement. 


ANIMAUX NUISIBLES. 


Destruction des pucerons dans les serres; par M. P.-E, De Puybr, secrétaire 
de la Societe d'horticulture, à Mons. 


Lorsque les pucerons s’établissent dans une serre , ils s’y multiplient avec 
une rapidité étonnante, et l’on sait le tort qu'ils font à beaucoup de plantes. 
L'usage de la fumée de tabac, pour les détruire , est toujours suffisant quand 
on l’emploie convenablement, et il est bon de s’y tenir ; mais il présente 
deux inconvéniens assez graves, qui font qu’on ne s’y résigne que le plus 
tard possible et quand le mal est déjà fort avancé. 

Le premier inconvénient est dans l'obligation d'allumer de grands rèé- 
chauds, pour brüler le tabac, et de pénétrer, non sans danger, dans cette 
atmosphère de fumée âcre et d'acide carbonique, si, avant la fin de l'opé- 
ration on voit le feu faiblir et le tabac brûler mal. 

Un moyen bien plus simple et plus sùr que l’usage des réchauds est celui-ci : 

Prenez du tabac en feuilles, médiocrement sec ; liez toutes les feuilles en 
paquet par le pètiole; rapprochez les pointes avec une seconde ligature non 
serrée ; suspendez un ou plusieurs de ces paquets dans la serre et allumez-les 
en dessous; ils se consumeront jusqu’au bout en répandant beaucoup de fumée. 

Le second inconvénient du tabac est son odeur longuement persistante et 
désagréable pour beaucoup de personnes, pour les dames surtout. El n’est 
aucun amateur auquel il ne répugne d’infecter sa serre pour une ou deux 
plantes atteintes , et cependant ces plantes souffrent et peuvent même périr : 
les petits moyens connus ne sauraient les sauver. En voici un qui est in- 
faillible, et qui, répété de lemps en temps, peut dispenser l'amateur soi- 
gneux de la nécessité d’une fumigation générale. 

Ayez une cloche de verre {ou même un vase quelconque), de faille suffi- 


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— 197 — 


sante pour couvrir la plante sur laquelle vous voulez opérer (si la plante est 
par trop haute , on peut enterrer le pot et même la tige) ; allumez quelques 
feuilles de {abac sous cette cloche, et quand elle sera remplie de fumée re- 
_couvrez-en la plante, et laissez là dans cet état pendant quelques heures. 


MELANGES. 
Essai d’un moyen de préserver les fleurs des arbres à fruit des gelées tardives. 


Un de nos correspondans nous rappelle que depuis longtemps le savant 
M. Knight, président de la Socièté d’Horticulture de Londres, a émis l’opi- 
nion que quand les fleurs des arbres fruitiers ne donnaient pas de fruits après 
des gelées tardives du printemps, ce n’était pas que ces fleurs fussent gelées, 
mais bien parce que la gelée a interrompu le cours de la sève dans le corps de 
l'arbre , et qu’il devait suffire , pour préserver les ovaires des fleurs des effets 
de la gelée, d’en garantir le corps de l’arbre, Îles grosses branches et le collet, 
en les couvrant d’une manière quelconque. M. N. Réfléchissant sur cette idée, 
et voulant vérifier jusqu’à quel point elle est fondée, a, au mois de février, en- 
veloppé de grosses cordes de foin , la tige'et les principales branches d’un 
Pommier de reinettes , et il a fait courir à deux Pommiers voisins la chance 
de la température. Vers la fin de ce mois le froid, comme on se le rappelle en- 
core, fut assez vif etle thermomètre de Réaumur a descendu au dessous de 5”; 
il y eut très-peu de fleurs sur les Pommiers restés sans couverture , l’autre 
au contraire en füt couvert, les ovaires se sont parfaitement développés et 
tout fait présager une récolte abondante. 

Il est bon de tenir note de l’expérience de M. N.et de la répéter à la saison 
prochaine; nous invitons instamment Messieurs les horticulteurs qui voudront 
bien se charger de ce soin, à nous faire parvenir le résultat de leurs essais, afin 
que nous puissions présenter un ensemble dedonnées positives sur un fait de 
préservation aussi avantageux et qui se trouverait à la portée de tout le monde. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


Société ROYALE D'Horricucrure DE Mons. 17° evposition. — Extrait du 
procès-verbal de la séance du 26 mai 1836. 


M. Dumont-Ricart, vice-président , accompagné des membres du conseil 
d'administration, installe le jury dans le salon d'exposition , afin qu'il puisse 
procéder à ses opérations ; puis il se retire avec le conseil dans la salle des 
séances. | 

Décisions pu Jury. — La médaille d’or destinée par la régence, à la plus 
belle collection d'amateurs ou de jardiniers, est décernée à l’ananimité à la 


— 198 — 


collection &, laquelle est reconnue appartenir à M. Alex. Verschaeffelt fils, 
jardinier fleuriste à Gand. 

La collection Æ obtient à l’unanimité une mention honorable ; elle a été 
envoyée par M. L' Hoste, jardinier-fleuriste à Gand. 

Prix DE LA Société. — Amateurs. La médaille pour la plante la plus 
remarquable par sa beauté, sa culture ou sa rareté, est décernée au Tilland- 
sia speciosa (1), exposé par M. F. Georges , de Binche. 

L’erica suaveolens , de sir H. Oakes, baronnet, résidant à Tournai, obtient 
l’accessit. 

Le prix destiné à la plus belle collection d'amateurs est décerné à celle 
présentée par sir H. Oakes, déjà nommé. L’accessil est donné à la collection 
exposée par M. Demoulin fils. 

Jardiniers. —Le prix pour la plante la plus remarquable est accordè à 
VErica mundula, de M. Verschaeffelt, déjà nommé. L’accessit à l'Erica ves- 
lila coccinea, du même. 

La médaille pour la plus belle collection des jardiniers, est décernée à 
l’unanimité, à celle appartenante au même, M. Verschaeffelt. 

Pour extait conforme : P.-C. De Puypr, SECRÉTAIRE. 


SocIÉTÉ D'HORTICULTURE P'ANVERS. — Extrait du procès-verbal de la séance 
du 28 mai 1836. 


La commission des juges, se trouvant réunie au salon d’exposition, elle 
s'occupe des concours ouverts par la société. 

1° Pour la plus belle collection de plantes en fleurs, de genres différens.— 
Le prix a été obtenu par la collection de M. Meeusen, fils. Le er accessit par 
celle de M. Van Beirs. Le 2° accessit par celle de M. Moens, jardinier fleuriste. 

Les collections de MM. De Caters, Jr. De Knyff, De Knyff-Dellafaille, 
Le Brasseur-Van den Bogaert, Lemmens, Moretus-Van Colen et du chevalier 
Parthon-Devon, ont été mentionnées honorablement. 

2° Pour la collection de plantes en fleurs, qui présente le plus grand 
nombre d'espèces et de variétés, du même genre. — La médaille a été ad- 
jugée à la collection de Pelargonium de M. Moens, jardinier fleuriste. 

Ont obtenu la mention honorable, les eollections de MM. De Knyff-Della- 
faille, Meeusen, Van Beirs et Wuyts Van-Wamel. 

3° Pour la plante en fleurs la mieux cultivée. — La médaille a été dé- 
cernée au Borronia serrulata, de M. Alex. Verschaeffelt , jardinier fleuriste, 
à Gand. Le 1er accessit, au Rosa indica Smithsii, de M. De Knyff-Della- 
faille, et le 2e accessit, au Rhododendrum arboreum, de M. Verschaeffelt. 

4° Pour la plante en fleur la plus rare, ou le plus nouvellement intro- 


(1) Nous désirons pouvoir comprendre dans l’iconographie de l’Horticulteur Belge, cette plante 
que nous n'avons trouvée décrite ou mentionnée par aucun des auteurs que nous ayons été à porté de 
consulter, 


a OO — 


duile dans le royaume. — Le prix a été adjugèé au Cosmelia rubra (1), de 
M. Alex. Verschaeffelt. Le ler accessit à un Catasetum nova species , de 
M. Constantin De Caters; et le 2e accessit, au Malaxis Parthoni (courtois) 
de M. le chevalier Partnon-Devon. 

5° Pour le contingent le plus riche en belles plantes rares. — Le jury 
décide à l’unanimité de décerner la médaille au contingent de M. Alex, Ver- 
schaeffelt. (Signé) P. J. De Carers, président. 

F. J. Ricours, secretaire. 


Extrait des procès-verbaux des séances d'exposition de la Sociéré pe FLore 
DE BRruxELLEs, les 17 et 18 juin 1656. 


Le nombre des plantes exposées est de 1078. 

Le jury, assemblé aux termes des réglemens , doit s’eccuper d’abord du 
choix de la plus belle collection de plantes de tous genres, envoyée à l’expo- 
sition par le même exposant. Cinq collections sont distinguées, la première 
appartenante à M. F. Reynders, obtient le prix ; le second prix est décerné 
à celle de M. G. Moens, jardinier-fleuriste à Anvers, et l’accessit à M. Her- 
mans-Lubbers, jardinier-fleuriste à Ixelles. Les collections de MM. G. Gillot 
et Faider sont mentionnées honorablement. 

Un prix destiné à la plus belle collection de Pelargones échoit à M. Kips- 
Massena, jardinier-fleuriste à Saint-Josse-Ten-Noode. La collection de 
M. Hermans-Lubbert est jugée digne de l’accessit, et celles de MM, Moens 
et Vandendrisse-Panis reçoivent des mentions honorables. 

Un concours était également ouvert pour les collections de Rosiers du 
Bengale; celle de M. Alex. Verschaeffelt, de Gand, a mérité le prix, et 
celle de M. De Jonghe, l'accessit. 

Le prix pour la plante la plus rare ou le plus nouvellement introduite 
a été donné au Phlox Drummondi (2), exposé sous le n° 790, par 
M. Alex. Verschaeffelt, jardinier-fleuriste, à Gand ; le second prix au Ges- 
neria Houttei, n° 790, apporté directement du Brésil, en janvier 1836, à 
M. le chevalier Parthon-Devon, par M. Vanhoutte. L’accessit est décerné au 
n° 990, Azalea sinensis, de la collection de M. AI. Verschaeffelt. On men- 
tionne honorablement : une varièté du Catasetum tridentatum ; Rhododendron 
Carten’s ; l’une et l’autre appartenantes à M. le chevalier Parthon-Devon ; 

‘ Calliprora lutea, Deutsia scabra, à M. Verschaeffelt de Gand ; Catileya Loddi- 
gesii; Oncidium Carthaginense, Alstræmeria Erembaultü, à M. F. Reyn- 
ders; Gladiolus speciosus, à M. Moens d'Anvers ; Lilium atrosanguineum , 
à M. Verleeuwen, de Gand; Azalea sinensis, à M. De Caters, d'Anvers; 
Mimulus cardinalis, à M. Gillot. 


(1) Nous figurons sous le n° 60 de nos planches coloriées cette plante qui a déjà été couronnée 
par la Société de Flore de Bruxelles, le 13 juin 1835, sous le nom de Bosmelia Rubra, qui était 
évidemment une faute typographique. On en trouvera la description à la page 73 de ce volume, 

(2) Voyez la description de celte plante, page 47 du présent volume. 


— 200 — 


Enfin le prix de belle culture est décerné au n° 823, Oncidium fleruosum, 
présenté par M. F. Reynders; et le second prix au n° 984, Gnaphalium 
eximium, de M. F. Verleeuwen, à Gand. L’accessit est partagé entre un 
Grevillea punicea, de la collection de M. Reynders, et un Cypripedium 
spectabile, de celle de M. Verleeuwen. 


Il vient de se former dans la ville de Binche, province du Hainaut, une 
société d’horticulteurs qui ont élu pour leur président M. Félix George, pro- 
priétaire, 1er échevin de la ville, et pour secrétaire M. Alcide Lecocq. La 
première exposition des produits de l’horticulture aura lieu le 3 juillet pro- 
chain et tous les amis de cette belle partie de l’histoire naturelle sont invités 
à y concourir. Tout porte à croire que la société d’horticulture de Binche, 
prendra un rang distinguë parmi ces sortes d’établissemens auxquels la Bel- 
gique peut se glorifier d’avoir donné naissance, 


A la dernière exposition de la Socièté d’Horticulture de Saint-Omer 
(France , dépt. du Pas-de-Calais). Le prix pour la plante de récente intro- 
duction a été décerné à M. Alexandre Verschaeffelt, de Gand, pour un 
Deurzra scagrA. Décand. Trig. Fam. des phyladelphées. 

Le genre Deutzia à éte instituë par Thunberg, et dédié par ce savant 
voyageur à Jean Deutz, magistrat d'Amsterdam, protecteur ardent de tous 
ceux qui se livraient à l’étude des sciences. C’est par le crédit de ce citoyen 
généreux que Thunberg a pu pénétrer dans diverses parties du Japon, où nul 
Européen n’avait été admis avant lui. Le genre Deutzie , adopté par tous les 
botanistes , ne se compose encore que d’une seule espèce dont l'introduction, 
dans nos jardins, ne date que de 1834 : M. John Reeves en a enrichi l'Europe 
et la collection de la Société d’Horticulture de Londres, où elle a fleuri au 
mois de mai. C’est un arbrisseau rameux, élevé de cinq à six pieds; ses tiges 
sont d’un brun pourpré , rudes, velues , étalées, garnies de feuilles opposées, 
pétiolées, ovales, aiguës, dentées; les stipules sont petites, lancéolées et 
brunes. Les fleurs sont blanches , réunies en panicule à l'extrémité des ra- 
meaux portées sur des pédoncules anguleux et pubescents. Le calice est 
court, parsemé de poils disposés en étoiles, presque campanulé, à cinq divi- 
sions ovales et dressées. La corolle est trois fois plus longue que le calice, 
composée de cinq pètales oblongs, épais et presque obtus. Les dix étamines 
ont leurs filamens linéaires, inégaux, alternativement plus court, insérès 
ainsi que les pétales, en dehors des bords de l’ovaire, trifides ou à {rois pointes 
à leur sommet, surmontés d’anthères globuleuses, didymes et jaunes. L’ovaire 
est supérieur, concave dans son milieu, chargé de trois styles filiformes, ter- 
minés par trois stigmates en massue et verdâtres. La capsule est globuleuse, 
petite, perforée , calleuse, presque {rigone, munie de trois pointes provenant 
des bases persistantes des styles, s’ouvrant inférieurement en trois valves, 
divisée intérieurement en trois loges polyspermes. 


= ME — 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boranicaz Recisrer , or ornamental Flower-Garden, etc.; par J. Linprev. 
vol. VIT. n° 5 de la nouvelle série. Juin 1836. (Première partie). 


1858. Hamenaria Procera. Caule folioso ; foliis oblongis, basi cucullatis, 
patentibus sensim in bracteis decrescentibus; racemo multifloro ; bracteis 
herbaceis, inferioribus foliaceis ovart longitudine, superioribus parvis, ovatis; 
labelli tripartiti laciniis lateralibus linearibus , intermedid latiore paulo bre. 
vioribus ; calcare pendulo clavato, ovario duplo longiore. 

H. Procera. Linpr. Gen. et sp. Orch. 318. 

O. Procera. Swarrz in Pers. syn. 2. 506. 

Quoique connue depuis assez longtemps par la descriplion qu’en ont faite 
divers auteurs, cette orchidée, originaire de la eôte inférieure de Sierra-Leone, 
ne se trouvait encore dans aucune collection européenne ; elle vient d’y être 
introduite par les soins de MM. Loddiges , et a fleuri, dans leurs serres, au 
mois d’août passé. 

1859. Carrceya LarraTa. Botan. Cabin. 1956. 

1860. Crarzcus crus Gazzr. Lin. Sp. pl. 639.—DE Canon. Prodr. 2. 626. 

1861. Monuones. Nat. Ord. Orcminex. Gyn. mon. Sepalum superius sub- 
fornicatum, angustum; lateralia conformia reflexa. Petala latiora. Labellum 
sellæforme, ascendens, trilobatum, subcuneatum, apiculatum, cum column 
articulatum. Columna semiteres, mutica ; gynizus lonqus, anqustus; clinan- 
drium postice acuminatum. Pollinia 4, per paria connata, caudiculæ crassæ 
affixa, glandulæ carnosæ crassæ adherenti. 

M. Arropurpurra. Pseudobulbo caulescente fohiis plicatis; racemo lateral, 
denso, oblongo, pseudobulbo-altiore; sepalis lineari-oblongis; petalis ovatis, 
erectis, suprà columnam conniventibus; labello replicato. 

Les Grecs exprimaient par le mot wwe, un être fantastique, d’un aspect 
repoussant , qu’ils représentaient sous la forme d’une femme monstrueuse ; 
M. Lindley a eu recours à ce mot pour désigner un nouveau genre de plantes 
dont le type n’offre rien d’agréable dans son facies général, pas plus que 
dans la forme et les couleurs de sa fleur en particulier. Cette fleur par son 
gynostème se rapproche assez de celle des Catasets et des Myanthes, mais 
d’autres caractères éloignent la plante de ces deux genres; il en est de même 
des Monacanthes, avec lesquels il n’y a de rapport que par la conformation 
du labelle. Le Mormode à fleurs d’un pourpre obscur, originaire à ce que l’on 
prèsume , de la Nouvelle-Espagne , a paru dans les collections de la Métro- 
pole; en 1834; on l’a vu en fleur, dans celle de sir J. Willmore, d'Oldfort près 
Birmingham, dans le courant de décembre de l’an dernier. 

Le pseudobulbe parait articulé, et de chaque nœud sort une feuille demi 
embrassante. La hampe est très-courte, latérale, cylindrique , pourvue de pe- 


Tome JI. 26. 


= 0 — 
{ 


tiles écailles spathiformes , lancéolées et d’une douzaine de fleurs formant un 
épi terminal. Les sépales sont linéaires-oblongs , égaux, réfléchis et adnés 
par leur base à l’onglet du labelle ; les pétales sont ovales, dressés et conni- 
yens au-dessus du gynostème. Le labelle est arqué, replié extérieurement, lé- 
gèrement onguiculé, à trois lobes, dont l’intermédiaire épais, charnu , acuminé 
et doublement échancré ; les lobes latéraux sont recourbèés et veinés. Le 
gynostème forme le prolongement du labelle ; l’anthère porte quatre masses 
polliniques , adhérentes par paires, à une caudicule presque en forme de ca- 
puchon; la glandule est épaisse et concaye. 

1862. Kewwepya macroPayLia. Foliolis 3 ovato-oblongis , retusis, mucro- 
nulatis, petioli longitudine ;*stipulis setaceis petiolulis œqualibus; racemis 
multifloris, foliorum longitudine. 

Nous ignorons les motifs qui ont porté M. Lindley à ne placer qu'avec doute 
cette plante parmi les Kennedyes ; n'ayant pu encore la voir vivante, nousn’a- 
yons pas été à même de vérifier l'insuffisance de caractères, qui a provoqué 

_l'hésitation du savant professeur de l’université de Londres. Cette plante a été 
observée à la Nouvelle-Hollande, par sir J. Stirling , sur les bords de la rivière 
des Cygnes, et c’est lui qui en a fait l’envoi à M. Robert Mangles; elle a fleuri 
V’été passé dans la collection de ce dernier, à Sunning-Hill, près de Windsor. 

1863. Tricnorizra. Nat. Ord. Orcuiprz. Gynand. monand. Sepala et 
petala æqualia, patentia, angusta. Labellum magnum, petaloideum , convo- 
lutum, cum columné parallelum trilobum. Columna feres, clavata. Clinan- 
drium cucullatum, 3-lobum , villoso-fimbriatum. Anthera 1-locularis, com- 
pressa, antice convezxu. Pollinia 2, postice sulcata; caudiculæ tenui cuneatæ 
adhærentia ; glandulä minimä. 

T. rorniuis. Pseudobulbo oblongo, sulcato ; folio solitario, oblongo; flore 
unico, azillare, horisontale, sessile. Polliniis parvis, pyriformis. 

Cette orchidée très-voisine du genre Mazxillaria, n’a pu y trouver place, 
selon M. Lindley, par plusieurs caractères d’exclusion, peu saillans à la 
vérité, mais suffisans pour avoir nécessité la formation d’un genre nouveau 
auquel M. Lindley a donné le nom de Trichopiha, dérivé de +x%c, poil et de 
mu , bonnet ; l’anthère en effet ressemble, au moyen des découpures fran- 
gées qui surmontent ses loges, à une tête couverte ou coiffée d’un bonnet à 
poil. Cette plante a été apportée du Mexique , en 1855, et communiquée à 
M. George Barker, de Spingfeld près Birmingham , chez qui elle a fleuri au 
mois de janvier dernier. 

Le pseudobulbe est oblong , sillonné , comprimé. Il s’élève du sommet une 
seule feuille oblongue , coriace, aiguë , repliée à sa base. La fleur est soli- 
taire et sessile ; les sépales et les pétales sont égaux , linéaires-lancéolés, très- 
ouverts, tortillés en spirale, d’un brun rougeâtre en dessus, d’un brun jau- 
nàtre en dessous , marquès d’une côte longitudinale et saillante , faiblement 
crispés sur les bords ; leur longueur est de dix-huit à vingt lignes, leur lar- 
geur de {rois à quatre. Le labelle a deux pouces environ ; il est roulé en forme 


CN 


de cornet autour du gynostème, fort évasé , partagé en (rois lobes , dont l’in- 
termédiaire plus large et lui-même trilobè , blanc , pourpré à son origine avec 
des taches de même couleur répandues sur le limbe et peu visibles à la face 
extérieure. Le gynostème est un prolongement de l'ovaire, cylindrique , en 
massue et blanc; le clinandre est en forme de capuchon à trois lobes dressés 
eu faulx, à bords longuement et finement découpés ou ciliés. L’anthère est 
comprimée, apiculée. Les deux masses polliniques sont petites, en forme de 
poire , sillonnées inférieurement, portées sur une caudicule en forme de coin 
avec une glandule ovale et très-petite. Le gynize est concave et un peu replié 
obliquement. 

1864. Lrcunis Buncrana. Calycibus clavatis, pedicella bracteisque longio- 
ribus ; petalis incisis; foliis ovatis lanceolatisque , pubescentibus ; floribus 
solitariis. 

Acrosrenma Buxcgana. Don. in Sweets FI. Gard. 317. 


Curtis BorTanicaz Macazie; or Flower Garden displayed, etc.; par 
W. J. Hooker, nouvelle série; tome X, n°* 114. Juin 1836. 


3493.— Poixserra. Wat. Ord. Euphorbiacées. Mon. Monand. Involucrum 
monophyllum, androgynum, basi 5-loculare, extüs appendicillatum , nectarti- 
ferum. Flores pedicellati, nudi; masculi bifariam in singulis loculis, monan- 
dri; fæminei solitarii ; germen trilobum ; ovulum solitarium singulis lobis. 

P. Purcmerriua : Caule erecto ramoso ; foliis petiolatis, ovato-elhipticis; 
bracteis mazximis splendide coccineis, Granam in ed. New. Phil. Journ. 
March. 1836. | 

Evrxorgi4a PuLCHERRIMA. WizD, Herb. ! 

E. Poixserriaxa. Buisr. MSS. 

Le genre Poinsettia vient d’être institué par M. Graham, pour une plante 
d’un aspect magnifique , découverte au Mexique par M. Poinsette qui en 
adressa des graines en 1828, à M. Buits de Philadelphie; c’est du semis 
qu’en a fait ce savant amateur qu’est provenu l’exemplaire adressé, en 1834, 
par M. James Nab, au jardin botanique d’Édimbourg, et qui a fleuri, dans les 
serres de cet établissement , au mois de février dernier. Il parait, d’après des 
renseignemens acquis depuis l’apparition de cette plante dans les serres et col- 
lections d'Europe, qu’un exemplaire sec en avait été précédemment envoyé à 
Willdenow, qui, ayant considéré la plante comme un Euphorbe, l'avait ainsi 
placée dans son Herbier, sous le nom spécifique de Pulcherrima : du reste, 
elle diffère assez peu de quelques espèces de ce dernier genre pour que 
M. Buits, qui le premier la culliva , l'ait aussi regardée comme appartenante 
au genre Euphorbe. 

C’est un arbuste à tiges rameuses , droites, arrondies , glabres et d’un verl 
tendre, assez souvent creuses dans leur jeunesse. Les feuilles sont éparses, 
ovales-elliptiques , aiguës, veinées et réticulées; le pétiole est semi cylindri- 
que, sillonné en dessus et d’un vert rougeâtre. Les bractées, au nombre d’une 


— 904 — 


vingtaine et même plus, sont réunies , étalées au sommet des rameaux et y 
forment une rosace corolloïde du rouge ponceau le plus éclatant ; ces brac- 
tées sont foliacées, lancéolées, ondulées, aiguës ; les plus grandes ont de (rois 
à quatre pouces de longueur , sur deux environ de largeur ; ce qui donne à 
la rosace colorée un diamètre de huit pouces environ, vert, articulé à sa base, 
terminé par des dents nombreuses , quelquefois de la même couleur que les 
bractées. Les fleurs mâles et les fleurs femelles sont renfermées dans un in- 
Yolucre monophylle, charnu, verdâtre , irrégulier, turbine , offrant sur un 
de ses côtés une fente à lèvres épaisses , articulé à sa base, couronné par des 
dents nombreuses et d’un rouge de rose ; cet involucre est partagé intérieure- 
ment en cinq loges ou cavités et dans chacune d’elles se trouve une fleur fe- 
melle entourée de quatorze fleurs mâles, disposées circulairement sur deux 
rangs ; la première consiste en un pédoncule épais et nu, supportant un ovaire 
à trois lobes échrancrès et uni-ovulaires; les fleurs mâles n’offrent qu’une 
seule étamine, à filament pétiolé ou articulé, terminé par une anthère à deux 
lobes divariqués; le pétiole ou l’articulation est accompagné à sa base d’une 
écaille bractéiforme, lancéolée et velue. 

3494. PnysosreGra rRuNcaTAa. Annua; calyce bilabiato : labio superiore la- 
tissime trilobo; inferiore bidentato : segmentis omnibus cuspidato-acuminatis. 

P. Truxcara. Benra. Lab. Gen. et sp. p. 505. 

Comme la première, cette seconde espèce du genre formé par M. Bentham, 
est originaire du Texas où elie a été découverte en même temps et dans les 
mêmes localités (Saint-Philippe de Austin) , par M. Drummond qui en a fait 
parvenir des graines , en 1834, au jardin botanique de Glasgow. Les fleurs 
paraissent au mois de septembre. 

La plante est annuelle ; sa tige est droite , haute de douze à quinze pouces, 
à rameaux opposés. Les feuilles sont oblongues-lancéolées, dentées et glabres. 
Les fleurs sont opposées le long du pédoncule qui a de (rois à quatre pouces; 
le calice est renflé, gibbeux à sa base qui est accompagnée d’une bractée 
glanduleuse et verte comme lui; il est composé de deux lèvres : l’une supérieure, 
très-large, partagée en trois lobes ovalaires et aigus ; l’autre inférieure , bi- 
fide ou bidentée au sommet. La corolle est également bilabiée : la lèvre su- 
périeure a trois lobes étendus et arrondis, d’un pourpre päle; l’inférieure ar- 
rondie, entière, convexe, blanchâtre, ponctuée de rouge. Les quatre étamines 
sont didynames, avec leurs filamens cachés dans le tube de la corolle. 

3495. Escuscnozrzia crocEa : Caule ramoso , fohioso; foliorum segmentis 
linearibus ; pedunculi cyatho infundibuhformi ; limbo maximo, dilatato; 
calyce longè acuminato. 

E. Crocra. Bexrn. Soc. Trans. 1. N. 5. 406. — Bot. Regist. 1677. 

3496. GENTIANA QUINQUEFLORA. 

3497. Roprieurzia. Barkert. Bulhis ancipiti-compressis, oblongis ; foliis 
lineari-lanceolatis, enerviis, lævibus; perianthio undulato : sepalo inferiori 
fere ad medium bifido; segmentis patentibus ; labello apice inteyro. 


— 905 — 


Le genre Rodriguezie, instituë par Ruiz et Pavon, dans leur Flore dw 
Pérou, est probablement , quant au nom, un hommage particulier de recon- 
naissance. La nécessité de ce genre fut contestée par Swartz, qui en a réuni le 
très-petit nombre d’espèces à celles du genre Limodorum. Plus tard Lindley, 
dans son beau travail sur les orchidées, a jugè convenable de rétablir le genre 
de Ruiz et Pavon, en y ajoutant même quelques espèces nouvelles. Celle qui 
fait le sujet de cet article, a été rapportée du Brésil par M. G. Barker , de Bir- 
mingham, chez qui la plante afleuri dans le courant du mois de janvier dernier. 

Le pseudobulbe est oblong, comprimé , strié ou cannelé et d’un vert agréa- 
ble; il a trois pouces de longueur et neuf ou dix lignes dans sa plus grande 
largeur ; sa base est entourée de quelques feuilles recouvertes elles-mêmes 
par trois ou quatre écailles membraneuses et brunâtres ; au sommet s’élèvent 
deux feuilles linéaires-lancéolées , acuminées , engainantes à la base. Il y à 
ordinairement deux hampes latérales, opposées, qui sortent d’entre les feuilles 
de la base du pseudobulbe:; elles ont dix pouces environ de longueur et sonten- 
tièrement garnies de fleurs nombreuses et verdâtres, disposées en épi terminal. 
Les sépales et les pétales sont à peu près semblables, élalés, linéaires-oblongs, 
ondulés : les deux sépales inférieurs sont placés sous le labelle et connivens à 
leur base. Le labelleest ovale-oblong et d’une forme toute particulière, ondulé, 
renversé, échancré, presque à deux lobes , proéminent, convexe , calleux et 
muni d’un éperon court. Le gynostème est demi-cylindrique, terminé par une 
anthère operculiforme, contenant deux masses polliniques arrondies, solides, 
soutenues par une caudicule extensible. 

3496. Fucusia piscoror. Ramis brevibus, densis, compactis, strictis ; folis 
ternis, longe petiolatis, ovato-lanceolatis, nitidis, denticulatis, sub-complieato- 
carinatis ; floribus longioribus; staminibus exsertis; stigmate ovali. 

F. piscozor. Botan. Reyist. 18053. 

3499. Oxcinrux crispum. Pseudobulbis oblongis , sulcatis, diphyllis ; foliis 
lanceolatis, scapo multifloro. 

O. Crispux. Lopp. Bot. Cab. 1854.— Lainxpz. Gen. et sp. Orch. 197. 

Messieurs Loddiges ont recu du Brésil, en 1829, cette belle espèce 
d’Oncidie , remarquable par l'étendue de son périanthe ; elle a été trouvée 
dans les montagnes qui avoisinent Rio. La plante a fleuri dans la collection 
de M. Horsfall de Liverpool, vers le milieu de l'automne dernier. 


Bririst FLOWER GARDEN and ornamental shrubbery ,'etc.; par R. SWEET, 
2: série, n° 83, juin 1836. 

337. KeRrra JApowica. Caule erecto, ramossissimo; foliis alternis, petiolatis, 
stipulatis, ovalis, duplicato-serratis, plicatis; floribus terminalibus, solitarus. 

K. Japonica. De Cap. in Linn. trans. 12. p. 157.— In. Prodr. 2. 541. 
— G. Dox Gen. syst. Gard. et Bot. 2. 817. 

Rugus Jaronicus. Linx. Mant. alt. 245. 

SPIBÆA Jaronica. Came. Ann. sc, nat. 1. 389. 


2 JDE — 


Corcnonus Jaronicus. Taunr. F1. Jap. 227. 

Corcnorus Jaronicus. Fl. Pleno. Ann. Repos. 587. — Bot. Magaz. 1296. 
— Nos. Herb. de l'Amat. 209. 

Tero vulgo Jauwa Bux. Kæwpr. Amœæn. 844. 

C’est à Thunberg que nous sommes redevables de la découverte de cette 
plante qu’il observa pendant son séjour au Japon, et dont il rapporta des 
exemplaires secs. Trompé par les apparences, il n'avait soupçonné à la 
plante qu’un seul ovaire et l’avait placée dans le genre Corchorus ; mais 
Linné , à qui il avait communiqué son herbier, découvrit bientôt, par ses 
savantes investigations , la multiplicité des ovaires et transporta la plante de 
Thunberg du genre Corchorus au genre Rubus, ainsi qu’on le voit dans le 
Mantissa plantarum generum et dans la monographie du genre Rubus, 
publiée par M. Smith , d’après l’Herbier de Linné , dont il était devenu pos- 
sesseur. Plus tard MM. Desvaux et Cambessède assignèrent au Corchorus 
Japonicus, une autre place dans le genre Spiræa. Enfin le professeur De 
Candolle , fatigué de toutes ces incertitudes et dans l’espoir d’y mettre un 
terme, se rendit à Londres et obtint de voir et d'analyser la plante dans 
l’'Herbier même de Linné ; il a constaté d’abord la multiplicité des ovaires; 
mais il a reconnu ensuite que les pétales n’étaient pas insérés sur le récep- 
tacle, ainsi qu’on l’avait cru, mais bien sur le calice même. D’après cela il a 
pensé que la plante était bien placée dans la famille des rosacées, maïs qu’elle 
ne pouvait appartenir au genre Rubus, parce que ses fruits n’étaient nulle- 
ment disposés à devenir charnus; et l’unité des graines, dans chaque ovaire, 
s’opposait à ce qu’elle restât dans le genre Spiræa. 11 a donc fallu recourir à 
Ja création d’un genre nouveau ; M. De Candolle en posa les caractères et lui 
donna le nom de Kerria , de celui de W. Kerr qui, en 1804, avait introduit 
en Europe le premier pied de ce bel arbuste. Mais ce pied était une variété à 
fleurs pleines , de sorte qu’il ne put être propagè autrement que par boutures 
ou par la séparation des rejetons, moyens qui réussirent avec une égale facilité; 
consèéquemment les myriades de Kerries, que l’on a observées dans les jardins, 
où elles sont un si bel ornement , ont dù, à partir de 1804, jusqu’à l’époque 
toute récente , où M. Reeves a apporté au jardin de Chelsea, une plante à fleurs 
simples, arrivée directement de la Chine, provenir toutes du pied introduit 
par M. Keer. La Kerrie du Japon à fleurs simples fleurit dans le courant d’a- 
vril, très-peu de jours avant la variété à fleurs doubles. 

C’est un arbuste à tiges grèles , garnies de feuilles oblongues , lancéolées , 
nervurées, à bords découpés en larges dents , elles-mêmes dentelées. Les 
fleurs sont terminales , solitaires, portées sur un pédoncule du double de la 
longueur des pétioles; le calice est glabre , vert, partagé profondément en cinq 
segmens ovales et aigus. La corolle est composée de cinq pétales oblongs, 
elliptiques , obus, alternes avec les divisions du calice et d’un beau jaune 
doré. Les élamines sont nombreuses, insérées et disposées en cinq sèries sur le 
bord du calice ; leurs filamens sont déliés, glabres, supportant des anthères 


. — 207 — 


arrondies et le tout de la même couleur que les pélales. Les pistils, au nombre 
de cinq, ont leur insertion au fond du calice et les cinq ovaires, renflés et 
glabres, renferment autant d’ovules uniques. 

338. NemopmiLa AuRITA : foliis pinnatifidis, bas alatis, auriculatis ; caule 
angustato, asperrimo ; coroll& calyce pentagono duplo longiore. 

N. Aurira. Botan. Regist. 1601. 

339. RHopopEenDRON ARBOREUM. Var. Roseum. 

340. Rires maLvaceun : inerme qglanduloso-pubescens; foliis rotundato- 
cordatis, 3-5-lobis, duplicato-crenatis, rugoso venosissimis ; racemis spicatis, 
multifloris ; petalis obovatis, retusis, staminibusque inclusis ; baccis hirtellis. 

R. Mazvaceux. Benrx. in Hort. trans. vol. 1. N.S. p. 476. 

Ce Groseiller, qui se fait remarquer par la ressemblance de ses feuilles avec 
celles de la mauve ordinaire, a été découvert en Californie par M. Douglas ; 
qui en a envoyé des graines à la Société d’'Horticulture de Londres, ainsi qu’à 
MM. Osborn, jardiniers à Fulham; c’est dans la collection de ces derniers qu’ont 
paru, en Europe, les premières fleurs de cet arbrisseau , il y a eu un an vers 
la fin de mai. Du reste cette espèce diffère très-peu du Ribes sanquineuwm 
trouvé précédemment dans les mêmes parages. 


ARBRES FRUITIERS ; leur culture en Belgique et leur propagation par la 
graine ; ou pomonomie belge, expérimentale et raisonnée, elc. ; par 
J.-B. Van Mons, des sociétés d Horticulture de Londres, Massachussets et 
Paris. Louvain, 1835. 


Ainsi que l’a promis ce laborieux vétéran de la culture fruitière , la publi- 
cation du second volume de son important ouvrage , a suivi de près ceïle du 
premier, ce qui nous donne l'assurance que nous n’attendrons pas longtemps le 
troisième et dernier, dont une grande partie, nous le savons, est déjà imprimée. 

Il serait sans doute très-difficile d’analyser de prime-abord , un livre aussi 
plein de faits et de préceptes du plus haut intérêt , et quand nous en aurions la 
hbardiesse , nous en serions empêchés par les limites imposées à l’étendue de 
chacun de nos articles. Or, pour faire connaitre le livre de la manière la plus 
profitable , nous nous proposons de prendre çà et là quelques articles, et d’en 
insérer successivement la substance dans les prochains cahiers de l’Horticul- 
teur Belge. 

En attendant nous ne saurions trop recommander aux praticiens , la médi- 
tation d’une théorie d'autant plus vaste qu’elle embrasse {oute la physique 
des végétaux et s’étaie du résultat de cinquante années d’expèriences anno- 
tées presque jour par jour. Comme {outes les théories elle a sans doute bien 
des points vulnérables : nous recevrons avec plaisir et nous nous ferons un 
devoir de consigner dans notre journal, les sages observations que doit sus- 
citer la publication simple et sans apprêt de notre digne compatriote. 


— 208 — 


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JUILLET 1636. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGEÉTALES. 


Anatomie d’une branche de Pinus Strobus; par M. Link, directeur du jardin 
botanique de Berlin. 


L'anatomie des Conifères est devenueunobjet de curiosité pour les natura- 
listes, depuis qu’on a trouvé dans les anciennes couches de houille du bois fos- 
sile qu’on prétend avoir appartenu aux arbres de cette famille. C’est pourquoi 
je vais donner quelques figures anatomiques , qui contribueront peut-être en 
quelque chose, à la connaissance de la structure du boïs de ces végétaux. Ceux! 
qui possèdent dés morceaux de bois fossile bien préparés pour être soumis au 
microscope, pourront faire des comparaisons qui serviront à constater ce fait 
intéressant pour la géologie. 

Les figures ont été dessinées par M. Schmidt , jeune artiste très-habile , qui 
s’est accoutumé depuis plusieurs années à observer au microscope, et dont l’es- 
prit n’est préoccupé d’aucune théorie de physiologie végétale. Aussi je lui ai 
dit ce qu’il devait faire mais jamais comment il le devait faire. Je me suis 
servi d’un grossissement du microscope de 600 fois en diamètre. 

La fig. 1 (Voyez PI. II) représente la coupe horizontale d’une branche de 
Pinus Strobus de six mois; la fig. 2, la coupé verticale de la même branche 
faite au même endroit ; la fig. 3, la coupe horizontale de la même branche ; 
mais prise plus bas où elle avaïl {rois ans; la fig. 4, la coupe verticale de cette 
branche au même endroit. Les lettres marquent les mêmes parties dans toutes 
ces figures. 

On voit en a la moelle. Elleest formée comme à l’ordinaire d’un tissu cellu- 
laire, que j'appelle parenchyme. Dans la jeune branche il y a encore de la ma- 
tière verte , dans la branche plus adulte, elle commence à s’évanouir, enfin 
elle disparait entièrement. 

Toutes les Conifères ont des trachées bien distinctes et déroulables b autour 
de la moelle, comme les autres arbres dicoylédons , mais elles gardent tou 
jours à peu près la même grosseur, comme le fait voir la fig. 4; voilà pour- 


quoi plusieurs observateurs ne les ont pas trouvées dans les Conifères. On peut 
Tour HI. 27: 


— 210 — 


aussi les manquer si l’on fait la coupe entre les deux faisceaux marqués par 
b bfig. 1. 

Les vaisseaux c sont particuliers aux Conifères et ne se trouvent pas ailleurs 
dans les végétaux, autant que je le sache. Ils sont composés d’un tube dans le- 
quel existe une fibre spirale très-déliée, qui, avec l’âge se change en anneaux 
et forme des vaisseaux annulaires tels que nous le voyons ici. Ils ressemblent 
parfaitement aux vaisseaux annulaires des Graminées , si ce n’est que la fibre 
est beaucoup plus déliée dans les Conifères. Cette apparence n’est pas due à des 
cloisons car les liquides colorés passent librement par ces vaisseaux. La sur- 
face des jeunes branches des Conifères tant qu’elle est verte , est composée de 
cellules (cellules fibreuses) , qui contiennent des fibres spirales semblables à 
celles-ci, et qui se changent aussi bientôt en anneaux. Dans la branche de 
trois ans, fig. 3, et 4, le nombre de ces vaisseaux est augmenté de beaucoup, 
de sorte que les nouvelles couches de bois en sont presque entièrement 
composées. Les anneaux qu’on y voyait auparavant sont changés en ce qu’on 
a nommé des pores, et qu’on a regardé comme le caractère essentiel du bois 
des Conifères. Ce sont plutôt des vésicules , car on y découvre très-souvent un 
noyau rempli de matière verte là où l’on croyait voir un pore. Les cellules de 
l'écorce et de la moelle ont de même ur noyau rempli de matière verte, a et 
g. Les pores que j'ai vus dans le bois fossile n’ont aucun rapport avec ceux-ci; 
mais je n’en ai vu que {rop peu. 

Dans les autres plantes dicotylédones, l’espace qu’occupent ici les vaisseaux 
fibreux (c’est le nom que je leur donnerais) et rempli de fausses trachées, de 
vaisseaux ponctuës (qu’on nomme aussi poreux), de vaisseaux rayés, etc., que 
j'appelle trachées ou vaisseaux spiraux métamorphosés. De la même manière 
les pétales et tes nectaires de Linné sont des métamorphoses des étamines et 
vice versé : c’est-à-dire, que les étamines peuvent se changer en pétales et 
même par beaucoup de nuances , mais il ne s’ensuit pas que tous les pétales 
aient été au commencement des étamines. 

Le liber en d, consiste en tubes simples , droits, parallèles l’un à l’autre ; 
il entoure toujours le bois; il y forme souvent un ou deux anneaux, et quel- 
quefois l’anneau est entouré de faisceaux de liber concentriques, selon les 
différentes familles. Dans les Conifères, je n’ai vu qu’un anneau. En e, le liber 
est mêlé de cellules rangées en séries, ce qui arrive quelquefois. Les tubes du 
liber ne sont pas toujours égaux en grosseur; il y en a qui sont plus gros que 
les autres et qui ont des parois plus épaisses. ( Voy. fig. 3 et 4 d'd'.) 

Il ne faut pas confondre le liber avec les vaisseaux propres (vasa laticis de 
M. Schultz). Ces vaisseaux sont beaucoup plus gros, même lorsqu'ils con- 
{iennent un suc non coloré ; ils sont toujours ramifiès, et au moyen d’une coupe 
horizontale ils laissent sortir le suc en grande quantité, à cause de leur gros- 
seur et du mouvement du suc qui y est contenu. 

Dans la fig. 4 je n’ai pas représenté toutes les couches de liber, cela aurait 
obligé à répèter trop souvent les mêmes vaisseaux. 


— 211 — 


Dans le bois des autres plantes dicotylèdones, le liber est mêlé partout aux 
vaisseaux Spiraux mélamorphosés. Il y subit lui-même une métamorphose; les 
tubes ne sont pas parallèles, ils sont entrelacés et séparës par des cloisons 
(vraies ou fausses ?) très-obliques; c’est par cette raison que la partie ligneuse 
du chanvre , par exemple, ne donne pas de fils propres aux usages économi- 
ques , tandis que l’écorce intérieure en fournit. Les vaisseaux spiraux méta- 
morphosès grossissent beaucoup et produisent des trous très-visibles sur la 
coupe horizontale. Ces gros vaisseaux fournissent un caractère très-facile à 
saisir, pour reconnaitre le bois des autres plantes dicotylédones du bois des 
Conifères. Dans celui-ci on ne le trouve point du tout, on ne trouve que les 
vaisseaux fibreux presque égaux en grosseur, pressés l’un contre l’autre et sou- 
vent entrelacés dans le bois des vieux arbres. Les parties considérées comme 
dès pores s’évanouissent avec l’âge et ne laissent souvent aucun vestige. 

Les vaisseaux propres f, qui contiennent le suc résineux, ne sont pas des la- 
cunes. Ils sont ramifiès régulièrement : les rameaux passent du tronc de l'arbre 
dans les branches et des branches dans les feuilles. Ils n’offrent point d’anas- 
tomose, mais je ne trouve pas non plus d’anastomose dans les vaisseaux pro- 
pres des Asclepiadées et des Euphorbiacées. Ils se trouvent dans le bois, où 
l’on ne voit pas de lacunes, et dans les feuilles, où il n’existe jamais des lacu- 
nes longitudinales. Ils contiennent un suc particulier, qui doit être en mouve- 
ment, car si l’on coupe un tronc ou une branche, le suc résineux en sort en 
grande abondance, et pendant longtemps. Enfin on voit quelquefois une mem- 
brane déliée et des cloisons fausses (voy. f. 2 et 4), qui ne paraissent pas appar- 
tenir aux cellules adjacentes. 

L’écorce g n’a rien de particulier ; la couche extérieure L devient brune et 
compacte. Les rayons médullaires fig. 4 ét ne se trouvent que dans le bois 
adulte comme à l’ordinaire Ce n’est que ke tissu cellulaire comprimé par les 
couches de liber et de vaisseaux fibreux, qui se sont accrues. 


CULTURE. 


Sur la multiplication des plantes par boutures ; par M. Noiserre. 


On donne le nom de boutures à une partie quelconque retranchée d’un vé- 
gètal, et placée immédiatement en terre comme une plante munie de racines; 
or, l’art de bouturer consiste à faire produire artificiellement à cette partie du 
végétal , des racines et des bourgeons , de manière à reproduire un individu 
entieret complet. Quoi que l’on en ait dit, toutes les plantes vivaces et ligneu- 
ses, sans exception, peuvent se reproduire par boutures; maïs, il est vrai, avec 
plus ou moins de difficulté. On peut poser comme principes généraux, que 
1° les végétaux les plus faciles à multiplier par ce procédé, sont ceux qui offrent 


— 212 — 


dans leur organisation une plus grande portion de tissu cellulaire parenchyma- 
teux; par exemple: les plantes charnues, d’un tissu mou, Les arbres moel- 
leux , etc. Les végétaux d’un tissu sec, cassant , tout à fait ligneux, se mon- 
trent les plus rebelles et exigent de beaucoup plus grandes précautions; 2’ la 
température doit être calculée de manière à ce que la bouture ait toujours vingt 
à vingt-cinq degrés de chaleur, pour les plantes des tropiques, c’est-à-dire beau- 
coup plus qu’il n’en faut à la plante mère en santé. Cependant ceci n’est rigou- 
reusement nécessaire que pour les plantes rebelles. Il en est même, surtout 
celles des arbres aqualiques, qui reprennent très-bien dans les endroits frais, 
au-dessous de leur température ordinaire ; mais sans néanmoins déroger au 
principe, car cette fraicheur n’est favorable que parce qu’elle empêche l’éva- 
poralion des fluides organisateurs; 3° le degré de chaleur convenable étant 
connu pour chaque plante, doit être maintenu également le plus possible. 


Des boutures à l'air libre. 


On les fait des végétaux indigènes ou étrangers d’une reprise facile. On les 
place en terre légère, amendée, un peu humide, à exposition ombragée. 

Bouture simple. C’est la plus employée pour la multiplication des arbres et 
arbrisseaux d’agrément ; e’est celle que l’on est en usage de pratiquer pour mul- 
tiplier les cognassiers deslinés à servir de sujets pour recevoir la greffe du poi- 
rier. Au mois de décembre jusqu’en février , on coupe des rameaux de l’année, 
de huit à dix pouces de longueur, selon l’usage auquel on destine les boutures. 
On les nettoie de leurs brindilles, et on coupe net le gros bout au-dessous d’un 
œil. Si on ne veut pas planter de suite, ce qui convient dans les terrains trop 
humides, on réunit ces boutures en faisceaux et on les enterre à moitié de leur 
longueur dans du sable humide et dans un lieu à labri du hâle et de la gelée. 
Lorsque la saison est devenue favorable et que le terrain est assaini, c’est-à- 
dire depuis le commencement de février jusque dans les premiers jours de mai, 
on prépare et on amende le sol en choisissant , autant que possible, l’exposi- 
tion du Levant , ou celle du Couchant et du Nord ; rarement celle du Midi, à 
moins qu’elle ne soit ombragée. Avec un plantoir on fixe les boutures à desdis- 
tances calculées , el en les enfonçant à une profondeur convenable, c’est-à-dire 
qu’elles doiventavoir au moins deux ou trois yeux hors de {erre ; on paille; et si 
la température se mel au see, il faut rigoureusement avoirle soin d’ordonner des 
arrosemens soutenus, afin de conserver constamment l’humidité de la terre. 
Les soins à donner aux jeunes sujets, lorsqu'ils sont repris , sont les mêmes 
que ceux qu’exige une pépinière résultant d’un semis. 

Bouture en crossette. Elle se pratique avantageusement sur tous les arbres 
et arbrisseaux grimpans, el sur ceux qui sont moelleux ; elle se fait à la même 
époque que les précédentes. 

La bouture & talon ne diffère de la précédente, que parce qu’au lieu de lui 
laisser une crosse de vieux bois, on se contente de l’éclater et d'enlever avec 
elle le gonflement de la branche qui formait son aisselle, 


— JS — 


Lo bouture à bowrrelet ne se pratique guère que sur les branches d’une re- 
prise difficile. Elle consiste à serrer une branche avec un fil de fer, ou à em- 
ployer quelque autre moyen , une plaie, une écorchure, l'incision annulaire, 
pour lui faire produire un empätement de cambium, nommëé bourrelet, et 
jouissant à un grand degré des facultés organisatrices. Cette opération se fait 
en juin. Au printemps suivant, on détache la bouture au-dessus du bourrelet, 
et on la fraite comme les autres. 

La bouture en fascine n’est employée que dans la grande culture, et en- 
core seulement dans le eas où it s’agit d'empêcher l’empiètement des sables sur 
les bords des rivières et dela mer. On coupe une {rès-grande quantité de ra- 
meaux et jeunes branches de saules , osier, ou autres espèces aqualiques. On 
en forme des fagots plus ou moins considérables, et on les plantes ainsi réunis 
dans des fosses creusées exprès. 


Boutures des plantes de serre. 


Nous comprenons ici les boutures des plantes qui ne réussissent pas ou qui 
réussissent peu à l’air libre. Avant de détailler la manière d'opérer, nous de- 
vons parler des objets nécessaires à l’opération. 

Ces boutures se font dans une serre ou bâche, qui doit être enterrée jus- 
qu'aux panneaux , afin que l'humidité et la chaleur puissent s’y conserver avec 
le plus d’égalité possible. On y établit une couche de fumier chaud et de feuilles 
- sèches. On se procure 1° des bocaux de verre de différentes dimensions , les 

uns de verre très-transparent, les autres de verre trouble ; 2° des entonnoirs de 
verre de différentes grandeurs ; 3° des cloches de toutes les dimensions, les 
unes de verre blanc, les aufres de verre trouble ou dépoli. 

Boutures de plantes d'orangerie. On prépare une couche capable de fournir, 
pendant un ou deux mois au moins, de quinze à dix-huit degrès de chaleur. 
La température de la bâche doit être de douze à quinze. On coupe sur la plante 
que l’on veut multiplier, un rameau d’un ou deux ans, avec ou sans crochet, 
talon, bourrelet, selon les circonstances, el on le prépare comme nous l'avons 
dit pour les boutures à l’air libre. Toutes les saisons sont favorables jusqu’à 
un certain point pour bouturer, mais il vaut pourtant mieux le faire à l’époque 
des deux sèves; c’est-à-dire en avril et en août. L'automne cependant con- 

. vient à des espèces de bois très-dures. 

Boutures de feuilles. Avec des soins assidus et minulieux, nous avons la 
certitude que l’on parviendrait à multiplier {outes plantes vivaces et ligneuses 
en n’employant que leurs feuilles pour faire des boutures. 

Plus une feuille est épaisse, parenchymateuse, pluselle contient de cambium, 
et plus l'expérience offre de chances de succès. Les feuilles des plantes grasses 
sont, en raison de ce principe, celles qui donnent les résultats les plus faciles 
et, j'ose dire, les plus prompts. 

Boutures sur tronçon de racine. Ce genre de maltiplication, se fait sur les 


— 214 — 


plantes de pleine terre, dans la serre à boutures d’orangerie, et sur les végè- 
taux de serre dans la bâche à boutures de serre chaude. Autant qu’on le peut, 
on choisit une racine de la grosseur d’un tuyau de plume de poulet au moins, 
jusqu’à la grosseur du petit doigt au plus. 


Boutures étouffces sans être enterrées. 


Ces boutures se font sous une bâche, dont la température est de douze à 
quinze degrés et légèrement chargée d'humidité ; elles se font en février et 
mars. Ce moyen m'a souvent été favorable pour mulliplier des plantes très- 
poreuses qui craignent l’humidité. On coupe les boutons que l’on dispose pour 
cefle opération, avec talon ou sans {alon, près d’un gemme, ou entre deux 
gemmes. Si la plante est frès-gommeuse ou résineuse, il faut la laisser à l’air, 
dansune serre chaude un peu sèche, pendant un ou deux jours, ensuite placer 
cesboutures sous cloche dans une bâche plus humide. On lesfait avec des gem- 
mes développés, des branches herbacées, des tiges, des branches d’arbres 
mous et poreux ; on groupe ces boutures presque horizontalement à la surface 
d’une terre légère, contenant peu d'humidité; on forme un {alus autour duquel 
on place les boutures les unes près des autres; ensuite lorsque la cicatrice est 
bien faite, on ajoute un peu de terre fraiche: quand les racines sont assez dé- 
veloppées , on les plante en pot, on les étouffe sous cloche. Des boutures de 
tige de plantes molles coupées entre deux gemmes, m’ont parfaitement réussi, 
faites de cette manière. 


Sur la culture de L’eccremocarpus scaber, R. et P.; par le Dr. Sommé. 


J'ai reçu du Chili, en 1827, des graines de l’Eccremocarpus scaber, que 
j'ai fait semer et qui ont levé en 1828 , j'en ai mis une douzaine d'individus 
en pots, et six en pleine terre; j’ai perdu deux des premiers, et il ne m'est resté 
qu’un seul des autres. Chaque hiver j'ai fait couvrir ce pied avec un peu de tan; 
les rameaux ont péri à la vérité, mais le tronc principal a résisté ; l'hiver 
de 1829 à 1830 ne l’a pas endommagé; enfin au printemps de 1831, il pous- 
sait comme à l’ordinaire, quand tout-à-coup il est venu à se dessécher et à pé- 
rir. D’après mes observations et celles de M. Soulanges-Bodin, à qui j'ai com- 
muniqué quelques pieds de cette belle plante, il parait que, pour la conserver, 
le mieux est de faire, dans le courant de l’été, des boulures qui s’enracinent 
aisément, puis de les mettre en pleine terre, ayant soin d’en garder quelques 
pieds er pots, dans l’orangerie ; c’est ainsi que quelques cultivateurs à qui j'ai 
donné cette plante, encore réputée délicate, sont parvenus à la multiplier et à 
la conserver. Quand l’eccremocarpus scaber sera cullivé avec soin dans nos 
climats, il pourra figurer très-agréablement parmi les plantes grimpantes jus- 
qu’à former des berceaux , couvrir des rochers, décorer des fabriques rus- 
tiques. C’est pourquoi on ne saurait trop observer cette jolie plante, et en 


— 215 — 


étudier la culture ; elle le mérite, et le meilleur moyen d’arriver plus tôt au but 
de nos désirs, est de rendre compte des succès ou des désappointemens que l’on 
aura rencontrés dans cette culture. | 


Des Pelargonium. De leurs variéles et de leur culture. 


Le genre Geranium est certainement celui qui offre le plus d’espèces à fleurs 
dignes de fixer les regards et le goùt des amateurs. Pendant fort longtemps, 
les G. inquinans et sonale ont figuré seuls dans les orangeries avec les 
lauriers-lins, les lauriers-roses et les grenadiers ; plus tard , on leur a joint les 
G. triste, odoratissimum , peltatum; plus tard encore, les espèces ful- 
gidum , lanceolatum, candidissimum, bicolor, tricolor, etc., sont venues 
augmenter ce nombre. On n’en voyait guère d’autres dans les jardins des 
amateurs, vers la fin du dix-huitième siècle, quoique les botanistes en con- 
nussent un bien plus grand nombre. Alors l’Herilier, botaniste français, a di- 
visé tous les Geranium en trois genres basés sur le nombre et la perfection 
des étamines ; ainsi les espèces à dix étamines fertiles, ont conservé le nom de 
Geranium; celles à cinq étamines fertiles et cinq étamines stériles, ont formé 
le genre Erodium; celles enfin qui n’ont que sept étamines , dont quatre fer- 
tiles et trois stériles, ont constitué le genre Pelargonium, beaucoup plus nom- 
breux en espèces que les deux autres, et celui qui offre le plus de fleurs agréa- 
bles par leur forme et la variété de leurs couleurs. C’est de ce dernier genre 
que nous allons nous occuper. 

L’Hortus Britannicus de Sweet, publié en 1826, contient 402 espèces ou 
hybrides de Pelargonium , sans compter un certain nombre de variétés. Les 
espèces sont presque toulesoriginaires du cap de Bonne-Espérance; les hybrides 
et les variétés sont nées, la plupart, dans les jardins par des fécondations croi- 
sées et par des circonstances fortuites. C’est parmi les hybrides que se trou- 
veut les plus belles fleurs, et comme on en obtient journellement , les plus 
anciennes font successivement place aux nouvelles qui naissent avec de nou- 
veaux mérites ; de sorte que les Pelargonium recherchés, il y a 20 ou 30 ans, 
et que l’on trouvait alors très-beaux, sont négligés par les amateurs et leurs 
noms sont presque oubliés. 

Parmi les Pelargonium, quelques-uns ont les racines tuberculeuses , et les 
tiges herbacées, ils se mulliplient de graines et par la division de leurs tuber- 
cules; les autres, et c’est la très-grande majorité, sont des arbrisseaux d’un à 
quatre pieds de hauteur, à bois mou, très-aqueux dans la jeunesse, à feuilles 
plus ou moins lobées. Ils se multiplient plus communément de boutures, et 
exigent des soins particuliers, non-seulement pour leur conservation , mais 
encore pour les faire végéter avec vigueur et en obtenir des fleurs grandes, 
nombreuses, éclatantes. Ces Pelargonium, que la pratique et l’usage dèsignent 
toujours sous le nom de Geranium , ont besoin, pour parvenir à toute leur 
beauté , d’être cultivés en serre tempérée, fort éclairée , depuis la mi-sep- 


— 216 — 


tembre jusqu’à la fin de mai ; et, tant qu’ils y sont, il faut les mouiller avec 
prudence, en raison de leur vigueur, de l'humidité locale et de la chaleur que 
peuvent y produire les rayons du soleil; il faut aussi les entretenir dans le plus 
grand état de propreté, en ôtant successivement les feuilles qui jaunissent, et 
les parlies afftaquées de moisissure : on ne manquera pas de donner de l'air, de 
renouveler celui de la serre toutes les fois que le soleil et la température ex- 
térieure le permettront. Quant à la température de la serre même, il faut 
tâcher qu’elle ne descende pas au-dessous de 4 degrés de chaleur, thermomè- 
tre de Réaumur, et qu’elle ne s’élève pas au-dessus de 10 avant le mois d’a- 
vril : à cette époque, la plupart des Pelargonium marqueront, et le soleil aug- 
mentantnaturellement la chaleur de la serre, ilfaudraaussi augmenter l’air afin 
d'éviter l’éfiolement. Les plantes ayant alors pris un grand développement , 
on les espacera davantage tout en les disposant avec grace et régularité, soit 
sur leurs gradins, soit sur des tables horizontales, en mettant toujours les plus 
bas sur le devant. Si la serre peut être construite de‘manière que toutes les 
plantes ne soient que de 2 à 4 pieds du verre, elles en seront mieux. 

Les Pelargonium , ainsi disposés, fleuriront la plupart vers la fin d'avril. 
C’est aïors qu’ils produisent un effet enchanteur par leur éclat et la diversité 
de leurs nuances; pendant tout ce {emps, il ne faudra pas ôter les panneaux 
de la serre, parce que les vents, le hâle et la pluie gâteraient leurs fleurs; 
quand le soleil est trop ardent, on met ou une toile légère ou des païllassons à 
claire-voie, sur la serre pour en rompre les rayons et non pour produire de l’ob- 
securité. Enfin, lorsque les fleurs sont presque passées, on sert toutes les plan- 
tes et on enfonce leurs pots en terre, à demi-ombre, pour que les plantes dur- 
cissent et mürissent leur bois. Peu de temps après on peut en couper des 
branches pour faire des boutures. 

Taille et rempotage. Ces deux opérations sont indispensables si l’on veut 
avoir de belles plantes ; elles s’exécutent en août, simultanément, ou quinze 
jours environ l’une de l’autre. La taille consiste à supprimer entièrement les 
branches menues et mal placées, à couper les fortes à 8 ou 12 lignes de lon- 
gneur, et à faire en sorte que la plante ait une tête arrondie et régulière avec 
4 ou 8 branches. Le rempotage consiste à donner aux plantes de plus grands 
pots si elles en ont besoin, et une terre douce, légère, rendue fertile par l’ad- 
dition de bon terreau. 

Multiplication. Les Pelargonium, cultivés pour leur beauté, ne donnent pas 
tous des graines, et ceux qui en produisent ne rendent pas toujours leur espèce 
par semis ; cependant il faut semer pour obtenir de nouvelles variétés : le se- 
mis se fait à nu, sous châssis ou en lerrines remplies de terre légère que l’on 
place également sous un châssis entretenu dans une humidité convenable. Si 
on ne peut semer aussitôt la malurité des graines, on sèmera au printemps et, 
à mesure que les jeunes plantes se forlifieront , on les repiquera séparément 
dans des petits pots. La plupart des Pelargonium reprenant de boutures avec 
facilité, leur multiplication, par ce procédé, n'offre point d’embarras ; cepen- 


æ it = 


| dant le succès sera certain si l’on opère sur du terreau de couche foulé, en plein 
air, ou mieux, sous châssis. La saison la plus avantageuse est depuis juillet 
jusqu’en septembre; mais on peut le faire en tout temps avec les soins conve- 
nables à la saison. En trois semaines ou un mois, les boutures sont assez enra- 
cinées pour être repiquées en pot et traitées comme des plantes faites. 

Les Pelargonium étant en végètation toute l’année, il faut les rentrer en 
serre au commencement d'octobre; et, quoiqu’ils puissent vivre un assez 
grand nombre d’années, on fera bien de n’en cultiver que de l’âge de deux à 
quatre ans, parce que c’est dans cet âge qu’ils ont la plus belle forme et qu'ils 
produisent les plus belles fleurs. 


Sur la culture des Fraisiers à Charlestown; par M. Emirten DE Wagr. 


On a cru pendant longtemps que le climat des États-Unis n’était pas favo- 
rable à la culture des fraisiers, mais on est maintenant entièrement revenu 
de cette erreur. Je crois que la fraise o/d-wood, ( fragraria virginiana ? 
Linn.), est la seule espèce véritablement originaire du pays; croissant dans 
les bois, on allait l’y chercher pour la cultiver dans les jardins ; mais aujour- 
d’hui l'introduction de plusieurs variétés anglaises , qui se sont promptement 
répandues, a fait donner la préférence à ces dernières, leur a mérité une 
attention plus grande , et l’old-wood commence à n’être plus plantée que par 
ceux qui font collection de ces plantes fruitières. 

Dans le nord des États-Unis on cultive la fraise à l’instar de la Belgique, 
mais l’hiver y étant plus rigoureux, on est obligé de couvrir les plantes, — Dans 
la Caroline du sud, on adopte assez généralement la méthode suivante, et j'ose 
dire que c’est avec succès ; car les fruits que j'ai vus et dégustés ne laissaient 
rien à désirer tant pour leur volume que pour leur coloris, leur parfum, et c’é- 
taient enfin des Wilmots superb's king's et Methven scarlet strawberry's, cette 
dernière qualité, secondaire en Angleterre, tient ici le premier rang, et ce per- 
fectionnement semble être le résullat du changement de climat. 

En janvier, février et même en mars, on recouvre les plantes avec de la 
paille ou des menues branches de sapin, que l’on fait brüler, afin de détruire 
les insectes et de réduire en engrais les feuilles sèches et les racines mortes; 
on répand ensuite sur ce qui reste de terrain nu entre les plantes, du fumier 
de vache très-court (cowpen manure), et de préférence, des cendres de bois de 
chêne, que l’on recouvre de 2 à 3 pouces de balles ou glumes de riz (chaff of 
rice) (1) que les insectes paraissent redouter, et au travers desquelles les sto- 
lons ou rejets ne peuvent prendre racine, on les y laisse durant la portée, puis 
on les retire, si elles ne sont pas suffisamment consommées pour laisser les 
jeunes plants s’enraciner pendant l’été et l’arrière saison ; je crois que dans 
la Pensylvanie, New-Jersey et New-York on emploie au même effet , et avec 


(1) Le mot flamand Kaf est un équivalent Itéral de chaff. 
Towe HI. 28. 


— 216 — 


un succès égal, le tan retiré des vieilles couches. Il est indubitable du reste qu’il 
doit également épuiser les plantes qui tracent à l’infini, et conséquemment les 
forcer à se mettre en fruit. 


Moyen d'obtenir deux récoltes de fraises dans la même année; par M. Tov- 
LOUZAN. 


On peut se procurer deux récoltes de fraises, l’une au printemps, et l’autre 
à la fin de l’été ou au commencement de l’automne. Il suffit, pour cela, aussi- 
tôt après la cueillette des dernières fraises printanières, de couper toutes les 
feuilles et les filamens jusqu’au collet de la plante ; on la recouvrira de terre et 
on arrosera comme de coutume. La plante repousse de nouveau et devient très- 
touffue. On enlève les filamens qui tracent sur le sol pour former des rejetons. 
Bientôt les panicules de fleurs s’élèvent en plus grand nombre qu’au printemps, 
et se convertlissent en grappes qui mürissent à la fin de l’été,et même fort avant 
dans l’automne, si on a le soin de varier les expositions et les époques d’arro- 
sage, selon ce que l’observation peut indiquer. 

Dans les pays où on cultive le fraisier en grand , on a la coutume de rem- 
plir des tables entières de cette plante. Cette coutume est mauvaise. Les frai- 
siers mettent leur plus grande force végétale dans les filamens, de telle sorte 
que la plante mère, après avoir donné une chètive récolte, ne sert plus qu’à 
pourrir les rejetons qui se nuisent les uns aux autres : aussi ces tables defrai- 
siers sont de peu de durée, et il faut les renouveler souvent pour d’assez min- 
ces produits. | 

J'ai vu cultiver le fraisier d’une manière beaucoup plus éclairée et plus 
utile dans les jardins de plusieurs amateurs d’horticulture. On pique les jeunes 
plantes, comme les laitues et autres herbages, sur le talus méridional des sil- 
lons. La plante n’est arrosée que par le pied. On met un très-grand soin à ex- 
tirper les filamens. Alors le fraisier devient rameux et forme des touffes qui 
se couvrent de panicules et donnent de plus beau fruit, en abondance; on a plus 
de facilité à le cueillir dans sa parfaite maturité, et on le place dans des cor- 
beiïllons sans le dénaturer, comme on le fait usuellement en l’entassant dans 
des pots de terre. 

La cueillette finie, on coupe le feuillage, on recouvre de terre, et on 
obtient , comme je l’ai dit, une seconde récolte. Il faut ensuite recouvrir 
de nouveau, et alors la racine vivace du fraisier acquiert de la force et 
repousse plus vigoureuse au printemps. De cette manière , une seule table 
de fraisiers suffit à la plus nombreuse famille, et cette table subsiste avec la 
même fécondité pendant plusieurs années, sans autre soin que de fréquens 
binages. 

Si on veut avoir du fruit depuis les premiers jours du printemps jusqu’au 
commencement de l’hiver, c’est-à-dire pendant huit ou neuf mois de l’année, 


— 219 — 


on peut y parvenir en cultivant plusieurs variètès de fraisiers que l’on place 
à différentes expositions. 

Pour les fraises précoces , il faut se procurer des drageons du fraisier des 
bois (fragaria sylvestris) et les piquer, pendant tout l’hiver, dans une expo- 
silion à l’est. On a des fraises au commencement d'avril, et elles durent jus- 
qu’à la mi-mai. Cette variété donne une seconde récolle au mois de juillet. 

Le fraisier de tous les mois (F. sempervirens) , piqué aussi en hiver, et dans 
une exposition au nord, donne ses fruits de la mi-mai à la mi-juin , et une se- 
conde fois en août et septembre. 

Le fraisier du Chili ( F. ananassa), placé dans une exposition au sud, 
fructifie en juin et juillet. Quant à la seconde fructification, je ne l’ai encore 
vue oblenir nulle part ; mais je suis persuadé que si on fait l’essai de la mé- 
hode que je viens d’indiquer, on peut espérer d’avoir des fraises du Chili au 
mois d'octobre. 


Observations sur l'Asalea lihiflora, Poit.; par M. GrauLmié. 


Le 25 juillet 1831, je fis, en deux vases et en terre de bruyère, cinquante 
boulures de cette Azalée : je ne les recouvris point de cloches, et les mis 
simplement à l’ombre. Le printemps suivant, je placai un des deux vases ; 
avec la plupart de mes autres plantes, à mi-ombre; je mis le second à 
toute la réverbération des rayons solaires, contre un mur au midi. Sur cin- 
quante boutures, quarante-deux reprirent et poussèrent fort bien l’année 1832. 
Celles qui se trouvèrent exposées au soleil végétèrent avec une force infiniment 
supérieure à celles qui étaient ombragées. 

Je dépotai mes plantes en mars 1833 ; je les trouvai fort enracinées. Je re- 
marquai que les racines èlaient sorties, non de la coupure inférieure de la 
branche ou de la console des boutons, mais de toute la surface de l’écorce 
enterrée. 

Je repiquai douze de ces jeunes Azalées en pleine terre de bruyère, au 
pied d’un mur exposé au levant, où elles reçurent les soins ordinaires. Ces 
Azalées passèrent , sans dommage, l’hiver de 1833 à 1834, et celui de 1834 
à 1835. J’en fus peu surpris ; ces deux hivers, dans nos contrées, furent assez 
doux. Chacun n’eut que douze ou quinze jours de gelées, dont la plus forte 
ne descendit qu’à — 4 degrés Réaumur. Nos hivers ordinaires sont de dix-huit 
à vingt jours de gelées, et le thermomètre Réaumur descend à— 5 degrés. 
Le froid que nous venons d’éprouver a été bien plus fort et plus prolongé. 
Nous avons eu quarante-trois jours de gelées : dix-huit ont êté de 1 à 3 degrés 
au dessous de zéro, dix de 4 à 5 degrés, huit de 6 à 7 degrés; et enfin, nous 
avons eu sept jours de 8 degrés. Le Lot a été gelé de manière à ce qu’on l’a tra- 
versè sur la glace, pendant vingt jours, à une demie-lieue de son embou- 
chure. De plus, nos arbres ont èté couverts de givre l’espace de treize jours. 


‘ 


— 220 — 


Malgré les intempéries de l'hiver, aueune de mes Azalées n'a péri. Les 
branches n’ont pas même souffert , elles ont perdu seulement une partie de 
leurs boutons à fleur; cependant, je ne leur avais donné nul abri quelconque, 
et la {erre, à leur pied, a été gelée à 3 pouces de profondeur : elles sont, dans 
ce moment , couvertes de fleurs, et font un effet ravissant. 

M. Tourrès, membre de la Société, pépiniériste-horticulteur très-instruit, et 
dont je me félicite d’avoir l’amilié, a laissé passer l’hiver, dans sa belle pe- 
pinière de Machetaux , près Tonneins , à deux Azalea lilüfolia en pots. Les 
deux vases étaient enterrés sur le bord d’une mare, par conséquent dans un 
endroit très-humide , et pourtant les Azalées ont bien résisté, quoique non 
abritées. 

Il est donc certain que cet arbrisseau reprend facilement de boutures, que 
les rayons d’un soleil d’été lui sont plutôt favorables que nuisibles; et, enfin, 
qu’il supporte , sans grand dommage 8 degrés au dessous de zéro , thermo- 
mètre de Réaumur. 

L’Asalea lilüfolia doit devenir un des plusbeaux ornemens de la plate-bande 
de terre de bruyère , et le Kadnia latifolia ne sera plus sans rival. 


Mons, le 27 juillet 1836, 


À Monsieur le rédacteur de l'Horticulteur Belge. 


Monsieur, 


J'ai lu dans les dernières livraisons de l’Horticulteur Belge, diverses notices 
sur la culture des plantes de serre ; la lecture de ces notices el la comparai- 
son que j'en ai faite m'ont suggéré quelques réflexions que vous croirez peul- 
être utile de communiquer à vos nombreux lecteurs. 

En général les personnes qui débutent dans la culture des plantes exoli- 
ques, éprouvent une grande gène par le défaut de règles sûres, qui puissent les 
guider dans leur travail ; il n’existe pas de véritable traité de culture , et en 
vain consulteraient-elles les ouvrages d’horticulture les plus en vogue, elles 
»’y (rouveraient que quelques préceptes ou trop vagues ou d’une application 
toute spéciale. I1 faut que l’amateur qui commence, fasse à ses dépens un long 
et rude apprentissage ; quelques-uns réussissent, ce sont ceux qui, à un goût 
décidé pour les fleurs, joignent assez de patience et d’esprit d’observalion ; les 
autres , en grand nombre, se rebutent et abandonnent la partie. 

Cette absence d’une (héorie complète s’explique du reste aisément pour ceux 
qui ont acquis quelque expérience. Nulle science ne comporte moins de règles 
générales que l'horticulture , quoique ses pratiques se rapprochent un peu 
dans tous les cas; il est toujours des différences de culture peu perceptibles 
souvent mais pourtant essentielles, non-seulement en{re les plantes de familles 
ou de genres différens, mais aussi entre les espèces , les variétés d’un même 


Z' Mb 


_genre, et même entre les individus, selon les lieux, Les expositions , la nature 
des terres, etc. On conçoit l’impossibilité ou du moins la difficulté extrême de 
réuuir en un seul code d’une application générale, toutes ces lois essentielle- 
ment variables. 

C’est ce que perdent de vue trop souvent les amateurs qui, mùs par un zèle 
très-louable, écrivent sur l’horticulture ; frappés des difficultés qu’ils ont eux- 
mêmes rencon{rèes avant d’avoir acquis l'expérience nécessaire, ils se laissent 
généralement dominer par l’idée d'éviter aux autres les désagrémens d’un sem- 
blable apprentissage. Alors, au lieu de s’en tenir à recueillir des faits, à ex- 
poser des résultats obtenus dans des circonstances données, ils tendent presque 
loujours à généraliser, et pour élayer leur système ou en étendre Pappliea- 
tion, ils déduisent des conséquences , par analogie, en dehors des limites de 
leur expérimentalion; ils arrivent ainsi d’ordinaire à formuler en préceptes 
généraux ce qui west applicable qu’à des spécialités. 

Or, cette tendance à généraliser est d'autant plus prononcée que l’expérienee 
de l’écrivain est moindre , et que les observations sur lesquelles il se fonde, 
sont plus incomplètes : c’est à une conséquence toute logique. : 

Il y a d’ailleurs an certain nombre de plantes très-robustes, qui forment le 
fonds de la plupart des petites collections d'amateurs ; ces plantes s’accommo- 
dent jusqu’à un certain point de tous les traitemens ; elles végétent plus ou 
moins mal, mais enfin elles végétent et fleurissent. Ce sont ces plantes là ce- 
pendant qui servent de base à tant d'observations dont on s’exagère la valeur 
et sur lesquelles on bâtit des systèmes. 

Que l’on compare avec les produetions dont je parle , les articles dus à la 
plume d'hommes d’une vaste expérience, qui se sont vouès depuis longtemps 
à l'étude et à la culture des végétaux; je citerai parmi les derniers celui de 
M. Soulanges-Bodin publié dans vos cahiers de mai et juin 1836 : on remar- 
quera bientôt chez les auteurs de ces artieles une attention presque constante à 
préciser la portée de leurs observations, etätracerleslimitesau-delà desquelles 
elles cessent d’être vraies; et s’ils sont amenés à poser des règles générales, ce 
sera toujours avec une réserve presque timide qu’ils sortiront de ee cerele de gè- 
néralités fondamentales qui, par leur nature même, admettent peu d’exceptions. 

Il ne me sera pas difficile d’établir par des exemples puisés dans les arti- 
cles qui m’ont suggérès ces réflexions, à quelles graves erreurs peuvent être 
conduits ceux qui ne s'imposent pas une réserve semblable en éerivant sur la 
culture. Je prends l’article sur LE DÉPOTEMENT DES PLANTES, article qui du reste 
est généralement bon et renferme d’utiles notions; ÿ y his que M. Verdier n’hé- 
site pas dans le dépotement des plantes âgées, à retrancher un à trois pouces de 
vieille terre sur toute la circonférence de la motte, ainsi que toutes les extré- 
mités de racines, qui se trouvent dans la terre à supprimer, que le retranche- 
ment ne fait pas souffrir un assez grand nombre de plantes, (il ne dit lesquelles) 
mais qu’il en est que ce procédé fait périr sur le champ, telles que celles à ra- 
cines capillaires comme les Protea, Erica, Epacris, Chironia, Elichrysum ; 


— 222 — 


que pour celles-ci, il faut se contenter de picoter leur motte, et leur donner Ia 
terre de bruyère pure ou presque pure. 

Voilà le lecteur bien embarrassé, après cela, de deviner quelles sont les plan- 
tes qui s’accommodent du traitement indiqué et quelles sont celles qui ne le 
supportent pas, la distinction est pourtant fort nécessaire ; M. Verdier désigne 
il est vrai comme devant y succomber les plantes à racines capillaires, maïs 
il range à tort dans ce nombre les Protea et les Chironia, deux genres qui, 
chez moi comme chez beaucoup d’autres, végétent bien dans une terre argileuse 
qu’on donne même de préférence au premier. Quant aux Erica, Epacris, Eli- 
chrysum et autres plantes à racines vraiment capillaires, je puis assurer que j'en 
dépote rarement une (les boutures exceptées) sans arracher le chevelu qui ta- 
pisse toute la motte, que je fais cette opération pendant l’été (pour toutes cel- 
les dont Ja floraison est terminée à cette époque), jamais dans la saison froide, 
que le moment de la plus active végétation me paraît aussi favorable pour cela 
que celui du repos, et qu’enfin loin de perdre aucune des plantes que je traite 
ainsi, j’ai observé que cette méthode seule assure complétement leur reprise, 
Voilà déjà une contradiction fo:melle absolue : j’ajouterai que j'ai appliqué ce 
même procédé à des plantes robustes, à fortes racines et qu’il ne m’a pas aussi 
complétement réussi; que pour la plupart de celles-ci, j’ai trouvé beaucoup 
plus sûr de picoter seulement leur motte. 

Je dirai enccre, à propos des précautions nécessaires pour le dépotement , 
que je ne suis aucunement d’accord avec M. Verdier , sur l’utilité de tout cet 
appareil de couches chaudes, tièdes ou froides ; quoique j'ai cultivé depuis 
quelques années 5 ou 400 genres différens de plantes de serre, et des plus dé- 
licates, que j'aie toujours dépoté de préférence en mai, juin et juillet, et assez 
brutalement comme je viens de l’exposer, je me suis toujours trouvé très-bien 
de placer simplement, pendant quelques jours, mes plantes dépotées à l’ombre 
ou tout au plus dans un coin obscur de la serre. 

Si j'en viens à ce qui est dit de la préparation des terres je trouve de même 
des indications tout opposées à ma pratique. La terre de bruyère donnée comme 
la meilleure, ne ressemble aucunement à la nôtre et serait mise au rebut chez 
nous. Je ne sais pas quelles sont les plantes délicates quis’accommodent d’une 
terre dont, pour toute préparation on retire au rateau et à la fourche la plus 
forte partie des racines non consumées el le chiendent; M. Verdier n’explique 
pas mieux quelles sont les plantes moins délicates à qui il donne moitié de 
terre franche et de terreau, il faut deviner. Pour mon compte, je prépare mes 
terres avec grand soin pour toutes mes plantes, et loin de me borner à une va- 
gue distinction de plantes délicates et de plantes voraces, etc., je varie constam- 
ment mes proportions selon les genres, selon les espèces et de plus selon l’état 
des individus. Le sable que j’emploie, et j’en emploie beaucoup, je le choisis 
non pas fin el sans gravier, mais aussi gros que possible pour toutes les espèces 
dont les racines craignent l'humidité stagnante. 

« Je crois avoir fait assez de citations pour prouver que si les pratiques qu’en- 


L 


— 223 — 


seigne M. Verdier sont bonnes, elles ne le sont que pour les plantes qu’il cul- 
tive ; il a eu Je tort grave de ne pas désigner clairement ces plantes, et de 
donner sa méthode comme généralement convenable. 

Je pourrais faire un semblable examen de la note de M. Philippar sur le 
pincement des plantes ; elle renferme de fort bonnes choses, mais le vague 
des indications y est tout aussi frappant el aussi dangereux que dans le travail 
de M. Verdier. Une seule remarque le prouvera : M. Philippar dit que le 
pincement est une opération qui se pratique en toute saison ; je ne sais pas 
comment il entend cela, mais je ne crains pas d’affirmer qu’il n’y a pour la 
plupart des plantes qu’une seule saison où le pincement puisse être favorable, 
et que celte méthode employée à contre-temps a l’effet inévitable d'empêcher 
la formation des boutons à fleurs sur un très-grand nombre d'espèces. 

Maintenant, il faut conclure afin que mon intention soit bien comprise“ loin 
de vouloir proscrire ces communications de leurs essais et de leurs idées que les 
amateurs font au public, je les appelle de tous mes vœux et je m’efforce moi- 
même d’en donner l’exemple : j’ai la conviction que si tout amateur sachant 
obser ver et écrire, s’imposait la loi de publier dans les journaux d’horticulture 
ses remarques privées et les résultats qu’il a obtenus, il en résullterait bientôt 
la diffusion au profit de tous, d’une masse de notions utiles aujourd’hui per- 
dues pour la plupart des cultivateurs. Mais là, me semble-t-il, devrait se borner 
la tâche du plus grand nombre, et elle serait encore assez grande et assez 
belle. Peut-être qu’alors les hommes d’élude, ceux qui se dévouent à la science 
et lui consacrent leur vie, pourraient réunir ces élëmens épars, les trier, les 
classer, et guidés par l’habitude de l’observation sur l’échelle la plus étendue 
avec celte circonspection que donne le savoir, parvenir à en former un corps 
de science qu’on consulterait {oujours sans danger , mais qui ne dispenserait 
jamais de s’éclairer par la pratique. 

Recevez , Monsieur le rédacteur, l'assurance de ma considération 
très-distinguée. 
P. E. DE Puypr. 


PLANTES POTAGÈRES. 


Sur le Bégonia discolor ef particulièrement sur ses usages comme plante 
alimentaire. 


Le Beconra piscozor, H. K. Begonia Evansiana. À. R. (PI. color. n° 61.) 
N'est point une plante nouvelle, mais elle vient de recevoir des applications 
à l’économie domestique qui ajoutent au charme de sa beauté, les qualités 
d’une plante utile et nourricière. 


— 224 — 


Celle Bégone est originaire de la Chine où elle a été primitivement obser- 
vée par Thunberg. M. Ewans l’a rapportée en 1808 de l’ile de Pulo-Pinang, et 
l’a communiquée à MM. Lee et Kennedy qui l’ont propagée. l 

Ses liges sont droites, suceulentes, rougeâtres, rameuses, garnies de feuilles 
inégalement cordées à leur base, alternes, fortement veinées, à bords irrégu- 
lièrement crénelés et dentés, elles sont en dessus d’un vert intense , luisant et 
parsemées de poils groupés ; le dessous est d’un rouge verdâtre foncé , avec de 
grosses veines réliculées et d’un rouge sanguin. Les fleurs sont grandes et d’une 
belle couleur de rose avec des étamines nombreuses, formant, par leur réunion, 
une sorte de pompon d’un jaune doré au centre de la corolle qui se compose 
de quatre pétales dont deux opposés beaucoup plus grands. Ges fleurs offrent 
une magnifique panicule dont une partie retombe en panache. 

Lette belle plante que l’on a cultivée d’abord dans la serre chaude, s’est in- 
sensiblement faite à une fempérature un peu plus basse, de sorte que dans nos 
climats, on l’abandonne maintenant en plein air, pendant toute la belle saison. 
Elle se propage très-facilement de boutureset prend en peu de temps un assez 
grand développement. On a reconnu dans ses feuilles une saveur aigrelette 
fort agréable, analogue à celle que l’on a observée dans la rhubarbe comesti- 
ble; aussi a-t-on fait concourir ces feuilles aux mêmes usages que les pétioles 
de rhubarbe. On confectlionne avec elles lorsque, par la cuisson, elles ont été 
réduites en une sorle de pulpe, des tourtes que l’on a trouvées non moins sa- 
voureuses que celles confectionnées avec les groseilles ou les pommes. 


MÉLANGES. 


Manière de conserver le raisin. 


Dans l'Italie septentrionale, on cueille le raisin par un temps bien sec, on 
ôte avec soin tous les grains gâtés ou écrasés, puis on les place avec précaution 
par deux et trois couches dans une caisse, en séparant chaque couche avec 
des feuilles de pêcher. Cela fait, on met les caisses sur des planches, dans un 
appartement sec, bien aéré, et le raisin se conserve parfaitement jusqu’au 
mois de janvier et même de février. 

— Dans la soirée du 28 juin dernier , on a vu, dans les serres de M. B. 
Nève, à Tournai, un pied de Cereus grandiflorus portant onze fleurs parfaite- 
ment épanouies. C’est une sorte de phénomène d’horticullure, qu’en amateur 
obligeant et zélé, M. Nève s’est empressé de montrer à {ous ceux qui sont ve- 
nus le visiter. 

—Une découverte importante vient d'être faite dans les houillères d’Anzin, 
département du nord ; à onze cents pieds de profondeur, on a (trouvé un Pal- 
mier fossile. Cet arbre était debout , et ses racines implantées dans la couche 


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. 


Besgonma evansraua 


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Phlox Drummoutr. 
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pierreuse, à plusieurs pieds de profondeur ; son {ronc avait environ trente-six 
pouces de diamètre. 


— On admire en ce moment dans les jardins de Lord Melbourne, un 
Fucca gloriosa fleuri. La pointe ou plutôt la tige florifère, qui, d’après un 
calcul établi, se compose de quatre à cinq cents fleurs, a plus d’une demi- 
verge de hauteur et le double de circonférence. — Le Fucca gloriosa est ori- 
ginaire de Virginie. 


Excursion horticole en Belgique ; par M. Beriëze. Extrait d'un rapport fait 
à la Société d'Horticulture de Paris. 


Je suis entré en Belgique par Courtrai, petite ville qui possède un jardin bo- 
{anique , quelques amateurs et quelques jardiniers-marchands. 

L’amateur le plus connu est M. Calevaert-Vermeulen, quia des serreschaudes 
et tempérées remplies de plantes fort estimées. Quant aux établissemens mar- 
chands, on n’y trouve guère que des plantes communes d’orangerie, quelques 
Dahlia , OEillets , Rosiers, etc. Les horticulteurs de Courtrai, pour célébrer 
le passage du roi dans leur ville, qui a eu lieu le 20 août dernier, dépavèrent 
la plus grande place de Courtrai, et ils y improvisèrent un jardin planté de 
végétaux des tropiques, de la Nouvelle-Hollande et du Japon. Au milieu, 
sur un lac , se jouaient des oiseaux d’un plumage rare. 

J'appelle Gand la capitale de l’horticulture belge. Là tout le monde est jar- 
dinier ou par goût, ou par profession, et il n’y a sans doute pas de contrée qui, 
relativement à sa population , réunisse autant d'amateurs, et un choix aussi 
nombreux et aussi varié de plantes rares et remarquables. Feu M. Van Hul- 
ten, ancien président de la Société d’horticulture de Gand, a puissamment 
contribuë à faire naître, entre les jardiniers et les amateurs, une émulation 
assez vive pour doter la ville d’une industrie inconnue ayant lui. C’est la So- 
cièté de Gand qui, la première, eut l’idée de ces expositions publiques si fécon- 
des en résultats, et qui ont trouvé tant d’imitateurs. La première exposition 
de Gand a eu lieu le 7 février 1809, dans le jardin d’un cabaret; elle consis- 
tait en une trentaine d’arbustes. Dès l’année suivante , les expositions eurent 
un local particulier, et le nombre des plantes s’accrut rapidement de trente 
à quatre cents et cinq cents. En 1816 seulement, la floraison fut exigée comme 
condition d’admission : depuis cette époque, les expositions devinrent de plus 
en plus riches et complètes : la cinquantiëme, depuis 25 ans, qui eut lieu 
en 1833, comptait environ trois mille plantes, dont il s’est vendu pour 
plus de 30,000 fr. 

Les Gantois manquaient d’une salle pour leurs expositions : les horlicul- 
teurs se réunissent, ouvrent une souscriplion , et, dans l’espace de quelques 
jours , ils trouvent 180 mille francs. Cette salle est actuellement er construc- 
tion sous la surveillance de M. Coryn. 

Tome JII. 29. 


— 226 — 


Ïl y a en ce moment, dans l’intérieur de la ville de Gand, deux cents six 
serres , et soixante, aux environs , à deux lieues de rayon. Son commerce de 
plantes se monte, depuis l’année dernière, à plus de 1,300,000 francs. Les 
grands jardiniers de Gand expêdient des végétaux, non-seulement dans toute 
la Belgique, mais encore en France , en Hollande, en Angleterre , en Alle- 
magne, en Italie et jusqu’en Russie. Il y a quelques jours qu’un bâtiment est 
parti pour l'Autriche avec plus de six mille Cameilia destinés pour les serres 
impériales : peu de temps auparavant, un autre bâtiment chargé de différens 
végétaux est parti pour Riga. 

Il existe depuis trois ans, un journal des jardiniers, intitulé lHorti- 
culteur belge, imprimé à Bruxelles. Cet excellent journal, qui m’a fourni 
des renseignemens spéciaux sur les cultures belges, renseignemens que jai 
consignés dans ce rapport, soutient avec avantage la haute réputation qu’il 
s’est justement acquise dans le pays et à l'étranger. Les matières qu’il con- 
tient sont bien choisies, traitées avac lucidité et mises à la portée de tout le 
monde. Les plantes y sont décrites avec précision, les planches bien exé- 
culées et les fleurs bien dessinées. Aussi de nombreux abonnés sont venus de 
toute part apprécier, soutenir et encourager les collaborateurs de cet intéres- 
san{ ouvrage. 

Je fais des vœux bien sincères pour que l’Horticulteur belge continue de 
prospérer : l’horticulture ne pourra qu’y gagner. 

Parmi les horticulleurs de Gand , je me bornerai à citer ceux qui jouissent 
d’une célébrité plus reconnue. 

M. Mechelinck mérite d’être nommé le premier. Sa fortune considérable lui 
permet de ne borner ses goûts, ses connaissances el ses acquisitions qu'aux 
limites de la science elle-même, Il ne cultive que des végétaux de prix, et ses 
serres pourraient servir de modèles, tant les plantes semblent s’y plaire. 
Pour obtenir ce résultat il n’épargne ni soins , ni veilles , ni dépenses ; presque 
toutes les grandes collections ont des serres spéciales, où elles végètent sépa- 
rément ei à demeure. Il pratique avec succès l’incision annulaire sur les Rho- 
dodendrum arboreum pour les déterminer à la floraison. 

Parmi les plantes rares qui embellissent les serres de cet intelligent horti- 
culteur, je me bornerai à citer de forts Crinum amabile et augustum que j'ai 
vus en fleur, beaucoup d’Amaryllis, des variètés de Sfrelitzia, une belle 
collection de Camellia, dont plusieurs reticulata de cinq pieds de hauteur ; 
plusieurs variètés d’Erica, d’Epacris, d'Acacia, des forts individus de 
Rhododendrum Smithii, Altaclarence, Rousselianum ; toutes les Azalées 
nouvelles, un fort Telopea speciosissima, qui fleurit tous les ans, des Banchsia, 
des Driandra, des Enkianthus, des Protea, des Pæonia et un Dorianthes 
excelsa qui a remporté le prix de belle culture à l’exposition jubilaire, où il 
a paru en fleur pour la première fois sur le continent. M. Mechelinck a fait 
des efforts inouïs pour amener à la floraison celte magnifique plante. I a ob- 
servé que la tige grandissait plus la nuit que le jour, et que quand le bouton se 


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forma au mois de septembre , la tige resta stationnaire, pendant plus de quinze 
jours. 

Les Orchidées de cet habile horticulteur dépassent une centaine d’espèces : 
elles sont dans un état de végétation parfaite, et traitées comme il a été 
indiqué plus haut. La plupart fleurissent chaque année ; plusieurs même, 
aidées et secondées par la main habile du propriétaire, sont parvenues à per- 
fectionner leur fructification M. Mechelinck en espère des produits curieux. 

La seule Orchidéte que j'aie vue en fleur dans ses serres, c’est l’'Oncidium 
papilio, originaire de l’ile de la Trinité, qui, sur une hampe de 3 pieds, 
porte des fleurs d’un jaune brillant, dont la forme représente, à faire illusion, 
un papillon posé sur une branche. Elle fleurit successivement pendant six se- 
maines ; elle est encore d’un prix fort élevé. Le plus beau Magnolia me<tro- 
plulla de la Belgique se trouve dans le jardin de M. Mechelinck. Cet amateur, 
qui est le soutient de l’horticulture belge et le protecteur des jardiniers- 
marchands, a déjà obtenu vingt-six médailles aux différentes expositions. 

M. Cazier, beau-frère de M. Mechelinck, possède une riche collection de 
Camellia. nous fit remarquer un pied de Cuscuta verrucosa, qui, misen pleine 
terre , au printemps, près d’un massif de Syringa, s’empara du massif tout 
entier, et finit par l’étouffer. 

M. Buyck Vander Meersch introduit journellement en Belgique des plantes 
rares et chères, et fait un commerce étendu avec l’étranger, où sa réputation, 
justement méritée , est avantageusement établie. Il tient, pendant toute l’an- 
née, la plupart de ses végétaux délicats dans une serre exposée au plein nord, 
découverte en été, et vitrée en hiver. On trouve chez M. Buyck lés plantes les 
plus à la mode et les plus recherchées. J’ai remarqué trente-cinq variétés de 
Magnolia, vingt variétés de Pivoines en arbre, soixante Herbacées, vingt 
variétés et espèces de Rhododendrum arboreum , soixante-quinze variétés 
d’Amaryllis et environ 310 variétés et espèces de Camellia. 

(La suite au prochain cahier.) 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


Société D'HORTICULTURE ET DE Boranique DE BRuGEs. — Extrait du procès- 
verbal de la séance du 25 juin 1836. 


Le fauteil est occupé par M. Coppieters-Twallant, vice-président de la 
Société. 

Les membres du conseil-administratif, présens à la séance, sont MM. Chan- 
trell-De Stappens , Anthierens, commissaires, et Naert, secrétaire. 

MM. Van Wymelbeke-Vercauleren, Snauwaert, Van Heerswynghels-Jans- 


— 928 — 


sens et Ceoens , membres de la commission-adjointe qui , au vœu de l’art. 25 
du règlement, prennent part aux opérations du jury sont également présens à 
la séance. 

Un premier scrutin est ouvert en faveur de la plus belle culture ; le premier 
prix est décerné, à l’unanimité des suffrages, au Dracæna draco , de la collec- 
tion de Mie Byden , exposé sous le n° 408. Le second prix est accordé à l’Erica 
ventricosa, de la collection de M. Chantrelle-De Stappens, n° 124. Un premier 
accessit au Pimelia decussata , de la collection de M. Anthierens, n° 61, etun 
second à l’A/stræmeria pulchella, de celle dudit M. Chantrell-De Stappens, 
n° 120. 

Un nouveau scrutin est immédiatement ouvert pour la collection de plan- 
tes et arbustes, en fleur, la plus riche et la plus distinguée par la belle culture 
et la diversité des individus; le prix est partagée entre MM. Snauwaert et 
Ant‘hièrens ; la collection de M. Chantrell-De Stappens est mentionnée hono- 
rablement. 

La médaille réservée pour la plante la plus rare, n’a pu être décernée. 

Pour extrait conforme : le secrétaire, 
NAERT. 


SocIETÉ D'AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE LOUVAIN. 
Procès-verbal de la séance du 28 juin 1836. 


M. le vicomte Deschrynmakers de Dormael, vice-président de la Socièté , 
occupe le fauteuil. 

Le conseil des juges est composé de MM. J. Hambrouck. L. Carleer, Donke- 
laar, H. Carolus , Rosseels, Vannes-Delhaye, Ad. Everaerts et Vanderbuecken. 

M. le président ouvre la séance et procède à l’installation du jury. 

Après avoir rempli les formalités prescrites , le conseil décerne le prix des- 
tiné à la plante la plus rare au n° 295, Phlox Drummondi, (PI. color. 62.) 
Exposé par M. Jean Verschaffelt, de Gand. 

Le conseil s'occupe du choix de la collection la plus riche. Après deux 
tours de scrutin, la médaille est décernée au contingent de M. le vicomte Des- 
chrynmakers. 

Le prix de belle culture est adjugé au n° 411, Mesembryanthemum viola- 
ceum exposé par M. Adrien Everaerts; et le premier accessit au n° 30, Gladio- 
lus hirsutus, exposé par M. Deschrynmakers ; le n° 12, Rhododendron Smithii 
fl. alb. exposé par M. Deschrynmakers, obtient l’accessit. 

Le jury procède au choix de la plus belle collection de Roses. Le prix est 
adjugé à la collection n° 6, elle est de M. Decoster-Marchal. 

La collection présentée au concours par M. Carolus obtient l’accessit. 

Pour extrait conforme, 
Dr VANWEVERENBERGH , Secr.-Adj. 


— 229 — 


La SociËTé D'HonTiCULTURE DE Lire a décidé dans sa séance du mois 
d’avril dernier, que les trois médailles pour les concours annuels de culture 
de Tulipes seraient décernées ainsi qu’il suit : 

1° A la collection la plus importante. 

%% A la collection qui, inférieure à la précédente, offrira néanmoins 
cinquante fleurs jugées remarquables, 

3° A la collection qui approchera le plus des deux précédentes. 

La Société a désigné pour composer le jury d'examen, mesdames Heeg- 
mann , Lefebvre et Gracy; ce jury sera présidé par M, le général Jouffroy, 
qui aura voix délibérative lorsqu'une des dames croira devoir se récuser. 


Charleston , le 4 mai 1836. 


À Monsieur le rédacteur de l'Horticulteur Belge. 


Monsieur, 


Je viens de visiter un salon de fleurs, dans la capitale de la Caroline du 
sud ; en Belgique une semblable exposition pourrait à peine être mentionnée, 
mais ici, où l'étude de la botanique trouve encore si peu de partisans, une 
exposition de plantes, quelque mesquine qu’elle soit, par le nombre des es- 
pèces ou leur mauvais choix, doit faire plaisir aux amateurs de l’horticulture. 
C’est une première pierre d’un monument qui doit compter partout des suc- 
cursales. Je vais essayer, par une énumération exacte, de vous donner une 
idée de la première exposition amérieaine. 


4 Ficus elastica. 


1 »  nymphææfolia. plantes fort belles et bien cultivées. 
1 Phœnix dactilifera. 


2 Arbutus unedo. 

= Lassnus. snolissafalss. Indigènes ou acclimatés. 
»  sassafras. 

Plusieurs Citrus , qui n’offraient rien de remarquable. 

2 Cactus opuntia (indigène). 

1 »  speciosissimus. 

3 Amaryllis atamasco (indigène). 

4 » jonhnsoniensis. 

1 Coffea mocha ( en fleurs et en fruit, c’est un bel arbre). 

2 Fuchsia coccinea. 

1 Xylophylla angustifolia (Bahama Islands). 

2 Lonicera Japonica. 

1 Tropæolum coccinewm. 

2 Gladiolus cardinalis ( coccinea) ? 


— 0 — 


2 Philadelphus grandiflorus (acclimaté). 

3 Verbena melindris. 

Une grande masse de Pelargonium, reçus d'Angleterre. Ce qui n’exeluait 
pas le P. Carolinianum (indigène). 

Plusieurs Rosiers, tels que le Multiflora alba, Belle de Monzy, Microphylla, 
Gloire de France. 

A la manière anglaise, on avait exposé des fleurs en bouquets , je remar- 
quai des : 


Rosa Carolinia (corymbosa de Ehrhart). 
g levig ii Indigènes ou acclimatées. 
» lucida. 


»  seligera, 
»  rubiginosa. 

Des Pivoines , des Dahlia mal venus. 

Liriodendrum tulipifera (indigène dans tous les bois). 

Melia azedarach (indigène ; les rues de Charlestown et de Savannah en sont 
plantées). 

Des Magnolia glauca et grandiflora (indigènes ou acclimatés). 

Quelques fruits et légumes s’y trouvaient aussi. Les Fraises, les Artichauds, 
les Salades, Scorzonères et les Radis , s’y faisaient remarquer par leur 
beauté. 

La plupart des plantes s’y {rouvaient exposées sans dénomination et lors- 
que, par hasard, on en avait placé une , presque toujours l’inscription était 
en anglais, fort rarement en latin. 

En général les sociétés américaines manquent de stimulant; elles ne distri- 
buent point de médailles ; elles se contentent d'une mention honorable dans 
les feuilles. Parfois cependant des prix sont décernés , mais c’est en valeur 
monétaire, ce qui n’a d’attrait que pour les jardiniers; ceux-ci exposent 
pour trouver du débit à leurs plantes, et non pour concourir aux progrès de 
l’horticulture. 


A ——_—_—__—_—_—_—_—_—_—]_— —_ 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boranica REGISTER , or ornamental Flower-Garden, etc.; par J. Linpsey, 
vol. IX. n° 5 et 6, de la nouvelle série. Juin (deuxième partie) et Juillet 1836. 


1865. Dexprogrun macrosracayum. Caulibus teretibus pendulis flagellifor- 
mibus ; foliis ovato-lanceolatis, submemhranaceis ; floribus ternatis, race- 
mum spurium formantibus ; sepalis acutis , ovatis ; petalis lanceolatis, se- 
palo supremo subæqualibus ; labello cucullato, venoso : limbo ovato, obtuso, 
ciliato , intüs pubescente. 

Cette espèce, qui offre beaucoup de traits de ressemblance avec les D. Pie- 
rardi, Cucullatum où Pulchellum , a èté découverte dans l'ile de Ceylan par 


LE = 


M. James Macrae, qui l’a envoyée, l’an passé, à la société d’horticulture de 
Londres ; elle se trouve également dans la collection de M. Bateman , où elle a 
fleuri au mois de juin. 

1866. Manrrria cornirozra. Caule herbaceo, volubili, tereti, scabriusculo- 
foliis ovatis, basi cordatis, apice acutis utrinque subtiliter pubescentibus ; 
pedunculis axillaribus 1-floris. 

M. Conprrozta. De Can. Prodr, 4. 362. — Marr. Spec. Nat. med. bras. 
p- 19. t. 7. 

Cette espèce, originaire des forêts du Brésil, y a été observée par le 
d' Martius, aux environs de Villarica, dans la province des Mines. Comme orne- 
ment de nos serres la plante est très-jolie ; elle fleurit au mois de juin. 

1867. Errpexprum armeniacum. Caulibus teretibus ; foliis lanceolatis co- 
riaceis, acutis, subplicatis ; racemis pedunculatis, cyfindraceis, nutantibus ; 
sepalis patuhs, ovatis, acutis; petalis setaceis ; labelli subcucullati laciniis la- 
teralibus rotundatis : intermedi ovatä, acuminatà ; callo magno, oblongo in 
disco. 

l'Épidendre à fleurs couleur d’abricot, l’une des espèces les plus singulières 
du genre, est originaire du Brésil, d’où elle fut envoyée en 1855 , à la So- 
cièté d'Horticulture de Londres. MM. Rollisson qui en ont aussi reçu presque 
en même temps un exemplaire, l’ont vu fleurir dans leurs serres, à Tooting, 
au mois de juin. 

1868. Craræcus PRuntroztA : Foliis oblongis, inæqualiter serratis, glabrius- 
culis; spinis mediocribus rectis; pedunoulis villosis; fructibus oblongis, 
dipyrenis. 

C. Prunirozia. De Cap. Prodr. 9. 627. 

Messrizus PRUNIFOLIA, Por. Dict. Encyc. 4.443. 

1869. Hyacnraus spicarus. Corollis campanulatis, semisexfidis, spicalis ; 
siaminibus membranaceis. 

H. Sricarus. Smira. Prodr. FI. Graæc. 1. 237. 

Cette Jacinthe, qui n’était connue que par ce qu’en a dit J. E. Smith, dans 
son prodrome d’une flore de la Grèce, publié en 1791, a pour patrie l'Ar- 
chipel de la Grèce, où elle n’existe à la vérité que fort peu abondamment. 
Elle a été apportée en 1826 de l’ile de Zante, par M. H. F. Talbot, et se ré- 
pandra bientôt vraisemblablement dans nos jardins, où elle sera accueillie 
avec d’autant plus de plaisir que ses fleurs paraissent vers la fin de février , 
époque à laquelle on en voit encore très-peu dans nos plate-bandes. 

Ses feuilles sont linéaires, peu consistantes, et penchées, entourant à leur 
base une hampe cylindrique, droite , grêle , haute de deux pouces, portantun 
épi terminal, composé de huit à neuf fleurs qu’accompagnent des bractées 
membraneuses, et diaphanes. Le périanthe est campanulé , divisé au delà de 
moilié en six segmens élalés, roulès vers le bout , d’un blanc bleuâtre, pur- 
purescent, avec une ligne médiane d’un bleu assez prononcé. Les six étamines 
ont leurs filamens membraneux, connivens avec le tube du périanthe , dilatés 


— 232 — 


en {rois dents, dont l’intermédiaire porte une anthère d’un bleu foncé. L’ovaire 
est presque rond, renfermant plusieurs ovules cylindriques, disposés en rayons 
autour d’un placenta central, 

1870.— Eripenprum cLavarum. Caule clavato in pseudobulbum ovale des- 
sinente diphyllo; foliis lanceolatis patulis ; racemo simplici, subæqual ; 
bracteis ovatis, canaliculatis, ovariis inferioribus duplô brevioribus ; sepa- 
lis petalisque lanceolato-linearibus, æqualiter patentibus ; column clavaté , 
labelli tripartiti basi bicallosi, laciniis lateralibus ovatis, subfalcatis, mar- 
gine posteriore denticullato : intermedi@ laminà ovatä, acuminatä. 

Cette Épidendre a été découverte en 1834, aux environs de Cumana, par 
M. Henchman, et communiquée l’année suivante, par ce botaniste, à lord 
Grey de Groby. C’est dans les serres de ce dernier qu’elle a fleuri au mois 
de juillet. 

1871. MaxizrartA AROMATICA. Pseudobulbis ovatis, compressis ; foliis 
pluribus oblongo-lanceolatis, plicatis, scapis unifloris erectis longioribus ; 
sepalis ovato-oblongis petalisque conformibus acutis ; labelli semi cylin- 
dracei laciniis lateralibus porrectis subulatis ; intermedi@ bilabiatà ! labio 
superiore truncato nano, inferiore spathulato, apice recurvo serrulato. 

M. aromarica. Gran. in Hook. Exot. F1, 219. — Ianpr. Gen. et sp. 
Orchid. pl. p. 146. 

Corax aromaricus. SPRENG. Cur. post. 307. 

Le Mexique est la patrie de cette Maxillaire, dont la fleur exhale une 
odeur suavye de canelle; on est redevable de sa possession à lord Napier qui 
en a fait l'envoi au jardin botanique d’Édimbourg, dans le courant de 1826. 
Elle a fleuri au mois de mai de l’an passé. 

1872. Crvyer. Nat. ord. Orcainæa. Gynand. Monand. Sepala et Petala 
similia, lanceolata, conniventia : lateralibus basi obliquis. Labellum multo 
majus, membranaceum , cucullatum , nunquam expansum, cum column 
clavaté marginaté semiconnatum. 

C. rosea. Pseudobulbis subrotundis ; foliis lanceolatis, plicatis; spieis 
3-4-floris; floribus pendulis. 

MM. Loddiges ont reçu dernièrement du Mexique, celte orchidée dans la- 
quelle le professeur Lindley a trouvé les élèmens caractéristiques d’un genre 
nouveau. Il lui a donné le nom de Crybe, dérivé du verbe grec Xourro, cacher, 
faisant allusion à la manière dont le gynostème se trouve exactement recou- 
vert par l’enveloppe florale. Le Crybe à fleurs roses, seule espèce connue jus- 
qu’à ce jour, développe ses corolles au mois de juin. 

Le pseudobulbe est arrondi, irrégulièrement anguleux, surmonté d’un pro- 
longement grêle, cylindrique, servant de support à trois feuilles engainan(es, 
lancéolées , plissées, et acuminées. La hampe est grêle , cylindrique , latérale 
au pseudobulbe , terminée par quatre ou cinq fleurs disposées en épi lâche. 
Ces fleurs, qui ne paraissent point susceptibles d’un épanouissement complet, 
ent près de deux pouces de long et la forme d’une massue; les sépales sontégaux, 


< 


obovales-lancéolés, adhérens à leur base, verdàtres , tachetés de pourpre au 
sommet ; les pétales n’en diffèrent que parce que leur nuance, blanchâtre à la 
base, prend vers l’extrémité une teinte pouprée vive et profonde. Le labelle 
est plus long , presque ovale , aigu, d’un pourpre intense, avec les bords cris- 
pés , plissés et infléchis ; sa base n’adhère qu’en partie au gynostème. Celui-ci 
est en massue , cylindrique inférieurement , rebordé au delà du point d’inser- 
tion du labelle , dans le voisinage duquel se trouvent aussi deux dentelures ; 
le sommet présente une sorte de capuchon que termine l’anthère, son oper- 
cule recouvre les masses polliniques. 

1873.— KERRIA JAPONICA. 

1874. Crarzcus pLarypuyLia. Foliis pinnatifidis, basi truncatis cuneatisque 
lacinis, apice serratis subtus ramulisque pubescentibus; stipulis semicordatis 
dentatis integrisque; cymis villosis; pomis oblongis nigris pubescentibus tri- 
pyrenis; laciniis calycis erectis, integris. 

C. Fissa. Hort. nec. Boscuü. 

Suivant {outes les apparences, cette espèce, que longtemps on a confondue 
avec l’Aubépine (C. Oxyacantha), serait originaire du nord de l’Europe ou de 
l'Asie, du moins on l’a retrouvée depuis peu dans les forêts limitrophes de 
l’une et l’autre de ces parties du globe; elle a aussi de grands rapports avec 
le C. Melanocarpa de Bieberstein; mais outre que ce dernier a l’Asie mi- 
neure pour patrie, d’autres caractères l’isolent de l’Alisier à larges feuilles. 

1875. Brirenaria. Nat. ord. Orcrinez. Gynand. mon. Sepala patula, li- 
bera, subæqualia; lateralia cum basi producté columnæ connata vix basi obli- 
qua. Petala sepalis duplo minora.Labellum cum pedemucronato columne ar- 
ticulatum , trilobum, medio callum. Columna brevis, semiteres, mutica: 
Anthera mutica, subcristata. Pollinia 4, per paria incumbentia; caudiculis 
duabus distinctis materiei viscide rostelli adhærentibus ; glandulé oblongä. 

B. Auranriaca. Pseudobulbis subrotundis , compressis, diphyllis ; foliis 
oblongis; plicatis, racemi erecti longitudine ; petalis erectis ; labelli lobis la- 
teralibus semicordatis , intermedio transverso ovali sub undulato basi bical- 
loso ; column& pubescente. 

Le professeur Lindley a établi le genre Bifrenaria, pour une épiphyte nou- 
velle , originaire de Démérary, qu’il n’a pu placer dans aucun des genres 
existans. Cette jolie plante, envoyée il y a quelques années, au duc de De- 
vonshire , a fleuri dans sa collection à Chiswick, au commencement du mois 
d'octobre 1835. Le nom de Bifrenaria , imposé au genre nouveau, exprime la 
disposition particulière des masses polliniques et de leurs caudicules , unies 
à la glandule par un double lien ou frein. : 

Le Pseudobulbe est presque rond, comprimé, couronné par deux feuilles 
oblongues, plissées, acuminées, et maculées. La hampe s’élance de la base 
inférieure et latérale du pseudobulbe; elle a ses articulations garnies d’écailles 
spathiformes , engainantes , lancéolées et brunes; elle est terminée par une 
grappe lâche, composée de dix ou douze fleurs, d’un jaune orangé. Le périan- 

Tous HI. 30. 


— 1934 — 


the est bilabié; les sépales latéraux sont ovales, obtus, étalés, pointillès de 
fauve et pubescens en dessus, du double plus larges que l’intermédiaire qui est 
oblong et aigu; les pétales sont ovalaires, arrondis, dressés et crénelès. Le 
labelle est articulé inférieurement au gynostème, par un onglet cunéiforme, 
épais, charnu , de la longueur du limbe avec la troncature terminale , {rans- 
verse et calleuse, son limbe est partagé en trois lobes, dont l'intermédiaire 
est fort élargi, presque ondulé en ses bords, d’un jaune assez pâle, mouchetë 
de rouge orangé ; les deux latéraux sont relevés, réniforme, avec un appendice 
calleux et échancré à leur base. Le gynostème est presque cylindrique , pubes- 
cent avec la face postérieure du clinandre acuminée. L’anthèreest triangulaire, 
ciliée sur ses angles, dont les deux latéraux sont plus prolongés. Les masses 
polliniques sont bilobées , portées chacune sur une caudicule que la glandule 
réunit par une sorte de frein. 

1876. — Iris ALATA. Imberbis ; acaulis; fohis ensiformibus ; corollæ tubo 
longissimo ; laciniis interioribus minimis; styli laciniis obtusis , undulatis, 
lacinias exteriores æquantibus. 

I. Arara. Dictr. Sp. pl. 2. 436. — Porn. Iter. 2. 86.— Bivona. PL. Sic. 
cent. 1. p. #4. 

I. Scorriornes. Desr. F1. alt. 1. 40. t. 6. 

I. Microrrera. Vaur. Enum. 2. 142. 

I. TransracnarTa. BrorT. F7. Lusit. p. 52. 

Juno scorProines. Trarrin. Tab. 652. 

I. Buzsosa Larirora. CLus. Hist. plant. rar. 210. 

1877. — Crarzæcus pyriro1tA. Foliis ovato-ellipticis, inciso serratis, plica- 
tis :pedunculis juniorum ramulisque hirsutis ; calycibus hirsuhis, laciniis glan- 
duloso-serratis; fructibus glabris, pendulis pyriformibus, ë-pyrenis, laciniis 
calycinis , reflexis. 

C. Pyrrroura. Hort. Kew. 2.178. — De Canv. Prodr. 2. 627.— Lounow's. 
Arb. Brit. t. 31. B. b. 

1878. Scizca curanrana. Foliis lanceolatis, planis, brevissime densissi- 
meque ciliatis ; corymbo paucifloro ; capsulis rostratis. 

S. Cupanrana. Rorn. Er Scr. Sp. pl. 7. 559.—Gusson. Prodr. F1. Sic. 1.416. 

S. Fisrucosa. RAFINESQUE. 

OrnirnocaLum corruLEUM. Rarin. Caratt. 85. 

Hyacnruus Slellatus cœruleus umbellatus latifolius. Curanr. Pamph. Sic. 
vol. 1. t. 20. 

Dans son hisloire naturelle des plantes de la Sicile, le moine Cupani a décrit 
et figuré comme appartenant au genre Hyacinthus, cette Scille que Rafi- 
nesque à placée ensuite dans le genre Ornithogalum , avant d’en faire une 
Scilla. Des bulbes en ont èlë apportés en Angleterre, par M. W. Sirangs- 
ways, en 1826; ils avaient été recueillis aux environs de Villafra{a, d’Ogliastro 
et de Castrogiovanni où la plante ne parait pas être très-rare. 

1879. Evrpexorom srrinum. Foliis in pseudobulbos subternis lanceolatis ; 


= 


seapo ramoso foliis multo longiore; sepalis oblongis acutis petalisque lanceolatis 
patentibus ; labelli cuneati lobis lateralibus ovatis : intermedio maximo apice di- 
latato subreniformi sulcato basi in disco biappendiculato (a columnäà ferè 
libero). : 

E. Brripux. Auez. Guyan. p. 824.—Svvanrz. F1. Ind. occid. 3. 1489. — 
Waizco. Sp. pl. 3.—Rrpour. Lil. 84. 

E. Paprzionaceum. Wesr. St. Cruc. p. 230. Sec, Wiep. 

Hezzeporine Flore papilionaceo. Prum. Sp. 9. ic. 166. fig. 1. 

La plante que nous donnons ici sousle nom d'Épidendrum bifidum, d’après le 
professeur Lindley , ne ressemble guère à celle qui a été figurée sous le même 
nom, dans la collection des Liliactes de Redouté; et l’on n’est pas plus d’ac- 
cord sur les lieux de son origine. Notre figure a été dessinée d’après trois plan- 
tes différentes, envoyées dans le courant de 1835, des iles de Saint-Chris- 
tophe , de Saint-Bartolomé et de Sainte-Croix , des Antilles à MM. Loddiges. 
Selon Redouté, la sienne aurait été rapportée de l’ile Saint-Thomas, par Ried- 
ley, jardinier de l'expédition du capitaine Baudin. Aublet dit l'avoir trouvée 
à Cayenne, Plumier à Saint-Dominique et Swartz à la Jamaïque. 

1880. Gonrrra vinosa. Erecta ; foliis lineari-oblongis , sub dentatis, glabris ; 
petalis subrotundo-cuncatis, undulatis, immaculatis; staminibus alternis, 
minoribus ; antheris phæniceis, apice luteis cassis ; stigmatibus pallidis ; caly- 
cis tubo laciniis triplo breviore; seminibus atro-fuscis, unicoloribus. 

Cette troisième espèce de Godètie, a èté découverte, avec les précédentes 
que nous ayons comprises dans nos cahiers d’avril et de mai , par M. Douglas, 
en Californie; et de même aussi elle fail partie de la collection de la 
Société d’'Horticulture de Londres, qui, vraisemblablement se hâtera d’en 
communiquer des graines que l’on paraît devoir en obtenir abondamment. Sa 
floraison a lieu au mois d’août. 

C’est une plante annuelle, qui ne s’élève guère au-delà de deux pieds. Ses 
tiges sont droites, assez grêles, cylindriques, d’un brun rougeâtre , garnies 
de feuilles linéaires-oblongues, très-peu saillantes. Les pétales, au nombre de 
quatre, sont grands, étendus, concaves, un peu cunéiformes au bord antérieur, 
qui est irrégulièrement incisé et échancré; le diamètre de la corolle est de 
près de deux pouces; sa couleur est le blanc nuancé de pourpre veineux ; le 
tube du calice forme à peine le tiers de l’étendue du limbe. Les huit étamines 
ont leurs filamens presque nuls et blanchätres; les anthères sont plus longues, 
cylindriques, biloculaires, d’un pourpre vineux, {erminés par un bouton 
courbè, jaunâtre ; le style est plus long que les étamines , grèle, violâtre, 
terminé par un stigmate à quatre lobes étalés en croix, dont l'extrémité est 
roulée. Le fruit consiste en une capsule alongée, à quatre côtes arrondies, 
renfermant un grand nombre de graines petites et d’un cendrè brunâtre. 


— 236 — 
Curtis Boranicaz MaGazixe; or Flower Garden displayed, etc. par 
W. J. Hooker, nouvelle série; tome X , n° 115. Juillet 1836. 


83500. DRYANDRA PTERIDIFOLIA, Foliispinnatifidis, caule abbreviato, erectius- 
culo, vel propense decumbente tomentoso longioribus : lobis elongato-linearibus 
acutis, seu oblongo-linearibus, obtusis, mucronatis, margine revolutis; perian- 
thii laminis colorato-lanatis , apice penicellatis ; involucri squamis exteriori- 
bus lato-ovatis, spadiceo-tomentosis. 

S. PreripiroLra. Browx in Lin. trans. v. 10. p. 215. — Ir. Prodr. v. 1. 
p.399. — Rorm. er Scuurr. Syst. veget. 3. 447. j 

D. Brecuxirozra. Brow« an Lin. trans. et Prodr. necnon. RoEu er Sox. 
Syst. veget. in loc. cit. 

Dans son excellent prodrome d’une flore de la Nouvelle-Hollande, ainsi que 
dans l’essai d’une monographie des Protéacées, qui fait partie du 10° vol. des 
Transactions de la société Linnéenne, M. Robert Brown a donné la descrip- 
tion du Driyandra pteridifolia qu’il a observé sur les bords du détroit du roi 
Georges, puis il a décrit sous le nom D. Blechnifolia, une autre espèce exis- 
tante dans l’Herbier de Banks, remise à ce célèbre naturaliste, par M. Ment- 
zies, chirurgien à bord du vaisseau expédilionnaire que commandait le capi- 
taine Vancouver, dans son voyage autour du monde, et qui fut chargé parti- 
culièrement de récolter des plantes. Des graines rapportées de l'Australie, 
en 1823, par l'infatigable botaniste-voyageur, M. W. Baxter, et semées au jar- 
din royal de Kew, comme étant celles du D. pteridifolia, ont, par leurs pro- 
duits, amené les bolanistes à reconnaître que les deux Dryandra cités plus 
haut, devaient être réunis sous un même nom spécifique, vu qu’ils ne diffe- 
raient que par une indication plus prononcée des nervures des lobes ou divi- 
sions des feuilles. 

C’est un arbrisseau que nous voyons s’élever à la hauteur de cinq à six pieds, 
se divisant en plusieurs rameaux flexibles; ses feuilles sont excessivement rigi- 
des, serrées, éparses, pinnatifides ou très-profondèment incisées, à découpures 
linéaires, trinervurées , formant de chaque côté des angles droits, avec l’axe de 
la feuille, à bords roulès inférieurement , d’un vert agréable en dessus, d’un 
fauve brillant en dessous, jaunâtres à l’extrémité qui est pointue. Les pétioles 
sont plus épais à leur base et garnis de poils assez raides. Les fleurs sont ter- 
minales, placées sans ordre, et en nombre considérable sur un réceptacle plane, 
garni de paillettes et ceint d’un involucre à écailles épaisses , imbriquées et 
d’un fauve brunâtre; chacune d’elles est composée d’un périanthe à quatre di- 
visions égales, fort étroites , très-alongées , aiguës et brunâtres; il y a un sem- 
blable nombre d’étamines logées ou implantées dans une cavité de chacune 
des divisions du périanthe , et en outre quatre squamules hypogynes. L’ovaire 
a deux loges renfermant une graine chacune. 

3501. TRADESCANTIA viRGINICA. Var. F1. ALBoO. 

Celte varièté ne diffère du type de l’espèce que par la couleur de ses fleurs 
dont les pétales sont blancs, nuancés de violâtre vers l'onglet. 


om 
EE |, 17 1 


8502. Acacia PROMINENS. Glabra ; phyllodiis lineari-lanceolatis, acutis, 
patentibus , retrorso-falcatis rectisve uninervibus tenuissime ciliatis, mucrone 
subuncinato terminatis; margine antico versus basin uniglanduloso ; qlan- 
dul& leviter elevatä ; racemis terminalibus axillaribus 6-10-cephalis phyllodio 
paulo longioribus; floribus 5-partitis ; petalis ovato-oblongis, sub acuminatis - 
stylo staminibus parum longiore. 

A. Promnens. G. Dox. Syst. of Gard. 2. 406. 

Les rives sauvages du Népéan, Nouvelle-Galles du sud, produisent cette 
Acacie qui s’y fait remarquer par une croissance dont ces lieux arides offrent 
peu d'exemples; dans nos serres tempèrées, elle ne dépasse point la hauteur 
ordinaire d’un arbuste ; mais elle fleurit assez régulièrement au mois de sep- 
tembre. 


3503. PassiFLorA KERMESINA. Scandens; glaberrima, cirrhata; foliis 
cordato-3-lobis, obtusis, integerrimis , subis discoloribus; petiolo 2-3-jlandu- 
loso; stipulis semi cordatis, magnis; pedunculo 1-floro, nudo; calycis segmen- 
tis uniformibus, lineari-oblongis, demüm reflexis ; coron@ erectiusculé ; 
column elongatä. 

Cette Grenadille, qui appartient au Brésil, est cultivée, depuis 1831, dans 
le jardin botanique de Berlin, où elle a été introduite par M. Otto. Elle pro- 
duit sa fleur presque sans interruption. 

3504. RonriGuEzIA PLANIFOLIA. Bulbisvaldè compressis, ovato-oblonçis ; fo- 
liis lanceolatis, enervüis, lævibus ; perianthio undulato; sepalo inferiori apice 
solummodo bifido ; labello apice integro. 

R. Prarrozra. Linpz. in Hort. trans. 7. 67.— I. Genet Sp. Orchid. 195. 

Goueza rEcurvA. Lonn. Bot. Cab. 1. 660. 

Le professeur Lindley vient d'ajouter au genre Rodriquezia de Ruiz et 
Pavon, et qu’il a rétabli, une orchidée dont M. Robert Brown avait fait le 
type de son genre Gomeza ou Gomesia , avec des caractères que l’auteur lui- 
même trouvait un peu incertains. La Rodriguëzie à feuilles planes est donc 
pour nous une connaissance assez ancienne déjà, puisque son introduction 
date de 1814. Nous la devons à M. J. Campbell , qui l’a importée du Brésil , 
son lieu de croissance originaire. Elle fleurit en février. 

3505. CorsGrsis FiLIFOLIA. Glaberrima ; caule erecto, striato ; foliis oppo- 
sitis , pinnatifidis bipinnatifidisque; foliolis lineari-filiformibus subcarnosis, 
supra canaliculatis ; radii corollis 8-9 obovatis , luteis ; disco purpureo-san- 
quineo. 

On est redevable de celte nouvelle Coréopside à M. Drummond, qui l’a trou- 
vée dans la province du Texas, au Mexique. Les graines récoltées par ce 
savant , ont été recues et semées en Angleterre, dans le courant d’avril 1535, 
et les plantes élaient en pleine floraison au mois d’août suivant. 

3306. Gaura. Nat. ord. oxacrarræ. Octand. Monog. Calyx tubulosus , 4 
partitus. Petala 4. Nux anqulata 1-sperma. 

G. ParvirLora : Pubescente-mollis ; foliis lato-lanceolatis, acuminatis, 


— 2356 — 


remote-denhculatis ; spic& multiflorà ; petalis obovatis , erectis, stamina 
stylumque œquantibus; fructibus oblongo-fusiformibus. 

G. Parvircora. Hook. F{. Bor. Am. 1.208. 

Le genre Gaura , dont le nom est formé de »v55:, superbe, à cause de la 
beauté qui se faisait remarquer dans la première espèce observée, a été ins- 
titué par Linné qui n’en a pas connu d’autre. Depuis, douze Gauras ont été 
successivement découvertes , et celle que nous décrivons fait la quatorzième. 
Elle a été trouvée au Texas par M. Drummond, el les graines envoyées par 
lui , sont parvenues à la Société d’Horticulture de Londres en 1835. Elle 
fleurit aux mois d'août et de septembre. 

La plante est bisannuelle ; sa tige s’élève à la hauteur de deux à quatre 
pieds, en se divisant en plusieurs rameaux ; les feuilles sont ovales, lan- 
céolées, sessiles, acuminées et dentelées. Les fleurs sont petites, réunies en 
un épi dense et (rès-alongé ; chacune d’elles est accompagnée de bractées 
subulées , alongées, garnies de poils glanduleux. Le calice est adhérent à 
l'ovaire et se prolonge au dessus de lui, en un tube qui se divise au sommet 
en quatre segmens réfléchis, acuminés et d’un jaune orangë. La corolle se 
compose de quatre pétales dressés , d’un rouge assez vif et de huit étamines 
dont les filamens, d’un rose päle , sont couronnés par des anthères oblongues 


- 


ct d’un rouge pourpré; le pollen est jaune. Le style, aussi long que les éta- 
mines, supporte un sligmate quadrifide. 


Bririsa Fiower GARDEN and ornamental shrubbery, etc. ; par R. SWEET, 
2° série, n° 84, juillet 1836. 


341. RHODODENDRON ARBOREUM; var. undulatum. 

342. Ismezra. nat. ord. SyNiNTuER«. Sygenes. poly. Superf. Acuæxivm 
conforme, angulatum : angulis alatis. Pappus coroniformis, amplus. Corolla 
disci fertilis, 5-dentata, teres; radii feminea lingulata; lingulé oblongä. 
Stylus disci ramis exappendiculatis. 

L Maperenxsis. Suffruticosa; glauca; foliis sessilibus, cuneatis, inciso- 
lobatis : supremis subintegerrimis; capitulis corymbosis ; rhachide conicé ; 
pappo lobato. ; 

PsreTaRuM MaADERENSE. Werz. HSS, 

Feu H. Cassini est l’un des botanistes qui se sont occupés le plus spèciale- 
ment de l’immense famille des synanthérées, et dans le beau travail qu'il 
a laissé sur cette importante famille, on la trouve divisée en sept cent dix- 
neuf genres, dont la moilié environ de sa création. A cette dernière catégorie, 
appartient le genre /smelia, définitivement adopté par les botanistes anglais. 
Ce genre fait partie, dans le travail que nous avons cité , de la quatrième di- 
vision de la première section de la tribu des anthémidées, qui est la onzième 
de la famille ; nous n’en connaissons jusqu'ici qu’une seule espèce queM. Weeb 
a découverte à Madère, l’une des iles Canaries, et qu’il avait placèe dans sa 


H'isag 


collection sous le nom de Pyrethrum Maderense, maïs qui diffère bien évi- 
demment par ses principaux caractères de ceux assignés au genre Pyrèthre. 
Cette jolie plante s’est répandue depuis quelques années dans les serres des 
amateurs, où on la voit fleurir au commencement du printemps. 

La tige est droite, ligneuse, branchue, haute d’un à deux pieds. Les 
feuilles sont sessiles, alternes , étendues, pinnatifides à segmens linéaires, 
lancéolées, un peu cunéiformes. La calathide est radiée ; le pédoncule est long 
de deux pouces environ, glabre, filiforme, supportant un involucre hémisphe- 
rique, composé d’écailles imbriquées, obtuses, légèrement bombées, d’un 
vert intense, terminèes de pourpre obscur ; le réceptacle est conique ; les fleu- 
rons de la circonférence ou femelles, au nombre de vingt, sont ligulés, tri- 
dentés au sommet , longs d’un pouce et d’un jaune assez pâle ; ceux du disque 
sont d’un jaune dorë , tubuleux , hermaphrodiles , courts, campanulés avec 
leur limbe divisé en cinq lobes aigus. Les étamines ont leurs filamens grèles, 
capillaires et glabres, couronnés chacun par une anthère introrse. L’ovaire 
offre trois angles membraneux ou ailés. Le stylé est filiforme, linéaire, tron- 
qué et recourbé. L’akène est en forme de coin , à trois faces larges, membra- 
neuses et un peu {ranslucides vers les bords ou les angles. 

343. Fririzaria RurmenIcA. Caule subunifloro ; foliis lineari-lanceolatis : 
imis superioribusque subternatis, illis obtusis, his, intermediisque sparsis, 
cirrhosis; floribus tessellatis, cernuis. 

F. Raurenrca. Wis. n Act. Holm.1821.— Scuurr. Fil. Syst. 7. p. 896. 

F. Verricizzata. Marsou. à PBieb. FI. Taur. Cauc. 1. p.268. — Cent. pl. 
Rar. Ross.2. t. 83. 

Coroxa verTiciLcaTa. Fiscn. MSS. 

Il y a une vingtaine d’années que cette jolie plante, originaire des provinces 
septentrionales du vaste empire de la Russie , a été trouvée sur les bords du 
Volga, par le professeur Fischer, qui la rapporta au jardin botanique de Pé- 
tersbourg, et l'y cultiva sous le nom de Corona verticillata, qu’il lui avait im- 
posé de prime abord. Le docteur Neill d'Édimbourg, l’a reçue l’an passé du 
jardin botanique de Berlin, et elle a fleuri dans sa collection , au mois d'avril 
dernier. 

344. Larayrus MAGELLANICUS. Suffruticosus, glaber, glaucus; foliis unijugis; 
foliolis ovatis, mucromalis , coriaceis multinerviis, stipulis ovato-sagitfatis , 
concavis, mazimis ; pedunculis multifloris folio longioribus ; calycis dentibus 
superioribus ovatis, acuminatis ; lequminibus lineari-acinaciformibus, com- 
pressis, glabris, polyspermis. 

L. Macezzanicus. Lam. Dict. Encyc. 2. 708. — Wirro. Sp. pl. 8. 1086. — 
Hort. Kerw. ed. 2. 4. 309.— Ds Can». Prodr. 2. 370.— G. Don Gen. syst. 
Gard. et Bot. 2. 332.— Srrexc. Syst. veget. 3. 263. 

L. Armiracranus. Wesr. in Hort. Birm. 

Pisux americanum. Mizz. Dict. ed. 7. 


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(‘OSSI LATHNAF) “AUOGOHE ‘IX UVA ‘SATIAXQUY AA HAdIHAVUIOH) INTNASSITEVIQT V SALIVI 
SANGIDOTOUOZLAN SNOIIVAUASHO 


L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


AOÛT 1836. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur la présence des trachées dans tous les organes des végétaux ; 
par M. Davi Dox. 


On a cru, en général ,:que les {rachées se trouvent rarement dans les or- 
ganes de la fructification ; mais des observations réiléréesont convaincu qu’elles 
existent dans toutes les parties des végétaux. Je les ai trouvées dans le calice, 
la corolle, les filets et le s{yle du Scabiosa atropurpurea et des Phlox, dansle 
calice et les pétales du Geranium sanguineum , dans le périanthe du Sisy- 
rinchium striatum, dans la capsule et les styles du Wigella hispanica. Elles 
sont présentes dans le péricarpe des Onagraires, des Composëées, des Malva- 
cées. J’ai été conduit à ces remarques par l’ingénieuse observalion de M. Lind- 
ley, sur la structure des graines de Collomia (1), qui semblent enveloppées 
par un plexus de vaisseaux spiraux. Ces vaisseaux, dans les Polémoniacées, 
paraissent analogues à la coma fixée à l’épisperme des graines des Bigno- 
niacées , des Apocinées et des Malvacées. D’ullérieures observalions seront 
nécessaires pour élablir si ce sont de vraies trachées. Ces vaisseaux spiraux sont 
abondans dans les tiges des Urtica nivea, Centaurea atropurpurea, Heliopsis 
levis, Helianthus altissimus, Aster novibelqü et Salicifolius, etc., où on peut les 
voir à l’œil nu , detelle sorte que ces plantes doivent être recommandées aux 
commencçans, pour l'étude de ces vaisseaux. Les tiges, quand elles sont (ournées 
doucement dans une direction longitudinale, et qu’une petite cheville estplacée 
au sommet de la fissure , montrent les vaisseaux spiraux plus distinc{ement que 
par une fracture transversale. Quelquefois jes spires de ces vaisseaux se trou- 
vent dans la moelle, parexemple le Malope trifida et le Heliopsis levis; mais on 
peut suivre leur origine au travers des fibres ligneuses. On n’en frouve au- 
cune trace dans l'écorce extérieure; mais elles abondent dans le liber du Pin, 
aussi bien que dans son albumen; je n’ai cependant jamais pu les découvrir 


(1) M. Lindley à découvert que lorsque, sous le porle objet, on place une graine de Collomia 
et qu’on vient à l'humecter, on voit, au moment mème où l'eau vient à la toucher, nn nombre 
immense de trachées saillir, en se déroulant, de tous les points de la surface 


Toxr JL. -— 4 . 3Ë 


dans les feuilles de ce genre, ni dans celles du Podocapus, et elles paraissent, 
en général, rares dans les feuilles des arbres toujours verts. Ces tiges, et les 
feuilles des Polémoniacées, des Iridées et des Malyacées, sont aussi abondam- 
ment fournies de vaisseaux spiraux ; mais peut-être aucune famille n’en est 
aussi abondamment pourvue que celle des Composées. Elles sont rares dan 
les Crucifères, les Légumineuses et les Gentianées. 

J'ai fréquemment remarqué, en délachant des vaisseaux spiraux des jeunes 
pousses vigoureuses des plantes herbacées, qu’elles sont violemment agitées. 
Ce mouvement continue pendant quelques secondes, et me semble devoir être 
comparé au phénomène du principe vilal qui a lieu dans l’économie animale, 
el non attribué à une action mécanique. En tenant entre mes doigfs un petit 
segment d’écorce d’Urtica nivea, que je venais de détacher de la plante, mon 
attention a étè instantanément dirigée sur ce mouvement spiral qui s’est offert 
à moi. L'expérience a été répétée plusieurs fois, avec d’autres pièces d’écorce, 
et le mouvement a été semblable. El est dù évidemment à la force contractile 
de la fibre vivante , et cesse au bout de peu de minutes. Cette courte notice a 
pour but de proyoquer l’observalion des naturalistes sur ce curieux phénomène. 


CULTURE. | 
Culture des Chrysanthèmes. 


Nous ne connaissons pas encore le degré d'intérêt auquel pourra s "élever 
le chrysanthème. Depuis que l’art est parvenu à recueillir les graines de celte 
fleur , les variétés se mulliplient et nous portent à rechercher avec plus de 
soins les détails qui se rattachent à sa culture. Un correspondant auquel nous 
“sommes déjà redevables d'observations varièes consignées dans notre journal, a 
bien voulu nous faire parvenir des notes sur un nouveau mode de direction des 
chrysanthèmes ; nous pensons que les préceptes qu’elles renferment doivent 
être suivis de résultats pratiques salisfaisans. Nous ferons donc connaitre le 
résumé de cet opuscule, pour guider les horticulteurs qui désireront sortir des 
moyens employès communément. 

Le Chrysanthême , dans notre royaume, ne fleurit que vers la fin d'oc- 
tobre. Dans cette saison {ardive, souvent ses fleurs sont battues par les vents 
et les pluies ; les premières gelées les détruisent lorsqu’elles sont abandonnées 
à Vair libre en pleine terre. La plante ne peut donc s’entretenir belle que 
par les soins de la culture artificielle. Le chrysanthème est toujours en végé- 
tation : d’après celte remarque, on ne peut sans danger l’exposer aux froids 
des hivers rigoureux, surtout en pot. Ce n’est que vers la fin de hiver qu’il 
faut le rendre à l’air libre, au commencement d’avril et même un peu plus 
tard, si l'hiver a été long. On sépare les pieds et l’on place dans un pot d’envi- 
ron sept pouces de diamètre plein de terre légère, deux tiges seulement, 


— 243 — 


ayant racine. On les abrite pendant quelques jours, jusqu’à la reprise, puis 
on leur donne une exposition chaude. On enfonce les pots de quelques pouces 
en terre, afin qu'ils résistent à la violence des vents et pour éviter lés fréquens 
arrosemens. On place sous les pots un corps dur tel qu’un carreau, une tuile, 
par ée moyen , ke chevelu des racines ne pouvant passer par lé trou du pot, 
ne sort pas, et ne permet pas à la lige de prendre trop de vigueur. Pendant 
la durée de ce premier empotement, on arrôse peu ct seulement lorsque les 
chrysanthêmes commencent à se fâner. 

Vers le mois d'août, au moment où l’on s’apercoit qué la végétation des bou- 
tons arrive et que ces derniers vont paraître, on les dépote, on coupe avec un 
instrument bien tranchant la motte chargée de chevelu en la réduisant au vo- 
lume du poing. On replace de suite la plante dans un pot de neuf pouces au 
moins de diamètre rempli d’une {erre forte ainsi composée : Un quart de bonne 
têrre de jardin, une moitié de bonne ferre franche, un quart de vieux ter- 
reau , Fe Lout bien mélangé est passé au crible. Lorsque la plante est reprise 
où Jui rend une bonne exposition en plaçant un corps dür sous lé pot; celle 
précaution est de rigueur. C’est alors le moment de lui donner des engrais li- 
quides fermentés dans l’eau et d'entretenir une humidité modérée. Toute la 
force de la végétation devant à cette époque se porter sur les boutons, ce sont 
eux plutôt que te feuillage qui profitent des engraïs que l’on prodigue alors. Il 
est donc important de chercher , pendant lés premiers temps de Ja végétation, 
à tenir le feuillage bas en le faisant languir , surtout celui des variétés vigou- 
reuses; ce n’est que lors du second empotement au moment de l’évolution de 
l’inflorescence qu’il convient de donner de lessor à la végétation. Vers la fin 
d'avril on coupe la sommité de la tige, si l’on faisait plus tard cette opération 
la floraison serait trop reculée. 

Les boutures faites avant la fin de maï peuvent encore donner des fleurs 
la même année, si on les place dans le térreau d’une couche tiède, recou- 
verte de cloche ou de châssis. 

Lorsque l'on veut faire fleurir simultanément une collection de Chrysan- 
thêmes, on place les plus lardifs, vers la mi-septembre, dans une serre chaude 
ou sur couche, et lorsque les boutons ont atteint ceux des plantes restées en 
plein air, on les replace dans l’ensemble de la collection ; il est même préfe- 
rable de ne les réunir aux Chrysanthêmes plus hâtifs que lorsque les boutons 
sont plus avancés que ceux de ces derniers. 

Les Chrysanthêmes à fleurs pelites, en forme de renoncules, sont d’un plus 
bel effet quand leurs fleurs sont nombreuses et disposées en groupes : on doit 
toujours chercher à oblenir ce résultat pour ces varièlés. Il n’en est pas de 
même de ceux à fleurs larges, grandes ; celles-ci sont plus belles, plus fortes 
lorsqu'elles sont moins nombreuses. Il convient même de retrancher une par- 
tie des boulons, par exemple, les moins avancés, les moins vigoureux, ou 
ceux qui suivent les premiers qui s'épanouissent. 


MR | 


Sur la cullure du Melon; par M. Brisr. 


Tous les cultivateurs savent ou doivent savoir qu’un pied de melon ne peut 
produire qu’un nombre de fruits, déterminé par l’expérience selon sa race, si 
on veut les obtenir, ayec le volume et les qualités convenables. Ainsi les 
grosses variétés ne produisent qu’un ou deux melons, tandis que les petites 
peuvent en nourrir davantage, leur végétation étant la même, lorsque la cul- 
ture est conduite avec intelligence. Du reste, ma méthode pour cultiver les 
melons est à peu près la même que celle généralement en usage, et j’obliens 
comme les autres des fruits en maturité, depuis le 1‘ mai jusqu’en octobre. 
Voici la seule différence que j'y ai introduite, et qui a pour but d’augmenter 
la quantité des produits : 

« Lorsque mes plants ont poussé cinq ou six feuilles, je les étête à deux 
yeux au-dessus des cotylédons, ce qui donne lieu à la naissance de quatre 
branches mères que je dirige en croix ; je les {aille ensuite au-dessus des deux 
yeux, ce qui me fait huit branches à fruits. Lorsque celles-ci ont chacune {rois 
à quatre feuilles, je les soulève légèrement l’une après l’autre, avec la main 
gauche, et de la droite je fais dans le terreau, précisement au-dessous de 
leur embranchement sur la branche mère , un trou de trois à quatre pouces de 
profondeur. Je fais avec la lame du greffoir , et à l’insertion de ces branches, 
uneincision semblable à celle qu’on fait aux plantes qu’on multiplie de cou- 
chage; j'introduis cette partie de la branche dans le trou et je l’y assujettis à 
l’aide d’un crochet en bois; je rempiis enfin le trou de terreau. Lorsque cette 
opération est faite à {outes les branches, j'arrose amplement. Les branches 
ainsi couchées émelten! des racines et de nouvelles tiges, el grace à la nour- 
riture abondante qu’elles reçoivent, j’obliens huit fruits au lieu de deux par 
pied des grosses variétés, et seize des petites, et sans occuper une plus grande 
surface de terrain. J'ai même obtenu ainsi vingt fruits d’un pied du cantaloup 
noir des Carmes, dont le plus gros pesait six livres et demi et était excellent. 
Je dois dire que c’est le hasard qui m’a fourni l’idée de cette expérience. J’a- 
vais plusieurs pieds de melons attaqués de chancres, accident qui arrive or- 
dinairement à la naissance des branches, et qui a pour cause l’humidité; ne 
sachant comment remédier aux ravages qu’il produisait, je pensai à enter- 
rer la partie malade, et j’opérai comme je viens de le dire. Au reste, d’autres 
essais pour guérir celte maladie m'ont assez bien réussi, et je me propose de 
les faire connaitre incessamment. 

En remerciant M. Briet de cette communication, nous devons ajouter qu’un 
procédé analogue est employé, dans la culture en pleine terre du melon, dans 
quelques localités méridionales de la France. On en trouve la preuve dans la 
Monographie complète du melon, par M. Jacquin aïné, et nous transcri- 
vons ici le passage où ce procédèest mentionné. 

« Quelques cultivateurs du midi ne taillent pas leur melon. Ils se conten- 
tent, lorsque les fruits sont sur le point de nouer, de disposer les branches de 


— 245 — 


façon qu’elles ne se croisent pas, et lorsqu'elles ont depuis deux jusqu’à six 
pieds de longueur, ils en enterrent l’extrémité qu’ils recouvrent de trois à 
quatre pouces de terre. Cette opération se fait de manière à ce que ce soit la 
partie d’où sortent les vrilles qui se trouve enterrée , et que l’extrémité reste 
hors de terre pour continuer à croître. Lorsqu'elle s’est alongée encore de 
‘deux pieds environ, on agit de la même manière. Les branches prennent racine 
à tous les endroits enterrés ; les pieds couvrent ainsi une grande étendue de 
terrain , d’où les fruits nombreux dont ils se chargent tirent une nourriture 
abondante, au moyen de cette espèce de marcotlage, » 


Sur La multiplication des Pivoines. 


Les belles et nouvelles pivoines ligneuses que MM. Noisette et Mathieu offrent 
aujourd’hui au commerce, méritent que nous rappellions le meilleur moyen 
de les multiplier avec promptitude et satisfaction. L'usage le plus générale- 
ment suivi est de les marcotler en pol avec incision ; mais les pivoines ligneu- 
ses s’enracinent lentement par ce procédé ; et lorsque la marcotte est sevrée et 
plantée , elle reste deux ou trois ans sans fleurir , sans augmenter sensible- 
ment , sans produire de grandes feuilles, et enfin à ne présenter qu’une plante 
souffrante. Le procédé de M. Découflé , qui consiste à éclater la branche sans 
la détacher, et à recouvrir la plaie de terre de bruyère tenue fraichement, est 
plus efficace pour produire un bon enracinement ; mais quand la branche est 
sevrée et plantée , elle reste également deux ou trois ans sans végéler avec la 
force désirable. De jeunes seyrages de pivoine ligneuse n’ont donc pas les gran- 
des feuilles qui annoncent une végétation vigoureuse , et l’acheteur ne se sent 
pas disposé à payer chèrement une plante dont la santé lui semble équi- 
yoque. 

M. Mathieu , qui ne souffre dans ses cultures qu’une végétalion aussi belle 
qu’exemplaire, voyait avec peine ses sevrages de pivoiues ligneuses languir 
pendant deux ou trois ans, malgré {ous les soins qu il leur prodiguait. Sa rare 
intelligence n’ayant pu y porter remède, il dirigea son attention sur la greffe 
de pivoine ligneuse , sur tubercule de pivoine herbacée, déja connue depuis 
longtemps, mais dont on n avait pas tiré lout le parti dont elle est susceptible. 
Il s’en est donc emparé, et en {rois ans il est parvenu à la perfectionner, à l’é- 
tablir sur des bases tellement solides, qu'aujourd'hui il en obtient les plus 
heureux résullats, et ne se sert plus d’autre moyen pour mulliplier ses pi- 
voines ligneuses. Il y a dans ce procédé plus de facilité, économie de temps, 
multiplication plus nombreuse, plus belle végétation, et floraison plus pro- 
chaine; l’époque de la greffe des pivoines élant, comme celle des autres vé- 
gétaux, subordonnée au mouyemeut de la sève, M. Mathieu a commencé par 
s'assurer de l’époque où les pivoines commencent à travailler sous notre climat, - 
et il a présumé que ces planles finissant de pousser dès la fin de mai, leurs 
racines donnent des signes de végétalion dès l’automne. Alors, voici comme 


— 246 — 


il a établi sa pratique. Nous nous aiderons d’une figure, pour l’exposer avec 
plus de clarté. 

M. Mathieu a dans son jardin une planche de pivoine herbaéëe qui lui four- 
nit des tubercules. Du 15 juillet au 15 août, il lève de ces tuberculés autant 
qu'il lui en faut, en ayant soin de leur conserver toutes les radicelles; il 
coupe et supprime horizontalement le sommet du tubercule, fig. 1, enlève 
avec un instrument bien {ranchant un coin triangulaire de la chair sur le côté, 
comme a, fig. 1 ; il prend un jeune rameau, fig. 2, de la pivoine ligneuse qu’il 
veut mulliplier, muni d’un à {rois yeux, en coupe le péliole des feuilles à 
quelques lignes de leur origine, aiguise le bout inférieur « en biseau triangu- 
laire, de manière à ce qu’il entre juste et remplisse exactement le triangle a 
de la fig. 1, comme on le voit en d, fig. 3 , de façon à faire coïncider les li- 
bers, et lie le tout légèrement avec un jonc ou de l’écorce de lilleul, substance 
qui se détruit assez promptement pour qu’on n'ait pas besoin de relàcher la 
ligature quand Ja plante grossit. Ensuite il plante ce tubercule ainsi greffé 
dans un pot de grandeur convenable à la longueur et au nombre de ses ra- 
cines, de manière que la surface de la terre touche ou couvre légèrement le 
sommet {ronqué du (ubercule ; enfin il enterre le pot à mi-ombre, et le cou- 
vre d’une cloche pour éviter la trop grande transpiralion. Trois pots liennent 
ordinairement sous une cloche. Dès septembre , on s’apercçoit que la greffe se 
colle; et en octobre, on remarque que les racines du tubercule travaillent si 
l’opération a été bien faite. Alors on {ransporte les pots sous châssis ou dans une 
bâche , ou bien on plante chaque tubercule greffé en place dans üne bâche, 
où il forme une nouvelle plante pour mère, ou pour être livrée au com- 
mercé. 

La greffe s’affranchit en deux ou trois ans, c’est-à-dire que de la base du ra- 
meau greffé il se développe des racines qui plongent dans la terre, rendent le 
tubercule sujet peu à peu inutile, et font végéter la plante avec vigueur, surtout 
en employant de bonne terre de bruyère. 

Si on a greffé un rameau avec un œil lerminal, b, fig. 2, en élat de fleurir, 
on est sûr d’obfenir une fleur dès le printemps suivant; on en oblient même 
d’un œil latéral c, si le rameau greffé est d’une force suffisante. 

C’est ainsi que M. Mathieu multiplie actuellement ses nouvelles pivoines 
ligneuses avec une promplitude et un suecès inconnus avant lui. Nous ne pou- 
vons trop inviter les autres cultivateurs el les amateurs à imiter l'exemple 
de ce très-habile praticien; ils en retireront satisfaction et profit. 

M. Jacques, jardinier en chef du domaine de Neuilly, excellent juge en 
cette malière , a lui-même présenté a la société d’horticulture de Paris, une 
pivoine Moutan en pleine floraison, qu’il avait greffée sur {ubercule de pi- 
voine herbacée quelques mois auparavant. Enfin, nous avons vu greffer des 
pivoines ligneuses en herbe sur lubercule, au mois d'avril , avec un plein 
succès. 


— 947 — 


Culture du Chocho ou Chayote, Sechium edule. Sw., à Charlestown ; par 
M. Émniex De War. 


Le fruit de celte plante des Indes occidentales est connu à Charlestown, 
sous le nom de Mango (avec lequel du reste il n’a aucun rapport). C’est dans 
les mois de septembre et octobre, qu’on le voit en grande quantité au mar- 
ché (1). Voici le mode de cul{ure adopté assez généralement dans le nord 
de lPAmttique : le plus tard possible, dans l’arrière-saison, on met à part 
quelques-uns des plus beaux fruits, et durant l'hiver on les tient dans un 
endroit où la température, se maintenant dans un état de douceur, ne puisse 
s'opposer à ce qu’ils entrent en végétation aux premiers jours du printemps ; 
alors on les plante séparément dans des fosses éloignées les unes des autres 
d'environ 10 à 12 pieds. On remplit les fosses de fumier bien consommé et 
mélangé de terre ; puis on y dépose le fruit que l’on recouvre de 3 pouces du 
mélange ; la plante ne tarde pas à sortir. Aussitôt que les jets commencent 
à grimper on élève des treilles ou berceaux, sur lesquels ils puissent s’élendre; 
ils les couvrent bientôt en entier, de sorte que vers la fin de la saison, ils 
occupent un espace de 15 à 22 pieds carrés el même davantage. La végéta- 
tion est si active que l’on n’a d'autre soin à donner à la plante, pendant 
l'été, que d’arracher les mauvaises herbes qui peuvent croitre autour du 
pied. La première portée a lieu en septembre et continue jusqu’à Ja fin 
d'octobre. Le fruit est pyriforme, de couleur blanche ou verte, ayant une 
grande ressemblance avec le Squash, on le mange et le prépare de même. 
On peut conserver le fruit Phiver, en le mettant dans du sable très-sec et à 
Pabri du froid (2). 

Comme le Sechium est une plante vivace, on peut s’assurer une seconde 
et même plusieurs portées, en garantissant le pied du froid, en hiver, avec 
du fumier. Mais à Charlestown , on préfère renouveler le plantis, parce que 
cela demande moins d’altenlion et moins de main-d'œuvre. 


Re  —— — 


PLANTES D'AGRÉMENT. 


Notice sur quelques plantes nouvelles, cultivées au Jardin Botanique de 
Bruzxelles ; par M. Vax Hovurres. 


p2 
La Société royale d’horticullure de Bruxelles, en me confiant la direction 
des cultures de tout genre, qui sont en expérience dans son vaste établisse- 
ment, m’a expressément recommandé de ne point négliger les plantes exoti- 


(1) The Southern Agriculturist, vol, VII, pag. 79, 80. 
(2) Idem. : 


— 248 — 


ques, le plus nouvellement introduites en Europe, et d’aviser à tous les 
moyens possibles d’en effectuer la propagation. Une correspondance fort éten- 
due et divers voyages en Amérique, en Angleterre, ainsi que sur le conti- 
nent m'ont mis à même de répondre à l’attente de la Société; et son établis- 
sement se trouve maintenant pourvu des plantes les plus nouvelles, qui y 
ont été multipliées de manière à pouvoir être offertes aux amateurs, soit 
en échanges, soit directement comme articles de commerce. Parmi ces plantes 
je citerai les suivantes, comme particulièrement dignes de fixer l’attention 
et le choix des amateurs. 

Agave filifera. Plante magnifique, aussi rare que recherchée, dont on 
attend la floraison pour en comprendre la figure dans l’iconographie de l’Hor- 
liculteur. 

Cereus Gongo-Soccensis. V.-H. Apporté du Brésil; la plante se distingue 
par de longues épines rousses; elle est fort rare; je l’ai trouvée dans la pro- 
vince de Minas-Geraës, près de Sabarà , sur la montagne qui domine l’Ar- 
rayal de Gongo-Socco. 

Cereus senilis. Du Mexique. 

Clerodendron speciosissimum. Plante superbe, que l’on dessine en ce 
moment, et qui fera prochainement partie de l’iconographie de l’Horticulteur 
Belge. 

Dychia rariflora. Genre voisin des Aloës, et dédié au prince Salm-Dyck. 
J'ai rencontré souvent cette plante sur la crête des montagnes, croissant 
parmi les Vellozia. 

Gesneria allagophylla. Elle croit sur les plateaux élevés de la province 
des Mines, aux environs de Pitangui, parmi les Lisianthus, avec le Gom- 
phrena officinalis, Y Eryngium pigmeum , etc. 

Gesneria faucialis. Du mont Itaculumi, près Villa-Rica. 

— Houttei. Piusieurs personnes qui avaient vu le Gesneria fau- 
cialis, ont trouvé que le Gesneria Houttei lui ressemblait au plus haut 
degré. C’est une grande erreur; ces personnes n’avaient vu les plantes que 
séparément ; elles n’avaient pu comparer leur port et en observer la diffé- 
rence , ainsi que celle qui existe dans la forme des feuilles, la disposition 
des ramifications florales , etc. Le Gesneria Houttei croît sur les rochers du 
Funil, près de Sainte-Anne de Rio-Preto. 

Griffinia species. Je l'ai trouvé dans les forêts humides ; croissant dans les 
bifurcalions des grands arbres avec les Amaryllis, les Gesneria, les Orchi- 
dées, les Épiphylles, etc. 

Ismene Amancaer. Du Pérou. 

Limnocharis Humboldtii. Plante aquatique. Elle passe l’hiver, en pleine 
eau, sans souffrir. 

Melocactus Sebastianopolitanus. V.-H. Les autres melocactus sont origi- 
naires des contrées voisines de l’Equateur. Celui-ci est le premier qui ait été 
découvert au sud du Brésil. Son nom de Sebastianopolitanus lui vient de 


es té 


da SERRE: : 
PAPE 1 


+ 


Av'roslesma 


» 
UI10 € 616) 


 PIPÈT 2929 L Hortretaltenr Belin 


— 249 — 


Sebastianopolis, synonyme de Rio de Janeiro, que les auteurs désignent 
sous le nom de ville de Saint-Sébastien. Le Melocactus Sebastianopolita- 
nus, se rencontre très-rarement ; mais il abonde dans les localités où on le 
trouve. Il croit dans les plaines brülantes, parmi les Cafasetum , les Cyrtopo- 
dium, etce.; avec l'Eugenia Plini , le Chiococca racemosa, les Gaylussacia, le 
Gardenia Richardi et au pied de quelques autres arbustes. IL ne se multiplie 
que de graines, ne donnant jamais des rejetons. Il étend au loin ses racines ; 
il est fort sensible à leur suppression et en produit difficilement de nouvelles. 
Dans nos serres, il craint les rayons directs du soleil, et demande pourtant 
à se trouver fort près des vitraux blanchis; il veut être tenu dans une atmos- 
phère très-chaude et humide ; la vapeur qui l’entoure alors lui est salutaire, 
tandis que les arrosemens répétés, dans une serre sèche , lui sont très-défavo- 
rables. Il en est de même des autres plantes de la famille des Cactées qui 
s’accommodent ainsi parfaitement du degré hygrométrique auquel on soumet 
les Orchidées. 

MusaCavendishii. (Parton's Magazine), très-rare en Angleterre. 

Thunberqia leucantha. Donnè comme espèce nouvelle par les uns, et comme 
variété du T. alata par les autres (voyez ci-après l’analyse du Botanical 
Magazine n° 3512). La couleur cramoisi-noire du tube se détache admirable- 
ment sur la blancheur du reste du limbe. 

Catasetum. Parmi les Orchidées remarquables récemment arrivées du Brésil 
à M. le chev. Parthon-de-Von , on distingue un grand nombre d'exemplaires 
du Catasetum tridentatuwm qui varient par la couleur de leurs fleurs. 

Malazis Parthoni. J'ai trouvé cette Orchidée dans les parties basses ef marë- 
cageuses des forêts, croissant à la surface du sol, sur les racines non enterrèées 
des arbres. Ces racines, qui forment réseau , tiennent (oujours suspendues 
les griffes des Veottia, des Stenorhynchus, des Æccoclades et sans doute 
aussi, dans leur pays, celles des Calanthe, des Cymbidium, des Cypripedium, 
des Lissochilus et des autres Orchidées terrestres qui , quelquefois , sont pri- 
vées de bulbe, ce que l’on reconnaît facilement à leurs racines épaisses et {rès- 

charnues. 
__ Agrostemma Bungeana. La figure de cetle plante fait partie de l’iconogra- 
phie de l’Horticulleur Belge, (PI. color. 63), et on en trouvera la description 
à la page 106 de ce volume. Culture du Lychnis eoronaria ou grandiflora. 
C’est une plante d’un grand intérêt. 

Alstræmeria Errembaultii. Variété très-remarquable, obtenue à Tournai. 

Les Camellia nouveaux tels que Francofortensis, Frédéric-le-Grand, ochro- 
leuca et autres. 

Clianthus puniceus. I rivalise pour la beauté de ses fleurs avec l’Erythrina 
crista-galli. 

Cosmelia rubra. Les Belges n’ont pas encore pu apprécier la beauté de cette 
plante aui est toujours extrêmement rare et qui exige des soins trés-opporluns. 
L’exemplaire que j'ai vu à Londres chez MM. Loddiges, était chargé de 

Tower HI. 32. 


250 — 


fleurs d’an rose tellement brillant qu’il ternit l’éclat même du Gesneria fau- 
cialis. Cette plante détrône les plus beaux epacris. 

Cotyledon Parmentieri. Jolies fleurs. 

Cypella Herberti. Cette espèce est encore unique dans le genre. Sa fleur est 
éphémère comme celle desTigridies, et se fait distinguer par sa couleur nankin 
foncé. Cette plante sera d’un charmant effet quand on pourra mêler ses fleurs 
à celles du Tigridia Augusta, que tant d'amateurs désirent , mais qui est mal- 
heureusement encore fort rare. Le Tigridia Augusta a étè introduit en Europe 
nar M. Drapiez , qui en avait recu les graines du Mexique. 

Dacrydium elatum. J'ai vu cet arbre vert, dans toute sa beauté, à Londres; 
ses rameaux, délicats, pendent régulièrement et avec grace autour de la 
tige. C’est un arbre du mérite de V'Araucaria excelsa, mais qui l'emporte 
encore sur lui par son élégance. Sa physionomie est aussi mélancolique que 
celle de l’Araucaria est réjouie. 

Kennedyanigricans. Son feuillage, d’un vert très-foncé, acquiert d’énormes 
dimensions quand cette plante est livrée à la pleine terre. Ses fleurs, d'un 
beau bleu très-foncé , rappellent celles des Hovea. 

Kennedya splendens. (PI. color. 64, (1)). C’est le plus beau des Kennedya; 
il brille par ses fleurs d’un rouge inimitable. Cette plante est d’une croissance 
rapide et se distingue encore par son feuillage élégant. Très-récemment in- 
troduite en Europe ; l’établissement en possède un superbe exemplaire et 
quelques mulliples disponibles. 


(1) KeNNEDYA sPLENDENS : Sempervirens; caule fruticoso, levigato ; foliis trifoliatis + foliolis 
oblongis, lanceolatis 3 Obtusis ; racermis axillaribus , terminalibus ; pedunculis sublrifloris ; 
calyce brunneo, villoso; corcilé coccineä. 

K. SPLENDENS PAXTONS Magaz. of Botan. Mars 1836. 

Cette magnifique Kennedye, que l’on a considérée d’abord comme une Glycine, paraît être ori- 
ginaire de la Nouvelle-Hollande, de même que toutes ses congénères, quoiqu'’elle soit parvenue en 
Europe, faisant partie d’une pacotille d’autres plantes propres au Brésil; son introduction est tout à 
fait récente, et on la doit à MM, Young d'Epsom. Elle a fleuri au jardin botanique de Bruxelles, dans 
le courant du mois dernier. 

C’est une plante grimpante, sarmenteuse, qui a une tendance à s’entortiller autour des supports 
qui peuvent se trouver dans son voisinage, et qui s’y attache à l’aide de ses rameaux volubiles ; ses 
tigessont frutescentes, anguleuses el d’unvert branâtre; les feuilles quiles garnissent sont alternes, 
composées de trois folioles oblonsues , entières, obtuses, veinées et d'un vert agréable. Les fleurs 
sont disposées en grappes terminales, et réunies trois ou quatre ensemble à égale distance , sur le 
pédoncule; chacune d'elles est portée sur un pédicelle très-court ; le calice est bilabié, grand, 
velu et d'un brun rougeâtre ; la lèvre supérieure est émarginée , l’inférieure divisée en trois 
segmens égaux et peu profonds ; la corolle est d'une belle couleur écarlate foncée, papilionacée : 
l'étendard est redressé, un peu recourbé vers la partie inférieure; les ailes sont droites, rappro- 
chées centre la carène, qui est éloignée de l’étendard. Ces fleurs ont un pouce et demi de longueur. 
Les étamines sont diadelphes; le style les dépasse un peu; il est terminé par un stigmate obtus. Le 
“uit consiste en une gousse alongée, plane, séparée en plusieurs loges, par de fausses cloisons 
membraneuses et transversales. 

On cultive ceile Kennedye en terreau de bruyère et on a soin de l’abriter dans la serre tempérée, 
tout aussitôt que le froid commence à 5e faire sentir. 


Kennedia spiendens 


L Hortieutlteur Belge 


Lorit 2856 


— 251 — 


Phycella ignea. Jolie amaryllidée à fleurs d’un rouge do feu. 

Thysanotus junceus. C’est une des nouveautés les plus intéressantes. Son 
feuillage est semblable à celui des jones de nos prés. Les fleurs, qui se succèdent 
en nombre infini, depuis le mois de juillet jusqu'aux gelées ; sont d’un violet 
charmant ; leur beauté est encore rehaussée par une frange five , de même 
couleur, qui les borde et les rend on ne peut plus jolies. Cette plante est 
originaire de la Nouvelle-Galles du sud (Nouv.-Hollande). 

Aponogeton distachyon. Cette charmante plante est originaire du cap de 
Bonne-Espérance ; elle est de pleine eau el sans couverture, dans son état 
adulte; elle se contente , étant jeune , d’une petite terrine dans laquelle elle 
- fleurit de bonne heure. 

Aquileqia glandulosa. Fischer. C’est la plus belle du genre; ses fleurs sont 
blanches et fort grandes, maculées, au fond, de bleu céleste. 

Camassia esculenta. Lindl. Plante toute nouvelle , originaire de la Cela: 
bie, à belles fleurs bleues. 


Calochortus luteus. 
— splendens. 
venustus. 


Énbbaihré alba. 

Leucocoryne irioides. Espèce nouvelle et fort jolie. 

S'isyrinchium grandiflorum. Idem. 

Delphinium Barlowi. Plante très-remarquable ; c’est sans doute une variété 
du D. Cheilanthum. 

Delphinium pictum. Également fort beau. Plante toute nouvelle. 

Deutzia scabra. Sous-arbrisseau tout nouveau , à jolies petites grappes de 
fleurs blanches. L'établissement en possède une autre espèce encore plus nou- 
velle, et qui n’est pas encore nommée. 

Galardia picta. Le disque est jaune, et le reste de la calathide d’un beau 
rose violacé; c’est la plus belle espèce du genre. Nouveauté bien précieuse. 

Syringa Josikœa. Espèce toute nouvelle et de pleine terre, comme les autres 
lilas. 

Nuttallia grandiflora et papaver. Belles plantes nouvelles, etc., etc. 

Les personnes qui désirent le catalogue de l’établissement, peuvent m’en 
adresser franco la demande, je me ferai un devoir de le leur envoyer aussitôt. 


Ces quatre plantes, figurées dans l’'Encyclogra- 
phie du règne vègélal , offrent les plus belles 
fleurs. 


Tillandsie nouvelle ; du Mexique. 


M. Galeotti, chargé par MM. Vandermaelen, fondateurs de l’établissement 
géographique de Bruxelles, d'aller explorer diverses contrées du Mexique, et 
d'y recueillir les productions naturelles des trois règnes, propres à ces contrées, 
vient de leur adresser une immense collection de plantes appartenantes, pour 
la plupart, à la famille si nombreuse et encore si peu connue des orchidées. 


— 252 — 


Parmi ces plantes, il s’en est trouvé une bien singulière et à laquelle nous n’a- 
vons point reconnu d’analogue; c’est une Broméliacée du genre Tillandsia. La 
plante, à son arrivée, laissait peu d’espoir de la conserver vivante : en effet, 
malgré tout le soin que l’on a pu en prendre, elle s’est finalement desséchée 
jusque dans ses moindres ramifications. Le paquet de graines, qui l’accom- 
pagnait, et que l’on a lieu de croire être de l’espèce même, nous dédommagera 
vraisemblablement plus tard de la perte de cette plante ; en attendant, nous 
avons cru devoir la figurer ici, telle qu’elle a été dessinée, à son arrivée, par 
M. Jacquemain ; ce beau dessin donnera une idée exacte de la manière dont les 
feuilles sont naturellement {ortillées ou pour mieux dire bouclées comme des 
mèches de cheveux. Nous y joignons la phrase linnéenne que lui a appliquée 
M. Scheidweiler , professeur de botanique à l’établissement de MM. Vander- 
maelen, dans l’espoir que le semis nous mettra un jour à même de décrire 
moins brièvement cette plante nouvelle. 

TiLLANDSIA STREPTOPHYLLA. Planta bulbiformis; foliis imbricatis, lanceolatis, 
longissimis, superne reflexis, tortuosis, basi latissimis, concavis, squamiformi- 
bus, spicis numerosis, alternis ; floribus distichis, alternis, bracteatis : bracteis 
lanceolatis, calyce longioribus. Tota planta argenteo lepidata. 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. 


Sur le Sekakul ou Secacoul (Pastinaca dissecta); par M. De Canpouxs. 


Le Sekakul est une herbe vivace, de la famille des ombellifères, qui pa- 
rait être indigène des environs d'Alep, et qui est cultivée dans une grande 
partie de l'Orient et dans l'Égypte, comme racine alimentaire. Cette raeine, 
dit M. Rauwolf, dans le récit de son voyage, est cylindrique , pivotante , gri- 
sâtre à l’extérieur , blanche en dedans, de consistance délicate et comme 
médullaire , épaisse d’un pouce et longue d’un pouce et demi. Elle a, au lieu 
de fibrilles , des nodosités semblables à des verrues. Sa saveur est douce et 
ne ressemble pas mal à celle de la carotte. Jean Bauhin et Morisson en ont 
donné de grossières figures ; mais cette plante fut presque oubliée des nalu- 
ralistes européens. Parmi les modernes, Miller en fit une courte mention 
dans son dictionnaire, sous le nom inexact de T'ordylium Sekakul. Russel 
sentit mieux la véritable structure de cette plante, et la désigna , dans son 
voyage à Alep, sous le nom de Pastinaca Sehkakul, nom correct , et qui doit 
être conservé ; il la cite aussi avec éloge comme plante alimentaire. Bès lors, 
Olivier et Bruguières recueillirent cette herbe dans les environs d’Alep et en 
envoyérent des graines au jardin de Cels , où Ventenat en fit une description 
correcte et en donna une bonne figure dans son jardin de Cels, sous le nom de 
Pastinaca dissecta. Plus tard M. Delille l’a retrouvée en Égypte, et l’a dési- 


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— 953 — 


gnée sous le nom de Tordylium suaveolens. L'examen attentif que jai fait 
des échantillons de cette plante, recueillis à Alep par Olivier , en Égypte par 
Delille, etc., ne me laisse aucun doute sur la convenance de la placer dans 
le genre des panais ; elle a les fleurs jaunes comme eux, les fruits {rès-sem- 
blables au panais cultivé; mais elle se distingue facilement par ses feuilles 
très-découpées, à lobes incisés et obtusément dentés. La racine me paraît 
avoir plus de rapport avec le panais qu'avec la carotte ; et si, à la délicatesse 
du premier , elle joint la saveur de la dernière, elle semblerait mériter d’être 
in{roduite dans nos jardins potagers ; cette introduction n’offre aucune diffi- 
culté, car la plante a été, comme elle est encore çà et là, cultivée dans les 
jardins botaniques , et les rapports de l’Europe avec l'Orient sont assez fré- 
quens pour qu’on puisse en obtenir des graines avec facilité. Elle croît en 
Orient , dans les forêts ombragées el parmi les blés , diversité de station qui 
annonce une plante robuste. 


MÉLANGES. 


Excursion horticole en Belgique ; par M. Beriëze. Ertrait d'un rapport fait 
à la Societe d’Horticulture de Paris. (Suite). 


M. Coryn est le secrétaire de la Société d’Horticulture de Gand , et en même 
temps un de ses membres les plus éclairés. Lié avec tous les botanistes et les 
jardiniers, il fournit, avec une complaisance inépuisable , {ous les renseigne- 
mens que l’on peut désirer. Sa campagne est à deux fortes lieues de Gand : 
il possède de belles plantes , et enrichit sa collection tous les ans. 

Il y à à Gand un amateur qui s'est particulièrement consacré à la culture 
des Orchidées indigènes : c’est M. Van Maclsaecke. On trouve chez lui des 
Orchis latifolia de 2 pieds de haut, qui fleurissent tous les ans, et dont l’épi, 
long de 6 à 7 pouces, a plusieurs centaines de fleurs. Les variétés qu’il a ob- 
tenues par le simple transport de ces plantes de leur séjour natal dans son 
jardin, sont très-nombreuses. Ces essais démontrent jusqu’à l'évidence qu’il 
serait possible de cultiver en grand les Ürchis, et, comme le pense M. Morren, 
de recueillir en Europe un salep d’aussi bonne qualité que celui d'Orient. 

M. Verplancke a fait construire une belle serre, en fer, sur un modèle nou- 
veau, et chauffée par un calorifère qui sert à sècher la Garance dans son vaste 
établissement. 

Grace à ce procédé ingénieux, on peut faire sécher 1,000 livres de Garance 
avec 360 livres de charbon, ce qui n’est que la moilié du combustible avec 
lequel on obtenait précédemment le même résultat. La serre de M. Verplancke 
a 48 pieds de long, 14 de large, et 18 de haut; la lumière frappe uniformé- 


ment les plantes, même celles qui sont placées dans les deux pyramides pa- 
rallèles et fort aiguës qui occupent le milieu. 

M. Verplancke , pour recueillir l’eau qu’on verse en surplus sur les pots, 
et qui en dégoutte , a fait construire les planchettes des pyramides qui sup- 
portent les pots de manière à pouvoir les plier à volonté dans le milieu : cha- 
cune de ces planchettes est sillonnée de cinq rigoles peu profondes, et la rigole 
du milieu communique , par des trous percës à 6 pieds de distance l’un de 
l’autre, à des petits tuyaux destinés à {transmettre l’eau surabondante à la 
planchette inférieure, qui la verse plus bas, jusqu’à ce qu’elle soit reçue 
dans des réservoirs particuliers que l’on vide tous les deux ou trois 
jours. 

Le jardin botanique de Gand n’est pas à la hauteur des progrès horticoles 
du pays. L’âge de M. Mussch (1), qui en est le directeur, ne permet guère 
d’y introduire des innovations pour le moment, et les égards qu’on doit à ce 
botaniste vénérable et infirme sont un motif suffisant pour les retarder. 

De tous les jardins commercans de Gand, celui de MM. Verleeuwen frères a 
plus spécialement attiré mon attention. Le nombre des serres, la variété et le 
choix des plantes, l’ordre qui règne dans leurs collections, et la modération 
dans les prix , tout recommande cet établissement. Ils multiplient les plantes 
nouvelles avec une étonnante habileté : ils sont riches en Ahododendrum 
arboreum , en Azalea, en Magnolia, sans compler une foule de jolies peti- 
les plantes nouvelles, inconnues parmi nous. C’est chez eux que j'ai vu un fort 
pied de Camellia triumphans, couvert de boutons, un reticulata de 5 pieds de 
haut, et d’autres belles plantes de serre chaude d’un grand prix. Leur col- 
lection d’Orchidées est remarquable pour le nombre et le choix des espèces. 
J'ai l'honneur de vous proposer MM. Verleeuwen frères comme membres de 
la Société d’horticulture de Paris. 

Dans le voisinage sont les cultures de M. Vangeert, qui possède à peu 
près tout ce qui se trouve chez ses confrères. J’ai remarqué, en outre, chez 
lui , et en grand nombre , une plante délicate qu’on rencontre rarement dans 
lecommerce, c’est le Dionæa muscipula. I1 la tient dans de la terre qu'il a 
fait venir de la Caroline , et même du canton de Wilmington , la seule contrée 
du monde qui produise le Dionæa. 

M. Vangeert a observé qu’au mois d'août, cette plante languit, sefane parde- 
grès, et présente {ous les symptômes de la destruction. Mais il ne faut pass’en 
inquièler ; c’est la période de repos pendant laquelle il convient de la traiter 
comme une plante malade. Cette crise passée , elle reprend toute sa vigueur 
primitive. 

J'ai vu, chez M. Verschaffelt fils, beaucoup de plantes du tropique, de Ja 


(T) Depuis le rapport de M. Berlèze la botanique et l'horticulture ont perdu ce digne patriarche; 
M. Vandonckelaer, jardinier en chef de l’ex-Université de Louvain, lui a succédé, et déjà le re- 
proche que fait M. Berlèze au jardin botanique de Gand n’est plus mérité. 


RU 


Nouvelle-Hollande, du Nepaul, du Japon, du Cap et de l'Amérique. On lui 
doit plusieurs variétés de Calcéolaires, entre autres le Blanc pur, \e Magnolia 
Alexandrina, hybride du Discolor et du Fulan. On remarque, chez ce jar- 
dinier, trois mille Rhododendrum arboreum , obtenus de semences , et hauts 
de 10 pouces, dont un tiers a été fécondé artificiellement avec le pollen du 
Rhod. maximum album. X est probable que sur ce grand nombre il obtiendra 
quelques variétés curieuses , peut-être même des fleurs panachées. Sa collec- 
tion d’Orchidées se compose d'environ cent cinquante espèces et variétés. Cet 
horticulteur, aussi bien que ses confrères de Gand, sont obligés de cultiver 
eætrà muros les plantes de pleine terre et les pépinières, même les Dahlia, à 
cause de la fumée du charbon de terre dont on fait usage dans les fabriques 
de la ville, 

Je citerai encore M. Verschaffelt père, bon cultivateur et parfaitement 
secondé par son fils cadet ; MM. Lanckmann père et fils pour leurs cultures 
exotiques, ainsi que pour leurs pépinières de Müriers; M. L’Hoste pour ses 
belles collections bien soignées ; M. Hellebuyck pour ses belles variétés d’Aza- 
lées obtenues de semences, dont il fait un commerce considérable, et qu’il 
peut livrer à 25 ou 30 sous la pièce. Enfin M. Charles-Auguste Maës, à qui on 
a décerné une médaille à l’exposition jubilaire pour sa belle collection d’Ama- 
ryllis en fleurs, qui étaient au nombre de trente-sept. L’'Horticulteur Belge 
prétend que cet amateur avait brülé, pour faire fleurir ses trente-sept Ama- 
ryllis, 38 mille livres de charbon , ce qui fait plus de 1,000 livres par ognon. 

Lors de mon séjour à Gand, la Société d’horticulture de cette ville était en 
vacances. Cependant quelques membres réunis en séance extraordinaire, par 
M. le secrétaire Coryn, décidèrent qu’en signe de bonne harmonie entre les 
deux Sociétés, on me chargerait de vous remettre la médaille d’argent 
frappée en l’honneur de l’exposition jubilaire. Cette médaille, messieurs, j'ai 
eu l'honneur de vous la présenter à mon retour, et j’en conserve une seconde 
qui m'a été remise pour moi. 

J'ai visité, aux environs de Gand, quelques campagnes agréables, et dé- 
corées de serres de luxe. La première que j’ai visitée appartient à M. Charles 
De Loose, riche amateur, qui fait beaucoup de dépenses pour embellir son jar- 
din : il commence à y planter des arbres exotiques qui réussissent à mer- 
veille. 

La serre de M. De Loose est en fer, sur le modèle à peu près des serres 
modernes qu’on trouve chez tous les riches propriétaires belges, âvee quelques 
modifications cependant, qui sont plus agréables à la vue qu’utiles pour le 
bien-être des végétaux. 

La campagne de M. Joseph Coock Spelman, à Melle, est une des plus 
belles des environs ; maïs lorsque je la visitai, tout y rappelait encore la mort 
récente de madame Coock, dont l’occupation favorite était d’orner ce dé- 
licieux séjour. Jeune , aimable et vertueuse, son ame venait de s’exhaler, 
pure comme le parfum de ses fleurs. C’est dans cette campagne que j'ai vu le 


— 256 — 


premier Bonapartia juncea (1) en fleur, dont la hampe avait 12 pieds de 
haut. Le jardin à fleurs de M. Coock est un carré long, éloigné, selon la mode 
belge, de l'habitation principale , et distribué en compartimens réguliers, où 
fleurissent séparement les plantes diverses. Ce mode est loin de produire un 
effet pittoresque. M. Coock avait obtenu plusieurs médailles d’encourage- 
men{, entre autres une pour la plante la mieux cultivée dans les collections 
forcées. C’est un Pœonia arborea qui a mérité cette distinction : il portait 
cent onze fleurs épanouies à la fois, et bien développées. 

La serre de M. Maddisson, située dans une jolie petite campagne, à 
Wondelghem-lez-Gand , est construite en fer, à toit cintré, à double face , et 
vitrée de tous côtés. Des vis mises en jeu par une manivelle traversent les 
pieds des supports, de manière à pouvoir approcher ou éloigner des vitraux 
supérieurs les gradins où sont disposées les plantes. Les Geranium se trou- 
vent bien de cet exercice. La collection de Dahlia de M. Maddisson est la 
plus belle de Gand, dont le sol et la situation ne conviennent pas à la cul- 
ture de ce végétal. Voici quelques particularités que j'ai recueillies chez cet 
amateur, pour obtenir des Dahlia nains. Il prétend que les forts tubercules 
produisent des pieds herbacés trop élevés. Aussi conseille-t-il de ne planter 
que des tubercules de Dahlia de la grosseur d’une noix, et plus petits encore, 
s’il est possible, pourvu qu'ils aient un œil. 

D’après ce principe, M. Maddisson ne met jamais ses Dahlia en pleine terre 
avant le mois de mai ; il préfère planter ceux qu’il obtient par boutures sous 
bâche, durant le mois d'avril. De cette manière, les plantes croissent moins, 
la petitesse du tubercule arrêtant le développement trop considérable de la 
tige et des feuilles. Quant au sol, celui qui convient au blé et au houblon 
est celui qu’il conseille pour la culture du Dahlia. T1 proscrit l'usage du fu- 
mier animal, et recommande d'éviter de placerles Dahha deux années con- 
sécutives à la même place. Enfin, pour parer aux dégats que font les perce- 
oreilles, il place sur le tuteur de cette plante, un pot à fleur renversé à moitié 
et le fond garni de foin. Tous les matins, il visite ces pots et détruit les in- 
sectes qui s’y réfugient. 

Il existe, en outre, aux environs de Gand , quelques campagnes dont les 
serres sont remarquables : ce sont celles de MM. de Leu et de Van Thieghem à 
Gend-Brugge; d’Aug. d'Hane, à Leeuwergem ; de L. Huyttens Van Thieghem, à 
Delster-Gergen ; de A. Van de Woestyne-d’Hane, à Wondelghem ; de J. Van 
Sasseghem, à Cluyse. Tous ces amateurs entretiennent le luxe horticole, et gar- 
nissent de leurs riches produits les expositions des villes belges. 


(1) x. Berlèze se trompe, c'est le Lystæa geminiflora. 


— 257 


Pi ET 


Sur la meilleure manivre de construire un fruitier et d'y conserver les 
Pommes. 


L’étendue la plus convenable à donner au fruitier est de seize à vingt pieds 
de longueur, sur huit de largeur et de hauteur ; il faut qu’il se trouve à trois ou 
quatre pieds au-dessous du niveau du sol, dans un lieu tout à la fois sec, frais 
et ombragé. Les rayons faisant tablettes auront trente pouces de profondeur et 
seront séparès l’un de l’autre de huit pouces ; ils devront être construits en 
bois blanc ou en hêtre, le Sapin et le Chêne étant susceptibles de communiquer 
aux fruits une saveur ou une odeur défavorables. La température d’un sem- 
blable fruitier étant peu variable, il sera inutile de l’échauffer en hiver, et les 
ventilateurs destinés à y renouveler l'air, qui est une condition indispensable 
à la conservation de tous les fruits, seront disposés de manière à ne favoriser 
la circulation que d’un air qui offrirait un degré de chaleur et de sécheresse à 
peu près semblable à celui du fruilier. 

Les Pommes destinées à garnir les tablettes du fruitier doivent être cueillies 
à mesure qu’elles se penchent vers la terre, et transportées de suite, avec toute 
la précaution convenable, dans des corbeilles d’où on les enlève une à une, pour 
être posées immédiatement sur les rayons. Au bout d’une dizaine de jours, c’est- 
à-dire lorsqu’on peut croire qu’elles ont cessè de suer , on les essuie parfaite- 
ment avec un linge fin ; on fait ainsi de la pelure une sorte de parchemin 
imperméable, qui s’oppose à la dispersion de l’arome particulier de la Pomme; 
il est inutile de recommander de tenir également propres et bien essuyées 
toutes les parois des tablettes. Pendant que dure la sudéfaction des Pommes 
renfermées dans le fruilier , on y introduit le plus d’air possible, s'il est pur 
et bien sec ; au contraire on ferme avec soin tous les ventilateurs lorsque le 
fluide atmosphérique est lourd et chargé d’humidité; les principes hétérogènes 
et impondérables qui vicient ce fluide, se dissolvent dans l'humidité qui recou- 
vre les Pommes, pénètrent dans la pulpe charnue à travers des pores qu’elles 
traversent et leur communiquent un goût étranger à leur parfum. 

Vers la fin de janvier, on retourne les Pommes et on les essuie de même que 
les tablettes. À cette époque on ferme hermètiquement le fruilier, parce que l’air 
trop froid et trop abondant fait rider les Pommes. On visite le fruitier tous les 
quatre à cinq jours, et, dans l’été on ne doit toucher aux fruits que les mains 
recouvertes de gants, car la moileur ou la sueur de ces organes détermine sou- 
vent la moisissure. 

En Amérique on conserve les Pommes en les plaçant dans des tonneaux que 
l’on remplit de sable. A cet effet on emploie du sable qu’on a eu soin de bien 
faire sécher pendant l'été; on én répand au fond du tonneau une couche sur 
laquelle on arrange un lit de Pommes qu’on couvre d’une couche de sable, et 
ainsi successivement jusqu’à ce que le ‘onneau soit rempli. Cette méthode a 
l'avantage de préserver les Pommes du contact immédiat de l'air, qui est la 
cause la plus active de leur corruption. Elle les prive aussi d’une humidité 


surabondante qui ne leur est pas moins nuisible. Le sable répandu également 
TOME JL. 33: 


IST — 


entre les Pommes, absorbe une partie de leur humidité, de sorte qu’elles n’en 
conservent que ce qui est nécessaire pour les maintenir en bon état. On aaussi 
l’avantage de leur conserver l’arome ou le bouquet qui leur est propre, et qui 
se perd lorsque les fruits restent exposësà l’air. En disposant ainsi les Pommes 
dans des tonneaux ou dans des caisses, elles seront bien moins exposées à la 
gelée , aux variations de température et à l’humidité du lieu où or les aura pla- 
cées. On pourra par ce moyen prolonger la durée de ce fruit jusqu’au mois 
de juin et même au delà. 


Sur la manière de grouper, dans les jardins, les plantes du genre Astère. 


Les plantes de ce genre nombreux contribuent beaucoup à l’ornement des 
jardins, surtout quand elles sont convenablement disposées ; et quoique celles 
qui fleurissent en août, attirent moins l'attention, au milieu de cette foule de 
plantes herbacées et annuelles qui les éclipsent , comme, par exemple les 
Dalhias, cependant elles offrent des beautés particulières, qui peuvent leur faire 
soutenir avanlageusement la comparaison avec d’autres fleurs qui paraissent 
dans la même saison. Leur grande rusticité, la facilité de leur multiplication, 
leur indifférence pour la qualité du sol les font naturellement admeltre dans 
les jardins dont les possesseurs n’ont ni le temps ni le goût réclamés par les 
soins du jardinage. Mais lorsqu'on donne quelque attention à leur culture, 
les Astères, comme les autres plantes, prennent, dans leurs tiges et dans leurs 
fleurs , un développement qui les rend à peine reconnaissables. On voit le 
Lacteus altissimus s'élever jusqu’à 12 pieds et même au-delà; d’autres varié- 
tés s’embellissent à proportion. On oblient de charmans effels en réunissant 
en groupes isolés, les espèces dont la floraison est simultanée , et en les expo- 
sant de facon à ce que les plus élevées soient au centre du groupe, les moins 
élevées ensuite, et enfin les plus basses dans le pourtour de la plate-bande. 

Voici la liste des Astères qui fleurissent en août, avec l'indication de leur 
hauteur : 

Aster cordifolius; petites fleurs blanches, à élamines rouges. 3 pieds et demi. 


—  Bellidioides; petite fleur blanche. . . . . . 2 pieds et demi. 
—  ledifolius; blanche, tirant sur le bleu. . . . . 2 pieds. 
ne ruse Dlet d'azur. . .. ". 0" "1 7/200p0ee 


—  punctatus; couleurlilas, petites fleursséparées, mais 
formant une ombelle parfaite, très-jolie. . . . 15 pouces. 
—  Corymbosus ; grandes fleurs, d’un bleu rougeâtre. 10 pouces. 
—  solidaginus; petites fleurs blanches, frisées , sin- 
guliéres et jolies. . . PORTE ue et US el GONE 
Le mois d’août n’offre qu’une eolleétion d’Astères peu brillantes, à à côté des 
autres fleurs qui sont alors si nombreuses ; mais celles qui fleurissent depuis 
le Ler octobre et pendant fout ce mois, méritent beaucoup plus de captiver les 
regards et les soins des horticulteurs, et même on ne {rouve dans ce mois, 
aucune fleur hérbacée qui ieur soit comparable. 


— 259 — 


Voici les Astères qui sont en fleur en septembre. 
Aster floribundus ; grande fleur blanche. . . ,. . 4 pieds à #4 pi. 1/2. 


— blandus ; blanc-bleuâtre . . + . . . . 8 pi.et quelques po. 
=. cyaneus; joli bleu foncé. . ,. : + . .,..2 pieds 1/2. 
p—rigidus; lilas, , . .n » + FRET 20 pouces. 


— palens; grandes et befles fleurs un bleu be 15 pouces. 
— puchellus vel globosus ; petite fleur blanche, à 
élaaines rouges. 20 UN Len HAINE 
Il survient souvent dans les premiers jours d’octobre des gelées meurtrières 
qui portent la désolation dans nos parterres ; les Astères sont les seules 
plantes vivaces qui puissent alors soutenir l'honneur des parterres, en bravant 
ces rigueurs précoces et continuant à fleurir pendant toute la durée de ce 
mois. En voici la liste. 


Dep roseus: rose brillant. >, 01... 4 .1"ffpiede, 
OONODE AnghE; pourpre. : . . . .,... , .. b pieds. 
— novæ Belgiæ; joli bleu. . . . . . . . . . 4 pieds 1/2 
Evans; Dance nn, UNE, Simiede le 
D rriordes: bleu, UM ee) tale re pieds HA 
—  salicifolius; bleu pâle. . . . . . . . . . 3 pieds 1/2 
OU A ns ds IR halten ce: ds 10h he HN EU LR 
—  mutabilis; blanc passant au rouge. . . . . . 8 pieds. 

—  concinus vel umbrosus ; petites fleurs blanches. . . 2 pieds 1/2 
— amellus; pourpre. . . . . . . . . . . . 20 pouces. 


—  Riveri; petites fleurs blanches élégantes. . . . . 5 à 6 pouces. 
Quelques autres plantes fleurissent, dans ce mois, en même lemps que les 
Astères, telles sont les Helianthus ; maïs ils ont tous les fleurs jaunes ; un 
ou deux Pyrethrum ; le Phlox marylandica; le Solidago semper virens et 
le Rudbeckia speciosa : à peine y en a-t-il d’autres. 

On peut se procurer facilement de semence, un très-grand nombre d’Astères, 
et les graines que les vents emportent pullulent souvent d’une manière incom- 
mode dans les cultures qui leur sont voisines. On fait le semis en avril, et la 
plupart des plantesfleurissent en automne. Presque toutes se ressemblent, aussi, 
faut-il opérer en grand quand onest à la recherche des nouveautés. On oblient 
ces nouveautés par l’imprégnation artificielle, en attachant aux tiges des fleurs 
d’une couleur différente de celles qu’elles portent, Quand les jeunes plants 
entrent en fleur, la plate-bande où ils croissent offre à l’œil une foule de 
auuances du bleu foncé au brillant azur ; du rose vif à la couleur de chair etau 
pourpre ; du blanc pur au blanc grisätre ou bleuâtre ; quelques fleurs ont plus 
d’un pouce de diamètre , quelques autres sont semi-doubles. On arrache tout 
ce qui ne convient pas, et les individus conservés, quoiqu’en très-pelit nombre, 
propagés par la division de leurs pieds, sont pour le jardin fleuriste une nou- 
velle source de richesses. | 

Les Astères ‘jouissent de tout leur triomphe vers le mois d’oclobre ; en 


— 260 — 


août , ils se confondent avec les fleurs d'été, qui les effacent ; en septem- 
bre, ils se mêlent encore sans être remarquès avec les fleurs de l’au- 
tomne : les Dalhias captivent alors tous les regards; en octobre, ils règnent 
presque seuls. Quelques-ups, en fleurissant au commencement de novembre , 
servent de transition aux Chrysanthèmes , à ces fleurs incomparables que la 
Chine nous a nouvellement données, comme pour servir chez nous de couronne 
à l'hiver. Les dernières Astères, qui fleurissent depuis les premiers jours de 
novembre jusque vers Noël, sont : 

Le Lacteus altissimus, qui s’elève jusqu’à 10 pieds ; 

Le Purpureus altissimus , qui ne monte qu’à 7 ou 8 pieds; 

Etle Grandiflorus, dont la belle et grande fleur bleue s’épanouit à 30 pouces. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Chaudière perfectionnée pour chauffer les serres au moyen de l'eau chaude ; 
par M. J. Mean. 


Cette note a pour objet de faire connaître une excellente et simple chau- 
dière pour chauffer l’eau destinée à entretenir l'élévation de température dans 
les serres; elle est due au génie inventif du mécanicien Oslar, employé 
chez M. Bradley, plombier-chaudronnier à Worcester. Déjà il en a établi une 
pour chauffer la nouvelle serre à vigne, entreprise cette année par M. Smith, 
pépiniériste-horticulteur de cette ville. M. Smith en est très-content, et tous 
ceux qui l'ont vue ent trouvé l’appareil fort ingénieux. Pour moi, je pense 
que c’est une excellente modification aux appareils qu’on a employés jusqu’ici 
pour chauffer de petites serres ou couches grasses. 

La chaudière pour cet usage conliendrait huit pintes. On poserait parallèle- 
ment au-dessus des couches des tuyaux de trois pouces de diamètre (fig. 4, a), 
et le réservoir contiendrait environ vingt-huit pintes d’eau. La chaudière et 
les tuyaux de M. Smith sont très-grands; la chaudière est en cuivre bien 
soudé, contient vingt-huit pintes, et ne lui coûte que 100 fr. 

Les tuyaux supérieurs sont de {rois pouces et demi de diamètre, et aussi 
en cuivre; les tuyaux de retour sont en plomb, mais à ruban, afin de sup- 
porter une expansion plus forte. Son réservoir contient environ cent vingt 
pintes, el opère parfaitement bien. M. Smith prétend que les tuyaux du Staf- 
fordshire, quelle que soit leur solidité apparente, ne suffiraient pas, parce 
qu'ils éclatent trop souvent. Mes tuyaux en cuivre me coûtent trente-six sous 
le pied , et à la longue , ils me reviendront au meilleur marchè possible; car 
ils me feront un excellent usage. 

Ma chaudière, qui me coûte 30 fr., est en cuivre {rès-épais. Sa forme est 
ovale, sa capacité de dix-huit pouces sur douze ; elle ressemble à peu près au 
couvercle d’une soupière. Celle de M. Smith a vingt-huit pouces sur dix-huit ; 


LHrticulteur Budge. Aout 1836. 


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— 261 — 


elle pose sur le feu dans toute sa largeur ; la flamme , qui s'élève des deux 
côtés, entre dans le tuyau ou cheminée pratiquée au-dessus (fig. 5). 

Dans une de mes serres à ananas , j'ai employé conjointement les bouches 
d'air chaud et de vapeur; j'opère ainsi depuis vingt ans, et j'y trouve 
une grande économie de combustible. À moins qu’on n'ait à chauffer par 
la vapeur, une longue suite de serres, on absorbe une bien plus grande 
quantité de combustible en ne se servant pas tout à la fois des deux moyens; 
mais , dans des établissemens comme ceux de MM. Loddiges et C°, il est évi- 
dent qu’il y a bien plus d'économie et d'avantage à chauffer par la vapeur 
exclusivement. 

La serre-ananas, que depuis vingt ans j'ai chauffée tout à la fois avec l'air 
chaud et la vapeur (fig. 6), vous paraitra , je crois, trés-utile , et je vais vous 
en faire la description ; car je puis , par ce moyen, n’employer qu’un seul feu, 
même avec l’appareil perfectionné de M. Oslar. 

Lorsque je songeai, pour la première fois, à chauffer par la vapeur, il 
me vint à l'esprit que si, tout en chauffant ma bouche d’air , je plaçais sur le 
feu une chaudière d’eau, fermée par un couvercle à tuyau pour conduire la 
- vapeur autour de ma serre, je ne diminuerais aucunement la quantité de cha- 
leur qu’absorberait la bouche d’air, et j’utiliserais la vapeur qui s’en échappe- 
rait; en sorle que je ferais une grande économie de combustible; l’expé- 
rience a prouvé que mes prévisions étaient justes. Mais après avoir étudié 
la différence entre l'effet de la vapeur et celui de l’eau chaude, j'ai donné 
la préférence au liquide (outes les fois qu’il n’y a pas plusieurs serres à 
chauffer, parce que cela est moins dispendieux. Pour que la vapeur com- 
mence à opérer, il faut que l’eau soit bouillante, et aussitôt que le ther- 
momètre alleint le degré voulu, il faut éteindre le feu; en sorte que la 
vaporisalion cesse dans la chaudière, et la vapeur qui se trouve dans les 
tuyaux se condense et se refroidit très-promptement. Aussitôt que le mer- 
cure retombe, il faut recommencer à faire bouillir l’eau , et ainsi de suite. On 
n’éprouve pas cet inconvénient avec les tuyaux d’eau chaude. Une fois que 
l’eau bouillante y est introduite, elle se refroidit très-lentement. I suffit, 
pour la conserver au même degré, d’entretenir un peu de feu sous la chau- 
dière , et d’en augmenter plus ou moins l'intensité. 

On peut mettre la chaudière et le fourneau dans la serre même, sans aucun 
danger, et il en résultera encore une augmentation de chaleur... 

Ma chaudière (fig. 7, b) se place dans un enfoncement à l’extrémité de la 
bouche , sur le derrière de la serre, de facon qu’elle ne gène absolument en 
rien. Mon réservoir (c) se place convenablement à la porte de la serre, et 
communique avec la chaudière par les tuyaux (d). 

Et maintenant voici mon opinion sur les cas où l’eau chaude offre le plus 
d'avantage. 

Cette manière de chauffer, jointe à une bouche d’air, est excellente dans 
toutes les serres qui exigent une {empéralure de 12° au moins. Cependant on 


—19ne: — 


peut n'employer que l'eau chaude pour les couches et les petits plants, à 
raison de l'effet prompt et facile des {uvaux d’eau chaude dans un petit 
local. 

Dans les serres à primeurs et légumes, où l’effet le plus à redouter est la 
gelée, l’ancien système de chauffage par les bouches de chaleur est préférable, 
et s’il est bien exécuté, il n’y a rien à craindre de la fumée ni des émana- 
tions désagréables. 

Quant à l'inconvénient de dessécher les plantes avec cette manière de chauf- 
fer, je sais que la chaleur de l’eau chaude est plus salutaire ; mais il est tou- 
jours facile de faire pénétrer l’humidité dans une serre. 

Explication de la figure 5.— a. Chaudière vue de côté. b. Réservoir. 
€. Chaudière vue de face. d. Couche à échauffer. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


SociËTE ROYALE D’AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GAND. 
Seance du 29 juin 1836. 


M, Van Crombrugghe, président, occupe le fauteuil. MM. P. Buyck-van 
der Meersch , F, D'Hoop, A. Donkelaar, J. Kickx. J. Maddison, le chevalier 
Parthon-de-Von, juges désignés pour le concours des collections les plus riches 
en plantes remarquables et nouvellement introduiles et pour celui de la plante 
réunissant le plus de mérite parmi celles récemment importées, se sont réunis 
dans le grand Salon de l’'Hôtel-de-Ville, aux membres du conseil et des secrë- 
taires, afin de procéder au jugement de ces concours. Le nombre des plantes 
exposées est de trois mille cent quarante-huit. Le scrutin pour la collection de 
plantes remarquables et nouvellement introduites adjuge la médaille, à l’una- 
pimilé, à celle de M. Alexandre Verschaffelt, fils; et l’accessit à celle de 
M.J. van Geert. 

La médaille pour la plante qui réunit le plus de mérite parmi le plantes nou- 
vellement introduites, est décernée au Gesneria Houttei de M. le chavalier 
Parthon-de-Von , désigné sous le n° 2189. 

L’on s’occupe ensuite du choix du contingent le plus riche de plantes en 
fleur , distinguées par leur belle culture, leur diversité et leur nombre. 

Les juges sont MM. Constant Billiet, P. Buyck-van der Meersch, J. Cardon, 
P. de Cock. J. de Herdt, F. D’Hoop, Ch. Lefevre, F. Spae et L. Spae. 

La médaille d’or destinée pour ce concours est décernèe , par cinq voix con- 
tre quatre, à la collection de M. Amand de Leu; elle offre un ensemble de 160 
plantes, inscrites du n° 558 au n° 717. La médaille d'argent a étè obtenue 
comme premier accessit, par la collection de M, A. Van de Woes{yne-d'Hane. 


LHrticulteur Pi y Ê Aout 1836! 


— 263 — 


Le deuxième accessit a été accordé à la collection de M. Aug. Van Tieghem. 
La mention honorable a été votée particulièrement à la collection choisie de 
M. J. Royer et à celles de MM. Steur, Alex. Verschaffelt et F. D’Hoop. 

Le prix de la belle culture a été décerné au Jatropha panduræfolia, de 
M. Aug. de Cock, désigné sous le n° 401. Le premier accessit au n° 2021, 
Cymbidium crassifolium , de M. Aug. Mechelynck. Le deuxième accessit au 
n° 402, Zxora coccinea, de M. Aug. de Cock. 

Le prix de la plus belle collection de Pelargonium a ëtè accordé à celle de 
M.J. Van Hove-de Caigny. Celle de M. H. Smet, de Lille, a été mentionnée 
honorablement. Le prix de la plus belle collection de Roses a été adjugé à celle 
de M. F. Coene, et mention honorable a été faite de celle de M. Ivon de Ruyck- 
Barth. 

Le jury, regrettant que les plantes de M. F. Reynders, de Bruxelles, soient 
arrivées {rop {ard pour concourir , a néanmoins accordé, à l’unanimité, une 
médaille d'argent à la belle culture du Protea cynaroïdes, n° 903. 

Pour extrait, 
L. J. Casrer, Secrétaire adjoint. 


La Société de Flore de Namur a ouvert, le 14 août, son salon pour l’expo- 
sition d’élé de cette année; on y a remarquë une quantité considérable de 
belles fleurs , dignes de fixer l’attention des amateurs. 


Notice sur la Société RovALE »’HorricozTure DE Mons; par M. De Puypr, 
secretaire de cette société. 


La Société d’Horticulture de Mons a été fondée le 2 mai 1828 ; l'adoption 
de son réglement date du 9 du même mois, et sa première exposition du 3 juin 
de la même année. 

Cette société fait chaque année deux expositions ; la première le 25 mars et 
les deux jours suivans ; la seconde à l’époque de la fête communale ( fête 
. de la Trinité). On n’admet à ces expositions que des plantes en fleurs, et cha- 
que sociétaire est tenu d’en présenter au moins deux. La socièté distribue à 
chaque exposition cinq médailles ; savoir : le 25 mars, une médaille à la plante 
la plus remarquable et une autre à la plus belle collection , présentées par des 
amateurs, et deux médailles semblables pour les Jardiniers marchands ; en 
outre une cinquième à la plante désignée pour la culture forcée. A l’exposi- 
tion de la kermesse, outre les médailles désignées ci-dessus (celle de culture 
forcée excepite) , une médaille d’or, donnée par la régence, est accordée à la 
collection la plus remarquable sans distinction de jardiniers et d'amateurs. 

Le réglement avait prévu l'établissement de concours de culture et de bota- 


— 264 — 


nique, mais il est resté sur ce point sans effet. La principale cause en est 
dans l’exiguité des ressources de la société, qui n’a jamais compté qu’une cen- 
taine de membres, et n’en a pas tout à fait quatre-vingt-dix en ce moment. 
Une mise d’entrée de dix francs pour tout nouveau membre, et une rétribution 
annuelle de 6 fr. 50 c. composent tout le revenu de la socièté , revenu à peine 
suffisant pour couvrir les frais des deux expositions. Depuis quelques mois seu- 
lement , un subside annuel de 100 francs accordè par l’administration muni- 
cipale est venu assurer la continuation des travaux de la socièlé , sans (oule- 
fois lui permettre d’en étendre le cercle. 

Les expositions de la Société d’Horticulture de Mons, sont quelquefois très- 
remarquables et n’ont à craindre de comparaison avec aucune autre ( celle de 
Gand exceptée), mais elles sont loin de se soutenir constamment à la même 
hauteur. 11 faut bien le dire, quoique le nombre des amateurs habitant la ville 
de Mons, soit proportionnellement grand et que leur zèle ne se démente pas, 
il faut cependant le concours des sociétaires étrangers, résidant à Gand, 
Tournay , etc., pour donner au salon de Mons, l'éclat et Ja richesse qu’il pré- 
sente souvent. C’est que Mons n'a aucun de ces amateurs opulens qui peu- 
vent augmenter indéfiniment leurs colleclions sans craindre la dépense, ou 
qui en retrouvent une partie par la vente des plantes qu’ils ont multipliées. II 
n’y a non plus à Mons, aucun riche marchand fleuriste à qui un débit assuré 
permette de tenir constamment pourvues et fleuries de nombreuses collec- 
ions. 

Depuis la création de la société, il s’est cependant opéré des changemens 
favorables dans le nombre et la composition des colleclions de Mons; les 
belles plantes envoyées par les amateurs ou jardiniers étrangers ont excité 
Vémulation et entretenu le désir d’en cultiver de semblables ; de nouveaux 
amateurs se sont présentés et ont rapidement pris rang à côté des anciens. Le 
commerce de fleurs presque inconnu à Mons, s’y est implanté par l’établisse- 
ment de deux jardiniers étrangers. 

Les Camellias tiennent toujours le premier rang dans les serres d’ama- 
teurs; quelques-uns cependant s’attachent plus spécialement à d’autres 
genres plus ou moins difficiles ; il est incontestable qu’il y a progrès dansle 
choix des espèces et la tenue des serres , mais progrès lent et nécessairement 
limité, comme les ressources pécuniaires, ou le temps dont chacun dispose. 
J1 ya bien, il est vrai, à Mons ou aux environs, nombre de personnes riches, qui 
ont des serres, de grands jardins et des jardiniers à gages, mais celles-là 
tiennent les plantes par luxe ou par fantaisie; leurs collections sont mal 
choisies et mal entretenues, et d’ailleurs elles ne font généralement pas 
partie de la Société d’Horticulture. 

Tel est l’état de la Socièlé royale d’horticulture de Mons, état assez précaire, 
puisque son existence lient au zèle d’un très-pelit nombre d'amateurs, et à des 
secours étrangers. La moindre crise peut renverser celte utile institution , 
comme aussi , peu de chose peut assurer pour longtemps son existence. Æspi- 


; . = 265 = 


rons que la protection que lui a récemment promise le roi Léopold en s’inscri- 
vant au nombre des sociétaires, sera efficace en sa faveur, et qu’elle y trouvera 
les moyens non pas seulement de vivre stationnaire, mais encore de progres- 
ser et d’être utile en dehors du cercle de ses opérations actuelles. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boranicaz REGISTER, or ornamental Flower-Garden, etc.; par J. Linpcery ; 
vol. IX, n° 7, de la nouvelle série. Aoùt 1836. 


1881. Er»1nENDRuM skINNERI, Foliis distichis, lanceolatis, acuminatis ; caule 
apice longè aphyllo squamoso; racemo cylindraceo, multiflaro; floribus cernuis; 
sepalis lineari-lanceolatis ; petalis ovalibus, acutis; labello ovato, acuwmi- 
nato , integerrimo, basi callo sulcato, cristato. 

E. Sxinnerr. Bareman HSS. 

C'est dans les environs de Guatemala, dans celte pépinière de républiques 
qui se sont élevées sur les débris de l’antique partie des Mexicains, que 
M. Skinner a trouvé, en 1835, le bel Épidendre, que M. Bateman, à qui il 
a été offert, a distingué spécifiquement par le nom de celui qui en a fait la 
découverte. Cette espèce, sans contredit, l’une des plus belles du genre, fleurit 
dans nos serres, au mois de janvier. 

1882. Arrosimuu. [Vat. Ord. nn Didyn. Angiosp. Calyx 
campanulatus , semi 5-fidus, basi bibracteatus. Corolla tubo basi contracto, 
eztra calycem amplo, limbo 5-fido, subbilabiato; laciniis rotundatis, 
planis , subæqualibus. Stamina didynama, declinata. Antheræ extus 
villasæ , subbiloculares : loculis confluentibus; rimd& unicé transversali de- 
hiscentibus, staminum superiorum minoribus, sæpe cassis. Stylus simples; stig- 
male brevissimè bilobo. Capsula brevis, basi subglobosa, apice compressa, ob- 
cordata; dissepimento contrario, apicebreviter loculicide etsepticidè dehiscens. 

À. Derressum. Ramis glabris vel breviter lanuginosis ; foliis confertissimis 
petiolatis obovatis, glabris, coroll& multo brevioribus; calycibus extüs gla- 

1briusculis, intus lanatis, capsulas emarginatas vix superantibus. 

Le genre Aptosimum a pris naissance dans une plante nouvelle, observée 
aux environs du cap de Bonne-Espérance, par le savant voyageur botaniste 
M. Ecklon, qui en a recueilli des graines el les a rapportées en Europe; il 
les a communiquées au D", Lehman, de Hambourg, qui les a cultivées: et 
M. Burchell, étudiant soigneusement les caractères de la plante, les a trouvés 
de nature à constituer un genre distinct, pour lequel il a proposé le nom de 
Aptosimum , formé de l’« privatif des Grecs et de rAwciuos, caduc; ce qui 
exprime que les capsules restent attachées aux tiges, bien longtemps encore 
après que les graines sont dispersées. Ce genre, placé naturellement dans la 

Tome III. . 34. 


— 266 — 


famille des scrophularinées, a de grands rapports avec le G. Capraria ; jus- 
qu'ici, il se compose, selon M. Burchell, de six espèces assez bien délermi- 
nées. L'Aptosime déprimé fleurit vers la fin de l’automne, 

Ses tiges sont frufescentes , assez épaisses et rabougries, rampantes à la 
surface du sol, et garnies de rameaux courts et serrès. Les feuilles sont ra- 
massées, spathulées , pétiolées, obfuses, faiblement mucronées , et glabres- 
-Le calice est court, campanulé, à cinq divisions, attaché à la partie inférieure 
des rameaux et entouré à sa base de deux bractées courtes, linéaires, pubes- 
centes, qui accompagnent le pédicelle. La corolle est longue de huit à dix 
lignes ; son tube est renflé , infondibuliforme, contracté à sa base, bleuâtre 
et pubescent à l’extérieur, couronné par un limbe à cinq lobes arrondis , 
étalés en rosace , d’un bleu vif avec une lache plus obscure au centre. Les 
quatre étamines, d’inègale longueur, sont incluses, insérées à l’origine du 
tube ; les filamens sont glabres et les anthères velues , biloculaires et cordi- 
formes. Le style est glabre , de la longueur des élamines et recourbé vers le 
sommet ; il porte un stigmate bilobé. La capsule est arrondie, déprimée à sa 
base , tronquée et presque rétuse au sommet, rugueuse et marquée d’impres- 
sions longitudinales et transversales ; les graines, attachées au réceptacle par 
leur partie inférieure, sont ponctuées, presque trigones et obluses. 

1883. Trirozium Fucarum. Foholis subrotundis spinoso-denticulatis, cras- 
siusculis; stipulis maximis, membranaceis, integerrimis, cuspidatis : pedunculis 
foliis œqualibus longioribus ; capitulis hemisphæricis, involucratis; foliolis 
involucri basi connatis, ovato-lanceolatis, acuminatis, margine membrana- 
ceis floribus brevioribus. 

Ce Trefle, découvert en Californie, par M. Douglas, a fleuri pour la pre- 
mière fois, en Europe, dans le mois de juin 1835. Les graines en avaient été 
envoyées , l’année précédente, à la Société d’Horticulture de Londres. 

1884. — Crarzæcus TanacemirozrA. Foliis pinnatifidis, glanduloso-serra- 
tis, pubescentibus, basi cuneatis lacinis linearibus ; bracteis foliaceis, glandu- 
losis, pectinatis, sub fructu persistentibus; fructibus solitariis, sessilibus, 
depresso-sphæricis , pubescentibus; pulamine crassissimo. 

C. TawaceriroLra. Pers. Syn. 2. 36. — De Cano. Prodr. 2. 629, — Lou». 
Arb. Britann. t. 117. 

Mesrizus orrenTauis. Tourner. Coroll. 4h. — Yr. Voyage. 2. 171. t. 172. 

Mssrizus TANACETIFOLIA. Suirm. Exot. Bot. t. 65. 

Tournefort, dans son voyage au Levant , nous a fait connaître cette espèce 
d’Alisier, que l’on commença à cultiver dans nos jardins, seulement en 1789. 
Elle est très-remarquable par le volume de ses fruits, qui atteint quelquefois 
celui d’une petite pomme d’api. Elle est assez abondante dans les montagnes 
de la Grèce , où elle fleurit vers la fin du printemps. 

1883. Craræcus onorarissima. Fois trifidis pinnatifidisve, inciso- 
serratis , basi cuneatis, incano-tomentosis ; fructibus 5-pyrenis, sphæricis, pu- 
bescentibus ; pulamine lenui. 


— 267 — 


C. Onrenrauts. Bres. F1. Taur. Cauc. 1. 387. 

C. Onorarissima. Bot. Repos. t. 590. — Lou. Urb. Brit. t. 117, a. 

C. TanaceriroLiA, B raurica. De CanD. Prodr. 2. 629. 

Cette espèce, qui diffère essentiellement de la précédente par la couleur de 
ses fruits, s’en rapproche néanmoins par leur volume; du reste elle est éga- 
lement originaire de l’orient, de la Crimée; et le professeur De Candolle l’a 
même considérée, dans son prodrome, comme une simple variété du C. Ta- 
nacetifolia. Elle est cullivée, de temps immèmorial, par nos jardiniers, et 
fleurit régulièrement aux mois de mai et de juin. 

1886. Doucrasia. Nat. Ord. Prinvzacræn. Pent. Monog. Calyx obconicus, 
angulatus , 5-dentatus. Corolla infundibularis ; tubo ventricoso ; limbo plano, 
5-partito } fauce callo-lineari sub utroque sinu. Ovarium wniloculare ; placentä 
centrali liber&, pedicellatà fungilliformi, margine 5-dentatä; ovula 5, den- 
tibus placentæ opposita. Capsula vestita, unilocularis , 5-valvis. Semina 2, 
concava , scrobiculata. 

D. Nivauis. Foliis lineuribus, pube rigid@ ramos& incanis subverticillatis ; 
floribus longe pedunculatis, subumbellatis. 

Ce genre nouveau est un hommage au dévouement et au savoir de l’un des 
botanistes-voyageurs, les plus célèbres de l’Angleterre ; dans toutes les con- 
trées qu’a parcourues M. Douglas, et particulièrement dans l’aventureuse Cali- 
fornie , peu de plantes nouvelles ont échappé à ses ardentes invesligations ; 
aussi de combien de conquêtes brillantes n’a-{-il pas enrichi le catalogue, 
jusqu’à lui trop négligé, de nos plantes de pleine terre. En inscrivant ce nom 
dass les fastes de la botanique, M. le professeur Lindley s’est porté l’organe 
des nombreux amis de l’horticulture. M. Douglas a (rouvè la plante nouvelle 
au mois d'avril 1827, dans le nord-ouest de l'Amérique, par la latitude 
de 52° , et la latitude de 118°, au sommet d’une chaîne de montagnes dont il 
a estimé l’élévation de douze mille pieds au-dessus du niveau de la mer, et 
sous la neige, ce qui lui a fait donner le nom spécifique de Vivalis. 

C’est un petit arbuste, qui, par ses nombreux rameaux, forme des touffes 
épaisses et persistantes. Ses figes sont arrondies, ligneuses et d’un brun pour- 
pré ; les branches sont opposées et d’un vert brunâtre à leur base. Les feuilles 
sont rassemblées en rosace à la naissance des rameaux ; elles sont amplexi- 
caules, linéaires, obluses, réfléchies, longues de trois à quatre lignes, larges 
de deux au plus, d’un vert tirant sur le glauque et pubescentes en dessous. 
Le calice est presque conique , anguleux, avec son limbe divisé en ciaq par: 
ties. La corolle est d’un rouge pourprè , pâle , infondibuliforme : son tube est 
renfié et son limbe plane, étalé, divisé en cinq lobes profonds et arrondis; 
on observe à l’origine de la gorge , une callosité d’un rouge plus vif au sinus de 
l’onglet des lobes. Les anthères sont oblongues, linéaires, sessiles , incluses 
et opposées aux lobes de la corolle. L’ovaire est supère, obovale, uniloculaire, 
avec un placenta central, libre , pédicellé , fungiliforme , bordé de cinq dents 
opposées à un pareil nombre d’ovules ; il est surmonté d’un style filiforme, 


— 268 — 


aussi long que le tube de la corelle, terminé par unstigmate court et déprime. 
La capsule est enveloppée d’une membrane cartilagineuse, due au calice pér- 
sistant ; elle n’a qu’une loge et cinq valves; elle renferme deux graines pel- 
tées, oblongues, convexes d’un côté et concaves de l’autre. 

Tout porte à croire que ce joli petit arbuste occupera une place distinguée 
dans nos parterres, où il n’occasionnera aucune peine de culture. I1 se pro- 
page de graines et de boutures. 

1887. — Oncinrun Lanceanum. Ebulbe; fohis oblongis, acutis, planis, sub- 
striatis, carnosis; scapo racemoso, composilo, ereclo, rigido, racemulis 
confertifloris sepalis petalisque conformibus, oblongis , obtusis, carnosis, 
concavis , margine undulatis ; labelli lobo medio dilatato , subcuneato , inte- 
gerrimo , basi hastato : lobis lateralibus semi ovalis ; cristä trilobä, carnosd, 
jugoque elevato proclivi; columneæ alis carnosis rotundatis ; antherà cristatä. 

O. Lancranum. Lips. 2n Hort. Trans. n. Ser. vol. 2. p. 100. t. 7. 

Cette Oncidie faisait parlie d’une belle collection d’orchidées épiphytes, 
que M. J. H. Lance a rapportée de Surinam en 1834, et qu’il a offerte à la So- 
cièté d’Horticulture de Londres. C’est dans les serres de cet utile établissement 
que la plante a fleuri au mois de juillet de l’année suivante. 


Cunris Boranicaz Magazine; or Flower Garden displayed, etc.; par 
W.J. Hooker; nouvelle série, tome X, n° 116. Août 1836. 


3507. Cyrroronium puncrarun. Bulbis elongatis; foliis lineari-lanceolatis, 
tenuiter acuminatis; scapo paniculato; bracteis magnis, membranaceis; sepalis 
petalisque wndulatis, acutis, maculutis; labello stipitato, profundè trilobo : 
lobis lateralibus obovato-cuneatis, incurvis, intermedio latè obcordalo , mar- 
gène granuloso; disco basi calloso. 

C. Poncrarus. Lips. Gen. et Sp. Orchid. p. 188. 

Epinenprun puncraTum. Lin. Sp. pl. 1348. Wiuxo. Sp. pl. 4. 116.— 
SrREnc. Syst. veget. 8. 736. 

Herteporus Ramosissiuus. Puuw, Sp. pl. 9.4. 187. 

M. Robert Brown a séparé du genre Cymbidium, une espèce qui y avait 
été placée d’après un examen trop superficiel, eten a formé le type d’an genre 
nouveau qu’il a appelé Cyrtopodium, de Xupros, courbé et de zo:, pied , fai- 
sant allusion à la structure de la base inférieure de la tige, dans l’espèce qu'il 
analysait. Depuis, trois ou quatre autres Cyrtopodes sont venus se joindre au 
premier connu , de sorte que le genre a dù prendre un rang cerlain dans la 
classe des orchidées. Quoique décrite depuis longtemps par certains auteurs, 
sous le nom d'Épidendrum, cette belle plante n’était point connue autrement 
en Europe; ce n’est qu’en 1835 qu’elle y fut apportée du Brésil, sa patrie, par 
M. W. Swainson, et cultivée dans la collection de M. Ch. Mackensie; elle y 
fleurit au mois de juillet. 


de HD. 


8508. Rneun Emoni.Foliis rotundato-cordatis,scabriusculis; petiolis latera- 
liter compressis pedunculisque sulcatis, verrucoso scabris ; racemis compositer 
elongatis , strictis; floribus minulis, atro-sanguineis. 

R. Enmonr. War. MSS. Cat. E. I. C. mus. n. 1727. 

R. Ausrraze. Dow. Prod. Nep. p. 75. —Sweer. Br. F1, Gard. 1.269. — 
SPRENG. syst. veget. 4. c. p. 156. 

Le nom Rheum, appliqué très-anciennement à l’espèce principale de ce 
genre qui s’en est lui-même emparé, dérive, selon Dioscorides , du mot pz, par 
lequel les Grecs désignaient un fleuve de la Sarmalie asiatique, qui leur était 
peu connu et dont les rives produisaient la racine médicamenteuse que leur 
apportaient les Sarmates. Du mot Rheum, on a fait ensuite Rhabarbarum , 
que les Français ont traduit par Rhubarbe. Il est peu probable, que le Rheum 
des Grecs, fut la véritable Rhubarbe si fréquemment employée de nos jours 
enmédecine, nous-mêmes ignorions, il y a peu de temps encore, l’origine exacte 
de cette Rhubarbe. Le docteur Wallich, directeur du Jardin Botanique de 
Calcutta, en parcourant l’immense chaine de l'Himalaya, y trouva, aux envi- 
rons d’Emode et de Kamour , la Rhubarbe qu’il reconnut pour être celle qui 
se répand dans le commerce , comme venant de la Chine; et il assure qu’en 
effet les Chinois allaient dans ces localités, faire leurs provisions de cette 
racine qu’ils mondaient et préparaient à leur manière, pour l’expédier ensuite 
aux établissemens européens d’Olmutz et d'Alep. Le docteur Wallich cultive 
depuis dix ans cette Rhubarbe au jardin de Calcutta; il en a envoyé des 
graines en Europe où la plante fleurit vers le milieu du printemps. 

Ses tiges ont de six à dix pieds de hauteur; elles sont fort épaisses à leur 
naissance, noduleuses , cylindriques , cannelées extérieurement , creuses à 
l’intérieur, rameuses, garnies de même que le collet, de feuilles très-amples, 
arrondies , ondulées , réticulées, avec leur surface un peu rude; les pêtioles 
sont épais, anguleux , sillonnés, amplexicaules à leur base, et accompagnés 
de deux stipules membraneuses, striées et brunâtres. Le sommet de la tige se 
couronne d’une large panicule composée d’une multitude de fleurs d’un rouge 
pourpré assez vif. Les pédicelles sont presque verticillés, filiformes et courts. 
Le périanthe est monosépale , à six divisions, donnant attache intérieurement 
à neuf étamines plus courtes que ces divisions. L’ovaire est court, triangulaire, 
sujet à l’avortement, surmonté de trois stigmates presque sessiles. Le fruit 
est un akène à trois angles saillans, d’un rouge sanguin et brillant. 

3509. Sisyrincarun GranptrLorum. Caule stricto, comypresso , foliis erectis, 
vaginantibus longiore; spath& biflord, pedunculos subæquante; perianthio late 
campanulato ; filamentis longissimis, subulatis, basi contracto , solummodo 
connais, erectlis, demum patentib us. 

S. Graxnircoruw. Dour. in Bot. Regist. 1364. … 5 #- #.. 

Cette jolie plante est originaire du nord-ouest‘de l’Æmérique septentrionale, 
près des grandes chutes de la rivière Colombia, où elle a été trouvée en 1826, 
par M. Douglas. Elle fleurit en mai ef juin. 


— 270 — 


3510. Hezranraus pecareraLus. Foliüs oppositis (supremis bracteantibus 
exceplsi) subrhombeo-ovatis, acuminatis, grossè serratis, utrinque scabris , 
supra basin triplinerviis; involucri foliolis lineari-acuminatis, squarrosis ; pa- 
leis integris radii corollis subdecem. 

H. Decarerazus. Linn. Sp. pl. 1277.— Pursu. FI. Am. 2. 871. — Ezr. 
Carol. 2. 495. 

C’est une plante du Canada, que l’on cullive depuis un siècle dans nos jar- 
dins où, bien souvent, on la confond avec l’Hélianthe multiflore, connu sous 
le nom vulgaire de soleil vivace; elle fleurit, comme ce dernier, pendant la 
plus grande partie de l’automne. 

3511. Cazzropsis rincrorra; Var. Atropururea. Caule ramosissimo foliis- 
que glaberrimis; radicalibus pinnatis : foliolis spathulato-lanceolatis; caulinis 
bi-tripinnatifidis summisque 3-partitis, linearibus; pedunculis sub-corymbosis; 
flosculis radii inciso-dentatis. 

CG. Bicoror. SrEexc. Syst. veget. 3. 611. 

Corrorsis mincrorra. Nurr. Journ. ac. sc. Phil. 1821. p. 114. — Bot. 
Mag. 2512. — Bot. Regist. 846.— Brit. FI, Gard. 72. — Barr. Fl.of N. Am. 
2. t. 45. 

Nous devons la Calliopside élégante à M. Nuttal, qui la découvrit en 1822, 
sur les bords de l’Arkansas, au sud de la Caroline; et la variété à fleurs d’un 
pourpre foncé dont nous {raitons dans cet article, provient du semis qu’a fait 
de cette plante, M. James Tait, qui a présenté la fleur à la Société d'Horticul- 
ture de Glasgow, en septembre 1835. 

3812. THuNsErGIA ALara; Var. Albifiora. Pubescenti-sericea; foliis cor- 
datis, acutis, angulatis; petiolis alatis; caule volubili. 

T. Arara. Hook. Ex. F1. 177 — Bot. Mag. 2391. 

La Thunbergie ailée ne nous est connue que depuis 1823 ; nous en devons 
la découverte et la communication au professeur Wenceslas Bojer, du collège 
royal de Port-Louis, à l’ile Maurice. Ses fleurs, qui se succèdent pendant toute 
année, dans nos serres, sont ordinairement d’un jaune ocreux très-pâle; mais 
dans la variété dont il est ici question , elles sont entièrement blanches à 
l'exception de l’intérieur du tube. Il paraît que cette variété a été obtenue par 
M. Lowe de Clapton, horticulteur très-distingué. 

3513. DrYanpra TENuIFOLTA. R. Brown. àn Lin. Trans. 10. p. 215. — In. 
Prodr. 1. 398. — Roex #r Scuuzr. Sgst. veget. 3. 447. 


Bririsca FLower GARDEN and ornamental shrubbery, etc. ; par R. Sweet; 
2: série, n° 85. Août 1836. 


345. Pæonra œENuUIFOLIA ; Var. Plena. 
346. Lasiopus. Nat. Ord. Syxanrueræ. Syng. Polyg. Ægq. Achenium plano- 
compressum, margine tuberculato-scabrum , apice breviter rostratum ; disco 


— 271 — 


dilatato, orbiculato. Pappus pluriserialis. Involacrum multiplici serie imbri- 
catum. Rachis tota ebracteolata. 

L. Soxcnoinrs. Perennis; foliis runcinatis ; caulibus simplicibus, aphylls, 
monocephalis ; capitulis ovalibus ; corollis sulphureis; pappo albo. 

Nous devons à H. Cassini, l'établissement du genre Lasiope, qu’il a ainsi 
nommé des deux mots grecs Aaoios velu et rod; pied, exprimant le caractère 
particulier qu’offrent les plantes de ce genre, dans le duvet épais, qui garnit 
entièrement la souche et les hampes. Ce genre, qui a été placé par son auteur, 
près du Chaptalia, dans la tribu des mutisiées, se fait remarquer par la diver- 
sité des corolles de la calathide : celles du milieu du disque sont presque ré- 
gulières, tandis que les autres , plus excentriques, sont profondément labiées; 
les fleurs du rang inférieur de la circonférence sont intermédiaires, par leur 
structure, entre celles du disque et celles de la rangée extérieure. Le genre 
Lasiope ne se compose encore que de deux espèces : l’une recueillie par Sonne- 
rat au cap de Bonne-Espérance, l’autre, qui fait le sujet de cet article, envoyée 
récemment à M. Fischer directeur du jardin de Saint-Pétersbourg, qui en a 
communiqué des graines à M. Anderson. Elle fleurit au mois d’août. 

La racine est vivace, et son collet, qui est garni de poils laineux et blan- 
châtres, se recouvre d’une grande rosace de feuilles étalées, longues de cinq à 
six pouces, oblongues , pinnatifides à lobes aigus, larges, dentés, presque 
épineux , mucronés et calleux; le lobe terminal est plus grand et arrondi ; ses 
feuilles sont assez étroites à leur base, d’un vert lirant sur le glauque et mar- 
quées d’une côte longitudinale et épaisse. Les hampes sont simples, velues, d’un 
blanc verdätre ou glauque’, hautes de douze à quinze pouces, terminées par 
une ou deux grandes calathides, d’un jaune päle. L’involucre est formé de 
folioles lancéolées , irrégulièrement imbriquées, d’un vert foncé en dessus , 
d’un blanc glauque et velues en dessous. Le réceptacle est ponctué, plane et 
nu. Les fleurs du centre de la calathide sont nombreuses, égales et hermaphro- 
dites ; celles de la circonférence sont placées sous un double rang et femelles : 
les inférieures non radiantes, les extérieures radiantes et à deux languettes , 
l’une très-longue , faiblement tridentée , l’autre petite et bifide. Les anthères 
sont munies au sommet et à la base, de longs appendices. L’ovaire est cylin- 
dracé, hérissé, surmonté d’une aigrette plumeuse; le style est filiforme , 
divisé au sommet en deux languettes extrêmement courtes et arrondies. 

347. VERBENA EmNoiDes; Var. Sabini. Tetrandra, prostrata, pilosa ; foliis 
multifidis; segmentis lineari-lanceolatis, obtusiusculis, ciliatis; spicä capitalä; 
corollis pubescentibus ; tubo calyce sub duplo longiore; laciniis emarginatis ; 
antheris inclusis. 

V.ermnoines. Wizco. en p. 634.— Lam. Dict. Encyc. 8. 547. — Srrexc. 
Syst. veq. 2. 750. 

V. mozmripa. Ruiz er Pav. FL Peruv. 1.291.133. — In. Syst. 338. 

Erivcs LacinraTus. Lin. Sp. pl. 879. 

348. PENTSTEMON coBæa. V. p. 103. 


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L'HORTICU LTEUR 


BELGE. 


SEPTEMBRE 1636. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur les émanations odorantes des végétaux et sur la possibilité d'en opérer la 
classification ; par le professeur RariNesaus. 


Les odeurs et saveurs des plantes offrent des modifications infinies, qui 
peuvent même fournir des caractères secondaires fort importans; mais les 
bolanistes ayant désespéré de les définir et de les classer , s’en sont très-peu 
occupés ; Wildenow entr’aufres, les a omises totalement dans ses Élémens de 
Botanique ! Le peu d'importance qu’on leur a assignées , dût contribuer à cette 
négligence , et la difficulié de leur étude a rebuté les savans. 

Est-il cependant croyable que deux propriétés aussi saillantes , soient sans 
intérêt pour nos méthodes? À mon avis, il n’y a aucune qualité physique 
qui ne soit susceptible de trouver une place déterminée dans l’échelle des sen- 
sations et la difficulté de les exprimer convenablement devrait stimuler nos 
efforts au lieu de rencontrer le découragement. Les sens de la vue et de l’ouïe, 
ont produit, après bien des siècles de tàtonnemens et d’efforts réitérés, 
deux sciences particulières, l'optique et l’acoustique, qui ont donné naissance 
à plusieurs arts d'utilité et d'agrément , résultat heureux de l’analyse appro- 
fondie et réfléchie de nos sensations visuelles et orales. Il me semble que 
quelque chose d’analogue pourrait résulter de nos sensalions odorales et sapo- 
rales ; c’est ce que je vais tâcher de prouver. Je ne compte m'occuper que de 
l’analyse des odeurs dans ce premier essai, je reviendrai plus tard sur celle 
des saveurs. 

L’art de la parfumerie, qui sait mettre à profit les odeurs, existe depuis long- 
temps et il n’a point fallu de théorie pour le faire naître; de même la musique 
a existé longtemps avant la science de l’acoustique. On pourrait nommer 
science de l’osmique , la théorie des odeurs. 

Les principes fondamentaux de cette science lui seront particuliers, car 
chaque sensation doit avoir une échelle spéciale de consonnance. Il n’y a réel- 
lement que 3 couleurs primitives : rouge, bleu et jaune , outre les 2 modes 


négalif et positif, produisant le noir et le blanc, car les 7 couleurs du prisme 
Toxe III. 32. 


SRE — 


sont en partie des couleurs secondaires et mélangées. Tandis qu’il y a réelle- 
ment 7 tons en musique, outre les 4 modes ou clefs de profond, grave, aigu et 
suprême. Mais en osmique, il paraît n’y avoir que 6 odeurs primilives ou 
6 ordres d’odeurs rangées parallèlement sous les deux classes de sensations 
agréables ou désagréables. \ 

Si l’on voulait pourtant découvrir absolument une concordance dans toutes 
nos sensations, on pourrait présenter ( quoiqu’en forçant un peu F'analogie), 
une similitude évidente entre les 7 tons de la musique, les 7 couleurs prisma- 
tiques et les 7 odeurs primitives, en ajoutant aux 6 ordres d’odeurs, un 
7° ordre négatif ou inodore. 

Linné a même compté 7 classes d’odeurs : qu’il a désignées par ambrosaique, 
fragrante, aromatique, alliacée, fétide, vénèneuse et nauséabonde ; maïs 
plusieurs d’entr’elles ne sont que secondaires. Saussure y en a ajouté une 8e, 
l'odeur piquante, qui est aussi secondaire , et plusieurs autres botanistes ont 
mentionné d’autres odeurs qui appartiennent toutes à la même catégorie, telles 
que les odeurs gravéolente , vireuse , hircine , spermatique, muriatique, etc. 

1 n’y a réellement que deux classes d’odeurs; l’une qui fait généralement 
éprouver une sensation agréable , l’autre qui produit communément le con- 
traire. Il y a bien quelques individus à goùt dépravé qui éprouvent des sensa- 
tions opposées à la règle générale, et à qui les odeurs de la rose et de la tubé- 
reuse ne sont nullement agréables, ou qui leur préfèrent les odeurs de la 
punaise et du tabac. Mais ces exceptions n’invalident nullement le résultat 
général. On peut les comparer aux individus à oreilles discordantes, à qui 
les faux tons paraissent concorder , ou à ces malades qui préfèrent des sub- 
stances dangereuses à des alimens salubres. Au reste, dans certains cas, les 
deux échelles de sensations sont si rapprochées, qu’il est souvent difficile de 
décider où cesse l’agréable et où commence le contraire, tout comme dans 
certaines couleurs mélangées, il est difficile de décider laquelle des couleurs 
primitives domine. Il n’existe cependant point d'échelle mixte ou intermé- 
diaire parmi les odeurs, car tout mélange d’odeurs devient agréable ou dèsa- 
gréable , selon que l'odeur ou les odeurs dominantes produisent l’une ou 
l’autre de ces sensations. 

Voici le tableau comparé et analytique des deux classes ou échelles de sen- 
sations odorales ou osmiques ; chacune d’elles comprend 3 ordres parallèles, 
diminuant graduellement d'intensité et formant autant de degrès. 


I. OpEurs suAVES. IT. OpEURS FETIDES. 
1. Ordre. Odeurs fragrantes. 4. Ordre. Odeurs olides. 
2 — — aromatiques. 5. — — _ vireuses. 
3. — — douces. 6, — —  fades. 


Il est aussi impossible et inutile de définir ces ordres d'odeurs, qu'il le 
serait de vouloir décrire les couleurs à un aveugle. Nos yeux seuls peuvent 
nous instruire des couleurs , el notre odorat peut seul nous transmettre l’idée 


ET — 


des odeurs. C’est pour n'avoir pas réfléchi sur ce principe évident que l’on a 
prétendu que les odeurs étaient fort difficiles à définir. I le fallait bien : car 
elles sont dans le fait indefinissables. Leurs seuls noms nous les rappellent 
par l’idée qui se renouvelle dans notre mémoire des objets odorans. Le lis et 
la neige nous ont donné l’idée de la blancheur, l’azur de l'atmosphère celle 
de la couleur bleue, etc. ; tout de même que le lis et la tubéreuse nous don- 
nent l’idée de l’odeur fragrante ; la menthe de l’odeur aromatique ; la jus- 
quiame de l’odeur vireuse, etc. Toutes les odeurs peuvent se désigner par 
quatre degrès d'intensité, de concentration ou d’éloignement, savoir : odeurs 
très-fortes, fortes, faibles et très-faibles. 

On a donné en général le nom d’arome au principe des odeurs, fout comme 
l’on nomme lumière, le principe des couleurs ; il a jusqu'ici occupé si peu les 
chimistes et les physiciens, que l’on ignore encore sa nature et la cause de 
ses nombreuses anomalies. Tout ce que l’on sait à son égard, consiste à pré- 
sumer que c’est un fluide volatil, gazeux, invisible et subtil, qui émane des 
corps, et varie suivant ceux dont il émane ; maïs tout le reste est conjecture , 
car aucun Newton n’a tâché de l’analyser avec le prisme de l’expérience. Il 
serait heureux que cette négligence cessàt, et que les physiciens, les chi- 
mistes , les botanistes s’occupassent un peu de la science osmique ; je vais leur 
présenter quelques conjectures pour les guider dans leurs recherches, avec 
quelques questions à résoudre. 

La lumière est considérée comme atmosphère solaire ou l’une de ses princi- 
pales parties ; l’air comme l’atmosphère terrestre ; l’arome pourrait être re- 
gardé comme l’atmosphère particulière des corps des trois règnes : minéral, 
végétal et animal. 

L’arome n’est pas dissous dans l'air, il n’y est que suspendu ; puisque l’expè- 
rience a prouvé qu’il existe dans le vide. 

Tous lescorpsont un arome particulier, aucun n’en est dépourvu; ceux qui 
nous paraissent inodores , ont un arome si subtil qu’il échappe à notre odorat ; 
mais certains animaux qui ont un odorat plus subtil que le nôtre, en sont affectés. 

Comment l’arome émane-t-il des corps? quelle est la cause qui le pousse 
hors de leur circonférence ? est-ce la lumière qui s’en charge ou électricité 
et le calorique qui le dissolvent ? Il sera peut-être aussi difficile de résoudre 
ces questions, que de prouver comment et pourquoi la lumière émane du 
soleil, comment l'air environne la terre. 

L’arome émane en tous sens des corps comme la lumière , et paraît suivre 
leurs formes, mais l'épaisseur de l’atmosphère odorante ou osmique est très- 
variable : sa dimension paraît généralement être plus grande verticalement , 
et moindre en dessous qu’en dessus du corps, comme l’atmosphère enflammée 
des corps brülans, 

L’atmosphère osmique suit les corps que l’on transporte, et laisse une 
trace sur la route : elle est aussi transportée par les vents. 

La chaleur agit sur l’arome, le dilate ou le concentre. Voilà pourquof cer- 


— 276 — 


tains corps sont plus odorans durant la nuit; mais pourquoi d'autres le 
sont-ils moins? et pourquoi ne cessent-ils pas de l’être dans les fortes gelées? 

L’atmosphère aromique se dilate de plus en plus en s’éloignant des corps 
qu’elle euvironne , et finit par devenir si subtile , qu’elle n’est enfin plus per- 
ceplible à l’odorat, mais elle s'étend bien au-delà du lieu où notre sens parait 
la perdre. Jusqu’où s’étend-elle ? 

L’arome parait se transmettre avec bien plus de lenteur que le son. Quelle 
est sa plus grande vitesse? Les odeurs les plus actives telles que le muse, 
l’essence de roses , etc., sont celles qui émanent leur arome avec le plus de 
rapidité. Quelles sont les lois qui en règlent la propagation ? 

L’arome semble pénétrer à travers les interstices que laissent entr’elles les 
mollécules de presque tous les corps, et même des pierres, des métaux, etc. 
Ce fluide serait-il , dans certains cas, plus subtil que la lumière , qui ne peut 
traverser les corps opaques ? 

Je vais maintenant présenter une esquisse de classification osmique végé- 
tale. Je ne mentionnerai, quant à présent , les odeurs animales et minérales 
que quand elles se retrouveront dans les végèlaux ; je ne m’occuperai même 
que des principales odeurs des plantes européennes en citant seulement quel- 
ques exotiques remarquables , et quoique mon travail soit évidemment im- 
parfait, il offrira néanmoins la base sur laquelle on pourra poursuivre des efforts 
analogues. Ce sera une opération longue et pénible que d’observer sous ce 
nouveau point de vue toutes les odeurs végétales , et d’y rapporter graduelle- 
ment toutes les plantes odorantes ; mais je ne doute pas cependant que l’on n’y 
parvienne un jour. 

De même qu’il n’y a pas deux espèces de plantes de forme absolument sem- 
blables , il n’y en a pas deux espèces à odeurs parfaitement identiques ; mais 
un grand nombre ont des odeurs analogues , et d’après cette considération j'ai 
divisé les odeurs végélales en genres assez bien marqués, quoi qu’assez diffi- 
ciles à définir ; car ils sont dans le même cas que les couleurs mélangées, par 
exemple on ne peut définir la couleur pistache qu’en disant que c’est la cou- 
leur de la pistache ou un mélange de jaune et de vert, et de même je ne 
pourrai donner une idée de l’odeur rosacée, qu’en déclarant que c’est l'odeur 
de la rose ou un mélange de fragrant et de doux. 

Je donnerai à mes genres d’odeurs , des noms dérivés de la plante prinei- 
pale qui en offre le type, ou, à défaut de type végétal bien connu, j’adop- 

_terai un nom minéral ou animal. D’après mes principes et en observant de 
nouveau loutes les autres plantes sous ce point de vue, mais surtout en les 
soumettant au creuset d’un odorat bien organisé et non blasé, il sera facile 
de rapporter à mes genres, la plupart des odeurs végétales exotiques, ou, 
s’il est nécessaire, on pourra ajouter graduellement quelques nouveaux genres 
d’odeurs, pour les végétaux qui ne pourront pas s’y rapporter facilement. 
L'on pourra ainsi désigner correctement les genres d’odeurs, auxquels chaque 
plante devra appartenir. 


2. Ne 


Classification des odeurs végétales. 


I. CLASSE. Onrurs suavrs. Formant une série de sensations (rès- 
agréables. 

I. Ordre. Onrurs FrRaGRANTES. Tout à la fois douces et pénétrantes; con- 
sidérées comme les plus agréables de toutes. 

1. Genre. OnEur ROsaCFE (odor rosaceus ). Elle se manifeste dans plu- 
sieurs espèces de roses ; elle est très-exaltée dans la rose musquée et devient 
presque nulle dans les roses inodores. On la retrouve dans les fleurs du Rubus 
odoratus, les feuilles du Pelargonium odoratissimum et P. capitatum, les 
fruits de l'Eugenia jambos, les bois des Convolvulus scoparius, Licaria quia- 
nensis, elc. Cetle odeur qui est si agréable, mérité bien de commencer la série 
des odeurs suaves, tout comme la rose commence la série naturelle des 
végétaux. C’est un mélange de fragrant et de doux, avec une nuance 
ambrée. 

2. Genre. On. sczanrée ( Od. eglanterius). Semblable à V’Églantier ; 
exemples : Rosaeglanteria, Rosa suaveolens, etc., les feuilles. Elle se retrouve 
dans les fruits de la Pomme reinette et le bois du Dodonæa angustifohia. C'est 
un mélange des odeurs rosacée , prunée et benzoïque. 

3. Genre, Op. rrunëe (Od. prunaceus). Semblable aux Prunes. Cette 
odeur suaye semble particulière à certains fruits , elle se retrouve sous di- 
verses nuances dans les Prunes, Abricots, Pêches, Fraises, Framboïses , 
Opuntias, Ananas, etc. Elle se rapproche des odeurs magnoliée, styracée et 
ambrée. 

4. Genre. On. macnozt£e ( Od. magnoleus). Semblable aux magnoliers. 
C’est une odeur délicieuse, un peu aromatique, ayant beaucoup d’affinité avec 
les odeurs orangée, liliacée et hyacinthée; exemples : Magnolia grandi- 
flora, M. glauca , ete., Calycanthus floridus, Nymphea odorata, Porcelia 
triloba, Viburnum acerifolium , etc., Mammea, ele. 

5. Genre. On. zaxracer. (Od. hiliaceus). Semblable au Lis; exemples : 
fl. Lilium candidum, Pancratium liriosme, Daphne indica? etc. Analogue 
à la précédente. 

6. Genre. On. zirac£e (Od. lilaceus). Semblable au lilas. Intermédiaire 
entre les odeurs liliacée , hyacinthée et nyctaginée ; exemples : fl. Syringa 
vulgaris , quelques Amaryllis, etc. Est-ce une odeur douce? 

7. Genre. On. oronT£e ( Od. oronteus). Semblable à l’oronte, c’est un 
mélange des odeurs liliacée et magnoliée; exemples: fl. Orontium aquaticum, 
Calla ethiopica, Podophyllum pisthylum , Chrysanthemurn indicum ? etc. 

8. Genre. On. mxacinrn£e (Od. hyacintheus). Semblable à la Jacinthe. 
Cette odeur comprend un grand nombre de plantes et offre comme plusieurs 
autres différens degrés d'intensité depuis la tubéreuse jusqu’au muguet, elc. ; 
exemples : fl. Hyacinthus orientalis, Polyanthes tuberosa, Narcissus jon- 
quilla , Jeffersonia binata. Convallaria majalis, Sigillaria racemosa et 


— 278 — 


slellata, Actea alba, Scilla nutans, Asperula odorata, Polymnia uve- 
dalia, etc. 

9. Genre. On. sasminée (Od. jasmineus). Semblable au Jasmin. C’est un 
mélange de fragrant et de doux, se rapprochant des odeurs hyacinthée , 
miellée et cheiranthée ; exemples : fl. Jasminum grandiflorum et officinale, 
Mogorium myrt., Gurdenia sp., Coffea arabica, Gelsemium nitidum, Mit- 
chella repens, Erithalis fruticosa , Gratiola virginica , etc. 

10. Genre. On. curiranru£e ( Od. cheirantheus ). Semblable à la Giroflée. 
Intermédiaire entre les odeurs jasminée, résédacée et violacée; exemples : 
fl. Cheiranthus incanus, Viola tricolor, Pelargonium tristis, etc. 

11. Genre. On. Résépacée (Od. Resedaceus). Semblable au Réséda. Inter- 
médiaire entre les od. orangée, magnoliée et cheiranthée ; exemples : fl. Re- 
seda odorata, Vitis riparia, Aralia, etc. 

12. Genre. On. oraNGéE ( Od. aurantiacus). Odeur délicieuse, semblable 
aux fleurs d’oranger, ayant beaucoup d’affinité avec les od. magnoliée, résé- 
dacée et prunée; exemples : fl. Citrus aurantium et C. medica, Philadelphus 
coronarius, Robinia pseudacacia, Podophyllum , Callicarpum Reg. , ete. 

13. Genre. Op, crrrique (Od. citricus). Semblable au Citron, très-parti- 
culière ; exemples : fruit Citrus medica ; fleurs Aloysia citrodora, Melissa 
citrodora, Monarda citrodora, Collinsonia sp., Citrosma sp., ete. 

14. Genre. Op. DIANTHEE (Od. diantheus). Semblable à l'OEillet. Mélangée 
de doux et d’aromatique ; exemples : fl. Dianthus caryophyllus et sp. Phlox 
suaveolens , Epigea repens , Chimaphila viridis, Orchis spectabilis, O. odo- 
rahissima et sp., etc. 

15. Genre. On. vante (Od. vanilleus ). Semblable à la Vanille, déli- 
cieuse, très-remarquable et distincte, se rapprochant cependant un peu des 
od. magnolée, prunée, benzoïque et nardacée ; exemples : Vanilla aromatica, 
fr. et les fl. de Rubus fragrans Raf., Heliotropium peruvianum et H. euro- 
peum, var. odorata, Asclepias vanillea Raf., Liatris odoratissima, Alisma 
cdorata, Raf., Cactus grandiflorus, etc. Est-ce une odeur aromatique ? 

16. Genre. On. mosquée (Od. moschatus). Semblable au Musc, qui est 
un {ype animal. Mélange de fragrant et de fort , désagréable à certaines per- 
sonnes, à cause de celà ; exemples : Erodiummoschatum, Allium moschatum, 
Ajuga iva ; Malva moschata, etc. 

17. Genre. On. ambrée ( Od. sucainets). Semblable à l’Ambre gris et à 
l’Ambre jaune, qui sont des types animal et minéral. Très-rapproché de 
l'odeur musquée ; mais moins forte et plus fragrante ; exemples : Raisin mus- 
cat, Melons; Hybiscus abelmoschus, Centaurea moschata, Muscarium am- 
brosiacum. 

18. Genre. On. sanpar£e (Od. sandaleus). Semblable au Sandal. Elle 
est particulière aux bois et résines , et rapprochée des deux suivantes; exem- 
ples : bois de Santaleum sp., Larix cedrus, Juniperus sp., gomme Copal, fruits 
de genièvre, etc. 


PEL" es 


19. Genre. On. sryracËe ( Od. styraceus). Semblable au Styrax, intermé_ 
diaire entre les od. sandalée , olibanée et mélangè de benzoïque; exemples : 
feuilles et résines de Séyraz officinale, Liquidambar styraciflua, comptonia 
asplenifolia , etc. 

20. Genre. On. orman£e ( Od. olibaneus ). Semblable à l’Encens, déli- 
cieuse, mélangée de plusieurs odeurs aromatiques ; exemples : résines d’En- 
cens et de Myrrhe : bois d’Aloexylum, Geranium spinosum, etc. 

IL. Ordre. Onrurs AROMATIQUES, très-pénétrantes. Balsamiques aromatisées ; 
moins agréables que les fragrantes. 

21. Genre. Oneur 8ENzoïQuE (Od. benzoicus). Semblable au Benzoïn, très- 
rapprochée des odeurs styracée, laurinée et myristique ; exemples : feuil- 
les etc., des Styrax benzoin, Laurus benzoin, Croton benzoin, etc. Elle est 
produite par un acide particulier, l’od. benzoïque. 

(La suite au prochain cahier.) 


CULTURE. 


Sur la taille des Péchers à Montreuil, près Paris, et particulierement sur la 
manière dont M. Alexis Lepère dirige cette taille dans les jardins de M. le 
baron Fréville; par M. Poteau (1). 


Dès le siècle de Louis XIV , la commune de Montreuil était célèbre pour la 
culture et la taille du Pêcher. Ses laborieux et industrieux habitans s’y li- 
vraient presque fous exclusivement avec un égal succès. La renommée de 
Montreuil parvint aux oreilles du fameux La Quintinie , fondateur et direc- 
teur du jardin fruitier-potager de Versailles. La Quintinie tenait alors le scep- 
tre de la taille des arbres, et fut étonné d’apprendre que de simples villa- 
geois obtenaient des succès généralement admirès, en suivant d’autres prin- 
cipes que les siens. Il engagea donc le fils de Pepin, l’un des cultivateurs les 
plus distingués dans la taille du Pêcher , à quitter Montreuil et à venir à Ver- 
sailles tailler sous ses yeux dans le jardin du grand roi. Nous ne vous entre- 
tiendrons pas, Messieurs, des débats qui s’élevèrent entre le jeune Pepin et 
son maitre , il nous suffira de vous rappeler qu'ils n’ont pu s’entendre ; que 
le jeune Pepin est retourné tailler les arbres de son père, à Montreuil, et que 
Ja taille à La Quintinie a continué de remplir le monde (2). 


(1) Cette note est extraite d’un rapport fait à la société d’Horticulture de Paris. 

(2) Sans doute ces derniers mots sont une hyperbole; mais on m’en pardonnera la hardiesse 
quand j'aurai rappelé que sous Louis XLV le servilisme et la singerie étaient à leur comble ; que les 
seigneurs et les courtisans voulaient que leurs jardiniers taillassent leurs arbres à La Quintinie ; 
que tous les jardiniers de bon sens s’y refusèrent et aimèrent mieux se faire renvoyer, chasser que 
de se soumettre à l'absurde système de La Quintinie. Ce fut une vraie révolte du bon sens contre 
l'abnégation absolue. 


— 280 — 


Cependant, comme la vérité ne peut pas rester toujours cachée, justice a 
été enfin rendue à la méthode des Montreuillois, et celle du directeur du 
jardin fruilier-potager de Louis XIV, condamnée comme contraire au vœu de 
la nature et à l'intérêt du cultivateur. Ce jugement équitable , rendu un siècle 
après la mort de La Quintinie, confirmé par l’expérience , est aujourd’hui 
sans rappel. 

En effet , le système de La Quintinie était basé sur cet axiome : Retardez 
vos jouissances pour jouir plus longtemps, axiome {rès-juste sans doute dans 
une infinité de cas, mais {rès-faux dans la culture des arbres fruitiers. La 
Quinlinie faillait done très-court, afin de retarder la mise à fruit de ses arbres 
et dans l’espérance de les faire vivre plus longtemps; mais outre qu’il est très- 
loin d’être prouvé que tailler toujours court soit un moyen de faire vivre les 
arbres plus longtemps, il arrivait entre les mains de La Quintinie et entre 
celles de ceux qui suivaient son principe, qu’un arbre qui rapporte naturelle- 
ment du fruit après deux ou trois ans de plantation , n’en rapporlait qu'après 
dix ans , ordinairement en petite quantité, et quelquefois pas du tout ; tandis 
qu’un arbre taillé selon Ia méthode de Montreuil à déjà, à l’âge de dix ans, 
payé cent fois son capital, et cent fois le loyer du terrain qu’il occupe. 

C’est donc avec raison que la méthode de La Quintinie est tombée dans 
Poubli, et que celle des habitans de Montreuil a persisté et obtenu l’ap- 
probation partout où le Pêcher réclame la taille el la protection de l’espa- 
lier. 

Mais une chose bien étonnante , c’est que la taille du Pêcher füt déjà por- 
tée à deux doigts de sa perfection par les habitans de Montreuil , dès le siècle 
de Louis XIV , sans que l’on sût comment (1), et que depuis ce temps jus- 
que il y a seulement une douzaine d'années, aucun d’entre eux ne lui ait fait 
franchir ces deux doigts, ce très-petit espace pour l’amener à la perfection 
complète. Parmi ces industrieux habitans, l’histoire des arbres fruitiers a 


(1) Selon Roger Schabol, un cultivateur de Montreuil ayant par hasard jeté un noyau de Pë- 
che de vigne ou de Corbeil au pied d’un mur au midi, il en serait résulté un Pêcher dont les fruits, 
à la faveur de l’abri et de la chaleur qu’ils trouvaient contre ce mur, seraient devenus plus gros, 
plus colorés, plus succulens et meilleurs que ceux de plein vent. Ce cultivateur, voyant que Ja cha- 
leur était favorable aux Pêchers, attacha avec des loques et des clous les branches de son Pê- 
cher contre le mur, et il en obtint des Pêches encore plus grosses. plus colorées et meilleures. 
Telle serait l’origine de la culture du Pêcher en espalier, et de là probablement celle des autres 
fruits qu’on y soumet également. Roger Schabol ne dit pas en quelle année cette culture a çom- 
mencé; mais qu’elle ait commencé comme il le dit ou autrement, il est certain que ceux qui en 
attribuent l'invention à Girardot sont tout à fait dans l’erreur. Quand ce mousquetaire de Louis XIV 
est venu se fixer à Bagnolet, après s’être ruiné au service de ce prince (ce qui par paranthèse ne 
se fait plus depuis longtemps) , la Culture du Pêcher en espalier à Montreuil était déjà, sinon cé-. 
lèbre, du moins assez ancienne pour avoir formé plusieurs cultivateurs à réputation, témoin le jeune 
Pepin, élève de son père, qui était si fort dans la conduite du Pêcher en espalier, qu’il n’a pas 
craint de préférer sa manière de tailler à toute la science prétendue du fameux La Quintinie qui 
l'avait altiré à Versailles pour ie faire travailler sons ses yeux. 


— 281 — 


{rës-honorablement enregistré les noms de Pepin, Mozart, Mériel comme très- 
habiles dans la taille du Pêcher. Divers auteurs ont, avec raison, vanté l’intelli- 
gence de toute la population de Montreuil, son activité, son travail exem- 
plaire , l’aisance où elle est parvenue. Les compilateurs ont présenté la taille 
à la Montreuil comme le nec plus ultra de la taille des arbres, et tout le 
monde le croyait lorsque , il y a vingt ans, M. le comte Lelieur de Ville- 
sur-Arce , après avoir rendu aussi une justice écla{ante aux Montreuillois , a 
démontré, dans sa Pomone française, que la taille à la Montreuil r’atteig- 
nait pas tout à fait la perfection dont le Pêcher est susceptible. 

L'imperfection constante et uniforme qui se trouve dans presque tous les 
Pêchers de Montreuil est évidemment le résultat d’une sorte de routine dans 
laquelle se tiennent enfermés presque tous les habitans de cette commune et 
de celle de Bagnolet, son émale ou sa rivale, Mais comment nous y prendre 
pour n’être pas accusès d’hérésie par les personnes qui ne jugent que d’après 
la renommée. Nous allons d’abord établir d’après M. Bengy-Puyvallée les {rois 
phases de la taille du Pêcher; on en déduira , chacun d’après sa propre expé- 
rience , les avantages et les inconvéniens. 

1° École de La Quintinie; le principe était de tailler court, le but, de re- 
tarder la mise à fruit et de faire vivre les arbres plus longtemps. 

2% École de Montreuil ; le principe est de tailler long , et le but, d’obtenir 
promplement une grande quanti{é de fruits : elle a trouvé dans Roger Schabol 
le plus ardent de ses nombreux panégyristes. 

30 École moderne; le principe est le même que celui de l’école de Mon- 
treuil, et le but, d'obtenir des arbres bien pleins , sans confusion , sans croise- 
mens, etbien garnis de fruits. M. le comte Lelieur en est le fondateur ; il l’a 
établie en 1817, en recueillant les élémens épars qui en existaient déjà, et 
en leur joignant le fruit de sa propre expérience. 

La presque généralité des Pêchers de Montreuil offrent dans leur taille et 
dans léur conduite le défaut d’être dégarnis en dessous et d’avoir un vide con- 
sidérable au milieu: de sorte qu’ils ne couvrent la plupart que la moïtié ou les 
deux liers du mur qu’ils devraient couvrir entièrement , et qu’ils couvriraient 
en effet s’ils étaient taillés , ébourgeonnés , palissés et conduits selon les prin- 
cipes de l’écoie moderne. Cette imperfection , désagréable à la vue, contraire 
à l'harmonie et au raisonnement, a encore l’inconvénient de nuire à l'intérêt du 
cultivateur ; car il ne peut recueillir de fruits où il n’y a pas de bois, et son 
mur reste nu, sans utilité aux deux côtés inférieurs ét au milieu du Pé- 
cher. 

Cette imperfection est bien plus grande encore dans beaucoup de jardins 
aux environs de Paris ; là, plusieurs jardiniers affectent d’allonger très-rapide- 
ment les deux ailes de leurs Pêchers , sans penser à les munir de branches 
secondaires et tertiaires , et bientôt leurs arbres ont l’air d'autant de télégra- 
phes: on voil, dans quelques-uns de ces jardins, des Péchers de 20 à 25 pieds 
d'envergure , se toucher réciproquement et ne couvrir que la moilié de leur 

Towe JL 36. 


_ En 


mur, conséquemment ne rapporter que la moitié du fruit qu’ils rapporte- 
raient s'ils étaient conduits selon les principes de l'école moderne. Nous 
livrons ces observations aux propriétaires qui n’ont pas de jardinier de la pre- 
mière force, et qui cependant lui abandonnent la direction de leurs Pê- 
chers. 

D’après fout ce qui précède on ne peut trouver beaux et bons que ceux 
qui 1° s'étendent carrément sur leur mur ; 2° dont les branches inférieures 
s’allongent aussi loin horizontalement que les deux premiers membres dans 
leur obliquité ; 8° dont le centre est suffisamment garni de branches modérèes 
par l’art et non disposées à s’élancer en gourmands ; 4° dont toutes les bran- 
ches à bois, convenablement espacées, sont aussi convenablement chargées 
de branches à fruit; 5° et enfin, que ceux où l’art du remplacement se montre 
pratiqué avec toute l'intelligence que son importance tr C’est ce que 
nous avons trouvé dans les clos de M. Lepère. 

Ce cultivateur soumit à notre examen une cinquantaine de Pêchers res- 
{aurés par lui il y a six ans, et qu’il conduit depuis cette époque. Ces arbres, 
nous a-t-il dit, étaient ruinès et presque stériles lorsqu'il a entrepris de les 
ramener à l'harmonie et à la fertilité. Nous reconnûmes, en effet, jusqu'où 
il les avait ravalés, et tout le nouveau bois qu'ils ont produit depuis six ans. 
L’étendue de la plupart d’entre eux est considérable, et il en est qui peu- 
vent rapporter annuellement chacun six cents Pêches. Nous n’avons pas cher- 
ché, dans ces arbres, la symétrie que nous aurions exigée si M. Lepère les 
eût dirigés dès leur enfance ; mais nous avons constaté qu’il en avait tiré tout 
le parti possible. Au reste, la restauration ou le rajeunissement de vieux Pé- 
chers est fréquente en horticullure , quand le terrain et l’état sanitaire des ra- 
cines ne s’y opposent pas, et nous ne vous parlons même de ces Pêchers que 
pour constater que M. Lepère sait restaurer des arbres aussi bien que les 
meilleurs jardiniers. 

De cet espalier nous passämes à un autre d'environ trente Pêchers de l'âge 
de quatre ans, plantés et soignés par M. Lepère dans un terrain qui avait 
nourri d’autres Pêchers pendant longues années. Après avoir remarqué que 
les arbres de cet espalier offraient de grandes différences dans leur vigueur 
et leur grandeur respectives, et avoir fait, à cet égard, la part du terrain, 
celle de la constitution de chaque arbre, et celle du cultivateur, nous ques- 
tionnâämes M. Lepère sur tous les points possibles de la taille, sur les moyens 
qu'il avait déjà employés et sur ceux qu’il comptait employer ultérieurement 
pour obtenir tel ou {el résultat, pour faire surtout que les Pêchers se garnis- 
sent bien du bas, et ne présentassent jamais les vides que l’on remarque sur 
la plupart de ceux de ses confrères. Il répondit à toutes nos questions avec 
beaucoup de sens, nous expliqua clairement les raisons qui lui avaient fait 
tirer ses branches secondaires de tel ou tel endroit, et à telle distance les 
unes des autres pour en obtenir, avec le temps, des arbres aussi pleins et 
aussi carrés que ceux de son confrère, que nous lui cilions pour exemple, 


"288 — 


et qu’il connaissait très-bien. Sur l’observation que nous lui fimes qu’il avait 
commencé peut-être ur peu tard l’établissement de ses branches secondaires 
les plus inférieures pour en obtenir des arbres toujours bien garnis du bas, 
nous l’avons entendu avec satisfaction nous répondre qu’il saura bien donner 
à ces branches inférieures la vigueur et la longueur nécessaires , en ne Îles 
palissant que longtemps après les branches supérieures. Par une telle réponse, 
nous reconnèmes que cet estimable cultivateur n’est pas resté étranger à l’é- 
cole moderne, puisqu’elle recommande, en effet, de palisser les branches 
iritrieures , lorsqu’elles sont faibles, un, deux et trois mois après les supé- 
rieures pour maintenir ou rétablir l’équilibre dans un arbre. 

Après cet examen , nous passämes à un {roisième espalier , dans un autre 
clos, où une vingtaine de Pêchers âgés de cinq ans sont plantés en terre plus 
neuve et meilleure que celles des précèédens , et dont la vigueur et la végéta- 
tion sont des plus satisfaisantes, La plupart de ces Pêchers sont conduits de 
manière à former bientôt des arbres carrés, et à couvrir parfaitement leur 
mur ; mais M. Lepère a voulu en élever aussi quelques-uns à la manière, nous 
osons le dire , un peu routinière de ses confrères, soit parce qu’il tient encore 
à cette manière, soit plutôt pour avoir un point de comparaison enfre l’école 
de Montreuil et l’école moderne. Nous fùmes enchantés de pouvoir lui dé- 
montrer, sur le {errain, en présence d'exemples vivans et de même âge, la 
supériorité de l’école moderne sur l’école de Montreuil ; que, dans celte der- 
nière , les arbres ont toujours le bas dégarni et le centre toujours vide, deux 
vices préjudiciables à l'intérêt du cultivateur ; tandis que , dans l’école mo- 
derne les arbres s’élèvent carrément , n’offrent jamais de vide ni en bas ni au 
centre, couvrent complétement leur mur, et produisent une plus grande quan- 
tité de fruits. 

Nous trouvâmes bien quelques observations à faire à M. Lepère sur Part 
du remplacement, sur la direction de ses branches à fruit, sur leur espace- 
ment, sur l’éclaircie ; mais , sur tous ces points, nous reçümes volontiers 
ses excuses, basées sur ce qu'il est, ainsi que tous ses confrères, écrasé de 
travail , et presque toujours forcé de n’exécuter que le plus indispensable. 


Procédé pour obtenir des Asperges de primeur à l’aide d’une circulation 
d'air échauffe. 


Ce procédé consiste à faire passer dans l'endroit dont on veut élever la 
température , un air échauffé par la fermentation du fumier pur et simple, 
ou d’un mélange de feuilles en putréfaction et de fumier que l’on entlasse à 
cet effet dans des encaissemens particuliers. Pour facilitér la circulation de 
cet air chaud on a préalablement établi sous les matières fermentescibles 
des conduits en briques, qui le portent au point déterminé. Ce moyen de 
Chauffage est extrêmement simple ; il n’enfraîne à aucune dépense extraor- 


— 284 — 


dinaire et produit de très-bons résultats, Les réchauds ou doublures de fu- 
mier dont on entoure à propos les couches pour en soutenir la chaleur ont 
pu en donner l’idée. Nous avons vu une de ces couches nouvelles en pleine 
activité ; c’était un carrè long, entouré d’an mur principal, dans l’intérieur 
duquel se trouvaient des bâches encaissées par de pelits murs en briques. 
Entre chacune de ces bâches se trouvait un sentier creux, naturellement 
formé et encaissé par les séparations des bâches, On avait déposé dans les 
bâches la terre convenablement préparèe pour recevoir les plantes ou griffes 
d’asperges ; les sentiers étaient comblés de fumier que l’on remuait et que 
l’on renouvelait selon le besoin, pendant le cours du chauffage. Il y avait 
plusieurs ouvertures pratiquées dans les murs de séparation : ces ouvertures 
faisaient l'office des bouches de chaleur, par lesquelles la terre des bâches 
s’échauffait plus promplement et s’entretenait daus un état de chaleur sou- 
tenue. Suivant l’activité que l’on voulait donner au mode de chauffage , on 
recouvrait plus ou moins soigneusement les bâches de leurs châssis, et quand 
la température le permettait on enlevait même entièrement ces châssis, 
C’est ainsi que par une manœuvre bien calculée, on avait des asperges depuis 
les premiers jours de l’année, jusqu’à l’époque où les bourgeons arrivent 
naturellement à fleur du sol. 


Sur la Violette pensée (Viola tricolor) ef ses nombreuses variétés. 


Tout le monde sait que ce charmant petit végélal est susceptible de varier 
à l'infini, et les fleurs brillantes que produisent les nombreuses variétés ont 
encore le mérile précieux qu'aucune autre plante ne possède à un degré aussi 
éminent , celui de se succéder presque sans interruption, pendant toute la 
saison florale , c’est-à-dire, depuis le commencement d'avril, jusqu’à la fin 
d'octobre, et même plus tard, si les gelées ne sont point précoces. Au mèrile 
d’une floraison aussi constante , elles joignent encore celui d’orner avec une 
grâce toute particulière, les parlerres les mieux soignés; (mais pour cela il 
faut qu’elles y soient placées avec goût et discernement). Comme les Tulipes, 
les Jacinthes , les renoncules, les Anemones, efc., les Violettes-pensées de- 
mandent à être disposées en lignes, et pour qu’elles fassent leur effet dans 
une plate-bande, il faut qu’elles y soient planiées à quinze ou dix-huit 
pouces de distance du premier plan; qu’elles ne se répèlent el même ne se 
rapprochent pas ; que les fleurs au contraire, tranchent par une opposition 
bien sensible avec celles des autres plantes qui précèdent ou qui suivent 
immédiatement. La même fleur quelque belle qu’elle soit fatigue l’œil lors- 
qu’elle se trouve trop répétée ; il en est des couleurs comme des sons, il 
faut les varier avec intelligence, pour produire de l’harmonie. 

Les Violettes-pensées se reproduisent toutes avec une égale facilité, et 
toutes acquièrent en très-peu de temps la vigueur des mauvaises herbes ; 


= 988 — 


toutes les qualités de sol, toutes les expositions leur conviennent ; elles bra- 
vent le froid comme la chaleur, la sécheresse comme l'humidité; elles se 
chargent elles-mêmes de leur propagation et donnent spontanément naissance 
à une foule de variétés; toutes choses fort précieuses pour les cultivateurs 
négligens comme pour les amateurs fort occupés d’autres affaires. Toutefois, 
quand on veut cultiver les Violettes-pensées avec ordre, il faut au moins 
s’en occuper assez pour y réussir, en tirer tout le parti possible, et user de 
{outes les ressources auxquelles ces modestes végètaux se prêtent si admi- 
rablement. Ainsi, en recueillant leurs graines qui se présentent nues sur 
leur placenta ouvert lors de la maturité, et en les semant de très-bonne 
heure au printemps, dans la terre meuble d’une bonne plate-bande abritée, 
elles lèvent en pépinière, croissent rapidement et fleurissent de même; il 
suffit pour cela de les tenir propres et de les aider par quelques arrosemens, 
quand il fait très-sec. La fleur détermine les choix pour assortir les plantes 
selon les couleurs et les dessins. On les met en place avec toute la précaution 
convenable; on les lève ou en mottes ou à racines nues par un temps plu- 
vieux; s’il est sec, on les arrose et on les abrite sous des pots renversés; en 
moins de cinq ou six jours, elles reprennent le cours ordinaire de leur végé- 
tation. 

Quand on veut profiter de l’ensemencement spontané, on se contente de 
biner la terre autour des vieux pieds, afin de la bien disposer à recevoir les 
graines qui germent et lèvent à toutes les époques. On met en pépinière les 
jeunes individus quand ils ont fait plusieurs feuilles, afin de pouvoir en dis- 
poser à volonté. d 

Il est facile de propager et conserver intacles les variétés par le moyen 
des boutures que l’on fait à l’ombre et par la méthode étouffée, ou bien par 
le marcottage. Alors il faut soigner pendant quelque temps les nouvelles 
plantes et les abriter des rigueurs du premier hiver , soil dans l’orangerie, 
soit sous des couvertures de paille et de litière. 


Sur les moyens de faire parvenir à l’état de maturité parfaite, les fruits du 
Coignassier du Japon, Mespilus Japonica; par M. Van Mons. 


Jusqu'ici quelques soins que l’on ait pris, quelques moyens que l’on ait 
employés pour faire mürir les fruits du Coignassier du Japon, l’on n’a pu y 
réussir complétement , et jamais les pépins que l’on a détachés des cinq loges 
carlilagineuses qui les renferment ordinairement, n’ont pu produire de plan- 
tes nouvelles par le semis; cela tient à ce qu’on laisse subsister sur les 
arbres et arbustes , les fruits de seconde sève, qui absorbent insensiblement 
les sucs nourriciers, destinés à perfectionner le fruit, vers l’époque de sa 
maturité, et à assurer ainsi le paisible accomplissement de cette période de 
végétation. Mais si l’on supprime ces fruits de seconde sève, ceux de nre- 


— 286 — i 


mière mûrissent et les pépins acquièrent la faculté germinative qui aupara- 
vant se trouvait suspendue. Ce fait établi et prouvé, il n’est point douteux 
que par les semis successifs, on ne parvienne à obtenir, comme au Japon, des 
coings succulens , plus ou moins modifiés suivant les modes de culture em- 
ployés, et susceptibles de produire consèquemment une multitude de variè- 
tés, ainsi que nous l’observons dans nos poires. L’expérience nous a dèmon- 
tré depuis longtemps qu’il est de l’essence du Coignassier comme du Poirier, 
de ne se jamais reproduire identique par le semis; ainsi les variations dans 
les produits ne peuvent être que très-nombreuses, et si jusqu’à ce jour, on 
ne les a pas cherchèées dans le semis des pépins de coings, c’est que les 
poires ayant été préférées, celles-là ont été négligées, et que la facilité qu'ont 
les Coignassiers de se reproduire par les drageons, dispense de recourir à 
toute autre méthode, même pour les besoins multipliés que l’on éprouve, en 
beaucoup d’endroits, de cet arbuste sur lequel on greffe assez souvent les 
poiriers à basses liges. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Réflexions sur le projet d'agrandissement et d'embellissement de la ville de 
Bruxelles, présenté par M. Durois. — Moyen d'exécution de ce projet, 
quant au palais de l'industrie et aux collections des produits naturels (1). 

r 

On ne peut lire sans un vif intérêt, le projet que vient de publier M. l’in- 
cènieur Dubois , sur les embellissemens et les agrandissemens possibles de la 
ville de Bruxelles; tout, dans ce projet, respire l’amour et la prospérité du 
pays, et l’on ne saurait rester froïd et muet devant un acte aussi vrai de pa- 
triotisme. 

Ea livrant son travail à la critique judicieuse et éclairée de tous les hommes 
capables de le seconder dans des vues aussi louables que généreuses, M. Du- 
bois appelle leur concours pour remplir quelques lacunes que laissent dans ce 
vaste projet, des objets de détail auxquels l’auteur n’a pu ni dà s’arrêter; 
chacun, selon nous, mettant de côté tout petit calcul d’intérêt personnel et 
d’amour-propre , doit répondre à l'appel de M. Dubois, et nous nous empres- 
sons d'aborder une partie qui, dans le plan projeté, a été tracée d’un point 
trop élevé pour que l’on ait pu y comprendre les énormes avantages qu’elle 
doit procurer à l'instruction comme à l’industrie; nous voulons parler du 
monument que l’on propose d’élever à cette divinité nourricière du monde, qui 


(1) Un correspondant nous adresse cette pièce , en nous priant de la comprendre dans l’Æor- 
ticulleur Belge; nous nous empressons de nouùs rendre à ses désirs, en publiant cette pièce et le 
plan qui l'accompagne , tels que l'une et l’autre nous ont élé remis. 


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accueille et protège sans distinction aucune, et le mérite sous le haillon, et 
le génie sous les broderies, qui ont le courage de se vouer à elle:L’un et l’autre 
obliennent des faveurs dont ils n’ont point à rougir et se placent bientôt sur les 
mêmes degrés du grand édifice social. L’idée de présenter mécaniquement à la 
vue, les voies ouvertes à l’industrie et les efforts soutenus jusqu'ici par cette 
véritable puissance, pour arriver aux résultats qu’elle a obtenus, est l’une des 
plus heureuses qui puissent nous frapper ; son exécution a pour but d’ouvrir à 
tous le champ des perfectionnemens, de fixer la vocation encore incertaine du 
prèdestiné chez lequel la seule vue d’un métier peut sur le champ décider un 
Vaucanson , un Jacquart. 

M. Dubois propose d’élever ile monument de l’industrie sur le terrain même 
du Jardin Botanique , dont les serres, les plus belles du monde sans en excep- 
ter même celles qui viennent d’être construites dans une capitale voisine, se 
lieraient avec le monument projeté et en formeraient une des ailes. Cette con- 
ception est fort ingénieuse; elle se trouve d’accord avec la pensée d’un prince 
jugé bien sévèrement sans doute, maïs dont le plus grand tort fut de n’avoir 
point assez bien apprécié la nation qu’il était appelé à gouverner. Lorsqu’on 
présen{a à ce prince le projet d’établissement d’une société royale d’horticu!- 
ture , il dit après un moment de réflexion : «Ce plan est bon et certainement 
très-honorable pour ceux qui l’ont formé , néanmoins il est incomplet en ce 
qu’il n’embrasse qu’une partie des sciences naturelles; il faudrait faire en 
sorte d’y comprendre le reste, et le gouvernement ainsi que moi y contri- 
bueront bien volontiers. J'ai un grand nombre d’animaux vivans , disséminés 
dans plusieurs ménageries, et je les réunirai à Bruxelles ; on pourrait les 
loger dans un bâtiment parallèle aux serres etquis’étendrait jusqu’à la rivière ; 
enfin , il faudrait élever au centre une vaste construction disposée de manière 
à recevoir toutes les collections des produits du pays, et surtout de l’Inde et des 
autres colonies, collection qui n’existe encore nulle part (à cette époque le 
musée de Leyde n’avait point l'importance que lui a donné la séparation des 
Pays-Bas); veuillez vous occuper dès ce moment, des moyens d’acquérir les 
terrains à ajouter à ceux du Jardin Botanique.» C’est dans ces préoccupations , 
que sont survenus les évènemens de 1830 , qui ont mis fin à toules les recher- 
ches et pourparlers relatifs aux désirs du roi Guillaume. 

Mais combien, dans les circonstances actuelles, ne serait-il pas convenable, 
sous tous les rapports, que le gouvernement et le roi que se sont donnés les 
Belges, reprissent, puisque l’occasion s’en présente, les choses au point où 
a dû les laisser le gouvernement déchu? Le plan présenté par l’ingénieur 
Dubois tend à ce but; tout le monde y sourit ,.et l’on ne paraît embarrassé 
que sur quelques moyens d’exécution ; embarrassé n’est point le mot, car le 
pays peut aisément fournir ces moyens , et l’orgueil national saura les 
trouver. 

Nous ne nous dissimulons pas que le plan ne soit très-grandiose; maïs sil 
ne l’éfait pas, devrait-on s’en occuper? arrêtons un instant nos regards sur {ous 


— 288 — 


ces hôtels, sur toutes ces villas qui, depuis six ou huit ans se sont élevés pres- 
que par enchantement dans Bruxelles et ses environs, et, après avoir réfléchi 
à la richesse individuelle qui a produit en si peu de temps, de si grandes 
choses, peut-on penser que la richesse nationale recule devant des construc- 
tions monumenlales , indispensables pour rallier toutes ces belles construc- 
tions éparses , et leur donner pour ainsi dire de la vie , en doubler la valeur ? 

Du reste si les ressources publiques élaient réellement jugées insuffisantes , 
1e secours des associations particulières pourrait être invoqué pour quelques 
parties, et aucune ne s’y prêterait mieux que le palais de l’industrie : là cha- 
cun, suivant ses moyens, s’empressera de porter son (ribut d'autant plus 
volonliers que l’on sera certain d’en lirer un gros intérêt en jouissance comme 
en instfuclion. Ce moyen a grandement réussi partout où il a été employé, 
dans les étais les plus circonscrits, comme dans les royaumes les plus puis- 
sans : en choisissant dans ces deux extrêmes nous citerons Genève et Londres. 
Dans l’uneet l’autre de ces villes, les difficultés qu’avaient rencontrées les gou- 
vernemens dans des établissemens d'utilité ou d’instruction publiques, ont 
été aussitôt aplanies par des associations. Nous avons vu la ville de Genève, 
quoique réduile à ses seules ressources municipales, prouver aux souverains 
réunis en congrès, qui la convoitaient, la puissance de ses antiques institutions 
indépendantes, en décrétant, à cette époque de trouble presque général , la 
formation d'un musée académique et confier à ses citoyens le soin de l’ériger. 
Aussitôt une administration particulière s’est établie : chaque classe de la société 
y a envoyé des membres, et six ans après, la ville de Genève montrait avec 
fierté, un des plus beaux monumens élevés aux sciences naturelles, un corps 
d'instruction à la tête duquel était accouru se placer l’illustre De Candolle ; et 
tout cela par la seule libéralité , par le dévouement bien calculé de ses habi- 
tans. | 

La capitale de la Grande-Bretagne , moins heureuse que Paris , ne pouvait 
offrir à l’admiration des étrangers, qui la visitaient, un museum d'histoire 
paturelle; an établissement semblable lui manquait; on n’y trouvait que 
quelques collections particulières et isolées, disséminées dans les divers quar- 
tiers de Londres ; néanmoins , on distinguait celles du marchand naturaliste 
Bulloch. En 1816, ce naturaliste mit ses collections à la disposition du publie, 
moyennant une rétribution ou cottisation qui fut réglée et perçue par quel- 
ques commissaires zélés; tel fut le noyau ou l’origine de l’importante 
société zoologique de Londres, qui déjà, en 1820, comptait parmi ses 
membres , tout ce que l’Angleterre offre de personnages distingués par leur 
rang, leur fortune ou leur mérite personnel. Cette association possède des 
ressources immenses qui ont permis le choix et l'acquisition de vastes terrains 
la construction d’édifices magnifiques, où des collections en {out genre, rivali- 
sent maintenant avec celles des plus beaux cabinets de l’Europe et les surpas- 
sent même en richesse, nous n’en citerons qu’un seul exemple : il y a actuel- 
lement à la société zoologique de Londres , cinq girafes vivantes, tandis que 


— 289 — 


l’on n’en voit qu’une seule à Paris, encore a-t-elle été accordée comme une 
grande faveur , au roi de France par un monarque africain. 

Les grandes pensées qu'ont réalisées les citoyens de Genève, ainsi que les 
fiers habitans de Londres, seraient-elles donc inaccessibles aux Belges, qui. 
de l’aveu général, constituent, dans l’échelle proportionnelle, la nation la 
plus riche et la plus industrieuse? pourquoi ne s’élèverait-il pas aussi dans 
son sein, une association généreuse, mue par le désir de s’instruire et de s’amu- 
ser tout à la fois? Dès lors commencerait l’exécution du grand projet de 
M. Dubois. L'association nouvelle obliendrait vraisemblablement la coopéra- 
tion de la société royale d’horticulture , et toutes deux confondant leurs inté- 
rêts, aviseraient aux moyens d'acquérir promptement les terrains, condition 
première de l’établissement ; la construction des édifices s’opérerait à mesure 
que s’accroitraient les ressources sociales. 

L’exécution d’un plan quelque bien entendu qu’il soit , est rarement exempte 
de difficultés; et ces difficuliés grandissent nécessairement quand on propose 
de construire de très-grandes choses avec de faibles ressources ; mais, nous 
le répétons, dans des circonstances semblables à celles que l’on veut faire 
naître, on doit beaucoup compter sur le patriotisme, sur un besoin éprouvé 
de l’instruction et encore sur un motif secondaire qu’il faut bien se garder de 
négliger, l'attrait du plaisir. Nous proposons donc hardiment quelques moyens 
d'exécution. 

Dans le nouveau projet comme dans la conception du roi Guillaume , l’ac- 
quisition du terrain devra être faite par le gouvernement. 

Pour la construction des édifices et la réunion du matériel , il sera formé 
une société anonyme et patriotique dont le capital sera de quinze cent mille 
francs, représentés par 1500 actions. Les versemens s’effectueront selon les 
besoins et d’après une demande faite en temps opportun par l’administration. 
Chaque action portera un intérêt annuel de quatre pour cent, qui pourra s’éle- 
ver jusqu’à cinq quand seront effectuées les dépenses de premier établissement. 

L'administration de la société sera réglée de manière qu’il n’y ait que le 
moindre nombre possible d’agens ou d’employès rétribuës. 

Les directeurs et administrateurs seront. à la nomination du roi qui les 
choisira dans une liste triple de candidats présentés par la société. Les 
uns et les autres devront contribuer pour une somme majeure au fond sc- 
cial. 

Les commissaires seront à la nomination de la socièté. 

Les constructions achevées, l’administration fera un appel à tous les Belges 
et même aux étrangers possesseurs de collections ou de parties de collections 
scientifiques et industrielles, pour les engager à venir apporter ces objets pré- 
cieux en échange d’actions ou de coupons d’actions qui représenteront la valeur 
desobjets, d’après une estimation qui en aura êté faite. On sentira que c’est un 
moyen de mettre à l’abri de la ruine ou de la dispersion une foule d’objets 
rassemblés avec des soins infinis, quand la mort ou d’autres événemens vien- 

Tome HI. 37. 


. — 390 — 


nent à frapper le savant ou l’amateur qui mettait foute sa jouissance dans la 
possession de ces objets. 

Il sera formé une bibliothèque où seront rassemblés tous les ouvrages rela- 
tifs aux sciences et à l’industrie. 

Afin que la société pourvoie aux dépenses d’entretien et d’accroisse- 
ment des collections, de réparation des constructions et à l'intérêt annuel 
des actions , il sera perçu un droit d’entrée à l’établissement ; ce droit pourra 
être converti en abonnement pour les habitans de Bruxelles et des envi- 
rons. 

On trouvera dans l’établissement tous les moyens possibles d'instruction et 
de distraction : jouissance des collections , promenades botaniques , salons de 
lecture , de conversation , de musique } de rafraichissement, etc. 

Il y aura chaque année un certain nombre de fêtes, de grandes réunions 
exclusivement consacrées à l’amusement , et que l'administration aura soin 
de varier de toules les manières, afin d’y attirer et entretenir l’affluence. 

La société établira un commerce en grand de plantes nouvelles et d’agrè- 
ment, d'animaux vivans et préparés, de toutes les productions soit naturelles, 
soit du génie et de l’industrie qui ne font point une partie habituelle des rela- 
tions commerciales. 

Enfin la société avisera à toutes les mesures, elle concentrera tous ses efforts 
pour produire un monument d'utilité publique qui puisse être cité par {outes 
les nalions civilisées et leur servir d'exemple. 


ANIMAUX NUISIBLES. 


Moyen de se débarrasser des fourmis. 


Le hasard a procuré à M. N. une observalion qui peut devenir précieuse 
par ses résultats. Ses magasins étaient infestés de fourmis , et tout-à-coup, il 
s’aperçut que, dans l’un d'eux, la présence des insectes incommodes avait 
entièrement cessé ; il voulut en pénétrer la cause , et pour y parvenir, il fit 
transporter successivement chacun des objets dont se composait le magasin 
purifié, dans ceux qui étaient encore infestès : bientôt il eut la conviction 
qu’une barrique d’huile de poisson opérait le prodige. Ayant voulu s’assurer 
ensuite si le préservatif pouvait s'appliquer aux plantes et arbustes des jar- 
dins qui.ont si souvent à souffrir du voisinage des fourmis, il répandit quel- 
ques gouttes d’huile de poisson sur les feuilles et les rameaux de plusieurs 
arbustes que les insectes parcouraient en tous sens. En peu d’heures 
les plantes furent totalement abandonnées ou délivrées. Est-ce aux émana- 
tions félides que répand l'huile de poisson qu'il faut attribuer la fuite des 
insectes , ou bien est-elle le résultat de l’action mécanique du fluide visqueux 


— 891 — x 


- 


et oléagineux. Les observations ne sont point encore assez nombreuses pour 
permettre de porter un jugement certain sur le fait; il est réel, et chacun 
peut s’en assurer sans effort d'imagination comme sans grande dépense d’ar- 
gent. Employons toujours le moyen en attendant que la cause vienne se 
dévoiler. 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. 


Sur le parti que l’on peut tirer de quelques espèces du genre Basella, comme 
plantes alimentaires. 


Le genre Basella dont le nom est d’origine malabare, a été institué par 
Lioné qui l’a placé dans la pentandrie frigynie, en lui assignant pour caracz 
tères principaux un calice urcéolé, persistant et charnu, à sept divisions 
dont deux extérieures, plus larges ; cinq étamines ; un ovaire surmonté de 
trois styles auxquels sont adnès autant de stigmates. Ce genre qui, suivant 
le système de Jussieu, appartient à la famille des atriplicées, se compose 
maintenant de huit espèces qui ont pour patrie les Indes, le Japon ou le sud 
de l'Amérique ; ce sont des plantes herbacées, à figes un peu grimpantes et 
garnies assez généralement de feuilles épaisses et charnues que, dans l’Inde, 
on accommode, pour le service de la table, ainsi que nous faisons ici des 
épinards; elles en ont à peu près la saveur, et l’emportent de beaucoup sur 
eux pour la délicatesse. On y fait concourir également et la baselle blanche, 
et la baselle rouge. L’une et l’autre sont des plantes bisannuelles , toujours 
vertes et qui, conséquemment, peuvent pourvoir en toutes saisons aux besoins 
de la cuisine pour les personnes qui ont des serres ou des baches. 

Si l’on voulait en faire une plante annuelle, on la sèmerait sur couche, 
et on la transplanterait en juin, dans le potager. Cette plante étant grim- 
pante se trouverait fort bien placée contre un latis ou un espalier. 


PLANTES NOUVELLES ET D'AGRÉMENT. 


Solanum reptans; Morelle traçante. 


Parmi les plantes que M. F. Vandermaelen a reçues de Buenos-Ayres, vers 
le commencement de cette année, s’est trouvée la racine tuberculeuse d’un 
Solanum nouveau qui a reçu de M. le professeur Scheidweiler le nom spéci- 
fique de reptans. Nous nous empressons de donner la figure de cette plante, 
dans nos planches coloriées (n° 65), et nous en consignons ici la description. 

D ‘ 


— 392 — 


SoLanum REPTANS. Séolonibus reptantibus ; foliis pinnatis , pilosis : folio- 
lis oblongis, obtusis, margine ciliatis; racemis simplicibus, folio breviori- 
bus ; caule herbaceo, lœvi, basi violaceo ; florubus violaceis. 

Le tubercule est arrondi, d’un brun rougeâtre à l’extérieur, blanchâtre in- 
térieurement ; il en sort des racines traçantes et des stolons qui percent le sol 
et forment bientôt des tiges herbacées , cylindriques , rougeûtres ou violettes 
à leur base, très-faiblement velues presque glabres, garnies de feuilles aîlées, 
composées de sept folioles inégales, oblongues, obtuses , l’impaire ordinai- 
rement beaucoup plus grande que les deux intermédiaires qui ont seize à 
dix-huit lignes de longueur et moitié de largeur, veinées et même un peu ré- 
ticulées, d’un vert pâle et presque glabres en dessus , blanchâtres et parsemées 
de poils un peu rudes en dessous ; le péliole est assez alongé, strié longitudi- 
nalement , et légèrement décurrent, ce qui fait paraitre les tiges anguleuses 
dans une certaine partie de leur étendue. Les fleurs sont réunies en grappes 
simples au sommet des tiges, peut-être seront-elles aussi axillaires; elles 
sont portées sur des pédoncules moins longs que les pétioles ; elles paraissent 
au mois d’août, et sont d’une belle couleur de lilas très-pàle. Le calice est 
vert, persistant, divisé en cinq dents aiguës. La corolle est monopétale, 
rotacée avec son tube peu apparent ; son limbe est grand , ouvert , plissé ou 
ondulé, à cinq lobes réfléchis ou anguleux. Les élamines, au nombre de 
cinq, ont leurs filamens blanchâtres, courts et subulés; ils supportent des 
anthères oblongues, dressées, rapprochées en faisceau, biloculaires et d’un 
jaune dorè. L’ovaire est arrondi, surmonté d’un style filiforme que couronne 
ua stigmate obtus. Nous n’avons point encore vu le fruit. 


Pervenche à fleurs pleines ; Vinca minor ; flore plenc. 
P 2 , 


M. Jacques, directeur des parc et jardins de S. M. le roi des Français, au 
château de Neuilly, vient d'obtenir cette jolie plante de ses semis. Elle est 
suffrutescente, sarmenteuse ou rampante , à tiges grêles, à feuilles petites, 
opposées, elliptiques, entières, lisses, luisantes, d’un vert agréable, mais un 
peu grisâtre , surtout en dessous. Les fleurs sont très-nombreuses, axillaires et 
terminales ; la corolle, qui a six lignes de diamètre, est composée de plusieurs 
disques ou lames infondibuliformes , engagës les uns dans les autres, avec 
leurs bords découpés en cinq divisions; leur couleur est le bieu azuré, 
légèrement pourprè , avec la gorge blanche à son orifice interne. Cette belle 
plante est d’un grand effet dans les plate-bandes, et s'étend avec rapidité, 
surtout dans celles de terreau de bruyère. Toutes les expositions lui con- 
viennent également ; elle parait même se plaire dans les lieux ombragés. 
On la propage facilement de boutures et de marcottes, ainsi que par l’éclat 
des racines. 


Septerntre 


2656 


Solanume reptans 


L'Horticutéear Belge 


— 293 — 


MÉLANGES. 


Excursion horticole en Belgique ; par M. BERLÈZE. Estrait d'un rapport fait 
a la Société d'Horticulture de Paris. (Suite). 


Anvers possède aussi ses réputations horticoles. M. Moëns est {toujours digne 
de sa renommée : il cultive avec succès les plantes du tropique, du Cap , de 
la Nouvelle-Hollande, et surtout un grand nombre de Camellia. C’est de ses 
semis que sont sorties les belles variétés connues sous les noms de C. cardi- 
nalis, Parthoniana, multiflora et rosa superba. J'ai vu chez ce jardinier une 
quantité de Pœonia arborea papaveraeea, aussi de graines, dont une d’un blanc 
pur, alba plena, une rouge foncé , appelée Gallica, une troisième nommée 
speciosa rubra , provenant de l’arborea roseo-odorata ; toutes les trois à fleurs 
doubles, et d’un beau développement. 

M. Moëns a obtenu vingt et une médailles d'encouragement aux diverses 
exposilions, depuis leur fondation en Belgique. 

M. de Waël, amateur très-instruit, fait beaucoup d’expériences sur les 
greffes les plus difficiles. Voici ce qu’il a observé au sujet de l’Abricotier, 
Vous savez, messieurs, que , pour greffer l’Abricotier, on préfère générale- 
ment une branche bien nourrie de sève, bien œilletée, la pousse de l’année 
précédente. M. de Waël est d’avis que la première de ces précautions est per- 
nicieuse , la seconde inulile. Aussi, dit-il, la reprise de ce bois si jeune est 
tout naturellement rare, d’abord parce que la moelle spongieuse et dilatée que 
renferme celte branche fraichement aoûtée est sujette à se serrer et à sécher 
par toute température intempestive ; puis le bois plus tardif du premier , loin 
d’alimenter la greffe trop saine et trop vivace qu’on lui applique, attire la sève 
qui la remplissait. A fin de parer à ce double inconvénient, M. de Waël a choisi, 
dans les Abricotiers qu’il désirait multiplier, du bois vieux de deux , trois et 
quatre ans. Celui de deux ans était encore fourni d’yeux, mais en grande partie 
déjà desséchés : celui de trois ans, à qui il donne la préférence, en était entière- 
ment dégarni, et à celui de quatre ars, on voyait à peine la place qu'ils avaient 
occupée. Ses essais de l’année dernière ayant complétement réussi, il les re- 
nouvyela cet hiver, et il en obtint un égal résultat (1). 

(La fin au prochain cahier). 


Sur lAgare americaine. 


, 


En insérant dans notre cahier du mois de février dernier, quelques délails 
sur la floraison d’un Agare americana, dans les serres de M. G. Claes, à 


(1) D'après ces résultats , il faudrait donc que les yeux de l'Abricotier ne s’éteignissent pas 
aussi promptement qu'on le pensait. 


— 294 — 


Herkenrode, nous avons signalé le fait de cette floraison , comme excessive- 
ment rare en Belgique, et en effel d’après le résultat de notre correspon- 
dance à cet égard, il parait que de mémoire d'hommes contemporains , 
il n’y à eu que trois ou quatre exemples de cette floraison, et tous dans 
des collections qui n'existent plus. Les détails dans lesquels on a bien 
voulu entrer, nous confirment dans l'opinion que la fleuraison de l’'Agave 
n’est qu'une crise maladive qui n’entraine point la mort de la plante 
comme on le croyait vulgairement. Néanmoins, il parait assez certain que, 
dans nos climals, la plante ne récupère jamais, après la floraison, les facultés 
reproductrices dont elle jouissait auparavant , et que la tige centrale qui suc- 
cède à celle qui a fleuri n’acquiert jamais plus assez de vigueur pour donner 
de nouvelles fleurs. Il se peut aussi que cet état d’impuissance soit dà à la 
présence des nombreux rejettons qui se produisent autour du collet de la 
racine de même qu’au-dessus de la souche immédiatement après la floraison 
de la tige principale ; il est encore très-probable que, dans ce cas, les efforts 
que fait la végétation , afin de pourvoir à la subsistance des jeunes plantes, 
tournent au détriment de la nourriture de la tige principale et que celle-ci 
demeure constamment languissante. C’est ce que nous avons vu l’an dernier, 
dans les deux Agave geminiflora qui ont fleuri l’un dans les serres de 
M. François Vandermaelen, à Molembeke, l’autre dans celles de la Societé 
royale d'Horticulture de Bruxelles; tous deux sont encore en vie, mais ex- 
trêmement languissans et non-seulement hors d’état, maintenant , de repro- 
duire une nouvelle tige centrale, mais même d’entretenir les rejettons du 
pied; au reste, l’un d’eux a fourni des graines en quantité suffisante, pour 
procurer des plantes nouvelles (qui sont même déjà assez grandes) à tous les 
amaleurs du pays et même des états voisins. Il est assez ex{raordinaire que 
l'autre, celui de M. Vandermaelen, n’ait donné aucune capsule fécondée, 
dans les milliers de fleurs qui garnissaient la tige. 


Note sur le Chou-Chou (Sechium edule, Br.; Sicyos edulis, Jacq ); par 
M. VANHOUTTE. 


Le Chou-Chou, que les Anglais nomment Choko et que M. Émile Dewael (1), 
désigne sous le nom de Chayote ou Chocho, sans doute d’après la pronon- 
ciation dans les localités qu’il avait visitées , est une plante de la famille des 
cucurbitacées, que pourses fruits, l’on cultive généralement sous les (tropiques. 
Elle est vivace et non pas annuelle ainsi que le disent Loudon , Brownet autres. 
Nous pourrions la cuiliver dans nos serres à la manière des passiflores : elle 
y donnerait probablement des fruits qui seraient, selon moi, estimés. Les 
Brésiliens en font beaucoup de cas. Ils cuisent le Chou-Chou avec la carne- 


(1) Voyez page 252. 


— 295 — 


secca assaisonnée fortement de piment. Je l'ai mangé souvent ainsi accom- 
modé et malgré sa saveur gluante, il variail agréablement mes repas. 


Sur les Dahhas. 


Le genre Dahlia , institué en 1791, par Cavanilles, dans ses Icones plan- 
tarum, (vol. 1, pag. 56), en l'honneur du botaniste suédois Dahl , qui avait 
déjà reçu un semblable hommage de la part du célèbre Thunberg (1), ap- 
partient à la grande et belle famille des synanthérées , tribu des hélianthées, 
syngénésie frustranée de Linné. Il ne se compose encore que d’un très-pelit 
nombre d’espèces, que bien des botanistes même, ne considèrent que comme 
des races différentes d’une seule souche. Les premières plantes ont èlé appor- 
tées du Mexique en Espagne , au jardin botanique de Madrid; c’est delà qu’il 
en parvint en France par l'intermédiaire du docteur Thibaud , ami de Cava- 
nilles qui les adressa directement au Museum d’histoire naturelle, {out au 
commencement de l’année 1802. A cette époque, la collection entière des 
variétés de Dahlias se montait à {rois, et malgrè l’enthousiasme avec lequel 
ces jolies fleurs furent reçues par les Francais, il se passa plusieurs annèes 
encore avant que l’on songeàt à les faire varier par la culture ; ce n’est même 
qu’en 1813 que l’on vit paraitre, à Sèvres , le premier individu à fleurs dou- 
bles ou pleines, et l’on connait le nombre immense de varièlès que l’on a 
obtenues depuis. 

Beaucoup d'amateurs se virent forcés d'abandonner cette plante à laquelle 
ils reprochaient ses trop grandes dimensions et le besoin de tuteurs très- 
solides qui ne les préservaient pas toujours des mutilations que trop souvent 
leur causent les violentes bourrasques de l’automne. D’un autre côté, il faut 
dire que tout magnifiques que sont ou peuvent être les grands Dablias, ils ne 
conviennent point aux pelits parterres de beaucoup d’amateurs. Non-seule- 
ment ils y tiennent trop de place, mais encore ils étouffent bientôt des 
plantes que l’exiguité du terrain ne permet pas d’en {enir assez éloignées 
pour y végèter convenablement dans le même voisinage. 

Toutefois depuis que les sciences sont progressives, celle de l’horticulture 
a marché non moins rapidement que les autres; on es{ parvenu par la cul- 
ture et ses diverses modifications à réduire les grands Dablias, et, par le 
semis, à en oblenir de nains, voire même de douze à quinze pouces. Ils 
permettent à l’horticulteur de la petite comme de la grande propriété de cul- 


(1) L’habitude , souvent plus forte que tous les raisonnemens, a ; malgré une antériorilté bien 
constatée, conservé le nom de Dahlia à un genre que les botanistes ne reconnaissent que sous 
celui de Georgia ou plutôt Georgina , proposé par Wildenow. Le vrai genre Dahiia , de Thun- 
berg, qui fait partie de la Diæcie Monandrie, et dont la place , dans les ordres naturels, est 
demeurée incertaine , se compose d'un petit arbre propre au climat de l’Afrique australe. 


— 296 — 


tiver ce beau genre , aujourd’hui principal ornement de nos jardins pendant 
les trois à quatre derniers mois de nos jouissances florales annuelles. 

Parmi les beaux Dahlias rares ou nouveaux que nous avons remarqués 
cette année dans les jardins de la Société royale d’horticulture de Bruxelles, 
nous citerons les suivans qui ont attiré principalement notre attention , et 
comme ces plantes sont encore en pleine floraison , les amateurs peuvent 
encore les y aller admirer et même s’en procurer des exemplaires. 

Urselsfeld, Favori, Caméléon, Ramoneur, Paul Rey, Hariss’ Princess, 
Malibran, Zelinda, Chasse, Julia, Radwill, Urselsfeld’s rival, Weimar, 
Atlas, Duchess of Kent, Rob-Roy, qui se distinguent par de vives couleurs, 
de brillantes panachures, ou par leur petite taille. 

La collection de Dahlias de la Société royale d’horticulture qui se com- 
pose aujourd’hui de 303 variétés, n’admet plus que des plantes à fleurs 
abondantes , parfaites, camelléiformes, etc., dont les pétioles fermes ne flé- 
chissent pas sous leur poids. 

Les Dahlias de toutes dimensions qui satisfont à ces conditions sont admis. 

Ils y sont rangés en amphithéâtre, de manière à se faire valoir mutuelle- 
ment. Leurs couleurs sont éparses et attirent tour à tour l’œil de l'amateur 
qui ne se lasse point d'admirer cette brillante mosaïque née aux beaux jours 
d'été, et qui nous charme encore quand nos bosquets sont dépouillés de 
leurs feuilles. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


La Societe D'HorTiCuLTURE DE LIEGE a tenu sa dixième exposition de fleurs, 
le 4 août dernier. 


Le salon renfermait 740 plantes; le prix pour la plus belle pépinière a été 
accordé à M. Henrard, dont l’établissement contient plus de 30,000 pieds et 
1000 espèces de variètés d'arbres. Un second prix a été partagè entre 
MM. Libert et Jacob Makoy. Ce dernier a remporté de plus la double mé- 
daille d’or ou d'excellence, pour les prix qu’il a gagnés pendant les cinq 
dernières années. 

La plante la plus rare, et qui a été couronnée , est le Phlox Drummondiü, 
de la collection de M. Dozin, jardinier-fleuriste. Le prix de belle culture a 
ète remporté par un Erythrina crista-galli, appartenant à M. Leroy, pro- 
fesseur. La collection de M" Vossius, se composant de 70 plantes, a obtenu 
le prix. 

Le prix pour la collection de plantes rares non en fleurs, a été gagné par 
M. Jacob Makoy. 


— 297 — 


Le prix pour la plus belle collection de fruits a été décerné à M. De Longra, 
pour douze espèces ou variétés d'Ananas d’une grande dimension. 


(+ 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boraxica REGISTER , Or ornamental Flower-Garden , ete.; par J. Lindley, 
vol. IX, n° 8, de la nouvelle série. Septembre 1836. 


1888. Grzia TENUIFLORA. Caule erecto, elato, superne viscoso, subnudo, 
paniculato; foliis bipinnatisectis, glabris; floribus subsohtariis ; corymbis 
laxis, longe pedunculatis; corollis calyce 4-plo longioribus. 

M. Douglas, qui, dans un premier mouvement d’admiralion pour cette 
jolie petite plante , lui avait d’abord donné le nom de Güilia splendens, en est 
revenu plus fard à une dénomination spécifique plus modeste, et l’a appelée 
G. tenuiflora, ce qui , sous tous les rapports , est beaucoup plus convenable. 
Il l’a trouvée, en 1834, sur les confins de la Californie, et en a envoyé des 
graines à la Société d’Horticulture de Londres, qui en a obtenu des fleurs au 
mois d'août. 

1889. CrrRHEA TRistis. Pseudobulbo ovato , 6-costato ; folio lanceolato ; 
plicato; scapo graeili, paniculato ; sepalis flavescentibus : interioribus varie- 
gatis. 

Cette Cirrhée a pour patrie le Mexique, et de même que des deux autres 
qui composent jusqu'ici , à elles seules tout le genre, nous en devons l’intro- 
duction à MM. Loddiges, qui la reçurent au mois de juin 1835 ; c’est aussi 
l’époque de sa floraison. 

1890. Craræzcus sPATHULATA. Ramulis spinescentibus fasciculatim foliosis ; 
foliis parvis, obovatis, basi angustatis, subtrilobis stipulisque semihastatis , 
foliaceis, glanduloso-serratis ; floribus subsessilibus ; corymbis paucifloris; 
pedicellis brevibus ; calycibus tomentosis. 

C. sparauzara. Micu. Fl. Amer. bor. 1. 288.— Pursu. FL Am. Sept. 
1. 336. 

C. viernica. Lonn. — Lou. Arboret. et frut. Britan. 842. t. 560. 

Cette espèce, connue des jardiniers sous le nom d’Alisier de Virginie, 
parce qu’ils la croyaient exclusive à cette contrée du nord de l’Amérique, est 
cultivée en Europe depuis 1806, qu’elle y a été introduite par M. Elliott. 
Elle fleurit au mois de mai. 

1891. Lupisus Latirouius. Elatus caule lævissimo , glaberrimo , nitente; 
foliolis 5-7 vel 3-9 obovatis, basi angustatis, suprà glaberrimis, subtüs spar- 
sissimè piliferis ; stipulis setaceis; bracteis corollam superantibus ; floribus 
racemi valdè elongati, longè pedunculati sparsis (et verticillatis) calycis 
ebracteolati sericei, labiis subintegris, carin& glabra. 

Toxe JL. 38. 


— 298 — 


L. amirouius, J. G. Acarpn. Syn. gen. Lupini. p. 18, 

Ce Lupin, qui fut d’abord décrit par M. Agardh , dans son excellente mo- 
nographie de ce genre, a quelque ressemblance avec le L. rivularis et le 
L. littoralis ; tous trois sont également originaires des confins de la Californie, 
république de Colombie. Celui qui fait l’objet de cette description a étè ob- 
servé par M. Douglas, qui en a envoyé des graines, en 1834, à la Socièté 
d’Horticulture de Londres. Il fleurit au mois de juillet. C’est une plante 
vivace comme le Lupin polyphylle. j 

1892. ArpisiA ononropayLLa. Foliis lanceolato-oblongis , utrinque acutiss 
longè petiolatis, arqute dentatis, puberulis , racemis axillaribus , foliis multo 
brevioribus ; pedicellis brevibus, alternis ut pedicelli velutinis ; lobis culycinis 
ovalo-acutis, ciliahis aut puberulis; corollæ profundè partitæ lobis ovato- 
acutis. 

A. oponrornyLLa. À. DE Cann. in Lin. trans. vol. 17. p. 195. t. 6. 

Dans son Nova genera et species plantarum, publié en 1788, Swartz a 
instituë le genre Ardisia, pour quelques plantes américaines , encore peu 
connues et resiées jusque-là sans destination bien certaine. Il lui donna ce 
nom dérivé du grec «pds, pointe, parce que, dans les espèces qu'il avait 
soumises à l’analyse, tous les segmens de la corolle se terminaient par une 
sorte de prolongement subulë. Pendant une vingtaine d’années le genre 
Ardisia fut borné à cinq ou six espèces, toutes du sud de l’Amérique ; après 
il en vint quelques-unes des Indes, du Népaul , de la Chine, de Madère, de 
sorte que le nombre est insensiblement parvenu à trente et même au-delà. 
L'espèce que nous figurons ici a été récemment trouvée au Bengale, dans 
les montagnes du Silhet , non loin de Gualpara, par le docteur Buchanan, 
qu'avait déléguë, pour des recherches en botanique, le docteur Wallich, 
directeur du Jardin de Calcutta. La plante a été introduite en Angleterre, 
dans l’année 1834, par M. T. C. Palmer, de Bromley. 

1893. AnTarriNum GLanDuLosum. Undique pilis capitatis subviscidis cons- 
persum; fois alternis, petiolalis, angustè ovato-lanceolatis ; racemo denso 
folioso ; calycis lobis lineari-lanceolatis, inæqualibus. | 

La ressemblance de certaines fleurs avec le mufle de quelques animaux, 
leur avait fait, de temps immémorial , donner le nom de Muflier, et les bo- 
tanistes ont en cela respecté les traditions vulgaires, en composant un nom 
générique des mots grecs ævr, semblable, et »», mufle, sous lequel ïls ont 
rangé un grand nombre d’espèces dont ils ont ensuite retranché la plupart 
pour en former des démembremens plus ou moins considérables. Le genre 
tel qu'il est aujourd’hui composé, se restreint à une vinglaine d’espèces au 
plus. Toutes, à l’exception de deux, qui appartiennent à l’Asie, sont origi- 
naires du midi de } Europe , et celle que nous’ allons décrire a étè observée 
en Californie, par M. Douglas, qui en a envoyé des graines à la Société 
d'Horticulture de Londres : ces graines ont produit des plantes qui ont fleuri 
aux mois d'août et de septembre 1835. 


— 299 — 


1894. Yocca praconis. Arborescens; foliis laxè capitatis subreflexis, 
ensiformibus , acuminatis, margine scabris ; paniculis ramosis ; perianthiis 
patentissimis. 

Y. praconis. Hayworra Supp. 33. — Roen. Er Son. Syst. veg. 7. 716. 
— Ecuorr F1. South. Carol. 1. 401. 

Le Yucca dragonnier a été observé, il y a plus d’un siècle, dans le sud de 
la Caroline, et bien décrit seulement en 16816, par Elliott, dans la flore 
qu'il a publiée de celte belle partie de l'Amérique septentrionale. La 
description qui vient d'en être publiée, a été faite d’après une: plante 
adressée à la Société d'Horticulture de Londres, et qui a fleuri au mois de 
juillet 1635. 

1895. Yucca rraccipa. Foliis omnibus valdè flaccidis, tenuibus infra 
medium debiliter recurvo-dependentibus, loratim longo-lanceolatis, planis 
apice concawis , mucronulatis , undique asperiusculis ; filis marginalibus wa- 
lidissimis fulvicantibus. ! 

Il parait n’y avoir de différence importante entre cette espèce et la pré- 
cédente que dans l’absence du stipe ou tige principale, et dans la consistance 
des feuilles qui sont ici flasques et même assez molles et striées. La pani- 
eule est à peu de chose près la même, et les fleurs se distinguent par uu peu 
moins d’intensité du rouge pourpré, à la pointe externe des divisions exté- 
rieures du périanthe. Du reste, les deux plantes sont semblables, provien- 
pent toutes deux de la même origine, et ont été adressées ensemble à la Société 
d’Horticullure de Londres. 


BoTanICAL MAGAZINE, of Flower Garden displayed, ete. ; par W. J. Hooxes; 
nouvelle série, tome X, n° 117, septembre 1636. 


3514. Mranraus BARBATUS ; VAR. LAPELLO ALBoO. 

Il n’y a d’autre différence entre ce Myanthus et celui décrit page 69 de ce 
volume, que la couleur du labelle, qui est rouge dans le premier, et enlière- 
ment blanche dans celui-ci. 

3515. SarracenrA ruBrA (pl. color. 66). Fois scapo brevioribus, tubo 
angusto supernè, sensim dilatalo, venoso, appendice ovato-acuminata pla- 
niuscula erecta. | 

S. rugrA. Wazr. Corol. p. 152. — Hort. Kew. ed. 2. v. 8. p. 291. — 
Hook.— Ex. FI. ©. 1.t. 13. — Lopn. Bot. Cab. t. 308. 

Cette belle espèce du genre Sarracénie, a èté découverte en 1786, dans 
les vallées humides et même marécageuses de la Caroline, mais on ne la 
possédait ici qu’en Herbier; M. Drummond, l’a adressée de la Nouvelle- 
Orléans, au Jardin Botanique de Glasgow, où elle a fleuri au mois de 
mars 1836. 

Sa racine est épaisse et charnue ; il en sort un assez grand nombre de 


— 300 — 


feuilles , longues de six à sept pouces , sessiles, tubulées, ventrues et renflées 
dans leur milieu, rétrècies vers leur base, un peu resserrées à leur orifice, 
droites , minces, glabres, terminées par un appendice droit, presque lan- 
céolé , aigu , d’un rouge de chair sale, veiné et réliculé de brun pourpré; ces 
veines et réticulations descendent aussi sur la partie antérieure du tube 
foliacé, qui est d’un vert agréable. La hampe est simple, assez épaisse, 
cylindrique, d’un vert glauque , élevée d’une dizaine de pouces, inclinée et 
penchée vers l’extrémité d’où pend une grande et belle fleur d’un rouge 
sanguin très-vif. L'involucre est composé de trois folioles médiocres, glabres, 
ovales et verdâtres ; les cinq divisions du calice sont ovales , oblongues, pres- 
que cordées, obtuses , arrondies et recourbées , d’un rouge sanguin, mélangé 
de vert surtout à l’extrémité. Les pétales sont au nombre de cinq, alternes, 
avec les divisions du calice, longs de quinze à vingt lignes, oblongs, obtus, 
courbés à leur sommet et d’un cramoisi très-vif: Les étamines sont nom- 
breuses, attachées sur le réceptacle, terminées par des anthères biloculaires 
et jaunes. L’ovaire est supérieur, arrondi, surmonté d’un style court, que 
couronne un énorme stigmate peltèé, à cinq divisions réfléchies en parasol, 
échancrées ou bifides au sommet et d’un vert rougeàtre. Le fruit est une cap- 
sule à cinq loges, à cinq valves séparées par une cloison ; les semences sont 
attachées à un placenta central. 

3516. SrREPTANTHUS HYACINTHOIDES. Foliis oblongo-linearibus, acumina- 
tis ; petalis linearibus , limbo reflexo ; filamentis duobus, coadunatis abortivis ; 
floribus pendulis. 

Le Streptanthe à fleurs d’hyacinthe est une plante annuelle, originaire de 
la province de Texas, au Mexique, qui y a été découverte par M. Drummond, 
dans le voisinage du fort Saint-Philippe; des graines on ont èté envoyées au 
Jardin Botanique de Glasgow en 1835. Les plantes ont fleuri au mois d’août. 

3517. STROBILANTHES SABINIANA. Herbacea ; foliis ovatis, acuminatis, in 
petiolum attenuatis, repando-subcrenatis , glabris ; opposito minore ; summis 
cordatis, amplexicaulibus ; spicis axillaribus, terminalibusque laxiusculis 
wiscido-pubescentibus ; bracteis orbiculatis , basi cuneiformibus. 

S. sagiNrANA. Ners. n Wall. pl. as. rar. v. 3. p. 66. 

RuezziA sABINIANA. WaLL. Cat. 2338. — Bot. Reg. 1238. 

RugLizra macrocarpa. WaLL. Cat. 2348. Exparte. 

Ruellia argentea. Wall. Cat. 2339. 

Cette belle plante, découverte par le docteur Wallich, dans les montagnes 
Pundica, au Népaul, fut, par lui, introduite dans le Jardin Botanique de 
Calcutta, sous les noms de Ruellia Sabiniana argentea ou Macrocarpa, qu’elle 
reçut successivement suivant les divers états dans lesquels elle se trouvait. 
Arrivée en Europe, vers 1827, elle y fut l’objet d’un examen attentif de 
divers botanistes , et le professeur Nees Von Esembeck, de Bonn, lui trouvant 
des caractères trop distincts de ceux du genre Ruellia, pour l'y conserver, 
proposa de Ja transporter dans le genre Strobilanthes , établi récemment par 


Sarvraceuia #ubra 


Seplèmbre 2556 Z'AÆortualicr Badge 


— 801 — 


le dr Blume, dans son Bijdragen tot de Flora van Nederlandsch Indie. Ce 
genre dont le nom, dérivé de orpoBraos , toupie et «6, fleur, fait allusion à 
la forme de sa corolle , quiest arrondie et contournée comme la coquille que 
les conchyologues ont appelée toupie ou sabot , a pour earactères saïllans , un 
calice à cinq divisions égales , une corolle infondibuliforme , dont le tube est 
un peu alongé et recourbé; le limbe presque bilabié et à cinq lobes, quatre 
élamines didynames , un ovaire supère, à deux loges , renfermant chacune 
deux ovules. Blume a décrit sept espèces de Strobilanthe , qu’il a observées 
dans les forêts montueuses de Java. Ce sont , ainsi que la S. de Sabine, des 
plantes herbacées. Cette dernière fleurit pendant tout l'été. 

3518. BLerra paTuLA. Foliis radicalibus lanceolatis, plicato-nervosis ; scapo 
elato-subramoso ; floribus patentissimis ; sepalis lanceolato-ellipticis, basi 
attenuatis, subæqualibus, patulis ; labello cucullato ; lobis lateralibus rotun- 
datis ; medio emarginatis transversè plicato; disco lamellis 6 sub ramosis , 
inæqualibus. 

La Blétie étalée a pour patrie les forêts épaisses de Haïti, d’où elle a été 
envoyée, en 1828 , à M. le docteur Fischer, conseiller d’état de S. M. l’em- 
pereur de Russie, et directeur du Jardin de Saint-Pétersbourg. Elle a fleuri 
dans les serres du palais , au mois de juin dernier. 

3319. Corongaster LaxiFLora. Cymis elongatis, dichotomis, pendulis, 
nitidissimis , sub lente pilosis ; foliis oblongo-ovatis, suprà glabris, nitidis , 
subtuüs incano-tomentosis, deciduis. 

C. Laxirrora. Lynoz,. in Bot. Reg. 1229. 

Medicus a établi aux dépens du genre Mespilus, celui du Cotoneaster , 
dont il a fait dériver le nom du mot ua, coing. Ce genre n’ayant point 
èté adopté par la majorité des botanistes, est demeuré dans loubli, jusqu’à 
ce qu’il ait été reproduit par le professeur Lindley, dans son excellente mo- 
nographie des Pomacées , dont il a fait une tribu de la famille des Rosacées. 
Le Cotoneaster à fleurs lâches, a été découvert en 1820, dans les montagnes 
du Népaul, par M. Ledebour, qui en a envoyé des graines au professeur 
Jacquin à Vienne. C’est un bel arbuste, qui, chaque année, vers le mois 
de mai, se couvre d’une multitude de fleurs qui égayent les bosquets d’agré- 
ment. 

3520. Beconra sancuinra. Caule ramoso ; foliis inæqualiter cordatis, acu- 
minatis, coriaceo-carnosis ; glaberrimis , subtùs sanguineis; margine crenu- 
lato revoluto ; germinis alis 3 æqualibus. 

B. sanGuINEA. SPrenc. Syst. veget. 2. 625. — Lixr Er Oro. Icon. pl. rar. 
Hort. Berol. 25. t. 13. 

Parmi toutes les espèces de Begones à feuilles discolores , celle-ci est sans 
contredit la plus remarquable par l’éclat de la nuance qui embellit sa face 
inférieure; elle est originaire du Brésil, et c’est de là que des graines ont 
été envoyées, en 1823, par M. Sello , au Jardin Botanique de Berlin. Elle 
fleurit pendant tout l'été. 


TRE — 


Les tiges sont presque frutescentes, cylindriques, épaisses, d’un rouge de 
sang très-vif, garnies de feuilles pétiolées , inégalement cordées , obliques, 
presque peltées, acuminées, épaisses et charnues; la page supérieure est 
d’un vert pâle , fort agréable, l’inférieure est d’un beau rouge sanguin, pur- 
purescent dans la jeunesse. Les stipules sont grandes, ovales-oblongues, 
aiguës, semi-amplexicaules, opposées, presque siriées , d’un rouge brunâtre , 
longues d’un pouce et demi , larges de six lignes. Les fleurs se présentent en 
corymbe axillaire ou terminal, portées sur un long pédoncule rameux , à pé- 
dicelles dichotomes et rouges de même que les pédoncules ; les fleurs et les 
bractées sont d’un blanc assez pur, avec les pétales arrondis et ondulés , les 
deux moindres opposés, sont presque linéaires. Les étamines sont nom- 
breuses , avec leurs filamens libres si ce n’est à la base, où ils sont mona- 
delphes. 


Brrriscn FLOWER GARDEN, and ornamental shrubbery, etc. ; par R. Sweer : 
2e série, n° 86, septembre 1836. 


349, Azrvx sicuzux. Foliis patentibus, triquetris, glabris; scapo tereti; 
umbellà multiflorä ; pedicellis apice turbinato-dilatatis; sepalis ovatis mu- 
cronulaiis, conniventibus; filamentis subulatis, perianthio ter brevioribus ; 
ovarit loculis polyspermis. | 

A. sicuzux. Ucr. pl. n° 7.—Srrenc. Syst. veget. 2. 36.— Tin. Puy. p. 9. 
— Guss. Prodr. Fi. Sicul. 1. 398.—F1. Sicul. t. 167.— Dox Monogr. p. 83. 
— Soaurr. Fil. Syst. 7. 

A. floribus e luteo-virescentibus. Tourxer. Inst. p. 383. — Bonan. t. 27. 

Morx flore subviridi. Bocc. Sic. p.63. £.33. fig. 1.—Cuprax. panph. 2. t. 188. 

Mozy mious præaltum, etc. Cupax. Hort. Cath. p. 147. 

Les Gaulois , dans leur langage bref et expressif, désignaient par le mot 
celtique a/!, les corps douës d’une saveur âcre, chaude et brülante, et le 
bulbe d’une plante fort commune dans nos humides pâturages, jouissait au 
suprême degré de ces proprièlés qui en faisaient un assaisonnement salutaire. 
Du mot all, les Latins ont fait allium , que les Français ont rendu presque 
littéralement par ail. Linné a conservé génériquement ce nom qui, dans sa 
méthode , s’étendait déjà à trente-sept espèces ; le genre en prèsente mainte- 
uant plus de cent, disséminées sur tous les points du globe. L’ail de Sicile 
est connu depuis près de deux siècles, mais on le trouve rarement en cul- 
ture , dans les jardins, comme plante d'ornement , quoique sous ce rapport il 
soit bien digne d’y occuper une place. On le rencontre fort abondamment 
dans les vallées de Madonia, à douze lieues vers le sud-est de Palerme. Il 
fleurit au mois de juin. 

340. Bervemis Emperrirouta. Spinis 8-partitis ; foliis linearibus integer- 
rimis ; margine revolutis ; pedunculis subsolitarus, unifloris. 

B. werrrirouta. Lau. 11. t.233. f. 4.—Porn. Dict. Enc. 8. 621.—De Caxp. 


— 303 — 


Syst. 2. 16.—In. Prodr. 1. 107. —G. Don Gen. Syst. Gard. et Bot. 1. 117. 

Cette espèce est originaire de la Patagonie, où elle a été découverte par 
Commerson , en 1772; mais elle n’existe dans les collections européennes de 
plantes vivantes, que depuis une dizaine d'années, qu’elle y fut introduite ” 
par M. Anderson, zélé et infatigable collecteur pour l'établissement de 
Claplon, et qui accompagna le capitaine King, dans ses voyages. C’est une 
jolie plante , délicate il est vrai, mais dont les fleurs décorent agréablement 
nos serres tempérées, au commencement du printemps. 

351. PÆonIA ALBIFLORA ; Var. Potisi. 

352.Croous suaveoLexs. Foliis synanthiis; scapo vaginante; spathä 1-phyllà ; 
fauce corollæ glabré , celluloso-luteà ; stigmate breviter trifido. 

C. suaveoLexs. Bento. F1. Ital. 1. 208. 

C. ixperart. Cour. Hort. Ripul. app. 4. p. 12. £. 5. 

C. venus &. Sezasr. gr Maur. F1, rom. Prodr. p. 16. 

Le mot Crocus, appliqué de temps immémorial à certaines plantes, parait 
tirer son origine de la forme alongée du pistil, dans ces plantes, et il serait 
alors dérivé du grec Xpoxy, filament. Quant au synonyme français safran, 
il pourrait bien être la traduction du mot arabe z’afaran, qui exprime la 
même plante en diverses contrées asiatiques. Du reste, le nom latin a été 
conservé par fous les botanistes systématiques; et ils en ont fait celui du 
genre , lequel comprend maintenant une vingtaine d’espèces , avec un nombre 
beaucoup plus grand de variétés. Le Safran odorant, que l’on a pris d’abord 
pour une variété du S. printannier, a élé trouvé aux environs de Rome et en 
divers autres endroits de l'Italie, par le professeur Bertoloni. On ne le cul- 
live que depuis quelques années dans les jardins du nord de l’Europe, où il 
fleurit de très-bonne heure, souvent même dès le mois de février. 

Son bulbe est arrondi, déprimé, revêlu de tuniques membraneuses, 
siriées et brunâtres; son volume est celui d’une très-petite noix; les feuilles 
qui s’en élèvent sont nombreuses, linéaires, très-étroites, à demi-plissées 
en goultière, longues de quatre pouces, d’un blanc verdâtre à leur base, et 
d’un vert intense tirant sur le glauque , dans toute leur étendue; la face infé- 
rieure est beaucoup plus pâle. La hampe dépasse les feuilles de plus d’un 
pouce, à l’enlier épanouissement de la fleur qui la termine; celle-ci sort 
d’une spathe monophylle , aiguë ; le tube est très-alongé, grêle, d’un jaune 
orangé fort intense et même rougeûtre, dans les environs de Porifice ; le 
limbe est grand, évasé , étalé, divisé, profondément en six segmens striés , 
ovales-alongès, d’un beau bleu pourpré pâle. Les trois étamines ont leurs 
filamens attachés à l’orifice du tube, portant au sommet de longues anthères 
grêles en forme de dard et d’un jaune orangé. L’ovaire est inférieur, ovale, 
surmonté d’un style fort alongé, filiforme, terminé par trois stigmales 
élargis , repliés en cornet et d’un rouge orangé. Le fruit est une capsule à 
trois loges polyspermes. 


— 804 — 


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BELGE. 


OCTOBRE 1556. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur les émanations odorantes des végetaux et sur la possibilité d'en opérer 
la classification ; par le professeur RariNesque. (Suite). 


22. Genre. OnEuR LAURINEE. ( Odor laurinus). Semblable au Laurier ; 
bien distincte, mais rapprochée des Od. camphrée , romarinée et styracée. 

23. Genre. On. caRYOPHYLLEE. (O4. caryophylleus). Semblable au Girofle; 
mélange des Od. laurinée, camphrée et dianthée; exemples : Laurus caryo- 
phyllus, Myrtus caryophyllata, Orobanche caryophyllacea et Or. fragrans, 
Raf., etc. 

24. Genre. On. campxREr. (Od. camphoratus). Semblable au Camphre. 
Intermédiaire entre les odeurs caryophyliée, origanée, thymacée et conyzée; 
exemples : Laurus camphora, Salvia ofjicinalis, Romarinus officinalis, 
Camphorosma, spec., etc. 

25. Genre. Op. coxxzer. (Od. conyzeus). Semblable aux Conyzes odoran- 
tes. Mélange des odeurs camphrée, benzoïque et balsamique ; exemples : 
Conyza camphorata et C. marilandica, etc. Gynema viscida et G. Balsa- 
maica, Raîf., etc. 

26. Genre. On. ortGan£e. (Od. origaneus). Semblable à YOrigan. Inter- 
médiaire entre les odeurs camphrée et thymacée, mais plus douce; exem- 
ples : Origanum vulgare, majorana, dictamnus, etc., Satureja, sp. Pyc- 
nanthemum, sp., Monarda, sp., Tussilago fragrans, Eupatorium aromaticum, 
Cacalia suaveolens , etc. Outre beaucoup de labiées. 

27. Genre. On. raymacér. (Od. thymaceus). Semblable au Thym. Ana- 
logue aux odeurs origanée, lavandée et camphrée; exemples : Thymus 
vulgaris , Thymus serpyllum , etc., Satureja, sp., Cunila mariana et autres 
labiées. 

28. Genre. On. Lavanpee. (O4. lavanduleus). Semblable à Ja Lavande. 
Mélange des odeurs camphrée , thymacée et conyzée ; exemples : Lavandula 
spica, L. stæchas, Hyssopus officinalis, Mentha Pulegium, Hedeoma pule- 
gioide , elc. 

Toxe IL 39. 


— 806 — 


29. Genre. On. amsrosiaQue. (Od. ambrosiacus). Semblable à l'Ambroisie. 
Mélange des odeurs camphrée, conyzée el musquée; exemples : Chenopodium 
ambrosiacum, Ch. botrys, Ch. anthelminthicum, Ambrosia maritima, etc. 

80. Genre. On. FARNESIENE. (Od. farnesianus). Semblable à la Cassie. 
C’est un mélange des odeurs conyzée, tulipée, magnoliée et cheiranthée ; 
exemples : Mimosa farnesiuna, etc. 

31. Genre. On. NéPÉTINE. (Ud. nepetinus). Semblable au Calament. Mé- 
lange des odeurs origanée et (hymacée avec certaines odeurs douces et fades ; 
exemples : Vepeta cataria, N. calamintha, Hyssopus nepetoides, Teuc- 
rium, Sp., Marrubium vulqare, Lamium, sp., Leonurus, sp., Glechoma he- 
deracea, Salvia, sp., et beaucoup d’autres labiées. 

82. Genre. Op. camowiLrée. (Od. camomillenus). Semblable à la Camo- 
mille. Approchant des odeurs térébinthacée, conyzée et balsamique ; exem” 
ples : Anthemis nobilis, Anthemis, sp., Matricarin, sp., Tanacetum, sp., 
Balsamita, sp., Achyllea, sp., Santolina, sp., et beaucoup d’autres plautes 
syngénèses. 

33. Genre. On. AgsYNTiNr. (Od. absynthinus). Semblable à V'Absynthe. 
Mélange d’odeurs camomillée et amère ; exemples : Artemisia, sp., Absyn- 
thium , sp., Galardia amara, Iva , sp., etc. 

34. Genre. Op. ANGELINE. (Od. angelinus). Semblable à l’Angélique, et 
comprenant la plupart des ombellifères à odeur aromatique. Un peu analogue 
aux odeurs camphrée , anisée el musquée ; exemples : Angelica archangelica, 
Heracleum sphondylium, Osmorhiza dulcis, Raf., etc., etc. 

35. Genre. On. paucoïne. (04. daucoideus). Semblable à la Carotte. Mé- 
lange de l’odeur angéline avec l’odeur gravéolente ; exemples : Daucus 
carolta, Apium graveolens, Pastinaca, sp., Anethum graveolens, Cumi- 
num, sp., et plusieurs autres ombellifères. 

86. Genre. On. crrreuircée. (Od. cerefolius). Semblable au Cerfeuil. 
Mélange des odeurs angéline et anisée; exemples : Cerefolium sativum , Ce- 
refolium, sp., Apium petroselinum, Seseli, sp., Coriandrum sativum, ete. 

87. Genre. Op. aisée. (Od. anisatus). Semblable à l’Anis. Très-distincte; 
mais analogue aux odeurs musquée, angéline, cerfeuillée et fenouillée ; 
exemples : Pimpinella anisum, Myrrhis odorata, Hypogon anisatum , Raf., 
Illicium anisatum et floridanum , etc. Les bois des Laurus persea et Limo- 
nia madagascariensis, ont aussi l’odear anisée. 

38. Genre. On. FrenOuILLÉE. (Od. fœæniculaceus). Semblable au Fenouil. 
Mélange des odeurs anisée, daucoïde et gravéolente ; exemples : Anethum 
fœniculum , Stachys fœniculum , Laurus sassafras, bois et racines, etc. 

89. Genre. On. ciNGEMBREE. (Od. géngerinus). Semblable au Gingembre. 
Très-particulière ; mais un peu analogue aux odeurs caryophyllée, camphrée, 
poivrée el benzoïque ; exemples : Amomum gingiber, Amomum, sp., Aze- 
rum canadense , À. virginicum , etc. 

40. Genre. On. myrracee. (Od. myrtaceus). Semblable au Myrthe. Mé- 


— 807 — 


lange des odeurs gingembrée , camphrée et benzoïque ; exemples : Amomum 
zedoaria, À. serumbet et autres drymirhizèes : Myrtus communis, etc. 

41. Genre. On. menrnacér. (Od. menthaceus). Semblable à la Menthe. 
Mélange des odeurs gingembrée et poivrée; exemples : Mentha sativa, 
M. piperita, M. viridis, M. borealis, Balsamita, sp., etc. 

42. Genre. Op. roivrée. (0d. piperinus). Semblable au Poivre. Bien dis- 
tincte quoique analogue aux odeurs gingembrée, caryophyllée, elc.; exem- 
ples : Piper, plusieurs espèces , Amomum , sp., Capsicum annuum, Schinus 
molle , bois de Fagara aromatica , etc. 

43. Genre. On. myrisrique. (Od. myristicus). Semblable à la Muscade. 
Mélange des odeurs benzoïques, magnoliée et caryophyllée; exemples : 
Myristica, plusieurs espèces , feuilles et fruits, 

44. Genre. On. cixNamouEE. (Od. cinnamomeus). Semblable à la Canelle. 
Bien marquée, analogue aux odeurs vanillée, benzoïque, caryophyllée et 
cimicine ; exemples : Laurus cinnamomum, L. cassia, L. cupuliformis, 
Cannella alba, Eleocarpus, sp., elc., écorce, bois et feuilles. 

45. Genre. On. réneminTEr, (Od. terebintheus). Semblable à la Téré- 
binthe. Analogue aux odeurs styracée , benzoïque , résineuse et balsamique; 
exemples : Juglans, sp., Hicorius, sp., Amyris, sp., Bursera, sp., Pis- 
tacia, sp., Calophyllum calaba, Populus balsamifera, Geraniwm radula, etc, 

46. Genre. Op. REsINEUSE. (Od. resinosus). Semblable à la Résine. Ana- 
logue aux odeurs térébinthée, styracée et balsamique; exemples : Pinus, ep., 
Abies, sp., Larix, sp., Cupressus, sp., Thuja, sp., et plusieurs autres co- 
nifères ; Trichostemma dichotoma, etc. 

47. Genre. On. acconoL£e. (Od. alcoholeus). Semblable à YEau“de-vie. 
Odeur marquante et très-exaltée , qui ne se présente que dans les alcools 
végétaux, produits par les vins, sucres, grains, ec. 

48. Genre. On. vineuse. (Od. vinosus). Semblable au Vin. Produite par 
différens fruits ou leurs sucs fermentés ; exemples : raisins, pommes, poires, 
pêches, groseilles, dattes, etc. Elle offre une infinité de nuances. 

49. Genre. On. acrrique. (Od. acetosus). Semblable au Vinaigre. Produit 
de la fermentation acétique très-piquante. Chaque sorte de vins, cidres, poi- 
rés, etc.; donnent des vinaigres différens. 

50. Genre. On. marzique. (Od. malicus). Semblable à la Pomme. Ana- 
logue aux odeurs églantée , prunée et acélique. Elle ne se retrouve que dans 
les fruits; exemples : Pommes aigres, Azéroles, Crategus, sp., Mespi- 
lus , sp., Myrtus communis, Ribes , sp., Cactus , sp., Sorbus, sp., etc. 


IIIe Onpre. Onrurs pouces. (Od. qgratus). Odeurs peu ou point péné- 
trantes, suaves-douces , légèrement agréables. 


51. Genre. Opeur viozerrée. (Od. violatus). Semblable à la Violette. Un 
peu fragrante. Analogue aux odeurs orangée, résédacée, résineuse, Jri- 


— 308 — 


dée, etc.; exemples : Viola odorata, V. blanda, Malus coronarius, ete. 

52. Genre. On. 1RID£E. (Od. irideus). Semblable à l’Iris. Un peu fra- 
grante. Intermédiaire entre les odeurs violettée , nyctaginée et acérée ; exem- 
ples : Zris florentina, I. versicolor, et autres espèces; Eupatorium cœles- 
tinum , elc. 

53. Genre. On. ruzir£e. (Od. tulipeus). Semblable à la Tulipe, un peu 
fragrante et fade. Mélange des odeurs iridée, nyctaginée et magnoliée ; 
exemples : Tulipa suaveolens, Lathyrus odoratus, Martynia probosci- 
dea , etc. 

54. Genre. Op. acorte. (Od. acoreus). Semblable à l’Acorus. Fade ; se 
rapprochant des odeurs iridée, nyclaginée et éléagnée ; exemples : Acorus 
calamus, Iris pseudacoris, Ribes nigrum, Agrimonia, sp., ete. 

55. Genre. On. nycraGiN£E. (Od. nyctagineus). Semblable à la Belle-de- 
Nuit. Un peu fragrante, se développant davantage durant la nuit. Bien par- 
ticulière ; mais se rapprochant de beaucoup d’autres et offrant beaucoup de 
nuances ; exemples : Vyctago longiflora, OEnothera biennis, OE. grandi- 
flora, Primula auricula, Dodecatheon odoratum, Raf., Clematis virginica , 
Orobanche uniflora, Caprifolium gratum, C. vulgare, Azalea, sp., Ge- 
nisla, sp., etc. 

56. Genre. Op. AscLEPIADEE. (Od, asclepiadeus). Semblable à l’Asclépiade 
syriaque. Un peu fragrante. Intermédiaire entre les odeurs lilacée , miellée 
et nyctagynée ; exemples : Asclepias syriaca, À. purpurascens, À. quadri- 
folia. Olea europea? Clethra, sp., Aralia, sp., Orchis fragrans, Raf., etc. 

57. Genre. Op. narpe£e. ( Od. nardeus ). Semblable au Nard. Un peu fra- 
grante et aromatique. Mélange des odeurs iridée , vanillée et éléagnée ; exem- 
ples: Nardus indica, Anthozanthum odoratum, Cyperus odoratus, C. longus, 
Kyllingia pumila, Valeriana, spec. Dimesia odorata, Raf., ( Holcus 
do L.). et plusieurs autres graminées dont l’odeur se trouve principalement 
dans leurs racines. Fleurs de Melilotus sp., Genista, sp., Trifolium, sp., ete. 

B8. Genre. Op. ELEAGNEE. ( Od. eleagneus). Semblable à l'Eléagne. Mé- 
langée de fragrant et de face ou des odeurs Hyacinthée, acorée et asclépiadée ; 
exemples : Eleagnus angustifolius , Olea fragrans, Cephalanthus occiden- 
talis , etc. 

59. Genre. On. saweuciner, (Od. sambucinus). Semblable au Sureau, 
un peu fragrante et vireuse, ou mélangée d’odeur cinnamomée , nyctaginée ;, 
ebuline et Prussique ; exemples : Sambucus nigra, S. canadensis , S. pubes- 
cens, Orchis pallens , O. Sambucina, Scabiosa , sp., etc. 

60. Genre. Op. cxanëe. ( Od. Cyaneus). Semblable au Bluet. Intermé- 
diaire entre les od.’sambucinée, nyctagynée et asclépiadée ; exemples : Cen- 
taurea cyanus , Hydrolea verticillaris, Scabiosa, sp., etc. 

61. Genre. On. miezzér. (Od. melleus). Semblable au Miel, bien dis- 
tincte et très-abondante parmi les fleurs ; exemples : Vaccinium, sp., Andro- 
meda, sp, Erica, sp., Apocynum androsemifolium , Fagopyrum cereale, 


— 309 — 


Sazifraga virginica, et sp., Clypeola, Pyrola rotundifolia, Aronia arbu- 
tifolia et sp., Prunus , sp., Cerinthe , sp., Sarracenia leucophylla, Raf., etc. 
Outre les sucs sucrés. 

62. Genre. On. raGixée. (Od. fagineus). Semblable à la Faîne ou Hêtre. 
Mélange des odeurs miellée, ficoïdée et aromatique ; exemples : feuilles Fa- 
gus sylvatica, F. ferruginea , Corylus, sp., Glicirhiza glabra et sp., Gaul- 
theria procumbens, G. serpyllifoha, tridisperma paucifolia, Raf. rac., etc. 

63. Genre. On. ricoïpr. (Od. Ficoideus). Semblable à la Figue. Mélange 
des odeurs miellée, eléagnée et acinée; exemples : fruits de Ficus carica, 
et spec., Morus alba, Phænix dactylifera, Ceratonia siliqua, etc., outre les 
mannes ou sucs saccharins de divers arbres. 

64. Genre. On. acINEE. ( Od. acineus ). Semblable au raisin. Analogue 
aux od. ficoïde , prunée, ambrée, etc., un peu fragrante et offrant beaucoup 
de nuances. Particulière à certains fruits : le coing, certaines poires, les 
raisins , etc. 

65. Genre. On. INuLEE. (Od. inuleus). Semblable à l’Inule. Analogue 
aux odeurs origanée , cannabine et balsamique; exemples : Inula helenium, 
Inula odora , Solidago odora , Erigeron, sp., Gnaphalium, sp., etc. 

66. Genre. Op. razsamIQuE. ( Od. balsamicus). Semblable aux Baumes. 
Analogue aux odeurs miellée, ficoïde , résineuse et oléeuse; exemples : les 
sucs balsamiques de beaucoup d’arbres, Populus, sp., Croton balsamiferum, 
Hypericum , sp., etc. 

67. Genre. Op. corFéacée. (Od. coffeaceus). Semblable au Café. Un peu 
aromatique , analogue aux odeurs balsamique, Jasminée et iridée ; exemple : 
Coffea arabica fruits. 

68. Genre. On. rnerrore. (Od. theiformis). Semblable au Thè. Mélange 
des odeurs cofféacée, inulée et prussique ; exemples : feuilles des Thés et leurs 
infusions , quand elles ne sont pas aromalisées par d’autres odeurs, et plu- 
sieurs de leurs substituts. 


Il: CLASSE. OpEuURS FETIDES OU PUANTEURS. 


Formant une série de sensations désagréables ou nullement agréables ct 
peu ou point amies de l’odorat. 


IVe Ordre. Opecrs ozipes. (Odor olidus). Odeurs très-félides et puantes, 
les plus désagréables de foules. 


Ces odeurs commencent la série des puanteurs, tout comme les odeurs 
fragrantes commencent celle des parfums, possédant en commun et au plus 
haut degré les caractères propres à leur série respective. 

69. Genre. Op. capavereuse. (Od. cadaverosus). Semblable à de la chair 
putréfiée, détestable, putride, nauséabonde, se rapprochant des odeurs fimé- 
tine, stéreine et stercoraire; exemples : Sfapelia, sp., les fleurs. Phallus 


— 810 — 


reticulatus, Raf. et sp., toute la plante. Laurus cupularis , le bofs, etc. 

70. Genre. Op. srerconairs. (Od. stercorarius). Semblable aux excré- 
mens, putride, dégoûtante , un peu fade ; exemples : Sferculia, sp., fleurs. 
Capparis ferruginea et Fetida, sp. le bois, etc. 

71. Genre. Op. mircine. (Od. hircinus). Semblable au Bouc , dégoûtante 
et mélangée de fade ou odeur spermalique ; exemple : fleurs de Satyrium 
hircinum , Orchis hircina , Iris fetidissima, Hypericum hircinum, etc. 

72. Genre. On. rimeriwe. (Od. fimetinus). Semblable au Fumier. Dégoù- 
tante, putride ; exemples : Plusieurs champignons, et la plupart des végétaux 
en décomposilion. 

78. Genre. Op. cmiaixe. (Od. cimicinus). Semblable à la Punaise. Dé- 
goùlante el pourtant un peu aromatique et mélangée de l’odeur cinnamomée , 
ce qui est cause que les Chinois (dit-on) aiment cette odeur ; exemple : Cimi- 
cifuga fetida el sp., etc. 

74. On. cHaraaine. (Od. characinus). Semblable à la Charogne. Odeur 
repoussanfe, alcaline, intermédiaire des odeurs fimétine, murialique et con- 
fervine ; exemples : Euphorbia characias, Chara, sp., et la plupart des plantes 
marines en décomposition. 

75. Genre. Op. sErERINE. ( Od. jeterinus). Semblable à l’Assafætida, 
insupportable, mélangée de l’odeur alliacée ; exemple : gomme de la Ferula 
assafætida. 

76. Genre. On. azrracée. (Od. alliaceus). Semblable à l’Aïl, très-pénè- 
trante, repoussante, analogue aux odeurs jétérine, poriacée et putorine ; 
exemples : Allium cepa, À. salivumet spec., Erysimum alliaria, ete. Quoique 
l’odeur alliacée soit très-fétide, elle se rapproche un peu des odeurs musquée 
et aromatique , et beaucoup de personnes la {rouvent très-supportable en sorte 
qu’il ne doit pas paraitre étonnant que certaines nations asiatiques trouvent 
supportables les odeurs tetérine et cimicine. 

77. Genre. On. purorine. (Od. putorinus). Semblable au Putois et Me- 
phites. Très-fétide, insupportable, analogue aux deux précédentes ; exemples : 
Symplocarpus fetidus (Dracontium fetidum L.), Putoria fetida (Asperula 
calabrica auct.), Cleome pentaphylla , ete. 

78. Genre. On. ninoreuse. ( Od. nidorosus). Presque indéfinissable 
tantôt semblable au poisson pourri, ou aux œufs pourris , ou à la chair brù- 
lée, etc; mais toujours insupportable et nauséabonde; exemple : Chenopo- 
dium olidum (Ch. vulvaria L.), Arum tenuifolium , fl. Geranium, sp., etc. 

79. Genre. On. uriaqug. ( Od. uricus). Semblable à l’Urine de chat, etc. 
Intermédiaire des odeurs alliacée, putorine et nidoreuse; exemples : Plu- 
sieurs champignons, surtout en décomposition, Aedycia rubra et Alba, 
Raf., elc. 

80. Genre. On. ammonracËe. (Od. ammoniacus). Semblable aux cadavres de 
Serpens et de Singes. Abominable , analogue aux odeurs putorine et urique ; 
exemple : Certains phallus en décomposition, etc. 


— 811 — 


81. Genre. Op. veraTriNE. ( Od. veratrinus ). Semblable au vérâtre, 
nauséabonde , dégoûlante , analogue aux odeurs characine et anagyrée ; exem- 
ples : Veratrum album, Cleome gigantea? etc. 

82. Genre. On. anacvrée. (Od. anagyreus). Semblable à l’Anagyris. 
Analogue aux odeurs vératrine, ébuline et atramentaire ; exemples : Anagyris 
fetida, Lobadium trifoliatum, Raf. (Rhus aromaticus), eur bois, etc. 

83. Genre. On. surrocantr. (Od. suffocans) Semblable à la vapeur du 
Souffre. Insupportable, nauséabonde , étouffante ; exemple : Les vapeurs et 
fumées de plusieurs végétaux vénéneux, le tabac, la jusquiame , etc. 

84. Genre On. ruracre. ( Od. rutaceus). Semblable à la Rue. Dégoûtante, 
virulente, cependant agréable à certaines personnes. Analogue aux odeurs 
alliacée et gravéolente ; exemples : Ruta graveolens et sp., Peganum, sp., 
Tagetes patula, Bobera glandulosa, etc. 


(La fin au prochain cahier). 


CULTURE. 


Sur la culture des Renoncules ; par M. le comte C. Dessorry. 


Je vois tant de méthodes pour cultiver les Renoncules, jen lis de si étranges 
et si opposées l’une à l’autre , qu’on pourrait croire que ces belles plantes 
viennent partout et sans culture , comme les mauvaises herbes : il n’en est 
pourtant pas ainsi. Sans doute, les Renoncules poussent dans toutes sortes de 
terres; mais je défie de me montrer une Renoncule bien venue et qui ait acquis 
toutes ses dimensions dans une terre qui ne soit point très-substanlielle ; elle 
pourra, si la saison est pluvieuse, donver une fleur avortée, et voilà tout ; car, 
si le printemps était sec et qu’on l’arrosät , l’on hâterait sa fin. Comme je 
réussis parfaitement avec la manière que j’emploie, je vais livrerma méthode 
à la critique ou à l’expérience des amateurs. 

Je commence par la composition de la terre. Je fais piacer, par lits de trois 
pouces d'épaisseur, alternativement , un lit de fumier de vaches et un lit de 
terreau provenant des débris du jardin et de tout ce qu’on jette de la cuisine, 
balayures, épluchures de légumes , etc., etc., et même les os. Ce las est hu- 
mecté chaque jour par les eaux grasses et les eaux de savon qui sortent de la 
cuisine. Au bout de quatre ans (quelques mois auparavant on cesse ces 
arrosemens), je fais passer à la claie; préalablement , il faut que le tout soit 
bien remuë pour opérer le mélange. Ce terreau est mis en réserve, et je ne 
m'en sers qu’au bout de deux ans ; je ne l’arrose plus et j'ai grand soin de n’y 
laisser croître aucun végélal. 


— 312 — 


Je plante toujours mes Renoncules à la même place; cinq planches au 
midi et cinq au nord : ces dernières n’ont que trois heures de soleil par jour. 
Mises en terre en même temps que celles au midi , les Renoncules y fleuris- 
sent trois semaines plus tard, et sont tout aussi belles; je prolonge ainsi ma 
jouissance. Mes planches sont encadrées de manière à s’élever d’un pied au- 
dessus du sol, pour la facilité de la culture. Chaque année, au mois de novem- 
bre. je fais enlever quatre pouces de terre, et ensuite bêcher. Je remplace 
par la même quantité de ma terre composée ; cette terre est étendue de suite, 
le coup de ràleau est donné, et mon terrain est prêt à recevoir mes griffes. 
Avant d’avoir assez de terre composée pour pouvoir faire cette opération, cha- 
que année, au mois de novembre , je faisais porter six pouces de fumier de 
vaches à moitié consommé sur le terrain destiné à ma plantalion; et au mo- 
ment de planter, ou mieux quinze jours avant, quand je le pouvais , je faisais 
bêcher, en enterrant le fumier. Ce moyen est bon, maisil ne vaut pas l’autre, 
à beaucoup près. 

L'époque de la plantation doit varier suivant le climat : j’ai essayé, d’après 
tout ce que j'avais lu à ce sujet, de planter avant l’hiver, et j'y ai renoncé. 
Dans le pays que j'habite (le nord du département de la Meuse), on ne peut 
pas planter, avec espoir de succès, avant le mois de février. C’est donc dans 
le courant de ce mois que je mets mes griffes en terre. Comme mes planches 
ont été préparées dès le mois de novembre et que je ne fais pas bêcher de nou- 
veau, parce que je trouve que plus ma terre est serrèe mieux cela vaut, je 
puis choisir le temps qui me convient. Aussi , dès que la terre est dégelée à 
quatre pouces, je plante, ce que je ne pourrais pas faire si je devais bêcher. Je 
trouve même un avantage à ce que la terre reste quelque temps gelée sous 
mes griffes, parce que les vers ne les soulèvent pas. je {race des lignes pour 
me guider seulement ; car j’enfonce la griffe sans préparer sa place , et avec 
des précautions jamais je ne la brise, quoique fort sèche et n’étant jamais 
trempée. Je n’enfonce qu’à un pouce , et je recouvre avec la même terre. Plu- 
sieurs personnes s’élonneront de voir mes griffes si peu recouvertes. C’est une 
expérience facile à faire : je pose en fait que des Renoncules recouvertes de 
deux pouces de terre lèveront mal, que beaucoup périront, et qu’un grand 
quart ne fleurira pas ; que d’autres, recouvertes d’un pouce seulement, lève- 
ront toutes et donneront {toutes des fleurs, à quelques-unes près. Les amateurs 
ont pu s’apercevoir que souvent ils retiraient de terre des griffes dont la forme 
était singulière, deux et même trois griffes l’une au-dessus de l’autre , et cela 
parce que la griffe avait été trop enfoncée. La nouvelle a d’abord voulu se 
former tout à fait au-dessus de l’ancienne , comme cela doit être ; mais elle a 
ensuite cherché une position meilleure en remontant encore ; de là ces griffes 
par élages et qui sont épuisées par un si long {ravail : celle du dessus est la 
seule qu’on puisse planter encore ; les autres n’ont point d’yeux et ne pousse- 
raient pas. Les semis nous donnent la véritable mesure qu’il faut prendre : on 
ne recouvre les graines que d’une ligne de terre et l’on (rouve les jeunes Re- 


— 315 — 


noncules à près d’un pouce de profondeur; parce que le germe a été chércher 
la place qui lui convient. Qu’on ne croie pas que les griffes veuillent être plus 
recouvertes : j'en ai vu qu’un accident avait déchaussèes de manière à laisser 
voir le collet, et elles sont venués tout aussi bien que les autres. 

Il ne faut pas attendre que le plant soit levé pour faire la chasse, soir et 
malin , aux limaces et aux vers ; non pas que ces derniers lui fassent précisé- 
ment du tort, mais ils labourent le terrain, et cela est désagréable. Il faut ne 
päs souffrir la moindre herbe dans les planches. Quelle qüe soit la sécheresse, 
je n’arrose jamais. En 1822, année fort chaude, j'ai privé d’arrosemens une 
partie de mes Renoncules ; elles étaient plus vertes, plus vigoureuses que les 
autres; les fleurs étaient plus belles et ont duré plus longtemps ; les griffes se 
sont trouvées plus fortes et en meïlleur état que les autres. Il ne faut pas con- 
clure de là que la Renoncule n’aime pas l’eau, car elle réussit mieux lorsque 
le printemps est pluvieux, mais qu’elle n’aime que l’eau qui lui arrivé du ciel. 
Je n’arrose donc plus du tout et je m’en applaudis chaque année; mais cela 
me donne un surcroit de travail, parce que ma terre étant fort compacte , se 
crevasse à la moindre sécheresse, et que chaque jour je remplis les fentes qui 
se forment, ce que j’éviterais en arrosant. Jamais je ne donne le plus léger bi- 
nage ; plus ma terre est serrée, plus mes Renoncules se portent bien. 

Je ne retire mes griffes que lorsque les tiges et les feuilles sont entièrement 
desséchées. Si lés plantes sont bonnes, elles resteraient encore un mois en 
terre sans germer , car les Renoncules usées ou mal portantes repoussent même 
avant d’être mûres. Je les laisse un jour exposées au grand air avant de les sé- 
parer et dé les nettoyer. Quelques plantes ne fleurissent pas et sont müres long- 
temps avant les autres : il faut les arracher dès que les feuilles sont desséchées. 
Leur produit présente une réunion de dix, douze, quinze el jusqu’à vingt pe- 
lites griffes dont les doigts sont fort courts, ce qui annonce, malgré ce luxe de 
produelion, une plante en mauvais état, et je les jetterais toutes si ce n’étaitla 
crainte de perdre quelques variétés précieuses. Je me contente de garder la 
moins faible ; je la replante jusqu’à deux fois avant de voir sa fleur. J’ai lieu 
quelquefois de m’applaudir de ma persévérance. 

Quand la dessiceation est complète, je mets mes griffes dans de grands bo- 
caux de verre, que je remplis ensuite d’un sable fin et sec; je bouche herméli- 
quement et les place en lieu sec. Par ce moyen, mes griffes peuvent se conser- 
ver un grand nombre d’années sans être plantées. Cette année , celles que j'ai 
plarntées avaient sept ans de repos, et sur dix mille il n’y en a pas eu cinquante 
qui aient manqué. On trouvera singulier de conserver tant de fleurs qui dor- 
ment : je dirai à cela que je ne puis les planter loutes , et que je ne puis me 
décider à en jeter, ni, l’avouerai-je ?...: à en donner. Jai d’ailleurs remar- 
qué qu’elles augmentaient progressivement er force et en beaulé par le repos 
de deux à quatre ans, que, passé celle époque jusqu’à sept ans, elles restaient 
telles qu’à quatre ans de repos. J’ignore encore le nombre d’années qu’elles 
péuvent vivre ainsi en dormant; je le saurai. Je dois prévenir que, passé quatre 

ToxE III. 40. 


= 1 — 


ans de repos, si on les plante {rop tôt , elles périssent parce qu’il faut qu’elles 
travaillent aussitôt qu’elles sont mises en terre. En 18259, j'avais planté , le 20 
janvier , des griffes qui avaient cinq ans de repos; pas une n’a résislé, parce 
qu’il a gelé tout aussitôt. J’en ai replanté en mars des mêmes qui ont été su- 
perbes, quoiqu’ayant fleuri un peu tard. J’avais tremblé pour mes jeunes semi- 
doubles plantées à la même époque, mais elles n’ont pas souffert. 

Le mode de semis que j'emploie est connu de tout le monde, je choisis les 
graines sur les semi-doubles les plus fournies en pétales et les plus foncées en 
couleur ; mais l’expérience m’a appris qu’une jeune semi double, quelque belie 
qu’elle soit, ne donnera jamais de graine qui puisse faire espérer de beaux résul- 
fa(s : il faut qu’elle ait perdu de sa grande vigueur, et pour cela j'attends qu’elle 
ait fleuri cinq ou six fois, avant d’en semer de la graine. Quand , par hasard, 
je puis récolter de la graine sur mes Renoncules (que l’on ne nomme doubles» 
pour la plupart, que parce qu’étant garnies d’un grand nombre de pétales, rare- 
ment elles montrent le bouton que quelques-uns appellent gueule noire, et que 
n'étant plus aussi vigoureuses, le soleil , au moment de la défloraison, les des- 
sèche trop vile pour qu’elles puissent faire de la graine), j'ebliens du superbe. 
C’est donc une chose bien démontrée pour moi que toutes les Renoncules que 
nous possédons, excepté les Renoncules-pivoines, élaient originairement 
semi-doubles, et au vrai, le sont encore, puisqu’on en obtient de la graine 
dans les années dont le mois de mars et avril sont pluvieux, et le mois de mai, 
époque de la floraison, pas trop chaud. Pénétré de cela, j'ai voulu à toute 
force avoir de la graine de la reine des Renoncules qui ne m’en avait jamais 
donné; car j'ai remarqué qu’elle souffre encore plus que les autres d’un solei: 
trop ardent. J’ai donc essayé d’en planter cinq griffes dans un grand pot , au 
mois d'octobre 1830. J'ai tenu le pot à l’air {ant que j'ai pu:jele rentrais, quand 
le temps était froid ou la pluie trop froide et trop continuelle, dans une cham- 
bre sans feu, mais où il ne gelait pas. Par ce moyen (quoiqu’en général lesRe- 
noncules viennent fort mal en pots), j’ai eu mes reines de Renoncules en fleurs 
pour le 10 avril : jamais je ne les ai vues si belles ni d’une telle dimen- 
sion. Je les ai promenées à loutes les expositions , selon le temps qu’il faisait, 
et au moment de la défloraison je les ai placées de manière à n’avoir que 
quelques petits rayons de soleil. J'ai récolté de fort bonne graine qu’il me 
tarde de semer et plus encore de voir fleurir. J’arrive enfin à ma manière de 
semer. 

Je sème en pots, quoique je sois convaincu que cela vaudrait mieux en pleine 
terre; mais il faudrait de grands soins , à cause de la délicatesse du jeune 
plant, et puis parce que je mets à part les graines de telle ou teile variété 
pour voir celle qui me donne du plus beau. J’emploie ma terre composée , 
mais passée à un crible très-fin ; je plaque et unis la terre , puis je répands 
mes graines, que je recouvre d’une ligne d’épaisseur de la même terre, et sur 
laquelle je ne place ni mousse ni paillasson. Mes pots sont mis entièrement à 
ombre jusqu’au moment où le plant commence à lever ; je les expose alors 


O1% 
— il) — 


au levant. Depuis qu’elles sont semées jusqu’à l’époque où mes jeunes plantes 
ent quatre feuilles, je tiens la terre constamment fraiche par des arrosemens 
journaliers, au moyen d’un arrosoir dont la pomme, percée de très-pelits 
trous, n'a pas plus d’un pouce de diamètre. Je les prive entièrement d'arro- 
semens quand elles ont quatre feuilles, parce qu’elles pousseraient {rop en 
feuillage, et que plusieurs fleuriraient, ce que je re veux pas. Je sème fort 
dru ; car, si je semais un peu clair, elles fleuriraient presque toutes, et malgrè 
celte précaution , il yen a encore quelques-unes qui forcent la consigne, {ant 
ma {erre est propre à cette plante. Il m’arrive de tirer trois cents griffes bien 
nourries d’un pot qui a un pied de diamètre. J’avais oublié une de ces griffes 
qui a repoussè au mois de septembre; je l'ai laissée venir, elle est maintenant 
en fleur. Je ne sème qu’en mars; ceux qui sèment avant l’hiver en sont pour 
quatre mois de soins de plus que moi, et sont peut-être moins avancés. 

Mes jeunes griffes retirées de terre quand je ne vois plus l’apparence d’une 
feuille , sont replantées en février, à cinq pouces l’une de l’autre, et enfoncées 
à un pouce; les {rois quarts fleurissent. Je marque celles qui méritent de pren- 
dre place dans ma collection; elles sont pourtant plantées à part et à huit 
pouces l’une de l’autre, à cause de leur grande végétation, les deux annèes 
suivantes : ce n'est qu’aprèsleur troisième floraison qu’elles sont définitivement 
admises dans une collection de semi-doubles, laquelle est entièrement séparée 
de ma collection de Renoncules doubles que j’ai achetée. Dès que les semi- 
doubles ont atteint leur quatrième floraison , je ne les mets plus qu’à quatre 
pouces l’une de l’autre. Celles qui n’ont pas fleuri sont replantées comme les 
autres, mais à part : je ne m'aperçois pas qu’elles soient plus belles que celles 
qui ont fleuri la seconde année. Celles qui sont passablement beïles, sans mé- 
riter toutefois d’être conservées pour toujours , sont destinées à être plantées 
au mois de juillet de l’année d’après pour avoir des fleurs en octobre . On est 
sûr, même à {oute époque de l’étéet de l’automne, de les faire fleurir, moyen- 
nant quelques précautions contre la sècheresse, et en les privaut entièrement 
de soleil jusqu’à ce qu’elles soient levées. 


Sur le Tritoma Uvaria, et le Wachendorfia thyrsiflora. 


Ce sont deux plantes que peu d'amateurs aient vu fleurir. M. le chev. Par- 
thon De Von, à Wilrich, près d'Anvers, fatigué de cultiver le Tritoma 
Uvaria, le fit dépoter et jeter dans un coin de son jardin , sans s’en occuper 
davantage. L’année suivante , il résul{a de cet abandon , que la plante se cou- 
ronna d’un magnifique épi de fleurs, du vermillon le plus éclatant, et depuis 
la floraison se répéta chaque année, sans que la moindre couverture ait ja- 
mais abrité la plante pendant l'hiver. 

Quant au W achendorfia thyrsiflora, la culture en pot ne lui convient abso- 


— 316 — 


lument pas. C’est une plante qui demande la pleine {erre du châssis à ixies. 
Quelques amateurs en fiennent aussi dans des pieds des bocaux pleins d’eau, 
pour jouir de la vue de leurs racines qui sont d’un beau rouge garance, et qui 
remplissent bientôt l’espace. 

Les bulbes des petites espèces de srumaria qui montrent si peu de tendance 
à donner leurs fleurs quand on les cultive en pofs, poussent des hampes gar- 
nies de magnifiques ombelles, aussitôt qu’ils sont abandonnés à la pleine terre, 
sous le châssis à ixies. Il en est sans doute de même quant à une foule d’autres 
plantes qui n’ont pu jusqu'ici être soumises qu’à des observations très-super- 
ficielles et que nous nous proposons d'examiner attentivement sous leurs di- 
verses phases de végétation. Nous consigrerons soigneusement les faits d’une 
importance quelconque, qui auront pu nous frapper. 


Greffe du Rosier sur Eglantier ; par M. Ravenear. 


Depuis un certain nombre d’années je me livre à la culture des Rosiers, 
avec tout le zèle que fait naître le plaisir. Les soins que je donne à cette inté- 
ressante culture m’ont mis à même de faire quelques observations qui pour- 
raient bien ne pas être sans intérêt pour les nombreux amateurs de ce charmant 
arbrisseau , qui sera toujours, à mon avis, le plus bel ornement de nos jar- 
dins, et à qui la beauté de ses fleurs et la suavité de leur parfum ont à 
jamais assigné la première place dans nos parterres, 

Comme vous avez invité tous ceux qui s’occupent de culture à vous faire 
part de leurs observations , je me permets de vous adresser celle-ci; elle est 
confirmée par des expériences nombreuses et faites avec soin. Vous jugerez 
de son intérêl; et si vous pensez qu’elle puisse êfre ulile, vous pourrez lui 
donner place dans votre précieux journal, où vous avez su si heureusement 
réunir lutile et l’agréable. 

Depuis plusieurs années, au printemps, je greffais en fente sur églantier. 
Ces greffes réussissaient à souhait, et je jouissais de leurs fleurs à l'été. Ce 
succès répété m’a fait penser que ce mode de greffer pouvait offrir plus d’a- 
vanlages que les autres, ce qui est en effet. Cette année j'ai voulu en tenter 
l'épreuve en grand. J’ai fait, au printemps dernier, environ deux cent cin- 
quante greffes en fente sur des églantiers de deux à {rois ans et plus, plantés à 
l'automne précédent. Les neuf dixièmes au moins ont parfaitement rènssi. Les 
greffes qui ont manqué sont celles dont les églantiers n’ont pas poussé, ou chez 
lesquels la sève s’est mise {rop tard en mouvement, ela par consèquent laissé 
au soleil le temps de dessécher les greffes avant leur reprise. La plus grande 
partie des autres ont fleuri dans le courant de juillet. IL en est qui ont donné 
des pousses de trois à quatre pieds, d’une vigueur étonnante, La plupart ont 
recouvert la place de l’églantier, et offrent maintenant une tête aussi belle 
que celle d’un écusson de deux ans. 


Cette greffe est surtout précieuse pour les espèces remontantes. Quatre de 
ces espèces , le Bengale ordinaire, greffè le 19 janvier, la Belle Fabert, la 
Rose du Roi, la Bengale Noisette, greffées au mois de mars, ont donné des 
fleurs dès le mois de juin, et n’ont pas cessé d’en porter assez abondamment 
jusqu'aux premières gelées. Leurs têtes sont plus belles que celles d’écussons 
de deux ans. 

Cette greffe est done préférable à toutes les autres, puisque , réunissant tous 
leurs avantages , elle offre encore ceux-ci : 

1° De jeter dans l’année des pousses vigoureuses, qui forment une belle 
tête ; 

2° De donner, dans la plupart des espèces, des fleurs dès le mois de 
juillet ; 

3° De présenter moins que l’écusson la chance d’être détachée par le vent, 
ou cassée par les oiseaux ; 

4 D'offrir, à l'automne, des Rosiers tout faits pour être transplantés, ou 
. pour faire des envois; 

5° Enfin si la greffe ne réussit pas, l’églantier ne perd pas une année ; 
on le laisse pousser deux ou trois branches que l’on greffe en feuilles à œil 
dormant. 

Quoique la greffe en fente soit bien connue et très-facile, il ne sera peut- 
être pas inutile pour les amateurs qui ne se sont pas exercés à la pratiquer, 
de leur faire connaître la manière dont je procède; ils y trouveront certai- 
nement le moyen d’augmenter et de hâter en même temps leurs jouissances. 
Yai joint , à la description que j'en fais, un petit dessin qui eu rendra lappli- 
cation plus facile. 

Préparation. 


\ 


En janvier ou en février, je coupe sur mes Rosiers les branches que je des. 
line à la greffe. Je choisis les pousses de la dernière sève, mais bien aoûtées. 
J'en forme des petits paquets que j’étiquetle selon leur espèce , avec des numé- 
ros en plomb, afin de lesreconnaitre, et je les enterre à sept ou huit pouces au 
nord au pied d’un mur, pour ne m'en servir qu’au mois de mars, vers le com- 
mencement si la saison est douce et avancée , ou à la fin si elle est froide et 
tardive. 

Je coupe mes branches à l’époque que j'indique , parce que si je ne le 
faisais qu’au moment de m’en servir, au mois de mars oa d'avril , elles prèé- 
senferaient des yeux trop développés, que le soleil dessécherait avant la 
reprise de la greffe, ce qui la ferait manquer. 

Le moment de la greffe est celui où la sève commence à se mettre en mou- 
vement. : 

Greffe. 

Je coupe les branches dont j'ai parlé plus haut, à trois ou quafre yeux, 

selon que ces yeux sont plus ou moins éloignés les uns des autres. Je taille le 


— 618 — 


bas, à partir d’une ligne au-dessous du dernier œil, en forme de lame de 
couteau, très-amincie vers la base, ayant bien soin de conserver intacte l’é- 
. corce du côté où j’ai laissé l’épaisseur. Voyez fig. re. 

Si la branche est droite, je pratique la taille en lame de couteau, de manière 
à laisser un œii sur la partie qui conserve l’écorce. Voyez fig. 2. 

Cet œil laissé a deux avantages, l’un de donner un jet très-vigoureux ; 
l’autre, si la partie de la greffe qui excède le sujet vient à être cassée, de 
pousser comme un écusson et de donner également une bonne greffe. 

Si la branche est tortue, ce qui a lieu dans quelques espèces, on ne doit 
point conserver cet œil, parce qu’alors on ne pourrait le placer convenable- 
ment dans l’incision. On fait la taille comme à la fig. 1"°. 

Quand la greffe est ainsi préparée, on coupe horizontalement la tête du 
sujet à la hauteur que l’on désire , mais toujours à deux à trois lignes au-des- 
sus d’un œil disposé à pousser. Cet œil est destiné à attirer la sève. On le 
retranche quand la greffe est bien prise. On unit la place, puis on pratique, 
avec la pointe d’une serpette, une fente latérale que l’on descend droit, un 
peu plus loin que la longueur qu’exige la greffe qu’on a préparée. Au moyen 
de la serpetle laissée dans la fente latérale et qui la tient ouverte, on y intro- 
duit facilement la greffe. {1 faut avoir le plus grand soin de faire coïncider 
exactement le liber de la greffe avec celle du sujet, sans avoir égard à la partie 
supérieure de l’écorce. Voyez fig. 3e. 

Ensuite on fait, avec de la laine ou de la ficelle moelleuse, une ligature , 
pour maintenir la greffe dans la position où on l’a placée et pour empêcher la 
fente du sujet de s’ouvrir ; puis on recouvre la plaie avec la cire à greffer. IL 
faut également en couvrir le sommet de la greffe, pour que le soleil ne la 
dessèche pas, ce qui empêcherait la reprise. Voyez la greffe terminée, 
figure 4°. 


ms 


Sur la coutume de Lutter les Pommes-de-terre; par M. Van Mons. 


Je lis dans l’Horticural Register, qui se publie à Boston, une note de 
M. Hayward , qui tend à prouver l’inutilité de l’opération consistante à butter 
les pommes-de-terre. Après avoir établi son opinion sur des raisonnemens 
judicieux, M. Hayward est amené naturellement à l’appuyer par des faits 
et il résulte des nombreux exemples cités à cet effet, que partout où la pra- 
tique de butler les pommes-de-terre a été omise, on a obtenu une récolte de 
tubercules qui doublait la quantité ordinaire, et quelquefois même cetle quan- 
tité a été triplée. Non-seulement la masse de tubercules est plus considé- 
rable, mais on a encore l’ayantage de les avoir d’un volume presque uni- 
forme et mitoyen ; avantage sans contredit inappréciable , car rien n’est 
plus contrariant pour le cullivateur quand il arrache ses tubercules destinés 
à alimenter les marchés, que d’en trouver çà et là quelques-uns d’un volume 


— $19 — 


ènorme , entourés d’une mullitude innombrable de petits, atteignant à peine 
la grosseur d’une noisette et dépassant rarement celle d’une noix. Je puis 
citer une observation faite dans notre pays et qui confirme pleinement celles 
de M. Hayward, en Amérique, si toutefois elle ne prouve pas davantage, 
car dans ce dont j'ai été (moin, on avait tout à la fois négligé de butter et de 
sarcler la plantation qui avait dù supporter ainsi, toute la sécheresse et les 
chaleurs de l’été de 1834. Au commencement de la saison, le dépôt des 
tubercules s’était effectué dans le sillon fracè par la charrue et le plant avait 
été égalisé par le simple passage du rouleau ou du revers de la herse. Plus 
{ard , des travaux plus importans ayant réclamé ailleurs tous les soins des 
cultivateurs , on ne put songer aux pommes-de-terre que vers l’époque de la 
récolle; on ne comptait, par ces molifs, que sur un très-faible produit ; 
mais l’étonnement ne fut pas peu considérable lorsqu'on s’apercut à la levée 
des racines que jamais semblable plantation n’avait rapporté autant, même 
dans les années de plus grande abondance et en suivant avec une extrême 
exactitude, les pratiques minutieuses recommandées pour cette culture. 

J'ai engagè plusieurs cultivateurs à suivre cette nouvelle méthode, mais 
il est bien difficile de contrarier en la moindre chose, des usages consacrés 
par une longue habitude ; néanmoins je ne me décourage pas et j’invite 
fous ceux qui voudront s’épargner des soins et de la dépense en pratiquant 
le procédé nouveau , à vouloir m’en faire connaitre les résultats. 


PLANTES NOUVELLES ET D'AGRÉMENT. 


Au nombre des plantes rares et d’une floraison peu habituelle, que l’on 
admire en ce moment, dans les serres de la Société Royale d’'Horticulture 
à Bruxelles, les amateurs ont remarqué surtout, le Griffinia hyacinthina, 
l'Ipomea Horsfallie , les Gesneria Houttei et cynocephala, le Clerodendron 
speciosissimum , elc. 

La première de ces plantes, originaire du Brésil , n’est point nouvelle pour 
nos grands amateurs ; elle a été introduite vers 1815, en Angleterre , sous 
le nom d'Amaryllis hyacinthina, à cause de la belle nuance lapis de ses 
corelles et de leur réunion en ombelle, comme celles de plusieurs espèces 
du genre Amarylhis. Elle a conservé ce nom jusqu'à ce que M. Bellenden-Ker 
ait démontré que cette àämaryllidée offrait des caractères particuliers qui la 
constituaient le type d’un genre nouveau qu’il proposa d’appeler Grifinia, du 
nom de son introducteur, le Dr Griffin. Une plante semblable a aussi fleuri à 
Gand chez M. Verleewen, au commencement de l’année. V. p. 63. 

L’Ipomæa Horsfalliæ (Ipomée d’Horsfall, planche enl. n° 67) est une 
magnifique plante de la famille des convolvulées, pent. mon. dont les carac- 


— 820 — 


tères spécifiques sont : /pomæa volubilis glaberrima ; foliis quinato-digitatis ; 
foliolis lanceolatis , integerrimis, margine undulatis; cymis dichotomis ; 
calycis lobis imbricatis , Obtusis , œqualibus; corollà infundibuliformi ; 
stigmate bilobo. 

Cette espèce, qui a l'Inde pour patrie , en a été reçue par Madame Horsfall, 
l’un des amateurs d’horticulture les plus distingués que possède }’Angleterre, 
dans les premiers jours de 1633. Cette dame fit aussitôt semer les graines qui 
lui avaient élé envoyées, et eul la satisfaction de voir les plantes en fleur au 
mois de décembre de la même année et dans le mois de janvier suivant. 

La plante esl assez délicate et conserve constamment sa verdure ; sa tige 
est volubile, glabre, garnie de feuilles péliolées, ordinairement quinées, à 
folioles entières, lancéolées , également et symétriquement réfrècies aux deux 
extrémités, légèrement ondulées et crispées en leurs bords ; le péliole est 
alongé , tortueux et cylindrique. Les fleurs sont réunies en panicule sur un 
pédoneule axillaire , semblable aux pétioles ; le pédicelle est arrondi, glabre, 
pourvu de deux petites bractées aiguës ; le calice est composé de cinq lobes 
égaux , ovales , arrondis, obtus, imbriqués et d'un noir pourpré ; la corolle 
est infondibuliforme, à limbe court, élendu, divisé en cing lobes échancrés, 
larges, arrondis, d’un rouge pourprè très-brillant. Les cinq ètamines ont 
leurs filamens égaux, dépassant la longueur du tube, glabres, insérés sur 
une écaille ou glande veloutée. L'’ovaire est globuleux , entourè d’un an- 
neau large et épais ; le style est simple, saillant , terminé par deux sligmates 
globuleux , rapprochés et velus. 

L'Ipomée de Horsfall appartient à la serre chaude où elle doit être 
exposée à toute l’intensité des rayons lumineux. On la cultive dans le terreau 
de bruyère pur. On voit dans notre planche coloriée, n° 67, fig. 1, une éta- 
mine avec l’écaille ou glande qui lui sert de base ; fig. 2, l'ovaire ; fig. 3, une 
portion du style avec le sligmate. 

Les Gesneria houttei el cynocephala , sont des plantes tout à fait nouvelles, 
rapportées da Brésil, en 1836, par M. Vanhoutle à M. le chevalier Parthon- 
De-Von, à Wilrich, près d'Anvers; celui-ci, après s’être assuré que l'espèce 
était réellement inédite , lui a donné une dénominalion qui établit les droils 
de son in{roducteur, à la reconnaissance des botanistes européens. La Gesnè- 
rie de Vanhoutle , a de grands rapports avec la Gesnérie fauciale, et il faut 
apporter l'attention la plus minutieuse, pour apercevoir entre les deux espèces 
d’autres différences , que celle , plus apparente, qui existe dans la conforma- 
tion des feuilles. Cette espèce commence à donner, vers la fin de septembre, 
ses brillantes fleurs qui se succèdent sans interraption pendant les deux mois 
suivans. 

Sa racine est un tubercule solide , d’un volume variant entré ceux du poing 
et de la tête ; il produit une ou plusieurs tiges droites, herbacées; hautes de 
déux à trois pieds, cylindriques, pabescentes et d’un vert pâle. Les feuilles 
sont opposéés, disfanles, cordiformes, presque rondes et grandes de ciñq 


pouces ; elles sont généralement tomenteuses , veinées, réliculées et assez pro- 
fondément impressionnées en dessus, où la couleur est le vert sombre, en des- 
sous elles ont une nuance yert blanchâtre et les veines comme les réliculations, 
sont saillantes et couvertes de poils blanchâfres ; les pétioles perdent de leur 
longueur à mesure que les feuilles se rapprochent du sommet de la tige, de sorte 
qu’il finit par être nul. Les fleurs sont réunies en panicule au sommet de la tige et 
dans les aisselles des dernières feuilles , formant une pyramide fort élégante ; 
elles sont d’un rouge écarlate, très-vif, le calice est court , monophylle, di- 
visé jusqu’au fiers en cinq découpures ou dents aiguës , vertes et pubescentes. 
La corolle a deux pouces au moins de longueur ; elle est médiocrement arquée, 
presque globuleuse à sa base , qui est tellement embrassée par les divisions 
du calice que celles-ci paraissent adhérentes ; elle est brusquement rétrécie 
par un étranglement , puis elle se dilate ou s’évase insensiblement jusqu'aux 
trois quarts environ , où elle se partage en deux lèvres : la supérieure alongée 
en trois lobes, dont les latéraux très-petits; l’inférieure en deux lobes courts, 
obliques et séparés par une sorte de labellule rétus, largement {acheté de ronge 
pourpré à l’intérieur. Toute la corolle , à l'exception des lobes latéraux de la 
lèvre supérieure, est recouverte d’une pubescence glanduleuse. Les étamines 
ont leurs filamens d’un rouge vif, repliés en crochets dans leur partie supé- 
rieure et portant des anthères biloculaires , qui, par leur réunion, forment 
une élégante cocarde jaunâtre , au centre de la lèvre supérieure interne. Le 
pistil est moins long que les étamines. 

L'autre Gesnérie , à cause de la singulière conformation de son ovaire, a 
reçu le nom spécifique de cynocéphale. De même que quelques espèces 
(Tamus elephantipes , eic.) du genre Testudinaria, elle est très-remarquable 
par l’énorme volume de son caudex. Elle a été découverte sur les rochers 
élevés de la Serra de Ilha grande , dont l'Atlantique baigne le pied, vis-à-vis 
de l’île si pittoresque qui a donnè son nom à la chaîne continentale. Cette 
plante eroit à plus de cent pieds au dessus du niveau de la mer , sur la face 
en retraite du rocher, dans des anfractures abrilées par l’entablement qui 
forme saillie en guise de corniche, de sorte que pour détacher ou déraciner 
les caudex , il faut employer les pieds, et se cramponner, se suspendre par 
les mains à la saillie de l'entablement. On sent dès lors , tout ce que cette 
opéralion a de périlleux. Le {ubercule détache, il faut que quelqu'un soit aux 
aguets , sur les bords de l’abime , pour le recevoir adroitement et l'empêcher 
de rouler au fond du précipice. Les plantes rapportées par M. Vanhoutte, 
en 1835, font parlie de la collection de M. le chevalier Parthon-De-Von. 
Elles ont commencé à fleurir vers le milieu de septembre. 

La plante est herbacée ; son caudex est plus ou moins saillant hors de terre, 
brunâtre , recouvert d’une enveloppe corlicale , membraneuse , assez mince, 
parsemée de poinis rugueux, disposés régulièrement en quinconce. La tige 
s’élève un peu latéralement du sommet du {ubercule ; elle est de la grosseur 


d’une forte plume à écrire et même du petit doigt vers son origine où elle 
Toxe HI. 41, 


— 823 — 


est recouverte d’un duvet épais, court et brun; elle est d’un vert blanchâtra 
et duveteuse dans toute sa longueur. Les feuilles sont opposées, cordiformes 


à la partie inférieure de la tige, mais s’arrondissant davantage à mesure. 
qu’elles se rapprochent de son extrémité ; elles sont pétiolées inférieurement, w 


sessiles dans la partie supérieure , épaisses, veinées, réliculées , cotonneuses, 
d’un vert jaunâtre en dessus, blanchâtres en dessous, surtout sur les veines 
et les côtes ; les bords sont finement et irréguliérement crénelès et ciliés. Les 
fleurs, portées sur un pédoncule assez court, sont réunies huit ou dix ensemble 
en panicules axillaires, partielles, dichotomiquement opposées pour former 
une grappe pyramidale. Le calice est adhérent avec l'ovaire; il se termine 
par cinq dents subulées , largement séparées. La corolle est d’un beau rouge 
écarlate, tubuleuse, évasée supérieurement, rétrécie, comme éfranglée à sa 
base qui se dilate immédiatement et s’arrondit en dessinant cinq protubé- 
rances ; celles-ci paraissent subordonnées à la division générale de Ja corolle 
en deux lèvres dont la supérieure a {rois lobes qui semblent n’en former qu’un 
seul à deux échancrures latérales, cette lèvre à laquelle adhèrent les éla- 
mines, est repliée et emboitée par l’inférieure avan{ l’entier épanouissement 
de la fleur. Les filamens sont rouges, didynames , cylindriques , élégamment 
coudés vers le sommet où sont attachées les quatre étamines bilobées, striées, 
cordiformes , qui par leur réunion forment une rosace grisätre. L'ovaire est 
à une seule loge , surmonté d’un style plus long que les étamines et de même 
couleur, terminé par un stigmate capité, incliné diagonalement , rétus, con- 
cave, bilabié et pubescent. Sur le bourrelet calicinal qui porte la capsule , et 
de chaque côté de la dent supérieure du calice persistant , sont deux glandes 
arrondies et jaunâtres, qui donnent à la fleur dépouillée de sa corolle, l'aspect 
d’une petite tête de chien à long museau. | 

Le Clerodendron speciosissimum a reçu ce nom des jardiniers gantois; il 
parait lui être fort convenable , el il le gardera vraisemblablement jusqu’à ce 
que l’analogie avec quelqu’autre espèce déjà connue, ne vienne le lui enlever; 
nous hasardons cette opinion parce que nous ayons remarqué que le Cleroden- 
dronspeciosissimum ne différait pas sensiblement du Wo/kameria coccinea 
décrit dans l’Herbier de l’Amateur, mais que nous n’avons pu Voir encore 
dans son état de vie ou de végétation. Du reste la description que nous avons pu 
faire de notre plante se rapporte parfaitement à celle du Volkamier écarlate; 
l’une et l’autre ont la tige cannelée ou légèrement tétragone , haute de trois à 
six piedset nue dans la plus grande partie de son étendue. Les feuilles pourraient 
peut-être différer un peu, car elles sont grandes, assez épaisses, ondulées, lar- 
gement crènelées en leurs bords et d’un vert intense; les côtes sont très-sail- 
Jantes inférieurement , d’un vert brunâtre et les ramificalions blanchâtres, ce 
qui ne s’accordérait pas rigoureusement avec la description des feuilles du 
Volkamier, qui les dit entières, glabres des deux côlés, seulement chargées 
en dessous de nombreux points écailleux, visibles à la loupe ; dans {ous deux 
£lles sont cordiformes , opposées et assez longuement pèliolées. Les fleurs 


# 


- 


— 823 — 


sont d’un rouge écarlate du plus grand éclat ; elles sont portées chacune sur 
un pédicelle coloré, rassemblées en panicule au sommet d’un pédoncule 
fort long et d’un rouge intense ; tous les pédoncules sont axillaires, opposés 
el réunis au sommet de la tige où ils forment une pyramide magnifique: 
Le calice est d’un rouge un peu brunâtre, monophylle, profondément découpé 
en cinq segmens lancéolés. La corolle est infondibuliforme, à tube fort alongë 
et grêle inférieurement ; le limbe est partagé en cinq découpures inégales, 
arrondies, ondulées, étalées et même réfléchies. Les quatre élamines ont 
leurs filamens un peu inègaux, mais toujours plus longs que la corolle; ils 
sont d’un rouge ponceau et supportent des anthères vacillantes, obliques, 
alongées et d’un brun rougeâtre. L’ovaire est supèrieur , globuleux ; le style 
est dressé, un peu plus long que les filamens , de la même couleur et terminé 
par un stigmate à peine visible. 

Nous devons cette belle plante à M. le baron Taffin, de Douai, l’un des 
amateurs les plus ardens de la botanique ; il en a obtenu des graines , ily a 
quelques années, d’un capitaine de vaisseau, qui revenait des Indes. La 
plante , maintenant répandue chez la plupart des amateurs en Belgique, y a 
fleuri pour la première fois au mois d'août 1835, chez M. Van Geert, jardi- 
nier fleuriste à Gand , où l’on peut s’en procurer de bons exemplaires , dans 
les prix de cinq à quinze francs. 


Les belles serres de M. F. Reynders, riche amateur à Saint-Josse-Ten-Oode 
près Bruxelles, offrent maintenant une plante du Cattleya labiata, dont 
la hampe se couronne de trois grandes et magnifiques fleurs , de nuances les 
plus pures et les plus suaves. Nous avons engagé le zélé propriétaire de cette 
brillante orchidée, à la faire peindre, pour en avoir au moins une figure 
exacte, car toutes celles que nous avons vues jusqu’à ce jour n’en donnent 
pas même une idée; nous n’osons pas promettre de la comprendre dans notre 
Iconographie , dans la crainte d’être , comme tous les iconographes anglais, 
trop en dessous de la nature. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Girandole destinée à soutenir des pots de fleurs dans les appartemens. 


Ce meuble élégant, dont le dessin, compris dans la planche première 
(fig. 5) de ce cahier, peut être varié de mille manières, suivant le goùt des 
amateurs ou l’exigence des localités, consiste en une sorte de candelabre 
de métal dont la base est assez étendue et présente un poids assez considé- 


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rable pour obvier au renversement de l’appareil qu'une rupture d'équilibre 
ou un léger choc mettrait en danger d’être renversé. Des branches sont fixées 
à Paxe du candelabre de manière à lui donner un aspect pyramida} ; chacune 
d’elles est garnie d'en plateau à rebord pour recevoir un pot à fleur, et sur le 
bord de ee plateau on a pratiquè an ou plusieurs écroux dans lesquels on in- 
{roduit des vis de pression qui fixent les pots par leur base. Cet appareil faît 
le plus bel effet dans les appartemens , il pare d’ane manière tout à Ja fois 
riche ef agréable les antichambres , les vestibules, les palliers, etc. , et se 
trouve à la portée d#toutes les localités par son facile déplacement. 

Ezplication de la figure 5. a, a, æ, a, plateaux qui portent les pots à fleurs; 
on en dispose les ornemers de facon qu’ils puissent cacher entièrement lere- 
bord et ses vis, ou mieux encore en tenir lieu. C’est pour cela que dans les pla- 
teaux de la base de l’appareil on en a figuré un nu et l’autre garni d’ornemens, 
b tige portant les branches ; elle se visse fortement en 4 sur l’axe e e du ean- 
delabre, qui est monté sur trois pieds par sa base f.— 9 , g, pots à fleurs indiqués 
par un simple trait. 


Autre girandole pour contenir des fleurs séparées de la tige et conservées au 
moyen de l’eau qui baigne le pédoncule. 


a, Fig. 6, est unecolonne ou un axe porté sur un plaleau à trois pieds; autour de 
cette colonne sont disposés des vases coniques b, b, b, en verre ou en métal et em- 
boitès les uns dans les autres, de manière cependant à laisser des interstices 
plus ou moins grands , ainsi qu’on le voit dans la figure 6. Ces vases sont so- 
lidement mastiqués parleur partie inférieure, autour de la colonne sur laquelle 
ils doivent glisser comme des anneaux. On emplit les vases d’eau et l’on y 
dépose des fleurs que lon renouvelle à mesure qu’elles se flétrissent. Une sem- 
blable girandole garnie des différentes variètés de dahlias, offrait le coup- 
d'œil le plus admirable. La figure 7 représente le plan de Fappareil. 


Moyens de transporter des plantes vivantes pendant un voyage de long cours. 


Il arrive souvent que des plantes précieuses , recueillies ou élevées sur un 
autre hémisphère , ne peuvent résister aux périls d’une {traversée longue et 
souvent embarrassée, et que lorsqu'elles arrivent à leur destination, ce n’est 
pour l’ordinaire , que dans un état de souffrance tel qu’il leur faut plusieurs 
années pour se remeltre entièrement des fatigues du voyage. On a observé 
que ce ne sont point les changemens ou les alternatives de température , non 
plus que le défaut de soins qui nuisent à la conservation de ces plantes, mais 
bien les chocs accidentels qu’elles éprouvent par suite de la célérité qu’exigent 
presque toujours les manœuvres d’un navire ; ces chocs ou des chutes réilèrées 
occasionnent la rupture des pots, et alors la plante ne pouvant être prompte- 
ment rempotée, se trouve presque infailliblement perdue. 

Voiei quelques moyens de {ransport qui ont été employés avec succès dans 


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— 325 — 


de longs voyages, pendant lesquels les plantes, grâce aux précaulions prises, 
n'ont éprouvé aucune altération et sont arrivées sans le moindre accident. Le 
premier consiste dans une barrique A dont la moitié supérieure est percée sur 
ses flancs , de quatre ouvertures, que l’on garnit de grilles semblables à celles 
des cages qui doivent emprisonner des oiseaux; la partie opposée au fond est 
également garnie de grilles, et de plus, garantie par un couvercle rendu mobile 
par une charnière , et qu’on lève à volonté de même que la grille, lorsque les 
besoins de la culture des plantes l’exigent. Cet appareil ainsi construit, on 
dépose sur le fond de la barrique , que l’on aura préalablement percé de plu- 
sieurs petits trous, une couche de terre favorable à la végètation des plantes 
que l’on doit transporter, on la tasse suffisamment , puis on y arrange les plan- 
tes avec la précaution que les racines des unes ne nuisent point à celles des 
autres, et que toutes puissent parvenir sans obstacle, à absorber les sucs nourri- 
ciers dont elles auront besoin. Cela fait on achève la plantation de manière 
que la surface de la terre ou du terreau se {rouve à un pouce environ des ou- 
vertures de la moitié supérieure de la barrique. Pendant la traversée l’on n’a 
d’autre soin que de lever de temps en temps le couverele soit pour donner un 
peu plus d’air aux plantes, soit pour les arroser, ce que l’on fait toujours modé- 
rément quand l’eau douce est, comme à bord, l’objet d’une grande économie. 
On peut pour plus de sûreté revêtir les parois internes de la barrique d’une 
toile goudronnée et clouée ; elle augmente la solidité de l'appareil sans en 
accroître le volume. Il est bon aussi que les interslices de la grille en fil de fer 
soient assez petits pour ne point permettre aux rats ou autres animaux nui- 
sibles qui peuplent les bälimens, de s’introduire dans la barrique et dévaster 
la plantation. On peul aussi disposer la barrique de manière à recevoir un semis 
au moment de l’embarcation , alors les graines germent et croissént pendant 
la traversée comme elles le feraient dans le pays natal , et se trouvent à point 
d’être repiquées à l’arrivée. Cette pratique est même indispensable pour cer- 
taines graines que l’on n’a pu encore parvenir à faire germer hors de leur 
pays, soit que la traversée ait suffi pour éteindre en elles toute faculté germi- 
natrice, soit qu’un autre motif, inconnu jusqu'ici, ait rendu tous les soins 
infructueux. 

Quelquefois, et c’est le cas pour presque toutes les orchidées, il faut 
enlever les plantes que l’on détache, avec une partie de leur sol propre, 
c’est-à-dire le gravier du rocher ou la partie ligneuse en décomposilion, sur 
laquelle on les trouve parasites ; alors on entoure soigneusement la motte 
avec de la mousse et l’on en fait un paquet que l’on assujettit avec du fil de 
laiton. On arrange soigneusement ces plantes empaquetées dans une caisse 
ou coffre B (1) et C , avec ou sans compartimens , selon les avantages que l’on 
peut en tirer, et l’on remplit les interstices de mousse et de terreau , que l’on 


(1) Les bandes noires que l’on remarque sur le dessin de la caisse indiquent des ouvertures 
menagées entre les planches pour faciliter Ja circulation de l’air dans la caisse , lorsque l'on est 
obligé de tenir le couvercle abaissé. 


— 326 — 


entrelient humides. Ces plantes continuent à végèter et arrivent dans l’état 
où elles se trouvaient au moment où elles ont élè détachées , quelquefois 
même beaucoup mieux portanteset plus saines. 


Sièges de jardin. 


Les figures 8 et 9 de la même planche représentent des sièges de jardin 
d’une grande légèreté quoique fort solides , facilement (ransportables et com- 
modes en ce qu’étant pliés ou fermés, ils occupent très-peu de place. Les deux 
figures dispensent de toute description; dans l’une on voit le siège ouvert et 
développé, dans l’autre il est plié ou fermé 


MÉLANGES. 


Sur le produit de la calcination des coquillages , considéré comme engrais ; 
par M. Emize DEWAEL. 


La consommation des huîtres et autres mollusques à écailles ou testacés, est 
si considérable dans quelques villes des États-Unis, qu’à Boston des réglemens 
particuliers de police ont dù défendre de jeter dans les rues, les débris de co- 
quilles, qui auraient fini par les encombrer complètement. Les consommateurs, 
d’après ces réglemens, sont obligés de faire charrier ou transporter leurs co- 
quillages dans un endroit désigné où ils forment bientôt des amas considé- 
rables et d'autant plus infects qu’il reste, parmi ces coquilles, plus de cada- 
vres réjetés pour cause de putréfaction. En 1828, un habitant de Boston 
imagina de brûler ces coquilles afin d'observer quel serait l’effet du résultat 
de la calcination sur la culture ordinaire et variée des jardins; le succès ne ré- 
pondit pas d’abord à son attente, et quoiqu'il n’eût qu’à ramasser les écailles 
qu’on lui apportait , le produit de ses opérations ne suffisait pas pour en cou- 
vrir les frais; néanmoins avec de la persévérance, il est bien rare que l’on ne 
parvienne pas à faire fructifier une entreprise lorsqu’elle est basée sur des 
calculs positifs, et c’est ce qui arriva à M. Knapp ; ses appareils ayant été 
perfectionnés , et ses produits de calcination améliorès , ceux-ci furent recon- 
nus comme un engrais puissan{ que chacun s’empressa d'employer. De sorte que 
les écailles dont l’enlèvement et le transport coùlaient autrefois un franc par 
charretée sont maintenant recherchées et payées de six à huit centimes le bois- 
seau. Du 28 septembre au 30 décembre 1834, M. Knapp a reçu et converti 
en engrais 30,800 boisseaux de coquilles , malgré la concurrence qui s’est 
établie avec deux autres compétiteurs et qui font une consommation à peu 
près semblable. 

La construction des fours à calcination des coquillages varie pour la forme 


— 527 — 


et la capacité suivant les idées admises par le propriétaire, mais dans tous le 
combustible employé est la plus mauvaise qualité de houille , le menu géné- 
ralement rebuté. 

Tout le monde connaît la chaux ordinaire et son action comme engrais ; mais 
il parait que celle qui provient des coquilies exerce une puissance plus grande; 
par elle les débris de végétaux et d’animaux, disséminés et perdus dans les sols, 
sont plus complétement absorbès et la combinaison nutritive qui en résulte 
parait être mieux élaborée ou plus perfectionnée ; du moins est-elle plus con- 
venable aux racines des jeunes plantes surtout ; c’est ce qu’a prouvé une ex- 
périence comparative , plusieurs fois répétée, entre deux portions d’un même 
terrain également ensemencé , dont l’une était amendée avec la chaux ordi- 
naire el l’autre avec la chaux de coquillages. 

L'emploi de la chaux comme engrais exige une préparation première qui 
lui enlève sa grande caustlicité à laquelle nul corps organisé ne résisle ; cette 
préparalion est ce que l’on nomme vulgairement l'extinction, soit qu’on l’opère 
par l’aspersicn immédiate avec de l’eau, soit qu’on lui fasse absorber lente. 
ment l'humidité contenue dans l’atmosphère. On a observé que ce dernier 
moyen était le moins avantageux ; il n’est pas employé par M. Knapp qui ne 
vend même son engrais de coquilles que sous le nom de chaux délayée , in- 
diquant ainsi qu'elle a déjà été préparée et travaillée avec de l’eau. 

La quantité de cet engrais employé en Amérique, varie selon les terrains. 
Sur les bruyères récemment mises en culture, elle doit être beaucoup plus con- 
sidérable que sur les terrains anciennement cultivés; elle est moindre sur les 
sols qu’on laisse en jachère pour le parcage des troupeaux. 

L'effet de la chaux, comme je l’ai déjà dit, est d’absorber les racines, les 
mauvaises herbes , et de les convertir plus promptement en humus et en ter- 
reau; de neutraliser toutes les matières nuisibles à ia végétation , et de rendre 
nutritives les substances qui s’y trouvent et qu’elle décompose. Le délaye- 
ment avec l’eau facilite celte dernière opération. Si, par exemple, on la ré- 
pand sur une lande, elle y détruit ce qui s’y trouve de plantes de bruyère 
ou de mousse, décompose la couche première et la remplace par une sorte de 
savon {erreux , qui pénètre le sol et le rend cultivable. 

Sur les terrains marécageux desséchés, des applications suivies de chaux 
sont nécessaires parce que ces {errains contenant une grande quantité de ma- 
tières végétales peu altérées, il faut une action stimulante plus prolongée, pour 
opèrer complétement la conversion de ces malières en élémens de nutrition 
végétale. 

Les terrains argileux présentent une disposition nafurelle à se combiner 
avec la chaux et peuvent en souffrir une application plus souvent répétée ; 
cela est d’accord avec l’observation que, dans un sol , plus les proportions d’ar- 
gile, de sable et de calcaire se rapprochent et plus grande est la fertilité. 

Sur les terrains sablonneux , qui contiennent peu de matière végétale, Ja 
chaux se combine avec les particules les plus fines de ce sol, et leur donne plus 


— 828 — 


de consistance; elle y aflire l'humidité atmosphérique, et la rend moins sujette 
à sécher. 

Du reste en adoplant le principe de dissolution qu’exerce la chaux, on doit 
sentir que des applications trop répétées de ce moyen, épuiseraient bientôt en- 
tièrement un sol quelconque ; il ue faut l’employer largement que sur les 
terrains encore vierges el surtout le faire précéder tout fumier. Au contraire 
sur les {erres arables ordinaires on peut amener un mélange de chaux et de 
fumier , surtout lorsque l’effet doit être immédiat. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


SociËTÉ D'HORTICULTURE D'ANYERS. 


Exposition de Dahlias. — Le 11 septembre 1836, la Société a reçu dans 
le local affecté à ses exposilions, foules les fleurs de Dahlia qu'y ont dé- 
posés les nombreux amateurs. Le nombre de ces belles fleurs était considé- 
rable: il en éfait venu non-seulement de {ous les points du royaume, mais 
encore de Lille et de plusieurs autres villes ou communes frontières. 

D’après la décision d’un jury spécial le prix pour la plus belle collection 
de variètès de Dahlia, comme celui pour la fleur la plus méritante ont été 
décernés à M. De Knyff-Dellafaille. Ont été mentionnées honorablement les 
collections de MM. De Catters, J. De Knyff et Moons, à Anyers; de M”° Osy, 
à Wichem; de M. le comte de Rouvyroy, à Lille; de M. le chev. Parthon- 
De-Von, à Wilrick, de MM. Van Geert et Verschaffel{, à Gand, 

Ezposition de Fruits, — Les 23, 24 et 25 octobre, la Société d Horti- 
culture d'Anvers a tenu sa vingtième exposilion, consistant en fruils. 

On devait s’attendre à ce que cette exposition ne serait pas, cette année, 
aussi brillante que l’année dernière; le froid et l’humidité ont empêché 
les Raisins de parvenir à leur maturité ordinaire , les grands vents ont abat{u 
les fruits ayant le temps de les cueillir. Cependant si le nombre des fruits 
n’a pas élè aussi grand, la qualité de ceux qui ont été exposés a été aussi 
belle et aussi variée: il y avait plusieurs espèces de fruits nouveaux. Dans le 
beau contingent de M. De Meester, de Louvain, on a remarqué entre autres 
beaux fruits des Prunes dites d’octobre, et surtout la Poire récemment gagnée 
et que la reconnaissance générale a fait nommer Van Mons. La collection de 
M. De Rasse, de Tournai et celle de M. d’Esperen, de Malines, se dislin- 
guaient par le choix des meilleures espèces de Pommes et de Poires. On dis- 
tinguait aussi un superbe Ananas appartenant à M. De Pret-Moretus; celte 
variété , beaucoup plus forte qu'aucune autre, ayait dans sa circonférence 
cinquante-six cenlimètres, et vingt-trois centimètres de hauteur sans ycom- 


Ipome n horsfalliæ 


— 329 — 


prendre la vaste couronne de feuilles qui surmonte le fruit. Parmi les 
légames il s’est {trouvé des choux rouges pesant plus de treize kïlogrammes. 

La commission composée des juges et juges suppléans, s'étant réunie à 10 
heures du malin , a procédé aux différens concours, et a décerné les médailles 
ainsi qu'il suit : 

ler Concours. Pour le contingent le plus riche en fruits de genres différens. 
— Le contingent de M. Auguste Dellafaille a obtenu le prix; ceux de 
MM. J. De Kanyff, à Waelhem, et De Knyff-Van Hayre, à Anvers, les 1‘ 
et 2° accessits. 

2e Concours. Pour la plus belle collection de Poires et de Pommes. — 
La médaille a été méritée par la collection de M. De Knyff-Van Havre; le 
1° accessit, par celle de M. F. Muys, et le 2° accessit, par celle de 
M. M.-J. De Baraux. 

3° Concours. Pour la plus belle collection de Raisins d'espèces différentes. 
— Le prix a été adjugé à la collection de M. Mertens-Vloers, à Brasschaet ; 
les 1er et 2° accessits, à celles de M. Moens et de M. Auguste Dellafaille, 

4 Concours. Pour les fruits le plus nouvellement introduits dans le 
royaume. — Le prix a étè décerné au n° 352, Ananas providence blanche, 
de M. De Pret-Morelus. 

Le jury a désiré qu’en faveur des nouvelles espèces de Raïsins , in{roduites 
par M. Mertens-Vloers, une mention honorable fut accordée à cet horticulteur. 

5° Coxcours. Pour la médaille destinée au plus bel envoi de Fruits, fait 
par des personnes qui ne font pas partie de la Société. — La collection de 
M. De Meester de Louvain a mérité la médaille. 


SOCIÈTÉ D'HORTICULTURE DE ROUEN. 
Extrait des statuts arrêtés dans la séance du 6 juillet 1836. 


Art. 12. Il y aura chaque année deux expositions de fleurs, de fruits et 
autres objets concernant l’horticulture. 

Art. 13. Les membres de la Société, comme les étrangers, peuvent con- 
courir el exposer leurs produits. à 

Art. 14. Il sera accordé des prix aux concurrens. Des encouragemens 
seront aussi donnés aux bonnes méthodes de culture et aux inventeurs ou 
introducteurs d’objets nouveaux, reconnus utiles à l’horticulture. 

Art. 15. Si des membres de la Société concourent , ils ne pourront faire 
partie de la commission d’examen, et ne voteront pas sur tout ce qui les 
concerne. Îls peuvent exposer sans concourir. 

Art. 16. Les objets exposés ne seront enlevés qu’après le délai de l’ex- 
position. 

Art. 17. Une commission de cinq membres nommés par le bureau, pro- 
cédera à l’examen des objets soumis aux concours ou à la visite des lieux : 
elle fera son rapport à la Société, qui votera sur ses propositions. 

Tone HI. 42. 


— 330 — 


Art. 18. Les prix consisteront en médailles d’argent , de bronze, en men- 
tions honorables ou en sommes d’argent, au choix de la Société. Ces prix 
seront décernés en séance publique, lors des exposilions. 


BIBLIOGRAPHIE. 


CorTis Boranicaz MaGazixe; or Flower Garden displayed, etc.; par 
W. J. Hooker; nouvelle série, vol. X, n° 118. Octobre 1836. 


3521. Fucnsia MACROSTEMA; Var. RECURVATA. 

La Fuchsie à grosses étamines. qu'ont fait connaître Ruiz et Pavon , dans 
leur Flore du Pérou, publiée il y a environ trente-cinq ans, n’a paru dans 
nos collections qu’en 1823; on l’admira pour la beauté et l’étendue de ses 
fleurs, mais la variété que vient d’en obtenir M, Niven, à Dublin, par des 
semis réitérès, l'emporte encore en qualités sur l’espèce primitive. Comme 
elle, on la voit en fleurs pendant tout l'été. 

3322. VacciNiux vIRGATUM. R amis floriferis plerumque aphyllis ; racemis 
subcorymbosis, secundis, nutantibus, bracteatis ; corollis subcylindraceis , 
calycihus erectis ; foliis obovato-oblongis , integerrimis , utrinque acutis, 
membranaceis, deciduis , subtus pubescentibus ; germine semi-supero. 

V. Vircaruu. Hort. Kew. ed. 2. 2, 12. — Wir. Sp. pl. 2. 358. — 
SPRENG. Syst. veget. 2. 210. — Axpr. Botan. Rep. t. 181. 

Cette espèce, qui fait partie de la collection du Jardin Botanique de Glas- 
gow, et qui, vraisemblablement, existe dans plusieurs autres encore, est 
connue depuis 1767; elle l'était même avant, car tout porte à croire qu’elie 
a été soumise à l’examen de Linnè , qui l’a considérée comme une simple 
altération du V. corymbosum. Elle est originaire de la Caroline, et fleurit aux 
mois d’avril et de mai. 

3523. Soriya nerTERoPHyzLA. Foliis ovato-lanceolatis ; inferioribus ser- 
ratis , superioribus integerrimis : petiolis serratorum alatis. 

S.nereroPuyLLa. LixpL. Bot. Reg. 1466.—Sert. Bot. liv. 91.—Courrots, 
Mag. d'Hortic. 218. 

C’est un arbrisseau dont le port rappelle en quelque sorte la douce-amère 
de nos climats. Il a été découvert à la côte nord-ouest de la Nouvelle-Hol- 
lande et adressé à M. Lindley qui y a trouvé le type d’un genre nouveau 
qu’il a dédié au chevalier Richard Solly, protecteur zélé des sciences et spé- 
cialement de la botanique. 

3324. RoDRIGUEZIA SECUNDA. Pseudobulbis compressis, ovalibus; foliis 
lanceolatis, apice emarginatis, obliquis ; spicä cylindrace& , folüs longiore 
recurvé ; sepalo supremo fornicato ; petalis ovatis, obtusis ; labello abruptè 
deflexo : disco calloso apice cuneato emarginato. 

R. secuvps. Hume. Nov. gen. et pl. 1.t. 92. — Botan. Regist. 930. 

R. LanceoLaTa. Bot. Cab. +. 676. 


— 831 — 


PLruROTHALLIS? cOCGINEA. — Hook. Ex. FI. #. 199. 

Cette magnifique orchidée se trouve aux environs de Carthagène , dans la 
province de Popayan; mais elle parait originaire de la Trinité ; du moins c’est 
là qu’elle a été observée primitivement ; et la plante qui a servi à la description 
qu’en a faite M. De Humboldt, avait été recueillie à Démérary. On la cultive 
en Europe, depuis l’année 1819 ; elle y a été introduite par MM. Loddiges ; 
elle fleurit pendant l’été et l'automne. 

3525. SILPHIUM TEREBINTHACEUM. Foliis inferioribus amplis, cordatis, 
profundè dentato-serratis, longè petiolatis, subtüs margineque scabris ; pani- 
culis bracteatis. 

S. TEREBINTHACEUN, LiNN. Supp.—383.Jaco. Hort. Vind.v.1.p. 16. t. 43. 
— Micu. F1. Am. 2. 245. — Pursu. FI. Am. 2. 577.—EzL. Carol. 8. 463. 
— SrRENG. Syst. veg. 3. 629. . 

Cette plante, connue et cultivée en Europe depuisprès d’unsiècle, est'origi- 
naire de la Caroline et de la Georgie ; elle forme, dans nos plate-bandes de 
grandes plantes herbacées, un ornement que l’on accueille avec d’autant plus de 
plaisir, que ses larges et belles fleurs commencent à paraître vers les premiers 
jours de l’automne , alors que nos jardins perdent leur plus belle parure. 

3526. Monarpa ariSrata. Canescens ; foliis oblongo - lanceolatis, bas: 
angustalis ; floralibus bracteisque exterioribus, sessilibus, subcoloratis, apice 
longe subulato-aristatis ; calycibus striatis, pubescentibus ; fauce barbata ; 
corollæ tubo dentes calycinos vix excedente. 

M. arisrara. Numr, Cull. Tow. 187. — Bevru. Lab. p. 318. 

M. Nuttall a découvert , il y a quelques années, cette Monarde sur le {erri- 
toire de l’Arkansus, province des États-Unis de l'Amérique septentrionale, et 
M. Drummond vient de la retrouver aux environs du fort Saint-Philippe, dans 
la province de Mexico. C’est de là qu’il en a envoyé des graines à la Sociétè 
d’Horticulture de Londres. Semées de bonne heure, au printemps, les plantes 
ont fleuri au mois de juillet dernier. 

3527. Eurnorgia Boyer. Fruticosa, spinosa ; foliis numerosis, coriaceis, 
palentissimis, ovato-oblongis , relusis, cum mucrone basi utrinque spin 
validé patente ; pedunculis axillaribus cymosis, dichotomis ; bracteis duabus 
semi orbiculatis coloratis, basi unitis, concavis, involucrum includentibus ; 
involucri glandulis 5 semiorbiculatis. 

Nous sommes redevables au professeur Bojer, à l'ile Maurice , de la décou- 
verte de cette belle Euphorbe ; il Va trouvée dans l’une de ses excursions à 
Madagascar, et en a enrichi tout récemment les serres de l’Europe. La plante 
est en fleurs pendant tout l’été. 


Bririsca FLOWER GARDEN and ornamental shrubbery, etc. ; par R. Swger; 
2: série, n° 87. Octobre 1836. 


853. ROSA LUTEA; VAR. PLENA. 
354. NICREMBERGIA PHÆNICEA; VAR. ROSEFA. 


99 
— 33 


12 


Cetle jolie variété a été obtenue l'an passé, par M. Rogers de Battersea, 
d’un semis de graines du Vierembergia phænicea , fécondé par le pollen du 
N. nyctaginiflora. 

399. CENTAUREA BALSAmITA. Sericeo-conata; caulibus simplicibus ; foliis 
radicalibus lyratis; caulinis oblongis, mucronatis , integerrimis, petiolatis; 
capitulis ovatis ; involucri squamis glabris; appendice peclinato-palmaté ; 
radiis 3-partitis, disco brevioribus ; areol& achenii vertical. 

C. gazsawira. Lam. Dict. Encycl. 1. 667. — Wuzv. Sp. pl. 3. 2298. — 
SPRENG, Syst. veg. 3. 400. 

Carovus orienfalis costi hortensis folio. Tourner. Cor. p. 53.—1Iv. 14, 2. 
p. 349. 

Avant que les progrès de la civilisation eussent fait sentir aux peuples le 
besoin d’entourer leurs chefs d’un prestige dont ceux-ci ont bientôt abusé, 
ces chefs n’étaient que des pasleurs distingués ou par leurs richesses ou par 
leur audace , et qui avaient la coutume de faire garder et conduire leurs trou- 
peaux par des bouviers à cheval, que l’on nommail centaures, mot composé 
de xeyrco, je pique, et de +zusss, bœuf. Ces hommes auxquels l’habitude de 
soigner les bestiaux dans leur état de souffrance, avait inculqué les nolions 
primitives de la science d’Esculape, furent considérés comme des êtres sur- 
naturels, que la tradition toujours entachée de merveilleux, a dépeints sous 
une forme moitié homme et moilié cheval. Ils traitaient indistinctement et 
les bœufs et les hommes, n’employant pour remèdes que des plantes, et 
l’une de celles qui leur procuraient le plus de cures fut nommée Centaurex. 
Sans doute il serait difficile de retrouver cette plante des temps antérieurs à 
Dioscorides dans les cent cinquante et au-delà, que les botanisies modernes 
ont réunies sous le nom générique de Centaurea, mais quelques-unes d’entre 
elles jouissent de propriétés qui ont pu être remarquées dans les premiers 

âges de la médecine. Le genre conservé par Linné, dont il a groupé le grand 
nombre d’espèces en plusieurs seclions qu’il a dislinguées par des noms par- 
ticuliers, est représenté dans toutes les parties du globe et surtout dans 
l’Asie occidentale ; c’est à l'Arménie qu’appartient la Centaurée balsamite; 
elle y a été observée par M. Andrè, qui en a envoyé des graines au Jardin du 
roi, à Paris, en 1780, Elle fleurit au mois de juillet. 

356. Lupinus macroPmyiius. Perennis , hirsutus ; foliolis numerosis 
(12-15) lanceolatis, acutis; verticillis multifloris, contiguis ; calycibus ebrac- 
teolatis , pedicellos excedentibus ; labiüis integris ; inferiore lanceolato , acuto 
duplà longiore. 

Ce Lupin , qui se rapproche beaucoup du polyphylle, mais qui le surpasse 
encore en beauté, est originaire comme lui, de la Colombie ; c’est de celte 
belle contrée de l'Amérique du sud, que des graines en ont élè envoyées à 
M. Garvie, horliculteur distingué de Stratford, dans le comté d’Essex. La 
plante; qui est un des plus brillans ornemens de nos parterres, y déploie 
toute sa magnificence pendant la plus grande partie de l'été, 


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Elle est vivace ; sa tige s’élève à la hauteur dé trois à quatre pieds. Les 
feuilles sont portées sur un long pétiole assez grêle, et composées de douze 
à quinze folioles ciliées, lancéolées, aiguës, altenuées vers leur base, et dis- 
posées en rayons, autour du pétiole qui forme le point central. Les fleurs 
sont rassemblées par verticilles serrés, au sommet de la tige, et y forment 
ue magnifique grappe pyramidale, de plus d’un pied dé hauteur. Chacune 
de ces fleurs, dont le nombre s'élève à plus de quatre cents, adhère à la tige 
par un pédicelle cylindrique et d’un rouge pourpré. Le calice est bilabié, 
dépourvu de bractées :‘les deux lèvres sont entières, mais l’inférieure est 
beaucoup plus longue que la supérieure, lancéolée et subulée. La corolle est 
papilionacée, d’un bleu pourpré fort éclatant ; l’étendard est arrondi et mu- 
croné ; les deux ailes sont un peu moins longues, réunies en forme de bateau 
et conniventes à la base ; la carène est acuminée. Les dix étamines sont mona- 
delphes, c’est-à-dire que leurs filets sont réunis en un seul faisceau; cinq 
des anthères sont précoces et arrondies : les cinq tardives ont une forme plus 
alongée ; les filamens sont blanchâtres et glabres. Le style est subulé, ascen- 
dant , terminé par un stigmate obtus et velu. Le fruit consiste en un légume 
coriace , oblong et comprimé, renfermant quelques graines orbiculaires et 
aplaties. 


Nouvelle maison rustique. 


Encyclopédie d’horticullure pratique, ou cours élémentaire, complet et 
méthodique du jardinage, publiée par une société composée des 4000 pre- 
miers souscripteurs, et rédigée par une réunion d’horticulteurs dont font par- 
tie, MM. Audouin , professeur au Muséum d'histoire naturelle ; Bailly de 
Merlieux, secrétaire de la Société d’Horticul{üure; Baumann frères, pépiniéris- 
tes à Bolwiller; l’abbé Berlèse, de plusieurs Sociétés savantes; Bonafous, dir. 
du jardin botanique à Turin; Camuzet, chef des pépinières au Jardin du Roi; 
Chevreul, de l’Institut, prof. au Muséum ; Colin fils, chef des jardins royaux 
à Paris; le vicomte Debonnaire de Gif, vice-président de la Société d’Hor- 
ticulture; Drapiez, secrétaire de la Socièté d’ilorticulture de Bruxelles ; 
le vicomte Héricart de Thury, président de la Société d'Horticulture de 
Paris; Huerne de Pommeuse, de l’Institut ; Huzard fils, trésorier de la So- 
ciété centrale d'agriculture ; Jacques , chef des jardins du roi à Neuilly, de la 
Société d’Horticulture; Jaume Saint-Hilaire, auteur de la Flore et de la 
Pomone francaises, etc.; O. Leclerc-Thouin, de la Société centrale d’agricul- 
ture et de celle d’horticulture ; Loiseleur-Deslongchamps, vice-président de la 
Société d’Horticullure de Paris; Macarel, conseiller d’État ; Mallet, inspect. 
divis. des ponts et chaussées ; Mérat, botaniste, de l’Académie de médecine ; 
Michaux, auteur des Arbres forestiers de Amérique, ete. Mirbel, profes- 
seur de culture au Jardin des Plantes; Morin de Sainte-Colombe, de la Societé 


— 534 — 


royale et centrale d’agriculture ; Baron De Morogues, pair de France; Neu- 
mann, chef des serres chaudes au Jardin des Plantes; Pepin, chef de botani- 
que au Jardin des Plantes; N. Philippar, chef des serres tempérées au Jardin 
des Plantes; Poiteau, rédacteur des Annales de la Société d’'Horticulture de 
Paris; Redouté, peintre, professeur d’iconographie au Muséum; Rendu, secré- 
taire de la Société d’'Horticulture; Sageret , auteur de la Physiologie pomolo- 
gique, etc.; Baron Séguier fils, de l’Institut, de la Société centrale d’agricul- 
ture; Baron Silvestre, membre de l'institut; Soulange Bodin, secrélaire géné- 
ral de la Société d’Horticulture de Paris; Turpin, membre de l’Institut; Vil- 
morin, grenctier-pépiniériste , etc.. etc. 

Plus de 1500 figures représenteront tous les instrumens, ustensiles, ma- 
chines, bâtimens et fabriques, plans et dessins de jardins , et les principaux 
arbres, arbustes, plantes d'ornement, les fruits , légumes , etc, 

Cette nouvelle Encyclopédie du jardinage sera rédigée par des hommes qui 
ont le plus contribuë aux progrès de l’horticulture en France, et par les mem- 
bres de la Socièté royale d’Horticullure le plus capables de ne rien omettre 
d’essentie! ou de nouveau dans la pratique de l’art des jardins; la liste des col- 
laborateurs et le patronage de la Société royale d’'Horticulture sont, sans 
doute, à cet égard, le meilleur prospectus de cette publication. Au surplus, 
on ne négligera pas de profiter des excellens documens qui se trouvent dans 
les ouvrages français et étrangers déjà publiés, notamment dans l’Encyclope- 
die du jardinage et dans l'Encyclopédie d’arboriculture de M. Loupon, dont 
le succès et la réputation sont si grands, et l’on n’omettra aucune des nou- 
veautès récemment introduites dans les jardins de l’Angleterre et de la Bel- 
gique. 

Nous n’avons pas dû balancer dans la préférence donnée à la forme d’En- 
cyclopédie sur celle de Dictionnaire ; c’est le seul moyen de présenter un 
Tableau exact, complet et véritablement instructif, d’une science ou d’un art; 
un Dictionnaire n’est bon à quelque chose que quand il est terminé, et il n’est 
propre qu’à faciliter les recherches; or, ces avantages, il est facile de les pro- 
curer à la classification méthodique au moyen d’une Table alphabétique éten- 
due et bien faite, à laquelle, dans cet ouvrage, on donnera , en effet, tous les 
soins nécessaires. 

Au milieu de la mullitude d'ouvrages qui ont été publiés, depuis vingt ans, 
sur le jardinage, et malgré le mérite de quelques-uns, on peut dire qu'il n’en 
existe pas encore où l’horticulture ait étè embrassée, dans toutes ses parlies, 
avec ensemble et harmonie, et embellie par des figures nombreuses et bien 
faites. Quel sujet, cependant, prêtait mieux au piftoresque que l’art aimable 
et maintenant si généralement cultivé des jardins? 

L'Encyclopédie d'Horticulture pratique sera partagée en 8 divisions prin- 
cipales qui traileront : 1° Des Notions générales de Physique végétale et 
d'Horticulture; 2 Des Pépinières ; 8° Des J'ardins fruitiers; 4° De la culture 
des Jardins potagers et des maraîchers; 5° Des Cultures forcées, des Oran- 


geries et des Serres; 6° Des Jardins fleuristes; To Des Arbres, Arbrisseaux 
et Arbustes d'ornement, indigènes et exotiques; 8° De la Composition des Jar. | 
dins d'ornement. Les nombreuses sous-divisions de ces parties séparées for- 
meront des arlicles distincts, qui seront tous rédigés par les horticulteurs et 
praticiens le plus au courant de chaque spécialité, et toujours signés de leurs 
auteurs. 


Souscription avec droit de co-propriété. 


Les 4000 premiers souscripteurs inscrits, qui s'engagent à payer 56 francs 
(et 70 francs, s’ils veulent être servis par la poste), reçoivent, sans autre 
déboursé, 1° l'Encyclopédie d Horticulture ; 2 l'Encyclopédie des Ménages ; 
3° Le journal d'Économie rurale et domestique, pendant un an; 4° Un fitre 
d’Actionnaire co-propriétaire, leur assurant un 4000° dans la propriété et 
dans tous les bénéfices de l’entreprise , pendant toute la durée de la Société 
(10 ans). 

Plus de 1000 souscriptions ont été prises avant toute publicité donnée à 
cette nouvelle combinaison, si avantageuse pour les souscripteurs; car ellefait 
qu’au lieu de leur coûter, la Nouvelle Maison rustique leur rapportera. Elle 
transforme une dépense utile en une rente annuelle, qui peut s'élever 
à 50 francs. 

Les souscriptions sont adressées à la librairie Huzard si honorablement con- 
nue depuis plus de soixante ans, ef les fonds déposés, chaque semaine, à la 
banque de France. 


Conditions de la souscription ordinaire. 


L'ouvrage se composera de 200 feuilles petit in-4°, ou 1600 pages à 2 co- 
lonnes, équivalant à 16 volumes in-8° ordinaires, avec environ 1500 figures 
intercalées dans le texte. 

Il paraît, chaque semaine , par livraison de 2 feuilles. — Il sera donc ter- 


miné avaut 2? ans. 
Paris. Départ. Étranger. 


Chaque livraison de 2 feuilles. » fr. 30 c. » fr. 40 c. » fr. 50 c. 


Par abonnement de six mois ou 


Pom 20 ivrarsons: : : 2: - VAS à Se 8 75 10 50 
Par abonnement d’un an ou 50 
livraisons servies à domicile. . . 13 » 16 50 - 20 » 


Les personnes qui paient l'ouvrage en- 

tier à l'avance, et les souscripteurs à 

la Maison Rustique du XIX: siècle, ne | 

lenierent que 2... {4 25 » 32 » 39 » 
Toute personne qui place 6 exemplaires reçoit le 7° gratis. — On pourra 

toujours remplacer les livraisons gâtées ou perdues.— Les lettres non affran- 


chies ne sont pas reçues, 


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L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


NOVEMBRE 1856, 


— 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Sur les éemanations odorantes des végetaux et sur la possibilité d'en opérer 
la classification ; par le professeur Rarinesque. (Fin). 


Ve OrDRE. ODEURS ViREUSES. (Od. virosus). Odeurs fortes, plus ou moins 
fétides, et plus ou moins désagréables et virulentes. 


85. Genre. On. TrapaciNe. (Od. tahacinus). Semblable au Tabac, nau- 
séabonde , âcre , pénétrante. Analogue aux odeurs urique, suffocante et gra- 
véolente ; exemples : Vicotiana tabacum , etc., spec. Plantes et feuilles sur- 
tout sèches, etc. 

86. Genre. Ov. murixe. (Od. murinum). Semblable au rat. Pénétrante, 
un peu fade. Analogue aux odeurs characine , urique et vitécine; exemples : 
Myosotis, spec. Cynoglossum , sp., etc. 

87. Genre. On. GRAVÉOLENTE. (Od. graveolens). Semblable à lErigeron. 
Pénétrante, un peu aromatique, rebutante. Analogue aux odeurs dau- 
coïde , rutacée et safranée; exemples : Erigeron graveolens, Polanisia gra- 
veolens, Raf. (Cleome dodecandra, L.), ete. 

88. Genre. On. porRRACÉE. (Od. parraceus). Semblable au Poireau. Mé- 
lange des odeurs alliacée, gravéolente et ficoïde ; exemple: Allium por- 
rum, etc.,sp., etc. 

89. Genre. On. éBuuine. (Od. ebulinus). Semblable à l’Yeble. Mélange 
des odeurs sambucinée, vératrine et aroïde; exemple : Sambucus ebulus, etc. 

90. Genre. Op. ATROPÉE. (Od. atropeus). Semblable à l’Atrope; véné- 
neuse, luride et rebutante. Analogue aux odeurs vératrine , suffocante, nar- 
colique et daturine ; exemples : Afropa belladona, Mandragora ofhcinalis, 
Physalis, spec., Solanum nigrum, etc., sp., etc. 

91. Genre. Op. parurixe. (Od. daturinus). Semblable à la Stramoïne; 
vénéneuse, luride, nauséabonde. Analogue aux odeurs atropée , suffocante, 
cannabine et vitécine; exemples : Datura stramonium, etc., sp. Hyoscia- 
mus albus, etc., sp., etc, 

Toxe Il. 43. 


— 838 — 


92. Genre. On. virécive. (Od. vitecinus). Semblable à l’Agnus-castus. 

Mélange de vireux et de fade. Analogue aux odeurs daturine, aroïde 
-characine, etc.; exemples : feuilles de Vitex agnus-castus, sp. etc., Porcehia 
triloba, Scrophularia, sp., Antirrhinum, sp., Digitalis, sp. ete. 

93. Genre. On. ricinËe. (Od. ricineus). Semblable au Ricin. Mélange 
des odeurs vitécine, aroïde et cannabine; exemples : Ricinus palma-christi, 
et sp., Buxus sempervirens, Aristolochia, sp., Daphne, sp. Epilobium spi- 
catum, Fumaria, sp., etc. 

94. Genre. On. cicuraire. (Od. cicutarius). Semblable à la Ciguë, véné- 
neuse, luride, âcre. Analogue aux odeurs précédentes, ainsi qu’à la dau- 
coïde ; exemples : Cicuta, sp. Conium maculatum, Æthura, sp., OEnan- 
the, sp., ele. 

93. Genre. On. CANNABINE. ( Od. cannabinus). Semblable au Chanvre. 
Mélange de vireux et d’aromatique; exemples : Cannabis sativa, et sp., 
Humulus lupulus, etc. 

96. Genre. On. prussique. (Od. prussicus). Semblable à l’Acide prus- 
sique ou fleur de pêcher; âcre, vénéneuse, amère; exemples : Prunus sero- 
tinus, fl., Pr. laurocerasus, feuilles, Amygdalus communis, V. amara, 
Amygdalus persica, fl. Nerium oleander, f1., etc. 

97. Genre. On. AMÈRE. (Od. amarus). Semblable au Quassia-Amère, un 
peu aromatique, très-rapprochée de la précédente; exemples : Quassia amara 
et Q. simaruba, bois. Gentiana, sp., Frasera verticillata, Chironia, sp., 
rac. et plante, etc. 

98. Genre. Op. TANNIQUE. (Od. tannicus). Semblable au Tan où Tannin. 
Un peu amère, fade. Analogue aux deux précédentes et aux odeurs atramen- 
taire et aroïde; exemples : Punica granatum (écorce du fruit), Quercus, sp., 
écorce et galles, Rhus coriaria, Coriaria myrtifolia, et sp., feuilles, etc. 

99. Genre. On. ace. (Od. acris). Semblable aux plantes àcres. Péné- 
trante, variable. Analogue aux odeurs prussique, amère, ricinée, etc.; 
exemples : Squilla maritima et Thapsia garganica, rac., Ranunculus, sp., 
Aconitum, sp., Convolvulus, spec., rac., Ficus carica, lait et feuilles, etc. 

100. Genre. Op. piquante. (Od. pungens). Semblable à la Moutarde. 
Très-pénétrante, un peu âcre. Analogue aux odeurs muriatique, âcre, allia- 
cée, etc.; exemples : Sinapis migra, S. alba, S. geniculata, et spec., Bras- 
sica, sp., sem. Cochlearia officinalis, C. armoracia, rac. et spec., Sisym- 
brium, sp., et plusieurs autres plantes crucifères; Lepidium, sp., Rapha- 
nus, SP, rac., etc. 

101. Genre. On. MuRIATIQUE. (Od. muriaticus). Semblable à Acide mu- 
riatique. Pénétrante, un peu âcre et fade. Analoguc aux odeurs piquante, 
Acre et aroïde; exemples : Fucus, sp., Zostera, £p., et la plupart des 
plantes marines. 

102. Genre. On. ARoïDE. (Od. aroideus). Semblable à l’Arum. Analogue 
aux odeurs robertine, âcre, vitécine, ricinée, etc. ; exemples : Arum macu- 


— 859 — 


latum, À. triphyllum, et sp., Solanum lycopersicon, et spec., Thalictrum 
rugosum, elc. 

103. Genre. On. roserrixs. (Od. robertinus). Semblable à l’Herbe à 
Robert. Analogne aux odeurs aroïde, vitécine, ricinée, etc.; exemples : 
Geranium robertianum, et sp., Passiflora, sp., Phacelia bipinnatifida, ete, 

104. Genre. On. ATRAMENTAIRE. (Od. atramentarius). Semblable à l’Encre. 
Analogue aux odeurs aroïde, âere, tannique et anagyrée; exemples : Peziza 
atrata, Raf., et quelques autres champignons. 

105. Genre. Op. saFRANÉE. (Od. croceus). Semblable au Safran. Un peu 
aromatique, piquante. Analogue aux odeurs piquante, grayéolente et ruta- 
cée; exemples : C'alendula officinalis, etc. sp., Carthamus tinctorius, Po- 
lymnia canadensis, Crocus sativus, C. vernus, et autres espèces, etc. 

106. Genre. Op. narcoriQue. (Od. narcoticus), Semblable au Pavot. Un 
peu fade. Analogue aux odeurs safranée, daturine et vératrine; exemples : 
Papaver orientalis, P. rhœas, etc., sp., Lactuca virosa, etc., spec., etc. 

107. Genre. On. prasrique. (O4. drasticus). Semblable à la Rhubarbe. 
Intermédiaire entre les odeurs narcotique et bitumineuse ; exemples : Rheum 
palmatum, Rh. rhabarbarum et autres, sp., Rumex, sp., Convolvulus ja- 
lapa, et autres racines purgatives, etc. 

108. Genre. On. BITUMINEUSE. (Od. bituminosus). Semblable au Bitume. 
Analogue aux deux précédentes, et aux odeurs gravéolente et conyzée; 
exemples : Psoralea bituminosa, Ononis, spec., etc. 


VI° OrDre. OpEurs FADEs (0 dor insulsus). Odeurs peu fétides, adoucies, 
plus ou moins désagréables et plus ou moins fades. 

Elles correspondent aux odeurs douces, parmi la série des odeurs suaves, 
et les odeurs vireuses correspondent aux aromatiques. 

109. Genre. On. napacée. (O4, napaceus). Semblable au Chou et Navet. 
Un peu piquante. Rapprochée des odeurs piquante, vitécine et liliacée; 
exemples : Brassica napus, Brassica oleracea et autres espèces, Rapha- 
nus, sp., etc. 

110. On. réruLacée. (Od. ferulaceus). Semblable à la Férule. Très-rap- 
prochée de l’odeur daucoïde, mais fade; exemples : Ferula communis, F. tin- 
gitana, et sp., Pastinaca opopanax, Athamanta, sp., Caucalis nodiflora, 
et sp., Sium, sp., etc. 

111. Genre. On. cynarée. ( Od. cynareus), Semblable à l’Artichaut. 
Rapprochée des odeurs inulée et cyanée; mais très-fade; exemples : Cy- 
nara, sp., Carduus, sp., Serratula, sp., Vernonia, sp., etc. 

112. Genre. Op. rABacéE. (Od. fabaceus). Semblable à la Fève. Ana- 
logue aux odeurs cynarée et castanée; exemples : Faba vulgaris, Cicer arie- 
tinum, Pisum, sp., Phascolus, sp., Vicia, sp., Lathyrus, sp., etc. Cette 
odeur réside principalement dans les semences et dans les feuilles. 

113. Genre. On. casranée. (Od. castaneus). Semblable à la Châtaigne. 


— 640 — 


Analogue aux odeurs fabacéë, cynarée et orchidée; exemples : Castaneà 
vesca, C. americana, (leurs pistils), Theobroma cacao, Æsculus hippocas- 
tanum, Pavia, spec., etc. Principalement dans les semences. 

114. Genre. On. orncminée. (Od. orchideus). Semblable à l’Orchis. Très- 
fade, analogue aux odeurs castanée, spermatique et lactée; exemples : 
Orchis, sp.; beaucoup d’espèces, et principalement leurs racines. Cypripe- 
- dium acaule, fleurs. Satyrium, sp., Ophrys, sp., Malazis, sp., et presque 
toutes les orchidées tubéreuses, 

115. Genre. On. sPERMATIQUE. (Od. spermaticus). Très-fade, et rappro= 
chée des odeurs orchidée et castanée ; exemples : Castanea vesca, C. ameri- 
cana, C. pumila, Smylax, sp., Berberis, sp., Orobanche fetida, f., etc. 

116. Genre. On. LacrTée. (Od. lacteus). Semblable au Lait et à ses pro- 
duits. Analogue à l’odeur orchidée; exemples : Varcissus serotinus, qui 
a parfaitement l’odeur de la recuité, et quelques champignons celle du 
fromage. 

117. Genre. On. FuxGosE. (Od. fungosus). Semblable aux Champignons: 
Analogue aux odeurs lactée et orchidée ; exemples : la plupart des champi- 
gnons et particulièrement les comestibles. Agaricus, sp., Boletus, sp., ete. 

118. Genre. On. oLÉAGINEUSE. ( Od. oleaginosus ). Semblable à l'Huile. 
Très-fade ; analogue aux odeurs lactée et mucilagineuse; exemples : la plu- 
part des huiles végétales et des fruits ou semences qui les produisent. Li- 
num, sp., Olea cernua, Seramum, sp., Hamiltonia, sp., etc. 

119. Genre. On. MucILAGINEUSE. (Od. mucilaginosus). Semblable au Mu- 
cilage. Analogue aux odeurs oléagineuse et cérinée ; exemples : gommes 
végètales, Mimosa, sp., Malva, sp., Althea, sp. 

120. Genre. Op. cÉRINÉE. (Od. cerineus). Semblable à la Cire. Analogue 
aux odeurs mucilagineuse et lactée; exemples : fruits de Myrica cerifera, 
M. qale, etc. sp., Croton sebiferum , Ceroxylum, etc. 

121. Genre. Ov. panicée. (Od. paniceus). Semblable au Pain. Analogue 
aux odeurs cérinée, fabacée, etc.; exemples : Arfocarpus, sp., éte. 

122. Génre. On. mucorixe. (Od, mucorinus). Semblable au Moisi. Ana- 
logue aux odeurs orchidée et fungose ; exemples : Mucor, sp., Mucedo, sp., 
Byssus, sp., et autres champignons. 

193. Genre. On. riicine. (Od. filicinus). Semblable à la Fougère. Ana- 
logue aux odeurs mÿcirine, panicée et fabacée ; exemples : les racines de la 
plupart des Fougères, et souvent leurs frondes. 

- 124. Genre. On. séracés. (Od. betaceus). Semblable à la Poirée. Un peu 
douce, analogue aux odeurs filicine, herbacée et faginée ; exemples : Beta 
vulgaris, B. Cicla, etc. Leurs racines principalement. 

195. Genre. On. conrervine. (Od. confervinus). Semblable à la Conferve. 
Analogue aux odeurs muriatique, salsolée et characine; exemples : Con- 
ferva, sp, Tremella, sp., Potamogeton, sp.; Zannichellia, sp., et la plu- 
part des plantes aquatiques d’ean douce: 


— 841 — 


126. Genre. Op. sazsozés. (Od. salsoleus), Semblable à la Soude. Ane- 
logue aux odeurs confervine, characine et murialique ; exemples : Salsola 
soda, S. sativa, S. kali, elc., sp., Inula crithmoides. Salicornia, sp., Ca- 
chrys, sp., et la plüpart des plantes grasses maritimes. 

127. Genre. On. ctrRuLINE. (Od. citrulinus). Semblable à la Citrouille. 
Analogue aux odeurs précédentes ; exemples : Cucurbita citrullus, etc., 
sp., elc. 

128. Genre. On. PÉPONIDE. (Od. peponidus). Semblable aux Melons 
d’eau. Analogue aux odeurs citruline, acorée, acinée et cucumide; exem- 
ples : Cucumis pepo, ete., spec., Bryonia, sp., Melothria, sp., etc. 

129. Genre. On. cucumine. (Od. cucumidus). Semblable au Concombre. 
Analogue aux odeurs péponide, robertine et herbacée ; exemples : Cucumis 
sativus, fruits. Medeola virginica, rac., Solanum dulcamara, Sycios, sp., 
Bryonia, sp., Passiflora , sp., les plantes, etc. 

130. Genre. On. HERBACÉE. (Od. herbaceus). Très-fade, presque inodore, 
- offerte par la plupart des plantés graminées, en froissant leurs feuilles -ou au- 
tres parties. C’est la dernière et la plus étendue de toutes les odeurs, sem- 
blable à cet égard à la couleur verte, qui domine parmi les végétaux. 


Conclusion. 


Voilà le résultat analytique de mes recherches sur les odeurs végétales. 
Ce n’est qu'après un travail pénible, que je suis parvenu à comparer entre 
elles toutes les odeurs que j’ai mentionnées, el cependant je suis bien loin 
de supposer que mon {ravail soit parfait et complet; mais j'espère que l’on y 
aperceyra quelques rapprochemens heureux, et le désir de contribuer à 
répandre quelque clarté sur un sujet qui avait été longtemps négligé. Si mes 
efforts réussissent à y allirer l’attention dés bolanistes et des physiciens, les 
résultais les plus heureux en seront sans doute bientôt le fruit, et l’on pourra 
enfin espérer de voir surgir la science osmique de l’obscurité profonde 
où elle a été plongée jusqu'ici. 

En attendant , le fruit immédiat de mon travail sera probablement de fixer 
convenablement nos principales idées sur tes odeurs, et de désigner les termes 
précis dont elles sont susceptibles ; de suggèrer de nouveaux et bons noms 
spécifiques pour les plantes qui les offrent, et de rapprocher les odeurs qui 
ont entre elles des affinités : peut-être même de présenter quelques nouvelles 
vues, et d'indiquer souvent des comparaisons médicales qui pourront guider 
dans le choix, l'emploi et la substitution des médieamens. Car les odeurs 
sont après les saveurs, les plus essentielles indications des propriétés utiles 
ou nuisibles des plantes, et celles qui offrent les mêmes odeurs ou des odeurs 
analogues, jouissent généralement de propriétés semblables. 


— 


— 342 — 


CULTURE. 


Notice sur la Plante-d'Air du Bresil, Pourretia aëranthos; par 
M. Toucaro. 


Celte plante, originaire du Pérou, porte aussi le nom de Tillandtia 
aéranthos ; elle est de la famille des Broméliacées , dont elle forme une sous- 
division ; elle fut nommée Pourretia, par Ruiz et Pavon, en mémoire de 
l’abbé Pourret, botaniste français; sa désignation aéranthos indique assez 
qu’elle ne vit que d’air. Le premier individu de cette espèce arriva en Europe, 
en 1820, et fut recu par M. Dupuis, directeur du Jardin des Plantes de 
Bordeaux, qui l’adressa à M. Louis Noiselte, à Paris. Celui-ci la conserva 
quelque temps, mais bientôt la plante mourut , et il n’en fut plus question. 

En 1835, j'en ai recu quelques individus d’un de mes amis, M. Léon Oursel; 
j'en ai adressé un à M. Jacques, jardinier en chef du roi, à Neuilly, qui me 
l’avait demandé; j’ai conservé les deux autres. Celui dont je vous parle 
est en fructificalion : il a parfaitement fleuri en serre chaude, où est encore 
conservé l’autre pied, dont la fleur est passée , mais qui n’a pas fructifié. 

Cette plante singulière n’a pas besoin des sucs nourriciers de la terre pour 
vègèter ; elle puise dans l’air les alimens nécessaires à son existence et à sa 
propagation. Sa fleur est élégante et ses brillantes couleurs composées de deux 
spathes scarieuses écarlates, renfermant une fleur, ou calice coloré, d’un 
bleu foncé très-pur, à trois divisions, rendu plus vif encore par la couleur 
jaune des étamines, attirent les regards et en font un objet de curiosité, attendu 
surtout son genre de vie. Aussi, cette plante , à Monte-Video, son pays, at-elle 
été admise pour l’ornement, et par son originalité, à décorer les fenêtres qui, 
ordinairement , sont garnies de treillages en fil de fer. Favorisée par le climat 
et la température, elle y vit très-bien , y fournit de grosses touffes que l’on 
sépare pour la multiplier. 

Dans votre Herbier de l Amateur de Fleurs , vous donnez n° et pl. 341, la 
figure de cette plante, et en décrivez la culture. Il faut, dites-vous la placer dans 
un pot rempli de sable; c’est ainsi, que vous en avez conservé. Je n’ai point 
suivi celte culture: je ne l’ai pas suspendue en l’air, enveloppée de mousse, 
comme plusieurs personnes l’ont fait. Voici le procédé que j’ai employé et qui 
m’a parfaitement réussi : J'ai placé dans un pot des débris de bois pourri et 
de la terre de bruyère sablonneuse; et j'ai recouvert le pot de mousse , que 
j'entretiens humide ; le tout est placé à l'ombre, dans la serre chaude : la 
plante se porte bien et fournit des rejetons. 

La racine est contournée, en forme de limaçon, et garnie de chevelu dur et 
crèpu, évidemment destiné à s’accrocher à des supports, ou à une surface en 


— 843 — 


réseau. Comme je l’ai dit, cette plante est de la famille des Broméliacées , et 
se rapproche du genre Tillandtia (hexandrie monoginie ). Ses feuilles sont 
d’un vert glauque, raides, aiguës et piquantes ; elles ont environ trois ou quatre 
pouces de longueur, et sont garnies de pores très-apparens; leur tissu est 
lâche, et l’on remarque facilement qu’il est destiné à absorber une partie des 
fluides de l’air atmosphérique. 

Les six étamines sont à filet plat , à anthères longues, insérées sur le rè- 
ceptacle. L’ovaire est supère, à style filiforme, terminé par un stigmate tri- 
fide, muni de papilles ; la capsule est trigone et triloculaire; les loges sont 
garnies de graines très-fines ; il y a sept à huit fleurs à chaque hampe. Cette 
plante offre un aspect agréable, et plait autant par son port, qui représente 
un Ananas en miniature , que par l’originalité de son existence. 


Sur la culture du Pin piquant, Pinus pungens ; par M. Lorse.. 


Il y a quatre ans que j'ai semé ce Pin, et déjà plusieurs centaines de plantes 
sont repiquées dans diffèrens terrains et à diverses expositions. Elles sont d’une 
croissance très-lente, du moins dans leur jeunesse, et semblent ne pas s’accom- 
moder des terrains humides, bas ou élevés. Elles prospèrent mieux en terrain 
élevé, sec, sablonneux , rocailleux , même ombragé, pourvu qu'il soit 
sec (1). Elles ne craignent nullement la sécheresse, quelque grande qu’elle 
puisse être. 

Aussitôt que ces jeunes arbres sont plantés en terrain humide, ils jaunis- 
sent, leur extrémité se dessèche et ils périssent en peu de temps. Mais, dès 
qu’on s'aperçoit qu’ils commencent à jaunir, on peut les relever de suite et les 
replanter en terrain sec, pendant toute la belle saison; en trois semaines ils 
reprennent toute leur verdure ; si on fait cette opération en hiver , ce ne sera 
qu’au printemps qu’ils reverdiront. 


Sur le Melon musqué ; par M. Loiser. 


En 1834, M. Marc a rapporté de la Lombardie des graines d’une sorte de 
Melon nommé, dans le pays, Moscatello, Melon musqué; il a bien voulu 
m’en donner quelques unes, et j’en ai essayé la culture en 1835. N’ayant pu 
rapporter ce melon à aucune de nos variétés cultivées , j’ai cru devoir porter 
à la connaissance des amateurs le résultat de mon premier essai , l’opinion 
que je me suis faite de son mérite, et mes idées sur la modification que me 
semble demander sa culture. 

Le 5 mars , j'ai semé plusieurs graines de ce Melon sous châssis : un seul 


(1) M. Soulanse Bodin fait observer qu’en effet ce Pin est indiqué comme croissant sur les 
leux élevés et rocailleux de l'Amérique du nord, 


— 344 — 


pied y est resté, et a été soigneusement cullivé. Il a poussé moins vigoureuse- 
ment que les autres espèces hâtives cullivées comme lui; il a fleuri à la même 
époque qu’elles, a produit beaucoup de fleurs mâles et peu de femelles ; trois 
de ces dernières ont nouë, et deux ont amené leurs fruils à maturité. Le plus 
gros des deux avait 7 pouces de longueur sur 15 de circonférence ; il était à 
côtes peu saillantes, mais bien dessinées, légèrement brodé, et ayant l’om- 
bilic fortement dessiné. Il a étè frappé le 7 juin , et de vert cendré qu’il était, 
il a passé au jaune en répandant une odeur de Melon forte et pénétrante. Ilest 
resté huit jours sur la couche dans cet état, loujours très-ferme, et ayant la 
queue très-cernée. Je l’ai ensuite coupè et conservé encore deux jours. En 
Pouvrant, j'ai trouvé la chair très-rouge, ainsi que je m’y attendais, assez 
fine , sans eau , de bon goût, un peu musquée , mais sèche et ferme, par con- 
séquent inférieure à celle de plusieurs de nos bonnes espèces. 

Pendant la croissance de la plante, je présumais que la culture sous châssis 
ne lui convenait pas, car elle me paraissait toujours souffrante. 

Le 4 mai, j'avais semé plusieurs autres graines de cette même espèce, sur 
couche sourde et sous cloche ; un seul pied y a été conservé, et a poussé avec 
beaucoup moins de vigueur que les autres espèces, soignées de même. Il a 
produit quatre Melons absolument semblables à ceux venus sous châssis, 
excepté qu’ils étaient plus brodès : deux se sont fendus après avoir été frappès 
et que leur queue fut bien cernée. Je les ai cueillis tous quatre dix joursaprès, 
et leur ai trouvé absolument les mêmes qualités que ceux venus sous châssis. 

Le 10 mai, j'ai fait un trou de 16 pouces carrès et de 6 pouces de profondeur, 
je Pai rempli de fumier à demi consommé , sur lequel j'ai mis la terre du trou, 
De suite j'ai semé dessus deux graines du même Melon; elles ont levé au bout 
de cinq jours, et je n’ai conservé que le pied le plus vigoureux; soigné comme 
les précédens, il a poussé avec moins de vigueur, mais il a noué une 
plus grande quantité de fruits que les autres pieds : cinq de ces fruits sont 
arrivés à malurilé et à la même grosseur que celui sous châssis, et ont offert 
les mêmes caractères el la même qualité. 

Ce Melon a besoin d’être soumis à de nouvelles expériences, et je me 
propose de le faire. Jusqu’à présent , il parait peu productif sous châssis, 
davantage sur couche sourde et sous cloche, et plus encore sur un trou rempli 
de fumier à la manière des potirons. Peut-être réussira-t-il en pleine terre. Il 
exige peu d’arrosemens, et il a le mérite de se conserver sain, longtemps après 
sa parfaite maturité, sans que sa qualité diminue. 


Greffes conservées pendant huit mois en état de fraîcheur ; par M. Lucus, 


M. Lucus a fait part à la Société centrale d'agriculture de Nancy, d’un 
procédé à l’aide duquel il a obtenu un plein succès avec des greffes recueillies 
en septembre et placées en fente sur les sujets, en avril suivant. Dans un 


"045. — 


voyage qu’il fit en Normandie, il coupa ces greffes, en leur lafssant un peu 
de bois de l’année précédente ; pour les disposer à voyager, il enveloppa de 
mousse humide la partie coupée, et le reste fut entouré d’un linge double, 
mouillé et légèrement ficelé. M. Lucus ayant séjourné quelques jours à Paris, 
développa les greffes et les plaça dans un vase avec un pouce d’eau seule- 
ment, en ayant soin de les arroser de temps en temps avec la main. Au 
bout d’un mois, lors de son départ, il les replacça dans l'enveloppe humide, 
et, arrivé à Nancy, il ficha ses greffes dans une terre douce et exposée au 
nord. Ces greffes employées au printemps ont bien réussi, et, M. Lucus a 
remarqué que la plupart ont fleuri; quelques-unes porté fruit dès la pre- 
mière année. Par ce procédé, qui n’est pas assez connu, on voit que les pé- 
piniéristes pourront toujours se procurer les bonnes espèces qu'ils rencontre- 
ront dans leurs voyages. Quant au fait de la précocité de la floraison, il 
doit être l’objet de nouvelles expériences. 


PLANTES NOUVELLES ET D'AGRÉMENT. 


Pelargonium pelagineum superbum. 


Cette varitlé, récemment obtenue, est de beaucoup supérieure à toutes 
celles que possèdent les amateurs qui font collection de Pelargonium ; en ce 
que sa panachure de bleu violacé et de rouge-pourpre est très-constante et 
que la fleur est d’une étendue plus considérable qu’on ne l’a encore observée 
jusqu’à présent. La plante à d’ailleurs un port très-agréable. On l’a vue en 
fleurs, il y a peu de {emps, dans la collection de ia Société royale d’horti- 
culture de Bruxelles. 


Pelargonium nigrum. 


Cette plante, envoyée de Vienne à M. Lemon, il y a quatre ans, était 
alors seulement curieuse par le violef-noir de ses petites fleurs. Multipliée 
de semis, par M. Lemon, elle a produit plusieurs variétés à fleurs plus 
grandes, diversement striées et maculées, mais conservant toujours le violet- 
noir de leur mère. Le port particulier de ces plantes et la couleur inusitée 
de leurs fleurs semblent en faire une race distincte dans les Pelargonium. 
Dans les nouveaux semis que se propose M. Lemon, si les fleurs qu’il pourra 
en obtenir sont encore plus grandes que celles déjà gagnées, il en résultera 
des plantes dignes de figurer à côté des plus belles variétés, et qui s’en dis- 
tingueront toujours par la couleur particulière de leurs corolles. 


rome IE. 44. 


— 346 — 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. 


Sur les deux espèces de Solanum, envoyées d’ Amérique comme étant les 
types sauvages de la Pomme de terre; par M. Vimori. 


Deux plantes, trés-voisines l’une et l’autre de la Pomme de terre, ont été, 
depuis quelques années , trouvées à l’état sauvage dans deux contrées diffé- 
rentes de l'Amérique, et envoyées en Europe comme étant ou pouvant être le 
type de notre espèce cultivée. Les observations auxquelles elles ont donné lieu 
étant de nature à intéresser les horticulteurs, je vais présenter l’exposé de 
celles qui sont venues à ma connaissance, 

La première de ces plantes a été rapportée du Chili, en 1822, par 
M. Alexandre Caldeleugh et plantée dansle jardin de la Société horticulturale 
de Londres; l’autre, trouvée en 1628 dans les montagnes du Mexique par 
deux naturalistes allemands, MM. Schiede et Deppe, a été cultivée au jardin 
botanique de Berlin. 

L'espèce provenue du Chi!i est d’une végétalion vigoureuse et offre, dans 
toutes ses parties, la plus grande ressemblance avec notre Pomme de terre, 
dont elle diffère seulement , à quelques égards, par son mode de végétation :. 
aussi est-elle excessivement traçanie ; sur la fin de l’été on voit ses drageons 
percer et s’élendre quelquefois à une distance considérable; sa floraisop est 
plus abondante que celle d’aucune des variétés cultivées : les premières tiges 
‘ d’abord, puis ensuite les drageons, se couvrent successivement, jusqu'aux 
gelées, de panicules de fleurs blanches, belles et bien épanouies, mais qui, 
malgré leur bonne apparence, coulent cependant sans exception : j’ai vu nouer 
cette année, pour la première fois, une seule baie qui s’est arrêtée et flétrie 
à moilié de son développement et qui ne contenait aucune graine formée. Les 
tubercules sont ordinairement peu nombreux, fort petits, blanchâtres , un peu 
lavés de rouge, et de mauvaise qualité. 

Cette espèce a été l’objet d’une notice très-intéressante de M. Sabine, publiée 
dans les Transactions de la Société horticulturale de Londres, et dont. les 
conclusions sont : que l’on doit la considérer comme le véritable {type de la 
Pomme de terre, comme le So/anum tuberosum sauvage. Cette opinion ne me 
paraît pas contestable ; il faut seulement admettre, pour en compléter les bases, 
1° que la plante grène dans son pays natal ; 2° que, probablement les anciens 
habitans, ou les colons espagnols, l’auront semée et en auront obtenu des 
variétés non traçantes, à {ubercules beaucoup plus gros, de bonnes Pommes 
de terre enfin, sinon égales à celles que nous connaissons aujourd’hui, du 
moins telles que l'Amérique en devait posséder déjà, lorsque sir Walter 
Raleigh y a pris eelte admirable plante pour l'introduire en Europe. 


1l ne pense pas, du reste, que la possession de l’espèce originaire chilienne. 
puisse nous offrir une utilité réelle ; la plante ne grène pas sous notre climat, 
nous ne pouvons essayer, ne füt-ce que dans des vues d'instruction ou de 
curiosité , de renouveler l’épreuve de son amélioration directe. Elle n’aura 
done pour nous qu’un intérêt historique et botanique, mais cet intérêt est 
assez grand pour que nous devions conserver , je dirais presque religieuse- 
ment, cette souche première d’une plante devenue pour nous si précieuse. 
Aussi en planterai-je tous les ans quelques tubercules ; comme je lai fait 
depuis que je la possède. 

La seconde espèce , ceHe rapportée du Mexique, a , de même que la prè- 
cèdente, une ressemblance assez prononcée avec la Pomme de terre, pour 
que MM. Schiede et Deppe aient cru qu’elle en était le type originaire et 
l’aient envoyée en Europe sous cetie désignation ; maïs les indiviäus cultivés 
dans le jardin botanique de Berlin l'ont fait regarder comme étant spécifique- 
ment différente : MM. de Schlechtendahl , professeur de botanique à Halle, 
et Bouche , en en publiant la description et la figure , sous le nom de Solanum 
stoloniferum , ont établi et molivé eette opinion , qui a été adoptée par le pro- 
fesseur De Candolle. Quelques {ubercules m'ayant été envoyés de Berlin, je 
rendrai compte ici de ce qu’ils m'ont offert. La plante est, dans {outes ses 
parties , beaucoup plus petite qu'aucune de nos variétés cultivées el que l’es- 
pèce du Chili; les tiges ne s’élévent que de 16 à 22 centimètres (6 à 8 pouces), 
les feuilles sont dans la même proportion ; enfin , c’est une véritable minia- 
ture de la Pomme de terre. Elle a de commun avec celle du Chili de tracer à 
l'excès et de fleurir pendant longtemps, mais, au contraire de celle-ci , elle 
grène en abondance ; presque chaque fleur produit une baie. Les {ubercules. 
sont , de même, petits el peu nombreux, mais mieux faits , souvent un peu 
comprimés el de couleur jaunâtre. Il est difficile, en voyant et la plante et 
les tubercules, de se défendre de l’idée que peut-être il y aurait deux types 
différens de nos Pommes de {erre , et que celie-ci pourrait être la souche de 
toutes ou d’une partie de nos variètis jaunes. Malgré l'opinion de 
MM. Schlechtendahl et Bouche, et celle, surtout, du célèbre professeur de 
Genève, j'avoue que ce doute me parait proposable : si l'on examine en détail 
une série de variétés cultivées, plusieurs d’entre elles pourront offrir des 
différences presque aussi grandes, même dans les anthères et dans les fruits , 
que celles qui ont motivè ici la séparation des deux espèces. 

Sans insister, au reste , sur cette observation, que le temps devra confirmer 
ou détruire, je dirai que le Solanum stoloniferum est d’un beaucoup plus 
grand intérêt pour nous que la première espèce dont j'ai parlé. En effet , nous 
pouvons , au moyen des graiues qu’il produit, essayer son amélioration par le 
semis. Si nous y réussissons et que l'espèce soit botaniquement différente de 
la Pomme de terre, ce sera un tubercule nouveau , qui peut-être rivalisera 
avec son analogue. Si l'identité, au contraire , était reconnue , ce serail, au 
moias, la solution d’un problème intéressant de botanique agricole, mais, 


— 348 — 


par dessus tout , c’est une excellente occasion d’étudier les effets de la culture 
améliorante sur une plante sauvage. Cette partie si ulile et si curieuse en même 
temps de l’industrie horticole, qui dans les temps anciens a dû créer la plu- 
part de nos bons légumes, est aujourd’hui presque entièrement délaissée ; 
nous oblenons beaucoup de variétés nouvelles de nos espèces déjà améliorées, 
mais rien de celles qui sont encore à l’état naturel ; nous ne le tentons même 
pas. J’ai montré dernièrement , en refaisant la carotte des jardins au moyen 
de celle de nos champs , que les succès en ce genre n’élaient ni trop longs, ai . 
même difficiles (à l’égard, du moins, de certaines plantes). Je propose au- 
jourd’hui aux amateurs d’horticullure, de renouveler cette épreuve sur le 
Solanum stoloniferum. 


Sur la Vesce velue, Viscia villosa; Rorn. 


Une note sur une plante nouvelle pour l’agricullure, fait connaitre sa vigou- 
reuse végétation et l’abondance des graines qu’elle produit, ce qui la rend 
précieuse comme fourrage. Les graines de quatre plantes, semées cette année, 
en ont produit huit livres. La Vesce velue est rustique et supporte bien 
l'hiver ; semée en octobre ou dans le commencement de mars, elle entre en 
fleurs dans les premiers jours de juillet, et alors les plantes forment une 
masse d’herbage succulent , dont les bestiaux et les chevaux sont excessive- 
ment friands. 11 ne faut pas confondre cette Vesce avec la Viscia pseudo- 
cracca qui lui ressemble sous quelques rapports. Selon M. Loudon, la Vesce 
velue est une plante annuelle, indigène à l’Allemagne, s’élevant à la hau- 
teur de trois pieds et fleurissant en juin et en juillet. Elle fut introduite en 
Angleterre, en 1815; semée le 10 avril, elle y a fleuri vers le 20 juin, eta 
donné une abondante récolte de graines mûres dans la dernière semaine du 
mois d'août. La hauteur moyenne des plantes était de huit pieds, et le four- 
rage séché fut trouvé double en quantité de celui du ray-grass. Cette Vesce 
peut devenir un fourrage important dans le printemps, époque où le four- 
rage vert est souvent {rès-rare, et c’est ce qui nous a engagé à donner les 
détails qui précèdent. 


Conservation des Choux-fleurs. 


Les Choux-fieurs sont l’un des légumes le plus généralement. estimés, et 
dont il est conséquemment le plus intéressant de pouvoir prolonger la durée 
pendant l’hiver. Aux divers moyens de conservation proposés et qui ne lui 
ont pas réussi, M. Ræœsen a substituè celui-ci : en automne, lors des der- 
nières gelées blanches, il fait arracher, par un beau temps, tous les Choux- 
fleurs dont les têtes sont entièrement formées, ou le sont au moins à moitié ; 
il en fait rapprocher les racines à six pouces du collet; il plonge ces racines 


— 849 — 


plusieurs fois dans l’onguent de Saint-Fiacre, auquel il ajoute un peu de 
fumier pour le rendre plus épais, et il en forme une boule autour des racines. 
Les Choux-fleurs ainsi préparés, sont suspendus dans la serre aux légumes 
ou dans un lieu sain et à l’abri des gelées, la tête en bas, au moyen d’osiers 
attachés à des perches; il ne supprime point les feuilles dont la flétrissure lui 
indique les têtes qu’on doit consommer les premières. Au reste, pour pro- 
longer leur conservation , on peut plonger de nouveau, pendant une heure 
ou deux, les pieds dans une composition semblable à la première, mais plus 
liquide , et renouveler cette opération autant de fois qu’on le juge nécessaire. 
Ce procédé conserve les Choux-fleurs , dans un parfait état, jusqu’à la fin de 
février. 


INDUSTRIE ET CONSTRUCTIONS HORTICOLES. 


Moyen d'employer des lames de sinc à la confection des treillages de jardin ; 
L par M. GiraRp. 


« Munissez-vous d’une règle, d’un compas, puis d’un outil aigu, recourbé 
» de la pointe, et tranchant à vif, tracez un sillon franc et droit sur la feuille 
» de zinc laminé ; un deuxième, ensuile un troisième, selon les dimensions 
» de largeur voulue; placez ensuite la première ligne sur l’angle d’une 
» table ou d’un établi, frappez dans la direction de la ligne, et, en rabaltant 
» avec un petit maillet de bois, la bande, quoique légèrement incisée, tombe 
» aussitôt. Ainsi agit sur le verre le tracé superficiel du diamant. On obtient 
» de même la deuxième ligne et les suivantes, puis on les coupe à la lon- 
» gueur voulue, soit par le même moyen, soit avec une cisaille; et, quand 
» il s’agit du placement, un trou fait à l’extrémité, soit avec un poinçon en 
» appuyant sur un {as de plomb, soit plus commodément avec une vrille ou 
» un foret, et quand l’un des bouts est assujetti au bâtis, on tire fortement la 
» lame avec une pince et on la fixe avec tension à l’autre bord; rien de plus 
» simple que cette première opération; mais la deuxième exige avant le 
» clouement l’enlacement préalable. Aurait-on besoin de longues dimensions, 
» on les obtiendrait en joignant avec des rivets, ou mieux en décapant les 
» surfaces qui doivent se baiser avec un peu d’acide muriatique ; une goutte 
d’étain à soudure étant intercalée, on approche un fer rouge de plombier, 
» et de suite s’établit la plus intime adhérence. 

» Ces longues lames deviendraient surtout nécessaires si on avait l’inten- 
» lion de les fixer le long des murs en remplacement des treillages en chà- 
» laignier, et, dans ce cas, au lieu de se servir d’osier pour accoler les 
branches des arbres, on emploierait le fil de plomb étiré, lien qui n’a pas 
le désayantage de se casser, encore moins de blesser les tiges. » 


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FRUITS NOUVEAUX : ARBRES FRUITIERS, sre. 


Description de la variété de Poire Colmar-Navez, et de l'arbre qui la 
groduit; par M. Van Mons. 


Ce poirier se fait remarquer par un port svelte , élancè, qui lui est propre. 
Ses rameaux, dressés , allongés et grèles, se dirigent parallélement au tronc : 
leur distribution est assez irrégulière et conforme à celle des yeux sur les 
bourgeons. La couleur de ceux-ci est le brun pourpré foncé; leur surface 
est en outre, de même que celle de tout le jeune bois, parsemé de mou- 
chetures fines et lisses, ne formant sur l’écorce qu’une aspérité si légère 
qu’en y passant le doigt, on n’éprouve pour ainsi dire aucune impression. 
Les branches n’offrent ni coudures, ni cannelures aux nœuds, et les yeux 
qui les garnissent, sont dépourvus de support apparent; ils sont immédia- 
tement adhérens à la branche, courts, pointus et recouverts d’écailles 
dures et noirâtres; ils sont placés à des distances fort inégales, tantôt rap- 
prochées, plus souvent éloignées l’ane de l'autre , sur tous les points de la 
surface de la branche. On les observe déjà sur le bois de deux ans, se dres- 
sant et s’allongeant d’une manière notable, sans néanmoins grossir en pro- 
portion ; à la troisième année ils paraissent implantés perpendiculairement ; 
ils s’allongent sur bout de lambourde et promeltent infailliblement du fruit 
pour l’année suivante. 

Les feuilles, habituellement d’une ampleur peu commune , ont la page 
supérieure luisante et d’un vert intense, fort obscur, ce qui donne à l’aspect 
général de l'arbre feuillé, une teinte mélancolique; la page inférieure est 
d’une nuance plus claire. Elles sont coriaces et dures , leurs bords sont irré- 
guliérement incisés, quelquefois presque entiers. Les pétioles son{ assez 
courts sur le jeune bois; ils sont allongëés sur le vieux. Autour de chaque 
rosette naissante, on remarque une ou plusieurs feuilles sans pétiole, ou 
tenant à l’œil par un simple gonflement qui le remplace , mais sass en avoir 
l’apparence; insensiblement ce gonflement se prolonge. la feuille dont Ja 
page supérieure regardait primitivement le sel fait une demi-révolution , et 
le pétiole se montre. Les nervures sont peu saillantes , la médiane qui forme 
le prolongement du pétiole , donne naissance, jusque vers la moilié de son 
étendue, à quelques veines lalérales, qui n’atteignent pas le bord de la feuille ; 
ce caractère parait ê(re distinctif pour la variété. 

Le fruit peut être placé parmi ceux de gros volume ; il avait, à son ori- 
gine, la forme habituelle des Colmars, forme que la culture a un peu 
modifiée; il s’est arrondi, mais cependant point assez pour faire disparaitre 
les bosselures et les proëminences qui constatent le type du véritable Colmar 


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— 851 — 


dont il descend, et vers lequel il retournerait vraisemblablement si on 
l’'abandonnait à une croissance spontanée. En général, son plus grand dia- 
mètre est vers les deux tiers de sa hauteur. Le pédoncale, de grosseur et 
de longueur moyennes, est insérè dans une excavation peu profonde. L'om- 
bilic, plus ou moins enfoncé, est environné d’un bourrelet sans échancrures. 
La peau est lisse, brillante, d’un vert clair, tiquetée de gris et tavellée 
de fauve pâle. La chair est blanche , tendre , d’abord beurrée et ensuite fon- 
dante ; elle est riche en eau douce et sapide, franche de tout parfum é{ran- 
ger ; c’est la saveur de la poire qui se maintient dans toutes les périodes de 
la dégustation. À mesure que le fruit approche de l’époque de sa maturité , 
qui est naturellement la fin de janvier, la nuance de sa peau lire un peu au 
jaune. 

L'arbre de la poire Colmar-Navez a été obtenu par M. Simon Bouvier, 
amateur de callure à Jodoigne , qui l’a dédié à l'artiste célèbre dont le pin- 
ceau est une des gloires de la Belgique. 

J'ai répandu autant qu’il a èté en mon pouvoir, et dans toutes les parties 
du monde, des greffes de cette délicieuse poire, et à chacun de ses nou- 
veaux rapports je m’applaudis davantage d’en avoir fait jouir mes correspon- 
dans et mes amis. 


Des arbres fruitiers; par M. PREvOsT. 


Les Arbres fruitiers sont , sans contredit , les hôtes les plus précieux de nos 
jardins , et l’on doit voir avec plaisir que beaucoup d’amateurs commencent à 
les apprécier et à leur donner les soins qu’ils méritent. 

Depuis quelques années aussi, des fruits nouveaux ou peu connus, la 
plupart de bonne qualité, se répandent ; cette intéressante partie de l’horti- 
culture prend ainsi chez nous le rang que lui assigne son importance. 

Avec l’espoir de voir bientôt l’art tant négligé de la taille se perfectionner, 
et les hommes qui l’exercent acquérir les notions indispensables de physio- 
logie végétale, tout serait pour le mieux, si le charlatauisme et l’igno- 
rance, dont le privilége est de gâter, de défigurer tout ce dont ilss’emparent, ne 
jetaient le désordre et la confusion dans la nomenclature des nombreuses 
variétés de fruits cultivés. C’est à ces deux causes qu’il faut attribuer cette 
synonymie souvent si bizarre , et d’autant plus étendue , que les fruits 
auxquels elle se rapporte sont de meilleure qualité. De là encore ce défaut 
d'identité, ces erreurs décevantes, qui sont aussi très-souvent le résultat de 
la négligence et du défaut d’ordre de la plupart de producteurs. 

Cet état de choses est contraire aux intérêts de ceux-là même qui l’ont fait 
paitre, puisqu'il peut dégoûter de la culture des arbres fruitiers les nombreux 
amateurs qui, maintenant , s’en occupent avec plaisir. 

Il ne me semble donc pas inutile de faire connaître , autant que possible, 


— 852 — 


les synonymies données , dans le commerce, aux bons fruits de table , et d’en 
rétablir ou constater le nom véritable et l'identité. J’ai payé bien souvent, 
depuis vingt-cinq ans, le droit de dire à ce sujet des vérités qui pourront 
déplaire à quelques-uns, mais qui profileront , je crois , au plus grand 
nombre. 

Pour donner un commencement d’exécution à ce projet, je vais de suite 
parler d’une poire dont le nom vrai n’est connu que de fort peu de per- 
sonnes. 


Poirier Beurré d'Amanlis. 


On posséde à Rouen, depuis longtemps, une belle et très-bonne poire 
dont la maturité a lieu généralement dans la première quinzaine de sep- 
tembre. 

M. Thiessé, ancien avocat à Rouen, a fait venir cette variété de l’Anjou, 
il y a à peu près trente ans; c’est à lui qu’on en doit l'importation chez nous. 

Un sieur Jourdain, en son vivant pépinieriste , l’a cultivée et répandue le 
premier ; il la tenait d’un M. Hubard, amateur, à qui M. Thiessé l'avait com- 
muniquée. C’est sous le nom de Poire Hubard que cette variété a été répandue 
et cultivée dans nos jardins jusqu’à présent. 

Je l’ai reçue d’un amateur, il y a huit ans, sous les noms de Bergamoite 
de la Pentecôte et de Prince d'Hiver, nomenclature des plus erronées puisque 
cette poire ne se conserve pas au-delà de la fin de septembre. 

M. Grangé, me l’a communiquée , il y a quatre ans, sous le nom de Potre 
Kessoise, en m’annonçant que ce fruit, très-estimé à Bernay, y est cultivé 
depuis longtemps et sous ce nom seulement. C’est cette même poire qu’un 
jardinier, trop instruit pour qu’il soit possible de croire qu'il avait la convic- 
{ion de ce qu'il disait , annonçait , il y à un an , et aussi sous le nom de Poire 
Kessoise, comme variété tellement nouvelle, disait-il, qu’elle n'existait en- 
core ici, selon lui, que chez un seul pépiniériste. 

J'ai reçu de l’Anjou, il y a plusieurs années, des poiriers de Beurre 
d’'Amanlis , qui sont rigoureusement la même variété. 

Enfin , en 1833 , un pépiniériste de Rouen, qui a probablement jugé profi- 
table à ses intérêts de défigurer lenom d'Amanlis, en a fait Dame-Alice , et 
a livré cette varièlé sous ce nouveau nom. 

Il résulte de tout cela que le véritable nom de ce poirier est Bewrré d’Aman- 
lis, nom d’une commune du département d’Ille-et-Vilaine , à quatre lieues et 
demie de Rennes , où l’arbre qui nous occupe a peut-être pris naissance. 

Les noms Poire Kessoise ou Thiessoise (1), qu’il a depuis longtemps à 
Bernay, et Poire Hubard, sous lequel il a ëté répandu à Rouen, doivent 
être considérés comme noms locaux, maintenant consacrés par l’usage et ré- 


(1) M. Tougard pense que le nom Kessoise , employé à Bernay pour désigner ce fruit, est 
corrompu de T'hiessoïse. S'il en est ainsi, ce serait aussi à M, Thiessé que les amateurs de Bernay 
er devraient la possession. 


— 853 — 


sultant de l'ignorance dans laquelle on était alors de son véritable nom. Quant 
aux deux autres noms, celui de Bergamotte de la Pentecôte est évidemment 
le résultat d’une erreur, et celui Dame-Alice doit être promptement oublié, 
dans l'intérêt de son auteur. 

Le poirier Beurré d'Amanlis est très-vigoureux , même sur coignassier : il 
est ferlile et produit bien en plein vent. 

Ses rameaux sont gros, longs et arquès, ce qui distingue ce poirier de la 
plupart des autres (la Cueillette ou Epargne, \a Poire de Monsieur ou Poire 
de Matte, la Bergamotte d’ Alençon et le Bon-Chrétien d'été étant à peu près 
les seules variétés connues, dont les rameaux affectent la même direction). 

L'’épiderme des rameaux est brun foncé ou pourpre obscur et maculé de 
points gris (rès-apparens. Ses feuilles sont épaisses, fermes, lisses et d’un 
beau vert. La dentelure de leurs bords est tellement aiguë et profonde, que 
ce caractère seul suffirait , pendant la belle saison , pour distinguer ce poirier 
de presque tous les autres. 

Le fruit est vert pâle, tiqueté et marbrè de gris; il prend rarement une 
teinte roussâtre d’un côté. Le pédoncule est long de douze à quinze lignes et 
implanté dans une cavité irrégulière ; l’ombilic ou œil est peu ou point enfoncé ; 
les sépales sont persistans. 

La hauteur de cette poire est, terme moyen, de trois pouces et son dia- 
mètre de neuf pouces neuf lignes. J’en ai récolté sur de jeunes greffes très- 
vigoureuses, de quatre pouces de hauteur sur trois pouces une ligne de dia- 
mètre. 

La chair est fondante , demi-fine ; son eau est abondanie et très-sucrée. 

A ses qualités particulières cette poire joint le mérite de mürir à une époque 
où les bons fruits sont assez rares. La Cueillette ou Epargne et la Bergamotte 
d’éte, dite Mouille-Bouche , sont alors passées ; et les Beurrés, les Doyennés 
et autres bonnes poires ne sont point encore mûres. 

Quoique le Beurré d'Amanlis ne soit pas nouveau, ce serait temps perdu 
que de chercher des renseignemens sur son compte , dans nos livres d’horti- 
culture. Le Manuel complet du Jardinier, par M. L. Noisette, n’en parle pas; 
le Jardin Fruitier (1"° édition) du même auteur, offre la même lacune; le 
Bon Jardinier, dansles éditions antérieures à 1633, n’en parle pas davantage. 
Mais en revanche on y trouve la description de poires mauvaises ou très-mé- 
diocres , telles que Bourdon musque , Orange tulipée, Grise-Bonne, etc. 


Prunier couché (Prunus prostala),. 


Je n’aurais point parlé de ce pygmée du genre prunier , qui est bien et an- 
ciennement connu, si je n’avais à parler du fruit que je suppose être beauroup 
moins connu que le petit arbrisseau qui le produit. 

Je ne crois pas utile de décrire ce prunier, qui forme un buisson de {rois À 
cinq pieds d’élévalion, et dont les feuilles n’ont que de cinq à huit lignes de 

Towe IN. 45 


— 354 — 


long sur trois à six de large. Mais je dois signaler une grave erreur de Sprengel, 
dans la description qu'il en donne; il dit que ses feuilles sont oblongues-an- 
céolées , tandis qu’elles sont simplement ovales. Ce botaniste ajoute que Pallas 
a nommé ce prunier Amyqdalus incana , ce qui, joint à la forme qu’il donne 
aux feuilles, porterait à croire qu'il applique (à tort) le nom de Prunus pros- 
trata à V’espèce connue dans le commerce sous le nom de Prunnus incana. 

Si la mauvaise description de Sprengel ne doit pas être expliquée ainsi, il 
faudra admettre que, comme tous les botanistes qui ont décrit et publié trente 
à quarante mille plantes, sans en avoir jamais vu le quart, il aura pris 
quelque part une description défectueuse, et l’aura (ransmise à ses lecteurs 
sur la foi d’autrui. 

Quoi qu’il en soit, la description que je présente appartient bien au Prunus 
prostrata. J'en ai récolté deux fruits celte année , et c’est sa première produc- 
tion chez moi. 

Cette Prune est sphérique, très-lisse el rouge ; son volume est à peu près 
celui d’un pois ou d’une groseille à grappe, c’est-à-dire trois lignes de dia- 
mètre. 

Son pédoncule n’a pas une ligne de long. Sa chair est peu abondante et se 
réduit en un suc acidulé. 

Son noyau est ovale et lisse: il a à peu près le volume d’un grain d’orge. 


EXPOSITIONS HORTICOLES. 


SOCIÉTÉ ROYALE D’AGRICULTURE ET DE BOTANIQUE DE GaAND. 


Le conseil d’administralion voulant célébrer l’inauguration de son nou- 
veau local, destiné aux expositions de plantes et de fleurs, par un appel 
solennel aux régnicoles et aux étrangers, et par une distribution extraordi- 
naire de médailles et de prix, a arrêté les dispositions suivantes : 

1° L'ouverture du salon d’hiver, fixée ordinairement au 6 février, est 
remise au 10 mars 1837. 

2° Les plantes destinées à l’exposition devront y être envoyées au plus 
tard le 7 mars , avant six heures du soir. 

3° Les listes contenant les noms spécifiques des plantes envoyées, dont 
le nombre n’excède pas celui de 12, devront être remises au secrétariat de 
la Société, local du Casino , avant le 2 mars, au soir. 

4° Celles des collections ou envois qui contiendront plus de 12 plantes, 
devront être remises au plus tard le 5 mars : si ces listes n’élaient pas par- 
venues dans les délais respectifs fixés ci-dessus, la Socièté se verrait forcée 
de refuser les collections qui contiendraient 12 plantes ou un moindre 
nombre , et celles d’un nombre plus considérable ne seraient pas admises à 
concourir. 


— 355 — 


Ces dispositions sont de rigueur, afin que la distribution du catalogue im- 
primé puisse avoir lieu à louverture du salon. 

b° Le samedi 11 mars, jour destiné au placement des plantes sur les 
théâtres , l’entrée du salon sera rigoureusement interdite à toutes les per- 
sonnes sociétaires ou non, qui ne seraient pas membres du conseil ou qui 
ne seraient pas désignées pour l’arrangement des théâtres. 

6° Le banquet aura lieu le 12 mars, à 6 heures du soir. 

7 Le salon sera ouvert au public depuis le lundi 13 mars jusqu’au jeudi sui- 
vant , au soir, depuis neuf heures du matin jusqu’à midi et depuis deux jusqu’à 
six heures du soir ; néanmoins les membres de la Société royale d’Agricul- 
ture et de Botanique, les étrangers qu’ils présenteraient et les membres de la 
Société de S'<-Cécile qui sont inscrils au registre de la Société de Botanique, 
y seront admis depuis midi jusqu’à deux heures. 

8’ Les plantes ne pourront être relirées du salon avant le 18 mars, à 
huit heures du matin, et devront être soumises à l’inspection de l’ua des 
commissaires avant l'enlèvement. 
= Quoique le Programme des médailles destinées aux différens concours ait 

déjà été inséré dans le catalogue de l’exposition d’été de celte année, le 
conseil a jugé qu’il pourrait être utile, pour la plus grande facilité des ama- 
teurs et des jardiniers qui désireraient concourir, de le faire imprimer de 
nonyeau à la suite de la présente résolution. 

Fait en séance du conseil, à Gard, le 12 décembre 1836. 

Le président, Van CROMBRUGGRE. 
Le secretaire, J. Coryx. 


MÉDAILLES DESTINÉES AUX AMATEURS ET JARDINIERS-FLEURISTES DU ROYAUME 
ET DE L'ÉTRANGER , SOCIÉTAIRES ET NON SOCIÉTAIRES, QUI RÉSIDENT HORS 
DU PISTRICT DE GAND (1). 


À la plus belle collection de plantes en fleurs, dont le minimum est fixé à 20. 


lo La médaille de la Société, en or, au 1°" prix; 2° la médaille en argent, 
au ler accessit ; 3° la médaille en bronze, au 2w° accessit; 4° la médaille en 
argent, à la plante en fleurs qui sera distinguée par sa beauté et sa belle 
culture ; 5° la médaille en bronze , au 1° accessit. 


À la plus belle collection variée et en fleurs du genre Camellia, au nombre 
de 25 au moins. 


1° La médaille en or, au 1° prix; 2° la médaille en argent, au 1‘ accessit; 
3° la médaille en bronze , au 2° accessit. 


(1) Cependant les amateurs et jardiniers-fleuristes admis à ce concours pourron disputer les 
prix, comme ceux qui résident dans je district de Gand ; moyennant d'en prévenir le secrétaire 
avant le 2 mars. 


— 856 — 


A la plus belle collection de nouvelles espèces de Rhododendron, tels que 
arboreum, cinnamomum, barbatum, campanulatum ow autres, leurs 
hybrides et leurs variétés, réunie à la collection d'Azalea indica, dont le 
minimum est five à 25 plantes. 


1° La médaille en or, au 1° prix; 2 la médaille en argent, au 1° accessit ; 
8° la médaille en bronze, au 2n° accessit. 


À la plus belle collection du genre Amaryllis, aw nombre de 15 au moins. 


lo La médaille en or, au 1“ prix ; 2 la médaille en argent, au 1°" accessit ; 
3° la médaille en bronze, au 2me accessit. 


À la plus belle collection variée du genre Rosa, au nombre de 80 plantes 
au moins. 


lo La médaille en argent, au 1‘ prix; 2° la médaille en bronze, au 1< 
accessit. 


MÉDAILLES DESTINÉES AUX AMATEURS ; JARDINIERS-FLEURISTES , SOCIÉTAIRES ET 
NON SOCIÉTAIRES , RÉSIDANT DANS LE DISTRICT DE GAND. 


Au plus riche contingent de plantes en fleurs, distinguées par leur belle cul- 
ture, leur diversité et l’excédant de leur nombre au delà de celui qui est 
fixé comme élant de rigueur par le réglement. 


1° La médaille de la Socièté en or, au 1‘ prix ; 2° la médaille en argent, 
au 1‘ accessit; 8° la médaille en bronze , au 2me accessit; 4° la médaille en 
argent, à la plante en fleurs qui sera distinguée par sa beauté et sa belle cul- 
ture; 5° la médaille en bronze, au 1° accessit. 


À la plus belle collection, en fleurs, de Camellia varice, dont le minimum est 
fixé à 80 espèces ou variétés. 


1° La médaille en or, au 1° prix; 2° la médaille en argent, au 1°" accessit ; 
3 la médaille en bronze, au 2e accessit. 


À la collection, en fleurs, la plus belle et la plus variée, du genre Amaryllis, 
dont le minimum est fixé à 15 plantes. 


1° La médaille en or, au 1° prix; la médaille en argent, au 1°" accessil ; 
3° la médaille en bronze, au 2me accessit. 


A la collection la plus riche et la plus variée du genre Rosa, dont le mini- 
mum est fixé à 30 espèces, variétés ou hybrides. 


1° La médaille en argent, au 1° prix; 2° la médaille en bronze, au 1* 
accessit. 


— 857 — 


À la plus belle eollection de nouvelles espèces de Rhododendron , tels que 
arboreum, cinnamomum , barbatum, campanulatum ow autres, leurs 
hybrides et leurs variétés; elle devra étre composée aw moins de 12 es- 
pèces ou varietes. 


1° La médaille en or au 1° prix; 2° la médaille en argent, au 1°r accessit ; 
3° la médaille en bronze , au 2me accessit. 


A la plus belle collection de l'espèce Azalea indica ; le minimum de ce 
contingent est fixé à 25 plantes et devra contenir au moins 10 variétés. 


1° La médaille en or, au 1°‘ prix; 2° la médaille en argent, au 1° accessil; 
2° la médaille en bronze, au 2° accessit. 


LA SOCIÉTÉ DISTRIBUERA ENCORE LES MÉDAILLES CI-APRÈS DÉSIGNÉES, POUR LES- 
QUELLES POURRONT CONCOURIR ENSEMBLE, ET PAR UN MÊME SCRUTIN , LES 
ÉTRANGERS, LES SOCIÉTAIRES ET TOUS LES AMATEURS-FLEURISTES. 


À la collection la plus riche en plantes remarquables et nouvellement intro- 
duites, dont le minimum est fixé à 15 plantes. 


1° La médaille en or, au 1° prix; 2° la médaille en argent , au 1° accessit ; 
8° la médaille en bronze, au 2me accessit; 4° la médaille en argent, à la plante 
jugée comme réunissant le plus de mérite, parmi celles qui ont été récem- 
ment introduites. 

Pour ces concours la fleuraison n’est pas exigée. 

5° La médaille en argent, à la plante la plus rare en fleurs; 6° la médaille 
en bronze, au 1° accessit. 


À la plus belle collection de plantes en fleuraison prématurée , de 20 indi- 
vidus au moins, dans le nombre desquels doivent se trouver de rigueur : 
2 Kalmia latifolia, 4 Pæonia, 2 Azalea, 2 Rhododendron, ensemble 10 
plantes ; les dix autres, pour compléter le nombre de vingt, au choix des 
exposans. 


1° La médaille en or, au 1‘ prix; la médaille en argent , au 1° accessit ; 
8° la médaille en bronze , au 2° accessit ; 4° la médaille en argent , pour la 
plante la mieux cultivée parmi ces collections ; 5° la médaille en bronze, au 
1° accessit. 
À celui qui exposera, en fleurs, la plus belle collection de la famille des Or- 
chidées , le minimum de ce contingent est fixé à 12 plantes. 


1° La médaille en or , au 1: prix ; 2° la médaille en argent, au 1°" accessil ; 
3° la médaille en bronze , au 2° accessit. 


À la collection la plus variée du genre Erica et du genre Epacris, elle 
contiendra au moins 30 plantes. 


1° La médaille en argent, au 1° prix ; 2° la médaille en bronze, au 1* ae- 
cessit. 


— 358 — 


À la collection ia plus belle et la plus variée, du genre Pæonia; le minimum 
sera de 12 plantes. 


1° La médaille en argent, au 1% prix; la médaille en bronze, au 1° ac- 
cessit. 

Le prix annuel d’une médaille en argent, destiné à la fleur indiquée 
comme devant être forcée et en fleuraison le 6 février au matin , pourra au 
concours solennel du 10 mars, par dérogation au réglement, être disputé 
par (ous les amateurs et jardiniers-fleuristes du royaume et de l’étranger, 
sociélaires ou non sociétaires. 

Les fleurs indiquées sont : 


1° Le Lychnis chalcedonica, fl. rubr. pl. 
Ou 2° Le Lupinus polyphyllus. 


Ces deux dernières plantes devront être parvenues au salon le 10 mars, 
avant huit heures du matin. 

Le conseil autorise finalement le jury à accorder des médailles à toutes 
les collections remarquables de plantes du même genre, quoiqu'’elles ne 
soient pas mentionnées dans le Programme. 


ÇÇÇÇ--oooUYppnOOOOOpOOnOO a ——_————— 7" 


MÉLANGES. 


Excursion horticole en Belgique ; par M. Berrèze. Extrait d'un rapport fait 
à la Société d'Horticulture de Paris. (Fin). 


Le jardin botanique d'Anvers, d’une étendue médiocre, est très-bien fourni 
de plantes pour l’école. Les végétaux sont disposés d’après le système de Linné, 
et groupés en autant de compartimens qu'il y a de classes. Cet arrangement, 
qui offre de grands avantages pour la comparaison, est dù à M. le docteur 
Sommé , qui en est le directeur. La serre chaude est entièrement construite 
en fer , elle se trouve divisée en trois régions : celle du milieu reçoit les 
plantes en pleine terre ; les deux latérales renferment les années. Au-dessus 
du mur d’appui, sur le devant, est le tuyau de chaleur sur lequel on place, 
pendant l’hiver, une chaudière de cuivre toujours remplie d’eau, dont l’éva- 
poration entretient dans la terre une humidité favorable à la végétation. De 
cette chaudière part un tuyau en cuivre, en communication avec un conduit 
en terre cuite, lequel règne au-dessous des tannées et de la pleine serre. En 
hiver, on laisse écouler pendant la nuit, l’eau chaude dans ce conduit, ce qui 
entretient une chaleur douce au-dessous des pots. Un robinet, pratiqué à l’ex- 
trémité du conduit qui est ménagé en pente , sert à l'évacuation des eaux. L'air 
de la serre se renouvelle par des fenêtres à bascules, percées dans la partie su- 
périeure , et par des ouvertures qu’on peut fermer à volonté le long du mur 


— 359 — 


d'appui sur le devant. En dehors de ce mur, on a disposé en espalier des ar- 
brisseaux fruitiers étrangers, tels que Psidium montanum, Eugenia jambos, 
Laurus Persea, Achras Sapota, Anona Cherimolia, Camellia oleifera. On 
garantit ces végétaux de la gelèe par des châssis portatifs de la hauteur du mur 
d'appui , et en ouvrant les frappes qui, pendant été, servent à renouveler 
l'air de la serre chaude , on chauffe les arbres fruitiers qui sont sous les châs- 
sis. L’orangerie se trouve partagée par un vaste amphithéâtre , où se font les 
expositions de la Société d’'ilorticulture. Les serres chaudes et tempérées ren- 
ferment environ mille espèces différentes, éliquetées, et plus de trois cents qui 
ne le sont pas. On m'a fait remarquer sept espèces ou variétés de Musa, seize 
espèces ou varièlés de Passiflora, parmi lesquelles la Maximiliana ou Dis- 
color est encore rare; des Cactus, de semences venues du Brésil, dont un Cereus 
prismaticus, qui garnit le fond de la serre jusqu’à la toiture ; le Begonia viri- 
diflora, qui donne des fleurs entièrement vertes ; un Psidium montanuwm venu 
de semences, qui porte toute l’année de fleurs odcrantes, et donne une quantité 
de fruits de la grosseur d’une noix. Un grand nombrede Liliacées rares venues 
du Cap, de Surinam et du Brésil, encore inconnues : vingt-sept espèces et 
variètés d’Acacia , un Araucaria émbricata assez fort venu de graines reçues du 
Chili ; enfin une plante fort curieuse , et qui fait l’ornement des serres, l’Arua 
sunguinolenta, dont les liges et les feuilles sont entièrement pourpres ; il n’y 
a rien de vert dans cette plante. Dans le jardin en pleine terre, on remarque 
un Fuschsia gracilis, qui a supporté deux hivers : il perd ses tiges par le froid , 
mais elles repoussent au printemps, et il fleurit abondamment : un Camellia 
alba plena y a passé l'hiver dernier ; au mois de mars, il était couvert de 
fleurs; on garantit le pied avec du vieux tan , et-on entoure la tige et les bran- 
ches d’une natte que l’on enlève lorsqu'il fait beau ; un Erythrina Crista Galli, 
un Bignonia capreolata couvert de fleurs et portant des semences; des Ma- 
gnoha, Illicium Floridanum, Crinum Asiaticum, Maclura aurantiaca mâle 
et femelle. Ce jardinest bien entretenu : legouvernement donne annuellement, 
pour tous les frais du jardin er général, y compris les gages des jardiniers, 
2,947 francs. 

À Anvers il y a M. Knyft, amateur zélé, qui cultive une belle collection 
d’'Amaryllis ; le docteur Sommè, savant distingué , l’un des fondateurs du jar- 
din botanique de cette ville ; madame Moretus, qui possède un {rès-beau choix 
de végétaux de prix et des espaliers remarquables par leur belle végétation ; 
enfin, M. Van Hal, amateur fort instruit, dont les cultures choisies se dis- 
tinguent dans loutes les expositions. 

A une forte lieue d'Anvers, au bout d’une longue avenue dehêtres sauva- 
ges d’une force prodigieuse, se trouve la campagne de M. Parthon de Von. Une 
jolie rivière arrose le jardin et le parc. Les plantes y jouissent de la plus belle 
végétation. À quelques pas de la maison sont les serres chaudes et tempérées. 
M. Parthon de Von se livre avec succès aux expériences horticoles les plus 
intéressantes, el accueille avec une grâce (oule particulière, ceux qui deman- 


— 360 — 


dent à visiter ses domaines. Il a écrit sur la culture des Orchidées une notice 
intéressante , où j’ai puisé les renseignemens que je viens de vous soumettre. 
Son jardin à fleurs est décoré de plantes rares et curieuses. Sa collection de 
Dahlia est fort recommandable ainsi que ses Camellia. La plante-mère du 
C, Parthoniana que M. Moëns lui a dédié fait partie de cette collection. C’est 
un fort individu couvert de boutons d’une grosseur extraordinaire. M. Parthon 
obtient des encouragemens à toutes les expositions où ses produits entrent en 
concurrence. 

Tout près de cette campagne est celle de M. Caters, savant distingué, et 
président de la Société de Flore d'Anvers. Celte terre est d’environ 60 ar- 
pens. Points de vue agréables, plantations intéressantes, eaux abondantes et 
limpides, gazons, allées, massifs, serres en fer construites en Angleterre, 
et garnies de belles plantes : tout plait, occupe et distrait. J’ai vu dans son 
jardin un Pinus Columbaria, de semence, qui a plus de 12 pieds de haut, et 
ua grand nombre de Camellia, qu’il tient en serre pendant toutes les saisons. 
J'ai remarqué la manière qu’il emploie pour conduire les arbres, don il veut 
hâter les produits. Les Pêchers et les Vignes, par exemple, plantés en pleine 
terre (à l’anglaise) ont leurs branches couchées horizontalement au dessous 
des vitraux supérieurs de la bâche, et les touchent. Les Ananas y sont égale- 
ment bien soignés. 

Le Jardin botanique de Louvain jouit d’une réputation bien méritée : il est 
dirigé par MM. Donckelaar père et fils. Il renferme plusieurs arbres rares, et 
quelques massifs de terre de bruyère. Un arbre qui n’a de singulier que sa 
forme, a principalement attiré mon attention. C’est un Fréne pleureur , 
Frazinus pendula , d’environ 30 pieds de haut, et dont les branches dessinent, 
en retombant à terre, un parasol régulier, à l’abri duquel se trouve un salon 
circulaire d’environ 50 pieds de diamètre. Dans le bassin du jardin, j'ai vu 
un Nymphæa cœrulea, portant deux belles fleurs bleues. Laserre chaude est 
demi-cireulaire, et sépare les deux serres tempérées. Le sommet forme une 
coupole vitrée de haut en bas. Parmi les végétaux qu’elles renferment, on re- 
marque de hauts Palmiers, et de belles collections d’Orchidées et de Camellia. 
C’est M. Donckelaar qui a mis dans le commerce le Camellia qui porte son 
nom. Il l’a reçu de M. Van Siebol, voyageur célèbre, qui en a apporté en 
Europe plusieurs variétés de la Chine; entre autres le C. ochroleuca:et le 
Tricolor, qui bientôt prendront un rang distingué dans lesserres des amateurs. 
Près du jardin principal, M. Donckelaar en soigne un second, où sont les 
Liliacées, les Ananas et quelques Orchidées. Pour faire fleurir les Amaryllis 
les plus difficiles , il les tient en serre chaude jusqu’au mois d'août : à cette 
époque, il les met en plein air, où elles achèvent leur végétation. Il couvre 
l’ognon de 2 ou 3 pouces de terre en ayant soin de l’élever au centre, pour 
empêcher que l’eau des pluies ne séjourne sous l’ognon , et il les laisse dans 
cet état , sans les arroser, jusqu’à l’automne. À la fin de cette saison, elles ne 
manquent jamais de montrer leurs boutons à fleur. Alors il commence à leur 


— 861 — 


donner des soins , et les rend à la serre où elles étaient primitivement. Quant 
aux Limodorum , dont il cultive une grande quantité , il leur donne d’abord 
une terre de bruyère mêlée avec du terreau de feuilles , et les tient pendant 
l'été dans une couche basse, vitrée , extrêmement chaude et ombragée ; il les 
arrose beaucoup dans la chaleur. En septembre, il les fait passer dans une 
serre plus élevée, et il les traite comme les autres plantes. Ils fleurissent abon- 
damment et chaque année. 

J'ai éprouvé le regret de ne pas trouver M. Van Mons à Louvain. Ce père 
de la Pomologie européenne était absent. Son jardinier m’a fait voir les débris 
de ses vastes pépinières, dont la destruction vous a été expliquée pas notre 
collègue, M. Poiteau, dans le cahier de décembre 1834, de nos Annales, 
Pour sauver des fruits précieux de la dévastation, M. Van Mons a fail greffer 
des rameaux de leurs arbres sur d’autres arbres, à l’abri de la hache destruc- 
tive, par la greffe d'Ourche, peu ou point pratiquée en France , et ilen a 
oblenu un résultat salisfaisant. 

Je nequitterai pas Louvain sans citer les serres de M. le vicomte de Schryn. 
maekers et de M. d'Udekem, horticulteurs d’un mérite distingué. 

Ce n’est pas dans la capitale de la Belgique que l’on rencontre le plus d’e- 
mateurs de belles cultures ; cependant Bruxelles compte deux Sociétés : l’ure 
d’Horticulture, V'autre de Flore; toutes deux s’occupent avec activité de l’in- 
térêt général de la science horticole. La première a pour secrétaire M. Dra- 
piez; la Société de Flore a pour directeur principal M. Simon-Brunelle. 

L'une et l’autre ont des expositions annuelles. 

Le premier établissement horticole de Bruxelles est le jardin botani- 
que, qui appartient à une Société particulière, (la Sociéte royale d’Horti- 
culture, dont je viens de parler) composée de cent actionnaires : il a en- 
viron 20 arpens de superficie. Placé sur un des points les plus élevés de Ja 
ville, l’exposition doit être glaciale pendant l’hiver , et brülante en été. Les 
serres, construites en fer sur la partie la plus haute du jardin, sont d’un dessin 
fort estimé : elles ont 400 pieds de long. Le milieu forme une rotonde à double 
enceinte , dont les colonnes sont en granit. Cette rolonde est précédée d’une 
serre chaude demi-cireulaire , de 47 pieds de haut. L’aile droite est encore une 
serre chaude de 27 pieds d’élévation, et l’aile gauche une serre tempérée de 
la même dimensicn. Outres ces constructions, un peu plus bas et en avant, 
se trouvent des lignes de serres sur une moindre échelle, où l’on cultive les 
Ananas, les plantes grasses, celles du Cap, et une chaudière à vapeur échauffe 
toutes ces serres. Les plantes placées en pleine terre chaude y végètent avec 
une vigueur sans exemple. Un rejeton de Bambou a atteint, en (rente-six jours, 
12 pieds d’élévation et 9 pouces de tour ; un autre rejeton a acquis, dans une 
année, 55 pieds de haut; un Arenga saccharifera a 45 pieds de haut et 5 
de tour ; Caryota urens, même hauteur , et 3 de tour. Un Urania speciosa, 
coupé à 6 pouces de terre par une main vandale, en 1830, a maintenant 
15 pieds d’élévation : en général, on dirait que toutes ces plantes y végètent 

Toxe JIL. 46. 


— 362 — 


comme dans leur sol natal ; c'est surtout de la galerie intérieure, qui domine 
ces végétaux, qu’on jouit de toute la beauté de cette riche végétation J’ai 
remarqué un Quisqualis Tndica, dont les fleurs bizarres et les festons élègans 
garnissent une partie de la galerie. 

Dans la même serre on trouve sept varièlés de Sfrelitsia, huit variètés de 
Musa, six de Zamin, dix de Pothos , sept de Zxora, douze de Ficus, ete. 
En admirant le port d’un Bonapartia juncea, j'ai eu le bonheur de remarquer 
le premier que cet individu se disposait à fleurir : c’est le troisième qu’en 
moins de vingt jours j'avais vu en fleur en Belgique. 

Cet établissement a obtenu, il y a quelques années, une grande quantité de 
Rhododendrum arboreum de semences. Environ une centaine d'individus de 
ce semis sont passés, depuis quatre ans, dans les jardins de Fromont , où ils 
prospèrent admirablement; quelques-uns même se disposent à fleurir cetle 
année pour la première fois; ils paraissent, par la beauté de leur port 
et par la diversité de leur feuillage, promettre des variètès remarquables. 

Les plantes de serre tempérée et d’orangerie n’ont rien de curieux : elles 
demandent à être renouvelées. La dernière révolution a causé un notable 
dommage à ce superbe établissement. Les expositions se font dans une salle 
circulaire de ce bâtiment , sur un gradin pyramidal, qui peut supporter deux 
mille pots. 

En quittant le jardin botanique, j'ai visité les serres et les plantes de 
M. Vandermaelen , un des horticulleurs les plus distinguës de Bruxelles. Sa 
serre se recommande par l’élégance et la grandeur : elle est d’une forme bom- 
bte, de 109 pieds de long sur 30 de large , et soutenue au milieu par des co- 
lonnes en fer. Dans le mur du fond, une porte s’ouvre sur un musée de 
minéraux, qui donne dans une salle qui communique avec la maison. M. Van- 
dermaelen m’a remis un dessin de cette belle serre : j'ai l’honneur de vous le 
présenter. 

Parmi les plantes rares de cet établissement , on remarque un Sfrelitzia 
reginæ de plus de 6 pieds de tour, qui a mérité récemment un prix : il avait 
alors cinquante fleurs, et il porte des graines qui mürissent parfaitement. 
M. Vandermaelen cullive une nombreuse collection d'Orchidées de serre et 
même de pleine terre. Il’affectionne tellement cette culture, qu’il a envoyé au 
Brésil un de ses jardiniers pour s’y procurer ce qu’il y a de plus rare : il 
vient d'en recevoir quelques-unes, et l’une d’elles a été couronnée à l’exposi- 
tion de Bruxelles. J’ai l'honneur, messieurs , de vous en présenter la gravure. 

Près de la porte de Louvain est la campagne de M. Reynders : sa belle et 
nombreuse collection de Camellia attira surtout mon attention. L’exubérante 
végétation de ces plantes m’a porté à examiner la terre qui les nourrit : e’est la 
plus substantielle de toutes les terres de bruyère connues ; j'en joins ici un 
échantillon : quant aux arrosemens, l’eau qu’y emploie M. Reynders est tirée 
d’un étang , où elle est en état de putréfaction. 

En quittant cette campagne , je suis allé chez M. Kyps, jardinier commer- 


— 8063 — 


cant, dont les Camellia ne sont pas moins vigoureux que ceux de M. Reyn- 
ders, et ce résultat est dù à l’emploi de la même terre de bruyère : elle pro- 
vient de la forêt de Boitsfort, à deux lieues de Bruxelles, el se trouve dans les 
fonds où il ne croit que quelques arbres verts et des bruyères. 

A une petite lieue de Bruxelles, sur un coteau et au milieu d’un pare 
de 200 arpens, est située la résidence royale de Laeken. Vues pittoresques, 
accidens variés , ruines, lacs, cascades, pelouses riantes, arbres magnifiques, 
tout semble concourir à embellir ce séjour ; on regrette seulement de n’y ren- 
contrer presque aucune rarelé végétale, si ce n’est quelques beaux Orangers 
qui semblent être là pour prolester contre un abandon presque général dans 
ce pays On assure que S. M. le roi Léopold a de profondes connaissances en 
botanique : il faut en féliciter Laeken, qui ne peut qu’y gagner , ainsi que 
l’établissement monumental de botanique, dont se glorifie sa belle capitale. 

C’est à Enghien que réside M. Parmentier , le père et le maitre de l’horti- 
culture en Belgique, savant connu dans toutes les parties du monde civilisé. 
Ses cultures sontnombreuses et variées ; on dirait que sa providence, comme 
celle de ia nature , embrasse tout et ne négligé rien. 

Quoique tourmenté par un fort accès de goutte, M. Parmentier a eu la com- 
plaisance de m'aider à passer en revue une partie de ses richesses horticoles ; 
et les quatre heures que j'ai consacrées à cet intéressant examen ne m'en ont 
révélé que les élémens les plus äpparens. Quelques-unes de ses nombreuses 
serres sont établies d’après l’ancienne construction, et enterrées à quelques 
pieds de profondeur. 

L’horticulture doit à M. Parmentier l’infroduction d’une grande quantité 
de végétaux précieux. Son établissement renferme dix mille espèces différen- 
tes, parmi lesquelles sept cents Palmiers, formant cent quarante-deux 
espèces, dont les plus remarquables sont le Latania glaucophylla , pour lequel 
il vient de refuser 800 florins de Hollande, 1 Desmoncus atrocarpus, 
1 Wallichia caryotoides. 

M. Parmentier esfime sa collection de Palmiers 180,000 francs. 

Parmi les plantes rares et d’un prix très-tlevé, je citerai 1 Maximiana 
regia, 1 Magnolia Plumerii, 1 Pinus Dammara, À Pinus Webbiana, 2 Pinus 
columbaria, et 2 Pinus (uninghami, les seuls que j'aie rencontrés en Bel- 
gique. Les plantes que j'ai vues en fleurs sont 1 Musa superba 1 Zamia fur- 
furacea, Theophrasta Jussieui, qui était en fleur pour la première fois sur 
le continent. M. Parmentier possède cent quatre-vingts espèces et variétés de 
Fougères exotiques, quatre-vingts espèces de Pivoines, trois cents Cactus, 
enfin deux cent soixante espèces d’Orchidées. C’est lui qui introduisit en 
Europe les premières Orchidées, rares tirées du Brésil, de Démérari, de la 
Jamaïque. Il en a vendu depuis trois ans plus de trois mille, la plupart en 
Angleterre. J’en ai vu en fleurs, chez lui, au moins une vingtaine, dont les plus 
remarquables sont Dendrobiuwm speciosum, Catasetum Claveringt, odeur 
suave; Catleja Loddigesi, idem Forbesii, Oncidium flezuosum, idem pa- 


— 664 — 


piho, idem coccineum. Les fleurs de ces trois dernières Orchidées sont char- 
mantes, et se succèdent pendant six semaines sans interruption; Thelopa flava: 
celte Orchidée a été couronnée à une des exposilions de Bruxelles; Vanda 
latifolia, Simsium impericum ; enfin un Peristeria elata, dont le prix est 
de 1,000 francs. 

Le Pinus columbaria de M. Boursault sort des serres de M. Parmentier ; 
c’est en 1810 que le marché fut conclu pour 1,200 francs : il avait, à cette 
époque, 3 pieds de haut ; aujourd’hui, il en a 25 

En quittant Enghien, j'ai visité à la hâte es horticulteurs de Town 
M. Neve, qui m’a montré une belle collection de Camellia, dont 2 reticulata 
pleins de force , beaucoup de Calcéolaires , de Crinum, d’ Amaryllis, quelques 
Acacias très-bien portans : M. Neve a obtenu onze médailles d’encouragement; 
Sir H.-J. Oakes, qui a présenté à l’exposition de Tournai, en septembre 
dernier, un bel assortiment de plantes intéressantes quai lui ont valu le pre- 
mier prix ; et M. Du Mortier-Rutteau, amateur zélé et secrétaire de la Société 
d'Horticulture de cette ville. 

La Société d'Horticulture de Tournai décerne annuellement des prix aux 
jardiniers qui exposent , au marché du vendredi saint, les plus belles plantes. 
Cette année , c’est M. Verleeuwen, de Gand, qui a remporté le premier prix. 
M. Vangeert, de la même ville, a obtenu le second. A ce march, le Bland- 
flortia nobilis a él vendu 100 francs; le Faopes speciosissima, 75; 1 Ber- 
beris fascicularis, 35; 1 Ribes speciosum, 26. Les Rhododendrum arboreum 
ont été vendus à des prix très-élevés. 

Ici je m’arrête, messieurs ; la tâche que vous m’avez imposée esl terminée; 
mais il me reste encore un devoir à remplir, une dette d'honneur à payer : cette 
dette est celle de la reconnaissance, sentiment ineffacable, dont je reste à ja- 
mais pénétré envers tous les horticulteurs belges, qui ont mis tant d’empresse- 
ment à m’ouvrir leursmaisons, et à me faire connaître leursrichesses horticoles. 


Commerce de Pêches aux États-Unis; par M. DEwaEL. 


Dans les États de New-York et lieux avoisinans, et surtout en Pensyl- 
vamie, on voit d'immenses vergers plantés en pêchers (Peach ochards). Les 
fruits qui en proviennent , sont envoyés par charrettes dans les villes. Aucun 
bateau à vapeur ne part sans èn emporter d’amples provisions. D’autres 
navires en emportent également. Je vis, il y a huit jours, 16 septembre, un 
bateau à vapeur venant de Schrewsbury, dans le Newjersey’s-state, qui avait 
à bord 1300 paniers, dont chacun contenait au moins 100 fruits. La veille, 
le même bateau en avait apporté 900 paniers. On les vend en détail, 
depuis 3 pour un cent jusqu’à 10 cents pièce. En gros, depuis 25 cents jus- 
qu’à 2 dollars le boisseau, parmi cette enorme quantité de pêches, à peine 
une seule est bonne. On ne peut les peler, autrement qu’au couteau. 

On fait à New-York un vin de pêche, que l’on utilise à la distillation de 
l’eau-de-vie. : 


f Myvanthus Deltoideus 


b 2050 


14 orticelteur Belge : 


halhibida Columnars, 


Wovermibrr. 128470 272 padrhie L°L'INIIA L orticadterrs- 4 le 


— 865 — 


BIBLIOGRAPHIE. 


Boranicaz REGisTER, or ornamental Flower-Garden, etc.; par J. Lixpuey, 
vol. IX, n° 9 de la nouvelle série. Octobre 1836. 


1896. Myanruus pecrorneus. (PI. color. 69). Labello imberbi, sagittato, 
triangulari , angulis posticis rotundatis, dentatis apice dilatato, calloso, 
marqine recurvo basi tuberculato. 

Ce Myanthe , qui diffère bien sensiblement de ceux que nous avons exami- 
nés jusqu'ici, par la forme et la nudité de son labelle, est originaire de 
Démérary, où il a été découvert par M. 3. Hubbard; celui-ci en a fait l'envoi, 
dans le courant de l’année dernière, à M. Hooker de Liverpool, chez qui 
la plante a fleuri au mois d'octobre. 

1897. Craræcus aRoNIA. S'ubinermis ; ramulis tomentosis ; folirs cuneatis, 
pinnatifidis trifidisque laciniis latis linearibus apice subincisis, supra lucidis, 
subtüs glabriusculis, glaucescentibus ; corymbis subsessilibus ; fructibus sub- 
angulatis, dipyrenis ; putamine crassissimo. 

C. Aronra. DE Cawo. Prodr. 2.629. — Loup. Arb. Brit. p. 827. fig. 593. 

Mesrizus aroNIA. Wiicp. Enum. supp. p. 35. 

Richard Pococke a observé cette plante, lors de son voyage au Levant, 
qui s’exécuta en 1737 et pendant les quatre années suivantes; c’est lui qui 
en a rapporté des graines ainsi que de beaucoup d’autres végétaux de ces con- 
trées orientales, qu’il remit aux directeurs du Jardin Botanique des pharma- 
ciens de Londres, à Chelsea. L’Alizier aronia fleurit au mois de mai. 

1898. Errpenorun æmuLum. Rhizomate repente ; pseudobulbis ovalibus , 
compressis ; folus solitariis oblongo-lanceolatis , coriaceis ; sepalis petalisque 
lineari-lanceolatis æqualibus patentibus ; labello subrotundo cochleato, lineato- 
integerrimo ; racemo paucifloro. 

Cet Épidendre, bien remarquable par la disposition étagée des pseudo- 
bulbes sur le rhizome ou tige rampante, est originaire du Para, où il a été 
observé par le consul anglais M. Hesketh , qui l'a envoyé à M. Richard Har- 
rison, au mois de février 1834, époque de sa floraison. 

1899. PENTSTEMON HeTEROPHYLLUM. Folis glaucescentibus , integerrimis ; 
inferioribus lineari-lanceolatis, superioribus linearibus ; racemo virgato ; 
sepalis ovatis, acuminatis; corollis ventricosis , imberbibus; stamine sterilr 
glabro ; antheris sagittatis, apice fimbriatis. ; 

On est encore redevable à M. Douglas , de la découverte de ce Pentstemon, 
qu’il a observé dans la Californie, et dont il a envoyé des graines à la Socièté 
d’Horticulture de Londres en 1828. Elle fleurit abondamment depuis le com- 
mencement de juin, jusque bien avant en octobre. 

1900. Escarzsonia. Mat. ord, EscazLoniaceæ. Pent. mon. Calycis tubus 


= 266 — 


hemisphcæericus, ovario adnatus ; limbus epigynus quinquedentatus. Pelala 
5, annulo epigyno inserta. Slamina 5 cwm petalis inserta, iisdem allerna. 
Capsula 2-locularis, a basi versts apicem septicide dehiscens. Semina plu- 
rima , placentis in utroque loculo geminis, e columella central filiformi ortis 
affixa, scrobiculata. A\bumen carnosum, copiosum. 

E. 1uinrra. Foliis oblongo lanceolatis , serrulatis , viscosis, vernicosis; 
corymbis subtrifloris, racemosis ; disco epigyno hemisphærico. 

E. suintra. Pres. Relig. Hæœnk. 2. 49. &, 59. — Hook. Fr Annorr. 
Bot. Miscell, 3. 343, 

Linné fils, a éfabli ce genre pour une plante péruvienne, que Ruiz et 
Pavon, ignorant sans doute le travail de leur prédécesseur , ont, par double 
emploi , fait le type de leur genre Slereoloxylon. La plante avait été décou- 
verle et rapportée par le voyageur suédois Escallonius, savant distingué et 
auquel Linné, par reconnaissance, a dédié le genre nouveau. Le professeur 
De Candolle, dans son prodrome , a décrit vingt-(rois espèces d’Escallonies, 
toutes propres à | Amérique du sud, et formant des arbres ou des arbrisseaux 
plus ou moins élevés. 

La nôtre, qui est originaire des montagnes du Chili, où elle a été trouvée 
par le docteur Gillies , il ya quelques années seulement, n'a rien de fort re- 
marquable dans la couleur et la disposition de ses fleurs qu’elle donne en 
abondance , vers les mois d’août et de septembre. 

C’est un arbuste toujours vert, dont toutes les parties sont enduites d’une sorte 
de vernis glutineux et odorant. Ses tiges et ses rameaux sont cylindriques, 
glanduleux et papilleux , d’an vert jaunâtre. Ses feuilles sont oblongues, lan- 
céolées, atténuées aux deux extrémités , (apissées d’une multitude de pelits 
points glanduleux , d’où transsude un enduit résineux, qui se répand sur 
toute la surface. Les fleurs, rassembiées en grappes terminales, sont d’un 
klanc verdâtre, ordinairement disposées trois par trois, sur un pédoncule com- 
mun , qui est ainsi que les pédicelles , recouvert de poils glanduleux ; il en est 
de même du calice à tube tronqué, à limbe parlagè en six segmens subulés. 
La corolle est formée de cinq pétales distinc{s, allernant avec un pareil nom- 
bre d’étamines à filamens un peu plus courts que la corolle, à anthères jaunes 
et arrondies. Le disque épigyne , sur lequel sont attachés ces organes, est 
jaune, hémisphérique; il offre dix cellules nectariféres , un peu man ; 
l'ovaire est à deux loges polyspermes. 

1901. Scaruyezommis. Nat. ord. Oncminex. Gyn. mon. Sepala conm- 
ventin, lateralia basi paulo producta cum pede columnæ connatu, lubello 
supposita, supremum lineare convezum. Petala conformia sed paulô bre- 
viora. Labellum oblongum , canaliculatum, cum pede paululum producto 
columnæ continuum eique in parallelum, margine leviter repandum. Co- 
lumna marginata. Pollinia 4, teretia, glandulam cuncatam sessilia. 

S. vrozacea. Pseudobulbis nullis; foliis lineuribus, apice emurginatis ; 
floribus subgeminis ; labello lineari apiculato leviter repando. 


C2 


267 — 


Craporum vioracrus. Lispr. Nat. syst. of Botany. 446. 

Dans leur Voca genera et species plantarum, tom. 1<-. p 58, M. Poppiug 
et Endlicher ont institué le genre Scaphyglottis, pour une petile orchidée qui 
faisait partie d’un envoi de plantes, récemment arrivé de l’A mérique du sud; 
peu après MM. Loddiges ayant recu une plante semblable de Démérary , le 
professeur Lindley , la reconnaissant aussi de son côlè, comme le {ype d’un 
genre nouveau , l’appela Cladobium. I était de toute justice que le premier 
nom prévalût ; il est composé de ©z:3::, creux et de »2:-7z, langue, faisant al- 
lusion à la forme du labelle, qui ressemble beaucoup à une langue creusèe à sa 
base, avec les bords relevés en bateau. Cette plante fleurit dans les serres au 
mois de février. 

Elle est herbacée, ses liges sont hautes de trois à quatre pouces , prolifères 
aux articulations. Les feuilles sont linéaires, un peu lancéolées et amplexicau- 
les. Les fleurs , ordinairement au nombre de deux, sont petites, d’un rose 
pourpré, portées sur de courts pédoncules, qui sortent à peine du fourreau de 
la feuille, ce qui les fait paraitre en quelque sorte axillaires. Les sépales la- 
téraux sont proèminens à leur base, en forme de talon oblique, l’intermèdiaire 
est droit et plus large du double: les pétales sont presque semblables à ce 
dernier mais moins longs et moins vivement colorés, Le labelle est blanchätre, 
avec sa base légèrement proèminente, épaisse , charnue, canaliculée, linéaire 
et adhérente au gynostème dont elle semble être la continuation ; son limbe 
est dilaté, moius épais , avec une grande {ache rose au centre. Le gynostème 
est demi-cylindrique , blanc, avec deux dents latérales au sommet. Les mas- 
ses polliniques sont au nombre de quatre bien distinctes, cylindracéeset sessi- 
les sur la glandule qui est triangulaire. 

1902. Cymisus æouicus. Nat. ord. Lecuwinosx. Diadelp. dec. Calyx sub- 
bilabiatus, suprà bidentatus, et infrà tridentatus, nunc brevis campanulatis, 
nunc longior cylindricus. Corollæ vezxillum reflerum ; alæ et carina simplez 
conniventes supra stamina. Sligma simpler. Legumen oblongum, compres- 
sum , polyspermum. 

Ramis teretibus foliisque incanis ; foliolis ovalibus , tomento marginatis ; 
floribus ternis , subebractealis , racemosis ; calycibus mg du campa- 
nulatis, pubescentibus ; leguminibus glabris. 

Le mot Cytisus, dérivé de 14», nom que portait l’une des iles de l’Archi- 
pel, exprimait un arbre originaire de cette ile et dont l'analogue ne s’est point 
rigoureusement retrouvé, d'après les descriplions qui nous sont restées des 
temps anciens. Ce nom a été rétabli en faveur d’un groupe de végétaux de tous 
les pays que Lamarck a parfaitement circonscril dans les caractères que nous 
avons rapportès plus haut el sous lesquels on trouve une trentaine d’espèces. 
Le Cytise d’Æolie a été découvert à Stromboli par le professeur Gussone, qui 
en a transmis des graines au professeur Tenore à Naples; et c’est de l’arbre 
élevé par ce savant que sont provenus tous ceux que l’on rencontre main- 
tenant en Europe. Il fleurit au mois de mai. 


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 L'HORTICULTEUR 


BELGE. 


DÉCEMBRE 1836. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Exemples de la durée de quelques végétaux. 


Un tilleul fut planté dans la ville de Fribourg, en Suisse , le jour où l’on 
apprit la victoire de Morat, en 1476. Cet arbre avait, en 1831, une cir- 
conférence de 13 pieds 9 pouces, ce qui donne un accroissement annuel 
de 1 ligne 3/4 en diamètre, au moyen de quoi on peut apprécier l’âge 
d’autres tilleuls. Il faut cependant remarquer qu’un arbre planté dans une 
place publique, pavée en tout ou en partie, grossit moins que d’autres de la 
même espèce mieux silués; ainsi l’accroissement ordinaire annuel du tilleul 
peut être d’environ 2 lignes de diamètre pendant les quatre premiers siècles. 

Or, ilexiste, près de cette même ville de Fribourg, à Villars-en-Moing , 
un tilleul qui avait, en 1831, à quatre pieds au-dessus du sol, 36 pieds de 
circonférence , soit 1,639 lignes de diamètre. Suivant la tradition du pays, il 
était déjà célèbre par sa grosseur en 1476, et des tanneurs, profitant de la 
confusion qui régnait pendant la bataille de Morat, le mutilèrent pour en 
avoir l’écorce. En supposant un accroissement moyen de 2 lignes par année, 
il aurait aujourd’hui 817 aus; en supposant 1 ligne 3/4, plus de 1,200 ans; 
enfin, en admettant 2 lignes pour les quatre premiers siècles, et pour les 
suivans 1 ligne 1/2, ce qui est assez vraisemblable, il aurait plus de 
1,600 ans. 

Le tilleul le plus remarquable se trouve à Neustadt sur le Kocher, dans 
le royaume de Wurtemberg. Cet arbre , mentionné jadis par Évelyn, exa- 
miné, en 1831, par M. Jules Trembley sur la demande de M. De Can- 
dolle (1), appartient à l'espèce du tilleul à larges feuilles. Il devait être déjà 
très-grand en 1229 ; car, d’après d’anciens documens, la ville fut rebâtie 
auprès du grand arbre, après avoir été détruite dans une guerre, en 1226. 
L’ancien nom de Helmbundt fut changé alors en celui de Veustadt (nou- 


(1) Physiol., p. 988. 
Towe III. 47 


— 2370 — 


velle ville), et du temps d’Évelyn, dans le XVII: siècle, on la désignait 
sous le nom de Veustadt près du gros tilleul. Un vieux poëme, qui date 
de 1408, dit : Devant la porte il s’élève un tilleul soutenu par soivante-sept 
colonnes. Le nombre de ces colonnes destinées à soutenir les branches était 
de quatre-vingt-deux en 1664; il est aujourd’hui de 106. Les plus anciennes 
inscriptions que l’on voie sur ces colonnes, portent la date de 1558 ; d’autres 
1562, 1583, etc., avec les armes du seigneur qui les faisait élever. Malgré 
ces appuis, les branches ont souffert; l’une des principales a été brisée, 
en 1773, par un ouragan. La mesure du tronc prise par Évelyn n’est mal- 
heureusement pas comparable aux mesures récentes, parce qu’il a négligé 
de dire à quelle hauteur il avait mesuré la circonférence. Celle-ci était, 
en 1831, à cinq ou six pieds au-dessus du sol, de 37 pieds 6 pouces 3 lignes 
de Wurtemberg (1). À 2 lignes d’accroissement annuel , l’âge serait de 7 à 
800 ans, ce qui est probable , d’après quelques inductions historiques ; néan- 
moins il faut observer que, depuis quelques siècles, il a grossi certaine- 
ment de moins que 2 lignes par année. Ce qui manque presque toujours dans 
ces recherches , ce sont des données sur laccroissement après les deux ou 
trois premiers siècles. 

M. Berthelot a mesurè un sapin (abies excelsa) gigantesque, situé à l’ouest 
de Courmayeur, sur la montagne de Béqué. Cet arbre, connu des habitans 
du pays sous le nom d’écurie des chamoïs , parce qu’il sert d’abri à ces ani- 
maux pendant l'hiver, avait, en 1832, 7 mètres 62 centimètres de circon- 
férence , au-dessus du collet, soit 2 mètres 54 de diamètre. Voulant estimer 
l'âge de ce vétéran des Alpes, M. Berthelot l’a comparé à la coupe d’un 
sapin d’une forêt voisine, âgée de 260 ans. Il a vu que ce dernier avait 
grossi en diamètre de 


e01 millimètres de J à 50 ans. 
222 — 50 à 100 
164 12 — 100 à 150 
133 — 150 à 200 
120 — 200 à 250 (2). 


Ce sapin avait en définitive 960 millimètres de diamètre à 260 ans; et 
dans les dix dernières années il n’avait grossi que de 20 millimètres, M. Ber- 
thelot appliquant au sapin de Bèquè les mêmes chiffres, supposant en outre 
que l'accroissement de 20 millimètres en dix ans a pu se soutenir jusqu’au 
5: siècle , et que plus tard il a été de 16 millimètres seulement, arrive à la 
conclusion que le sapin monumental de Béqué a environ 1,200 ans. L'erreur, 
s’il en existe , ne peut guère dépasser 1/10. 


(1) Le pied Stuttgard ne vaut que 10 pouces 7 lignes de France, d'après le Manuel métrolo- 
gique de Mallet, Genève , 1802. 
(2) La progression est donnée de dix en dix ans et décroit très-régulièrement, 


— 871 — 


On cite des ifs ({axus baccata) d’une antiquité très-grande. Selon trois 
mesures recueillies par M. De Candolle, cet arbre grossit d'environ une ligne 
par an jusqu’à 150 ans et un peu moins dans le siècle qui suit. Or, Évelyn 
(en 1660) et l'éditeur de la seconde édition de son ouvrage, Pennant 
(en 1770), ont mesuré, en Angleterre et en Écosse, des ifs de 1,214, de 1,287, 
de 2,588 et de 2,880 lignes de diamètre, ce qui suppose au moins autant 
d'années d'existence. Le dernier de ces ifs, nommé par Évelyn suranné, et 
situé dans le cimetière de Braburn (comté de Kent), avait, en 1660, 58 pieds 
9 pouces de circonférence. S’il existe encore , il doit avoir près de 3000 ans. 

Dans les pays où la culture et une population nombreuse n’ont pas fait 
disparaître les forêts primitives et les arbres les plus dignes de respect, on 
doit trouver des vétérans du règne végétal bien plus extraordinaires encore. 
Malheureusement les voyageurs y ont peu pensé, et les botanistes manquent 
de documens sur la végétation des arbres exotiques. 

Adanson en a fourni un qui repose sur des faits curieux. Il a observé aux 
îles du Cap-Vert un baobab ( adansonia digitata) sur lequel des voyageurs 
anglais, trois cents ans auparavant, avaient dit avoir gravé des lettres. En 
entaillant le tronc , il a retrouvé , au-dessous de trois cents couches ligneuses, 
ces mêmes inscriptions, et il a mesuré l’épaisseur des couches qui les re- 
couvraient. Partant de celte donnée et de la manière que grossissent de 
jeunes pieds de la même espèce, il a dressé un tableau de la végétation 
de cet arbre, dont M. Duchêne a extrait les nombres suivans : 


A i an le baobaba 1 pouce à 1 pouce 1/2 de diamètre. 
A 20 ans le baobab a 1 pied de diamètre. 


30 — 2 pieds 
100 — 4 
1000 = 14 
2400 — 18 
5150 — 80 


Adanson dit en avoir vu de plus gros qui devaient approcher de 6,000 ans, 
et M. Perottet (1) assure qu'il s’en trouve fréquemment en Sénégambie, dont 
le tronc atteint de 60 à 90 pieds de circonférence. Leur grande durée tient 
à leur peu d’élévation; car ils forment une touffe et comme un tertre de 
verdure. Un baobab dont le tronc a 30 pieds de diamètre n’a que 70 à 60 
pieds de hauteur, et ses branches retombent de tous côtés. 

En général, c’est la dureté du bois qui permet une longue vie, comme 
l’oranger, l'olivier et l’if en sont des exemples frappans. 

Le cyprès chauve ou distique (cupressus disticha, Linn.; éaxodium , Rich.), 
si commun aux États-Unis et au Mexique, parait, grâce à la consistance de 


(1) Flore de Sénégambie , 1, p. 77. 


— 872 — 


son tissu ligneux , atteindre une vieillesse égale à celle des baobabs. Il en 
existe un près de Oaxaca, dont le tronc a 57 pieds 1/2 de diamètre et 100 
pieds de hauteur. Il est connu pour avoir abrité jadis Fernand Cortez, avec 
toute sa petite armée de conquérans , et les indigènes lui rendent un culte 
superstitieux. J’ai essayé d'estimer son âge d’après le peu de faits connus sur 
cette espèce (1). Il ne doit guère s’éloigner de 6,000 ans. C’est aux voyageurs 
d’examiner avec soin ce monument, plus antique, sans doute, que les pyra- 
mides d'Égypte. 


CULTURE. 


Moyens de convertir les plantes annuelles en plantes vivaces et en plantes 
ligneuses ; par M. Péri. 


Les travaux des horticulteurs habiles amènent quelquefois des résultats in- 
téressans qu’il est bon de faire connaître, et surtout dans la circonstance prè- 
sente, où les exemples que je vais citer peuvent donner lieu à de nombreuses 
applications qui flattent les amateurs, et prouvent la puissance de l’art du 
jardinier sur la constitution et la durée des végétaux soumis à ses soins. 

Lorsque dans un semis de la capucine à fleur simple, Tropæolum majus , 
Lin., on trouva la variété à fleur double, on reconnut bientôt l'impossibilité 
de la reproduire autrement que de boutures, puisque tous les organes géné- 
rateurs s’étaient convertis en pétales dont le nombre avait plus que quadruplé. 
On savait que le type originaire du Pérou y était vivace , et que si chez nous 
fl restait annuel, il fallait en accuser l'influence fâächeuse de nos hivers, et, 
en même temps, on avait reconnu l'inutilité de conserver artificiellement, 
pendant la mauvaise saison, une plante qui mürissait parfaitement ses graines 
etse multipliait à volonté par le semis. Mais à l’égard de la variété à fleurs 
doubles, ce dernier moyen ne pouvant être employé, il y avait nécessité de 
recourir à d’autres procédés afin de la propager. On fit donc des boutures que 
l’on garantit du froid en les rentrant en serre tempérée, sur des tablettes près 
du jour. Le succès fut complet, car on est parvenu à former ainsi de petits ar- 
brisseaux dont les tiges atteignent la grosseur du doigt. J’en ai vu, dans cet 
état, âgés de plus de douze ans et produisant un effet fort agréable par le 
grand nombre de fleurs que donnent leurs rameaux, pendant neuf ou dix mois 
de l’année. 

Il en est demême de la varié{é à fleurs doubles que notre collègue M. Jacquin 
aîné vient d'obtenir de la capucine mordorée (improprement dite d'Alger), 


(2) Bibl. univ. de Genève, avril 1851. 


r— 373 — 


Tropæolum majus, var. : atropurpureum , Pép., dont la conservation et la 
multiplication s’opèrent par les mêmes moyens que pour la précédente. 

Après la capucine on s’occupa du réséda odorant, Reseda odorata, Lin., 
plante annuelle, originaire d'Afrique , et qui fut introduite en France en 1736 
par les soins des M. Grangé, qui l’envoya d'Égypte. L’odeur suave qu’exhalent 
ses fleurs, l’ayant mise à la mode, elle devint de la part des horticulteurs l’ob- 
jet de soins particuliers , et ils parvinrent à l’élever sur une tige de huit 
pouces à un pied, et à la conserver ainsi pendant plusieurs années. La disposi- 
tion naturelle de ses rameaux à se diriger horizontalement et même à ram- 
per sur le sol, était une difficulté dans cette opération ; mais on remarqua qu’au 
centre il se trouvait toujours une tige principale dont la tendance à s’elever 
verticalement était plus prononcée , et c’est celle-là que l’on choisit. Il faut, 
pour arriver au but proposé, supprimer pendant la jeunesse de la plante toutes 
ses branches inférieures à mesure qu’elles croissent , ainsi que les feuilles qui 
poussent à la base. On empêche également la floraison sur les rameaux conser - 
vés, jusqu’à ce que le sous-arbrisseau soit entièrement formé, parce que ces 
fleurs absorberaient une certaine quantité de sève, dont la privation nuirait à 
leur vigueur et au développement qu’ils doivent prendre. Lorsque la tige est 
arrivée à la hauteur désirée, on laisse les branches conservées se ramifier pour 
former la tête, ce que l’on obtient en les pinçant plusieurs fois; elles de- 
viennent ainsi plus fortes et ligneuses ; enfin , lorsque sa formation est com- 
plète , on laisse la floraison s’opérer naturellement, et alors le petit arbuste 
se couvre de fleurs et devient un objet d'agrément pour les amateurs. C’est 
ordinairement pendant la première année qu’on élève la tige à la hauteur 
voulue ; mais on ne laisse de fleurs que la seconde année. Pour bien réussir, 
on plante les pieds très-jeunes , lorsqu’ils ont développé quatre ou six feuilles 
au plus, un à un dans des pots remplis de terre légère et très-substantielle ; 
s’il en est besoin, on les soutient par un tuteur et on les rentre pendant 
l'hiver en orangerie, sur des tablettes près du jour, ou mieux sous châssis. 

Le chrysanthème des jardins, chrysanthemum coronarium, Lin., est aussi 
une plante annuelle que l'art du jardinier a convertie en petit sous-arbrisseau 
qui fleurit dans les serres une partie de l’hiver. Indigène à notre pays, c’est 
la culture qui a fait doubler ses fleurs, et obtenu une variété blanche du 
type, dont la couleur est jaune. Ces deux variètés, multipliées par la voie 
des boutures et traitées comme le réséda, donnent des résultats semblables 
et sont devenues ligneuses. 

La Ketmie vésiculeuse, Hibiscus vesicarius, Cav., plante annuelle ori- 
ginaire d'Afrique , fort recherchée pour l’ornement de nos parterres à cause 
de ses fleurs grandes et nombreuses dont les pétales à limbe d’un jaune 
clair, et à onglet d’un brun violacé , font un si bel effet, peut aussi servir à 
la décoration des serres chaudes et tempérées, où elle fleurit une partie de 
l’année en la soignant convenablement. Cette espèce, encore peu répandue, 
se multiplie de graines ou de boutures, qu’il faut toujours empêcher de 


— 374 — 


fleürir la première année, et rentrer dans les serres pendant la mauvaise 
saison. Lorsqu'elle a pris le développement que l’on désire , il faut, après la 
floraison, avoir soin de la rabattre en coupant l’extrémité de ses branches 
supérieures, afin de la rendre plus rameuse, de la faire fleurir davantage, et 
de lui assurer une existence plus longue. J’ai vu des individus qui, n’ayant 
pas été rabattus aussi sévèrement que je viens de le dire, se sont élevés de 
quatre à six pieds. 

La Ketmie d'Italie, Hibiscus trionum, Lin., annuelle comme la précé- 
dente, avec laquelle elle a quelque analogie par son port et ses fleurs 
quoique moins brillantes et moins grandes, donne les mêmes résultats en la 
soumettant à la même culture. 

Le Senecon élégant ou d'Afrique, Senecio elegans, Lin., originaire du 
Cap de Bonne-Espérance, est encvre une plante annuelle dont on s’empressa 
de multiplier de boutures la variété à fleur double; celles-ci, rentrées en 
serre tempérée pendant l’hiver, ont formé aussi de petits arbustes ou des 
touffes comme plantes vivaces, selon les soins qu’on leur a donnés. Cette 
variété est remarquable par ses jolies fleurs de couleur violet foncé en co- 
rymbe , et dont la dimension est souvent égale à celle des fleurs de paque- 
relte, Bellis perennis, Lin. Plus tard on en a obtenu une seconde variété à 
fleurs doubles d’un blanc violacé, qui se comporte de même en lui donnant 
une culture pareille. 

L’Anthémise à trois lobes, Anthemis triloba, Ortega , De Cand., plante 
vivace, originaire du Mexique, que l’on peut cultiver comme plante an- 
nuelle dans les jardins botaniques, ainsi qu’on le fait pour le Ricinus commu- 
ms, dont les pieds, semés chaque année, donnent des graines en abon- 
dance, peut également former un sous-arbrisseau de deux à trois pieds en 
la rentrant dans la serre chaude ou dans une bonne serre tempérée. 

L’Agératoire à fleurs bleues, Ageratum cœruleum, Hort. par. À. Mexi- 
canum , Bot. Mag., jolie plante annuelle, originaire du Mexique, est sans 
contredit une des plus belles qui ornent nos parterres, depuis juillet jusqu'aux 
gelées. Elle forme des touffes charmantes qui, rentrées pendant l’hiver en 
serre tempérée, et traitées comme je l’ai dit plus haut, fleurissent toute 
l’année. Elle est préférable pour l’ornement, à cause de sa prodigieuse flo- 
raison , à l’Ageratum cælestinum , espèce ligneuse depuis longtemps cultivée 
dans nos serres et jardins, quoique les fleurs de cette dernière soient plus 
grandes. 

La Cassinie remarquable, Cassinia spectabilis, Bot. Reg.; Calea specta- 
bilis; Labill., plante bisannuelle et quelquefois trisannuelle, originaire de 
la Nouvelle-Hollande, introduite depuis quelques années dans nos cultures, 
forme un arbre de six à sept pieds , lorsqu'on a soin de supprimer ses grandes 
pannicules de fleurs, lors de leur développement, pendant les premières 
années. 

L'Onagre commun, OEnothera biennis, Lin., plante bisannuelle et indi- 


— 875 — 


gène, peut former un sous-arbrisseau de plusieurs pieds, pourvu qu’elle soit 
traitée comme les précédentes et rentrée en serre tempérée pendant l’hiver. 
Il en est de même de l’Onagre à grandes fleurs, CEnothera grandiflora, 
Willd., plante bisannuelle de l'Amérique septentrionale, de l'Onagre à 
feuille de saule, OEnothera salicifolia, Hort. par., également bisannuelle 
et du même pays, et de quelques autres espèces du même genre. Ainsi con- 
verlies en plantes lignetses , elles vivent plusieurs années. 

De semblables résullats peuvent être obtenus à l’égard de beaucoup d’es- 
pèces de la famille des malvacées, et particulièrement dans les genres Malva 
et Sida. Par exemple, la mauve crépue, Malva crispa, Lin., plante annuelle, 
originaire d'Orient , étant cullivée en pots, et rentrée dans l’orangerie ou 
dans la serre tempérée pendant la mauvaise saison, y forme un arbre de 
plusieurs pieds, et vit longtemps dans cet état, 

Ces exemples suffisent , je pense, pour faire apprécier l'influence d’une 
culture donnée sur la constitution et l’existence des végétaux. Un grand nom- 
bre de plantes annuelles et bisannuelles offriraient les mêmes résuliats si on 
leur appliquait les procédés de culture dont je viens de parler. Car celles que 
jai mentionnées plus haut, ne possèdent l’avantage d’être devenues ligneuses 
ou vivaces que parce que la beauté de leurs fleurs, ou simplement le ca- 
price, les a fait rechercher des amateurs, dont les demandes ont été pour les 
horticulteurs, un motif puissant d’émulation qui leur a fait diriger tous les 
efforts de leur intelligence vers le perfectionnement de ces espèces privilé- 
giées. | 
I1 est encore un autre moyen qui donne des produits analogues, dont tou- 
tefois on ne tire parti que depuis peu de temps ; je veux parler de la greffe en 
approche, en fente, en couronne et herbacée. 

Le liseron pourpre ou volubilis, Zpomæa purpurea, Lam., greffé par 
approche à la hauteur d’un pied sur une branche de patate rouge comesti- 
ble, Convolvulus batatas, Lin., a depuis 1831, époque de l'opération, 
poussé plusieurs branches qui chaque année produisent des fleurs en abon- 
dance. Cultivé en pot , il est devenu presque ligneux , et se conserve en le 
rentrant chaque hiver dans une serre chaude. 

La patate, au contraire, greffée sur une tige de liseron , a rendu ce der- 
nier vivace depuis trois ans, et sa tige a acquis plus que la grosseur d’une 
plume. On espérait par ce moyen hâter la floraison de la patate , qui jusqu’à 
ce jour se montre avare de fleurs; mais si l’expérience n’a pas réalisé cet 
espoir ,. son résultat n’en est pas moins intéressant. 

La greffe herbacée ou à la Tschudy , dont on fait aujourd’hui de si heu- 
reuses applications, fournit aussi quelques exemples remarquables. La (tomate, 
Lycopersicum esculentum , Nuttal., et beaucoup d’autres solanées annuelles, 
peuvent vivre frès-longtemps en les greffant en herbe sur des espèces ligneuses 
du même genre, et même sur des tiges de pommes de terre , pourvu que les 
individus soient tenus l’hiver dans la serre chaude. 


— 876 — 


Les différens tabacs annuels peuvent être greffès sur la nicotiane à feuilles 
glauques, Nicotiana glauca. Cette espèce, qui est ligneuse , est la plus con- 
venable pour servir de sujet. Toutes les greffes reprennent bien , quel que 
soit le procédé , en fente ou en couronne, et peuvent y vivre longtemps. Cette 
plante est en effet fort rustique , et a plusieurs fois déjà résisté à un froid de 7 
à 8 degrés, tandis que les autres gèlent souvent à une température d’un 
degré sous o. Il faut dans le cas présent la cultiver en pot, afin de la rentrer 
dans la serre pendant l’hiver. Il est nécessaire aussi de supprimer les pre- 
mières fleurs qui apparaissent , et même de pincer l’extrémité des rameaux 
développés par la greffe , afin de lui faire acquérir plus de force et plus de 
ramificalions. 

On réussit de même en greffant sur le tabac commun, Vicotiana tabacum, 
Lin.; mais l’autre espèce est préférable. 

Les genres voisins, comme Petunia, Nierembergia, etc., greffés sur les 
deux espèces indiquées précédemment, deviennent également vivaces et 
ligneux. 

L’OEillet des fleuristes, Dianthus caryophyllus, Lin., et mieux 1l’OEillet 
des bois, Hort., sont, par leurs tiges sous-ligneuses , trés-convenables pour 
recevoir la greffe de plusieurs espèces du même genre vivaces et bisan- 
nuelles, telles que l’OEillet de Chine, Dianthus Sinensis, Lin., et ses 
variétés; l'OEillet de poëte, Dianthus barbatus, Lin.; la mignardise des 
jardins, Dianthus moscatus, etc. Il faut, bien entendu, abriter pendant 
l’hiver, les pieds greffés, en serre tempérée. 

On pourrait penser par ce qui précède, que c’est principalement sur les 
plantes exotiques que les essais réussissent le mieux ; mais il n’en est rien; 
nos végétaux indigènes peuvent produire le même effet, et je répéterai encore 
qu’un grand nombre d’applications plus ou moins curieuses, peuvent être 
faites de ces divers procédés, qui jusqu’ici n’ont été mis en usage qu’à 
l'égard des plantes qui ont plus particulièrement fixé l’attention des fleu- 
ristes. 


Nouvelles observations sur la multiplication des bruyeres par marcottes, chez 
M. Marmu, jardinier-fleuriste à Belleville ; par M. Porreau. 


Jai déjà dit quelques mots sur la mulliplication des bruyères chez M. Ma- 
thieu ; mais, ayant depuis cette époque retourné nombre de fois chez cet 
habile cultivateur , et m’étant convaincu de plus en plus de la supériorité de 
sa méthode, je crois utile de donner plus de développement à ce que j'en ai 
dit, et de montrer par une figure que le marcottage des bruyères s’exécute ab- 
solument comme celui des œillets, quand la plante est convenablement 
préparée. 


ÉLLTRLTÉ 


F5 
PA, 


Horticultenr Fa 7e 


Z: 


En mai on dispose une planche de bonne térre de bruyère ; on prénd des 
plantes de deux ans, même d’un an quand elles sont assez fortes, on les dépote, 
et on les plante obliquement ou à moitié couchées dans cette terre de bruyère, 
fig. 1; assez avant pour que les plantes aient chacune une petite fosse au 
pied, et on les arrose convenablement. Vers le 15 juin leur végétation est en 
activité ; alors on examine quelles sont les branches propres à être couchées, 
on supprime leurs pelits rameaux inférieurs, ainsi que toutes les autres bran- 
ches trop courtes ou défectueuses , ou enfin non propres à faire une bonne 
marcolte. Après cetlé espèce d’élagage, chaque plante n’a plus guère que 
dix à douze branches nues inférieurement, assez longues pour être conve- 
nablement couchées. Peu de jours après on procède au marcottage de la ma- 
nière suivante : on abaisse les branches sur la terre, à l’endroit qu’elles doi- 
vent occuper, pour juger de leur souplesse, de leur longueur , et déterminer 
l’éndroit où il convient de les inciser sur le bois d'un an. On retire deux ou 
trois pouces d’épaisseur dé lerre où une branche doit être fixée , et, après l’y 
avoir présentée, on fait l’incision en encoche et en dessous à l’endroil le plus 
bas de l’arc qu’elle décrit, comme on le voit fig. 2. il faut que l’incision pé- 
nètre jusqu’au milieu du bois , que la languette soit longue de six lignes , aussi 
épaisse au {alon ou à son bout inférieur que dans le reste de sa longueur, et 
qu’elle emporte la moitié de l’épaisseur de la branche. Cette opération finie, 
on couche la branche avec précaution en l’arquant dans la fosselte qui lui est 
préparée , et on l’y fixe par un brin d’osier ployé en deux, qui l’embrasse, et 
dont les deux bouts s’enfoncent perpendiculairement en terre. Dans cette 
opération, la languette s’éloigne d’autant plus naturellement de la plaie que, 
quand la marcotte est fixée par le brin d’osier, on ramène autant que l’on 
peut , sans rien casser , le sommet de la branche dans la direction verticale, 
en lui appuyant de la terre contre le dos; après quoi on recouvre la partie 
incisée de deux pouces de terre un peu pressée, et en ménageant une 
légère fossette au-dessus, pour que la marcotte profile davantage des arro- 
semens. 

Quand toute la planche est ainsi marcottée, il est avantageux de la recou- 
vrir d’un lit de mousse épais de dix à douze lignes, afin que la terre ne se des- 
sèche pas, que les arrosemens ne la battent pas et ne déchaussent pas les 
marcoltes. 

Vers la mi-aoûùt on peut commencer à faire, à un pouce de {erre , un cran 
jusqu’à la profondeur du tiers ou de la moitié de l’épaisseur de la tige de la 
bruyère marcottée. Cette opération, qu’on appelle demi-séyrage, accoutume 
les marcottes à Se passer de leur mère , et favorise la formation de leurs ra- 
cines. A la fin de septembre on examine l’état de l’enracinement , et, si on 
je trouve satisfaisant, on achève le sévrage. Vers la fin d'octobre, et même 
jusque dans le commencement de novembre, on lève les marcottes en motte, 
on les plante chäcune dans un pot proportionné à leur grosseur , et on le place 


sous un châssis que l’on ombre pendant quelques jours. £a reprise s’opère très- 
Towe III. 48 


— 378 — 


promptement , et permet de ranger les marcottes dans la serre {empérée huit 
jours après leur empotement. 

Quand on ne peut pas lever les marcottes dans les premiers jours d’octobre, 
il est prudent de placer un chässis vitré sur la planche, parce qu’alors les mar- 
coties poussant beaucoup, sont fort tendres et pourraient être endommagées 
par une petite gelée. 

Comme c’est à l'extrémité inférieure ou au talon de la languette que la 
radification s’effectue plus particulièrement, il faut faire en sorte que ce talon 
ne s’amincisse pas en biseau; il faut, au contraire , qu’il soit aussi épais que 
le reste de la languette pour faciliter l’éruption des racines, qui, ici comme 
ailleurs, sont produites par la sève descendante et par l’allongement des fibres 
qui descendent des bourgeons supérieurs ; car on conçoit facilement que cette 
languette ne peut rien recevoir directement des racines de la plante-mère. 

Maintenant que j'ai exposè le procédé de M. Mathieu, je dois ajouter de 
suite que son expérience lui a appris que toutes les bruyères ne s’enracinent 
pas avec la même promplitude , et que, s’il y en a qui se trouvent bien en- 
racinées après deux mois de couchage , il en est d’autres auxquelles il faut 
quatre, cinq ou six mois, et encore davantage. Voici les noms de quelques-unes 


qui s’enracinent facilement, et de quelques autres dont la radification s’effec- 
tue difficilement : 


Bruyères qui s’enracinent facilement. 


Erica abietina. Erica pyrolæflora. 
— arborea. —  persoluta alba. 
—  cylindrica el ses va- —  plumosa. 

riétés. —  Sebana. 
— _ grandiflora. —  wersicolor. 


Bruyères qui s’enracinent difficilement. 


Erica Baccans. Erica mammosa et ses 
== grandiflora superba. variétés. 
—  Linnœæa superba. —  viscaria. 


Culture des orchidées tropicales parasites. 


Quoique les orchidées tropicales et parasites réussissent assez bien étant 
cultivées dans de la mousse mélangée avec des morceaux de bois en décompo- 
sition , letout saupoudré de terre de bruyère et tenu à une température et à 
une humidité convenables, M. Neumann, chef des cultures en serres chaudes 
au Muséum d'histoire naturelle de Paris, essayait depuis deux ou trois ans 
un autre procédé, dont il a obtenu un résulfat satisfaisant. Ce procédé con- 
siste à prendre un pot ordinaire , d’une grandeur proportionnée à celle de la 
plante , à l'emplir à moitié de tessons pour maintenir l'air dans le fond, et 


— 879 — 


donner un libre cours à l’eau des arrosements. On achève d’emplir le pot avec 
des morceaux de terre de bruyère gros comme des fortes noix , sans les pres- 
ser, et de manière qu’ils laissent des vides entre eux, et on en met jusqu’à 3 
ou 4 pouces au-dessus du bord du pot, en laissant toujours des vides entre 
eux, afin que l’air puisse y circuler ; et pour que tous ces morceaux de terre de 
bruyère ne s’ébouient pas, on les fixe la plupart avec de petites broches de 
bois, Ensuite on plante , ou plutôt on place convenablement l’orchidée sur ces 
morceaux de terre, on l’y assujettit en couvrant sa base avec quelques autres 
morceaux de la même terre, etavec un tuteur, si son poids pouvait l’entrai- 
ner ou la faire dévier. Plusieurs orchidées très-rares ont produit de celte ma- 
nière des fleurs magnifiques en 1835 et 1836. 

Tous les morceaux de terre de bruyère doivent être des morceaux neufs 
non brisés, et non pas des mottes pétries à la main avec de la terre déjà di- 
visée. L'aspect de tous ces morceaux élevés, en hémisphère ou en cône au- 
dessus du pot, n'offre ni la régularité ni l’uniformité ordinaires, mais il y a 
économie, dit M. Neumann dans sa notice. 


LC 


Epine féroce , Mespilus monogyna , var. fig. 3; par M. Porreav. 


En 1635, M. le vicomte Brélignières de Courteilles, au château du Petit- 
Bois, commune de Mettray (Indre-et-Loire), a envoyé à M. Vilmorin des 
rameaux fleuris de celte épine , accompagnés d’une note qui apprenait que 
M. Dumont , jardinier de M. Brétignières , ayant remarqué dans un bois, une 
branche d’épine très-diflérente des autres par des amas extraordinaires d’é- 
pines , l’avait greffée et multipliée. En même temps Mme la vicomtesse Bré- 
tignières en déposait d’autres rameaux avec la rose belle de Meitray à expo: 
sition de la Société royale d’Horticulture de Paris, et c’est de là que j'en ai 
obtenu un échantillon que j'ai cru devoir dessiner et publier ici, afin d’en 
faire connaître la singularilé. C’est évidemment une variété du mes- 
pilus monogyna des botanistes , et, si son caractère accidentel peut se perpé- 
tuer par la greffe, ou par marcotte ou bouture , elle devra entrer dans le 
commerce par sa singularilé, et donner l’espérance d’en pouvoir faire des 
haies encore bien plus défensives qu'avec l’épine ordinaire : n’ayant qu’un 
style, son ovaire n’a égalemént qu’une loge contenant deux ovules qui parais- 
sent superposés, quoique attachés presque au même point a. 


Ginkgo biloba à fleurs femelles. 


Le Ginkgo , arbre fruitier du Japon, a été introduit en Angleterre en 1784, 
et en France en 1760. Pendant longtemps on n’a connu que des individus 
mâles de cet arbre. En 1814 seulement , M. De Candolle a appris qu’un fort 
pied femelle de Ginkgo , qui ne produisait que des fruits imparfaits faute de 
fécondation , existait dans la campagne de M. Gaussen, à Bourdigny , près 


— 3590 — 


Genève ; soit par négligence ou autrement , on n’a pas multiplié ce pied fe- 
mellie jusqu’à 1830 , époque à laquelle M. Delille, professeur à Montpellier, 
en a obtenu quelques rameaux qu’il a fait greffer avec succès sur de petits 
Ginkgo mâles. En 1832, il a pris {rois greffes sur ces jeunes arbres, les a fait 
placer sur un gros Ginkgo mâle, quifleurissait depuis longtemps ; et, en 1835, 
ces jeunes. greffes ont donné des fruits complets qui sont parvenus à maturité, 
Alors seulement on a pu vérifier que, selon cequ’en avait dit Kæmpfer en 1690, 
le fruit du Ginkgo est une drupe ovale, d'environ un pouce de diamètre, dont 
le noyau contient un grand périsperme bon à manger après qu’on l’a fait gril- 
ler sur des charbons ardens. 

Nous ne nous occuperons pas ici des caractères génériques ni spécifiques du 
Ginkgo; il nous suffit de pouvoir assurer qu'il possède les qualités d'arbre 
fruilier et d’arbre d'agrément ; mais nous insisterons sur ce que des greffes 
femelles , placées sur un individu mâle adulle et fleurissant , ont fructifié à 
l’âge de {rois ans, ce qu’on n’aurail probablement pas oblena si on eût placé 
les greffes femelles sur un jeune et petit individu mâle. 

Nous conseillons donc aux personnes qui pourront se procurer des rameaux 
de Ginkgo femelle, d’en greffer en fente sur quelques-uns des rameaux d’un 
gros Ginkgo mâle fieurissant annuellement , afin d’en obtenir promptement 
des fruits. Déjà M. Camuzet, chef des pépinières au jardin des plantes de Paris, 
en a {enté l’expérience cette année ; ses greffes paraissent bien reprises, et 
promeltent un résultat aussi heureux que celui de M. Delille, à Montpellier. 


Greffe par copulation pratiquée au coin du feu. 
Par M. Noiserre. 


D'abord il faut avoir fait provision de plants bien conditionnés , ainsi que 
de rameaux à greffer. On les porte dans un lieu où l’on puisse les travailler 
commodément, à l’abri du froid et de la pluie. Là , on commence par habiller 
les racines du plant ; ensuite on fait fondre de la cire à greffer, et on l’entre- 
tient à la température convenable à son application sur la greffe; enfin on 
doit avoir sous la main une quantité de fil de laine suffisante pour ce que l’on 
se propose de greffer, et un greffoir bien affilé. Alors on prend un plant, on 
lui coupe la lige en long biseau, d’un seul coup, à l’endroit qui devra affleu- 
rer la terre quand il sera planté ; aussitôt après, on prépare un tronçon de 
rameau à greffer, long de 2 à 4 pouces, ou plutôt de manière à ce qu’il con- 
serve de deux à trois yeux ; on l’aiguise en biseau, par le gres bout ou le bout 
inférieur, de manière à ce qu’il s'applique le plus exactement possible sur le 
biseau du sujet, comme dans la fig. 4, «. Lorsque les deux pièces sont ainsi 
ajustées , et qu’on les maintient dans cette posilion avec la main gauche, on 
les lie solidement avec du fil de laine , de la main droite, à peu près comme 
on lie un écusson , et de suite on recouvre le fil, et surtout les deux sutures 
avec de la cire fondue , comme dans une greffe en fente. 


— 861 — 


Dans la figure, le sujet et la greffe sont de même diamètre, el leur ajustage 
est facile; mais il arrive le plus souvent que le sujet est plus gros que la greffe ; 
dans ce cas, on s’applique à faire coïncider d’un seul côté le liber du sujet avec 
celui de la greffe, et à bien recouvrir de cire le côté opposé du biseau du sujet. 

On a très-rarement occasion d’opérer avec une greffe plus grosse que le 
sujel ; et même on ne l’essaie pas, parce que plusieurs raisonnemens por- 
tent le greffeur expérimenté à penser que son résultat ne serait pas satisfaisant. 

En opérant la greffe par copulation, on ne trouve pas toujours le moyen, 
en faisant les biseaux du sujet et de la greffe, de ménager les yeux b b du 
premier, et les yeux c ec de la seconde; mais nous conseillons au greffeur de 
tâcher de les obtenir en tout ou en partie en faisant ses coupes, afin d’aug- 
menter les chances de réussite; car, un œil est un point vital qui entretient la 
vie autour de lui, l’étend, et contribue, par le mouvement qu’il donne à la 
sève, à faire at{acher la greffe aussi bien qu’à la guérison d’une plaie. 

La greffe par copulaiion, exécutée au coin du feu, doit se faire à une époque 
qui coïncide avec la montée de la sève et la nécessité de planter. Or, nous 
pensons que, pour la pratiquer en grand, il faut choisir le mois de mars, en 
se conformant d’ailleurs à l’état de la saison. : 

Nous avons ci-dessus recommandé de couper le sujet à une hauteur telle 
que , le sujet élant planté, le haut de la greffe affieurre la terre. Cette con- 
dilion est avantageuse à la reprise de la greffe , en ce qu’elle profite de l’hu- 
midité de la terre, en ce qu’elle est moins exposée à être desséchée par le 
hâle , en ce que la laine qui la lie, pourrissant {out doucement, cède peu 
à peu au grossissement du bois, et qu’on a rarement besoin de la couper. Ce- 
pendant on ne doit pas négliger de visiter les greffes en mai et juin, pour voir 
s’il a’y aurait pas quelque étranglement à faire cesser. II faut donc , en cou- 
pant le sujet pour le greffer et en le plantant , faire en sorte que la greffe se 
trouve enterrée jusqu’à la ligne ponctuée d. 

C’est ainsi que nous nous disposons à faire un assez grand nombre de greffes 
par copulation en mars prochain. Nous invitons les pépiniéristes et les curieux 
à essayer aussi, et à vouloir bien nous faire connaître les résultats qu’ils 
auront obtenus. Nous les publierons conjointement avec le nôtre. 


“Rhizobotrya , nouveau genre de plantes faisant partie de la Flore de l’Alle- 
magne ; par J.-C. Taucu. 


Parmi un grand nombre de Draba stellata recueillis par Sieber, dans les 
Alpes d'Autriche, M. Tauch a trouvé une plante qu’il a prise d’abord pour 
une nouvelle espèce de Cochlearia. Mais en examinant plus attentivement 
cette plante, il fut fort agréablement surpris d’y reconnaître un genre nou- 
veau voisin du Kernera, med. La radicule latérale lempêcha de ranger 
cette plante dans le genre Eudema, Humboldi et Bonpl., où la radicule est 
dorsale. Il a nommé le nouveau genre Rhizobotrya, et en a fait ainsi la 


— 382 — 


description : Calyx basi œqualis; sepalis palentibus. Pelala integra. Sta- 
mina tetradynama, filiformia, quorum longiora per paria siymoideo-flezucsa. 
Silicula ovata tumida, stylo brevi cylindrico et stigmate emarginato coro- 
nata, bilocularis, septo valvulis concavis parallelo integro, loculis 2-3-sper- 
mis. Semina subtilissime tuberculata ovata subcompressa, radicula lateral, 
quidquam obliqua. 

R. azpiNa. Planta pusilla vix pollicaris, foliis radicalibus rosulatis spa- 
thulatis corymbum submultiflorum sessilem longitudine ad æquantibus. 

M. Tauch a ajouté une description complète de cette nouvelle plante, et a re- 
fait le caractère du genre Kernera, pour mieux en distinguer son Rhizobotrya. 


Il vient de fleurir dans les serres de M. Francois Vandermaelen à Bruxelles, 
un magnifique exemplaire du Lælia anceps ; nous nous empressons de com- 
prendre dans notre Iconographie (pl. color. 71), cette belle orchidée (1) dont 
la figure , de la plus fidèle exactitude, est due au pinceau de M. Jacquemain. 


—————_—_—_—_—_—_—_—_—————_—_—_—_—_—_—_—_—— er |! 
MÉLANGES. 


Fragment d’une lettre adressée à la direction du recueil intitulé l’'Horticul- 
teur Belge ; par M. J. De BricnoLi, professeur de botanique et d’agricul- 


ture de Modène. 
Sur le Littæa geminiflora. 


.…... Je passerai sous silence encore d’autres observations, et m’occuperai 
plutôt de l’article signé M. N. qu’on lit aux pages 196 du même volume (2), 
touchant le Littæa geminiflora. Le rédacteur de cet arlicle qui a voulu débrouil- 
ler l’histoire de cette plante , faute de documens exacts , a dù nécessairement 
en accroitre la confusion. Comme personne plus que moi ne connaît l’histoire 
intéressante de ce végétal, je vais vous l’exposer fidèlement. — Le pre- 
mier paquet de graines de cette belle hroméliacée, qu’on ait reçu en Europe, 
provenait de l'Amérique méridionale ; il est arrivé à Lisbonne sans aucune 
étiquette; on a soupçonné que la plante sur laquelle les graines avaient été 


(1) Sepala explanata, lanceolata, æqualia. Petala majore pauld difformia. Labellum (pos- 
tieum) triparlitum , lamellatum , circà columnam convolutum. Columna aptera , carnosa , antice 
caniculata. Anthera 8-locularis. Pollinia 8, caudiculis 4-elasticis. — Foliis binis aut solitariis, 
lanceolatis ; scapo ancipiti bifloro squamis carinatis veslito ; ovario viscoso; labelli disco lineari 
elevato , apice 3-lobo ; pseudobuibis ovatis, distantibus tetraquetris. 

Adanson avait donné le nom de Lælia à un genre de plantes dont on a fait depuis la seconde 
section du genre Bunias ; plus tard Persoon employa le même nom pour désigner un autre 
genre de plantes crucifères que De Candolle a distribuées dans les deux genres Muricaria et 
Calepina. 0r,\e nom Lælia, étant encore une fois disponible, le professeur Lindley vient de 
l'appliquer à une plante de la famille des orchidées , qui ne la cède en beauté à aucune de celles 
qu'offre le genre Cattleya. Le Lælia anceps, est originaire du Mexique. 

(2) Deuxième année de l'Horticulteur Belge. 


Lælia anceps. 


L'Lprthcatlerr Felge. \ Lererbre 1856! 


— 363 — 


récoltées, était originaire du Brésil. Ce paquet fut communiqué par un ami, 
Dominique Vandelli, Modenois, qui était alors professeur de botanique et 
d'histoire naturelle à Lisbonne, à M. Brunelli, professeur de botanique à 
l’université de Bologne, en 1785. Brunelli sema ces graines , et obtint plus 
‘de 200 jeunes plantes; mais comme ce n’était pas un botanisfe très- 
éclairé , ni {rès-curieux , il la considèéra comme une espèce de jonc, et ne prit 
aucun soin de sa culture. Après la mort de Brunelli, Rodali, qui lui succéda 
dans la chaire, quoiqu'un peu plus bofanisie que son prédécesseur, continua 
à regarder cette plante comme un jone, et l’étiquetta J'unci species, sans cher- 
cher à l’étudier un peu mieux. Enfin lorsque le gouverneur du royaume d'Italie 
reforma l’université de Bologne, et que M. Scannagatta y fut envoyé pour pro- 
fesser la botanique, cet horticulleur très-instruit s’aperçut de suite que la plante 
que l’on avait si peu soignée , n’élait el ne pouvait pas même être un jonc : il 
devina un végétal nouveau, lui prêla toute son attention et partagea les pieds 
qui se trouvaient à sa disposition entre les jardins des autres universités de 
l'Italie; il en aonna aux différens lycèes et à beaucoup d'amateurs. Comme 
professeur au lycée d'Urbino, j'obtins pour le jardin confié à ma direction 
un exemplaire de la plante nouvelle, que le professeur Scannagat{a, n'ayant 
trouvée décrite ou figurée nulle part, ne pouvant se former aucune idée de sa 
fleur, avait placée provisoirement , et seulement d’après son port, dans le 
genre Dracæna en tirant le nom (rivial de filamentosa des bords de ses 
feuilles qui se détachent en filamens roulés. Tous les catalogues des jardins 
italiens inscrivirent , après cela, cette plante sous le nom imposé par Scanna- 
gatla. Quelques années plus tard, quand feu Bose vint à Milan, où je me 
trouvais par hasard, nous allâmes ensemble au jardin botanique de Brera, qui 
apparlenail au lycèe et était dirigé par M. Armanno, qui fit cadeau en ma pré- 
sence, à M. Bosc d’une de ces plantes. 

Ce fut M. Bosc précisément , comme il est écrit dans votre article, qui dit 
que cette plante serait mieux placée dans le genre Fucca que parmi les Dra- 
cæna, et qui l’introduisit au jardin des plantes de Paris sous le nom de Fucca 
filamentosa. Le professeur Desfontaine changea ce nom et lui substifua celui 
de Fucca bosci. Peu après, M. Willdenow, qui avait aussi reçu de Scanna- 
galla un pied de cette plante pour le jardin de Berlin, crut y envisager 
de la ressemblance avec le Bonapartea juncea de la flore péruvienne 
(vol. IT, pl. 242), et on voit cette plante indiquée sous le nom de Bonapartia 
juncea dans le supplément à son Enumeratio plantarum Horti Berolinensis, 
publié par M. Schlechtendal, en 1813, parce que ne l'ayant point vue en fleur 
il ne put reconnaître la distinction entre le Bonapartia qui a le périgone infère 
tandis que dans la Liftæa cet organe est supère. Dans le 5° vol. du supplé- 
ment à la partie botanique du dictionnaire de l'Encyclopédie, p. 309, Poiret 
donne à cette même plante, qu’il décrit , le nom de Tillandsia juncea. 

La première fois que cette plante a fleuri en Europe, ce fut à Lainate, dans 
le jardin du duc Litta, de Milan, à deux lieues environ de cette ville, au mois 


— 364 — 


de septembre 1815. Aussitôt que le bruit s’en répandit à Milan, tous les bota- 
nistes et les amateurs se rendirent en foule à Laïnate , pour admirer la plante 
nouvelle ; j'y allai aussi avec deux botanistes distingués, M. Nocca, profes- 
seur de botanique à Paris, et le célèbre Balbis, alors professeur à Turin et 
qui travaillait avec M. Nocca à l’ouvrage qu’ils ont publié sous le titre de 
Flora ticinensis. On s’imaginera facilement que tout botaniste eût désiré 
être le premier à en donner une description exacte et à faire connaître une 
des plus belles plantes qui décoraient alors les jardins d'Italie, et que nous 
nous étions offerts d’en rédiger la description. Maïs le propriétaire du jardin 
avait défendu à son jardinier, M. Jagliabue, de laisser toucher à cette plante, ou 
qu’on püt l’examiner assez minutieusement pour la décrire. D’autres botanisles, 
MM. Pollini, Armanno , Moretti, Brocchi, Parolinni , elc., y allèrent après 
nous , et aucun d’eux ne fût plus heureux que nous, parce que le duc voulait 
réserver l'honneur de la description à son jardinier qui d’ailleurs était plus 
instruit en horticulture qu’en botanique. 

Quelques jours se passèrent ainsi, et M. Jagliabue, reconnaissant l’insuffi- 
sance de ses moyens, pour déterminer une plante qui paraissait n’apparlenir 
à aucun genre connu, vint enfin me trouver et me proposer de la part du 
duc de vouloir décrire la plante, sous la condition que mon travail serait pu- 
blié sous le nom du jardinier. N’ayant en vue que mon instruction particulière 
ét ma satisfaction intérieure, j’acceptai sur-le-champ la proposition du jardi- 
nier et me rendis une seconde fois à Lainate, où jé rédigeai la lettre qui a paru 
dans la bibliothèque italienne, vol. 1, cahier 1, de l’année 1816. J’ai cru devoir 
donner au genre nouveau, le nom de Liftæa, en l'honneur du duc Lit{a, qui est 
véritablement l’un des plus illustres promoteurs de l’horticulture en Italie. 

J'aurais continué à garder le silence sur le nom du véritable auteur de 
cette lettre, si un botaniste distingué de l’Allemagne qui voyageait en Italie, 
n’avait eu connaissance du pseudonyme; celui-ci en informa le célèbre 
Sprengel, qui, dans son édition du Systema vegetabilium , divulgua mon nom 
à propos du genre Littæa. Après cela, comme, il est dit dans votre journal 
que le genre Littæa semble avoir été adopté par tous les botanistes excepté 
pourtant MM. Bellenden Ker, Sprengel, et le marquis de Spin (Supplément 
au catalogue des plantes du jardin de Saint-Sébastien , 1823, in-8°, p. 8), 
qui rangent cette plante dans le genre Agave, j'ai cru vous devoir les détails 
dans lesquels je viens d’entrer ; ils forment l’histoire authentique du Latfæa 
geminiflora et peuvent servir de correction à l'article sus mentionné de votre 
journal. | 


Sur le Jardin du Museum à Paris. 


Le Jardin du Museum, dit Jardin du Roi, fut créé par Louis XIII, qui 
l'institua et l’organisa par un édit rendu au Mois de mai 1635. Pour l’élablis- 
sement de ce jardin, il fut fait acquisition d’une maison et d’un terrain de 


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Decembre 1830 f 
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Wouvelle Serre du jardere des J'lartles de Lur'és 


— 585 — 


24 arpens, dans le faubourg Saint-Victor, et la sur-intendance en fut donnée 
au premier médecin du roi , le d'. Bouvard, pour lui et ses successeurs, avec 
pouvoir de choisir un intendant qui résiderait dans le jardin et en aurait la 
direction. Le même édit portait en outre « création de trois chaires de dè- 
» monstrations de l’intérieur des plantes et de tous les médicamens et pour 
» travailler à la composition de toute sorte de drogues, par voie simple et 
» chimique. » Telle fut l’origine de ce magnifique établissement, devenu le 
plus important et le plus complet de tous ceux de même genre, qui existent 
sur le globe. Le sur-intendant Bouvard nomma intendant Guy de La Brosse et 
les autres professeurs instlituës par l’édit royal. Le premier tracé du jardin fut 
fait immédiatement ; c'était un parterre de 45 toises de longueur sur 35 de 
largeur où furent placées toutes les plantes officinales que l’on put se procurer 
à celte époque, au nombre de 16800 environ, En 1641 , l'étendue du jardin 
cultivé fut portée à dix arpens et le nombre des plantes était de 2360. Guy de 
La Brosse, mourut en 1643, el ses successeurs, n’apportant pas le même zèle 
dans leurs fonctions , laissèrent dépérir l'établissement, jusqu’en 1665 , qu'il 
fut confié à Fagon; alors le nombre des espèces s’éleva rapidement jusqu’à 
4000. Pitton de Tournefort succéda dans la chaire de Botanique à Fagon, 
qui le fit venir expressément à Paris, en 1683. 

A la mort de Fagon , en 1718, l’intendance du jardin passa en des mains 
inhabiles et l'établissement fut de nouveau négligé, jusqu’en 1739, que l’admi- 
nistralion en fut confite à Buffon; alors le nombre des plantes était conside- 
rablement rèduit, de simples particuliers pouvaient en montrer bien davan- 
tage ; mais à la mort de Buffon, arrivée en 1786, nul autre jardin ne pouvait 
offrir des collections aussi nombreuses et aussi complètes dans tous les genres 
de plantes, et nous n’entendons parler ici que des plantes vivantes, sans compter 
les herbiers, les dessins et {out ce qui concernait les produits du règne végétal. 
Ces collections, dont l’accroissement a été bien plus rapide encore par la suite, 
étaient déjà réellement immenses, et de tous les poin(s du globe on venait pour 
les admirer. Une seule partie laissait néanmoins beaucoup à désirer ; les serres 
chaudes n’avaient pu participer des grandes améliorations qu’avaient succes- 
sivement reçues les autres divisions du jardin ; aussi les collections de plantes 
equaloriales étaient-elles génèralement les plus mesquines de {out l’établis- 
sement. 

Grâces à la prévoyance de l’adminis{ration actuelle il ne reste plus rien à 
désirer, l’année qui vient des’écouler a vu s'élever sur de chétives ruines, des 
constructions que toute l’Europe peut envier et où les grands végétaux des 
tropiques vontcroitre avec toute la majesté qui les.caractérise sur le sol natal. 
Nous r’entrerops point dans le détail de ces constructions splendides, il nous 
entraînerait trop Join, le dessin que nous en donnons pourra suffire pour s’en 
- former une idée , et si plus {ard quelque circonstance favorable nous permet 
de revenir sur cet article, il est vraisemblable que nous pourrons franchir les 
limites qui nous sont imposées aujourd’hui. 

Tone HI. 49. 


— 386 — 


BIBLIOGRAPHIE. 


Contis Boranicaz MaGazixe; or Flower Garden displayed, etc.; par 
W. J. Hooker; nouvelle série, vol. X, n° 119. Novembre 1836. 


3528. AmaryLuis PSITTACINA; Var. Hybrida. 

3529. ConvaLLaria oProsiriFoliA. Cauletereti ; foliis oppesitis, oblongis, 
acuminatis, nitidis, breviter petiolatis; medunculis axillaribus, umbellatis 
8-10 floris nutantibus ; perianthio tubuloso, basi ventricoso. 

C. orrosrriroLta. WaLz. in Asiat.res. ©. 13. p. 380. — Lonp. Bot. Cab. 
t. 640. — Hook. Exot. fl. v. 2. t. 125. 

La tige, qui s’élève à un pied et demi environ , est simple, verdâtre, poin- 
tillée de rouge obscur. Les feuilles sont nombreuses , opposées, oblongues, 
presque sessiles. Les fleurs sont penchées et groupées , toutes d’un même 
côté , aux aisselles des feuilles, d’un blanc verdâtre, régulièrement tacheté 
de rouge : l’orifice du tube s’épanouit en six lobes un peu réfléchis. 

Quoique cette plante soit originaire du Népaul , elle promet une brillante 
acquisition pour nos plates-bandes, où l’on espère qu’elle pourra résister à 
ia rigueur de l'hiver , sous notre climat. 

3530. R1BES SPECIOSUM. 

3531. Acuium Covvanr. Scapo nudo, semitereti; fohis lineari-lanceolatis, 
longe attenuatis, flaccidis ; spatha 1-phylla; umbella multiflora; sepalis 
ovalibus, obtusis, albis ; filamentis subulatis, uniformibus. 

A. covwvanr. Lixpz. Bot. Regist. 758. SrreNG. Syst. veg. 2. 36. — Roex. 
pr So. Syst. veg. 7. 1109. 

Cet Ail a été découvert dans les sites élevés du Pérou, par M. James Cowan 
et adressé, en 1834, à la Socièté d'Horticulture de Londres ; à la même épo- 
que M. Mac Lean, de Lima, adressait la même plante au jardin botanique de 
Glascow , et c’est dans cet établissement qu’elle a fleuri au mois de septembre 
de l’année suivante. 

Sa hampe est haute de quinze à dix-huit pouces, entourée de feuilles plus 
longues qu’elle, toutes radicales, linéaires-lancéolées. Les fleurs sont réunies 
au sommet de la hampe, en une ombelle enveloppèe d’une spathe membra- 
neuse ; chaque fleur , portée sur un long pédicelle , offre un périanthe de six 
sépales blancs, concaves et élalés. 

3332. Brconra riscnerr. Caulescens ; foliis oblongis, acutis, inæqualiter 
cordatis, dentato-serratis, utrinque glabris , nitidis ; stipulis ovatis , inte- 
gerrimis ; floribus masculis 4-petalis exterioribus rotundatis, concavis , mar- 
ginibus plano-revolutis ; floribus fœmineis 6-petalis ovato-lanceolatis; ais 
germinis inæqualiter rotundatis. 

On ignore le pays originaire de celte jolie Begone, qui fut envoyée, en 1835, 


— 887 — 


du jardin botanique de Berlin à celui d'Édimbourg , où elle a fleuri aux mois 
de février et de mars 1836. Sa fleur, quoique de peu d’éclat, n’en est pas 
moins intéressante ; mais son feuillage est de la plus grande magnificenee. 

Sa tige est droite, branchue, flexible , articulée et du rouge ponceau le plus 
brillant ; les feuilles sont obliquement cordiformes, fortement veinées ; les 
deux surfaces sont lisses ; la supérieure d’un vert très-agréable , l’inférieure 
d’un rouge de rose (rès-vif , nuancé de cramoisi. Les fleurs ont leurs pétales 
blancs; ils sont au nombre de quatre dans les fleurs mâles, dont deux exté- 
rieurs, plus grands et creusés en forme de bassin, les deux intérieurs sont 
obovales, cunéiformes et ondulés. Dans les fleurs femeiles on observe six 
pétales ovales-lancéolés, presque dressés et pointus. 

3533. — Vrsicarta GRacILIS. Annua, multicaulis ; caulibus filiformibus, 
rigidis, scabriusculis ; foliolis lanceolatis , integris vel subangulatis : infe- 
rioribus subspathulatis, petiolatis omnibus nudiusculis; racemis elongatis ; 
petalispatentibus, obcordatis, subsessilibus ; siliculis globosis, membranaceis, 
glaberrimis , tetraspermis, stylum æquantibus. 

Cette plante est originaire du Texas, où elle fut découverte, en 1833, par 
M. Drummond. Elle a le mérite particulier de parer à la nudité des rochers 
arides ; ses racines pénètrent dans les fissures les plus étroites, se contentent 
du peu de humus qu’elles y peuvent trouver, et couvéent bientôt le squelette 
pierreux, d’une robe éblouissante de dorure. Ses fleurs se succèdent durant 
presque tout l'été. 

La plante est annuelle ; ses Liges sont rameuses, très-grêles et un peu rudes; 
elles ont une tendance à se coucher à la surface du sol; les feuilles sont peu 

. nombreuses , lancéolées et glabres. Les fleurs forment une sorte de grappe 
lâche , terminale et d’une belle couleur d’or; le calice est formé de quatre 
segmens linéaires-lancéolés, disposés en croix, un peu moins longs que les 
quatres pélales qui sont arrondis, un peu cordès , bombés et étalés; des six 
élamines deux ont leurs filimens un peu plus courts; les anthères sont ovalai- 
res, un peu cordiformes à leur base, aplaties et réfléchies au sommet. L’ovaire 
est elliptique ; le style est cylindrique, terminé par un stigmate capité. La 
silicule est renflée , presque globuleuse , à valves membraneuses, renfermant 
chacune de quatre à six graines petites et arrondies. 

3534. Érinexpruu macrocuiLun. Bulbis ovatis, rugosis, diphyllis ; foliis 
lineari-oblongis, coriaceis, ohtusiusculis ; sepalis petalisque obovato-lan- 
ceolatis, pateñtibus, apicibus incurvis; labello libero , trilobo : lobis latera- 
dus ovatis, acutis, columnam amplectantibus: intermedio mazximo , ob- 
cordato , disco colloso, ecristato , lateralibus reflexis ; columna aptera. 

Cette charmante Épiphyte a été apportée du Mexique par les soins de 
M. Ch. Horsfals, dans la collection duquel on l’a vu fleurir pour la pre- 
mière fois, en Europe, dans le courant du mois de juin dernier. 

Les pseudobulbes sont ovales et de la grosseur d'un petit œuf de poule; les 
feuilles sont linéaires-allongées, presque obtuses, recourbées exlèrieurement 


— B88 — 


à demi-pliées en gouttière et ur peu coriaces ; du milieu des deux feuilles 
s'élève une hampe grêle , cylindrique , articulée , terminée par trois belles et 
grandes fleurs, portées chacune sur un pédicelle verdâtre. Les sépales et les 
pétales sont uniformes et presque égaux, étendus, oblongs, spathulés ou 
ovales-lancéolés , infléchis vers l’extrémité, nuancés de vert et de brunâtre , 
avec une côte médiane sur la face extérieure. Le labellè est très-ample et 
trilobé; les deux lobes latéraux sont ovales et aigus ; ils enveloppent com- 
plètement le gynostéme en se roulant l’un sur l’autre à leur base ; le lobe 
intermédiaire est très-grand , obcordè, échancré , ondulè, avec les bords re- 
plis extérieurement; la couleur est le blanc pur avec une tache purpurine, 
éclatante à sa base , et qui se prolonge en de nombreuses stries , jusque vers 
le milieu du limbe. Le gynostème est (riangulaire , comprimé et nu; les an- 
thères sont élargies et d’un jauneintense ; les loges sont petites et renfermant 
chacune deux masses polliniques , d’une belle couleur orangée. 


Boraxicaz REGISTER ; or ornamental Flower Garden, ete.; par J. Linpzey , 
vol. IX , n° 12 de la nouvelle série. Novembre 1836. 


1904. Ionopsis. Nat, ord. orchideæ. Gynand. monand. Perianthium 
clausum. Sepala lateralia basi approximata (vel connata) cum basi labelhi 
connata. Petala sepalis conformia. Labellum sepalis multô majus, basi sacca- 
tum , ungue bicalloso column& parallelo ; laminé explanatä patente bilobd. 
Columna erecta, aptera , semiteres : rostello rostrato. Anthera 1-locularis, 
rostrata. Pollinia 2, postice sulcata : caudiculà lineari, inclusé ; glandulà 
obovaté. 

E. Texera : Foliis carinatis, acuwminatis ; scapo subsimplici; sepalis acu- 
his, lateralibus liberis, labello cunealo oblique truncato bilobo crenulato 
duplù brevioribus. 

Kunth, à qui la botanique est redevable de ce genre nouveau, en a cherché 
le nom dans l’assemblage de deux mots grecs x», violet, et oJus , aspect. Des 
quatre espèces connues , deux de Pile de la Trinité, Z. utricularioides, Hook. 
et I. pallidiflora, Hook., malgré les difficultés de transport qui naissaient 
de leur extrême délicatesse, sont, à force de soins, parvenues vivantes en 
Europe , il y a déjà plusieurs années ; l’Z tenera , qui fait le sujet de cet ar- 
ticle, nous a récemment èté envoyé de la Havane; et l’Z paniculata a été 
observée par Descourtils, dans la province de Saint-Paul , au Brésil. 

L’Ionopsis délicate a son pseudobulbe très-petit et enveloppé d’écailles spa- 
thiformes; les feuilles, ordinairement au nombre de quatre , sont engainantes 
à leur base, oblongues-lancéolées , striées, pointues au sommet. La hampe 
est mince, grêle, articulée, haute de huit à dix pouces, terminée par une 
panicule de dix ou douze fleurs, portées chacune sur un pédicelle fort délicat. 
Les sépales sont petits, surtout les deux latéraux , qui sont à peine visibles ; 


— 889 — 


les pétales sont un peu plus grands, oblongs, oblus et, de même que les sé- 
pales, d’un rouge pourprè tendre. Le labelle est large et grand , à deux lobes 
assez profonds , d’un blanc violtre , finement veiné de violet. Le gynostème 
est dressé , apière, terminé en une sorte de bec dans lequel est nichée lPan- 
thère, qui n’a qu’une seule loge renfermant deux masses polliniques sillonnées 
postérieurement ; la caudicule est linéaire , ineluse et la glandule ovalaire. 

Cette espèce, qui a fleuri pour la première fois, au mois de mai passé, dans 
les serres de M. Ch. Lemon, à Bart, est d’une culture fort difficile ; le plus 
léger manque de soins la contrarie et la met en danger de périr. 

1905. — RowpezrriA oporara. Folis vix peliolatis, ovatis aut corda- 
lis, acutiusculis, supr@ sparsè scabris, subtüs pallidioribus in nervis tan- 
tum seabris, corymbis terminalibus. 

R. oporara. Jaco. Amer. t. 42, p.59 — Lin. Sp. pl. 1671. 

Cette espèce ne parait nullement différer du Rondeletia speciosa, précé- 
demment décrit. 

1906. Erimepium macrAnTHUM. Fois 3-ternatis; foliolis cordatis , ovatis ; 
petiolis pilosis ; racemis multifloris ; sepalis linearibus, obtusis; petalis ovato- 
lanceolatis, exterioribus quam interiorum calcaria duplô brevioribus. 

E. macranTauM. MorrEN Er DEcaisne, Ann. des scienc. nat. ser. 2. v. 2.352, 

La description et l’histoire de cette plante se trouvent à la page 141 du 
2° vol. de l’Horticulteur Belge sous le titre d’epimedium grandiflorum. 

1907. Aspasra. Nat. ord. orchideæ. Perianthium patens, œquale. Sepala 
lateralia'libera ; supremum cun petalis basi dorso columnæ connatum. Label- 
lum oblongum, concavum, ecalcaratum , obsolete 4-lobum, cum column& 
semi-connatum, Columna Zabello parallela, semiteres, marginata. Anthera 
bilocularis. Pollinia 2, pyriformia, postice sulcata ; caudiculà pland, cuneatä; 
glandulä parvä, 

À. VARIEGATA. Pseudobulbis oblonqis, ancipitibus ; sepalis lineari-oblongis 
petalisque subrhomboideis, acutis ; labelli lobis lateralibus recurvis interme- 
dioque carnosis serratis. 

Le mot xoraïouu, qui signifie j'embrasse, exprime figurativement la ma- 
nière dont le labelle entoure , enveloppe en quelque sorte. le gynostème dans 
la plante qui forme le type du genre Aspasia. La formation de ce genre est 
due au professeur Lindley. L’Aspasie à fleurs variées est originaire des pro- 
vinces tropicales de Amérique du sud, d’où elle a été envoyée vers le com- 
mencement de cette année à M. J, Knight qui l’a fait fleurir dans ses serres 
au mois de février. Les fleurs répandaient un parfum délicieux. 

La plante se fait remarquer par un pseudobulbe volumineux; son aspect 
général la rapproche des Épidendres, mais des caractères essentiels bien 
différens, dans la forme et l'insertion du labelle n’ont pas permis de la con- 
fondre dans ce genre ; cette opinion a été corroborée depuis , par la décou- 
verte de deux autres espèces, À. epidendroides et À lunata, qui appartien- 
nent l’une à la Colombie , l'autre au Brésil. 


— 390 — 


Le pseudobulbe est oblong, comprimé et cannelé; les deux feuilles qui le 
couronnent sont coriaces, réfléchies , engainantes à la base, acuminées au som- 
met et fortement carénées à leur centre ; il y a à l’origine du pseudobulbe; 
deux ou trois autres feuilles semblables , qui l’entourent et du milieu des- 
quelles s’élève aussi la hampe qui est contiguë au pseudobulbe et qui ne le 
dépasse que faiblement en hauteur ; cette hampe est (erminée par deux ou 
trois fleurs réunies en corymbe , accompagnées de bractées; les sépales sont 
oblongs : les deux latéraux libres, le supérieur conné avec les pétales; leur 
couleur est le vert jaunâtre; ils sont traversés par quatre bandes formées de 
petits traits bruns, parallèles et longitudinaux. Les pétales sont plus courts, 
verts, bordès de jaune et striès de brun pourpre. Le labelle est épais, fine- 
ment denté ou découpé en ses bords, à trois lobes dont l'intermédiaire, beau- 
coup plus large et plus grand, est échancré au sommet; il est blanchâtre , par- 
semé d’une multitude de petites taches oblongues, d’un pourpre violâtre. Le 
gynostème est adhèrent au labelle par sa base qui l’entoure en grande partie; 
l’anthère est biloculaire, les masses polliniques sont pyriformes, portées sur 
une caudicule simple, sillonnée postérieurement. 

1908. Crasrenra cLauca. Glabra ; foliis oblongo-obovatis ; foliolis integris 
scariosis. 

C. Grauca. Srrenc. Syst, veget. 3. 441. 

Ricnra GLauca. LarizzarD. F1. Nov. Holl. 

Cette espèce a été trouvée à la terre de Diemen, par M. J. Backhouse, qui 
en a fait l’envoi à son frère résidant à New-York, chez qui elle a fleuri au 
mois d'avril 1856. 

1909. Crixrowia. Nat. ord. Lobeliaceæ ; syng. monogam. 

C. rurcnerra. Foliis sepalisque obtusis; corollæ laciniis superioribus 
ovalis, acutis, divaricatis labelli lacinié intermediä productiore. | 

Ce genre a été dédié, par M. Douglas, à la mémoire du gouverneur de l’état 
de New-York, de Witt Clinton, dont le zèle pour le progrès des différentes 
branches des sciences naturelles, égalait le profond savoir : il ne se compose 
encore que d’un très-petit nombre d’espèces qui sont de petites plantes her- 
bacées , presque rampantes, mais d’un aspect fort agréable. La Clintonie très- 
jolie a été découverte en Californie, par M. Douglas, qui en a envoyé des 
graines à la Société d’Horticulture de Londres. Elle fleurit au mois de juillet. 

1910. CraTæcus mExICANA. 

1911. Oncrnivw imipiroutun. Fois ensiformibus , brevibus, equitantibus ; 
scapo simplici subunifloro ; sepalo supremo obtuso , lateralibus acutis colla- 
teralibus (herbaceis ) ; petalis obtusis, undulatis majoribus ; labelli lobis la- 
teralibus parvis, subrotundis, unguiculatis : intermedio mullo majore subro- 
tundo bilobo utrinquè versüs apicem emarginalo ; crist& (depressa, 5-lobà, 
apice truncat&), columneæ alé crenulaté circumdante. 

Cette jolie petite Oncidie se trouve dans la plupart des contrées de l’'Amé- 
rique méridionale , au Mexique , à la Nouvelle Grenade, à Surinam, au Brè-: 


Bartonia aurea. 


Porlicutteur Pelye. Decembre 1856. 


— 891 — 


sil, etc. ; elle y a élè observée et décrite par Descourtils, et fait partie, 
depuis 1835, de la collection de lord Fitzwilliam. Elle fleurit en août. 


Brurisca FLowER GARDEN and ornamental shrubbery, etc. ; par R. Sw ee. 
X, série. Novembre 1836. 


857. — Barrowra auRFA. (PI. color. 72). 

Voyez pour les détails relatifs à cette espèce, ce qui a ëté dit dans le cahier 
du mois de février dernier ; Botanical Register, article 1831. 

358. Mrmurus carpinazts. Vüillosa, viscosa ; foliis ovato-lanceolatis, 
acutis, dentatis ; pedunculis calyce longioribus ; dentibus calycinis acutis ; 
corollæ lobis emarginatis; antheris hispidis. 

M. Cariauis, Linpzey in Hort. Trans. n.s.vol. 2. p.70. t. 3. 

Cette brillante espèce est due aux ardentes recherches du célèbre voya- 
geur Douglas, en Californie ; il en a enrichi les jardins d'Europe, au moyen 
des graines qu’il y a fait parvenir en 1831 , et depuis cette époque elle s’est 
propagée avec une telle facilité que, maintenant, on la met au nombre des 
plus beaux ornemens de nos plate-bandes. Pour jouir de ses fleurs longtemps 
et dans toute leur beauté , il faut donner à la plante l’exposition solaire la 
plus pleine possible , alors ses corolles brillent de l’incarnat le plus vif ; mais 
si on la veut forcer en serre tempérée ou si on la prive des rayons directs de la 
lumière , la coloration reste imparfaite et d’un rouge seulement orangé. Le 
plus bel éclat a lieu de juin en octobre, passé ce terme la fleur se dégrade 
visiblement jusqu'à la mort de la plante. 

On sème chaque année et de très-bonne heure sur couche, afin d’oblenir 
des jeunes plantes à repiquer en plate-bande , dès que la saison est favorable. 
Le Mimule à fleurs incarnat se plait dans toute bonne terre substantielle ; mais 
il leur préfère encore le terreau de bruyère. 

359. Ierris coroNARIA. Pubescens , annua; foliis cuneatis ; obtusis, 
dentatis ; siliculis corymbosis , acutè bilobis margine erosè crenulatis ; semi 
nibus alatis ; caule stricto ramoso. 

On doit à Linné la création du genre Jberis, avant lui les espèces qui le 
composent se trouvaient confondues , avec bien d’autres dont on a également 
fait des genres nouveaux, parmi les espèces du genre Thlaspi. Les Ibérides 

sont néanmoins faciles à reconnaître par leur calice à sépales égaux à la 
base; par leurs deux grands pétales extérieurs qui sont hors de proportion 
avec les autres; enfin par la silicule que le prolongement des valves rend fort 
échancrée au sommet. Le nom du genre est emprunté à l’antique dénomina- 
lion de l'Espagne, contrée d’où sont venues presque foules les Ibérides que 
nous connaissons , et qui, vraisemblablement, est aussi la patrie de celle qui 
nous occupe, et que D. Don a observée pour la première fois dans la col- 
lection des plantes de MM. Allen et Rogers à Balersea. Cette espèce fleurit 
au mois de juillet. 


— 392 — 


L’Iibéride à couronne a beaucoup de ressemblance avec la Julienne des 
dames ou damas , que l’on cultive en si grande abondance dans les jardins ; 
c’est une plante annuelle qui peut être facilement semée sur place ; elle croit 
vite et en abondance ; aussi est-on obligé d’éclaircir le semis pour obtenir des 
plantes vigoureuses ef garnies de beaux épis. 

360. Puacezra. at. Ord.nyorornyirex. Pent. Monog. Corolla decidua. 
Ovarium ovoideo-globosum, piloso-hispidum. Placentæ lineares, sæpius 
dorso parietibus ovarii adnatæ , biovulatæ Capsula dissepimentis subcomple- 
tis, pseudobilocularis. 

P. TawaceTiroLiaA. Scabro-pubescens vel hispida ; foliis bipinnatifidis : 
segmentis oblongis, dentato-pinnatifidis ; calycis laciniis oblongo-linearibus 
hispidis ; staminibus exsertis. 

P. TANACETIFOLIA, BENTHAM in Hort trans. n. s. 1. 479. 

Le genre Phacelia a été institué par Jussieu qui l’avait placé dans sa fa- 
mille des Borraginées ; depuis, Robert Brown, ayant fait du genre Hydrophyl- 
lum qui appartenait à cette même famille, lé type d’un groupe nouveau, y 
a fait entrer le genre Phacelia dont le nom , dérivé de yxeh05, faiseeau , 
exprime le mode d’inflorescence des espèces dont il se compose. Ces espèces, 
au nombre de sept, appartiennent aux deux Amériques, une seule exceptée 
que réclame la Nouvelle-Hollande. La Phacélie à feuilles de tanaisie , a été 
observée en Californie par M. Douglas qui en a récolté des graineset lesa 
adressées à la Société d’horticulture de Londres, en 1832. 

La plante est annuelle et produit une tige élevée de deux pieds environ , 
couverte de poils raides. Les feuilles sont rudes, poilues , assez épaisses , 
profondement divisées ou ailées, à folioles pinnatifides , ovales, quelquefois 
confluentes à la base , incisées sur leurs bords en lobes ovales , aigus et iné- 
gaux. Les fleurs sont presque campanulées , d’un bleu pourpré assez pâle» 
rassemblées d’un seul côté, en épi très-serré et contourné en spirale, 


Cornis Boranicaz MaGazine ; or Flower Garden displayed, etc; par 
W. J. Hooker ; nouvelle série , tome X, n° 120. Décembre 1836. 


3585. Banksia occiDENTALIS. Foliis linearibus extra medium spinuloso- 
dentatis, subtüs aveniis, bracteis amenti apice glabris ; perianthiis marces- 
centibus; unguibus basi intus barbatis ; folliculis ventricosis, tomentosis; 
apice compressiusculo , nudo ; caule fruticoso ; ramulis glabris. 

B. occtpenrauis. Brown Lin. trans. v. 10. p. 204. — In. Prodr. 392. 
— 1n. Hort. Kew. ed. alt. 1. 215. — Roru. er Sou. Syst. veget. 3, 238. 
— SrRENG. Syst. veget. 1. 484. 

Cette Banksie , qu’a fait connaître sir Robert Brown, par la description 
qu’il en a donnée dans son prodrome d’une Flore de la Nouvelle-Hollande , 
est cultivée depuis 1803, dans les serres tempérées du jardin botanique 
d'Édimbourg. Elle a fleuri au mois de mai dernier. 


— 893 — 


3536. Broucuronta. Nat, Ord. Oncnrbéx. Gyn. Monand. Sepala angus- 
tia, patenlia, lateralia basi obliqua, cum labelli connata et decurrentia. 
Petala latiora. Labellum indivisuwm , ascendens, basi columnæ adnatum, in 
calcare lineari mellifluo, ovario connato decurrens. Columna brevis, crassa, 
apice dilatata. Anthera 4-locularis; septorum marginibus membranaceis. 
Pollinia 4, caudiculis replicatis. , 

B. coccina. Foliis geminis, oblongis, babe innatis ; Scapo diviso. 

B. sanGuiNea. Mort. Kew. ed. 2. wol. 5. p. 217. — Lonr. Bot. Cab. 793. 
— Sprenc. Syst. veget. 3. 734, — Linprey Gen. et spec. orchid. 110. — 
Bot. Mag. 3076. — Drar. Herb. de l’am. des fleurs. 406. 

Dexprogiun sanGuiNeuM. Sw. F1. ind. occid. 4. 1529. Win. Sp. pl. 
4. 132. 

EPIDENDRUM SANGUINEUM. Swv, Prodr. 124. 

R. Brown, a séparé du genre Epidendrum de Linné, l’espèce décrite sous 
le nom d’E. sanguineum , pour en former le {ype d’un genre distinct, qu’il 
a dédié à son compatriote Arthur Broughton, dont les profondes connais- 
sances contribuent puissämment aux progrès de l’horticulture. Ce genre ne 
compte encore qu’une seule espèce , que Pierre Brown nous a, le premier, 
fait connaitre, dans son histoire de la Jamaïque où la plante est décrite sous 
le nom de Satyrium parasiticum. En effet on la trouve parasite sur le tronc 
des Bombar, des Rizophora, des Conocarpus et autres grands arbres qui 
garnissent les îlots dont sont hérissées les côtes de l’une des plus importantes 
des Antilles. Elle a été introduite en 1793, au jardin royal de Kew, mais 
elle ne se trouve encore que très-rarement dans les collections; elle y fleurit 
au mois de juin. 

Son pseudobulbe est ovalaire, un peu déprimè, couronné par quelques 
feuilles oblongues , lancéolées ; la hampe arrondie , verte, nuancée de rouge 
aux articulations, haute d'un pied, (terminée par une belle panicule lâche, 
composée de sept ou huit grandes feuilles pédicellées, d’un rouge pourpre 
brillant. Chacune d’elles est accompagnée à sa base , d’une petite bractée ; 
les sépales sont linéaires, acuminées et d’un rouge cramoïisi très-vif; les pé- 
tales sont d’une nuance plus ciaire , d’une étendue beaucoup plus grande en 
largeur et finement dentés en leurs bords; le labelle est aussi long et plus 
large que les pétales, obovèé, ondulé, veiné, d’un rouge cramoisi vif, qui 
s’éclaireit un peu vers le limbe dont les berds sont dentés et échanerts ; l’on- 
glet est blanchätre , adhérent au gynostème qui est court et demi-cylindrique. 

3537. Maiva Muxrouxa. Herbacea, glaucescens; foliis cordatis, obtu- 
sis, S-B-lobis, crenaio-lobatis, pubescentibus pilis brevibus stellatis; stipu- 
lis subulatis, deciduis ; pedicellis axillaribus, solétariis vel binis 1-paucifloris 
longitudine, florum ; involucri foliolis subulatis longitudine culycis. 

: M: Monroana. Doucras DLSS. — Bot. Reqst. 1. 1306. 
M. Douglas a découvert cette Mauve dans les plaines arides de la Cotom- 


bie ;, en 1834, et en a bientôt enrichi les collections européennes. C’est une 
Tome Ill. 5) 


= 60! — 


fort jolie espèce , qui se rapproche beaucoup, au premier aspect, du AZ. m1- 
niata et qui fleurit aussi vers le mois de juin. 

3338. OrniTnoGALUM conicum. Racemo conico; filamentis subulatis ; brac- 
teis membranaceis (longitudine pedicellorum) ; fohis lanceolatis, planis, 
ciliato-marginatis; sepalis (albis) lanceolatis. 

O. conicum. Jaca. Coll. 3.232.— In. Ice. rar. 2. 248.— Ro. Er ScHuzr. 
Syst. veget. 2. 31. 

L’horticulture est redevable de la connaissance de cette Ornithogale au 
baron Ludwig, qui en récolta des bulbes au cap de Bonne-Espérance, et les 
fit parvenir, en 1835, au jardin botanique de Glasgow où la plante a fleuri, 
la même année, pendant tout l'été. 

3539. Isorocon Baxrerr. Foliis dilatato-cuneiformibus; fruticis adulti 
trifidis lobis incisis lacinia mucronatis ; juvenelis indivisis apice dentato; 
capitulis aggregatis ; receptaculo plano. 

I. gaxrerr. Browx Prodr. fl. Nov. Holl. supp. vol. 1. p. 9. — Graw. 
Desc. of pl. in Edimb. phil. journ. janv. 1856. 

Cette magnifique espèce, observèe sur place par sir R. Brown, nous a été 
acquise au moyen de graines envoyées, en 1830, par le colonel Lindesay, au 
jardin botanique d'Édimbourg où les jeunes plantes ont fleuri pour la pre- 
mière fois, en serre tempérée, dans le courant d’avril et de mai 1856. 

3340. Drosera rizirormis. Scapis lateralibus ; totiis lineari-filiformibus, 
glanduloso-pilosis ; dorso glabris, canaliculatis , basi lanatis; staminibus 5, 
stylis 8 basi in paribus, coalitis. 

D. roaronmis. Rarin. ên Need. rep. 3. 360. — Pursu F1. Am. sept. 1. 
911.— Norr. Gen. 1. 142. — Ro. Er Scu. Syst. veg. 6. 763. — De Can. 
Prodr. 1. 1318. — Srrenc. Syst. veget. 1. 955. 

D. Tenvrrorta. Wizcp. Enum. 340. — Roem. 2r Scu. 1. 763. — Brc. 
Plants of Bost. 124. 

Le nom Drosera, dérivé du mot grec, 220005, rosée, exprime un caractère 
assez particulier, celui de laisser suinter à travers tous les tissus de la plante 
un suc gommeux qui, en se desséchant par l’action du soleil, se transforme 
en une multitude de petits points brihans et transparens, qui imitent parfai- 
tement la rosée matinale répandue sur les plantes. Le genre Drosera, type 
d’une famille nouvelle, créé par De Candolle , se compose d’un assez grand 
nombre d’espèces que réclament toutes les parties du globe. Parmi elles se fait 
remarquer le D. filiformis, observé primitivement par Rafinesque , profes- 
seur de botanique à l’université de Lexington, dans le Kentuck, puis re- 
trouvé dans un marais des environs de Tuckerton par M. 3. Macnab, qui 
en a enrichi le jardin botanique d’Édimbourg, en 1834. Elle fleurit au 
mois de juin. 

8541. VERBENA Twgepiana. Pubescenti-hirsula, erecta, suffruticosa, ra- 
mosa ; foliis ovalo-lanceolatis, acuminatis, membranaceis, grossè inæqua- 
liter serratis, basi cuneatis integerrimis, in petiolum gracilem altenuatis ; 


— 895 — 


spicà corymbosä ; cakycibus cylindraceis, 5-costatis, tubo corollæ brevioribus; 
limbo 5-lobo seygmentis cuneatis, emarginatis , subæqualibus. 

Cette brillante Verveine, a pour patrie le Brésil, où elle a été décou- 
verte par M. Tweedie, qui en a envoyé des graines au jardin botanique de 
Glasgow , en 1834. Dans l’état sauvage, la plante habite la lisière des forêts, 
ou les épais buissons qui peuplent çà et là les lagunes; on la trouve aussi sur 
les rives de Rio-Grande, dans l’intérieur du pays. Cultivée dans nos serres 
tempérées, elle fleurit pendant la majeure partie de la belle saison. Du reste 
elle a beaucoup de ressemblance avec cette jolie Verbena chamædrifolia ou 
melindres, qui continue à mériter l’admiration de tous les véritables amateurs. 


Boranicaz ReGisrer. 0f ornamental Flower-Garden ard Shrubbery ; par 
J. Linozey, vol. IX, nouvelle série , n° 12. Décembre 1836. 


1912. CraræGus cLaANDuLOSsA; Var. macrantha. 

1913. Nrcraroscorpuu. Ord. nat. Liraceæ. Hex mon. Flores umbellati. 
Sepala etPetala diversiforma, semi-herbacea, valde imbricata , persistentia, 
demüm cartilaginea et suprà capsulam rigide conniventia. Stamina 6. Peri- 
gyna : filamentis liberis, subulatis. Ovarium in apice pedicelli clavati semi- 
immersum, depressum ; poris tribus mellifluis in vertice dissepimentorum 
crassissimorum, polyspermum, ovulis e fundo loculorum. Capsula sepalis peta- 
lisque persistentibus supertecta, ovata, loculicido trivalvis, pori melliflui ves- 
tigio in dorso. Semina compressa, atra. 3 

N. sicurun. Foliis elongatis ; perianthio herbaceo, discolore. 

Acciom sicuzum. Ucria pl. ad Linn. op. add n.7.— Guss. Prodr. fl. sic. 
1. 398. — Dox in Sweet fl. Gard. s. 2. t. 349. 

Un examen plus approfondi de cette plante que nous avons décrite comme 
appartenant au G. alliwm , dans notre cahier du mois de septembre dernier, 
(V. British. Flow. Gard., n° 349), a prouvé au professeur Lindley , qu’elle 
ne pouvait ainsi que l'avait cru M. Don, faire partie du genre ail , qu’elle se 
rapprochait davantage des ornithogales, avec lesquelles néanmoins on ne pou- 
vait la confondre , qu’enfin elle était destinée à devenir le type d’un genre 
nouveau dont il a tracé les caractères , ainsi que nous les avons rapportés plus 
haut , et qu’il a nommé ÂVectaroscordum des deux mots grecs »exrap, miel 
et cxerd , ail ; dénomination prise de la propriété qu’ont ses nectaires d’exha- 
ler une puissante odeur d’ail. 

1914. Brassavoza corpaTA. Labello cordato, acuminato, integerrimo neque 
porum longiore ; sepalis petalisque linearibus, acuminatis ; clinandrio inte- 
gerrimo, posticè in dentum subulatum producto. 

C’est sur les rochers, dans les fissures , entre les blocs éclatés, qu’au Brésil 
a été trouvée cette espèce de Brassavola ; elle a été envoyée il y a quelques 
années à MM. Loddiges de Londres , qui sont parvenus à la faire fleurir dans 
leurs serres, au mois de janvier dernier. 


— 898 — 


Le speudobalbe est petit, globuleux; il en naît une feuille longue deeinq 
à six pouces, portée sur un support articulé, alongé, cylindrique et garni 
de spathes membraneuses, d’un gris brunâtre ; cette feuille est assez épaisse, 
à bords comme roulés, carence et frès-pointue ; de l’extrémité de sa base, 
s'élève latéralement une hampe cylindrique, presque aussi longue que la 
feuille, terminée par quatre ou cinq fleurs pédicellées. Les pétales et les 
sépales sont presque égaux , linéaires, pointus , un peu roulés et d’an vert 
blanchâtre. Le labelle est blanc, un peu moins long que les pétales, élargi 
en cœur, creusé en cuiller, très-acuminé, entourant par sa base le gynos- 
tème qui est un peu infundibulaire; le elynandre est postérieur et tridenté. Les 
huit masses polliniques sont placées dans un pareil nombre de loges qui con- 
stituent l’anthère. 

1915.SisvrINCHIUM GRAMINIFOLIUM; Var. pumilum. 

La Bermudienne à feuilles de gramen est une fort jolie petite plante qui 
croit sur les montagnes de la Conception au Chili, et la variété qui fait le sujet 
de cet article, l’emporte encore en beauté sur le type , par les petites taches 
d'un pourpre foncé qui ornent l’onglet des pètales. Celte variété a été intro- 
duite, l’an passé , par M. Macrae qui en a envoyé des graines à M. Bridges de 
Londres ; les jeunes plantes ont fleuri au mois d’octobre. 

1916. Prescorria. Ord. nat. Orcainez. Gynand. monand. Sepala reflexa, 
hasi paululüm connata. Pelala minora, refleæa aut erecta. Labeïlum erec- 
tum , posticum, cucullatum, carnosum , integerrimum. Columna nana, teres, 
aptera, libera, clavata. Anthera opercularis rotundata loculis completis, 
divaricatis , connectivo carnoso. Stigma obtusum. Pollinia 4, geminata. 

P. cororaxs. Folio solitario, ovato-oblongo, acuminato, basi cucullato , 
petioli longitudine; spicà densä, cylindricä ; petalis subulatis ascendentibus. 

Les diverses provinces du Brésil , si riches en productions naturelles bizar- 
res , ont encore donné naissance à l’orchidée que nous présentons ici. Cette 
plante, adressée en 1834 à MM. Loddiges, leur a fait soupconner de suite 
un genre nouveau, el ces soupcons ont été confirmés par le professeur Lindley, 
qui a posé les caractères du genre. Il est dédié au chevalier Prescott, l’un 
des botanistes les plus savans et les plus infatigables de l’époque. Le genre 
Prescoftie offre maintenant quatre espèces bien caractérisées. 

H s'élève de la racine une seule feuille ovale, oblongue , acuminée , pliée 
en gouilière ou en cornet à la base, striée , réliculée, longue de sept pouces, 
large de trois et d’un vert intense; la hampe qu’elle accompagne est garnie 
d'écailles spathiformes, lancéolées, aiguës et brunâtres; elle est terminée 
par un long épi de fleurs serrées les unes contre les autres ; chacune d'elles est . 
composèe de sépales réfléchis et connès à leur base, de pétales plus petits, 
“réfléchis ou dressés ; d’un labelle dressé, charnu, cucullé, très-entier, embras- 
sant le gynostème, qui est très-petit. L'anthère est biloculaire, persistante, 
parallèle au stigmale. Les deux masses poiliniques sont didymes, granu- 
leuses , fixées au gynize par une glande apicilaire. 


— 397 — 


1917. Sracrnocsra. Ord. nat. SracknousiÆ. Pent. mon. Calyx 6-fidus. 
Petala unguibus coalita. Capsula 3-cocca. 

S. monoaywa, Foliis lineari-lanceolatis; spicis cylindracois elongatis, apice 
acutè conicis ; corollæ laciniis acuminatis ; staminibus inæqualibus, coccis 
oblongis, corrugato-areolatis ; bracteis brevissimis, membranaceis. 

S. moxo@yna. Lapriz. Vov. Holl. 1,t. 104, 

Smith a établi ce genre pour un arbuste de la Nouvelle-Hollande, et l’a dédié 
à sir John Stackhouse, savant d’un grand mérite, auteur d’une traduction 
somptueuse des œuvres de Théophraste, de l’ouvrage intitulé : Néréide Britan- 
nique, etc. Le genre S'ackhousia est devenu pour Robert Brown, le {ype d’une 
nouvelle famille parfaitement distincte , mais dans laquelle on n’a pu jusqu’à 
ce jour adjoindre aucun autre genre. La Stackhousie à un seul style, que 
Labillardière a observée pendant son séjour à la Nouvelle-Hollande, est une 
des espèces le plus anciennement connues dans ce genre qui en compte main- 
tenant cinq; néanmoins on ne la possède en Europe que depuis 1833 , qu’elle 
y fut envoyée de la terre de Diemen, par M. James Backhouse à son frère l’un 
des grands amateurs de York, chez qui elle a fleuri pour la première fois, au 
mois d’avril dernier. 

C’est une jolie petite plante herbacée , vivace, à tiges un peu couchées, 
glabres, striées, rameuses , garnies de feuilles linéaires-lancéolées, termi- 
nées par un épi assez dense de fleurs blanches, dont la nuance est rosée avant 
V’entier épanouissement. Le calice est monopétale, furbiné, à cinq divisions ; 
la corolle est formée de cinq péfales soudés ensemble par leurs onglets, se 
présentant ainsi comme une corolle {ubuleuse dont le limbe serait divisé en 
cinq parties. L’ovaire est libre, à trois loges qui forment autant de côtes ar- 
rondies ; chaque loge contient un seul ovule dressé. Les trois styles sont cohé- 
rents par leur base, et terminés chacun par un stigmate simple. Le fruit con- 
siste en une capsule à trois coques monospermes, indéhiscentes, réunies en 
un axe ou columelle persistante. 

1918. Genisra monosper mA. R amis virgatis, teretibus, striatis, floriferis, 
nudis, junioribus foliisque angustè linearibus simplicibus sericeis ; ramuas late- 
ralibus (floribus albis) ; lequminibus avatis, monospermis, glaberrimis su- 
binflatis. 

SPARTIUM MONOSPERMUM. Lin. Sp. pl. 995. — Bot. Mag. 683. 

Le Genêt monosperme est un arbuste du midi de l’Europe, que l’on ren- 
contre abondamment sur tout le liftoral de la méditerranée en Espagne , aux 
environs de Gibraltar, en Sicile , dans l’archipel de la Grèce ; il est beaucoup 
plus rare sur les côtes provençales, Cet arbuste est cullivé depuis longues an- 
nées, dans nos orangeries, où il répand l’odeur Ja plus suave lorsque, aux 
mois de mai et de juin, ses rameaux se couronnen( d’une multitude de belles 
fleurs blanches. 

1919. CATTLEYA INFERMEDIA; VAR, PALLIDS. 

Cette belle variété du Cattleya intermedia a élè obtenue au Brésil, il y a 


— 398 — 


quelques années, et envoyée à la Société d'Horticulture de Londres, dans les 
serres de laquelle on l’a vu fleurir au mois de juin 1834. C’est sans contredit 
l’ane des plus jolies fleurs dans toutes celles si resplendissantes de cette riche 
famille des orchidées. On en jugera suffisamment, du reste , par la figure que 
nous en donnons, qui diffère essentiellement du type de l’espèce par la grada- 
tion de nuances du blanc assez pur jusqu’au violet de lilas et même au pourpre 
du labelle. Quant aux formes elles sont absolument les mêmes que dans le 
C. intermedia, seulement en observe que les dimensions des feuilles sont 
un peu moindres ; la tige ou la hampe ne dépasse pas la hauteur des feuilles. 


Bririscn FLOWER GARDEN, And ornamental shrubbery, ele.; par R. Sweer, 
2° série, n° 89. Décembre 1836. 


361. Rarimina. Wat. ord. Syxaxreræ. Syng. pol. frustr. Capitulum mul- 
tiflorum, heterogamum : radio neutro 1-seriali. Achenia ancipiti-compressa, 
anticè membranaceo-alata, ciliata, apice in dentem acutum producta; disco 
epigyno magno. Pappus coroniformis , membranaceus, brevissimus, ciliatus, 
persistens, Corolla disci subcylindracea, 5-dentata ; dentibus revolutis. An- 
theræ semiexsertæ ; stylirami appendiculé brevi cuneatä papilloso-hispidulà 
coronati. Involucrum 1-seriale, olygophyllum. Rachis cylindracea, tota 
bracteolata. 

R. coLunnaris ; ©. pulcherrima (P1.color.70). Foliis pinnatifidis, incisis : la- 
ciniis linearibus; caule simplici, paucifloro ; receptaculo cylindrico, elongato. 

RATIBIDA SULCATA. RAFINESQUE in Journ. phys. 1829, p. 100. 

RUDBECK IA COLUMNARIS. Pursn. Fl. Amer, sept. 2. 575. — Bot. Mag. 1601. 
— Nurr. Gen. 2. 178. — Hook. F. Amer. bor. 1. 311. 

OBELISCARIA COLUMNARIS. DE Caxp. Prodr. 5. p. 559? 

Le caractère particulier qu’offrent les akènes dans leur angle interne, qui 
est pourvu d’un bord membraneux, garni d’une sorte de frange, ainsi que 
celui tirè de l’aigrette qui se présente sous la forme d’une couronne (rès- 
courte, ramifiée et ciliée, ont décidé le professeur D. Don à séparer celte 
espèce du genre Rudbeckia, où elle avait été primitivement placée, pour en 
faire le {(ype d’un genre nouveau sous le nom de Ratibida , que Rafinesque, 
le premier, lui a imposé. Ce nom est vraisemblablement celui que porte la 
plante au Mexique, d’où elle est originaire. Il est assez probable aussi que 
cette plante est l’analogue de celle que l’illustre De Candolle a placée dans 
son genre Obeliscaria; mais comme, dans la description des caractères de ce 
genre, il annonce que les akènes sont entièrement dépourvus de bord mem- 
braneux, frangé, el d’aigretle, en couronne, nous n’ayons compris qu’ayec doute 
dans la synonymie de notre plante, l’Obeliscaria columnaris du botaniste 
de Genève. La Ratabide à colonne n’est donc point une plante nouvelle et il 
parait même qu'elle est cultivée dans les serres européennes depuis 1811 ; elle 
y fleurit en septembre et octobre. 


— 599 — 


362. Euroca WraNGELIANA. Procumbens , pubescens; folüs ellipticis, mu- 
cronulatis plerumque integerrimis ; corollà calyce subduplo longiori; ap- 
pendiculis tubulatis, connatis; staminibus inclusis; placentis multiovu- 
latis. 

Evuroca WRanGELranA. Fiscu. et Mey. Znd. sem. hort. imp. petrop. 1835. 
p. 37. 

Cette plante est originaire de la Californie; des graines en ont été en- 
voyées au professeur Fischer de Saint-Pétersbourg, par les colons russes 
qui se sont établis à Ross, et ces graines, semées en 1835, ont produit des 
plantes qui ont donné des fleurs au mois de juin de l’année suivante. 

La tige est couchée, garnie de feuilles pétiolées, elliptiques, pointues et 
pubescentes. Celles qui partent directement de la racine sont découpées en 
trois lobes alongés et obtus. Les fleurs sont réunies en bouquet ou corymbes 
terminaux, d’un bleu pâle, qui se nuance de pourpre; la corolle est mono- 
pétale, hypogyne , campanulée , à cinq lobes arrondis; il y a à l’orifice du 
tube dix écailles disposées par paires en opposition aux divisions du limbe, 

363, VERBENA LAMBERTI ; Var. Rosea. 

364. PHLOMIDE ARMENIACA. Herbacea, flocculoso-lanata ; foliis radicalibus 
longè petiolatis, cordato-oblongis, obtusis crenatis; caulinis lanceolatis, 
basi attenuatis , verticillis 6-floris; dentibus calycinis bracteisque subulatis, 
mucronatis , rectis. 

P. armentaca. Wiip. Sp. pl. 2. 119. Bent. Lab. p. 625. 

P. ormæNrauis. Tourner. Carol. p. 10. 

Les Grecs, qui n’avaient pu connaitre le coton, se servaient pour mèches, 
dans leurs lampes, de lanières des feuilles d’une plante (rès-velue, qu’ils 
appelaient oroucc, dérivé de vAÿ , flamme. Selon Pline, cette plante serait 
notre Verbascum tomentosum dont, en effet, la feuille favorise par la nature 
de son tissu, l’ascension capillaire de l’huile. Les botanisies modernes ont 
appliquë génériquement le nom de Phlomis, à un groupe de plantes, dont 
quelques-unes, par le long duvet qui couvre leurs feuilles justifient assez bien 
l’idée qu’attachaient les Grecs à leur dénomination qui devint insignifiante 
pour d’autres dont le tissu est presque parfaitement glabre. Tel est le Phlo- 
mis armeniaca, connu de Tournefort , mais qui n’a reparu que depuis sept 
ou huit ans dans nos jardins, où il fleurit régulièrement au mois de 
juillet. 

La plante est vivace; sa tige qui s’élève à la hauteur de deux pieds envi- 
ron, se garnit à chaque verticille floral, de deux feuilles opposées, lancéo- 
lées, linéaires, réticulées , dentées. Les fleurs sont grandes, sessiles et d’un 
jaune doré brillant; elles ont à leur base plusieurs bractées linéaires, acumi- 
nées; le calice est tubulé. La corolle est monopétale, tubuleuse dans la moitié 
de son étendue, partagée dans le reste en deux lèvres dont la supérieure un 
peu voûtée et velue. 


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TABLE DES MATIÈRES 


DU 8e VOLUME. — ANNÉE 1837. 


PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Notice sur les graines de l'Ana- 
nas, page 6. Sur la fécondation , la fructification , le semis et la germination des Orchidées , 9, 
Notice sur la V’olvaria conchylioides, 49. Sur le sommeil des plantes, 61. Influence du 
sujet sur le fruit de Ja greffe, 81. Sur l'incision annulaire comme moyen de faire paitre des 
branches aux arbres à fruits , 82. Sur l’évaporation constante par les organes des végétaux , 
et sur les avantages qu’elle peut procurer dans certaines pratiques de l’horticulture, 113. Sur 
les moyens de faire naître des végétaux à feuilles panachées , 145. Sur la respiration des plan- 
tes, 177. Anatomie d’une branche de Pinus strobus, 209. Sur la présence des trachées dans 
tous les organes des végétaux, 241. Sur les émanalions odorantes des végétaux et sur Ja pos- 
sibilité d'en opérer la ciassification , 273, 305 et 337, Classification des odeurs végétales, 
277. Exemples de la durée de quelques végétaux, 869. 


CULTURES SPÉCIALES. Fructification des arbres, 15. De la multiplication par la greffe , 
16, Sur les boutures kerbacées, 16. Note sur le Yucca aloifolia, 17. Sur une modification prati- 
quée dans Ja culture d’une plante épiphyte , 17. Sur le Glayeul de Dahien , 18. Sur la culture 
des plantes grasses, 19. Extrait d’une lettre de M. Schultes , sur la culture des plantes grasses, 
61, Sur l'oxalide à fleurs crénelées, Oxalis crenata, 85. Culture des Orchidées épiphytes, 86. 
Sur le rempotage des plantes , 117 et 148. Sur la forme la plus avantageuse à donner aux 
pots, 121. Sur le pincement des plantes, 121. Greffe par copulation, 122. Règles de culture 
applicables aux plantes exotiques , 152 et i 79. Sur une manière encore peu connue de greffer 
la Vigne , 154. Sur la greffe du mürier, 157. Sur les arbres qui résistent le plus à la sécheresse 
dans les sols chargés de calcaire, et particulièrement sur le Vernis du Japon (Aylantlhus 
sinensis), 183. Possibilité de multiplier l’Abricotier et le Pécher, par le moyen de la gretfe 
en fente, 185. Sur la multiplication des plantes par boutures, 211. Des boutures à l'air 
libre , 212. Boutures des plantes de serre , 213. Boutures étouffées sans être enterrées , 214. 
Sur Ja culture de lÆccremocarpus scaber, 214. bes Pelargonium , de leurs variétés et 
de leur culture, 215. Sur la culture des Fraisiers à Charlestown , 217. Moyen d'obtenir deux 
récoltes de fraises dans la même année , 218. Ubservations sur lAzalea lilüiflora , voit. 219. 
Lettre sur la culture des plantes de serre , 220. Culture des Chrysanthémes , 242. Sur la cul- 

* ture du Melon ,244. Sur la multiplication des Pivoines, 245. Culture du Chocho ou Chayole. 
Sechium edule. Sw., à Charlestown , 247. Sur la taille des Pêchers à Montreuil, près Paris, 
et particulièrement sur la manière dont M. Alexis Lepère dirige cette taille, dans les jardins de 
ML. le baron Fréville, 279. Procédé pour obtenir des asperges de primeur, à l’aide d'une cir- 
eulation d'air échauffé , 283. Sur la Violette pensée (J/iola tricolor) et ses nombreuses va- 
rictés, 284. Surles moyens de faire parvenir à l’état de maturité parfaite, les fruits du Coi- 
gnassier du Japon, Mespilus Japonica , 285. Sur la culture des Renonoules , 311. Sur 1e 

‘ritoma uvaria, etle Wachendorfia thyrsiflora , 315. Greife. du Rosier sur Eglan- 
tier, 316. Sur Ja coutume de butter les Pommes-de-terre , 318. Notice sur la Plante-d’Air du 

-Brésil, Pourretia aëéranthos , 342. Sur la culture du Pin piquant, Pinus pungens , 843. 
Sur le Melon musqué , 343. Greffes conservées pendant huit mois.en état de fraicheur, 844. 
Moyens de convertir les plantes annuelles eu plantes vivaces et en plantes ligneuses, 372. 
Nouvelles observations sur Ja muitiplication des Bruyères par marcottes, 376. Culture des 
orchidées tropicales parasites, 378. Epine féroce (Mespélus monogyna) , 379. Ginkgo bi- 


TABLE DES MATIÈRES. 


Loba à fleurs femelles, 379. Greffe par copulation, pratiquée au coin du feu, 380, Ahizobo- 
try a, nouveau genre de plantes, faisant partie de la Flore de l’Allemagne , 381. 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES. Sur l'Ansérine quinoa, Chenopodion qui- 
noa, 30.Champignons monstrueux, 31. Truffes récoltées dans la forêt de Villers-Cotterets, 31. 
Moyen de se procurer des Choux-fleurs pendant l'hiver, 32. Variété nouvelle de Haricot d'Es- 
pagne, 32. Notice sur le Haricot du cap. Phaseolus lunatus, Lin., 52. Sur la canne à sucre , 
56. Sur la greffe du Pécher et de l'Abricotier, par la méthode de l’écusson à niche , 56. Sur la 
découverte du Thé dans une province de l'Inde anglaise, 186. Sur les diverses espèces de 
Rhubarbes comestibles , 189. Sur le Begonia discolor et particulièrement sur ses usages 
comme plante alimentaire, 223. Sur le Sckakul ou Scacoul (Pastinaca dissecta), 252. Sur 
le parti que l’on peut tirer de quelques espèces du genre Pasella , comme plantes alimen- 
taires, 291. Sur les deux espèces de Solanum, envoyées d'Amérique, comme étant les types 
Satvages de la Pomme-de-terre, 346. Sur la Vesce velue, V’iscia villosa, 348. Conservation 
des Choux-fleurs , 348. 


PLANTES UTILES ET CULINAIRES, ETC. Sur le Prangos des Indiens , 124, 


PLANTES D’A GREMENT. Acacia prominens , 237. Adesmia pendula, 108. Ænothera 
humifusca , 76: Agave filifera, 248, Agrostemma bungeana , 106, 249. Allium siculum , 302. 
Allium cowani, 386. Alstræmeria aurantiaca , 10. Alstræmeria Errembauïitii , 249. Amaryllis 
psittacina, 386. Anchusa versicolor, 105. Angræcum caudatum, 139. Anthirinum glandulo- 
sum; 298. Aponogeton distachyon ;, 251. Aptosymum depréssum, 265, Aquilegia glandu- 
losa, 251. Ardisia odontophylla, 298. Aristolochia fœtens , 75. Aspasia variegata, 389. 

Banksia occidentalis, 892. Bartonia aurea , 76, 891, Begonia fischeri, 386. Begonia sanguinea, 301. 
Bellis integrifolia, 45. Berberis empetrifolia, 302. Bletia patula | 301. Bra$savola cordata, 395. 
Brassia caudata , 44. Brifenaria aurantiaca 233. Brouchtonia coccinea, 393. Brunonia aus- 
tralis, 77, 

Calliopsis Drummondii, 46. Caliopsis tinctoria, 270. Calochortus luteus, splendens venustus , 
251. Camassia esculenta, 251. Camellia Japonica, 165. Camellia francofortensis, 249, Camellia 
Japonica ; var, Adelaïde, 127, camellia Japoniea ; var. Tamponea, 127. cameltia Japonica-War- 
gatah; var, Kurtzii, 57. Gamellia ochroleuca, 249: campanula Loreyi, 143. cattleya interme- 
dia , 897. cattleya Jabiata,, 201. .celosiacoccinea | 78. Centaurea balsamita , 332. cereus Napo- 
Jeonis, 101. cereus Gongo-soccensis, 248, cereus senilis, 248. chætogastra gracilis, 167. 
cirrheatristis, 297. clematis calycina, 171. clintonia puichella, 390, clerodendron speciosis- 
simum, 248. -clianthus puniceus., 249. coccoloba virens , 41, collinsia bicolor, 169. collomia 

cavanillesii, 103, convallaria oppositifolia:, 386. cooperia Drummondii , 78. cooperia chloroso- 
len 167. -coreopsis coronata, 101, coreopsis diversifolia, 105. coreopsis filifolia, 237. 
coreopsis. senifolia , 168, coryanthes macrantha , 99. cosmelia rubra, 73, 249. Cotoneaster 
laxiflora , 301. cotyledon parmentieri, 250. craspedia glauca, 390. Cratægus aronia, 365. cra- 
tægus crus galli, 201. cratægus glandulosa, 395. cratægus heterophylla, 140. cratægus maroc- 
cana, 165.cratægus mexicana, 390, cratægus microcarpa ; 140, cratægus odoratissima, 266. 
cratægus orientalis, 164, cratægus platyphylla, 233. cratægus pruuifolia, 281. cratægus pyri- 
folia, 1284. cratægus spathulata, 297. cratægus tanacetifolia, 266. crocus suaveolens, 303. 
crybe rosea, 232, cyclobothra alba, 251. cypella herberti , 250, cyrtopodium punctatum, 268. 

Dacrydium elatum, 250. Daphne odora , 107. Delphinium Barlowi , 251. Delphinium pictum, 251. 
Dendrobium densiflorum , 76. Dendrobium macrostachyum , 230. Deutzia scabra, 251. Dou- 
glasia .nivalis, 267. UDrosera filiformis, 394. Dryandra pteridifolia, 236. Dryandra tenuifo- 
lia, 270. Dyckia rariflora , 248. 

Elichrysum bicolor, 40. Epidendrum æmulum, 365. Epidendrum armeniacum , 231. Epidendrum 
bifidum., 234. Epidendrum clavatum , 232. Epidendrum conopseum , 45. Epidendrum macro- 
chilum, 387. Epidendram skinneri, 265, Epimedium macranthum, 389, Escallonia, 365. 


TABLE DES MATIÈRES. 


Eschscholtzia crocea, 204, Eulophia lurida, 43. Euphorbia Bojeri , 331, Euphorbla buplevrifo" 
lia, 105. Eutoca menziesii, 170, Eutoca Wrangeliana, 399, 

Frililaria ruthenica , 239, Fuchsia discolor, 205. Fuchsia macrostema , 330, 

Galardia picta, 251. Galatella punctata, 42. Gauraparvifloræ, 237: Genista monospermas, 397. 
Gentiana quinqueflora, 204. Gesneria allagophylla, 248, Gesneria faucialis (Gesnérie éva- 
sée), 130. Gesneria faucialis , 248. Gesneria Houttei, 248, Gilia tenuiflora, 297, Gilia trico- 
lor, 102, Godetia , 140. Godetia rubicunda, 165. Godctia vinosa, 235. Griffinia species , 248, 

Habenaria procera , 201. Helianthus decapetalus, 270, Hibiscus rosa sinensis , 75, Hyacinthus 
spicatus, 231, 

lberis coronaria, 391, Tonops's tenera, 388, Iris alata,, 234. Iris spurla , 108. 1smelia maderen- 
sis, 238. Isopogon Baxteri, 394. Ismene amancaer, 248, 

Jaborosa integrifolia, 169, 

Kageneckia cratægifolia, 78, Kennedya glabrata, 98. Kennedya macrophylla, 202. Kennedya 
stirlingi, 139, Kennedya splendens, 250, Kerria japonica , 233... Kerria japonica, 205, Kysilus 
æolicus, 367. 

Lasiopus sonchoides, 270, Lasthenia, 74. Lathyrus magellanicus, 239, Lathyrus rotundifolius, 
170, Leptosiphon androsaceus , 170, Leucocoryne ixioïdes , 251. Limnocharis Humboldtil, 
218. Linaria canadensis, 105. Linum Berendieri, 167. Lobelia décurrens | 100. Lupinus bi- 
maculatus, 45. Lupinus Jatifolius, 297. Lupinus macropbyllus, 382. Lupinus, subcarnosus, 
103. Lupinus texensis, 170, Lychnis bungeana , 203. Lycium afrum , 108. 

Macradenia triandra, 41, Malaxis Parthoni, 249, Malva Munrouna,, 893, Mandragora autum- 
nalis, 108. Manettia cordifolia, 231, Maxillaria aromatica , 282. Maxillaria rufescens, 140. 
Melocactus sebastianopolitanus , 248, Mimulus eardinalis, 1391, Monachantus viridis (Mona- 
chante, à fleurs, ventes), 132. Monarda -aristata , 8331. Mormodes atropurpuréa , 201, Musa ca- 
vendishii , 249. Myanthus barbatus, 299. Myanthus deltoideus , 365, 

Narcissus, couspicuus ,,109, Nectaroscordum siculum, 895. Nemophila aurita , 207, Nemophila 
insignis, 163 et 142. Nierembergia calycina , 107. Nierembergia phænicea, 331, Nuttalia gran- 
diflora et papaver 251, 

Ochranthe arguta, 42, OEnothera serotina, 89. Oncidium altissimum ; 164. 'Oncidium cornigerum, 
168. Oncidium crispum, 205. Oncidium iridifolium , 390. Oncidium lanceanum , 268. Onci- 

«dium russellianum , 76, Orithya unjflora , 171: Ornithogalum chloroleucum ; 165. Orni- 

-. thogalum conicum , 394. Oxalis piottæ, 42. Oxyura chrysanthemoides, 141. 

Pæonia albiflora , 303. Pæonia tenuifolia , 345. Passiflora kermesina , 237. Pelargonium nigrum, 
345. Pelargonium pelagineum superbum, 345. Pentstemon cobæa, 271. Pentstemon coræa, 
103. Pentstemon heterophyllum , 365. Pentstemon murrayanus ; 104. Pereskia bleo , 106. 
Peristeria penduia, 166. Pervenche à fleurs pleines, 292. Petrophylla acicularis ; 103. Phacelia 
tanacetifolia, 392. Phacelia congesta, 44. Phacelia congesta ; 109. Phlomide armeniaca , 399. 
Phlox Drummondii , 47. Phycella ignea 251. Physostegia truncata, 204: Pimelea hispida, 101. 
Pimelea ligustrina , 75. Pleurothallis picta , 75. Poinsetta pulcherrima’, 203. Potentilla atro- 
sanguinea, 104. Pivoine moutan , var, à pétales étendus ; 158: Prescottia., 1396, 1 

Ratibida columnaris,, 398. Rheum emodi, 269. Ribes malvaceum; 207. Ribes speciosum; 386. 
Rhodanthe manglesii, 168. Rhododendron arboreum, 207, 238 et 341/Rhododendron fla- 
vum , 142. Rhododendron maximum , 44, Rhododendron pulchellum ;/43+ Phododendron indi- 
cum album, var. flore pleno, 192. Rhodriguesia barkeri, 204, Rhodrigüesia planifolia, 237. 
Rhodriguesia secunda, 330. Rondelctia odorata, 389. Rosa centifolia mucosa , 105.Rosa 
lutea, 331. Rosa microphyila , 169. Rubus nutkanus , 44. 

Saracha viscosa, 108, Sarcochilus faleatus ; 77, Sarracenia rübra ,: 899, Scaphyglotlis violacea , 
366. Scilla cupaniana , 234, Senecio ampullacens, 169. Siléne regia, 45. Silpbium Lérebintha- 
cceum 331, Sisyrinchium graminifolium , 886. Sisyrinehinm!grandiflorum ; 269. Sisyrinchium 
grandiflorum, 251. Solanum replans , 891, Soliya beterophylla, 330. Stackhousia monogyna ;. 


TABLE DES MATIÈRES. 


- 897. Stanhopea insignis , 98. Streptanthus hyacinthoides, 300. strobilanthes sabinfana, 300. 
Syringa Josikæa , 251. 

Telekia speciosa, 103. Thunbergia alata, 270, Thunbergia leucantha, 249. Tillandsie nouvelle du 
Mexique, 251. Tbysanotus junceus, 251, Tradescantia virginica, 236: Trichopilia tortilis, 202. 
Trifolium fucatum., 266. Trifolium reflexum ; 164. Tristania macrophyila ; 99: Troximon glau- 
cum, 101, 

Yaccinium virgatum, 330. Veltheïmia glauca, 45. Verbena erinoides, 2%: Werbena Lam- 
berti, 399, Verbena rugosa , 107. Verbena Tweediana , 394. Veronica labiata, 101. Vesicaria 
gracilis , 387. 

Yucca draconis, 299, Yucca flaccida , 299, 

Zenobia speciosa, 142. Zephyranthes Drummondii, 109. Zygopetalum cochleare, 166. 


ARBRES FRUITIERS ET FRUITS NOUVEAUX. Pomme-coing , 33. Pomme 
divine, 33. Poire de vin (Sageret) ; Poire betterave, 33. Poire Édouard, 33. Poire Silvange 
verte, 34. Goyave poire, Psidium pyriferum , L. 34. bescription d’une nouvelle variété de 
poire, nommée Beurré-Seutin , 91, Sur diverses espèces ou variétés de Prunes, 92. Cerise 
Lemercier, 127. Description de la variété de Poire Co/mar-Navez , et de l'arbre qui la pro- 
duit, 350. bes arbres fruitiers , 351, Poirier Beurré.d'Amanilis, 352. Prunier couché (Prunus 

, Prostata). 

ECONOMIE INDUSTRIELLE. Produit surprenant du Blé géant de Sainte-Bélène, 20. 
Matelas de Zostère, 20. Sur le Bambou illy; Bambusa arundinacea. Arunda, Bambos, 
L. 21. 

MÉTÉCOROLOGIE. Observations faites à l'établissement géographique de Bruxelles, 48, 
80, 112, 144, 176, 208, 240, 272, 304, 338, 368 et 400. 


CONSTRUCTIONS » MACHINES, USTENSILES ET INSTRUMENS NOU- 
VEAUX. Sur les serres, les cultures et la machine à vapeur de M. Ch. de L’Escalopier, 22. 
Description des jardins de i’établissement scientifique de MM. Vandermaeleh , 24, Notice sur les 
jardins du prince de Salm-Dyck, près Dusseldorf , 58. Fourneau du greffleur, imaginé et mis en 
usage par M. Billiard , 87. Couteau à décaisser, 87. Extirpateur pour les racines nuisibles, dans 
les pelouses, 88, Cisailles, 88. Émondoir | 88. Paillassons pour abris, 88, Pompe seringue, 89. 
Clôtures, grilles , barrières , etc. 159. Moyen de distribuer l’eau dans un vaste jardin , à l’aide 
d’une machine à vapeur, 195. Chaudière perfectionnée, pour chauffer les serres au moyen de 
l'eau chaude, 260. Réflexions sur le projet d’agrandissement et d’embellissement de la ville de 
Eruxelles. Moyen d'exécution de ce projet quant au palais de l’industrie et aux collections 
des produits naturels, 286. Girandole destinée à soutenir des pots de fleurs dans les appar- 
tements, 323. Autre girandole pour contenir des fleurs séparées de Ja tige et conservées au 
moyen de l’eau qui baigne le pédoncule, 324. Moyensde transporter des plantes vivantes, pen- 
dant un voyage de long cours, 324. Siéges de jardin, 326. Moyen d'employer des lames de 
zinc à la confection des treillages de jardin , 349. 


ANEMAUX NUISIBLES. moyen de détruire le puceron lanigère, qui attaque et ruine les 
pommiers , 128. Destruction des pucerons dans les serres, 196. Moyen de se débarrasser 
des fourmis, 290. 

EXPOSITIONS HORTICOLES,. salons d'exposition des plantes et autres produits de 
l'Horticulture, 34 et 65. Expositions de la société d'horticulture de Eruxelles, 69, 94 ct 199. 
Idem , de Louvain , 70, 228. Idem, de Gand, 71, 262, 354. Idem, d'Alost, 72. Idem, d'An- 
vers, 93. 198, 328. Idem , de Tournai, 94. Idcm, de Liége, 95, 296. Idem, de Paris, 96. 
Idem, de Mons , 137, 197, 263. 1dem, de Namur, 138, 263. Idem, de Saint-Omer, 200. 
Idem, de Binche, 200. Idem, de Bruges , 227. Idem, de Lille, 229. Idem, de la capitale de 
la Caroline , 229. idem, de Rouen, 329. 


BIBLIOGRAPHIE. Arbres fruitiers, 39, 207. Botanical Register, 40, 73, 98, 139,164, 


TABLE DES MATIÈRES. 


201,230, 265, 297, 365, 388, 395. Botanical Magazine, 44, 101, 166, 203, 236, 268, 
299, 330, 386, 392. British Flower Garden , 45, 106, 142, 170, 205, 238, 270, 302, 
331 , 391, 398. Statuts de la société anonyme d'horticulture et de botanique de Gand, 79, 
111, 172. Règne végétal disposé en tableaux méthodiques , 110. Le Bon Jardinier pour 1836, 
111. Flore Luxembourgeoise , ou description des plantes phatérogames, etc., 143. Art de cul- 
tiver les jardins, 175. Nouvelle maison rustique du 19° siècle, 333, 


BIOGRAPHIE. Quelques souvenirs autour d’un tombeau, 73, 


MÉLANGES. Discours prononcé par M, le vicomte Réricart de Thury , L. Tiges et fils en fer, 
propres à remplacer les perches dans la culture du houblon , etc., 62, Pommes-de-terre, 62. 
Betteraves monstrueuses, 63, Citrouille, 63. Thé de Java, 63. Pommes de deux à trois ans 
de récolte, 63, Chironia frutescens à fleurs blanches, 63. Griffinia hyacinthina , 63. 
Amaryllis aulica , 63. Foraïson de V Agave americana, 64, Rose capucine (Rosa eglan- 
teria, L. var. bicolor) à fleurs doubles, 65. Floraison de la Vanilla aromatica, 65. 
Poire double , 96, Sur la nature du Marronnier d'Inde, 97, Cercle agricole établi à Paris , 97. 
Vente de grelles , 98. Tableau de la plupart des plantes utiles dont l'introduction a été faite ou 
du moins essayée depuis 30 ou 40 ans, 133, 161. Sur l'emploi de ja soude factice, comme 
engrais, 162. Effets de l'hiver de 1835-1836, sur quelques plantes exotiques, laissées en 
pleine terre , 162. Essai d’un moyen de préserver les fleurs des arbres à fruit des gelées 
tardives , 197. Manière de conserver le raisin, 224. Excursion horticole en Belgique, 225, 
253, 293, 358. Sur la manière de construire un fruitier et d'y conserver des pommes, 257. 
Sur la manière de grouper, dans les jardins, les plantes du genre Astère , 258. Sur l’Agave 
américaine , 293. Sur le Chou-Chou , 294. Sur les Dahlias , 295. Sur le produit de la calcina- 
tion des coquillages, considéré comme engrais, 326. Commerce des pêches aux Etats-Unis, 364. 
Fragment d'une jettre adressée à la direction du recueilintitulé Y'Horticulteur Belge, 382. 
Sur le Jardin du Muséum de Paris, 384. Notice sur quelques plantes nouvelles cultivées’ au 
jardin botanique de Bruxelles ; 248. 


FIN DE LA TABLE DU TROISIÈME VOLUME, 


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